NIHIL OBSTAT : Lutetiae Parisiorum, die 5® martii 1953 Η. X. ARQUILLIÈRE, cens, deput. IMPRIMATUR ί Luleliae Parisiorum, die 15a martii 1953 M. POTEVIN, vic. gen. SOURCES CHRÉTIENNES Collection dirigée par H. de Lubac, 3. j., et J. Daniélou, s. j. Secrétariat de direction: C. Mondésert, s. j. HOMÉLIES PASCALES II TROIS HOMÉLIES DANS LA TRADITION DORIGÈNE % ÉTUDE, ÉDITION ET TRADUCTION PAR Pierre NAUTIN ÉDITIONS DU CERF, 29, Bd de la Tour Maubourg, PARIS 1953 A M. L'ABBÉ RENÉ BERNARD, curé de Notre-Dame-du-Travail, à Paris. 15953 SEP24*56 INTRODUCTION Les Pères des premiers siècles n’écrivaient pas des traités systématiques sur la Rédemption, comme font les théologiens d’aujourd’hui. En dehors de la polémique avec les hérétiques, ils commentaient l’Écriture, et c’est elle qui leur fournissait l’occasion de développer les différents points du dogme. Or peu de textes de l’Ancien Testament constituaient un sujet aussi riche que le chapitre XII de l’Exode, qui contient la loi de la Pâque. Car pour un Chrétien, expliquer la Pâque ancienne, c’est parler du Christ rédempteur, dont l’agneau était la figure, du baptême, annoncé par Fonction de sang que les Hébreux faisaient sur les portes de leurs maisons, et de l’Eucharistie, qui est notre repas pascal. Toute la doctrine du salut, c’est-à-dire l’essentiel de la doctrine chrétienne, était impliquée dans cette occasion. Aussi la littérature pascale a-t-elle une importance spéciale pour l’historien du christianisme. Malheureusement la plus grande partie en est perdue. Du ιιθ siècle, à part quelques fragments très courts, nous n’avons rien : ni le traité de Méliton de Sardes mentionné par Eusèbe1, ni la correspondance 1. On trouvera dans Le Dossier (ΓHippolyte el de Méliton (sous presse) les raisons pour lesquelles je ne pense pas que l’homélie dite 1-1 8 HOMÉLIES PASCALE8 Π d’Apollinaire de Hiérapolis, ni celle d’Irénée et du pape Victor, ni le traité de Clément d’Alexandrie, ni les autres traités ou commentaires qui ont pu être écrits à cette époque et dont le souvenir même n’a pas été conservé. Pour le me siècle nous sommes mieux renseignés, mais seulement depuis quelques années et d’une manière encore bien incomplète. La découverte fortuite d’un papyrus vient de nous rendre deux homélies d’Origène sur la Pâque ; et nous avons pu apprendre quelque chose du traité d’Hippolyte sur le même sujet, grâce aux auteurs postérieurs dont on a reconnu qu’ils dépendent de lui1. Cependant le livre lui-même d’Hippolyte n’a pas été retrouvé ; et les deux homélies d’Origène ne constituaient qu’une partie de son œuvre pascale, sans compter que le papyrus qui les contient est endommagé par d’importantes lacunes. C’est à partir du ive siècle que notre documentation devient abondante, avec la masse des homélies pascales qui appartiennent à ce siècle ou aux suivants. Cependant, il faut l’avouer, cette littérature homilétique est le plus souvent très décevante. La plupart des pièces relèvent d’une prédication populaire qui cherche: surtout à frapper l’imagination par des descriptions; colorées, ou à faire de l’éloquence à peu de frais en développant quelques thèmes faciles ; elles n’ont de MéUton, éditée par M. Campbell Bonner, soit authentique, et la justification, par quelques exemples, de ce qui va être dit des homélies-1 pascales. 1. Voir Homélies pascales, J. Une homélie inspirée du traite sur loi Pâque d’Hippolyte, Paris, 1950, p. 51-57. INTRODUCTION 9 guère d’autre intérêt que de nous montrer que le niveau de la prédication était loin d’être partout ce qu’il était à Jérusalem au temps de Cyrille, ou à Nysse du vivant de Grégoire. Dans ces conditions, les rares homélies pascales qui possèdent une valeur doctrinale prennent beaucoup de relief. C’est le cas des trois qu’on lira dans ce volume. Elles se font suite et constituent ensemble un commentaire complet de la loi de la Pâque promulguée au chapitre XII de l’Exode. On n’y trouvera pas, comme dans l’homélie dite de Méliton, une description du deuil des Égyptiens, des développements prolixes par accumulation de courtes phrases rimées, ni le quart de l’homélie consacré à la diatribe contre Israël meurtrier du Sauveur. Notre homéliste bannit au contraire tout ce qui serait morceau de pure éloquence. On remarquera, par exemple, le caractère didactique de ses introduc­ tions : dans la première, il expose son sujet, explique le mot qui sert à le désigner et définit la méthode qu’il exige, comme le fait un maître qui commence un cours, puis, dans les deux autres, il se borne à résumer brièvement le contenu de l’homélie précé­ dente, comme un bon catéchiste au début d’une leçon. Cependant il sait écrire, et beaucoup mieux que le pseudo-Méliton ou le pseudo-Hippolyte. Il s’exprime en larges périodes, construites avec art, où chaque membre de phrase marque une-progression de la pensée et le moindre mot a sa valeur. Lui aussi doit parler des Juifs, mais il y apporte des 10 HOMÉLIES PASCALES II nuances qu’on trouve rarement à cette époque : les comparant aux hérétiques, il se montre beaucoup plus sévère pour ces derniers, parce que l’observation de la Loi avait une valeur d’anticipation, tandis que les hérésies « n’ont même pas la plus brève participation au Christ » et sont a complètement en dehors de l'espérance » (p. 67, 17-18). C’est un homme de doctrine, qui ne veut pas émouvoir ses auditeurs, mais les instruire d’une théologie précise. Pour le sens à donner aux versets de l’Écriture, il suit généralement Origène, comme on peut s’en rendre compte par le papyrus récemment découvert. Le lecteur aura donc dans ce volume et dans le précédent deux témoins, et en fait les deux témoins les plus intéressants, des deux grandes traditions qui se partageaient la littérature pascale au ive et au v° siècles : la tradition d’Hippolyte et celle dOrigène. La comparaison des deux grands exégètes du iiie siècle nous révèle deux perspectives différentes et complémentaires sur le mystère chrétien. Elles apparaissent dès l’explication du mot « Pâque ». Hippolyte, conservant une étymologie qu’on trouve déjà chez Irénée et qui remonte certainement encore plus haut, fait venir le mot πάσχα du verbe grec πάσχειν, souffrir. Origène reconnaît que cette étymo­ logie est courante chez les Chrétiens de son époque, mais il la repousse en observant avec raison que le mot grec n’est qu’une transposition du mot hébreu et doit s’expliquer par une racine hébraïque. Il adopte donc l’étymologie préconisée par les écrivains juifs INTRODUCTION 11 spécialement par Philon, dans plusieurs de ses traités, et par Aquila, dans sa traduction grecque de la Bible : le mot « Pâque » vient du verbe hébreu signifiant passer, franchir. Ces deux étymologies favorisaient deux points de vue différents : pour Hippolyte, la Pâque évoque directement la Passion du Christ, et, pour Origène, le passage de chaque chrétien de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière. C’était conforme aux tendances générales des deux exégètes : Hippolyte cherche la réalisation des figures de FAncien Testament dans le Christ lui-même ou dans l’Église, prise comme telle, tandis qu’Origène la cherche plus souvent dans l’âme individuelle. On retrouve une différence analogue dans l’inter­ prétation de Fonction que les Hébreux devaient faire avec le sang de l’agneau sur le linteau et sur les deux montants des portes. Pour Hippolyte, le linteau figure l’Église, et les deux montants les deux peuples, Juifs et Gentils, appelés à se ranger sous l’Église, Fonction étant le baptême. Pour Origène, l’onction n’est pas seulement Fonction sacramentelle, mais surtout l’effort moral de la vie selon le Christ, qui doit marquer à la fois la raison et les deux parties de la sensibilité. De même encore, si la Loi prescrit de considérer le mois de la Pâque comme le « commencement » des mois, cela signifie, pour Hippolyte, que le Christ reprend en quelque sorte le monde à son commencement pour le restaurer, et, pour Origène, que chaque chrétien doit considérer comme le véritable commencement de sa propre vie 12 HOMÉLIES PASCALES II le moment où il a entrepris de mener une vie nouvelle. Pour l’un et pour l’autre la doctrine foncière est identique : la Pâque ancienne était la figure de la rédemption opérée par le Christ. Mais ils se placent, pour considérer cette rédemption, à deux étapes différentes : Hippolyte s’attache plutôt à contempler son principe, le Christ, ou sa réalisation universelle, l’Église ; Origène veut en explorer surtout la réalisa­ tion individuelle dans la vie morale du Chrétien. La littérature spirituelle des siècles suivants, s’engageant dans le sillage d’Origène, puis de Grégoire de Nysse et du pseudo-Denys, et profondément marquée par la spiritualité monastique, a fixé son attention sur la transformation individuelle de l’âme, mais peut-être est-il donné à notre temps de remettre en valeur l’aspect communautaire de la rédemption chrétienne. Au m® siècle les deux tendances coexistaient. Mais si notre auteur s’inspire d’Origène pour l’interprétation générale du texte sacré, il ne s’en tient pas, en théologie, à la doctrine du grand Alexandrin. Vivant plus d’un siècle après lui, à la fin du ive siècle ou au début du ve, il connaît une théologie qui a évolué et qui fait, en particulier, une place beaucoup plus grande à la communion eucha­ ristique dans la sanctification personnelle du Chrétien. Pour Origène et son époque, la nourriture de l’âme restait au premier chef la méditation spirituelle des Saintes Écritures. Aussi appliquait-on volontiers aux Écritures ce qui était dit des chairs de l’agneau INTRODUCTION 13 pascal. Notre homéliste au contraire ne parle plus que de la communion : c’est elle qu’il met au centre de la vie chrétienne. Nous aurons à revenir sur cette naissance d’une spiritualité de la communion que nos homélies nous permettent de constater (chap. IV). Mais déjà le plan des homélies illustre bien la place que la communion tient dans la doctrine de l’auteur. Au lieu de prendre les versets du chapitre de l’Exode dans l’ordre qu’ils ont dans le texte inspiré, il les groupe en fonction de l’enseignement qu’il veut donner, et celui-ci aboutit à la communion. Après avoir traité du Sacrifice pascal dans la première homélie, il organise la seconde autour de l’Onction et du Repas, figures du baptême et de la communion, et il consacre toute la troisième aux conditions exigées avant, pendant et après le repas pascal, c’est-à-dire aux dispositions requises du Chrétien avant, pendant et après la communion : c’est comme un Manuel du parfait communiant. Un autre point de la doctrine de l’auteur mérite d’être souligné. Ayant à dire que le premier homme a été sauvé par le Christ, il précise que ce premier homme est « en nous tous » (p. 55, 9). Cela ne signifie pas qu’il veuille nier l’existence historique d’un Adam au début de notre race ; mais à ses yeux le premier homme intervient dans la doctrine chré­ tienne moins comme un individu situé dans le passé que comme un des éléments toujours actuels du mystère de rédemption qui s’opère en chaque Chrétien. Il peut être utile de voir ce point de vue attesté dans la Tradition. 14 HOMÉLIES PASCALES II Ces quelques remarques suffiront pour orienter le lecteur vers ce qui fait l’intérêt spécial de ces trois homélies. Comme le texte n’a pas la densité elliptique de l’homélie du pseudo-Hippolyte, il a paru superflu d’en donner une explication détaillée. L’étude qui suit traitera donc surtout des questions techniques qui intéressent les historiens de la littérature, comme la tradition et l’étal du texte (chap. I), l'auteur et la date (chap. II), la tradition d’Origène (chap. Ill), sauf à y joindre un dernier chapitre d’une portée plus large sur la naissance d'une spiritualité de la communion (chap. IV). On aimerait de connaître le nom d’un écrivain qui savait enseigner une doctrine aussi pleine, dans des périodes bien construites, où rien n’est superflu, mais où chaque mot introduit une précision. Je regrette de n’avoir pas su le découvrir, mais je me plais à espérer qu’on le trouvera un jour, car, en vérité, ce pseudo-Chrysostome est un homéliste d’une valeur peu commune. Je remercie beaucoup M. Octave Guéraud d’avoir bien voulu mettre à ma disposition sa lecture du papyrus d’Origène, M. Jean Scherer d’avoir accepté de réviser ma traduction, et tous les deux de m’avoir témoigné de bien d’autres manières une très délicate amitié1. Le Caire et Paris, 1951. . 1. Je dois remercier aussi D. Amend do Mendieta, qui m’a rendu le service de lire les épreuves et m’a fait d’utiles remarques. ÉTUDE ABRÉVIATIONS H. P. Homélies pascales (coll. Sources Chrétiennes). P. G. Mignb, Patrologiae cursus completus. Series graeca. P. O. Grappin et Nau, Palrologia orientalis. T. U. Gebhardt, Harnack, Schmidt, Klostehmann, Texte und Unlersuchttngen sur Geschichlc der allchrisllichen Literatur. CHAPITRE PREMIER TRADITION ET ÉTAT DU TEXTE Ces homélies sont les homélies I, II et III de la collection attribuée à Chrysostome et dite τα σαλπίγγια, « les pelites trompettes », où se trouve, comme homélie VI, celle qui est inspirée du traité d'Hippolyte. Comme témoins du texte viennent done en premier lieu les manuscrits contenant la collection complète, qui ont été étudiés et classés dans le volume précédent1. 1. Le codex 6 des Vlatées à Salonique, fin ixe s., ff. 377-388,= V. 2. Le Baroccianus gr. 212, xvi* s., fl. 312-317 v, = B. 3. Le Marcianus gr. Λρρ. II, cod. 59, xvi° s., fï. 3-12, = M. Λ ce qui a été dit de ce codex (t. I, p. 21-23} on peut ajouter que le moine Joasaph Doryanos qui l’a écrit nous a laissé quelques indi­ cations sur lui-même dans le colophon d'un manuscrit de la biblio- \. H. P., I. I, p. 16-30. Π suffira de consulter attentivement l'apparat critique de nos trois homélies pour constater que le classe­ ment des manuscrits est le même que pour l'homélie VI. 18 TRADITION ET ÉTAT DU TEXTE thèque du Ελληνικόν σχολεϊον do Skopolos : Jean do son vrai nom, 11 prit colui de Joasaph quand il devint moine au monastère Saint-Antoine των Άπεζωνων, le 1·’ octobre 1566 (cf. N. Gf.oroaras dans Νέος 'Ελληνομνήμων, t. IV, 1907, p. 489). D'autre part, les omissions intentionnelles qu’on relève dans notre Marcianus no sont pas un fait exceptionnel dans les manuscrits de ce copiste : le codex 266 de la Bibliothèque patriarcale d'Alexandrie, que j'ai eu l'occa­ sion d’examiner récemment, contient, parmi diverses pièces écrites par différents copistes, un Uranistes de Théodoret copié par le même Joasaph et abrégé de la même façon quo les homélies sur la Pâque dans le Marcianus. 4. L'Oltobonianus gr. 101, xvne s., ff. l-18v> = O. Dans les pages qui contiennent les homélies I-III interviennent deux particularités qui ne se présentaient pas dans les pages de l'homélie VI : 1° Le copiste a laissé, en trois passages, plusieurs espaces blancs correspondant à des lettres qu'il n'a pas pu lire dans son modèle. Ils pourront servir éventuellement à reconnaître celui-ci. Indlquonsles ici pour n’avoir pas à surcharger plus loin l’apparat critique : f. 1 rv {cf. p. 57,5 s). Εορτής όνομα πλείστην έπί τής άληθείας Ερμηνεύεται, μέν γάρ έστι καθ’ έρ τε ύπερέβη τούς έοραίους κα παίων δλοθρευ του δλοθρευτοϋ πα ρόχην ύπέρδασις τδ πάσχα 0τά πρωτότούπέρβασις δΕ άληθές . όταν f. 5 rv (cf. p. 79,6 S). ήμων δ έκ τού πρωτοπλάστου λύεται θάνατος. σώζεται δ πρωτόγονος άνός έν ήών. τη άναστάσει του κϋ ζωογονούμενον δικαίως γάρ λυτικδν άμαρτίας καί ζωή καί τδ αΤμα τδ άμωμον σημείον μετόχοις αυτού σωτήριον γίνεται. Καί πρδς θς άφορών σώζει τούς κεχρισμένους διά πίστεως. ούκ <5λ?ως δυναμένους φυγεϊν f. 5 ν {cf. ρ. 81,6 8). κάκεϊνο τδ Φύμα. διότι τύπος ήν τού άληθοϋς ερδν δντος ώς άληθές. άγνοια μέν έβόουντων έκδιδόμενον θανάτω 19 MANUSCRITS trxi. βουλή δέ τοϋ Ου πρύς Ουσίαν λαμβανόμενον. χαΐ τή έαυτοϋ βουλή — -------- προσφορά τώ πρϊ προσαγόμενον γάρ φη ό πηρ τδν υΐδν ύπέρ ήμων κε συνε Comme les espaces blancs se produisent à des intervalles assez réguliers et correspondant sensiblement à la longueur d'une ligne, il est probable que les mots altérés se situaient dans le modèle au-dessous les uns des autres. Il semble en outre qu’ils étaient à l'extrémité des lignes, car cela peut expliquer que le copiste de VOllobonianus n’ait pas su repérer où était exactement la marge, et qu’il ait cru à tort qu’il manquait un mot avant ύπέρ&χσις μέν (f. 1), comme dans les lignes qui précédaient et suivaient. 2e Ici et là une seconde main, différente de la première, a copié en marge quelques mots omis et a opéré de menues corrections d’orthographe. Ce second copiste a collationné le texte sur un modèle, puisqu’il est en mesure de réparer des omissions. Mais son modèle était celui qui avait send au premier copiste, car il n’a pas pu combler les espaces blancs bissés par celui-ci, et, lorsqu’il a voulu réparer l’omission accidentelle des mots ύπερβαίνη πρδς τήν αίωνιον ζωήν (ρ. 57, 10), dont plusieurs lettres étaient illisibles ou manquantes dans le modèle, il a dû à son tour laisser un blanc au milieu de sa note marginale et écrire seulement : ύπερ πρδς τήν αΙώνιον ζωήν. 5. Le codex Valopedinus 318 au mont Athos, xvii® s., ff. 2v-13. Mais après ces témoins, il nous faut étudier trois manuscrits qui ne contiennent pas la collection intégrale1, puis revenir sur l’édition de Savile. 1. Une indication donnée par A. Ehrhard, Ueberlicferung und Bcsland der hagiographischen und homilelischcn Lileratur der gricchischen Kirche, 1. Teii, I. Bd (■■ T. U., I. 50), Leipzig, 1937, p. 305, pourrait (aire croire qu'il existe un quatrième témoin partiel nous intéressant : analysant le Vaticanus gr. 2048, il y signale une homélie commençant par Πάσχα μέν γήΐνον έορτάζουσιν ’Ιουδαίοι, incipit de notre homélie I. Mais le renseignement est inexact. On lit dans le manuscrit Πάσχα μέν έορτάζουσιν ’Ιουδαίοι, et il s’agit de l’homélie IV de la collection pseudo-chrysostomienne. 20 TRADITION ET ÉTAT DU TEXTE 6. Le Parisinus gr. 772, xv® s., = P. Cet homiliaire1 possède seulement les homélies I et II, aux ff. 370v-377v. Elles y sont attribuées l’une et l’autre à saint Jean Chrysostome, la première ayant pour titre : του έν άγίοις πατρδς ήμων ίωάννου αρχιεπισκό­ που Κωνσταντινουπόλεως του χρυσοστόμου είς τό πάσχα λόγος β', et la seconde : του έν άγίοις (...même libellé...) του χρυσοστόμου είς τδ άγιον πάσχα λόγος τρίτος. Une homélie sur la résurrection pour le même jour de Pâques précède les deux nôtres, ce qui explique que notre homélie I soit appelée deuxième et notre homélie II troisième. Le texte dépend du même prototype (c) que le codex 6 des Vlatées, comme le prouve en particulier l’omission fautive de καί τδ αίμα τδ άμωμον (ρ. 79,9-10). 7. Le Vindobonensis theol. gr. 64, xv®-xvi® s., = W. Cet autre homilaire12 possède l’homélie II, seule, aux ff. 219v-225, et l’attribue aussi à Chrysostome : του έν άγίοις πατρδς ημών ίωάννου αρχιεπισκόπου Κωνσταν­ τινουπόλεως τού χρυσοστόμου εις τδ άγιον πάσχα. Son texte présente à nouveau les caractéristiques de c, notamment l’omission de καί τδ αίμα τδ άμωμον, et s’apparente d’une manière plus étroite au texte" du Paris, gr. 772 : on y retrouve en particulier 1. Analyse dans 11. Omont, Inventaire sommaire des manuscrits. grecs de la Bibliothèque Nationale, Paris, 1808, t. I, p. 138-140, àj compléter par Eiirhard, I. I., 1. Tell, III. Bd (= T. U., t. 52),J Leipzig, 1940, p. 307. 2. Analyse détaillée dans Lambrecht et Kollar, Commentariorum de Aug. Bibliotheca Caes. Vindobonensi lib. IV, cod. CXLVI, col. 255-j 265 ; notre homélie II est mentionnée sous le n. 23, col. 261. MANUSCRITS 21 l’omission de της (p. 81, 4), la leçon τόπω pour τρόπφ (p. 89, 14) et 1’interversion καί άνθρωπός έστι (p. 95, 16-17). Les deux homiliaires dérivent certai­ nement d’un même ancêtre (f). Mais je n’ai pas relevé des indices assez précis pour classer cet ancêtre parmi les autres descendants de c (K et le «modèle II de Margounios »). 8. Le Parisinus gr. 1022, fin xvi« s., = B. Cet élégant petit codex bombycin de 56 feuillets écrits, qui sont précédés et suivis de quelques feuillets blancs, contient un choix d’homélies de Chrysostome pour les fêtes liturgiques qui vont de Pâques à la Pentecôte, puis deux homélies du même sur tous les saints1. L’ensemble a pour titre, p. 1, έκ των τόμων τού έν άγίοις πατρδς ήμών ίωάννου τού χρυσοστόμου. Tout au début, assignées au « saint dimanche de Pâques », se lisent les homélies III et IV de la collec­ tion pseudo-chrysostomienne. L’homélie III (f. l-2v) a pour titre ομιλία είς την αγίαν κυριακήν του πάσχα. Le copiste n’a pas signé, mais quiconque est familier de l’écriture de Margounios la reconnaîtra sans hésiter dans celle de ce codex. Et de fait le texte qu’il donne des deux homélies est celui du « modèle II de Margounios », que nous connaissons par les complé­ ments que Margounios a écrits dans la marge ou les 1. Analyse sommaire dans Omont, I. 1., t. II, p. 205-206; le bandeau qui décore la première page fait l’objet de quelques lignes dans H. Boudieh, Description des peintures et autres ornements contenus dans les manuscrits grecs de la Bibliothèque Nationale, Paris, 1883, p. 288. 22 TRADITION ET ÉTAT DU TEXTE interlignes du Marcianus gr. App. II, cod. 59. Notons comme convergences caractéristiques la leçon κοινωνίαν άφίξεται. (p. 105, 16), l’omission de τω et la leçon κοινώτητα (p. 113, 16-17), l’addition de καί καλόν (p. 117, 16) et, à la fin de l’homélie IV, l’omission de ούρανόν, marquée par trois astérisques *** (ούρανόν est attesté par tous les autres témoins). 9. L'édilion de Savile. Enfin nos trois homélies furent imprimées avec les quatre autres de la collection pseudo chrysosto mienne par Henry Savile en 1612, dans son édition des œuvres de Chrysostome, t. V, pp. 917-925. Pour les homélies I et II il déclare, dans la marge, s’être servi d’un manuscrit de la Bibliothèque Royale de Paris en le corrigeant d’après un manuscrit de l’évêque de Philadelphie (Gabriel Sévère) en résidence à Venise : Ex Ms. Regio Lut. emend, ex Ms. Philadelph. Vend. Le manuscrit parisien était notre Paris, gr. 772, dont Savile conserve ordinairement les leçons : en particulier όσης (p. 61, 18), l’omission de της (p. 81, 4), l’intervention αν ώμον (p. 87, 20), et au lieu de νυν μέν (p. 97,11) il écrit μέν οδν qui s’explique par le μενυν μέν (sic) de P. Il ne le corrige que rare­ ment d’après son autre source, la copie que Gabriel Sévère lui avait envoyée du « modèle II de Margounioe» (cf. H. P., t. I, p. 24-25). Au reste, comme les deux manuscrits dérivaient du même prototype c, ils ne pouvaient servir à se corriger mutuellement que dans une faible mesure. Pour les homélies III et IV Savile signale seulement le manuscrit de Sévère, ÉDITIONS 23 Puisqu’il se plaint ailleurs de l’état défectueux de ce témoin (cf. H. P., t. 1, p. 24, n. 5), il est probable que, s’il avait trouvé à la Bibliothèque Royale notre Paris, gr. 1022, il n’aurait pas omis de le consulter et de le mentionner, comme il a fait pour notre Paris, gr. 772. C’est donc plutôt un indice que le Paris, gr. 1022 n’était pas encore entré à la Royale. C’est à Savile que Montfaucon emprunta le texte des homélies pour ses Opera omnia de Chrysostome, t. VIII, Paris, 1728, spuria, p. 251-259, et Migne reproduisit Montfaucon dans sa Patrologie grecque, t. LIX, col. 723-732. On aboutit ainsi au stemma de la p. 24, dans lequel j’ai groupé tous les descendants de c sous une accolade, pour ne pas préjuger de la parenté plus étroite qui peut unir tel et tel d’entre eux. 11 s’en dégage deux conclusions concernant l’état du texte et l’édition qu’on en doit donner : 1) Les trois manuscrits qui contiennent seulement une ou deux de nos trois homélies accroissent notre documentation sur c, dont ils dépendent. Cependant ce serait encombrer sans profit l’apparat critique que de collationner tous les descendants de ce proto­ type. Deux d’entre eux peuvent nous suffire dans chaque cas. Écartant W à cause de son ortho­ graphe vicieuse, nous nous contenterons de V et P pour les homélies I et II, de F et R pour l’homé­ lie III. 2) En revanche nous ne disposons d’aucun témoin 24 TRADITION ET ETAT DU TEXTE a (auteur des homélies I-IÏIJ b (collection pseudo-chrysoslomlenne} Sanie Savlle (b. 4-11} (MH) MonUiucoa Mi|u se rattachant à une tradition textuelle différente de celle de la collection pseudo-chrysostomienne. La confrontation des leçons manuscrites ne nous permet donc pas d’atteindre directement l’archétype a sorti des mains de l’auteur des homélies I-III, mai: seulement le prototype b écrit par le copiste qui leui a adjoint les homélies IV-VII pour former la collée tion. Nous avons déjà constaté pour l’homélie VI que le texte qu’il a transmis avait des fautes (ci. H. P., t. I, p. 31-32). Il en est de même pour les PRINCIPES DE L’ÉDITION 25 homélies I-III. Quelques corrections ont été faites par les copistes subséquents ou Savile, et nous pourrons retenir plusieurs d’entre elles (p. 55, 14; 59, 11; 65, 11; 73, 19; 75, 7; 79, 20; 81, 5; 83, 15; 85, 14; 93, 19; 97, 11; 99, 14,18; 103, 2; 105, 3; 117, 5). Mais d’autres fautes restaient, qu’on a essayé de corriger pour la présente édition (p. 55, 15; 61, 24; 63, 6-9; 67, 11; 73, 10,12; 77, 2; 87, 5; 91, 9,20; 93, 14,17; 107, 13; 111, 5) ou qu’on a laissées à de plus perspicaces. CHAPITRE II L’AUTEUR ET LA DATE 1. — Un écrivain distinct du pseudo-Hippolyte La collection où nous trouvons aujourd'hui les trois homélies porte le nom de saint Jean Chrysostome. Mais Savile et Montfaucon, bons connaisseurs du Chrysostome, n’ont pas hésité à rejeter catégorique­ ment l’attribution. Le grand orateur et notre homéliste n’ont, en effet, ni la même phrase ni la même théologie. On aurait beaucoup de peine à prouver le contraire, et il ne semble pas que personne soit disposé actuellement à le tenter. Le seul nom d’auteur qui ait été proposé depuis lors est celui d’Hippolyte, quand on eut découvert, ; en 1926, que l’homélie VI lui avait été attribuée à l’origine. On crut pendant un temps que les cinq premières homélies avaient le même auteur que. l’homélie VI, et que cet auteur était bien Hippolyte ; on s’est même demandé si les homélies I-V n’étaient · pas Vin Exodum d’Hippolyte mentionné par Jérôme1. 1. C. Martin, Un Περί του πάσχα de S. Hippolyte retrouvé? dan» Recherches de science religieuse, XVI, 19215, p. 165, n. 49. APRÈS ARIUS 27 Mais le simple fait d’attribuer les six premières homélies à un même écrivain ne pouvait résister à la lecture des textes. Nous verrons plus loin que les homélies IV et V ont été écrites par deux auteurs postérieurs (cf. p. 31-32). Et l’auteur de I-III est lui-même bien différent du pseudo-Hippolyte qui a écrit l’homélie VI. Le vocabulaire très typique de celui-ci, spécialement son arsenal d’épithètes, ne se retrouve pas dans I-III. Sa phrase non plus n’a pas du tout la même allure : il ne connaissait guère, en fait d’éloquence, que l’accumulation, tandis que l’auteur de I-III emploie spontanément de longues périodes, en procédant ordinairement par couples de propositions parallèles et en enchaînant ces couples par mode d’opposition, de causalité ou de consécution, jusqu’à faire tenir une page dans la même période. L’un suivait en exégèse la tradition d’Hippolyte et l’autre suit celle d’Origène. Le premier était l’orateur habitué à l’emphase ; chez le second il n’est pas un mot, pas une épithète, qui ne soit riche de sens : c’est un docteur et un écrivain d’une autre valeur que le pseudo-Hippolyte. 2. — Après Arius Il est juste de dire qu’on ne s’est pas attardé longtemps dans l’opinion que les homélies I-III avaient le même auteur que l’homélie VI ; et l’on a cessé en même temps de les attribuer à Hippolyte. Cependant on a continué de penser qu’elles étaient du temps d’Hippolyte, sinon antérieures, qu’elles 28 l’auteur et la date reflétaient même d’une manière nette les tendances du milieu romain de son époque1. Mais l’auteur fait une allusion des plus claires à l’arianisme quand il parle de « ceux qui comptent le Seigneur parmi la créalure et disent qu’il a la divinité par grâce, non en vérité » (p. 73,14). C’est aux Ariens qu’on a reproché d’aflirmer que le Christ étaient une créature et qu’il avait la divinité seulement par grâce12. Il est incontestable que ces homélies n’ont pas été écrites avant le iv® siècle, mais à une époque où l’on se préoccupait de combattre l’arianisme. 3. — Le milieu théologique La christologie de l’auteur permet, semble-t-il, d’apporter une précision supplémentaire, en le ratta­ chant au courant théologique représenté par Athanase d’Alexandrie, Apollinaire de Laodicée et Cyrille d’Alexandrie. 1° Il se représente l’incarnation comme la venue du Verbe dans un corps: είς σώμα έδωκεν εαυτόν (p. 91, 18), sans jamais faire mention d’une âme humaine et d’un νους humain dans le Christ. C’est la conception d’Athanase3, d’Apollinaire et celle 1. Ch. Martin, Hippolyte de Home et Proclus de Constantinople, dans Revue d'histoire ecclesiastique, ΧΧΧΙΠ, 1937, p. 276, η. 1. 2. Athanase, C. Arianos 1,6 (P. G., XXVJ, 2-1 A), etc. 3. Particulièrement dans le De incarnatione, qui emploie de · préférence le mot σώμα et affectionne les expressions comme ή έν σώματι φανέρωσις, ή έν σώματι έπιφάνεια, έν σώματι παρχγίνεσβχι. ) Les autres ouvrages d’Athanase utilisent plutôt σάρξ mais σώμα, n’en est pas absent, par ex. C. Arianos I, 43 (P. G., XXVI, 100 C), έν σώματι γενόμχνος. LE MILIEU THÉOLOGIQUE 29 à laquelle Cyrille reste fidèle avant 4281, alors que l’école d’Antioche depuis Eustathe insiste sur la notion de « Y homme du Christ ». 2° En fonction de la représentation précédente, l’école d’Alexandrie n’envisage dans le Christ qu’un seul principe d’activité et un seul sujet d’attribution. Notre auteur, en disant que « le Sang el VEsprit en sont venus à faire un seul être », είς έν ήλθεν (p. 83, 3), se rattache à cette école ; Cyrille emploie des expressions semblables1 23 *. 3° Puisque le Verbe est directement le seul principe qui agisse dans le Christ, l’homéliste insistera d’une manière privilégiée sur sa divinité, en disant qu’il est « Dieu parmi les hommes » (θεάς έν άνθρώποις, p. 73, 2), formule qui se retrouve chez Athanase8 ; ou, s’il le déclare homme, c’est en précisant « homme céleste* (p. 71, 7) : 1’expression est empruntée à saint Paul (1 Cor. XV, 48-49), mais elle prend ici 1. Cf. J. Liébaeht, La doctrine christologique de saint Cyrille d’Alexandrie avant la querelle neslorienne, Lille, 1951, p. 157-158. 2. Cyrille d'Alex., Dial. I (P. G., LXXV, 693 B) συνενεχΟέντων είςέν; De adoral. (P. G., LXVIII, 213 C) είς êv ώσπερ (ούσης; Glaph. (P. G., LXIX, 560 C) έκ δύοιν είς έν. — Quand l’homéliste dit que le Verbe « s’est mis à notre rang comme frère selon la nature charnelle », συνταχΟεΙς ήμϊν ώς αδελφός κατά τήν φύσιν τήν σαρκικήν (ρ. 71, 8), cela n’implique pas plue le dyphysisme que lorsque Cyrille d’Alex, dit dans le même sens qu'il s’eet « mélangé à notre nature » άνιμιγνύς τη ήμετέρα φύσει (In Ioh. XI ; P. G., LXXIV, 557 D). L’homéliste réprouve ceux qui « posent que le Christ est de notre nature » (p. 73, 9). 3. Athanase, De incarn. 45 (P. G., XXV, 177 A} ; 46 (177, B) ; 47 (180 C). 30 l’auteur et la date une portée particulière, comme chez Apollinaire1 et Cyrille1 2. Il semble donc qu’on doive situer nos homélies dans la sphère d’influence d’Alexandrie et qu’on puisse fixer en conséquence leur date ultime. Puisque l’auteur ne fait aucune allusion au nestorianisme, directement opposé à sa doctrine christologique, alors qu’il indique avec soin les différentes erreurs qu’il faut éviter concernant le Christ (h. I, § 20),. il est assez probable qu’il écrit avant la grande querelle qui a divisé tout l’Orient sur ce point dans le deuxième tiers du v® siècle. Un homme de doctrine comme lui et un écrivain de cette qualité a pu laisser d’autres traces dans la littérature chrétienne. Je souhaite que de plus, savants découvrent un jour son nom. Mais, tant qu’on n’aura pas réuni une convergence d’indices suffisante, de grâce, qu’on ne lance aucun nom au hasard ! 1. Apollinaire, fgls 89, 90 et Tonie synodique (Lietzmann, p. 227, 24; 228, 1; 263, 5). Cf. A. Grillmeier, Das Konzil non Chalkedon, Bd I, WQrburg, 1951, p. 195-108. 2. Cyrille d’Alex., In Ioh. XI (P. G.. LXX1V, 557 D). 31 NOTE COMPLÉMENTAIRE LES HOMÉLIES IV ET V DE LA COLLECTION L'homélie V. — L'homélie V s'ouvre par une comparaison entre les deux Pâques, où se constate déjà l'influence du début de l’homélie I : la Pâque du Christ par rapport à la Pâque juive est comme « la vue mime du roi » par rapport à son Imago, cf. 1,2 (p. 55, 14) et, tandis que la Pâque juive procurait aux premiers-nés un salut provisoire, la Pâque chrétienne nous procure un salut « non pour une vie brève », mais pour une durée éternelle, cf. I, 3 (p. 57, 1). L’auteur insère alors un récit de la sortie d'Égypte jusqu’à l'engloutissement de l'armée égyptienne par la mer Rouge. C’est la seule partie où il se montre indépendant. Puis il donne un commentaire du chapitre XII de l’Exode qui utilise à nouveau les homélies I-III. Il emploie les mêmes pensées et les mêmes mots. Ainsi la phrase : « Le Christ est immolé pour toi, lorsque tu connais son immolation faite pour toi » est un simple démarquage de 1,7 (p. 61, 3) » Le Christ se trouve immolé pour lui lorsqu'il reconnaît la grâce et comprend la vie procurée par celle immolation ». De telles concordances se remarquent à chaque ligne, sauf pour l’interprétation de l’agneau « pris parmi les brebis et les boucs », où le * bouc » évoque l'Ascension du Christ, parce que les chèvres et les boucs aiment à grimper sur les hauteurs. En dehors de ce verset, l’auteur ne fait aucun effort pour renouveler l'exégèse et le vocabulaire des homélies I-III. Mais on ne peut pas supposer, comme on l'a fait, que le même écrivain aurait composé les trois premières homélies et les aurait ensuite résumées dans l'homélie V, car les deux œuvres ne relèvent pas du même esprit. L’auteur de I-III est un homme de doctrine, pour qui le texte de l’Exode est une occasion privilégiée d’exposer une théologie précise de l’Eucharistie. Comment aurait-il pu, en résumant son commentaire, omettre complètement ce qu’il considérait comme la leçon principale à retirer du texte sacré ? Il n’en reste, en effet, presque rien dans l'homélie V. L’auteur de celle-ci est un tout autre homme. Ce qui l’intéresse, lui, nous le voyons par ce qu'il ajoute de son cru : à la place de la théologie eucharistique, un récit banal de la sortie d’Égypte. L'homélie IV. — Beaucoup plus courte, l’homélie IV donne un commentaire de la loi de la Pâque en fournissant sous une forme plus succincte les mêmes explications que l'homélie V. Elle présente la même interprétation particulière du bouc : κατά 8έ τήν ύψοΰβαν όδόν έριφος 2 32 LES HOMÉLIES IV ET V cf. V ή δέ είς ύψος άνοδος... άποσώζει του έρίφου τήν έπΐ τα υψηλά πορείαν, et plusieurs autres ressemblances caractéristiques, par exemple : εξάγει δε ήμας ούκ bi της αιγυπτιακής <γης> εις τήν ‘Ιουδαίον^ άλλ’ είς αίωνίαν κτησιν ... cf. V μετοικίαν ... είς αίωνίαν κτησιν. Maie il est difficile de décider si c’est l’homélie IV qui a utilisél'homélie V ou l’inverse. Car d’autres traits de l’homélie IV, notam­ ment Vincipit : Πάσχα μέν έορτάζουσιν ’Ιουδαίοι (cf. l'incipil de I), semblent indiquer que l'auteur a connu lui aussi directement les homélies Mil. CHAPITRE III LA TRADITION D’ORIGÈNE Cet homéliste de la fin du ive siècle ou du début du ve a suivi, pour l’exégèse du chapitre XII de l'Exode, une tradition qui remontait au m®, celle d’Origène, que nous connaissons maintenant un peu mieux par le Περί πάσχα trouvé dans les papyrus de Toura1. Les points les plus notables par lesquels nos homélies se distinguent de la tradition d’Hippolyte proviennent d’Origène. 1. Le papyrus contient deux traités ou homélies qui se font suite. Le premier, de beaucoup lo plus long (39 pages, depuis le début du cahier a' jusqu'à la p. 7, ligne 6 du cahier γ*), explique le sens du mot Pâque, puis commente les versets 1 à 11 du chapitre XII do l'Exode ; le second, plus court (11 pages, depuis la p. 7, ligne 8 du cahier γ' jusqu’à la p. 2, ligne 8 du cahier δ', le reste de ce cahier étant vide) est une dissertation spéciale sur la question suivante : cl μόνφ ζρόνω τφ κατ’ έκείνους, πβπληρωμένου τοϋ πράγματος, τετέλεσται, ώς μή δεϊν άλλως κατ’ άλλην έκδοχήν δέξασύαι είς τούς καθ’ ήμας συμπληρωτικούς χρόνους (cahier γ', ρ. 7, lignes 19-25) ; il revient sur le sens spirituel des versets déjà expliqués, sans ajouter grand’chose du point de vue exégétiquo. Malheureusement le papyrus est en très mauvais état, cf. O. Guéraud, Noie préliminaire sur les papyrus d’Origène découverts à Toura, dans Revue de l’histoire des religions, CXXXI, 1946, p. 92-94. Toutes les restitutions qu’on trouvera dans les passages cités ci-après sont dues à M. Guéraud, qui assume la tâche ingrate de préparer l’édition d’un papyrus aussi endommagé. 34 LA TRADITION D’ORIGÈNE 1. — Le sens du moi « Pâque » Irénée, à la fin du ne siècle, rapprochait πάσχα du verbe grec πάσχειν, souffrir1. Λ sa suite cette étymologie fut adoptée en Occident par Tertullien, en Orient par Hippolyte1 23*, pour ne citer que les écrivains du ni0 siècle. Origène constate au début de son traité qu’elle est générale chez les Chrétiens . de son époque, mais il la rejette en expliquant que πάσχα vient en réalité du mot hébreu nos, passer, franchir : La plupart des frères, peut-être même tous, admettent que la Pâque est ainsi nommée à cause de la Passion du Sauveur. Mais chez les Hébreux le nom exact de la fête I en question n’est pas πάσχα, mais φας : les trois lettres do I φας et l’esprit rude, qui chez eux est plus fort (que chez ' nous)8, constituent le nom de la fête, qui signifie en traduction passage (διάβασις). Puisque dans cette fête le peuple j sort d’Égypte, on l’appelle à bon droit φας, c*est-à-direâ passage (διάβασις). Comme il n'est pas possible dans la J langue grecque de dire le nom lui-même à la manière^ hébraïque, parce que des Grecs ne peuvent pas prononcerJ φας avec l’esprit rude plus fort des Hébreux, le mot a étéa hellénisé. Chez les prophètes on a dit φασεκ, puis, hellénisés plus complètement, le nom est devenu πάσχα. Si l’un des· nôtres, tombant avec des Hébreux, dit bien à la légère» que la Pâque est ainsi nommée à cause de la Passion du 1. Irénée, Haer. IV, x, 1 (P. G., VII, 1000 B) ot Demonxfrfftâfl 25 (P. Ο., XII, 769). 2. Tertullïbn, Adu. Jud. 10 (Kroymann, p. 309, 146) Λ Hippolyte dans la fragment cité par le Chronicon paschale, cf.'· H. P., t. I, p. 52-53. 3. Cet «esprit rude plus fort» représente la gutturale n à la IflB l du mot hébreu. LE SENS DU MOT PAQUE 35 Sauveur, ils se riront de lui, parce qu’il ne sait pas du tout la signification étymologique1. Origène emprunte cette étymologie aux Juifs, comme le prouvent les deux termes qu’il emploie : ici διάβασις suggéré par Philon2, et plus loin par deux fois ύπέροασκ3, qui avait été adopté par le Juif Aquila dans sa traduction grecque de la Bible*. Notre homéliste nous propose la même étymologie, lorsque, à l’exemple d’Origène, il commence son traité par l’explication du nom de la fête. Toutefois Origène avait accordé sa préférence à διάβασις, et interprété la Pâque chrétienne comme le passage du 1. ot μέν γάρ πλειστοι των άδ[ελ]φών, τάχα δέ καί οί πάντ[ες], την όνομασίαν λαμβάν[ουσιν] τού πάσχα παρά τό ττά$ο[ς το]ΰ σ(ωτή)ρ(ο)ς κεκλήσβαι τφ όνύματι τού πάσχα · πάσχα δέ Γκυρί]ως 'καθ’ 'Εβραίους ού ζαλεϊτ[αι] ή έορτή ή προκειμένη, άλ(λά] φας, των τριών γραμμάτ(ων] του φας καί της παρ’ αύτούς μεΙζ[ονος] δασ<ε>ίας [ά]ποτέλ[ούντ]ω[ν τ]ό τούτης [τ]ής έορτ(ής δ]νομ[α, δ]περ, cl έρμηνευ[θ]είη, ίστιν [δι/άβασις * έπ<ε>1 [γ]άρ h ταύτη τη [έοΐρτη ό λάος έξ Α[1γυπτου1 έξ[έρχε]ται, άκολούΟως φ[ας] κα[λ]εΐ[ται, τοΰτ’ έσίτχν διάβασ[ιςΙ * ούκ ο?ου τε οδν δντος διά της 'Ελλάδος φωνής αύτό έβραϊκώς λ[έγεσ]Θαι τδ όνομα, [ού] δυναμ[ένων 'Ελ]λήνων π[αρά] τδ μή (.......... τ]ή δασ<ε>ία τη παρ’ Έβρα[ίοις] με[ί]ζονι λέγειν φας, *‘έξελληνίσΟη τδ δνομα, καί bi μ[έν τ]οις προφήταις φασεκ [είίρητβα, τελειοτέρως δέ έξελληνισΟέν πάσχα ώνό|Λασται ' καί εϊ τις προπετέστερον των ήμετέρων 'Εοραίοις συμβολών λέγοι τδ πάσχα διά τδ πάθος του σ(ωτή)ρ(ο)ς ούτως ώνομάσύαι, καταγελαστδς ύπ’ αυτών £σται ώς δλως ούκ έπιστάμενος τδ σημαιν<όμεν>ον έκ τής Ονομασίας (cahier α', p. 1, ligne 5 à ρ. 2, ligne 2) || ‘καθ’ Guéraud : κατ’ papyrus || * *έξελληνίσΟη Guéraud : εζελ[.. ]νεισ6αι papyrus. 2. Philon d'Ai.bx., De spec. leg. II, 18, τα διαβατήρια (Cohn, vol. V, p. 120, 16), διάδασις. (p. 121, 12). 3. ... τή τοϋ πάσχα ύνομασίφ ... ήτις καλείται ύπέρβασις (cahier ρ· 13, lignes 12-14) ; πάσχα έστίν κ{υρίο)υ, δ έστιν ύπέρβασις κυρίου (cahier γ", ρ. 16, lignes 33-34). 4. Field, Origenis hexapiorum quae supersunt, t. 1, Oxford, 1875, p. 100, d’après la syro-hoxaplairc. 36 LA TRADITION D ORIGÈNE Chrétien des ténèbres à la lumière ; l’homéliste j adopte ύπέρβασις et, en conséquence, définit la Pâque par le fait que ΓExterminateur passe outre, en épargnant ceux qui sont baptisés (I, 4). 2. — Le commencement des mois L’exégèse d’Hippolyte, telle qu’on peut la deviner à travers le pseudo-Origène et Gaudence de Brescia1, s’inspirait de l’idée, développée par Irénée, que toute l’histoire humaine est a récapitulée » dans le Christ. Le « commencement » auquel on pensait selon cette interprétation était celui du monde : Dieu avait placé la Pâque au moment de l’année dans lequel le monde avait été créé, afin que le Christ, en souffrant au temps de la Pâque, reprît en quelque sorte le monde à son début pour le guérir de la faute originelle. Origène au contraire, dans le commentaire très long qu’il donne de ce verset, néglige toute référence au commencement du monde et s’attache seulement au commencement de la vie « nouvelle » de chaque celui qui a reçu « le Chrétien pris en particulier bain de la renaissance » doit devenir autre qu’ n’était pour que la parole de l’Exode s’appliqui lui : ... quittant les ténèbres et venant à la lumière, comm dans le sacrement qui est donné par l’eau à ceux qui on mis leur espérance dans le Christ et qui est appelé a bain de la renaissance ». La renaissance, qu’est-ce d’autre, en effet, que le commencement d’une autre naissance? Π fau 1. Cf. H. P., t. I, p. 74-75. LE COMMENCEMENT DES MOIS 37 donc être parvenu à des mœurs parfaites et à un parfait amour pour pouvoir, en étant encore dans le monde présent, entendre la parole : « Ce mois est pour toi le com­ mencement des mois »*. Ce n'est pas pour tout le peuple que ce mois était alors « le commencement des mois », mais seulement pour Moïse et Aaron, à qui c’était dit. Car il faut avoir renoncé par­ faitement à la créature et à ce monde jusqu'à comprendre qu’on est devenu presque autre qu'on n’était, pour pouvoir entendre dire : « Ce mois est pour toi le commencement des mois, c'est pour toi le premier des mois de l'année ». Que l'homme parfait ait le commencement d’une autre nais­ sance et qu’il devienne autre qu’il n’était, c’est ce que l’Apôtre nous enseigne en disant d’une part : « Notre vieil homme a été crucifié avec le Christ », et, d’autre part : « Si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui »12. Même interprétation dans nos homélies, où l’on retrouve la mention du « bain de la renaissance » et l’appel à une vie « autre » : 1. .. .]λι~όν[τες ou -τι] τό σκότος κ[αΙ έρ χόμεν, οι ou -φ] προς το φως [................... ] ώς πρός τό σύμ[6ολ]ον τό 8ι' ύδατος διδόμ(ενον, τοϊς εις Χ(ριστό)ν ήλπικόσ[ι]ν, δ [λο]ι>τρόν παλιγγενεσίας ώνόμασται · ή γάρ παλιγγενεσία τί έτερον ή έτέρας γενέσεως αρχήν σημαίνει ; Τελείας δέ πολιτείας καί τελείας άγάπης έντός γενέσθαι δεϊ, tvx τις έτι έν κόσμω τφ ένεστώτι ών άκοΰσαι δυνηΟή * ό μήν ούτος άρχή μ[η]νών έστιν σοί (cahier α', ρ. 4, ligne 26 à ρ. 5, ligne 4). 2. Ού παντί τω τότε έκείνος ήν δ μήν αρχή μηνών, άλλά [μό]νοις Μωσεϊ καί Άαρών, π[ρός ού]ς εϊρηται ’ τελείως γάρ άπ[οτά]ξασβαι τη κτίσει καί τω [κόσ]μφ τούτω δει, ώς καταλαμ!'β]άνειν δτι σχεδόν ’έτερος γε[γ]ίνηταί τις παρ’ δ ήν, ίνα [ά]κοϋσαι δυνηΟή ‘ ό μή[ν] οδτο[ς σοί] άρχή μηνών, πρώτίός έσίτι [σοί έ]ν τοΐς μησίν τ[οϋ ένι]α[υτοΰ]. "Οτι γάρ ό τέλειος [έτέρα]ς γενέσεως αρχήν έχει, [ό απόστολος ή]μας διδάσ[κει λέγων] “δτι μ[έν ό πάλαιος ήμ]ών άν(θρωπ)ος συν[εσταυρώθη · εί δέ άπεΟάνομεν σύν Χ(ριστ)ω, πιστεύο]μεν <δτι> καί σι/ζήσο]μεν [αΰτφ] (cahier α', ρ. 6, ligne 13 s) ]| ’έτερος Guéraud : γέρων pap. || “ότι Guéraud : οτε pap. 38 LA TRADITION D’ORIGÈNE Rendant périmée toute notre vie antérieure, le Christ 3 nous donne le « commencement » d’une autre, à la ressem- I blance de sa propre vie et résurrection (I, 6). Puis l’homéliste insiste comme Origène sur la 1 nécessité où est le Chrétien d’entreprendre effective- ] ment une vie nouvelle pour que le verset de l’Exode i s’applique personnellement à lui : Que chacun considère que pour lui le « commencement » j de la vie, c’est le moment à partir duquel le Christ se trouve | immolé pour lui ; or le moment où le Christ se trouve 9 immolé pour lui, c’est quand lui-même a reconnu la grâce 3 et compris la vie procurée par cette immolation. Sachant 1 cela, qu’il s’efforce de prendre le a commencement > de la i vie nouvelle... (I» 7). 3. — Pris le 10 du mois et immolé le 14 Le 14 s’explique comme jour de la pleine lune. : Mais pourquoi l’agneau doit-il être pris le 10 ? C’est · sur ce point précis que nous constatons une différence.,’1 entre notre homéliste et les auteurs qui se sont ' inspirés d’Hippolyte. Ceux-ci cherchent une solution dans le chiffre 10, qui leur rappelle les dix commandements du Décalogue : l’agneau est pris le 10 pour signifier que le Christ viendrait après la Loi dm Moïse (H. P., t. I, p. 76). L’homéliste envisage au . contraire l’intervalle entre le 10 et le 14. Cela fait. 5 jours, qu’il rapproche des 5 équipes de vignerons embauchées à des heures différentes de la journée | dans la parabole de l’Évangilc, et des 5 grandes · époques spirituelles qu’on peut distinguer dans · l’histoire de l’humanité : Adam, Noé, Abraham, 1 LE 10 ET LE 14 DU MOIS 39 Moïse et le Christ. Cette interprétation ne se lit pas dans les deux homélies du papyrus de Toura1, mais elle provient néanmoins d’Origène, qui la développe dans son commentaire de saint Matthieu*. 4. — L'onction sur les deux montants et sur le linteau L’onction des portes avec le sang de l’agneau pascal, condition pour le salut des premiers-nés juifs, était l’image anticipée de Fonction baptismale, par 1. Dans la première homélie du Περί πάσχα retrouvé à Toura, Orlgène rapproche les 5 jours des 5 sens ; le passage a été conservé en abrégé par Procope de Gaza, In Exod. (P. G., LXXXVII, 563, 34-15) et utilisé par Victor de Capove (ap. Pitra, Spicilegium Solesmensc, t. I, p. 298, fgt Vil). 2. OniGéNE, Comment, in Matth. XV, 32 (P. G., XIII, 1348 BC). Le fait que cette interprétation, qui ne se lit pas dans le papyrus de Toura, se trouve à la fois chez notre homélisto et chez Cyrille d’Alexandrie, Glaph. in Exod. II, 2 (P. G., LXIX, 421C-424B), pose la question de savoir si l’homéliste ne dépendrait pas directement de Cyrille et indirectement d’Origène (voir aussi la rencontre signalée infra, p. 70, η. 1). Sauf un meilleur avis, cela me parait peu probable pour les deux raisons suivantes : 1° l’interprétation du «commence­ ment des mois » que donne l’homéliste est plus proche du texte d’Origène que celle de Cyrille (remarquer en particulier le σοί, pour loi, p. 61, 1, qui n'est pas chez Cyrille et rappelle le texte d’Origène) ; 2° Cyrille n’a pas non plus l’interprétation du montant et des doux linteaux par la raison et par les deux parties de la sensibilité, ni dans le De ador., ni dans les Glaphyres; or elle vient d’Origène et se trouve dans nos homélies. Il faut compter avec le fait que les deux homélies du papyrus ne constituaient probablement pas tout le Περί πάσχα. Jérôme, dans sa lettre à Paula (epist. XXXIII, 30), Indique huit homélies d’Origène sur la Pâque, et l'on retrouve en effet dans le papyrus plusieurs des citations d’Origène conservées dans les chaînes, mais non pas toutes celles qui se rapportent au chapitre XII de l'Exodo : les autres ne proviendraient-elles pas dos six autres homélies ? Dans ces dernières Orlgène a vraisemblablement commenté le reste de la loi pascale, puisque l’homélie I du papyrus concerne seulement les versets 1 à 11 ; mais il a pu aussi revenir sur ces versets, 2-1 40 LA TRADITION D’ORIGÈNE laquelle les Chrétiens obtiennent le salut dans le sang du Christ. Telle est la doctrine unanime de la tradition chrétienne. Mais les Pères, soucieux d’expliquer jusqu’au moindre détail, ont encore cherché qu’elle pouvait être, en fonction du symbo­ lisme précédent, la signification des deux montants et du linteau. Hippolyte avait probablement adopté l’interprétation que nous trouvons chez le pseudoHippolyte, d’après laquelle les deux montants sont les deux peuples, Juifs et Gentils, appelés à l’onction baptismale, et le linteau l’Église qui tient les deux peuples réunis sous elle (H. P., t. I, p. 152). L’auteur de nos trois homélies nous propose une autre explica­ tion, qui se réfère aux trois parties de l’âme qui seront marquées par la vie nouvelle que le Chrétien doit mener en vertu de son baptême : le linteau représente la partie supérieure, la raison, et les deux montants sont les deux parties inférieures, l’« irascible » et le « concupiscible », que les philosophes distinguaient dans la sensibilité. Cette explication se retrouve dans les Selecta in Exodum, où Combefis a recueilli des scolies conservées dans les chaînes sous le nom d’Origène1. comme il le fait dans l'homélie II du papyrus. Pour plusieurs d’entre eux, l’explication donnée dans l'homélie I est en effet très brève ; elle donne l’impression d’une simple esquisse. 1. P. G., XII, 235 A 9-13 : φλιάς μέν, ώς άποδέδωκέ τις των πρδ ήμων, τοϋ λογικού, άμφοτέρων δέ σταθμών θυμικοΰ καί έπιΟυμητικοΰ. 11 est possible, sinon probable, que cette scolie est à restituer au Περί] πάσχα, peut-être dans la partie supérieure d'une des pages du cahier β', dont on n’a retrouvé que la partie inférieure des pages, à cause de la convergence des deux indices suivants : 1’ Plusieurs autres scolies LES MONTANTS ET LE LINTEAU 41 Il est difficile de décider si l’homéliste s’est servi directement du Περί πάσχα ou s’il en a connu les exégèses par un intermédiaire, car il n’était pas homme à utiliser servilement les mots et les expres­ sions de ses sources. Du moins est-il certain qu’il s’inscrit dans la tradition d’Origène, et cela nous amène à constater encore, en le comparant avec ΓAlexandrin du ni0 siècle, une évolution importante qui s’était produite entre temps dans la spiritualité chrétienne. des Selecta in Exodum proviennent du Περί πάσχα. 2° La mime inter­ prétation est donnée par deux auteurs qui ont utilisé cet ouvrage, comme on le constate par ailleurs, à savoir Thèodorkt, Quaest. in Exod. XII, 24 (P. G., LXXX, 253 A) et Victor de Capoue (ap. Pitra, /. t. I, p. 300, fgt XII : animae uirlutem accipiunt triperliiam, ul una sil qua in furias excitantur, altera per quam desideria capiuntur, tertia vero est mens rationalis, quam signifleat superliminare; caeteras vero duas memorati indicant postes). — Philon avait déjà invoqué, pour expliquer ce verset, une division tripartite de l’âme, mais un peu différente : le linteau était le cœur, et les deux montants le verbe intérieur et le verbe extérieur, Quaest. in Exod. 12 (trad. Aucher, dans l'édition de Richter, Philonis Judaei opera omnia, vol. VII, Leipzig, 1830, p. 273). CHAPITRE IV LA NAISSANCE D’UNE SPIRITUALITÉ DE LA COMMUNION Tout en s’inspirant d’Origène, l’homélistc l’aban­ donne sur un point : tandis qu’Origène appliquait le plus souvent ce qui était dit des chairs de l’agneau aux Saintes Écritures, lui ne parle jamais que de V Eucharistie. Ainsi manger les chairs « rôties au feu » signifiait pour Origène que nous devons interpréter les Saintes Écritures selon l’Esprit, au lieu de nous en tenir à la lettre comme font les Juifs : Si l’Esprit nous est donné par Dieu et si Dieu est a un feu qui consume» (Heb. XII, 29), l’Esprit lui-même est| un feu, et c’est en sachant cela que l'Apôtre nous invitej à être «fervents dans l’Esprit» (Ro. XII, 11). A juste! titre donc l’Esprit est appelé « feu », et il nous faut le1 recevoir pour nous approcher des « chairs » du Christ, J je veux dire des Saintes Écritures...1. 1. El δέ τδ [πν(εΰμ)α ύπδ] του θ(εο)υ [δίδο]ται ήμΐ[ν, δ δέ Θ(εδ)ς], πυρ κα[τα]να[λίσκο]ν [έστί], καί αύτδ τδ πν{εϋμ)α πϋ[ρ] έστιν, δπερ δ άπόστολος έπιστάμενος προτρέπεται ήμας τω πν(εύματ)ι ζέοντας . καλώς οδν λέγεται πυρ τδ άγιον πν(εϋμ)α, <δ> άνχλαμβάνοντας ημάς δει προσομιλήσαι ταις σαρξίν του Χρίστου, λέγω δέ ταΐς 0 <ε >ίαις , γραφαϊς ... (cahier β', ρ. 10}. l’évolution depuis origène 43 Les Juifs participent aux chairs « crues » en s’appuyant seulement sur la lettre1... Le commentaire de notre homéliste sur le même verset concerne uniquement la communion eucharis­ tique qui est incompatible avec la volupté (Π, 15-16). De même, à propos des deux paroles : « Vous ne briserez aucun de ses os » et « Vous ne laisserez pas de ses chairs jusqu'au malin », Origène expliquait que les os désignent la « lettre », et les chairs « les pensées qui se dégagent de la lettre » (των έκ της λέξεως νοημάτων), pensées qui nous font voir comme en image ce qui viendra après ; cette connaissance est partielle, mais, quand paraîtra le « jour », c’est-à-dire « l’ère future », « ce qui est partiel sera détruit », comme dit saint Paul (2 Cor. XIII, 10)a. Ici à nouveau l’homéliste se sépare d’Origène et rapporte entièrement à l’Eucharistie ce qui est prescrit au sujet des chairs. Son développement revient à dire : dans cette nuit-ci, c’est-à-dire dans l’ère présente, nous avons besoin de l’Eucharistie, parce que notre salut réside dans la mort du Christ (dont l’Eucharistie est le Mémorial) ; mais quand viendra le « jour », l’ère future, nous n’aurons plus12 1. ’Ιουδαίοι μέν γάρ ώμων μεταλαμβάνουσιν αύτων, μόναις ταΐς λέξενιν έπερ<ε>ιδδμενοι των (fin de la p. 12 du cahier β' ; la suite manque). 2. Je résume ce qui subsiste des p. 1 et 2 du cahier γ', endom­ magées par une lacune. Pour les « os », l’idée d’Origène était probable­ ment colle que nous trouvons chez Théodorbt, qui le suit ordinaire­ ment, Quaesl. in Exod. XII, 24 (P. G., LXXX, 253 B 1) : < Ceux qui rompent les os de l'agneau sont ceux qui donnent un sens mauvais aux paroles divines et cherchent à les transposer dans leur propre perversité ». 44 UNE SPIRITUALITÉ DE LA COMMUNION besoin de l’Eucharistie, car alors notre salut s’épanouira en vie, nous vivrons avec le Christ vivant (Π, 23). Ce changement dans l'exégèse de la loi pascale est significatif d’une évolution dans la théologie et la piété chrétiennes, qui s’est produite dans le cours du iv« siècle, et dont les historiens n’ont peut-être pas assez analysé le caractère ni les causes. Nos homélies l’imposent à notre étude et nous permettent d’en fixer le trait essentiel et le point de départ : elle se caractérise par une attention plus grande sur l’efficacité que le corps du Christ avait par lui-même et, en conséquence, par une plus grande importance accordée à la communion eucharistique pour la sanctification personnelle du Chrétien ; la cause en est dans le développement de la théologie de l’incar­ nation pendant la même période. Origène partait du principe que l’important pour nous est de participer au Christ comme Verbe et Sagesse ; participer à son corps n'a de valeur que subordonnée à la participation à son esprit, qui compte seule en définitive. Sur ce point Origène n’était pas seulement en consonnance parfaite avec ] son époque, mais il exprimait une affirmation fonda-1 mentale du christianisme : c’est parce qu’il est le Verbe de Dieu que le Christ nous spiritualise. Comme i on concevait que la vie spirituelle de l’homme I consiste essentiellement dans la contemplation des ; réalités divines qui échappent aux regards du corps, ] on en concluait que la nourriture de l’âme était j LE ROLE DE D’INCARNATION 45 avant tout la méditation des Écritures, dans lesquelles le Verbe lui-même se laisse contempler sous des figures. Puis, au ive siècle, la lutte contre les Ariens amène les Pères à insister sur le rôle capital de l'incarnation dans notre salut, et saint Athanase en particulier s’exprime en des termes qui font apparaître dans un singulier relief que le corps pris par le Verbe de Dieu est un instrument essentiel de notre rédemption : c’est à cause de la chair assumée et sanctifiée par le Verbe que la sanctification passe du Christ dans tous les hommes : La chair assumée par le Verbe a été ointe en lui et par lui, afin que la sanctification, venant dans le Seigneur comme homme, passât de lui en tous les hommes1. Car le corps pris par le Verbe établit entre lui et nous une parenté ; c’est grâce à elle que nous pouvons participer à son Esprit et devenir des fils de Dieu : Grâce à notre parenté avec son corps (διά την πρδς το σώμα αυτού συγγένειαν) nous sommes devenus temple de Dieu, nous aussi, et avons été faits désormais fils de Dieu1 23 . Selon notre parenté avec sa chair (κατά τήν συγγένειαν της σαρκός) nous avons été libérés et unis dorénavant nous aussi au Verbe8. Des formules comme celles-là ne pouvaient faire autrement que d’attirer davantage l’attention sur la valeur sanctifiante de la communion eucharis­ tique, qui nous fait participer à son corps Ceci 1. Athanase, C. Arianos, I, 47 (P. G., XXVI, 109 C). 2. Athanase, ibid., 43 (100 C). 3. Athanase, ibid., II, 69 (293 C). 46 UNE SPIRITUALITÉ DE LA COMMUNION est mon corps »), à sa chair («Si quelqu’un ne mange ma chair... »). De fait, nos homélies nous permettent de constater que, si l’on attache désormais tant d’importance à la communion, c’est parce que celle-ci est mise en relation directe avec le rôle essentiel de la chair du Christ dans notre rédemption : la communion est présentée comme réalisant en nous le but de l’incarnation : Le Sang et l’Esprit se sont réunis en un seul être pour que, par le sang qui nous est connaturel, nous recevions l’Esprit qui ne nous est pas connaturel... (H, 7). Il nous a donné son corps pour qu’en nous mêlant à lui nous nous mêlions à l’Esprit Saint. En effet, la raison pour laquelle le Verbe de Dieu s’est rendu dans un corps et a s'est fait chair » selon le mot de l’Évangile, c’est pour que, dans notre incapacité de participer à lui comme Verbe, nous participions à lui comme chair, en appropriant à sa chair spirituelle la nôtre et à son Esprit notre esprit, autant que faire se peut... {Π, 18). Tous les grands textes eucharistiques du ive et du ve siècles reposent sur la même doctrine. Citons seulement Cyrille d’Alexandrie, pour rester dans le milieu théologique de l’homéliste : Le corps du Seigneur lui-même a été sanctifié par la puissance du Verbe qui lui était uni. Mais il a été rendu à ce point efficace dans l’eulogie mystique, qu’il peut même nous communiquer sa propre sanctification 1. L’importance accordée à la participation au corps du Christ ne fait pas oublier que l’essentiel reste la participation à son Esprit, puisque aussi bien la 1. Cyrille d’Alex., In Ioh., XI (P. G.. LXX1V, 528 B). CONSÉQUENCE DE LA LUTTE ANTIARIENNE 47 première est destinée à la seconde. On continue de l’enseigner avec insistance, et l’homéliste souligne qu’il nous faut « approprier à sa chair spirituelle la nôtre et à son Esprit notre esprit, autant que c’est possible », parce qu’il n’y a pas de participation authentique à cette chair, qui est spirituelle, si on la reçoit sans les dispositions correspondantes (Π, 18). Mais il n’en reste pas moins vrai qu’avant le milieu du iv® siècle on n’avait pas autant mis en valeur l’efficacité sanctifiante de la communion faite avec les dispositions requises. C’est une conséquence trop méconnue de la contro­ verse antiarienne. Celle-ci n’a pas seulement modifié les formules trinitaires ; par son insistance sur la valeur sotériologique de l’incarnation, elle a exercé une influence jusque sur la théologie de l’Eucharistie et amorcé par là même une évolution importante de la piété chrétienne, que devront noter les historiens de la spiritualité. Que les idées qui guident la pratique religieuse aient vraiment pris alors une tournure nouvelle, aucun document ne le montre avec plus d’évidence que nos homélies, où nous voyons un prédicateur qui, traitant des chairs de l’agneau, ne parle plus du tout des saintes Écritures, comme on le faisait au ni® siècle, mais uniquement de la communion eucharistique, et qui, dans son homélie III, écrit un Manuel du parfait Chrétien sous la forme d’un Manuel du parfait communiant. A côté de la spiritualité de l’Écriture naît une spiri­ tualité de la communion. CONCLUSION Pour en revenir à l’histoire littéraire, il semble que deux résultats principaux soient à consigner à la fin de ces deux volumes d’homélies pascales. 1° La collection pseudo-chrysoslomienne des sept homélies sur la Pâque. Nous pouvons désormais préciser le véritable caractère de la collection pseudo-chrysostomienne dite « les petites trompettes ». Elle est, contrairement à ce qu’on a cru, un assemblage artificiel de pièces qui avaient des origines fort diverses et qui ont été réunies pour cette seule raison qu’elles traitaient du même sujet. On y distingue cinq auteurs différents : celui des homélies I-III, celui de l’homélie V, qui s’est inspiré du précédent, celui de l’homélie IV, qui a puisé dans l’homélie V, celui de l’homélie VI ou pseudo-Hippolyte, celui enfin de l’homélie VII, qui n’a rien de commun avec les autres. Et aucun d’eux n’est Jean Chrysostome. A quelle époque ces homélies disparates ont-elles été groupées ? L’ont-elles été toutes en une seule fois, ou bien la collection s’est-elle constituée par étapes, par additions successives ? Nous n’avons pas CONCLUSION 49 le moyen de résoudre ces problèmes, au reste très secondaires. Ce qui importe davantage, c’est la qualité des pièces réunies. Nous devons au copiste qui les a rassemblées, et au patronage de Chrysostome sous lequel elles ont été placées, de nous avoir conservé d’abord une série de trois homélies (Ι-ΠΙ) inspirées d’Origène et constituant un document de valeur pour l'histoire de la théologie eucharistique, puis une homélie (VI) qui a utilisé le Περί του πάσχα d’Hippolyte et qui nous permet de connaître dans une certaine mesure la substance de ce traité, enfin, avec l’homélie VII, comme le montrera le volume suivant, un sermon de l’année 387, que des indices nombreux nous invitent à restituer à Grégoire de Nysse. 2° L'influence d’Hippolyte et d’Origène sur la liitéraiure pascale des siècles suivants. L’étude de ces homélies et de leurs sources a conduit aussi à reconnaître dans ses grandes lignes l’influence qu’ont exercée sur la littérature postérieure les traités d’Hippolyte et d’Origène sur la Pâque. On peut déjà délimiter les deux zones d’influence d'après le tableau suivant, que d’autres chercheurs compléteront ou nuanceront, s’il y a lieu : 50 CONCLUSION Hippolyte Origène Ps.-Origène, tract. IX. Cyrille d’Alexandrie. Gaudence de Brescia (avec des emprunts- à l’autre tradition). Théodoret. Ps.-Hippolyte, homélie, de qui dépend l’homélie dite de Proclus de CP. Ps.-Chrysostome, homélies I-III, de qui dépendent les homélies V et IV. Procope de Gaza. Victor de Capoue. TEXTE ET TRADUCTION S1GLES 1· Dans le lexie < [ > ] addendum delendum 2· Dans l'apparat critique add del oni sup V P R M Μ* O O’ D addidit, addiderunt delevit omisit, omiserunt supplevit, suppleverunt Saloniquc, monastère des Vlatéee, cod. 6 Paris, Parisinus gr. 7J2 Paris, Parisinus gr. 1022 Venise, Marcianus gr. App. 11, cod. 59 (main de Joasaph) — — — (main do Margounlos) Vatican, Ollobonianus gr. 101 (première main) — — — (seconde main) Oxford, Baroccianus gr. 212 3° Dans les citations du papyrus de Toura Les signes employés dans les citations du papyrus de Toura ont la valeur convenue en papyrologie : [ ] lacune dans le papyrus ( ) lettres ajoutées par l’éditeur pour développer une abrévia­ tion < > lettres ajoutées par l'éditeur pour réparer une omission. 54 PSEL'DO-CHRYSOSTO.ME I LE SACRIFICE DE L’AGNEAU Introduction 1 2 3 Les fêtent une Pâque terrestre après avoir nié la céleste ; nous autres, fêtant une Pâque céleste, nous avons « dépassé la terrestre. La Pâque qui fut célébrée chez eux était symbole du salut des premiersnés des Juifs, lorsque les premiers-nés égyptiens périrent sans que périssent ceux des Juifs, protégés symboliquement par le sang de la victime pascale ; mais la Pâque célébrée chez nous est cause du salut de tous les hommes, en commençant par le prcmierformé8, qui est sauvé et vivifié en eux tous. Les choses partielles et provisoires, images et figures des choses parfaites et éternelles, préludaient, ainsi que des esquisses, à la Vérité qui s’est maintenant levée ; mais quand la Vérité est là, la figure n’est plus de saison, de même qu’après la venue d’un roi, personne ne juge convenable de délaisser le roi présent pour se prosterner devant son image. Il est bien évident de soi que la figure est inférieure à la Vérité, quand la figure fête la vie éphémère des premiers-nés Pâqu® juive et Pâque chrétienne. Le mot 1. Allusion ά l’étymologie du mot Pûquc, expliquée par la suite. 2. Le premier homme, en parallélisme avec les « premiers-nés ». SUR LA PAQUE. I 55 ■ Πάσχα μέν γήϊνον έορτάζουσιν ’Ιουδαίοι τδ ουράνιον άρνησάμενοι, πάσχα δέ ούράνιον έορτάζοντες ήμείς τδ γήϊνον ύπερβεοήκαμεν · και τδ μέν παρ’ έκείνοις έπιτελεσθέν σωτηρίας πρωτοτόκων των έν Ίουδαίοις σύμβολον ήν, 5 ότε τοΐς Αίγυπτίοις πρωτοτόκοις ού συναπώλετο τά ’Ιουδαίων αίματι τού θύματος τού πάσχα συμβολικώς τηρηΟέντα, τδ δέ παρ’ ήμϊν έπιτελούμενον πάσχα της απάντων άνΟρώπων σωτηρίας έστίν αίτιον, άρξάμενον άπδ τού πρωτοπλάστου, δς έν άπασίν έστι σωζόμενος καί 10 ζωογονούμενος. Τά δέ μέρη των τελείων καί τά πρόσκαιρα των αιωνίων εικόνες καί τύποι προεμελετάτο πρδς τήν νυν άνατείλασαν αλήθειαν σκιογραφούμενα ’ άληΟείας δέ παρούσης ό τύπος ακαιρος, ώσπερ βασιλέως έπιδημήσαντος <ούδεΙς> αύτδν έάσας τδν ζώντα βασιλέα τήν εικόνα 15 προσκυνεϊν άξιοι. Η δήλη δή αύτόθεν ή τού τύπου παρά τήν αλήθειαν έλάττωσις, όπου γε δ μέν τύπος όλιγοχρόνιον ζωήν εορτάζει τήν των ’Ιουδαίων πρωτοτόκων, ή δέ αλήθεια VPMOB 2 άρνησάμενοι... ουράνιον om V || δέ om PB || 3 ύπερβεβήκαμεν VPM’B : ύπερβαίνομεν MO || έπιτελεσθέν VPB : έπιτελούμενον MO Il 7 τό δέ... πάσχα τής om Ο (sup O’) || 7-8 έπιτελούμενον... άνΟρώπων om V U 7 post πάσχα add έστιν Ο || 8 ανθρώπων om MO || 12 σκιογρα­ φούμενα VBM : σκιαγραφούμενα PO || 14 ούδείς add MO || 15 ή scripsi : ή VB ή P om MO II δή scripsi : δέ VPMOB || ή VP MO : ή B. 1 2 3 56 4 5 PSEUD0-CHRYS0ST0ME juifs, tandis que la Vérité fête la vie permanente de tous les hommes; car ce n’est pas grand'chose d’échapper à la mort pour un temps bref, quand on mourra peu après, mais c’est une grande chose que d’échapper à la mort complètement, comme cela se produit pour nous, pour qui « la Pâque a été immolée, le Christ ». Et le nom même de la fête ne prend toute son excellence que si on le traduit en l’appliquant à la Vérité : la Pâque était bien un a passage », d’après la traduction du mot, lorsque l’exterminateur qui frappait les premiers-nés « passa par-dessus » les maisons des Hébreux ; mais, « passage » de l’Exterminateur, c’est chez nous qu’elle l’est en toute vérité, quand une fois pour toutes il « passe par-dessus » nous, que le Christ a ressuscités pour la vie éternelle. Ainsi donc le sujet de la . ., .. Pâque tout entier doit être contemplé d’une manière spirituelle et reçu avec foi selon les exégèses apostoliques1 ; le fidèle, de son côté, désire à la fois comprendre comment l’esquisseI entière se rapporte à la Vérité et contempler d’une, certaine manière les réalités spirituelles qui le concer­ nent lui-même, à travers les réalités corporelles de ce temps-là, afin de s’approprier tout le contenu de la Loi en le comprenant selon le Christ, afin aussi qu'à Méthode d’exégèse 1. Selon l’exégèse de saint Paul surtout, qui a posé le principe de l’interprétation chrétienne de la Pâque : · Notre Pâque a été iinmolte: le Christ » (1 Cor. V, 7}. SUR LA PAQUE. I 57 τήν διηνεκή ζωήν τήν άπάντων άνθρώπων ’ ού γάρ μέγα τδ θάνατον πρδς βραχύ διαφυγεΐν τώ μικρδν ύστερον άποθανουμένφ, μέγα δέ τδ καθόλου θάνατον άποφυγεΐν, ίπερ ήμΐν περιγίνεται, οΐς «τδ πάσχα έτύθη Χριστός». Καί i, 5 αύτό γε τδ τής έορτής όνομα πλείστην έχει τήν ύπεροχήν έπΐ τής άληθείας έρμηνευόμενον * ύπέρβασις μεν γάρ έστι καθ’ έρμηνείαν τδ πάσχα, οτε ύπερέβη τούς Εβραίων οίκους δ τα πρωτότοκα παίων όλοθρευτής, ύπέρβασις δέ του όλοθρευτοΰ παρ’ ήμΐν άληθής, βταν καθάπαξ ημάς . ίο ύπερβαίνη πρδς τήν αιώνιον ζωήν άνισταμένους ύπδ Χριστού. 15 Ούτω μέν δή τήν ύλην ύπόθεσιν τού πάσχα θεωρεϊσθαι χρή πνευματικώς καί πιστεύεσθαι κατά τάς άποστολικάς εξηγήσεις ’ ποθεί δέ ό πιστδς καί τήν ύλην ύποτύπωσιν κατανοήσαι πώς έχει πρδς τήν αλήθειαν καί ώσπερεί θεωρήσαι τα καθ’έαυτδν πνευματικά διά των τότε σωματικών, Εν’ αύτώ καί τα τού νόμου πάντα οίκείως έχη νοούμενα κατά Χριστδν και διά τού πνευματικού τδ σωματικόν 4 I. Cor. V, 7. VPMOB I τήν’ VPB : των MO || μέγα ΡΜΟ : μετά VB || τδ VPMO : τδν Β II 2-3 τώ μικρδν... άποφυγεϊν om Β || 3 μίγχ Ρ : μετά VO om Μ || δέ τδ VPO : τδ δέ Μ || ήμΐν VPMB : ήν Ο || 4-5 καί αύτό γε VPB : om Μ έλεγε Ο || τδ τής έορτής όνομα om Μ || έχει τήν om Μ || 6 έρμη­ νευόμενον VPB : ερμηνεύει Μ έρμηνεύεται Ο || 7 έρμηνείαν VPOB : έβραίους Μ || οίκους δ VPM’B : παϊδας δ Μ, spatium vacuum in Ο || 9 παρ’ ήμΐν om Μ (sup Μ*) || 10 ύπερβαίνη VP : ύπερδαίνει M’ Β ύπερβήση Μ om Ο (ύπερ [vacuum] sup θ’) || πρδς τήν αίώνιον ζωήν om Ο (sup O’) H ύπδ VPB : ύπέρ Ο παρά Μ || 14 ώσπερεί ΡΜΟΒ : ώσπερ V || 16 ίχη MO’Peor : VPO έχων Β || 17 καί om Ρ. 4 5 58 PSEUDO-CHRYSOSTOME travers le spirituel le corporel lui devienne plus clair1 et qu’à la façon d’une peinture les choses visibles lui manifestent l’invisible. Le sacrifice de l’Agneau 1. La date 6 La commencement des mois de l’année Lors donc αυτής τής 8 10 7 Ro. VI, 2. 10-14 Ex. XII, 3-4, 6. VPMOB. 1 ύπέρ αύτου πάσχα VPB : πάσχα ύπέρ αύτου MO || έαυτφ VPMO : έπαυτώ Β ( = έπ’ αύτω ?) || 7 γάρ om Β || 10 κελεύει VPMO : κε>£υην (sic) B H 18 όλης VMOB : όσης Ρ || 21 άπό VPMO : έξ Β || 24 τύν addidi. 9 62 10 PSEUDO-CHRYSOSTOME tout ce temps1, le salut procuré par la bienheureuse victime était disposé devant l'homme, oui, mais non encore réalisé, puis, dans la cinquième durée, la Pâque véritable fut immolée, et l’homme premierengendré, sauvé par elle, sortit à la lumière perpé­ tuelle ; et le fait même que la Pâque n’était pas immolée exactement le soir, mais « vers le soir », montrait que ce n’cst pas exactement à la fin de l’âge présent, mais vers sa fin, que le Christ souffrirait. La même division du temps a été indiquée dans la parabole du Christ divisant la journée en cinq et disant que ceux qui sont appelés à la vigne, c’està-dire au travail de la justice, sont appelés, les uns à la première heure, d’autres à la troisième, d’autres à la sixième, d’autres à la neuvième, d’autres enfin à la onzième. Et en effet, il y avait là des appels diffé­ rents et des œuvres de justice différentes1 2 : autre celle de l’époque d’Adam et autre celle de l’époque de Noé, autre celle de l’époque d’Abraham et autre celle de l’époque de Moïse, dernière enfin et la plus parfaite celle de l’époque de la venue du ChristJ et c’est alors que le salaire du travail est payé au: derniers les premiers, selon la parabole du Sauveur puisque nous recevons les premiers la renaissance dans le baptême, nous pour qui « le Christ a éti 1. La 5* époque y est comprise, partiellement du moins, puisqu'elle commence avec la naissance du Christ, avant sa Passion. — On peut aussi rattacher παντί à άνΟρώπω et traduire : Pendant et temps, le salut était proposé à tout homme... 2. Ce qu’on devait faire pour être « justifié » n'était pas la même chose aux cinq époques. 63 SUR LA PAQUE. I 5 10 15 20 παρουσίας · έν ώ χρόνω παντί προΰκειτο μέν άνθρώπφ ή διά του μακαρίου θύματος σωτηρία, οΰπω δέ έτελεϊτο, έν δέ τω πέμπτφ διαστήματι του χρόνου τδ πάσχα τδ αληθές έθύετο καί ό δι’ αύτοΰ σωζόμενος πρωτόγονος άνθρωπος εις τδ διηνεκές έξήει φως* καί τό γε μή έπ’ αύτης της έσπερος άλλα «πρδς έσπέραν » τδ πάσχα’θύεσθαι ’έδήλου τδ μή έν αύτω τω τέλει του πάροντος *αίώνος άλλα πρδς αύτδ [τδ] πάσχειν Χριστόν. Διηρημένον δέ οΰτω τδν χρόνον ίδειξεν ή παραβδλη <Χριστού> τεμόντος είς πέντε τήν ήμέραν καί τούς κεκλημένους είς τδν άμπελώνα, τοΰτ’έστιν είς τήν της δικαιοσύνης έργασίαν, φάσκοντος καλείσθαι τούς μέν ύπδ τήν πρώτην ώραν, τούς δέ ύπδ τρίτην, τούς δέ ύπδ έκτην, τούς δέ έννάτην, τούς δέ ένδεκάτην · καί γάρ ήσαν διάφοροι κλήσεις αύται καί διάφορα δικαιώματα, έτερον μέν τδ έπι Άδάμ, έτερον δέ τδ έπί Νώε, άλλο τδ έπί ’Αβραάμ, άλλο τδ έπί Μωϋσέως, τελευταίον δέ καί τελεώτατον τδ έπί της Χριστού παρουσίας, δτε καί των έργων ό μισθδς άποδίδοται πρώτοις τοίς τελευταίοις κατά τήν σωτήριον παραβολήν, έπεί πρώτοι τήν άναγέννησιν ημείς έν βαπτίσματι κομιζόμεθα, οΤς αέτύθη Χριστός», G Ex. XII, 6. 9 Mal. XX, 1-16. 20 1 Cor. V, 7. VP ΜΟΒ. •ί post σωζόμενος add ό Β || τό διηνεκές έξήει φως VPOB : τό φως τό διηνεκές έξήει Μ || 6 έδήλου τό scripsi : έδηλοϋτο VPMOB || 7 αΐώυος scripsi : άμνοΰ VPMOB || 8 αυτό VP.MO : αυτόν Β || τό eeclusl || post τό add τέλος Μ || διηρημένον... τόν χρόνον ΡΜΟΒ : διηρημένου... του χρόνου V || 9 Χριστού addidi || τεμόντος MO : τεμώντος Β τεμών τό VP H 10-11 τοΰτ’έστιν.... καλεϊσύαι om Μ (sup Μ*) || 12 τήν V : τής Β οιπ ΡΜΟ || πρώτην ώραν VPMO : πρώτης ώρας Β || τρίτην VPMO : τρίτης Β || 16 post ’Αβραάμ add καί Β. 3 10 64 PSEUDO-CHRYSOSTOME immolé », puis est ressuscité et a insufflé l’Esprit pour notre renouvellement1. 2. Le lieu 11 12 Tel est donc le sens mystique . du 14, tels le symbole de la victime, la nuit lumineuse12 et le jour qui succèdent à l’immolation. Quant à l’ordre de manger dans chaque maison toute la victime et de ne pas emporter de ses chairs au dehors, cela indique qu’une maison unique possède seule le salut dans le Christ, à savoir l’Église répandue sur toute la terre, autrefois étrangère à Dieu et maintenant seule familière de Dieu, parce qu’elle a reçu les envoyés3 du Seigneur Jésus ; tout comme la maison de Raab, maison de l’ancienne prostituée, pour avoir accueilli les espions de JésusJosué, fut seule aussi à être sauvée dans la ruine de Jéricho. Ainsi, bien que les maisons des Hébreux soient nombreuses, elles ont la valeur d’une seule maison ; de même, les Églises des villes et des campagnes, tout en étant un grand nombre, sont une Église unique. Car unique en elles est le Christ, où que ce soit, lui qui est parfait et indivisible —1 et c’est bien pourquoi la victime était parfaite dans Une seule maison 1. L'auteur souligne que la mort du Christ n'est pas seule rédemp- 9 trice ; sa résurrection l’est aussi, et c’est seulement après sa résurrec- I tion qu'il a donné l’Esprit aux Apôtres (en soufflant sur eux, cf. Jean, \ XX, 22). L’homéliste s'expliquera davantage plus loin sur l'eiïlcacitê particulière de la résurrection (II, 23-24). 2. A Pâques la lune brille pendant toute la nuit, puisque c’est 4 la pleine lune. Cette » nuit lumineuse·», qui succède à l’immolation de l’agneau et qui précède le « jour », est le symbole de la condition 65 SUR LA PAQUE. I έφ* ω άνεστη καί τό πνεύμα τό άγιον είς άνακαίνισιν ήμών ένεφύσησεν. Αυτή μέν οΰν ή τεσσαρεσκαιδεκάτη μυστικώς νοουμένη, καί τοιοΰτον τό του θύματος σύμβολον καί ή τήν θυσίαν 5 διαδεχομένη φωτεινή νύξ καί ήμέρα ‘ τό δέ βλον έφ’ έκαστη ς οίκίας έσθίεσθαι τό ιερεΐον καί μή έκφέρεσθαι των κρεών «έξω» δηλοι μίαν οικίαν μόνην έχουσαν τήν έν Χριστώ σωτηρίαν, αυτή δέ ήν ή καθ’βλης της οικουμένης έκκλησία, ή πάλαι μέν άλλοτρία θεού, νυν δέ μόνη πρός θεόν οίκείως 10 έχουσα διά τό δέξασθαι τούς άποσταλέντας παρά του κυρίου Ίησοΰ, ώσπερ ή της ’Ραάβ ή της πάλαι πόρνης οίκία τούς κατασκόπους ύποδεξαμένη τούς παρά Ίησοΰ μόνη καί έσώζετο, της Ιεριχώ πορθουμένης ' ώστε εί καί πλείους αί των Εβραίων οίκίαι μιας έχουσι δύναμιν, ώσπερ αί κατά 15 πόλεις καί χώρας έκκλησίαι πολΛαί τόν αριθμόν οΰσαι μία έστίν έκκλησία ' είς γάρ έν αύταις ό Χριστός απανταχού ό τέλειος καί άμέριστος — διόπερ «τέλειον» ήν έφ’ 5-7 Ex. XII, 46. 11-13 Cf. los. Π ; VI, 22-25. 17 Ex. XII, 5. VPMOB. 1 άνακαίνισιν VPM : άνακαίνησιν Ο άνακαίνωσιν Β || 3 ή τεσσαρεσκα’.δεκάτη μυστικώς VPOB : μυστικώς ή τεσσαρεσκαιδεκάτη Μ ||4 τοιοΰτον VPM : τοιοΰτο ΟΒ || 5 διαδεχομένη ΡΜΟΒ : δεχόμενη V || 8 καθ’ όλης ΡΜΟΒ : καθόλου V || 10 κυρίου om V || 11 ώσπερ ή της MO : ώσπερεί τις VPM’B || ή* om MO || 12 post Ίησοΰ add του Ναυή Β ήτις MO || 15 post χώρας add σεμνά! V || 15-16 πολλοί... έκκλησία om V H 17 τέλειον VMO* : τέλεον PB τέλειος Ο. présente du Chrétien : depuis l'immolation du Christ, le Chrétien a la foi du baptême, qui est tout ensemble nuit et lumière, en attendant que se lève le « Jour » de la résurrection, où « le Christ nous illuminera » et où « nous paraîtrons devant la toute divine Vérité » (cf. II, 23,27). 3. Le mol employé en grec évoque les Apôtres. 11 12 66 PSEUDO-CHRYSOSTOME chaque maison et n’était pas divisée entre des maisons différentes ; — Paul lui-même dit que nous sommes tous un dans le Christ, parce que « Un est le Seigneur et une la foi ». 13 14 Par l’unité indivisible de ]a victime la Loi préfigurait donc nécessairement le Christ, en préfigurant aussi dans cette unité celle de l’Église. C’est bien dans le Christ que nous avons le salut, et dans le sacrifice du Christ1 : aussi savons-nous que tout ce qui a précédé sa venue était disposé en vue de cette venue, et que la seule chose qui ait été proposée à l’humanité entière depuis l’origine et comme mise devant ses yeux, c’est l’immolation du Christ pour tous ; mais nous n’ignorons pas, d’autre part, qu'à l’Église unique appartient ce salut et que personne hors de l’Église catholique et de la foi ne peut participer au Christ ni être sauvé. Connaissant cela, d’un côté nous savons, que ce n’est pas dans l’observation de la Loi, mais, dans le Christ, que le salut du monde entier s’achève1, et de l’autre, nous dénions aux hérésies impies toute espèce d’espérance, nous les plaçons au contrair complètement « en dehors » de l’espérance, car elle n’ont, certes, meme pas la plus petite participatioi au Christ, mais elles se réclament sans fondement di Ne pas emporter de chairs on dehors 1. Dane cette phrase et dans le développement qui suit, l’auteu exclut d’un côté les Juifs (puisque « c'est dans le Christ que nou avons le salut ■), et, de l’autre, les hérétiques (puisque le salut nou est donné « pur le sacrifice du Christ », donc dans {’Eucharistie, dont sont exclus les hérétiques). — Un des fragments d'Ori gène conserv dans les chaînes (Selecta in Exodum, P. G., XII, ‘285 D-28B A) diri| SUR LA PAQUE. I 67 έκάστης οίκίας τό ίερεΐον καί ούκ είς διαφόρους έμερίζετο ’ — φησί γούν ή μας καί δ Παύλος ένα είναι πάντας έν Χριστφ, διότι καί δ κύριος είς καί ή πίστις μία. Τήν ούν ένωσιν του ίερείου την αδιαίρετον άναγκαίως δ νόμος είς Χριστόν προετύπου, έν ταύτη καί τήν της εκκλησίας ένωσιν προδιατυπών ' έν Χριστώ μεν δη τήν σωτηρίαν έχομεν καί έν τη θυσία του Χριστού, καί πάντα τα πρό της παρουσίας είς την παρουσίαν προευτρεπισθέντα γινώσκομεν καί τούτο μόνον είς σωτηρίαν άπάση τή άνΟρωπότητι 10 προκείμενον έξ άρχης καθαπερεί πρό δφθαλμών τόν Χριστόν ύπέρ πάντων τυθήναι/Γμια δέ^τήνπροσηκουσαν έκκλησία τήν σωτηρίαν τούτην έπιστάμεθα καί μηδένα της καθολικής έξωθεν έκκλησίας καί πίστεως μετέχειν Χριστού δυνάμενον μηδέ σώζεσθαι ' καί ταΰτα είδότες ούτε έν τοΐς κατά νόμον 15 άλλ’ έν Χριστώ τήν άπαντός τού κόσμου σωτηρίαν ϊσμεν περαιουμένην, ούδέ ταΐς άθέοις αίρέσεσιν άπονέμομέν τι πρός τήν έλπίδα άλλά παντελώς έξω τής έλπίδος τίθεμεν αύτάς, άτε δή μηδέ τήν^ βραχυτάτην έχουσας Χριστού μετουσίαν άλλά κενώς έπιφημίζουσας έαυταις τό σωτήριον 13 5 3 Eph. IV, 5. 17 Ex. XII, 46. VPMOB. 3 ό om MO H 5-6 έν τούτη... προδιατυπών VPM’OB : ότι Μ || 10 post όφΟαλμών add άπάντων MO || II προσήκουσαν scripsi : προσηκούση VPMOB || 13 Χρίστου om MO (sup Μ’) || 14 οΰτε ΡΜΟΒ : ούδέ V K 15 άπαντός τοϋ κόσμου VPB : του παντός κόσμου MO || 17 τήν om Β H 18 αύτάς VPMO : αύτούς Β || άτε VPMO : δτε Β || 19 άλλά κενως VPMO : άλλαινω; Β (— άλλα καινως ?). la môme parole de l’Exode à la fois contre les Juifs et contre les hérétiques. 2. Le mot e été choisi pour marquer que les Juifs avaient du moins l’amorce du salut, ce que n’ont pas les hérétiques. 14 6$ 15 PSEUDO-CHRYSOSTOME Nom Sauveur1, pour tromper et léser ceux qui sont capables de s'attacher davantage au nom et à l’apparence qu’à la réalité. Que personne donc ne brise le lien des choses anciennes avec le Christ ni ne suppose que sans le Christ aucun de ceux qui l’ont précédé fût sauvé ; mais, d’autre part, à ces faux maîtres d’aujourd’hui qui falsifient la vérité et fabriquent de vains semblants d’églises en dehors de la vérité et étrangers au Christ, à des gens pareils que nul ne donne le nom de Chrétiens ni n’ait com­ munion avec eux : ce n’est pas permis, puisque la Victime n’est pas emportée hors de la Maison sacrée ni donnée en communion à ceux du « dehors ». 3. La Victime 16 Mais, préfiguration de la , gloire du Sauveur, nous I voyons que l’agneau est a parfait, mâle et de l'année « Parfait », parce que seul le Christ est sans défaut1 en toute vertu, immaculé sous tout rapport, pourvu) de toute justice depuis le début jusqu’à la fin, comme] il le dit lui-même : « C’est ainsi qu'il convient que nous accomplissions toute justice ». C’est pourquoi toutes les victimes étaient offertes parfaites et immaculées, parce qu'elles étaient toutes immolé*1 2 1. Thème courant de l'héréséologie : les hérétiques se présentai sous le nom de Chrétiens, mais ils n'y ont pas droit, puisqu'ils n participent plus au Christ. Il faut les appeler du nom de leur chef Basilidiens, Marcionites, Ariens, etc. « Que nul ne donne à de tels gai le nom de Chrétiens » (§ 15). 2. Cf. Origène, Περί πάσχα, cahier β’, p. 6 : τέλ<ε>ιον γάρ έσττν ό Χ(ριστό)ς τω έν μηδενΐ ύστερ<ε>ισΰαι μηδέ ένλιπές τι ίχειν. Ί SUH LA PAQUE. 1 69 δνομα πρδς άπάτην καί βλάβην των δνόματι καί σχήματι μάλλον ή άληθεία προσέχειν δυναμένων. Μήτε οδν τά παλαιά τις άπορρηγνύτω Χρίστου μηδέ άνευ Χριστού σώζεσθαί τινα των προτέρων ύπονοείτω, μήτε τούς νυν 5 παραδιδάσκοντας καί τήν άλήθειαν παραχαράττοντας καί μάταια παρασκευάζοντας έκκλησιών σχήματά τε της άληθείας έκτδς καί άλλότρια Χριστού, τούς τοιούτους μήτε χριστιανούς όνομαζέτω τις μήτε κοινωνίαν αίρείσθω πρύς αύτούς ’ ού γάρ έξεστιν, έπείπερ ούκ έκκομίζεται της 10 ίερας οικίας τδ θύμα ούδέ είς κοινωνίαν τοϊς « έξω » προφέρεται. Είς δέ τήν τού Κυρίου δόξαν προτετυπωμένον όρώμεν τδ «τέλειον» είναι καί «άρσεν» και «ένιαύσιον» τδ πρόβατον. « Τέλειον » μέν γάρ δτι μόνος Χριστδς άνενδεής 15 έν τη πάση άρετη καί κατά πάντα τρόπον άμωμος καί έξ άρχής καί είς τέλος ούδεμιας ένδέων δικαιοσύνης, ώς αυτός φησιν ' «Ούτως γάρ πρέπον έστίν ήμιν πληρώσαι πάσαν δικαιοσύνην» · διδ καί πάντα τά θύματα προσήγετο τέλεια καί άμωμα, δτι καί πάντα είς τύπον 10 Ex. XII, 46. 13 Ex. XII, 5. 17 Mat. Ill, 15. VPMOB. 1-2 των... δυναμένων om Μ {sup Μ*) || I των VPM’B : τφ Ο || 6-7 παρασκευάζοντας... έκτός om Μ (sup Μ*) || 6 σχήματα VM*B : σχίσματα ΡΟ || 7 post άλλότρια add του MO || post Χριστού add παρασκευάζοντας Μ || 8 μήτε VPB : μηδέ MO || κοινωνίαν αίρείσθω VPMB : κοινωνούς άναφείσθω Ο || 10 ούδέ VPB : μηδέ Μ δέ Ο || 13 τέλειον είναι VPOB : είναι τέλειον Μ || τό om Ο || 15 πάση ΡΜΟΒ : παρούση V || 16-18 ώς... δικαιοσύνην om Μ {sup Μ*). 15 16 70 PSEUDO-CHRYSOSTOME en figure du Christ, et les prêtres aussi, d’après l’ordre de Dieu, devaient être intègres et parfaits de corps, parce qu’ils étaient tous la figure du Prêtre véritable. 17 18 « Mâle » d’autre part est 1 Agneau, parce que domi­ nateur aussi, possédant la domination par nature, comme le mâle a une domination corporelle sur la femelle1. Le Christ, en effet, est dominateur et roi par nature et en vérité, en tant qu’il est homme céleste : il s’est mis à notre rang comme frère selon la nature charnelle, mais il est établi sur nous comme maître selon la divinité spirituelle. C’est pourquoi il est aussi, lui et lui seul, l’époux de cette épouse qu’est l’humanité entière. Ni Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes, n’est l’époux, lui qui, parlant du Christ et de lui-même, dit du Christ : « Celui qui possède l’épouse, c’esl l'époux », et de lui-même : « Mais l’ami de l'époux, qui esl là et entend sa voix, est rempli de joie à la voix de l’époux: voilà donc ma joie, en plénilude »; ni davantage les Apôtres ne sont les époux de l’Église : ils ont reçu par grâce la ressem­ blance du Christ et ils sont devenus fils du Christ grâce à l’Esprit du Christ, mais que dit le bienheu­ reux Paul ? « Je vous ai unis à un unique époux, pour vous présenter, telle une vierge pure, au Christ ». Mâle . 1. Cyrille d’Alex., De Ador. in spir. et ver. ,XVII (P. G.,' LXVIII, 1068 C 7-8) : ήγεμονικώτατον δΐ τύ άρσεν άβί, καί έν δευτέρ? τάξει τδ θήλυ πανταχη. Dans ce qui nous reste du Περί πάσχα, Ori­ gine est très vague : fippev δέ τδ στερεόν καί άνδρ<ε>ΐον αύτοδ δηλοΰται, ένιαύσιον δέ ctpT/ται έπΐ δ ένιαυτδς σημαίνει άριθμδν (fin de la p. du cahier β' ; la suite manque). Cf. sapra, p. 39, n. 2. SUR LA PAQUE. I 71 έθύετο του Χριστού, καί τούς Ιερείς αρτίους είναι καί τελείους τοίς σώμασιν έκέλευεν ό θεός, δτι τού αληθούς ίερέως ήσαν άπαντες τύπος. '· ιο 15 •20 ’ « "Αρσεν » δέ τό πρόβατον, δτι καί ηγεμονικόν, φύσει τήν ηγεμονίαν £χον, ώσπερ ό άρρην έχει σωματικήν ηγεμονίαν πρδς τό θήλυ ' φύσει γάρ καί άληθεία Χριστός ήγεμών καί βασιλεύς, άτε ών έπουράνιος άνθρωπος, καί συνταχθείς μέν ήμίν ώς αδελφός κατά την φύσιν τήν σαρκικήν, έφεστώς δέ ώς δεσπότης κατά τήν θεότητα τήν πνευματικήν. Διό καί νυμφίος αυτός δή καί μόνος ώς νύμφης τής πάσης άνθρωπότητος, καί ούτε ’Ιωάννης νυμφίος ό προφητών μέγιστος, δς γέ φησι περί Χριστού καί εαυτού, ττερί Χριστού μέν ‘ «'Ο έχων τήν νύμφην νυμφίος έστίν», περί έαυτού δέ · «*Ο φίλος δέ τού νυμφίου ό έστηκώς καί άκούων τήν φωνήν αύτοΰ χαρα χαίρει διά τήν φωνήν τού νυμφίου ' αύτη οδν ή χαρά ή έμή πεπλήρωται», ούδέ μήν οί άπόστολοι νυμφίοι τής έκκλησίας, καίτοι γε τήν πρός Χριστόν όμοίωσιν κατά χάριν λαοόντες καί υιοί Χριστού διά τό Χριστού πνεύμα γενόμενοι, αλλά τί φησιν ό μακάριος Παύλος ; «'Ηρμοσάμην γάρ ύμάς ένί άνδρί παρθένον αγνήν παραστήσαι τώ Χριστώ». 13, 14 loll. Ill, 29. 21 Π Cor. XI, 2. VP.MOB. 2 έκέλευεν VP : έκέλευσεν ΜΟΒ || άληθοΰς VPOB : αληθώς Μ || •1 καί oui Ρ || 5 τήν ηγεμονίαν έχον οιη Μ (sup Μ*) || 10-22 την πνευματικήν... τφ Χριστώ om Μ (sup Μ*) || 19 post κατά add τήν Μ· || τό VPOB : τοϋ Μ*. 3-1 17 18 72 19 PSEUDO-CHRYSOSTOME Le Seigneur était donc en toute vérité dominateur, maître et roi, non seulement parce qu’il était Dieu parmi les hommes, mais encore, selon sa divinité préexistante, parce qu’il était par nature roi de toute la création, n’ayant pas reçu la royauté par grâce, mais la possédant en réalité et par naissance, comme engendré du Père ; et l’agneau était encore « de l'année », ce qui indiquait que le Seigneur était sur la terre un être neuf qui n’avait rien de la vétusté humaine. Si donc quelqu’un déclare que le Seigneur est un simple homme et s’il place le Christ dans notre nature, pour lui l’agneau n’est pas « parfail » ni immaculé, car aucun homme n’est immaculé ; pour lui l’agneau n’est pas « mâle », car aucun des hommes n’a une domination naturelle et absolue sur les hommes ses semblables. A son tour celui qui compte le Seigneur dans la création et dit qu’il a la divinité par grâce et non en réalité, lui non plus n’a pas un « mâle » comme agneau immolé pour lui ; car il n’a pas connu Celui qui est roi par nature, mais il se tourne vers un autre qui ne l’est pas par nature ni en réalité. Mais en outre, si quelqu’un introduit de la vétusté humaine dans le Christ et ose le dire accessible au péché, astreint à l’esclavage de la Loi ou soumis par nécessité à la mort, il n’a pas un agneau « de l'année » et n’a pas perçu la nouveauté qui est dans le Christ. De l'année 20 SUR LA PAQUE. I 5 73 Ήγέμων ούν άληθώς καί δεσπότης καί βασιλεύς ό κύριος, ού μόνον ότι θεός ήν έν άνθρώποις, άλλα καί κατά τήν προϋπάρχουσαν θεότητα, ότι φύσει βασιλεύς άπάσης της κτίσεως, ού χάριτι τό βασιλεύειν λαβών, άλλ* εχων έν άληθείφ και γεννήσει τη έκ πατρός ' έτι δέ καί «ενιαύσιον» τό πρόβατον, οπερ έδήλου τόν κύριον νέον έπΐ γης βντα καί παλαιότητος ούδέν της έν άνθρώποις έχοντα. Et τις οΰν άνθρωπον ψιλόν λέγει τόν κύριον καί της 10 ήμετέρας φύσεως τίθησι τόν Χριστόν, ‘τούτω τό πρόβατον ούκ έστι «τέλειον» ούδέ «άμωμον», ούδείς γάρ άνθρω­ πος άμωμος, ‘τούτω τό πρόβατον ούκ έστιν «άρσεν», ούδείς γάρ άνθρώπων ηγεμονίαν έχει φυσικήν καί ολόκληρον πρός τούς όμοφυεΐς άνθρώπους · καί δς έν κτίσει τόν 15 κύριον άριθμει καί φησι κεχαρισμένην έχειν, ούκ άληθη, τήν θεότητα, ούδ* ούτος «άρσεν» έχει τό Ουόμενον ύπέρ αύτου πρόβατον, ού γάρ έγνω τόν φύσει βασιλέα άλλ’ είς έτερον τόν μή φύσει μηδέ άληθεία περιτρέπει · άλλά καί εϊ τίς <τι> έκ της άνθρωπίνης παλαιότητος εις Χριστόν 20 άνάγει ή δεκτικόν αμαρτίας" λέγειν τολμά ή νόμου' δουλεία προσήκοντα ή θανάτω κατ’ άνάγκην υποκείμενον, οΰτος «ένιαύσιον» ούκ έχει τό πρόβατον ούδέ της καινότητος ήσθετο της έν Χριστώ. VPMOB. 3 post φύσει add καί Μ || τής om VB || 10 τούτω scripsi : τούτο VPMOB II 11-12 τέλειον... ούκ έστιν om V || 12 τούτω scripsi : τούτο ΡΜΟΒ H 14 δς VPMO : ώς Β || 15 κύριον ΡΜΟΒ : θεόν V || κεχαρισμένην ΡΜΟΒ : καί χαρισμένην V [| έχειν VPB : έχει MO || ούκ άληθή VPM'B : ού φυσικήν MO || 16 οδτος ΡΜΟΒ : ούτως V || 17-18 άλλ’ εις... περιτρέπει om Μ {sup Μ*) || 19 clomB || τι add Savile || 22 ούκ om Ο (sup Ο*) H 22-23 τής καινότητος ήσθετο τής έν Χριστώ VPOB : τής έν Χριστώ καινότητος ήσθετο Μ. 20 74 21 22 PSEUDO-CH RYSOSTOME Π reste à comprendre le symbole de l’agneau et du bouc. L’agneau donc, selon Isaïe, est un symbole de la douceur du Christ : « Il s'est laissé conduire comme un agneau à Γ immolation el comme une brebis muette devant son tondeur»; et un bouc, selon la Loi, était victime pour le péché : « Un jeune bouc du troupeau pour le péché ». S’étant donc laissé conduire doux comme un agneau, il a été, comme un jeune bouc, immolé pour le péché, en se donnant lui-même par sa douceur pour le salut des hommes : salut que nous demanderons d’obtenir par la foi et l’amour envers le Seigneur Jésus-Christ, qui a souffert pour nous. A lui et avec lui la gloire soit au Père avec le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen. Pris parmi les agneaux et les boucs SUR LA PAQUE. I /O 'Υπολείπεται του προβάτου τό σύμβολου καί του έρίφου κατανοήσαι. Έστι τοίνυν το μέν πρόβατον κατά τον Ήσαίαν ήπιότητοςτής Χρίστου σύμβολου ' «‘Ως πρόβατον» γάρ « έπΐ σφαγήν ήχθη καί ώς αμνός έναντίον του 5 κείραντος αύτόν άφωνος», έριφος δέ κατά τόν νόμον ύπέρ αμαρτίας θύμα. »Χίμαρον» γάρ φησι « έξ αιγών περί αμαρτίας». Προσαχθείς οΰν ήπιος ώς πρόβατον, ύπέρ αμαρτίας ώς χίμαρος ών τέθυται, διά τής ήπιότητος δούς εαυτόν εις τήν των άνθρώπων σωτηρίαν, ής εύξόμεθα 10 τυχεϊν δια. πίστεως καί αγάπης του παθόντος ύπέρ ημών κυρίου ‘Ιησού Χριστού, δι’ ού καί μεθ’ ού τώ πατρί ή δόξα συν άγίω πνεύματι είς τούς αιώνας τών αιώνων. ’Αμήν. 3 Is. LUI, 7. 6 Num. VII, 16 cl alibi. VPMOB. I τό σύμβολου καί του έρίφου VPMB : καί του έρίφου τό σύμβολου Ο H 5 αύτόν VPMB : αύτός Ο || 6 έξ αίγών VPMB : έξαγαγών Ο || 7 ήπιος Β : ήπίως VPMO || 11 κυρίου om MO. 21 22 76 PSEUDO-CHRYSOSTOME II L’ONCTION ET LE REPAS 1. L’Onction 1 2 La raison d’etre des figures la Loi apparaît au contact de la Vérité : par exemple, pourquoi l’agneau dont la Loi se servait pour le sacrifice pascal était immaculé, mâle, de l’année, pris le 10 pour être immolé le 14 vers le soir, et pourquoi le moment où l’on célébrait la Pâque était considéré comme le début des mois. Tout cela, en effet, dans le Christ et dans la Passion du Christ, se montre vrai et nécessaire, mais par soi-même ne peut avoir aucune raison. Ceux qui ignorent le Christ ne sauraient donner une justification de ces choses ni expliquer pourquoi Dieu les a prescrites ; et pas davantage ne sauraient dire pourj quel motif un sacrifice était fixé pour le salut desj premiers-nés, et une onction de sang faite sur les j portes. Quelle efficacité, en effet, l’immolation des,i victimes avait-elle sur le salut des premiers-nés ? efl de quelle nécessité était l’onction de sang « commet Je verrai le sang et je vous protégerai dc SUR LA PAQUE. Il 77 β' Τδ των νομικών τύπων εύλογον επί της άληθείας φαίνεται, olov τδ άμωμον είναι τδ πρόβατον, *φ περί τήν του πάσχα θυσίαν δ νόμος έχρήσατο, τδ άρρεν είναι, τδ ένιαύσιον είναι, τδ δεκάτη του μηνδς ληφθέν τεσσαρεσκαιδε5 κάτη θύεσθαι πρδς έσπέραν, τδ αρχήν λελογίσθαι μηνών, ήνίκα τδ πάσχα έτελεΐτο · πάντα γάρ ταύτα έν Χριστώ καί τω τού Χριστού πάθει συνίσταται καί αληθή καί άναγκαΐα, καί καθ’ έαυτά λόγον έχειν ούδένα δύναται. Ούδ’ αν ευροιεν οί Χριστόν άγνοοΰντες άπολογισμδν 10 ποιήσασθαι περί τούτων και διδάξαι διά τί ταύτα προσέταξεν ό Θεός, ούδ’ αύτό γε δλως τίνα αιτίαν έχει τδ θυσίαν επί τή σωτηρία τών πρωτοτόκων όρίσαι και χρΐσιν τού αίματος έπΐ ταΐς είσόδοις ποιήσασθαι ' τί γάρ Ισχυρόν είς τήν τών πρωτοτόκων σωτηρίαν ή τών θυμάτων σφαγή, τί δέ 15 άναγκαιον ή τού αίματος χρΐσις είς σημείον έπι τών 15 Ex. XII, 13. VPMOB. 2 φαίνεται VPMB : φέρεται Ο || 2φ περί scripsi : ώσπερ VPMOB φπερ Μ* || 3 τό* VPOB : καί Μ || 4 είναι om Μ || post ληφθέν add τό MO U 5 άρχήν VMOB : άρχή Ρ || λελογίσθαι μηνών VPOB : μηνών λβλογείσθαι Μ || 7 καί άληθή καί άναγκαΐα om Μ (sup Μ*) || 7 ούδένα ΡΜΟΒ : ούδε V || 9 απολογισμόν VPB : άπό λογισμών MO || 10 post ποιήσασθαι add τι MO || 12 τη σωτηρία ΡΜΟΒ : της σωτηρίας V H του om V || 13 γάρ ΜΟΒ : δέ VP || post Ισχυρόν add Ουσίαν ΜΟΒ || 14 post πρωτοτόκων add όρίσαι καί χρΐσιν αίματος έπί ταΐς είσόδοις ποιήσασθαι τί δέ Ισχυρόν είς τήν τών πρωτοτόκων ΜΟΒ (insuper ante όρίσαι add σωτηρίαν MO). 1 2 78 3 4 PSEUDO-CHRYSOSTOME signe » sur les maisons ? Dieu, quant à lui, connaissait assurément, même sans signe, les maisons des Hébreux, si bien qu’on s’étonne de sa parole : «Je verrai le sang et je vous protégerai ». Mais en rapportant cela aussi à la Vérité, on en découvre la raison d’être, comme nous l’avons montré pour les autres figures qui viennent d’être dites. Quand la Victime imma­ culée souffre pour nous, la mort qui vient de l’homme i premier-formé est dissoute, l’homme premier-engendré, qui est en nous tous, est sauvé, étant vivifié par la résurrection du Sauveur (car il est normal que la Vie dissolve le péché et la mort), le Sang immaculé devient un signe salutaire pour ceux qui y participent, et Dieu, le regardant, sauve ceux qui en sont oints par la foi1, tandis qu’ils ne peuvent échapper à l’ange du juste châtiment autrement que par le Sang miséricordieusement versé pour nous. Tu vois toute la valeur que prend la figure, quand on la contemple par rapport à la Vérité. Si donc un Juif se met à dire : « Pourquoi donc le Fils souffrait-il pour que le monde fût sauvé, comme s’il ne pouvait être sauvé même sans cela ? », qu’on lui réplique : « Pourquoi donc la Pâque était-elle immolée pour le salut des premiersnés juifs, comme s’ils ne pouvaient être sauvés même sans cela ? ». Et cet homme-là n’aura rien à répondre, car Dieu n’a pas besoin de sacrifice ni de signe pour reconnaître les maisons. Mais c’est à nous que 1. Cf. Obigène, Περί πάσχα, cahier β’, p. 9 : χρίσκ [πίση]ς έστιν ή είς αύτόν, [δι’ ής πι]στεύθ|ΐεν τήν τ[οΰ όλο]θρ[ε]υτοΰ δύναμιν κα[ταργ]ου[ μένην]. SUR LA PAQUE. II 79 οικιών ; Θεός γέ τοι καί άνευ σημείων τάς Εβραίων έγίνωσκεν οικίας, ώστε θαυμαστόν τό λέγειν «‘Όψομαι τό αίμα καί σκεπάσω υμάς»· άνάγων δέ καί ταΰτα εις τήν αλήθειαν τό εύλογον αύτών έπιγνώσκει, καθάπερ 5 έπί των άλλων των προειρημένων έδείξαμεν. Του γάρ άμώμου θύματος ύπέρ ήμών πάσχοντος, ό έκ του πρωτο­ πλάστου λύεται θάνατος καί σώζεται ο πρωτόγονος άνθρωπος, έν ήμΐν πασιν ών, τη άναστάσει του κυρίου ζωογονούμενος (δικαίως γάρ λυτικόν αμαρτίας και θανάτου ζωή) καί τό 10 αίμα τό άμωμον σημεϊον τοϊς μετόχοις αύτου σωτήριον γίνεται καί προς τούτο θεός άφορών σώζει τούς κεχρισμένους αύτω διά πίστεως, ούκ άλλως δυναμένους άποφυγεΐν τόν δικαίως τιμωρόν άγγελον, εΐ μή διά του φιλανθρώπως έκχυθέντος ύπέρ ήμών αίματος. Όρος όσην έχει τήν δύναμιν 15 ό τύπος έπί της άληθείας θεωρηθείς, ώστε ει τις Ιουδαίος λέγειν έπιχειροίη ' Τί δήποτε ό υιός έπασχεν, ίνα σωθή ύ κόσμος, ως ούκ άν καί άνευ τούτου σωθείς ; λεγέσθω πρός αύτόν * Τί δήποτε τό πάσχα έθύετο πρός σωτηρίαν ’Ιουδαίων πρωτοτόκων, ώς ούκ άν καί άνευ τούτου σωθέντων ; κακεϊνος » μέν ούκ ίξει τί άποκρίνηται, ού γάρ θυσίας προσδεϊται θεός ούδέ σημείου πρός έπίγνωσιν οικιών * ήμΐν δέ 10 Ex. XII, 13. VPMOB. 1-2 θεός... λέγειν om V || 5 τοϋ γάρ VPB : αύτφ γάρ Ο διά γάρ του Μ II 6 ύπέρήμων πάσχοντοςom Μ (sup Μ’) || 7 καί om Μ || 8 τη VMO : om PB H ζωογονούμενος VPMB : ζωογονούμενον Ο || 9 λυτικόν... ζωή om Μ (sup Μ’) H καί τό αίμα τό άμωμον om VP || 10 σημεϊον VP.M’OB : σημειούμενον Μ || 11 τούτο VPM’B ; αυτούς Μ || 12 αύτφ om Μ (sup Μ’) H άποφυγεΐν VPOB : φυγεΐν Μ || 18 post σωτηρίαν add των B II 20 άποκρίνηται Ρ : αποκρίνεται VOB άποκριθηναι Μ. 3 4 80 5 6 PSEUDO-CHRYSOSTOME l’affaire donne raison, et à la sainte foi qu’elle rend témoignage, puisque notre injustice est dissoute dans la justice du Christ et ne pouvait l’être autrement (car les ténèbres sont effacées par la lumière), et que notre « mort » est « abolie » par la vie du Christ, comme les ténèbres par la lumière. Sacrée, la victime ancienne l’était donc elle aussi, parce qu’elle était figure de la Victime véritable ; mais celle-ci est sacrée en toute réalité, étant la véritable. L’ignorance des impies la livre à la mort et à l’anéantissement, mais c’est par le vouloir de Dieu et pour un sacrifice sacré qu’elle est « prise », et c’est de sa propre volonté, en offrande au Père, qu’elle « se laisse conduire comme dit l’Écriture : « Le Père a livré son Fils pour nous », et « Le Christ s’est offert lui-même au Père pour l’Église en offrande et sacrifice d'agréable odeur ». Alors, pour ceux qui escomptaient l’anéantissement du Christ, leur dessein fut leur perte, mais pour ceux qui cherchent le salut par la mort du Seigneur, leur foi les sauve : le châtiment et la mort .· l’auteur a-t-il évité intentionnellement de la citer ? 5 θ 82 PSEUDO-CHRYSOSTOME 7 pour toujours ». En effet, par le Sang miséricordieuse- . ment versé pour nous, nous recevons l’Esprit Saint, puisque le Sang et l’Esprit se sont réunis en un seul être, pour que, par le Sang qui nous est connaturel, nous puissions recevoir l’Esprit Saint qui ne nous est pas connaturel, et que par lui nous fermions à la mort l’entrée de nous-mêmes. 8 Mais il y a une double entrée pour le mort, et à cause de cela le sceau du sang se fait en double : « sur les deux montants et sur le linteau ». En effet « la mort » entre « par le péché », comme dit l’Apôtre ; or le péché concerne soit la passion qui est en nous — j et elle est double, débilitant l’âme jusqu’à la mollesse, ou la sclérosant jusqu’à la dureté, — soit la pensée, quand on ne pense pas sainement et correctement. I La pensée est comme un linteau (c’est-à-dire un dessus-de-porte) sur l’un et l’autre montant, car elle a suprématie et supériorité par nature ; et la passion est analogue aux montants, placée qu’elle est soi la raison, comme les montants sont placés sous les dessus-de-porte. Quelles sont les passions qui condui­ sent à la mollesse ? la gloutonnerie, l’ivrognerie et le désir de l’union charnelle ; lesquelles sclérosent l’âme? la colère et la présomption : toutes passions que Paul supprimait en ces termes : « Ne vous laissez pas aller aux excès de la labié et du vin, à la fornication et à l’impureté, à la querelle cl à la jalousie, mais revête, notre Seigneur Jésus-Christ ». L’« onction » est don< semblable à la « vêture », quand, nous modelant sur 9 Sur les deux montants et sur le linteau SUR LA PAQUE. 11 5 10 15 20 25 83 θεώρηση είς τδν αίώνα». Διά γάρ τού αίματος τού χυθέντος ύπέρ ήμών πνεύμα τδ άγιον λαμβάνομεν, έπείπερ είς έν ήλθε τό τε αίμα καί τό πνεύμα, ίνα διά τού ομογενούς ήμΐν αίματος τδ μή ομογενές ήμΐν πνεύμα τδ άγιον λαβεΐν δυνηθώπεν καί διά τούτου τήν είσοδον άποκλείσωμεν τώ Οανάτφ τήν είς ήμας. 7 Διπλή δέ τις έστιν ή είσοδος τω Οανάτω, καί διά τούτο 8 διπλή γίνεται τού αίματος ή σφράγις, «επί των δύο» φησί «σταθμών και επί τής φλιας». Εισέρχεται μέν γάρ «δι* αμαρτίας δ θάνατος», ως δ απόστολός φησιν, αμαρτία δέ ή μέν κατά τδ πάθος τδ έν ήμΐν — διττόν δέ τούτο, ή μαλακτικόν τής ψυχής είς άπαλότητα, ή σκληροποιόν είς τραχύτητα —, ή δέ κατά τδν λογισμόν, ότε μή ύγιή μηδέ δρθά λογίζοιτο * καί έστιν δ μέν λογισμός οιονεί φλιά (τουτέστιν ύπέρθυρον) έπι τοΐς σταθμοΐς έκατέροις, ηγεμονικός γάρ καί άνώτερος τη φύσει, τδ δέ πάθος άνάλογον έχει τοΐς σταθμοΐς, ύποκείμενον τω λογισμώ, καθάπερ οι σταθμοί τοΐς ύπερθύροις ύπόκεινται. Τίνα τά 9 πρδς άπαλότητα προσάγοντα πάθη ; γαστριμαργία καί οίνοφλυγία καί συνουσιών έπιθυμία * τίνα τά σκληρά τής ψυχής ; δργαί καί αύθάδειαι ’ ών δ Παύλος τήν άναίρεσιν ποιούμενος έλεγε * «Μή κώμοις καί μέθαις, μή κοίταις καί άσελγείαις, μή έριδι καί ζήλω, άλλ’ ένδύσασθε τδν κύριον ήμών Ίησοΰν Χριστόν». ’Όμοιον τοίνυν ή χρΐσις τη ένδύσει, δτε τω Χριστού πάθει 10 8 Ex. XII, 7. 10 Ro. V, 12. 22 Ro. XIII, 13-14. VPMOB. 2 χυθέντος VP.MO : χϋ θέντος Β || post ήμών add τδ Μ’ || 15 φλιά Μ* : φλιας VPMOB || τουτέστι VPOB : ήτοι Μ || σταθμοΐς έκατέροις VPB : έκατέροις σταθμοΐς MO || 19 καί’ om Μ || 25 post τω add του Β. 84 PSEUDO-CHRYSOSTOME la passion du Christ, nous « endossons » la sainteté du Christ, sans nous dissoudre dans les voluptés ni nous durcir dans des colères ; et pour les pensées aussi on peut à bon droit donner le nom d’« onction » et de « vêtement » à la sagesse, non pas à la sagesse charnelle, mais à la sagesse selon le Christ, grâce à laquelle nous sommes morts à l’intelligence charnelle comme des cadavres, mais sommes « parés » de l’intelligence spirituelle. Ainsi ni par les passions sans raison, ni par les pensées sans sagesse, le péché ne survient en nous, ni la mort ne nous opprime. 2. 11 12 18 Le Repas Tel est bien le mystère de Fonction ; mais après l’onc­ tion il y a la manducation1, qui fait habiter le corps divin en nous et le mêle à nous dans l’unité : « On mangera les chairs pendant celle nuit-là, rôties au feu ». La nuit est l’àge présent : « La nuit est avancée » dit Paul. C’est avec du feu que se fait la participation au saint corps, c’est-à-dire avec un zèle enflammé et fervent : « Fervents dans P Esprit » dit 1’Écriture, et encore : « Je suis venu jeter le feu sur terre, et qu< désiré-je sinon qu'il s'allume? » Manger le. chaire la nuit. rôties au feu Des asymes De mômC exprime le zèle fervent requis pour jouir des chairs reçues, de même V azyme indique sur les herbes amères 1. Cf. Origène, Περί πάσχα,, cahier β', p. 9 (à la suite du passage Cité supra, p. 78, n. 1) : μετά δέ τδ χρισΟήυαι ή μάς, τουτέστιν τδ SUR LA PAQUE. II 85 μορφούμενοι τήν αγιότητα περιβαλλόμεθα τήν Χριστού μήτε είς ήδονάς εκλυόμενοι μήτε είς θυμούς έκτραχυνόμενοι ' καλόν δέ καί τοϊς λογισμοϊς είπείν χρίσμα καί έτϊένδυμα σοφία ή μή σαρκική άλλ’ ή κατά Χριστόν, ώστε νεκρούσθαι 5 μεν ήμας περί τόν σαρκικόν νουν olov άποθανόντας, κοσμεΐσθαι δέ τφ πνευματικώ ’ ούτω γάρ ούτε διά των άλογων παθών ούτε διά των άφρόνων λογισμών έπίησιν ήμΐν ή αμαρτία ούτε καταδυναστεύει ήμϊν ό θάνατος. Τοιουτον μέν δή τό τής χρίσεως μυστήριον * μετά δέ 10 *ήν χρϊσίν έστιν η βρώσις, είσοικίζουσα τό σώμα τό θειον εις ήμας καί άναμιγνυσα πρός ένωσιν ' «Φάγονταί» φησι «τά κρέα ταύτη τή νυκτί όπτά πυρί». Νύξ ό παρών ούτος αιών ' « *Η νύξ προέκοψε» Παΰλός φησι ’ διά πυρός ή τού αγίου μετάληψις σώματος, τουτέστι δι’ 15 έμπύρου καί ζεούσης σπουδής. «Τφ πνεύματί» φησι «ζέοντες», καί α Πύρ ήλθον βαλεΐν έπί τήν γην» λέγει «καί τί θέλω εί ήδη άνήφθη»; ‘Ώσπερ δέ τό ττυρ έμφανιστικόν της ζεούσης σπουδής είς τήν άπόλαυσιν τών κρεών παραλαμβανομένων, ούτως άζυμα 11 Ex. XII, 8. XII, 49. 13 Ro. XIII, 12. 15 Ro. XII, 11. IC Luc VPMOB. 1 τήν1 VB : του ΡΜΟ || 5 κοσμεΐσθαι ΡΜΟΒ : κοσμείς V || 11 άναμιγνϋσα VPM'B : άναμιγνύουσα MO || 12 ό παρών ούτος VPOB : ούτος ό παρών Μ || 14 διά πυρός Μ* : διάπυρος VPMOB || 17 λέγει... άνήφθη om Μ (sup Μ* sed λέγει omittens) || 19 χρεών ΡΜΟ* : νεκρών VOB Π παραλαμ&ανομένων ΡΜΒ : παραλαμόανόμενον VO. πιστεϋσαι είς Χ(ριστό)ν, τότε καί έπί τήν βρώσιν έρχεσΟαι κελευόμεΟα του Χ(ριστο)ΰ, ώς δηλοι τά έξης ^ητά * καί φάγονταί τά κρεά τη νυκτί ταύτη όπτά ττυρί καί άζυμα έπί πικρίδων ίδονται (fin de la page ; le début de la suivante manque). 11 12 13 86 14 15 PSEÜDO-CHRYSOSTOME la simplicité, et les herbes amères les tribulations qui s’en suivent : « On mangera des azymes sur des herbes amères ». Simple et innocente soit notre conduite, rejetant ce qui est ancien et pervers comme du levain, et recevant ce qui est neuf et sans malice, afin d’être azyme : « Car noire Pâque, le Christ, a été immolée, en sorte que nous célébrons la fêle, non avec du levain ancien ni avec du levain de méchanceté et de malice, mais avec des azymes de pureté et de vérité ». Amères, d’autre part, sont les tribulations, mais « même dans les tribulations nous nous glorifions, sachant que la tribulation produit la constance, la constance la vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espé­ rance, et que l'espérance ne déçoit point ». « C'est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume », si bien que nous acceptons la tribulation à la manière d’une épice à cause de Γ«espérance» qui en résulte et à cause du « royaume ». Le précepte défend d’autre . , j part de manger rien de cru dans les chairs . Pour ceux qui l’entendent d’une manière corporelle, cela ne peut avoir aucune raison, puisque par là1 Dieu a défendu une chose qui ne saurait jamais se produire, car personne n’ira mangea Paa do chairs crues 1. Pour justifier le texte manuscrit on peut rapporter τοΰτο il άχούουσιν et sous-entendre un démonstratif au neutre pluriel commet, antécédent de δι’ ών et sujet de έχοι : « Et pour ceux qui entendent cela d’une maniire· corporelle, il ne saurait y avoir aucune raison à deq (paroles) par lesquelles... ». Mais on peut également se demander s'il ne faut pas corriger τούτο en ταϋτα. SUR LA PAQUE. II 87 της άπλότητος καί αι πικ ρίδες των έπακολουθουσών θλίψεων* «‘Άζυμα» γάρ φησι «έπί πικρίδων έδονται». Απλούς δ τρόπος καί άκακοποιής, τδ παλαιόν έκεΐνο καί πανούργον άποτιθέμενος, ώσπερεί ζύμην, τδ 5 δέ νέον και άπάνουργον άνειληφώς, *ίν’ άζυμος ή ’ «Τδ πάσχα γάρ ήμών» φησιν «έτύθη Χριστός, ώστε έορτάζωμεν μή έν ζύμη παλαια μηδέ έν ζύμη κακίας καί πονηρίας, άλλ* έν άζύμοις είλικρινίας καί άληθείας»' πικρόν δέ αί θλίψεις, 10 «άλλα καί έν ταΐς θλίψεσί» φησι « καυχώμεθα, είδότες ότι ή θλίψις ύπομονήν κατεργάζεται, ή δέ ύπομονή δοκιμήν, ή δέ δοκιμή έλπίδα, ή δέ έλπίς ού καταισχύνει. Διά πολλών θλίψεων δει ημάς είσελθεΐν είς τήν βασιλεία», ώστε προσιέμεθα 15 τήν θλίψιν έν ήδύσματος τρόπφ διά τήν έλπίδα τήν έξ αυτής καί τήν βασιλείαν. ’Απαγορεύει δέ τδ πρόσταγμα μή έσύίειν άπδ των κρεων ωμόν ' τούτο δέ τοίς μέν σωματικώς άκούουσιν ούδένα λόγον αν εχοι, δι’ ών άπηγόρευσε θεός τδ μή άν ποτέ CO γενόμενον, ούδείς γάρ ώμδν άν φάγοι * παρά γε ήμϊν καί 2 Ex. XII, 8. 18 Ex. XII, 9. 6 1. Cor. V, 7-8. 10 Ro. V, 3-5. 13 Act. XIV, 22. VPMOB. 1 έπακολουθουσών VPMB : έπακολονθήσων Ο ]| 4 ώσπερεί VPO . ώσπύρ MB || 5 άνειληφώς VPMO : είληφώς B || tv’ άζυμος ή scripsi : tva ζύμωση VPMOB || 10 θλίψεσι VPMB : φύσεσι Ο || 11-13 είδότες... καταισχύνει om Μ (sup Μ’) || 13 post διά add γάρ M (del Μ*) || 18 ώμδν ΡΜΟΒ : των ώμών V || σωματικώς ΡΜΟΒ : σωματικοίς V || 19 αν» VPM-B : îv MO || 20 ώμδν άν VM’B : Sv ώμδν Ρ ώμδν MO. 14 15 88 PSEUDO-CHRYSOSTOME cru. Chez nous du moins, il y a une raison, même très grande, à ne pas s’approcher avec négligence de la participation au divin Corps : c’est qu’il constitue un être auquel on ne participe pas, si on le traite avec négligence et si on ne s’efforce pas, par de bonnes œuvres, de se mélanger à lui : « La foi sans les œuvres, dit l’Écriture, est morte ». Et c’est pourquoi ceux qui sont dans des dispositions de négligence tombent dans les tribulations, « pour leur utilité », comme dit Paul, afin qu’ils participent à sa sainteté. 16 Or la négligence dans les . œuvres spirituelles est pro­ duite par l’amour de la chair pour la volupté. Aussi, montrant cela sous un autre symbole, le législateur défend-il également de manger « cuit à l'eau ». Car c’est pour la volupté de la bouche qu’on prépare ce qui est cuit ; mais la divine Nourriture ne peut pas 1 être reçue avec volupté : l’Énergie spirituelle ne se mêle pas à des mœurs charnelles. Ni cuites à l'eau 17 Ne cuis donc pas la Viande . . , sainte en la mélangeant a des mets de volupté, nous dit l’Écriture, mais qu’on mange seulement des choses « rôties au feu », lequel est le zèle tendu, ennemi de la volupté. Ce qui est « ami de la volupté » n’est pas « ami de Dieu », comme dit Paul, et « ceux qui ont pour dieu leur ventre » n’ont pas Dieu pour Dieu. Ceux qui transforment l’Eucharistie en somptueux banquets ne sont pas davantage admis par Γ Apôtre, parce qu’ils font de Mais rôtiea au feu SUR LA PAQUE. Il 89 μέγιστον παρέχεται λόγον τδ μή άργώς προσιέναι τη του θείου σώματος μεταλήψει * άμετάληιττον γάρ καθίσταται τοΐς άργώς αυτό μεταχειριζομένοις καί μή δι’ έργων άγαθών της πρδς αύτδ συγκράσεως άντιποιουμένοις * 5 « Ή πίστις » φησί « χωρίς έργων νεκρά έστι », καί διά τούτο τοΐς άργώς διακειμένοις έπιφέρονται θλίψεις ο πρδς τδ συμφέρον», ώς δ Παΰλός φησι, (να μεταλαμβάνωσι της άγιότητος αύτοΰ. Αργίαν δέ εμποιεί ττερέ τά πνευματικά έργα τδ φιλήδονον της σαρκός * διόπερ έτέρω συμβόλω τούτο δηλών δ νομοθέτης άπαγορεύει καί «έψημένον ΰδατι» φαγειν · πρδς ηδονήν γάρ της βρώσεως τδ έψόμενον παρασκευάζεται, μεθ* ήδονης δέ τήν θείαν τροφήν ούκ έστιν ύποδέξασθαι ' ού γάρ άναμίγνυται τρόπω σαρκικφ δύναμις πνευματική. 16 Μή τοίνυν εψε τδ κρέας τδ άγιον, φησίν, άναμιγνύων ήδύσμασιν αύτδ, άλλ’ « δπτά πυρί» μόνον έσθιέσθω, δπερ ή σπουδή σύντονος άφιλήδονος. Τδ φιλήδονον ού φιλό­ θεου, ώς δ Παΰλός φησι, καί «ών δ θεδς ή κοιλία», 20 τούτοις ούκ έστι Οεδς δ θεός ' ούδέ οί τήν εύχαριστίαν είς πολυτελείς εύωχίας μετατιθέντες άπόδεκτοι παρά τω άποστόλφ, βρώσεως πολλής καί ποικίλης καί πόσεως 17 10 15 5 lac. II, 20. 7 I. Cor. XII, 7. Ill, 4 φιλήδονοι μάλλον ή φιλόθεοι. 11,17 Ex. XII, 9. 19 Phili. Ill, 19. 18 Cf. II. Ti. VPMOB. 2-5 άμετάληπτον... έστι om Μ (sup Μ*) || 2 γάρ om Ρ || 4 αυτό PB : αυτούς Ο αύτοΰ V.M · || 5 post χωρίς add τόν V (pro των ?) || 12 έψόμε­ νον VPM’B : έψοΰμενον MO || 14 τρόπω VMOB : τόπω Ρ || 19 καί om Μ (sup Μ*). 90 I’SEUDO-CHRYSOSTOME la communion sanctifiante un prétexte à mangeaille et à beuverie : « Ce n’est pas là manger le repas du Seigneur, leur dit Paul, car chacun commence par man­ ger son repas particulier, el l’un a faim quand Vautre est iore. N’avez-uous pas des maisons pour manger el pour boire, que vous méprisiez V Église de Dieu et insultiez à ceux qui n’ont pas? Que vous dire? Vous louer? En cela certes non », et il ajoute que cet usage inconvenant de la sainte Nourriture est à l’origine des épreuves qui leur échoient, parce qu’ils ne s’approchent pas saintement de ce qui est Saint : « C’est à cause de cela, dit-il, qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et d’infirmes, et qu'un bon nombre sont morts. Si nous nous étions jugés nousmêmes, nous n’aurions pas été jugés ». Car c’est d’impiété envers le Seigneur que se rendent coupables ceux qui ne présentent pas un corps convenable pour le mélanger à son Corps, alors qu’il nous a donné celui-ci pour qu’en nous mêlant à lui nous nous mêlions à l’Esprit Saint. En effet, toute la raison pour laquelle le Verbe de Dieu s’est donné dans un corps et « s’est fait chair », selon le mot de l’Évangile, c’est afin que, dans notre incapacité de participer à lui comme Verbe, nous participions à lui comme chair, en appropriant à sa chair spirituelle la nôtre et à son Esprit notre esprit, autant que faire se peut, de manière à être constitués copies du Christ, en deve­ nant des temples de l’Esprit, ainsi que dit l’Apôtre : « Vous êtes des temples de Dieu », et encore : « Ne SUR LA PAQUE. II 6 10 15 20 25 91 ύπόθεσιν ποιούμενοι τήν άγιαστικήν κοινωνίαν, πρδς ούς δ Παύλός φησί ' « Ούκ έστι κυριακδν δείπνον φαγείν * έκαστος γάρ τδ ίδιον δείπνον προλαμβάνει έν τω φαγείν καί δς μέν πεινά, δς δέ μεθύει. Μή γάρ οικίας ούκ έχετε είς τδ έσθίειν καί πίνειν, ή τής έκκλησίας του Οεοΰ καταφρονείτε, καί καται­ σχύνετε τους μή έχοντας ' Τί εϊπω ύμϊν ; Επαι­ νέσω ύμας ; Έν τούτφ ούκ έπαινώ» ’ φησί δέ έ?. ταύτης τής άνεπιτηδεύτου *χρήσεως περί τδ άγιον βρώμα συμβαίνειν αύτοίς τούς πειρασμούς, οτι μή άγίως τω άγίω προσιασι ' «Διά τούτο» γάρ « έν ύμιν» φησι «πολλοί άσΟενεϊς καί άρρωστοι καί κοιμώνται ικανοί. Εί δέ εαυτούς έκρίνομεν, ούκ άν έκρινόμεθα.» Άσεβείας γάρ ύπεύθυνοι τής είς τδν κύριον οί μή παρέχοντες επιτήδειον τδ σώμα πρδς τήν άνάκρασιν του σώματος αυτού, βπερ ήμίν έδωκεν ίνα πρδς αύτδ κιρνάμενοι πρδς τδ πνεύμα τδ άγιον άνακιρνώμεθα, έπεί καί διά τούτο βλως είς σώμα έδωκεν εαυτόν δ τού θεού λόγος καί ασάρξ έγένετο» κατά τήν εύαγγελικήν φωνήν, ίν’ επειδή μετάσχειν ώς λόγου μή οίόν τε ‘ήμίν, ώς σαρκδς μετάσχωμεν αύτού, τή πνευματική σαρκί τήν ήμετέραν οίκειώσαντες καί τω πνεύματι τδ πνεύμα κατά δύναμιν, ώς άν δμοιώματα Χριστού κατασταίημεν, ναοί τού πνεύματος γενόμενοι, καθά φησιν δ άπόστολος * «Ναοί τού θεού έστε», καί πάλιν «Ούκ οϊδατε οτι τά σώματα 2 I. Cor. XI, 20-22. Π 1. Cor. XI, 30-31. 2-1 Cf. I. Cor. Ill, 16. 25 I. Cor. VI, 19. 19 loh. I, 14. VPMOB 8-13 φησί δέ... έκρινόμεθα om Μ (sup Μ*) || 9 χρήσεως scripsi : χρ(σεως VPM’OB || 19 κατά... φωνήν om Μ (sup Μ*) || tv’ ΡΜΟ : ήν VB H 20 οίόν τε ήμΐν scripsi : οίόν τε είμέν (sic) VPB οϊοί τε έσμέν MO H 24 καθά VP.MB : καθάπερ Ο. 18 92 PSEUD0-CHRYS03T0.ME savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint- i Esprit en vous, que vous recevez de Dieu ». Et par ce 1 mélange à l’Esprit du Christ, des corps deviennent 1 choses à traiter « avec sainteté », en les traitant pré- | cisément comme des membres du Christ1 : « Ne 1 savez-vous pas, dit Paul, que vos membres sont des 'fl membres du Christ? Des membres du Christ ferai-je fl des membres de prostituée? A Dieu ne plaise!» 19 20 C’est donc la préparation 1 , , ... .. de la divine Nourriture que 1 la Loi a réglée de cette façon et sous de tels symboles, J en réglant pour noire ulililé à nous la préfiguration 1 d’alors. Mais elle ajoute : « La tête avec les pieds et 1 les entrailles », en donnant à entendre par la tête I le début de l’épiphanie aux hommes, c’est-à-dire la j première parousic, et par les pieds son terme, c’est- fl à-dire la seconde parousie, sans laquelle il n’est pas fl possible de croire à la première, parce que celle-ci n’a J pas accompli tout ce qui a été prophétisé. C’est pourquoi les Juifs eux-mêmes refusent de croire, ‘1 parce que les prophéties de la parousie glorieuse ne se sont pas encore accomplies, car ils ne pensent pas» que c’est le Messie qui est venu de cette manière. 1 Aussi, liant les deux choses, l’Écriture a-t-elle dit « La tête avec les pieds », c’cst-à-dire la première .■ parousie avec la seconde, afin que tu reçoives le fl Seigneur quand il est un Agneau conduit à l'immola-t lion dans l’ignominie, et que tu le voies aussi en Hoîfl La tête avec les pieds 1. Le texte grec ne parait pas être en bon état. SUR LA PAQUE. 11 93 ύμών ναός του έν ύμίν αγίου πνεύματός έστιν, ου έχετε άπό θεού ;» και διά της άναμίξεως τής πρός τό πνεύμα του Χριστού σώματα γίνεται καί περιέπειν « έν άγιασμώ », ταύτα δή περιέποντας ώς μέλη Χριστού 5 «Ούκ οίδατε» γάρ φησιν «δτι τα μέλη ύμών μέλη Χριστού έστιν ; ΤΑρα ούν τά μέλη τού Χριστού ποιήσω πόρνης μέλη; Μή γένοιτο.» Τήν μεν ούν σκευασίαν τής αγίας τροφής ουτω καί έν τοιούτοις συμβόλοις διέταξεν ή νομοθεσία, «πρός τό» Ιο ήμϊν «συμφέρον» διατάξασα την τότε προτύπωσιν «κεφαλήν» δέ φησι « σύν τοίς ποσΐ καί τοϊς έντοσΟίοις», κεφαλήν μεν αίνιττόμενος τήν αρχήν τής είς τούς ανθρώπους έπιφανείας, αύτη δέ ήν ή προτέρα παρουσία, πόδες δέ τό τέλος, αΰτη δέ ήν ή δεύτερα ‘παρουσία, 15 ής άνευ τήν προτέραν ούκ έστι πιστεύεσθαι, έπεί μή πάντα τά προφητευθέντα έπλήρωσεν αΰτη ’ διόπερ ουδέ πιστεύουσιν Ιουδαίοι <διά > τό μή πεπληρώσθαι τα τής ένδοξου παρουσίας, ούκ είναι Χριστόν οίόμενοι τόν οΰτω παραγενόμενον. Διά τούτο συμπλέξας είπε «κεφαλήν σύν » τοιςποσί», τουτέστι τήν προτέραν παρουσίαν μετά της δευτέρας, Ινα καί σύν άδοξία απρόβατον έπι σφαγήν» άχθέντα δέξη τόν Κύριον καί «βασιλέα μετά 3 I. Thés. IV, 4. 5 I. Cor. VI, 15. 9-10 I. Cor. XII, 7. XII, 9. 21 18. LUI, 7. 22 le. XXXIII, 17. 11 Ex. VPMOB. 3 σώματα γίνεται VP.M’B : σώμα γενέσβαι MO. || 12 έντοσΟίοις VPB : έντοσΟιδίοις MO || 12-13 τής... έπιφανείας ΡΜΟΒ : τήν... έτπφανίαν V H 14 παρουσία scripsi : έπιφάνεια VPMOB || 17 διά addidi || 18 «Ινα». VPMO : tva Β || παραγενόμενον Ρ : παραγινόμενον VMOB. 19 20 94 PSEUÙO-CHRYSOSTOME paraissant dans la gloire, suivant la double prophétie d’Isaïe le prophète. Ainsi d’une part, tu n’exigeras pas la rédemption de Jérusalem, mais tu attendras pour plus tard la réalisation de la parole : «De Sion viendra le Libérateur el il expulsera de Jacob les impies », car il sauvera le « reste » du peuple, qui doit se convertir à lui ; et d’autre part, tu constateras' que c’est au contraire dans la première parousie que s’est réalisée cette autre prophétie : « J’ai délaissé ma maison, j'ai abandonné mon héritage», ou celle-ci : « Il a livré les impies en échange de sa sépulture, et les riches en échange de sa mort ». 21 En disant « La tele avec les . , ,. pieds », 1 Ecriture éleve donc d’avance contre les Juifs cette protestation : « Ne séparez pas la parousie sans gloire du Seigneur de sa parousie glorieuse, pour ne pas être séparés de la comi munion avec lui à cause de votre incrédulité»; mais elle affirme en outre : « Avec les entrailles». Qu’est-ce à dire ? « Ne soyez pas scandalisés par ce qui paraît (dans le Christ), mais contemplez aussi ce qui es* caché : ne pensez pas qu'il est un homme comni vous, parce qu’il est « homme aussi » selon le corp! mais connaissez-le spirituellement et vous connaître en lui le Père ». Car, tant que tu ne vois pas le dedau et que tu ne participes pas aux entrailles, tu n’a pas encore « vu » le Christ, puisque tu le prends pour un homme, non pour un Dieu ; mais « celui qui rn’< vu, dit-il lui-même, a vu le Père ». Et les entrailles 22 SUR LA PAQUE. Il 95 δόξης» φαινόμενον Ιδης, άπερ άμφότερα προεϊπεν ‘Ησαίας ό προφήτης, καί μή τήν λύτρωσιν της ’Ιερουσαλήμ άπαιτήσης, άλλ’ ύστερον προσδοκήσης τδ «”Ηξει έκ Σιών όρυόμενος καί άποστρέψει άσεβείς άπδ I 5 ’Ιακώβ », σώζοντος αύτοΰ τδ ύπόλοιπον του λαού τδ μέλλον έπ’ αύτδν έπιστρέφειν, έπί δέ της προτέρας παρουσίας ' τούναντίον ίδης πληρούμενον τδ « Έγκαταλέλοιπα τδν οϊκόν μου, άφήκα τήν κληρονομιάν μου»’ καί τδ «Παρέδωκε τούς άσεβείς άντί τής ταφής αύτου 10 και τούς πλουσίους αντί του θανάτου». α Κεφαλήν» οΰν « σύν τοίς ποσί» λέγων προδιαμαρτύρεται τοίς Ίουδαίοις δτι τήν άδοξον παρουσίαν του κυρίου μή χωρίσητε τής ένδόξου, ίνα μή τής κοινωνίας χωρισθήτε τής πρδς αύτδν άπιστήσαντες ’ άλλα καί «σύν )5 τοίς έντοσθιδίοις» φησί. Τί τοΰτό έστιν ; Μή σκανδαλισθήτε περί τδ φαινόμενον, άλλά καί τδ άπόκρυφον θεωρήσατε * μή άνθρωπον επίσης ύμϊν νομίσητε, διότι έστί «καί άνθρωπος» κατά σώμα, άλλα γνώτε πνευματικός αύτδν καί γνώσεσθε έν αύτω τδν πατέρα. *Εως γάρ αν τδ 20 εντός μή δρας μηδέ μετέχης έντοσθιδίου, οΰπω Χριστόν έώρακας, άνθρωπον οίόμενος αύτόν, ού θεόν * λέγει δέ αυτός · «Ό έωρακώς έμέ έώρακε τδν πατέρα». 3 Is. LIX, 20. 7 1er. XII, 7. 9 Is. LUI, 9. 18 1er. XVII, 9. 22 Ioh. XIV, 9. 11,14 Ex. XII, 9. VPMOB. 3 προσδοκήσης Μ’Β : προσδοκήσεις VPMO || 5 post ’Ιακώβ add. έξ ’Ιακώβ Ο H 8-10 καί τδ... θανάτου om Μ (sup Μ*} || 12 τοίς Ίουδαίοις ΡΜΟΒ : τούς Ιουδαίους V || 14 άπιστήσαντες VPMB : έπιστήσαντες Ο J) 17 έστί καί άνθρωπος VMOB : καί άνθρωπός έστι Ρ || 18 post κατά add τδ MO || 19 γνώσεσθε VPB : έπιγνώσεσθε MO. 4 22 96 23 24 PSBUDO-CHRYSOSTOME Π faut examiner aussi le pourquoi de la parole : « Vous n’en laisserez rien jusqu’au malin ». Que Paul soit ici encore notre exégète, en disant que « nous faisons le mémorial de la Passion du Seigneur jusqu’à ce qu'il vienne ». Ce Mémorial en effet n’est célébré et ne sauve ceux qui le célèbrent, que jusqu’au moment où la nuit présente passera, où le malin se lèvera, et où, vivant, le Christ nous illuminera venant du ciel, nous sauvant alors par sa vie, lui qui nous sauve maintenant par sa mort : «Si, quand nous étions ennemis de Dieu, nous avons ilé réconciliés avec lui par la mort de son Fils, combien davantage, une fois réconciliés, serons-nous sauvés dans sa oie ». Si donc nous sommes maintenant sauvés dans la mort du Christ et devons l’être alors dans sa vie, c’est un symbole approprié que de ne rien laisser des chairs de la victime « jusqu’au matin ». Alors en effet nous serons vivants, et notre état présent de cadavre passera ; car maintenant nous ne sommes sauvés que si nous mourons, mais alors nous aurons un salut qui fait vivre : «Ne vous souciez pas des choses terrestres, est-il écrit, car vous êtes morts, votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Lorsque Christ, votre vie, paraîtra, alors vous aussi avec l vous paraîtrez dans la gloire ». Ne rien laisser jusqu’au matin 97 SUR LA PAQUE. II • 5 10 15 0 Σκεπτέον δέ καί τί τό « Ούκ άπολείψετε άπ* αύτού είς τό πρωί», καί τούτο ήμίν ό Παύλος έρμηνευέτω λέγων « άνάμνησιν » ήμας τού πάθους τού κυρίου ποιεϊσθαι «έως άν έλθη»’ αδτη γάρ έως τοσούτου τελείται καί σώζει τούς τελούντας, έως ή παρούσα νύξ παρέλθη καί πρωί γένηται και ζών ήμΐν έξ ούρανοΰ Χριστός έπιλάμψη, διά της ζωής έαυτοΰ σώζων ήμας δ νύν διά τού θανάτου σώζων ’ «El γάρ εχθροί βντες» φησι «κατηλλάγημεν τω θεω διά τού θανάτου τού υιού αύτού, πολλφ μάλλον καταλλαγέντες σωθησόμεθα έν τή ζωή αύτού». El δή νυν μέν έν τω θανάτω Χριστού σωζόμεθα, τότε "δέ έν ζωή, οίκεΐον τό σύμβολον τό μή καταλιμπάνεσθαι των κρεων τού θύματος « έως τό πρωί» ' καί γάρ ήμεις τότε ζώντες έσόμεθα καί ή παρούσα νέκρωσις ήμών πάρεισι, νύν μέν ούκ άλλως σωζομένων εί μή νεκρωθείημεν, τότε δέ ζωτικήν έχόντων σωτηρίαν’ «Μή τά έπίγειά» φησι «φρονείτε, άπεθάνετε γάρ καί ή ζωή ύμών κέκρυπται σύν τψ Χριστφ έν τφ θεω. "Οταν δ Χριστός φανερωθή ή ζωή ύμών, τότε καί ύμεΐς σύν αύτφ φανερωθήσεσθε έν δόξη ». 1 Ex. XII, 10. 3-4 I. Cor. XI, 25-2Ô. XII, 10. 17 Col. Ill, 2-4. 8 Ro. V, 10. 14 Ex. VPMOB. 1 άπολείψετε VPB : άπολείψεται MO || 7 τής ζωής έαυτοΰ VPB : τής έαυτοΰ ζωής MO || 11 εΐ δή Μ’ : ήδη VPMOB || νυν μέν VMOB : μενυν μέν (sic) Ρ || 14-15 χαΐ ή... πάρεισι om Μ (sup Μ’) || 15 post ήμών add τότε Ο || 17-19 μή τά... Θεω om Μ (sup Μ*) || 18 ή om V U 19 post Χριστός add φησι Μ || 20 ύμών VPMO : ήμών Β || ύμεΐς VMOB : ήμεϊς Ρ || σύν αυτώ om MO. 4-1 23 24 98 PSEUDO-CHRYSOSTOME 2δ C’est pourquoi aussi tout 1 ce qui reste des chairs de la 1 victime est « brûlé au feu », afin que nous sachions ,1 que dans l’âge présent le Christ est mort « au péché une fois pour ioutes », et que « la mort n’a plus de pouvoir sur lui », qu’elle a été anéantie au contraire fl par la puissance de l’Esprit comme par celle du car la vie a vaincu les signes de la mort. 26 Quant au précepte : « On . , ne brisera aucun de ses os », le bienheureux Jean dit qu’il fut observé d’une façon n même corporelle, car les jambes du Christ n’ont pas *1 été rompues. Mais il comporte aussi une signification j spirituelle : ce qu’il y avait de solide dans le Christ j demeura invincible1, et, à cause de cela, la corrup- * tion n’a pas touché son corps, qui avait un support ; très solide et incassable. Son corps, en effet, avait été $ formé d’une manière divine, non pas charnelle, et en raison de sa naissance divine il n’était pas soumis à la corruption : « Sa chair, dit l’Écriture, n’a pas connu la corruption ». Le reste sera brûlé au feu No brisor aucun de ses os 27 Conclusion Maintenant que nous avons examiné l’Onction salutaire et le Repas sacré, arrêtons notre discours, et, laissant ■ la suite pour un autre examen, adressons au Seigneur ^ la prière que lui adressa David : « Ole le voile de mes J 1. Dû même que les os de l'agneau n’étaient pas rompus, il y avait dans le Christ quelque chose do solide, sa divinité, qui ne pouvait être atteint par la mort. SUR LA PAQUE. Il 99 Διδ και εΐ τι τών κρεών του ίερείου περισσεΰον πυρί κατακαίεται, ίν’ είδείημεν δτι κατά τδν νυν αιώνα Χριστός τέθνηκε « τη άμαρτία έφάπαξ », « ούκέτι » δέ ίθάνατος αύτού κυριεύει», άλλά ‘άφήρηται τη δυνάμει 5 ίου πνεύματος ώσπερεί πυρός, τά του θανάτου σημεία της ζωής έπικρατησάσης. 25 Τό δέ δή « Όστουν ού συντριβήσεται άπ’ αύτοΰ» φησι μέν ό μακάριος ’Ιωάννης καί σωματικός πεφυλάχθαι, μή κατεαγέντων αύτού τών σκελών, 10 έχει δέ καί τήν πνευματικήν δήλωσιν, βτι τδ στερρδν τδ έν αύτω διέμενεν άήττητον, καί διά τούτο φθορά τού σώματος ούχ ήψατο, στερροτάτην καί άσύντριπτον σχόντος τήν ύποβάθραν, διά τδ θείως καί μή σαρκικώς συστήναι τδ σώμα καί Οειαν έσχηκδς τήν γέννησιν μή ύποκεϊσθαι τη I5 τών ανθρώπων φθορά. «‘Η σάρξ αύτού» φησι «ούκ είδε διαφθοράν ». 26 Ταύτα περί τής σωτηρίου χρίσεως καί τής Ιερ&ς βρώσεως έξητακότες παυσώμεθα τού λόγου, καί νύν είς έτέραν έξέτασιν τά μετά τούτο καταλιπόντες, αίτούμενοι 20 παρά τού κυρίου τήν αίτησιν, ήν Δαυίδ ήτήσατο ' 27 1 Ex. XII, 10. 3-4 Ro. VI, 0-10. XIX, 33. 15 Act. II, 31. 7 Ex. XII, 46. 9 Ioh. VPMOB. 1 εϊ τι VPMB : ήτοι Ο || 2 χατακαίεται VPM : κατακαίετε OB || 4 άφήρηται scripsi : άπηρηται VMO άπείρηται PM*B || 5 ώσπερεί VPMB : ώσεί Ο || 7 τδ δέ VPMO : τότε Β || 9 πεφυλάχθαι VPMB : περιφυλάχθαι Ο || 12-13 στερροτάτην... ύποβάθρανοηι Μ (sup Μ*) || 12 άσύντριπτον ΡΜΌ : άσυντήρητον VB || 14-15 καί θείαν... φθορά om Μ (sup Μ*) H 14 έσχηκδς Μ*Ο* : έσχηκώς VPOB || γέννησιν ΡΜ* : γένεσιν VOB H 15 post σαρξ add γάρ Μ || 18 παυσώμεθα Ρ : παυσόμεθα V.MOB II 19 post μου add φησι Β. 100 PSEUDO-GKRYSOSTOME yeux, et je comprendrai les merveilles de ta Loi ». Car ainsi la lecture des prescriptions légales ne sera pas pour nous une chose à dédaigner, comme elle l’est pour les Juifs, qui s’en tiennent aux figures ; mais, en comprenant divinement les divins symboles, nous « paraîtrons »x devant la toute divine Vérité, dans le Christ Jésus notre Seigneur, par qui et avec qui la gloire soit au Père avec le Saint-Esprit, pour les siècles. Amen. 1. Allusion à la phrase déjà citée de saint Paul, Col. III, 4 : « Quand le Christ, voire vie, paraîtra, alors voue aussi avec lui vous paraîtrez dans la gloire >. SUR LA PAQUE. Il 101 «Άποκάλυψον τούς όφθαλμούς μου, καί κατα­ νοήσω τά θαυμάσια έκ του νόμου σου», Εν’ ήμϊν μή εύκαταφρόνητος ή των νομίμων άνάγνωσις ή καθάπερ Ίουδαίοις εως των τύπων ισταμένοις, άλλα θείως τά θεία 5 νοοΰντες σύμβολα πρός τήν θειοτάτην άλήθειαν φανώμεν έν Χριστώ ‘Ιησού τω κυρίφ ήμών, δι’ ού καί μεθ’ ού τω πατρί ή δόξα σύν άγίω πνεύματι είς τούς αιώνας. ’Αμήν. 1 Pe. CXVIII, 18. VPMOB. 3 νομίμων VPM*B : νομικών MO || 5 νοουντες VPMB : νοούνται Ο H 6 Ίησοΰ om V || δι’ ού καί om Β. 102 PSEUDO-CHRYSOSTOME III AVANT, PENDANT ET APRÈS LE REPAS 1 La victime pascale, parce qu’elle était sans tache, signifiait la sainteté du Christ ; le salut des premiersnés obtenu par le sacrifice de la Pâque indiquait le salut des hommes dans la Passion du Christ ; et le repas, la Sanctification1 : c’est ce que nous avons dit précédemment. Maintenant, d’après le reste de la Législation, il faut examiner comment doit se préparer celui qui va être sanctifié, comment d’autre part il doit s’approcher de la communion à la Sainteté, quelle vie enfin il doit mener après être entré en participation et en communion avec ce qui est Saint. 1. La préparation à la communion 2 La préparation requise de . celui qui va participer au Christ, le Législateur nous l’a indiquée figurativement par la circoncision, en disant : « Voici la loi de la Pâque: aucun allogène n'en mangera; tout esclave né dans la maison ou acheté, tu le circonciras, el alors il Circoncire l'allogène ... 1. La Sancliflcalion désigne couramment â cette époque la com­ munion, par ex. Cyrille d’Alex., De ador. in spirit, el ver., 17 SUR LA PAQUE. Ill 103 y' Τήν μέν αγιότητα τήν Χρίστου τό θύμα του πάσχα μετά του άμώμου ύπεδείκνυε, τήν δέ έν τω πάθει Χρίστου σωτηρίαν άνθρώπων ή των πρωτοτόκων σωτηρία διά της Ουσίας του πάσχα δοθείσα, τόν δέ αγιασμόν ή βρώσις, καί 5 ταΰτα ήμιν ήδη προείρηται ' νυν έκ των ύπολοίπων της νομοθεσίας έπισκεπτέον δπως μέν δει παρασκευάζεσΟαι τόν άγιασθησόμενον, όπως δέ προσιέναι πρός τήν της άγιότητος κοινωνίαν, olov δέ τόν βίον διάγειν μετά τό γενέσθαι του αγίου μέτοχόν τε καί κοινωνόν. 1 Τήν μέν ούν παρασκευήν, ήν παρασκευάσασθαι δει τόν μέλλοντα μετέξειν Χρίστου, διά περιτομής έπέδειξεν ήμΐν ό νομοθέτης τυπικώς λέγων . « Οΰτος ό νόμος του πάσχα. Πας αλλογενής ούκ έδεται άπ’ αύτοΰ, καί πάντα οίκέτην τινός καί αργυρώνητον περιτεμεϊς 2 10 12 Ex. XII, 43-44. VBMOB. 1 Αγιότητα τήν Ο : άγιοτάτην VR Αγιότητα MR || post τήν add του ΜΟΒ || post Χρίστου add άυάστασιν V || 2 άμώμου Β : άμωμον VRMO H 5 post νυν add δε MO || 11 έπέδειξεν VBM'B : έδειςεν MO. (Ρ. G., LXVI1I, 1077 0 8; J081 Λ 1); Glapit. in Exod., II, 2 {Ρ. G., LX IX, 423 A) αγιασμός ή Χρίστου μετοχή ; et le sanctifié le commu­ niant, Cyrille d’Alex., De ador. in spir. el ver., 17 (P. G., LXVIII, 1076 B 14) oî ήγιασμένοί, διά γε του μετέχειν τοϋ Χριστού. Notre homéliste use ici de ces expressions parce que l’homélie qu’il com­ mence va traiter de la sainteté requise du communiant. 104 PSEUDO-CHRYSOSTOME en mangera ». La circoncision d’alors était partielle, et elle ne laissait pas voir par elle-même son utilité, car l’homme, du fait de la circoncision, ne devenait en rien meilleur que l’incirconcis ; au contraire même, Dieu faisait aux Israélites ce reproche : « Toutes les nations sont incirconcises de chair, et la maison d’Israël est incirconcise de cœur ». Mais la vraie circon­ cision concerne toute la chair ; elle rend ami et familier de Dieu celui qui est circoncis « de cœur » et qui a retranché de lui le voile charnel. Nous tenons ce voile de la succession de nos pères et nous avons besoin de le retrancher : c’est ce que la Loi suggérait à l’avance en circoncisant les parties génitales, prenant ainsi les symboles de la génération pour symboles aussi du voile qui est la conséquence pour nous de la géné4 ration1. Personne donc, s’il n’est circoncis des mœurs charnelles, n’arrivera à la communion intime du Christ ; mais « c’est nous les circoncis », nous les participants du Christ, « qui rendons un culte à l’Esprit de Dieu et n’avons pas mis notre confiance dans la chair », car, nu de tout ce qui est charnel, le « cœur » peut « rendre un culte » véritable à Dieu et se mêler 5 au Christ dans « l’Esprit ». De cette circoncision, le principe est la Passion du Christ, qui s’est « dépouillé » de la chair pour nous et a accepté « la circoncision » elle-même à cause de nous ; et li mystère s’en marque en nous « dans le baptême » 3 1. Le prépuce est le symbole ou κάλυμμα, cache, voile, qui cou’ notre âme en conséquence du péché originel. SUR LA PAQUE. III 105 αύτδν καί τότε φάγεται απ’ αύτού». Περιτομή δέ τότε μέν ήν μερική καί τήν ώφέλειαν αύτόθεν ούκ έπιδεικνύουσα, ούδέν γάρ καλλιών έκ της περιτομής άνθρωπος άπεδείκνυτο παρά τδν άκρόουστον, άλλα καί όνειδος παρά 5 θεού τοϊς Ίσραηλίταις ήν ότι «Πάντα τά έθνη» φησίν « άπερίτμητα σαρκί, ό δέ οίκος ’Ισραήλ άπερίτμητος καρδίαις αύτών » ’ ή δέ άληθής περιτομή καθ’ όλης έστί σαρκός, φίλον τε καί οίκεϊον άποδείκνυσι θεω τδν περιτετμημένον τη καρδία καί περιη10 ρημένον τδ κάλυμμα τδ σαρκικόν, δπερ έκ διαδοχής πατέρων έχοντας ήμας καί περιαιρεθήναι χρήζοντας ήμας αύτδ προϋπέδειξεν ο νόμος τά γεννητικά περιτέμνων μόρια, τής γεννήσεως τα σύμβολα ποιων διά τούτου καί τού καλύμματος τού κατά γέννησιν ήμΐν άκολουθουντος. Ούδείς ούν μή 15 περιτεμνόμενος τδν σαρκικόν τρόπον έπί τήν οίκείαν άφίξεται κοινωνίαν Χριστού, άλλ’ «ήμεΐς έσμεν ή περιτομή», φησίν, οι Χριστού μέτοχοι, « οί πνεύματι θεού λατρεύοντες καί μή πεποιθότες έν σαρκί»’ γυμνή γάρ ή καρδία παντός σαρκικού λατρεύειν άληθινώς 20 θεω δύναται καί τφ Χριστώ συγκιρνασθαι πνεύματι. Ταύτης τής περιτομής κατάρχει μέν τδ τού κυρίου πάθος ύπέρ ήμών άποθεμένου τήν σάρκα καί τήν περιτομήν αυτήν δι’ ήμας άναδεξαμένου, έκτυπούται δέ τδ μυστήριον είς 5 1er. IX, 25. 16,17 Phili. Ill, 3. VR'MOB. 3 καλλίων R : κάλλιον VMOB || 4 post παρά* add του V || 8 post καθ’ ίλης add τε MOB || έστί om B || 13 ποιων VRB : τύπων MO || 15-16 οίκείαν άφίξεται κοινωνίαν VMOB : κοινωνίαν άφίξεται RM* jj 20 καί τφ... πνεύματι om Μ (sup Μ*) || 21 κατάρχει VRMB : κατάρχειν Ο. 4-2 3 4 5 106 β PSEUDO-CHRYSOSTOME se réalise par la vie selon le Christ1 : « Vous avez été circoncis, dit en effet ΓApôtre, d'une circoncision qui n'est pas de main d'homme, dans le dépouillement du corps de chair, dans la circoncision du Christ, quand vous avez été ensevelis avec lui dans le baptême ». Aussi longtemps donc que tu ne te « dépouilles » pas des mœurs charnelles, tu es un allogène et un étranger, et il n’y a pour toi ni participation ni communion au Saint, le Christ qui vient du Ciel ; car il faut être céleste pour s’approcher du Céleste, et personne ne peut devenir céleste sans avoir rejeté le terrestre. 2. Les dispositions pour communier 7 Ainsi donc, préalablement .... , . , dépouillé du vieil homme dans la grâce du baptême et par le désir des œuvres spirituelles, tu t’approcheras et tu participeras au Christ ; mais nous pouvons voir en deuxième lieu comment sont équipés par la Loi tous ceux qui prennent part à la Pâque, pour découvrir comment nous devons être nous-mêmes quand nous prenons part au Christ : « Mangez-la ainsi, est-il dit, les reins12 La tenue de voyage ,, 1. Mystère est pris ici dans le même sens que notre mot sacrement. Le baptême est le sacrement de cotte < circoncision spirituelle » qui consiste à être dépouillé de ce qui est charnel et à être revêtu du Christ ; mais il nous reste à « réaliser » ce sacrement par un effort moral approprié. 2. Ce verset est commenté différemment dans le Περί πάσχα d’Omgènb, cahier γ', p. 3-7. Pour les reins ceints, Origènc parle de la morti­ fication du désir charnel. Pour les chaussures aux pieds, il explique qu’il n’y a pas de contradiction entre cette prescription et l’ordre donné à Moïse de se déchausser avant de s’approcher du buisson ardent SUR LA PAQUE. III 107 ήμας έν βαπτίσματι καί τελείται τώ βίφ τφ κατά Χριστόν · « Περιετμήθητε » γάρ φησι «περιτομή άχειροποιήτω έν τη άπεκδύσει του σώματος τής σαρκδς έν τή περιτομή του Χρίστου, συνταφέντες αύτφ 5 έν τω βαπτίσματι». Έως ούν ούκ άποτίθεσαι τό σαρκικόν ήθος, άλλογενής εΐ καί ξένος, άμέτοχά σοι καί άκοινώνητα προς τόν άγιον τόν έξ ούρανοΰ παρόντα Χριστόν * ούράνιον γάρ γενέσθαι δει τόν τω ούρανίω προσελευσόμενον, ούράνιος δέ ούδείς άν γένοιτο μή τά 10 γήϊνα περιελών. Οΰτω μέν δή προαποθέμενος τόν παλαιόν άνθρωπον έν τή χάριτι τού βαπτισμοΰ καί τή προθυμία των πνευματικών πράξεων προσελεύσει καί ‘μεθέξεις Χριστού ’ δεύτερον δέ ίδείν έστιν όποϊοί τινες ύπό τού νόμου στέλλονται πάντες οί τού πάσχα μεταλαμβάνοντες, ίνα καί οποίους ήμας είναι δει Χριστού μεταλαμβάνοντας έπιγνώμεν ' «Οδτω»φησί «φάγεσθε αύτό ' αί όσφύες ύμών περιεζωσμέναι 2 Col. II, 11-12. 16 Ex. XII, 11. VRMOB. 5 άποτίθεσαι RMO’B : άποτιθέσθαι VO || 11 προαποθέμενος VRMO : ό άποθέμενος Β || 12-13 καί τή... πράξεων om Μ (sup Μ’) || 13 μεθέξεις scripsi : μετέξει VRB : μετέξη MO || 14 στέλλονται VMOB : τέλλονται R || πάντες om Μ (sup Μ*}. (Ex. III, 5), car » lorsque quelqu'un marche sur une terre sainte, il reçoit l'ordre de n'avoir en lui aucune chose morte... mais lorsqu'il mange la Pâque, il reçoit l'ordre de manger ‘ avec empressement ' pour tire disponible, comme ΓApôtre aussi l'enseigne en disant: * Vos pieds chaussés de disponibilité pour l'Evangile ’... ». Dans le bâton enfin, Origène voit le · symbole de l'iducalion », en vertu de Prou. XIII, 24, et son homélie se termine ex abrupto là-dessus, sans conclusion ni doxologie. β 7 108 PSEUDO-CHRYSOSTOME 8 ceints, les sandales aux pieds et le bâton en mains »2. La tenue de voyage, légère et alerte, nous indique d’une manière voilée de courir aussi avec diligence vers les promesses de Dieu, de même qu’Israël autrefois s’équi-j pait en voyageur pour la promesse de la bonne terre. Mais regarde, je te prie, toute la supériorité que le voyageur spirituel a sur l’autre : ce n’est pas vers la promesse d’une terre d’ici-bas qu’il se presse, ni les biens provisoires qu’il poursuit, ni une terre contre une terre qu’il échange, la Judée contre l’Égypte ; au contraire, que dit un tel voyageur de son propre voyage ? « Oubliant ce qui est derrière, tendu vers ce qui est devant, courant au but vers le prix de la vocation d'en-haul ». 9 Donc les reins « ceints de la vérité » selon ΓApôtre ; car la façon pour toi d’être alerte pour la bonne course, c’est, en tenant toutes les choses présentes pour vanité et mensonge selon David, de rechercher la « vérité » à venir et d’en avoir le désir intense. Les reins ceints 10 Et les pieds chausses «d cm. .. λ ·» pressement pour l Evangile de paix », prêts pour toute bonne course, par quoj nous affermissons en nous la « paix avec Dieu Les sandales aux pieds SUR LA PAQUE. III 109 καί τά ύποδήματα έν τοϊς ποσίν ύμών καί αι βακτηρίαι έν ταις χερσίν ύμών». ‘Οδοιπορικόν τό σχήμα εύσταλή καί ευζωνον ύποδείκνυσι καί έτοιμον τρέχειν είς έπαγγελίας θεού, ώσπερ ό ’Ισραήλ τότε πρός τήν 5 έπαγγελίαν τής γής τής άγαθής όδίτης έστέλλετο ' σκόπει δέ μοι τόν πνευματικόν όδοιπόρον παρ’ εκείνον δσην έχει τήν ύπεροχήν, ούκ επί τήν κάτω σπεύδων γής έπαγγελίαν, ού τά πρόσκαιρα μεταδιώκων καλά, ού γήν άντί γής άλλαττόμενος, Ίουδαίαν άντ’ Αίγύπτου, άλλά τί φησιν ό 10 τοιούτος οδοιπόρος περί τής όδοιπορίας τής έαυτου ; «Των όπισθεν έπιλανθανόμενος, τοις δέ έμπροσθεν έπεκτεινόμενος, κατά σκοπόν διώκων έπί τό βραβειον τής άνω κλήσεως». Όσφύς ούν περιεζωσμένη τή «άληθεία» κατά τον 15 άπόστολον · ούτω γάρ έση πρός τόν δρόμον τόν άγαθόν ευζωνος, έάν πάντα τά παρόντα ματαιότητα καί ψεύ­ δος ύπολαβών κατά τόν Δαυίδ τήν μέλλουσαν αλήθειαν έπιζητοίης κάκεινης έχοις τόν πόθον. 20 Πόδες δέ ύποδεδεμένοι τή αέτοιμασίφ» φησι «τού εύαγγελίου τής ειρήνης», πρός πάντα δρόμον άγαθόν εύτρεπείς, δι’οΰ τήν είρήνην τήν πρός θεόν βεβαιούμεν έαυ11 Phili. Ill, 13-14. 14 Eph. VI, 14 περιζωσάμενοι τήν όσφύν ύμών έν άληθεία. 16 Ps. IV, 3. 19 Eph. VI, 15. VRMOB. 3 εΰζωνον VRB : εύτονον MO || καί· on) B || 4 έπαγγελίας VMOB : έπαγγελίαν R || 5 όδίτης RMOB : όδιγητής V || 6 έκείνον VRMO : έκείνω B || 10 τής όδοιπορίας τής έαυτου VROB : τής έαυτου όδοπορίας Μ H 15 έση VRMO : έστι Β || 18 έχοις Β : έχεις RO ίχειν V έχης MO* II 19 ύποδεδεμένοι RMOB : ύποδεδϋμένοι V || 21 εύτρεπεϊς VMOB : εύπρεπείς R. 8 9 10 110 PSEUDO-CHRYSOSTOME comme dit Γ Apôtre : « Nous avons la paix avec Dieu par Noire Seigneur Jésus-Christ », et : a Nous courons avec endurance le combat qui nous est proposé », et encore : « Je cours de manière à gagner». 11 « Les bâtons en » leurs « mains » : la foi et l’espérance1 en Dieu, qui sont l’appui de l’âme, car elles ne nous laissent pas tomber dans les tribulations, comme dit Paul, mais elles nous soutiennent fermement pour que nous ne soyons pas ébranlés. Bâtons en mains 12 « Mangez avec empressemenl : c’csl [a Pâque du Seigneur»: nourriture ni de mollesse ni de volupté, pour des gens qui n’ont pas l’esprit relâché et endormi, mais éveillé et tendu, parce que grâce à elle le châti­ ment exterminateur a passe au-delà » de nous, car c’est le « Seigneur » qui nous la donne. C’est pourquoi l’Écriture dit : « C'est la Pâque du Seigneur », ce qu’un autre traducteur a rendu en clair : « C’est le passage au-delà, grâce au Seigneur »1 2. Avec empressement : c’est la Pâque du Seigneur 1. Los différentes leçons manuscrites indiquent qu’il y avait un corruption dans le prototype b de la collection pseudo-chrysosto mienne. La restitution πίστις καί έλπίς s’appuie sur le témoigna® indirect de l’homélie IV, qui a utilisé les homélies I-III (supre p. 32) ‘Ράβδον δέ άνειλήφαμεν, ή στηριζόμεΟα, πίστιν καί έλπίδι τήν είς Χριστόν... Elle permet de comprendre à la fois le singulier de l’apposition ή είς θεόν, qui se rapporte seulement à έλπίς (comn dans la phrase citée de l’homélie IV), et le pluriel des deux partlcip' ούκ έωσαι.,.άλλά στηρίζουσαι,, qui se rapportent aux deux non πίστις καί έλπίς. 2. Traduction d'Aquila, cf. supra, p. 35, n. 4. Le texte d'Aqui signifiait : « C’est le passage du Seigneur », mais il semble que nof SUR LA PAQUE. III 111 τοΐς, καθά φησιν ό απόστολος' «Ειρήνην ίχομεν πρός τόν θεόν διά του κυρίου ήμών Ίησου Χρίστου», καί «Δι’ ύπομονής τρέχομέν» φησι «τόν προκείμενον ήμΐν άθλον», καί α Ούτω τρέχω ίνα καταλάβω ». α Βακτηρίας» δέ έκείνοις α έν χερσί», <πίστις καί> έλπίς ή είς θεόν, στήριγμα ψυχής, ούκ έώσαι ταΐς θλίψεσιν έσεσθαι, καθάπερ ό Παύλος εϊρηκεν, άλλα στηρίζουσαι βεβαίως είς τό μή σαλεύεσθαι. 11 «Έδεσθε» δέ αυτό «μετά σπουδής’ πάσχα έστι κυρίου», ού ράθυμος ούδέ πρός ήδονήν τροφή, ούκ άνείμενον ούδέ κατακεκλιμένον άλλ’ έγηγερμένον έχόντων τό φρόνημα καί συντεταμένον, διότι τής όλοθρευτικής τιμωρίας ύπέρβασιν ήμΐν παρέχει, του κυρίου ταύτην δωρουμένου * διό φησι ’ «Πάσχα έστι κυρίου», όπερ 15 έτερος έρμηνευων άντικρυς είρηκεν ’ « Ύπέρβασίς έστι τω κυρίω ». 12 5 10 1 Ro. V, 1. 5 Ex. XII, il. 3 Hob. XII, 1. 4 I. Cor. IX, 24. 7 Cf. Ro. XII, 12. 9,14 Ex. XII, 11. VRMOB. 1-4 καθά... καταλάβω om M (sup M*) || 1 post ειρήνην add ήν B H έχομεν VRMOB : εχωμεν Μ* || 3 τρέχομέν VROB : τρέχωμεν M’ H 5 πίστις καί έλπίς ή scripsi : έπιδές ή VRM' έπ>. δέ σοι Μ έπί δέ σή ΟΒ || 6 είς θεόν στήριγμα ψυχής RMOB : στήριγμα ψυχής είς θεόν V II 7 έσεσθαι VRMO : γινέσθαι Β || post καθάπερ add καί Ο || 9 δέ om RB K 10 ράθυμος VRM* : £·αθύμως ΜΟΒ || 11 άνειμένον ούδέ om Μ (sup Μ*) U κατακεκλιμένον VRMOB : καταβεβλημένον Μ* || 15 εΓρηκεν VRMO : είρηται Β. auteur comprend : « grâce au Seigneur», car chez lui ce n’est pas le Seigneur qui passe, mais «le châtiment exterminateur», et le rôle du Seigneur est de « nous faire cette grâce ». 112 PSEUDO-CHRYSOSTOME 3. La conduite après la communion 13 Mais après la participation . . au divin Aliment faite de cette manière, voyons le troisième point : quelle doit être la vie de celui qui a pris part à la sainte Nourriture ? Elle est indiquée d’une manière voilée par les azymes et par les jours des azymes. Que les Juifs pour leur part se préoccupent donc des azymes, et qu’ils s’imaginent que les sept jours leur procurent quelque merveille parce qu’ils ne mangent ni ne gardent chez eux du pain levé, bien qu’ils ne puissent montrer aucune utilité dans cette pratique, car ils accomplissent la figure, non la Vérité. Mais toi, vois dans l’azyme, comme ΓApôtre l’a dit plus haut et comme nous l’avons expliqué (p. 86), l’âme « innocente » et pure de tout méfait, la conduite nouvelle qui ne garde rien de la malice ancienne. C’est dans ce sens qu’apparaît toute la justesse de la parole : « Vous ferez disparaître le levain de vos maisons. Quiconque mangera du pain levé, son âme sera exterminée d’Israël »; le retour à la malicf ancienne est une « extermination » en effet pour celu: qui s’est engagé dans la nouveauté : « Si vous vivei selon la chair, est-il dit, vous mourrez ». Les azymes 14 15 Et quel est le symbole des , sept jours : « G esl pourquoi pendant sept jours vous mangerez des azymes »? Il se trouve que sept jours sont le temps entier, car après Pendant sept jours SUR LA PAQUE. III 113 Μετά δέ τήν τοιαύτην μετάληψιν του θείου βρώματος τδ τρίτον Ιδωμεν, όποιον είναι δει καί τόν βίον του μετεσχηκότος αγίας τροφής ' ύποδείκνυσι δέ τούτον τα άζυμα καί αί των άζύμων ήμέραι. Ιουδαίοι μέν ούν περί των 5 άζύμων σπουδαζέτωσαν καί τάς έπτά νομιζέτωσαν ή μέρας παρέχειν αύτοΐς τι θαυμάσιον, βτι ζυμωτόν ούκ έσθίουσιν ούδέ εχουσι παρ’ έαυτοις, ούδεμίαν έχοντες ώφέλειαν άπδ τού πράγματος έπιδεϊξαι, τύπον γάρ έπιτελοΰσιν, ούκ· άλήθειαν ’ σύ δέ σκόπει τό άζυμον, καθά τω άποστόλφ 10 προείρηται καί ήμεΐς έπεσημηνάμεθα, τήν είλικρινή καί καθαράν από πάσης κακουργίας ψυχήν, τόν καινόν τρόπον καί μηδέν τής παλαιας κακίας έπαγόμενον, εις δ καί καλώς είρημένον φαίνεται τό «Άφανιειτε ζύμην έκ των οίκιών ύμών. Πας δς άν φάγη ζυμωτόν, 15 έξολοθρευθήσεται ή ψυχή έκείνη έξ ’Ισραήλ»' κακίας γάρ παλαιας έπανάληψις όλεθρος τω πρός τήν καινότητα μετηγμένφ ' «Εί κατά σάρκα ζήτέ» φησι «μέλλετε άποθνήσκειν». 20 Τί δέ τό των έπτά σύμβολον ήμερων * «Διό» φησιν «έπτά ημέρας έδεσθε άζυμα»; 'Επτά συμβέβηκεν ημέρας είναι τόν άπαντα χρόνον * μετά γάρ τήν έβδόμην, 10 Cf. 1 Cor V, 8. 19 Ex. XII,. 15. 13 Ex. XII, 19. 17 Ro. VIII, 13. VRMOB. 2 καί om VMO || 3 post μετεσχηκότος add της R || 4-5 των* άζύ­ μων VR : τδ άζυμον MOB || 11 κακουργίας VRMO : Αμαρτίας B || 12-17 εις δ... μετηγμένφ om M (sup Μ*) || 12 δ VRMO* : Ôv B || 13 ζύμηνom R || 15 ’Ισραήλ RM’B : ’Ιερουσαλήμ VO || 16 τώοπι RM* || 17 καινότητα VOB : κοινότητα RM* || ζήτέ φησι VRMO : φησι ζήτεΒ. 13 14 15 114 16 17 18 PSEUDO-CHRYSOSTOME le septième, qui est le sabbat, a lieu le retour du premier, et ainsi la roue du temps avance par les sept jours en tournant en cercle sur elle-même. Il te fallait donc vivre tout le temps « dans la simplicité el l'innocence », et cela est vraiment salutaire, car « si vous faites mourir par ΓEsprit les œuvres du corps, dit Paul, vous vivrez ». Simple soit la conduite de celui qui ne cherche pas le charnel ; qu’elle soit sans méchanceté, sans malice, ne songeant à rien de mauvais, à rien d’amer. Mais pourquoi le premier et le septième jours sont-ils appelés spécialement saints : «Le premier jour sera appelé saint, et le septième jour sera pour vous un jour appelé sainl »? Parce que le premier jour indique le début, quand nous sommes « sanctifiés » par la réception de l’Esprit Saint, et le septième signifie la fin, lorsque, détachés pour de bon du corps, nous’sommes avec le Christ et habitons chez le Seigneur, quittant l’exil de la terre et passant entièrement à la « sainteté » ; il est dit en effet : « Quand nous habitons le corps, nous sommes exilés toin du Seigneur ». Le et le 7« jours seront appelés saints Mais la Loi veut que ces ... jours saints soient exempta de travail : « Vous n'y ferez aucun travail », ce qui signifie que l’âme ne doit pas se fatiguer dans les Vous n’y ferez aucun travail . SUR LA PAQUE. Ill 6 10 15 Μ 115 ήτις έστί τδ σάββατον, έπάνοδος της πρώτης γίνεται, καί ούτως ό κύκλος τού χρόνου διά των έπτά πρόεισιν ήμερων είς έαυτδν άνακυκλούμενος. Πάντα δή τδν χρόνον «έν άπλότητι καί είλικρινίςι » έδει σε ζην, καί τούτο σωτήριον αληθώς ' « Εί » γάρ « πνεύματί » φησι « τάς πράξεις τού σώματος θανατοΰτε, ζήσεσθε». 16 Απλούς δέ ό τρόπος τού μή ζητούντος τά σαρκικά, άκακοήθης, άπάνουργος, μηδέν κακόν, μηδέν πικρόν έννοών ' διά τί δέ τήν πρώτην ήμέραν καί έβδόμην έξαιρέτως αγίας καλεϊ λέγων . «Ή ήμέρα ή πρώτη κληθήσεται αγία, καί ή ήμέρα ή έβδόμη κλητή αγία έσται ύμϊν» ; "Οτι πρώτη μέν ήμέρα δηλοϊ τήν άρχήν, καθ* ήν άγιαζόμεθα τδ πνεύμα τδ άγιον ύποδεχόμενοι, έβδόμη δέ το τέλος σημαίνει, ήνίκα δή άπδ σώματος άναλύσαντες γινόμεθα σύν τω Χριστώ καί έπιδημοΰμεν τω κυρίω, καταλιπόντες τήν έκδημίαν τήν έπί γης, όλοι δέ πρδς τήν αγιότητα ματαστάντες ’ «Ένδημοΰντες» γάρ φησι « τω σώματι έκδημούμεν άπδ τού κυρίου». 17 Τάς δέ αγίας ταύτας ήμέρας άνείμενας έργων ό νόμος είναι βούλεται’ «Παν» γάρ «έργον» φησίν «ού ποιήσετε έν αύταϊς», οπερ δηλοϊ μή συγκάμπτεσθαι τήν ig 4 II. Cor. I, 12. 5 Ro. VIII, 13. V, 6. 20 Ex. XII, 16. 10 Ex. XII, 16. 17 II. Cor. VRMOB. 2 ούτως VMB : ούτος RM*01| 4 έδει σε VRB : σε έδει MO || 8 μηδέν πικρόν om M (sup M*) || 9 έξαιρέτως om R || 10 καλεϊ VMOB : καλεΐν R H ήμέρα ή πρώτη VMOB : πρώτη ήμέρα R || 12 ύμϊν VMOB : ήμϊν R H πρώτη RMB : πρώτην VM‘0 || ήμέρα RMOB : ήμέραν VM* Il 13 έβδόμη RMOB : έβδόμην V || 14 άναλύσαντες VRMO : άναβλύσαντες B || 16 έκδημίαν VRM‘B : ένδημίαν MO || 18 έκδημούμεν MOB : έκδημοΰντες VR. 116 PSEUDO-CHRYSOSTOME affaires terrestres ni se soumettre à une servitude incompatible avec le service de Dieu, mais que les seules choses qui doivent être faites « avec empresse­ ment» et vers lesquelles l’âme doit se tendre, sont toutes celles qui sont pour son utilité ; et cela est encore symbolisé par la parole : a Ce qui sera fait pour toute âme, cela seulement sera fait pour vous ». Aussi, pour amener les Pharisiens à interpréter le repos légal comme accordant le chômage des travaux qui tendent à la vanité, et non de ceux qui vont à l’utilité de l’âme, le Seigneur leur proposait-il cette question : « Est-il permis le jour du sabbat de faire le bien ou de faire le mal? de sauver une âme ou de la perdre ?» 19 Que si tu veux observer le sabbat et le repos de la fête correctement et selon le Christ, abstiens-toi des soucis et des embarras du monde, aies dans la pensé et mets en pratique les choses de Dieu et celles qi sont pour l’utilité de l’àme ; ainsi ton sabbat ser un sabbat véritablement saint, et ta fête une fêt sainte, image de celle qui se célèbre auprès du Chrisl à qui soit la gloire pour les siècles des siècles. Amer Conclusion SUR LA PAQUE. III 5 10 15 117 ψυχήν περί τάς πραγματείας τάς έπιγείους μηδέ δουλείαν ύπομένειν άνάρμοστον τή θεού δουλεία, άλλ’ εκείνα καί μόνα ποιεΐσΟαι διά σπουδής καί τνερέ έκείνα συντείνεσθαι τήν ψυχήν, δσα αυτή πρδς ώφέλειάν έστι, καί τούτου πάλιν σύμβολον τό « Πλήν δσα ποιηΟήσεται πάση ψυχή, τούτο μόνον ποιηθήσεται ύμίν»· διόπερ ό κύριος επί τήν ερμηνείαν άγων τής άνέσεως τής νομικής, δτι των είς ματαιότητα συντεινόντων έργων έδίδου τήν άργίαν, ού των είς ψυχής ώφέλειάν ήκόντων, προύτεινε τοϊς Φαρισαίοις . «Έξεστιν έν σαββάτω άγαθοποιήσαι ή κακοποιήσαι, ψυχήν σώσαι ή άπολέσαι;» El δέ καλώς καί κατά Χριστόν έθέλεις τηρεΐν τδ σάββατον καί τήν άνεσιν τήν έορταστικήν, κοσμικών σπουδασμάτων και διαπράξεων άφίστασο, φρόντιζε δέ καί πράττε τά του θεού καί τά είς ψυχής ώφέλειάν, καί ούτω σαββατίσεις σάββατον άγιον άληΟώς καί έορτάσεις αγίαν έορτην, εικόνα τής παρά Χριστώ, ώ ή δόξα είς τούς αΙώνας τών αιώνων. *Αμήν. 5 Ex. XII, 16. 10 Luc VI, 9. VRMOB. 1 έπιγείους VMO : έπιγείας RB || 1-2 μηδέ... δουλείφ om Μ (sup Μ*) H 1 δουλειάν VRM’O : δουλεύαν Β || 2 post τή add τοΰ RM’B || 4-6 καί τούτου... ποιηΟήσεται ύμίν om Μ (sup Μ*) || 4 τούτου VM’OB : τούτο R || 5 πάση ψυχή R : πάσα ψυχή ΥΜ*ΟΒ || 6 ύμϊν VRM’O : ήμίν Β H 8 έδίδου V : έδίδουν RMOB || 9 των RMOB : τήν V || ήκόντων VRM’B : ιίκόντων MO || 14 διαπράξεων VRMOB : πράξεων Μ II 14 του om RMO || 15 σα£6χτ(σεις ΜΟΒ : σαοβατίσης VR || 16 post άγιον add καί καλόν RM* || έορτάσεις ΜΟΒ : ίορτάσης VR || 17 post δόξα add καί τδ κράτος MO. 19 INDEX I. — PASSAGES DE L'ÉCRITURE l'agce Page· Ex. XII, 2................... 59,5 3-4............ 61,10-13 5........ 65,17; 69,13 6.. . 61,14-15; 63,6 7.................. 83,8 8.. . 85,11-12; 87,2 9. 87,18;89,11,17; 93,11 ; 95,11,14 .10... 97,1,14; 99,1 11 107,16; 111,5,9,14 13.. .. 77,14; 79,10 15 ................ 113,19 16 115,10,20; 117,5 19................ 113,13 43-44........... 103,12 46.. 65,5-7 ; 67,17; 69,10; 99,7 Num. Vil, 16................ 75,6 *08· Π........................ 65,11-13 ρθ· IV, 3..................... 109,16 CXVIII, 18......... 101,1 I’· IX, 5..................... 59,16 XXXIII, 17........ 93,22 LUI, 7......... 75,3; 93,21 9.................. 95,9 LIX, 20............... 95,3 1er. IX, 26.................. 105,5 XII, 7.................. 95,7 XVII, 9............... 95,18 III, 15.................. 69,17 XX, 1-16........... 63,9-13 Luc. Ioh. XII, 49............. 85,16-17 I, 14...................... 91,19 III, 29.............. 71,13-17 VIII, 51.............. 81,19 XIV, 9................. 95,22 XIX, 33.............. 99,9 Act. II, 31................... 99,15 XIV, 22.............. 87,IS Ro. V, 1..................... 111,1 3-5.................. 87,10 10.................... 97,8 12.................... 83,10 VI, 2.................... 61,7 5................ 59,19-! ' 9-10............... 99,3 VIII, 13.. 113,17; 115,1 32................. 81,10 XII, 11................ 85,15 12................. 111,7 XIII, 12.............. 85,1! 13-14........ 83,! I. Cor. Ill, 16.................. 91,! VI, 15.................. 93,1 19.................. 91,25 IX, 24.................. 111,4 XI, 20-22............ 91,2 25-26............ 97,3J 30-31............ 91,11 XU, 7........... 89,7 ; 93,9 XV, 26.................... 81,4 INDEX 119 Pipe» H. Cor. 1,12............. ........ 115,4 71,21 XI, 2......... ......... Eph. IV,5.......... ........ 67,3 V, 2.......... ... 81,12,13 VI, 14........ ......... 109,14 ........ 109,19 15....... Phili. Ill, 3.......... .. 105,16-18 r*6« 13-14........ .. 109,11 19............. .. 89,19 Col. II, 11-12......... .. 107,2 III. 2-4............ 97,17 I. Thés. IV, 4................ .. 93,3 II. Ti. III, 4............... .. 89,18 Hcb. XII, 1............. .. 111,3 lac. II, 20............... .. 89,5 Phili. π. — QUELQUES MOTS ET EXPRESSIONS NOTABLES άγιάζεσθαι, être sanctifié 115,13; dit du communiant 103,7. άγιαστική κοινωνία, la communion sanctifiante 91,1. αγιασμός (ό) la Sainteté, dit de l’Eucharistie 103,4 (et note) ; έν άγιασμφ traiter le corps avec sainteté 93,4, cf. I. Thés. IV, 4. άγιος : ό άγιος, le Saint, dit du Christ 107,7 ; à propos de l'Eucharislie 91,10 et 103,9 (ό άγιος ou τό άγιον ?). άγιότης : la sainteté du Christ 103,1 ; ή της άγιότητος κοινωνία, dit de la communion eucharistique 103,8 ; passer à la sainteté (après le mort) 115,17. άκακοήθης 115,8. άκακοποιής 87,3. ακοινώνητος 107,7. άμέριστος, le Christ est indivisible 65,17. άμετάληπτος 89,2. αμέτοχος 107,6. άναγέννησις, la renaissance dans le baptême 63,19. άνακαίνισις, le renouvellement dans le baptême 65,1. άνακιρνασθαι πρός τό άγιον πνεύμα, être mêlé au Saint-Esprit 91,17. άνάκρασις, dit do la communion 91,15. άναμίγνυμι 89,14,16; la communion mélange le divin Corps à nous 85,11. άνάμιξις, lo mélange avec l’Esprit du Christ 93,2. άνείμενος l’esprit relâché (άν. φρόνημα) 111,11 ; les jours fériés sont άνείμεναι έργων 115,19. άφιλήδονος 89,18. βρώμα, dit de l’Eucharistie : τό άγιον βρώμα 91,9; τό θειον βρώμα 113,1. βρώσις 61,12; 85,10; 89,12,22; 103,4; ή Ιερά βρώσις 99,19. γύμνος : le cœur doit être « nu de tout ce qui est charnel » 105,19. 120 INDEX δεσπότης, dit du Christ 71,9 ; 73,1. διαπράξεις κοσμικαί, les embarras de ce monde 117,14. διηνεκής ζωή, la vie perpétuelle 57,1 ; διηνεκές φως, lux perpeiua 61,17; 63,5. δικαιώματα (τά), ce qui est requis pour être justifié 63,14. δρόμος άγαθός, la bonne course 109,15,20. έγηγερμένον φρόνημα : il faut avoir l'esprit éveillé 111,11. είσοκίζω : la Manducation (de 1*Eucharistie) fait habiter le Corps divin en noue 85,10. έκδημία ή έπί γης, l'exil sur la terre 115,16. έκτυποϋται τό μυστήριον είς ήμάς, le Mystère de la circoncision est marqué en nous par le baptême 105,23. έλπίς 67,17; 87,15; 111,6. ένδυσις, la Véture chrétienne dans le baptême 83,25 ; cf. έπένδυμα j 85,3. ένωσις 67,4; 67,6 (l'unité de Γ Église) ; 85,11 (l'unité avec le Corps du Christ dans la communion). έπιφάναα είς τούς άνθρώπους, l’Épiphanie (du Christ) chez les" hommes 93,13. έπουράνιος άνθρωπος : le Christ est homme céleste 71,7. έργα πνευματικά, les œuvres spirituelles 89,9. εύχαριστία 89,20. ζωογονούμενος : le premier homme est vivifié dans la résurrection du ( Christ 55,10; 79,8. ζωγραφεϊν à propos des figures de ΓAncien Testament 59,1. ήγεμονικός 71,4 ; 83,16. ήγεμονία 71,5-6; 73,13. ήγεμών, dit du Christ 71,7 ; 73,1. Οεότης la divinité du Christ 71,9 (πνευματική) ; 73,3,16. θεωρειν (toujours employé pour une connaissance spirituelle) a contempler les choses spirituelles à travers les corporelles 57,15 ; contempler l’intérieur caché du Christ 95,17; contempler spiri-rî luellement (πνευματικώς) 57,11 (opposé du σωματικώς άκούαν; de 87,18); contempler (les figures de Γ Ancien Testament) par^ rapport à la Vérité 59,11 ; 79,15. Οϋμα, la victime 55,6; 61,15; 63,2; 65,4; 69,10,18; 75,6; 77,14;) 79,6; 81,6; 97,13; 103,1. Ουσία, V immolation 59,8,13,17; 61,4; 65,4; 67,7; 77,3,11; 79,203 81,9 ; 103,4 ; Ουσία του Χρίστου, l’immolation du Christ 67,7. καθολική έκκλησία 67,12. καινότης ή έν Χριστώ, la nouveauté qui est dans le Christ 73.22 ; πρόζ; INDEX 121 την καινότητα μετηγμένος, passé ù la nouveauté, dit du baptisé 113,17. κακία παλαιά, la malice ancienne 113,12-16. κάλυμμα, le cache (qui oblitère l’âme en conséquence du péché originel) 105,10,13. κατακεκλιμένον : l'esprit (φρόνημα) ne doit pas être affaissé 111,11. κιρνασθαι : tire mélangé au Corps du Christ (dans la communion) 91,16. κοινωνία : dit de la communion avec les hérétiques 69,8,10 ; la communion au Christ 95,13 (κ. ή πρός αύτόν) et 105,16 (κοινωνία Χρίστου) ; la communion à la Sainteté (dans l’Eucharistie) 103,8 ; la communion sanctifiante 91,1. κοινωνός τοΰ αγίου, dit du communiant 103,9. κοσμικός les soucis et embarras de ce monde 117,13. κύκλος τοϋ χρόνου, la roue du temps 115,2; cf. 59,14. λουτρός της παλιγγενεσίας, le bain de la renaissance (baptême) 59,19. λογισμός 83,13,14,17; 85,3,7. μεταλαμβάναν, participer à la Pâque 107,15; au Christ 107,16; à sa sainteté 89,7. μετάληψις la participation au Corps du Christ 85,14; 89,2; 113,1. μβτέχαν 95,20 ; avoir pari au Christ 67,13 ; 91,20,21 ; 103,11 ; 107,13 ; à la divine Nourriture 113,3. μετουσία Χρίστου 67,19. μέτοχος τοΰ αγίου, dit du communiant 103,9 ; μέτοχος αίματος 79,10; Χρίστου μέτοχοι 105,17. μορφοϋσβαι, se modeler sur la passion du Christ 85,1. μυστικώς νοειν comprendre le sens mystique d’une figure de l’Ancien Testament 65,3 ; cf. Οείως νοειν dans le môme sens 101,4-5. μυστήριον 85,9 ; 105,23. νέκρωσις : notre étal présent de mort 97,15. νομικός 77,1. νόμιμος 101,3 (τά νόμιμα). νους σαρκικός et νους πνευματικός 85,5-6. νυμφίος : le Christ époux de l'humanité entière 71,10. νύξ : la nuit présente, -f) παρούσα νύξ 97,6 ; la nuit lumineuse, φωτεινή νύξ 65,5. οδοιπορικόν σχήμα, la tenue de voyage 109,2. όδοίπορος πνευματικός, le voyageur spirituel 109,6. όμογενης : « Par le sang du Christ qui nous est connature! nous recevons l’Esprit Saint qui ne nous est pas connature! » 83,3-4. όμοιωματα Χρίστου : nous devons devenir des copies du Christ 91,23. 122 INDEX δμοίωσις πρδς Χριστόν : les apôtres ont reçu par grâce la ressemblance avec le Christ 71,18. δμοφυής, de mime nature 73,14 (ce passage Implique que le Christ n’est pas δμοφυής aux hommes). παλιγγενεσία 59,19. παρουσία, la venue du Christ 61,24 ; 63,1,17 ; 67,8 ; la première venue 93,15,20; 95,6; la seconde venue 93,15,21 ; la venue sans gloire (άδοξος) 95,12; la venue glorieuse (ένδοξος) 93,18; 95,13. περιτομή άληθής la vraie circoncision 105,8. περιτέμνεσθαι τδν σαρκικόν τρόπον, ilre circoncis des mœurs char· nettes, 105,15; περιτέμνεσθαι τή καρδία, avoir la circoncisû du cœur 105,9. πίστις 75,10; 79,12 ; 81,1,16 ; 111,5 (?). πνεύμα 91,22,23; 105,20. — πνεύμα άγιον 75,12; 83,2,4; 91,17; 101,7 ; 115,13. — πνεύμα Χρίστου 71,20 ; 93,3. πνευματικός 57,15,17; 71,9 (θεότης); 85,6 (νοϋς); 99,10 (δήλωσις, une signification spirituelle); 89,9 (έργα) ; 107,12 (id.); 109,6. Normalement opposé à σαρκικός ou à σωματικός, mais noter en 91,21, σαρξ πνευματική, la chair spirituelle du Christ. πνευματικώς θεωρείν 57,12 πνευματικές γιγνώσκειν 95,18. Opposé du σωματικές άκούειν de 87,18. πόθος, dit d’un désir spirituel 109,18; cf. ποθεϊν 57,13. προαποτίθεσθαι, se dépouiller à l'avance du vieil homme 107,11. προδιαμαρτύρεσθαι 95,11. προδιατυποΰν 67,6. προευτρεπίζβιν 67,8. προμελετάν 55,11. προσφορά 81,10. προτυπουν 67,5; 69,12. προτύπωσις 93,10. προϋποδείκνυσθαι 105,12· πρωτόγονος άνθρωπος, l’homme premier-engendré (le premier homme 63,4; 79,7. πρωτόπλαστος (ό) le « protoplaste » (le premier homme) 55,9 ; 79,6. σαρκικός 71,9 (φύσις) ; 85,4 (σοφία); 85,5 (νοϋς); 89,14 (τρόπος), 105,15 (id.); 105,10 (κάλυμμα); 105,19 (παν σαρκικόν); 107,1 (ήθος); 115,7 (τά σαρκικά). σαρκικές 99,13 (opposé à θείως). σημεία του θανάτου les signes de la mort 99,5 (cette expression semble indiquer que le Christ n’a eu que les « signes de la mort »). σκιογραφεΐν (var. σκιαγρ.) à propos des figures de ΓAncien Testante) 55,12. συγκιρνάσθαι τω Χριστέ (ire mêlé au Christ 105,20. 123 INDEX συγκρασις, dit de la communion eucharistique 89,4. συμβολικώς 55,6. σύμβολον 59,14 ; 61,9; 105,13. Dit des figures de l’Ancien Testament 55,4; 65,4; 75,1,3; 89,10; 93,9; 97,13; 101,5; 113,19; 117,5. συνταχθώς ήμϊν : le Christ s'est mis à noire rang 71,8. συντείνω 117,8; 111,12 (l’esprit doit être lendu, συντεταμένον φρό­ νημα); 117,3 (dit do l’âme). σύντονος 89,18. σφράγις 83,8. σχήματα : les hérétiques font « de vains semblants d’Église » 69,6. σωματικός (opposé à πνευματικός) 57,16,17. σωματικώς άκούειν, entendre corporellement une parole de l'Écriture 87,18 (opposé de πνευματικός θεωρείν 57,11) ; σωματικώς ψάάτταν observer corporellement (c.-à-d. à la lettre) une parole de l’Ancien Testament 99,8. τροφή άγια la sainte Nourriture (l’Eucharistie) 89,13; 93,8; 113,3. ύπ«ρ€αίνην 55,3; 57,7,10; 61,17; 81,17. ύπέρβασις 57,6,8; 111, 13,15. ύποτύπωσις 57,13. υίοΐ Χρίστου dit des apôtres 71,19. φρόνημα 111,12. φύσις 71,4,8; 73,3,10,17,18; 83,16. φυσικώς 73,13. χάρις 61,3; 71,19; 73,4; 107,12 (έν τη χάριτι του βαπτισμου) ; of. 73,15 κβχαρισμένη. χρίσμα 85,3. III. — MANUSCRITS, COPISTES ET AUTEURS MENTIONNÉS I. Manuscrite P*go» Alexandrie Bibl. patriarc., cod. 266... 18 Athos Valopedinus 318................... 19 Oxford Barocc. gr. 212..................... 17 Paris Paris. gr. 772....................... 20 Paris, gr. 1022..................... 21 Saloniqub Vlatées, cod. 6...................... 17 Vatican Oltob. gr. ιοί...................... ig Valic. gr. 2048....... 19 (n. I) Venise Marc. gr. App. J/, cod. 89 17-18 Vienne Vindob. theol. gr. 64....... 20 2. Copistes Joasaph Doryanos.............. Margounios........... 17-18 124 INDEX Pago· 3. Autours anolens Apollinaire de Laodicée........ 30 Athanase.................... 28 ; 29 ; 45 Cyrille d’Alexandrie. 29 ; 30 ; 39 (n. 2); 46; 70 (n. 1); 102 (η. 1) Hippolyte.. 10-12; 34; 36; 38; 39; 49-50 Irénêe......................................... 34 Jérôme........................... 39 (n. 2) Origène.. 10-12 ; 33-41 ; 42-44 ; 49-50 ; 66 (n. 1); 68 (n. 2); 70 (n. 1); 78 (n. 1); 84 (n. 1); 105 (n. 2) Page· Philon d’Alexandrie. 35; 41 (n.) a Procope de Gaza.......... 39(n. 1)J Tertullien................................... 34 Théodoret.. 41 (n.); 43 (n. 2): Victor de Capoue.. 39 (n. 1);41 (n,li 4. Autours modernes Ehrhard (A.)................ 19 Grillineier (A.).............. 30 Guéraud (O.)................ 33 Liébaert (J.)................ 29 Martin (Ch.). 26 (n. 1) ; 28 (n. 1) (n. 1) (n. 2) (n. 1) (η. I) CORRECTIONS AU TOME I P«6« Le « paradis » n'est pas le « lieu d'en bas », où les Ames des justes attendaient le Christ, mais le séjour bienheureux, où le bon larron entre le premier. 133.21 Au lieu de : έν, lire : bt. 135,15-16 Ajouter dans le registre de l’Écriture : 15-16 of. Ro. II, 19-20. 147,1 Orthographier : τεκμαίρονται. 163,11 Lire dans le registre de l’Écriture : 1 Pet. I, 19. 171.21 Au lieu de : έν τη γη (VSa), on préférera la leçon : ίτι γη (ΜΟΒ) : « Adam, qui était encore terre el argile ». 177,6 Lire : άποθνησκομεν. 17S-179 La phrase marquée 52,1 : Γεμίσας δέ... άνταιτεδύσατο, doit être rattachée en réalité au § 51. Faire commencer l'alinéa avec les mots : Καί πρδς ύλίγον... ; mettre en manchette : L'agonie au jardin; et traduire : Et pour un court instant il demande que le calice s'éloigne... Modifier en conséquence, à la p. 98, le titre donné au § 52,2. 181.22 Au lieu de la leçon de Margounios : έν μεβορίψ, on peut conserver celle de V en la lisant : μεθόριον, « planté comme une frontière commune de toutes choses ». Sur le Christ μεθόριον, cf. Cyrille d’Alexandrie, In loh., lib. IX; P. G., LXXIV, 192 B. 185,5 Introduire dans l'apparat critique : 5 σώμα scripsi : αΤμα h, et. p. 104, n. 2. 195.22 Lire ’Αμήν. 104 TABLE DES MATIÈRES PiSf. Introduction........................................................... 9 ÉTUDE Abréviations.............................................................. Chapitre premier. — Tradition et état du texte.. Chapitre II. — L’auteur et la date....................... 1. Un écrivain distinctdu pseudo-Hippolyte.... 2. Après Arius.................................................. 3. Le milieu Ihéologique..................................... 18 19 28 28 j 291 30 NOTE COMPLÉMENTAIRE. — Les homélies IV et V de la collection............................................................. 33 Chapitre III. — La tradition d’Origène............... 351 Chapitre IV. — La naissance d’une spiritualité de la communion........................................ 44 Conclusion................................................................................... 53 1. La collection pseudo-chrysostomienne des sept homé­ lies sur la Pâque.......................................................... 5(8 2. L'influence d’Hippolyte et d’Origène sur la littérature pascale des siècles suivants............................................... 51 TEXTE ET TRADUCTION Sigles............................................................................ fl Homélie 1...................................................................... 56 Homélie Π................................................................. 78 Homélie ΙΠ................................................................ 104 TABLE DES MATIÈRES 127 Pwe Index........................................................................ I. Passages de l’Écriture................................. II. Quelques mots et expressions notables..... III. Manuscrits, copistes et auteurs mentionnés.. 120 120 121 125 Corrections au tome 1.......................................... 127 Table des matières............................................... 128 IMPRIMERIE A. BONTEMPS, LIMOGES DÉPÔT LÉGAL : 1er TRIMESTRE 1953 N® d'ordrb chez c’forrBun : 4.634