^^■M^ DE  ŒUVRES  SAINT FRANÇOIS DE SALES  4  ^ HVÊQl f'^iV' 'rFVc^'i-  DOCTEUR DE l'eGLISE  ÉDITION COMPLETE 0*APIf5 US AUTOCKArMlS IT US iMTIONS (MIIOIKAUS ■ KBICHII Dl XjMBKICSIS HICBS miKTVS DEDIEE A SA SAINTETE LEON XIII ET HONORÉE DE DEUX BREFS PONTIFICAUX PUBLIEB SOUS LES AUSPICES DE M* L*CVÈQUE D ANNECY PAR LES SOINS DE RELIGIEUSES DE LA VISITaTION I" MONASTERE d'aNNECY TOMh XX LETTRES VOLUME X  .IBRAIRIE CATHOLigUF ! MMANUtL VJTTE  AS* MCMXV: M  Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa  http://www.archive.org/details/oeuvresdesaintfr20fran  ŒUVRES  DE  SAINT FRANÇOIS DE SALES  tvtQVK FT PRÎNCF DE GENFVE  IT  DOCTEUR DE L'ÉGLISE  TOMh VIXdlIÈMH  LETTRES  X** VOLUME  1621 - 1622  «^V^  Propriété  ŒUVRES  DE  SAINT FRANÇOIS DE SALES ÉVÉQUE ET PRINCE DE GENÈVE ET DOCTEUR DE l'ÉGLISE  EDITION COMPLÈTE o'APtis LIS AUTOCIArMtS BT LES tMTIOttS OIIGIMALtS ■MKICMIl 01 «OMBIIVSIS riIClS tVCDITlS DEDIEE A SA SAINTETE LEON XIII ET HONORÉE DE DEUX BREFS PONTIFICAUX PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE M*»* L* ÉVOQUE d'aNNECY PAR LES SOINS DE RELIGIEUSES DE LA VISITATION DU I" MONASTÈRE d'aNNECY  TOMK XX LETTRES - VOLUME X  LIBRAIRIE CATHOLIQUE EMMANUEL VITTE LYON I PARIS I. PUc« Btl U co i f, I I u. Ktt« dt 1 Ab^y«, 14 ANNKCY, IMPHIMBHIB J. ABRY MC MX VI II Droiit di traduction et Je reproduction rittrvii  AVANT-PROPOS  L'impression de ce dixième volume des Lettres de saint François de Sales s'achevait, lorsque se déchaîna sur le monde la tempête de feu qui sévit encore à l'heure où nous écrivons ces lignes et dont la Providence seule connaît le terme. Au milieu des angoisses que firent naître les premiers mois de la guerre, il fallut revoir les der- nières feuilles; leur mélancolie s'alliait bien avec les événements, et le coup d'œil attristé, serein toutefois, jeté par l'Hvéque de Genève sur la terre qu'il était près de quitter, semblait traduire l'impression universelle. «< Plus •• je vay avant dans lavoye de cette mortalité, plus je la • treuve mesprisable, » lisions-nous sous la date du 19 dé- cembre 1622 (»), tandis que les nouvelles de mort parcou- raient l'Europe. Et revenant quelques pages en arrière, nous trouvions ces lignes adressées à une mère pleurant son enfant tomljé sur le champ de bataille : - Le cœur M qui s'unit au cœur de Dieu ne se peut empescher M d'aymer et d'accepter en fin suavement les traitz que « la main de Dieu descoche sur luy... Ce cher filz est «« passé de ce monde a l'autre sous des bons auspices, a «« la suite de son devoir envers Dieu et le Roy : ne •« voyes plus ce passage qu'en l'eicrniié I I rttrc Mrvtxt. p \;k. t, Lrttrt MDCCClXXSl tp î*i •«:  VI  Avant-Propos  La mobilisation de nos typographes nous donna le loisir de relire et savourer lentement les deux cent-vingt Lettres du nouveau volume ( ' ). Quoi d'étonnant si l'atten- tion s'attardait sur les consolations prodiguées parle saint Evéque à tant d'âmes affligées qui recouraient à lui ? « De « mettre la main » au « cœur » blessé « et d'entreprendre « de le guérir, » il reconnaît que cela ne lui « appartient (( pas ( = .' ; » mais il relève les courages, exhorte à « ne « point » se « laisser emporter a la tristesse, car. . . les filles (( de l'amour de Dieu ont tant de confiance en sa Bonté, (( que jamais elles ne se désolent, ayant un refuge auquel « elles treuvent tout contentement (3). » Il veut qu'elles reposent leurs « attentes en la sainte seternité... O paix u du cœur humain ! » s'écrie-t-il, « on ne te treuve qu'en « la gloire et en la Croix de Jésus Christ (4). » Puis, laissant entrevoir la grande espérance qui est la grande consolation : « Ne nous faschons pas, ma Fille ; nous « serons bien tost tous reunis. Nous allons incessam- « ment et tirons païs du costé ou sont nos trespassés, et « en deux ou troys momens nous y arriverons (5). » Lui-même touche à ce rivage éternel ; il est comme enveloppé des senteurs embaumées qui déjà lui arrivent de la véritable Arabie Heureuse (6) : parfums de paix, de tranquille adhésion aux vouloirs divins, de joie sur- naturelle. Les vents venant du large peuvent faire rage ; sa barque, si près du port, n'en est point ébranlée. « Je « me sens tellement invincible aux evenemens de ce (( monde, que rien ne me touche presque, » assure-t-il à la Mère de Chantai (7). Le dégoût, le mépris des choses d'ici-bas, des grandeurs factices, que nous avons ad- miré durant le cours de sa vie, s'accentue encore ; à son  { 1 1 Trente-six de ces Lettres sont inédites, sans compter plusieurs frag- ments et la plupart des pièces données en Appendice qui paraissent ici pour la première fois. (3) Page 108, (3) Page 98. (4) Page 206. (5) Page 373- (6) Cf. tome XII, p. 331. (7) Lettre mdccclxxiii, p. 226,  Avant- Propos vu irréconciliable adversaire, la prudence humaine, il inflige des coups plus cinglants. Qu'elle clabaude >• tant qu'elle « voudra, " (ju'elle «• se lire les cheveux dedespit, »» celle " ennemie de la bonté du Crucifix ' ; »> pour lui, « nourri « en l'escole de la folie de la Croix, » il veut « vivre tout i* a fait selon l'esprit de la foy et la pointe de lame, » selon " les maximes de l'Evangile, qui... conduisent au ' parfait desjx)uillement (*). »* Cette aversion pour l'erreur et le bruit, pour le faux éclat et la fausse sagesse, lui faisait envier le sort de ceux qui *< vivent paysiblemenl dans la sainte solitude « aux pieds du » divin Crucifié ♦). Son frère Jean-François, sacré comme son coadjuteur à Turin, le 17 janvier 1621 14', peut désormais le remplacer; il est «• d'un esprit « zélé, et... brave homme i)our reparer mon meschef ^ . »> S'en réjouit-il uniquement dans l'espoir de « tenir la « partie de Magdeleine, » laissant au nouveau Pontife " celle de Marthe (<»)»? A Dieu ne plaise! — « Il faut... " vivre une vie exposée au travail, puisque nous sommes «« enfans du travail et de la mort de nostre Sauveur i" ; »> telle fut toujours sa maxime, constamment il la mit en pratique. Plus que tous, peut-être, ses derniers jours furent labo- rieux. Il avait atteint un grand nombre d'âmes au cours de son ministère, il voulait davantage. Il fallait, au-delà même du tombeau, prêcher, consoler, guider les esprits et les cœurs, et il lui était << advis » que s'il pouvait M estre un peu en repos aux pieds de Nostre Seigneur, »» il apprendrait • certaines choses »» qu'il pourrait « laisser •• ires utilement a la |K3sterité par escrit l* . •> Les ouvrages  (1; Page» tt|. 59. )^v f3) Paftff )JI. 9V ■ }) ?M§9 >^^. (4) L« Mcr« «nt lica à 1 cgliM cathédraU Saiot-J«an ; Philihs IX plume charitable est mise à contribution : plaideurs, ^gentilshommes malheureux ou disgraciés, convertis, aspi- rants à la vie religieuse, veulent un mot de lui pour appuyer leurs requêtes. Il le trace rapidement, avec son tact habituel. Le flot de sa correspondance grossit sans fin; force lui est d'écrire moins parce qu'il écrit beaucoup, car M la multitude des lettres en empesche la longueur («>. •» Celles de ces deux dernières années sont en effet géné- ralement courtes. Parfois, pourtant, le saint Directeur semble oublier la presse qui l'environne ; c'est qu'il se trouve en face d'une nouvelle Philothee, et tandis que, volontiers, il laisse marcher seules celles qui sont déjà « accoustumees a la croix v»), » prenant par la main l'âme novice dans le chemin de la perfection , il lui indi(|ue où poser ses pas, la remet ainsi « en la leçon de l'en- «• fance (>), » et, pour cette œuvre, il ne ménage point son temps. Volontiers encore il se départira de sa brièveté en présence de certaines questions de dogme et de morale qu'il importe d'expliquer avec précision et par le détail, tant pour préserver les intelligences de l'erreur que i>our faciliter à ses enfants spirituels la pratique de la vie intérieure ; lorsqu'il s'agira des Maisons de la Visitation dont les intérêts temporels, mais surtout surnaturels, resteront, jusqu'à la fin, son souci de prédilection ; ou bien chaque fois que, pris pour arbitre, il s'efforcera de faire régner l'entente et la paix, pour le plus grand bien des âmes et l'édification du prochain. Telle lettre à la Sœur de Blonay est un traiie ai)rege de la foi, et telle autre, â la même *\ une dissertation sur la vraie nature de Dieu. Les doctrines les plus abstraites et les plus mystérieuses de la religion sont exposées et commentées, soit directement, soit â Taidr de comparaisons, d'une plume alerte et qui semble se ( I ) pjg« II. « Il L«tir«* wocrtiKai. mocccuv.  X Avant-Propos jouer, avec une clarté, une élévation, une force qui, tour à tour, ravissent l'esprit et persuadent le cœur. Le vulga- risateur des Controverses se retrouve là tout entier, mais enrichi par l'expérience et la méditation, parvenu, depuis longtemps déjà, à cette simplicité et cette pureté de la forme qui en font l'un des plus sûrs précurseurs de nos grands classiques. D'autre part, croirait-on qu'il écrit <( la teste pleyne (( d'affaires (ï\ » lorsqu'on le voit, dans les lettres à la Mère Favre et à mesdames de Montfan et de Dalet (2), explorer, avec une prudence souriante mais avertie, le terrain sur lequel bataillent la mère et la fille, refuser de trancher des débats au sujet desquels il n'est pas suffi- samment informé, ménager les susceptibilités, mais poser avec fermeté les principes qui permettront de débrouil- ler et de régler les questions en litige ; rappeler à la Mère Favre que « nulle vertu n'est vertu » sans la « dis- « cretion, » et qu'il convient de faire présider « la mode- ce ration ... en tous les exercices, ormis en celuy de l'amour (' de Dieu (3) ; » prescrire à la comtesse de Dalet de contribuer aux dépenses de sa mère, excuser la jalousie et l'importunité de cette dernière, bref, s'efforcer, avec patience et délicatesse, de tout soumettre, dans les affaires d'ici-bas, à la vérité, à la justice, à la charité. Sagesse et modération, fermeté et bonté, nous retrou- vons toutes ces vertus dans la Lettre mdcclxxxvii, à M""' des Gouffiers ; elle mérite d'être classée à part dans le genre le plus éloquent et le plus énergique, et peut- être est-elle le chef-d'œuvre de ce volume. De telles pages sont de nature à dissiper les préventions des criti- ques qui s'obstinent à ne considérer dans saint François de Sales que l'homme des symboles fleuris et des compa- raisons agréables, que l'écrivain aux grâces empreintes de préciosité, qui va semant de roses la route du Ciel. Il entend, au contraire, que, pour suivre le Christ, nous  { I ) Page 50. la) Lettres mdcclxxvii-mdcclxxix. (3) Pages 48, 50.  A VA VT- Propos xi nous laissions fouler « aux pieds, •> que nous permettions « qu'on se joue de nous comme d'une marotte, qu'on M nous habille et deshabille, sans que nous disions mot. . . '* Guy, il est vray. »» il veut cela! «• et, s'il estoit besoin, » il l'écrirait de son • propre sanj^f... I^s habitans dt» Baby- « lonne n'entendent point cette doctrine. » remarque-t-il tristement. • mais les habitans du mont Calvaire la H prattiqueni '• . » Le saint Prélat l'aima, la pratiqua, l'enseijfna toujours ; mais dans la blessure que sa parole évangélitjue faisait aux âmes, il sut, comme son Maître, faire couler le baume d'unr surnaturelle tendresse. L'Kvêque de Cieneve s attarde volontiers, nous l'avons dit, dans les lettres qui traitent de l'Ordre de la Visi- tation. Il y a dix ans que l'Institut est fondé ; il compte neuf Maisons, (juatre autres vont s'y ajouter en 1621 et 1622, une dizaine encore se préparent. Semblant pres- sentir que la fin de sa course approche, le Fondateur se hâte de corriger et compléter la première édition des Constitutions; il fait tracer le plan des monastères, obtient de Rome jKjur dix ans le privilège du petit Office de la Très Sainte Vierge ('\ mais surtout, il fixe en des pages immortelles sa pensée sur l'esprit, le but, le carac- tère spécial de son Institut «« Tout l'intérieur el tout H l'extérieur des Filles de la Visitation rsi consacré a M Dieu ; ce sont des hosties de sacrifice et des holocaustes M vivant, et toutes leurs actions et résignations sont au- " tant de prières et d'oraysons ; toutes leurs heures sont «< dédiées a Dieu... et sont des fruictz de la chanté. » Donc, " de charger les Monastères... des prattiques qui • divertissent de la fin pour laquelle Dieu lésa disp- il ne le faut pas faire »). Doucement et fermement, a son ordinaire, il repousse les prétentions d'un Prélat au sujet de»' l'éducation des filles séculier» ''xperienrca • fait voir, » dit-il à une Supérieure • , • que vosire (t) Voir Ltitrt« MDCCcxxi. moc«-cxxxii ( n Pjg« i8q i 4) A I4 Mèr« Favrc. L«tlr« mdccuui. p- \s  XII Avant- Propos « façon de vivre est presque incompatible avec cet « exercice. » A quels esprits ouvrira-t-il plus volontiers les portes de sa Congrégation ? Ecoutons-le répondre : » Je préfère « infiniment les douces et les humbles, quoy qu'elles t< soyent pauvres, aux riches moins humbles et moins « douces, quoy qu'elles soyent riches (0. » Que les biens de ce monde soient « plustost... au fons de la mer » que d'être un obstacle à la « très invariable humilité, dou- « ceuret naïfveté de cœur ( = ) » que le saint Evêque veut voir en ses Religieuses ! Les persécutions, les calomnies même ne doivent pas les pousser hors de cette voie. « Travailles en l'humilité, en l'abjection ; laisses dire et « faire... )> tel est son conseil à la Mère de Monthoux qui supporte une rude bourrasque (3). Sous un tel maître, celles qu'il nommait ses « douces <« Filles en Nostre Seigneur (4) » profitaient « tous les o jours et » devenaient « plus affectionnées a la pureté et « sainteté de vie. » Grande consolation pour leur Père de les voir toutes, « qui plus qui moins, » éclairées de « la <' vraye lumière » sur les « profondes maximes de la per- « fection i'->). » Il n'est pas besoin de dire qu'au pre- mier rang brillait la Mère de Chantai ; on pourrait appliquer à sa sainteté ce que François de Sales lui écrivait de ses lettres (^) : elles me « sont, en comparaison « de toutes les autres, ce que m'est vostre chère ame en « parangon des autres, selon qu'il a pieu a Dieu de le " faire. » Trois années durant, la sainte Fondatrice est éloignée d'Annecy, totalement absorbée par l'organisation des Monastères français. Pourtant, les messages ne sont plus les épanchements d'autrefois : la consommation en Dieu est faite ; leur œuvre commune, la Visitation, voilà le  1 ; Page 28. ( 4 ) Page a6o. (5) Page 115. (6) Page 151.  Avant- Propos xiii sujet qui remplit leur correspondance. Unis pour celte fin par la volonté divine, ils s'y consacrent sans partage. Il plut à la Providence de les réunir pour un suprême adieu. Aprèî» une courte entrevue à Lyon, le lo novem- bre 1622, ils s'y retrouvent dans \vs premiers jours de décembre. Une lettre — presque un billet — à M" de Toulongeon ' ', nous permet de reconstituer cette ren- contre, qui devait être la dernière, des deux âmes supé- rieures que Dieu avait liées Tune à l'autre, pour d'aussi grands desseins, par la plus forte et la plus pure amitié, et qui s'étaient élevées, l'une par l'autre, jusqu'aux plus hauts degrés de la perfection evangélique. « J'eus ce bonheur, »» écrit le Saint, • de ireuver nostre « bonne Mère icy, et l'y ay encor rencontrée a mon re- M tour. '» Confidence discrète que souligne le ton affectueux et comme attendri de la lettre entière. Il témoigne ensuite à Françoise de Chantai combien il est heureux de la voir M avec un si digne mary, duquel » elle est « parfaitement • chérie. » Donc, ils ont évoqué, dans une rapide revue, tous ceux (ju'ils avaient aimés, dirigés, établis : mais, nous le savons par leurs historiens, ils se préoccupèrent par dessus tout de leur Institut Ils durent s'entretenir aussi de la mort que lui, du moins, sentait proche, et des justes jugements de Dieu. Voici, en effet, (ju'au cours des avis aouvrissenl pour celui-' • ^'•■' portes du Ciel I  (t Ntir« McjiLX.  \iv Avant-Pkopos C'est une des noblesses de l'homme que la constance dans ses affections ; elle fut un des traits saillants de l'Evêque de Genève. « Bien aymer et pouvoir cesser de « bien aymer sont deux choses incompatibles, ))déclare-t-il à l'un de ceux qu'il se plaisait à gratifier du doux nom de « frère '0»... « Les amitiés des enfants du monde (( sont de la nature du monde : le monde passe. . . » Mais, proteste ce cœur dont tous les amours furent « de Dieu, « en Dieu et pour Dieu : Christiis non perit^ nec u dilectio ejus. » — Souvent, de longues années se sont écoulées depuis la première rencontre, on a vécu à des centaines de lieues de distance, parfois même il y eut de ces procédés qui brisent toute liaison humaine. Peu im- porte ! François de Sales demeure le même pour ceux auxquels il s'est une fois attaché ; » jamais » il « ne « lasche sa prise l^). » On est touché de retrouver dans ce recueil des Lettres de ses dernières années, des noms de tous les groupes d'amis du saint Prélat : groupes de Savoie, de Rome, de Paris, de Dijon, de Grenoble. Les mots délicats, affec- tueux, pleins de grâce, sont semés à profusion dans ces pages. « Il y a, ce me semble, bien environ mille ans << que je ne reçois point de vos lettres, » écrit-il à la Mère Favre ^5). — « Oh ! si Dieu avoit disposé que nous fussions (« tous-jours ensemble, que ce seroit une chose suave ! » lisons-nous dans une réponse à M""" de Villeneuve (4) ; » mais... nos montagnes gasteroyent Paris et empesche- " royent le cours de la Seine si elles y estoyent, et Paris « affameroit nos vallées s'il estoit parmi ces montagnes. » — A D. Juste (luérin '■>) : « Que mes yeux portent d'envie « a ceux de... ce garçon mon neveu, car ilz vous verront. « Mais je ne porte point d'envie au cœur de qui que ce « soit, car jamais il n'y en aura qui vous ayme et che- « risse plus que le mien... »  (ij A Marc-^rançojs de Malarmjy, Lettre mucclxxxih, p. 63, (2) Tome XII, p. 198. (3) Lettre mdccclii, p. 191. (4j Lettre mdcccxv, p. 121. (5) Lettre .MDcccxxxvii. p. 161.  AvAKT-PlOKK XV François de Sales aime trop ses amis p remarqués dans ses Discours de V Estât et des (jrandetirs de Jésus • *. Qui le croirait "" il se « courrouce •> avec M" de (harmoisy pour obtenir que son jeune Henri soit » habillé convenablement... a « sa qualité » et <• au service auquel il est «' ; »» et plus tard, après un nouveau reproche : « Ce qui est l'impor- tance, c'est qu'on me «lit qu'on n'ose pas •< vous le dire. M Et moy, je suis très bien résolu de vous le dire, et m d'autres choses U)... »» — A ce point de vue, les pajçes écrites à Françoise de Toulongeon U) méritent une at- tention spéciale. Il s'y montre d'une tendresse toute pa- ternelle, mais vivement désireux devoir la fille de la Mèn» de Chantai mettre à profit, jxjur sa propre perfection, les leçons qu'elle a reçues : le tout insinu/* iv»». mesure, avec une exquise urbanité. Pour reconquérir des amitiés perdues, le Saint saura faire d'humbles avances, et ne s'arrêtera qu'aux limites marquées par sa conscience et la dijrnité ; mais arrivé là, rien ne pourra le faire plier. 11 est très catégorique à cet égard : m Croyes que mon cœur, placé au milieu des •I montaignes de neige et parmi la glace de mes propres « infirmités, n'a point eu de froideur pour le cœur de « ma très chère Fille, que (e mien malheur me ravit, « mays que jayme mieux perdre... que de manquer en « la sainte sincérité que j'ay voùee au service de son ame •• que je ne sçaurois flatter sans la trahir, ni trahir sans « la perdre (^)... »» En tournant les feuillets de ce volume, nous avons surtout fixé notre regard sur les lettres qui nous ins- truisaient de la doctrine cl des méthodes de direction, ( I ) Pjg« 176. (•) Pag« 171. ()) Paf«t7i. (4) L»" t. 's) Le ic« Geaficr* r* n^  XVI Avant-Propos ou qui nous révélaient l'intérieur de saint François de Sales. Les événements auxquels il est mêlé, ceux qui forment la trame de sa vie, ont à peine attiré notre atten- tion. Paul V meurt, et, par suite, le voyage de France avec le Cardinal de Savoie, si longtemps projeté, est définitivement rompu ; sur Tordre du nouveau Pape, l'Evèque de Genève va présider à Pignerol le Chapitre général des Feuillants ; dans son diocèse, les réformes d'abbayes se poursuivent, les affaires de la Sainte-Maison de Thonon sont un objet de démarches, de fatigues, de peines incessantes ; en novembre 1622, dernier départ d'Annec)^.. Toutes circonstances importantes de l'his- toire de saint François de Sales, et qui mériteraient d'être étudiées à loisir. Mais, nous l'avouerons, à cette heure où le monde est bouleversé, nous cherchions plutôt une vision de paix : nous Tavons trouvée en contemplant l'cime de l'Evêque de Genève. Nous aimions, en même temps, à jeter un regard en arrière et à saisir la suite et Tharmonie de cette belle existence. Reposant, consolant et — il faut le dire — rare spectacle que celui d'un homme ne se démentant jamais, égal à lui-même à toutes les heures de son passage ici-bas, fidèle à Tidéal entrevu dès ses années d'études, et réalisé plus parfaitement chaque jour, à travers la plus prodigieuse variété d'affaires qui ait jamais accablé une vie d'homme et d'écrivain. Il aima Dieu, il aima les âmes ; au service de cet amour, il mit constamment les dons de sa nature et les dons de la grâce. Par ses paroles, par ses écrits, par ses exemples, il travailla à établir le règne de la charité. Fin unique vers laquelle convergent les multiples aspects de cette figure mobile et diverse comme la vie, mais une aussi et continue par les pensées et les passions profondes qui l'animent. Apôtre et Docteur de l'Amour, François de Sales garde depuis trois siècles son prestige et sa puissance d'attrac- tion ; il les gardera toujours, car ce sont les paroles et les œuvres de l'amour qui dominent vraiment l'huma- nité. Ce sont elles aussi qui réconfortent, soutiennent,  Avant-Propos xvii consolent ; et c'est pourquoi la lecture de ces pages sera bienfaisante aux chrétiens qui souffrent des maux de la France; aux prres, aux mrres, aux femmes, aux orphe- lins qui pleurent tant et de si chers morts tombés en héros pour la défense de la patrie et de la civilisation . La compassion tlu saint Hvéque de (ienéve est déjà un bienfait, mais surtout, il sait fonder ses consolations : les plus sublimes réalités de rKvanj^lc viennent, par lui, en aide à nos détresses. Il commence par élever les volontés au dessus des souffrances, des terreurs qui trou- blent la sensibilité et dépriment le caractère; il achève en les fixant en Dieu. A l'homme aussi bien qu'au croyant, il apparaît comme un modèle et comme un ^uide. Les K ni TEL' k s Annecy, en la Féic de saint Joseph, 19 mars 1915.  N. B. — Contrairement aux prh'isions des Editeurs, la nécessité d'un XI* volume de Lettres s'est imposée pour clore la Sérir. Il ren- fermera les lettres sans date, celles qui entêté communier' ' " 'ird pour être insérées à leur place respective, et enfin une i. ...... ^ ''• sur lu Correspondance du saint Docteur . Im guerre, qui continue d'enlever à notre imprimerie ses meilleurs omriers, a retardé jusqu'à cette année i^ilt le tiraf^e des dernières feuilles du présent volume.  AVIS AU LliCTEUR  Des Lettres publiées dans ce volume, un grand nombre ont été revues st4r les originatix. La provenance indiquée à la fin de chaque pièce, est celle qui nous était connue au moment où elle nous a été communiquée. Lorsqu'un Autographe provient d'une Communauté française exilée ou dispersée, nous donnons l'ancienne adresse de celle-ci. Les Lettres qui ne sont suivies d'aucune indication sont celles dont, à défaut d' Autographes ou de copies authentiques, on a dû emprunter le texte à des publications antérieures. Voir à la fin de ce volume la Table de correspondance, et V Avant-Propos du tome XI, pp. xxv-xxvij. Les Editeurs sont seuls responsables de l'adresse et de la date qui pré- cèdent chaque pièce ; l'une et l'autre sont répétées à la fin quand elles figurent sur l'original, ou qu elles sont authentiques , quoique fournies par les textes imprimés. Les points remplaçant quelque énumération de la date indiquent que cette partie de la date est donnée, mais fautivement, par l'édition à laquelle notre texte est emprunté. Quand la date attribuée à une lettre n'est pas absolument sûre, elle est insérée entre [ ] . Ces signes sont également employés pour les mots qu'il a fallu suppléer dans le texte. Les divergences qui existent entre quelques minutes et le texte définitif sont données au bas des pages. Le commencement de la variante est indiqué par la répétition en italique des mots qui la précèdent immédiatement au texte ; la fin est régulièrement marquée par la lettre de renvoi. Des points placés au commencement ou à la fin des lettres indiquent un texte incomplet. Quand les Autographes ont subi quelque mutilation, nous l'indiquons chaque fois. A la suite du Glossaire se trouve un Index, dans lequel il a été jugé à propos de fondre les noms des destinataires avec les titres des principales notes historiques et biographiques. Toutes les notes concernant le clergé de l'ancien diocèse de Genève sont tirées des Registres de l'époque ; elles sont désignées par les deux initiales R. E. Sauf indication contraire, tous les renseignements relatifs à la noblesse savoisienne sont empruntés au monumental ouvrage du Comte Amédée de Foras : Armoriai et Nobiliaire de l'ancien Duché de Savoie, si digne- ment continué par le Comte de Mareschal de Luciane, aujourd'hui décédé.  LETTRES  DB  SAINT FRANÇOIS DE SALES  ANNEE 1621  MDCCXLIV A M. CLAUDE FRÊMYOT (O Deux raitonf qui font e«pérer k François de Salet la bienveillance Jo destinataire. — Sollicitation en fareor de M. de la Toor d'Arercx Annecy. ^ janvier i6ai. Monsieur, I/honneur que j'ay eu d'avoir esté aymé de feu mon- sieur vostre père et de toute vostre famille me lient a jamais oblij^ê a vostre service, outre le respect que vos mérites exigent de moy. Et sur ce mesme fondement, j'ay une ferme espérance que vous me favoriseres de vostre bienveùillance, ainsy que très humblement je vous en supplie, me resjouissant de tout mon c . < comté 4ê Bourgogne, t^j-iS^, Be»ançon. jacquin. tome II. chap. n« p. 17, et ( I ) 1 - Clériadus de Genève, second marquis de LuUtn, depuis tteo, Sabine de Hornet était fille de Georges, comte de Hautekerke, vicomte de Furne. ' * * ' ' ' ' ' *" »a- line» j . . . ; ^* Mère Anne de Xainctonge, malade alors, mais désireuse de satisfaire le grand Evéqu' 1* santé 1 ni ensuite des guerres qui firent ajourner le projet ; et lorsque, en 1614, U mar- quise de L' " ' ' "■' ' U Fraacbe-C<> 1 . *^*, devenue veuve, leur fit. eo |6|6, «ne donation de mille ducetoo* de sept fin lei= , . ^ ■ ■■ ovvraf* cité, clup. xxix, pp. tlo Mq. (s, Voir tome XV. noie (é)« p. |ot.  4 Lettres de saint François de Sales de contribuer a ce projet tout ce que, selon Dieu, vous pourres, ne doutant point que ce ne soit la plus grande cfloire de Dieu et radvancement et establissement de plusieurs âmes en la pieté, et en fin une très grande consolation pour les premières qui viendront s'employer a ce bon œuvre. Je vous supplie donq, et toutes vos chères Seurs, de le favoriser charitablement et de me faire part en vos oraysons, qui suis, ma très chère Seur, Vostre frère et serviteur très humble en Nostre Seigneur, France E. de Genève. 3 janvier 1621, Annessi. Revu sur une ancienne copie conservée à Turin, Archives de TEtat.  MDCCXLVI AU CARDINAL ROBERT BELLARMIN (0 La protection du Cardinal demandée pour le P. Reydellet. Annecy, 6 janvier 162 i. (^) Illustrissime et Reverendissime Domine mi colendissime, Odor mansuetudinis et benignitatis tuae allicit ad Tuam lUustrissimamet Reverendissimam Dominationem, quasi ad locum munitum * et domum refugii **^ omnes (b) Illustrissime, Reverendissime et très vénéré Seigneur, Le parfum de votre douceur et de votre bienveillante bonté attire à Votre Illustrissime et Reverendissime Seigneurie, comme à une (a) [Les imperfections de ce texte font supposer que nous sommes en pré- sence d'une minute, plutôt que d'une rédaction définitive.] (b^ refugii^ — plcrosque  (i) Voir tome XVII, note ( i ), p. 238.  Année 1621 5 maie habenles et oppresses âpre alieno. Qucxi si id libi sit oneri, tibi imputes, Illustrissime Domine, qui talis esse voluisti. Fcce P. F. Ludovicus Rcydelet, Ordinis Tertiariorum Sancti Francisci, vir spectata» consanj^uinitatis et in suo Ordine religioso hactenus valde laudatus » , nunc ad Sedem Apostolicam recurrit, tanquam ad asilum totius Christiani orbis. Fj^ebit proculdubio patronis tutoribus et intercessoribus. Fxpetiit et expetit impensissime um- braculum proterijonis Illustrissinic-p Dominationis Ves- tra», et quia me cjusdem cultorem addictissimum cop^novit, petiit ut litterisopcm istam charitalis Illustrissima» Domi- nationis Vestrae exposcerem; id quod vestra humaniiate fretus facio quam humillime, sciens quia Vestra Illustris- sima Dominatio libenter ocuîus est cœco^ pes claudo *. * J"**» ""*• Inde ctiam illi animum addidi ut te exspectaret sicut pluvianj, et ad te nperiret os sutim quasi ad imbrem serotifium *. Mbid^t K  forteresse et ï une maison de refuse, tous les malheureux et tous les accablés de dettes. Si c'est pour vous une charge, ne vous en prenez qu*i vous-mcnie, Illustrissime Seigneur, qui avez voulu être tel que vous êtes. Voici que le P. F. Louis Rcydcllcl, de l'Ordre des Tertiaires de Saint-François, homme de famille distinguée. Religieux jusqu'ici fort considère dans son Ordre '«', recourt présentement au Siège Apostolique comme à l'asile de tout l'univers chrétien, et il aura besoin, sans doute, de protecteurs et d'intercesseurs. Il a réclamé et réclame instamment la protection tutélaire de Votre Illustrissime Seigneurie, cl parce qu'il sait quel culte profond j'ai pour vous, il m'a demande de solliciter par lettre le secours de votre charité. Con- fiant en votre bienveillance, je le fais très humblement, sachant que Votre Illustrissime Seigneurie se rend volontiers VœU dé l'at^eugU et le pied du boiteux. Je l'ai même encouragé ï vous attendre (ommi la pluie, et \ ouvrir sa bouche ixrs x*cm comme trrs la rcsie du soir. U 1 La famille J« RevdclUl «at inacriU daaa U GéndrétUé 4ê B«mrffm*, D ni du..- ^ ^ . . : ^• liera a«u|a«U il a{ , t I4 RègU dn Ticr**Ordf« •• mon, «1 aoat la j«iiJi%li«>u d mo ^ttp«fic«r f4o4ral.  6 Lettres de saint François de Sales Intérim, manus tuas sacras demissus exosculor, et om- nipotentem Deum supplexoro ut Dominationem Vestram Illustrissimam w^ww5 lassas erigentem et genua debilia roborantem *, quam diutissime et felicissime conservet ac protegat. Illustrissimae et Reverendissimee Dominationis Tuse, Obsequentissimus et indignus servus, Francs, Episcopus Gebennensis. Annessii Gebennensium, VI Januarii 1621. Revu sur une copie conservée à Tarchevêché de Malines, vol. Ignatiana, n" ii. Je baise avec humilité vos mains sacrées, et je supplie le Dieu tout-puissant de conserver et de protéger le plus longtemps et le plus heureusement possible Votre Seigneurie Illustrissime qui sait relever les mains fatiguées et fortifier les genoux affaiblis. De Votre Illustrissime et Révérendissime Seigneurie, Le très obéissant et indigne serviteur, François, Evêque de Genève. Annecy en Genevois, 6 janvier 1621.  MDCCXLVII A DON JEROME BOERIO, GENERAL DES BAflNABITES (0 Instante recommandation au sujet d'un aspirant à la vie religieuse. Annecy, 7 janvier 1621. Molto Reverendo Padre mio osservandissimo, Habbiamo qui un giovine di casa honorata, il quale mi è caro per più rispetti, ma massime perché è buon secolare  Mon très Révérend et très honoré Père, Nous avons ici un jeune homme d'une famille honorable, qui m*est cher pour plusieurs raisons, mais surtout parce qu'il f^st bon (x) Voir tome XVII, note (i), p. ^81,  AnXÉE 1^2 1 7 et molto divoto. Hora, desidcra sommamenie di potcr entrare nella religiosa Congrej^atione vostra, et dubita di non esser ricevuto perché ah utero matns è eunuco ; onde vuole che io supplichi V. 1*. molto Reverenda di esser propiiio alli suoi tantopii desiderii. lit perché io sô [che] etiamdio é stato assunto al sommo Pontificato un eunuco, et che nella Compagnia di Giesù vive pur adesso il Padre Valerio Reginaldo, author del Thésaurus fort Pcvnitentialis (»), che è eunuco, molto volentieri venjço a supplicare V. P. molto Reverenda di voler favorire questo, che con tanto affetto brama di esser admesso allô stato religioso. et che per altro è di buono spirito, man- sueto, allegro et pio ^' . séculier et tr^s dévot. Or, il souhaite extrêmement pouvoir entrer dans votre GDnj^ré^ation, et craint néanmoins de n'être pas reçu, étant eunuque dés le sein de sa mère ; c'est pourquoi il veut que je supplie Votre très Révérende Paternité d'être favorable à ses pieux désirs. Aussi, sachant qu'un eunuque a été même élevé au souverain Pontificat, et que le P. Vaièrc Réginald, auteur du The- saurtis fort PirntUntialis » ), malj^ré la même irrégularité, vit encore aujourd'hui dans la Gjmpagnic de Jésus, je viens très volontiers supplier Votre Révérende Paternité, de vouloir bien favoriser celui- ci qui souhaite avec tant d'ardeur d'être admis dans l'état religieux. Il est d'ailleurs de bon esprit, doux, gai et pieux '^. (l) Valère RégtnalJ, oa Regnault, naqait eo 1)41. dan« an petit village dû la Franche-Comté nommé Utie.de parent* pauvrc« mai« vertueux. Il com- mença *€• étndet ï Salint, et fut k Paris le diuriple de Maldonat et de Ma- haoa. En i>7). il entra dant la Compagnie de Je«u« qu'il illustra pendant cinquante ans par «a science et sa sainteté. Les plus grands docteurs de son temps l'appelaient leur maître, et les pécheurs trouvaient en lui un père. Bordeaux. Pont-i-Mnu««on. Pans, Dole, l'entendirent tour ï tour profesMr la philosophie et L e morale. C'est k Dole que mourut le P. Réginald. le 14 mars i6s). V' tout le peuple comme un saint. (D'ap'-* ^^'am, L'UmiTtrttlJ dt V uMon, Paru, 1870. pp. \\s seq. ; d« ' uy. Ménologt dt U C- dtjftui. Assistance de France. 1" Partie. I' •>.; j^ç ^. - I . ._..!. I I .A .... I. /, -. parlai I se* i r tilr« : PrsMi» fort Pmmttemtiditt éd dtrtittomem >omt«iidrti, tm ma t**rt «ai Maa/rii. Atutor* />. VjUrir ^ ^-'^ i> jumdo Sf^ujmo.f Sofieîst* Jt%%. Ofmi tém pamttemitttut • Cbambéry . . * mort e*t io •» — Arrêt facile et salutaire «or le chemin de Rome. — Famille chrétienne. Annecy, 34 janvier 16a 1. Je n'escris jamais moins que quand j'escris beaucoup, ma très chère Fille ; la multitude des lettres en empesche la longueur, au moins a moy. Mais vostre cœur est lx)n, ma très chère Fille, et je croy fermement qu'il connoist bien le mien, puisque Dieu l'a ainsy voulu. Mais de ne vous point escrire du tout, il ne m'est pas possible. Kn somme, ce n'est que pour vous .saluer de toute l'estendue de mes affections, ma très chère Fille, et vous asseurer que je n'oublie point vos afflictions, ni la condition de vostre vie attachée a la croix. Dieu, par sa bonté, en veuille bien sanctifier son nom et exalter sa gloire. Je vous prie, au reste, de dire a madamoysclle vostre merc (> que je suis de cœur l'un de ses enfans: mays je le dis en vérité. Fl quand rlle ira en esprit a Rome voir celuy qui y est, nostre bon frère (»\ c'est son chemin de passer par icy, et sa commodité de s'arresicr un peu parmi ces montaignes. (i) Catherine Arnauld. femme d'Uaac Le Mal*"- " ■ • '- •■'"- «•*.*'»"• note ( I ). p. 17). (f ) Catherine Manon, vtove d'Antoine Arnauld 'vvir ibid.. nvie (•)• f^ ftt;, (1) Henri Arnauld voir ibtd.. note v4). p- 1*)^  12 Lettres de saixt François de Sales Or sus, de plus je salue M. d'Andilly et madamoyselle d'Andilh^ (0 ; en somme, toute cette chère famille, ou la crainte, ains l'amour de Dieu règne, et sur laquelle j'in- voque très affectueusement la providence et protection divine. Salues bien a part, et comme vostre ame sçait qu'il le faut, le cœur de nostre Seur Marie Angélique i^\ et dites luy que le mien est a elle, et que Dieu l'a voulu et le veut, ma très chère Fille. Amen. 24 janvier 1621, Annessi. ( I ) La femme de Robert Arnauld (voir le tome précédent, note (i), p. 21), Catherine Le Fèvre, était fille d'Antoine Le Fèvre ou Lefèvre de la Boderie, plusieurs fois ambassadeur et membre du Conseil des Finances, et de Jeanne Le Prévost. Née en 1598 et mariée en 1613, Catherine mourut le 23 août 1637. C'est par elle que la terre de Pomponne entra chez les Arnauld d'Andilly. (Delavaud, Le marquis de Pompomie, Paris, Plon-Nourrit, 191 1, pp. i, 134.) (2) Angélique Arnauld, abbesse de Port-Royal (voir tome XVIII, note (i), p. 368).  MDCCLII A LA MÈRE CLAUDINE DE BLONAY ABBESSE DE SAINTE-CLAIRE d'eVIAN (0 (inédite) Affection réciproque de TEvèque de Genève et du confesseur des Clarisses. — Sollicitude pour obtenir à ces Religieuses de hautes protections. — Une inquiétude de TAbbesse et une permission du Pape. Annecy, 24 janvier 1621. Ma Révérende Seur, Je présage que vostre Père confesseur servira bien Nostre Seigneur en vostre monastère, et l'extrême désir que j'en ay ne me peut permettre d'en douter. Il a rayson de m'aymer, non pas que je le mérite, mais parce que Nostre Seigneur le veut et le commande, et que, de ma part, je le chéris beaucoup (2). ( I ) Voir tome XVI, note ( i ), p. 206. (a) Le Saint semble parler ici d'un confesseur nouvellement entré en fonc- tions. Ce serait donc un successeur plus ou moins immédiat de Claude de  AS'N'ÉE 1621 13 Monscijrneur le Prince Cardinal ne m'a encor rien commandé touchant son abbaj^e • , mais en tout ce que je pourray, je vous serviray auprès de luy, si j ay Ihon- neur de l'approcher; et quand il vous changera voslre orge en froment, le pain de la table n'en sera que meil- leur. Je m'asseure que Monsieur de Calcédoine n'aura rien oublié pour faire reuscir la Ixjnne volonté que Ma- dame aura eue de vous faire laumosne, et qu'il vous en rendra a bon compte estant icy, qui sera bientost. Vostre bon Père confesseur m'a communiqué la diffi- culté que vous aves en vostre esprit sur certaines rentes constituées que vostre père temporel x>) a establies de quelques sommes d'argent qui vous avoyent esté données. Kt je luy ay dit (jue vous ne dévies en sorte quelcomque en esire en peine, car nostre Saint Père le Pape qui sied a présent ^\ par une lettre bien expédiée que jay, vous donne le pouvoir non seulement d'avoir de telles rentes légitimement constituées, mais aussi d'avoir des fons terriens ; et peu s'en falut que, en lieu de le permettre, il ne le commandast expressément, tant il estime la mendi- cité onéreuse es monastères des filles qui sont situés en ces petitz lieux, bourgades et vilettes <) : de sorte que Coytia (voir tome XVI, note , 3 1. p. ao8, ; en 16)7. les Religieotet de Sainte- Claire protestent contre l'intrution d'un Ohtervantin, qui atture • publiqu*- ment qu'il ett envoyé... pour succéder au R. Père Maurice C «' -^ -fit motrg (omfeiieur. - P. Ladi»U« de Marlioz, £/s Clérum J't. ■ ■ m, Abhcville-.Montreuil. i8ë^. p. 7a.) Peut-être avons-nous U le nom do Cordc- lier don' ' i« de Sale» fait l'éloge. ( I ; L J .\ulps. Uunt Maurice de Savoie était commendataire (voir U tome précèdent, note ()), p. 3*7;, faisait des aumône» aux Claritses d'Evian. fièvres. ■ ^ai preiMit le nom d« • père temporel. ■ En 1617, c«lni du coavent d'fcvlao «tait • r de Bu. ' >)i . > • et de 1 4- reoce qu'il remplissait dcjk «n i6si ses fonctions charitables auprès des pau- • f • • •• ,.,--..- . -j j, .;« précédé c«tt« date. M. de Bonnevaud meurt \ soixante-deux an», «a I6|i.  )) Pasl V ^volr tome XIII. nol« (l), p ( 4 " :ne XVIII les Lettres Mcccivui et mcocux. pp. If, «1 noi ; 00.  14 Lettres de saint François de Sales vous deves demeurer en paix de ce costé la, ma très chère Seur ma Fille, et moy je suis et demeureray de tout mon cœur, Vostre très humble frère et serviteur. Francs, E. de Genève. xxiili janvier 1621, Annessi. A la R. Mère en N. S., La Seur CL de Blonnay, Abbesse de S^^ Claire d'Evian. Revu sur l'Autographe appartenant à M. de Longeville, à Besançon.  MDCCLIII A MADAME DE RUANS (^  INEDITE)  Ce qui empêche une âme d'être submergée par les eaux de la tribulation. — Dieu « dans le buisson espineux. » — Un feu qui n'a point consumé la patience. — Déplaisirs qui déplaisent et consolent. Annecy, janvier 1621 (2). Je VOUS juge digne de compassion, ma très chère Fille, vous voyant agitée de tant de sortes d'afflictions ; mays vous séries bien plus a plaindre si Dieu ne vous tenoit de sa tressainte main dans la resolution en laquelle il vous a mise de vouloir a jamais estre toute sienne ; car sans cela, ma très chère Fille, vostre ame ne seroit pas seulement agitée, ains elle seroit tout a fait submergée sous l'effort de tant d'adversités, et les eaux de la tribu- lation vous auroyent des-ja ensevelie dedans leurs ondes. Mays vous vives, ma très chère Fille, mays vous subsistes, (i) Françoise de Simiane, veuve de Léonard Michal, seigneur de Ruans, (Voir tome XVII, note ( i ), p. ii.) (3) La lettre du 8 février 1621, sans aucun doute adressée à la même des- tinataire, parait avoir suivi d'assez près celle-ci, puisque le Saint y console sa fille spirituelle des afflictions dont, par ces lignes, il la remercie de lui avoir donné communication. C'est pourquoi nous proposons janvier 1621.  Aksée 1621 15 mays vous persévères et receves constamment tous ces accidens; c'est par cet essay que Dieu vous connoist pour sa fille légitime. Sa divine Majesté habite volontier dans le buisson espineux • de vostre cœur environné 'lxod.,ni,t. d'anj^oisses, et mcsme maintenant que le feu qui a bruslé vostre mayson n*a point consumé ni réduit en cendre vostre patience. Demeures bien ainsy, ma très chère Fille; reposes vostre soin sur la providence de vostre Sauveur, et il vous relèvera et portera de sa puissance. Cependant, je vous remercie de la communication que vous maves faite de vostre desplaysir, car encor bien que ces desplaysirs me desplaysent entant quilz attaquent un cœur que j'ayme g^randement, si est ce qu'ilz me con- solent entant qu'ilz perfectionnent un cœur auquel je souhaite toute sainte perfection, et duquel je suis véri- tablement, Ma très chère Fille, Très huml)le et très affectionné serviteur, Franc*, E. de Gcncvc. A iNUiiJinc Je Ruan. Revu »ur une ancicone copie con»ervée k U Vitilation de Torio.  MDCCLIV A M. MARC-FRANÇOIS DE MALARMAi 1*1. i.Ai »< M Q,oel remède ï une déception. — Peine que donne k l'Kvéque de Genève 1j pcrtpcciive d'nn «éjour k \» cour. — Le cinu<|at qu'il souhaite chinier i]ucl4]uc )uur. Annecy, [septembre i63o-Janvier i6si (1).] Kn fin, Monsieur mon très cher Frère, voyla, comme je pense, Tcspcrance de nostre voyage, ou plustost de (1 ) Le 6 juin i6»o (voir le tome précèdent, p. 1)4). Prançoit de Sale* parle du détir d« M. de Laurajr de l'accompigoer à U tsitc du cardinal Ra r« j ><^quent I^ ' ' .•-!-. K«>ii ; our la I  i6 Lettres de saint François de Sales nostre conversation au voyage, tout a fait dissipée ; mais, quel remède ? Demeures en paix, mon très cher Frère, et demeurons, malgré la distance des lieux, tous-jours très unanimement serrés ensemble par ce lien indissoluble de nostre sainte amitié, que Dieu a fait et a rendu exempt de tout le déchet que la distance et absence a accoustumé de faire sur les amitiés humaines et transitoires : n'est ce pas, mon très cher Frère ? Mais me voyci encor en une autre peine : c'est que je ne sçay si Son Altesse voudra point que j'aille faire une résidence de quelques moys auprès de Madame, tandis que mon frère viendra aussi commencer la sienne icy. En somme. Monsieur mon Frère, si Dieu n'y met sa bonne main, voyla la moitié de ma liberté engagée dans cette cour, ou de ma vie je n'eus un seul brin de dessein de vivre, ni en aucune autre, mon ame estant tout a fait antipathique a cette sorte de train. J'espère, pourtant, que je pourray un jour, en cette vie mortelle, chanter : (*) Diricpîstiy Domine, vinciila mea ; tibi sacrificabo hostiam laudis *. Et si ce bien la m'arrive, mon très cher Frère, vous m'ayderes a la suite de pouvoir adjouster plus hardiment qu'a cette heure ; (*) Et nomen Domini invocabo *. Vives tout a fait a jamais, comme vous faites, en cet amour céleste, Monsieur mon très cher Frère, et aymes celuy qui est de tout son cœur, inviolablement, Vostre très humble frère et serviteur. Francs, e. de Genève.  (*) Seigneur, vous avei brisé mes liens ; je vous offrirai une hostie de louange. (*) Et j'invoquerai le nom du Seigneur. part, à cGiiQ époque-là. Jean-François vint à Annecy, Ces lignes sembleraient donc avoir été écrites dans les premières semaines de 1621. Toutefois, elles ont pu suivre Tune des ruptures du projet de voyage, notamment celle qu'amena la pacification en France (voir le tome précédent, Lettre mdcxcix, p. 326) ; de là, les dates extrêmes que nous indiquons. Voir ibid., p. 132, la note du destinataire.  Akkée 1621 17  MDCCLV A LA MÈRE FAVRE SLTLRILURE DE LA VISITATION DE MONTFERRAND {WWJkCMMXj) Un Père qni réclame de* nooTcllef de t. LrrrmM X s  iS Lettres de saint François de Sales Calcédoine, laquelle a la vérité m'a bien apporté de la consolation, non seulement pour l'avoir veu Evesque tout consacré (0 et désireux de bien servir Dieu et son Eglise, mais aussi pour avoir remarqué en luy des bons talens propres a bien reuscir en cette charge. Mays nostre con- tentement eiit esté parfait si vous fussies venu avec luy. Or, ains}?- que je vous escrivois ceci, j'ay receu vostre lettre et vostre paquet du 30 de janvier, avec la nouvelle de l'inopiné départ de Monseigneur le Prince Cardinal pour Rome, ou, si tost que je sceu des hier la mort du Pape (2), je m'imaginay qu'il accourroit pour la nouvelle élection d'un autre Pape, a laquelle il pourra beaucoup plus contribuer y arrivant de bonn'heure qu'y allant plus tard. De sorte donq que les Papes meurent aussi bien que les pauvres gens, et que voyla le voyage de France ou tout a fait rompu, ou grandement différé. Que si mes vœux estoyent exaucés, il seroit tout a fait rompu par la promo- tion de Monseigneur le Prince Cardinal a la papauté, non tant pour Ihonneur que j'ay d'estre son très obéissant serviteur, comme pour le bien que, je m'asseure, en revien- droit au Christianisme. Mays la Providence de Dieu prési- dera et fera, s'il luy plait, un bon Pape (3), et moy je demeureray très invariablement, Monsieur, Vostre très humble et très affectionné compère et serviteur, Franç% E. de Genève. V febvrier 1621, Annessi. A Monsieur Monsieur Flocard, Collatéral au Conseil de Genevois. Turin. Revu sur rAutogrnphc appartenant à M"^ Hélène de Thiollaz, au château de Monpont, près Alby (Haute-Savoie), ( I ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. lo. (2) Paul V était mort le 28 janvier. (Voir tome XHI, note ( i ), p. 69.) (3) Avant l'arrivée de Maurice de Savoie à Rome, cinquante-deux cardi- naux réunis en conclave avaient déjà élu, le 9 février, Alexandre Ludovisi, qui prit le nom de Grégoire XV. Il sera destinataire.  ASKÉE 1621 19 MDCCLVII A DON JUSTE GUÉRIN» BARNABITE « ) L*n doux tujet «le cooTertalion. Annecy, ^ février i6ai. Cependant, il ne se peut dire combien de fois et de quelle affection M. de Calcédoine et moy parlons de la douce et incomparable amitié de laquelle vous nous favorises. Continues, je vous supplie, mon Révérend Père, comme, de tout mon cœur, je vous honnore et chéris parfaitement. Vostre très humble et très affectionné frère et serviteur, Frasç*, E. de Gcncve. ( I ) Voir tome XVII. note ; 1 \ p. 171.  MDCCLVIII A M. CIIARI.ES-KMMAN'LTL PrRRfCARD DH HAILON '«^ Un vttiicur bru^jnt 1 jptcic de 1 hncr. — Le voyage de trancc rcUrdc par celai du Prince Cardinal ï Rome. Annecy, e février losi. Monsieur mon Oncle, Comme il m'a esté un contentement ire» particulier de voir monsieur de Cusinons mon cousin ' , cl trop , I \ .11 torTjc XIV. I (9) Le 6U aioé du . .-e. appelé. d« viTtnt 4e «oa père. M. de Cutiotn*. Il fut » de U cJunbre de Smi Alleeet tf cmi- Miller d'Eui. tVoér 1r 1 ; iT.t r r^* ? p rt:  20 Lettres de saint François de Sales d'honneur quil ne soit venu que pour nous favoriser, Mon- sieur de Calcédoine et mo}^, aussi ay-je receu de la peine de celle quil a prise pour cela en ce tems qui est si aspre ; mays [il faut] que ceux que vous aymes souffrent ces excès de bienveuillance, et pour moy je n'ay rien a dire sur cela, sinon que nous sommes parfaitement vostres. A mesure que je me disposois au voyage de France et a faire tout ce que j'eusse peu pour y engager monsieur de Lea, mon cousin (0, puisque, comme bon père, vous aggreies qu'il vint, le trespas du Pape, inopiné, a tiré Monseigneur le Prince Cardinal a Rome, qui partit six heures après que Son Altesse eut la nouvelle du Siège vacant, suivi de Monseigneur TArchevesque de Turin (2) et du comte Guy Saint George (3) et de quelques uns de ses domestiques, de sorte que me voyla en séjour jusques a Pasque. Du reste, je vivray tous-jours content en la volonté de Nostre Seigneur, que je prie de tout mon cœur vous conserver et combler de bonheur avec toute vostre chère compaignie, et suis Vostre très humble et affectionné neveu, Francs E. de Genève. VI febvrier 1621, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Paris, chez les Prêtres de la Mission, rue de Sèvres. (i) Melchior, frère de M. de Cusinens. (Voir le tome précédent, note (5), p. 407.) (2) Philibert-François Milliet (voir tome XII, note (3), p. 195). (3) Fils de Théodore Aldobrandini, comte de Saint-Georges, et de Jeanne- Hyacinthe Roero de Sciolze, marié en 1600 à Laure Trivulzio, Guy-François, sujet du duc de Mantoue par ses fiefs du Montferrat, passa au service de Charles-Emmanuel pendant la guerre qui éclata entre les deux souverains. Il faisait ainsi payer à son prince l'opposition mise à Félévation à la tiare du cardinal Aldobrandini. son oncle. Le duc de Savoie le fit général de Tinfan- terie, et l'envoya ravager le Montferrat ; le duc de Mantoue le condamne alors à être écarlelé comme rebelle et félon, tandis que son nouveau maître le nomme gouverneur d'Asti et le comble d'honneurs. A la paix, il rentra dans la possession de tous ses biens, sauf de son palais de Casai qui avait été rasé. Il combattit encore pour la Savoie contre Gênes (1625), et finit par servir Urbain VIII comme général de la Sainte Eglise. Le comte de Saint-Georges mourut de la peste, à Ferrare, en 1630. (D'après des Notes de M. Beri^etti di Mura^^ano, de Turin.)  Année 1021 ai  MDCCLIX A LA MKRE DE CMANTAL, A TARI*} (fKAQMIjnS UléOlTf) Vojragt rompu par U mort du Pape. — Déciiioo aa lujet d« li réciuiioa d« l'Office. «-> Lt Monaitèro da Turin. Annecy, vert le 7 février i6ai Tandis que de jour a autre je m'attendois de partir pour Paris, j'ay sursis d'escrire en France a qui que ce soit; et a vous mesme, ma très rbere Mère, je n*ay escrit que des pelitz billetz. Mais maintenant que la mort du Pape, ayant appelle a Rome M. le Prince [Cardinal], a par conséquent rompcni îo vnyncfo. '«^  se i>eut, le nouveau Pape, ou immédiatement issues de. que vous mnrques ni fait . . Si f*iui, ma très chcrc Mcrc, il faut redire ics i'st'auines qui se seront ditz tandis que vous dormics, et se confesser tlequoy vous ne les avcs pas rediiz ; car ce sont des par- ties notables de l'Office que vous estes obligée de dire, mais non pas sil ny avoit que trois ou quatre versetz. Le Monastère de Thurin ne pressera que dans quatre ou cinq moys. lasignora Donna Genevra ^)^cllc P. Dom Juste en ont pris possession et de douze cens escus de I L'Erèqoe de Gcnc^r jj.j.nt ic- > icrrier 1c o.j-.ii ' • !» Cardinal poor Rome voir ci-Uettut. Lmrr wrvu n r^•. .% d'an ftoéUcf. k peu pré* 1« liert du recti* et cira U lettre avait-«lU an ««cond feuillet. Troia ltfii«a obi c - < djo» la marf* de chaqae pag*- . . - . i ._ i .. i^^g frafrmcntt, c»t ^^r* minani la pj,. - (I) Dona Ciincvr j - < v » iii. n.ic , i ,, p i;-..  '>'>  Lettres de saint François de Sales  revenu, mais il a pourtant je ne sçai quo}^ encor a de- mesler (0.  plus pour elle et pour son s idolâtre de son mirouer et de la Visitation. J'ay res Revu sur l'Autographe conservé au i*^"" Monastère de la Visitation de Paris. ( I ) François de Sales répète ici ce qu'il avait dit quelques semaines aupa- paravant. (Voir le tome précédent, Lettre mdccxxxvii, et note (2), p. 403.)  MDCCLX A UNE RELIGIEUSE DE LA VISITATION DE PARIS Un cœur que le Saint a aimé « sur la foy de » son « bon Ange ». — Les grâces qui accompagnent celle de la Profession religieuse. — « Foible ombre d'attaque » au logis de l'Evêque de Genève. Annecy, [vers le 7 février] 1621 (i). Je le confesse aussi de ma part, ma très chère Fille ; ce me seroitde la consolation très douce de voir un peu clair dedans vostre cœur, que j'ay aymé a tastons et sur la foy de mon bon Ange. Vous deves travailler a la conqueste de la tressainte humilité, que le monde ne peut connoistre, non plus que la paix qu'elle nous donne. Je me res-jouys dequoy vous estes toute professe. O que Dieu soit béni dequoy il vous a tant aymee ! car je ne (i) L'attaque dont parle le Saint vers la fin de cette lettre, doit être celle que firent les serviteurs du baron de Tournon (voir le tome précédent, Lettre MDCCxxxviir, p. 405); la date serait donc peu éloignée de décembre 1620, et nous la reculons jusqu'après le 6 février, François de Sales déclarant à la Mère de Chantai que jusqu'alors il a << sursis d'escrirc en France a qui que ce soit. » Mais quelle est la Sœur, nouvelle professe, à qui s'adressent ces lignes r On peut proposer Marie-Radegonde Regnard, qui prononça ses vœux le 28 dé- cembre 1620, après une longue attente, et à qui les conseils donnés ici con- viennent très bien. (Cf. ibid., Lettre mdclxxii, et note (5), p. 264.)  Année 1621 33 doute point qu'avec la grâce de la Profession il ne vous ayt donné la grandeur du courage, l'appréhension vive de la sainte éternité, l'amour de la sacrée humilité et la douceur de l'amour de sa divine Bonté, requis a la prattique par- faite de la Profession. Quelles chimères de nouvelles î moy ? qu'on m'ayt voulu tuer ? Les bons ne me tueront pas, parce qu'ilz sont bons; ni les mauvais, parce que je ne suis pas bon. Ce n'a rien esté qu'une foible ombre d'attaque qui parut en mon logis. O ma très chère Fille, vives toute en Dieu et pour son éternité. Je vous salue, ma très chère grande Fille, avec la dilection que, comme je croy, vous sçaves que mon cœur a pour le vostre, et suis Vostre très humble Père c: serviteur, Ffasç», E. de Gcncvc.  MDCCLXI A MADAME DE RUANS (O le feu et U fièrre. ~ Exemple Je Job. — Une fille du Crucifié doit participer à M croix. ^ Ou nottf conduisent le* aflliction*. Annecy, 8 février 1631. Voyla bien des feux, ma très chère Fille : la fièvre, comme un feu, enflamme vostre cors; le feu, comme une fièvre, brusle vostre mayson : mais jVspere que le feu de l'amour céleste occupe tellement vostre ccrur, qu'en toutes ces occasions vous dites : L^ Sfiji^neur m'a dontit' ma santé et ma mayson, le Sfigtifitr m'a osté ma santé et ma mayson : ainsy qu*il a pieu au Seigneur il a esté fait; son saint nom soit beni^. *Job. 1. •■. Il est vray, mais cela nous appauvrit et incommode grandement. Il est tout vray, ma très cherc Fille; mais ( I ) La confrontation de cette lettre x^t< celle de •'^«•«•r t^i % M** de Ruan» ,voir ci-de»»at. p. 14;. montre <|a'elU Int «al nt adretaée.  24 Lettres de saint François de Sales bienheureux sont les pauvres, car a eux appartient t.v, 3. le Royaume des deux *. Vous deves avoir devant les j^eux la souffrance et patience de Job, et considérer ce II. s. grand prince sur le fumier *; il eut patience, et Dieu en ., uit., 10, 13. f^j^ luy redoubla ses biens temporelz * et luy centupla les eternelz. Vous estes fille de Jésus Christ crucifié : et quelle mer- veille y a il donq si vous participes en sa croix ? Je me oGcviii. 10. ^^^/^ ^^^^ disoit David *, et je n'ay point ouvert la bouche, parce que c'est vous. Seigneur, qui Vav es fait. O par combien de rencontres fascheux allons nous a cette sainte éternité ! Jettes bien vostre confiance et vostre .IV. 23: iPe- pensée en Dieu : il aura soin de vous *, et vous tendra t. '". Job. XIV. l'y. sa main favorable *. Ainsy je l'en supplie de tout mon cœur, et qu'a mesure qu'il vous envoyé des tribulations, il vous fortifie a les bien supporter en sa sainte garde. Franç% E. de Genève. Le 8 febvrier 162 i.  MDCCLXII  A UNE DAME  Trois causes de la diminution des lettres de François de Sales à sa fille spi- rituelle, — Une tribulation redoutable. — Job au milieu des reproches de ses amis. — Aimer Dieu dans les consolations, mais surtout dans les peines et les adversités. Annecy, 27 février 1621. Je sçai, ma très chère Fille, je sçai bien la multitude de vos travaux, et ne les puis nullement sçavoir sans les ressentir. Mais je sçai bien aussi que Dieu, qui par sa divine providence vous a dediee a cette sorte de vie en ( I ) Il ressort du texte que le Saint connaît depuis longtemps la destina- taire; donc nous devons la chercher parmi ses filles spirituelles de Savoie. Sous toutes réserves, nous suggérons le nom de Françoise-Melchionne du Four, dame d'Aiguebelette. (Voir tome XIV. note ( i ), p. 393.)  Année 1621 2$ ce monde, ne manque pas de vous fournir des saintes inspirations qui vous sont requises pour vous y comporter saintement. Kt pour moy, je ne sçai pas ce que je ne vouùrois pas faire pour contribuer a vostre consolation ; mais, ma Fille, troys choses me divertissent de vous escrire si sou- vent que je faysois au commencement de nostre connois- sance. Il me semble qu'il n'en est pas tant de besoin maintenant que vous estes tant accoustumee a la croix ; et moy, je suis chargé d'aage, et, pour le dire a vous, d'incomm(xiités (jui m'cmpeschent de pouvoir ce que je veux, et de plus, la multitude des correspondances que j'ay acquises depuis ce tems la, fait que j'escris moins aux uns et aux autres. Mais, ma très chère Fille, vous estes tous-jours présente a mes Messes, ou j'offre au Père céleste son Filz bienaymé, et, en l'union d'iceluy, vostre chère ame, aflfin qu'il luy playse de la recevoir en sa sainte protection et luy départir son trcssaint amour, notamment en l'occasion des procès et affaires que vous aves avec le prochain; car c'est la ou il y a plus de peine de tenir ferme pour la douceur et humilité, tant extérieure qu'in- térieure, et j'y voy les plus asseurés bien empeschés : c'est pourquoy cette tribulation me donne plus de crainte pour les âmes que j'ayme le plus. Mais, ma 1res chère Fille, c'est la ou il faut tesmoigner nostre fidélité a Xostre Seigneur, affin que l'on puisse dire de nous, comme il est dit de Job, après tant île reproches et de contrariétés que ses amis luy firent, iju'^/i tout cela Job ne pécha point de ses lèvres, ni ne fit rien de mal a propos •. •Joi»,i. «li., Quelles bénédictions vous puis je souhaiter plus ay- mables que celles la, d'estre fidèle a Xostre Seigneur parmi les adversités de toutes sortes qui vous agitent ? car le souvenir c{ue j'ay de vostre ame ne m'arrive jamais qu'avec mille souhaitz que je fay pour vostre avancement en l'amour de ce bon Dieu. Aymes le bien, ma chère Seur, en vos retraittes (jue vous faites pour le prier et adorer ; aymes le (juand vous le receves en la sainte Communion ; aymes le ((uand vostre cœur sera arrousé de sa sainte consolation ; mais aymes le sur tout quand il  26 Lettres de saint François de Sales vous arivera des tracas, des importunités, des sécheresses, des tribulations ; car ainsy vous a-il aymé en Paradis, mais encor a-il plus tesmoigné d'amour en vostre endroit parmi les fouetz, les clouz, les espines et les ténèbres de Calvaire. Pries le qu'il me supporte en sa miséricorde, et qu'il me rende digne du service auquel il m'a appelle. Je suis en luy, d'une affection toute entière, Vostre très affectionné serviteur en Nostre Seigneur, Franç% E. de Genève. Le 27 febvrier 1621.  MDCCLXIII AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE (0 Réponse à une réclamation de Son Altesse. — Un « Mémorial » à traduire pour être envoyé à Rome. Annecy, [février] 1621 (2). Monseigneur, Vostre Altesse Serenissime me commande que je luy envoyé un Mémorial de ce qui est requis d'estre impetré a Romme pour la restauration de la discipline ecclésias- tique en ce païs. Mais, Monseigneur, Vostre Altesse l'a remisa monsieur Carron (3) des il y a environ un an, que je l'envoyay, ainsy que m'asseure mon frère qui estoit (i) Voir tome XVII, note (i), p. 45. (2) Le retour de Jean-François de Sales ayant eu lieu vers le 31 janvier 1621, la date de cette lettre est nécessairement postérieure. Elle ne peut, d'autre part, en être très éloignée, car le Saint parle du « Mémorial » envoyé « des il y a environ un an ; » or, ce Mémoire dut partir d'Annecy en décembre 1619. (Voir le tome précédent, Lettres mdlxxx, p. 80, et mdlxxxi.) Il n'est pas invraisemblable de supposer que le prince de Piémont aura voulu profiter du séjour de son frère le Cardinal à Rome (voir ci-dessus. Lettre mdcclvi, p. i8j pour obtenir les pièces désirées; le mois de février paraît donc convenir. (3) Jean Carron, secrétaire du Prince. (Voir la lettre suivante.)  ASKÉE 1631 37 lors en court. Et ne faut en cela que de le faire iraduyre en italien, car quant a la forme avec laquelle la provision nécessaire doit estre demandée au Pape, il en faut laisser le soin a ceux que monsieur l'Ambassadeur de Son Al- tesse • employcra. Dieu, par sa bonté, veuille bien tost faire reuscir cette si bonn'œuvre, pour en suite combler de lx>nheur Vostre Altesse, de laquelle suis, Monseigneur, Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Frasv» K. de Gcncvc. Reru «ur l'Autographe appartenant ï M** M«rrt«on. ï LonJre«. ( I ) L'ahhé Philihen-AIcxanJre Scaglia (voir tome XVII. note (s\ p. 197'.  MDCCLXIV  A M. JLAN CAKRO.N  Prière au dettinataire de faire chercher un Mémoire àé)ï enroyé que le prince de Piémont réclame. Annecy [février] loai ■ Monsieur. i'ar la lettre que Monseigneur le Serenissime Trince m'a fait despecher. il me commande enror de luy envoyer un Memoyrc des concessions qu'il faut «»l)tcnir a Homme pour la restauration de la discipline ecclésiastique deçà les montz. Mais M. de Calcédoine, mon frère, m'asscure que vous, Monsieur, aves reccu les articles du projet qui en fut fait icy et que jcnvoyay il y a bien long lems, cl que Monseigneur le Serenissime Prince vous l'avoit remis |M)ur les faire traduire en italien, pour les donner a te I . p . ic iiicii.  28 Lettres de saint François de Sales M. d'Aglié qui devoit aller a Romme (0. Il vous playse donq, Monsieur, de les faire chercher, et, comme je croy, ilz seront aysés a treuver, puisqu'ilz sont en quatre ou cinq feuilles jointes ensemble; car, quant a la forme en laquelle la demande doit estre faite a Romme, c'est chose qu'il faut qui se face a Romme mesme. Ce pendant, Monsieur, je vous supplie très humblement d'avoir un soin particulier de l'introduction des PP. de l'Oratoire a Rumilly, par ou il faut commencer, puisque c'est un'aifaire qui ne peut souffrir aucun delay (0 ; et excuses mon importunité, puisque je suis de tout mon cœur, Monsieur, Vostre très humble et très affectionné serviteur, Francs, E. de Genève. ( I ) Fils de Nicolas d'Aglié et d'Antoinette Provana, dame de Bussolino, Ludovic fut plusieurs années ambassadeur à Rome, à l'avantage de la Maison de Savoie, car il était doué de réels talents pour cet emploi. Il y joignait une vaste érudition et une aptitude spéciale pour la poésie. Le i®"" janvier 1638, Christine le nomma gouverneur du duc son fils, et surintendant des Finances « deçà et delà les monts. » Le marquis d'Aglié mourut célibataire. (D'après Galli, Cariche del Piemonte, et Torelli, Généalogies, etc.) {2) Voir le tome précédent, Lettres mdccix, mdccxiv, et note ( i ), p. 358.  MDCCLXV AU DUC DE NEMOURS, HENRI DE SAVOIE (0 Les raisons qui plaident en faveur de M. Gard pour lui obtenir un canonicat. Annecy, 4 mars 1620. Monseigneur, Sur la maladie du plus ancien chanoyne de Nostre Dame de cette ville (2), Vostre Grandeur sera suppliée de (i) Voir tome XII, note (i), p. 211. (î) Le « plus ancien chanoyne » de Notre-Dame de Liesse était alors M. Carrier. Il ne mourut pas de cette maladie, car au mois de février 1628 il est encore présent aux délibérations du Chapitre ; on ne l'y trouve plus en 1633. Son prénom n'est pas indiqué dans les Registres capitulaires : serait-ce Claude Carrier qui, n'étant que diacre, reçoit le 24 octobre 1591, la cure de La Muraz, résigne ce bénéfice le 28 novembre de l'année suivante, et devient, après 1603, prêtre d'honneur de la collégiale de Notre-Dame t (R. E.)  ASSLE 102 1 2g nommer messire Jean Baptiste Gard ; et sa vertu, sa pieté, sa suffisance m'oblij^ent a luy désirer cet honneur qu'il a en quelque sorte mcriié par le service qu'il a des-ja rendu en cette mesme église des quelques années en ça l»). Eo suite dequoy, je contribue ma très humble supplication auprès de Vosire Grandeur, affin qu'il luy playse de le gratifier, puisque mesme il est fil/ d'un de ses officiers domestiques. Et tandis, vous faysant très humblement la révérence, Monseigneur, je suis sans fin, Vostre très humble et très obéissant orateur et serviteur, Fraxç*, E. de Gcncvc. 4 mars 1621, Annessi. Rcva «ar l'Autographe contenré Ji la Bibliothèque Nationale (FomJt /rjmtJit. ^810. fol. 9î\ , I La nomination dcc chanoine» de Notre-Dame appartenait alternative* ment au Chapitre et au prince ; Je Ik, le recourt de l'Hvéque ii Henri de Ne- mour* pour obtenir un canonicat ï Jean-Baptitte Gard, fil» d'Antoine Gard 'voir tome XIV. note» ( i ). ( s ). p )8^), dejl prêtre d'honneur de la collégiale. Son installation comme chanoine n'eut lieu que le 8 octobre i6ai ; le 9, il échangeait avec Laurent de la Place «a prétri»e d'honneur contre une chapelle k Detingy ; le 7. nouvel échange de la chapelle avec Rodolphe dctOchc» (voir tome XIII, note ( 1 ), p. 1 ;^) qui cédc ^ Gard «on canonicat.  MDCCLXVl AU PÈRE DO.M INIQUE DE CIIA.MBÊRY VfCAIRF-I'ROVINCIAL DES CTAPUCINS Prière li cn\<»)cr ic i fcrc AJncn a Lyon Undu que 1-rjn^oi* »ic ^aic» y %cra. Annecy, vers le 8 ou le q mars lOJi (i)» Mon Révérend Perc, Si le tems n'empire point, je pense partir demain pour aller a IJon, et par ce vova^o, jp sorois bien avse si je ( I ) La date donnée par V - «t certainement faat*e. Le P. I) ^^  ^o Lettres de saint François de Sales pouvois esclarcir le cœur de M. Magnin avec le Frère Adrien, et que le Frère Adrien accommodast pour une bonne fois toutes les affaires que l'on a de cette ville a Lyon pour ce qui regarde la soye (0. Or, je vous propose cette mienne pensée, affin que si vous l'appreuves, il vous playse donner l'obéissance audit Frère Adrien, affin quil vienne tandis que je seray-la, qui ne sera que 5 ou six jours. Et si, de plus, je puis rendre quelque service a Vostre Révérence, soit pour Targent de M"*" Bellot (2), soit pour autre chose, je le feray de tout mon cœur, comme estant, Mon Révérend Père, Vostre très humble frère et serviteur, F., E. de Genève. Au R. P. enN. S., Le P. Dominique de Chamberi, Provincial des PP. Capucins. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation d'Aurillac. des Capucins qu'à partir de 1618, et garda la charge jusqu'en septembre 1621. C'est en cette dernière année, dans le courant du mois de mars, que le Saint fit un voyage à Lyon. Il y était déjà le 14 (cf. ci-après, Lettre mdcclxx, p. 36). Le 19, il prêche dans l'église du Noviciat des Jésuites ; le 21 et le 25, dans celle de la Visitation (voir tomes VIII, Serm. cliv, p. 397, et X, Serm. xlv, xlvi, pp. 36, 41); le i"^"" avril il venait de rentrer à Annecy. ( I ) M. Magnin, négociant en soie à Lyon, voyait de mauvais œil l'initiative du Frère Adrien des Echelles (voir tome XVII, note (2), p. 38) pour l'établis- sement de la même industrie en Savoie. François de Sales ne put arriver à << esclarcir » son cœur au sujet du Capucin, car le 4 juin suivant, le Registre des Délibérations du Conseil d'Annecy mentionne une lettre du maître moli- nier à Antoine Flocard, « se plaignant grandement du Père Adrian... qui le travaille au faict de la soye ; dequoy par deux » fois « il a donné advis a messieurs les jadis scindics, desirans que la Ville envoyé a S. A. quelque homme a ses despens pour remédier a cest affaire. » On promet de lui donner satisfaction. (2) L' « Esleue » Bellot, Jeanne de Sirvinges, qui avait promis une somme d'argent pour l'établissement des Pères Capucins à Bclley. (Voir le tome précédent, Lettre mdccxxxv, p. 398.)  AssÈE 1621 3t  MDCCLXVII A MADAME DK l-A t.llAPELLH RELIGIEUSE r.r i*vi:i'. vyf' nr =; viNTr-CATiirRiNE '•) Etre (idclc Jant lc< petite^ uv«.j peut coo<. i ^ app«rti«o»ettl k U dernière pértod* d« U vie de Françolt de Salet. L'ahsoBC* et • %% >o«rt • ou • " ' -l ( 1) C«t premtèret lignet sont inédllM ; !•• édil««r« d« i%t6, en let t m U retu k «n astre icxle. Kovs 4o m oo> c«Uè : >  32 Lettres de saint François de Sales desplaire et fascher, et au bout du desplaysir du péché, en- cor faut il que la joyeet consolation sainte soit attachée. Je vous salue mille fois de tout mon cœur, et suis sans fin, ma très chère Fille, Vostre serviteur plus humble, Francs, e^ ^q Genève. ( I ) A Madame de la Chapelle, Relimeuse de S'^ Catherine. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Georgetown (Etats-Unis). (i) Au bas de l'Autographe, on lit, d'une autre main, cette adresse, repro- duction, sans aucun doute, de celle qui se trouvait au verso.  MDCCLXVIII  A MADAME DE TOULONGEON  Espoir d'une visite qui fit retarder une lettre. — Compliments affectueux à la destinataire au sujet de son mariage et de sa prochaine maternité. — A quelle fin Dieu nous donne ses faveurs. — Souvenir des bonnes résolutions prises autrefois. — Assurance de prières. Lyon, 24 mars 1621 ( i ). Madame, L'espérance que j'ay tous-jours eu des une année en ça d'aller en France, m'a retenu de vous ramentevoir mon inviolable affection a vostre service par lettre, puisque je croyois que quelque heureux rencontre me donneroit le moyen de vous rendre ce devoir en présence. Mais maintenant que je n'espère presque plus ce bien et que ce digne porteur me donne une commodité si asseuree, je me res-jouis de tout mon cœur avec vous, ma très chère Fille (car ce mot e.st plus cordial), je me res-jouis et loiie Nostre Seigneur de vostre si estimable et aymable mariage, qui (i) La simple lecture du texte nous désigne sûrement pour destinataire Françoise de Rabutin-Chantal, mariée depuis le 12 juin 1620 à Antoine de Toulongeon (voir tome XII, note ( i ), p. 360), et indique en même temps la date.  ASSÉE 1621  33  vous servira de fondement pour babtir et enlever en vous une douce et agj^reable vie en ce monde, et pour heureu- sement passer cette morialiié en la tressainte crainte de Dieu, en laquelle, par sa grâce, vous aves esté nourrie des vostre berceau ; car tout le monde me dit que mon- sieur vostre mary est un des plus sages et accomplis cavaliers de France > , et que vostre liayson est non seu- lement noùee de la sainte amitié qui la doit serrer de plus en plus, mais aussi des-ja bénite de la fertilité, par la- quelle vous estes a la veille de vos couches, ainsy que [nostre Mère] m'asseure - . Il faut donq bien correspondre a toutes les faveurs du Ciel, ma très chère Fille, car elles vous sont sans doute données affin que vous les faciès proffiter a la gloire de Celuy qui vous gratifie, et a vostre salut. Je ne puis que (1) • Je Too» le dit en vérité, je ne trouve non seulement rien i redire k ce parti, mai* je n'y trouve rten a dittrer. • écrivait la Mère de < 1 m fille Françoi»e, en lui annoiiçant la première visite de M. de 1 ^^on. • La naittance et le bien que nout trouvon» en ta per»onne n'ett pat ce qui me touche le plut, • continue-t-elle. • mait »on e«prit, «on humeur, m franchise, ta tagette, ta probité, ta réputation. • {Ltttrei, vol. I. p. yqo.) L'éloge n'était pat turfait. Antoine, filt de Philibert de Tuulongeon et de Claudine Garnier du Vouchot, appartenait Ji la bra: - en Bourgogne d'une det plut anciennet et puittantet farnillet de i ........v Comté. Cheva- lier dct Ordre» du Rui. gentilhomme ordinaire de ta chambre, capitaine de deux centt hommet. puit d'une compagnie det gardct de Louit Xlll. habile et vaillant homme de guerre, let honncurt lui venaient nombreux avec l'et- time de ton prince. A cet méritet, et let dominant tout, t'ajoutait un ««prit chrétien remarquable. Un teul point aurait pu arrêter Françoite de V Chantai au moment d'accepter l'alliance de M. ^S- ? -^ vgeon : il av.èii • ...^ . tix ant de plut qu'elle. Mait elle eut • le bon t • que lui croyait ta mère, pour voir \ï un avantage plutAt qu'un Jbid., p. IQI.' Let preroiérct annéet de leur mariage furent tottvent — 1-- -t--- «vont militairet auzqucllct le cumtc prit part ; il fui «a •éèg« de Nègrepclitte juin ibss. et guérit : ont par ; une e lui i^ -i tomb> lit det I et résolut le problème diihtiie de faire aimer et rctpecter «or de la pctie et de la famine, !•• syodica de U ville purent atturer t l'abbé de de - la r ' ' '^ulear • '- ' - ' perte de ^ ..t été n- '- * b«n ^ protecteur aOcctionoé • de U cilé. (AblM < <-l. Lm t^mUe AmUtmt ,1 . . - -,••«•. LavTMt X 1  ^4 Lettres de saint François de Sales je ne croye, ma très chère Fille, que vous n'employies vostre courage a cela et que vous ne le faciès, comme sachant que le bonheur de vostre mayson et de vostre personne dépend de cela en cette vie passagère, et Tasseu- rance de l'immortelle après celle cy. Or sus, en ce nouvel estât de mariage auquel vous estes, renouvelles souvent les resolutions que nous avons si souvent faites de vivre saintement et vertueusement, de quelle condition que Dieu nous fist estre. Et si vous l'aves asfofreable, continues a me favoriser de vostre bienveuil- lance filiale, comme je vous asseure, ma très chère Fille, que d'un cœur tout rempli d'affection paternelle, je ne célèbre jamais la tressainte Messe que très particulière- ment je ne vous recommande a Dieu, avec monsieur vostre mary, auquel je suis et seray tous-jours, ainsy que je suis pour vous, Madame, Vostre très humble et très affectionné serviteur, Francs, E. de Genève. La veille de Nostre Dame, a Lion.  MDCCLXIX A UNE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION (0 L'éducation des petites filles incompatible avec la manière de vie des Reli- gieuses de la Visitation. — Combien en prendre, si l'Evêque le commande. Lyon, 25 mars 1621. Sera-il point mieux de ne point vous escrire tout a fait, ma très chère Fille, que de vous escrire si peu, comme (1) L'édition de 1626 donne pour adresse : A une Religieuse de la Visita- tion; mais il est aisé de reconnaître que le Fondateur parle à une Supérieure d'une Maison nouvellement établie. Les Annales des Monastères de Mont- ferrand, Nevers et Orléans, fondés en juin-septembre 1620, ne faisant aucune mention de l'affaire traitée ici, on ne peut choisir entre les Mères Favre, de Monthoux et de la Roche qui les gouvernaient alors ; mais c'est sans doute (t Tune d'elles que ces lignes ont été écrites.  As'S'ÉE 1621 35 l'accablement des honneurs et faveurs que je reçois icy me le peut permettre ? Mais, mieux vaut peu que rien tout a fait. Je ne puis croire que Monseigneur l'Evesque N. veuille vous charger de l'éducation des filles séculières, quand vous luy aures fait humblement remonstrer que cela de- traqueroit grandement vostre Mayson, nullement propre a rendre cet office; car a la vérité, l'expérience a fait voir a Nessy que vostre façon de vivre est presque incompa- tible avec cet exercice ' . Mais si toutefois son esprit se rend grandement ardent a cela, on pourra, a ce commence- ment, en prendre jusques a trois seulement, et establir une des Seurs sur elles; mais nullement davantage, ni pour l'avenir en faire suite. Vostre Père spirituel, vostre Confesseur et ces bons Pères qui sont la et qui ont de la charité pour vostre Mayson, pourront, avec suavité, di- vertir ce destourbier la. Cependant, ma très chère Fille, tenes vostre courage en Dieu, vives .saintement en sa Providence, res-jouisses vous d'avoir quelque chose a porter pour luy, car en cela consiste le vray estât des enfans de sa Bonté. En fin, ma Fille, je suis tout vostre. Frakç», E. de Gcncvc. A Lion, le 25 mars 162 1, (i^ L'cxp'-ticiK.- j>. ut été faite arec Fr ^ '• vn-Chantil • - -ç- Margucrite de I4 Chavane cl Françoi«c jin. Le ; Je cette dernière, donné inexactement au tome précèdent, note (a), p. soi, ««t rectifié d'aprè» une lettre autographe de »ainte Jeanne de Chantai.  ^6 Leitrks de sa[N't François de Sales  MDCCLXX A MADAME DE LA FLÉCHÈRE Un messager pour Avignon. — Visite forcément remise. Annecy, 3 avril 1621 (i). J'ay fait asses heureusement mon petit voyage, et ay escrit a nostre filz par M. Sappin (2), qui partit de Lyon pour Avignon il y aura demain trois semaines, et qui me promit de m'en rapporter des nouvelles avant [les] f estes (3). Je n'ay point veu nostre seur des mon retour ( 4 ), n'ayant eu le loysir d'aller a la Visitation que ce matin pour dire la sainte Messe, et avons promis d'y retourner après disné ; mais ces messieurs m'ont retenu pour leurs affai- res, de sorte que ce sera demain. Dieu aydant. Vives tous-jours toute en cette divine Bonté, ma très chère Fille, et je suis a jamais parfaitement vostre. 3 avril. A Madame Madame de la Flechere. Revu sur une copie déclarée authentique, conservée à Turin, Archives de TEtat. ( I ) Le millésime est tout indiqué par le « petit voyage » à Lyon. ( 2 ) Peut-être M. Sappin avait-il été le maître de Charles de la Fléchère (voir tome XV, note (2), p. 86). Un ecclésiastique de ce nom, Antoine, chanoine de Saint-Pierre de Genève et prieur commendataire de Ville-en-Michaille, rési- gne son canonicat le 20 février 1618 (R. E.) ; serait-ce lui qui devait apporter des nouvelles du fils de la destinataire } (3) Pâques se trouvait cette année le 11 avril. (4j On sait que la sœur de M'"*-' de la Fléchère, Jeanne-Bonaventure de la Forest, Religieuse à Bons (voir tome XIV, note ( i ), p. 204), venait quelque- fois faire des retraites à la Visitation.  AsstE 1621 37  MDCCLXKI A MM. PIERRE ET JEAN DE VIM.ERS ' ConJoléancc» offertes fur la mort d . — Motus de contoUtioa pTopo%é% k M* Annecy, commencement d'avril 1691 .3\ Messieurs, Quand le bon Père Arviset » m'a dit l'autre jour a Lion que nostre bon père estoit trespassé, je vous asseure que je fus touché vivement de la passion que les enfans ont accoustumé de sentir quand leur père les quitte; car je le respectois et honnorois ainsy filialement, ce bon père, qui m'y avoit oblijçé en autant de façons qu'il se pou voit faire. Mais puisque tel a esté le bon playsir de I)icu qu'il s'en allast en son repos, non seulement j'acquiesce, ains je loue la divine Providence qui luy a donné un bon long séjour en cette vie mortelle, et, ce qui importe le plus, l'a conduit Ni amiablement par le chemin de sa crainte et de sa grâce, que nous avons tout sujet d'estre asseurés qu*il le fait jouir maintenant de sa gloire. C'est en quoy vous puisés sans doute la grande rayson de vostre conso- lation, et vives, comme j'espère, satisfaitz d'estre enfans d'un tel père et d'avoir si long lems esté en l'eschole de sa vertu et pieté. (1) Fait d« Philippe «1« ViUcrt et Je jeano* lluiubert (voir lome* XIII. nuie (1), p. SI. el XIV, noie 1 ,. p. |^), Jhmn «t Jean fvrent Ions deax n 1 Uu fl| avril ttoô, • allia à Pierrette Petit. lArcblv. d«p. de la CMe-J'Or. E. 11 * > (3 de la lettre m déduit de celle de la mort de Philippe de \ et d« vojraf* de «aint François de Salée à Ljroo. r Dénifne A 'mt la r le d« > i* le a aeplei: et noi. »• U b décembre tét^. «D'apr*» dea A'e/#i ém R. P. C4e«/i), afîin qu'il vous face recommander au Père Recteur et au Père Pénitencier de Lx)rette '), et que vous puissies re- tirer d'eux un certificat de vostre soin et diligence a rendre le vœu que vous ailes faire (î . A Rome, vous parleres avant toutes choses a M. Bey- bin '*\ et luy communiqueres tous vos Mémoires, tant pour les Seurs de la Visitation de Sainte Marie, que pour la Visitation des Sueilz des Apostres et Tacceptation de l'alternative (>); et suivres en tout son conseil. Vous ne laisseres pas pourtant de voir au plus tost le {t c r M i Bon- nevilk :: ^_ .. . Uc-r^c5 M-:i -i - -- c Pobcl. Il entra «ian* la Compafrnie de Jitxt* le 4 octobre 1601. En 1639. il e«t aa col- lège de T La confiance t.: , :-... ., _. _. ^ .._cnce qu'il avait «ur »on etprit. lui attirèrent l'aTertion de Ricbelieo qui l'accuMit d'être ho4tiIe ï la France. Tou« le« moyen* furent employât poar obliger ï l'éloigner de la cour de Turin ; on mettait ï ce prix le maintien de l'ambat- tadeur françati. M** Royale ré«i«ta longtemps, et quand elle céda, le reléguant ï Coni 'i6)S , d'Emery put écrire : • Ce n'ett pat «an* beaucoup de peine que nou* »ommct cn6n venus k bout de faire cha*«cr le P. Monod. • L'année «ui- rante. le Jétuite tentait de t'évader de Coni ; la Régente le fit alor« conduire à Montmélian, et, aprèt ton entrevue i Grenoble avec le Roi «on frère, en septembre, elle ordonna, malgré les protestations du captif, de le trantférer an fort de Miolans. C'est li qu'il mourut le )i mars 1644. — Le P. Monod a écrit beaucoup d'ouvrages, surtout sur la Savoie et ses prince*. (D'après Hamy, CAroHot. kiogrjpk. de Is C- de J^iHi. Prot. de Lrom, H83-IJ63, Paris. 1900; Claretta. Stortj Jfff.1 Pe^<^rn:j dt CrtitiiJ dt Frjn,-ij, T^rino, 1^68. pa» tim, etc.) (1^ Dès »on in'ijtut. ili titi issi l'u iss: lu- tencerie de Lorcite fut ties; ce nombre fut ) - Jix- neaf. y compris Itr Recteur, par la Constitution £M«Mfi d'Alexandre VII, !• 11 févn • Frères Mineur* Conventuels r • . • t • de la * * la Compagnie Je je«us, et • c« po«te. (D'après Moroni. Di^iomsrio dé tnuli{tome tlort<^-^it4US*ites, vol. XXXIX. V s«q.) Fn 16)1. coc«rio était le P. Philippe N*ppi qvi etcrça cette cbarg« de i6«o à 16s t. comme le proaveni plasienr* actes àê l'é» poque gar.! • ' • '^ ciers franv-' lart ; c'est donc à l'on d'eux que dnt s'adresser M Micbel Favte. {\) C' ■ ' iio«r« qtj '♦»•••• ■ «n TCttt ai: V 00 COD es- lation qu'il p6l présenter an prince. (4) Ell«OB« T • le tomt ptfvCJçnt. n<.te 1 '. p ih.. ( S ) Voir loir> ' 1  40 Lettres de saint François de Sales Père Diesfue (0 et le Père Dom Sens de Sainte Cathe- rine, jadis General des Feuillans i^\ auquel vous remet- tres la lettre qui est pour Monseigneur le Cardinal de Sainte Suzanne (3), car je m'asseure que tant ledit Père Dom Sens que le Père Diegue s'employeront volontier pour l'affaire des Seurs de la Visitation, selon que je les en supplie. Mais il ne faut pas les employer qu'avec dis- crétion et reserve, comme encor M. le chevalier de Les- cheraine (4\ qui, en cas de besoin, suppliera Monseigneur le Prince Cardinal de favoriser cette affaire (5). J'avois prié le Père Diegue de s'employer pour faire avoir permission a madame de la Flechere d'entrer a la Visitation de cette ville ; a madame de Granieu, en celle de Grenoble ; a madamoyselle de Villeneuve, Marie Lhuillier, seur de madamoyselle de Frouville (6), et a madamoyselle de Montigny, Louise Pithou (v), en celle de Paris. Je le supplie de faire en cela ce qui se pourra bon- nement faire, et vous aussi particulièrement. Ailes en paix. Il faut prendre TEstat de ce diocèse entre les mains du Père Dom Juste, et changer le mieux qu'il se pourra la date (8^. ( I ) Le P. Diegue de la Cité-Neuve, Capucin (voir tome XV, note ( 2 ), p. 166). ( 2 ) D. Sens de Sainte-Catherine Beauner (voir tome XVII, note ( i ), p. 39). (3) Scipion Cobelluzzi, cardinal du titre de Sainte- Suzanne, sera destina- taire. (4) Georges de Lescheraine (voir tome XV, note (2), p. 81). (5) Il s'agissait d'obtenir à perpétuité le privilège du petit Office de Notre- Dame et réfection en Ordre religieux de tous les Monastères de la Visitation alors fondés et qui s'établiraient dans la suite. (Cf. le tome précédent, note ( 3 ), p. 254, et Lettre mdcxciv, p. 312.) Les deux Mémoires latins présentés à Sa Sainteté Grégoire XV par Maurice de Savoie et les suppliques italiennes recommandées par lui (voir à l'Appendice II), prouvent que le Cardinal daigna s'intéresser à cette double affaire. (6) Voir tomes XVIII, note ( i ), p. 3^7, et XIX, note ( i ), p. 213. (7) Voir le tome précédent, note (2), p. 388. (8) D. Juste Guérin avait fait, en 1618, la visite ad limina au nom de l'Evêque de Genève; voilà pourquoi l'Etat du diocèse était entre ses mains. (Cf. tome XVIII. pp. 118, 119.)  AS'SÉK 1631 41  MDCCLXXIII A M. JLAN JOLY IJC LA KOCllL • Une «orre pie recommandée à M. de la Roche. — N'oavellet du priear de Sonnât. Annecy. 10 avril 1031. Monsieur mon Frcre, Il n'est nul besoin que Ton vous recommande les œu- vres pies, que vous embrasses, grâces a Dieu, avec tant de charité; mays puisque monsieur de Vege, passant icy, a désiré que je vous suppliasse de le favoriser, et sa par- lie '>\ d'un soin particulier pour leur accommodement, je le fay volontier, comme parent de l'une et ami de toutes deux. Et vous en supplie donq très humblement, bien ayse d'avoir ce petit sujet de vous rafrairhir les offres de mon service, qui suis. Monsieur mon Frère, Vostre très humble frère et serviteur, Frasç», E. de Gcncvc. XIX avril 1621, Anncssi. Nostre monsieur le Prieur de Saunax se porte très bien, et sert Dieu et le prochain chatechisant es hospitaux (I), non sans ferveur et consolation, et non sans une sainte impatience de voir cncor point ses désirs accomplis de ( i) Voir lome XIII. note i . p. \in. ( s ) La famille de \'ège ou Vciir«. qui po«*^ait an xti* •iàcle nae maétoa à Annecy, parait • « fi^* rent k la m^*"- - . ' ' »**•€- tonnage* p< * nom pi us de» EmtrJti dm Srmjt, parmi lc»«]url«. Irnjnt ce ilt prop ' jhlahlc! • ' ■■ ' '• '♦ la f ■ rmbre j ( il* de Sonnai, prieur de • *%• cfai j I - ' .i —et e*perait toujuur* i M J« Ikrulle k R : le tome précèdent. car J« la Rocbf avait ete nomm^ tuteur de* enfant* de htta^of ti« i^rbai* . on comprend donc que Looit. bien que majear alors, déférât à m* •▼!• fofu la dlipoiitlon de te* bien*.  42 Lettres de saint François de Sales deçà, pour lesquelz néanmoins il ne se départira point de vostre direction. A Monsieur Monsieur de la Roche, seig"" d'Aleri, Conseiller d'Estat et Chevalier en souverain Sénat de Savoye. A Chamberi. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Poitiers.  MDCCLXXIV A M. ANTOINE QUARTERY (0 Actions de grâces pour des témoignages de bienveillance, — Comment l'Evèque de Genève veut contribuer à la récompense de nombreuses bonnes œuvres faites par le destinataire. — Il lui en propose une nouvelle : l'établissement des Pères Capucins à Sion. Annecy, 21 avril 1621. Monsieur, En cette occasion du voyage que le R. P. Domini- que, Provincial, et le R. P. Philibert (2), de TOrdre des (i) Antoine Quartery, né le 12 février 1576 à Saint-Maurice d'Agaune, en Valais, eut pour père Pierre Quartery, capitaine et châtelain de Saint-Mau- rice, et pour mère Julienne Cavelli, « femme distinguée par sa naissance et ses vertus, surtout par sa charité et sa piété. » Lui-même nous donne ces détails dans le Journal de sa vie. Fiancé à trois ans à Marie Rossery (Rossier) qui en avait quatre, il signe le 20 janvier 1388 son contrat de mariage et re- tourne achever ses études à Fribourg, au collège des Jésuites. A la mort de son père (1594), il est nommé capitaine banneret de sa ville natale, visite successivement l'Allemagne, l'Italie, l'Archipel (1596-1599), et rentre à Saint- Maurice dont il devient châtelain en 1600. Bientôt commencent ses relations avec François de Sales et les autres missionnaires du Chablais ; et, plein de zèle, il donne tout son concours à l'établissement des Capucins dans son propre pays. Aussi vaillant soldat que catholique sincère, le capitaine Qiiar- tery servit le duc de Savoie de 1600 à 1619, surtout dans la guerre du Mont- ferrat; en 1633,1e cardinal Maurice, qui l'avait créé gentilhomme ordinaire de sa maison, et le prince Thomas l'attirèrent à leur parti contre Madame Royale, et l'employèrent à d'importantes missions. Il en avait reçu de très honorables aussi de la part de ses concitoyens. Antoine Quartery mourut le 31 août 1641. (D'après Rameau, Notice biographique sur noble Antoine Quar- tery, Fribourg, 1880.) ( 2 ) Le P. Dominique de Chambéry et le P. Philibert de Bonneville. Celui- ci était fils d'Aimé Chappuis, avocat au souverain Sénat de Savoie, et d'Anne  Année 1621 41 Capucins, font en vos contrées de Valey, je me sens obligé de vous remercier du favorable tesmoignaj^e que vous renditesa Romme pour mon frère Monsieur llivesque de Calcédoine, qui est a présent mon coadjuleur, lequel, s'il estoit icy présentement, vous eut aussi escrit luy mesme (' . Mays ce n'est pas la seule preuve que j'ay eue de vostre bienveuillance en mon endroit, y ayant si long tems que vous m'aymes et que j'ay esté obligé a vous honnorer pour la pieté et probité, jointes au zèle et a la prudence dont Dieu vous a doué, me resouvenant fort bien de ce que vous aves fait pour le service de l'Eglise et le bien de vostre païs en toutes les occurrences. Et de mon costé, pour contribuer ce que je puis a vostre recompense pour tant de bonnes œuvres ausquelles vous aves ci devant coo|>eré, je prie Dieu qu'il vous face la grâce de continuer de plus en plus, croissant incessamment en vertu et dévo- tion, affin qu'après une longue et utile vie temporelle, vous soyes treuvé en Testât de persévérance |>our passer a l'éternelle. El voyla une bonne commodité qui se présente de re- chef a vostre zèle en l'establissement des Pères Capucins a Syon, ou, comme vous sçaves, ilz rendront mille sortes de l>ons et fidèles services spirituelz a tout ce pais-la, Vatftol. d'Avignon. Il entra dant l'Ordre des Frèret Miocar* en tsqn. y fit P' ■ le 94 novembre i6uo et mourut vert i6s6. Doué .' P'^_. .- , cJication et U controver»e. Religieux vertueux et tl.. ^. quable, il exerça M>avent la charge de Gardien dan* let couvent» de «a Pro- Tince. et occupa celle de Provincial pendant dix-»ept ans. ^ dc« intervalle* dévert. L'Evèque de Genève l'avait en grande etttine et adoctiun ; U P. Pht* libert eut Thonneur de prKher deux Cjrémct en ta pretence, et dant ta d^fx» •itioo I Profftt. remut. Gthtmm (. a; . il raconte lui-mén* débonnaire*'- i" f*'-î'>t lui don.... >. a. cllentet leçons tur !- - noocer U t la parole de Dieu. De ton c6lé, l< tenaél Frj balet pour un taint. et en rendit ' aot \m% troit livre» ^w ■• v^mpota *^*^-'" dt Id Vt€ dm B. Fr^*, .. ..» i . _ Rigaad. 16a); \'i* dm B. / Jt SéUt, Lyon, imi : I* 5o fë%fti tî t^rtmfm» Pre/^tt de te ii/./#, etc., Lfoo, |6: et ta d< et le Sétrctoge de '■ ' , 'f>/. C^^mitmi dé U Prm. «c j«kv.#, #él#>«^>#. p«( le P. Evfèoe de h i Chawbéry ) ( I ) Cf. U lettre taivanie. p. 4e. Le capitaine Qvartery avait été. en effet. Vmm d^ •- ■ 'int dan« ' • le tnîmt Evé^iM a« Clul- cédot:. <>aie priv  44 Lettres de saint François de Sales et beaucoup plus qu'ilz ne pourroyeiit faire en aucune contrée de la patrie ; et croy que mesme cela seroit prof- fitable au service temporel de Messieurs du païs, pour plusieurs dignes considérations que Testât des affaires du monde me suggère 10. Or, comme après Dieu vous aves le véritable honneur de l'establissement de cet Ordre a Saint Maurice i^\ aussi pouvés vous grandement par- ticiper a celuy de l'establissement du mesme Ordre a S3^on, ou je sçai que de long tems tous les bons le dési- rent. Et sur cett'esperance de vostre assistence, et du zèle, prudence, bonté et bienfaisance du Révérend Evesque de V'aley (3), j'ay donné courage a ces deux Pères, qui sont vrays serviteurs de Dieu et dignes d'estre a3^més, de faire de leur part tout ce qu'ilz pourront bonnement pour ce bon œuvre, que je supplie de reclief la divine Providence de vouloir bénir, et de vous faire de plus en plus prospérer en sa grâce, Monsieur, me disant en toute vérité, Vostre très affectionné, bien humble serviteur, Francs E. de Genève. XXI avril 1621, Annessi. A Monsieur Monsieur le Capitaine Quarteri. S' Maurice. Revu sur l'Autographe appartenant à la famille de M. Oscar de Cocatrix, à Saint-Maurice (^Valais), f i) D"après la déposition du P. Philibert (ad art. 43), en même temps que cette lettre à Antoine Quartery, les Pères en apportaient une autre du Saint à TEvêque de Sion, au sujet de l'établissement des Capucins dans sa ville épiscopale. A cause des troubles civils, l'affaire ne réussit qu'en 1631, sous le provincialat du P, Philibert. (2) Les Pères Capucins s'étaient introduits dans le Valais pour y prêcher des missions dès les premières années du siècle, protégés par la faveur et le dévouement du capitaine Quartery. Un hospice fut fondé à Saint-Maurice en 1603 et réduit en couvent en 1612. ( 3 ) Hildebrand Jost (voir tome XVI, note ( i ), p. 158).  As's'ÉP. loji 45 MDCCLXXV A DON JUSTE GULRIN, OARNADITE Dona Gtnevra. bienfaitrice Jet Barnabite». —' Cne aflfaire en «ntpent. Le monde et la vie de ce monde. Annecy, 3) avril 1621. Mon Kevcrend Père, C'er»t de tout mon cœur que je me res-jouis avec no.strc 1res chère signora I). Cienevra du bon œuvre qu'ell'a fait, donnant dequoy jetler les fondemens de vostre église de celte ville, et je l'en remercie aussi par la lettre ci jointe ' « ). Nous roulons icy sans avoir pour encor nouvelles de la résolution que M. de Menthon prendra, en attendant la venue de Monseigneur le Prince Thomas (») qui aura charge de faire achever cett' affaire (3), ainsy que Mon- seigneur le Prince dit a nostre frère, M. de Calcédoine; ( I ) Cette lettre ne non* e*t pat parvenue ; mai» l'on garde ans Archive» communale» d'Annecy (Série GG. FomJi du ColUge Ckjppmiiitm) ooe copie n..' • • - . - 1 en fa% \ _ ' • • , ._,.--:.:._-., i\xx% de» Sércni»>ime« Infante», paroi»»e Saint>Jean. • I Tarin. La bienfaitrice donne aux Bjrnjhile« d'Annecy, en con«idération Je D. Guérin. un capital de doute cent cinquante ducalun% et ton revenu de cent ducatont, «ou* 1j charge d'une Mc»»c quotidienne ï perpétuité • aux intention* de ladite dame ; • en outre, t! te Je lo ri- fice» et exct ,.:-.,,.__...: lieu dan« -::„..- . _. .. • lai- »ir de» Supérieur» majeur». Dona Ginevra demande que la tomme ^ capital ou revenu — toit < '- i la c >ge d'Annecy qui n'en a -.: ,-.nt encot. ... .. ..^..- (*) De» la moi» d'août ibao. le prince Thoniat était attendu k < ry. Lr . 'H- lel. veuve du teiirneur d'Arettcl. Le duc. tant J , -ni ton neveu de * .'éneral le p«itt«« lbwu*«* qtti arriva -•..>. '- ' .. c. • e avjit tollicité du pnace de Piémont l'aalott du prieure J« ^jint-CL«it au collège de» t' ^M XVII, Lettre MUJixi. p. i>). et noi-* < " . , ^ «j4r tome XIII- nota 1 i k. p. )I9 , qui cr< •■ dct droétt tar fil o| du 10 janvier Itoi). On lut ' , ^ ■ \ dw...- ,i i-.. • - '-Mfe du t.-. •• " - — - i6ai ; voir k\ \, . tonlet le» 1 ^ae. 4«  46 Lettres de saint François de Sales mays je ne laisseray pas de presser un peu tout belle- ment. O mon très cher Père, que le monde est mauvais et que je l'estime peu ! je dis la vie de ce monde. Continues, je vous supplie, a m'aymer, puisque je suis sans cesse et seray a jamais invariablement, Vostre très humble et très asseuré, inséparable frère et serviteur, Francs, E. de Genève. M. de Calcédoine est a Sales, revenant de Bornand ou il alla il y a huit jours. Salues, je vous supplie, chèrement ma très chère fille la signora Donna Genevra. 23 avril 162 1. Au R. P. en N. S., Le P. Juste, Prévost de S^ Dalmas (0. Revu sur FAutographe conservé à Oloron, au Collège Sainte-Marie. consentement du procureur fiscal de Genevois et de celui du Chapitre de la cathédrale, procéda à l'union du prieuré au collège, par acte du 19 no- vembre 1621. Le comte de Menthon trouva alors moyen de faire conférer le bénéfice à son candidat, directement par le Vicaire général de l'Ordre de Cluny, et se pourvut devant le Sénat. Ily a apparence que le droit de patro- nage du comte ayant été reconnu, les Pères Barnabites se désistèrent des leurs. (R. E. et Inventaire raisonné des titres des Barnabites d'A?inecy, tome P"".) (i) Voir tome XVII, note (3), p. 173.  MDCCLXXVI A M. MICHEL DE MARILLAC (0 Joie qu'apporte au Saint le portrait de la bienheureuse Marie de l'Incarnation. L'histoire de sa vie sera profitable aux gens du monde. Annecy, 24 avril 1621. Monsieur, Je vous rens mille actions de grâces du portrait de la (i) Noble et austère figure de magistrat que celle de Michel de Marillac, au milieu du monde véritable philosophe et « grand serviteur de Dieu, » selon  Aknée 1631 • 47 bien heureuse Seur Marie de llncarnation ' , et ne sçai ce que je pourrois recevoir de plus utile et aggreable a mon ame ; puisque d'un costé j'ay un amour si plein de révérence pour cette sainte personne, et d'autre part, une si grande nécessité de resveiller souvent en mon esprit les pieuses affections que sa veuê et sa tressainte communi- cation a excitées autrefois en moy, tandis que six mois durant j'estois presque son confesseur ordinaire, et que, pour tant de diverses occasions du service de Dieu, elle me parloit et entretenoit presque tous les jours. On m*a dit que l'on avoit escrit et fait imprimer sa Vie, et ce fut la Mère Prieure de Lyon, que je vis l'autre jour estant la ' . O quel profïit elle rendra, et mesme aux sécu- liers, si la pièce de son histoire du tems qu'elle fut au monde a esté bien représentée, comme je croy qu'elle l'est, puisque c'est M. du Val qui l'a composée ^ . En somme, le témoignage Je la bienheureuse Sœur Marie de l'Incarnation. Ame indépen- dante et élevée, «t le« honneur* vinrent i lui. il n'alla jamai* au-devant d'eux, et quand il* «'élui^ncrcnt. il ne leur accorda pa« un regret, acceptant avec det dispositions dignes de la plu* haute sainteté, les disgrices et les humilia- tions qui remplirent les dernières année* de sa vie. — Michel était né à Paris, le q octobre 1^6). de Guillaume de Marillac et de Renée d'Aligret. La vo- lootA d'un tuteur l'ayant empêché d'entrer dans l'état ecclésiastique, tl m dédia Ji la magistrature. Henri IV. Marie de Médicis, Lout* XIII. lui don- nèrent leur e«(ime et leur confiance ; bien plus : le maréchal d'Ancre, de Lttjrnes, Richelieu lui-même en firent leur confident. Montant de charge en ' . ' sut le* sceaux en i6a6. c' ' ' "c ans i l'apr' ' il. Mai*. Irup t'idcle à la l A l'une des \. la Journée des Dupes. Le lendemain (la novembre i6>o), tar l'ordre do Roi, M. de Maril' iJuil pri- 'j Caen. puis ï Lisieux, et • ;Jun. ou ut le i" ao6t |6)9. deux mois et demi après le supplice du maréchal son frère (Toir tome XV. noie 1 . p. 1^4). Il aval- ** 'c- Barbe de la hurtenc, et en ir ^ le tome précèdent, note ( 1 ), p. é). On a da Garde des sceaux le CcJé Muàsm, '*^, soit en vers, soit r- "> jprès Le Fèvre i r maitrt Mtikêt dé SI ■ ( i ) M** Acarie était la «ainte amie de M. de MariUac ; ila avaient actiwmoat et to«t denx jr la 4«man4« de la Mère Marte de Jésus que M. de Marillac envoyait à rEvéqoe 4e G««è^ le portrait en question. <,Voir au tome précédent, la Lettre mi> (S) La Mère Thérèse de Jésus (voir ibid.. note ( 1 ]. p. y^t . al avait T«e lors de «on voyage à Lyon ao mois de roart. (Cf. cl-4««s«s. nota ( 1 ), p. H.) (1) Cet onvraf* venait en cflet «le paraître l'auiaor *uii tocDe XII. noie 1 ,,  48 Lettres de saint François de Sales je suis amateur et admirateur de cette sainte ame, et ayme tous ceux qu'elle a aymés en cette vie, et vous très parti- culièrement, Monsieur, de qui elle mesme me procura la bienveuillance, que je vous supplie me conserver. Et vous remerciant de rechef de ce saint portrait, je vivray. Dieu aydant, et mourray Vostre très humble et très affectionné serviteur, Franç% E. de Genève. D'Annessi, le 24 avril 1621. p. 188) date son Epître dédicatoire « Aux dévotes et vénérables Religieuses de rOrdre de Nostre Dame du Mont-Carmel, » du 29 janvier 1621. Les approba- tions des docteurs sont des 23 et 25 janvier.  MDCCLXXVII A LA MÈRE FAVRE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MONTFERRAND (0 Une vertu essentielle. — Obligation pour une fille de quitter « beaucoup de ses consolations » afin d'en laisser à sa mère. — Les Anges, d'avis diffé- rents, s'unissantdans l'amour à la volonté de Dieu. — Deux points sur les- quels le Saint ne veut point se prononcer. — « L'amas des fourmis. » — Le seul exercice où il ne faut point user de modération. — Ce que la Mère Favre doit conseiller à M""^ de Dalet, Annecy, 25 avril 1621. (2) En somme, ma très chère Fille, il est vray, ainsy f.Cassian..Coi- que le vous av souvent dit, que la discrétion est une vertu V. sans laquelle, au rapport de saint Anthoine *, nulle vertu ( I ) C'est à tort que les éditions précédentes adressent cette lettre à la Mère de Chastel ; l'affaire dont il s'agit, les personnages mentionnés désignent clairement la Supérieure de Montferrand. ( 2 ) Il nous reste deux fragments autographes de cette lettre. C'est la moitié supérieure du premier feuillet, conservée au Monastère de la Visitation de Venise transféré à Trévise. Nous avons ainsi le commencement du texte jus- qu'à ces mots : « Voyes, ma très chère Fille, de contribuer au... » (lig. 14 de la page suivante); puis la partie comprise entre : « ... sur un mesme su- jet .) (lig. 25 de la même page), et : « sa fille fait bourse a part parmi tant... » p. 30, lig. 12).  As'SÉE 1021 49 n'est vertu, non pas mcsme la dévotion, si toutefois la dévotion véritable peut estre sans une véritable discrétion. V^oyla la l>onne madame de Canillac, des belles et rares qualités de laquelle vous m'aves la première rendu amateur (>), qui se plaint admirablement de madame de Dalet sa fille ' , dequoy ayant treuvé un esseim d'abeilles avec leur miel, elle s'amuse trop avec elles et mange trop de ce miel, contre l'enseignement du Sage qui a dit*: 'ProT.. «r As tu treuvé du miel, manges en discrettement. Elle vous aura dit toutes ses raysons en meilleurs termes que je ne sçaurois vous les représenter, ormis peut estre celle- là, que vostre religieuse Mayson luy a une très grande obligation, ainsy que vous mesmes m'aves escrit. Voyçs, ma très chère Fille, de contribuer au contentement de cette mère ce que vous pourres auprès de celte fille, la- quelle a la vérité est obligée a quitter, je ne dis pas un peu, mais beaucoup de ses consolations, pour spirituelles qu'elles soyent, pour en laisser beaucoup a sa mère. Je confesse que je ne sçai comme il se peut faire qu'une mère de tant d'esprit, de perfection et de pieté, et une fille de si grande vertu et dévotion, ne demeurent tout a fait unies en ce grand Dieu, qui est le Dieu d'union et de conjonction •; mais je sçai bien pourtant que cela se 'Cf ir..f fait, et que mesme les Anges, sans cesser d'estre Anges, ont des contraires volontés sur un mesme sujet *, sans •Cf.Daa.i pour cela estre en division ni en dissention, parce que ilz p***^,|*. *" sont parfaitement amoureux de la volonté de Dieu, laquel- le, soudain qu'elle paroist, est embrassée et adorée de tous eux. Hé, mon Dieu, ny ail moyen que l'on ayde ces deux dames a la connoistre, cette sainte volonté? car je suisas- seuré qu'elle les rangeroit toutes deux a son obéissance. Cette Ixjnne dame, qui est mère, me parle d'un vœu de chasteté fait par la fille, et dit que c'est précipitam- ment. A cela je ne louche }X)ini; car il y va bien des considérations pour juger (|u'un vœu de chasteté puisse - de Br s c Le Loup Je Moal* fa.. -I rc«. Lctl.- -.^ il \pp«nUKC I. «o* Uttrt d« la Mèr« Favrc au Saint ) (s) Voir la Uttrt «alvanlt tl la note qoi 1 acv Ljvtaas X  50 Lettres de saint François de Sales ou doive estre dispensé ou dispensable, puisque il ny a point d'estime comparable a l'ame chaste. Mays elle parle, cette mère, d'autre chose, qui est qu'elle aymeroit mieux que sa fille fut Religieuse tout a fait, puysque en ce cas-la on ne la luy demanderoit plus pour caution, et que l'administration des biens des enfans luy seroit conférée. Mais je ne sçai non plus que dire sur cela, ne sachant pas quell'est la vocation du Ciel et voyant les enfans de M""" de Dalet si petitz. Une chose seule me touche plus que les autres de tout ce que cette dame m'escrit : c'est ce qu'elle dit que sa fille fait bourse a part parmi tant de peynes et travaux qu'elle void a sa mère, sans la soulager de son assistence. Or cela, ma très chère Fille, est tout a fait contraire a mes sentimens. Saint François ne pouvoit gouster l'amas des fourmis (0 ; mais il me semble qu'une fille qui a des moyens ne doit jamais les espargner pour sa mère, je dis mesme pour son repos et juste contentement. Je vous escris la teste pleyne d'affaires et entre plusieurs tintamarres, et de plus, je vous escris a tastons ; car je sçai bien que pour bien parler en cette occasion, il faudroit ouyr bien au long les parties. Mais tandis que cela ne se peut, il faut parler pour la mère : il y a tous-jours un juste préjugé pour elle. Au reste, elle ne désire de vous sinon que vous em- ployiés vostre entremise pour modérer le zèle que sa bonne fille a a ses retraittes, qui est chose qui ne se peut ni doit refuser, la modération estant tous-jours bonne en tous les exercices, ormis en celuy de l'amour de Dieu, qu'on ne doit aymer par mesure, ains tout fait a sans o^^Deo ^inl- i^^^ure *. » Employés vous donq bien a cette modération, a laquelle il sera bien aysé de réduire cette bonne fille, (i) Ce détail ne se trouve pas dans la Vie du patriarclic d'Assise, ni dans ses Opuscules ; c'est son compagnon, le fameux Frère Egide, qui nous Ta conservé dans ses Arirea dicta parues dans différentes anciennes compila- tions. L'Evéque de Genève a sans doute emprunté sa citation à la Chronique et institution de l'Ordre du Père sainct François, composée premièrement en Portugais par R. P. Marco de Lisbonne... maintenant en nostre langue Fran- çoise par D. S. (D. Santeuil), Parisien {V Partie, liv. VII, chap. xxix). La première édition fut imprimée à Paris en 1600.  Ans LE 1021 51 puisque sa l>onne mère luy permet qu'elle aille jouyr de la dévotion en paix toutes les grandes festes de l'année, et, outre cela, de six semaines en six semaines trois jours, qui est beaucoup. C'est asses. Je m'asscure, ma 1res chère Fille, qu'après avoir invoqué le Saint Esprit, il vous donnera delà clarté pour bien faire, ou conseiller cette modération. Je suis, en Xostre Seigneur, parfaitement vostre. Je le supplie de régner tous-jours en vostre ame et en vostre chère Congrégation, et qu'il vous inspire toutes de prier souvent pour moy. Amen. Ce 25 avril 1621.  MDCCLXXVIII A LA COMTESSE DE DALET (O Le« plaintet de M** de Montfan; troit partit qu'elle propose poor m fille. — L'Evèqae de Genève ne peut rien dire tor les deux premier*. — Il demande i M** de Dairt ' nt. — La jaloutic de l'amour ma- tcriicl — t'iic t !r Annecy, a^ avril 1621. Madame, Je serois bien en peine de vous escrire sur le sujet qui me convie si je n'estois authorisé de madame vostre mère ; (1) Gatpard Le Loup de Montfan ^ou Monfanl. Monfan et r^x'!-.»*. i.. Beanfort-MontboittierCanillac (voir note ( t V p. %%). tout deux J • -cnt une fille unique, Anne, t] ei;, .. .,.^.^ . 1, cour, où M:?"-* M* dr cur. Si «a vci bra; le g i de la jeune fille était chée par «-. — t parti». ' '• ?•• «« ... belle» terre» .! ar de M !• 1 1 • GilbertoAlljrre, de cette mai»on de L dira : • l^- * - -- ^^ •• • je l'aient ■ Rj^D'm, • gtjmà Ll.r • '-- rav".;,' femme le jo«r même de leur la «^paration. put» la renconii<7 |' w^iat^uiii n^ <<  I « V ^'»l« I 114« l«  52 Lettres de saint François de Sales car a quel propos oserois je mettre la main aux affaires qui se passent entre vous deux, et vous parler de vostre conscience, mo}^ qui sçai que vous estes Tunique digne fille d'une si digne mère, pleyne d'esprit, de prudence et de pieté? Mais puisqu'il le faut, sous cette si favorable condition, je vous diray donq, Madame, que madame vostre mère m'escrit tout ce qu'elle vous a dit et fait dire sanctuaire de Notre-Dame d'Orcival. Les années qui suivirent furent des années de bonheur et de progrès constants vers la perfection ; Y Introduction h la Vie dévote était devenue la règle de conduite du comte et de la comtesse. Le 18 janvier 1620, M'"*^ de Dalet demeura veuve avec quatre petits enfants; au vœu de chasteté perpétuelle qu'elle fit immédiatement, elle joignit celui d'établir une Maison de la Visitation en Auvergne; les choses marchèrent si bien qu'au mois de juin celle de Montferrand était fondée (voir le tome pré- cédent, note (4), p. 198). Bientôt, l'intimité la plus étroite unit la Mère Favre et la comtesse, mais l'assiduité de celle-ci au monastère donna de l'ombrage à M'"^' de Montfan, sa mère. Sur ces entrefaites, un riche et puissant seigneur sollicita la main de la pieuse veuve ; il avait deux enfants presque du même âge que les deux aînés de M"'*^ de Dalet, et prétendait, par une triple alliance, rehausser encore l'éclat de deux illustres maisons. M'"<= de Montfan se laissa séduire et voulut emporter le consentement de sa fille qui restait inflexible dans sa fidélité à Dieu. Rien ne fut épargné : prières, menaces, assemblée de docteurs, assemblée de parents devant lesquelles la jeune veuve dut com- paraître, scènes pathétiques des enfants préparées parleur grand'mère, enfin colère furieuse de celle-ci qui chasse de sa propre demeure la comtesse de Dalet et sa petite famille. On en était là quand ces deux dames, qui avaient « ouy raconter des merveilles en la cour de France » de l'Evêque de Genève, résolurent de le prendre pour arbitre de leur différend et lui envoyèrent un messao-er exprès. Les lettres qui vont suivre, celles que nous rencontrerons encore plus tard, montreront avec quelle sagesse, quelle prudence et quel tact le Saint traita cette délicate affaire. La décision finale fut que le soin principal de la fortune des mineurs demeurerait à W^" de Montfan — ce qui la contenta parfaitement, « sa plus ardente passion n'étant que pour l'intérêt temporel, » — et qu'elle laisserait sa fille faire habituellement son séjour au monastère en qualité de bienfaitrice séculière. Dès lors, la comtesse de Dalet étonne l'Auvergne par l'humilité de sa vie : elle remplit les fonctions de tourière à la Visitation; infatigable et généreuse, elle ne recule devant au- cune démarche pour le bien de la Maison de Montferrand, pour l'établisse- ment de celle de Riom. En 1628, profitant d'un voyage de sa mère à Paris, elle prend l'habit religieux (17 septembre), et part à la fondation de Saint- Flour: la Communauté de Montferrand la rappelle pour lui faire prononcer les vœux, et le lendemain de sa profession, sur l'avis formel de la Mère de Chantai, l'élit Supérieure. La Mère Anne-Thérèse de Préchonnet, ses deux triennats terminés, gouverne le Monastère de Rouen (1637-1643); elle fonde le second de cette ville et celui de Dieppe, puis revient en Auvergne. De nouveau élue à Montferrand, elle établit la Maison de Clermont, et meurt comme une sainte le 31 juillet 1634. (Voir sa biographie dans Les Vies de VIII vénérables Veves, Religieuses de l'Ordre de la Visitation Sainte Marie, par la Mère de Chaug}' ; Annessy, Jacques Clerc, 1659.)  ASS'ÉE 1621 53 par plusieurs excellens personnages («) en comparayson desquelz je ne suis rien, fK)ur vous ranger au désir qu'elle a que vous ne l'abandonnies de vostrc assistcnce filiale en cette grande presse d'affaires temporelles en laquelle les occurrences que vous sçaves ont poussé sa mayson, qu'elle ne peut supporter de voir toml>er sous le faix, et sur tout faute de vostre secours qu'elle tient y estre seul et uniquement nécessaire. Elle propose troys partis pour cela : ou que vous vous retiries tout a fait en Religion, affin que les créanciers ne vous désirent plus pour caution et que la disposition des biens de vos enfans luy soit libre; ou que vous vous remariies avec les aclvantages qui vous sont offert z ; ou que vous demeuries avec elle avec une seule l)ourse. Elle met dans sa lettre vos excuses pour les deux premiers partis, car elle dit que vous aves voué a Dieu vostre chasteté, et que vous aves quatre bien petitz enfans, desquelz deux sont «les filles ; mais pour le troysiesme je ne voy rien dans sa lettre. Quant au premier, je ne suis pas pour interposer mon jugement si le vœu que vous aves fait vous oblige a ne point desir*^r dispense, bien qu'elle allègue une grande précipitation qui peut prévenir la juste considération ; car véritablement la pureté de la chasteté est de si haut prix, que quicomque l'a vouée est très heureux de la garder, et n'y a rien a préférer que la nécessité de la charité publique. Quant au second, je ne sçai si vous vous posé de vos enfans en vous rendant leur mère, et eux esians si petitz. Mais pour le troysiesme. Madame, je vous dis que vostre l>oursc doit estre commune a madame vostre mère, en ces cas de si grande nécessité. O Dieu ! c'est la moindre com- munication qu'on doive aux porcs et aux mères. Je cuydc bien entrevoir quelque rayson pour laquelle il semble qu'une telle fille, chargée d'cnfans, puisse garder sa bourse, mais je ne sçai pas si vous l'aves; et si, je pense (1) Voir !• Itttrc ••itântt.  54 Lettres de saint François de Sales qu'il faut que cette rayson soit grande et grosse, pour le faire voir et considérer tout a fait. Entre les ennemis, l'extrême nécessité rend toutes choses communes ; mais entre les amis, et entre de telz amis comme sont les filles et les mères, il ne faut pas attendre l'extrême nécessité, * ExoJ. , XX, 12 ; car le commandement de Dieu nous presse trop *. Il faut yit 2 en ce cas relever le cœur et les yeux en la providence de Dieu, qui rend abondamment tout ce que l'on donne sur sa sainte ordonnance. Je dis trop, Madame, car je n'avois rien a dire sur cela que de renvoyer vostre chère con- science, pour ce regard, a ceux ausquelz vous vous en confies. Au reste, pour vos exercices spirituelz, madame vostre mère se contente que vous les faciès a vostre accoustumee, ormispour vos retraittes a Sainte Marie (0, qu'elle désire estre limitées aux grosses festes de l'année, et, [outre] ce- la, a troys jours sur chaque quarantaine. Vous pouves aussi vous en contenter et suppléer, par des retraittes spirituelles dans vostre mayson, la longueur de celles que vous pourries faire en celle de Sainte Marie. O mon Dieu, ma chère Dame, qu'il faut faire des choses pour les pères et mères, et comme il faut supporter amou- reusement l'excès, le zèle et l'ardeur, a peu que je die encor l'importunité de leur amour ! Ces mères, elles sont admirables tout a fait : elles voudroyent, je pense, porter tous-jours leurs enfans, sur tout l'unique, entre leurs mammelles. Elles ont souvent de la jalousie ; si on s'amuse un peu hors de leur présence, il leur est advis qu'on ne les ayme jamais asses et que l'amour qu'on leur doit ne peut estre mesuré que par le desmesurement. Quel remède a cela ? Il faut avoir patience, et faire au plus près que l'on peut tout ce qui est requis pour y correspondre. Dieu ne requiert que certains jours, que certaines heures, et sa présence veut bien que nous soyons encor presens a nos pères et a nos mères ; mais ceux ci sont plus passion- nés : ilz veulent bien plus de jours, plus d'heures et une présence non divisée. Hé ! Dieu est si bon que, condes- cendant a cela, il estime les accommodemens de nostre (i) Au monastère de la Visitation de Montfcrrand.  AS'KÉE 1621 ^> volonté a celle de nos mères comme faitz pour la sienne, pourveu que nous ayons son bon playsir pour fin princi- pale de nos actions. Or sus, vous aves la Moyse et Us Prophètes, c'est a dire tant dexcellens serviteurs de Dieu : escoutes les •. 'Lac^zn. »9. Et moy, j'ay tort de vous entretenir si longuement, mais jay un peu de complaysance de parler avec une ame pure et chaste, et de laquelle il n'y a aucune sorte de plainte que pour l'excès de dévotion ; lare si rare et si aymablc, que je ne puis n'aymer pas et n'honnorer pas celle qui en est accusée, et n'estre pas a jamais. Madame, Vovitre très humble et très obéissant serviteur, rp\HÇ«, E. de Gcncvc. Ce 25 avril i^: i.  MDCCLXXIX A MADAME LE LOUP DE MONTFAN (0 (ixÉDin) Prof une Cl ' - • - r pour la detllnataire. — Françoit de Sale» • . : ait pu ri lui dant une affaire délicate. — Lettre* à M** de Dalet et k U Mère Farre. — Le Saint comprend la titoation de M** de Montfan et y compatit. — Se remettre i la Prondence. Annecy, 7S avril i6ai. Madame, Il n'estoit pas besoin, pour me faire affectionner voslre (1) Charlotte, fille de Jean de BcjufurtMontboifttier. vicomte de La Moite- CaniUac. et de Gilberte de Chabannet. épouta en première* ooote Fraoçoit de Moni V ' ur de Précbon' . . •* «ï parle d'elle, aideat k connaître ce caractère extraordinaire. tim«" po«r : . , ^ ferraad. trèe dèvoU à la Sainte Vienre. elle éuit en même tempe • d'soe b«me«r '. Mèred^ r . note de , ». cbap. m). Sa fille, qu'elle almail avec pattéoo. f«t povruni la victime de •m «tranfM cplèree qoand elle la vu rè«iMer ft Mt volo«lé« po«r recter fidèle I  56 Lettres de saint François de Sales désir, que les Reverens Pères Coton (0 et Duchesne (2), que j'honnore infiniment, employassent leur persuasion, car vostre seul nom me faisoit asses connoistre ce que je vous dois ; et ma Seur Favre m'avoit, des le commence- ment qu'elle fut a Montferrand, si vivement exprimé la considération qu'elle fait de vos dignes qualités, que je ne pourrois pas n'avoir du sentiment de vos afflictions quand vous me les eussies proposées, et mesme avec cette vivacité d'éloquence que vous aves tesmoignee en vostre lettre, capable d'esmouvoir un cœur de pierre. Mais, Madame, permettes moy que j'admire comme vous aves peu penser qu'après tant de remonstrances faites de vive voix par ces grans serviteurs de Dieu, si excellens ouvriers, le Révérend Père Coton, le Père Duchesne et autres, et sur tout l'employ de vostre autho- rité maternelle, de vos larmes, de vos souspirs et de cette puissante représentation de vos douleurs et amertumes de cœur que vous aves mieux sceu faire qu'homme du monde, je puisse moy, pauvre prestre, homme esloigné et de si peu de sens que je suis, par des seules lettres, qui n'ont ni répliques, ni mouvement d'action, mettre la main dans le cœur de madame vostre fille pour le con- tourner a vostre volonté. Néanmoins, Madame, je me ranofe a vostre intention et escris a madame de Dalet et a • Epist. praeceJ. ma Scur Favre *, courtement, parce qu'elles sçavent bien toutes vos raysons, et parce que vostre homme m'a treuvé ayant mon Sinode sur les bras, qui me tient a l'esprit et au cœur (3). Dieu, Splendide dans son train et voulant maintenir Féclat de sa maison, elle laissa en mourant (1630) les affaires de ses petits-enfants extrêmement embrouillées et des dettes nombreuses, de sorte que M'"^ de Dalet, devenue la Mère Anne-Thérèse de Préchonnct, dut, sur le commandement de la sainte Fondatrice, s'en occuper activement et n'eut pas peu de peine à remettre tout en ordre. (D'après des Notes de M. le comte d'Aurelle-Montmorin et les Lettre'i de 5'« J -F- de Chantai.) ( I ) Le P. Pierre Coton, Jésuite (voir tome XVI, note ( i ), p. 221). {1 ) Supérieur de l'Oratoire de Riom, le P. Jacques Duchesne, que M. de Bérulle reconnaissait « très expérimenté dans les choses de piété, » (Lettre Lxxii, Œuvres, p. 793) fut employé par lui à la visite des Monastères du Carmel. Il mourut à Saintes le 12 avril 1650. (Archiv. Nat., MM 609.) '3) Le Saint écrivait ces lignes le deuxième dimanche après Pâques, et, «olon les constitutions du diocèse, le Synode devait s'ouvrir le mercredi suivant.  AxsÉE 1621 ^7 Nous n'avons pas laissé de conférer [de] voslre lettre, le Père Bonaventure de Lyon, que nous avons le bonheur d'avoir Ciardien icy ( ' , et moy. Je vous regarde, Madame, comme une mère toute comblée d'amour pour sa fille unique, de jalousie pour la conservation de vostre may- son, si dij^ne d'estre conservée, pressée de mille attaques et affaires douloureuses. Tout cela je le ressens au fond de l'ame, et d'autant plus que je vous porte de respect et de sainte dilection, puisque je me souviens bien de madame de Montaret '), et de son amour et de sa passion pour son filz ' ^\ Or sus, j'escris a ces deux filles que vous dites avoir tant de liayson ensemble ^*)\ c'est a Dieu a donner l'effi- cace a mes paroles. Pries l'en, Madame, avec sousmission a son adorable Providence, a laquelle jamais créature ne (1) Avant d'être Gardien du couTcnt d'Annecy, le P. Bonaventure de Lyon, avait exercé le* roètnet fonctiont ï Charobéry en 1618. Il fat aot«i D^finiteur de la Province de la Mi»«i'»n ou de* Capacin* de Savoie en Jbjo. et Cu*tode de cette même Province en i6ao et i6ai. (Note dm R. P. Bugèn* et Bellevjux.) En ibaj. non» dit le Nfcrologe de* Cjfiuimt, le nom de ce Rrligteux di*paratt de* li«te*. tan* qu'on *ache le jour de «a mort. ( )n con*ervait encore en |H4»6. chez le* PP. Mari«te* de Lyon, un exemplaire du Traité de C Amour df Dieu (1616' portant cette indication : En domo Re- Vtrrmdinimi àuj'us Ithrt Au. Cette prière eut ton ■. <»«ment : en i6|o. Diane-Françoite de Monimorin recevait le voile au roona*tère de p *' ■' ' ^' - - en i6»a. et. en it>i«. la mort de y. Iai«*ail qo» «1«« (tlU* 61 p44*«' ï ta po«terlie de Loait le titre de marqui* de .V d* M. U comte J'Aurtih'Momtmortm et VAttir ^^ tome I. pp. IM »<-q.' (1) C'éUit Gilbert, «on EU aniqoe. q«i hérita de* * -* de la famlUe. épo«M A r de Ver colonel dm rAfiB» jé A la ( lingue en 164$. «Morert, 1740. tome VI.) ( 4 ) La Mère Marie-jacqoelloe Pavre et M** 4m Dalei.  5^ Lettres de saint François de Sales se remit comme il est convenable, qu'elle n'en ayt esté Cf.Eccii. .11,11.12. soulagée et secourue *. Revu sur le texte inséré dans VHistoire de la Foyidation de la Visitation de Montferrand, par la Mère de Chaugy, conservée au i*^"" Monastère d'Annecy.  MDCCLXXX A M. ANTOINE RIGOULLET, ABBÉ DE MAUZAC (0 (inédite) Une contestation née d'un excès d'amour. — Comment donner un avis après celui de plusieurs serviteurs de Dieu ? Annecy, 23 avril 162 i. Monsieur, J'escris selon vostre désir a ces d[ames] (2), desquelles la conteste est toute aymable, puisque elle procède de l'excès de l'amour, en l'une de sa fille, et en l'autre de la dévotion. Je confesse que je ne fus jamais si empesché d'escrire que j'ay esté, car après vous, après le grand Père Coton (3), après le P. Duchesne (4) et tant d'autres serviteurs de Dieu, comme ose-je dire mot? Je le fay néanmoins tumultuairement, comme ayant la teste toute pleyne des affaires de mon Sinode, et par conséquent en une grande confusion d'attentions. Monsieur, aymes moy tous-jours, je vous supplie, et (i) Antoine Rigoullet tint en commende l'abbaye de Saint-Pierre de Mozat ou Mauzac, de 1610 à 1639. Il se trouve dans la liste des Abbés, le quarantiè- me, entre Nicolas et Ferdinand de Neufville. Etroitement associé aux affaires de cette famille, on le voit, le 14 novembre 1617 et le 17 mars 1619, prendre possession du prieuré de Saint-Romain-le-Puy, en Forez, et de l'abbaye de rile-Barbe, au nom de Camille de Neufville. (Archiv. dép. du Rhône, Insi- nuations, Reg. 1617-1619.) Son ministère s'exerçait dans le diocèse de Lyon, et il fut Père spirituel de la Visitation de cette ville, du 7 octobre 1617 au 6 février 1624. A Mauzac, il avait, depuis le 10 septembre 1613, pour vicaire général Amable de Frétât, Religieux de la Chaise-Dieu, et son frère, Biaise Rigoullet, était prieur du Monastère. (2) M"*""* de Montfan et de Dalet. (Voir les deux lettres précédentes.) (3) Pierre Coton, Jésuite. (4) Le P. Jacques Duchesne, Oratorien fvoir ci-dessus, note (2), p. 56).  As'N'ÉE 1621 59 tenes pour certain que je vous honnore de tout mon cœur, et suis, Monsieur, Vostre très humble et très affectionné frère et serviteur, Frakç*, E. de Gcncvc. XXV avril 1621, Annessi. A Monsieur Monsieur TAbW de Mauuc ( « . Lvon. ReTu «or rAatofn-aphe contcnré i Pari*. ï la Maiton da CénacU, rue de la CbaiM. (1) Fondée par «aint Cahnillc ou Calmin. sénateur romain et gourerneor d'Auvergne, et par «a femme Namadte. l'abbaye de Saint-Pierre de Mauiac était tituée pré* de Riom. Pépin le Bref fit rétablir le monattére et l'enrichit du corpt de taini Auttremoine. £n 109^. cette abbaye fut unie il l'Ordre de Cluny dont elle cmbratia la reforme m 167s. fD'aprc» Hugues du Temt, L* CUrgé d* Prince, Paris, 1775, tome III. p. \iis.\  MDCrLXXXI A I.A SŒl'R \i\. iii.«»> \i ASSISTANTE-COMMISE DE LA VISITATION Difficulté pour le saint Evéque de se prononcer au «ujet d une Nu^kc. — ' pour son salut tout ce que requiert la chant'* •<- -««ité qu'elle y coo|.v.« ^ L'ne question imputtiblc \ résoudre r nt. — Qu'est-ce que Dieu' — Sa présence en ce monde. — Il est le principe et la vie de toutes choses. — Aveu de l'impuissance et du néant de l'homme. Annecy, a^ avril léai. Je ne me s^aurois déterminer, ma très rherc Fille, sur la demande que vous me faites de Topinion que j'ay. s'il est a propos (pj'on retienne ou qu'on renvoyé cette fille, I ' < it de h. _ 4S 1« Mvont. q«i aimait k Inlerrofvr le Saint svr les questions abtiralies de la Ibéologie.  6o Lettres de saint François de Sales parce que je ne la connois pas asses (0. Bien croy je que l'on pourroit luy donner encor un peu de tems, comme six semaines, et luy dire ou faire dire ouvertement ce que l'on requiert en son esprit et en sa conduitte, affin qu'elle vaquast sérieusement a l'acquérir ; et si elle se rendoit souple on la pourroit garder, car véritablement elle a un extrême besoin de demeurer en la vie religieuse, son esprit, ce me semble, ne pouvant que courir fortune de beaucoup de detraquemens au monde. C'est pourquoy il faut, par charité, faire ce qui se pourra bonnement faire pour son salut. Que si de son costé elle ne coopère pas en s'humiliant, se sousmettant, renonçant a son esprit et suivant celuy de l'Institut auquel elle aspire, ce sera son dam et sa coulpe seule. Quant a l'autre demande que vous me faites, il est impossible d'y respondre entièrement, non seulement a moy, mais aussi aux Anges et aux Chérubins; car Dieu est au dessus de toute intelligence, et s'il y avoit une intelligence qui peust comprendre ou parfaitement dire ce que Dieu est, il faudroit que cette intelligence fust Dieu, car il faudroit qu'elle fust infinie en perfection. Voyes, je vous supplie, les trois premiers chapitres du 2. Livre deVAj'nour de Dieu ; mais surtout voyes le pre- mier chapitre, et encor les 9 .10. II. 12. 13. 14. 15. cha- pitres du 3. Livre de V Amour de Dieu, car cela vous donnera une suffisante lumière pour concevoir en quelque sorte que c'est que Dieu : c'est a dire, vous apprendres, autant qu'il est requis, ce qu'il faut en croire. Et voicy ce que, pour le présent, je vous en puis dire. Dieu est un esprit infini, qui est la cause et le mouvement de toutes choses, auquel et par lequel tout est, tout sub- siste et a son mouvement. Il est, par conséquent, invisible en soy mesme, ne pouvant estre veu qu'en l'humanité de Nostre Seigneur, qu'il a unie a sa Divinité. Il est infini, il est par tout et tient tout par sa puissance; rien ne le tient pour le comprendre, ains il comprend et contient ( 1 ) Il s'agit probablement d'Antoinette de Revol de la Ramillière. (Voir le tome précédent, note (3), p, 198, et plus loin, la lettre du 20 septembre 1621 à la Sœur de Blonay.)  ASSÉE 1621 61 tout, sans estre contenu de chose quelcomque. lin somme, ma Fille, comme nostre ame est en nostre cors sans que nous la voyons, ainsy Dieu est au momie sans que nous le voyons ; comme nostre ame tient en vie tout nostre cors tandis qu'elle est en iceluy, ainsy Dieu tient en estre tout le monde tandis (ju'il est en iceluy, et si le monde cessoit d'esire en Dieu, il cesseroit tout aussi tost d'estre. Et comme, en certaine façon, nostre ame est tellement en nostre cors qu'elle ne laisse pas d'estre hors de nostre cors, n'estant pas contenue en iceluy, puisqu'elle void, elle entend, elle oyt, elle fait ses opérations hors de nostre cors et au delà de nostre cors, ainsy Dieu est tel- lement au monde qu'il ne laisse pas d'estre hors du monde et au delà du monde et de tout ce que nous pouvons penser. lù pour fin, Dieu est le souverain Esire, le prin- cif)e et la cause des choses qui sont l>onnes, c'est a dire qui ne sont point péché. O ma Fille, c'est un abisme î C'est IKsprit qui vivifie tout, qui cause tout, qui conserve tout, duquel toutes choses ont besoin jx)ur estre; et luy, n'a besoin de nulle chose, n'ayant jamais esté que très infini en tout ce qu'il est, et est très heureux, ne pouvant ni commencer d'estre ni finir, parce qu'il est éternel et ne peut n'estre pas éternel. A \uy seul sott honneur et frloirc. Amen ^. 'ITun..!. 17. Je n'ay pas dit ceci pour vous dire ce que c'est, mais pour vous faire tant mieux entendre que je ne le puis ni sçay dire, et (jue je ne sçay que confesser que je suis un vray néant devant luy •, que j'adore très profondément, '?% wxrxw,^. comme aussi rhumaniiê de nostre Sauveur a laquelle il s'est uni, aflin «ju'en icelle nous le puissions abtjrder, et le voir en nos sens et seniimens au Ciel, et en nos cœurs et en nos cors icy en terre au divin Sacrement de l'Hucharistie. Amen. Frakç*, E. de Gcnc\*c. Le 25 avril i6ii, Annessi.  62 Lettres de saint François de Sales MDCCLXXXII AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE Quelques affaires recommandées au prince. Annecy, 30 avril 162 1. Monseigneur, Ce porteur, Frère Adrian, va auprès de Vostre Altesse Serenissime pour des affaires de si bonne condition pour le service de Dieu et du publiq (0, et luy mesme est si zélé sujet de Son Altesse, qu'il n'est nul besoin que je le recommande a la bonté de Vostre Altesse. Mays puisqu'il le veut, je le fay très humblement, Monseigneur, et avec luy encor Taifaire de la reformation des Monastères de deçà les montz et l'establissement si nécessaire des Pères de l'Oratoire a Thonon et Rumilly ; qui suis a jamais, de Vostre Altesse Serenissime, Monseigneur, Très humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur, Francs E. de Genève. Annessi, le 30 avril 1621. Revu sur TAutographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. ( I ) Frère Adrien des Echelles se rendait sans doute à Turin pour l'affaire des moulins à soie qui l'y avait déjà amené au mois de janvier précédent. (Cf. ci-dessus, Lettre mdccxlviii^ p. 8, et note (i), p. 30.)  A.  AS'KÉE 1031 65  MDCCLXXXlll A M. MARC-FRANÇOIS DE MALARMAY DE LAURAY Qpcfttion et réponse J'ami». — La ■ loy inTariable de l'eteroité • de Icar union. — François de Sales empronte son portrait pour l'eoToyer au dctti- nataire. — FUration vers Nolre-Seigneur. Annecy, [février-mai 1631 (1).] Mon 1res cher Frère, Voyci la question que vous me faites : Vostre cœur n*aymera-il pas le mien tous-jours et en toutes saysons? Et voyci ma response : O mon très cher Frère, c'est une maxime de trois grans amans, tous trois saintz, tous trois Docteurs de l'H^lise, tous trois grans amis, tous trois grans maistres de la théologie morale : saint Ambroyse *, * l^ saint Hierosme •, saint Augustin ** : Amicitia quœ desinere potuit, nunquam vera fuit * . Tenes, mon cher Frère, voyla l'oracle sacré qui vous «^ annonce la loy invariable de rcternitê de nostre amitié, puisqu'elle est sainte et non feinte, fondée sur la vérité et non sur la vanité, sur la communication des biens spi- rituelz et non sur l'interest et le commerce des biens tem- porelz. Bien aymer et pouvoir cesser de bien aymer sont deux choses incompatibles. Les amitiés des enfans du monde sont de la nature du monde : le monde passe^ et toutes ses amitiés passent, mais la nostre, elle est de Dieu, en Dieu et pour Dieu : Ipse autcm idem ipse est, et anni ejus non déficient •. Mundus périt, et concu^ 'Ps-ci. »§. piscentia ^/ms •; Chrisius non porit. necdilcctio cjus(*) : *i|oan..ii. i". conséquence infallible. '*) m L'amitié qui a pu cesser n*a jamais été véritable. • i ' Mais lui, il est toujours U mémt, et ses amUei n'ont point dt ^m. Le mottiie pcril, et sa comu^ineme aussi ; le Qiriil ne périt point, et son amour non plus. ( 1) Cette lellrt, scmble-l-tl. e«l p . N>'— v.w. „... ^. , ._ , tiwcf»  64 Lettres de saint François de Sales La chère seur ( ^ ) m'escrit tous-jours avec tant d'effusion de son cher amour, qu'en vérité elle m'oste le pouvoir de la bien remercier; et j'en dis le mesme de vous, vous suppliant de vous remercier tous deux l'un l'autre de ce contentement que vous me donnes. Au reste, voyla donq l'image de cet homme terrestre, tant je suis hors de tout pouvoir de refuser chose quel- comque a vostre désir. On me dit que jamais je n'ay esté bien peint, et je croy qu'il importe peu. (*) In imagine Ps. xxxviii. 7. pertransit homo, sed cor frustra contiirbatur *. Je l'ay empruntée pour la vous donner, car je n'en ay point a moy (2). Helas ! si celle de mon Créateur estoit en son lustre dans mon esprit, que vous la verries de bon cœur ! (*) O Jesu, tuo lumine, •I Peiri. I. iS, u) ; Xuo redemptos sanguine *, Sana, refove, perfice, * Cf. tom. VIII. p. Tibi conformes effice *. Amen. lOI.  (*) L'homme passe comme une ombre, et c'est en vain que son cœur s'agite. (*) O Jésus, guérissez, réchauffez, perfectionnez, rendez con- formes à vous ceux que vous avez marqués de votre lumière, rachetés par votre sang. moitié de cette année, sans toutefois vouloir absolument écarter la seconde. Plusieurs considérations ne permettent pas de lui assigner la date de 1622. ( I ) Il est difficile de décider s'il s'agit ici de M'"'^ de Valfin, sœur du desti- nataire (voir le tome précédent, note ( i ), p. 192), ou de sa belle-sœur, la comtesse de Rossillon (tome XVIII, note ( i ), p. 356). (2) Ce portrait du Saint et la lettre qui l'accompagnait furent légués com- me un précieux trésor par leur possesseur aux héritiers de son frère, et en 1 702, Bonaventure de Malarmay, femme d'André d'Arnaut de Piémont, le donna au Monastère de la Visitation de Besançon, où il fut vénéré jusqu'à la Révo- lution, (Sur les portraits antérieurs de François de Sales, voir la note (4), p. 236 du tome XVIII.)  Année 162  MDCCLXXXIV A LA MERE DE MONTIIOUX SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE NEVERS (pftAGMtrr La calomnie, marque excellente de l'approbation divme. — > iUTct que doivent produire en l'ime let »oaflrance« tntérieuret. Annecy, [mars-mai] i6ai (1). Je loue Dieu, ma très chère Fille, dcquoy celle pauvre petile Congrégation des servantes de la divine Majesté est fort calomniée. Ilelasî je regrette les péchés des calomnia- teurs, mais cette injure receue est une des meilleures mar- ques de l'approbation du Ciel ; et, affin que nous sceussions entendre ce secret, nostre Sauveur luy mesme de combien de façons a il esté calomnié ! Oh î que bienhettrt'ttx sont ceux qui etuîurent persécution pour la justice • / 'Mjtt., v. i». Vosirc affliction intérieure est encor une persécution pour la justice, car elle tend a bien ajuster vostre volonté a la résignation et indifférence que nous aymons et louons tant. Plus Xostre Seigneur soustrait .ses consolations sen- sibles, plus il nous prépare de perfections, pourveu que nous nous humiliions devant luy et que nous jettions toute nostre espérance sur luy.(*)  \ t / Aprci Ict ditticultei des premier* joart de 1 etahlittcment à Nerert ,Totr le tome précédent, note ; 0> p. yhs, et l'Appendice III . la Mère de M '^ :x avait, nou* l'avon* dit. gagn^ par ta vcrto tout let e«prit* et tout 1 ». Pea après, nouveau revirement : • Dct pertonnet qui avaient applaudi à m bonn- " '■■ •- — '-:larirent tout \ coup contre elle et • prirent • toat*« le» \ pour la décrier. On fit de« raillerie* «ur le* plut taf«« règlement* de 1 Institut ; l'etprit même et le« manières d« ses filles, dont on avait iiW Ici ' ' ' ' * . calooiné* •'en mêla, c: «aone«, oa tâcha d« les rendr* odleoses dans les compagnies... Les cbotes furent posMées •1 loin qu'on ne pensait plu* qu'J ^r le* fc ' ' • sonne* inutile*. • iiitl. Jt Ju J • Jf U \ • fait* durent se passer dans les premiers mois d« i6«i, «1 !•• présentes lifttM furc! ' èe. (I i)o«lé a« début dune lettre à la Mère de Chantai, datée d« i)mal i4i). (Voir loSM XVI. note I \ p. ))9. «t cf. tome XIV, note ( t \ p. 14.) Lanasi X t  06 Lettres de saint François de Sales MDCCLXXXV A UN magistrat DE DIJON (0 (inédite) Prière de «< protéger en son bon droit » un ami du Saint. Annecy, i*'' mai 1621. Monsieur, Ce porteur, le sieur d'Areres, mon proche voysin et grand ami, allant pour voir, s'il peut, la fin d'un affaire qu'il a devant la cour, je l'accompaigne de ma très humble supplication, que je vous fay, de le protéger en son bon droit qui ne m'est pas moins cher que si c'estoit le mien propre, pour l'obligation d'amitié que je luy ay. Et je me prometz aysement, Monsieur, cette faveur de vostre bonté, qui en ay des-ja tant receues d'autres, et qui sçai leplaysir que vous prenes en l'exercice de vostre courtoysie partout ou vous voyes de l'équité. Ainsy je prie Dieu qu'il vous conserve et face abonder en ses tressaintes bénédictions. Monsieur, et suis invariablement, Vostre très humble et très affectionné, obeissant^serviteur. Francs E. de Genève. Annessi, le premier may 1621. Revu sur l'Autographe conservé dans l'église paroissiale de Vaysse-Péchaurie (Lot). ( I ) La différence de ton avec la lettre du 3 janvier 1621 où déjà le a sieur d'Areres » est recommandé (voir ci-dessus, p. 2), ne permet pas de croire qu'elle soit adressée au même personnage. Le destinataire est plus proba- blement François Fyot de Barain, membre du Parlement de Bourgogne. (Voir tome XVIII, note ( i ), p. 282.)  Akkée 1621 67  MDCCI.XXXVI A M. CLAUDE DE BLONAY ' L'in»uUaUon d'an martinet dan* le« terres du baron de Thoren*. — Emprunt d'oatih •oUicité auprès d« b Sainte-Maison de Thonon. Annecy, 2 mai 1621. Moii-Mcur, Puysque la Sainte Mayson n'employé pas a présent les oulilz qu'ell'a pour un martinet, et que mesme les Pères Chartreux ne s'en servent point, je vous prie de les faire prestcr a mon frère de Thorens, qui fait dresser maintenant un martinet («h Kt faysant peser et bien mar- quer lesditz outilz, ilz seront rendus bien conditionnés toutes les fois que vous le desireres, ou ladite Sainte Mayson. Cependant je suis a jamais, Monsieur, Vostre très humble confrère, Franc», E. de Gcncvc. 2 may 1621, Annessi. A Monsieur Monsieur de Bloniuy, Pr.ifcct de 1.1 S" Mayson. Thonon. Re^'U *>" 1 i 11 l>iL/r 1 nii I- .■iii%ri>i- 4 1-1 \iftitjlioii Ae Xlirtnnii  j \ 1 XII. note I \ p. It4. (: tlnc« - . •,«.•. • olicret d un hjttrran et . I I - I- , n ouvrir. ;Voir le Ion* précèdent, noie (s), p. S41.;  68 Lettres de saix'T François de Sales MDCCLXXXVII A MADAME DES GOUFFIERS Sur quoi Ton juge souvent des affections. — Un papier introuvable. — Notre- Seigneur a-t-il jamais plaidé? — Sa divine maxime. — François de Sales la défend avec énergie et appuie son raisonnement sur la doctrine de saint Paul. — La sagesse de Dieu, c'est la folie de la Croix. — Révolte de la prudence humaine. — Petite ouverture sur l'intérieur du Saint. — Con- seillers sûrs et prudents pour M""^ des Gouffiers. — Sévère réprimande ; les ruses de Tamour-propre démasquées. — Décision dernière. Annecy, commencement de mai 1621 (i). Je ne vous dis point l'amour plus que paternel, certes, que mon cœur a pour vous, ma très chère Fille, car je pense que Dieu mesme qui l'a créé vous le dira ; et s'il ne le vous fait entendre, il n'est pas en mon pouvoir de le faire. Mais pourquoy vous dis je cela? Parce, ma très chère Fille, que je ne vous ay pas escrit si souvent que vous eussies peut estre désiré, et que quelquefois on fait jugement des affections plus par les feuilles de papier que par les fruitz des véritables sentimens intérieurs, qui ne paroissent qu'es occurrences rares et signalées, et qui sont plus utiles. Or sus, vous me demandes un papier que jusques a pré- sent je n'ay sceu treuver, et que M. n'a nullement. Vous desires que s'il n'est pas entre nos mains, on envoyé viste- ment pour en avoir un pareil de Romme. Mais, ma Fille, il me semble qu'a Troyes on a changé d'Evesque ; et si cela est, il faut donq sçavoir son nom (2). ( I ; Il suffit de connaître l'histoire d'Elisabeth Arnault des Gouffiers (voir tome XV, note ( i ), p. 343), et de confronter les lettres qui lui sont adressées pour être convaincu qu'elle est la destinataire de ces admirables pages. La démarche humble et paternelle que le Saint fait auprès d'elle le 2 août 1621 aide à en fixer approximativement la date ; trois mois tout au plus ont dû s'écouler entre les deux messages. (2) En 1614, M*"*^ des Gouffiers, on s'en souvient, avait demandé à Rome, par l'intermédiaire du cardinal Barberini, d'être soustraite à l'autorité de l'Evéque de Troyes dans le diocèse duquel se trouvait l'abbaye du Paraclet. (Voir tome XVI, Lettre mlxxxiii, p. 376.) René de Breslay venait, en effet, de résigner son évéché en faveur de Jacques Vignicr. (Ibid., note (2), p. 378.)  Année 1621 69 Ft pour ne vous plus faire de préface, je vous vay dire sans art et sans deg^uiscment ce que mon ame désire de vous dire. Jusques a quand sera ce, ma très chère Fille, que vous prelendres d'autres victoires sur le monde et l'affec- tion a ce que vous y pouves avoir, que celles que Xostre Seigneur en a remportées et a l'exemple desquelles il vous exhorte en tant de façons ? Comment fit-il, ce Seigneur de tout le monde? Il est vray, ma Fille, il estoit le Sei- gneur légitime de tout le monde : et plaida il jamais pour avoir seulement ou recîiner sa teste^? On luy fit mille •M4tt.,Tiii. ». tortz : quel procès en eut il jamais? devant quel tribunal fit il jamais citer per«îonne? Jamais, en vérité, ains non pas mesme il ne voulut citer les traistres qui le crucifiè- rent devant le tribunal de la justice de Dieu ; au contraire, il invoqua sur eux l'authorité de la miséricorde *. Ft c'est *It..uii.ul!.;Loc ce qu'il nous a tant inculqué : A qui te veut oster en jutretnent ta tunique, donne îttv encor ton manteau *. '^'^■* " *" Je ne suis nullement superstitieux, et ne blasme point ceux qui plaident, pourveu que ce soit en vérité, jugement et justice; mais je dis, j'exclame, j'escris, et, s'il estoit besoin, j'escrirois avec mon propre sang, que quicomque veut estre pirfait et tout a fait enfant de Jésus Christ cru- cifié, il doit praltiqucr cette doctrine de Xostre Seigneur. Que le monde frémisse, que la prudence de la chair se tire les cheveux de despit. si elle veut, et que tous les sages du siècle inventent tant de diversions, prétextes, excuses qu'ilz voudront : mais cf»tte parole doit estre pro- férée a toute prudence : Qtii te veut oster ta tunique en jugement, donne luy encor ton manteau. Mays, ce me dires vous, cela s'enutiirr». Hélène, fctnmc d« Pjul Damât, hjron »! ' tome XVI. tv;. i >, p. ii\ , portail p«ut-i(ie le titre Je U »eit. i^.rui qui pa«»i j 1 <''>^ de «et p«tit»-fiU ; de U viendrait l'initiale ;de de celvi de I ' •) Qtt«U peraonoafe* tecacbeol août ce* dem« N. ^ Os pe«l p< ep o Mt p««f  *j2 Lettres de saint François de Sales en cette voye chrestienne et paysible? Et le bon Père [Binet ( ^ )] ne prendra il pas playsir a servir Dieu en vostre affaire, qui regarde a peu près quasi le salut de vostre ame, et du moins tout a fait vostre advancement en la perfection? Et puis, madame de Chantai ne doit elle pas estre creuë? car elle est voirement, certes, je ne dis pas très bien bonne, mais elle est encor asses prudente pour vous bien conseiller en ceci. Que de duplicités, que d artifices, que de paroles sécu- lières, et peut estre que de mensonges, que de petites injustices, et douces, et bien couvertes, et imperceptibles calomnies, ou du moins des demi calomnies, employe-on en ce tracas de procès et de procédures! Dires vous point que vous vous voules marier, pour scandalizer tout un monde par un mensonge évident, si vous n'aves un pré- cepteur continuel qui vous souffle a l'oreille la pureté de la sincérité ? Ne dires vous point que vous voules vivre au monde et estre entretenue selon vostre naissance, que vous aves besoin de cecy et de cela? Et que sera ce de toute cette formiliere de pensées et imaginations que ces poursuittes produiront en vostre esprit ? Laisses, laisses aux mondains leur monde : qu'aves vous besoin de ce qui est requis pour y passer? Deux mille escus, et moins en- cor, suffiront très abondamment pour une fille qui ayme Nostre Seigneur crucifié. Cent et cinquante escus de pen- sion, ou deux cens, sont des richesses pour une fille qui croit en Tarticle de la pauvreté evangelique. Mays si je n'estois pas Religieuse de clausure,ains seu- lement associée a quelque Monastère, je n'aurois pas dequoy me faire appeller Madame sinon par une ou deux servantes. — Et comment? Aves vous jamais veu que Nostre Dame en eust tant ? Que vous importe il que Ton sache que vous estes de bonne mayson selon le monde, pourveu que vous soyes de la mayson de Dieu? — Oh!  le second « M. Vincent » ou saint Vincent Je Paul, Supérieur du Monastère de la Visitation de Paris. (Voir le tome précédent, note (2), p. 155.) fi) Le P. Etienne Binet {sa note est donnée plus loin) s'occupa beaucoup de M""» des Gouffiers, comme on le voit par les lettres de la Mère de Chantai et par celles du Saint.  ASSÉE 1621 TJ  /  mais, je voudrois fonder quelque mayson de pieté, ou du moins faire des g^randes assistences a une Mayson; car estant infirme de cors, cela me feroit plus j^ayemcnt sup- porter. — Da, il est vray, ma très chère Fille, je le sçavois bien que vostre pieté faysoit planche a l'amour propre, tant elle est piteusement humaine. Certes, en somme, nous n'aymons pas les croix, si elles ne sont d'or, emperlees et esmaillees. C'est une riche, quoy que très dévote et admirablement spirituelle abjection que d'estre regardée dans une Congrégation comme fondatrice, ou du moins comme grande bienfaitrice. Lucifer se fust con- tenté de demeurer au Ciel a cette condition-la. Mais de vivre d'aumosne comme Nostre Seigneur, de prendre la charité d'autruy en nos maladies, nous qui d'extraction et décourage sommes cecy et cela, cela certes est bien fas- cheux et difficile. Il est vray, il est difficile a l'homme, mais non pas au Filz de Dieu*, qui le fera en vous. *cr. Mjtt..xni.tè. Mais n'est ce pas une bonne chose d'avoir le sien pour l'employer a son gré au service de Dieu ? — Le mot a son gré fait l'esclaircissement de nostre différend. — Mais je dis, a vostre gré, mon Père; car je suis tous-jours vostre fille, Dieu l'ayant ainsy voulu. — Or sus, mon gré donq est que vous vous contenties de ce que M. [Vincent] et madame de Chantai aviseront, et que le reste vous le laissies pour l'amour de Dieu, et l'édification du prochain, et la paix des âmes de mesdames vos seurs, et que vous le consacries ainsy a la dilection du prochain et a la gloire de l'esprit chrestien. O mon Dieu, que de bénédic- tions, que de grâces, que de richesses spirituelles pour vostre ame, ma très chère Fille, si vous faites ainsy ! Vous abonderes et surabonderes ; Dieu bénira vostre peu, et il vous contentera. Non, non, il n'est pas difficile a Dieu de faire autant avec cinq pains d'orge •, comme * Mait.. snr. 1^ m. Salomon avec tant de cuisiniers et de pourvoyeurs. Demeures en paix. Je suis très invariablement Vostre vray serviteur et Perc, FtAKÇ*, E. de Gcncvc.  74 Lettres de saint François de Sales  MDCCLXXXVIII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS On ne peut avoir les mérites du Calvaire avec les consolations du Thabor. — Aversion de l'Evêque de Genève pour les procès. — L'exemple de Jésus- Christ. — « Corniches dorées pour une image de papier. » — Unité en Dieu. Annecy, commencement de mai 1621 (i). Ma très chère Mère, Voyla que j'escris a ma très chère fille (2), selon mon véritable sentiment. C'est la vérité : on parle perpétuel- lement d'estre enfant de TEvangile, et personne presque n'en a les maximes entièrement en l'estime qu'il faut. Nous avons trop de prétentions et de desseins, nous vou- lons trop de choses : nous voulons avoir les mérites du Calvaire et les consolations de Thabor tout ensemble, avoir les faveurs de Dieu et les faveurs du monde. Playder ! o .vra3^ement, je ne le veux nullement. A celuy qui te veut oster ta robe, donne luy encor ta •Matt.,v, 4o;Luc., tuHÎque *. Que pense elle? Quatre vies des siennes ne suffiroyent pas pour terminer son affaire par voye de justice. Qu'elle meure àe faim et de soif de justice^ car •Matt.. V. 6. bienheureuse sera elle *. Est il possible que ses seurs (3) ne lui veuillent rien donner? Mais si cela est, est il possible que les enfans de Dieu veuillent avoir tout ce qui leur appartient, leur Père Jésus Christ n'ayant rien voulu avoir de ce monde qui luy appartient? O mon Dieu, que je luy souhaite de biens, mais sur tout la suavité et la paix du Saint Esprit, et le repos qu'elle doit avoir en mes sentimens pour elle ; (i) Cette lettre est évidemment de même date que la précédente; elles durent partir ensemble. Dans l'édition de 1626 et les suivantes, le texte commence par quelques lignes appartenant à une lettre du 7 août 1621. (2j M"'* des Gouffiers (voir la lettre précédente). ( 3 ) M"™" de Damas d'Anlezy et Garadeur de l'Ecluse (voir ci-dessus, note ( i ), p. 71).  As'KÉE 1631 75 car je puis dire que je sçay qu'ilz sont selon Dieu, et non seulement cela, mais qu'ilz sont de Dieu. Qu'est il besoin de tant d'affaires pour une vie si passajçere, et de faire des corniches dorées pour une image de papier ? Je luy dis paternellement mon sentiment, car je layme. certes, incroyablement ; mais je le dis devant Nostre Seigneur, qtti sçait que je ne mens point *. ''^ 'H Cor., w. ji; Que vous diray je plus? Rien autre, ma très chère Mère, sinon que je chéris incomparablement vostre cœur, et comme le mien propre, si mien et tien se doit dire entre nous, ou Dieu a establi une très invariable et indis- soluble unité, dont il soit éternellement béni. Amen. 1621. {\] Ici le* premiert éditeur* intercalent ui> j^^^t h^nfn p4<- - do 7 ao6t 1691, tuiTÎ d'ane phrase pri»e Jan« le texte Ju ^ (Voir le tome précédent, p. s6s. ligne* 6-10.)  MDCCLXXXIX A M. JEAN DE rilATII f.ON («^ CoiDpa««iun et approbation. u'. ac ijujtrc ccnti ti<>rin«. Ani. -c. Annecy, 10 mai loji. Monsieur, Je suis marri dequoy nous n'avons pas eu le bien de vous voir au Sinode ' ' , mais sur tout dequoy ça esté pour estre indisi>osé de santé. Vous aves extrêmement bien procédé en l'affaire de Su- zanne et de monsieur de Vallon ')', et vous ne sçt'iri.-s ( I ) Veér lotse XV. note 1 ). p. %•. s Le Svn'nlc Ju ï^ J■>■ ^ .. ' M * T 1. , _ . bh d« Q%y Joly et de Marfvente d« Prti ; U *p»«M. par contrat dotal da lo jan*i«f Ifcl^. Claudine de Brolljr. tl »««r«l •• l4|7. U habitait Tb<»non.  76 Lettres de saint François de Sales faire que bien a mon gré, puisque vous aves et le zèle et la capacité. Je vous prie d'assister M. le Curé de Vuallier i^) pour le retirement des 400 florins, desquelz on en donnera 150 a M. Sonnerat ( = ), et a chacun des trois curés qui ont servi a Draillans (3), 50; les autres cent demeureront es mains dudit sieur curé de Vuallier, a conte des despens supportés et de ceux qu'il faudra encor supporter au premier jour. Vous sçaures que dans peu de jours j'iray par delà avec deux des seigneurs de la Chambre des Comptes de Savoye, par ordre de Son Altesse et de Monseigneur le Prince (4). A tant, je demeure. Monsieur, Vostre plus humble et très affectionné confrère, Franç% E. de Genève. X may 1621, Annessi. A Monsieur deChatillon, Plebain de Thonon et docteur en Théologie. D'après une copie conservée à la Visitation d'Annecy. { I ) François de Lâchât (voir tome XVIII, note ( 2 ), p. 167). (3) Serait-ce l'ancien prieur de Saint-Clair, Jean Sonnerat (voir tome XVII, note (2), p. 154), né à Dingy, prêtre depuis le 21 décembre 1596, que l'on trouve en 1627 desservant la paroisse de Thorens au nom du Chapitre de la cathédrale et qui meurt en novembre 1641? (R. E.) On peut aussi proposer Claude Sonnerat, curé de Reignier. (Voir le tome précédent, note ( 4 ), p .224.) (3) Le curé de Vailly, François de Lâchât, celui des Allinges, Pierre Mojo- nier, et celui d'Orcier, Etienne Ollivier, (Voir au tome XVIII, la Lettre mcd, p. 167, et les notes qui l'accompagnent.) (4) Ce voyage avait pour but d'examiner l'état de la Sainte-Maison dont les revenus étaient insuffisants, et dont, par suite, la paix était troublée. (Voir le tome précédent, Lettre mdcxxviii, p. 168, et ci-après. Lettres mdccciii, MDCCCIV.)  An'sée 1621 77  MDCCXC A LA COMTESSE DE DALET ■ Rien tl'c<' en cotnparayvon d'une aroe c ■ •. • — \ tjon de j- ..... , our M** de Dalctde «oulenir v- ...^ puterocll. ,-.1» cas elle doit ou ne doit pat le faire. — La • teparation dc« «ejour» • •ouveot n ée — — ire k l'union detcsur*. — L*ne parole qui a ravi le Saiot. Annecy, 1 1 mai 1631. Madame, C'est en la présence de Dieu que je vous dois particu- lièrement escrire cette lettre, puisque c'est pour vous dire ce que vous deves faire pour sa plus grande gloire es choses que vous m'aves marquées. Apres donq avoir invoqué son Saint Esprit, je vous dis que je ne voy nulle juste occasion en tout ce que vous me dites et que madame vostre mère me dit, pour la- quelle vous dévies violer le vœu que vous aves fait de vostre chasteté a Dieu; car la conservation des maysons n'est pas considérable sinon pour les princes, quand leur postérité est requise pour le bien publiq. Et si vousesties princesse, ou celuy qui vous souhaite prince, puisque vous aves des enfans de vostre premier mari l'on vous devroit dire : Contentes vous de la postérité que vous aves ; et a luy : F*aites de la postérité d une autre princesse. En somme, le Saint Esprit a fait dire clairement qu'il n'y a rien d'estimable en comparaysond'fiw^jm^rrt^w/i/Kfw/^*. * E«IJ.. «m. »o. Demeurés donq la, puisque Dieu vous a inspiré de le vouloir et vous donne la grâce de le |X)uvoir. Ce grand Dieu bénira vostre vœu, vostre ame et vostre cors, consa- crés a son nom. 2. Il est tout vray que vous n'estes nullement obligée par droit de justice d'assister de vos moyens la mayson de monsieur vostre j>ere(0, puis4|ue vos moyens et ceux (l) r, ' Ir I, !• - »- -:.rt. de PjcfTrhf«B«, d« U Garde i ..f >!<• .'■: ' * ■■■ ' • ■■•"••n 4'â»ci«BO« cbevaUrie. rUbe et pouvante, dool lortf me :«. Soa pèr« lit BUiM L« Lo«p. «1 M nèr« fcnnviiv ti« i.crj;jt Blaaial. Il  yS Lettres de saixt François de Sales de vos enfans, par Tordre establi en la republique, sont séparés et independans de la mayson de monsieur vostre père, et qu'il n'est point en nécessité effective ; et d'autant plus qu'en effect vous n'aves rien receu de vostre dot, promis seulement, et non payé. 3. Au contraire, s'il est véritable que vous ruineries vos enfans et ce qui est a eux, et que vous vous ruineries vous mesme si vous vous chargies des affaires de vostre mayson paternelle, sans pour cela l'empescher de se ruiner, vous estes obligée, du moins par charité, de ne le faire pas ; car a quel propos ruiner une mayson pour en laisser encor ruiner une autre, et donner des remèdes contre un mal irrémédiable, aux despens de vos enfans? Si donq vous sçaves que vostre secours sera inutile au soulagement de monsieur vostre père, vous estes obligée de ne l'y point employer au préjudice des affaires de vos enfans. 4. Mais, Madame, si vous pouves l'ayder sans endom- mager notablement vos enfans, comme il semble appa- remment que vous le puissies faire, puisque vous estes unique et que tout ce que vous pourres empescher d'estre vendu demeurera en fin a vos enfans, monsieur vostre père et madame vostre mère ne pouvant avoir d'autres héritiers, il m'est advis que vous le deves faire ; car ce ne sera qu'abandonner vos moyens d'une main et les re- prendre de l'autre. 5. Et quand mesme vous incommoderies vos affaires pour contenter madame vostre mère, pourveu que ce ne fut pas avec trop de perte de vos enfans, encor me sem- bleroit il que vous le devries faire, pour le respect et l'amour que vous estes obligée de luy porter. 6. Et quant au reste, je pense qu'il seroit plus a propos, se distingua par sa bravoure et son adresse pendant les guerres de la Ligue, soutint un long siège dans Blanzat qu'il fut pourtant obligé de rendre en 1590, s'empara de la ville d'Herment et mit celle d'Ussel à contribution (1592) ; plus tard il devint gentilhomme de la chambre de Henri IV, chevalier de son Ordre et capitaine de cinc^uantc lances. Son mariage avec Charlotte de Beaufort-Montboissier-Canillac (voir ci-dessus, note ( i ), p. 55) eut lieu au château de Préchonnet, le 20 octobre iy)i. (D'après Douillet, Nobiliaire d'Auvergne, tome III, et Tardieu, Histoire de la ville de Montferrand,  AssÉE 1621 79 pour vostre repos et pour la suite de leslection que vous aves faite d'une perpétuelle pureté, que vous demeuras- sies a part en vostre petit train, a la charge que vous vissies souvent madame vostre mère, laquelle, si j'entens bien sa lettre, ne seroit point marrie que mesme vous fussies Religieuse, pourveu que vous luy communiquas- sies vos moyens pour la retenir en possession des biens de la mayson. Et véritablement, ne vous voulant pas ran- ger a un second mariage, ni ne pouvant pas seconder le courage que je voy en cette dame a tenir grand train et portes ouvertes a toutes sortes d'honnestes conversations, je ne voy comme ce ne seroit pas plus a propos que vous demeurassies a part, n'y ayant rien d'esgal a la sépara- tion des séjours pour conserver l'union des cœurs entre ceux qui sont de contraires, quoy que bonnes humeurs et prétentions Voy la mon opinion. Madame, sur la connoissance que j'ay de Testât de vos affaires. Oh ! s'il eust pieu a Dieu que je vous eusse veuê a Lyon, que de consolation pour moy, et combien plus certainement et plus clairement j'eusse peu vous expliquer mon sentiment ! Mais puisque cela n'a pas esté, je m'attendray a recevoir vos répliques, s'il vous semble que j'aye manqué a comprendre le fait que vous m'aves proposé, et je m'essayeray a reparer les manqucmens. Et je vous supplie, Madame, de ne point vous mettre en aucune considération qui vous puisse osier la liberté de m'escrire, puisque je suis et seray des-ormais tout a fait et sans reserve vostre très humble et très affectionné serviteur, qui vous souhaitte le comble des grâces de Nostrc Seigneur, et sur tout un progrès conti- nuel en la tressainie douceur de charité ei la sacrée humi- lité de la très aymable simplicité chresiiennc; ne me pouvant empcscher de vous dire que j'ay treuvé parfai* tcment douce la parole que vous mettes en vostre lettre, disant que vostre mayson est des communes el rien plus ; car cela est cherissablc en un aage ou les enfans du siècle font de si gros broùa de leurs maysons, de leurs noms et de leurs extractions. Vives tous-jours ainsy, ma très chère Fille, el ne vouj  8o Lettres de saint François de Sales  glorifies qu'en la Croix de Nostre Seigneur, par la- Gaiat., uit. 14. quelle le monde vous est crucifié, et vous au monde *. Amen. Je me dis de rechef, de tout mon cœur, Vostre serviteur très humble, Franç% E. de Genève. Le II may 1621.  MDCCXCI AU DUC DE SAVOIE, CHARLES-EMMANUEL I" (0 Nombreuse famille en détresse par suite de la longueur d'un procès. Le Duc est supplié d'y mettre ordre. Annecy, 13 mai 1621. Monseigneur, La multitude des enfans, et notamment de filles, qui sont en la mayson de Bressieu Roiier (2)^ est véritable- ment digne d'extrême compassion. Or, ilz ont une prae- tention en Piémont, laquelle ilz sollicitent il y a long tems et ne peuvent en voir Tissiie ; qui retient toute cette famille en langueur (3). Et par ce qu'ilz ont désiré mon ( I ) Voir tome XI, note ( i ), p. i68. (2) Aux fils d'Emmanuel Roero de Bressieu et d'Ennemonde de la Forest déjà nommés (voir au tome XVII les notes ( 3 ), p. 97, ( 4 ), P- 9^, et ( 2 ), p. 326), il faut ajouter Paul, destiné à l'Eglise en 1600, et dont le sort était inconnu en 1633. Des six filles, nous connaissons Madeleine, mariée en 1613 à Louis de Sales (voir tome XVI, note (4), p. 27); Antoinette était, en 1631, femme de Michel Orset, sénateur de Savoie ; Jeanne-Marie-Françoise teste le 24 mai 1625, veuve de Pierre de Mcnthon-Lornay, seigneur d'Emion, au moment d'entrer chez les Bernardines de Rumilly ; Françoise épouse, en 1632, Pierre-Amblardet Tortollier, et en secondes noces, Michel d'Echallon, sei- gneur de Dons; elle vit encore en 1670. Béatrix fut Chartreusine à Mélan ; son contrat d'entrée en religion est du 22 mai 1622. Enfin Jeanne-Catherine, qui épousa Antoine de Motz, est enterrée à Lémcnc le 20 juillet 1674. (D'après des Notes de M . le comte de Mareschal de Luciane.) (3; L'affaire se termina cette même année 1621. François et Charles, fils d'Emmanuel-Philibert, transigèrent avec le comte de Revigliasco (un RoerO;, au sujet de divers droits provenant de leur origine commune. La contestation était née de ce fait, qu'Emmanuel-Philibert Roero, cousin du comte, en acceptant le fidcicommis apposé au testament de son grand-père  Akkée 1621 81 intercession auprès de Vosire Altesse, aflfin qu'il luy playse d'ordonner au Magistrat de leur faire bonne et brieve justice, je la supplie en toute humilité, Monsei- gneur, de leur départir cette si juste et charitable faveur quelle ne refuse a personne et que, plus que nul autre, je me prometz de la véritable bonté et équité de V'ostre Altesse Serenissimc, delaquclle j'ay Ihonneur d'estre, Monseigneur, Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, pRAsVf E. de Genève. Annessi, le XIII may 1621. RcTu fur l'Autographe con%cni k Tonn. ArchiTc* Je TElal. maternel, Looit Gallier de Bre«»ieo. et en prenant m»o oocn. tr»U pcrJa 1« droit de priœogéniture de la roai»on Roero de Piémont. (Cf. tome XVII, oote (1 ]. p. 189.)  MDCCXCII AU MÊ.Mi: Voyage à Thonon «or l'ordre da prince. Annecy, 14 mai l^^|. Monseigneur, Ayant receu le commandement de Vostre Altes«ic pour m'acheminer a la Sainte Mayson, je ne manquoray pas de me rendre a Thonon au premier jour ' , et de luy rendre compte de tout ce que j'y auray fait et ireuvé, puisque je suis, de Vostre Altesse Serenissime, Monseigneur, Très humble, très fidèle et très obéissant orateur cl serviteur, TiASV» E- de Genève. XIIII may 1621, Annessi. R«Ta tnr l'Autographe conMrvé à Turin. BMt9i»** Ci9Ué, ( I ) S«10l Françoi* de Salet partit d'AMMcy vtf« !• t) mal. (Cf. MM (4). p. 76) L^rruM \  62 Lettres de saint François de Sales  MDCCXCIII AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE (0 Un saint projet en voie d'exécution. — Liste des abbayes du diocèse de Genève et de leurs titulaires. Annecy, 14 mai 1621. Monseigneur, Je feray au plus tost le voyage de Thonon, selon le commandement de Vostre Altesse, ne me pouvant empes- cher de me res-jouir avec elle du commencement qu'elle donne a l'exécution du saint projet qu'elle fit estant en cette ville, pour la reformation des Monastères et le bien publiq de l'Eglise en cette province ; ne doutant point que, comme c'est un très grand service de Dieu, aussi sa divine Majesté n'en recompense Vostre Altesse des très grandes bénédictions que je luy souhaite incessamment, comme estant sans fin, Monseigneur, Vostre très humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur, Francs, e. de Genève, xilil may 162 1, Annessi, Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. Bien qu'il semble qu'il n'importe pas beaucoup de sçavoir a qui les prieurés et abbayes que l'on veut unir appartiennent, puisque on ne prétend pas d'unir les por- tions des Abbés et Prieurs, ains seulement celles des moines, si est ce que, pour obéir a Son Altesse, je marque icy les noms des possesseurs des dittes abbayes et des prieurés (2) : (i) La mention du séjour du destinataire « en cette ville » (août 1616) ne permet pas de douter que cette lettre ne s'adresse au prince de Piémont et non au duc de Savoie, comme l'ont cru les éditeurs précédents. ( 2 ) Nous donnons ici les références des notes relatives aux abbayes, prieurés  ASS'ÉE 1631 83 L'abbaye d'Aux est a Monseigneur le Serenissime Prince Cardinal. Cheyseri, a R. M. (îaspard fde^ Ballon, aumosnier de Madame. Tamié, a R. P. François Nicolas de Riddes, aumosnier de Son Allasse, sénateur au Sénat de Savoye, qui en est Abbé titulaire. Bellevaux, a M. Aymé Mermoniode Luirieu, commen- dataire. Contamine, a la Sainte Mayson de Thonon. Chindrieu, a M. Louysde (ierbaix, dit de Saunax, clerc de l'Oratoire de Lyon. Rumilly, a R. P. F. Bernard de Cîraillier, titulaire. Le prieuré du Chesne, a R. P. Robert Jacquerod de Bonnevaud, Relijpeux [de] Talloire, titulaire. cl ^ le ' ent déji dam uotxe lùiition, en y J, , , .\ulp« (voir tome XI. Dote(i), p. «66} — Le cardinal Maurice de Saroie (tome XIII. note t . p. M^'- Chcxcry (tome XIX. note ( ) . p. 78; — Gaspard Perrocard de Ballon (ibtd.) Tamié tome XVII. note (3). p. jsi) — François-Nicolat de Ridde*. trtnt*- »epticme abbé, était né en is<»6d'.\T • r r.jor et de Clau- dine de la Croia • de Sionzy •. Il i- — . _ , _ .i_., » ; en i>9J. Jean de CbeTron-Villette rétigne l'abbaye de Tamié en «a favear. et en 1607 il figure i la Profcttion de la Mère Louifc Je Ballon co: ;7énéral de l'Abbé de Cllcauz. • riere Ict Ettat* de Savoye. • C:.-... juuel le nomma «on aumônier, «on conseiller intime, et. le i** janvier 1608. membre du Sénat de Savoie. Le m .: '.t«. son : l'il avait cboiti dé« 1014 pour «...;»,. ». .....v..... >.. r — cttion. I). i.-..,ui»- Nicolat fut tnbumé dan* le tombeau de ta famille. \ Plumet, où il décéda le a) août. (D'aprè« de» Sotti Jt M. It iomtt Je Msreukjt J4 Ltutént, et Bar- nier. Util. Jt rjhhjre Je Tamif, Chatubéry. 1865. chap. vi, ru, etc.) Bellevaux tome XII, note s\ p. a;^) — Aimé Mormonio de Luyriev (ibid.. note (s), p. «76 Contani!-- *- ' > . y 141 appartenait depu;* •'- * '• N...r.i/.. Maison de \IV, note()>. p. 170;. Chindrieo tome précèdent, note (s), p. 160) — Lonu d« G«tbai* île :>••- ni: *- ' - '^ ; I ), p. V- eXVI ! p 9 s«< — Bernard de GraïUy, tome précéaMt. note ^t\p. y, LeT' t03 - et éê f raoçoiM de V du •oirtt po«r recevoir lee Ufdrec. ko tv>y. 00 le lro«v« moine proie» Jv I «U««»««  ' ■' — . .1 ••> I 1- prievr Ae Nea- ne s a •iM«r Am Bo«a#- It a i-vian le le 1 1 ' » • -:;ona»li<; ■■- — • cme mt'-  84 Lettres de saint François de Sales Bonneguette, a la Sainte Mayson. Saint Paul près Evian, a M. Jean François de Blonnay, commendataire. Silingie, a M. Berard Portier, dit de Mieudri, com- mendataire. Vaux, a M. Jacques de Losche, commendataire. L'abbaye d'Entremont, a M. Pierre Gaspard de Ron- cas, commendataire. où il exerce la charge d'Ouvrier qui lui avait été conférée le 25 mars de cette année, sans préjudice de son prieuré dont il est encore titulaire le 24 juin 1633. (R.E.) Bonneguète, prieuré bénédictin sous le titre de Saint-Biaise, près de Ru- milly, existait déjà au xiv® siècle et dépendait du prieuré de Saint-Victor de Genève; il fut uni en 1600 à la Sainte-Maison. (Grand Bullaire.) Saint-Paul, près d'Evian, de l'Ordre de Saint-Benoît, dont l'origine remonte au-delà de 1443, dépendant du prieuré de Lutry, dans le pays de Vaud, (Cf. Mém. de l'Acad. Salés., tomes VIII, p. 66, et XI, p. 296.) — Nous ignorons à quelle date le prieur Jean-François de Blonay (tomes XII, note ( i ), p. 298, et XV, note (1), p. 334), encouragé par saint François de Sales, y introduisit « l'observance régulière, conforme a Testât clérical. » En 1624, ses prêtres y vivaient « en commung, selon la vraye et ancienne discipline ecclésiastique..., jouxte les Constitutions de S' Charles Borromee aux Oblatz de S' Ambroyse. » (Requête du prieur de Blonay, apostillée et signée par Ms"" J.-F. de Sales, 13 août 1624.) La communauté paraît même observée dès 1621. Sillingy (tome XVII, note (i), p. 154) — Bérard Portier, fils de Claude- Lambert, seigneur de Mieudry, et de Guillermine de Loche, naquit à Boussy. Sur la présentation de son père, il obtint, le 17 septembre 1592, les chapelles de la Sainte-Trinité, dans l'église de Rumilly, et des saints Pierre et Paul dans celle de Saint-Félix. Prêtre le 15 mars 1603, prébende de Rumilly le 13 mai suivant (R. E.), en 1608 il est prieur commendataire de Sillingy, qu'il cède en 1630 aux moines de Talloires. Vaulx, de l'Ordre de Cluny, dans le décanat de Rumilly. Ce prieuré, sous le vocable de Saint-Pierre, avait pour patron le prieur de Saint-Victor de Genève. — Fils de Jean de Loche et de Jeanne de Bellegarde, docteur en droit civil et canonique, chanoine et chantre de la collégiale de Sallanches, successivement curé de Fleyrier (1588) et de Villaz (1591-1597), Jacques de Loche avait été nommé prieur commendataire de Vaulx le 15 avril 1592; il résigne ce bénéfice le 23 août 1623, et meurt en 1660. (R. E.) Entremont (tome XII, note (3 ), p. 241) — Pierre-Gaspard de Roncas, d'une noble famille d'Aoste, était frère cadet de Pierre-Léonard, célèbre par ses ambassades (voir ibid., note ( i ), p. 378). Dès 1605, le 28 novembre, il obtint en commende l'abbaye d'Entremont. (R. E.) L'Evéque de Trente ayant rési- gné le prieuré de Saint-Ours (Aoste), ce bénéfice fut canoniquement con- féré, le 3 novembre 1607, à Pierre-Gaspard qui, le surlendemain, avec l'aide du docteur Gozio, en fit la visite et traça de sages règlements. Le nouveau prieur n'avait que douze ans! Dès qu'il fut en âge, il reçut les Ordres sacrés, après de sérieuses études. M. de Roncas mourut de la peste en 1630. (Voir Btilletin de la Soc. Acad. d'Aoste, 1886, pp. 14-17.)  As NEE 1631 8$ Saint Joire près Chamberi. a la Sainte Mayson de Thonon. L'abbaye de Six, a M. Ilumbert de Mouxi, commen- dataire. Pellionex, a M. Claude Reydei, du de Choy!»i. com- niendataire. Lr Saint Sépulcre les Annessi. a M. Claude de Menthon de Montrottier, commendalairc. L'abbaye d*Aiiterom!)p. a M l'Abbé de la Mente. Les monastères des filles appartiennent comme s'en- suit ' : Sainte Claire hors ville de Chamberi, a dame de Rubod ; Saint-Jeoire ou Saint-George* était une collégiale de Chanoine* régolierf de Saint-Aagottin, fondée avant ays P*f 1«* «eigneort de Chignin ; elle relerait Je ^r^ ' ', -' . p .. ., • ;n,t i |a Sainle-Mai- fton. En ib)6. i >c« poar te »éculari- •er; le Con»eil de la Sainte-Mai«on let agréa, le doc de Savoie donna ton approbation en 166). et le Pape un Br«f. le ^ novembre 1667. Saint-Jeoire adoptait le* règlement* de la Sjinte-Mji«on, et. en échange. joot**ait de* même* privilège*. Une nouvelle Bulle (176s) supprime définitivement le Ch ■ n* de «et memhre* à Thonon. (I> c« V. p ;Ht. VU. p. îU.et Vin. p. >J8 Sixt tome Xi. note ; I .'. p. }it — Humbcrt de Moaiy t ::. y: !-nt, note ' 9 . p. yqé). Pcillonnei tome XII. note (1). p. ut) — Claude-Nicola* de Rrrdet (tome y • ■■ a . p. M' . Le - . c J .\nnecy ;tome XII. note 'i\ p. 34'' — ClauJ** de Menthon-Monirottier itome XVI. note ^1 '. p. ^ r e XI. note a), p. 76) — Sjrlvctlic Je b^lu.ct Je ij Mcnie («' ^). p. )9o;. (1) Le premier de ce* couvent*, l'un de* plu* ancien* de l'Ordre de* CU- ri**««. fut établi ver» ijv>. ^ ■ Cléêrf kort tilir, pour le ^ , ^' 4e Fraoce (1471). lor*que le* Religteu*c* refn*èrent d'adopter la réforme de M! osec au sieur de Charmoysi par sa naissance, mais le soin qu'il a pieu a Vostre Altesse, par sa bonté, de lesmoigner pour luy cl Thonneur de tant de faveurs qu'il en a reccùcs • , » Voir U ton."- î " • Jeot. note *• y i»  88 Lettres de saint François de Sales obligent madame de Charmoysi, sa mère, et ses parens a ne point disposer de sa personne sinon avec la permis- sion et l'aeereement de Vostre Altesse. C'est pourquoy, Monseigneur, laditte dame ayant quel- ques affaires a Paris, et estant conseillée d'y envoyer plus tost son filz que d'y aller elle mesme pour les con- clure, ell'en demande les commandemens de Vostre Altesse Serenissime, sous lesquelz et elle et son filz veu- lent a jamais vivre en très humble sousmission et obéis- sance (0. Et si Vostre Altesse Ta aggreable, tandis que son filz sera la, il employera les heures qui luy resteront après ses affaires aux exercices convenables a sa condition, affin qu'a son retour il ne soit pas treuvé moins capable de l'honneur et du bonheur qu'il a d'estre tous-jours au service particulier de la personne de Vostre Altesse. Et parce que la mère et le filz m'ont choysi entre tous leurs parens pour en faire la supplication a Vostre Al- tesse, avec eux je la fay en toute humilité et révérence, comme estant. Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Francs, E. de Genève. Annessi, le xviii may 162 1. A Monseigneur Monseigneur le Ser^^^ Prince de Piémont. Revu sur T Autographe appartenant à M'"^ Adélaïde Vuy, à Carouge (Genève). (i) Sans doute vers cette même date, M'"° de Charmoisy s'excusait auprès d'un gentilhomme de la cour d'avoir différé de renvoyer à Turin son fils Henri qui relevait de maladie. « Ainsi que j'en étais en résolution, » ajoute-t-elle, « m'est survenue une affaire en France, où je suis nécessaire- ment appelée, ou mon fils, pour l'éclaircissement d'un peu de bien qui m'y reste. Et me voyant à présent en état de ne pouvoir faire ce voyage moi- même, tant pour la longueur du chemin que pour être chargée de plusieurs affaires qui me sont tombées sur les bras par le décès de feu mon mari, je suis contrainte d'y envoyer mon fils, si toutefois Monseigneur le Sérénissime Prince... lui en donne la permission. » fj. Vuy, La Philotkée de S' Fr. de Sales, 1879, II. p. 232.)  Année 1621 89 MDCCX( VI AUX CONSULS ET AUX HABITANTS DE MONTFERRAND •)  l»»^r  Sur U demande de* contaU . l'Evèque de Gtnhrt coodetcend k \j encore k Montfcrrjod U Mire Farre. mai* tant vouloir «engager ■ toujours. Annecy. 31 mai 1031. Mes:»ieurs, Je respons a vostre lettre, et correspons, autant que je le puis, a vos désirs, vous asseurant que je laisseray le plus long tcms que le service de Dieu me le permettra ma Seur Marie Jacqueline Favrc au monastère ou, par vostre pieté, elle se treuve maintenant, et ou je suis jrran- dement consolé qu'elle employé les grâces que la divine Providence luy départira. Que si je pouvois vous dire que ce sera pour toute sa vie, je le ferois volontier pour : Le« consul» de MontferranJ . nommé* le | janvier ibsi, étaient Arnabic Dumas, arocat à la Cour des .\ides; Franco!* Vjlen«on et Jean Portai, procureurs ï la même Cour ; Antoine Cbambrial. marchand. ;.\rcbiv. rounicip. de Clermont-Fcrrand, Fomii Je Siomtferr^mJ, BB. ;q. Toute la ville de Montferrand avait accueilli avec joie les Sorurs de la Vi- sitation, et la Mère Marie-Jacqucline Favre. par «a haute capacité et «on aimable vertu, t'attira bientôt l'estime univertelle. Au««i. quand le bruit courut que cette Supérieure allait être envoyée 1 la fondation de Turin (voir le tome précédent, note • s . p. 40)'. • Messieurs de Montferrand... obtin- drent que M. de Chevreuse. gouverneur de la province, en écrivit k nôtre Vénérable Fondateur, et eux le firent aussi en corps, le conjurant avec de grandes supplications de ne leur point bX'-r -"- bonne Mère: et il« fai- •oient un long narré des vertus qu'il» ren. ■ , .t en elle, et [de] l'uttlitc qu'elle apportoit à leur province; qu'aucune autre qu'elle ne poavoit rien faire ï légal; que ce Monattere. .; "* * l'ornement de leur • avoit fait un «i grand progrex. J .t «an» »'avancer «'il telle conduite. Ce qui fit dire ï nôtre Vénérable Fondateur ces belle» pa- role» : qu'il avoit toùjour» les yc ■^ * - '- f*rovidence A:~ — • que les pentées de» cnfan» du m*- pportable». • la Mère Favre par la Mère de Cbaugy, cbap. ix, dan» Ut Vut d4 IV éê» premterti Mertt, - >-i8()«J II répondit pourtî-* --- s« d4l»o«nalre<é et sa prudence o . la Mère de Chantai le soo ), asseuré qu'elles y  M ' ' eu. Pj 1 ' r le» Jj  i ju Dauphiné et. i ilirer««« repritet. dépata pour là plu» haute noblcttc. Loui» XIII, le» deux Reine*. Richelieu voulurent la rolr. la contalter. m recommander ï «e» prière». L« P- ^ "' de la Rivière • ?nt honorés de la guider dant le» ^**'*' oii Dieu lui-mèt; ...i fait son maître. François Armar et Antoinette Blanchard. »«s parent», avaient quitté le hameau de T lU retinrent le nom, pour •« fixer ï Valence. C*e»t li que :.-.,...; .^ Marie, leur quathèrr ' • '" - t que douze an» lorsque le second mari de sa mère lui : Pou. ' î-n. notaire i la Baume-Cornillane. calviniste comme elle 1 était elle- e. Mai«. de» »on en' • - ^* - :t »enti - r-r incliné vers la .-ion catholique; la i .a les nts. cl la jeune le abjura ver» i^qa. gagnant, quelque» années après, son mari k la vraie ;.. Bientôt r- • - rlle »e .î ' • ' ^ r> • îe prière, de m n. de d«. . . c mort, le 1" avril 1048. Après son entrevue, en ibas. avvc la serrante de Dieu. l'Evéque de Genève di»ait humblement : • Il fait . ' ' icn i un pauvre pécheur comme moi de parler cœur i cœur avec un- pou»e de Jésus-Christ. • De ton cAté, Marie de Valence vénérait le grand Prélat, et r" ' ' ' t de la f ' ' ■ V • ' "e .^ 4 toute • le Monastère, et Dieu permit, ï l'heure de la Révolution, que ses précieux !c leur tombeau aux M '-% i- : ?>t aux Sœur» f«" venait .i Sur les avi ., - Seur Marie -. • c, fille il .. :r. doyen de l'Université de Valence, et de Jeanne Contlon. avait pris la résolution d'appeler dan» »a ville natale le» Religieuse» de la V 'le tome précédent, note ( 4 '. p. M4. Elle et »a »œur. M^* de 1-j - ». envoyè- rent k Annecy un Père Minime pour traiter l'affaire avec l'Evèque de Genève ; nce. le» ' dans 1— : -...-, 1 ... - -;e. il y t_. _. dite» avec les parents: l'accord étant fait, la jeune fille partit pour le Monastère Elle y fut admise i la véture ' ^ ....... i\ mar». elle eut la joie de pron^ -, i__ ,„.. ..■ „^.. ie Françoi» de Sale» lui-même, avec sa nièce Hélène-Marie Guérlo. Toutee «l'-ux firent I " ^Iit ^ V: //il/. Jf U / ^ ^ . . i .... .. . -- .4 .-/» «••J- -^ Je VéUuif : L'Ordrt dé U VtttUlfm. etc.. ValeAce. iMi> '%, Amie et fille •{ Valence. Margur 1« Conche* r^f-î'-'i à t..; .. .,v,. , lui procurer sa n_î.-iic c : n •.i- tune. la io l'humble »«rvante de Dteu Elle lia sa vte I la séenne et tM****)' apfefliiere.au , ,...,-.. ^,^y.r. . — ^ ....1 précédentes '  92 Lettres de saint François de Sau-s porteront des unguens et parfums de dévotion qui seront de grande utilité pour encourager les Seurs. Entant que je puis, donq, je leur donne cette liberté. Mais véritable- ment, il faudra que Monseigneur de Valence (0 ou le (-; authorise ces entrées, car ce sont eux qui en auront le vray pouvoir. Je partiray la semaine qui vient pour aller a Thonon, ou je ne seray que huit ou dix jours, pendant lesquelz nous parlerons bien de vous, le bon père et les frères (3) et moy ; ilz se portent tous très bien. Les [filles] qui doi- vent venir icy [le feront environ] le tems marqué, avant que je parte; ce pendant elles donneront ordre a leurs affaires et a l'asseurance de leur dot (0. Continues a estre toute a Nostre Seigneur, ma très chère Fille, et salues toutes nos Seurs bien chèrement, je vous en prie, et M. l'Abbé de Mauzac, et M. Brun (5) qui est tout de mes amis. Je suis très parfaitement vostre. Amen. . . may 1621. (i) Pierre-André de Gelas de Leberon (voir tome XVIII, note (i), p. 259). ( 2 ) Le Saint a-t-il mis : Père spirituel, ou bien Vicaire gênerai} Nous lisons dans V Histoire de la Fondation du Monastère de Valence : « M. Ver- nier, vicaire général, fit l'acte de réception et bénit la chapelle ; M. Millet, chanoine théologal et archidiacre, fit l'exhortation et nous fut donné pour Père spirituel. » En tout cas, François de Sales ne savait pas encore à qui appartiendrait ce dernier titre, puisqu'il écrit avant l'établissement. (3) Claude de Blonay avait deux fils : Jacques (voir tome XVI, notes (3), (4), p. 40), et Jean-François, prieur de Saint-Paul (tome XII, note (i), p. 298). (4) A cette époque, entrèrent au monastère d'Annecy M'"^^ de Marigny, Rebitel et Dalox, qui prirent l'habit religieux le 22 juillet suivant. (5) Antoine Rigoullet, Père spirituel des Sœurs de Lyon (voir ci-dessus, note (i), p. 58), et Etienne Brun, leur confesseur (tome précédent, note (4), p. 199).  AsKÉE 1621 93  MIJCCXCVIII A LA MLRE DE CIIANTAL, A PARIS Un • desplaytir ■ arrïTant ao milica d'an ««ottment de rétigoation. — Première imprettion aa réveil. — NooTelles de la Moté de Françoit de Salet. — > Il t'occupe dc« Itrret régulicri de «on Inttitat. Annecy, [vers b fin de mai] 1691 (1). Ma 1res chère Merc, Vous verres en la lettre de ce bon Père le desplaysir qui certes m'a un peu touché ; mais cette nouvelle m'ayant pris dans le sentiment que j*avois d'une totale résignation en la conduitte de la trcssainte Providence, je n'ay rien dit en mon cœur, sinon : 0//v, Père céleste, car tel est vostre bon pîaysir •. Et ce matin, a mon premier réveil, •Maii..»!, të. il m'est venu une si forte impression de vivre tout a fait selon l'esprit de la foy et la pointe de l'ame, que, malgré mon ame et mon cœur, je veux ce que Dieu voudra, et je veux ce qui sera de son plus grand service, sans re- serve ni de consolation sensible ni de consolation spiri- tuelle; et je prie Dieu que jamais il ne permette que je change de resolution. J*ay eu despuis Pasques, de perpétuelles incommodités ; mais je n'y voyois aucun remède ni aucun danger. Kllcs sont tout a fait passées, grâces a Dieu, que je supplie de me les renvoyer quand il luy plaira. J'ay reveu les Directoires >'; je les fay copier pour vous les envoyer. Jereverray aussi les Constitutions, affin qu'avant vostre départ vous les fassies reimprimer » . Je \cs tiendray tous-jours rnurtt^s. rps«^rvani hoaiiroup dt» ( I ) D'aprèt divers pa«Mf«« de te* lettre*, on cooclui qve la Mère de Chm tal ne rc; * t de mettaget de l'Evèqur '- ^.nère do fo mar* )«»»|a au milieu il^ t de* premier* )uar* de ^ju 'jpfè* le 7 «061 Selon celte remarque, et «elon levr lenevr. lea pre*enie« ligne* doivent daur de la fin de '^f ci>dc**o*. note \\ p. '1 {%) Vo. e précédent, note 1 . r (1) La Mconde édition de*Con*tli«tion* parni en i4«a. (Voiribid., p. J7«.)  c)4 Lettres de saint François de Sales choses pour mettre au livre des Advertissernens (0, la briefveté estant requise en semblables affaires ; et quand on escriroit trente ans, on n'empescheroit pas qu'il ne demeurast tous-jours quelque doute pour les espritz deli- catz et barguignans. Le soin des Supérieurs, leur dévotion et leur esprit doit suppléer a tout. Mille très chères salutations a vostre chère ame, ma très chère Mère, a laquelle Dieu m'a donné d'une manière incomparable. Francs E. de Genève. ( I ) C'est le livre qu'on appela plus tard Cousttimier que le Saint désigne ainsi; il ne fut pas imprimé durant sa vie, (Voir tome I, p. lxxxiii.)  MDCCXCIX A LA MÈRE DE LA ROCHE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION d'oRLÉANS (fragment inédit) « Un couple de filles » cher à François de Sales, Annecy, [mai ou juin 1621 (i).] [Dieu soit] loiié que vous ayes la mon autre très chère fille, la Mère Seur Marie de Jésus, qui m'a tant sainte- ment aymé en ses plus jeunes années et qui continue a cela. Certes, voyla un couple de filles que je salue souvent en esprit, et sur tout a la sainte Messe. Revu sur l'Autographe conservé au Carmel d'Orléans, ( 1 ) Il semble fort probable que ces lignes faisaient partie d'une lettre à la Mère Claude-Agnès Joly de la Roche; elle les aura détachées pour les en- voyer au Carmel et réjouir le « couple de filles » chèrement aimées du Saint : la Mère Marie de Jésus Acarie, Prieure (voir le tome précédent, note (i), p. 23), et la Sœur Thérèse de Jésus du Pucheul, Sous-prieure (tome XIII, note ( i ), p. 119). La date doit être très peu antérieure ou pos- térieure à la visite des Sœurs de la Visitation aux Carmélites (cf. le tome précédent, note ( i ), p, 342).  Akkée 1621 95 MDCCC AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE La bonté de Son AIte«»e, «en! eipoir d'nn homme dlionDear chargé d'cnfantt, Thonon, i*' juin 1621. Monseigneur, Ce porteur, le sieur de Lespine t» , se ireuvant accablé de la recherche qui se fait par la Chambre des Comptes des restatz et deniers dcsquelz feu son père estoit demeuré débiteur et obligé, sans moyen quelcomque ni espérance de pouvoir exiger lesditz restatz qui sont deuz par les communes, lesquelles ont asscs a faire de fournir aux charges présentes, il recourt a l'unique remède, qui est la bonté et debonaireté de Son Altesse et a la vostre. Mon- seigneur, affin qu'il luy playse d'estre propice a son im- puissance et le délivrer de cette recherche. Et par ce qu'il est grandement chargé d'enfans et d'aillieurs homme d'honneur, je l'accompaigne de ma 1res humble supplica- tion et recommandation auprès de Vostre Altesse Sere- nissime, delaquclle je suis, Monseigneur, Très humble, très ol>eissant orateur et très 6dcle serviteur, FiiAS'ç* E. de Gcncvc. A Thonon, le i . juin 162 1 . Rero ftur l'Autographe conservé k Turin. Archive* de l'Eui. .1 II y aTait plutieurt • •ienr% de Lc»pio« • k cette époqae. et il e»t difficile de designer celui dont il • aeit ic4. Euit-ce un 6U du procnrevr j««)ue« de Letpine. mort en 1 > re de L 'e lEepiae. on De»- pine, avocat au Sénat de Sa» --"ii, • "■ ...n.uli» . J\>prè« Charle*-Auf««te r//*i/eir#. elc.liv. IX. p. Si ai: il l'accompagna à Sixt en novembre i6>o. (Vvit U t««llateral au G^nseil de Genevois. Revu «ur l'Autographe appartenant ï M"* Hélène de 711101131. aa chiteaa d« Monpont (Albjr '1 Mignc, par iinr rrrrur »in^'uiicrr, J ' Sjint-Cfr'Jli; l'AtlIO- grapbe porte clairement Sjimt Rirjm. Il » j*. :fct de Franvoi* Damât, baron de Saint-Reran ou Riran, marquis de Celeran. teigneor de LignevilU, «te < • ■ Ttcheraux et de quj' '*- homme« de pied, créé cbr ■ jde en ibi8, qui te i au service du duc 6m S«Tot«, principalement au combat d'Asti «n 1615 et à la défense d« Verrae •O 1695. Il était fils de Jean Dama*. . ' nt-Rcran. gon de Beinne, et de sa seconde fetumc. Cl % . .re; le iH a< il épousa Jeanne de Grandroont, qui fut première dame d'honneur de Christine de France et intendante de ta MâltOD. ^P. Anselme, Utttotrt génédiogtifu*, tome VIII, p. \\o.] {%) Claude-Lottis GoiUet de Monthouz (voir tome XV. nota (|), p. 5)).  98 Lettres de saint François de Sales MDCCCII A MADAME RIVOLAT (0 Condoléances et consolations à une veuve affligée et souffrante. 1 1 juin [1615-1621 (2).] Vous sachant vefve, ma chère Fille, je compatis a la douleur que vous aurés sentie en la séparation que vous aves souffert, et vous exhorte néanmoins de ne point vous laisser emporter a la tristesse ; car la grâce que Dieu vous a faite de le vouloir servir, vous oblige a vous conso- ler en luy ; et les filles de l'amour de Dieu ont tant de confiance en sa Bonté, que jamais elles ne se désolent, ayant un refuge auquel elles treuvent tout contentement. Qui a rencontré cette saurce d'eau vive ne peut longue- • Cf. Joan., IV, 10, ment demeurer altéré des passions de cette vie misérable*. '^' Je sçai que vous estes malade ; mais, ma chère Fille, a mesure que vostre maladie redouble, vous deves redou- bler vostre courage, en espérance que Celuy qui, pour monstrer son amour envers nous, a choysi la mort de la •Philip., Il, 8. croix *, vous tirera de plus en plus a son amour et a sa gloire par la croix et tribulation quil vous envoyé. Ce pendant, je prieray Nostre Seigneur pour vous et vostre trespassé, et désire que vous me recommandies aussi sou- vent a la divine miséricorde. Je suis en luy Vostre humble, affectionné serviteur, Franç% E. de Genève. XI juin. Revu sur l'Autographe appartenant à M. Gaudin, à Pernes (Vaucluse), (i) Le nom de la destinataire seul reste connu. Des prêtres, des syndics, des notaires, etc., portaient ce même nom en Savoie au xvii^ siècle. S'il faut en croire les indications obligeantes du possesseur actuel de la présente lettre, celle-ci s'adresserait à la mère de Simon Rivolat, consul à Avignon en 1681. D'ailleurs, le Collège de Savoie à Avignon facilitait beaucoup, comme on sait, les relations entre les deux pays. (2) D'après l'écriture, ces lignes ne seraient pas antérieures à 1615; d'autre part, le 11 juin 1622, saint François de Sales était sur son départ de Pigaerol : voilà pourquoi nous proposons la date oscillante de 1613-1621.  Ankéb 1621 99 MDCCCIIl AU DUC DE SAVOir. CHARLES-EMMANUEL I** Comment uirc Qcurir la MiDic->lii»oa de Tbonoo. — bnvoi d u.-. N! ::.<^ire. Annecy, la juin 1631. Monseigneur, Ayant visité la Sainte Mayson de Nostre Dame de Com- passion, Kir en recevra la relation, qui est toute la mesme que celle de messieurs de la Chambre des Comptes ' • \ et verra, s'il luy plail, les nécessités qu'il y a d'y faire des establissemens permanens pour la faire fleurir selon la 1res pieuse intention de Vostre Altesse qui l'a fondée (•). Dequoy escrivant un Mémoire a part(î), dans le paquet que j'addresse a Monseij^neur le Serenissime Prince pour moins importuner Vostre Altesse, il ne me reste que de continuer mes supplications a Dieu, qu'il face de plus en plus abonder Vostre Altesse en ses saintes bénédictions ; qui suis a jamais et invariablement, Monseigneur, Vostre 1res humble, tres-obeissanl et très fidèle orateur et serviteur, Frakç*. E. de Gcncvc. XII juin 1621. Annessi. RcTu «ur i Au' con»ervé à lurin. Archive 1 i t*t. ( I ) L« prétiJent d« Le*ch«ratne et 1« maître auditeur Bertier qni avaieol •M E*fque ï Tho- . .xn« de 1^9!*, le i boooo d'ua • mooi de pieté • «t 4*iin« • Aab«rg« àê vvrti; • l'aoséc ••IraaU. —u * • • - V Mm. Ui- .- - . ff M« (utentet du )i jatIUl ifoi •! da ) janrier i6a«. il accordait à laao«T«lla (r I de nombreux privilège*. - i-aprèt, p I"»  loo Lettres de saint François de Sales  MDCCCIV AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE L'Evêque de Genève adresse au prince le compte-rendu de sa visite à la Sainte-Maison et quelques avis pour « remédier aux manquemens » qu'il y a trouvés. — Prière de poursuivre la réforme du clergé régulier et séculier. Annecy, 12 juin 1621. i^) Monseigneur, Vostre Altesse verra par le résultat ci joint ce qui a esté treuvé bon par les sieurs de Lescheraine (0 et Ber- tier (2) et moy touchant Testât présent de la Sainte Mayson de Thonon, en la visite que, par le commande- ment de Son Altesse et de la Vostre, Monseigneur, j'y ay faite ces jours passés. Mays les moyens de remédier aux manquemens qui y sont, je les ay mis a part en un  (a) [Une minute inédite de cette lettre appartient à M. Pearson (Londres); nous la reproduisons ici en son entier.] Monseigneur , Ayant obéi a V. A. et fait le voyage de Chablaix pour visiter la S'^ Mayson de N. D. de Compassion, j'envoye ma relation avec celle des deux députés de la Chambre des Comptes, puisque unanimement avec eux nous avons pris les advis convenables, ainsy qu'elle verra, s'il luy plait; ne me restant que de continuer mes très humbles supplications a Dieu, affin qu'il luy playse d'animer tous-jours de plus en plus V. A. de son saint esprit de pieté, et de la combler de toute sainte prospérité : qui sont les souhaitz ordinaires que fait pour V. A., Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Franç% E. de Genève.  (i) Georges de Lescheraine, président de la Chambre des Comptes de Savoie. (Voir tome XV, note ( 2 ), p. 81.) ( 2 ) Fils d'André Bertier ou Berthier, procureur patrimonial à la Chambre des Comptes, François fut conseiller de Son Altesse et maître auditeur à la même Chambre. En récompense de ses services et de ceux de son père, sa maison de Saint-Vincent fut érigée en maison-forte le 20 septembre 1613. Il épousa Françoise-Aimée d'Arestel, et mourut avant le 11 mars 1630.  As'S'ÉE 1621 lOt feuillet que je joins a cette lettre, laquelle je finis suppliant très humblement Vostre Altesse de ne se f>oint lasser en la poursuite et resolution que Dieu luy a inspirée de faire au plustost reformer Testât ecclésiastique, tant reg^ulier que séculier, de la province de deçà, estant chose très asseurec que Dieu contreschangera ce soin de Vostre Altesse de mille et mille bénédictions que luy souhaitte incessam- ment. Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Frasv» K. de Genève. Annessi, 12 juin 1^)21. Revo sur l'Antographe conservé i Turin. ArchiTct de l'Etal.  ADVIS PARTICULIER POUR LES NÉCESSITÉS PRESENTES DE LA SAINTE MAYSON DE NOSTRE DAME DE COMPASSION rOHOKC PAR SON ALTBStt A THONON  Les huit prestres de la Congrégation qui font le service en l'église de Nostre Dame et portent la charge des âmes vivent véritablement en bons ecclésiastiques séculiers, sans scandale, et célèbrent les saintes Messes journalières qui ont esté esiablies. Mays premièrement : l'église n'e^t pas entretenue proprement, ni assortie des meubles con- venables, par ce que lesdilz prestres tirans un rharun son gage a part, il ny a pas dequoy fournir aux i.< :és communes, lesquelles ensuite sont négligées. Seconde- ment, l'Office des Heures canoniales n'y est pas fait avec la bienséance et dévotion extérieure qu'il seroit requis, lesditz ecclésiastiques n'estans pasduitz et nourris a cela, ains seulement assemblés sous la condition des gages. Tiercemenl, les maysonssont en mauvais estât, par ce que ladite Congrégation n'en a point de soin. *•♦ "• 'fautant  102 Lettres de saint François de Sales que tout le revenu d'icelle s'employe a rentretenement des personnes et payement des gages ; de sorte que l'ar- gent de Son Altesse manquant, il ny a pas ou prendre les commodités requises aux réparations. Quartement, le revenu de laditte Congrégation n'est pas bien ramassé, parce que chascun y estant a gage particulier, nul ne fait le mesnage commun, ains donnent tout le bien a censé, et Tadmodiateur gaigne une grande partie, de laquelle, par conséquent, la Congrégation est privée. L'unique remède a ces inconveniens seroit de composer cette Congrégation, non de prestres a gages, mais de vrays prestres de l'Oratoire, ainsy que la Bulle fonda- mentale de la Sainte Mayson porte (0; puisque mesme- ment il y en a en France qui, pour la communion du langage, pourront faire convenablement la charge des âmes, et qu'il y en a qui sont sujetz de Son Altesse, et que tous demeurent entièrement sous-mis a la jurisdiction des Evesques, en sorte que l'Evesque de Genève, qui sera tous-jours dépendant de Son Altesse, aura l'authorité de les contenir, sans qu'il soit nécessaire de recourir hors de l'Estat. Et ainsy, le revenu que possèdent a présent les ecclésiastiques séculiers de Nostre Dame n'estant point employé en gages particuliers, ains estant mis tout en commun, il y aura dequoy faire une Congrégation de beaucoup davantage de Pères, qui, mesnageant par leurs frères les biens, auront dequoy entretenir les meubles de l'église, les Offices et ce qui dépendra d'eux, en une grande révérence et politesse : et cette partie de la Sainte Mayson, qui est la fondamentale, et laquelle paroist le moins, paroistra indubitablement le plus et édifiera infiniment. Et dautant que les prestres qui y sont main- tenant sont gens de bien, on pourra leur prouvoir d'en- tretenement convenable leur vie durant, estans presque tous vieux, cependant que l'on introduira les Pères de rOratoire petit a petit, par les moyens qui seront advisés. Il y a encor un défaut notable en la Sainte May- son, car il ny a point de refuge pour les convertis, qui (i) La Bulle du 13 septembre 1599 (voir le tome précédent, note (3), p. 226).  ASSÈE 1621 103 néanmoins y doit estre selon la première intention pour laquelle fut érigée cett'œuvre ; de sorte que mesme le sieur deCorsier 'i, converti auquel on avoit assigné entretien, n'en a nulle sorte de commodité, et mourroit de faim si d'autres gens que ceux de la Sainte Mayson ne s'incom- modoyent pour luy. Kt néanmoins, il est gentilhomme de bon lieu et duquel la parentee a beaucoup souffert pour le service de Son Altesse i*); il est très homme de bien et bon ecclésiastique, mais non pas propre pour la charge des âmes. Et de plus, il se convertit de tems en tems des honnestes hommes, comme de nouveau le sieur de Prez, sujet de Son Altesse et homme de grande capacité, qui demeure tout a fait sans secours de ce costé la (3). Or, a cela il ny a point de remède, sinon en faysant bien revenir les deniers de la fondation de Son Altesse, et ordonner que l'on face un establissement particulier pour ce membre de la Sainte Mayson. Reru «ur l'Autographe con««nré ï Turin, Archive* de l'Etal. (i ) Jcan-Ga*parJ Je Prci voir t X • II, note ( a ), p. 6)). {%) Cette familleétait alliée auha — » Hcrmanoe. an •eignenrd'ATully.etc. ( I ) Peut-être Jean le jeune, l'nn de« frère« de Claude (roir tome XI . note ( i ), p. i6a), ou mieux encore Charle», que l'on croit être leur neveu et filt do Pierre; c'était en effet un > homme de grande capacité. • Mais comme nout ne «avons rien de la date de leur abjuration, il e*t impottible de proposer un nom avec certitude.  .MDCCCV Ali M^MF •  i -,. . -:- : de» CL-.: baye d'Aalp*.  Annecy, la Juin i6si.  Monseigneur, Puysque j'ay occasion d'esrrire a Voslre Altesse Ser©» nissime, je la suppli** ^ri's humt)îrrnrni «l'.ivoir aggreable ( I ' prince de I ' ^* tèrtS il- . ''il e»t Jof> . .ii C .C C t ,' r  I04 Lettres de saint François de Sales que je luy représente Textreme besoin qu'ont les Reli- gieuses de Cisteaux de deçà les mons, et celles de Sainte Claire hors la ville de Chamberi (0 (sujettes au General des Conventuelz surnommés, de deçà, de la Grand'man- che (*)), d'estre ou reformées ou changées selon le projet ci devant envoyé a Vostre Altesse ; et cela est dautant plus désirable que la plus part des Religieuses mesme le désirent et souspirent après ce bien. J'adjousteray de plus, Monseigneur, qu'il seroit requis, pour Testablissement des PP. Chartreux a Ripaille (3) et en l'abbaye d'Aux(4), que Vostre Altesse commandast et fit commander par leur General (5) au P. D. Laurens de Saint Sixt, leur Procureur en Savoye (^), de se rendre auprès d'elle pour terminer ce projet ainsy qu'il est re- quis ; car, Monseigneur, de reformer ces Religieux d'Aux qui y sont maintenant, il est impossible. Monsieur l'Abbé de Tamié (7) a fait ce qu'il a peu pour cela, et monsieur le Président de Lescheraine ayant esté-la cette semaine, au retour de Tonon, y a treuvé un si extrême scandale qu'il ne sçait plus qu'en dire. Et par aventure. Monsei- gneur, qu'il seroit a propos que Vostre Altesse ou Mon- seigneur le Prince Cardinal appellast ledit sieur Président  ( I ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 85. (2) Le Général d'alors, homme remarquable par son zèle, sa doctrine et sa sainteté, s'appelait Jacques Montanari et était originaire de Bagnacavallo en Romagne, Il fut Ministre provincial des Mineurs Conventuels à Cons- tantinople et en Hongrie, devint Procureur général en août 1611, et l'année suivante (15 décembre) Paul V le nomma Vicaire apostolique de l'Ordre. Au Chapitre de 1617, on l'élut Ministre général ; ilgarda cette charge jusqu'au mois de juin 1623, et la remplit de telle sorte qu'il mérite d'être appelé le restaurateur de la discipline régulière. Le P. Montanari écrivit divers ou- vrages et mourut à Venise en 1631. (D'après des Notes du R. P. Jérôme- Marie Mileta, Assistant général des FF. Min. Conventuels.) (3) Voir tome XVI, note (i), p. 183. (4) Les Chartreux ne s'établirent jamais à Aulps (voir tome XI, note (i), p. 266), et ce fut seulement en 1717 que les Religieux de l'abbaye acceptè- rent la Constitution d'Alexandre VII (26 avril 1666), qui, tout en atténuant les rigueurs de la Règle de Saint-Benoît, maintenait les moines dans la régu- larité et la vie intérieure. (Cf. Mém. de l'Acad. Salés., tome XXVIII, 1905, pp. 24 seq.) (5) D. Bruno d'Affringues (voir tome XVI, note ( i ), p. 200). (6) Voir tome XVIII, note (3), p. 169. (7) François-Nicolas de Riddes (voir ci-dessus, p. 83, note).  Amkée 1631 105 pour ouïr plus de particularités sur ce sujet et sur ce- luy de la Sainte Mayson que les escritz n'en peuvent déclarer ; ce que je dis dautant plus volontier, que j'ay reconneu audit sieur de Lescheraine une grande suffisance d'esprit et l>eaucoup de bon zele(«). Dieu, par sa bonté, face de plus en plus prospérer Vos- Ire Altesse, delaquelle je suis tout a fait, Monseigneur, Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Frasv» E. de Gcncvc. XII juin r^M. Annessi. Revu so( 1 Autographe con^erré k Turin. Archiret àê l'Etat. ( I ) Le prèti dent George* de Letcheraioe te rendit en tflet k Turin an commencement de «eptembre. (Voir la lettre précédente «t, ci««près, c«ll«« du )i août. pp. 1)9. 140.)  MDCCCVI A UN CARDINAL > (mÉofTi) Dtmande d'une ditpcnie pour un jeune clerc nommé k on bénéfice. Annecy, as Juin 16a 1. lUustrissimo et Reverendissimo Signor mio colendissimo, Vacando la capellania di Nostra Signora délia Conso- Illustrissime, Révércndissimc et tr^ vénéré^ Seigneur, I^ chapcllenic de Notre-Dame de Consolation érigée dans U (1) L'Autographe ne porte point d'a Jr — — . oi (I —t ir4« difll.,«. .; ,^«« U  io6 Lettres de saint François de Sales latione eretta nella parochia di Mentone (0, si è provisto di quella la persona di Bartolomeo Flocardo, ad instanza délia famiglia de fondatori délia quale egli è, et massime anco perché è povero et non ha peraltro modo de vivere. Ma perché egli non é di aetâ per esser sacerdote infra anniim, ha bisogno délia dispensatione Apostolica, la- quale si spera in favore de* praedecessori fondatori, delli quali questo Bartolomeo é nato. Et vengho a supplicar humilmente V. S. Iir* et R""^ che si degni favorirlo et far questa carità, essendo per altro detto Flocardo de boni costumi et di buon spirito (2).  paroisse de Menthon étant vacante ( i ) , Barthélémy Flocard en a été pourvu sur les instances de la famille des fondateurs à laquelle il appartient, et surtout parce qu'il est pauvre et manque d'autres moyens de subsistance. Mais comme il n'a pas l'âge pour être prêtre dans le courant de l'année, la dispense Apostolique lui est nécessaire ; on l'espère en faveur des fondateurs ses prédécesseurs dont ce Barthélémy est issu. Je viens donc supplier humblement Votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime de daigner le favoriser et faire cette charité, d'autant plus qu'il est de bonnes mœurs et de bon esprit (2).  cardinal Ludovisi avait succédé à Pierre Aldobrandini comme protecteur de Savoie : serait-il le destinataire ? ( I ) Cette chapelle, appelée tantôt de Notre-Dame, ou de Notre-Dame de Consolation, tantôt de Notre-Dame de Consolation et de Saint-Bernard, était située dans le cimetière de la paroisse de Menthon. On la trouve mention- née au procès-verbal de la visite de 1470. Son patronage appartenait à la fois au curé de Menthon et à la famille Flocard, ce qui suscitait bien des conflits lors d'une succession. Le service religieux consistait en deux Messes hebdomadaires. (2) Barthélémy Flocard, chanoine de Notre-Dame de Liesse et recteur de la chapelle dont il s'agit, la résigna le 19 juin 162 1 en faveur d'un de ses parents, de même nom que lui, fils de Jean Flocard, et qui avait été tonsuré le 19 décembre 1615. Le second patron, curé de Menthon, mécontent de ce choix, réclama le bénéfice pour Jean Sonnerat, son vicaire et son parent ; aussi, le 22 juin, nouvelle résignation du vieux recteur. Un procès entre les deux compétiteurs s'ensuivit; l'Officialité diocésaine rendit une sentence contre le jeune Flocard, le 5 février 1622, et le 5 mars suivant, les parties renonçant à l'appel, signent un accord. (R. E.) Quant à Barthélémy, aurait-il abandonné la carrière ecclésiastique? Son nom disparaît complètement de l'histoire du clergé de Savoie.  ASS'EE 1631 107 Et cosî, basciando humilissimamente le mani de V. S. 111"', glie pregho dal Signore ogni vera félicita. Di V. S. m- et R-*, Humilissimo et divotissimo serv'itore, Frakc», Vcscovo di Gcncva. In Annessi, alli XXII di Giugnio 1621. Revu \nr r Vnt.^^raphe appartenant ï W** Hélène de Tbiollar. au chiteau Je Monpont (Alby). Vous baisant trùs humblement les mains, je souhaite que Notre- Scigneur vous donne tout vrai bonheur, et suis, De Votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime, Le très humble et tris dévoué ser\*iteur, François, Evéque de Genève. Annecy, le 22 juin 1621.  MDCCCVII A MADAME DE CIIAMOUSSBT (0 Commune aflfliction en la perte do baron de V'illetta. — A Dteu de guérir let ccBur». — Pourquoi nout e«t donnée la Tie en ce monde. Annecy, 34 juillet 1631. Mon cœur ayme trop le vostre, Madame ma très chère Cousine, ma Fille, pour ne voir pas et ne sentir pas sa douleur en cette si récente et véritablement grande perte que nous venons tous de faire ' . Mais, ma très chère I , Dan* le tcttament d'Améd4« de Cbevroo-VtUettt, eo date d« i) jaUkt 1^1, d« Mt troi» filU* Dominée*. Charlotte «al la muU roarié«; c*mI dose cl ni appcU* :• Madame ma ' a' \:nédÂc d« Bertrand, aelfi. v««v« U é avril 161s. VAmm^ Ssémtê dé U KmiI^im rapporte (Ioom III. p. av») q* '' fill«> I* ' ' it Jaa » — Sé rapàl— . l'Evéqne J« Chair. Isi amB«Mar qiM aott enfant aérait an joor Rallgteuae. Cette lettre, comme tant d a«tre«. e«t au- ;• Ue. Imédéede CbaTroO-Villella [voir tome XI. note 1 \ p. ui).  io8 Lettres de saint François de Sales Fille, de mettre la main a vostre cœur et d'entreprendre de le guérir, il ne m'appartient pas, et sur tout le mien estant certes des plus affligés de toute nostre parentee, comme celuy qui cherissoit passionnément ce cher oncle, qui m'honnoroit réciproquement, avec beaucoup d'affec- tion, de sa digne et aymable bienveuillance. Je prie donq Dieu, ma chère Cousine, qu'il vous sou- lage luy mesme de sa sainte consolation, et qu'il vous face ramentevoir, en cette occasion, de toutes les resolu- tions qu'il vous a jamais données d'acquiescer en toutes occurrences a sa tressainte volonté, et de l'estime que sa divine Majesté vous a donnée de la tressainte éternité a laquelle nous devons espérer que la chère ame de celuy de qui nous ressentons la séparation est arrivée ; car, helas î ma chère Cousine, nous n'avons de vie en ce monde que pour aller a celle de Paradis, a laquelle nous nous avançons de jour en jour, et ne sçavons pas quand ce sera le jour de nostre arrivée. Or sus, vostre père est hors du pèlerinage plein de tant de travaux ; il est arrivé au lieu de son asseurance, et s'il ne possède pas encor la vie éter- nelle, il en possède la certitude, et nous contribuerons nos prières a l'acceptation de son bonheur perdurable. Ma chère Cousine, je vous escris ainsy sans art, plein de désir que vous m'aymies tous-jours, et que vous cro- yies que je seray toute ma vie, Vostre très humble cousin et serviteur, Franç% E. de Genève. Le 24 juUiet 1621.  ASS'ÉE 1621 109  MDCCCViU A LA MÈRE DE MONTIIOUX SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE NEVERS « La prudence bamaine bien éloignée de la pare cbarité. — Ce qa'tl f M 6m naturel dan« l'érection des Maison* religieotcs; ce qui doit être tarnatorel. — Quel e«prii î- • ' • - vcot roir r ' m» »a Congrégation. — Le Mjitre et la l) nattèret Je 1 > • jon. Annecy, 34 juillet i6ai. O ma très chère Fille, quelle pitié de considérer les effectz de la prudence humaine en ces âmes dont vous m'escrîves(« ! Le mien et tien régnent d'autant plus puis- samment es choses spirituelles, qu'il semble estre un mien et tien spirituel ; et cependant il est tout a fait non seu- lement naturel, mais charnel. O combien tout cela est esloijijnê de cette pure chariir, qui n'a point de jalousie ni d'émulation, et qui ne cherche point ce qui îuy appartient * .' Ma Fille, cette prudence est opposée a ce 'I Cor.xm. n. doux repos que les enfans de Dieu doivent avoir en la Providence céleste. (1) 11 ne peut y avoir le moindre doute pour la destinataire, cette lettre étant insérée dans la Vie de la Mère de Monthoax(Z^i Vtt% d* flmufun Su- péritttrei, etc., i6q), p. 56). La Mère de Cbaugy y ajoute, avant la pbraM finale, un alinéa, variante de celui que le* éditeur* de 169b ont ' ^n* on texte différent. On trouvera l'un et l'autre ci-aprés, sous la da.- ., , . -Jii- malive de fin i6ai ou commencement de i6aa. (a) D'apré* VHtilotre it /j Fondation dt Srrfn, le* pfé*enle* ligne* aé- raient été écrite* au sujet de diflicultés nouvelles *u*citée* en i6si par M** du Tertre pour l'affaire de* dix mille franc* (voir le tome précédent. Appen- dice III, pp. 4)1 ^•q-) i niai* on y voit plutôt une allusion aux p ns dont le «aint Evéque con*olait déj& la Méro raule-jérun% " ...^t* auparavant (voir ci-dessus. Lettre MtMifisxxiv. p hs). L^ > de U Visitation ne «étaient pas t * de semer de* «-> îre les S -•< j..>.,^j ■•'• * K...^ — & i« se servir de leur influence pour détourner les j et au noeveee monastère ; les amis dn Carmel surtout se 1: - peer- suite, on le -^ ' js tard, et le noviciat de .s....;. M-... - ; , :esqtM désert. Le 1 -r ne veut pas que ses Filles s'en loqeièUBl. et. presque •évèrement, il Us bUme des petites tristesse* el 4e« —eu «ée 4e ces éir«- nementa.  îio Lettres de saint François de Sales On diroit que l'érection des Maysons religieuses et la vocation des âmes se fait par les artifices de la sagesse naturelle ; et je croy, certes, que, quant aux murailles et a la charpenterie, l'artifice en peut estre naturel ; mais la vocation, l'union des âmes appellees, la multiplication d'icelles, ou elle est surnaturelle, ou elle ne vaut rien tout a fait. Nous avons trop de considérations d'estat et trop de finesse mondaine en ces choses que Dieu fait par une spéciale grâce. Tous-jours les pauvres rejettees ont eu la bénédiction et la multiplication, comme Lia, Anne et les autres. Mays, ma très chère Fille, il faut demeurer en paix, en * II Cor., VI, 6. douceur, en humilité, en dilection non feinte*, sans se plaindre, sans remuer les lèvres (a). O si nous pouvons avoir un esprit d'une entière dépendance du soin paternel de nostre Dieu en nostre Congrégation, nous verrons mul- tiplier avec suavité les fleurs des autres jardins, et en bénirons Dieu comme si c'estoites nostres. (t») Qu'importe il a une ame véritablement amante que le céleste Espoux soit servi par ce moyen ou par un autre ? Qui ne cherche que le contentement du Bienaymé, il est content de tout ce qui le contente. Croyes moy, le bien qui est vray bien ne craint point d'estre diminué parle surcroist d'un autre vray bien. Servons bien Dieu, et ne disons point : Que mange- •Matt.,vi,3i. rons nous? que boirons nous"* ? d'où nous viendront des Seurs ? C'est au Maistre de la mayson d'avoir cette sollicitude, et a la Dame de nos logis de les meubler ; et nos Maysons sont a Dieu et a sa sainte Mère. Dissimules avec i^) amour toutes ces petites tricheries humaines, ma très chère Fille ; donnes, tant que vous pourres, l'esprit d'une véritable et très humble générosité a nos chères Seurs, que je salue de toute mon ame.  (a) Les variantes qui suivent sont tirées du texte donné dans la Vie de la Mère de Monthoux (voir note ( i ) de la page précédente) : les lèvres — sans murmurer, dans cette nouvelle contradiction. (h) es nostres — car, ma Fille, (c) Dtssî?7îiilei — pour leur  ASKEE 1621 III Vous estes tous-jours plus ma très chère fille et tout a fait bienaymee, et je suis Vostre très affectionné serviteur, Frasv, E- de Gcncvc. I^ 24 julliet 1621.  MDCCCIX AU DUC DE NEMOURS, HENRI DE SAVOIE Téinoigoage rendu jq xèle et aa talent de M. de la Pe«fte. — Cn moyen* po«r l« prince, de montrer «on contentement i «et MrTiteurt et de tenir en ordre •et aflairet. Annecy, 3^ juillet i6si. Monseigneur, J'attens de jour a autre le despart de monsieur de Va- renne (' pour vous envoyer le certificat de l'exécution fidèle du vœu que Vostre Grandeur m'avoit confié pour Nostre Dame de I^urctte (•). Maysce pendant, monsieur de la Pesse m'ayant communiqué la praelention qu'il a de persévérer au service qu'il a exercé ci devant en vosti% Conseil de ce pays, je me sens obligé de recommander a Vostre Grandeur sa très humble supplication, non seule- ment par ce qu'il est fort homme de bien, mais par ce qu'il s'est très affectionnement employé en sa charge en un tems difficile et pour des occasions esquelles on ne pou- voit pas nier qu'il ne fallut (ju'il eût du zèle et du cou- rage O; et peut on dire que sans la fermeté et la diligence ( t ) Françoi* de Varenne. filt de Barthélémy de Varenne. premier valet de chambre d ; ' ' ', • ' «^ . . ^ ^»oi» de Catal. leçut le S) Jein thii Vnnecy. Sa femm^- «'ap> pelait Anne de Bellandot; font deni riraient encore le • jeillet i' Je La réture. I la Vitit '<• leor fille Marie 'Archiv. dép. de la h^oiTOie, E. l>9. et Zirrr étt ■ ' de i" Monattèrc d'Annecy.) (t)C« vo« arait été acquitté par Michel Parre. (Voir d^eeas». Lettre ioo de la PetM, fil» de G»if«e« e« Hifmee VuUe« et 4t  1 1 2 Lettres de saint François de Sales de monsieur le collatéral Floccard son beaufrere (0, et la sienne, le sieur Bonfilz, qui avoit une grande industrie et un grand support, ne fut jamais venu au compte auquel Tauthorité de Son Altesse Ta réduit (2). Et par ce, Mon- seigneur, que je suys tesmoin d'une partie du soin que ledit sieur Floccard et le sieur de la Pesse ont eii pour cela, je ne fay nulle difficulté d'intercéder maintenant en ce sujet, auquel il me semble que Vostre Grandeur doit tes- moigner le gré qu'elle sçait a ses serviteurs quand ilz luy ont rendu des bons services ; laissant a part que la tran- quillité et l'asseurance des serviteurs anime et tient en ordre les affaires, comme les mouvemens ont accoustumé de les embarasser. Et je supplie très humblement Vostre Grandeur de croire que je luy propose mes sentimens avec fidélité et sincérité, n'ayant aucun interest en toute cett' affaire que celuy de son service et du repos de ceux qui y sont et s'y Françoise Crassus, seigneur des Ferrières et de Saint-Marcel, fut conseiller de Son Altesse Royale et maître auditeur de la Chambre des Comptes de Savoie. En 1621, le 3 juillet, Simon Le Poivre (voir ci-dessus, note ( i ), p. 96), réunissait à Annecy les officiers du duc de Nemours, son maître, et leur re- présentait « comme cy devant il auroit pleut a Sa Grandeur d'octroyer com- mission au sieur de la Pesse pour l'exercice de la charge et office del'advocat fiscal jusques et en attendant qu'aultrement fust prouveu; que, du despuis, désirant de remettre ledict office en son premier estât, et pour faire davan- tage paroistre le lustre de la justice, l'intention de sadicte Grandeur estoit de faire exercer ladicte charge... comme avoit esté faict et praticqué cy de- vant. » A cet effet, le secrétaire de Henri de Savoie exhibait les lettres pa- tentes du prince portant révocation de la commission octroyée à M. de la Pesse. M. de Conflans, second mari de Françoise Crassus, prit fait et cause pour son beau-fils; il accusa Simon Le Poivre d'être l'auteur de cette dis- grâce et d'y avoir cherché un gain honteux. Aux reproches succédèrent les injures mutuelles, puis les voies de fait, et la chose fut portée devant le Conseil de Genevois. C'est trois semaines après ces événements que l'Evèque écrit au duc de Nemours ces lignes à la fois si prudentes et si courageuses, inspirées par la justice et la charité. Le prince obtempéra à sa requête, puis- que le 6 novembre 1622, François de la Pesse, signant comme témoin le testament du Saint, ajoute à son nom le titre d'« advocat fiscal. » (Archives de la Visitation d'Annecy, Mss. Lagrange.) ( I ) Le collatéral Flocard était beau-frère de M. de la Pesse par sa femme Claudine de la Pesse. Un autre lien de parenté les unissait encore, car Fran- çois de la Pesse avait épousé Henriette Flocard, cousine-germaine de Bar- thélémy. (2) Voir le tome précédent, note (2), p. 234, et (5), p. 394.  As's'éE 1621 113 employé (sic) utilement. Je me promez de Vostre Gran- deur cette créance, selon vostre bonté, Monseigneur, qui suys invariablement Vostre très humble et très obéissant orateur et serviteur, Franc*, E. de Gcncvc. XXV julliet 1621, Annessi. Rêva «ur l'Aotographe coDsenré à La Vi»iUUoo <1« Brioo«i«.  MOCCCX AU BARON GASPARD DE CHEVRON-VILLETTE («) ConJoUance» et cooftoUtton*. Annecy, a8 Juillet lo^i. Monsieur mon Cousin, Ce porteur va de la part de M. de Chalcedoine et du Chevalier, mes frères (**, comme aussi de la mienne, j>our vous offrir nostre service en cette occasion de la perte que vous aves faite, laquelle, comme elle est extrême, aussi nous la ressentons vivement avec vous ; et ne lais- sons pas pourtant de vous prier de soulager vostre cœur de tout vostre pouvoir, en considération de la grâce que Dieu vous a faite, et a tous ceux qui ont le bien de vous appartenir, vous ayant laissé la jouissance de ce bon perc a longues années, ne l'ayant retiré qu'a l'aage après lequel cette vie ne pouvoit plus guère durer sans beau- coup de peines et de travaux qui accompaignent ordinai- rement la viellesse. Mais vous devcs cncor plus vous consoler dcquoy ce bon perc a vescu toutes ses années dedans l'honneur ec (1) C«« conJoUjncc* •'adrctMOt évtJ«mm«at a« &U e lumière leur fait voir la vérité des grandes et profondes maximes de la perfection, qui plus qui moins, mais toutes, a mon advis, avancées ;  Klrtnvni tl« compte Tenait d'être fait avec l'aocienne KeltgievM da Faraclet; nfinne notre date, le meftMfV d« Saint ajrant dû arriver le* preoiiera j^_.i _ auAt. ( I ) L'édition de i6s6 reproduit deai foia l'alioéa tairaot. D'abord dam .^,«nie l an4e«e«lqaeTo«tlay ...nnietU «• oaafome a U do«- • cear qoe No«tre Seignear en**^ --• cnfan». En fin. ta paix eel «ae . Mlnte qui tntf ■ iietea c b a c aiant. • En eecoad Ue«, telqoe u -- :- .- - l»ofon» . teila co Mpité de frafeaU dl^efa qui ne portaient aecone date (voir ci-aprèt. Lettre mocccssti, p. lO). (a) Le P. Etienne Binet. j««Blte.  ii6 Lettres de saint François de Sales et plusieurs dames estrangeres qui les ont veuës s'en sont allées les larmes aux yeux et avec des goustz extrêmes. Ma très chère Mère, je salue vostre cœur de tout le mien, qui est très parfaitement et irrévocablement vostre en Nostre Seigneur, nostre unique amour. Je salue toutes nos Seurs, et vous supplie de saluer très humblement Monseigneur nostre Archevesque, que je ne puis asses dignement honnorer a mon gré despuis qu'il a esté per- sécuté a la façon des anciens Evesques de l'Eglise (0. Je voudrois bien luy pouvoir manifester le sentiment d'hon- neur et de respect que j'ay pour luy. Je suis de plus en plus, ma très chère Mère, tout uni- quement vostre en Nostre Seigneur. Dieu soit béni. Francs E. de Genève. ( 1 ) Mêlé indirectement aux événements qui firent incarcérer Henri II de Bourbon, prince de Condé, à Vincennes, André Frémyot subit, après l'élar- gissement du prisonnier, le contre-coup de ses vieilles rancunes, et il dut céder son archevêché au confesseur du prince, Roland Hébert. (Voir ci- après, note (4), p. 129,)  MDCCCXII A UNE PERSONNE INCONNUE  FRAGMENT  Un portrait peu ressemblant d'une grande servante de Dieu. La faute que regrette François de Sales, et quelle en fut la cause. Annecy, [juin-août] 1621 (i  Vous desires de voir le portrait de la très dévote mada- moyselle Acarie que m'a fait avoir sa fille aisnee, Prieure ( I ) D. Jean de Saint-François, qui cite ce fragment dans La Vie du Bien- Heureus Mre François de Sales (1624), liv. II, p. 165, dit que la lettre fut adressée « à une personne confidente » ; il n'est pas possible de la désigner. Le 24 avril 1621, le Saint n'avait pas encore reçu la Vie àoni il parle dans ces lignes (voir ci-dessus, Lettre mdcclxxvi, p. 47) ; elle dut lui arriver pour- tant sans un trop long retard. De là, notre date flottante entre juin et août.  ASSÉE 1621  i«7  des Carmelines d'Orléans ' • , Il n'a pas tout a fait son air, mais seulement un peu, et la forme de son visage : si vous en desires un, je vous le feray faire par nostre peintre (•). Ce fut une grande servante de Dieu, que j*ay confessée plusieurs fois et presqu'ordinairement six mois durant, et notamment en ses maladies de ce lems la. O que je fis une grande faute de ne pas faire mon proffit de sa tres- sai n te conversiition! car elle m'eust 1res volontier commu- niqué toute son ame ; mays l'infini respect que je luy por- tois me rctenoit de l'enquérir. On a imprimé sa Vie, que je receu seulement hier. Dieu veuille qu'elle soit autant exactement escrite comme je sçai qu'elle le sera véritable- ment, l'autheur estant un t:frand serviteur de Dieu 'l^  (1) La M '•[ irie de Jé»ot (voir le lome précédent, note ( 1 ), p. i}, pria MDt doote M. de Marillac d'envoyer i l'Evéqae de Genève le portrait de ta uinte mère qu'il lui avait ' car c'est en effet par le Garde dct »cea ir.i-Jr%tut. Lettre mdcclxzti, p. 46). (3) Prohahlcment le Frère NuoU» de la Marche, Capucin. ;Voir le tume précédent, note ( 1 ), p. M^-) (;) Voir céHle«»u«, note (3), p. 47.  MDCCCXIII A .MADAME DES GOUFFIERS (O Démarche paternelle du Sj"' -* 1 ...,- »..,«,i,„0 frotttée de« irit tt^t. — Mélange d'hamiliié, li t^. — Mieax vaut perdre an« fille •piritoclle que de manquer à la •incénté envert le« ftrne*. Anr>ecy, 3 août i6ji. Je crains en fin, si nous demeurons ainsy sans dire mot, ma 1res chère Fille, que vostre cœur n'apprenne petit a petit a me des-aymer, et certes je ne le voudrois pas, car il me semble que la chère amitié que vous aves ( I ) Celte lettre «tt aArMaenl celle que Fran^oi* de Sale* m proposait d é portance. Ani>ecy, : août losi. Ma très chère Fille, Je suis grandement consolé de sçavoir que vous estes arrestee plus particulièrement au service de Xostre Sei- gneur en la May son de sa tressai nte Mère, en une condi- tion que jestime de grand proflfît : pay choisi (festre abject, dit le Prophète*, en la ntayson de mon Dieu, *Pt. uczzm, it. plus que d'habiter les tabernacles des grans, qui sou- vent ne sont pas si pieux. Vous aves esté heureuse d'avoir jusqucs a présent ser\i Dieu en la personne d'une maistresse de laquelle Dieu est le Maistre et avec laquelle vous aves eu toutes sortes de sujetz de proffiter spirituellement ; mais vous estes en- cor plus heureuse d'aller servir ce mesme Seigneur en la personne de celles qui, pour le mieux servir, ont quitté toutes choses. C'est un grand honneur, ma chère Fille, I L tititotre Je U /•■•:.' ./14 /" Mcmaitere dt V*ri% ra^ ontc i]u r n l'année 1634, la Mère de ii < ;it «e rendant \ .\nnccy. fut acconipji^nfe par • la bonne Soar Marie-Catbenne Le Jay, loonère donnée par le Bien- hr mmcncemerir ' re établittemeoi. C - bonne fai en tenrice ch- j présidente Aroelot, roii une ai grande vénération pour notre Ment Fondateur, qu'entendant quelquefois |r M G«l*e« lion de voir la cérémonie de sa béatification. • Nul doute que la présente lettre. •drOMé'- < - T-mnért J ' " n'ait ponr dost, i>iw»u ». ^m .car Hélène précèdent, note 1 i ). p. si T. (•) U M*rt de Chantai ne qaitta Pans qM U ti î^t%m àm l'an»4« ••!. ▼aoU.  122 Lettres de saint François de Sales y penser. Une chose vous puis je dire : que cette tant chère Mère différera sa venue jusques a l'extrémité, quoy qu'elle soit grandement désirée et requise icy ; mays nous nous promettons aussi que le tems estant venu, vous recevres doucement la séparation de cette ame, laquelle ne sera pas une mort comme l'est la séparation que l'ame fait de son cors, car le Saint Esprit, qui est la vie de nos cœurs, vous animera tous-jours de son saint amour, et vous tiendra de plus en plus unie a nous et nous a vous. Salues, je vous supplie, chèrement le cœur de la très aymee Seur Hélène Angélique, qui est bien heureuse de s'estre quittée d'elle mesme pour estre tout a fait a Dieu, qui la bénisse et vous aussi. Madame ma très chère Fille. 2 aoust 1621. Revu sur le texte inséré dans VHistoire de la Fondation du ler Monastère de Paris, par la Mère de Chaugy, conservée à la Visitation d'Annecy.  MDCCCXVI A M. MAGNIN (0 (inédite) Salutation et gratitude. Annecy, 3 août 1621 . Monsieur, Le sire Pierre Richard (2) allant exprès a Lyon pour vous offrir son service et s'asseurer de vostre bienveuil- (i) Les Magnin étaient fort nombreux à Lyon au début du xvii"^ siècle; entre ceux qui s'occupaient du commerce de la soie, on trouve un Etienne Magnin, marchand de soie, un Cyprien et un Pierre, tous deux moliniers de soie. Les données manquent pour pouvoir identifier le correspondant du Saint. Tout ce que nous savons de lui, c'est qu'il établit en 1614 le «< traficq de soye » à Annecy, et qu'au mois d'août 161 7, la Ville, reconnaissant lui avoir « de grandes obligations, » lui quitta « le laoud » d'une maison par lui acquise << au dessoubz la platteforme de S' Mauris » et lui donna d'autres avantages encore au sujet du même achat, (Reg. des Délib. municip.; cf. ci-dessus, note ( i ), p. 30.) (2) Voir tome XVI, note (a), p. 330,  Akn'ée 1621 133 lance, je l'accompaigne volonlier pour vous saluer et vous remercier de l'affection qu'il vous a pieu de me tesmoi- gner, particulièrement des mon retour de Lyon ' « ; vous priant de tout mon cœur de continuer, comme je perse- vereray toute ma vie au désir de vous rendre service, qui suis de tout mon cœur, Monsieur, Vostre affectionné et plus humble voysin et serviteur en Nosire Seigneur, Feasç*. E. de Gcncvc. 3 aoust 1621, Annessi. [Je me réjouis (»M infiniment du progrès que Dieu donne aux justes [armes] du Roy ». Je salue de toute mon affection monsieur de Saunax. avec es|>erance de luy escrire au premier jour sur les affaires qu'[iP sçait (<). A Monsieur Monsieur Mjgnin, marchand a Lyon. F«vu tiir l'Aotoffraphe con»«rTé à la VitiUtion de Lennick Saint-Qaentin Belgique'. I Saint Françoit de Salci. o;i <> en toovient. avait fait an voyage ï Lyon ao moit de mar» précédent. ^Votr plu» haut, note ( 1 ), p. 39.) (s) Le po«t-«criptani e«t écrit en marge et mutilé par une coupure. Qoel- qof - • -• • ' . . ^ - .... . , ( . \ . . . _ -..II, poarflnivanl ta campagne contre let protetlantt, chargeait Condé du Berry, Mj ' ■'iuyenne, et bientôt allait te trouver en pcraoafte d«- vai.' (4) L'établittemcnt def Oratorien» ï Rumilly et la rétignation du prievré de Chtndneu en leur faveur. (Voir le tome précédeot, oo(m (•), p. léo. et (I '. p \s^  124 Lettres de saint François de Sales  MDCCCXVII A LA MÈRE DE LA MARTINIÈRE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE VALENCE (0 Dieu, qui donne les charges, donne en même temps son secours pour les remplir. — Humilité et vaillance. — L'importance du gouvernement d'un Monastère. Annecy, 4 août 1621. Je VOUS connois asses, ma très chère Seur, ma Fille, pour vous chérir de tout mon cœur en la dilection de Nostre Seigneur, qui, ayant disposé de vous pour la charge en laquelle vous estes, s'est par conséquent obligé soy mesme a soy mesme de vous prester sa tressainte main en toutes les occasions de vostre office, pourveu que vous correspondies de vostre part par une sainte et très humble, mais très courageuse confiance en sa bonté. Dieu • I Cor., 1, 28. appelle a son service les choses qui ne sont point* comme les choses qui sont, et se sert du rien comme du beaucoup pour la gloire de son nom. Demeures en vostre propre abjection comme dans la chaire de vostre supériorité, et soyes vaillamment hum- ble et humblement vaillante en Celuy qui fit le grand coup de sa puissance en l'humilité de sa Croix. Une fille ou femme qui est appellee au gouvernement d'un Monastère est appellee a une grande besoigne et de grande importance, sur tout quand c'est pour fonder et (i) La date de la lettre fait reconnaître facilement la destinataire, qui est la Supérieure de la récente fondation de Valence, la Mère Claude-Marie de la Martinière. Issue d'une noble famille de Roanne, elle était entrée une des premières au monastère de Lyon ; sainte Jeanne-Françoise de Chantai elle-même l'y avait accueillie (cf. tome XVII, note (2), p. 4). Elle prononce ses vœux le 18 juin 1617, et, en 1620, coopère à la fondation de la Visitation de Montferrand ; dirige ensuite, comme Supérieure, celles de Valence (1621-1628) et de Crest (1628-1634); gouverne le Monastère de Blois de 1635 à 1641, celui de Lyon de 1644 à 1647, et, après huit ans passés dans un redoublement de ferveur et d'humilité au rang d'inférieure, meurt à l'âge de soixante-dix ans, le 27 octobre 1655. (Voir sa biographie dans Y Année Sainte de la Visitation, tome X, p. 709.)  AS'KÉE 1621 125 establir ; mais Dieu eslend son bras tout puissant a me- sure de l'œuvre qu'il donne. Tenes vos yeux en ce grand Sauveur, et il vous délivrera de la pusillantmitt' et de l'orage •. • P«. tnr. 9- Ces Seurs qui sont avec vous sont bien heureuses de servir la, par leur bon exemple et humble observance, de fondement a cet édifice spirituel «\ Je suis a jamais Vostre très humble et très affectionné serviteur en Nostre Seigneur, Frakç*, E. de Gcncvc. Le 4 aousi loj i . (1) Le« SCécile MeT«»oa- nier (voir ciileft>o« "" note (4), p. ai; . Une Gnérin. et Marie-Agathe Michelar, novice.  MDCCCXVIII A MADAME LE LOUP DE MONTFAN « Le j.'- " ■) '"'«teport • et rianJe. Annecy, 4 août 1631. Madame, Je vous honnore, et madame vostre fille '"^ très parfai- tement, et voudrois bien contribuer tout ce qui scroil en moy pour vostre contentement réciproque. A elle, s'il plaist a Dieu, j'en diray mon opinion a part ; mais a vous, je le dis maintenant, me promettant que vostre bon cou- rage le prendra en bonne pari. Madame, l'amour, cjuel qu'il soit, si ce n'est celuy de Dieu, peut estre trop grand, et quand il est trop grand il est dangereux II passionne l'ame, parce qu'estant une ( I ) La comparaison Je celte lettre av«c c«lU J« t) tnll (vo4r ci d wtn . p \s «uflit k pcrtuaJer qu'elle «jJrcaM à U méOM p«r»oaat. s M** Je Dalel ^voir ibiJ.. note i' \> \\'  126 Lettres de saint François de Sales passion et la maistresse des passions, il agite et trouble l'esprit ; parce que c'est une perturbation, et treuvant des règles, il desregle toute l'économie de nos affections. Or ne faut il pas croire, Madame, que l'amour des mères envers les enfans ne puisse estre de mesme ; ains, il l'est d'autant plus librement qu'il semble qu'il le soit loysible- ment, avec le passeport, ce semble, de l'inclination natu- relle, et l'excuse de la bonté du cœur des mères. Nous parlons asses souvent de vous, le bon Père [Bona- venture (0] et moy, et nous en parlons avec respect et dilection. Néanmoins, vous me pardonneres, s'il vous plaist ; mais quand il me raconte les eslans et presseures de vostre cœur sur la maladie de madame de [Dalet], je ne me puis tenir de dire qu'il y avoit de l'excès. Or sus, mais si vous treuves que je die trop librement ma pensée et que j'aye tort, quel moyen y auroit il de m'excuser ? Et toutefois je ne désire nullement de rien perdre de vostre bienveuillance, car je l'estime trop, et prise infini- ment le cœur dont elle vient et l'esprit de son origine. Et en somme, je veux dire en un mot, que vous aves tant de puissance a mouvoir les cœurs, que le mien ayant sceu les traitz de vostre esprit, en estant tout espris, vous n'aves pas besoin d'estre aydee pour mouvoir celuy de madame de [Dalet] a tout ce qu'il vous plaira ; m'asseu- rant qu'après les forces de l'Esprit de Dieu, auquel il faut que tout cède, les vostres seront en toutes occurrences les plus grandes. Vives a Dieu, Madame, et a la tressainte Trinité, en laquelle je suis Vostre très humble serviteur, France E. de Genève. Annessi, jour de Saint Dominique, 1621. ( I ) Le P, Bonaventure de Lyon, Gardien du couvent des Capucins d'An- necy. (Voir ci-dessus, note ( i ), p. 57.)  Amrti i6ai 127  MDCCCXIX A I.A MÈRE DE CIIAVTAL. A PARIS D-ïpjrt trop prc^jpit'.- J un [>"rtcuf — " ■•> Je ton In«titut. — 11 fjul *<»ulfnr le» Icir .: k" ::.c, poitqu'oo t'ett inopportanément mit k leur merci. — M. RolUnd, démit- •ionnaire de ton ^ poar roteui «crrir «on Evèque. — • Deux granJe« Ftllct • qui - in peu de l'humear de lear Père. • — Le retonr de la Mère de Chantai et Jet loclinatioot do Foodateor. — Uo archevêque »an« archevêché. — TrittesM de François de Salet ao sujet de M** des Goun'icf «. Annecy, 7 août loai. Si celuy qui doit |X)rter ces lettres part, comm'il dit, demain de grand matin, certes, ma pauvre très chère Mère, il n'y a pas moyen de vous envoyer les Constitutions jusques a la semaine suivante; car il faut que je les revoye, ayant des-ja, des le commencement, treuvé des fautes en Tescriture. Or, je les vous envoyeray ou par cette commodité, si le porteur retarde un jour de plus, ou par la fine première qui se présentera, laquelle sera bien lost. Or, ce sera a vous de voir si on les fera imprimer a Paris ou a Lyon ' . De Rome, je n'ay encor nulles nouvelles des le despart de M. Michel ^*\ J'en attens tous les jours, mais les choses y vont avec tant de tardiveté, que si je me croyois moy mesme, je ferois ce que ceux qui y sont et qui entendent les affaires disent de nous, et particulièrement de moy : Nous importunons a force de demander des choses que nous pouvons faire sans les demander; et néanmoins, puisque nous les demandons, il faut s<^uffrir de ne les point avoir que sous les conditions ordinaires de ceux qui les expédient. Or sus, puisque toutefois nous sommes en ce train, nous ne devons rien oublier pour obtenir, cl nous n'oublierons rien, Dieu aydant. ( I ) On Us 6t réimprimer k Paris, chei Tiflaioe. (Voir U tome précéJMt. Bot« ( I ), p. 17t. «t cf. ci-4«ssat. Leilr* moookctui. p . ( t ) Michtl Fan«, aamôalvr au salol EvéqM. (Voir u-4om«s , n ■ p. >••)  128 Lettres de saint François de Sales Je suis bien marry dequoy nostre fille a perdu son filz (ï), et ne laisse pas pour cela d'espérer qu'elle por- tera plus heureusement ceux que Dieu luy donnera ci après. Quand il sera tems de vous envoyer un ecclésiastique pour vous accompaigner au retour, vous m'advertires, et je vous envoyeray ou M. Michel, ou M. Rolland qui a une affaire par delà, laquelle il pourroit peut estre bien faire en ce tems la, et vous serviroit bien au voyage pour tout le tems que vous desireries, puisqu'il n'est plus chanoine de Nostre Dame, ayant quitté cette place pour avoir plus de commodité de faire ce que je désire de luy; mays il ne faut encor pas faire bruit de ceci (2). Nous attendons le P. [D.] Juste, pour Saint Laurent, et nous sçaurons ce que l'on devra attendre du Monas- tère de Turin ; et en cas qu'on n'y aille pas, au moins si tost, on pourroit laisser davantage nostre grande Fille a Montferrand, ou l'employer ailleurs, sil estoit treuvé expédient. Ces deux grandes Filles de Montferrand et d'Orléans (3) sont un peu de l'humeur de leur Père, elles sont un peu penchantes du costé de la condescendance et complay- sance au parloir ; mais il sera aysé de les modérer en bonne partie, car du tout, il ny a pas moyen. M. de Chal- cedoine m'a corrigé de ce costé la, et nous vivons avec plus de règle, mays il m'eschappe tous-jours de faire quelque faute ; et bien que ce soit fort peu, néanmoins mes vielles habitudes m'estant imputées, on me compte une faute pour trois. Ma très chère Mère, si vous connoissies qu'il fust plus utile que vous demeurassies la encor quelque tems, quoy que mes sens y répugnent, ne laisses pas de demeurer doucement, car je me plais a gourmander cet homme (1) M""^ de Toulongeon avait perdu son fils presque aussitôt sa naissance. (Voir ci-dessus, Lettre mdcclxviii, p. 33.) (2) Ce fut en effet Georges Rolland (voir tomes XI, note (2), p. 117, et XVI, note (4), p, 141) qui, en janvier 1622, fut envoyé à Paris par le Saint pour accompagner la Mère de Chantai. Il avait résigné son canonicat le 12 juin 1621. (R. £.) (3) Les Mères Marie-Jacqueline Favre et Claude-Agnès Joly de la Roche.  Année 1631 139 extérieur; et j'appelle l'homme extérieur mon esprit mes- me, entant qu'il suit ses inclinations naturelles ». Or je dis cecy pour ce que vous me dites en vostre dernière lettre. Si tost que nous aurons des nouvelles de Dijon, je vous en advcrtiray, et je me doute que ce soit p>our une Mayson, parce que le P. Arviset, Jésuite ' , me dit a Lyon que cela se traittoit enror. J'ay rcleu vostre lettre, et je treuve que nostre M*' TAr- chevesque est fort bien recompensé » ■. Dieu veuille que les habitans de Bourges le soyent aussi, et je l'espère, puis- que celuy qui succède est si capable et homme de bien ; mays je ne sçai si c'est le Penitentier de Bourges ou celuy de Paris *\ Je vous supplie, ma chère Mère, de bien chè- rement saluer ce cher Archevesque qui sera tous-jours mon Archevesque, nonobstant qu'il quitte son archeves- ché et que j'en ave un autre a Vienne ^ . Je suis, ma très chère Mcre, et suis tous-jours plus entièrement, plus invariablement et plus parfaitement vostre, et tous-jours plus incomparablement. Je suis de l'advis du P. Binet pour nostre seur de (iouf- fiez ^*), et néanmoins je voudrois bien regaigner son cœur, car il me semble qu'elle n'en treuvera pas un qui soit plus pour elle que le mien ; et il n'est pas bon d'aban- donner les amitiés que Dieu seul nous avoit données. Et ( I ) Dans l'édition de i6a6, le* tiz ligne» précédente* avaient été pUcéM ao le la Lettre mdccuixxviii (voir ci-deMO«, note ( 1 ), p. 74)* - « (}U p. )7- ( )) Ponr dédommager André Frémjrot de la perte de ton archevêché (voér ihid., f) ' ' nna let abbaye* de Perrière* et de Bretenll, et le pr . i. (4) C'était le grand Pénitencier de Pan*. Roland Hébert, originaire de Beano)' ^' * i». C6ine-< ■ . «lé dnrant *a détention à Vincenne*. C« fat •ms la demande de «on ilU*tre pè- nit-^ hevéché de Bon ' 16 mal i^t, il gou : acé*e avec do«<. tactemtnt ton* le* devoir* d'an bon et télé Pa*te«r |«*q«'à m mort, arrivée le ti |«1b ié)I. (D ^ ^* C/rr/ tMvAqvc »e de Genèw. (Voir tome XVII, aota (éK P* •}: (6) Cf. ci-dee*»*« p. II). ^ Ponr la «nite de >.ct aliu- LariM* X f  130 Lettres de saint François de Sales je me souviens tous-jours que cette fille couroit un jour si vistement a la dilection de Dieu et despouillement de soy mesme, que je suis tout estonné de voir qu'elle se soit revestue derechef d'elle mesme, et si fortement. O pleust a Dieu que jamais elle ne fust partie d'icy ! Dieu eust bien treuvé d'autres moyens d'ériger la Mayson de Mou- lins et de Paris. Toutefois, je me reprens, et dis que Dieu *Marc., vu, uit. a tout bien fait * et a tout bien permis, et espère que, comme sans nous il nous avoit donné cette fille, sans nous aussi il la nous redonnera, si tel est son bon playsir. Mais de l'inviter a venir, il ne le faut pas faire, si Dieu ne nous fait expressément connoistre qu'il le veuille ; il luy faut laisser faire ce coup purement a luy, selon sa douce Pro- vidence. Helas ! je pensois escrire a ma tous-jours plus chère fille M""' de Port Royal, et il n'y a moyen, non plus que de vous envoyer les Constitutions; ce sera au premier jour. O que j'ay le cœur affligé sur la nouvelle du trespas de M. de Termes (0 ! Le 7 aoust 1621. A ma très chère Mère, Madame de Chantai, Supérieure de S^^ Marie. A Paris. Revu sur une copie conservée à la Visitation de Montélimar. (i) César-Auguste de Saint-Lary, baron de Termes. (Voir tome XVII, note (i), p. 130, et cf. ci-après, p. 153.)  AKNÉe 1631 m MDCCCXX A UNE DAME (>) Li bonne • affaire qae de n'avoir point de proce* ! • — Félicitationt ï la d«ft> UnaUire de ce qu'elle fait pour les éviter. — • Se contenter en la tafli- »ance. • — ConteiU et décision* pour La confection. — De quoi dépend fortout notre perfection. — Petite* obéiitance*. — A quelle leçon remettre un esprit vif et «ubtil. Annecy, 21 août i6ai. J'attendoi.s tous-jours que celle bonne fille vinl pour vous escrire plus confidemmeni, ma très chère Fille, car je sçavois qu'elle viendroil bien tost. J'escris a M. selon vostre désir, bien content que je suis de vous pouvoir rendre (juelque f)etil service, mesme pour vos affaires domestiques, et sur tout puisqu'elles sont utiles au bien de vostre ame pour laquelle j'ayme tout ce qui vous appartient. O que c'est un bon affaire que de n'avoir point de procès ! Je suis marri dequoy a Chambcri on ne parle (juasi que de cela, et qu'on en parle si chau- dement et si passionnément ; et je suis consolé dequoy vous aves essayé d'accommoder cehiy duquel vous m'es- crives, et dequoy vous en parles avec le respect qui est deu a la partie, et dequoy monsieur vostre mary se rend si facile a lascher le sien pour l'assoupir. Dieu soit loué du contentement que vous aves de la suffisance qu'il vous a donnée! Ht continues bien a luy en rendre jfraces ; car c'est la vraye béatitude de cette vie lemporelle el civile, de se contenter en la suffisance, parce que, qui ne se contente de cela ne se contentera jamais «le rien, cl, comme vostre livre • dit (puisque vou.n l'ap- • fr iv r4- pelles vostre livre), a qui •« ce qui suffit ne suffit pas, rien ne » luy suffira jamais. Or, aymés le donq, ce pauvre livre, ma 1res chère Fille, et puisque Dieu y a mis des ^ pu dév - i> ctte Ictijc «lc«t«al 'Jn pon jour ou du bon soir a quelqu'un de vos serviteurs ou servantes, avec un acte intérieur par lequel vous reconnoistres celte personne-la vosire compaigne en la rédemption que Nostre Seigneur a faite pour elle. 3. Vous appelleres le plus souvent que vous pourres vostre servante ma mû. 4. Vous lires tous les jours au moins une page de quel- que livre spirituel. 5. Vous ne vous confesseres jamais d'avoir violé ces petites obéissances, quand mesme vous ne les observeres point, puisqu'elles ne vous obligent ni a péché mortel ni a péché véniel ; ains seulement, de tems en tems, vous m'advertires si vous les observes. Il vous servira, si vous vous accoust urnes de recom- mander une fois le jour mon ame avec la vostre a la misc- rirordc de Dieu, par quol<|ue orayson jaculatoire, comme en sortant de table : O Dieu, ayes pitié de nous et nous rcceves entre les bras de vosire miséricorde. Ma Fille, tout ceci est menu, mais profitable; et avec le tems nous pourrons en changer, ou adjouster. Ne vous lasses point, ma très cherc Fille ; il faut remettre vosire esprit, qui est vif et subtil, en la leçon de l'enfance. Ailes ainsy tout l>ellement, et Dieu vous aggrandira. Escrives moy quand il vous plaira. Or sus, il faut finir, ma très chère i'ille. Dieu % *.: i  154 Lettres de saint François de Sales jamais au milieu de vostre chère ame, et je suis tout a fait, de toute la mienne et d'une affection toute sincèrement paternelle, Vostre très humble serviteur, Franç% E. de Genève. Le 2 1 aoust 1621.  MDCCCXXI A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS L'effort de l'amour impuissant. — Repos en la Providence. — Ce que doivent faire les « enfans du travail et de la mort de nostre Sauveur. » — Contra- dictions au sujet de l'Office récité par les Sœurs de la Visitation. — L'avis d'un solliciteur en Cour de Rome. — Plan des monastères, Annecy, 24 août 1621. O mon Dieu, ma chère Mère, que j'ay esté ayse ce matin de treuver mon Dieu si grand que je ne pouvois seulement pas asses imaginer sa grandeur ! mais puisque je ne le puis magnifier ni aggrandir, je veux bien. Dieu •Cf. Ps. Lxx, 15. aydant, annoncer par tout sa grandeur et immensité *. Cependant, cachons doucement nostre petitesse en cette grandeur ; et, comme un petit poussin tout couvert des aisles de sa mère demeure en asseurance et tout chaude- ment, reposons nos cœurs sous la douce et amoureuse providence de Nostre Seigneur, et abritons nous chaude- *Cf.Pss.xvi,8,Lx, ment sous sa sainte protection *. J'ay bien eu d'autres x'xiii. 37. ' ' bonnes pensées, mais plustostpar manière d'escoulement de cœur en l'éternité et en TEternel que par manière de discours. Dieu soit loiié dequoy vous estes en vostre mayson. Les difficultés que vous aves eues d'y aller y affermiront vostre demeure, selon la méthode qu'il plait a Dieu d'employer en son service (0. (i) Les derniers jours de juillet, la Communauté de Paris s'était transférée dans sa nouvelle demeure (voir tomes XVIII, note (3), p. 372, et XIX, p. 402, note), et la Mère de Chantai écrivait le 9 août au saint Evêque : « Enfin, nous  Ass£E 1621 13^ Je juge qu'il soit a propos que vous revenies avec une bonne résignation pour retourner la quand le service de Dieu le requerra ; car il faut ainsy vivre une vie exposée au travail, puisque nous sommes enfans du travail et de la mort de nostre Sauveur. Mais vous ne vous deves point haster ; car, comme vous dites, l'hy ver ne vous empeschera point vostre voyage, estant nécessaire que vous arresties un peu parmi vos Filles qui sont en France ^*). Helas î que je déplore affectionnement cette absolue séparation que cette grande fille fait de nous pour demeu- rer a la mercy du monde (*i ! Or néanmoins je n'en puis mais. Quant a l'Office (J), on m'a dit qu'on y treuvoii a redire dequoy, esfcstes principales, on mettoit les Psea urnes de Nostre Dame avec le chapitre, les versetz et l'orayson du jour. Mon Dieu, que cette plainte est délicate ! I^s Pères de l'Oratoire font bien plus 4 ; et en Italie, plusieurs Evesqucs ont composé tout entièrement les Offices des Saintz de leurs Fglises. Mais il n'y a remède, il faut voici dan* notre nouveau ména^^e avec un ap[ ncnl et Je tout le quartier, gr^^^ ^ Dieu; mai* croyez q;. - ...angemen'. ... . .. .. pat été ftjn* d'extrème« difficulté* de la part que nout n'en attendiont nallement. Troi* ou quatre heure* avant de partir nou* ne tavion* oà nou» étion*, qooi> que Notre-Seigneur me donnit toujour* confiance que tout *'apai*erail, comme il arriva par ta grice ; car toute* ce* pattlon* n'araient pAint d« fon- dtaieni. • (Ltttret, toI. I, p. ^66.) (1) Dan* la lettre citée \ la note précédente, la Sainte J>i DaiTi' ' ' ' t (4 M .J ompoa . . pU*4e«fe OfBcee: tntrv avlr^, «n Ojfit* tm rkammfmr d* tfUt H 4ri grtmJ^rt t^^ré* ■,< ' ^ de* fé' ' * «moi*- m e-Seigo»- «OSe» de jè«a»-Chri*t S'otrc-S«igne«r • fol «pprouré fur le Pape.le 1^ Mvrler léev 'Voir Mlgne. Œmtrt» fm^Mt» iê éé Bémih. Pan*. it%4. col. 1707 Mq)  l^Ô T-HTTKVS DK S-VINT FkaN\01S DE SaLES souffrir que chacun parle a son gré ; et pour addoucir tout, tant que nous pourrons, il faudra donq dire tout a fait rOtficede Xostre Dame, et a la fin adjouster une commé- moration du jour, car a cela on n'auroit rien a dire .* ', On a obtenu a Rome la continuation du petit Office encor pour dix ans, après les sept escheus que l'on avoit des-ja -\ Mon solliciteur >' dit que Ton a tort de recourir a Rome pour les choses esquelles on s'en peut passer, et des Cardinaux l'ont dit aussi : car, disent ilz, il y a des choses qui n'ont point besoin d'estre authorisees j>arce qu'elles sont lovsibles. lesquelles quand on veut autho- riser sont examinées diversement ; et le Pape est bien ayse que la cousuime auihorise plusieurs choses quil ne veut pas authoriser luy mesme, a cause des conséquences. Mais de cela nous en parlerons a vostre retour. J'ay fait faire icy un beau plan de monastère que je vous envoyeray au premier jour : et celuy qui l'a fait est très bon maistre v4\ et l'a fait sur les descriptions que saint Charles a fait faire des monastères '»', en s'accom- modant néanmoins a Tusag'e de la Visitation. Et je pense qu'il faudra faire, au plus près qu'il se pourra, selon la commodité des lieux, tous les monastères ainsy : et tous- jours les treilles bien ferrées et les jalousies de bois es- loig-nees des gnrilles ; car c'est un grand playsir de parler en asseurance es parloirs. Il faudra aussi mettre un ba- lustre derrière la grille du chœur, en la mesme façon qu'au parloir. . 1 C'est ainsi qu'il fui rè|»lè. comme on peut le rv^ir au Cûustmmier : (a^ Voir à TAppendice II les Mémoire^: et les Suppliques qui avaient ètè présentés an Sjiint-5iè^ quelques mois auparavant. ( 5) Très probableaieni M. Bevbin ,vv»ir le tome précèdent, note ^ i \ p. i^o, et ci-Jessus, Lettre mdocixxii. p. wi\ (4) Nicolas Baytas cf. twne XVII. nv»ie 4'. p. îS\ (^) Saint Charles Borromèe nt composer et publier un ouvrage intitule : ImxSrm^tùmts rji*rù jr eî st^IJr\,-itJis «wv/rjrÀJij^ùvr. Lihri II ; ex officina Paci- fiai Pontii. anno mkLXxn. — Le ciiapitre xxxiii «lu premier Livre a pour titre ; De m^^m^suH* MmmiâJîmm, L'auteur, jusqu .à présent inconnu, est le P. Lau- rent Bina^ j\v>-ioaa\ Barnabite et architecte, ainsi que le prouvent des lettres de llùstonen de saint Charles, le P. Bascapè Bjtsut\\i Pétri \ con- am é >j a«x Ardiives des Clercs réguliers de Sami-Paul. .D'après une A'o/r dm tt, P. PmtfiM Assisunt général des PP. Bamabites.^  Axstz 1621 137 J'attens M. Crichant (» , que je caresseray de tout mon cœur. Dieu vous bénisse, ma très chère Merc, et vous sanctî6e de plus en plus. Je suis pour jamais, ma très chère Mère, vostre, comme vous sçaves. Fmiç», E. de Gcncre. Ce 24 aoust 1621-  (i\ «Je m'appelle Georges Critkaml; je ««ts WÈaKkamd fmaOktr, de Pan«. aagé de qoaraate de«x aas o« esTirea, aatif de Paris, imm de pe- rtm» catholiqec». * Ammi d é po ae ce pê ne— ^ y r . le i '^recAe de Béatificatioe de l'EvAqae de Geaftwe. (Prteett. rem . - - . ed ««> tnterrog.) Il cooaet iatâMeaMSt Praaçoû de Sale*, lei «errit «ev^cst de «w «ager. t 'aMit i sa uble, fet soa péaiteat et ses fie sptritael. et per «es fraad •ea« des choses serBaterellcs ae rcadit sriif t digae de cet le retrevroas pies tard dass l'état eccléaûstiqee. aeaAaicr da d : et pevt-ètre Caat-tl cWfcfcef l'ori^ae de «a vecatâea a« diiu, . ^^iciavt Djuénease et saaetifiaate da Serritear de Diea deat il parle ca tervee éaïas : • Uae lois , Teetaat allé Tisiter.... a la &a, preaaat de lay. il me readit aa temaeigBagc de sa bé ea^illaarr qaasy m'oabraaeaat et joégaaat cmar a emar. Et cest acte se pasea catre lay et •aae dére aacaae parelle, mj laj, aj moy. et aiasy me rifailii Or. je •eatis ea oedit acte l'efcct admirable de l'amoar qae ce bieakearcax Prélat portoit a Diea ; car, certee, je rceeeatis daas moa far des rrajs et paissaatz attraictx aa vraj amfoar de Di ea et a le leatjtan maeaz semr. • Ibtd.. ad art. a6  MDCCCXXII A M. ROCH CAIjCAG>n > ' ftf!ser;:îefneat9 Ct offres It: ««rrire«. V ccy, y> août 16s 1. Monsieur, J'ay tous-jours conser\'é la vive affection que vos méri- tes ont aquise sur moy des il y a long tems, et a laquelle vous m'aves obligé par les deflKmttrations d'amitié dont vous m'aves favorisé, particulièrement au passage de ommi* sieur .Michel par vosire ville «>. Je vous en r emercie  • Voir loaM XIV. aot v>% Lort de soa wfafe A Rome .votr re aacnsSB . H. M i ffc el r i * - 1 arait de pâmer par Flaàaaaee. vUic a ori^a* de la  138 Lettres de saint François de Sales donq bien humblement, et vous prie de croire que je conserveray constamment le désir que j'ay tous-jours protesté, de vous honnorer de tout mon cœur et mada- moyselle vostre femme ( 0, et de vous rendre toute ma vie service, si jamais je suis si heureux que d'en avoir le mo- yen. Au moins rendray je ce devoir a vostre bienveùil- lance de prier Dieu qu'il vous comble de ses chères grâ- ces, qui suys, Monsieur, Vostre bien humble et très affectionné serviteur, Francs E. de Genève, XXX aoust 162 1, Annessi. A Monsieur Monsieur Calcagne. A Playsance. Revu sur l'Autographe appartenant à M. le comte Morandi, à Plaisance (Italie). (i) Marguerite de Chavanes (voir tome XVIII, note (2), p. 233).  MDCCCXXIII A LA PRÉSIDENTE DE SAUTEREAU (0 Souvenir fidèle et reconnaissant. — Grand avantage des afflictions. Annecy, 30 août 1621. Madame, Je continueray toute ma vie en l'affection que Dieu m'a fait concevoir et que les faveurs receues de vostre may- son m'obligent d'avoir, pour vous honnorer avec un'inva- riable et extrême dilection. Ce papier ne vous est présenté que pour vous ramentevoir cette vérité, puisque la suffi- sance du porteur m'excuse de vous entretenir davantage, et le peu de loysir que j'ay m'empesche de le pouvoir faire. (1) Marie Gibert, veuve du président de Sautereau. (Voir tome XVIII, f note ^i), p. 23.)  Année 1621 139 Madame, je vous regarde en esprit, et quoy que tous- jours vous ayes tenu vostre cœur en Dieu, il m'est advis que maintenant il est encor plus entièrement attaché a sa Bonté, n'ayant plus aucun objet avec luy, comme il n'en eut jamais sans luy, ni hors de luy. Vives ainsy, iMadame, en cet estât auquel la condition de cette vie mortelle vous a réduit. Que bienheureuses sont les afflic- tions qui relèvent et lancent nos affections en Celuy qui est le Père de miséricorde et le Dieu de toute conso- lation^ ! •IlCor. I. ,. Je suis sans fin, Madame, Vostre 1res humble et fort fidèle serviteur, Frakç*, E. de Gcncve. 30 aoust 1621. A Madame Madame la Présidente de Sautereau. Revo for l'Antographe con»«nré ï Grenoble, k la Bibliolh^oe de U VilU (N*7W).  MDCCCXXIV AU DUC DE SAVOIE, CHARLES-EMMANUEL I* Uoe oeuvre de piété qu'il faut «outenir et affermir. Annecy, yt soûl i6ai. Monseigneur, Entre toutes les œuvres de pieté par lest^uelles Vostre Altesse a signalé sa dévotion envers la tressaintc Vierge Mère de nostre Sauveur, il n'y en a |>eui estre point de plus illustre que celle de la fondation de la Sainte May- son de Thonont»); mays, pour l'affermir, il faut remé- dier a quelques defautz «luy y sont. Ht par ce que mon- sieur le Président de Lescheraine, qui vint >ur le lieu aux fcstes de Pcntecoste de la pari de Voitrr .Mi'ss** ' ««n  P 99- II. MOCCaV, llDCrr» ai li  140 Lettres de saint François de Sales sçait toutes les particularités, je la supplie très humble- ment de Toïiir ou faire ouir sur cela, et de seconder de sa protection une si digne fondation ; qui suys invariable- ment, Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur. Francs, g^ jg Genève. 31 aoust 1621, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat.  MDCCCXXV AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE Ce qu'il faudrait pour empêcher la décadence de la Sainte-Maison de Tho- non. — Supplique pour l'établissement des Pères de l'Oratoire à Rumilly, et la réforme de quelques Monastères. Annecy, 31 août 1621. Monseigneur, Puysque monsieur le Président de Lescheraine aura l'honneur de vous faire la révérence et qu'il fut l'autre jour a Tonon pour voir, de la part de Son Altesse, Testât de la Sainte Mayson de Nostre Dame de Compassion, je m'asseure que Vostre Altesse désirera de sçavoir toutes les particularités des defautz qu'il y aura remarqués. Et je ne doute point qu'il ne représente a Vostre Altesse, qu'entre tous les remèdes par lesquelz on peut le mieux empescher la décadence de ce lieu de pieté, l'introduc- tion des Pères de l'Oratoire seroit le plus propre, ainsy qu'estans a Tonon ensemblement nous l'avions jugé ; dont j'ay des-ja donné advis [à] Vostre Altesse Serenissi- •Vid. Ep. MDccciv. me*, laquelle je supplie très humblement de protéger tous-jours cette Sainte Mayson, comme un œuvre de grande qualité pour la gloire de Dieu et le lustre du nom de la serenissime Mayson de Son Altesse, de la main de- laquelle est sortie cette pièce de dévotion, affin qu'elle ne  Aks'êe 1621 I41 périsse pas, ou du moins qu'elle ne perde pas, faute de bon ordre, la grande réputation sous laquelle ell' a esté fondée contre Ihcresie et pour l'accroissement de la sainte religion catholique. Je supplie encor Voslre Altesse Serenissime de se re- souvenir de l'establissement des Prestres de l'Oratoire en l'église de Rumilly, en l'occasion qui se présente main- tenant, que le sieur de Saunas, sujet de Son Altesse, un jeune gentilhomme des plus sçavans théologiens de son aage, y désire contribuer sa personne des-ja vouée a cette Congrégation, et son prieuré de Chindrieu • , et que le Curé de Rumilly, décrépite et extrêmement malade, est jugea mort par les médecins qui asseurent que dans bien peu de jours il décédera (•). Je supplie encor Voslre Altesse de jetter les yeux de sa bonté et de son zèle sur les Monastères de Cisteaux, de Saint Benoist » et de Saint Augustin de deçà les montz, ou la Règle n'est point observée, et ou elle ne peut estre rcstablie, ni mesme es Relig^ions des filles ou ell'est si né- cessaire, sans l'exécution des projetz que Vostre Altesse fit icy en cette ville '< , dont je luy envoyay le Mémoire l'année passée ^ . Et faysant en toute humilité la révérence a Vostre Altesse, je demeure, Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, FtAKÇ*, E. de Gcncvc. 31 aoust 1621, AnncNsi. R«Ta «or l'Autographe con««nré à Torin. Archév«» J« l'Elal. ( I , Voir le tome précédent, note (t). p. 160. (s) La mort J« jejn Virct n'jrrtva <; not« ( I ), p. s^9) Sj cure fut Jonnéc. c:. :-^ Sonnjx. iVoir 1« tome précédent, note (t). p. %%$ ()) pour le* M :.Jt«« I le» lettre» p«- leolee du duc de ^ - (4) En août 1616 (voér tome XVII. I ( 1^ •((■Kp**^) s) Ce Mémoire avjil h- i- '•' rrhtm léif. (Voai U tome pfécédcal, L«tU«ê tki^^^.*. , Il i -V  142 Lettres de saint François de Sales  MDCCCXXVI A LA MÈRE DE CIIANTAL, A PARIS (fragments) Respect des Religieuses de la Visitation pour leurs curés. La charitable réception des intirmes ne restera pas sans récompense. Annecy, [août] 1621 (i). Ma très chère Mère, Je ne croy pas que monsieur le Curé de Saint Paul (2) vous face aucune sorte d'ennuy, puisqu'il n'y a point de Religion qui porte tant de respect aux curés que la vostre, ni qui ayt tant de convenance avec Testât ordinaire de l'Eglise. J'ay treuvé fort bon que la Supérieure puisse oster, quand bon luy semblera, les officieres, comme c'est a elle de les establir (3). Je suis bien ayse aussi que vous aymies les boiteuses, les bossues, les borgnes et mesme les aveugles, pourveu qu'elles veuillent estre droittes d'intention ; car elles ne laisseront pas d'être belles et parfaites au Ciel. Et si l'on persévère a faire la charité a celles qui ont ces imper- fections corporelles, Dieu en fera venir, contre la pru- dence humaine, une quantité de belles et aggreables, mesme selon les yeux du monde (4). ( 1 ) Le premier alinéa du texte publié dans l'édition de 1626, détaché pour de sérieuses raisons, se trouve ci-dessus p. 115, lignes 8-15. Ce qui suit doit être du mois d'août, comme l'indique la mention du « Curé de Saint Paul, » devenu celui de la Visitation après son transfert à la rue du Petit Musc (voir ibid., note ( i ), p. 134). (2) Déjà curé de cette paroisse en 1608, Antoine Fayet avait été reçu doc- teur en théologie le 22 avril 1596. Il mourut en 1634. {3) Voir ci-après, note ( i ), p. 155. (4) Ce dernier paragraphe a été donné une seconde fois par les éditeurs précédents dans un texte daté du 20 septembre 1621, dont toutes les parties ont retrouvé leur vraie place en différentes lettres.  Aksée 1621 14I Ma très chère Mère, je suis très parfaitement voslre très affectionné serviteur, Franc*, E. de Gcncvc.  MUCCCXXVII A MADAME AMAL'Ki Faire toote* cbo»e« en lear tenip*. — Une obéttMoca Irèt «uréablc k Di««; c .'c. — Double tacrifice Je • 1j et d« • La h;»...... '>'<:»«>'>'1'»"'>''"f«*«'îrlji'«.-.._^.»u de P * ' < • Annecy, [août-septembre] i6ai (fl). Voslre lettre que M. Crichant ^ m'a rendue m'est de grande consolation, ma très chère Fille, estant aysc de voir que, comme je n'oublie pK>int vostre cœur, il n'ou- blie pas nomplus le mien. V^ous aves rayson, certes, de bénir Dieu sur l'inspiration ( I ; Françoike Simon, née ï Pari*, Yeuve de Jean Amaary. conieiller do Eoi et receveur des taille* k Tonnerre, avait alor* trente-troi* an*. Depuu la mort de fton nian, elle «'adonnait à la dévotion «oo* la condaite do P. Solfreo. Quand l'Hvèqoe de Genève vint dan* la capitale, elle eot le bonbeor de le con- naître intimement : «Je me «ui* trouvée aux cbampt, dan* la ville, et en de« conversation* récréative* avec ce Bienheureux. • dépo*e-t-elle (Pr^c^tt r#« «l'ai. PjrisiViiiff, ad art. s6'i ; "j'ay eu l'honneur de me rencontra foi* a *a table • •" -" : et ce r -• -r fréquent lui apporT-- .. confort, con«ola^ appelle . :curdeDieu • le mcJ^ , rure et le refuge de ceux qoi avoient leur ame ble«»ée. • (An. |i.) La *tenoe. do nombre de celle* • qui aimer* -• v- '---• ; --t. • prti aopri* de Fra0- çoi* de Sale* • on ctprit de > qui la fil admirer do tout le monde et ne contriboa pa* peo à la perfectionner. • rocootenl loo \ «-1 de la Vi*itation de Meaox. M** ' rendit fondatrice àm tm r» en ib)i. et ï partir de ibs : .ent «on »éjo«r. oo isr* tant que poor viaiter te« deoi fille* Kelifrieote*. 1 00e aoi AonooctaJe* de V ' • • V '- • page «oivanT- • - wl 4« qoe la goe: l'cfli* p«cba d aller y a*«é*ter. et la violence fane k eoa c««r ouiersol e« c«tt« circon*tancr ' * au tombeao qoelqoet nio4* aprie. ( I ï La ph ; ao «ujei de la • nouvelle miT*Mi • àm Smmt% do Pan* fixe k peo pr«* La date de cette leitr<- ))G«orfot Crichant (voir cè«dea«o*. note 1 p 1J7,.  144 Lettres de saint François de Sales qu'il donne a vostre fille, la choisissant pour le meilleur parti de cette vie mortelle (0. Mays, ma Fille, il faut 'Cf. Eccies.,iii, I. faire toutes choses en leur tems*. Ce n'est pas certes moy qui ay praefigé Taage auquel il faut que les filles soyent *Sess. xxv.deRe- Religieuses, ains le sacré Concile de Trente *. Croyes gu ar.,c.x^. mo}^, ma très chère Fille, s'il ny a rien d'extraordinaire qui presse, demeures sousmise en paix a l'obéissance des loix ordinaires de l'Eglise. Mieux vaut l'obéissance •lReg..xv. 22. que les victimes"^. C'est une l^) sorte d'obéissance gran- dement aggreable a Dieu, que de ne point désirer de dispense sans grande occasion. Nostre Dame n'en de- manda point pour enfanter avant le terme ordinaire, ni pour parler avec Nostre Seigneur avant l'aage auquel les enfans ont accoustumé de parler. Marches ainsy'doucement, et tout vous reiiscira a béné- diction, et pour vostre personne mesme. Apres l'enfant, Dieu ouvrira la porte a la mère ( 3 ) ; et il n'est pas défendu *Cf.Deut..xiv,2i. de cuire, au sacrifice, la brebis au lait de la brebiette *. En toute occasion, je vous serviray très affectionnement. Vous estes hors de nécessité d'estre aydee en ces occa- sions, puisque Dieu vous a laissé le R. P. Sufifren (4), et que ces Seurs de la Visitation sont [tant obligées a vo- tre dilection.] Et puisque vous aves monté sur l'eschelle pour tapisser leur or[atoire au jour de leur entrée en leur] nouvelle mayson, elles [doivent] beaucoup faire pour ( I ) Sœur Jeanne-Catherine Amaury, qui entendit de si bonne heure l'appel à la vie religieuse (elle avait neuf ans), dut sa vocation à la Visitation aux prières de sa mère, alarmée de la voir incliner vers un Ordre dont les austé- rités et l'esprit ne semblaient pas convenir à sa fille bien-aimée. Elle prit l'habit au i^"" Monastère de Paris le 2 avril 1626, et fit profession le 30 mai 1627. En 1639, la Sœur Amaury coopéra comme Assistante et Directrice à la fondation du couvent de Saint-Denis, et le gouverna six ans en qualité de Su- périeure (1645-1651). Lors des troubles de la Fronde, les Communautés de Dammartin, Chaillot et Saint-Denis vinrent s'abriter au i'^'" Monastère de Paris, et c'est pendant cette édifiante réunion que mourut, dans la Maison où elle avait fait ses vœux, la Sœur Jeanne-Catherine. (Archives du i'^'" Mo- nastère de Paris.) (2) Le bas de l'Autographe a été coupé, et, par suite, la fin de plusieurs lignes écrite en marge. Nous rétablissons ce qui manque, d'après le texte com- plet donné par Hérissant, tome V, p. 331. ( 3 ) M'"^ Amaury ne fut jamais Religieuse ; toutefois, elle prononça les trois vœux de Religion sur son lit de mort. (4) Voir le tome précédent, note (4), p. 40.  ASS'ÉE 1621 145 tapisser leur monastère de vos [bonnes affections et de celles de votre chère fille.) Recommandes moy a la miséricorde de Dieu et a la bonté de sa Mère. Vostre plus humble et plus affectionné frère et serviteur, Franc», E. de Gcncve. A Mail j me Madame Amaury. A I\iriv RcTo en partie sur 1 Autographe contenrc i la Vuitatioa Je Mcaux.  MDCCCXXVIII A LA SOEUR DE DLONAY ASSISTANTE-COMMISF. DP LA VISITATION DE LYON Progri* de ta Scrur Je Blonayen callig^raphie. — Bonté paternelle dn Saint. Nouvelle* Je famille. Annecy, ao septembre 1631. Certes, vous estes bien brave, ma très chère Fille, de sçavoir si bien escrire ; mays pour vous rendre maisiressc en ce mestier, il faut forcer vostre main, pour un tems, d'escrire ainsy a tous, et non seulement a moy qui, plus que tous peut estre, supj>orterois plus doucement vostre mauvaise eficriture. Dieu, par sa bonté, tienne de sa sainic main iîi.i'l.ini.»y- sclle de la Ramilliere par tout ou ell'ira ' , et vous < M:i^,.le de plus en plus en son saint service. Monsieur de lildunay voslrc pcrr. vl .^l le IVicur vostre frère »\ soupirent ( 1 ; A ' «a loof' • U Vim* Utéon Uv ; ...... ..... .^.. ,.,. . loOM p««^«M«iii, ■••• (1), p. i(^. «t cf. ci-Je««uf. Lettre m ( t ) Jean- Fran^oit. pri««r J« SaiDt-è*a«l «a ChabUi». (Vvér [•■m XII, ( I ;, p. «98, «t XV. note I  Î46 Lettres de saint François de Sales hier céans, et ce porteur, qui est bien fort de mes amis ( ^ ), vous dira quilz se portent très bien. A la première occa- sion je vous escriray tout amplement, car je suis tout a fait vostre. Dieu soyt a jamais nostre Tout, et a toutes nos Seurs, et a M. Brun (2). Annessi, le XX septembre 1621. A la Mère Supi'e de Lyon. Revu sur l'Autographe qui, en 1896, se conservait à la Bibliothèque Royale de Turin. (i)Le lendemain, saint François de Sales confiait à M. Crichant plusieurs lettres pour Paris (voir ci-après, p. 151); on peut supposer très vraisembla- blement qu'il s'arrêta à Lyon et fut le porteur de ces lignes. (2) Etienne Brun, confesseur de la Visitation de Lyon. (Voir le tome pré- cédent, note (4), p. 199.)  MDCCCXXIX A MADAME DE VILLENEUVE (0 Un amour qui vient du « Maistre et Créateur de l'amour. » — Douces plaintes « apprestees au verjus. » — Pourquoi M'"° Flocard mérite d'être aimée. Annecy, 20 septembre 1621. Ouy certes, il est vray, ma très chère Pille, j'ay tort, mais je dis très grand tort, si je ne vous chéris d'une dilection toute particulière. Vostre cœur, qui en a une singulière pour le mien, mérite, pour le moins, bien ce réciproque. Mays avec cela, ma très chère Fille, le Maistre et le Créateur de Tamour a fait celuy qu'il m'a donné pour vous d'une façon que, le recevant, je le doy employer de toutes mes forces. Aussi fay-je certes, ma très chère Fille ; luy mesme, l'autheur, le sçait et le void bien, et je ne doute point qu'il n'en asseure vostre esprit. (i) L'Autographe n'a pas d'adresse; Hérissant donne : A ime Religieuse de la Visitation, mais c'est une erreur évidente. Le ton et la mention de la Sœur Hélène-Angélique désignent Marie Lhuillier, dame de Villeneuve, pour destinataire.  AmNÉE lb21 l^y Non, non, ma Fille, n'ayes pas crainte de me surpren- dre, j'entens très bien vostre langage : vos plaintes ne sont pas aigres, ce sont des douceurs d'un enfant envers son père; si elles sont apprestees au verjus, ce n'est que pour leur donner le haut goust. Faites en seulement sou- vent de ces plaintes, ma très chère Fille, affin qu'autant de foysque vous feres semblant de ne croire pas que vous estes ma très particulièrement très chère fille, je pro- teste de mon costé que vous Testes et le seres a jamais invariablement ; car j'ay un extrême playsir a repeter cette vérité. O que nostre très cherc Seur Hélène Angélique est bienheureuse destre en cette vocation avec le bon playsir de Dieu, (jui luy donne la clarté et la consolation conve- nable et propre a graver profondement son tressaint et pur amour en son cœur. M. Flocard qui vouloit revenir icy a cause de sa femme, avoit rayson, car sa femme est digne destre aymee, puis- qu'elle tasche de tout son cœur de bien aymer Dieu (»); et ayant sceu l'honneur que vous faites a son mari i*)... . tous-jours privée de la présence de son mari qui est en Piémont des il y [a] 1 1 moys ( ^ . Or sus, ma très chère Fille, je suis invariablement et 1res sinvrulicrement Vostre très humble et très fidèle serviteur. El vous estes ma très chère fille en Celuy qui est nostre Tout, qui est béni es siècles des siècles. 20 septembre 1621, Annessi. R«vu «or l'Aolof^raphe appartenant k M** Tbinault, ï Polil«rt. (1 j Lj : -ttejj* tio^jra cuit v^u uuu ac n i «•»*. (Voir ton. X.iil 1). p. yjo.) ( 1 ) Ici. deux tlert i/./i 0rigimst*- n.M Vii .c tr .u»rn! ir. document* de i^-> ri %hà%% f\*Ui* à Clurlet ! marchand h gantière. • I _ - . -i oavrc* de (I '**i •••• âpfeeai ^Z^//r#i, toi. l.p. ^«»i q» eiiepfU ia 6e*re |>w«r|»«««*ee«»»a4U«l le» • avec M** de* Goaflîer*.  150 Lettres de saint François de Sales avec ma perte (0. Je me confie en sa bonté qu'il vous verra de bon cœur es occurrences de vostre profit spiri- tuel ; mays puisque vous me demandes mon advis, je vous diray, ma chère Fille, que c'est un personnage grande- ment appliqué au service de Dieu et de son Eglise, au milieu de Paris qui est un monde ou tant de gens vou- dront avoir part a sa charité, que vous deves faire vostre exercice ordinaire a l'Oratoire, sous la conduite de vostre Père ordinaire, qui est, ce me semble, le P. Menan (2), et de troys moys en troys moys voir ce grand Praelat pour la suavité de vostre esprit. Ma très chère Fille, je vous dis en toute vérité que j'ay du contentement bien particulier a penser en vous, ayant conneu en vostre cœur une véritable inspiration de bien servir Nostre Seigneur par la sainte obéissance que vous deves a sa volonté. C'est un grand bonheur que ce soit en cet aage, en cette condition et en cette ville. Aymes moy tous-jours saintement, ma très chère Fille, comme de tout mon cœur je vous souhaite mille et mille bénédictions. XX septembre 1621. A Madame Madame Baudeau, marchande gantière. A la Perdrix, au Pont aux Oyseaux (3). Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Toulouse. ( I ) M^"" Camus avait pris possession, le 14 mai, du décanat de Saint-Germain- TAuxerrois (voir le tome précédent, Lettre mdclxxvi et note ( i ), p. 276). Le Pont-aux-Oiseaux où logeait M""^ Baudeau était sur le territoire de cette pa- roisse. (2) Le P. Jean Menant, qui fut pendant quelque temps le confesseur de la Mère Madeleine de Saint-Joseph, décéda à Paris le 25 janvier 1669. (Archiv. Nat., MM 609.) (3) Ce pont, construit aux frais de Charles Marchand après l'effondrement de celui des Meuniers en 1594, avait une rue large de dix-huit pieds, bordée de chaque côté les uns disent de trente, les autres de cinquante maisons, toutes de charpente et à deux étages. Elles étaient de même symétrie et pein- tes à l'huile; chacune avait pour enseigne un oiseau, ce qui fit appeler ce pont, le « Pont aux Oyseaux, » malgré les lettres patentes de 1398 qui or- donnaient de le désigner sous le nom de « Pont aux Marchands. » (D'après Félibien, ^ï.s^ de Paris, ioruQ II, p. 1247 ; voir ci-après, note (3), p. 181.)  Akxée 1631 151  MOCCCXXXII A LA MÈRE DE CIIANTAL, A PARIS Ce que sont poar TETèqae de GcoèTe le* lettre* et l'âme de la Mire de Chantai; détir de la reroir en Saroie. — Le« ConatitntioDt de la Viaita- tion et le pnrilège do pc* * * "^c. — Projets de fondationt en Proveoc* et dans laV'al J Aoste. — 2. .- mort de M. de Termes. — Intérêt affec- tueux pour la parenté de la Sainte. — NouTelles de la Communauté d'An- necy. — Dijon ra receToir les F " - ' '^ *' — '' — * !'ob«er- ▼ance à insérer dans leurs ( . re*. — François de Sales condescend i soigner sa santé. — Promette de lettres. Annffv. 31 s^-ptcmbre i^jf. Je viens finalement a vous, ma très chère Mère, pour vous dire que j'ay receu trois de vos chères lettres, et vous rens j^aces du soin que vous aves de m'escrire ainsy souvent ; aussi est ce la plus g^rande consolation que j'aye en cett' espèce, car vos lettres sont, en comparaison de toutes les autres, ce que m'est vostre chère ame en paran- gon des autres, selon qu'il a pieu a Dieu de le faire. Vous aves donq esté bien malade, puysque vostre cœur n'a pas peu dissimuler qu'il ne pouvoit pas donner asses de force a vostre cors pour aller a Bourges (0. Ayes en soin encor de ce cors, car il est a Dieu, ma très chère Mère. Ce qui ne se peut faire aujourd'huy se fera demain, et ce qui ne se peut faire icy se fera au Ciel. Le porteur, M. Crichant ' , que j'ayme grandement, vous dira en quel estât nous sommes en ce païs; et dans quinze jours ou troys semaines nous verrons, comme j'c»- perc, clair en nos affaires. Alhors, si je voy qu'il soit a propos, je vous envoycray un homme pour vous accom- paigner. Si moins, je vous Idisseray encor la en |>aix« quoy qu'avec quelque sorte d'impatience de vous revoir de deçà, puisf|ue, comme vous m'escrives, l'air de Paris ne vous est pas salutaire. ( I ) Il éUlt convenv t\m» U Sainte, dans mhi vofaf* de r«l*«r, é'uhmà tak ■« mois d'octobre. ^ les Mor '« Boerget. Nereft et IU«llM, f s) Georgea Crtcbaiii <<'ii cé«4eest ^ ***  152 Lettres de saint François de Sales Vo3da les Constitutions. De sçavoir si, en les faysant reimprimer, il faudra les faire de rechef appreuver par les docteurs de Paris, c'est a l'imprimeur de le sçavoir. Je pense, quant a moy, que non, puisque mesme M. de Damas, qui a appreuvé la première impression, est doc- teur de Paris (O. Il est vray qu'il ne faut plus recourir a Rome, puisque on peut éviter cet incomparable tracas qu'on y a en telles matières. Le Pape a octroyé encor pour dix ans le petit Office (-); reste de sçavoir si on fera tirer le despeche, car il coustera encor peut estre beaucoup. Deux maysons de Congrégation de Provence, qui ne sont es terres du Pape, veulent estre réduites en Monastères de nostre Institut et en ont escrit a Grenoble affin d'y pouvoir envoyer des filles pour faire le novitiat (3) ; si cela reuscit, ce sera par l'ordre de Rome, et cela affirmera de plus en plus l'approbation, comm' aussi un autre Monas- tère ancien de la Val d'Aouste, qui fera mesme supplica- tion (4). En somme, si ces examinateurs et censeurs sans authorité, qui font tant de questions sur toutes choses, se peuvent donner un peu de patience, ilz verront que tout est de Dieu. Je ne pense pas qu'il faille pour encor employer vostre argent en des chandeliers ; j'en diray la rayson a M. Cri- chant, si je m'en resouviens tantost qu'il va partir. M. Jantet (5) ne part pas encor, et je reserveray a ce (i) Robert Berthelot, évêque de Damas, (Voir tome XIV, note (i), p. 384.) (2) Cf. ci-dessus, Lettre mdcccxxi, p. 136, et voir à l'Appendice II les docu- ments relatifs à cette affaire. (3) L'histoire des différentes fondations des Monastères de Provence n'a pas gardé le souvenir de démarches faites à cette époque pour la transfor- mation de Maisons religieuses en couvents de la Visitation. En 1624, les Ur- sulines fondées à Avignon par la sainte M'"" de Capelis ; en 1629, un Monas- tère relûché de Sainte-Claire, à Arles, subiront ce changement; mais nous n'oserions affirmer qu'il en fût déjà question du vivant de l'Evêque de Genève. (4) C'était peut-être l'antique Monastère de Sainte-Catherine, des Cha- noinesses régulières de Saint-Augustin, établies à Aoste à la fin du xii"= siècle, que l'on songeait à réduire en Maison de la Visitation. Ce projet n'eut alors pas de suite; en 1632 seulement, les Filles de Sainte-Marie s'établirent dans cette ville. (5) Benoît Jantet, aumônier de W Camus. (Voir le tome précédent, note (3;. p. 47-)  As'N'ÉE 1621 i>3 tems-la d'escrire a beaucoup de dames ausquelles il ne m'est pas possible de faire response maintenant. Je receu hier des lettres de Paris, mais je n'ay eu loysir encor de les voir, a cause de nos troubles qui m'entrelindrent hier au soir bien tard avec M. le Président, pour conférer de plusieurs choses i»). O certes, il est vray, la mort de M. de Termes m'a infi- niment tourmenté le cœur; je ne puis m'empescherque je n'en sente de icms en lems des vives atteintes ; mays il est bien heureux d'estro mort si chresliennement, et pour une si juste cause (»). Je recommande a Dieu monsieur vostre filz et vosire beaufilz et monsieur vostre neveu ()\ et tout ce a quoy vostre maternité m'oblige. J'ay grand' en\He d'escrire a nostre Monseigneur l'Archevesquc quand il sera dehors de Bourges ; il me semble que Dieu l'ayme bien. J'escri- ray a nos Scurs Anne Catherine, Jeanne Marie et Hélène Angélique < . Nos Seurs d'icy sont toutes bien, et nous avons des  ( I ) A l'occation Je quelque* (ne«urc« pritet par le nouveau lieutenant-géné- ral • de deçà le« monts. ■ le prince Thomat, le* Generoit crareol, 00 affectèrent de croire 1 det p- JoDiophiné, proÊtant de l'ab _ ... _., . _ - .- - aandcmcnt d« Montbrun, et donnaient ainsi une apparente raison à leurs corelimonnairee de Genève. Ceux-ci firent appel i deux nulle Sui*%e«. et •- - n- •olemment an duc de Savoie, que s'ils savaient que leur ^ . *- quée. ils prendraient les devants «en bruslanl et saccageant les sujets de Son Altesse.* Antoine Favre le» -t Ju ih septembre 16a 1. et peu 4 ^ . . — . . . ^ »« venu à Annecy à ce momenl-li pour le baptême de son petit-fils (voir le tooM procèdent, note 1 1 '. p. *8a\ dut n 4ue de tous ces événements. (Cf. .'l-„ .^ . ;j iqoa-iQOt. chap. xxt, p. 47S. et Cûrret^mJum^r. tome II «uite). publié pu la S -. etc.. K^yét; I>> ^<»man. A^Ui êl twrrttf^mJ^mtt Jm . •. — ,. .. . . ..itgntèrti, Grenot ... ,. tome II.) 1 Ct-tar-Aufrutie Je Siinl-Larv. baron de Termes, était mofi ta cooi^ttanl contrôle* pr - II. note . i . p. i|o ) 'I Cri»*- ... .,, 1^1 ^ .«r lome Xll. note . s ). p. lit), Ant ..»- II >n voir I \ p. Il) et BéflUgBe de Ne^f- '-•. baron Jet |-ranc« \ V. oo4e i »/, p. IT»), Miivtreal le toé dâss %a » j...pj|fn^ rn ^i'i*-""'" -' '» I lrtNr<:-« ;ii inoal. desimauire plstUla. )•••••• Mi- •- V.-. -- t '.'-:)• t Ir i .,^- ,v « >ir tome XVtl. »•«• ' t . p. té^), «1  154 Lettres de saint François de Sales braves et douces Novices (0, que j'ay confessées avec les autres pour l'extraordinaire d'aoust, et je les treuve a mon gré. Il y a quantité de bonnes et braves postulantes, non en la mayson, car il n'y en a plus, mays parmi ce païs. Quand je sçauray ce que je pourray faire pour ma très chère fille de Port Royal, je le feray, mays de quel cœur ! C'est beaucoup que sa mère soit gaignee (2). Hier je receu une lettre de madame la Première de Bourgoigne ( 3 ), qui m'escrit que nos Seurs seront receues a Dijon pour la Saint Martin ; si cela est, voyla une nouvelle peine pour vous (4). Je n'ay point veu madame de Royssieux, ni ne sçai pas ou elle est, bien que par la lettre de madame la Première il semble qu'elle ne soit plus a Dijon (5). (i) Seize novices, toutes voilées par le saint Fondateur, avec sept jeunes professes, composaient alors le Noviciat du Monastère d'Annecy. Les plus remarquables étaient les Sœurs Humbert, Brung, Favrot, de Lucinge, de Marigny. {2) M"^^ Arnauld ne tarda pas, en effet, à entrer dans les vues de sa fille pour son changement d'Ordre. (3) Marie Bourgeois, femme de Nicolas Brûlart, premier président au Par- lement de Bourgogne. (Voir tome XII, note ( i ), p. 267.) {4) Ce fut la Mère de Chantai qui présida à la fondation de Dijon, mais le 8 mai 1622 seulement. {5) Dans le rapport fait le 18 décembre 1621 au Parlement de Dijon par le conseiller Odebert, sur les lettres patentes de juin 1620, relatives à l'établis- sement des Religieuses de la Visitation, il est question de la « requeste pre- senteepar Claude Hanapree (sic pour Hanapier), veuve du sieur de Rossieux.» (Archiv. dép. de la Côte-d'Or, B. I2o69'«^) C'est d'elle assurément que le Saint parle ici, et les renseignements qui suivent, dus pour la plupart à l'o- bligeance de M. Baillet, érudit Orléanais, permettent d'affirmer que c'est elle encore qui est mentionnée au tome XVIII, pp. 364, 375. Les notes ( 4), pp. 364, 365, et (5 ), p. 375, doivent donc être rectifiées. Issue d'une famille orléanaise et fille de Jacques Hanapier, seigneur d'Armonville et d'Amoy, receveur général des Finances à Orléans, Claude était mariée avant mai 1591 à Denis de Rossieux ou Roissieux, écuyer du duc de Guise, secrétaire du duc de Mayenne et trésorier de France au bureau des Finances d'Orléans. « Femme de qualité et de mérite, » nous l'avons déjà vue (tome précédent, note (2), p. 310) s'occuper activement de la fondation d'une Maison de la Visitation dans sa ville natale; elle « ne cessait d'aller de Paris à Orléans et d'Orléans à Paris, » raconte une annaliste, « pour terminer cette importante affaire » qu'elle « passionnait depuis longtemps. » Non contente d'avoir tout préparé pour les fondatrices, M""^ de Rossieux leur donna, pour aider à l'installation, une de ses servantes, Anne-Angélique Duneau, qui fut ensuite admise dans la Communauté comme Sœur domestique. Quant à la vertueuse maîtresse, après avoir coopéré à l'établissement du Monastère de Dijon, elle se retira dans celui d'Orléans dont elle n'avait cessé d'être l'amie et la bienfaitrice.  AnKÉE 1621 i;^ Il sembleroit l)on que Ton mist es Constitutions que la Supérieure puisse changer les officieres a son gré parmi l'année, mais je n'ay pas eu le loysir de l'insérer : faites le, s'il vous plait, a l'endroit le plus convenable » . lîn somme, je me porte bien, mais je confesse que je suis plus accablé d'affaires que jamais. Mon diocèse m'en donne a cause de quelques accidens et d'une prétention que M. Crichant vous dira. Le bon Père Binel ne me presse point de vous laisser ; je luy escriray par M. Jantet, et [à] madame la Marquise de Menelay ' qui [m'a écrit] si cordialement. Nous vivons de règle quant au manger, et je n'escris plus le soir, parce que mes yeux ne le peuvent pas porter, ni certes mon estomach. Il ne tiendra pas a moy que je ne soys longuement vieux. J'cscriray par M. Jantet a Orléans, a nostre Supérieure, et a toutes nos Supérieures ^ , et a la bonne Mère des Carmélites d'Orléans et a la SousprieureC*). Cette bonne Mère m'est une si parfaitement bonne fille des-ja il y a vingt ans. Dieu vous conserve, Dieu vous l)enisse, Dieu vous remplisse de plus en plus de son tressaint amour. Atn^n, ma très chère Mère. I^ 21 septembre 1621. ( î ' ^' -(. ■.»!; V |>. 14J. — Ce point d'oh«c(« jttvc j ctr , 1 jjii kic la Coi. KlTii*. Df l'eltittom dt Ij Suf^rieurt et jtttr. fre%. ( % ) Cbarloite-Marguente de Gondi, marquite de Mjignelait (voir tome XIV, note ( y), p. \%s\. (t/Ootre Annecy et Parit, l'InttitDt comptait àt\ï huit Maitoo*. toatet gooTerné«f, à l'exception de celle de Valence, par det Religieotet d'Annecy. V * ■ !e Lyon. Moalint. îp Bloniv. de Bré- cbard. de Montboui. Rottet et de la Rocbe. (4) Let Mère* Marie de jétof Acarie et Thére*« ac .  1^6 Lettres de saint François de Sales MDCCCXXXIII AUX RELIGIEUX DU MONASTÈRE DE SIXT (i) (inédite) Exhortation à parachever la réforme du Monastère par la Profession religieuse. Annecy, 23 septembre 1621. Messieurs mes Confrères, Ayant treuvé icy monsieur Lâchât, Curé de Vuallier i^), j'ay voulu employer sa bonne volonté pour vous faire tenir en main propre ces quattre motz, par lesquelz je désire vous ramentevoir l'affection que vous aves tesmoi- gné ci devant, de vouloir faire la Profession de Religion, qui est grandement nécessaire pour le bon establissement de vostre Monastère (3). Et partant, je vous prie de pren- dre une finale resolution du tems convenable et des per- sonnes que vous desires qui vous y assistent ; et m'en advertissant, je donneray ordre de mon costé afïin que rien ne vous manque, moyennant la grâce de Dieu, le- quel ce pendant je prie vous combler de sa sainte grâce; qui suis. Messieurs, Vostre très humble et très affectionné confrère, Francs E. de Genève. Annessi, le xxiil septembre 1621. A Messieurs Messieurs les Religieux de Sixt. Revu sur le texte inséré dans le I" Procès de Canonisation. ( I ) Voir tome XVIII, note ( i ), p. 81 . (3) François de Lâchât, curé de Vailly (voir ibid., note (2), p. 167). (3) En donnant aux Chanoines de Sixt de sages Constitutions (1618), l'Evéque de Genève leur avait enjoint, suivant les intentions du Concile de Trente, de faire la Profession après un an de noviciat, d'autant que pas un ne l'avait faite «expresse»; que s'ils croyaient avoir quelques raisons pour ne pas accomplir cette ordonnance, ils devaient les lui soumettre. (Cf. Char- les-Auguste, Histoire, etc., liv. IX, p. 513.)  ASKEE 1621 157  MDCCCXXXIV A MADAME D*AIGUEBEL£TTE > Souffrir «ouTent doit apprendre Ibien souffrir. ~- Délicatette et prad«ace do saint Erèque au «ujet d'un avis contraire au sien pour U fréquence des Communiont. Annecy, 35 septembre 1631. Je VOUS voy bien tous-jours, ma très chère Fille, sur vostre lit et parmi plusieurs sortes d'afflictions. Que si mon cœur sçavoit treuver quelque bon allégement pour le vostre, il le contribueroit très affection nemeni. Mays, ma Fille, tout ce que je sçai pour cela, vous le sçaves, et l'ordinaire hantise que les desplaysirs ont avec vous, vous aura rendue encor plus sçavante en l'art de bien souffrir. Hn somme, qui veut bien recevoir les coups des accidens de celle vie mortelle, il doit tenir son esprit en la tressainte volonté de Dieu et son es{>erance en la bien- heureuse aDternité. Tout ce tracas de peines et d'ennuys passera bien tost, ce ne .sont que des momens •; et puis, 'Cf. Il Cor., it, 17. nous n'avons encor point respandu de sang • pour Celuy *Cr. Hcb.,zu. 4. c|ui respandit tout le sien pour nous sur la croix. Je suis consolé de la consolation que vous prenes en la réception du très divin Sacrement, mais je n'ay pas eu le loysir de parler au bon P. Recteur '> du désir que vous auries de communier plus souvent; et de plus, je n'eusse pas osé, n'esiani pas la rayson que je donne la leçon a des si braves maistres. Si c'esloit luy seul qui retranchasl les Communions, j'auroys bien eu asses de courage; mays quand c'est par l'advis de toute la (^jm- paignie, il me suffit bien d'user de mon opinion contraire, 1 1 ) Fr c d« ChabodUsclMraiM «l d'Ai- gnebelctt^ *• (a) En 16a t. le Recteur du s^rv éuil !• P. FrtaçBée ••- ning Né à Toulon le b janvier 1 v rapiifalc de i'->i. profèt de* quatre veaux en i!.. ... — ■ . '. -n'O^tt !• 9 fHi.. . .^. I> ^prè« de« Sotet dm regretté P.Vsm MfUrt, ancien arcbivtti* f4*éfal de la < ; /ni».)  158 Lettres de saint François de Sales sans que je les importune contre la leur. Je croy bien que la resolution que la Compaignie a pris sur cela, est en partie fondée sur Textreme incommodité que ce leur seroit sil failloit estre si souvent au confessional, ayans tant d'autres saintes occupations; mais il faut s'accommoder a cela et tant mieux ruminer la Communion du dimanche toute la semaine suivante. Ma très chère Fille, Dieu bénira vostre sousmission, et supleera a la consolation que vous auries de communier plus souvent, par celle que vous aures d'avoir obéi a vostre confesseur. Je suis de plus en plus tout vostre. F., E. de Genève. XXV septembre 1621. A Madame d'Aiguebellete. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Cracovie.  MDCCCXXXV AU PÈRE FRANÇOIS BILLET, ORATORIEN (0 (inédite) Mémoires envoyés et à envoyer pour rétablissement des Oratoriens à Rumilly. Annecy, 27 septembre 1621. Monsieur, Je vous envoyé le Mémoire requis pour retirer les fruitzque, par artifice, on veut celer appartenir a la cure ( I ) La famille Billet était originaire de Rumilly ; dans les Registres pa- roissiaux, figure comme parrain, en 1610, François Billet, docteur en théolo- gie. C'est, très probablement, le correspondant du Saint, Nous ne savons en quelle année il entra dans la Congrégation de l'Oratoire; mais quand, sur les instances de l'Evêque de Genève, M. de BéruUe envoya l'un de ses fils préparer les voies au futur établissement de Rumilly (cf. le tome précédent, note (i), p. 358), ce fut François Billet, alors Supérieur delà Maison d'Aix- en-Provence, qu'il choisit pour cette mission. Il arriva peu après l'accord entre les Altariens et le curé Viret (ibid., note (2), p. 371). Celui-ci mourait en octobre, et, en février 1622, son bénéfice était donné à Louis de Gerbais de Sonnaz;mais M. Billet, on l'absence du nouveau curé, en fit les fonctions.  An'kée 1621 159 de Rumilly, et avec cela le double de la response que Monseigneur le Prince a fait a la lettre par laquelle je luy ramentevois le désir qu'il a eu de l'introduction des RR. PP. de l'Oratoire en l'église de ce lieu la*; et lundi •Epui.mdcccxxt. prochain je luy envoyeray les Mémoires qu'il demande, affin quil ne tienne pas a moy que sa commission [d*] ins- titution ne soit bien tost exécutée. Je vous prie de saluer madame de la Flechere, qui m'excusera bien si je ne luy escris pas, n'en ayant nul loysir. Je suis. Monsieur, Vostre très humble et très affectionné confrère, Frasç\ E. de Gcnc\c. Annessi, le 27 septembre 1621. Au Rcvcrcnd Pcrc Billet. Revu tur une .iiKiciiiic LU|iic kun»«rTèe ï la Visitation de Tario. Quelque» moi* plui tard, la Providence te «errait de lui pour »econder dans leur laborieuse entreprise les h -Catherine ant leur ri fur me à Ruoiilly. Saint 1.....^... w. ...... . .:ablit leur cu..:. ...„.-. et la Mère de Ballon ne craint pas d'en rendre ce témoignage : « S'il y a jamais en un Père capable de conduire une Communauté, c'est assurément celui-ci... C'est un homme d'oraison presque continuéle et qui est dans une intime union avec Dieu... Enfin, pour dire tout en un seul mot, c'est un homme si parfait, qu'il est tout k fait irrépréhensible. • Le pieux Oratorien voyant »es effort* inutiles pour Ir* ■^-' :t de ses confrère- ' " •"■• rùt bien désiré aller finir set jo Maison de sa C ^ il n'en tat pas la consolation, il mourut en odeur de sainteté, et lut inhume dansl* cav — '-^ Bernardines. Le pet:'- - -.t ik son intercession au- p: . eu et en reçut des gru .. l^ Vté J4 Ij \'H* Mtrt lit BAtiom, Annecy, Footaioe, 169^, hv. 111. chap. zx, tt passim.)  i6o Lettres de saint François de Sales MDCCCXXXVI A MADAME DE PECHPEIROU ( Trois mots d'affection. — Humble demande de prières. Annecy, 12 octobre 1621. Tenes, voyla donq, ma très chère Fille, trois motz tout fin seulz, pour vous dire que mon cœur chérit le vostre et luy désire mille et mille bénédictions, affin quil vive constant et consolé parmi les accidens si varians de cette vie mortelle. Mays pries bien Dieu, ma très chère Fille, qu'il me face la miséricorde de me pardonner mes péchés, affin que je puisse un jour voir sa sainte face avec vous et nostre chère madame de Villesavin ( = ), es siècles des siècles. Amen, Vostre serviteur très humble, Franç% E. de Genève. 12 octobre 162 i . A Madamoyselle Madamoyselle de Piperou. Revu sur l'Autographe appartenant à M. La Caille, à Paris. ( I ) Tallemant des Réaux (Historiettes, tome I, p. 112) mentionne un M. de Puypeiroux que Mommerqué identifie avec Bernard de Pechpeirou, gentil- homme ordinaire de la chambre du Roi, mort en 1622. Il avait épousé Eléonore de Cheverri, fille du baron de la Réoule. — Le frère de Bernard, Pons, chef de la branche des Guitaud, s'était allié, le 13 février 1596, avec sa parente Françoise de Comenge, fille de François de Comenge, seigneur de Guitaud, et de Catherine de Tougès. (Cf. Moreri, 1740, tome VII.) Rien ne nous permet de décider laquelle de ces deux dames de Pechpeirou est la correspondante de l'Evêque de Genève. (2) Comme plusieurs des Philothées de François de Sales, M'"''* de Ville- savin et « Piperou » s'unirent à M"^ Le Gras pour se dévouer aux œuvres de charité dirigées par saint Vincent de Paul. (Cf. Baunard, La VhU Louise de Marillac, Mlle Le Gras, Paris, 1898, chap, i*"", pp. 32, 33.)  ASKÉE 1621 161  MDCCCXXXVII A DO.N JL^lB GUéRIN, DARNADITE Cordiale jaloutie et défi d'amitié. — La Coor céleste et la coar terrestre à one cérémonie de prise d'habit. — Princesses pleines d'bumtlité • en lear se- renissime alic^^^ et grandeur. - Annecy, 13 octobre 1631 (1). O mon 1res cher Père, Que mes yeux portent d'envie a ceux de N. et de ce garçon mon neveu ' ' \ car ilz vous verront. Mais je ne por- te point d'envie au cœur de qui que ce soit, car jamais il n'y en aura qui vous ayme et chérisse plus que le mien fait, et si je ne craignois d'offencer celuy de ma très chère fille (dites moy son nom moderne (3)), je dirois absolu- ment : ni tant que le mien fait et fera a jamais. Or sus. que fait elle, cette chère fille? M \ «t NI X. me firent un grand cas dequoy toute la cour de Madame, des serenissimes Princes et Princesses, furent a sa ré- ception au novitiat ; et moy, je me res-jouysen la créance que j"ay dequoy Nostre Uame, les Anges et les Saintz de Paradis y furent et l'honnorerent de leur attention, et Dieu nostre Seigneur de sa bénédiction. Nous sommes après a faire les formalités pour le prieuré (<). O mon Dieu, que le monde est fascheux en ces saintes occasions! Mais dites moy, je vous prie, mon très cher Père, puis ( I ) La date d« iàtt duonée par l'édition do 1641 et les saiTante*. «•( éré« damment voe erreur. Toutes les ctrconstaoces auxquelles 11 est faél tcé all«> •ioo •<- 4 i6ai. ( a ) ^ i jcune paf« de Christine de France. Bernard-Philibert. 61s de Galloàs de Sales et de Jeanne du Fresnojr. (Voir la Utira ««ivaala.) Né «a i6oq. il mourut en i6s4. en comhjtiani pour l'Empe^ 'ru lae Saédoéa. ()l Dona GineTra Scaflia venait de prendre llub ^ ^»4mâaical»a« au monastère de Chlerl ; elle reçut le nom de Marie-Chrislèna. •• l'boaaeur de la princesse de t ' «me XVT l ). P- l?*) ( 4 } Le prieui *oir wi «ic 1 ' p 4%^. LeTTSM X II  i62 Lettres de saint François de Sales je loysiblement oser vous supplier de faire très humble- ment la révérence de ma part a nos Serenissimes Dames Infantes, ou du moins a la Serenissime Princesse Cathe- rine (0? car, mon Père, si cela est bonnement permis a mon indignité, faites le, je vous en prie de tout mon cœur, et dites leur que je les révère infiniment a cause de leur altesse, que je regarde avec toute extrême sous- mission ; mais que je les révère très infiniment a rayson de la profonde humilité qu'elles prattiquent en leur se- renissime altesse et grandeur. Au moins, mon Révérend Père, faites bien sçavoir a la Serenissime Infante Cathe- rine que je luy souhaite les bénédictions des plus sere- nissimes Princesses qui furent jamais, et sur tout la per- sévérance aux désirs fervens d'aymer de plus en plus Jésus Christ crucifié, qui est la bénédiction des bénédic- tions. O mon Père, on me presse, et il faut faire partir cet enfant, qui est vostre puisqu'il est mien, filz de mon frère, qui me le donna , mourant tout a fait comme un saint entre mes bras, comme l'autre mourut entre les vostres ( ^ ). Je suis tout vostre, mon cher Père, je dis tout vostre, sans reserve. Francs E- de Genève. Ce 12 octobre 1621. ( i) Françoise-Catherine de Savoie (voir tome XVII, note (3), p. 385). (2) Gallois et Bernard de Sales (voir tomes XVI, note (2), p. 196 bis^ et XVIII, note (i), p. 17).  Année 1621 165 MDCCCXXXVIII A LA PRINCESSE DE PIÉMONT, CHRISTINE DE FRANCE (0 (nctom) Un neveu le*, page Je Madame. l> de remercier. Annecy, 19 octobre 1631. (•) Madame, Ce m'est un si grand honneur qu'il ayt pieu a Vostre Altesse Serenissime de commander que le filz de mon frère soit receu au nombre de ses pages ( î\ que je ne sçai comme former le très humble remerciment que j'en doy a vostre bonté; laquelle je supplie donq, en toute révé- rence, d'avoir aggreable qu'en lieu de tout autre tesmoi- gnsLge de reconnoissance, je bénisse Dieu de la douceur et debonaireté qu'il a donné au cœur de Vostre Altesse, Madame, pour le bonheur de vos serviteurs, et que, comme je suys infiniment tres-obligê de fayre, j'invoque journel- lement la divine Providence pour vostre prospérité, Madame, demeurant invariablement Vostre très humble, très fidèle et tres-obcissant orateur et serviteur, Frakç*, E. de Gcncvc. Annessi, le 19 octobre 1621. RevQ tor l'Aatograpbt contetTé k U Visitation de Metx. (1) Voir le tome précédent, note (i), p. il). (s) Voir le fac-timtle placé «o tète de r • ptt pouvoir notti di*p«n»er de donner à l.\, ■ rêl q«â ••! jointe k l'Aatogf apbc de cette lettre et q«i en raconte le* diveraee pé- régrination». ( } ', BeroArd-Pbilibert de Sale» (votf U lettre précWeate).  164 Lettres de saint François de Sales MDCCCXXXIX A MADAME TALON (0 (inédite) Prières pour un défunt et consolations à ceux qui le pleurent. Annecy, 19 octobre 1621. Madame, Apres avoir souhaité a Tame de feu monsieur Talon l'aeternel repos que Nostre Seigneur a aquis par son sang a tous ceux qui meurent en sa grâce, je souhaite a vostre cœur la tressainte consolation qu'il doit prendre en la volonté de sa divine Providence qui dispose de ses créa- tures en sa bonté. Vostre bon Ange et vostre pieté vous auront des-ja suggéré les raysons pour lesquelles il faut recevoir avec tranquillité ces ordinaires evenemens de nostre commune mortalité ; et pour cela, il ne me reste qu'a vous asseurer que, comme j'estimois beaucoup les bonnes qualités et l'amitié de ce cher trespassé, aussi vivray-je tous-jours avec un grand désir de vous pouvoir tesmoigner par quelque service que je suis, Madame, Vostre plus humble et très affectionné serviteur en Nostre Seigneur, Franç% E. de Genève. 19 octobre 1621, Annessi. Revu sur TAutographe conservé à la Visitation de Reims. (i) On ne trouve point de dame Talon, devenue veuve en 1621, dans la famille de Paris portant ce nom. Peut-être faut-il chercher la correspondante du Saint parmi les Talon fixés à Moulins, assez nombreux au xvii"^ siècle. C'est dans cette ville que naquit en 1605, Nicolas, le futur Jésuite, auteur de la Vie de l'Evéque de Genève qui est insérée dans l'édition de ses Œuvres de 1641. Ses parents furent Jean Talon, seigneur de Gaudet, et Pernette Février : n'aurions-nous pas dans celle-ci la destinataire de ces lignes?  Année 1621 165 MDCCCXL AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÊDÉE («) Dédommagement pour le grand Aumônier de la princesse de Piémont, privé de remplir entièrement »a charge. Annecy, si octobre i6si. Monseigneur, C'est la plus grande ambition, mays la plus juste que je puysse avoir, que celle d'estre conservé au service de Madame, puisque Vostre Altesse, par sa seule bonté, m'y a appelle. Ht par ce que ma charge ne me permet pas d'y rendre mon devoir par ma présence, non plus que mon insuffisance d'y estre utile, je remercie en toute humilité Vostre Altesse dequoy elle aggree que l'un des enfans de feu mon frère entre au nombre des pages de Madame, pour apprendre en son enfance les premiers elemcns de ce service auquel sa naissance l'oblige de faire l'employ de toute sa vie ; tenant lieu d'une marque visible que Vostrt- Altesse me fait Ihonneur de m'ad vouer, Monseigneur, Son très humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur, Frakç*, E. de Gcncvc. Annessi, le 21 octobre 1621. R«T« tar l'Aotographe conterré à Tarin, Archive* do l'Etal. (t) Cette lettre, envoyé* un* doute avec celle do iq à Chriitined* France, a d6 être écrite bien plot probablement aa prince de Piémont qu'an duc de Savoie.  i66 Lettres de saint François de Sales  MDCCCXLI A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (fragment) Une prière en échange d'un souhait. — Belle situation du monastère de Grenoble. — Hors de la Providence divine, tout n'est qu'affliction. Annecy, [octobre] 1621 (i).  Pries tous-jours bien dévotement Nostre Seigneur pour moy qui ne cesse de vous souhaiter la suavité de son saint amour, et, en iceluy, celle de la dilection bienheureuse du prochain, que cette souveraine Majesté ayme tant. Je m'imagine que vous estes la, en ce bel air, ou vous regardes, comme d'un saint hermitage, le monde qui est en bas, et voyes le ciel auquel vous aspires, a descouvert. Je vous asseure, ma très chère Fille, que je suis gran- dement vostre, et croy que vous faites bien de vivre tota- lement dans le giron de la Providence divine, hors de la- •Cf. Eccles., II. quelle tout n'est qu'affliction vaine et inutile *. Dieu soit a jamais au milieu de vostre cœur. Amen. Franç% E. de Genève. (i) Ce fragment s'ajoute, dans l'édition de 1626 et les suivantes, à la lettre autographe des 13-20 juin 1620 (voir le tome précédent, note ( i ), p. 255). Comme date, il doit suivre d'assez près la prise de possession (30 septembre 1621), par les Religieuses de la Visitation de Grenoble, de leur monastère situé à Chalamont. (Voir ibid., note ( i ), p. 146, et à l'Appendice I de ce volume la lettre d'Artus de Lionne, seigneur d'Aoste, au Saint.)  Amnée 1631 167 MDCCCXLII A MADAMi: LE NAIN DE CREVANT Vocation précoce. — L'aiguille «'attachant à l'aimant. — MetMge affectaeax. Annecy, [fin leptembre-novembre] 16a 1 (1). J'ay oCiy de la bouche du bon M. Crichant l'histoire de l'entrée et réception de vostre chère petite fille en l'Ordre sacré des Carmélites, et comm'elle passa de vostre sein maternel, ma très chère Fille, dans celuy de la bonne Mère Magdeleyne de Saint Joseph (' . J'espère que cette (1) Anne de Bragelongne (voir le tome précèdent, note (1), p. 4). (a) L'entrée de M"* Le Nain au Carmel eut lieu en i6ai. Georges Cri- chant, parti de Pan* pour Annecy le 9 août, »e remit en route pour la capitale la SI ou le sa «eptembre. (Voir ci-de««nt. Lettre mdcccxxxii. pp. 1^1, i^a.) Peut-être fut-il le porteur de cette lettre, sinon le Saint la confia sans doute à M. Jantet en octobre, ou. au plus tard, ï M. de la Pcs«c. qui emporta les IDMUge* du II noTembre. ()) Née k Parit le 17 mai iv •; avait pour parents Antoine de Fonteines-Vtarans et Marie Pru^.. . >ir tome XVI, note (a \ p. i)^\La nature et la grice s'unirent pour en faire one jeune fille accomplie, dans la- quelle dominaient surtout la virilité du caractère et la solidité de l'esprit. A peine igée de quatre ans. la pensée de la mort lui inspira le mépris da monde, tandis que la sainte Communion, reçue de bonne heure, l'attacha pour jamais an Verbe incarné qui devait être la grande dévotion de sa vie. Une entrevue avec M. de BèruUe la gagna au Carmel sur le point d'être introduit en France; le 11 novembre 160^. devenue Scrur Madeleine de Saint- Joseph, elle faisait profession au couvent de l'Incarnation, k la grande joie de M** Acarie et des Mères espagnoles. Dès le 1er ' - '-- - " -■> lui furent confiées, et le 90 avril 1608, la première d' .»«•, •U« était élue Prieure. Ses aix ans de gouvernement achevés. «Ile va rendre la r :- - r -1 •- y -•• ' - •- -i- •- î •^\ et revient ai i6ai rentra de nouveau au grand Couvent i'rieure et y mourut dans le r.> férieure le )o avril :• •- — Ccii. "-' • • *"i* cwii^viviv^ comme la pierre f 'aie du ( icm dn g4oé« national et de l'esprit de sainte Thérèse lai permit de ir^ l'tto I I 3....- ..t.. _^ — Iq i^, fondre dans an ensemble hart par »<-s Cl ,ons, elle fat k la fois le type et Ut: ^ 1 !. - t • dont la Mère Bêatrtx de la Cooceptioa écrivaii • q«« 1«^ ir'?"" ■ '"' --"-- •- *^^-»nce, le«rs ««ars ca- i! .1 • nanll, Ls Vtf it té Mfr, Si^gJéittm* dt ^ Pans. Le Petit, 1070.) La Mère Madeleine de Saiot-joseph a été ucvi^iw « vuérable  i68 Lettres de saint François de Sales action sera bénie de la main de Celuy qui ayme la promp- titude des bons desseins et des bonnes exécutions, et qui treuva mauvaise la trop grande prudence de cet enfant qui vouloit aller ensevelir son père avant que de se ranger •Matt., VIII, 21,21. tout a fait a sa suite *. Il y a un peu de l'extraordinaire en l'action de cette fille, et peut estre encor en sa récep- tion ; mays ce n'est pas merveille qu'une eguille non engraissée, non distante, non frottée d'ail, non empeschee par le diamant, s'attache si promptement et si puissam- *Cî.Tr.derAm.de ment a son aymant *. Or sus. Dieu soit loué, ma très 3CIV."' ^^ ' '^ ' chère Fille : voyla vostre holocauste presque consommé avant qu'il soit bonnement sur l'autel (0. La divine Majesté vous bénisse de plus en plus de son saint amour, et le cœur de monsieur vostre mari qui conspire si doucement avec vous pour aspirer tout a fait a Dieu et ne respirer qu'en luy (2). Je suis invariablement Vostre très humble et très affectionné serviteur, Francs, E. de Genève. Mon cœur est tout a fait dédié a celuy de madamoyselle de Verton, vostre chère seur (3), dans lequel j'ay veu que Dieu règne. Playsea sa divine Majesté que ce soit a toute éternité. Amen. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Boulogne-sur-Mer. (i) Catherine Le Nain avait à peine quatorze ans lorsqu'elle entra au Car- mel; unique fille et tendrement aimée, il lui fallut une grande générosité pour suivre l'appel de Dieu. Il était si réel que, malgré sa jeunesse, on n'hé- sita pas à revêtir la postulante de l'habit religieux le i8 octobre 1621. Mais elle dut attendre jusqu'au 16 juin 1614 l'âge canonique pour prononcer les vœux. La Mère Madeleine de Saint-Joseph, dont elle fut la dernière professe au couvent de la rue Chapon, en prit un soin particulier, et la « divine se- mence étant jetée dans une terre prévenue des bénédictions du Ciel, a porté des fruits abondants et l'a établie dans l'esprit de perfection et de sainteté de sa vocation. » Sœur Catherine de Jésus, « sans aucune appréhension de la mort,... passa du temps à l'éternité » le 9 mai 1676. (D'après les Chroniques manuscrites du Carmel de larue Chapon, conservées au Carmel exilé à Natoye, Belgique.) (2) Issu d'une ancienne famille, Jean Le Nain, seigneur de Beaumont et de Crevant, était conseiller au Parlement de Paris depuis 1604; il mourut sous-doyen de cette illustre Compagnie en juin 1655. (3) Marie de Bragelongne (voir le tome précédent, note (2), p. 4).  Année 1621 169 MDCCCXLIII 4 MADAME HF LA CROIX d'aUTIIERIN (0 (utiom) Souhait d'amoar de Dieu. — Quelques noorelles. Annecy, } novembre i6ai. Sans un seul moment de loysir je vous escris ce mot, ma très chère Fille, pour seulement saluer très chèrement et très ardemment vostre cœur bienaymé, auquel je souhaite incessamment un perpétuel accroyssement de l'amour tressaint de nostre Dieu. Certes, je voudroys bien vous faire mention de ce que vous m'escrivites la dernière foys que vous pristes la peyne de me faire sça- voir de vos nouvelles ; mays il ny a pas moyen. La chère seur de Cernex ' fut icy l'autre jour et me dit qu'elle y vouloit prendre mayson ; ce ne sera donq pas sans parler de vous. La Seur de Chatel est tous-jours elle mesme, bonne fille f'V Or sus. Dieu qui a commencé en vous le bon œuvre de vostre salut l'achèvera et parfaira selon sa très bonne et très aymable volonté •. Tenes vostre ame *Phiiip.,i,6,it.i|. eslevec en sa souveraine Bonté ; c'est le souhait inva- riable de Vostre très humble Père et serviteur, |-., E. de Gcncvc. A la première asscuree commodité je vous escriray derechef. 3 novembre 1621. A Madame Madame de la Croix d'Auturin. RcTu «ar l'Aolograph* appartcoAOt k M** Boarallé di V«ri«olo. k S«lac««. [ I ) Jeanne-.\ntoin« d« Chapol, dam* de Pradel-Antberio (voir tocne XY, DOl« (I). p Wl (») V«av« do Mtynear d« C«ro«i. j«aao«-PraoçoéM d« Cbâpol éuii dé)à remarlé«av«c Vinceol du r- naît «lie poavail avoir fardé 1« titre d« «on premier m^r >te ( 1 . p. )f).) ( I) U S««r ClaudeCicile de Cbatiel (vo4r ibéd.. Bo«e ( 1 ). p. it).  l'jo Lettres de saint François dé Sales MDCCCXLIV A MADAME DE GRANIEU (0 La règle des désirs. — Joie de l'Evêque d'avoir des nouvelles de Grenoble. — Les Sœurs de la Visitation en leur monastère. — Malades et « petite infirmière. » Annecy, 3 novembre 1621. Dieu sçait pourquoy il permet que tant de bons désirs ne reuscissent pas qu'avec tant de tems et tant de peyne, et que mesme quelquefois ilz ne reuscissent point tout a fait. Quand il n'y auroit aucun autre proffit que celuy de la mortification des âmes qui l'ayment, ce seroit beau- coup. En somme, il faut ne vouloir point les choses mau- vaises, vouloir peu les bonnes, et vouloir sans mesure le seul bien divin, qui est Dieu mesme. Je sçai véritablement, ma très chère Fille, que mes lettres vous sont aggreables ; car Nostre Seigneur, qui a voulu que mon ame fust toute vostre, me donne connois- sance de ce qui se passe en vostre cœur par ce que je sens dans le mien. Il est vray, ma très chère Fille, Grenoble est tous-jours en mon cœur; et vous, ma très chère Fille, au milieu de ce mesme Grenoble. Je suis donq bien conso- lé quand je sçai des nouvelles de cette ville-la, en ce tems auquel on en dit tant et de si diverses. Béni soit Dieu qui conserve la personne du Roy, si chère a tout ce royaume et a toute l'Eglise. Nous faysons icy les prières, et pour ses affaires militaires et pour les nostres. Je suis bien ayse de la possession en laquelle nos Seurs sont de leur monastère (2), et vous aussi avec elles, puis- que, par vostre assistence et de ces bonnes dames, les y ayant coUoquees, voUs y estes en leurs personnes, et elles (i) On peut, avec beaucoup de probabilité, proposer pour destinataire M'"'^ de Granieu; le ton et les diverses allusions de la lettre appuient l'hy- pothèse. (2) La translation à Chalamont avait été faite à la fin de septembre. (Cf. ci-dessus, note (i), p. i66.)  ASSEE 1621 171 y sont pour vous, qui, servant le mesme Seigneur en vostre pieuse vocation, estes un mesme esprit avec elles. Et vous aves aussi esté une petite infirmière, puisque vous aves eu tant de malades ces moys passés ; et vous aves esté infirme de leur infirmité, car puisque c'estoyent mesme des personnes si chères, comme monsieur vostre mary et vostre filz bienaymé ' , vous aves bien peu dire : Qui est infirme, que je ne sois infirme avec luy •? MI Cor., «.19. Dieu soit loué, qui, par ces alternatives, nous conduit a la ferme et invariable tranquillité de l'éternel séjour. Vives toute en Dieu, ma très chère Fille, et aymés en luy Vostre très humble serviteur, Franc», E. de Genève. Annessi, le 3 novembre 1621. ( I ) Si cet ligne* t'a. puistjue laChi:. (•) François Billet, Oratorien. (1) L« prince Thomas qui sera dcsunaïairr f 4) Charles delà Fléchère fvoIrtomeXV r>>tr iv p «iaV  172 Lettres de saint François de Sales il n'a rien pour le présent a traitter avec luy. Monsieur le Président de Monthouz (0 fera cet office sans difficulté. Le Pape commit la dispense de M. de Cormand (2) a rOfficial de Belley (3); mais je ne croys pas qu'aucun prestre Tayt célébré dans mon dioceese sans qu'il m'en ayt adverti. Comme que ce soit, nous sçaurons la vérité par le tems ; mays ayant veu la grande indisposition de la volonté des parties, je ne puis que je ne doute qu'a l'advenir il ny ait quelque sorte de repentir. Neantmoins, les parties estant si prudentes et asses d'aage, je m'en remetz a elles. O ma Fille, demeurons en Dieu. Je suis tout a fait Vostre très humble serviteur, Francs, E. de Genève. VI novembre 1621, Annessi. (4) A Madame Madame de la Flechere. Rumilly. Revu sur l'Autographe appartenant à M*"^ de Loisy, née Chevreul, au château de Terrans (Saône-et-Loire). ( i) Claude-Louis Guillet de Monthoux (voir tome XV, note (3), p. 55). ( 2 ) Voir le tome précédent, note ( i ), p. 65, et ( 2 ), p. 82 . (3) L'official de l'évêché de Belley était à cette époque Maurice Salteur; il est qualifié dans un acte du 7 avril 1622, « archiprêtre, chanoine de Belley, officiai et vicaire général, procureur syndic du clergé de Belley, » (Archiv. dép. de l'Ain, G, 334.) (4) L'adresse est delà main de Georges Rolland.  MDCCCXLVI A MADAME DE CHARMOISY (inédite) Aimable courroux du Saint; il veut Henri de Charmoisy « habillé convena- blement. » — Sage et chrétienne sentence. — Le prince Thomas content du séjour d'Annecy. Annecy, 10 novembre 1621. Je vous escrivis avanthier, ma très chère Cousine ma Fille. Mais maintenant il faut que je me courrouce un peu  As'KÉE 102 1 173 avec vous, par ce que mon neveu (0 n*est pas habillé con- venablement ni a sa qualité, ni au service auquel il est ; et outre que cela luy détraque l'esprit, voyant tous ses compagnons beaucoup mieux que luy, cela est blasmé par ses amis, desquelz quelques uns m'en ont parlé avec zèle >). Il ny a remède, ma très chère Fille, il faut suivre les loix du monde, puisque on y est, en tout ce qui n'est pas contraire a la loy de Dieu. Je vous escris ceci a la desrobbee et du cœur que vous sçaves que j'ay pour vous, ma très chère Fille, comm'es- tant tout a fait Vostre très humble cousin et serviteur, Franc», E. de Gcncvc. X novembre 1621. Monseigneur le Prince treuve ce séjour beaucoup plus ag>4^rcable que celuy de Chamberi, et délibère de venir fort souvent faire des alternatives. Je ne sçai pas encor quand il partira ^ . A Madame Midjmc de Charmoysi. Revu »or l'Autographe contcrré ï Milan. Archiret do prince Trîmliio. (1) LefiU (le M** de Cbarrooity. Henri, at<>r* i îa »uiie du pnn.c "niomai (Voir le tome précédent, note (6% p. 8).) (s) Le* douce» remontrances du Saint fuient eatcuJue» quelque» joui* • prêt, Henri de Charmoity allait à Genève »e faire • couppcr troia paire* d'babitt. • do prix de six cent »oixante-quinte florin*. (Archive* de M^ A. Voy, Comftt-remJu dt /j tuttUt, n*** I )V >)^) { y, Venant à pied du chiteao de Monthoox. le prince Tbotnat était irriré à Annecy le londi, 8 novembre ; et c'e*t • ao logt* du «eigncur Eve«i)ac de Genève. • o6 il te rendit tout d'abord, qu'il reçut le» hommage* dr- et autre* dépoté*. Le prince, apré* diverse* partie* de chaft*e aox c. ne quitta définitivement Annecy qu'apré» le |o novembre, joor ou la Ville loi offre on «operbe cheval. (Reg. de* Délib. monicip.)  MDCCCXXXII.  174 Lettres de saint François de Sales MDCCCXLVII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS Vains bruits de guerre. — Difficultés à Dijon pour l'établissement de la Visi- tation; les protecteurs du futur Monastère.' — M. Brûlart mécontent à tort de l'Evêque de Genève. — La mort du comte de Fiesque ; compassion pour sa veuve. — Une âme toute au gré du Saint. — En quel cas on peut permettre l'entrée des personnes affligées dans les couvents. — Prière à la Mère de Chantai de revoir les Constitutions. — Une petite ruse de cour. — La let- tre à M'"^ de Villesavin. — Deux ponts brûlés à Paris. — L'affaire de l'Ab- besse de Port-Royal et celle de la Sœur Lhuillier. — C'est à la Sainte à juger de l'opportunité de son retour ou de la prolongation de son séjour à Paris. — Contentement réservé pour l'autre vie. — Messages. Annecy, 10 ou 11 novembre 1621 (i). En fin, ma très chère Mère, monsieur Crichant est donq arrivé, puisque, comme je voy par vostre dernière lettre, * Epist.MDcccxxix- vous aves receu celles que je vous envoyois par luy *. Mais je suis marry de l'allarme que vous aves prise pour Testât de nos affaires de deçà, qui, grâces a Dieu, jusques a présent n'a rien d'extraordinaire, sinon que ceux de Genève, s'estantmis en extrême défiance, font contenance de se préparer a la guerre ; mais on ne croid pas pour- tant qu'ilz veuillent commencer, puisque s'ilz l'entrepre- noyent sans le commandement du Roy, ilz seroyent tout a fait ruynés, et l'on ne peut se persuader que Sa Majesté les veuille porter a ce dessein (=^) : de sorte que nous (1) François de la Pesse emporta à Paris les messages du 11 novembre (voir ci-après, Lettre mdcccxlix) ; celui-ci, confié au même personnage (voir ibid., p. 181), est donc de la même date, à un jour près. Nous n'en avons mal- heureusement qu'une partie, car la copie de M. Michel Favre, que nous re- produisons à défaut de l'Autographe, est demeurée incomplète, ( 2 ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 153. — Il n'était pas probable, en effet, que le roi de France, malgré certaines raisons politiques, voulût exciter ou sou- tenir ses alliés, les Suisses, contre Charles-Emmanuel, au moment où lui- même poursuivait les protestants. Lesdiguières, cependant, ne laissait pas de tenir l'attention des Genevois éveillée du côté de leur redoutable voisin, et il allait jusqu'à leur conseiller de « faire très bonne garde et dedans et au dehors de » leur ville, pour prévenir une surprise ; « car c'est ce que vous aurez à craindre tousjours, tant qu'il y aura un duc de Savoye, » leur écrit-il le 3 février 1622. (Douglas et Roman, Actes et correspondance du connétable de Lesdiguières, tome IL)  ASXÉE 1621 175 dormons les nuitz entières, et fort doucement, sous la protection de Dieu. Nous avons veu madame de Royssieu («), qui n'eut loysir de demeurer icy que deux jours. Elle nous a dit tout ce qui s'est passé a Dijon, ou il sera a propos que vous arresties deux ou trois moys pour appaiser ces mes- sieurs du party contraire, qu'il faut combattre et abbattre par la douceur et l'humilité ' ; encor qu'a mon advis nous ayons l'advantage, puisque monsieur le Duc et madame la Duchesse de Bellegarde O), madame de (1) CUnde Hanapicf. uj;.;-. Je Rottieaz (roir ci-de%iui, note ($), p. iM)* {%) Le* demot*elle« Bertot et Pari»e (Toir tome XVIII. note (a), p. si6), aprèt avoir obtenu l'attentiment de l'antonté eccli«u»tiqae poar l'étaMiifte- ment d'on Monastère de la Visitation ï Dijon, avaient présenté lear requête au Parlement, choi»i»»ant pour commissaire le conseiller Odebert. Celui-e nouvelle < iier la venue à Dijon de U Mère de Chantai ^voir cette lettre à l'Appendice 1). Quand celle-cnsier(») en ce qui (1 PilUdaprer ...-—111 -..- i- 1. . - - "f>ort d« Bo«rl»Mi, dac d« Mootpcotic ( I6t6. «a ipo«- Mnl Gattofi d'OrUant; alU rooorat prèmataréiavat 1« 4 j«la l4t7. tprèa  i8o Lettres de saixt François de Sales regarde Taddition des commemoraisons des Saintz qui occurrent, et, de Paris, porter cet usage es Monastères dans lesquelz vous passeres venant a Dijon, et de Dijon icy; m'estant advis que la grande pieté et vertu de cette grande Princesse mérite que Ton reçoive ses désirs comme quelque sorte d'inspiration. Monsieur Duret(0, qui vous présenta sa petite nièce tandis que nous estions la, m'avoit, il y a quelques mois, prié de vous remercier avec luy de la réception de cette fille. Mais maintenant il me fait prier de vous ramente- voir le désir que je vous avois tesmoigné pour la conso- lation de cette fille et de ses parens ; qui me fait croire qu'il y a eu quelque changement en cest affaire, ou bien, qu'a la façon de la court, il désire mon remerciement pour engager davantage celle a qui il sera fait ; mais, comme que ce soit, en tout ce qui se pourra bien et légi- timement passer, je le vous recommande comme mon bon et ancien ami (2). M. Crichant m'a dit que nostre très chère et très bonne madame de Villesavin (3) avoit une de mes lettres qu'elle avoir donné le jour à celle qu'on appela plus tard la grande Mademoiselle, Anne-Marie d'Orléans. (i) Il semble probable que ce personnage demeurait à Paris. Faudrait-il ridentifier avec l'un des fils de Louis Duret,le célèbre médecin de Charles IX et de Henri III, mort dans la capitale en 1586? (Cf. Moreri, 1740, tome III.) Un seul nous est connu, Jean, qui naquit à Paris en 1363. Il fut médecin de Marie de Médicis et, comme son père, professeur au collège de France; il décéda en 1629. (2) Le 7 décembre suivant, la Mère de Chantai écrit à saint François de Sales au sujet de la « petite nièce » de M. Duret : « Son retardement a été par mon conseil, et j'ai cordialement pensé, qu'infailliblement, si l'on l'eût prise plus tôt, elle eût été renvoyée. Je leur ai offert que nous la recevions dans six mois; trois sont passés. Ils ont tort de craindre rien de notre part; car... ils se doivent confier à ce que nous devons à votre recommandation, mon très cher Père. Elle sera donc reçue infailliblement; mais je ne sais si elle persévérera, car elle >> a « peu de vocation, si Dieu avec l'âge ne [la] lui accroît ; et c'est la cause pourquoi je leur ai conseillé de la retarder. » (D'après l'Autographe; voir Lettres, vol. I, p. 591.) Louise Loyseau, fille de Charles Loyseau et de Louise Tourlier, après six mois d'essai, prit l'habit à la Visi- tation de Paris le 3 février 1622, à quinze ans, mais ne parvint pas à la Pro- fession. (Livre du Noviciat du i'^'" Monastère de Paris.) Ces données concor- dent assez bien avec le passage cité de la lettre de la Sainte; toutefois nous ignorons si M"** Loyseau était parente de M. Duret. (3) Isabelle Blondeau, dame de Villesavin.  As'KÉE 1631 181 aymoit bien fort; et par ce que je crois que ce soit celle par laquelle je luy envoyois VExercice du matin et de la reunion a Dieu, que j'escrivis avec une grande affec- tion • , je vous prie de luy en demander une copie dex- trement, comme de vous mesme ; m'estant advis que l'affection que je porte a cetl'ame me fit exprimer mieux qu'a mon ordinaire. J'avoisescrit jusques icy, quand j'ay receuvostre lettre du 26* octobre, laquelle me donne sujet de vous supplier, comme je fay de tout mon cœur, de ne vous mettre nul- lement en peine de ce qui se passe en ce païs icy, puis- que, comme vous dira monsieur de la Pesse, présent por- teur '). grâces a Dieu il ny a rien a craindre. M. Crichant m'a véritablement escrit du bruslement des deux pontz('); mais il ne me donne point advis'comme se sera passé cet accident pour le regard de madame Baudeau, marchande gantière qui demeuroit sur le Pont aux Oyseaux, de laquelle pourtant je ne puis m'empcs- cher d'estre en soucy, et a laquelle j'avois escrit par luy mesme •. 'Epi»t Je fay responce au R. P. Binei*; après que vous Taures •Epitt. Mq veûe, je vous prie de la luy faire recevoircachcttee. Quant au bon monsieur du Val ' *\ je crois que sil eut esté en (1) Voir tome XVIII. Lettre mdxxxix. et note (1), p. 41). (s) Françoit de la Pette (voir ci-de««u«. note^)). p. m). ()) • DiTx* U nuit dn sa au a) octobre i6ai,« raconte Félibico (Hi»t. d« Pértt, tome II. p. i|i8), « lefeo prit an pont de* Marchands. • on aaxOi*ea«x (voir ct-dr- r ( )), p. I y) . • d'où il te cot- ' au Pont aa Change. L ,.e fut «i prompt qu'en moin» de : . .. > deux pont», bitit l'on et l'autre «ur de« pieux de boi*. tombèrent dan» l'eau av«c l«e maécoot q- -<«ut. L^- tj .1 -le la rue _- ._ . , .,_- __ - .- -i, „ . . - •éeort crurent que let hnmienot* avaient voulu avoir lemr revanche de l««r n^ - . — -, .- ,-.-.- ...::-. . ^ . - :i .. . — : . . de Minte Jeanne de Chantai du aS • <> i6ai. Z#/lrra. vol. I. p. I7t)<*: • mai» on r»"cn rv.' tain. c%lquc la pc;:- ._. ^ 1-, -_. . . — ._ ^ peéne le lempt de »a«v«r leur vit. . . Oalre aix mille livre* qu on leur donna, on fit quctirr ; *■' fil travailler ta... ^ _: — ^ 1.. . . :: ., i antre* meuble*, avec le* rntae* qui empe»<.hoient le cour* de la : ri. • (4) André du Val combattait fortement le projet de la Hkt% AjMitU. de  i82 Lettres de saint François de Sales ma place il eust fait comme moy, qui, encor a présent, ne me puis résoudre que comme j'ay fait, estimant de ne pouvoir nommer un meilleur arbitre en l'affaire dont il s'agit que le Pape, lequel accordant la demande de Port Royal, tesmoignera suffisamment de la volonté de Dieu, et spéciale, puisque il s'agit d'un point ou il y a beaucoup de difficulté. jVï^rae ^g Villeneuve ne m'escrit nullement de l'affaire de nostre chère Seur Hélène Angélique (0, ni de rien qui en approche; mais M. Crichant m'escrit bien que monsieur et madamoyselle d'Interville (2) desireroyent extrême- ment que vous fussies présente a la Profession de cette très chère fille, a la consolation de laquelle je ne sçay ce que je ne voudrois pas contribuer. Or, pour toutes telles affaires, il me semble que vous pouves vous résoudre plus aysement que je ne sçaurois faire icy, puisque ce que vous voyes sur les lieux mesmesvous donne meilleure instruc- tion que je n'en sçaurois prendre. C'est pourquoy je vous supplie de vous servir en cette occasion de vostre propre jugement; car, comme vous dites, il se pourroit bien faire que les affaires de Dijon vous donneroyent asses de loysir pour estre encor a Paris au mois de février, attendu mesme qu'aussi tost que j 'auray l'asseurance de cest affaire et que je sçauray comm'elle se devra conduire, j'escriray a nostre grande Fille de Monferrand affin qu'elle aille vous attendre la, et parmi tout cela il se passera fort aysement deux ou troys moys(3). Certes, et moy aussi desirerois bien fort de revoir la bonne madame la Présidente Amelot(4), mais je ne le désire pas pourtant, puisque je ne voy rien qui me puisse laisser sa crosse pour entrer à la Visitation. (Cf. Lettres de Sie J.-F. de Chantai^ vol. I, p. 578.) ( I ) Hélène-Angélique Lhuillier, sœur de M""= de Villeneuve, fit profession le 12 février 1622, en présence de la Mère de Chantai. ( 2 ) Le père de la Novice, François Lhuillier, seigneur d'Interville, et sa se- conde femme, Anne Le Prestre. (Voir le tome précédent, notes (i), p. 316, et (2), p. 317.) (3) Contrairement aux prévisions du saint Fondateur, la Mère Marie- Jacqueline Favre ne put quitter Montferrand pour aller à Dijon, qu'après le 8 septembre 1622, (4) Jeanne-Catherine de Creil (voir le tome précédent, note ( i ), p. 59).  Aknée 1621 185 faire espérer ce contentement en ce monde; il faudra donq attendre après cette vie. Ce pendant, je vous prie de la saluer très chèrement et très cordialement de ma part. Je recommandera}' a Dieu le cœur du bon monsieur de Marillacqui, je m'asseure, a bien sceu treuver une sainte et véritable consolation au desplaysir de sa perte ^*). Je me resouviens fort bien d'avoir veu M. (Tuichard et a Paris et a Belley(> Rem inr ane copie faite par M. Michel Favre, ce i la Vuiution d'Annecy. ( I ) Le Garde det tceauz. Michel de Marillac (voir ci-de«tot. note (1 ), p. 46). v*- Ire «on filt aîné. 7u , - :oai. René Je Mj.. . .- . - .1 - . _. cembre is88; conseiller au Grand Conteil. il arait été reçu maître de* Re- quête* m 1. 1740, tome VI.) (a; Cet .... .- . ,-e, «pieux. di«cret, et fort affectionné et zélé an bien det ime«, • (Lettrtt de Sf J.-F. de CkjtmUl, vol. III, p. 408I était tan» doute originaire du Bugey où nou« trouvon*. \ cette époqae. t: ^me nom. 11 fut confettear de la Communauté de Parie. M ..;. ,.-..cart foit avec éloge dant la correspondance de la Mère de Chantai, il y apparaît pour la dernière foit le 14 mart 16)4.  MDCCCXLVIII AU II HL tÏTIENNE BINET, DE LA COMi \«..Mi iiE JÉSUS (O l M*« de Port-Royal d'entrer i la Vititation. —r .... -...ae; à qui il en a remit la tolution. — £logc w. .. ^c l'Abbette. — Pureté de vuet et détinterettementdu Fondateur ; ta démittion de tet propret pentéet. Annecy, 11 novembre 1631. Mon Révérend Père, Avec mille actions de grâces de la peine que vous aves prise a m'escrire, je vous diray pour rcsponse, qu'estant ( I ; Etienne Binet. né à Dt)on le ** «w-inKro » tr., rnir* *«> 1^^ «« novicéal de la Compafrnie da Jétui dant la i let bumj! jne au k Padoue t inc9 en 1 ri««r d« la M.ii«on profe«»« d« Ptr r npagne cl r  ^ • avoir enteigsé *éolof«« ^•'P*- t troét a «rd Lywo. 1 U P //-/-., , ..%».<...« ^,»<.... «« U  184 Lettres de saint François de Sales a Paris, je ne voulus jamais acquiescer au désir que Madame de Port Royal me tesmoigna de se retirer de l'Ordre auquel elle avoit si utilement vescu jusques alhors, et véritablement, je n'apportay en ce païs non pas mesme aucune cogitation de cela ; mais, coup sur coup, je receu par lettres force bonnes remonstrances par lesquelles elle m'excitoit a treuver bonnes ses pensées et appreuver ses souhaitz. Je gauchis tant que je peus et ne me tesmoignay seulement froid, mais tout a fait contraire a ses propo- sitions ; jusques a ce qu'après dixhuit moys, une personne de grande considération (0 m'escrivit en sorte que je jugeay convenable de ne point faire le juge souverain en cette occasion, ains de laisser la décision finale a l'évé- nement. Je m'abstins donq de la conseiller, et luy escrivis que, puisque son cœur ne treuvoit pas du repos en tout ce que je luy avois dit et escrit, elle pourroit faire faire la sollicitation de ce qu'elle desiroit. Que si Sa Sainteté luy en faisoit la concession, il y auroit une très probable apparence que son désir est de la volonté de Dieu, attendu que la chose estant de soy mesme difficile, elle ne pour- roit reuscir sans un spécial concours de la faveur divine ; que si, au contraire. Sa Sainteté l'esconduisoit, il n'y auroit plus autre occasion de faire autre chose que de s'humilier et appayser son cœur. Voyla, mon Révérend Père, jusques ou j'ay passé. Je voyois bien que cette praetention estoit extraordi- naire, mais je voyois aussi un cœur extraordinaire ; je voyois bien l'inclination de ce cœur a commander, mais Compagnie.) — Ce docte et pieux Jésuite avait été le condisciple de François de Sales au collège de Clermont, et il reconnaissait lui devoir sa vocation re- ligieuse : « non pas, » disait-il, «qu'il m'y ait exhorté, mais c'est que m'estant lié d'affection avec luy..., ses saints exemples attirèrent mon cœur a la vertu. » (Dépos. de la Mère de Chaugy, Process. remiss. Gebenn. (II), ad interrog. ii.) Les deux amis eurent pour spécial point de ressemblance une invincible dou- ceur, et de tous deux l'on put dire : Dilectus Deo et hominibus ; la Mère de Chantai, qui connut beaucoup le Supérieur de Saint-Louis, assurait n'avoir «jamais ouï un esprit plus conforme en solide dévotion à celui de » l'Evêque de Genève, «en la conférence particulière des choses de l'âme, » (Lettres, vol. II, p. 14.) Orateur très apprécié, le P. Binet fut aussi un écrivain remar- quable et fécond. (Voir le P. de Guilhermy, Ménologe de la Cie de Jésus, Assistance de France, Partie II, Paris, 1892.) ( I ) La Mère de Chantai.  As'vÉE 1621 i8s je voyois que c'estoit pour ruiner celt* inclination qu'elle vouloit se lier a l'obéissance; je voyois bien que c'estoil une fille, mais je voyois qu'elle avoit esté plus que fille a commander et j^ouverner, et qu'elle le pourroit bien estre a bien obéir. Pour l'interest de la V^isiiaiion, certes, mon Révérend Père, je proteste devant Dieu et devant V'ostre Révérence que je n'y pensay nullement, ou si j'y pensay, ce fut si peu que je n'en ay nulle mémoire. Je confesse bien que j'ay une particulière dilection pour l'Institut de la Visi- tation ; mais madame de Chantai, vostre chère fille et la mienne, vous dira que pour cela je ne voudrois pas avoir fourvoyé la plus excellente créature du monde et la plus accréditée, de sa juste vocation, encor qu'elle deut devenir sainte canonizee en la Visitation. Je me res-jouis quand Dieu y tire des bons sujetz, mais je n'employay jamais ni parole ni artifice, pour saint qu'il fut, pour en attirer aucun, sinon quelques foibles prières devant Dieu. L'in- constance des filles est a craindre, mais on ne peut pas deviner; et la constance en celle cy est e*ij^alcment. ains advantajifeusement, a bien espérer. Mon Dieu, mon Père, que nostre ancienne amitié me fait extraordinairement apprivoiser et espancher mon ame avec la vostre! C'est trop. Je me laissay aller a Tadvis d'autruy ; je m'en retourneray aussi volontier a l'advis de ceux qui prendront la peine d'examiner cette affaire, mais sur tout au vostre, lec^ucl donq j'attendray très affec- lionnement et recevray très chèrement, estant a jamais, Mon Révérend Pcre, Vostre très humble et très affectionné confrère et îkîrvileur, FiAVC, F. de Gcncvc. XI novembre i6ii, Annes.si. Au R. I*. Eiticnnc Binct, Supcricur de la May»on professe de S' Louyt de Fan». Hrvu lur une jn^ifOD* eop4« c «n t rré< dêUt U «jlU capitalâirc &ê Noir«-D«ni« 6» Pari*.  i86 Lettres de saint François de Sales MDCCCXLIX A M. DE SOULFOUR (0 (inédite) Respect et affection. — Recommandation en faveur de deux amis. Annecy, ii novembre 1621. Monsieur, Je ne separeray point ceux que Dieu a si saintement *Matt.,xix, 6. conjoint*. Je vous salue donqtres humblement, et mada- moyselle vostre très chère compaigne, ma fille bienay- mé (sic), vous suppliant tous deux de m'aymer tous-jours aussi constamment comme fidèlement et invariablement je vous honnore. Ce porteur, le sieur de la Pesse, vous dira toutes nos nouvelles, et comme nous ne cessons point de faire prier Dieu , pour les justes armes du Roy (2). L'occasion pour laquelle il va, n'est qu'une juste (sic) persécution, pour laquelle dissiper il aura besoin de vostre conseil et assis- tence(3); maysil est beaufilz de feu M. le Président (4) Monsieur, il y a la un fort honneste advocat de ce païs, ( I ) Le destinataire est évidemment un officier de Henri de Savoie, mais les recherches pour l'identifier, ainsi que sa femme, n'ont pas abouti. Ne serait- ce pas un fils de l'Oratorien Nicolas de Soulfour, qui avait été maître d'hôtel delà duchesse de Nemours (voir tome XIII, note (i), p. 284), ou bien un fils de son frère Oudart et de Marie-Jeanne Testu ? (2) Louis XIII venait d'être contraint de lever le siège de Montauban (i*"" novembre), et cet échec, en redonnant courage aux protestants, menaçait d'avoir de funestes conséquences. (3) François de la Pesse allait sans doute à Paris plaider sa cause auprès du duc de Nemours, pour obtenir de garder sa place d'avocat fiscal. (Voir ci- dessus, note (3), p. III.) (4) Ici l'Autographe est coupé, de sorte que les clausules et la signature ont disparu. La suite de notre texte est un post-scriptum écrit en marge. Le nom du Président, emporté par la mutilation, est facile à suppléer, M. de la Pesse étant le gendre de Louis Flocard, mort entre le 17 mai et le 25 sep- tembre 1602. Avant d'être président à la Chambre des Comptes du Genevois (voir tome XII, note (2), p. 60), le fils de Pierre Flocard fut avocat fiscal et conseiller du duc de Nemours. Il avait épousé Marguerite de l'Alée, sœur du baron de la Tournette.  ASS'ÉE 1621 187 nommé M. Monet(0, qui a quelque envie de pouvoir, es occasions, entrer au service de Monseigneur de Nemours es offices de robbe longue; en quoy je confesse qu'il ne suit pas mon sentiment, car il y a trop d'agitations en ce tems ci; mays il est mon ami, et je le sers selon son goust, vous suppliant, en ce qui se pourra bonnement faire, de le favoriser. Je suis humble serviteur de monsieur Le Fevre(*\ XI novembre 1621. A Monsieur Monsieur de Soulfour. RcTu lur l'Antographe conserve au Carntcl Je la rue Deni'ert-Rocherean, ï Pari». (1) Claade-Ajrinon Monet (voir tome XVIII, note ' s . p. }9t). (») C"c»t probablement le père de M** Rou««elet roir le tome précédent, notes (1), (t), p. 198 , et on peut ««demander»! M** de Soulfour ne «erait pat une tour de celle-ci.  MDCCCL A MONSIEUR ET MADA.ME DE FORAS (O • Un petit feu de joye • tur le gain d'un procèt. — Sainte exhortation à pertérérer dans l'union mutuelle. Annecy, 11 novembre 1631. Mille et mille bénédictions a Dieu, dequoy en fin. Mon- sieur mon très cher Frère et Madame ma tout a fait très chère Seurma Fille, vous voyla exemptz de ces fascheux procès, par lesquelz, comme parmi des espincs, Dieu a voulu que les commencemens de vostrc heureux mariage se soyent passés ( » ). M . de Chalcedoine. mon frère, et moy en avons fait un petit feu de joye, comme participant a tout ce qui vous regarde. I Voir l«t tome* XVI. note i , p. ai6. «i XIX. «oU (t), f. i. i On Mti à qo«U«t pc .t furent «spoeée Guillaume 4e Benutd d^ t Anne Le 1^ ««de Vaulfiena lel 4e le«r mârufe. iN ^me pré*« ** P^'  i88 Lettres de saint François de Sales Or sus, bien que vostre grossesse vous incommode un peu sensiblement tous deux, ma fille qui la sent, et mon très cher frère qui la ressent, il me semble toutefois que je vous voy tous deux avec deux cœurs si contens et si courageux a bien servir Dieu, que ce mal mesme que vous sentes et ressentes vous console ; comme marque que, n'a3^ant pas exemption entière de toute affliction en ce monde, vostre parfaite félicité vous est réservée au Ciel, ou je m'asseure que vous aves vos principales préten- tions. O mon très cher Frère, continues a bien soulager par vostre aymable présence ma très chère fille. O ma très chère Seur, persévères a bien lier mon très cher frère a vostre cœur, car, puisque Dieu vous a donnés l'un a l'autre, soyes donq bien tous-jours comme cela; etcroyes bien tous deux que je suis, de l'un et de l'autre, mon très cher Frère et ma très chère Fille ma Seur, Très humble et invariable serviteur. Francs E. de Genève. D'Annessi, ce ii novembre 1621. Je vous prie de saluer chèrement de ma part madamoy- selle de Lamoignon(0. S'il vous arrive quelque commo- dité, mon trescher Frère, de voir M'"Me Soretl^), je vous supplie de me ramentevoir en sa chère et sainte bien- veuillance. A Monsieur de Foras. A Paris. ( I ) Marie des Landes, dame de Lamoignon (voir le lome précédent, note (0, p. 0- (2) On trouve à cette époque Adrienne de Godefroy, femme de Jean de Soret, conseiller du Roi, qu'elle avait épousé en 1596, par contrat du 18 janvier; mais nous ignorons si c'est elle qui est mentionnée ici.  ASS'ÉE 1621 189  MUCCCLI A LA SCKUK DB bLONAY ASSISTANTE-COMMISE DE LA VISITATION DE LYON (niAorri) Sollicitude de Françoi«de Salei pour set Fille« de Valence. — Ceqai ne oait p nt au talut est • bien pea considérable. • — Avis ponr la réception U u:ic Novice. Annecy, m novembre 1021. (O Ma 1res chère Fille, Je ne manqueray pas de respondre a tous les articles que vous m'aves envoyé, au premier loysir que j'en au- ray, vous remerciant très humblement des bonnes nou- velles que vous m'envoyes des Seurs de Valence (*), ausquelles je souhaitte toute sainte consolation. Mais j'eusse bien désiré de sçavoir quelque particularité de la petite fondatrice, qui semble avoir si peu de force et de santé corporelle pour résister a ce mauvais aïr que l'on dit estre en ce païs là praesentement ' '). J'espère que Dieu les protégera affin qu'elles puissent faire là une heureuse succession de ses servantes. Je voudrois bien pouvoir donner quelque consolation au cœur de la mère de ceste pauvre malade que vous aves(<); mais je pense (jue si elle relevé un f>eu son attention a la vie aeternelle, elle modérera aysement l'ap- préhension que la nature luy peut avoir donné de ( I ) Cette Uttr«, écrite de la main de M. Michel Pavre. dont ooas maint** 00ns r< - he, est scaletnenl signée par le Saint. {%) V ^.»tas. les noi<-* ? <••• pp. ia|, la^. (1) Saor Claude-Cécile M cr (voir ibid., sol* (iK p #i> ««il •»• courte vie r-^ .ma le i) février i6ai. a; fié •»• Saurs par u;. , ..^ A la voir, assurent les ^».... ..., ^ea. 00 •urait dit une fille rr^ue pjr chanté, et non pis une fondatrice. (4) LahlledeM** Colm. alorf Sour jj ir tome* XVI. •OU ( I ). p. 141. et XVIII. note , O. p. 1; . . ...le. looiba p«« •prèe M profession dans • des infirmités qui luv nt sujet d*humiliA- lion et de soubmittion a • la • tr<- 9n.( Ltwrt ém C^m- tr«/. du I" Monastère de Lyon. ;....-... - . .•<.  190 Lettres de saint François de Sales raccident de sa fille, lequel me semble bien peu considé- rable, puisqu'il ne nuit point au salut, ains souventefois Tasseure daventage. Je salue de tout mon cœur toute vostre trouppe. Et pour le point duquel vous m'escrives, de la réception au voyle noir de ceste Novice (0, il me semble que vous deves humblement et respectueusement accepter la per- mission que monsieur de Saint Nizier(2) vous donne, puisque, comme vous m'escrives, la chose a esté arrestee du temps de monsieur l'Abbé de Mauzac(3); sinon que l'occasion se presentast de procurer que Monseigneur rArchevesque(4) en escrivist ou a monsieur de Saint Ni- zier ou a vous, lequel M. de Saint Nizier, peut estre, ne veut pas assister cest'action seulem^ent en considération de ce qu'elle n'a pas esté arrestee de son temps. Mais en toutes telles occurrences, ceux qui sont sur les lieux et qui voyent Testât présent des espritz a qui vous aves affaire, vous pourront encor mieux conseiller. Cependant, vives joyeuse en Nostre Seigneur, selon lequel je suis très parfaitement vostre. Fr., E. de Genève. Annessy, le xi^ novembre 1621. A ma très chère Fille en N. S., La Mère Supérieure de la Visitation de S^^ Marie. A Lion. Revu surToriginal qui se conservait à la Visitation du Puy. ( I ) Cette Novice est évidemment Anne-Françoise Joyet qui avait été ad- mise à la vèture le 15 septembre 1620. Elle fit profession au rang des Sœurs Choristes, le 21 novembre 1621, et mourut le 21 août 16^2. (Livre du Couvent.) Elle était « fort infirme, » disent les anciens Mémoires, et ne « pouvait servir la Religion comme elle le désirait; mais en échange, elle a donné de bons exemples de vertu, par son humilité, douceur et patience. » (2) Nicolas Ménard, curé de Saint-Nizier et vicaire général, qui, en l'ab- sence de M. de Mauzac, Père spirituel du Monastère, en exerçait les fonctions. (Voir tome XVII, note (3), p. 103.) (3) Antoine Rigoullct (voir ci-dessus, note (i), p. 58). (4) Denis-Simon de Marquemont (voir tome XVII, note (i), p. 16).  Akkêe 1621 191  MDCCCLII A LA MÈRE FAVRE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MONTFERRAND • Mille anf > tan* Iettre«. — L*ne - nouTclle besoigne • poar la grande Fille. — Le bonheur Je travailler beaucoup pour Dieu. — De« court que le dé- part de la Mère Favre affligera . Annecy, 11 novembre 1631 (1), f» Ml y a, ce me semble, bien environ mille ans que je ne reçois pK>int de vos lettres, non plus que vous des miennes. Or sus, voyci arriver une nouvelle besoigne pour voslre charité, ma très chère grande Fille. C'est que l'on va fonder a Dijon, ville de telle importance que vous sçaves. Nostre Mère ne peut encor pas bonnement partir de Paris ; or, vous estes sa seconde en l'Institut, et sa première fille : nous ne voyons pas moyen de vous exempter de la peine de cette fondation. Or je ne vous plains pas, car c'est un grand bien de travailler beaucoup pour Dieu ; mais je plains nostre très chère madame de Dalel ' »\ qui peut estre en souffrira dans son cœur, et je la chéris et honnore si fort, que cela me fait bien de l'appréhension. Toutefois, ell'est toute a Dieu, et je m'asseure qu'elle préférera son service a la consolation que vostre présence luy peut donner. Je plains aussi nos Seurs de lA, mays j'cspere en la Providence divine qu'elle les soulagera. On vous envoyera a propos f* , et cependant, ma très chère Fille, vives toute en Dieu, et salues bien l'ame de madame de Dalet de la part de la mienne qui est toute (it La Saint n'a Acrit qo« U qaaouèma, tao* nom de moi* ni mtlléctma; •^riic Jair >) | prK^denlt*. I „ , .' L^ . - - liX 7 décetub. .»nfirnicf lient • a bewtin 1 ?. (Voir Lfttrei, vol. I, p. )90.) ( : -ict i*ê4a d«- trou..... .-1..V . , ar 1* lUra 4« «-i.j-^- fMlrr ééi frtmtèrtt Mèrtt, «te. éd. d« 189t. chap. IX. (•), p . (1) Anna da Précbonnat, coniaaaa àm Dalet. (4} Voir ci-dct«ai. nota (|}. p. 181.  192 Lettres de saint François de Sales vostre et a elle aussi. Monsieur vostre père (0 et tous les vostres se portent très bien, et M'"^ de la Valbonne (2) se comporte encor mieux en la sainte dévotion. Annessi, le xi. A ma très chère Seur en N. S., [La Mère] Marie Jaqueline [Favre,] [Supér]ieure du Monastère S*« Marie de la Visitation. A Montferrand. (3) Recommandée a la Super^ de Lyon. Je salue chèrement nos Seurs, et ma chère Seur Anne Françoise a part (4). Revu sur l'Autographe appartenant à M. le chanoine Collonges, aumônier de la Visitation de Chambéry. ( I ) Le président Favre. (2) Belle-sœur de la destinataire {voir tome XV, note ( i ), p. 216). (3) Ceci est écrit à la suite de l'adresse et après fermeture de la lettre. (4) Sœur Anne-Françoise Chardon (voir tome XVI, note (4), p. 337).  MDCCCLIII A M. MAGNIN Remerciements, recommandation, nouvelles. Annecy, 12 ou 13 novembre (i) 1621. Monsieur, Je vous remercie du soin qu'il vous a pieu de prendre pour me faire avoir des lettres que les Seurs de la Visi- tation vous ont addressees, comme encor de la variété des nouvelles du monde, que je prie Dieu de nous vouloir donner de jour en jour meilleures, pour la prospérité du Christianisme, et en particulier pour celle du Roy et du royaume. Je sçai que ce jeune garçon, estant de ce païs et asses (i) Le prince Thomas était à Annecy depuis le 8 novembre (voir ci- dessus, note (3), p. 173), et le Saint disant qu'il « a logé céans ces trois « ou quatre jours passés, » la date de cette lettre est donc presque exactement le 12 ou le 13.  As'NÉE i6ii 195 bien conditionné, ireuvera en vous une affeciion charita- ble pour, s'il se rencontre, estre logé a quelque service. Mais ses amis et parens ayant désiré que je vous le recom- mandasse, je le fay volontier, avec espérance que vous ne le prendres pas a imporiunité, puisque cette mienne recommandation, comme toutes les miennes, se fait tous- jours avec la condition et reserve que vous n'en ayes aucune incommodité. M. le Prince Thoma«î, qui a logé céans ces trois ou quatre jours passés j>our faire la chasse en ces plaines voysi- nes, a mis, comme l'on vient de me dire, en alarme ceux de Genève, qui ont le plus grand tort du monde de se laisser agiter par tant de vaines appréhensions, puisqu'on observe si soigneusement les derniers articles qui ont esté passés ( • ). Je suis de tout mon cœur. Monsieur, Vostre plus affectionné voysin et serviteur, Frakç*, E. de Gcncvc. A M. Mignin, marchand [à Lyon]. (1) Voir citlettut. note ( 1 }. p. t^\. — > Il n'y avait pat eu de traité avec Genève Jepttit celui Je Saint-Julien (ai juillet 160)). par lequel le duc d« Savoie promettait de ne pat élever de forterette voitine de la ville dans un rayon de quatre lieuet.  MDCCCUV A LA SOKUR DE ULONAY ASSISTANTE-COMMISB DE LA VISITATION DE LYON La Supérieure de la Vi«italion de Valence hor* de danger ; vertu de* S««r«. — Ce qui mortifie plut que le mal. — Véritèt de la foé doucct et attrayao- ir r*. — Qn'e«t-c« que la foi n«e et «impies — CooioiMil i non point en meaeonf*. • — > MettJiget. Annci-v. 3 A novrrtibfe I631. Selon voslrc lettre, ma très chcrc i*iUc, du i^* novem- bre, nous avion» d<'.sja pensé de choisir icy une Supé- rieure pour Valence ; mais Dieu «wjii loué dequoy pour maintenant vous n'en aures pas besoin, puisque par ta LâtvM* X  194 Lettres de saint François de Sales miséricorde celle qui y est est hors de danger, ainsy que vous nous escrives du 19 de ce mesme moys(0; et je suis grandement consolé de ce que vous me dites, qu'elle et ses compaignes sont si bien disposées a souffrir pour Nostre Seigneur, qui ne leur aura pas donné ce courage qu'avec plusieurs autres vertus. Je vous prie, par la pre- mière commodité, de les bien saluer toutes, spécialement la Supérieure, la fondatrice (2) et madamoyselle de la Gamelle (3). J'ay certes grande compassion du cœur de la mère de vostre malade (4); car, combien qu'en vérité cet accident de la fille soit honnorable devant Dieu et ses Anges, et par conséquent doive estre souffert avec amour et dou- ceur, si est ce néanmoins que je sçay combien les cœurs des mères sont tendres et sujetz a s'inquiéter en des pa- reilles occasions esquelles, selon les yeux vulgaires des hommes, il y a quelque sorte d'abjection; et c'est l'ab- jection des maux qui mortifie principalement l'esprit du sexe. Que si j'ay du loysir, j'escriray quatre motz a cette bonne mère. Les vérités de la foy sont quelquefois aggreables a (i) La maison où logèrent d'abord les fondatrices du Monastère de Valence était étroite, incommode ; « il faloit coucher dans le galetas, exposées aux vents et à la pluie...; le jardin si petit qu'à peine ony pouvoit faire quelques pas ; » l'eau manquait, et les Sœurs « se levoient souvent de table sans avoir eu de quoi boire dans les grandes chaleurs de l'été. » Dans de telles condi- tions, la maladie ne devait pas tarder à envahir la petite Communauté; après avoir soigné jour et nuit toutes ses filles, la Mère Claude-Marie de la Mar- tinière futelle-même prise « d'une fièvre malignequi la réduisit à l'extrémité et la tint au lit trois mois. Les médecins l'ayant abandonnée, » poursuit l'annaliste, « le Seigneur qui vouloit encore s'en servir pour sa gloire, lui rendit la santé. » (Hist. de la Fondation.) (2) Sœur Claude-Cécile Meyssonnier (voir ci-dessus, notes (i), p. 91, et (3), p. 189). (3) Anne, fille de François des Roys, seigneur de la Gamelle, et d'Eme- raude du Roure, avait partage dès le commencement les aspirations de Clau- dine Meyssonnier. Au mois de janvier 1621, elle se rendit à Lyon, et promit « d'aulmosner au Monastère» de «Valence... tous ses moyens et facultés; » sur l'heure, elle remit à la Sœur de Blonay trois mille livres pour la future fondation. La première, elle prit l'habit à Valence, avec le nom de Marie- Anne, et fut reçue à la profession le 15 août 1622. (Livres du Noviciat et du Chapitre du Monastère de Valence, et Essai sur les origines monastiques dans le diocèse de Valence, 1880.) (4) Sœur Anne-Claude Colin (voir ci-dessus^ Lettre mocccli, p. 189).  Akkée 1631 19^ l'esprit humain, non pas seulement parce que Dieu les a révélées par sa parole et proposées par son Eglise, mais parce qu'elles reviennent a nostre goust, et que nous les pénétrons bien, nous les entendons facilement, et sont conformes a nos inclinations. Comme, par exemple : qu'il y ayt un Paradis après cette vie mortelle, c'est une vérité de la foy que plusieurs treuvent bien a leur gré, parce qu'elle est douce et désirable; que Dieu soit miséricor- dieux, la pluspart du monde le treuve fort bon et le croit aysement, parce que la philosophie mesme nous l'ensei- gne : cela est conforme a nostre goust et a nostre désir. Or, toutes les vérités de la foy ne sont pas de la sorte : comme, par exemple, qu'il y ayt un enfer éternel pour la punition des meschans, c'est une vérité de la foy, mais vérité amerc, effroyable, espouvantable et laquelle nous ne croyons pas volontier, sinon parla force de la parole de Dieu. Et maintenant, je dis premièrement : que la foy nue et simple est celle la par laquelle nous croyons les vérités de la foy sans considération d'aucune douceur, suavité et consolation que nous ayons en icelles, par le seul ac- quiescement que nostre esprit fait a l'authorilé de la pa- role de Dieu et de la proposition de l'Eglise; et ainsy nous ne croyons pas moins les vérités effroyables que les vérités douces et aymables. Et alhors nostre foy est nue, parce qu'elle n'est point revestue d'aucune suavité ni d'aucun goust; elle est simple, parce qu'elle n'est point meslee d'aucune satisfaction de nostre propre sentiment Secondement, ily a des vérités de la foy lesquelles nous pouvons appréhender par l'imagination : comme, que Nos- tre Seigneur soit né en la cresi he de Bethléem, qu'il ayt esté porté en Egypte, (ju'il ayt esté crucifié, qu'il soit monté au Ciel. Il y en a des autres lesquelles nous ne pouvons nullement appréhender par imagination : comme la vérité de la tressainte Trinité, l'éternité, la présence du cors de Nostre Seigneur au trcssaint Sacrement de l'Eucha- ristie; car toutes ces vérités sont véritables d'une façon qui est inconcevable a nostre imagination, d'autant que nous ne sçavons imaginer comme cela peut estre, mais  196 Lettres de saint François de Sales néanmoins nostre entendement le croit très fermement et simplement, sur la seule asseurance qu'il prend en la parole de Dieu. Et cette foy la est véritablement nue, car elle est destituée de toute imagination; et elle est par- faitement simple, parce qu'elle n'est point meslee d'au- cune sorte d'actions que de celle de nostre entendement, lequel, purement et simplement, embrasse ces vérités sur le seul gage de la parole de Dieu. Et cette foy ainsy nue et simple est celle que les Saintzont prattiquee etpratti- quent parmi les stérilités, aridités, degoustz et ténèbres. Vivre en vérité et non point en mensonge, c'est faire une vie totalement conforme a la foy nue et simple, selon les opérations de la grâce et non selon les opérations de la nature; parce que nostre imagination, nos sens, nostre sentiment, nostre goust, nos consolations, nos discours peuvent estre trompés et errans. Et vivre selon ces choses la, c'est vivre en mensonge, ou du moins en un perpétuel hazard de mensonge (mais vivre selon la foy nue et simple, c'est vivre en vérité) : ainsy qu'il est dit du malin •joan..vin, 44. esprit, qu'/7 nes'arrestapas en la vérité*, par ce qu'ayant eu la foy au commencement de sa création, il s'en escarta, voulant discourir sans la foy sur sa propre excellence, et voulut faire le fin soy mesme, non selon la foy nue et simple, mais selon les conditions naturelles, qui le por- tèrent a l'amour desmesuré et desreglé de soy mesme. Et c'est le mensonge auquel vivent tous ceux qui n'adhè- rent pas avec simplicité et nudité de foy a la parole de Nostre Seigneur, mais qui veulent vivre selon la prudence humaine, qui n'est autre chose qu'une fourmilière de mensonges et de vains discours. Voylace qu'il m'a semblé vous devoir estre dit sur vos deux demandes. Je désire fort de sçavoir comme vous aures fait sur la réception de la fille pour laquelle M. de Saint Nizier fai- soit difficulté (0. Je voy bien qu'il n'y aura pas loysir d'escrire a nos- tre Seur Colin ; c'est pourquoy je vous prie de la saluer cordialement de ma part, et de me recommander a la (i)Il s'agit de la Sœur Anne-Françoise Joyet. (Voir ci-dessus, p. 190).  ASSÉE 1621 197 miséricorde de Xostre Seigneur, puisque je suis de tout mon cœur, parfaitement et tout a fait invariablement tout vostre, qui salue toutes nos Seurs et M. Brun (•). 28 novembre 162 1. (1) Etiennt Brun. coofeiMur Jt U Communauté. «Voirie tomt prAcéicnt, Wtê{i), p. 199:.  MDCCCLV A MADAME DE LA FI-ÊCIIIIRB Excellent prédicateur qui prêchera volontiers ton premier Carême ï Rumilly. Annecy, 2. S novembre ou décembre lési (t). Je vous escris courlement, ma très chère Fille, et vous remercie de vostre lettre que j'ay receue hier matin, sui- vant laquelle je vous diray que si vous n'aves point de prédicateur pour ce Caresme, j'en fourniray un des plus braves et bons que vous puissies désirer, qui prescha hier a la Visitation et preschcra un de ces jours devant ce peuple ' . Je louys, et, avec M. de Calcédoine, M. lAblw d'Abondance (î) et les Pères Barnabites et M. le Pré- vost i*\ je jugeay qu'il avoit un des plus excellens talens qui aye esté de lonj^ tcms en ce païs. Et bien quil nayt encor fait que six ou sept sermons, si est ce quil est capa- ble de preschcr devant les Roy s et les peuples ej^alemenl, et ce qui me plait, c'est qu'il presche dévotement. Or sera-il bien ayse de faire son premier Caresme sans (l) Av bat de la copte «alhenliqoe 6» T«nn. — lro«Y« !• chiffre sS, «ant nom de rooit. Si c'ctt U, comme on doit le tappoMr. «o qaantièm« •! «b« o« le »• décembre i6ti ; U t« aasév-U (voir iom« XVI, Bou (l), p. t)^), il a« faut pa* •ongm à «ne époque aolérieure, et U tê jao> vter i6«t Mralt Ifopurd >' 'i prédlcj* ' Carèm*. (t) L« AOOI 4« M pcédi i pftS été ( 1) Vetpatien Alatu (voér tome XIII. note ( i ), p. 4S). (4) Lo«lt de Salet, coutéo du Saisi. ^Voér tome XII. sole ^1), p. h.)  198 Lettres de saint François de Sales cérémonie, en vostre ville, si je le luy dis. Si donq mon- sieur Billet (i) le treuve a propos, il pourra en parler selon sa prudence avec Messieurs de la ville ; et soudain que je sçauray ce qui sera résolu, je l'arresteray tout a fait, car des hier je luy en parlay. Je parleray a M. Faber (2) pour faire faire l'adjourne- ment de ce bon prestre, héritier de M. Viret (3), etrepar- leray de vostre bonne volonté a la première rencontre que je feray de ceux qui vous blasment des dismes. Ma très chère Fille, je suis véritablement tout a fait Vostre inséparable serviteur, compère et Père. 28. A Madame Madame de la Flechere. Revu sur une copie déclarée authentique, conservée à Turin, Archives de l'Etat. (i ) Le P. François Billet, Oratorien, était alors à Rumilly. (Voir ci-dessus, Lettre mdcccxxxv, p. 158.) (2) Peut-être le médecin Jean Faber ou Favre (voir tome XV, note ( i ), p. 147). (3) L'ecclésiastique héritier du curé de Rumilly nous est inconnu.  MDCCCLVI AU DUC DE SAVOIE, CHARLES-EMMANUEL I^'' (0 Un sûr moyen de faire prospérer l'Etat. — Envoi d'une pièce concernant l'établissement des Oratoriens à Rumilly. Annecy, 29 novembre 1621. Monseigneur, Je loue Dieu dequoy Vostre Altesse persévère au des- sein de la restauration de la discipline ecclésiastique en ce pals, asseuré que je suys qu'a mesure que le zèle de Vostre Altesse fera croistre en ses Estatz la gloire de la ( I ) Si cette lettre a été vraiment adressée au duc de Savoie, comme cer- taines expressions le font supposer, il faut croire que le saint Evêque en écrivit une autre qui ne nous est pas parvenue, au prince de Piémont. (Cf. la lettre suivante.)  AmiÉE 1621 199 divine Majesté, voslre coronne, Monseigneur, fleurira de plus en plus. Et selon qu'il a pieu a Vostre Altesse de m'ordonner, je luy envoyé ce qui est présentement requis pour lestablissement des Pères de l'Oratoire a Rumilly, qui est une chose pressante ; et demeure ce pendant, de toutes mes affections, Monseiji^neur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Frasv, E- de Gcncvc. Annessi, le xxix novembre 1621. Rera »ar l'Autographe conservé ï Turin. ArchiTei de l'Eut.  DBSPECHES RB(^UIS DE LA PART DE SON ALTESSE SERENISSIME POUR L'INTRODUCTION DES PERES DE L'ORATOIRE BN LA VILLE ET EGLISE DE RUMILLY  1. I-ettre au Père Pierre de Berule, General de la Congrejfation de l'Oratoire » , aflîn quil vienne ou députe quelqu'un pour accepter des mains de l'Evesque de Ge- nève ladite église parroissiale. 2. lettre a l'Kvesque de (ieneve en conformité. 3. A Monseigneur le Serenissime Prince Thomas ' , affin que les gens de Son Altesse tenans le Sénat et la Chambre, entant qu'il fut besoin, portent et favorisent celt' affaire. 4. Brevet en faveur desditz Pères de l'Oratoire pour l'union du prieuré de Chindricu ) et de celuy de l'Au- mosnt*. près Rumilly '<. et de celuy de Sainte Agathe ( I ) ^• («)(' ^ .. . » ^tait âloc< Iwiteoâni général àê Clurl«»-Emmanacleo S«toi«. (Voircé-detMi. a«U (l), p. 4).) é«lenl, note ■ léo. I >. Amèdée ! c avait fMidé M Moaaaière «a llioaoear de la Sainte Vierge, et Tairait coo&é a«i ChaaoéaM rif«ller« é» Saint-Aof «ttin. filt 4e «aint Bernard àê lUalkoo. Ct« fcttflUlÉWi afaal été  200 Lettres de saint François de Sales de la ville de Rumilly (0, a la Congrégation dudit Ora- toire establie en Teglise d'iceluy Rumilly : qui tous trois les ditz prieurés ne valent que cinq cens ducatons, ou environ, de revenuz ('). Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. supprimés en Savoie Tannée 1753, les biens du prieuré devinrent une com- manderie de l'Ordre des saints Maurice et Lazare. Le pèlerinage de Notre- Dame de l'Aumône est encore en honneur de nos jours. (Cf. Grobel, Notre- Dame de Savoie, Annecy, Burdet, 1860, chap. xxviii.) (i) Voir tome XVI, note (5), p. 258. (2) Ce « brevet» ne dut être expédié au saint Evèque qu'au mois de sep- tembre de l'année suivante. (Voir la lettre du 19 septembre 1622 au P. de Sonnaz.)  MDCCCLVII  A M. JEAN CARRON  L'église de Rumilly et ses quatre corps d'ecclésiastiques. — Peines qu'elle a données à son Evêque. — Quel remède y apporter. — Les désirs de M. de Sonnaz. — Avantages qui résulteraient pour la gloire de Dieu et le service de Son Altesse de l'introduction des Pères de l'Oratoire.  Annecy, 29 novembre 1621. Monsieur, Je vous rens mille actions de grâces du soin qu'il vous a pieu de prendre pour me faire avoir response de Mon- seigneur le Serenissime Prince en faveur de l'introduc- tion des Pères de TOratoire a Rumilly, ou l'on ne sçauroit dire combien leur venue est nécessaire ; car, Monsieur, imaginés vous qu'en cette seule église il y a quatre di- verses espèces d'ecclésiastiques : i. Le Prieur, qui est Religieux de l'Ordre de Cluny (0, dépendant du prieuré de Nantua qui est a présent en France (2); 2. le sacristain ( 1) Bernard de Grailly (voir le tome précédent, note (2), p. 370). (2) Voir tome XIII, note (i ), p. 165.  Année 1631 301 séculier, qui est dépendant du prieuré («); 3. le curé et lo vicaire; et 4. cinq ou six Altarions, qui font un petit cors a part (»). Il n'est pas croyable combien de peine cette petite trouppeainsy composée m'a donné de peine f5/^j des 20 ans en ça, a cause des continuelz procès et altercatz que les uns ont eu perpétuellement les uns (sic) avec les autres, avec un extrême scandale du peuple. Or, par l'introduc- tion des Pères de l'Oratoire, cette église demeure toute unie, et administrée par un mesme esprit de paix et de douceur; car les Pères de l'Oratoire ne sont pas comme les autres Relij*^ieux, qui ne peuvent pas avoir la charge des parroisses. Et de plus encor, ilz ne sont pas exemptz de la jurisdiction des Evesques, ains demeurent en leur sujettion comme les curés ; de sorte qu'on n'a pas besoin, en cas de desordre, de sortir du païs pour les ramener au devoir. Et de plus encor. il se treuve des-ja des très bons ecclésiastiques du pays qui n'attendent que leur venue a Rumilly pour s'associer a eux et se ranjijcr a la Conj^'re- gation. Au reste, monsieur de Saunaz est filz de monsieur de Saunaz qui fut pendu a Genève pour le service de Son Altesse, lors de l'Escalade (>\ et va achever a ces festes de Noël son noviciat en la mesme Congrégation, et meurt de désir que son prieuré de Chindrieu soit uni a l'église  ( I ) ThoousGr*! ou Grex. déjà prêtre eo isSS. et d'abord prAb«adA k Ru- inilly. était derenu -cembrc iftte, le premier det Alurico*. la rc4- :. _. :-.3o. qat;-. .-- U%Opu»ndêê. (*) Depuis U mort da cnré jeao Viret. le P. BiUel exerçait le* fooctioot pa*' ! , p. IV ••< Th^ . . ,- ,.- X Vacol ne Piojrd et Pierre Pajact. ( I ) Le père de Looit ' ^un le t i ). p. y\^ , Franv'rti* '■•••• : * -a»», dit :, i — Xê Méral. baron d A , le. etc.. et de Claodine de Belly m f : .e. Capitaine J ; ; ■,•. - ! «I fel en «1 '• k pénétrer Jj:.» (»c;.c%c luj i J<. .- ; »oo« le nom _ . jJê (»«-i| décembre léoe). et l'on de* doaie q«é. aprè* «ne lelte co«rafe«*e. m renilirent. vie Mave, aa premier «yndic 'ledooaée. tU forent, le même jour, too* pende*, et : : i .. as Ka*tlo«. y restèrent ja*qa'aa traité de Salntjelieo. (Cf. < • n. //ni. gémé^. et U Méttom dt Sétotf, 177(1. tome II.)  202 Lettres de saint François de Sales de Rumilly pour ce bon œuvre. Et quant au Prieur de Rumilly, on pourra traitter avec luy. Et ce qui est grandement a noter, c'est que le prieuré de Rumilly dépend de Nantua qui en prouvoit, et Nantua est hors de TEstat de Son Altesse, et encor, ledit Nantua a le droit de présenter le curé. Comm' aussi, le prieuré de Chindrieu dépend de Cluni, et bien que le Prieur mo- derne n'ayt pas esté institué de la part de monsieur de Cluni (0, ça esté par une grâce spéciale que fit le Pape Clément a ce jeune gentilhomme, qui estoit lors un enfant, a ma remonstrance et supplication, en considération de la mort du père qui mourut a moytié martir dans Genève ; en faveur dequoy Sa Sainteté se contenta de donner ce morceau de pain en commende, pour cette fois tant seu- lement. Or, Monsieur, je vous escritz ainsy au long toutes ces particularités affin que vous voyiés que cette introduction des Pères de TOratoire sera non seulement utile au ser- vice de la gloire de Dieu et des âmes, mays encor selon le service de Son Altesse Serenissime et l'utilité de nostre patrie ; qui me fait d'autant plus hardiment vous supplier de nous procurer au plus tost les expéditions que je de- mande, puis que je n'ay plus presque que deux moys de loysir pour disposer de la cure de Rumilly, après lesquelz la provision tumbera es mains du Pape. Monsieur, je suis tout a fait Vostre très humble et très affectionné serviteur, Francs E. de Genève. XXIX novembre 1621, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat, (i) C'est en 1607 que Louis de Sonnaz avait reçu de son oncle Louis d'Alby le prieuré de Chindrieu (voir le tome précédent, note (2), p. 160). A cette époque, « M. de Cluni » était Claude de Guise, bâtard de Claude de Lorraine. D'abord Abbé de Saint-Nicaise de Reims, puis coadjuteur de Charles, cardinal de Lorraine (24 octobre 1562), il fut son successeur à la fin de 1574. De son temps, les calvinistes pillèrent le monastère. On destitua cet Abbé en 1593 pour crime de rébellion, mais on le rétablit l'année suivante. Il mourut le 23 mars 1612. (Moreri, 1740, tome V, et du Tems, Le Clergé de France, 1775, tome IV, p. 647.)  Akkée 1631 303  MDCCCLVIII A UNC RELIGIEUSE DE LA VISITATION Humilité et confiance de Françoit de Sale* an jour anniTertaire de «on tacre. Heurease narigation sont la protection de la Sainte Vierge. Annecy, 8 décembre [1619-1621 (i).] Hé certes, ma très chère Fille, si je ne regardois qu'a ma conscience, cette journée me seroit de grande confu- sion et digne de vos larmes, plustost que de vostre con- gratulation. Mais Dieu est lK)n, il void la grandeur de ma charge et la vanité de mes forces ; c'est pourquoy je dis comme saint Ambroyse * : Je ne crains pas d'une crainte 'Epin. x«.ad A«- 1 ••!%■• ffutt. Valent.,! «6. qui oste le courage, par ce que j ay un bon Maistre. Ma Fille, aymes moy bien tous-jours avec toutes nos chères Seurs, et pries la divine Providence de m'estre de plus en plus miséricordieuse pour le pardon de mes fautes passées, et de plus en plus propice pour mon amendement a l'advenir. La 1res glorieuse Vierge, nostre très lx>nteuse Dame et très pitoyable Mère, nous veuille combler de son saint amour, affin que vous et moy ensemblement, qui avons eu le bonheur d'estre appelles et embarquas sous sa protection et en son nom, fassions saintement nostre na- vigation en humble pureté et simplicité, affin qu'un jour nous nous treuvions au port de salut qui est le Paradis, pour louer et bénir éternellement son Filz nostre Ré- dempteur. Amen. ( I ) D««lioatatr« et date tootbien difficiles k préciser. Le qoanttèfn* «1 ««t vrai, eti tout par le tajet de la lettre, réponse k de* g^. I . _ ., 1 !.. ,jcfe «lo tjjnt E**qoe B décer-^- . .u« p- .^ne» partant TraiMaiblablemr , on ne doit pat «onger êu* aoDMt 1616, 1617. 1618 et i6ai. Frao^oit de Sale* ^f -. • » 1 _. « ^ - i_... I- »- i.-. ».- _ I..- -ni^. I. . . de U Vltllatioo.  204 Lettres de saint François de Sales  MDCCCLIX A LA MÈRP DE CîIASTEî^ SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (0 Défaut de surnaturel dans les « mères temporelles. » — Ne pas regarder sei pensées. — Grands et petits esprits, — D'où proviennent quelquefois loi ardeurs et les indifférences. Annecy, 15 décembre 1621. Je compatis infiniment a cette bonne dame (2); elle n'est que de trop bon naturel, ou du moins, son bon naturel n'est pas asses dompté par le surnaturel en elle. Helas ! ces pauvres mères temporelles ne regardent pas asses leurs enfans comme ouvrages de Dieu, et les regar- dent trop comme enfans de leur ventre ; elles ne les considèrent pas asses comme enfans de la Providence éternelle et des âmes destinées a l'éternité, et les consi- dèrent trop comme enfans de la production temporelle et propres au service de la republique temporelle. Or bien, si je puis, je luy escriray maintenant, si j'en ay tant soit peu de loysir. Puisque vous voyla montée en vostre nouvelle May- son (3), j'ay confiance en Dieu que vous dites : Ah! mon ame, vole au mont comme un passereau *. Mais vous regardes trop vos pensées. Que vous importe il si vostre cœur reçoit des atteintes des appréhensions anciennes du temporel ? Mocques vous de ces appréhensions, et demeu- •Matt., VI, 33. res ferme sur la parole de nostreMaistre* : Cherches pre- mièrement le règne de Dieu et sa justice, et toutes les choses nécessaires a cette chetifve vie vous seront adjoustees. C'est la le port de nos asseurances ; et ne permettes point de répliques ni de mais sur cela. Qu'appelles vous grand esprit, ma très chère Fille, et ( I ) Le contenu de ces pages suffit à désigner certainement la Mère de Chastel pour destinataire. (2) Par la lettre suivante à M""^ de Veyssilieu, on peut conjecturer que cette " bonne dame •> est M'"'' de la Baume. Il semble qu'elle venait de per- dre un enfant. (3) Voir ci-dessus, Lettre mdcccxli, et note (i), p. i66.  •Ps.x. 2.  AsKÉE 1621 ac5 petit esprit ? Il n'y a point de gprand esprit que celuy de Dieu, qui est si bon qu'il habite volontier es petitz espritz ; il ayme les espritz des petitz enfans, et en dispose a son gré, mieux que des vieux espritz. Si la fille du procureur dont vous m'escrives 10 est douce, maniable, innocente et pure, ainsy que vous le dites, mon Dieu, gardes vous en bien de la renvoyer; car, sur qui habite l'Esprit du Seigneur, sinon sur les pauvres et innocens qui ayment et craignent sa parole* ? Icy, nous avons des filles du voyle •Cri»., uii.,«. noir. Associées, qui font très bien >/ : mais qu'importe il que celle ci soit Associée, jusques a ce qu'elle soit capable du chœur ? C'est pour des telles filles que ce rang de Seurs a esté mis es Constitutions *. 'Cootui. 1. O) [Je ne treuve non plus rien a redire pourquoy l'autre fille ne doive estre receuë, je dis très amoureuse- ment.] O quand les filles ont le cœur bon et le désir bon, encor qu'elles n'ayent pas ces grandes ardeurs de reso- lution, il n'importe. I^s ardeurs viennent quelquefois de la condition naturelle des espritz, comme quelquefois aussi les indifférences; et Dieu .sçait bien enter sa grâce sur l'un et sur l'autre dans les vergers des Religions. Mais pour toutes telles occurrences, vous aves Moyse et les Prophètes •, vous aves vostre très bon Père spiri- 'Loc.xyi. f«. tuel ' 4 ) : oyés le, escoutes le, et le salues chèrement de ma part. Vives, ma très chère Pille, de cette vie divine, toute remise es mains de Nostre Seigneur. Je suis de plus en plus, très entièrement tout vostre. Franc», E. de Gcncvc. Le 13 décembre 1621. ( I ) Lc« Livret Ja NoYiciat et Jet V'cvttji da Monattère de Grenoble n'ayaol pu être xt' t • et celle qu. -ni k U Profettion '«) la >' vl Ait.' \ ..:; {(Jit llof» lr_>, (^Uuiç (^barlotts d« Koavelle*. profette depvit 1« t4 féert«r 1619, liirie-Aimé« àm Saccooay, pr*> fr««« iia 7 décembre r '•me IX. noiet 1), p; t|o), et jeta»»* Marie de Footaojr, eo«> e ^voir tome XVIII. ' • P *^t)- ( 1) Cette phraM ••! tirée d'an ancien maantcrit ceaMrvé k U Vtiitationd* Boorg . ott 1 on trouve ( ^ la pr^teoi* lettre (4) Artai Je Lionne, ...t, _ A- , f tom» XVIII n .»• 1 p. mo).  2o6 Lettres de saint François de Sales MDCCCLX A MADAME DE VEYSSILIEU (0 Compassion pour des afflictions multipliées. — Ne pas établir son cœur sur les choses de ce monde. — Quelle espérance doit nous réjouir. Annecy, 13 décembre 1621. Il ne faudroit pas vous avoir au milieu de mon cœur, ma très chère Fille, pour ne pas avoir avec vous part a vos afflictions (2); mays il est tout vray, qu'estant ce que je vous suis, et a vostre mayson, je compatis gran- dement a toutes vos afflictions, et de madame de la Bau- me, vostre seur (3). Mays, ma très chère Fille, il me sem- ble que vous estes un peu plus susceptible des consolations que cette chère seur ; c'est pourquoy je vous dis que nous avons tort si nous regardons nos parens, nos amis, nos satisfactions et contentemens comme choses sur lesquelles nous puissions establir nos cœurs. Sommes nous, je vous prie, en ce monde qu'avec les conditions des autres hom- mes et de la perpétuelle inconstance dans laquelle il est establi ? Il faut s'arrester la, ma très chère Fille, et re- poser nos attentes en la sainte œternité a laquelle nous aspirons. O paix du cœur humain ! on ne te treuve qu'en la gloire et en la Croix de Jésus Christ. Ma très chère Fille, vives ainsy, et res-jouisses souvent vostre cœur bien aymé en la véritable espérance de jouir un jour aeternellement de la bienheureuse et invariable seternité. Je suis pressé, ma très chère Fille, et ne me reste de loysir que pour vous dire que je suis a jamays tout vostre et Vostre très humble serviteur, Franç% E. de Genève. Et madame de Pizançon (4) comme se porte elle? Je (i) Marguerite de la Croix de Chevrières, dame de Veyssilieu. (Voir tome XVII, note (i), p. 371.) {2) Cf. la lettre précédente. (3) Catherine de la Croix de Chevrières, dame de la Baume. (Voir tome XVIII, note (i), p. 209.) {4) Anne Bally, dame de la Croix de Chevrières, belle-sœur de la desti- nataire. (Voir ibid., note (2), p. 207.)  AXKÉE 1621 307 luy escriray tout a la fine première commodité. La nièce qui est icy est bienheureuse d'estre si bonne et douce Religieuse comme ell'est (O. 13. X. 1621. '«^ A Madame Madame de Visselicu. ReTu inr l'Autographe conterrè k la Viiitation de Toaloute. (1) Saur Margoerite-Agnè* d« RigaoJ de Rjjat (voir le tome ptéciàênt, note (s), p. 14)). (s) L'adre»»e e»t de la main de M. Michel Favre.  MDCCCLXI A UNE DAME DE GRENOBLE («) Un hcurcujt échange arec Diea. — Sentiments d humilité et de confianceque doit garder la dettinataire. — La Providence dirme «ur les étret «aot rai»on et sur »e« »erYante». Annecy, i) décembre i6ai. L'une et l'autre pensée est bonne, ma très chère Fille : puisque vous aves tout donné a Dieu, vous ne deves rien chercher en vous que luy, qui est sans doute, luy mcsme, le contreschange du mauvais petit tout que vous luy aves donné. O comme cela aggrandira vostre courage et vous fera marcher confidemment et simplt'tnent •.' *< « Pror .«.<», I£t c'est bien fait de penser toutefois que vostre stéri- lité vient de vostre défaut, sans néanmoins vous amuser a rechercher quel est ce défaut ; car cela vous fera mar- cher en humilité. Penses vous, ma très cherc Fille, que Sara, Kebecca, Rachel, Anne mère de Samuel, sainte Anne mère de Nostre Dame, et sainte Elizabcih, fussent moins aggreablcs a Dieu quand elles estoycnl stériles que quand elles furent fertilisées ? Il faut aller fidèlement au chemin de Nostre Seigneur, et demeurer en paix autant en l'hiver de la stérilité qu'en l'automne de la fertilité. ( I ) Peat-4tre cette Philothée de Grenoble q«i a • to«t 4o«»é a Die« • eet- elle M** de Graoéee.  2o8 Lettres de saint François de Sales Nos Seurs sont consolées sur l'espérance de la paix ( ; elles le doivent estre encor plus en la parole de l'Espoux céleste, qui conserve les siens comme la prunelle de ses •Dout. . XXXII, 10 ; yeux *. Saint Hierosme dit a une fille de ses dévotes ** Ps XVI 8 ** Cf. èpist. xLiii, Celuy n'a besoin de planche qui marche dessus la terre a . aice am. celuy n'a besoin de toit qui est couvert du ciel. Dieu, qui fait des maysons aux escargotz et aux tortues, qui ne pensent point en luy et ne chantent point ses louanges, laissera il ses servantes assemblées pour sa louange sans monastère ? Ma Fille, je suis de plus en plus tout a fait Tout vostre très humble serviteur. Francs E. de Genève. Le 13 décembre 1621. (i) Montbrun, l'un des chefs du parti protestant en Dauphiné, avait pris les armes au mois de septembre 1621 (voir ci-dessus, note ( i ), p. 153). Après s'être emparé de plusieurs châteaux, il fut sur le point d'enlever Grenoble par surprise. Lesdiguières, alors auprès du Roi, lui envoya de la part de Louis XIII l'ordre exprès de désarmer (19 novembre); mais sa lettre ayant eu peu de succès, il revint dans son gouvernement et apaisa les rebelles. (Voir Douglas et Roman, Actes et correspondance du connétable de Lesdi- (xuières^ tome II, p. 323, et Dufayard, Le connétable de Lesdiguières, chap. xix.)  MDCCCLXII A DOM BRUNO d'aFFRINGUES, GENERAL DES CHARTREUX (0 Conséquence d'une affection qui ne peut être cachée. M'"' de Bressieu, postulante chartreusine. — Bon espoir du Saint. Annecy, 1 3 décembre 1621. Mon très Révérend Père, Comme cacheroit on le feu ? Je ne puis non plus celer Textreme affection que j'ay au milieu de mon cœur a vous honnorer de toute ma force ; et chacun croid que, réci- proquement, j'aye le bonheur d'estre grandement aymé (1) Voir tome XVI, note (i), p. 200.  AssÉe 1621 309 de vostre bonté, et sur cela, comme vous voyes souvent, on recourt a mon intercession es occurrences esquelles on recherche vostre faveur. Messieurs de Bressieux (•) ont une seur au monastère de Melans qui a j^rand désir d'y estre Religieuse. Hz vous supplieront, mon très Révérend Père, de les gratifier de vostre auihorité, requise pour cela ; et puis qu'ilz le souhaitent, j'implore avec eux vostre charité, ce que je fay d'autant plus volontier, que si je puys prendre con- noissance des qualités de cette fille par celles de son aysnee qui est ma belleseur (»), elle sera vertueuse et bonne servante de Dieu (3). Et j'allègue cet argument ainsy a la bonne foy, affin de dire encor une des raysons pour lesquelles je doy coopérer auprès de Vostre Pater- nité pour le bien et la consolation de cett' ame, puis que mesme je me prometz d'estre advoùé de vostre debonai- reté tel que je suis et que l'on me croid. Mon très Révérend Père, Vostre très humble cl très affectionné confrère et serviteur, Franc*, E. de Gcncvc. xill décembre 162 1, Annessi. Au tre$ Rcvcrcnd Pcrc en N. S., Le Père General de l'Ordre des Chartreux. Revo lar l'Autogriphe qui m contervait à U Grandc-ChartreuM. (1) SkoLas, Aimé-Fraoçoit, Françoif. Chirlc* et Paal Ro«ro Je HreiMeu (cf. d-d«Mat, note ( 1 ). p. 80). (a) M ' ' " Ro«ro J« Brettieu. «ecundc iciumc de Luuts de bjlci. ,Vuir toiae X • . 4). P- *7 ) ()) A propot d« l'entré* d« M*** de Lornay A la ChartreuM de Mélan. on ad' ' «Jtnt Evèque de Genève en faveur det pot- tal totnc XVI, note ( • ), p. soi.' Elle fat encore c«tte foi* couronnée de •uccèe. Béatrix Roero de Bre««ie«. quatrième fille d'Einmana<-' ' F.a — « oi. ' "i Fureti '" ir- Irenae; ton i'tioo «et «i i(ii>. ar )«M|«'eo 167), «1 k M mort 00 l«i accorda le privilège d'une Mette 4^ B4*lé dan* tout rOrdr*. (Cf. Mém. éttAtsé. Sél^$., tome XX. pp. if7. i^t)  Lbttm* X («  210 Lettres de saint François de Sales  MDCCCLXIII A LA MÈRE DE GHANTAL, A PARIS « Une lettre d'empressement. » — Regrets sur la mort de M'"^ des Gouffiers. — Ce que dirait la Mère de Chantai si elle voyait François de Sales écrire si tard. Annecy, 15 décembre 1621. C'est bien une lettre d'empressement, car véritablement je ny puis mettre sinon que nous sommes icy tous en très bonne santé, et moy particulièrement, avec bonne espé- rance de vous revoir de mesme quand Dieu nous donnera la consolation de vostre retour, pour lequel je vous en- voyeray ou M. Roland ou M. Michel (0 pour le tems que vous m'advertirés, que vous marqueres a vostre gré, selon que le service de Dieu vous semblera le requérir. Helas ! que la pauvre madame de Gouffier est bien morte a l'improuvëu, et que j'en ay esté touché! Vous m'avies escrit qu'elle estoit hors de danger et pleyne d'un extrême désir d'estre retirée dans vostre Mayson, et j'en avois esté consolé. Certes, je le suis encor de son trespas, puisque Dieu l'a voulu ainsy et luy a donné la grâce de s'unir a sa volonté (2). Bon soir, ma très chère Mère ; Dieu vous comble de ses plus chères bénédictions, qui sont ses dilections. Je vous escris tout a fait a la desrobee et si tard, que je vous voy, ( I ) Voir ci-dessus, note ( 2 ), p. 128. (2) Dans une lettre qui doit être de novembre 1621, la Mère de Chantai écrit à la Sœur de Blonay : « Notre pauvre très chère sœur de Gouffiers est allée à Dieu fort heureusement, après avoir souffert avec grande douceur, patience et résignation, une violente fièvre pourpreuse l'espace de trois se- maines. » Cette maladie, la Sainte nous l'apprend ailleurs (Lettres, vol. I, p. 592), Elisabeth Arnault des Gouffiers l'avait contractée dans l'exercice de la charité, au service des galériens, « Priez, et faites faire les prières ordinaires des Sœurs pour le soulagement de sa chère âme, » continue la Mère de Chan- tai, « et en avertissez nos Sœurs de Valence. Certes, ma Fille, cette mort a bien touché mon cœur. » (Ibid., p. 600.) On aime à recueillir l'écho des regrets attendris des deux Fondateurs sur l'ancienne Religieuse du Paraclet, transfuge de la Visitation. Malgré tout ce que fit souffrir son étrange esprit, elle ne réus- sit jamais à éteindre leur surnaturelle affection et leur reconnaissance pour un dévouement, sincère sans doute, mais terriblement onéreux.  AsstE ifMi au ce me semble, me dire : Retires vous. J'ay esté averti ce soir duMepart de ce porteur, beaufrere de la petite Seur Jane Marguerite, que Dieu absolve 'Et je vay donq faire l'obédience a nos Seurs ' . A la chère Tille M'' de Pnrt Rnval 'O XV décembre 1621. Revu «ur l'Autographe . - aa presbytère de l'églite paroistùle -. .-; ;.gny ^Cbery. ( I ) D*aprè« le Livre de comptes du i" Monastère de la Vitttation d'Annecy, 1617-1618, un • montieu- ' '"^nnel • paie !<- ' — r» trimestres de la pen- sion de la Sœur Jcan(i< rite de U Cl voir le tome précédent, note (a), p. >oi) : serait-il le beau-frère qui se rendait i Paris ' (a) Les Saurs destinées ï la fondation de Du ' " * ^JbIe- mcnt quitter Annecy avrc M. Roland, mii* Irur .»Jiui a lai)»c u y .. !..%>..  MDCCCLXIV A UNE RELIGIEUSE DE L*ABBAYE DE SAINTE-CATHERINE Vi' - I- n- Satote Paalc préférant Bethléem aux délices de Rome. — Ardente prière. Annecy. 3^ ou 36 décembre [1619-1631 (1).] Me treuvant dans ces bonnes festes environné de mille affaires, il ne m'est presque pas bien possible de vous aller visiter, ma très chère Fille. Je l'eusse pourtant fait de \x)n cu'ur, pour vous entretenir toutes de quelques considérations sur le saint mystère que nous célébrons; (1) I > Saint. 'inc Je :. : - <• pe«l • aller ^ ment onc '.. . icnnc de ^à.i.\<: ■ . ae. On r«et«. c'ett ordéoiircment avec ce* Fillee de Mini Benurd qse Fnnçoé» àê SalM médite le ««ave n. \r - t ^ 0« ne pe«t répondre qu'en _-l^.i 1^ i.^..-_. j. .h^mncm du titre de • cousine. > Qjiant à la d pftb*Usa«c -cr- niéret tnnées J- ._ .- _, ho»« àm *«• j,_.^iç la moment de* félr« de No^l :  2 12 Lettres de saint François de Sales mais, ma chère Fille, rien ne vous manquera, puisque vous seres en la présence de cet Enfant sacré duquel vous tiendras Tidee en vostre mémoire et imagination, comme si vous le voyies naistre dans sa pauvre petite cresche de Bethlehem. Mon Dieu, que cette naissance fait naistre de saintes affections dedans nos cœurs ! ains sur tout de la parfaitte abnégation des biens, des pompes, des soûlas de ce monde. Je ne sçai, mays je ne treuve point de mystère qui mesle si suavement la tendreté avec l'austérité, Tamour avec la rigueur, la douceur avec l'aspreté. Jamais on ne vit un plus pauvre ni un plus heureux accouchement, ni jamais une si somptueuse et si contente accouchée. Certes, qui accouche du Filz de Dieu n'a que faire de mendier du monde des consolations extérieures. Sainte Paule ayma mieux aussi vivre hospitalière en Bethlehem. que de de- meurer riche dame a Rome, luy estant advis que jour et nuit elle oyoit en son cher hospital les cris enfantins du * s. Hier., ep. cviii, Sauveur en la cresche *, ou, comme parloit saint François, taph. Pauia\ § To. du chcr « Enfant de Bethlehem *, » qui l'incitoit au mes- s. Franc Aii?Tx P^^^ ^^^ grandeurs et affections mondaines et l'appelloit au tressaint amour de l'abjection. Ce cher petit Sauveur le sçait bien, ma très chère Fille, que des ce matin mon cœur crie et reclame Jésus pour le vostre. Ouy, très doux Jésus, bausme pretieux, qui donnes toute suavité aux Anges, aux hommes, entres, possèdes l'ame de cette chère fille ; qu'elle jouisse pleinement de * Cf. Cant., I, 2, ces affections, afïin que l'odeur de ce Nom parfumé* rejail- lisse en toutes ses actions. Helas ! ma Fille, vous m'estes toute chère, parce que vous n'aves rien de cher que Jésus et, qu'en luy et par luy, je sçai bien que je vous suis bien cher. Que je le sois donq encor plus cette année ; mais sur tout, que Jésus le soit de plus en plus jusques a la tressainte éter- nité. Amen. Vostre très affectionné Père et serviteur, Francs E. de Genève.  1  Année 1621 an  MDCCCLXV A UN AMI (riAOMIVT} S«ttlt répofiM lu méprit. — Bonnet eapérancei qut donnt 1« nourtl Eréqot de Chilcédoine. — La miière de ce siècle.  Annecy, [i6ai (i\]  Ce n'a rien esté ou presque rien, ce petit mespris que l'on m'a fait ; et je dis de bon cœur : '"' Domine, nâ statuas illis hoc peccatum *; et j'adjousteroi^ vnînn t«>r. •Act..ni. ait. si j'osois : (') quia nesciunt quid faciunt*. • Luc., xxiii, w Nous avons icy nostre Monseigneur de Chalcedoine, lequel, ou je suis trompé, ou il reparera beaucoup de fau- tes que j'ay faites en ma charge, ou je confesse que j'ay failli en tout, ormis en l'affection ; mais ce frère est d'un esprit zélé, et, ce me semble, brave homme pour reparer mon meschof. Je suis bien ayse que nos Filles de Sainte Marie soyent  (*) Seigneur ^ ne leur intpule\ pas ce péché. (*) car ils ne savent pas ce qu'ils font. ( I ) Le fragment que noat reproduitont ici t« trooTc. danc l'éditioo d« 1641, à la anite d'on paragraphe qui «tt, à n'en pat douter, adretté ao doc de B«lî . ' : 14. Il »«- ' 'è* COu^ r dan* Ic' 1», peat-^tre de moi* différent*, datent certainement de i6it : U • petit metprit • dof. ' " " ifon de To- 1 , jv|05); jean-Françoi» de Salée. iHqae de Chalcedoine. revint k Annecy à U fin n i;n>>rée par le grand Ecnyer, on avalent pe« d'intérêt poer lei. PU* volontiera •• penan A M. d'Aott t «enc laM de dévoaet . p«»4k« \A  214 Lettres de saint François de Sales en leur monastère ; ce ne sera pas un petit attrait a plu- sieurs âmes pour se retirer du monde, puisque Ton est si misérable en ce siècle que l'on ne regarde pas tous-jours le céleste Espoux au visage, ains a ces ageancemens extérieurs, et que souvent nous estimons les lieux plus devotieux que les autres, a cause de leur forme. Francs E. de Genève,  MDCCCLXVI A MADAME DE LA CHAPELLE RELIGIEUSE DE l'aBBAYE DE SAINTE-CATHERINE Que faire quand on se voit toujours retomber dans les mêmes imperfections? — Une leçon qu'il faut apprendre. — Moyen d'acquérir la douceur de cœur à l'égard du prochain. [1618-1621 (i).] Ma chère Fille, Je vous respondray en peu de paroles, puisqu'aussi bien sçay je ce que vous m'eussies dit, par vostre lettre, comme si je vous eusse oiiye parler de bouche; car en fin, c'est que vous estes tous-jours celle la que vous m'aves dit les années passées. A quoyje vous respondray : Premièrement, que vous vous deves doucement sup- porter, en vous humiliant beaucoup devant Dieu, sans chagrin ni descouragement quelcomque. Secondement, vous deves renouveller tous les propos que vous aves ci devant faitz de vous amender. Et bien que vous ayes veu que, nonobstant toutes vos resolutions, ( I ) Dans l'édition de 1626, cette lettre formait la première partie d'un texte composé de deux pièces, comme on a pu le constater en retrouvant l'Auto- graphe de la seconde, adressé à M*"^ de la Chapelle, Renée de Valence. (Voir ci-dessus, Lettre mdcclxvii, et note (3), p. 31.) La destinataire des présentes lignes est presque certainement la même. Quant à la date, elle ne doit pas être antérieure à 1618, si l'on en juge par ces mots : « Vous estes tous-jours « celle la que vous m'aves dit les années passées. »  ÀMXtE 1621 315 VOUS estes demeurée engagée en vos imperfections, vous ne deves pas pour cela laisser d'entreprendre un bon amendement, et l'appuyer sur l'assislence de Dieu. V'ous seres toute vostre vie imparfaitte, et y aura tous-jours beaucoup a corriger ; c'est pourquoy il faut apprendre a ne se point lasser en cest exercice. Tiercement, travaillés pour acquérir la suavité du cœur envers le prochain, le considérant comme œuvre de Dieu, et qui en fin jouyra, s'il plait a la Bonté céleste, du Pa- radis qui nous est préparé. Et ceux que Nostre Seigneur supporte, nous les devons tendrement supporter, avec grande compassion de leurs infirmités spirituelles.  MDCCCLXVII A LA mî:re de chantal, a paris  « J IJ  Dj suivre p'>ur ij rc^cptinn \ >. — Co: cour de Fraoçott de — Soa amoor poar le« iroet. tout «nroatarel. Annecy, T 1630 ou 1611(1).] Ma très chère Mère, • « • . • . ....•>••«■•• Sur cest article que vous m'escrives, de la réception des filles, il y a un extrême danger qu'on ne se jette trop ( I ) Il «tt impottibU d« déunniD«r euct«in«nt U date d« c«* lifo««. EUm ont été écrit '* «n i6»o 00 • ' at c«qa'onpc. .j réception il ^4« 1« Fondateur fait allotton dan* U damèer altoéa d« «a lettre d'avant Noël t^ao (»o«r le totna précé ' " »t !!•• àêt Confier «. on poorfj !rvtaé« le s aoèl 16a I. N . . in?<'gf lie au ' t ■-:•.»<•■'.> •> pb • plna ■mo«r<"-«'-:'-^ 't .^J•■ i;,..i • . .1 paf« tnivante u par l'eipreMion « el meema •; elle appartient ft la lettre ém fo avril yêhomà» lui pn« •• diUctiMi... • (Vnér toa»e X  2i6 Lettres de saint François de Sales sur la prudence humaine, qu'on ne se fonde trop sur la nature et trop peu sur la grâce de Dieu. J'ay peine d'em- pescher qu'on ne considère la foiblesse de la complexion et les infirmités corporelles. On voudroit qu'au festin, il *Cf. Luc, XIV, 13, n'y entrast ni borgne, ni boiteux, ni maladif*; en somme, *'* on a bien peine de combattre contre l'esprit humain, pour l'abjection et pure charité. J'adjouste donq ce mot, ma très chère Mère, pour vous dire que, selon vostre ordre, j'ay escrit a nostre Seur de N. amoureusement, et je vous asseure, ma très chère Mère, que c'est de tout mon cœur, car j'ayme cette pau- vre fille d'un cœur parfait. Mays c'est grand cas, il n'y a point d'ames au monde, comme je pense, qui chérissent plus cordialement, tendrement et, pour le dire tout a la bonne foy, plus amoureusement que moy; car il a pieu a Dieu de faire mon cœur ainsy. Mais néanmoins, j'ayme les âmes indépendantes, vigoureuses et qui ne sont pas femelles ; car cette si grande tendreté brouille le cœur, l'inquiète et le distrait de l'orayson amoureuse envers Dieu, empesche l'entière résignation et la parfaitte mort de l'amour propre. Ce qui n'est point Dieu, n'est rien pour nous. Comme se peut il faire queje sente ces choses, moy qui suis le plus affectif du monde, comme vous sçaves, ma très chère Mère? En vérité, je les sens pour- tant; mais c'est merveille comme j'accommode tout cela ensemble, car il m'est advis que je n'ayme rien du tout que Dieu et toutes les âmes pour Dieu. Hé, Dieu! Sei- gneur, faites encor cette grâce a toute mon ame, que ce soit en vous seulement (0. Ma très chère Mère, ce discours est infini. Vives joyeuse, toute pleine de Dieu et de son saint amour. Bon soir, ma très chère Mère. Je sens cette unité que Dieu a faite, d'un extraordinaire sentiment. Francs E. de Genève. ( I ) Dans cette expression, « toute mon ame, »> le saint Fondateur comprend la Mère de Chantai, et sollicite pour elle ce qu'il demande pour lui-même.  Akk£e i63t 217 MDCCCLXVIII flXir>ITE A MADEMOISELLE JOUSSE • CooMili k aot tipiraau à La Viiititioa . Annecy, [1630 ou i6ai (•}.] Ma chère Fille, Sur la resolution que vous aves declairee a monsieur vostre père '\ je vous exhorte de persévérer a demander sans cesse la clarté du Saint Esprit et sa sainte conduite, en attendant que vous venies icy, et que M— de Chantai [soit de rejtour, affin qu'en chose de si g'rand' importance et en laquelle il s'aj^st de la disposition de toute vostre (t) L'Aotographe, aotrefoit gardé avec vénération dant la famille JoatM. o'a pat d'adrea««; mai* ane note qui y est jointe, commence ainti : ■ Il y a tout lieu de croire que cette lettre a été écrite ï la Stmnt CUmJt Etpérsmft Jouii*. > Eo 1619, revenant de Paris en Savoie, le taint Evoque patta avec la cour par Orléan«. oà il fut invité \ prêcher aux Carmélite*. Ce« honne* Méret, apréa le *ermon. lui prétcntércni deux jeune* 511e« qui atpiraient ï entrer parmi elle*, en le priant de leur donner ta bénédiction pour qu'elle* réo*«i«tent daot leur pi ' I !* Vit. let regardant paternel' ' t : • Non pat. n ic nu* fille». > L'évenemcu .c* ti« : l'une de cet pottulanlet, Anne joquel. fut admite k la Vitttatton de Neverf ; l'autre, «a co *• - • . »• .-- "inttn 1614. ï 1 Ige . grjnd •aprll, d'an tolide jugement, d'une capacité extraordinaire pour to«te* cho«e«, qml t'éteodait pirituel et le temporel. «De : i'>4o. S, réélue en 1646, •U« fonda (1647) la Maiton de Chartre* qu'elle alla gouverner aprét ta dépo- •lllon ï Orléaa* en . . ^vont. de 16^6 ï i6é». à la léte d« 1** Mooattére de Rou ju tecond de cette vilU Celte der- nière Communauté ne jouit pas longtempe d« m conduite, car elle moural U K> mai i<^ , ' ^criu et l7/ii- imrt 44% Foi . . (a) Nout déduivon* la date approximative de celle lettre àt l'allatioa faile r ' ' ' è^ de la Mr ' ' * * I l EvAque. ma <-ti Mptembrt 1^1, l'un et l'autre croyaient ce retour prochain, comme le prou- vent plntieur* patta^- -*pondance. I t Let nom* J<-« ; >«*te oou* •oml inc«nnn*.  2i8 Lettres de saint François de Sales vie mortelle, nous ne facions rien que par la volonté et inspiration de Celuy qui nous a préparé Teternelle. Je suis de tout mon cœur, ma très chère Fille, Vostre humble, affectionné serviteur, F., E. de Genève. Revu sur l'Autographe conservé à la Trappe de Mortagne,  MDCCCLXIX A M. PIERRE JAY (0 Une « ample »> approbation. — Comment il faudrait traiter les choses pieuses et saintes pour détourner habilement les âmes de la lecture des romans, — Hameçon du pêcheur d'hommes. — La délicatesse du monde. — Projet d'un ouvrage. Annecy, 1620 ou 1621. Monsieur, Apres avoir leu vos cayers, je vous les renvoyé avec une approbation autant ample que vous la sçauries désirer de ( I ) Un personnage qui se cache sous le pseudonyme de F. E. de Melanie (qu'il faut peut-être lire Fidèle Enfant de Metanie), entrait, en 1643, dans les ateliers du sieur Leyat, et y lisait quelques feuilles du livre de Metanie {i) qu'on achevait d'imprimer. Cette lecture lui rappelle une lettre de François de Sales, trouvée par lui, «il y a plus de dix ans, dans les archives d'un grand homme d'estude. » Aussitôt, il l'envoie à Charles-Auguste de Sales pour l'ex- citer, par les paroles mêmes de son saint Oncle, à poursuivre cette manière d'apostolat. C'était la lettre que nous donnons ici. A qui s'adressait-elle? De très fortes conjectures permettent de désigner Pierre Jay, frère aîné de Pierre- François (voir tome XVI, note ( i ), p. 229), qui ne le lui cédait en rien pour la science et le talent d'écrire. Ayant renoncé en 1605 à son vicariat d'Ayse, il se livra pendant quinze ans à des travaux littéraires et scientifiques. Il dut recevoir ces pages encourageantes de son Evêque en 1620 ou 1621 ; la mention de la cour d'où, à cette époque, émanaient sans cesse des ordres et des contre-ordres pour un voyage en France ou à Rome, et le projet de com- position dont parle le Saint indiquent assez probablement cette date. Mais  ( I ) Melanie, Petit traicté Mystique de la Pénitence, par Charles Auguste de Sales, Evesque d'Ehron, Elu Coadjuteur de Genève. (Annessy, par André Leyat m.dc.xl.) — C'est par erreur que l'im- primeur a mis 1640, car Charles-Auguste de Sales ne fut préconisé Evêque d'Hébron que le 3 août 1643. La lettre de F. E. de Melanie à l'auteur est placée à la suite de la Table des matières et des Errata.  Ass'tE 1621 319 moy. Mais, mon Dieu, il faut que je vous die que la con- noissance que je prens tous les jours de rhumeur du monde me fait souhaitter passionnément que la divine Bonté inspire quelque sien serviteur d'escrire au goust de ce pauvre monde. Je veux dire, Monsieur, que s'il vous plaisoit de suivre vostre pointe et traitter des choses pieuses et saintes d'une façon aggreable, historique et qui charmast un peu la curiosité des espritz du tems, cela les retireroit, ou au moins divertiroit, de la pestilente lecture des Amadis ' , des romans et de tant d'autres sottises, et ilz avaleroyent insensiblement l'aggreable hameçon qui les retireroit de la mer du péché dans la nacelle de la vertu. En fin, Monsieur, nous sommes pcscheurs, et p esc heur s des hommes *. Nous devons donq employer a cette pcs- ' ^Uw., it. 19. che non seulement des soins, des travaux et des veilles, mais encor des appas, des industries, des amorces, ouy mesme, si je l'ose dire, de saintes ruses. Le monde devient si délicat, que désormais on ne l'osera toucher qu'avec des gans musqués, ni panser .ses playes qu'avec des emplas- tres de civette; mays qu'importe, pourveuque les hommes soyent guéris et qu'en fin ilz soyent sauvés ? Nostre reyne, la charité, fait tout pour ses enfans. Prenes donq cou- rage. Monsieur, suives les mouvemens de ce grand et gratieux génie qui vous anime. Il faut que je vous confie un secret que je n'ay encor dit qu'a deux de mes bons amis. Croiries vous que, tout pe- sant que je suis, je fay dessein d'escrire, par une méthode de narration historique, les principaux pointz de nostre Pierre jay. au lien de • taivre u pointe. • fil U Mcrlfic* 6» wtt cher** ét«4«« r - " ' • ' il pren' ' U ( aomoi* i .) C «ti tant doute ton fr*r« Pierre- hrançott. qal. devean vicaire ftaéral en * vèqoe 4'Hébroo U pr«ci«u AnlofraplM 4é- iln4 O ) Ce Tiens roman c< i sir* tiàcle et coa- tlnoépar diwrt anir ' iet Ettartt •n Mf^ Il obtint u . - inf!«^nc# >c tnr la littérature 4e I hurope. 1 >|  220 Lettres de saint François de Sales croyance (0? Mays, helas ! si je n'ay point d'autre loysir que celuy que la cour me laisse, je mourray comme les femmes enceintes, sans produire ce que j'ay conceu. . . ,  (i) Le saint Prélat projetait plus d'un ouvrage. Peut-être celui dont il parle ici est-il VHistoire théandrique (voir l'Introduction générale de cette Edition, tome I, p. un). En 1622, il en exposait le plan à D. Jean de Saint- François : M Quatre livres, dont le premier eust esté une version nette et en vulgaire des quatre Evangelistes unis et alliez ensemble en manière de concordance, selon la suitte des temps et des actions de Nostre Seigneur... Le second devoit estre pour fonder et déduire la preuve des principaus points de la créance de l'Eglise catholique, débattus et mis en controverse par les paroles mesmes de Nostre Seigneur contenues dans les Evangiles... Le troi- sième eust esté une instruction aus bonnes mœurs et à la pratique des vertus chrestiennes, et conduite à la perfection de la vie spirituelle, par les maxi- mes de l'Evangile et par les exhortations et enseignemens mesmes de Jesus- Christ... Le dernier devoit, sur l'histoire des Actes des Apostres, monstrer quelle estoit la face de l'Eglise primitive à sa naissance, et de l'ordre et de la conduite que le Saint Esprit et les Apostres y établirent en son premier commencement. » (D. Jean de Saint François, La Vie du Bien-Heureus Mi-e François de Sales, 1624, liv. III, p. 232.) Déjà, lors du sacre de son coadju- teur, Jean-François, l'Evêque de Genève croyait le moment venu de mettre la main à cette grande oeuvre, ainsi qu'à son livre des « quatre Amours, » dans lequel il voulait enseigner comment nous devons aimer Dieu, nous- même, nos amis et nos ennemis; à celui des v Maximes evangeliqiies réduites en corps de doctrine, » et à « VExplication familière des Mystères de notre sainte Foy. » (De Hauteville, La Maison naturelle de St François de Sales, Paris, 1669, I""® Partie, p. 220.) Le 6 juin 1621, la Mère de Chantai écrivait à la Mère de la Roche : « Monseigneur... a commencé à faire quelque chose sur les Evangiles, mais il me mande qu'on l'accable. » (Lettres^ vol. I, p. 543.) « Il faut, » disait le saint Auteur au Général des Feuillants, « prendre de la tasche beaucoup plus qu'on n'en sçauroit faire et comme si l'on avoit à vivre long-temps, mais ne se soucier d'en faire plus que si l'on avoit à mourir dez demain. » (Ouvrage cité, p. 233.) La mort, en effet, vint trop tôt arrê- ter cette plume féconde et apostolique; elle ne put qu'ébaucher une si vaste composition, et de ces ébauches, quelques fragments seuls sont parvenus jusqu'à nous.  AkKÉE 1631 231  MDCCCLXX  A UNE DAMC Le prix de» tnbalationt. — Bonheur des Imes qae Dieo appelle i ton terTicc. [i6i6-i6aa(i).] O que Dieu est bon, ma très chère Fille î II est vray qu'il est bon a tous, mays souverainement a ceux qui l'ayment. Les tribulations sont plus pretieuses que l'or et le repKJs aux âmes que Dieu a choysies. J*escris a nostre Seur Supérieure selon vostre désir et celuy de cette chère fille, car je ne puis ni ne dois faire autrement; elle sera bien heureuse, cette ame, si elle persévère constamment. Meilleure est une heure es por- tiques de Dieu, que mille et millions es cabinet^ des pécheurs^. Or vous y estes encor, ma très chère Fille, en * P« lxxxui. h. ces porches sacrés de Xostre Seigneur, puisque vous pré- tendes et pretendres invariablement a la conjonction de vostre ame a son Dieu, et qu'elle fait la pluspart de son séjour au mont sacré du Calvaire. Dieu soit a jamais au milieu de vostre ame, pour l'en- flammer de plus en plus de son pur amour, qui est la plus digne et la plus désirable bénédiction de vostre es- prit. Je suis de tout le mien, très invariablement et par- faitement Vostre 1res humble serviteur, Frakç», E. de Gcncvc. (1) Nombreutet ton! le» Jipirantc» \ la Vititation'qui furent 1 objet d« ) -"Yérèt paternel do taint Fondateur; il est donc bir- ' '* le de deviner - dont il parle dan* cet hj^netct. par Umèroc. dit. - nom de leur - nataire. • No«tr« Seur Supérieure • n'étant tùreroent pat U Mère à» tal. il t'entttit que cette lettre doit être poctérieure aux pfcméèfM (00- ■•nt, et «c placer, par coD»4qaent, entre 1616 tl I6sa.  Lettres de saint François de Sales  MDCCCLXXI  A UNE DAME  La merveilleuse importunité de la prudence humaine. — Manière de purifier nos intentions. — Deux volontés en l'âme de saint Paul, et en la nôtre. — Agir pour Dieu, afin de lui être agréable, et laisser le reste. [1618-1622(1).] Je respons a la demande que la bonne Mère de Sainte Marie m'a faite de vostrepart, ma très chère Fille. Quand la prudence humaine se mesle de nos desseins, il est mal- aysé de la faire taire; car elle est merveilleusement im- portune, et se fourre ardamment et hardiment en nos affaires malgré nous. Que faut il faire la dessus affin que l'intention soit purifiée? Regardons si nostre dessein peut estre légitime, juste et pieux; et s'il le peut estre, proposons et délibé- rons de le faire, non plus pour obéir a la prudence hu- maine, mais pour, en iceluy, accomplir la volonté de Dieu. Si nous avons une fille, par exemple, que la prudence humaine dicte devoir estre colloquee en Religion pour quelques raysons de Testât de nos affaires, or sus, nous dirons en nous mesmes (je ne dis pas devant les hommes, mais devant Dieu) : O Seigneur, je vous veux offrir cette fille, parce que, telle qu'elle est, elle est vostre; et bien que ma prudence humaine m'incite et incline a cela, si est ce, Seigneur, que si je sçavois que ce ne fust pas aussi vostre bon playsir, malgré ma prudence inférieure je ne le ferois nullement, rejettant en cette action ladite pru- dence que mon cœur sent, mays a laquelle il désire ne (i) Nulle donnée sûre ne nous permet de désigner la destinataire, et par suite de préciser la date. Tout au plus pouvons-nous rappeler que saint François de Sales fut obligé de modérer l'empressement de M'"*" Amaury, lorsque la fille de celle-ci eut le désir de la vie religieuse. La mère aurait- elle songé à cette vocation avant même son enfant ? Dans ce cas, le dernier alinéa du texte de 1626 pourrait être une interpolation, et cette lettre serait antérieure à celle d'août-septembre 1621 (voir ci-dessus, p. 143). Mais la sup- position n'étant pas appuyée assez solidement, et la correspondante pouvant être de Grenoble, nous devons nous en tenir aux dates extrêmes: 1618-1622,  AssÉE 1631 aa3 point consentir, et embrassant vostre volonté que mon cœur n'apperçoit pas selon son sentiment, mais a laquelle il consent selon sa resolution. O ma très chère Fille, c'est a tout propos que l'esprit humain nous travaille de ses prétentions et se vient im- portunement ingérer parmi nos affaires. Nous ne sommes pas plus saintz que l'Apostre saint Paul, qui sentoit deux volontés au milieu de son ame : l'une qui vouloit selon le viel homme et la prudence mondaine, et cette cy se faisoit plus sentir; et l'autre qui vouloit selon l'esprit de Dieu, et celle cyestoit moins sensible, mais laquelle pour- tant dominoit, et selon laquelle il vivoit*; dont d'un ' K'^m m. n-iy. costé il s'escrioit : O moy tniserable homme, qui me délivrera du cors de cette mort ^? et d'autre part il ' ibid.. t. «4. s'escrioit : Je vis, non plus moy mesme, mais Jésus Christ vit en moy^. Et a chaque pas, presque, il nous ' GaUt., n, ». faut faire la résignation que Nostre Seigneur nous a en- seignée : Non ma volonté j mais la vostre, o Père éter- nel, soit faite^. Et cela fait, laisses clabauder la prudence • Loc, zxii. 43. humaine tant qu'elle voudra, car l'œuvre ne sera plus sienne; et vous luy pourres dire comme les Samaritains dirent a la Samaritaine après qu'ilz eurent oûy Xostre Seigneur : Ce ncst plus meshuy pour ta parole que nous croyons, mays parce que nous mcsmes l'avons veu et entendu •. Ce ne sera plus pour la prudence mon- * Joao., !▼. 4t. daine, bien que ce soit elle qui ayt excité la volonté, que vous feres cette resolution, mais parce que vous aves conneu que Dieu l'auroit aggreable : ainsy, par l'infusion de la volonté divine, vous corrigeresla volonté humaine. Demeures en paix, ma très chcre Fille, et serves bien Dieu vn la pcyne et faschcric de la grossesse et de l'en- fantement, (jue vous dresseres aussi selon son bon playsir. Et je prie sa souveraine lionté qu'elle vous comble de l>cnediclions, vous suppliant de m'aymer tous-jours en luy et pour luy, qui m'a, en toute vcrilé, rendu Vostre 1res humble serviteur, FtANC E. de GcncYc.  224 Lettres de saint François de Sales MDCCCLXXII A M. ALBERT DE GENÈVE-LULLIN (0 Mission assignée par Dieu aux grands de ce monde. — Où doivent-ils mettre leur perfection. — Efficacité de leur exemple. — Un mot de Trajan et les paroles de l'Apôtre. — La première leçon des maîtres. [1618-1622.] Monsieur, Je vous prie de vous mettre souvent devant les yeux et rappeller en vostre esprit ce que la très sage bonté de Dieu a voulu opérer en vostre ame et par vostre moyen, en vous donnant des biens, de la faveur et de Tauthorité. Les princes et les grans seigneurs ont pour l'ordinaire en naissant ce que le simple peuple s'efforce d'acquérir avec bien de la peine. Que si quelque chose leur manque, •Cf. Philip., uit., ilz peuvent tout en Celuy qui leur a tout donné*, et il leur suffit de vouloir pour estre asses puissans. Mais affin que leur volonté soit plus conforme a la règle de toute bonne volonté, leur perfection doit estre de vouloir seu- lement ce que Dieu veut. Or, il est vray que Dieu ne veut autre chose d'un prince, sinon qu'en régissant tous ( I ) D'après le P. Talon (La Vie du Bien-Heureux François de Sales, 1640), l'Evèque de Genève donna ces conseils à un Jeune seigneur qui s'était plaint à lui << de ce que la naissance luy avoit esté trop avare, et de ce qu'elle ne luy avoit donné aucun instinct pour la vertu : — « Hé bien, » dit l'aimable Saint, «je veux que vous ayes tout autant d'aversion pour la vertu que l'on en peut «' avoir; je vous asseure néanmoins que vous pourres changer de naturel, et « que, pourveu que vous faciès ce que je vous diray, vous ne rencontreres « point de difficulté a estre tel que vous deves, et acquérir toute la perfection « qui est conforme a vostre qualité. » Et, en effet, il lui laissa « par escrit quelques enseignemens sur ce propos, luy mit en abrégé tous les devoirs aus- quels non seulement un gentilhomme, mais mesme un prince est obligé. » Si la mention des devoirs à rendre au « Roy » n'indique pas un seigneur français, les présomptions sont assez fortes en faveur d'Albert-Eugène-Martin de Genève, marquis de LuUin, petit-fils de Gaspard (voir tome XI, note (2), p. 285) et fils de Clériadus et de Sabine de Homes (voir ci-dessus, note ( i ), p. 3). Né en 1602, il connut de bonne heure le Serviteur de Dieu, et de 1615 à 1633, il le fréquenta familièrement, ainsi qu'il nous l'apprend dans sa belle et intéressante déposition. En 1613, Albert accompagne le Saint, de Thonon à Chambéry ; en 1615 et 1622, il le suit à Lyon; en 1618, il est de l'ambas- sade à Paris, et dans tous ces voyages, il recueille les enseignements à la fois  13.  1  Akkée 1621 aa5 ses sujetz avec crainte et amour, il ayme et craigne Dieu avec une crainte filiale et un amour très pur, tressaint et très cordial. Souvent leur indulgence est une pure cruauté, et leur justice, une grande miséricorde. Leur exemple e.st le point d'où dépend le bonheur et le malheur du peuple, et partant ilz doivent tous dire avec Trajan : « Je dois estre tel prince envers mes sujetz, que je desirerois de rencontrer un prince si j'eslois sujet*. »> • Eairop.. Brenar. . . ab orb« coodiU, L De mesme aussi, comme chaque seigneur et chaque vin. c. ▼. gentilhomme est un petit monarque en sa mayson, ilz ne doivent pas s'oublier de ces paroles de l'Apostre* : Vous ' Coloi»., oli.. i. qui estes maistres, /dites a vos serviteurs ce qui est juste et convenable, vous souvenans que vous aves un autre Maistre au Ciel et des Rois sur la terre, de qui vous dépendes. Hz ne doivent donq pas faire chez eux comme des lions, et révolter leurs domestiques, et oppri- mer leurs serviteurs; mais leur pieté doit estre généreuse, et leur courage plein de clémence et de bonté. C'est la leur première leçon, d'où ilz apprendront a rendre a Dieu et a leur Roy tous les devoirs de leur sujettion, et a leurs sujetz tous les offices d'une puissance qui ne doit marcher que sur la justice et sur la bonté.  doui *lc Itj ' » ; Je lui. il ! ce que J" ' :> gent. -. un «oL: en, et t'cntei. >cr pour niu.: .t Looi* «t jula» >iach4bé«. L'Evèque lut répète •oavement • qu'on cavalier doit j ■ ' ' "1 ' ■ ■ ■ ' .» 1 ,; ^ _ _ • loTincible dan* let diflicolté*. noe «ingoliere prudence en m conduite, uiM y ' 1 • --rve a tout !• I ' icnève profita à» C9% le^nt; il fut vaillant militaire, admérablement 6dèl« à m eouveraiD* 1 - : ! bon po»r »•• I n« àm BrvfM (contrat dotal du «9 janvier i6«a), il arait encor« accrn Mebicna et ••• titr««; il ne pot' rc« k »«• d«tc«ndanlt, n'ajrani enqu'uoo fille. m< «da en i66t. En tenant compte d« l'âf* d'Albert de Genève, il Mmble qne <•• coamiU ont dà lui être donné* entre lètS et \h%%, plutôt que dan» l'nne 4e« annéei anlèneurr*  Utt**^ V It  226 Lettres de saint François de Sales MDCCCLXXIII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS (fragment) Pensée du Saint sur le monde et les mondains. — Nouvelles de son âme. [1619-1622 (i).] Plus je vay avant, plus je treuve le monde haïssable et les prétentions des mondains vaines, et ce qui est encor pis, plus injustes. Je ne puis rien dire de mon ame, sinon qu'elle sent de plus en plus le désir très ardent de n'estimer rien que la dilection de Nostre Seigneur crucifié, et que je me sens tellement invincible aux evenemens de ce monde, que rien ne me touche presque. O ma Mère, Dieu comble de bénédictions vostre cœur, que je chéris comme mon cœur propre. Je suis sans fin vostre, en Celuy qui sera par sa miséricorde, s'il luy plait, sans fin tout nostre. Francs, e. ^q Genève. ( 1 ) Nous donnons ici, avec la date flottante 1619-1622, ce qui reste d'un texte daté, dans l'édition princeps, du 26 février 1620. Des autres fragments qui le composaient, le premier se trouve au tome précédent, p. loi (voir la note (6) de cette page); les autres appartiennent auxlettres du 5-19 octobre i6i9(ibid., note (2), p. 39), du mois de février 1611 (tome XV, p. 21, 11. 5-9) et du 26 février 1620 (tome précédent, p. 152, 11. 17-22).  ASKÉE 1621 237  MDCCCLXXIV AU COMTE CLAUDE-JEROME DE SAINT-MAURICE Rccbmation J'un Itgt fait pour une chapelle par le beau-pire Annecy, [1630-1633 ; 1 . Monsieur, Ayant fort souvent esté prié par le sieur Peyssard, vicaire en l'église parroissiale de cette ville (»), de vous représenter combien la chapelle de Chitri, qui y est (>/, a besoin de vostre soin et d'un légat que feu M. de Trever- ney < avoit fait pour icelle, je le fay maintenant par cette commodité, sachant que vous aurés grandement aggreable que je vous rende ce devoir, et que vous pren- dres playsira faire ce bien-la en un lieu qui porte le nom et les marques d'une mayson qui n'est qu'une avec la vostre et qui s'est si honnorablement, jadis, signalée en la vertu et pieté. Ce pendant, je ne cesseray jamays de vous souhaiter (1) Le tajet de cette lettre détigne arec certitude le dettmataire. Claude- jérôiD* dm Chibod, comte de Saint-Mauric«; m • œayton •. en effet, n'était • qu'une avec • celle Je» ' T' . dont tl portait même le titre deput* «on iiunage 1 Je Mouxy. (Voir ci-dettu*. note ( I ), p. 96.) — Quant à la dat« de cet lignet, «lie ctt oéc«Mairement pofttérienre ï ' • comte; de plu«. l'ahscnce de l'Evèquc de Oeoève pend^ .^ , . ,_ ..c de i'»in fjit r^jticr i^^citc jnncc t;.ji» il ••t impottible de préciser davanta^*. (« ' '• i - (1 : , , . -. ,.,_.,-_;.>'. «dattiléfllM de Saint-Maurice lUt le vocable de Saint- jr ite. Un »tèon Frère m'eut parlé et que j'eus veu le tesmoignage plus grand qu'aucune exception de monsieur l'Archidiacre ^ .duquel (I ' • . • • -r le f>r pcat-4tr« même dant la Collémal* de c«tl« ville. Elle M«le. eo «flel. avait. I V un Archidiacre, dont une de« fonction» était la tut- > :ie«. Qaani ï la date, al ao«conJ«clar««aenl jvtlea pomt le • hon Frère bcnaile. • elle ne peut étrr («> Dant ton // > Rofà* (17^). p. 71. Ghilet m— raconte, tant préciter davantage la date, qo'aprèt la coottr«<1io« de U ch«> pelle de 11 n nommé A»dré de Forai. Tin neoa. . éublll la célébrité de cet endroit. • Il n'eti pat téméraire de teppoter q»e ce per- •onnafe ett ' ( . (I) FriBfc siV. sote fi), f. |il>  230 Lettres de saint François de Sales le tesmoignage est digne de très grand respect. Or sus, Dieu soit loué. Voicy mon advis : Premièrement, puisqu'ainsy que me dit ce porteur et que vostre lettre me signifie, la ca- lomnie n'est pas encor entrée dans la foule du peuple, et qu'au contraire les plus apparens et les plus dignes juges des actions humaines de ce païs la sont tout a fait résolus en l'opinion de vostre probité, je préfère la dissi- mulation au ressentiment; car nous sommes au cas de  •Tacit., Annales,!, l'ancien sage * : IV, C. XXXIV. « Spreta exolescunt; si irascare, agnita videntur ; »(*) •Cf. introd. a Li et, commc j'ay accoustumé de dire*, la barbe n'est ni arra- ch.%11. ' ' chee ni bruslee, ains seulement coupée ou rasée : elle recroistra facilement. 2 . Je voudrois que la dissimulation fust franche, et comme doivent estre les actions héroïques qui se pratti- quent pour l'amour de Dieu : sans se plaindre, sans tes- moigner des grandes répugnances au pardon, car la candeur du cœur qui pardonne fait tant plus connoistre le tort de l'injuriant. 3. Néanmoins, il faudroit oster de devant les yeux des malins tout ce qui les peut provoquer et qui n'est pas du service de Dieu. Franç% E. de Genève.  « Telle chose qu'on méprise tombe dans l'oubli ; Si l'on s'en irrite, elle acquiert de l'importance. »  ASSÉE 1621 331  MDCCCLXXVII A LA MÈRE DE MONTIIOUX SUPLRIEt'RE DE LA VISITATION DE NEVERS Bourra«qae et contradiction •otcitè*» par 1' «ennemy. • — Le vèritabU etprit Je rEvangtle ; ce qu'il aime, comment il inspire nos paroles. Annecy, [fin i6ai, ou cooimencement de l6aa (0.) Ma très chère Fille, Cette brouillerie me tient en peine jusques a ce que je sache qu'elle soit accoysee ' . Lennemy, qui a veu que c'estoii tout de bon que ce petit Institut saupmentoit pour la gloire de Dieu, a suscité cette bourrasque, et encor une autre contradiction de la part de certaines servantes de Dieu, que j'honnore infiniment; et croy que leur rare pieté ne leur permettra pas de vivre longuement sans se remettre sur le train d'une pure et simple dilcc- tion de Dieu et du prochain *• . (1' Blaite (Ltttrei, tome IV, p. no . tant donner aacune preave, adretM cette lettre k la Mire Farre. Nou4 croyon« plu* probable que la Supérieur* de NeTert en «oit la dettinataire, car le »econd alinéa te retrouve, quant aui p«n«ée«, modifié quant aux termct. dant la lettre du 34 juw.^« .^.^i que la Mère de Chaugy cite dan* la Vie de la Mire de Monthouz ;Toir plat haut, note ( I ), p. 109, et la variante fa^ ci-apri«\ Si nout ne tomme* pat •o prétence d'un texte composé de pluaieur* fr^-.- •- -— — :t attigner po«r date probable le* dernier* moi* de 16a 1 ou 1' st (a) Allation aux difficulté* turvenue* entre le* M<*nj«ieret ! " ' n* et '- V -^ -T de la donation de M** du Tertre. Voir l^ • '-• (I) |,«t Rrligieutet du Carmel *'étaient établie* à Nevert le B î . . . .. '.roux, veurede M. r. , » anii* contre le* I . • Mon enfant, •écrivait la Mère de Chantai k U Mire Panlr >e. • Uit- •ei iî * '■ voadra c * ne vou» '~ * — - - hant> . vol. I. , I) peu pi vembre i6«i : • Dieu raccommodera 1 affaire det Carmelitat; il ■ ea fasi potnl parler, m v • ' ' • ' - •< - t> . déclinée*; et tl n être k l'occAtloa àm l'entrée ft U VltilAlion de M"" < .ta pareal* ^ f !• looM précéder ' K > < devoir !•• vocal ploya ton léU avec activité, et qaelque p«« U toa. A let rameaer d«  232 Lettres de saint François de Sales (3^ Sa divine Bonté nous veuille a jamais défendre de la prudence et sagesse, et des saillies de l'esprit humain, et nous face tout a fait vivre en la suite de l'esprit du saint Evangile, qui est simple, doux, amiable, humble, et qui ayme le bien en tous, pour tous, et par tout ou il est ; et qui nous fait tellement aymer nostre vocation que nous n'en aymons pas moins les autres, et qui nous fait parler avec véritable sentiment d'honneur, de respect et d'amour de tout ce que Dieu veut estre en son Eglise pour le bien de ses enfans et pour son service. (0 J'espère que ces bonnes âmes cesseront de vous tourmenter quand elles feront une sérieuse reflexion sur la dilectionde Dieu et du prochain, et sur vostre humble patience. Ce grand Dieu vive a jamais en vostre ame, ma très chère Fille, et je salue toutes nos chères Seurs. Francs, E. de Genève.  (a) Dieu nous fasse tellement aymer nostre vocation que nous n'en aymions pas moins les autres. Qui ayme bien Dieu parle avec un véritable sentiment d'honneur, de respect et d'amour de tout ce que Dieu veut qui soit en son Eglise pour le bien de ses enfans et pour son service. Sa Bonté nous veuille défendre de la chair et des saillies de l'esprit humain, si contraires a l'esprit de l'Evangile, qui est doux, amiable, simple et humble.  côté ovi étaient justement toutes ses affections. (D'après VHist. de la Fonda- tion de la Visitation deNevers. Cf. ci-dessus, note (2), p. 109, et plus loin, la lettre de fin août-commencement de septembre 1622.) ( I ) La phrase suivante termine, dans la Vie de la Mère de Monthoux, la variante donnée ci-dessus; elle a été supprimée dans l'édition de 1626.  ANNEE 1622  MDCCCLXXVIII AU DUC ROGER DE BELLEGARDB (O {tnàom, RjitoQ divine de l'éléTation do devtinaUire. — Une victime da «crime d'an- troy. • — Prière intUnte de maintenir ce malhenreaz dan* ta charge. — ■ Bien faire aux panvre» • pour obliger Notre-Seignenr i prendre *oin de non*. I6aa(3). Monsieur, Dieu vous a mis au lieu et au grade auquel il vous a eslevé par vos mérites, affin que voussoyes, pour l'amour de luy, le refuge commun des affligés, mais particulière- ment de ceux qui tombent en adversité plus par malheur cjuo par malice. Mondon, présent porteur, est véritablement l'un de ceux la, grandement vexé pour le crime d'autruy» ains pour le fait d'autruy qui n'est pas tout a fait crime, ainsy que Vosire (? randeur, Monsieur, pourra mieux discerner ((ue nul autre, sil vous plaît d'oûir le discours de cet accident. Il recourt donq avec la confiance qu'il a, et que mcsme je luy ay augmentée, en vostre asquité cl debo- naireté, affin qu'il vous playse, Monsieur, de le délivrer I s 1. 11 ^jyç rF»*»joe de Ci^nhrm recoiniitJ •• plu». le iiiie d« • Vo»tr# Grandeur > montre bien qu'il t'adre^M ici an gouverneur d« Ilouriroff**- Voir looie XV (s) Lr «-«du milUtime retient •€«!« ««r l'Autographe N'ayant pu trouver aucun renseignement touchant le* ( .*«• et l'aflairu ! f il e*t parlé dan* cette lec ! in^iju^ T.ntt rp*n • il y * toute appareiKU ij léééàé U d(ytt\ J.Vnn*.» 4e Fran^oi* de Sale*. e« novembre  234 Lettres de saint François de Sales de la totale ruine delaquelle il est menacé et des-ja pres- que tout accablé, le conservant en l'office d'archer du praevost et en celuy qu'il avoit pour la garde du sel, a Gex. Vostre Grandeur, comme je sçai, a une très singulière inclination a bien faire aux pauvres, et voyci une très singulière occasion de la prattiquer et, en certaine façon, d'obliger Nostre Seigneur a prendre soin particulier de vostre chère ame , a laquelle je ne cesseray jamais de souhaiter mille et mille bénédictions, et sur tout Taeter- nelle a la fin de vos jours, pendant lesquelzje vous supplie de m'advouer, Monsieur, Vostre invariable, très humble et très obéissant serviteur, Franç% E. de Genève. [l6]22. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation d'Orléans.  MDCCCLXXIX A MADAME DE VAUDAN (0 Prendre du loisir pour arranger ses affaires, et être Religieuse d'affection, en attendant de l'être d'effet. 1622. Madame, Je loue Dieu de vostre persévérance, et vous aves ray- son de prendre suffisamment du loysir pour pourvoir ( I ) Peu après son apparition, V Introduction à la Vie dévote tomba entre les mains de Gaspard de Vaudan, commandeur de l'Ordre des saints Maurice et Lazare. Ce gentilhomme, originaire d'une ancienne famille d'Aoste, « se plut tellement à la lecture de ce livre, qu'il se faisoit un plaisir d'en entretenir presque continuellement M""' son épouse, >> Cassandre Fabri, fille de Jean Fabri, seigneur de Cly. Ensemble ils décidèrent d'employer une partie de leurs richesses à l'établissement des Filles de l'Evèque de Genève à Aoste. Malheureusement, le chevalier mourut bientôt, laissant à sa femme le soin de disposer de ses biens. Celle-ci, résolue dès lors de se donner tout à Dieu, se  AMNÉB 1622 2}S dignement aux affaires que vous laisseras au monde. Ce pendant l'œil de la Providence éternelle, qui regarde vostre cœur, ne laissera pas de vous tenir au nombre de sesespouses, puisque si vous n'estes pas encor Religieuse par effect vous Testes en affection, et ne diffères de l'estre que pour l'estre mieux. Continues, je vous prie, iMadame, a prier pour mon ame, puisqu'elle chérit très affectueusement la vostre, et que je suis Vostre 1res humble et trcs affectionne hcrviicur, Frasç», E. de Gcncvc. (0 A Madame la ChevaUerc de Vaudan. Revu tnr le leste intéré dans YHittoire dé U FomJ^tiom dm MomstUrt 44 u VéJ d'AotU, cooftenrée k la Visitation d'Annecy. réMrrt pour clle-mécne fort pea de cho»e, et écrivit ï la Mère de Chantai «on détir d'entrer dans ton Inttitut. Une place aa fotor roonattère de Chainbéry lot fut promise ; mai* parent* et arot* «in* -id bien de %e* enfants, et la pauvre tcutc. ne .. - ,,- ;. ... , ^lia •aint Françoit de Sale*. Elle en reçut la sage et consolante réponte t|ue nous donnons ici. Enfin, ayant marié sa fille au baron de Ronca*. M** de Vaudan vint commencer la vie religieuse i la Visitation de Chambéry ; du mois après, elle dut en sortir pour soigner son fils aîné, victime d'un accident, et eut la douleur de le voir mourir. Il laissait par testament une maison dans M ville natale pour la fondation projetée par ses parent». On pou'r* ' ' -tre qs« les choses allaient marcher rapidement. Les obstacles, les i; .s, cependant, se multiplièrent; le 4 octobre i6)i seulement, les fondatrices ar- rivèrent ï Aotie. Ce même jour. M** de Vaudan devait dire son dernier mot à un gentilhomme qui la recherchait en mariage; tout fut tranché, et désor- mais la pieuse dame ne s'occupa plu« que d'aider les servantes de Dieu. Elle eôt *^ - • - •- --r leur < ♦ ' Me eut |r ' nter de vn; 4vec l'hj .^er. pou de ses revenus dont les tonds ne lui appartenaient pas, afin de pouvoir les dtstrib««r àb ^ té. Un voulut lui don- ' ' ' îr foodalH- ce . , ta que l'humble nom le bonbear . t \ ;n»cy à M noavcl établittcment ; la Mère Mane-jacqueline n'en prit la direction <|a*«o i6;^ 'eux an« plu* tard. (>) Le < . t ^Jvre. jvait été baptit4 k Chambéry U |l jvillct 1)9). Apri* de brillantes étude* an collège de» jétaite« d« cette Ville, il devint j\- n'*'-^4««l, Dole ( I ). p. 79). " Favre de U Vj! voir tome XVIII. no' . - 4 Mciimleux le c j .; i>8^. dan» U uiài^^.. v.... w. • aufela*. qui devint une part de «on béniage, Claude «e forma de bo«»e heure, tout U direction de m>o père, k penter jutte et I dire bien. A la 6n de tym. >l l'accompjgnait k Koroe, d'où il revint en i6ui. et m rendit à Pan» en i%oa. Cinq jn» ipret. le jeune homme entre au «ervice du duc de Nemourt, plut tard, il paiM à celui de Cation d'Orléant, •< lui demeure u Adèle qu'il e«  23S Lettres de saint François de Sales le Doyen de la Sainte Chapelle (O. Mays, comme que ce soit, il est malaysé de répliquer au désir d'un père, si juste comm'est celuy de voir sa fille, puysque cela se peut bonnement faire, et selon la gloire de Dieu. Et bien que ce très bon père, comme tout dédié a Dieu luy mesme, se remet très volontier a tout ce qui sera jugé plus a pro- pos pour l'employ de sa fille au service de la plus grande gloire de cette céleste Majesté, si est ce que cela mesme nous oblige tant plus a le con^soler en ce qui se pourra. Voyes la lettre quil m'escrit, ma très chère Fille, et vous connoistres ce que vous et moy devons vouloir en cette occasion. Voyla donq quant a ce point. Et quant a la fondation de madame de Chazeron (2), je vous diray mon advis, qui est que l'on la contente en tout ce que l'on pourra, et sur tout quant a la qualité et quant aux privilèges de fondatrice, dont elle puisse joiiir des maintenant. Mays j'appreuverois merveilleusement que l'on ne se hastat pas tant de faire le Monastère de Riom, non seu- lement pour donner du tems aux autres Institutz des filles, Carmélites, Urselines et autres qui y sont, mays princi- palement pour en donner a vostre Monastère de Mont- ferrant de se bien establir, sur tout en personnes ; car c'est cela que j'appréhende en toutes les fondations, qu'elles ne se facent sans filles bien formées et solides  perd les bonnes grâces de Louis XIII et la pension de deux mille livres, ob- tenue en 1619 par l'entremise des princes de Savoie. Richelieu la lui rendit en l'admettant à l'Académie française (1635); le ministre faisait justice au mérite, et attachait à la France un homme dont l'influence sur notre langue nationale a été considérable, au témoignage d'autorités telles que Sainte- Beuve et Brunetière. Sur la fin de sa vie, Vaugelas fut gouverneur des fils de Thomas de Savoie-Carignan, ce qui ne l'empêcha pas de mourir presque dans la pauvreté en 1650, ^ I ) Antoine Favre (voir le tome précédent, note (2), p. 79), ( 2 ) La fille du maréchal de Saint-Géran et d'Anne de Tournon (voir ibid., note (3), p. 237), Marie-Gabrielle de la Guiche, avait épousé en 1614 Gilbert, baron de Chazeron. Devenue veuve, elle se remaria, le 12 juin 1627, à Timo- léon d'Epinay, marquis de Saint-Luc, maréchal de France, et mourut le 27 janvier 1632. (Moreri, 1740, tome IV.) Elle était dame d'honneur de « la royne Marie de Medicis qui l'aymoit comme Tune des plus aymables dames que l'on eut sceu guiere treuver. » (Hist. de la Fondation de la Visitation de Riom, par la Mère de Chaugy.)  Akkëe 163a 259 en cette vertu religieuse que l'Institut requiert autant ou plus qu'aucun autre Institut qui soit en l'Eglise, puisque dautant plus qu'il y a moins d'austérité extérieure il faut quil y ayt de l'esprit intérieur. Je voudrois donq que l'on prist du tems pour ce Monastère de Rioms et que, sil se pouvoit, on retirast les filles qui en veulent estre en vostre monastère de Montferrant,avecleurs pensions annuelles; puys, la nouvelle Mayson estant faite a Rioms comme une nouvelle ruche, on y envoyast des filles toutes faites, comm'un essein d'abeilles presla faire le miel (» '. J'en dis de mesme de la proposition que l'on fait pour Aurillac ( » \ ou j'aurois grande inclination, en voyant tant en ce bon Père Recteur qui vous esrrit ^ . Je croy que nostrr More ira la ' .j -, — .'v... graphe; voir Ultret, vol. II, p. 71 L'Evéquede Clermont ne voulut pas céder 1j jre de m auté de Moulins deœeurj de iv.-... Là se fv .. ............. V... ........es ni"''"'"'; • les plat ; de la Chambre de Ville ce treuverent si peu ati ; • ^ celte f que l'autorité de U Reine mère, duchesse douairière . - r , . t pas k les vainrr- •' 'lUut. pour triompher. lintréptJe : nî - '■ Bréchard et 1 c que la sainteté de la Mère de ., ! t •or les volontés. L établissement se fit enfin U I déc«»br« i-- •.•• (a) Le Monastère d'Aurillac ndé qu'en %*>%%, par c«lui d« Saint- Flour. sorti lui-même de Montferrand. (,>r « t, •i.^^npjf^- V. . r . *«ptMlWr •••- -«Ifé dans 1- Jésus le fwi ••«*•• {pro- fesseur et "ur pendant de longue* années, \ <- ans ei Recteur tr»ii jm II mourut I Aur" '- : t(>pt«ui<> ■ .-, 4^^ Soit* dm R. P. V*m A/run. ancie:. Je U C^ (4) Voir ci-oprèe. Lettre Moccctsmvv •« noio (tl, f. «4^  240 Lettres de saint François de Sales du païs et elle, vous pourres prendre meilleur advis par Topinion de vos bons Pères spirituelz (0 que vous aves- la, et vos amis, que non pas par la mienne qui ne void pas des icy ce qui pourroit estre plus a propos. A cela donq je vous renvoyé, m'estant advis que je le doy. L'inconvénient que vous apportes pour Aurillac seroit dissipé par celuy que je propose, que les filles vinssent faire leur novitiat a Montferrant. Ma très chère Fille, il ny a point de difficulté que l'on ne puisse donner l'habit a la petite fille de treze ans, en considération de son si bon père i^). Mays affin que cela se face comm'il est expédient, il faut qu'elle face le pre- mier essay de quelques semaines, après lequel, sil (sic) eirest jugée propre, il faut avoir dispense de M. l'Eves- que (3) ou du Père spirituel, car autrement cela tireroit conséquence plus grande. Et certes, il n'est pas conve- nable que l'on engage ces si jeunes filles a l'habit, car il y [a] bien plus de peine a oster l'habit a une fille qu'a la renvoyer avant qu'elle l'ayt (sic) pris l'habit (4). Je ne voy pas quil y ayt aucun inconvénient que ma- dame de Dalet entre es monastères de cette province-la ; au contraire, il me semble que la gratitude et bienséance requièrent qu'elle y entre. Je treuve que c'est une grande Providence de Dieu que ( I ) Probablement M, Paireret, vicaire général du diocèse de Clermont, et le P, Jacques Duchesne, Supérieur de l'Oratoire (voir ci-dessus, note (2), p. 56). (2) Ne serait-ce pas la Sœur Marie-Jacqueline Beaufort? Née à Montferrand vers 1608, « de parents si honorables et si pieux que la maison de son père était nommée l'asile des pauvres, >> elle entra au monastère à treize ans, et attendit « sous le voile » des « petites Sœurs » l'âge canonique de l'admission à la véture. Elle mourut en 1668, après avoir été Supérieure à Montferrand et à Billom pendant douze ans. Les anciens Mémoires résument sa vie en di- sant « qu'elle ne savait que » la « doctrine » du Sauveur « et ne faisait que sa volonté. » (Année Sainte de la Visitation, tome X, p. 162.) ( 5 ) Joachim d'Estaing (voir le tome précédent, note ( 2 ), p. 280). (4) Tout en complétant le texte donné par les éditeurs de 1626, Hérissant (tome IV, p. 144) laisse encore deux passages inédits : l'alinéa qu'on vient de lire, la dernière ligne de cette page et les lignes 1-7 de la suivante. Par contre, il maintient l'alinéa final de la première édition : « Vives toute a Dieu, n etc.; celui-ci ne se trouve pas dans les quatre pages qui nous restent de l'Autographe, et devait être écrit, s'il appartient vraiment à la même let- tre, sur un troisième feuillet, aujourd'hui perdu.  AS'NÉE 1632 341 les Supperiears,en ce commencement, ne soyent pas trop empressés de vostre conduite ; elle se fera plus suavement par les advis des amis que vous employerés. J'escris a ces deux bons Pères que vous me nommés et a M** la Princesse de Joinville '^ » ', avec les deux motz que M*' de Dalet a marqués de Monseigneur (' et 1 ^\ Salues, je vous prie, ce cœur la de M** de Dalet. Vives toute a Dieu, ma très chère Fille, et ne bouges, ce reste de tems, d'auprès du petit Enfant qui vous dira, au commencement de ses ans, que l'éternité de laquelle il vient, a laquelle il est. a laquelle il va est seule dési- rable. Bonjour, ma très chère Fille, et a toutes nos Seurs. Frasç*» E- <1c Gcncvc. Rerts for IWatofrraphc conterTé à la Visitation dWnrillac. ; I ! • ' " ■ ' ■ * ' -% àe l .t, note (1). p. 966.) (.)LT ■ - (liD plclc::icnl ohlitéfi».  MDCCCLXXXI A LA COMTESSE DB .MIOLANS (*) Cor — Le Mal Conftolateur. — C re poir noie ^ 1 ), p. M*} ^* permet p«» de doater q»* le mot diapara ne «oit JémtUr,  244 Lettres de saint François de Sales  MDCCCLXXXII AU CHANOINE JEAN MOCCAND PRIEUR DU MONASTÈRE DE SIXT (0 (fragment inédit) Les Constitutions de la Visitation à Sixt, Annecy, 15 janvier 1622 (2).  Je luy ay donné une copie des Règles de saint Augus- tin et des Constitutions de la Visitation, affin que sur icelles vous puissies cueillir ce qui vous semblera a propos (3). Revu sur le texte inséré dans le P"" Procès de Canonisation. (i) Voir tome XVIII, note (2), p. 81. (2) Bernard de Passier, chanoine de l'abbaye de Sixt, dépose (Process. remiss. Gehenn. (I), ad art. 43) : Le Serviteur de Dieu « donna aux Religieu- ses de » la Visitation « des très belles Constitutions, le livre desquelles il me baillât luy mesme de sa propre main, avec une lettre qu'il escrivit a nostre deffunct Prieur claustral, le 15 janvier 1612, ou, parlant de moy, il dit : Je hiy ay donné, » etc. « Je garde et conserve chèrement ce livre et l'ay en vénération comme relique, pour l'avoir receu de la propre main d'un Sainct. » Les Constitutions de la Visitation n'ayant été imprimées qu'en 1619, nous corrigeons le millésime qui doit être une erreur du copiste. (3) Le Prieur le fit en effet, car dans les Constitutions manuscrites pour les Chanoines de Sixt, approuvées en 163^ par M^"" Jean-François de Sales, on trouve bon nombre de passages empruntés textuellement à celles de la Visitation. On sait que les Religieux suivaient la Règle de Saint-Augustin, que le bienheureux Ponce avait donnée à l'abbaye d'Abondance, fondatrice du mo- nastère de Sixt, même avant que le Concile de Latran de 1139 l'eût assi- gnée aux Chanoines réguliers. (Cf. Mém. de l'Acad. Sales. ^ tome VIII, 1885, PP- 32-34-j  ASS'ÉE 1623 24 s  MDCCCLXXXIII A LA MÈRE DE MONTIIOUX SUPERIEURE DE LA VISITATION DE NEVERS (») La joie de l'iine ao joar de la dittribotion du ulaire éternel. — Réponte effectÎTe de Diea i la confiance. — Doace réanion aatoar de la Mère de Chantai. Annecy, 32 Janvier i6s3. Ma 1res chère Fille, Rien tout a faii maintenant, parmi ce déluge de lettres que j'escris, sinon que je vous souhaitte tous-jours de plus en plus courageuse en ce saint service de Dieu auquel vous estes. O combien de véritables consolations vostre ame recevra elle au jour auquel, comme dit IKvangile d'aujourd'huv *, le grand Maistre de la vigne dira a son * E***»*- i» !>•«. facteur : Appelle les ouvriers, et leur rens le salaire. 1 »<>. Il faut estre constante et toute remise en cette sainte Providence qui vous a mise en besoigne. J'ay sceu, j'ay veu vos peines intérieures et extérieures ; j'ay conneu que Dieu a sousmis sa main a vostre cœur, affin qu'il ne fle- chist point sous la pesanteur du fardeau •. C'en sera 'Cf. P«.Ham,H. tous-jours de mesme, quand vous dresseres vos yeux et vos espérances devers son sanctuaire. Je vous voy toute pleyne de consolation sur le passa- ge de la bonne Mère, que ce porteur va prendre ^*^; car je vous laisse a penser quel contentement de se revoir ( t ) Le Saint 4MfD« lai-mème la detii -... quel contenlemenl de M revoir enMmbl<. - . __ .- . Httromtmê et ma fille Marie Ajrmee. • To«t le leste d'aille«r« t'idapte iré* bien ik la Mèr< i . Maia cocnoMnl la S««: mkm de MorTtUe ett-elle nomii.^ .>- v-w .u. .u. M<>na»tère« >. -..n« et de Kevet* ne noot pjrUni pji d« •«< ï laetre ; il n'etl pat diftctl« de %4 ■ ' des penBieeéoaa d. ' 'de Neveri. (■;ijour moy, je vous supphc de m'advoQer, comme je le suis de toute l'affection de mon cœur, Vostre très humble et très obéissant serviteur, Frasç», E. de Gcncvc. Annessi, ce 23 janvier 1622.  MDCCCLXXXV  A LA MER£ nr CIIANTAL. A PARIs  t • r  pour la V ' 1 ...-tu i- ClunUl et le départ Je noavellet Sovart dettioéet aax fondation* de Franc*. • c Je 1j • * ^ ' — ' . • un pr in»- tiiot de la Vititaiion. — ATertittcment qu'il faut donner à rAbb«*M. ^ ri. — Quelque* mot* *nr le* future* fondatrice*  Annecy, 2} janvier i^^ij 1^ |>cnHee m'cjtl venue, eu e!»crivanl a M. Ucr^er, que peut estre Monseigneur le Cardinal i*) le rendra vostre ( t ) Celte lettre fnt c«rUinemeni reml** ft la Mère de Chantai par Ceor g ee Rolland qvi allait la chercher k Part*. Elle e«t donc de la même daleqiM Ici ^e**afe* don' « com- pr comment D* mois» •Acore comment lli ont ml* en vedette M*J*mt!'^ \jê ime «emble ir«aq«é ■■ commencem*- ^ ' • <" (1) Henri de ietetf. évAqne de Parla. (Voir Imm XVIII. »•«•(•). p. I7«)  24S Lettres de saint François de Sales Père spirituel a Paris, puisque il se va rendre ecclesias- tique aux Quatre Tems des Cendres ; et je croy que la Ma3-son en seroit bien et cordialement assistée (0. Je vous prie qu'en entrant ou sortant d'Orléans vous prenies occasion de voir la Mère Prieure des Carmelines, fille aysnee de la Seur Marie de Tlncarnation, laquelle, tandis que je fus a Paris, il y a vingt ans, estoit non seulement ma fille spirituelle, mais ma partiale, aagee d'environ treize ans, et qui avoit un naturel bon, franc et naïf (2); comm' aussi la Mère Sousprieure, qui fit en ce tems la son premier vœu de virginité et sa confession eenerale devant mov (3). Je me trompe si vous ne treuves a Moulins quelque sorte de tentation a cause de la singularité de ma Seur Marie Aymee (4) ; mais je pense pourtant que ce ne sera qu'une tentation humaine et digne de charité. M. Boucher, chancelier et théologal d'Orléans, est mon ancien compaignon d'estude, qui m'a tous-jours grande- ment aymé (3). Puisque la conduite de vostre chemin de Paris a Dijon, pour passer par les monastères, requiert que vous venies a Moulins, et que les Seurs que l'on prendra icy et a Grenoble vous aillent prendre la, il faudra donq sçavoir a point nommé le tems auquel il les faudroit envoyer et comme quoy les choses passeront, c'est a dire d'où vien- dra l'advis que nous devons recevoir ; mais il me semble (i) Pierre Berger (voir tome XVIII, note (2), p. 371) ne fut jamais Père spirituel de la Communauté de Paris; c'est saint Vincent de Paul qui exerça cette charge, comme l'avaient désiré les deux Fondateurs. (Voir le tome pré- cédent, note (2), p. 155.) (2) La Mère Marie de Jésus Acarie (voir ibid., note ( i ), p. 23). (3) La Sœur Thérèse de Jésus duPucheul (voir tome XIII, note ( i ), p. 119). (4) On se souvient avec quelle « singularité », en effet, vivait au monastère de Moulins M'"'= du Tertre, devenue Sœur Marie-Aimée de Morville. (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 87.) (5) Denis Boucher était chanoine d'Orléans depuis 1597; deux ans après^ il paraît comme scholastique et chancelier de l'Université de lois. Quand les. Sœurs de la Visitation arrivèrent, M. Boucher, alors grand-vicaire, leur fut donné pour Père spirituel. En 1627, il est élu doyen du Chapitre, et meurt le 16 février 1629, C'était un homme de mérite, que ses collègues honorèrent en le choisissant pour leur député à l'Hôtel de Ville de 1^99 à 1606, (Note de M. le chanoine Cochard, d'Orléans.)  ASNÉE 1622 240 pourtant que n'y ayant que quarante lieues d'icy a Dij(in, ce sera g^rantiement allonger le chemin de passer a Mou- lins ' . Je ne sçay pas l^onnement combien il y a de Moulins a Monlferrant, mais si cela est asses commode, je pense que ce seroit de la consolation a ces filles que vous allassies prendre leur Supérieure pour Dijon, la- quelle, comme je prevoy, il y aura peine de tirer, selon que vous verres par la lettre qu'elle m'escrit, ci jointe (•). Jay des-ja adverti ma Seur Marie Marguerite Milletot ( J), outre laquelle il seroit peut estre bon d'envoyer encor la. la Seur liernarde Marguerite <\ laquelle s'est tellement amendée qu'en fin elle est receué a la Profession. Je suis de l'advis de M. de Marillac, que nos Seurs allant par les chams portent leur crucifix avec elles i^\ J'ay veu l'histoire de la consultation faite pour nostre très chère fille madame de Port Royal ** , sur laquelle il n'y a rien a dire sinon que je voy un examen merveil- leusement ponctuel, en ce que on y a pensé que, [à cause de] la longueur du tems et [dej la multitude des actions de supériorité, nonobstant la protestation et le continuel (1 ) La pciitc troupe Je» for ' -■« Je Dijon Uf vi ..i.~. -^f^ M rendit i Alonne. prit J'Ai: : M*' Je To . ..o la Mire Je Chantai et %e diriger entttite vert la capitale Je Ij .'ne. (a) Sainte » •- < » •-' -.alla pa« ■ ^* ' • -• poor c« coup, la M .c Favre. -i.) ( } i Cette Sme précédent, note ^ 1 ), p. 104.) (^ î - ' '- ^* ' ' • Marill..v en c: t. 11, D* '• étant en voyage, • chacune d elle* portera nn •. (6) Plutieurt pert' ' te» et p- - .<■. ment d'Or Jrc ijue %^- aiment 1 .e Arnanld. Le* vnt l'approuvaient, d'antre* a y ponvaieni -• chère fille mada- - ' V ' Royal, a été etvemeat conbat j < al et M. le curé de matt nnn pt* vaincne. m éx U at Mpienibre i6«i. • iU devaient i ici po«r m en parler; il» « ■ ôurc ter ««emblée. ; ^ . .- •- n " a«i U vo4«. >• elle le i MHlcèté. • - „ - 4^<»«»Kfe. le bapérteor de Sainl-LonU ■eaât • r«v« noire cbere madame de ;! '• ' " t pf omet* " ' ' - : îe« «uwci 1 ir». • >«• • dm 6n de i^ai, et la« eccl««ia»ti4|tte« ci-de**«t mentionné*, jotaia à danire*. y ptueal part.  250 Lettres de saint François de Sales desadveu intérieur, cette fille soit tellement obligée de demeurer qu'elle ne puisse pas faire autrement ; car bien que cela soit probable en terme de conscience, si est ce que cela n'est pas advoiié de tous, et de plus, le Pape en peut dispenser. Je tiens aussi la comparayson de la per- fection de la Règle de saint Benoist avec l'Institut de la Visitation un peu rigoureuse et desadvantageuse, car il faudroit faire la comparayson de la Règle de saint Benoist avec la Règle de saint Augustin ; et bien que peut estre la Règle de saint Benoist demeurast encor supérieure en perfection, si est ce que la comparayson empescheroit tout mespris pour la Visitation, c'est adiré toute tentation de mespris. Mais tout ceci que je vous dis sur cette con- sultation, ne doit estre nullement allégué, ains simple- ment considéré avec humilité, et laisser en sincérité la décision a Rome. Et partant, il faut bien advertir cette chère fille qu'elle n'use pas de la vivacité de son esprit pour répliquer et respondre, et qu'au moins en cela elle suive l'Institut de la Visitation. Et comme que ce soit, elle pourra de tems en tems soulager son esprit, puis- qu'elle a la permission d'entrer a la Visitation ; et si, j'es- père que s'accommodant doucement au bon playsir de Dieu, il la consolera finalement. Si vous sçavies, ma chère Mère, combien il m'arrive de destours en cette ville du départ de M. Rolland, vous ne séries pas estonnee si je n'escris pas aux chères âmes que la mienne et la vostre ayment tant. Madame la Présidente Amelot sçait bien, je m'asseure, que mon cœur est tout sien devant Dieu et ses Anges. Je me res-jouis avec elle de l'honneur [et] du bonheur que sa chère fille Marie (0 aura a cette feste de Pasques en sa première Commu- nion ; et si j'estois la, je prendrois bien a faveur d'estre son instituteur a cette action qui, a la vérité, est bien (i) Aînée des dix enfants du président Amelot et de Jeanne-Catherine de Creil (voir le tome précédent, note ( i ), p. 59), Marie avait été baptisée le 4 fé- vrier 1611. Par contrat du 15 octobre 1627, elle épousa Antoine Nicolaï, seigneur de Goussainville et d'Ivor, premier président à la Chambre des Comptes de Paris, qui la laissa veuve le i^"" mars 1656. Elle-même mourut à Paris le 25 juin 1683, et fut inhumée le lendemain à Saint-Merry. (Moreri, 1740, tome V, Additions h la lettre A.)  Akkée 1622  251  importante. Le petit livret du Père Fulve Androce, de la Confession et Communion », contient plusieurs petitz pointz propres a cela; mais puisque, comme je croy» le R. P. Suffren est a Paris (»), rien ne luy peut manquer. Nous envoyerons donq. quand vous le marqueres et ainsy [que] vous l'ordonneres, des filles pour vous accom- paignera Dijon, selon le nombre que vous nousdiriesestre nécessaire. Nous avons |>ensé pour cela a ma Seur Marie Adrienne Fichet, laquelle est de bon esprit et de bon cœur, comme vous sçaves î ; a ma Seur Françoise Au^s- tine. de Moyran près Saint Claude, que je confesse entre une fille j^randement a mon gré, et, si je ne me trompe, tout a fait irrépréhensible en l'intérieur et en l'extérieur 14); ma Seur Marguerite Scholastique, de Bourgoigne, qui est douce, maniable et de bon esprit, cousine germaine de vostre Assistante ^ ; ma Seur Marguerite Agnes, (1) La préface de la première traduction française du lirre da P. I .\- '■ * - îroixi e»t tignée • Cc»ar Martin. -- ••- ■ C'ett un . c • ce titre : Traùté de Ia fre^memlt niom et de» /• fifi en procèdent. A Pan*, chez la Yeofve G. Cavellat. i^<»6. — L'aatcar, né iM • '. était cV « '^ '» " t -.em^ ' s\ . il Ci c d«« agnet de U Marche d'AncAne, il fut ensuite place à la téie da collège ■ • " ' mort le troura. 1- " " Il 1 .ne de Dieu et -j haute valeur. < D après de* ATo/zi «/m H. P. K^m Or/rof, S.j..cldeGallhertny. Mtnotogc • • r- • • - •• • r ri. p. a»).) ( ) ) SnB«r ••• secen ' ^ ••41 «Ucéda le 17 jan • ««r*'. dn 1** Monastère d'Annecy ; Anmé4 Sstntede U Vêêilditmm, tome I, p, 4M- '' ■if ■ i * - • . \' ■ . ^- p. 964 . Sa co«sin* Humilité et courage. •— La fjc« de • I • too cantique. ^ Dieu donne «abondance de lait* aux .n^..^ — .i.re c" — Uoo • condition qui «uflit. et tant laquelle rien ne tuflit • i nn ure. — Loitir trop court pour toutet let lettrei que le Saint roodrait faire. Annecy, 2} janvier 1633. Ma 1res chère Fille, Je vous souhaite de tout mon cœur une g^rande humilité dedans un grand courage, affin ''•!»• vostre courage soit ( 1 ) Ce ne fut pat tant de longuet rétittaocet que la fille de Paul de B«aa- m- '" *:■■■** de D. get de la noblette et de la fortune pour te donner k Dieu. Enfin, une maladie  Remplie détorroait d'un courage tant défailUnce. elle vint de Chambéty k H^ . . . . , ^ iHM d'ètrt la compagne de la Mère de Chantai daot la fondation dct Mooa»* tiret da Bonrget et Je Pant; et la Sainte H' lui laitaa la toin de la Communauté ;i<>s3,. La , ^^ ^ r. -^ non tealeroenl let cotara da Ma Fillet. mait l'atttma at l'aflactioA da totia ce ' ' ' ' dW , 1 let applaadittementt du monde. Mait Dieu rétarrait nna meÉlleore gloéra à la Mère de Bejumont lion»; la chote alla ti i . . , .^ : : . . _ ^ ^ — det égard* pour la foibletta humaine • at qa'il n'était pat • expédient de ta ro r« le torrent; • ' paléa A Annecy {il:, .. ^aoéa tuivanle. o ^ Je Grenoble oè alla demeura Jatqu'en i4)6; celle de Pignerol lai dat entaéte d'être taavéa de Ij f • le» guerre» En!» la* tion Je 4 *, ■ que cette granJc .ta termina M via le 10 janvier tare trét éoergW|M. an peu a «• jugetr. me hur Konhcu- •ncceti ^^.iéadan»! ^ , cction r Fran^oM Je Salet. talnt Vincant de Paal. la P. Bi ^«trat re laa •cr«iicur« ' elle rancooi ... iv ton Itne, • <-ti>rc*%îun ' "^t J^n» le ci  254 Lettres de saint François de Sales tout a fait en Dieu, qui par sa bonté vous soustienne, et, en vous, la sainte charge que l'obédience vous a imposée. Je Tespere, ma chère Fille, et que vous seres comme l'ancienne Anne, laquelle, avant qu'elle fut mère, chan- geoit souvent de visage, comme touchée de diversités de pensées et d'appréhensions; mays estant devenue mère, • I Reg., I, 18. dit l'Escriture sacrée *, sa face ne fut plus variante ni diversifiée^ par ce, comme je croy, qu'elle fut accoysee en Dieu qui luy avoit fait connoistre son amour, sa pro- tection et son soin sur elle. Car ainsy, ma très chère Fille, si jusques a présent le souci de vostre conduite et l'appréhension de vostre future supériorité vous a un peu agitée et vous a souvent fait varier en pensées, mainte- nant que vous voyla mère de tant de filles, vous deves demeurer tranquille, sereine et tous-jours égale, vous reposant en la Providence divine qui ne vous eut jamais mis toutes ces chères filles entre les bras ni dans vostre sein, que quant et quand il ne vous eut destinée (sic) un secours, un'ayde, une grâce très suffisante et abondante • ibiJ., II, 6, 7. pour vostre soustien et appuy. Le Seigneur , disoit Anne *, mortifie et vivifie, il ineyne aux enfers et en rameyne ; le Seigneur rend pauvre et enrichit, il ahhaysse et sousleve. Adjoustés, ma très chère Fille, comme un'autre Anne : le Seigneur charge et descharge. Et il est vray, car quand il impose quelque charge a une de ses filles, il la renforce tellement que, soustenant la charge avec elle, elle est comme deschargee. Penses vous qu'un si bon Père comme Dieu voulut vous rendre nourrice de ses filles sans vous donner abondance de lait, de beurre et de miel ? Or, de cela, il n'en faut point douter. Mays prenes seulement garde a deux ou troys motz que mon cœur va dire au vostre. Rien ne fait tant tarir le lait es mammelles, que les regretz, les afflictions, les mé- lancolies, les amertumes, les aigreurs. Vives en sainte joye parmi vos enfans, monstres leur une poitrine spirituelle de bonne veûe et de gracieux abord, affin qu'elles y accou- rent en gayeté. C'est cela que le Cantique marque en la louange des mammelles de l'Espoux : Tes tetins sont •Cap. 1, 1, 3. meilleurs quelevin, odorant^ de parfums prœtieux* ;  Aknée 1623 355 le lait, le beurre et le miel sont sous ta langue •. Je 'Cap. ir ?• ne dis pas, ma Fille, que vous soyes flatteuse, cajoleuse et rieuse, mays douce, suave, amiable, affable. En som- me, aymes d'un amour cordial, maternel, nourricier et pastoral vos filles, et vous feres tout, vous seres toute a toutes * : mère a toutes, secourable a toutes. C'est la seule " 1 C«r., a, m. condition qui suffit, et sans laquelle rien ne suffit. Ma Fille, je me confie que Dieu, qui vous a choysi pour le bien de plusieurs, vous donnera l'esprit, la force, le courage et l'amour pour plusieurs. A luy soit a jamais honneur, gloire et bénédiction •. Amen. Je suis inva- 'Apov . y. w. riablement vostre, et je me confie que vous n'en doutes nullement. Vive Jésus ! I-e XXIII janvier 1622. Quel moyen d'escrire a ma chère Seur Jeanne .Marie, ma nièce (O, et a ma Seur Anne Constance * , et a ma Seur Marie Anastase(0, et a ma grande fille .Marie .Mar- guerite (<)? Il ne se peut, car il ne me reste plus de loysir que pour un mot a ma très chère fille Ilelene An- gélique •, la nouvelle espouse de nostre Maisire. Toutes * Ep. Mococuauœr. sont néanmoins mes très chères filles, au milieu de mon cœur. Revu «or l'Aotographe coD««rvé k U Vititation }. p i>y> (4) Marie- Marguerite de Goodraa dea Serpent de U G ir le t«cD« précédent, note ( i ), p. 74^.  256 Lettres de saint François de Sales MDCCCLXXXVII A LA PRÉSIDENTE DE HERSE (0 Insuffisance des commissions verbales. — Devoir auquel TEvêque ne manque pas. Annecy, 23 janvier 1622. J'ay bien chargé ce porteur (0 qu'il allast vous saluer, et monsieur vostre cher mary (3) et vostre petit homme mon cher filleul (4), de ma part et très humblement. Mays seroit il bien possible que je ne luy donnasse pas cette petite marque visible de la vérité du désir que j'ay de vivre invisiblement en vostre chère ame, Madame ma chère Commère et ma Fille très aymee ? Je ne cesse point, je vous asseure, et ne célèbre jamais le saint Sa- crifice que je ne présente vostre cœur a Dieu, et n'invoque sa protection et faveur sur vostre chère famille. Je le dois, je le sçai bien ; aussi ne le vous dis je pas, ma très chère Fille, pour m'en vanter, mays pour la complaysance que j'ay a le penser, et a croire que je vous fay playsir de vous en asseurer. Or sus, c'est asses. Vives donq de plus en plus en ce céleste amour de Nostre Seigneur qui vous y oblige par mille bénédictions qu'il ( I ) CharloUe de Ligny, dame Vialart de Herse (voir tomes XVIII, note ( i ), p. 331, et XIX, note ( i ), p. 271). (2) Georges Rolland. (3 ) Fils aîné de Félix Vialart, sieur de la Forest et de Herse, et de Jeanne Hennequin, Michel fut reçu conseiller au Parlement le 19 janvier 1607, avec les éloges du président Potier, qui lui déclara que « la Compagnie » était « grandement satisfaicte de ses estudes. » (Archiv. Nat,, Reg.dii Co7iseil du Parlement, Xia 1811.) Le 30 janvier 1613, devant la Grande Chambre, la Tournelle et la Chambre de l'Edit assemblées, Michel Vialart présentait des « lettres de provision de Testât de président es Requestes du Pallais, » de- mandant à être reçu. On fit quelques difficultés parce qu'il n'avait pas encore quarante ans, âge fixé pour cette charge. Néanmoins, on l'admit après avoir informé sur « sa vye, mœurs, relligion et fidcUité au service du Roy. » (Ibid., 1849,) Au dire de la Galette de France (année 1634, p. 476), le président de Herse était ambassadeur en Suisse quand il mourut d'apoplexie à Soleure, le 27 octobre 1634. (4) François (voir le tome précédent, note ( i ), p. 271).  Aks'ée 1623 257 vous a données, et sur tout par l'inspiration qu'il vous a départie de le vouloir et de le désirer; et, en ce désir, vives joyeuse et saintement contente, voire mesme parmi les ennuis et les afflictions qui ne manquent jamais aux enfans de Dieu. Je suis tout a fait invariablement Vostre très humble et très obéissant serviteur et compère, Frakç*, E. de Gcncvc. A Annessi, le 23 janvier 1622. A Madame Madame la Présidente de Herce.  MDCCCLXXXVIII A LA MÈRE DE LA ROCHE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION d'oRLÉANS Tro; ■ >n. — AflTcclion muiuel* le — Etp^rance qui •€TM »urpa»»ic. — Un portear Je lettre* pat encore en roote. — Félle de talnlt qui deviendra sainte. — Let • doocet FiUe« • dn bienheoreux Fondatevr. Anriecy, 3} janvier i6aa. i,c>» larmes receûes par les mains de .H*' de Royssieu ' , vostre lettre tout maintenant venue par la voye de Lyon, mais sur tout vostre dilection tcsmoif^nce par l'un et l'autre moyen, ma très chère Fille, me donnent unextre- mement douce consolation. Monsieur Roland vous dirm (1) Glande Hanapéef . dame de Hottieni (vo4f d dii w t, «oto ( ) ), p. IM)*I^ Saint dit lui-méœe. >î . . ^^^^ •QToyée* par la Mèr gMÀèê è rabKaye de la Saiol«-Trlntié de Ve«d6»e. avaél été d»«aée par Gaaiiiy ^^ perenr Henri m t •«•, d« C«i*- t ni owertere. <: ^eMOM crtitat . (Voir Migne. T'ottUmt . 4tê tk/^0g*«. D' mstrg d4t AU^rti #1 i/i M^^^tUrtê, col. 77^) Lermaa X 17  258 Lettres de saint François de Sales toutes les nouvelles que vous pourries désirer de deçà, d'où, comme je croy, plusieurs vous escriront plus ample- ment que moy qui n'en ay nul loysir ; aussi est il a pro- pos que je soys court, pour ne point divertir la consolation que vous aures a recevoir nostre bonne Mère. Si faut il pourtant que je vous die que rien ne me pouvoit estre plus doux et aggreable en vostre lettre, que la bonne nouvelle que vous me donnés de la favorable souvenance que Monseigneur l'Evesque d'Orléans a de moy (0 ; et bien que je sache que ce bien provienne de son bon naturel, qui est franc et généreux, si ne laisse je pas de le reconnoistre de Dieu, qui, m'ayant donné une singulière affection envers ce Praelat, a voulu quil y eut en luy cette aggreable correspondance et qu'il eut une bonne inclination pour moy. Je connois certes en luy beaucoup d'excellentes qualités grandement propres au service de Dieu et de TEglise, lesquelles il faut espérer devoir estre également utiles quand elles seront bien emploj^ees, ainsy qu'il commence a les rendre par la praedication, et qu'il continuera sans doute tous-jours plus fructueusement. Ce luy sera un^'grand bien de s'obli- ger a la vie apostolique par cette solemnelle action de l'authorité apostolique. Je sçai la grande espérance que son peuple a de luy, et je sçai que sil l'entreprend il la. surpassera ; et son courage le luy fera entreprendre. J'ay grande envie de luy escrire, mais il ny a moyen (i) Gabriel de TAubépine était fils de Guillaume de l'Aubépine, baron de Châteauneuf, et de Marie de la Châtre. En 1604, il succéda, sur le siège épiscopal d'Orléans, à Jean de l'Aubépine, son parent, et gouverna son dio- cèse avec sagesse et piété. On lui doit divers ouvrages en latin et en français, sur la discipline ecclésiastique. Créé commandeur des Ordres du Roi en 1619, il mourut le 15 août 1630. M^"" de l'Aubépine avait connu saint François de Sales lors du premier voyage à Paris en 1602, et le revit plus longuement et intimement, soit dans la capitale soit à Orléans, en 1619. Il voulut même qu'il exerçât dans sa ville les fonctions épiscopales, et lui donna toutes sortes de témoignages d'estime et de vénération. Cependant, au premier abord, sa permission pour l'établissement des Religieuses de la Visitation avait été assez diflfîcile à obtenir; mais elles ne furent pas plus tôt à Orléans qu'il se montra paternellement dévoué pour leur Maison. Son zèle pour la canoni- sation de l'Evèque de Genève, à qui il devait une miraculeuse guérison, mérite aussi d'être signalé. (D'après Moreri, 1740, tome I, et VHist. de la Fondation de la Visitation d'Orléans.)  p. »4>.  Amrti 163a 259 maintenant, tant je suis accablé ; et cependant je vous prie, ma très chère Fille, de luy baiser très humblement les mains de ma part, Tasseurer de mon fidèle service el, sans en faire semblant, sçavoir dextrement de luy sil aura aggreable que je luy escrive par foys. Nostre chère et cordiale Seur Prieure des Carmélites ( • ) recevra, je m'asseure. le chapelet et ma lettre par mon- sieur Jantet, a qui, si je m'en souviens bien, je remis le tout (*); et n'estant pas encor parti de Beley, ce n'est pas merveille si ni elle ni vous ne l'aves encor pas receu. Cependant, je salue très chèrement le cœur de cette fille bienaymee, qui sera sainte aussi bien que sa mcre, si mes souhaitz sont exaucés; et si nostre bonne Mère la peut voir entrant en la ville ou sortant, j'en seray consolé : aussi luy escris je* que cette chère Seur est mon ancien- * Ep.^Moccctxi ne et partiale fille. Je salue aussi très affection nement cl intimement la Mère Sousprieure ()), qui sçait bien que Dieu veut que je la chérisse comme je fay. I^ fille qui accompagna icy M** de Royssieu me de- manda une recommandation pour elle envers vous, et je la luy donnay comme a une fille l'humeur et l'intérieur de laquelle je ne connoy nullement. Vous entendres bien ce que je désire, qui est sur tout le bien et la mnsolation de vostre May son. Je confesse que j'ay grand tort de ne point escrire a ma Seur Marie Michèle (4), que j'ay me néanmoins de tout mon cœur; ni a ma Seur Marie Françoise Belet, que j'affectionne grandement non seulement parce «ju'ell'est ma fille, mays parccqu'elTestoit chère a la bonne M** Le Blanc V)); ni a ma petite fille Anne Marguerite Clément ( I ) Lj Mi-rm Msri« de ]«•«• Acari*. («) ^ •. P »*^ {\ . . '- ' ' *» » --îl. (4 s.f .: .V.. j«vcUt« (voir lott« XVin. Ml» ( I ), P- •9)- Le : >1« Mtoni >oir tome fiUe a* Mivhcl DclUl «t d* Jcjodc XVI. oot« 3Tat! été -- -* Si'J.'F. -. l. I. p i i« proff ••ion l« 7 ac<:«inbr« lilf. L« Miat kvé^M pt«UM ••« «fo«A té*i  250 Lettres de saint François de Sales qui, a la vérité, est grandement bienaymee de mon ame, nonobstant la petite duplicité des scrupules qu'elle me demanda avant son départ (0. Or sus, ce sont toutes mes douces Filles en Nostre Seigneur, que je supplie continuellement de les rendre tout a fait saintes ; et vous de mesme, ma très chère Fille,  (voir tome IX, pp. 170 et 240). Choisie pour la fondation d'Orléans (1620), Sœur Marie-Françoise demeura quinze ans dans ce Monastère, y exerçant presque toutes les charges, et alla ensuite à celui de Montargis où elle mourut le 2 février 1639, à Fâge de quarante ans. {Livres du Noviciat et du Couvent, du i^"" Monastère d'Annecy.) (i) Marguerite Clément naquit à Cléron (Franche-Comté), le 7 mai 1593, de parents nobles et riches : Jean Clément et Marguerite Belin. Quand sa mère mourut, elle n'avait pas encore deux ans; dès lors la Sainte Vierge la prit sous sa protection spéciale et l'amena dans sa maison de la Visitation d'Annecy en 1617 (voir tome XVIII, note (2), p. 278). En 1620, Sœur Anne- Marguerite contribua à la fondation d'Orléans, où elle fut Assistante et Maîtresse des Novices ; elle établit en 1628 la Maison de Montargis, puis celle de Melun en 1635, et y rencontra les humiliations que Dieu réserve à ses saints. Elles lui vinrent du commandeur de Sillery, protecteur du Mo- nastère, qui, tout en admirant sa vertu, appréciait mal son gouvernement. La Communauté, cependant, la justifia par une réélection unanime (1638), sans pouvoir empêcher qu'on prît à son égard des mesures très crucifiantes pour la nature. Dieu alors se chargea lui-même de montrer le mérite de la vertueuse Supérieure en multipliant les bénédictions sur ses Filles, qu'elle dirigea durant deux nouveaux triennats de 1644 à 1650. Le 3 jan- vier 1661, la Mère Anne-Marguerite Clément terminait saintement une vie dont les événements extérieurs viennent d'être rapidement résumés, mais dont la surnaturelle beauté ne peut être décrite en quelques lignes. L'Ar- chevêque de Sens, Octave de Bellegarde, les PP. de Condren et Suffren, et surtout le P. Galice (Gallicio), Barnabite, son directeur pendant de longues années, reconnurent la vérité et la sublimité des faveurs extraordinaires que Notre-Seigneur prodigua à cette épouse privilégiée. Le témoignage de Fran- çois de Sales avait précédé le leur, celui de la Mère de Chantai ne manqua pas à la Mère Anne-Marguerite. Tous assurèrent qu'elle n'avait rien à envier aux Gertrude, aux Thérèse, aux Catherine de Sienne et de Gênes. Avant les révélations de Paray, elle sut le mystère d'amour du Cœur de Jésus, elle vit en lui l'origine, le but et les destinées de son Ordre, et reçut pour elle-même l'assurance que cette part la meilleure — le Cœur du Christ — qu'elle avait choisie, ne lui serait jamais ôtée. (D'après sa Vie manuscrite et plusieurs documents conservés au i^"" Mo- nastère de la Visitation d'Annecy; voir aussi sa Vie imprimée à Paris, chez Jean-Baptiste Coignard, en 1686(1).)  (i) Plusieurs années auparavant, le P. Gallicio avait publié un volume intitulé: Idea Divinx henignitatis, in Serva sua Anna Margarila Clémente, Sanctimoniali Visilalionis Beatx Marix, per D. Joann. Augustinum Gallicium, Clericum Regularem S. Pauli, exposila. Lugduni, sumptib. Laurent. Arnauld et Pétri Borde, m.dc.lxix.  Année 1633 261 a qui je suis 1res entièrement tout dédié et, en vérité, très cordialement vostre. Amin. Le XXIII janvier 1622. (•) A ma trcs chcrc Fille en N. S., Ma Scur Cbudc Agnes de la Roche, Super* de la Visii** de S'« Marie. Orléans. Rêva tor l'Autographe contcrré ï U VitiUtion de Rennct. ( I } L'adretw ett de U main •''- M Michel Favre.  MDCCCLXXXIK A LA SQKUR LHUILLIER NOVICE DE LA VISITATION DE PARIS (0 La irtctime tnr l'autel. — Souhaits de bonheur, de courage et de «ainteté pour le jour du tacrifice. — M** de Villeneuve unie k l'immolation de m «oor. ~ La vie naitunt de la mort. Annecy, a^ jinvier i6aa. Or sus, ma très chère Fille, en fin vous voyla donq sur l'autel sacré en esprit, affin d'y cstre sacrifiée et immolée, ains consumée en holocauste devant la face de Dieu vivant. G que cette journée soit contée entre les journées que le Seigneur fatt •/ Que cette heure soit une heure entre * P». anrii, 14. les heureuses que Dieu a bénites de toute éternité et qu'il a assijrnees pi ftlla • Helaoe Angélique. U nouvelle etpouM àa ■ •t ti a MaifU*. • écfiî U Saisi 1 la Mère de Beanmoni le t) janvier (p. •))), iéeifmaat alatl I tmmf ièr la destinataire de cette lettre.  262 Lettres de saint François de Sales Saintz et aux Anges, affin qu'ilz honnorent de leur spé- ciale faveur et présence cette consécration de Tesprit de ma très chère Fille, de laquelle ilz ont obtenu la voca- tion et inspiré l'obéissance a la vocation ! Je ne sépare point de vostre esprit, ma très chère Fille, celuy de la très chère seur [de Villeneuve], ma fille bien- aymee. C'est pourquoy je le considère avec le vostre en la mesme action ; car, comme vous sçaves, elle se treuva avec vous unie d'affection et d'amour au jour de vostre Visitation (0, et semble que des Ihors elle immola des-ja en resolution son cœur avec le vostre. Que je suis consolé quand je m'imagine que, selon mon espérance, on vous annoncera en toute vérité cette parole de la mort vitale : Vous estes morte, et vostre vie est •Coioss., m, 3. cachée avec Jésus Christ en Dieu *; car, ma très chère Fille, de la vérité de ce mot dépend la vérité de l'événe- ment qu'on prononce consécutivement : Mais quand Je- •ibid.,y.4. sus Christ apparoistra *, et ce qui s'ensuit (2). Ma très chère Fille, je salue vostre chère ame et celle de la seur, et suis a jamais, en union d'esprit selon Dieu, très singulièrement tout vostre. Francs, E. de Genève. Le 24 janvier 1622, Annessi. (i) Le jour de la Visitation 1620, lorsque M"« Hélène Lhuillier reçut la lettre de TEvéque de Genève déterminant sa vocation (voir le tome précédent, Lettre mdclv, et note (i), p. 213), sa sœur, M'"<= de Villeneuve, était auprès d'elle lisant en même temps les pages qui allaient décider de l'avenir de son aînée. « Je ne sortirai jamais d'ici, » lui dit alors celle-ci. « Et elle, inspirée du Saint-Esprit, » racontait plus tard la Mère Hélène-Angélique, « me ré- pondit : Si vous ne le faites, vous n'aurez jamais de repos. Cette parole me soulagea, car, outre... la contrariété de mes sentiments qui étaient tels qu'il me semblait qu'on m'arrachait le cœur et qu'on me disloquait tous les os, la contradiction de cette sœur que j'aimais tendrement, m'eût été un nouveau martyre. » ( Vie manuscrite de la Mère Hélène-Angélique Lhuillier.) (2) Le Saint fait ici allusion au Formulaire de la Profession pour les Re- ligieuses de la Visitation, où sont insérées ces paroles de l'Apôtre.  Akkée 1622 26}  MDCCCXC A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ADDESSE DE PORT-ROYAL A MAfinissON' Le Saint Touirait MToir l'état du c:rc ^cij^neur, qui, ayant fondé riî^lise militante et triomphante sur la croix, favo- rise tous-jours ceux qui endurent la croix ; et puisque cette petite créature doit demeurer peu en ce monde, il est bon que son loysir soit employé a la souffrance. J'admire ces bonnes Seurs qui s'affectionnent si fort a leurs charges : quelle pitié, ma 1res chère Fille I Qui n'affectionne que le Maistre, le sert gayement et presque également en toutes charges. Je pense que ces filles ainsy faites n'eussent pas esté bonnes pour célébrer le mystère dujourd'huy, car si Xostre Dame leur eust donné Nostrc Seigneur entre leurs bras, jamais elles ne l'eussent voulu rendre; mais saint Simeon tesmoigne bien que, selon son nom, il avoit la parfaite obéissance*, recevant cette * Cf. loa. viii douce charge si doucement et la rendant si joyeusement. J'admire bien encor cette autre Seur qui ne se peut plaire ou elle est. Ceux qui ont la santé forte ne sont point sujetz a l'air; mais il y en a qui ne peuvent sub- sister qu'en changeant de climat. Quand sera ce que nous ne chercherons que Dieu ? O que nous serons heureux quand nous serons arrivés a ce point la, car par tout nous aurons ce que nous chercherons, et chercherons par tout ce que nous aurons. Dieu vous face de plus en plus prospérer en son pur amour, ma très chcrc Fille, avec toutes nos chères Seurs que je salue. Vostre très humble serviteur, Frakç* E. de Gcncve.  266 Lettres de saint François de Sales MDCCCXCII AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE (0 Inconvénient du retard des dépêches relatives à la cure de Rumilly. Triste état des bâtiments de la Sainte-Maison de Thonon. Annecy, 3 février 1622. Monseigneur, Je suys tous-jours attendant les despeches nécessaires pour remettre l'église de Rumilly entre les mains des Pères de l'Oratoire (2), bien en peyne dequoy je n'ay plus que seze jours de loysir pour disposer de la cure vacante, après quoy elle vaquera en Cour de Rome, sans que j'y puysse plus mettre la main (3) ; et c'est sans doute qu'il ne manquera pas d'impetrans, qu'il sera par après mal- aysé de ranger au salutaire dessein de Vostre Altesse. Que si Elle me permet de joindre a cette remonstrance un mot pour la Mayson de Thonon, je luy diray qu'elle n'a pas moins besoin de la venue des mesmes Pères de l'Oratoire que l'église de Rumilly, par ce que, sans cela, tout ce qui regarde l'église de Nostre Dame et les basti- mens qui en dépendent s'en va ruiné, ainsy que messieurs les députés de la Chambre ont reconneu et ont tesmoigné a Vostre Altesse (4), la providence et pieté delaquelle je reclame en toute humilité, qui suis, Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Franç% E. de Genève. 3 febvrier 1622, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. (i) Bien que Datta adresse cette lettre au duc de Savoie, nous n'hésitons pas à donner pour destinataire le prince de Piémont, recours ordinaire du saint Evèque pour les questions traitées ici. (2) Voir ci-dessus, p. 199. {3) Cf. ibid., Lettre mdccclvii, p. 202. (4) Georges de Lescheraine et François Bertier avaient, l'année précédente, visité la Sainte-Maison de la part de Son Altesse. (Voir ibid., Lettres mdccciv, MDCCCXXV.)  Aksée 1633 367 MDCCCXCIII A LA COMTESSE DE DALET (O S»gt% limites d'un dé«tr. — > Comment Diea emploiera • an« tentation d» l'enncmy.a et qaanJ il en «lèliTrera. — Le* pcn*éet d'amour-propre ne peurent nuire i une iroc qui conttdère touvent »on niant. — Promette d« prière*. Annecy, 8 février léaa. Madame, Je respons a nostre chère Seur Supérieure de Mont- ferrant ') sur ce que vous me proposes par vostre lettre, bien marri que, pour ce qui regarde sa personne, je ne puis pas seconder le désir de madame de Chazeron '') ; car, quant au vostre, Madame, je sçai bien les limites dans lesquelles vous le contenes affin que le service de Dieu soit en toutes occasions purement prattiqué : c'est pourquoy je ne vous fay point d'excuse. Quant a la crainte de la mort et de l'enfer qui afflige vostre chère ame, c'est véritablement une tentation de l'ennemy, mais que l'Amy bienaymé de vostre cœur cmployera par sa bonté a vostre progrès en la pureté et humilité. Et quand, par une entière sousmission et résignation a sa providence, vous vous despouilleres du soin du succès de vostre vie, mesme éternelle, es mains de sa douceur et de son bon playsir, il vous délivrera de cette pcync, ou vous donnera tant de force pour la sup- porter que vous aures sujet d'en Ijcnir la souffrance. Ma 1res chère Fille, les suggestions de vantance, ouy mesme d'arrogance et outrecuydance, ne peuvent nuire a une ame qui ne les ayme pas, qui tous les jours dit souvent a son Dieu, avec le Roy David * : Seigneur, jt suis fait comme un néant devant vous, et je suis tous-jours  ( I ) L* p w tf alloua no lal«M point do JovU po«f U 00 peut •« 'Malo •• leiU «alqst. (1) y «, baromM éè Ckmwt^m ,vo4r oottt (•;, p. s|«, vt(t). p. «1^;.  lii. •*, •!.  268 Lettres de saint François de Sales avec vous. Comme s'il eust voulu dire : Je vous regarde^ o souveraine Bonté, comme l'Estre infini, et me regarde- comme itn néant devant vous ; et bien que vous soyes tel et moy telle, je demeure tous-jours pleyne de confiance avec vous. Mon néant espère en vostre douce infinité avec d'autant plus d'asseurance que vous estes infini ; j'espère en vous, en comparayson duquel je suis un vray néant. Ma chère Fille, demeures en paix dedans vostre amer- • Cf. Is., XXXVIII, tiime *. Vous sçaves bien en la pointe de vostre esprit que Dieu est trop bon pour rejetter une ame qui ne veut point estre h^^pocrite, quelles tentations et suggestions qui luy arrivent. Or sus, je recommanderay vostre néces- sité a ce grand Dieu d'afïluence et d'abondance, et ce pendant, souspires souvent devant luy doucement vos ' Ps. cxviii, 94. intentions : Je suis vostre, o Seigneur, sauvés moy *. Il le fera, ma très chère Fille. Et qu'a jamais son saint Nom soit béni. Je suis sans reserve. Madame, Vostre très humble et très fidèle serviteur. Francs E. de Genève. Le 8 febvrier 1622, Annessi.  MDCCCXCIV A MADAME DE LA FLÉCHÈRE Encore la cure de Rumilly et les Pères de l'Oratoire. Annecy, 13 février 1622. J'ay fait ce mot par scrupule, ma très chère Fille, car il me sembloit que je ferois mal si je ne vous escrivois ce mot pour saluer vostre cœur de la part du mien, puisque j'envoyay exprès a M. Billet (0. J'attens demain ou passé demain des nouvelles de M. de Saunaz, et au cas qu'il ne vienne pas, je prie M. Billet ( I ) François Billet, Oratorien. — Il semble, d'après ces lignes, qu'un autre billet plus intime devait être joint à celui-ci, ou bien que la première partie de la présente lettre nous manque.  AkN'ÉE 1022 269 de venir prendre la cure, pour la garder jusques a ce que le Pape ou moy en disposions autrement (O. Au reste, Monseigneur le Prince veut en toute façon que nos Pères de l'Oratoire viennent, et on m'asseure que pour avoir les expéditions des secrétaires de Son Altesse il n'y va point d'argent, mais ouy bien la patience, que j'ay jusques a présent. Xostre Seur Jeanne Bonaventure (») se porte bien. Je suis cordialement tout vostre. Dieu vous comble de béné- dictions. Amen, 13 febvrier 1622. A Madame Madame de la Flechcre. Rerv tar une copie déclaré* aotheniiqoe. ceoMffréc à Tarin, Archives de l'Etat. ( 1 ) Le joor tnèmeoà expirait le pooToir de l'Evèqae de GcnèTe de nommer à ' >fice à Loate de i , mat» l'on a dit déjA (note ( 1 ). p. 1^8; qoe ce fut le P. Billet qai l'adminittra. En i6«|, le» " rlon le \ "" mm d- : I . p. ^^ y. ( s ) jeanne-BonaTentare de la Forett. umnt de M** de La Fléchère et RclJ- gieote de Bon« (voir tome XIV, note (1), p. «04}, était alort à la Vi»éLatio« d'Annecy.  MDCCCXCV A MADAME DE TRAVERNAY (O Sonhailt poar nne henrtate naittance.— Papiers égaré* par inadvertance. Une cédule que M. Rolland cbercherj. Annecy, 17 février i6aj. Madame ma très chère Fille, J'ay loué Dieu de vostre santé et du contcnlcmer» •• — madame la Comtesse de Saint Maur»"» ' vou^ ,1 - de Monifalcon. veuve de Balthai^id d« MiHLay. M i ^ n ex 4« 1;- - . . oir tome XIV, note ( i . r » »î ( 1 1 Fille aînée de la detttnataire. < Adrévnne de Momvy. mém U 3 i»é en t i^-jéfèoM de Clubod. MOil* 4« Sa...; .1-,,... ,,, ^ » ), p. Sts,. •.!«Bi «aMitiM* le • octobre i4«f.  270 Lettres de saint François de Sales et a tous ceux qui Thonnorent, par sa grossesse ; et si mes vœux sont exaucés, il reuscira a la parfaite jouissance du fruit que vous en desires (0. Quant aux papiers que vous avés désirés de mes frères pour les affaires qu'ilz ont eii avec feu monsieur de Tre- verney (2), puisque ilz ne les treuvent pas, il vous plaira d'en faire dresser telle déclaration pour l'aquit que vostre conseil jugera convenable, et ilz la passeront ; vous sup- pliant de croire que l'égarement a esté fait sans dol ni dessein, par seule inadvertence. Et pour la cedule des interestz remise a M. RoUant, quand il sera revenu de Paris ou il est allé prendre M™^ de Chantai pour l'accom- pagner a son retour (3), je les (sic) luy feray chercher. Et en tout je m'essayeray de vous tesmoigner que c'est de toute mon affection que je suis a jamais, Madame, Vostre très humble et très fidèle compère et serviteur. Francs, E. de Genève. XVII febvrier 1622, Annessi. (4) Je salue chèrement madamoyselle ma très chère filleule (5) et madamoyselle de Mont Saint Jean (6). A Madame Madame de Treverney. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Sorésine (Italie). (i) L'enfant attendu, Françoise, fut baptisée le 4 juin 1622. Elle épousa (10 février 1643) ^^ marquis Victor-Amé Pallavicini de Ceva, capitaine des arquebusiers de la garde, chevalier de l'Annonciade. (2) Voir tome XIV, note (i), p. 333. (3) Parti vers la fin de janvier, il fut de retour en Savoie le 22 avril. (Voir ci-dessus, note (i), p. 247, et ci-après, pp. 290, 292.) (4) Ce post-scriptum est inédit. (5) Anne-Françoise de Mouxy (voir tome XV, note (3), p. 332). (6) Sans doute Anne-Françoise, fille de Jean-Claude de Clermont-Mont- Saint-Jean (voir le tome précédent, note ( i ), p. 373) et d'Anne de Montfalcon, sœur de M'"^ de Travernay (tome XIV, note ( i ), p. 334). A dix-sept ans, le 24 août 1625, elle prit l'habit de la Visitation au Monastère d'Annecy, et fit profession le 6 septembre de l'année suivante. Sainte Jeanne de Chantai lui trouvait «le cœur, l'esprit et le jugement parfaitement bien faits, » (Lettres^ vol. IV, 1879, p. 86.) Elle l'aima très spécialement, la choisit pour sa secré- taire de confiance, et la pleura maternellement quand, le 25 juillet 1636, Sœur Anne-Françoise quitta ce monde en l'absence d'Annecy de sa bonne Mère. (Voir sa biographie dans Y Année Sainte, tome VII, p. 602.)  AkKÉE 1622 371  MDCCCXCVI A MADAME DE PICARAYSIN l*J (Btuxr ofiorr) CommiMioD faite et avi« Jonn^ Annecy, t8 février 163a. Madame, J*ay dit a monsieur le Curé de Chaumont (») ce qui se peut faire en l'affaire qu'il m'a proposée de vostre part ; et vous saluant très affectionncmcnt, je demeure, iMadame, Vostre très humble parent et serviteur. Franc», E. de Gcncvc. 18 febvrier 1622. A MaJamopclIc Madamoy selle de Picaresin. A Chaulmont. R«TQ lor ont andcaB* copie cooMrvée k la Vititatioo 4« Tari a. ( I ) Jeanoe>Fraovoi»c, &lle de noble Gabriel d'Arlod, Acignear >.! »ia et Lobla. et fc ' ^' ^ ....... ........ ^ de la terre Je I >t- rocard de Ballon. U 1^ Joln i6a). ( s ) Le curé de Chaumont. depuis ic j'j jout 1010 donné prêtre le s juin de cette uéme année. Ilperir. 1« 6 jnillet i6fli. d«Tl«Bt Mcrlttatn du prieuré de HnmiUy !• 19 laart !%•)• curé d'Anaignjr 1« is janvier i6)i. «t meurt •• octobfs lifOw (E« I.)  2^2 Lettres de saint François de Sales  MDCCCXCVII A MADAME DE LA FLÉCHÈRE Les contradictions au service de Dieu. — Ce qui restera aux contradicteurs. — Obéissance et dévouement du P. de Sonnaz. — Le Saint va travailler de nouveau à l'établissement des Oratoriens à Rumilly. Annecy, 19 février 1622 (i). Ce porteur vous dira, ma très chère Fille, a quoy nous en sommes pour les affaires de vostre église. Quel moyen que le service de Dieu, qui a des le commencement esté exposé aux contradictions, cesse de l'estre en un si misé- rable siècle ? Mays je ne doute point que les opposans ne demeurent vains en leurs poursuites, sans autre satis- faction que d'avoir joué leur roUet et contenté leur humeur contantieuse. Cependant, demeurons tous-jours en Dieu et vivons pour luy seulement, ma très chère Fille. Le bon Père de Saunaz, qui est venu comme une bre- bis par obéissance, s'en rêva comme un aigneau par obéis- sance, prest a revenir pour sacrifier a la gloire de Dieu sa vie, sa (sic) prieuré et sa cure pour le bien de Rumilly et de tout ce païs. Je croy que les gens d'honneur luy en sçauront gré. Et moy je vay, avec nouveau courage, sol- liciter les expéditions requises a cett'affaire (2), la douceur et suavité des Pères de l'Oratoire m'excitant a cela, comme prsevoyant que leur venue sera tout a fait salutaire a ce peuple. Je suis, ma très chère Fille, Tout vostre en Nostre Seigneur, Franç% E. de Genève. 19 febvrier. A Madame Madame de la Flechere. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Lyon-Fourvière. ( I ) Il est aisé de suppléer au millésime que ne porte pas l'Autographe , Le « Père » de Sonnaz avait achevé son noviciat à l'Oratoire aux fêtes de Noël 1621, et c'est le 19 février 1622 qu'il fut nommé curé de Rumilly. (Cf. ci- dessus, note ( I ), p. 269.) (2) Cf. ibid., Lettre mdcccxcii, et ci-après, Lettre mcmviii.  Année 1623 375 MDCCCXCVIII A MADAME DE CllARMOISY (0 Ce qui rend une longue lettre inutile. — ArertitMoieot paternel d'épargner darantage «a tante, et un peu moins ■ le« moyen». ■ Annecy, 38 février i6aa. J'avoys pensé de vous escrire un'asses longue lettre, en response de celle que j'ay recède de vous; mays puisque, comme monsieur le Baron de Vallon (*' m*a dit, on a mis remède a tout ce que vous craignies, il ne me reste a vous dire sinon que tous-jours je feray tout ce que jepourray pour le bien dececher filz (>)et le contentement de ma très chère fille, sa mère, laquelle pourtant il faut que j'advcrtisse d'avoir soin de sa santé; car on me dit, certes de très bon lieu et de très bon cœur, que vous ne prenes pas asscs de soulagement pour la conserver et que vous n'espargnes pas autant quil est nécessaire vos- tre force et complexion, et, plus quil ne faudroit, les moyens. Mays ce qui est l'importance, c'est qu'on me dit qu'on n'ose pas vous le dire. Et moy, je suis très bien résolut (sic) de vous le dire, et d'autres choses et tout, puisque vous estes ma cousine et fille très chère, et que je suis Voslrc très humble ci invariable cousin et serviteur, Frasç', E. de Gcncvc. XXVlll febvrier 1622. ReTu «ur 1 j .M 1 -> I > ^ ter. Supérieur d ! -Jean vl'- M . .: senne. (1) Une «impU 1 ce» ligne» «nfEl à convaincre qne M** «Se Ctur- moiey en e»t la de;... .. — c. (a) Le bcaufrère de M*« de Cbaraoéty. Jacqnee de Ces. —kgmtm ém Vallon. (Voir tome» XII. note i . p f6o. «t XVI. n ;'. ^f.) (!) Henri de Charmetay (voir le tome précédent. : — p i|V  tjtmtt X ••  274 Lettres de saint François de Sales  MDCCCXCIX A MADAME ANGELIQUE ARNAULD ABBESSE DE PORT-ROYAL, A MAUBUISSON (inédite) Les nouvelles que le Saint attend. — Pourquoi il a « bien envie de revoir » la Mère de Chantai. — Salutations affectueuses à M'"^ Arnauld et à ses enfants. Annecy, [fin février] 1622(1). O ma très chère Fille, ce ne seront plus meshuy des lettres entières, ains seulement des billetz, jusques a ce que vous me donnies des nouvelles selon mon cœur. Certes, c'est bien tous-jours le désir de mon cœur que vous m'escrivies franchement selon le vostre ; mays les nouvelles du vostre seront selon [le] mien quand vous m'advertires ou que vostre affaire est passée a Rome, si Dieu le veut ainsy, ou que si elle ne peut passer a Rome vous demeures accoysee, employant au soulagement de vos désirs les permissions que vous aves et les autres re- mèdes qu'en ce cas-la je vous diray, Dieu aydant, selon quil plaira a la Providence souveraine de sa divine Ma- jesté de me suggérer et de vous inspirer. Il m'est advis^ ma très chère Fille, que mon esprit parlera au vostre d'un nouvel air quand je sçauray que la détermination de vostre affaire sera tout a fait prise. Or sus, cependant humilies vous sous la main de Jesuschrist qui vous a tirée par sa miséricorde a soy. J'ay bien envie de revoir nostre bonne Mère, pour plu- sieurs bonnes raysons, mays entr'autres, affin d'appren- dre des nouvelles bien particulières de vostre cœur, qu'elle m'apportera pliees dedans le sien. Cependant, je (1) L'Autographe ne porte pas de date ; peut-être a-t-elle été coupée avec une très petite bande de la marge d'en bas. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette lettre est postérieure à celle du 24 janvier 1622; de plus, l'allusion au retour de la Mère de Chantai semble indiquer la fin de février, époque où la Sainte quitta Paris. On ne pouvait prévoir alors que son séjour à Dijon se prolongerait plusieurs mois.  ASSÉE 1622 375 salue 1res humblement vostre bon Ange, ma 1res chère Fille, et le supplie de vous bien protéger sous la favour de l'amour céleste. Je salue madamoyselle vostre chère mereC»), que j'ay tous-jours chéri filialement des que je l'ay conneue; nos- tre très chère seur Le Maistre(»), que je prie Dieu vouloir establir en l'amour du martire que son soin luy j>eut et doit donner; madame la Coadjutrice de Port Royal (J), que Dieu veuille rendre sainte par la tressainte et coura- geuse humilité, et toutes nos autres Seurs qui sont tous- jours au milieu de mon ame, notamment nostre Seur Anne, et nostre Seur Marie, et nostre petite seur Magde- leine, et nostre frère Simon (4). Un petit mot a ma Seur Marie Angélique de Thou(5) et a toutes les autres; M. Manceau'>) et le bon Père Jean (7) y auront leur part. Helas! je prieray bien pour la pauvre Seur Isabelle (*). A Madame [Madamjc l'Abbcssc de Port Royal. Rêva ftor l'Aotogrjphe appartenant k M. l'abbé Welbcn, aumônier de l'Orphelinat «le BclleToe (Seine-«t-Oi»e). (1) M** Amaold, née Caiherine Marton 'rotr !c tome prieédcr^t, nol« (t), p. »»). (5 '" ■ (> (4) Tons frère et ftarart de la Mère Angélique ; le» deux première*. ReU- gicu • '^ " • ' • de rin 9t àê Mar i>. p. p. •). Pour Madeleine et Simon, voir au même volume les note* ( )'. (4)« P* 1*7* (V V ■ (♦, âç l'ahhaye de PoftRnr»! 'THd . no«e (4), p. 117.) (:' * note ' I ), p. i»5).  2-6 Lettres de saint François de Sales  MCM A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (0 On peut recevoir une prétendante malgré une promesse de mariage. — Dé- cision du Concile de Trente. — Les privilèges des fondatrices de Monastères devant Dieu et devant les hommes. — Exemple de la Sœur Lhuillier. — Raisons pour François de Sales de s'intéresser spécialement à M'^^ de Pressins. Annecy, 2 mars 1622. Il ny a nulle difficulté qu'on ne puisse, ains qu'on ne doive recevoir madamoyselle de Pressin (2), ma très chère Fille, si son esprit est appelle, ainsy que vous me dites ; car encor bien qu'elVeut fait promesse de mariage, et de plus encor, bien qu'ell'eut contracté et célébré le ma- riage en la face de la tressainte Eglise, pourveu qu'elle ne Teut pas consommé, il est constant entre les docteurs tant des loix que de la théologie, qu'elle ne laisseroit pas de pouvoir entrer en Religion, et que par sa Profession elle rendroit le contract annullé et de nul efFect. Combien plus donq se peut elle vouer a Dieu, le mariage qui sem- ble mettre en difficulté sa dévotion estant nul de tant de nullités comm'il l'est, devant Dieu et les hommes. Il se ( I ) Le sujet traité, les personnes mentionnées ne laissent aucun doute sur l'adresse de cette lettre qui manque à l'Autographe. (2) Dernière de la branche aînée des Fléard, à laquelle appartenait le titre de marquis de Pressins, Françoise-Virginie était fille de François Fléard et de Charlotte Alleman. En 1622, elle fut amenée au monastère de la Visitation de Grenoble par sa grand'mère maternelle, Virginie Bru; la famille espérait ainsi la détourner d'une forte inclination pour un gentilhomme qui la re- cherchait en mariage. La jeune fille essaya de feindre d'abord, mais son cœur n'était pas changé. De son côté, le seigneur dont on avait voulu l'éloigner ne renonçait point à ses prétentions ; il trouva même le secret de pénétrer sous un déguisement de manœuvre dans la partie du couvent encore en construction. La Mère de Chastel rendit aussitôt M"*-' de Pressins à son aïeule, sans crainte de désobliger cette dame qui était une bienfaitrice du Monastère. Françoise-Virginie épousa plus tard Jacques de Clermont, qui fut connétable et grand-maître héréditaire de Dauphiné. Elle vivait encore le 13 mars 1677. (D'après Guy Allard, Dictionnaire du Dauphiné ^ tome II; Rivoire de la Bâtie, Armoriai du Dauphiné, et Hist. de la Fondation de la Visitation de Grenoble.)  Année 162a 377 faut arrester en cette affaire a la détermination de l'E- glise, déclarée par le Concile de Trente en ces motz • : ' ^" ^'^''^' «*• M Si quelqu'un dit que le mariage fait, ap[)reuvé et con- mou», .^-...-.i t.. firme, mais non pas consommé, n'est pas dirimê et an- nuUé par la solemnelle profession de Religion, qu'il soit anatheme. » De sorte, ma très chère Fille, qu'en cela il ny a seulement pas aucune apparence de doute ; et je vous ay ainsy marqué le Concile de Trente, affin que si vous voules conférer de cett'affaire avec quelqu'un, il n'ayt pas occasion de faire difficulté. Quant au second point que vous demandes, si cette damoyselle pourra tenir lieu de fondatrice, je dis qu'oûy, s'il est treuvé a propos par ceux qui vous conduisent, car les bienfacteurs notables peuvent tenir ce rang la -O. Mays quel privilège ont les fondatrices? Devant Dieu, les privilèges sont grans, car elles participent en une façon particulière a touts les biens qui se font au monastère. C'est un œuvre de charité presque le plus excellent qu'on puisse faire, bien plus grand sans comparayson que de bastir un hospital, recevoir les pèlerins, nourrir les orphe- lins. Mays devant les hommes, il ny a point de privilège que celuy d'esire supportée et assistée et honnorec au monastère, dans Ic^iuel les fondatrices séculières obtien- nent ordinairement l'entrée plusieurs foys l'année, et après la mort des services particuliers. Or cette fille icy voulant estre Religieuse, establira quant a clic son pri- vilège, je m'asseure, a mieux ol>eir, si elle peut, que les autres, et a faire le plus de progrès qu'elle pourra en l'humilité, pureté de cœur, modestie et obéissance t*). La bonne Scur Hélène .\ • Lhuillier, de Parit, qui fit profession le 12 de M-uwn-f pi^'-'*, ayant donné quinze mille escus, cl se» »••»-. .ris ' i>-i9 4e U ••lTaal«. Fi>«i •« *«•<« «^ teiU. voir tome p t44. (») Cf. C*mitmmi4r, art. m, iMt F0tUêlenrt H F9mié»rÙ9%,  2^8 Lettres de saint François de Sales qu'ilz luy avoyent voulu reserver, puisque le privilège des vrayes Religieuses estoyt d'abonder en l'amour du cseleste Espoux. Au reste, j'honnorois grandement feu monsieur de Pressin (0, et je suis obligé d'honnorer sa famille et sa postérité. Cette fille est cousine remuée de germain de ma belleseur deThorens (2). C'est pourquoy, dautant plus je me res-joiiys qu'elle face une si bonne élection et que, quittant les amours peu aymables des hommes, elle se consacre a l'amour très aymable de son Dieu, vray Espoux des âmes généreuses. A tant, je salue très cordialement vostre ame, ma très chère Fille, et par vostre entremise celles de nos Seurs, et celle de monsieur d'Aouste (3) très chèrement, et celle encor de cette chère praetendente que je prie Dieu de vou- loir bénir éternellement. Vostre très humble en Nostre Seigneur, Francs, e. de Genève. Annessi, le second mars 1622. Revu sur l'Autographe appartenant à M""'' la marquise Ménabréa, à Chambéry. (i) François, seigneur de Pressins (voir ci-dessus, note (2), p. 276), était fils de Gaspard Fléard et de Virginie Bru. (2) La seconde femme de Louis de Sales, Madeleine Roero de Bressieu (voir tome XVI, note (4), p. 27), était petite-fille, par sa mère, de Madeleine Fléard, cousine-germaine de François, nommé dans la note précédente. {3) Artus de Lionne (voir tome XVIII, note (i), p. 240).  Akkêe 1623  279  MCMI A DOM PirRRF DE SAINT-HTR V *pn nf? FLOTTE*^- rriMf f wt'» ^ Un priJicatear qu'il ne faut pas • dirertir • et qu'on talue «ant rooloir de retour. — Image trè$ gracteutement offerte. Anrïecy, 4 mari (•) 163a. Mon Révérend Père, Je n'ay garde de vous divertir par mes lettres de voslre sainte et fructueuse occupation quadragesimale, du bon succès de laquelle on nous dit icy des merveilles. Dieu soit loué! Nostre Père Dom Eustache de Saint Paul ' )) me dit ex- près en sa lettre, que je vous addresse celle qu'il désire de moy, et je l'ay fait tout a fait très volontier, puisque ainsy j'ay un juste sujet de vous saluer, prolestant que je ne prctens pas le réciproque de voslre part tandis que vous estes en exercice de ceux auxquelz il fut dit : n Nemincm per viam salutaveritis^. ' L«c., s, 4. Nostre monsieur l'Abbé d'Abondance '<) m'a dit que vous auries aggreable l'image ci jointe, si je vous l'en- voyois; et la voyla donq a cette intention, consolé que vous ayes un petit mémorial de mon affection parmi vos outilz de dévotion. Ht encor me semble il que c'est a pro- pos que je vous la destine aujourdhuy, jour de la Sama- ritaine^ . :i la 'inversion de laquelle la bicnhcurcuatc (*) Fous m ssitarei ptnamm m tktmin.  ( I ) Voir looM XV. note ( l ), p. ti?. ( • ) L'aoct«an« copie qo« so«* - « oient erreur. L'EvanirtU 4« U Sau. ,.-. .. -.■ ....a«a, m Ut la T«nJr«ortoit quand il y arriva •; lesquelles, bien qu'elles eussent esté *Cf. Mati.. «xni. saintes, avoyent esté profanées quand les bourreaux les luy osterent dans la mayson de Pilate*. Gardés bien, ma * Ibid.,^. »8. chère Fille, d'entrer au festin de la Croix, plus délicieux mille et mille fois que celuy des noces séculières, sans avoir la robbe blanche, candide et nette de toute autre intention que de plaire a TAigneau •. îiSV^Apoc,™' O ma chère Fille, que l'éternité du Ciel est aymableet "• •• que les momens de la terre sont misérables! Aspirés continuellement a cette éternité, et mesprisés hardiment cette caducité et les momens de cette mortalité. Ne vous laisses point emf)orter aux appréhensions, ni des erreurs passées, ni des craintes des difficultés futures en cette vie crucifiée de la Religion. Xe dites point : Comme pourray je oublier le monde et les choses du monde? car vostre Verc céleste sçait que vous aves besoin de cet oubli *, et il vous le donnera, pourveu que, •>iiii.,Ti,)i;l»c., comme une fille de confiance, vous vous jetti»«s entiè- rement et fidèlement entre ses bras. Nostre Mère, vostre Supérieure, m'escrit que vous aves de très lx)nnes inclinations naturelles. Ma chère Fille, ce sont des biens du maniement desquelz il vous faudra rendre compte : ayes soin de les bien employer au ser- vice de Celuy qui vous les a donnés. Plantés sur ces sauvageons les greffes de reternclle dilcction (jue I)i«u est prcst de vous donner si. par une parfaitte abncgatimi de vous mesme, vous vous disposes a les recevoir. Tout le reste je l'ay dit a la Mcrc ; a vous je n'ay plus rien a dire, sinon que, put^^iue Dieu le veut, je suis de tout mon cœur Vostre 1res humble frerc cl serviteur. FftANÇ*, E. de Genève. Le 6 mars 1622, Annessi.  282 Lettres de saint François de Sales  MCMIII A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE L'imperfection du motif de la part de la créature n'empêche pas la réalité de rappel de Dieu. — Vocations citées dans TEvangile et celles de quelques Saints, — C'est la suite et la persévérance qui témoignent de la bonté des dispositions. — Par quel moyen aider une âme que la nécessité et non l'attrait a conduite au monastère. — Avis prudent et sage pour des visites au parloir. — Laisser parler le monde comme il voudra de cette vocation. — La pensée du Fondateur sur une autre aspirante et sur une Supérieure,  Annecy, [vers mi-marsj 1622(1).  Or, quant a la vocation de madamoyselle de Pressin, je la tiens pour bonne, bien qu'elle soit meslee de plu- sieurs imperfections du costé de son esprit, et qu'il seroit désirable qu'elle fut venue a Dieu simplement et pure- ment, pour le bien qu'il y a d'estre tout a fait a luy. Mais Dieu ne tire pas avec esgalité de motifz tous ceux qu'il appelle a soy, ains il s'en treuve peu qui viennent tout • Vide toni. VI hu- a fait a son service seulement pour estre siens et le servir *. JUS Edit., hnlretien ^ XVII. Entre les filles desquelles la conversion est illustre en l'Evangile, il ny eut que la Magdeleine qui vint par •Luc, VII, 37-47. amour et avec l'amour*; l'adultère y vint par confusion Jean., VIII, 3. publique*, comme la Samaritaine par confusion particu- • Ibid., IV, 17-19, liere*; la Chananee vint pour estre soulasfee en son 29. 39. * . . , •Matt.,xv, 22-28. affliction temporelle*. Saint Paul premier hermite, aagé Edit..Serrn.xLvm ^^ quinze ans, se retira dans sa spelonque pour éviter la •tf^^îom'^vi persécution; saint Ignace Loyole par la tribulation *, 316, var. (o). et cent autres. Il ne faut pas vouloir que tous commencent par la (i) Dans l'édition de 1626 et dans la copie de M. Michel Favre, que nous reproduisons, ces pages faisaient suite à la Lettre mcdxciv qui figure au tome XVIII, p. 323 (voir ibid., note ( i ), p. 326) ; mais il est évident qu'elles sont de 1622 et postérieures à la lettre du 2 mars (voir ci-dessus, p. 276). Toutefois, elles ne peuvent en être très éloignées, car on ne se fit pas longtemps illu- sion sur la vocation de M"° de Pressins (note (2), ibid).  perfection : il importe peu comme Ton commence, jK:)ur- veu que l'on soit bien résolu de bien poursuivre et de bien finir. Certes, Lia entra furtivement et contre la civi- lité dans le lici de Jacob destiné a Rachel; mais elle s'y comporta si bien, si chastement el si amoureusement, qu'elle eut la bénédiction d'cstre la grand mère de Xostrc Seigneur*. Ceux qui furent contraintz d'entrer au festin •Geo.. szix« •>, nuptial de l'Iivangile* ne laissèrent pas de bien manger • L«c.. xtr, li. •). et de bien boire. Il faut regarder principalement les dispositions de ceux qui viennent a la Religion, par la suite et persévérance; car il y a des âmes, lesquelles ny cntreroyent point si le monde leur faisoit bon visage, el que l'on void néanmoins estre bien disposées a vérita- blement mespriser la vanité du siècle. Il est tout certain, ainsy que on raconte l'histoire, que celte pauvre fille de laquelle nous parlons, n'avoii pas asses de générosité pour quitter l'amour de celuy qui la recherchoil en ma- riage, si la contradiction de ses parens ne l'y eusse con- trainte; mais il n'importe, pourveu quelle ayt asses d'entendement et de valeur pour connoistre que la né- cessité, qui luy est imposée par ses parens, vaut mieux cent mille fois que le libre usage de sa volonté et de .sa fantasie. et qu'en fin elle puisse bien dire : Je perdois ma liberté si je n'eusse perdu ma liberté. Or, ma très chère Fille, le moyen d'ayder cet esprit pour luy faire connoistre son bonheur, c'est de la con- duire le plus doucement que l'on pourra aux exercices de l'orayson et des vertus, de luy tesmoigner un grand ' ^ amour de vostre part et de toutes nos Seurs, sans faire nul semblant de l'imperfection du motif p;ir lequel ell'est entrée, de ne point luy parler avec mesprisde la |>ersonne •-• y --• ■ -^ quelle a aymé "♦■. Que si elle en parle, il faut renvoyer />•/• (I) C«0ta« LiTTt m a« loavrag* <1« PUt«« (Puur. Dm Bum é* tBusi rv/i/i>tu (voir tomtt VI. ooU (1), p. 117. «l XII. nofc ^ 1 . p. 117. <(•• m troavt 1« chjp.' ' {aé par • ' '* . . 1 .. -.. _. ».»!.... ^^l k la il«rntèr« c : ^to« tt ** Impriné* k Lyoo, cImi Rigavd. «a thto, ^s* l« Saint t- >•- 4«Ble. A le ptff* I04t d'aO «IMOpI ':t|MI (oa»«i^« « i« dtbl. Nat.. D 4S164. on lit «a mattcWiu* Art/lri fmmr ng mmt tw w  284 Lettres de saint François de Sales le propos a Dieu, comme seroit de luy dire : Dieu le conduira par le chemin qu'il sçait estre plus conve- nable. Vous me demandes si on pourra permettre l'entreveûe entre eux deux. Je dis qu'a mon advis, il ne faut pas Tesconduire tout a fait, si ell'est grandement désirée ; mais pour le commencement, il faut gauchir et biayser le refus. Puis, quand vous connoistres que la fille est bien résolue au party bienheureux de Tamour de Dieu, vous pourres permettre deux ou trois entreveiies, pourveu quil permette la présence de deux ou trois tesmoins ; et si vous en estes l'un, il faut civec dextérité les ayder a se dire adieu, et, en louant leurs intentions passées, leur donner le change et dire qu'ilz sont bienheureux de s'estre ar- restés au chemin dans lequel la rayson les a conduitz (0, et qu'une once du pur amour divin quilz se porteront l'un a l'autre des-ormais, vaut mieux que cent mille livres de l'amour par lequel ilz avoyent commencé leurs affections. Et ainsy, sans faire semblant de craindre par trop leurs entreveiies, il faut petit a petit les conduire de la voye de l'amour en celle d'une sainte et pure dilection. Il y a une bonne histoire a ce propos es Confessions * Lib. VIII. c. VI. de saint A ugiistin *, de deux gentilzhommes qui avoyent espousé deux damoyselles, qui, après avoir renoncé aux prétentions des noces, se firent, a l'imitation les uns des autres, tous quatre Religieux. Si cette fille a l'esprit conditionné comme l'on m'a dit de vostre part, je m'asseure que bien tost elle se treuvera toute transformée, et qu'elle admirera la douceur avec laquelle Nostre Seigneur l'attire en son lict nuptial, parmi • CL Cant., i, 13. tant de fleurs * et de fruitz odorans tout a fait célestes. Quant a ce que le monde dira de cette vocation, il n'y faut faire nulle sorte de reflexion, car ce n'est pas aussi pour luy qu'on l'accepte. Je fay response a cette ame selon mon sentiment (2); vous la mesnageres comme vous verres mieux a faire. ( I ) Ici s'arrête la copie de M. Michel Favre (voir ci-dessus, note ( i ), p. 282); la suite de notre texte est donnée d'après celui de 1626. ( 2 ; Voir note ( i ) de la lettre précédente.  AS'KÉE 1622 38s (») Quant a madamoyselle N., je dis de mesme qu'il la faut laisser venir, bien que le choix du lieu tesmoigne quelque imperfection de tendreté ou de motif meslé parmi sa vocation: comme réciproquement il y en peut avoir en l'aversion que nostre Seur S'uf)érieure] de N. a, par adventure, de la voir venir de deçà. Mais gardes vous bien de luy dire cette mauvaise pensée qui me vient en l'esprit ; car, au reste, c'est une bien brave Seur que j'ayme parfaitement, parce que, comme je m'asseure, elle ne vit pas selon ses sentimens, ses aversions et inclina- tions, qui luy font désirer l'esclat et la gloire de son Monastère, ains plustost selon l'esprit de la Croix de Nostre Seigneur, qui luy fait perpétuellement renoncer aux saillies de l'amour propre.  Rera en partie «nr one copie faite par M. Michel Farre. contervée ï la Vititation de VeniM. (1) L'alinéa tairant ett-il bien de la même lettres Ne pouvant dèfiirner la demoiftelle qo'il • faut lai««er venir, • il ett impo««ihle de répondre à ccU« question et de nommer la Supérieure mentionnée par le Fondateur.  MCMIV AU PRINCE DE CARICNAN, THOMAS DE SAVOIE Chrétien privtlèg* accordé à la confrérie du Crucifix. — Le Saint inttrc4d« pour tn fair« bénéficier un galérien, père d'une nombreute famille. Annecy, vers le 30 mars 1633 1 Monseigneur, Il a pieu a Son Altesse d'accorder a la Confrairie de la Sainte Croix, autrement ditte du Crucifix, de Cham- beri, la délivrance cl'un criminel prisf^nnirr. tel qu'elle (1 La date du Jeodi-Saint J4 : -.mi^wmwni celle de ce» ligne*. Elle* ont dû é': j •' •**• P** a* d«c d« SâToée. nait au prince Tboma* qui. •■ qualité d« • !> gê- nerai d«V' !«• mont* pour ^ V !inalf««e«l * ^-tt-wi-wy. FranchiM. promptitude. ' «»« '«^ frincIpeM Util» du caractère de Prançoi»-Thoma«. cinquième fel* de Cv manuel, né l« SI décembre lyt^. Dt booMlMttf* il prit l'éfé*, il U ki»** •• iMf pMW  286 Lettres de saint François de Sales nommeroit chasque année, le Jeudi Saint, en révéren- ce de la Mort et Passion de Nostre Seigneur (0; et la pit03"able famille d'un homme de ce mandement d'An- nessi a obtenu que il fut nommé et demandé en grâce cette année par laditte Confrairie pour estre libéré de la galère. Et par ce, Monseigneur, que véritablement sa femme et ses enfans qui sont en grand nombre sont di- gnes de compassion, et qu'en la grâce du père est en- close la grâce des enfans, de la femme et de toute la fa- mille, qui ne peut vivre sans l'assistence actuelle de ce pauvre homme, je joins a la très humble supplication que la Confrairie fait a Vostre Altesse pour ce sujet, ma très humble recommandation ; qui suys, Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur. Francs, E. de Genève. Revu sur TAutographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. accompagner son frère Victor-Amédée à Paris (voir tome XVIII, note (4), p. 336}, et pour remplir, en 1620, une mission à Venise et à Rome. Au mois de juin 162 1, nous l'avons vu passer en Savoie pour régler sa lieutenance (voir ci-dessus, note ( 2 ), p. 45) ; cette même année, la principauté de Carignan fut jointe à son apanage, et il en porta désormais le nom. Son mariage avec Marie de Bourbon-Soissons, le 6 janvier 1625 (le contrat dotal fut signé le 10 octobre précédent; voir tome XVIII, note (3), p. 406), devait, semble-t-il, le rapprocher de la France; la politique de Richelieu l'en éloigna, et quel- ques années plus tard, le prince était en Flandre, au service du Roi Catholi- que. La mort du duc Victor-Amédée, en 1637, excita son ambition; s'unissant au cardinal Maurice, il voulut disputer la régence à Christine, et ne craignit pas de faire appuyer ses prétentions par les armes espagnoles. Enfin, le 24 mai 1646, Thomas de Savoie prêtait serment de fidélité à Charles- Emmanuel II, successeur de François-Hyacinthe, et se ralliait à la couronne de France. On lui donna des espérances du côté du royaume de Naples où il eût pu jouer le rôle d'un Guillaume d'Orange, mais ses efforts furent mal- heureux, et il revint à Paris qu'il ne devait plus quitter jusqu'en 1655. Il re- tourne alors en Piémont, tombe malade devant Pavie et meurt le 22 janvier 1636. (D'après Carutti, Storia délia Eeggen\a di Cristina di Francia, Torino 1868-1869, passim.) Le prince de Carignan vénérait l'Evêque de Genève comme un saint, et son estime pour la Mère de Chantai n'était pas moindre. Il lui en donna des preuves publiques lors de la fondation delà Visitation de Chambéry. ( I ) Voir tome XI, note ( i ), p. 67. — Charles-Emmanuel, non content d'ac- corder des privilèges aux Pénitents-Noirs de la Sainte-Croix, avait voulu s'inscrire lui-même dans la Confrérie de Turin, le 20 juillet 1595. (Burnier, Hist. du Se'ftai de Savoie, 1864, chap. viii, p. 460.)  ASXÉE 1623 387 MCMV A IV r.FNTILIIOMME Prometsc de s'employer k U condation d'une aHiire. Annecy, [févrJer-ivrîl i6ao-i6aa (1).) Monsieur, Avec cette commodité, je m'excuse, sil vous plaît, de- quoy ayant esté si souvent remis en mémoire de mettre une fin, sil se p>eut, en l'affaire que vous aves avec les Dames de Sainte Catherine (*) et le sieur Prieur de Ru- milly iy\ je n'ay néanmoins encor rien terminé. C'est, Monsieur, que partie mes distractions, partie celles des parties mesmes, m'ont app>orté de l'empeschement jusques a cett'heure. Mais, ce Caresme passé, le bon monsieur de Chavanes ^4). qui n'a i>oint de part en cette nej^li^ence, ains qui est extrêmement affectionné a vostre service, et moy, qui ayant la coulpc de cette lenteur, suis toutefois tout dédié a vous servir et honnorer, ferons Rcta f«r l'ADlograph* cooMnré à U VUtution Je M>tiTc! dct lo Carême. Nou» ponvoot donc, à coop «ftr, lai attigner la date de loso-iMt. En •' ... . . . :- : • -««- dt , <*• février et d'ami. let Cittercieonea de l'abbaye de Sainte^alberine. {}) V if de Saiote-AgiUiede Kumiiîy. v»««» •* •"•-« ( 4 ) Parmi le* de Charane* attet nombreux k celle époq»e, oa peel pr«- p,,. '.me XVI. oole t - •• ma i trlirn^Bf »l» ► •*éUlt allié en 1611 ■twc Gaaparde de Gerbai*a Jac<|vct, f>' ' fâ» à» Ch> 'odi» •! ptei». dea Compte*, et avait épovaé Ttft liao PolyxéM 4« C«yeu.  288 Lettres de saint François de Sales  MCMVI A LA MÈRE DE BLONAY SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE LYON Quand on veut fonder un Monastère, il faut vouloir se conformer à l'esprit de rOrdre qu'on appelle. — L'excellence de la vie intérieure à la Visita- tion. — Planter des figuiers si l'on veut des figues, et des oliviers si l'on veut des olives. — Quelles filles préfère le saint Fondateur. — Retour à Lyon de deux anciennes professes. Annecy, 22 avril 1622 (i). Ma très chère Fille, En peu de motz je vous dis que les âmes qui sont si heureuses que de vouloir employer les moyens que Dieu leur a donnés, a sa gloire, doivent se déterminer aux desseins qu'elles font, et se résoudre de les prattiquer conformément a cette fin. Si elles sont inspirées de faire un couvent de Chartreux, il ne faut pas qu'elles veuillent qu'on y face les escholes comme aux Jésuites ; si elles veulent faire un collège de Jésuites, il ne faut pas qu'elles veuillent qu'on y observe la solitude et le silence. Si cette bonne dame, que vous ne me nommes point, veut faire un monastère de Religieuses de la Visitation, il ne faut pas qu'elle les charge de grandes prières vo- cales, ni de plusieurs exercices extérieurs ; car ce n'est pas vouloir des Filles de la Visitation ( = ). Il doit, a mon (i) Les deux notes suivantes, en expliquant cette lettre, justifient com- plètement l'adresse et la correction que nous faisons du millésime 1612 donné par la première édition. A cette date, du reste, il n'existait qu'un seul Mo- nastère de la Visitation, celui d'Annecy. (2) Il est presque certain que François de Sales parle ici des projets de fondation de Gabrielle de Guadagne, comtesse de Miolans de Chevrières (voir ci-dessus, note ( i ), p. 241). Cette dame voulait établir une Maison de la Vi- sitation à Mâcon, et les pourparlers commencèrent au printemps de 1622. Ils se prolongèrent longtemps; les conditions étaient si onéreuses que, disait la Mère de Chantai, « quand nous serions les plus affamées du monde de faire des Monastères, ce que nous ne sommes nullement, » il serait impos- sible d'accepter. (Lettres^ vol. II, p. 270.) Et le 7 avril 1624, elle ajoutait : « Je n'ai jamais oui parler d'une telle fondation... J'appréhende les embar- rassements et notre Bienheureux Père les appréhendait encore plus. >» (Ibid.,  Aks'ée 1623 989 advis, suffire que tout l'intérieur et tout rextcrieur des Filles de la Visitation est consacré a Dieu ; que ce sont des hosties de sacrifice et des holocaustes vivans, cl toutes leurs actions et résignations sont autant de prières et d'oraysons; toutes leurs heures sont dédiées a Dieu, ouy mesme celles du sommeil et de la récréation, et sont des fruitz de la charité. Cela employé pour son ame, et la gloire qui revient a Dieu de la retraitte de tant de filles estant dediee pour l'accroissement de la charité de ce cœur, fait une somme presque infinie de richesses spi- rituelles. Voyla mon sentiment. De charger les Monastères de la Visitation des prat- tiques qui divertissent de la fin pour laquelle Dieu les a disposés, je ne pense pas qu'il le faille faire. De vouloir tirer des olives d'un figuier ou des figues d'un olivier, c'est chose hors de propos : qui veut avoir des figues, qu'il plante des figuiers; qui veut avoir des olives, qu'il plante des oliviers. Ma très chère Fille, vous estes tout a fait de mon humeur en la réception des filles. Je préfère infiniment les douces et les humbles, quoy qu'elles soyent pauvres, aux riches moins humbles et moins douces, quoy qu'elles soyent riches. Mais nous avons beau dire : Bienheureux sont les pauvres •; la prudence humaine ne laissera pas de * M^ti . v. 1. dire : Bienheureux sont les Monastères, les Chapitres, les maysons riches. Il faut en cela mesme cultiver la pauvreté que nous estimons : que nous souffrions amou- reusement qu'elle soit mésestimée. Vous aves receu deux nouvelles, mais anciennes fille» de vostre Mayson ; le retour est tous-jours plus aggreable aux mères que le despart des enfans ' .  p. «87 En6o. on roapil l« pco)«i. «i la coaii««M %*t€mpm d'Hablir Im hm- noociadct; U S«inl« «'«n réjooii «locirvinval : • J« rais ■•mi co«iroi« qM Di«« »oél glorifié ptr !•• booo*« d«m«« d* l'Aaooocitde q«« f»ar «««• . mais j« dé«ir« hi«n q«« m do»c« Booté aoat coomttv l'amovr (ordial 4« M** ém ClMTrièr«t q«« jlw>Mrtraé ch*r«»Ml Ual qM f vtvral. • (Uflr« ém tymc- lobr« I'- ' ' '■ ) (i)S.r ronjrm* d« VilU««(»^f !•«• XVII M4«r|>. pi^) «t %9%t ]9Mnu»-ftànçoi*% Etii«iin« (totBft \ . «i XIX, (1)* p* 44) «••âicai ém r«oir«r dâs* l*w> ;4«i*v.. »« j-ww.^ m a. C't«l X tf  290 Lettres de saint François de Sales Je suis de tout mon cœur, ma très chère Fille, très entièrement Vostre très humble Père et serviteur, France E. de Genève. Le 22 avril .... sans doute Georges Rolland qui, poursuivant sa route vers Annecy après avoir laissé la Mère de Chantai à Moulins, les accompagna jusqu'à Lyon..  MCMVII A LA MÈRE DE CHANTAL, A ALONNE (0 Départ précipité d'une petite colonie de Religieuses. — Portrait de celles- ci. — Le document qu'elles emportent. — Une dame que le Saint aime particulièrement sans l'avoir jamais vue. — Occupations multipliées. — Messages rapides. — Vivre, travailler et se réjouir en Dieu. Annecv. 25 avril 1622. L'inopinée venue de M. Roland (2) nous presse de despescher nos chères Seurs, qui ne devoyent partir, selon nostre compte, que sur la fin de la semaine sui- vante. Et par ce que nous vous envoyons ma Seur Paule Hieronime Favrot qui de jour a autre attendoit de faire la Profession, affin de ne l'envoyer pas novice nous la recevons a Profession ce mattin ; et soudain la ferons partir avec les autres troys, puisque il ny a pas lieu dans la carrosse pour plus de filles que pour 4(3). (i) Après avoir quitté Paris, le 21 février, la Mère de Chantai visita les Monastères de Bourges et de Nevers, et, dans la seconde quinzaine d'avril, alla chez sa fille. M""* de Toulongeon, à Alonne, attendre les fondatrices du Monastère de Dijon. (Cf. ci-dessus, note ( i ), p. 249.) ( 2 ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 247. Georges Rolland, envoyé par la Sainte, venait chercher les Soeurs destinées à Dijon. (3) La Sœur Paule-Jéronyme Favrot, par suite d'affaires temporelles, atten- dait le bonheur de prononcer ses vœux depuis le 17 octobre 1621, jour où s'achevait son année de probation. Elle était née à Pontarlier, de « Humbert Favrot et d'Anne Letcout » (Livre du Noviciat du i'-"'" Monastère d'Annecy) qui rélevèrent dans les principes d'une foi solide et d'une fervente piété. Le  Année 1622 291 Vous connoisses des-ja ma Seur Marie Marguerite '»), de laquelle partant je n'ay rien a vous dire, sinon qu'elle s'en va très joyeusement. Ma Seur Paule Hieronime est une très bonne fille, propre a tout, de bon esprit cl de meilleur courage ; ell'a autant de propriétés que la sauge, selon le mot de feu vostre filz de Torens i»). Ma Seur Françoise Augustine est une brebis de grande observance et dévotion ( ? . Ma Seur Peronne Marie * est toute pleine de désir de bien s'employer. Nous avions encor choysi ma Seur Françoise Agathe; mays voyans qu'il ny avoit place que pour 4, nous avons un peu favorisé sa mère (5) qui avoit de la tendreté sur son départ, et non elle, qui partoit de bon cœur comm'eU'est demeurée de bon cœur.  récit dc« vertu* pratiquées par le* premièrM Rcligienset de U Visitation dé- '^ .'nie de ♦ -f- * •. noie , : :;. L« S3 atrril 1649, parée de ta couronne de nouvelle professe, elle sortit de en deux an* aprè*. de relonr \ tnecy. ik 1 applaudissement de la Mère de Chantai elle-même, qui l'emmena en Lorraine comme Snpé- en i6»6. A "-s six - r - ronjrme dut. ir« dn M*' de Gournay. prendre U conduite des Filles repenties de Nancy. Ce  mois qu'il était commencé, lorsque la iruerre éclata, et huit années des'' •'^traire, elles firent une ncuvaine de processions • pour rondre grécos à )riu«-Christ de ^gaes de r •jn amour. • Leu; _ - . .ompensc . , t leur envoya quand, malirré leur silence, on découvrit leur misère, et plus mbl«««. la Mère ;--.- . , ,-- - - — t, .^t»« «n». «iUfo»- vema cr re. et r mourut ire le i mai 167t. (Voir sa biofra*  (•) Bernard d' . XUI. note ( O. p. 107. et XVIII, note pi: ()) Franv'OMC-Aagttttit. «uir ci Jctius, noie ' < . P 1^1^. (4) PéronneMarie de l ). p, tli (, «' .... \.. • ., . ._ . _ . '<"»gnf ur 4"^^ M ' :td. et d^ ifd. Sonconttal de »i . :Mles, seignc«i< i« Uicas, «*l d» 4 ■*< l^> IU« B»w»i U  292 Lettres de saint François de Sales Je leur ay baillé pour document, de ne rien rechercher et ne rien refuser dans la vie religieuse. La bonne madame de Dalet est bienheureuse de vou- loir cette vie-la ; Dieu luy face la grâce qu'y estant, elle ne recherche plus rien et ne refuse plus rien. Je ne Tay jamais veu, mais j'ay un certain instinct intérieur tout particulier pour elle et son esprit. Je n'escris a personne sinon a nostre bon Monseigneur l'Evesque de Langres(0; car, quel moyen de faire en une matinée tant de choses, puysque hier il fallut confes- ser ces nouvelles professes (2), et parler a M. Roland et faire mille choses? Vous sçaves mon cœur pour M"" la Première (3), pour messieurs et mesdamoyselles de Vi- 1ers (4 ). Je salue très humblement madame la Duchesse de Bellegarde (5), si ell'est la, et madame la Marquise de Termes (6), et suis leur très obéissant serviteur. Au cœur de nostre madame de Tolongeon (7) il ne faut dire mot, sinon qu'il escoute bien celuy de sa mère : c'est tout ce que son vieux Père luy désire. A monsieur Roland tout le reste. Je reviens de la Profession de nos Seurs, ma très chère Mère, et pour faire partir nos Seurs qui vont a vous, je finis cette lettre, vous recommandant toutes a la sainte grâce de Nostre Seigneur. Dans peu, j'envoyeray a nostre Seur Marie Jaqueline tout ce qui luy est néces- saire pour venir (8). (i) Celte lettre à M'*'' Sébastien Zamet (voir ci-dessus, note (2), p. 176) ne nous est pas parvenue. (2) Avec la Sœur Paule-Jéronyme Favrot, firent profession le 23 avril 1622, les Sœurs Bernarde-Marguerite Valeray (voirie tome précédent, note (i), p. 304), Gabrielle-MelchionneBriliat,etMarie-Innocentede Saint-André (ibid., note (i), p. 407). ( 3 ) Marie Bourgeois, femme du président Brûlart. (Voir tome XII, note ( i ), p. 267.) (4) Pierre et Jean de Villers, et leurs femmes, Jeanne Chisseret et Pier- rette Petit, (Voir ci-dessus les notes ( i ) des pp. 37 et 38.) (5) Anne de Bueil (voir ibid., note (3), p. 175). (6) La belle-sœur de la précédente, Catherine Chabot. (Voir tome XVII, note (3), p. 273.) (7) Françoise de Rabutin-Chantal. (8) La Mère Marie-Jacqueline Favre devait se rendre de Montferrand à Dijon, et ensuite à Chambéry où la fondation projetée paraissait imminente. (Voir ci-dessus, Lettre mdccclxxx, p. 237, et ci-après. Lettre mcmix, p. 295.)  AssÉe 1623 293 O Dieu, que c'est une bonne chose de ne vivre qu*en Dieu, ne travailler qu'en Dieu, ne se res-jouir qu'en Dieu • ' ! Ainsy je salue voslre cœur, ma 1res chère Mère, de tout le mien, qui est vostre. Am^n. A M"* Soyrot i*\ Arviset (>), Binet < , a toutes les âmes qui me font Ihon- neur d'avoir soin de prier pour moy ; a M** du Puys d'Orbe (>). Amen. XXIII avril 1622. A ma trc$ chcrc Mcrc, chez madame de Tolongcon. Revu «ar l'Aotographc contcrré \ la VitiUtion de Renne*. (1) Cette phrate avait été interpolée, par le« éditeur* 4« i6«6, d^at ma texte composé de fragment* diver*. et faa*»ei&ent daté du aa déttmhrt 1^90. (Voir le tome précèdent, note ( 1 . p. )87.1 (a) La famille de ce nom, originaire d'Arnay-le-Dac, où l'vo d« ee* mem- bre* rivait au xvi* «tècle, fat anoblie par det charge* de robe. Parmi le* dame* Soyrot q :raient i Dijon en losa. on peut pr e Arvi*et, fille Je K ^ Arvttct et Je Louite Doubler. Depui* le .,-,....: a 1)90, elle était veuve Je Jean Soyrot. qa'elle avait épooté le 1" décem- bre 1^79 et qui figure comme comciller-maitre à la < en ij8i. Elle mourut le a6 novcr* ^ '- D'Arbau. .1 ^ Cksmhrt dti Complet, et Fjtru . ^ Jt M . Je Jmigné.} (; I Arvi*ei, ccuycr. ««igneur Je La Cotme. ( i ' »'<• et M........ . a...t-Jean. avocat du Roi k la Chambre de* C'^u.ptc*. et, en ibo6. . . au Parlement, t'était marié le ai »cptembra téoi avec Mjrie Fyot qui Joint, par cette alliance, niéce d'Avoye Ar« Vojf la note précédente., Peut-être e*t-74.i. vicomte- me y eer de iiijun en 1616. mort en i6))- Ibid.) (4)11 «agit »an» doute de la mère du P. EUeoDe Binet. qoi te livrait alor» \ toute* le* oiuvre* de piété et de chanté ï Dijoa. Cette dame, dont on n a pu découvrir le nom, était encore vivante en 16*7. date ou le pteui Jétuitc lui dédie •on ouvrage : Le ruk* tsmv^ p*r U frit dorée dm Ctêl. Den* la dèdi c e c e. l'aolenr rappelle aasai le *ouveoir de *« «oior. «vierge de «otsante an*. • qet • a V ' - n'ayant autre etpoux que Jc««* Chri»l. • Mal* no«* l^ao- ron* <-al lieu avant ou apré* i6is. ()) Ro*e BourgMie (eoir looe XII. boU (i), p. t?!).  204 Lettres de saint François de Sales  MCMVIII AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE (0 Nouvelle supplication pour Thonon et Rumilly. Annecy, 25 avril 1622. Monseigneur, Le pauvre peuple de Rumilly attend tous-jours en bonne dévotion la venue des Pères de l'Oratoire en leur ville, et moy j'attens de Vostre Altesse les expéditions nécessaires pour les faire venir et la et a Tonon, ou c'est la vérité que rien ne peut remédier au mal qui y est, quant au mauvais ordre qu'il y a en l'administration des biens, que par cette veniie dé ces Pères (2). Vostre Altesse me pardonne si je luy suys aucunement importun ; mon excuse est toute faite au commandement qu'elle m'a fait d'avoir le soin de cette affaire. Et priant Dieu qu'il prospère de plus en plus la per- sonne de Vostre Altesse, Monseigneur, je demeure Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur. Francs E- de Genève. 25 avril 1622, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. (i) Nous croyons que le prince de Piémont est le vrai destinataire de cette lettre, comme de toutes celles qui concernent l'introduction des Pères de rOratoire à Rumilly. (a) Voir ci-dessus. Lettres mdcccxcii, mdcccxciv et mdcccxcvii.  AVN'ÉE 1633  395  MCMIX A LA MÈRE FAVRF. SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MONTFERRAND Platieurt lettre* poar une mènie affaire. — La Mère Favre. aprèt avoir établi le Monastère de Dijon, doit venir fonder c«Ui de Chambéry. — Bonté de Di , . , . , , ,, j^^ j^ Dalet. — C ' poar la vuite ca: \ ; >nnè« par l'Evèque d • , ■•: ton* l'inspi- ration divine. Annfcv. 3en ; et tandis que pour le commencement on fera préparer les logis, nostre Mère pourra y estre, et vous a Dijon, affin que, comme en passant, vous y establissies cette Mayson-la avant que de venir establir celle de Chamberi O) : et ainsy sera vray tout ce que nous escrivons a Monseigneur de Cler- mont. Je ne voy nulle sorte de difficulté en l'affaire de la bonne madame de Dalet, et me semble qu'il n'est point n<*< saire d'employer le tems a voir comme rcùscira la remise de ses enfans entre les mains de M. et M** de Monfan car il suffit de bien pourvoir a la personne et au bim ( I > joacium J i le l'tnf j ^ • • (•)UMèreM^ . .e. on l j 1m l-^i >- !■ ♦ •• djence qm'av molt d« ««piembre avivant. (Votr ci-d«M«a, BSta (f), f. lit.) (,)Vn ( 4 ) V. )«ilUt ï M*** dt MMifia •« de Dalvf.  296 Lettres de saint François de Sales maintenant, et d'avoir une très probable conjecture que tout ira bien. Dieu n'est il pas bon, ma très chère Fille, d'avoir ainsy explané le chemin de la retraitte a cette chère ame, laquelle, comme vous sçaves, je ne connois pas ; mais j'ay certain secret instinct pour elle, qu'il ne se peut dire combien elle m'est chère. Je suis bien ayse que vous la soulagies de vostre présence en cette affaire ; nostre Mère, ce pendant, sera vostre avant courriere a Dijon et puis a Chamberi. En la Visite (0, on pourra bien se dispenser es pointz moins essentielz. Vous pourres mesme, si vous le juges a propos, procurer dextrement que l'on commette quelques personnes qui ayent le loysir et la volonté entière : comme seroit quelque bon Père Jésuite, ou quelque Père de l'Oratoire, ou quelque bon ecclésiastique. Je me res-jouis dequoy cette Mayson-la est pleine de bonnes filles ; celle qu'a mon advis vous voules laisser en vostre place, m'a Epist. seq. escrit, et je luy respons *. Je respons aussi a madame Bonnefoy et luy désire une très bonne charité (2). C'est la vérité que son esprit estant de la condition que vous me marqués, elle doit moins faire de considération a se retirer et mettre a l'abry. Je fay chercher la lettre de madame de Chazeron (3) pour l'envoyer. Hier j'eus icy une damoyselle de grans moyens, nullement propre au mariage (4), et néanmoins je ne sceus jamais luy conseiller la Religion a laquelle elle ( I ) Il s'agit de la visite canonique du Monastère. (2) Cette dame appartenait vraisemblablement à la famille Bonnefoy d'Auvergne, établie à Montferrand au milieu du xvi'^ siècle. Peut-être est-ce la femme d'un des fils de N. Bonnefoy : Gabriel ou Pierre. Ce dernier laissa veuve, en 1603, Angéline Guérin, qui mourut à Courpières (Puy-de- Dome) le 2 novembre 1628. — Gabriel, avocat au Parlement et greffier à la Cour des Aides de Montferrand, paraît être décédé entre 1620 et 1622. Sa femme, dont le nom est inconnu, serait donc plus probablement la corres- pondante de saint François de Sales, les conseils donnés laissant entrevoir un veuvage assez récent. (D'après des Notes de M. Grellet de la Deyte et la Notice généalogique sur les familles Bonnefoy et Pons de Pou\ol, par G. de Bonnefoy, Clermont-Ferrand, 1894.) ( 3 ) Marie-Gabrielle de la Guiche (voir ci-dessus, notes ( 2 ), p. 238, ( 1 ), p. 239). (4) Peut-être Jeanne-Aimée de Beaufort, qui devint, quelques mois plus tard, la femme de François de Longecombe de Peyzieu. (Voir tomes XVII, ^^^^ ($)> P- 268, et XIX, les notes (2) des pp. 227, 228.)  AmiÉB 163a 297 avoil pensé, qui esloii la Visitation, ni aucune autre, ains la renvoyay au mariage; et aujourd'huy je ne puis con- seiller le mariage ni a madame [de] Dalet, ni a madame Bonnefoy, ains suis tout a fait tiré a leur proposer la Religion . O que madame [de] Dalet est heureuse d'avoir un esprit si ferme au désir de la perfection du saint amour ! Je la salue très cordialement, et toutes nos Seurs ; mais vostre chère ame, ma Fille bienaymee, je la salue de toute l'estendue des affections de la mienne, qui suis Vostre très humble et inséparable frère et serviteur, Fraxç», E. de Genève. 26 avril 1622.  MCMX A LA SQBUR CO.MPAIN RELIGIEUSE DH LA VISITATION DP MONTFERRAND PfcpafStton * ij j>u|>^[ luiitc. — Lj ^jruicnnc uc ia pais. Annecy, a6 avHI i6s3(i). C'est la vérité, ma très chère Seur, ma Fille, que vous m'aves grandement consolé en la peine que vous aves (1) Le sujvrii 10:3, ic >jnu >in j jj Mcrc havre, jj.>r« >u|>>u aoD* ici, est cette r * '-lie t'adrettr r ~Uqtteat A la S^var Mirir Jacqueline Cotnp- <-Jj en . Pendant »«« hu^i die avait eu la gr ftce de têir* c ae Mint E«^«« de <<<:..:< c . et d'être présente lor» , ié de font • pont ••• Fille*, ce Mvl ro-* - qnl M cooMnre et- llfievM observa tl par .t ce «np recevoir dM gtAcM apiMiiicn** Irè* pétii>,wti«iT« ^m *«itii *• «««i^  298 Lettres de saint François de Sales prise de m'escrire, puisque mesme, ainsy que je m'apper- çois, vous estes celle a qui Dieu dispose de faire remettre la charge de Supérieure. On vous donnera le loysir de vous bien préparer par une entière sousmission a la céles- te Providence et un parfait encouragement a vous bien exercer a l'humilité et douceur, ou debonaireté de cœur, qui sont les deux chères vertus que Nostre Seigneur re- Matt..xi. 29. commandoit aux Apostres*, qu'il avoit destinés a la su- périorité de l'univers. Ne demandes rien ni ne refuses rien de tout ce qui est en la vie religieuse : c'est la sainte indifférence qui vous conservera en la paix de vostre Espoux éternel, et c'est l'unique document que je souhaite estre prattiqué par toutes nos Seurs, que mon cœur salue très chère- ment avec le vostre, ma très chère Fille. Vostre très humble frère et serviteur, Francs E. de Genève. compagne à la Mère Favre quand il fallut aller à Montferrand, et la lui fit juger capable de lui succéder à son départ pour Dijon. Sœur Marie-Jacqueline « écrivit a nostre bon Père saint François de Sales, » dit une annaliste, « pour luy mander les raisons qu'elle avoit de refuser cest employ. Ce Bien- heureux luy répondit avec son zèle ordinaire; » et cette lettre « donna bien du courage à cette très honnorée Sœur; » elle devint « une des plus dignes Su- périeures de l'Institut qu'elle a servi en cette qualité en plusieurs de nos Monastères. >» La Mère de Chantai lui témoigna son estime en l'appelant à l'assemblée des anciennes Mères qui se fit à Annecy en 1624, pour la rédac- tion du Coustumier. Après une longue vie de mérites, la Mère Marie-Jacque- line Compain s'éteignit pieusement à Lyon le 27 avril 1670. (D'après sa notice insérée dans la Circulaire du i^r Monastère de Lyon^ 10 avril 167 1.)  Akkée 1622  >99  MCMXI A LA MÈRE FAVRE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MONTFERRAND (rmACMtrr) « Bonn*» beftoigne* ponr l'nDtqae Mcre et |>oar 1j grande Fille. • Annecy, [avril 1622 1 .J L'on parle fort de faire la fondation de Turin, ou je croy que nous aurons besoin de vostre personne. L'on se dispose a Chaml>eri de recevoir nostre Visitation : sçaves vous comme vous y estes désirée? Monsieur vostre pore en a des-ja cscrit a Monseigneur l'Lvesque deClermont. Toutes ces bonnes besoignes sont p>our l'unique Mère et pour la grande et brave Fille de nostre cœur, qui sera, de plus, généreusement humble parmi tous ces employii.  Revu tor le texte ta»éré dan« la Vu m^mutfrttt d* U Mèrt Fstrt^ par U Mère de Chaogy, conterTéc à U Vi»itatioo d'Annecy. (1) Il «et à craindre que la Mère de Chaogy n'ait pac dtè textaellement le Saint dans ce fragment, ou dn moint qu'elle ait emprunté, pour le former. le indique U date d arril i<»«a (roir tbid.. Lettre mcmix. p. t^^j; mai* a cette epoq»« le projet de fondation è Turin parauMit a»»oapi. La première phra»« appar- tiendrait donc peut-être ï un texte de 1690 ou de i6ai, ou bien l'ifit il de l'établifeement de Dijon au lieu de celui de Piémont '  300 Lettres de saint François de Sales  MCMXII A LA MÈRE DE CHANTAL, A DIJON (fragment inédit) Des filles qui « font merveilles. » — Conseil que le Saint leur adresse. Annecy, avril ou mai 1622(1). Nos Filles de Paris font merveilles et respandent par tout la bonne odeur de leurs vertus. Je les incite fort a se tenir invariables dans la pureté et sincérité de l'esprit de leur Institut, puisque c'est pour elles le chemin le plus asseuré pour parvenir a Dieu. Revu sur le texte inséré dans VHistoire de la Fondation de la Visitation de Paris, conservée au i^'' Monastère d'Annecy. (i) Après le départ de la Mère de Chantai (21 février 1622), la Commu- nauté de Paris « continua a pratiquer les vertus qu'elle » lui « avoit enseigné de paroles et d'exemples. Notre saint Fondateur, l'ayant appris, lui en écrivit ces paroles : Nos Filles de Paris, » etc. (Hist. de la Fondation.) Ce. fragment est donc, au plus tôt, d'avril 1622, et sans doute, il n'est pas postérieur au mois de juin.  MCMXIII AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE ( O La protection des convertis, premier but de la Sainte-Maison de Thonon. — Ce qu'il advient pour la pension annuelle due au sieur de Corsier; moyen d'en faciliter le payement. Annecy, 2 mai 1622. Monseigneur, Puysque ça esté l'intention de Son Altesse que la Sainte Mayson de Thonon servit de refuge a ceux qui, ( 1 ) La mention de « Son Altesse » ne permet pas de maintenir l'adresse au duc de Savoie donnée par les éditeurs précédents; saint François de Sales écrit évidemment au prince de Piémont.  Aks'ée 162a • 301 de l'heresie, se convertiroyent a la sainte religion catho- lique, et que pour cela ell'a commandé par lettre ex- presse, et par mon entremise, encor, que, des revenuz d'icelle Sainte Mayson, fussent donnés cinquante escus d'or de pension annuelle au sieur de Corsicr (»), gentil- homme bien nay qui, despuys sa conversion qu'il fit entre mes mains, a tous-jours vescu fort vertueusement en bon ecclésiastique, après avoir perdu tous ses biens, il re- court a Vostre Altesse Serenissime, affin qu'il luy playse de luy faire effectivement joùyr de ce bienfait que la Sainte Mayson ne nie pas luy estre deu, mays qu'elle dit ne pouvoir payer, parce que les deniers que Son Altesse luy a assignés pour sa fondation manquent. Or, Monseigneur, le sieur Gilette (») estant en cour et ayant charge des affaires de la Sainte Mayson, je croy que si Vostre Altesse luy commande efficacement de faire treuver laditte pension, il le pourra bien faire. El si d'ailleurs les Pères de l'Oratoire entrent en la Sainte Mayson, on espargnera les gages que l'on donne aux ecclésiastiques séculiers qui y sont maintenant, et de cette espargne on pourra payer cette pension et faire plusieurs autres bonnes affaires: qui sont les deux moyens que je voy, quant a présent, plus propres pour remédier a la misérable pauvreté de ce gentilhomme, pourveu qu'il playse a Vostre Altesse que bien tost on les prattique, ainsy que très humblement je l'en supplie, Monseigneur, qui suis, Vostre très humble, très fidèle et trt-s nhnssani orateur et serviteur, Frakv» £• «le Gcncvc. 2 may 1622, Annessi. IttTv tur rAatofraph« appan«n«ni à M Dvwluaipt I Uiomm. ( t ) joo-Gaipard d« Prti (voir tome XVII. noi« i . p. éii (•) Pitrr« Gillttu (voir fom« XIV. doI« ( i ). p. y.  ^02 Lettres de saint François de Sales  MCMXIV AU PRINCE CARDINAL MAURICE DE SAVOIE (0 (inédite) Misère et piété dignes d'être secourues. Annecy, 2 mai 1622. Monseigneur, Je n'ose et ne doy pas aussi oser escrire a Vostre Altesse Reverendissime que pour des occasions pres- santes. Ce pauvre gentilhomme ecclésiastique (2) désire, forcé de nécessité, une grâce de Vostre Altesse, selon que le R. P. Monod (3) vous représentera. Monseigneur. Et pour moy, je n'adjousteray rien, sinon que véritablement la misère de ce personnage est digne de vostre miséricorde, et sa pieté digne d'estre pitoyablement secourue. Ce pendant, faysant très humblement la révérence a Vostre Altesse, et priant Dieu qu'il la comble de toute sainte fœlicité, je demeure, Monseigneur, Vostre très humble, très fidèle, très obéissant orateur et serviteur, Franç% E. de Genève. 2^" may 1622, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Cherasco (Piémont), dans les archives de l'église Saint-Pierre. (i) Le Saint, en traitant son correspondant d' « Altesse Reverendissime », désigne clairement le cardinal Maurice, (Voir tome XIII, note ( i ), p. 345). (2) Jean-Gaspard de Prez (cf. la lettre précédente), (3) Pierre Monod, Jésuite (voir ci-dessus, note ( i ), p, 39).  ASS'ÉH 1633  yoy  MCMXV A LA MÈRE DE BEAUMONT SfPFRiriRK DE LA V!»ilT\T!ON î>f: p^Rf*; Ecrire courte; . écrire ftOOTent. — Deux Père* tpirituelt au M de Parti. — ^ .;» du c«ur, et Mlut» pjterneit aux Sour* de U . .^..^- tioQ et aux dame», &lle> ipirttuellea de Fraoçoii de Sale*. — Famille de la Mère de Beanmont. Annecy, 10 nui 1633. Aflfin que, comme je désire infiniment, je vous puisse cscrire souvent, ma très chère Fille, il faut que je vous escrive, tant que faire se pourra, courtement ; et je vou5 prie de me faire la consolation que de m'escrire aussi le plus fréquemment que vous pourres. Non, ma très chère Fille : que l'on ayt partagé la charge du Père spirituel de vostre Monastère, donnant a M. Le Blanc le soin de ce qui regarde vos affaires tempo- relles (» , et a M. Vincent celuy des choses purement spi- rituelles » ', il ny a point d'inconvénient ; au contraire, il semble a propos, eu égard a la grandeur de la ville en laquelle vous estes. Et les Constitutions, qui renvoyé (sic) a un Père spirituel, ne disent pas qu'il ny en ayt qu'un, mays seulement quil y en ayt un ; mays, quand elles le diroit (sic)t il faudroit doucement aquiescer a ce qu'un si grand et si favorable Prœlat desireroit ()). Or sus, mon cœur salue le vostre de toute l'estendue de ses affections, et luy souhaite perpétuel' t une sainte et amoureuse générosité au service de j i ^^miux céleste, et pour vous ci pour toutes nos Seurs; et, comme vous ( I ) Vicaire f4o4ral de Paht. Dtnt* Le BUoc •'•ccmp» avvc «a afleciMttS Intérêt de* î !I coo« ^ ' • "' m iiat ém Mcoad Moi. 'Bt eacor* Père «ptr prtmAat •• 1641. Il figure, avec le tltrcdeirrand-vicairc et o&cul. et « d« * )«fl* •obaéléfaé. • au Procèe fait à Parti «a téU pot U be«Miii«>i»a 4a aaiM Evéqaa d« Geoève. (•) Salai Véa<«al 4« Paal [Toér U tome pré<4i (I) Haml 4« Goadl. é^aa 4a Parte. (Vair Iotb< a  « li  304 Lettres de saint François de Sales sçaves, les nostres de ce Monastère (0 y sont comprises, spécialement ma Seur Jeanne Marie, ma nièce, et ma Seur Marie Anastase, nostre première professe (2), et la grande fille de Moulins (3); et puis vous sçaves ce que nostre Seur Hélène Angélique (4) est a mon ame. O que de consolation quand je sçai que toutes sont bien unies a Dieu ! Je salue aussi de toute mon ame madame la Praesidente Amelot (5), M'"' de Gravant et de Verton (6). Je n'oublie point ces ames-la, ni jamais madame de Villesavin (7), ni M"'^ Amori (8). Je seray bien consolé de la consolation de madamoyselle de Pont Chartrin (9). Je ne dis mot a madame de Villeneuve (^o), car ell'est tellement ma fille, qu'elle ne doute point de la perpétuité de mon affection. Je ne puis oublier madame la Marquise de Dampierre, ni les mouvemens que le Saint Esprit donne a son cœur; pla3^se a sa divine Majesté de les bénir et faire reuscir a la plus grande sanctification de son nom et de sa sainte Mère (^0. Je n'ose pas escrire a madame la Marquise de ( I ) Du Monastère d'Annecy. (2) Sœur Jeanne-Marie de la Croix de Fésigny (voir tome XVII, note (i), p. 264) et Sœur Marie-Anastase Pavillon (tome XVIII, note (3), p. 396). (3) Sœur Marie-Marguerite de Gondras des Serpens de la Guiche (voir le tome précédent, note (i), p. 74). (4) Sœur Hélène- Angélique Lhuillier. (5) Jeanne-Catherine de Creil, dame Amelot (voir le tome précédent, note (0» P- 59)- (6) Anne et Marie de Bragelongne (ibid., notes ( i ) et ( 2 ), p. 4). (7) Isabelle Blondeau, femme de Jean Phélipeaux, seigneur de Villesavin. (8) Françoise Simon, dame Amaury. (9) Belle-sœur de M'"° de Villesavin, Anne de Beauharnais était fille de François de Beauharnais, seigneur de Miramion, et d'Anne Bourdineau. Le II juin 1605, elle avait épousé Paul Phélipeaux, seigneur de Pontchartrain, qui devint secrétaire d'Etat, et mourut le 21 octobre 1621. Sa veuve lui survé- cut jusqu'au 20 janvier 1653 ; le lendemain elle fut inhumée à Saint-Germain- l'Auxerrois. (D'après Moreri, 1740, et d'Hozier.) (10) Marie Lhuillier, dame de Villeneuve. ( II ) La terre de Dampierre fut érigée en marquisat en 1616, un an après la mort de François de Cugnac, gouverneur de l'Orléanais, qui n'en fut que baron. Sa veuve, Gabrielle Popillon du Riau (qui paraîtavoir été sa troisième femme), jeune encore, voulait se retirer dans un monastère avec sa fille, plus tard marquise de la Châtre, pour s'adonner entièrement aux exercices de piété. Elle songeait pour cela à fonder une seconde Maison de la Visitation dans la capitale. La somme qu'elle offrait paraissait insuffisante, mais le saint Evêque, consulté, répondit « qu'il faisait beaucoup plus d'état de la vertu et  Aks'ée 1622 ^05 Menelay '«si souvent ; il suffit qu eira}'t aggreable que ce soit de tems en tems. Le père se porte bien, la mère est tous-jours malade (»). Nous verrons icy les deux seurs mariées ('\ et j'ay veu naguère le Frère Vincent, qui est tout brave homme et très bon Capucin (4). Je salue monsieur Vincent et, par son entremise, ma- dame la Générale i^\ et suis Vostre très humble frère, F., E. de G«ncvc. X may 1622, Annessi. (6) A ma très chcrc Fille en N. S., Mj Scur Anne Catherine [de] Beaumont, Supérieure [de la] Visitation de $'• Marie. A Paris, Rue S« Anihv KtTu «ar l'Autographe coascrré à La VittlaUoo d« TooIoom. de U piété de M** la marqnite de Dampicrre qoe de l'argent qu'elle TOttlait donner, et que, quand Dteu iotpirait le commeocMneot d'aoe bonne «urre, il te fallait beaucoup funJer et " . • '/ ' 'j Femd^tion du »^ StomAitire dt i cependant qu'en 1696, et M** de Villeneure y aida aotti poittamment. (i)Ch. • *' - \ ■: \ • V • (») La 1 II. note()). p. 904), Antoine-Charlotte de Divonne. était fille d'Etienne Dy^one o« de D ' ' '! ^ dcvl I * et de FrançoiM dt jeooMl C : : ctt du 4 : J. ())Le s8 avril 1641. Françoise de Beaumont-CarraaTait épooté Jean-Jacq«M Pelard.tetgn T»e XVI tr«4tMt •ourt, Ga«p-i: n 161Q j •#!(••«? d'Ogny; deux de %t% fille* furent Religieuse* ai^ ittère de U Viai* lation d'A (4) Mar if le* trace* de ton afné Cla : -ut de Bea«- mont était en effet devenu fil* de taint Prançoé* d'Aaeiae. Ea i6|a, tort d« testament ' rtot de Belley, il remplit la mène charge \ ]l ém VilU d' Annecy, k la date du S tuii . • L'Alte»^ de ' bocna* 60&' '- —lU qnc . . * • devant. ^ , I — f. 11.11- . » - .... — ...i i> .» '"«rv 16s »»• offdinairta • da princ* Ibomat. • «t «on raaivtrv d bottai • «• i4«« * >«• Ag« ot / - - • • r«. 1, muta itet : J—, du ••••« |«a».Aate«M. flw- lipp«.CUod« r- iitl. L«n de« d««« ••■•. Itf, ' ' - '- *v--^'- '-■• in %. • rw d« I » ' ;• »^ ■Trtl i%i», I «ihtrtot d« MMittalc««, vww àm jva» Biptitt* FwtMt, —igùêmt âm t.narri«r««.  310 Lettres de saint François de Sales  MCMXIX A UNE DAME Regret et contentement d'une courte entrevue. — Marché céleste entre le Créateur et la créature. — Permission pour des Communions plus fré- quentes. — Les larmes de Vendôme. Pignerol, 7 juin (i) 1622. Je confesse, ma très chère Fille, que je ne suis pas satis- fait de vous avoir si peu veuë, mais je le suis grandement de vous avoir si bien veuë, puisque j'ay veu vostre cœur bienaymé et, au milieu de vostre cœur, nostre cher Rédempteur qui y a rallumé le feu sacré de son amour céleste. O mon Dieu, ma très chère Fille, combien estes vous obligée a cet Amour éternel, qui vous est si bon et si doux, et qui, comme un bon Père, a tant de soin de vous inspirer continuellement le désir d'estre toute sienne ! Comme pourries vous jamais esconduire ses paternelles semonces, ni rompre le sacré et advantageux marché qu'il a fait avec vous, par lequel il se donne tout a fait a vous, pourveu que vous soyes tout a fait a luy ? Soyons le meshuy sans reserve, ma très chère Fille, et sans condition quel- comque. C'est le grand et inviolable désir que j'ay pour vous et pour moy, qui seul estant observé et prattiqué, nous consolera au départ de ce monde. Je le veux bien, ma très chère Fille, puisque vous en aves du désir, que vous faciès la sacrée Communion tous les huit jours ; m'asseurant qu'a mesure que vous appro- cheres plus souvent de ce divin Sauveur, vous tascheres (i) Le 7 juin 1622, FEvêque de Genève était à Pignerol; il semble éton- nant qu'il ait emporté « une des larmes de Vandosme » en Piémont pour ren- voyer la relique en Savoie où, très probablement, il faut chercher la desti- nataire. En effet, le Saint parle d'une courte et récente entrevue avec sa fille spirituelle; n'aurait-elle pas eu lieu pendant un arrêt à Chambéry, en cours de voyage? Là se trouvaient les sœurs des Mères deCbastcl et de Beau- mont, et bien d'autres Philothées de François de Sales, notamment M""* de la Croix d'Autherin dont la pensée se présente plus particulière â la lecture de ces lignes; car leur ton ressemble assez à celui des lettres qui lui sont adressées.  AX'KÉE 1633 311 de luy rendre aussi plus d'amour et de fidélité en son service, et que le jour de vostre Communion vous vous garderes de donner sujet a ceux avec lesquelz vous con- verseres de penser que vous n'estimes pas asses l'honneur de la réception de vostre Salut. Tenes, voyla une des larmes de Vandosme, c'est a dire une goutte de l'eau dans laquelle on a trempé la fiole dans laquelle est, ainsy qu'on tient par la tradition ancienne des habitans de Vandosme, de la terre sur laquelle tom- bèrent les larmes de Xostre Seigneur, tandis qu'au tems de sa mortalité et de ses peynes il pria et adora son Père éternel pour la remission de nos péchés •. On dit cela, et "Cf. Htb., v. 7. le tient on pour certain au diocèse d'Orléans, d'où nostre Seur Claude Agnes, qui est Supérieure la du Monastère de la Visitation, me l'a envoyée (O. Mais comme que ce soit, gardes cette représentation de larmes comme un mémorial de celles de Xostre Seigneur, qui vous face ramentcvoir de l'obligation que vous aves a la dilecli'^n qui fit pleurer cette infinie Bonté pour nous, et d'un mu'jt parfait de ne jamais offencer une si merveilleuse et ay- mable Douceur. Le 7 juin 1622. (I ; Voir ci-de>»us, Lettre moccclxxxtih. et note [ 1 ;. p. 1)7.  ^12 Lettres de saint François de Sales  MCMXX AU CARDINAL LUDOVIC LUDOVISI (0 Une lettre arrivée quatre heures après la clôture du Chapitre général. — Ordre du Pape, et difficulté de casser une élection canonique. — Moyen terme proposé par François de Sales. Pignerol, 1 1 juin 1622. lUustrissimo et Reverendissimo Signor Padron colendissimo, Hieri, lo del mese présente, aile hore 20, fu conchiuso et finito il Capitolo générale di questa Religione Fo- gliense, et aile 24 hore ricevei la lettera che V. S. Iir* si compiacque di farmi inviare, del 28 di Magio, per la quale, d'ordine di Sua Santità, mi commandava di far  Illustrissime, Révérendissime et très vénéré Seigneur, Hier, 10 de ce mois, à la vingtième heure, fut clôturé et terminé le Chapitre général des Feuillants ; et à la vingt-quatrième je reçus la lettre du 28 mai que Votre Seigneurie Illustrissime voulut bien me faire adresser, par laquelle, suivant l'ordre de Sa Sainteté, elle ( I ) Ce Cardinal, du titre de Sainte-Marie in Traspontina, n'avait que vingt- sept ans et portait la pourpre depuis le 15 février 1621. Son père, Horace Ludovisi, noble bolonais, était frère du Pape Grégoire XV ; sa mère se nom- mait Lavinie Albergati. L'élévation de son oncle au souverain Pontificat lui ouvrit la carrière des honneurs, dont il était digne d'ailleurs par sa remar- quable intelligence et ses éminentes qualités. D'abord référendaire des deux Signatures, secrétaire delà sacrée Consulte, il devint successivement, une fois cardinal, archevêque de Bologne, camerlingue de la Sainte Eglise, légat d'Avi- gnon, secrétaire des Brefs, protecteur de Savoie, etc., enfin vice-chancelier, après la mort du cardinal Montalto. Quand Urbain VIII eut succédé à Gré- goire XV, Ludovisi se consacra entièrement au gouvernement de son Eglise de Bologne; il mourut dans la force de l'âge, le 18 novembre 1632. Chaque année, près de quarante mille écus étaient pris pour les pauvres sur ses im- menses revenus. Il en employa deux cent mille à l'érection de l'église Saint- Ignace. Bienfaiteur et ami des gens de lettres, il écrivit lui-même plusieurs ouvrages. (D'après Ciaconius, Hist. Potitif. et Card., 1677, tom. IV, et Moroni, Di\ionario di erudi\ione storico-ecclesiasiica, 1846, vol. XL.)  AXSÊE 1623 515 elleggere per Priore di San Bernardo di Roma ( O un sog- getlo iialiano. Ma vedendo che tulle le elellioni eran faite duoi giorni inanzi, essendo di piii tutti 1i Padri capitulanti licenliati, ho pregato questa matlina il Padre (ienerale et l'Assi- stenti di dar ordine acciô che reletiione fatta nel Capi- lolo d'un soggetto francese ^ ' , fosse rivocata e transfcrita in un italiano; et per conto di questo mi han risposlo che havevano le mani legate, et che l'elettione fatta canoni- camente non {xjteva da loro essere violata. Kt tuttavia, il Padre Générale dovendo andare in Roma al mese di Settembre, si è risoluto che il Priore eletto di San Ber- nardo non pigli il possesso del suo carigo sin tanto che esso Générale habbi falto la débita riverentia a V. S. 111*' et ricevuti li suoi commandamenli; di modo che, essendo Lei patrona, polrà alTora, se cosi gli piace, m'enjoignait de faire élire un italien pour Prieur de Saint-Bernard de Rome(r'. Mais toutes les élections éunt faites deux jours auparavant et tous les Pcrcs capitulants congédiés, j'ai prié ce malin le P^re Gé- néral et les Assisunts de donner ordre à ce que l'élection faite en Chapitre d'un français'») toit révoquée et transférée i un italien. Li-dessus, ils m'ont répondu qu'ils avaient les mains liées, et ne pouvaient casser une élection faite canoniquement. Toutefois, comme le Pcrc Général doit se rendre à Rome au mois de septem- bre, on a décide que le Prieur élu de Saint-Bernard ne prendrait pas possession de sa charge jusqu'il ce que le Général lui-même lit présenté ses hommages à Votre Seigneurie Illustrissime et reçu SCS ordres; de sorte que, en qualité de p " )ts. Elle pourra alors, si bon lui semble, tiai<^ivi«.i •vi..vi>> .. wc ce M«réA« Sfor<«. comtetM «S* Sat ■ vorant U V - w» . i > .. ..**al#-PiiJ* "'"-""«• ifè» tDAlMix.. : c« don- ner on Muttm k £•• : I. On U coti- u c6Cé o—i 4«» TlivrtDM é» (ic . — ^..>« ««1 lltr« c«rdi»«l»<« . pettiâsl •D tl4cl« «lU fat i «1 n'a c«»«é dt Véîn ^a'Mi i«io. L«« NvâlUaU, nuiaUnaol appela rmi*. o«ap«nt «ncof* 1« w— t »èf - prêt dt Wri JU :^ . .Ir. .m ir Sï.n» n*fn»f J «B« T! (t)Lt P MjIlhicaJ. ••s-Tbtr: •«« fait lira eu i. , ..i ;,;;.,i t  314 Lettres de saint François de Sales trasportare Telettione fatta nel Capitolo délia persona di quel francese, nella persona del Priore di Santa Poten- tiana (sic), che è italiano(0 : essendo che tutta la Con- gregatione Fogliense, et particolarmente il Générale di essa, non haveranno mai magior desiderio che di star humilissimamente sottoposti al beneplacito délia Santità di Nostro Signore et a quello che da V. S. 111'"^ glie verra accennato. Etcosî credo di haver compito, in quanto è stato possibile, quanto da Lei mi è stato commandato in questa occasione. Et pregando il Signor Iddio che la cumuli di santa prosperità, glie bascio humilissimamente le mani. Di V. S. Iir^ et R'"% Humilissimo et divotissimo servo, Franco, Vescovo di Geneva. Da Pignaroli, alli 11 di Giugnio 1622. Revu sur l'Autographe conservé à Rome, à la Bibliothèque Barberini. français faite en Chapitre, au Prieur de Sainte-Pudentienne, qui est italien (0. La Congrégation, et surtout son Général, n'auront jamais de plus ardent désir que de demeurer soumis au bon plaisir de Sa Sainteté et à ce qui leur sera indiqué par Votre Illustrissime Sei- gneurie. Je crois avoir ainsi accompli, autant qu'il m'a été possible, ce que vous m'avez ordonné en cette occasion. Priant Dieu notre Seigneur de vous combler de toute sainte prospérité, je vous baise très humblement les mains. De Votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime, Le très humble et très dévoué serviteur, François, Evêquc de Genève. De Pignerol, le 1 1 juin 1622. ( I ) Le monastère de Sainte-Pudentienne fut érigé par une Bulle de Sixte- Quint, du 5 août 1587, pour les Feuillants qui demeuraient auparavant à Saint-Bernard apiid Columnam Trajanam (église aujourd'hui détruite) ; il a passé en 1816 aux Chanoinesses du Saint-Sauveur, Le Prieur élu au Chapitre de Pignerol se nommait D. Jean-Antoine de Sainte-ApoUonie; pour la troi- sième fois il recevait cette charge. Appelé dans le siècle Marius Ferreri, et originaire du diocèse d'Asti, il avait fait ses vœux à l'abbaye de Pignerol le 7 juin 1609, étant déjà professeur d'humanités. Depuis, possédant malgré sa jeunesse « la prudence et la vertu des vieillards, » il avait exercé l'emploi de Maître des Novices et de Supérieur à Sainte-Pudentienne, (Voir Bartolacci, Memorie inédite, pp. 683-685.)  An'n'éb 1632 515  MCMXXI AU CARDINAL SCIPION CAFFARELU-BORCIflCSE ^ « (Mixtm)(s) Fonction* épi»copale« ezercéct ï Pignerol par l'Evèqoc d« Geoèr*. Le Chapitre det FeuiIUntf . — Prochain voyagv dn Sopériear général ï Romt. Turin, ai Juin i6aj. Monseigneur Illustrissime, Comme j'esloy ces jours passez à Pignerolle '»' pour assister à la célébration du Chapitre gênerai des Pères Fueillans, j*ay esté convié par Vostre Seigneurie Illus- trissime, par vostre Vicaire gênerai (<) et encore par (1) Voir tome XVI. nol« (1), p. 147- (s) Les Autographe* de cette lettre et de* quatre «uirantc* n'ont pa* été rttroaTé*; nou* ' ■ - - -ou* contenter de donner Î-- •--•-- •- ••■r^qo^ ftoot Moleinent de* (: * de l'italien faite* par • de Sale*. Cet hittorien n'a eu entre le* main* que de* et non te* rédactiooe définitiv'- V • 1 -.1- _j,ç j^ I . jiiion pr ()\ Fr ■ ol le n join. a: aoicot* d« l'époque relatent qu'en ce Jour, ■ le carrottier, avec troé* de •€% aidée et aix arrivé • pour emmener l'Evéque de Gen^v 'tl «on t • Dè« le 4, la Ville lui avait offert ono : (>olle« de confiture* du prix de 88 flonnt(i ). (Cabro. ouvrage cite. vol. III. p. 8|.) (4 * '■' t? "o^* ' "^"^ ommeodataire des . vrai «ou ^el et temporel dv paja (voird>de**u*.' note (•), p. |oè). Son repré*entant ou vicaire général • ' h • ' " tcur en I un " ' - Te :>onat «t de *^ j- rtce. PiU de Jean Re**ano. citoyen et commerçant de Pignerol. et d ahocd Bén "i Pape en 1^67 li ' '•-•-il mot> Bobha. abbéde • dimi**otrc* pour recevoir ton* le* Ordre* «acrée. lte*Mno fui vicaire gênerai do cinq abbée rnMMditilrf- •ncceMlf*. de i%8i k t6at. date de «a mort, et montra toujonre bmncnnp de lèle ponr le bien, «urtoat poar lobMrvaiton de* ordonnance* du *aint Concile de Trente. Il n'épargna pa* métne «on ne- veu. Henri Re*Mno. fil* de «on frère Horacr • -« «en eMd|nte«r ft U prévôté par Bulle pontificale du «» mar* i«^ »«• i»*«en«ee, l« NoMn apostolique obligea le jeune prévôt ft la réeideMO et à I de U Meaee k la Collégiale. Le neven •nccéda anaeé ft mm oacU - — ^- •-  »«Mf /mm. Jm^ M t^fmmm . »mU t mmmmtt g^md* " » ^^^ ^ ^H^' " • •  3i6 Lettres de saint François de Sales Monseigneur le Nonce, qui est en ces quartiers (0, d'ad- ministrer le Sacrement de Confirmation au peuple de ce lieu, dequoy je me suis acquitté pendant les deux jours consécutifs de Dimanche qui se sont rencontrez au temps de la tenue du Chapitre (2). J'ay conféré aussi les Ordres mineurs à plusieurs, suivant le désir que monsieur vostre Vicaire gênerai m'a tesmoigné que vous en aviez. Quant au Chapitre gênerai qui y a esté célébré, je puis dire avec vérité que je n'ay jamais veu assemblée plus modeste, plus religieuse, ny où la paix reluisit avec plus d'esclat qu'en celle-là. On y a fait l'eslection d'un General doiié d'une doctrine eminente, d'une prudence rare et d'une singulière pieté; et ceste eslection a esté faicte quasi par le concours de tous les suffrages. Jem'asseure, que Vostre Seigneurie Illustrissime aura pour chose fort aggreable de le voir favorablement quand il se rendra à Rome l'automne prochain ; parce que c'est un person- nage de très-grand mérite, et qui a servy et servira à Tadvenir la saincte Eglise par ses doctes escrits, et d'ail- leurs, parce qu'ayant esté créé General au Monastère de Vostre Seigneurie Illustrissime, il se promet et attend beaucoup de vostre protection. Je remercie tres-humblement Vostre Seigneurie Illus- trissime de ce qu'Elle a daigné me commander et se servir de moy en ceste petite occasion ; car c'est la plus grande vicaire abbatial, et même paraît, selon les documents, Tavoir exercée con- jointement avec lui dès 1621. Le 6 décembre de cette année-là, Henri reçoit du Pape, comme vicaire du cardinal Borghese, le pouvoir de faire la visite pastorale. Il vivait encore le i'^'' juillet 1630. (D'après Caffaro, vol. I, pp. 259 seq., et II, pp. 183-191,) ( I ) Pierre-François Costa (voir tome XIII, note ( i ), p. 251). (2) Les 5 et 12 juin se rencontraient, en 1622, les troisième et quatrième dimanches après la Pentecôte, Ces deux jours-là, François de Sales remplit les fonctions épiscopales, soit dans l'église cathédrale du monastère, soit dans la chapelle de la Sainte-Croix, des Pénitents. Ce fut au prix de rudes fati- gues : « Les chaleurs estoient extrêmes, » raconte Charles-Auguste (Histoire, etc., liv. X), « et le concours du peuple si grand, qu'une fois, parmy tous ces exercices, ayant demeuré plusieurs heures dans la presse, continuellement occupé, il luy prit une défaillance, non sans une grande frayeur de tous les Religieux qui, à chaque moment, avoient peur d'estre privés d'un si grand Prélat. Toutesfois, il reprit un peu ses forces après qu'il se fut retiré du costé du chœur des Pères, et ne laissa pas de continuer à conférer les Sacrements jusques à tant que tout fust faict. »  Aknée 1632 517 gloire que je pouvois espérer. Je luy baise tres-humble- ment les mains, et prie Noslre Seigneur qu'il respandc sur Elle toute sorte de saincle prospérité, selon la pléni- tude des désirs, Monseigneur Illustrissime, de Vostre tres-humble et tres-obcyssant serviteur, Frakçois, E. de Gcncve. De Turin, ce 21 juin 1(^22.  MCMXXII AU CARDINAL OCTAVE DANDINt (>) (lumm) L'ne 2iftemblè« d'Ange* et non d'homme* mortel*. — Coacoor* oaiTertel âa •uffrage*. — Demande d'une continuation de bienveillance. Turin. 3t )uin 161s. Monseigneur Illustrissime, La lettre que Vostre Seigneurie Illustrissime a eu aggrcable de m'escrire, du sixiesme de may, m'oblige de mettre la plume à la main pour vous asseurer que le Chapitre gênerai des PP. Fueillans a esté tenu avec tant de paix et un si unanime consentement des esprits et des (1) Octave B- • XVI. note ^>. p »•- ' k Florence ta 1)58, àm Pierre-A..'. ;.-..>:...; et de Ca*»an *"- r, i . p», .. ,.* 4^ •on talent fut telle, qu'à quinte an* il eiciij 1 je» »on funèbre de C6me de Médici*. pr > «oa- lent de la »cience acquiM dan* ta > — .. -..- .; . . . .* el I Salamanqoe. pul* revint faire «on cour* de droit h Pi*«. C" •• 0« i . . 'Pfelé • rornemaot de Flocvaet ; • Il f «1 • ^ >««••« l'mtêcU à» •oo lemp*. Octave Bandini mourut k Kwu.c < • «t 4>y» 4« S«cri-CoUéf«. .D'apfèiCacoaima. tom IN • )  3i8 Lettres de saint François de Sales volontez de ceux qui y ont assisté, que ces braves Reli- gieux me sembloient plustost une assemblée d'Anges, que d'hommes mortels. Il n'a esté veu entr'eux ny dis- corde, ny dispute, ny la moindre contradiction, mesme- ment à Teslection du General, qui a esté faicte d'une approbation tres-generale et par le concours quasi de tous les suffrages ; comme certes il estoit tres-convena- ble, puis qu'ils faisoyent choix d'une personne dont le sçavoir esttres-eminent, la probité exquise et la prudence admirable, et duquel les travaux ont esté tres-heureuse- ment et utilement employez pour la propagation de la saincte foy catholique, comme ses diverses traductions de quelques anciens Pères grecs et quelques traictez qu'il a escrits contre les hérésies de ce temps le demonstrent visiblement ( i ) : de sorte qu'il n'estoit point nécessaire que l'authorité Apostolique intervinst en un Chapitre de telle qualité. Et toutesfois, puis que le commandement de Sa Saincteté l'a ainsi ordonné, j'ay assisté à tous les actes capitulaires qui ont esté faicts, et en rends compte à Vostre Seigneu- rie Illustrissime ; a^ous suppliant de toute mon affection, que, comme vous avez tousjours honoré de vostre faveur ceste Congrégation, il vous plaise luy continuer la mesme bienvueillance, la mesme protection, à fin qu'elle aille tousjours persévérant et croissant en la saincte obser- vance de la discipline religieuse. Je baise tres-humblement les mains de Vostre Seigneu- rie Illustrissime, et prie Dieu qu'il vous comble de ses plus sainctes félicitez, selon l'estenduë des désirs, Monseigneur Illustrissime, de Vostre tres-humble et tres-obeyssant serviteur, François, E. de Genève. De Turin, ce 21 juin 1622. (i) Voir tome XV, note ( i ), p. 77, la note biographique avec la liste des ouvrages de D. Jean-François Goulu, et ci-après, notes (2), p. 319, et ( i ), (2), p. 320.  ASS'ÉE 1623 yt^  MCMXXIII AU CARDINAL ALEXANDRE MONTALTO (•) (jusivn) Pourquoi François de Sale» iroave que m précoce aa miliea de* Père» Feuil- lant» était inutile. — " pooraii ètr« meiUeare. — Lm Ui- Uuction» de D. Jean v Turinf 31 jum lojj. Monseiji^ncur Illustrissime, J'ay receu avec la tres-humble révérence que je doy, la lettre de Vostre Seigneurie Illustrissime, du vingt- uniesme de may, laquelle m'a rencontré entièrement et prompt et remply d'allégresse pour vous obcyr. Mais c'est la vérité que j'ay esté tres-inutile aux Pères Fueil- lans; car ils se sont comportez en leur Chapitre gênerai avec tant de pieté, avec tant de paix, d'union et de tran- quillité, que je n'ay eu aucune occasion de les servir, comme Vostre Seigneurie Illustrissime me commandoit et comme je le desirois ardamment. Ils ont promeu à la charge de General un personnage si orné des lumières d'érudition et de prudence, qu'ils ne pouvoient faire une meilleure eslection. Il a très-bien mérité de la saincte théologie; car il a traduict beaucoup de livres de grec en latin, comme il se voit au sor^nd tome de sainct Grégoire de Nice fsic) <•). La tr.i n (1) ATan- ?P«l«f noti né le 10 juin t>;o, c >. Son grjr* • - - '- '- <:• hénéficr .Mpci»<« del t a««él. •< |r au * -• - u-'i-w-i-- f" ' éW , !••. IV. .1 Up: gotr«4«N>*'^ I-. •• -- •'-  3 20 Lettres de saint François de Sales françoise qu'il a faicte de sainct Denys Areopagite, avec de très-belles annotations, est cogneuë par tout le royau- me (0. Il a escrit encore avec une merveilleuse éloquence et une singulière clarté, pour la deffence de la saincte foy contre les hérétiques de ce temps (2). Et pour ce, je ne doute point que ceste eslection ne soit tres-aggreable à Vostre Seigneurie Illustrissime, laquelle, pour ne point entretenir plus long-temps avec des termes mal polis et grossiers, je supplie de me permettre que, comme Elle m'a recommandé ceste Congrégation, je la recommande semblablement avec une très-profonde révérence à son affection et à sa tres-amoureuse charité. Je vous baise tres-humblement les mains, et vous sou- haitte du Ciel les félicitez que souhaitte pour soy-mesme. Monseigneur Illustrissime, Vostre tres-humble et tres-obeyssant serviteur, François, E. de Genève. De Turin, ce 21 de juin 1622. de Sales. En tête du tome II, qui contient la traduction des traités contre Eunomius, on lit en effet une préface de D. Jean de Saint-François, et à la fin, des corrections du texte par le même auteur. ( I ) Les Œuvres de Denys Areopagite, traduites du grecque en français, avec une Apologie pour les mesmes Œuvres. Paris, de Henqueville, 1608. (2) Ce livre avait paru deux ans auparavant, en latin et en français, avec ces titres : Liber^ adversus librum de Vocatione Pastorum Pétri Molinœi, insignis nostrorum temporum novatoris. Auctore Joanne a Sancto Francisco^ dicto Gullonio, monacho Congre gationis Fiiliensis, Ord. Cisterciensis. Pa- risiis, 1620. — Réponse au livre de la Vocation des Pasteurs de Pierre du Molin, ministre de Char anton, par Dom Jeande S. François, prestre et Reli- gieux en la Congrégation des Feuillants. Paris, de Henqueville, 1620.  Année 163a  321  MCMXXIV AU CARDINAL LUDOVIC LUDOVISI (mmrrB) Compte-renda du Chapitre général des Pire« Fcutllanti. — Scieoc*, pnMi«nc« et piété da Sopértenr éla. Turin, ai juin tén. Monseigneur Illustrissime, L'asscurance que les Pères Fueillans mont donnée de l'amour et de la faveur que Vostre Seigneurie Illustris- sime porte à leur Congrégation («), m'oblige de vous exposer comment, ayant pieu à Sa Saincteté m'establir Président de leur dernier Chapitre gênerai, j'ay rencontré parmy eux une concorde et une pieté si rare, que j'ay esté touché en moy-mesme d'un particulier sentiment d'obli- gation de louer infiniment la divine Majesté, qui a com- muniqué à des hommes mortels une si douce et aymable paix d'esprit. D'avantage, ils ont faict l'eslection d'un General, avec toute la maturité et le choix qu'on pouvoit désirer; car ils ont jette les yeux sur un personnage où la rencontre d'un sçavoir exquis, d'une prudence non commune et d'une excellente pieté se trouve avec une tres-bcllc har- monie. Ses rares escrits rendent ime manifeste preuve do cecy, Dieu s'estant servy de sa plume pour apporter beau- coup d'ornement à la saincte doctrine catholitjue, par les tres-utilcs traductions qu'il a faictcs de quclcjucs Pères grecs et par le» trcs-lxMux livres qu'il a composés pour la réfutation des hérésies de ce temps : dont je ne doute point que Vostre Seigneurie Illustrissime ne reçoive un grand contentement de cette eslection et de l'heureux succez du Chapitre. Je me promets encore qu'elle conli- nuera .sa faveur à l'endroict de reste Congrégation; de- quoy je la supplie tres-humblcmcnt. ( I ) Cf. Ci-4«M««. L«ltf« MCMSJl. Uttbm X ••  ^22 Lettres de saint François de Sales Et baisant tres-reveremment vos sacrées mains, je prie Dieu qu'il vous donne toute saincte prospérité. C'est Tardent désir de celuy qui est, Monseigneur Illustrissime, Vostre tres-humble et tres-obeyssant serviteur^ François, E. de Genève. De Turin, ce 21 juin 1622.  MCMXXV AU CARDINAL SCIPION COBELLUZZI ( i) (minute) Union des esprits au Chapitre des Feuillants. — Une élection unanime; regret qu'éprouve le Saint à ce sujet. Turin, 21 juin 1622. Monseigneur Illustrissime, Puis que je cognoy TafFection particulière dont le sainct zèle de Vostre Seigneurie Illustrissime a tousjours embrassé et procuré les interests et Tadvancement de la Congrégation des PP. Fueillans, il m'a semblé estre de mon devoir de luy donner advis sur le succez de leur dernier Chapitre gênerai, auquel, comme sçait Vostre Seigneurie Illustrissime, Sa Saincteté m'a donné ordre d'assister en qualité de Président. J'asseure donc Vostre Seigneurie Illustrissime que toutes choses s'y sont passées avec une si estroicte union d'esprit, de paix et de pieté, que ces nobles qualitez n'y ( I ) Scipion Cobelluzzi, cardinal du titre de Sainte-Suzanne depuis le 19 sep- tembre 1616, était né à Viterbe en 1563. Il fit ses études à Rome, et devint secrétaire des lettres latines sous Paul V. Ce Pape, qui lui donna la pourpre, le chargea en 1619 de la Bibliothèque Vaticane, Cobelluzzi fut un savant et un protecteur de la science; sa maison et sa bourse demeurèrent toujours ouvertes aux hommes de lettres et d'étude. Ce fut aussi un prélat plein de piété et de charité, s'employant spécialement à soulager les chrétiens captifs des Turcs. Il mourut à Rome, le 29 juin 1627, constituant pour ses héritiers les Jésuites du collège de sa ville natale. (D'après Ciaconius, tom. IV, et Moroni, vol. XIV.)  Akséi 1622 333 pouvoient pas estre désirées en un plus excellent degré : de sorte que je puis dire ma présence y avoir esté tres- inutile, n'ayant eu autre exercice pendant cest employ, sinon de gouster en moy-mesme la douceur et la conso- lation en la veuê de tant de modestie et de tant de vertu. Le General y a esté esleu avec un tres-general consen- tement de tous, car de trente-cinq suffrages, les trente luy ont esté donnez; et quand son eslection a esté publiée, l'approbation de tous a esté recogneut* dans la commune allégresse qu'ils ont tesmoignée. Et pour moy, je ne trouve en tout cecy qu'une chose à redire : c'est qu'il me semble que ce n'est pas un dé- triment de peu d'importance au public, qu'un personnage d'une condition si eminentc et qui a escrit tres-elegam- ment pour le service de l'Eglise, se trouve neantmoins maintenant occupées affaires qu'apporte la charge et la Supériorité qu'on luy a imposée, encore que ceste charge soit sur des personnes religieuses et qui font profession de la perfection monastique. Car il me semble que luy ayant reùssy d'escrire avec l'heur et la grâce qu'on re- marque es traductions du grec en latin et en françois qu'il a données au public, et en réfutant les hérésies de ce temps, il pouvoit rendre un plus grand et plus impor- tant service à la saincte Eglise en la continuation de cest employ. Toutesfois, puis que la divine Providence l'a ainsi ordonné, il est à espérer qu'elle se veut servir de sa promotion au (ieneralat pour faire réussir par ce moyen quelque grand fruict k son Ordre et à la saincte Eglise catholique. Je baise les mains de Vostre Seigneurie Illustrissime avec une très-profonde révérence, et soubaitte de I>icu en sa faveur toute sorte de saincte félicité, comme estant. Monseigneur Illustrissime, Vostre tres-humble cl ircs-obeyssant lerviteur, FtAMÇOIS, E. de GcocTt. A Turin, ce 21 juin 1611.  3^4 Lettres de saint François de Sales MCMXXVI A SA sainteté GRÉGOIRE XV ( i ) Ce qui s'est fait au Chapitre général tenu à Pignerol. — Concorde parfaite qui y présida. — Le gage de la persévérance dans l'union des cœurs et des esprits. — Une question que l'Evêque de Genève n'a pas voulu trancher. — Son avis sur la réforme du Bréviaire cistercien; pourquoi il ne le fit pas prévaloir par un coup d'autorité. Turin, 22 juin 1622. Beatissime Pater, Litteris Sanctitatis Vestrae quibus me in Prœsidem Capituli generalis Congregationis Beatœ Mariœ Fullien- sis constituit, sine mora parui et in monasterium Pinaroli me transtuli, ubi Capitulum illud générale celebratum est. In quo de variis, quœ undique allata sunt, negotiis plurima décréta sunt et sancita; ac tandem de more Superior Generalis electus, et quidem tanta animorum consensione, tanta morum suavitate, nihil ut amabilius videri potuerit, nihilque optandum supersit, nisi ut que- Très Saint-Père, Les Lettres de Votre Sainteté m'ayant établi Président du Cha- pitre général de la Congrégation des FeuiHants, j'ai obéi sans re- tard et me suis transporté au monastère de Pignerol où s'est tenu ce Chapitre. On y a réglé et décrété un grand nombre de points relatifs aux affaires de la Congrégation, qu'on y avait proposés de toutes parts. Enfin, selon l'usage, on y a élu le Supérieur général, mais avec une si parfaite concorde et tant de douceur dans les pro- cédés, qu'on ne saurait rien voir de plus aimable. Aussi n'y a-t-il (i) Alexandre Ludovisi, qui depuis le mois de février 1621 gouvernait l'Eglise sous le nom de Grégoire XV (voir ci-dessus, note (3), p. 18), était né à Bologne en 1554, du comte Pompée Ludovisi et de Camille Bian'chini. Après de sérieuses études chez les Jésuites de Rome .'et dans sa ville natale, il fut nommé premier juge du Capitole, puis référendaire des deux Signatu- res, auditeur de Rote, et, sous Paul V, archevêque de Bologne (1612), nonc». extraordinaire à la cour de Savoie, et cardinal le 19 septembre 1616. (Voir tomes XVII, note (2), p. 303, et XVIII, note (4), p. io6.) Les principaux actes de son pontificat furent : la canonisation des saints Ignace de Loyola, Fran- çois Xavier, Philippe de Néri, Isidore, et de sainte Thérèse; un décret sur l'élection des Souverains Pontifes par votes secrets ; l'érection de l'évêché de Paris en métropole et la fondation de la Propagandafide . Il mourut le 8 juil- let 1623. (Voir Ciaconius, tome IV.)  AsxÉE 1622 y2$ madmodum inter tôt variarum nationum capita non tam unie quam unitas laudare nunc potest et débet, ita dein- ceps laudari possit ac debeat. Quod sane omnino hoc triennio futurum sp>erandum mihi videtur, quando quidem Domnus Frater Joannes a Sancto Francisco, qui Congregaiionis Superior Gène- ralisest creatus, virest non tantum spectatsac eniinentis eruditionis quipp)e qui variis sacris et prxclaris lucubra- tionibus scriplo Fcclesiam ornavit et adversus ha^^eticos munivit, sed etiam vir est prudentia ac rerum gerenda- rum pcritia excuUissimus , quodque caput est, pietate ac zeli scienlia instructissimus, ut credendum sit, sub ejus moderamine, Congregationem universam uberiores in dies proventus habituram. Unum tamcn est, Beatissime Pater, quod in hac eadem Congregatione desiderandum existimabam, quod tamen urgere me debcre non putavi, sed potius providcniiae VcstraD Apostolica» relinquere. Utilur nimirum Hreviario quodam Cisterciensi in (lUd muha sunî «^nrreclione, imo  plus rien ï désirer, sinon que cette union, ou mieux cette i: 're tant de t^les de diverses nations, que Ton peut et que !*> n- tenant louer, puisse et doive mériter les mc?'''-^ '•>"»' — ir. A mon avis, cet espoir parait devoir se cni lu cours de ce triennat, puisque c'est Frère D. Jean de Saint- Fran^ott qui a été élu Supérieur général de la G)ngrégation. Ce n*cst pts seulement un homme d*unc ' ii- nente, par la varir* ' ; .«.uv ^ 11 (il a en etfct illu 1 . . ^ c, il l'a c , ^), c'est encore un homme d'une prudence très avisée et fort cscrcc aux affaires; enfin, ce qui est capital, il c»t versé dans b piété et dans la science de l'apostolat. Aussi y a-t-il lieu de cr ui son g(* ' ' uie la G>ogrégatioa produira de» trun» uc j^ntr en jou: I Sur un . :, Très Saint-Pf rr. celte métnc GMgréfiH tion me parait laisser k désirer. 1 je o*ti pta cm devoir trancher la question ; il m'a paru pr de U MMimcnre k votre sagesse A] ue. Iji Congrégaiiu:; se sert, eo effet, d'un Bré- viaire c: -r !r- r -•-• - - '• î ^ ,...;., i.^ <^QIj^ ger, \i rt uicuii. Je ; . ' ^ ■••*!?•••  326 Lettres de saint François de Sales reprehensione dignissima : historiae, scilicet, levés et propemodum ludicrae, hymni verborum perturbationibus intercepti, multa sententiarum tenebris maculata; quse omnia congruum est ut ab ecclesia Dei removeantur. Verum, quia id quidem plerique capitulantium doctiores et sapientiores expetebant, sed simpliciores ac suarum antiquitatum, ut vocant, plus sequo amantiores tueri conabantur Breviarium usu inter eos hactenus recep- tum (0, non putavi Capitulum tanta alioquin concordia celebratum, debere me fortiori authoritate compellere ; Ce sont des récits peu sérieux et presque badins, des hymnes sans suite, grâce au mélange des mots, nombre d'endroits entachés de pensées obscures : il est décent que tout cet ensemble soit rejeté hors de l'église de Dieu. Sans doute, la plupart des capitulants, les plus doctes et les plus sages, réclamaient une telle mesure; mais d'autres, moins éclairés et attachés jusqu'à l'excès à leurs ancien- netés, comme ils disent, ont mis toute leur ardeur à défendre le Bréviaire usité jusqu'ici parmi eux (O. Le Chapitre ayant fait preuve d'une grande unanimité de vues sur les autres questions, il m'a (i) L'antique Bréviaire cistercien venait d'avoir encore plusieurs éditions récentes. Celle de 161 7 avait paru sous ce titre : Breviarium Ord. Cist. recens a mendis quant plurimis diligentissime repurgatum et propriis aliquot Sanc- toru7n officiis, authoritate ejusdem Ordinis comprobatis, adauctum . Huic novœ editioni adjectœ sunt additiones in margine. Lutetiae Parisiorum, Cramoisy, 1617. — L'année suivante, 1618, le Chapitre général de Cîteaux décréta en ces termes la correction du Bréviaire : Committitur R. Domino Cistercii et quatuor primis Abbatibus correctio Breviariorum Ordinis; ad quam commodius facien- dam, personas Ordinis doctas sibi bene visas poterunt assumere. Et in huj'us- modi correctione advertendum erit, ut si quœ sint apocripha, vel Bibliorum textui adversantia, tollantur, et ex Breviario Romano sumantur aliœ Lectiones, retentis Responsoriis et Antiphonis ad cantica Benedictus et Magnificat^ simul cum Evangeliis sicuti nunc sunt ; excepto quod Abbatibus et Monachis monaste- riorum in urbibus et oppidis consistentium permittitur, ut ordinem Evangelio- rum Missalis Romani servare possint, sivoluerint. (Ms. de Mehrerau, tom. XII, p. 724.) Quelques Abbés, que l'on appela Abstinentes, se montrèrent fort opposés à ce changement, craignant de voir le Bréviaire romain imposé, ou le Bréviaire cistercien entièrement transformé, ce qui équivalait à la dispa- rition complète des derniers restes du rite de l'Ordre. Ces récalcitrants susci- tèrent de longues querelles, et s'emparèrent même de l'abbaye de Cîteaux avec l'aide du cardinal Richelieu qui se fit Supérieur général. En 1651 seulement, du consentement du Chapitre général, l'Abbé Vaussin procura une nouvelle édition corrigée du Bréviaire cistercien; elle parut en 1656 sous ce titre : Breviarium Cist.juxta Romanum. (Notes du R. P. Grégoire Millier, de l'ab- baye de Mehrerau, rédacteur de la Chronique Cistercienne allemande.)  Année 1633 327 ratus fœlicius ac facilius rem lotam definiendam, si Bca- titudo Sua coram prsDcipiat Generali ul quamprimum rejectoillo anliqualo Breviario, monaslicum quod a Sede Apostolica non solum approbatum est, sed omnibus Mona- chis maxime commendatum in usum inducat (O.Tunccnim, omnes proea qua Pontificatus Sanctitatis Vestrap apicem colunt ac venerantur observantia, religiose conquiescenl. Deus autem oplimus maximus, Bcatitudinem Vcsiram quam diutissime servet incolumem : ita summis et imis votis supplex peto et expeto. Sanctitatis Vestrae ad pedum oscula, Obsequentissimus, addictissimus, humillimus filius et servus, Franc*, Episcopus Gcbcnnensis. Taurini, anno 1622, die 22 Junii. Rem tor l'Autographe conserré i Rome, & U Bibliothèque Barberini. semblé préférable de ne point lui imposer, d'autorité, une décision. A mon avis, toute l'affaire se conclura plus heureusement et avec plus de facilité si Votre Sainteté fait un précepte au Général de laisser ^u plus tôt ce Bréviaire vieilli, pour adopter l'édition monastique, laquelle est non seulement approuvée, m.v ■' '••••icnt rccom- mandcc à tous les moines par le Sicge Apo ^ Alors tous, en raison de la religieuse soumission dont ils honorent et vénèrent le suprême Pontificat de Votre Sainteté, tiendront leur âme en paix. Que Dieu très bon et très grand conser\'e le plus \c pouible les jours de Votre Sainteté : tel est l'objet de tou^ mes Tcrux, de mon humble prière, de mon ardent dcNJr. Je baise les pieds de \'otre Sainteté, dont je suis Le très soumis, très dévoué, très humble ÙU et tcrntmUt François, Evéque de Gcoèvt. Turin, le 23 juin de Pin 1623. (1) Salât François de Salet fait atlotlon a« BrtrUrimm mmâ ttif um qM Paul V arait frr«>fit. I« !•• octobre i6ii. avi moia«« 4m 4li»aai O^tmWÊ^ ccthi'n^Jutinc» Crui-cine regardèrp'^' •»•»>«••€••»• ■♦'»<»î"n»e*l ^tiitwipw le décret p.ntifual ei M boroèraot j • Uer II ie étÊàt^mt^^ Ounière*. Ceel , '*a»e «»ii«iir.*nc« q»« «••I»- reot en i6iS la r . r i. ^ ,!r pfi<éJ#p- <« M tTO«T« pa« «ne • ' àm Pa >t D ftr, imititmtt.mi itim'f^mtt. t^-^ \.:..t I. pp. |II.9S4« «* U. I 2/mI. du Bf/vtjtrt. t«#'\. tumc U. {». a;*.)  3^8 Lettres de saint François de Sales  MINUTE DE LA LETTRE PRECEDENTE  Beatissime Pater, Acceptis SanctitatisVestrseLitteris Apostolicis, 2 8men- sis Aprilis hujus anni expeditis, quibus me in Praesidem Capituli generalis Congregationis Beatae Marise Fullien- sis constituit, sine moraparui, et in monasterium ejusdem Ordinis Pinerolii me transtuli, ubi me prsesente, et se- cundum mandata Apostolica prsesidente, Capitulum illud générale celebratum est. In quo, ut par erat, de variis, quae undique allata sunt^ negotiis totius Congregationis plurima décréta sunt et sancita ; ac de more Superior Generalis, aliique tum Provinciales, tum Abbates ac Priores electi, et quidem tanta animorum consensione, tanta pace, tanta morum suavitate, ut nihil suavius, nihil amabilius videri potuerit. Ita sane, ut illud Propheticum dici de hoc Capitulo exis- timem : Qtcam bonum et quant jucundum habitare  Très Saint-Père, Ayant reçu les Lettres Apostoliques de Votre Sainteté, datées du 28 avril de cette année, qui me constituaient Président du Chapitre général de la Congrégation de Sainte-Marie des Feuillants, j'ai obéi sans retard. Je me suis rendu au monastère dudit Ordre à Pignerol; et là, en ma présence et, conformément aux décisions Apostoliques, sous ma présidence, s'est tenue cette assemblée. Comme il convenait, les diverses affaires de la Congrégation, apportées de toutes parts, y ont été l'objet de nombreuses décisions et ordonnances. Puis, selon l'usage, on a fait l'élection du Supé- rieur général et d'autres, tant Provinciaux qu'Abbés et Prieurs. Tout cela s'est passé dans une si parfaite harmonie des cœurs, une si grande paix, une telle douceur, que l'on ne saurait rien voir de plus suave, de plus aimable. Aussi me semblc-t-il qu'on puisse ap- pliquer à ce Chapitre la parole du Prophète : Qii'il est bon, qu'il est  Aksée 1633 339 fratres in iinum ! Sicut ungnentum in capite, quod descendit in barham, barbam Aaron. Xihil ui expec- tandum supcrsit, nisi ut quemadmcxium non tam unio quam unitas inter tôt variarum provinciarum ac nationum capita hoc tempore laudanda est, ita et deinceps laudari possit. Superiorem autem Generalem nunc habet ista Congp-e- gatio, maxima votorum ac suffragiorum conspiratione electum, oui sine controversia omnes eruditionis, pru- dentiae ac ingenii palmam ccdere debent ; virum spccta- tissima? probitalis et pietatis, qui gravissimis scriptis Ecclesiam Dci non solum hactenus ornavit et munivit, sed deinceps, quandoei perotium licuerit, ornare ac munira paratus sit; ut sperandum sit, sub ejus moderamine, totam istam Congregationem uberiores in dies proventus facturam. Caîterum, quandoquidem anno 1625 istius Con- gregationis Capitulum générale Roma? in conspectu Sanct^e Sedis Apostolicaî celebrabitur, si quid supersit ad tanti Ordinis splendorem, ac majorem perfectionem addendum, nullo negotio et facillime addetur. agriahU pour Us frères d'babiUr ensrmbU ! Cest commt U parfum ri- pattdu sur la UU, qui descfttd sur la barbe, la barbe d' Aaron. Il ne rcitc plus qu'une chose \ désirer : c'est que celte union, ou pî' * '" rttc unité, entre des hommes de Uni de provinces el de nai -.::é- rcntcs, continue dans l'avenir à mériter les éloges qu'elle mérite au- jourd'hui. Celte G)ngrégation possède maintenant pour Supérieur général un homme qui a réuni la très grande majorité des sutTrages, el au- qucV contredit, tous doivent céder la palme du '. de U pru cl du ulent ; un homme d'une vertu cl d'une , cinar- quables, qui, par des écrits très profonds, a enrichi et défendu l'Eglise de Dieu, et reste prêt ï l'enrichir et ï la défendre encore, quand tes loisin le lui permettront. On doit donc ' que, sous »on goii celte ^ '^tioo produira dct fruits de jour ••"- ^ mn^mr rM f«'.>$, le Chapitre gi l- Siège Apostolique, t*il reste k ajouter quelque chotc pour ter l'éclat et la perfection de cet Ordre illustre, ceU se fera peine et sans difficulté.  330 Lettres de saint François de Sales Deus autem optimus maximus, pro sua erga Ecclesiam singulari providentia, Sanctitatem Vestram tueatur inco- lumem, ut summis ac imis votis supplex peto et expeto. F., E. Geb. Taurini.  Puisse Dieu très bon et très grand, dans son admirable provi- dence envers l'Eglise, garder saine et sauve Votre Sainteté ! Je l'en prie et l'en conjure à genoux, de mes vœux les plus humbles et les plus ardents. François, Evêque de Genève. De Turin.  MCMXXVII A MADAME LE LOUP DE MONTFAN Les meilleures réponses. — Unevéritable inspiration divine. — Quand Dieu parle, il ne faut pas contester, mais regarder l'Evangile et en suivre les maximes. — Ce dont la ferveur de M'"^ de Dalet devra se contenter. — Ses parents prendront soin de ses enfants. — Qualités qu'il faut joindre en- semble, — Condescendance et humilité du saint Evêque. Turin, 6 juillet 1622 (i). Madame, Les plus courtes responses sont ordinairement les meil- leures, et avec cela, [je suis] pressé de mon départ de cette cour (2) et du désir de depescher vostre homme, qui me conjure ardemment de ne le point retenir davantage. Or, ( I ) L'éditeur de 1 758 ne s'est pas trompé en indiquant M'"^ de Montfan (voir ci-dessus, note(i), p. 55) pour destinataire; tous les traits de cette lettre lui conviennent, et le message suivant, adressé à sa fille, vient encore con- firmer l'hypothèse. Mais la date, avant le 12 septembre 1619, donnée par Hé- rissant, est fausse; les deux courriers sont évidemment du même jour, donc du 6 juillet 1622 (voir ci-après, note (i), p. 333). (3) François de Sales, alors auprès de la princesse de Piémont, désirait re- tourner promptement dans son diocèse; la maladie et d'autres obstacles l'ar- rêtèrent à Turin jusque vers la fin d'août.  AWNÉE 163a  M»  je ne diray rien des tiltres d'honneur et de faveur dôni vous estes si libérale envers moy, sinon que je ne cessc- ray jamais de vous souhaitter toute sorte de consolation et quelque digne occasion de vous tesmoigner combien je vous honnore. Je ne vous diray donq pas autre chose sur le dessein que madame [de Dalet], vostre fille, a de se retirer dans le monastère, sinon que je croy fermement que c'est une véritable inspiration divine, ne voyant tout a fait aucune rayson au contraire, puisque, gpraces a Dieu, elle a de si justes et dignes garens de la personne et biens de ses enfans <'\ pourveu qu'il vous playse, et a monsieur f votre roari], de vous charger de cette peine. Et affin qu'il vous playse, je ne veux point user de longs discours, ains seule- ment dire que si vous le faites, vous feres une chose infi- niment aggreable a Dieu ; car cela suflftt a une ame géné- reuse pour luy faire prendre toutes sortes de resolutions. Je voy bien qu'il y a plusieurs répliques a ce que je dis; mais je croy bien aussi qu'en ces occurrences il n'est pas question de contester et de disputer, ains de considérer les maximes de l'Iivangile, qui sans doute nous condui- sent au parfait despouillement, et aumesprisde la sagesse temporelle qui ne s'arreste a la sagesse de la vertu que requiert rexrcllence et Teminence de l'amour céleste. Mais, Madame, si cette chère fille de vostre cœur s'ar- reste dans les bornes que vostre authorité luy préfixe, de n'estre au monastère que comme fondatrice, sans chan- gement d'habit ni de condition extérieure ^*\ je ne croy pas que la plus sage sagesse humaine puisse sagement gronder, ni, je m'asscure, probablement murmurer. Car, présupposé la chanté de monsieur vostre mari cl la vostre  (i]M**d«Dî'' '-netirée T- «/.«i. V«»« «« «§•- oaUtont Iroét : « . our, en contentant vostre dévotion dans le monastère, contenter encor ma- dame vostre mère (»). Vous ne vivres pas moins au gré de TKspoux céleste, qui ne prend pas garde a l'extérieur et dutjuel vous ne seres pas moins [bien] veué en vérité, bien que l'apparence sera moindre. Ce n'est pas peu qued'estre dans les porches de la mayson du Seigneur. Madame vostre mère me fait asses de plaintes de voslre esprit, mais je connois bien la jalousie maternelle et discerne bien en cecy les eslans de la nature d'avec ceux de la grâce. Attaches vous bien, ma très chère F"illc, a la Croix de Jésus Christ, qui pour vous a souffert une si f^ratiJe contradiction contre soy nteswe •; il soit vos- • Htb.. m, |. tre seule mire et son aggreement vostre unique conso- lation. Je n'ay pas voulu respondre a toutes les plaintes ma- ternelles pour ne point m 'embarrasser, ormis sur celle de madamoysclle vostre fille, que je consens estre remise a cette bonne mère, attendant qu'elle puisse faire choix de sa vocation ()). Je donne au reste toutes les asseurances ( t ) L« manatcrit iodiqv* la data da té jsilUf ; nuit. !• 7. riv4<|»«^t« Cm- Xkktm écrit k ton Uktm ]r -je rt«v»y« l lw t 4'A«wf«« • dt«p«ché. • L« vrai qoii.: . ?"> *"- ^' ♦• («\ Votr la lettre précédente ' ne de Lan|rbeac. dame d« ' t*il Aal^ése 4e (■lll'r--ri< .1.1... .....•.>..• on.. rrtr .inrojllaafjtf chargé de tj le i« aoAt i«>4q. Catberioe niovriit ' , .n M. Frsmftt Pifl, membre de platu... . —  MCMXXXVIII.  334 Lettres de saint François de Sales que je puis pour vostre personne. Je croy que madame vostre mère s'en contentera ; au moins, la réputation qu'elle a d'estre de si bon jugement l'y oblige. Je suis sur mon départ de cette cour, mays je vous Videinfra, Epist. escriray soudain que je seray a Annessi *, ou j'attendray a chaque commodité de vos lettres pour sçavoir en quel estât seront vos saintes affaires, ne me pouvant empes- cher d'estre grandement touché du désir de vostre con- solation et sur tout de vostre perfection. Le [6] julliet 1622. Revu sur le texte inséré dans VHistoire de la Fondation de la Visitation de Mont ferr and, par la Mère de Chaugy, conservée au i^"^ Monastère d'Annecy.  MCMXXIX A MONSEIGNEUR JEAN-FRANÇOIS DE SALES ÉVÊQUE DE CHALCÉDOINE, SON FRERE (0 Espérance de retour en Savoie. — Une affaire à considérer de nouveau. — La réforme de Sainte-Catherine. — Voyage qui devient inutile, grâce à l'in- tervention du Prince et du Pape. Turin, 7 juillet 1622. Monsieur mon PVere, Je vous escrivis hier ; aujourdhuy je redis que j'espère, dans huit ou 9 jours, partir pour mon retour (O. Et tandis, je vous asseure que je n'ay nullement oubliée la prière que je vous fis a mon départ, de prendre resolution sur l'affaire de Dumont (3) par l'advis de nos amis; et ce fut la première chose que je luy dis quand il vint icy. Mays par ce que, d'un costé vous m'escrivies d'une sorte ( I ) L'adresse manque à l'Autographe, mais il est évident que cette lettre fut écrite à l'Evèque de Chalcédoine. (2) Voir ci-dessus, note (2), p. 330, (3) Sans doute Philibert Dumont, greffier de l'Officialité. (Cf. tome XIII, note (i), p. 338.)  qu'il sembloit que vous n'avies pas faite une resolu- tion finale, et que d'ailleurs il se sousmettoit a rexamen de la cause, je luy dis que, estant arrivé, nous considére- rions de rechef son affaire, et que si ce n'estoit point chose contraire a l'équité, nous aurions soin de ne point le precipiier dans la démission de sa charge. Je renvoyé l'homme d'Auvergne despeché « .Je suis bien ayse que les filles de Sainte Catherine ayent fait leur affaire en mon absence f'); et avant que je parte on des- pechera a Rome pour la reformation générale, ainsy que Monseigneur le Prince résolut avanthier. Il ne sera, je pense, pas besoin d'envoyer a Ix)uvain, puisque Son Altesse prendra les moyens convenables pour accoyser ces messieurs les Proviseurs, et que le Pape interviendra en cett'affaire (>). (1 ) C'était lo porteur det deux lettre* prioédentet. (Voir oott (il, p. }}}.) (s) Qoaod elles avaient eu nooTelle da prochain départ de l'Evéqoe âm Geoére poor " V -'aient U réforme, ^ .étent U main à l'aaTre, ■ répondit-il A leor mcAUfère. • L'y inettronl-«ll«« da- r ■ c ? — ( ' ' " ' ' " *' \ j je je »cr u| Cttterciennet firent d'activet démarches poor gagner I lenr casM l'Abbé 4m Tami*. vicaire f ■ et poor obtenir da ct dernier le« pcr.: .(. grice an c o oco w t intelligent et dévoué d'un frère de» Satura de Ballon. M. de Léai ; le prioca T ^' '• bonnet nouvelle» que Jtia i . -ire. Moint d'un moi% aprè«, l« 1** août, en prétence de l'Abbé de Tamié, délégué du Supérieur géaéral d« 1 une aaaemh' 4e U 'baye. On y eUte chapelle était ou> It**eme«l commençait ; aprée cattc date ftenlemeot, arrivèrent le* S^ur* de Rochetie el LoniM de Balloo (vo Qa*pBrJ nue chef ton père, ar , noveaibfr Je U KUf Mfrt dé BéU^m. Annecy. FoaUiae, i^y, Uv. U, chêp. siv. m^.) {\)iy Uacm—cti' kiiepoeef !•• Frovtaeurtde oillèg* ^ L lin contre l !• collège d'Annacy ♦*ir - XVI, note(6\ p. 114 . Oo •émut b#«uea«f •• *^ t Tm M de dép " *■ é cm Itft 4ftM Lé Vtê dm BttmHeurtu» M*^ Frsm,ott is ^Ut ,llv. V. p. 414) : • Il «MMM no teigoear de la coar de Son Alt ' t-U, • K ^«aal ém Uodre k cmU «Bloeate dif«iU «1« . ^..*«. • — — .— — — • il éairit k iUm—i§m9mt â» Ca lw loéa» . ma tnn^,, tmtm» U » ••• recette cette propo«illoo. et entre a- > Ul perl- teile Le« ctrcontf " liqaeet ; ^ae toel . , . le t^joar de l'Evé^, ."oèTe k la coar de Ttttta m j«MlW«**««t itot. ( * ) Voir le looi* pvéc44eol. Lettre mdoktui, p. |»i. «t €à ém» n t, M«e ( l ), p. tto.  338 Lettres de saint François de Sales  MCMXXXII A LA DUCHESSE DE MODÈNE, ISABELLE DE SAVOIE (0 Grande vertu des Infantes de Savoie. — Consolation que le Saint a trouvée dans leur société. — Une précieuse faveur reçue de l'Infante Françoise- Catherine. Turin, 8 août 1622. Serenissima Signora, Ritrovandomi adesso alla vigilia délia mia partenza di questa corte, vengo pure a far humilissima riverentia a Vostra Altezza Serenissima con queste poche righe, già che continuamente l'ho havuta inanzi agli occhi délia Sérénissime Madame, Me trouvant maintenant à la veille de mon départ de cette cour, je viens, par ces quelques lignes, offrir aussi mes très humbles hom- mages à Votre Altesse Sérénissime que j'ai eue continuellement ( I ) Seconde fille de Charles-Emmanuel, Isabelle de Savoie naquit le 1 1 mars 1591, et épousa le 22 février 1608 le fils aîné du duc de Modène, Alphonse d'Est, de même âge qu'elle. Après lui avoir donné quatorze enfants, la prin- cesse mourut au mois d'août 1626 et fut inhumée, en habit de Capucine, dans l'église des Théatins. Le P. Louis Albrici prononça son oraison funèbre, et un Observantin, le P, Pascal Codreto, écrivit un abrégé de sa vie. Isabelle avait été un modèle de vertu et de piété; aussi son père pouvait dire au duc de Nemours ; << Cest la vérité que j'ay ressanty la perte de ma figlie de Modene jusques au plus profond du cœur, car je n'ay james reseu que du contente- ment d'elle... et la cherissois estrememant. Mays sil y a rien quy me console, cest une relation qu'un Père Capucin qui assistât a sa mort escrit a un sien compagnon, par laquelle j'aprans quelle a seu vivre et mourir en la grâce de Dieu..,; qui me fayt espérer que nous aurons en Paradis qui intercederat pour nous. » (Bibl. Nat., Fonds français^ Ms, 3803, fol. 42.) Alphonse d'Est ne put se consoler de cette perte; à peine garda-t-il un an les rênes du gouvernement que son père lui laissa en 1628 ; les abandonnant à son fils François, il entra chez les Capucins, où il vécut jusqu'en 1644 sous le nom de Frère Jean-Baptiste. (Guichenon, Hist. gcnéal. de la Maison de Savoie, 1778, tome II.) Voira l'Appendice I la réponse de la Princesse à l'Evêque de Genève. C'est par erreur que cette lettre a été attribuée à la sœur d'Isabelle, Margue- rite, duchesse de Mantoue, au tome XVI, note (i), p. 104.  mente nelle persone di quesie Sercnissimc Infant! (»), le quali con lanto affelto celebrano le virlii che dalla bontà del Signor Iddio son state conccsse aU'Aliezza Vostra, che la tengono sempre présente a quelli che con la débita riverentia stanno nella loro serenissima conversatione, corne ho fatlo io questi duoi mesi passati. El confesso ingenuamente a Vostra Altezza Serenissima che in questa academia di pietà nella quale vivono queste Serenissime Infanti, ho trovala tanla consolatione. che quantunqucla mia professione ecclesiastica et la mia educaiionc nelle lettcre sacre siano assai discoste dclla vita dclla corlc, io nientedimeno ho havuto un gusto particolaredi siare qui, per godere in particolare délia vista di tanta divoiione come riluce in questa triade d'Infanti. Non dirù già a Vostra Altezza li favori ricevuti dalla loro benignità, ma dirô bene che quello che riccvo dalla Serenissima Infante Francesca Catarina, col quale mi ha dato ordinc di salutare cosi in scritto et in fretta Vostra Altezza Serenissima, è uno di magiori et più pra?tiosi favori che io potessi sperare in questo mondo, et mediante devant les yeux de Tesprii en la persof^ s - • " ' i- tcs V « . Celles-ci proclament avec tant u a. ;<.<.;. i-.i ji> .i:.i.-> jv^ur- décs par la Bonté divine à \*otre Aliesse, qu'elles vous tii'vcnl toujours présente au souvenir de ceux qui, en tout respect, .t de leur auguste société, comme je l'ai fait ces deux derniers mott. J'avoue ingénuement ï Votre Altesse, qu'en cette académie de piété où vivent les S ' ' ' j'ai goûté une consolation si grande, que, 4.*.. vjwv ,. , î/v; ,v?: .,,^ et mon éduca- tion dans les lettres sacn ^ de la vie de U cour, j*ai néanmoins éprouvé un singulier plaisir k demeurer id, pour jouir en particulier de la vue d'une piété telle qu'elle reluit ca ce trio d'Infantes. Je ne • •-' -ai pasiVotre A!'- - rçues de leur bootiâ mais je ^ - en que celle ... tsimc Infante Frao- çoisc-Othcrinc en m*or^: : de saluer ainsi par écrit et A U hitc Votre Altesse, est une des plut grandes et précieuses que je ( I ) Marg «•rtl«. docbtM« <1« IUoIom {votr lo«»« XVI. •«< %^\ lUri««t Pran(oi««-C«tbtrlnt 4« Sêvoi«,M*«rsc«4«ti««4'lMb«lU jo«»« XVII. «•«•(I). F- )*>)'  340 Lettres de saint François de Sales il quale spero che Vostra Altezza mi farà gratia di scu- sarmi, et non attribuire a presuntione questa mia confi- dentia. Et fra tanto priegho lesuchristo, Redentore nostro, che a Vostra Altezza dia ogni dî magior accrescimento nel suo divino amore, con perfetta conformità alla sua dilet- tissima Croce. Et cosî ritorno a farli di nuovo humilissima riverentia, restando senza fine, Délia Altezza Vostra Serenissima, Humilissimo et divotissimo servo et oratore, Franc°, Vescovo di Geneva. In Torino, alli VIII di Agosto 1622. Revu sur l'Autographe conservé à Modène, Archives de l'Etat.  pusse attendre en ce monde. C'est pourquoi j'espère, Madame, que vous daignerez m'excuser et que vous n'attribuerez pas à pré- somption cette marque de confiance. En attendant, je prie Jésus-Christ notre Rédempteur d'accorder chaque jour à Votre Altesse de nouveaux accroissements en son amour, avec une conformité parfaite à sa Croix bien aimée. Je vous renouvelle mes très humbles hommages et je demeure à jamais, De Votre Altesse Sérénissime, Le très humble et très dévoué serviteur et orateur, François, Evêque de Genève. A Turin, le 8 août 1622.  AXKÉE 162a 341  MCMXXXIII AU CARDINAL LUDOVIC LUDOVISI Deux Pèret FeatlUnts enrootepoor Rome. — Prière d« s'intércuer êmm affaires qo'ih ront y traiUr. — Départ po«r AntMCj. Turin, 17 août i6aa. Illuslnî>î>imo cl Keverendisi.imo Signor Padron colendissimo, Partono di questa città questi duoi Padri 10 pcr It negotii che essi spiegaranno alla Santa Sede. El perché sonno lulle cose appartencnti alla magior j^loria d'Iddio cl che non possono riuscire se non coirinlervcniione délia potenlissima mano di V. S. 111"*, a Lei et alla sua pietà et providenlia con profondissima riverentia le rac- commando; parlendo poi domani per la mia residcntia,  Illustrissime, Révércndistimc et très vénéré Seigneur, Ces deux Pércs > partent de cette ville pour les aflaires qu'ils expliqueront au Saint-Siège. Et comme toutes regardent la plut grande gloire de Dieu et qu'elles ne peuvent réussir que par l'in- lenention de la main très puissante de Votre '^ :rie Illustris- sime, je les lui recommande, et i sa piété et à >a >tjiiicitude, avec un très profond respect. ( I ) C'étaient certaiotœtnt 4«« Pért» Peolllantt qM Fra»(^a 6» Sat«« r^ COR - ' aa prot«n*r*«»P«. ■» ;.ll^ai -.• daot Icttroi* Mai «on* c. «• «S« ton diocèM : A r «1 Ha»* l«coiDb«. cotnœ^ ~ .ooéttea féf«h«n UUltreàD A«: , Dau* un Mémoire 4« Flévioat (»oéf U tome pfé<é«U«l. pp. ' •• » •■• f»»>^ ••• *• •••• ▼eati «ipfimé : • Q« ieC4tl«j . 'itl1v«^M de GeQ*««. • )• ne 1 , , ^—pm^•* .èMtt M y • nettani de* Rellgteva FeeiUant, <• a fait a U C m fi â i é 4« T««a« • • Péfnerol et en Abondance. •  342 Lettres de saint François de Sales dove è il Monasterio per la riformatione del quale questi Padri vanno in Roma. Di V. S. Iir^et R*"*, Divotissimo et humilissimo servo, Franco, Vescovo di Geneva. Da Torino, alli 17 di Agosto 1622. Revu sur l'Autographe conservé à Rome, à la Bibliothèque Barberini. Je pars demain pour ma résidence, où se trouve le Monastère pour la réforme duquel ces Pères vont à Rome. De Votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime, Le très dévoué et très humble serviteur, François, Evêque de Genève. De Turin, le 17 août 1622.  MCMXXXIV A M. PHILIPPE SANGUIN DE ROQUENCOURT (0 Désir de l'Evêque de Genève de complaire au destinataire. — Son vouloir limité par son pouvoir. — A qui il appartiendra de résoudre la difficulté au sujet d'une aspirante à la Visitation. — Rien de secret dans les Consti- tutions de l'Institut; rien de cabalistique dans les paroles et les écrits du Fondateur. — La seule impuissance de méditer n'exclut pas du cloître — Ce n'est pas sans raison ni pour fâcherie père que la Supérieure se décide à ne pas recevoir la fille. Annecy, 24 août 1622. Monsieur, J'estois malade en Piémont (2) quand je receu vostre lettre du 27 may; maintenant, de retour au lieu de ma résidence, je vous remercie très humblement de la sou- venance que vous aves de moy qui, réciproquement, ay gravé en mon ame le respect que je doy a vostre vertu ( I ) Philippe Sanguin était fils de Jean Sanguin, seigneur de Vaulusseaux, Santeni et Roquencourt, et de Marie de Baugi. Il fut conseiller au Châtelet, puis en la Cour des Aides, et épousa, le 9 mars 1595, Marie Maillard. Il meurt le 2 août 1632. fD'Hozier, Armoriai général de France.) (a) Voir ci-dessus, note (2), p. 330.  Année i6aa |4| et pieté, tesmoignee, de vray, par l'assistence que vous fistes a madame de Gouffier pour la réception des Filles de Sainte Marie de la Visitation (O. Ensuite dequoy je voudroys bien, je vous asseure, Mon- sieur, vou«» rendre quelque utile service en toutes occasions, mays en particulier pour la consolation de madamoyselle vostre fille ' » \ et mesme ayant receu une si jurande recom- mandation et si puissante, comm'est celle de Monsei^^neur le Duc de Nemours qui m'escrit ardemment pour vostre intention. Xeantmoins, Monsieur, ( i")5^/>n//7»M5 Ugem loquor •^j je doys limiter mon vouloir par mon pouvoir, * to«., vn. i. qui ne s'estend pas hors de mon diocsese sinon par manière d'intercession. Et partant, j'escritz a la Supérieure delà- quelle vous vous plaignies()), qu'autant qu'il se pourra bonnement faire selon Dieu, elle contente vostre désir, en considération de celuy que j'ay très ardant de vous rendre service. Que si, après cela, il se treuve quelque tlifficulté, ce sera a l'authoritéde Monseigneur le Cardinal Hvesque de Paris U ), ou a ceux qui ont charge de luy , de la résoudre. Au reste, Monsieur, il ny a aucun article secret es Constitutions de l'Institut de Sainte Marie, sinon qu'il ayt esté adjousté si secrètement que je n'en aye jamays eu connoissance. Car, quant a moy, je puis [dire], quant a cela, a limitation de Nostre Seigneur et Maistrc • : In * J»««. «^'w. occtilto locutus sttm tuhili'i\ il ny a rien de cabal- listique en tout ce que j'ay jamais dit ny escrit. Que si  (*) je parli à d/s hem m/ s qui tonnaisunt ïa M. {*) Ji n'ai rien dit en iecret. (l) VHtttùtrt dé U ' n Jm frtmiér H»mé\lèri iê U V ^ et Pjni n« dit ri«o d« Il •- V --":- • »- .,.s. (a) Apr4« an an «1 ^i * Ammm Saofiiin. I ri«« dm Mti« aot. araii -»♦- Gco«Tt4T«. U iS octobr* 161- ' - &.) Ea octobre tM». le M*f* d »•• d«« novice ' ♦<. J«l«» '•. vol. II . •• ■'ayant pat p ««thlr iç roni^!?r r-rz:r% ]r^ ]-i:un—. I>e la date. Il t^tÊm le milUtime. U i : ...c r .!.:.. .vc.: , ..et chiÊbm dm q«aaliè— . C«lai- «..<è àê Fraofoi* d« Ronre et J Anne d Orgon. *ir^ de »n4gi«l> %u Un U r«çnt à la r a le 14 avril 1M4. ^écml «Mare mu* «»• dMM l'obeervan^ Ttvax «avec nae »•< .*e èdiJMli— de U CeoMia* naatê, • ant • ^ la Rêfle et a«i «aarcêMt mmm9 u c'aêl «lé •■• jenne &lle Ue* anttève. • « Irtre ém S09ut^ «1 ÂmmsUê de U VmiUIIm et Valence.)  546 Lettres de saint François de Sales Je me res-jouys dequoy vous aves un si bon Père spiri- tuel ( et un si bon confesseur ( ^ ) ; cela vous doit soulager au desplaysir que les incommodités de vostre logis vous doivent donner. J'espère qu'en fin celuy qui s'estoit chargé de vous si bien accommoder s'empressera de satisfaire a vostre juste désir et a sa conscience (3). Je salue très humblement le cœur de nostre dévote Seur Marie et celuy de madamoyselle des [Con]ches (4), les conjurant de recommander souvent le mien très chetif a la souveraine bonté de celuy de Nostre Seigneur, auquel  (i ) M. Millet, chanoine théologal et archidiacre de la cathédrale, avait été donné pour Père spirituel aux Sœurs de la Visitation, dès le début de leur fondation. C'est lui qui prononça le discours d'usage le jour de l'établisse- ment. (Hist.de la Fondation.) (2) C'était aussi un chanoine de la cathédrale, nommé Pierre Hatton, remarquable par sa vertu et sa charité. Il fut non seulement confesseur dé- voué des Religieuses, mais encore leur bienfaiteur, pourvoyeur, homme d'af- faires. Pendant la durée des constructions, il fit lui-même les achats néces- saires et surveilla activement les ouvriers; puis, de ses propres deniers, il décora l'église et l'enrichit d'ornements et de vases sacrés. Son oubli de lui- même et son affection pour la Communauté éclatèrent surtout en l'année 1628-1629, lors de la peste qui désola la ville. M. Hatton n'abandonna point ses Filles; il leur donna comme auparavant le secours de son ministère, et pourvut à leurs besoins temporels. Ce vrai serviteur de Dieu mourut en 1647, instituant les Sœurs de la Visitation ses héritières universelles. (D'après VEssai sur les oricrines monastiques dans le diocèse de Valence : L'Ordre de la Visitation, etc., Valence, 1880.) (3) Il s'agit très probablement de Matthieu-Thomas de Vermenton, lieute- nant-général delà justice de Valence et son ressort. C'est de lui que les amis de la Visitation avaient acheté la maison provisoire des Sœurs le 28 décem- bre 1620 (voir ci-dessus, note ( i ), p. 91), pour la forte somme de dix mille trois cents livres, sous la condition que le propriétaire la ferait réparer, l'ap- proprierait aux besoins de la petite Communauté et construirait la chapelle. Ces promesses n'étaient point encore remplies; le personnel s'augmentait et l'on souffrait de plus en plus de l'insuffisance et des incommodités du local. (Cf. ci-dessus, note ( i ), p. 194.) Lors du passage de l'Evêque de Genève à Valence, au mois de novembre 1622, l'achat d'une autre maison fut décidé, et par acte du 23 février 1623, l'hôtel de noble Henri de Bressac, situé au centre de la cité et entouré de cours et de jardins, devint la propriété des Filles de Sainte-Marie. M. de Vermenton, malgré tout, leur était dévoué; il avait été le solliciteur de l'établissement auprès du Conseil de Ville (20 jan- vier 1621), et sa négligence à faire exécuter les réparations promises ne pro- venait pas d'un manque d'affection; il satisfit enfin « a sa conscience » en résiliant de bonne grâce le contrat de vente de son immeuble, sans clauses trop onéreuses pour les Religieuses. (Essai cité.) (4) Marie de Valence et sa chère compagne Marguerite de Conches (voir ci-dessus, les notes (2) des pp. 90, 91).  AsstE 1622 m^-j et par lequel je suis 1res asseurement, ma très chère Fille, Voslre [très hjumble serviteur, Frakç», E. de Gcncvc. 2 . . . ajout] 1622. R«TU sur rAutogripheconMrré à la Viiitjtion Ju M*oi.  MCMXXXVI A MADAME DE CERISIER, ABIlK^-^t DE SAINTE-CATHERINE («) L'Abbette a été arertie par Fraoçoit d« Salet do dé«ir d« q««lqa«»-tto«t d* «et Fille*: quel était le ' rme. — • Lt« d«faal: «ent en une bonne cruvrc nV . bonté •«•eolicllc. • ^-'^er d'aller contre la volonté de Diea par intérêt propre. — Pourra q«« U h.-- > M fatM, il «affil. Annecy, 39 aoOl 1633. Je respons clairement a vostre lettre, ma 1res chère Cousine, ma Fille. Il est vray que des il y a long tems je me suis apperceu des désirs que plusieurs de vos Filles avoyent de la reformation ; et, tout autant que la con- science me l'a peu permettre, je vous l'ay signifié de lems en tems. Mais il est vray aussi que j'eusse souhaité qu'elles eussent eu encor un peu de patience ' * \ puisque nous (1) Pernette de Cerisier, fille de S'icolai de Ceritiet et de CU«de de Mentbon, entra k l'abbaye d« m pro f — eéoo vcn léoo. L'Abbc«»e Claudine de M : po«r e»» ■*'•'" «• •n t6o^ (voir tome XIII. note '.4', p. lit are en quelle a.- Ini lauta la crotte, ce fat «eolement le 1" j •ier refat.de* " !e l'Abbé de Tamié. Ij ' ••> ^^.....^ de Françoi* .! rAbb««e« aimait à rr ie toa Méat parent, elle •«■ ■ j a - <- m pren. .^ j' i 'o)«t da ré« forme; matt «v;» «a:A.:c:c !.iible ne lut f>€x;...: , .. ^. * .«TU* ^«1 tenaient pour l'ancien état de cho*««. et elle fit to«i antraver la «ortie de la S«ar de Ballon et de m* («mi •ier *:-•■• -•• •- '- '>% mare i*-'* ■ 'Iquet )©«•• »"»»»»••« pour .oiaa da > baoay 189s. tome XV, p. >o).) ( a ^ Le Saint, avec ta «afaaaa at «a pradw ta ac4lMlrae. laleaa »èr«r laaf- temp« le deMeio de* feteree r^fonDatricae : fMMtani. evfattt Umt f e i >é»é- rance. il le« avait aei ' de par* '«M«t. è lea démarcbe* né maussades et fantasques esloignees de leurs monastères, car c'e^i la condition de l'esprit humain de ne se plaire qu'aux cho%es plaisantes. Mais je suis tout a fait de vostre advis, que l'on n'ouvre point la porte au changement de monastère pour les filles qui le désireront, ains seulement pour celles qui, sans le désirer, seront |)our quelqu'autre rayson en- voyées par les Supérieurs; car autrement, le moindre (t ) Celle Ullre «et écrite en fraade partie de la mai MMOU U Sftloi le dll I U ift. Nmm a •■■ l'mà in * o janvier, l'obtettion duboliqoe prenait fia, «1 1« cerp», époisé par tant de •oufl!ranc««, retrouvait m rigueur aa mAme latlani o4 l'etprii rent: ■ • '--- ' I ' i-i....-- -tacra tant ména|f««««l i Dteu le* «««mont r«ce«vr4««. Ea i6s6, elle coopérait en qualité de Directrice k la i Ju «ecood M»> na«tère de Pjr««. et la M^rc Farrr b ' * -- • — j;i»lfer celle 4e la Mjiton Je Tiuyc% 1 lie y te;, r.tra ' •! «>ntr»J««»«tt«; •oo courage et ta patience vinrent À bout de tout. Apre* u- <• ans. la Mire ■ ^' • ' . «• t6v>. Le lu t-^ ' . tf :»|- bUe combats, entrait pour toujours dans U )oie de «on ^ té* m d^potition, et ta biographie dan* lAmmét S^iml* et U \ •..<«..w.«, t««M X« P a>4 ) ( I ) Voir ci-des»o«. Lettre (a) l " jeanne-Ch \k9mmym- *- ^i- Ibonx. ^ne précède: «•4*«ell \ Le* ami* rc«p«ctif* de* deus M Sup^rieurci ' ~ — aidaient à c^vwmv tjw« >vu »«•«<. • ••«.. v.. ••«•■■««•w •«* Intel At» de • i\.  352 Lettres de saint François de Sales par le moyen des fondations ; car tout cela dépend du sens humain et de la peine que chacune a a porter son fardeau. Soit donq que l'on décharge la Mayson de Monferrant ou celle de Moulins par la fondation de celle de Rion (0, il me semble qu'il importe fort peu. Je suis bien ayse du contentement que vous aves de nostre Seur Françoise Augustine (2) et de nostre Seur Parise (3), comm'aussi je plains beaucoup l'esprit de nostre Seur Valeret (4) qui n'a sceu s'accommoder a l'Ins- titut. Dieu luy face la grâce de l'attirer a une vocation qui soit propre a son salut. Je vous ay escrit cy devant sur le sujet des bienfaitrices, lesquelles, comme vous, je ne voudrois pas estre en grande quantité; mais pourtant cela se doit ordonner par la charité et par la discrétion. Quant a madamoyselle de Vigny, puisque c'est un si bon esprit comme vous m'es- crives, on pourra luy permettre ce qu'elle désirera (5) ; ( I ) C'est, nous l'avons dit, le Monastère de Moulins qui établit celui de Riom. (Voir ci-dessus, note ( i ), p. 239.) (2) Sœur Françoise-Augustine Brung (voir ibid., note (4), p. 251). (3) L'humble fille de procureur dont le persévérant courage avait amené à Dijon les Sœurs de la Visitation (voir ci-dessus, note (2), p. 175), fut une des premières prétendantes du nouveau Monastère. Sous la direction de la Mère Anne-Marie Rosset, elle fit de grands progrès en la vertu, et domptant « son naturel impérieux, vif et prompt, » disent les anciens Mémoires, elle se rendit remarquable par une entière abnégation de soi-même. Après dix ans passés dans la Maison de Dijon, la Sœur Claire-Marie Parise fut en- voyée comme Assistante à la fondotion de Beaune (1632); plus tard, la Mère Guélaud l'emmena à Semur. En 1641 elle revint à Beaune, où elle termina sa vie le 25 juillet 1670, à Fâge de soixante-quinze ans, laissant le souvenir de grandes vertus et d'une admirable fidélité à la Règle. (D'après la Lettre circulaire de la Visitation de Beaune, 23 avril 1671 ; voir Année Sainte de la Visitation, tome VIT, p. 608.) (4) C'était sans doute une sœur de Bernarde-Marguerite, Religieuse à An- necy. (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 304.) (5) Anne Berbis, mariée à Pierre de Vigny (1597), qui devint en 1603 lieutenant-général au bailliage de Dijon, appartenait à la branche des Berbis qui possédait la seigneurie d'Esbarres et le marquisat de Rancy. Son père, Nicolas, était conseiller au Parlement de Bourgogne; sa mère se nommait Marie Morin, des seigneurs de Cromey. M'"" de Vigny demeura veuve fort jeune et sans enfants. Elle fut d'abord des plus ardentes à s'opposer à l'éta- blissement des Filles de Sainte-Marie à Dijon, et employa pour cela le crédit des hauts parlementaires, ses parents et alliés; mais ses sentiments changè- rent à la suite de sa première visite à la Mère de Chantai dont elle devint l'amie la plus dévouée. « Je n'ai jamais vu un meilleur cœur de femme, »  AmrÉE 1622 ^^1 mais dores-en avant il ne faut pas recevoir de ces bien- faitrices qui désirent tant de condition». La quantité des malades de la Mayson de Paris («) e«t un grand présage de la bénédiction que Dieu y yaot mettre, quoyque le sens y répugne. J'eusse bien désiré une plus long^ue vie a madame la première Présidente, ma 1res chère fille (»); mais il faut s'arrester court et sans réplique au décret de la volonté céleste, laquelle dispose des siens selon sa plus grande gloire. Je suis consolé de Tagreable «édification qu'elle a laissé par les bons exemples de sa vie, qui estoit certes totalement dédié (sic) au service de Dieu, ainsy que j'ây reconneu des que j'ay eu le bien de la connoistre. Je crois que les maysons pieuses de Dijon et de la Bourgoigne auront beaucoup perdu en ce trespas, mais il arrive rare- ment que l'un proffite sans la perte de l'autre. J'ay un grand desird'escrirea ses deux filles sur ce sujet », mats maintenant je n'ay pas la commodité, non plus que d*es- crire a monsieur le premier Président ; en lieu dequoy je prie Dieu i)our leur consolation et pour le repos de l'ame de cette chère personne que j'aymois et honorois de tout mon cœur, et de l'absence de laquelle je serois bien affligé davantage si je ne prcnois asseurance en la miséricorde p«t écrire la Minte Fondatrice, • ni pla« entièremeol fonda iant !•• inléf4ft ^ la V: — • n;ellen'i - '. aprè» P ' poar cela. j« dé«ir« laftai- ment 4 loi corrc .t.m I4:. II. p. hi ) L4 pie««« «•««• o'èpar^a poar l'Inctitot qu'elle affcciionnail ni «on argent, ni ton léle, ni tMl t«mpe; nouila trouTuno ' '^ 'tlAnne ' ^ ' j mbéry. I Parle, à Kooea. a Bcjunc. à ( ompMgi. 1ère de ClunlAl dan* M« Toyaget, t'occapant «Set aflatrc* de* MonaMèret, préparant de n— irellet f ' "^ >uillant le* difficaltét qai «'y oppoeent. M**de Vifvj monru' <« de l>iahli»»ement de la Visitation à Chalw e»f Saône dont elle tut une active oarréère. (D'aprée dee Soi4$ d* M. M^tj, ttnJÉt d« Dijon, et 17/ ' ' r ' ' ( 1 ) Avec que . ^< la Mire Aan*-Catterte« ém BiaiMiH éutt elle-même éproaWe par 1 c è c« ■■■■■I U. (Cf. Uflrtt et Sm J.-F" dé CàsmtéJ, Tol. I' (a) Marie Bonrfeoit. , .te BrAlari. était dée4dé« le te t«(tte4 fH«ê' àtmî. (Voir tome XII. note ( 1). p. «47.) ( 1i Certainement l'alndc. Madeleine. Cir:r.ciii« ^oir t»ra«i p. aaS. et XIV. note (4), p. i|S . et PrançoiM. l a m e de (tome XIV. note ( l ), p. t?!). Lenre e^nre itb«d.. Mit (• y, p. IHI ■• pna avoir longtempe Téctt. Leneet X M  354 Lettres de saint François de Sales de Dieu qu'elle jouit des a présent du bien auquel elle a tous-jours aspiré. Ce m'a esté aussi une déplaisante nouvelle que celle de Monseigneur le Cardinal de Rés (0, non seulement pour la perte que l'Eglise a fait en son trespas, mais aussi par- ce que j'ay considéré en iceluy le déplaisir de madame la Marquise de Menelay, de monsieur le General des Galè- res et de madame sa femme (2) et de toute ceste mayson la que j'honnore de tout mon cœur. En somme, il n'est pas en nostre pouvoir de garder les consolations que Dieu nous a données, sinon celle de l'aymer sur toutes choses, qui est aussi la bénédiction souverainement désirable. Je vous supplie, ma très chère Mère, de saluer cordia- lement de ma part madame de Tolongeon, ma très chère (i) Henri de Gondi, cardinal de Retz, mourut au mois d'août 1622. (Voir tome XVIII, note (2), p. 370.) (2) Sœur, frère et belle-sœur du défunt: Charlotte-Marguerite de Gondi, marquise de Maignelais (voir tome XIV, note (3), p. 183), Philippe-Emma- nuel de Gondi et sa femme, Françoise-Marguerite de Silly (tome XVIII, note (4), p. 375)- Philippe-Emmanuel, second fils d'Albert de Gondi et de Claude-Catherine de Clermont, comte de Joigny, marquis des Iles d'Or, baron de Montmirail, Dampierre et Villepreux, était né à Lyon en 1581. A dix-sept ans, par la démission de son père et le consentement de Henri IV, il avait reçu le titre de général des galères et de lieutenant-général du Roi es Mers du Levant (patentes du 25 avril 1598). Remarquable par ses qualités de corps, d'esprit, de caractère, vaillant et heureux, le jeune seigneur se donnait largement au monde, tout en écoutant volontiers les exhortations de sa femme et, plus tard, de la Mère Marguerite du Saint-Sacrement (voir le tome précédent, note (2), p, 24), tout en aidant dans ses bonnes œuvres le précepteur de ses fils, Vincent de Paul, Enfin, les prières de Marguerite Acarie, la sainte Car- mélite, et la mort de la comtesse de Joigny l'arrachèrent à tout le terrestre pour le jeter dans les bras de Dieu. Il laisse aussitôt sa charge à son fils aîné, Pierre (1625), et demande à M. de BéruUe une place à l'Oratoire. On le fit attendre jusqu'au 6 avril 1627. Désormais le P. de Gondi n'aspira qu'à oublier tous les honneurs passés et n'usa plus de ses richesses que pour favoriser sa Congrégation et celle de la Mission. Le monde le poursuivit dans sa retraite, mais pour le persécuter. Richelieu l'exila à Lyon (1641), après avoir dépouillé de sa charge le duc de Retz. Ce fut pire encore sous Mazarin, l'adversaire acharné du fameux cardinal de Retz, et Philippe-Emmanuel de Gondi ex- pia durement l'erreur qu'il avait commise en engageant ce fils dans l'état ecclésiastique. Relégué d'abord dans sa terre de Villepreux (1633), puis à Clermont en Auvergne (1654), on le rappela seulement en 1661 ; le pieux Oratorien se retire alors à Joigny, où il meurt en saint le 29 juin 1662, et reçoit la sépulture dans l'église Saint-Magloire. (D'après Chantelauze, Saint Vincent de Paul et les Gondi, Paris, 1882, passim.)  Akkée i6aa ^5^ fille, et, quand Toccasion s*en présentera, monsieur le Baron de Chantai vosire filz, et monsieur de ToIod- geon (O vostre beaufilz (»'. Ma très chère Mère, je vous escris de la main de mon- sieur Michel jusques a présent, que j'achève de tout mon cœur, vous priant de me tenir tous-jours pour ce que je suis, ainsy que vous sçaves vous mesme, Vostre serviteur très humble. Vous fistes excellemment de recevoir la femme que Monseigneur de Langres vous addressoit ()) : Bienheu- reux sont les miséricordieux, car Dieu leur fera mise- ricorde^. Receves les infirmes; croyes moy, ma très •H*".. ▼. 7. chère Mcre, la prudence humaine est ennemie de la bonté du Crucifix. Au premier jour je vous escriray plus au long. Ce  (1) Ici commence l'écrîtare da Saint. f 3 1 L'Evèque de Gc:.' 'unt cet lignes FrançoiM de Cbjntal «rite- licnij^ne ton frère ^vo ' ■ • , note ( i j, p. 3^6}, «t Antoine. C'::.tc Je Toolongeoo, ton mari (voir cinleMot, note ( i ), p* ||)* (î) Lors de la première vititr ■ - • ' " -ijoc de I »oir ci-de««ut, note ( s \ p. 176), k 1 an« dci j»«« »« montra quelque pen ébranlée, et demanda la Confirmation qa'elle n'avaii pj • • M»«de r. \ Ij , par el! •oz piedt ton Toile. en préteoce de témoins, «lU arait protesté q«e lor«q»« la mort de »on pêr pcail contre la violence ^ 'Itre •t dn monde. Dieu, par Tinlennédiaire de M** Zamet, la toocha «l U €o«- vtrtil. Qjund '-. l'EvAqM !-> ' «tn« cbréti«aoMDcrr or de Rome i «««r à» Mt vcanx, et lui promit de lui trouver dan» le monde t««me«i convenable ï «a : '•-rTeote péatleoie «••lâll réparer le pa«»é. r* de ne pottvoérm<- '4f«llèrt daoa «on abbaye, tan» t'expoter ««ji raillerie» de ••• c — f g « e». L« FréUl U fit al- ' en accompagnée, k la '^ ji-méme ft U Mér d accepta, po«r témoigner eoo r«ep«cl «1 ea àà t é t mmtm I M** taaMt. fftffsa b tion de ^' " Graalryr »<- r« en qu ^ B««rg^' daa» U monastère, édifiant le» S««r» par «a el« ane léw «1 mm ar4e«ff ê«l travaoi yr «afin ,iu re)««fBll U Ukf 4m N w l i» •! !•• ftaUgMww de Tart q. x\ commencé U f ê f f a I Dl>o« mkmm ■« Moét é» Mal léa|. (D'apré» Prvnel. Sékê%l»tn Zsm$4t. eu.. ciMp. vui, «t l7/«ouves vous plus garder dans vostre giron, ni le nourrir de vostre nourriture, ains de la nourriture du collège ou de la cour ^*K Et quant a la chère petite, si Dieu l'appelle a la Religion, elle y viendra, ou tost ou tard, nonobstant l'inclination de madame sa grand'mere ; il se servira mesme de la nour- riture du monde pour luy faire gouster le bien de la Religion. Cecy est vray, je vous asscure, ma 1res chère Fille : il arrive quelquefois que les jeunes enfans eslcvès en Religion en rejettent par après la sujettion, comme les chevaux que l'on charge trop tost de la selle. La vocation a la Religion est une grâce trop particulière pour estre donnée par l'industrie et prudence humaine. Dieu employé bien souvent l'éducation pour la vocation ; ( I ) Voir ci-4«Mttt, Dolo ( ) ), p. ) n (t)L«a8ao6i i» ^î.^j -ift»««f àê Malintrat. Pr* •- ^c <;.,... ^ «il* occaiioo. la Mèr« Ann*-ThérèM d« Pr^m ve ^a biographio. ch ' ,% dé Vttt 9**0-* ».^ pj r« do CbJ«f7. -n« "■«■ ^»'^*^ •• romaria |o 17 Janvior 1647 avoc Gtlbortr '•! l«lifi«0»c« ' " gfaoarowr. • è Dio«;M»o ;••*•• 4o Iab«Ut. !•- ftllo do la Poodatrico do U Vititattott. Lo • •«»• , .-_.i.i- 5 la fin »!• lArncU »«Tiii. i m«>rr««ei 4« U Uiiro An ta a«4l : • CM ••^••■•l. !• • moinUrc l*^««. •' (p. ni. 1 ^ ' • .. (*)La>;  362 Lettres de saint François de Sales a tort, quand nous aurons ouy l'une et Tautre. Celle qui aura le tort aura grand tort, et non un petit tort ; car il n'y a rien de petit en ces opiniastretés du mien et du tien. (0 Je ne treuve nul inconvénient que l'on reçoive M""* de Vigni (2) et telles autres bienfactrices, sur tout quand elles ne veulent plus sortir du monastère, ou que du moins elles en veulent sortir peu souvent ; car en cela il ny a rien de contraire a la bienséance. Je ne croy pas qu'il faille recevoir dans les monastères de la Visitation toutes les filles repentantes, mais je ne croy pas aussi qu'il les faille esconduire toutes. Il faut modérer la prudence par la douceur, et la douceur par la prudence. Il y a quelquefois tant a gaigner es âmes pœnitentes, qu'on ne doit leur rien refuser. Il me semble que les balustres doivent estre a la grille du chœur comme a celle du parloir (3). Je pense qu'ouy, ma très chère Mère, qu'il faudra dire qu'avec un peu de loysir on pourra prouvoir a Marseil- le (4). Nos Seurs (5) vous auront escrit que l'on a envoyé ( I ) A cet endroit, deux nouveaux emprunts au (texte du 30 août : « J'ay « aussi presque une mesme aversion... il importe fort peu. » Et: « Je vous « ay escrit cy devant... quoy que le sens y répugne. » (Voir ci-dessus, les derniers alinéas des pp. 351, 352, et le premier de la p. 353.) Quant aux alinéas qui suivent, ils forment une lettre complète dans les éditions antérieures. Nous les rattachons cependant à ce qui précède, car les sujets traités indiquent approximativement la même date, et il est évident, d'après l'examen du fragment autographe conservé à la Visitation de San Remo (Italie), que celui-ci représente seulement le second feuillet d'une lettre. (2) Anne Berbis, dame de Vigny (voir ci-dessus, note (5), p. 352). ( 3) C'est en effet ce qui fut déterminé au Coustumier, Article xxxvir, Des grilles du chœur et meubles de Veglise. (4) «Marseille est une bonne ville qu'il ne faut pas éconduire, » écrivait la Mère de Chantai à la Mère de Blonay, le 27 juillet 1622 ; « puis, j'estime beau- coup que ce soit par l'entremise des RR. PP. Jésuites que cette affaire se pratique. » {Lettres, vol. II, p. 33.) C'était en effet le P. Isnard (voir tome XVIII, note (2), p. 244) qui avait donné l'idée de cet établissement; il y tra- vailla jusqu'à sa complète réussite (14 mai 1623). Les fondatrices partirent d'Annecy, et ce Monastère fut le premier institué après la mort du saint Evêque de Genève. (5) Le bas de l'Autographe est coupé; nous prenons ce qui suit dans l'édi- tion de 1626, jusqu'à ces mots: « qu'il ne faut nullement... » (lig. 10 de la page suivante). La fin a été copiée au verso de l'Autographe par la Sœur de Vosery, secrétaire de la sainte Fondatrice.  AXKÉC 163 a 365 des Seurs a Belley ( O ; et je vous dis que dans peu de icms il en faudra pour Chamberi (*). Madame la Duchesse de Mantoue a des grans désirs pour l'avancement de nostre institution. C'est une irct digne Princesse, et ses seurs aussi ()). Nostre Seur [Paule Jeronyme (4)] m'escrivit que quel- ques Religieuses, bonnes servantes de Dieu, la contra- rient a descouvert; je luy ay escrit [par] un billet*. ' v,i< Ep»»i pf* qu'elle demeurast en paix. Je ne lairray jamais sortir de mon esprit, Dieu aydant, cette maxime : qu'il ne faut nullement vivre selon la prudence humaine, mais selon la foy de l'Evangile. Ne vous défendes point, mes très chers frères, dit saint Paul •. Il faut combattre le mal *»«».. «n. 1%. par le bien •, l'aigreur par la douceur, et demeurer en • ïbtd,. f. «It. paix; et ne commettre jamais cette faute de mespriscr la sainteté d'un Ordre ni d'une personne, pour la faute qui s'y commet sous l'erreur d'un zèle immodéré. Ma très chère Mère, Dieu soit a jamais nostre unique dilection. ( I ) Sur les iatuncet de M** Caroot (voir à rApp«odic« I m l«ttr« d« ta dé- cembre 163: n% de Sale* «'était déctdé ï -rer de •«• Pillts, et let avait w. .^...c» avant «on départ pour lo V Le 19 août, tovlM le« pcrmutiont obteouet et une maiu>n louée par lee eoina de M. Beooll Jantet voir le tome précédent, note ; \), p. 47 . arrivaient d'Annecy I Belley la Mère Marte-MaJcleine de Mouxy tome XV f--'- ? f, ,-h ri Iri s.rtirt Françoa»e-Gatparde de la Grave, Claudc-St: -I, DOte (1), p. 131). Françoi»e-Angélique Brunicr. Mj: t- André (t - r'*cèdent, note ( 1 ), p. 407, et Jeanne Ip --. . ►• ▼ice. L^ lient te fit le lendemain avec grand appareil. (t) Voir ci*de»tttt. note ( l ). p. ai7. (1) Marguerite de Savoie, ducbe««^ •. u.. . . ;waM XVI, no(^ p. 104), Mvurdet Infantes Françoite-' ?. (4) La Mère Paule-Jéronyme de Moatiio«x. bap«ne«r« k Herere.  364 Lettres de saint François de Sales  MCMXLI A madame de la fléchère Le Saint enverra deux de ses Filles de la Visitation aux nouvelles Bernardines de Rumilly. — Ménagements à prendre avec l'Abbé de Tamié. Annecy, 11 septembre 1622. Dieu soit loué, ma très chère Fille ! Pressé, je respons courtement. Non seulement nous envoyerons deux de nos Seurs pour un moys ou pour deux, sil est besoin, mays il ne coustera rien a ces nouvelles filles, car on donnera aux Seurs ce qui sera requis, sans qu'elles facent aucune despense sur leurs hostesses (0. Il me semble que tout ira bien. Il faudra seulement mesnager en sorte que Monsieur de Tamy (0 soit satisfait en ce quil est gran- dement praeoccupé de la nécessité de dire tout l'Office de leur Ordre et de le chanter en leur chant ordinaire ; il (i) M"^ Louise de Montfalcon, pensionnaire à Sainte-Catherine et future novice de la réforme, avait obtenu pour cette œuvre le prêt d'une maison qu'un de ses oncles, sénateur, possédait à Rumilly. En attendant que cette demeure fût prèle, les Sœurs Bernarde de Vignod et Emmanuelle de Monthoux logè- rent quelques semaines chez M"™^ de la Fléchère. A cette date du 11 septem- bre, il y avait trois jours qu'elles venaient de quitter cette charitable hôtesse, et s'étaient installées dans leur petit monastère où elles reçurent peu après leurs compagnes. (Voir ci-dessus, note (2), p. 335, et la note de la lettre suivante.) Mais comme leur première éducation religieuse ne les avait pas formées à une vraie vie monastique, il fut convenu que deux Sœurs de la Visitation iraient leur enseigner les exercices réguliers. Le saint Evêque leur en renouvela la promesse lorsqu'il les visita le 5 octobre, ajoutant que la Mère de Chantai viendrait les voir à son retour en Savoie. En effet, au mois de janvier 1623, la Sainte s'arrêta quelques jours à Rumilly, et envoya ensuite aux Bernardines deux de ses Filles qui, après le séjour suffisant pour leur mission, et une mutuelle édification, revinrent à leur monastère d'An- necy. {Voir Grossi, Vie de la YUe Mère de Ballon^ Livres II, chap. x, xxii, et III, chap. ir, vu.) (2} François-Nicolas de Riddes, abbé de Tamié et supérieur des Bernar- dines (voir ci-dessus, note ( i ), p. 83, et note (2), p. 335). Plus tard, par dis- pense obtenue du Pape Urbain VIII, ces Religieuses se rangèrent sous l'au- torité épiscopale.  Ankéb 162a ^^ faudra tout bellement le faire desprendri»f»V En somme, l'humilité surmonte tout. Je suis tous-jours de plus en plus, ma très chère Fille, Vostre très humble compère et serviteur, F., £. de Gcncve. II 7" 1622. A ma très chcrc Fille, M* de la Flcchcre. Rem for l'Autographe appartenant i M le comte Bérold CotU d» B< a«f if af4, aa chiteau de MonUogvj (SaÔDe-«t-Loir«). ( I ) Dant let Coottitation» rédigées par la Mère de Ballon apr4« l'affrao- ^itMinent de la juridiction de CIteauz. il fut arrêté que let Beraardine« réfonnéct feraient usage du Brériaire romain. (Voir Groitt, oatrage ctté, liv. IV, cbap. IT.)  MCMXLII A MADAME LOUISE DE BALLON RELIGIEUSE DE l'aDOAYE DE SAINTE-CATHERINE Coup d'éperon à un courage qui défaille. Annecy, 8-15 tepicmbre (i) i6aa. Ma chère Fille, Si j'avois, comme vous, a espérer une reforme, je ne pourrois voir asses tost l'heure que j'y fusse. Puis donq que vous aves l'obédience de vos Supérieurs, vous n'aves ( I ) Hérittant ^tome IV. p. )t 3) donne ï ce billet la date d« 10 mal i4ea; il t'appvie MO* doute tur le témoignage 4« la Mère de Ballon ello^oiéoM qnl 4K avoir rr ' - ■ '■ ' *• ■ ■ -."'h Mtrt é< . .i , ' 1 »r le Saint, dant m lettre da «9 aoAt à l'a» rnette de Certaler. déclara a'atroir •« qo'*en A où U p«< «1, q«e la lÉlinM fil mite à exécution. Au 'iro d« h ^ la jeeaeCirtWiéMMM ne permet pat de placer co im^^ avant U ratonr I A n ne c y éê It^ne éè Gra*^. Lot S<*«r« do Vignod ol 4o Montlmni pnctloe (emt t ï iiwii. ••^ (•). P 11%^. S ra« Chspon p^qr *n faire «n noavean couvent, elle en devint la ; le Boai de jeanac a« j \ ' "--• -m» U ' te dernière date, il avait «té pourvn en Co«r de Rome du i. il ••! •* f^ Bourgoing. (jén^ral J« \i Con^': . «t meurt k P«m» U \. (Arch. dép. do Rh6ne. FomJt dé lOréf%rt, el A apr- ••  (1) Bien ^«e cer^ioe déto'li iomU* r*t U» CU^mifam é» tO>^ iM. MM lit. f a«) «M 1 M ii» 1« 1  368 Lettres de saint François de Sales MCMXLIV AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE (O Au mépris des ordres du prince, les prébendes vacantes de Contamine ont été attribuées à des Religieux de Cluny. — Monastère et discipline monacale en ruines. — Mesures à prendre pour remédier au mal. Annecy, 24 septembre 1622. Monseigneur , A mon arrivée en ce pais, j'ay treuvé les sieurs Sous- prieur et Sacristain de Contamine (2), prestz a remplir les quatre praebendes que Vostre Altesse avoit ordonné devoir demeurer vacantes pour estre appliquées aux col- lèges des Pères Barnabites (3); et d'effect. ilz les ont maintenant remplies de quatre jeunes parens, ausquelz ilz ont mis l'habit de leur Religion par Tauthorité de Monsieur l'Abbé de Cluni qui en est le General(4). (i) Cette lettre a certainement le même destinataire que celle du 17 oc- tobre, donc le prince de Piémont. (Voir ci-après, note ( i ), p. 383.) (2) Par le titre de « Sousprieur », le Saint désigne, comme on le faisait souvent à cette époque, le Prieur claustral, Jean de Lucinge (voir le tome précédent, note ( i ), p. 306); le sacristain était Louis Perret (ibid., note (3), P-- 55)- ( 3 ) Lors de la visite faite à Contamine, du 23 au 30 mai 1618, par D. Louis de la Tour, vicaire général de l'Ordre de Cluny, trois prébendes étaient va- cantes. D'après le commandement du prince, les places restèrent libres et leurs revenus devaient être affectés à la réparation des bâtiments. (Voir le tome précédent. Appendice I, p. 419.) Un décès sans doute porta leur nom- bre à quatre; et elles furent, en 1620, destinées à « l'establissement des « lectures de théologie et du Novitiat des Pères Barnabites. » (Voir ibid,, Lettre mdclix, p. 230.) Moines et Clercs de Saint-Paul luttèrent pour en dis- poser, les uns tâchant par tous moyens de ne pas perdre pied complètement dans leur antique prieuré, les autres, avec une énergie persévérante, s'enra- cinant peu à peu dans leur nouveau domaine. A ces derniers demeura la victoire : l'Evêché et la Cour étaient pour eux, (Voir à l'Appendice II les lettres de Victor-Amédée au prince Thomas et à l'ambassadeur Scaglia, du 10 août et du 26 octobre 1622.) Le 22 juillet 1624, une Bulle d'Urbain VIII transférait définitivement aux Barnabites les prébendes des Bénédictins dé- sormais supprimés. (Cf. Bouchage, Le Prieuré de Contamine - sur- Arve, Chambéry, 1889, chap. viii.) (4) Au cardinal de Guise (cf. tome XVIII, note (2), p. 372) avait succédé dans le gouvernement général de l'Ordre de Cluny, Jacques de Veny d'Ar- bouze (12 mai 1622}. Il était né au château de Villemour, le 10 janvier 1550,  ASSÉE 1022 ^69 Vostre Altesse avoit judicieusement estimé qu'il estoit expédient de transférer le revenu de ce mona*»tere-la a Tentretenement des collèges et lecteurs Barnabites, at- tendu qu'il est un monastère tout a fait ruiné cl qui ne peut bonnement estre reparé, et que la discipline monacale ny est nullement observée, non plus qu'es autres lieux de cet Ordre-la. Il reste que le juste dessein que Vostre Al- tesse en a si souvent fait soit exécuté, non seulement cmpeschant que les praebendes soyent remplies, mays impétrant de Sa Sainteté les provisions requises pour la translation du revenu, de l'Ordre de Cluni a celuy des Pères Barnabiies, infiniment plus utiles au service de Dieu et au bien publiq. Vostre Altesse demeura en ceste resolution quand je partis de Turin ; il ne reste donq plus sinon que la sollicitation s'en face, et c'est cela dont maintenant EU' est très humblement supplice. Je suis tous-jours invariablement, Monseigneur, Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur de Vostre Altesse Serenissime, FtAKÇ*, E. de Gcncve. 24 vil'* 1622, Annessi. Revu «ttr l'Autographe conienré ï Tonn, Bi^ltoUts Citu^. de Michel, teigneur d'Arbonze. Mirabel. etc., et de Péroaclle (j^ e) de MarilUc. Il entra de h--- 'ire ï labbaye de CUnjr. de**.. », -.ad Prieur en 161 ), et, par »e» , jntt effort», rétablit la ferveur dan* U Mooattère et dan* ceux qai en dépendaient. Pour cette aarre au le qoe né»- • : dU devait — 4nt d'aut . *bé de ( »a cliarge en i6s9 et mourut le «9 aottt i6|). (Voir Gj//m Càr$tt»^m^, toaae IV. eu.)  LerrmM X  370 Lettres de saint François de Sales  MCMXLV A MADAME DE VALENCE RELIGIEUSE DE l'aBBAYE DE SAINTE- CATHERINE ( i ) (inédite) En ne s'attachant qu'à la volonté de Dieu, on se trouve-bien partout, et partout Ton est en sûreté de conscience. — Deux visites en espérance. Annecy, 26 septembre 1622. J'ay tous-jours désiré de vous escrire, ma très chère Fille, des que j'ay receu vostre lettre, mais je n'ay pres- que sceu parmi le tracas auquel je me suis treuvé. Maintenant, sur mon départ pour Belleyl^), je vous diray que je suis grandement consolé de voir vostre esprit presque en indifférence pour aller a Rumilly ou pour demeurer au lieu ou vous estes. C'est la vraye as- siete d'un esprit religieux, que de ne point s'attacher sinon a la volonté de Dieu, et ceux qui sont si heureux que d'avoir cette si bonne condition sont bien par tout et peuvent demeurer par tout en bonne conscience. Vous ne vous deves donq nullement inquiéter, ains demeurer en paix; les jours vous apprendront si ©ieu désire que vous faciès autre chose (3). Ce pendant, vous treuveres sa divine Bonté au lieu ou vous estes, et le benires encor dequoy il a donné le dessein et le courage a vos Seurs de l'aller bénir au lieu ou elles sont. Je les verray avant mon retour, si je puys (4), et vous en feray sçavoir des nouvelles, désirant, soudain que je seray revenu, d'aller la haut visiter madame l'Abbessema cousine (5), et vous (i) Jeanne de Valence, déjà destinataire au mois de mars 1621, sous le nom de « Madame de la Chapelle. » (Voir ci-dessus, Lettre mdcclxvii, et note (i), p. 31.) (2) Voir la lettre suivante. (3) M""= de Valence ne quitta pas Tabbaye de Sainte-Catherine. (4) Saint François de Sales se rendit en effet à Rumilly le 5 octobre, pour visiter les Sœurs de la réforme. {Voir ci-dessus, note (i), p. 364.) Le lende- main, il fit faire l'élection d'une Supérieure, et le choix tomba sur Louise de Ballon. (5) Pernette de Cerisier.  AmiÉt 163a «^1 voir toutes, grandement content si je puis en quelque sorte vous donner a toutes quelque saint conteniemeot, qui suis de tout mon cœur, ma 1res chère Fille, Vostre serviteur très humble. FRAiJç», E. de Geoerc. 26 7" 1622. A Madame Madame de Valence, Rtligicusc de Sainte Catherine. Reru lar l'Autographe CMiMrvé à la Vitiutioo de Pittoïc Italie  MCMXLVI A M. MARC-FRANÇOIS DE MALARMA Y DE LAURAY (niorTB) Raiion poar Uqoell* det lettres «ont éamêmséê» mdi téptmm» Condoléances tardives. — Préparation à la mort. Annecy, 26 M pl iB i bn i6sa. Monsieur mon Frère, J'ay demeuré troys moys en Piémont pendant lesqueli on a receu icy et garde vos lettres, de sorte que ce n'est pas merveille si vous n'en aves pas eu de moy, ni la rcsponse, ni le remerciment que je vous en doys. Et bien que je vousescrive maintenant, c'est parmi tant de tracas, qu'encor ne sçauroys-je bien m'aquiter de ce devoir, au- tant botté et prêt a monter a cheval pour aller a Bclley. ou Monseigneur nostre bon Evesquc m'attend, pour partir, soudain après que je l'auray salué, pour aller a Paris «\ Monsieur mon trcschcr Frère, les } r> mirret noilirellM du trespas do monsieur le Comte de Ro»«illon me fu- rent données a Turin, mais avant (sic) tant (l'mrrrtitudr. ( I ) Le satnt Fvéqae piiti quelque» juur • lupfi* 4» M»' « »i tobre il prêche sur le renonceiseet évaDf#l»q«« k \» Vtiii«tit>» •!• ll^ ' 'f lomt X. Sermon LXYI. p. h*\ •< U ) U Mt à ïïmmOtf, (Cf U l« o\ t!. inens nous y arriverons. Pensons seulement a M«-n mar-ijcf, et a suivre tout le bien que nous aurons i eu en eux. Béni soit Dieu, qui a fait la grâce a reluy duquel nous "•mMc .' -tire coo'jcfct à ! i UrJ - -- .uir « • note ; 1 ". p i«' ^ i^s MO mari Jmo de Malarmay. coaiU 4» > • p««v«iit *tre trt« «^l ,. '!''tq©#Uv «• UUt 4« «««•• le i(t teplrn.^f c !<•■••• . - ' '  374 Lettres de saint François de Sales ressentons l'absence, de luy donner le loysir et la com- modité de se bien disposer pour faire le voyage heureu- sement ! Mettes vostre cœur, je vous prie, ma très chère Fille, au pied de la Croix, et acceptés la mort et la vie de tout ce que vous aymes, pour Tamour de Celuy qui donna sa vie et receut la mort pour vous. Au reste, rien ne me pouvoit empescher de vous rendre le contentement que vous desires de moy, sinon le devoir que j'ay au service de Nostre Seigneur et de l'Eglise; lequel s'estant treuvé favorable a vostre souhait, j'ay esté extrêmement consolé de vous pouvoir donner satis- faction, comme je feray entout ce qu'il me sera possible. Mais en la distribution des cures, je suis attaché a une méthode de laquelle je ne peux me départir. Si, selon icelle, je puis faire selon vostre désir, ce sera mon con- tentement ; si je ne puis en l'occasion présente, ce porteur ne perdant point courage et s'avançant aux lettres et en la vertu, comme je pense qu'il a fort bien commencé, il ne manquera pas d'autres occurrences ou il treuvera vos- tre recommandation utile (0. Au demeurant, je ne vous asseureray pas de mon ser- vice fidèle en cette occasion : il vous a esté dédié une fois pour toutes fort entièrement, et je vous supplie de n'en jamais douter, non plus que du soin que j'auray d'assister des Sacrifices que je présente a Dieu l'ame de ce digne chevalier, les mérites duquel je veux a jamais honnorer, avec tout ce qu'il a laissé de plus cher icy bas. Dieu soit au milieu de vostre cœur, ma très chère Cousine, ma Fille, et je suis de tout le mien Vostre plus humble et très affectionné cousin et serviteur, Francs E- deGeneve. (i) Il n'est pas possible de désigner le porteur auquel la comtesse de Ros- sillon souhaitait un bénéfice ecclésiastique.  Aitatt 1022 «y^ MCMXLVIII AU PÈRE PIERRE DE BéRULLE (>) 'ixÉMIl) Eut de» cho«e» ï p - n * ^lUi«m«it d»« Oritorjçr.» — Pri4r« d'y cnToyer lncc^ — t'o lirre de M. Je Ucrulle , c« gM le Saint Toudxait en rayer. — Fraternel et franc cooMil. Belley, > octobre i6aa. Monsieur, Voyla une lettre de Son Altesse Monseigneur le Duc de Savoye, par laquelle il vous prie d'envoyer de vos Pères pour prendre l'église de Rumilly, laquelle, quant a la cure, est des-ja au Père de Saunaz '^ Le lieu est petit, mays beau, au milieu de la Savoye, entre Cham- beri et Genève en égale distance. J'ay rapporté de Turin la nomination de troys prieurés, dont les deux sont dans la ville mesme, le troysicsme a deux lieues, et qui est desja au P. de Saunaz (>). Tous ensemble, avec la cure, pourront valoir 700 escus annuelz; mays ilz ne sont pas encor vacans maintenant. On pourra cependant procurer l'union, que Son Altesse favorisera tant qu'il pourra par l'entremise de son Ambassadeur a Rome (<), selon la lettre quil en a des-ja faitte et que j'ay entre les mains. Je joins ma très humble supplication a la prière qu'elle vous fait, et vous prometz toute l'assistence et tout le aervice quejepourray rendre a ce dessein, que j'embraaae de tout mon cœur pour le bien de mon dioc»se et pottr Ihonneur que je porte a vostre personne et a voatre Coo- gp'egation. Nous attendrons donq que vous enroyiôê au plus tost deux Pères, pour, sur le lieu, prendre le« réso- lutions convenaV)l«*s a l'achcmincmï^nt de ce %ainl œuvre. < I ) Voir tom« XII. note n >. F- <))• (») Vuir u tooM pt U é U mu ••u i I J» f-iA ti ilitenib U Mil wBÊÊmm, p »** <|) Ue à—M primtU U Rvmi: t cmi èê Sêtal»-A«Mfet M U l'knmkbnm; U tu !■!>■■, mIoi de Ci..» •••'<• (4) Pluhbert-Alinairc S«a«ba «•«/ tM»« XVU. m(« (tkP^ WlV  37^ Lettres de saint François de Sales Au demeurant, j'ay receu icy a Belley, d'où je partiray demain, Dieu aydant, le commencement de vos Discours de V Estât et des Grandeurs de Jesus^^), que le bon M. Crichant(2) m'a apportés de vostre part. Je le liray attentivement et très affectionnement, et dans peu de jours je vous diray candidement ce qu'il m'en semblera, puis que vous le desires. En foy dequoy je vous dis d'a- bord, que je voudroys qu'en tout et partout vostre douceur et humilité tint fermement ses adventages sur vos adver- saires, en considération de ce quilz sont dans l'Eglise, et qu'ilz portent le manteau, ou du moins le nom du manteau d'Helie, comme vou (sic) dites ; qui est le premier trait que j'ay treuvé un peu trop pénétrant, et que je desire- rois estre rayé, affin qu'autant quil sera possible on ne voye chose quelcomque dans vos Discours qui ne res- sente parfaitement la cordiale dilection et le support très suave du prochain. Ma3'^s je reserve a vous dire plus au long mes pensées quand j'auray tout leu, et je voudrois bien encor avoir veu tous les escritz qui se sont divulgués, qui ont donné sujet ou occasion au vostre (3); car j'en ay seulement eu (i) Cet ouvrage fut livré au public seulement vers la mi-février 1623. Il parut sous ce titre : Discours de l'Estat et des Grandeurs de Jésus par Vunion tneffalle de la Divinité avec l'Humanité, et de la dépendance et servitude qui luy est deuè et a sa Très-Saincte Mère en suitte de cet Estât admirable. (A Paris, Antoine Estienne, mdcxxiii.) Les huit premiers Discours avaient été imprimés dès le mois de mai; le désir de recueillir un grand nombje d'approbations pour une œuvre destinée à fermer la bouche à ses contradicteurs, obligea M. de Bérulle à retarder la publication. Il eut ainsi le temps d'ajouter quatre nouveaux Discours. Une dédicace au Roi commençait le livre, qui se terminait par un Narré de ce qui s'est passé sur le sujet d'un papier de Dévotion icy inséré avec ses Appro- bations. (2) Georges Crichant (voir ci-dessus, note ( i ), p. 137), (3) M. de Bérulle, dans le premier de ses Discours, déclare lui-même qu'il ne prend la parole qu' « après dix ans de patience et de silence, après trois ans de tempestes et orages suscitez en France et en Italie, par des esprits nez à cet exercice; après plusieurs calomnies et six libelles injurieux et dif- famatoires. » Entre ces libelles, citons VAdvis salutaire sur un certaiti qua- trtesme vœu de Religion, composé par un bon ecclésiastique, et introduit dans un Ordre, d'autorité propre et privée. Et encore : Recapitulation des injures, calomnies et ignorances contenues dans une epistre imprimée a faux titre^ ainsi que l'on doit croire, sous le nom de Monseigneur le Reverendissime Eves- que de Nantes, dediee au mesme Reverendissime Seigneur. Par l'ami de la  Année 1633 377 quelque veni par la communication de nostre V'.'>w4»|. gneur de Belley et du très Révérend General d» . .il- lans (' . Vous m'obliges certes trop et me tesmoignes un'estime tout a fait au dessus de tout ce que je suis, de me faire part de vos besoignes, que j'admire infiniment en ce commencement, et que j'admireray tous-jours plus avec amour au progrès que je feray de leur veue; qui suis, Monsieur, très invariablement, Vostre très humble et plus oblige confrère et serviteur. Franc», E. de Gcnc\*e. A Belley, 3 octobre 1622. Au Trcs Rcvcrcnd P. en N. S.. Monsieur de Berullc, General de la Gjng'' Je TOratoirc. Paris. RcTU tut i Autographe conicrvé au : >'. i«rcrc Je la ViiiiaTioo d* Parti. f#ri//. Jouxt* U copit imprimée j Psrii. — Tout c«t oraf« avait été «ottlcvé ^r one formule de VamM oh eletjtiomt à Dieu tmr te ^ ■•J- tiom, pour l'offrtr à Jeiut em re$t<ât Je tertttuJe fui /«? i : Je tumiom ineffable de té Dttimit/ svt< tHumémtt^: et pour l'ofrir à U THt- Sétmtte Vterge em l'eitat de dépendance et terxttude ^ue mot. «•• em qusltté d* Mère de Dteu, et tomme Jiramt urne pumsm*e ipe.:^.. -■ f^ Èuitte de cette tfujlite admirable. Cet formule», •troplcmcnt mano- circulèrent dan* let Mat«on« do Carmcl ; on en '•*. «t quelque» Carme*, de ceux qui disputaient au . . ~. -- ■ ._ -.:c !• gouvernement de* Religteu*€* de leur Ordre en France, t'ei» Mfvtreal po^r attaquer 1' '" l'auteur de* Vvum. (1) Jean 1 ^ u* et D. Jean de Saint-Franç*»»» Gnuîa ntt%itnM% Gé- néral des FcutUantt (voir tome XV, note ( 1 ). p- : ni de to«l leur pouvoir M. Je Berullc. Le premier doooa «on ■> , 'U aas Vmn% U I novembre i6ao. et aux Z>ii«4;Mri le i) décembre ic. Je D ^nn i« Saint-Franfoit eat datée du a^ j«io de cette même anaé<-  378 Lettres de saint François de Sales  MCMXLIX AU PRINCE DE CARIGNAN, THOMAS DE SAVOIE (minute inédite) Annecy foulé par les troupes, — Excès auxquels menacent de se livrer les soldats. — Supplication à Son Altesse pour le peuple malheureux. Annecy, vers le 7 octobre 1622 (i). Monseigneur, Je supplie très humblement Vostre Altesse Serenissime d'avoir aggreable, que je recoure a Elle (a) pour le soula- gement de cette ville en la nécessité delaquelle elle est pressée maintenant, (b) pour l'entretenement des trouppes  (a)ye recoure a — fvostre bontéj (b) en — fcette extrémité en laquelle elle se voidj maintenant, Fqu'elle ne peut plus ni sçait plus que fairej  (i) En parcourant le Registre des Délibérations du Conseil de Ville d'An- necy, on rencontre presque à chaque page, du 2 mai jusqu'en novembre 1622, des cris de détresse, des constatations douloureuses de la misère extrême de la cité envahie par les troupes, rançonnée sans merci pour leur entretien. Beaucoup des habitants ont déserté pour échapper aux dures nécessités du logement des soldats, qui, en juillet, excèdent mille. N'y tenant plus, les syndics adressent une requête au prince Thomas ; mais celui-ci se sent im- puissant à remédier à tant de maux, et tout au contraire, le président d'Hostel, général des étapes deçà les monts, court de deniers, supplie la Ville, le 5 sep- tembre, de faire des emprunts pour nourrir les soldats. C'est alors que l'on puise dans les « bourses mesmes des Religieux et des Religieuses; » les Barnabites prêtent en deux fois, trois cents ducatons, et les Sœurs de la Visitation deux cent vingt. Le prince est touché de ces efforts généreux; il en témoigne sa reconnaissance (11 septembre), mais, hélas! voici que la compa- gnie du sieur de Flandres, lieutenant-colonel du marquis de Saint-Riran, vient s'ajouter aux troupes lorraines du marquis de Selleran. « Le malheur tallonne tellement » la Ville, que le Conseil, « considérant la foulle estrange que les particuliers souffrent, ordonne que l'on ira a Chambery pour présen- ter requeste, >> auprès du premier Président, et que, s'il est nécessaire, on poursuivra jusqu'à Lyon, où se trouvaient alors Thomas de Savoie et Henri de Nemours. Cette décision est du 7 octobre; la présente lettre de l'Evêque de Genève doit, nous semble-t-il, avoir accompagné les députés d'Annecy et, par conséquent, être des premiers jours d'octobre.  Akkée 1633 lyo qui sont icy ( » \ lesquelles sont a [la] veille d'entrer en des efFortz impitoyables pour faire treuver en desordre, aux particuliers, ce que la communauté ne peut plus fournir par aucun (^) ordre dont on se puisse adviser, puisque meshuy l'on a espuisé jusques aux lx)urses mesmes des Religieux et des Religieuses. (^» De sorte qu'il ne reste plus a ce peuple aucun autre refuge qu'en la debonaireté de Vostre Altesse Serenissime, qu'il implore avec moy [en] toute sousmission et révérence, >*- avec confiance que la bonté de Vostre Altesse est trop grande pour lais- ser (^) périr dans le malheur d'une ruine toutale (sic) un peuple si fidèle a son Prince. Monseigneur, forcé de la juste compassion (f) que je doy avoir et de l'invocation coniinuellequeces *» pau\Tes gens font de mon intercession, je fay en toute humilité cette supplication a Vostre Altesse, delaquelle je suis invariablement R«Ta tar l'Autographe coaMrvé i la Vt»iUUao d« Taiia.  (c) MtuMm — rmoyenj (d) Méhiter — rifant methny etpaité toat c« qa« Vmi a p«« ««Ui poovoir tr«aver... prendre par emprunt dans Ictj boartM b«mdm dM R«b* fieox ei des RehgieaMt. TA quo/ j'ajr coopéré mIoo qv'il m'a etté indtqsé poMible.J {9 qu'il tmplort — X^fcj tooio rhomÉhtéj •! r»v«rt«et, ftt «oy ■^'•c lay, qui a« c«iM potnt de le tenir too»-jonrt en conlinoa .«J (f) Unur — rtumbcrj (f ) comp^iiom — fet dei prière* J (h) «Tf <» r^oneij  (i)Ceiu iccamuUtioo de iroape» fraoçaim ••f U* »•"•• **' UooTiu M raiwn d être dam le. tro«ble«qoÉ tftuieot la Valtelio. Intimider le« Eip*r»o»« •» «*moif»« d« »• Tolooié de M»«tMtf ^ EmauBOAl.  380 Lettres de saint François de Sales  MCML A LA MÈRE DE LA ROCHE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION d'oRLÉANS (0 Grâces divines qui se transformeront en « merveilles pour le bien de la sainte Eglise. » — Un accueil plein d'honneur et de confiance sera fait à l'Evêque d'Orléans. — Encouragement à l'amour de la souffrance. Annecy, 14 octobre 1622. Dieu soit loiié, ma très chère Fille, de tout ce que vous m'escrivites le 2 de septembre. A luy, louange des grâces qu'il fait a ce digne Prélat ( = ) qui, les recevant avec re- connoissance et sans résistance, fera des merveilles pour le bien de la sainte Eglise. On m'a dit de divers endroitz qu'il passera icy, et je le recevray en la simplicité de mon cœur, selon nostre petitesse, avec la confiance que vous me dites que je luy doy tesmoigner ; mais pourtant, je n'ay encor point de certaine asseurance de cet honneur. La cour ne manque pas d'occupations et de divertissemens. A Dieu encor la louange de l'exercice que sa provi- dence vous donne par cette affliction de maladie, qui vous rendra sainte, moyennant sa sainte grâce ; car, comme vous sçaves, vous ne seres jamais espouse de Jésus glori- fié, que vous ne l'ayes premièrement esté de Jésus crucifié, et ne jouires jamais du lit nuptial de son amour triom- phant, que vous n'ayes senti Tamour affligeant du lit de sa sainte Croix. Ce pendant nous prierons Dieu qu'il soit tous-jours vostre force et vostre courage en la souf- france, comme vostre modestie, douceur et humilité en ses consolations. (i) Nulle hésitation pour la destinataire, car la Mère Claude-Agnès Joly de la Roche cite dans sa déposition (Process. remiss. Aurelianensis, ad art. 31), le deuxième alinéa de cette lettre que le Bienheureux lui écrivit, dit- elle, pour r « encourager a l'amour de la souffrance. » (3) Gabriel de l'Aubépine, évèque d'Orléans (voir ci-dessus, note ( i ), p. 258). Nous n'avons trouvé aucune trace d'une visite de ce Prélat à Annecy, d"où François de Sales devait, d'ailleurs, bientôt partir.  As's'Ée 163a ^81 Je salue chèrement vostre cœur et ccluy de toutes nos Seurs, et suis tout a fait de plus en plus vostre, ma très chère Fille. Frakç», E. de Genève. Annessi, le 14 octobre 1622.  MCMLI A U^ MÈRE FAVRB SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE DIJON Le Monattère de Dijon en progrès: celai de C} ^^-" -- —^ ♦{o«. — A quoi Dieu appelle U Mère Favre. — Hllc du;; propr« et avec une pleine confiance en ta providence. Annecy, i5 0Ctobrt(i) 16». Mille et mille bénédictions, si mes souhaitz sont exau- cés, sur vostre cœur bienaymé, ma très chère Fille. Or sus, vous voyla donq en œuvre pour le bon gouvernement de ce nouveau Monastère qui, moyennant la grâce de Dieu, vous reùscira heureusement, tandis qu'en nostre Chamberi on en disposera un autre. Or, quand tout sera résolu et qu'on aura pourveu a tout le commencement, alhors il sera force de vous y avoir *'. Vous voyes donq bien, ma très chère Fille, que Dieu vous appelle a beaucoup de poynes, d'abnégations de vous mcsme et de choses aigres, aflfin que, sans différence de lieux, de nations et de personnes, vous servies a U dilatation de sa gloire purement et simplement, sans au- cun autre interest queceluyde son tressai n t aggreeneot. Et vous deves vous reposer en cela, ma très chère Fille, €t aggrandir tous les jours vostre cœur et vostre courage en une parfaite confiance du secours céleste, le cette divine Providence n'employé jamais les anif-> ^ >îea ( I ) L'4dtUoo o«r-U sAs« ^m U MAm Fane arriva i« Montr«rranJ k Dtjoo; il fa«l 4om rapp** «• !• cioyaii k 9r - - . .- '^1 .• '">aipc. o« qo« ï* *'*'• •**•• •' (!) Voir I). p. «i:-  382 Lettres de saint François de Sales choses grandes et difficiles, qu'il ne leur veuille quant et quant départir sa tressainte assistence. Je ne cesse point d'implorer le Saint Esprit pour vous, affin qu'il vous eschauffe de plus en plus, et qu'en fin il vous brusle toute du feu sacré de son saint amour, selon lequel je suis totalement Tout vostre plus humble et invariable Père, Francs, E. de Genève. Le 15 octobre 1622.  MCMLII A LA MÈRE LOUISE DE BALLON SUPÉRIEURE DES BERNARDINES DE RUMILLY Un nom dont les Bernardines doivent se rendre dignes avant de l'adopter pour leur Congrégation. Annecy, vers le 15 octobre (i) 1622. Ma Fille, Le nom de la divine Providence est si excellent qu'il mérite bien un an de terme, pour voir si vous vous en rendres toutes dignes par vostre persévérance et par le progrès que vous feres dans la perfection religieuse. Ce tems expiré, vous pourres prendre un nom si beau et si glorieux (2). ( I ) Quelques jours après la visite de François de Sales à ses chères Filles, les Bernardines réformées de Rumilly (voir ci-dessus, note (4), p. 370), la Mère de Ballon proposa aux Sœurs de prendre le nom de Religieuses de la divine Providence. On voulut avant tout soumettre la chose au saint Evêque; il répondit par les présentes lignes, qui doivent par conséquent dater des environs du 15 octobre. (2) « Elles déférèrent aussi ponctuélement à cet ordre que s'il leur fût venu du Ciel, » poursuit le P. Grossi. « Une année entière se passa avant qu'el- les s'apropriassent le même surnom. Il leur fut dépuis confirmé par M. Jean François de Sales, frère et successeur du Saint, dans l'Aprobation qu'il fit de leurs Constitutions (22 mai 1635). Toutefois, le public n'étant pas entré dans leur désir, on les apela toujours plus communément les Religieuses de Saint Bernard que de la divine Providence; et cela a continué jusqu'à cette heure. » (Vie de la Mère de Ballon, liv. III, chap. m.)  AXXÉE 163a  5«f  MCMLIII AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDée 'O Toojoor* U lutte entre Clooj et Tboooa po«r CooUmioe. — l'fc pto^m d'une atftemblée devant le prince Thomas pour les aflairct de U Sainte- Maison. Annecy, 17 octobre i6ja. Monseigneur, Tous-jours les vieux Religieux de Contamine taschent, par divers moyens, de continuer la possession de leur Ordre de Cluni es praebendes de ce Monastère, quoy qu'ilz sachent bien que Vostre Altesse Serenissime a résolu de les faire employer a l'entretenemenl des collèges et du Novitiat qui sont establis en ce pais pour les Pères Bar- nabites k*\ Pour cela, Monseigneur, le P. Prévost du collège de Thonon ' , qui y a le premier interesi, recourt a Vostre Altesse affin qu'KlIe donne ordre que son inten- tion soit suivie en la suppression des moynes et pra^bcndes de ce Monastère la. Et par ce que Vostre Altesse m*a commandé que je Tadvertisse des choses qui regardent l'avancement de la gloire de Dieu en cedioca?se, je joins cet advis a la supplication dudit P. Prévost des Barnabites. Et de plus, Monseigneur, je supplie très humblement Vostre Altesse d'escrire a Monseigneur le S« • ^me Prince Tomas quil face convenir pardevant luy tous les principaux conseillers de la Sainte Mayson de Tonon, (1) Le Saint nommant • Son AIteM« • è U &a de U lettre, il e«t évt4*at q«e le* éditeur» précédent* »« «ooim^; ' ■••E»«an»el. («) Voir ci-UeMOs, Lettre mcmxut. Soeuiai ért Barnabitet. qnoo •▼■ât espéré pouvoir éflblir k lumllty f»^r le«« X 4 4 TbMMA U ^ ' '«uetil ém i«i< ,_ .. . aéeeulvMU, ave. «îv-r**^ Je Pontarlier. jeao-Euenne Chardoa. de Le K#cIm. et ireur fiscal du ChabUls. 1 arr * rvÇùU é9 Selei ,u »r*' ^" '•'"• -- a. P. Premmh, Asti.t^r.t c^r B*nub4tee.) ( >) D. Chrysostome M Pr*e«l I «MM if^riii. ****V * "Jiqué lanoée i^s) coa.u.e ictat d« ••• fi^m^WÊ^mÊm, M •••• X*4.  384 Lettres de saint François de Sales affin que par son authorité il soit mis ordre aux affaires de cette Mayson la, qui sans cela s'en vont tout a fait en ruine (0; qui seroit un extrême dommage, qu'un'œuvre de si sainte et grande conséquence, fondée avec tant de pieté par Son Altesse, périt faute de secours et d'ordre. Dieu, par sa bonté, conserve longuement Vostre Altesse, Monseigneur, delaquelle je suis inviolablement Très humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur, Franç% E. de Genève. XVII octobre 1622, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. (i) Cf. le tome précédent, Lettre mdccxxxvi, p. 399, et ci-après, Lettre MCMLV, p. 387.  MCMLIV A LA MÈRE DE CHANTAL, A DIJON Projet d'itinéraire pour la Mère de Chantai; désir du Fondateur qu'elle visite les nouvelles Maisons. — Pourquoi il ne peut écrire longuement. — Salu- tations. Annecy, 22 octobre 1622. Voyes, je vous prie, vous mesme, ma très bonne et très chère Mère, les lettres ci jointes, et voyes s'il y a appa- rence que, sans vous incommoder beaucoup, vous puissies donner ce contentement tant désiré a ces chères âmes ( ; car, si cela se peut bonnement, pour moy, non seulement j'y consens, mais je le souhaiterois très volontier, sur tout s'il est vray que venant de Dijon a Monf errant, ce fust vostre passage de voir vostre chère fille (2) ; et encor plus, si venant de Monferrant a Lion, c'estoit vostre passage (i) Les Sœurs des monastères de Montferrand et de Saint-Etienne, qui désiraient fort la visite de la Mère de Chantai. (a) M"™* de Toulongeon qui habitait le château d'Alonne.  AXKtE lh22 ^8% de voir Saint Estienne de Forez * . ht je < -.:•--' me seroit de la consolation de sçavoir de«> ii.»uve. ces nouvelles plantes que Dieu, ce me semble, a pla , de sa main pour son plus i^rand honneur et service. » Or sus, je croy qu un l>on moys ou cinq semaines feront la rayson de tous ces destours ? ; mais j'entens tous-jour^i qu'il n'y ayt point de péril des jjens d'armes sur les che- mins de ces lieux la « '. Apres quoy, nous vous dirons pourquoy et comme a présent je n'ay nul moyen d'escrire davantage, quoy que '•';.'' .(••«m«ai plo«ieur« année* auparavant, et l'aoraii prédit à on rè« «D* »i« lun^e toat« livrée ans aottérité», «oofireait k établir ane MaiMO r«li|rt««M  ««• trois gendre*, elle obtient !• contentement de la Ville. U pernitMon dn jui» Je Sainl-Pr î ro» po«r if celle Je M«' Je i , _ . Jecoer oè elle laitte «a fille cadette. Fait. md« ft'iiiqaiéter de* contretempt. de U dè> • '.„n de cellc« qui avj . >Je, la picu%c reuve, a , '•i , . i.ctc une place, fait bitir. meuble la mai»on; tont e«l prêt loreqse, U fa c ibsa. arrivent Je I Cbevro»- . ... ..- 4vec letSour* Marie -1... - v v»«m*ni Mane-Franvoi»e Raton, et jeanne-Fran(oifteCo«te. novice di' munie Je 1 t »e fit ' n. i** octobre. U 1' (jaaltier. je»..;. ^ tome p » •• '«» ""• «> tuai «on concoar* k la fondation. . même (i lctu« K«Ai, et *a vvii«fM|fa« AatiMAciU Copier. • • -• -• ( 1 ) L< iiteur* in»crent ici : d'abord en pa»Mf« de la lellfe d« M mai i6i> \^xnt lottio XVI. note i . p. |6| . p«i» «a parafraplM certaà»e»e«l -I. ....... ... ...,.-,,1 i-.ir, et que nou» J..i»n«-f ..i»» ju toOM XXI. pi»«'. !•• . une partie Ju né •■ note 1 . p ^ lu II jKeUi ,l)paff- :e. la Méie _ Lvon. »y re, «a arrêt à Aloooe dont ooi. Le lo I.  cemhfe elle eiiii Je I m\ Ir ■ ■ - ■ >ii«l|« qal a««i«nl .•«.«iiJ lw«t« ,«il« â»»4<« i^a. t» • •••• devait perconrir la •*!■»• •«»>**«*••. X  386 Lettres de saint François de Sales je me porte bien, grâces a Dieu. Ce porteur, d'un costé, me presse infiniment, aiïïn qu'il vous puisse treuver a Dijon ; d'ailleurs, on me presse aussi pour d'autres bonnes affaires, lesquelles je ne puis abandonner. Tout se porte bien icy, et je suis de plus en plus Vostre très humble et invariable [Père (0], filz et serviteur. Francs, e. ^q Genève. Le 22 octobre 1622, Annessi. Je vous supplie de saluer vos bonnes vefves (2) ; je ne sçay pas leur nom. J'espère en la miséricorde de Dieu que je sçauray au Ciel comme on les nommera, du nom que tous sçauront, et que personne ne sçaura, sinon * Apoc, II. 17. celuy qui le recevra *. ( 1 ) Le mot « frère » donné par rédilion de 1626 est sans doute une faute d'impression. (2) Le 10 août 1622, la Mère de Chantai écrivait : nî>ieur, Je remeltray louies les atfaires a lasscmbh^L* que >'> — ur le l'rince Thomas doit faire ex|)r ■ i...,- .is tlifferons de la Sainte Mayson i que je parle passé demain pour aller en [*i u je ne syai pas quand ie revicndray, bien f|iie i- que ce sera bien los. Je pars avec desplaysir do laiNser M. de Blonnay ma- lade ()), et vous dis seulement cjuc les Pères I pensent avoir rayson de vouloir nommer aux «illu e» de Contamine, a cause des paroles expresses : « avec toutes ch.i rs (4). M Voslre très humble coiifr«Tf FtANÇ* E. de rr--— - I no\ennirc luj-', aiiaiii dire la flprand'M» Muii>icur lie ( Plcbaiii uw i lUMiuii. 1 1) Voir cl-4et«u«. L«llr« mcmliii. p. \»\ { 1) Sjiui !  Il U<>v Uilt V II I  u —  388 Lettres de saint François de Sales  MCMLVI A LA MÈRE DE CHEVRON-VILLETTE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE SAINT-ETIENNE (0 Un secret de bonheur et Je sainteté. — La dignité d'une Supérieure, Avantage des Filles de la Visitation et danger des Monastères sans clôture, Annecy, 2 novembre 1622, Je bénis de tout mon cœur le sacré nom de Nostre Seigneur de la consolation que sa divine providence donne a vostre ame au lieu ou vous estes et de la constance qu'elle establit en vostre affection. Certes, ma très chère Cousine, ma Fille, qui ne veut aggreer qu'a ce céleste Amant, il est partout très bien, car il a ce qu'il veut. O que vous estes heureuse, et que vous le deviendres tous- jours davantage si vous persévères a marcher en ce che- min ! Et combien vous rendres vous parfaittement ag- greable a TEspoux de ces âmes qu'il attire sur vostre giron, pour les rendre ses espouses, si vous leur apprenes a regarder seulement les yeux de ce Sauveur, a perdre petit a petit les pensées que la nature leur suggérera d'elles mesmes, pour les faire penser tout a fait en luy. O ma très chère Cousine, que de bénédictions pour vostre esprit que Dieu a destiné pour cultiver et gouver- ner sa sacrée pépinière! Vous estes la mère, la nourrice et la dame d'atours de ces filles et espouses du Roy : quelle dignité ! A cette dignité, quelle recompense, si vous faites cela avec l'amour et les mammelles de mère ! ïenes vostre courage fort et ferme en cette poursuite, et croyes très invariablement que je vous chéris et affec- tionne .sans condition et reserve, comme ma très chère cou.sine et fille bienaymee. Je vis, il y a seulement un moys, nostre Seur ( Jeanne- (i) Supérieure nouvellement en charge et cousine du saint Fondateur, la destinataire est évidemment h> Mère Françoise-Jéronyme de Chevron-Villelte (voir tome XVII, note ( i ), p. 159), qui gouvernait la fondation de Saint- Etienne depuis le i*"" octobre (voir ci-dessus, note (1), p, 385).  Antoinette ' ], mais je la vis forl |>eu ; cl néanmoins je la vis dedans Tame, et ireuvay qu'elle esioit loule pleyne onnes filles en ces monastères, exposées a tant de venues et de visites. Ma trescherc Cousine, ma Fille, Dieu soit loué. Antrn. ]'\ je suis Vosire très humble cousin et serviteur TiASç», E. de Gcncvc. Ce 2 novembre 1622, Annessi.  • I .kk>U« .l. Lettre» mcmsiv. Mcjtxivi.i  .HCML\ II Af pr Rccomnun Jjlioii pour unr jfTjirr nmit^nlr Jr«jnt tj f~hjttiV>ir Jr • f <>■ Monsieur mon Frère, Passant icy a Sessel ' , je mt ( T ' Vi . - • . !'• 1 ne havre. (Votr ' K '^ r 4« M chère cité c« )o«r mtme du I Jt.lK .Ir  < « i \>i!.Cvjr, (^DJ>,uil 4U|(u(jt< lui ag« vniiv|>  lui •■« VnilVI>f II 44QI «B» •«l^.'V  390 Lettres de saint François de Sales monsieur de Losches, mon cousin (i), de ma très humble supplication auprès de vous, affin quil vous playse de le protéger en l'affaire qu'il a devant messieurs de la Cham- bre des Comtes. Faites moy, je vous supplie, cette faveur, Monsieur mon Frère, tandis que je va}^ en Provence ou Monseigneur le Prince Cardinal doit aller faire la révé- rence (2), et ou, visitant les lieux de dévotion qui y sont en grand nombre, je prieray Dieu qu'il vous conserve, avec madame ma seur (3), et bénisse tout ce que vous affectionnes ; qui suis en toute vérité, Monsieur mon Frère, Vostre très humble et fidèle frère et serviteur, Francs, E. de Genève. VIII novembre 1622, a Sessel. Revu sur TAutographe qui, en 1887, se conservait à la Visitation de Troyes. rigoureuse et avec une santé aussi ébranlée que celle du saint Evêque, Celui- ci, au reste, avait à plusieurs reprises annoncé sa mort prochaine, et son peuple tout entier se désolait de perdre un tel Pasteur et un tel Père. L'arrêt à Seyssel fut fort court; sans tarder, montant dans une barque, malgré une bise glaciale, François de Sales descendit le Rhône jusqu'à Belley. et le lendemain, il célébrait la Messe chez ses chères Filles de cette ville. Hâtant sa marche, il arrive à Lyon, ou le soir du 9, ou dans la matinée du 10. ( I ) On peutproposer : Pierre de Loche, fils aîné de Charles (voir tome XIII, note ( I ), p. 217) et de Charlotte de Riddes, avocat au Sénat de Savoie, puis conseiller de Son Altesse et maître auditeur à la Chambre des Comptes (18 juin 1621). Il épousa, par contrat dotal du 23 août 1623, Françoise de Ber- trand, fille de Pierre, seigneur de la Perrouse, et de Jeanne de Chastel; il teste le 30 août 1630. — Son cousin-germain, Jacques-Antoine, fils de Pierre et de Jeanne-Gasparde de Riddes, Par contrat dotal du 12 septembre 1629. il s'allia avec Antoine ou Andréanne, fille de Gaspard de Chevron-Villelte et de Claire-Marguerite de Challant. Ces deux seigneurs comptaient parmi leurs aïeules des Bellegarde, des Menthon, des Chissé, et étaient par conséquent alliés à la famille de Sales. (2) Louis XIII, après avoir signé la paix avec les protestants, devait re- monter vers Paris en passant par Avignon. Les deux Reines étaient déjà à Lyon, où, le 18 octobre, le prince Thomas les visitait et tâchait de les gagner à la politique de son père. Celui-ci, malgré l'avis contraire de Thomas, en- voya son fils, le cardinal Maurice, saluer le Roi en Provence et le féliciter. Lui-même y arriva presque aussitôt, le 17 novembre, et fut reçu comme un frère par Sa Majesté. Les deux princes traitèrent ensemble de l'affaire de la Valtelinc ; cette entrevue prépara le traité qui devait être signé peu après (7 février 1623) entre la France, la Savoie, Venise et la Suisse. (D'après Cla- rctta, Storia délia rerrgen:^a di Cristina di Francia^ tom. I, cap. t, pp. 64-67 ; Dufayard, Le connélahle de Lesdifruières, chap. xxi, pp. 530-532.) (3) Philibertc Martin de la Pcrouse, femme d'Antoine Favrc. (Voir tome XIV, note (i ), p. 372.)  As'Nte it22 ^qt  MCMl.VIII A I \ «iFf'R r»r nïfi'i iiM/T) RELIGIBI lotedn Fondatearaa tujct «l'une clcction. — Eloge de U noo^ l.von. lo ou 2'i. ;o novcmhic fil if»j> Ma 1res chère Fille, A nostre arrivée en celte ville de Lion, vos lettres du 5 de ce mois m'apprennent Theureusc élection que vous aves faite. Ile, que mon ame en l>enit le Sauveur! Je vous asseurc que relie* chère *M« ' toutr ' mon cœur; mais que dis je? je croy «ju «tii; est t«Ka rr»- ment selon le cœur de Dieu, du()uel je désire et j ■ j-. rc qu'elle recevra tant de benrtliciions, qu'elle MTa elle mesme une Mère de l>enediction ^ é»U^  ( alors - 'Sr mèine. I:  392 Lettres de saint François de Sales  MCMLIX A 31. BALTHAZARD DE PEYZIEU (0 (inédite) Passage trop rapide à Vienne; espérance d'un prochain séjour plus prolongé. Heureux mariage de François de Longecombe, Vienne, ii novembre 1622. Monsieur mon Frère, Pensés si je suys pressé, puisque je ne m'ose pas dis- penser d'un demi jour pour prendre le loysir de bayser les mains a Monsieur TArchevesque, mon supérieur (2), ni a monsieur le Gouverneur (3), a qui je suis tant obligé, ni a madame de Pezieu, ma chère seur (4). Au retour d'Avignon, que j'espère faire dans quinze jours, je rendray tous ces devoirs. Dieu aydant, avec mille désirs de me conserver la bienveuillance de ceux a qui je les ay, comm'a vous principalement. Monsieur mon Frère, a qui je donne la nouvelle, si des-ja vous ne Taves eue, que nostre cher cadet, en fin fut marié par mes mains il y a aujourduy huit jours, avec tous les tesmoigna- ges de réciproque contentement que l'on pouvoit souhaiter es deux parties (5). Et parce que je me praeparois au (i ) Diverses particularités de la lettre suppléent à l'absence de l'adresse; le destinataire est certainement Balthazard de Peyzieu. (Voir tome XVI, note ( I ), p. lie.) (ayM»"" Jérôme de Villars, archevêque de Vienne, métropolitain du siège épiscopal de Genève. (Voir tome XVII, note (6), p. 237.) (3) César de Dizimieu, oncle maternel de Balthazard, qui fut gouverneur de Vienne au-delà de 1615, date indiquée au tome XVI, note (4), p. 74. (4) La femme du destinataire, Jeanne Armuet de Bonrepos (voir ibid., note (3), p. m). (5) « Nous avons receu, ma femme et moy, l'incomparable bonheur d'avoir esté mariés et espousés de sa main, » dit François de Longecombe (voir le tome précédent, note (2), p. 227), dans sa déposition. << Ce fut le cinquiesme novembre mil six centz vingt deux; il estoit pour lors tout surchargé et acca- blé d'affaire, et assés incommodé de santé. Cependant sa bonté fut telle quil vouleut prendre la peyne de venir faire ccste bonne œuvre au chasteau de Sallagine, troys lieuex loingtz d'Annessy. » Ht faisant allusion au caractère  AXVEK 1633 x(^\ voyage que je fay maintenant, yj ivj \niy^ Vfjus rien 'iire davantage, n'ayant eu le icms d'attendre rien de plus. Je suis de tout mon cœur, Monsieur mon Frerc, Voslre 1res humble serviteur, FraSTV K. Je r.fnfvr XI novembre i^jj, a Vienne. Revu sur lAutogrjphe jppirtenjni i M** la rojrqai»€ 4c RiiUy. ju cbitcju de \i Rovhe-Mailly ;Sartbe). ndfci« de jeanncAimee de Bejufort .voir tome» XVII, note s . p i'>4, «t XIX. note ( 1 ). p. 338 . »on mari ajoute : - Peai cttrc. %an» cela. • «lie • n'as- roii jamai« peu franchir ce pa»ag«...: ce que cognoift»anl fofi bien. I« MiMt homme vouleui venir faire cc»t acte d'incomparable cbarilé. • fPrméu. r#- mtti. Gthmn. J , ad art. 37.)  MCMI \ A MVrJiNII I>l Tnl lOM.I. f{eureu«e rencontre ave*, la .Mcic Uc Chattial — I>«1kjI* ..on»«il«. t4«.t pjt fait et largeur d'e«prit du Mint Directeur. — La pea»ée de la nori m^t"- ^^o félicitalion» de bonheur. Lvoii. 17 J^cemhtc lesj. Allant en Avignon, Madame ma trcN chère Fille, jeu» ce bonheur de treuver nostre bonne Merc icy, cl l'y «y enror rencontrée a mon retour ^ • . Vous croire» aysement que ce n'a pas esté sans parler souvent de vous, non H4in% beaucoup de consolation (jue j'ay receuc de savoir que vous vivies tous-jours dans la crainte de Dieu, ave<- de%ir de faire proj^res en la dévotion. (1 L4 timple Icctui \^f%é^t 4» elle ««dieMe à » ». r*Kj....i .,^,,,, , M -> . »-«•• avait quille Avignoa. k U ••«!• éê* €9mi* à» !>?••«• •t d« .Njvoi*. 1« «) novembre, il «'arrêta k ' M* cbérc* Pill«>' I' nne opinion de la vanité, mais je la treuvr encor bien plus vayne parmi les foibles grandeurs de la rour. Ma très clierc l'ilie, plus je vay avant uan*» ia \ •• rrite mortaliu". plus je la treuve nu : " ' ' plus aymablc la sainte éternité a ...^ « .. et pour latiuelle nous nous devons uniqiini.c r.t Vivons seulement pour cette vie, ma tre^ • ^ . qui seule mérite le nom de vie, en comparayson de laquillr la vie des grans de ce monde est une très misérable mort Je suis de tout mon cœur, très véritablement tout vostre, ma très cherc Fille, et Vostre très humble et très affectionné »cn'ileur. Fran<;% E. de Gcoc\e. A I.ion,ce IQ décembre i6ij.  lO.  396 Lettres de saint François de Sales  MCMLXII A LA MÈRE DE CIIASTELLUX SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MOULINS (0 Désirs rendus plus ardents par la charge que la Providence a donnée à la Mère de Chastellux. — Le fondement de la prospérité spirituelle. — Con- fiance toujours plus grande. Lyon, 19 décembre 1622. Dieu qui voit les désirs de mon cœur, sçait qu'il y en a de très grans pour vostre continuel avancement en son tressaint amour, ma très chère Fille, sur tout maintenant que, selon la disposition de la sainte Providence éternelle, vous voyla mère et conductrice d'une trouppe d'espritz consacrés a la gloire de Celuy qui est l'unique bien auquel nous devons aspirer. Nostre Mère a bien rayson de vous souhaiter une grande humilité, car c'est le seul fondement de la prospérité spi- rituelle d'une Mayson religieuse, qui n'exalte jamais ses branches ni ses fruitz qu'a mesure qu'elle enfonce ses ra- cines en l'amour de l'abjection et bassesse. Je suis plein de très bonne espérance, ma très chère Fille, et vous conjure de prendre de plus en plus con- fiance en la miséricorde de Nostre Seigneur, laquelle vous Cf. Ps. cxxxviii. tiendra de sa sainte main * et vous protégera de sa force. Je ne pars pas encor de cette ville et, comme je pense, j'auray encor la consolation de vous escrire. Ce pendant, Dieu soit a jamais au milieu de vostre cœur et de vostre Monastère, ma très chère Fille, et je suis de tout mon cœur Vostre très humble serviteur, Francs F. de Genève. Le 19 décembre 1622. ( I ) En comparant cette lettre avec celles que la Mère de Chantai écrit à la Mère Marie-Hélène de Chastellux en novembre et en décembre 1622 (Lettres, vol. II, pp. 74 et 84), on ne doute plus que celle-ci ne s'adresse également à la nouvelle Supérieure du Monastère de Moulins, élue le 4 octobre. (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 368, et ci-dessus, Lettre mcmlvui, p. 391.)  MCMLXllI AU DUC ROGER DB DRLLBGARDE Une 9urn «Se charité proposée aa Joe. Lyon, 34 décembre i6m. Monsieur mon Filz, La mesmc solemnité de ces grans jours de Noël qui m'osie presque l'espérance de vous voir (O, me donne l'asseurance de vous faire celte importuniiê pour ce pau- vr'homme que la charité m'oblige d'affectionner, el le bon exemple qu'il a donné de sa foy et de sa probité tandis qu'il a séjourné dans le balliage de (tex, ou il a neantmoins des persécutions dans son innocence *). 11 explique son indigence en sa requeste. laquelle si vous ne ireuves pas convenable d'exaucer, il en pra»sente une autre, Monsieur mon Filz : c'est qu'il playse a vostrc bonté de luy donner une place es gardes du sel, ou eu Forest, d'où il est, ou ailleurs sous vostre authorité. Ces œuvres de pitié sont de sayson en ces jours de " a l'honneur de la souveraine miséricorde que le Filx de- Dieu a exercée en sa nayssance pour nostre salut, que je supplie très humblement de vousestre a i > • '' Monsieur, selon le souhait continuel de hmmi ih m , ijui suis Vostre très humble el 1res ol>eissanl serviteur, F»AKC E. de Gcne\c. Ce soir, veille de Xoel 1622. [A MoJn»icur [Monsieur l]c Duc Uc B< Pair cl j»rand Bscuycr de France, Cjou\crii€ur Je Ikturgognc. Kevtt «Mf TAttlof raph« conMTvé à Paru. BiM. Sal.. ^mJt CUttémkêmÊ. i - i I \ U frranJ E*.aytf iTall r«|oéal U cwu •• Mwaibr* . il *l«m«« ri. ta «n ttt  • U OI^OM p»' ** ••  398 Lettres de saint François de Sales  MCMLXIV A LA MÈRE DE MONTHOUX SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE NEVERS Messagère pleine de mérite et d'affection pour la destinataire. — Ferveur de la Sœur Emmanuelle de Montlioux. — Un ami du Monastère de Nevers. Lyon, 25 décembre 1622. Cette chère damoyselle qui vous porte ce billet est digne d'estre singulièrement chérie, parce qu'elle chérit très affectionnement la divine Majesté de laquelle nous célébrons aujourd'huy la sainte nayssance; mais outre cela, ma très chère Fille, elle vous ayme saintement, et a désiré que je vous escrivisse par son entremise. Je le fay de tout mon cœur, ma très chère Fille, sans vous dire autre sorte de nouvelles, sinon que nostre Seur Emmanuelle est toute pleyne de ferveur en la reforme du Monastère de Sainte Catherine qui se fait a RumillylO. Car, que vous diray je de plus, ma très chère Fille, puis- que cette bonne et vertueuse ame vous dira très amou- reusement tout ce qui se passe icy ? (2) asseure que le P. Suffren (3). . vous fera la faveur de vous voir dire par lettre et de vive voix prose latine qu'il vous donna C'est un per- sonnage tout aymable, et qui a une affection toute sincère pour vous et pour vostre Monastère. (1) Emmanuelle de Monthoux (voir tome XVI, note (2), p. 250, et ci- dessus, notes (2), p. 335, (i), p. 364), (2) Hérissant (tome II, p. 432) a cru pouvoir suppléer par des mots entre parenthèses une partie de ceux qui se trouvaient rongés par la vétusté de l'original; mais il nous semble préférnble d'indiquer les lacunes par des points de suspension. (3) Confesseur de Marie de Médicis, le P. Jean Suffren (voir le tome pré- cédent, note (4), p. 40) se trouvait alors à Lyon. La Reine mère, en effet, avait prolongé son séjour après le départ du Roi^ pour jouir de la présence de sa fille, la princesse de Piémont : elle ne partit que le 26 décembre. Ainsi l'Evèque de Genève put voii à ](>i'-ir le pieux et savant Jésuite,  Ankéc 1633 3Qti Vives toute en Dieu, ma très chère F'ille, . , ««r T^î-'" ((ue je supplie vous recevoir dans le sein de sa tr ililcction, avec toute vostre chère compai^^nie: qui suis sans fin. Ma très chère Fille, Vostre très humble et très affectionne Pcre. oncle et serviteur, Franc», E. Je Gcncvc. A Lion, jour de Noël i^?2. A nu clicrc l'illc en Nos :- \l.i Scur Pjulc Hicroîiinic d- -i. . Supcricurc du Monastère île Sainte Marie de  Les notes marginales indiquent la corrélation des pièces de l'Appendice avec le texte des Lettres de saint François de Sales.  APPENDICE  LETTRES ADRESSÉES A SAINT FRANÇOIS DE SALES l'AK gUELQUK<î rnnnFsP. .vr>AVT*i  LETTRE DE LA MèRE FAVRE 8UPÉR1EURB DE LA VISITATION DE MONTrr.HKAND  r«AOiiff«T;  Lncurc que maciatiic Uc Duicl, ' (S li plu» vcrir ! la pli '•••réc, »i j^ • ' ""' , quelque au l'attirit JL nou», je me retirerai ^ iil J'e a»»ure, Monuri^neur, que Dieu, qui vient '■ votre grande fille qui n*c«t . le) affaire», que madame de Niu:u>4  II, ■»•• iilVtV , * ft«m* •*'«•«  lu phrsM Ml ia«ér4« à*m* U Vi« 4« U M*t« fê^  i .1 V  402 Appendice monde et m'a jugée la plus blâmable, [et cependant,] nous sortons toujours l'une d'avec l'autre bonnes amies. Et encore l'autre jour, sortant du parloir où sa passion maternelle avait assez paru, elle me voulut toucher la main et dit : Je ne m'étonne pas que ma fille de Dalet aime cette fille de Monseigneur de Genève, mais je me pas- sionne de ce qu'elle aime plus le cloître que moi, qui suis sa mère. [Montferrand, fin mars ou avril 1621 (0.] Revu sur le texte inséré dans une copie de la Vie manuscrite de la Mèi'e Favre, par la Mère de Chaugy, conservée à la Visitation d'Annecy (2). ( I ) La lettre du 25 avril 1621 adressée par le saint Fondateur à la Mère Favre (voir ci-dessus, p, 48) indique approximativement la date de celle-ci qui doit sans doute Favoir précédée. (2) L'annaliste n'ayant pas reproduit Forthographe de la Mère Favre, il nous a semblé préférable de donner ces lignes avec Forthographe moderne.  LETTRE DU PRINCE CARDINAL MAURICE DE SAVOIE  Monsieur TEvesque de Genève, Vide p. 45, not. (3). * Vous vous rcssouvieudrez bien comme Monsieur le Prince mon frère, estant en Savoyc (0, vous commit d'assigner le prieuré de Saint Clair aux Pères Bernabites du Colleige d'Annessi, et des op- positions qui y furent apportées par le Baron de Menton, préten- dant avoir droict sur ledit prieuré. Sur quoy lui fut donné temps pour produire et ferc veoir ses raisons, à faute de quoy les dits Pères en seroyent mis en possession. Ce que n'ayant effectué jusques à présent, et estant ledit temps espiré il y a une pièce, ledit S»- Prince a voulu que je vous disse de sa part par cette, qu'il sera bien que (i) C'est au mois d'août 1616 que le prince de Piémont Victor-Amédée était venu à Annecy. (Voir tome XVII, note (2), p. 268.)  I-ETTRES DE QUELQUES COEfteSK)S-DAS*TS 4O) VOUS facicz exécuter les expéditions desja faictei, et mettiez %jfi% autre dclay lesdits Pcrcs en possession dudit prieuré '. Ce que m*asseurant vous ferez volentiers, je prie Dieu qu lit en sa sainte garde. Vostre comme frère» M. Card^ di (iU) Savuye. De Turin, le 28 aoust 1621. A Moni*" de Genève. ReTa «ur l'original inèJit, conservé aux Archivct cotomonalet J A.. Série GG. FomJt 4m ColUgt C4a//aiiir«.  LETTRES PATENTES OE CHARLES-EMMANUEL r% DUC DE SAVOIB  * Charles Hmakuel, par la grâce de Dieu Duc de Savoye.C Aoste et Genevois, Prince de Piedmont, elc ^^ta!>l aniplcment informé, et i n< ' : ' 'Cl avancement que pui .. L-*.-. .- ^aclqucs années en (;a Jii ; '.roite observance de la Kcglc de ^* I *, et désirant, pMir l« ^cr\'ice et plus grande gloire de Dieu, non seulement de n. et favoriser ce louable commencement qui  » jui ne »< reformée, riere not Estais et pays delà les monts : pour venir, comm'il est très requis et ncv chef rcsidctit il  404 Appendice que le dit prieuré de Talloire dépend de Supérieurs d'Ordre non reformés et estrangers : Aussy, après avoir jette l'œil sur les Prélats et Evesques de nos provinces de Savo3"e, Nous avons, entre les autres, choisi la personne de très Révérend nostre très cher, bien amé, féal Conseiller et dévot Orateur, Messire François de Sales, Evesque de Genève, pour les preuves signalées et remarquables qu'il a en tout tems données, tant de sa suffisance et vigilance au salut des âmes, que par la connoissance que Nous avons d'ailleurs de ses saintes œuvres, vie dévote, très louable et très exemplaire ; espérant que non seulement il sera très agréable aux Religieux de cette sainte reforme, mais très utile au bien et avancement d'icelle. Pour ces causes, en tant qu'il Nous concerne. Nous avons député, choisi et eleu, ainsy que par les présentes, de nostre certaine science, pleine puissance et authorité souveraine, avec l'advis et participa- tion de nostre Conseil, députons, choisissons et élisons le dit Eves- que de Genève pour chef de tous les Religieux reformés Bénédictins riere nos ditsEstats, avec pouvoir de visiter tous les Monastères qui s'y trouveront fondés et dependans de cet Ordre ; d'y introduire la • Vide tom.xii,p.275, ^[^q rcforme, particulièrement en ceux de Bellevaux*, Contamine **, not. (2). ^ ••ibid.,p. 24i,not.(2). Sindrieux (Chindrieu) * et Saint Paul**, en taschant de disposer p. 160, not"'(2>'^" ' tous les Religieux d'iceux a la recevoir chacun selon son pouvoir, ,ot."^* supra, p. 84, ^^ esgard a l'aage et force d'un chacun, et prenant en particulière protection tous ceux qui se rangeront et disposeront à cette salutaire et très sainte resolution ; luy permettant en outre d'y restablir ponctuellement l'observance, ensemble l'Office divin et autres fonctions spirituelles et publiques, de prédication, confessions, ad- ministration des saints Sacremens et autres qui s'y trouveront an- nexées, lors toutefois que le nombre des Religieux se trouvera estre suffisant pour ce faire. Et affin que ces bons Pères Religieux reformés ayent plus de moyen de s'entretenir et maintenir. Nous leur donnons dez à pré- sent, en tant qu'il Nous touche, tous les revenus, offices et prébendes monastiques, tant du dit Talloire que des autres monastères susdits, pour en jouir et les unir à la dite reforme à perpétuité ; si qu'ils puissent en prendre possession après qu'elles seront vacantes, au cas que les possesseurs modernes n'acceptent la ditte reforme. Déclarons qu'il sera loisible au dit Evesque de Genève, avec par- ticipation des Pères principaux reformés du dit Ordre, de nommer et créer un d'eux pour Abbé et chef Provincial de la ditte reforme, qui se pourra changer de tems en tems, selon les louables cous- tumes des Congrégations reformées. Si mandons à tous nos Magistrats, Ministres et Officiers qu'il  not  Lettres de quelques cotREsroxDAim 40s appartiendra, d'ainsy le faire obscr\er et garder inviolablr»"--» ' »•" aucune difficulté; car ainsy Nous plait. Données à Turin, le vinptiesme octobre mille »ix cent» vingt un. C. Emavi'ci. V. AftCBJmvn. RtYO tut une ancienne copie inédite. i Tarin. Archiv«» 4t Ifcut  D  LETTRE DU CHANOINE ARTUS DE LIONNE  I  Mon trc5 honore i>ci;;iicur, ! nos Cil telles prennent en s du monde et se reposer en cette arche, en la sainte S' que vous nous avez envoyées pour adresser les autres dans le chc* min du Ciel. Notre Mére(») me fit pr fut très r- ' -M de tous Ir • «tintes ^L..: ;ont cette • bonnes âmes, et très visitée de q qui »< bonifier i leur exemple. Je dis quelque chose en faveur de notre ^ pour la rendre r ré" ' -.t..,.. .. A.  (I) Voiriome XVIII. n O) UMèf«(S«Clu«ul. ^up«M«... uU^mtMiméM i*"^t'i'  4o6 Appendice d'un si grand, digne et aimable Père, de la débonnaireté duquel j'espère que j'aurai toujours la grâce d'être avoué Son très obéissant fils et très humble serviteur, Artus de Lionne. De Grenoble, le 24 octobre 1621. Revu sur le texte inédit, inséré dans VHistoire de la Fondation de la Visitatio7i de Grenoble, par la Mère de Chaugy, conservée au i^"" Monastère d'Annecy (i), (i) Nous avons substitué l'orthographe moderne à celle de Fannaliste, ainsi qu'aux deux lettres suivantes.  E  LETTRE DE M^" JEAN-PIERRE CAMUS ÉVÊQUE DE BELLEY (0  Monseigneur et très cher Père et Maître, Vide p. 565, not. (i). * La vôtre, avec le Directoire, me fut délivrée, non sans quelque providence du Ciel, à la pointe de mon voyage, et me consola en l'agonie que j'avais de m'embarquer sans cadran. Je l'ai vu, mais à dire vrai, non pas tout lu. Il m'eût fallu presque autant de temps pour visiter ce volume qu'il m'en faudrait pour visiter le tiers de mon diocèse. Votre jugement, en deux mots, m'a soulagé ; il me fallait la hache de ce même jugement, qui honore toutes les autres perfections qui vous honorent, pour retrancher, ainsi que Périclès, sa harangue. Je crois que cet homme, observant tout ce qu'il dit, va le cours de Saturne en la sphère de son voyage. Il me souvient de la repartie des Spartains à ces longs harangueurs de Corinthe : la langueur et longueur du commencement fait oublier les consé- quences de la fin ; les conclusions sont étouffées dans la multitude des prémices. Il m'est arrivé comme à l'avare : j'ai été pauvre de cette abondance et, comme aux grands festins, j'ai plutôt été ( I Voir tome XIV, note ( i ), p. 139.  LrmiES DE QUELQUES CO> IS  407  rassasié des yeux que de l'estomac. El certes, i dire vni. vivre ponc tuellcment selon les rudes casualités et règlements, selon les orv! nances des trop exacts médecins, est embrasser une grande p* Vive le cœur de mon Père qui met tous les cœurs en r l'admirable bricvtic de ses grands, incomparables et nu»<.iicu\ diNCOurs ! Mais, Monseigneur, je m'échappe. Ce n'est point de tout cela que je voulais parler, ains vous souvenir que vous m'avex da; écrire autrefois * : Et voici mon petit peuple qui veut être votre peuple, pourvu qu'il vous plaise que de ' ' * 'non peuple. Msl-il besoin de vous dirr •^"' .. ..,.^ •«»-- soupirent de désir de voir un mv ^ de la \ille? Alors elles seront entièrement vos filles, s'il vous plaît d'en- voyer de celles qui le sont déjà dans votre cher Nicy en notre pctiT Relley; et alors je dirai à mon tour : Populus [ Considérez, mon cher Maître, que je suis un m pjusrt que wtî» miennes brebis ne sauraient vivre que dans votre p-... se rafraîchir que dans votre ruisseau, ni reposer que dans \ bercail. Ce sont des lunes obscures, jusqu'à ce qu'elles soient 1 minées des rayons de mon Père, qui est aussi véritablement le • de ce siècle que cet astre unique est le " lu du ciel et de .u terre. Nos bonnes filles entrent dans .' m'est avis, quand elles me regardent veux me voudraient faire entendre ce que disait au: .iésolée : l.a p^nvée et l'cipoir de ma féltri!^ Me plonge davintJgc ileJjM\ l'advcrvitc. Pourquoi prolonge! vous le temps de rM>lre ennui? Q' u> qu'elle vive j ui? Le. .... «'• - r»— f.^ • Elles n Monseigneur, ayez, je vous conjure, pitié de ces faites-les chanter sur un autre air. W que ' pr 1 1 • honorerai comme mes aides en la «. proposerai k mon peuple C(> JV I IV l 'V I k* ■» J'espère . ^ chose qu'un refus, et  4o8 Appendice vous dirai volontiers un mot de la chanson que j'ouïs dernière- ment chanter à quelques filles, en passant par la rue : Que je serai réjoui Si vous voulez dire : oui ! Mais que direz-vous de votre disciple, qu'il apprenne les chan- sons des fillettes ! Ce sont des couplets innocents aux oreilles et à la mémoire. Cependant, je vis encore dans l'attente d'une ample réponse sur ma lettre précédente, car il faut dire de vos lettres, pour précipitées qu'elles soient, comme des Oraisons de Démosthène, que les plus longues sont les meilleures. 11 n'en est pas ainsi des miennes, mais vous me pardonnerez volontiers, voyant que la nécessité me rend importun pour cette fois. Lisez dans la grandeur de ma lettre la grandeur de mon désir ; assouvissez-le, et ce sera un acte de misé- ricorde glorieux à vous, mais fructueux et joyeux à moi, qui suis. Monseigneur et très honoré Père, Votre très humble, très obéissant et très indigne fils, disciple et serviteur, Jean-Pierre, E. de Belley. De Belley, ce 12 décembre 1621. Revu sur le texte inédit, inséré dans VHistoire de la Fondation de la Visitation de Belley, par la Mère de Chaugy, conservée au i^^ Monastère d'Annecy.  LETTRE DE M. JACQUES GALLEMAND (0  Monseigneur,  Vide p. 175, not. (2). * Je tiens à bonheur particulier de m'ctre rencontré ici pour pren- dre part à l'heureuse et joyeuse réception de l'établissement de vos chères Filles. L'on a désiré que je vous écrivisse un mot sur ce (1) Voir tome XII, noie (i), p. 118.  Lettres de nLELQ.LLi couespokoavts 40g sujet ; commission qui m est auunt chère comme j'honore le qui me l'a fait donner, et révère celui k qui ma plume et mon cccur s'adressent. Oui, Monseigneur, j'admire tous les jours le* "" "•• -•• î* prenez pour la ^»loirc de Dieu et pour l'étal de ^ ^ j la divine Bonté de les accompagner toujours de cette grice (elle, que, comme les lauriers de ces anciens de la Grèce réveillèrent Thcmistocle, ainsi vos labeurs et vos ' -s en la cause de la religion et dévotion réveillent quelques c ' , V. et les tirant hors du profond sommeil, k. „ ,... _ „ t j des actions dignes du temps où nous sommes et des t .1 l'Eglise est réduite. O Dieu, en vous admirant, j'ai bien quelque disposition d'en tirer des bons désirs ; mais je n'ai pas la force de les mettre en effet, jusqucs à ce r '> < •'"'ne en mon âme et lui donne pwi.--.. .w v* ^ ,,.^..;v ■ *< ii. v*. .jw v nc . soit, pour conduire dans la vraie perfection ce qu'il vous a plu de me conseiller quelquefois. Grpendant, Monseigneur, voici que l'on ne respire en cette \illc que d'avoir de vos chères Filles ; il ne faut nullement douter que vous favoriserez nos deux r" ' - -- > - ^ -^ de ce bonheur tant pourc: . . ... : .. . . : ., _. -.c toute la ville, de la grâce de .Madame de Chantai. Tout est m une très bonne disposition, chacun l'attend avec affection, et si t ment ceux qui ont autrefois été témoins des heureuses ferveurs de Non commencement. \'ous avez ici eu» " rendez-nous-en de la graine, et que cette ^^lauuv Mv..a^vivi« »ivi...% jctcr dans sa terre natale. J'ai trop de consolation d'avoir eu l'honneur de m'employer lani soit peu aux poursuites de cette sainte cruvrc, et de voir que, qw que j'y aie été strt'iUur inutiU^ la voici sur le p^ 1 plu ï Votre *^ lU: 1.1 Mi.f. . i.v >wire ''"'"""ccci^v, rji tDiite ma vie en qi. c Votre très hui. Gallemako, docteur. A Dijon, ce 33 décembre 1631. Rcva tar !• luic Hicail, intéfé d«n* 17/iâlMrr i# U Z^** éê Ih/9m, par U M*r« à» < 'r^^* ê^^ ( I ; M*^ B«flol «1 Pêtim (»««i vl-4«**«». » '*'  Aïo Appendice  LETTRE DE l'iNFANTE ISABELLE DE SAVOIE DUCHESSE DE MODÈNE  A Monsignor Vescovo di Geneva, Pei la Serenissima Infanta. • Vide Epist. MCMxxxii, * Le dimostrationi di stima et d'amore che le Signore Infante mie et p. 538, not. (i). C7 •Vide p. 539, not. (i). sorellc* hanno fatte a V. S. mentre s'è fermata costKO sono state molto ben convenienti al suo merito ; et a me rincresce di non aver potuto godere di cosi desiderabile conversatione, della quale perô vengo ad haver la mia parte del gusto, per l'afFetuosa commemo- ratione che s'è falto della mia persona. La Signora Infante Caterina m' ha fatto favore. Cosi del continuo ne ricevo da Lei in abbondanza, essortandola a scrivermi et a rinovarmi gli effetti della sua amorevolezza, la quale corne ho impressa nella memoria, cosi ho riconosciuta molto volontieri in quest'occasione ; et ne la ringratio di cuore. Resta che io inviti V. S. a riconoscer qualche volta la mia continuata affet- tione verso di Lei in cose di suo servigio, che ci troverà dispostis- sima. E prego Dio che lungamente la conservi et prosperi. 24 Agosto 1622. Revu sur une minute inédite, conservée à Modène, Archives de TEtat, Chancellerie Ducale. (i) A Turin (voir ci-dessus, note (2), p. 530).  u SUPPLIQUES ET I ETTRES DE PRINCES ET AUTRES PERSONNAOES A DIFFÊREM:? i'iibl i.NAl AlKtS  SUPPLiqUE A SA SAINTETÉ GREGOIRE XV  Rcitissimo Padrc, * Scndo suu instituiu dal Vcscovo di Gcncvra una ( tionc di donne, soito il nome cl invocationc dclla 1'» B^aHs^ima l'troim, nclla terra di An- perche da ^ -^t- 'C5ullava j;ran fruii. ^ v. donne ivi i: .c, che vivevano corne Ri cio piccolo délia Madonna, fu dalla fclicc mcmoria di Piolo V*" commesso al Vescovo che erigesse detu G c in litoto di Monasterio, »olto la Rcgola di S. A : il whc iu Dimandando poi le Monache di i_ .1 , Poniefice di poier, nonostantc che ^r ncl choro l'Officio piccolo, corne \ ficc li conccs»c volontieri dctta liccnza pcr »cttc anni, libéra in quel mentre dalla rcciuiionc dcll' Officie grande *, et daiulob '^••i*'* r«»» buona .1 che, f " ' * ' 'm y- - • Kinpre detto Officio piccolo delU N' liooe cl attentione in Dio, et con roolu ^ ul liccnjra et etscntione in pcipciuo , cl uu pci U •egucnti : • Primicramentc : che rî^fitiiî.» di drtîo Mrmantni pcr riccvere xiiclle, ma iC cl di ^bok »  412 Appendice complessione, et che non possono sopportare l'austerità délie altre Religioni ; che per cio gli è difficile, per l'età et indispositioni, di poter recitar l'Officio grande. 2°. Essendo che generalmente le donne, et particolarmente in Francia, ignorano la lingua latina, pare che quanto appartiene alla loro edificatione poco importa quai dell' Officii recitino, già che ne l'une ne Taltro da loro è inteso. Et stante questa non intelli- genza dell'uno et 1' altro Officio, è di molta importanza che sempre recitino il medesimo, per che avviene che più chiaramente et di- stintamente pronunciano quello che sogliono giornalmente recitare, che non possono fare quando ordinariamente gli conviene dire cosa inusitata; da che anco gli viene sminuita l'attentione et devotione, sendoli necessario dirigere tutta l'attentione loro al ben légère et pronunciare. Il che tanto più procède nelle regioni di Francia, dove le donne, ignare délia lingua latina, hanno di quella non solo inet- tissima, ma affatto ridicula pronuntia ; tanto che nelli monasterii di Monache, quelli che vanno a udir gl' Officii divini non possono contenere il riso che gli vien mosso da si inetto pronunciare. Oltre che le Monache di questo Monasterio, avezze alla recitatione del- l'Officio piccolo, con il studio che vi hanno fatto et fanno, lo recitano et pronuntiano tanto bene e distintamente, e con tanta attentione, che vi sogliono mettere altretanto tempo quanto nell' altri Mona- •Cf. tom.xviii,Episi. sterii si mette nel recitar l'Officio grande*. Et si come la Chiesa MCDXV. santa ha quasi ogni settimana destinato un giorno alla celebrità délia Beatissima Vergine, non puole arrecare inconveniente alcuno se vi sia qualche luogo pio, massime de sesso feminile, ove conti- nuamente si cantino le lodi délia Santissima Vergine, Madré de Dio ; che più presto sarà cosa et al Figlio et alla Madré gratissima. Si aggionge anco che gran parte délie donne a pena mai vengono a perfettamente imparare 1' Officio grande, onde gli viene precluso r ingresso dclla Religione ; alla cui devotione, spirituale consola- tione et salute dell' anime si porgerebbe molta commodità se non havessero a imparare senon l'Officio piccolo, perché potendo ciô farc con maggior facilita, potrebbono conseguire il desiderato fine di esser Religiose : e da qui avverebbe che passent omnes pariter scnes cum juniorihus laudare nomen Domini. E finalmente, la recitatione dell' Officio grande non è insepara- bile dal stato Religioso, perche, per tralasciar la Compagnia di Giesù et l'Ordini militari, vi sono anco Monasterii di Monache in Francia, cioè il Monasterio di Monache di S*" Agostino del luogo di Pontoise, diocesi di Pariggi, et altri simili, ove non vi è obligo di recitare nel choro se non che l'Officio piccolo; di modo che, se  -H . .» ... .  SUPPUQUBS ET l.nTin * 4I| bcne cio non sarcbbc cosa molto usiuu, ne umpoco Mrcbbc itiitto nuova. Pcr tanto si supplica Vostra Bcaiitudinc, ancfo dette ragioni, retti servita concedcrc tal liccnza c» •, et ordinare che • cio $c ne spcdischi un Brcvc; ».m .-iLn. niul!.:-- et délia Ntadonna Santi^sima sua MjJrc. si l^olarissima da X'ostra Santiti. Qiidtn Deu$... Alla Santiti di Nostro Signore.  iino eretto Dcl laogo J'Annc««y. Ceirmmem. IJhh\, «i ait !cl mcile^iroo Intlituto. (i) Alla Co' ne de Regolari. Exkihtûtnr €reitto,k... ttmput Jéugmtimr. P*rfm»rstmr^m* £*m..m n Mail 1621. Sanclissimm " t^rmini a Paulo PP. l'" t'.>ri.c * *-.(^.( IWittx l'ir^inis, dubus autfm Jfsti\ (hft.ititu Hmiarii Romani recitare tcneantur . Revu «ar une copie contervèe & la Vttitalion d'Aonecy , 1 ( 1) Par l'ordre du Pape, cette Supplique fut renvoyé* A la tacf4« C««frfé- .'4tion dc« Régulier*, comme l'indiquent le« deux ligne* que oen* ivprodui- »on«. ( 9 ; Le texte italien de cette Supplique et de la «uéTante —X iaédil ; ••• traduction latine en a été donné« dan* le* Amsletl* tttUttsttus ',Re«iM K*> ' :»e «oél p«* de «a p ettiée.  SUPPLIQUE AU CARDINAL LUDOVIC • •••>OVI8l  llluttriuimo et Reverendiuimo Sijv Jo stata ifntituita dal Vr  414 Appendice vita essemplare délie donne ivi introdotte, che vivevano corne Re- ligiose, recitando l'Officio piccolo délia Madonna, fù dalla felice memoria di Paolo V'° commesso al Vescovo ch' erigesse detta Con- gregatione in titolo di Monasterio, sotto la Regola di San Agostino : il che fù fatto. Dimandando poi le Monache di quel Monasterio licenza a detto Pontefice di poter, non ostante che fossero fatte Regolari, recitare nel choro l' Officio piccolo, corne prima solevano, il detto Pontefice li concesse detta licenza per sett'anni, liberandole in quel mentre dalla recitatione dell' Officio grande, e dandolibuonasperanza che, finiti detti sett'anni, gli sarebbe concessa detta licenza in perpetuo da lui o suo successore. Et perché, Illustrissimo Signore, da quel tempo, secondo la detta facoltà, in detto Monasterio si è recitato et si recita detto Officio piccolo con molta sodisfattione et edifica- tione del popolo, et havendo supplicato dette Monache Sua Beati- tudine si compiacesse essimerle dalla recitatione di detto Officio in perpetuo, è stato rimesso la risolutione di questo negotio da Sua Beatitudine ail' Illustrissimi Signori Cardinal! délia Sacra Congrega- tione di Regolari, per sopra di cio essere dette Monache intese. Ora, essendone del tutto fatta relatione a Nostro Signore da Mon- signore Volpio ( i ), per parte di detti Illustrissimi Signori Cardinali, Sua Santità si è compiaciuta essimerle délia recitatione di detto Officio per dieci anni, ma con obligo perô di recitarlo tutti li giorni di festa, et detti dieci anni da principiarsi finito il tempo concesso dalla felice memoria di Paolo V^o, come è detto. Ma perché non ne puole nascere che confusione et poca divotione tra dette Monache, per tanto si supplica humilmente V. S. Illustris- sima resti servita voler raccommandare a detto Monsignore Volpio che di nuovo riferisca a Sua Beatitudine li inconvenienti che ne possono nascere, et se contenti concedere taie essentione in perpe- tuo. Et oltre che reuscirà alla gloria d' Iddio et délia Madonna Santissima, si riceverà a gratia singolarissima da V. S. Illustrissima et Reverendissima. Quam Deiis... Air Illustrissimo et Reverendissimo Sig""^, Il Sig'"'^^ Cardinale Lodovisio, il S'^*' Principe Cardinale di Savoia, per il Monasterio di Monache sotto (i) Ulpien ou Vulpien Volpi, d'abord évêque de Chieti (1609), puis de Novare (1619), avait été nommé dataire et secrétaire des Brefs par Grégoire XV ; Urbain VIII lui conféra en 1627 la charge de majordome quMl exerça jusqu'à sa mort, arrivée deux années plus tard, le 21 mars. (D'après Moroni, Diponario di erudipone, etc., vol. XLI, p. 265, et XLVIII, p. 135.)  SUPPUQUES ET LlTTlBS 41) r invoc^tione delb Vititatione délia Madonna et Rtfola di S. AfoMia* «ffvtto nel luogo d'Anncity in SaToia, dioc««i di Gioevra. (D< la main du cardmal LuJatiti :) A Mont" Vulpio, che le habbu pet raccom manda te. /y Junii 1621. Sanctissimus annuit dt prorogalione ad ^uimqmrn^ nium, et cum r cntiarum cattum annorum iliis fMjr Officium magnum tumi^inm. 26 Junii 162t. Samlisfimus tandem annuit de p m ëd lantumdem et de concessione hululgentiarum ut in alio Lk*.ul*t. ReTu «ar une copie contenrée \ la Vi«itation d'Annecy ( 1 ).  ( 1 ) Let deux Mèmoiret annoncé* poar TA ; jo* de de la minute au' ■ été rédigé par Fran^'oit de balc«. louant au second, il «enible I que le Saint en %uit au<«i l'auteur, d'autjnt plu« que le ter* ■ ,., s,.. deux pièce* a été copié «ur la même feuille par M. Mt rt. «on aumônier.  LETTRE nr VICTOR-A M »• niÎ!F I HiMi ■ DB MÉMO te T AU PRINCB DE CARIGNAN, SON Fl  Signor Fratcll  I»  1^ A . : .:.t..rr.t«i.. .ti.. <.i: pp tttrtttUt:  !o c* inviu b \ chc cgliiio alla Ca^a no^tra c ranilo. Riccvcrù dunquc > J , * ' ' ' I"^! Il l'IUM*H» Ul V Jka » .   chc y -ttdcflo  4i6 Appendice Collegio ( 1 ) di mandar alcuno a Lovanio per la ratificatione del contratto fatto con essi Padri, senza ordine espresso di S. A., ma che si prolongasse il termine ad essi Padri di farlo sin alla Pasqua • Vide p. 35S- not. (0- prossima *. Et perché non tanto i Monaci residenti in Contamina quanto altri tentano diverse cose in pregiuditio delli detti Padri Barnabiti del Collegio di Tonone, sarà effetto délia vostra bontà, molto grato a S. A. et a me di singolar piacere, il protegergli et difFendergli da ' Vide Epist. MCMXLiv, qualunque ingiusto tentato ; et ve ne faccio particolar instanza *. MCMuii, et p. 5és, not. ^ questi Padri del Collegio di Tonone tornarebbe commodo di permuttare o vendere la casa che possedono di Bellagarda per com- prarne un altra vicina al Collegio, o per impiegar il danaro in altro magior profitto. Se in questo sarà necessaria l' auttorità et favor vostro, non sarete manco loro amorevole di quello che essi se ne promettono ; et io ve ne prego. Cosi Dio vi conservi felice corne io ve l'auguro et desidero. Vostro affettionatissimo fratello, V. Amedeo. Da Torino, li lo Agosto 1622. Revu sur une copie inédite de l'époque, conservée aux Archives communales d'Annecy, Série GG, Fonds du Collège Chappuisien. ( I ) Le doyen de Notre-Dame de Liesse, Pierre-François de Rossillon, seigneur du Châtelard (voir tome XVII, note ( i ), p. 83); Frère Bernardin de Charpenne, Prieur de Saint-Dominique (tome XVI, note (5), p. 239); Claude-François Arpiaud, Jean Claret et Pierre Fenouillet, syndics d'Annecy.  D  LETTRE DES PROVISEURS DU COLLÈGE DE SAVOIE A LOUVAIN AUX ADMINISTRATEURS DE CELUI d'aNNECY (  Vid. p. 335, not. (3). * Vcstras 25 '^ mensis superioris datas recepimus, et una summa- rium eorum qua; isthic occasione litterarum nostrarum novissimarum (i; Voir note (ij ci-dessus.  LrrTKBs rr pitcts diycisis 417  tt.r  icta sunt cum Patribus Barnabitit. Quibus quod reti aliud non habemus quam insistcrc nos contenus prioruro nostraniai litcrarum, obligante ad id nos muncrisnottri ratione et munificen- lissimi iioblri fundatoris « suprcma • ' -ùtc Quod iran&lationcm G^llcgii in du litres cxcu&atis obtentu conditionis adjcctx* et ab iisdem Patribus in se receptx procurandi nostri in cam translationem consensus, eam opportucrat esse im- pletam antequam realis ficrci G>llegii translatio. At vero, tuni demum ad nos prx-dccc^sorcsvc ^ * hac de r «iivi.^*ti. cum rcs minus cssct intégra, irad;:.v ..v L^jllegii jani ;.w posscssionc dictis Patribus constitutis *. Et cum pr.t. 'Cf .vj ,^ »u.mL nostri consensum suum adhiberc recusaverint, pertmcbat ad DD VV. ofiîcium urgcrc dictos Patres ad procurandum condilionis implcmcntum, vcl redintcgrandum curare vestram possessionem. Ut autem aliquando induci posscmus ad consensum nostrum interponendum, tam cvidcnti supremJL lundatoris nostri voluntati contravenicndo, rationem aliquam non videmus. Sacrosancta et inviolabilia nobis esse dcbcnt defunctorum suprema mdicta, nec .ommutari illa possunt, nisi summa necessitaie vel utilitate eiigentc. et mter\enicntc Summi Pontificis aucthoriiate. Ni nulla faciendx* hujus commutationis intcrccssit, ncc u>.. 4^ a..^..j obtendi potest, cum juvcntutis cruditio non minus féliciter hactenu» >acccsscrit, secularibus munus hoc secundum fundatoris prxscrip- lum obeuntibus quam nunc Patribus Barnabitis surrogatis. Quarè, rogamus DD. VV.quam cnixissiroe, ut ei defectu condi- tionis translationi G>llegii « ' ' \ nostn procurandi, in pristinum statUi.. .vv....:v^i-.. v v^.w... , iKursre vcliti» Quo fado, nos unionem luii» \inbu» lovcrc cl cunkCfMfc wonabimur. Manente illa in Patres Barnabius translalione. nostnque Lollegii alumnis exclusis a jure sibi compétente m vesiro, non jrbitramur Jtquum, ut in societate pe- ina esset, nobis ejus omni commodo [ :. .4;.^, ç. .> i» »jwwîn retinentibus. Nec est ut de n- -^ ^ .urr. ?.,%»:!!», »^„^ _ quidem vestro, non nostro facto, a est, nobi» cquidem interpellatis, niii postquam esecuiioni oinnu lucrt icmandata Quod ad Maihurinum Jacquet attinct.quem de ftistit bus ultimis m-' 'toncqui etsi j.w w... -^ jd rv.^ ^4lca! i.U» D • f^>4*tacb« CbAppttit. fv^ndjiMur J«« i««i <».IU#«. V«m liaii JlIV. p. »««i. fi XVI, aotf •:. p «14 Lrrrvat X *î  4i8 Appendice tamen oportef magis Deo quani hominihus. Neque hoc eundem sequiorem in partem accepturum existimamus quem jura nuUa ullam ultimarum voluntatum eversionem permittere, nequaquam latere satis scimus. Bene valete, Reverendi, nobiles ac clarissimi Viri. Lovanii, hac i6 Augusti, anno Domini 1622. De mandate RR. et Clarissimorum DD. Provisorum Collegii per D. Chap- puis Lovanii fundati, Gerardus Rivius, Nots. Reverendis, nobilibus et clarissimis DD. Administratoiibus Collegii per D. Chappuis fundati Anessii. Revu sur une copie inédite de l'époque, conservée aux Archives communales d'Annecy, série GG, Fonds du Collège Chappuisien.  E LETTRE DE THOMAS DE SAVOIE  PRINCE DE CARIGNAN  AUX MEMES  et snpra, p. 41 ;, c.  Le Prince Thomas de Savo5^e. Chers et bien amez, •Videp. Î35. not.(3), * Pour dignes respects nous vous avons voulu dire par ces lignes que n'envoyez aucune personne a Louven, pour la rati- fication de la transaction passée avec les R^^^ Pères Bernabites du Collège d'Annissy, sans nostre advis et commandement exprès; ains vous prolongerez le terme accordé auxdits Pères pour procurer ladite ratification, jusques au mois de may prochainement venant : car tel est le vouloir de S. A. Et nous asseurans qu'ainsy eflfectuerez tout ce que dessus,  LrrrtEs et pièces Mvntts 419 prions Nostrc Seigneur qu'il vous veuille avoir en m «aincu garde. Ecrii a Chamber)-, ce premier septembre 162a. Thomas Pauu. A nos chers et bien amei Les Administrateurs du G>llege J'Annissy. Annissy . R«Tn tur lortginal inedii, loalti i AAo«cy, Série GG / . -  LETTRES DE VICTOR-AMÉDÉB f>«INCI Dl FltMOWT A l'aBBE PHlUBERT-ALEXANDKb SCACLlA (<  I 11 Prencipe di Piemonie. Molto magnifico nostro ciritsimo, * S. A. desidcra che il contralto fatto fra gli Amministratori del * Collegio di Annesii con gli PP. Barnabiti * habbi «uo intiero ctfctto; et perô non mancherete di ^ Santità la confermatione, con tutto Mrio, comc sarcte inlormato dal P: .. ., l. ...,.*., _ biti *). Et quando venitte a comparire costi un ccrto ^ • Savardo per impedire detta confermatione in favorc di Lovanio ch'amministrano il G>llegio. \edrete per Ofiu flkoiu (I, Votr tome XVII. note (a), f. If^. (a) D. jtan-CbarUt AIcmi. né à Sotcu mi it^ yt^He éÊ^màê U m !••■ ▼t«r i6ia. avait été élu Prox urru- . «•!• IrooTc ï Rome. Supéneu' •' ^ •* u-- i.- '««li A»«i*taot yéDtrjl Jet B-i  420 Appendice operare che non gli sii dato orecchio, corne che la mente di S. A. resta dalla sua propositione al tutto contrariante. Cosi essequirete, et Dio vi conservi. Torino, gli 26 Ottobre 1622. Revu sur une copie inédite de l'époque, conservée aux Archives communales d'Annecy, Série GG. Fonds du Collège Chappuisien.  II Il Prencipe di Piemonte. Molto magnifico nostro carissimo, Vide Episi. MCMXLiv, * Furono dalla Santità di Papa Paolo V assegnate le prébende MCMLiii.p. 368, not.(3), , _ ^ 1 1 • ]• et supra, p. 41s, c. et priorato di Contamina alla Santa Casa di Tonone, la quale indi gli hà date a' PP. Barnabiti per mantenimento del lor CoUegio eretto, et manutentione délie scuole, far missioni in quel luoghi vicini alli heretici et altre loro buone operationi. Et perché talvolta gli Monaci d'esso priorato potriano dar l'habito ad alcuno in grave preiudicio de sudetti Barnabiti, ne tratterete con Sua Santità, acciô non solo glie lo facci vietare, ma facci ancora che alla morte de Monaci presenti le sudette prébende restino sopresse. Et Dio Signor da maie vi guardi. Torino, gli 26 Ottobre [1622]. Revu sur une copie inédite de l'époque, conservée aux Archives communales d'Annecy, Série GG, Fonds du Collège Chappuisien.  III NOTE CONCERNANT l' A TTTOGï^APH B DB LA LBTTF^^E DU 19 OCTOBI^E 1621 A CHRISTINE DE FRANCE, PRINCESSE DE PIEMONT f«)  R«cit Ttritable. comme le tieardc S' Laurent BatiUy, (tniilbomm« p«re«i a roontieur le Marquit de B«' .•• M- • " — '•• Da. f. 1*1^ « Bernard Philibert de S«Ue (v««r ibid . ••««(•). f. I*«).  422 Appendice Peu de teras après, Dieu appela a soy cette grande Princesse pour luy donner une couronne de gloire. Personne ne sçavoit que le susdit sieur Philippeau eut en ses mains cette chère lettre de S' François de Sales, et luy, le scellant (sic) aussi, songe de revenir en France, ce qu'il fait peu de tcms après avec le congé de Son Altesse Royale, Duc de Savoye, Apres quelque peu de tems de séjour a la ville de Paris, il vient a Metz et s'y marie, et loue un appartement dans la maison du susdit sieur de S' Laurent; et après quelques années de séjour dans ledit logis, y viennent a mourir en bons chrétiens. Et ledit sieur de S' Laurent leur ayant fait autant de plaisirs et de services qu'il leur a pu faire pendant leur demeure en son logis, pour reconnoissance ils luy ont fait présent de cette lettre de S' François de Sales, qu'il garde et conserve avec toute la révérence possible. Le R. Père Coclet. Jésuite et préfet au collège de Metz, confesseur ordinaire desdits sieur et damoiselle Philippeau, a bien aydé a la faire avoir audit sieur de S' Laurent, comme bon converti et estant bien touché de la s'^ vie de ce grand S' François de Sales. Signé : G. DE S' Laurent, cy devant ancien capitaine dans la Ferté. La susdite Lettre de S' François de Sales a este présentée et donnée a très illustre Seigneur Monseigneur Henri Charles du Cambout de Coislin, Evesque de Metz, Prince du S' Empire, Conseiller du Roy dans tous ses Conseils, Commandeur de l'Ordre du S' Esprit et premier Aumosnier de Sa Majesté, par son tres-humble et tres-obeissant serviteur. G. DE S' Laurent, cy-devant. ancien capitaine dans la Ferté. Donné pour bouquet à Af" de Meti le jour de sa feste. S' Henry, h 14* juillet ijoi. Revu sur l'original conservé à la Visitation de Metz.  GLOSSAIRE DES LOCUTIONS ET DES MOTS SURANNES  ou PRIS DASi t NE ACCEPTION INUSITI^R  AUJOURD HUI  L'Attt'rtiquê dfitiptt Ut mot i qui oml pATud^mt U Glottstrg 4t% tomêi frétèrent t  'A — pour si«( vpp- ss. lig. 1 : 148. hg. 10; S64. lig. 7). ir pp. 4^. hg. 16; 70. 11. S). 14. etc. . tm fpp. I )9, lig. sfl ; IQI. lig. 9 ; 9)6. lig. K. •te.'. p^méUml dt (p. Il), lig. )) . «•nr 'pp. S4. Itg. 16; )8, lig. 14; 996. lig. «9. etc.). rrri (p. lol, Uf. 16;. '.KAGE — poui ttmfx (p. 141). ABORD Dfc L ASSEIRANCE fa D — diti r^rrtt^e d« /j i»<»»P///# r/»*- /4I«# p «7» . • ABSENTER — p'uf s i^tntrf pp »«, H7 ACCEPTATION — pour réctptum, tmtrét en jountÂmtt p. li>H . Dv l«t. ACCirTATK*. ACCOCSTIMÉ (iToif) - «Mir ^, cic . tf*mquitH%é (pp. tll. tM)* '^«^ p «7« , *pst»tr pp n^ A CES — pour •/•. *u* , ••#• (p. Ml).  A CONTE — <•««# ^cmf4t. tm s*ompte (p. 74k •.\rTK)N ~poar s. 9%» ICRE. AVENTIRE 'p«r» — pour p^ul'Hrt «pp 104. •*% ADV'ISES qai Mroot) — ilMl«« I 4it- i#rj 'p. io«^. * A FAVEUR ~ r»M«« mmê ftt^wf p »v> . •AFFl-CTIOV — p«i»r 4rir«*'(p •-. |M ' .Vrrr« ii' ' » ^ i /^^ -••— • * ^' '^'^ itmtmt pp 11%. 144. >* éwdtmmtmt (p. )^). «•#* m§9€t%«m. • \ i ^«nr p. %« AFFIRMER - du ..* ^ -^..» dmunr dé U /Ww. tmm0'^^» f  '^** \  AlORl! — po«i *♦" .p •••  I 1 <»IH II j 1 ' • • 4* «• •«««•«l •«  I' •••1 '• 1  424  Lettres de saint François de Sales  * AINS — aie contraire, et de plus, et même, mais, même. * AINSY QUE — pour au moment où, comme (p. i8). ALTERCAT — altercation (p. 201). AMAS (des fourmis) — phrase ellip- tique pour amas que font les four- mis (p. 50). "AMIABLE — aimable {pp. 232,255). *AMIABLEMENT — doucement, ai- mablement (pp. 37, 228, etc.) * A PEU QUE — peu s'en faut que (P- 54). APPORTER — pour annoncer (p. 240). * APPRIVOISER — pour rendre fa- milier, confiant (p. 185). *ARRESTER — pour demeurer, s'ar- rêter (p. 135). * ASSEURÉ — pour sûr (pp. 32, 169). *ASSEURER — pour garantir l'en- tretien de (p. 332). ASSEURER (s') — poMX être persua- dé, être sûr (pp. 18, 183, 284, etc.), se persuader {p. 126). * ASSISTER — ponx présider [p. 190). * A tant — là-dessus, sur ce (pp. 76. 278). * AU — pour à l'égard du (pp. 351, lig. 23). dans le (pp. 47, lig. 14; 60. lig. 9 ; 183, lig. 6, etc.), du (p. 132. lig. }),par le (p. 294, lig. 10). •AUCUNEMENT — pour quelque peu (p. 294). * AUQUEL — pour dans lequel (pp. 34, 60, 196, etc.), où (pp. 98, 148, 170, etc.) * AUTANT — pour aussi fpp. 218, 242). * AUX — pour sur les (p. 357. lig. 2), pour les [p. 394. lig. 12';. AVANCER fs') — powx faire des pro- grès, progresser {p. 374}. * AVANT QUE DE — avant de 'pp. 168. 228. etc.) AY — pour ai-fe 'p. 372;. * BAILLER — donner (p, 292). •BELLEMENT (tout) — tout douce- ment, avec calme {pp. 46. 133, 365). * BENITE — pour bénie [pp. 33, 228, etc.;  * BIEN — pour avantage, bon.teur (pp. 75, 113, 357, etc.), toutefois (p. 60). •BIENFACTEUR — du latin bene- FACTOR, bienfaiteur (pp. 277, 363). *BIEN FAIRE — powx faire du bien (p. 234). * BONNEMENT — pour facilement (pp. 40, 60, 187, etc.), même, seule- ment (p. 168), vraiment (pp. 162, 249). * BONTEUX — bienveillant, bon (p. 203). BOUCHE — powx parole (p. 264). * BRAVE — pour bon (pp. 154, 157, 285), habile {p.i()']),fier (p. 145). BREVET — pour Bref (p. 306). *BRIEVE — poux prompte (p. 81). BRUSLEMENT — incendie (p. 181). * CARCAN — collier [p. 70). * CARESSER — powx faire bon accueil, traiter avec bienveillance (p, 137). * CARMELINE — Carmélite ( pp. 117, 248). *CE — pour cela. * CEANS — ici (pp. 146. 193). CELUY — poMX celui-là (p. 208). *CE PENDANT, CEPENDANT — — pour en attendant, pendant, pré- sentement (pp. 28, 31, 98, 102, etc.) •CETTE CY — celle-ci (p. 223). •CHAIRE — pour siège (p. 124). *CHAMS (par les) — pour en voyage (p. 249). *CI APRES — pour dans la suite, plus tard (p. 128). * CLAUSURE — du lat. clausura. clôture (pp. 72, 361). * COGITATION — du lat. cogitatio, pensée (pp. 184, 242). *COLLOQUER — du lat.coLLocARE, mettre, placer [pp. 96, 170, etc.) * COMBIEN QUE — bien que, quoi- que (p. 194). •COMME — pour ce que [p. 196). comment, de quelle manière (pp. 49. 163, 281, etc.), que (p. 242). •COMME QUE CE SOIT — quoi qu'il en soit (pp. 172, 250, etc.) * COMME QUOY — comment (p. 248).  Glossaibb  4*^  COMMODITÉ ~ pour oa^ttom pp. 4^. 1691. rgiiourtei pé^ . 'CONSIDERABLE — pour à tmâi- dirtr p. --». digne de ^omtiJêré- Itom p. 190). CONSIDERATION — pour ctr.tt ^m p. lao . ' « j >N splRER — pour j/ir dé "i>' <>«/^./j/i,.« (PP- >•. )i« 'CONTRAIRE <4u; -. p^ut •»«/'# (P- 3M CONTRE LES — pour tomtrsirememt jMi p. a»; . •CONTREROLLER - .../.. ,. • 7*>)- 'CONTREsCHANCiE — .ompemuÊ- It-^ * * r 307 . • C< . I- R — rèfomptm- ur p loi;. •CONTRlBf'FR Y- . . 1/. éjoutet , Appât If pp 1 !•>■«. 141, tS7. eu . fétre pour lé péri pp. \riON — pour compj gmie pp. i*i. ' > 'COPIF. — potti exempUtft pp : •riM^riLLEl X milmemt p |»E — du IjI . t II-», fimtf pp. èo. S*» 'COUtAOL - ; CM .m-  * ^ '*^ » 4« lai. eo«iTâM. * DANS — pow à (p. tM). Dv ~ '' _ pouf %mu pém, éém» ■rmpt p 19] . * D AVANTAGE — p*«r Am* fi».. r« outre p. )si . * DE " pour « pp. li. U§. ti ; ^. Uf . ); iM« Uf . 10. ««c.). ii|pM« PP 44. lig 0; 197. Iif. *e^ ia ;pp *é. lif. ). tôt. hn '«^ •*^' lif. % a), perlé p. JOT. 1.^ 'DEÇA Je! — i^ r# eété^t ;p t 1 pour de té péri •DEPLAISANT — pour d mUmr^mt (p. 1^4 . *DES — pour éu tu/el dét r *''^^ dé ip. J9*\ deput» pp. a «U. •DF«;AYMHR - .r»trr d'étmtr p.  • 1/ *DE5 IL Y A - deput* pf  I)  ^'#  42é  Lettres de saint François de Sales  * DEVERS — vers (p. 24 sV DEVOTIEUX — propre à Li dévo- tion (p. 214). * DISCOURS — pour récit (p. 233^. DISPENSABLE — pour lequel on peut accorder dispense (p, 50). DISPENSE — pour lequel on a accordé dispense (p. 50). ^DISTRACTION — pour dérange- ment, occupation (p. 287). DIVERSIFIE — présentant successi- vement des aspects différents (p. 254^. DIVERSION — pour raisonnement pour détourner le sens : métaphore tirée du vocabulaire de la straté- gie (p. 69". * DIVERTIR — pour détourner (pp. 35. 177. 2iq. etc.), empêcher (pp. 25. 258'. "DONT — pour c'est pourquoi, en suite de quoi (pp. 223. 32 0. * DORES-EN AVANT — dorénavant (P- 353)- * DRESSER — pour diriger (p. 223), élever (p. 245). *DU — pour h cause du fp. 148. lig. 24\ le (p. 194, lig. 2), pour le (p. 204, lig. 17). * DUIT — dressé, habitué (p. loi). " DU TOUT — pour entièrement (p. 138). EFFECT^eri/ — pour de fait ip. 356). '" EFFICACE — du lat. efficacia. efficacité fpp. 57. 242). * EMPERLÉ — orné de perles (p. 73). * EMPESCHE — pour embarrassé (pp. 25, 58). * EN — pour a (pp. 24, lig. 8; 118, lig. 29; 150, lig. 13, etc.), dans (p. 396, lig. 12). dans la (p. 98, lig. 13). P'^>' (PP- 23> lig- 5; 297, lig. 30), sur (p. 125, lig. 2 . ' EN ÇA — jusqu'à présent, jusqu'ici 'pp. 29, 32, 201]. Cf. Tital. IN QiA. " ENCOR (pour; — èour le moment (pp. 45, 152,. * ENDOMMAGER — pour causer du dommage a p. 78 . ENGRAISSI* — pour graisse (p. 168).  * EN LIEU — pour au lieu (pp. 15, 163, 350, etc.) * ENSEMBLEMENT — ensemble (pp. 140, 203). * ENTRETENEMENT— entretien (pp. 102, 369, 378, 383). * ENTRETENIR — pour retenir (p. 153). '^^ ENVERS — powx auprès de (p. 259). * ENVOYER — pour avertir, mander (p. 191). *ESCLARCIR — procurer un éclair- cissement, une explication (p. 30). *ESLECTION — pour libre choix (p. 79). Du lat. ELECTIO. * ESSAYER (s') — pour essayer (pp. 3, 79)- ESTABLIR SUR— pom donner l'au- torité stir, préposer (p. 35). *ESTONNER — pour effrayer (p. 132). *■ ÉTERNITÉ. ÉTERNITÉ (a toute) — éternellement , pendant toute l'éternité (pp. 149. 168"). * ET SI — pour et de plus, et encore^ et même (pp. 53, 70, 250). *ET TOUT — pour aussi (p. 273). EXALTER — pour élever, pousser en haut (p. 396). * EXPLANÉ — aplani (p. 296). Du lat. EXPLANARE. FACTEUR — pour fermier, métayer (p. 245). * FAIRE — pour donner (pp. 4, 191, 303, 350), effectuer (p. ^(^7), fonder (pp. 238, 239, 288), /orm^r (p. 358), pratiquer {p. )^i), prêcher {p. 197). FAIRE LE DESPART — pour ^ar/ï> (p. 10). FAIRE REUSSIR — pour procurer (p- 323)- FAIRE SON BENEFICE — pour o/)é'- rer son action bienfaisante (p. 358). FAIRE SUITE (en) — pour continuer, en tirer conséquence {p. 35). ' FASCHERIE — pour souffrance, désagrément (p. 223). FEMELLE — pour molle, efféminée (p. 216). FONS TERRIENS — propriétés fon- cières (p. 13).  Glossaire  4^7  FORCE (a«) — «r#r impétuùiilé FORMER — pour /orw*//»^ r "■<  * *LIEL* — pe«r fistt p. »^ «ff#« P M7 ■ LOYER — p'>«r rtt«mf>4mtt p »ii' LOYbIBLkMhNT ~ lutUmenl pp •GARDER — pour «#/jr^*'' pi"!. i>6. i6»). GRAND CAS c e»i — pour »Vw tdmtréhU, i'«%t urne .kott tmrfre- ' M VDAMOYSELLE — app«lUlH>tt  «M/# (p. SI 6). •HH'R — ^.i<»i<':«' r **v *Hl'Mfcl-'R — pour *tii, itmlimtml (p. s8o ICY — r ' " PP **'• '*" • IL — pour .r p. i<». l»g- >» .f«'»^PP- »«. lig. i; HVÏ»g- >^ • IMBÉCILLITÉ — do Ut muciui- TAs. fjièle%*f ip. 34<> • •IMPETRER - 4u l«t. iMMTtAM. ohtemir fjr tufflustwn ' — - ^/r pp. Jb. ;<>9V •IMPORTANCE l — pour i •■•^»'^- tjmt p. «7» . IMPORTCNITÉ - pour A*m*nd4 tmpcrtHme p t •■ •IMPROUVtf i« à,— J iii-/'" Cil// p 9IO . • INCOMMODE R — poutgf^fr.mmir, é p 7H . •INCONVENIENT - r^ur .ffffi^»ftf (p. t40. INDISPOSITKA - f lion tnmlrjttf ftU fi F INSTITIIELR - P""' y"' f'"*" tkott (p 9^ INSTITUTION - pou» /•*/»/-; Y JE NE PUS QUE JE NE CROYF — /# mt put* moimi *■ ' d« tftft p. . •K>I-*R^ ~ d AMjomtâ ••'. et ., 'LAIRRAY - 4nci«on« fociM «!• l*%%itré% p l^l . ' LIGAT — a« Ui lAbATiH. /#/• f  utité« )jdi« k l'tfard 4« io«i« fcrr.dc mjrié« qui n «tjit p«« oo> Me. ou qui. euni Doblr «♦•»•! pa* titrée pp. 11. 1». |o. • MANQUEMENT — po«r à.f*^, ^y. 100. t4|. cic 'M.\RRI. MARRY - fh€k4, ptime pp. 9, 7J, l»t. «U rffrHtsmt (p. »^ . MESCHEP — »w»r*^i. -jiwiJm/ rcMiii// p. 1M ■ •MESHUY — dé»ormên. mâtmUmémI pp. 9S). f74. Jl©»»*^ >f P _ pour J'émtsmt //«• — - 17. M»- ! — tmém* p. 109 ^ji mrmr p. IlSV ME^l Rfc (J — poti» »• P'*t*"*^ IR — pour ^ u w — » 941 • • MOYENNE R - t'*^'*' ijmf J'tmlermr4iâife p. ' Mt'SSER — €Mk*r \f. t4«K • NE — pour ■# /«« {f. t%4h 'NOURRIR — pMr éttmr fff. ||. RE ^ po«f 44méi*^ pp. »?. »^ •wr à,iemif\,'f j- r/// p, K> nEMONCE — pour invtlMttom ' >i \T1MENT — pour peimt ^p. y *S1 — poor jHiii (p. t), Ug. 6). penJjm! p. a^S. lig. n SIED- i ^ ! •) >I EST CE Q.UE — eependanl vpp. m;, a4i . t/ /i/ c^ji ^mt p. 1Q4). 1/ ii'r« fs/ pat moini rrji yn/ pp. sas, S)S), nésnmotni. tonte foi» fpp. t>. 8a. a>o. etc. il EAL'T — lucuiion artirmatixc \ • I). -«I FAUT IL — om srétment, il fant p. is» . SI MOINS — iiitoM ip. 1)1). ' SOIN ~ pour tolhcttnde, »0tui ^pp. «V »7> • SOCEFVE - iM»r (p. ijt). ^ ' " — ionioljtion p. aia). .. IR — > ilu Ut. toLSSS. «vmV iontmme (p. )oB\ SOL- ' •'E A — pour «///rf. /'■«" PP- M). «4- . SOUVENANCE — touvtmir (pp. fOlS^ionvtnt'r r — E — Ju Ut. %ri grotte p. aSj . ^ LU; .> (m dtvpooilUr Ju — déttniéretter de tutne !p *♦»• SUFFISANCE - du Ut. *ii Ti*. ts^Mité intel/e '■ - ««« ^ r«tr (p •SUPPORT - pe«r spfmi (p. ii.i. *SUR — pour j toitsuom de pf :• liff aS. a4). hf. 1*;. m i^«; ./ FF >: iif »«; 141. Iiff. 14). •'r l.\NDIS — pour r« attendant pp 114. H4 • TANT - p TANT DE - j I \NT MIEUX - po«r d-smlsnt — d'âmi^nt m$euM. iantant pin% pp. 71, t|o, t|l iANT SEULEMENT - %^ement p. »oa,. •TARDIVFTI - trntenrip. it? . ■'^' HRETh - du Ul. Ti eue pp lai. ata. a^- drti$emmt pp. 178. §•'  TESMOKiNEk m p. 184 'TIERCEMENT- troisièmement (pp. 101. fl) TIRER — pour attirer, pomttae p. î .• . r A COUP — po«r l0mi d'mm > p. lia;. I ' — t^ftit i#*/ «#■ iememt (p. léo). T' .rr m\Ivtena.n ; 'TRAVAUX — pour fri«/i •Wy*.ir» dtt, %—fran. •trfîlle- V - — po«r /••/  l Rî»fcLI.Vfc — f'«^»' V ^NTAVCF — tf*em de •#  T-nma #• #/M  p. I >?,.  430  Lettres de saint François de Sales  ""VERS — pour auprès de (p. 97). VESTEMENT — pour vêture (p.  -//;  *VILETTE — petite ville (p. 13). Cf. l'ital. YILLETTA. * VISITATION — du lat. visitatio,  visite {p. 39), visite divine reçue (p. 362). * VOIREMENT -- à la vérité (pp. 72, 133). ZELE — pour ressentiment (p. 173).  IXDKX DES CORRESPONDANTS ET DES PRINCIPALES NOTES BIOGRAI'IIIQUES ET HISTORIQLEs DE CE VOLUME (O  AcAtiE. \'oir Marie de l'Ixcaiikatiov. Admisistratelrs dl- Collège Chappuisiex* .. Ptgc^ 416. 418 Adriev DES Echelles, Capucin • )0. 6a Aftrlnguet Bruno (d"). Général de» Char- treux 108 Agi ié Ludovic d* • a8 Algu«b«UtU Françoise-Melchionne du Four (ilamc d*) • I J7 Altaries's de Rumilly. Voir Gm. • soi Amadis DES Gaules • 319 Amaury Claire-Marie, ReligieUM: de la \'i»iu- ' O» ^ k,' Amaury Françoise Simon (dame; - ;4j. 143. 144 AmaURY Jcannc-C alhcrinc. RcIil'Jcusc de !a Visitation • I44 Amrassadeurs. Voir Scaclia. Amelot Marie • j)o X.:.;- ^ .''^rine Le Fèvre de 11 Bodcnc . A...>uld d*). . . • IJ :o OU Androz/i (1 Fulvio, jé- suite Jtl  biographique». Qtiani a«i a«ir«« ••!••. l99tt iiir*« M«i éawMt •■ 1 t «•téri*q«« * tnJlqaeat l»« ■•tv«r««« !•• ^*ft»«i«*fw ^«« pt«c«» qai bfurcol k lAppvnJu* ^^=n« c«t I * < :v««gm«ii4»o ^«v i*vf a« le te > 141 )  43^ Lettres de saint François de Sales Annecy. Voir Barnabites, Collège Chappui- siEN, Conseil de Ville, Notre-Dame de Liesse, Visitation. Annecy (Envahissement de troupes à) » 378 AosTE Artus de Lionne * (seigneur d') » 405 AosTE (monastère de Sainte-Catherine et de la Visitation d'). Voir Visitation (Projets de fondations), Vaudan. Arnauld Angélique, Abbesse de Port-Royal » 249, 263, 274 Arviset Bénigne, Jésuite » 37 Arviset Jeanne Choillot et Marie Fyot (dames) » 293 Aubépine Gabriel (de 1'), Evéque d'Orléans.. » 258 AuLPS (abbaye d') » 104 Ballon Charles -Emmanuel Perrucard (sei- gneur de) » iq Ballon Louise (de), Religieuse de l'abbaye de Sainte-Catherine. Voir Bernardines.. ..... » 365, 365, 382 Bandlnl Octave, Cardinal » 317,31? Barnabites. Voir Boerio, Guérin. Barnabites d'Annecy (collège des). Voir Col- lège Chappuisien, Saint-Clair. Barnabites d'Annecy (Donation en faveur des) » 4s Barnabites de Thonon. Voir Contamine. Barnabites de Thonon (Noviciat des) » 383 Baudeau (M^e) » 14^^ 149 Beaufort Marie-Jacqueline, Religieuse de la Visitation » 240 Beaumont-Carra Anne-Catherine (de), Reli- gieuse de la Visitation » 253, 253, 303 Beaumont-Carra Antoine-Charlotte de Di- vonne (dame de) et ses enfants. Voir Pe- lard, Sacconay, Vincent » 305 Bellarnnin Robert, Jésuite (Cardinal) » 4 Bellecombe. VoirTHOYRE. Bellegarde Anne de Bueil (duchesse de). ... » 175 Bellegarde Roger de Saint-Lary (duc de). . . » 233, 397 Bellet (Beletj Marie-Françoise, Religieuse de la Visitation « 259 ^ Belley (Officiai de l'évêché de). Voir Salteur. Bening François, Jésuite » 157 Benno ou BEK^iOD (BenodJ Péronne-Marie(de), Religieuse de la Visitation » 252  Index des coRà£SK>KOAXTs rr dis koîbs  4H  Bernardines jl Kumilly (Fondation des). Voir Ballon, Billet 382 Bertier ou Bekthier François Béruii» Pierre (de). Voir Oratoire Blton. Voir Le Béton. Billet !' cois, Oraioricn Binei i.i.. ..ne, Jciuilc Biset (M** cl .M *) Blonay Claude Je Bionay Claudine (,dc;, Abbcsse de Sainie- Cluire d'Evian ^'.:-\K\ Jean-François (de). Voir Saîvt-Paul. BlonRy Marie-Ainu'c ^dej. Religieuse Jr ]a X'isitation 189, 195, 228, 264, 288 Boerto Jérôme, Général des Barnabiic^ sTURE DE Lyon, C . ^« *oY Angéline Guér.. vi.....^^ iv_ \SEFOv (membres de la t'amillc) BoNKFor^rE (prieuré de) Borghete Scipion Catfarclli, Ordinal. Voir Ke^^anu liot L H^M Dciii» Bréohard Jeanne-Charione (de), Religicutc Je la X'isitation Bressi Et' -Rouer. Voir Kofro de Bressiec. Bréviaire cistercien Bréviaire mokastiquf Bri'Ng Françoise-.Xugu^imc, Religieux Uc la \'i»itation. .  5J>. J04. )»>•  100  Î7Î.  1^5, IM . K, 183 •"^î *7  12  59. 90. US.  il «4 PS 24« >9I  Catfar«iii Borgh«ft« Scipion. Voir BoROHisf. Caioagnl i: .ii Camus Jean-Pierre *, Fv^ue de licllcy CAft'cms. Voir Adrien des Flchelles, Boxavek- rt'RR de Lyon, Dominioui de Chambéry, FimiRtRT de B.< "c. Cu- -• i'Annew) , u..Uicnd€«). Voir Boka- M . de Lyon. Cj^kjciv* en Valai» . . Cardinal Tun).. .  t17 406  44 lo>  434 Lettres de saint François de Sales CARMELde Nevers. Voir Visitation D£ Nevers. Carmélites. Voir Le Nain de Crevant, Made- leine DE Saint-Joseph. Carrier Claude » 28 Carron Jean » 27, 200 Cerisier Pernette (de), Abbesse de Sainte- Catherine » 347> 347 Chabod Saint-Maurice. Voir Saint-xMaurice. Chaillot Bonaventure, Ursuline » 2, 2 Chalcédoine (Evêque de). Voir Sales (Jean- Françoîs). Cliamousset Charlotte de Chevron-Villette (dame de) » 107, 107 Chantai Françoise de Rabutin. Voir Toulon- geon. Chantai Jeanne-Françoise Frémyot (Sainte), Mère de. Voir Arnauld, Binet, Duret, FlESQUE, GOUFFIERS, Le GrAND, ViGNY, VISI- TATION de Dijon, Paris et Nevers, Zamet.. » 21, 74, 93, 114, 127, 134, 135, 142, 151, 174. 210, 215, 226, 247, 290, 290, 300, 336, 349, 360, 384, 385 Chapelle Jeanne de Valence (de la). Reli- gieuse de l'abbaye de Sainte-Catherine. Voir Valence » Charles-Emmanuel l*"**, duc de Savoie. Voir Sainte-Maison de Thonon » 139, 198, 286, 403 Charmoisy Henri de » Charmolsy Louise du Chastel (dame de). ... » Chastei Péronne-Marie (de). Religieuse de la Visitation » 166, 282 Chastellux Marie-Hélène (de), Religieuse de la Visitation » Châtlllon Jean de » Chaumont (curé de). Voir X'iket. Chavanes (membres de la famille de) » Chazeron Marie-Gabrielle de la Guiche (ba- ronne de) » Chevron-Villette Françoise-Jéronyme (de), Religieuse la Visitation .,,,,,,,,, »  31, 31, 214 80, 8I; 1 99. 173 J8, 172, 273 6, 204, 27e, 396 75, ,387 287 238, 239 388  Index des corkilsfos'dakts et des votes 435 Chevron-ViMett«Gaspard de. . . .. • il) ("HITRY (chjpcllc de) .. • jjj Christine de France, Princesse de Picmoiit • 16) Claeissfs d'Evian (Abbesse, confesseur cl père temporel des). \*oir Biosay, Lovs • U Clément Anne-Marguerite, Religieuse de la X'isitation • i(»a Cluny (Abb^- de). Voir Guise, Vexy d*A«- BOt'ZE. Cobaltuzzl Scipion, Cardina' • )22, 322 Colis Anne-Claude, Religicuic Je !a Visitation • 1S9 ( t'î ! f<.K Chappiisies. \'oir Admisistraieurs • jjj Connpain Maric-jacquclitic, Hclt:'icl:^c de la Visitation ...... - - » . 297 CoscHEs Marguerite Chainbaud de 91 Conseil de Ville d'Annecy. Voir ADRifc.s d€> Kchcllcs. MAf;v:\ Cantult «t habitants de Montferrand. . . . • 8y. §9 Contamine (prieure* de) • j6S Conventuels (General des). Voir Montanari. Cours de France et de Savoie à Avignon et à Lyon ... • )90, 998 Cr«vant. X'oir I.e Kain. Ckich ant Gcor«»es » 1)7 Croix d Autherin (Auturiti) !r:!!»nr- Antoine de Chapot (dame de la). . • 169 Daiet Anne Le Loup de Montt'an de Pr^chon* net, comtesse de (Anne-nurèse, Relijjicuse de la Visitation). . . «SI, 77, Dalet Antoine de Laii"tiiJi: de. ...., - • \\\ Dalet Catherine de 1 ic Je • ^^^ Dalet (iilbert-Allyre de Ijingheac (comte de) • Dammerre («abrielle Popillon du Kiau (mir- quise de) • )"4 Oeetlnatatraa inconnut. Voir C^rdtv^i . ErriMiArriQur. Maoictrat.. • lt<, Itlt rf* Dettlnatalrat incennuat \'oir pRETENDAvr?. Rriigiiusr, Si flRiruRR. M* l|lf U^t ao;, aai, 222, )io, J9>  436 Lettres de saint François de Sales Dominique de Chambéry, Capucin » 8,29 DucHESNE Jacques, Oratorien » 56 DuRET (M.) et sa nièce » 180  Ecclésiastique (un) » 229 Favre Antoine » 389 Favre Claude. Voir Vaugelas. Favre Marie-Jacqueline *, Religieuse de la Visitation. Voir Consuls, Visitation de Chambéry et de Montferrand » 17, 48, 182, 191, 236, 292, 295, 299, 381, 401 Favre Michel » 38 Favre Philibert. Voir Félicia. Favrot Marguerite-Scholastique, Religieuse de la Visitation » 251 Favrot Paule-Jéronyme, Religieuse de la Visi- tation » 290 Fayet Antoine, curé de Saint-Paul, de Paris » 142 Félicia Philibert Favre (seigneur de) » 237 Fenoulilet Pierre, Evêque de Montpellier.. . . » 308 Feuillants. Voir Jean-Antoine de Sainte- Apollonie, Matthieu de Saint- Gérard, Pierre de Saint-Bernard. Feuillants. Chapitre général des » 306 — Projet de leur introduction en quelques Monastères de Savoie » 341 FiESQUE François (comte de) » 178 Fléohère Madeleine de la Forest (dame de la) » 9, 10, 36, 171, 197, 268, 272, 307, 364 Flooard Barthélémy, collatéral » 17» 96 Flocard Barthélémy. Voir Notre-Dame de Consolation » 106 Flocard Louis » 186 Foras Anne Le Beau (dame de) » 187 Foras Guillaume de Bernard (de) » 187 FoRAZ André de » 229 Forest Marguerite de Seyssel- la -Chambre (comtesse de la) » 9 France (Guerre religieuse en). Voir Protes- tants » 123,186  I  Index des correswdkdaxts et des xotes 457 rptMVHT André, Archevêque de Bourges » lié, 129 Frémyot Claude • 1,1  Galleman'D Jacques* • 408 Gamelle Anne des Roy* (de la). Marie-Anne, Religieuse de la X'isitation . » 194 Gamelle Emcraude du Roure ^Uamc de» Roys de la), Maric-Emeraudc, Religieuse de la \'isiiation » I45 lARD Jean-Baptiste » J9 Général des Galères. Voir Gondi. Genève. X'oir Protestants. G«név«.Lullln Albert de • 2 24.394 «.usd; i'hilippc- Emmanuel (de). Général des Cîalcres • ))4 Couffiept Elisabeth Arnaull des. » 6S, 1 14, 117, 135 210 Granleu Laufcnce de Eerrus (dame de). \'oir i>t!>II.SATAIKEb INCONNUES » I7O Grantrye (M*« de), Religieuse de Tabbayc de Tart » Î5S Grégoire XV (Alexandre Ludovisi) 18 >:i.324. 411 Grk/ ou Grex Thomas . . » ici Ouérin juste, Barnabite . % t% 4), 161 ^':(MARD(M.) • l8î K Claude (de). Abbé de Cluny • 202 Maiton Pierre • 546 IIlblrt Roland, Archevêque de Bourge> • Ii9 M«rt« Charlotte de Ligny (dame Vialart de;. . • 2 j6 lit K e Michel Vialan de 3)6 ltab«ii« d« Savoit ', duchesse de Modène. . • M^* S^t. 410 riDE BoVNEVAUX.Voir LoYS-JAQUEROU. J«y i v.re • J18, lit Iean-Astoivf df SAiNTrArnii ionie. Feuil- lant • )I4 Jtsurrts. Voir Androzio, Arviset, Rillarmim, BiNiso.MoMOD, Parra, Regisalo.  43^ Lettres de saint François de Sales Jésuites (Recteurs des collèges de Chambéry, Lorette et Montferrand). Voir Bening, Lo- rette, Parra. Joly de la Roche Claude-Agnès et Jean, Voir Roche (de la). Jousse (M^i^), Claude-Espérance, Religieuse de la Visitation ( O » 217,217 Joyet Anne-Françoise, Religieuse de la Visi- tation » 1^0 Lamoignon (filles de M'"^ de) » 120 Langres (Evéque de). Voir Zamet. Lans Sigismond d'Est (marquis de) » 45 Lauray Marc-François de Malarmay (seigneur de). Voir Malarmay. Le Béton (abbaye et Abbesse) » 86 Le Blanc Denis » 303 Le Grand Anne Tisserand, présidente (Anne- Marie, Religieuse de la Visitation) » 38e Le Jay Catherine, prétendante touricre de la Visitation » 119, 119 Le Loup de Montfan Charlotte de Beaufort- Montboissier-Canillac (dame) » 55, 55, 125, 330 Le Loup de Montfan Gaspard » 77 Le Maistre Catherine Arnauld (dame) » 11 Le Nain de Crevant Anne de Brngelongne (dame) » 1^7 Le Nain de Crevant Catherine (Catherine de Jésus, Carmélite) » 1 68 Le Nain de Crevant Jean « 168 Le Poivre Simon » 9^ Lesdiguiéres Edme de Malain (maréchal de). Voir Protestants. Lespine Pierre (?) de » 95 Lhuillier Hélène-Angélique, Religieuse de la Visitation >^ 26 1 , 262 Lionne Artus* (de). Voir Aoste. (i) Des recherches ultérieures qui ont abouti nous permettent d'ajouter à la note ( i ). p. 217, les noms des parents de M'"^ Jousse : Ponce Jousse et Espérance Roussclcl. (Livre du Noviciat de la Visitation d'Orléans. j  i  Index des roRiiF<.K>xDASis rr des irarts  4^9  Î.OCHE Jacques (de), Pncur de VauU Iakhe Jacques-Antoine ei Pierre de LoRETTK (Péniiencerie, Pénitencier» et Recteur des Jésuites de) Louis XIII. Voir Cours et France. LoYs-J AQUERou Jacques de Lovs-jAQL'fcRoiJ Robert (de), Prieur du Ché- ne-cn-Scmnic LoYSEAf Marie-Louise, Novice de la Visitation LucEY Marguerite de M.irc^te'^drX Abbessc de Bonlieu Ludovl»! Ludovic ", Cardinal I.iLLix (Ltilinj Sabine de Horncs (marquise  106 Notre-Dame de l'Aumône (prieuré de) » 199 Notre-Dame de Liesse d'Annecy (chanoines de la Collégiale de). Voir Carrier, Gard. Or.\toire (Office pour les Pères de 1') » 135 Or\toriens. VoirBÉRULLE, Billet, Duchesne, Menant, Sonnaz, Thiersault. Orléans (Evéque d'). Voir Aubépine, Ouvrages projetés par saint François de Sales » 220 Paris. Voir Pont-aux-Oiseaux, Visitation. Parise Claire-Marie, Religieuse de la Visi- tation » 352 Parra Hugon, Jésuite » 239  IS'DEX DES CORRESPONDANTS ET DES NOTES 44 1 Passier Bernard (de), Religieux du MonaMcrc Hc SlXt • ^4 4 Peohpelrou ou PuypetrouK (Piptrouj Eléo- nore de Cheverri ou Françoise de Comenge ? (dames de) ... . • 160 160 Pel\rd du Novret 1 ransOi>c de ikaunioni- Carra (Jjmc) • \os Ptrrueard d« Ballon Charles -Emmanuel. \'oir Ballon. Pesse François X'iallon de la • 1 1 1« 1 12 Payzleu Halthazard de Longecombc de • J92 i'EN/iEt' François de Longeconibe de . • 393 Pey/iei* Jeanne-. \iméc de Beaufort (dame ùv Ixingccombe de) • 39a Ph!L!pprt DE Bons'eville, Capucin. 4a PIcaraytIn leanne-Françoise dWrIod (de), dame du .Mollard. » 271 27 1 Piarra da Saint-Barnard da Ftettat. Feuil- \jL.\\ • 379 PiCNEROL (Saint François de Sales à) » ^ i ^ . ^ i f» Pigserol. Voir Feuillants, Saintf-V! apif. Pos*T-AU\-Oi$EAU\, de Pari^ » 150,181 PoNTrMARTRAiN ( Pûttt Clhirtnn ) Anne de Beauharnais (dame Phélipcau de) ^04 Portier de Miel'dr^ Bérard, Prieur de Sillingy - ^1 Président de la Cmamrre des Comptes du Ge- nevois. Voir Flocard Louis. pRESsiNs Françoise-Virginie Fléard (de). Voir Prétendante de i a \'isitatiox . • 27e Prétandanta da la Visitation • a8o i'ht'. i .i A . is S. u.«. .^.i.i...;^ «.i tentatives de guerre des) • i\x. 174. ao8. 308 pRovEKCE (Congrégations de). Voir •Visita- tion (Projets de fondations). pRoMSKt Rs Dr CoiiECE DE Savoie a Louvain * » 4»<> Puypalr«uv \' vr pECHPEiROt. Ouartary Antoine . . • 43.49 R^Gi«i%LD ou RiG«*At'iT Valère, |é%uiie 7 Rallglauta da labbaya da Saint* Catha- rina > Jii  4^2 Lettres de saint François de Sales Religieuse de la Visitation (une). \'oir Pré- tendante, Religieuse, Supérieure » 22, 203 Ressano Henri » 3 ' 5 Ressano Ren.uild ou Raynaki, vicaire général de Sainte-Marie de Pignerol » 315 Riddes François-Nicolas (de), Abbé de Tamié » 83 RIgoullet Antoine, Abbé de Mauzac » 58, 58 Rivolat(M">e) » 98 Roche Claude-Agnès Joly (de la), Religieuse de la \'isitation » 94, 257, 380 Roche Jean Joly (seigneur de la) » 41 RoERo DE Bressieu Béatrix, Chartreusine ' » 209 RoERO DE Bressieu (famille et procès) » 80 Rolland Georges » , 1 28 RoNCAS Pierre-Gaspard (de), Abbé d'Entre- mont » 84 RossiEux ou RoissiEux (Royssieiix) Claude Ha- napier (dame de) » 154 Rossfllon Hélène-Ferdinande de Maillard- Tournon (comtesse de) » 373 RossiLLON Jean-Baptiste de Malarmay (comte de) » 372 Ruans Françoise de Simiane (dame de) » H» 23 RuBOD Claire (de), Abbesse de Sainte-Claire hors ville, de Chambéry » 85 RuMiLLY (Bernardines de). Voir Bernardines. RuMiLLY (clergé et cure de). Voir Altariens, Billet, Grez, Sonnaz » 269 Sacconay Gasparde de Beaumont-Carra (dame de) » 305 Saint-Bernard-aux-Thermes, de Rome (mo- nastère et Prieur de). Voir Matthieu de Saint-Gérard » 313 Saint-Clair (prieure de) » 45 Sainte- Agnès Anne de Gommiers (de), Abbesse du Béton » 8é Sainte-Catherine (abbaye, Abbesse et Reli- gieuses de). Voir Ballon, Bernardines, Ce- hii-iER, Chapelle (de la), Rkligieuse, Va- lence (de). Sainte-Claire hors ville, de Chambéry (Ab- besse et couvent de) » 85  1  Index des corresponda.vts et des s'otes 44) SAiNTfc-MAisos Dt Thonom. Voif Saint-Jeoire • 67, 99 Sainte-Makie, de Pigiîcrol Tibbivc, Abbc ci Vicaire géncril de). Voir BoKGHti>t. Rt>sASo • jo6 SAiNTE-PuDtNTiENNE, dc Romc (monastèrc ci Prieur de). Voir Jsan-A^toine of Smntf- Apollonie » 314 Saint -GfcORCEs Guy- François Aldobrandini (comic de ) ♦ 20 Saint Uuikk (Saint Joirej prieuré dc 8S S«lnt-Mturtce Claudc-Iérôme de Chabod (comic de • 86. ••. 327 Saint-.VIal'RIce Claudii)c-.\driennc de .Mouxy (comiesse de) ■ 2to9 Saint-.Malricf Françoise de Chabod » 270 Saint-.\!ai'ru:e d'.\nnccy. Voir Cmitry. Saint-Paul, de Paris (curé deV Voir Favrt. Saint-Paul (prieuré de). . . 84 Saint-Rfran ou RiRAN Françuis Danu» (baron de) » 97 Sales Bernard-Philibert « de » 161 SALES I RANÇOIS' de (Saini).Voir Amairy, ArBkflSt, BiNET, CoSilJLJ Dt MoNTFtRRAND, Crichanî. Feuillants. Jous>e. Lyon, Marie DE Valence. Ouvrages. Philibert oti Bonne- ville. PiGNEROL. SixT 64, 550, 548, ^70. )7«. 387» î«9. 59), 397 Salit Jean-François (de), Hvcquc de Chalcé- dôme • ^^4.337 Sale» Nicoline dc la Faverpc ^damc de). . • 39» Sali EUR Maurice 173 Sanguin de Rov^jencouri Anne (.\nne-Gene- vicvc. N'oMcc dc là \'isilalion) » 345 Sanguin d« lloqu«noaur*t Philippe • 143. 94f Sappin Antoine 3* S«ut«r«au Mjfic Giberi (présidente de) ■ 13** ( I ) AU Dot« a« B«(n««lPhiliHcM de Sale», p i«ki. 1 4aB«« #«i« t«t m u q«i« par tttt ^le éum "^ '- ' U «Uu 4« m»o u.ij ni««l. fn do du M " ■**'»• !•• âi i8é Soyrot Avoye Arvisct (dame) » 295 Supérieure de la Visitation (une) » 34 Talon Pernette Février ? (dame) » 164 Termes Catherine Chabot (baronne de) » 176 Teyssonnier Marie. Voir Marie de Valence. Thiersault Pierre, Oratorien » 367 Thomas de Savoie*, Prince de Carignan » 45,173,285, 285, 309, 378,415,418 Thonon. \'oir Sainte-Maison, Ursulines. Thonon (\'oyage de saint François de Sales à) » 76 Thoyre de Bellecombe (membres de la famille de) » 309 Toulongeon Antoine (comte de) » 33 Toulongeon Françoise de Rabutin-Chantal (comtesse de) » 32, 393 Travernay (TreverneyJ Péronnede Monfalcon (dame de) » 269 Uksulines à Thonon (Projet d'une fondation • d'). Voir Lullin. Ursulines de Besançon (Supérieure des). Voir Chaillot. Val d'Aoste, ^0/^5/^ (Monastère de la). Voir Visitation (Projets de fondations). Valence Jeanne (de), Religieuse de l'abbaye de Sainte-Catherine. Voir Chapelle (de la) » 370 Vallon Ferdinand Joly (seigneur de) » 75 Varenne François de » m  Index des correspondants rr des notes 44; Vaudan Cassandrc Fabri (dame de) ■ 214 334 Vaugelas Claude Favrc (seigneur de). . • jyy \'aulx (prieure de) • 84 VÉGE ou Vejge (famille de). . . • 41 \*ESDÔME (larmes de) 2 jy \'fcSY d'Arbolzf. Jacques (de), Abbc de Oui 368 \'fkmenton .Matthieu- Ihoma:» 346 Veyttllleu .Marguerite de la Croix de Che- vrières (dame Raboi d'Aurillac de; 206 Victor Amèdée deSavoi*'. Prince de Pic- iiiuut j6, 6i, 8a, 87, 95, 100, 10;, 140, 165, 266, -v-i, 3^^, 506, 368, î8^ 415, 419, 420 \'iONY Anne Berbis (dame de) • 35a, 386 Villeneuve Marie Lhuillier (dame de • 121, 146, 2ê3 Vlileri Ican et Pierre de 37, 17 \ iLLERS Jeanne Chisserel (dame de;. . « 37, j8 X'iitFRs Pierrette Petit (dame de) • )7» j8 Vlll«tt« Irans'oise-Jcronyme (de). \*oir (jii VRON-X'lLLETTE. Vincent (Frère) de Ikaumont-Carra, Capucin • )OS N'iRET Jacques . 271 \'isiTATiON(Con^iiiuUuns, Directoire,etc.,dela ' 177,249 — Ordre de la 40 — Projets de fondations • » > 3 v» Visitation d'Annecy ( Religieuses de la). Voir BeaUMONT. HeLLET. BennO. BlONAY. Br^ CHARD, Brung, Chantal. Chasiel, Clement. Favrot, .Montmoux . Mont • Saint - Jean . MouxY, Roche (de la) • {>. ^'f. 1)4» 155, 205, 292 N'isiTATiON d'.\oste M'ondation de la). \*oir Vaudan. X'isiTATiON DR B^LLEY (Fondation de la). Voir Camus • \é} Visitation de Ijumuihy (Fondation de la).. • 2|7 \'i«>tTATioN DE DijoM (FonJjluMj. fondatrices et Religieuses de la). \'oir Biillio'^rd». Gaili- mand, Li Grand, pARisf, Rosmii x, Vign^ 17s, au. 249, Visitation de Lyon (Religieuses de la). Voir CutIN, COMPAIN, JOVIT.  ^^6 Lettres dh saint 1-rançois de Sales \'isiTATioN DE Macon (Projet de fondation de la). Voir Miolans » 288 Visitation de Marseille (Projet de fondation delà) » 3^2 Visitation de Montferrand (Monastère et Re- ligieuses de la). \'oir Beaufort, Compain, Consuls, Dalet, Favre (Marie-Jacqueline). \'isitation de Nevers (Monastère et Religieu- gieuses de la). \'oir Chastellux, Monthoux » 65, 109, 231 Visitation d'Orléans (Monastère et Religieu- ses de la). \'oir Aubépine, Jousse, Roche (de la), RossiEux. \'isiTATioN DE Paris (Coufcsseur, Père spirituel et Religieuses de la). Voir Amaury, Duret, GuicHARD, Le Blanc, Le Jay, Lhuillier, Sanguin de Roq.uencourt » 134 Visitation de Riom (Fondation de la) » 239 \'i>itation de Saint-Etienne (Fondation et fon- datrices de la). Voir Chevron-Villette » 385 \'isiTATiON DE Valence (Fondation, fondatrices, monastère et Religieuses de la). Voir Ga- melle, Marie de Valence, Martinière, Meyssonnier, \'ermenton » 91, 92, 125, 194, 346 — DE \'alence (Père spirituel et confesseur de la). Voir Hatton, Millet. Volpi Ulpien ou \'ulpien » 4M Zamet Sébastien, Evêque de Langres » 17^  TAHIJ' DK CORRKSPoXDANXE DE CETTE NOUVELLE KDITh>N AVEC LES PRÉCI^DENTES ET INDICATION DE LA PROVENANCE DES MANUSCRITS  NOtVIU.1 ÉDITION MOVIMAKCt DES n^'» rprvirpi ri mirAHoi [i; tDITIO«« aoOlPAlt MDCCXLIV . AxKicT. Vitifalion (Fjc-«imile VfV Ti. cul 104a / Gro«cz.S.J.. KiV^r/^ MDCCXLV I Ti-HM.Arvhiv.Je i kiai J Mère Je Xjiml. > , - (Copie i vLyon. i(Mii . In 1.; \ cb. VI, p. iHo Maii^ck 'B * / A^tj P' Archiv. Je I Vem.Cj MDCCXLVI .< cïié, xo\. Igm^ltsmaÀ (Roine.i7i»).5i.-i-.*- u" Il Copie) \ rimm aJJitiotu/e.p 81 _ s Tf ■iK.Archiv.Jc IFtal j . l',c •>• » «bM MIXICXLVII ^ DjIU, II. p. •«,, • " ^'' ^ **^ f (Copie ) r -» ^ \ffg ^,^ ^ jpi MiK:(;xLvm m.i ^v v im/j,t, MIH.I XI IX 1^ «:n \ Copie Még. Ti, cttl. 1041 MDCl.l Uni.. IbéJ. I Lettre ém» Mehgieute» i ^ U V.utslum ^J»" *'.P Ml MDCCLU Br«A«voK. M. Uc Lun gcviUc ••... iméJêt* MDCCLIII Ti'BiM Vi«it (Coplel MDCCIIV j A/../,., i^r.-. .. ... f ib9«f. L iv. r Ji#i^ V. col. i«o% ÎAniitcv. VitiUtieo. / r»* ^* U Mewr .W / .W^rr A'rfSf/- f I». p »" ,l;Le«l ';...r»..-.tj. 'CtMtVtT ' pouf lie* t* !'•• Ju l.'ii r \1 Lm naméfotJttoo Jet pièce* étant M>««eiit tiè« i»e&«cle àsm* le* é4iti««« 4« mwtT elKle. 4U. '•• Lettf««, ••« > Voir le tome pfé««4toi, noie ^t). p. «•!.  448 NOLVELLE ÉDITION PROVENANCE DES MSS. PREMIÈRE PUBLICATION ÉDITIONS MODERNES ! Château de Monponï \ [Mhy) . M'" Hélène ( Mig. vi, col. 1088 de ThioUaz ) / Arpaud, Vie de Mgr D. \ MDCCLVII.fragm'».. J ) l^ste Guérin (1837), M/>-. vi, col. 1044 ' f liv. f, chap, XII ) / Viv. VII, p. 438, et MDCCLVIII X^::^: ^"'''' ^' ^H//.V/..../,.iv,p.328.. xn, p. 1.9 f Mission ) ^ ^-^ ^, ^^1 J290 MDCCLIX ^fragm").. Paris. Visitation (i^-^ Monastère) Inédits Epistres spirituelles, j Viv. xi, p. 454 1626, 1. VI \ Mig. V, col. 1489 Viv. XI, p. 254  MDCCLX MDCCLXI Ibid., 1. V MDCCLXII Ibid  Mig. V, col. 1288 Viv. XI, p. 255 Mig. V, col. 1289  \ Viv. VI. p. 444 MDCCLXIII LoNBRES.M""Morrison Datta, 11, p. 285 ^ ^. ^^^ ^^^ ^^^  Viv. VI, p. 445 Mig. VI, col. 797  MDCCLXIV Ibid., p. 286 ! Paris. Biblioth. Nat. \ _ , ... ^ r (Fonds/rancais.^S20. Etudesrehgreuses S.J., fol. 93) ' ' ) "^^^^^900 MDCCLXVI AuRiLLAC. Visitation ( Viv. XI. p. 4b( Mnrri YVII ^ Georgetowk (Etats- { Epistres spUttuelles, ^. ^ ^^^ ^ ^ ''^''''^^'^' \ Unis. Visitation....; 1626,1.111 ( ^Voirnote(3),p 31, ^ Viv. X, p. 434 \ Mig. V, col. 853  Viv. X, p. 484 Mig. V, col. 917 Viv. XI, p. 466  MDCCLXVIIl Ibid.  MDCCLXIX Ibid.. 1. v MDCCLXX TuRiN'.Archiv. de l'Etat Copie) M?^. VI, col. 1059  MDCCLXXI Hérissant, vi, p. 301, MDCCLXXII D<ï//^. II. p. 336....  Viv. XII, p. 183 Mig. V, col. 1653 Viv. XI, p. 245 Mig. VI, col. 837 C Viv. VII, p. 197 MDCCLXXlll Poitiers. Visitation. . Hérissant, 11, p. 324 •• | ^^^ ^ ^ol. 797 MDCCLXXI V S'- Maurice (Valais). Famille de Cocatrix Mig. vr, col. 1044 ÎDubarat, Une crosse de St Fr. de Sales et une Lettre inédite (Bour- ges, 1890) MDCCLXXVI i ^«^''^^^ ^^^^' '■ ^^'î J';'"^'»^- ,54> { epist. XXXVII I Mig. v, col. 1294  449 NOtVtLLE tDITION PtOVINANCt bE« H««. rttJllUl rt'MJCATKMi IftfTlOllS ■Oftt»lir« fPP-48,49  1PP.4»,49 (II.i-mJ .vii,p.>o.n.\  MDCCLXXVirD.so.U.V ' 1616. l. H.. ' .W./. t. col. ,»^  i-ia. . . ,»uile .. IhiJ  , V'ir. XI. p. 961 f Mtg. T. col. is^ MDCCLXXVIII Ibid. I. II! j *''»•»'•?••*)  Mig. Y, col. it«»8 ,.^^ . . I /•> Fondai ton de U Vi- \ MDCCLXXIX l ,, j xj ,, f Iméditt 1 ittatiom Je Momt/er- i rjmJ ) MDCCLXXX Pabis. Mai«on du Ce. nacle . . Inédite MDCCtXXXI f ,'- frr, ,^,W/«//«. j V... .«. p M. ' ! .'>. 1. TU f Mig. T. col. I9M« MDCCLXXXII Ttnji.ArchiT.derEu! DattA,xx,^. »m j l^''* ^»' P' <"* ' ' f Mtg. Tl, col. iui MDCCtXXXIll i ^f""" •/•"'•'""• ; »"" »'• P- V» \ ibat>. 1. TU f ^Y. V, col. 140) MDCCLXXXIV f„g.) .... ; '!'"'• ' " '^'»" »"" j \? »• P '" " ' f (a . p. 6^ ' .Vif V toi 1.^ .MDCCLXXXV Vat»si-PAcmauiiii î Intdite MDCCLXXXVI i s Mig. XI .u] 100 Vte du Saint, parle P. . i I MDCCLXXXVII / 1 IV. char xu. . L/'* **' » Epiitrei tpirttuellei, I * iba6. 1. m / 1 Ffiilret ifiritmeUe*, i Viw. Tii, p. 4)0 DCCLXXXVllI j iba6. 1. m. (Voir no- iMig. t. col. it4t f 10(1). pp. 74. :>) .. f •« it»^ MDCCLXXXIX .\jnficY.Vi»ii. (Copie) Afi/. ti. col. loto ) Eptttret tpiritnetU», i Vn. SI, p. «M MDCCXC. f ,^^^ J ,^j I .Wi/. T. col. ifoi MDCCXCI UBiM.ArchéT.derEiai Datu. 11. p. » S.Pr dtSéi. ' ^~ l.p ««l.ttll.p. «4; LvTTiaa X ••  4SÛ NOUVELLE ÉDITION MDCCXCVl MDCCXCVII MDCCXCVIII MDCCXCIX (fragm') MDCCC  PROVENANCE DES MSS. PREMIÈRE PUBLICATION Hérissant, iv, p. 362. . ]  Epistres spirituelles, 1626, 1. VI Orléans . Carmel TuRiN.Archiv.de l'Etat Datta, 11, p . 302  MDCCCI  MDCCCII , MDCCCIII,  Château de Monpont \ (Alby). W^" Hélène J de ThioUaz ) Pernes (Vaucluse). M. Gaudin  ÉDITIONS MODERNES Viv . VII, p. 441 Mig. V, col. 1306 Mig. VI, col. 1064 Mig. V, col. 1342 Inédit Viv. VI, p. 479 Mig. VI, col. 806 Mig. VI, col. 1090  TuRiN.Archiv.deTEtat Datta, 11, p. 304.  texte.  MDCCCIVJ ( variante Advis particuliers. . MDCCCV  Idem Ibid,, p. 303 .. . Londres. M. Pearson TuRiN.Archiv. de l'Etat Datta, 11, p. 299 Idem Ibid., 11, p. 305,  Viv. XII , p- 71 Mig. VI, , col. 875 Viv. VI, p. 481 Mig. VI, col. 808 Viv. VI, p. 480 Mig. VI, col. 807 Inédite Viv. VI, p- 473 Mig . VI , col. 805 Viv. VI, p. 482 Mig. VI, col. 808  MDCCC VI  Château de Monpont (Alby). M>»^ Hélène de Thiollaz  MDCCCVII . MDCCCVIII MDCCCIX.. MDCCCX...  /pp.114,115 (11. 1-7) MDCCCXIj 11.8-15..  Epistres spirituelles^ 1626, 1. VI Ibid, (Voir note ( i ), P- 109) Hérissant, i, p. 276. . . Epistres spirituelles, 1626, 1. V Ibid.,l.vi,p. 742. (Voir note (i), p. 115)....  Ibid., p. 715  suite, . . .  MDCCCXII (fragm'  MDCCCXIII  MDCCCXIV  Ibid., p. 743 Vie du Saint, par D. Jean de S'-François (1624), 1. II, p. 165 Œuvres, 1641, t. II, epist. LU Epistres spii'ituelles, 1626, 1 . VI ; Hérissant, IV, p. 373  MDCCCXV  Annecy. Visit. (Hist. de la Fondation dît ler ] Mi^e de Paris)  Inédite Viv. XI, p. 274 Mig. V, col. 1309 Viv. XI, p. 272 Mig. V, col. 1308 Viv. X, p. 35 Mig. V, col. 459 Viv. XI, p. 275 Mig. V, col. 1310 Viv. XI, p. 223 Mig. y, col. 1464 Viv. VII, p, 395 Mig. V, col. 1150 Viv. XI, p. 224 Mig. V, col. 1465  Viv. XI, p. 278 Mig. V, col. 131 1 Viv. XI, p. 276 Mig. V, col. 1310 Mig. VI, col. 1046  4SI  XOLVELLC ililllos MDCCCXVI  f»OVC5lANCI bCS lits. rVUlàaC ritUCATIOM IniflOIlt BODOlitS Ifss: -. <■ -; s '■ t lÊ»J4tU \ Eptiiret tpinlufiUt. i V'h. xt, p. «-q  MDCCCXVII MDCCCXVIII Ib.J I pp. I j~ , ..« Il / MojrriLiMAB.Viiifalion/ ,,. .  j vh. xt, p. 9:9 >.' V. col. i|ia » l ■• . A», p. »8l * >/«/. V. col. 1311  MDCCCXI>  p. 139, ? Idem 11. I. î ) U. 3-.H IJen ll.i7-«i Iden p. 190, ^ Iden. H. 1-14)  ^ ^ .V./. ▼. col. i«6i kptitrti iptrttiuJùt, \ i6«6. I. m, p. K>i;/ ^''»- ^". P- «M H/rts,Mmt, !▼, p. 1-4. ( ^'i- "* "'• «»*» (Voir note(i),p.it9)) ** '**' * ' • ^ Mtf. T. col. It6« !r»r. ▼Il, p. 4t) Méf. ▼. col. ttét. et ▼?. col |o|-  Ihi.l  Ihid  ( Ai.r.  'r . » , t o I  fin  IJcii  MDCCCXX  / npistres tpirttmtiUt. 1 ^ r :m. I. m. p. jo«;i *'^^". P 4n i lL>,ti*mt, iT. p. a7v j ^V ^- <^*>> '»«»» ( (Voir note (j), p. 7s f ** '•* ..-. P.376J ;;^-^«.p;4M ' ' f Mtg, T. col. ia«) ( l'ir. XI. p. 384 I >#*/. ▼, col. i|it  Hêristamt  MIKCCXXI . MIKCCXXII.  \ Fpt%tre% $p$ritt$eIUi, i l'it. xi. p. 384 itr  Ihid.. I. VI.  l'LAUAKCt (Italie). C"  t Villt(N*7)9) f SjUv. I. Tii(i884)  1 MIS Wf/. VI, woi. IIUU  MDCCCXX IV MDCCCXXV  MDCCCXXVI  Tctiv.ArchiT.de l'Etat IXittj, 11. p 167  f M  MDCCCXXVU  Ihid.. p. 165. / Fptxtrn tpirttuff/n . \  K Vn. Ti. p. |li l Mig. Tl.  I  1636. 1. ri, pp. 71^1 ««p. t^ cl 76^ (Voérnol«U^} ^•/- ^. ^»" "v p. 14a \ •' •>»  .- i Fftttrfi tp$ntmtUei. i Kf». U, ». «it   r nvtv ^  Vitliatiui  4'52 NOUVELLE ÉDITION MDCCCXXVIII ... MDCCCXXIX  PROVENANCE DES MSS. Turin. Bibl. Royale.. Poitiers. M"'' Thinault  M DC ce XXX.  MDCCCXXXI Toulouse. Visitation. . MDCCCXXXII MDCCCXXXIII I"-'"" Procès de Canonis. MDCCCXXXIV Cracovie. Visitation. . MDCCCXXXV Turin. Visit. (Copie) . . MDCCCXXXVI Paris. M. La Caille . . .  MDCCCXXXV II.  MDCCCXXXVIII .... Metz. Visitation MDCCCXXXIX Reims. Visitation MDCCCXL Turin. Archiv. deFEtat  MDCCCXLI (fragm*)  MDCCCXLII,  î Boulogne - sur -Mer. ■ ■ ■ * f Visitation MDCCCXLIII Saluces. M-"* Boarelli di Verzuolo  MDCCCXLIV  MDCCCXLV  MDCCCXL VI  I tron- MDCCCXLVII^ "^"^^ yauthen-i \ tique \  MDCCCXLVIII MDCCCXLIX..  \PP CL ! x\  Château de Terrans j (Saône-et-Loire).M'"^ f de Loisy, née Che- ( vreul / Milan. Archives du prince Trivulzio  Annecy . Visitation (Copie) Paris. Salle capitulaire de Notre-Dame (Co- Piej PARis.Carmeldela rue Denfert-Rochereau. .  PP i«7- ) MDCCCL J 188 \ po»l-»cript.  PREMIÈRE PUBLICATION ÉDITIONS MODERNES Inédite ( Viv. XI, p. 294 Hértssa?it, i\,p. 59Q. . i ,^- 1 î >r pyy ^ }^ig^ v^ col. 1322 Epistres spirituelles, i Viv. xi, p. 292 1626, 1. V f Mig. V, col. 1320 Ms"" Douais, La Visita- tioji de Toulouse (Pa- ris, 1903), ch. xiii ( Viv. XI, p. 295 Z>^//^, II, p. 307 I ^ig^ ^j^ ,^1. 810 Inédite Viv. XII, p. 16 Mig. V, col. 1323 Inédite Biaise, Nouvelles iné- C Viv. xi, p. 298 dites (1833), p. 25... f Mig. VI, col. 868 Œuvres, 1641, t. II, C Viv. x, p. 406 epist. XIII ( Mig. V, col. 813 Inédite Inédite _ ( Viv. VII, p. 442 Datta, n, p. 5 II \ -Kr- 10 ' ' ^ ^ { Mig. VI, col. 812 Epistres spirituelles, \ L c y ( Vtv. VI, p. 541 1626, 1. VI, p. 733. [ ' t^ ^^ (Voir note (I), p. 166) )^^^- v, coL 1219 TT> ■ ^ i ^^^- XII, p. 19 Hérissant, v, p. 560.. ) ,,. 10 ' ' t- ? • ( Mtg. V, col. 1528 Inédite Epistres spirituelles, t Viv. xi, p. 300 1626, 1. III \ Mig. V, col. 1324 Inédite Inédite Epistres spirituelles, ( Viv. xi, p. 316 1626, 1. VI \ Mig. V, col. 1426 ^ { Viv. VII, p. 443 Datta, II, p. 515 1 x^- 1 o > ^ f 7 ? f Mtg. VI, col. 814 Œuvres, 1641, t. II, | Viv. xi, p. 305 epist. xxii r Mig. V, col. 1334 Inédite Epistres spirituelles, \ 1626,1.111 ; Hérissant , I Viv. xi, p. 307 IV, p. 430 l Mig. V, col. 1336 Hérissant, ihid., p. 4)1 )  I  4SÎ  HOLTILLF. IdITION  MDCCCLI Le Pct. Vi»it. (iSS;) (p. 191,11. iCMAMSÉBT. Ch** Col- ,  MDCCCLII  r \ »ui(e  longes 11. 4-11 Idem IJc:n  P»OTeNAftCS DES Mftt. fPrulfc»! rt-MJCATIOli É>ITIOW l iÊêdâHê . . ImèJtlti  Vit d4 U Hif€ H.'J. Fsvrt (li^). di. m.  MDCCCLIII  ImtétU \ Hérutant, O^mtfmJti, i Véw. n, p. 49^  pp. I9Ï. «04 (11. i-ïo) .. MDCCCLIV.^P I9>.  •«. P- M7 DatU, 11, p. )i|«,  4 K«». SI, p. 49^  >»•   ifin  r«». «. p. M7 ^ Ef>ntrti tpirituéiUt. Mig. V. col. I|J7 ' ibjb. I. IV I  Djtté, II. p. )I4,  MDCCCLV Tctiji.Archiv.de lEiai (Copi«) MDCCCLVI — PP- '99. K» Idem Idem  MDCCCLVII MDCCCLVIII MDCCCLIX MTVrClX HOCCCLXi MDCCCLXII  Mtf. ▼!. col. 1040 < V'iV. Yl. p. 4^ Tctm.Archiv.del fctji D^Ha. 11, p. ps | ^^^ ^ ^, g,^ Imééttti l Vr». VI. p. 4S) D4/I4, II, p. >•) ^ M./. VI. col. S.9 ^ Vtv. XII. p. >4) I Mig. ▼. col. 1691 1 V'ir. XI. p. fo% '" 'r'^"-'^^". M./, -r. col. I MO *^' ( iVoirnot.()).p.»05^ / Vt». X. p. 407. ti \ Œuxrtt, lb>3. 1. IV. \ XI. p. >90 ' ol. lUS / .V»/ ▼• <«»* ••) •I l)*4 S Eptttrtt iptrtlmêiU», \ y 99. n, p. 409 ' ie>i6 ' Mtg. ▼. col. IMI ^ Vtt. s. p. 4<*» ' Mtg. ▼, col. Il*   TofL/»f>t. Vi«ilj|ion  . r  MAkTRBtkft.  MDCccLxiii ; ''""•" '^''•" '*'■• ) ";/'"•■/-"»•"■''-•■  MDCCCLXl  (•aile  />a//a. 11. p. |«. , y^^ j^„ ^ ^, , î^-i! et Fr-ffrgt f^ri. ( >#•/. V — • î-%% ' /i./..^> l< S' 1. VU / CVavrva. 1*41. t. Il,  MDCCCLXV ffjK MDCCCLXVI MDCCCLXV II  \ Mtg, V, mI. itl  1 Bf*lrtt t( 1 r «M  / V«». n, r. 4H ^ Mtg. V, mL i«9*  I lbé4.. I. VI. (Voir Mlo I r*v u. p. H4  4M  NOUVELLE EDITION  PROVENANCE DES MSS.  PREMIERE PUBLICATION EDITIONS MODERNES  MDCCCLXVIII MoRTAGNE. Monastère de la Trappe  / Ch.-Aug.de Sales,Afe?- \ tanie, [1643], (Voir ( note (i ), p. 218) Œuvres, 1641, t. II, epist. XXX \ Epistres spirituelles, i 1626, 1. IV Vie du Saint, par le P . Talon (1640), ch. ix.. / Epistres spirituelles, MDCCCLXXIII(frag') \ 1626, 1. iv. (Voir note MDCCCLXXIV Amiens. Visitation  MDCCCLXIX . MDCCCLXX . . MDCCCLXXI . MDCCCLXXII  ( 102(3 ( (0,  p. 226.  MDCCCLXXV frag') MDCCCLXXVI  MDCCCLXXVII... MDCCCLXXVIII..  [ Ch.-Aug. de Sales, FîV \ de la Mère de Blonay  [ (1655), ch. I Epistres spirituelles, 1626, 1. III  Ibid., 1. VI  MDCCCLXXIX.  Orléans. Visitation (Annecy. Visit. (Hist. \ de la Fondation de la [ \ ^r- -, f j 1 jr ,} Hérissant, lY, p. 442. I Visitation de la Val \, ^ r -n  d'Aoste ,  tron-  \ Epistres spirituelles, ( 1626, 1. VI  quee pp.236-\ 240 11. Ç Aurillac. Visitation. . Hérissant, iv, p. 444 1-8)...] Il . q-19 Idem  MnrrcLXXX^  ill. 20-23 Idem Hérissant, iv, p. 449 1. 24. elj p . 241 .[ Idem  p. 3.}I-^ 11. 1-7 ] un ...  MDCCCLXXXI VoiRON. Visitation. . . . MDCCCLXXXII frag'; h"^ Procès de Canonis  \ Epist. spir.. 1616,1. i\ ; f Hérissant, iv, p, 449 \ Epistres spirituelles, i 1626, 1. V  MnrccLXXXlli.. .MDCCCLXXXIV . . MDCCCLXXXV  { Epistres spirituelles, ( 1626, 1. III  Ibid., 1. VI Dalta, II, p. 120.  Inédite  Viv. XII, p. 147 Mig. V, col. 1627 Viv. XII, p. 125 Mig. V, col. 1608 Viv. IX, p. 574 Mig. V, col. 1573 Viv. XI, p. 194 Mig. V, col. 1231 Inédite Viv. XI, p. 200 Mig. V, col. 1237 Viv. IX, p. 569 Mig. V, col. 1408 Viv. XI, p, 424 Mig. V, col. 1469 Inédite Viv. XI, p. 313 Mig. V, col. 1345  Viv. vil, p. 449 Mig. V, col. 1345 Inédites Viv. VII, p, 452 Mig. V, col. 1348 Inédites i Viv. VII, p. 453 ( Mig. V, col. 1348 Viv XII, p. 168 Mig. V, col. 1642 Inédit Viv. XI, p. 326 Mig. V, col. 1352 Viv. XI, p. 330 Mig. V, col. 1355 ( Viv. VI, p, 338 ] 3/î^. VI, col. 701, et ( 1047, Ï053 (frag'*)  UOUTILLC ÉDITIO!» fiOttSAUCt OCS «$$. fREMIÉtC rLBUCATIO* XVI J ^^ I Idem  MDCCCLXXXVI PP  — post • sert tum.  MDCCCLXXXVII MDCCCLXXXVIII MDCCCLXXXIX MDCCCXC MDTrcxri  ToctocsrVmution..) .^^^ ^ ^,. ^ M*' DooJit. Lj T;. tsticm d4 T'jul u ■ c { (1905). p. ««4 iHéritftant. Opiu^uUt, I». p. 78 Riinns. Vitiution . . . Héri$sMmt,vi, p. 460. Eptitret ipiritmêlUt,  4f$ ÉOffTioiif aooit^is ^ Vh. w. p. }|) t Hig. ▼, col. i))t  à cpturtt tpt f 1696. 1. Tl IbiJ.. 1. IV IbiJ . 1. XI  MDCCCXCil Tt'Bix. Archiv.de rËt4t DaZ/j. ii. p. )«>  MDCCCXCllI  Eptïtrti tpirttiuiUt, i6s6, 1. III  M DCCCXCI V Tfnn.ArchJT de l'Etat (Copie  MDCCCXCV  SoBism (luliel.Viti- j _ . . j Djttj. Il r tation . )  MDCCCXC VI TcajM. Vi.ii. vCopie) MDCCCXCVII ..  ( LTox-FouBTiiai. Viti- i BtudetreligitmattS.f. r Utioo r mar» 1868  MDCCCXCVII!  MDCCCXCIX  pp. 176, a  p. 170, »77 i i.HAM»l II. I'M) .. ) nahrcj  S'- JBAX-Dt-MAL'IlIBirXI . Khhi Favier. Supé- rieur du Petit S^rui- oaire . ' Bbixivi'b i Seine -cl - \ OiM) AhM Welben. J Aumônier de l'Or- phelinjl Chambéby m " M'- ;  ^ / ' '.rtl tftr ltu4*I*t , I ■ ■ :' 1 t I r~ * *> »  MCM.  MCMI MCM II  11. ty^... Idcoi II. )o-»... i p. 178. 11. i.| ld«nt 4-7. IB-19.. ) )Mputrf êpirttméUéê, i6t4. 1. Tl. p. 7««.- Pabi* VltlUtiM, I** Mon««Ur« (C«fi«)  Vt9. XI, p. IM Mtg. V. col. i|)) Vit. zi. p. 1*7 }4ig. ▼. col. i|)| Vtv. XI, p. ||t Mig. T. col. i|>6 Vf», XI, p. )|4 Mig. ▼. col. i|>7. et VI, col. 1049 Vre. Tl, p. )|é Mtg. ▼. col. 14$) Vtv. Tl. p. 48? Mtg. Tl, col. 8ti V'ir. XI, p. JJ7 ^1/. V, col. i|éo .^/i/. VI. col. ioy> Vip. VI. p. 488 Mtg. VI, col. 811 (V. nol«(4).p.t7D) Intdtlê  ^tg. Tl, col. 1090  Uédttê tmtdtU* I lit 11. p. 77 ' M>r V.
    ;- -3; ^^ 'suite f note (i), p. 282) ) ^ ^^ i Viv. VI, p. 489 MCMIV TcRiN.Archiv.de l'Etat Datta, ii, p. 327 | ^^^^ ^^^ ^^j g^^ t Biaise, Nouvelles iné- ( Wd. xi, p. 99 MCMV MoNTÉLiMAR.Visitat.on | ^.^^^ ^^g^^^^ ^ ^^_ J 3^-^^_ ^^^ ^^1 8^6 ^ Epistres spirituelles, i Wd. x, p. 425 '^ï^'^^'^ ^ 1626, 1. VI \ Mig. V, col. 8?7 L Viv. XI, p. 342 MCMVII Rennes. Visitation.... (Voir note (i), p. 293) j 24ia,y, col. 1343 ( Viv. VI, p. 491 MC.MVIII Turin. Archiv.deTEtat Z)^//d;, 11, p. 328 • / i\f«>. vi col. 823 / Viv. XI, p. 345 Hérissant, Opuscules, \ ^.^^ ^^ ^^^ j,^^^ ï"^' P- 73 ' et VI, col. 1051 î Epistres spirituelles, i Wu. xi, p. 449 ! 1626, 1. IV \ Mig. V, col. 1485 ' Annecy. Visitation t Vie de la Mère M.-J. MCMXI (fragment).. \ (Vie manuscrite de lai Favre (1892), ch. ix, ( Mère Favre) ( P • 39; ( ^ ) [ Annecy. Visit. (Hist. \ MDMXII (fragment). . j de' la Fondation dui Inédite [ ler M (ère de Paris). . . ) ( Viv. IX, p. 429 MCMXIII Rouen. M. Deschamps Datta, 11, p. 74 j ^^^ ^^ ^^j ^^^ / Cherasco ^Piémont). ) MCMXIV j Archives de l'église [ Inédite { Saint-Pierre ) [ Ms" Douais, La Visi- MCMXV Toulouse. Visitation. . ] tation de Toulouse [ (1903), ch. XIII ( Viv. VI, p. 492 MCMXVI Turin. Archiv.del'Etat Datta, 11, p. 329 j ^. ^^ ^^j g^^ MCMXVII ... Le Mans. Visitation M?;^. vi, col, 1051 ( Viv. IX, p. 550 MC.MXVIII Nice. Visitation Datta, 11, p. 330 j ^.^ ^^^ ^^^ g^^ C Epistres spirituelles, ^ Viv. xi, p. 358 ^'^•^^^^^ I 1626, 1. ir i Mig. v, col. 1371 î Vieralisi, Rimedio aile MCMXX.... S^r"' ^^'^l^^'^^'l"" ! dispute, etc. (Rome, ' Barberini ( 1878) ( i ) virviYYi i Epistres spirituelles, { Viv. vu, p. 457 **^'*^-^' ( 1626, 1. I f Mig. V, col. 1376 Viv. VII, p. 462  **^^^^" Id*^"i I M^-ç^. V, col. 1379 .._ C Viv. VII, p. 456 MCMXXIII Idem ,. ■ 1 .,.. iutiii ^ Mtg . V, col. 1375 (i) Voir tome XV, note ( i ), p. 442.  457  NOUVELLE tomON MCMXXIV MCMXXV  ftOTC<«A«iCE b£A Mit MSMIttB rriLICATlO* tOiriOUS «OOE«»Ef  Epittrtt tpirttiuiUt . ^ Vn. Tii. p. 4f^ IVr. TU. p. léo  i cpatrtt ipiririuiUÈ . i Viw. Tll. p. 4) I 1^6. 1. I ' Mtg. ▼. col. ||77  Iden  \\r  (texte finili MAAWv 1 minu  texte Je- ^ Romb. Bihlioibcque \ Vitt^\x%\.Rtmedio,t\<.. f . ^ Barhcrini. ' ' -'*  i » «r. TU. p. 4«o ' Htg. V. col 1 177  MCMXXV 11 MCMXXVIII MCMXXIX  /': fret ipiritiulUt, \ ,, \ '^ ^ . . » f y*^ VII. p 4^1 \ 1^6 (texte fraoçait). > _ '^ , / . , 1 l M*t- V. col. 1)7» ' lésq texte latinl. 1. il ■ " i Œuvre», 1641. t. 11. i l^iv. zi.p. 194 I epi«t. xui f Mig. ▼, col. 11*7  Amnkct. Vi«it. Hiit. de  Ia Fond, dt la Vint. ; de Mont fer r And) )  tmfjtî*  (Bouchage. Sotet kt%t. lurSiFr.deS.iiSao)  AxxicT. Vititation  MCMXXX fragment l (Httt de U Fondation f de /j V titt.de Dijon  Mig. n. col. ioy>  MCMXXXI fragment; MCMXXXII. MCMXXXIII MCMXXXI V MCMXXXV Mr.MXXXVI Iiroii quèe. f inlcr- ^ p«»lrr auihcn- f tique ^ MCMXXXVlll MCMXXXIX fragm ,  Vte da Saint, par D. Jean de S'-Françoi« (16J4). 1 V. p. 4iq i Cxhf if 10, Lettere imedi- MoDEKE.Arch.de l h.at j ,,(,,, etc. (1861), p. t,<» « Rome. Bibliothèque^ Pieraliti. /?i«#^i«,etc. f Ujihenni f II»:») » Paei». Vi»itation sM ^ . % ^t*- ▼«». P- »»^ ' M ..ère \ DAttA, u. p. nx ! m./ ^. «1. ,0t Inedtte i HéritMnt. OpuKulei, i Vn. si. p. |44 f IT. p. 7». ' Mig. V. col. i|t4  I M ^ s Vniiation  Epiiire» tptrtiuetUt, I ., , 1 ^ , '^ I Mif. IX. col. 110 i6j6. I. VI. ' ■  Riv^iN Vi*iljtii>n  i Vn. VII, p. 4*1 f M 1. I  i^s  Fpittrti tptrttuetlei. k i i' l? i6s6. I. VI . ' >#•/. V. Ml. IM*  P :J  pp. )(M>-|é« I (II. i-i).. S  \ l'ft SI. p ««i / |btd..p.tii Vo•) .,i,uoo ^ ibia., p. 714 •aitr (Voir oolo ()),  ■lie • I- I  / Vé9. n, p. Ml. •• \ ■. p 4l« iMig. t. col iiv« •I tn, mL Si*  1 Vmii i.^iuc XVIU. ••■'•'•  r *«<  4=^8  NOUVELLE EDITION  MCNLXLI.  provenance des mss. Château de Montau- GEY (Saône-et-Loire). C* Costa de Beaure- gard (en 1900)  PREMIERE publication EDITIONS MODERNES  MCMXLII  MCNLXLIII Paris. M'* de FAigle . . w^w-t^'T,,' i Turin. Biblioteca Ci- MCMXLIN ) { vtca MC>LXLV PisToiE (Italie). Visit. ! Château de la Corde- lière (Aube). M"'^ Chaudon de Briailles  Grossi, Vie de la Mère de BalloJi (1695), 1- ^^1 ch. XXIV, p. 239 Datta, II, p. 332 Ibid., p. 333  Mig. VI, col. 1077  iViv. XI, p. 363 Mig. V, col. 1382 j Viv. VI, p. 493 f Mig. VI, col. 825 Viv. VI, p. 495 Mig. VI, col. 825 Inédite Inédite  MCMXLVII  MCMXLVIII Paris. Visitation (2^ Monastère) MC>LXLIX Turin. Visitation  MCML . . MCMLI . MCMLII  Epistres spirituelles , t Viv. vn, p. 254 1626, 1. V ( ^^i- V, col. 937 Inédite Inédite Epistres spirituelles , l Viv. xi, p. 366 1626, 1. V ( Mig. V, col. 1389 Viv. XI, p. 367 Mig. V, col. 1390 Grossi, Vie de la Mère de Ballon, 1. III, ch. III, p. 289  Ibid., 1. VI.  j Viv. VI, p. 497 I Mig. VI, col. 826  Viv. XI, p. 368 Mig. V, col. I ?QO  MCMLIII TuRiN.Archiv.de l'Etat Datta, 11, p. 335 ! Epistres spirituelles , 1626, 1. IV. (Voir note (2), p. 385) MCMIV ^ Revue Savoisienne , \ 25 mars 1867 MrXfl Vî \ ^/"^^^^ spirituelles , l Viv. xi, p. 372 f 1626, 1. VI j Afî^. V, col. 1393 MCMLVII Troyes. Visit. (1887) Inédite I AysECY. Y isit. (Hist.de ) Vie de la Mère M.H. \ . ' la Fondation de la Vi-\ deClia*"^-^ '^^-^^ '^^ ( Mtg. wi, col. 10^7 p. 226.  MCML VI II (fragm';.  f sitation de Moulins) ! Château de la Roche- Mailly (Sarthe). M'^' de Mailly MCMLX  [ de C/tate lus [i6q^) (1), [ * / D. 226 /  Inédite  MCMLXI.  Epistres spirituelles ., C Viv. xi, p. 373 1629, 1. III f Mig. V, col. 1394 Ibid., 1626,1.111 Jmï;^.v, col. 1396  (l) Let Vus de plusieurs Supérieures de l'Ordre de la Visitation Sainte Marie, revues et corrigées par un Père de la Compagnie de Jésus. A Anneci, chez Humbert Fonteine, m.dcxciii .  459  novyiLUL ioiTioN MCMLXII.  r*ovtiiAiicc DBS ass.  .BUCATKM  MCMLXIU  MCMLXIV  II'* phra««. suite B ( D  r.  A B.  D K r - I  EptMtret %ptrttMâlUt , i V$9. », p. |7)  iEputret %ptrttMâlUt, i \ |6«6, 1. !▼ )  Mig. », col- 1 1^  Pakis. Biblioth. Sat. iRettu dtt fmêttimu [Fond* CUtrsmàitut, i kntort^tut , janvier  1069,(01.76) t 1876  Vtw. XI. p. î77  ■^ ' f Af 1/. V, col. I  w  APPENDICE  II/ Je la Mer, .V# / f Vititjtiom de Beiley) ' AjfXKCT. Vint. ( //is/. j dé U Fondation de î* | V • /' t) \ Chancellerie Ducale II  / AnsledA eitleit^itus ^ l (Rome, avril 1894 . * traduction latine Idem Ibid. AviiiCT. Arcb. c«>  Imédtlê Imedile fmedite Im/dite Imtdtlê IméJtte Imtdtlê  II  Imt^ite U'J,ie ImtJtle îmtJtlê ImiJttê  AfnMOÊCM 111.  tmédtle  TABLE DES MATIERES  Avant-Propos v Avis au Lecteur w m  ANNKE 1621 Lettre MDCCXLIV — A M. Frémyot. — Dcuk rjitootqui fuot etpérer ï François de Sales la bienveillance du destinataire. — SollicitationenfaveurdcM.de la Tour d'Arerex. I MDCCXLV — A l-A SaiR ChaILLOT. — L Ev*tjue de Genève te lêjouit d'un projet de fondation dX'rsulines dau« son diocèse. — Témoignages qu'il a donné* di)ï et as«urance nouvelle de «un estime pour cet Institut. 2 MDCCXLVl — Au Cardinal Bellarmin. — La protection du Cardinal demandée pour le P. Reydellct. . . . ^ MDCCXLVl I — Au Général des Barsabitl^. - in»tjnte recommandation au %ujet d'un j«ptrant j la vie religicu«« . 6 MDCCXLVIU — Au Père Dominique uECHAUhttLS (huJiUj. — Nécessité pour le bien public «t la gloire de Dieu d'un voyage du Frère Adrien ï Turin 8 MDCCXLLX — A M"»« de la FlÊCHÉRE. — Une ^onJUion poui être exauce de Dieu. — Prépaiatiun au départ. — ProoMftM «t «uubjit paternels Ç MDCCL A LA M^.ME. - Incertitude au sujet d'un départ lO MDCCLl — A M"« Le MaistRI. — Beaucoup de lettres, lettre* courtes. — (Jim vi« attaché* h la croix. ^ Arrêt facile et salu t jiie sur le chemin de Rome. — Famille ne t i .MDCCLII — A !* ^""^^sE drSainte-Claim .. i.,.AJi^/"'''"''' — Affection ^ ic de 1 E«é<)ue de («enéve et du i<^ des CUrisses. — Sollicitude pour ubienir I ces Religieuses de hautes protections.— Une inquiétude de l'Abbesse et une pei- mission du Pape IJ  462 Lettres de saint François de Sales MDCCLIII — A M"^e DE RUANS (Inédite). — Ce qui empêche une âme d'être submergée par. les eaux de la tribulation. — Dieu « dans le buisson espineux. » — Un feu qui n'a point con- sumé la patience. — Déplaisirs qui déplaisent et consolent 14 MDCCLIV — A M. DE MalaRMAY de LaURAY. — Quel re- mède à une déception. — Peine que donne à FEvêque de Genève la perspective d'un séjour à la cour. — Le cantique qu'il souhaite chanter quelque jour I 5 MDCCLV — A LA Mère FavrE. — Un Père qui réclame des nouvelles de sa chère Fille 1 7 MDCCLVI — A M. FlOCARD. — Heureuse arrivée et saints désirs de M^"" de Chalcédoine, — Mort du Pape ; le Cardinal de Savoie en route pour Rome. — Souhait de l'Evêque de Genève. 17 MDCCLVII — A DON GuÉRIN. — Un doux sujet de conver- sation 19 MDCCLVIII — A M. DE Ballon. — Un visiteur bravant l'âpreté de l'hiver. — Le voyage de- France retardé par celui du Prince Cardinal à Rome 1 9 MDCCLIX — A LA Mère de Chantal (Fragments inédits). — Voyage rompu par la mort du Pape. — Décision au sujet de la récitation de l'Office. — Le Monastère de Turin 21 MDCCLX — A une Religieuse de la Visitation de Paris. — Un cœur que le Saint a aimé « sur la foy de » son » bon Ange ». — Les grâces qui accompagnent celle de la Profession reli- gieuse. — « Foible ombre d'attaque » au logis de l'Evêque de Genève 22 MDCCLXI — A Mn^e DE RuANS. — Le feu et la fièvre. — Exem- ple de Job. — Une fille du Crucifié doit participer à sa croix. — Où nous conduisent les afflictions 23 MDCCLXII — A une dame. — Trois causes de la diminution des lettres de François de Sales à sa fille spirituelle. — Une tribulation redoutable. — Job au milieu des reproches de ses amis. — Aimer Dieu dans les consolations, mais surtout dans les peines et les adversités 24 MDCCLXIII — Au Prince de Piémont. — Réponse à une ré- clamation de Son Altesse. — Un « Mémorial » à traduire pour 6tre envoyé à Rome 26 MDCCLXIV — A M. CarrON. — Prière au destinataire de faire chercher un Mémoire déjà envoyé que le prince de Piémont ré- clame 27 MDCCLXV — Au Duc de Nemours. — Les raisons qui plai- dent en faveur de M. Gard pour lui obtenir un canonicat 28  I  Table des Matières 463 MDCCLX VI — Af Pè»E DoMINIQI'E de CllAMBitY. — Prièreden voyer le Frèrr AJnen à Lyon tanJit qae Françoi* de Sale* y «era. 39 MDCCLXVIl — A M»* de la Chapelle. — Etre fidèle dan* le* petites occations, poor obtenir de l'être djn* les grandes.— L«t • ennemi* de la dévotion. > — Ce qui doit être attaché ■ an bout du de»play*ir du péché • 3 I MDCCLW'III — A M*« DE TotaONCEOK. — E«poir d'ane t4- *ite qui (il retarder une lettre. — Compliment* jflectaeux à 11 destinataire au sujet de son mariage et de sa prochaine maternité. — A quelle fin Dieu nous donne ses faveart. — Sonvenlr d«s bonnes résolutions prises autrefoi*. — Assurance de prières... 33 MDCCLXIX — A UNE Supérieure de la Visitation. — L'éducation de* petite* fille* incompatible avec la manière de rim de* Religieuses de la Visitation. — Combien en prendre, «i l'Evéque le commande 34 MDCCLXX — A M"« de la FlÉCHÈRE. — Un messager pour Avignon. — Visite forcément remise ^6 MDCCLXXI — A MM. de Villers. — Condolèanew •*«•# sur la mort d'un p*-"- — M<>i.t% J.- .on»olalton prop#«é« % *«< enfants )7 MDCCLXX II — A M. FavrE. — Recommandation* k un pèle- rin de Lorette et de Rome. — Affaires qu'il doit traiter; per- sonnage* qu'il doit voir. — ■ Permi**ions à obtenir pour l'entrée de quelques damet k la Visitation a^ MDCCLXXIII — A M. Joly de la Roche. — Unc<*urrepie rcvummandée ï M. de la Roche. — Nouvelle* du prieur de Sonnai. . ..•••... \l MDCCLXXIV — A M. QuaRTERY. — Actions de grâces pour Jc« icinoifrnagc* Je bienveillance. — Comment l'Evéque de Ge- nève veut cuntxihuer k la récompense de nombreuse* bonnes auvres (faites par le destinataire. — Il lui en propose une nou- velle : l'établissement des Pères Capucins k Sion. 4J .MDCCl.XXV — A DOK GUÉRIN. — Dona Ginevra. bienfailrk« des Barnabites. — Une affaire en suspens. — > Le monde et la ri« li >Je 45 àMDCL .1 — A M. DF V'*»'!IAC. — Jo- .».. .«fw.,i^a> Saint le portrait de la bic «0 Marte de i — Lliistolre de sa vie sera profitable aux gens du monde. 46 MDCCLXX VII — A LA Mère FaVRI. — Une verte esseotieUe. Obligation poer eoe fille de qeilter • beaiKoep de ses coosoU- tions • afin d'en laisser k sa mère.— Les Anges, d'avis différeols, • 'u'MtMnt dans l'amour k la volonté de Dtee. — Oees fw*.Bii  ^64 Lettres de saint François de Sales sur lesquels le Saint ne veut point se prononcer. — « L'amas des fourmis. » — Le seul exercice où il ne faut point user de modération. — Ce que la Mère Favre doit conseiller à M""^ de Dalet 4 MDCCLXXVIII — A LA Comtesse de Dalet. —Les plaintes de M'"^ de Montfan; trois partis qu'elle propose pour sa fille. — L'Evêque de Genève ne peut rien dire sur les deux premiers. — Il demande à M'"^ de Dalet d'aider sa mère de ses biens. — La jalousie de l'amour maternel. — Une tare très rare et très aimable 5 ^ MDCCLXXIX — A M'^e Le Loup de Montfan (Inédite). — Protestation d'estime et d'intérêt pour la destinataire. — François de Sales s'étonne qu'elle ait pu s'adresser à lui dans une affaire délicate. — Lettres à M"^^ de Dalet et à la Mère Favre. — Le Saint comprend la situation de M*"^ de Montfan et y compatit. — Se remettre à la Providence 55 MDCCLXXX — A M. RiGOULLET (Inédite). — Une contesta- tion née d'un excès d'amour. — Comment donner un avis après celui de plusieurs serviteurs de Dieu ? 5^ MDCCLXXXI — A LA Sœur de Blonay. — Difficulté pour le saint Evêque de se prononcer au sujet d'une Novice. — Faire pour son salut tout ce que requiert la charité; nécessité qu'elle y coopère. — Une question impossible à résoudre entièrement. — Qu'est-ce que Dieu ? — Sa présence en ce monde. — Il est le principe et la vie de toutes choses. — Aveu de l'impuissance et du néant de l'homme 50 MDCCLXXXII — Au Prince de Piémont. — Quelques affaires recommandées au prince 62 MDCCLXXXIII — A M. de Malarmay de Lauray. — Question et réponse d'amis. — La « loy invariable de l'éternité » de leur union. — François de Sales emprunte son portrait pour l'envoyer au destinataire. — Elévation vers Notre-Seigneur. ... 63 MDCCLXXXIV — A LA Mère de MoNTHOUX. — La calomnie, marque excellente de l'approbation divine. — Effet que doivent produire en l'âme les souffrances intérieures 65 MDCCLXXXV — A UN magistrat de Dijon (Inédite). — Prière de << protéger en son bon droit » un ami du Saint ^^ MDCCLXXXVI — A M. DE Blonay. — L'installation d'un martinet dans les terres du baron de Thorens. — Emprunt d'outils sollicité auprès de la Sainte-Maison de Thonon 67 MDCCLXXXVII — A M'"^ des GoUFFIERS. — Sur quoi l'on juge souvent des affections. — Un papier introuvable, — Notre-  Table des Matières 465 Seigneur a-t-il jamais plaidé' — Sa divio* maxime. — Fraoçoi* de Sales la défend arec énergie et appaie son raisonnement s«r la dt>i.trine de saint Paul. — La sagesse de Dieu, c'ett la folie de la Croix. — Révolte de la prudence humaine. — Petit- -- ture sur Tintérieur du Saint. — Conseillers s6rs et | pour M** des Goufliers. — Sévère réprimande; le« ruses de l'amour-propre démasquées. — Décision dernière.. 68 MDCCLXXXVIII — A LA Mère de Chaktal. — On ne p«ut jvuir les mérites du Calvjire avec le^ consolations du ThaSor. — Aversion de l'Evéque de Genève pour les procès. — L'exem- ple de Jétus-Chrift. — • Corniches dorées pour une irnsf^e Je papier. • — Unité en Dieu. . ->^ MDCCLXXXIX — A M. de CmaTILLON*. — Compastionel approbation. — Ce qu'il faut faire de quatre cents florin* — Annonce d'un voyage ^ t .MDCCXC — A la Comtesse de Dalet. — • Rien d estimable en coroparayson d'une ame continente. • — Nulle obligation de justice pour M** de Dalet de soutenir sa maison paternelle; en qoelt cas elle doit on ne doit pas le faire. — La • séparation des séjours • souvent nécessaire i l'union des ccvurs. — Une parole qui a ravi le Saint r-r MDCCXCI — Au Duc de Savoie. — Nombreuse famille en détresse par suite de la lonf^ueur d'un procès. — Le Duc est •opplié d'y mettre ordre. . 8o MDCCXCI I — Au MÊME. — Voyage ^ Thonon sur 1 ordre du ptince jjl MIXICXCIII — Au PrIKCE de PiÉMOKT. — Un saint projet en voie d'exécution. — Liste Je* ahhayes Ju Jiocè«e de (icnètc et de leurs titulaire^ H2 MDCCXCIV — Au Comte de Saist-Malrice (iniditt), — Recourt ï la courtoisie du destinataire tt6 MDCCXCV — Au Prince de Piémont. — M^ de tuarmoisy désire envoyer son ûls i Pans pour •Tt"-- — ? "- -•• - " ,ite l'autorisation Ju prince par l'intermc ve. 87 MIXICXCVI — Aux Coksuls et aux iiaiitants de Mokt- FERRAND. — Sur la demande des consuls. l'EvIque de Genève coodnecend à Ulseer encore à Montferrand la Mère Favr«, «Mie \i ' ir s'engager pour toujours 5g .MIX:C.\^ - A LA SOLUR DE BlOMAY. — I>es Tisitenees qnl podcroni an monastère de Valence • nngnens et parfums de dévotion. • — Conrse en Cbablais. -» PrétenUantes ponr U Vtsiutton d'Annecy. . . 90 LerT«M k )•  ^66 Lettres de saint François de Sales MDCCXCVIII — A LA Mère de ChANTAL. — Un « desplaysir .. arrivant au milieu d'un sentiment de résignation. — Première impression au réveil. — Nouvelles de la santé de François de Sales. — Il s'occupe des livres réguliers de son Institut ^^ MDCCXCIX — A LA Mère de la Roche (Fragment inédit). — « Un couple de filles » cher à François de Sales 04 MDCCC — Au Prince de Piémont. — La bonté de Son Altesse, seul espoir d'un homme d'honneur chargé d'enfants ^5 MDCCCI — A M. FlOCARD. — Injustes soupçons sur de fidèles serviteurs de Henri de Nemours, dissipés. — En qui nous devons placer toute notre confiance û6 MDCCCI 1 — A M'"^ RiVOLAT. — Condoléances et consolations à une veuve affligée et souffrante 98 MDCCCIII — Au Duc de Savoie. — Comment faire fleurir la Sainte-Maison de Thonon. — Envoi d'un Mémoire 00 MDCCCIV — Au Prince de Piémont. — L'Evêque de Genève adresse au prince le compte-rendu de sa visite à la Sainte-Maison et quelques avis pour « remédier aux manquemens » qu'il y a trouvés. — Prière de poursuivre la réforme du clergé régulier et séculier 1 00 AdVIS particulier pour les nécessités PRESENTES DE LA Sainte Mayson i o i MDCCCV — Au même. — Cisterciennes et Clarisses qui désirent une réforme. — Mesure à prendre pour l'établissement des Chartreux à Ripaille. — Les scandales de l'abbaye d'Aulps... 103 MDCCCVI — A UN Cardinal (Inédite). — Demande d'une dis- pense pour un jeune clerc nommé à un bénéfice 105 MDCCCVII — A M™e de ChAMOUSSET. — Commune affliction en la perte du baron de Villette. — A Dieu de guérir les cœurs. — Pourquoi nous est donnée la vie en ce monde 107 MDCCCVIII — A LA Mère de MoNTHOUX. — La prudence humaine bien éloignée de la pure charité. — Ce qu'il y a de naturel dans l'érection des Maisons religieuses ; ce qui doit être surnaturel. — Quel esprit le Fondateur veut voir régner dans sa Congrégation. — Le Maître et la Dame des Monastères de la Visitation IO9 MDCCCIX — Au Duc de Nemours. — Témoignage rendu au zèle et au talent de M. de la Pesse, — Un moyen, pour le prince, de montrer son contentement à ses serviteurs et de tenir en ordre ses affaires III MDCCCX — Au Baron de ChEVRON-VilLETTE. — Condo- léances et consolations 1 13  Table DES Matièies 467 MDCCCXl — A L\ Mère de Chaktal. — ^aiui et »ouhaii ju cœur Je la Mère de Chantai. — ConJetccnJancet palernelle*. — Le prix de la paix. — Pourquoi • il faut tenir hon dan» l'en- clo« • de« Règle*. — Edification donnée par le* Sour* d'Annecy. — Hommage d'honneur et de respect ï l'Archevêque de Bourge*. persécute II4 MDCCCXII — A UKI PERSOVXE nîCOKVLE. — Un porira.t peu re««emblant d'une grande «ervante de Diea. — La faute que regrette Françoi* de Sale*, et quelle en fut la cantc 116 MDCCCXl II — A M"»« DES GOLFFIERS. Démarche pater- nelle du Saint auprès d'une personne froitsée de« avit reçu*. — Mélange d'humilité, d'afTection et de fermeté. — Mieux vaut perdre «oe fille spirituelle que de manquer ï la sincérité eoTers le« âme< 117 MDCCCXIV — A LA SaiR Le JaY. — Une condition de ■ grand profit • en la Mai«on de Dieu. — Heureux changement de maître*. — La fonction des lourières : m noblesse et son im- i 119 MDCL^.\ . — A M"« DE Villeneuve. — Peine de la dettina- taire sur le prochain départ de la Mère de Chantai. — Pari* et les montagnes de Savoie. — Regard vers l'éternité. — Un désir de la ScBur Hélène-Angélique Lhuillier et une promesse du Fondateur. — Le Saint-Esprit, lien des Imes 131 .MDCCCXVI — A M. MaGNIS (Inédite). — Salutation cl gTJ titude ! .>2 MDCCCXVI I — A LA Mère de la Martikiére. — Dieu. qi. donne les charges, donne en même temps son secours pour le* remplir. — > Humilité et vaillance. — L'importance do gouverne- ment d'un Monastère I 34 MDCCCXVI II — A M— Le Loup de Montpaw. — le grand Jcfaut que peut avoir l'amour, hor* celui de Dieo. — • Passe- port • et • «soiM • àê l'excès dans la tendre««« des mères. — Doace réprimande 13^ MDCCCXIX — A LA Mère de Chaktal. — Dcpart trop pré- cipité d'un porteur. — Le Saint revise les Constitutions de son Institut. — Il faut souffrir l" 1 -• •'■•ir* des officiers de la C««r de Rome, puisqu'on s'est in< j ^-ment mis à leur merci. ^ M. Rolland, démissionnaire de son canontcat po«r mlema servir son Evéque. — • Deux grandes Filles • qui • sont un pe« de l'hamear de leur Père. • — Le retour de la Mère de < «t les inclinations dn Fondateur. » Un ardMHqoe aai *■ chè.'— Tri*fr*s« de FritiLoit Jr Ssltaati itiietdeM** Je* - 1 2'  468 Lettres de saint François de Sales MDCCCXX — A UNE dame. — La bonne « affaire que de n'avoir point de procès ! » — Félicitations à la destinataire de ce qu'elle fait pour les éviter. — « Se contenter en la suffisance. » — Conseils et décisions pour la confession. — De quoi dépend sur- tout notre perfection. — Petites obéissances. — A quelle leçon remettre un esprit vif et subtil. . 15 1 MDCCCXXI — A LA Mère de ChANTAL. — L'effort de l'amour impuissant. — Repos en la Providence. — Ce que doivent faire les « enfans du travail et de la mort de nostre Sauveur. » — Contradictions au sujet de l'Office récité par les Sœurs de la Visitation. — L'avis d'un solliciteur en Cour de Rome. — Plan des monastères 1 54 MDCCCXXII — A M. CalCAGNI. — Remerciements et offres Je services I 5y MDCCCXXIII — A LA Présidente de Sautereau. — Sou- venir fidèle et reconnaissant. — Grand avantage des afflictions. 1^8 MDCCCXXIV — Au Duc de Savoie. — Une œuvre de piété qu'il faut soutenir et affermir I 5C) MDCCCXXV — Au Prince de Piémont. — Ce qu'il faudrait pour empêcher la décadence de la Sainte-Maison de Thonon. — Supplique pour l'établissement des Pères de l'Oratoire à Rumilly, et la réforme de quelques Monastères 140 iMDCCCXXVI — A LA Mère de ChANTAL. — Respect des Religieuses de la Visitation pour leurs curés. — La charitable réception des infirmes ne restera pas sans récompense 142 MDCCCXXVII — A M"i^ AmaURY. — Faire toutes choses en leur temps. — Une obéissance très agréable à Dieu ; exemple de la Sainte Vierge. — Double sacrifice de la « brebis » et de « la brebiette ». — M'"^ Amaury tapissant 1' « oratoire » de la Visitation de Paris 1 43 MDCCCXXVIII — A LA Sœur de Blonay (Inédite). — Progrès de la Sœur de Blonay en calligraphie. — Bonté pater- nelle du Saint. — Nouvelles de famille 145 MDCCCXXIX — A M'"^ de Villeneuve. — Un amour qui vient du «< Maistre et Créateur de l'amour. » — Douces plaintes " appresteesau verjus. » — Pourquoi M'"*^ Flocard mérite d'être aimée 146 MDCCCXXX — A UNE DAME DE PaRIS. — Quels sont les services que Dieu préfère. — Lenteur des meilleurs arbres à produire leurs fruits. — Un secret de la Providence, — Comment un Saint achève sa page I48 MDCCCXXXI — A M'^'^ BaUDEAU. — Pourquoi François de  Tafie pes Mati*ib 469 Salet conseille à ii ucMinjuirc ac rcticr «out la con ' fton confesseur ordinaire — Comment umc de La ditc..:.'- l'Evèque de Belley. . . 1 ^q MDCCCXXXII — A LA Mère de Chaktal. — Ce qa« «or pour l'Evéque de Genève le» lettre* et lime de U Mère de ChanijI ; désir de \» revoir en Savoie. — Les Constitatiuns de la Vikitation et le privilège du petit Oftice. — Projets de fonda fions en Provence et dans la Val d'Aoste. — Heuren»e mort de M. de Termes. •> Intérêt affectueux pour la parenté de la Sainte. — Nonvellct de U Communauté d'Annecy. — Dijon va recevoir les Filles de Sainte-Marie. — Un point d'observance à intérer dans leurs Constitutions. — Accablement d'affaires. — François de Sales condescend à soigner sa santé. — Promesse de lettre» i SI MDCCCXXXlll — Aux Religieux du movastère de Sixt (Inédite), — Exhortation ii parachever la réforme du Monas- tère parla Profession religieuse 1^6 MDCCCXXXIV — A M"»« d'Aicuebelette. - ^ouimr jou»cnt doit apprendre à bien souffrir. — Délicatesse et prudence du saint Evéque au sujet d'an avn contraire au sien pour la fré- qvence des Communioi - l ^y MDCCCXXXV — Au Père Billet (Inédite), — Mémoires envoyés et ï envoyer pour l'établitsement des Oraloricns à Rumilly 1^8 MDCCCXXXVI — A M"»« de Peciipeirou. — Trou mm* d affection. — Humble demande de prières 160 MDCCCXXXVIl — A don GuÊRIN. •— Cordiale jalousie et défi d'amitié. — La Cour céleste et la coar terrestre à une céré- monie de prise d'habit.— Princesses pleines d'humilité • en leur serenissimc alte«te et grandeur • '^* .MDCCCXXXVlll — A ui Princesse de Piémont (Inéditej. — L'n neveu de Françoi» de Sale», pajîc Je Madame. — Délicate manière de remercier.. 16) .MDCCCXXXIX — A M-« Talon (Inidtlé). — Pnère po«r on d<-funt et consolations à ceux qui le pleurent 1^4 MUCCCXL — Au pRiscE de Piémont. — D*d©mma««in.nt pour 1« gfar « ^- • ■" «- la priiuesse de Pé éu ioat. P»«** •>• remplir enii u9 • '^S MDCCCXLI — A LA Mére de Cmastei. — Une pnère en échange d'en souhait. — Belle situation dn monastère de Gf n.ihU. ~ Hors de la Providence divine, loet n'est qu'affli ' MDCCCXLII — A M— Lt Nain de CUevant. — Vocation i -. cocé.— L'aifniUe s'aliachani A raimani. — MeMT' •'<'•'<* «''^  470 Lettres de saint François de Sales MDCCCXLIII — A M'"«= de la Croix D'AurnERm (Inédite). — Souhait d'amour de Dieu. — Quelques nouvelles 1 69 MDCCCXLIV — A M"^e de GrANIEU. — La règle des désirs. — Joie de FEvêque d'avoir des nouvelles de Grenoble. — Les Sœurs de la Visitation en leur monastère. — Malades et << petite infirmière » I no MDCCCXL\' — A M™e de la Fléchère (Inédite). — Poli- tesse à rendre au prince Thomas de Savoie. — La pensée de François de Sales au sujet d'une alliance mal assortie 171 MDCCCXLVI — A M™e de Charmoisy (Inédite). — Aimable courroux du Saint ; il veut Henri de Charmoisy « habillé conve- nablement. » — Sage et chrétienne sentence. — Le prince Thomas content du séjour d'Annecy 172 MDCCCXLVII — A LA Mère de ChANTAL. — Vains bruits de guerre. — Difficultés à Dijon pour l'établissement de la Vi- sitation ; les protecteurs du futur Monastère. — M. Brùlart mé- content à tort de TEvêque de Genève. — La mort du comte de Fiesque ; compassion pour sa veuve. — Une âme toute au gré du Saint. — En quel cas on peut permettre l'entrée des personnes affligées dans les couvents. — Prière à la Mère de Chantai de revoir les Constitutions. — Une petite ruse de cour. — La let- tre à M"^^ de Villesavin. — Deux ponts brûlés à Paris. — L'affaire de l'Abbesse de Port-Royal et celle de la Sœur Lhuillier. — C'est à la Sainte à juger de l'opportunité de son retour ou de la prolongation de son séjour à Paris. — Contentement réservé pour l'autre vie. — Messages 1 74 MDCCCXLVIII — Au Père BiNET. — Les désirs de M"'« de Port- Royal d'entrer à la Visitation. — Conduite du Saint en cette affaire: à qui il en a remis la solution. — Eloge de la virilité de l'Abbesse. — Pureté de vues et désintéressement du Fon- dateur ; sa démission de ses propres pensées 183 MDCCCXLIX — A M. DE Soulfour (Inédite). — Respect et affection. — Recommandation en faveur de deux amis 186 MDCCCL — A M. ET M'"e de Foras. — « Un petit feu de joye » sur le gain d'un procès. — Sainte exhortation à persévérer dans l'union mutuelle 187 MDCCCLI — A LA Sœur de Blonay (Inédite). — Sollicitude de François de Sales pour ses Filles de Valence. — Ce qui ne nuit point au salut est « bien peu considérable. » — Avis pour la réception d'une Novice 1 89 MDCCCLII — A LA Mère FaVRE. — « Mille ans » sans lettres. — Une << nouvelle besoigne » pour la grande Fille. — Le  â  Table des Matifres 471 bonhear de triTailler t>ejucQup pour Dieu. — D«« coort Que le départ de la Mère Favre affligera igi MDCCCLIII — A M. MaGS'IM. — Remerciemeott. recomman- dation, nouvellet 103 MDCCCLIV — A LA SCEUR de BiX>S'AY. — La Supérieure de la Visitation de Valence hor» de danger; vertu det Sourt. — Ce qui mortifie plu» que le mal. — Vérité» de la foi douce» cl attrayante»; vérité» au»tère». — Qu'ett-cc que la foi no« «t «impie r — Comment • vivre en venté et non point en men- »onge. • — Me«»age» loi MDCCCLV — A M™« de la 1 LECHEKE. — LxcelUnt prédicateur qui prêchera volontier» «on premier Carême k Rumilly 197 MDCCCLVI — Au Duc de Savoie. — Un «àr moyen de faire pro»pérer l'Etat. — Envoi d'une pièce concernant rétabli»* tement de» Oratorien» k Rumilly 1 98 Despfches requis k)ur l'istroductioh des Pères de l'Ora- toire ES LA VILLE DE RUMILLY içq MDCCCLVII — A M. Garros. — L'églue de Rumilly et »e» quatre corp» d°ecclé»ia»tique4. — Peine» qu'elle a donnée» à »on Evèque. — Quel remède y apporter. — Le» dé»ir» de M. de Sonnai. — Avantage» qui ré»ulteraient pour la gloire de Dieu •t le Mrvice de Son Alte»«e de l'introduction de» Père» de rOratoire 300 MDCCCLVI II — A UNE Religieuse de la Visitatioïi. — Humilité cl confiance de Françoi» de Sale» au jour anniver»aire de «on «acre. ^ Heureu*« navigation «ea» la protection de ta Sainte Vierge. .. . 20^ •MDCCCLIX — A LA MeRE de ChaSTEL. — Défaut de «uf na- turel dan» le» • merct temporelle». ■ — Ne pa» regarder »«» pen»é«». -> Grand» et peti>- ..n,.i« . D'oo provianocnt quel- qoefoi» le» ardeur» et le» < tce* 304 MDCCCLX — A M"* de VeyssiLIEU. — CompaMion pour da» affliction» multipliée». — Ne pa» établir »on cour »ttr le» cboea* de ca monde. — Quelle e»pérance doit nou» réjouir 2"*" MDCCCLXI - A USE dame de Ct-'^e. — Un havres échange avec Dieu. — Sentiment» a •« et de confiance que doit garder la dettinataire. — La Providence divina «ar !•• élra» »an» raiton et tar eae tervanlae.. 3^ MDCCCLXII AuGESâRALDElOlARTREUX.— < i.*»<« d une aHection qui ne peut être cachée — M"* de ttre»»«e«. po«lttlanle chartren»ine. — Bon e»poir du Saml. 3^  472 Lettres de saint François de Sales MDCCCLXIII — A LA Mère de Chantal. — « Une lettre d'empressement. » — Regrets sur la mort de M'"** des Gouffiers. — Ce que dirait la Mère de Chantal si elle voyait François de Sales écrire si tard 2 lO MDCCCLXIV — A UNE Religieuse de l'abbaye de Sainte- Catherine. — Visite qui aurait été faite volontiers. — Les affections qui naissent de la contemplation de la crèche. — Mystère où se mêlent Famour et la rigueur. — Sainte Paule préférant Bethléem aux délices de Rome. — Ardente prière. . . 211 MDCCCLXV — A UN ami. — Seule réponse au mépris. — Bonnes espérances que donne le nouvel Evêque de Chalcédoine. — La misère de ce siècle 2 13 MDCCCLXVI — A M"^e de la Chapelle. — Que faire quand on se voit toujours retomber dans les mêmes imperfections? — Une leçon qu'il faut apprendre. — Moyen d'acquérir la dou- ceur de cœur à l'égard du prochain 2 1 4 MDCCCLXVII — A LA Mère de Chantal. — Danger de suivre la prudence humaine pour la réception des sujets à la Visitation. — Comment Dieu a fait le cœur de François de Sales. — Son amour pour les âmes, tout surnaturel 2 I 5 MDCCCLXVIII — A Mlle JoUSSE (Inédite). — Conseils à une aspirante à la Visitation 2 I 7 MDCCCLXIX — A M. JaY. — Une « ample » approbation. — Comment il faudrait traiter les choses pieuses et saintes pour détourner habilement les âmes de la lecture des romans. — Hameçon du pêcheur d"hommes. — La délicatesse du monde. — Projet d'un ouvrage 2 1 8 MDCCCLXX — A UNE dame. — Le prix des tribulations. — Bonheur des âmes que Dieu appelle à son service 22 I MDCCCLXXI — A UNE dame. — La merveilleuse importunité de la prudence humaine. — Manière de purifier nos intentions. — Deux volontés en l'âme de saint Paul, et en la nôtre. — Agir pour Dieu, afin de lui être agréable, et laisser le reste 222 MDCCCLXXII — A M. de GenÈVE-LulLIN. — Mission assi- gnée par Dieu aux grands de ce monde. — Où doivent-ils mettre leur perfection. — Efficacité de leur exemple. — Un mot de Tra- jan et les paroles de l'Apôtre. — La première leçon des maîtres. 224 MDCCCLXXIII — A LA Mère de Chantal. — Pensée du Saint sur le monde et les mondains. — Nouvelles de son âme. 226 MDCCCLXXIV — Au Comte de Saint-Maurice (Inédite). — Réclamation d'un legs fait pour une chapelle par le beau-père du destinataire 227  Table des Matifres 4T^ MDCCCLWV — A LA Méee di Blonav. — Beo«a. vœux de Françoit de Sale» pour la petite Aimé* 4« BU>;~i:> Doux et lointain» tonvenirt du Chablaïf 22S MDCCCLXXVI — A UN ecclésiastique. — Poorquoi M faai-il pat accaeillir facilement la calomnie. — Conduite k tenir enver« les calomniateur». — En quel «en* le pardon doit être héroïque 329 MDCCCLXXVI I — A LA Mère de MoKTHOUX. — Bourrasque et contradiction tOKitéc* par 1' • ennemy. • — Le véritable ««prit de l'Hvangile ; c« qu'il aime, comment il in»ptre no» paroles... 331 ANNÉE 1622 MDCCCL.XXVIII — Au Duc de Bellegarde (hudiU). — Rai»on divine de l'élévation du destinataire. — Une victime du • crime d'antruy. ■ — Prière in»tante de maintenir ce malheureux ^ »a charge. — > • Bien faire aux pauvre* • pour obliger Notre- ^ prendre ftoin de nott» 3^3 .MDC( \IX — A M"« DE V'aUDAN. — Prendre du loi»ir pour arranger tes aflaire«. et être Religieuse d'affection, en attendant de l'être d'effet 354 MUCCCL.X.XX — A LA Mère Havre. — L fcvéquc n a autonté que »ur le» R " n ont fait profe«- ' è«c. et cclle»-ci 4|)^. ..-.....■ iii toujour* au M«'>>">^. ^ uQl prononcé leur» voeux. — Formalité» à remplir pour le» fonda- tion». — Le pré»ident Favre «t ••• ju»te» détir». — Charge» honorable» de »e» 61t. — Pourquoi Françoi» de Sale» voudrait voir retarder rétabli»«emenl d« la Vi»itation à Eiom : m ic l'on I lire. — Projet pour Aurillac. — i n' , ..vicedet. .. -..• 3^n MDCCCLXXXI — A LA Comtesse de Miolans. — Compa. »ion et condoléance». — Le seul Con»olateur. — Condition néce«»aire pour la guéri»on de» corp» «t de* ccvar*. — L«« • iroy» douce» parole* • àê «ainte BlandiiM. «> Oà •« retirer ï\^' de* maui de ! ' ' ^ ' % •« ré|o«ll 4« i«| — que M— de v _ .00 24 1 MDCCCLXXXI 1 Au Prieur du monastère de Sixt (h'ragmrnt nt/Jit). — Lm Coosiiiniioo» de U Vi*«iaUoa à Sixt. 344 MDCCCLXXXIII — A LA Mère de Mojttmoux. — U f^ de lime au jour de la «1 î — R4> ponte effective de Dieu à i* .««nuji».'^ — »>'.».^w ••»... " »"»•»•»» de 1 j Mcrc de Chantai M5  ^"4 Lettres de saint François de Sales MDCCCLXXXIV — A la Marquise de Maignelais. — Remerciemenis pour des faveurs passées ; prière de les continuer aux Sœurs de la Visitation de Paris. — L'exemple du Sauveur, ami des petits et des enfants 246 MDCCCLXXXV — A LA Mère de Ch ANTAL. — Un Père spirituel pour la Visitation de Paris. — Deux filles du Saint au Carmel d'Orléans. — Entente nécessaire pour le voyage de la Mère de Chantai et le départ de nouvelles Sœurs destinées aux fondations de France. — « L'histoire de la consultation » pour la Mère Angéli- que Arnauld. — Comparaison « un peu rigoureuse» entre la Règle de saint Benoît et l'Institut de la Visitation. — Avertissement qu'il faut donner à l'Abbesse. — Une première Communion, — Quel- ques mots sur les futures fondatrices du Monastère de Dijon... 247 MDCCCLXXXVI — A LA Mère de Beaumont. — Humilité et courage. — La face de « l'ancienne Anne; » son cantique. — Dieu donne « abondance de lait » aux mères. — Vivre en joie. — Une « condition qui suffit, et sans laquelle rien ne suffit » à une Supérieure. — Loisir trop court pour toutes les lettres que le Saint voudrait faire 253 MDCCCLXXXVII — A LA Présidente de Herse. — Insuffi- sance des commissions verbales. — Devoir auquel l'Evêque ne manque pas 256 MDCCCLXXXVIII— A la Mère de la Roche. — Trois choses apportant à François de Sales delà consolation. — Affection mu- tuelle de l'Evéque d'Orléans et de l'Evêque de Genève. — Espé- rance qui sera surpassée. — Un porteur de lettres pas encore en route. — Fille de sainte qui deviendra sainte. — Les « douces Filles » du bienheureux Fondateur 257 MDCCCLXXXIX — A LA Sœur Lhuillier. — La victime sur l'autel. — Souhaits de bonheur, de courage et de sainteté pour le jour du sacrifice. — M'"'' de Villeneuve unie à l'immola- tion de sa sœur. — La vie naissant de la mort 26 1 MDCCCXC — A l'Abbesse de Port-Royal. — Le Saint vou- drait savoir l'état du cœur de l'Abbesse au sujet de la décision prise à son égard. — La paix, et toujours la paix. — Quel est le «< passeport des filles de Jésus Christ » 263 MDCCCXCI — A LA Sœur de BlONAY. — Quelques tracas- series de la part de l'Archevêque de Lyon. — Nécessité de main- tenir l'uniformité dans tous les Monastères de la Visitation. — A quoi il est utile d'employer sa vie lorsqu'elle doit être courte. — Des âmes qui n'eussent pas été bonnes pour le mystère de la Purification. — Ne chercher que Dieu 264  Table des Matières 47c MDCCCXCII — Au Prisce de Piémont. — incontemem da retard de» dépêche^ relatives à U cure de Ramilly — Tr>*io état de« bititnent» de la Sainte-Maison de Tbonon 2f*f> MDCCCXCIII — A LA Comtesse de Dalbt. — Saget limite* d'un désir. — Comment Diea emploiera > une tentation d« l'ennemy, • et quand il en délivrera. — Les pensées d'araonr- propre ne peuvent nuire ^ une ime qui considère Miaveol mo néant. — Promesse Je prières 367 MIX2CCXCIV — A M"« de la FlÉCHÈRE. — Fncore la nn de Rumilly et les Pires de l'Oratoire.. 2f>^ MDCCCXCV — A M"»« de Travers AY. — Souhaits pour une heureuse naissance. — Papiers égarés par inadvertance. ^ Une cédule que M. Rolland cherchera 369 MDCCCXC\'I — A M»« de Picaraysiv (Billet inédit). — Commission faite et aris donné 271 MDCCCXCVII — A M** de la FlÉCHÈRE. — Les contradic- tions au service de Dieu. — Ce qui restera aux contradicteur». — < "- -'^ct et dévou- • îi P. de Sonnaz. —Le Saint va trav -nouveau il rnent des Oratoriens à Rumilly. 373 MDCCCXCVIII — A M»« de ChaRMOISY. — Ce qui rend une longue lettre inutile. — > Avertissement paternel d'épargner davantage sa santé, et un peu moins ■ les moyens • 373 MDCCCXCXIX — A l'A BRESSE de Port-Royal (Inédite). Le» nouvelle» que le Saint attend. — Pourquoi il a - bien envie de revoir • la Mère de Chantai. — Salutation^ jfTcctucu«c* \ M** Arnauld et à ses enfant 2~^ MCM — A LA MÉRB de ChaSTEL. — on peut recevoir une pré- tendante malgré une promesse de mariage. — Décision du Con- cile de Trente. — Les privilèges des fondatrices de Monastère* devant Dieu et devant les bommc«. — > Exemple de la S L« robe du festin. — Laise«r Im appré- hensions «I les crainte*, et M confier en Dieu ^ Coa»«MAt 91 le* bonnes ir " « naturr) jRo MCM..i A I.A MâRE DR < .< I de la part de 1j «.rcjture n r ^i l^r 1 jpt^I de  ^y6 Lettres de saint François de Sales Dieu. — Vocations citées dans TEvangile et celles de quelques Saints. — C'est la suite et la persévérance qui témoignent de la bonté des dispositions. — Par quel moyen aider une âme que la nécessité et non Tattrait a conduite au monastère. — Avis prudent et sage pour des visites au parloir. — Laisser parler le monde comme il voudra de cette vocation . — La pensée du Fondateur sur une autre aspirante et sur une Supérieure 282 MCMIV — Au Prince de CarIGNAN. — Chrétien privilège accordé à la confrérie du Crucifix. — Le Saint intercède pour en faire bénéficier un galérien, père d'une nombreuse famille. 285 MCMV — A UN GENTILHOMME. — Promesse de s'employer à la conclusion d'une affaire 287 MCMVI — A LA Mère de BlONAY. — QLiand on veut fonder un Monastère, il faut vouloir se conformer à l'esprit de FOrdre qu'on appelle. — L'excellence de la vie intérieure à la Visita- tion. — Planter des figuiers si l'on veut des figues, et des oliviers si l'on veut des olives. — Qiielles filles préfère le saint Fondateur. — Retour à Lyon de deux anciennes professes 288 MCMVII — A LA Mère de ChaNTAL. — Départ précipité d'une petite colonie de Religieuses. — Portrait de celles-ci. — Le document qu'elles emportent. — Une dame que le Saint aime particulièrement sans l'avoir jamais vue. — Occupations multi- pliées. — Messages rapides. — Vivre, travailler et se réjouir en Dieu. 29O MCMVIII — Au Prince de Piémont. — Nouvelle supplication pour Thonon et Rumilly 294 MCMIX — A LA Mère Favre. — Plusieurs lettres pour une même affaire. — La Mère Favre, après avoir établi le Monastère de Dijon, doit venir fonder celui de Chambéry. — Bonté de Dieu qui facilite la retraite de M'"'= de Dalet. — Conseils pour la visite canonique. — Avis différents, donnés par l'Evêque de Genève sous l'inspiration divine 295 MCMX — A LA Sœur CompaIN. — Préparation à la Supério- rité. — La gardienne de la paix 297 MCMXI — A LA Mère Favre. — « Bonnes besoignes pour l'unique Mère et pour la grande Fille » 299 MCMXI I — A LA Mère de Chantal (Fragment inédit). — Des filles qui <- font merveilles ». — Conseil que le Saint leur adresse 3*^^ MCMXI II — Au Prince de Piémont. — La protection des convertis, premier but de la Sainte-Maison de Thonon. — Ce qu'il advient pour la pension annuelle due au sieur de Corsier ; moyen d'en faciliter le payement 3^^  Table des Matièies 477 MCMXIV — Au Cardikal Maurice de Savoii (Imidite) Mitère el piélc digne* d'être ««courae« \it2 MCMXV — A LA MéRE de BeaUMOKT. — Ecrire courtenenl p©^ écrire «ouveni. — Deux Pèrc« spiriloeU ao Moojttère de Part*. — Soubaitt du cœur, et talut* paternel* aax S tation et aux Jaine«. fill - *jelle« de Fraoçoit de Sale«. '— Famille de la Mère Je i' it \0\ MCM.W'I — Au Prince de Piémokt. — L« Saint «'«xcom de ne pouvoir pa««er à la cour avant de «e rendre 1 Pignerol, au Chapitre général Je« Fenillanlt ^06 MCMXVII — A M™* DE LA FlÉCHÉRI. — l r. te te- nue tout ï propos. — Ce que l'Evéque de Gc:^^.. .a uire mu Piémont. — Ordre* qu'il donnera avant de partir « Science, pmdeace et piété du Supérieur élu ^31 McM.XXV — Au O-'-^M CoiEît"»»' UaiMi 4e« eeprti* au Chapitre de« it*. — I . «oanlae : regret qu'éprouve U Saint ft ce *ejet y22  478 Lettres de saint François de Sales MCMXXVI — A Sa Sainteté Grégoire XV. — Ce qui s'est fait au Chapitre général tenu à Pignerol. — Concorde parfaite qui y présida. — Le gage de la persévérance dans Funion des cœurs et des esprits, — Une question que l'Evêque de Genève n'a pas voulu trancher. — Son avis sur la réforme du Bréviaire cistercien; pourquoi il ne le fit pas prévaloir par un coup d'autorité ^24 Minute de la Lettre précédente 328 MCMXXVII — A M™e Le Loup de MoNTFAN. — Les meil- leures réponses». — Une véritable inspiration divine. — Quand Dieu parle, il ne faut pas contester, mais regarder l'Evangile et en suivre les maximes. — Ce dont la ferveur de M™° de Dalet devra se contenter. — Ses parents prendront soin de ses enfants. — Qualités qu'il faut joindre ensemble. — Condescendance et humilité du saint Evêque 330 MCMXXVIII — A LA Comtesse de Dalet (Inédite). — Comment M'"^ de Dalet pourra contenter à la fois sa dévotion et sa mère. — Jugement sur des plaintes maternelles ; à laquelle de ces plaintes le Saint a voulu répondre. — Promesse de lettre; douce invitation à écrire aussi 235 MCMXXIX — A Më^ DE Sales, son frère. — Espérance de retour en Savoie. — Une affaire à considérer de nouveau. — La réforme de Sainte-Catherine. — Voyage qui devient inutile, grâce à l'intervention du Prince et du Pape 234 MCMXXX — A LA Mère de ChANTAL. — Passage de la Mère Favre de Montferrand à Dijon 225 MCMXXXI — A Mg»- DE Sales, son frère. — Un désir de François de Sales. — Pourquoi il voudrait être « un peu en repos aux pieds de Nostre Seigneur » 23-7 MCMXXXII — A la Duchesse de Modène. — Grande vertu des Infantes de Savoie. — Consolation que le Saint a trouvée dans leur société. — Une précieuse faveur reçue de l'Infante Françoise-Catherine. 228 MCMXXXIII — Au Cardinal LudOVISI. — Deux Pères Feuil- lants en route pour Rome. — Prière de s'intéresser aux affaires qu'ils vont y traiter. — Départ pour Annecy 24 1 MCMXXXI V — A M. Sanguin de Roquencourt. — Désir de l'Evéque de Genève de complaire au destinataire. — Son vouloir limité par son pouvoir. — A qui il appartiendra de ré- soudre la difficulté au sujet d'une aspirante à la Visitation. — Rien de secret dans les Constitutions de l'Institut; rien de cabalistique dans les paroles et les écrits du Fondateur. — La  Tabl£ des Matières 479 Mvle impuMtance de méditer n'eiclnt pat dm clollr*. — C« a'*«l pat tans raiton ni poar ficher le père qae la Supéfiesre «e décide à ne pat recevoir la fille... ^^2 MCMXXXV — A lA Mère de la MAkTisiâRti (Intdtte). — Réponse tardive. — A(l< Les Religieuse* de* différents <. »e doivent estimer et amer. ^ Pourquoi Satan hait particulièrement l'Institut de U Vitilatioo... 3S9 MCM.XL — A LA MkrE de CmaNTAL. — Faveur* et contolatioot. ~ Eloge de deux belles iroet. — Un abat contre la cl6ture. — Haine du «aint Evéqve poar la sageeM bvmaine. — De* bien- faitrice* peuvent éir« «dmite* dans lt« mooattèret quand elles n'en revient sortir que rarement. -> Peut-on recevoir \ la Vite- talion det pénitent** } — Quelque* fondations en projet. — Combattre le mal par le bien. — Faute qu'on ne doit Jamais commettre |6o MCMXLI — A M-* DE LA Vvtcnt^f. — ir -i de te* Filles de Ij Vt*itatton aux nouvelle* L ^-^ milljr. — Ménj|rement* ï prendre avec l'Abbé de li ^64  480 Lettres de saint François de Sales MCMXLII — A M'"« de Ballon. — Coup d'éperon à un courage qui défaille ^65 MCMXLIII — Au Père de GeRBAIS de SoNNAZ. — Prieurés donnés aux Pères de TOraloire de Rumilly. — Ce qu'il faut faire pour ne pas rendre inutile cette faveur de Son Altesse. . . ^66 MCMXLIV — Au Prince de Piémont. — Au mépris des ordres du prince, les prébendes vacantes de Contamine ont été attri- buées à des Religieux de Cluny. — Monastère et discipline monacale en ruines. — Mesures à prendre pour remédier au mal 368 MCMXLV — A M'"e DE Valence (Inédite). — En ne s'aita- chant qu'à la volonté de Dieu, on se trouve bien partout, et partout l'on est en sûreté de conscience. — Deux visites en espérance ^yO MCMXLVI — A M. DE Malarmay de Lauray (Inédite). — Raison pour laquelle des lettres sont demeurées sans réponse. — Condoléances tardives. — Préparation à la mort ay i MCMXLVII — A LA Comtesse de Rossillon. — La douleur, pour être juste, doit être raisonnable, — A quoi nous oblige notre nom de mortels. — Réunion prochaine avec « nos tres- passés. » — Un candidat à une cure recommandé par la desti- nataire. — Promesse de prières 373 MCMXLVI II — Au Père de Bérulle (Inédite). — Etat des choses à Rumilly pour l'établissement des Oratoriens. — Prière d'y envoyer incessamment deux Pères. — Un livre de M. de Bérulle ; ce que le Saint voudrait en rayer. — Fraternel et franc conseil 2^5 MCMXLIX — Au Prince de Carignan (Minute inédite). — Annecy foulé par les troupes. — Excès auxquels menacent de se livrer les soldats. — Supplication à Son Altesse pour le peuple malheureux syS MCML — A LA Mère de la Roche. — Grâces divines qui se transformeront en « merveilles pour le bien de la sainte Eglise. » — Un accueil plein d'honneur et de confiance sera fait à l'Evêque d'Orléans. — Encouragement à l'amour de la souffrance 380 MCMLI — A LA Mère FavrE. — Le Monastère de Dijon en progrès; celui de Chambéry en préparation. — A quoi Dieu appelle la Mère Favre. — Elle doit le servir sans intérêt propre et avec une pleine confiance en sa providence 381 MCMLII — A LA Mère de Ballon. — Un nom dont les Ber- nardines doivent se rendre dignes avant de l'adopter pour leur Congrégation 382  Table des Matiéies 481 MCMLllI — Au PrikCE de PiÉMOKT. — To«jo«rt U Ult« «otrt Cluny el Thonon pour C le. — L*^ blée devant le prince 1 ^ { ■••" '-» ......v* «* .. ^.....v Maifton «^H^ MCMI.I\* — A I A MÈRE DE ChaKTaL. — Projet d poar la Mère de Chantai; détir da Foadateor q«'«lU vitiic le* ' " « Maison». — Ponrqaoi il ne peut écrir* longver -i> :»• ^84 MCMLV — A M. DE ChaTILLOK. — Dc.iMon rjvjnt-veill. départ. — Maladie de M. de Blonay. ^H^ MCMIAI— A ijvMèredeChevros-Villette. — Un Mcr«t J bonheur et de tainieti. — > La dignité d'nno Snpérienrr — Avj . ' -f Filles de la Visitation et danger des Monastère* wn. . 388 MCMLV II — Al* Président Favre (JnéJiU). — R< dation pour une affaire pendante devant la Chambre des Compte- ;- , MCMLVIII — A LA S. — Pjs»ag. ;. , ., i Vienne; espérance d'un prochain séjour plu* prolon;:^ — Heureux mariage de François de Longecombe . . . ^q3 MCMLX — A M™* DE TOULOKGEOK. — Heorenso rencontre avec la Mère de Chantai. — Délicats conseil*, tact parfait et la^ ■—'• du taint T> " '-ur. — La pcnsé« de la mort mêlée jux >»ns de : k MCMLX 1 — A USE DAME. ~ Bonhtar de la solitude an pé«d do Crucifix. — Véhémente aspiration vers l'éternité; mépris d« ce monde et de ses . '* MCMLXII — A LA MÉRL m ^.riASTlLLl \. — U -u, : ardent* par la charg