I. LA CAUSALITÉ INSTRUMENTALE
PHYSIQUE — MORALE — INTENTIONNELLE.
L'être, l'agir ; l'acte formel, l'acte opératif : voilà les deux mondes de perfections que cherche à connaître le philosophe. L'agir peut être considéré absolu, isolé — ou en système de causalités coordonnées ; cette coordination des causes est l'élément principal de l'ordre de la nature. La nature en effet tend essentiellement à une fin ; essentiellement l'ordre de la nature est un ordre dynamique. Or, cette coordination peut résulter d'un simple concours de causalités formellement indépendantes — elle peut aussi réclamer une subordination intime et une dépendance essentielle. Ce second cas est le plus important ; c'est le cas de Y instrumentante .
Cause principale et cause instrumentale : voilà donc la fondamentale relation qui constitue l'ordre dynamique de la nature. C'est dire que le chapitre de l'instrumentalité occupe une place capitale dans la métaphysique des causes.
Il a semblé qu'une mise au point de cette question serait nécessaire et opportune ; la preuve en est dans les controverses nombreuses et toutes récentes soulevées sur ce sujet; controverses de théologiens, sans doute, mais sur un terrain purement philosophique. A titre d'exemple, citons la monographie du R. P. Hugon, 0. P., La causalité instrumentale en théologie ï) dont le premier chapitre est tout entier consacré à la discussion métaphysique.
») Paris, Téqui, 1907.