I  0iBi^. r-  ^WÊmmr^  r CD  ŒUVR ES  DE  ;^ SAINT FRANÇOIS DE SALES E\ÈaUE ET PRINCE DE GENEVE  ET  DOCTEUR DE L EGLISE  ÉDITION C(3MPLÊTE 0\mti tki AiiJOCtLAnaS ET us EtxnOMS OftIGIMAUS tymicHra di »om«icsis piicbj ividitis DÉDIÉE A SA SAINTETÉ LEON XIII ET HONORÉE DE DEUX BREFS POHTIFICAUX PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE M«* l'ÉVÈQUB D ANNECY Par les soins DK religieuses de la VISITATION I>U !■• MONASTÈRE d\n*NECY  TOME XIX LETTRES - VOLUME IX  LIBRAIRIE CATHOLIQUE EMMANUEL VITTE LVOS I TAtl» l. FUc« BcUtcour ; | I4, Km dt l'Abtay*. 14 ANNKCY, IMPHIMBRIB J. ABRY MCMXl \  Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa  http://www.archive.org/details/oeuvresdesaintfr19fran  ŒUVRES  M  SAINT FRANÇOIS DE SALES  ÉvâQUE ET PRINCE L»E GENÈVE  ET  DOCTEUR DE L'ÉGLISE  TOMt: DlX-XhUVltME  LETTRES  IX** VoLUMt  I 6 I 9 - 1620  ^\V  Propriété  ŒUVRES  DE  SAINT FRANÇOIS DE SALES ÉVÉQUE HT I^RINCE DE GENEVE ET DOCTEUR DE l'eGLISE  ÉDITION COMPLETE o'APtiS L£S AUTOCRAPHiS ET LES ÉDITIONS OKIGINAUS ■ MRICHIB Dl MOM»»ICSIS niCSS IHIDITIS DEDIEE A SA SAINTETE LEON XIII ET HONORÉE DE DEUX BREFS PONTIFICAUX PUBLIKE SOUS LES AUSPICES DE M<»* LÊVÊQUE d'aNNECY Par les SOINS DE RELIGIEUSES DE LA VISITATION DU I"» MONASTÈRE d'aNNECY  TOMK XIX LETTRES — VOLUME IX  LIBRAIRIE CATHOLIQUE EMMANUEL VITTE  LYON ), Plâc« B«ll*coar, >  PARIS 14, Km d« l'Abbay*, 14  ANNECY, IMPRIMERIE J. ABRY MCMXIV Droits dt traduction et dt repri^ductiott  AVANT-PROPOS  A vrai dire, il est mille fois plus aisé d'admirer en détail la conversation écrite de l'Evêque de (îenève (car sa corre'spondance n'est pas autre cho'^e^ que de vouloir donner une idée d'ensemble d'une matière variée à l'infini, et qui échappe à la synthèse générale qu'on voudrait réaliser. La difficulté se fait sentir vivement en face de ce nouveau volume, riche en sources d'études sur la vie extérieure et sur l'âme du saint Prélat. Ses deux cent trois Lettres embrassent une période de dix-sept mois — août 1619 à décembre 1620. Trente-huit sont inédiles • ; parmi les cent soixante-cinq autres déjà publiées antérieure- ment, cinquante-quatre ont été revues et collationnécs sur les Autographes, vingt-deux sur d'anciennes copies. Quant à celles qui ont échappé à ce contrôle, encore convient-il d'ajouter qu'elles ont pu être améliorées ou par une ponctuation plus rationnelle, ou par une meil- leure lecture. .\prés dix mois de séjour »i Pari»^, ri-vétjue de Cienèvc a le devoir d'accompagner la «« 1res honnoree Dame et M Princesse »> que la Irance vient de donner à « la serenis- •« sime Mayson de Savoye * . » La vie apostoliïjue menée par François de Sales, son élocjucncc qui ne ressemblait à aucune autre, la distinction de ses manières, le charme de sa conversation, avaient émerveillé la Cour cl la Ville,  1) On compt* aa«»i hon nombre de frjfrmrn« ié* fc««ante« donnée* en Appendice «ool, k l'eiception u unv 9%rv,K impiMi^et poor la première foéa. P>g«» II'».  VI Lettres de saint François de Sales comme on disait alors. Aussi, ses amis et ses enfants spirituels s'affligent à l'approche du départ ; le Saint les console en reportant leur regard vers l'éternité où le sien est toujours fixé, et après les avoir confiés à Dieu (O, il s'éloigne pour rejoindre les princes réunis en Touraine. Autour des souverains se pressent les grands sei- gneurs. Les uns, partisans de la Reine mère, s'ingénient à faire oublier au Roi leur passé, prêts à profiter des faveurs escomptées comme gage d'une réconciliation que l'on souhaite durable sans oser l'espérer; les autres, fiers de leur fidélité à la couronne, font sonner bien haut leurs droits aux charges éminentes et lucratives. Il y a là enco- re « tout plein de Praelatz ( = ); » quelques-uns ne sont pas exempts d'ambition : tel Armand du Plessis-Richelieu qui cherche à sortir de son évèché, « le plus vilain... de France, » à son dire, « et le plus désagréable (3). » La soif du pouvoir qui remplit déjà son âme, forme un singulier contraste avec la suave humilité et l'esprit surnaturel de l'Evêque de Genève. Celui-ci n'a pas à chercher les honneurs ou les faveurs royales ; son mérite et sa sainteté les attirent sans qu'il le veuille. C'est sur le désir formel de Marie de Médicis qu'il se présente deux fois devant elle ; Louis XIII et sa mère témoignent hautement leur satisfaction de le voir suivre la jeune princesse de Piémont ; les cardinaux de la Rochefoucault et de Retz, l'Archevêque de Sens tra- vaillent à le fixer en France et à lui faire accepter la coadjutorerie de l'évêché de Paris, projet accueilli avec plaisir parle Roi (4), En somme, il est « fort caressé (5) ; » mais il avoue ingénuement n'en être « point plus glo- « rieux pour cela ^^i. » Son âme ne se laisse pas éblouir par l'éclat mondain, et l'on sent en elle, au contraire, une certaine mélancolie en face de « cette assemblée de (i) Cf. Lettre mdxlviii. fa) Page 38. (3) Cité par J. Boulenger dans Le Grand siècle, chap. 11 (collection de ïHist. de France dirigée par F. Funck Brentano). (4) Voir pp. 37-/|o. (5) Page 22. (6) Page 30,  AVAVT-PllOI»OS VII « divers pretendans, car la cour est cela, » dit-il, « et « n'est que cela... Amas de guesj>es... acharnées sur un u cors mort < * \ »» ajoute-t-il éner^iquement au triste spec- tacle de l'avidité insatiable des biens de la terre. Le passaiçe de Christine à travers le royaume fut une série de fêtes et de fatigues. Partout, à Bourges, à Mou- lins, à Lyon, à Grenoble, on faisait « les complimens a f Madame (*), »> ce qui consumait presque le temps des haltes, relativement courtes, car il fallait atteindre l'Ita- lie avant la mauvaise saison. Aussi, on s'imagine aisé- ment cet «< embaras incroyable '', »» on croit entendre les « tintamarres de cette presse < » dont nous parle Fran- çois de Sales, et qui s'augmentent pour lui, obligé qu'il est de partir «« soudain comme Madame monte en carosse, »» parce qu'il est «« delà carosse qui va immédiatement devant M elle ^^K »» Comment donc trouva-t-il le loisir d'écrire tant de lettres — conservées en trop petit nombre, — de visiter les couvents dans les villes que traversait le cortège princier, d'y prêcher, de conférer avec les âmes pieuses, comme celte ancienne sous-gouvernante des Knfants de France, M"' Humbcrt, qui fut assez heureuse pour l'en- tretenir chaque jour pendant le voyage ^)? I^ parfaite tranquillité d'esprit du saint Prélat, sa totale possession de lui-même et l'ordre qui en découlait dans la succession de ses actes, nous donnent la réponse à cette question. On arrive à Chaml>éry, et TEvéque de (ienève va quitter la cour pour rentrer dans son cher Annecy. Mais la I^rovidence a laissé venir sur lui la redoutable épreuve des honneurs; commencée avec l'ambassade de Maurice de Savoie, continuée par les faveurs des princes, la fami- liarité des grands, l'estime et la vénération universelles, elle va se poursuivre encore. La fille de Henri IV, héri- tière du coup d'œil clairvoyant de son père sur les hom- mes, choisit François de Sales pour son grand Aumônier ; I Page* so, ss. j) Page )}. % ) Pag« )t. ( 4 ) P*g« »9. (>) P««« 44- (6) VfHr nota ' 4\ p. tto.  viii Lettres de saint François de Sales bientôt, les princes de Savoie, de concert avec elle, feront nommer Jean-François coadjuteur de son frère avec future succession ; Charles-Emmanuel montrera l'estime qu'il fait du saint Evêque par sa volonté expresse de l'at- tacher à la suite de son fils le Cardinal, tandis que les plus hauts dignitaires de l'Eglise de France multiplieront leurs efforts pour le faire entrer dans leurs rangs. Nous sommes loin du temps où l'ombrageux duc de Savoie affligeait par ses soupçons le plus fidèle de ses serviteurs ! Si les temps ont changé, le Saint reste le même. Tel nous l'avons vu en butte aux sourdes persé- cutions, tel nous le retrouvons aujourd'hui dans ce que les hommes appellent la prospérité. On le dirait impas- sible, et l'on est frappé du calme que respirent les lettres écrites en cours de route, celles encore où il traite de la coadjutorerie ou des offres qui lui sont faites personnel- lement. Les choses extérieures n'ont aucune prise sur cette âme qui domine toutes les situations, et reste libre toujours de s'employer « au service de l'honneur de Nostre « Seigneur 0, » son unique ambition. Tous ceux qui approchent l'Evêque de Genève trouvent en lui l'homme de Dieu. Recueillons les échos de sa voix au sein des tumultes de la cour : au seigneur de Bonneuil, il parle des heureuses et saintes dispositions de sa fille, novice à Port-Royal '2) ; il entretient Robert d'Andilly de l'aban- don à la volonté divine (3); ne va-t-il pas jusqu'à faire naître dans l'Evêque de Luçon, maintenant favori de la fortune après en avoir connu les trahisons, des velléités de vie retirée et toute sainte (4) ? Quant à lui, après ces longs mois de commerce avec les courtisans, il dit avoir « appris... a estre plus simple « et moins mondain (5), » à abhorrer « déplus en plus » le monde, « et son esprit, et ses maximes, et toutes ses niaiseries (^^). » C'est avec un soupir de soulagement (i; Page 49. (2) Voir p. 23. (3) Voir pp. 26. 28. (4) Voir p. 38. (5) Lettre mdcvi, p. 131. (6^ Lettre mdlxiii. p. y».  Avant- pRoros ix qu'il se retrouve en son '« nid(0 » et, sans transition, il reprend sa vie de Pasteur actif et zélé. « Ce sont des torrens que les affaires de ce diocèse, » disait-il autrefois ^ . Les torrents ont grossi, ils débor- dent. Non seulement le séjour du chanoine Jean-François de Sales à Turin prive rFvèque de son concours intel- ligent et dévoué; mais son élection à la coadjutoreric réclame lettres et démarches nombreuses, en même temps qu'il faut chercher des Aumôniers pour Madame. Il parait que ce n'est pas chose facile, et le Saint ne sait « ou jetter »» sa « veùe »» pour rencontrer « des gens de « bonne sorte ('\ »» tels que les veut la princesse. I^ bonne volonté de Victor-Amédée pour la réforme des Monastères et de la discipline ecclésiastique s'affir- mait de plus en plus ; le moment était propice pour l'utiliser. François a déjà tant travaillé à cette œuvre ! il la continuera sans découragement comme sans impa- tience. Les obstacles ne manquent pas. Les anciens possesseurs de Contamine, qui, pour la plupart, n'ont de moines que le nom, luttent avec autant de persévérance que d'adresse contre les projets du Saint et les ordonnan- ces de Rome et de Turin. A Si.xt, les désirs de ferveur se sont attiédis pendant l'éloignement du Prélat: à son re- tour, sa tâche est de les ranimer, puis, bieni("it après, d'apaiser les différends entre les Chanoines et leur récal- citrant Abbé. Celui-ci, à son tour, cède enfin h l'empire de l'Apôtre qui, pour sauver cette âme. ne craint pas d'en- treprendre deux fois, au cœur même de l'hiver, un difficile voyage * . Tout au contraire, c'était la précipitation et l'ardeur prématurée qu'il avait à modérer à l'abbaye de Sainte- Catherine, chez les Cisterciennes désireuses de la ré- forme. Depuis sept ans, rKvêquc avait eu le rare talent de contenir ces femmes généreuses pour cjui voir le bien t pjfro 46. : Lciifc cccxjt^*** » 1* ►•«ronn.. .1,- ChâiitaJ. •"••»«• X!I! v \ V»gM tt}. 4 V«rtr note* * ^ p. 17t. «t \ n. p. |«6.  X Lettres de saint François de Sales et l'embrasser semblait devoir être une même chose. Après une si longue attente, la patience leur échappe; celle du Saint n'en est pas ébranlée. Peut-être serait-ce le moment de se « courroucer » cette fois, mais il n'est pas (( en humeur de le faire (0. » Avec la même sagesse et douceur, il répond aux anxiétés des autres moniales qui redoutent la clôture. Sa lettre à lune d'elles (2) mon- tre quelle prudence le guidait dans cette œuvre délicate de la réforme, le respect qu'il portait aux âmes, et com- ment il entendait le vrai service de Dieu qui doit naître de la volonté et non de la contrainte. C'est encore à la Sainte-Maison de Thonon, à Rumilly, que les difficultés se multiplient sans fin. Des deux côtés, il faut faire marcher ensemble plusieurs corps qui se heurtent, se jalousent quelque peu; et d'ailleurs, le défaut de ressources suffisantes complique la situation et attise les rivalités. C'eût été à lasser tout autre que François de Sales ; lui, se contente de travailler sans relâche à remé- dier au mal, il écrit lettres sur lettres pour exposer l'état des choses et indiquer les moyens à prendre. Si l'établis- sement de Thonon ne croula pas entièrement, et malgré tout vécut et donna des fruits, on le doit à l'indomptable et patiente activité du Saint. Qui sait même si la réalisa- tion de son désir d'introduire les Oratoriens (3) n'aurait pas conduit la Sainte-Maison à remplir, plus pleinement et parmi moins d'orages, le but de son institution? A Rumilly, l'Evêque de Genève voulait aussi appeler les fils de M. de BéruUe ; ils y vinrent plus tard, mais déjà les mesures prises avaient rétabli l'ordre dans cette église si longtemps troublée (4). Le Réformateur ne doit pas faire oublier l'Adminis- trateur dont l'œil embrasse et pénètre tous les détails dans;son vaste diocèse. Il tient régulièrement les syno- des, organise l'Ermitage du Mont-Voiron, écoute toutes les plaintes, résout tous les doutes, réprime les abus. ( I ; Page 412. (3) Lettre mdcxx. (3) Voir note ' },, p. 226, et Lettres mdclxxxi, mdccxxxvi. (4) Voir Lettres MDCcix, mdccxiv, et notes ( i ), p. 358, (4), p. 370, (2), p. 371.  A VAST- Propos XI Signalons les deux lettres remarquables à Claude de Quoex au sujet de « messieurs les Grassi («). » Peut-on allier plus de fermeté avec autant de calme, de retenue, de noble désintéressement ? Si François de Sales n'a jamais réclamé la déférence des autres à ses vues ou volontés, s'il a souvent fait bon marché de ses droits personnels, jamais l'iivêque de Genève n'abdiqua les siens ni ne toléra l'injustice. Il veut «• estre le maistre, »» et ne se démettre que lorsqu' « il en sera tems (» . » Ce- pendant tout ce qu'il souhaite, c'est de voir « l'équité... vic- « torieuse et l'authorité »> épiscopale « maintenue^ '^ ; » cela sauf, il accorde sans arrière-pensée ce qui peut agréer au prochain, et même il s'en réjouit. Vertu po. (4) PalMNit remarquer, en fMttJOt. avac qoalU confiaoce l« Carmal 6» Pfj- 'ro«»« au '1- catc .,- -:.jn «lu a . - <•• MOCCTII. MDCCXXX. MOCCSaXII. MOCcXL.) \ l.eltra » il « la laisse or- " dinairement es mains de Dieu (^ . •> Il est vrai qu'au besoin il aide la grâce par une impulsion vigoureuse : et lorsque l'ùmc ne sait pas attirer en elle la lumière d'en- haut, le sage Directeur la lui donne avec une loyauté entière. I^*s lettres à la S-ifur Marie-Hélène de (îérard et à .H** des (iouffiers ^ le prouvent sural>ondamment. Knnemi du trouble, des recherches inquiètes de la per- fection, il ne Test pas moins de l'inertie, et sa plume trace ces mots, réfutation anticipée du quiétisme : u Tandis que •< nous sommes au monde, nous ne pouvons aymer qu'en M bien faysant, parce que nostre amour y doit eslrc actif . . (i Lettre MDCLXXtt, p. sbH. a , Page abj. \\, Voir ootc ,1), p. 87. (4) P*f«89.  XIV Lettres de saint François de Sales « Il n'est rien de si pressant a la prattique du bien que u l'amour céleste (0. » C'est surtout dans la conduite de la trop célèbre Mère Angélique Arnauld qu'il sera intéressant d'étudier saint François de Sales. Cette nature supérieure et exception- nelle avait enfin trouvé son maître. Avide de direction, comprenant la nécessité d'être guidée, il lui fallait aussi sentir que son guide la dépassait et la dominait par sa valeur personnelle, et non pas seulement par le caractère surnaturel de son sacerdoce. Pour donner toute sa con- fiance, elle réclamait en même temps un Père qui compatît à ses faiblesses et ne s'étonnât pas de ses chutes, car cette Abbesse, « plus que fille a commander (2), » avait des imperfections très féminines. Reconnaissons-le toutefois, ce sont ses propres aveux qui nous apprennent ses « afîec- « tations en discours, en lettres (3), » ses « entortillemens « dans » des « pensées de vanité, » ses « menues envies, » et jusqu'à sa peine « d'estre appellee fille, » par la Mère de Chantai (4). Or, François de Sales ne répondait-il pas un jour à une de ses filles spirituelles qui lui avait décrit avec simplicité une tentation de jalousie : « Vostre main, (( escrivant vostre lettre, faysoit un trait plus vaillant « que ne fit jamais celle d'Alexandre (5). » Angélique Arnauld, par ailleurs, avait de si hautes qualités, et, à cette époque, souhaitait si sincèrement le bien, que l'Evêque de Genève l'honora d'une spéciale affection paternelle. Il trouvait dans ses dispositions pré- sentes, et surtout dans les grâces par lesquelles Dieu l'y avait amenée, des raisons de radieuses espérances ; d'autre part, il voyait les contrastes de cette nature, en compre- nait les richesses et les dangers, et son œuvre fut d'essayer d'y mettre l'équilibre, et de la réduire au point de la vraie vertu, éloignée de tous les extrêmes. Il est remarquable de voir ce prudent et éclairé  (i) Lettre mdclxvi, p. 250. (aj Lettre au P. Binet, S. J., 11 novembre 1621. (3y Page 52. (4) Pages 124, 125, 126. 1^1 Lettre cmxxxviii, à la Sœur Favre, tome XVI, p. 118.  Avant- Propos \v Directeur combattre dans la Mère Arnauld tout ce qui, plus tard, causera sa ruine. A celle qui se fera une idée si étrange de Dieu, et s'engagera dans la route d'une crainte effroyable et ser\ ile, il souhaite 1' « avancement »» dans l'amour divin, « pur et courageux » sans doute, tel qu'elle le rêvait dès lors, « mais humble et doux («); » et dans un élan de son cœur, véritable intuition de l'ave- nir : « O Dieu éternel, >» s*écrie-t-il * , « bénisses l'ame tt de cette fille..., et respandes sur elle vostre grâce en «• affiuence, affin qu'elle vous serve en l'esprit de la M dilection des espouses éternellement. »> — Active, im- pétueuse, incapable de supporter un retard, voulant l'exécution d'un désir aussitôt qu'il est conçu, Angélique Arnauld arrivera à n'attendre jamais l'avis qui pourrait réformer le sien. Et François de Sales lui prêche sans cesse la modération ; il faut faire toutes choses « tout bel- « lement ' , »> même les moindres actions extérieures, et surtout apaiser l'activité et l'impatience intérieures dans la poursuite de la sainteté : « Les palmiers, princes des « arbres, ne portent leurs dattes que cent ans après « qu'on les a plantés, ce dit on. Une médiocre vie se « peut acquérir en un an ; mays la perfection..., elle ne " peut venir qu'en plusieurs années < . » — On verra un jour l'Abbesse frémissante deflfroi, chercher dans les macérations, les jeiJnes, les veilles sans fin un apaise- ment à ses angoisses, et vouloir appuyer sa confiance sur ces moyens. François de Sales n'entend pas qu'elle pra- tique des austérités au-delà de celles que prescrit sa Règle * ; l'excès, quelque part qu'il le rencontre, choque son ferme bon sens. Le fondement de l'espérance pour lui, est en la fidélité et bonté de Dieu, et le « soin prin- <• cipal '» d'Angélique doit être de « tenir son esprit dans « la modestie, douceur et tranquillité ; » qu'elle soit, non un géant en mortification, mais <• un enfant en humilité, »  I Page 1). . « Leur* MDStvi, p. I. (4) P«g« ly (» P«g« M-  XVI I.ETIUES DE SAIN'T FrAXÇOIS DE SaLES et ainsi u elle ne tombera pas... d'en haut tO. » Etre une enfant, elle, la grande Abbesse !... Le Saint répétait la parole du Christ !... à ce prix seul on entre au Royaume des cieux. En étudiant l'œuvre de TEvêque de Genève dans les âmes, la direction qu'il leur imprime, les principes qu'il leur inculque, déjà nous jetons un regard sur son propre intérieur, et nous apprenons à le connaître. Mais il est bon de le pénétrer plus intimement et de ne plus se con- tenter du reflet que projette sa lumière. — Après avoir lu ces nouvelles pages, on sentira, nous semble-t-il, le Serviteur de Dieu enveloppé d'une atmosphère de paix, de dégagement de ce monde et des pâles honneurs qu'il peut offrir, d'indifférence et de béatitude céleste. Il ne veut plus rien, « ains laisse vouloir a Dieu; » il demeure « exposé » à tous les événements, et lorsqu'ils « sont « arrivés et receuz, » son « attente se convertit en con- « sentement ou acquiescement ; mais avant la venue « d'iceux, en vérité, » son u ame est en une simple attente, « indifférente a tout ce qu'il plaira a la volonté divine « d'ordonner. » Pour dire ces choses, il fallait emprun- ter son propre langage, tel que nous le trouvons au XV* chapitre de l'admirable Livre neuvième du Traitté de V Amour de Dieu. Que les rois et les princes le comblent des témoignages de leur estime, et qu'avec leur agrément on lui offre une prélature en vue, où les revenus et les honneurs abon- dent : « Si Dieu ne le veut de sa volonté d'approbation, « je ne le veux jamais vouloir, et ni mettray du tout rien « du mien que mon consentement a la Providence céleste, " quand je connoistray que ce sera son service (2). » Au contraire, a-t-il à subir la terrible bourrasque qui suivit le mariage de son ami Guillaume de Foras, et à supporter les calomnies les plus noires ())? il rend son devoir à la vérité en exposant les faits ainsi qu'ils se sont passés, ( I) Pages H)-,, 196, (a; Page 40. 1 Voir note ( i ;, p. 33,  AvaST-PrOPOS XVII puis il remet «« tous ces mauvais vens a la providence de •« Dieu : qu'ilz soufflent ou qu'ilz s'accoisent selon qu'il " luy plaira; la tempeste et la bonace me sont indiffe- « rentes, « assure-t-il '. — Depuis son retour en France jusqu'au temps où s'arrête ce volume — et cette épreuve ne finira qu'en novembre 1622 — il vivra dans une perpé- tuelle incertitude au sujet de son lendemain. Il lui faut se tenir prêt à partir d'une heure à l'autre, tantôt pour Rome, tantôt pour Paris; ordres, contre-ordres se succèdent sans cesse de la part du prince. On ne surprendra pas dans les lettres du saint Evéque une parole trahissant le dé- plaisir, l'ennui qu'il en peut ressentir; on y lira seulement des mots comme celui-ci : «« Je ne suis plus de ce païs, M ains du monde, et fay estât de n'avoir nulle habitation « que dans le sein de l'Eglise (•). » Même lorsqu'il parle d'un revoir avec la Mère de Chantai, l'abandon la sainte indifférence domine tout autre sentiment : « Je M commence, »> lui écril-il '\« a ne plusarrester ma pen- «• see qu'a la reunion de l'autre vie, en laquelle, comme « nous sommes inséparables d'esprit, nous le serons en- «• cor de veue. » Ce serait néanmoins une erreur de croire que la sublime perfection à laquelle est arrivé François de Sales lui ôte cette grâce aimable et fine qui nous a charmés autrefois. Peut-être le verrons-nous moins souvent sourire, sur- chargé qu'il est d'affaires écrasantes, écrivant toujours « sans loysir ni haleyne <<'. »» Cependant, le voici en contemplation devant le berceau de son filleul, François de Herse, « si gentil, si doux, si beau et quasi des-ja si « devol. » et qui, avec une « douce petite mine •• et « un respect enfantin, »• avait reçu «• entre »» ses «• mains... M la filiation de Nostre Seigneur >). » Ailleurs, il salue aimablement sa •• très rhere petite fille madamoyselle (1) L«ltr« MDLJIKTItl. p. ;i. (•) L«1tr« MDCXCIV, p. |||. 4) rajr M4 (>) P*|r» 171.  XVIII Lettres de saint François de Sales « Anne » de Villesavin, « qui, je m'asseure, » dit-il, « est « encor plus dévote que belle (0. » — Ici, il nous parle des u tentations parfumées (2) » de ces bonnes Religieuses qui veulent prévenir par une demi-réforme le coup qu'elles redoutent ; là, s'échappe une douce malice sur son frère Jean-François qui apprend à la cour <( la mortification u de la propre volonté, excellemment, et encor plus celle (( de l'impatience, activité et soudaineté, car il faut... « attendre les heures du service, beaucoup plus, certes, « que quand il treuvoit quelqu'un à l'autel de la Visita- u tion (3). » Ces traits joyeux ne sont pas rares ; plus fréquentes sont les pages où la plume empressée de cet homme de Dieu qui n'a pas le temps d'écrire, sème les fraîches images. Il y a tel éloge des douces vertus de famille qui ne tient que quelques lignes (4); des peintures ravis- santes que le temps de Noël fait éclore(5) ; des « avettes » en maint endroit ; un u buisson » à Nevers qui donne bien du tracas, mais u il n'est pas besoin de se mettre « en souci... Dieu sçait bien quelz oyseaux y doivent « chanter ses louanges (6). » Combien nombreux et tou- chants surtout les cris du cœur du saint Evèque ! De tous, le plus pénétrant lui est arraché par l'apostasie d'un prêtre qu'il avait aimé comme un fils et qu'il pleure avec la douleur d'un père et d'un pasteur (7). Disons encore qu'en poursuivant dans la lecture de ces Lettres la connaissance plus intime de François de Sales, on trouve, groupées autour de lui, bien des figures sympathiques auxquelles on s'arrête volontiers. On y peut suivre aussi avec intérêt les événements poli- tiques de la France et de la Savoie; nombre de per- sonnages historiques, et non des moindres, s'y vont  ( 1) Page 179. (aj Page 247. {}) Page loi, (4) Page 18. (j) Voir Lettre mdlxxxh. (6) Page 308. '^7) Denis de Granier (voir Lettres mdccxxvii, mdccxxix).  AVAST-PlOPOS XIX rencontrer. C'est la physionomie très vivante du XVii' siècle à son début qui passe sous nos yeux. Ce volume aura donc de l'attrait pour plus d'une classe de lecteurs. Mais, qu'ils y cherchent l'homme de génie, le noble caractère, l'écrivain, le théologien ou l'ascète, qu'ils s'attachent même à létude de l'histoire, à chaque page, pour leur bonheur, ils entendront le Saint et une parole de vie tombera dans leur âme. Les Editeurs. Annecy, en la Fétc de saint François de Sales, 39 janvier 1914.  AVIS AU LECTEUR  Des Lettres publiées dans ce volume, un grand nombre ont été revues sur les originaux. La provenance indiquée à la fin de chaque pièce, est celle qui nous était connue au moment où elle nous a été communiquée. Lorsqu'un Autographe provient d'une Communauté française exilée ou dispersée, nous dannons l'ancienne adresse de celle-ci. Les Lettres qui ne sont suivies d'aucune indication sont celles dont, à défaut d' Autographes ou de copies authentiques, on a dû emprunter le texte à des publications antérieures, yoir à la fin de ce volume la Table de correspondance, et l'Avant-Propos du tome XI, pp. xxv-xxvij. Les Editeurs sont seuls responsables de l'adresse et de la date qui pré- cédent chaque pièce ; l'une et l'autre sont répétées à la fin quand elles figurent sur l'original, ou qu elles sont authentiques, quoique fournies par les textes imprimés. Les points remplaçant quelque énumération de la date indiquent que cette partie de la date est donnée, mais fautivement, par l'édition à laquelle notre texte est emprunté. Quand la date attribuée à une lettre n'est pas absolument sûre, elle est insérée entre [ ] . Ces signes sont également employés pour les mots qu'il a fallu suppléer dans le texte. Des points placés au commencement ou à la fin des lettres indiquent un texte incomplet. Quand les Autographes ont subi quelque mutilation, nous l ' indiquons chaque fois . A la suite du Glossaire se trouve un Index, dans lequel il a été jugé à propos de fondre les noms des destinataires avec les titres des principales notes historiques et biographiques. Toutes les notes concernant le clergé de l'ancien diocèse de Genève sont tirées des Registres de l'époque ; elles sont désignées par les deux initiales R. E. Sauf indication contraire, tous les renseignements relatifs à la noblesse savoisienne sont empruntés au monumental ouvrage du Comte Amédée de Foras, si dignement continué par le Comte de Mareschal de Luciane : Armoriai et Nobiliaire de l'ancien Duché de Savoie.  LETTRES  DF  SAINT FRANÇOIS DE SALES  ANNEE 1619 (SuiU)  MDXLI A MADAME DE LAMOIGNON xO CompAt*)'*" pour iitir jitic — Soutint* pieux. Pans, 7 août i6iq. Voyla, ma très chère Fille, pour la bonne madame de Vaugrenanl (■), a laquelle j'ay beaucoup de compassion, ( I ) Sur 1 ! eu, à la mèui' .. 1- • : _- . .iry, eponftc de Chrétien de Lamoiirnoa. «ne intcripiion non* donne le* deax dates ex* vie : aH xit- ic:.- - , lie de« pi- -- ._ , . _ oi- irnon et celui de «on fiU Guillaume retient le «ymbole de l'honneur, de l'inlè- 611- :i— - -, - -an XTii* «iècle. Saint Vincent de Paul, priant prêt da lit de mort de M** de Lj I Je •?' ' '"% pau- vre- L- ' ri \i : _. ..: ... : ^. . . cqne de Genève et Je la Visitation de Part», «nrlonl d« eecond. qu'il* (Voir M-. ., :. - . -- ^ Parét, i6>o; BougauJ. //i*/. é* S» Vtm^tml 4* Pjmi, iMi». lone 1, livra 111. chjp. I. etc.) 1.... !.. rt. ... f^iic Je René Le Beau, «eiirncur de Sanielle«. et de Cj >i. était demeurée veuve 11 dix-huit an*, de Jacques Baillet. «eigncur Je Vaulgrenant. Elle allait bientôt devenir M** de Fora» voir ci-apre«. note ( i }. p. |*). LaTr«»« IX t  2 Lettres de saint François de Sales la considérant ainsy environnée d'affaires, elle qui, a mon advis, n'est pas accoustumee a cela. Mays Dieu l'assistera et la tiendra de sa main, ainsy que j'en sup- plie sa souveraine Bonté, que je ne cesseray jamais non plus de vous souhaiter propice et secourable, ma très chère Fille, demeurant a jamais Vostre très humble et très affectionné serviteur, Francs, E. de Genève. 7 aoust 1619, a Paris. A Madamoyselle Madamoysclle de Lamoignon.  MDXLII A MADAME ANGELIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON ( ^ ) Cinq avis au sujet d'une confession générale. — Par quel motif la faire. Se laisser à la Providence. — Assurance d'union éternelle. Paris, 8 août 1619. Dieu soit béni, ma très chère Fille, de la tressainte bonté qu'il exerce envers vostre cœur, que le mien, en vérité, chérit, ce me semble, tout incomparablement et vrayement comme soy mesme. Au premier point, je dis que vous fassies donq cette confession ; au second, que vous vous y preparies par manière d'une amoureuse humilité; au troysiesme, si vous voules faire quelques marques sur le papier, que je l'appreuverois, mais sans anxiété ; au quatriesme, que cela se face en un jour, c'est a dire en troys ou quatre heures d'un jour, car cela suffit ; au cinquiesme, que vous changies de motif, car je vous connois, a mon advis, fort entièrement. Faites le donq pour cette bienaymee humilité, et pour animer d'une forte resolution l'offrande et totale remise de vostre esprit es mains du Père éternel. 11 ne faut point d'autre préparation qu'une humble, mays ' i) Voir le tonic précédent, note ( i ). p. 368.  ASSEE 1019 ^ noble et courageuse confirmation des mouvemens, reso- lutions et propositions que nos exercices ont excité en nostre esprit. Je ne suis ni guéri, ni malade i»1; mais je pense que bien tost je seray tout a fait le premier. O mon Dieu, ma très chère Fille, il faut laisser nostre vie et tout ce que nous sommes a la pure disposition de la divine Provi- dence ; car en somme, nous ne sommes plus a nous mesmes, ains a Celuy qui, pour nous rendre siens, a voulu d'une façon si amoureuse estre tout a fait nostre. J'attens res]X)nse de Monseigneur le [Prince de Pié- mont], et j'espère que ce .sera pour mon retour (>). auquel mon ame me presse grandement a cause de mon devoir ; et ne puis m'imaginer cjue ni retour, ni rhose quelcomque me puisse jamais .séparer de vous : non, ni mesme la mort, puisque nostre union e.st en Celuy qui ne meurt plus *. Mais tous-jours je vous iray voir, ou avec X. ' ' ' ou * Rom., ti. 9. seul ; car il faut que je le face. Kt tandis, Dieu .soit a jamais au milieu de vostre cœur, et je suis invariablement Vostre très humble frère et serviteur, Fraxç% E. de Gcncvc. Ce 8 aoust 1619. ', I ) Cf. le tome précédent. Lettre mdxxxviii. p. 414. - ' ' ' .n Je thih et I- ' ' : « J'af r - '« «T/ Je p. " C'e»t .\ai»e m- o jhr«Tiation Je l'Autogrjphe : • j'atlent re«pon»e de M. U P. ée P. • Le r ' '* ' . ' ' ■ ' '. ' ' vre. ne »' * Je la ♦ .pu (I) Trt« probablement M. Je Boivy, frère dn Saint, qai l'accompagna en f" ■ ' • »• ' .,..,..., , . ,^ J . ..■•■.•» qoi nottf teniblail Jouteute ivoir te tome précédent, note» p. 409 r ' • .. •• ...,,. - * , ) . . . *•« cette bonne dame qoi l'a toot a fait guery... Novt Mront Ivndy a ParU.... M • • ' ' ' ■ x^ c«t lieu entre le* derniers jonrt d'août et le* premier* dn moi* «niTani ; c*e*l M y fut • • * • M • • - Î4 . ^ / JO ton j 0. Comme noa* l'indiquiun* k \* n< I4 coa*écration de l'avtel ■• tt fli t ■ >^^*e*l -A-dire le §•* «eplembrc. el  4 Lettres de saint François de Sales MDXLIII A MADAME LE NAIN DE CREVANT ( ' ) Témoignage d'affection et souhaits de perfection spirituelle. Paris, 20 août 1619. Je me blasmerois mo}^ mesme, ma très chère Fille, si je laissois partir cette chère seur( = ) sans luy donner, en ces trois lignes, ce foible mais asseuré tesmoignage de la souvenance que j'ay de vous et de vostre cœur que je chéris parfaitement, avec mille désirs qu'il se perfec- tionne de plus en plus en douceur et humilité, affin quil vive tout selon le cœur de Nostre Seigneur, auquel je le recommande incessamment, et tout ce qui vous est plus aymable, demeurant a jamais et invariablement, Ma. très chère Fille, Vostre très humble serviteur, Franç% E. de Genève. XX aoust i6ig. A xMadamoyselle Madamoyselle de Crevant. Revu sur l'Autographe appartenant à M. L. Chagot, au château de Rastignac (Dordogne). (i ) Anne de Bragelongne était fille de Catherine Balarin de Raconis, et de Martin, seigneur de Charonne, successivement conseiller au Parlement, pré- vôt des Marchands et conseiller d'Etat. Elle avait épousé Jean Le Nain, seigneur de Beaumont. qualifié « sieur de Gravant » dans différents actes, et qui succéda à son père comme secrétaire « du Roy, Mayson et couronne de France. » Il fut aussi conseiller et avocat en la cour du Parlement. (Bibl. Nat., Cabinet des Titres. Dossiers bleus, vol. 479, fol. 9 et 13.) Deux des petits-fils d'Anne de Bragelongne se rendirent célèbres : Sébastien, bien connu sous le nom de Le Nain de Tillemont, et Pierre, disciple fervent de l'abbé de Rancé, dont il devint l'historien. Ce dernier fut élevé par sa grand'mère, « dame d'une rare piété et d'un mérite supérieur, » dit un auteur (Dubois, Hist. de l'Abbé de Rancé, Paris, 1869, tome I, liv. IV, chap. 11). « Elle avait été dirigée par saint François de Sales, et elle ne négligea rien pour donner à son petit-fils une éducation vraiment chrétienne, et lui transmettre quelque chose de l'esprit du saint Evéque de Genève. » M'"*^ Le Nain de Crevant mourut trois mois avant son mari, au commencement de mars 1655, et fut inhumée aux Car- mélites. fa La sœur d'Anne de Bragelongne, Marie, était femme de Pierre de Verton. trésorier de France à Orléans.  AsKÉE i6ii) s MDXLIV A l.A MÈRE DE CHANTAI-, A HAKIS RecommaDdationt i une convalescente. — Saint Bernard priché pjr lui-inètnc. — Une Dièc« de M** Amelot. prétendante de la Vicitation. Paris, :o août 1019 ; t\ Dieu soit loué, ma 1res chère Mère. Xon, ne dites pas encor TOffice, mais si vous pouves bien descendre pour la .N\esse, je le veux bien ; et tenes vous assise le plu^ que vous pourres, et en lieu ou ce grand vent qui lire dans le chœur ne vous frappe point i>). Je me prépare pour le sermon, avec beaucoup de de!>ir. non toutefois sans défiance, de bien rendre ce devoir a ce grand Saint, bien que je veuille que ce soit luy me-^me qui face le sermon, toutes les roncepiions d'iceluy estant tirées de luy mesme. Hier, madame la Présidente Amelot ('^ m'amena ma- damoyselle du Flessis. nièce de >l. d»? Marillac, et me pria que j intercédasse p)our elle affin »jue Ion peust avoir résolution demain. Klle m'asseura que les Seurs Carmélites l'aymoyent et cherissoyent grandement, et ne Tont rejettee pour autre occasion que pour son incommo- dité corp»orelle. Il me semble que ce soit une bonne fille : et si, je metz en quelque considération qu'elle est de bon lieu et bien apparentée. Hile a 200 livres annuelle*^ a perpétuité, c'est a dire qui demeureront a la Mayson, et ce qu'il faut |)our l'entrée Hlles reviendront demain pour sçavoir la res|>onse, et, en cas qu'on la reçoive, quand on I L ciiiicc de M*** du Plc«ii« j 14 « i*ii-iii<>ii . 117 Itltr* la fin d'août i6iq. et le »ermon «ur le • . < le quantième. C'etI pour la fête de «aint Bernard que 1 i:«*qu« de C««n*«e prê- cha à Pan* : pour celle d« «ainl Augustin il te trouvait k Maubuittoa ,«o4r ct'deatui. note ) . P- ) . (aj On •• rappelle que la Mère de Chantai avait été. coaim« ••• Fille*. éproBT^'- --- •- - • • r (Voir le tome précédent, note f . r {%) l de Creil, dame Amelot. aura »a noi phiq»« quand elle «era detiinatatro Elle était helle^fille d« Marie de Mlal*0«mialn voir la note tuitante .  6 Lettres de saint François de Sales la mettra au premier essayiO. Madame Amelot est si vertueuse que, comme je croy, elle parle sincèrement des qualités de la fille. Bon jour, ma très chère Mère, je suis incessamment vostre. ( I ) La seigneurie du Plessis (commune de Tassé, Sarthe) appartenait à Robert de Saint-Germain, parent de Marie de Saint-Germain, seconde femme de Michel de Marillac dont nous donnerons la note plus tard. Il avait épousé en 1583, Françoise Chabot ; leur fille Catherine fut admise en effet au Mo- nastère de la Visitation de Paris, où elle reçut l'habit le 13 janvier 1620 et fit profession le 8 mars de Tannée suivante. Elle prit part à la fondation de Dol (1627) en qualité d'Assistante, et suivit à Caen sa Communauté qui s'y transféra en i6?i. Après la Mère Françoise-Marguerite Patin, elle gouverna la Maison de la Charité fondée en 1644 par le bienheureux Eudes pour y retirer les filles repenties. Sœur Catherine-Thérèse de Saint-Germain mourut en 1669. (D'après des documents conservés aux Archiv. Nat., Cabinet des Titres, Pièces originales, vol. 2754, 2755, aux Archiv. de la Visitation d'Annecy, et Livre du Noviciat du i^"" Monastère de Paris.)  MDXLV^ A UNE DAME (i) La courte durée des séparations faites par la mort. — Contemplation de Jésus et de Marie sur le Calvaire. — Une mère dépouillée de son plus précieux vêtement. Paris, 23 août 1619. Ayant sceu vostre affliction, ma très chère Fille, mon ame en a esté touchée de la mesure de l'amour cordial que Dieu m'a donné pour vous ; car je vous voy, ce me semble, grandement assaillie de desplaysir, comme une mère qui est séparée de son filz unique, et certes bien aymable. Je ne doute pas pourtant que vous ne pensies bien et .soyes très asseuree que cette séparation ne soit pas de longue durée, puisque tous nous allons a grans pas ou ce filz se retreuve : entre les bras, comme nous devons espérer, de la miséricorde de Dieu. C'est pour- quoy vous deves mitiger et adoucir tant qu'il vous sera ( I ) Il n'est pas possible de désigner, ni même de proposer une destinataire.  Année 1019 7 possible, par la rayson, la douleur que la nature vous donne. Mays je vous parle trop reservemeni, ma très chère Fille. Il y a si long tems que vous aves désiré de servir Dieu et que vous estes apprise a Teschole de la croix, que non seulement vous acceptes celle ci patiemment, mais, je m'asseure, doucement et amoureusement, en considération de Celuy (jui porta la sienne et fut porté sur la sienne jusques a la mort, et de Celle qui n'ayant qu'un filz, mais filz d'amour incomparable, le vit mourir sur la croix, avec des yeux pleins de larmes et un cœur plein de douleur, mais de douleur douce et suave, en faveur de vostre salut et de celuy de tout le monde. En fin, ma très chère Fille, vous voyla despouillee et desnuee du veslement le plus pretieux que vous eussies. Bénisses le nom de Dieu qui vous l'a voit donné, et l'a repris*, et sa divine Majesté vous tiendra lieu d'enfant. "Cf. J"»» » n Pour moy, j'ay des-ja prié Dieu pour ce défunt, et conti- nueray selon le grand devoir que j ay a vostre ame, laquelle je prie la bonté éternelle de Nostre Seigneur vouloir remplir de bénédictions ; et suis sans reserve tout vostre, ma très chère Fille, et Vostre serviteur plus humble, Frakç*, E. de Gcncvc. I^ 23 aoust 1619.  8 Lettres de saint François de Sales  MDXLVI A MADAME ANGELIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON Joyeux retour d'un petit voyage. — Une amitié qui commence. — Dans quel esprit la Mère Arnauld doit servir Dieu. Paris, 3 septembre 1619. Si faut il, ma très chère Fille, que je vous die que nous sommes arrivés icy joyeusement. Et comme se pou- voit il faire autrement, après tant de caresses receues a Andilly (0, et par M. vostre père en cette ville (2) ? car, a mon advis, il m'a veu et entretenu de bon cœur, et croy qu'en fin j'aurois grand accès en son amitié, si son loysir et mon séjour me permettoyent de le voir souvent. Je vous escriray sur ce sujet mes pensées avant que je parte 3). Ce pendant, ce billet vous porte une très intime et très chère salutation de la part de mon ame, qui vous voit incessamment et ayme tout uniquement la vostre. O Dieu éternel, bénisses l'ame de cette fille qu'il vous a pieu lier a la mienne, et respandes sur elle vostre grâce en affluence, affin qu'elle vous serve en l'esprit de la di- lection des espouses éternellement. Je salue tendrement nos chères Seurs Marie (4) et (i) Au retour de Maubuisson (voir ci-dessus, note (3), p. 3), l'Evêque de Genève, avant de rentrer à Paris, se rendit à Andilly (arrondissement de Pontoisej, domaine qui était venu aux Arnauld par Catherine Marion, la femme d'Antoine, et qui fut donné au fils aîné, Robert. La famille de celui- ci accueillit le Prélat avec vénération ; il bénit et caressa les enfants, et pro- nonça même sur euxMes paroles prophétiques que l'avenir devait réaliser. (a) Antoine Arnauld est destinataire le 22 septembre. (3) Voir ci-après, note ( i ), p. 14. (4) Malgré sa jeunesse — elle avait dix-huit ans — Marie Arnauld, en Religion Sœur Marie de Sainte-Claire, coopérait, sous la direction de son ainée, à la réforme de l'abbaye de Maubuisson. En 1628, elle suivit sa sœur Agnès à celle de Tart, lors des débuts de l'Ordre du Saint-Sacrement qui, selon la pensée de M*"" Zamet, devait unir ce Monastère et celui de Port- Royal. Dans le monde « prodige d'esprit et de beauté, » Marie-Claire fut  Ann'ée 1619 Marie Eugénie (»', et leur souhaite mille bénédictions. Amen. 3 septembre i6ig. dans le clodre un modèle de toumittioa, d'humilité, de génirotité héroïque. Quand elle revint de Bourgogne k Parit. le» nouTellet doctrines qui t'im- plantaient ** if le» 4oin« de Saint-Cyran. • -. ,j.j^ écra»éreni mnante et douce. La lutte »c , -^le; épui»ée par »e» effort» pour rapeti»»er et rétrécir »on caor, par de» austérité» cfT: > Mane-Cla:: ut le xs juin 1643. con«olée p" ■ «a de; .-.-ure par la .: j la Sainte Vierge que nul ne p.: - lui arracher. (Pour tuutc« le» not Arnauld. cf. ; Varin. Lj ifritr lur let ArmjulJ, Pari». Pov; i, 1H47 ; Monlaur, Angélique Arnjuld, Pan». Ploo-Nourrit. 1901 ; Delavaud. Lf Sîart/uii dt Pomponne, Pari». Ploo- Nourril. it|ii : Gaxicr. ■ N'utc» et éclairci « o ajouté» à la fin de VAbrègf d< i'Hnt. de Potl Rovjt. pjr I B 3» t^J . Pan». So. frjiuv d'imprimerie ; etc. [l] Autre «oeur de la Mcrc .Viigcliquc. de troi* an» plu« jeune quelle. Anne «était d'abord donnée tout entière au monde avec l'enjouement, la grâce, qui fai»aieDt le fond de son caractère «t qu'emportera avec peine la glaciale at - Ju jan»eni4tne. Dé»ahu»éc Je la vanité, gagnée par Dieu, elle vint a : . .. .yal en octobre ibiO et y fit profession le iH février ibi8. ScBur Anne-Eugénie de l'Incarnation (appelée ici Afarir-Eugénie rejoignit un peu plu» t.ird «a «trur j Miuhiii4«<»n et y demeura un an. « Elle nou» aida beaucoup. ■ témoigne rAbbe»»e, qui, »6re de son talent et de «a vertu, l'envoya en iba) travailler ï la réforme de l'abbaye du Lys {diocèse de Sens). Apre» avoir marché sur le» trace» de son aînée dan» le» sentier» de la per- fection. Anne-Eugénie la suivit encore dan» la route de l'erreur désolante qui enveloppa sa mort de terreur et d'angoisse 1" janvier ibsy,.  MDXLVII A UNE DAME DE PARIS (*) Faire courtement le» exercices de piété, et avec an maintien digne de Diee. — La pensée de l'éternélé, «ouveraine consolation ici-ba». — Proie»tation d'invariable souvenir. Pan», 4 septembre 1619. Ma 1res chère Fille, \.' Introduction a la Vie dévote ayant esté faite pour des amcîi de vostre condition, je vous supplie de la lire • .u- . - ^ de  lo Lettres de saint François de Sales et observer au plus près que vous pourres ; car elle vous fournira presque tous les advis qui vous sont nécessai- res. Seulement j'adjouste en particulier, que vous deves apprendre a faire vos exercices courtz, d'autant que vous n'aves pas tous-jours le loysir requis pour vous dilater en iceux. Le matin, demi petit quart d'heure suffira. Quand vous pourres ouyr la sainte Messe, faites le ; quand vous ne pourres pas TouJ^r, faites une demi heure de prière, unis- sant vostre esprit a la tressainte Eglise en l'adoration de ce saint Sacrifice et du Rédempteur de nos âmes qui y est contenu. Ayes un grand soin d'estre attentive en toutes vos prières et de tenir vostre cors en révérence devant Dieu, en sorte que le prochain voye que c'est a la divine Majesté que vous parles. Soyes humble et douce envers tous ; car ainsy Dieu I Pétri, uit.. 6. VOUS exaltera au jour de sa Visitation *. Pries souvent pour les âmes desvoyees de la vraye foy, et bénisses souvent Dieu de la grâce avec laquelle il vous a main- tenue en icelle. Tout passe, ma très chère Fille ; après le peu de jours de cette vie mortelle qui nous reste, viendra Tinfinie éternité. Peu nous importe que nous ayons icy des com- modités ou incommodités, pourveu qu'a toute éternité nous soyons bienheureux. Cette éternité sainte qui nous attend soit vostre consolation, et d'estre chrestienne, fille de Jésus Christ, régénérée en son sang, car en cela seul gist nostre gloire : que ce divin Sauveur est mort pour nous. Au reste, bien que je m'en aille sans espérance appa- rente de jamais vous revoir en terre, la dilection que Dieu m'a donné pour vostre ame ne recevra aucune dimi- nution, ains demeurera ferme, stable et invariable ; et ne ces.seray jamais de souhaiter que vous vivies saintement en ce monde et très heureusement en l'autre. * la grâce avec laquelle il vous a maintenue en icelle, « permettrait de songer à M""= Le Nain de Crevant ou à M'"'^ de Verton, sa sœur, dont la famille maternelle appartenait en grande partie au protestantisme, (Voir ci-dessus, notes (i), (a), p. 4.)  Année 1619 11 Attendant de nous revoir par sa miséricorde divine, je seray, Ma très chère Fille, Vostre très humble serviteur, Franc*, E. de Gcncvc. Le 4 septembre i6iq, a Paris.  MDXI.VIII A UNE DEMOISELLE DE PARIS (0 Lc« jJieux d'un Saint. — Béatitude Je rime qui n'e^t qu'à Dieu : cc qu'elle cherche et ce qu'elle \eut. Pari», 7 seplembie 1019. Ma très chère Fille, Je vous dis de tout mon cœur adieu. A Dieu soyes vous a jamais en cette vie mortelle, le servant fidelle- ment entre les peines que l'on y a de porter la croix en sa suite •, et en la vie éternelle, le l>enis'iant éternellement •Cf. Mjh..xti avec toute la Cour céleste. C'est le grand bien de nos âmes d'estre a Dieu, et le 1res grand bien de n'estrc qu'a Dieu. Qui n'est qu'a Dieu ne se contriste jamais, sinon d'avoir offencé Dieu ; et sa tristesse |)our cela se passe en une profonde, mays tran- quille et paysible humilité et sousmission, après laquelle on se relevé en la liontê divine par une douce et parfaitte confiance, sans cherité, on demeure en paix parmi les atlversiiés. Qui n'est qu'a Dieu pense souvent en luy parmi toutes les occasions de cette vie. Qui n'est qu'a Dieu il veut bien que chacun sache qu'il le veut servir et ( I ^ Parmi !•• noinbr«tt»«« fillet tpirtloclle* que tainl Praoçoét J« Sale* lai««ait k Part*, on n« p«at guère J«vin«r qutlU •*! la • dâmojrMlU • Indi- qaé« po«f dtMinataéro «Lan* la 1'* édilioo.  12 LlilIKES DE SAlXr FkAXÇOIS DE SaLES se veut essayer de faire les exercices convenables pour demeurer uni a iceluy. Soyes donq toute a Dieu, ma très chère Fille, et ne soyes qu'a luy, ne désirant que de luy plaire, et a ses créatures en luy, selon luy et pour luy. Quelle bénédiction plus grande vous puis-je souhaiter ? Ains}^ donq, par ce souhait que je feray incessamment sur vostre ame, ma très chère Fille, je vous dis a Dieu ; et vous priant de me recommander souvent a sa miséricorde, je demeure Vostre plus humble serviteur, Franç% E. de Genève. La veil'e de Nostre Dame, en septembre 1619.  MDXLIX A UNE RELIGIEUSE (0 Garder la paix sans se troubler de la variété des sentiments intérieurs. — Le Monastère, « académie de la correction, hospital de malades spirituelz. » — Remède contre la crainte des esprits. — Souvenir de jeunesse de Fran- çois de Sales. — Pourquoi les ténèbres et la solitude de la nuit lui sont devenues délicieuses. Paris, 9 septembre 1619. Ma très chère Fille, Despuis que j'ay veu vostre cœur je l'ay aymé et le re- commande a Dieu de tout le mien, et vous conjure d'en avoir soin. Tasches, ma chère Fille, a le tenir en paix par Tesgalité des humeurs. Je ne dis pas : Tenes le en paix ; mais je dis : ïasches de le faire ; que ce soit vostre prin- cipal souci, et gardes bien de prendre occasion de vous troubler dequoy vous ne pouves si soudainement accoyser la variété des sentimens de vos humeurs. ( I ; D'après la date, on peut conjecturer que le Saint ne s'adresse pas à une Sœur de la Visitation de Paris, puisqu'il se trouvait alors dans la capitale. D autre part, la connaissance entre le Directeur et sa fille spirituelle semble assez récente, et la Philothée au début d'une vie parfaite. Pourrait-on songer à une Religieuse de l'abbaye de Maubuisson.-  Année 161 g 1^ Sçaves vous que c'est que le Monastère ? C'est l'acadé- mie de la correction exacte, ou chaque ame doit appren- dre a se laisser trailter, raboter et polir, aflfin qu'estant bien lissée et explanee, elle puisse estre jointe, unie et collée plus justement a la volonté de Dieu. C'est le signe évident de la perfection de vouloir estre corrigée ; car c'est le principal fruit de l'humilité, qui nous fait con- noistre que nous en avons besoin. Le Monastère, c'est un hospital de malades spiriiuelz qui veulent estre guéris, et pour l'estre, s'exposent a souf- frir la saignée, la lancette, le rasoir, la sonde, le fer, le feu et toutes les amertumes des medicamens ; et au com- mencement de l'Kglise, on appelloit les Religieux d'un nom qui veut dire guérisseurs*. O ma Fille, .soves bien 'CfL^tComirotr' * * - i*t. Part. I. ch.ii cela, et ne tenes conte de tout ce que l'amour propre art. x. p.im.if vous dira au contraire ; mays prenes doucement, amia- himVtienVviT'p blement et amoureusement cette resolution : Ou mourir, '"• ^"* ^*>* ou guérir ; et puisque je ne veux pas mourir spirituelle- ment, je veux guérir : et pour guérir, je veux souffrir la cure et la correction, et supplier les médecins de ne point espargner ce c|ue je dois souffrir pour guérir. Au reste, ma chère Fille, on me dit que vous craignes les espritz. Le .souverain Fsprit de nostre Dieu est par tout, sans la volonté ou permission duquel nul esprit ne se meut. Qui a la crainte de ce divin Fsprit ne doit crain- dre aucun autre esprit. Vous estes dessous ses aisles comme un petit i)oussin •, que craignes vous ? J'ay, estant * ^^- Ç." «* ' jeune, e.ste touché de cette fantasie, et pour m en des- \- faire, je me forçois petit a petit d'aller seul, le cœur armé de la confiance en Dieu, es lieux ou mon imagination me menaçoit de la crainte ; et en fin je me suis tellement affermi que les ténèbres et la .solitude de la nuit me sont a délices, a cause de cette toute présence de Dieu de laquelle on jouit plus a souhait en cette solitude. I^s bons Anges sont autour de vous comme une compaignie de soldatz de garde. 1^ vérité de Dieu, dit le P*alme*, * P«. «c, ». vous environne et couvre Je son bouclier : vous ne deves point craindre i€S craintes nocturnes. Cette aincurance s'acquerra petit a petit, a mesure que la grâce  14 Lettres de saint François de Sales de Dieu croistra en vous ; car la grâce engendre la •Cf. Rom.. V. 2. s. confiance, et la confiance n'est point confondue *. Dieu soit a jamais au milieu de vostre cœur, ma chère Fille, pour y reg'ner éternellement. Je suis en luy Vostre plus humble frère et serviteur, Franç% E. de Genève. Le 9 septembre i6ig.  MDL A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON Le Saint quitte Paris. — Réponse aux appréhensions sur l'avenir. — Ne pas examiner son oraison d'une manière curieuse. — La patience « parmi les niaiseries et enfances » du prochain. — Un châtiment miséricordieux de la Providence divine. — Ce que Dieu unit est inséparable. Paris, 12 septembre 1619. Je pars en fin demain matin (0, ma très chère Fille, puisque telle est la volonté de Celuy auquel nous som- • Act.. XVII. 28. jnes^ nous vivons et nous mouvons. * O qu'il soit loué, ce grand Dieu éternel, pour les miséricordes qu'il exerce envers nous ! Vostre consolation console mon cœur, qui est si fort uni avec le vostre, que rien ne sera jamais receu en l'un que l'autre n'y ayt sa part, ains le tout, puisqu'en vérité ilz sont en communauté, ce me semble, parfaite ; et qu'il me soit loysible d'user du lan- •Ibid.. IV. 32. gage de la primitive Eglise, un cœur et une ame *. Ceci estoit e.scrit quand j'ay receu vostre seconde lettre ; mays je poursuis a vous respondre a la première. (1) Le vendredi, 13 septembre 1619, TEvêque de Genève quitta la capitale pour rejoindre la cour en Touraine. Quelques jours auparavant (5 septembre), la réconciliation du Roi et de la Reine mère avait eu lieu à Coucières, où Louis XIII, Anne d'Autriche et une suite brillante de princes, de princesses, de ducs, de maréchaux, de seigneurs et de dames, étaient venus au-devant de Marie de Médicis. Les deux cours reprirent ensuite le chemin de la ville de Tours, et les réceptions recommencèrent. (Cf. De Stefani, La Nuji:^iatura di Francia Hel Card. Guido Bcntivofrlio, l'ircnzc. 1S67, vol. III, p. /j86, etc.)  An'N'ée 1619 iS J'espère que Dieu vous fortifiera de plus en plus; el a la pensée, ou plustosl tcintation, de tristesse sur la crainte qlie vostre ferveur et attention présente ne durera pas, respondes une fois pour toutes, que ceux qui se confient en Dieu ne seront jamais confondus *, et que, tant selon ' EccU.. u. n. l'esprit que selon le cors et le temporel, vous aves jette vostre soin sur le Seigneur, et il vous nourrira *. * P». ut. »j. Servons bien Dieu aujourd'huy. demain Dieu y pour- voira. Chaque jour doit porter son souci ; n'ayes point souci du lendenuiin *, car le Dieu qui rejçne aujour- ' Mj %. uii. d'huy. régnera demain. Si sa Bonté eusi pensé, ou pour mieux dire conneu que vous eussies l>esoin d'une assis- tance plus présente que celle que je vous puis rendre de si loin, il vous en eust donné, et vous en donnera tous- jours, quand il sera requis de suppléer au manquement de la mienne. Demeurés en paix, ma très chère Fille. Dieu opère de loin et de près, et appelle les choses esloignees * * Cf. Rom., it. i au service de ceux qui le servent, sans les approcher : absent de cors, présent d'esprit y dit l'Apostre *. ' ï ^«^f J'espère que j'entendray bien ce que vous me dires de vostre orayson, en laquelle pourtant je ne désire pas que vous soyes curieuse de regarder vostre procédé et façon de faire; car il suffit que tout bonnement vous m'en fassies sçavoir les mutations plus remarquables, selon que vous en aves souvenance après l'avoir faite. Je treuve bon que vous escrivics, selon les occurrences, pour m'envoyer par après selon que vous estimeres astre convenable, sans crainte de m'ennuyer; car vous ne m'ennuyeres jamais. IVriiés garde, ma très chère Fille, a ces motz de sol et i\c MJtte, et souvenes vous de la parole de Nostre Seigneur* : Qui dira a son frère : Raca (qui est une • M^ti % .î parole qui ne veut rien dire, ains tesmoigne seulement quelque indignation), Usera coulpable de conseil ;c*e%i a dire, on delil>crera comme il le faudra chaslier. Ap- privoyses petit a petit la vivacité de vostre esprit a la patience, douceur, humilité et affabilité parmi les niai- series, enfances cl imperfections féminines des Seurs qui sont leniw » A voir tome XII. '^ * Pootoite. t« trouvait tant doute d. M** d'Ettréet à Maubuitton. (), Lar^ '^^' • »' ' 6t ilF ant aecaetl, «t r de la^- C'est MOt doute par «rrtor que l'édition de i6«6 tl !•• toivaDte* portent f t\pomit au lieu de rtxtremtê.  L«rr«ai IX  i8 Lettres de saint François de Sales MDLI A MESDAMES DE VILLENEUVE ET DE FROUVILLE Une seule lettre pour deux sœurs. — Combien salutaire l'union des cœurs et des âmes. — Les abeilles spirituelles dans leurs ruches. — Asssurance de perpétuel et affectueux dévouement. Vers le i8 septembre 1619 (i). Non certes, mes très chères Filles, il ne faut qu'une • Act.. IV. ;2. lettre pour deux seurs qui n'ont qu'un cœur"^ et qu'une praetention. Que cela vous est salutaire de vous tenir ainsy l'une a l'autre ! Cett'union des âmes est comme Vun- guent prsetieux qu'on respandit sur le grand Aaron, " P>. cxxxii. 2. ainsy que dit le Roy Psalmiste *, auquel on mesloit telle- ment plusieurs liqueurs odorantes, que toutes ne fayso- •Exod.. XXX. 23-23. yent qu'une senteur et une suavité*. Mays je ne veux pas m'arrester sur ce sujet. Ce que Dieu a uni en sang et en sentiment est inséparable tandis que ce mesme Dieu règne en nous ; et il y régnera éternellement. Or sus, vives donq ainsy, mes très chères Filles, douces et amiables a tous, humbles et courageuses, pures et sin- cères en tout. Quel meilleur souhait puis-je faire pour vous ? Soyes comme des avettes spirituelles qui ne por- tent que miel et cire dans leurs ruches. Que vos maysons soyent toutes remplies de douceur, de paix, de concorde, d'humilité, de pieté par vostre conversation ; et croyes, je vous supplie, que la distance des lieux ni du tems ne m'osteront jamais cette tendre et forte affection que Nos- tre Seigneur m'a donné pour vos âmes, que la mienne chérit très parfaitement et invariablement. Et par ce que la diversité de vos conditions peut requé- rir que quelquefois je vous escrive différemment, non ( I ) Les destinataires sont Marie Lhuillicr, dame de Villeneuve (voir le tome précédent, note { i ,, p. 357;, et sa sœur Hélène qui, depuis la rupture de son mariage avec M. Gobelain. ne quittait presque plus sa cadette. (Voir sa note biographique avec la lettre du 51 mai 1620.) Elles durent recevoir ce message de leur commun Père spirituel peu après son départ de Paris ; selon toute apparence le Saint l'écrivit, comme plusieurs autres, pendant le voyage. (Cf. la lettre suivante.)  ASKÉE 1619 19 obstant l'unité de vostre dessein, je le feray un'autrefois; mais pour le présent je me contenteray de vous dire et conjurer de le bien croire sans ha?siter, mes très chères Filles, que je suis Vostre très humble et très affectionné serviteur, Franc», E. de Gcncvc. A Mesdames Mesdames de Villcneufve et de Frouvillc. Rêva sur l'Autographe conteriré à Rome, i Sjh/j Marij tm VilluttU, dans la chambre de saint Philippe de Néri.  MI>LII A LA MÈRE DE CIIANTAL, A PARI> Fatigué du voyage. l'Evèque envoie de« lettre» li distribuer. — Itinéraire. Les prétendants du monde et les prétendantes au Ciel. Tours, i8 septembre 1619. Ma très chère Mère, Voyla nostre l>on M. le Collatéral ' ) qui vous va revoir, pour soudain nous venir rencontrer en chemin. Je luy porte envie, et si j'estois au.ssi gaillard que luy pour cou- rir la poste, je ne sçai si je ne ferois point comme luy. Je ne vous escnniy guère, car je n'en puis plus du grand tracas que ntïus avons failï*^ Seulement je vous supplie de taire tenir les lettres ci jointes ou elles s'addrcs- sent,et de joindre a relie de maclame (îodeau »' une* copie (I) Barthélémy Flocard voir tome XVII. note 1 ^. p. |o), «t ci-apr4s, P n >; Par'- •'• r* ••■•''••' "•'••'•••^ .. toir ci-4«M«s. no<« ( I . p. 14 . l'Evéqve artre*. Orléans, et arriva A Tovrs «jnt Joutv ie 17 au »oir. !.. ^...K.Ki-.,.-..i i-.»..-T-..w. ->.. T..»^ i^.,.r^f d'Antoine God«««. 1. l)reai. Lear fils An- luinv. ne en I ' > coc«. fut an grand admi- rateur du Ser\i.<.w. .<• •>.■ .. .. ^ , ^%.  20 Lettres de saint François de Sales de rExercice(0; car je n'en ay sceu faire aucune pen- dant le chemin, que j'ay eu asses a faire a escrire toutes ces lettres que pour bonne considération j'ay voulu faire (2). Nous partons samedi (3) et allons droit a Bourges, puis a Moulins, de sorte que nous verrons toutes nos Seurs. La Reyne mère m'a fait caresse (4), et si, je n'en suis point plus glorieux pour cela : ( 5 ) la veuë de ces grandeurs du monde me fait paroistre plus grande la grandeur des vertus chrestiennes et me fait estimer davantage leur mespris. Quelle différence, ma très chère Mère, entre cette assemblée de divers pretendans (car la cour est cela et n'est que cela), et l'assemblée des âmes religieuses qui n'ont point de prétention qu'au Ciel ! Oh ! si nous sça- vions en quoy consiste le vray bien ! Or sus, je vous escriray de Bourges, et de Moulins, et de Rouanne, et de Lyon, et tous-jours, Dieu aydant, que je me porte bien. Dieu soit a jamais au milieu de vostre cœur, ma très chère Mère et très uniquement chère Mère. Je salue nos Seurs, et suis vostre de la façon que Dieu sçait. Franç% E. de Genève. A Tours, le 18 septembre 161 9. (i) Le Saint avait envoyé à M""® de Villesavin une petite méthode pour s" t unir a Nostre Seigneur le matin et toute la journée » (voir le tome précé- dent, Lettre mdxxxix, p. 417) ; il s'agit sans doute de ce même Exercice. (3) De e toutes ces lettres », la précédente seule nous est parvenue! (3) Le samedi 21 septembre. (4) Voir ci-dessus, note (3), p. 17, et ci-après, Lettre mdlx, pp. 37, 38. ( 5 ) La suite de cet alinéa avait été placée par les premiers éditeurs au début du texte donné au 29 décembre 1618. (Voir le tome précédent, note (i), p. 320.)  As'N'ÉE 1619 ai  MULIII A MADAME ANGÉLIQUE ARNAUI.D, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUDUISSON Le retour k Xiaubui»»on de la Mère ArnaulJ ; aiïectueufte ftoUicitude de Fraii' çoi« de Sale*. — S « au milieu des faveurs de la cour. — AHeiUet et guépct. — SjI- rncllc». Tours, 19 septembre 1619. Le second jour se passe, ma très chère Fille, des mon arrivée en ce lieu, et je n'ay encor sceu voir monsieur d'Andilly(»), quoy que je l'aye désiré. Ce sera. Dieu ay- dant, demain ; mais en attendant, faut-il pas que mon cœur salue le vostre ? Je sceu a mon départ de Paris que vous esties rentrée dans Maubuisson avec vostre petite chère troupe, mays je n'ay p>eu sçavoir si vous avies trouvé vos papiers, vos meubles de dévotion et vostre argenterie sacrée ; car celle qui s'est elle mesme desrobee a Dieu, pourquoy ne des- roberoit-elle pas toute autre chose <>) ? Or sus ma très chère Fille, parmi toutes ces grandeurs ( I ) Le fils aloé d'Antoine Arnauld et de Catherine Marion. Robert Arnanld d'Andilly, avait alort trente jn« . il y en jtjh dn « qu'il ^lait entre i la cour ou il remplit avec %Uk:«:^« didcr >j cour* toisée aimable, son esprit, sa rerto loi attirèrent bien des amitiés ; il «ni sa large p ' ^ 'c« de sa f • ' ft f. t de Saint-Cyran. A cinqoante-ou vœu Je whj^tctc ^uir le tome preccJent. note i . p. ^99 que M ... . Uistre se 6t appeler Catherine Je Gènet. Elle e»t Jettinataire ci-aprè». p. 37. (s) Ce qui »uit est inéJit. [%i Le père Je Sœur Marie-Angélique 'voir le tome précédent, note» , 3,. p. ^67, et I \ p. 401 \ René Je Thou, neveu Je l'historien Je ce nom. était fiU Je Jean Je Thou, «eigneur Je Bunneuil. Je Celi. etc.. conseiller au Parle- ment, puis maître Jet Requêtes, et Je Renée Baillet. Il fut introJucteur Jes amhattaJeurs cf. ihiJ., notes • 3 '. p. 904. et ( 1 ). p. )o8 . De sa femme. Marte Paye, il eut huit filles dont une seule se maria ; cinq se firent Religieuses. 'D'après Moreri, 1740, tome VIII.) \4) Quelques mots ont Jisparu par suite d'une déchirure.  MDl.lV A LA MÈRE MARIE DE jésUS SOUS-PRIEURE DU CARMEL D*AMIENS (>) (uriocn) joie de PEvéqtM d« G«nève d'avoir revu deux des filles 60 M** Acari* ; regret de n'avoir pu visiter la troisième, au Carmel d'Amiens. Touri. :o ou ai Mplcmbic 1619. Ma très chère >)eur, Je ne desirois pas moins de vous voir que je faysois de voir les deux chères Seurs que j'ay maintenant veQes, ( 1 ) La • fiUe alsoM d« la Sear Marie de l'Iocaroatioo.... landu q— )e fat • a r !«. nais • m^ . .... .irel b«a.  24 Lettres de saint François de Sales l'une a Paris au petit Couvent (0, l'autre icy (2). Mays il n'a pas pieu a Nostre Seigneur qu'aucune occasion se soit présentée d'aller du costé d'Amiens pendant mon séjour en ces quartiers, d'où partant tout présentement pour me retirer en mon diocaese, duquel je n'ay esté que trop absent, je vay en esprit auprès de vous, et vous envoyé ce billet qui vous dira de ma part que toute ma vie j'ay chéri vostre ame de tout mon cœur, et me suis consolé de sçavoir que la divine Majesté vous avoit retirée a son service en une si [sainte] vocation comm'est celle  « franc et naïf » de Marie Acarie était-il la cause de cette inclination parti- culière ; peut-être aussi le Saint compatissait-il aux luttes intérieures de la jeune fill« qui, malgré son attrait pour la vanité, ne pouvait se résoudre à se fixer dans le monde, et n'avait cependant pas le courage d'entrer en Reli- gion. Un pèlerinage à Notre-Dame de Liesse, en 1607, mit fin à ses hésita- tions; six mois après, elle devenait Sœur Marie de Jésus au Carmel de Paris, et le 25 mars 1609 elle prononça ses vœux en même temps que sa sœur Ge- neviève. Q_uand sa bienheureuse mère fit profession au monastère d'Amiens (1615), Sœur Marie de Jésus s'y trouvait, et l'année suivante elle en fut élue sous-prieure. En 1620, elle prit la conduite de la Maison d'Orléans où elle mourut le 2 juillet 1641. Les avis de saint François de Sales « qui lui faisait assez fréquemment l'honneur de lui écrire, » disent les Chroniques de l'Ordre (Troyes, 1856, tome III, p. 183), l'aidèrent beaucoup dans son gouvernement. (Voir Boucher, Vie de la Bse Marie de l'Incarnation, éd. du P. Bouix, Paris, 1873. PP- 335-337-) Cette lettre a été écrite de Tours, comme la texte l'indique. L'Evêque, arrivé le soir du 17 dans cette ville (voir ci-dessus, note (2), p. 19), ne dut voir les Carmélites, au plus tôt, que le 19. La date est donc comprise entre ce jour et celui du départ, 21 septembre. (i) On appelait « petit Couvent» celui qui avait été fondé par le premier à la rue Chapon, en 1617. Geneviève Acarie (Sœur Geneviève de Saint-Ber- nard) fut sous-prieure dans ce monastère. (Voir tome XIII, note (i), p. 286.) (2) Marguerite Acarie, seconde fille de la Bienheureuse, naquit à Paris le 6 mars 1390. Elle reçut l'habit des Carmélites en 1605 et attendit jusqu'en 1607 l'âge exigé par les Constitutions de l'Ordre pour faire profession. Elue sous-prieure à Tours en 1613, elle devint prieure en 1618 et se rendit remar- quable par son talent de guider les âmes. On la choisit en 1620 pour aller rétablir l'ordre au couvent de Bordeaux, troublé par la question du gouver- nement des Carmélites dont il sera parlé plus loin; elle ne put réussir dans sa mission et fut envoyée à Saintes. En 1624, la Mère Marguerite du Saint- Sacrement vint remplacer au Carmel de la rue Chapon la Mère Madeleine de Saint-Joseph, et ne quitta plus cette Maison jusqu'à sa mort, arrivée le 24 mai 1660. La Mère de Chantai, dans son dernier voyage à Paris en 1641, visita cette sainte Religieuse et l'entendit lui annoncer son prochain départ pour l'éternité. D'autres prédictions et des faits merveilleux confirmèrent l'opinion que donnaient ses hautes vertus. (Voir sa Vie, par M. Tronson de Chenevière, Paris, 1689, et Boucher, ubi supra, pp. 329 seq.)  Année 1619 35 en laquelle vous vives, et que j'honnore parfaitement, et en laquelle je prie Dieu, et ne cesseray point, que vous p>erseveries heureusement, faysant des continuelz progrès en(»). Nous avons bien fort renouvelé l'ancienne amitié et alliance spirituelle [vos deux chères Sœurs' et moy, et elles sont tous-jours mes filles comme autrefois. Et par ce que je n*'ai point oublié que) vous Testes aussi fort particulièrement, je ne vous appelleray plus ma Seur, [ains ma Fille,] en toutes les occasions qui se présenteront désormais. A U R. Mcre en N. S., Iji Scur Marie de Jésus, Sousprieurc du Monastère des Seurs Carmélites d'Amiens. ÏUcommandit a la Mère Prieure de Tours (>). ReTo «ar l'Autographe conservé au Carmel d'Orléans. 'lie» ' ' *. • ipc; Ir ' ' ' ' • en marge, ch- ^ . Nou> par (ic« mots entre [ ). ' i^ .cl Je T \nnc de Sj uy. M 1 p. 1)^) fonda cette Maison pour la consolation d'une de ses fille* que son pea àê ta: ■ ■ ' ■• • . \ ' ' • •• ' mtquti dé rOrdrt d«% Qérmélitti, tome II. pp. 397 s«q.)  MDLV A MADAME ANGELIQUE ARNAULD, ABBESSB DE PORT-ROYAL A .MAUUUISSON Interne anion que P'éloigoement ress«rre de plus en plat. — Ua pèrt chré- ti«no«meni résigné. « Attendrissement du Saint sur la maladie de deox d« ••« filles spiritaelles ; prière qu'il adr««M à Di««. Amboltt, aj septembre imq. A mesure que je m'esloigne de vous, ma très chère Fille, Helon les lieux, je me sens intérieurement de plus  26 Lettres de saint François de Sales en plus joint et uni a vostre cœur selon l'esprit ; et connois bien par la que c'est le bon playsir de Dieu que nous ayons ce sentiment de véritable et sincère dilection. J'ay veu en fin monsieur vostre frère (0, que je pro- teste d'estre l'un des aymables personnages que j'aye veu jamais, pour la bonté et pieté de cœur que Dieu luy a donnée. Le jour précèdent il avoit eu l'advis du départ de son pauvre petit François ( = ), et néanmoins son esprit estoit en une tranquillité parfaite, et avec un certain repos en la volonté de Dieu, qu'autre que Dieu mesme ne pouvoit luy avoir donné. J'avois escrit jusques icy, ma très chère Fille, quand j'ay esté emporté du tracas a la cour, et après disné ay reveu ce cher frère, tous-jours plus ferme de courage, quoy qu'attendri jusques aux yeux sur la maladie de nos Seurs Catherine de Gennes et Marie (3). O ma Fille, Dieu me soit en ayde. A peu que je ne luy aye dit les paroles • III Reg..xvii.2o. de cet ancien Prophète* : Et comment. Seigneur, vous affliges donq encor ces filles, qui pour l'amour de vous m'ont repeu et nourri ? Mays non, ma Fille toute très • Ps. XXXVIII, 10. chère, j'ayme mieux, avec l'autre Prophète*, dire : ]e suis muet sous vos verges, et n^ ouvre nullement ma bouche, car c'est vous qui faites cela. En somme, il sera tous-jours vray que ceux qui prétendent d'avoir part avec Jésus glorifié doivent premièrement avoir part avec •Cf. Rom., VIII, 17, Jésus crucifié *. Or sus, ma Fille, tenes vostre courage haut eslevé en Dieu, en sa providence, en l'éternité. Amen. Je suis ce que ce mesme Dieu veut et sçait que je suis pour vous, et je ne le sçaurois mieux dire qu'ainsy. Je vous escriray a toutes rencontres, estimant qu'en contentant mon ame en cela, je feray selon le gré de la {1) Robert Arnauld d'Andilly (voir ci-dessus, note (i), p. 21). (2) Lors de sa visite à Andilly (voir ibid., note ( i ), p. 8), le Saint, caressant le petit François, en très bonne santé à cette époque : « Cet enfant porte la mort dans les yeux, >* dit-il. Deux ou trois semaines après, la petite vérole emportait le fils de M. d'Andilly ; il était né le 2 novembre 1617, troi- sième de la famille. (3) M'"*= Le Maistre et Sœur Marie de Sainte-Claire (voir ibid., notes ( i ), P- 23, ^4;i P- 8, et la lettre suivante).  As'S'éE 1619 37 vostre, que je prie Noslre Seigneur de rendre toute sainte. Amen. Fras'ç% E. de Gcncvc. Le 22 septembre 1619.  MDT.VI A MADAME LE MAISTRE (O Les faveur* de l'Epoux divin. — Eloge de Rohert ArnaulJ. — Le martyre de saint Maurice ; le martyre du cceur. — « Tintamarres et presse • qui empê- chent le Saint d'écrire à son gré. Amboise, 2a septembre 161Q. Que vous diray-je, ma Fille, vous voyant parmi ces amertumes ? Oh î courajje, je vous prie : TEspoux que vous aves choisi des que vous estes séparée de celuy qu'on vpus avoit choysi («), est un faisceau Je myrrhe * : qui- • Cant.. 1. 1*. comque l'ayme ne peut n'aymcr pas l'amortume ; et ceux (1^ La correspondante du Sjint, que le* éditi' * le nom d'Miv/ IViir^, c%t Catherine Arnauld, lui..- - _- — . : - , jr ce fait au mariage. Quand l»aac Le Maistre demanda sa main, elle n'avait que onxe ou doute ans; mai» ce parti, brillant t aux y > in«pira une telle répugnance qu'on ne son^.- , _ a la cont: ^. M Le Maistre, veuf de celle qu'il avait épousée au refus de M*^ Arnauld. I < %€• poursuites, et ^ ' *on t. -. . Après plusieurs aniiv^ _....> — _ _. «a en* trctuir à ««s parents ce i^u'elle avait k souffrir. Son père, indi^roé «1 dans U plus pro! la cour qui tion ibio .>, , .V. .- .M-... ... ..vUt plus que , .;.,_-.,_.--- enfant*: quand la mort d'Isaac l'eut rendue tout k fait libre. «lU entra à r il et y devint Religieuse sous le nom de Catherine de Saint-jean. i...- • •• ' a . ■ Sjnfrlivr «t de son second mari. jc»achim Le Maistr*, marchand bo t. sans qu'on' testant, et sj .ntquesabi- ^ - x femmes très : ta, M*^ Mélyan. mourut après deux ans de ntanage. et c est alors que Ir '^r du Rot et maître dc« s rechercha de - ' -" -•• - >uld. Sa mère, k cette »' » renuriec j«r ul. de Pontet de Locè. au contrat de mariage de son t>«au-lils. Arcblv. Nai.. AMii#ri M#m, v«i. >•• «• 7|i, fol. 19, et Y 117. fol. 148.)  28 Lettres de saint François de Sales qu'il favorise de son plus estroit amour sont tous-jours piqués de tribulations. Comme pourroit on serrer sur sa poitrine Nostre Seigneur crucifié, sans que les doux et les espines qui le transpercent ne nous percent ? O le brave et bon frère que vous aves icy ! Helas ! le départ de son pauvre petit François (One l'a touché que comme un père qui voit partir son filz de sa mayson et s'esloigner de luy pour approcher un grand Roy et aller recevoir ses faveurs. Voyla, certes, comme il faut vivre en cette vie si pleyne d'inconstance et d'evenemens divers. Mais quand ce frère a sceu vostre maladie et celle de nostre Seur Marie, son cœur s'est attendri et son sen- timent a paru sur les yeux ; et toutefois il demeure ferme et sans trouble, tant il est vertueux et vertueusement chrestien. Et moy, ma très chère Fille, j'espère que Dieu ayant receu en sacrifice de suavité l'acquiescement de ce père et le vostre, et celuy du grand père et de la grand mère, et des tantes (2), il ne permettra pas que la tribulation face plus de progrès : ainsy je l'en supplie, et qu'il vous face sainte. Le grand saint Maurice, patron de la Touraine, dont on fait aujourd'huy la feste, vit tuer toute sa chère légion devant ses yeux ; et on peut dire qu'il souffrit autant de ( I ) Comme on Ta vu à la lettre précédente, Robert Arnauld d'Andilly venait de perdre son troisième enfant. (3) Antoine Arnauld, destinataire de la lettre suivante, Catherine Marion sa femme, et leurs quatre filles (voir le tome précédent, notes ( i ), p. 368, ( 3 ), p. 380, et ci-dessus, notes (4), P- 8, (i), pp. 9 et 22). Le Saint ne mention- nant pas la mère de l'enfant, il est à croire qu'il lui écrivit directement ; mais cette lettre n'a pas été retrouvée. M""' Arnauld était née en janvier 1373 de Simon Marion, avocat général au Parlement, et de Catherine Pinon. A douze ans et demi, elle épousa Antoine Arnauld dont l'éloquence avait enthousiasmé son père. Elle lui donna vingt enfants, et gouverna sa maison en femme de tête et de vertu. Sa charité vigi- lante aida beaucoup la Mère Angélique, soit à Port-Royal, soit à Maubuis- son. En 1625, M""^ Arnauld contribua à l'achat de l'hôtel de Clagny, berceau de Port-Royal de Paris ; l'année suivante, ayant mis ordre à ses affaires, elle entrait elle-même au noviciat, mais ne fit profession qu'en février 1629, sous le nom de Sœur Catherine de Sainte-Félicité. La nouvelle Religieuse montra 1 énergique vertu, l'héroïsme qui se retrouvent chez toutes les Arnauld, et que n'accompagne pas, malheureusement, l'humble docilité de l'esprit. M-"» Arnauld mourut le 28 février i6,|i.  AS'N'LE 1019 30 fois le martyre comme il vit martyriser et meurtrir de soldatz. Ma Fille, nous souffrons le martyre du cœu quand, pour l'amour de Dieu, nous voyons mourir et acquiesçons a la mort de ceux que nous chérissons. Or sus, que puis je dire davantage? Celle qui vit mourir le plus aymable filz de tous les filz sur la croix, veuille impetrer de ce mesme Filz les consolations qui vous seront convenables, et a monsieur vostre père et a madamoy- selle vostre mère. Je porte au milieu de mon cœur la mémoire de mada- moyselle N., vostre chère cousine et ma chère fille (O, et voudrois bien luy escrire ; mays je ne puis parmi ces tintamarres de cette presse qui a peine m'a peu permettre de vous escrire ces lignes. Salues la chèrement de ma part, je vous supplie, et Tasseures que je ne passeray pas Bourges, ou nous nous acheminons demain malin *\ sans que je luy envoyé une de mes lettres. Aymes celte chère ame, et Tappuyes de vostre conversation, affîn que, selon ses inclinations bonnes et vertueuses, elle serve Dieu de mieux en mieux. Je n'escris point non plus a madamoyselle vostre mère, car je sçai bien qu'elle se contente que ce soit a vous a qui je dis que je suis finalement son serviteur très humble. Ma très chère Fille, demeures ferme et forte en l'amour de Nostre Seigneur, qui m'a rendu, sans que jamais je varie, parfaitement tout vostre. Frakç», E. de Gcncvc. D'Amboyse, ce 22 septembre 1619. ( I ) S«rail-ce la future Sour Anne de Saint-Paul, fille dt LooU Amauld, contrôleur ipènéral des rectet .' Se« parenlt l'empêchèrent pendant plntieun année* " ' * " «,,0 paternr. dm Saint-Sacrement de la rue Coquilltère, quand elle mourut, U la Mpteinbru l6n. — C) ne» de M"* Le Mj, . • --jI, qui moururent k Port-Royal : l'une. S le 14. i! .. ,|^ 'Lettre w-i >•- '--aadu^ ••. ^^ ««.14, Lâttere St*mtti- 171. le «a le K> .«. «de fort h< •; ■ il avait donc (alla partir de gr****' malin. "i \ V . .émjrot (voir tome XII. nol« (1), p. t^).  ^2 Lettres de saint François de Sales d'Amboyse, vous n'en ayes encor receu pas un seul mot. Au moins suis-je asseuré que M. Flocard vous aura veu, • Epist. MDLii. et fidèlement mis en main ma lettre * a l'heure que j 'es- cris celleci, si quelque disgrâce ne luy est survenue. Or sus, il faut que M. et M"^ de Forax digère (sic) ces amertumes, puisque Dieu le permet, qui, comme j'espère, leur donnera ensuite des bonnes et solides consolations. Ell'a eu rayson de dire que c'estoit elle qui avoit fait le mariage, car je ny ay, pour moy, contribué que ce que je ne pouvois pas refuser a la vérité des qualités de M. de Forax et que je ne devois pas denier a son amitié (O. Nos Seurs ont esté consolées plus quil ne se peut dire, bien qu'en cet embaras incro5^able je ne les ay guiere veu en particulier, ains seulement a la Messe et exhorta- tion (2). De leurs nouvelles, je vous en escriray par che- min entre ci et Moulins, comme des nouvelles de celles  ( I ) Guillaume de Bernard de Foras, après avoir été éconduit par Françoise de Rabutin-Chantal (voir le tome précédent, note (4), p, 333), fut charmé des qualités d'une jeune veuve de dix-huit ans, Anne Le Beau, dame de Vaul- grenant. et il demanda sa main. Cette alliance déplaisait souverainement aux parents de la veuve, surtout à M. de Montholon, son oncle maternel, qui ne voulait donner sa nièce qu'à un homme de robe. L'Evêque de Genève con- sulté par les deux parties les conseilla selon Dieu, et rendit témoignage du mérite et de la vertu de son ami. Malgré les protestations de la famille, le mariage se fit dans le courant de septembre, peu après que le Saint eut quitté la capitale. Presque aussitôt l'orage se déchaîna contre lui. On fonda, dit M. de Foras lui-même dans sa déposition (Process. remiss. Parisiensis, ad art. 45), « des sinistres conjectures sur l'innocente affection dont ce Bienheureux m'honoroit, et » on publia «mille choses controuvées, au pré- judice de son honneur, faisant courir le bruit par tout Paris que c'estoit luy qui avoit manié cest affaire, et l'avoit mené a fin avec peu de bonne foy, se servant de persuasions et artificieuses surprises, contraires a son apparente candeur et a la saincteté de la vie delaquelle il s'estoit acquise la répu- tation. » Les lettres de François de Sales montreront avec quelle résignation, quelle tranquillité d'esprit, il supporta cette épreuve. Ajoutons que la mère d'Anne Le Beau, M""" de Sanzelles, alors retirée chez les Ursulines à Dijon (cf. tome XVI, note (3), p. 18), n'entra pas dans les sentiments de son frère et des autres parents ; elle approuva l'union que Dieu avait bénie, et surtout elle défendit autant qu'elle le put le saint Evêque de Genève ; car, rapporte l'historien de sa vie, « la haute estime qu'elle avoit con- ceùe de ce grand Prélat l'obligeoit d'en faire l'apologie, de défendre ses intérests et de témoigner publiquement qu'elle luy avoit obligation du mary qu'il avoit procuré à sa fille. » (Sénault, La Vie de Mme Catherine de Mon- tholon, veuve de M. de Sans^elles, Paris, 1653.) ; a ; Voir les notes ( i ) de la page précédente, et ( 2 ), p. 34.  AS'S'ÉE 1619 sa de Moulins entre Moulins et Lyon ; car en ces villes ou on fait les complimens a Madame (O, il ny a nul moyen d'escrire qu'aux heures esquelles vous ne voules pas que j'escrive. C'est pourquoy, bon soir, ma très chère Mère; Dieu soit a jamais au milieu de nostre unique cœur. Amen. Je salue de toute mon affection nos chères Seurs. Amen. Ma très chère Mère, je partz ainsy, sans loysir d'es- crire davantage; mais salues, je vous supplie, nos bonnes dames. Nostre Seigneur soit nostre très unique prae- tention. Amen. A Madame [Mad]amc de Chantai, Sup" de S'« Marie de la Visitation. Paris. Revo sur l'Autographe conservé à U Visitation de Limoget. ( I ) A »on arrivée i Bourget. Christine de France, princette de Piémont, • fot rencontrée par le tnere et eschevins a tr - ' r.'s d'environ yt chevaux. A l'entrée de la ville, tous les i. a en armes et Iny firent une belle salve, et tout le canon tira pareillement ; et fut lougee au lougis du Roy. ou elle fut visitée de leur Evesque et de tous les cors de la cité. • Lettre de l'abbé de la Mente, déjii citée. A Moulins, les mèmet honneurs furent rendus k la princesse  MDMX A LA MbKb KOSSET SLTLRILLRE DE LA VISITATION DE liOUKUEs (») Quelque chose qui est • deroeorè sur le c<*«ir • du Saint. — Uo métier pl«« .... . . .. V ^ ... _ Te i protr aés 'Ut de •€* ^rs. — La dooceur ne doit point ressembler à U timidité. Varcnne», a octobre 1619. Ma très chère Fille, Je retourne en arrière vous revoir en esprit cl saluer vostrc chcrc amc par ce billet, ne me pouvant contenter ' I Lj ^ ! I M " et» leœs de 1 i t.'li«' " > i ; _ ' ^ t la LswmM IX I  34 Lettres de saint François de Sales de cet a Dieu si court que je fus forcé de vous dire (0, m'estant demeuré sur le cœur que je ne vous parlay pas asses clairement sur le sujet de vostre conduitte en l'ad- ministration de vostre charge, selon que je m'estois pro- posé de vous en entretenir un peu plus amplement, si j'en eusse eu le loysir. Or, je repare cette faute au mieux que je puis, vous disant : i. que vous ne monstries point cette lettre que je ne fay que pour vous (2). 2 . Gardes vous bien de tomber en aucun descouragement pourvoir quelque petite murmuration, ou quelque sorte Providence « s'y est marquée par des traits si merveilleux » que Thistorien en retranche la plus grande partie, de peur de n'être pas cru. Une simplicité parfaite et une exacte docilité à la grâce relevèrent rapidement à ces hauteurs de contemplation qui ravissaient le Fondateur lui-même et lui fournirent le sujet de bien des pages de son Traitté de l'Amour de Dieu (cf. tome IV de cette Edition, p. lv). Mais les héroïques vertus de cette âme, plus encore que ses extases et son don de prophétie, la rendirent chère à saint François de Sales et à la Mère de Chantai. Humilité profonde, silence rigoureux, obéis- sance aveugle, tels furent les traits caractéristiques de cette vénérable Reli- gieuse de la Visitation. Née à Saint-Claude le 23 avril 1593, elle eut le bonheur de recevoir dès l'âge de onze ans la bénédiction et les conseils de TEvêque de Genève (voir tome XIV, note (i), p. 230). Le 27 septembre 1612, elle prit l'habit au mo- nastère d'Annecy, et fut professe le 29 septembre 1613. Assistante-commise pendant l'absence de la Mère de Chantai en 1618, Sœur Anne-Marie quitte la Savoie cette même année pour la fondation de Bourges où elle est élue Su- périeure (voir le tome précédent, note (3), p. 352). On vit bientôt que cette grande contemplative était peu propre à manier les choses temporelles, et, sûrs de sa vertu, les Fondateurs lui adjoignirent une Sœur pour diriger tout l'extérieur, ne lui laissant que le soin du spirituel (voir tome XVII, note ( i ), p. 261J. Cette demi-mesure ne pouvait durer, et en 1622, avant la fin de son triennal, elle fut déposée par Tordre de la Mère de Chantai qui l'envoya à Dijon, Dans la réforme de l'abbaye de Tart qu'on lui confia en 1624, Dieu permit encore, malgré le succès, que son genre de vertu ne satisfît pas tout le monde. En 1629, nous retrouvons la Mère Rosset à la tête de la Communauté de Crémieux, puis elle revient à Annecy (1632), où pendant de longues années elle servit de modèle aux nouvelles venues et se montra toujours « la digne élève du saint Fondateur, et une des plus exactes Religieuses de tout l'Ordre de la Visitation. » Sa fin bienheureuse arriva le 21 mai 1667. (Voir sa biogra- phie dans Les Vies de plusieurs Supérieures de l'Ordre de la Visitation Sainte Marte, Anneci, Humbert Fonteine, mdcxciii.) (i) " Pendant le séjour qu'il fit à Bourges (voir la lettre précédente), l'E- véque de Genève fut si occupé, soit auprès de S. A. R., soit à recevoir les hon- neurs et les visites qu'on lui rendait comme à une personne dont la sainteté était connue de tout le monde, qu'il ne put donner à ses chères Filles tout le temps qu'elles auraient désiré. » (Hist. de la Fondation de la Visitation de Bourges.) {il Tout ce qui précède est inédit.  AS'S'ÉE 1619 3 S de reprehension qui vous soit faite. Non, ma très chère Fille, car je vous asseure que le mestier de reprendre est fort aysé, celuy de faire mieux, difficile; il ne faut guère de capacité pour treuver les defautz et ce qu'il y a a redire en ceux qui gouvernent et en leur gouvernement. Et quand on nous reprend ou qu'on nous veut marquer nos imperfections en la conduitte, nous devons doucement tout ouyr, et puis proposer cela a Dieu et nous en con- seiller avec nos aydes ou coadjuirices ; et après cela, faire ce qui est estimé a propos, avec une sainte confiance que la divine Providence réduira tout a sa gloire. 3. Ne soyes pas prompte a promettre, mays demandes du loysir pour vous résoudre es choses de quelque consé- quence ; cela est propre pour bien asseurer nos affaires et pour nourrir l'humilité. Saint Bernard escrivant a l'un de mes praedecesseurs, Arducius, Evesque de Genève* : • Epi»t. xxtu. H Fay, M dit-il, «« toute chose avec conseil, » mais conseil de peu de gens, qui soyent paysibles, sages et bons. 4. Faites si suavement cela, que vos inférieures ne pren- nent point occasion de perdre le respect qui est deu a vostre charge, ni de pen«;er que vous aves besoin d'elles pour gouverner; ains faites leur connoistre doucement, sans le dire, que vous faites ainsy pour suivre la règle de la modestie et humilité, et ce qui est porté par les Constitu- tions • ; car voyes vous, ma chère Fille, il faut tant qu'il * Contiii. xwu est possible, faire que le respect de nos inférieurs envers nous ne diminue point l'amour, et que l'amour ne dimi- nue point le respect. 5. Ne vous troubles point d'estre un peu rudement con- trert)llee par cette l)onne ame de dehors (•), mays passes outre en paix, ou a faire selon son advis es choses es- quelles il n'y a point de danger de la contenter, ou a faire autrement (|uand la plus grande gloire de Dieu le requerra ; et alhors il faut, le plus dfxtrement qu'on pourra, la gaigner, affin qu'elle le treuve bon. 6. Sil y a quelque Seur qui ne vous traitte pas avec astes de respect, faites le luy sçavoir par celle des autres ^ 1 1 \\ «'agit trè« probahlemcnl de M** «U |ar«, •«!• t1 bè«nfaltrlc« à» U MjiiM>n (l« Boarg**. ^Voèr cè-âprè«, noir n.)  ^6 Lettres de saint François de Sales que vous jugeres la plus propre a cela, non comme de vostre part, mais de la sienne. Et affin qu'en toutes façons vostre douceur ne ressemble point a la timidité et ne soit point traittee comme cela, quand vous verries une Seur qui feroit profession de n'observer pas le res- pect, il faudroit, doucement et a part, vous mesme luy remonstrer qu'elle doit honnorer vostre office et coopérer avec les autres a conserver en dignité la charge qui lie toute la Congrégation en un cors et en un esprit. Or sus, ma très chère Fille, tenes vous bien toute en Dieu, et soyes humblement courageuse pour son service ; et recommandes luy souvent mon ame qui, de toutes ses affections, chérit très parfaitement la vostre et luy sou- haite mille et mille bénédictions. Quand je vous dis : ne monstres pas cette lettre, je veux dire : ne la monstres pas indifféremment ; car si c'est vostre consolation de la monstrer a quelqu'une, je le veux bien. A Varennes(0, le 2 octobre 16 19. Je salue chèrement nos Seurs, notamment celles qui sont de nostre mayson d'Annessi, que j'ayme incompa- rablement {'). A ma très chère Seur en Nostre Seigneur, Ma S"^ Anne Marie, Sup''^ en la Congrégation de S^^ Marie de la Visitation. A Bourges. Revu sur une copie faite par la Mère Rosset, conservée à la Visitation d'Annecy, ( I ) Varennes-sur-Allier fui la première halte après Moulins. Le lendemain, 3 octobre, Christine de France couchait à Châteaumorand, où le marquis et la marquise d'Urfé firent « bonne chère a Madame et a toutte sa compagnie. » (Lettre de l'abbé de la Mente, du 4 octobre, au duc de Savoie ; Turin, Archiv. de l'Etat, Francia, Leltere Ministri, Mazzo 17.) (2) Les Sœurs Françoise-Gabrielle Bailly, venue de Moulins pour seconder la Mère Rosset (voir tome XVI, note ( i ), p. 261), Marie-Marthe Legros (tome XV, note (2), p. 233), et Marie-Hélène Le Blanc, toutes trois professes d'An- necy (tome XVIII, note (3), p. 352). Ces deux dernières lignes sont inédites.  AsxÉE 1619 J7  MDLX A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS (iviom) Pourquoi Françoift de Sale* n'a pu voir ï souhait M** Je Villetavin. — Témoi- gnjget d'estime qu'il a reçut de la Reine mère. — Les Prélats de la cour et les bons propos de l'Evèque de Luçon. — On cherche à retenir le Saint en France ; ses sentiments h ce sujet. — Projet d'itinéraire. — Heurcutes rencontres h Tours et ii Bourges. — Ce qu'on perd à la cour. — De quoi on hlime la Mère Annc-Marie Rosset ; conseils que lui a donnés le saint Fon- dateur. — La future fondation d'Orléans et les aversions de M*' Fréinyol. — Nouvelles du Monastère de Moulins où M** du Tertre • exerce sa Tanité fort honnorablement. • Roannc-Voreppe, «i-ip octobre 1619 (iV Il est bien tems, ma très chère Mère, que je vous rende comte de mon voyage despuis Tours jusques icy. Nous partismes donq de Tours le samedi >', avec certes du desplaysir d'y laisser la chère M— de Villesavin ? malade, non sans quelque danger. Je ne la vis que deux fois, non seulement par ce que cette cour si grande et en laquelle j'avois tant de complimens a faire m'en em- pescherent» mais aussi, et encor plus, par ce que monsieur de Villesavin <<) estoit en une si grande anxiété, crainte qu'on ne la fit parler, que nonobstant tout le soin que j'avois pour cela, il estoit merveilleusement en peine. Et moy je le suis certes un peu jusques a ce que je sache qu'elle .s^)it hors de péril, car je la chéris grandement pour sa Ixînté et véritable vertu. I-a, je vis la Reyne mère et luy fis la révérence a l'ar- rivée et au départ ; et elle me favorisa grandemeni par le tesmoignage (ju'elle rendit «lu ilcsir qu'ell'avoit eu de I ) Ces pages «crohlent avoir été commeocées I Roanne. d'apré« cm qne dit le ^ ou 1« 6 oct< "^ Vivent k Vortppe. où la ic 19 du mém* n> •• pas la lettre «ntièr*. qnl •• termina sans doute k Grenoble, le même )o«r. 'i' II " - - ' - - • \ ! !«• totne précédent, note i\ '4j«jnHh«iip«juz,»«igr.^ '.' r ■ , . •■, «uiribid.t. ' F- 417*  38 Lettres de saint François de Sales me voir, et de celuy qu'eU'avoit de m'ouïr et me voir plus longuement lO. J'appris a connoistre tout plein de Praelatz, et particulièrement M. l'Evesque deLusson, qui me jura toute amitié et me dit qu'en fin il se rangeroit a mon parti, pour ne penser plus qu'a Dieu et au salut des âmes (2). Je vis M. le Cardinal de la Rochefocaut (3), qui m'obligea infiniment, et me dit qu'il desiroit faire l'union des Audriettes (4), et quil auroit un soin tout particulier de la Mayson de Sainte Marie, c'est a dire, dit il, de vos Filles. Or, je vous dis tout ceci afïin que si la Reine mère va demeurer a Paris, vous puissies aux occurrences employer la faveur de M. de Lusson, puys- quil m'ayme, et que vous esperies aussi en celle de M. le Cardinal. Je vis enfin M. le Cardinal de Retz, qui d'abord m'in- vita a demeurer en France par une proposition laquelle,  (i) Voir ci-dessus, p, 20, (2) Armand du Plessis-Richelieu, évêque de Luçoii (1606), grand aumônier de la Reine mère, secrétaire d'Etat (1616), se connaissait en hommes. Déjà en 161 7, sur la seule réputation de l'Evêque de Genève, il approuvait le choix que voulait faire de lui la cour de Savoie comme ambassadeur extraordinaire à Paris (cf. La Nun:^iatura di Francia del Card. Beyitivoglio, vol. I, p. 79), et s'associait aux regrets du Roi qui, bien qu'il « ayt agréable qui que ce soit qui vienne vers » lui « de la part de Son Altesse,... eust eu un particulier conten- tement que c'eust esté le dict sieur de Genève pour les rares qualités qu' » il cŒur c ' ' k Ann« C . I. pp. r, , «eul m* • , D. Berretta, Barnabite. novt l'apprend dan* m dépo«itlon au I** Procè« do r, ^ . . . rerie de Paru une chanco do ■occèa poor on vojrafo on Aa^olerro. l'ardent dètir de tr '1 roi jaoqoe* 1" l'aurait incliné à accopier Ij propo»!' Lot troi* llffnoa aaivanto* font partie, dan» l'édition de i6té. d'nn texte ^''^' ■- .--:-- - . - -^ - - . , •• t i*4t p. M. ont été imprimé* dan* «n catalofoe d'Etienno Clunvajr. Pari*. iM^. le SI aepten ^ :*e. la conr on ropartll le lundi %y Vmèdéo, prin t  40 Lettres de saint François de Sales point considéré. On me dit despuis que M. l'Archevesque de Sens (O en avoit parlé fort longuement au Roy, qui y avoit pris playsir. Mays en fin, si Dieu ne le veut de sa volonté d'approbation, je ne le veux jamais vouloir, et ni mettray du tout rien du mien que mon consentement a la Providence céleste, quand je connoistray que ce sera son service. Le Roy me donna ses commandemens fort amiable- ment, et tant luy que la Reine mère tesmoignerent a Son Altesse qu'ilz avoit (sic) a playsir que je suivisse Madame. La, a Amboyse, nous receumes l'advis que nous irions a Nice et a Chasteaumorand ( = ) ; avant hier nous fusmes advertis que nous allions droit a Grenoble, et de la en Savoye, a Chamberi, d'où je me retireray a An- nessi. Il falloit escrire toutes ces choses du monde a ma Mère, affin qu'elle sache tout : maintenant, parlons des affaires de Dieu. A Tours, je vis les Mères Carmelines et y fis un'exhor- tation, et fus fort édifié de voir la Supérieure (3), fille de feu M"® Acarie, qui est une ame de haute vertu et d'esprit merveilleusement amiable et franc, et joyeux et gay. Je vis le P. Suffren, avec mille réciproques consolations, et communicasmes fort franchement ; c'est un grand person- nage, et véritablement humble et sincère (4). ( I ) Le frère du cardinal du Perron, Jean, lui avait succédé sur le siège archiépiscopal de Sens. Il l'occupa peu de temps, car il mourut le 4 octobre 1621. (2) Il fut question en effet de conduire la nouvelle princesse de Piémont à Nice pour y passer l'hiver, et se rendre ensuite, par les galères, en Italie ; mais plusieurs raisons firent abandonner le projet : la longueur et la fatigue du voyage, la dépense, et les désirs des seigneurs français du cortège. On arriva à Châteaumorand en Forez le soir du 3 octobre (voir ci-dessus, note ( i ), p. 36), et le lendemain, un ordre de Charles-Emmanuel dirigeait la cour sur Turin par Grenoble. ( 3 ) La Mère Marguerite du Saint-Sacrement (voir ci-dessus, note ( 2 ), p. 24). (4) Jean Suffren (voir tome XIV, note ( i ), p. 126) naquit à Salon en Pro- vence, le 30 novembre 1571, et entra dès l'âge de quatorze ans dans la Compa- gnie de Jésus, où il fit les quatre voeux en 1603. Professeur remarquable, il fut ensuite directeur d'âmes de grand mérite et prédicateur justement apprécié. La sainteté de sa vie, son savoir et sa modestie le désignèrent à Marie de Médicis qui le choisit pour son confesseur. Trente ans, il demeura à ce poste plein d'honneur et de périls, se tenant éloigné des intrigues de la cour, mais remplissant toujours courageusement son devoir. De 1626 à 1631, il dirigea  Aks'ée 1619 41 A Bourges, il est incroyable combien de faveurs nous receumes de M. nostre Archevesque, qui est véritable- ment cordial ' ; mais nous eûmes fort peu de tems a parler. M. de Neucheze ' ', qui fait une particulière pro- fession de vous aymer, me dit quil vous avoit escrit pour se plaindre de la défiance que son cousin avoit de luy ( J) ; et que quand il vint a Bourges, il ne vint nullement a l'archevesché et ne vid point M. l'Archevesque, qui est fort bien avec M. le Mareschal ^< . Il faudra donner un peu de loysir aux espritz de digérer leurs petitz dépitz, et puis tout se remettra. M. de Saint Aignan f^) n'est encor point venu ; mais il faut que je vous die que nous avons veu en sa mayson tant de mar(iues de la pieté de M** de Saint Aignan que j'en suis devenu tout amoureux, m'estant advis qu'elle sera un jour sainte si elle persévère avec humilité. même k la foii la mère et le fiU, car Louis XIII qui l'aimait, avait été heu- reux de lui confier ta conscience. Mais quand la Reine mère, sacrifiée à Ri'' ■ ''-r. le P '^ ~ pa, ; il «ollicita cl obtint du Roi la |> «rc 1j rci et ne la quitu plu». Le i^ sep- tembre 1641, il mourait k Flessin^e, en te rendant avec elle de Londres k Colo| quelles relations aurait ev«« M*' Frémjot avec le go«- (s) Honorât de BeauviUiers. comte de Sainl-Ai#o«o. baron de la Perté- Hu» ingère, a*a. , ^ , - _ _- aiJai- •ière. Sa femme, alliée de près è la marquise de Mai^nelais. était '■ iio de ' Je François, «eigncur de M<> U« do Crr . io. tome II. M. de Sainl-Aïf u- . . Abboeeo d« Montmartre, dont François de Sales avait ae c oadé lo làle po«r U ré* forme de son Monastère. (Voir tome XII. p. 171.)  42 Lettres de saint François de Sales Penses vous, ma très chère Mère, que des Roane j'aye euleloysir de continuer cette lettre jusquesicy a Vareppe, deux lieues près de Grenoble (0 ? C'est une grande perte de tems que d'estre a la cour, et plusieurs y perdent encor l'éternité. Non pas certes pour celleci, car tout y va pres- que selon Dieu ; et c'est une grande consolation de voir nostre petite Madame si gaye et toute bonne, et Madame de Vandaume, qui est un (sic) parfaite bonté (2), et tout son train si bien rangé et vertueux. A Bourges, je treuvay la pauvre Supérieure (3) entre les mortifications continuelles qu'on luy fait sur ce qu'elle n'est pas habile aux choses du monde et trop facile a la réception des filles et a la conduite des Seurs. La pauvrette est, nonobstant cela, toute douce et amia- ble. Je luy parlay et a TAssistente (4) ensemblement, et dis qu'elle ne s'obligeast nullement a faire tous-jours venir l'Assistente au parloir avec elle ; mays qu'es affaires de conséquence, après avoir ouy ce qu'on propose, elle prit loysir d'en conférer avec elle et les Coadjutrices, par ce qu'en cette sorte elle conservera la dignité de Supérieure et la bonne conduite des affaires ensemble- ment ; et non pas avec cette timidité avec laquelle elle n'osoit venir au parloir sans l'Assistente, de peur qu'on ne luy parlast d'affaires temporelles : en quoy elle se tenoit trop sujette, et privoit les Seurs de deux présences, ( I j Là, le président de Saint-André, député par le Parlement du Dauphiné, vint saluer la princesse « et luy rendre toutte sorte de complimans. » (Lettre de l'abbé de la Mente, du 19 octobre, au duc de Savoie ; Turin, Archiv. de l'Etat, Francia, Lettere Ministri, Mazzo 17.) (2) Bien des liens rattachaient François de Sales à Françoise de Lorraine, épouse de César, duc de Vendôme. Elle était la fille de ce duc de Mercœur dont il avait prononcé l'éloge funèbre à Paris, le 27 avril 1602 (voir tome VII, p. 398J, et de Marie de Luxembourg, des comtes de Martigues, dont la famille de Sales s'honorait d'être vassale (voir tome XII, note (i), p. ni). Son mari, grand prieur de France, avait été chargé d'accompagner la sœur du Roi jus- qu'à la frontière de Savoie ; elle eut ainsi l'avantage de voir de près pendant un mois l'Evéque de Genève. M'"'= de Motteville (Mémoires, tome I, chap. vu, p. 148) ne craint pas d'appeler la duchesse de Vendôme « une sainte et la mère des pauvres. » De 1645 à 1649, elle partagea la disgrâce de son fils, le duc de Beaufort, et mourut en 1669. (^) La Mère Anne-Marie Rosset. (4) Soeur Françoise-Gabrielle Bailly (voir tome XVII, note ( i ), p. 261).  Akkée 1619 4^ dont l'une pour le moins est requise pour tenir en devoir les Novices. Et dis a l'Assistence (sic) qu'elle rendit tout respect a la Supérieure, nonobstant le peu d'expérience qu'ell'avoit aux choses temporelles. Mays quant a madame leur bonne protectrice («), elle ne sera pas satisfaite si on ne met un'autre Supérieure ; car, dit elle, cette fille est faite pour estre un (sic) très excellente Directrice, et c'e^t dommaj^e de la divertir au soin du temporel auquel elle ne sçauroit reuscir. Mays on verra dans quelque tems ce quil faudra faire. Monseigneur l'Archevesque et M. de Xcuchaize ne peuvent souffrir qu'on parle d'une Mayson a Orléans, et, comme je vous escrivis estant audit Orléans, ou je laissay ma lettre au P. Lalemand ' , il faudra conduire prudemment la réception ou acceptation d'une May.son, et estre bien asseuré de ce qui se promettra ; car on me dit que le peuple y estoit un peu dur, et les espritz ma- laysésa conduire. Mays le P. Lalemant, avec sa charité et prudence, pourra donner les advis as.seurés de toute chose. Il faudra tcjus-jours bien peser l'extrême aversion que Monsieur l'Archeve-sque a a cela "' I I ' Fille de Guy de Moncejnx. teifrneur de HouJ^n. et de Jeanne de la Chi> trc. A ' ' " ' ir% et de M.... .,-. .- . ..^.. ^.. .-,-,,, 1.^ . , .; ..... W, X.V Jar* mourait. I^^uant au Munattère de la Vititation de Bourgc». qu'elle a%ait \ ^ et protégé. • cinq nulle livret et «a petite chapelle garnie ; ■ li..... .^^ .....tter* ne voulurent pa* remplir cette pieu»e intenv - M ■?"; 1740. tome VII, et //ii/. Jt /j FomJéttom d* U Viêitjtiom «// B (t) Le P. Pierre Lallcmant était né ^ Part* le 4 juillet i^Hi . il «ntrj ju noviciat de la Cor' '^ de }i*u% k Rome, le a aviil 1611. et devi»* '-• '-« de* quatre v 1 mourut le 17 octobre io4m. Il y était revenu en ibts, aprè* avoir pa»»« a L* !' '- ■ • '•' V ... i Moulir 1 - i.ii I....... I- j ttf. et*- Archnitie ^feneral de ia t • le vit .>  I La ftaintc hondatrice rr lait a la Mère de ' j 1. rrtncipal recourt • :I*ii'(> "■!. I, p :•* "' ' ' .j^ u«- iivn^»* |r . ' k %f% Fille* «.onitiic confe«»''ur dan* \ llitlotrt 44 lé Foi •fta M«' Prémjfot. Ces . - \. femme du gouverneur J •leux. U eut lieu le 9 «eptembre i6to ; le* déUili »eront donne* plu* tard.  44 Lettres de saint François de Sales Je treuvay la pauvre Seur Jeanne Françoise (0 toute attendrie dequoy, a son advis, vous ne pouves avoir de l'inclination pour elle ; elle s'est grandement changée, et marche de bon pied en la douceur et humilité, a ce que • Epist. praeced. j 'appris. J'ay escrit sur chemin a la Supérieure * pour la soulager un peu, puisque mesme je ne peu luy dire a Dieu qu'a la desrobee, non plus qu'a nos Seurs de Mou- lins et de Lyon (2), a cause de la surprise de mon départ que, par force, il me faut faire soudain comme Madame monte en carosse, par ce que je suis de la carosse qui va immédiatement devant elle. A Moulins, je treuvay tout bien, hormis que nostre Seur a besoin d'une Directrice, ne pouvant fournir a tout elle mesme, a cause du bon nombre de Novices qu'ell'a (3). La fille des révélations est toute désabusée, et croy qu'elle fera prou. M"^ du Tertre (4) exerce sa vanité fort honno- rablement céans, ayant sa chambre tapissée et son lit de soye ; mays il faut un peu la supporter, il y a espé- rance de mieux. Helas, que les enfans du monde sont niays de vouloir estre estimés grans et dignes de respect par ces mollesses d'esprit ! (5) Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Harrow (Londres). (i) Sœur Jeanne-Françoise Estienne, professe du Monastère de Lyon, que la Mère de Chantai avait emmenée à la fondation de Bourges (voir tomes XVII, note (2), p. 359, et XVIII, note (3), p. 352). La Sainte, en 1622, la ramena à Lyon, d'où elle partit en 1640 pour coopérer à l'établissement de la Visitation de Bordeaux. Elle mourut dans cette ville le 21 juin 1658. (2) C'est le 7 octobre que Christine de France avait fait son entrée solen- nelle à Lyon. Elle y fit un séjour assez prolongé, puisque le 19 seulement elle atteint Voreppe, après avoir passé par la Côte-Saint-André. (D'après la lettre de l'abbé de la Mente, déjà citée.) (3) La Mère Jeanne-Charlotte de Bréchard, supérieure de Moulins, avait alors sept novices déjà voilées : les Sœurs Marie-Catherine Chariel, Marie- Catherine Ravateau, Françoise-Catherine de Gerbes, Marie-Marthe Bachelier, Jeanne-Elisabeth du Brugerat, Claire-Geneviève de Feu, Louise-Antoinette Ogier et Marie-Séraphine Delalande. (4) Voir le tome précédent, note (3), p. 386. (5) Voir ci-dessus, note ( I ), p. 37.  Année 1619 45  MDLXI A LA SOBUR DE LA ROCHE, ASSISTANTE-COMMISE A ANNECY («) RépoiiM an tajet d'un délai pour la profetsion d'une Novice. Chamb^ry, 23 (xtohrc 3 i^iq. -Ma très chère Fille, On peut, pour le sujet dont vous m'escrives, retarder la profession de nostre Seur ^ ; ce que je vous escrirois plus amplement, n'estoit que je suis si pressé que je n'ay loysir de rien adjouster. Et cependant je me dispose de vous voir dans 4 ou cinq jours, comme je désire. Vous pourres donq recevoir ce que ce sieur porteur donnera, et puis, en son tems, la profession et le reste se feront. Vostre plus humble frère en Nostre Seigneur, Franc*, E. de Genève. A Chamberi, le [2J3 octobre 1619, ' 4 A ma très chcrc Fille en N. S', Ma Scur Claude Agnes, Supérieure de» Scurs de la Visit**". Ancssi. Re^u »ur i .Kutographa COOtenré à la Vi^iunun de Poiticr*. ( I ) Voir le tome précédent, note ( 1 ), p. ))|. ( i ) L'Autographe porte clairement : | o i».Ji ( 4 ; L -i^' ^ ^ ' ' I ' !^ i ; voir la laiira du Saint ^ M** Bcllol. i« M** Cama». tnt U dr t i •«• frjt- ..... il Itar donna ta h fhrt dé ytfiiirf Jfsm'Pietr* i,émm», smtttm .' .... f** Mf*trt Amtmimt Q^/,.., F... .... i' (irjtiit et Je *''- ^ "•"tne Vi!f<* " - «mi.) L- tt« ne fat in. )A*' de 1 .vie.  48 Lettres de saint François de Sales Maysons; mays puisque dans deux ou trois jours je les feray moymesme par lettres, je me contenteray, sil vous plait, quil asseure monsieur et madame de Saint Bonet (0 de mon humble obéissance ; et quand j'escriray par delà, je n'oublieray pas de rendre mon devoir a madame de Herce (2). A Monseigneur Monseigneur le R"^^ Evesque de Belley, Prince du S* Empire. Revu sur l'Autographe conservé à Milan, Archives du prince Trivulzio. Visitation de Belley nous ont conservé le souvenir de ce « très vertueux ecclé- siastique » qui prit tant « de peine pour l'establissement » du Monastère. Il lui « fist enfin... une grâce plus grande que toutes les autres, » continue le vieux manuscrit, « s'y donnant luy mesme pour confesseur,... sans aultre pension, advantage, ny recompence que celle quil attandoit et esperoit de Dieu... C'estoit un vray fils de nostre Bienheureux Père... Encores qu'il fut faict grand vicaire de l'evesché, jamais ses occupations ne luy firent désister sa charité a assister nos Sœurs ; et quand on luy en disoit quelque chose : — J'ay apris, disoit il, de mon Bienheureux Père qu'un homme qui ne perd poinct de temps a du loisir pour faire beaucoup de choses. » (Histoire de la Fonda- tion de la Visitation de Belley, par la Mère de Chaugy.) (i) Parents de l'Evêque Belley. Son père, Jean Camus, seigneur de Saint- Bonnet, Châtres, de Gaudreville et La Chapelle, était né de Jean Camus et de Marie Bouguier. Il fut trésorier des menus plaisirs du Roi, capitaine, bailli et gouverneur d'Etampes. Sa femme, Marie de Comtes, ou d'Escomtes, fille de Pierre de Comtes, capitaine de la marine, lui donna de nombreux enfants et lui survécut de longues années. On trouve encore en 1647 ^"^ ^'^te par lequel elle cède plusieurs sommes à son fils Henri. {Bibl. Nat., Cabinet des Titres, Pièces originales, vol. 582, art. Camus.) (2) Charlotte de Ligny, dame Vialart de Herse (voir le tome précédent, note (i), p. 331).  1  Année 1619 ^  MDLXIII A l-A MÈRE DE CIIANTAL, A i ami> (rtACMSKT) L'anique ambition du grand Aum6nier de Christine de France. Pourquoi il méprise la cour. Chambëry, 30 octobre 1619 (i). Madame, Son Allesse et M. le Prince ont voulu que je fusse le grand Aumosnier de madite Dame ; et vous me croires, je pense, aysement, quand je vous diray que je n'ay directement ni indirectement ambitionné cette charge ' . Non véritablement, ma très chère Mcre, car je ne sens nulle sorte d'ambition que celle de pouvoir utilement employer le reste de mes jours au service de ( I ) Nout détachun* ce fragment d'un texte publié en i6a6 tout la date du yo novembre 1619 voir ci-aprc», p. ^8 , nou* appuyant sur cef ligne» que U Mère de Chantai écrivait ^ la Mère de Bréchard le 1^ novembre : ■ J'ai reçu det nouvelle* du )o ifoctohrt de ce bon M" :r; il était ^ Charo- béry. Il me mandait qu'il était aprèt à »e déprct.v..^ .. U cour... Madame et Leart Altettet l'ont fait grand aumônier, et M. de Boity premier aoroùnier de Madame, de »orte qu'il c»t engagé pour »ervir «on quartier ; et Mon»ei> gneur me mande que la charge de grand aumônier l'engagera pour deux mois toute* le* année* i Turin. • D'apré* l'Autographe; voir Lrltret, vol. I, p. isv II e*t s nou* donnent ici appartient à cette lettre du ,■■■.; i perdue. I s ^ «11 pleuti a Son .\lie%»c le duc de Savoie) et a mon dicl Seégneor le Pr ler de Madame. • ra Fj«.- . -• ..~,... ;,..,;,*, . ^^. ^.. 41 ; • ce qu'il ac — •■• .^^ •i p«o d'affection a cet honneur, quil n'en beat pa* tourné ■ r le demander. • Et »on intendant, le ti a »on loar ibid.. ad art. i\i : I ' M — • > -^■■"■ux ne «c vouiv.. • • de* gage* qui Ivy furent orv! ' S A. le fcii gf et de Madame la Pnn* c«ft*« de r !* il n'a . moingt» faicl ny faict faire aukun' i> . n ■ , . ...i, - . _ . — -.....-._..-.. ay jamai* rien eaig«^ > qu'il n accepta cet' qu a U condition d cr dan* «on dt- --- - •• - ' • • • ' ^ le tl /4|. %om mdturtiU dé S* tr. W# ^éit%, V»t\%, lanq. I** Partie, pp. ti% sao.) Lerraaa tX «  50 Lettres de saint François de Sales l'honneur de Nostre Seigneur, Non certes, la court m'est en souverain mespris, parce que ce sont les souveraines délices du monde que j'abhorre de plus en plus, et luy, et son esprit, et ses maximes, et toutes ses niaiseries.  MDLXIV A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON Comment se rassurer au milieu des inclinations mauvaises de la nature, — Exemple de saint Paul. — L'inconstance de notre âme ; ce qui doit y demeurer stable. — Manière de combattre les tentations d'affectation. — Conséquence des fautes vénielles. — Etre juste envers soi-même. — Le danger des austérités indiscrètes. [Fin octobre ou novembre] 1619 (i). Je voy clairement cette formiliere d'inclinations que l'amour propre nourrit et jette sur vostre cœur, ma très chère Fille, et sçai fort bien que la condition de vostre esprit subtil, délicat et fertile contribue quelque chose a cela ; mays pourtant, ma très chère Fille, en fin ce ne sont pour tout que des inclinations, desquelles puisque vous sentes l'importunité et que vostre cœur s'en plaint, il n'y a pas de l'apparence qu'elles soyent acceptées par aucun consentement, ou du moins par consentement déli- béré. Non, ma très chère Fille; vostre chère ame ayant conceu le grand désir que Dieu luy a inspiré de n'estre qu'a luy, ne vous rendes pas aysee a croire qu'elle preste son consentement a ces mouvemens contraires. Vostre cœur (i) Après le retour de l'Evèque de Genève en Savoie, nous avons, pour premier message daté, à la Mère Angélique, celui du 16 décembre ; c'est un peu tard. Le Saint a dû certainement écrire à sa fille spirituelle à la fin d'octobre ou en novembre (cf. ci-dessus, p. 47); est-ce la présente lettre? Nous le cro- yons, d'autant que la comparaison avec les autres h la même destinataire lui assigne cette place, et que plus tard le titre de « frère » à la signature sera remplacé par celui de « père ». Il est vraisemblable que le commencement du texte autographe a été supprimé.  Année 16J9 51 peut estre trémoussé par le sentiment de ses passions, mais je pense que rarement il pèche par le consentement. O moy misérable homme, disoit le grand Apostre •, • Rom., m, m* qui me délivrera du cors de cette mort f II sentoit un cors d'armée comp>osee de ses humeurs, aversions, habi- tudes et inclinations naturelles, qui avoyent conspiré sa mort spirituelle ; et parce qu'il les craint, il tcsmoigne qu'il les hait ; et parce qu'il les hait, il ne les peut sup- porter sans douleur ; et sa douleur luy fait faire cet eslan d'exclamation, a laquelle il respond luy mesme • que la ' Ibid., f. uli. grâce de Dieu, par Jésus Christ, le garantira, non de la crainte, non de la frayeur, non de l'alarme, non du combat, mais ouy bien de la desfaite, et l'empeschera d'estre vaincu. Ma Fille, estre en ce monde et ne sentir pas ces mou- vemcns de passions sont choses inc()mpatil)les. Nostre glorieux saint Bernard dit * que c'est hcresic de dire que • Epi«t. ccur. jd . Goarinoni. nous puissions persévérer en un mesme estât icy bas, d'autant que le Saint Ksprit a clit par Job *, parlant de • Cap. xnr. «. l'homme, ^ue jamais il n'est en mesme estât. C'est pour respondre a ce que vous dites de la légèreté et incons- tance de vostre ame, car je le croy fermement qu'elle est continuellement agitée des vens de ses passions, et que par conséquent elle est tous-jours en bransle; mais je croy aussi fermement que la grâce de Dieu et la reso- lution qu'elle vous a donnée, demeure continuellement en la jxjinte de vostre esprit, ou l'estendart de la Ooix est tous-jours arl>oré, et ou la foy, l'espérance et la rharitr prononcent tous-jours hautement : Vivk Jésus '. Voyes vous, ma Fille, ces inclinations d'orgueil, de vanité et de l'amour propre se meslent par tout, et four- rent insensiblement et sensiblement leurs sentimens presque en toutes nos actions ; mays pour cela ce ne sont pas les motifs de nos actions. Saint Bernard les sentant un jour qu'elles le faschoyent tandis qu'il preschoit : « Retire-toydemoy, Satan •,dit il ; je n'ay pas commencé * Hjh . •'. •«' pour toy, et nefiniray pas p'Mir toy ' . « 1' , , , p.rtcv. par  :>^  Lettres de saint François de Sales  Une seule chose ay je a vous dire, ma très chère Fille, sur ce que vous m'escrives que vous fomentes vostre orgueil par des affectations en discours, en lettres. Es discours, certes, quelquefois l'affectation passe si insen- siblement qu'on ne s'en apperçoit presque pas ; mais si pourtant on s'en apperçoit, il faut soudain changer le stile. Mais es lettres, a la vérité, cela est un peu, ains beaucoup plus insupportable ; car on void mieux ce que l'on fait, et si on s'apperçoit d'une notable affectation, il faut punir la main qui l'a escritte, luy faysant escrire une autre lettre d'autre façon. Au reste, ma très chère Fille, je ne doute point que parmi cette si grande quantité de tours et de retours de cœur, il ne se glisse par ci par la quelques fautes vé- nielles ; mais pourtant, comme estans passagères, elles ne nous privent pas du fruit de nos resolutions, ains seulement de la douceur qu'il y auroit de ne point faire ces manquemens, si Testât de cette vie le permettoit. Or sus, soyes juste : n'excuses, ni n'accuses aussi qu'avec meure considération vostre pauvre ame, de peur que si vous l'excuses sans fondement vous ne la rendies insolente, et si vous l'accuses légèrement vous ne luy abbatties le courage et la rendies pusillanime. Marches • Prov.. X. 9. simplement, et vous marcheres confideminent *. Encor faut-il que j'adjouste en ce bout de papier ce mot important : ne charges point vostre foible cors d'au- cune autre austérité que de celles que la Règle vous impose ; gardes vos forces corporelles pour en servir Dieu es prattiques spirituelles, que souvent nous sommes contraintz de laisser quand nous avons indiscrettement surchargé celuy qui, avec Tame, les doit exercer. Escrives moy quand il vous plaira, sans cérémonie ni crainte ; n'employés point le respect contre l'amour que le P. Rodriguez dans son ouvrage sur la Perfection chrétienne (Partie I, Traité III, chap. vi), avec cette note marginale : Bern. in Vita ipsiiis. Cependant, malgré les recherches faites par plusieurs patrologues, elles n'ont pu être retrouvées dans les Vies anciennes et modernes du saint Docteur. Peut-être ce trait appartient-il à la littérature légendaire de son histoire ; mais YExorde, Hubert et Césaire ont été consultés sans plus de succès.  As'S'ÉE i6ic) ^3 Dieu veut estre entre nous, selon lequel je suis a jamais invariablement Vostre très humble frère et serviteur, Frakç*, E. de Gcncvc.  MDLXV A LA MèRE DE CHANTAL, A PARIS (rmAOMnrr) Une Comroanauté ferTcnte, «oui ane Sapérieare trè» »aint(^ m3i< plm propre à converser avec Dieu qu'avec les homme Annecy, [novembre] 1619 (1). Ma très chère Mère, J'ay receu une consolation inexplicable de voir a Bour- ges la chère petite trouppe de nos Pailles, si désireuses de la pure perfection de l'amour divin et si amoureuses de l'exacte observance de leurs Règles, qu'il y a lieu d'es- pérer que cette Mayson sera bénite de Dieu et en béné- diction a la Congrégation. Mays, a vous dire vray, j'ay treuvé la pauvre petite Mère Rossct si affoi!)lie de cors et si descheùe, que je croy qu'il la faudra retirer de dessous le fardeau ' . Celte pure colombe est bien plus prnpre a demeurer avec son Bienaymé dans le trou Je la masure • d'une cellule, * (Uni., n, 14. qu'a converser avec les hommes. Chacun admire sa vertu et bien peu goustent sa conduitte. O ma Mère, il ne se faut pas estonner de cela : toutes les âmes n'ont pas la grâce de joindre l'actif au passif, et de passer, sans pré- judice intérieur, de l'un a l'autre.  ( I ) Déjk. dan» ta lettre Ja ^-19 octobre k la Mcrc de Chantai p. 41'. Fran- çois Je Sale* parle Jet Jifftculté* cré^c» au Monastère Je Duur^t par le pe« !e Je la Sup> 'ur lc« >; 1 Annecy, K -- _^i pas tarJer a . - ...: »ur ce i^, , _- ._ . _- ^ . . qui no«a a garJé ce frairnent. le place pea après l'entrewe J« Saint et Je la Mèr« Anno-M - 19; le mois J« novembre no«s parait U ilale |j pins ptv c J'où il fut extrait. (•) La Jèpositlon Je la Mère Roesel n'ent lien cepenJant q« en avril lOii. (Voir d-J«Mas. aol« ( t )• p. |).)  54 Lettres de saint François de Sales Il faut dire la vérité : a Grenoble, j'ay treuvé une, mays une Supérieure toute selon mon cœur(0. Revu sur le texte inséré dans la Vie manuscrite de la Mère Rosset, par la Mère de Chaugy, conservée à la Visitation d'Annecy. (i) Cette phrase nous semble devoir appartenir à la présente lettre; nous la trouvons sous la plume de la Mère de Chantai, s'adressant le 13 janvier 1620, à la Mère Péronne-Marie de Chastel : « Monseigneur m'écrivit en me parlant de nos Maisons qu'il avait vues : Il faut, » etc. « Or, pensez, ma Fille, si cela me fit grand bien. » (D'après l'Autographe ; voir Lettres, vol. I, p. 368.  MDLXVI A M. CLAUDE DE BLONAY (0  INEDITE  Inépuisable condescendance et sainte fermeté de François de Sales. Annecy, 15 novembre 1619. Monsieur, Je vous priay de dire a M. Combaz ( = ) quil vint retirer sa fille (3) ; mays despuis, sachant l'extrémité de la passion en laquelle il est sur ce sujet, j'ay pensé que je pourrois encor voir plus particulièrement sil y aura moyen de la (1) Voir tome XII, note ( i ), p. 124. (2) Claude Combaz, notaire ducal à Thonon, dont l'acte de sépulture est daté du 9 novembre 1627 (Reg. par. de Thonon). Il avait épousé Françoise Desplans, de Genève (cf. tome XVII, note (2), p. 202), qui fut convertie vers 1600 par l'Apôtre du Chablais. (3) Avant même sa naissance, Péronne Combaz avait reçu les bénédictions du Saint. Il ne la perdit pas de vue, et ayant appris, en 161 7, son désir de se consacrer à Dieu, il la fit entrer au monastère de la Visitation d'Annecy. Lui- même s'appliqua à former cette âme qui « avait naturellement » les passions « vives et fortes, » disent les anciens Mémoires. (Cf. la lettre du 5 ou 6 juillet 1620, à la Mère de Chantai.) Mais le débonnaire Evêque ne vit pas sur la terre le fruit de ses soins; le 18 octobre 1623 seulement, la prétendante pre- nait l'habit religieux pour le rang des Sœurs domestiques et devenait Sœur Françoise-Augustine. Encore n'arriva-t-elle pas pour cette fois à la profes- sion. La Mère Marie-Marguerite Michel, touchée de ses désirs persévérants, l'emmena au monastère de Belley ; elle y reprit l'habit le 19 mai 1625, et y fit ses vœux sous le nom de Marie-Augustine. « Cette chère Sœur, » témoi- gne l'annaliste, a « été l'une des plus excellentes Religieuses de son rang, infatigable dans le travail pendant plus de cinquante ans, avec autant de ferveur à la fin qu'au commencement. » (Histoire de la Fondation de la Visi- tation de Belley.)  Aks'ée 1619 ^1 retenir ; et Dieu sçait si j'en seroys joyeux, n'y ayant que la nécessité et force de la conscience qui puisse la faire renvoyer. Mays aussi, quand il le faudra faire, je me disposeray a laisser dire tout ce qu'on voudra et faire mon devoir. Je me remetz a vostre discrétion, Monsieur, et suis Vostre très humble et très affectionné confrère, Frakç*. E. de Genève. XV. IX. 1619. A Monsieur [Mon$i]eur de Blonnay, Prefect de la S" Mayson. Thonon. Rern »ur l'Autographe contervé k la Vititation de Fribourg.  MDLXVII AU PRINCE DE PIÉ.MONT, VICTOR-A.MéOÉE (0 Infraction aaz détirt et aux ordret de Son Altette pour let prébendct à» f î»c. — L' " ue» «uhr nt. — Prière de faire con- • vérilabl- : duc de - Annecy, 19 novembre 1619. Monseigneur, Des que Vostre Altesse eût l'heureuse pensée de contri- buer son soin et son authoriié a la reformation des Mo- nastères de deçà, elle donna ordre que les pra^bendes vacantes de celuy de Contamine fussent réservées pour cstre par après appli(iuees selon ce dessein (■). Or main- tenant, un Religieux ancien dudit Contamine ayant un désir extrême de faire avoir place et pra^lwnde a un sien neveu, jeune et ignorant ^ , a obtenu des lettres de Son ( I ) Voir tome XVII. noie ( l ), p. 4). (•) V ' tome* XV" - (1) I' • aubfté.i :n«a««l (voir ft 1 Appendice I) noui apprennent le nom de ce • KelifteoJi ancien • et  56 Lettres de saint François de Sales Altesse (i), par lesquelles elle commande que l'on luy donne cette praebende. Mays on ne peut croire que ces lettres soyent selon Tintention de sadite Altesse, puisque elles sont contraires a la resolution prise avec tant de considération, delaquelle il se peut faire que la souve- nance ne soit pas tous-jours présente a Son Altesse ; puysque mesme, en attendant qu'on obtienne de Rome le pouvoir d'appliquer plus fructueusement ces prsebendes, on les employé a reparer les domiciles nécessaires et entretenir la sacristie de ladite église. Vostre Altesse donq est suppliée très humblement de faire déclarer la volonté de Son Altesse sur cette occasion, affin que l'on puisse asseurement ou accorder, ou, ce qui est plus désirable, refuser ladite praebende. Et tandis, je prie Dieu qu'il face de plus en plus abonder Vostre Altesse en ses bénédictions, et suis, Monseigneur, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur. Francs E. de Genève. XIX novembre 1619, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. de son neveu. Le premier était Louis Perret, sous-prieur de Contamine sous le prieur Buccio (1596). Dans le procès-verbal des visites faites par un délégué de Cluny, en 1607 et 1618, il est nommé sacristain, office qu'il avait reçu le II septembre 1592. (Bouchage, Le Prieuré de Contamine-sur-Arve, Cham- béry, 1889, chap. vi, viii.) Au mois de décembre 1620, Louis Perret était << grandement malade, » d'après une lettre de François de Sales. Quant au parent qu'il voulait gratifier de sa prébende, il s'appelait Claude du Noyer. (i ; Le duc de Savoie.  As'SÉE 1619 S7 MULXVUI AU PRIEUR ET AUX RELIGIEUX DU MONASTÈRE DE SIXT (*) Aimable sjlat Je retour. — Tentation de désunion au Monastère de Sizt. Ce qu'elle empêchera ti elle prévaut. Annecy, a i^ novembre 1619. Messieurs mes Confrères, Je vous salue et vous embrasse très affectionnement en esprit a cette mienne arrivée après une si long^ue absence ; et m'eslant apperceu que l'ennemy de paix et d'union lasche a semer petit a petit des pensées de sépa- ration parmi vous autres, je vous prie et exhorte de tout mon cœur de ne point permettre qu'il p)revaille contre les saintes et honnorables resolutions que vous avos prinses avec moy, de vivre jointz et liés ensemble en l'observance de vos Règles, entre lesquelles la commu- nauté et union des cœurs et de biens est la principale (•). Vous seres fortz estant unis, foibles et aysés a succom- ber estant desunis. ()) Et comme je prendray tous-jours a gré de vous servir tandis que vous vivres de l'obser- vance des resolutions prinses, aussi me despartiray je ay sèment de cette affection, si par vostre desunion vous m'ostés le moyen de vous assister. Je prie Dieu qu'il vous bénisse, et suis Vostre plus humble et très affection nt» confrère, Fraxç*, E. de Gcncvc. Annessi, le xxii novembre 1619. A Messieurs les Prieur et Religieux de Six. Rêva «ar U teste Éotéré dan* U 1" Proc4« d« CaoooiMiéoo. ; I } Voir le tnrne pr4céd«oi, doIm ( i ). ( t ). p. II. ( • ) Votr Ibta.. oolc ( I K p. St. ' 1 La fin tft toédiU.  58 Lettres de saint François de Sales  MDLXIX A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS Le rassasiement des affamés de justice, — Un enseignement de saint Paul que l'Evêque de Genève veut mettre en pratique. — Dans quelle mesure il tient à sa réputation. Annecy, 30 novembre 1619. Je voy, ma très chère Mère, par la dernière de vos lettres, du 1 2 passé, que monsieur [de Foras] est tous-jours en peyne, et que je suis exposé a divers jugemens pour son mariage (0. Pour luy, je n'ay rien a dire, sinon que bienheureux sont ceux qui ont faim et soif de justice, •Matt., V, 6. car il\ seront rassasiés *. Et bien que ce rassasiement s'entende pour le jour du jugement auquel on fera justice a tous ceux a qui elle a manqué, et qui par conséquent en ont eu faim et soif en ce monde, si est ce que j'espère que le Parlement en fin rassasiera ce personnage, après qu'il aura eu. faim et soif de justice : et Dieu veuille pardonner a ceux qui le persécutent. Pour moy, je dis qu'il faut que je prattique l'enseigne- • Rom., XII, 19. ment de saint Paul * : Ne vous défendes point, mes hienaymès, mais laisses le passage a la passion. Et néanmoins, puisque vous le treuves a propos, j'escriray au premier jour a M. Berger (2), afïin qu'il ayt dequoy rejetter la calomnie, asseuré de sa parfaitte charité pour moy qui l'estime et honnore plus qu'il ne se peut dire. Demeurés en paix, ma très chère Mère, sur tout cela. La Providence suprême sçait la mesure de la réputation (i) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 32. — Les ennemis de Guillaume de Ber- nard de Foras avaient réussi à le faire emprisonner. Quant au Saint, la calomnie marchait bon train contre lui, et la Mère de Chantai, admiratrice et émule de sa vertu, écrivait : « Je ressens vivement le trait que l'on jette contre cette renommée plus blanche que la neige, mais je ne laisse pas d'ai- mer la livrée du grand Sauveur sur les épaules de son digne Serviteur, qui en est paré et honoré avec plus d'honneur que les rois ne sont avec leur manteau de pourpre. » (Lettres, vol. I, p. 358.) (2) Pierre Berger (voir le tome précédent, note (2), p. 371, et ci-après, note ( I ), p. 67).  Année 1619 59 qui m'est nécessaire pour bien faire le service auquel elle me veut employer, et je n'en veux ni plus ni moins que ce qu'il luy plaira que j'en aye. Or sus, c'est asses pour ce coup. («) Soyés a jamais bénite, ma très chère Mère, et que vostre cœur et le mien soyent a jamais remplis du divin et très pur amour que la divine Bonté nous a fait la grâce de vouloir parfaitement aymer. Le 30 novembre i6ig. ( I ) Voir ci-'K« dr confesseur des Clarisses de («rcnohle ; son « 1 le P. Charles Bellel. docteur de Sor bonne f (Cf. de I J^smmt HsyU tt Ut QUrtitt» d* Gremohit, Lyon 1M7, chap. xiii. << p i»}.) kucnn doc«nent ne nous permet de l'assurer.  62 Lettres de saint François de Sales Mays vous aures, je m'asseure, traitté cœur a cœur avec nostre Sauveur de cet affaire, et il aura des-ja saintement accoysé la tendreté naturelle de vostre maternité, et vous aures des-ja plusieurs fois prononcé de tout vostre cœur la protestation filiale que Nostre Seigneur nous a ensei- *Matt., XI. 26. gnee * : Ouy, Père éternel; car ainsy vous a-il pieu de faire, et il est bon qu'il soit ainsy. O ma Fille, si vous aves fait comme cela, vous estes heureusement morte en ce divin Sauveur avec cet enfant, et vostre vie est cachée avec luy en Dieu ; et quand le Sdi\xve\ir paroistra, qui est nostre vie, alhors vous paroistres avec luy en gloire. C'est la façon de parler du • Coioss., III, 3. 4. Saint Esprit en l'Escriture *. Nous pâtissons, nous souf- frons, nous mourons avec ceux que nous aymons, par la dilection qui nous tient a eux ; et quand ilz souffrent ou meurent en Nostre Seigneur, et que nous acquiesçons en patience a leurs souffrances et trespas pour l'amour de Celuy qui, pour nostre amour, a voulu souffrir et mourir, nous souffrons et mourons avec eux. Tout cela bien ra- massé, ma très chère Fille, sont des richesses spirituelles incomparables, et nous les connoistrons un jour, quand, pour ces légers travaux, nous verrons des recompenses *Cf. II Cor. .IV. 17. éternelles*. Cependant, ma très chère Fille, puisque vous aves esté volontier malade tandis que Dieu a voulu que vous le fussies, guérisses aussi maintenant de bon cœur, puisqu'il veut que vous guerissies. Ainsy je le supplie continuel- lement, ma très chère Fille, que nous soyons a luy sans reserve ni exception, en santé et en maladie, en tribula- tion et en prospérité, en la vie et en la mort, au tems et a l'éternité. Je .salue vostre cœur filial, et suis vostre. Franç% E. de Genève. Annessi, le 2 décembre 16 19.  Année 1619 6) MDLXXIII AU COMTE JACQUES DE VIRY (0 (iXàDITl) Ce qui reste à faire pour permettre la célébration d'un mariage. Annecy, lo décembre 1619. Monsieur, La dispense pour le mariage de madamoyselle vostre fille est arrivée * , et néanmoins il reste encor a vuider un emj>eschement mis au greffe de l'evesché par M. de Paumier ' , et je voy monsieur du Boys * aucunement disposé a l'ostcr par le moyen de quelque somme d'argent ; mays je ne sçai pas si elle sera telle que les parties s'en contentent d'abord. C'est pourquoy j'ay creu que je vous devois donner cet advis, aflfin que, s'il vous plaist, vous contribuies vostre authoritê et dextérité pour haster (1 Je Vjry. capitaine Je en s Je* ordoi A 61» Je Mann Je Viry ^n .. -.- .•.-. note ( I ), p. s8|), «t d« Claudine Je Lambert. Il épouM. par contrat da 18 décembre iy>6. M» -n«. Son tc«tament est du 19 septembre i6>). (Si.at- %om dt l. . . ^ :l0gt,fHe, Sedan. 189a.) (t) La mèr* d« Mari* de Viry, Marguerite da Bougent, née de Jean da BooTant et d T^ '" M. du Bou. J , - _. , i..„ i. _ ^ époux avaient donc on lien de parenté qui nécettitait una dupenta. L9 contrat Jutai fut •*! le m> co mèma irnp», »a j, _ ;ni»»ion J- _. , — - K orna ■ al «ta la 7 octobre 161Q. aAt été azécaléa. ca qai motiva noe lettre trèt ira. en data do a8 janvier i6ao. .*'!-. ., -^ .... ..'_.: -, . -' - - . ... -lom.) ( %\ S'a|rirait-il ici du prieur da laChartreota da Pommier (voir loma XIV. I ■ ■ ■ -•••" M" • • • - • ■ --• -- - - --*• , Mcunet da P qui. ï cette époque, étalant aotra la* nuint det l cl Je , i ,■ ^a-jacqoc; Rottillon. dit da Chltlllon. at da Péronna- Mario de Lambert (tome XVII. p. S4. note). |ean-Anlo ur UrrsM IX t  ^ Lettres de saint François de Sales lesquelles a la vérité m affligent et m'estonnent, ne croyant pas d'en avoir donné aucune occasion ; puisque, hors le véritable tesmoignage que j'ay rendu une seule fois des mérites et bonnes qualités du gentilhomme, et une autre fois de sa religion (0, je n'ay nullement coo- péré a cette alliance que peut estre par la recommanda- tion que j'en ay faite a Dieu, si elle devoit estre a sa gloire ; et tout ce qui se dit de plus n'est qu'exagération. Il est vray que les parties s'estans liées d'affection et de promesses pendant mon absence (2), je fus présent, soudain après mon retour, a la répétition des promesses qu'elles voulurent renouveller devant moy ; mais d'une présence si simple que je ne fis qu'escouter avec plusieurs autres sans dire mot. Pouvois je refuser de telz offices a de telles personnes ? Non plus que celuy que je fis envers vous, Monsieur, qui, ce me semble, ne me fistes pas sçavoir que vous eussies une si puissante aversion pour ce ma- riage, que de la j'eusse peu inférer cet ardent mescon- tentement que vous aves, ce me dit on  son père, François, deuxième du nom, seigneur du Vivier et d'Aubervilliers, chancelier sous Henri III. Cette inscription, complétée plus tard, nous apprend aussi qu'il mourut lui-même le 29 mai 1626 ; elle se voyait dans Téglise Saint-André-des-Arts, ainsi que celle de Geneviève Chartier, mère de M. de Montholon. (Voir Raunie, Epitaphier du vieux Paris, tome P"", Eglise Saint André des Arcs, épitaphes n^^ 58 et 104.) Ce personnage, quoiqu'intime ami de M. de Foras et de TEvêque de Genève, se laissa entraîner bien loin par son injuste ressentiment à propos du mariage de sa nièce, Anne Le Beau, veuve de Vaulgrcnant. Il était cependant homme de mérite et de vertu, et zélé pour le bien, comme le prouvent ses fondations d'une Maison de l'Oratoire proche sa terre d'Aubervilliers, et d'une chapelle de Saint-François à Saint- André-des-Arts. « En fin donq j'escris a M. de Montholon, » dit le Saint à la Mère de Chantai le 13 décembre (p. 71) ; cette date est par conséquent celle de la pré- sente lettre. (i) Le II septembre 1619, François de Sales, sur la requête de son ami, lui remit en effet une attestation écrite de son attachement à la foi catholique et de sa fidélité à en accomplir les œuvres. Cette pièce sera donnée avec les Opuscules. (2) Pendant le séjour à Maubuisson (voir ci-dessus, note (3), p, 3).  Année 1619 67 MDLXXVl A UN GENTILHOMME Ce qui attritte le Saint dans les blimet faits contre lui. — La seule caas« i! ' itc<. — Pourquoi il Toudrait regagner • la bonne grâce • de ses j ' -• » . Annecy, 1 3 décembre i 1619. Or, Monsieur, je me suis un peu dilaté avec vous pour me soulager ; non que je sois grandement touché ni des censures ni des blasmes qu'on jette contre moy pour ce sujet, car je sçay que devant Dieu je suis sans coulpe ; mais je suis pourtant marri du souslevement de tant de passions autour d'un affaire ou j'en ay eu si peu. Ceux qui me connoissent sçavent bien que je ne veux rien ou presque rien avec passion et violence ; et quand je fay des fautes, c'est par ignorance. Je voudrois bien pourtant regaigner la bonne grâce de ces messieurs en faveur de mon ministère ; si je ne puis, je ne laisseray pas de marcher en iceluy ' per inf'amiam et bonam famam, ut seductor et verax *. Je ne veux ni de vie ni de repu- * *' C®' • "• •• tation qu'autant que Dieu voudra que j'en aye, et je n'en auray jamais que trop selon ce que je mérite.  (' parmi la mauiaist et la bonne renom m/e; traita (Timpoiteur^ et pourtant viridiqtu. (1) C« fragment d'une lettre qui devait èlr« longue, daprc» U première ligne, doit aToir poor dc*tinaiaire M. Roasselet ;s4 note sera donn^ pl«s lard ou M. Br- ' 'ft, en effet, dans k-, . , . - _ . _. : . . . . ii>, parlent d'une lettre qui leur fut écrits par le Saint k l'occasioa du manage Fora* ' ■ '•n arec le* , ., . .. ... l.> , , . , ...;-... en faveor de M. Berger : ju»«i nous indiquons La date dn i '^re, camoM celle très d« François J< . . , «•. • crtray au lour a M B< Il dut le faire r: p* qa'à M. de " t il H*' ( ^\ «.e serait U lr< le* • lettrée •«- ^ ..j^^* - U >Uic u. u^.aUl.  08 Lettres de saint François de Sales  MDLXXVII A MONSEIGNEUR JEAN-PIERRE CAMUS, ÉVÊQUE DE BELLEY Quelle part l'Evêque de Genève prend au deuil de son ami. — Eloge de M. Camus de Saint-Bonnet et de sa famille. — Surcroît d'affliction pour le Saint au sujet de ce trépas. — Explication loyale sur le mariage de M. de Foras, — Le mécontentement injuste de M. de Montholon. Annecy, 13 décembre (i) 1619. Monseigneur, J'ay sceu despuis peu de jours que la divine Providence a en fin retiré de ce monde M. vostre père (2) ; et soudain je suis allé a l'autel offrir le Filz éternel a son Père pour Tame de ce défunt, et recommander la vostre et celle de madame vostre bonne mère et celles de toute la trouppe des frères et seurs (3) au Saint Esprit, douce source de toute véritable consolation ; car, que peut on faire de meilleur en telles occurrences ? Certes, j'ay participé a vostre desplaysir ; mais la part que j'en ay prise n'aura en rien diminué la totalité du vostre. Oh ! si les afflictions devenoyent moindres a mesure qu'elles sont respandues dans le cœur de plu- sieurs, que vous en auries bon marché, ayant tant de personnes, et autour de vous et bien loin de vous, qui vous honnorent et ayment sincèrement, se communi- quant les uns aux autres vos sentimens pour les ressentir avec vous. Je n'ay rien a vous dire de plus sur ce sujet, sinon que toute ma vie j'honnoreray la riche mémoire de ce bon sei- gneur trespassé, et seray invariablement très humble (i) Pour la date, voir la note de la lettre précédente. (2) Jean Camus, seigneur de Saint-Bonnet (voir ci-dessus, note ( i ), p. 48). f 3 ) L'Evêque de Belley était l'aîné des quinze enfants de Jean Camus et de Marie de Comtes. Trois ou quatre moururent jeunes ; Michel entra à l'Ora- toire, Charles, chez les Jésuites, Catherine à la Visitation de Paris, Florimonde et Geneviève à l'abbaye de Moncel. Henri, seigneur de Saint-Bonnet, et Phi- lippe servirent leur roi dans les armées ; Roger fut sieur de la Chapelle, Marie et Charlotte épousèrent M. Dufour et Charles Le Prince, seigneur de la Bretonnière.  Année i6iq 69 serviteur de sa tant honnorable postérité et de madame sa vefve, qui a si heureusement coopéré au l^onheurde sa vie et a le faire vivre encor après la mort en la personne de tant de si dignes enfans ; car au reste, de vous vouloir dire des paroles de consolation, je suis trop loin, et ne puis estre ouj- qu'après tant d'autres, que ce seroit une impertinence trop excessive. Et de plus, quand j'eusse esté auprès de vous, que vous eusse-je peu dire sinon : ^') Bibe aqiiam de cisterna tua * ? Quelz parfums i>eut * Pror.. ▼. n. on donner aux habitans de l'Arabie Heureuse? On ne peut leur porter de la suavité qui soit comparable a celle de leur païs, et ne peut on leur dire autre chose sinon : Sentes, odorcs, receves les exhalaisons de vos cinnamo- mes, de vos bausmes, de vos myrtes. Ainsy vous eusse- je dit, et a vous et a madame vostre mère, a messieurs et mesdamoyselles vos frères et seurs, vous envoyant tous a vous mesmes pour vous consoler. Mays moy, c'est la vérité que j'ay encor une douleur sur le sujet de ce trespas qui me fasche tous-jours (juand j'y suis attentif. C'est qu'après une forte resolution d'aller prendre congé de ce Ixm père a mon despart de Paris, l'ayant réservé i)our le dernier comme celuy a qui je devois l>eaucoup d'honneur et qui estoit le plus près, ravi et emporté de la force des visites qui me furent faites ce jour la, je fus tellement suffoqué d'esprit que je ne pensay p ' ' ' e par la Mèf« <^' ' * ^ I .«"^ ' . i « . . « «l« la Vititalioi * h f Jjtiom et lé Vi$itét$0m df Cksrtrtt.  70 Lettres de saint François de Sales j'espère que ce bon seigneur m'a aysement pardonné, s'il faut ains}^ dire, puisque voyant Celuy qui voit tout, il voit bien que cette mienne faute n'est point procedee de manquement d'honneur, de respect et d'affection. Et vous me pardonnes aysement celle ci, par vostre douceur et bonté envers moy. Dieu m'a donné vostre bienveuillance, Dieu me la conservera, s'il luy plaist ; car de moy mesme je n'ay peu la mériter, ni la conservation d'icelle. Mais, a ce propos de conserver les bienveuillances, on m'escrit que je suis presque privé de celle de M. de Mon- tholon pour le sujet du mariage de M. de [Foras (0.] Et encor faut il que je vous rende conte de ceci, puisque vous estes celuy qui me l'avies procurée ; et en un mot, je puis dire avec vérité que, hors les véritables tesmoi- gnages que j'ay rendus une seule fois a madame de [ Vaul- grenant ' ^jj de la vertu et bonnes qualités de son mari, je n'ay rien coopéré a ce mariage, sinon qu'après avoir veu et sceu les fortes et véhémentes liaisons d'affections, avec des grandes promesses réciproques d'un futur mariage entre ces deux parties, faites pendant que j'estois a Mau- buisson (3), et de plus, la damoyselle se promettre îort asseurement que madamoyselle de [Sanzelles (4)] appreu- veroit tout, je dis alhors, qu'encor que je ne doutasse point de leur discrétion a la suite de leurs affections, néanmoins je leur conseillois de ne pas beaucoup tarder leur ma- riage ; conseil conforme aux decretz de l'Eglise, et que je donnay ne regardant qu'au plus grand bien et a la plus entière asseurance de ces âmes, et a l'observance des commandemens de Dieu. Il y a encor ceci de considérable, que M. de Montholon, Ihors qu'il me parla de ce sujet, ne me tesmoigna point d'avoir une si grande aversion ni un si grand interest en cet affaire, que pour cela j'eusse peu croire qu'il en pren- droit tant d'ardeur de mescontentement ; de sorte que je  ( I ) Voir ci-dessus, les notes ( i ), pp. 32, 58. (2) M""^ de Vaulgrenant, devenue M""^ de Foras. (3) Vers la fin d'août. (4) La mère de M"'^ de Foras, Catherine de Montholon, veuve de René Le Beau, seigneur de Sanzelles. (Cf. ci-dessus, note (1), p. 32.)  Année 1619 71 ne puis encor sousmettre mon jugement pour me tenir coulpable en cet endroit, quoy que j^andement marri de voir tant de passions esmeués a cette occasion, pour l'accoysement desquelles je n*ay autre chose a dire, sinon : (*) Redime me a calumniis hominutn *, a Celuy * P«. cxtiii. im< devant lequel je suis sans fin, Monseigneur, Vostre très humble et très obéissant frère et serviteur. Franc*, E. de Genève. lyélivrei-moi des calomnies dts hommes.  MDLXXVIII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS Envoi de lettret ouvertec. — Ce qu'il faut faire de celle adre«»ée à M. de Montbolon. — Indifférence du Saint dan* ■ la tempette et la bonace. • — \ - ■ -\ç Je taint Jo»cph. — Doux reproche à la >* '- Chanul. — Le I ar de l'Avcnt. — De* in)c« un peu trop ce* au bien. — Me«*age*. Annecy, i) décembre 161Q. Vive Jésus ! auquel et pour lequel et par lequel je suis parfaittement vostre, ma très chère Mère. Je viens d'escrire troys grandes lettres •, que je vous "Vid. Epp.wïtx» envoyé ouvertes, afîin que vous les voyes, et en icelles plusieurs choses qu'il faudroit que je vous escrivisse; et je n'en ay pas le loysir, estant bien tard. Kn fin donR>g^ pour «' « f mentt «le «M f, ♦• time. • puitqn'il > doibt bien to«t arriver de France. ■ El le 16 décembre, les tya- Jk« Je», r ^« rcccur* ^ . '- , ** qui drbYoit pretcher le« Advenlx. • — \\ ne noua cet rieo r««té de c«lte •tatioo. t Dan» 1 ivi 8 janvier i»i: , ^ ", d'autant qu'il t'afil d'une petite retraite qu'il eAl été dlficile k Praoçoit de <«. Peut-être la pré««ole lettre ren- s ) Voir tome VI. pp. xtv et 474. \ \- ' '' ■ r ■ , ^u^l \- • , _ . . , ., . - ■'- hrti^nv >^iJ.. et tome XVll. note 1). p. «64 !•»" ; , , . ^<- » p ) jot. elle dut marcher avec de* béquille* pur «uite «i «. F.nfin i^<« j I 1- - :, , jr le» p , _ ,._ l.lle • upporta ce martyre avec une admirable patience. (AmmJt Saie/r /r /^ V'iii* t4ttom, tome X. p. 660.  74 Lettres de saint François de Sales Novice \^\ et toutes, tant qu'elles sont, mes très chères Seurs et Filles en Nostre Seigneur. Je n'escriray point pour ce coup a ces dames (2), que j'honnore tant et que Dieu veut que j'honnore de plus en plus; salues les toutes chèrement es occurrences. Dieu les veuille combler de ses grâces. Ce 13 décembre 1619. (i) C'est ainsi que le saint Fondateur désigne souvent Sœur Marie-Mar- guerite de Gondras des Serpens de la Guiche, venue, novice de Moulins, à la fondation de Paris (voir le tome précédent, note ( i ), p. 370). Elle était d'une illustre famille de l'Auvergne et fille, croyons-nous, de Philibert des Serpens, seigneur de Gondras, marié en 1588 à Marguerite de la Guiche. (Cf. Moreri, 1740, tome IV.) Sa profession fut retardée jusqu'au 30 novembre 1621, à cause du règlement de ses affaires, compliquées encore par la mort de son père (entre juin 1620 et juin 1621). Cette Sœur avait des dons naturels remarquables auxquels vinrent s'ajouter de solides vertus pour la rendre capable d'être utile à son Ordre, et de l'édifier, comme elle le fit jusqu'à l'âge de quatre- vingt-deux ans. Le 24 juin 1677, elle mourut au second monastère de Paris où elle avait été envoyée vers 1628. (Archives de la Visitation d'Annecy.) (2) Filles spirituelles du Saint, amies de la Visitation.  MDLXXIX A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON Un Père qui connaît bien sa fille. — Les cerisiers et les palmiers. — Regard compatissant sur les faiblesses humaines. — Combien de fois le jour re- mettre son cœur « en posture d'humilité ». — La volonté du saint Evêque « suivante » de celle de Dieu. — Deux âmes en péril. — Encouragement à une affligée. — Difficultés suscitées au bien. — Une des joies du Ciel. Annecy, 16 décembre 1619. Je commence par ou vous finisses, ma très chère et très véritablement bienaymee Fille ; car vostre dernière lettre, entre celles que j'ay receuës, finit ainsy : « Je croy que vous me connoisses bien. » Or il est vray, certes, je vous connois bien, et que vous aves tous-jours dedans le cœur une invariable rcsolution de vivre toute a Dieu ; mais aussi, que cette grande activité naturelle vous fait  AnkÉE l6iq yç sentir une grande vicissitude de saillies. Oma Fille, non, je vous prie, ne croyes pas que l'œuvre que nous avons entrepris de faire en vous puisse estre si tost faite. Les cerisiers portent bien tost leurs fruiiz parce que leurs fruitz ne sont que de cerises de peu de durée; mays les palmiers, princes des arbres, ne portent leurs dattes que cent ans après qu'on les a plantés, ce dit on. Une médiocre vie se peut acquérir en un an ; mays la perfection a la- quelle nous prétendons, o Dieu! ma chère Fille, elle ne peut venir qu'en plusieurs années, ])arlant de la voye ordinaire. Dites bien encor ceci a cette fille que je vous ay tant recommandée ' , qu'en vérité je ne la puis oublier ni jour ni nuit, mon ame reclamant incessamment la j^^race de Dieu sur elle: et dites luy hardiment que non. je ne m'estonneray jamais de ses foiblesses et imi)erfections. Ne serois je pas un desloyal arroj^ant si je ne la regardois en douceur parmi les effortz qu'elle fait de s'affermir en la douceur, en l'humilité, en la simplicité? Qu'elle conti- nue donq fidèlement ses poursuites, et je continueray sans cesse de souspirer et respirer pour son bien et avance- ment. I^ bon père ' me remercie si l)onnemcni de la dilection que je porte a cette chère fille, sans considérer que c'est une affection qui m'est si pretieuse et tellement naturalisée en mon ame, que personne ne m'en doit sçavoir non plus de gré que dequoy je me s<^)uhaitte du bien a moy mesme. Mais dites luy, a cette chère fille, qu'en l exercice du matin elle mette son cœur en posture d'humilité, de douceur et de lranjbl«fli«oi. 1« pèr« 4« U Mir« Aftfiliqot. Anioin« Arn«iil«l.  76 Lettres de saint François de Sales présentant, je n'auray non plus difficulté de me devSpren- dre maintenant des faveurs que je reçoy, qu'auparavant qu'elles me fussent données. Je suis et seray et veux estre a jamais a la mercy de la providence de Dieu, sans que je veuille que ma volonté y tienne autre rang que de suivante. Vous sçaures tous-jours tout, mais mesnages-le. On m'invite d'aller de rechef a Paris, en une aggreable condition (0. J'ay dit : Je n'iray point la, ni ne demeu- reray icy, sinon en suite du bon playsir céleste. Ce païs est ma patrie, selon ma naissance naturelle; selon ma renaissance spirituelle, c'est l'Eglise. Par tout ou je pen- seray mieux servir celle ci, j'y seray volontier, sans m'at- tacher a celle la. Non, ma Fille, ne laisses pas l'oraison que pour des occasions qu'il est presque impossible de recouvrer. Il n'y a point de mal, ains du bien, a traitter avec nostre bon Ange. Mais disons un mot de nos chères Filles. Helas ! la pauvre N, perdra elle ainsy le fruit de sa vocation? O mon Dieu, ne le permettes pas. Sa pauvre seur est en grand danger, a ce qu'on m'escrit ; et je vous asseure que mon ame en est toute affligée, et voudrois, si je pouvois, beaucoup faire pour retenir ces deux seurs pour Dieu qui les veut, pourveu qu'elles ne résistent i-). Je n'escris point pour le présent a nostre chère seur Catherine de Gennes (3). Je croy que l'assemblée de L. n'aura rien peu contre elle, puisque vous ne m'en dites rien . O non, car Dieu protégera cette chère ame et ne permettra pas qu'une si rude tempeste la vienne accabler. Qu'elle reprenne ses espritz et qu'elle vive joyeuse. Quant a la C. (4), il ne faut pas treuver estrange le ( I ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 39. (2) Quelles étaient ces deux sœurs rebelles à la grâce ? L'une d'elles pour- rait être la destinataire de la Lettre mdlxxi (p. 60), mais avancer un nom serait se hasarder. (3) M"*^ Le Maistre ; ses affaires avec son indigne mari (voir ci-dessus, notes ( I ), (2), p. 27) n'étaient pas encore entièrement réglées. (4) Serait-ce « la Communioii » que le saint Directeur aurait conseillée plus fréquente à l'Abbesse et à ses l'illes f « M. » serait alors M. Manceau, confesseur de la Communauté, que nous trouvons nommé pour la première fois dans une lettre du 4 février 1620.  Année 1619 77 refus qu'on en a fait : le bien qui en doit reuscir est trop grand pour n'avoir point de difficulté et de contradiction. M. reviendra a soy ; certes» je ne me suis sceu emf>escher de luy en escrire bien amplement, encor que je ne le connoisse point, m'estant advis que je le devois pour le bien des affaires de Nostre Seigneur. Demeures en paix, ma très chère Fille, et pries souvent p>our mon amendement, affîn que je sois sauvé et qu'un jour nous tressaillions en la joye éternelle, nous resou- venant des attraitz dont l)ieu nous a favorisés, et des réciproques consolations qu'il a voulu que nous eussions en parlant de luy en ce monde. O ma Fille, il soit a jamais l'unique prétention de nos cœurs. Amen. Le 16 décembre 161 9.  MOLXXX AU CHANOINE JEAN-FRANÇOIS DE SALES, SON FRÈRE < Vieille* lettret qoi attendaient un porteur. — Le» futnrt aumànicr* Je Ma- dame. — Quelques nouvelle*. — Un Mémoire ï présenter au prince de Piémont. — Projet d.; r- ■ ''«cnive. — De» jaloux auxqueU il faut «%ion«, recom- mandation* et rocftMg«t. Annecy, 16 décembre 1619. Mon 1res cher Frère, I^ bon poissonnier * qui m'a apporté vos lettres de Ri vole (>) nous asseura de venir dans la huitaine prendre les noslres et vos habitz ; mais la (juinzainc passe, et il (1) Voir tom« XVII. note 1 . p. 48. «i ci-^tta*. note* p. 49. (t) Dans le ComfU-remJm dt U tmtelU de Henri de C)\j: Mty. n* ê*t .\r- chive* de M*** A. Vuy . tl ctt question de ce • bon |><>i*»«;tiiier ■. iMoiaié jacqut* Vetén. qui devjél faire a*Mi ffèqueinmeni le vuyigc de S«voi« à Turin, oà il prêta même (t6«o) à» l'argent «• précepteur du |eaat co«mb à» •nont était «n ce montai à d««« li#tte« et deaie d« Tvr4n au lU de Rivoli, propriété de« il <-. KeM>'>>i«-  78 Lettres de saint François de Sales ne vient point. C'est pourquoy je vous envoyé tout a coup mes vielles lettres, et celle ci par laquelle je respons a celles que j'ay recèdes despuis par le sieur [Truytat (0] et par autre voye. M. le Doyen ne veut point aller a la cour, sa dévotion le tirant ailleurs, ou il prétend se rendre dans six semaines ou deux mois ; mays il désire qu'on ne le sache pas, ne s'en estant descouvert qu'a moy et au Supérieur claustral du lieu ou il aspire, sur le rivage de ce lac (2). Je verray a [ces Ordres] M. TAbbé de [Chézery (3),] et sçauray en quelle disposition il se treuve ; et quant a lettre. aécvitRiviole. dénaturant aussi presque tous les noms propres qui vont suivre : ce qui a rendu les recherches fort difficiles. Nous devrons donc lire : << Truytat » pour Trulard ; « ces Ordres » à la place de Lesorches ; « Char- mettes » pour Cliarmesay ; « Belley » pour Piolée ; « Seyserieux » au lieu de Seysset'iece ; <( d'Evian » pour Demim ; « Bonnieres » pour Benmeres ; « Lullin » pour Salins, etc. ( I ) Presque à la même date, M™'^ de Charmoisy recevait « une lettre de M. de Boisy par le retour du sieur Truytal. » (J. Vuy, La Philothée de Si Fr. de Sales, II, 1879, P- 214.) Son vrai nom est Jacques-Philippe Truytat. C'était un maître chirurgien, né à Annecy, vers 1594, de Jean Truytat, officier du duc de Xemours, et de Marguerite Risse. Il dépose en 1656 au second Procès de Béatification de TEvêque de Genève qu'il avait beaucoup connu et servi dans ses maladies les dernières années de sa vie. (2) Benoît de Chevron-Villette, doyen de la collégiale de Notre-Dame de Liesse (voir le tome précédent, note (4), p. 158), méditait sa retraite à Tal- loires, dont le « Supérieur claustral » était Claude-Louis-Nicolas de Quoex. (Voir tome XIV, note ( i ), p. 172.) (3) L'édition de 1758 met ici Checeriece. — Il s'agit de Gaspard Perrucard de Ballon, commendataire perpétuel du monastère de la Bienheureuse Marie de Chézery, qui reçut les Ordres mineurs et le sous-diaconat à l'ordination générale faite par François de Sales dans l'église de Sainte-Claire le 21 dé- cembre de cette année 1619. (R. E.) Gaspard était fils de Charles-Emmanuel Perrucard de Ballon et de Jeanne de Chevron-Villette (voir tome XIV, note (2;, p. 129). Déjà prieur de Léaz, il fut prêtre en 1620, et obtint la charge d'aumônier de la princesse de Piémont. En 1625, le Pape le nomma prévôt de la cathédrale de Genève. Sa mort, que nous avions placée en 1629 (tome XVII, note ( I ), p. 292), d'après les indications de Besson, n'arriva qu'en 1630, après le 3 juillet, jour où il codicille. Son abbaye de Chézery, du décanat d'Aubonne, appartenait à l'Ordre de Citeaux ; elle avait été fondée, le 29 août 11 40, par Amédée III, comte de Savoie. Pendant quarante ans, les Bernois en furent les maîtres et en dissi- pèrent les revenus et les titres. (Besson, Mémoires pour l'Histoire ecclésias- tique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste, etc., Moutiers, 1871, p. 139.) La ferveur ne revint pas avec le rétablissement des Religieux, et les désirs de réforme de l'Evèque de Genève ne purent se réaliser. (Cf. tome XV, note (2), p. 117.)  J  AS'KÉE 1619 79 M. du Chastelard (»), il me dit l'autre jour qu'en l'adver- tissant un mois auparavant il se tiendra prest. Reste M. Favre » , qui désire d'attendre M. de [Charmettes ^ .) Si quehju'un de vostre connoissance vouloit entrer au premier quartier, en m'advertissant dans quinze ou dix huit ymrs affin que je n'en fisse pas tenir prest l'un des susnommés, cela seroit bon, comme je pense. Je pense aussi que la division de Taumosne sera a propos ainsy que vous laves projette. M. de [Duyn * ) aura response par les ci jointes, que [M'aide la Salle aura cent mille francs de son père et trente mille de sa mère, ainsy que y\.. de Medio •» m'asseure. .M. I-'avre »<» m'escrit que M. de Foras n'est pas encor (i) Pierre-François de RotstUon. »cigneur du Chltelard i^Toir tome XVII. oote ( I ). p. ^ fa' C'éUit le .ju.iTficinc fiU du Président, Antoine, né i Cha; dcpuit le i)juin I0o9. et depui» 161 a prévôt de la collégiale d R. E.i Quand il devint aumônier de la prince»«e de Piémont, il était prieur d • .nt. Il 11 ■ • • r- ne de Cl " a ,u en i*>< SaToic. Favre tint de ton père nn génie •upérieur. et t'acquit la réputation d'un pré- dujteur • ' ' . ; Le* s jours de mars 1630. Jean-Claude Favre, «eigneur de» Cbar- mettet, partait pour la cour de Turin, porteur d'une lettre par laquelle «on I ' Son .\ ^ nmet •ervant» de Madame. J*auroi« a detirer, ■ ajoute le Préeident. « qu'il eu»! j ■ ■ ' r' " r en J i- • • ' . , ioi— Paquellct de Moyron. Il vécut jutqu'en i6v>. Son frère Antoine, qui, en décem- bre I6|i» " '* princettr ' \ , , r •on quartier en la meeme charge, • dit Favre daa» la lettre déjà citée, je «ait coni' "•• au q< • (Mngt "' rttf^ • .111 r II , î* ^o«-« «leniM, «te., Chambé: 14"'" ■ « dan* >j i ' n. Oo M peut proposer alors que Philibert de Mareschal-Doyn, fils de Jtan-  raaria eo 16» i. Qyielle éuit la demoiselle de la Salle k l'alliance de laqecUe on song<- rie peut ' r. TrooiUovi, de Hea portaient . et enco: s jacquet de Médio ,volr tomes XII. p. 4^ et XVII. not«(t), p. H** . •u Noua nr .^ fnvunt pak 4{u« 1« Saint '-^ > Clattde Favf • ^JJ vous escrit de la lettre que les gens de bien font voir par ci par la a la desrol>ee. Il y a apparence quilz feront ce ciu'ilz pourront pour Mgette, rétablit la concorde entre le* citoyens. introdoi»it les Carmes décbaot- •è* ■' 1c 3a m •• et on I ; ^. / ^ '. i.- _,.... ju*te aj , ur d« son mérite, loi avait confié plusieurs fois des missions importantes auprès de 1 ur et du duc de Mjntuue. Cf. Gra««i, Stemorie ilorUke dtlls Ckti^ pi/e Ji MomJovi, lotmo. 17841. vol. I. p. is7.) (1) A deux lieoes de Belley. sur une colline entre Ro«*illon et Cordon, se <...,.- i . _ _ :......_ , . , >te Argentier Argentero succéder, comme prieur, à son oncle, l'Evéqoe de Mon- dovi. et résigner ce nchenon. //i*/. ^* Brt»$4 »l d4 Bm- /rf, Lyon. i6>o. Paf t ( a ) L« doyenné de Ceyiéneu avait été uni à la mense capitulairo de l'Eglise de !' ' .is de i--.- -, . - - , i -. .... .. . . -•■; . i » ) ( I) Leni» d« Sales, fils de Louis, seigneur de Muntpitoa «I de Jmoac de Go- '■ tome XII. nut- (4 . ^_ . ,_ _. X \x IlioJr Je U ^ UhlOf, fils de Gaspard de Sales Jrére du 1 ur de la feuge, cosei- gQr e du <- . . _ ._ . .... , . « de Leydicr dont il «ut plusieurs enfants ,tif« de la branche qui se perpéla* par les comtes d'Asnières de Salea), «I mourut le i| aoèt 16S0, k l'Af* ^ quatre-Vingts ans. ()) Il est impossible que le Saint ait écrit c« que Hérissant a lu . • Mon frrre tei*l iirer , • il sj^. 1« Louis, to«)o«rs appelé depuis U muet de Bernard : • moi. ;.... .. . ai •. IX »  82 Lettres de saint François de Sales ravaler le peu de faveur qu'ilz voyent naistre pour nous ; mais il ne faut pas que vous vous en remuies, ains que vous respondies seulement par bienfaitz a leur mesdire. C'est le vray moyen de les fascher et combattre, mes- prisant leurs effortz par l'asseurance que nous tesmoi- gnerons d'avoir dans nostre innocence et inviolable affection au service de nos Princes. M. le Marquis de Saint Damian s'en rêva (0, qui m'est venu voir avec beaucoup de démonstrations de nous aymer. Il faut donq correspondre, affin que de toutes partz nous fassions paroistre que nous sommes nous mesmes. M. de Cormand a fiancé la bonne madamoyselle de la Croix, et croy que l'on est après de poursuivre la dis- pense (2). M. de Leaval (3) s'estoit chargé de retirer le depesche du sieur Menyer (4); s'il ne va pas bien tost en Piémont, madame de Charmoysi vous prie de procurer qu'on le face, et de donner advis de l'argent qu'il faut pour le retirer, affin qu'on l'envoyé soudain. Je croy bien que pour celuy de naturalité de M. de [Bonnières (5)] il faudroit donner quelque chose en chancellerie, mais il n'y a remède : si c'est peu de fait, il faudra avancer. Les Seurs de Sainte Claire [d'Evian] me conjurent fort de vous recommander leur affaire (^), en laquelle M. le ( I ) Henri de Maillard, comte de Tournon (voir tome XVII, note ( 2 ), p. 394). ( 2 ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 65. Le titre de seigneur de Cormand appar- tenait à des membres de la famille de Menthon-Montrottier, et de celle de la Faverge. La dispense regardait-elle un degré de parenté, ou le fiancé était-il chevalier de Malte ? La solution de cette question faciliterait l'identification du personnage. (3) Le précepteur de Henri de Charmoisy, M. de Léaval (voir le tome pré- cédent, note { 3 ), p. 289), retenu par la maladie à Chambéry, n'avait pu suivre son élève en Piémont. (4) Voir ibid., note ( i ), p. 383. (5) La famille Angot de Bonnières, originaire du comté de la Marche, vint se fixer en Savoie au commencement du xvii*^ siècle en la personne de noble Jean Angot, seigneur de Bonnières, marquis de Castre ou de Casto, qui devint colonel d'infanterie. Il avait épousé depuis quelques mois Louise de Sales, fille de Gaspard, seigneur de la Feuge, cousin-germain de l'Evêque de Ge- nève, et c'est pour lui, sans aucun doute, qu'on désirait des « lettres de natu- ralité ». Il était fils de Léon Angot et d'Anne Niussard. Sa femme est veuve avant le mois de mai 16^^. (6j Voir la lettre suivante.  Akkée 1619 83 Marquis de (Lullin ' ) lesaydera fort. Ce porteur e:»l lun de leurs Relij^ieux. Je suis j^randement ayse de sçavoir que madame de Saint George demeurera ' , sachant combien elle a de |>ouvoir et de vouloir pour le bien de l'esprit de nostre Maistresse, et par conséquent pour le contentement plus désirable de Son Altesse et de Monseijjneur nostre Prince, et le bonheur de cet Estât. La connoissance (jue j'ay des qua- lités de cette dame m'a tous-jours fait souhaiter (ju'elle demeurast, et loue Dieu de tout mon cœur que cela soit. Salues la chèrement de ma part et Tasseures de mon service très humble, et de mesme toutes les dames qui me font l'honneur de m'aymer; mais, comme vous sçaurcs bien faire, mettes a part la signora Donna Genevra, ma très chère fille ^ . Je ne sçaurois luy escrire, ni quasi plus a personne ; ce sera au premier jour, et a nostre 1res cher frère le P. D. Juste, ducjuel j'ay receu la boéte et la lettre du P. Justin ^ . Les deux dames qui vous ont escrit de France sont mesdamoyselles de Crevant , qui s'appelle Anne de Bragelonne, et de Verlon, qui s'appelle Marie de Bra- gelonne '^K Nous avons achevé l'annuel de M. de Charmoysi ce matin ; et la l)onne madame de Charmoysi se sent gran- dement obligée a vostre amitié, et pour le soin que vous aves de son Henri '* .  encor« à Tarin. (Voir 1« tome précèticnt. notr () ^ '■■ ■ • »• '' . vent menlionnée daot lt« Ultr«« à jean-Françoi*. aénti qoe D. jo»l« Goénn que ■•►me XV!" (4 - , - Je la tti , . , :. • boome fort picax «t télé. • dit l'Amm^ S^imU manascnte. avait, on t6o6. donné U «capn» laire Jr ' ' ' re q«é mit U ^.- -- {%) Voir ci>de»«tta. not (♦ ■ i 1 . I« •Su.: .. le luu.- ,. ■:• k Anoocy a'anreni lieu que le 1; Soa fiU. Henri, avait dii-eepl au* , p««i apte*, à la ««tile Un ihiik* de  84 Lettres de saint François de Sales Monseigneur de Turin me recommande le Père Som- mier (?) pour la prébende de Tabbaye d'Aulps ; mais c'est la, et non icy, ou il faut faire Toffice. Vous le feres, s'il vous plaist, envers xMonseigneur le Prince Cardinal, et puis en rendres conte a Monseigneur TArchevesque (0. Las et recreu de tant escrire, je prie Dieu qu'il vous comble de contentement, et suis Vostre très humble frère et serviteur, Francs E- *^^ Genève. Le 16 décembre 1619. A Monsieur [Monsieur] de Boysi, Chantre et Chanoine de l'Eglise cathédrale de S* Pierre de Genève, Vicaire gênerai du Diocèse et premier Aumosnier de Madame. Piémont, il arrivait à Paris, et entrait comme page au service du cardinal Mau- rice avec lequel il revint en Savoie, attendant Victor-Amédée pour passer à Turin. Henri de Charmoisy commence dès lors cette vie insouciante qui donna tant d'inquiétudes à sa mère. Aux conseils maternels s'unissent ceux de Fran- çois de Sales, du président Favre, etc. ; mais le naturel indolent, quoique bon du jeune homme, ne leur fit pas porter des fruits abondants. Cependant, sa déposition, faite au second Procès pour la béatification du saint Evêque de Genève, témoigne de sa foi et de sa piété, du prix qu'il attachait aux rapports intimes de sa famille avec le Bienheureux. En 1626, il s'en était encore rap- proché en épousant Jeanne-Michelle de la Faverge. (Voir J. Vuy, La P/iilo- thée de S' Fr. de Sales.) (i) Philibert-François Milliet (voir tome XII, note (3), p. 195), transféré en 1618 de l'évéché de Maurienne à l'archevêché de Turin ; en même temps, son abbaye d'Aulps (voir tome XI, note ( i ), p. 266) fut donnée en commende au Cardinal de Savoie (février i6i8j. C'était donc auprès de ce dernier qu'il fallait « faire l'office » pour le P. Sommier, personnage que nous ne connais- sons pas, et dont le nom est peut-être dénaturé comme tant d'autres de cette lettre.  ASSÉE 1619 85 MDLXXXI AU PRINCF DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE (O Rcquctc au nom d un M«jna*tère qui fleurit • en renUhlc Jcrotion. • — Vn Mémoire dont la lecture n'e«t pas • bor» de tayton • pendant les fètet de Noèl. Annecy, 17 décembre 1619. Monseigneur, Les Seurs de Sainte Claire d'Kvian font supplication a Vostre Altesse pour avoir la place et les masures du chasteau de ce lieu-la, affin d'y bastir leur couvent ' , puisfjue monsieur le Marquis de Lulin tesmoijrnera (|ue cela ne peut en rien nuire a la conservation de la ville. Et puis qu'elles ont encor désiré mon intercession auprès de Vostre Altesse, je la fay très humblement, adjousiant qu'il ny a, comme je pense, aucun Monastère de cet Ordre- la qui fleurisse plus en véritable dévotion que celuy ci. J 'envoyé aussi a Vostre Altesse le projet dressé par son commandement, pour la reformation des Monastères de deçà les montz ^ , dutjuel la lecture ne sera f>oinl hors de sayson parmi ces fesies, puis(}ue tout le dessein regarde la plus grande gloire du divin Knfant, la nais- sance duquel on célèbre, et que je ne cesseray jam.iis de supplier qu'il face de plus en plus prospérer Vostre Altesse. Monseigneur, dclaquelle je suis Très humble, 1res obéissant et 1res fidèle orateur et serviteur, FtANç*, E. de G€nc\'c. Annessi, xvii décembre 1619. Kevo tur r.\utoi.>r )(>?ir jppjrtcnant ^ M** Buarrlli di Vcritiulu. ' Salace* Piéuturii I , La letlr* k jcaa-Prançou de Sale*, p. Ss. loiéqm* clairtmenl le dr*ii- nataira de c«ll*iais il est tct. , davantage cette Ame dont U ulut coftta si cher aoz deox Fondaieor*. «1, «o quelque sorte, i 1 • > ' ' V " . . - - / . . ^^^^ qu'où peut aller I.1 icèt aiuignent Uor bonté, leur pattenc« quand tl t'airit d« ramener à ton vrai p.. ^Ms égarée. « temps de sa retraite furent asseï paisibles ; en qualité de bien- faitrice sécnliére. elle vivait sans s'astreindre trop aux exercices religieux, et „ • ' • " •; ment ï Nevers, et se doutant bien que la Mère de Brére A tout pr c«Ia, m rendit fondatrice dr choses ne nu • coais« elle l'avait peneé. La villr lins ne voulut pas laisser partir la Mère Jeanne-Ch "' même couf '' perdit ses .' i somme, doi mille franc* — était déjè employé à l'acliat d'un immeuble. (Voir à l'Appu»- dieu III.) Q«ar> pré«tem> M** deTertre solluiia son admission • «a mois >: Iti pri'fr*«ion Pour  88 Lettres de saint François de Sales qui meurt, ains qui est mort pour nous, et auquel nous voulons a jamais mourir. O ma Fille, ma bonne Fille, que je suis ayse de vous voir un peu travaillée de ce mal d'enfant! Non, jamais nulle ame n'enfanta Jésus Christ sans douleurs, sinon la Sainte Vierge, a laquelle en contrechangé il en donna des grandes en mourant. Mays, ma Fille, vous verres qu'après ces tranchées de cœur vous aures mille sortes de consolations. Et moy, ne croyes vous pas que mon cœur s'attendrisse sur le vostre ? Si fait, je vous asseure, mais attendrissement doux et suave, pour voir que vos douleurs sont des présages de plusieurs faveurs que Dieu vous fera, si constamment et fidellement vous persévères en cette entreprise, la plus digne, la plus généreuse, la plus utile que vous pouvies jamais faire. Or, poursuives donq, ma très chère Fille ; tenes bien vostre cœur ouvert. Pour moy, ne doutes nullement de ma fidélité ; confies vous en moy sans crainte, sans reserve et sans exception, car Dieu qui Ta voulu me tiendra de sa sainte main afftn que je vous serve bien. ménager sa vertu encore faible, on lui avait accordé quelques exemptions et privilèges. Hélas ! bientôt elle ne s'en contenta plus, et, peu à peu, porta ses dérèglements à l'extrémité : << Cette pauvre créature vit à sa façon, est servie et logée comme il lui plaît, s'habille comme bon lui semble et sans régularité ; elle n'est sujette à rien et veut tout dominer. >> Le portrait est de la main de la Mère de Chantai. (Lettre citée dans la Vie de la Mère de Chastellux, Les Vies de plusieurs Supérieures de... la Visitation, Anneci, 1693, p. 276.) L'Evê- que de Genève était mort ; la sainte Fondatrice demeurait seule chargée de soutenir et de conseiller les Mères Marie-Hélène de Chastellux et Marie- Constance de Bressand qui succédèrent à la Mère de Bréchard à Moulins (1622- 1634), de consoler et d'encourager la Communauté, et surtout de tâcher de convertir la malheureuse Sœur de Morville. Elle y employa toutes les ressources de son cœur, toute l'énergie de sa fermeté, ne se lassant pas même quand la malice de cette femme en vint, après avoir secrètement obtenu des Bulles de sécularisation, à intenter un procès à ses parents qui ne se souciaient pas du tout de la voir rentrer dans le monde, et à répandre des calomnies contre la Visitation. L'incomparable bonté de la Sainte, les souffrances du Monastère de Moulins, les prières de tout l'Ordre, eurent enfin raison de cette âme. Un songe mystérieux la fit rentrer en elle-même ; la douleur de sa vie passée fut si profonde qu'elle déchira publiquement ses privilèges de fondatrice le jour où, après un second noviciat, elle voulut renouveler solennellement sa profession et faire amende honorable devant les principaux de la ville et une foule de peuple. Quinze mois plus tard (1633), Dieu l'appelait à lui. (D'après VHist. des Fondations de la Visitation de Moulins et de Nevers.)  An'S'ée 1619 89 Ce mesme Dieu sçait que sur vostre despart (^\\\ me [vint] en la pensée de vous dire qu'il failloii retrancher le musc et les senteurs ; mais je me retins, sur ma mé- thode, qui est suave, de lais«ier lieu au mouvement que petit a petit les exercices spirituelz ont accoustumé de faire dans les âmes qui se consacrent entièrement a sa divine Bonté. Car vrayement mon esprit est extrêmement amy de la simplicité, mays la serpe avec latiuelle on tranche ces inutiles rejettons, je la laisse ordinairement es mains de Dieu : et voyla, ma très chère Fille, qu'il vous en va donner un coup pour ces poudres, pour ces papiers dorés. Qu'a jamais sa miséricorde soit bénite, car elle vous est fort miséricordieuse, je le voy bien. Ouy, donnes ces poudres et ces papiers dorés a quelijue dame du monde, qui soit néanmoins de telle confiance que vous luy puissies marquer le sujet de ce petit renonce- ment, et ne doutes point que cela scandalise ; au con- traire, cela édifiera son amc, puisque je presup|)ose que ce soit une «lame cpii en ayt une bonne. Vous aves rayson, ma très chcre Fille, de renoncer a tout cela ; croyes moy, ces petites abnégations seront fort aggrea- bles a Dieu. Vrayement il faut que je vous die ceci, puisque j*ay commencé a vous communiquer mon ame avec naïfveté. Je n'ay jamais seulement voulu porter des bas d'estame, ni jamais des gans ni laves ni musqués, des que je me suis voué a I)ieu, ni jamais papier doré ni poudres ; ce sont des mignardises trop menues et vaines. O Dieu, quel ccpur vous mt* «lonncs on vostre endroit, marrh.mt de si bon pied ! Helas, ma chère Fille, il est certes vray : ces elernelz et irrévocables renoncemens, ces adieux immortelz que nous avons ditz au monde et a ses amitiés, font quelque attendrissement a nosire cœur. El qui ne se mouvroii a ces coups de rasoir qui s<»parent et divisent l'ame d'avec Tespril •, et le cœur de chair d'avec le cœur divin, el 'Cr. H«b . iv. it. nous mesmes d'avec nous mesmes ? Mais, vive Dieu î ces (1) De Parlt pour Moolint. v«r« U fin 4« JvilUt léif. (Voér 1« torov pré- c4. Il ne vous failloit que cela, ma très chère Fille ; vostre zèle estoit tout l>on, mais il avoit ce défaut d'estre un peu amer, un peu pres- sant, un peu inquiet, un peu pointilleux. Or, le voyla purifié de cela ; il sera des-ormais doux, bénin, gratieux, paysible, supportant. lié î qui [ne] voit le cher petit Enfant de Bethlehem, duquel le zèle pour nos âmes est incomparable, car il vient pour mourir affin de les .sau- ver ; il est .si huml)le. si doux, si amiable. Vives joyeuse et courageuse, ma chère Fille, (je dis en la portion sujwrieure de vostre ame) car l'Ange qui pré- conise la naissance de nostre petit Maistre annonce en chantant, et chante en annonçant, qu'il pul)lie uni' jovf, une paix, un l>onheur aux hommes dt' honm volonté*, 1 La • irr > • jvni- • berceau • c»t ^ ..V.V ... Blunay .v . . note ( I ). p. 990.) V«r« la i ' e d« Chantai Acrlvail k l'ar- d«nt« Directrice : • Dieu *oit h«ni... aa inuin* une foi* je voua voit cooltol* de votre noviciat ! > Ullret. vol. I. p. )S4.t («) Ce pattage avait eu liea entre le 7 «1 le 19 octobre ^volr ci-4»««««, note ( a ). p. 44).  Lac . II. icvii  92 Lettres de saint François de Sales affin que personne n'ignore qu'il suffit, pour recevoir cet Enfant, d'estre de bonne volonté, encor que jusqu'icy on n ayt pas esté de bon efifect ; car il est venu bénir les bonnes volontés, et petit a petit il les rendra fructueuses et de bon efifect, pourveu qu'on les luy laisse gouverner, comme j'espère que nous ferons les nostres, ma très chère Fille. Ainsy soit il. ^ Je suis ensuite tout entièrement vostre. Amen^ il est vray. Francs, E. de Genève. Le 19 décembre 16 19. Revu sur un ancien Manuscrit conservé à la Visitation de Bourg-en-Bresse.  MDLXXXV A M. CLAUDE DE QUOEX (0 Démarches infructueuses en vue d'obtenir un accommodement entre deux parties. Annecy, [vers le 25 décembre 1619 (2).] Monsieur, Je tiens parole, et vous diray, qu'ayant tiré de la cour- toysie de monsieur de Dalma (3) tout ce que je desirois pour le dessein d'un accommodement amiable, et pris le mesme jour que j'avois des-ja marqué a monsieur de ( I ) Voir tome XII, note { i ), p. 84. (2) D'après l'écriture, cette lettre paraît être plutôt des dernières années de la vie de l'Evêque de Genève. Ses réflexions sur le monde rappellent plus d'un passage des lettres écrites entre 1620 et 1622. Quand il parle d'une en- trevue fixée par lui au « lundy après Nocl, » on a le droit de supposer qu'entre Noël et ce lundi, les fêtes de saint Etienne, de saint Jean, des saints Inno- cents, avaient dû être célébrées, le Saint les excluant pour un jour d'entrevue, à cause des Offices. En 1619, Noël tombait un mercredi : cette particularité coïnciderait avec les conjectures que suggère le texte de la présente lettre et confirmerait la date que nous lui attribuons. ( 3 ; Peut-être le frère de Louise de Dalmaz (voir tome XVI, note ( 5 ), p. 184), Mathurin, né comme elle de Charles-François de Dalmaz et de Louise d'An- geville.  As'N'ÉE 1619 9) Paschal ' qui, de sa grâce aussi, m'avoii donné sa parole a mesme fin, voyci que ce billet m'a esté envoyé tout maintenant, par lequel vous connoistres que j'ay besoin en cet endroit d'esire aydé du crédit que vous y aves. Mon Dieu, que ce misérable monde nous tourmente! Que bienheureux sont ceux qui le mesprisent de tout leur cœur. Je suis de tout le mien, Monsieur, Vostre serviteur bien humble, Fraxç*, E. de Gcncvc. J'avois pris jour au lumly après Xoel. A Moniicur, Monsieur de Quocx, premier Conseiller et Collatéral au Conseil de Genevois. Rêva tar l'Autographe con»erYé il Cbambéry. Archive» du Sénat Je Savoie. ( I ] On peut proposer Hercule-Antoine de Pascal, qui épouta Antoinette de Bcaufort ; ou »on fiU Mclchior. capitaine de* gardes do prince Tbomat. mort avjnt le 34 ' pjcilc *a veuve. Madeleine de ^' !c, dame de Fo ' lux Religicu»c« de Ij ViMtjtio: .1- béry. (Noit d« M. U ifu qu'il la lH:ni^>c , cl I ) La Vi« manuftcréle de U So»«r Fraoçoite-lnnocente de la Flécbère (Ar- Je la Vi» • ' ' \ riowie i ' le . d« «a lu > enfant j uit ans, et, bien qu'elle montrât de précoces dMpo«iiioa« k la piélé. pe«t-4tre eel- ce li ' ' ' vocation. C'evt poerqeoé noet donnoas coci >• «onfrer a«i années postérie«res. car plut tard le Saént n'aurait pa« parlé d'« etleeer • la )eune fille. (Vo4r li XIV. note (I). p. )6.>  94 Lettres de saint François de Sales vous, ma chère Fille, je vous prie de Teslever fort hum- ble, douce, dévote et modeste, car il faut estre ainsy, ou devenir ainsy, pour estre vraye fille de nostre petite Visi- tation Revu sur une ancienne copie conservée à la Visitation de Turin.  MDLXXXVII A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (fragments) Mourir à soi pour vivre à Dieu. — Abandon à la Providence. Annecy, [novembre 1619-1620 (0-] Que diray je a cette chère Fille qui m'est si fort a cœur? Vives toute en Nostre Seigneur, ma très chère Fille, et croyes que, pour luy, la sainte amitié que je vous porte vit fort entièrement et immortellement en mon esprit. Qu'a jamais puissions nous périr a nous mesmes pour nous retreuver tout en Nostre Seigneur. (2) Ne permettes plus tant a vostre esprit de faire des re- flexions sur vostre misère et sur vostre incapacité ; car, a quoy est bon tout cela ? Dépendes vous pas de la Provi- dence de Dieu en tout et par tout ? Or, celuy qui habite dans le séjour du Seigneur demeurera en sa protec- ' Ps. xc. I. tion *. (3)  ( I ) Ces deux fragments, extraits d'un texte fabriqué qui parut pour la pre- mière fois en 1652 (Œuvres, Paris, Huré, col. 1233), n'appartiennent proba- blement pas à la même lettre ; mais ils nous semblent l'un et l'autre posté- rieurs au voyage de France, sans qu'on puisse, d'après quelques indices, les placer plus tard que 1620. (2) Nous supprimons ici le passage commençant : << Or sus, vous avcs veu <' que la divine Providence a bien disposé... » qui est de la fin de juillet 1620. (3) Nouvelle coupure au texte de 1652. Les quelques lignes qui le termi- nent se retrouvent dans la même lettre indiquée à la note précédente.  AS'KÉE 1619 95  MDLXXXVIII A .MAUA.ML DL lltUL, .NUN lL.1. L»L i/a15LJAYE DE PORT-KOYAI. Un bien inestimable. — Pourquoi le saint ETéqae est • beaucoup • Père de U Novice. — Humilité, obéissance et joie. Annecy, [fin i6iqou 1620 (i\] Je me resjouis g^randement, ma très chère Fille, du bon- heur dont vous jouisses en cette sacrée compai^nie en laquelle vous estes, ainsy que monsieur vostre bon père ma fait sçavoir ; car ce vous est un bien inestimable de vivre au service de Dieu en un lieu ou toutes les âmes le servent, et ou leur conversation environne vostre jeu- nesse pour la conserver et affermir en ses bons propos. Et quant a moy, j'auray perpétuellement une grande affection a vostre avancement en la dévotion, non seu- lement parce qu'estant fille d'un père que j'honnore par- faitement, et madame vostre mère ' , j'ay mon inlerest en leur contentement, mais aussi d'autant cju'avec leur permission et celle de Madame vostre Abbesse * , je pense avoir quelque part en vostre ame, puisque elle porte le sacré caractère de la Confirmation par mon entremise ' < ''. C'est fKJurquoy vous estes un peu ma fille, comme je croy, et je suis beaucoup vostre Père asseurêment, ayant et sen- tant unaffection grandement paternelle |)our vous. lit en cette considération, je vous prie de tout mon cœur de vous exercer fidèlement en la sainte humilité et obéissance (1) MarU, fille de René de Thoa de Bonneoil (voir ci-d«M«s, doU (i). p. t)) «t de Marte Paye, dat entrer au noviciat pea après le départ de Paris da saint Evé<)ue ; c'e«' ; ' ' - ' '• '•- • -t-uc fin i6i9-i6so. — La S '^1 fit profession i Maubui»*on, mais • pour Port-Royal. • 00 elle suivit en« la M<' *v ' ' et mourut % Paris le »«» avril 1657. (Su;— '^•- -nt au S'*.»»- loge.. .: ) s/ Pille de Jacques Paye, seigneur d'I it au P .! " ! rançolM du Cbaluel, Manc è jjs - ■'" Wwivn. i (I) La Mire AngélM}ue ArnanlJ (4) Voir le tome précédent, note \t i, p. jo;.  96 Lettres de saint François de Sales envers ces âmes sacrées a qui Dieu a confié la vostre, affin qu'un jour elle soit toute sienne et son espouse bien- aymee. Et tenes vous joj^euse, ma très chère Fille, puisque il n'y a point de véritable joye en cette vie mortelle que celle de se treuver en la voye la plus asseuree pour par- venir a Timmortelle. Vives donq ainsy humblement et doucement devant Dieu, ma très chère Fille, et pries-le souvent pour moy qui suis Vostre humble et très affectionné frère et serviteur en Nostre Seigneur, Franç% E. de Genève. A Madame Marie AngeHque [de] Thouz, ReHgieuse Novice de Port Royal. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Chartres.  ANNEE 1620  MDLXXXIX A i >i. lu.i.Hjii.L ^b 1>L l.A Si^ilATION Ingénieu«c interprétation d'un texte de l'Ecriture. — Le ung de Jéiut mar- qi; ' " c nourellc. — Commcnl r — Tt uc. — pourquoi Dieu no»; ». Annecy, a janvier [1020 ^ i ).J Vrayemcnt, ma bonne Fille, vous m'aves bien consolé de m'envoyer des nouvelles de voslre ame a ce commen- cement d'année'*). Quand TEscrilure Sainte veut parler d'une personne l>onne, ieu, elle dit : C'est un fil^ ou une fille out de cette année nous puissions astre appelles tnfiins d'un an. Je disois hier, ma chère Fille (car je vous veux faire part de nos prédications), que quand Dieu voulut pren- dre en sa sauve^rde les enfans des Israélites, affin que l'Anf^e exterminateur ne les tuast comme il faisoit ceux des Fj^y'ptiens. il ordonna cjue leurs portes fussent enduites et ( I ) Il ««t ImfMMtihU d« nommer 1j Religtca*« k qai U Saint t'adrettc : roait lui-niéme ' «-me : • je vi r.... • et il parle d'an — -■ '■ • ' ... , la fête de li t tMon. Po«i | »•"-- ]« \ loin d'Annecv. il ne faut pat «onirer k nne date • r« ^ ij • au M ratio.., •■• \%xx< ... -w let. Lr« , 'tt* du I a de Pterre Pairel Prottt». rem$f. (ie^mm. 1 , «d jtl. ««> v( •<»«> «wit totne X. p. 147, ne mmiI pat «nr le tt;-' ■• •>.]aé ici. Kette donc i6»ti comme date fort pfobable. (a) Cotte , phraM e«l inédite. •X  98 Lettres de saint François de Sales *Exod..xii.7,i3,23. marquées du sang de l'Aigneau paschal*; et qu'ainsy sa divine Majesté marquoit du sang de sa Circoncision la porte et Tentree de cette année sur nous, affin qu'en icelle l'exterminateur de nos enfans n'eust aucun pouvoir sur eux. Et vous sçaves qui sont nos enfans, car je parle de ceux du cœur : nos bons propos, nos bons désirs, nos amours divins. Je Tespere, ma chère Fille, que nous serons inviolable- ment fidelles a ce Sauveur, et que ces années suivantes nous seront comme les années fertiles de Joseph, lequel, par le mojœn du mesnage qu'il fit en icelles, se rendit • Gen.. xLi. 40-49. vice Roy d'Egypte * ; car nous mesnagerons si bien nos ans, nos mois, nos semaines, nos jours, nos heures, voire nos momens, que le tout s'employant selon l'amour de Dieu, le tout nous sera profitable a la vie éternelle pour régner avec les Saintz. Mais n'est ce pas, donq, ma Fille, dores-en-avant nous ne serons plus ces vieux nous mes- mes que nous avons esté devant; nous serons des nous mesmes qui, sans exception, sans reserve, sans condition, serons a jamais sacrifiés a Dieu et a son amour, et, comme 'Cf. tom. v, pp. (Xq petitz phœnix*, nous serons renouvelles de ce feu de i77-i8i:VII.p.45i; , j-i ,- ,- • 1 n • -,. u^ VIII. pp. 398,399. la Qilection divine pour laquelle, avec un irréconciliable divorce, nous avons pour jamais abandonné et rejette le monde et toute sorte de vanité. Nos petites choleres, nos petitz chagrins, les petitz frissonnemens de cœur sont des restes de nos maladies, que le souverain xMedecin nous laisse affin que nous craignions la recheute, que nous nous humilions et demeurions en une sincère sousmission. Nous irons néanmoins nous establissans de jour en jour, et ces petites altérations s'aflfoibliront, Dieu aydant. Ayés courage, ma Fille, car ce petit Jésus vous ayme bien. Je suis en luy tout vostre. Franç% E. de Genève. Revu sur une copie conservée à Turin, Archives de TEtat.  Ankée 1620 99  MDXC A ML^MLLRN L>L CONSEIL UU LA bALNTL-.MAlSO.N DE THONON ^ • .' (ixtoiTl) Recommandation en faveur d'un ancien conreiii. Annecy, 8 janvier 1630. Messieurs, il y a si lon^ lems cjue Son Altesse ' icsmoigne d'af- fectionner le secours de monsieur de Corsier '^\ et que je vous prie de l'avoir en recommandation comme l'un de ceux pour qui premièrement fut érigée la Sainte Mayson, que je pense estre superflu d'y rien adjouster ; et sur tout puisqu'il est tant appuyé de parens et amis en ces quartiers la. Néanmoins, pour rendre mon devoir et a sa condition et aux intentions de Son Altesse, je continue ma recommantlation très affectionnée, qui suis, Messieurs, Vostre plus humble et très affectionné confrère, pRASVf E. de Gcncvc. viii janvier 1620, Annessi. Revu tur oo« ancienne copie conservée i la Viftiaiion de Turin. ( I Voir tome XVII. note ( 1 }, p. «91. ' 9 Le duc de Savoie. { }} Jean-Ga*pard de Prei, •eéjroeor de Corticr (vo«r tome XVII, noie 1 1 ),  loo Letires de saint François de Sales  MDXCl  A LA MERE DE CIIANTAL, A PARIS L'Evêque de Genève roi de la fève à la Visitation d'Annecy. — Préparation à un « renouvellement extraordinaire ». — Bonne correction à une âme opiniâtre. — Science acquise à la cour par Jean-François de Sales; hon- neurs qu'il y reçoit. — Protecteur d'année ; pourquoi le Saint aime la pauvreté. Annecy, 8 janvier 1620. O ma très chère Mère, Dieu par sa bonté soit a jamais au milieu de nostre cœur, pour y vivre et régner selon son bon pla3^sir. Que diray je a ce commencement d'année? Je suis roy de bon jeu en vostre May son, et nos Seurs en sont fort contentes, et m'ont envo3^é par escrit une grande protes- tation de leur sousmission et obeyssance, et m'ont de- mandé quelques nouvelles loix selon lesquelles elles vivront; et je les mediteray pour leur en porter quand je pourray leur faire une exhortation, que je m'essayeray de faire dans cette octave le plus gratieusement que je sçauray, car j'ay des-ja une idée aggreable pour cela ( ^ ). Sur le commencement de la semaine qui vient, je feray ma reveuë pour un renouvellement extraordinaire que Nostre Seigneur m'invite de faire, affin qu'a mesure que ces années périssables passent, je me prépare aux éter- nelles 2;, La Seur N. nous a donné de l'exercice et ne veut encor pas cesser; car elle a un moule a part, auquel elle fait ( I ) Le bon Saint ne se trompait pas ; le 13 janvier, il se rendait auprès de ses chères Filles de la Visitation, et leur faisait le très gracieux Entretien connu sous le nom des Trois Loix spirituelles (voir tome VI, p. 102), dans lequel l'Evéque de Genève, appliquant à l'âme religieuse les propriétés des coloiiihes, enseigne, à son ordinaire, dans le langage le plus suave, la perfec- tion la plus haute. (2; Voir ci-dessus, note ( I y, p. 73.  Année 1620 des pèches mortelz, et opiniasire qu'elle ne peut se communier pour cette occasion ' . Je luy fis une bonne correction, avec autant de vinaij^re que d'huyle» que je repeteray, en changeant les motz, si souvent, qu'elle opérera moyennant la grâce de Dieu. Tout le reste va bien ; sur tout les jeunes sont gratieuses • ' . Monsieur [de Boisy ' ] est tous-jours a la cour, ou il apprend la mortification de la propre volonté, excellem- ment, et encor plus celle de l'impatience, activité et sou- daineté, car il faut demeurer trois heures et quatre a attendre les heures du service ; beaucoup plus, certes, que (juand il treuvoit quelqu'un a l'autel de la Visitation. Mais au reste, c'est la vérité qu'il fait des merveilles ; et non seulement nostre chère Madame, mais Son Altesse * et tous les Princes et Princesses, seigneurs et dames le chérissent et l'estiment grandement; et des maintenant, .sans que j'en aye parlé en sorte quelconque, on le va jetter dans la coadjutorerie, si Madame est de croire, affin (jue son premier Aumosnier soit Kvesquel^). O ma Merr, soit que la providence de Dieu me face changer de séjour, soit qu'elle me laisse icy (car cela m'est tout un), ne seray-je pas mieux de n'avoir pas tant de charge, affin que je puisse un peu respirer en la Croix de Nostre Seigneur et e.scrire qiielï|ue chose a sa gloire (*)? Mon Saint, c'est saint François, avec l'amour de la  • agit . - '. proffreMJil kcntihlement ï c«tlo époque. Voir lomv XV. n*' c. ' .) il nt pourtant ici. ne «achani laé attifner une antre place.  102 Lettres de saint François de Sales pauvreté ( ^ ^ ; mays je ne sçai comme Taymer cette aymable pauvreté, car je ne la vis jamais de bien près : néanmoins, en ayant ouy dire tant de bien a Nostre Seigneur, avec lequel elle nasquit, vescut, fut crucifiée et resuscita, je Tayme et l'honnore infiniment. Vive Jésus ! Francs E. de Genève. Le 8 de janvier 1620. ( 1 ) Allusion à la coutume établie à la Visitation de tirer, au commence- ment de Tannée, des Protecteurs et une vertu à pratiquer. (Cf. tome XVII, note (3), p. 324.)  MDXCII A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON A quoi faut-il employer la nouvelle année. — La Mère Angélique aux pieds de l'Enfant de Bethléem ; l'abeille autour de son roi. Annecy, 8 janvier 1620. Mon cœur salue chèrement le vostre, ma très chère Fille, et celuy de toutes nos quatre seurs bienaymees et bien aymableslM. Je n'ay nul autre loysir que cela (2). O ma Fille, employons bien cette nouvelle année pour acquérir Teternitté. Je vous voy, ce me semble, autour de l'Enfant de Bethléem, que, luy baysant ses petitz pieds, vous le supplies quil soit vostre Roy. Demeures-la, ma très chère [Fille], et apprenes de luy quil est doux, huin- • Malt., XI, 29. ble*^ simple et amiable. Que jamais vostre ame, comme un'abeille mistique, n'abandonne ce cher petit Roy, et qu'elle face son miel autour de luy, en luy et pour luy, (i) Les quatre sœurs de l'Abbesse : Catherine-Agnès de Saint-Paul, Marie de Sainte-Claire, Anne-Eugénie de l'Incarnation, et l'aînée restée dans le monde, M""* Le Maistre. (Voir ci-dessus, les notes ( i ), p. 22 ; ( 4), p. 8 ; ( i ), pp. 9 et 27.) (2) Ce premier alinéa est inédit.  I  ASNÉE 1620 10^ et qu'elle le prenne sur luy, duquel les lèvres sont toutes détrempées de j^race *, et sur lesquelles, bien plus heu- 'Cf. P«. eut. ». reu>ement que l'on ne vid sur celles de saint Ambroyse •, ' r " v in Viu les saintes avettes, amassées en essein, font leurs doux et j^ratieux ouvrages. Ma Fille, je suis de plus en plus parfaitement vostre. VIII janvier 1620. « A Madame Madame l'Abbcssc de Port Royal. A Maubuissoii. Revu «ur rAatO^apbe con%cr\ô j la ViMljlion ilc I.viM-.-F(>ur\icro. r I .1 if^- c«t de la main de («corgc* K"li.inil.  MDXrilI A LA MbRË DE CIIASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE '») Contention» en matière de préséance. — L Kvéqoe de Genève officiant oo préJujteur à plutieurt réception» de Religieuse» à Pari». — Mieux vaut a\ ■\ par une voie de douceur que dourc cent» en di»putant. — F<^ • v.v. . w, V i»»ance au jeune. — L'opiniiklreté d'une tentation. — Bonheur de la pauvreté. — Quelle» di»po»ttion» porter ^ la tainte Table. Annecy, ii janvier 1630. Ma très cherc Fille, Je confesse (jue je n'entens rien en toutes ces considé- rations ceremoniales, parce que je n'y ay jamais pensé. Quatre l>onnes fois, pour le moins, j'ay prescht^ a Paris |X)ur la réception on monsieur [d'Ulmci*)] fait rOfficc, je ne voy pas :.c» 4lv«r« »a)«t» traité» dans celle leliro t.r..i.%^nt (|«« la Smf^rtenrt d* té Vênlétiam k iM^maUm «Us •'*df—m ••! la >t noe-Marie de Cha»tcl. (t) L*- ''ne. confrtMtti de la VlMlatioo de Gr*- noMe. 'V V ^„ ««««.«..;. ..-.;. • v 'i*  104 Lettres de saint François de Sales qu'un autre ne puisse prescher, quel qu'il soit. Ni Monsieur l'Evesque de Nantes ( 0, ni Monseigneur l'Archevesque de Bourges ( = ) n'en font nulle difficulté a Paris, ni je ne l'ay jamais faite icy, a Sainte Claire et a Sainte Catherine (3). Mays avec cela, je confesse aussi que c'est une vraye humanité au bon monsieur [d'Ulme] de croire qu'il im- porte a sa réputation qu'il face ou ne face pas l'Office (4), et mesme n'a3^ant pas le talent de la prédication ; et croy, quant a moy, que ce soit au contraire. Mais après cela, quel remède ? car, de le divertir, c'est renverser son esprit. Il sera donq a propos que si nostre bon M. [d'Aoste (5)] peut faire que messieurs ses parens ne le treuvent pas mauvais, ce soit luy qui face l'exhortation ; et je ne puis deviner quelle rayson ilz peuvent avoir de le treuver mauvais, estant une chose si bonne et honnorable. Et tous-jours l'action sera plus authorisee par ce moyen que par aucun autre. Que si cela ne se peut, il faudra prier quelque Père Religieux; car, que faire parmi ces imagi- nations? Le jour est court, et de disposer Monseigneur (6) a autre chose il n'y a pas de l'apparence. Je vous asseure, (i) Philippe de Cospeau (voir le tome précédent, note (3), p. 387). ( 2 ) André Frémyot. (3) Le couvent de Sainte-Claire d'Annecy (voir tome XIII, note (2), p. 74), et l'abbaye de Sainte-Catherine (ibid., note (4), p. 116). (4) C'est-à-dire, présider la cérémonie de vêture de la Soeur Anne-Thérèse de Rajat. C'était la nièce de M'"'' de Veyssilieu, fille de sa belle-sœur Mé- raude de Rabot d'Aurillac, mariée à Hercule de Rigaud, seigneur de Rajat. Celui-ci étant demeuré veuf, contracta une nouvelle alliance, et mit ses deux aînées dans une abbaye où l'on menait une vie commode, sans grand souci de la Règle. Les jeunes filles y prirent l'habit, mais, par loyauté de conscience, ne voulurent pas y faire profession ; même, touchées de la grâce, elles réso- lurent d'entrer dans un Ordre réformé, et leur tante de Veyssilieu les proposa à la Visitation : l'une entra au monastère d'Annecy (voir ci-après. Lettre mdcxii, p. 143). et la seconde, dont il est ici question, à celui de Grenoble. Son contrat de réception est du 6 février 1620. Sœur Anne-Thérèse rendit d'importants services dans l'Institut. Hn 1624, elle dirigea, avec la Mère de Chastel, la fondation d'Aix, puis celle d'Arles en 1629 et la gouverna douze ans, ainsi que les Maisons d'Embrun et d'Apt. Rentrée dans son monastère de profes- sion, elle y mourut en 1670. fD'après VHist. de la Fondation de la Visitation de Grenoble et VAnnée Sainte de la Visitation, tome I, p. 595.) (5) Artus de Lionne, seigneur d'Aoste, Père spirituel de la Communauté. (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 240.) (6) L'Evéque de Grenoble, Alphonse de la Croix de Chevrières (voir ibid., note (3), p. 203).  Akkëe 1620 105 ma Fille, qu'une fille de considération se faysiint Carmé- lite, je fis l'exhortation, et M. du Val, docteur en théo- logie, fit l'Office ' , qui eust mieux presché que moy, et moy mieux fait l'Office que luy. O Dieu, a quoy demeu- rons nous accrochés! Or bien, voyla mon advis. Que s'il ne se peut encor, il faudra faire l'Office de la réception devant disner, et l'exhortation après disner. Au reste, ma très chère Fille, il est vray, qui a son cœur et sa prétention en Dieu, il ne se sent point, au moins en la partie supérieure, des agitations des créatures ; et qui l'a au Ciel, comme dit saint Grégoire a deux Kves- ques *, il n'est point tourmenté des vens de la terre. ' >• ^'fg- Mj«.. I. ^ ^. . ^ . ... ... XI. cp. xtT. Vide Non seulement je consens, mais j appreuve, ains j ex- i.>iii. xiv n..!.(4,. horte de tout mon cœur que quand les parens riches don- ^ '"' nent raysonnablement selon leur condition et moyens, qu'on ne tracasse point pour tirer davantage. Comme, par exemple, en la fille qui fait son essay * : j'aymerois cent fois mieux doucement avoir mille escus, que douze cens avec amertume, et long et fascheux tracas. I/esprit de Dieu est généreux, suave et humble. On gaigneroit peut estre deux cens escus en disputant, mais on perdroit de réputation a quatre cens ; et on oste encor le courage aux riches de laisser venir leurs filles, quand on exige si chi- chement tout ce qu'on peut. Voyla mon .sentiment, voyU ce que je fay prattiquer icy. Elle a rayson, certes, la l>onne fille ()), de croire que son humeur jeusneusc est une vraye tentation : ce Ta esté, ce Test et ce la sera tandis qu'elle continuera de faire ces abstinences, par lesquelles il est vray qu'elle affoiblit son cors et la volupté d'iceluy, mais, par un pauvre es- change, elle renforce son amour propre avec sa propre vf)lonié : elle amaigrit son rors. vl sur< hargeson ci« k Annecy. aatori«4 to c«la p«r le* lettres-patente* de CbarUft-EmmaaMl. (Voir tome* XVI, ooM (•), p. |)o, «t XVII. noi' p. 66.) I) L« F. Constantin de ChamMry voir looM XV, oott (|), p. |l|).  io8 Lettres de saint François de Sales Sacrifices. (*) Doininus dédit, Dominus ahstulit : sit Job- 1' 21- nomen Domini benedictum *. Au reste, je suis invariablement Vostre très humble confrère et serviteur, France E. de Genève. XII janvier 1620, Annessi. Monseigneur de Belle}^ m'a fait response quil estoit engagé avec les Pères Augustins (0, et que ce n'a esté que sur le refus que les Pères luy avoyent fait il y a quelques années. Revu sur l'Autographe appartenant à M. le comte Albert Solaro délia Margarita, à Turin.  'O Le Seigneur nous l'avait donné, le Seigneur nous Va ôté : que le nom du Seigneur soit béni. ( I ) On a vu (lettre du 27 octobre 1619, p. 46) que TEvêque de Genève avait plaidé auprès de celui de Belley, la cause des Pères Capucins pour les faire recevoir dans sa ville épiscopale. Les Augustins, avec qui M""" Camus s'était engagé, devaient appartenir à la réforme des Augustins déchaussés, commencée en Portugal (1^74) par le P. Thomas de Jésus, de la Maison d'Antrada, et intro- duite en France par le P. Mathieu de Sainte-Françoise, de Verdun. Leur pre- mier établissement se fit en Dauphiné, à Pontcharra, où les reçut Guillaume d'Avançon, en 1593. Ils fondèrent en 1608 un couvent à Paris, mais ne vinrent pas à Belley, où les Capucins eurent enfin la préférence. (Voir ci-dessus, note ( I ), p. 47.)  MDXCV A LA MÈRE DE CIIASTEL .SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE Manière douce et tranquille de rejeter Famour-propre. — La gloire de Fab- jection. — Chimères, contradiction et extravagance d'une tentation. — Comment aider à la combattre et à en triompher. Annecy, 14 janvier 1620 Hpist. MDxcni. Je vous cscrivis avant hier *, ma très chère Fille, et respondis a vos deux lettres préecedentes. O ma Fille  ASS'ÉE 1620 109 véritablement toute bienaymee de mon cœur, faites bien ainsy : ne permettes pas a vostre esprit de considérer ces misères; laisses faire a Dieu, il en fera quelque chose de l>on. Ne faites guère de réflexions sur ce que voslre nature meslera avec vos actions. Ces saillies de l'amour propre doivent estre négligées ; pour les desadvouer deux ou trois fois le jour, on en est quitte; il ne faut pas les rejetter a force de bras, il suffit de dire un petit non. Vous aves rayson : une fille qui est a Dieu ne doit penser a la réputation, cela est impertinent. Quant a moy, dit David *, je suis abject et mesprisè ; je nay point ' P». cxtui, 141. pour cela oublié vos justifications. Que Dieu face et de nostre vie, et de nostre estime, et de nostre honneur a son g^é, puisque tout est a luy. Si nostre abjection sert a sa gloire, ne devons nous pas estre glorieux d'estre abjectz ? Je me glorifie, disoit l'Apostre •, en mes infir- * il Cor.,xii,9. mités, ajfin que la vertu de fesuschrist habite en moy. Quelle vertu Je Jesuschrist ? L'humilité, l'ac- quiescement a l'abjection. J'escris a cette pauvre chère fille • . Je ne vis jamais une tentation plus manifeste et connoissable que celle la; elTest presque sans fard et sans pra^texte. Rompre des vœux pour jeusner, présumer d'estre bonne pour la soli- tude sans estre bonne pour la Congrégation, vouloir vivre a soymesme pour mieux vivre a Dieu, vouloir avoir l'entière jouissance de .sa propre volonté pour mieux faire la volonté de I >ieu : quelles chimères î Qu'une inclination, ou plus tost fantasie et imagination, chagrine, bigearre, depiteuse, dure, aigre, amere, testue, puisse estre un'inspi- ration, quelle contraoses des mortifications opposées a ses S<»ar j«jnii«HéUn« 4« GétaiJ (voir U Uttft MivaaU tl d-^M^vt,  iio Lettres de saint François de Sales inclinations ; elle obéira, et bien quil semblera que ce soit par force, ce sera pourtant utilement et selon la grâce de Dieu. (0 Je n'ay nul loysir. Vive Jésus en tout et par tout, sur tout au milieu de nos cœurs ! Amen. xilli janvier 1620. A ma très chère Seur en N. S., La Mère Supérieure de S^^ Marie de la Visitation. A Grenoble. Revu sur une copie authentique conservée à la Visitation d'Annecy. (i) Ici, les éditeurs de 1626 et ceux qui les ont suivis insèrent deux frag- ments dont l'un appartient à la lettre inédite du 2 avril 1620 à la même desti- nataire, et l'autre sera donné plus tard.  MDXCVI A LA SŒUR DE GERARD RELIGIEUSE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (0 Les solitaires que Dieu n'aime pas et avec lesquels il ne veut point d'union. — Exemple d'obéissance de saint Siméon Stylite. — Marques de l'inspira- tion. — Energiques conseils. Annecy, 14 janvier 1620. Ma très chère Fille, La cogitation de sortir a toutes les plus véritables mar- ques de tentation qu'on sçauroit treuver ; mays Dieu soit loué dequoy en cet assaut le donjon n'est pas encor rendu ni, comme je pense, prest a se rendre. O Dieu! ma très chère Fille, gardes vous en bien de vouloir sortir. Il n'y a point d'entredeux entre vostre sortie et vostre perte; ( I ) Ce que nous savons de la Sœur Jeanne-Hélène de Gérard de Réautier ne laisse aucun doute au sujet de la destinataire, non plus que la lecture des Lettres mccclxxx (tome précédent, p. 130) et mdxciii, mdxcv (ci-dessus, pp. 105, 109). Il est probable que le commencement du texte a été tronqué.  Akkée 162U 1 1 1 car ne voyes vous pas que vous ne sortiries jamais que pour vivre a vous mesme, de vous mesme, par vous mes- meet en vous mesme? et ce d'autant plus dangereusement, que ce seroit sous prétexte d'union avec Dieu, qui toute- fois n'en veut point avoir ni n'en aura jamais point avec les solitaires retirés, particuliers et singuliers, qui quit- tent leurs vocations, leurs vœux, leurs Congrégations par amertume de cœur, par chagrin, avec dépit et par de- goust de la société, de l'obeyssance des Règles et sainte observance. Oh ! ne voyes vou> jm^ s.iim Simeon Stilite, si prompt a quitter sa colomne sur ladvis des anciens*? Kt vous, '.^'*^*P**. 9* «'.*!;• ^ ' Hi«t. tccl..I. XIV. ma très chère r ille, vous ne quitteres pas vos abstinences c. u. Cf. Tr. d« sur 1 advis de tant de gens de bien, qui n ont nul interest viii.ch. xxm.\ de vous les faire quitter que pour vous faire rendre quitte et exempte de vostre propre amour ? Or sus, ma très chère Fille, chantes meshuy le cantique de l'amour : O que c'est une chose douce et bonne de voir les Seurs habiter ensemble * ! Traittés rudement vostre tentation; ditrs * Pv cxxxn. i. luy : Tu ne tenteras point le Sei/;rneur ton Dieu ; Va en arrière y Satan ; tu aJoreras le Seigneur ton Dieu, et a iceluy seul tu serviras *. * Mjit.. »▼. 7. 10. Je vous laisse a penser, ma très chère l'ille : faire les génuflexions au Saint Sacrement comme par despit, en suitte de la tentation, quelle plus grande mar(|ue de ten- tation peut on avoir ? La force des inspirations est hum- ble, douce, tranquille et sainte ; et comme donq peut estre inspiratir>n vostre inclination, cjui est si depiteuse, dure, chagrine et tempestueuse ? Retires vous de la, ma 1res chère Fille ; traittés cette tentation comme on traitte celles du blasphème, de trahis^jn, d'heresie, de desespoir. Ne devises point av«H' elle, ne capitules jxiinl, ne IVm-ou- tes point ; traverses-la 1<* plus que vous pourres par des freas%é ces der- niers jours en vostre mayson, puis que Dieu y a esté Uttm» IX •  114 Lettres de saint François de Sales offensé et le publiq scandalisé, et que le mariage est tout a fait nul et invalide (0, la commission de dispenser obte- nue a Rome n'ayant point esté exécutée ; de sorte qu'il sera requis de célébrer derechef le contract du consente- ment nuptial, affin de rendre cette conjunction et la pos- térité légitime. A quoy je contribueray tout ce qui sera en mon pouvoir, sous la conduite des loix et constitutions ecclésiastiques, pourveu qu'il vous playse, et aux parties, prendre créance que je ne rechercheray en cela nulle con- dition que celle qui sera entièrement nécessaire et inévi- table, puisque en vérité je suis. Monsieur, Vostre serviteur très humble et très affectionné, Francs, E. de Genève. XXVIII janvier 1620, Annessi. A Monsieur Monsieur le Comte de Viry. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Tarascon. { I ) Le mariage de Marie de Viry, fille du destinataire, avec Jean-Antoine de Rossillon. (Voir ci-dessus, Lettre mdlxxiii, et note (2), p. 63.) Le 3 novem- bre 1622 seulement, François de Sales commettait M. Laurent de la Place, prêtre d'honneur de Notre-Dame de Liesse, pour bénir et ratifier cette union. (Ce document sera donné avec les Opuscules.) Retardée par la mort du Saint, renouvelée par son successeur Jean-François, la commission ne fut exécutée que le 19 février 1624.  AS'KÉE 1620 115 MDXCIX A LA PRINCESSE DE PIÉMONT, CHRISTINE DE FRANCE (0 (miruTB) François de Sale« célèbre le jour deux fois heureux où Dieu donna une princesse, k la France, par ta naissance, à la Savoie, par son mariage. — Les Yœux et les prières du grand Aumônier de Christine. Annecy, 30 janvier 1620. Matlame, Puisque, grâces a Dieu, vous voyla en fin arrivée au lieu auquel vous dévies achever le voyage de vostre bien heureuse venue en ces Esiatz, il m'a semblé que je puis oser meshuy présenter de mes lettres a Vostre Altesse, ( 1 ) Quand François de Sales écriTait, parlant de la future princesse de Pié- mont : • Madame l'atnéc est fort accomplie • (voir le tome précédent. Lettre MCDLXXXiT, p. ym], il disait vrai. Christine de France reçut Je Dieu tous les dons qui peuvent faire le charme de la rie privée, beaucoup des qualités qui permettent d^ - ■ mer avec succès. Il lui en avait coûté de se - • -«r^r d une couroii; . i^voir note {}} ibid.}; au moins ne négligea t :i pour arriver à porter avec son époux le titre d'AiUttt RoféU. Le sentiment de ce qu'elle était ne l'abandonna et elle «ut prouver par ses actes la pjrulc qu'elle écrivait un jour en ; ut la réparation d'une injure : ■ Je veux être honorée comme je U mérite et comme fille de France que j« tais. • I.rttrr Ju 3«< ma- ' u prince VicT * ' Fille de Fra- f ■:? le tut iwujour s . V '. donnée tou: a nouveau pj < .t lojalement tes iotérAU. Dès les premières années de son séjour en Piémont. c* • • * • ;r dans le ' • * • ' '" • • ; 1- i-e. • laj. res et l'obtint par l'ascendant qu'elle eut sur Victor-Amédée. Veuve k trente- •t-Oi ' : . i- Emi: • étranges, soscttècs par s«s beaux-frères Ma«ric« et Thomas «t par la politique ! Richelieu. Le jagement, la ftnneté. la J n i > que la constance dans le malheur, iv '* Piémont (1659), le doc avait vingt-six ans, mais sa re , ' insoccés, l'aanée *«i- vante les Clercs réguliers de Saint-Paul *'in*tallaient li Monlargts. D'après 1 < Ammtuti et des Softi dm R. P. PremfU, Assistant général  ii8 Lettres de saint François de Sales Et ce pendant, ce m'est tous-jours de Ihonneur et de la consolation de vous ramentevoir et rafFraichir la très humble et inviolable passion paternelle que j'ay pour vous, Monsieur mon Filz, selon laquelle je vous souhaite incessamment les plus favorables bénédictions de Nostre Seigneur, et suis Vostre très humble et très obéissant serviteur. Franc', E. de Genève. 3o janvier 1620, Annessi. A Monsieur [Monsieur] de Bellegarde, Marquis de Seurre, chevalier des Ordres, Pair et grand Escuyer de France, Gouverneur de Bourgoigne, Bresse, Beugey, Valromey et Gex. Revu sur TAutographe conservé au i^"" Monastère de la Visitation de Paris.  MDCI  A M. CLAUDE DE QUOEX Noble désintéressement du Saint. — Ce qu'il ne peut trouver supportable, — Les droits légitimes seront respectés ; mais l'Evêque ne peut ni ne veut céder les siens. — Recours au Sénat pour « faire faire place » à son autorité. Annecy, 31 janvier 1620 (i). Monsieur, C'est le fin moindre de mes soucis que c'est que de- viendra l'héritage de feu M. Gras (2), et après un peu (i) Saint François de Sales n'a mis que le quantième ; mais l'année est sûrement déterminée par la date du concours pour la cure de Villy-le-Bou- veret et son annexe Menthonnex, vacantes par la mort de François Gras. Ce concours eut lieu le 29 janvier 1620. L'adresse manque aussi ; une étude sérieuse permet d'y suppléer et de dési- gner pour destinataire Claude de Quoex dont l'Evêque de Genève était « com- père ») depuis le baptême de la fille de Rose d'Yvoire (voir le tome précédent, note ( I ), p. 190). (2) François Gras, né à Arbusigny, fils de Jean Gras ou Grassi. Ordonné prêtre le 17 septembre 1578, par M»-" Gallois de Regard, il fut, le premier  AS'S'ÉE 1620  119  de considération du droit de l'Evesché. vous seras le maistre de tout ce qui en dépendra, comme de tout le reste qui appartient a ma personne. Mays qu'un prestre, sans tiltre ni vray ni coloré, se tienne dans une cure par force, ne veuille reconnoistre Tauthorité de l'Evesque. rejette l'œconome qui est légitimement envoyé *•', em- pesche que l'Evesque ne face inventaire de ce qui est dans une mayson presbiterale, appelle comme d'abus d'une très légitime authorité, tout ainsy que si du moins le soin des bénéfices de ma charge, tandis qu'ilz sont vacans et jusques a tant qu'ilz soyent prouveuz, ne m'ap- partenoyt pas : tout cela, je ne le puis ni treuver bon, ni civil, ni supportable. Quand M. Gras me fera voir ses légitimes provisions, je ne les mespriseray point, et les luy feray fidèlement valoir tout ce qu'elles vaudront, sachant le respect qui est deu et aux droitz et aux faitz du Supérieur gênerai des ecclé- siastiques. Mays en attendant, je veux cstre le maistre, ayant un lK)n tiltre pour moy, et luy n'en ayant p<^int ni pour luy ni contre moy. Oue s'il est permis, sur des pra*- tentions, d'esloigner les justes et ordinaires procédures jprè« le retour du pay« i la foi catholique, économe de Lancy ',1)89). Hn ito^, il reçoit U cure de Villyle-Doureret et %on annexe Menthonnex. et meurt sa imtrttjt en janvier i6x>. Hn con%équcncc. le procureur fitcal de l'éréché de Génère fit Tiloir le* droits d'échnte, que contettèrent le« parents du défunt. ( I »e de Lyon, docteur en théologie, chanoine théologal de U cathédrale de Belley, François Gariod était devenu, le 4 janvier i6it, . c .»..<- ...... , ^^ ^é économe des bénéfices vacants. Mais jean-Lo«lt Ora», fils de Michel Gras «t de Denise M " . / . . /^trc Maienent depuis !é- cambre t6i« :•? %on oacl« ; avant d ,« •es Bolles de Rome, contre tout droit, il faisait oppositioa aas dispositions de l'Evéqu' T • •• ... ^, .-^^ riod; ce! rt- nanl une pension de cent ducaU. plus vingt sis docais po«r C9«vrtr les fraU Te même jour. M. Gras recevait rinstileiioii de la xc. Enfin, le 1** septembre i6ai. le président Fa- ▼re et les avocats Bouvard et Pellet, condamnaient, par aeateoce arbitrale, la veuve c ■ " ' ' ^qoe de C k cette cni ». LMdr* >e> vèrent de se libérer que le t6 mai ik%y (Mu, Làgrsmgt et K. E. ; Archiv. dép. de la H**-Savoi«, E 5|a. fol. 76 v«.)  120 Lettres de saint François de Sales des Prœlatz par voye de fait, quelz inconveniens n'en verrons nous pas ? Je me demettray quand il en sera tems ; mays quant a présent, je ne puis, ni ne dois, ni par conséquent je ne veux point céder mon droit de donner tel ordre que bon me semblera a ce bénéfice vacant, en attendant qu'il soit prouveu ; et ne veux nullement que ceux qui s'ahurtent y administrent les Sacremens, ayant député un prestre qui ira demain, pour empescher que ce peuple ne demeure pas desprouveu de ce qui luy sera nécessaire de ce costé la. J ayme messieurs les Grassi (0, et d'autant plus que l'un d'entre eux est a vostre service ; mais je suis obligé de maintenir le respect qui est deu a l'authorité qui m'est confiée et a luy faire faire place ou il est requis. A cette intention j'ay envoyé au Sénat, et pour venir a chef de l'inventaire et pour relever l'appellation comme d'abus, affin que je sois desabusé si j'abuse de l'authorité que j'ay, ou que je face desabuser ceux qui pensent que j'en abuse. Tout mon desplaysir seroit si en cela je vous desplay- sois aucunement ; mays je ne le croyray pas ni ne le sçaurois croire, puisque mon intention est bonne et sans fiel, et vous m'aymes constamment, qui suis aussi inva- riablement, Monsieur, Vostre très humble serviteur et compère, France E. de Genève. 31 janvier. Revu sur l'Autographe qui se conservait chez les PP. Missionnaires de Saint-François de Sales d'Annecy. ( I ) Il s'agit de Jean-Louis (voir la note précédente) et de ses frères : Rolet, Charles, François et Antoine. Leur père, Michel Gras, bourgeois d'Annecy, était décédé après le 15 octobre 1614 ; leur mère était encore tutrice de ses trois derniers enfants le 19 avril 1622; Rolet, qualifié « Maistre » dans l'acte de ce jour, doit être celui que Claude de Quoex avait à son service. (Mss. Laffrange.)  AS'SÉE 1620 131 MDCIl A MU.NsEICNEUR JEAN-PIERRE CAMU^>, ÉVÊQUE DE BELLEY (rtAGMBirT) Mesure de réputation que l'Evèque de GcnèTe ambitionne. Annecy, janvier léao ' 1 >. On me mande de Paris que Ton m'y rase la barbe a bon escient, mais j'espère que Dieu la fera recroistre plus peuplée que jamais, si cela est nécessaire pour son ser- vice •. Certes, je ne veux de réputation qu'autant qu'il en ' ^^ ImtroJ. 4 u faut p)our cela; car, pourveu que Dieu soit servi, qu im- ch. th. porte que ce soit par bonne ou mauvaise renommée *, ' '* ^*>'- ^» •• par Tesclat ou le descri de nostre réputation ? . . . . (i^ Ce fragment appartient \ une lettre postérieure Ik celle du 11 décembre 1619 (voir ci-de«»u«, p. 6K , uù le Saint parle pour la première foi» il IHvéqne de Belley de la tempête «ouleTée contre lui i cause du mariage de M. de Fo- ra». Après janvier, le calme commence ^ »e faire. Telles font les raisons de la date doooée à cet lignes.  MDCIII A MADAME DE LA FLéCHèRB (rtAOMBrr) Un • petit coiar • oà le Saint veut loger lol-méoie ril6te divin. Annecy, [janvier ou février 1616 ou i^>?'^ ■ ] Ma très chère Fille. Je désire que vous disposiez ma filleule a faire ta première Communion que je désire luy donner de ma (1) Françoise de la FUchèrc. 511eale d« Saisi (voir tome XIV, noie fi), p. )é), aé« le %% jaillel 1608. n'aaraél pa«e«h«éia»« accomplis aux Piques de 1616. Peut-être celle dale est-elle prématurée po«r le prêtent fragtneol. Si elle  122 Lettres de saint François de Sales main pour ces Pasques prochaines. Je la prie qu'elle prépare son petit cœur pour estre le logis de Celuy qui la veut toute posséder. Enseignes-luy de bonne heure que pour loger un tel Hoste, il faut bien nettoyer son ame de toutes sortes de vices et imperfections, en l'ornant de toutes les vertus, singulièrement de la dévotion, amour, humilité. A Madame de la Flechere. Revu sur une ancienne copie conservée à la Visitation de Turin. est rejetée comme telle, nous ne pouvons proposer que 1620, l'Evêque de Genève étant absent d'Annecy pendant le Carême les trois années précé- dentes. L'enfant avait alors onze ans et demi, âge ordinaire à cette époque pour les premières Communions.  MDCIV A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON Nouvelles de la mort de M. Arnauld et de la résignation des siens, données par la Mère de Chantai au saint Evêque. — Notre cœur, tiré « pièce après pièce » vers Dieu. — Paternelle sollicitude pour les enfants du défunt. — La réforme de l'extérieur servant à celle de l'intérieur. — Comment com- battre les pensées de vanité. — Faire toutes choses « tout bellement, » et ne pas se mettre en peine des saillies sans volonté. — Douce et gracieuse plaisanterie sur une « petite niaiserie. >> — La discrétion du Directeur. — Conseils pour l'oraison. — Spécial intérêt pour M"<^ Le Maistre. Annecy, 4 février 1620. O ma très chère Fille, que vous puis je dire sur ce très- pas (0 ? Nostre bonne Mère de la Visitation i^) m'en a donné l'advis; mais a mesme tems elle m'escrit qu'elle avoit veu madame vostre mère (3) et ma très chère fille vostre seur Catherine de Gennes (4), braves, résolues et (i) Antoine Arnauld, père de l'Abbesse, était mort le 29 décembre 1619. (2) La Mère de Chantai. (3) Catherine Marion (voir ci-dessus, note (2), p. 28). (4) M'"*' Le Maistre.  Ans'ée 1630  »25  vaillantes, et de plus, que M. de Belley avoit receu de vos lettres, par lesquelles vous luy tesmoignies vostre asseurance en cette occasion (» ). Je n'en doutois pas, ma très chère Fille, que Dieu n'eust soin de vostre cœur en ces occurrences, et que s'il le blessoit d'une main, il n'ap- pliquast son bausme de l'autre. // frappe et gfuerit •, il •Job, ▼, t8. mortifie et vivifie* ; et tandis que nous pouvons lever les • I Reg.. n. 6. yeux et regarder dans la Providence céleste, l'ennuy ne nous sçauroit accabler. Mais c'est donq asses, ma très chère Fille : Dieu et vostre bon Ange vous ayant consolée, je n'y metz plus la main ; vostre amertume très amere est en paix •, * i«.. xxx^m, 17. qu*est il besoin d'en plus parler ? A mesure que Dieu tire a soy, pièce après pièce, les thresors que nostre cœur avoit icy bas, c'est a dire ce que nous y affectionnions, il y tire nostre cœur mesme * ; et puisque je n'ay plus de père en * Cf Matt.. ti. si. terre, dit .saint François*, je diray plus librement : Nos- •s.BonaT..Leg«iul. tre Père qui es es deux*. Ferme, ma 1res chère Fille, • Mj7t".'^Ti.*9.'^'"' tout est a nous, et nous sommes a Dieu *. ' ï Cor..iii. t»,n. J'ay celel)rê pour cette ame, et célèbre tous les jours avec mémoire particulière d'icelle devant Dieu. Mais, ma Fille, et nos Scurs Catherine de Sienne, Anne et Marie^*), que font elles, les pauvres filles? Elles .sont constantes, n'est ce pas ? car elles sont nos .seurs. De M. d'Andilly ()) et de M. Arnauld mon filz U), il n'en faut pas douter.  ( I ) M** Camnt était fort eoona ï MaabaUton ; il admirait TAbbcsM. nuit If • ■ • • • • ' 1-» avec «et... looangct. car mon méchant ««prit t'y plaît, «C j*al p«is« i décbirtr •r ■ r - - .off«l*W«r«oi Ou tfl M pfOpfC ' ( t) L«« troi* umof de la Mère Angéliqo* (voir ci-deMtti Ict note« f i ), pp. n •t 0. r ■ ' • • r • ' • Saint r . do M** Le Maittre, oa Catherine de Géne«. !««ia«ti<|««. Soa pro- tectevr. le nonce Bentivoglio. l'emi en i6st et le lo|rea cinq ao« dj ' neure. 11 ét^ md «on fr< ,1 «on nom pr>> . Angere (i) janvier 16*4). De«i mois plat tard, il rocerait le hrevei de cooe«ilJor •! d'tmmèmàn do Roi. En 1617. le tièffe épitcopal de Tool étant vacant par la  124 Lettres de saint François de Sales Certes, quand je me souviens comme M. d'Andilly me parla de son petit François (0, j'en suis encor consolé. La paix de Dieu soit tous-jours au milieu de nos cœurs. Amen, Je respons des-ormais a vos deux dernières lettres, du 19 novembre et du 14 décembre. Il est vray, je suis mer- veilleusement accablé d'affaires ; mais vos lettres, ma Fille, ne sont pas des affaires, ce sont des rafraischisse- mens et allegemens pour mon ame : cela soit dit pour une bonne fois. C'est beaucoup qu'extérieurement vous soyes plus observatrice de la Règle. Dieu forma premièrement l'extérieur de Vhomme, puis il inspira le spiracle de * Gen.. II, 7. vie au dedans, et cet extérieur fut fait en homme vivant *. Les humiliations, dit nostre Seigneur, précèdent et intro- duisent bien souvent l'humilité (2); continues en cet extérieur, qui est plus aysé, et petit a petit l'intérieur s'accommodera. O Dieu, ma Fille, je voy vos entortillemens dans ces pensées de vanité ; la fertilité, jointe a la subtilité de vos- tre esprit, preste la main a ces suggestions ; mais dequoy vous mettes vous en peyne ? Les oyseaux venoyent bec- queter sur le sacrifice d'Abraham : que faysoit-il ? avec un rameau qu'il passoit souvent sur l'holocauste, il les •Ibid., XV, 9-11. chassoit*. Ma Fille, une petite, simple prononciation de quelque parole de la Croix chassera toutes ces pensées, du moins leur ostera toute nuysance : O Seigneur, par- donnés a cette fille du viel Adam, car elle ne sçait ce mort de Charles de Tournay, Henri Arnauld fut désigné pour l'occuper, mais des querelles s'élevèrent, suscitées par le droit d'élire ; les Bulles du Pape ne vinrent pas, et après quatre ans d'attente, M. de Fiesque était choisi en remplacement de l'Abbé de Saint-Nicolas. Celui-ci remplit en 1645 une mis- sion diplomatique à Parme, et poussa jusqu'à Rome {1646) pour calmer les contestations entre Innocent X et la maison des Barberini ; il fut même am- bassadeur intérimaire en l'absence de M. de Fontenay. Rentré en France au printemps de 1648, il devint l'année suivante évêque d'Angers, et se montra toujours austère dans ses mœurs et charitable. Mais il fut pourtant l'un des quatre évéques qui refusèrent de signer \ç^ Formulaire. Il le signa ensuite, non sans quelque restriction, et mourut dans une grande vieillesse le 8 juin 1692. (i) Voir ci-dessus, note (2), p. 26, et les Lettres mdlv, mdlvi. (2) Cette idée de l'humiliation précurseur de l'humilité, se dégage de plus d'un texte de la Sainte Ecriture, mais aucun ne l'exprime aussi formellement. Les anciens éditeurs ont-il bien lu ces mots : « dit nostre Seigneur » ?  AssÉe 1620 I3S qu'elle fait*. O femme, voyla ton Pare sur la croix. Il 'Cf. Loc.,juuu,|4- faut chanter tout doucement : '/ Deposuit patentas de sedc, et exaltant humiles*. Je dis qu'il faut faire ces *lbid., 1, ji. rejetz tout doucement, simplement, et comme si on les disoit par amour et non pour la nécessité du combat. Accoustumes vous a parler un peu tout bellement, et a aller, je veux dire marcher, tout bellement, a faire tout ce que vous feres, doucement et tout bellement ; et vous verres que dans trois ou quatre ans vous aures ranj^é tout a fait cette si subite soudaineté. Mais souvenes vous bien de faire ain.sy tout bellement, et parles tout bellement es occasions ou la soudaineté ne vous pressera point et ou il n'y aura nulle apparence de la craindre : comme, par exemple, a vous mettre au lit, a vous lever, a vous asseoir, a manger, quand vous parleres avec nostre Seur Marie ou Anne, ou avec nostre Seur Isabelle »* ; en somme, en tout et par tout, ne vous en dispenses point. Or, je sçai bien que parmi tout cela vous feres mille eschappees le jour, et que tous-jours ce naturel si actif fera des saillies ; mais il ne m'en chaut pas, pourveu que ce ne soit pas vos- tre volonté, vostre délibération, et que tous-jours vous appercevant do ton mouvomens, vous taschies de les ap- pay.scr. Prenes bien garde a ce qui peut offencer le prochain et a ne rien descouvrir de .secret qui luy puisse nuire; et s'il vous arrive, taschés a réparer le tort, tant que vous pour- rcs, sur le champ. Ces menues envies ne sont rien, ains elles sont utiles, puis qu'elles vous font voir clairement Vostre amour propre, et que vous faites l'acte contraire. Mais, ma Fille, cet amour de la propre excellence n'est (*) Il a remxrU Us puissant i dt Iturs trams, tt il a iln^ Us bumhUs.  b . .- fugné 1j Mèr« Angélique k Mjabttu«on po«f y remplir, av^c WM ntm pn- a it a. M^ • k' cuiinai moarat la 4 Juin i6«6. (Voér !•• Hémftrt» f^mr wfw^iw è tàtêimrw et P^rt- Rofél, t'ir«). («-' 1 Manceaa fut plntienrt année* confe»eear de l'ab^-;». _. 1 -:t- Sojral. Il lai laitM par tetlainent quatre mille livref. Mort le fo mare |6|9, on I * og« de Porl'Rcjsi.) le dire.  128 Lettres de saint François de Sales MDCV A MADAME ROUSSELET (0 (inédite) Raison d'une lettre particulière à la destinataire. — Souhaits de bénédictions. Deux chères vertus, nées de la confiance en Dieu. Annecy, 4 février 1620. Ce n'est pas pour vous séparer de monsieur vostre cher mari, que je vous escris séparément et a Tun et a Tautre, Madamoyselle ma très chère Fille, mais c'est par ce que l'inscription seroit trop grande si je la faysois a tous deux ensemble. J'ay une continuelle mémoire de vostre sainte dilection, et ne cesse point de vous souhaiter mille et mille béné- dictions, ne doutant point que réciproquement vous ne me recommandies souvent a la miséricorde de Nostre Seigneur quand, en l'orayson, vous vous présentes devant sa face. La paix et tranquillité du cœur, qui prennent leur ori- gine d'une parfaite confiance en la bonté de Dieu et sont •Cf. Ps. Lxxv, 3. le lieu du Saint Esprit*, soyent aussi a jamais vos plus chères compagnes. Amen. Je salue monsieur vostre père (2) de tout mon cœur, et suis sans fin, Madamoyselle ma très chère Fille, Vostre très humble et très affectionné serviteur, Franç% E. de Genève. 4 febvrier 1620, Annessi. ( I ) Tout ce que nous savons de la femme de Guillaume Rousselet (voir ci- après la lettre du ii juin 1620), c'est qu'elle se nommait Marguerite Le Fèvre. Plusieurs passages de la déposition de son mari au Procès de Beatification.de TEvèque de Genève, nous la montrent objet de la sollicitude paternelle du Serviteur de Dieu. Il la dirigeait dans les voies spirituelles, la visitait et la consolait dans ses maladies, et même après sa mort lui fit sentir son pouvoir auprès de Dieu, car elle fut guérie d'une fièvre double-tierce mettant « sur son front un morceau de thoille... trempé dans le sang du Bienheureux. »> (Process. remiss. Parisiensis, passim.) ^2) Au milieu des nombreuses familles de cette époque qui portaient le nom de Le Fèvre, il a été impossible de déterminer sûrement celle à laquelle appartenait le père de M*"** Rousselet.  Aknée 1630 139 Je vous supplie de saluer de ma part monsieur voslre très digne Curé (») et Tasseurer de mon service plus humble. Mon frère est tous-jours auprès de Madame. A Madamoyscllc Madamoy!>cllc Rousscict. Revu sur l'Autographe appartenant aux Fille* de la Croii de Tréguter. (1) Gtiillaume Rouiselet nous apprend, dans sa déposition, qu'il était pa- roissien de Saint-Jacques de la Boucherie. Or. le curé d'alors se nommait Char- les de la Saussaye. Fils d'Olivier de la Saussaye, seigneur de BrutsoUe*. et de Madeleine Allcaume Compaing. il naquit en 1^64 à Orléans. A IX'niver- site de cette riUe. il prit le degré de docteur en droit, et ses parents l'ayant fait voyager pour le détourner de la Tie religieuse, il passa en Italie où il connut Baronius et Bcllarmin. Au retour, il va étudier à Pans, y prend ses grades en théologie, est ordonné prêtre il Orléans, et devient curé de Saint- Pierre en Scntelée. A trente-trois ans, il est nommé doyen du Chapitre de la cathédrale. Le cardinal de Retz l'attira i Paris et lui fit donner en 1617 la cure de Saint-Jacques de la Boucherie ; il y mourut le si septembre ibsa et fat enterré dans la chapelle de Saint-Charles. Il avait établi dans sa paroisse la confrérie de Saint-Charles Borroinée où s'inscrivit François de Sales le 13 avril i6tq, après avoir célébré la Messe ï l'autel du Saint. M. de la Saussaye s'oc- cupa des Filles de la Visitation, ■ le»quelles il régit et traita avec la même douceur qu'un perc fait sc« enfants... Bien qu'il cust deux troupeaux i con- duire, • continue le vieil historien, ■ sa paroisse et tes bonnes Religieuses, ce néaotmoins il ne laissoit pas de prendre le temps pr.- her et con- soler les Filles pénitentes, celles de la Magdelaine, de .' . tre, • etc. (Abrégé dé U vif et Je /j mort de Mettire Ckariet de Ia S^mtt^ye... Curé 4ê SÂtmci f- ■-■'- '■' ': " tikerie, fjr u lieur de ta S^ullare : Pans, mkxxii. Voir au i< d'urne ktttotre de /j faronte de S^imt Jj^^uet de Is BoÊuàerte, Pans, 17^.)  MDCVI A LA .MKKE DE CllASTEL stTKRir.fRn m* i.a Visitation nr r.Rrvoni.r '»^ Infloen rji 1 ir. — D«- .:. .c. — Rcj, ■ , , res intp«rf«ctlons. — Ce que Franfoés d« SaUs apprit k U co«r. — Poodatioot •n France. Annecy, 7 fevncr loso. Ce papier va trcuvcr vos yeux, pour saluer |>ar leur entremise voslre cœur très aymê du mien, ma Ires chère ' I I 'cmcol  130 Lettres de saint François de Sales Fille. Oh ! ce pauvre cœur, je le voy tout alangouri en la lettre que vous m'escrivistes le 12 décembre, que je re- ceus fort tard. Mais je parle mal sans y penser, ma très chère Fille : ce n'est pas vostre cœur qui est alangouri, c'est vostre cors ; et a cause de la liayson qui est entre eux, il semble au cœur qu'il a le mal du cors. Mon Dieu, ma Fille, ne vous tenes nullement chargée de souffrir ce qu'il faut que vous souffries : c'est pour la tressainte vo- lonté de Dieu, qui a donné ce poids et cette mesure a vostre estât corporel ; mais l'amour sçait tout et fait tout ; il me rend (i), ce me semble, médecin. Je suis grand partisan des infirmes, et ay tous-jours peur que les incommodités que l'on en reçoit n'excitent un esprit de prudence dans les Maysons, par lequel on tasche de s'en descharger, sans congé de l'esprit de charité sous lequel nostre Congrégation a esté fondée, et pour lequel on a fait exprès la distinction des Seurs qu'on y veut (2). Je favorise donq le parti de vostre infirme, et pourveu qu'elle soit humble et se reconnoisse obligée a la charité, il la faudra recevoir, la pauvre fille (3) ; ce sera un saint exercice continuel pour la dilection des Seurs. O ma très chère Fille, demeures en paix, ne vous amu- ses point a vos imperfections, mais tenes les yeux haut eslevés en l'infinie bonté de Celuy qui, pour vous con- tenir dans l'humilité, vous laisse vivre dans vos imper- fections et infirmités. Ayes toute vostre confiance en sa  trouvons citée la dernière phrase du présent texte. La seule objection possible se tirerait du temps très long mis par la lettre du « 12 décembre » pour aller de Grenoble à Annecy ; cependant, elle n'est pas insoluble, si Ton songe aux modes de communication d'alors ; en outre, voir la note ( i ) de la page sui- vante. ( I ) Bien que le sens demeure assez clair en lisant : « il me rend, » on peut se demander si l'Autographe ne portait pas : « il se rend... médecin. » (2) La première Constitution marque en effet « les trois rangs des Seurs : » I. les Choristes, « employées a l'Office sacré du chœur pour y chanter les Heu- « res ; » 3. les Associées « lesquelles, n'ayant pas les forces et les talens de « dire et chanter les Offices, sont néanmoins admises en la Congrégation " pour y prattiquer les autres exercices spirituelz et tout le reste de la vie '< religieuse ; » 3, les Sœurs Domestiques. (3) Nous n'avons pu découvrir cette « pauvre fille » qui mérita, comme tant d'autres, par ses infirmités, les prédilections du saint Lvêque.  Année 1620 131 Bonté, et il aura soin de vostre ame et de tout ce qui la regarde plus que jamais nous ne sçaurions penser. Je scrviray ce que je p)ourray monsieur N. ^' : mais il faut advouer qu'en matière de ne^^ocialions et affaires, sur tout mondaines, je suis plus pauvre prestre que je ne fus jamais, ayant, grâces a Dieu, appris a la cour a estre plus simple et moins mondain. Demeures en paix, ma très chère Fille, et vives toute en Dieu. Je salue très cordialement nos chères Seurs, et suis infiniment vostre, ma très chère Fille. Nostre Mère a bien de la besoigne taillée en France, pour la multitude des May sons qu'on demande ^*^. Vive Jésus ! et son nom soit béni es siècles des siècles. Amen. Vous estes ma très chère Fille, et Dieu veut que j'aye de la consolation a le dire. Franc», E. de Genève. Le 7 febvrier 1620. ( 1 ) Sant doute le même ami du Mona«tère de Grenoble que la Mire de Cbattel avait recommandé au taint Fondateur lors de ton pattagc en celte ▼ille ï ton retour de Parie. François de Salet lui promit de *'f intéretter : • Mais tachei, ma Fille, > ajouta-t-il. • que ce ne »era pa> «an» me faire • violence, car je voit le monde d'un certain vil. que Dieu me fait la grlce ■ de devenir toujours plus simple et moins mondain parmi les artifices de la « cour. • (Util, dt U ! n Jr h Viiitjtiom d* Grenohle.) (s) Ajoutons aux pr>.; : ■ ^<. :undation« dèj^ menti ■" imcs XVII, note (*)* P> Mit «t Lettre mcuixit, p. 169 ; XVII! Lettre xiii, et note ( 4 \, p. 1)"), les démarches faites au commencement de 16)0 pour un établissement à Nevert et \ Orléans. (Voir ci-dcstus. Lettre mdlx. p. 41. et cf. Lettrtt dt 5" J.'P. d4 Càémtéi, vol. I. p. )é^.) Valence et l'Auvergne demandaient aussi de« Filles de la VisiUlioo.  1^2 Lettres de saint François de Sales MDCVII A M. MARC-FRANÇOIS DE MALARMAY DE LAURAY (0 La chose la plus agréable et salutaire en ce monde. — Affection paternelle et filiale entre TEvêque de Genève et M'"'= de Rossillon. — Remerciements pour un présent. — Une amie de FAbbesse de Baume, — Saint adieu. Annecy, 8 février 1620. Monsieur, En fin il se faut consoler ; rien n'est si aggreable ni si salutaire en cette vie mortelle que de bien aymer Dieu, et pour Dieu le prochain. Je le voy, certes, et je sens que vous m'aymes cordialement et que vous y aves bien du playsir ; et croyes aussi, je vous prie, que de mon costé j'ay un contentement nompareil en Textreme affection que Nostre Seigneur m'a donnée pour vous. Et puis, voyla la très chère seur qui de mesme ne respire presque que la bienveuillance de son beaufrere, et ayme filialement ce chetif Père spirituel, de qui Dieu luy a ( I ) Les Malarmay semblent s'être établis à Besançon au début du xvi^ siècle. Ils s'y enrichirent rapidement et plusieurs d'entre eux occupèrent des places importantes dans le gouvernement de la cité. Charles-Quint les anoblit, et ils portèrent les titres de comtes de Rossillon et de seigneurs de Lauray. Ce dernier appartenait en 1620 à Marc-François de Malarmay, fils de Jean qui fut plusieurs fois co-gouverneur de Besançon, et de Philiberte d'Ernskerque. (D'après des Notes de M. G. Gabier, conservateur de la Bibliothèque de Be- sançon.) Nous savons par une lettre à Jean-François de Sales (6 juin 1620) que M. de Lauray fit connaissance avec le Saint à Paris, et Michel Favre a déposé (Process. remiss. Gebenn. (I), ad art. 51) qu'il vint à deux reprises en Savoie, séjournant plusieurs semaines dans le logis même de l'Evêque pour apprendre de lui à gouverner sa vie et son âme. De ses mains il reçut l'ordination sacerdotale, dans la chapelle de Sainte-Claire, le 19 décembre 1620. (R. E.) Il était déjà coadjuteur de son oncle Cléradius, abbé de Notre- Dame de Goailles. Cette abbaye, de l'Ordre de Saint-Augustin et sortie de celle d'Abondance, se trouvait à une demi-lieue de Salins ; Gaucher, seigneur de cette ville, la fonda en 1207. Le Nobiliaire de Varin (Bibl. de Besançon, Ms. 1187) note que Marc-François de Malarmay mourut « devant l'Abbé » ; il n'aurait donc jamais porté lui-même la crosse. Le même manuscrit ajoute que « M. de Lauray » fut « inhumé dans le caveau des Pères Jésuites du col- lège de Besançon. » Comment Hérissant avait-il pu supposer que cette lettre a été écrite à M""" Frémyot } c'est ce qu'on ne s'explique pas. Tout prouve au contraire que l'adresse que nous donnons est juste.  Année 1620 133 donné une si entière et parfaite amitié qu'elle ne se peut exprimer. Et si, il faut que je vous le die, mon très cher Frère, (et ne voules vous pas ce tiltre cordial ?) que cette pauvre me fait un peu de pitié, comme la voyant la es chams, un peu trop tristement solitaire ' . Mais, c'est son calice ; ne faut il pas qu'cUe le boive*? Ht puis, je • Joan. xtm. m. m'imagine que vous luy escrives souvent, et allej^es son tendre cœur par la communication des sentimensdu vostre. Mais n'attendes pas, mon cher Frère, que je vous face le remerciement que je devrois de vostre boéte toute pleine de parfums sacrés : seulement je vous asseure que j'estime plus ce présent que Vor et le topaze*, car il vient de * P*. cxtih. 1*7. vostre dilection et ne rend que dévotion. Je me resouviens fort bien que j'allay visiter une damoy- selle, grande amie de madame l'Abbcsse de Haume ' ; et elle sera donq la mienne puisqu'elle est la vostre, car les cœurs qui sont unis a un cœur ne peuvent qu'ilz ne soyent unis ensemble. Mon frère ne se peut desprendre de la cour, ou le ser- vice et les faveurs de Madame l'attachent ; mais je puis bien respondre pour luy, qu'il est grandement vostre ser- viteur très humble. Il faut que je m'arreste, puisque le porteur me presse. Vives tous-jours uniquement en Dieu, mon très cher et très véritablement tous-jours plus cher Frère, et aymcs continuellement mon ame, lacjuelle souhaite mille et mille consolations et prospérités saintes a la vosire, vous chérit et vous honnore invariablement. Monsieur mon très cher Frère, c'est la veritablr i)ro- fession de Vostre très humble, 1res obéissant et très fidèle frère et serviteur, FiiAXV\ E. de Genève. Annessi, 8 fcbvrier i6io. (I) Hèlèn*-FerJmande Je MjilljrJToarnon avait épo««4 U frère aloA Jm coadjalaar de ' " Jean lî • ' »^' ' nay. cotr* • o .. y U loiB« précé: oro de M ■ " ' ' la N i'ioairièrr ^r le* bord* dn lac d'Annecy, non loin à» c«UI àê Dér««, denenre é» M** àê Chevron. M** d« Boège moar> «cpivagét 10 avril t^aé. (Voir M/m Je rAféJ. 5j//i., tome y, t9q%, ; -q ^ I jdre»»e e»t de U m«in d'tin tecréUire  136 Lettres de saint François de Sales  MDCIX AU CHANOINE JEAN-FRANÇOIS DE SALES," SON FRERE (inédite) Vent en poupe et faveurs princières. — Démarches à Rome. — François de Sales voudrait savoir à quoi Son Altesse désire l'employer. — Trois sortes de gens qui ne témoignent pas de joie de la promotion de Jean-François à la coadjutorerie. — Ceux qui s'en réjouissent. Annecy, 16 février 1620. Voyla ma procuration (0, mon très cher Frère, et le Mémoire des choses qui me semblent a propos d'estre remonstrees a Rome ; mais puisque vous aves le vent en pouppe et que tout le monde sçait cette affaire par delà, je pense que les faveurs de Son Altesse et de Messeigneurs les Princes osteront toute difficulté. Le gratis est d'im- portance, et l'accélération ; a quoy vient a propos que, commejecroy, monsieur l'Ambassadeur sera favorable (2), et si Madame fait recommander l'affaire a Monseigneur le Nonce, auquel néanmoins j'escriray dans peu de jours (3). (i ) Elle avait été passée à Annecy le 14 février, en présence de Claude de Quoex, Georges Rolland, François Favre, Germain Pilliod, Jacques Duret, notaire, et Philibert Roget, ofificial. Par cette procuration, l'Evêque de Genève, dans l'impossibilité de se rendre lui-même à Rome, nommait trois témoins chargés de le représenter dans l'examen de la cause de la coadjutorerie de son frère Jean-François (cf. ci-dessus. Lettre mdxci, p. loi) et d'obtenir cer- taines faveurs du Saint-Siège (voir la lettre suivante). Les procureurs choisis furent : Gédéon de Grimaldi, fils de Jean-Antoine de Farges, Etienne Jar- cellat, dit Beybin (voir ci-après, note ( i ), p. 139), et Antoine Quartery qui sera destinataire, tous trois résidant alors à Rome. (D'après le document original conservé à Rome, Archives Aldobrandini.) (2) L'abbé Philibert-Alexandre Scaglia, ambassadeur à Rome. (Voir tome XVII, note (2), p. 197.) (3) Nous n'avons pas la lettre que le Saint écrivit à Pierre-François Costa, nonce à la cour de Savoie depuis 1606 (voir tome XIII, note ( i ), p. 251) ; mais nous savons que le i*^"" mars suivant, celui-ci avertissait le Cardinal Secrétaire d'Etat que « Leurs Altesses » songeaient « à supplier Sa Sainteté de nommer coadjuteur de Monseigneur l'Evêque de Genève un sien frère, aumônier de Madame. » (Lettre du cardinal Borghese au Nonce, 21 mars 1620, Archiv. Vaticanes, Nun:^. di Savoia, vol. 40.) Voir à l'Appendice II, la lettre de Christine de France au cardinal Bor- ghese, I" mars 1620, et celle du Prince de Piémont à l'abbé Scaglia, 19 mars.  Année 1620 137 Nostre monsieur de Quoex ' » \ dit quil ne faut rien que la procure que j'ay faite, et que la chose soit vivement sollicitée ; pour cela, j'escris a monsieur Beybin*, qui est ' Epitt. Mq. non seulement de ce diocèse, mais curé de Saint (iermain de la Chèvre ^ et respondant de Dumont'v, et voysin de monsieur l'Abbé de Cheysery ^ , et fort dépendant de Monsieur de Fk)urges s . C'est la vérité qu'il est expédient que je n'aille pas a Turin qu'après Pasques et le Sinode, s'il se peut ^\ et particulièrement s'il faut que l'information super vita et moribus se face en cette ville. Je voudrois bien sçavoir, s'il se peut, en quoy Son Altesse me veut employer, selon que monsieur Cavoret (7) vous a dit ; mais si vous le p)ou- ves tirer, quand vous m'escrires il ne sera pas besoin de me marquer sinon en tierce personne, comme par exem- ple : L'amy sera employé en telle et telle chose. Je vous envoyeray au premier jour les lettres de remer- ciement, ne le pouvant maintenant. Presque tout le monde icy tesmoigne de la joye de vostre promotion, et ceux qui ne la tesmoignent pas .sont de trois sortes : les uns, parce qu'ilz ont opinion que c'est tout a fait pour m'oster d'icy, et ilz nous voudroyent tous deux ; les autres, parce que cela leur est tellement (1) CUuJc Je Quo€X cf. noie i Je la I»»^."- prc rÎTrif . (») Dant «j Topogrjfkte, Cjuigur dojirjc cc n>!n j ^aiîit (jermain-de-Joax (arronditMment de Santua^ qoi «tt bien la localité dé«é|rné« par François do Sale* et dont il Titita réglt»e Ir Ujt BcyHin voir cé*aprè*. itote l î. p. l Iq' élatt .< ul en rctiJjnl ^ Rome. ( )) ' ri Oumunl. grcfltcr Je ruflutalité juK{u'ca ibsa. yVuir tomo X , - 118.) ( 4 ) Gaspard Perrocard de Ballon (voir d*dettiit. noto { ) ). p. 78). ()) Ovtro 1« prieuré de Nantuj. André 1- 'levAqao d« Boarg«f, potaédait «ncore d'autres bénéfices Jant le ; (6) C« Toraire n'eut pas li«a. iire du ' '•<• Jet Saints yLi. - i . Louis t.- - , . : ,:.-. •-!: Je Pocetto, roodlt d'éminents %mvtict k «on prince, soéi pondant la paix, soit snrtovt p*- - fn>*- Ea récocnponse. ' pa; , - -.. - - , ,_ . -f^oa U Aof d« SalsMoU - _,_._. , __: Ini «t M* descendants ; déjà en \b%%, il l'avait oooimé colonel d« trots milU boromet d- ' la gar ' Archlv. de l'iilat. Rfgttirtt é*t Péitmtti cl . , ;f m'ont toujours témoignée (1) L« Saint lai-mémo indiqno le destinataire de la présente lettre dans celle dtt 16 févrter : • j'escrit a M. Beybin, > mande-t-il à son frère. Ce fat en j -is témoi dépo«er dans l'examen de cette caaae, en présence do cardinal Aldobrandini. le ya mai : "' ' ' et canoni-^ \ï qu'il fat ordonné prêtre par diroissoires da tt septembre de la même année. S >. il devint prieur " ! ' " \ . ' ' rt (1649)' Il . igé d'environ • - ( % ) L'italien de ce texte ne semble pat être celai da Saint ; très probable- t: ' ■ •,■•-.. r * , , • J l été conservée  140 Lettres de saint François de Sales l'invitera a f arlo . Et perciô io la prego di tutto cuore a volerlo fare con affetto et a contribuirci una buona diligenza, poichè Sua Altezza e Monsignore il Prencipe desiderano ardentemente che la cosa riesca ben presto, per qualche degna consideratione che risguarda il loro contente e ser- vigio. Epotrà V. S. sicuramente impegnare lamiaparola, che noi non habbiamo impiegato in questa materia ne artificio di corte, ne importunità, ne dimanda o richiesta. La mensa episcopale è picciola, la diocesi grande et onerosa ; perciô, se mio fratello potrà ritenere i suoi bene- ficii tanto che durera la coadiutoreria, sarà molto a pro- posito (0. V. S. dunque ci oblighi délia condotta di  vous inviteront à le faire. Je vous prie donc instamment de vouloir bien vous en occuper avec affection et toute diligence ; car Son Altesse et Monseigneur le Prince désirent beaucoup que l'affaire réussisse promptement pour de dignes considérations qui regardent leur satisfaction et service. Votre Seigneurie pourra en toute assu- rance engager ma parole pour attester que nous n'avons employé en ceci ni artifice de cour, ni importunité, ni demande ou requête. La mense episcopale est petite, le diocèse est grand et onéreux ; c'est pourquoi, si mon frère pouvait garder ses bénéfices pendant la durée de la coadjutorerie, ce serait fort à propos (0. Que Votre lettre précédente, p. 137). Jean-Claude Jarcellat, qui résigne ce bénéfice en 1643, doit être un cadet de la même famille ; en 1629, il était recteur de la cha- pelle de Passin à Songieu, dont il avait reçu l'institution, n'étant que simple clerc, le 21 mai 1617. (R. E.) Il devint ensuite chanoine de Saint-Pierre de Genève, officiai de l'évêché, et, en 1635, prieur de Talissieu ; il vivait encore en 1650. (Guichenon, Hist. de Bresse et de Bugey, 1650, Partie II, con- tinuation, p. 107.) (i) Jean-François de Sales, chanoine et chantre de la cathédrale de Saint- Pierre de Genève, était encore recteur du Petit-Bornand, suivant la permis- sion accordée aux membres du Chapitre de pouvoir, « vu l'exiguité de leurs prébendes, » garder avec leur canonicat, qui « n'atteignait pas les quarante écus, » une cure du diocèse. Si le saint Evêque demande que son frère soit autorisé à jouir de ses bénéfices, c'est à cause de l'insuffisance de la mense episcopale qui, au témoignage d'Etienne Beybin, « ne dépasse pas les douze cents écus, monnaie de Savoie, lesquels, réduits en monnaie de la Chambre Apostolique, monteront à six cents ducats... Anciennement, » ajoute-t-il, « l'Evéché avait quatre ou cinq mille écus de revenu; mais aujourd'hui, les Genevois en sont les détenteurs. » (Procès-verbal de l'examen du 30 mai 1620, indiqué note (i) de la page précédente, conservé à Rome, Archives Aldo- brandini.)  Année 1020 141 questo affare secondo la confidenza ch'io ne piglio, e mi tenga, Signor mio, per Suo ben humile et affettionatissimo confratello e servitore, Frasc, V. di Gincvra. XVII Febraro 1620, Annessi. Revu «or une ancienne copie conservée à rArchevèché de Naplet. Seigneurie veuille donc nous obliger en se chargeant de la con- duite de cette affaire, selon la continncc que je prends de vous en prier, et tenez-moi, Monsieur, pour Votre bien humble et très affectionné confrère et serviteur, 1-RASçois, Evéquc de Genève. 17 février 1620, Annecy.  MDCXI A MADAME DE GRANIKU ( > ) Deux roott teuletnent ï la JctiinaUirc, pour avoir le Icmp* d'écrire ï d'autre*. — Humilité et patience. — M. de Boity, évèque. — A quoi Françon de Sal«« emploiera «on loitir. Annecy, 17 ! - . r r 1030. A vous, ma 1res chère Fille, il ne faut point de céré- monie, car Dieu ayant rendu mon cœur si fortement serré au vostre, il n'y a plus d'entredeux, ce me semble. C'est pour vous dire que je ne vous escris que ces deux molz. reservant le loysir |>our escrire a tl'autres a qui il f.uif faire resj)once •. • Vijc Epitt. ( I ) Le* allu*ion* contenue* dan* celte lettre, «urtoal la roenlioo «1« • M. d« . V vo*tre ho*te. • â*---. • avec certitude I - de P«mi», dame d u. pour deatinai- r tome XVII, nv , }*iS)  142 Lettres de saint François de Sales Mais que sont ilz ces deux motz ? Humilité et patience. Ouy, ma très chère Fille, et tous-jours, certes, plus chère Fille. Vous estes environnée de croix tandis que le cher mary a du mal (0 : or, l'amour sacré vous apprendra qu'a rimitation du grand Amant, il faut estre en la croix avec humilité, comme indigne d'endurer quelque chose pour Celuy qui a tant enduré pour nous, et avec patience, pour ne point vouloir descendre de la croix qu'après la mort, si ainsy il plait au Père éternel. O ma très chère Fille, recommandes moy a ce divin Amour crucifié et crucifiant, affin qu'il crucifie mon amour et toutes mes passions, en sorte que je n'ayme plus que Celuy qui, pour l'amour de nostre amour, a voulu estre douloureu- sement mais amoureusement crucifié. Mon frère de Boysi, vostre hoste (2), s'en va estre eves- que pour me succéder, Madame l'ayant ainsy désiré et Son Altesse voulu, sans que jamais, ni directement ni indirectement, je l'aye recherché. Cela me fait espérer un peu de repos pour escrire encor je ne sçay quoy du divin Amant et de son amour (3), et pour me préparer a Teternité. Ma très chère Fille, je suis incomparablement vostre serviteur très humble, et de monsieur vostre mary, et de monsieur C. (4), mais sur tout de vostre chère ame, que Dieu bénisse. Amen. Franç% E. de Genève. Le 17 febvrier 1620. ( I ) François de Gratet, seigneur de Granieu (voir le tome précédent, note (0, p- 341). (2) C'est sans doute au retour de Paris, lors du passage à Grenoble, en octobre 1619, que Jean-François de Sales avait logé chez M""** de Granieu. Le 5 juin suivant, la noble dauphinoise venait passer quelques jours à Annecy, et « ce ne sera pas sans parler de vous avec affection, » écrit le Saint à son frère, (3) On se rappelle que le saint Evêque avait plusieurs ouvrages en projet, tels que V Histoire théandrique, le Traité de l'Amour du prochain, etc. (Voir tomes I, p. LUI, et XIV, p. 126.) Il en sera parlé plus en détail dans une note ultérieure. (4) Serait-ce M. de la Coste, soit Louis de Simiane, cousin de M""*^ de Gra- nieu? (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 220.)  Ann££ ib20 143  MDCXII A MADAME DE VEYSSILIEU (») Double raïMO pour le Saint d'aimer une p- — Confiance en Dieu, et nout ne »erons pa» — — Lut. Annecy, 17 février i6ao. Cette fille me sera chère, venant de la main de la pro- vidence de Dieu, et sur vostre recommandation ' , ma très chère Fille, qui m'est de très grande estime en toute façon. Playse a cette mesme Bonté céleste de respandre ses grâces sur nous, affin que nous suivions tous les sacrés attraitz de sa sainte vocation. Je n'ay encor point parlé a monsieur N. ^î^; mais, a veuê de païs, je ne laisse pas de vous dire, ma très chère Fille, que vous tenies la teste hautement relevée en Dieu et les yeux dans l'éternité bienheureuse qui vous attend. Qu'est ce qui peut nuire aux enfans du Père éternel qui ont confiance en sa debonnaireté ? En toy, Seigneur, fay mon espérance *,* disons bien cecy, ma très chcre * P. «". «• Fille, mais disons le souvent, disons le ardammcnt, di- sons le hardiment, et ce qui s'ensuit nous arrivera : Je ne seray point confondu •. Non, ma Fille, ni pour celte ' iwd. vie, ni pour la future, jamais nous ne serons confondus. Espères en Dieu, faites bien •, et continues vos cxer- • P». xxxn. |. cices ; aymés les pauvres, et demeures en paix. I : ' " . t, j »«ign«ur do Rjjat. v^ de r«^ ut au nuviciJt du .MMajt!< La dettinatalro ««t par U même clairement déaigaAt, puisque M** d« VejTMt* lieu f • • ^. la 6 avril i6ao, \ • • • , , . . . ... , . nrojré* k 1. cààcéàM le w août i6|). iLttrtÈ dm NotutsI et ém C^mv^ml. du 1** ^' ■« d Annecy ) Trèt probahlemant M. d'Ulme. conf*a*«ur d« 1 *' • f'.- hle, * . ' i Annacy à la iDétn* ép«qac. (Voir ci-aprèa, 1 . . , . . s )  144 Lettres de saint François de Sales Pour moy, je chéris vostre cœur de plus en plus, je le bénis de plus en plus, et suis en vérité de plus en plus Vostre très humble serviteur, Franç% E. de Genève. Ce 17 febvrier 1620.  MDCXIII A MADAME DE JOMARON (0 (inédite) La consolation d'une paternité spirituelle. — « Trois vertus colombines que Jésus Christ recherche en ses amantes. » — Surcharge de correspondance. Annecy, 17 février 1620. Il est vray, vous l'aves désiré et je l'ay accepté : vous estes ma très chère Fille, et j'en ay de la consolation, estimant que vos bons souhaitz devant Dieu ne serviront pas peu pour impetrer sa miséricorde sur mon ame, la- quelle aussi reclame souvent cette mesme Bonté sur la vostre, affin qu'elle soit toute sainte, et qu'en vérité elle marche en douceur, humilité et simplicité intérieure, qui sont les trois vertus colombines que le divin Espoux Jésus Christ recherche en ses amantes. Ailes donq ainsy, ma très chère Fille, et parmi ce tracas du monde tenes vostre cœur ou vous aspires, dans le sein de la debonaireté de ce grand Dieu, en sa sainte gloire aeternelle. Je vous escris ces motz sans loysir ni haleine, pour la multitude des responses quil faut que je face ; mais je ne (i) Gaspard Jomaron, contrôleur des guerres, conseiller du Roi, fut anobli en 1603 ; il teste le 11 juin 161 7. Est-ce à sa veuve, Anne Thomé, d'une famille de Romans, que le Saint s'adresse, ou à la femme de son fils Jean, Anne de Rue, fille de Joachim de Rue et d'Alix du Vache ? Les données sûres nous manquent pour trancher la question. Anne de Rue vivait encore le 9 septem- bre 164 1, date du testament de son mari, seigneur du Merlet et de la Roche- de-Glun, conseiller au Parlement de Grenoble (1608), et ensuite au Conseil souverain de Chambéry lors de l'occupation française (1630). (D'après des Notes de M. le comte de Terrebasse.)  Aknée 1630 145 les envoyé pas sans un*extreme affection que j'ay pour vous, puisqu'il plaît a Celuy, ma très chère Fille, qui m'a rendu, en son divin bon playsir, Vostre très humble serviteur, Franc*, E. de Gcncvc. XVII febvrier 1620, Annessi. A Madamoyscllc Madamoyscllc de Jomaron. Revu sur l'Autographe conservé ï Aibano Laziale (Iulie), aa ScoUiticat ile« PP. Oblat» de Saint-François de Salct.  MDCXIV A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (nucMorr) Prochaine entrée aa noviciat d'une tceur de la Mire de Chattcl. Le bon cœur de M. d'Ulme ; ce qu'il voudrait «avoir. Annecy, 17 ou 18 février i6ao > ). Ma très chère Fille, Vous me seres bonne, s'il vous plait, de m'cxcuser si je VOUS escris peu; mais vous estes trop ma chère fille pour user d'excuses envers vous. I^ chère seur viendra donq icy samedi, a ce que mon- sieur le Président vostre beaufrere ^' m'a fait dire, et croyes qu'elle sera parfaitement la bien venue, car je la chéris d'une dilection incomparable (l). Nous avons parlé, le bon M. d'Ulme et moy, et nous ( I ) La tmut âm U Hkn à» Chaatcl fut admiM ï la Vuitation d'Anovcjr en février i6«>, c« qui fis* U dal« àm cmllm l«tlf«, «nvojri* mb» 4o«t« «wc !•• tr * du 17. ègal«iDr' «•• k GrtaobU. 'frc« d« L«*ch«ra. - tom* XV, ooU (t). p. II). I i > és ; mays quand, par le progrès du tems, les âmes se sont un peu exercées en cette multiplicité d'actes intérieurs et qu'elles sont façonnées, desrompues et desengourdies, alhors les exercices s'unissent a un exercice de plus grande simplicité : ou a l'amour de complaysance, ou a l'amour de bienveuillance, ou a l'amour de confiance, ou de l'union et reunion du cœur a la volonté de Dieu ; de sorte que cette multiplicité se convertit en unité. Kt de plus, s'il se treuve quelque ame, voire mcsme au novi- ciat, qui craigne trop d'assujettir son esprit aux exercices marqués, pourveu que cette crainte ne procède pas de caprice, outrecuydance, desdain ou chagrin, c'est a la prudente Maistresse de les conduire par une autre voye, bien que pour l'ordinaire celle ci soit utile, ainsy que l'expérience le fait voir. Vives toute a Dieu, en paix, en douceur, coura^^tnisr- ment et saintement, ma très chère l'ille. Je suis en luy parfaitement voslre, tout a fait. Frakv, E. de Gcncvc. \jc 22 fcbvrier 1620.  148 Lettres de saint François de Sales MDCXVI AU BARON LOUIS DE LA TOURNETTE (0 Un vieil ami de M. de Boisy. — Concurrents pour la chapelle Sainte-Cathe- rine ; pourquoi le Saint ne peut favoriser le fils du destinataire, Annecy, 23 février 1620. Monsieur, Je loue Dieu et vous remercie humblement de la paix et douceur que vous aves donnée a vostre curé qui, je m'asseure, Temployera a rendre meilleur service a l'E- glise (2). Et ne puis que recevoir a beaucoup de faveur la mémoire qu'il vous plait d'avoir de la ferme et réciproque amitié de nos pères (3), laquelle, de ma part, je cultiveray fort affectionnementen toutes les occasions esquelles mon pouvoir s'estendra, de vous rendre service. Que si la chapelle dont vous m'escrives estoit en ma main (4), très volontier je la contribuerois a vostre con- tentement, pour la retraitte de monsieur vostre filz, Reli- gieux en Soiiisse ( 5 ). Mays monsieur le Doyen la possédera encor toute Tannée de son noviciat, après laquelle il en veut disposer en faveur d'un parent qui luy est si proche, (i) Louis de l'Alée, baron de la Tournette depuis 1613 (voir les tomes XI, note ( I ), p. 7 ; XV, note ( i ), p. 300, et Appendice II, p, 413). Le Registre paroissial de l'église Saint-Maurice nous donne la date de sa sépulture, le 20 avril 1624 ; il avait alors soixante ans, (2) Le destinataire possédait plusieurs seigneuries en divers lieux ; aussi n'est-il pas possible de désigner le curé en question, {3) Ami de François de Sales, seigneur de Boisy (voir tome XI, note (i), p. 117), le père du baron de la Tournette se nommait François de l'Alée, sei- gneur de Songy par sa mère, Catherine Revil de Saint-Sylvestre, femme d'Ame de l'Alée. Il épousa Jeanne-Marine de Chabod-Jacob, et fut maître- auditeur à la Chambre des Comptes de Savoie, conseiller d'Etat, trésorier du duc de Nemours, enfin trésorier général de Savoie, (4) La chapelle de Sainte-Catherine, attenante à l'église du prieuré de Talloires, dont Benoît de Chevron, doyen du Chapitre de Notre-Dame de Liesse, était recteur. (Voir le tome précédent, notes (2), (4), p. 158,) ( 5 } Nous ne connaissons pas de fils de Louis de l'Alée qui ait été Religieux. Peut-être son aîné, François, avait-il fait un noviciat dans un monastère de Suisse avant d'entrer dans le clergé séculier. Il fut prêtre le 23 septembre 1628 et posséda un canonicat au Chapitre de Saint-Pierre de Genève.  ASSÉE I020 I4Q et a vous, Monsieur, que quand il me Ta eu nommé et dit sesraysons, il m'a osté tout a fait le courage d'intercéder pour tout autre (»). Et mesme que monsieur de Menthon, de la nomination duquel est ladite chapelle, prapferera aussi celluy-la a quicomque pourroit venir, puisqu'il luy est aussi proche qu'a vous, Monsieur, qui sous la faveur de Son Altesse ne tarderes pas, comme j'espère, beaucoup sans avoir des autres bonnes commodités pour monsieur vostre filz ; et moy, je desireray tous-jours le bonheur de m'y p>ouvoir employer. Ce pendant, Monsieur, cette mesme amitié ancienne qu'il vous a pieu de me marquer, m'oblige a vous com- muniquer Ihonneurque Son Altesse a fait ces jours passés a mon frère qui est auprès de Madame, l'ayant nommé mon coadjuteur et successeur en cett' Kvesché, avec une gratification d'autant plus honnorable que ça esté sans que je l'aye jamais ni demandée ni fait demander. De sorte. Monsieur, qu'a mon manquement, vous aures un autre Evesque qui, estant mon frère, sera ensuite comme moy. Vostre très humble et très affectionné serviteur, Frakç», E. de Gcncvc. XXIII fcbvrier 1620. (•) A Monsieur Nfonsieur le Baron de la Tornctte. G>nseiller d'Estat de S. A. et son Ambassadeur ordinaire en Soùisse. &•▼« tut l'Autographe coOMpré k la Vitiiatioa c ; mais comme il avait à peloe dit aaa, U duc do Savoio Ini-mème demanda, par MNi amba»Mdcu iAcem> bre 16*0 à l'ahbé S« , fto)i.) Cotte démarcbe n'cai pat de aoccée ; le président Favre aoollnt aoprèt de Char* le** Emmanuel let droit* de *on propre (\' ' P' 79) <)«* l'emporta en effet *ar aoe con 1^1. de la cbapelle tant convotièe. (Voir Mnfnier, Cùrrt»f>0mJjm»t ém Préti* demi Fstrt, lettre ^ • > ) (a) l'idrc**e a <-- — crélaire.  1^0 Lettres de saint François de Sales  MDCXVII A LA SŒUR DE LA ROCHE ASSISTANTE-COMMISE de la VISITATION d'aNNECY Conseils au sujet d'une malade. Annecy, 25 février 1620 (i). Il n'y a rien a craindre, ma très chère Fille ; il y a du malheur en l'esprit de cette Seur qui luy fait parler et de vostre chastiment et du mien avec une esgale fauseté. Elle n'a garde de se faire du mal qui cuise, elle ayme trop sa peau. Demain je luy parleray, mais non pas seul, affin qu'elle ne dise pas que je la flatte. Si elle porte un Cousteau, il le luy faut très bien oster. Elle est véritable- ment hors de sens, mais non pas tant qu'elle soit excu- sable en ses fautes. Je ne suis marry sinon de la peyne que vous en aves, et du trouble qu'elle excite dans la mayson. En fin, elle me contraindra de l'enfermer et la traitter en forcenée. Je pars, et vous vay faire l'exhortation promise. ( i) Nous déduisons la date du sujet même de ces lignes, et particulièrement de cette phrase : « Demain, je luy parleray. » Il s'agit de la pauvre Sœur Jeanne-Françoise de Sales (voir tome XV, note (3), p. 263) dont l'Evèque de Genève écrit le 26 février à la sainte Fondatrice (p. 156) : Elle « me vient de « promettre des merveilles. » Quant à la destinataire, c'est évidemment la Sœur Claude-Agnès Joly de la Roche qui, en qualité d'Assistante-commise, gouvernait la Communauté d'An- necy pendant l'absence de la Mère de Chantai.  AS'KEE lb20 151  MDCXVIII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS Heureate nomination de Jean-Françoit de Sale« k la coadjotorerie de l'évèché de Genève. — Ce qu * le cŒur et Jan« l'itne i — Se» pen^^et «ur !• , ^ , <.■ pour lui k Pari». — Soi pour Taveoir de Françoise de Chantai. — L'abandon à Dieu au milieu de« • douleur* •••» et extérieure». • — Perplexité sans aRliction. — Mc}»agc^ a!: — « M. Viiuent. a hun conseiller. Annecy, 36 février 1630. Vive -f- Jésus Saches, ma très chere Mere, que par une voye admi- rable Son Altesse a nommé mon frère a ma coadjutorie et succession en cet Evesché, sur le désir de Madame et de Monseigneur le Prince, brevet expédié lO et toutes les faveurs les plus favorables pour Rome ; mays avec des paroles si avantageuses de Son Altesse et de Madame pour toute nostre mayson, pour mon frère et pour moy, que rien ne s'est veu de pareil. Ht l'excellence du fait, c'est que, ni directement ni indirectement, je n*ay de- mandé ni procuré ce bienfait, qui n'est pas grand, a la vérité, quant aux moyens, mais bien grand quand a Ihon- neur et la façon encor plus honnorable de le conférer. De sorte, ma très chere Mere, que dans trois moys, voyla un nouvel livesque tout sacré ; car ces Princes, et particu- lièrement Madame, le veulent ainsy avoir tout fait viste- ment ' . Or ne sçai-je pas si avec cela ilz accroistront point la pension de six cens esrus, c'est a dire 300 pistoles, qu'ilz nous ont accordé et delaquelle nous sommes entrés en payement des le quartier d'octobre, novembre et dé- cembre passés. En somme, nous voyla asses bien selon le lieu ou nous sommes, car mon frère retiendra ses béné- fices i>>, qui suffiront avec la pension, puisque a la cour (l> Voir - « '- ■ - ".|. f 1 MjI^ 1« sacre d« jean-Frasçott fat r«laf«U j«*- qu'ati 17 )an«icr ib«i (1) Voir cl-de«»««, Oui« • , |- i «o.  152 Lettres de saint François de Sales il aura cinq bouches et des chevaux entretenus par dépar- tement de plat porté en son logis. Or, je vous dis ceci : premièrement, affin que vous le sachies ; secondement, pour m'excuser si je ne vous escris pas, ni a monsieur des Hayes (0, si amplement que je desirerois, ni a personn'autre qu'a vous deux, car il me faut tant escrire a la cour, a tous ces Princes et Princes- ses, des lettres de remerciement, et a Rome des lettres de supplications, que j'en suis tout es[soufïié (2)]; tiercement, affin que vous demeuries en paix, avec asseurance que je ne feray point de changement en mes adventures que quand je verray une signalée occasion du service de Dieu et digne d'estre suivie, toutes choses laissées. Je confesse, et il est vray, que je ne suis guère richement accommodé de moyens; mais je suis sans nécessité, etn'ayni occasion ni inclination quelcomque de faire rien d'indigne de ma condition et profession pour en avoir. Je me taste par tout dans le cœur pour voir si la viellesse me porte point a l'humeur avare; et je treuve au contraire qu'elle m'af- franchit de souci, et me fait négliger de tout mon cœur et de toute mon ame toute chicheté, prsevoyance mondaine et desfiance d'avoir besoin. Demeures donq en paix. Je suis certes grandement obligé a ce grand Cardinal pour l'estime qu'il fait de moy, qui n'ay jamais mérité la moindre des pensées qu'il a eu pour moy (3). Mays je luy dis asses intelligiblement a Tours, que je ne voudrois estre demarié que pour n'estre plus marié, et notamment de la sorte que vous m'escrives. Que je me chargeasse de l'espouse d'autruy par obligation, moy! cela, comme je pense, me seroit impossible. Toutefois, monsieur des Hayes qui a tant de bienveuillance pour moy et tant de dextérité en toute sorte d'affaires, apprendra doucement les intentions, et desnoiiera sagement l'affaire, sil la faut desnoùer. C'est asses de cela ; je cours au reste. ( I ) La lettre à Antoine des Hayes ne nous est pas parvenue. (2) Ce mot est coupé. (3) Dans une lettre du 3 mars 1620 (vol. I, p. 378), la Mère de Chantai parle assez longuement à son bienheureux Père du projet poursuivi par ses amis pour l'attirer en France et des bonnes intentions de Henri de Gondi, cardinal de Retz, à cet égard. (Cf. ci-dessus, pp. 38-40.)  AS'StE I020 iSî Si vous nous donnes advis que ma chère fille mada- moyselle de Chantai ne soit point mariée, ni pour lesire de delà, je m'essayeray de renouer le mariage, ou avec le neveu de M. d'Andelot, sil revient asses tost d'Italie ou il est (j'entens l'oncle ' ), ou avec monsieur de Ballon, s'il n'cspouse madamoyselle de Charmoysi (ju'il recherche avec force grans corrivaux ('). La pauvre [Sœur Jeanne Françoise (î)] nous exerce extrêmement, car, si je ne me trompe, il y a apparence que sa cervelle va renverser. Nous ferons ce que nous pourrons, et sil plait a Dieu que ce malheur arrive, nous la retirerons en quelqu'une des maysons de mes frères. Dieu soit béni ! Je vous dis courtement qu'ouy : cet abantlonnement en Dieu parmi les douleurs intérieures et extérieures est très ( I ) Chevalier de Malte, commandeur det Echelle*. Claude d'Andelot, baron de Prettia, ap|>artenait ï une famille de la Franche-Comté, illustre par «on an valeur et le» lerrice» renJ - : :- '^ r pire, Jean-Bajv tiv - était bailli de Dole et «. he du roi Phi- lippe il ; M mère m nommait Madeleine Le Blanc, dame d'Ollant. Entré d'abord an «erTice du duc de N' tl rc«ta k celui du duc de Savoie et d«Tint général de la cavalerie. ■ il e«t fait prisonnier det Genevoi* ; en i6o«. comme lieutenant de Charles d'Albigny, il prend part k l'expédition ^•VEujiUJt. \ ' '-- chevalier J" *. • • - \ zy, il y connut bc < tenève et la ."'. , , ré- daienl hantemenl «on mérite et ta vertu. Il décéda le 19 mar» 16)5. Mai* qoel était le neveu de M. d *v ' ' ^ 'un son^ ! jn- çolM d« Rabtttin ' Trèt probablcror frérc ai . i et de M Mcoode femme Anne-FrançoiM de Laobetpén. Le* deux du premier Ut étaient mont déjà tur let champt de ^ ' " ' T ' \ * Lonit, d'abord prieur de Chanipliiic et > . •ontane pour l'épéo ; Il d«vtnt capitaine d'nne compagnie d« deaz conts cb«> vaa>lé|frrt. et vécut jutqu^ ; , \ * aprét la pritc de Bréda. 1" Note» dt M. Fsh^ BotUoI, cnré à Léetle (tX>ob«). atc.) (a) Un moit plut tard, le mariage dr ! • r' précédent, note y, p. |)) avec Pierre I' Ballon, était définitivement arrêté. La convention , aire, rédif«« U »8 mjr ' c eo première ligne la tl>r du •> • to fil également è Knnmc\ de M*' Françoit de Salet. • qui voalnt bénir loi-méme cotte union. Clurlee- Eroroj • ■ • ,. . . . . n^iioo. Léai, « jn^ee mourut aprée i6y> ; ton mari vivait encoco mi 1657. ..oite de SaUt dool U nom a r' ' c« iméa et le preaior de la page  154 Lettres de saint François de Sales bon, et bon aussi de dire vocalement les paroles que vous me marques, de tems en tems, pour faire sçavoir au cœur qu'il est en Dieu, par le tesmoignage que ces paroles luy rendent. Il avoit dit, le grand saint Etienne : O Seigneur Jésus, receves mon esprit ; et ayant dit, il s'endormit * Act., VII, $8, 59. en Nostre Seigneur *. Il faut donq dire quelque chose de semblable et s'endormir en Nostre Seigneur, et puis, de tems en tems, repeter les mesmes ou semblables pa- roles, et se rendormir. Ne vous fasches point de ce que je vous ay dit de cette Seur Jeanne Françoise, car j'en suis plus en peine que fasché ; c'est a dire, je suis plus en perplexité comme je dois faire, qu'affligé de ce qu'il y faut faire. En vérité, je ne sens quasi point ce desplaysir, non plus que si c'estoit d'un'autre. Je salue cordialement nos chères Seurs, toutes. La grande est grandement aymee de mon cœur (0 : quelle patience avec moy, d'attendre si longuement que j'escrive ! La chère vSeur Anne Catherine sçait bien ce que je luy suis, et la chère Seur Jeanne Marie et Marie Anastase, et la première Novice (2), et toutes. Mays a la bonne madame de Villesavin (3), que ne luy suis-je pas ? Je recommande sa grossesse et sa famille, de tout mon cœur, a la divine Majesté. Si l'affaire de Valence est si bien disposé comme vous l'escrivés, car voyla la première nouvelle, je pense qu'il ne seroit pas mal a propos qu'il y eut une Mayson, car ce quartier la est peuplé en noblesse ; mais il faudroit bien adjuster l'affaire (4). ( I ) M""^ des Gouffiers. (2) Les Sœurs Anne-Catherine de Beaumont, Jeanne-Marie de la Croix de Fésigny, Marie-Anastase Pavillon et Sœur Marie-Marguerite de Gondras des Serpens de la Guiche. (Voir ci-dessus, notes ( 3 ), ( 4 ), p. 73, et ( i ), p. 74.) (3) Isabelle Blondeau, dame de Villesavin, (4) L'Evêque de Genève ignorait jusqu'alors le projet de fondation à Va- lence, et cependant c'était sa réputation de sainteté qui l'avait inspiré à Claudine Meyssonnier. Cette jeune fille, encouragée par Marie Teyssonnier, si connue sous le nom de Marie de Valence, avait résolu de consacrer sa for- tune à l'établissement d'une Maison de la Visitation dans sa ville natale. En attendant l'heure de Dieu, elle entra au monastère de Lyon ; elle venait d'y prendre l'habit (20 février) quand le Saint écrivait ces lignes. On complétera ces détails dans la suite de sa correspondance.  Année 1630 i n.  156 Lettres de saint François de Sales en aage de discrétion, a fait l'emprunt; ma5^s si on pou- voit mettre ordre pour Tadvenir affin qu'on ne peut plus valablement emprunter et que cela fut notifié aux pres- teurs, cela seroit bon. La Seur Jeanne Françoise me vient de promettre des merveilles ; car saches que le porteur qui me pressoit tant hier n'estant pas parti, j'ay adjousté ces deux motz. Mille salutations, je vous supplie, a toutes nos chères dames. O qu'il me fasche de ne pouvoir escrire a ma très chère fille Madame de Port Royal et a mesdamoyselles Arnaud et Le Maistre (0. Il ny a pas moyen ; ce sera bien tost. Ces filles sont en vérité au milieu de mon ame, et je suis, comme vous sçaves vous mesme, tout vostre. XXVI febvrier 1620. A ma très chère Mère en N. S., La Mère Sup^ [de] S'^ Marie. A Paris. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation d'Annecy. ( I ) Mère et sœur de TAbbesse Angélique Arnauld.  MDCXIX A UN GENTILHOMME (fragment inédit) Reconnaissance pour de bons offices. Annecy, fin février ou commencement de mars 1620 (0- Monsieur, Je me sens si extrêmement obligé a la faveur que vous exerces envers mon frère et moy, que je ne sçai com- me commencer ni par ou finir a vous en faire action de (i) C'est probablement parmi les gentilshommes de la cour de Turin qu'il faut chercher le destinataire, mais avancer un nom est bien difficile. Le présent fragment est évidemment la minute d'une de ces nombreuses « lettres de remerciement » que le saint Evêque promet à son frère le i6 fé- vrier (voir p. 137) et dont il parle encore à la Mère de Chantai le 26 (p. 152) ; il doit donc dater de la fin du mois ou des premiers jours de mars.  Année ib2o 1^7 grâces. Seulement vous supplie-je très humblement d'ac- cepter la véritable protestation que je fay d'en avoir un aussi grand sentiment qu'on sçauroit désirer d'un'ame toute pleine de connoissance de son devoir, avec un'infinie afFection de correspondre par toute sorte de fidèle service. Mays, Monsieur, sera ce point offencer les termes delà civilité, si demeurant redevable du remerciment deu a vostre ' ' ^ Re\u «ur l'Autographe coosenré ï la Visitation u Aimt...^. ( I ) La minate e»t laissée inachevée.  MDCXX A UNE RELIGIEUSE DE L*AHf»vvi i,e SAINTE-CATHERINE « Le cadran expo%é aa «oleil. — Cri de goerre de la volonté. — Un prédicateur de Caréti. ' ' I 'turede l'ahbjyc > . A. Annecy, fin février ou commencement de mars i6ao (a). Il m'est advis que je voy vostre cœur comme un cadran qui est posé au soleil et qui ne remue point, ains demeure immobile, tandis que l'esguille et calamité qui est dédains ( I ) Le Saint i une R • «piri- toelle, de bonne mai' '^ — ,..>..-. atcoo- ▼•flir à Sotur Jeanne de la C ! , -le nout rcif «on* ce nom et »oot c«lni de • M** de Valence • pjtttu ic« jue de Geoèvv. (tj L'approche de la réut«itc '<■• /t^mont pour U réforme de* Monittèret indique ; -tie année, «n efliel, Françoi* de Sa! i tout 1' de la Vuitation d'Ans. • . . " *••.•**• j .». -, , . .. votnne certain ce qui était pr I > r. . .uic an tome X il' la fin de là noie ; I ^ p. i8i. Or, le ' i« 4 m»f . cette lettre, la première partie du n.-..>.-. ^- ■'" *- ■ - - o« 4m dernier* Je d-vrier. II n'a*l pat ■ mpoeé de ' .1 iijiiv ne date , , .. ..,,,.,...«( de la I .. . ,...^ i ....>oit de Sale» vert le m juin.  158 Lettres de saint François de Sales s'agite incessamment et, par des continuelles inquiétudes, s'eslance du costé de sa belle estoile; car ainsy vostre cœur demeurant immobile, vostre volonté tend par des bons mouvemens a son Dieu. C'est elle qui, emmi la meslee des passions, crie tous-jours intelligiblement : Vive Jésus ! Vous aves donq bien rayson de demeurer en paix. Ouy, demeures en paix, ma très chère Fille, et pries Nostre Seigneur qu'il luy plaise de s'asseoir sur mes lèvres comme sur son throsne pour, de la, faire bien en- tendre ses volontés et ordonnances a mes auditeurs pen- dant ce Caresme. Il faut que je me res-jouisse avec vous de vostre petite confiance avec la chère petite cousine (0, que vrayement mon cœur ayme tendrement, comme vous. J'espère que Nostre Seigneur la rendra fort sa servante. Il faut que je vous die ce mot, sur l'opinion qu'on a prise que je procurois de renfermer vostre Monastère. Quicomque me connoistra, dira tout aussi tost qu'il ne faut pas croire de moy des duplicités. Si j'avois cette pensée, de procurer vostre enfermement, je l'aurois dit ; je m'en serois declairé, je ne dis pas a vous, qu'en vraye vérité j'estime correspondre a mon affection, mais a ma- dame rAbbesse(2) et autres qui m'ont parlé confidem- ment, tant je vay loyalement en semblables occasions. Je vous veux un jour tout dire ce que Son Altesse m'a com- muniqué de son dessein pour cela, et ce que je luy ay répliqué. Vous verres si je suis doux en cela, et si c'est vous loger au sepulchre ! Non, je n'ay pas voulu, en un Monastère ou j'avois toute authorité, les enfermer, parce que les filles n'y avoyent pas inclination ; et ay tous-jours dit que ces grans traitz dependoyent de l'inspiration et non de l'authorité extérieure, laquelle peut bien faire des enfermées, mais non pas des Religieuses. Soyes bien ferme a ne point mescroire de moy, ma bonne Fille, et soyes toute certaine que je suis tout ouvert de cœur avec vous. Et pour les autres ( 3 ), Dieu les assistera, (i) Louise de Ballon (voir lome XVII, note (i), p. 220). (2) Pernette de Cerisier sera destinataire. {}) Les Sœurs rebelles à la réforme.  Ankée 1620 1^9 s'il veut que je les serve; et s'il ne le veut pas, sa vo- lonté soit faite *. Pourveu que sa Majesté soit glorifiée ' Matt., vi. 10. en elles, comme je m'asseure qu'elle sera tous-jours, je seray très satisfait, et renonceray de bon cœur au conten- tement spirituel que j'esperois avoir d'estre utile a leur bien. Mon Dieu, ma chère Fille, non seulement pour celuy la, mays pour tous les autres encor, je renonce et résigne tout mon inleresi au profit de la gloire de Dieu, et prie Dieu qu'il me rende tout purement resigné moy mesme a son amour.  MDCXXI A UN RELIGIEUX DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS (>) (ixiorri) La rocation de M. de Sonnât. — Une Ame ■ parfaitement bonne, • mait qui a hetoin de r*fî ' ncore. — Kxccllc • * ' ''- nchir le collige de Cbambiry dc-^ r» et financier» ; -cr. Annecy, 3 mars 1630. Mon Révérend Père, Je fay la responsc que vous me demandes sur le sujet de monsieur de Saunas " . Il vint icy les festes de Noël, renvoyé, ainsy qu'il me dit, par son Père confesseur qui, ne se pouvant pas bien résoudre sur sa vocation, me l'addressa affin qu'il en conferasl avec moy. Ce qu'il fil, mais en confession, en sorte que je ne puis dire sur ce sujet que deux véritables vérités : l'un'est que cett'ame est parfaitement lx)nne et toute exposée a la volonté de Dieu; et l'aiitrc», que j'ay estimé a propos de luy donnor ( I ) S«lon toate apparent*. 1« de«iinatatf« d« c«t1« l«ltr« ««t de la CompA* gni' ' ^hambéry. Le ton atMi familir ' ' p«n««r •tt i ;ie dtt talnt Cr^qoe 'Voir lot : note (1), p. )&>, «t XIV, note I I ), p. 104.1 (■)L ' ^. ' !c Sonrui Mf tairo /^i tuntc Xiil, nuic \ , p. n6, i le la paf« «u.  i6o Lettres de saint François de Sales encor un peu de tems, tandis qu'elle achevé son cours de théologie, pour plus entièrement digérer ses cogitations sur le fait de sa vocation. Son confesseur, a ce qu'il m'a dit, est un très grand personnage, et de la Compaignie ( ^ ), qui verra plus clairement a la suite ce qui sera conve- nable, et en discernera mieux que je ne sçaurois faire. Ma3^s quant au point de procurer un bénéfice au col- lège de Chamberi, jusques a la concurrence de ce que Son Altesse contribue, affin qu'on n'ayt rien a faire avec les trésoriers et financiers, je l'appreuverois grandement, voire mesme quand la concurrence ne seroit pas du tout égale. Que si monsieur de Saunas ne donne pas son prieuré (2), il y en a d'autres auprès de Chamberi, comme Saint Bardot (3), et quelques autres petitz qui pourroyent servir a cela. Et pourroit ce dessein estre mesnagé sur l'érection d'un evesché a Chamberi, que Son Altesse sem- ble tant affectionner et qui y est si nécessaire (4), et dont ( I ) Parmi les Jésuites qui résidaient alors au collège de la Sainte-Trinité de Lyon, il n'est guère possible d'indiquer celui que désigne François de Sales. ( 2 ) Le prieuré de Chindrieu, dans le décanat de Ceyzérieu, était de l'Ordre de Cluny et dépendait du prieuré de Nantua. Il existait déjà au commence- ment du xiv*^ siècle. Louis de Sonnaz le tenait en commende ; il semble, d'après ce que dit ici le Saint, avoir eu quelque velléité de le donner aux Jésuites ; bientôt, il l'offrira pour l'établissement des Pères de l'Oratoire à Rumilly ; en 1630, prenant l'habit religieux à Talloires, il l'unit à ce prieuré destiné à devenir le chef de la Congrégation des Allobroges (plus tard, de Savoie). Cette cession, plusieurs fois cassée et reconnue par Sonnaz, par Rome et la cour de Turin, fut renouvelée en 1650 (i®*" février) ; le prieur de Nantua se départait en faveur de Talloires de ses droits sur Chindrieu, sous la condi- tion d'une « rente annuelle de 200 livres tournoises, ou de l'entretien de deux » de ses moines au monastère de Talloires. Mais l'acte n'ayant pas été homologué, les contestations recommencèrent. (Archives de la Visitation d'An- necy, Collection J. Vuy .) (3) « Saint Bardot » ou Saint Baldoph, dans l'ancien décanat de Savoie Miocèse de Grenoble), à quatre kilomètres de Chambéry, sur la route des Echelles. On trouve ce prieuré mentionné dès le xiv*^ siècle. ( 4 ) Cette érection n'était pas moins désirée par le saint Evêque de Genève ; déjà en 1612, il avait adressé un Mémoire au Saint-Siège où il exposait les raisons qui motivaient sa requête et les vœux de toute la ville. (Voir Charles Auguste, Histoire, etc., liv. VII, éd. de 1634, p. 423 ; éd. Vives, vol, II, p. 69.) Mais la réalisation de ces vœux devait se faire attendre longtemps encore, car l'évéché de Chambéry, suffragant de l'archevêché de Vienne, ne fut créé qu'en 1779, par Pie VI. Supprimé pendant la Révolution, lors de la réunion de la Savoie à la France, il fut rétabli en 1802 comme suffragant de la Métro- pole de Lyon. Pie VII l'érigea en archevêché en 181 7.  Akkée ib2o 161 la commodité est meilleure que jamais tandis que M. le mareschal des Diguieres gouverne » ; car la proposition d'un Séminaire estant faite, on pourra faire aysement entrer en propos l'entretenement de quelques Pères pour la conduite d'iceluy. Je vous salue très humblement, mon Révérend Père, et suis a jamais Vostre très humble et très affectionné confrère et serviteur, Frakç*, E. de Genève. 2 mars 1620. ReTo tor l'Autographe appartenant k la famille d'Epenouz. au chitcau d'Hpcnouz Hautc-Sa6ne . (1) Le» prieurés dont on détirait l'union au collège de Chambéry. %€ troo* ▼aient sur le territoire du Dauphiné que gouvernait Letdiguièret (Toir tome XII, note 4 . p. Kio .  MDCXXII AU DUC DE SAVOIE, CHARLE^-F mm \vi pi I»' « ) Recoonaittance impuittantc j » cxprnucr. Annecy, 6 mars lOao. Monseigneur, Je ne me puis taire sur la nr)mination de mon frère a ma roadjutorie, car les grans coups de faveur, comme ceux de la douleur, excitent qui que ce soit a parler ; et si, je ne puis rien dire a Vostre Altesse sur ce sujet, qui ne soit grandement au dessouz de mon sentiment. Ht pour cela je me contenteray de luy en faire 1res humblement la ré- vérence et l'asseurer que, comme elle pouvoii gratifier grande multitude de gens de plus de mérite, aussi n'eut elle peu en regarder de plus de fidélité et d'obéissance ( 1 ) La formule finale, plut rctpcctucuM «1 céréniooieuM. fait p^owc q««, conlrair«m«nl aux indication» de» édition» «ntén««r«», c«iu Uttr« »'adf«»M au duc de Savoie, «1 U suivante, plu» développé*, au princu du Piémont. tX II  i62 Lettres de saint François de Sales que mondit frère et moy, qui ne cesseray jamais de louer Dieu de quoy il m'a rendu, par tant de devoirs, Monseigneur, Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur de Vostre Altesse Serenissime, Franç% E. de Genève. VI mars 1620, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat.  MDCXXIII AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE Délicat remerciement pour la nomination de Jean-Francois de Sales comme coadjuteur. Annecy, 6 mars 1620. (a) Monseigneur, Les faveurs les moins méritées sont a la vérité les moins honnorables, mais elles sont aussi les plus obligeantes ; et quand elles viennent d'un haut lieu et d'une main sou- veraine, elles sont estimées parfaites, et ostent a ceux qui les reçoivent le pouvoir d'en faire des dignes actions de (a) [Une minute inédite de cette lettre, écrite de la main de M, Michel Favre, se conserve à la Visitation d'Annecy. En la reproduisant ci-dessous inté- gralement, nous maintenons l'orthographe du secrétaire.] Monseigneur, Les faveurs les moins espérées et moins méritées sont tousjours les plus grandes ; mais quand elles viennent d'un haut lieu et sont départies par une main relevée, elles sont démesurément obligeantes et ostent tout pouvoir a ceux qui les reçoivent d'en faire des dignes remerciemens. C'est pourquoy, Monseigneur, je ne veux pas entreprendre de faire aucunes actions de grâces a Vostre Altesse pour celles dont ell'a gratifié mon frère et moy, le nommant pour me succéder en cette Evesché ; mais je ne puis pourtant que je ne face une très humble révérence a V. A., fprotestantj pour tesmoignage qu'en cett'occasion je confirme et renouvelle l'invariable protestation et recognois- sance de ma très humble obéissance envers elle, la suppliant qu'il luy plaise, comme ell'a commencé, de nous protéger, et le reste de nostre maison, sous la douceur de sa bonté ; puisque aussy, toutes les heures de nostre vie sont destinées au devoir par lequel, Monseigneur, nous sommes si heureux d'estre Vos 1res humbles, très obeissans et très fidèles rvassaux,J orateurs et serviteurs.  As'SÉE 1620 165 grâces. Pour cela, Monseigneur, je ne destine pas ces lignes au très humble remerciment que je devrois faire a Vostre Altesse pour la grâce qu'il luy a pieu d'exercer envers mon frère et moy, le nommant a ma succession en cet Evesché ; mais je luy en fay seulement 1res hum- blement la révérence, pour tesmoignage qu'en cette nou- velle obligation je renouvelle et confirme l'hommage et la fidèle obéissance que je doy a la bonté de Vostre Al- tesse, la suppliant en toute humilité de continuer, comme ell'a commencé, de me protéger tous-jours avec mes frè- res sous la douceur de sa delxjnnaireté, puisque nous ne respirerons jamais si chèrement et cordialement autre chose quelcomque de ce monde, que l'inviolable devoir par lequel nous sommes si heureux que d'estre et vivre en la sujettion de Vostre Altesse, a laquelle souhaitant incessamment le comble de toute sainte prospérité, je suis, Monseigneur, Très humble, très fidèle, très obligé et très obéissant orateur et serviteur, Franc», E. de Gcncvc. 6 mars 1620, Annessi. Etva tar noe copie déclarée aathcntique. contenrée à Tarin, Archive» de l'Eut.  MDCXXIV A LA PRINCESSE DE PliMÔNT, riIRIsTINF r»I FR AVi E  Les faveur* con«idéré«« en ceox qoi Ici donnent < ' ni. — Ce que la pnncettc a d& voir dan» le ccsur Uv i . ...., .^ . v i ùant celui de «on frère. Annecy, 6 nuira i6so ( 1 ). Madame, Si vous mesurcH vos faveurs a ce que Dieu a voulu que vous fussies, il n'y en aura jimais de trop grandes ; mays (1^ l'édition de î ' * ' " . j, croire que t.'c«t un< • tir ■T«c ctllet dn b marc k CbarUt-kmmanttel «t A Victor •AnMé*.  1^4 Lettres de saint François de Sales si elles sont balancées avec le mérite de ceux qui les reçoivent, celle dont il vous a pieu de gratifier mon frère et moy, en la nomination faite par Son Altesse, sera sans doute des plus excessives, et faudra advoiier. Madame, qu'elle n'a nul fondement qu'en la grandeur de vostre bonté ; sinon que, parmi plusieurs grâces de Dieu, vous aves encor celle la de connoistre les cœurs, et que dedans les nostres Vostre Altesse ayt regardé l'incomparable passion que Dieu mesme y a mise, pour nous rendre infi- niment dédiés a vostre service et nous faire resigner a jamais a l'obéissance de vos commandemens : car en ce cas. Madame, s'il vous a semblé bon de mettre en consi- dération nostre très humble sousmission, Vostre Altesse aura bien eu quelque sujet de nous départir ce bienfait, duquel je luy rens très humbles grâces. Et luy en faysant révérence avec un extrême respect, je prie la divine Majesté qu'elle comble la royale personne de Vostre Altesse de l'abondance de ses bénédictions, qui suis, Madame, Vostre très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur. Francs, E. de Genève. Le . . mars 1620.  MDCXXV A LA MÈRE CLAUDINE DE BLONAY ABBESSE DE SAINTE-CLAIRE d'eVIAN (0 (inédite) Les Clarisses d'Evian en inquiétude sur un prétendu départ du saint Evêque. Voyage très assuré que celui-ci recommande à leurs prières. Annecy, 14 mars 1620. Demeurés en paix, ma très chère Seur, et ne croyes point que j'aille ni en Espagne ni ailleurs, au moins ny ( I ) Voir tome XVI, note ( i ), p. 206.  AS'S'ÉE 1620 •''«^ a-il nulle apparence de cela ; et j'espère que j'auray le contentement de vous rendre quelque service pour voslre logement ' avant mesme que j'aille en l'autre monde, qui est le plus long et le plus esloigné, comm'aussi le plus asseuré de tous les voyages que jaye a faire, et lequel je vous supplie tous-jours de recommander et faire re- commandera Dieu par vos chères Pailles, aflfin quil me soit heureux. Et croyes, je vous supplie, que si vous maymés toutes, je vous chéris aussi d'une dilection très entière, et ne cesse p>oint de souhaiter que vous abondies en toute sainteté. Je suis donq, ma très chère Seur, et de vous et de toutes vos P'illes hienaymees, Vostre très humble frère et serviteur, 1*., M. de Gcncvc. XIIII mars 1620. A ma trcs chcrc Scur en N.S., La R^ Mcrc Abbei^e de S'* Gairc d'Evian. Revo tor l'Autographe appartenant Ji M** la générale Joppé, I Reiint. [ I ) Voir ci-4e««tt*, p. 8^, Lettre mdlxxxi.  MDCXXVI AU PRéSlDENT FRANÇOIS DR TAPλY » Bon droit de* Religteni de Sist et grande initère de* tiahitant* du pajT*. Annecy, 18 mart loso. Monsieur, Outre que les vénérables Religieux de Six, pour leur bonne vie et affection a la reformation, méritent d'estre ( I ) Franvoi* de Tardy. fil* d« 0obU Benoit de Tardy. procnrear pairèntonial à la Chambre de* Compte*, et de jeanne-Fran^oé*e de Laaoair. Sénalear le Il nui iOi\. pu j| le b juin Ibi7. n^ - , , . : ^ .- -■..,._- ta- velé par patente* dtt it septembre t6ti. «1 nrnpÏMcé en H. ai ^ «»e« ne nou* pert. ;44 le jeaoe. — Un de M* contemporain», «on parent mm donle. Pierre Monl*- nc» 44*eU I9avril it:.. _ frjnc-cooitoi*.) L'an on l'antre doit être le correspondant dn Saint (t) lapoeelble dn donner qnelqne* renteifoemcnta tur cHc.  i68 Lettres de saint François de Sales  MDCXXVIII A M. CLAUDE DE BLONAY Suspendre une nomination jusqu'à l'arrivée d'un Bref de Rome. Regrets du départ d'un ecclésiastique. Annecy, 27 mars 1620 (i). Monsieur, J'attens tous les jours un Brief du Pape, que mon frère m'escrit avoir veu entre les mains de Monseigneur le Nonce, par lequel je suis commis pour ranger au meil- leur ordre qu'il se pourra toutes affaires de la Sainte Mayson (2) ; et je vous prie que l'on attende jusques a ce tems la de remplir la place que monsieur Thomas laisse, lequel il me fait mal de voir partir de ce diocèse, pour la vertu qu'il a tous-jours tesmoignee (3), bien que d'ailleurs ( I ) Le 27 mars 1620, Jean-François de Sales était à la cour de Turin. A partir du 8 mars de cette même année, la signature de Thomas Maupeau, prêtre et membre du Conseil de la Sainte-Maison de Thonon, très fréquente depuis 1613 dans les Registres paroissiaux, disparaît complètement. C'est la double raison de la date de 1620 que nous ajoutons au quantième porté par la copie de cette lettre. (2) Ce Bref est daté du 30 août 1619 (voir à l'Appendice I). Par une lettre du 25 juillet 1620, du cardinal Borghese, on peut conjecturer que des obsta- cles durent s'opposer à son exécution immédiate. « Nous apprenons avec satis- faction, » écrit-il au Nonce de Savoie, Pierre-François Costa, « que V. S. a surmonté les difficultés qui avaient surgi au sujet de la visite de la Sainte- Maison de Thonon qui doit se faire par l'Evêque de Genève, et que, grâce à l'autorité du Prince, tout a bien réussi. Je suis sûr que l'Evêque fera son devoir en cette visite. » (Archiv, Vaticanes, Niin^. di Savoia, vol. 40.) Saint François de Sales ne put exécuter la commission reçue qu'à la fin de mai de l'année suivante. (3) Thomas Maupeau était né à Genève de parents hérétiques ; il lui fallut donc, après avoir été converti par le Saint, une dispense pour être ordonné prêtre, le 4 avril 1609. Dès 1602, un Thomas Maupeau est inscrit au Registre de Notre-Dame de Compassion avec la qualité de « serviteur de la Sainte May- son ; » nous pensons que c'est le même personnage, malgré la différence d'écriture qu'on remarque entre cette première signature et celles apposées plus tard aux Registres paroissiaux de Thonon (voir note (i) ci-dessus). Lors- qu'il quitta cette ville, « monsieur Thomas » ne dut pas rester longtemps dans le diocèse de Lyon, car le 3 décembre 1622 on le voit pourvu de la cure de Larringes où il vivait encore en 1637. (R. E., etc.)  AS'XÉE 1630 169 je suis grandement consolé qu'il aille en la vig-ne de Lyon, qu'on me dit avoir tant besoin de cultivateurs. Je suis, Monsieur, Vostre très humble confrère, Frakç», E. de Gcncvc. Monsieur de Boys ' m'a dit que je ne pouvois faire autre décret sur la requeste de monsieur Bidal (*). A Monsieur de Blonnay, Prcfcct de la S'« Mayson de Thonon. Revu tur une copie déclarée authentique, con»erTée i Turin. Archive! de l'Etat. ( t ) Selon toute Traisemblance, il s'agit de • noble et tpectable François det Boit. • fiU de Claude, et seigneur de la maison-forte des Bois. Docteur en droit et avocat au souverain Sénat de Savoie depuis iboq. il fut élu pre- mier syndic d'Annecy en 161s et de nouveau le i" mai ib9o. D'aprc« !•■« Rcg. det Délib. municip.. et Mognier. Reg. dti Emlréet du S^mat, p. 7'> (a") Si • monsieur Bidal • e«t un c (ue. comme il parait probable, on peut proposer André. «««^ j T"%ian, ^. - prêtre le «» juin ibia ci décédé en i6«). (R. E.>  MDCXXIX A LA MÈRE ROSSET, SUPltRIF.l.'Rr DK I.A VISITATION DH IlOfRCES !><- I- •!) au sujet de la r< ; — Le loiiJjtcur révise Annecy, 27 mars t6so. Ma très chère Fille, Ce billet que j'arrache de force d'entre un accablement extrême, n'est que pour vous dire que cette bonne fille de laquelle vous m'escrives, ayant esté des premières de cette Mayson la, et estant de si im{x>riante considération, comme vous me dites, pour tenir en paix cette bonne dame et plusieurs personnes apparentes, je croy qu'il la faut recevoir a la Profession, puisque mesme il n'y a point d'obstacles de ronwjuenre ; cl j'espère que celle féminine tendreté sur '-ni- mesme se passera petit a petit.  lyo Lettres de saint François de Sales Elle pourra estre des Seurs Associées, qui sont l'objet de la plus parfaite charité qu'on puisse exercer, ce me sem- ble, en attendant que, le courage luy venant, elle puisse se rendre un peu sujette au chœur. En un mot, il faut exercer une franche et suave charité envers son esprit, et estimer que Dieu a voulu qu'elle fust la a cet effect (0. Je revoy les Règles et les Constitutions et les Formu- laires (2), ou j'ay treuvé de grans manquemens, tant en l'impresse qu'es escritz, que je repare; et mettray ces benitz vœux si expressément, que ce sera asses pour tout le monde affin qu'il demeure en repos (3). O ma très chère Fille, je vous escriray de rechef bien tost, mais j'ay creu que je ne devois pas tarder davantage de faire ce billet. Je salue vostre cœur de toute l'affection du mien, et suis parfaitement vostre. Je salue nos chères Seurs. Dieu soit loué. Amen. 27 mars 1620. Revu sur la copie faite par la Mère Rosset, conservée à la Visitation d'Annecy. ( I ) D'après une lettre de la Mère de Chantai du 7 avril 1620 (vol. I, p. 394, revue sur l'original), la Novice dont le saint Evêque parle ici serait Sœur Marie-Françoise Thibaut (voir le tome précédent, note (4), p. 346). Nous la croyons fille de François de Thibaut, seigneur de Villegenon, et de Jeanne de Rochechouart, par conséquent nièce de M™® de Jars qui doit être « la bonne dame » qu'il faut « tenir en paix. » (Voir ci-dessus, note (i), p. 43.) (2) Les Formulaires pour la réception à l'habit et à la Profession. (3) On tracassait à Bourges, à ce sujet, et la sainte Fondatrice écrivait à la même époque à la Mère Rosset : « Le monde est admirable en ses sagesses. Quoi ! des Religieuses formelles, sous la Règle Saint-Augustin, qui font les trois vœux essentiels, ne sont pas liées ? est-ce la façon de les prononcer qui les fait solennels ? n'est-ce pas la déclaration qu'en a faite l'Eglise ? » (Lettres, vol. I, p. 399; voir encore ci-après, la lettre du 5 ou 6 juillet à la Mère de Chantai.)  ASSÈE 1620 171  MDCXXX A LA MÈRE FAVRE, SUPÉRIEURE DE LA VI^ifTATION DE LYON Accablement «l'afLiiret. — Let(re« r nJéc«. — S ie» de fondations Je U Visitation. — Lj r de» (ille< ' ( . j.  Annecy, 27 mars loao  Ma 1res chère Fille,  Ce garçon est venu en un tems auquel je n'ay, pour tout, sceu le depescher que ce matin, 27 du moys, accablé, je vous asseure, d'affaires si pressantes que je n'ay peu m'en eschapper. Je vous supplie de donner seure addresse aux lettres de Paris, et de recommander a nostre Seur de Moulins » celle de Bourj^es* qui importe a la Supérieure ' Hpi»i. pntced. de ce lieu la. Quant a Clermont, je treuve vostre rcsponse toute bon- ne, puisque vous aves des filles f)our fournir cette Mayson la(»). Mais y auroit il encor, outre cela, une fille pour estre Supérieure ou Maistresse des novices ? car je voy que de toutes partz on demande des Maysons ; et voyla que celle de Turin se va dresser, ou il en faudra bien, tant pour la qualité du païs que pour satisfaire a Madame (>). Or, Dieu fera des filles, quand il les devroit tirer des pierres*, et donnera l'esprit de gouvernement a mesure ' Mait.. m. q. qu'il voudra multiplier les Maysons. Ma 1res chère Fille, je suis uniquement vostre. j'ay grand désir de sçavoir ce que Monseigneur l'Archevesque fera pour l'exécution du Bref Apo.stolique(4), et espère \t , Lj .M*^- ' -ne-<-hari"tir uc BrAclurd. (s) r*- M . dont il était qa«flioa dtpvic 1617 (cf. U lome précédent. L«ltre iiii, p. 117), D« t'éublit cependant qu'en 1^49. ' -.------.- f ' • • .,,,, le» l- ( 4 } M** Deni»-Mroon de Marqaemoni, persoadé q«e le Bref d'érectloo de la Visitation en Ordre ttUfi le toqie préc4> dent, noie ( » 1. p. >o» 1. cono >oecy. en mIII. Cita «n autre pour les Meiftons de L700 el de Moulins, par «ne «nppltque q«| revut ragrément du Pape le i« avril 1619. t^ <^diés l'un I l'ArchevAque de Lyon, l'autre ï l'Evéqu' pendait la  172 Lettres de saint François de Sales que Thumilité et douceur ne vous manqueront pas en toutes occurrences. Je salue chèrement nos Seurs, et très uniquement vos- tre cœur, ma très chère Fille. Amen. XXVII mars 1620. A ma très chère Fille en N. S., Ma Seur Marie [J.] Favre, Supérieure. Visitation de Moulins. Bien que les minutes gardées aux Archives Vaticanes (Arra. XLii, tom. 55. fol. 121) ne portent pas de date, il est probable que les documents pontificaux n'arrivèrent à leur destination qu'à la fin de 1619 ou au commencement de 1620 ; M^"" de Marquemont exécuta le Bref dans le courant de cette année.  MDCXXXI A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS (fragment) La coadjutorerie de Jean-François de Sales est uniquement l'œuvre de Dieu. Annecy, mars 1620(1). Vous me croires bien, ma très chère [Mère], quand je vous diray simplement que la nomination de mon frère a la coadjutorie est si clairement une œuvre de Dieu, que je n'en ay jamais dit ni escrit une seule parole, ni mendié ni procuré aucune recommandation. La faveur est toute entière de la part de nos Serenissimes Princes et de l'ab- solue volonté de Madame ; et ce procédé me console, n'y voyant rien du mien ni rien d'humain.  (i) Il suffit de lire les lettres du 26 février et de la fin d'avril à la Mère de Chantai pour être convaincu que les présentes lignes appartiennent h. un courrier intermédiaire.  Ans£l ib2o fjy MDCXXXII A UN AMI (riACMINT IXÉDIT) Un mot de l'ime da Saint. Annecy, [vers U fin de mjrs] 1630 1 >.  Nous sommes icy sans nouvelles, car elles sont toutes en Piémont maintenant, avec cette ample et g^rande cour que les noces y maintiennent. Pour moy, je n'y suis nul- lement, non pas mesme par la pensée, car mon ame est toute contournée a la vie contraire, et ne sçauroit s'amuser a la considération d'un objet qui luy revient si peu. Revu «ur le texte iu»crc dans le I" Procès de CanoniMtioD. (1) Non» extrayont ce fragment do U dépotition de M. Michel Favre (Pr^ itit. remiii. Gthenm. (I), ad art. 41).' qui le cite comme écrit par le Saint k • an tien amy. ■ Parmi let amit de l'ETtqoe t'intérettant aoz nonTcllet àê Savoie, on peut proposer Roa*ft«let ou HiUrmay, ou encore dc« Haye*, mait il faut ezclare Fora* (voir ci-aprè«. Lettre mdcxxxt). A M*' Fenouillet, !•• réflexions intime* n'accompagnent pat d'ordinaire la commanication des évé* nement» divers. L'hiv«r ayant été assez rode, le prince et la princesse de Piémont s'arrélè- rent longtemp* ï Sivoli. dan* la viUa du Cardinal Maurice, et les fête* en l'honneur Je leur mariage ne commencèrent i Turin que le i) mars i6m. Dt là, notre date approximative.  174 Lettres de saint François de Sales  MDCXXXIII A MADAME DU TERTRE La mue du serpent; sa transformation en colombe. — Ne pas regarder en arrière. — Condescendance et humilité du Fondateur. — Suivre les inspira- tions d'En-haut et laisser faire à Dieu. — Quel soin il faut avoir de la créature nouvelle, née du Saint-Esprit. Annecy, fin mars ou avril 1620 (i). C'est la vérité, ma très chère Fille, que mon ame vous chérit très parfaitement ; et m'est impossible, quand je pense en vous, qui n'est pas peu souvent, que je ne res- sente un eslan d'affection fort particulière. Or sus, il falloit bien que le serpent se fourrast de force dans l'aspreté de la pierre pour se desfaire de sa vielle * Cf. Arist.. Hist. peau et se rajeunir heureusement*, affin d'estre transfor- ^'^^^n ; Vinœnt'. ^^ ^n colombe. Dieu soit loiié, ma très chère Fille, que Beiiov., Spéculum yous avcs souffcrt les trauchccs d'un accouchement quand Naturae, 1. XX, ce. ^7 • 1 v-vii. vous VOUS estes enfantée vous mesme a Jésus Christ ! Marches maintenant saintement et soigneusement en •Rom.,vi,4,vii,6. cette fiouveauté d'csprït *, et gardes bien de regarder en arrière, car il y auroit un extrême danger ; et bénisses la divine Providence qui vous avoit préparé une nourrice si aymable. O que Dieu est souverainement bon et gratieux, ma très chère Fille ! Certes, j'ay eu un contentement in- croyable a voir comme il vous a conduitte en l'abondance de son amour. Hé ! ne l'abandonnes donq jamais, et don- nes toute liberté a vostre cœur de s'unir et serrer inva- riablement a son bon playsir, car il est fait pour cela. Que cette chère Mère soit Supérieure, j'y consens sans difficulté (2) ; mays que cela se puisse faire si absolument ( I ) La lettre de la Mère de Chantai à la même destinataire et sur le même sujet est du 24 mars (Lettres, vol. I, p. 392) ; celle-ci ne doit donc pas être éloignée de cette date. (2) M""^ du Tertre ayant voulu se rendre fondatrice et Religieuse du Monas- tère de Nevers, exigeait que la Mère Jeanne-Charlotte de Bréchard en fût Supérieure. (Voir à l'Appendice III le récit abrégé de celte fondation et des contradictions qui raccompagnèrent.)  Année io2u 175 comme vous m'en parles, je n'en sçay pas les moyens, ni il ne dépendra pas de moy, qui suis fort peu de chose icy et rien du tout ailleurs : seulement je répète que pour mon consentement je le donne, et contribueray, de plus, ce que je f)ourray bonnement faire a vostre intention. Mais, ma très chère Fille, ne sommes nous pas enfans, adorateurs et serviteurs de la céleste Providence et du cœur amoureux et paternel de nostre Sauveur ? n'est ce pas sur ce fonds sur lequel nous avons basti nos espé- rances ? Faites ce qu'il vous a inspiré pour sa gloire, et ne doutés nullement qu'il ne face pour vostre bien ce qui sera le meilleur. Ne capitulons p)oint avec luy : il est nostre Maistre, nostre Roy, nostre Père, nostre Tout ; pensons a le bien servir, il pensera a nous bien favoriser. Donq, ma Fille, pour conclure, je feray pour vostre petit contentement tout ce que je pourray, qui est peu ; de delà, je m'asseure qu'on fera de mesme ; mais au Ciel on fera tout, on vous comblera de consolations par les mo- yens que la Sagesse suprême connoist et void, et que nous ne sçavons pas. Demeures en paix, nourrisses amoureusement , soigneu- sement et fidèlement cette nouvelle enfant Aymee que vostre ame a nouvellement enfantée au Saint Ksprit, affin qu'elle se fortifie en sainteté et qu'elle croisse en béné- dictions, pour estre a jamais aymee du liicnaymé. Que vous puis je désirer de plus, ma très chère Fille? Je suis tout a fait, je vous asseure, Vostre 1res humble serviteur en Nostre Scign^Mir France, E. de Gcncvc.  176 Lettres de saint François de Sales  MDCXXXIV A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (inédite) Des raisons qui ne satisfont pas l'esprit de François de Sales. — Les préten- tions de M. d'Ulme. — On ne peut lier la liberté pour le choix ou le chan- gement des Pères spirituels. — Salutations affectueuses. — Disette de Supérieures pour de nombreuses fondations. Annecy, 2 avril 1620. Je suis certes marri, ma très chère Fille, que nostre bon monsieur d'Ulme se retire ainsy ( ; les raysons qu'il allègue ne sont pas selon le goust de mon foible esprit. Si Monseigneur de Grenoble l^) l'eut commis pour faire l'office de Père spirituel, je l'eusse treuvé bon ; mays cela ne l'eut pas contenté, car je voy que tous-jours il eut volu estre en asseurance de parti, ce qui ne se peut ni doit faire, a cause de la conséquence. (3) On ne doit pas estre variable a vouloir changer, sans grande rayson, de confesseur, mays on ne doit pas aussi estre tout a fait invariable, y pouvant survenir des causes légitimes de changement ; et les Evesques ne se doivent pas lier les mains, qu'ilz ne peussent, quand il sera expédient et sur tout quand les Seurs de commun sentiment le requerront, changer de Père spirituel. Et je croy bien que jamais rien ne fut survenu du costé de monsieur d'Ulme qui eut apporté du changement, mais tous-jours ne pouvoit on pas donner une totale asseurance. Vostre Mayson sera tous-jours obligée a l'honnorer et respecter et a prier Dieu pour luy. J'appreuverois que le chapelain fut confesseur, car autrement il y auroit et des grans fraitz et des grandes incommodités. (i) Voir le tome précédent, note ( i ), p. 248, et ci-dessus, Lettre mdcxiv, p. 145. (3) Alphonse de la Croix de Chevrières (voir le tome précédent, note (3), p. 203). ( 3 ) La phrase suivante termine dans toutes les éditions antérieures la lettre du 14 janvier 1620 à la même destinataire. (Voir ci-dessus, note ( i ), p. no.)  ASNÉR l62t)  »77  Salués chèrement nostre tout uniquement bicnaymee seur M"* de Granieu, et M. d'Aouste ' que j'honnore parfaitement en mon ame, et toutes nos chères Seurs. Vive Jésus ! Amen. A madame de Veycelieu, mille et mille salutations ; sa nièce est une fille très bonne et a un cœur bien condi- tionné ' . On demande force Maysons en France ; mais on a peine de treuver suffisamment de Supérieures » . 2 avril 1620. A ma trcs chcrc Scur en N. S., Ma Scur Pcr. Marie de Chatcl, Supérieure a S'« Marie. Grenoble. La cbtre uur est très hontu, et je croy qu'elle reuscira grandement 4 . RcTu tar l'Autographe con»«rvé ï la Visitation d'Annecy. ( I ) Artaf de Lionne (voir le tome précèdent, note ( 1 ), p. 94o\ coa«in de M** de Graniea. ' 3 La nièce de M** de Vcyvtilicu. Marguerite de Ri^auJ de Rajjt. ctjit à U veille de prendre l'habit religieux. iVoir ci-do**u^. nutc 3 K p. MV^ (1) Cf. Lettre mdcxxx, p. 171. I4) L'a ^' ' .t a écrit en deux petites lignes .1 ' > de i j.i- v le«noo«< Claude-Cc«:ile de Chj»tcl, propr< la Supén^ ...c de (jrenoble. (Cf. ciéltcale«M daot le «ilence. — L'ordinaire méthode de U Providence divine. — Véritable marque de la bénédiction de Dieu «or un mariage. — Cooterver •00 boolMor et laitaer parler le monde. Anntcy, 8 avril i6so. Monsieur mon très cher Frerc, Ne prenes pa» garde, je vous supplie, a ce que j ay tant tardé de vous escrire, car vous auries grand tort s\ vous  1 Le dtmttl^ rement déaigné j- . , le Salol, k l'occaaioa de «on mariage.  naaimei> ' • contre  *ê  1^8 Lettres de saint François de Sales pensies que pour cela j'aye jamais cessé de vous chérir et honnorer tendrement et très partialement, et d'autant plus, certes, que je vous sçavois estre en peine sous la persécution que l'on faysoit a vostre personne et a mon nom(0 ; mais j'avois quelque desfiance que mes lettres n'eussent pas esté ni utiles ni a propos, si l'on eust sceu que vous les eussies receuës. Or, laissons cette pensée, et pour moy j'ay tous-jours espéré que vostre mariage reûs- ciroit grandement heureux en son progrès, cette entrée ayant esté si fascheuse ; car c'est une des ordinaires mé- thodes dont la providence de Dieu use en ce qu'elle des- tine a sa gloire, de faire naistre les espines avant les roses. On m'escrit que vostre amitié nuptiale est si entière et parfaite que rien plus : et n'est ce pas cela la véritable et certaine marque de la bénédiction de Dieu sur un ma- riage ? Et ce que Dieu bénit, qu'importe-il que les hom- mes le censurent ? Continues seulement en cette bénédic- tion, et nourrisses soigneusement ce bonheur par une persévérante fidélité au service de la divine Majesté ; et que tout le monde parle tant qu'il voudra. Mays on me dit que tous ces messieurs les parens commencent fort a s'apayser, et je le croy aysement ; car en fin ilz ouvriront les yeux, et verront que la volonté de Dieu doit estre adorée en tout ce qu'elle fait, et qu'elle a fait cette liayson de sa sainte main. Je finis donq, vous asseurant que je suis sans fin. Monsieur mon très cher Frère, Vostre très humble et très affectionné frère et serviteur, Franç% E. de Genève. Le 8 avril 1620. ( I ) Voir ci-dessus, pp. 32, 58, 79, et les Lettres mdlxxv-mdlxxviii, mdcii.  •  i  ^ t ^ ^. ^ I T V y M ^ M !1 2 Ut'  5?   »£  ^  ^  ASSÈE 1630  179  MDCXXXVI A MADAME DE VILLESAVIN (0 fnriom) La ; J une grande lettre. — Quelle e*t la meilleure Je U :j Je Dieu pour ses enfants. — SaluLitions j une j Annecy, 9 avril léao. (•) Ces quattre lignes suffiront, ma 1res chère Fille, pour ser\'ir de préface a une plus grande lettre que je me sens obligé de vous escrire, pour reparer le manquement que j'ay fait de vous rendre ce devoir des mon arrivée en ce pais, ou je vous supplie de croire que vous estes toute présente a mon esprit, qui ne finira jamais de chérir infi- niment le vostre et luy souhaiter toutes les plus favorables bénédictions de Nostre Seigneur, et particulièrement un continuel progrès en Tamour céleste qui seul peut assoQir vos affections. J'ay loué sa divine Majest*'* quand j'ay sceu que vous esties acouchec heureusement après tant de maux et de peines O), par lesquelles la divine Providence vous veut associer a sa croix, qui est la plus estimable marque de sa dileciion parmi ses enfans. C'est un vray martire, ma trc^ chère Fille, de souffrir l>eaucoup pour la volonté de Celuy a qui nous avons voué la nostre, et qui nous a tant aymc quil a volu mourir pour nous •. • GaUt.. n. k> Je vous demande permission de saluer en ce petit bout ^ **" ^* * de lettre ma très chère petite fille madamoyselle Anne, qui, je m'asseure, est encor plus dévote que belle <<). ( I ) Itabclle Blondcaa, «lame Je Ville «avto (votr 1« tunie prcv^Jcnt. ooU (l), (t) Voir U fac-timilo pUcé en lélc ^ c« voUmc. ()) Dan« ane lettre ; -' ' nomm' J« M** - ! li Jai entrer dan\an monatière o« mourir )«•- n«, car «on nom na te lrou«c |>j * géoéalogtet de (4) Aao« oaqait ver* idii et »«. ....... en 16*7 I Léon \^-.^ .^ifoenr  i8o Lettres de saint François de Sales Dieu soit a jamais au milieu de vostre cœur, ma très chère Fille, et je suis tout a fait en luy, Vostre très humble et très affectionné serviteur, Franç% E. de Genève, g avril 1620. A Madame [Madame] de Villesavin. Revu sur l'Autographe conservé au i^*" Monastère de la Visitation de Paris, de Chavigny (cousin-germain du célèbre abbé de Rancé), dont le génie pour les affaires fut deviné par Richelieu, et qui mérita, ainsi que son père Claude, d'être désigné dans le testament de Louis XIII pour faire partie du Conseil de régence. Sa femme lui donna treize enfants ; il la laissa veuve en 1652, et elle lui survécut jusqu'en 1694. (D'après Moreri, 1740, tomes II et VII.)  MDCXXXVII A LA DUCHESSE DE NEMOURS, ANNE DE LORRAINE (0 Trois requêtes renouvelées ; appel à la bonté, à la justice, à la piété du duc et de la duchesse de Nemours. Annecy, 1 1 avril 1620. Madame, Je pense que Vostre Grandeur aura bonne souvenance que, donnant advis a Monsieur (=^) de la mort du feu sieur [de] Charmoysi (3), je le suppliay très humblement de continuer sa grâce et ses bienfaitz a la vefve et au filz du défunt ; ce que Sa Grandeur m'accorda avec une très grande démonstration de sa volonté et inclination a cela, ( I ) Anne de Lorraine, duchesse d'Aumale, comtesse de Maulevrier, etc., était fille de Charles de Lorraine et de Marie de Lorraine d'Elbeuf. Elle épousa, le 14 avril 1618, Henri de Savoie, duc de Nemours (voir le tome précédent, note ( I ), p. 225), et mourut vingt ans après, le 19 février 1638. Sa haute vénération pour l'Evéque de Genève se manifesta par l'offrande d'une riche lampe d'ar- gent, accompagnée d'une fondation, pour qu'elle brûlât nuit et jour devant le sépulcre du Serviteur de Dieu aussitôt le Décret de sa béatification. ( 2 ) Le duc de Nemours. ( 3 ) Claude Vidomne de Chaumont, seigneur de Charmoisy, décédé le 28 octo- bre 1619. (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 311.)  Akn'ée 1620 181 et Vosire Grandeur, Madame, adjousta sa toute puissante faveur a ma recommandation. Maintenant donq, renouvellant ma supplication, je re- cours de rechef a cette mesme gratification qu'il pleut a Vostre Grandeur de tesmoij^ner, affin qu'il luy playse d'en commander les depesches, comme aussi ceux de deux autres grâces que je demanday a Monsieur pour deux au- tres de mes amis ; puisque, si je ne me trompe, l'une est de justice, pour réparation d'un tort fait a un gentilhom- me nourri et envielli au service de Monsieur ' ' *, et l'autre est de pieté, pour l'assoupissement d'un pnxres que les gens de Sa Grandeur ont avec deux filles pupilles (•). Et je me garderay fort bien de jamais rien demander, ni mesme désirer de vostre bonté. Madame, ni de celle de Monsieur, qui ne soit selon les loix de l'honneur et lx)n- heur que j'ay d'estre, De Vostre Grandeur, Madame, Le très humble. Annessi, 11 avril 1620. (1) C'était Jacqucf de Gez, «eignear de Vallon. (Voir le tome précédent, note f ^\ p. \^\.) ( 3 } De ton mariage avec Gaiparde de Mouxy (i6ia), Henri, fiU d'Antoine àê Cerisier et de Philiberte de Cherron, avait eu deux filles : Airoée-Phili- berte et I' * ;>- tembre i •. Betiom, tome I.) Le «aint Evèque tenait par let lient du tang et de l'amitié à cette famille et *" ' !• dont il plaidait i rt l'on trouve »on nom dans des actet de i6ss et 1619 (Archiv. dép. de la H"- ^ * onde. Ff ■•' ♦. t -inecy, à i , . ♦, y fit profe««ion le 19 mart 1640, et aprét avoir exercé la chary* d« Directrice j,i .r .-•, i M •'. • cmicr. Ir i\. / i-.'fi .lié S' :'■■ . Snn«cy ; » \m- met Sdimt* d« U VùiUtiom, lonic VIII, p. 716, la Via da Sutc sur la quatrièoi. , ^ . — . ._ ^ ,»- phe étant collé «ur on carton, on n'a pu t'en assurer. Nul doute pourtant pour le .! re. (3 — l'impossibilité de savoir de quelle affair* Il s'agll. tl demeure im- possible éfralement de décider si ce M. Déaire est Jean, l'ancien précepteur du ' ime XI. note (t igm, prieur d« Mieoi— , .-». note ^»), p. »j, ;. - , -. le premier. I 1^ Jeanne-Françoise de Montluc. fille de Biaise de Munirsquiou, Êm^fu»mt do S' n- trat -.- ,. ,.. , .j ... ; , - ^. '. eu faveur duquel la terre de Cjri|n>ols fut éri||é« en comté en 1611. I a* reux comte de < nta «ur ! :o« fils cadet* de M** Je '.«..p.. r. M.- . . . . . i. , v, ..> »ttây«- dcs-Dois. £>i^/i«i««4ir# X '• P' SP-) (4) Pour faire son quaitir t d« Christine de France.  184 Lettres de saint François de Sales Bonsoir, mon très cher Frère, mon ami. N'ayes nullement peur que Ton voye vos lettres, ni que celles de M. Bey- bin (0 se perdent. La pauvre M""" de Charmoysi est toute affligé (sic) de son filz qui est de si mauvaise humeur, a ce qu'on luy a dit, et m'a prié de luy escrire une lettre de censure {=^). Ce XXIII avril 1620. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Toulouse. (i) Etienne Jarcellat-Beybin (voir ci-dessus, note (i), p. 139). ( 2 ) Cette lettre à Henri de Charmoisy ne nous est pas parvenue. (Cf. ibid., note (6), p. 83.)  MDCXL AU CARDINAL FREDERIC BORROMÉE ARCHEVÊQUE DE MILAN (O Excuse pour un remerciement tardif. — Des Pères Barnabites en route vers Milan. Annecy, 23 avril 1620, Illustrissimo et Reverendissimo Signor mio colendissimo, Ho ricevuto la lettera suavissima che V. S. Iir* et Reverendissima si compiaque di scrivermi questi mesi passati, insieme colle reliquie di San Carlo ; et hô aspet- tato sin adesso di farne il dovuto humilissimo ringra- tiamento, che andando costî questi nostri buoni Padri  Illustrissime, Révérendissime et très vénéré Seigneur, J'ai reçu, avec les reliques de saint Charles, la très aimable lettre que Votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime a daigné m'écrire ces mois derniers. J'ai attendu jusqu'à présent de vous offrir l'humble remerciement qui vous est dû, car nos bons Pères Barnabites ( I ) Voir tome XVII, note ( i ), p. 156.  ASKÉE 1630 18s Barnabiti, il P. D. Candido, latore, mi ha promesso di compire anco con lei per supplire al mancamenlo mio » . Il che è molto a proposito, non havendo io ne senno, ne modo di far con V. S. 111"' il debito mio, sebene io di afFetto et risp)elto verso di lei non credo di dovere cedere a nessuno. El con questa certissima verità, j^lie faccio humilissima riverenlia et le pregho dal Signor Iddio ogni santa pro- spcrità. Di V. S. IIP' et R-. Humilissimo et divotissimo servitore, I-RASC», Vescovo di Gcncva. In Annessi, alli 23 di Aprile 1620. Rcro «ur l'Autographe con»«nré k MiUn, k la Bibliothèque Ambrofienne. se rendant ï Milan, le P. D. Candide, porteur, m'a promis de suppléer à mon défaut en accomplissant ce devoir pour moi ' > \ Certes, cela est très à propos, n'ayant moi-même ni la capacité ni le moyen de le faire, bien que, pour l'attachement et le respect envers Votre Seigneurie Illustrissime, je croie n'avoir k le céder k personne. Et sur cette vérité trcs certaine, je lui présente mes humbles hommages, et je prie Dieu notre Seigneur de lui donner toute sainte prospérité. De Votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime, Le très humble et très dévoué serviteur, François, Evéque de Genève. .^nnecv, le 2^ avril 1620. I i.r ? i J1III i-io, partirent pour Milan let PP. Jean Baptitte Je Ota- nari voir le tome précèdent, note s . p. 117I et le P ran.liJc Puwolonna. Celal-cé, né k Milan en l^H). «Se jean-jacquet ! :ia et d'Miohcth r- r " -r- t reçu an baptême le nom de Looi*. Il . . •• -oUège «let Jé- j, fut admit dan* la Confrénation de* I) > le q )anvt«r i«oo. 1 année «aivante 1 ta mar«) il prononça «et voiox à Monia ei de« ç le »o décembre tbuS. Venu de» : --« au collège Chappvitien \tb r 1614] pour y enseigner la rhr le P. Candid* exerça ancti : de chancelier, poi» celle de vicaire en 161II. Deux ant pin* tard «e* • l'envoyer^ • V • ' niation de Montargi*. et aprè» d** ^'-ute» .... dan* la > , 'fTA*. tl f«t nommé d'abord «ter ur de la Telle Mai*on d fctampe* «ib^^^ enfin Supérieur, de 1641 a 1O47 C'e*t U qu il mourut en décembre ibsi. D apré* de* Sot*» Jm R. P. Premtcli. A*»i*tant général de* Barnabitea. et let AiU CsJUgti Ammé$iii.l  i86 Lettres de saint François de Sales MDCXLI A DON JEROME BOERIO, GÉNÉRAL DES BARNABITES (0 Le Saint prie le Général de renvoyer à Annecy deux Pères Barnabites et de leur en adjoindre un troisième d'âge vénérable. Annecy, 23 avril 1620. Reverendissimo Padre in Christo osservandissimo, Andando questi nostri Padri al Capitolo et alla ube- dientia di V. P. R"'^ (2), vado ancora io con essi loro per salutarla et proferirmeglie per servitore affettionatissimo ; supplicandola di più che si degni, se perô cosî far si puô et è espediente, rimandarli in qua, essendo che havendo egli imparata la lingua et le usanze del paese, potranno con più utiltà fatigar in questi luoghi che altri che ver- rebbono senza tali istromenti et mezzi necessarii. Et nientedimeno, non lasciarô a dire a V. P. R'"% corne in vero zelante del bene et honore délia sua Congrega- tione, che sarebbe anche a proposito che con essi loro venisse uno de quei vecchi Padri, l'età del quale potesse  Révérendissime et très honoré Père dans le Christ, Puisque ces Pères se rendent au Chapitre et à l'obédience de Votre Paternité Révérendissime (2), je vais aussi avec eux la saluer et m'offrir à Elle en qualité de serviteur très affectionné. Je vous supplie en même temps, si toutefois cela se peut et s'il est expé- dient, de vouloir bien les renvoyer ici ; car, ayant appris la langue et les usages du pays, ils pourront y travailler plus utilement que d'autres qui viendraient sans ces éléments nécessaires de succès. Néanmoins, je ne laisserai pas de dire à Votre Paternité Révé- rendissime, comme très désireux du bien et de l'honneur de sa Congrégation, qu'il serait aussi très à propos d'envoyer avec eux un des Pères anciens, dont l'âge inspirerait plus de respect encore ( 1 ) Voir tome XVII, note ( I ), p. 381. ( 2 ) Voir la lettre précédente et note ( i ), p. 185.  AmiÉE 1630 187 produrre una nuova veneralione a questi nuovi coUegi, li quali forse presto ne havranno un terzo di Noviliato » ; et cosî, tutte queste Case, con la canuta presenza et autho- rità di tal personaggio, verranno compite (•). Fratanto, augurando dal Signore ogni santa prosperità a V. P. R"', glie resto Ilumilissimo fratello et servitore, Fraso», Vcscovo di Gcncva. XXIII Aprile 1620. Al R"»*» Padrc in Christo, Il P. Générale dclla Qjngrcgalione [di S. Pao]lo. Milano. Revu «ur l'Autographe con»ervé ï Monza (Milan), chez le« RR. PP. Barnabitet.  pour CCS collèges récemment fondés qui s'augmenteront pcul-éirc bientôt d'un troisième pour le Noviciat ' « ' ; ainsi, par la présence et l'autorité d'un si vénérable personnage, toutes ces Maisons rece- vraient leur entier perfectionnement (» . En attendant, je souhaite que le Seigneur comble de toute sainte prospérité \'olre Paternité Révérendissime, et je demeure Son très humble frère et serviteur, Frasçois, Evéque de Genève. 2) avril 1620. Au Révérendissime Père dans le Christ, L« Père Général de U G>ngrégation de Saint-Paul. Milan. ( I ) On M rappelle que le projet d'oo Noviciat à Ramilljr oe pot r^uMir. (Voir tome XVII. Lettre mcciciii, p. 964. et note (t), p. 165.) («)Le«y4.':' " — nt aucun noaveaa Don dan« Ir 1^- ..cl do collège ... 1)0 ilc» PP. de Geonari et pi'wol.-iina (6 jain). Le premier dot mètne repartir aoMitôl poor Mooijrgt*. oà U «cv-uj le rejoignit ao mois d'août «oiTaol (cf. ci-dettot, note \ 1 ). p. 185).  i88 Lettres de saint François de Sales MDCXLII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS Nouvelles de l'âme de François de Sales. — Ses lumières sur les maximes évangéliques et sur la prudence humaine. — M. de Boisy à la cour. — Les affaires et la santé de M""^ de la Fléchère. Annecy, fin avril ou commencement de mai 1620 (i). Que vous diray je ? Rien autre, ma très chère Mère, sinon qu'il me semble que mon ame est un peu plus soli- dement establie en l'espérance qu'elle a eu, de pouvoir un jour jouir des fruitz de la mort et résurrection de Nos- tre Seigneur ; lequel, comme il m'est advis, parmi les jours de la Semaine Sainte et jusques a présent, non seu- lement m'a fait voir plus clairement, mays avec une cer- titude et consolation intellectuelle et toute en la pointe de Tesprit, les sacrés axiomes et les maximes évangéli- ques, plus clairement et suavement, dis je, que jamais ; et je ne puis asses admirer comme, ayant tous-jours eu une si grande estime de ces maximes et de la doctrine de la Croix, j'ay si peu pris de soin pour les prattiquer. O ma très chère Mère, si je revenois au monde avec mes senti- mens presens, je ne croy pas que toute la prudence de la chair et des enfans de ce siècle me peust esbransler en la certitude que j'ay que cette prudence est une vraye chimère et une toute véritable niaiserie. Or sus, j'ay dit ces quatre motz pour obéir a vostre cœur, que je chéris incomparablement et comme le mien propre. Je vous escri- ray une autre fois d'autres choses. La coadjutorie s'en va estre toute arrestee et accomplie avec tant de faveur que rien plus (2) ; et ne se peut croire (i) L'allusion à la coadjutorerie, le mariage de M"<= de Charmoisy fixent l'année ; les environs de la Semaine-Sainte indiquent une époque peu éloi- gnée du 19 avril, fête de Pâques, et le départ pour Paris du P. Fauldrier (voir note (2) de la page suivante) ayant eu lieu le 6 mai, prouve que notre date approximative est bien justifiée. (2) Cette affaire se traitait alors en Cour de Rome. Une copie du Mémoire présenté à Paul V au nom du duc de Savoie et de ses fils fut envoyée par le  Ankée 1630 189 combien mon frere lesmoigne d'esprit et de vertu auprès de Madame et de ces grans Princes, de sorte que je com- mence d'estre conneu et aymé parce que je suis son frere. La petite seur est allée conduire sa fille a Vanchi (O. Madame de la Flechere est tous-jours bonne fort solide- ment, et tous-jours accablée d'affaires et de mauvaise santé. Ce bon Perei'/ vous dira tout le reste. Ma très chère Mère, Dieu soit au milieu de nostre cœur. Amen. cardinal BorgheM, le 10 arril i6so, au Nonce de Turin. Celui-ci était en même terop« prié d'informer le Saint-Siègc des raisons qui motivaient la demande d'un coadjuteur pour l'Evéque de Genève et dc4 aptitude» de son frire pour exercer cette charge. Le 16 mai suivant, le Secrétaire d'Etat accuse réception du rapport fait par M" Costa. Archiv. Vatioanes, A'uMf. Jt Savoia, vol. 40.) ( I ) M** de Charmoisy accompagnait sa fille Françoise, mariée depuis le •o avril à Pierre Perrucard de Ballon (Toir cinletuot, note (s), p. 1^)), et l'i" ••'•'• • . séjour le f ' * c • des * . r^ de Ballon, • le et le pluo tout leu: ^e, pour être •Itoé an milieu du mandement..., k cinq Iteuis de Genève et autant d'Anecy. • (Grossi, Li Vte de la V^^ Mère Je Batlom, Annecy, 1695, liv. I. chap. 1 ; cf. tome XIV, note (3), p. isq.) (t) L'édition de i6a6 porte seulement : ■ ce bon P. •, mais il est tris vrai- ite lettre, le Père Barnabite déji ... , -ite. Cantien Fauldrier, né ï Sens de Jean Fauldrier et de Nicelle David, entra le 93 mars 1611 dans la Congrégaliun dc« Clerc* régulier* de Saint-Paul, où il prit le nom de Lucien en revêtant l'habit religieux le 34 juin, dans l'église de l'Annonciation \ Za|raroli, près de Rome. Là encore il fit sa pro- fe- .(-deux ans. C'est i F »lcic An^ Miot est pttrVMItM. ( I) Henri Je Goodé. cardinal de Reti (voir ct-deMn*. Lettre Mocmvtii, p. !)•). Lrrt*** IX II  194 Lettres de saint François de Sales si je quittois ma femme, ce seroit pour n'en avoir plus. Je vay doucement, quoy qu'avec grand travail, supportant les charges de la mienne, avec laquelle je suis envielly : mais, avec une toute nouvelle a moy, que ferois-je ? La seule gloire de Dieu, manifestée par mon supérieur le Pape, me peut oster de cette démarche (0. 2. Voyla mon frère Evesque ; cela ne m'enrichit pas, il est vray, mais cela m'allège et me donne quelque espé- rance de me pouvoir retirer de la presse : cela vaut mieux qu'un chapeau de Cardinal. 3. Mais vos neveux seront pauvres (2). Ma Mère, je considère qu'ilz ne le sont pas des-ja tant comme ilz estoyent quand ilz nasquirent, car ilz nasquirent nuds. Et puis, deux ou trois mille escus, ni quatre mesme, ne me donneroyent pas dequoy les secourir, sans diminution de la réputation d'une prelature en laquelle il faut tant d'aumosnes, d'œuvres pies, et de frais justes et requis. 4. Voyla Son Altesse qui me mande advertir que de toute nécessité il veut que j'accompaigne Monseigneur le Cardinal son filz a Rome (3); et en effect, il sera a propos, pour le service mesme de l'Eglise, que je face ce voyage, bien qu'en toute vérité, ma Mère, il ne soit nullement selon mon inclination : car en somme, c'est tous-jours aller, et j'ayme a demeurer; et c'est tous-jours aller a la cour, etj'ayme la simplicité. Mais il n'y a remède; puisqu'il le faut, je le feray de bon cœur, et tandis, les ( I ) « On vous loue extrêmement de ce que vous vous en rapportez au Pape, » écrit la Mère de Chantai à TEvêque de Genève, en l'entretenant des projets de ses amis de Paris, « pourvu, dit-on, que vous lui exprimiez largement toute l'affaire, » (Lettres, vol. I, p. 370.) (a) Le Saint avait douze neveux : les six fils de Louis et les six de Gallois. (3) Dès le mois de mars 1620, l'ambassadeur de Savoie, Scaglia, informait son prince que le marquis de Cœuvres, ambassadeur de France, répugnait à traiter avec le Cardinal protecteur d'Espagne, Borgia, et appréhendait plus encore son probable successeur, Borghese. Le grand remède, d'après lui, con- sistait à députer Maurice de Savoie à Rome, pour aider les mécontents à em- pêcher le Cardinal neveu de recueillir le protectorat du royaume Catholique. (Turin, Archiv. de l'Etat, Lettere Ministri, Roma, Mazzo 31.) Charles-Emma- nuel ne dut pas avoir de peine à entrer dans ces vues, d'autant que son fils n'ayant pas encore reçu le chapeau, il était temps de le faire ainsi confirmer dans sa dignité. Malgré cela, le voyage projeté n'eut lieu qu'en février 1621, et l'Evêque de Genève ne suivit pas le prince.  As'SÉE l630 1^5 pensées de ce grand Prélat de delà auront du loysir de se dissiper. En somme, je ne feray rien pour ce parti la que je ne sois grandement asseuré que Dieu le veuille. N'en parlons donq plus que selon les occurrences, ma Mère. Je suis a jamais, sans reserve et sans comparayson, c'est a dire au dessus de toute comparayson, vostre, et certes, comme vous sçaves très bien vous mesme, je suis vostre très parfaitement. Frasç*, E. de Gcncvc. Le 14 may 1620.  MDCXLVI A MADA.ME ANGÉLIQUE AR.NAUI.I», AHBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON Le» faute* involontaire» n'empêchent pat la marche rer* la perfection. — Vraie caote du mal chez la Mère Arnauld. — Comment modérer »a prompti- tude. — Ne point te dépiter i • i-mèmc. c enfant en humilité. — l*n nouveau »jint Paul i ir p Auvergne. — ; ^ ; , Annecy, 14 mai 1620. Croyes moy, ma très chère Fille, ne faites point la dis- crette avec moy pour ne m'oser pas escrire tous les jours quand vous voudres ; car jamais je ne verray de vos let- tres qu'avec très grande consolation pour moy('). Or, je respons a la vostre dernière. Je treuveray fort l>on cjue vous vi-nics un peu a l'ad- vantage icy, |K)ur plusieurs raysons, et que vous passies a (irenoble, puisque inesme, ainsy faysant, vous j^ij^ne- res le passaj^e do Chaml>eri quand vous ires a Turin ; d'autant qu'y ayant esté en venant, et veu monsieur vostre pore, vous n'aures pas sujet de vous desiourner pour y repasser, ains ires le droit chemin et avancerez d'une I Votr au tom« XVII, p. m, la note ( |^ q«i concerne cette phié*« n\%:-tê« p«r Iti précédent! iditear* daot an aatre texte.  Regular., c. xv  198 Lettres de saint François de Sales journée. Mais de vous dire bien précisément quand vous ires a Turin, je ne le puis encor ; mon frère m'escrivoit dernièrement que ce seroit environ la fin de juin ou le commencement de juUiet ( ^ ). Sess. XXV, de Le Concile de Trente* prefige absolument une année de noviciat, en sorte que nul ne peut en establir deux, ni mesme un seul mois davantage, sans spécial privilège du Pape ; bien qu'es cas particuliers, les Supérieurs, ains la Supérieure et les Seurs, peuvent différer la Profession quand il y a cause légitime : comme quand, avec un peu de loysir, la Novice pourra se rendre plus capable, ainsy qu'il est dit es Constitutions (2). Mais cette vérité^, il la faut doucement mesnager et ne point l'alléguer par ma- nière de résistance, mais plustost la luy faire dire par quelqu'homme qui la sache dire avec dextérité ^3). Si d'Auvergne on poursuivoit pour vous avoir un moys au commencement de la fondation, je pense que cela seroit bon et a propos pour la consolation des Seurs qui iront (4). ( I ) Le voyage de la Mère Favre à Annecy n'eut pas lieu ; la fondation de Montferrand l'appela bientôt en Auvergne (voir note (4) ci-dessous), et celle de Turin, malgré les prévisions de Jean-François de Sales, fut différée, com- me l'on sait. (2) Cette question, développée assez longuement dans les premières Cons- titutions manuscrites, passée sous silence dans les Constitutions imprimées, est traitée dans le Coustnmier, à l'Article ix : Ce qui précède la Profession. (3) En 1620, s'achevait l'année de noviciat d'Antoinette de Revol de la Ra- millière qui avait été admise à la vèture le 20 août 1619. Tout nous porte à croire qu'il s'agit d'elle ici, et qu'elle est cette « Novice de qualité » dont parle Y Histoire de la Fondation de la Visitation de Lyo?t, que le zèle et la patience des Mères Favre et de Blonay gardèrent deux ans avec le voile du noviciat. Au bout de ce temps, et de l'avis du saint Fondateur, on mit la jeune fille dehors, au grand déplaisir des parents, qui ne manquèrent pas de le faire sentir. On pourrait encore proposer Sœur Marie-Claire de la Balme dont l'année de probation expirait en juillet 1620 et qui ne prononça les vœux que le 3 no- vembre. (4) M*"*^ Chaudon, l'ancienne Sœur Anne-Marie Bellet, novice du Monastère de Lyon (voir tome XVI, note (3), p. 25), avait préparé l'introduction de la Visitation en Auvergne. M'"' des Roches, gagnée par elle, souhaitait ardem- ment cet établissement, et Dieu l'ayant réunie providentiellement à M"« Pé- ronnelle de Blanzat et à la comtesse de Dalet, animées des mêmes désirs, la fondation fut résolue. La Mère Marie-Jacqueline Favre arriva à Montferrand la veille de la Pentecôte, 6 juin 1620, avec les Sœurs Anne-Françoise Char- don, professe d'Annecy, Claude-Marie de la Martinière, Marguerite-Elisabeth  Akkée 1630 199 Cependant, ma très chère Fille, [vous] me voyes bien marri d'estre réduit a l'impossible pour aller prescher a Lyon ('), Son Altesse voulant très absolument que j'ac- compaigne Monseigneur le prince Cardinal a Rome, qui fera le voyage cet automne '^\ En ce regret néanmoins, j'ay ce contentement de devoir servir un si bon Prince, de pouvoir servir vostre petite Congrégation, et de vous voir allant et revenant. Je salue vostre ame de tout mon cœur, ma très chère et très aymable Fille, et luy souhaite incessamment les saintes bénédictions du Ciel, et a ma Seur toute chère iMarie Aymee, Anne Françoise, Françoise Hieronime et toutes nos Seurs, que je chéris très parfaitement, et la malade (î), et tout a part M. Brun ' *\ Annessi, 14 may 1620. A ma 1res chcrc Fille en N. S., Ma Seur Marie Jacqueline Favre, Supérieure de la Congrégation de la \'isitaUoii. Santion, Anne-Marie ChcTallier et Marie-Jacqueline Compain, profe«M« «le Lyon. (Htit. de la FomJjtiom de Slnntferramd.) Elle devait y demeurer bien plu» longtemps qu'on ne l'avait J aburd pcn»i. ( I \ C'était la «econde fois que taint Françoit de Salei te TOfait contraint de réfuter let invitation* qui le pre««aicnt Je donner k Lyon le^ de l'Avent et du Car6me (voir tome XV, Lettre mccxcii, p. 341). 1- -^ — u en futpcn* par la cour de Savoie, il ne put y faire qu'un »éjour d'environ deux temainet au moi« de mart de l'année «uivante. (a) Voir ci-dettut. note ( 1 ). p. 194. (1) Sonr Marie- Aimée de Blonay (voir tome XV, note (1), p. 9^\ SA«r Anne-Françoi»e C tome XVI. note (4). p. j»;). et Sœur F: J.^- - de Chc ..llette tome XVII, note 1 p 1^9). On ... ,--i d !j Sour malade dont parle le Saint. (4; • Le douiictme may mil «ix cent «inquante «inq... Met«ire E*tienn« Bran... a rendu ton --"••• • t>.-,. -., 1, .^n ou ett dccedé no«tre B» Père,... ayant etté noftre >* ibi? ^voir tome XVII, note ( 1 \, p. 31^) jatqaet a ta mort, • k 1 i^ " de plu* ' ^le an*. • L' du M •-•- Je Bellecoar font tujv- -- Mot*, w-... .. ar Ltvre dm < d'un ! .^-o de ce vertueux e«: , le dont le cardinal de K archevêque de Lyon, • di«oit qu'il c*toit an dioceM ■ et «otthailait que ton* • ftt**ent au» 1 Il M dévoua \ la Vi*itation • avec un «oin «t une aficctiun 11. ju*que« la que d'expo*«r *a vie • pour le* K * • au tr • p«*(e. - et quittant • «a cure ... plu*to*t que de de»i^>- • .< ^ «tre • Ict. —'-ir • A tott* «et précédent* bienfait*. M. Brun ajouta, le i| àt.c. .. la donation de tout %%% bien* an MooattAf*.  200 Lettres de saint François de Sales  MDCXLVIII A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE A quelles conditions on peut recevoir à la Visitation des aspirantes qui n'ont pas encore Tâge d'entrer au noviciat. — L'habit qu'il faut leur donner. — Rester indifférente sur le choix que font les postulantes d'une Maison ou d'une autre. — Bien que les Sœurs ne récitent que le petit Office, il est bon de maintenir le rang des Associées. — Profiter de nos mouvements im- parfaits pour nous humilier. Annecy, i6 mai 1620. Ma très chère Fille, La fille de laquelle vous m'escrives estant de telle con- séquence, pourveu qu'elle ayt environ douze ans, pourra estre fort bien receuë (0. Il est vray que ces jeunes gens donnent de la peine ; mais que feroit on la ? Je ne treuve point de bien sans charge en ce monde. Il faut tellement adjuster nos volontés, que, ou elles ne prétendent point de commodités, ou si elles en prétendent et désirent, elles (i) Marguerite Bout de Saint-Didier, d'une très honorable famille de Gre- noble, était née en même temps que la Visitation, au mois de juin 1610, et son attrait pour cet Ordre s'éveilla dès qu'elle en entendit parler. A peine avait-elle dix ans, que, se dérobant à ses parents, elle venait secrètement voir la Mère de Chastel, et la supplier de l'admettre avec les Religieuses. Ravie de ces dispositions et des qualités de la petite fille, la Supérieure de Grenoble hésitait à cause de sa grande jeunesse. Le saint Fondateur trancha la ques- tion par la présente lettre ; l'enfant entra à douze ans au monastère, le 24 décembre 1622, et par sa piété naïve, ses douces vertus, mérita d'être le type et le modèle des « petites Sœurs » dont, une des premières dans l'Institut, elle porta le petit habit. Quand elle eut l'âge canonique, elle devint novice avec le nom de Marguerite-Séraphique, et enfin professe. Peu d'années après, la charge de Directrice lui fut confiée ; et elle compta parmi ses disciples sa propre mère qui voulut généreusement terminer dans le cloître une vie déjà très vertueuse. Sœur Marguerite-Séraphique gouverna deux ans la Maison des Filles Pénitentes confiée aux Religieuses de la Visitation, et trois ans le second Monastère de son Ordre établi à Grenoble. Elle mourut en 1671 dans celui de Saint-Marcellin dont elle était Supérieure depuis dix-huit mois. (Voir sa biographie dans V Année Sainte de la Visitation, tome XII, p. 440.)  AS'S'ÉE 1620 201 s'accommodent aussi doucement aux incommodités, qui sont indubitablement attachées aux commodités. Nous n'avons point de vin sans lie en ce monde. Il faut donq balancer : est il mieux qu'en nostre jardin il y ayt des espines pour y avoir des roses, ou de n'avoir point de roses pour n'avoir point d'espines? Si cette fille apporte plus de bien que de mal, il sera bon de la recevoir; si elle apporte plus de mal que de bien, il ne la faut pas recevoir. Et a propos de petites filles, la Seur Jeanne Marguerite, fille de madame la concierge, qui a esté receué si jeune, est malade d'une maladie douloureuse et, comme dit M. Grandis », mortelle; car elle est pulmonique. Je la fus voir l'autre jour, avec une incroyable consolation de voir une si douce indifférence a la mort et a la vie, une patience si suave, et un visage riant parmi une fièvre ardente et beaucoup de peines, ne demandant pour toute consolation que de pouvoir faire la Profession avant que de mourir '»). Or, si vous receves celle que vous dites, il est vray qu'il ne la faut pas lier aux exercices, car cela la pourroit rebuter en cette si tendre jeunesse, qui ne peut encor savourer ce que c'est de l'esprit, pour l'ordinaire. Pour l'habit, je ne pense pas qu'il le luy faille donner avant l'aage, mais ouy bien luy en procurer un fort simple, et  (1) Jean Grandit, médecin de la Commanaaté d'Annecy. (Voir toroe XV. note ( I ). p. ao.) ( i, Cette enfant, fille Je Nicolas de la Cbavane. mort le i) octobre 1617 concic. - ' Mteaa d A arait *té reçue en 1614 au premier Monattère de la . :>. - a 1j Je M*' le duc de Nemourt. pour de honnee et pieutet contlderationt. ■ Jeanne-Mjrgucrite n'avait que neuf an» ; elle eut plut tard pour compagne Catherine Auttrain. jeune Ijronr — ••!!« d'un bien- faiteur, et tupporU av«c «ne précoce vertu l'humeur ^te de cette petite indomptée dont le* taïUiei étonnaient la Mère de Cbantil elle même. A force J'in«tance«. Jeanne-Marguerite obtint en ibiq de revêtir l'habii relt- gicui. mai* tant cérémonies et tant avoir • la qualité de Novice ; • déjà elle éUll atteinte de la maladie qui l'emporta le t6 mal i6»o. L'aimable et Minte enfant ' - ' - Jernier eoapir pendant ; 'ta demande, on lui litjit la Pattt.. iie-Seigneur, et aa fin fut , te qu'on ne put loi faire pro- noncer let v»ax de Religion comme le Fondateur Vf avait »v D'aprét M V14 msmmtir*lê, par la Mère de Changy. cooa^rrée k la ^ («itjtiun d An- necy.  202 Lettres de saint François de Sales une petite escharpe qu'elle tienne sur sa teste ; en sorte qu'elle ressemble en quelque sorte a une Religieuse. Et sera bon qu'il soit ou noir ou tanné, sans ornement, com- me j 'ay veu a Saint Paul de Milan ( 0, ou il y avoit environ cent cinquante Religieuses et vingt ou vingt cinq Novices, et bien autant de prétendantes qui y estoyent en pension et attente ; et celles ci estoyent toutes vestues d'une mesme couleur bleue, et des voyles de mesme, et tout leur appa- reil esgal. J'en dis de mesme pour la petite Lambert (2) ; et ce sera comme une petite préparation a l'habit, lequel, es filles bien disposées, on peut bien donner quelques mois avant le tems, mais non pas la qualité de Novice, comme on a fait a la Seur Jeanne Marguerite ; et toutefois, il me semble qu'il ne le faille pas faire, sinon pour des occa- sions pressantes. Un petit habit tanné, ou blanc, ou de la couleur que vous jugeres plus propre, avec un peu de forme appro- chant de celle de la Religion, qui monstreroit qu'elles sont en prétention et attendant l'aage, les pourroit con- tenter. Que les filles aillent a Lyon ou ailleurs, il n'importe nullement, et ne vous en mettes point en peine. Quand vous seres en vostre monastère, ses commodités feront leur attraction comme les autres, et les filles y viendront comme les colombes aux colombiers qui sont blancz (3). Cependant, ma très chère Fille, qui ne cherche que la gloire de Dieu la treuve dans la pauvreté comme dans les commodités. Ces bonnes filles n'ayment pas la pauvreté nécessiteuse, et nous, certes, n'en sommes pas non plus ravis d'amour. Laisses donq doucement et paysiblement aller a Lyon qui voudra ; Dieu vous garde mieux que tout cela. (i) C'est-à-dire au monastère de Saint-Paul converti, ou des Angéliques. (Voir tomes XVI, note ( i ), p. 246, et XVIII, note ( 4 ), p. 275.) (2) Sans doute une cadette de la Sœur Marie-Elisabeth Lambert qui prit Vhabit à quinze ans, au Monastère de Grenoble, et dont le contrat de récep- tion est du 4 mai 1619. (3) Comme nous l'avons dit ci-dessus, note (i), p. 146, la Communauté ne quitta la maison de louage, rue de Bonne, que le 30 septembre 1621.  Akkee i02o 303 Vous m'excuseres, ma très chère Fille, j*espere que Dieu nous assistera affin que le grand Office ne soit jamais introduit en cette Congrégation (O, et le Pape mesme en donna quelque instruction. Et nonobstant cela, il est bon qu'il y ayt des Seurs Associées, pour faire la charité a tout plein de personnes qui ne sçauroyent dire l'Office, ou F>our avoir la veué trop foible et basse, ou pour avoir manque- ment d'estomach, ou pour quelque autre infirmité. C'est j)Ourquoy l'on n'a pas marqué les exercices qu'il leur faut donner en lieu de l'Office au chœur ; car, selon leur infir- mité, il les faut pourvoir. Si elles ont faute de veué, on leur peut donner des chapeletz; si c'est infirmité d'esto- mach et non de veué, elles pourront dire les Heures, et la Supérieure pourra disposer d'elles a quelque office non incompatible avec leur infirmité. Despuis, j'ay leu la première Constitution, ou il est asses clairement dit que les Seurs Associées, comme les Domestiques, diront des Pater et Ave en lieu de l'Office : c'est en la page 1 18 et 1 19 («K C'est pourquoy il ne sera nul besoin qu'elles disent les Heures, ains suffira qu'elles fassent ce qui est porté en l'article de celte Constitution, et qu'au reste la Supérieure les employé selon qu'elle verra qu'elles pourront faire. Il sera bon que nostre Mère de Lyon passe a Grenoble pour vous voir ; vous en recevres de la consolation toutes deux ï . Et ne vous mettes nullement en peine de cette petite louche que vostre cœur en resscMit, car cela n'est rien, et sert beaucoup pour nous faire humilier doucement, pour nous faire voir la misère de nosire nature, et pour nous faire désirer parfaitement de vivre selon la grâce, selon l'Evangile, selon l'esprit de Nosire Seigneur. Parles moy tous-jours hardiment; car je prole%lc devant  > • Éin|>riin4«« «o 1619 (voir U lom« I (. noU ( ^ t. p. 4iB^ M irovre en «flvt 1« p«ftM|r« J« la CooMi- tulion : éê SmU' ^ |« nombre d* Peler rt à'Aft — I t rrr , . Sclé«« cl Do- m««tiqtt«*. !«• H«ar«t d« 1 • '.t. ci>, ne l'ayant volu dire a personne qui vive. Or ay je sceu que monsieur Drujon, vostre frère ( ^ , a en son pouvoir plusieurs tiltres et papiers appartenans audit prieuré ; qui me fait vous prier, par nostre commune vocation et l'amitié que vous me portes, de faire que je les puisse avoir, et qu'en attendant que je voye ce que je devray faire pour cela, je vous prie qu'ilz soyent soigneu- sement conservés. Je prieray cependant monsieur de conférer de ce sujet avec vous, de qui ayant des-ja receu beaucoup de courtoysie, je me prometz encor celle ci tout a fait, et suis, Monsieur, Vostre plus humble et très affectionné confrère, Fraxç», E. de Gcncvc. 22 may 1620, Annessi. Monsieur Monsieur Drugcon, Prieur d'EncUfon. RcTu tar l'Aotographe appartenant à M** Girod. à LaToart (AioV ( I ) Le Saint ne te prévalut do droit de nomination an pricaré de Ripaille (vo **" cr la •o^ ' » Char- trc i . ncc de : : tome XVI, note ( i\ p. iB).) ( a ) Ce nom et celui qui : re. ()) Claude. Mignenr de h nr do Plattre d'Amhlèon. Il teste le i> mars i6)> et e*t enterré le 19 du mo Jinie an». L'en de Mt fil», Pterre, «accéda a twu Otl^ t.  2o6 Lettres de saint François de Sales MDCL AUX ERMITES DU MONT-VOIRON (0 (fragment inédit) La charité, — Souhait. Annecy, 24 mai 1620. La charité est douce, elle est pliable, elle est pa- * I Cor.. XIII, 4-7. iïente, et, a la fin, elle fait tout *. * I joan., IV, 8, 16. Dîeu, qui est la charité mesme *, vous veuille tous conserver en son saint service, parmi lequel je vous prie me faire part en vos oraysons. Revu sur le texte inséré dans le P"" Procès de Canonisation. ( I ) La haute montagne à''Evoêron ou des Voirons est située entre le Cha- blais et le Faucigny. Le paganisme y eut autrefois un oracle ; l'idole fut ren- versée, à la fin du v^ siècle, par Domitien, évéque de Genève. Mille ans après, le seigneur Louis de Langin y bâtit une chapelle en l'honneur de la Sainte Vierge, sous le vocable de la Visitation, et quelques prêtres établirent tout proche un ermitage pour s'adonner à la pénitence et à la prière. En 1536, tout fut détruit par les huguenots qui enlevèrent la statue de la Vierge noire ; on la retrouva et on la replaça dans son sanctuaire auprès duquel Jean du Vernay, prêtre, et Jean Grillet, tous deux natifs d'Arbusigny, recommencè- rent la vie d'ermites. Le 11 juillet 1619, un provençal, Jean-Antoine Rigaud (il sera destinataire), vint se joindre à eux. Ces serviteurs de la Vierge reçu- rent de François de Sales, le 9 mai 1620, l'approbation des Constitutions dont lui-même avait été l'inspirateur et qu'il avait fait lire en plein Synode le 6 mai précédent. Le texte original de ces Règles, inséré dans le P"" Procès de Cano- nisation, paraîtra parmi les Opuscules. Il nous donne les noms des Ermites alors aux Voirons ; à ceux que nous venons de citer, joignons « Frère Mermet Jorand, de la paroisse de Boege, que » du Vernay et Grillet « receurent pour leur messager et questeur un an après leur première habitation audict hermi- tage. » Le plus illustre des Ermites fut Charles-Auguste de Sales ; élu évêque de Genève, il persuada à ses anciens frères d'accepter la Règle et l'habit de Saint- Dominique, ce qu'ils firent (1643) ; et le couvent subsista jusqu'au 7 août 1768, jour où un incendie terrible consuma tous les bâtiments et la chapelle. La Vierge noire fut sauvée ; elle est honorée aujourd'hui dans l'église de Boëge, tandis qu'un modeste sanctuaire, érigé en 1863 et reconstruit en 1893 après un second incendie, réunit de nouveau les fidèles sur ces sommets consacrés à Marie. (Voir Charles-Auguste, Histoire, etc., liv. IX, éd. 1634, pp. 531 seq., et Gonthier, Œuvres historiques, tome II, Thonon-les-Bains, 1902, Les Voirons autrefois et aujourd'hui.)  i  Ankée 1630  207  MDCLI  A M AT) \ MF nr r V FI.ECHERE  L'n • : cinpc.hc ^: 1* c! d'en donner. — Peiitet c«' n*. — Le fc ^ avoir. — Désir de mettre fin k nn procès. Annecy, 36 mai 1630. Que vous voyla bien ayse, ma très chère Fille, en Tag- greable conversation de cette chère cousine ' ' ' ! De me souhaiter auprès de vous, je n'ay garde de le faire, car je traine tellement tous-jours mon tracas avec moy, que je ne puis presque ni recevoir les consolations que je fw)ur- rois prendre de vous voir, ni encor moins en rendre. Je croy aysement que ces messieurs jetteront le droit sur M. Nacot, faute de s'accorder a le payer; et luy se couvrira tout de leur refus et du prétexte d'avoir volu obéir ' . Mays, quel moyen d'unir les cœurs sans la cha- rité ? Si madame la Comtesse n'est pas partie f'\ je vous supplie de luy donner asseurancede mon humble service, et a madame de la Croix, laquelle, a mon advis, ne sera pas sans souci de demeurer ainsy seule en l'incertitude de ses prétentions (4). Dieu, par sa bonté, ne permette pas que nous en ayons jamais d'autre que de le servir et aymer éternellement. J'auroys grand'envic de sçavoir un peu clairement le ( I ) M** d« Cturinoity. (s) L« i8 mai précédent. l'Evèqae d« Genève avait attitlé k nne trantaclion r ' • ' • ' • ' • .• • f' -nilly. j>rofnp> lement recommencé. M. Nacol doit être K* Nicolac, qoe dom connalft»oot Voir let tome. XV. note {y\ p. i ; XVI. n - r'M. Let- «V. p. M*», et MCLXTt. p Xi^" Vn autre au*«i altaricn dan* le même temp* (l) Philiherte de Beaufort. cumieiM de Tovmoo (vou tome W, nuie i . p. I). 4) Alltttioa ao projet de mariage de CUode-PrançoiM de MaiUard-To«r* noTi ion Mttrat de la Croti. arec M. de Cormand. (Voir ci'de*- •u»  2o8 Lettres de saint François de Sales fond de vostre procès, pour voir sil y auroit moyen de le terminer, affin que de ce costé la vous eussies plus de re- pos. Je suis sans fin, ma très chère Fille, Vostre très humble serviteur. XXVI may 1620. A Madame Madame de la Flechere, ma fille très chère en N. S. Revu sur une copie déclarée authentique, conservée à Turin, Archives de l'Etat.  MDCLII A LA MÈRE FAVRE, SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE LYON (fragment) Bénédictions divines promises à la Sœur de Blonay. Annecy, vers la fin de mai 1620 (i). Laisses en vostre place nostre chère Marie Aymee ; les bénédictions que Dieu respand sur sa conduite a l'esgard des Novices, s'eslargiront tous-jours sur tout ce qui luy sera commis (2) ( I ) La Mère Marie-Jacqueline Favre quitta Lyon pour Montferrand à la fin de mai ou au commencement de juin 1620 (voir ci-dessus, note (4), p. 198); les avis du saint Fondateur au sujet de sa remplaçante au Monastère de Bel- lecour arrivèrent sans doute quelques jours avant ce départ. (2) En qualité d'Assistante-commise, Sœur Marie-Aimée de Blonay gou- verna la Communauté de Lyon depuis le départ de la Mère Favre jusqu'en 1622, époque à laquelle l'Archevêque permit son élection comme Supérieure, ayant perdu l'espoir de voir revenir la Mère Marie-Jacqueline envoyée à la fondation de Dijon.  Ankée 1620 2119  MDri.iii AU MARQUIS SICISMOND DE LANS (mixuti ixioin) Une adrc«»e erronée. — Nouvelle nomination faite par le iiuu^wi- vii. i.ju«. Annecy, 39 ou }o mai 1620 ( 1 ). Ce porteur mesme me remit une lettre de Vostre excel- lence, addressee a monsieur de la l'euge, colomnel de la ville d'Annessi i»); et j'ay eu peine a me résoudre si je (1) Le titre de • Vottre Excellence • donné au destinataire et la teneur de cet lignes prouvent que celles-ci s'adre»»ent k Sigismond d'Est, marquis de Lans, gouverneur de Savoie. (Voir tome XV. note ( 1 ). p. 49. ' La date se déduit des faits que nous allons résumer et qui expliquent le contenu de la lettre. Le aq mat i6»o, le Conseil de Ville d'Annecy inscrit au Registre de ses Délibérations : On reçoit ■ tout maintenant ■ une lettre de Son Excellence • portant advit du passage des Hi«pjgnolz, commandant de tenir la ville garnie de gent... pour la garde et protection..., soubz la conduicte néanmoins du «ieur baron de Monthouz. Si que, puisqu'il y a ung coronn-' --*-■ qui est monsieur le Chevalier de Malte.... de Sales, qui se pourroit . aulcu- nement de telle commission, et pour éviter toute controverse, • on envoie la lettre de Son Excellence et une lettre de la Ville au ch ■ -' - « ^ t ^ Tho- rens, afin qu'il avise. En même temps, le Conseil. J .Jre ses droits, députe i Chambéry, auprès du gouverneur de Savoie, le sieur Ducrest, syndic, pour lui • r ; ' ; ' i S. A. S. et a... ses pr^ ' urs de • lui • concéder 1 taine. soit coronnel, - lier • de vouloir conserver la Ville en ses... privilèges • et • de commander au sieur c*' - •- «- ' . ....^1 „ .. ••- année, de faire sa charge, • lo baron cnt de la garde du chiteau. Du- crest dut Aire aussi porteur de la lettre du ^int. Tout fut loattle ; U marqois de Lans. suivant sa vieiH •*' ' ' ' ' ' ^ iles. déclara d'abord • que 1< ^r... qui commandera absolument pour ladite garde • de la ville, • et quant 9% quant au chasteau. • Cependant, il se ravisa, et laissa même la charge d« garder le chiteau au Conseil, et nommément k Louis de Sales, seigneur de Tho< r«ns. (Voir ci-après. Lettre uocLxr, p. si- ( 1) Gaspard de Sales '19 juillet i<^' - ont et Vallièrcs. dit de la Feuge. 11 éta i,. Je Guasqal», et coosin-germain du Saint dont il fut le condisciple au collège d'A ^' ' - • . r -: • • - • r ...... tome XI, note (1), p. )4i). U r . dans celle charge jasqi. loo (i; ' tttto) àê T • ' ,.j,^^. XV , »|m 1 cm- p-' 'cs coop*. i-'Ui «.t i ! , il fut mê- me réèln l'année suivante. (iCeg. des Dètib. inuntcip.)  I^TTvas IX  • I  2 10 Lettres de saint François de Sales la luy envoyerois, puisque il y a long tems quil n'est plus colomnel de cette ville, monsieur de Villette l'ayant esté Tannée passée, et mon frère le Chevalier l'estant celle ci, lequel, n'estant pas a présent icy, j'eusse adverti promp- tement d'y venir, si ce n'eut esté que, par un bruit com- mun, j'ay sceu que Vostre Excellence avoit donné tout le commandement et du chasteau de cette ville et des com- paignies de la ville mesme a monsieur de Monthouz (0, en sorte que mondit frère ne semble y avoir plus rien a faire. Et néanmoins, pour ne point faillir, j'ay envoyé ladite lettre des ce matin, désireux que je seray tous- jours d'honnorer les volontés de Vostre Excellence, a laquelle souhaitant de plus en plus toute sainte prospérité, Monsieur, je demeure, etc. Revu sur l'Autographe appartenant à MM. Grosset, à Genève. (i) Fils de Jean-François-Gaspard de Monthouz et de Claudine-Antoinette d'Illeins, Pierre, seigneur du Barrioz, d'Argonay, coseigneur de Cornillon et de Martod, épousa (17 septembre 1619) Gasparde de Mouxy, veuve de Henri de Cerisier (voir ci-dessus, note (2), p. 181). Lieutenant-colonel au régiment de Monthouz, conseiller de Son Altesse, bailli du Genevois par patentes du 6 mars 1639, il teste le 24 mars 1661 et meurt avant le 24 avril 1664.  MDCLIV A UNE RELIGIEUSE L'entrée dans la voie de la vraie dévotion et Le secret pour y persévérer. — Préparation à la fête de la Pentecôte. — Le vin du Ciel, et le pain de la terre. Annecy, [fin mai 1620 (i).] Ma très chère Fille, N'en doutes point, je vous ayme plus que jamais, parce que je vous voy en estât d'entrer dans cette voye d'une (i) Nous croyons probable que ces lignes s'adressent à une Religieuse de l'abbaye de Maubuisson, et qu'elles furent écrites en 1620, vers la fête de Pen- tecôte (7 juin). Les raisons de cette double proposition se tirent du ton et du sujet de la lettre, et de la mention de la « grande Mère Agnes, aux Carmé- lites. )' Maubuisson était tout proche de Pontoise.  ASKÈE 1620 311 véritable dévotion qui commence a deslacher son cœur de toutes les choses du monde, affin d'estre toute a Dieu et qu'il puisse absolument disposer de vous, pour n'aymer que ce que Dieu ayme, pour faire sa volonté et suivre ses conseilz, pour fuir avec un soin extrême tout ce qui le peut offencer, mortifier ses passions et régler sa vie sur les maximes de Jésus Christ, estre humble et patiente ; car le grand secret pour entretenir une bonne dévotion, c'est d'avoir beaucoup d'humilité. Soyes humble, et Dieu sera pour vous et appuyera vostre bonne volonté, vous donnant a luy sans déguisement et sans reserve, luy disant du fond de vostre cœur que si jusques a présent vous ne l'aves pas asses bien servi, qu'il ayt la bonté de vous par- donner et fortifier dans la resolution que vous aves prise de vous destacher de toutes les affections du monde, et de ne vous attacher a rien sinon a l'amour de Dieu et, de tout vostre cœur, a le servir fidèlement. Je veux bien encor, ma chère Fille, vous faire quclciue part de ce que je viens d'escrire a la grande Mère Agnes, aux Carmélites («), sur les dispositions pour bien recevoir le Saint Esprit a cette grande feste de la Pentecosle. Cet Amour increé, qui, sans esgard a ses propres advanta- ges, s'employe par tout a chercher nostre bien, nous ca- chant souvent les plus belles flammes ou nous le pensions moins, a ce saint artifice pour nous engager a l'aymer de toute nostre puissance ; et parce que cet amour est un don ( I ) Mjlhcareoftcment, noot n'avoot pa» la lettre dont !• Saint parle ici. et q * I qai furent toote* Carmélitef. Agnk* faitait partie de la con^égation foodé« par M ' . •■ ■ ^ '' ^ ' ■ ' ■ "■ ■■ . ■ . au Cj . , et prononça Mt voeox le 19 Janvier de l'année taiTaote. Dèe 160^ elle Ml ^ prieurr. rt Prirur * IjtJl l'jrnvcc Je «4 rc! ^ ^ i »on absence pour la fondation de Dirppe. la Mère Ajtnè* de jé««t govveraa •ocore la C' lié de P- r M>api "xmur Mj _ _ .4 BienbevrevM était partie poor le Cl«l. elle décéda le t6 ami i6ia. S— talents «t %» vert tome 11. i , _ . ^ de Dte« de «on aièdc ; • «lie ••! asMi I «apporter le blime et la pcr malt re«ta bamhle t1 féoére«»e dao» la proepérlté coaune daa» l'advei mU.  212 Lettres de saint François de Sales gratuit de son amour, aussi devons nous le chercher de toutes nos forces. Nous ne devons pas nous troubler pour nos ofFences ; car souvent ce divin Esprit est plus libéral de ses dons a ceux qui luy ont esté plus avares de leur cœur et de leurs affections. Mais, ma très chère Fille, il faut que nous tesmoignions a Jésus Christ toute nostre confiance, avec les saintz Apos- tres et disciples, sur lesquelz il ne voulut pas envoyer le Saint Esprit qu'après estre monté au Ciel. Et si vous me demandes pourquoy cela, il faut avant sçavoir que le •Cf.Tract.ascetici, Saint Esprit est le vin du Ciel, chez saint Bernard *, qui !"fest!'pentec.!et ^isoit qu'au Ciel il y avoit surabondance de ce vin, je veux Serm. xix, de Di- (^{^e Tallcgresse du Saint Esprit et la joye beatifique ; mais il n'y avoit ce pain sacré de l'humanité de Jésus • Cf. Joan.. VI, 35, Christ *. La terre, au contraire, avoit ce pain sacré dont ^ ' ^^* elle faysoit ses délices et sa joye ; elle n'avoit pas ce vin si suave et si brillant du Saint Esprit, qui devoit enivrer nos âmes et les combler de joye. * ibid., XVI, 7. Et voyci cette admirable induction de Jésus Christ *, remonstrant a ses Apostres qu'il n'estoit pas juste de gar- der l'humanité de Jésus Christ et de prendre encor ce vin admirable du Ciel. Il faut donq, leur dit Jésus Christ, qu'il y ait un saint commerce entre vous et les Anges : vous aures infalliblement du Ciel ce vin si puissant du Saint Esprit, en luy faysant part de vostre pain sacré qui est encor sur la terre et comme entre vos mains, c'est a dire l'humanité de Jésus Christ. Je croy, ma chère Fille, que c'est asses pour bien ouvrir vostre cœur a la réception du Saint Esprit, et de ces lan- gues de feu et de flammes adorables. A Dieu, je suis tout vostre. Francs, e. de Genève.  Année 1630 313 MDCLV A MADEMOISELLE LIIUILLIER DE FROUVILLE • Ficheate aUaire terminée. — Que fera la destinataire Je ta liberté f — Im- po««ibiIiti de demeurer en l'état où elle e«t. — Le* périU et le« mortifica- tton« du mariage. — Douce violence que le Saint doit faire à «a fille spirituelle. — Ce qu'est la rie religieuse. — Réponse aux plaintes et aux appréhensions de la natnre. Annecy, 31 mai 1620. Or sus, au nom de Dieu, ma très chère Fille, il est vray. Dieu veut que vous vous servies de mon ame avec une confiance toute entière pour tout ce qui regarde le (1) M*** Lhuillier de Frouville. lorsqu'elle reçut cette lettre, se trourait sur le teoil du cloftre, on l'avaient amenée les événements en apparence les plus éloignés de ce but. et malgré les résistance* d'une nature que des so inouïes et des désillusions cruelles n'avaient pas réussi \ détacher du w- . Elevée fort pieusement par sa mère, Anne Brachet. dont la haute vertu avait été même ï l'épreuve des faveurs de Henri IV. Hélène eut le malheur de perdre ce soutien ï l'Age de dix ans. Elle n'en comptait pas treize lorsque •on père la fiança ï un gentilhomme fort riche et d'une illustre famille ; mais après trois années passées dans la maison de sa future belle-mère, au milieu du luxe, des divertissements et des adulations de tous, sur le commun désir des jeunes gens, le projet fut rompu. Vn autre se forma bientôt, et M'** Lhuil- lier devint, i sette ans. l'épouse de Thomas Gobelin. seigneur du Val. com- missaire du Roi et maître 1 la Chambre des Comptes de Parts. Ce ' — * — ' humain s'éclipsa prumptement. La jeune femme eut \ endurer un que son courage et sa générosité dissimulèrent même & son père. Celui-ci. an bout de sept ans. • ■ • l'une manière m f-- rt, plein de douleur. soumit laflaire ï Le mariage fui nul : un long procès s'ensuivit, mais M*** Lhuillicr en sortit victorieuse avec un aci r t d'hon- neur et de biens temporels. Dieu permit -■ — '•■ - - : mo- ment d'un nouvri «•ngagcmeiii. que des in>i tcni au sujet de la te rupture. Dans son it qn« seul 1 (-.«é que de Genè^ ■ ' • - - Voir le tome précr .née le saint Prélat arrlvaii i parts. L«ê iio«u« furent dissipés ; restait la graosle q - ' • ' " ' r«lfo«vé«. M** Lt " preM«otj ' 1- i p«n«é«. Le Mg* . ar oe prc- et ce fut seulement en i^to qa'il trancha les bé«ilationt de sa fille spiriloelle par 1' • ■- ^^^ noes donnons ici. L<- : uéme où elle la rc^ i an monastère, et coati. lecUon de la Mère de Chantai, une vie religieuse q«i fut fé. après que la grâce eut assujetti la nature et que les inspi- rations eurent subjugué les inclinations Ma Fille, ces craintes de treuver des Supérieures indis- crettes et ces autres appréhensions que vous m'expliques si fidèlement, tout cela s'esvanouira devant la face de Nostre Seigneur crucifié, que vous embrasseres cordiale- ment. Vostre esprit généreux de la générosité du monde, changera de force *, et se rendra généreux du courage • u., ku ji. des Sainiz et des Anges. Vous verres la niayserie de l'entendement humain en ses discours, et vous vous en mocqueres. Vous aymeres la parole de la Croix, que les payens ont tenue pour folie, et les Juifs pour scan- dale ; et laquelle a nous, c'est a dire a ceux qui sont sauvés, est la sagesse suprême, la force et vertu de Dieu •. * I Co»., I. ts. ti. Mais, ma Fille, voyci un arTOINE DE PIGNIER DE FONTANY (O (rmAGMurr ixÉorr) Prière au destinataire de régler le« affairet qui retardent la Profe««ion de M sceur. Annecy, [juin] 1630 ',*), Les Seurs de la Visiiaiion m ont voulu reniire c4ueique compte de Testât de leur Monastère, ou, entre autres cho- ses, j'ay treuvé a dire en ce que la bonne Seur Jeanne Marie vostre seur, est tous-jours novice, y ayant si long tems que son année de probation est passée ' . Et parce que elles m'ont allégué f^h estant ainsy ce qui est requis de vostre part pour sa Profession, j'ay pensé, Monsieur, que vous me sçauriés (1) La copie que nou« reproduitont à défaut de l'Autographe, a pour jdre«fte : A Slontieur Errart ifOttome. C'ett U tan« doute le nom d'un ancien ir. mai* non celui du dettinataire qui e*l certainement Antumc de i ...... V. i« Footany, frère de la Saur Jeanne-Marie (voir au tome précédent lc« note* {*), ( 4 ), ( ) ) de la page sm ). Il épouta 'quittance dotale du 10 octobre I' : • Charlotte, fille de noble Jean-Paul de Rolland, et mourut aprè« tep- (ciahre i6as, tant enfant», laittant tet bient ï ta coutine Philibcrte, dame du Chctne. (s) La première phrate temble avoir trait à une vi«ito canooiquc. Or, U 3 mart 1690. la Mère de Chantai écrit an taint Fondateur : • Je Tondrait bien que vout fittiex la vittte et lin*tie< le Chapitre cher nou* avant le départ d« no* Sourt, afin que cela nout tervti d« modèle pour let aalret Maitont. • (Uttrtt. vol. I, p. jHi. Cette lettre dut .! r" éder le : "* 'lo : U date la plut probable e%t le moi« de juin. que la <■ .mtur, facile erreur de lecture ; œait rieo ne jatiihe le œillèttme de #015 qa'elU indique. ( )) Elle avait eipiré le i) octobre 1619. Malfrré 1«>4 riclamaléont d« l'Evé- que. Antoine de Pignier fit attendre encore I ^ ta tour et le Monas- tère. Par contrat du : • ' ' . putet de ' ^' "1- tion la tcigneurie dr - mère, h lu filt de ton Mcond mariage. Jean-Marc de Montbovt, «o attendant let irota .. „ . ...... ^ ^^j ] ■: X . . ■ -•• ment». ) ' 4 ) Lacune* de la copie.  220 Lettres de saint François de Sales gré si je vous priois de vouloir contribuer a cette bonne œuvre le soin qu'une bonne seur doit attendre d'un bon frère, et contribuer a Tindemnité de ce Monastère qui, ce pendant, entretient tous-jours cette fille et la fait traitter en ses maladies si fréquentes, sans en avoir rien. C'est pourquoy, Monsieur, je vous escris ces quatre lignes, que je finis en me disant, Monsieur, Vostre serviteur plus humble et plus affectionné, Franç% E. de Genève. . Annessi. Revu sur une copie conservée à la Visitation d'Annecy.  MDCLVII A M. GUILLAUME DE BERNARD DE FORAS Permutation probable de François de Sales et de son frère. — Un esprit qui aurait besoin de mûrir. — Annonce d'une lettre à la Mère de Chantai. Annecy, 2 juin 1620. Monsieur mon très cher Frère, Je ravis ce moment pour vous saluer très humblement, et madame ma très chère Seur, ma fille (0, et vous affir- mer que tout ce qui vous appartient icy se porte bien, et, comme je pense, encor a Turin, ou, ainsy que je voy, nostre commun frère arrestera encor un moys ou six se- maines, affin de rendre quelque bon service a Madame après son sacre, et que, revenu icy, je puisse aller la en sa place (2). Ce porteur est tous-jours luy mesme (3). Si l'air de Pa- ris pouvoit un peu meurir son esprit, ce luy seroit un (i) Anne Le Beau, femme du destinataire. (Voir ci-dessus, notes (2), p. i, et (1), p. 32.) (2) Voir ibid., les notes (2) des pp. 151, 192. ( 3 ) Sans doute Denis de Granier, chanoine de Saint-Pierre de Genève. (Voir tome XVII, note ( i ), p. 325.)  Année 1620 grand bonheur. Il m'a grandement vanté l'honneur qu'il dit avoir de vostre bienveuillance ; ce seroit bien la plus advantageuse qualité qu'il peust j>osseder. Si Monsieur») luy fait du bien (et mesme il [y] prétend), peut estre s'as- sujetlira-il plus (ju'il n'a fait jusqu'à présent a mieux vivre. Voyla tout, car, pressé que je suis, je diffère d'escrire a la bonne Mère de Chantai jusqu'à vendredi ou samedi, que je pourray prendre plus de loysir. Que si vous aves aggreable de [le] luy faire sçavoir, elle en sera consolée. Aymes moy tous-jours, s'il vous plait, et vous en sup- plie très humblement, Monsieur mon Frère, et croyes qu'a jamais je seray Vostre très humble frère et serviteur, et de Madame ma chère Seur. ma fille, Frasç', E. de Gcncvc. Je vous supplie de trouver bon que je salue en ce petit bout de lettre monsieur et madamoyselle Rousselet ' . I^ 2 juin 1620, Annessi. A Monsieur de Foras. A Paris. (i) Henri Je Savoie, duc Je Nemourt. Jont Forât était un Jet premier* ofici«rt. (t) Voir Li 1 • .>, oole (1), p. is4}, et ci-apri», oote ( 1 ), p. 147.  222 Lettres de saint François de Sales MDCLVIII AU CHANOINE JEAN-FRANÇOIS DE SALES, SON FRERE (0 Double raison de rendre service à M. Roero. — Un canonicat prochaine- ment vacant. — Les talents et qualités d'un futur aumônier de M'"^ Royale. — Incapacité de beaucoup de prétendants à ce poste. — Comment faire réussir un désir de M. et de M""^ de Cornillon. — Envieux et victorieux. — Une réponse embarrassante. — Affaires de Ripaille et de la Sainte-Maison. — Coupable qui ne veut pas reconnaître ses torts. — Désir de François de Sales de favoriser les prétentions de M. de Longecombe ; difficultés qu'il y rencontre. — Quelques nouvelles. Annecy, 2 juin 1620. Voyla monsieur de Roûer qui va pour les procès que sa mayson a en ce pais-la (=^). Outre le double lien d'al- liance que nous avons avec luy, la grand'assistence que madame de Brescieu fit a feu mon frère (3), ainsy que mon frère le Chevalier (4) m'a raconté, nous oblige a le servir es occurrences. Il vous dira comme M. Fornand s'en [va] aujourdhuy, ou demain au plus tard, pour suivre la voye de toute chair (5). Troys ou quatre se présenteront pour le canoni- cat, entre lesquelz, ce me semble, M. Ducrest, qui est ( I ) Le Gentilhomme... a^îdeTEvêque de Genève, destinataire de cette lettre dans les éditions de Datta, de Vives et de Migne, n'est autre évidemment que Jean-François de Sales. (Voir ci-après, note (2), p. 230.) ( 2 ) Nicolas Roero de Bressieu (voir tome XVII, note ( 4 ), p. 98), fils d'Enne- monde de la Forest (voir ibid., note ( i ), p. 189), appartenait par son père à une famille du Piémont. Nous verrons plus tard (13 mai 1621) saint François de Sales implorer la protection du duc de Savoie pour l'heureuse issue de la « praetention » qui, depuis longtemps, tenait les Bressieu « en langueur. » (3) Bernard de Sales, baron de Thorens (voir le tome précédent. Lettre Mcccxv, p. 15, et les suivantes). ( 4 ) Janus de Sales, présent à Turin au décès de son frère Bernard. (Cf. ibid., pp. 16, 17.) (5) Le nom d'Amédée Fornand figure, en 1602, sur la liste des chanoines de Saint-Pierre de Genève. Cet ecclésiastique, confesseur et aumônier du duc de Nemours, et présenté par le prince, obtient les chapelles de la lépro- serie de Duyn (1613), de la Bienheureuse Vierge (1615) et de Sainte-Barbe dans l'église de Passy, enfin celle des Lépreux dans l'église d'Ugine. (R. E.) Il mourut le 3 juin 1620 (voir ci-après, p. 235).  Année 1620 aa^ docteur, est tout a mon g^ré et |>our l'extérieur et j>our l'intérieur; mais je ne sçai ce que messieurs du Chapitre feront (»^. Pour avoir un aumosnier de Madame, j'ay jette les yeux sur M. le Prieur de Mesme, tout reformé, qui a bien estu- dié, qui parle bien, a très bonne mine et a des moyens, et qui, a mon advis, tiendra fort bien cette place, et nous en sera obligé et toute la ville de La Roche. Je ne sçai pourtant pas encor s'il le voudra, mais je le sçauray bien tost. Son grand père estoit noble, c'est a dire le fut fait ; et si, il n'est point boyteux ni pointilleux ' . Je le fis député du clergé au Sinode, et despuis surveillant du quartier î), dequoy il m'a sceu tant de gré que je pense quil mérite destre avancé ; outre que je ne sçai ou jetter ma veûe, tous nos ecclésiastiques de bonne naissance estans ou tarés au cors et au maintien, ou de peu d'intelligence, ou trop vieux, ou sans talent p>our cette charge en laquelle nostre Maistresse veut avoir des gens de bonne sorte. Or, quant a M. Favre ^<), je croy quil se contentera (1) Natif d'Annecy. Gabriel Docrett. tonturé le 14 mart 1615, docteur •n théologie, fat en effet chanoine de Saint-Pierreen i6>o(cf. tome XVI. note (a), p. )6).| hn 1633, il e«t institué curé de Sciez et chapelain de l'annexe de Sainte-Catherine; il résigne cet bénéfice* en 16)0, comme il résignera plu« tard le* curet de («raffy (16^1 >, et de MarccUaz. quelque* jour« arant ta mort (38 avril 1671;. Au décèt de M** Jean-Françoi« de Sale*, le Chapitre de la cjthéJrale lui avait confié le* fonction* de procureur fi«cal épitcopal. M. Du- crc*t fit plutteur* fondation* pieu*e*. entre autre* celle d'une Mette annuelle célébrée toi*- " ■ r* le Chapitre le 3 juillet et d'une bénédiction heb- domadaire «i t, au premier Monattére de la Vi*itation 'R E., Livrt du Ckspttrt du i" Monastère d'Annecy.) ^. u^- I .- ...^çQj Françoi* Déage, coteigneur '- ^* — ;n- me;. i<*u 9f\ Rttgcy, prêtre depui* le 14 cl custode de 1 eglite i Je Saint-Jean-Baptt*te de La Roche ( ibiN , dont Il devint archidiacre r* -- -- •* ;' <^:onome de B^on et annexe de Culox en 1037. accepta t. c d'honneur qui lui était oHerl. (Voir ci-epré*. pp. »|o, %i^.) fcn io|ë, il re*i|fna son prieuré de Talitsieo et I - -*- ^eur de Mctme et de Loatse-Laurence de Cbadardon. Son graod-pere. Jac- quet Déage, re^ut la noblet*« de son aieul Mamert. anobli «a t^^) par le d»c de GeoeToé*. et par patente* du duc de Savoie en isb^. I ) ) Le Synode t'éutt tenu le 6 mai précédcol. — Sur le* SurreélUnU, voér tome XVI. note 3\ p. 7». 4 ' Antoine I a«re, aumèoéef de la prtac«»e« de Piéaoot (v«ér ci-deeeu», uolu(t). p. 7^).  224 Lettres de saint François de Sales d'avoir Ihonneur et le tiltre sans aller au service_, mes- sieurs ses frères (0 s'estant accordés a le luy persuader. Pour celuy qui est a Paris, en vérité il auroit bien tous les autres talens, mais je croy que la constance lui man- queroit, et seroit dans peu de tems dans une dangereuse liberté qui lui serviroit de reproche, et a nous, le passé nous ayant asses appris ce qui se doit présager pour l'ave- nir. Mais nous acheminons le plus que nous pouvons Tes- change de son bénéfice avec un autre qui est possédé par un autre changeant, affin quil puisse revenir (2); et le tems nous fera sages. Mon frère et ma seur de Cornillon (3) ont un désir extrê- me que M. le curé de Régnier venant a mourir, comm'il semble quil doive faire dans peu de jours (4), M. François Baudri, qui est maintenant vicaire, leur voysin, et qui a plusieurs bonnes petites conditions, eiit la nomination (5), estimans que le bon M. Pergod, qui est procureur de M. Argentier, en nommeroit peut estre quelqu'autre (^). Pour ( I ) Voir tome XI, note ( i ), p. 79. M. de Vaugelas était alors à Paris. ( 2 ) Il est indubitable que François de Sales parle ici de Denis de Granier qui venait de passer quelques jours à Annecy. (Voir la lettre précédente.) Loin de rentrer en Savoie, le malheureux dévoyé, à la fin de cette année 1620, s'en alla apostasier en Angleterre. (3) Melchior de Cornillon (voir tome XVII, note (i), p. 254) et sa femme Gasparde de Sales, sœur du Saint (tome XIV, note ( i ), p. 158). Leur château de Meyrens était sur le territoire de la paroisse de Reignier. (4) Prêtre depuis le 12 février 1592, Claude Sonnerat fut institué curé de Reignier le 18 avril 1596. Malgré les prévisions de son entourage, il vécut jus- qu'au mois de janvier 1627. (Voir Mém. de l'Acad. Salés., tome XXIII, Annecy, 1900, pp. 30 seq.) (5) Une branche cadette de la famille de Baudry assez ancienne à Reignier, demeurait au village de Meyrens dont M. de Cornillon était seigneur. Les ren- seignements sur recclésiastique mentionné ici font complètement défaut : serait-ce noble François, fils d'Alexandre de Baudry, qui reçoit les Ordres mineurs en 1601 et qu'on trouve en 1624 prébende à Reignier .'' Tout ce que nous savons, c'est qu'il n'en devint pas curé, car R'' Jean-Louis Sonnerat suc- cédait à Claude, son oncle, le 18 février 1627. (Cf. Mcm. de l'Acad. Sales., tomes XXIII, pp. 42, 117, 118, et XXV, pp. 360 seq.) (6) Par son mariage avec Virginie Argentier, Noël Hugon-Pergod (i ) (voir tome XIII, note (i), p. 197) était devenu le parent, très probablement le  (i) C'est par erreur que le nom patronymique de Hiigon a été considéré précédemment comme un prénom. La famille Hugon, dite Pernod, fut affranchie par les seigneurs dont elle était taillable en i$o8, puis en 1592. Dans l'acte de iS99> Noël est qualifié « noble et specta- ble. n (Archives de la Visitation d'Annecy, Collection J. Vu'y.)  I  Année 1O20 33^ cela, sil se peut bonnement, il faudroit prier mondii sieur Arj^entier de faire une lettre a moy, par laquelle, en cas que ledit messire François se treuvast capable et désiré par les parroissiens, on le preferast ; attendu que despuis plusieurs années en ça il fait effectivement la charj^e de curé, exhortant, a99. George* le désigne pour ton procarear général el •: " ...... ' 4*- p. S99), réttdanl hahiiaellenient k Torén. A cette date. Philibert devait #tre mit 'inéoittratenr de • '»%h, le mj' t >vé comme comnit jré. Au pottetteor de ce bénéfice appartenait le droit de nomination à la core de Reignier ; il *«i la portion coi . ré. Claude Sonner .i- i j Je la page pr< lie réglant celte part d'ane manière définitive. Philibert Argentier y fit oppo«i- lion, mai» Joi cr.l' i Annecy. Ce//tfrfi«« /. Vu t. cl Mrm J< \ I Le chanoine (»corire« Rolland voir tome XVI • inl hvéqM. ^Voir tome XIII. uuU « 1 „ p, ));.) lettre de Charle»-Emmannel, d« «4 mai. s k Lout* i'ciict. «a !u prieuré de CootamiM. (Voir ci-d«MM, fiolr \ . p. ^^. «I U Icltfc ■_ U.) t^TTU* l\  226 Lettres de saint François de Sales ce quil faut pour faire reuscir le projet (0. Je m'essaye- * Vide Epist. seq. ray donq d'en escrire aujourdhuy a sadite Altesse * ; mays elle ne m'entendra pas si Monseigneur le Prince ne luy remet en mémoire le sujet. O mon Dieu, quel bonheur si on peut restablir le ser- vice de sa divine Majesté en toutes ces provinces ! Mays pour Ripaille (2) et pour la Congrégation de Thonon, il n'est pas grand besoin que de l'authorité de Son Altesse ; car en l'un il ny a personne, et en l'autre on ne change rien, la Bulle de Clément ordonnant que cette Congré- gation soit des Prestres de l'Oratoire (3). Et quant a la commission que Monseigneur le Nonce (4) a pour la visite de la Sainte Mayson, s'il ne l'envoyé, tous-jours faudra- il que Son Altesse en soit advertie ; car cette Mayson dépend tellement des bienfaitz de sadite Altesse, que, sans le concours de son authorité, malaysement pourroit on rien faire effectivement. Il seroit donq besoin que l'on sceut ad quos fines ladite commission tend, et en com- muniquer avec Monseigneur le Prince ; que si il le treu- voit bon, on pourroit par après me l'envoyer, et je l'execu- terois selon la nécessité ou utilité (5). J'ay un désir extrême de servir monsieur Pernet(6), mesme en la mauvaise affaire que son cousin (7) a avec ( I ) Le projet d'union du prieuré de Contamine à la Sainte-Maison de Thonon. (2) Voir plus haut, note (i), p. 205, ( 3 ) La congrégation de Thonon n'était autre que la société des ecclésiastiques du Presbytère. Clément VIII avait, en effet, déterminé, dans la Bulle d'érection (13 septembre 1599), que les sept prêtres séculiers garderaient les règles de l'Oratoire de Rome. (Cf. tome XV, note (3), p. 382.) Cette clause n'était pas observée, et l'Evcque de Genève, pour remédier à ce défaut, cherchait à in- troduire les fils de M, de Bérulle à la Sainte-Maison. Il avait fait une première démarche en 1617 (voir le tome précédent, note ( i ), p. 64), et en avait provoqué une autre en 1619 de la part du Cardinal de Savoie auprès de la Cour de Rome, afin d'obtenir les permissions nécessaires, (Cf. La Nuns[. di Francia, vol. III, p. 408, lettre du cardinal Bentivoglio au cardinal Borghese, 30 juillet 1619.) (4) M»"" Pierre-François Costa. (5) Voir ci-dessus, Lettre mdcxxviii, et note (2), p. 168. (6) Nous croyons pouvoir désigner Jean-Baptiste Pernet, de Cluses, con- seiller de Son Altesse et, successivement, secrétaire de Chancellerie (1608), de la Chancellerie criminelle (1612), du duc de Savoie (1617), enfin secrétaire d'Etat et des Finances en 1620 et 1623. (Turin, Archives de la Chambre des Comptes, Registres des Patentes.) (7) Pierre, fils de Claude Pernet et de Nicolarde Rouge, naquit vers 1582;  Année 1620 227 ce soldat ; et y ay des-ja mis la main par l'enlremise de monsieur de Mesme, qui a fort heureusement j^aij^né sur ledit soldat quil se contentera de ses despens, la difficulté n'estant plus que sur la quantité, laquelle je voy estre fort grande par la liste que j'en ay tirée, et delaquelle, si je ne puis maintenant, au premier jour je vous envoyeray copie. Et ce qui m oste encor plus l'espérance de pouvoir servir monsieur Pernet en son désir, qui est digne de luy et du soin charitable quil a de ceux qui luy appartien- nent, c'est que son cousin, M. le chanoyne, a ses appré- hensions si fortes, qu'il croid (jue sa partie a grand tort et luy en doit de reste ; combien que m'estant enquis le plus que j'ay peu de la vérité, je ireuve que c'est tout au contraire, et que ledit sieur chanoyne Fernet a excédé fort scandaleusement, et que le l>on M. Kogex (O Ta traitté avec un respect duquel la partie a grandement a se plaindre. Mays qui le luy pourra persuader? Kn som- me, je m'essayeray en cett'occasion de tesmoignera mon- sieur Pernet que ses recommandations ont tout pouvoir sur moy. Vous pouvcs penser de queiraffection j'honnore mon- sieur de l'ezieu ' ), et comme je regarde en vérité toute il eut ■ ce bonhenr et honneur d'ettre initié aux ucrét Ordres a Rumilly. • det propret maint du Serviteur de Dieu. n, Proctit. remit». G#- htmm. J\ ad art. ss.^ De !'--' • "-13. il c«t ..^■. ... "--f? de Clo»-- '--'fnt entoite chanoine de la <: de La Roche. < 1 cure d de 1616 à i6iq. Mji* jutqu en loas. il 6t de««erTir cette r«, M. de Lâchai, ce qui !•" •■'•)! J'4cco" •> •■••■-• - le voyage de Lyon et J' A*!, :9)etd'.i :jet fut cur )(| k 1643, et rcyut en tbio Ij lo aar» vctP ■• • .. .' . - v ;jiny ; quatre j ' • il ^ u. ....; de son cat. rel. Stfm. de r.AtjJ. Sj A. pp. t68, 1S8.) (1; PhiliKert Kugel. vicaire général pour Jean-i-rançoit d« Salea abMat. (Cf. U tome précédent. •• • * ■• '• ^ («^ • l'ay too^oort f • «««fciee ém |r«ntilhofnm«. • diclaiv Fr. d« n dm la ^ te. d'j !>al dr .fé pj la K ... n«' '  228 Lettres de saint François de Sales cette mayson la tout ainsy que si j'avois le bien d'estre Tun des frères. Certes, j'estimerois madamoyselle de Beaufort Tune des plus heureuses femmes du monde, si ell'estoit mariée avec luy. Mays il ny a moyen de le ser- vir en cela par lettres ; car d'un costé, je suis engagé des il y a long tems pour M. de Saint Agné, frère de monsieur de Lucei (0, et d'autre part je sçai que les lettres n'ont nul pouvoir sur l'esprit de cette damoyselle, qui est si pleine de considérations qu'il faut parler, et de présence l'esclarcir des répliques que son esprit luy fournit (2). Je verray néanmoins de quel biays je pourray prendre quelque occasion de servir ce cher frère, utilement et des Jésuites, et les inquiétudes qu'il donna alors à ses parents lui valurent, de la part du Saint, qu'il ne connaissait pas encore, « une lettre toutte pleine de bons, aymables et amyables advertissements pour » le « remettre dans le trein de mieux employer le temps. » (Process. remiss. Gebenn. (I), ad art. 27.) Cette lettre est perdue, hélas ! comme les autres — plus de trente — qu'il reçut, ainsi que sa femme, du Serviteur de Dieu. Il le vit pour la première fois en 1609, et dés lors le fréquenta familièrement, autant que le lui permet- taient ses séjours en Piémont. A la charité et à Famitié de François de Sales, M. de Peyzieu dut la réussite de son mariage avec Jeanne-Aimée de Beaufort (voir tome XVII, note (5), p. 268). Celle-ci étant morte le 20 avril 1643, Fran- çois de Longecombe épousa (20 novembre 1643) 1^ cousine-germaine de sa pre- mière femme, du même nom qu'elle (tome XVIII, note (6), p. 99), baronne de Confignon, veuve de Charles-Emmanuel de Menthon. Une seconde fois veuf, en 1645, François contracte une troisième alliance, avant 1648, avec Claudine, fille de Jacques de Blonay. Il meurt avant le 18 mai 1675. ( I ) Charles de Mareste, marquis de Saint-Agneux, et Louis, son frère, baron de Chevelu, Lucey et Chanaz, étaient fils de Jean de Mareste et de Jeanne de Rubod d'Yenne. Louis, l'aîné, gentilhomme de la Chambre de Son Altesse, était marié depuis 1610 à Marguerite Perrucard de Ballon. En 1654, sa baron- nie de Lucey fut érigée en marquisat. Il mourut en mai 1663. Charles, n'ayant pas été agréé de M'"^ de Beaufort, épousa (contrat dotal du 17 décembre 1623) Catherine d'Arod. Il fut député par son prince à Paris en 1633, pour les affaires du duc de Nemours. Son testament est de janvier 1655. (2) Le condescendant Evèque disait vrai, et M. de Peyzieu, plein de recon- naissance, lui rendait plus tard ce témoignage : « Son incroyable bonté et cha- rité luy fesoit mettre la main a la plume pour escrire » de cette affaire « la ou il falloit, et aultant de fois que je l'en requerois. Il s'incommodoit pour m'escoutter sur » ce projet « tout aultant que si ce fut esté pour quelque chose de plus grand poix. » Et parlant de M"" de Beaufort, il ajoute : « Elle l'a maintefois esté voir et consulter longuement pour ce subject. Il s'est aussy vouleu incommoder de la venir voir... a son logis pour sortir cest esprit des combalz ou il estoit et me mettre dans l'eclercissement de ce que je devois espérer... Tout cela n'estoit que acte de charité nompareille, car les seuUes considérations humaines n'estoyent pas cappables de l'y obliger. » (Process. remiss. Gebenn. '\), ad art 27.)  I  AS'KÉE 1620 339 efficacement, par l'entremise de mes amis et par toute sorte de bons offices. Mays je vous suplie, faites quil me pardonne si je ne luy escris pas pour ce coup, car je n'en puis plus. M. de Crranier laisné me prie pour sa verrerie » . Jay receu le paquet du P. (reneral des Feùillans > . Nous attendons nos Pères Barnabites et M. le premier Prési- dent p<^)ur ces festesiv. Nostre Seur Marie pourra venir quand il luy plaira '*\ Hier la très bonne M** de (îranieu arriva, et sera icy ces deux jours suivans ; ce n'est pas sans parler de vous avec affection ^ . Dieu, par sa bonté, vous conserve, mon très cher Frère, mon ami. 2 juin 1620.  (1) Pierre Je Granicr, frère aîné Jo chanoine Deni< 'cf. le« tome* XII, noief t ).p. >oi.et XVII, notef 1 \p. )3s\ marié en ISQ4^ I«aheau Gay. avait fait hltir dan* la ville d'Yenne une verrerie ; il obtint, par patentes da 18 mai i6as, le privilège d'être le «eul en Savoie ii fabriquer et vendre • touttes »orte« de verre* de cri*tal • i meilleur prix que le* étranger*, «auf le* verre* de Vcni«c. ( • ) D. Sen* de Sainte-Catherine (voir tome XVII. note ( 1 ), p. }^). (î) Le» PP. JeanRaptittc de Gennari et Candide P- ' 1. parti* le 3', avril pour a»«i*ter i Mtlan au Chapitre général (vuir ci . Lettre* Mtx:x' . MDCxu), en reTinrcot le 6 juin, veille de la Pentecôte. Le prétident Favre ne put venir (voir ci-aprè«. Lettre mdclxi, p. su). (4) La cour de France et celle de Savoie ne désignaient M"* Humbcrt que >a* le nom de • Sœur Marie. • Sa vertn, u mode*tie. *a persévérance k porter I ' ': ^ Ordre î ^ ' T ' " ' . «.• t ail née j . . i et de FrançoiM Coulon. Choitie par M** de Saint-George*, gouvernante de* F ri fj lit* de F; ' .. • r •• . Hcun IV et .; t lu dauphin, plu* tard Loni* XIII. Quand l'Evéqne de Genève vint k Pari* en i'>i»». M"* Hiiiiih< ' ■ ly'a *ou* « " II ne de Irjti^c-. •! . ompagnj que pat nn jour ne te pa*M tant on entretien »yfc le taini Prélat. A l'éton- neni' ta le monde en u m m«oa»- icrc .: lecy. où elle devi le >8 dé- cembre suivant. File fit profession le )o décembre i6ti. et en i6«% la Mcre  lencc. le «rcond d'Annecy, jonlrenl aussi de ta prndente conduite, 9i tm tilU % de Thon our Mère m^' >nd âge III avait quj- una pteasen «7 mai ^t^'•^ (Voir ta biographie dant l'Amm/t Sjumtt àt U ViêtUti^m, tome VU, p. 'joy) ()) Cf. cl*4ett«t, note (i), p. 14a.  230 Lettres de saint François de Sales M. de Brescieu a désiré que le curé de Bellecombe l'ac- compaignast, et je n'ay pas eu grande difficulté a le luy accorder, car, jusques a ce que ce curé change d'humeur, son absence sera plus utile que sa présence (0. A Monsieur Monsieur de Boysi, premier Aumosnier de Madame. J'ay parlé a M. de Mesme qui prend a grand honneur ma pensée, et je le treuve tous-jours plus a mon gré. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Turin (2). ( I ) Sébastien Blanchin avait succédé à son oncle Claude, comme curé de Bellecombe, en septembre 1602. Depuis 1597, il était recteur de la chapelle de Notre-Dame du Puys à Saint-Jorioz (R. E.), et n'en avait pas plus de soin que de sa cure ; le saint Evêque put le constater à la visite de 1618. (Voir Mém. de l'Acad. Salés., tome XVI, 1895, p. 250.) ( 2 ) L'adresse seule se conserve à la Visitation d'Annecy ; elle appartient bien à cette lettre, comme le montre la phrase ajoutée par le Saint après sa fer- meture. (Cf. ci-dessus, p. 223.)  MDCLIX AU DUC DE vSAVOIE, CHARLES-EMMANUEL I^"" A quoi employer les prébendes de Contamine. Annecy, 2 juin 1620. Monseigneur, Vostre Altesse, qui m'avoit commandé de faire recevoir le neveu du sacristain Perret a Contamine, me commande par un'autre lettre de ne le point faire jusques a ce que je luyaye donné mon advis(0. Et par tant, Monseigneur, je supplieray Vostre Altesse de se resouvenir de l'heureux dessein qu'ell'a d'employer les prcebendes de ce prieuré- la pour l'estaVjlissement des lectures de théologie et du Novitiat des Pères Barnabites (2), puisque il est si malaysé ( I ) Voir la lettre précédente, p. 225, et à l'Appendice I, les lettres de Charles- Emmanuel, 13 et 24 mai 1620. (2) Voir le tome précédent, Lettre mccclxxiii, p. 117, et ci-dessus, p. 187.  AKKëe 1630 a^i de mettre la reforme en un lieu ou il ny a pour encor aucun sujet capable de l'introduire, et tout a fait destitué de bastimens. Et sur cela, Vostre Altesse me favorisera de ses com- mandemens, que j'attendray et recevray avec Tobeissance que je luy doy, Monseigneur, comme Son très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Franc*, E. de Gcncvc. 2 juin 1620, Annessi. RcTQ car l'Autographe contenré h Turin, ArchÏTct de TEtat.  iMDCLX A LA COMTESSE DE R0SSILL0N(«) (niÉDm) Une tapplication que la dettinalaire ett priée d'appuyer. — La Tocation à l'état ecclétiattique doit procéder de libre Tolonté. Annecy, a juin 1630. Madame, Voyla donq la lettre que j'escris a Monscij^neur le Prince Cardinal ensuite du désir de Monsieur le Protho- notaire du Laurey, qui n*est (çuere moins mon frère que le vostre en mon affection ' ; mays vostre parole ani- mera ma supplication affin qu'elle reusci- Cependant, vives tous-jours, Matlame, joyeuse, dévote et heureuse, avec le contentement de voir vostre nouveau filz, au<)uelje souhaitr-, n-rtr-s <îr' tout m..!» « «inr !)eaucoup de l)enedictions ' <'. ( I j H« ■ ' !.:,i : M < .iijr«i i ournun p"ir le 1 ••..r pr, ' Jcnt, note ( i ). , ( s ) Mjrc-I'raoçoit ào Halarmax, b«a«-fr4r« âm U dcttinaUlrc 1m- • ' ueompé§û9t U * i. *« rendre I Roti p. 194, «t U l«ttr« •viTaoïe. p. *}i jn - Il , c Je leur oai«»aoc«. [tmttmlstrt %9mm. 44% Ar). Xous attendions M. le premier Président pour ces festes, mais son indisposition nous a privés de ce bien jusques a  (1 Par p' K'^c* entre la cour Je Picinon! cl ton am- battaJear, i ... .l :: . Scjglia Turin, Archirc» Je Ifctat, Roms, Lfltêrg Mimittrt, Maxzo |i ; voir à l'Appendice II), nous apprenoot qu« la ' " romaine «e réfutait i reconnaître au duc de Savoie le droit de .. et )l en intircr la mention dan» le» Bulle» de Jcan-Françoit. Aa moins voulait-elle qu'on en prodnitit de« ei<ïmplet. et pour cela réclamait le» Bulle» de l'Hv^que actuel de (jcnève ; elle» du;: j|»on aux juritcoo- •ultc» de Rome. Vutor-Amédée protc»ta en vain 4. . — «ion de • la nomi- nation «le Son Altettc • dant cet piècet devait être une erreur de la Chan- ' I» de Sale* reour »on til» ".. -.. .'. • .1. note (•), p. 197 >; mai» ce fut «eulement lort de «on voraire à Part*. Il moerel • au plu» beau • de «on doe»<- f^d Jt Frjtmné, vol. III. p. si^^i ; «e» démar.:. -. ^- .-ijt» de Calo»o, n'eurent aucun »uccè». Ni la cour de France ni celle de Savoie ne voyaient de bon tvil I a« t de cet hoinmo. «1 BorgbeM y répugnait eocore plut. (a) Voir ... -pp. 194. 199- (I) Cf. ibid.. p. 199. ( 4 ) Jeanne de Harlay. dame de Salnt-Georgea (voir le t««M précédMll, ••• »•(»). p. 191.) {y) Voir cl-4e*tttt. noM (|), p. ••9.  2 34 Lettres de saint François de Sales ce quil ayt plus de santé (0. Vous aures sceu la blesseure du sieur Bonfilz, qui est grande a ce qu'on dit, mais je ne croy pas quil en ayt autre chose que le mal (2). J'escris a madame la Comtesse de Rossillon (3) a qui monsieur de Lauré, que nous vismes a Paris, a dèspeché ce laquay sur le voyage de Rome, désirant estre du train de Monseigneur le Cardinal ( 4 ). C'est un homme admirable en l'amour quil me porte, et l'affection quil a de m'en- tretenir pendant le voyage luy donne de la peine. Or, il escrit donq sur ce sujet, dont vous n'aures a faire autre semblant. Nous attendrons Seur Marie ; quand elle viendra nous en serons consolés (5). Toute nostremayson se porte bien. Le Père Fichet vient faire les prsedications de ces fes- tes (6). Je suis parfaitement joyeux des bons deportemens de mon neveu (7) et des contentemens que monsieur l'Abbé a donné de ses deportemens (8). J'ay parlé a mon- sieur le Prieur de Mesme, qui se sent obligé et désire grandement Ihonneur ; et ne croy pas que nous puissions mieux rencontrer, tant pour la mine que pour le jeu (9). ( I ) A cette date, en effet, Antoine Favre, comme il l'écrira quelques jours plus tard au duc de Savoie, souffrait « non seulement » de « l'indisposition ordinaire de » sa « jambe, mais aussy » de « certaines langueurs extraordi- naires » qui lui « faisoient tenir chambre et » l'empêchaient de s'acquitter des fonctions de sa charge. (Mugnier, Correspondance du Président Favre, tome II, publié par la Société savoisienne, etc., 1906.) ( 2 ) Les blessures devaient être assez sérieuses, puisqu'au mois de septembre le trésorier Horace Bonfils (voir tome XVII, note (4), p. 194) s'excusait « de ne pouvoir encor aller a cheval, ny mesmes faire » le voyage de Chambéry à Turin « en chaire ou en littiere. » (Lettre du président Favre au duc de Savoie, 9 septembre 1620, Mugnier, ubi supra.) ( 3 ) Cette lettre, écrite depuis quatre jours (voir ci-dessus, p. 231), mais sans doute après celle de la même date à Jean-François, avait attendu le départ d'un nouveau courrier pour Turin. (4) Voir la lettre précédente. (5) M'"' Humbert ne vint qu'en octobre. (Voir ci-dessus, note (4), p. 229.) (6) Dans une lettre postérieure (voir p. 247), le saint Evêque loue le talent oratoire du P. Alexandre Fichet, de la Compagnie de Jésus. (Voir tome XVII, note (5), p. 236.) (7) Très probablement Melchior de Sales (voir ci-dessus, pp. 81 et 138). (8) Gaspard Perrucard de Ballon, abbé de Chézery, venait de faire son quartier comme aumônier de la princesse de Piémont. (Voir ibid., note (3), p. 78.) (9) Voir ibid., Lettre mdclvhi, et note (2), p. 223.  J'envoyay hier le P. Chavasse en Bornand, pour cette quinzaine en laquelle ilz gaignent le Jubilé ( • '. Mays voyla nos messieurs du Chapitre qui me viennent prendre pour Vespres. Je suis donq Vostre très humble frère. La veille de Pentecoste 1620. Je salue infiniment madame de Sarsenasq ;») et nos autres dames, et monsieur du Chatelard ( '). Le bon mon- sieur Fornand mourut le 3 de ce moys < . A Monsieur Monsieur de Boysi, premier Aumosnier de Madame. Revu sar l'Autographe con»crvé i U Vttitatinn d« Pa1<>rme (Sicile). (i) BalthjzarJ Ch.v. - ; • aux KchcUc» ^u is-»- ci ,* '■ P tray en 16)4. U avait | ute-quatrc ant dant la Co tant dan» la Province de France où il fut surtout employé k renseignement à !•• - ' r • V u««on. q ' " dcBav.' ' ' i par- c de la { t de la ^ ' >it un Religieux ftrict observateur de se* Règles, vertueux et télé, tellement ardent  vas«e a composé plusieurs ouvrages estimés, entre autres le suivant : Amtidolt dé Ij en Frjmif,... tffJt/ au BeVf /**€ J* Cifmrvr, Pnm^e du S. Emfirt. A Lyon, chez Louys Muguet, en rue Mercière, mocxti. (D'aprè« son ■ ^ " de la C** de Jésus, et Ahram, L'Umivtrtit/ d* i' .IV- mu?.) (a) FUlfl do comte Bernardin Parpaglia et de Marguerite Langosco, Anne- V ' ' ■,-•-' vneur •^ ' , ^ . » alors une dol de quatre mille écns d'or pour récompenser son dévouement comme . " I ' ".■.'" Il , ., ;: -, '_ 1». Une de Franc*. Le dernier document qui noa* parU d*«ll« ««t •■ br«««t 4» 1(140. pj- ii. l'un des anmAniers de la princesse Chris- line. (Voir Cl- gieute doubla cnc ' *^* ■ ' ^ ' - — fut bien un peu on<-fck< '•l'<«- Im* Jevait aller k S«T«rt, Il ty eppo«a fofineltemeni, «l U lelif«qn« Ifcvique de Gcr * inUll ne * ' lai arriver. 4 '• 'ine ptéK \\ p 4iS.  238 Lettres de saint François de Sales y veuille faire des cérémonies ; mays si on le veut, vous feres la guerre a l'œil, et Tesprit de conseil vous ensei- gnera ce qui sera requis. Je vous envoyeray le Formulaire de la réception au Noviciat par la première commodité. O ma Fille, il ny a pas moyen d'escrire davantage, non pas mesme a ma très chère grande fille de Paris (0, a laquelle néanmoins je dis icy qu'il faut qu'elle ne désire plus la Profession avant Tannée, par ce que cela est im- possible. Elle sera asses professe, puisque elle sera si de- vote et résignée, comme j'espère, et que par son entremise tant de filles parviendront a la véritable dévotion. IX juin 1620, Annessi, A ma très chère Seur en N. S., Ma Seur Jane Charlotte de Brechard, Supérieure de la Visitation. A S^^ Marie de Moulins. Revu sur l'Autographe appartenant à M. le comte Allard du Chollet, à Paris. ( I ) M""*^ du Tertre.  MDCLXIII A MADAME DES GOUFFIERS (i) Perplexité au sujet d'une âme. — Les tendances d'esprit et de caractère qui lui rendraient périlleux le séjour dans le monde ; aversion qui l'éloigné de la vie religieuse. — Quel état mitoyen elle peut embrasser. — Souvenir attristé d'un temps de ferveur. — Les procès, « très mauvaise occupation. » — Etre pauvre plutôt que de s'enrichir par cette voie. Annecy, 9 juin 1620. Cet aymable esprit que j'ay veu en vous quelques moys durant, tandis que vous esties en cette ville, ma très chère Fille ^^), ne reviendra il jamais dans vostre cœur? (i) Toutes les particularités du texte indiquent clairement pour destina- taire Elisabeth Arnault des Gouflicrs. (Voir tome XV, note ( i ), p. 343.) (2) L'ancienne Religieuse du Paraclet avait, on le sait, passé quatorze mois (juin 1613-août 1614) à la Visitation d'Annecy. (Voir tome XVl, notes (2), P- 15^ et f3), p. 225.)  Année 1620 . 339 Certes, quand je voy comme il en est sorti, je suis en grande perplexité, non devostre salut, car j'esperequevous le feres tous-jours, mays de vostre perfection, a laquelle Dieu vous appelle et n'a jamais cessé de vous appeller des vostre jeunesse. Car, je vous prie, ma très chère Fille, comme vous pourroisje conseiller de demeurer au monde? Avec ce très l>on naturel que véritablement je connoisen vous dans le fond de vostre cœur, mays accompaigné d'une si forte inclination a la hauteur et dij^nité de vie, et a la prudence et sagesse naturelle et humaine, et de plus, d'une si grande activité, subtilité et délicatesse d'enten- dement, que je craindrois infiniment de vous voir dans le monde! n'y ayant point de condition plus dangereuse en cet estat-la que le bon naturel environné de telles qualités ; auxquelles si nous adjoustons cette incomparable aversion a la sousmission, il n'y a plus rien a dire, sinon que, pour aucune considération, (juellc qu'elle soit, il ne faut pas que vous demcuries au monde. Mais d'ailleurs, comme pourroisje vous conseiller d'en- trer en Religion, tandis que non seulement vous ne le desires pas, mais aves un cœur tout a fait contrariant a ce genre de vie ? Il faudra donsion et liayson a lobeis- vi!)( e, qui a tant de peine a rencontrer des âmes faites a son gré, et qui est si clairvoyant a ireuver les a dire et si •!<h I quand je me remeu vu iii«-m"»ire ie irnis heureux .iuc|uel je vous voyois, a mon gré, si entièrement des- potnllec de VOUS mcsmc, si désireuse des mortitications,  240 Lettres de saint François de Sales si fort affinée a l'abnégation de vous mesme, je ne puis que je n'espère de le revoir encor. Quant a vostre séjour, je vous en laisse le choix; pour le mien, je croy qu'il ne sera qu'en ce païs-la, après le voyage de Rome dont je seray de retour a Pasques ou environ, si je le fay (0. Mais pourtant, faites un bon choix de lieu ou vous puissies estre bien assistée. Puisque vous le voules, je traitteray avec monsieur N. (2) O Dieu, que je désire ardemment et invariablement que vos affaires se passent sans procès ! car en somme, Targent que vos poursuites mangeront vous suffira pour vivre et, en fin de cause, qu'y aura il de certain ? Que sçavesvous que les juges diront et détermineront de vostre affaire ? Et puis, vous passeres vos meilleurs jours en cette très mauvaise occupation, et vous en restera peu pour estre employés utilement a vostre principal objet ; et Dieu sçait si, après un long tracas, vous pourres ramasser vostre esprit dissipé, pour l'unir a sa divine Bonté. Ma Fille, ceux qui vivent sur la mer, meurent sur la mer : je n'ay guère veu de gens embarqués dans les procès, qui ne meu- rent dans cet embarras. Or, voyes si vostre ame est faite pour cela, si vostre tems sera dignement destiné a cela : je veux dire, prenes M. Vincent (3), examines bien avec luy toute cette affaire et coupes court. Ne veuilles pas estre riche, ma très chère Fille ; ou du moins, si vous ne le pouves estre que par ces misérables voyes de procès, soyes pauvre plustost, ma très chère Fille, que d'estre riche aux despens de vostre repos. Vous dévies faire hardiment vostre confession générale, puisque vous ne pouvies accoyser vostre conscience autre- ment, et qu'un docte et vertueux ecclésiastique vous le conseilloit. (i) Malgré les désirs de beaucoup qui appelaient le saint Evêque soit en France, soit à Turin, il ne songeait, lui, qu'à demeurer en Savoie. Il n'eut pas même à s'en éloigner pour le voyage de Rome qui ne se fit pas, nous l'avons déjà dit. ( 2 ) Probablement l'un des beaux-frères de M'"" des Goufliers, Paul de Damas, baron d'Anlezy (voir tome XVI, note ( i ), p. 225), ou Jean-François-Anlidc de Garadeur, seigneur de ITicluse (cf. ibid., note (i), p. 419). C'est en effet avec ses sœurs qu'elle se débattit par d'interminables procès. ' }) Saint Vincent de Paul (voir ci-dessus, note (2), p. 155).  Année 1620 241 Mays il ne m'est pas loysible d'escrire davantaf^e, ravi par les affaires, pressé par le départ de ce porteur. I)ieu soit au milieu de vostre cœur. Amen. Le f) juin 1620.  MDCLXIV AL C1I.\.N01-NL JLA.N-I K.K.NlyOIh Ut SALtS, .SON I ULKC hnlrepnte à ravantJKe de Son Altetse. propo«ée par Loai* Je Salet. — Com- ment préparer i m fiU. — Le» quj, ; , j la charire d'aumAnier de la princesie de Piémont. — > Bien qai ré«ttllerait de ' ' • I Mie. — C '« é».-. , , i_ V : . _ ,!j et le» !■ - - ,.♦ de France. — Une traduction de PAi/otkr't. — Grande alarme parmi le» R' ' ' non réformée» du diocèse de Cjenève. — Prédicateur de gran- J. .Ht. Annecy. v« rs le lo juin 1020 1 . Vous verres, par la lettre et le mémoire de nostrc frère, la proj>osition qu'il désire esire faite a Son Altesse ou a Monseijjncur le Prince. Or, il a une jurande espérance que, par ce moyen, il rendra un bon et fructueux service a la coronne, car ceux qui entendent en l'affaire rasseurcni qu'ellest fort bonne et digne d'estre entreprise. l'our moy, je le desirerois bien fort, et croy que Son Altesse n'ayant rien a délivrer présentement, ni mcsmc a l'adve- nir, ains seulem(*nt a authoriser maintenant l'entreprise* et tirera l'advenir presque tout le fruit de ce travail, elle accordera volontîer ce qu'on demande ; detjuoy ce (^ar^on apportera res|)onsc, puisqu'il va exprès pour cela » . (1) C*e«t k torique la note 1 . p. xxiii du tome 111 dm notre Ediiioii. q»j- Ii6c Je fju*»« la date de ib*u. t 't lettre ju«lifi«-nl su fonlr jirr ■ «• •• • tlu i<» juifi - N 'U» j».ti% cj V • • • cottr. • dit le Saiot ; oa •«•t d«|« q«« kwu* !•«« •• rvMcv«itr«it U 7 |«ia Il . ...r... I . j|*« fronall lia fatta amwti» mmm mésa 4a«A ■•• toct*« ; qsalqu**  kummc «..  I ... .  i\  242 Lettres de saint François de Sales Monsieur le premier Président (0 voyant que sa jambe ne luy pourra guiere meshuy permettre d'aller aux au- diences, avoit fait une pensée de supplier Son Altesse de vouloir donner son office a son filz, M. de la Valbonne, qui l'exerceroit des a présent et sans autres gages que ceux quil a, pendant la vie de son père, après laquelle il succe- dast aus gages comm'a Testât. Or, pour parvenir a cela, il seroit requis d'user de praeparatifz,en quoy vous pouvés obliger l'un et l'autre es occasions ; comme seroit de faire naistre des propos parmy lesquelz vous puissies, par ci parla, jetter dans l'esprit de Leurs Altesses et de Madame les conceptions suivantes : Que M. le premier Président est le plus grand juris- consulte de ce tems, et que c'est dommage quil ne puisse plus si aysement meshuy prononcer les arretz et se treuver a toutes occasions comm'il faysoit ; que sa maladie luy donne également cette incommodité et presque asseurance de longue vie, puisque elle le décharge des humeurs pec- cantes ; que c'estoit une belle chose, es occurrences, de le voir haranguer et représenter le Sénat. Puys, que M. de la Valbonne paternise en cela, qu'il est grandement conscientieux ; quil harangue heureusement et fait fort bien toutes sortes de complimens ; qu'il préside merveil- leusement bien et prononce avec beaucoup de grâce les arrestz ; quil est fort docte ; qu'il a esté dix ans au Sénat, trois ans juge mage et trois ans Président icy, et que, par ces degrés, il s'est acquis une grande habitude a bien dis- tribuer la justice ; quil a environ 38, aage de maturité et propre pour rendre beaucoup de service. Et ainsy sem- blables choses, lesquelles sont fort véritables; de sorte que, sans doute, il ny en [a] pas un au Sénat qui peut mieux retraite qu'il vouloit donner sous main à ceux de Genève. » Jean-François avertit promptement son frère du mécontentement du duc, et il en reçut « une réponse si sage, si prudente,... si naïve et si chrétienne, » qu'elle suffit à dis- siper les soupçons du prince. Celui-ci envoya au baron de Thorens des « lettres patentes pour ces minières, » qui s'accrurent l'année suivante d'une nouvelle dans « la Vallée-du-Sillon. » L'intention « qui le poussoit à ce dessein, » assure de Hauteville, « fut l'intérêt du Prince, l'utilité du peuple et la gloire de la Savoye. » (La Maison naliireUe de Si Fr. de Sales, Paris, 1669, Partie II, pp. 313-316.) ( 1 j Antoine Favre.  Année 1020 24) succéder que luy ; car les uns sont si vieux quilz n'en peuvent plus, les autres sont bas de naissance et fort peu bien disans, les autres n*ont pas tant d'estude ni tant d'habilité. En somme, toutes choses bien considérées, il ny en a pas un qui. a tout prendre, puisse mieux, ni certes si bien reuscir en cette charge ; car, a ce qu'on me dit, monsieur de Montouz est désiré en la Chambre, et ne veut pas prœtendre ailleurs pour encor » . Or, tout cela doit estre discrètement, sagement et dex- irement semé, comme pour praeparatoire et disposition, es occurences ; et M. le Premier esi>ere que monsieur le Marcjuis de Valromey (») contribuera bien a cet effect de son costc, et partant vous pourres bien en conférer avec luy, mays il faut tenir le tout fort secret. Puis, M. le Président estant icy, ou il espère tous-jours de venir bien lost, il prendra resoluli«)n de ce quil aura a faire, et sur tout si vous me faites sçavoir sil y pourmit avoir de l'apparence. Je treuve M. le Prieur de Mesme fort a mon gré, propre, bonne mine, bon langage et bon esprit, et des ( I ) René Favre de la Valbonne (voir le tome précédent, note ( 1 ). p. ^7) n'obtint pat la tnccettion de ton père qui fut recueillie en 16a 1 par Hector Millict, baron de Challct. Quant i Clat: ' ^r tome XV, note ' \], p. »), le ^jum i».,i . .^ _, -,,wod prétident du Sénat. [i] C c fil» dr ' J l'ffc «i Je Rci ir- qai* de '.\.. c)r. naqu.. > M^; veille et y fut K II fil %€% étude* chex le* jé*uite« de Tournon. Les p< « de* d'I lé* mont I^ ' itjirc* du duc de Savoie, tjodi* •, i» du roi J ;.-...- , -. ..ur» tcrr*"* '• ' -"-' ' ■ n,,..^v. ^1 ,,|. lant lifrueor. lieutenant de Charl ré fat ' -ux foi* en i\t«^. ^* hf*»irt* ■ lit de *- . .' .-w. rage qui lui valu» '- •>'■ • '- art de »c* .«, c'est \'Attr/f, lu jlor* >c« cl ' Il ct^it ter* U bn de ^^ml*i, d tut »% - '-- '• ' -' '-• ' ' .- ;on> dj' < vc»«X dr r de M.iltc i« n -1. dont 1 -té dé il an* j cl l'iniublc. Le duc de cnenl, J< tiiinda en I*--: -•' — Il pjriif •! \» f te« d «ira ài Umr tfmt» 4' fiir'M'^rtti^.\'l ». .»•#< •>f'.ir>,|«ii-  244 Ll-TTUKS DE SAINT FRANÇOIS DE SaLES moyens suffisans pour honnorer l'office (0. Monsieur l'Abbé, que j"ay treuvé fort refait et façonné i^\ m'a grandement prié de vous recommander M. le Prieur Cur- tet, que son père et ses parens desireroit (sic) grandement voir aumosnierde Madame; si donqvous le jugés a propos, ce seroit bien fait de leur procurer ce contentement (3). Ces messieurs de Nostre Dame ont, par commune cons- piration, un grand désir que vous accepties le doj^enné, estimans quilz ne sçauroyent mieux relever leur église (4). Leur désir ne peut nuire, et qui pourroit transporter nostre église en la leur, par les moyens et avec les articles con- venables, selon qu'on en a parlé ci devant (5), non seule- ment je ne verrois point d'inconvénient en cela, mais j'y treuverois beaucoup de bien ; car, comme Doyen, vous gouverneries l'un des Chapitres ; comme Chantre, le chœur de l'un et de l'autre uni, et comm'Evesque, tous deux et tout le clergé de la ville, parmi lequel on pourroit faire renaistre toute sorte de bonne discipline ; et vostre canonicat pourroit estre donné a mon neveu (^). Mays ce ( I ) L'office eraumônier de la princesse de Piémont (voir ci-dessus, note (2), p. 223). (2) L'abbé de Chézery, Gaspard Perrucard de Ballon (cf. ibid., p. 234). (3) Toutes les recherches pour identifier le prieur Curtet et son père n'ont pas abouti. Les Registres des comptes conservés à Turin (Archives de l'Etat) mentionnent souvent un Charles Curtet, valet de chambre du duc de Savoie, qui reçut plus d'une fois de la libéralité du prince des dons en terres et en argent et. plus tard, le titre de comte pour lui-même ou pour l'un de ses fils. « M. le Prieur » appartenait-il à la même famille ? ( 4 ) La collégiale de Notre-Dame de Liesse (voir les notes ( 2 ) des tomes XIII, p. loi, et XVI, p. 105) se composait de douze chanoines, y compris le doyen, de douze bénéficiers ou prêtres d'honneur, de six enfants de chœur avec leur maître de musique. La Bulle d'érection, donnée pendant le schisme par Clé- ment VII, fut publiée le 31 août 1395, (Cf. Mercier, Souv. hist. d'Annecy, 1878, chap. VIII.) Le titre de doyen appartenait alors à Benoît de Chevron (voir le tome précé- dent, note (4), p. 158) qui allait le laisser vacant par sa profession religieuse à Talloires ; il ne passa pas à Jean-François de Sales, mais à M. du Châtelard. (5) Aucun document relatif à ce projet ne nous a été conservé. (6) Probablement Etienne, fils de Gallois de Sales, tonsuré le 19 décembre 1615 et promu aux Ordres mineurs le 22 septembre 1618. Il entra chez les Barnabites, où il fut admis le 13 juin 1622 ; un mois après, il commençait son noviciat à Thonon, et le 28 octobre recevait, avec l'habit religieux, le nom de Joseph. De là vient l'erreur de ceux qui ont donné à Gallois de Sales deux fils Barnabites, Etienne et Joseph ; les deux ne sont qu'un seul et même per- sonnage. Le Novice prononça ses vœux le 3 décembre 1623, entre les mains  Av\ÉE 1620 24^ que je vous dis n'est que pour sçavoir vostre pensée sur cette proposition, car cependant M. le Doyen achèvera son noviciat. Je suis grandement en peine des parroisses d'Armov et Draillens pour lesquelles on ne sçauroit avoir un liart, et ceux qui les servoyent, acablés de pauvreté et de dettes dont je suis respondant, se sont retirés par force • . Monsieur le Président dllostel ' , qui me tesmoigne de l'amitié autant que jamais, me dit qu'a l'advenir on sera payé année par année, mais que pour le passé il faut tn*u- ver quelque moyen, que pourtant il ne void pas. Si vous voyes lieu d'en parler a propos j'en seray bien ayse, car Monseigneur le Prince m'a tous-jours asseuré quil vouloit que nous fussions payés ; et c'est merveille que cinq cens escus coustent tant a retirer en un sujet si plein de jus- tice et de pieté. J'ay bien envie de sçavoir que devien •on taint oncle, il eut l'incomparable joie d'a«*ifttcr aux félet d« m hé^' tion et d'entendre le récit de celle* qui te firent k Rome lor* de ta - lion 11 n'attendait que cela, temhle-t-il, piiur quitter ce monde. A, 1' Nré la Mette du noaveatt Saint, ton lUattre parent. D. jo«eph • courai dire jt ♦on Supérieur, avec un vitage riant, qu il • -■ " •- ■ '--- Ja licence de «e coucher au lit. et de recevoir i ^l fait, et peu de tenipt apretil trépatta. • ' Ststo ft^rtoméU éfli* C»mgrtgs{t0m4, vol. h', h. Rome. Archiv. de* PP. \\i-^ ■ .; A*té <' " 1 !e Hauteville. L^ Mji*om matufelU de S ■ S\i//i. I , ) \ I ) Voir le tome précédent, Leitret mcoux, MCMJt. «1 BoC« ( l ). p ( 1 ) Catherin fi '• - .'neur d'il ' ' ' >i«lll k la i.iui.'-rr det Comptet de : tome Xi. ( ) , Saint Franv'oit de halet veut tant dovle parler Ici éê l'élahlitMinenl d« la Vi%iijtton k M " Te (4). p. 1^-, car t«t Pille* ne furent re^uet i i . ,1. (4) La fondation d« N«v«r* *« ht le ti jutllel. et c«ll« d'Orléan* 1« 9 «ep- tembr« i« c«lle anné* i6»o ; la Mère de Chantai n'y coopéra p«* en pertoooe.  246 Lettres de saint François de Sales Monthouz a Moulins pour y estre Supérieure, par ce que M. Grandis (0 dit que si elle ne changeoit d'air elle mourroit dans peu de semaines, comm'eira pensé faire ces jours passés, et l'office de Maistresse des Novices occupoit trop son esprit, qui se portera mieux des affaires extérieures (2). Nous verrons si M"'" la Signora Donna Genevra, ma très chère Fille, viendra (3). Je voudrois bien, pour le service de Leurs Altesses et de nostre Maistresse (4), que M™^ de Saint George arrestast encor quelques années (5). Voyla un livre de V Introduction en françois ; le P. Antoniotti l'a bien mieux traduit qu'on n'a pas fait a Rome (^). J'attens de sçavoir des nouvelles de nostre P. General des Feuillens (7), comm'aussi de nostre monsieur l'Abbé d'Abondance (8), selon l'advis que vous m'aves donné de son affaire, que je luy ay fidèlement envoyé. O mon Dieu, que Monseigneur le Serenissime Prince aura de bénédictions si la reformation se fait ! Toutes ces bonnes Religieuses (9) sont alarmées de ce que M. l'Abbé de ( I ) Jean Grandis, médecin d'Annecy. (2) La Sœur Paule-Jéronyme de Monthoux (voir sa note plus loin) devait remplacer la Mère Jeanne-Charlotte de Bréchard, destinée à la fondation de Nevers. Des ditficultés multiples forcèrent à modifier ce plan, comme on le verra dans la suite, et ce fut la Mère de Monthoux qui conduisit le nouvel essaim dans la capitale du Nivernais. (Voir à l'Appendice III.) (3) Il avait été question pour Dona Ginevra Scaglia de venir commencer son noviciat à Annecy. (Voir le tome précédent, note ( i ), p. 177, et Lettre MDix, p. 362.) (4) La jeune princesse de Piémont. (5) Cf. ci-dessus. Lettre mdlxxx, p. 83. (6) Le P. Antoniotti, S. J., est destinataire le 16 août 1620. Voir au tome III de cette Edition, note ( i ), p. xxiii, le titre complet de sa traduction de Philothce. Par qui avait été faite celle de Rome ? Toutes les recherches à ce sujet ont échoué. C'est probablement la même que mentionnait le Saint en 1610, dans une lettre à Jacques de Bay (voir tome XIV, p. 292) ; elle dut être tirée à un petit nombre d'exemplaires et se répandit fort peu, car Jean-Baptiste Bidelli, l'éditeur milanais de la version du P. Antoniotti, déclare dans sa dédicace(r62i) que de son imprimerie sort la première traduction italienne, et le traducteur lui-même paraît ignorer absolument que pareille œuvre ait été tentée avant lui. (7) D. Sens de Sainte-Catherine (voir tome XVII, note (i), p. 39). (8) Vespasien Aiazza (voir tome XIII, note ( i ), p. 48). (9) Les Religieuses des abbayes non réformées, entre autres celles de Sainte-Catherine. (Cf. ci-dessus, Lettre mdcxx, et note (2), p. 157.)  Année 1620 247 Ceyserieu (') a dit a son retour qu'on les vouloit reg^îer; les unes veulent prévenir en apparence, mays n'ayant pas des Supérieurs reformés, je ne sçai comme elles pour- ront faire. Ce sont des tentations parfumées. Nous avons eu icy le P. Alexandre Fichet ces festes de Pentecoste (*), qui a des fçrandissimes talens pour prêcher excellemment, je dis mieux que plusieurs dont on fait si grand estât. O) ReTu fur lAutogrjphe conservé à la VititJtion de Turin. ( I ) Distraction du Saint, qni écrit Ceyierieu pour Ck^^ery. Scysérieux nV Tait point d'abbaye ; et c'était Gaspard de Hallun, abbé de Chézery, qui était revenu ' ne aumônier de Madame. («) ^ . i (1) La 6n manque.  .MDCI.XV A M. GUILLAU.Mi: ROtJRSELET <>) Affaires recommandées au duc de Nemours et dont l'Evéque de Génère espère bonne issue. — Le marqui* de Lan» outrepassant ses pouvoirs. — Loots de •- ' ; -îfJicn du château d ,\nnccy. — Ce qui rcr ' îe l'intervention en faveur d'une Novice. — Commission* •*«. Annecy, i i juin 1020. Monsieur, Avec un extrême .sentiment d'obligation, je vous rcns grâces du soin que vous aves eu des affaires dont j'avois supplié Monseigneur de Nemours, et en csj)crc l>onnc issue, si Sa (îrandcur en croid son Conseil de deçà, car ( I ) Golllaume Rousselet, de même nom que son père, secrétaire du doc do Nemours, et plus tard conseiller du Roi et contrôleur gèoéfai de son domato« en la généralité de " ' ' ' * ' ' .»se pour le Procès de II Jès IV». «t depuis le revii souvent, mmi •• !»avot«. soii i Parts. Le Mrvtteur àm Di*^ '' . • sa feror ' < ' — mdcv. p. ist\ d'un* pj< ' t'appltti ut9t et aJ«anc«m«al tola perfectioo chrestr /'r»r#ii. rtmttt. Hértttmf», ad art. tt.)  248 Lettres de saint François de Sales elles sont toutes très justes et selon Dieu (0 ; ains, quant a celle de monsieur de Vallon (2), il ny a point de diffi- culté que il ny ayt obligation de conscience a faire reparer le tort qu'on luy a fait très manifestement. Apres donq que ces messieurs les officiers auront délibéré sur Tadvis qu'ilz en doivent donner, je feray une recharge de suppli- cation a Sa Grandeur. Nous sommes parmi le passage des Espaignolz, pen- dant lequel monsieur le Marquis de Lans a ordonné qu'on fit garde au chasteau de cette ville, et en avoit donné la charge a monsieur de Monthouz ; mais sur les remons- trances que ces messieurs du Conseil ont fait, il a révoqué cette charge et l'a laissée audit Conseil, et nommément a mon frère de Thorens qui, en qualité de chevalier dudit Conseil et officier de Monseigneur, en a présentement la garde (3). Voyla nos nouvelles. La Supérieure de Sainte Marie de Moulins m'escrivit, il y a quelque tems, que ce n'estoit pas pour aucune infir- mité corporelle que la nièce que je luy avois tant recom- mandée luy sembloit ne devoir pas estre retenue, ains pour l'extrême aversion qu'ell'avoit a tous les exercices de Religion, laquelle aversion elle ne vouloit nullement surmonter, ains s'y laissoit tout a fait aller. Despuis, elle ne m'en a point escrit, et pour moy, j'ay recommandé cette fille en sorte, qu'a mon advis, rien que l'impossibilité de la retenir ne la fera renvoyer. J'escris a madame de Chantai, qui en ayant appris plus de particularités, me les fera sçavoir affin que si on peut treuver quelque re- mède on le face (4). Certes, j'apprehenderois plus cent fois vostre desplay- sir que le mien propre, car je suis parfaitement tout dédié a vostre bienveuillance et a celle de madamoyselle ma  ( I ) Voir ci-dessus, Lettre mdcxxxvii, p. i8o, et les notes qui raccompagnent. (2) Jacques de Gex, seigneur de Vallon (voir ibid., p. i8i). {3) Voir ci-dessus, Lettre mdcliii, p. 209, et les notes qui y sont jointes. (4) Le 9 juin, la Mère de Chantai écrivait de son côté à la Mère de Bré- chard. Supérieure à Moulins : « M. Rousselet craint fort que l'on renvoie sa nièce ; je l'ai assuré que pour le corps on ne le ferait pas, pourvu que l'esprit aille bien. » (Lettres, vol. I, p. 427.) Nous ne savons ce qu'il advint de la jeune fille, n'ayant pu découvrir son nom.  Akxée 1620 24<) fille » ', a laquelle je n'escriray pas pour celte fois, puis que j'ay des-ja trop retenu ce p■ ' 4tten- /••// Jr Ihrm, «t le danirer de Timagination jointe à l'amoar^propre. — T" fion ènc<- "'•' Je " j - r Je la d*: . -- , . l** réflexions, le« examens inquiet*, et marcher avec confiance et abandon. — Pourquoi cette lettre ne part qu'aprè* coup. — Encore un root de paix. Annecy, i)*iojuin loao. Voyla que des avant hier nous sommes dans le choix des filles qu'il faut envoyer en France, ma très chère Fille. Kl nostre Mère m'escril que vous luy en donneres une, et la Mayson de Lyon une autre, qui, avec les huit que nous en fournirons, feront le nombre qu'elle désire. Mais je ne sçay pas encor comme nous ferons pour aller prendre la vostre («). Or, on y pensera; et ce p<»ndanl, i t I Knnmcy n« foarnti cjtta *«pt Keli|rt«ti*«« - la Stmnt f^laaJr- Afrnà« |oly de U K s«»ur« V '■'• ••- Ibooi. V.. - '' ^ iM B«l|cl ^r. ci- «I .re- .... •• . . " ••  ' «#• ■ •« » Vl»l«  J"  252 Lettres de saint Fkançois de Sales parmi ce tracas, je vous respons, ma très chère Fille, le plus courtement que je pourray. Je voy en cette Seur Anne Marie je ne sçay quoy de bien bon et qui me plaist (0. Il y a un peu d'extraordi- naire qui doit estre considéré sans empressement, affin qu'il n'y arrive point de surprise ni du costé de la nature, qui se flatte souvent par l'imagination, ni du costé de l'ennemi, qui nous divertit souvent des exercices de la solide vertu pour nous occuper en ces actions spécieuses. Il ne faut pas treuver estrange qu'elle ne soit pas si exacte a faire ce qu'elle fait ; car cela arrive souvent aux per- sonnes qui sont attachées a l'intérieur, et ne se peuvent tout a fait si bien ranger en toutes choses. De sorte qu'en un mot, il faut empescher qu'elle ne face grand cas de ces veuës, de ces sentimens et douceurs, ains que, sans faire beaucoup de reflexion sur tout cela, elle face en simplicité les choses auxquelles on l'employé. On la pourra retirer de la cuisine, après qu'elle y aura encor servi quelque tems. O que cette cuisine est excellente et aymable, parce qu'elle est vile et abjecte ! On peut retirer les Seurs du chœur au rang des Seurs Associées, et les Associées au rang de celles du chœur, quand la rayson le requiert, ainsy qu'il est dit des Seurs Domestiques au premier chapitre des Constitutions. Si jevaya Rome ( = ), je m'essayeray de servir madame de Sautereau en son désir (3). Supérieure elle-même, qui ne retourna en Dauphiné qu'après le 9 juillet. Quant à Sœur Françoise-Jéronyme de Villette, que devait donner la Maison de Lyon (voir tome XVII, note ( i ), p. 159), elle se vit retenue à Moulins. ( I ) Native de Romans, Sœur Anne-Marie Arseney, reçue au Monastère de Grenoble en qualité de Sœur Domestique, fit profession en 1621. Les « incom- modités et tornoyements de teste... que le feu luy » causait déterminèrent les Supérieurs à user de charité, et ils l'admirent au rang des Sœurs Choristes. D'après les conseils du saint Fondateur, on considéra ce qu'il y avait d' « un « peu extraordinaire » en elle, et la Mère de Chaugy nous assure (Vie mattiis- crite) qu' « en suite de ses dévotions l'on l'a exercée a beaucoup de mortifica- tions. » Hlle mourut très pieusement à trente-huit ans, en ayant passé douze dans la vie religieuse. ( 3 ) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 240. (3) Marie Gibert, veuve de François de Sautereau (voir le tome précédent, note f I ), p. 25), désirait peut-être assurer à un membre de sa famille la trans- mission de l'abbaye de Boscodon, possédée alors par son beau-frère Abel. Ce bénéfice passa en effet à Françoi>. puis à Michel de Sautereau.  ASSEK 1630 255 De sçavoir quand, es conlratz, il est requis que le Père spirituel soit présent ou non, cela dépend de la nature des contratz, car il y en a ou cela est requis, et des autres ou cela n'est pas requis; comme TEvesque en (jueKiues con- tratz a besoin de la présence de son Chapitre, en des autres non. C'est aux j^ens d'intelligence de marquer cela es occasions, car on n'en sçauroit faire une rej^le ^(enerale. Il y a quehjuefois de l'incommodité, mays on ne sçauroit comme l'osier sans tomber en une plus grande. Que M. d'Ulme se nomme vostre Père spirituel ou non, dans les contratz, cela ne fait ni froid ni chaud ' ; car ce nom la .se peut entendre en diverses sortes. On peut laisser lire le livre de la Volonté Je Dieu jusques au dernier, qui, estant asses inintelligible, pour- roit estre entendu mal a pro|>os par l'imagination des lec- trices ' , lesquelles, désirant ces unions, s'imagineroyenl ay sèment de les avoir, ne sachant .seulement pas que c'est. J'ay veu des femmes Religieuses, non pas de la Visitation, qui, ayant leu les livres île la Mère Thérèse, treuvoyent par leur conte qu'elles avoyent tout autant de perfections et d'actions d'esprit comme elle, bien qu'elles en fussent !>ien esloignees ; tant l'amour propre nous trompe *. *Cf UtYrtriEm- r^ 1 vT t« • er 11 tffttrmt. Entretien Cette parole : « Nostre Seigneur .souffre en moy telle ixiom.vi.p.nq). ou telle chose, » est tout a fait extraordinaire; et bien que Nostre Seigneur ayt dit quebjuefois qu'il souffroit en la personne des siens, pour les honnorer, si est ce que nous ne devons parler si avantageusement de nous iip'snn's • car Nostre Seigneur ne souffre qu'en la pcrsoum» t C(. «.i-Uc»«u«, Lettre mdcxxxiv. p. 176. ! I ; La première édition «la hvre du P. Benoit Je CanfelJ. Capacin .voir lomo IV, note { i ), pp. tiii et ix . parât en 1609. k Paru, awc c« lllr* : Ht*- glt d« p4rft%t»on fomtfmjmt «• hrff et ln*tJ* i^rege Jt toute /j : reJutlt A it terni point d4 U Volomtt J* Uien. Jittté emiroti pjt:.. . tant cette annonce, la troisième Partie nuni^aait ; on la troave dan* Ir «un if!»'-. Il "tme. rr^ • r%\ Je : • elle* •« •«*.- «.cJcrcut fj{' Le* tr4^_ - .. _..^lai*. !•• ••• ne m 6rent pat attendre. Mjlirrè ce ••ccè*. la IféfU é* f . »«. en •on livre, la lroi*icme Pjrtie ••rtott<  254 Lettres de saint François de Sales "^ de ses amis et serviteurs fidèles, et de nous vanter ou prescher pour telz, il y a un peu de présomption. Souvent l'amour propre est bien ayse de s'en faire accroire. ( I ) Quand le médecin doit entrer dans le monastère pour quelque malade, il suffit quil ayt licence au commence- ment par escrit, et elle durera jusques a la fin de la ma- ladie ; le charpentier et masson, jusques a la fin de l'œuvre pour laquelle il entre. (2) Si je vay a Rome, je procureray la clausure pour la Mayson de Grenoble, c'est a dire l'establissement en tiltre de Monastère, bien que il ne soit pas absolument néces- saire, car Monseigneur de Grenoble pourra l'establir quand il luy plaira, puisque la Mayson d'Annessi, delà- quelle est dérivée celle la, l'est. Et je pense qu'au plus tard il seroit expédient que cela se fit quand on ira au nouveau monastère (3). Je treuveray bon, sil se peut bonnement, qu'on retranche le manger de séculières dans la mayson a la réception des filles. Tandis que les femmes pourront entrer dans la mayson, il est raysonnable que les estrangeres soyent préférées. Ma Seur Claude Cécile est une bonne fille, au gré de la Supérieure et de Monseigneur qui l'ayme bien (4). Vostre chemin est très bon, ma très chère Fille, et ny a rien a dire, sinon que vous ailes trop considérant vos pas, crainte de choir. Vous faites trop [de] reflexions sur les saillies de vostre amour propre, qui sont sans doute fréquentes, mais qui ne seront jamais dangereuses tandis que, tranquillement, sans vous ennuyer de leur importu- nité ni vous estonner de leur multitude, vous dires non. ( I ) Le second feuillet de l'Autographe a été retrouvé ; il commence ici. (2) Ce qui suit est inédit, jusqu'au dernier alinéa de cette page : « Vostre chemin est très bon... » (3) Voir ci-dessus, note ( i ), p. 146. — Le saint Fondateur n'ayant pu' se rendre à Rome, ce fut Michel Favre qui, délégué par son Evêque Tannée sui- vante, traita auprès du Saint-Siège l'affaire de l'érection « en tiltre de Monas- tère » pour toutes les Maisons de la Visitation. Un Mémoire présenté à cet effet par le cardinal Maurice de Savoie, sera donné plus tard. (4 j C'est de son affection paternelle pour la propre sœur de la destinataire, Claude-Cécile de Chastel (voir ci-dessus, note (3), p. 145), que le Saint parle ici aimablement.  I  ASSÊE 1620 2^5 Marches simplement, ne desires pas tant le repos d'esprit, et vous en aures davantage. Dequoy vous mettes vous tant en peine ? Dieu est bon, il void bien qui vous estes. Vos inclinations ne vous sçau- royent nuire, pour mauvaises qu'elles soyent, puisque ♦•lies ne vous sont laissées que pour exercer vostre volonté supérieure a faire un'union a celle de Dieu plus avan- tageuse. Tenes vos yeux haut eslevés, ma très chère Fille, par une parfaite confiance en la bonté de Dieu. Ne vous em- presses point pour luy, car il a dit a Marthe quil ne le vouloitpas*, ou du moins quil treuvoyt meilleur qu'on * Luc, s, 41, 4s. n'eut point d'empressement, non pas mesme a bien faire. N'examines pas tant vostre ame de ses progrès, ne veuilles pas eslre si parfaite ; mays, a la bonne foy, faites vostre vie dans vos exercices et dans les actions qui occurrent de lems en tcms. Ne soycs point soigneuse Ju lende- main •. Quant a vostre chemin. Dieu qui vous a conduit * Mjh.. n. «ii. jusques a présent vous conduira jusques a la fin. (0 J'escriray a nos Seurs Marie Marguerite et Marie Françoise au premier jour (»), car il faut aller célébrer les Ordres. Amen. Vive Jésus ! Amen. XIII juin 1620. Ma Fille, je ne sceu jamais lionner cette lettre a ceux qui estoyent venus aux Ordres, car ilz partirent trop lost '»^ Demeures tout a fait m paix, sur îa «mainte et amou- ( I : Lt« deux alinéa* toivaBU ont été •upprimèt iiv«ttr»i)«jn .Harcol fartnl ordonné* dla«ro« ; ««ia II y •«! q«atr« préUc* : féluiva Boflin Pitrfo ThomâMot, Piorro Boanci et Pitrro  256 Lettres de saint François de Sales reuse confiance que vous deves avoir en la douceur de la Providence céleste. Amen. 20 juin 1620. A ma très chère Fille en N. S., Ma Seur P. Marie de Chastel, Supérieure de S^^ Marie. A Grenoble. Revu en partie sur l'Autographe appartenant à M. l'abbé L. Ebcrlé, curé d'Amance (Haute-Saône).  MDCLXVIII A MADAME DE GRANIEU Providentiel mélange des douceurs parmi les amertumes. — « Petite prise » inopinée entre l'Official et un ordinand. — Une mortification pour les Sœurs qui s'en vont en France. — Trois lois « pour ne point pécher en la chasse. >> — L'amitié des enfants de Dieu. Annecy, 16 ou 20 juin (i) 1620. Vous voyes, ma chère Fille, de quelle confiance j'use avec vous. Je ne vous ay point escrit despuis vostre de- part (2) parce que je n'ay peu bonnement le faire, et je ne vous en fay point d'excuses parce que vous estes vérita- blement et de plus en plus ma plus que très chère fille. Dieu soit loué dequoy vostre retour s'est fait bien dou- cement et que vous aves treuvé monsieur vostre cher mary tout allégé (3). Certes, cette céleste providence du Père céleste traitte avec suavité les enfans de son cœur et, de tems en tems, mesle des douceurs favorables parmy les amertumes fructueuses avec lesquelles il les fait mériter. (4) Je suis marri dequoy je ne caressay pas asses le filz ( I ) La copie que nous reproduisons, à défaut de l'Autographe, porte pour quantième : 16 juin, et l'édition de 1626 : 20 Juin. Quelle est la vraie date, on ne saurait le dire, mais il est à peu près sûr que cette lettre partit le 20, avec la précédente. ' 2) Arrivée à Annecy le i'-'"' juin, M'"'= de Granieu en dut partir le 5. (Voir ci-dessus, p. 229.) (3) François de Gratet, seigneur de Granieu. (Voir le tome précédent, note ( I ), p. 219.) (4) Cet alinéa, les deux suivants et le dernier, sont inédits.  Année 1620  -»57  de monsieur d'Argenson, mais la presse des Ordres ne me le peut permettre ' . Ht de plus, mon Officiai (*^ et luy eurent une petite prise inopinément, sur ce qu'il s'estoit présenté aux Ordres non tondu ni tonsuré, ni barbe a la façon d'icy, qui l'a fait retourner un peu mescontent : non pas qu'il me l'ayt tesmoij^né a moy, mais il le tesmoi- >^na a d'autres en partant. Kn somme, il y a tous-jours l>eaucoup a faire a donner promptemenl et a recevoir amiablement la correction. Nous envoyerons sur le commencement du mois pro- chain, 7 ou huit Seurs en France, lesquelles, comme je j>ense, passeront a Cîrenoble U) ; et voyla une mortifica- tion pour elles dequoy elles ne vous y treuveront pas, et particulièrement pour la Seur Claude Agnes (<), qui en vain s'en res-jouissoit grandement. Or sus, ma très chère Fille, saches, je vous supplie, que ce m'est une grande consolation de recevoir souvent de vos lettres, et que mon ame chérit grandement ces les- moignages de la dilection que la vostre a pour elle. Monsieur Michel (^) me demandoit ce que j'avois escrit a monsieur le (irand sur le sujet de la chasse ; mais, ma très chère Fille, ce ne fut qu'un article par lequel je luy di.sois qu'il y avoit trois loix selon lesquelles il se failloit gouverner pour ne point offencer Dieu rn la chasse i^). ( I ) A l'Ordination Ja 1 \ Join (voir ci-4e«flat. nol«( 1). p. isO. 1* Mini Eve- que aTji! conf*r* Ij ; ' d'Argcnson, La bùnc, :■'. . : ^ _. __ . — (t^t), marié le 11 janvier \yÈ4 k Urbane du Vache. Il Ictte le 14 « t»':** r? ri;- i;rj .■:•. i'. u . (^ :jui au )cu:ic c^léftiattique. il fat Migncar de MoydaD*. prieur de La ' ne et chanoine de Saint-André de Grenoble. (R. E.. et Soif et M. U C9mle d4 Trrrtkjtif.) (*; Philibert Roget Toir tome XI. note v*). v ^'-'^ («^ Voir ci-de*«a«. note (1), p. t^i. Lm to) ne t'arrêtèrent pat ft tifrîi.Me. 4 Ni«ttr Claude-Agn^t }o\f de la Roche. ( ) ) M. Michel F'jvrr juinAnier du Saini. (Voir tome XVII. note 1 1 ) p *^ ) (6) Dan* le M/Mof .e que le «aint !■> e- •• ■ • i Roff«r '- ' ••■•• '^ • I. «ote ( I ). p. \o .. . .| llc« «on ' it %€ livrer au plai»ir de la chaA»* m»%* I cond poinl ri ' - lettre y e«l «eul tri y,} • k un 4>i>> I dectiné k «on 61* *|»iiiiuv ■. «i ««.«ri ic ^ .1 i . qu'il c*t fait ail Lerr«M IX 17  258 Lettres de saint François de Sales La I. de ne point endommager le prochain, n'estant pas raysonnable que qui que ce soit prenne la récréation au despens d'autruy, et sur tout en foulant le pauvre paisan, des-ja asses martirisé d'ailleurs et duquel nous ne devons mespriser le travail ni la condition. La 2. de ne point em- ployer a la chasse le tems des festes signalées esquelles on doit servir Dieu, et sur tout prendre garde de ne point laisser pour cet exercice la sainte Messe es jours de com- mandement. La 3. de ne point y employer trop de mo- yens, car toutes les récréations se rendent blasmables quand on les fait avec profusion. Je ne me souviens pas du reste. En somme, la discrétion doit régner par tout. Or sus, ma très chère Fille, Dieu soit a jamais au mi- lieu de vostre cœur pour unir toutes vos affections a son saint amour. Amen. Ainsy a il, je vous asseure, mis en mon esprit une très amiable et tout a fait entière affection pour le vostre que je chéris incessamment, priant Dieu quil le comble de bénédictions. Ainsy soit il, ma très chère et tous-jours plus très chère Fille. Amen. Le .. juin 1620. Ce soir madame de la Flechere est arrivée, qui m'a dit Tayse qu'elle eut de vous voir. O ma Fille, les enfans de Dieu s'entr'ayment tous-jours bien ; soyons le bien donq, ma très chère Fille, et aymons nous bien a son gré ; et certes, j'ay une non pareille consolation de sentir en mon cœur cette toute sincère et incomparable dilection pour le vostre, ma très chère Fille. Or cela est vray. Revu sur une copie appartenant à M, le baron d'Yvoire, au château d'Yvoire (Haute-Savoie).  ASKÉE l()20 3^9 MDCLXIX AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÊDÉE Un projet coocernant Genève. — Prière d'éconter favorablement le porteur. Annecy, a^ juin 1020. Monseij^neur, Je croy que parmi la multitude des affaires importantes que Son Altesse peut avoir pour le bien de sa coronne et consolation de ses Estatz, il y en a peu qu'elle doive affectionner plus fortement que celle que je prop>osay a Vostre Altesse quand j'eu l'honneur d'estre auprès d'elle au chasteau de cette ville, pour le rctirement de cette au- tre ville, par voye douce, paysible et asseuree(''. Or voyla, Monseigneur, un homme, sujet naturel de Son Altesse, qui, sans sçavoir mes pensées, m'a communiqué un véritable dessein qui fait une partie de ma proposition. Je supplie très humblement Vostre Altesse, ains. si elle me le permet, je la conjure par sa propre Ijonté et par son bonheur, de l'oùir promptement et favorablement, et de donner des maintenant un bon commencement a ce saint projet, puisque il ny a rien a perdre, mais tout a gaigner cl encor plus a espérer, par la Ixjnne issue que Dieu en donnera a Vostre Altesse, selon les vœux universelz de tous les gens de bien et mes continuelles prières pour la prospérité de la coronne de Son Altesse et la vostre, Monseigneur, de qui je suis Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur, Franv, E. de Genève. 25 juin 1620. Revu «ar KAatoirrapht coo»«rTé à Tvfin. Archivw d« l'Etat. (I) Vo.rt.. mait 1 anncc •_. .- . -. .,_.. P. Coroflia (ihid.. nou ( |). p. > Lo«it Xlll d'al4«f • 1 :: ' \'.-.r\ A recouvrer GeoAve.  260 Lettres de saint François de Sales  MDCLXX A MADAME DE GENEVE, ABBESSE DE BAUME-LES-DAMES Un pieux dessein du marquis de Lullin, non réalisé. — Combien important de se préparer de bonne heure à la mort, — Espérance déçue du saint Evêque. — Pourquoi il se réjouit de la nomination de son frère, Annecy, juillet 1620 (i). 11 est vray, Madame ma très chère Mère, que feu mon- sieur le Marquis vostre frère avoit desseigné de me faire une entière confession générale de toute sa vie, pour pren- dre de moy les advis convenables pour en employer le reste plus ardemment au service de Dieu ; mais je ne re- vins pas asses tost pour luy rendre cet office, puisque Dieu l'appella avant mon départ de Paris, avec la grâce qu'il luy fit de bien recevoir ses divins Sacremens. O ma très chère Mère, que c'est une diligence bien- heureuse que celle que Ton prend de se bien disposer au départ de cette vie, puisque le tems en est incertain ! et quand Testât religieux n'apporteroit aucun autre bien que celuy la, d'une continuelle préparation au trespas, ce ne seroit pas une petite grâce. Aymés tous-jours bien ma pauvre ame, ma très chère Mère, car elle est certes toute vostre ; pries souvent pour elle, affin que la miséricorde divine la reçoive en sa pro- tection parmi tant de hasars et destroitz ou cette voca- tion pastorale la fait passer. Je pensois que quand Son Altesse donna son placet (2) (i) On ne peut douter que cette lettre n'ait été écrite à Marguerite de Ge- nève, sœur du marquis de Lullin, (Voir tome XV, note ( i ), p, 262,) C'est seulement le 26 juillet 1620 que le Saint annonce à la Mère de Chantai le titre du nouvel Evêque, son coadjuteur ; donc ces lignes dans lesquelles est nommé V « Evesque de Chalcedoine, » ne peuvent être de beaucoup anté- rieures, si elles ne sont postérieures. Ne peut-on pas, avec vraisemblance, les rapprocher de l'anniversaire de la mort du marquis de Lullin (23 juin 1619)? C'est à cette occasion, sans doute, que Marguerite de Genève aura rappelé au saint Prélat les désirs de son frère. (Voir la note de celui-ci, tome XI, P- 285.) (2) Le 12 février 1620, (Voir à l'Appendice IL)  AkSÉE 1620 3^)1 et ses faveurs a mon frère pour le faire estre mon coad- juteur, comme il est maintenant (devant estre consacré Evesque de Chalcedoine a cet effect dans un mois « , a Turin ou il est), j'aurois quelque moyen de retirer le petit bout de vie qui me reste pour me mettre en equipaj^e et me disposer a la sortie de ce monde ; mais je voy que pour le présent je ne puis l'espérer, d'autant que Son Altesse et Madame veulent que ou mondit frère ou moy soyons auprès de leurs personnes, en sorte que l'un estant icy, l'autre soit la. Voyes donq, ma chère Mère, si j'ay besoin de vos supplications devant Xostre Seij^neur ; car si la charj^e episcopale est périlleuse, la résidence de la cour ne l'est guère moins. Cependant, vous voyes comme je respans devant vos- tre cœur maternel mes p>ensees fort naïfvement. Ht faut (jue j'adjouste que cette coadjutorie a esté donnée a mon frère sans que je Taye demandée ni fait demander, ni d'une façon ni d'autre; ce qui ne m'est pas une petite consolation, parce que, n'y ayant rien du mien que le con- sentement, j'espère que Nostre Seigneur l'aura plus aggreable. Or sus, Madame ma très chère Mère, Dieu soit a jamais au milieu de vostre cœur et du mien, duquel je suis sans fin, Vostre très humble et plus obéissant filz, frerc et serviteur, F., E. de Genève. (1) C« «acr* r«t «iimré jatqo'k l'anoè« ftttiTanU. (Voir ci-4«f«at, oou (•). p. 151.)  MDCLXXI A MADAME DK VILI.ENEUVB T»ldftm tornatarclU tt pateroclU. — RépooM* à «!•« cat d« coo«ci*a<«. Ann« • >n comprend donc qne l'EvAqoe de Genève ^. ^ ^H>«r le« Prélatt «ont l'aatoritè deaqneU elle* allaient vivre désormais. Ancane do coe lettre* ne nons eti parvenne. ()) La S<»or " ' tome XVI. noie (6). p. 40) re- vint en effet de * ._ 1-..-- l :n.e. en i6at. (4) Voir ci-dessus. Lettres mocjuvii. p. 1^, el Moctsiv. p. H).  264 Lettres de saint François de Sales Ma Seur Françoise Marguerite est demeurée Assistante par élection et consentement des deux tiers des voix (0 ; ma Seur Marie Magdeleine en eut plusieurs, et sans considération, a mon advis, puis que elle n'est encor point du Monastère, ains seulement de la Congrégation, ayant encor demandé terme pour achever ses affaires (2); ma Seur Marie Andrienne (3) en eut aussi quelques unes. Mais en fin, Dieu voulut que ce fut ma Seur Françoise Marguerite, et il veut tous-jours le mieux ; car c'est une bonne femme, sage, constante et véritable servante de Nostre Seigneur; un peu sèche et froide de visage, mais bonne de cœur, courte en paroles, mais moelleuse. Nous ne faysons guère de prsefaces, elle et moy, ni d'appen- dices non plus. Mays il faut que je vous die que nostre Seur Peronne Marie est une fille tout a fait admirable, en parole, en maintien, en efifectz, car tout cela respire la vertu et pieté (4). Je suis tout a fait de vostre advis et de celuy de nostre bon P. Binet pour ma Seur Marie Radegonde (5). Qu'une ( I ) En l'absence de la Mère de Chantai, Sœur Claude-Agnès Joly de la Roche avait gouverné le Monastère d'Annecy en qualité d'Assistante-com- mise ; son départ obligeait à lui donner une remplaçante. La Sœur Françoise- Marguerite Favrot (voir le tome précédent, note (3), p. 30) fut élue par les << deux tiers des voix, >> comme l'ordonne la Constitution xlvii°, De l'élection de la Supérieure et autres Officieres. (2) Quand, le 16 octobre 1618, l'Evêque de Genève fulmina le Bref de Paul V qui érigeait la Visitation en Ordre religieux (voir le tome précédent, note (2), p. 302), il accorda en même temps une prolongation au terme de six mois avant d'être tenue à la loi de la solennité des vœux, à la Sœur Marie- Madeleine de Mouxy (tome XV, note(i), p. 278) dont les affaires temporelles n'étaient pas terminées. Ce délai n'ayant pas suffi, un second lui fut concédé. (3) Sœur Marie-Adrienne Fichet (voir ibid., note (4), p. 12). Le Fondateur inclinait pour le choix de celle-ci comme Assistante-commise, mais il voulut laisser pleine liberté à la Communauté et ne dit pas un mot pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. (4) La Mère Péronne-Marie de Chastel, venue de Grenoble pour amener Sœur Marie-Constance de Bressand, était encore à Annecy. (Voir ci-dessus, note ( I ), p. 251, et ci-après, Lettre mdclxxviii, p. 279.) (5) Fille de Nicolas Regnard et de Catherine Jacquart, Sœur Marie-Rade- gonde avait trente-six ans lorsqu'elle reçut l'habit religieux, des mains de saint François de Sales, le 9 juillet 1619. Elle fit profession le 28 décembre 1620, et fut envoyée, en 1631, à la fondation de Meaux où elle mourut en 1645. (Ar- chives du 1*='' Monastère de Paris.)  AS'SÉE 1620 26 s fille soit de tant mauvais naturel rju'on voudra, mais quand elle ag^it en ses essentielz deportemens par la grâce et non par la nature, selon la grâce et non selon la nature, ell'est digne d'estre recueillie avec amour et respect, comme temple du Saint Esprit. I-oup par nature, mais brebis par grâce. O ma Mère, je crain souverainement la prudence naturelle au discernement des choses de la grâce, et si la prudence du serpent n'est detremp>ee en la simplicité de la colombe* du Saint lîsprit, ell'est tout a * Cf Mju.. x. 16. fait vénéneuse. Mon Dieu, que nostre grande Fille est admirable 10! ElTa regardé ma lettre d'un biays duquel je ne l'ay pas escrit. Il ny a remède : et ma lettre et la sienne sont escrittes; si jamais nous nous revoyons, vous les con- fronleres et verres qui a le tort. Mais tous-jours aymr je cette fille, et ne crain nullement ses émotions de décou- ragement; car après tout cela. Dieu qui a volu que je luy sois ce que je luy suis, luy seul fera qu'elle n'en doutera jamais, ou si elle en doute, ce ne sera que par secousses et comme par manière de tentation. Vous recevres les Formulaires de la réception des No- vices a la Profession et des praetendentes a l'habit ; je croy qu'il ny a rien a dire par rayson. J'admire ces bons Pères qui croyent qu'on doive adjousicr (jue l'on fait vn»u aux Supérieurs ' . Silz voyoyent la Profession des Béné- dictins, qui est la Profession des plus anciens et peuplés monastères, ilz auroyent donq bien a discourir, car il ny est fait mention quelcomque ni des Supérieurs, ni des VŒUX de chasteté, pauvreté et obéissance, ains seulement ( I ) M** des Gont&9n. Voir ci<4««ttt0, p. a>8, la Iclire ti paternelle qa*elU ne «ut regard'- ' '^iajri •. [ti Céiaic. .et comm«oçant ka^ier «O Fraoc«rOr> dr« des Carmélite*, an «ujet dn mode degonvernement de m* Monatlèrei «uir plat loin ; ' •' ' .. . - v , . ». .,-... le«obje<:l. ... Mocxxix «1 nota ( |). p. 170) U Mère lto**ct. A Bo«rf««. ohligé« de m défendre i ' ' la Mère de Chj ' pattage déjà «.1 jue l'on fait von i ><*. obéUMOce et paavrelé. Mlon le* Règle* et Contljtntioo* de c«lle Mai*on. leeqnellee «ont tonte* plcinet ' ««ance due ani S>. M-^n Dien ! qne faire, ainoo demeurer en j * lai»*«r dire ! - 1. p t' qu'en vérité je conserve soigneuse- ment une mémoire continuelle du devoir que mon cœur a a leurs âmes que je chéris parfaitement. Ma Mère, nous avons eu icy huit jours entiers nostre très aymable Monseigneur de Belley, qui a fait des p«ot dire. • (Létlrei, vol. I, p. J79. Anne Le Veneur. 6Ue Je jacquet Le Ve- neur, comte de Ttllièret. etc., et de Charlotte Chahut, arait épouté en 1609 Françoit de Fietque, prince de Ma««cran. comte de Lava^rne et de Brr««uire. Elle ne put \ »ouhail recevoir let conteiU et la direction de l'Hvèqae d« Genève qui termina bientôt m sainte vie ; roait au moine elle eut la consola- tion de donner ï «on Ordre de la ' n trui« Je *r« petite%-fille« : la Scaur de Fietque et le* deui Sour* de »; M** de Guite. qut !---••■-• ^-ita. coup, la vit avec bonheur gouvernante de ta petite-6lle. An 'r- Uant. La comte««e mourut le is octobre 16^1. ( I ) Jean Phélipeaux. seigneur de Villetavm (voir le tome prAcédftot, iiu i ...un. dame Anuery. dont U oole mia «lonncc qMsd elU sert de«'  268 Lettres de saint François de Sales merveilleusement dévotes exhortations (0, et mesme le jour de la Visitation ; ce m'a esté une consolation extrême de le voir et savourer la véritable bonté de son esprit. Je n'ay point de nouvelles de mon frère de Boysi (2) des il y a 3 semaines; il attend la venue du P. D. Juste qui, peut estre, arrivera aujourdhuy ; mais je ne sçai sil amènera la très bonne fille, la Signora Donna Genevra, que mon frère m'a escrit il y a quelque tems avoir de- mandé son congé aux Princes pour venir, impatiente de voir que l'on diffère tant l'érection du Monastère de Turin (3). C'est une fille, comme mon frère m'escrit, tout a fait généreuse et sainte. Il est vray, j'ay prié nos Seurs de garder cette grande Peronne (4), espérant que si les projetz de la reformation de plusieurs Monastères en ce pais reuscit (sic)^ je pour- ray treuver quelque moyen de la faire retirer, et Toster de l'eminent péril d'estre perdue auquel elle seroit si on la renvoyoit a son père, qui ne menasse de rien moins que l'envoyer parmi les huguenotz, et qui est homme si terrible, que, puisqu'il le dit, on ne luy fait pas tort d'en douter et le craindre. On fait beaucoup de choses pour sauver une ame, et je n'apprens pas que celle ci face de si grans maux que pour cela on ne puisse luy faire la charité. Et croyes moy, ma très chère Mère, quand j'importune, il faut que je me sois premièrement fort importuné moy mesme. Je treuveray, Dieu aydant, quelque retraitte pour cette fille avec un peu de loysir, et ce pendant, n'ayant pas l'habit on n'en peut pas faire grande conséquence. (5)  ( I ) Vers la fin de juin 1620, M»"" Camus vint en effet à Annecy. Le 29, avec François de Sales, il célèbre solennellement la Messe au collège Chappuisien et y prononce ensuite le panégyrique de saint Paul, en présence de la noblesse et d'une grande affluencc de peuple. (Acla Collegii Annessii.) (2) Jean-François de Sales, (3) Projet qui n'eut pas de suite, on l'a déjà dit. (4) Péronne Combaz (voir ci-dessus, notes (2), (3), p. 54), (5) La fin de la lettre manque ; aux quatre premières pages devait au moins être jointe une demi-feuille portant l'adresse au verso. Le fragment suivant, cité dans la Vie de la Sœur d'Avisé (Année Sainte de la Visitation, tome I, p. 315), n'aurait-il pas été écrit sur le feuillet qui nous manque r II est donné sous toutes réserves.  Année 1620 2O9 Je vous envoyé nosire chere Seur Marie Gasparde d'Avisé, avec nos Seurs de la fondation d'Orléans, affin qu'a vostre retour elle vous serve de compagne ; car c'est vrayeinent une fille vertueuse, sincère, modeste et d'un bon secours auprès de vostre chere personne. Re«u »uf 1 Auiugtjphc kwukcrvc à la VuiUtioo Je Kcnac».  MDCLXXllI AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÊE («) L'n (letftClD re»<)»iiin jn Je j l'attention Ju prince. Annecy, juillet 1630. Monseigneur, Ce porteur allant pour représenter a Vostre Altesse plu- sieurs moyens et occasions d'amplifier la gloire de Dieu et le bien des sujetz de Son Altesse, a la ruine de l'ha^re- sie, je ne fay nulle difficulté de supplier très humblement vostre bonté, Monseigneur, de l'ouïr et de gratifier le dessein qu'il a, si elle juge qu'il soit convenable, puisque je sçai qu'elle affectionne grandement toutes les œuvres de pieté comm'est celle ci. Et tandis, faysant très humblement la révérence a Vos- tre Altesse, je vivray content en Ihonneur que j'ay d'cstre, Monseigneur. Vostre 1res humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur. Franc*, E. de Genève. VI julliet 1620, Annessi. R«Tv «ar rADloftrapbe contmné k Tarén. Arcbéwt «l« l'Etat.  ( I ) L«« édéteort précédent* o'oni pat r«marq«é la mcollea à» • Soo Alli et tU ont adretté k Charl«*>Eniman««l c«lt« lettre éTi4«oim«nl écrit* k Vktor* Amédr T ■ ' ! il e«t pjil I c*t Certainement le • porteur • «le* prétenlet lÉ|f  270 Lettres de saint François de Sales  MDCLXXIV A MADAME ANGÉLIQUE ARNAULD, ABBESSE DE PORT-ROYAL A MAUBUISSON M. Michel député pour une visite. — Il n'y a rien à craindre des misères spirituelles non aimées. — Une fille du monastère de la croix et volonté de Dieu. Annecy, 5-7 juillet 1620 ( i ). Ce n'est pas escrire que d'escrire si peu, ma très chère Fille ; mais c'est pourtant faire en partie ce que l'on doit quand on fait ce que l'on peut. J'ay dit a M. Michel Fa- vre, mon assistant continuel, que s'il se pouvoit, il vous allast voir de ma part ; car si je pouvois, j'irois moy mes- me et m'en estimerois plus heureux, ayant tous-jours une très singulière complaysance et consolation a seulement penser que vous estes ma très plus chère fille. Et ima- gines vous que M. [de Belley (2)] ayant demeuré icy huit jours, ce n'a pas esté sans faire mention de vous, mais non pas certes asses selon mon gré. Or, je ne crains point toutes ces misères dont vous m'escrives que vous estes accablée, tandis que, comme vous faites et feres tous-jours, vous ne les aymeres pas et ne les nourrires pas ; car petit a petit vostre esprit se for- tifiera contre vostre sens, la grâce contre la nature et vos resolutions sacrées contre vos indignations. Envoyés moy bien de vos nouvelles, ma très chère Fille, et ne vous mettes point en des pensées pour me faire des exhorta- tions a ne point m'incommoder pour vous respondre ; car je vous asseure que je ne m'incommode point, ains je m'accommode grandement quand le loysir me le permet. A la première occasion, j'escriray a la chère seur ( I ) M. Michel Favre (voir tome XVII, note ( 1 ), p. 208) partit d'Annecy vers le 10 juillet avec la petite troupe de Sœurs destinées aux Maisons de la Visi- tation de France. (Voir la lettre précédente.) Il emporta les lettres à la Mère de Chantai, à M""-'» de Villeneuve et de Herse, et très probablement celle-ci qui aurait donc été écrite, comme celles-là, les premiers jours de juillet. (aj Voir ci-dessus, p. 267.  Aknée ibso 271 Catherine de Gennes ' • ', qui m'est, je vous asseure, toute chèrement chère. La pauvre fille, helas ! elle est du vray monastère de la croix et volonté de Dieu. Ma très chère Fille, Dieu m'a rendu vostre, et je le seray invariablement a jamais et tout a fait sans reserve ; il est vray, ma très chère Fille, je le suis plus qu'il ne se peut dire. Frasç*, E. de Gcncvc.  MDCLXXV A LA PRÉSIDENTE DE HERSE f») Une religien»e • protettation • avant un • p«ttt mot Je liherti et de fran- chi»e. • — Silence réciproque du Père et de la fille. — Pourquoi l'Evéque ne l'a pat rompu. — Le gimi«»eroent de laint Paul. — Se résigner k sentir les attaque* de l'amonr-propre. mai* n'y point consentir. — Oà se réfugie la vraie indiflèrence. — Que faire après une chute. — Un charmant filleul de François de Sales ; ce que son parrain en attend. Annecy, 7 juillet 1630 (a). Madame, Dieu nostre Sauveur .sçail bien qu'entre les affections qu'il a mises en mon ame, celle de vous chérir infiniment et vous honnorer très parfaitement est l'une des plu.s fortes et tout a fait invariable, exempte de vicissitude et d'oubli. Or sus, cette protestation estant faite très reli- gieusement, je vous diray ce petit mot de liberté et de franchise, et recommenceray a vous nommer du nom cor- dial de ma 1res cherc Fille, puis r ic la destinataire o« devint fille spirllncllc da  272 Lettres de saint François de Sales Ma très chère Fille donq, je ne vous ay point escrit ; mais dites moy, je vous prie, et vous, m'aves vous escrit despuis mon retour en ce païs ? Mais pour cela vous ne m'aves pas oublié. Oh ! certes, ni moy non plus, car je vous dis en toute fidélité et certitude, que ce que Dieu a voulu que je vous fusse, je le suis, et sens bien que je le seray a jamais très constamment et très fortement, et ay en cela une très singulière complaysance, accompaignee de beaucoup de consolation et d'utilité pour mon esprit. J'attendois que vous m'escrivissies, non point pour penser que vous le deussies, mais ne doutant point que vous ne le feries et que, par ce moyen, je vous escrirois un peu plus amplement. Mais si vous eussies tardé davantage, croyes mo}^ ma très chère Fille, je ne pouvois plus atten- dre ; non plus que jamais je ne pourray omettre vostre chère personne et toute vostre aymable mayson en l'of- frande que je fay journellement a Dieu le Père, sur l'au- tel, ou vous tenes, en la commémoration que j'y fay des vivans, un rang tout particulier : aussi m'estes vous toute particulièrement chère. O je voy, ma très chère Fille, dedans vostre lettre, un grand sujet de bénir Dieu pour une ame en laquelle il tient la sainte indifférence en effect, quoy que non pas en sentimens. Ce n'est rien, ma très chère Fille, que tout ce que vous me dites de vos petites saillies. Ces petites surprises des passions sont inévitables en cette vie mor- telle, car pour cela le grand Apostre crie au Ciel : Helas ! pauvre homme que je suis, je sens deux hommes en moy, le viel et le nouveau ; deux loix, la loy des sens et la loy de V esprit ; deux opérations, de la nature et de la Rom., VII, 21-24. grâce. Hé, qui m,e délivrera du cors de cette m.ort^' ? Ma Fille, l'amour propre ne meurt jamais qu'avec nos- tre cors ; il faut tous-jours sentir ses attaques sensibles ou ses prattiques secrettes tandis que nous sommes en cet exil. Il suffit que nous ne consentions pas d'un consente- ment voulu, délibéré, arresté et entretenu, et cette vertu de l'indifférence est si excellente, que nostre viel homme, en la portion sensible, et la nature humaine, selon les facultés naturelles, n'en fut pas capable non pas mesme  VI.  Année 1620 273 en Nostre Seigneur, qui, comme enfant d'Adam, quoy qu'exempt de tout péché et de toutes les appartenances d'iceluy, en sa portion sensible et selon ses facultés hu- maines n'estoit nullement indiffèrent, ains désira ne i>oint mourir en la croix * ; l'indifférence estant toute réservée, 'Cf Mjil.xxvi.j^. et l'exercice d'icellc, a l'esprit, a la portion supérieure, aux facultés embrasées de la grâce et en somme a luy mesme, en tant qu'il estoit le nouvel homme. Or sus, demeures donq en paix. Quand il nous arrive de violer les loix de l'indifférence es choses indifférentes, ou pour les soudaines saillies de l'amour propre et de nos passions, prosternons soudainement, si lost que nous p>ouvons, nostre cœur devant Dieu, et disons en esprit de confiance et d'humilité : Seigneur, miscricorde, car je suis infirme^. Relevons nous en paix et tranquillité, et * I' renouons le filet de nostre indifférence ; puis, continuons nostre ouvrage. Il ne faut pas ni rompre les cordes, ni quitter le luih quand on s'apperçoit du desaccord ; il faut prester l'oreille pour voir d'où vient le détraquement, et doucement tendre la corde ou la rclascher, selon que l'art le recjuiert. Demeures en paix, ma très chère Fille, et escrives moy confidemment quand vous cstimeres que ce soit voslre consolation. Je respondray tous-jours fidèlement et avec un playsir particulier, vostre amc m'estant chère comme la mienne propre. Nous avons eu, ces huit jours passés, nostre bon Mon- seigneur de Belley, qui m'a favorisé de sa visite et nous a fait des sermons tout a fait excellens(0. Or, pensés si nous avons souvent parlé de vous et de voslre mayson. Mais que de joye quand M. Jantet ' me disoit que mon 1res cher |>etit filleul estoit si gentil, si doux, si beau et quasi dcs-ja si dévot! Je vous asseure en vérité, ma ire» chère Fille, que je ressens cela avec un amour nompareil, et me resouviens de la grâce et douce jKrtitc mine avec laquelle il receui, comme avec un resjK'ct enfantin, la filiation de Nr)strc Sciirneur entre mes mains. Si je suis : i j^ > Oéf Cé-4c**U«. I>u|«(|). f). IT ) UrriM* IX I»  274 Lettres de saint François de Sales exaucé, il sera saint, ce cher petit François ; il sera la consolation de ses père et mère, et aura tant de faveurs sacrées auprès de Dieu, qu'il m'obtiendra le pardon de mes péchés, si je vis jusqu'à ce qu'il me puisse aymer actuellement (0. En fin, ma très chère Fille, je suis très parfaitement, et sans condition ni exception quelconque, Vostre très humble et très fidèle frère, compère et serviteur, Franç% E. de Genève. Annessi, le vu juUiet .... Quand vous craindries la perte de vos lettres en che- min, bien que presque jamais il ne s'en perd, vous pouves bien ne point vous signer, car je connoistray bien tous- jours vostre main. Oseray-je bien vous supplier de présenter mes très hum- bles affections et mon service a madame la Marquise de Menelay (2) ? Elle est asses humble pour le treuver bon, et le petit François asses sage pour le luy persuader, et madame de Chenoyse (3). Encor faut il dire que je saliie madame de la Haye (4). A Madame la Présidente de Herce. Rue Pavée A Paris. (i) Ce filleul du saint Evêque avait été baptisé à Saint-Jean-en-Grève, le 23 août 1619. (Bibl. Nat., Fonds français, Ms. 32388.) Il mourut sans doute en bas âge, car Chassebras n'en fait aucune mention dans sa généalogie très complète des Vialart de Herse (continuation ms"' des Généal. des Maîtres des Requêtes de Blanchard). ( 2 ) Charlotte-Marguerite de Gondi, marquise de Maignelais (voir tome XIV, note (3), p. 185). (3) Sœur de M'"'' de Herse, Catherine de Ligny avait épousé Philippe de Castille, seigneur de Chenoise, grand maréchal des logis de la maison du Roi. Elle vivait encore, ainsi que son mari, le 5 novembre 1648, et habitait alors le château de Chenoise. (Bibl. Nat., Pièces originales, vol. 616, p. 96, et ubi supra, note ( i ), p. 271.) (4) Il est probable que le Saint désigne ici Madeleine de Paluau, fille de Denis de Paluau et de Madeleine de Montholon, et femme de Jean de la Haye, conseiller au Parlement de Paris, ambassadeur pendant vingt ans à Constan- tinople sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV. L'une de leurs filles fut Religieuse au premier Monastère de la Visitation de Paris.  Akn'ée 1630 275  MDCLXXVI A MONSEIGNEUR MARC-AL'RÊLE MARALDI ' (niAfiMWWT) Le decjnjt Je ^ » I Aux- ^ jç Bclley. — Pour- quoi il ne p- , :. — hxy ^ cnJenl une ditpcnM légitime et nécessaire. — Un diocète bien disproportionné k la râleur de ton Pa«teur. Annecy, o juillet 1630. A proposiio di queste occorrenze, non lasciarô di dire a V. S. IIP* che da Parij^i vengo avvisato che il vecchio Decano di San (rermano Autissiodorense (ch'essi chia- mano de VA uxerrois) ha resignato il suo decanaio a Mon- signor Vescovo di Bellcy, con molto gusto del Ke, délia  A propos de CCS atfairo, jv n tHuttirai pas de dire à Votre Sei- gneurie Illustrissime que, de Paris, on me fait savoir qu'à la gran- de satisfaction du Roi, de la Reine, de toute la cour et de tous les honnêtes gens de la ville, le vieux Doyen de Saint-Germain ( I ) De Stefani. / ' r/nrj di Framcij dtl < Remtit^fliê (tome IV, p. 4S4^ J .;tc lettre, ou mieux w .... ••- ■■•"•ne adre*»é à Momtttgmeur U Djtjirt, à Romt. Le Prélat qui r ic- tl" :o, était Marc-Aurclr " redcCc-^ 4 • c«- rul - •c'ffe. • puit avocat, eu*- ..;_.. c, il fut iiu;. w.,4ir« par Paul V en remplacement du cardinal Michcl-Anire Tonti. Daat «n livra d« compte* de la I > re an moé* d'oc> tobfc 1611. et ï..: , : ^. :--'.^, ^ui, à MO lo«r. disparaît & partir d« janvier i6si. M*' Maraldl ne fut donc pas confirmé ï so« poste par 1 * V II d'^ e d«s Brefs en 1M7 Cf. >i " •' '..^. ...... ..'«M, loai. XIX, Vcnctia, 184), p. I . L'original de celle lettre ain*i que Ir ^' de M** Camus qui y était jo«ol ^voir Là Smm^tétnré, etc.. tom. IV. i..., .pi" *< ■^* pu être r«lro«- vés, le* Pottttomt Je /a D^tertt d« cette époqvt. n'a;. été coo*«rvéM.  276 Lettres de saint François de Sales Regina, et di tutta la corte et di tutti i buoni di Parigi ( ; et che nientedimeno ciè difficoltà per Tincompatibilità del Vescovato et di quel benefizio. Et certo che la difficoltà è molto ben fundata, parlando secondo la legge ordina- ria; ma ciè un'altra legge superiore : Salus popuLi supre- ma leXy secondo laquale ardisco dire che maggior servitio a Dio, alla Sede Apostolica et a santa Chiesa non si puô fare, che di dispensare in questo caso et dare quel bene- fizio a quel Prelato : per due considerationi principali. La prima délie quali è, che quella chiesa di San Ger- mano è principalissima in Parigi, essendo la parrocchia del Louvre et di tutta la corte et di moite migliaia di per- sone ; et se viene a vacare il decanato per morte, potrà haverlo per brighe et intrighi taie huomo, che sarà nemico  Aulissiodorensis (appelé rAuxerrois)a résigné son doyenné en faveur de Monseigneur l'Evéque de Belley (i). Il y a cependant une diffi- culté, à cause de l'incompatibilité de l'évéché et de ce bénéfice. Et certes, la difficulté est bien fondée, parlant selon la loi ordinaire. Mais il y a une loi supérieure : « Le salut du peuple est la suprême loi, » d'après laquelle j'ose dire qu'on ne saurait rendre un plus grand service à Dieu, au Siège Apostolique et à la sainte Eglise, qu'en usant de dispense en pareil cas et en accordant le bénéfice à ce Prélat : et cela pour deux raisons principales. La première : que l'église Saint-Germain est des plus importantes de Paris, étant la paroisse du Louvre, de la cour et de plusieurs mil- liers de personnes. Aussi, ce doyenné venant à vaquer par la mort de son titulaire, pourrait, par brigues et intrigues, tomber aux mains ( I ) Suivant une vieille tradition, le monastère de Saint-Germain FAuxer- rois aurait été fondé au vi*^ siècle par le roi Childebert, puis restauré par Louis le Pieux après le passage des Normands. Jusqu'à la fin du xi*^ siècle, on lui donna volontiers le nom d'abbaye, mais c'était une église collégiale régie par des doyens ; elle devint paroisse royale, le Louvre étant sur son territoire. Le doyen résignataire en 1620, était Pierre Gillet, né à Montmorency de Claude Gillet et de Jeanne Danneguin, prêtre depuis le 23 mai 1587. Vicaire de Saint-Denis de la Chartre en 1591, nommé à la cure ou vicairie perpétuelle de Saint-Germain-l'Auxerrois le 14 mars 1598, il en fut élu doyen le 21 mars 1606. Le 14 mai 1621, l'Evéque de Belley, lui succédant, prit possession du canonicat et du décanat ; il se démit du premier le 29 juillet 1625, et du se- cond le 27 septembre suivant, en faveur de François Le Charron. (Gallia Christiana, tom. VIT, et Archiv. Nat., LL 410, 411.)  As'S'Ée 1620 ^-■' deU'unilà catholica et deirauthoritâ Apostolica ; che di questi tali vi sono alquanti molto favoriti, et chepossono eccitare molli mali movimenli spiriluali in quella gran ciltà, che non cosifacilmente si polrebberoquietare senza maie conseguenze. L'altra consideratione è,che detto Monsignore di Bellcy è devotissimo a Dio et alla santa Chiesa, et ha un nome grande in quella città, per essere unode'più valenti'pre- dicatori che sieno in Francia ; et che ad ogni modo infine, sarà forzalo di resignare il V^escovado di Belley, il quale, con tutla la diocesi, non ha ne tanli sacerdoti, ne tante anime come ha la sola parrocchia di San (iermano di Parigi (lasciando a parte la disparilà dcUe qualità), poi- chè io vedo che il Ro, motti proprio, Tha voluto havere per Consigliere di Stato, et che la Regina ha voluto che, nonostante ch'egli predicasse ogni giorno la Quaresima passata, egli pur vcnisse la sera a far ragionamenti spiri- luali inanzi a Sua Maestà : onde vedo che fra pochi giorni bisognerà che ritorni là 10.  d*un homme ennemi de l'unitc catholique et de Tautoritc Aposto- lique, car il en est beaucoup de cette sorte, très en faveur, et qui pourraient exciter dans ^ ' 'c ville de redoutables soulève- ments qui s'apaiseraient w.w.v..v...v I M*' ' p«t (ndtqu^ par le dépéri d'Ann^rf de la Mère Péroone-Mane de Cbatlel > Loft J' 'rît Evél|0c uani !«• piviuivri juuri ù« juin. « wii  soubs le i plaisir de ■ l'H^èque. alors k Paris, qui i pas ï donner son a.. ........cnt. Le nouveau venu fit faire • de belles réparations • au logement des Ermites, et. d'accord avec eux. supplia le Saint de • les instituer entièrement, k fin qu'ils peussent faire une vi mentante et plus af(greablc i Dieu. • Lut-méme compotj le* Rc-'-- çois de Sales revisa cl approuva, et le |6 )nill«l ifesci. il était :it la Con».- I. sur le témoàgt i que lui rcoJirent ses i». Du \ j- au «6 mars i6as, .\ x.^juJ reçut tor- «-- • u- dres sacrés des mains du saint Fvéque. Il meurt avant le 9 août t . .>• r#>i. remit». Gekemm. (I), Scri^mrm epmpmhsim, et R. E.)  284 Lettres de saint François de Sales MDCLXXXI A MESSIEURS DU CONSEIL DE LA SAINTE-MAISON DE THONON (0 (inédite) La Bulle de fondation de la Sainte-Maison oblige ses ecclésiastiques à la Règle de l'Oratoire. — Moyen nécessaire pour mettre cette condition en vigueur. — Volonté du Prince, ordonnance de TEvêque. — Projet d'un voyage de François de Sales à Thonon. Annecy, 22 juillet 1620. Messieurs, Je VOUS parle clairement, puisque le tems en est venu. Monseigneur le Prince i^) ayant sceu que vostre Bulle fondamentale obligeoit la Congrégation des Reverens ecclésiastiques de Nostre Dame a vivre a l'instar de ceux de l'Oratoire (3), et ne doutant point que cela ne se fit plus heureusement si quelques uns desdits Pères de l'Ora- toire, qui sont maintenant establis presque par toute la France, venoyent en ladite Congrégation de Nostre Dame pour la dresser et perfectionner selon leur Institut, il me commanda d'en traitter avec ceux de Paris; et despuis peu, j'ay receu nouvel advis de la part de Son Altesse, qu'elle vouloit faire reuscir ce projet, et bientost, avec ordre de tenir la place vacante en attente (4), affin que plus librement et aysement on la puisse employer pour une si sainte intention. Pour cela donq, ay-je estimé qu'on devoit retarder pour un peu la provision, sans craindre d'altérer ladite Bulle fondamentale, qui en sera au contraire mieux exécutée et plus selon l'intention de Sa Sainteté. Et croy que messieurs nos ecclésiastiques seront bien ayses d'avoir avec eux des confrères qui les { I ) L'adresse, détachée de l'Autographe et perdue, est clairement indiquée par le texte même de la lettre. (2) Le prince de Piémont. (3) Voir ci-dessus, note (3), p. 226. (4) Vacante par le départ de Thomas Maupeau. (Voir ci-dessus, Lettre MDCxxviii, et note (3), p. 168.)  AS'KÉE 1630 385 assisteront, non seulement a bien faire l'Office, mays a bien former leur Congrégation sur le modelleque la Bulle de leur érection propose ; car rien ne se passera en toute cette affaire qu'avec toute équité, debonaireté et douceur, sans quil puisse rester aucune occasion de se douloir a personne du monde. Mays puisque je doy dans quelques semaines me treuver avec vous • , je pense que nous aurons plus de l>onne commodité d'en conférer ensemblement, et ny aura point de hazard de surseoir jusques a ce tcms-la toutr sorto de resolution. Et cependant je demeure, Messieurs, Vostre plus humble, très affectionné confrère, Franç% E. de Gcncve. XXII julliet 1620, Annessi. :^ V ^' ' • 1 Boy», j Thonon ne dut pas •'effectuer, car on n'en trouve aucune  Kevu •ur r\ (I) Ce au cl Tho ^ U \ J J.* ' - j trace.  MDCLXXXII A LA MÈRE DE BRÉCHARD SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MOULINS Diflicttlté pour la fondation de Never» ; d'on elle vient et le cas qu'il faut en fâlr*. ^ L'avit da Saint tar l'emploi de* pertonne* et de l'argent. — Det erit " t ^ • «4 tupporfer. let r " t lc« (aux moyen* de . <— Let contradiction», pré»age de toccè*. — Une béatitnde. Annecy, a6 Juillet i6ao. Je n'avoi» ^arde de deviner que celte difficulté deust jamais arriver pour la fondation de Nevers. ma très chère Mlle vi/; car, quelle conséquence y a il ? Une fille est a (l) Po«r l'intelligence de cette lettre et det tfoét ««iTastee, voir l'Appen- dice III  286 Lettres de saint François de Sales Moulins : il faut donq qu'elle et ses moyens y demeurent. Mais ceux qui la font sont dignes de si grand respect et ont tant de mérite sur vostre Mayson et sur toute la Con- grégation, et ont tant de bon zèle et de pieté, qu'encor qu'a la rigueur elle ne soit pas bien forte, il faut, ce me semble, la faire valoir pour une partie, selon l'advis du Révérend P. Recteur (0, qui, comme m'escrit madamoy- selle du Tertre, estime que la moytié suffira pour com- mencer la fondation, et l'autre moytié pour bien accom- moder la Mayson de Moulins. Reste la difficulté de vostre personne et de celle de cette chère fille, car je voy aussi la grande affection que mon- sieur le Mareschal et madame la Mareschale i^) ont que vous vous arresties, et elle aussi, a Moulins; et faut que je confesse que je voy que cette affaire se prend d'un biays que j'appréhende de dire mon sentiment. Je le fay néan- moins, et dis qu'il seroit a propos que vous, qui aves traitté et qui estes conneuë, menassies ma Seur Paule Hiero- nime (3) a Nevers, et l'y establissies le mieux que vous pourries, pour le séjour d'un mois ou deux. Et quand je dis que vous y allassies, j'entens aussi parler de mada- moyselle du Tertre, ma fille, laquelle je sçai estre inse- ( I ) Le P. Jean Foissey avait succédé au P. Aignan Moreau (voir tome XVII, note (2), p. 287) dans la direction du collège de Moulins, qu'il gouverna de 1619 à 1625. Né à Montfaucon (diocèse de Langres) le 14 octobre 1576, entré dans la Compagnie de Jésus le 12 juin 1600, profès des derniers vœux en 1616, le 23 octobre, il mourut le 9 juin 1631 à Bourges, où il était Recteur depuis 1625. (D'après des Notes du R. P. Hafner, archiviste général de la Compa- gnie.) (2) D'"^ Suzanne aux Espaules, fille de messire Henri-Robert aux Espaules, bailli et gouverneur de Rouen, seigneur de Sainte-Marie-du-Mont, de l'Isle- Marie, de Lyevre, etc., et de Jeanne de Boves, dame de Gennes, Authies, etc., avait épousé en premières noces Jean de Longaunay, seigneur d'Amigny, gou- verneur de Carentan. Elle fut ensuite la seconde femme de François de la Guiche, maréchal de Saint-Géran (voir ci-dessus, note (3), p. 237), et la fille qu'elle avait eue du sieur de Longaunay, Suzanne, s'allia avec Claude, fils du maréchal. (D'après YInventaire somm. des Archives de l'Allier, tome I, p. 140, et Moreri.) M'"'' de Saint-Géran mourut en 1651 ; son Oraison funèbre fut prononcée dans l'église des Minimes de Moulins dont, avec son mari, elle avait fondé le couvent, par le P. Harel, du même Ordre. L'orateur y exalte, dans le style ampoulé de l'époque, la piété et les vertus de la maréchale, surtout son zèle à faire du bien aux âmes, son ardente charité pour les pauvres et son esprit de pénitence et de mortification. (3) Sœur Paule-Jéronyine de Monthoux.  AS'S'ÉE 1620 29-J parable d'avec vous. Or, je présuppose que ces Messieurs prennent confiance a la parole que vous leur donneres de revenir infalliblement et de ramener madamoyselle du Tertre. Que si ilz ne le veulent pas, il faudra envoyer ma Seur Paule Hieronime avec deux ou troys qu'elle choisiroit, et faire le mieux qu'on pourroit, pourveu qu'on fist le partage sus escrit; car ma Seur Pauie Hieronime a asses de courage et de capacité de bien faire, moyennant la grâce de Dieu, pour reuscir en cette entreprise. Je vousasseure, ma très chère Fille, que cette difficulté ne m'a point tant fasché que pour le desplaysir que je sçai que vous en aves eu; sur le sujet duquel il faut que je vous die que vous lisies un peu le chapitre De la Pa- tience, de Philothàe •, ou vous verres que la piqueure ' introj. j /j Vu des mouches a miel est plus douloureuse que celle des |„, ' '' " autres mouches. Les entreprises que les amis font sur nostre liberté sont merveilleusement fascheuses ; mais en fin, il les faut supporter, puys porter, et en fin aymer comme de chères contradictions. Certes, il ne faut vouloir que Dieu absolument, invariablement, inviolablement ; mais les moyens de le servir, il ne les faut vouloir que doucement et foiblement, affin que si on nous emp)eschc en l'employte d'iceux, nous ne soyons pas grandement secoués. Il faut peu vouloir, et petitement, tout ce qui n'est pas Dieu. Or sus, prenes courage : si le P. Recteur et moy sommes creus, selon ce que j'ay dit ci dessus, tout n'en ira que mieux. Vous souvenes vous de la fondation de cette May- son d'icy ? Klle fut faite comme celle du monde, de rien du tout, et maintenant on a despensé près de seize mille ducatons es bastimens, et jamais fille n'en bailla mille que ma Seur Favre. Ncvers sera une Mayson bénite, et sa fondation ferme et Mjlide, puisqu'elle a esté agitée. Mays si d'advenlure ces Messieurs de .Moulins ne vou- loyent pas entendre au parti dutjuel le I*. Recteur et moy sommes d'advis, que feroit on ? O certes, je ne me puii* imaginer cela ; mais en ce can, il faudroit avoir bien soin de nostre Seur Paule Hieronime et de sa compaignie, et aclvcrtir noNtrc *Mcre, qui peut estre a quelque autre  288 Lettres de saint François de Sales fondation par les mains, ou elle pourroit estre employée. Si moins, on nous la renvoyera quand le tems sera un peu plus propre. Et en tous evenemens, il faut demeurer en paix dans la volonté de Dieu, pour laquelle la nostre est faite. Je salue de tout mon cœur cette chère Seur Paule Hie- ronime et la Seur Françoise Jacqueline (0, et toutes nos chères Seurs. En somme, bienheureux sont ceux qui ne font pas leur volonté en terre, car Dieu la fera la haut au Ciel. Je suis infiniment vostre, ma très chère Fille, et vous souhaite mille bénédictions. Salués, je vous supplie, le R. P. Recteur. Ce 26 julliet 1620. ( I ) « L'observance sera bien maintenue dans la Maison où notre Sœur « Françoise-Jacqueline gouvernera, » disait le Saint en désignant cette Sœur pour la fondation de Nevers. Depuis longtemps il la connaissait ; fille d'un serviteur de la famille de Sales (voir le tome précédent, notes ( i ), pp. 377 et 458), elle avait été placée, jeune encore, auprès de M""*^ de Boisy, et jouit ainsi des exemples et de la direction de celui qui en était à la fois le fils et le Père. Présentée par lui au Monastère d'Annecy, de ses mains elle reçut le voile le 26 juillet 1618, à l'âge de vingt-sept ans, et prononça ses vœux le 9 septembre 1619. D'abord Directrice à Nevers, Sœur Françoise-Jacqueline de Musy devint Supérieure en 1625, et depuis, malgré les répugnances très vives de son humi- lité, exerça près de vingt-huit ans cette charge, tant dans cette Communauté que dans celles de Montargis, de Moulins et de Dijon. Pendant son premier trien- nal, à trois reprises différentes, le fléau de la peste s'abattit sur le Monastère. Son zèle, sa prudence, son héroïque dévouement parurent alors, et se révélè- rent de nouveau lorsque, à Dijon, il lui fallut traverser les mauvais jours de la guerre civile. La Mère de Chantai qui l'estimait beaucoup, contribua à la faire élire à Moulins en 1641, louant « sa grande bonté, simplicité, droiture et solidité en la vertu. » (Lettres, vol. V, p. 500.) Peu après, la Mère de Musy recevait le dernier soupir de celle qui l'avait engendrée à la vie religieuse ; soumise à Dieu, elle resta courageuse en ces douloureuses circonstances, et écrivit à l'Institut cette admirable lettre d'où la Mère de Chaugy a tiré le récit des derniers moments de sainte Jeanne de Chantai. Ce fut à Nevers, le 6 jan- vier 1660, que la Mère Françoise-Jacqueline termina sa féconde et pieuse car- rière. (Voir sa biographie àvLnsV Année S amte de la Visitation, tome I, p. 768.)  Akkée 1630 289  MDCLXXXIII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS Grandet lettres à Moulins pour l'affaire de NeTert. — Le titre épiscopal de M. de Boity. — Souhaits de bénédictions sur des cœurs aimés. Annecy, a6 juillet 1630. Ce chevalier part avec tant de presse que je ne puis quasi pas vous escrire, ayant esté forcé d'escrire a Moulins des grandes lettres • sur le sujet de la difficulté qu'on y • Vide Epist. pr»- a fait naistre pour la fondation de Nevers. Je dis que l'on not. (î). p!*'aq4.* partage ces benitz moyens, car il y aura dequoy com- mencer la fondation de 15000 francz (on n'en eut pas tant ni icy, ni a Lyon, ni a Grenoble), et que ma Seur Jeanne Charlotte y meine et assiste pour un moys ma Seur Paule Hieronimc, puisqu'on ne peut mieux faire. Je prie M. des Ilaycs de desnouer l'affaire auprès de Monseigneur le Cardinal de Retz'»\ Mon frère s'appelle M. de Calcédoine. Quand je seray plus asseuré de retourner a Paris, je vous en advertiray. Cependant, mille et mille bénédic- tions sur le cœur de ma très chère Mère comme sur le mien mesme, et sur le cœur de la très chère madamoy- selle de Frouville, ma fille (*), et sur tous ceux de nos Seurs. Nous n'avons pas oublié celuy de ma Seur Anne Catherine ' > ', puisque c'est aujourdhuy la feste de sainte Anne. 26 julliet ibio. A .Madame [Madame] de Chantai. A Sainte Marie. Pari». R«Tu sur l'Autographe contcrvé k U Vlsilatioo d'AûBtcy. ( I ) Il s'agissait «ocorc de falr* êgtét k l'EvéqiM à» Gmmkrw U coadjulo- r«ri« d« Pans i«oir plus haut. L«itr«s mdcxviii. p. 15a. «l moouv, p. 191). LaMcrcJcCf porta bé««; on pjflc tuujo jppWMKV. • iLtIIrtê, vol. I. p. 4>S ) f irrine d« Beaumoot. Lan» M 1\ If  290 Lettres de saint François de Sales  MDCLXXXIV A MADAME DU TERTRE Un témoignage que la destinataire doit rendre en faveur de la vérité. — Désintéressement de l'Evêque de Genève. — Les désirs de M. et de M'"^ de Saint-Géran et d'autres personnes de Moulins. — Comment le vœu de M"^^ du Tertre en faveur de Nevers devra être exécuté. — Félicitations sur ses progrès dans la piété. Annecy, 27 juillet 1620. Je croy fort seurement, ma très chère Fille, que vous tesmoignerés par tout en faveur de la vérité, que parmi les désirs que j'ay eu de rendre du service et de la conso- lation a vostre ame, je ne me suis jamais meslé de sçavoir quelz estoyent vos moyens temporelz, ni ne vous ay jamais incité de les employer pour les Maysons de Sainte Marie. Que si vous aves engagé vostre ame envers Dieu pour la fondation d'un Monastère a Nevers, ça esté tout a fait sans m'en communiquer, sinon après que vous en eûtes contractée la sainte obligation. Certes, je ne voudrois nullement estre en estime d'un homme qui attire l'ar- gent et l'or, non pas mesme pour les œuvres pies, car (0 [je ne suis pas appelle a cela. Je ne sçai donq comment on a peu penser que je vous aye addressee a Moulins en considération des commodités que vous aves, et que ce soit injustice de les divertir ailleurs. Mais il me suffit de vous avoir dit] ces quatre paroles, pour justifier le consen- tement que j'avois donné a vostre dessein pour Nevers; en quoy il ne me semble pas que j'aye rien commis digne de censure. Or maintenant, ma très chère Fille, je voy les ardens désirs de monsieur le Mareschal et de madame la Mares- chale de Saint Geran (=»), et encor de monsieur de Palierne et de Messieurs de la ville de Moulins, dont le zèle est digne de mille louanges, et la volonté de toute sorte de respect. Si vous n'esties point obligée par vœu, j'aurois ( I ; Le bas du premier feuillet de l'Autographe a été coupé, et ainsi ont disparu plusieurs lignes des deux premières pages. Nous les empruntons au texte publié par Hérissant, tome IV, p. 268. (2) Voir ci-dessus, les notes (3), p. 237, et (2), p. 286.  Année 1620  391  bien tost donné mon advis. Mays la considération de vostre vœu me fait adha?rer au conseil duR. P. Recteur («), qui porte, comme vous m'escrivés, que vous ' [fassies l'un et ne laissies pas l'autre ; puisque, comme il est pré- supposé, il y a suffisamment pour ayder puissamment la fondation de la Mayson de Nevers et pour appuyer et secourir celle de Moulins. En quoy vostre conscience demeurera du tout accoysee sur la plus grande gloire de Dieu qui] reuscira de ce partage, par le moyen duquel vous servires Dieu au monastère dans kHjuel vous demeu- reres, en vostre propre personne et par vos propres actions, et en celuy auquel vous ne seres pas, en la personne des Seurs qui, par vostre moyen, y seront assemblées. Voyla tout ce que je vous puis dire, ma très chère Fille, demeurant au reste plein d'une sainte satisfaction et, sil est permis de le dire, tout glorieux dequoy on m'asseure si fort que vous faites des merveilles en pieté, et dautant plus que c'est madame la Mareschale de Saint Geran, laquelle est, grâces a Dieu, sçavante en ce saint mestier ; car je croy que vous ne doutes pas que la très sincère et invariable dilection que Nostre Seigneur m'a donnée pour vostre ame, me face aymer, chérir et sentir très passion- nément vostre establissement et progrès au saint service de sa divine Majesté. Continues, ma très chère Fille ; croisses tous les jours en humilité, douceur, pureté, cl recommandes souvent a celte céleste lionté celuy qui vous recommande incessamment a elle, et qui est a jamais, ma 1res chère Fille, Vostre ircb humble cl 1res affectionné serviteur, i-RANç*, E. de Genève. 27 julliet 1620. A MadaniovNclIc MadamoyM:lIc du Tertre. - A S'» \Unc. A Moulins. Ravtt «ur l'Auiogriph* cooftcrvé k NjoU*. chci !«• Mi»Mooaâirc« de rimiDAcnlé* Cooc«pUoo. I L« P. |ean Foém«v. RecUur Ja coUifc 4«t J黫il«» <1« Mottlio*. (Voir .. .- , Ji(« pricéd«at«.  292 Lettres de saint François de Sales  MDCLXXXV A M. NICOLAS DE PALIERNE (0 Pourquoi François de Sales a choisi le monastère de Moulins pour la retraite de M'"® du Tertre. — Ce qu'il apprit par une de ses lettres. — Affaire où il n'y a nulle sorte d'injustice. — Silence discret du Saint sur un « advis de conscience, » — L'abjection que la Mère de Brèchard devra porter en patience. Annecy, 27 juillet 1620. Monsieur, Vos discours, pour longs qu'ilz soyent et quel sujet qu'ilz expriment, me sont tous-jours aymables et dignes de respect. Je respons a celuy qu'il vous a pieu de me faire par vostre lettre du i6 de ce moys, et, sans artifice ni déguisement, je vous feray celuy de ma conduite a ce propos. Je pris a bonheur de pouvoir en quelque sorte servir a M"" du Tertre pour sa consolation, sur la fin de mon séjour a Paris. Mays elle portera, je m'asseure, ce tesmoignage a la vérité, que jamais je ne luy fis aucune sorte de per- suasion, non pas mesme indirectement, pour le choix de sa vocation ni pour l'emploite de ses moyens, l'un estant, a mon advis, périlleux, et l'autre, tout esloigné de la con- dition de mon esprit. Seulement je regarday que la May- son de Sainte Marie de Moulins, a laquelle je l'addressay ( 1 ) Nicolas, fils de Jean de Palierne, seigneur de Mimorin et de l'Ecluse, et de Marguerite de Luppelin, exerça pendant cinquante ans à Moulins la charge de trésorier de France, déjà possédée par son père. Sa femme se nommait Marguerite Aubert de Blois. (D'après Meyret, Géncal. de la famille Palierne, Moulins, Claude Vernoy, 1685.) M. de Palierne se signala entre tous les bien- faiteurs et amis du Monastère de Moulins, et prit « en main toutes les affaires avec tant de zèle et d'assiduité, que notre saint Fondateur et notre digne Mère de Chantai lui écrivaient des lettres d'une entière confiance pour lui recom- mander la Maison, le priant de lui continuer sa protection et sa bienveillance. Il en a donné des n}arques effectives en toutes rencontres... Il ne se contentait pas de donner son temps, sa peine et ses soins, il ouvrait aussi charitablement sa bourse. »> Ainsi parle du pieux gentilhomme que la sainte Fondatrice appe- lait son « très cher frère, » VHistoire de la Fondation de la Visitation de Mou- lins. Il mourut en 1652.  1  AS'KÉE 1620  293  comm*a une désirable retraitte, ne pouvoit estre que sou- lagée temporellement de la pension qu'ell'y contribueroil, et que si Dieu l'inspiroit de s'y arrester tout a fait, elle pourroit donner très suffisamment dequoy y estre entre- tenue. Or, quand je passay a Moulins, je ne treuvayjencor point de disposition en cett'ame pour faire le choix qu'ell'a fait du despuis ; seulement ( « \ il y a, je pense, deux moys que je sceu par une de ses lettres qu'elle s'estoit engaj^joe envers Xostre Seigneur, non seulement pour sa vocation, mays aussi pour l'érection d'une Mayson a Nevers. Et moy, qui ne pouvois nullement deviner qu'on eut fait dessein pour Moulins sur ses moyens, veu que je ny avois pas mesme pensé que sous une condition très incertaine c*t indéfinie, je ne peu treuver que bonne son élection, romm'en eff'cct elle l'estoit. Ht sur cela, estant averti que j'envoyasse une couple de filles, je les ay envoyées ^ , a la vérité sans beaucoup de considération, n'ayant pas preveu que jamais personne deut attribuer a injustice la sortie d'une personne d'un lieu ou elle n'estoit pas obligea de demeurer, ni la translation d'un'autre, pourveu qu'elle laissât en sa place une qui succédât avec suffisante capa- cité d'exercer sa charge. Voyla, Monsieur, tout ce que jay fait jusques a présent pour ce regard. Maintenant. M'" du Tertre m'cscrit que l'authorité de monsieur le Mareschal et de madame la Mareschale de Saint (ieran la retire de son premier projet, et que den dignes théologiens l'asseurent que sa conscience est en liberté pour demeurer ou clTest. Je n*ay rien a dire sur cela, ne tenant pas les resnes de sa volonté, ne préten- dant rien en la disposition de ses moyens, et ne voulant nullement examiner l'advis de conscience qu'ell'a receu de ceux a qui je ne suis véritablement pas comparable en la connoissance requise a telles décisions. Ce qui sera plus selon la gloire de Dieu, sera plus seUm mon désir. Reste le desplaysir que, parmi cela, ma lx)nne Seur Jeanne f I ) Tool c« qai précèJo t«l ioéJil. alotl qa« \m «S«rntèr« phrat* àt U Utlr«. (s) L«« Sottrt pjale-jéronjrin* J« Monihuai ci FrançoiM-jJcqoclin* :- ompago«ot.)  2q6 Lettres de saint François de Sales  MDCLXXXVII A LA MÈRE DE CIIASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE Heureuse disposition de la Providence. — Un nouvel Evêque à Grenoble ; ce qu'il faudra faire avec lui. — Petite tentation filiale de la Mère de Chastel. — Ne pas <> espier » les sentiments de son âme. Annecy, vers la fin de juillet 1620 (i). Or sus, vous aves veu que la divine Providence a bien disposé, et très favorablement pour vous et vostre Mayson, sur la réception de M"^ Mistral (2). Si cette mesme Pro- vidence establit une Mavson a Valence (3), elle vous fera voir de mesme que nous ne sçavons gueres, et que nostre prudence doit demeurer doucement en paix et faire hom- mage a la divine disposition qui fait tout reiiscir au bien Cf. Rom., VIII, 28, des siens *. O que ses cogitations sont bien différentes des Cf. Is., Lv, 8, 9. nostres, et ses voyes inconneuës a nos sentimens * ! Non, ne craignes pas que vos sentimens me facent rien faire ; car encor que je vous chéris très parfaitement tou- tes, si est ce que je sçai bien que vos sentimens ne sont pas vous mesmes, encor qu'ilz soyent en vous. Je vous ay asses bien entendue sur vostre orayson : ne vous mettes point sur l'examen pointilleux de ce que vous y faites ; ce que je vous en dis suffira pour le présent. Si vous aves un nouvel Evesque, vous n'aves pourtant rien de nouveau a faire avec luy, sinon de luy offrir vostre ( I ) Quelques phrases du texte indiquent une époque peu éloignée du séjour en Savoie delà Mère Péronne-Marie (voir ci-dessus, notes (i), p. 251, et (4), p. 264). M^"" Scarron fut, il est vrai, nommé évêque de Grenoble le 30 juin ; mais le Saint, à la fin de juillet, pouvait n'être pas encore assuré de cette nouvelle. (2) Clémence Mistral, fille de Laurent Mistral et de Marie Thomé, et nièce de M""*-" de Jomaron, Philothée du Saint, n'avait alors que quatorze ans. En juillet 1622, elle entra au monastère de Valence, prit l'habit religieux le 1 1 sep- tembre suivant et fit profession un an après. La Sœur Clémence-Marie fut envoyée en 1628 à la fondation de la Visitation de Crest. (Livre du Noviciat et Annales de la Visitation de Valence.) (3) Cette fondation se fit le 10 juin 1621 et sortit du Monastère de Lyon. (Cf. ci-dessus, note (4), p. 154.)  AS'S'ÊE 1630  397  obéissance et de lay demander sa protection ; et selon que vous le verres aysé et doux, ou par vous mesme ou par une discrette entremise, vous pourres luy demander un Père spirituel a qui vous vous puissies addresser es occurrences, et par le soin duquel vous puissies traitter avec luy quand l'affaire le requerra. Si c'est M. Scarron, j'espère qu'on en aura de la satisfaction ; car bien que je ne le connoisse gueres, si est ce que j'en ay ouy dire de grans biens (O. Murmurés tant que vous voudres contre moy, car je ne m'en soucie point, et sçay bien que vous sçaves que je vous chéris et ay une très entière confiance en vous. Que si je ne vous ay pas fait voir ces lettres, c'est que je n'y ay pas seulement pensé; comme a la vérité, cette multitude et variété d'affaires m'oste la mémoire de la pluspart des choses. Ouy, il faut demander M. d'Aouste (»)a ce nouvel Kves- que; car a la vérité, M. le Grand Vicaire ne .sçauroit en cela avoir ce soin particulier parmi lo soin universel que son office luy donne (*). Demeurés en paix, ma très chère Fille, et n'espies pas si particulièrement les senlimens de vostre ame ; mespri- ses les, ne les craignes point, et relevés souvent vostre (1) P; rron. conteillcr-clcrc ao Parlement Je Parii, fut «jcré dans cette TilU ~ ..^-c Je Grenoble le 37 niart i6ai, et prit pottetkion Je «on «tige le 6 noTembre. Il guuTerna ton Jiocète ja«qu*i «a mort, 8 février 1668, et Jao« on ti long etpace Je lcmp« lai««a peu Je «ouvenirt Je ton aJminitlration. Cborier ,SHf>f>Umtmt à /'ffi/jZ/o/i/iyw/ ), et sur tout de la bonne madamoyselle vostre mère ^'\ Et suis très invariablement, Ma très chère Fille, Vostre très humble frère et serviteur, Fras'ç*, F. de Gcncvc. (t) M** Le Maittre eut cinq fiU : Antoine (1608-16)8), plot tard ftolitaire de Port-Royal, comme ton frère Simon (161 i-i6y>) connu tout le nom de M. de Séncuurt : Jean. M. de Saint-Elme. mort rert i6qo; Naac. M. de Sacy. le tra- ducteur Je I4 Bihic i6n-i684). cl Charlc». M. de Vjllemon!. qui mourut k Port-Royal de Pan* en 165s. 3 R./ ' •■ ■ . ■ ^jy (Toir ci-de««ui, note i , p 11 et irc» pro- hahlemci ( ), Catherine Manon, veuve d'Antoine Arnaold Jeputt le 39 décembre prè- cédtol. (Votr ibid., note (s), p. *8.)  ;oo Lettres de saint François de Sales  MDCLXXXIX A LA MÈRE GENEVIÈVE DE SAINT-BERNARD PRIEURE DU CARMEL DE CHARTRES Quand Dieu nous a donné une charge, il nous doit sa grâce pour la bien remplir. — Petit dialogue. — On est fidèle, si on est humble ; on est humble, si on désire l'être. — Le pain quotidien. — Faire bien aujourd'hui, sans penser à demain, se fiant en la Providence. Annecy, [juillet-août 1620 (i).] Ma très chère Fille, Quelle consolation pour vous que c'est Dieu mesme qui vous a faite Supérieure, puisque vous Testes par les voyes ordinaires. C'est pourquoy sa Providence est obligée, a sa disposition, de vous tenir de sa main affin que vous fassies bien ce a quoy il vous appelle. Croyes, ma très chère Fille, il faut aller a la bonne foy sous la conduite de ce bon Dieu, et ne point disputer contre cette règle générale, que * Philip., I, 6. Dieu qui a commencé en nous le bien, le par f air a * selon sa sagesse, pourveu que nous luy soyons fidèles et humbles. Mays on va rechercher entre ses serviteurs quelqu'un •I Cor., IV, 2. qui soit fidèle *. Et je vous dis que vous seres fidèle si vous estes humble. Mays serayje humble? Ouy, si vous voules. Mays je le veux. Vous Testes donq. Mais je sens bien que je ne la suis pas. Tant mieux, car cela sert a Testre plus asseurement. Il ne faut pas tant subtiliser, il faut marcher rondement ; et comme il vous a chargée de ses âmes, charges le de la vostre, affin qu'il porte tout luy mesme, et vous et vostre (i) D'après ce que l'on sait du caractère de la Mère Geneviève de Saint- Bernard Acarie (voir tome XIII, note ( i ), p. 286), quelque peu porté à subti- liser, l'ensemble de la lettre lui convient parfaitement, et le ton à la fois paternel et familier du saint Evêque confirme l'hypothèse. François de Sales avait, pendant son séjour à Paris, renouvelé les intimes relations d'autrefois avec la fille de la bienheureuse Marie de l'Incarnation, alors au couvent de la rue Chapon. Elle le quitta au mois de juin 1620 pour diriger comme Prieure la fondation de Chartres ; c'est la raison de notre date approximative.  Akkée 1620 301 charge sur vous. Son cœur est grand, et il veut que le vostre y ayt place. Reposes vousainsy sur luy, et quand vous feres des fautes ou des defautz, ne vous estonnes point ; ains, après vous estre humiliée devant Dieu, sou- venes vous que la vertu de Dieu se manifeste plus glo- rieusement dans nostre infirmité *. En un mot, ma chère * n Cor. wi. 9. Fille, il faut que vostre humilité soit courageuse et vail- lante, en la confiance que vous deves avoir en la bonté de Celuy qui vous a mise en charge. lit pour bien couper chemin a tant de répliques que la prudence humaine, sous le nom d'humilité, a accoustumé de faire en telles occasions, souvenes vous que Nostre Seigneur ne veut pas que nous demandions nostre pain annuel, ni mensuel, ni hebdomadal, mais quotidien •. 'Loc., ei, j. Tasches de faire bien aujourd'huy, sans penser au jour suivant ; puis, le jour suivant, tasches de faire de mesme ; et ne penses pas a ce que vous feres pendant tout le tems de vostre charge, ains ailes de jour en jour passant vostre office, sans estendre vostre souci, puisque vostre Père céleste qui a soin aujourd'huy, aura soin demain et passé demain de vostre conduitte, a mesure que, connoissant vostre infirmité, vous n'espereres qu'en sa providence. Il m'est advis, ma très chère Fille, que je vay bien a la bonne foy avec vous de vous parler ainsy, comme si je ne sçavois pas que vous sçaves mieux que moy tout ceci ; mays il n'importe, car cela fait plus de coup quand un cœur ami le nous dit. Je suis vostre. Frasv. 1- J*-* Gcncvc.  302 Lettres de saint François de Sales  MDCXC A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS (inédite) L'été, mauvaise saison pour la santé de François de Sales. — A quelle con- dition il écrira courtement à la Mère de Chantai. — Deux sœurs qui s'aiment bien et qui sont très aimées par leur Père spirituel. — Ce que va faire D. Juste en Piémont. — Regret de ne pouvoir envoyer quelques lettres, et messages paternels. Annecy, 4 août 1620. Ma très bonne et très chère Mère, Je fay beaucoup de choses, et en laisse beaucoup pour suivre vostre intention. Il y a huit ou 9 jours que j'ay eu un peu des incommodités que l'esté a accoustumé de m'apporter ; nostre M. Grandis (0 dit que ce n'est rien, et non seulement je le croy fermement, mais je le sens évidemment. Or il est force pourtant qu'en suite j'escrive le moins que je puis ; a ce moys prochain, cette reserve me sera ostee. Je n'escriray donq qu'a vous, et encor bien peu, a la charge neantmoins que vous n'en tireres pas conséquence que je veuille vous retrancher vos longueurs es lettres, car elles me sont très agréables, pourveu qu'elles ne vous nuisent pas. Et de plus, si j'eusse sceu plus tost le départ du sire Pierre (2), j'eusse escrit a cette fille bienaymee que vous aves auprès de vous, fille du jour et de l'oratoire de la Visitation, qui fut si efficacement visitée au jour qu'on celebroit la feste des visites célestes (3). Mon Dieu, que j'ayme son cœur et celuy de ma très chère fille sa ( I ) Jean Grandis, médecin d'Annecy. (Voir tome XV, note ( i ), p. 20.) (2) Pierre Richard (voir tome XVI, note (2), p. 330). (3) Ce fut le jour de la Visitation que M"" Lhuillier reçut de l'Evêque de Genève une réponse décisive au sujet de sa vocation. (Voir ci-dessus. Lettre MDCLv.) Vaincue par la grâce, elle entra le jour même au monastère.  Aknée 1630 303 seur î II faut bien qu'elles cultivent Tun'et l'autre le don de Dieu *. J'ay envoyé a Rome affin d'obtenir l'entrée de * Joan.. nr. 10. cette seur (»), qui sçait bien ce que je luy suis, et que je sçai la sainte et parfaite union qu'ell'a avec cette chère fille, qui mérite bien qu'elle la puisse quelque fois voir de plus près. O ma Mère, je vous escriray, et a toutes nos Filles, si tost que nostre bon P. D. Juste sera parti, qui est le plus admirable amateur et admirateur de la Visitation, de nous et de tout ce qui est de nous, quil est possible d'imaginer. Il veut partir dans 4 ou cinq jours, tant pour faire venir la signora D. Genevra, que pour assister a mon frère en son sacre, que pour un autre tout bon dessein que Dieu luy a donné l'). Helas ! je n'escriray point a ma très chère fille M"* de Port Royal, ni a M" Le Maistre ; mays je prieray Dieu quil les console de l'abondance de son saint amour. Je vis avec impatience jusques a ce que j'aye fait un petit mot de congratulation a nostre chère fille sur son mariage, que Dieu veuille a jamais bénir f'^ Amen. Ma Mère, je salue toutes nos Seurs d'icy, vielles et nou- velles -«\ et toutes celles de delà, et M"' de Gouffiez, ma fille, quoy qu'elle sache dire ni répliquer, et M"* de Vil- lesa vin, avec son Anne et son Angélique ^), et en somme, toutes. J 'escriray et respondray a nostre bon M. de Saint Jaques (^). 4 aoust 1620. Nous avons receu vostre fille de Dijon, delaquelle j*ay ( s ) D. ju* Mit allé A ThoooD le yo jaillct, il revint peo «prè* k Annecy et repartit pour l'Italie le 17 aoAt. (Atts ColUgii Ammtnii.) 11 ne pal ni faire tenir en Savoie D«' ' *" ni ateifter poar lor« an aacre de , •>. (1) L« mariaffe de FrançoiM «le Rabatin-Cbantal et d'Antoine de Toaloo* 4 ^ , 4« Moiutlère de Partt. et celle* qui venaient de qnitter U Savoie ponr OrUaiu. Ce* dernière* étaient eacpre an* pré* de 1 ^' '^ 's V »). (4). p. 17^ h , Charlee de la SanaMye. c«r4 de Saint- jacii|M« de U Bo«clMrte. (Veér ci-d«««««. noU ( I ), p. IH.)  304 Lettres de saint François de Sales bonne opinion ; elle porte un je ne sçai quoy de ma très chère Mère en son visage (0. Dieu, par sa bonté, soit a jamais glorifié en nostre unique cœur. Amen, Vive Jésus! O ma Mère, quand vous verres ma très chère commère M'"^ la Présidente de Herce (2) A nostre très chère Mère Supérieure de la Visitation d'Annessi. A Paris. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Limoges. ( I ) Native de Dijon, et fille d'Etienne Valeray et de Marguerite Vincent, cette prétendante prit l'habit religieux et le nom de Bernarde-Marguerite le 10 septembre 1620, à l'âge de vingt-cinq ans. Professe le 23 avril 1622, elle décéda le 17 juin 1631, après une pénible maladie de quatre années qui donna lieu d'admirer son énergie, le mépris qu'elle faisait d'elle-même et son amour pour la Règle. (Livres dit, Noviciat et du Couvent, du i'^'' Monastère d'Annecy.) (2) Le Saint a laissé cette phrase inachevée.  MDCXCI AU BARON PROSPER DE ROCHEFORT (0 (inédite) Pauvre âme à « l'esprit renversé » et à la conscience dévoyée. — Promesse d'intervenir auprès de M^'" de Belley en faveur du destinataire. Annecy, 5 août 1620. Monsieur, Je parlay encor il ny a que trois jours avec monsieur Rosetain de cette misérable créature de laquelle, et pour mon devoir et pour suivre vostre bon désir, j'avois affec- tionné la retraitte. Il me dit qu'elFavoit tout a fait l'esprit renversé, et qu'elle disoit rage de luy et de moy, comme (i) Il suffit de comparer cette lettre avec celle du 12 février 1620 (p. 134), pour se convaincre qu'elle a été adressée au même destinataire ; la mention de M. d'Escrivieux (voir note ( 2 ) de la page suivante) ne laisse d'ailleurs aucun doute.  Année 1620 305 si la voulant retirer icy je l'eusse volu trahir et perdre ; et qu'au demeurant, elle fait ses actions en sorte qu'on ne peut rien preuver. Dieu, par sa bonté, y veuille mettre sa sainte main, et guérir son esprit de ce desvoyement de conscience. Je ne sçai pas encor quand -Monsieur le R** de Belley voudra que je luy aille rendre mon devoir O, et croy qu'il vous estime si entièrement que mon entremise sera superflue. Mais puis qu'il vous plait, je l'y contribueray, grandement obligé a vostre bienveuillance de la véritable asseurance que vous prenes de mon affection, qui est toute invariable a vous honnorer fidèlement, et a me faire vivre a jamais. Monsieur, Vostre très humble et plus obéissant parent et serviteur, Frasç», E. de Gcncvc. V aoust 1620, Annessi. Monsieur, je suis fort asseurement très humble servi- teur de monsieur d'Escrivieu, vostre cher et digne filz ' , et luy souhaite toute sorte de bonheur en sa sollicitation, avec l'incomparable contentement de vous voir (J) [heu- reux] longuement en cette vie. RcTo tor TAotographe appartenant i M. le baron de Rottaing. à Montbriton. ( I ) Le vo^rafi* à Bélier m fit le 11 ftcpiembre. (Voir ct-aprèt. p. )|6.) )X. et pin» tard Jc« H jyet. com- me . ^ ^. .'U M ...;. ...cr voir tome XI. note • « <|>, BallhaiarJ Je Mcnthon-Rochefort époata Itabeaa de Mornien. I p« ta: ' . cette noble dame t'en plaignit ao Saint lort do ,uil fit en Lwp . Ujn* l'automne Je i6k>. Françoit de Sale* lai pront.: . , . r pour elle, et aprè* la Mct»e c^khrée ï celte intention, il lui dit : • Ma fillr. rrmer* ciet Dica ; car il a eiaocé vo« prière*, et devant qu'il «oit une année • vott» aarcx un fil* ""*"•''- \ag«*te, Httlotrt, etc., Iit. IX. p. *:'• T • »^f^.hc« lion »c rejlitj !noar«t jeune, mal* il eut pluticur* »•• Jl fvrent e* de ia Vtailation ï Rttmilljr.  iMTfm IX  3o6 Lettres de saint François de Sales  MDCXCII A DOM JEAN DE LUCINGE, PRIEUR DE CONTAMINE (0 Une rixe sur laquelle il faut informer. Annecy, 5 août 1620. Monsieur mon Cousin, Comme M. Crosson vint l'autre jour a moy pour se plaindre de son Prieur (2), aujourdhuy son Prieur vient a moy pour se plaindre de luy, et m'a monstre son visage tout gasté des coups quil dit avoir receu dudit M. Crosson, me priant de vous prier de vouloir aller sur le lieu de l'excès pour informer : ce que je croy estre fort a propos. Et sil vous plait faire l'information en sorte que je m'en puisse servir, il y aura moyen de rendre justice, a l'un par vous, et a l'autre par moy. Atant, vous saluant bien humblement, je demeure, Monsieur mon Cousin, Vostre très humble cousin et confrère, Franç% E. de Genève. V aoust 1620. A Monsieur Monsieur de Lucinge, Prieur de Contamine. Revu sur l'Autographe conservé dans le trésor de l'église Saint-François de Sales, à Lyon. (i) Dernier prieur claustral de Contamine (1618-1625), Jean était fils de Michel de Faucigny-Lucinge et de Charlotte de Foras. Déjà religieux, il fut ordonné prêtre le 31 mai 1608, ayant reçu le sous-diaconat des mains de Fran- çois de Sales le 18 décembre 1604. (R. E.) (3) La collation du prieuré de Thiez appartenait au prieur de Contamine ; c'est à un de ses Religieux, Amédée de Thoire, qu'il conféra ce bénéfice en i6ia. Il est fort probable que ce prieur de Thiez soit l'adversaire de M. Cros- son ; mais à quel titre celui-ci pouvait-il l'appeler « son Prieur, » nous ne le savons pas. Martin Crosson, après avoir possédé deux chapellenies, à Evian et à Vache- resse, avait, en 1603, échangé la cure de Neuvecelle pour celle de Lugrin. Le 6 janvier 1608, il reçoit l'institution pour la chapelle de Saint-Bernard de Icglise de Saint-Jean d'Aulps. (R, E.)  MOCLXXZIV.  ASKÉE 1620 307  MUCXCIII A LA MÈRE DE BRÉCHARD SCPKRiri'Rn DF. I-A VISITATION DE MOULINS Un patMge d'une lettre de M** du Tertre. — Réponte que lui fit FrançoU de Sale«. — S ' ' ample 1 ' 'on. — La Juuccur des Règles de la \ .c. — • ( ' le» orage» et flotz, • et ne point »e la«»er de souffrir. Annecy, 9 août i6ao. Ma 1res chère Fille, J'ay receu vostre grande lettre, a laquelle je ne me suis pas hasté de resf>ondre par ce que des-ja j'avois respondu a tout ce qu'elle contient par la lettre que j'cscrivis et a vous et a aH"' du Tertre *, que je mis dans un paquet que • Epi«i. mdojcxxu. j'addressay a monsieur le Mareschal ( • ) par monsieur des Hayes qui, revenant de Constantinople, alloit en poste au Roy (»); et je m'asseure que vous Taures receue. Voyci les propres paroles de la lettre que M"' du Tar- tre (sic) m'avoit escritte : « Je ne fus pas asses satisfai- te d'avoir consulté les Capucins; je desiray vr)ir le bon P. Recteur ' O, auquel je vous puis asseurer, Monsieur, que je dy tout l'engagement, et de la mesme sorte que je vous l'ay escrit. Il me dit cjue, dans l'interest de Dieu et le mien, je devois me tenir en cette ville, mais neantmoins aydcr l'establissement de la Mayson de Nevers, et quil me feroit voir par ses livres que c'estoit avec des très bonnes raysons quil me disoil que je pouvois transmuer mon dessein. » Sur cela, je luy escrivis, et a vous, qu elle ( 1 ) L« maréclul d« Sâint>G^ran (voir ci-d«Ma». nota (|), p. %\i). ( s ) La q»«*tioo da malotian dtt Cordeliert dan* la po«»«««ion de» Li««s Saint* t'agir moment entre Ij ' ? ' "îr« d« B«nti«o^' .itt l6»o, dan» £^ . < 4 . •t c'était certainement le »«)«! dn voyage dw )ean> ^t« Lo«t» de* Hay«a ^ :ue XVI. no(< r venait alo«» d'«»« .Nian». pour* • ^ntda la • 1 e P. Jean foittay. Kactevr d«» jé««ita« de Monlma. (Voir rt da — i, n.te,ij, p. Oé.)  3o8 Lettres de saint François de Sales devroit suivre l'advis de ce Père, qui ne peut estre que grave personnage, et donner une partie de ses moyens pour Nevers, gardant l'autre pour Moulins, en sorte qu'en faisant l'un elle n'abandonnast pas l'autre. Mays on ne m'avoit pas dit tout, et je viens de l'ap- prendre tout maintenant. Le vœu n'est pas demeuré entre Dieu et M"" du Tertre ; la promesse est passée jusques a Nevers et ell'y a esté acceptée, et en suite de l'accepta- tion, on a acchepté places, mayson et meubles jusques a dix mille francz, par commission donnée de la part de madamoyselle du Tertre (O. Certes, j'adjouste donq que, tout au fin moins, les dix mille francz employés par ordre de madamoyselle du Tertre, sur sa parole, en suite de son vœu, ne peuvent ni doivent estre retirés, sinon que, comm'il se peut faire, je sois grandement deceu en l'in- telligence des docteurs. Mais je m'asseure que le P. Rec- teur se sera bien fait expliquer tout le fait et aura, par sa prudence, accommodé toutes choses selon le droit; et je m'asseure que M"^ du Tertre aura eu de la consolation de voir que, par ses moyens, l'une des Maysons soit fondée et l'autre mieux establie en commodités ; et cela ne luy devra nullement oster le tiltre de fondatrice, au contraire, elle le méritera doublement. Et quant aux exceptions qu'elle desireroit pour moins incommodement vivre dans le monastère : pourveu qu'elle se sousmette aux Règles et aux Constitutions essentielles (en quoy, comme en toutes autres choses, le Père Recteur et les autres théologiens vous pourront bien conseiller) ; il ny a Règle au monde, ni Constitutions qui s'accom- mode (sic) tant aux infirmes que celles de cet Institut. Et quant a l'obéissance, qui est essentielle, ell'est tous- jours bien douce, ce me semble, quand on est en des monastères ou les Supérieures sont bien conditionnées, principalement aux filles infirmes et qui pour quelque digne sujet sont exceptées. Le Monastère de Nevers ira bien, après que toutes ces bourrasques auront esté appaysees. Il n'est pas besoin de se mettre en souci si celles ci ou celles-là y entreront ; (i) Voir à l'Appendice III.  AXSÉE 1620 309 Dieu, duquel la providence a fait ce buisson, sçait bien quelz oyseaux y doivent chanter ses louanges. Si la fille dont vous m'escrives, du marchand qui a mené les affaires, a sa vocation aux Carmélites, qui oseroit avoir pensé de la désirer ailleurs ? Elle sera bienheureuse d'estre en une si sainte assemblée. Que si ell'est pour Sainte Marie, ell' y treuvera bien aussi de quoy y servir sa divine Majesté (O. Vous aves grandement bien accompaignee ma Seur Paule Hieronime de luy avoir donné ma Seur de Cha- lelu (*). Si celle qui luy succède auprès de vous ne fait pas tant de besoigne, il faut avoir patience ; on ne peut pas avoir toutes choses a souhait. Seulement je vous prie de reprendre patience, oublier les orages et les flotz, et mesnager le reste de vostre navigation tranquillement. Vous n'eûtes jamais tant de peine ni de mal de cœur que parmi ceste bourrasque ; bénisses Dieu, demeures humble et courageuse, et ne vous lasses point de souffrir beaucoup. Si je puis, j'escriray un mot a M'" du Tertre ; si je ne puis, salues-la chèrement. Elle sçait bien que la pra?- tention que j'ay en elle n'est autre chose que son éter- nelle béatitude, praetention que je la supi)lie de favoriser de tout son pouvoir. Amen. Vive Jésus! Je suis sans fin, et sans varier ni peu ni prou, parfai- tement vostre, ma très chère Fille. IX aoust 1620. A ma irc$ chcrc Fille en [N. S'], Ma Seur Jean. Charl* [de Brcc]hard, Supérieure de S'« Marie de la \'isitation. A Moulins. R«Ta tôt l'Autographe conservé à U ViftiUlioo à» NaoU«. il) Vt ' •• • • *. fille Je M V ' " ♦.!. li Ini. mêlé i Ij V 1:11e prit 1 ijn« ce iitoiu ^ le jour in*ni« d« l'établitMincnl ; «lU y éUit «ocor* «a IM) (cf. Lellr«% é« *^ ^ f • en recc.i. . 1 fui pu»- refot* k 1j Frofettloo. n'ajrani pat àm vocation. Sa Mvur parait k\t% «orti* bien " •' * " ' ' ' - ' • Com. « Scvur Mjri«.HéUn« ensee qu'a la reunion de l'autre vie, en laquelle, comme nous sommes inséparables d'esprit, nous le serons encor de veue. Jat- lens toutes les heures qu'on m'escrive quil faut partir pour aller en France. Je donnay un exemplaire du Formulaire de la récep- tion des filles a l'habit et aux vœux, très bien escrit, a nos Seurs. Enfin, l'expérience a fait voir que quand les filles demeurent a la treille un peu eslevees, on les void mieux et on les entend mieux par tout l'oratoire. Ma Mère, je suis cruel a nos Seurs d'icy , car je ne les voy point; mais le monde m'est cruel a moy. qui m'apporte tant de tricheries. Helas ! la pauvre Seur Marie Magde- leyne est une bonne Seur, mais je ne sçai quand on la pourra tirer de dessus elle mesme » . Mays la pauvre chetifve Seur Jeanne Françoise < s'en va petit a petit  I \ p. 140, «t ci-aprè«. p. 1)4. r Mjric MaJeUio* 4« HomMf (voér ton* XV. oeU (1). p. a?!). Frao^lM 4« SaU« (voir plo» bavl. Uttrw hdcsvu, p. i)o. et  312 Lettres de saint François de Sales tout a fait folle, si Dieu ny met sa puissante main. O pourveu que le dernier accident luy arrive en la grâce de Dieu, il importera peu. Je suis marri en la partie supé- rieure de cela, et m'estonne dequoy je n'en ay nul senti- ment ailleurs. Ma Mère, si j'allois a Rome, il ne faudroit nullement traitter des Constitutions, car ce seroit tous-jours a re- faire ; on deputeroit quelqu'un pour les revoir, qui les ren- verseroit toutes, peut estre. Il ne faudroit que procurer la perpétuité du petit Office. Jamais il ny eut Religion delaquelle toutes les Constitutions ayent esté appreuvees a Rome par le Saint Siège, il suffit que les Règles le soyent. Tout ce que la prudence y peut faire, se fera a la reveiie ; après cela, il faut demeurer en paix et laisser a la providence de Dieu de les establir, et elle le fera (0. Je vous vay escrire un article pour ma fille M"^ de Frou- ville et M""^ de Villeneuve (2), que vous pourres monstrer a celle ci, car c'est pour le service de la seur que j'a5'^me tout a fait (3). niture sacrée quil désire, et n'excepte rien . la feu Infante et Madame (4) eut on fait faire cède le pouvoir par l'entremise de celle ci. 9 aoust 1620. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Turin. ( I ) Elle le fit en effet lorsque, quatre ans après la mort du Fondateur, le Pape Urbain VIII approuva les Constitutions de la Visitation par Bref du 27 juin 1626. (2) Hélène Lhuillier et sa sœur Marie, dame de Villeneuve. (3) Cette dernière phrase est écrite en marge de la seconde page de TAu- tographe ; la troisième, qui sans doute contenait « l'article », aura été détachée et remise à M'""' de Villeneuve ; il n'en reste que trois lignes coupées, en marge, Datta ne les a pas données. (4) Une infante d'Espagne, Marguerite, sœur d'Anne d'Autriche, reine de France, née en 1610, mourut dans son enfance. Est-ce d'elle qu'il est ici ques- tion ? Elle tenait de près à « Madame, » Christine de France.  AsstE 1620 31) MDCXCV A MAULMUISLLLL LULILLIER DE FROUVILLB Saint rèsulut «le la promptitaJe ï faire la volonté de Dieu. — Le calme après une rude «ecoutte. — Néant de ce que l'on quitte pour le Seigneur, valeur iniinen»e de ce que l'on tronve. — Troit parties de l'holocautte. Annecy, 9 août 1030. Ce m*est une douceur nompareille, ma très chère Fille. de voir l'opération céleste que le Saint Esprit a faite en vostre cœur, en vostre si forte et généreuse resolution de vous retirer du monde. O que vous fistes sagement, sui- vant la sagesse surnaturelle, ma très chère Fille î car ainsy estoit il en l'Kvangile de la feste qu'on celebroit(0, que Xostre Dame s't*n alla tout hastireffient droit dans les monti de JuJa *. Cette promptitude de faire la volonté * Luc, 1. 39. de Dieu est un grand moyen d'attirer de grandes et puis- santes grâces pour la suite et accomplissement ilc toute bonne œuvre; et vous voyes, ma très chère Fille, qu'après la rude secousse que vostre cœur sentit quand, de vive force, il se desprit de ses seniimens, humeurs et inclina- tions pour suivre l'attrait supérieur, en fin vous voyla toute consolée et accoysee dans le bienheureux buisson que vous aves choysi pour chanter a jamais la gloire du Sauveur et Créateur de vostre ame. Or, relevés, ma chère Fille, relevés souvent vos pen- sées a cette éternelle consolation que vous aures au Ciel, d'avoir fait ce (jue vous aves fait. Ce n'est rien, certes (et je voy bien que vous le croyes ainsy), ce n'est tout a fait rien en comparayson de vostre devoir et de ces immortelles recompenses que Dieu vous a préparées; car, que sont toutes ces choses que nous mesprisons et quittons pour Dieu ? Kn somme, ce ne sont que des chetifz petitz mo- mens de lil>ertês, mille fois plus sujettes (jue l'esclavage I lUUne Lhulllicr d« FrouvllU 4uél entrée au monittcrc de SaialeMari« d« Pan* le jour même de U Vuitalloo. % juillet i6to. ^Voir ci-J«MUt. aoU , 1 ). p it 1  a 14 Lettres de saint François de Sales mesme ; des inquiétudes perpétuelles, et des prétentions vaines, inconstantes et incapables d'estre jamais assou- vies, qui eussent agité nos espritz de mille sollicitudes et empressemens inutiles : et ce, pour des misérables jours, • Gen., xLvii, 9. si incertains, et courte, et mauvais *. Mais néanmoins il a pieu ainsy a Dieu, que qui quitte ces neans et vains amusemens des momens, gaigne en contreschange une 'Cf.iiCor.,iv,i7. gloire d'éternelle félicité *, en laquelle cette seule consi- dération d'avoir voulu aymer Dieu de tout nostre cœur et d'avoir gaigné un seul petit grade d'amour éternel de plus, nous abismera de contentement. En vérité, ma très chère Fille, je n'avois garde de vous dire : Foules aux pieds vos sentimens, vos desfiances, vos craintes, vos aversions, si je n'eusse eu la confiance en la bonté de TEspoux céleste, qu'il vous donneroit la force et le courage de soustenir le parti de l'inspiration et de la rayson contre celuy de la nature et de l'aversion. Mays, ma très chère Fille, il faut que je vous die que vous voyla doucement toute morte au monde, et le monde 'Cf.Coioss.,iii, 3; tout mort en vous * : c'est une partie de l'holocauste. Il en ^ ^ ■' " "' ^' reste encor deux : l'une est d'escorcher la victime, des- pouillant vostre cœur de soy mesme, coupant et tranchant toutes ces menues impressions que la nature et le monde vous donnent ; et l'autre, de brusler et réduire en cendres • Cf. Levit., I, 6-9. vostre amour propre *, et convertir tout en flammes d'a- mour céleste vostre chère ame. Or, ma Fille certes toute très chère, cela ne se fait pas en un jour, et Celuy qui vous a fait la grâce de faire le premier coup, fera luy mesme avec vous les autres deux ; et parce que sa main est toute paternelle, ou il le fera insensiblement, ou, s'il vous le fait sentir, il vous donnera la constance, ains la joye qu'il donna au Saint duquel nous faysons la feste, sur la grille (0. C'est pourquoy vous ne deves point appréhen- der : Qui vous a donné la volonté ^ il vous donnera Vac- • Philip., II, 13. complis sèment *. Soyes seulement fidèle en peu de •Matt.,xxv,2i,23. choseSy et il vous establira sur beaucoup de choses *. Vous me promettes, ma très chère Fille, que si on vous (1) Saint Laurent dont on célébrait les premières Vêpres.  AXX£E 1630 315 le permet, vous m'escrires toutes les rencontres de vostre heureuse retraitte ; et je vous prometz qu'on vous le j>er- mettra, et que je recevray ce récit avec un extrême amour. Dieu soit a jamais béni, loué et glorifié, ma très chère Fille, et je suis en luy et pour luy, très singulièrement, Vostre très humble et très affectionné serviteur, Frakç', E. de Gciïcvc. Ce 9 aoust 1620, Annessi. Le bon oncle Chartreux » sera bien consolé quand il sçaura que vous estes [ Religieuse j. A Madamoyscllc de Frouville. A Sainte Marie. A Paris. I II a été iropo««ible d'identifier le • boa oncle Chartreux. •  MDCXCVI A MADAME DE VILLENEUVE Une action béroique, digne det premiers temp* du cbrittianitme. Serrîr Dieu en Dieu. — Contolation et force. Annecy, 9 août 1630 Je me res-jouys avec vous, ma très chère Fille, de la retraitte de la chère seur ( » \ tant par ce qu'en vérité ell'a esté faite généreusement, .saintement et, pour le dire com- me je l'cntens, héroïquement et a la façon de ces ancien- nes âmes du christianisme de l'aage plus saint, qu'aussi dautant que, comme m'a escrit la lx)nne Mère Su|>erieu- re (»), vous aves autant de part en cette retraitte, et plus encor,que si vous vous fussics retirée vous mesme, en cas quil vous eut esté loysible. O c'est ainsy, ma F'illc très chèrement bienaymee, quil faut servir Dieu, car c'est le servir en Dieu et par l'amour souverainement et incom- parablemenl excellent. (1) HélèM Uvilller. a Ij MArad* Chantai  3i6 Lettres de saint François de Sales Je sçai le fort, vif et tendre amour de vostre cœur en- vers cette seur, et que cette petite séparation luy aura costé des grans effortz, et c'est cela qui me donne mille playsirs en la partie supérieure ; car en l'inférieure, croyes moy, ma Fille, j'ay treuvé mon sentiment engagé dans le vostre, (0 tant il est vray en un sens très sincère, que • Adagium Pytha- « Tamour égale les amans *. » Vous aves donq si bonne gorae attributum. ._ . . . part en ce sacrifice aggreable, que je m en res-jouis très affectionnement avec vous, et croy que la divine Bonté aura une douce souvenance de vostre holocauste et con- firmera î^o^/r^ conseil, et z;o^/^ rendra, 5^Z6>;î l'intention • Ps. XIX, 4. 5. de vostre cœur *, une consolation qui vous fera tousjours croistre en cet amour, ou une force qui, sans consolation, vous fera tous-jours de plus en plus parfaitement servir ce céleste amour. Je ne sçai que vous dire, ma très chère Fille, sinon que je suis indiciblement et incroyablement vostre. Vive Jésus ! Amen, IX aoust 1620. A Madame Madame de Villeneufve. Revu sur TAutographe appartenant aux Filles de la Croix de Tréguier. ( I ) La fin de la phrase a été supprimée dans les éditions précédentes.  MDCXCVII A M. FRANÇOIS LHUILLIER d'iNTERVILLE (0 Félicitations à un père qui a généreusement donné sa fille à Dieu. Grâces qui naîtront de son sacrifice. Annecy, 9 août 1620. Monsieur, Ayant sceu avec combien de resolution vous aves con- senti a la soudaine et inopinée retraitte de madamoyselle ( I ) François Lhuillier, fils de Jean, seigneur d'Intervillc, fut conseiller du Roi, secrétaire en son Conseil d'Etat et des Finances. Il avait épousé en  ASS'EE 1620 317 de Frouville, vostre fille bienaymee (*\ je ne me puis re- tenir de m'en res-jouyr de tout mon cceur avec vous, comme d'une action en laquelle Dieu aura pris son bon playsir, et dont les Anges et les Saintz auront glorifié extraordinairement la divine Providence. Car je sçai bien, Monsieur, que cette fille vous estoit parfaitement pre- tieuse, et que vous n'auries peu la donner a la divine volonté que premièrement vous ne vous fussies abandonné tout a fait vous mesme a son obéissance, qui est le plus excellent bonheur qu'on puisse souhaitter. Or, j'augure de plus que, pour ce saint sacrifice spirituel que vous aves si franchement fait a Dieu, sa souveraine et [infinie] Ik)nté vous donnera les mesmes bénédictions qu'elle donna en pareille occasion au grand Abraham •. " Gcn., xxji. 17. Et ce sont les désirs que je fay sur vous et sur toute vostre mayson, qu'en vous bénissant elle vous bénisse, establissant vostre postérité en sa grâce, contre toutes sor- tes de contradictions. Et vous saluant très humblement, avec madamoysclle d'Inlerville, vostre compaigne (*), je demeure, Monsieur, Vostre très humble serviteur, Frasç*, E. de Gcncvc. Le 9 aoust 1620. première* noce* fiy^q) Anne Brochet, dime de Froaville. dont il eut deux fiU et qojire fille*. Veuf le q février 1601. il te remaria avec Anne Le Prettre. (Voir note ^ a ) ci-dc»ftou«.) M. d I ' rc*dc*a: -femme, dant la chapelle de Saint i.-..» ^ : ,- ' 1- i H. M Nat.. Douttn hiemi, 409, et PiVi/i origtmtlet, 3 ( I ^ • Poar comble de... merreiUe, • dépo»e U Mcte LhuiU rtmttt. pjrinfmti», ad art. m . « trouvant moyen de veoir mon pc: .^-^ d'entrer, j'obtin* ta bénédiction, (jooy que contraire a ma retraicte. comme il a paru dcpui*. m'jyjnt tenue «rpt mui* et demy. ou environ, «ant me vouloir lauter prendre 1 habit . et n'cu»t e»te ce«te bénédiction, que je croy que • le • B. Preljt m'obtint avec tout le re«te, il m'eut peut etire fait tortir. • •c et de I c d« J V .... . .... .... ..j . . ,.v , .«.- i rançoi* L; .^ — -.. --u ^ _. . i6y> 'Bibl. Nat.. Pùift ori^imjJft. i\-b . Claude GoSclm et Jean LhaïUier »oal dits Mul« hèritéert d'Anne Le Prectre, Uar mère.  3i8 Lettres de saint François de Sales MDCXCVIII AU PÈRE ANTOINE ANTONIOTTI, DE LA COMPAGNIE DE JESUS (0 (inédite) Appréciation du Saint sur une traduction de Vlntroduction a la Vie dévote. — Critiques qu'il réfute ; corrections qu'il a faites. — Envoi du Traitté de l'Amour de Dieu; multiples fautes d'impression de la sixième édition. — Trois ou quatre mille sermons en vingt-huit ans. — Pourquoi l'Evêque de Genève ne peut écrire comme ses amis l'en prient. — Philothée réimprimée plus de quarante fois. Annecy, i6 août 1620. Molto Reverendo Padre in Christo osservandissimo, Rimando alla P^^ V. la traduttione sua, laquale havendo veduta dal principio sino al fine, parmi esser molto bella Très Révérend et très honoré Père dans le Christ, Je renvoie à Votre Paternité sa traduction, que j'ai revue depuis le commencement jusqu'à la fin. Elle me paraît très belle et bien {:) Né à Lanzo (diocèse de Turin) en novembre 1368, Antoine Antoniotti entra le 18 octobre 1586 dans la Compagnie de Jésus, où il fit profession des quatre vœux le 30 novembre 1605. C'était un homme d'un jugement solide, d'une rare habileté, doué d'un talent particulier pour la direction des Congré- gations de la Sainte Vierge. Occupé pendant quinze ans dans les collèges, le P. Antoniotti fut aussi ministre et confesseur dans les Maisons de Turin, de Crémone, et dans celle de Milan, où il mourut le 28 février 1624. (D'après des Notes du regretté P. Van Meurs, ancien archiviste général de la Compagnie de Jésus.) L'Autographe n'a pas d'adresse ; la quatrième page porte de nombreuses notes pour la préface de la traduction italienne de V Introduction ., et, en haut, d'une écriture différente, se lisent ces mots : Di mano del P. Antoniotti. De cette même écriture, sur le premier feuillet, la note suivante : Lettera di S. Francesco di Sales al P. Antonio Antotiiotto délia Compa di Giesù. Le pieux Jésuite utilisa largement cette lettre dans sa préface ; rendant compte des raisons de son travail, il place en première ligne le mérite remar- quable de l'auteur de Vlntroduction. Il loue sa noblesse, sa bonté, sa doc- trine, etc., et ajoute : « Il suffit de dire que depuis vingt-huit ans, il a fait plus de quatre mille sermons... » L'avant-dernier alinéa de la lettre du saint Evéque est ainsi presque entièrement cité. Lorsqu'il prévient les objections des lecteurs au sujet de certains chapitres, le P. Antoniotti reproduit les ter- mes mêmes de François de Sales dans le second alinéa, y joignant les passa- ges de la Préface du Traitté de l'Amour de Dieu qui y ont rapport.  Amnée 1620 319 et ben fatta ; et ringratio humilmente V. P. che si è de- gnata di mettervi la mano » . Una sola cosa mi dà da pensarvi : et è che alcuni si- gnori Italiani dicono che li capi nelli quali io tratto de giochi, balli, corteggi et simili trastuUi et passiitempi *, * Paf'i«^ m. chap. et anco il capo Délia honcstà del Ictto nuptiale * et la M^.- „_, xxxxx comparatione ch'è nel trattato délie Tenta^ioni, délia principessa sollecitata *, risguardano la leggierezza et *P«f*»« IV, chap. libert«i délia natione francese, et che la severità et gra- vita naturale de glltaliani non ha bisogno che si tratli di cose tali. Et questo io lo lascio al giuditio di V. P**, sapendo bene tuttavia che in più luoghi d'Italia et si balla, et si giocha, et si fan corteggi, massime nelli luoghi vicini a Todeschi et alla Francia, comeè il nostro Piemonte. Et di piii, in Spagna si è trodottOi''5iVJ questo libretto senza eccettione ' , dove pur si fa molto conlo del sossiego. Et in simili op)ere, bisogna che li savii habbino patienza mentre si tratta con altri men prudenti, perché parlando  faite ; aussi je vous remercie très humblement d'avoir daigné l'en- treprendre ( » . Une seule chose me donne à rcflcchir : c'est que quelques per- sonnages itahens disent que les chapitres où je traite des jeux, des bals, des amourettes et de semblables amusements et passe-temps, comme aussi celui /> l'honnrUii du lit nuptial et la comparaison de la princesse soUicitée, qui »e trouve dans le traité des Tentations, conviennent à la légèreté et liberté de la nation fran<;aise ; mais que la retenue et la gravité naturelle des Italiens n'ont pas besoin qu'on parle de tels sujets. Je laisse ceci au jugement de Votre Paternité, sachant bien toutefois qu'en plusieurs endroits d'Italie et l'on danse, et l'on joue, et l'on courtise, surtout dans les lieux voisins de l'Alle- magne et de la France, tels que notre Piémont. De plus, ce livret a été traduit sans aucun retranchement en Espagne (>), où cepen- dant on fait grand cas de la gravité extérieure. Il faut, d'ailleurs, que les Mges prennent patience lorsqu'en de semblabli> i>uvrjt»e4 ( I ) Pour c« <|«é c«>oc«rsc r«tte traJucdoO. voir wi ( s ) La iradov' - ragnoir «jmc par Uw EjrcAfvirr* avait paru «n i' r lotn« III. p. si- •  3^0 Lettres de saint François de Sales a secolari, corteggiani et altri, sapientibiis et insipien- •Rom., 1, 14. tibus debitor siim *. Ho corretto molti luoghi doue il stampatore di Lyone ( ^ ) haveva errato, et alcuni pochi doue le parole francesi non erano state ben intese, corne : austruches, che non vuol dire tartaruche, ma struzzi ; détraquer, sconcertare ; détraqué, sconcertato ; goder on, lattuca; et alcune altre simili, poche in numéro et anco in importanza (2). JMando a V. P. la carta qui alligata, dove vederà i luoghi di S. Gregorio Nazianzeno (3), et un pazzo (sic) del capo Délia honestà del letto nuptiale, dove sarà forsi bene di non esprimer tanto alla scoperta la compa- ratione (4). Mi è parso bene di mandar adesso questa opéra, perché temo che Sua Altezza non voglia che io passi in Francia alFhora che io non vi pensarô. Mando anco a V. P. il Trattato che io feci delVAmor  on traite avec de moins prudents ; car, parlant aux gens du monde, à des courtisans et autres, je me dois aux sages et aux insensés. J'ai corrigé beaucoup d'endroits où l'imprimeur de Lyon ( i ) avait fait des fautes, et quelques-uns où les mots français n'avaient pas été bien compris, comme : « austruches, » qui ne signifie par tarta- ruche (tortues), mais stru^TJ ; « détraquer, y) sconcertare ; « détraqué, » sconcertato ; « goderon, » lattuca ; et quelques autres du même genre, peu nombreux et aussi de peu d'importance (2). J'envoie à Votre Paternité la feuille ci-jointe, où elle verra les textes de saint Grégoire de Nazianze (3), et un passage du chapitre De l'honnêteté du lit nuptial, où peut-être sera-t-il bon de ne pas exprimer si ouvertement la comparaison (4). Il m'a semblé mieux d'expédier maintenant ce travail, car je crains que Son Altesse veuille me faire aller en France à l'heure où j'y penserai le moins. Je vous adresse aussi mon Traitté de l'Amour de Dieu, qu'un ( 1 } Pierre Rigaud (voir tome XIV, note ( i ), p. 383). (2) Cf. ci-après, pp. 324,325. Le traducteur a tenu compte des observations de l'Auteur, et corrigé les fautes signalées. ( 3 ; Vraisemblablement, c'étaient, avec leurs références, les textes cités dans les chapitres xviii, xix, xx, xxii et xxxvni de la troisième Partie (voir tome III, pp. 199, 205, 208, 214, 269). Le P. Antoniotti voulait sans doute se reporter au latin pour traduire plus fidèlement en italien. ( 4 ) La version italienne n'a qu'une très courte addition au chapitre indiqué. (Voir ihid., note ( i ), p. xxiii.)  Akkée i63u  321  d'Iddio, il quale si iraduce da un gcnlilhuomo, assai felicemente, per quanto io intendo(0. El mi rincresceche in quesla ullima editione, che è la sesta ' * \ siano irascorsi tanti errori in un libro doue sarebbe necessario che non se ne Irovassero, poichè facilmente l'errore del stampa- tore puù far senzi falsi in materie imporianii ; et s'io ha- vessi potuto trovar copie dclla prima editione • , l'haverei senza dubbio mandata. Vederà nella Praefalione V. P., che io scrivo mollo poco : il che non aviene per mancamento di materia, per- ché io havrei moite cose da scrivere dell'amor del pros- simo ' 4 ), et délie cose che io [ho] praedicato in tre o quatro mille sermoni che io [ho] fatti de 28 anni in qua, che a molti pare che sarebbono cose utili al ben publico ; et Tanno passato, che io fui in Paripi col Serenissimo Prin- cipe Cardinale ^ , moite persone di gran qualità ne fecero instanza. Ma è impossibile, sotto a questo peso pastorale,  gentilhomme traduit assez heureusement, à ce que j'entends dire (>). Il me fâche que dans cette dcrnicrc édition, qui est la sixième (*), tant d'erreurs se soient glissées en un livre où il n'en faudrait point; car une faute d'impression peut facilement donner un sens faux en matières importantes. Si j'avais pu trouver un exemplaire Je la première édition {y\ assurément je vous l'aurais envoyé. Votre Paternité verra dans la Préface que j'écris très peu. Ce n'est pas, certes, faute de sujet ; car j'aurais beaucoup ï écrire de l'amour du prochain 4^ et des chi» j'ai préchées en trois ou quatre mille sermons faits depuis % ...^/. ..ait ans, qui, de l'avis de plusieurs, seraient utiles au bien public. L'année dernière, étant à Paris avec le Sérénissime Prince Cardinal ( )\ nombre de personnes de grande qualité m'en firent même de vives instances. Mais il est I Dcpui* 1j pubhcalioD dn Trsillé et rAmomr Jg Dtem de oolr« Edition. d« nouTcUct recherche» ont été faite» dan» le» frande» btbliothèqne» d« Rome (Valicane. r ' •• • • , ■ . • ncur« i V i'>4i Voir tome IV. p. xtii.) bile» «ont dcmcnUoa iorr«ctocn»«». , . mS. t>4). Cet onvrage était déjà en projol en ito^ (Voir U Ultr« k rAfcb«v*(|«« p. is6, et cf. cl-doM«*, i >e. Lartaa* tX «i  322 Lettres de saint François de Sales il scrivere per far stampare ; se sua divina Maestà lo vuole, mené darà la commodità, et se non vuole, neanche io devo volerlo. Et quantoalla Introduttione, èvero cheèstata utilis- sima in Francia, in Flandria, in Inghilterra (0, et è stata ristampata più di 40 volte, in diversi luoghi, nella lingua francese, et ha servito ancora a convertire gli heeretici, si corne nota il P. Giacomo Galterio, délia Compagnia, nel sesto (sic)seco\o délie sue Tavole chronographique (2).  impossible sous cette charge pastorale, d'écrire pour faire impri- mer. Si la divine Majesté le veut, elle m'en donnera le loisir ; et si elle ne le veut pas, je ne dois pas le vouloir non plus. Quant à V Introduction, il est vrai qu'elle a été très utile en France, en Flandre, en Angleterre ( i ) ; on l'a réimprimée en français plus de quarante fois, en divers lieux ; elle a même servi à convertir les hérétiques, comme le remarque le P. Jacques Gaultier, de la Com- pagnie de Jésus, au sixième siècle de ses Tables chronographiques {'^). ( I ) La première traduction anglaise, due à un Bénédictin, D. John Yaworth, fut imprimée à Rouen, en 1613. L'année suivante elle en était déjà à sa troi- sième édition, (Voir tome III, pp. xxiv, note, et xxviii.) (2) Vrai fléau de l'hérésie dans le midi de la France, le P. Jacques Gaul- tier était né en 1563 à Annonay. A Tâge de vingt-trois ans, il entra dans la Compagnie de Jésus où il prononça les quatre vœux en 1601. La même année, dans une discussion de cinq semaines avec le ministre Charnier, il réduisit à un honteux silence son adversaire, déjà terrassé par les PP. Coton et Armand. Après avoir lutté longtemps contre l'erreur par la parole et par la plume, le P. Gaultier mourut Supérieur à Grenoble le 14 octobre 1636. (D'après le P. de Guilhermy, Ménologe de la Cie de Jésus, Assistance de France, Partie II, et Prat, Recherches... sur la Cie de Jésus, passim.) C'est à la prière de Henri IV qu'il avait composé l'ouvrage dont parle ici François de Sales : Table chronographique de l'estat du Christianisme, depuis la naissance de Jesus-Christjusques a Vanîiee M.DCXII, reveiie et de beaucoup augmentée par l'Autheur. Lyon, Jacques Roussin, mdcxiii. — La première édition avait paru en 1609, et ne renferme pas le passage auquel fait allusion le Saint; on le trouve dans la seconde, p. 603, non au sixième siècle, évidemment, mais au dix-septième : « Le 12 ou 13 de Febvrier, mourut, aagé de 87 ou 88 ans, Jehan Antoine de Simiene.,., frère de feu Monsieur de Gordes... et de Monsieur de Venes. Lequel ayant dès son enfance esté imbu du Calvinisme, l'abjura se voyant proche de la mort, et par la sacrée Confession, Communion et Extre- me-Onction se disposa à bien mourir... Deux choses ont esté remarquées en luy : l'une, qu'il estoit fort affectionné à faire l'aumosne, mesmes aux Reli- gieux... L'autre, qu'on trouva chez luy après sa mort, l'Introduction à la dévo- tion du Reverendissimc François de Sales, Evesque de Genève, glosée de sa main ; et sur la couverture ces mots : Leu et releu. Dieu veuille que ce soit a la consolation de ma pauvre ame et édification de mon prochain. >>  Ankée 1620 3^5 Non sô mo se riuscirà cosî in Italia. Faccia il Signor Iddio che la fatigha di V. P. et l'humiltà colla quale Ella si è degnata di dare a questa operina il bel vesii- mento italiano del quale ella è ornata, sia utilissima alla salute di moite anime ' . Et cosi resto, Di V. P. molto K", Humilissimo fratello et servitorc, Frasc», V'cscovo di Gcncva. 16 di Agosto 1620.  Je ne sais si clic aura autant de succès en Italie. Plaise ï Dieu notre Seigneur que h peine prise par \'otre Paternité et l'humilité avec laquelle Elle a daigné donner k ce petit ouvrage le beau vêtement italien dont il est orné, devienne très profitable au salut de beau- coup d'âmes (1). Je demeure, de Votre très Révérende Paternité, Le très humble frère et serviteur, I RASçois, Evéque de Genève. 16 août 1620. ( I } EcriTint k M** de Charmoity, le 9 juin i6ai. D. Jatte Gaérin témoigne comme le rœu du «aini Prélat eut ' : • Notrc-Seigneur. • dit-il, en parlant de l'Evéque de < j tant* par »on moyen • tant d'âmet qui luent avec trèt grand profit ton livre de la Pktlolktt, lequel. traduit du fronçait en italien, il a été imprimé k Milan, et »e va di»- par toute l'Italie ; et quand je fui ï Milan..., j'en apportai plutieur* copte* k Turin et le» ai diftribnéea toutes, «t %i j'en eoaM apporté, je pente, i! peu ; k tel que toiIS «i. .^; _ •_..: _., inuntt. • T. VuV /.: e S' Fr. i4 SûUi, II. p. M.)  324 Lettres de saint François de Sales  MINUTE DE LA LETTRE PRÉCÉDENTE  FRAGMENT INEDIT  Molto Reverendo Padre in Christo osservandissimo, Trovandomi adesso incerto se ritornarô in Francia, et temendo che quando meno ci pensarô sarô subito neces- sitato di partire, et daU'altra parte havendo questa com- modità de Padri Barnabiti che vanno costî (0, rimando alla P^^ Vostra Vlntrodutt/one fatta da lei italiana. Et l'ho veduta da capo a piedi, parendomi che stia molto bene ; et io [sono] ubligatissimo a V. P^^ che si sia degnata assu- mere questa gariga. In certi luoghi, il stampatore di Lyone havea errato, et in consequenza haveva dato causa d'errore nella tradut- tione ; et io vi ho messo la correttione. In altri, l'energia délie parole francese non era stata ben capita, et questi erano pochissimi, anzi non me recordo che fossero più de tré o quatro. Détraquement, che vien dal verbo detra- Très Révérend et très honoré Père dans le Christ, Dans l'incertitude où je suis au sujet d'un nouveau voyage en France, et craignant un départ précipité au moment où j'y pen- serai le moins, ayant d'autre part cette bonne occasion des Pères Barnabites qui s'en vont là-bas ( 0, je renvoie à Votre Paternité Xln- trodudion lïaduile par Elle en italien. Je l'ai revue d'un bout à l'autre, elle me semble fort bien ; aussi suis-je très obligé à Votre Paternité de ce qu'Elle a daigné se charger de ce travail. En certains endroits, l'imprimeur de Lyon s'est trompé, et, par conséquent, a occasionné des erreurs dans la traduction ; je les ai corrigées. En d'autres, la force des mots français n'avait pas été bien saisie, et ceux-ci sont en fort petit nombre ; je ne me rappelle mê- me pas qu'il y en ait plus de trois ou quatre. Détraquement, qui ( I ) D. Juste Guérin, qui retournait au collège de Turin dont il était Prévôt, et les PP. Maurice Marin et Anselme Chardon qui se rendaient à Milan. Ils partirent d'Annecy le 17 août. (Acta Collegii Aiitiessii.)  Akkée 1620  3^5  qiier, sconcertare; détraqué, sconcertato ; ma détra- quement, non sô se si possa dire sconcertamento ; et anco détraquer vuol dire sviare. Goderon è la lattuca che si porta al collo; et alcuni simili, come les défenses du sanglier, che sono i denti che escono fuor di bocca, che in francese non si chiamano denti, ma solomenie (sic) défenses ; come venayson, che è il grasso et il star bene de cervi. Dirô liberamente a V. P. che da sij^nori Italiani ho havutoavisi molto differenti circa questo libretto, perché alcuni dicono che i capi nelli quali io tratto delli giochi. delli balli et simili passatempi, et nelli quali si parla delli corteggi et délia honestà dello letto matrimoniale, et anco la comparatione che si fa nelli capitoli délia ten- tatione, di quella principessa sollecitata, non sonno a proposito in Italia, doue la severità et prudenza naturale délia natione non permette que (sic) queste tali cose si facciano ; et che dallaltra parte bisogna parlar molto accortamente délie cose appartcnenti alla honesti, acciù non si ecciti l'imaginatione delle,^5/Vj vitii contrarii. Altri dicono che se bene in alcune proviniie dltalia quella vient du verbe détraquer, sconcertare ; détraqué, sconcertato ; mais je ne saii \\ dctraqutment peut se traduire par sconcertamento ; q\ détra- quer signifie aussi sviare. Goderon est la fraise qu'on porte autour du cou ; et tels autres mots, comme les défenses du sanglier, qui sont les dents qui sortent de sa gueule, lesquelles en français ne s'appel- lent pas denti, mais seulement défenses : et encore vemmsam, qui est la g^ai^^c et l'cnibonpoinl des cerfs. Je Jirai simplement ï \'otre Paternité que j'ai reçu, au sujet de ce livret, des avis très différents par des personnages italiens. \x% uns disent que les chapitres où je traite des jeui, des bals et de semblables passe-temps, et ceux où il est parlé des ani ^ et de l'honnêteté du lit nuptial, comme au\%i la compar la princesse soUuttée que je fais dans les chapitres sur la t«. - . ne •ont pas ï propos pour l'Italie ; car la retenue et la prudence natu- relle de cette nation ne permettent pas qu'on fasse de telles choses. D'autre part, il faut, dit-on. parler très prudemment de ce qui touche la pudeur, afm de ne pas éveiller I' \ des vues contraires. D'aucuns avouent cependant que, ^ww.i^uv «.cite retenue  326 Lettres de saint François de Sales severità régna, nientedimeno in altre provincie et si balla, et si attende a quelle legierezze, (0 nelli confini de Todeschi et Francesi paese de Venetiani, Piemonte et Costa di Nizza. (2) Revu sur l'Autographe conservé à Rome, au Vatican, dans la chapelle des Reliques du Pape.  règne en plusieurs provinces d'Italie, ailleurs néanmoins on danse et on se livre à ces légèretés, (0 aux frontières de l'Allemagne et de la France pays des Vénitiens, en Piémont et sur la côte de Nice. (2) ( I ) Les déchirures du papier ont fait disparaître un mot ici et la moitié de la ligne suivante. (2) Cette minute est restée inachevée.  MDCXCIX A MONSEIGNEUR JEAN-FRANÇOIS DE SALES, SON FRERE ÉVÊQUE NOMMÉ DE CHALCÉDOINE (inédite) La paix en France, et les projets du Prince Cardinal. — Déplaisirs de ce monde. — Nécessité croissante de réformer certains Monastères. — Les in- trigues du sacristain Perret. — Cuisinier et tailleur à « façonner au service et a la modestie. » — Salutations respectueuses, — « Un article de foy morale. » — Remerciements à faire à plusieurs Cardinaux. Annecy^ 22 août 1620. Mon très cher Frère, Plus je vay avant, moins j'escris, car il me semble qu'il y a moins a dire. Les nouvelles asseurees de la pacification en France (0 m'ostent tout a fait du doute auquel j'estois du voyage ( I ) La paix qui avait suivi l'entrevue de Coucières (voir ci-dessus, note ( i ), p. 14) ne fut pas de longue durée. Sous l'influence de ses partisans, la Reine mère forma une nouvelle coalition contre le premier ministre, et la cour se vit obligée de la réduire par les armes ; les troupes de Marie de Médicis furent défaites au Pont-de-Cé, et trois jours après, le lo août 1630, le traité d'An- gers terminait la campagne,  Akkée 1620 ^27 de Monseigneur nostre Prince Cardinal, ains me meueni en quelque opinion que si elles arrivent a Son Aliesse avant son départ pour l'abbouchement qu'elle devoit faire avec M. de Lesdiguiere, elle en desfera le dessein; et si elle vient, ce sera pour si p>eu, que je ne croy pas que sans importunité je luy puisse faire la révérence (O. Si monsieur le Marquis de Saint Damien (») vient, je m'essayeray de luy tesmoigner combien je me sens obligé a sa bienveuillance. La pauvre M" de la Croix sera gran- dement a plaindre sur la nouvelle de la rupture de son mariage, car a mesure qu'ell'a eu de la peine d'aymer son praetendu serviteur, elle aura de la peine a le des-ay- mer )'. Ce monde est tout plein de desplaysirs. Ce fut pour Aberes que Monseigneur le Prince prou- veut (4). Si je sçavois qu'on ne mit pas la main a la reforme générale des Monastères, selon le projet de Mon- seigneur le Serenissime Prince, je supplierois Monsei- gneur le Cardinal de la procurer pour son abbaie d'Aux, ou neantmoins je ne croy pas qu'on la puisse faire de durée sans mutation d'Ordre ou de Congrégation (>).  (1) Déjà en juillet, la pn:. !«• P.< ::...nt jvjii cMv..yc en i: nfi- dentielle à U cour Je Fran . ^ •:. .1 «cur le P. MonoJ. II . i J« leTer le* toupçont de complicité avec Marie de MéJicit. qui planaient, pent- étr ' ' ■ ic. el de prr; ' ^ voiet à Victor- A: iX Je jouer u. •»« la réconcilia- tion de la Reine mère et de «on 6U. L* • abbouchement • avec LetJiguièret •!. un. (Voir De blefani. Lé Smm^tétura Jt Frsiuts, vol. tV. pp. |)9, ))a, «1 cf. D«* f j . ' ' •''',' t' i8q«, chap i !c Saint Dan tome XVII. note ( 1 ). p. )94;. ()) Voir plut haui. : ' , ■ w : m. p. 8s, U pro|tt àm mariage entre M** de i : • _.;»J (4 ) Le pstrom de la paroitM dHabére* était l'Abbé d'Aulpt, alort Ma«ric« de ' iU pou: ' n Michallat. Il»' i. ne mo ne po«Ton« répondre à cette qaettioo. -. . . y .. . -. .. . i • j a» ... :• -' -^ ) féTfter 1618, donnée en '0 perpétacUe a« cardinal Maurice q«i en prit poetettion le 1 1 a^ ' >i ie n* ' ^ ' S4 eeaaya d'y mettre la réfor- me, il o'jr réoatit pat ; < ^ '• »ettleni< 'lUDMKVfDMit de xviii* «lèclf que l'ordre el la fervear reparurent dant le vieoi nooattère.  328 Lettres de saint François de Sales J'escriray a Monseigneur le Prince soudain que je sçauray quil sera de retour, affin quil luy playse faire reuscir ce bon œuvre gênerai, car tous les jours il y a plus de né- cessité. M. le sacristain Perret est allé a Clun}^, ou il remiie tant quil peut pour son dessein, et de la il veut passer a Rome pour remonstrer a Sa Sainteté ce quil pense propre pour rompre celuy de Monseigneur le Prince (0. Je n'ay garde de m'engager a Lyon pour la seconde fois, que je ne sache asseurement de pouvoir tenir pa- role (2); la providence de Dieu fera son coup selon sa gloire. M'"* l'Ancienne de Sainte Catherine vous escrit, et m'a prié de la vous recommander auprès de monsieur son neveu (3). Voyla deux laquais, dont l'un est aucunement cuysi- nier, et l'autre est bon tailleur. Il les faudra façonner au service, et peut estre a la modestie, bien quilz soyent bons enfans. Quand vous marqueres le tems, M. Rolant ira vous servir. Vives heureux et joyeux en la grâce de Nostre Sei- gneur, mon très cher Frère, et notamment puisque vous aves maintenant le P. D. Juste qui vous ayme tant. Je l'ay prié de faire faire un pourtrait du Saint Suayre (4) ; mais puisque monsieur RoUant va la, il aura le soin de payer l'ouvrage. Je salue très humblement monsieur le Chevalier de Lescheraine (5), et suis son très humble serviteur. Je fay revenir mon neveu de Lyon, pour luy faire faire son cours ( I ) Voir plus haut, Lettres mdclviii, p. 225, et mdclix, p, 230. Le sacristain Perret, en dépit des ordonnances qui attribuaient à la Sainte-Maison de Tho- non les prébendes vacantes de Contamine, voulait assurer la sienne à son neveu. (2) Voir ci-dessus, pp. 199, 233. (3) Henri de Maillard-Tournon. L'ancienne Abbesse de Sainte-Catherine, Jéronyme de Maillard (voir tome XIV, note ( i ), p. 79), était la propre sœur de Prosper-Marc, comte de Tournon, père du marquis de Saint-Damien. (4) Grande était la dévotion du saint Evêque à cette relique insigne. (Voir tome XVI, note (2), p. 177.) (5) Sans doute Georges de Lescheraine, chevalier de justice des saints Mau- rice et Lazare. (Voir tome XV, note (2), p. 81.)  Année 1630 329 de filosophie icy et le stiler aux offices du chœur, puisque il Ta désiré (O. Je salue très humblement madame de Saint George, que j'honnore plus qu'il ne se f)eut dire, et la signora Donna Genevra, ma chère fille, et M** de Berné ' , et toutes ces dames qui me font la faveur de me vouloir du bien, et madame de Sarsenas a part, comme l'honnorant singulièrement ' . De nostre Père D. Juste je n'en dis rien, car il sçait bien que c'est un article de foy morale que je suis très entièrement tout sien. Le bon M. du Crest de l'Estoile est mort, et a laissé, comme on me dit, messieurs de Chevron ses héritiers en ce quil peut i*\ Je pensois escrire peu, et en voyla beaucoup. Je remer- cieray monsieur l'Ambassadeur ( *> ) soudain que vous aures les Bulles, et le Cardinal Aldobrandin, qui m'a escrit une lettre bien honnorable (^), et le Cardinal Mclin ':) et le  ( I ) Troit fiU de Galloit de Sale* einbrat»èreot l'état ecclé«iastiqae : Etienne, plat tard D. Jotepb. Baroabite (voir ci-dettot. note (6). p. •44). Amé et Sé- baitten ; il e»t bic -1 Je ce» jeu- Hni it Lyon. ( s ) Marguerite -i- . _ l... ,» - Je D. Atné J- . _ .c, marqui* de SaiDt-Rambert. Elle épouta Jérôme, comte de Rocsillon. marqait de Bernex <- ' Cent* au pay« de Gez. etc. (Guichenoo. //n/. £ -^ - ^ - : '. 1778, tome II. p. 37^.) {}) Anae-Violante Parpaglia, dame de Cercenasco (voir ci-de«tafl, note ( s ), P- •n)- ( 4 ) Gaspard de Montmayeur. 6U de Nicolas, Mignenr du Crett et de l'Etoile. et de Claodina-FraoçoiM de Cbevron-Villette, n'ayant pat d'enfants de sa femme Benoîte Vor^iT. l^j^'u %c* bien* k te» nereux de <^ ' - d Hcctur, Ucrnar J ctjii mutt. laissant veuve Charlotte- Emma 1 1 qui hérita au nom de set enfants : vivaient encore Benoit -Théophile, le novice de Talloirct, et Pr<>*pcr. '.« Maarice et La: premier maître d hûicl Ju '. _- ^-_ :acur de Carmag qui épouta Victoire Borella. et mourut à Turin le 4 avril i6|$. {y) Philibert-Alexandre Se-. :r k Rome. (Voir tome X note (a ;. p. 197. et. k l'Appcnvl _. .. -..;ue qaelqae*-ane* de set le:... . au tujet de la coadjutorerie de jean-Françoit ; cf. encore ci-detsut, noie ( 1 ), P «n) (b) Pierre Aldobrandini était protoctear de Savoie. (Voir tome XII. note t p. 81. et k l'AppcnJue II de ce volume, sa lettre au prince de Piémont V, p 416 naquit k Flor««c««« IV M ^ .. , noble romaine. Si cc etei voient at i%torial et auditeur de Rote, il accompagna Clément VIII k Perrare, et -) et AlJubrandini dant le«r« mlseéont, fut oooce en i , ^ ■■ .a pourpre en 1606. Chargé en inéOM tempt du diocèse  350 Lettres de saint François de Sales Cardinal Sauli (0 qui m^'escrit combien d'obligation nous avons en cett'occasion a Monseigneur nostre Prince Car- dinal. Or sus, Dieu soit a jamais nostre unique support, et je suis en luy tout vostre. F., E. de G. XXII aoust 1620. Vous estes le premier auquel j'escris en cette mienne 54^ année que je commence aujourdhuy. A Monseigneur [Monseigneur] le R^^^ Evesque de Calcédoine, premier Aumosnier de Madame. Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation d'Annecy. d'Imola, il résigna cet évêché en 1611, et reçut plus tard celui de Tusculum. C'était un homme qui joignait à la piété une grande intelligence, une vaste érudition et une remarquable habileté dans les affaires ; aussi Paul V lui confia, outre une légation en Allemagne, plusieurs négociations importantes, et le nomma son vicaire à Rome ; ses deux successeurs, Grégoire XV et Urbain VIII, le confirmèrent dans cette charge. Le cardinal Millini mourut le i^"" octobre 1629. (D'après Ciaconius, Hist. Pontif. et Card., Romae, 1677, tom. IV.) (i) Le fils d'Octavien Sauli, Antoine-Marie, était originaire de Gênes. Sa mère appartenait à la noble famille Giustiniani. Après avoir rempli différen- tes nonciatures, il fut fait archevêque de sa ville natale en 1585, et deux ans après, le 18 décembre, créé cardinal. Il occupa successivement plusieurs siè- ges épiscopaux, et devint en 1620, évêque d'Ostie et doyen du Sacré-Collège. Son jugement sûr, sa rare prudence, son expérience consommée le firent beau- coup estimer de ses collègues et le rendirent particulièrement cher aux huit Papes élus de son temps ; il était plus qu'octogénaire quand il mourut, le 24 août 1623. (Voir ibid.)  AJ4S££ 102Û 331  MDCC A LA SOBUR DE MORVILLE NOVICE DE LA VISITATION DE MOULINS In*piration« partielles du Saint-Etprit. — Le père Je l'Evangile et tet deux filt. — Dieu ne veut être aimé que totalement. — Qu'attend-il pour Tertcr dan* le« cœurt le ■ don «acre de l'orayson f • — Baume divin et parfum* de ce monde. — A qui appartient une aum6ne déji livrée. — Il doit être indifférent ï M"* du Tertre de donner ici ou U. puisqu'elle donne au Sei- gneur. Annecy, fin août-septembre 1630(1). O combien de bénédictions Dieu espandra-il sur vostre cœur, et que de consolations sur le mien, si vous ailes croissant en la prattique parfaite du divin amour, ma très chère Fille ! Le Saint Esprit tient quelquefois la méthode d'inspirer par parties ce qu'il veut faire du tout, et ces vocations ont accoustumé d'estre grandement soli- des. Ce bon homme de l'Evangile*, ayant deux garçons, * .Matt..xxi. »s-|i. dit a l'un d'iceux : Vj, mon enfant, en ma vif^ne, pour y travailler ; et il dit : Je n'en fer ay rien. Puis, fay- sant reflexion et revenant a soy, // y alla et travailla très bien. Puis, le père dit a l'autre : Mon enfant, va travailler en ma vigne ; et il responJit : Je m'y en vay, et néanmoins il n'en fit rien. Or, dit Nostre Seigneur, lequel des deux a fait la volonté du père ? Sans doute le premier, ma très chère Fille. Vous aves le courage trop bon pour ne faire pas par- faitement ce qu'il faut faire pour l'amour de Celuy qui ne veut eslreaymé que totalement. Marchés donq bien ainsy, ma 1res chère Fille, l'esprit relevé en Dieu et qui ne regarde que le visage et les yeux de l'Hspoux céleste [ I , On ne peu" {ue la .! rr ne »o.t M ■ " a vétnr« (aprè« le i . !»>»o'. a*- , » »'j'» nu:u Je M • c« oom que ooot la dé«i|rn«roD« détormaU. La date attribué* ft M tri <«al parfaitement j». Elle peut, k la tt§n9t, <•> '-fal«m«oi a«s pr r tt peu aprè« la priM d'hahtt d« la S«a«r Marl*-Almé«. ouie aovt a'oMot aflir- mer qu il* r '« d« momâm, Daoa c« C4«, lia devraient te ^.-.-.. ^ i6to.  332 Lettres de saint François de Sales pour faire toutes choses a son gré ; et ne doutes point qu'il ne respande sur vous sa tressainte grâce pour vous donner des forces esgales au courage qu'il vous a inspiré. Le don sacré de l'orayson est tout prest en la main droitte du Sauveur, soudain que vous seres vuide de vous mesme, c'est a dire de cet amour de vostre cors et de vos- tre volonté propre ; c'est a dire, quand vous seres bien humble, il le versera dedans vostre cœur. Ayes patience d'aller le petit pas, jusques a ce que vous ayes des jambes a courir, ou plustost des aisles a voler. Soyes volontier pour encor une petite nymphe, bien tost vous deviendres une brave avette. Humilies vous amoureusement devant Dieu et les hom- mes, car Dieu parle aux aureilles abbaissees. Escoute, dit il a son Espouse, et considère, et abbaisse ton au- • Ps. xLiv, II. reille ; et oublie ton peuple et la mayson de ton père*. Ainsy le Filz bienaymé se prosterne sur sa face quand il parle a son Père éternel et qu'il attend la response de • Matt., XXVI, 39. son oracle *. Dieu remplira vostre vaysseau de son baume *Cf.lVReg.,iv,3-5. quand il le verra vuide* des parfums de ce monde, et • Luc, I, 52. quand vous seres humble, il vous exaltera*. Mais, ma très chère Fille, ne dites pas comme le jeune filz de cet homme : J'iray travailler, qu'avec un ferme désir d'y aller. Or sus, c'est la vérité que j'ay escrit une seule fois a N. (0 qu'une aumôsne voiiee et non délivrée pouvoit estre en quelque sorte transférée d'un lieu auquel elle estoit destinée en un autre d'égale pieté; mais qu'estant voiiee, délivrée et exécutée on ne pouvoit plus s'en desdire, puis- qu'une aumosne délivrée n'est plus a celuy qui l'a faite, mais, de plein droit et très certainement, appartient a celuy qui l'a receuë, et sur tout quand il l'a receuë sans condition, ou avec une condition qu'il est prest de son costé d'exécuter. Mais que je me sois plaint de vous, certes, je ne l'ay jamais fait, ni n'ay nullement inculqué mon advis, qui est l'advis de tous les théologiens. Voyla cependant qui va le mieux du monde, que vous ( I ) Peut-être à la Mère de Bréchard.  Aksée 1620  IJJ  le veuillies suivre, nonobstant ce que le monde voudroit dire. Aussi vous est il égal de donner ou icy ou la, puisque le Dieu du Monastère de [Xevers] est le Dieu du Monas- tère de [Moulins], et que toutes les deux Maysons sont également a la tressainte Vierge, et a vous, ma très chère Fille, que je conjure de persévérer a m'aymer constam- ment en Xostre Seigneur, comme très invariablement je suis a jamais et sans reserve vostre ; et ne cesse point de supplier la tressainte Vierge, la plus aymee Dame du Ciel et de la terre, qu'elle vous ayme et vous rende toute bien- aymeede son Filz, par les continuelles inspirations qu'elle impetrera de sa Majesté divine. Vostre plus humble père et serviteur, Frakç», E. de Gcncvc. 1620.  MDCCI A LA Ml-lRE FAVRE SUPÉRIEURE DE I.A VISITATION DE MONTFERRAND (rmACMurr) Double joie da Mïnt Fondateur de la VitiUtion. Annecy, faoût-septembrel i6ao < Vous verres, ma cherc grande Fille, c^ue Dieu vous fera recueillir de tx)ns et beaux fruitz de vostre travail. Ah! que de joye a mon ame de sçavoir ma Mère (*) a Paris et noslre unicjuc chère fille en Auvergne, toutes deux c(X)perant avec le Saint Fsprit a un service si digne et si saint ! Rêva tur U teste la*éré d«o« U I'm m^mm u rtlg dt U Mère Fé9n, par la Mère de Cbaogy. contcnrè* à La ViMtatéoo d'Aooecy. ( I ) Ce* liffne* doivent être de pe« po«téri««r«t à U lettre d« 9 o« 10 jatllet (voir cinleMof, p. tSu), car ellet •«ppoecol l'arrivé* de U Mire Favr« •• A«* vergne «acorr ' «. f«) La MAf-  334 Lettres de saint François de Sales  MDCCII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS (inédite) Lettre pour les Barnabites à Mb*" de Bourges. — Douce espérance de revoir la Sainte à Paris. — Le Monastère d'Orléans. — Réponses que François de Sales pense faire de vive voix. — Les désirs de « plusieurs gens de bien » au sujet de M^"" Camus. — Ce qui contrebalance les réels défauts de M""^ de Port-Royal. — Combien il lui serait avantageux de se retirer un peu à la Visitation ; difficultés à ce projet. — Des « honneurs » à faire. Annecy, 22 septembre 1620. Hier bien tard je receu vos lettres, ma très chère Mère, de la veille de Nostre Dame, et ce matin je vous escris hastivement par le sire Pierre qui va partir (0 ; et c'est le 22 de septembre, jour de saint Maurice. Or, tandis que je m'en resouviens, il faut que je vous die que nos Pères Barnabites m'ont fait escrire la lettre ci jointe a Monseigneur l'Archevesque de Bourges ( = ), de laquelle il leur importe grandement que j'aye res- ponse. Vous la verres, ma très chère Mère, et si vous sçaves quelque chose sur ce sujet avant que Monseigneur de Bourges m'escrive, vous ne laisseres pas de me l'en- voyer. Apres cela, ma très chère Mère, il faut que je vous die que le voyage de M. le Prince Cardinal en France se remet en train, et mon frère m'escrit qu'on le tient pour asseuré et, quant et quand, que je le feray, ce Prince voulant que je l'accompagne par tout ou il ira ; de sorte que me revoila a la veille de vous aller voir, si le Roy va faire l'hiver a Paris (3). (i) Pierre Richard (voir tome XVI, note (2), p. 330). (3) Nous ne savons quelle affaire André Frémyot avait avec les Barnabites d'Annecy. Peut-être ceux-ci désiraient-ils son intervention auprès du Roi en faveur des fondations projetées en France. (Voir ci-dessus, note (2), p. 117.) (3) Le lendemain même du jour où le Saint traçait ces lignes, le nonce Bentivoglio écrivait au cardinal Borghese au sujet des persévérantes préten- tions de Maurice de Savoie à une légation particulière en France, légation qui, dans la pensée secrète de Charles-Emmanuel, se transformerait ensuite  ASSÉE 1630 33c J'espere avec vous, ma très chère Mère, que nostre Seur Claude Agnes « fera bien, et sur tout estant si proche de vous en ce commencement, car il me semble qu'Orléans est un fauxbourg de Paris. Et cette si digne et bonne Princesse les protégeant si favorablement, il m'est advis qu'il ny a qu'a beaucoup attendre de progrès pour cette Mayson-la ' , moyennant la grâce de Dieu, en celle d'ATtgnon (cf. ci-de*«a«, note ()), p. 194). Tont échoua, et le voyage remit en train tant de foi«. n'eut pa« lieu. Quant au Roi, après avoir »oumif le« révoltèt. ami< de la Reine mère, il était en ce moment ik Bordeaux, te pré- parant ï te rendre dan« le Bêarn pour y rétablir le culte catholique. Le 7 no- vembre, Loui« XIII rentrait à Paru. D'après La Xufi^uturj dt Frjmcid, vol. IV, p. 436 et pjstim ; La Vte du Card. de Rukclteu, Cn\nf^r\c, i6q^, tome I, PP- 75-75) fi ' La M' ^ ' îc-A^'Mc* Joly de la Roche, i>upeneurc de la nouvelle fondation d • (s) Déjà noat avont trouvé la corotette de Saint-Pol, ou Saint-Paul, parmi let ! " ' ,rec ardeur ï l'établittement de la Vi à Pan t. note (a), p. )}))« nout la rencontr re comme principal toutien de la fondation d'Orléant. Son mari, Françoit d'Or- léant, comte de Saint-Pol, pair de France. < icur de cette Tille depuis 1616; elle «ut le faire entrer dant tes ijuc ton fils, le duc de Frontac, qui parla au maire et aux écbevins pour leur faire connaître les \''- la princesse • et Ir ' • :*, note ( a), p. )io.] !.. , nt de l'Evéque. M" de rAobetpine, obtint «on autoritation, et l'établitteroent »e fi' ' Hiit. de la Fondation. ) C' . ite dame était Anne, fille unique de Geoffroy Nom- par, baron de Caumont. et de Marguerite de Lnttrac, veuve en premièret 'ré, tout deux renégatt du ca'* Ta ..• l'ambitieute prétention de i * '»• cet et grandt teigneurt. • A tix ant, captive an chitean de Lm Vangvéon, à « de Claude des Cars, d» ' - « de ton lelenr dont un duel la rendit % . , , '-t moit {i\flé\ elle fut auttitôt fiancée au frère du défunt. Henri. La prtncetM de Careocy. comme on Ij t alors, devint, en octobre de la même année, du conten- tement do su ... ... lu pritonnière de Mayenne pour attendre, tout le titre de marquite de Frontac. l'heure d'épouser le 61* du grand Ltgueur. Meilleure fortune ! ^ de ta teconde c > !o était cnl-..: ..- . . ^ -,- ....l»n, aprétde non> — ^- _ a- luret. Anne de Caumont entra dant l'illuttre famille d'Orléant. per ton  vertu et favorisé le léle voir tome XII. note ( 1 \. p. m), «t d'Antoinette ! te fondatrice de la Congrégation * - ' — : fut digne de tes parentes. La mon _. — ... ._ __. d'elle, l'oraiton et let bonnet «vuvret •• pertagéreni m vie, et quand I le« éf lito« re*«auré««. , .... I fwiaibre de pe«*>«>  336 Lettres de saint François de Sales qui est le souverain et unique objet de toutes nos con- fiances. Je seray grandement ayse quand je sçauray que vous seres logées, et dedans la ville (0, puisque mesme c'est le sentiment de nostre bon P. Binet (2) qui a tant de cha- rité pour vous et tant de bonne conduite. Je vay tous- jours différant de luy escrire, et peut estre le verray-je plus tost, bien que je croy que le voyage ne se fera que sur l'extrémité du moys prochain ou sur le commencement de novembre. Et tandis que je m'en resouviens, je vous prie de dire a monsieur de Saint Jaques (3) que j'attens de luy respondre par les effectz de ce quil m'a demandé, mon frère m'ayant escrit quil n'oubliera rien pour satis- faire a son désir. J'attens avec crainte vos premières nouvelles sur la maladie de la Seur Marie Marguerite de Saint Bonet, car je voudrois bien qu'elle guérit, si Dieu le vouloit, sans la volonté duquel je ne veux rien vouloir (4). Demain je vay voir M. de Belley son frère, que je treuve tous- jours plus aymable ; mais je ne voy pas comme on puisse luy persuader de quitter ces gestes immodérés de la prae- dication, ni arrester le cours de sa plume, comme vous m'avies escrit que c'estoit le désir de plusieurs gens de bien. Or, il escrit maintenant des choses que les Pères Jésuites de deçà et quelques théologiens qui les ont veues soulagés et des malheureux de toutes sortes bénissant sa mémoire. (D'après Hilarion de Coste, Vies... des dames illustres, etc., 1647, et le P, Chérot, S. J., Etudes religieuses, 1896 : Une grande chrétienne au XVIU siècle, Anne de Caumont, comtesse de Saint-Pol, etc.) ( I ) Le transfert de la Communauté, de la maison sise au faubourg Saint- Michel dans sa nouvelle demeure de la rue du Petit Musc, ne put avoir lieu qu'à la fin de juillet 1621, (Voir le tome précédent, note (3), p. 372.) (2) Le P. Etienne Binet, de la Compagnie de Jésus. (3) Charles de la Saussaye, curé de Saint-Jacques de la Boucherie. (Voir ci-dessus, note ( i ), p. 129-) (4) Catherine Camus (voir ibid., note (3), p. 68), à peine âgée de quinze ans, avait pris l'habit au monastère de Paris le 25 novembre 1619 ; elle fit pro- fession le 9 février 1621 . C'est par erreur que le Saint l'appelle Marie-Marguerite, elle porta le nom de Marie-Catherine. Envoyée à la fondation de Dol en 1627, elle mourut à Caen le 27 décembre 1646, après Je longues souffrances, patien^i- ment supportées. « Je désire expirer mon âme dans le Sacré-Cœur de mon Jésus; »> ce fut là une de ses dernières paroles, {Livre du Noviciat du 1'='^ Mo- nastère de Paris et Notice manuscrite.)  Année 1620  557  jugent devoir estre fort utiles parmi le monde : c'est une besoigne de mesme espèce que la Mcntoire Je nostrc pauvre Darie vO. Je vous escriray de rechef par luy, qui part au commencement du moys prochain. O que mon cœur a esté touché d'une douceur extrême dequoy ma très chère fille M" de Port Royal a esté avec vous ' ! car il est vray, je luy dis que devant estre a jamais tout a elle, je vous donnois également et unique- ment aussi avec moy, et j'eusse deu dire en moy. Or sus, je suis infiniment ayse encor que vous la treuvics si ay- mable. Elle l'est a mon gré tout a fait, non obstant tout ce qu'elle dit contre elle mesme, qui [est] voyrement véritable, mais qui est contrechangé par une si bonne et franche volonté que cela ne tient point de place, et sur tout par ce qu'elle ne l'ayme pas et que un jour tout cela s'esvanouira devant la grâce de Dieu. Penses, ma très chère Mère, si [je] voudrois pouvoir seconder son désir et contenter son cœur bienaymé ; car je suis bien avec vous, que si ell'avoit le loysir d'estre un peu retirée avec nous, elle gaigncroit beaucoup. Mays quel moyen ? plus j'y pense, moins je voy de possibilité : cest Institut-la tient un plus grand rang que le nostre, cet Ordre, grandement accrédité. Mays Dieu sçait des choses que nous ne sçavons pas : sil est expédient pour sa gloire, il fera possible ce qui nous semble ne le pouvoir pas estre, et s'il laisse celte fille la, il fera pour elle, la, tout ce que nous pourrions désirer. De luy escrire il ny a pas moyen, car voyla le sire Pierre qui presse. Ma très chère Mère, salue*» 1res chèrement son ame de la part de mon cœur qui est le vostrc et qui est sien, lit Dieu tire tout a soy. en soy et pour soy. Aftien. Je ne sçaurois escrire a M" la Marquise de Meneley, qui m'a escrit si cordialement, ni a madame la Ciencralc des Cialleres « , que j'honnorc si parfaitement : faites ( I , pMudoojrnic «l« la bjroooe d* Tbof«nt «Un» l'osvraf* «le M*' CAïast. (Voir l« toro« précédent. ooi« 1 .p. »Si } i » / La Mèr« Angélique Arnaald. ()) Charlutle MjiKucNle de Cà«odl. mjrqaiM 4« y i», «t m **»^t, FrAOÇoiM-Rariruerite ' ' >»« 4« joignv , « oir lo««« Ai«, tt«le (1 . p ill>. et XVIII. L«T«»M IX IJ  338 Lettres de saint François de Sales bien mes honneurs, sil se peut. Je suis très obéissant ser- viteur de M'"^ la Comtesse de Saint Paul (0. Tout se porte bien icy. Je salue M'"*' la Présidente de Herce, a laquelle j'escriray dans peu de jours, et toutes nos très chères Seurs. 22 septembre 1620. A ma très chère Mère (2) [en N.] S'', La Mère [Superieujre de S^^ [Marie] de la Visitation. Paris. (3) A M. de Frouville et de Villeneufve, a nostre grande fille (4), mille salutations . Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation d'Annecy. (i) Voir ci-dessus, note (2), p. 335. ( 2 ) Les mots insérés entre crochets ont été enlevés à l'ouverture de la lettre, (3) Cette phrase est écrite au-dessous de Tadresse. (4) M""^ des Gouffiers.  MDCCIII A UN GENTILHOMME (0 Une importante affaire dont le succès dépend en partie de l'intervention du destinataire. Annecy, 23 septembre 1620. Illustrissimo Signor osservandissimo. Ho pregato il signor advocato Bovardo (2), latore délia Illustrissime et très honoré Seigneur, J'ai prié M. l'avocat Bouvard (2), porteur de cette lettre, de se (i) L'Autographe a encore ses deux feuillets, mais la quatrième page ne porte aucune adresse. Il semble probable pourtant, d'après la teneur de la lettre, que l'Evêque de Genève écrit au gouverneur de Montmélian. C'était, depuis avril 1615, Jérôme Langosco, comte de la Motte, Il garda cette charge dix ans. En 1607, ce personnage, que nous connaissons fort peu, avait eu la permission d'armer un vaisseau portant l'étendard de Son Altesse le duc de Savoie ; en 1613, il fut nommé général des galions du souverain. (D'après Dufour et Rabut, Montmélian, place forte^ et les Registres des comptes con- servés à Turin, Archiv. de l'Etat.) (2) Michel Bouvard (voir le tome précédent, note ( i ), p. 376).  Année 1620 ^39 présente, d'andar a Monmelliano p>er un nejjocio che è d'importanza a me et a Monsignor di Calcedonia, mio fratello, come fntenderà dal sudetto lalore. Et perché haverà egli forsi bisogno délia authorità di V. S. 111*' per riuscirne, io la supplice di concederla doue ne fosse mestieri, per amor del signor Abbate di Abondanza, che mi vuol tanto bene ('\ et per amor d'Iddio dell'honor del quale in parle si tratla in questo negocio. Ht promettendomi facilmente questo favore dalla cor- lesia et generositâ di V. S. 111"*, finisco, augurandoli ogni santa prosperità. Di V. S. 111-, Ilumilissimo et affettionatissimo servitore, Franc», Vescovo di Gcncva. In Annessi, alli 23 di Septembre 1620. RcTu tar l'Autographe appartenant à la famille Berihct, à Anneqr.  rendre à Montmélian pour une atfairc qui m'intéresse aussi bien que Monseigneur de Chaiccdoinc, mon frère, comme vous l'apprendrez par le susdit porteur. Ht parce qu'il aura peut-être besoin de l'auto- rilé de \*otre Seigneurie Illustrissinic pour réussir, je vous prie de la lui accorder là où elle sera nécessaire, pour l'amour de M. l'Abbé d'Abondance qui me chérit si fort (»), cl pour l'amour de Dieu, dont l'honneur est en partie engagé dans cette affaire. Me promettant aisément cette faveur de la courtoisie et de U libéralité de Votre Seigneurie Illustrissime, je finis en lui souhaiunt toute sainte prospérité. L)c \'otre Seigneurie Illustrissime, Lx très humble cl très affectionné scr\'itcur, François, Evéquc de Genève. A Annecy, le 23 septembre 1620. ( 1 , Vcipatica Aiaxu ,vutr lutne Xlll. not« ; i j. p. 4!).  540 Lettres de saint François de Sales  MDCCIV A UNE DAME La partie inférieure de Tâme se ressent des incommodités du corps. — Dieu ne laisse pas d'agréer les actes de l'esprit faits avec peine et sans joie sen- sible. — Etre juste envers nous-même. — Comment changer le plomb en or. — Un peintre Capucin. — La future « image vivante de la divine Majesté. » Annecy, 29 septembre 1620. Ma très chère Fille, Je ne suis nullement estonné si vostre courage vous semble un peu plus pesant et engourdi, car vous estes grosse ; et c^est une vérité manifeste que nos âmes con- tractent ordinairement les qualités et conditions de nos cors, en la portion inférieure. Et je dis ainsy, ma très chère Fille, en la portion inférieure, parce que c'est celle la qui tient immédiatement au cors et qui est sujette a participer aux incommodités d'iceluy. Un cors délicat estant appesanti par le faix d'une grossesse, débilité par ce travail du port d'un enfant, incommodé de plusieurs douleurs, ne peut pas permettre que le cœur soit si vif, si actif, si prompt en ses opérations. Mays tout cela ne preju- dicie nullement aux actes de l'esprit, de cette pointe supé- rieure, autant aggreables a Dieu comme ilz sçauroyent estre parmi toutes les gayetés du monde, ains certes, plus aggreables, comme faitz avec plus de peine et de conteste ; mais ilz ne sont pas si aggreables a la personne qui les fait, parce que, n'estant pas en la partie sensible, ilz ne sont pas aussi sensibles ni délectables selon nous. Ma très chère Fille, il ne faut pas estre injuste, ni exiger de nous que ce qui est en nous. Quand nous sommes incommodés de cors et de santé, il ne nous faut exiger de nostre esprit que les actes de sousmission et d'acceptation du travail, et des saintes unions de nostre volonté au bon playsir de Dieu qui se forment en la cime de l'ame ; et quant aux actions extérieures, il les faut ordonner et faire au mieux que nous pouvons, et nous contenter de les  I  Année 1620 341 faire encor que ce soit a contrecœur, languidement et pe- Namment. Et pour relever ces lang^ueurs et pesanteurs et eng^ourdissemens de cœur, et les faire servir a l'amour divin, il faut en advoiier, accepter et aymer la sainte abjection : ainsy vous changeres le plomb de vostre pesan- teur en or, et en un or plus fin que ne seroit celuy de vos plus vives payetés de cœur. Ayes donques patience avec vous mesme; que vostre portion supérieure supporte le détraquement de l'inférieure: et offres souvent a la j^loire éternelle de nostre Créateur la petite créature a la for- mation de laquelle il vous a voulu prendre pour coope- ratrice. Ma très chère Fille, nous avons a Xessi un peintre Capucin, qui, comme vous pouves penser, ne fait point d'imapes que pour Dieu et son temple'» *, et bien que travaillant il ayt une si g^rande attention qu'il ne peut faire l'orayson a la mesme heure, et que mesme cela occupe et lasse son esprit, si est ce qu'il fait ces ouvrages de bon cœur, pour la gloire qui en doit reuscir a Xosire Seigneur et l'espérance qu'il a que ces tableaux exciteront plusieurs fidèles a louer Dieu et bénir sa bonté. Or, ma hère Fille, vostre enfant qui se forme au milieu de vos entrailles sera une image vivante de la divine Majesté; mais ce pendant que vostre ame, vos forces, vostre vigueur naturelle est occupée a cet œuvre, elle ne peut qu'elle ne se lasse et fatig^ue. et vous ne pouves pas en mesme tems faire vos exercices ordinaires si activement et gayemenl. Mais souffres amoureusement ces lassitudes et jK^santeurs, en considération de l'honneur que Dieu recevra de vostre proerir jamais •, non plus que la source dont elles sont •Cf.toia.XV.p.94. issues ne tarit jamais, et que la présence ne les nourrit non plus que l'absence ne les fait languir ni finir, parce que leur fondement est par tout : puisque c'est Dieu, au- quel j'ay rendu grâces très humbles de vostre vocation et de celle des deux chères Seurs a un si saint Institut ' ; et sur tout dequoy il vous y maintient avec tant de faveur, que toutes trois vous y rendes du fruit et devenes toutes, les unes après les autres, Mères en une si honnorable famille, pour l'establissement de laquelle, en France, vos- tre véritablement sainte mère avoit tant prié et travaillé, comme pour sa finale retraitte et vostre habitation en cette vie ». O mon Dieu, ma très chère P'ille, ma Mère, que de bénédictions sur vous ! que de fidèles correspon- dances vostre ame doit rendre a la douceur que la divine Providence a exercée en vostre endroit ! Oserois-je bien parler en confiance a vostre cd'ur ." Cer- tes, je ne pense jamais en vostre bienheureuse niere que je n'en ressente du proffii spirituel, avec mille consola- tions de voir que ses vœux ont esté exaucés en ses trois filles. Or, j'espère que ses trois filz aussi, quoy qu'il tarde, recevront quelque bonne afifluence de la miséricorde de Celuy a qui je sçai qu'elle les avoit consacrés. J'ay eu le bien de les avoir tous reveus a ce dernier voyage que j'ay fait en France, et le contentement d'avoir rc*conneu en et qu'elle ■ vu • le« bonne* C»rméUî9t. • et ajovte •« «ojel de U Prienre : • Mon*t • É •  34^ Lettres de saint François de Sales nostra diocaesi colligere, Indulgentias publicare et Confra- ternitati Domus vestrse utriusque sexus Catholicos adscri- bere, procuratori vestro liceret. Nos, pro Domus vestrae fama et longe lateque diffuso splendore, litteras quidem amanter scriptas, amantissime vidimus et perspeximus, neque sine magna quadam animi propensione id praes- tandi quod petebatur. Verum, cum ad rem ventum est, ubi ab eo qui litteras illas attulit postulatum est ut facultatis rerum Domus vestrae gerendarum authenticum diploma ac BuUam aut Brève, vel transcriptum concessionis Indul- gentiarum proferret, respondit se non habere. At vero * Corpus Juris,cie- multum. Révérende Domine, etjurecanonico *et decreto men. De abusioni- ^ '-i •• ^t^ • i . • • * . . • 1x11 bus. De pœnit. et v^oncilii iridentini ^ cautum est ne quis ad Indulgentia- *^™e7s XXI de ^^"^ publicationem, earum maxime quae cum eleemosyna- Reform..c.ix;Sess. rum coUectione coniunctae sunt, admittatur, nisi fidem XXV Decr de In- duig.' faciat omni exceptione majorem, de illarum concessione. aumônes dans notre diocèse, de publier des Indulgences et d'enrôler des catholiques de l'un et de l'autre sexe dans la confrérie de votre Maison. Quant à nous, en considération de la notoriété de celle-ci et du grand éclat qu'elle répand de toutes parts, nous avons reçu et nous avons lu de très grand cœur votre si affectueuse lettre, non sans éprouver une grande inclination à faire ce qu'elle sollicitait de nous. Mais quand on est venu au fait et qu'on a demandé au porteur de la lettre de fournir une pièce authentique qui le constituât votre chargé d'affaires, une Bulle ou un Bref, ou une copie de la concession des Indulgences, il a répondu qu'il n'en avait pas. Cependant, Révé- rend Seigneur, le droit canon et le décret du Concile de Trente ont eu grand soin de défendre que personne puisse publier des Indul- gences, surtout celles qui sont jointes à la quête des aumônes, s'il ne produit sans faillir la preuve qu'il en a obtenu la concession. déjà huit ans plus tôt; et les différentes particularités de la lettre du Saint auraient ainsi leur explication. Elles ne la trouvent pas moins dans ce passage de la Chronique de Bérody (Fribourg, 1894) : « La même année 1620, et le même mois d'octobre, la plu- part des gens d'Agaune et du Valais s'affilièrent à la Congrégation de Saint- Jacques-le-Majeur, à cause des Indulgences accordées miséricordieusement dans le Seigneur, par le Souverain Pontife Paul V, aux membres de la dite Congrégation. Trois hommes, avec l'autorisation du Pape et du recteur de l'hospice de Saint-Jacques-le-Majeur de Compostelle, proposaient ces Indul- gences dans tous les pays. >> Ils avaient certainement passé en Savoie avant de se rendre chez les Valaisans.  I  1^67. £/•! Domimt'  Année 1620 347 Prudentia autem mullis experimenlis comprobata docei non cuilibet dicenti se nomine locorum piorum eleemo- synascolligere deberecredendum esse, aut concedendum quod qua?rit ; qua de re non ita pridem ipsamet Sancta Sedes nos peculiari cura monuit *. • Con»nt. J>u V. Quare, donec de potestale hominis qui iiiieras aitulit et de concessione Indulgenliarum nobis consiet, a collec- lione eleemosynarum et publicatione Indul^^entiarum abstinendum decrevimus; parati tamen ex animo vestris adesse votis Domusque vestrae commodis, ubi per lej^um ecclesiasticarum Canones nobis licuerit. Dominationem Vestram id non aequo tantum, sed etiam laeto et consen- tiente accepturam animo credimus, nosque nihilominus suis suorumque precibus Deo optimo commendaturam, quod et nos vicissim facimus. Annessii (îebennensium.  \jL prudence mcnic, coniirmcc par de nombreuses expériences, nous apprend à ne pas ajouter foi au premier vc"»; •■ ind il se dit chargé de recueillir des aumiSnes au nom des t: ;nents de picié, et de ne pas lui accorder ce qu'il demande. A ce sujet, récemment encore, le Saint-Siège nous avertissait d'y veiller d'une fa^on toute spéciale. Aussi, jusqu'à ce qu'il nous coiuic des pouvoirs du porteur de la lettre et de la concession des Indulgences, nous avons fait surseoir ï la quête des aumônes et ï la publication des Indulgences, sincè- rement disposé toutefois ï nous rendre à vos désirs et ï nous inté- resser i votre Maison, aussitôt que les lois canoniques nous le permettront. Nous sommes persuadé que Votre *^ :rie recevra cette lettre, non seulement avec bienveillance, ihjm même avec plaisir et conformité de pensées avec nous, et de plu»,qu'Klle nous recommandera à la Bonté divine, comme réciproquement nous en usons envers File. Annecy en Genevois.  34^ Lettres de saint François de Sales  MDCCVII A LA MÈRE DE CHANTAL, A PARIS L'opinion de François de Sales sur la juridiction la meilleure pour les Ordres de femmes. Annecy, [juillet-octobre 1620 (i).] Ma très chère Mère, • • • • • • • • •••••••••• ^ Je voy des gens de qualité qui penchent grandement et jugent qu'il faudra que les Monastères soyent sous Tauthorité des Ordinaires, a la vielle mode restablie pres- que par toute l'Italie, ou sous l'authorité des Religieux, selon l'usage introduit des il y a quatre ou cinq cens ans, observé presque en toute la France. Pour moy, ma très chère Mère, je vous confesse fran- chement que je ne puis me ranger pour le présent a l'opi- nion de ceux qui veulent que les Monastères des filles so3^ent sousmis aux Religieux, et sur tout de mesme Or- dre, suivant en cela l'instinct du Saint Siège, qui, ou il peut bonnement le faire, empesche cette sousmission. Ce n'est pas que cela ne se soit fait et ne se fasse encor a présent loûablement en plusieurs lieux ; mays c'est qu'il seroit encor plus loiiable s'il se faysoit autrement : sur quoy il y auroit plusieurs choses a dire. De plus, il me semble qu'il n'y a non plus d'inconvé- nient que le Pape exempte les filles d'un Institut de la jurisdiction des Religieux du mesme Institut, qu'il y en a eu a exempter les Monastères de la jurisdiction ordinaire qui avoit une si excellente origine et une si longue pos- session. Et en fin, il me semble que véritablement le Pape a sousmis en effect ces bonnes Religieuses de France au (1) Ce texte a certainement été tronqué, et la première phrase semble mal ou incomplètement transcrite. Quant aux raisons de notre date approximative, elles se déduisent de l'étude des événements en partie exposés dans la note suivante.  Akkee 1620 349 gouvernement de ces Messieurs (O; et m'est advis que ces bonnes filles ne sçavent ce qu'elles veulent, si elles veulent attirer sur elles la supériorité des Religieux, les- quelz, a la vérité, sont des excellens serviteurs de Dieu, mais c'est une chose tous-jours dure pour les filles, que d'estre gouvernées par les Ordres, qui ont coustume de leur oster la sainte liberté de l'esprit. O ma très chère Mère, je salue vostre cœur qui m'est prctieux comme le mien propre. Vive Jésus ! Frakç», E. de Gcncvc. ( I ) On «ait qae lorsque \cs Carmélitet de la reforme de sainte Thérèse t'établirent en France, le* Carmes déchaussés n'y avaient pas encore pénétré. Le Pape Clément VIII avait donc confié (160)) le gooTernement de ces Reli- gieuses ï trois prêtres de grande science et de haute vertu : Jacques Gallc- mand, André du Val et Pierre de Bérulle (voir tome XII. note 1 ', p. 118, Lettre clxti. p. i )i, et note ( 1 \ p. 1 s%\ désignant toutefois, au défaut du Com- missaire général des Carmes, le Général des Chartreux pour Vmtenr de l'Ordre. Cclui-ci ayant récusé cette fonction, un Bref de Paul V, du 9 septem- bre ibo6, ordonna la nomination d'un prêtre séculier, élu pour trois ans et rééligible seulement pour un second triennal, spécifiant que cette disposition fterait suivie, mime au cas ou les Carmes s'établiraient dans le royaume. Enfin, en 1614 (17 avril), le même Souverain Pontife nommait M. de Bérulle Visiteur général et perpétuel du Carmel de France, disposition confirmée par le Bref du 14 mars ibso. Tous ces documents émanés de Rome n'étouiïèrent pas le« détir* de quel- ques Religieuses qui, s'appuyani sur un texte des Constitutions de la sainte Réformatrice, réclamaient la juridiction des Pères de leur Ordre. Des troubles éclatèrent k ce sujet en 1O18 au Monastère de Bordeaux ; celui de Bourges, que gouvernait la Mère Isabelle de jésus-Christ, suivit son exemple. L'Ar- chevêque, M*' Frémyot. sur la requête des Carmélites, se transporta k leur coaveni le 17 juillet ibso. et les prit momentanément son* «4 direction, dé- fendant, par sentence du 18 août, et aux Carmes et aui irs. de faire aucun acte d'autorité dans ce Monatière jusqu'i ce q;: :1 : -yjiuc autrement par le Saint-Siège. Mais déji les premiers jours de :. •c.^re, il avait donné •a parole de ne plus soutenir les Religieuses. Ne p«ut-on pas supposer que •on prompt changement fut le résultat des conseils q- ' — itt demandés i sa sainte s«cur, la Mcre de Chantai, et par elle, ^11 (jenéve* C'est pourquoi il est vraisemblable de placer ces lignes entre juillet cl novembre. (Voir }f'---r --.' '■ - -' • ~ !' - nemtml fl rUtértMit Jti Cjra/. /i/f I .; du premier Monastère de Pans ; Reims. Dubois- Poplimoni, li^M, tome il. ParUe IV, dup. is, et Parti* VI, chap. V.)  350 Lettres de saint François de Sales  MDCCVIII A LA MÈRE FAVRE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE MONTFERRAND (0 (fragment) Le rôle de la destinataire et celui de V Introduction h la Vie dévote. Annecy, i^"" octobre 1620. Je me resouviens, ma très chère Fille, que vous m'es- crivistes une fois que messieurs les confesseurs de ce païs-la vous renvoyoyent les femmes, afïin de les faire es- claircir, par vostre entremise, des difficultés et scrupules qu'elles avoyent es choses secrettes de leur vocation. Ma très chère Fille, vous faites bien de les renvoyer a Vin- * Partie III, chap. troductïon, OU je declare suffisamment tout cela * en XXXIX. une sorte que si elles le veulent considérer, pour peu qu'on les ayde (si elles sont si rudes ou simples qu'elles ne l'en- tendent pas), elles le pourront entendre utilement; car vostre vocation et la qualité de fille ne vous permet pas de leur rendre ce service en autre façon.  i^' octobre 1620. ( I ) Ce fragment ne fait qu'un, dans les éditions antérieures, avec celui que nous avons donné au tome précédent, p. 302, en expliquant les raisons de la scission. Nous indiquions, sous toutes réserves, la Mère Favre comme desti- nataire ; elle le serait donc également des présentes lignes.  Aknée 1630 3^1 MDCCIX AU PRINCE DE PIÉMONT, VICTOR-AMÉDÉE ' » ^ Exposé de« factlitét d'une fondation d'Oratorient à Ramilly et det avantages qui en rétolî ' îcvrait faire le p: "e bonne cruvre. — L y et Je Draillatn Annecy, 7 octobre 1630. Monseigneur, En attendant que Vostre Altesse face reuscir le projet du restablisscment de la vraye pieté en tous les monas- tères et es autres églises de cet Estât de deçà les montz, voyci une digne occasion qui se pra?sente pour Rumilly. l.e sieur de Saunaz, Prieur de Chindrieu en Chautai- gne ('), désire sans fin de consacrer sa personne et son prieuré au service de Dieu et des âmes sous l'Institut des Pères de l'Oratoire; et parce que son prieuré est proche (le Rumilly, il a jette ses yeux sur ce lieu-la, duquel la cure estant asses bonne, icelle, jointe au prieuré avec quelcjues autres petitz bénéfices, pourroit suffire a lentre- tenement de dix ou douze bons ecclésiastiques dudit Ora- toire qui auroyent un grand employ en cette ville-la el en tout le voysinage. Mays pour avoir l'événement pro- pice, il seroit requis, Monseigneur, que Vostre Altesse nous tesmoignast son consentement et contentement, el (|ue par après elle favorisast les poursuites qu'il sera re- quis de faire a Rome. Et de tout cela, je l'en supplie 1res humblement, rom- m'aussi de commander que les pauvres cures dArmoy et de Draillens soyent assistées de l'argent que tant de foys Vostre Altesse leur a ordonné ; n'estant pas en nos- ire pouvoir, ni par prières, ni par sousminsions. ni par U pn«ar« d« Chindnev. V|clor-Amé4é« ••! dooc, ft co«p t4r, d«ttin4tair« d«-« tîini««. l«*«tt«. note « .p. 160. tt d-aprèi. ooU ( 1 ). p. i%fl.  3^2 Lettres de saint François de Sales importunité d'en rien avoir, des cinq ou six ans en ça, sinon 50 escus, sans plus (0. Vostre Altesse sçait combien cette supplication est juste ; qu'il soit donq son bon play- sir de la faire reuscir, tandis que nous prions Nostre Sei- gneur qu'il la conserve et face de plus en plus prospérer. Je suis, Monseigneur, Très humble, très obéissant et très fidèle orateur et serviteur de Vostre Altesse Serenissime, Franç% E. de Genève. VII Vlii'"'' 1620, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. ( 1 ) Voir ci-dessus, Lettre mdclxiv, p. 245.  MDCCX A LA MÈRE DE CIIANTAL, A PARIS Pourquoi le Saint se réjouit du retard du voyage en France, — L'Evêque de Luçon et la Reine mère. — M. Michel apportant de Paris « une milliasse de lettres, » — L'Abbesse de Port-Royal auprès de la Mère de Chantai. Annecy, 11 octobre 1620. Que de désirs de vous pouvoir bien et longuement escrire, ma très chère Mère, sur le sujet que vos deux dernières lettres m'en fournissent ! mays certes, il ny a pas moyen, car, sil plait a Dieu, il faut que j'escrive encor a Moulins (0. Or sus, il est certain que je feray le voyage de France, mais non pas si tost : dont je suis bien ayse, car cepen- dant il se pourra faire que le Roy ira a Paris, unique moyen de nous y faire aller aussi (2). J'escriray, s'il se peut, encor aujourdhuy a M. l'Evesque de Lusson qui me fit tant de caresses et de faveurs a Tours (3), qu'a mon ( I ) Nous n'avons pas ces lettres, (3) Voir ci-dessus, note (3), p. 354. (3) Voir ibid., Lettre mdlx, et note (2), p, 38, Le message de François de Sales à Richelieu n'est pas venu jusqu'à nous.  1  As'KÉE 1630 ^^y advis il fera encor quelqu'estat de ma supplication. Mays a la Reyne Mère, certes, je ne le feray pas si lost, car il faut bien du sujet pour escrire a ces Majestés. Je croy bien que M** de Soyssons ne vous [a] ni favorisées ni défavo- risées, sur tout si vous ne l'aves priée de rien («^ ; mays a quelque chose malheur est bon. Cette grande Reyne sera, ce crois-je, plus ardente et plus voysine si elle revient a Paris, comme l'on tient asseuré '. J'attens M. Michel, et par luy bien des nouvelles de nos Seurs (>). Quelle consolation de la guerison de la petite Seur de Saint Bonet (O, et de l'autre que je ne connois, ce me semble, pas. Mays voyci nostre M. Michel arrivé avec une milliasse de lettres. O mon Dieu, que je dois et devray de respon- ses ! mais je payeray tout avec un peu de loysir, et no- tamment je remercieray nostre bon Père Binet de ses advis, quand je les auray leuz (5\ et feray tout ce que je j)ourray et sçauray pour mettre en bon estât les Consti- tutions. ma Merc, que de joye en l'imaj^ination de voir ma fille très chère auprès de ma Mcre, en allant et venant de Port Royal ^^) I comme nous en parlerons amplement, si je vay, ainsy que je l'espère. Mays pressé, je la salue par vostre entremise, et toutes nos chères Seurs. Hclas, je n'ay cncnr vcu c|ue la fine moindre partio dos lettres que vi;Ao(- '."M :itatiJ,coailc»»€ic Sut»»oQ» ;Vuu le tuu^c picwcUcitt.oot« (|), p. 406). {%) Après M nonvelle réconciliation aT«c Louis XIII, le i) aoàl. près d« Bri<«jc. Marie dr S* ^>tJlt «1 i Chinon ; elle rentra k Pan* a»an! le Koi, c cii ^ -.. - tur la L - - ( )) M. Michel Favre (voir tome XVII. note ( 1 ). p. toB) aTsil «ccompairn^ le« S fondait' quittant ,- i- -ta» la seconde qu. ^- : , uhre. il ; . . . ,.. . _ «oie. s'arrétant ans monastères de Bourges. Neeers. Moulins et Ljron. 4 S'rur .^< 't ^votr ct-desaws, noie (4^, p u»»,. Il c»: . . , . -- - ^ - -t-lc. 1 s ) Ces aeis do P. Etienne Binct sur différents points des Conslitaiiotts de rnt au I** Monastère d'Annecy, écrits d« la main '■'. u. l. •...•■-. ., .. . y a jn'Uté »*•• propret rêflrtion* ri jfirtul^4 psr Ic !«•..; 1 latoor. ^bj De port-Royal i y u l* Mcic \i , t »1-"* !in< 1 > •' '«nde de «.j. .. -, es, ne l j ««j'» j ....a ;. i .. 1 elle restait abbesse. LjrTTaa* IX •!  ^54 Lettres de saint François de Sales M. Michel m'a apportées ; j'escriray par tout ou vous voudres. Cependant, vives toute en Dieu et pour Dieu, ma très chère Mère; je recommande nostre unique cœur a sa sainte miséricorde. Annessi, le xi Vlif^ 1620. A ma très chère Mère en Nostre Seig% La Mère Supérieure de Paris. A Paris. Revu sur l'Autographe qui se conservait à Annecy, chez les RR. PP. Missionnaires de Saint-François de Sales.  MDCCXI  A MADAME DE GRANIEU  Les effets des affections saintes, — Humble sentiment de reconnaissance de l'Evêque de Genève. — Avis sur la santé de la Supérieure de la Visitation de Grenoble. Annecy, 16 octobre 1620. Certes, il est vray que vostre inopinée visite de Belley, ma très chère Fille, me laisse tout plein de sainte conso- lation (0. O que les affections célestes ont bien d'autres efFectz et d'autres conséquences que les humaines ! Béni en soit le nom de Dieu qui en est l'autheur et le conser- vateur. Ce m'est une douceur toute aggreable de penser a cela, ma très chère Fille, et supplie sa divine Majesté qu'elle me face la grâce de bien correspondre a ses bien- faitz et au soin qu'ell'a d'appuyer mon pauvre chetif courage par l'association qu'il luy donne avec plusieurs âmes, et particulièrement avec la vostre, a laquelle je suis lié d'un nœud indissoluble. Soyons bien fidèles, très humbles, très doucement et amiablement fervens a con- tinuer dans le chemin auquel cette céleste Providence nous a colloques, ma très chère Fille. (i) Voir ci-dessus, pp. 279, 280 et 336.  AS'S'EE 1620 555 ^») Il faut que nostre Supérieure de Grenoble ' se face traitter comme pleine ou de vers ou de matière de vers, et si de six semaines en six semaines elle répète les remèdes, j'espère que Dieu la délivrera. Je luy escris •, • Epi«t et je vous salue de tout mon cœur, ma très chère Fille en Jesuschrist, par qui et pour qui et en qui je suis très absolument vostre, et le seray éternellement. 16 octobre 1620, Annessi. A Madame Madame de Granieu. Revu sur l'Autographe conseriré il la Visitation de Riom. (I] Cet ahnca c»t incJit. (») L2 Mcrc pL.'oi.iic-Manc Je Chastcl.  MDCCXII A LA MÈRE DE CHASTEL SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE GRENOBLE (niACMIMT) La Sainte Vierge aotti bien Mère de Notre-Seigneor tar le Calraire qo'à l'heare da Mjfm$/Ujt. — Paternelle •ollicituJe do Saint poar la «aolè <1« la de»ltnataire. — Sentiment et contentement. Annecy, 16 octobfc i6ao(i).  Je le croy bien, ma 1res chère Fille, qui « < «roit vostrc ad vis que nous vous estassions la charge de Mère, mais il n'est nullement le nostre. Helas ! ma Fille, penses vous que Nostre Dame fust moins Mère de Xosirc Seij^neur quand, outrée de douleur, accablée d'ennuy et toute sub- mergée d'affliction, elle respiroii cette parole : Ouv mon FiU, parce qu'ainsy il vous plaii *, que quand, • m-»ii.. w, I ) La Uilrt pricédtaU à M** «i< Grâai«« Dost imliq»« tAiement U dâU lie celle-ci.  356 Lettres de saint François de Sales d'un accent très humblement joyeux, elle chanta le céleste • Luc, I, 46-55. cantique de son Magnificat * ? Ne craignes point de mal édifier nos Seurs : Dieu y * Gen..xxii, 8. ^c> wrt^o/ra *. Vostre cœur est naïf, rond et sincere ( 0. . . Soulages vostre pauvre cœur, que j'ayme par- faitement et paternellement (2)0 ma pauvre fille Peronne, si les vers avoyent blessé vostre cœur, vous séries morte, car cette partie, qui est la première a recevoir la vie et la dernière a la perdre, n'est jamais piquée pour peu que ce soit qu'elle n'en meure, et par conséquent celuy en qui elle est. La douleur que vous aves sous le sein gauche a quelque autre cause que la blesseure du cœur par les vers. Je croy bien toutefois que vous en aves : vostre teint, vostre couleur, vostre action le font connoistre, et deves prendre quelque remède contre iceux. Ne vous estonnes nullement de ce que vous n'aves pas les sentimens de dévotion pendant vos langueurs, puisque les consentemens et au bien et au mal peuvent estre sans sentiment, et le sentiment sans le consentement. Demeu- res donq paysible, ma chère Fille ; soyes Mère, et bonne Mère, tout autant de tems que Dieu l'ordonnera.  Revu sur le texte inséré dans la Vie manuscrite de la Mère Peronne-Marie de Chastel, par la Mère de Chaugy, conservée à la Visitation d'Annecy. ( I ) Ici, la Mère de Chaugy donne en abrégé les conseils de direction conte- nus dans la lettre datée 13-20 juin 1620, et commençant par ces mots : « Vostre « chemin est très bon... » (Voir ci-dessus, p. 254.) Elle ajoute également, à la phrase suivante : « et Dieu veut que j'aye de la consolation a vous le dire, »> empruntant cette finale à la lettre du 7 février de la même année. (Voir ibid,, p. 131, et note ( i ), p. 129.) (2) La Mère de Chastel avait écrit à son bienheureux Père, dit la Mère de Chaugy (Vie manuscrite), que son « infirmité Tabbatoit si fort qu'elle en san- toit quelquefois de l'ennuy et de la tristesse, qu'elle accroissoit son adversion a estre Supérieure et sa peine de ne pas bien servir Nostre Seigneur et ses espouses ; quil luy estoit advis que c'estoit un ver qui luy venoit piquer le cœur, et que cette maistresse partie du corps humain se rendant soudain a la douleur, tout le reste demeuroit sans courage et sans force. » C'est à ces plain- tes filiales que le Fondateur répond par l'alinéa qu'on va lire. Il est inédit, ainsi que la première phrase qui le suit.  Année 1630 357 MDCCXIII A MADAME DE GRANIEU lO De9 maladie* atiles il deux iine«. — Comme le monde «e trompe dans ce qu'il appelle bien et mal. — Double prière et «cubait paternel. Annecy, ly octobre 1620. Certes, ma très chère Fille, j'aymerois volontier les maladies de monsieur vostre cher mari, si la charité me le permettoit, parce qu'a mon advis elles vous sont utiles pour la mortification de vos affections et sentimens. Or sus, laissons cela a discerner a la céleste et éternelle pro- vidence de Nostre Seigneur, si elles sont pour le bien de vostre ame ou pour celuy de la sienne, toutes deux exercées qu'elles sont, par ce moyen, en la sainte patience. O ma Fille, que le monde appelle souventesfois bien ce qui est mal, et encor plus souvent mal ce qui est bien î Cependant, puisque cette souveraine Bonté, qui veut nos travaux, veut que néanmoins nous luy en demandions la dclivraiK e, je la supplie de tout mon cœur qu'elle redonne une bonne et longue santé a ce cher mari, et une très bonne et très excellente sainteté a ma très chère fille, affin qu'elle marche fortement et ardemment dans le chemin de la vraye et vivante dévotion. J'escris a la Mère de la Visitation (*). En somme, grâces a Dieu, il y a mal de tous costés ; mais mal qui est un grand bien, comme j'espcre. A jamais le lx>n play- »ir de sa divine Majesté soit nostre playsir cl nostre con- solation es adversités qui nous arriveront. Amen. FnASÇ^, E. de Gcncvc. Le 2 7^ nrtf)bre 1620. ( I ) L« ton d« cette lettre convient tr . M** de Granica. La inrnii>>n j*-. _ -1. i... j„ , ç|,^ I . ... ..-.«-1.1 I, I. . y-.- .n. . la V (•j Là l«ttr« annonc«« oo«« m^ • I>^* Mr«tt-«n* d» Il (Kto)M , ""  35^ Lettres de saint François de Sales MDCCXIV A M. LOUIS DE GERBAIS DE SONNAZ (0 Le saint Evêque consent à la retraite du destinataire. — Un oncle qu'il faut contenter, — Attente d'une réponse du prince de Piémont. Annecy, 27 octobre 1620. Monsieur, Je voy dans vostre lettre le désir que vous aves de sortir promptement du monde, auquel je ne veux nullement contredire, puisque mesme vostre retraitte n'empeschera pas l'exécution de vostre dessein. Mays en tout ce qui se pourra bonnement, il faut donner satisfaction au bon oncle, qui vous a tous-jours aymé, et je voy que vous ne laisseres pas, estant dans l'Oratoire, de bien le contenter. (i) A n'en pas douter, le Saint s'adresse au Prieur de Chindrieu, Louis de Gerbais de Sonnaz, fils de François de Gerbais et de Louise d'Alby. En novem- bre 1607, l'Evèque de Genève avait été appelé à intervenir dans sa vocation (voir tome XIII, Lettre cdxx, et note (3), p. 336) ; le jeune homme, alors au collège des Jésuites de Chambéry et tonsuré depuis le 29 septembre, songeait à prendre l'habit de Cluny. Au mois d'octobre de cette année 1607, son pa- rent, Louis d'Alby, moine et prieur de Saint-Pierre de Nantua et de Saint- Laurent de Chindrieu, résignait en sa faveur ce dernier prieuré et l'admettait comme coadjuteur avec future succession, moyennant une pension annuelle de deux cents écus. Il n'est pas probable que M. de Sonnaz ait fait un essai chez les Cisterciens, mais il garda le prieuré en commende (voir ci-dessus, note (2), p. 160), et retrouva plus tard ses désirs de vie religieuse. François de Sales consulté en 1620 (voir ibid.. Lettre mdcxxi), demande encore « un « peu de tems » pour que l'aspirant puisse « plus entièrement digérer ses cogi- « tations. » Le temps fut court ; au mois de novembre le Prieur de Chindrieu entre à l'Oratoire de Lyon, résigne le 8 février 1621 son canonicat au Chapitre de Saint-Pierre de Genève, et achève son noviciat aux fêtes de Noël. Dans sa pensée, qui répondait à celle de l'Evêque, son bénéfice serait uni à la cure de Rumilly où l'on introduirait des Oratoriens. Ainsi se termineraient les tristes dissensions du clergé de cette paroisse. Saint François de Sales donna tous ses soins à faire réussir ce dessein ; les circonstances semblaient le favoriser. Unanimes étaient les désirs des syndics. Curé et Altariens de Rumilly (voir ci- après, Lettre mdccxxii, et note (4), p. 370); au mois d'octobre 1621, mourut le curé Jean Viret, et l'Evêque, après bien des démarches, lui donna, le 19 fé- vrier 1622, Louis de Sonnaz pour successeur, malgré les protestations de Ber- nard de Grailly, prieur de Sainte-Agathe. Malheureusement le Supérieur général de l'Oratoire voulut que M. de Sonnaz allât à Paris (lettre du Saint, 19 novembre 1622), et il n'envoya pas de prêtres pour commencer sans retard  Amsée 1630 359 Il m'escrivit l'autre jour une lettre digne certes de luy et de la forte estime que j'ay tous-jours faite de sa véri- table pieté ^«). Au reste, hier au soir je receus lettres de Piémont, par lesquelles mon frère m'escrit que Monseigneur le Prince attendoit de m'envoyer la resp)onse sur la prof>o- sition que je luy ay faite de vostre affaire *, juscjues a * ^'•**« Ep. «occnt. ce qu'il ayt conféré avec Son Altesse son père ; et qu'il aura soin de solliciter. Il faut tous-jours avoir un peu de patience avec les Princes, mais j'espère que le tout reus- cira a vostre gré, et supplie Nostre Seigneur qu'il res- pande de plus en plus abondamment ses saintes grâces sur vous, Monsieur, a qui je suis, de tout mon cœur, Très humble et très affectionné confrère, Franc», E. de Gcncvc. Annessi, 27 octobre 1620. U Mrric*. Peat-4tre. la mort de Françoit de Sale* ronpit-elle le projet ; lei Oratorieot ne parent t'établir à Rumilly qa'en 16^3. Quant à Louis d« il permute cette cure arec celle de Saint-Félix le • ^ c ce ««cond bénéfice le a janvier 1614. Avait-il quitt , . :' commençait-il à cette époque k en avoir de nouveau àttci du monde ' D« fait, <-•: !»j)o. il •<- • • hratfter la Rêjfle Je ^ 'et ton ob««r- \ j:uc dam 1 a _ - i . ?•; mai* au bout de J: -i. ... . Jcmi. l'incon*- tant personnage quitte l'habit, et t'en va résider dans son prieuré de Chin- drieu. En 164^. il était curé de Sonnai et Je Montdétir. Sa mort arriva > le 17 février i6ji. ^D'apré* VArmonjl d* Sj'-oif \x CoUf.tiom f Wr A ves de la Visitation d'Annecy, et les R. E. (1) Il est sans doute quettiun Je Loui« J Alby. pncur Je S'jntua et Je CbinJrieu (voir la note précédente). Peut être rtait I itae Je I ..i;.»^ J AH v mère de M. de Sonnaz.  :^6o Lettres m saint François de Sales  MDCCXV A madame gasparde de ballon RELIGIEUSE DE l'aBBAYE DE SAINTE-CATHERINE La solitude mentale au milieu du monde, — Comment suppléer aux exercices de piété qu'on ne peut faire. — Préparation à la fête de la Toussaint et à celle des Morts. Annecy, fin octobre [1620 ou 1621 (i).] Il faut souffrir cette incommodité de l'amour de nos parens qui ne pensent pas qu'il y ayt de la comparayson entre la satisfaction d'estre chez eux et celle que l'on prend au train du service de Dieu. Soyes donq, ma chère Cousine, ma Fille, en la solitude mentale, puisque vous ne pouves estre en la solitude réelle. Tout est doux aux doux, et tout est saint aux saintz. Vous sçaves de quelle sorte il faut résister a toutes ces petites attaques d'impatience, chagrin et autres. Bénisses Dieu, ma chère Fille, de ces petitz essays qui vous arrivent pour tesmoigner vostre fidélité. Oyes la Messe dans vostre cœur, quand vous ne pourres l'ouyr ailleurs, et adores le Saint Sacrement. Quant aux bonnes festes qui approchent, vous n'aves rien a faire de plus, après vos Offices, qu'a tenir vostre esprit en la céleste Hierusalem, parmi ses rues glorieuses ou vous verres de toutes partz retentir les louanges de Dieu. Voyes cette variété de Saintz, et vous enqueres d'eux comme ilz sont parvenus la ; et vous apprendres que les Apostres y sont allés principalement par l'amour ; les Mar- tyrs, par la constance ; les Docteurs, par la méditation ; ( I ) Le titre de « cousine » indique une des Sœurs de Ballon, et le ton, ainsi que d'autres considérations font préférer Gasparde à Louise. (Voir tome XVI, note ( I ), p. 290.) Quant à la date, la proximité de la fête de la Toussaint détermine le mois, et nous proposons 1620 ou 1621, à l'exclusion de 1622, à cause de l'absence d'allusion à la réforme déjà commencée en novembre de cette dernière année. En 1619, le Saint était à Paris, et diverses raisons ne permettent pas de re- culer ces lignes à une époque antérieure.  AxsEE 1620 ;6| les Confesseurs, par la mortification ; les Vierges, par la pureté de cœur, et tous généralement, par l'humi- lité. Vous ires aussi le jour des Mortz en Purgatoire, et verres ces âmes pleines d'espérance qui vous exhorteront de proffiter le plus que vous pourres en la pieté, affin qu'a vostre départ vous soyes moins retardée d'aller au Ciel. Bon soir, ma chère Fille. Fraxç», E. de Gcncvc.  MDCCXVI A UNE RELIGIEUSE DE l'aBBAYE DE SAINTE-CATHERI.NE On peut dire son mal, mai* il ne faut pas s'en plaindre. Un coup d'tvil sur la Jérusalem céleste. Annecy, fin octobre [1630 ou 1631 (1).] O ma chère Fille, puisque la cessation de vostr'cxercice ne vous donne aucun allégement, vous pourries le re- prendre, mais tout bellement, n'y employant que demy heure a la fois («). Il est vray, sans doute, l'humilité, la patience, l'amour de Celuy qui nous donne la croix, re- quièrent que nous la recevions sans en faire des plaintes; mais voyes vous, ma très chère Fille, il y a différence entre dire son mal et s'en plaindre. On le peut donq dire, ains, en beaucoup d'occasions on est oblige de le dire, comme on est obligé d'y remédier ; mais cela se doit faire paysiblement, sans l'aggrandir par paroles ni plaintes. C'est cela que dit la Mfre Therc.se •; car .se plaindre, ce * CIimiIb 4« U n est pas dire son mal, mais le dire avec des lamenta- tions, doléances cl tcsmoignages de beaucoup d'afflic- tion. Dites le donq nalfvement et véritablement, sans nul (1) C'est ï cause de la «imilttode des peatéet q«« nous ioiiqsons ] c«tte lettre la même date que pour la préeédMiU. La S<»ttr de Wgmod pou bien être la destinataire. mais les preuves dicltives font défaut. ^Voir tome XUi. note ; i , p loi ) (a) 11 s agit sans doute de l'oraitos B«aUl«.  362 Lettres de saint François de Sales scrupule ; mais que ce soit en sorte que vous ne tesmoi- gnies point de ne vouloir pas y acquiescer doucement, car aussi faut-il y acquiescer de très bon cœur. Passes bien dévotement ces saintes festes ; voyes bien ces belles rues de la Hierusalem céleste, ou tant de bien- heureux Saintz, résident et ou tous jubilent autour de leur grand Roy et en Tamour de Dieu, [lequel,] comme une céleste source vive, respand de toutes partz ses eaux qui arrousent ces glorieuses âmes et les font fleurir, chacu- ne selon ses conditions, d'une beauté incompréhensible. <( Que la soyent nos cœurs, » ma Fille, « ou sont ces * CoUect. in Miss, vrays )) et désirables playsirs *. Dom.iVpostPasc. VivE Jesus ! N'est ce pas nostre mot de guet? Non, rien n'entrera dans nos cœurs qui ne die en vérité : Vive Jésus ! Il sçait, ce doux Sauveur, que je suis en vérité tout vostre. Francs, E. de Genève.  MDCCXVII A LA SŒUR DE BLONAY MAITRESSE DES NOVICES A LA VISITATION DE LYON (fragment) Souvenirs charmants de Fenfance de Marie-Aimée de Blonay, — L'ardente foi d'alors doit la consoler dans le trouble de la tentation actuelle, Annecy, [octobre ou novembre 1620 (i).] Ma Fille, ne doutés point de vostre salut ; vous esties encor bien petite, que vostre foy me parut grande. Vives (i) Il semble à propos de rapprocher ces lignes de celles que la Mère de Chantai écrivait le 27 octobre 1620 à la Sœur de Blonay : « A jamais que ce doux Sauveur vive et règne dans nos cœurs parmi les désolations et les ténè- bres... Encore que... nous ne le sentions point par les suavités de sa sainte foi, n'importe, il est avec nous. Et dessus ce fond sec et aride, il faut bâtir la solide foi... » (Lettres, vol. I, p. 482.) Un peu plus tard, le 8 décembre, la Sainte se réjouit avec sa Fille de ce que Dieu l'a « délivrée de la tyrannie de ces vaines craintes. » (Ibid., p. 496.) Les encourageantes paroles du Fondateur ne furent-elles pas adressées à la Sœur Marie-Aimée pendant cette mêmç période d'épreuves intérieures ?  ASN'ÉE 1630 363 conformément aux vérités qu'elle nous enseigne et en cultives le don pretieux que vous aves si advantageuse- ment receu. Souvenes vous quand vous m'app)ortastes les livres hérétiques que vous avies pris chezX. X.('), et que vous me disies avec tant d'ardeur qu'il les failloit brusler et tous ceux qui les lisoyent. Souvenes vous aussi que vous demandant si vous n'avies point la curiosité de les lire, vous me respondistes hardiment que si l'envie vous prenoit d'apprendre quelque chose contre la sainte Kglise Catholique, Apostolique et Romaine, vous voudries vous mesme de bon cœur estre bruslee. O ma Fille très chère et tous-jours véritablement ay- mee, je n'ay point oublié ce trait de vostre enfance. Con- soles en maintenant vostre cœur dans ce petit ombrajsfe de trouble, et au lieu de disputer sur les choses que l'en- nemy vous suj^j^ere, rendes grâces a Dieu de ce que, des Taage de neuf a dix ans, il vous a donné le désir de mourir pour la foy de la sainte Eglise. Maintenant, ma Fille, moures a vous mesme pour la pureté de cette foy. anéantissant vostre esprit dans ces bienheureuses té- nèbres.  ( I / L*hittorien de la Mère «le Blonay ne noa« a paf contenré ce trait de l'en- fjnce de la petite Aimée ; on ne peut donc dire quel nom t« cache Ma» cet N. N.  MDCCXVIII  Af I«t'<' fil-  K 4 VOIE, CMARLES-tMMANUEL 1*" Tr ^ . ' : ■ : lité et da mérite d« collatéral Flucard. Annrcy, i fK»vrnibfC l6jo. Monseigneur, Je ne doute nullement que Vostre Altesse Scrcnissime ne sache qui est le sieur collatéral Flocard ^ ' , qui aura ( 1 ) Barthélémy, «econd collatéral a« CooMtl de OeoeToo. (Voir looe XVII. Dote I ,. p \"\ ,  364 Lettres de saint François de Sales Ihonneur de luy présenter cet escrit. Mays je ne laisseray pas de rendre ce véritable tesmoignage pour luy, qu'en toutes les occurrences esquelles il a esté employé au service de Vostre Altesse, il a rendu toutes les preuves qu'on sçauroit désirer, de probité, fidélité et constance, comm'un vray et très asseuré sujet doit faire; qui me fait très humblement supplier Vostre Altesse de le vouloir gratifier de son bon œil. Et prie Dieu qu'il la conserve et protège de ses plus saintes faveurs a longues années, qui suis, Monseigneur, Vostre très humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur, Franç% E. de Genève. II novembre 1620, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat.  MDCCXIX AU PRINCE DE PIEMONT, VICTOR-AMÉDÉE Un serviteur fidèle de Son Altesse. Annecy, 2 novembre 1620 (i). Monseigneur, Vostre Altesse aura, je m'asseure, conservé la mémoire d'avoir veu, en ce pais et a Paris, le sieur collatéral Flo- card, présent porteur, servir fidèlement Son Altesse es occurrences. Mais puisqu'il le désire, je ne laisseray pas ( I ) Migne (tome VI, col. 1075) donne cette lettre à la date du 10 novembre 1610, avec le cardinal Maurice pour destinataire. Ce prince n'étant pas venu en «< ce pais, » il faut en conclure que le Saint s'adresse à son frère Victor-Amé- dée, son recours habituel, au reste, pour les grâces qu'il veut obtenir et les protections qu'il sollicite. La date de l'année est évidemment fausse ; nous croyons aussi devoir corri- ger le quantième, en plaçant ces lignes le même jour que celles écrites sur le même sujet au duc de Savoie.  Ass'éE i63u 365 de rendre véritable tesmoignage a V^ostre Altesse, qu'il est tous-jours luy mesme en probité, fidélité et constance pour cette affection, et certes, digne d'estre confidemmenl employé. Et sur cette vérité, je fay très humblement la révérence a Vostre Altesse, a laquelle je supplie nostre Sauveur de vouloir départir le comble de ses grâces ; qui suis  MDCCXX A LA MÈRE DE MONTHOUX SUPÉRIEURE DE LA VISITATION DE NEVERS (0 • Lettre d'attente. • — Quelle réponte faire à l'Evéqae de Nerers. — Let filles ineptes ne doivent pat itre reçae*. — Echange de bréTïaire*. Annccv, 2 novembre 1630. Ce n'est icy qu'une lettre d'attente, ma très chère Fille, pour seulement vous dire qu'au premier jour je respon- dray par le menu a toutes celles que vous m'aves fait la consolation de m'escrire jusques ilhors. ( I ) Née le 5 avril 1^94. au milieu det épreuve* que «on père. Janot Gutllct de Monthoni. euti endurer de la part det hérétique* voir tome XVII, note 1 \ p. )o6). la petite Paule fut pour te* vertueux parent* comme une rote entre le* épine*. Dé* l'enfance. Dieu la prévint de te* grice*. et nou* avon* vu déjk par quels moyens il l'attira k la Vi»itation vtomcs XVI. Lettre mxiii. et les noies (1) été pp. a6i. «79 ; XVII, note ' s), p. 9)). La première, avoc sa com- pagne de prise d'habit ^voir tome XVI. note ( 1 ), p 371. elle rc^ut le voile blanc, le* novice* ayant porté ju«qu'alors des coiffes de soie pendant leur année de probation. Apre* sa Profestion, «7 décembre 161^, elle parut *i bien établie dans la vertu, qu'on tonfrcait à l'envoyer k la fondation de Riom qui se traitait alors ;voir tome XVII " " \ ), p. «87 ; la Providence la garda eo Savoie pour l'avantage et la c :> de la baronne de Thoren* que U Mère de Chant j1 ii>nba k sa sainte jmiiie et k son léle. Cette jeene Reli- gieuse montra dant celte mission tant de sage*s«. de tact et de prudence. q«'o« U jogea capable de conduire le noviciat (voir le tome pfécédeol. noie ( 1 ), p. SOS). Destinée entuite fc la fondation de Boarges. el retenue par U nuUdie. promise I celle de Tunr f ^- ' - ••- r r -^ v,.... i>. i. 1 rmepar- tit enfin d .Vnnecy pour ". xocixiv, p. ttt]. L abrégé de Ihistoire de i -it de la Vititatioii à Nevers (Appendice III j, et plusieurs des lv..iv. v. »i«s aolee s«ivaale*. laissent  366 Lettres de saint François de Sales Vous pourres ce pendant respondre a Monseigneur l'Evesque (0, que ces bonnes filles de Moulins, comme vous aussi, n'estes la que pour faire le service de la fonda- tion, et que quand le Monastère sera establi, vous pourres [retourner (2)] en vos Maysons de profession, ou [l'on vous recevra] ; et que partant, il ne faut rien demander pour ces [filles] la a la Mayson de Moulins, qui demeure oblig[ee de les] recevoir quand elles retourneront Il semble qu'il n'est pas [a propos de presser] nostre Seur Marie Aymee de Morville ; ains qu'elle mesme laisse librement les dix mille francz. Tenes vostre courage hautement relevé et saintement humilié en Dieu, ma très chère Fille. entrevoir quelque chose des souffrances qu'elle eut à endurer, et en même temps du savoir-faire naturel et des qualités surnaturelles dont elle donna la preuve en ces circonstances difficiles. Elle ne rencontra presque pas moins de diffi- cultés dans la fondation de Blois, entreprise en 1625 ; la pauvreté extrême y fut longtemps sa compagne, ainsi que la contradiction et l'humiliation. Les maladies, les épreuves intérieures vinrent s'y ajouter ; mais de cette semence amère germèrent les plus beaux fruits : deux nouveaux Monastères fondés, Mamers (1633) et Loudun (1648), les Religieuses de l'Hôpital de Blois réfor- mées, et l'Institut tout entier édifié par l'inflexibilité de la Mère Paule-Jéro- nyme à maintenir la Règle et à s'opposer à tout changement. Elle mourut le 3 septembre 1661, dans la Maison de Blois qu'elle avait gouvernée dix-huit ans, pouvant, sur son lit d'agonie, se rendre le témoignage d'avoir aimé par dessus tout << la vie cachée en Dieu et le mépris général de toutes les choses de la terre. » (D'après sa biographie dans Les Vies de plusieurs Supérieures de l'Or- dre de la Visitation Sainte Marie, Anneci, Fonteine, 1693, et les documents conservés aux Archives du i^"" Monastère d'Annecy.) ( I ) L'évêché de Nevers, érigé au commencement du vi** siècle, était gou- verné en 1620 par Eustache de Saint-Phal. Sous son prédécesseur, Arnaud Sorbin de Sainte-Foi, il avait été choisi, en 1579, comme vicaire général, et en 1588, comme député du Clergé aux Etats généraux de Blois. Après la mort d'Arnaud Sorbin, Henri IV le nomma au siège de Nevers qu'il occupa de 1606 à 1643. Plusieurs Maisons religieuses s'établirent dans le diocèse pendant son épiscopat. M8'' de Saint-Phal se montra spécialement bon pour les Sœurs de la Visitation; dès qu'elles furent arrivées, il les « prist... en une très tendre et paternelle affection, disant que c'estoit ses filles très chères, et que qui tou- cheroit les filles toucheroit le père. » Il s'assujettit même pendant plusieurs mois à venir leur dire la Messe tous les dimanches, ayant désigné pour les jours de la semaine six des principaux de son clergé pour leur rendre ce service de charité. (Gallia Christiana et Hist. de la Fondation de la Visitation de Nevers par la Mère de Chaugy.) (2) L'Autographe publié pour la première fois par Hérissant (tome IV, p. 292), était fort endommagé ; de là quelques lacunes qu'on peut, pour la plu- part, combler facilement, l'éditeur indiquant la mesure de la place occupée par les mots disparus.  Année 1620 367 Certes, cesfilles si ineptes ne doivent point estre receûes a profession, et quand on les connoist telles avant la ré- ception a l'habit, elles ne doivent point y estre admises ; mais je vous diray cela en détail. Vous pouves employer les Seurs qui doivent estre Domestiques, et qui ne sont p>oint vestuei, au service du dehors, par lequel elles méritent tous-jours davantage leur réception future a l'habit. Je vous remercie de vos beaux bréviaires, et envoyeray les miens vieux a la première commodité '»\ Ma très chère Fille, je suis très parfaitement tout a fait vostre, et comme a ma chère fille [Françoise-Jacqueline (»)] et comme a ma Seur Marie Aymee (3). Vive Jésus ! rR.\sç», E. de Gcncvc. 2 novembre 1620. A ma 1res chcrc Fille Paulc Hicronimc, Supérieure a Nevcrî». ( 1 ) Le Mtnt Fondateur, répondant i la demande de ta fille, envoya en effet M* vieux bréviaire*, que la Mère Paule-jeronyme reçut avec grande dévotion, comme de précieu»e« relique*. Le jour du glorieux trépa* du Serviteur de Dieu, ce* deux livre» • t'ouvrirent d'eux-mêmes plusieurs fois, et embaumè- rent la maison d'une odeur toute céleste, • ce qui donna aux S<»urs un pre»- scatiment de la douloureuse nouvelle. (s) Si6^7, i657-i6éo). Enfin. \i Mère Je Chattcllux revient k Avallon. où Jeux an* aprè* ton élec- tion, le \ mai 106). elle termine une vie féconde, tratertée par de« croix de toute» •ortc», qui tcrvirent k faire éclater le* vertu* de celle que François d« Sale» trouvait non teulenient • «elon «on cœur, wore • «^ • deDieu. «Lettre i la Mcre Je nréchjrJ,novci:. .-.-:. — D'jî la biographie de la Mère de Chattellux. dant Ut Vit» J* ftmntmrt Sm^érin- rt», etc.. 169). et VHutoirt »), monsieur le Prieur traitta de toutes ses pra?tentions, en cas de lunion de la cure, laquelle est a la veille d'estre faite, puisque je n'attens que le commandement de Mon- seigneur le Serenissime Prince qui ne doit pas tarder. De sorte. Messieurs, que la cure estant hors des mains du sieur Curé et setreuvant es miennes pour laditte union, a laquelle le sieur Prieur a consenti par auihorité mesme de ses Supérieurs (3), je vous supplie très humblement de tenir ledit sieur Curé exempt de faire cette reconnois- sance que le cors des Altariens fera, en la façon convenue, soudain que l'union sera achevée. Et priant Dieu qu'il vous comble de ses célestes béné- dictions, je demeure de tout mon cœur en luy, Messieurs, Vostre très humble et 1res affectionné serviteur, FiANç*» E- Je Gcncvc. VU novembre 1620, Annessi. A Messieurs Messieurs les gens de S. A. S"*, tcnans le souverain Sénat de Savoye. Revu tar l'Aotographe conterTé à la Vtftitjtioo d« Rom«. ( I ) En I0S9. les pri«aré« d« Chindneu «t (U Lau»ann«-4*-V«ajt. avec c«lai da Saiola-Airathe. éuicnt unit k l'égliM de RamiUy. «o faveur d« U Coofré- galion Jr ' ■ c. 9 Ce ' tnji i6»oq«c m Uni c«lla aM€tpblé«. k Ramillf méOM (cf. ctil«Moa. not< }07). Ûo« UaoMCtion poar c« qui regardait U c«lu f«l ttgoév : 1' <.utr . ■ \" ' ■ manl |Mr *«• oiainc ir.. « t"u% le , chaqaa joue a«Mi. 00 davait chanter le» Véprea et le* Compile*, aliul qoe le* Matine* aai ( rt pendant U Carême et l'Avent. (Cro«»ollet. //it/. dé Sht- •« . . ift69. note 19;. p. 18.) ) Le Prieur de Naotua, qui aurait droit de ooœinatéoo k U cure de Ru- raïUy. et lAbbé de Clunjr. chef de l'Ordre  372 Lettres de saint François de Sales MDCCXXIII A M. JEAN ROSETAIN (0 L'Evéque de Genève charge son Officiai forain d'une affaire qui intéresse le Chapitre de sa cathédrale. — Prochain départ pour le Faucigny. Annecy, 7 novembre 1620, Monsieur, Voyla que ces Messieurs de nostre église cathédrale recourent a moy en vostre personne, qui représente par delà la mienne, pour un'affaire qu'ilz ont, a mon advis, grande rayson d'affectionner (2). Hz ne doutent nullement que vous ne leur rendies bonne, briefve et fidèle justice ; mais je doy vous recommander leurs affaires comme les miennes propres, puisque Dieu m'a joint plus particuliè- rement a eux et m'a enjoint la conservation de leurs droitz. Je le fay donq autant quil m'est possible. Et sur l'advis que vous me donnastes l'autre jour, j'en- voyeray lundi M. RoUant (3) a monsieur de Mont Saint Jean (4), puisque je suis forcé de passer jusques en Foucigni pour affaire qui presse (3 ), et retourneray icy pour quelques ( I ) D'une très ancienne famille du Bugey, Jean Rosetain ou Rostaing avait été nommé curé de Chavornay le 5 mai 1594 ; en 1608, il reçut la charge d'of- ficial pour la partie française du diocèse de Genève, et, en cette qualité, fit en 1614. par ordre de saint François de Sales, la visite de soixante-trois parois- ses. Le 17 décembre 1624, il permute la cure de Chavornay avec celle de Cha- naz et, le 7 janvier 1625, ce dernier bénéfice avec une chapellenie. Il meurt en 1625, (R. E.) (2) Nous ignorons l'affaire dont il s'agit. (3) Georges Rolland, prêtre et économe de la maison du Saint, (4) Jean-Claude de Clermont-Mont-Saint-Jean (voir note (i) de la lettre suivante). ( 5 ) C'était l'accord entre les chanoines de Sixt et leur Abbé commendataire qui appelait le saint Evéque en Faucigny. (Voir ci-dessus, note ( i ), p. 166.) Après l'avoir conclu, il fit avec grande dévotion, le 14 novembre, l'ouverture du tombeau du bienheureux Ponce, premier abbé de ce monastère ; puis il revint à Annecy par Viuz, Mélan et Meyrens (voir ci-après, p. 384), sans trouver ensuite le loisir d'aller jusqu'à Gex.  AxN'ÉE 1620 yjy jours, passé lesquelles (sic), je m'en iray a Gex; mais vous en seres adverii. Et tandis, je demeure, Monsieur, Vostre très humble et très affectionné confrère, Franc*» E- <1c Gcncvc. 7 novembre 1620, Annessi. A Monsieur («) [Monsieur] Rosciain, [Officiai fo rain de TEvesché [de Gcn]cvc en Bcugey, \'a!romey cl Gex. RcTa tor l'Autographe con«erYé à la Vititation de Pignerol.  I • le« mot» insérit entre crochet» ont Ji«pjru S l'ouverture Je la lettre.  MDCCXIV AU BARON JEAN-CLAUDE DE CLERMONT-MONT-SAINT-JEAN (0 (mtom) Demande Je papier», inutile» au de»tioataire, et trè» ntilet à Fraoçoi» de Sale*. Annecy, 9 novembre 1630. Monsieur, Lhonneur que j*ay d'estre aym»'* «le vous me servira de préface, et la confiance que j'ay en ce porteur (' me ser- vira de narration. Je vous supplie seulement de luy donner le loysjr de vous faire ma supplication et. si vous la ju^cs • . -<■••: ..-it M- , - ^ _. ._. .u» ♦ .: . . ç«l i^uc lo«le« deui tirent leur ori|rtn« de RohcM de Clennonl. It|r« de» Bo«rli«ttt. Le chef d« la première èl- baron de l> de Salnl-Pierre-de-Soucy. -; . . . _ ^ _ . Iccora», elc . L. _ lU- dre et de Fraoçoite de S«r»»«l. Il épo«M ••c etc. Or. elle entra \ la Vi*iia- tion le 8 décembre 1690; un nouveau me*»age d'.\nnecY \ Nevcrt n'e«l pa* probable entre deux date* *i rapprochées. (1) Euttjche de Saint-Phal (voir ci-dc««u*. note 1 . )< «o-j (s) A peine le* Fillc« de Sjmte-Mjric furcnt-elle* arrivée* ik Nover*. qu'an* tnfant d'une de* plu* opulente* famille* de la cité demanda avec in*tanc« de •e '-- \ elle*. Son père y consentit, et elle entra le jour de l'ImmacalW- C :i. M"* Ga»coing de Meurs n'avait alor* que douxe an* ; on Ini «a crut pre* de quatorze, et, ravie de sa ferveur, la Communauté l'admit A revêtir l'habit rel:; r ' " •--.«- - 1691, avec le nom de Gabrielle-jèro- nyme. Al< : ' Y '*'>* •« méprt»e pour son Age. Le •ainl Fondateur averti, • «crtvii a la Mère Paule- jéronyme qu'il fallait éviter de recevoir de* puttulante* avant le temp* t:: - ; - ■- le* Ion*:- - -^ eut* ne »ervcnt qu'A ralentir la ferveur. • I ca* de 1- S<*ar ; m* trois années d'épreave s'écoulèrent dans la pratique de toete* le* vertns. et après sa Profession t Juillet it: -" -' ' rapidement encore ver* la perfection *an* »e lelS- h«*r \ (ig«e vie de qoatre-vingt trois ans. Deux Irait* nne Ués pro- fonde * • ' ' yn^ ardente dèvunon « . t^- .^.. ^ .^j^ Sour la fille de Moulins trop amie de soy mesme» de l'exercer et occuper extérieurement « . Ma chère Fille, il ne faut pas que vous autres qui fondes des Maysons, faciès ces pensées, si vous reviendres ou non, avant quil en soit lems. Or, il n'en est pas tems au commenrement de vostre besoi^ne. Ecoute, maJilU, et vo\\ et dbbaisse ton aiireille, et oublie ta mayson ; et le Roy te désirera, car il est ton Dieu • ; c'est a dire, * Pt. «jt, h. 1%, il te fera reyne, car il est bon. Faites bien ainsy ; bandes tout a fait vostre esprit, avec fidélité et douceur, a une magnamiié (sic) et force particulière. Serves vous a ce commencement des Seurs domestiques de dehors * , et ce pendant, elles demeureront en leur habit modestement séculier. Nous n'avons encor pas pensé sil faudra les garder un'annee ainsy, mais nous y pense- rons bien tost. Vous aves bien fait touchant ce sentiment, puisque il ny avoit nul consentement ni arrest volontaire; cela doit estre négligé et mesprisé, sinon quil y eut quelque vio- lence tout a fait extraordinaire. Je treuve bon l'advis donné a nostre Seur de Lyon » ' sur la réception dune fille tout a fait bonne, et nullement fantasque ni bigearre, mais d'un esprit tout a fait grossier. Il n'en faut pas remplir la mayson, de telles filles, mais prenes celle la; car il se treuve si peu de personnes en ce sexe, sans fantasie et malice et bigearrerie, que quand on en treuve on les doit recueillir. Je dis ceci pour ma certes très chère fille de Chateluz, que j'ayme cordiale- ment. Si quelquefois elle est difficile a traitter en ses incommodités corporelles, petit a petit cela passera. L'es- prit humain fait tant de destours sans que nous y |>ensions, que il ne se peut quil ne face des mines ; celuy pourtant qui en fait le moins est le meilleur.  ( I ) Pt«t-4tr« U S«9ur .Mjri^-HéUM U Chatull«B (voir d imi. Mit ( 1 y, p. )68) dool U Sainu écrit. U 9 aoAl, à U M*r« é» Monibosi : • CmI wm !>'- . il f*a» ' '''^'f. ^ I. p. 4^.) V. c% qo« l"- • i* (t) Cf. Ci-^MO«. p. 1^. ()) S«»«r M> km éê BIoaj tAato-comaâM â« Moairtèf 4« B«Utcottr àÊ^\. \kt\ 4« là Mr - po«r MoslfvrraaJ  378  Lettres de saint François de Sales  Constit. II.  * Act., XX, 28. ' Constit. XXVIII.  Il n}^ a nul danger, ains il est expédient de faire dex- trement bien concevoir au Père spirituel l'importance de la Constitution De la Clausure *, toute tirée du sacré Concile de Trente, et de mesme a Monseigneur TEvesque. Il ne faut pas donner promesse a point de fille de la recevoir, sinon en cette façon : Nous vous recevons en ce qui nous regarde, mais il faut que Monseigneur l'Evesque le treuve bon ; et faire tous-jours conférer avec le Père spirituel, car il sçaura tous-jours bien les defautz, sil y en a. Il faut éviter de prester vos Constitutions, en disant qu'en la première impresse beaucoup de fautes se sont glissées, pour la haste de ceux qui les ont transcrittes, que l'on corrige ; et que bientost l'on fera les (sic) reimpri- mer (0, et que alors vous les communiqueres volontier. May s les personnes estant discrettes et de condition, en les advertissant de ce défaut, qui a la vérité y est grand, vous pourres selon vostre prudence les prester. Il ne se faut pas laisser peindre, si Monseigneur l'Eves- que ne le commande ou vostre Père spirituel, auquel vous pouves obéir en cela comm'es autres choses indifférentes, c'est a dire qui ne sont pas contre l'Institut. J'en dis de mesme des autres Seurs, ausquelles il faut pourtant bien donner des remèdes contre la vanité, delaquelle toutefois il ny a pas grand sujet d'estre peint sur de la toile, puis- que il ny en doit point avoir d'estre peint en nostre propre personne a l'image de Dieu. Il faut, a la vérité, bien révérer l'Evesque, establi supé- rieur en l'Eglise par le Sacrement de son Ordre, c'est a dire par le Saint Esprit, comme dit saint Paul *, et par la Règle propre et par la Constitution * ; et Dieu bénira vostre obéissance, qui est l'obéissance des Religieux anciens. Il ne faut pas dire au Confiteor : et beatum Augus- tinum, par ce que vostre Congrégation est sous le tiltre de Sainte Marie de la Visitation, quoy que sous la Règle de saint Augustin. ( I ) Cette réimpression se fit seulement en 1622, à Paris, « chez Adrian Tif- faine, rue S. Jacques, à la Samaritaine, »  Akkée 1620  379  Il n'est pas nécessaire de donner les Constitutions aux praelendentes qu'en les leur expliquant. 1^ filosophie des bains de cette bonne fille est j^ratieuse; en somme, il ny a rien qu'un esprit foible ne glose ; on ne peut remé- dier a telles nvaysorics qu'avec la pationre d'inculquer la vérité. Pour ces filles indisj>osees a estre de la Congélation, il faudra suivre le conseil des sages et spirituelz, après un peu d'essay de correction. En somme, ce sont des choses (\ue le Saint Esprit, le conseil et l'œil vous feront discerner. La fille au bras court doit estre rereue. si elle n'a pas la cervelle courte ' : car ces deformités extérieures ne .sont rien devant Dieu. Vostre sentiment est le mien : il ne faut pas recevoir les riches au chœur par ce qu'elles sont riches, mais par ce qu'elles ont le talent d'y servir ; et si elles ne l'ont pas : qu'elles soyent des Associées si elles sont foibles, ou vielles, ou maladives; si elles sont fortes, qu'on les puisse employer au service de la Mayson, ou du moins a coopérer aux Domestiques si quelque considération les fait mettre parmi les Associées, comme seroit leur déli- catesse, ou la bonté de leur esprit qui les rendra habiles a servir de Supérieure ou aux autres offices, hors celuy d'Assistente. Et les pauvres ne doivent estre rejettees, puisque Nostre Seigneur a tant aymé la pauvreté que, de tous ses Apostres, la pluspart estoyent pauvres de condition. Mays pourtant il faut avoir quelque égard aux charges de la Mayson, autant que la sainte prudence et la grandissime confiance en Dieu le dicteront. En vostre chapelle, vos fenestres doivent estre voyb'N  ( I • la .Mffc J • t9<.ty-.. _ . .^. : . .li (.elle po»'. , » bt«n plu» coort qu« l'anlr*, U «ircuti topplM • c« dcffâsl corporel p«r !«• i\ >tt comme or i . ...... .--,r. C« rof»» wL,, ..:,.., vl ' . r qa'iU «lono«r«nt bi«n a «ottCrtr a ooirt Mèr« P««l 1 . mai» «lU •« (ootoUttoo Jiot U \< . ■ '*'<' trooTS 1- -..:..(« iUo« m paiim.c ci u A .- 1 -.oQ d« Dloi». >o oovtmbrt \^' ■  380 Lettres de saint François de Sales affin qu'on ne vous puisse pas voir distinctement ; mays avec cela, il faut ouir le sermon le voyle de vos faces levé. On peut recevoir Associées les femmes et filles qui ne sçavent pas lire, car tout ce qui est dit de la lecture s'en- tend pour celles qui sçavent lire. Vous aures les Indulgences de tout l'Ordre de Saint Augustin, car le Brief de vostre institution les vous don- ne (0 ; nous prouvoirons de les avoir imprimées. Ne receves pas légèrement les filles : mais selon que la prudence vous enseignera, ou de différer ou de se has- ter, faites le ; si elles s'en vont ailleurs. Dieu les veuille conduire et en soit loiié. N'entreprenes que doucement, selon la petitesse des moyens que vous verres vous pouvoir arriver ; et pour les choses nécessaires Dieu ne vous abandonnera point. Nostre Seur Marie Aymee de Morville m'escrit une lettre toute sainte et dit qu'elle donnera tout a fait les loooo (dix mille) francz a Nevers, sans contredit. Or sus, ma très chère Seur, tenes vos yeux sur Dieu et sur son éternité de recompenses, et sur le cœur de la tressainte Vierge, et marches tous-jours humblement et courageusement. Et a jamais, sans reserve, je suis tout vostre et Vostre père et vostre serviteur, comme a ma fille Paule Hieronime (sic) et a ma Seur Marie Aymee (O. Vive Jésus! Amen. IX novembre 1620. Salues Monseigneur l'Evesque, vostre Père spirituel et le P. Lallemant. Revu sur TAutographe conservé à la Visitation de Nevers. (i) Voir le tome précédent, Appendice I, d, p. 423. (2) Arrivé à la fin de cette longue lettre, et peut-être interrompu bien des fois, le Saint crut-il terminer un message à la Mère de Bréchard, qu'il aurait chargée d'un paternel souvenir pour la Mère de Monthoux et la Sœur de Mor- ville i*  AXSEE 1630 381  MDCCXXVI A LA MÈRE DE CIlANTAL, A PARIS (nuGMtxT ixionr] t'ue lettre toute «l'ur. Annecy, vers le 9 ou le 10 novembre 1620 1 . Nosire bonne beur Marie Aymee de *Horviiie m e:>crii une lettre toute d'or : qu'elle a deschiré son papier, qu'elle laisse les dix mille francz a Nevers, et qu'elle s'abandonnoit tout a fait a Dieu et a sa sainte Mère. Voyla pas une ame bien aymee de Dieu ? Revu *ar le texte cité dans une lettre autographe de S** j.-F** de Chantjl, con«crvéc ï la Vmtation de Ncver». ':■• Chantai cite ce» lij.- - une lettre iné- dit lie : • Ce irc» bon et l'ère, • lui écrit- elle, • me dit par la dernière que je retue de luy : Nottre bonne Seur Marie Aymee • r " " ent, la lettr»- ir n'a pa« été rctrouTée ; elle dut p .tir avec la ] 1 déj^ il parle de celle • toute tainte • de la nouvelle Novice. (Voir ci-deMU», p. }9o.)  MDCCXXVII A MONSEIGNEUR JEAN-FRANÇOIS DE SALBS, SON PRÉRB évÊQUE NOM.Mé DE CllALCÉDOINE Profonde douleur du Saint lur un apottat. — Aveuglement étrange de cette Sme et étonnantei contradiction*. — Sa séparation du monde et d« l'Iiirliee. ^ Htpérance de conversion pour l'.Kngletcrre. ^ I -île "If letprit et le cojur de Ftanv'oi* de Salet. — l^ '- • kédoine devra donner au malhcnrevi tombe. Annecy, ai novtmbct léM. Voyla une Icllre que j'ay ouverte sans m'appercevoir qu'elle n*t•^toil pas pour mov » O Dipii. mon tr<»s rhi»r ( I ) ^ .« Lkut* d« (jf J ^jl#t '<•! f'ISVct'.  382 Lettres de saint François de Sales Frère, que de douleurs a mon ame quand je Tay leûe ! Certes, il est vray que de ma vie je n'ay eu un si fascheux estonnement. Est il possible que cest esprit se soit ainsy perdu ? Il me disoit tant qu'il ne seroit jamais autre chose qu'enfant de la sainte Eglise Romaine, quoy qu'il creust que le Pape excedast les bornes de la justice pour estendre celles de son authorité. Et cependant, après avoir crié qu'il ne failloit pas que le suprême Pasteur, officier en TEglise, entreprist de délivrer les sujetz de l'obéissance du suprême Prince de la Republique, pour aucun mal qu'il fist : luy mesme, pour des abus prétendus, se va rendre rebelle a ce suprême Pasteur, ou, pour parler selon son langage, a tous les Pasteurs de l'Eglise en laquelle il a esté baptizé et nourri ! Luy qui ne treuvoit pas asses de clarté, disoit il, es passages de l'Escriture, pour Tauthorité de saint Pierre sur le reste des Chres- tiens, comme s'est il allé ranger sous l'authorité ecclé- siastique d'un Roy duquel l'Escriture n'a jamais authorisé la puissance que pour les choses civiles ? S'il treuvoit que le Pape excedoit les bornes de son pouvoir, entreprenant quelque chose sur le temporel des Princes, comme ne treuve-il pas que le Roy sous lequel il est allé vivre excède les limites de son authorité, entreprenant sur le spirituel ? Est il possible que ce qui ramena et maintint saint Augustin en l'Eglise n'aye peu retenir cest esprit ? Est il possible que la révérence de l'antiquité et l'abjection de la nouveauté n'aye point eu le pouvoir de l'arrester ? Est il possible qu'il aye creu que l'Eglise ayt tant erré, et que les huguenotz ou Anglo-calvinistes ayent si heureu- sement rencontré par tout la vérité, qu'ilz n'ayent point erré en l'intelligence de l'Escriture? D'où peut estre venue cette si universelle connoissance du sens de l'Escriture en ces testes-la, es matières de nos controverses, que par tout ilz ayent rayson, et nous tort par tout, en sorte qu'il nous faille quitter pour adhérer a eux ? Helas ! mon cher Frère, vous vous appercevres bien du trouble que j'ay en mon esprit, quand vous verres que je vous dis tout ceci. La modestie avec laquelle il traitte  AVKÉE 1620 383 en vous escrivant, l'ainilié laquelle il vous demande avec tant d'affection, et mesme avec sousmission, ma fait une grande playe de condoléance en mon ame, qui ne peut s'accoiser de voir périr celle de cest ami. J'estois a la veille de luy faire faire place ici, et monsieur Jantei ' avoit charge de traitter avec luy pour cela - ; et maintenant, le voyla séparé de tout le reste du monde par la mer, et de l'Kglise par le schisme et Terreur I Dieu néanmoins tirera sa gloire de ce péché. J'ay une inclination particulière a cette grande Isle et a son Roy, et en recommande incessamment la conver- sion a la divine Majesté, mais avec confiance que je seray exaucé, avec tant d'ames qui souspirent pour cet effect ; et des-ormais, encor prieray je plus ardemment, ce me semble, pour la considération de cette ame-la. O mon très cher Frère, bienheureux sont les enfans de la sainte Eglise en laquelle sont trespassés tous les enfans de Dieu. Je vous asseure que mon cœur a une continuelle palpitation extraordinaire pour cette cheute, et un nouveau courage de servir mieux l'Eglise du Dieu vivant et le Dieu vivant de l'Eglise. Il faut cependant tenir secrette cette misérable nou- velle, qui ne peut estre que trop tost respandue pour tant de parens et amis de celuy qui la nous donne. Que si vous luy escrives, selon qu'il me semble vous y inviter, par la voye de monsieur (iabaleon ' , asseures le que toutes les eaux de la mer d'Angleterre n'esteindront jamais les flammes de ma dilection ^, tandis qu'il me pourra rester *cr. Caoi..ali. quelque espérance de son retour a l'Eglise et a la voye de son salut éternel. Mon Frère, quand vous seres consacré, faites le moy sçavoir, et me recommandes a la miséricorde de Nostre Seigneur, qui soit a jamais l'unique esp)erance et amour de nos amcs. Amen. .u«. alort k Paris. .Voir ci*4«Ma». OOI9 (I,. p. 47.J ( I) j«ao-Bâpiitt« GabaltoiM, f4aéral «U* pott** d« S«voi«. ^Voir lom* XII. I \ p. %%y) Ea 1618. Il «Uéi I Part* tort im VuÊ^^maâm d« cardiMl  384 Lettres de saint François de Sales ( I ) Au P. D. Juste, mille salutations ; a la signora Donna Genevra, ma chère fille; a monsieur Viboz (2), que je remerciera}^ au premier jour. Annessi, le xxi novembre 1620. A Monsieur Monsieur l'Evesque de Chalcedoine. Revu sur le texte inséré dans le P"" Procès de Canonisation. ( I ) Ce dernier alinéa est inédit. Le texte que nous donnons est inséré dans le P"" Procès de Béa.tiûca.tion (Script, compuls.) ; mais quelques erreurs du copiste ont été corrigées d'après l'édition de 1626. (2) Claude-Amédée Vibod, secrétaire du duc de Savoie. (Voir tome XVII, note ( I ), p. 110.)  MDCCXXVIII AU MÊME (0 Quantité de lettres au retour d'un voyage. — Dispositions du Prieur de Ru- milly toutes favorables à l'établissement des Pères de l'Oratoire. — L'élec- tion de M. du Châtelard au doyenné de Notre-Dame, — Quelqu'un que le Saint voudrait servir de son propre sang. — Nouvelles de famille. — Ten- tative pour le retour d'une âme à la foi. — A qui appartient le Royaume des cieux. Annecy, 21 novembre 1620. J'ay receu tout a coup cinq de vos lettres ou billetz, mon très cher Frère, a mon retour en cette ville du voyage que j'ay fait a Six, a Viu, a Melan, a Merens, pour diverses affaires ( = ). Toutes les nouvelles que vous me donnes sont bonnes; Dieu nous face jouir des effectz entiers de tant de bonnes volontés qu'il inspire a nostre bon Prince ( 3 ). O que l'establissement des Pères de l'Oratoire reuscira heureusement a Thonon et a Rumilly (4), et comme Dieu { I ) Le Saint n'a pas mis d'adresse sur cette lettre, mais sur la précédente, avec laquelle elle partait, comme on peut le voir à l'avant-dernier alinéa, p. 386. Ilest étrange que les éditeurs Datta, Vives et Migne aient désigné le président Favre pour destinataire. (2) Voir ci-dessus. Lettre mdccxxiii, et note (5), p. 372. (3) Victor-Amédée. {4) Voir ci-dessus, Lettres mdclxxxi, .mdccix, et note ( 1 ), p. 358.  Année 1620 38$ le favorisera î car voyia M. le Prieur dudii lieu (») qui, ce soir, m'est venu dire qu'en le récompensant, il donnera son prieuré pour les intentions de Son Altesse. Et il ne sera nullement malaysé de le recompenser sur Chin- drieu ' , affin que d'abord les Pères de l'Oratoire soyent logés, et dans l'église et dans le prieuré, a Rumilly. Or il ne sçait pas pourtant le i)rojet, sinon par conjecture quil tire de l'entrée que fit, il y a dix jours, monsieur de Saunaz en l'Oratoire de Lyon, d'où il m'a escrit avec beaucoup de tesmoignage de consolation. Pour Ripaille, je ne pense pas que Son Altesse y puisse loger plus a propos aucuns Religieux que les Chartreux, en se reservant ce quil luy plaira pour y bastir son palais *> . Au reste, en fin M. du Chatelard est Doyen, avec mille contradictions et avec autant de promesses d'y faire des merveilles, et a mny de faire tout ce qup jr hiv ronsril- leray (<). Le bon M. Buccio m'a prié de le vous recommander en son affaire, que son frère vous dira (5), et qui est, ce me semble, grandement favorable. Madame de la Flechere de Fossigni (**/ m'a aussi prié de vous recommander .son filz, auquel elle dit que vous aves des-ja fait bien des  (Voér ibid., noUt (a), p. 160, «1(1}, p. )^8 ( r- Pcut-*irc Cî: ' ' 1 TonUitii « a'Am*Jce VIII V. te [%\ p. }4- donné toiu à c« projet. Ripaille fat remit aai Charireax. comme 1 fc«e- .. . ■ . »•_.-. VI...-. _... q X . . ( 4 ) Picrre-Fraoçoit de Rottilloo, fteigoear da CbileUrd. q«l r b«- oolldeCh^ )ottr prAcc . Ire ooxe beoret et midy, • il prit • po«»«*«ion du decjaat, avec lo«le» : BM>oir< ....... . /» /r/a /#•, M »•«/', ' s ' Frère, on tout ao moint procbe parent de I' 'ir tooM XII. •Ole ■ ' Belles farde. Miuncar de Vlfny, mari de Gâapsrde de S«l' )t de Saini-Mivlx ' >ço4« de u IUvb\ii «iir î'Aatoffrapbr conservé î la Vititition Je Chambéry.  MDCCXXIX  A LA MERE DE CHANTAL, A PARIS Affliction profonde, mélangée d*e«pérance. — Cau*e« de la cbate de M. de Granier. — Le Jugement, • partie rare. ■ — Quelle consolation le Fonda- teur reçoit de ta Congrégation. — Le tardif, mai* beau fruit du dattier. Annecy, as novembre 1 10:0  Je suis grandement affligé, ma très chère Mère, de la perte spirituelle de cet amy qui a tant demeuré avec moy. O la vanité de l'esprit humain tandis qu'il se fie en soy mesme ! O que les hommes sont vains quand ilz se croyent eux mesmes ! // fst expedifiit que scandale arrive, mais malheur a celuy par qui il arrive •. Ce ' Mjit . ». .. jeune homme [ne s'est jamais voulu gouverner a mon gré, tous-jours il a] rejwussé le joug très doux de No pp i)|. U. 14. ■ " •- 4«ag ligne». fT\*m% k celle du a| av * - La fit.- wi pour ne «avoir eè U pUc«ff. «eml été écrite ua « //tri#r. fête de U Purtâcation. 1 Voir ct-de«*u«, pp. |li. |A%.  388 Lettres de saint François de Sales tant de respect, de sousmission et de courtoysie que rien plus, et avec ces termes : « Je me sépare de la communion de l'Eglise pour me retirer en Angleterre, ou Dieu, » dit il, (( m'appelle. » Qui ne gemiroit sur ce mot la : « Je me sépare de la communion de l'Eglise » ? puisque se séparer de l'Eglise, c'est se séparer de Dieu. Laisser l'Eglise, o Dieu, quelle frénésie ! Mais la chair et le sang le luy ont persuadé. La curiosité, l'instabilité, la liberté, la présomp- tion de son esprit, fondée sur le talent naturel de bien et promptement parler, avec la sensualité, en fin l'ont perdu. En somme, le jugement est une partie rare, tous-jours accompaignee de meureté et d'humilité. Or sus, peut estre n'en sçaves vous rien encor : s'il est ainsy, n'en sça- ches donqrien, ma très chère Mère, et demeures en paix. Que de consolations, au contraire, de sçavoir que nostre petite Congrégation se multiplie en bonnes âmes ; que ma tous-jours plus chère fille de Port Royal (0 tient son cœur haut eslevé en Dieu ; que ma chère dame de Mon- tigni souffre en patience sa maladie (2). Ma Mère, resalùes la de ma part chèrement, et luy faites sçavoir que je la chéris très cordialement, et la croix sur laquelle elle est. Je salue très parfaitement madame N. (3), a laquelle je dis par vostre entremise, n'ayant nul loysir, que sa retraitte est comme une datte, qui en fin produira une belle palme de triomphe, mais peut estre seulement d'icy a cent heu- res, ou a cent jours, ou cent semaines, ou cent moys ; et les contradictions qu'elle a eues serviront a cela. Dieu nous face de plus en plus abonder en la pureté et simplicité de sa dilection, et en la fermeté et sincérité de celle du prochain.  (i) La Mère Angélique Arnauld. (2j M"""^ de Montigny fut une des bienfaitrices du i*^'' Monastère de la Visi- tation de Paris, et plus encore du second qu'elle assista journellement dans ses commencements. Elle s'appelait Louise Pithou, était fille de Pierre Pithou, seigneur de Savoye, et de Catherine Palluau, et avait épousé Pierre Lhuil- lier, seigneur de Montigny et de Saint-Félix. Cette pieuse dame mourut en 1637 sans laisser d'enfants. (Moreri, 1740, tomes V, VIL) (3) Peut-être Hélène Lhuillier de Frouville, entrée depuis quelques mois à la Visitation de Paris, et dont la vocation était très combattue par son père. (Cf. ci dessus, note ^ i ), p. 517.)  Assée 1630 ^89 Or sus, [Dieu tire sa gloire de ceux qui l'abandonnent. Il faut finir] en vous asseurant, ma très chère Mère, que par la cheute de ce jeune homme, Dieu m'a gratifié de nouvelles douceurs, suavités et lumières spirituelles, pour me faire tant plus admirer l'excellence de la foy catholique. Bon soir, ma très chère Mère. (') Jésus Christ soit a jamais nostre jour en l'éternité et nostre cierge ardent en la vie présente. Arric^n. Ce 22 1620. Franv» E. Je Gcncvc. ; I ) Voir ci-•« d« covTent de lin " - -" avatt été eoTojrée en . ' Car- bmI d« Lyon. Elle en devini Prieure âpre* le drpjrt ^ J« S«lal-jo««ph.en " * ' •- Ma<« a«B Saper. >i elle eut termine ta iap«rioril« i Lyon, la Mère I et le Carmel de Mar»eilU 163: r ^ c^lmt d'An < ^ -..^«l d'Arle« en i6)t Revenue i I .cym©«r»tr J» !•• M*- nattére d« Carmel de Parla «t ObrMifwi 4* COrérw ét% Csrwffittfi, tam9% III. IV. paialm.) « Vnir clo4«««««. noie 1 . p t** «•' p »•*.  390 Lettres de saint François de Sales estimant que ce jeune gentilhomme y servira très fidè- lement la gloire de son nom. J'ay sceu le petit trouble que quelques uns de vos Mo- nastères ont fait (0. Helas ! ilz ne sçavent rien de ce qu'ilz désirent, ni peut estre ce qu'ilz disent. Qui est bien, s'y doit tenir de près. En Italie, on a conneu manifestement que les Monastères de filles n'estoyent nullement si bien sous la conduitte des Pères de leur Ordre que sous les prestres et autres Ordinaires ; le pourquoy est long a dire, mays il est manifeste. 24 novembre 1620. A la Mère Thérèse de Jésus, Prieure des Carmehtes de Lyon. Revu sur une ancienne copie conservée à Paris, Archives Nationales (M. 234). (1) Au sujet du gouvernement des Maisons du Carmel. (Voir ci-dessus, Lettre mdccvii et la note qui l'accompagne, et ci-après, Lettres mdccxxxix, MDCCXL.)  MDCCXXXI  A MADAME DE GRANIEU (  Les matériaux des bâtiments célestes « au quartier des hommes. » — Ce que les Anges pourraient nous envier. — Transformer Tinfirmité en oraison. — Comment Notre-Seigneur nous fait souvent le plus de bien. — Un cœur faible et assoupi, mais non point infidèle. Annecy, 24 novembre 1620. Or sus, ma très chère Fille, vous voyla tous-jours auprès de la Croix, parmi les tribulations, en la maladie de mon- sieur vostre cher mary. O que ces pierres qui semblent si dures sont pretieuses ! Tous les palais de la Hierusalem céleste, si brillans, si beaux, si aymables, sont faitz de ( I ) D'après l'édition de 1626, la destinataire de cette lettre est la même que celle de la lettre du 17 février 1620, sûrement adressée à M'"'^ de Granieu. Au reste, le sujet cl le ton de ces lignes la désignent sufifîsamment.  AifwtE 1630  591  ces matériaux, au moins au quartier des hommes ; car en celuy des Anges les bastimens sont d'autre sorte, mais aussi ne sont ilz pas si excellens. Pà si l'envie pouvoii régner au royaume de l'amour éternel, les Anges envie- royent aux hommes deux excellences qui consistent en deux souffrances : Tune est celle que Xostre Seigneur a endurée en la croix pour nous, et non p)our eux, du moins si entièrement ; l'autre est celle que les hommes endurent pour Nostre Seigneur : la souffrance de Dieu pour l'hom- me, la souffrance de l'homme pour Dieu. Ma chère Fille, si vous ne faites pas des grandes oray- sons parmi vos infirmités et celles de monsieur vostre mary, faites que vostre infirmité soit une orayson elle mesme, en loffrant a Celuy qui a tant aymé nos infir- mités, qu'au jotdr Je ses noces et Je la res-jouissance de son cœur, comme dit l'Amante sacrée *, il s'en cou- •Cant.. m. aii. ronna et glorifia : faites ainsy. Ne vous assujettisses pas a un mesme confesseur, tandis que, pour gaigner tems, il sera requis d'aller au premier rencontre. Je suis marry que madame de N. soit ainsy incom- modée; mais puisqu'elle ayme Dieu, tout luy reviendra a bonheur*. Il faut laisser a nostre doux Seigneur la très *cr.Roa..viti.»s. aymable disposition, par laquelle il nous fait .souvent plus de bien par les travaux r-t afflirtinns nur- par le bonheur et consolation. Ma très chère Fille, ne me dites pas tant [de mal] de vostre cœur, car je l'ayme tant que je ne veux point qu'on parle ainsy. Il n'est pas infidèle, ma très chère Fille, mays il est un peu foible quelquefois, et un peu assoupi. Au reste, il veut estre tout a Dieu, je le sçai bien, cl aspire a la perfection de l'amour céleste. Dieu donq le bénisse a jamais, ce cœur de ma très chère Fille, cl luy face la grâce d'esirc de plus en plus humble. Dieu soit l)cni. Frakç*. E. de Génère. Le i4 novembre 1620.  39^ Lettres de saint François de Sales  MDCCXXXII A M. AMÉDÉE BERCIIAT CURÉ DE NOTRE-DAME DU CHASTEL (0 (inédite) Délégation pour enquête canonique. Annecy, décembre 1620 (2). Monsieur Berchat, Ayant sceu que la Pernon BottoUier a donné l'enfant qu'elVa fait a François de Levaut, je vous commetz par ce billet pour oùir ladite Pernon et ledit François sur ce cas ; et leurs responses ouyes, vous m'en envoyeres l'in- formation et l'acte du baptesme de l'enfant. Et m'asseurant de vostre fidellité et diligence a cela, je prie Dieu qu'il vous donne ses plus désirables bénédic- tions, et suis Vostre humble, très affectionné confrère, Francs E. de Genève. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de TEtat. fiy Amédée Berchat fut ordonné prêtre le 22 décembre 1601. Successive- ment prébende à Sallanches, curé de Saint-Gervais, il était, en 1620, curé de Notre-Dame du Chastel de Cordon. Il meurt en juin 1630 à Vallorcine, après avoir été trois ans pasteur de cette paroisse. (R. E.) ( 2 ) La réponse de M. Berchat étant du 27 décembre 1620, la date que nous donnons est juste. On verra aux Opuscules la sentence rendue par le Saint, et avec quelle miséricorde il adoucit celle de son procureur fiscal, à qui il avait ordonné de soumettre la supplique du coupable loyal et repentant.  Année 1630 393  MDCCXXXIII A MONSEIGNEUR JEAN-FRANÇOIS DE SALES, SON FRKRE ÉVÉQUE NOMMÉ DE CIIALCÉDOINE D^tagrément caa»é par lc« ncige«. — l'n »crvjcc ï renJre à M. Je Ij Pierre. — Métamorphote soudaine da tieur DonfiU. — Pourquoi 1 Evèque de G«- nève cèle le plut qu'il peut la nouvelle d'une apostasie. — Donne mine et bon jeu, — Maladies, mariage et mort. — Té: -.eur et d'affcc lion donné* par le Saint au nouvel Evèque -. Annecy, 8 décembre 1630. L'asprelé du tems et la grandeur des neiges ont retenu comme par vive force le bon M. l'Abbé [jusques] a pré- sent (O, mon très cher Frère; et ce qui me desplait en ceci, c'est qu'il n'arrivera pas asses tost pour vous donner la commodité de nous faire jouir de vostre chère présence pour ces premières festes ' . Mais il n'y a remède : il faut croire que, Xostre Seigneur le voulant ainsy, ce sera le mieux. M. de la Pierre ' n'a sceu comprendre que Son Al- tesse eust quelque degoust de luy; il dit qu'il sçait bien qu'elle l'ayme et sçaura bon gré a qui luy présentera sa lettre, qu'il vous prie de luy faire tenir seuremenl; et se promet que, si vous en parles a M. Le Grand (<), il se (1) Héntsanl Jome IV, p. ^)6) écrit : • le bon M. l'Abbé AVi^ti/i a pré- sent. • Notre leçon est évidemment la vraie, et il s'agit de l'Abbé de Cbéxery (voir ci-de«stts. note ,1 , p. 186, qui s'en allait fa"" »"" »'"'mcc daum'*"w«'f auprès de la princesse de Piémont. (t) On croyait ï Annecy que le sacre de Jean-Fraoçois âvait eo lieo, el wo •ttcr •-•• '- nouvel Hvéque pour les fêtes de Noél. ( ; . is de Hacognin, seigneur de la Pierre. (Voir le tome p fécéd—t, note s ). p. •).) (4 •■■-'• on nom r" -r.iqae ou un titre ••• • »"• i noe charge ' Il y avait «ne Legraoa .ux Perru^jr.l 4-- D autre part, I« jrand Ecoyer du doc de Savoie était appelé 0- ent • MooMifseor 1- •; nuls il n'est pa* r '^'' de désigner »u . t- ~... «««.•- q.t , .4 titre en ibv». vj '«g»» de Gallt *■• . Ptrm^mU — le mentionnent pas ; plusieurs voloi: • et autres documents con> •oitée amx A' ^ ' T - -, et Jl la ? ^f ■''''• n'ont fourni aocon ren— Hic -ment q t loero. camte ém levtgliasco. ne vers 1^74 de I ' o««- raé en léo) premier écoyer d« >• i"*n4 Ecoyer, iirnimi ton aleol et son pé ■ - i*  594 Lettres de saint François de Sales chargera volontier de le faire, et qu'en cela il n'y a point de hasard. Que si cela se peut faire bonnement, ce me seroit un grand playsir de le contenter. Il en escrit a M. le Collatéral (0, affin qu'il en confère avec vous. J'escris a M. le Comte de Montmayeur (2), pour le re- mercier du soin qu'il eut de me faire tenir une de vos lettres tandis que j'estois en Fossigni. J'escris a M. Vibo, me res-jouissant de le voir au service de Madame, nostre Maistresse (3). Je vous pourrois dire un monde de nouvelles. Tenés aujourd'huy, (4) pour toutes asseurances de la triomphante sortie de M. Bonfilz, qui est a mesme tems establi General des Finances, avec un si extrême crédit que nul ne pourra plus vivre que par sa bonne grâce (5). Toutefois, plusieurs ne veulent croire cette si soudaine métamorphose ; et, quant a moy, je ne diray sinon : peut estre qu'il est vray, et peut estre que non. C'est une merveille qu'en ce païs on ne sçait encor point la déplorable adventure de M. de [Granier (6)] ; car, quant a moy, je la celé le plus que je puis, affin de n'infecter point l'air d'une si puante nouvelle. Quelle grâce Dieu luy a faite de l'avoir réduit, par sa providence, dans la prison ! Mes frères sont tous-jours après a faire descombrer la ( I ) Barthélémy Flocard, alors en Piémont. (Voir ci-dessus, Lettres mdccxviii, MDCCXIX.) ( 2 ) Le testament de Melchior-Théodore, comte de Montmayeur, est du 23 jan- vier 1618 ; si la mort suivit avant le 8 décembre 1620, le comte de Montma- yeur dont parle ici le Saint, est le fils du précédent et de sa femme Claire- Marie de Rye, François-Gaspard, dernier héritier du nom, car il mourut en Piémont, sans postérité, avant 1645. (3) Il s'agit sans doute du fils de Claude-Amédée Vibod, secrétaire de Char- les-Emmanuel (voir tome XVII, note (i), p. iio), Maurice, qui fut secrétaire de Christine, et devint en 1651 conseiller et secrétaire d'Etat et des Finances du duc de Savoie. Il reçut en 1635 le titre de comte de Pontedassio. (Turin, Archiv. de l'Etat, Registres du contrôle des Fina7ices.) (4) Nous substituons des points de suspension à la leçon donnée par Héris- sant, « jour de la feste de cette ville, » qui nous paraît fausse. ( 5 ) Le trésorier général Horace Bonfils avait été arrêté par l'ordre de Char- les-Emmanuel le 9 septembre précédent. (Lettre du président Favre au duc de Savoie; cf. ci-dessus, note (2), p. 234.) Il réussit à lever les graves soup- çons qui planaient sur lui, et retrouva toute la faveur de son prince. (6) Son apostasie (voir ci-dessus. Lettre mdccxxvii).  Antiée 1620 395 mine de laquelle plusieurs ont une grande opinion (O; mais Dupra n'en peut rire, craignant qu'une si bonne mine ne soit pas accompaignee de bon jeu > . M. le Prévost ^ eut un rude accident de fièvre avant hier; mais ce n'a esté qu'une fièvre ephemeride. Dieu mercy. M. Perretest grandement malade ; et s'il mouroil, il y auroit danger qu'on impetrast sa place a Rome, comme il l'impetra luy mesme < . Ceux de Rumilly et le Curé l>) ont receu leurs lettres avec toute obéissance religieuse ; que bien tost on leur face le bien pour lequel on retarde. La Seur Marie se porte très bien, avec g^and playsir d'avoir l'habit \^K \ji bon M. l'Abbé 7 ' nous oblige grandement a l'aymer, a l'estimer, a le servir, pour l'extrême affection (ju'il nous tesmoigneavec toute sorte de confiance. C'est pourquoy je le vous recommande de tout mon cœur, et vous prie de me tenir en la bonne grâce de madame de Sarsenas * ' qu'on m'a dit estre grosse, dont je me res-jouis grandement. Ce que .M. de Vallon (9) vousaescrit touchant le mariage de M. de Charmoysi avec la fille de M. de Montmayeur, m'empeschera de vous en faire un plus long récit t**). ( I ) Voir ci-dcMU*. note ( s ), p. 141. (a ) Cliude Dupra. de Li Roche, «erviteor de Loait de Sale*, ett mentionné comme " ' • ernant un accord fait - '• itre le baf" \ iio*jfc de Cnnfljn*. ■ A: ta- lion d'Annecy. CoiUctiom J. Vmy.) 'Utin , et lors il me sera force d'apprendre toutes celles qui courent en nostre cour, ou je ne pense point d'aller qu'après Pasques -4Î. Et ce pendant, Monsieur, je vous supplie très hum- blement de coopérer a l'inclination que Monseigneur de Montpellier ^ a de m'ay mer, et de continuer a me croire, comme je suis. Monsieur. Vostre très humble serviteur, Fraxç*, h. de Gcncvc. IX décembre i6io, Annessi. A Monsieur le Président Oespin. Revu «nr une ancieoo* copie cooi«nré« k U VuiUtion de Taria. ( I ) Voir U tome précèdent. boU ( i ). p. )i. » Muhrl Ir, . . *• ./neuf de '* T ^ -ntXVI. n '.r \ Sun rc( «Mr ! ' ja»i)o'j{' l^tl.jour J 4 On Mit que Mlat PrâBfot» d« !Mle» o alU ptt à T«flD «a iMi. iy) Pierre Ptnoailict (voir tome XIV. note ( 1 \ p. 4}-  39^ Lettres de saint François de Sales MDCCXXXV A MADAME BELLOT (i) Prière à la destinataire de donner les ordres nécessaires pour le bon succès d'une œuvre de charité. Annecy, lo décembre 1620. Madamoyselle ma très chère Fille, Puisque vous aves treuvé bon, par l'advis mesme de monsieur l'Aumosnier vostre frère (2), que la charité que vous avies destinée pour le bien spirituel de Belley soit employée pour l'establissement des RR. PP. Capucins en ce lieu-la (3), qui feront les offices que vous desiries y introduire, il ne restera sinon qu'en suite il vous playse d'ordonner a monsieur de Courtines (4) qui a Targent, de le délivrer ainsy que les Pères qui sont la luy mar- queront. Et ainsy s'accomplira heureusement vostre sainte intention, et aures la consolation d'en voir les fruitz avant que d'aller jouir de la recompense d'icelle au Ciel ; et moy je demeureray, Madamoyselle, Vostre plus humble et affectionné serviteur, Francs, E. de Genève. Annessi, 10 décembre 1620. A Madamoyselle TEsleue Bellot. A Lyon. (i) Jeanne de Sirvinges, veuve depuis 1617 d'Antoine Bellot, « élu » pour le Bugey, le Valromey et Gex. (Voir tome XV, note (2), p. 335, et note (4) ci-dessous.) ( 2) L'aumônier de Belleville, Claude de Sevelinges ou Sirvinges (voir tome XV, note (2), p. 333). (3) Voir plus haut, note ( i ), p. 47. (4) Georges Ferra, seigneur de Courtine, reçoit en 1599 et 1606 des lettres de confirmation de noblesse ; le i'^'' janvier 1618, par patentes datées de Paris, il est pourvu de l'office de conseiller élu en l'élection de Belley, en vertu de la nomination faite par la veuve d'Antoine Bellot, dernier possesseur de cette charge. (Archives dép, de la Côte-d'Or, B. 12104, fol. 23, et B. 12094, fol. 209.) M. de Courtine « etoit fort ami de saint François de Sales, et ordinairement il logeoit chez lui lorsqu'il visitoit M^"" de Belley. » L'une de ses filles, parti- culièrement caressée et bénie par l'Evêque de Genève, entra plus tard à la Visitation de Belley, où elle reçut le voile noir de professe, le 25 avril 1627, des mains de la Mère de Chantai qui lui témoigna toujours beaucoup d'estime et d'affection. (Ilist. de la Fondation de Li Visitation de Belley.)  Ankée 1630  399  MDCCXXXVI AU TKINCL DE PILMO.NT, VICTOR-AMÉDÉE («) Excè» de misère de U Sainte-Mjifton de Thonon, et ta tritte conséqaence. D'o& Tient cette détretsc — Comment on peat y remédier. Anne^v, I I décembre i6ao. Monseigneur, L'extrême désolation qui est en la Sainte Mayson de Xostre Dame de Thonon ne peut recevoir remède que (le vostre serenissime providence : la pauvreté y est déme- surée, et les enfans du Séminaire tout fin nuds, deschaux et transis de misère ; les prestres de la Mayson et les Pères Barnabites n'ont justement que pour manger et habiter, et non pour se vestir, et le reste va très mal en point : mays, ce qui est le pis, c'est que cette calamité y fait naistre une lamentable desunion, tandis que chacun s'es- saye de tirer a soy le peu de moyens et d'argent qu'on y porte. Le remède, Monseigneur, a ce mal qui, a la vérité, est de plus grande conséquence qu'il ne semble, consiste en ces pointz : Le projet de cette Mayson a esté fait fort grand et am- ple ' , et failloit quatre mille escus pour le soustenir annuellement. I)espuys, on a de beaucoup amoindris les moyens qui y devoyent estrc employés et, pour un seul coup, on a osté le prieuré de Xaniua », qui sont mille escus de revenu, et environ deux mille ducatons que Son Altesse par sa libéralité y a destinés, ne sont pas touchés a commodité. Il est vray encor, avec tout cela, Monsei- gneur, que la mauvayse intelligence des membres de celle (l) Le •OICt de |j lettre •'^'^'"■>' '' crin.r Jr Pi( |><>ur .!<■ ttin j|^ir« af aott ioo père, le duc de Sa (l)OttM* dcftfé paroiMi... . _ , -. ; ,.. - poor le* i «oe école dee arlt «1 B»étAef«. ^Votr Ioqm* XIII.  400 Lettres de saint François de Sales Ma3'"son et la mauvaise conduite de ses affaires Tapauvrit de plus en plus. jMonseigneur, si Vostre Altesse fait reuscir le projet d'establir-la des vrays prestres de l'Oratoire (0, en lieu de ceux qui y sont, on sauvera de ce costé la 300 duca- tons ; car faysans une vie tout a fait commune, il ne faudra aucun gage comm'il en faut aux autres, layssant a part le lustre et le proffit spirituel qu'ilz apporteront. Si Vos- tre Altesse fait reuscir le dessein d'appliquer toutes les praebendesde Contamine aux PP. Barnabites, ormis cinq ou six, ou mesme sept, pour y faire faire le service par- roissial et célébrer les Messes de fondation, on sauvera cinq cens escus de revenu, et les finances de Son Altesse deschargees d'autant (2). Et puis. Monseigneur, si le pro- jet de la reformation des Monastères et du clergé reuscit, on trouvera bien encor des bons et gracieux moyens d'accommoder pour le reste. Mays tandis que tous ces biens s'acheminent sous les auspices et par le soin de Vostre Altesse Serenissime, je croy qu'il sera requis que, pour le présent, elle face rece- voir l'argent des assignations a ce porteur, le sieur Gi- lette (3), affin qu'il en secoure les nécessités pressantes de laditte Sainte Mayson. Et je me prometz de vostre bonté, Monseigneur, que Vostre Altesse me pardonnera aysement l'importunité de cette lettre, escritte de la main et du cœur. Monseigneur, de Vostre très humble, très fidèle et très obéissant orateur et serviteur. Francs, e. de Genève. XI décembre 1620, Annessi. Revu sur l'Autographe conservé à Turin, Archives de l'Etat. ( 1) Voir ci-dessus, Lettre mdclxxxi, p. 284. (2) Voir ibid., Lettre mdclix, p. 230. ( 3 ) Pierre Gillette, économe de la Sainte-Maison. (Voir tome XIV, note ( i ), P- 37-)  Akn'ée 1620 401  MDCCXXXVII A LA MÈRE DE CIIANTAL, A PARIS Le ^Jint • accommode • lei Constitution*. — Comment tenir unie» le» Mai- ton» du nouvel Institut' — A défaut d'un h6tel • a»»es beau, • il faut %e contenter d'un • trop beau. • — Démarches que doit faire k Rome M** de Port-Royal pour obtenir de pas»er de ton Ordre dans celui de la Visitation. Annecy, vers le a^ décembre 1630 (1). C'est tous-jours ainsy, ma très chère Mère, que je vous escris sans loysir et sans haleyne; voyla que M. du Tel- licr «), gentilhomme de M*^ de Mercœur i}\ envoyé prendre mes lettres, et faut que je les finisse avant que de les avoir commencées. J'ay accommodé les Constitutions le plus que j'ay sceu, au gré du très bon P. Binet et au vostre ' *\ et ne voy pas que pour des Constitutions on y puisse guiere plus rien adjouster. Reste a voir comme on pourra tenir toutes les May sons jointes ; et certes, je ne .sçai pour le présent aucun moyen qui ne trayne quant et soy des grandes répugnances. Mays je vous en escriray plus au long, après que, pendant ces festes, j'y auray un peu mieux pensé, avec l'advis de monsieur l'Abbé d'Abondance que nous avons de conversation ^ . Que je seray content si je vous puis voir bien logées ! L'hostel de messieurs Zamelh n'est, ce me semble, que trop t>eau ; néanmoins, a faute d'un asses beau, il se fau- dra contenter d'un trop beau '' . I ; Différentes allusions de cette lettre indt<)ueot qae les fêtes prochaioc* dont parle le Sj ...... .«liv«. l s . Pierre Le i l )) La T«ttve de Philippe- Eœmanncl de Lorrain*, Marte de Liuiemboerf (votr tome XII. n«le (1), p- in)- (4) Voir ci^deMnt, note {y), p. )M. ( ) ; Vcspaséen Aiatia (voir tome XIII. note 1 ,. p. 4* l6y Ce spUndiJe bAi<-* <- cet financier, dan* la rue de . u«coi reçn et mafoiàqucroent traité. En mourant 14 jniUet iéi4). Sébastien le lais^ Umm rx M  402 Lettres de saint François de Sales Par la première occasion, je vous supplie, un peu des nouvelles de madame la Générale des Galères (0, de M"^ de Frouville et de madame de Villesavin, et de M'"" de Montigni (2), si ell'est tous-jours malade ou non. D'escrire a présent a madame de Port Royal, ma fille, il ny a nul moyen. Que ne ferois-je pas pour contenter son cœur ! Voyci mon advis : puysque elle n'a jamais peu croire que ce fut la volonté de Dieu qu'elle demeurast en cet Ordre, et que parmi toutes ses actions de vœux, de Profession, de susception de charge ell'a tous-jours ex- cepté devant Dieu de se retirer dudit Ordre a la première bonne occasion, je pense qu'elle fera donq bien de faire un essay pour cela, et de faire escrire a Rome pour avoir dispense, laquelle, si ell'exprime bien son intention, ne sera pas, si je ne me trompe, difficile d'estre obtenue ; car quand elle dira que ce n'est pas pour retourner au monde, mais pour se retirer en une Religion en laquelle l'obser- vance religieuse est en vigueur, il ny aura rien a dire. Mais il ne faut pas qu'elle nomme la Religion en laquelle elle se veut retirer, ains seulement qu'elle die qu'ayant la licence elle se retirera en un Monastère, pour y faire profession, auquel l'observance est en vigueur. Or, il suffira que cela s'essaye par la voye d'un banquier ordi- naire, mays auquel, par le moyen du commis d'un secré- taire d'Estat qu'elle m'escrit luy estre grandement affec- tionné, on envoyé une lettre qui puisse obliger monsieur aux deux fils que lui avait donnés sa femme, Madeleine Le Clerc du Trem- blay. L'un, de même nom que lui, était en 1620 évêque de Langres ; l'autre, Jean, véritable héros chrétien, créé maréchal de camp en 1622, fut tué peu après au siège de Montpellier. Dix ans auparavant, il avait épousé Jeanne de Goth de Rouillac, Leur descendance, perpétuée par une fille, ne conserva pas la somptueuse demeure qui passa successivement aux familles de Lesdiguières et de Villeroy, (D'après les Mémoires de l'époque et Prunel, Sébastien Zamet... sa vie et ses œuvres, Paris, Picard, 1912,) Ce n'est point l'hôtel lui-même que la Mère de Chantai acquit pour sa Communauté, mais « les escuries et feniers que Monsieur Samet... avoit faict bâtir proche de son autel. » (Hist. de la Fondatio?i du 1er Monastère de Paris.) Il fallut faire de grands accommodements, et les Religieuses ne purent en prendre possession que vers la fin de juillet 1621. (Cf. Lettres de la Sainte, vol. I, pp. 562, 564.) ( I ) La comtesse de Joigny (voir le tome précédent, note (4), p. 375). ( 2 ) Louise Pithou, dame de Montigny (voir ci-dessus, note ( 2 ), p. 388).  Akkée 1630  40)  l'Ambassadeur ' de favoriser l'affaire en cas de besoin. Avec cela, et le mémorial estant bien fait, comm'il ne peut manquer de Testre si elle mesme s'explique bien a celuy qui le dressera, je ne doute point qu'elle ne soit consolée d'un depesche favorable, estant une chose asses ordinaire. Puys, quant a l'exécution, il faudra prendre le biays le plus doux et avantageux qu'on pourra. Mays, ma très chère Mère, voyci un fascheux rencontre, car il seroit expédient que cette fille fut un peu assistée et dressée par vostre amour tout affectionné ; et néan- moins, voyla qu'a Turin le Monastère est accepté, et le IV D. [Juste] ' la fondation de nostre chère Congre- cation a Turin presse, et bien que je promette d'y faire aller nostre grande Fille, ma Seur Favre, ces Princesses, sur tout nostre chère Madame, vogliono la Madrf. lielas! il n'est nullement vray que je me soys fasché en la partie supérieure des advis que vous m'aves envoyés sur les Constitutions; mais ayant de prim'abord jette les { 1 ; Françoit-Anniba] d • Je Cœuvre» loine d'Ettréc» et de Fran^^ :.- -. ' quitte iétat - ;..,- on éfèché auquel l'avait nommé Henri IV. pour embratter la carrière d«t ar- t :6i9, il fut enroy^ Jeur i F r le tome précé- lii..., ..-.c (a\ p. i\ , et :....,..; , .^. :-.J le% nié;;.^ . ; don» en Soi»»<* mail il était meilleur «oldat que diplomate. Le marqui» de Couvre» ép<>u< • < t : Marte de Béthune. en ibss ; Anne Habert, «n 16^4 ; Ga- t;..... ^^ L..ugueval en 166). (D'aprèt Moreri. Feller. etc.) (a) L« 7 février it»«i. la Mère de Chantai écrit à U Mèr* Favre : • j« crou 9V« ^ : que l'on a prit, au nom de notre C m. la po«*«*«ioa du n. . . pour Turin, ave |...."- cent» Ci:u* û . ^ . "• «-'at y èt«« dcvtméc Sup«ricur«. malt Mon - m« mande que le* ; -•, «l c«« ' unnct itnc\ qui ;. veulent avoir la Ms^rt anci«no« pour , "' ' -' moi». - \.i -I . . . . .'. ....,,^rapbc , voir Létirtt. vol. 1, p >i" ^ — « cet parole* de la Sainte un rétumé de ce qui devait «uivrc 1 • #1 i« P. D. Juttt. - Le «econd feuillet manque à l'Autofraphc , la deuxième paf« %»:'^'' • - mot* • cttaot une cboM a**«* ordinaire • Jig . 61. L«a deui pbr«»«« < 'Cl en marge de cette ■ ; af«. Nout empruato- * . Ji..:^trt Je lé FomJdttom À* .. • ..itstt^m J* Turia, qui U- -nent «n parlant de la présente lettre; elle* «ont inédite*. E:- il n'e«t nullement vray • t« lro«v« eo métgn de la p(«ia»ère p«fu àm .-. ,.-pbe  404 Lettres de saint François de Sales yeux sur celuy de l'exclusion des maladives, qui est tout a fait contre mon esprit et sentiment, je dis par un'in- consideree soudaineté : Qui laissera gouverner la pru- dence naturelle, elle gastera la charité et ne sera jamais fait (I).  Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Turin. ( I ) A propos de la réception de « celles qui, pour leur aage ou pour quel- « que imbécillité corporelle, ne peuvent avoir accès aux Monastères plus aus- « teres, » les Constitutions exceptaient « celles qui seroyent atteintes de quel- « que mal contagieux... ou qui auroyent des infirmités si pressantes qu'elles « fussent tout à faict incapables de suyvre la Règle. » Or, dans les notes du P. Binet (voir ci-dessus, note (5), p. 353), nous lisons : « Semble quil fau- droit ajouter : — ou si elles sont maladives, — car autrement, avec le tanps, au lieu d'avoir une Religion on auroit un hôpital. » Le saint Fondateur écrit à la suite de cette phrase : « La prudence humaine ne fera que trop cela ; helas ! « les maladives n'ont point d'autre retraite. »  MDCCXXXVIII A MONSEIGNEUR JEAN-FRANÇOIS DE SALES, SON FRERE ÉVÊQUE NOMMÉ DE CHALCÉDOINE Préparatifs pour le voyage de France. — L'Evêque voudrait laisser son frère en sa place. — L'impossibilité où il se trouve d'aller jusqu'à Turin. — Inso- lence de deux laquais au logis de François de Sales ; démêlé qui en résulte entre M. de la Valbonne et le baron de Tournon. — Méthode pour garder la paix et gagner les cœurs. — Prises d'habit au Monastère d'Annecy. Annecy, 28 décembre 1620. Je n'ay encor point receu de commandement de Son Altesse pour le voyage de France, Monsieur mon très cher Frère, ni ne sçai encor pas quel nombre de personnes je pourray mener. Ce pendant je me vay praeparant, affin de n'estre pas tout a fait surpris (0 ; que si je puis vous laisser icy en ma place, je m'en iray bien plus joyeux. ( I y Ce voyage tant retardé, paraissait assuré cette fois : la Mère de Chantai attendait de jour en jour son bienheureux Père à Paris ; la mort du Pape rom- pit complètement le projet à la fin de janvier.  AS'VÉE 1630 405 Xostre monsieur le Collatéral » me conseille que, si je puis, j'aille voir comme Madame se porte bien et exerce plusieurs vertus dignes d'elle, aflfîn d'en pouvoir parler plus particulièrement au Roy et a la Reyne Mère ; mays je voy que je suis trop pressé pour prendre ce loysir-la, et sur tout en ce tems que les jours sont si cours, et fau- droit une trop grande diligence : car autrement, cela seroit fort a propos. Voyla la lettre de monsieur de la Pierre, qui a receu asseurance, ainsy quil m'a fait voir, que Son Altesse Tayme ; dequoy je ne doute point. Si donq vous le juges a propos, vous luy feres le bon office qu'il désire '*\ Vous aures sceu ce qui s'est passé de la part de mon- sieur le Baron de Tornon ' envers monsieur de la Val- bonne <'. Ce qui m'en desplait le plus, c'est le mespris de la justice, et que, sans ma coulpe, j'en aye esté l'occa- sion. Je ne sçai pourquov, deux garçons de 20 ou 22 ans vindrent faire un' assesdeshonneste insolence céans, avec des huées et urlemens asses grans : l'un avoit esté laquay de Chappe l'aisné ^^^ ; l'autre estoit palefrenier de mon- sieur le Baron de Tornon. Or, monsieur le Président les fit saysir et emprisonner, et dans deux jours me les en- voya pour me demander pardon, sans que ni d'effect ni  I ' Birihélemy Flocard, encore ï Turin (cf. ci-det»ut, p. 194). 3 ) Voir iSiJ.. p. %Qi. ' 1) Second fiU de Protper-Marc de Mailljrd-Tournon et do Philiberte de i^*"* ' >rt. Alphonse, tauf une amhjttjde en Angleterre, MrTét fidèlement «on •'*ii»ef jindan» le» 3'- ' *- !'ob^it«ance e r>^rienr« lui parût onércQte. Il r j Madame R- que • pan- dant |ê année* de «enruM • il n'ait pu m • randro aaay onette omme pour MToair commander. • On le Tit pourtant lieutenant général de Ij cavaUne. aprè* la mort de «on frère alnè. Henri. Alphon^ de Tournon «^pjutj M** du Chlielard, Jacqueline de Chanrirey (Toir tome XVI, noie ( i ), p. 14^). et hérita de. ^ ' ^ ' • " •• ■ •» illy le 9 février »«^- t^. et le» Rcc par. de Romilty ' ' ° ' Farre, président an Con»eil .! ^ < . r % , voir le tome précèdent. •- - 57). y) Jean Cbappai. fiU dt Sicola«. originaire de Tbocen*. était déjk prnca- • •af an «lège de Genetoî* r . ^ . de lE Tique de Genève, à 1 . •1 M déclare • familier •« ta mai*on. • (Art. 4«.) N«ti« M MVMia ail était * 1 atvaé, • •• coaaaiManI pat «e* frère*  4o6 Lettres de saint François de Sales de paroles on leur fit autre chastiment. Le jour suivant, monsieur le Baron de Tornon treuva le secrétaire de monsieur le Président et, luy sautant dessus, luy donna des coups de baston en luy disant : Tien, porte cela a ton maistre. Et bien que je ne sçai pas si ces paroles ont esté preuvees, si sçai-je bien qu'elles furent dites. Je vous escris l'histoire seulement afïin que vous la sachies, et par ce que monsieur le Président a recouru a monsieur le Marquis de Saint Damien (0 qui, peut estre, vous en parlera ; afïin que vous sachies que, quant a moy, je ne me suis nullement plaint, et avois de très bon cœur pardonné l'insolence, laquelle fut sans doute faite de guet a pend et sans que j'aye jamais offencé ni les maistres ni les valetz; mais je sçai de certaine science qu'il faut dissimuler beaucoup et mespriser toutes les offences qui le peuvent estre, et que, par cette méthode, on garde la paix et en fin on gaigne les cœurs des plus inconsidérés. Seulement suys-je marri de ces deux gentishommes, qui prennent des habitudes si contraires a la courtoysie et générosité a laquelle leur naissance les obligent (sic) envers la justice et tout le monde; et je ne doute point que monsieur le Marquis ne les convie a faire quelque sorte de tesmoignage a monsieur le Président, de des- playsir de l'avoir ainsy traitté. Mays tout ceci, mesnages-le selon que vous jugeres a propos, car il ne faut pas (*) de lite facere Lites, ni rien dire ou faire qui puisse ennuyer monsieur le Marquis de Saint Damien, puis que il nous fait Ihonneur de nous  (*) d'une querelle faire des querelles (i) D'après les dépositions des témoins au Procès de Béatification, les in- jures que reçut alors le Serviteur de Dieu furent « atroces ». Le marquis de Saint-Damien (voir tome XVII, note (2), p. 394) auquel dans le même temps François de Sales procurait l'avantageuse alliance de Charlotte-Emmanuelle d'Urfé, vivement touché de la faute de son frère Alphonse, « pria le sieur Antoine Favre d'escrire » à l'Evêque qu'il en avait « un extrême desplaisir... et qu'il y feroit bien mettre ordre; et que cepandant, il se sentoit très obligé de la modération dont il avoit usé, et de la vertu qu'il avoit tesmoigné, qui faisoit bien connoitre qu'il estoit plein de l'esprit de Dieu. » (Dépos, de Janus Guillaume, Process, remiss, Gebenn. (II), ad art. ■74.)  Année 1620 407 aymer et qu'il oblige chacun, par sa vertu, a Ihonnorer. Kn somme, c'est cela qu'il faut faire pour fleurir et fruc- tifier. Mays voyla l'heure qui m'appelle pour me praDparer a la Messe, que je vay dire a la Visitation, pour donner l'habit a nostre Seur Marie et a madamoyselle de Ser- vieres, nièce de monsieur de Pezieu ' , avec lequel je dis- neray céans, Dieuaydant. Dequoy nostre bon P. D. Juste sera bien ayse '", et moy aussi, qui suis. Monsieur mon Frère, Vostre très humble frère et serviteur, Frakç», E. de Gencvc. Jour des Innocens. J'ay fait ce que monsieur l'Abbé mon cousin m'escrivit a son départ ('\ pour M. Mathieu (*), et feray ce qui me sera possible pour M. de I^a 5', estimant que je verray monsieur de Ballon, mon oncle, bientost (*).  (1) Avec M^" HamSert (roir ci-* :it-André. Cette dernière étjit tille de H ''-André, v. .p. ... :.-.. .lèret en Dauphtné, et de Lu.rc.ede Loti, tcXV. note ' i \ p. i8a\ t: de Bcllejr. on l'en rappela quelque* année* aprè* pour le «ervice de celui de Cbambéry; empltivcc cn*uite an tecond Monattère d'Annecy, elle le quitta pour aller au ç„ . t. , T ... n quel!" '-Jt le 99 '■••%-• ••- ■ • 1 *i.— <- • • » du 1" ' c d'Ani. ' ''re de phra*e. ajoute âpre* cuup, «e rapporte a la véture de la " .V - à laquelle D. Jw- ' 1 •- "'«^retMit part» ••'• ent. ,>ard Perrucard de Bj idtery ivoir Lettre M(M.cxxxiii. et note i . p. \9\ . ' 4 An*elnie Mathieu, natif de ChV"r ordonné diacre le m join téi8. et prétr» !«• 19 ftcptembre de la même K. E.) '- jumeau de l'Abhé de Chexery, Mclchior Perrucard de Balion, ^lùeLéî- 7neur de Picarai*in. f "- ' ' ' ••'--• — { d# "-it r Par co: il du 90 mar* i6n. tl er. Son tettament c«t du 19 avril 1641. M. de Leai. par «on »«<• 4ef le» ~" -• •»? •** umnrt Luuim rr ' , '- ■ •? Caille: - nomme par elle* • 1 OM... U leur tf lementqa'il m ie/rvrv /_,. * -. . 1/ — j. n . ' I .^ Voéf t»> me XIV. note (t). p. isf.)  4o8 Lettres de saint François de Sales Mille salutations a nostre monsieur le Collatéral qui m'excusera si je ne luy escris. A Monseigneur Monseigneur l'Evesque de Calcédoine, premier Aumosnier de Madame. Revu sur l'Autographe conservé dans l'église paroissiale de Castel-Viscardo, près Bolsena (Italie).  MDCCXXXIX A LA SŒUR THÉRÈSE DE JÉSUS SOUS-PRIEURE DU CARMEL d'oRLÉANS (0 Dangereuse tentation survenue dans quelques Monastères de Carmélites, Quand on est bien, ne pas chercher le mieux, de peur de trouver le mal. Eloge des Supérieurs du Carmel. — Le manteau d'Elie et son esprit. Annecy, [décembre 1620 (2).]  Quand vous escrires a la Mère qui est allée a Xaintes, je vous prie de Tasseurer de Ihonneur et amour que je porte a sa pieté (3). (i) Voir tome XIII, note ( i ), p. 119. (2) Sur la copie de cette lettre, conservée aux Archives Nationales, se trouve cette indication : « Receue en janvier 1621 ; » le message était donc parti d'Annecy probablement dans le mois précédent, ou au plus tard les pre- miers jours de l'année 1621. (3) Lorsque, le 22 février 1622, les Commissaires vinrent signifier aux Car- mélites de Saintes le Bref"dii Pape, au sujet du gouvernement de leur Ordre, ils trouvèrent trois Religieuses qui déclarèrent être soumises aux ordonnances pontificales, A leur tête était la Mère Marie du Saint-Sacrement, que les Su- périeurs avaient envoyée dans ce couvent pour y rétablir la paix, probable- ment en même temps que la Mère Marguerite du Saint-Sacrement recevait pareille mission pour Bordeaux, c'est-à-dire en 1620. Cette Mère Marie du Saint-Sacrement était professe de Paris; en 1607, la Mère Isabelle de Saint- Paul l'avait emmenée à Louvain, oîi elle fut Prieure en 1608 (5 octobre). Nous ne savons quand elle rentra en France, A Saintes, après la signification du Bref, on lui confia la direction de la Communauté ; mais l'ancienne Prieure, Marie-Madeleine de Jésus (marquise de la Tresne) et les autres dissidentes ne voulurent pas la reconnaître pour leur Supérieure. Elles sortirent du mo- nastère, et bientôt de la France, (D'après le Mémoire sur la fondation, etc, des Carmélites déchaussées, tome II, Parties V, chap. 11, et VI, chap, vi,)  ASXÉE 1620  409  J'ay sceu la petite, mays dangereuse tentation survenue pour le changement qu'on a prétendu faire au gouver- nement de vos Monastères « . Certes, dit saint Augustin a ses Filles *, vous aves pris naissance, nourriture et • ~ * »t. ccxi. accroissement ainsy, pour la plus grande gloire de Dieu **" **** ' et l'establissement de vostre salut : demeures donq ainsy, mes bienaymees, et qui est bien, qu'il ne se meuve pKJur rien que soit, de peur qu'au lieu de mieux on ireuve le mal. Vos Supérieurs modernes (•) ont tant travaillé pour vous : cela ne merite-il pas que vous les rêveries comme vos Pères, puisque mesme s'ilz ne sont Carmélites d'habit, ilz le sont en efFect par le zèle et la pieté d'Helie ? O com- bien de Carmélites y aura-il au monde qui n'ont receu que le manteau d'Helie *, et non son esprit au don- * lll Reg.. xxx, 19. bîe * / et combien de prestres séculiers qui. sans le man- " iv Rc».. ti. 0.1%. teau, auront receu son esprit I Combien de Theresiennes sans l'habit, combien de Theresiennes sans l'esprit de la Mère Thérèse î » Demeures en paix, ma très chère Fille, et aymes tous-jours mon ame devant Dieu. RcTu «ar ane ancienne copie conterrèc à Paris, Archiret Nationale* M. s 16). ( I Voir ci-de«to«. Lettre* mdcctii et moccxzx. 1 MM. de Bèralle. Gallemant et du Val. I I Cette dernière phra»«, ainti qoe le premier alinéa «ont inédits.  410 Lettres de saint François de Sales  MDCCXL A LA MÈRE MARIE DE JESUS, PRIEURE DU CARMEL d'oRLÉANS  INEDITE  Le Carmel ne doit point désirer de changer de Supérieurs. — Affection du saint Evèque pour cet Ordre et spécialement pour la Prieure et la Sous- prieure d'Orléans. Annecy, [décembre 1620 (0-]  Pour moy, je dis a vostre cœur de tout le mien, ma très chère Fille, ce que le grand saint Augustin disoit en une ' Epist. ccxr. epistre aux Seurs de sa Règle * : « Persévères en vostre bon propos, et vous ne desireres point de changer de » Supérieurs, sous lesquelz, « par tant d'années, vous estes accreuës en nombre, en aage, » en Monastères, en répu- tation. (( Sous » eux, « vous aves esté instruites » en la vie religieuse, « voylees, multipliées. Vous devries pleu- rer si on vous les vouloit oster. » Ce n'est pas que je veuille faire l'arbitre en un différend porté de part et d'au- tre de tant de gens ; mais je vous parle comme a mon an- cienne et cordiale fille, en toute confiance. Dieu soit béni qui vous a donné une sincère dilection pour ces Seurs de Sainte Marie, et dequoy elles sont par- faitement dédiées a vous honnorer et chérir comme elles doivent (2). Moy, ma très chère Fille, je suis très sincèrement vos- tre et a toute vostre Congrégation, spécialement a la Mère Sousprieure, ma fille ; et je suis bien ayse de vous escrire un peu sans cérémonie et de vous oser nommer ( I ) Cette lettre traitant du même sujet et en termes presque identiques que la précédente à la Sous-prieure du Monastère d'Orléans, doit avoir été envo- yée en même temps, La copie conservée aux Archives Nationales porte seu- lement : << de l'année 1621 ; » ce qui indique sans doute la date delà réception, comme pour les lignes adressées à Sœur Thérèse de Jésus de Pucheuil. (2) Les Sœurs de la Visitation d'Orléans (cf. ci-dessus, note ( i ), p. 342)  Aks'ée 1630 411 simplement ma Fille, et de traitter cœur a cœur avec vostre ame que j'ay tous-jours chèrement aymee, et que je prie Dieu de vouloir combler de son tressaint amour. Amen. Revu »ur une ancienne copie con»erTce à r'jrn. A/vDive* S M. ait»;.  MDCCXLI A MADAME LOUISE DE BALLON KELIGIEUSE DE l'aBDAYE DE SAINTE-CATHERINE L'« hameur • de rAbbette de Sainte-Catherine et celle de l'Evèque de Genève . — Aversion de Vc- .»ir • le« conception* d'autruy. • — Le DteV de paix U. . , ^le \a (guerre — Roiinr «ji« Monlfalcoo.c'««t-A-dire : } Peroette de Cerlaéer q«é aéra dettloatatre.  XVI, 20.  412 Lettres de saint François de Sales Or sus, demeures en paix, souffres en paix, attendes Rom., XV, uit., en paix, et Dieu, qui est le Dieu de paix *, fera reuscir sa gloire au milieu de cette guerre humaine. Faites belle moysson pendant qu'il en est la sayson, recueilles bien les bénédictions des contradictions ; vous proffiteres plus ainsy dans un jour, que vous ne feries en dix d'une autre sayson. Dieu parlera pour ceux qui se taisent, il triomphera pour celles qui endureront, et il couronnera la patience d'un événement salutaire. Francs, E. de Genève.  MDCCXLII A DEUX RELIGIEUSES DE l'aBBAYE DE SAINTE-CATHERINE Annecy, 1620 ( i). Ma Fille, Je voudrois bien me courroucer avec vous, mais je ne le puis, parce que je ne suis pas en humeur de le faire. Ma Fille. La reforme se fera, et Dieu y fera coopérer les hom- mes Ihors qu'on y pensera le moins. ( I ) Ces deux billets suivirent de près la précédente lettre que Sœur Louise de Ballon n'avait sans doute pas montrée à ses compagnes, dit le P. Grossi (ouvrage cité), « parce qu'elle auroit... empêché qu'une autre n'écrivit un peu sèchement au saint Prélat sur ce qu'il les tenoit si longtems en suspens et en souci, et qu'elle n'en reçût cette réponse, fort courte, à la vérité, mais assez mortifiante, quoique mêlée de cette douceur sans égale qui étoit inséparable de sa conduite : << Ma Fille, je voudrois bien, » etc. « Une troisième lui aïant écrit sur le même sujet, mais avec plus de rete- nue, il lui fit réponse aussi succinctement, en ces termes : « Ma Fille, la ré- forme, » etc. Les Sœurs de Ballon étant exclues, il faut chercher les destinataires de ces lignes parmi leurs trois compagnes : les Sœurs Bernarde de Vignod, Emma- nuelle de Monthoux et Péronne de Rochette.  Akkêe 1620 415  MDCCXI.III A M. CHARLES DALLY > ^ixiDin) L'n Capacin peintre de tableaux d'ëglt«c — InJicatioat du Saint pour le groupement Je* rcr» j:i:iJi/e«. Annecy, ^1610-1630 v 3/.J Monsieur le Châtelain, Je vous prie d'achetter tout ce qui sera requis pour les tableaux que les Reverens Pères Capucins me font la faveur de faire faire par l'un des leurs » , pour l'église de Viu et de Thorens (^ . Je suis vostre plus affccuuiine a vous taire service, Franc*, E. de Gcncvc. ( 1 ) DépoMDl au Procé» de Béatification de François de Sales en 1637, Charles O4II7 ft« dit natif de Mieutty, igé d'environ cinquante-trois ans, et fils • d'c- grege NicoU* Bally, - notaire. - et de la Nicollarde «a femme. > (Pnxeit. remitt. Gfhrmm. 1 . ad sum interrog. Il devint cblielatn et fermier du man- dement et chlteau de Thiet en Fancigny, le 99 décembre 1610 (Mimutéire dt Durft. Archiv. dép. de la H"-Savoie. E j»;) : il l'était encore en i6ij (Rrxue Sétonummr. 1&S6, p. S83). Se» fonction» le mirent ï même d'admirer la cha- nté du Saint dont 11 fat soavent le ministre, payant, sur le» revenus du fer- mage et par ordre dr .altre, plusieur» p , -- - 1. ■- - -- prêtre» et i d'autre» : ■ as. Venait-il qu^ . ^ , dit-il, • me commandoit de la dutrtbaer aojc pauvres sans en advcrtir le sieor F ' ' Roland. Je »on co»té. me prioit de nad- . il en arnvoit, parce qu'il Junnoit tout tant s« soucier des necessitti de sa maison. • (Sa dépos.. ad art. |6.} Charle» r " !'rmme, C îc Domen ' ' ' ' ' • crviteur . de guéi ttrcession. Jbid., ad art. )t.) ( j ■ ' ' ' ! .liuM Ju ; ■ . ■ ! i:i« UOC . 4UIICCt j; Il j- »U* ri««r«s k i6«o. sans arriver k fixer la date d'une manière plu» positive. ( » * * *4»de la M ■ 1 ). P- MO- (4 .prend. U . que l'EvAqve 4e Genève fit cxécater. k ses propres dépens, de sérieuses réparations k l'éf Use : •• • ' . ' cj . . . i la Pattiun Je Nostre Seigneur, avec son qoadre et corniche de boys 4e noyer. • Le ublcau ufTcrt k l'église de Thorens avait «le nitMi cndre •« cnnikàe de nojrcr  414 Lettres de saint François de Sales Je voudrois que le tableau de Thorens fut grand, et de la Nativité de Nostre Seigneur, avec un saint Mau- rice d'un costé. et saint Sebastien de l'autre : et celuv de Vieu, de la Passion, avec un saint Blayse et saint Fran- çois (0. Revu sur l'Autographe conservé au presbytère de Viuz-en-Sallaz (Haute-Savoie). (i) On s'explique ce choix. Saint Maurice était patron de la paroisse de Thorens, et saint Sébastien celui d'une chapelle de cette église, qui apparte- nait aux nobles de Sales de la branche aînée ; François lui-même en avait été recteur de 1597 à 1603. (R. E.) A Viuz-en-Sallaz, le patron était saint Biaise, et l'Evêque voulut accompagner le portrait du Martyr de celui du protecteur qu'il avait reçu au baptême.  APPENDICE  Les notes marginales indiquent la corrélation des pièces de l'Appendice avec le texte des Lettres de saint François de Sales.  LETTRES ADRESSÉES A SAINT FRANÇOIS DE SALES PAR QUELgUES CORRESPONDANTS  BREF DE SA SAINTETÉ PAUL V  Vcncrabili i-ratri Episcopo Gcbcnnen&i Paulus VV. W Vencrabilis Fratcr, salutcm et Apo&tolicam Bcncdictioncm. * Inter multiplices Pastoralis officii Nostri curas, illa Nos non *v.4*- -^^ --t (:). Icviicr urgct, ui divinus cullus et dcvotio prxjerlim in Ecclcsiis cl ^'; " ** aliis piis locis conscrvcntur, majoraque in dics suscipiant incrc- mcnta, et si in aliquibus excidcrint, modis congruis, quantum in Domino ficri poicst, rcsiituaniur opportunis. Hinc est quod Nos fclici, prospcroquc Doniui Bcaix Marix Compassionis, seu Scpiem Dolorum nuncupaLi:, prcibylcrorum sxculariuni, loci Tonnonis, Gcbcnncnsis diœccsis, rcgimini et gubcrnio prospiccre volentcs, ac de tua singulari fide, prudentia, doctrina et religionis catholicx zclo plurimum in Domino confisi, Tibi per pr;i:scntcs commiitimus et nundamus, ut taiiqujm nostcr et Apostolica: Sedis i!> ' ' v m Domum, omnesquc cl Mngulos illiu^ vMtw.r;.,,,v t _.. ...^>- quc pcr%ona» etiam Ni>bi» et dict* S i» tam in capite quam m membris, scmcl tantum, auctontate Apostolica visi- tes ac in illorum statum, vitam, mores, ritus et institut! diligentcr inquiras, necnon evangclicx et apostolicx doctrmx, sacrorumque t ) Voér toin« Xlll. net* ( l ). f . ^ Lrrrv»* l\  4i8 Appendice Canonum et generalium Conciliorum et praesertimTridentini decre- tis ac Sanctorum Patrum traditionibus, dict^eque Domus regularibus institutis a Sede Apostolica approbatis inhaerendo, quacumque mutatione, correctione, emendatione, revocatione et renovatione indigere cognoveris, reformes, mutes, corrigas et etiam de novo condas ac condita sacris Canonibus et Concilii Tridentini decretis et regularibus dict^ Domus institutis non repugnantia confirmes ; abusus quoscumque tollas ; régulas, institutiones et ecclesiasticam disciplinam, ubicumque illas exciderint, modis congruis resti- tuas et réintègres ; ipsasque personas ad debitum et honestum vitse modum revoces, et quidquid statueris et ordinaveris observari facias ; inobedientesque, per censuras ecclesiasticas aliaque oppor- tuna juris et facti remédia, cogas et compellas ; aliaque in prasmissis et circa ea necessaria quomodolibet et opportuna facias, géras et exequaris. Super quibus omnibus et singulis plenam, liberam et amplam facultatem auctoritate prasdicta, tenore pr^esentium, con- cedimus et impartimur. Mandantes propterea omnibus et singulis ad quos spectat, ut Tibi in omnibus supradictis pareant, faveant, obediant et assistant ; tuaque salubria monita et mandata suscipiant, humiliter et efficaciter adimplere procurent ; alioquin sententiam sive pœnam quam rite tuleris seu statueris in rebelles ratam habe- bimus et faciemus, auctore Domino, usque ad satisfactionem con- dignam inviolabiliter observari. Volumus autem, ut si quae graviora in hujusmodi visitatione repereris, illa, necnon informationes omnes in hujusmodi visitatione sumendas, sub tuo sigillo clausas, ad Nos quam primum diligenter transmittas, ut quod in illis statuendum sit matura consultatione adhibita decernamus. Non obstantibus Apostolicis ac in universali- bus, provincialibusque et sinodalibus Conciliis editis, generalibus vel specialibus Constitutionibus et Ordinationibus, necnon dictas Domus etiam juramento, etc., roboratis statutis et consuetudi- nibus, privilegiis quoque indultis et literis Apostolicis eidem Do- mui illiusque superioribus et personis in contrarium praemissorum quomodolibet concessis, confirmatis et innovatis. Quibus omnibus et singulis eorum tenore pro plene et sufficienter expressis haben- tes illis, etc., permansuris, ac vice dumtaxat specialiter et expresse derogamus, casterisque contrariis quibuscumque. Datum Romce, apud Sanctam Mariam Majorem, subannulo Pisca- toris, die 30 Augusti 1619, Pontificatus Nostri anno decimo quinto. S. Gard. S. SusannjE. Revu sur une copie inédite, conservée à la Visitation d'Annecy.  Lettres de quelques correspondants 41Q  LETTRES DE CHARLES EMMANUEL I' DUC DE SAVOIE  I Très RtvcTcnd, trcs cher, bien amé, féal Conseiller et dévot Orateur, • Nous accordâmes, il y a quelque temps, à Qaudc du Noyer"*, 'Vwit Efti le père duquel mourut au sicge de \ crceil, après Nous avoir Ion- -Vwi. p. ^^. n^, ^,, ^uement ser\i parmi ces guerres dernières, une prébende des trois qui éuicnt vacantes au prieuré de Contamine. Ce que Nous finies d'auunt plus volontiers que, outre la particulière inclination et dé- votion que ce jeune homme montre d'avoir â cet habit de Saint- IJenoit, Nous sommes convié d'en prendre quelque soin en mémoire des scr\iccs du père qui a délaissé plusieurs autres etifjius sans commodités ni moyens de s'élever aux vertus. Peu de temps après, les RR. PP. Barnabites recoururent à Nous pour faire révoquer cette provision, pour divers prétextes, comme i) fimes ; Nous donnant entre autres â entendre que les trois ^'i«. rendes étaient entièrement nécessaires aux réparations dudit prieuré, auxquelles néanmoins Nous savon» n'y avoir été employé iusqu'ici que ce que peut porter le revenu de deux, lequel peut honnêtement sufBre, suivant mémemcnt l'ordre qu'en a donné le Visiteur général i > 1. Chose qui Nous occasionne de vous donner ' r^e pour cela d'embrasser avec votre saint zèle accoutumé, de •• ' l'V celte affaire ; tenir main que le Prieur claustral » du- ne mette le froc audit Claude du Noyer, et dispose par même moyen lesdits Pères à p^yer librement le revenu de sa pré- bende dès le jour de la vacance, en suite de la provision qu'il en a de Nous ; en quoi ils Nous feront chose • " !e de c«» \an* Nous donner plus sujet d'en être inij ; >. i u r •• • • -, :ii ù .m côte ni J'jutrc D'iiileufi, vous verrez le Mémt oint du U j>i . (•) JMn d« Lu *ir ci-4««««»  420 Appendice Sacristain (0 qui s'offre de payer auxdits Pères les 500 ducatonsqui leur sont assignés sur ledit prieuré, d'employer annuellement 200 ducatons aux réparations d'iceluy et d'accroître encore l'aumône de dix coupes de froment, si [l'on] veut laisser à sa disposition le revenu avec les autres deux prébendes vacantes : qui sont véritablement toutes considérations remarquables et qui Nous font désirer d'au- tant plus l'effet de la consolation dudit du Noyer, lequel Nous vous recommandons par ce, bien particulièrement. Et prions Dieu, sur ce, qu'il vous conserve longuement en sa sainte garde. De Turin, ce 13 de mai 1620. Le Duc de Savoie, C. Emmanuel. (i) Louis Perret (voir ci-dessus, note (3), p. 55).  11 Très Révérend, très cher, bien amé, féal Conseiller et dévot Orateur, • Vide Epist. MDCLviii, * Le Secrestain du prieuré de Contamine vous aura remis une p.22),MDCUX, CtEpist. 1111 XT • 1 J /■ prsced. nostre touchant la prebande que Nous avions cy devant accordée sur ledit prieuré a du Noyer son neveu. Sur quoy neantmoins Nous vous répliquons de ne mouvoir chose aucune que première- ment vous Nous ayez envoyé la dessus vostre advis, afin que Nous puissions estre mieux esclaircy de ce qui se debvrà bonnement fere sur ce suject. Atant, prions Dieu qu'il vous conserve en sa sainte garde. De Turin, ce 24 de may 1620. Le Duc de Savoye, C. Emanuel (0. Crotti. A l'Evesque de Genève. A Très Révérend Père, très cher, bien amé, féal et dévot Orateur, L'Evesque de Genève. Revu sur Loriginal inédit, conservé aux Archives communales d'Annecy 'Série GG, Fonds du Collège Chappuisien, 217). ( I ; La signature seule est autographe.  II LETTRES & PIÈCES DIVERSES  LETTRE DU CHANOINE JEAN-FRANÇOIS DE SALES A M. nARTIIKLEMY FLOCARD »  Monsieur, ■ Vous aurcs, ce croy je, rcceu la rcsponsc a celle que vous pristes • \'m f t. «ot f i^ la peine de m'c^cnre dernièrement ; maintenant je la fais a celle que François (*i m'a apportée, par laquelle je voy que, grâces a Dieu, nous sommes presque a la veille de nostre départ. Monseigneur ()) s'y resouli de très bon cœur, et se délibère de sortir de !*aris le lendemain de Nostre Dame. 11 ne vous escrit pas, estant asseuré que vous vous contenteres de luy pour ce coup s'il vous salue de tout son cœur par nostre entremise, estant occupé auprès de cette bonne dame, qui l'a tout a fait guery 4 ; de quoy je bénis Nostre Seigneur, comme aussi de vostre santé, laquelle il faut conserxer pour faire le voyage allègrement. Monsieur de Royssicu ( ^) nous oblige infmiment p^r ti- snin qu'il ( I ) Voir loroc XVII. oot« ( i ). p. fD\ 's' San* doute le valet .f ' *^ juc Je » jcnc^c, tr^n^oi* FaTf*. qni l'avait «uni il 'r ^ t * p 14* ) ( 1} Saint Prançolt d« Salta. '4) La Mèr« Angélique Arnauld *oir !c t. r; r p. ' p- J*»^» ' Lettre moxxxv. p. 409 . {y) Non* avoot déjà nommé deui MM. de Roy»*ieax «oir ibid.. note 4'. p 164' . noaa poa« : ropo*er Je M** d« KoyMieai. eoop4fAtrtc« d« U «n de U v q«« »o«« r«lfo««e- •ni dan* le* lettre* «lu vnlume ««ivanl.  422 Appendice prend de noz affayres ; je luy escris, et vous luy feres tenir la lettre, sil vous plait. Je suis estonné que l'on tarde tant de nous fayre sçavoir le jour de nostre départ, et que le conducteur qui doit don- ner ordre pour nous fayre desloger ne vienne point. J'admire la sortie de M'' le Président (0 sans en donner advis a personne, et pense diverses choses la dessus, meilleures a dire entre nous deux qu'a les escrire. J'ay receu les nouvelles du gentilhomme dont vous me parlies par la vostre précédente, et j'ay très bien opiné du succès de ses affayres (2). Sy vous voyes la damoyselle, je vous conjure de me tenir fort en sa bonne grâce et de l'asseurer que nous serons lundy a Paris, Monsieur l'Evesque estant arresté pour sacrer Dimanche le • Vide tom. prsced., grand autel de céans, chose qui ne se doit fayre qu'en jour de feste *. prat°p.' "°not (3> ^" J^ meurs d'envie de luy parler. Je connois de vue celuy qui le poursuit, lequel, avec toutes les bonnes qualités que vous luy don- nes, est de très mauvaise mine. J'admire les nouvelles que vous nous dites de Savoye, mais plus • Vide tom. XVII, p. la première que la dernière, du sieur Bonfilz * ; nous en parlerons 194, not. (4). / a loysir. Monseigneur le Reverendissime a esté grandement affligé du malheur des Cordeliers (3) ; il faut advertir nos gentz que l'on soit fort sur sa garde et que l'on se mesle le moins que l'on pourra. Nous serons seulement a Paris lundy, ancore pour le soir. Je vous bayse les mains et suis de tout mon cœur, Monsieur, Vostre très humble et très affectionné serviteur, J. Francs de Sales. A Maubuisson (4), le xxx aoust 1619. A Monsieur Monsieur Flocard, Conseiller de S. A. et Collatéral au Conseil de Genevois. Revu sur l'Autographe inédit, conservé à la Visitation de Chambéry. (i) Le président Antoine Favre (voir tome XI, note ( i ), p. 18). (2) Vraisemblablement, il s'agit ici du projet de mariage de Guillaume de Bernard de Foras avec Anne Le Beau, dame de Vaulgrenant. (Voir ci-dessus, note ( I ), p. 32.) Celle-ci serait « la damoyselle » à qui Jean-François de Sales envoie un message. (3). Les Cordeliers d'Annecy (voir tome XVII, note (5), p. 310). (4) Voir le tome précédent, note (4), p. 401).  i  I-ETTRRS ET PIÈCES DIVERSES 42^  BREVET DE CHARLES-EMMANUEL l" DUC DE SAVOIE POUR LA COADJUTORERIE DE JEAN-FRANÇOIS DE SALES  • Charles Emakuel, par la grâce de Dieu Duc de Savoye, Cha- • v.i#p. toi. mm. (o biais, Aoustc cl Genevois, Prince cl Vicaire perpciuel du Sainct Em- pire Romain, Marquis en Italie, Prince de Piemonl, Marquis de Saluces, Conte de Genève, Nice, Ast et Tendes, Baron de Vaux et Foucigny, Seigneur de Verceil, du Marquisat de Ceve, Oneille, Marro, etc. Dautanl que TEvesché de Genève est de très grand poidz et tire appres soy beaucoup de soing et de travail, tant pour la grande cstendue de sa diocèse que la voysinance de Phercsic de Genève, outre les grandes fatigues que très Révérend nosire très cher, bien amé, fcal Gînseiller et dévot Orateur, Messire François de Sales, moderne Evcsque, faict aux prédications et autres exercices spiri- tuclz pour exciter les âmes a luy commises a leur persévérance a la dévotion : il Nous a semblé luy estre grandement nécessaire un Coadjuteur, et que Nous ne pourrions faire nomination de personne plus digne et de plus de mérite que de Révérend nostre très cher, bien amé et fcal, dévot Orateur Jean François de Sales, frère dudici Evcsque et premier Aulmosnier de Madame " ; lequel, pour sa •vj.y i,»,,c., ^.^ bonne vie, doctrine cl autres vertuz, et pour satisfaire au désir du- " '^'*' **^ dict Evcsque, Nous avons nommé et présenté, et par ces présentes, en vertu du droict de nomination qui Nous appcrticnt sur ledict Evcsché, nommons et présentons a Nostre Tressainct Père le Pape, pour Coadjuteur et futeur successeur audici moderne Evcsque et Evcsché de Genève, suppliant Sa Sainctclé de le vouloir aggrccr et luy faire expédier ses Bulles et provisions a ce nécessaires, moyc- nant lesquelles Nous voulons qu'il soit receu, admis et maintenu en la plaine et légitime jouissance de ladicte coadjutorie, auahon- te/ ves et autres choses quy en dcspcndent, tant aucune diiuwwi... ^At ainsy Nous plait. Donné a Thurin, ce xii febvrier 1620. C. Emakukl. V* Aif^airTBftu. Caom. Pour M«*»ir« jtan Praoçoi* d« S«l«t. prtmltr AElmotoicr d« )Uiaa«. It<^«f I  4-4 Appendice V. A. nomme et présente pour Coadjuteur et futeur successeur au moderne Evesque et Evesché de Genève. Gratis. Argbntero. Revu sur l'original inédit, conservé â la Visitation d'Annecy.  LETTRE DE CHRISTINE DE FRANCE PRINCESSE DE PIÉMONT AU CARDINAL SCIPION CAFFARELLI-BORGHESE (0  Monsieur mon Cousin, • Vide p. 136, not. (3). * Ayant pieu a Son Altesse d'accorder a ma considération a Mon- sieur de Boissy, mon premier Aumosnier, la coadjustorerie de l'Evesché de Genève, et ayant recognu le soin et l'affection qu'il a a mon service, J'ay pensé qu'estant particulièrement informée de ses vertus et mérites, que vous auries agréable que Je vous rendisse ces tesmoignages de ses louables et estimables qualités, affin de facili- ter ses expéditions. Mais parce que J'ay donné charge a l'Abbé Sca- \9:X'r(2)^^^^^' ^' ë^'^*^^ ^'o^s en faire de très particulières instances de ma part, Je vous prieray d'adjouster créance a ce qu'il vous dira, désirant rece- voir sur ce sujet des effetz de la continuation de vostre bonne vo- lonté, dont Je vous prie de tout mon cœur. Ce pendant, Je vous asseureray que Je cheriray tousjours avec passion les occasions qui vous pourront faire cognoistre que Je suis entièrement. Monsieur mon Cousin, Vostre très affectionée cousine, ^ . Chrestienne. lurm, ce premier mars 1620. A Monsieur le Cardinal Bourgueze, mon Cousin. Revu sur l'original inédit, conservé à Rome, Archives Vaticanes (Borghese II, 83, p. 208). (i) Voir tome XVI, note (2), p. 147.  Letthes et pièces diverses 435  D LETTRES DE VICTOR-AMÉDÉE PRINCE 01 PIÉMONT A l'abbé PHILIBERT-ALEXANDRE SCAGLIA O  Moho Rcvcrcndo Oratorc nostro carissimo, • Molli sono li rispctti pcr li quali Sua Altczza si è mossa di * v,a«p. i|é. «01. (1). compiaccrc al Vcscovo di Gcncva in conccdcrli di havcr un Q>ag- giutorc, Cl non mcno sufficicnii sono le cause di haver faiia nomi- naiione dcl fratcllo di lui, huomo di lanta bontà di viia cl buon csscmpio chc si puo dir che va dcl pari col sudciio Vcscovo. Olirc qucllo chc Sua Altczza vi scrivc, non habbiamo poiulo ommcllcr di aggiungcrsi quciic righc, non pcr aliro chc di csscrN'i inviiali dall'ofHcio che licncdi primo Elcmosinicro di Madama. Pcrciô, ncl procurarc le suc spcdilioni, spcndcrclc il mio nome, insicme a qucllo di Sua Altczza, con Nostro Signorc, col signor Ordinale Borghesc * cl altrovc, sccondo che vcdcrclc esscre ncccssario, *va«EftM prc<*i abbracciandonc la cura corne di cosa chc a Noi sarà di particolare gusto cl sodisfaiiione. Koslro Signore di mal vi guardi. Il Prencipc di Picmontc, V. Ameoeo. Caiboii. Da Torino, li 19 di Muzo 1620. R«Ta tor l'origiail inédJt, conterré ï Tarin. ArchiT«f <1« l'Etat Létiere Sitmittrt, Romj. Mazio \t). (I Voir tome XVll. oott (s), p. 197.  426 Appendice II (fragment)  • Vide Epist. MDCLxi, et * Il iioii csscrsi fatta mentione délia nominatione di Sua Altezza p. 2}3, not. (I). nelle BoUe del Vescovo di Geneva deve essere difetto di Cancella- ria, forse a dissegno di far evanouire le ragioni di Sua Altezza, per- ché sempre si sono spedite le nomine per tutti gli beneficii dei quali spetta a Sua Altezza; ma per questo in particolare non si è ommesso, et li Ministri di Sua Altezza costi non gli haveranno ha- vuto l'avvertimento ch'erano obbligati. Perciô, nel far spedire le Bolle di Monsignor di Boisy, procurarete che vi si faccia mentione di detta nomina. Intanto si farà diligenza di haver quella che fu fatta per Monsignor di Geneva Il Prencipe di Piemonte, V. Amedeo. Maggio (0 1620. Revu sur l'original conservé à Turin, Archives de TEtat (Lettere Ministri, Roma, Mazzo 31). ( I ) Le quantième n'est pas indiqué.  E LETTRES DE L'ABBÉ PHILIBERT-ALEXANDRE SCAGLIA ^^  I AU DUC DE SAVOIE  Serenissimo mio Signore, • Vide Epijt. MDcix, et * Rapprcsentai nell'ultima audienza a Sua Santità il desiderio p. 2J3, not. (I). ^^^ ^.^^^ Vostra Altezza di veder fatto Coadiutore del Vescovo di ( I ) Voir ci-dessus, note ( 5 ), p. 329,  Lettres et pièces diverses 427 Geneva il signor Giovanni Franccsco di Sales, fratello del medesimo V'escovo Cl Elcmosinicro di Madama Scrcnissima. Sua B ne inlcsc voloniicri l'instanza, et mi risposc che havcrcbbc i...i<-^^o il negotio alla Q)ngrcgazione Q)nsistorialc, conforme è solito di fare sempre in simili materie, appresso délia quale io non mancarô di tenerlo sollecitato acciô se ne habbia quanto prima l'espeditionc. Intanto è necessario mi si mandi la Bolla del sudctto Vescovo *, *or. f. i|t. affinchè a suo tempo io possa con fondamento esibire la présenta- tione di \'ostra Altczza pcr mantcnimento del suo J0s ; chè in altra maniera s'incontrarcbbono délie difficolti. Ch'è quanto con questa mi occorre dire in tal proposito a Vostra Altezza, con farle per fine humilissima rivercnza. Di Vostra Altezza Sereni*>sima, Humilissimo, fedelissimo et obbligatissimo suddito et servitorc, Alessasdro Scagua. Di Roma, li 4 di Apiile 1620. Reru «or lAu' '"' T Archiret dt l'Etal  II AU PRINCE DE PIÉMONT Serenissimo mio Signore, * Sua Santiti ha inteso volontieri l'instan/a fattali da me a nome 'XMtfm. di Vostra Altezza et del Serenissimo Padre di Lci, di concéder pcr Coadii. ' -l Vescovo di Ginevra il signor Giovanni Franccsco Sa!- V V..O de! •"'• '-Mmo Vescovo et Elcmosinicro Ji V' ' -iia Se: :ia. Et c ..c alsolito, ne ha rimcsso il Menu -lia G>ngTegazione del Contistoro, dovc io non mancarô di tener »o- licitato il negotio con ogni cilorc. Intanto. perché la nomina di Sua Altetza non riceva incontro alcuno di ' " ' »rio mi si r " . le Bolle del su- detto Mo:. .^ . -;....v..v w^a CMe si po>>^ ^ i -vire il ;ui di Sua Altezza et mantencre il pouetto del presenure. Supplico perè l'Alteua \'oitra dia ordine mi l'mviano quanto prima le dette BolJe,  4^8 Appendice accio io possa, in conformità del mio obligo, fare il servitio di Vostra Altezza, alla quale resto, facendo humilissima riverenza, Di Vostra Altezza Serenissima, Humilissimo, fedelissimo et obbligatissimo suddito et servitore, Alessandro Scaglia. Di Roma, li 4 di Aprile 1620. Revu sur l'Autographe inédit, conservé à Turin, Archives de TEtat (Lettere Mi'ttistri, Ro^na, Mazzo 31).  III AU DUC DE SAVOIE (fragment)  • Vide Epist. MDcix, et * Quanto alla nominatione che si desidera espressa nella spedi- p. 233, not. (i). • j 1 . tione del Vescovo di Geneva, devo dire a Vostra Altezza che per moite diligenze usate in Cancellaria non si è potuto trovare che nelle passate speditioni o nelle altre antiche si sia mai espressa tal nominatione. Et qua si tratta di cosa insolita et impossibile insieme, che la sudetta Cancellaria admetta espressione di nominatione, se non si mostrano gli essempi o non si fa constare de légitima fun- datione Di Roma, li 5 Giugno 1620. Revu sur l'Autographe inédit, conservé à Turin, Archives de l'Etat (Lettere Mitiistri, Roma, Mazzo 31).  IV AU MÊME (fragment)  Vide p. 233, not.(i). * Al Cardinale Aldobrandino ho trattato in materia délia nomina Vide Epist. s«q. alla Chiesa di Geneva *. Egli trova le medesime diffîcoltà che già awisai, et se non si mostrano altre scritture, Vostra Altezza ha solo  Lettres et pièces diverses 429 da potcr proporrc soggctti grati, in virtù di pnviicgi conccssi da Martino Quinto « cl aliri Pontcfici; ma qucsli non danno il jus nomiftamli chc è proprio de' Padronati  Di Roma, li 25 Luglio 1620. Rero »ar l'Autographe inédit, conservé ï Turin, Archive* de l'EtJt {Ltttert Sîimiitri, Rom^, Mazxo )i^. (1 ) Othoo Colonna (1565-14)1;. élu Pape au Concile de Constance le 11 no- vembre 1417, couronné ftolennellement le ai du même rooit, prit le nom de Martin V et mit fin au schisme d'Occident.  LETTRE DU CARDINAL PIERRE ALDOBRANDINI « AU PRINCE DE PIÉMONT  Il Cardinale Aldobrandino al Principe di Picmonte. L'Ambasciatorc dcl Scrcnissimo Signor Duca, Padrc di Vostra Altczza, non mi ha parlato dclla coadiutoria da farsi dcl \'cscovado di Gcncva in pcrsona di Monsignor Boysi, se non quando h vcnuto il tempo di proporla in G)ncistoro* ; di modo che tutto il negotio * vocipii %i trattato senza ch'io n*habbia sapulo cosa vcruna ; quindi è che »e non havcro potuto servire a \'ostra Altezza Screnissima com*era suo doidcrio, sono dcgno di scusa. Hora che mi comanda con la sua de' 18 del passato, resami dal medesimo Ambasciatore, ch'io procuri sia fatta mentione ncllc Bollc che si spcdiranno, dclla nominatione fatta dal Serenissimo Si- gnor Duca a qi: tdiutoria dcl medesimo Monsignor di Boysi *, • Vt4«f.aii.Mi.(i> 10 non mancaru u uuaucarmi quanto sari in me e quanto è l'obligo c volontà mia di servirc a \'ostra Altezza Serenissima et a cotetti Serenissima Casa. Dubito bcnc che ci saranno dclle difBcolti, per- che vorranno qui che s'habbia relatione aile Belle speditc digli » I , Votr tome XII.nn(«^i p fii et ci*4e»sms, aoUa ^ t . , <' p. 1»^  43<>  Appendice  altri antecessori, e seguitar la forma e stilo di esse ; si che, quando costà se ne trovassero alcune nelle quali si facesse tal menzione, credo che il negotio si renderebbe con l'essempio manco difficile. Mi rimetto pero alla prudenza di Vostra Altezza Serenissima, se le paresse bene di far usar diligenza di trovar le Bolle d'altri Vescovi di quella Chiesa e dar ordine che fossero mandate qua, che servi- riano ove potessero servire. Et io mi adoperero con tutto lo spirito perché segua la sodisfa- tione del Serenissimo Signor Duca et di Vostra Altezza, a cui bacio di cuor le mani. Di \^ostra Altezza Serenissima, Il Gard. Aldobrandino. Roma, i8 Luglio 1620. Al Principe di Piemonte. Revu sur Toriginal inédit, conservé à Turin, Archives de TEtat (Lettere Ministri, Roma, Mazzo 30).  m  LA FONDATION DU MONASTÈRE DE LA VISITATION DE NEVERS HUITIÈME DE LORDkL •  Le Monastère de Moulins était établi depuis trois ans (1616) *, 'Viét m», xvu, p. et la renommée de sa feneur se répandait dans les provinces voi- sines, attirant les imes désireuses de se donner à Dieu. Deux jeunes filles de Nevers souhaitèrent d'y être reçues; leur père, M. Bonsi- dat, honnête bourgeois fort considéré pour son mérite et sa probité *, 'nu p. 109. «m. (iX voulut les présenter lui-même à la Mère Jeanne-Qiarlotte de Bré- chard ". En route, les voyageurs rencontrèrent le baron de Lange; •va.ion, m.,^ «•, informé de leur dessein : « 11 y a quelque chose de mieux i faire, » **^ leur dit-il. Et il expose le projet d'une fondation de la Visitation ï Nevers même ; les dots des demoiselles Bonsidat en feraient les premières avances, et, pour lui, il se chargeait d'obtenir les per- missions nécessaires de l'Evcque, Ms' Eustache de Saint-Phal *, et '\ti»f, |é«,Mc(iX de Charles de Gonzaguc-Gèves, suzerain du Nivernais ' . La pro- position fut goûtée ; M. Bonsidat en fit part à la Supérieure de Moulins. Celle-ci, de l'avis des Fondateurs, l'agréa, et bientôt les deux sccurs venaient commencer auprès d'elle leur noviciat. M»* du Tertre * eut vent de ce qui se passait. Manœuvrant par *vu«^t7. mi.(i). dessous main, elle donna pr en bonne forme de trente mille francs i M. Bonsidat, avec t.i.....^ J'en toucher le tiers sans retard ; elle se constituait ainsi fondatrice temporelle d'une Maison dont — elle n'en doutait pas — la Mère de Bréchard serait la pierre fon- damentale. Telle n'était pas pourtant la décision prise ; le Monas- tère de Moulins avait encore besoin de sa vénérée fondatrice ; il fiit donc résolu que la Supérieure de Nevers viendrait S^ -y avec les Sorurs dcsiinées ï Pan» et k Orléans *. Grande de, 1 pour ' Vija ^ «««. mi. («X la jeune veuve ! Elle déclare alors son dessein de se « dédier » k Dieu « avec tous «ses « biens en la Maison qui s'établira... k Ncvcn, I Cf ciHlttta*. nol« (•), p. t|6. > Httl. d0 U FomJéltom en HtmstUrt 4f Srrtrt.  43^  Appendice  mais à la charge toutefois que » la « très chère Sœur Jeanne-Char- lotte y sera toujours » sa « Mère (0. » Cela fit réfléchir. La Mère de Chantai savait de quels ménagements il fallait user avec une âme qu'on voulait sauver à tout prix ; elle connaissait d'ailleurs l'incom- parable condescendance de François de Sales, et, sans craindre de trop l'engager, elle écrit à M"^^ du Tertre le 24 mars 1620 (2) : « Ne doutez point que notre bon Père ne vous concède votre désir selon toute l'étendue de son pouvoir, qui est toujours de plusieurs années. » Avec prudence, la Fondatrice ajoute : « Mais nous nous assurons que Dieu vous ayant confirmée en son saint amour pen- dant plusieurs années, vous fera aimer la conservation des Règles. » • Epist. MDcxxxni, p. La réponse de l'Evéque de Genève * est identique : « Que cette ^'■^' « chère Mère soit Supérieure, j'y consens sans difficulté; mays « que cela se puisse faire si absolument comme vous m'en parles, « je n'en sçay pas les moyens... Mais... faites ce que » Dieu « vous c( a inspiré pour sa gloire, et ne doutés nullement qu'il ne face pour « vostre bien ce qui sera le meilleur. » Tout semblait donc devoir marcher sans obstacles désormais, jvlme (Ju Tertre ne songeait qu'à se préparer à revêtir l'habit de la Visitation ; ses parents, enchantés de sa résolution d'être Religieuse, lui faisaient pour le temporel « un bon parti (3), » non toutefois sans traîner en longueur les préliminaires du contrat, sans « faire des grandes assemblées de parents et de grands mystères (4), » qui ne plaisaient pas trop à la Mère de Chantai. De son côté, la préten- dante réclamait des exemptions et privilèges qu'il était difficile de spécifier « par le menu, » comme elle le voulait (5). Grâce à l'in- lassable charité des deux Saints, on finit par s'entendre : en juin, les pièces furent signées à Paris et à Moulins. A Nevers, les permissions étaient obtenues. François de Sales •Vide supra, p. 263. avait écrit à Ms"^ de Saint-Phal * qui, « pour le respect qu'il pour- toit a » la « rare vertu et saincteté » du Serviteur de Dieu, donna franchement son autorisation. « Madame, » dit-il dans sa lettre à la Mère de Bréchard, « je viens de signer la permission que vous avez désirée de moy pour vostre establissement en cette ville, avec autant d'aflfection qu'affaire que j'aye signé de ma vie. L'on vous porte avec icelle le tesmoignage de la bonne volonté de Messieurs de Nevers en vostre endroit. » Le duc Charles de Gonzague, non seulement (1^ Lettres de Stf J.-F^'- de Chantai, vol. I, p. 392. '3) Ibid., p. 393. {3, Lettre de S*' J.-F"= de Chantai à la Mère de Bréchard, a8 avril i6ao (vol. I, p. 406). {4 ) Idem, 9 juin 1620 (ibid,, p. 425). 5^ Idein. 21 juin 1620 (ihid.. p. 430).  • \ r •ot-O)» »t :■■ *v •V :c . tyi.mm.(ty  La Fondation* de l\ \ isitatiox de Ne vers 4^3 accorda toute liberté pour la fondation, mais il en montra beaucoup de satisfaction, à cause de « l'estime qu'il faisoit > du saint Evéque de Genève («). M. Bonsidat, avec les dix mille livres de M"« du Tertre, et trois mille avancées par le Monastère de Moulins, ache- tait, au mois de juin, des maisons et jardins, faisait faire les rèpa- tions nécessaires pour recevoir les Religieuses. Ce fut alors que s'éleva un terrible orage. Quand on sut à Mou- lins ce qui se préparait pour Nevers, il y eut une clameur générale. Le gouverneur et la gouvernante — M. et M"»* dcSaint-Géran" — ,1e trésorier de Palicrnc *, s'en mêlèrent. Ils écrivirent à l'Evéque de Genève, protestant qu'ils ne laisseraient jamais sortir de la ville ni la Mère de Bréchard, ni M'** du Tertre. L'estime universelle vouée à la première, la convoitise des biens de la seconde qu'on voulait consener ^ la .Maison de .Moulins, excitaient ces troubles et pro- voquaient ces démarches. Fran<;ois de Sales, si éloigné des considérations humaines et des questions d'intérêt, ne comprenait pas bien qu'on pût « attribuer a « injustice la sortie d'une personne d'un lieu ou elle n'estoit pas « obligée de demeurer, ni la translation d'un'autre, pouneu qu'elle « laissât en sa place une personne qui luy succédât avec suffisante • capacité d'exercer sa charge *. » 11 envoya, en juillet, la Saur «•oamt, f. Paule-Jéronyme de .Monihoux * pour remplacer à Moulins la .Mère * ^ '' r 1*1. ••••(•)^ de Bréchard, avec la Sa'ur Frant^oise-jacqueline de Musy pour compagne*. Leur arrivée ne fit qu'envenimer les choses. On enferma * ^•*•^ *».•«-(•>• même pendant dix jours la jeune veuve au château de la Ville pour l'empêcher de partir. Peut-être ces arrêts n'étaient>ils pas tout à fait contre le gré de la prisonnière ! — « J'eusse grandement souhaité qu'elle n'eût bougé de notre maison, • écrivait la Sainte à NL de Palierne i*\ • assuré que l'on doit être que c'est un lieu où l'on ne force personne ; mais bien, puisque Dieu a permis cela, patience ! Nous vous supplions toutefois que, puisqu'elle est résolue de con- tinuer sa bonne volonté, elle y retourne au plus tôt. • l-a Mère de Bréchard ne savait quel parti prendre. Sa r - ' • • donnée ^ l'Iivêque de Nevers pour aller elle-même co:.... fondation; son Supérieur, l'iivêque de Genève, l'avait <: pour cela. Elle écrivit à Annecy; nous avons plusieurs lettre» du Saint en réponse k cette communication *. M. Michel Favre, qui * i >.. «. ' " redeljR» ' es en France*,' ' )', À i ^^ .^ , >* ..'i».re de C^- ' , . .k .lu iiv.k «a plume : « J'ai -, , par l'aumôr.ier de .Mo: jr de Genève, » dit-elle. • ce au. I j //kI. dé U FomJ^ttêm. par U Mèr« dt Chaogv  434 Appendice passe à Moulins contre le dessein de la fondation de l'une de nos Maisons à Nevers. Vrai Dieu!... que ces soulèvements ont touché mon cœur ! » Et mettant le doigt sur la plaie : « Quoi ! il n'est question que d'argent ! Et qu'est-ce que cela? Si M°^« du Tertre en veut plus donner à Moulins qu'à Nevers, au nom de Dieu soit-il ! cela nous est indifférent ; nous chérissons nos Maisons également, et la chère dame sait bien que c'est son pur mouvement qui l'avait portée à Nevers. Si maintenant elle est persuadée par d'autres raisons et inclinations, qu'elle les suive ; mais je vous supplie que ce soit en sorte qu'il ne s'ensuive point de brouillerie ni de procès (0. » Le nœud de l'affaire, en effet, c'étaient ces trente mille francs promis, dont dix mille avaient déjà été dépensés. Les amis du Monastère de Moulins, par un zèle qui n'avait rien de désintéressé, n'entendaient pas qu'on portât ailleurs ces ressources, et M^^^ ^^^ Tertre écoutait volontiers de tels conseillers. « Quand les intérêts particuliers se fourrent parmi nos affaires, » continuait la Mère de Chantai, « ils nous font bien souffrir! » S'adressant à M"^® du Ter- tre elle-même (2) : « Eh bien ! » écrit-elle, « vous avez ouï et reçu des raisons et persuasions qui vous ont été faites pour demeurer à Moulins. J'en serais consolée si tout se fût passé paisiblement; car, quel intérêt en tout cela?... L'une des Maisons nous est chère com- me l'autre, et nous ne demandons, sur toutes choses, que la paix pour vivre tranquillement en nos petites observances. C'est pour- quoi, ma très chère Fille, je vous conjure que, pour éviter les maux et embarrassements que je prévois, vous laissiez à la Maison de Nevers ce que vous lui avez déjà donné irrévocablement, et ce que vous ne pouvez lui ôter sans faire soulever de grandes mutineries en ce lieu-là : chose qui nous serait insupportable et nous ferait tout quitter... 11 restera assez à Moulins, et la Supérieure que Mon- seigneur de Genève a envoyée vous donnera pleine satisfaction, n'en doutez point. » La solution indiquée par la Sainte était conforme, pour le partage des biens, à celle que donna quelques jours plus tard François de Epist. Mocixxxii. Sales * : que M"™^ du Tertre demeure à Moulins avec ses vingt mille francs, et que les dix mille autres, déjà employés, appartiennent à la Maison de Nevers. Restait à décider le choix de la Supérieure fondatrice de Nevers. L'avis de la Mère de Chantai était que les obédiences fussent suivies (3); le Saint inclinait aussi pour ce parti. Mais si la future Sœur Marie-Aimée de Morville avait renoncé à (i) Lettre à M. de Palierne, 22 juillet 1620 (vol. I, p. 441). (2) Lettre du 22 juillet 1620 (ibid., p. 444)- (3) Lettres, ibid., pp. 443, 445' 448-  I A Fondation i*f i a \'i<;itatios' de Nevers 435 son premier projet, c'était surîoui parce que, voyant les oppositions de la \'ille, elle croyait que la Mère de Bréchard demeurerait en Bourbonnais. Elle pousse à la roue et travaille si bien pour arriver à ses fins, qu'une seconde fois la condescendance des saints Fonda- teurs surnage au-dessus de toutes les difficultés ; l'échange des obé- diences est autorisé, mais l'Evéque de Genève demande cependant pour la Mère de Bréchard un séjour « d'un mois ou deux ■ à Ne- vers *, afin d'aider à l'installation. Quand sa lettre, datée du 26 juil- ^x. ■■u&x^ui, f. let, arriva, la question était déjà tranchée. 11 avait fallu précipi- ter les événements; sur le conseil du R. P. Foisscy, Recteur des Jésuites *, et du Supérieur du Monastère de Moulins (>), la Mère * Vi^ p. «té. m«. (1). Paule-Jéronyme était partie secrètement pour Nevcrs, avec les Sœurs Marie-Hélène de Chastellux", Françoise-Jacqueline de Musy, * vuc p. im, «m. (1). Marie-Péronne de Gerbais, Marie-Marthe Bachelier et Jeanne-Elisa- beth Brugerat. Elles arrivèrent le soir du 22 juillet; le lendemain, l'Evéque fit la cérémonie de l'établissement et donna l'habit à une des filles de M. Bonsidat et ï une nièce de M. de Lange ; le P. Lal- lemant ' prêcha • vyt p. 41. «^ (a). Les deux Mèrci Uc urccharU cl de Monihoux payèrent cher leur abnégation. La première, blâmée par ceux de Nevcrs comme leur ayant manqué de parole, se voyait à Moulins en butte aux calom^ nies : on lui attribuait faussement « le dessein premier de M** du Tertre ; > on l'accusait d'avoir eu • de grandes passions pour aller à Nevers » et de s'être montrée « trop inflexible et sensible sur la rupture de ce dessein 1 » ; » des esprits o plus curieux que charita- bles • allaient plus loin, et semaient contre la vénérable Mère les bruits les plus injustes *. ' ^"^"r». r m» La seconde, qu'on n'attendait pas à Nevers, fut accueillie très froidement par Messieurs de la Ville. « Elle leur parut si jeune qu'ils disaient hautement qu'on leur avait envoyé une enfant pour être Supérieure de ce nouvel établissement ; ils lui demandaient son âge et combien il y avait qu'elle était Religieuse, et plusieurs choses de cette nature qui marquaient le peu de succès qu'ils se promettaient de sa conduite (l). » L'une et l'autre eurent une vertu plus forte que les épreuves. Irançois de Sale ille k la Mère de î • J * de relire • le • chapitre IJe la iu.ufuf, de Philothee. » .'\ 1.1 .Mtre de Monthoux, Ij Sjintf rcpètf 4 : • Mt):i DIlU. nu très chcrr l'illc, pourouoi 1 ) CUttiU F«)rtl«aa (voir tome XVII. nof* , i . p. •)), «t (S), p. s>t. rt tlt S» / -F. d» Càsmtél. vol. I. pp. 44t. 4é|, ^éf. .;...' Je lé F^mÀéttom. I Lettre do o août t^to toI. I. p. 457).  43 C) Appendice vous étonnez-vous de toutes les petites contradictions? N'en ayez pas la moindre émotion du monde. Nous sommes à Dieu, rien ne nous arrivera que selon son bon plaisir. Eh bien ! quand l'on nous renverrait d'où nous sommes venues, s'en faudrait-il troubler ? Nullement, ma Fille. Faites donc en paix vos petites affaires, et ne vous troublez de rien, quand tout renverserait. » C'est que tout, en effet, était prêt de renverser. Les protecteurs du Monastère de Moulins, non contents de la somme qu'on lui abandonnait, réclamaient encore les dix mille francs qui avaient été livrés et employés à Nevers. Ceux de Nevers, l'Evéque en tête, invoquant la promesse authentique de M'"^ du Tertre, demandaient le total des dix mille écus. Personne ne voulait céder, et l'affaire menaçait d'être portée devant la justice. Le Saint, averti plutôt que •Episi.MDc.\ciii,p.5os. consulté par la dame bienfaitrice, déclare que son vœu subsiste * ; et la Mère de Chantai multiplie ses lettres pour parer le coup qu'elle redoute : « Il faut, s'il vous plaît, contenter Monseigneur de Genève et le croire, » écrit-elle à M'"^ du Tertre (0, « car pour nous, nous ne voulons avoir ni débat, ni procès ; nous quitterions plutôt cent fois autant que ce que vous donnez, estimant incomparablement davantage la paix avec la sainte pauvreté, que tous les biens du monde et le moindre trouble... Or sus donc,... qu'il ne se parle plus de tout cela, s'il vous plaît, puisque vous avez le sentiment de Monseigneur de Genève et son avis ; car nos pauvres Soeurs des deux Maisons sont affligées d'entendre parler de choses qu'elles n'ont pas accoutumé d'ouïr. » Et quatre jours après, elle expose les choses avec sa logique et sa clarté ordinaires à M. de Palierne (2), soutient le conseil donné par le Saint, supplie d'accepter ce moyen terme, et conclut (3) : « Si après toutes ces raisons et prières très humbles, M"^^ ^Ju Tertre et ceux de Moulins veulent agir contre ceux de Nevers, qu'elle fasse ce qu'il lui plaira ; mais pour nous, nous n'attaquerons ni ne nous défendrons. A Dieu ne plaise que nous le fassions ! Monseigneur de Genève m'avouera; et plutôt, je m'assure, l'on quitterait tout d'une part et d'autre. » Les deux Supérieures de Moulins et de Nevers apaisèrent elles- mêmes leurs amis, et les amenèrent à acquiescer aux décisions de l'Evéque de Genève et de la Mère de Chantai. M'^^ du Tertre, de- venue au mois d'août Sœur Marie-Aimée de Morville, écrivait enfin, vers le 9 novembre, « une lettre toute d'or » à saint François de Vide p. jgi. Sales *, annonçant qu'elle laissait absolument à Nevers ces dix mille I Lettre du 11 août 1620 ^ol. J. p. ^^^]' {2^ Page 460. -, Page 463.  La Fondation de la \'isitatiox de Nenius 4^7 francs, objet de tant de contestations. La Maison de Ncvers paya même à celle de Moulins la rente des mille écus qui lui avaient été par elle avancés, jusqu'à ce qu'elle pût rembourser le capital. On verra, dans la suite de la correspondance, le Fondateur s'employer avec zèle pour enlever à ses Filles toute ombre de propre intérêt, et protester avec énergie qu'il préférait à un avantage temporel, quel qu'il fût, la parfaite union fraternelle. Ses leçons furent comprises, et les Mères de Bréchard et de Monthoux se montrèrent dignes de leur Père et prêtes à tous les sacrifices.  GLOSSAIRE DES LOCUTIONS FT DES MOTS SURANNf:S  ou PRIS DANS UNE ACCEPTION IXI'SITI'f  AUJOURDHiri •  ( L*s»lérit4ftu détigmt Iti mots ifmi omtpant Jsmt te Gloitéire de» îom«iprhédemt%.  * A — pour dMn% (p. tfo, lig. 5), 4sn* U ip. J4J, Ijg. V. d4 (pp. la. lig. *4< 57> lig- 5« >'^< 1>9 '^> etc.\ ra (pp. 133. lig. 98: 147. lig. 14; 311. lig. SI. eu.), ^r (p. 191. lig. y, pour fpp. I. lig. 3: 41, lig. j; 98. lig. 1^ etc. . \tlon (p. }oo. lig. 4}. A BEAUCOLP DE FAVEUR — A li (p. 3q: ' AC' ' — \»pit\er, u trtn- i^ . . : ». Il î . ' .\CCOMMODE - poor pomrxu (p. ' ACCOMMODER — pour érrsmgtr (p. 146). pomrcoir, pourvoir à (pp.  "I  M F NT — épjiiemrmt p.  ÎT-  .\CCREL'tS i—Um) — pour smir €ré (p. 410).  •A CE — po«f U (p. yn), * ACTION — pour (érémomU, fomt- tien et p. I04\ mMiière * A DIRE lc«) — €e qu'il ^ s à dirg, V X. STAGE a V) — pour d'éXMmte, à t^tomto (pp. TITRES — pour mamUre dt vivre (p. ij: 'AFFECTION — jH»ur dair (pp. 3Î4. 3!io). •AFFECTIONNÉ - poar srdemt. ' A . MENT — *jfeitueu' tememi, Jtvee éffe4. 173  AT ■ AHLi 313  ^ — pour ifmitmfmit fe détomememt p. 374. tre) — poui u.v,, ^Aan- géf l'itrt trjmiformt p. 44 . 'CHAUT ,il ne m'en) — il me m'im- porte (p. la^: indicatif pré*ent de l'ancien verbe cAaloir. 'CHIF a — 4 bout (p. lar. •CHfcVIR — rrf-mr 4 Aoiii p. aïs,. •CLACSL'RE— du lat. ctJir«itA. flàtmre. •COGITATION- du ijt.. penife, Jeiietn 'y>\'. ii«i. ;:o . ' <.'■ ' .<>u p. nr. . •(. . K — du lat. (OLUKAKI, pl^er (pp. Î4I, J54'. •COMBIEN Q.L'E — AiV» yn/, /«oi- f' p. as:;. •COMME — pour comment (pp. 8. 197, aîo. etc.), éê tt qmt (p. i>4). /Il/ p. aq',. COMME SEULEMENT - pour sm- ur jinii Jirf p. ij^i'. •C IJITL. CO.MMODITtS — pour occÂitom fjzorahle, fseilité (p. i4i, reuiiite (p. 161), hiemi, rukeiiei p. a90,. •COMMUNIER M] ~ pour commu- mter p i<>i . COMMUN 1Q.UER en - n..,., ^, parler :p. 990^. COMPLAYSANS — pour temtimemtt Je compléitjmce p. 1)4). 'CONCURRIR — du Ut. cokcibii- • 1. (om^ourtr, oV« Jonner, Jonner pour (pp. 148, 160), faire pomr m péri (p- «TV. •CONVERSATION — poar »«.»/// compagnie pp. 95. 401). • — pour exemplaire (p. ai; . i. -VAL — riçal ,p. 153;. •COULPE — du lat. crtFA. cmlpa- httitf, faute pp. 67. 40^). COURAGE PRETENDANT - pour amhitiom (p. ai 6). •CR : — pour Jiinrj»^/ p. 117^. C U K . .. ^ .-4. .Hl L NT — pour avat 駧<' tation, luhtilement p. 19a V •DAMOYSELLI »oir MADAMOY- SUIE) — apptUatton uittée jaJti .rJJe toute femme martee fHi m riu.i pat nokte, ou qui, ^tamt m^e, m'était pat titr/'e p. 7o\ •DANS — pour à ip. |)f), mr, wr« fp l«|V DANS DEUX JOURS - poir Jemu pmirt afrèt (p. 40%*.  44^  Lettkks de saint François de Sales  '^ DE — pour «rtw(p. 120). DESROMPU — rompu à, accoutumé 'V- M7)- ' DESSEIGNÉ —projeté ip, 260J. * DESSOUS — pour sous (p. 13). DESVOYEMENT - état de ce qui est dévoyé p. 503 r.  * DEVANT — pour avant, auparavant, ci-devant (pp. 44, 98, 105, 138). * DILATER — du lat. dilatare, éten- dre (p. 10). * DIVERTIR — du lat. divertere, détourner, distraire, empêcher (pp. 43, 104, 252, 290). * DORES-EN-AVANT — dorénavant (p. 98). "DOULOIR (se) — se plaindre (p. 285). * DOUTER — du lat. dubitare, crain- dre, redouter (pp. 89, 268). * DRESSER — pour diriger (p. 106), établir, fonder [p. 171). *DU — pour^n (pp. 90, lig. 21 ; 126, lig. 10). * DU DESPUIS — depuis, depuis lors (p. 293^ *DU TOUT — pour absolument, en- tièrement, tout a fait (p. 160). *EMINENT — pour imminent (p, 268). ''' EMMI — entre, au milieu de (pp. 90, 158). *EMPLOITE, EMPLOYTE — ^w/»/o/ (pp. 287, 292). *EN — pour a (pp. 11, lig. 15; 146, lig. 2; 174, lig. 3; 343, lig- 24, etc.), de (p. 206, lig. 5), sur, sur la (pp. 10, lig. 31: 16, lig. i; 273, lig. 5)- * EN ÇA — jusqu'à présent, jusqu'ici (pp. 225, 352). Cf l'ital. IN Q^UA. *ENCOR(pour) — pour le moment (pp. 231, 243, 332). ENDOMMAGER — pour causer du dommage a (p. 258). * ENDROIT (en cest) — pour en cela, en cette circonstance (p. 93). ENFERMEMENT — réduction en clô- ture (p. 158). EN HAUT (d') — pour de haut (p. 196). * EN LIEU — pour au lieu, a la place (pp. 203, 237, 400). ■* ENSEMBLEMENT — ensemble (pp. 42, 285;. ENSUIVRE (s'en) — s'ensuivre (p. 262). ENTENDRE EN — pour entendre (p. 241,.  Glossairl  44^  • ENTRE CI ET... ENTRE CI ET LA — d^ici à, (Ttd là pp. ;a. 146 . •ENTRETENEMENT — rn/rr/iV» pp. 161. 5Si • •ENVERS — pour juprit de p. 84). •ENVIELLI. ENVIELLY — ci>i7/i. drtenu vieux pp. 181, 194 . ESCIENT la bon — pour ^' '• ^---' fjfOH p. lai . FSCLARCIR * — pour t**pit^u4f (p. \\o . hSCLARCIR DES — pour é'> Du ta! mruuiABB I NÇONVf - pou( «i 4 ^r lo«jtri msntére» (y * PAIRE - pour M90tr (pp. 19, 81, «4». 177'. «"^wrr 'p. 89>. iM«#r (p. PAIRE L HIVER - pst^er rkiter (p. )M • * PACTE fa) ^/smte, à défont fp. 401). MN MOINS 'to«t ■■' — tmttêu moim P lût .  •G.\RDER —poor %e gMrder pp. la, »:4 • •GRACIEUX. GR.\TIEfX - poor '. doUM. pp. î • •Li.,..„. — J-i 1j« (p. «14 GR\1 — p*tfàf ^gréuteut. hifn. , . 181 . GR.VTIFIER — poor fswontr abg). GRILLE — poor gril > «. 1 . HABILITA: — pour aptitude, tntelli- gtnce p. 311 . H.\RDI.MI NT — poor mvee eontijUie. tjm cratmte pp. ao). 340 . •H.KSTIVF.MtNT - pour tm kAle, promptfmemt pp. M^, U4)« HEBDOMADAL— ArA^<»«4^^ ÎOI. •HU>L\NIT1 - poor fsUlette p. 104 . •ICY — poor Cl p. ao>). • IMPERTINENCE — eà^se déplse/e. •L: , ^ard/plûed^/d- rsisonnshle, kort de propot fpp. 109. %\\ pertinent {\M\.wmti- *IMPETRER — do lat. iMraraAai. ohtemir pjr lup' demander pp. i^,. I.MPRI bSE — impretiipn (pp. 170. )78. INDISPOSÉ — poor f«< m^m^fm* de% di»po$itions refuitet (p. IV riON — po«r luurtptton » • - " • •INSTINCT — poor intentimm. fmti- ment (p. M^ •JOINTE — pour unie (p. «01 •JL*SQ.L'ES A TANT QCE ^'i ee fii# p. tio . •LANGUIDEMHNT - tsmgui*%sm' *\ nt le p.%%y,hg.\% . LIAYSON — poor snu/ettinemeut p iW  444  Lettres de saint François de Sales  *MADAxMOYSELLE (voir DAMOY- SELLE) — (pp. 2, 4, 29, etc.) ^ MAL EN POINT — en mauvais état (p. 399^ *MANQ.UEMENT — pour défaut, privation (pp. 15, i^cj), faute {jp. 170'», faiblesse(p.20)), manque (p. 70). >L\RQUER — pour designer (p. 137). •MARRI. MARRY — fâche, peiné. MEILLEUR — pour plus facile (p. 161). MESCROIRE — croire à de mauvai- ses intentions, se dcfter (p. 158). MESDIRE — pour médisance (p. 82). ■^MESHUY — désormais, maintenant (pp. III, IIS, 242, etc.) MESME — pour d'autant plus {p. 149). " MESNAGE — pour économie (p. 98). * MESNAGER — pour choisir, hésiter (p. 233\ * MEUBLE — pour objet (p. 21). MEURETÉ — maturité [p. 188). "MODESTIE — pour réserve, rete- nue ip. 382'. MOUVOIR (se) — pour s'émouvoir (p. 89). ^^ MURMURATION —plainte, mur- mure (p. 34\ MUTATION — pour changement (pp. ï^ 327N * NOURRIR — pour élever (pp. 181. 369. 382). ' NUISANCE — pouvoir de nuire (p. 124;. OBLIGEANT — pour qui oblige à la reconnaissance p. 162). ('-'BTENU (cstre) — pour a obtenir {p. 402). OCCASION — pour raison (p. 152). OCCURRIR — arriver, survenir (p. 'OFFICE (faire, faire V) — interve- nir, faire ce qui est nécessaire (pp. 84, 295'. OPINIASTRER — pour soutenir avec opiniâtreté p. loi;. * ORATEUR — titre que prenaient au- trefois les gens d'Église écrivant à des souveraine fpp. 56. 85. 162. etc.)  ORDONNER POUR — donjier des ordres pour {p. 81). * OR SUS — or donc, eh bien ; parole d'encouragement. Cf. l'ital. orsu. "'PAR — pour pendant (p. 410). *PAR APRES — ensuite, dans la suite, plus tard pp. 15, 55,80, etc.) PAR CHEMIN — pendant le voyage (p. 32). * PAR DELA — au-delà des monts (p. 136), de votre côté [pp. 81, 372), là où vous êtes (p. 48). 'PARMI, PARMI LE — pour au mi- lieu de, du (pp. 206, 248, 293), avec (p. 201), dans (p. 290), durant, pen- dant (pp. 80, 85, 391). * PASSER (se) — pour passer 'p. 169). * PASSION — pour affection, attache- ment (pp. 118, 164). *PATERNISER— ressembler à son père (p. 242\ PEUPLE — pour fourni, touffu (p. 121). PIECE — pour raison (p. 191). *PLUS — pour le plus (p. 315). *POINT — pour lie point (p. 151), peut-être (pp. 126, 152). POINT DE — pour aucune (p. 378). * PORTION — pour partie (pp. 91, 272, 273, etc.) *POUR — pour sur le point de (p. 153). POUR UN PEU — un peu (p. 371). POUR VOIR— pour en voyant, par- ce que je vois (p. 88). * PREPARATOIRE — pour prépa- ration (p. 243). *PREFIGER — du Lit. tr^figere. fixer d'avance (p. 198). PRENDRE CREANCE — croire (p. 114). PRETENTION (estre en) — espérer, prétendre (p. 202). *PRINS — participe passé du verbe prendre [p. 57). * PROPOSITION — pour propos, ré- solution (p. 3), "PROSPERER — pour faire prospé- rer (pp. 64, 85). *PROU — asse:[, beaucoup, bien (pp. 44. 106. 309).  Glossaire  44>  PROU VOIR — do Ut. moriotuM, fourcotr {pp. iiq. lao, ^a;, etc.)  •QUAND— pour y..-..; |>p. 1)4. isi . •QUANT ET QUAND. QUANT ET QUANT — em même temft pp. 86, •QUANT ET SOY — rfrw- joi p. 401). QUARTIER — pour fjrs (pp. 99. IS4). • QUE — pour au bout detqutls, après Usftuit ^p. 18), lig. ij), c« ftu (pp. «45. ï'g- «7 ; »5J. I«g. «7'. ^* <* /*' fp. s8i. hg. 16. • QUE C'EST QUE — pour c€ que c'eit (p. 1)1. ce que p. 118). QUE D'AVOIR ne pourront; — ne pourront moimi fdtre que itjxoir 'p. 544). •QUE L ORDINAIRE - pour 7» 'à torjtndir* (p. |io •QUI — : ;p lo.iie; «); 3u^, llK /«' P U4. lig- 54 .  •R.VFFRAICHIR — pour rappeler, renou'.r- ' : 18 . ' RAM EN K — fairg rettouve- mir (p. 118). • RECHARGE — pour remouiellement, Houzelie tmtjfice p. S48 . * RECIT — poor parole, enteignement îi'ENSER — pouf Jt'Jomnta- ger p. îSi). •RI'Î » — Ju Ut. Riroa- Ma: - pp ** *• I ''V ■» n\ î <)RML tout — Jvmt ia .um Julie : j pai heiotn dé réforme ,p. sa)). * REGARD pour c«) ~ po«r à eH égard, pour ./ injet p. >01'. ' RELIGION - pour élat rehgiem», Xterehfteute pp. s 16. 3)9, 348. cic), O' . (pp. >i». 40s;. • P* ^1 / • .ou — poar ra/oi/ p. i|6;. SCONTRE au) — 4 /j rr»<««#r# p. •): . RENOrVELl TMEST - p««.. r,.^.  • :> 'JLR — «lu Ut. UMJCAU, , p. )9 • *RESALUER — pour u/n/r p. \88 . •RESERVEMENT — avec réw RESIGNATION — pour akamdom ip. laé. RF-'OVT D_^ . ,...,, . • ; action de reiiemtir, tenttment pp. 1)4, 369'. •RETIREMENT — recoutremeni p. •REUSCIR — pour devenir p. 19^ , résulter (p. 194}, sortir, triompher (p. 41a). REUSCIR («n] — poorr* venir à bout (p. 80', en revenir 'p. J41). •REVA t'en — t'en retourne 'pp. 83. 37Q\ RIEN PLUS que — qn,: mieu*, qu'il ne te peut pp. 136, )88). RIEN QUE SOIT — rten que . •SI FAUT — locution aflîrmatir* p. 106). SI FAUT IL -oit.r-^.— ' ^p. 8\. • "^ \ i — iimom p. 1 ' • •i>.,. * .i.UX - I .. eteuu p. t5^\ •SOUDAINEMENT -i '-■/'-/ • '---' ~ If'. •- « ANC E — i«>ii»r«ir, ■!/■«. 1 r# pp. 4. t). 180. ttc.) •SOUV<^ î> •' ÎS — •MM«#.««l«- tet  44(^  Lettres de saint François de Sales  * SPIRACLE — du lat. spiraculum, souffle (p, 124). * SUFFISANCE — du lat. sufficen- TiA. capacité intellectuelle (p. 396). * SUITE — pour action de poursuivre, continuation (p. 313). SUJETTE AU CHŒUR (se rendre) — s'' assujettir aux exercices du chœur (p. 170). * SUPPORT — pour soutiefi, appui {p. 330). * SUR — pour aîi sujet de (pp. 56, lig. 12 ; 190, lig. 3; 296, lig. 3, etc.),^V près, suivant (p. 89, lig. 3), devant (p. 286, lig. 3), en (p. 44, lig. 5). SUR LE — pour à l'occasion du (p. 234, lig. 6). * SUS — ci-dessus (p. 287). * TANDIS — pour en attendant (pp. 3, 39> 195' etc.) *TANT PLUS — d'autant plus (p. 389). * TENDRE — pour douillet (p. 15), sensible, touché setisihlemeni (p. 72). * TENDRETÉ — du lat. teneritas, tendresse (p. 62), douilletterie (pp. 169, 376). TERME (demander) — demander un délai (p. 264). *TIERCEMENT — troisièmement (p. 152;.  *TOUT A COUP — pour tout a la fois (p. 384). *TOUT AINSY QUE — comme (p. 228). TOUT FIN NUD — sans vêtements suffisants (p. 399). *TOUT MAINTENANT — h l'ins- tant (p. 308). * TRAIT — pour action, coup (p. 196). TRANSMUER (un dessein) — pour changer (p. 307). * TRAVAIL — ^oux peine, souffrance (pp. 62, 194, 340, etc.) TRAVERSER — pour coyitrarier (p. m). * TREILLE — ^o-av grille (p. 311). TRÉMOUSSÉ (estre) — être violem- ment agité (p. 51). " TRICHERIE — occupation de peu d'importance, bagatelle (p, 311). *TROP Vl.\5 S — extrêmement [ip. 281).  VEILLANTE — pour veillant, qui veille (p. 86). VESTU (estre) — pour avoir l'habit religieux (p. 367). *VIEL — pour vieux (p. 272). * VISITATION — du lat. visitatio, visite (p. 10). *VOYREMENT — effectivement (p. 337)-  IXUKX DBS CORRESPONDANTS CT m:< PRINCIPALES NOTES niOC.RAPIIinrrs HT Hl>Tr)RlQU£S DE CE VOLUME ^ > )  AcARiE. Voir Cjeseviève de Saint-Bernard, Marguerite du Saint-Sacremekt, Marie DE jtbVS. AcARiEjcan. P.igcs ^44 Acarie Pierre. . 344 AcKÈs de Jésus (tics Lions de i hcuviilc;, Cir- mcliic 311 Alby Louis (d*), Gstcrcicn. Voir Soknaz. Aldobras'disi Pierre *, Cardinal » 439 Al£e François de r • 148 Alée François (de T), seigneur de Song)* • 148 Alé0 Louis (de V). Voir Tourxette. Amba > s. Voir Oeuvres et Scagua. Amm .1 les • 3(>7 Amtiot JctMic-Caiheriuc de Creil fdamcV . . » su. 59 As DEurr Antoine d' • iS3 Asdelot Qjude d'. • IS) Asdelot Louis d' • 1^^ AsDiLLY (Saint I '.j;.. • 8 Asdilly Robcn ' cur d') • 3i Annecy. Voir ( eil de Ville, Notre-Dame de Ljesse, Visitation*. ijuctérc* et lr« «.h nt le* nom* de* t* tl Ictut 00'- Qaaot «ttji «ttUM oote*. Uttf» titr«« «oal doBOé* «a cara-... V . V.. ....... ...». L«t nom* •Divtt d'ao atléritqoe * indiqa«nt le* «afeor* 00 le* de«tiaaUârM d«t - ^reot % l'Appeodk*. D- ' p«r*oanA((v. .< .. , le Uw âtui¥«« le texte de« : '.II. note t . p 4  44^ Lettres de saint François de Sales Anselme de Riom, Capucin p^^^gg ^g^ Antonlotti Antoine, Jésuite. Voir Introduc- tiox a la Vie dévote ,, 318318 Argenson Félicien de Boffin (seigneur d'). ' \'oir BoFFix Argextero ou Argentier Charles, Evéque dé ^^'^ Mondovi Argentero ou Argentier Georges » Argextero ou Argentier Philibert » lit Arnauld Angélique, Abbesse de Port-Royal. ""^ Voir EsTRÉEs ^ o -i' 25, 50, 74, 102, 122, 123, 195, 270 Arnauld Anne (Anne-Eugénie de l'incarna- nation. Religieuse de Port-Royal) » Arxauld Anne de Saint-Paul, Religieuse de Port-Royal •^ » 20 Arnauld Antoine. ... * ^ , . » 30, 30 arxauld Catherine- Agnès de Saint-Paul, Reli- gieuse de Port-Roval  » o->  Arxauld Catherine Marion, dame (Catherine de Sainte-Félicité, Religieuse de Port-Royal) » .s Arxauld Henri Arxauld Marie (Marie de Sainte-Claire, Reli- '^ gieuse de Port-Royal) ^^ ^ Arnauld Simon » 127 Arnauld d'Andilly François » !^^ Arnauld d'Andilly Robert. Voir Andilly. Arseney Anne-Marie, Religieuse de la Visita- tion )) 252 AUGUSTINS DÉCHAUSSÉS y, j ^g AuLPs (abbaye et Abbé d') ,[[[ ,,  Ballon Gaspard Perrucard (de), Abbé de Ché- zcry. Voir Chézery .^ „o Ballon Gasparde (de),Religieuse de l'abbaye de ' Sainte-Catherine ^, ^^ Ballon Louise (de), Religieuse de l'abbaye de Sainte-Catherine „ _ " 4'^ Ballon Melchior Perrucard (de), seigneur de Léaz. Voir Léaz. Ballon Pierre Perrucard (seigneur de Cusi- nens et de). Voir Charmoisy » , ^^"y ^^-^'- ^> 413,413  Index des coreespos'daxts et des s'otes Barnabites. Voir Boerio, Fauldrier, Gleris, PoscoLOSNA, Sales ^Jgc* 236, 324 Barnabites à Bcaune. Voir Beause. Bal'Dry (Bdudrij François. ... » Bay Jcan-Antoinc Beaufort Jcannc-Aim^c (de). Voir Peyzill . . BE.VUSE (Projet d'un ciablissemcnt des Barna- bites à) M Bellecombe (curé de). Voir Blanchis. Bellegard* Roger de Saint-Lar)' (duc de). . . Ballot Jeanne de Sirvinges (dame) B«rohat Amédée, curé de N.-D. du Qiastel BfckGtR Pierre Bersfx ^BtntéJ Marguerite de Savoie (dame de) Beybin Hiienne Jarcellat. Voir Co\D}VJOKE- RIE, Saint-Germain de la Chèvre... > Beybin Jean et Jean-Qaude Jarcellat. Bidal André Bi AscHiN Sebastien, curé de BcUccomhc 81 on ay Claude de • Blonay Claudine(de), Abbesse de Sainte-Claire d'iivian Btonay .Marie-Ainicc ^uc;, Rcligicu:»c de u \ .>ilaiion «91 862 Ik>ÊGE Françoise de Beaufort (dame de) • BoECE Prosper de Montvuagnard (seigneur de) • Boorlo Kr '>me, Général des Barnabites • ikjiMN 1 ciicien (de), seigneur de Moydans. . . • Bois (J/ Boys) François des • Bois (Bayij Jcan-Antoinc de Roisiilon Csci- gneur du) • Boity Jean-François de Sales (de). \'oir Sales. I' . 111.S Horace • !■ '••I René de T*- •• '' --^neur de;. . . l' Ls Jean Aiip,. : ,., »r ^Ic) licNsiDAT (M"*). \'oir Vr db Neveks • Bonsidat Vincent. Voir Visitation de Nevers. BoKCHESE Scipion Catfarclli *, Cardinal. • Borroméo I rédéric. Cardinal, Archevêque Ue .Mtiaii • LirrrsM IX  449 87, 229,  224 190 229 «17 »'7 393. 392 <^7 139* 139 "39 2)0 «»4' «^ 164 208. >02, «)5 191 186 3S7 109 63, 114 334. 394 82 424 «84  450 Lettres de saint François de Sales Bout de Saint-Didier Marguerite (Marguerite- Séraphique, Religieuse de la Visitation). . . Pages 200 Bréchard Jeanne-Charlotte (de), Religieuse de la Visitation. Voir Visitation de Nevers » 236, 285, 307 Brun Etienne » 199 Buccio Antoine-Pie » 385 Caffarelli-Borghese Scipion. Voir Borghese. Camus (famille). Voir Saint-Bonnet » 68 Camus Jean-Pierre, Evêque de Belley. Voir Capucins de Belley » 46, 46, 68, 121, 123, 268, 276 Candide (Don), Barnabite. Voir Poscolonna. Capucins de Belley (couvent des) » 47 Cakmel (Troubles au sujet du gouvernement des Monastères du). Voir Marie du Saint- Sacrement » 349 Carmel d'Amiens (Sous-prieure du). Voir Ma- rie DE Jésus Acarie. Carmel de Bourges » 349 Carmel de Lyon (Prieure du). Voir Thérèse DE Jésus Prud'homme. Carmel d'Orléans (Prieure et Sous-prieure du). Voir Marie de Jésus Acarie et Thérèse de Jésus de Pucheuil. Carmel de Saintes (Prieure du). Voir Marie DU Saint-Sacrement. Carmel de Tours (Monastère et Prieure du). Voir Marguerite du Saint-Sacrement Aca- rie » 25 Carmélites. Voir Agnès de Jésus, Geneviève de Saint-Bernard, Marguerite du Saint- Sacrement, Marie de Jésus, Marie du Saint- Sacrement, Thérèse de Jésus. Cavoretto (Cavoret) Louis » 137 Cercenasco (Sarsenas, Sarsenasq) Anne-Vio- lante Parpaglia (dame de) » 235 Cerisier Aimée-Philibertc (de), Religieuse de l'abbaye de Sainte-Catherine » 181 Cerisier Françoise de (Françoise-Augustine, Religieuse de la Visitation) » 181 Cerisier (membres de la famille de) » 181 Cervières (Servières) Méraude de Saint-André  Is'DEX DBS CORRESPOKDASTb ET DES NOTES 4SI de (Maric-Innoccnic, Religieuse de la Visi- ution) ... Pages 407 Ceyzérieu (doyenné de) • 81 Cma! av'^st. \*oir VisiTATioM DE Grenoble. Chaloèdoln« (M<' de). Voir Sales (Jean- François). Chambéry (Projet d'érection d'un évécht' à). . » 160 Chantai Jeanne-Françoise Frémyot (Sainte), .Sicrc de. Voir Fiesqle, Haudriettes, Vin- cent DE Paul, Visitation de Nevers » 5> '9* 3^* 37» 49» 49, 53» 58» 58, 71, 100, ICI, 170. 172, 188, 193, 194, 248. 3SO, 363, 265 289, 302, 310, 334, 348, 3S2, 362. -01 387, 401, 403 Chappaz fChap^ij Jean » 405 Charlas-Emmanual I*' *, duc de Savoie. ... > lOi, 230, 363, 419, 420, 42^, 426, 428, 428 Charmettes Jcan-Gaude Favre Csciffneur des) » 79 Charmoisy Françoise de » 153 Ch ARMoisY Henri de » 83 Chastel Oaude-Cécile, Religieuse de la V'isi- lali(ïn • 145 Chattal Péronne-Marie, Rc!irici!«ic de I.1 Visi- tation . • 94, 103, 108, 129, 14^, 176, 200, 251, 290, 35>. 356 Chattallux Marie-Hélène (de). Religieuse de la \ imitation » 3»»^ 368 Ciiateaunel'f Isabelle- Agnès (de). Religieuse- de Port-Royal 125 Chatelard Pierre-François de Rossillon (sei- gneur du), Doyen de Notre-Dame d'Annecy » 38c Chavane Jeanne-Marguerite (de la). Religieu- se de la \'i»itation » 201 Chavasse Balihazard, Jésuite • 23s Ches'oise Catherine de Ligny (dame de). • 274 Chevrok Henri-Sigisniund (de). Voir Sainte- Catherine (chapelle de) Chevron (MM. de). Voir LRtii ut lLi ;ii 329 Cmevron-Villette Amédée (de). Voir C« u vEL, Oncle. CiftZERY (abbaye et Abbé de). Voir Ballon (Gaspard; ■ 78 Chivdriev (prieure de). Voir Sokna/ 160  4^2 Lettres de saint François de Sales Christine de France *, Princesse de Piémont. Voir France (guerre), Princes de Piémont Pages 115, 115, 163, 424 Clermont (Evêque de). Voir Estaing. Clermont-Mont-Saint-Jean Jean-Claude (ba- ron de) » 373, 373 Coadjutorerie de Jean-François de Sales (Af- faire de la) » 136, 140, 188, 233 Cœuvres François-Annibal d'Estrées (marquis de), ambassadeur de France à Rome » 403 Colonel de la Ville d'Annecy » 209 CoMBAZ Claude » 54 CoMBAZ Péronne (Marie-Augustine, Religieuse de la Visitation) » 54 Conseil de la Sainte-Maison de Thonon. . . » 99, 284 Conseil de Ville d'Annecy. Voir Lans » 209 Contamine (Prieur, prieuré et Religieux de). Voir LuciNGE, Noyer (du), Perret. CoNZiEU (prieuré de) » 81 CoRMAND (M. de). Voir Croix (de la) » 82 Courtine Georges Ferra (seigneur de) » 398 Crespin Jean-Georges » 397 Crest de l'Etoile Gaspard de Montmayeur (seigneur du) » 329 Crevant. Voir Le Nain. Croix Claude-Françoise de Maillard-Tournon (dame de la). Voir Cormand » 65 Crosson Martin » 306 Destinataires Inconnus. Voir Oncle, Reli- gieux, Supérieur » 67, 156, 173, 33B Destinataires Inconnues. Voir Religieuse. . » 6, 9, 11, 60, 61, 340 Dominique de Chambéry, Capucin » 107 Dkujon Claude » 205 Drujon (Drugeon) Guillaume, Prieur d'Angle- fort » 204, 204 Ducrest Gabriel » 223 Dupra Claude » 395 DuvN (membres de la famille de) » 79  i  Index des coRREsrosDASTs et des notes 4^^ Ermltet du Mont-Voiron Voir Ricaud Pages 206. 206 EscRiviELX balîhazard ùc Mcnthon-Rochcfort (seigneur d') * 3^5 EsTAisc Joachim (d'), Evéque de Clcrmont. . . • 280 EsTiESSE Jeanne-Françoise, Religieuse de la Visiution • 44 EsTRÉES (d'). Voir Cœuvres. EsTRÉES Angélique (d'),Abbes$c de Maubuisson -> 16 Fauldrier Lucien, Barnabiie » 189 Favre Antoine • 79» ^34 Favre Antoine (fils du précédent). Voir Saix- te-Catheris*e (chapelle de). . > 79 Favre Charles-Chrétien • 28a Favpf Jean-Claude. \'oir Charmettes. ¥ë'^r9 .Marie-Jacqueline, Religieuse de la Vi- siution. Voir Visitation de Moktferrand » 146, 171, 197, 208, 280, 333, 3SO Favre Michel » %'-% Fel'ce Gaspard de Sales (seigneur de la). Voir CoLOS'EL » 209 Feuce Melchior de Sales (seigneur de la). . * 81 Fiesque Anne Le Veneur (comtesse de) » 266 Fléchére Fr.insois-Mclchior de la •» 386 FléchAre Madeleine de la Forest (dame de la; » 64, 93, 121, Flocard Barthélémy ' » 421 Floresce (M"«) •» 249 F01SSEY Jean. Jésuite • 286 Fontany Antoine de Pignier dc » 210. 219 i ONTASV Jeanne-.Mane de Pignier (de). Reli- gieuse de la Visitation * 4^ Foras Anne Le Beau fdamc deV Voir Vai'i- crenakt • 32 Forât Guillaume de Bernard dt • S3. 177» 220 loKSAS'o Amédée • 222 Fras'CE (cour dc) • 14 — (Guerre civile et religieuse en) ■ ^ 2^. 12- tu Fras'CE (Voyage de saint François de Sales en>. Voir Princes de Piémont. • 14, 19, 31, 34, 69 Frényot André, Archevêque de Bourges. Voir Carjiil de Bot'RCRS.  454 Lettres de saint François de Sales Frouviile Hélène Lhuillier (de). Voir Lhuil- lier.  Gascoing de Meurs Gabrielle-Jéronyme, Re- ligieuse de la Visitation Pages 375 Gaultier Jacques, Jésuite » 322 Général (M. le). Voir Palierne. Genève Marguerite (de), Abbesse de Baume- les-Dames » 260 Geneviève de Saint-Bernard (Acarie), Car- mélite » 300, 300 Gérard de Réautier Jeanne-Hélène (de), Re- ligieuse de la Visitation » 1 10 Germonio Jean-Baptiste » 182, 182 Gillet Pierre, Doyen de Saint-Germain l'Au- xerrois » 276 Godeau Jeanne Terge ou Targe (dame) » 19 Gouffiers Elisabeth Arnault des » 238 Grailly Bernard (de), Prieur de Sainte-Agathe de Rumilly » 370 Granier Pierre de » 229 Granieu Laurence de Ferrus (dame de) » 141, 256, 279, 354, 357, 390 Gras ou Grassi (famille) » 120 Gras ou Grassi François » 118 Gras Jean-Louis. Voir Gariod » 119, 190 Grenoble. Voir Visitation de Grenoble. Grenoble (clercs de). Voir Ordination. Grenoble (Evéque et Grand-Vicaire de). Voir ScARRON et Sautereau. Grignols Jeanne-Françoise de Montluc (da- me de) » 1 83 GuÉRiN Juste, Barnabite » 303, 323 Guise Henriette-Catherine de Joyeuse (du- chesse de) » 266  Haudriettes (Audriettes) Congrégation des. . . » 38 Haye Madeleine de Paluau (dame de la) » 274 Hayes (Mission diplomatique de Louis des). . » 307 Herse Charlotte de Ligny (dame Vialart de). . » 271, 271 Herse François Vialart de » 274  IS'DEX DES CORRESPOKDAKTS ET DES KOTES 4^^ HuMBERT Marie (Marie-Françoise, Religieuse de la Visiuiion) . Pages 339  Indulgences et quêtes. \'oir Saint-Jacques DE GîMPOSTELLE et Saint-Maurice en Valais. InUrvIII*. Voir Lhuillier d'Interville. Introdlctios* a la Vie dévote (traduction it.i- lienne de 1'). Voir Antoxiotti 346, ^2^ Isabelle (Sœur). Voir Chateauseuf.  Jan'TET Benoit » 47 Jarcellat-Beybiv. Voir Beybin*. Jars Anne de Monceaux Cdame de Rochechou.irt de) . . 4, Jésuites. Voir Astoniotti, Chavasse, Foissey, Gaultier, Lallemant, Suffrek, Religieux DE LA Compagnie. Jésuites de Moulins (Recteur du collcpe JcsV Voir Foissey. Joly de la Roche Claude-Agnès. Voir Roche (de la). Jomaron (M"« de) Anne Thomé ou Anne de Ivuc . V dame de) » Justin (Père), Trinitaire •  •44' 144 Hî 45 1. 1 338 309, 2M  Lai iemavt Pierre, Jé'uite ■ Lamoignen .Marie des Landes (dame de) • Lavgosco Jérôme v Lan« Sigismond d'Est (marquis de). . » Lauray Ntarc- François de Malarmav (seigneur de). Voir Malarma Y. Léaz (Lia) Melchior Perrucard de Ballon (sei- gneur de) • 407 Le Grand (M.)? Voir RoERo • ^9^ Le Maietp* Catherine Arnauld, dame (Catheri- ne de Saint-Jean, Religieuse de Port-Royal) • 37, 27, 3t>8 Le.VÎ' ■ de la précédente). • 31)9 Lr .M \ 1 r r 1 .4 .. c • 37 \jè Nain û% Gravant Anne de Brjgcloogne (dimc) 4> 4  450 Lettres de saint François de Sales Lhullller de Frouvllle Hélène (Hélène-Angé- lique, Religieuse de la Visitation) Pages i8, 213, 213, 3ï3' 317 Lhuillier d'Interville Anne Le Prestre (dame) » 317 Lhullller d'interville François » 316,316,31? Lions de Theuville Agnès (des). Voir Agnès DE Jésus. LucEY Louis de Mareste (baron de) » 228 Lucinge Jean (de), Prieur de Contamine » 306, 306 Luço-ii (Lusson) Evéque de. Voir Plessis-Riche- LIEU.  Mafarmay Marc-François de » 132, 132 Manceau Julien » 127 Maraldl Marc-Aurèle, Dataire » 275, 275 Marguerite du Saint-Sacrement (Acarie), Car- mélite » 24 Marie (Sœur). Voir Humbert. Marie de Jésus (Acarie), Carmélite » 23, 23, 342, 4 10 Marie de Médicis » 353 Marie du Saint-Sacrement, Carmélite » 408 Mathieu Anselme » 407 Maubuisson (Abbesse de). Voir Estrées. Maubuisson (Saint François de Sales à) » 3 Maupeau Thomas » 168 Maurice de Savoie, Cardinal. Voir Aulps, France (guerre). — (Projet de voyage à Rome et en France de) » 194, 334 Mesme François Déage (coseigneur de) et fa- mille » 223 Millini (Melin) Jean Garsia, Cardinal » 329 Mistral Clémence (Clémence-Marie, Religieu- se de la Visitation) » 296 MoNDOvi (Montdevis) Evéque de. Voir Argen- tero. Montenet (M.) » 167 Mon'Tenet (membres de la famille) » 167 Montholon François de » 65, 65 Monthoux Paule-Jéronyme, Religieuse de la Visitation. Voir Visitation de Nevers » 365, 365, 374, 379 MoNTHOuz Pierre (de). Voir Colonel et Lans » 210  Index des correspondants et des notbs 457 MosTics'Y Louise Piihou (dame Lhuillier de) Pages 388 MosTMAYEL'R François-GasparJ ou Mclchior- Théodore ? (comte de) • ^04 MosT-VoiRON (ermitage et sanctuaire du). Voir Ermites • 206 Morvlile Maric-Aiméc (de), Religieuse de la \ iMiaiion. Voir Tertre et Visitation de Nevers ■ 331 MoL'XY Humbcrt (de). Abbé de Sixt » 396 MouxY Jacques (de). Abbé de Sixt. Voir Sixt. » 396 MoYROs François Paqucllcl (seigneur de). . . • 39S Ml'sy Françoise-Jacqueline (de). Religieuse de la Visitation • 2HS N encourt Anne de Lorraine (duchesse de). . . • i8u, 180 Nicolas de la .Vtarche, Capucin » 341 Notre-Dame de Liesse d'Annecy (collégiale et Doyen de). Voir Chatelard • -41 Noyer Qaude (du). Religieux de Contamine. Voir Perret. Oncle (un) » 112 OkiiiSATiOK faite par saint François de Sales. Voir Argessos, Boffis* • 2>\ Orléans. Voir Carmfl, Visitation. Piilern» Nicolas (de). Voir Visitation de .Nevers » 392.29 2 Paris. Voir Hal'driettes, Saint-Germain l'Auxerrois, Visitation. Zamft. Pascal Hercule-Antoine de • 93 Paul V • • 4«7 Pavillon Marie-Anastase, Religieuse de la Vi- sitation "^ 73 Percod (famille Hugoa-). .... ^^4 Pernet Jean-Baptiste 22b Pern ET Pierre • 3*6 Perret Louis, Religieux de Contamine • S) Perron Jean Da%7 (du). Archevêque de Sens » 40 Peyzieu (Pe\itu) François de Longccombc de » 237, aa8 pLissrs (.M '•• du). Voir Saint-Germain. Plessis-Richeiiiu Armand (du), Evéque de Luçon • 38  4s8 Lettres de saint François de Sales PoLLiENS Nicolas. Voir Religieux de la Com- pagnie DE Jésus. Pollinge Claude de Chissé (seigneur de). . . . Pages 191 Pollinge Philibert de Chissé (seigneur de). . . » 191 Port-Royal (Abbesse et Religieuses de). Voir Arnauld, Chateauneuf, Le Maistre, Ma- Riox, Thou » 29 Port-Royal (Saint François de Sales à) » 22 PoscoLONNA Candide, Barnabite » 185 Princes de Piémont (Voyage des) » 3^5 33> 3^> 4^> 42, 44, 46, 173 Prud'homme. Voir Thérèse de Jésus. Quoex Claude de » 92, 118, 190 Rajat Anne-Thérèse de Rigaud (de), Reli- gieuse de la Visitation » 104 Rajat Marguerite-Agnès de Rigaud (de). Re- ligieuse de la Visitation » 143 Ramillière Antoinette de Revol (de la). No- vice de la Visitation » 19^ Regnard Marie-Radegonde, Religieuse de la Visitation » 264 Reignier (Régnier) cure et curé de. Voir Ar- gentier et SOXNERAT. Religieux de la Compagnie de Jésus » i59 Religieuse (une) » 12, 210 Religieuse de la Visitation (une) » 86, 97, 278 Religieuses de l'abbaye de Sainte-Cathe- rine. Voir Ballon » 157,361,412 Rigaud Jean-Antoine, Ermite du Mont-Voiron » 282, 282 Ripaille (prieuré de) » 205, 385 Roche Claude-Agnès Joly (de la), Religieuse de la Visitation » 45*^50 Rochefort Prosper de Menthon (baron de). . . » 134? 134, 304 RoERO Emmanuel-Philibert » 393 Rosetain ou Rostaing Jean » 372? 372 Rosset Anne-Marie, Religieuse de la Visitation » 33,33,169 Rossillon (fils de la comtesse de) » 23 1 Rossillon Hélène- Ferdinande de Maillard- Tournon (comtesse de) » 23 1 Rousselet Guillaume » 67, 247, 247  Index des correspondants et des notes 4^9 Rou«telet Marguerite Le Fèvre (dame) P^gcs 128, 128 Rlmilly (clergé, église et Prieur de). Voir Grailly et SoNNAZ . n 207, 370, 371  Saint- Agneux (Saint Agnê) Charles de Marestc (marquis de) • aaS Saint-Aicnan Honorât de Beauvilliers (comte de) » 4» Saint-Aicnan Jacqueline de la Grange (com- tesse de) 41 Saint- Baldoph (Saint Bardotj pncurc uc » 160 Saint-Bosset Githerine Camus (Marie-Gilhe- rinc, Religieuse de la Visitation) » J36 Saint-Bonnet Jean Camus (seigneur de). » 48 Saint-Bonnet Marie de Comtes ou d'Escomtes (dame de) • 4^ Saint-Damien Henri de .Maillard-Tournon (,mar- quis de) • 406 Sainte-Catherine (chapelle de) 149 Sainte-Maison de Thonon. Voir Conseil de LA Sainte-Maison » 168, aa6, 399 Saint-Géran (Saint Gerandj Jcaii-i raiiv^i* de- là Guiche (seigneur de). Voir Visitation de Nevers • 237 Sai.vt-GEran Suzanne aux Espaules (dame de) » 286 Saint-Germain du Plessis Catherine de (Cathe- rine-Thérèse, Religieuse de la Visitation) 6 Saint-Germain de Joux. Voir Saint-Germain DE LA Chèvre. Saint-Germain de la Chèvre (curé et paroisse de). Voir Beybin H? Saint-Germain l'Alxerrois, de Parii (collé- giale et Doyen de). Voir Gillet et Camus. . • 276 Saint-Jacques de la Boucherie, de Paris (curé de). Voir Saussaye. <;»,vT.î». rKES DE CoMPOSTELLE (hospice de) • 34$ HicE en Valais (abbaye de). . . \4S Saint-Phal Eustache (de). Evéque de Nevers » ^66 Saikt-Pol ou Saikt-Paul Anne de Caumont (. ode). Voir Vi ^ .'OrlEak» • H^ Sam -r ^D î^^rr!,, ;,-... ...le) • *44 SALti ^iu> ùc Oai. ' • 5*9  460 Lettres de saint François de Sales SALES FRANÇOIS * de (Saint). Voir Andilly, Arnauld (François), Bally, Cerisier, Cham- BÉRY, COADJUTORERIE, CoMBAZ (Péronnc), Ermites, Foras, France, Gaultier, Justin, Maubuisson, Maurice de Savoie, Mouxy, Ordination, Port-Royal, Ripaille, Rumil- LY, Sainte-Maison, Saussaye, Sixt, Vin- cent DE Paul, Visitation de Nevers Pages 39, 49, 58, 72, 100, 131, 199, 289, 367, 406, 413 Sales Janus (de). Voir Colonel. Sales Jean-François * (de), Evêque nommé de Chalcédoine. Voir Coadjutorerie » 3, 49, 77, 136, 151, 183, 222, 232, 241, 295, 326, 381, 384,393, 404, 421, 423 Sales Louis (de), baron de Thorens , . » 241 Sales Melchior (de). Voir Feuge. Sarsenas, Sarsenasq.. Voir Cercenasco. Sauli Antoine-Marie, Cardinal » 330 Saussaye Charles (de la), curé de Saint-Jac- ques de la Boucherie, de Paris » 129 Sautereau Abel de » 297 Scaglia Philibert-Alexandre*, ambassadeur de Savoie à Rome. Voir Coadjutorerie » 425, 426, 426, 427, 428, 428 Scarron Pierre, Evêque de Grenoble » 297 Sénat de Savoie » 370 Sens (Archevêque de). Voir Perron (du). Serpens de la Guiche Marie-Marguerite de Gondras (des), Religieuse de la Visitation. . » 74 Sixt (Abbés de). Voir Mouxy. SIxt (Prieur et Religieux de) « 57, 166 Sixt (Voyage de saint François de Sales à). . . » 372, 396 Sonnaz (Saunas, Saunai) Louis de Gerbais (de). Prieur de Chindrieu. Voir Chindrieu » 358,358 Sonnerat Claude, curé de Reignier » 224, 225 Suffren Jean, Jésuite » 40 Supérieur d'une Communauté- Voir Saint- Jacques de Compostelle et Saint-Maurice » 345 Tardy François de » 165, 165 Tertre Marie-Aimée de Morville (dame du). Voir Morville » 87, 87, 1 74, 290  IXDEX DES CORRESPONDANTS ET DES KOTES 46 1 Théréte de Jétut {de Puchcuil), Carmélite i'agcs 408 Thérèse de Jésus (Prud'homme), Carmélite • 589, 389 Thibalt Marie-Françoise, Religieuse de la \'i- sitation • 170 Thoire Amédéc (de). Prieur de Thic. » 306 Thoson. Voir Sainte-Maison. Thonon (Congrégation de). Voir ibid. Thou Marie-Angélique de Saint-Paul (de), Re- ligieuse de Port-Royal » 95, 96 Thou Marie Paye (dame de) . » 95 Thol' René (de). Voir Bonneuil. Tournette Louis de l'Alée (baron de) 148, 1 48 i uLK.Nus (Tornon) Alphonse de Maillard (ba- ron de) » 405 Tours. Voir Carmel. Tru\tat Jacques-Philippe 78 \ ALERW Bernarde-Margueriic, Ktii^icuscue la \*i'''!.i''<>n • ' } Valfin i' ivcnturc de Malarmay (dame dcV . » 102, 192 Valromey Honoré d'Urfé (marquis dc>. » 2^\ Vanchy • 189 Vaulcrenant Anne Le Ikau (dame de). Voir Foras • i Vendôme (Vandaumt) Françoise de Lorraine (duchesse de) • A^ Verton Marie de Bragclongne (dame de). ... • Vesin Jacques, poissonnier • 77 Veyssllltu Nî.ir;; icritc de la Croix de Uievnc- rcb (dame Rjbol d'Aurillac de). • V'i lu »f I /'f ^^ , \î 11! r i. (^' .» Victor-Amédée de Sevoi« *, Prince de Pié- mont. Voir France (guerre). Princes de Piémont . 259»3<>V. 5>«. ' >, 425,4^0,4^7,429 Vlll«n«uve Marie . r (dame de) • \'n 1 rsv\ s- Anne 1 , -uU\ de • 179 Vlliesevin Isabelle Blondeau (dame de). • I79 Villette Amédée de Chevron (baron de). Voir Cmevron-Villette. Vincent de Paul (Saint). VIrf Jjv ^ "te de) ' 63 ' ViRY Ma:^ -t Bouveos (damc dc) .  Mî 1-1» ^^1 »5. 162, 18, 201, . \^s  462 Lettres de saint François de Sales ViRY Marie (de). Voir Bois (du) Pages 65, 114 Visitation (Constitutions, Directoire et Règles de la) » 130, 155, 203, 312,353,378,404 — Ordre de la » 254, 265 — Projets de fondations » 131, 376 Visitation d'Annecy (Religieuses de la). Voir Blonay, Bréchard, Cervières, Chantal, Chastel, Chavane, Combaz, Favre, Fon- TANY, Humbert, Monthoux, Musy, Rajat, Roche (de la), Rosset, Valeray » 251, 264, 407 Visitation de Bourges (Monastère et Religieu- ses de la). Voir Jars, Thibaut » 170 Visitation de Chartres. Voir France (Voyage de saint François de Sales en). Visitation de Grenoble (Monastère et Reli- gieuses de la). Voir Arseney, Bout de Saint- Didier, Gérard, Rajat » 146 Visitation de Lyon (Monastère et Religieuses de la). Voir Ramillière » 171, 198 Visitation de Montferrand (Fondation et fon- datrices de la) » 198 Visitation de Moulins (Monastère et Religieu- ses de la). Voir Chastellux, Morville, Pa- LIERNE, SaINT-GÉRAN, TeRTRE, ViSITATION de Nevers » 44, 1 7 1 Visitation de Nevers (Fondation, fondatrices et Religieuses de la). Voir Gascoing, Mon- thoux, Tertre » 43 1-437 Visitation d'Orléans (Fondation et fondatri- ces de la). Voir Saint-Pol » 43, 310 Visitation de Paris (Monastère et Religieuses de la). Voir Lhuillier, Pavillon, Regnard, Saint-Bonnet, Serpens, Zamet » 336 Visitation de Turin (Fondation de la) » 4<^3 Visitation de Valence (Fondation, fondatrices et Religieuses de la). Voir Mistral » 154 Zamet (famille et hôtel) » 401  TABLE DE CORRESPOXDAXCE  DE CETTE NOUVELLE ÉDITION AVEC LES PRl CKDENTES  ET INDICATION DE LA PROVENANCE DES MANUSCRITS  MDXLI MDXLII MDXLIII MDXLI V. MDXLV  MOTCKANCX DES MSS.  MDXLVI.. MDXLVII MDXLVIII MDXLIX.  rvEMikm ri'BucATioii ( I ) tomovs MOMans ... . ^ i ViWi. XI. p. loo • r 7^ f Migng^ T, col. 1 1 10 Eptitret ipirituêtU», \ Vn. ». p. 10;  Cnatiac di Rasticxac  ' i6a6. \. iT  (Dordogne, got. . .  M. Chj-   ▼. coL ii^a !. ... XI. p. ti6 Sttg. ▼. coL ti6i. tt Ti. coL 887   ret spiritmtlUt, i Viv. XI. p. II7  ■iU.  1. T  I Kir. XI,  -Y x\6i  Ltttrt su* Reltgtemiei \ Mif. r, col. Ii6| \'iv ïl. p. 119 o\. ii6| » . *. p. ISI ' Mf, . V, coL 11^ , Vit. XI. p. ita ' Mif. ▼. col. lié)  "•'Il >lt>Q7 î trti tptrttuf 1016, 1.  Ibid., L Tl..  1^>»J.  ( I ) L«« indication* qai figurent d«nt cette colonne «ont donnée* «^v* totite* réeerre*. et poar de* rauon* déjà ezpotée* din* l'ATant>Propot da tome XI La numéroijtîon ' ... qujnJ noua rctnont qoon* «ealcmcnt la «érie, toit le LéTre djn* leqoel elle* *ont in*«f Trotitémt ééthom éugmtmtrt et fflpiét Uttrti mpmtttU» éU 5. Fré" V ' ■ ■■■ -.ml^l. J, tt ■■ , 4mtrt» f ttm€tt Wéliomf*. Moc.xcirii. /ii/« /«/^ffr Vie do Saint, par D. \ Jean de Saint-Fran- f Tir. ix. p. ^17 çoi» (i6a4}, liv. V, p. i httg. v, col. ii8é 403(1) ) ... \ Viv. tx, p. 518 ' f Mtg. V, col. 1187 iEpittret tpirituâlUif k Vtv. ix, p. >19 1636. 1. I r Mig. T, col. 1187 i Ibid., 1. m. (Voir note ( Tiv. xi. p. 151 f ( I \ p. 71^ f Mtg. ▼, col. iiqo j I V'.». XI, p. I>4 C Sttg. T. col. 119) • I y*v. TH. p. 401 '''""■•*'• '^•P"7-i A/./. T. col. 119. ^)-.'M.::.r ,^T i Yr-''''^'^,^ f Mig. VI, col. 779 , /^ .'fri xftt tiuciitt, k IVt. XI, p. H7 ' i :'J. 1. vil r >/»/. V, col. 1197 INJ.lv, IJr" "•'•/" ' -^'«r ▼. col. 1^14 \ IbiJ.. 1. iT j ^. "^ ' ) f Affi/. T, col. 1198 Mugnicr, 5' Fr. J4 S. Dotttur tm drotl, etc. (Chambéry. 188)) Vtê de Ij Stère Frjm- (one-lmmoiente de id FUckirt (1691) (1). P >>7 Œlrrr#«.|6^s.col.ls^^ \ .. tVt». XI. p. 474 ji#i/. ». col. i^H. •i vt, eoL io«9  V I ; La Vu ^M Biem-Heureut .V/»» FréHfon d* SsUi, #w#fM ri />riiK# ir C#o#«#. ImUt/m- lenr de tOrdre det ReJigiemtet de U Vintétiom de Séimie Mène, p*r U R P. Otm Je*m d« S. FréMfvn, Sup4r%4ur Gtm*rét de U C^mgregétiom d4ê FetniUmê. A Part», cIm« MrImI Soljr, MocxxiT. (•) Voir note ' i ) de la page précédente.  IX  466 NOUVELLE ÉDITION RROVENANCE DES MSS. PREMIÈRE PUBLICATION ÉDITIONS MODERNES f Viv. xii, p. 205 c TuRiN.Archiv.de l'Etat i Epistres spirituelles, ^ Mig. v, col. 1663 MDLXXXIX I (Copie) \ 1626, 1. vu i (Voir note ( 2), p ( 97) MDXC Turin. Visit. (Copie) .  p. 100, 11. 1-12  11. 13-17..  11. 18, 19  11. 20-25,  fin.  MDXCII I  Lyon-Fourvière. Visi- tation  Inédite Epistres spirituelles, \. Viv. xi, p. 169 1626, 1. VII ( Mig. V, col. 1206 / Viv. XI, pp. 153 et Ibid., p. 887, et 1. III, \ 169 p. 279 } Mig. V, col. 1191 et 1206 Viv. XI, p. 169 Mig. V, col. 1206 Viv. XI, pp. 170 et Ibid., p. 888, et 1. iv, \ 194 p. 536 y Mig. V, col. 1207 et 1231  Ibid., 1. VII, p. 887... j  MDXCIII  Ibid., 1. VII, p. Ibid., 1. VII. .. Ibid., 1. VI....  MDXCIV Turin. C'^ Albert So- laro délia Margarita  MDXCV.  Annecy. Visitation(Co- Pie)  Epistres spirituelles,  Viv. XI, p. 170 Mig. V, col. 1207 Viv. XI, p. 171 Mig. V, col. 1207 (Voir note (2), p. 102) Viv. VII, p. 405 Mig. V, col. 1208 Inédite Viv. XI, p. 173  1626, 1. III. (Voir note > ,^. ^, ' ; \ MiP. V, col. 1211 (i),P-iio) ) "  MDXCVI MDXCVII MDXCVIII Tarascon. Visitation MDXCIX  Ibid., 1. VI. Ibid., 1. V.  Viv. XI, p. 176 Mig. V, col. 1213 Viv. XI, p. 178 Mig. V, col. 1215 Viv. VII, p. 408 Miff. V, col. 1220  Epistres spirituelles, \ Viv. xi, p. 179  MDC. MDCI.  l VIV. XJl, \ Mig. V, col. 1216 '\ Viv. VII, p. 409 Mig. V, col. 1220  MDCirfrag'y  Iphrase W" et 2« phrases  1626, 1. I, Paris. Visitation (i*'' Monastère) Annecy. Missionnaires \ de S'-François de Sa- J Mig. vi, col. 1061 les ) ( Vie du Saint, par D. ) ) Jean de S'-François f Viv. xi, p. 151 ( (1624), liv. V, p. 402 ) Camus, L'Esprit du B. Fr. de Sales (1640), t. IV, p. 76  tfn  KOVTELLC i0ITI07( MDCIII  rtorcxANCc dcs mss.  rtcjiiUi ri'»uc*no« Vu éê Ia Hirt Fr^m-  tX>IT10M «OMSIin  (fragment).. I » j fcttt'inmotmtt dt U ' ^'*^ ( ^^i*x«. Vititatiun.  PP ('  U.1.17) j  Visitation  //«Tiijj»/, Y. p. 341.. I ^ ', . •^ f Mig. Y, col. 1476 iEf'tttrei spirituéliet, i Vtv. xi, p. 19a 1636, L Ti r Mig. V. col. ia|o ■^ f Mtg. Y. col. laai I »■/- i Vtv. XI. p. 4 t<. . r Ml/. Ti, col. §7) Vi/ tx. col. loi  Blatte, Somv^lUt iné- ^ Vtv. xi, p. 4|8 Jttet t^n r  MDCXVlll  Ul it 13  /•utte  !J«  Idem  Eptstres sptrtttsêtUs, i6a6, 1. tT,p. )|6.(Cf. ci-deMat, note (è), r «"«'  Id<  6 l *i p -6| .  f 163  alinéa . . ) Idem  ••llo.  lie. XJ. p. t'M Mtg.tM, col. lJ4 et V. col. ia|i .Vi/. IX, col. 104 Vit. IX, p. )|9 Vi/. T. cot Ittc. •ta, coL t«4 UeJ,l Mtg IX, col 1»^  468  NOUVELLE EDITION MDCXIX (fragment). MDCXX  PROVENANCE DES MSS. PREMIÈRE PUBLICATION Annecy. Visitation  xMDCXXI.  Château d'Epenoux (H'^-Saône). Famille d'Epenoux  Epistres spirituelles, 1626, 1. III  MDCXXII Turin. Archiv. de FEtat Datta, 11, p. 238.  MDCXXIII MDCXXIV MDCXXV .  ! texte . . . variante.  Idem (Copie) Annecy. Visitation.  Reims. M""^ la générale Joppé  Epistres spirituelles, 1626, 1. I  Epistres spirituelles, 1626, 1. I  MDCXXVI . . MDCXXVII . MDCXXVIII MDCXXIX . . MDCXXX...  Annecy. Visitation. . Datta, 11, p. 259 Frontenay (Jura). M. ) . ^ \ Hérissant , iv, p. 21: Parraud j Datta, II, p. 338. . .  TuRiN.Archiv.de l'Etat (Copie) Annecy. Visit. (Copie)  MDCXXXI (fragment) MDCXXXII(fragm').. MDCXXXIII MDCXXXI V MDCXXXV MDCXXXVI  MDCXXXVII. MDCXXXVIII.  Hérissant, Opuscules, IV, p. 17 De Hauteville, ZaÀf^i- son naturelle de S^ Fr. de S. (1669), Part. I, p. 220  ÉDITIONS MODERNES Inédit ( Viv. XI, p. 463 \ Mig. V, col. 1494 Inédite Viv. VI, p. 440 Mig. VI, col. 780 ( Viv. VII, p. 411 i Mig. V, col. 1233 Inédite Viv. VII, p. 413 Mig. V, col, 1233 Inédite Viv. VI, p. 441 Mig. VI, col. 781 Viv. XI, p. 197 Mig. V, col. 1234 Viv. VI, p. 490 Mig. VI, col. 828 Mig. VI, col. 1356 Viv. XI, p. 198 Mig. V, col. 1234  \" Procès de Canonis.  Epistres spirituelles, 1626, 1. IV Annecy. Visitation... (Voir note(3), p. 176) ( Epistres spirituelles, ( 1626, 1. III  Paris. Visitation (i* Monastère)  Biaise {1S21), m, p. 294  MDCXXXIX (fragm') MDCXL MDCXLI  MDCXLII  Turin. Visit. (Copie) iM»"" Douais, la Visita- tion de Toulouse (Pa- ris, 1905), ch. XIII Milan. Bibliothèque ) ^ , . . , l Datta, n, p. 201 Ambrosienne ) MoNZA (Milan). PP. ) .... . „ , . ' Ibid., p. 263 Barnabites ) > r 7 Epistres spirituelles, 1626, 1. m  Inédit Viv. XI, p. 447 Mig. V, col. 1484 Inédite Viv. XI, p. 199 Mig. V, col. 1235 Inédite Viv. VII, p. 414 Mig. V, col. 1236 Inédite  Viv. VI, p. 442 Mig. VI, col. 781 Viv. VI, p. 446 Mig. VI, col. 781 Viv. XI, p. 195 Mig. V, col. 1232  469  KOL'VCLLC tomOH  fPOTCKAKCC DKS MSS. r»I«lfc»f ^IBUCATIOI ibtJ%0%l BODUVIfl  MDCXLIII MDCXLIV  CHAMiitT. ArchiT. do Séoat d« Savoie BoCLOGin-SCB-MtB. Vititation  MDCXLV.. MDCXLVI MDCXLVII MDCXLVIII MDC.\LL\  Mugoier. S' Fr. é* S., Dottrur en droit, etc. Chambéry. iHSv  Epi%tre» tpirituttîei.  l tptitre» »pi I i6a6. 1. Ti  )  Héf  UUiU Vtv. SI. p. toi Hig, T, cet it|7 VtV. XT. p. »0| A/l/. ▼. col. 19. Vtv. TI. p. 4)4  [ texte i Vronqué '  texte que ) texte complet  ( Œvrr/i, 1641. t. II. C Crv. XT. p. »o| f cpist. xxTii r A/i/. ▼. col. 1940 ( Vtv. Ti. p. 4)4 "^ f A/»/. ▼, col. I9YI VVe. Ti. p. 4%é  ///ni  MDCL fragment). MDCLI  MDCLII (fragment' MDCLIII.. MDCLIV MDCLV... MDCLVI fragment MDCLVII MDCrVlII MDCLIX MDCLX .. MDCLXI. MOriXTI MDCLXIII MDCLXIV MDCLXV MDCLXVI  ; F*- -fret tpiriliulUt, I :>. 1. III ( y- ▼». p 4Sf» !««/. IT, p. 990. . I ^M , f Ai«/. ▼, col. 1941 Latocbs 'AinV M-* i Sf/mm'rr, d? l'Aral. Girod. !•' Procè» de Canonn fm/éil VchiT.de l'Etat Mig. ▼!. col. loil Charle«-Aagv»t«, Vté )  !c«Iiarle«-Aagv»t«, rf# j •// /j .^/rrr 3' ' l#i/. ▼.col. 1944  ecT. Vitit.^Coptc  im/Jit Vév. Xt. p. 919  ,, . I » »r. XI. p. 119 ■^ '' f >fi/. ▼. col. 1949 Djftj. II. p j66 . . I .-. , . ' f Mtg. Ti. col. 784 TvKix.ArchiT.del'Li4t IhiJ., 11, p. 965 | j^/ ri col -ii  ( TcBiM. Viftit. (Voir ^ f not« (9), p. %fo ^  WiLMisioToi» Eiat»- l'nit,. Vititation. . . Palxbmi. Vititaiion  h/dit* Jm/JU« y h, vil, p. 4 If  l Paxw. C* Allard Jo 1 .. , ( rrt. vu, p. 4lf ' Cholle. . j ''^'^•••'•^ '^' P •«'•• I >r.>. T. fl. |»v> ^ Epittrtt êpiritmlln, 4 Tt?. xi. p. 91 1 ^ 1696,1. m I M»/. ▼, €•!. 19)1 ( l'tr. vt. p. 46) Tcti». Vititalion Délie, n. p. 9*7 J ^^ ^. ^_ , . ,  AvvBCT. VtaiUllon (Pac-témiU)...  J Ihrttismt, IV. p 9)4- I 4 , Ffttfrf* iftwitmeUtt,  .1. IM)  "":.).;  470  NOUVELLE EDITION / texte tronqué et inter- polé. . . pp. 251- 254 {11. 1-3) MDCLXVII< 11. 4-8.. 11. 9-23 11. 24-30 1-19 11. 20-26  PROVENANCE DES MSS.  fin  !=■■ et 2^ alinéas /5«4«et5^ MDCLXVIIl(\li„éas 16^ et 7* alinéas ,P.-S....  MDCLXIX  MDCLXX  MDCLXXI  texte y tronqué  MDCLXXII  texte au-  (thentique fragment final  MDCLXXIII.  MDCLXXIV.  MDCLXXV.  MDCLXXVI,  MDCLXXVII,  PREMIÈRE PUBLICATION ÉDITIONS MODERNES Epistres spirituelles , 1626, 1. VI. (Voir note (i), P- 255) Hérissant, Opuscules, ( Viv. vi, p. 538 IV, pp. 82-84 \ Mig. V, col. 1217 _, . , - \ Viv. VI, p. 540 ^^^^•' P-^4 j Mz^. V, col. 1218 Inédites Hérissant, Opuscules, ( Viv. vi, p. 540 IV, p. 85 ( Mig. v, col. 1219 Inédites Hérissant, Opuscules, ( Viv. vi, p. 541 IV, p. 85 f Mig. V, col. 12 19 Epistres spirituelles, \ Viv. ix, p. 525 1626, 1. III / Mig. V, col. 1255 Inédits Epistres spirituelles, i Viv. ix, p. 526 1626, 1. m f Mig. V, col. 1235 Inédit ^ \ Viv. IX, p. 527 Datta, II, p. 271 i ,^- 10 ' ' ^ ' f Mig. VI, col. 787 Œuvres, 1652, 1. vi.. . ) ,^. ' ' , ' -^ ' f Mtg. v, col. 1275 I Instructions et prati- { Viv. ix, p. 528 que de piété, 1688 ( i ) ( Mig. v, col. 1256 Epistres spirituelles, ) ^.. 16=6,1. V, ; Vz..„,p.547 Viv. XI, p. 219 Mig. V, col. 1461 ( Année Sainte de la Vi- \ sitation, t. I, p. 315 ( Viv. IX, p. 529 Datta, n.p. 2n2 ] ,,. , 00 ' ' *^ ' ( Mtg. VI, col. 788 S Epistres spirituelles, i Viv. xi, p. 130 1629, 1. IV ( Mig. V, col. 1172 ( Hérissant, Opuscules, 1 Viv. x, p. 360 f IV, p. 68 \ Mig. V, col. 762 De Stefani, La Nun:[. di Francia del Card. Bentivoglio (Firenze, 1870), vol. IV, p. 454 Epistres spirituelles, j Viv. xi, p. 218 1626, 1. III f Mig. V, col. 1256  { 1 ) Voir tome XVI, note ^ i ), p. 454,  471  HOL'TELLZ ÉDITIO!« MDCLXXVIII MDCLXXIX MDCLXXX fragm'  PtOTIKANCC DES ■«$. PftHII»! ft'tUCATKNi AxxBCT. Vifit. fCopie>  I" Procès de Canonif. Cmatiac di La Combi  Hérisismt, t. p. «17..  MDCLXXXI ' DI LAïicrr (Itère). M. ' du Boyt MDCLXXXII  Epitlrei tpirittutlet.  l tpttiret tft i 1616, 1. III.  MDCLXXXIV  MDCLXXXIII AicKicT. ViMtation i Saxtis. RR. pp. de \ ... j rimmaculèe-Concep- / Hf'rinsmt, it. p. jWJ. ( tion ) TP »Q>. ) 393 > NiTBBs. Vi»itation ....••. MDCLXXXV^^'. "^^ \^ )«uite... Idem -.•• 'dernière J , . i . Mdem pnra«e \ MCDLXXXVI LoK»-Li-SACUii«a.Car-  ÉMnOWS MOOOMi Mig. Ti, coL 1040 Vn. Tii, p. 4)4 Mig. ▼. col. 1468. et Ti, col. io)| Mig. ▼!, col. io|4 Imr.l'.lf J Viv. n, p. is) ' Mig. ▼, col. 1157 Mig. Ti, col. IO|)  n.cl  MDCLXXXVII  F^iitrfi tf>irituêlUi, Xhlh, I. |T  Hrrtt%jmt, r, p. «45..  MOCLXXXVIII MDCLXXXIX MDCXC MDCXCI  MDCXCII  l Œuvrtt, 1641, t. II, ' cpm. XXXI ^ Epittret »pirihuUêtt ' l6ï6. 1 IT LiMOOis. Vitiiatioti M <<. Baron de k . Ltom. EgliM Saint- l Semsim* (stk. de IfM. Praoçoit de Sale*., f 14 décembre 1877  Vrr, XI, p. %%% Mig. T. col. 13^ ImJJtUt Mig. Tt, col. io)6 Imédttt  Tir. XI. p. 4" Mig. T. col. 14^7 IV». n, p. 49^ Mig. T. col. 1477. et Ti, col. 1041 V>9. nt, p. it» Mig. ▼, col. 1651 Vr». El. p. 475 Mig. ▼, col. iy>^ Inéditt Imtdtte  MDCXCIII NAVTts. Vitiiation ! texte tron- ) que « ' î TcBiv. Vitiution. . tb«nlM|ue y  pjttj. II. p M . . . kptitrei tfi'iiur.tfi.  Inéditt Mig. Ti, col. 1017 / Vit. Tll. p. iSo \ Afi/. Ti.col.Ua.9t ( ts, coL lo)  MLK-XCV  1 1616. 1. Ti. et Uértt- << •criptam^  i <4«/, IT. p. ail (po«i<  /  V99, n, p. aie i M*g. V. col. ia4|  472 NOUVELLE ÉDITION MDCXCVI MDCXCVII  / texte dé-  [ finitif.. MDCXCVIIl) ( jminute \ J(fragm') / MDCXCIX  MDCC  MDCCI (fragment) MDCCII MDCCIII  PROVENANCE DES MSS. Tréguier. Filles de la Croix  Turin. C'"-' délia Chiesa Rome. Vatican, cha- pelle des Reliques du Pape Annecy. Visitation . . .  Annecy. Visitation (Vie manuscrite de la Mère Favre.) Annecy. Visitation... Annecy. Famille Ber- thet  MDCCIV MDCCV MDCCVI MDCCVII MDCC VIII (fragment) MDCCIX  MDCCX.  TuRiN.Archiv.de l'Etat Annecy. Missionnaires de S'-François de Sales  MDCCXl]^" alinéa.. (2* alinéa. , . /PP-355056 MDCCXII ■"•/-^'^^' / 22) ( 11. 7-20... MDCCXIII  RioM. Visitation.  Idem Annecy. Visitation (Vie manuscrite de la Mère de Cliastel) .... Idem  MDCCXIV MDCCXV., MDCCXVI  MDCCXVII(fragm')..  PREMIÈRE PUBLICATION ÉDITIONS MODERNES Instructiotis et prati- s. Viv. xii, p. 20 que de pieté, 1688 f Mig. v, col. 1528 Epistres spirituelles, l Viv. xi, p. 233 1626, 1. VI ( Mig. V, col. 1265 Inédite Inédite Inédite Epistres spirituelles, ( Viv. xi, p. 166 1626, 1. II I Mig. V, col. 1204 Vie de la Mère M.-J. Favre (1659), ch. ix Inédite Revue Savoisienne, mai 1863 Epistres spirituelles, l Viv. xi, p. 234 1626, 1. m \ Mig. V, col. 1266 ibid i !^"- "'' p-,'" f Mtg. V, col. 1201 Ibid. (texte français), ( Viv. xi, p. 381 1629 (texte latin), 1. i f Mig. v, col, 1413 Ibid., 1626, 1. VI j ,,. 1 /- ' ' f Mtg. V, col, 1460 Ibid. (Voir note ( i ), ( Viv. xi, p. 237 p. 350) f Mig. V, col. 1268 ( Viv. VI, p. 461 Datta, II, p. 276 \ \/,- 1 ' ' ^ ' f Mig. VI, col. 791 Mig. VI, col. 1038 Année Sainte de la Vi- sitation, t. II, p. 199 Inédit Vie de la Mère P.- M. \ de Chastel (16^0) ch. ^'^- ^"' P* ^^^ \ Mtfl'. V, col. 1301 xxiii j " ' -^ Inédites Î Epistres spirituelles, l Viv. xi, p. 238 1626, 1. V \ Mig. V, col. 1269 n.ff. TT ^ o-,^ S ^'^- ^^' P- 533 JJatta, II, p. 277 i 1^- 1 ' ' ^ '' ( Mtg. VI, col. 792 Epistres spirituelles, | Viv. xii, p. 239 1626, 1. VII \ Mig. V, col. 1689 l Viv. XII, p. 240 1 Mig. V, col. 1689 Charles-Auguste, Vie \ de la Mère de Blonay [ Mig. vi, col. 990 (1655), chap. XXVI. . . )  HOtnrtLLi iDiTto» MDCCXVIII MDCCXIX MDCCXX MDCCXXI MDCCXXII MDCCXXIII MDCCXXIV /PP- J7<- ) l 376 11. MDCCXXV/ [fuite MDCCXXVI vfrag*).. J MDCCXXVI! MDCCXXVIII MDCCXXIX . MDCCXXX(fragro* .. | MDCCXXXI.. MDCCXXXII. MDCCXXXIII MDCCXXXIV MDCCXXXV . MDCCXXXVI  MDCCXXXVU  473 TcEix.ArcbiT.de r Etal Djtta, ii, p. J79 ! »^ • .^/i;' Ti. col. 1075 ,, » ^ ■■■■ ru. p. 41) •^ J >/»/. ▼. col. imq ~ .. f ^»»- W, p. It AXM.VT. YitJfation . 1 \^ . , ' J >#!/. ▼. col. io>«, ' '^»*' ' "^ ( •tn.oil. lOH RoMI. VittUtion Imédtte ^ „ w^ i *'»»• ▼». P '7» Picjfitot. Visitation. . Datu, a, p. » ( ^-^ ^ ^| ^ Paris. M. Boftch Im^Jtte Booc-EX-Brissi. \'i- ^ Eputrti tpiritutllet, ) j^ ▼ col IOO« titat.on ,.\ncicn M. ^ .'o. I -' P- 977- •• / ^vlunoV i *p.î74) < V'ir. Tii, p. 4»7 NiT.««. Vi.ilat.on ^ j^-^ ^ ^, „., L Eptttrti if>trttiulU», i VVv. TU, p. ii% NrriRs. VUit. (Lettre j de S- J.-F»* de Chan- ( tm*Ja tal .. ) ( Viv. ne. p. 5^4 l"PrrKc» Je Canon...) f^,^ j ,/; , '^ • ^^ ( Vit. TU, p. 4t) CMAMBÉtT. Vivitafion DjUj, il. p. ï8o I %^- ^^ ^ .^^^ ^ |6«6, l. Ti. Voir 00- > ^. , •. ( le(i). p. ^«7 ' ' Paris. Archiv. Kat.. \ EtmJf$ rtliguuiei M. a M (Copie ' S./., loèt 1H77 \ Epiitrei ipiritmelU», 4 Vit. ^.. 1 '•• • \ xh-ih. 1. ▼ r Vi/. ▼. col. 1179 TciiM. ArchiT.de l'Etat IméétU I l'it. XI. p. a4« ///riii^«MT,p. 5>«.. j ^^,^ ^ ^^, ,,^, TcRrx. ViBit. Copie) IméJttê j Biaise. Nomt4tUt tme- i l ir Kl. p. S46 ■ I JtUt iHn . p. )6... I A#i/. Ti. col. M7 _ 1 Kit. TI. p. 4*1 l »:s AfiThiv Je l'Etal />J//<. tl. p. aSi 1^ _, _, ^^ f ^»/. TI, COI. 7^ TcEW. Vi.itat.on îbid . p. yn } M*/. Tt. c«l. Nt Ajtvbct. Vi.it. //m/ \ dé U Fomddttom dt U \ Im/J^tt» Vitilslitm dt Tmnm} } TvRiM. Vititatton Dstts, tt, p. M" ^,^ j^| «^  474 NOUVELLE ÉDITION MDCCXXXVIII . . .  i^"- et dern. jalinéas MDCCXXXm fp. 409 MDCCXL MDCCXLI (fragment) MDCCXLII MDCCXLIII  PROVENANCE DES MSS. Castel-Viscardo (près Bolsena, Italie), Egli- se paroissiale Paris. Archiv, Nat., M. 216 (Copie) Idem Idem VlUZ-EN-SALLAZ(Haute- Savoie). Presbytère..  PREMIÈRE PUBLICATION ÉDITIONS MODERNES Cozza-Luzi, Sopra una Lettera inedita di S. Fra?tcesco di Sales^ Roma 1892 Inédits Mémoire, etc. , 1 894 ( i ), I t. II, PartieVI,ch. V, p. 711 Inédite Grossi, Vie de la Mère \ _^. I \ y-'i-' i Mip. V, col. 1008 ch. VIII, p. 144 ; * Ibid., p. 143^" Inédite  A. B.  — I.  APPENDICE I Annecy. Visit. (Copie) \ \ ch. VIII, p. 131  Bouchage, Le Prieuré de Contamine (1889),  A B  D. — I.  II Annecy. Archiv. com- munales, Série GG..  II Chambéry. Visitation. Annecy. Visitation... Rome. Archiv. Vatica- nes (Borghese II, 83, p. 208) Turin. Archiv. de l'Etat (Lettere Ministri, Ro- | ma, Mazzo 31) Idem Idem Idem Idem Idem Idem (Mazzo 30)  II (fragment). . E. — I II III (fragment). IV (fragment).  Inédite  Inédite  Inédite Inédite Inédite  Inédite Inédit Inédite Inédite Inédit Inédit Inédite  { I ) Mémoire sur la fondation, le gouvernement et l'observance des Carmélites déchaussées, publié par les Carmélites du premier Monastère de Paris; Reims, Dubois-Poplimont, 1894.  TABLE DES MATIERES  Avant-Propos t Avis au Lecteur xx  ANNÉE 1619 (Smtte) Lettre MDXLI — A M*« de Lamoigkon. — Companion pour une âme. — Souhaits pi«ox MDXLI I — A l'Abbesse de Port-Royal. — Cinq tri» au «aj«t d'une confettioo générale. — Par quel motif la faire. — Se laiftMr ï la ProTidcoce. <— Af^orance d'union éternelle MDXLI II — A M»« Le Nais de Crevakt. — Témoifiuft d'affection et «ouhaitt de perfection •pintuelle MDXLIV — A LA M^.RE DE ChaKTAL. — Recommandation» à «ne convaleftccnte.— Saint Bernard prêché par lui-même. — Une nièce de M** Amelot, prétendante de la Vititation MDXLV — A USE DAME. — La courte durée de» ftéparaliont faite» par la mort. — Contemplation de Jé«u» et de Marie «ur le Cal- vaire. — Une mère dépouillée de «on plu* précieux vêtement. MDXLVI — A l'Abbesse de Port- Royal. — joyeux retour d'un petit voyage. — Une amitié qui commence. — Dan» quel e»prit la Mère Arnauld doit »ervir Dieu. MDXLVI! — A USE dame de Paris. — I-Jirc .ourtcmcm ic» exercice* de piété, et avec un maintien digne de Dieu. — La pen»ée de 1 éternité, »ouveraine contolatjnn tct hat — Protesta- tion d'invariable »ouveoir. . , MDXLVI II — A USE DEMOISELLE DE PARJS. — Le» adieux d'as Saint. — Béatitude de l'âme qui n'e»t qu'à Dieu ; ce qu'elle cherche et ce qu'elle veut MDXLIX A USE ReucieUSI. — Garder la pals «ca» •• Iroa- hier de la variété de» »enlimeot» intérieur». <— Le Monaatèra. • académie de la correclioo. ho»pttal de malade» •pirituvli. •  4'/6 Lettres de saint François de Sales — Remède contre la crainte des esprits. — Souvenir de jeunesse de François de Sales. — Pourquoi les ténèbres et la solitude de la nuit lui sont devenues délicieuses 12 MDL — A l'AbbesSE de Port-Royal. — Le Saint quitte Paris. — Réponse aux appréhensions sur l'avenir. — Ne pas exami- ner son oraison d'une manière curieuse. — La patience « par- mi les niaiseries et enfances >> du prochain. — Un châtiment miséricordieux de la Providence divine. — Ce que Dieu unit est inséparable 1 4 MDLI — A M™es DE Villeneuve et de Frouville. — Une seule lettre pour deux sœurs. — Combien salutaire l'union des cœurs et des âmes. — Les abeilles spirituelles dans leurs ruches. — Assurance de perpétuel et affectueux dévouement 18 MDLII — A LA Mère de ChANTAL. — Fatigué du voyage. l'Evê- que envoie des lettres à distribuer. — Itinéraire. — Les pré- tendants du monde et les prétendantes au Ciel IC) MDLIII — A l'Abbesse de Port-Royal. — Le retour à Mau- buisson de la Mère Arnauld; affectueuse sollicitude de François de Sales. — Ses sentiments au milieu des faveurs de la cour. — Abeilles et guêpes. — Salutations paternelles 21 MDLIV — A LA Sous-prieure du Carmel d'Amiens (Inédite). — Joie de l'Evèque de Genève d'avoir revu deux des filles de M'""^ Acarie ; regret de n'avoir pu visiter la troisième, au Carmel d'Amiens 23 MDLV — A l'Abbesse de Port-Royal. — Intime union que Téloignement resserre de plus en plus. — Un père chrétienne- ment résigné. — Attendrissement du Saint sur la maladie de deux de ses filles spirituelles ; prière qu'il adresse à Dieu 25 MDLVI — A M"^e Le MaisTRE. — Les faveurs de l'Epoux divin. — Eloge de Robert Arnauld. — Le martyre de saint Maurice ; le martyre du cœur. — « Tintamarres et presse » qui empêchent le Saint d'écrire à son gré 27 MDLVII — A M. Antoine Arnauld. — Consolations sur plusieurs afflictions. — De quoi nous devons remercier Dieu. — Modérer son travail « a mesure que le tems amoindrit les forces. » 30 MDLVIII — A LA Mère de Chantal (Inédite). — L'hôte de l'Evcque de Genève à Bourges. — Lettres du Saint et de a Sainte trop lentes à parvenir. — Début des tracasseries au sujet du mariage de M. de Foras. — La courte consolation des Sœurs de Moulins. — Pourquoi François de Sales n'écrit pas longuement 3 I MDLIX — A la Mère RosSET. — Quelque chose qui est « de- meuré sur le cœur » du Saint. — Un métier plus difficile que  Tablf nrs Matières 477 celui de reprendre. — Ne j js ci:c prompte à promettre, mat» agir avec conseil. — Obtenir ï la fois le respect et l'amour de •es inférieure. — La douceur ne doil point ressembler ï 1j ti- miilit*. 33 MDLX — A LA MtRE Dt ChaSTAL (Inédite). — Poorqooi Fran çois de Sales n'a pu Toir à souhait M** de VillesaTin. — Témoi- gnages d'estime qu'il a reçus de la Reine mire. — Les Prélat» de la cour et les bons propos de l'Evèque de Luçoo. — On cherche à retenir le Saint en France ; ses sentiments à ce sujet. — Projet d'itinéraire. — Heureuses rencoatret à Toars et à Bourges. — Ce qu'on perd k la cour. — De quoi on bllme la Mère Anne-Marie Rosset ; conseils que lui a donnés le saint Fondateur. — La future fondation d'Orléans et les aversions de M«' Frémyot. — Nouvelles du Monastère de MouUqs oà M*' du Tertre • exerce m vaoité fort honnorableroent. • 37 MDLXI — A LA Sœur de la Roche. — Réponse au sujet d'an délai pour la profession d'une Novic* 4^ MDLXII - A Mk' Camus. — Deux amis qui n'ont pose dire adieu, ni »e rencontrer en chemin. — Le > nid • de l'Evèque de Genève btcn loin de 1'* aymable Pans • de l'Evéque de Bcllcy. — Pourquoi les PP. Capucins sont plus propre» ï faire le bien dans le diocèse de M*' Camus. — Messages d'honneur et d'af< fection j5 MDLXIII — A LA MlkE \}h LhaSTAL. — L unique ambition du grand Aum6nier de Christine de France. — Pourquoi il méprise la cour ^q MDLXIV — A l'Abbesse de Fort-Royal. — Comment se rassurer au milieu des inclinations manYaiscs de la nature. — Exemple de saint Paul. — L'inconstance de notre Ime; et qui doit y demeurer stable. ~ Manière de combattre les ten- tations d'aflTectation. — Cootèqoences des fautes -■ " ^. — Etre juste coveri •olnnèOM. — Le dADg<" *"* a.,;«..;w* Inditcrètee cq MDLXV — A LA .MtRE DE ChaNTAL. — Une Coœmuaauté fenrente. sous une Supérieure très sainte mais plus propre à converser avec Dieu qu'avec les hommes ^« MDLXVI — A M. DE Blokay (bUdite). — lucpui»abi . » tendance et «atnte feruictc de François de Sales j^ MDLXVII — Au PrivCE de PiEMOKT. — Infraction aux déMrs et aux ordres de Son Altesse pour les prébendes de CootaroiBe. — Lettres obtenues subrepticement. — Prière de faire coooaltre U véritable volonté dv dvc de Savoie )5  47^ Lettres de saint François de Sales MDLXVIII — Au Prieur et aux Religieux du Monastère DE SiXT. — Aimable salut de retour. — Tentation de désu- nion au Monastère de Sixt. — Ce qu'elle empêchera si elle prévaut en MDLXIX — A LA Mère de ChaNTAL. — Le rassasiement des affamés de justice. — Un enseignement de saint Paul quel'Evê- que de Genève veut mettre en pratique. — Dans quelle mesure il tient à sa réputation c8 MDLXX — A LA Présidente Amelot (Fragment inédit). — Prédiction du Fondateur sur l'Ordre de la Visitation 50 MDLXXI — A UNE demoiselle de Paris. — L'accomplissement d'une promesse. — Une « avette parmi les toiles des araignées. » — Ce que souhaite le Saint à sa correspondante, au souvenir de leurs adieux 60 MDLXXII — A UNE DAME. — Maladie et affliction du coeur. — Petit ange envolé au Ciel. — Les richesses que nous amassons ici-bas. — Etre à Dieu toujours 6 1 MDLXXIII — Au Comte de Viry (Inédite). — Ce qui reste à faire pour permettre la célébration d'un mariage 63 MDLXXI V — A M™« de la Fléchère (Inédite). — Comment le Saint occupera ses rares loisirs jusqu'aux fêtes. — Le futur mariage de M""^ de la Croix 64 MDLXXV — A M. DE MONTHOLON. — Douces plaintes et légiti- mes excuses. — Quelle coopération l'Evêque de Genève a donnée au mariage de M. de Foras 65 MDLXXVI — A UN gentilhomme. — Ce qui attriste le Saint dans les blâmes faits contre lui. — La seule cause de ses fautes. — Pourquoi il voudrait regagner « la bonne grâce » de ses adversaires 67 MDLXXVII — A Mg"^ Camus. — Quelle part l'Evêque de Genève prend au deuil de son ami. — Eloge de M. Camus de Saint- Bonnet et de sa famille. — Surcroît d'affliction pour le Saint au sujet de ce trépas. — Explication loyale sur le mariage de M. de Foras. — Le mécontentement injuste de M, de Montholon. 68 MDLXXVIII — A LA Mère de ChANTAL. — Envoi de lettres ouvertes. — Ce qu'il faut faire de celle adressée à M. de Mon- tholon. — Indifférence du Saint dans « la tempesteet la bonace. » — L'exemple de saint Joseph. — Doux reproche à la Mère de Chantai. — Le prédicateur de l'Avent, ~ Des âmes un peu trop empressées au bien. — Messages 7 ' MDLXXIX — A l'Abbesse de Port-Royal. — Un Père qui connaît bien sa fille, — Les cerisiers et les palmiers. — Regard compatissant sur les faiblesses humaines. — Combien de fois  Table des Matières 479 le jour remettre «on cœur • en posture «l'humilité. > — La vo- lonté du satnt Evèque • «uiYante • de celle de Dieu. — Deux imc* en péril. — Encouragement Ji une affligée. — DiÛicullè* tu»- citées au bien. — Une des joies du Ciel 74 MDLXXX — Au Chakoise de Sales, son* frère. — Vieilles lettres qui attendaient un porteur. — Les futurs aum6niers de Madame. — Quelques nouvelles. — Un Mémoire à prétenter ao prince de Piémont. — Projet d'union d'un bénéfice ao Cha- pitre de Genève. — Des jaloux auxquels il faut répondre par des bienfaits. — Commissions, recommandations etmeaaagvf.. 77 MDLXXXI - Au PrIS'CE de PiÉMOST. — Requête au nom d'un Monastère qui fleurit • en véritable dévotion. > — Un Mémoire dont la lecture n'est pas ■ hors de sayson • pendant les fêtes de Noël 8ç MDLXXXII — A UNE Religieuse de la Visitation. — Com- ment accueillir l'aimable ■ petit Jesos ». — Une de te* Unne* •ar notre cour. — Troupe de bergèret offrant lenr plus bel af^neau an divin Enfant 86 MDLXXXI II — A M"« du Tertre. — Les lannet de la oatore sur la séparation du monde. — Compassion et espérance. — Respect du Saint pour l'action de Dieu dans les imes. — Sacri* fice de • poudres ■ et de • papiers dorés. • — Confidence pater- nelle. — Coups de rasoir divin*. — Avis sur des choses quelque peu superstitieuses et sur les visites. — Les conversations de l'Evêque de Genève après son sacre 87 MDLXXX IV — A LA Sœur de BlONAY. — Vin heureusement mêlé de baume. — Un zèle ■ tout bon • qui avait besoin d'être purifié. — Regard sur l'Enfant de Bethléem. — A qui appartien- nent la joie et la paix. — La condition suffisante pour recevoir le divin Nouveau-né oi MDLXXX\' — A M. de QuOEX. — Démarches infmctaettse* en vue d'obtenir un accommodement entre deux parties 93 MDLXXXVI — A M"* de la FlECHÊRE. — Que faut-il pour devenir une Traie fille de la VisilaUon ^ 9^ MDLXXXVI I — A LA Mère de Chastel. — Mouru i soi pour vivre à Dieu. — Abandon ï la Providence 94 MDLXXXVIII — A M*« de ThoU. — Un bien inestimable. — Poarqooi le saint Evéque est • beaucoup • Père de la Novice. — Humilité, obétsMace et joie.. 9^  480 Lettres de saint François de Sales ANNÉE 1620 MDLXXXIX — A UNE Religieuse de la Visitation. — In- génieuse interprétation d'un texte de l'Ecriture. — Le sang de Jésus marquant l'entrée de Tannée nouvelle. — Comment rendre les nôtres fertiles. — Transformation de l'âme. — Pourquoi Dieu nous laisse des imperfections 07 MDXC — A MM. du Conseil de la Sainte-Maison deTho- NON (Inédite). — Recommandation en faveur d'un ancien converti ^^ MDXCI — A LA Mère de ChaNTAL. — L'Evèque de Genève roi de la fève à la Visitation d'Annecy. — Préparation à un « re- nouvellement extraordinaire », — Bonne correction à une âme opiniâtre. — Science acquise à la cour par Jean-François de Sales ; honneurs qu'il y reçoit. — Protecteur d'année ; pour- quoi le Saint aime la pauvreté 1 00 MDXCII — A l'Abbesse de Port-Royal. — A quoi faut-il employer la nouvelle année. — La Mère Angélique aux pieds de l'Enfant de Bethléem; l'abeille autour de son roi I02 MDXCIII — A LA Mère de ChaSTEL. — Contentions en matière de préséance. — L'Evèque de Genève officiant ou prédicateur à plusieurs réceptions de Religieuses à Paris. — Mieux vaut avoir mille écus par une voie de douceur que douze cents en disputant. — Préférer l'obéissance au jeune. — L'opiniâtreté d'une tenta- tion. — Bonheur de la pauvreté. — Quelles dispositions porter à la sainte Table 1 03 MDXCI V — Au Père Dominique de Chambéry (Inédite). — Permission demandée pour un voyage du Frère Adrien des Echelles. — Quand les vocations extraordinaires doivent-elles être estimées. — Regrets sur le décès du P. Constantin. — Ré- ponse de l'Evêque de Belley au sujet des Capucins 107 MDXCV — A LA Mère de ChaSTEL. — Manière douce et tran- quille de rejeter l'amour-propre. — La gloire de l'abjection. — Chimères, contradiction et extravagance d'une tentation. — Comment aider à la combattre et à en triompher 108 MDXCVI — A LA Sœur de Gérard. — Les solitaires que Dieu n'aime pas et avec lesquels il ne veut point d'union. — Exemple d'obéissance de saint Siméon Stylite. — Marques de l'inspiration. — Energiques conseils I 10 MDXCVII — A UN ONCLE. — Double affliction en un trépas. — Se consoler sur le départ des nôtres et sur les circonstances de ce départ, par la raison et par la foi. — Miséricorde de Dieu qui  Table des Matières 481 a p«at-itre employé le feu d'ici-bat poor épargner à ane Ime celui do Purgatoire 113 MDXCVIIl — Au G>MTE DE VlRY. — RetpectneuM et ferme remontrance an sujet d'an mariage contracté tant la di»pen»« nécetsair - ••... II3 MDXCIX — A LA PRIS'CESSE DE PitMOST. — l-raofoi» de Sale* célèbre le jour deux foi* heureux où Dieu donna une princette. i la France, par ta naituncc. ï la Savoie, par «on mariage. — Les Tœux et le« prière* du grand Aumônier de Chriitine 11^ MDC — Au Duc DE BeLLEGARDE. — Pourquoi l'ETèque de Ge- nève réitère sa recommandation en faveur de» Père* Darnabite*. 1 1 j MDCI — A M. DE QUOEX. — Noble dé»intére**ement du Saint. — Ce qu'il ne peut trouver supportable. — Le* droit* lé- gitimes seront rctpecté* ; mai* l'Evéque ne peut ni ne vent céder les sien*. — Recour* au Sénat pour • faire faire place • ï son autorité.. 1 18 MDCII — A Mf^ Camus. — Mesure de réputation que r£%êqae de Genève ambitionne 121 MDCI II — A M™« DE LA FléCHÈre. — Un • p«tit emtu • où le Saint veut loger lui-tnéme l'Hôte divin 13 1 MDCIV — A l*Abbesse de Port-Royal. — Nouvelles de la mort de M. Arnauld et de la résignation des siens, donnèos par la Mère de Chantai ao saint Evéque. — Notre corur. tiré • pièce âpre* pièce • vers Dieu. — Paternelle sollicitude pour les enfants du défunt. — La réforme de l'extérieur servant à celle de l'intérieur. — Comment combattre le* pcntéc* de va- nité. — Faire toute* choses • tout bellement. • et ne pas «e mettre en peine de* *aillie* *ans volonté. — Douce et gracieuse plai*anterie *ur une ■ petite niaiserie. - — La discrétion du Directeur. — Conseils pour l'oraison. — Spécial intérêt pour M** Le Mai*tre.. 133 MDCV — A M"« RoUSSELET (Inédite). — Hai*on d une lettre particulière à la destinataire. — Souhaits de bénédiction*. — Deux chères vertu*, nées de la confiance en Dieu 1 38 MDCVl — A LA éVttRE DE ChaSTEL. — Influence du mal p)i • que «ur le moral ' crainte du saint Fondateur •ion en faveur d'un^ inMrme. — Regarder Di«u et r pre* imperfections. — Ce que Tr jn^ii» Je SjIc* ap^-;»! - '■ ^ <— Fondations en Franco... 129 MDC\'II — A M. DE Malarmay de Lauray. — La cboM U plui agréable et «alouire en ce mondo. — Afle<.tioo paternelle et filiale entre l'Evéqve de Genève et M** do RoMélloa. — Lrrraa* IX M  482 Lettres de saint François de Sales Remerciements pour un présent. — Une amie de FAbbesse de) Baume. — Saint adieu 122 MDCVIII — Au Baron de Rochefort. — Heureuse naissance d'un petit-neveu de saint Bernard de Menthon. — Une pauvre femme pour laquelle on a trouvé un logis. — La retraite à Tal- loires de Benoît de Chevron; soupçons de sa mère, contre l'Evê- que de Genève 1 54 MDCIX — Au Chanoine de Sales, son frère (Inédite). — Vent en poupe et faveurs princières. — Démarches à Rome. — François de Sales voudrait savoir à quoi Son Altesse désire l'employer. — Trois sortes de gens qui ne témoignent pas de joie de la promotion de Jean-François à la coadjutorerie. — Ceux qui s'en réjouissent I 25 MDCX — A M. JaRCELLAT-BeyBIN (Inédite). — Prière de s'in- téresser à l'affaire de la coadjutorerie de Jean-François de Sales qui doit se traiter en Cour de Rome I2û MDCXI — A Mni^ DE GrANIEU. — Deux mots seulement à la destinataire, pour avoir le temps d'écrire à d'autres. — Humilité et patience. — M. de Boisy, évéque. — A quoi François de Sales emploiera son loisir 14 1 MDCXII — A M"^e DE VeyssILIEU. — Double raison pour le Saint d'aimer une postulante. — Confiance en Dieu, et nous ne serons pas confondus 1 42 MDCXIII — A M"^e DE JoMARON (Inédite). — La consolation d'une paternité spirituelle. — « Trois vertus colombines que Jésus Christ recherche en ses amantes. » — Surcharge de corres- pondance 1 44 MDCXIV — A LA Mère de ChasTEL. — Prochaine entrée au noviciat d'une sœur de la Mère de Chastel, — Le bon cœur de M. d'Ulme ; ce qu'il voudrait savoir 145 MDCXV — A LA Mère FaVRE. — Comment entendre un « document » du saint Fondateur. — Avantages du Directoire spirituel; où conduisent ses multiples exercices. — Conseils à la Maîtresse des novices 146 MDCXVI — Au Baron de la ToURNETTE. — Un vieil ami de M. de Boisy. — Concurrents pour la chapelle Sainte-Catherine; pourquoi le Saint ne peut favoriser le fils du destinataire 148 MDCXVII — A LA Sœur de la Roche. — Conseils au sujet d'une malade I 50 MDCXVIII — A LA Mère de ChANTAL. — Heureuse nomina- tion de Jean-François de Sales à la coadjutorerie de l'évéché de Genève. — Ce que fait la vieillesse dans le cœur et dans l'âme du Saint. — Ses pensées sur les projets qu'on forme pour lui à  Table des Matières 4B5 Paru. — Sollicitude pour l'avenir de Françoiie de Chanul. — L'abandon i Dieu au milieu de» • douleur» intérieure* et este- rieares. > — Perplexité un* aflliction. — Mettagct aflectaeox. — • M. Vincent, • bon conseiller l^l MDCXIX — A UK GENTILHOMME (trd^nunt itUâit). — Recon- naissance pour de bons offices 1 ^6 MDCXX A USE Reucieuse de l*Abbaye de Saikte- CaTHERIKE. — Le cadran exposé au soleil. — Cri de guerre de la Yolonté. — Cn prédicateur de Carême qui réclame des prières. — La pensée du Saint tar la clôture de l'abbajre de Sainte-Catherine. — Son dévouement et son dégagement I ^7 MDCXXI — A UN Religieux de la Compagnie de Jésus (Inidite). — La vocation de M. de Sonnaz. — Une âme • par- faitement bonne. ■ mais qui a besoin de réfléchir encore. — Excellente chose d'affranchir le collège de Chambéry des tréso- riers et financiers ; comment y arriver . I ^9 MDCXX II — Au Duc de Savoie. — Rcvuauauvancc luipui»- *anic à s'exprimer " ' MDCXXIII Au Prince de Piémont. — Délicat remerciement pour la nomination de Jean- François de Sales comme coadjuteor. 103 MDCX.XIV .\ la Princesse de Piémont. — Les faveurs con- sidérées en ceux qui les donnent et en ceux qui les reçoivent. — Ce que la princesse a dû voir dans le cceur de François de Sales et dans celui de son frère 163 MDCXXV - A l'Abbesse de Sainte-Claire d'Eviak (Ini- dittj. Les Clarisses d'Evian en inquiétude sur un prétendu départ du saint Evéque. — Voyage très assuré que celai-ur — 1 Ti-L^r ir\i«. \e\ PèglflS de »'•'>  (Kl  MDCXXX — A LA Mère FaVRI. — Accablement d affaires — Lettres recommandées. — NombreoM* demandes de fondations de la Visitation. — (H troaTer des filles > Confiance en Dlen. 17 1 MDCXXXI — A LA MtRI DE CnaNTAL. — La coadjutorrr.e de jesn- François de Sales est uniquement r«»«vre de Dt«ii. 17a  484 Lettres de saint François de Sales MDCXXXII — A UN AMI (Fragment inédit). — Un mot de Tâme du Saint 173 MDCXXXIII — A M'^e DU Tertre. — La mue du serpent; sa transformation en colombe. — Ne pas regarder en arrière. — Condescendance et humilité du Fondateur. — Suivre les inspi- rations d'En-haut et laisser faire à Dieu. — Quel soin il faut avoir de la créature nouvelle, née du Saint-Esprit 1 74 MDCXXXIV — A LA Mère de Chastel (Inédite). ■ — Des raisons qui ne satisfont pas l'esprit de François de Sales. — Les prétentions de M. d'Ulme. On ne peut lier la liberté pour le choix ou le changement des Pères spirituels. — Salutations affectueuses. — Disette de Supérieures pour de nombreuses fondations 1^6 MDCXXXV — A M. de Foras. — Délicatesse dans le silence. — L'ordinaire méthode de la Providence divine. — Véritable marque de la bénédiction de Dieu sur un mariage. — Conserver son bonheur et laisser parler le monde 177 MDCXXXVI — A M"ie DE ViLLESAVIN (Inédite). — La préface d'une grande lettre. — Quelle est la meilleure marque de la dilection de Dieu pour ses enfants. — Salutations à une petite fille 1 79 MDCXXXVII — A LA Duchesse de Nemours. — Trois requê- tes renouvelées ; appel à la bonté, à la justice, à la piété du duc et de la duchesse de Nemours 1 80 MDCXXXVIII — Au Chanoine Germonio (Inédite). — Envoi des saintes Huiles 1 82 MDCXXXIX — Au Chanoine de Sales, son frère. — Avis du Saint sur une affaire embarrassante. — Envoi de lettres et promesse d'écrire bientôt 1 83 MDCXL — Au Cardinal BorROMÉE. — Excuse pour un remer- ciement tardif. — Des Pères Barnabites en route pour Milan. . . 184 MDCXLI — Au Général des Barnabites. — Le Saint prie le Général de renvoyer à Annecy deux Pères Barnabites et de leur en adjoindre un troisième d'âge vénérable 186 MDCXLII — A LA Mère de ChaNTAL. — Nouvelles de l'âme de François de Sales. — Ses lumières sur les maximes évangé- liques et sur la prudence humaine. — M. de Boisy à la cour. — Les affaires et la santé de M"^^ de la Fléchère 188 MDCXLIII — A M. DE QuoEX. — Débats au sujet de la nomi- nation à une cure. — Un accommodement des Ermites du Mont- Voiron procuré par les délégués de l'Evêque de Genève 19O MDCXLIV — A M'"« DE VaLFIN (Inédite). — Une forte et tendre  Table des .Nt.\TièKES 48) affection paternelle et filiale. — Incertitude do Saint lor l'aTeair. — L'enfant «aipenda ■ an col de la ProTidcnce. • 1 93 MDCXLV — A LA Mère de Chahtal. — Quatre obj«ctiotti au projet de fixer l'ETèque de Génère en France. — Soa dàtir de demeurer attaché ï «on Egli»e. — Ce qui raot mieux pour loi qu'on chapeau de cardinal. — Point de népoittroe. — ^ Voyage probable k Rome 193 MDCXLVI — A L*AbBESSE de PoRT-KoVAL. — Le» faute» mvo- lontaire» n'empêchent pa« la marche ver» la perfection. — Vraie cau»e du mal chez la Mire Amauld. — Comment modérer «a promptitude. — Ne point te dépiter contre »oi-mème, mai» être enfant en humilité. — Un nouveau »aint Paul intercc»»cur pour Oné»imc 195 MDCXLVII — A LA Mère i avre. — Au» »ur un voyage ; U fondation de Turin. — Quelle doit être la durée du noTiciat ; quand on peut le prolonger. — Etabli»»ement delà Vi»itation en Auvergne. — Pourquoi Françoi» de Sale» rtt empfché d'aller prêcher ï Lyon. 197 MDCXLVI II — A LA Mère de Chastel. — A quelle» condition» on peut recevoir i la Vititation de» a»pirantc» qui n'ont pa» encore l'Age d'entrer au noviciat. — L'habit qu'il faut leur donner. — Re»ter indifférente «ur le choix que font le» po«tulan* te» d'une Mai*on ou d'une autre. — Bien que le» S> (Minute iniJiUj. adre»»e erronée — S'uu«rlle nuii.injiiun fjitc par le ■ de LaM. 909 MDCLIV — A U>'l RbUCIEL'SK. -- L'entrée dan» la vote de U  486 Lettres de saint François de Sales vraie dévotion et le secret pour y persévérer. — Préparation à la fête de la Pentecôte. — Le vin du Ciel, et le pain de la terre 210 MDCL\" — A M^le LhUILLIER de FrOUVILLE, — Fâcheuse affaire terminée. — Que fera la destinataire de sa liberté? — Impossi- bilité de demeurer en l'état où elle est, — Les périls et les mor- tifications du mariage. — Douce violence que le Saint doit faire à sa fille spirituelle. — Ce qu'est la vie religieuse. — Réponse aux plaintes et aux appréhensions de la nature 2 13 MDCLVI — A M. DE Pignier de Fontany (Fragment inédit). — Prière au destinataire de régler les affaires qui retardent la Profession de sa sœur 2 1 9 MDCLVII — A M. DE Foras. — Permutation probable de François de Sales et de son frère. — Un esprit qui aurait besoin de mûrir. — Annonce d'une lettre à la Mère de Chantai.... 220 MDCLVIII — Au Chanoine de Sales, son frère. — Double raison de rendre service à M. Roero. — Un canonicat prochai- nement vacant. — Les talents et qualités d'un futur aumônier de M"'® Royale. — Incapacité de beaucoup de prétendants à ce poste. — Comment faire réussir un désir de M. et de M""^ de Cornillon. — Envieux et victorieux. — Une réponse embarras- sante. — Affaires de Ripaille et de la Sainte-Maison. — Coupa- ble qui ne veut pas reconnaître ses torts. — Désir de François de Sales de favoriser les prétentions de M. de Longecombe ; difficultés qu'il y rencontre. — Quelques nouvelles 222 MDCLIX — Au Duc de Savoie. — A quoi employer les pré- bendes de Contamine 230 MDCLX — A LA Comtesse de Rossillon (Inédite). — Une supplication que la destinataire est priée d'appuyer. — La voca- tion à l'état ecclésiastique doit procéder de libre volonté 23 I MDCLXI — Au Chanoine de Sales, son frère (Inédite). — Contradictions au sujet des Bulles du futur Evèque de Chalcédoine. — Pourquoi le Saint n'a pu accepter de prêcher le Carême à Lyon. — Salutations et nouvelles. — Quelqu'un qui veut être du voyage de Rome pour entretenir à loisir François de Sales 232 MDCLXII — A LA Mère de BrÉCHARD. — Prochain départ de quelques Sœurs pour Moulins, Paris, Orléans. — Une lettre qui mettrait l'Evêque « bien en peine. » — Avis sur les Règles de saint Augustin. — Les monastères des Filles de la Visitation en voyage.— On ne peut faire la Profession avant la fin de l'année du noviciat 236 MDCLXIII — A M'^e des GoUFFIERS. — Perplexité au sujet d'une  Table des Matières 487 ime. — Le* tendances d'etprit et de caractère qui lot reodraicot périlleux le séjour dan» le inonde ; awrcion qni l'élotgne de la vie religieuse. — Quel état mitoyen elle peut embratMr. — Souvenir attristé d'un temps de ferveur. — Les procès, • tre« mauvaise occupation. • — Etre pauvre plutôt qo« de s'earkliir par cette voie 2l8 MDCLXU' — Au Chas'oin'e de Sales, som fiére. — Eatre- prise à l'avantage de Son Altesse. propo«ée par Louis de Sales. — Comment préparer doucement la réalisation du projet d'An» toine Favre pour son fils. — Les qualités du prr« la Val- bonne. — Nouveau prétendant à la charge d '-la princesse de Piémont. — Bien qui résulterait .de Jean-François au doyenné de Notre-Dame. — Cinq c«nU écvt qu'on n'arrive pas k retirer. — Le Monastère de Turin et les fon- dations de France. — Une traduction de Pkilotk/e. — Grande alarme parmi les Religieuses non réformées du diocèse de G«- nève. — Prédicateur de grandissime talent 34 1 MDCLXV — A M. ROUSSELET. — Affaires recommandées an duc da Nemours et dont l'Evèque de Genève espère bonne issue. — Le marquis de Lans outrepassant ses pouvoirs. — Louis de Saltt, gardien du château d'Annecy. — Ce qui rend inutile l'interven- tion du Saint en faveur d'une Novice. — Commissions affec- tueutes 347 MDCLW'I — A LA Mère de ChaKTAL. — L'excellence et les effets du don surnaturel d'intelligence — Quel don le complète. 2%0 MDCLXVII — A LA Mère de ChaSTEL. — Préparation d'une pieuse caravane pour la France. — Une âme fortement atta- chée aux choses intérieures a quelquefois de la peine ï se ren- dre attentive aux extérieures. — Quelques conseil* r.r .i,.,t,e«. — Le livre de la Volomtt J* Dieu, et le danger de 1 loo jointe k l'amour-proprc. — Plusieurs décisions pour la clôture, non encore établie au Monastère de GrenobU. — Aimable mol snr la setur de la destinataire. — Supprimer les réflexions. l«« examens inquiets, et marcher avec confiance et abandon. — Pourqnoi cette lettre n^ r>xtx ifu'jpr^t iroap. — Fncore an mot de pais 2K\ MDCLXVIII — A M"« de GraKIEU. — Providentiel m«lang« des douceurs parmi les amertumes. — • Petite prise • laopmée entre ! ' et un ordinand. — l'ne mortification pour les S«iur» 4U1 «m vont en France. — Troi» lois • pour •• p«é«l pécher en la chasse. • — L'amitié des enfant* de Dl«« 3^6 MDCLXIX - Au FriXCI DI Plânorr. ^ U» pcojet co»cer»anl Geoèru. — Prière d'écouter favorablem«0l le pofteur. 3^9  4^8 Lettres de saint François de Sales MDCLXX — A l'AbBESSE de BaUME-LES-DaMES. — Un pieux dessein du marquis de Lullin, non réalisé. — Combien impor- tant de se préparer de bonne heure à la mort. — Espérance déçue du saint Evêque. — Pourquoi il se réjouit de la nomi- nation de son frère 260 MDCLXXI — A M^^e DE Villeneuve. — Tendresse surnaturelle et paternelle. — Réponses à des cas de conscience 26 1 MDCLXXII — A LA Mère de ChANTAL. — La Sœur d'Avisé jointe à la petite troupe des partantes. —Election d'une Assis- tante-commise au Monastère d'Annecy. — « Loup par nature^ mais brebis par grâce. » — Deux lettres que la Mère de Chantai pourra confronter plus tard. — Le formulaire de la Profession chez les Bénédictins et à la Visitation. —Eloge de M"'^de Herse et de la comtesse de Fiesque. — Messages affectueux pour plu- sieurs filles spirituelles du Saint. — Ms"" de Belley à Annecy. — Zèle et miséricorde de François de Sales pour une âme 263 MDCLXXI II — Au Prince du Piémont. — Un dessein recom- mandé à l'attention du prince 260 MDCLXXI V — A l'Abbesse de Port-Royal. — M. Michel député pour une visite. — Il n'y a rien à craindre des misères spirituelles non aimées. — Une fille du monastère de la croix et volonté de Dieu 270 MDCLXXV — A LA Présidente de Herse. — Une religieuse « protestation » avant un « petit mot de liberté et de franchise. » — Silence réciproque du Père et de la fille. — Pourquoi l'Evê- que ne l'a pas rompu. — Le gémissement de saint Paul. — Se résigner à sentir les attaques de l'amour-propre, mais n'y point consentir. — Où se réfugie la vraie indifférence. — Que faire après une chute. —Un charmant filleul de François de Sales; ce que son parrain en attend 27 I MDCLXXVI — A Mgr MaralDI. — Le décanat de Saint-Ger- main l'Auxerrois offert à l'Evèque de Belley. — Pourquoi il ne peut l'accepter. — Exposé des raisons qui rendent une dispense légitime et nécessaire, — Un diocèse bien disproportionné à la valeur de son Pasteur 275 MDCLXXVII — A UNE Religieuse de la Visitation. — L'humilité, réparatrice de nos imperfections. — Vertus à prati- quer pour s'unir parfaitement à Dieu 278 MDCLXXVIII — A M-^e ^^ GraNIEU. — Retour de la Mère de Chastel à Grenoble. — La commission dont l'avait chargée M*"* de Granieu. — Pourquoi le Saint, malgré son désir, n'a pu y répondre. — Sa fidélité aux âmes. — Espérance d'un revoir. . 279 MDCLXXIX — A LA Mère FaVRE* — Lettre à l'Evêque de  Table des Matières 489 Clensont et hamihté de l'ETèque de GcDère. ~~ Perpétuel» deUi* pour la fondation de Turin. — La \' - '• ^^ — î 4 Annecy. — Amit da Saint en Auvergne. — N lie 380 MDCLXXX — Au Père RiGAUD. — Repo« en lamitié; MioU armore. inTincible confiance 383 MDCLXXXI — A MM. du Conseil de la Saikte-Maisom de Thon'OS (îtudili). — La Bulle de fondation de U Saintc-Mai>on oblige »e» ecclétiastiquet 1 la Règle de TOratoire. — Moyen nécessaire pour mettre cette condition en viguear. — Volonté do Prince, ordonnance de l'ETèqae. — Projet d'an Toyage de François de Sales à Thonon. . 284 MDCLXXXII — A LA Mère de Brèchard. — DiOicahe pour la fondation de Nevers ; d'où elle vient et le cas qu'il faut en faire. — L'avit du Saint sur l'emploi des personnes et de l'argent . — Des entreprises • roerveilleu«ement fascbeuses ; • les sup- porter, les porter, et le« aimer. — Vouloir terrir Diea, uns s'attacher aux moyens de le servir. — Les contradictions, présage de tuccis. — Une béatitude 28s MDCLXXXIII — A la Mère de Ch.vstal. - urandci ictuc» a Moulins pour l'affaire de Ncver». —- Le titre Ap- -•- •• de M. de Boisy. — Souhaits de bénédictions sur des >. > :)és 2^> MDCLXXXI V — A M"« du Tertre. — Cn témoignage que i. destinataire doit rendre en faveur de la vérité. — > Désintéresse- ment de l'Evéque de Genève. — Les désirs de M. et de M"** d« Saint-Géran et d'autres personnes de Moulins. — Comment le v<»u de M** du Tertre en faveur de Nevcrt devra être esécalé. — Félicitations sur ses progrès dans la piété 300 MDCL\XX\' — .\ M. de PaUERSE. — Pourquoi François de Sales a choisi le monastère de Moulins pour la retraite d« M** da Tertre. — Ce qu'il apprit par une de ses lettres. — Ailaire oà il n'y a nulle sorte d'injustice. — Silence discret du Saint sur on • advis de conscience. • — L'abjection qoe U Mère de Brèchard devra porter en patience 303 MDCLXXXVI — A M(' DE Sales, sos frère (ItUdiU). L'inconvenance de la proximité d'une étable et d'one égliM. — Moyens ï prendre poor y remédier 3Q^ MDCLX.XXVII — A LA Mère de ChASTEL. — Heureuse dispo- ' n de la r ..e. — Un nouvel Eviqoe à GrenobI .,.. .1 faudra t.. . .«^Ui. — Petite tenuuoo filiale de U y.^ ■ de Chastcl. — Ne pat • espter • les sentiments de son ime 2*.k> -m s l*Vit éttmte. — Critiques qu il réfute; a» qo il a faite*. — Hnvoi da Trmitté dt r Amour dt Dieu ; multiplet fautes d'imprettion de U •iiième édition. — Trois ou quatre mille serroont «a Yiiift-hait ans. — Pourquoi l'Evèque de GeoèTe ne peut écrire comme t* amis l'en prient. — Pktiotkét réimprimée plu* de quarante foi*. 1|8 .MiKLTE DE LA LETTRE pRÉcEDE.STE (Fragment inédit J 3^4 .MDCXCIX — A Mi' DE Sales, son* ^KtHE (Inédite). — La paix en France, et le* projet* du Prince Cardinal. — Déplaisir* de ce monde. — Nécessité croissante de réformer certains Monastères. •-* Les intrigues du sacristain Perret. — Cnisinicr et tailleur k • façonner au service et a la modestie. > — Salutations respec- tueuse*. — - Un article de foy morale ReroerctemenU à faire à plusieurs Cardinaux ^26 MDCC — A LA Sœur de MorviLLE. - In*pirations partielles du Saint-Esprit. — L« père de l'Evangile et se* deux fils. — Dieu ne veut être aimé que totalement. — Qn'attend-il pour verser dans les cmntt le • don sacré d« l'oraysco } • — Baume divin et parfum* de ce ; ^ A qui appartient une aumône déjà livrée. — Il doit c:.. .._.:lérent à M— '■■ T-r»r. ^'^ .i..««-.r ici ou là, puisqu'elle donne au Seigneur. . . ^^ i MDCCI — A LA MéRE Favre. Double joie du uint Fondateur d« U Visiution.. 333 MDCCII - A LA Mère de ChanTAL (Inédite). Lettre pour le* Barnabite* à M*' de Bourge*. — Douce etpérance de revoir la Sainte à Pan*. — Le Monastère d'Orléan*. — R"^^ que François de Sales pense faire de vive voix. — Lr> de • plusieurs gen* de bien • an sujet de M*' Camu* q«i contrebalance les réels défauts de M** de Port-RojraL — Com- bien il loi serait avantageux de se retirer un peu à la Visitation : difficulté* à ce projet. — De* • honneur* • à faire. )^4 MDCCIII \ VH CEKTtLIIOMME. l'ne import j' le succé* dépend en partie de 1 intervention du _ W^ MDCQV — A UNE DAME. La partie inférieure de l'àme se t •ent de* incommodités du corp* . — Dieu se laisse pas d'agréer let actes de l'esprit faits avec peine et tans joée teosihle. » Etre juste enver* nout-méme. — Comment changer le plomb en or. — Cn peintre Capecia. — La fatare • image «ivaaie 4» la divine Maje*lé. • . %^^ MDCCV — A LA PtitURi DU Carmil d'Orii V . 'Dm iSectioa vieille de dix*h«it an* — Grande qealllé de* amiiiét  49- Lettres de saint François de Sales créées par le Ciel. — Les desseins miséricordieux de la Provi- dence sur les trois filles de M'"* Acarie, — Espérance pour ses trois fils. — Portrait en échange de reliques. — Les Sœurs de la Visitation en visite au Carmel ; une règle qui leur fut « sou- vent inculquée . » 242 MDCCVI — Au Supérieur d'une Communauté. — François de Sales attend, pour permettre une quête et une publication d'Indulgences, une attestation des pouvoirs du quêteur 345 MDCCVII — • A LA Mère de ChANTAL. — L'opinion de Fran- çois de Sales sur la juridiction la meilleure pour les Ordres de femmes 3^8 MDCCVIII — A LA Mère FavrE. — Le rôle de la destinataire et celui de Ylntroductiott h la Vie dévote 250 MDCCIX — Au Prince de Piémont. — Exposé des facilités d'une fondation d'Oratoriens à Rumilly et des avantages qui en résulteraient. — Q^ie devrait faire le prince pour aider à cette bonne œuvre. — Les curés d'Armoy et de Braillant toujours sans argent ac i AIDCCX — A LA Mère de ChANTAL. — Pourquoi le Saint se réjouit du retard du voyage en France. — L'Evêque de Luçon et la Reine mère. — M. Michel apportant de Paris « une milliasse de lettres. » — L'Abbesse de Port-Poyal auprès de la Mère de Chantai 252 MDCCXI — A M"^e DE GrANIEU. — Les effets des affections saintes. — Humble sentiment de reconnaissance de l'Evèque de Genève. — Avis sur la santé de la Supérieure de la Visitation de Grenoble ^5 A MDCCXII — A LA Mère de ChASTEL. — La Sainte Vierge aussi bien Mère de Notre-Seigneur sur le Calvaire qu'à l'heure du Magnificat . — Paternelle sollicitude du Saint pour la sauté de la destinataire. — Sentiment et consentement 255 MDCCXIII — A M"^° de GranieU. — Des maladies utiles à deux âmes. — Comme le monde se trompe dans ce qu'il appelle bien et mal. — Double prière et souhait paternel ^^y MDCCXIV — A M. DE SONNAZ. — Le saint Evêque consent à la retraite du destinataire. — Un oncle qu'il faut contenter. — Attente d'une réponse du Prince de Piémont 358 MDCCXV — A M"« DE Ballon. — La solitude mentale au mi- lieu du monde. — Comment suppléer aux exercices de piété qu'on ne peut faire. — Préparation à la fête de la Toussaint et à celle des Morts 360 MDCCXVI — A UNE Religieuse de l'Abbaye de Sainte-  Table des Mati^ies 41)3 Catherine. — On peot dire ton mal. mait il nefjot ^kst «*«« plaindre. — Uo coap d'œil tar la Jèrutalem célettc 36 1 MDCCXVII — A LA Sœlr de BlosaY. — Sonveoirt charmante de l'enfance de Marie-Aimée de Bloiuy. — L'ardente foi d'alort doit la contoler dans le trooble de la tentation actoelle t63 MDCCXVIII — Au Duc de Savoie. — Témoignage de la ûà^ Iité et do incritc do collatéral Flocjrd x6\ MDCCXIX — Au Prince de Piémont. l'o Mrritear fidèle de Son AltesM..... 364 MDCCXX — A LA Mère de Mont houx. — • Lciue d'attente. • — Quelle réponse faire à l'Evéque de Nevert. — Le« fillct inepte« ne doivent pat être reçue*. — > Echange de bréTiairet.. 165 MDCCXXI — A LA Sœur de ChaSTELLUX. — Le Samt m ré- jouit de la Mvoir Directrice k NeTer*. — L'etpril qn'il faat donner aux NoTïcet..... 368 MDCCXXII — Aux MEMBkL:>i>L souverain Slnai Uh. Savoie (Inédite). — La cure de Ramilly étant ' .« onie an Chapitre dc« aV^' -"-> le« pourtuttet dn Piicui ..<#<. tre le Caré n'ont pa« de rj tre ^rc% MDCCXXIII " A M. ROSETAIN. — L'Evéque d« Genève charge •on Officiai forain d'une affaire qni intérette le Chapitre de m cjthMrale. — Prochain départ poor le Faocigny... yj2 MDCCXXIV — Au Baron de Clermont-Mont-Saist-Jlan (Inédite). — Demande Je papier*, mutile* au de*ttnataire, et trc» utile» ï Françoi* de Salct *-a MDCCXXV — A la Mère de Monthoux. — La Vititatioo n'ett pa* in*tituée pour l'éducation de* petite* fille* — Double in- convénient de donner entrée au monaitère à de trop jeooe* enfant*. — Quelque* avi» «ur différente* affaire*. — La source de* ■ !<*" «'»•••» . tar *ot*méroe. — Une pemée J» •>'.•-•"••'»€ pour le* fo:. — Combien rare* le* femme* • «ar- c et malice et bigearrerie. •— Sou* quelle condition promettre aux a*pirâa- te* de lea recevoir. — Ne pa* prêter facilement le* Cooctitntion* jnaqo'à ce qu'elle* «oient corrigée*. — Faut>il m lai**er p'- ^ Dtver* con*«il* relatif* aus Règle* et observance*. — i'our quelle rai»on admettre le* postulante* ru ^ « rvour.in. . In M4a. vret ne doivent pa* être rejetée* . — Cori » ^ MiB«at dan* l'admiMioo d«« tojet*. — Le* dix miUe franc* de la Sour de MorvUle. ;-4 MDCCXXVI — a la MtRK ijï, Lm AN T al (i*ru^/»t^N. nu^nij. — Unr lottre tonte d'or )8l MDCCXXVll — A Mr DE Sal», son r. . , . _ . . leur dn Saint «nr un apo«iat. — A« m étrange Je celle  ^94 Lettres de saint François de Sales âme et étonnantes contradictions. — Sa séparation du monde et de l'Eglise. — Espérance de conversion pour l'Angleterre. — Les effets de cette chute sur l'esprit et le cœur de François de Sales. — Quelle assurance Mê"" de Chalcédoine devra donner au malheureux tombé ^Sl MDCCXXVIII — Au MÊME. — Quantité de lettres au retour d'un voyage. — Dispositions du Prieur de Rumilly toutes favorables à l'établissement des Pères de l'Oratoire. — L'élection de M. du Châtelard au doyenné de Notre-Dame. — Quelqu'un que le Saint voudrait servir de son propre sang. — Nouvelles de famille. — Tentative pour le retour d'une âme à la foi. — A qui appartient le Royaume des cieux 3°4 MDCCXXIX — A LA Mère de ChANTAL. — Affliction pro- fonde, mélangée d'espérance. — Causes de la chute de M. de Granier. — Le jugement, « partie rare. » — Quelle consolation le Fondateur reçoit de sa Congrégation. — Le tardif, mais beau fruit du dattier 3^7 MDCCXXX — A LA Prieure du Carmel de Lyon. — Une vocation divine pour l'Oratoire. — Troubles au Carmel. — Un pourquoi qui serait long à dire 3"9 MDCCXXXI — A M^e DE GrANIEU. — Les matériaux des bâ- timents célestes « au quartier des hommes. » — Ce que les An- ges pourraient nous envier . — Transformer l'infirmité en oraison. — Comment Notre-Seigneur nous fait souvent le plus de bien. — Un cœur faible et assoupi, mais non point infidèle 390 MDCCXXXII — A M. Berchat (Inédite). — Délégation pour enquête canonique 39^^ MDCCXXXIII — A Mg-- de Sales, son frère. — Désagrément causé par les neiges. — Un service à rendre à M. de la Pierre. — Métamorphose soudaine du sieur Bonfils. — Pourquoi l'Evê- que de Genève cèle le plus qu'il peut la nouvelle d'une apos- tasie . — Bonne mine et bon jeu . — Maladies, mariage et mort . — Témoignages d'honneur et d'affection donnés par le Saint au nouvel Evéque de Chalcédoine 393 MDCCXXXIV — Au Président Crespin (Inédite). — François de Sales assure le destinataire de son souvenir et de son dévoue- ment. — Ermite qui saura bientôt toutes les nouvelles de la cour 399 MDCCXXXV — A M°^e BeLLOT. — Prière à la destinataire de donner les ordres nécessaires pour le bon succès d'une œuvre de charité • 39^ MDCCXXXVl — Au Prince de Piémont. — Excès de misère  Table des Matines 49^ de la|Satnte-Mji»on deTb'-<<'-'' "i m iriftecoaiéqscBca. — D'oè rient cette detreftftc. — (. ' on peot y remédier 1^ MDCCXXW'II — A LA Mère de ChaKTAL. — Le Saint • accom- mode ■ le« Conttittttiont. — Comment tenir unie* let Maison» do nouvel Institut .' — A défaut d'un hôtel • «••«• beau. • tl fjut te contenter d'un - trop beau. • — Démarche* que doit faire ï Rome M** de Port-Royal pour nhtemr Af p^Mcr de ftoo Ordre dans celui de la Vititalion. . . 4OI MDCCXXXVIII — A Mf de Sales, sox frère. — Préparatif» pour le Toyage de France. — L'Evéque voudrait laitaer MO frère en ta place. — L'impo««ibilité oà il se trouve d'aller ju«qo'i Tnrtn. — Insolence de deux laquait au logit de François de Sale«; démêlé qui en résulte entre M. de la Valbonne et le haron de Tournon. — Méthode pour garder la paix et gagner les ccBurs. — Prises d'habit au Monastère d'Annecy . . 404 MDCCX.XXIX - A LA Sous-prieure DU Carmel d'OklEass. — Dangereuse tentation survenue dans •) ^' :e«d« Carmélites. — Quand on est bien, ne p .... ii.ienx, de peur de trouver le mal. — Eloge de« "^ » du Carmel. -> Le manteau d'Elie et son esprit. 408 MDCCXL — A LA Prieure du Carmel d'Orléans (IrUMU). — Le Carmel ne doit point désirer de changer de Supérieurs.— Affection du saint Evéque pour cet Ordre et spécialement pour la Prieure et la Sous-prieure d Orléans 4 lO MDCCXLI — A M"« DE Ballok. — L • humeur • d« l'Abbcss* de Sainte-Catherine et celle de l'Evèque de Genève. — Aversion de l'esprit humain à recevoir • les conceptions d'autruy . • — Le Die« de paix triomphant au milieu de la guerre. — Bonr - saison pour la récolte . 1 1 .MDCCXLII — .\ DKix Reugieusbs de i'Abiiayf de Saistf- Otheris'i 413 MDCCXLIII — A M. Bally < ItuJiUj. «- Un Capucin pcioiic de tableaux d'église. — Indications du Saint pour le groupement des personnages 413  APPENDICE } LETTRF.s AI)I ^ A îiAINT H \: 1 ^ FAk <^i i.imUBS CORRBbè-v'.^ifA.-ti^ A ' BMsr OB tA «Aurrrri »aol v ^IJ  A -/  18500;  496 Lettres de saint François de Sales B — LETTRES DE CHARLES-EMMANUEL l", DUC DE SAVOIE 1 419 II 420 II lettres et pièges diverses A — LETTRE DU CHANOINE J EAN-FRANÇOIS DE SALES A M. BARTHÉ- LÉMY FLOCARD 42 ^ E — BREVET DE CHARLES-EMMANUEL l'', DUC DE SAVOIE, POUR LA COADJUTORERIE DE JEAN-FRANÇOIS DE SALES 4^3 C — LETTRE DE CHRISTINE DE FRANCE, PRINCESSE DE PIÉMONT, AU CARDINAL SCIPION CAFFARELLI-BORGHESE 4-4 D — LETTRES DE VICTOR-AMÉDÉE, PRINCE DE PIÉMONT A l'abbé PHILIBERT-ALEXANDRE SCACLIA I 425 II 426 E LLTTRES DE L'AEBÉ PHILIBERT-ALEXAN ORE SCAGLIA I AU DUC DE SAVOIE 42^ II AU PRINCE DE PIÉMONT 427 III AU DUC DE SAVOIE , 420 IV AU MÊME 428 F LETTRE DU CARDINAL PIERRE ALDOBRAN DIN I, AU PRINCE DE PIÉMONT 429 III LA FONDATION DU MONASTÈRE DE LA VISITATION DE NEVERS, HUITIÈME DE L'ORDRE 43 '  Glossaire des locutions et des mots surannés 439 Index des correspondants et des principales notes biographi- ques et historiques de ce volume 447 Table de correspondance de cette nouvelle JilJition avec les précédentes, et indication de la provenance des Manuscrits. 463  BX 1750 .ri 1892 v.l9 SMC Francis, Oeuvres de saint François d Sales, eveque de Genève et Edition complète d'après les autographes et les éditions