IMPRIMI potest Parisiis, dic 20» julii 1953 A.-M. AVRIL, ο. P. pr. prov. : Lugduni, die ii· sept. <953 Α· P AVI RR, s. J. P*. prov. 1MPRIMATUH : Parisiis, die 26· sept. 1953 M. POTEVIN vie. gcn. Cet ouvrage eut publié avec le concours du Centre National de ta Recherche Scientifique. SOURCES CHRÉTIENNES Collection dirigée par Π. de Lubac, S. J., el J. Üaniélou, S. J. Secrétariat de Direction : C. Mondêserl, S. J. N” 38 CLÉMENT D’ALEXANDRIE LES STROMATES Stromate II INTRODUCTION ET NOTES DE P. TH. CAMELOT, O. p. TEXTE GREC ET TRADUCTION DE CL. MONDÉSERT, s. j. ÉDITIONS DU CERF, 29, rd de la 1951 Tolr-Mavbourg, PARIS 14380 SEP24'S6 1 NT H ODÜCTION On ne répétera pas ici les renseignements généraux sut Clément d’Alexandrie et sur les Stromales qui ont été déjà donnés dans les introductions au Protreplique (Sources Chrétiennes, 2, 2e éd., 1949) et au Ier Stromale (S. C., 30, 1951). On se contentera, après une analyse sommaire du livre qui pourra servir de fil conducteur à travers le dédale des chapitres, d’« introduire » le lecteur aux deux problèmes principaux qui font l’objet de ce IIe Stromate, la théologie de la foi et les vertus du gnostique. I. Analyse du IIe Stromate. Transition et introduction, le chapitre I esquisse le propos de l’auteur : pour répondre aux attaques des Grecs, il montrera que les philosophes se sont inspirés de Écritures, tout en les détournant de leur vrai sens, car, le 1er Stromate l’a prouvé, les Écritures sont plus anciennes que les écrits des philosophes. Cette démonstra­ tion, l’auteur la fera surtout à propos des vertus, — c’est à peu près le programme des Stromales II, III, IV, — et du «genre symbolique» (Str.} V). Il utilisera l’Ecrilure en même temps que tout l'ensemble de la culture profane, il cherchera à convertir les adversaires plus qu’à les confondre, sans souci de beau langage. L’Écriture, qui enseigne la connaissance de la nature et la rectitude morale, conduit à la connaissance du créa­ teur. Dieu est proprement inconnaissable, aussi la foi est-elle nécessaire pour cette connaissance qui dépasse la nature. De la foi, Clément donne ici une première défini- s INTRODUCTION tion, empruntée au vocabulaire stoïcien aussi bien qu’à YÉpître aux Hébreux ; connaissance de type inférieur peut-être, elle s’appuie avec une certitude irréfutable sur la parole de Dieu (ch. II), et, on le rappelle en passant contre les gnostiques, elle est libre et volontaire (ch. HT). Situant ainsi la foi parmi les différents types de connaissance, Clément montre qu'elle est nécessairement au point de départ de toute science ; elle est plus importante que la science et elle la juge, car elle s’appuie sur le Logos, seul maître véritable ; aussi est-elle une «sagesse royale ·> (ch. IV). Puis, après une rapide parenthèse sur l’origine mosaïque de la philosophie grecque (le sujet avait été déjà traité au 1er Stromate. ch. XV, 66-73, S. C., p. 98-103), l’auteur s'appuie sur les philosophes euxmêmes, Platon, Xenocrate, pour établir que la foi est ainsi nécessaire pour recevoir, antérieurement à toute démonstration, les principes de toute connaissance scien­ tifique (ch. V). L’âme, par sa docilité, coopère librement à la foi, assentiment volontaire à la parole de Dieu, qui se révèle par le Logos et qui est fidèle ; et cette foi nous justifie. Ici apparaît le thème des rapports de la foi aux autres vertus, la charité et l’espérance, la pénitence et la crainte : la foi est la base de la vérité, le fondement de toutes les vertus ; sans la foi il n’v a pus de gnose (ch. VI). On a parlé de la crainte, et Clément se doit de la justi­ fier contre les attaques de certains philosophes, les stoï­ ciens, qui y voient une passion déraisonnable. Mais n’cst-elle pas comme une éducatrice et un moyen d’obser­ ver la Loi (ch. VU) ? 11 ne faut pas pour autant, comme les gnostiques Basilide et Valentin, imaginer la crainte en Dieu et la supposer au principe de ses œuvres. Contre Marcion à son tour, l’auteur établit que la crainte de Dieu et de la Loi est bonne et juste (ch. VIII). La crainte conduit à la pénitence et à l’espérance, d’où naissent la charité, l’hospitalité, la fraternité, la dilection. Car les vertus sont connexes entre elles, et s’achèvent dans la charité, qui à son tour trouve sa perfection dans la gnose (ch. IX). . j 1 j ] I I ’ 1 | I j I I I ANALYSE DU if STROMATE 9 Après celte digression sur la crainte et sur les vertus, qui annonce la deuxième partie du livre, Clément revient à son propos et marque une étape nouvelle dans le déve­ loppement : le rapport de la foi à la gnose. Le chapitre X esquisse un portrait du vrai gnostique dont, les traits s’accuseront plus fortement dans les Slromates suivants. Le gnostique, seul véritable philosophe, s’exerce à la con­ templation. en même temps qu’à la pratique des com­ mandements, et il forme les autres à la vertu. 11 cherche Dieu et s’efforce de parvenir à la plus haute contempla­ tion. science véritable, connaissance de la sagesse, insé­ parable de l’activité vertueuse (ch. X). Cette gnose, ou science véritable, n’est pas la fausse gnose, déjà condam­ née par saint Paul, elle est une « démonstration scienti­ fique » des vérités révélées, et l’on entrevoit qu’ici le terme de «gnose» recouvre deux activités de l'esprit nettement différentes : la contemplation dont il vient d'être parlé, et le raisonnement théologique. La gnose ainsi^ est pour Clément une démonstration qui, à partir des Ecritures, confère la foi.et s’appuyant sur elles,aboutit à des conclusions certaines. L’interprétation allégorique d’un passage de V Exode (iff, 36), inspirée de Philon, permet à Clément de montrer ensuite comment le gnos­ tique, dépassant toutes les créatures, parvient au Créa­ teur: s’appuyant sur la foi, il goûte le repos, la tranquillité et la paix ; connaissant le Christ, qui est vérité, sagesse et puissance de Dieu, il connaît aussi par lui le Père (ch. XI). Si l’on voulait trouver chez Clément une composition rigoureusement ordonnée, on pourrait voir dans le cha­ pitre XII comme le pivot, de ce I Ie Stromale. Après avoir jusqu’ici parlé de la foi, l'auteur va désormais traiter des autres vertus, crainte, espérance, charité, dont il montre ici, en une rapide esquisse, le rapport avec la foi. La pénitence aussi est en relation avec la foi, dont elle est une condition. L’ne citation d'Hermas est l’occasion d’un développement, emprunté au Pasteur, sur la seconde pénitence après le baptême, après laquelle il n’y a plus à espérer de pénitence (ch. XIII). 10 INTRODUCTION Les passions sont des désirs déraisonnables, mais seuls les actes volontaires peuvent être soumis au jugement de la raison. Ainsi l’ignorance, la nécessité, d’autres sirconstances peuvent rendre un acte involontaire et Pcxcuser (ch. XIV), et l’on distinguera ainsi entre les diverses sortes de volontaire, scion qu’il est conforme à un désir, à une décision, à un sentiment. De même on distinguera faute, malheur et crime : l’Écriture, comme les poètes, en donne des exemples. Aux fautes dont nous sommes responsables, le Seigneur offre le pardon et la guérison (ch. XV). Par manière de parenthèse, le chapitre XVI montre dans quel sens il faut entendre les passions attribuées à Dieu par ΓEcriture. Dans quelle mesure Vexercicc de notre connaissance dépend-il de nous, et dans quel rapport la connaissance est-elle avec la volonté ? en posant ces questions sans les résoudre de façon décisive, Clément, à la suite des stoïciens, distingue différents modes de science (ch. XV11). | 1 J j 1 I J 4 I H I La morale des philosophes grecs est empruntée à la I loi de Moïse (ch. XVIII). Clément revient ici à la théorie des «emprunts» ou des « larcins «, dont il a déjà parlé I au livre Ier et dont il reparlera encore au Ve : i’interpré­ tation allégorique de la Loi, d’après Philon, lui permet de retrouver dans les prescriptions mosaïques les vertus morales telles que les décrivent les philosophes. Ces vertus sont connexes et s’accompagnent nécessairement : cou- I rage et endurance, tempérance et continence, prudence et justice, justice et miséricorde ; contre les gnosliques et contre Marcion, il faut tenir que la loi est bonne, elle est, à l’imitation du Logos lui-même, humaine et misé­ ricordieuse. Telles sont, les vertus du gnostique. L’allégorie philoniennc, la terminologie stoïcienne, et l'idéal plato­ nicien de la ressemblance à Dieu «autant que possible», se rejoignent ici pour composer la figure complexe du gnostique idéal (ch. XIX). Le parfait chrétien — le gnostique — atteindra aussi à la ressemblance divine par la pratique de l’endurance, de la patience, de la continence : par là il parvient à ANALYSE DU IIe STROMATE ) ! I ’ r > 11 Vapatheia. La Loi, interprétée allégoriquement, et les poètes sont d’accord pour lui prêcher l’abstinence et la continence. Il apprendra aussi à useï avec indifférence de toutes les choses créées, sans se laisser séduire par les démons qui essaient de troubler en lui les passions. La gnose hérétique de Basilide et de Valentin voit dans les passions comme des natures parasites et adventices sur­ ajoutées à l’âme, — ce qui semble abolir toute responsa­ bilité. Les philosophes païens prêchent l’abstention de toute volupté ; les martyrs chrétiens, dont reparlera le IVe Stromate, sont le plus éclatant exemple de domination des passions et de la volupté (ch. XX). El à ce propos, Clément recense rapidement les opinions des différentes écoles philosophiques sur la nature du souverain bien (ch. XXI). Après avoir écarté aussi bien Epicuro et les Cyrénaïques, qu’Aristote ou Zenon et les stoïciens, et d’autres encore, il s’arrête à Platon, pour qui le bien suprême consiste dans la ressemblance avec Dieu. Platon, ici encore, est d’accord avec Γ Ecriture (ch. XXII). Ayant parlé de la volupté et de la convoitise, l’auteur est amené à traitai· aussi du mariage : ce sera le sujet du I IIe Stromate, auquel nous amène ce dernier chapitre. Se demandant avec les philosophes s’il faut se marier, il trouve dans l’Écriture une réponse affirmative, et recommande à son gnostique la pureté absolue du lit. conjugal (ch. XXIII). Voilà ce Stromate, assez mal composé, on le voit. A l’in­ térieur des chapitres eux-mêmes, la composition est, s’il est possible, encore plus lâche, et souvent on ne voit pas la raison de tel développement ou de telle digression. Et si enfin l’auteur s’arrête après le chapitre XXIII, c’est tout simplement parce qu’il trouve qu’il en a écrit assez long (XXIII, 147, 5). Cependant, comme nous l’avons indiqué en passant au cours de l’analyse que nous en avons tentée, il n’est pas impossible d’y distinguer deux grandes sections ou, si l’on préfère, deux thèmes : la foi et la gnose, — les vertus du gnostique. Et par là, Clément amorce les questions dont il traitera aux livres suivants : 12 INTRODUCTION il parlera de» vertus du gnostique surtout aux Stromates III et'IV ; la contemplation gnostique sera l’objet des Stromates VI et VII. A travers ce recueil si disparate, on ne peut manquer d’apercevoir comme un ordre interne qui en fait l’unité. Sur chacun de ces thèmes, nous essayons ici de donner l’essentiel des indications nécessaires à la lecture de ce texte parfois difficile. Pour le reste, l’annotation du texte lui-même pourra suppléer à ce qui n’aura pas été dit dans cette Introduction. II. Une théologie de la foi. (Je me permets de renvoyer ici une fois pour toutes à mon essai, Foi et Gnose, Paris, Vrin, 1944. Au chapitre I, La foi, premier degré de la connaissance religieuse, p. 23*42, j’y analyse les chapitres I-IV de notre IIe Stromale. On trouvera aussi une analyse détaillée et pénétrante de ce Stromate dans l’article du P. K. Prümm, Glaube and Erkenntnis irn zweiten Duck der Stromata des Ktemens von Alexandrien, Scholastik, XII (1937), p. 17-57, qui nous a été souvent bien utile, ainsi que les articles ori­ ginaux du P. J. Moingt, Le gnose de Clément d'Alexandrie dans ses rapports avec ta foi et la philosophie, Rech. de Sc. Rei., XXXVII (1950), p. 195-251. 398-421, 537-564; XXXVIII (1951), p. 82-118. Il faudra aussi sc reporter au livre récent et capital de W. Volker, Der wahre Gnostiker nach Klemens von Alexandrien, 1952, à qui nous sommes redevables de quantité de suggestions précieuses.) L’Écriture est le point de départ de la réflexion reli­ gieuse de Clément, la source où elle s’alimente *. Si péné­ tré qu’il soit d'hellénisme, ce « gnostique > sait que c’est à Γ Écriture qu’il faut demander toute vérité (cf. Strom., II, iv, 1), car c’est Dieu «qui a donné les Écritures i» (Strom., 1. Cl. Monoksert, Clément d'Alexandrie. Introduction « l'étuM de. sa pensée religieuse à partir de {’Écriture, Paris, 1944. UNE THÉOLOGIE DE LA FOI 13 II, ni, 9). Cette «divine Écriture» lui donnait déjà sur la foi un enseignement très ferme. Sans doute sa méthode de recherche et d'exposition n’orientait pas Clément vers ce que nous appellerions maintenant une « théologie biblique », et nous ne voyons pas qu’il ait cherché à suivre les thèmes qui, dans (’Ancien Testament déjà (v. g. l’histoire d’Abraham), et chez saint Jean et saint Paul surtout, orchestrent si puissamment la théologie de la foi. Quelques textes cependant lui sont familiers, qu’il utilise assez librement. C’est Isaïe, 7, 9, qu’il lit dans la traduction des LXX : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas », cité ici Strom. II, n, 8 ; iv, 17 1 ; ·— le texte <ï Habacuc, 2, 4, « Le juste vivra par sa foi », repris plusieurs fois par saint Paul, Rom., 1, 17 ; Gai., 3, 11; Hébr., 10, 38, cité ici Strom., H, vi, 29; xx, 126 (qui utilise 1’autre partie de ce texte : «la justice de Dieu se révèle à lui de la foi pour la foi, iz ττίστεω; sic κίστιντ»), et encore en d’autres endroits des Stromates ; — et surtout la définition de la foi donnée par V Éptlre aux Hébreux, 11, 1, avec l’axiome que «sans la foi il est impossible de plaire à Dieu ·> (11, 6) ; nous allons la retrou­ ver, et il la cite ici Strom., II, n, 8. D’autre part, la foi est une attitude intellectuelle qui n’est pas inconnue au philosophe, et Clément en rencontre la définition aussi bien chez les stoïciens que chez Aris­ tote ; pour celui-ci, la foi est une « forte opinion -, ύπόλτ,ψ:; cçscpi {Top., iv, 5, p. 126 b 18), mais n’étant pas autre chose qu’une opinion, elle garde un risque d’erreur (cf. Éth. Nie., vi, 3, p. 113 b 17) ; pour les stoïciens, la foi est une «forte persuasion ■-, ζατάλζφΐί ίσνυρά, (dans Stobée, Eel., II, 112, Tl)*. ‘1 2 1. On sait l’importance de ce tCXto dans la théologie patriotique de la foi. Voir surtout S. Augustin, p. ex. fip., 120, 3; P. L., 33, 453. Un expose très rapide dans P. Parente, La teologia patrislica delta jede e, it testo d’Isnin, Ί, i>. Doctor Communis, 1 (1948), p. 185-190. 2. Cf. .1. Muxck, Unfersuchungen über Kl. von AI., Stuttgart, 1933, p. 19G et n. 1. Sur la foi comme ντϊόληύΐζ, v. Volker, op. cit., p. 233, n. 1. 14 INTRODUCTION Du rapprochement entre ces notions philosophiques et j ce que lui donne la révélation, naît chez Clément une j esquisse de ce que pourrait être une théologie de la foi. fl La foi est la route qui conduit à Dieu (II, 11, 4). Par- J tant de la contemplation de la nature, φυσική θεωρία l, et 3 de la connaissance des choses sensibles, αισθητά, l’esprit | s’élève à la contemplation des intelligibles, νοητά. Peut-il de là remonter jusqu’à Dieu ? Dieu est invisible et insai- fl sissable, à la fois très loin de nous par son essence qui fl est au-dessus de toute, essence, « au delà du lieu et du temps et du nous et de la pensée » (cf. Strom., V, x, 65), a et très proche aussi par sa puissance qui nous est présente sans cesse, nous touche, nous voit, nous fait du bien et nous instruit. Pour connaître le Dieu invisible, il faut avec Moïse entrer dans la nuée où se fait entendre la voix de Dieu. « Dieu n’est connaissable que par la puis­ sance qui vient de lui... la grâce de la connaissance vient de Dieu parson Fils» (Strom., V, xi, 71). La connaissance de Dieu est un don : il ne faudrait pas l’oublier, si l’on était tenté de parler du « rationalisme n de Clément. Ce don, l’aine l’accueille par la foi : « Le juste vit de la foi ». i « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. » Le savant lui-même reçoit d’un autre les principes de ·' la science et ne peut pas se les démontrer à lui-même ; c’est, par la foi qu’il les tient, et c’est par la foi aussi que la science s’enseigne et s’apprend (II, iv, 13-14). Par là, Clément justifie la foi aux yeux des philosophes et des savants : pourquoi refuseraient-ils au chrétien une atti­ tude qui est souvent la leur en leur domaine propre ? L’enseignement, des philosophes rejoint ici celui de Γ Écriture : ...le noble Heraclite,... lui aussi, blâme ceux qui ne croient pas. o Mais mon juste vivra do la foi », a dit le prophète. Et un autre prophète ajoute : a Si vous ne croyez pas, vous ne comprendras12 1. I/expression est classique depuis Aristote. Voir De pari, anim., I, 1,13 (642 a 27} ; Mel., E, 1, 8 (1025 b 19}. 2. Foi et Gnose, p. 25-27. Ci-dessous, p. 36, n. 5. USE THÉOLOGIE DE LA FOI 15 pas... » La foi. qui» les Grecs calomnient parce qu'ils la jugent vainc et barbare, est une anticipation volontaire, un assentiment religieux, et. d’après le divin Apôtre, o la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités qu'on ne voit pas »... D'autres ont défini la foi comme l’assentiment donné dan» la representation d'une réalité invisible... Eh bien, celui qui a cru aux divines Écritures, avec un jugement ferme, reçoit comme une démonstra­ tion irréfutable la voix de Dieu qui les a données... (n, 8-9). On voit la méthode de notre auteur, qui cite un peu pêle-mêle les textes de Γ Écriture et les définitions des philosophes L II n’exploite peut-être pas autant que nous le voudrions la définition de ï'Épître aux Hébreux, dont les termes mêmes, ύζόττασι;, ελεγχος, auraient prêté à de riches analyses. Mais c’est elle pourtant qui est le point de départ de sa construction. La foi est une «anticipation volontaire ·>, -ρόληύι;. Le terme est emprunté aux épicuriens pour qui il désigne d’abord une notion acquise par les sens, puis une notion antérieure à toute perception sensible et à toute éducation de l’esprit, un donné tout à fait premier 8. Les stoïciens l’ont repris, et pour eux il désigne les -/.siva·. iwswu, notions qui naissent naturellement et sans travail ni recherche, à la différence de celles qui proviennent de renseignement ou de l'étude 1 23. Il s’agit donc d’un « donné » irréductible, antérieur à toute expérience sensible comme à toute réflexion intellectuelle. Dans le choix même de ce terme technique, emprunté à une pensée étrangère à toute préoccupation religieuse, on découvre le caractère tout gratuit de la foi, qui se fonde sur une révélation. Si Clément désire connaître les secrets ineffables de Dieu, c’est à partir d’un don de Dieu se révélant librement. Ce respect du mystère est la 1. On est toujours tenté de so demander quelle est la valeur res­ pective qu'il accorde à chacune de ces deux sources. Foi et Gnose, p. 29. Rcch. de Sc. Hei., XXI (1931), p. 542 et s. 2. Foi et Gnose, p. 29. 3. Voir quelques références dans Foi et Gnose, p. 29, n. 3. Et dans Muxck, Unlersttchungen, p. 196. η. 1. 16 IMBÜDUCT10W marque d’une âme profondément religieuse : même en son désir d’expérimenter les secrets de Dieu, elle est soucieuse de respecter l’ineffable. Et il n’est pas inutile de remarquer que l’usage même qu’il fait de concepts et de termes phiJosophiqucs aide Clément à préciser et à sauvegarder dans toute sa pureté sa notion de la foi ’. La foi est un assentiment religieux. Si elle est acceptation d’un « donné ■>, cc donné est la révélation du mystère de Dieu, tascr&six 2. Comme le dira plus tard saint Basile, reprenant presque littéralement l'expression de Clément, la foi est un consentement à lu divinité, 0zezr-z: συγζ«τάθησιβ (C.Eunom., III, 5; P. G., XXIX, 655 a). Par là foi, l’intelligencc pénètre dans le mystère de Dieu caché, et nous unit aux réalités invisibles. On le voit, Clément ne s’ar­ rête pas à analyser pour elles-mêmes ces notions philo­ sophiques ; elles ne lui servent pas à autre chose qu’à pénétrer l’intelligibilité des réalités dont il vit : c’est vrai­ ment faire là œuvre proprement théologique. La foi est libre. Pour les gnosliques qui,eux aussi, uti­ lisent ces termes philosophiques (II, ni, 10), la foi est donnée avec la nature, d’après un choix arbitraire de Dieu ; ainsi pour les disciples de Basilide ; pour ceux de Valentin, au contraire, la foi est laissée aux simples; eux-mêmes s’attribuent la gnose, qui leur est aussi donnée par naluie. Contre les uns et les autres, et contre cette prétendue mystique qui oppose la grâce à la volonté libre, Clément affirme le caractère libre de la foi ; il le tient de Γ Écriture, qui lui apprend que l’homme a reçu de Dieu le pouvoir de choisir et de refuser*II, iv, 12). Entre la foi et la gnose, il n’y a pas cette opposition radicale et définitive, et tout le propos de l’auteur sera de montrer12 1. Rech. de, Sc. ReL, XXI (1931), p. 51-53, 555. 2. Comme ςύσίβεια, ύεοσέοε’.α a couramment chez Clément, et en général chez les Pères, Je sens de « doctrine de la foi ». 11 serait facile d’en accumuler les exemples ; les premiers seraient sans doute I Tint., 3, 16 : το τής ςύσεδείας et 6, 3 : τη χ«τ’ βύσβζςίαν διίχβζχλίτ (C. SriCQ, Les Épitre.s Pastorales, Paris, 1947, p. 127-128). — Sur la foi comme assentiment, συγκατάΟεΛς v. Vôlkek, op. cil., p. 232-233, n. 1. J 1 I 1 1 ,1 ■] ? · 1 j I ’ ÜXE THÉOLOGIE DE LA FOI 17 que l'on peut, — que l’on doit, — passer de l’une à l’autre. llpi/.ηψις εκούσιος, choix volontaire et libre, elle est donc un désir (II, n, 9), élan de l’esprit vers le vrai et en même temps appétit du bien ; elle engage, dirions-nous, tout notre dynamisme, et elle est liée à toute notre acti­ vité morale *. Le développement de la foi ne va pus sans la croissance des vertus. Car la foi devra se développer et croître. La πρόληύι; est une connaissance antérieure à tout travail de l’esprit ; on ne peut s’en passer, mais il faut la dépasser pour arri­ ver à une connaissance plus réflexe, plus personnelle et plus élevée. Même parvenu à la gnose, le chrétien ne devra jamais quitter tout à fait le régime de la foi, mais cette foi ne lui est donnée que comme un point de départ pour s'élever plus haut. C?s premières définitions de la foi contiennent en germe tous les développements ulté­ rieurs sur le passage de la foi à la gnose. De l’une ù l’autre il y a unité et progrès, continuité et homogénéité {Foi et Gnose, p. 48-50). Mais voici une difficulté pour le philosophe chrétien. L’Écriture, par exemple le chapitre XI de V É pitre aux Hébreux, et sa propre expérience de la vie chrétienne, lui font donner la première place à la foi, « fondement du salut·» (II, in, 11). Mais pour les philosophes, la foi est une connaissance radicalement inférieure ; pour Platon (Rép., VI, 509 d-511 e), la foi est placée, sur la ligne qui figure l’échelle des connaissances humaines, dans la «sec­ tion du sensible », τμήμα τού άοΟητοΰ, avec l’opinion, ίόξα ou la conjecture, είχασία; elle n’a pour objet que les êtres sensibles ; dans la «section des intelligibles », il y a la νοησις (pensée) et la oixvocz (réflexion). Pour Aris­ tote, on l’a déjà dit (ci-dessus, p. 13), la foi n’est qu’une simple opinion, même si elle est «forte»; et si elle pré­ sente plus de certitude que la simple conjecture, clic n’en a pas autant que la science, qui seule a rang de vertu 1. Foi et Gnose, p. 31, 51. Sur les rapports entre la foi et les autres vertus, v. plus bas, p. 20. Las Stromati» B. 2 18 INTRODUCTION intellectuelle {Top., IV, 5, p. 126 b 18 ; Éth. Nie., VI, 3, p. 1139 b 17). Mais la foi du chrétien est tout, autre chose que ce qu’atteignent les analyses du philosophe. Elle est sans doute adhésion à la parole d’un témoin — et c’est là son iniirmité et son obscurité radicales, — mais ici cette parole est le Logos lui-même ; la foi s’appuie à la parole de Dieu, elle est « obéissance au Logos », πείθεσΟα·. τώ Αό-'ω (H, ιν, 16). Citons ici quelques affirmations indiscutables : 1 1 I I ...Celui qui a cru aux divines Écritures... reçoit comme une démonstration irréfutable la voix de Dieu qui les n données (it, 9). .. .(Nous avons) choisi la vie et cru à Dieu à cause de sa voix ; et celui qui a cru au Logos sait que la chose est vraie : le Logos, en effet, est vérité... (iv, 12). ...Nous croyons en celui â qui nous allons faire confiance pour la gloire de Dieu et notre salut ; or nous avons confiance au seul Dieu, dont nous savons qu’il respectera les belles promesses qu’il nous a faites... (>v, 28). Aussi la foi, si obscure et inévidente qu’elle soit dans J son mode, n’en présente pas moins une certitude égale, ] supérieure même à celle de la science aristotélicienne : Les disciples des philosophes définissent la science un état qu aucun raisonnement ne peut ébranler. Mais existc-t-il ailleurs, par rapport I à la vérité, une situation aussi stable sinon dans une religion qui, elle, a le Logos pour seul Maître ? Quant à moi, je ne le crois pas (n, 9). Plus loin, montrant après saint Paul {Bom., 10,17) que notre foi, fondée sur l’audition de la prédication aposto­ lique, remonte jusqu’à la parole du Seigneur et Fils de Dieu, Clément ira jusqu’à écrire que la foi est une démons­ tration (11, vi, 25). Le philosophe chrétien ne s’astreint pas à suivre servilement scs auteurs, il n’hésite pas à imposer à leurs formules un redressement qui lui permet d’utiliser les notions et les termes philosophiques pour analyser et décrire cette réalité tout à fait singulière qu’est sa foi. Appuyée sur la parole du Seigneur, la foi ι:λκ théologie de la foi 10 chrétienne, — nous pourrions presque dire la foi théolo­ gale, Οετσεβείας σογζατάΟεσις (cf. Il, n, 8), — est plus assurée que toutes les démonstrations du philosophe ou du savant ; elle est supérieure, non seulement, à la simple conjecture (II, iv, 16), mais à la science elle-même : χυριώτερον ουν τής επιστήμης ή πίστις (II, ΐν, 15). Clément redira lu même chose à la fin de son œuvre ; sa pensée ne varie pas sur ce point capital : Ce n'est pas â de simples affirmations humaines que nous don­ nons notre foi, affirmations auxquelles on peut opposer une affir­ mation contraire... nous n’attendons pas le témoignage des hommes, mais c'cst sur la voix du Seigneur que nous croyons à l'objet de notre recherche, voix qui offre plus de garanties que toutes les démons­ trations, ou plutôt qui est la seule démonstration. (Strom., VII, xvi, 95 : éd. Stàhlin, ΙΠ, p. 67-68.) Et cependant la foi n’est pas tout, clic n’est même, au regard de Clément, qu’un point de départ, un « élément ') de l’édifice spirituel qui doit s'achever dans la gnose. Dès ce I Ie Stromale, la chose est affirmée clairement : « le gnostique s’appuie sur la foi '■» (II, xi, 51). f ...les vertus susdites étant les éléments de la gnose, la foi est encore plus élémentaire, aussi nécessaire au gnostique que la res­ piration, pour vivre, à celui qui vit dans notre monde ; et commo sans les quatre éléments il n’est pas possible de vivre, de mémo sans la foi il n'y a pas de gnose. La foi est donc la hase de la vérité, (vi, 31.) Base et fondement de la vérité, c’est dire toute l’impor­ tance de la foi et sa grandeur ; mais c’cst aussi en affirmer le caractère « élémentaire >. Et cela nous amène au second thème majeur de ce Stromale, l’enchaînement et la pro­ gression des vertus telles que doit les pratiquer le parfait chrétien, le gnostique. 20 introductio:* III. Les vertus du gnostique. La foi du chrétien est tout autre chose que la τήστι; des I philosophes : elle est adhésion à la parole de Dieu, et par là, elle est à la base de toute la vie spirituelle, « le pre­ mier mouvement de l’âme vers le salut » (II, vi, 31), «le fondement de la charité '> (II, vi, 30). C'est que toutes les vertus sont connexes entre elles (H, ix, 45 ; cf. xvm, 80 ; Strom., IV, xxvi, 163). C’est aux stoïciens que Clément doit cette thèse : le VIIIe Stromate, qui n’est pas autre chose qu’un recueil d’extraits de philosophes, nous a con­ servé (ix, 30 ; St. in, p. 99) un fragment où l’on a pu reconnaître la pensée de Chrysippe (Fr. phys., 349 Arnim), et où l’on voit l'enchaînement réciproque des vertus et leur connexion qui les rend inséparables, comme les pierres d’une voûte L Le chapitre IX de notre Stromate reprend le même thème et le développe avec quelque détail, moins par une construction systématique que par une série de définitions qui s’accrochent les unes aux autres : le procédé est familier à Clément comme à Philon, . ainsi qu’à beaucoup d’autres écrivains de son temps qui aiment enfiler ainsi des textes rattachés les uns aux autres souvent par un simple mol. ici, avec des citations de l’Écriture, ce sont aussi des définitions empiuntéeâ à Aristote ou à Chrysippe. 1 Ainsi la charité, « communauté de vie », νπαή τ;ΰ {Jbu, engendre l’hospitalité, la fraternité, l'affection... Ainsi encore la crainte conduit à la repentance et à l’espé­ rance, Yeulabeia à la foi, et si l’on persévère en celle-ci par 1. Diou. Laeht., VII, 125. Plut., De Stoic, repugn., 27, p. 1046, a le même termo d’ûvraxoÀouOia. S. Jérôme, Ép., 66 (ad Painm.) 3; P. L., 22, 640; C.S.E.L., 54, 649 : «Quatuor virtutes describunt Stoici, ita sibi invicem nexas et mutuo cohae­ rentes, ut qui unam non habuerit, omnibus carcat. * (Cf. Cury*., /r. mor., 295, 299, 300 Arnim.) LES VERTUS DU GNOSTIQUE 21 l’exercice et l’étude *, elle aboutit à la charité qui trouve sa perfection dans la gnose (II, ix. 45 ; cf. vi, 31). On ne peut méconnaître le grave problème que posent ces textes, et d'autres analogues 2. Nous avons naguère essayé de l’aborder ’. 11 suffira de l’indiquer ici d’un mot : la charité trouve sa perfection dans la gnose : ne serait-elle donc pas « la plus grande '» des trois vertus, celle qui , alors que les autres, et la «gnose·» elle-même, seront « réduites à rîem(cf. / Cor., 13,7-11) ? On aura sans doute l’occasion d’y revenir dans ΓIntroduction au VIe Stromate. Ce dernier livre en effet nous fait entendre un son bien différent. « La gnose n’est pas innée, m?is acquise, son enseignement requiert l’attention, la culture, le progrès ; comme ensuite elle se transforme en habitude grâce à un exercice ininterrompu, étant aim i transformée en habitude mystique, elle demeure inébranlable par la charité » (VI, ix, 78 ; éd. St., Il, p. 470). Ce n’est plus ici la charité qui a besoin d’être achevée et perfectionnée par la gnose ; au contraire, c’est la charité qui achève et per­ fectionne la gnose, lui donnant sa fermeté, la transfor­ mant en habitude ferme et inébranlable. Clément sans doute est familier de telles incertitudes dans les formules, voire dans la pensée. Ici pourtant, il n’est pas interdit de croire que. ces variations représentent un réel progrès dans la doctrine elle-même. Une conscience plus nette des données de la foi, et, qui sait ? une expérience plus vive des exigences de la charité, n’ont-elles pu amener notre didascalc à abandonner sur ce point central une position 1. z\vcc la nature, φΰσ·ί, l'étude, μάΟη»·;, et l’cxcrcice, άσκη­ ση, sont depuis le temps des sophistes, les trois cléments inséparables de toute éducation (Cf. Strom., I, v, 31; St., p. 20-21, et les références à Philon données par Stâhlin h. I. — Voir aussi l'index de Stühlin, s. v. ασκν,σις). 2. Cf. p. ex. Simm., IV, vu, 54 : «A ceux qui tendent A la per­ fection se propose la gnose qui vient du Logos, dont le fondement est la sainte triade, la foi, l’espérance, la charité. » {Foi cl Gnose, p. 124.) 3. Foi et Gnose, p. 53-54.123-125. 22 INTRODUCTION qui, à tout prendre, était plus grecque que chrétienne ? Quoi qu’il en soit, reconnaissons à Clément le mérite d’avoir assumé en psychologie et en morale chrétiennes le bénéfice acquis par la réflexion des Grecs sur l’agir humain : les vertus que notre analyse parvient à isoler, sont, dans l’unité vivante qu’est l'homme, étroitement connexes. El au rôle éminent qu’il reconnaît à la charité dans l'organisme moral du chrétien, nous reconnaissons aussi que Clément ne suit pas servilement ses sources, mais qu’il les domine et les transpose en une synthèse plus haute et toute nouvelle. Le chrétien parfait, en qui s’épanouissent et s’équi­ librent l’endurance, la patience, la continence, la tempé­ rance, l’obéissance, V apatheia, nous l’appellerons le « gnostique *>. Ce n’est pas ici le lieu de rappeler que Clément a voulu en face d’une « gnose »' hétérodoxe constituer une «gnose» authentique, qui satisfasse les aspirations les plus hautes de l’âme humaine, chez ceux-là surtout « dont l’amour pour Jésus ne pouvait souffrir une foi non rai­ sonnée et vulgaire » *. Il n’y a pas non plus à montrer par où cette « gnose » orthodoxe, malgré d’inévitables contacts de vocabulaire et même de pensée que marqueront à l’occasion les notes de cette édition, — se distingue de la gnose hérétique cl s’en sépare. Retenons ici qu’aux yeux de Clément seul est chrétien pariait celui qui par­ vient à cette «connaissance » qui s’édifie dans la foi et à partir d'elle, pour la parfaire et l’achever. 1 Ainsi, de cet édifice vertueux dont la foi est la base, dont les autres vertus constituent la structure harmo­ nieuse, le sommet et. le couronnement est la gnose. On verra particulièrement sur ce point dans notre Stromale les chapitres VI, 31 ; IX, 45 ; XI, 51 9.1 2 1. Cf. Origène. In Joann., V, 8. Et voir p. ex. de Paye, Clé­ ment d'Alexandrie, 2° ëri., 1908, 2e part., ch. VII : La foi et la gnose, p. 201-206. Ou J. Leuheton, Le désaccord de la foi populaire et de la théologie savante dans V Église chrétienne au III° siècle, in Htv. d'IIist. Eccl., XIX (1923·, p. 481-505 ; v. surtout, p. 497. 2. Foi et Gnose, p. 50, 51-53. J I I g .. I ' | j ■ LES VERTUS OU OXOSTIQL'E 23 La figure du gnostiquc que Clément prétend dresser devant, nous prendra plus de netteté et de consistance dans les derniers Stromates, encore qu’elle ne parvienne pas à satisfaire totalement notre désir de clarté. Ici, le chapitre X nous a, en quelques mots rapides, rappelé les exhortations de Γ Écriture à chercher Dieu, à s’efforcer autant que possible de le connaître ; c’est là une science véritable, la plus haute contemplation, déjà vision face à face (x, 47) l. Telle est la seule vraie connaissance de la sagesse, qui ne va jamais sans la pratique de la justice. Le gnostiquc, en effet, ajoute à la contemplation la pra­ tique des commandements cl la formation des hommes de bien (x, 46). La réunion de ces trois éléments fait le gnostiquc accompli. Si l’un ou l’autre manque, la gnose est boiteuse. Le VIIe Stromate dira de même que le gnostique, occupé à cultiver son âme, et tout entier adonné à la seule contemplation de Dieu, sait aussi se mettre au service de scs frères pour les rendre meilleurs (cf. Strom., vu, i, 4). Par la pratique assidue de cet ensemble harmonieux de vertus, le gnostiquc parvient à « ressembler à Dieu autant que possible ·>. Telle est la fin de l’homme. Clément consacre deux longs chapitres (xxï-xxïi) à passer en revue les opinions des philosophes sur le bien suprême. Nous n’avons pas à insister sur ce catalogue, emprunté sans doute à quelque zgpi τέλους, et qu’il serait, intéres­ sant de rapprocher des premiers chapitres du livre XIX de la Cité de Dieu. L’annotation de ce chapitre essaiera de situer avec quelque détail ces emprunts. Mais il faut marquer la place que prend au terme de cette énuméra­ tion, la devise platonicienne que nous venons de rappeler (Théèt., 176 b). C’est, on le sait, le mot de Platon que Clément cite avec la plus manifeste prédilection (on le trouve cité quelque vingt-cinq fois dans son œuvre) : l’homme n’a-t-il pas été aux premiers jours «créé» à l’image et ressemblance de Dieu ? Aussi le but de la vie 1. Epopleia. Sur ce mot, v. la note à X, 47. 24 INTRODUCTION et le bien suprême, c’est l’imitation de Dieu L Intéressant exemple d’une vérité biblique qui trouve son expression dans un thème philosophique devenu banal. Au demeu­ rant, dit en terminant l’auteur, c’est à la source des Écri­ tures qu’ont puisé ceux qui ont exprimé ainsi leur opi­ nion sur la fin de l’homme (§ 136) A Ainsi il trouve dans Γ Écriture maint appui à cette thèse qu’il développe lar' gement, avec un accent de ferveur comme il en a souvent, qui relève la monotonie de cette longue énumé­ ration des opinions philosophiques sur la fin de l'homme (xxn, 134). L’imitation de Dieu, rêve du philosophe et idéal du chrétien, n’est pas ici orgueilleuse prétention ; 97, pour être repris ensuite au § 100. La pensée exprimée 100, 4, revient en 102, 2, comme si le développement, se poursuivait sans interruption ; de meme, 102, 2 continue en 102, G, qui revient aux idées exprimées 97, 1. LES VERTUS DU GNOSTIQUE 25 sophiques de ces passages nous ne sommes pas sortis du climat chrétien. On ferait une réflexion analogue au sujet d’un autre thème favori de Clément, qui apparaît, déjà en cette sec­ tion du IIe Stromate (par exemple xx, 103), cl qui a sou­ vent provoqué Fétonncmcnt, voire l’inquiétude, des exé­ gètes de notre auteur, Vapulheia L Déjà au ivc siècle, l’idée, et le mot, repris par Evagre, attiraient les sar­ casmes de saint Jérôme s, et de nos jours encore, un his­ torien, rencontrant chez le bon Cassie n l’idéal, sinon le terme même, d'apatheia, ne sera pas loin de n’y voir qu'un « rêve », où s’attarde une « mystique intellectua­ liste, ... entraînée dans les remous de la piété hellénis­ tique s a. Il faudrait bien des pages sans doute pour répondre, ne fût-ce que sommairement, à ce problème, et on y revien­ dra à propos des Stromales suivants. Qu’il nous suffise de faire remarquer qu’il ne s’agit pas ici d'impassibilité, ni de dureté de cœur, telle qu’on lu prête volontiers, à tort ou à raison, aux stoïciens : nous savons assez la place 1. Il y a sans doute avantage A garder le mot grec, de préférence h la forme française apathie, qui évoque une réalité bien déter­ minée, et· toute différente, on le verra, de Vapatheia de Clément. Le thème, qui sera repris largement au IVe et surtout au VIe Stromate, a suscité une abondante littérature- Voir en dernier lieu, Th. Rvether, Die sillliche Fordcrung der Apathcia in den beiden ersten chrïstlichen Jahrhunderlen und bei Klemens von Alexandrian. Ein Beitrag zur Gcschichte des chrïstlichen Vollkonimcnheils be griffs, Freiburg, 1949. 2. Ep., 133 (à Clésiphon), 3 : ·■ Evagrius Ponticus Tliborîta, qui scribit ad virgines, scribit ad monachos, scribit ad eam cujus nornen nigredinis testatur perfidiae tenebras (= Mêlanic, la protectrice de Rufin !), edidit libros et sententias κ.'.;ϊ ά*α.'£ 'ac, «piant nos impossibilitatem vel imperturbationem possumus dicere, quando numquam animus ulla cogitatione et vitio commovetur, et, ut simpliciter dicam, vel saxum vel deus est » (P. L., 22, 1151; C.S E L., 56, 246). 3. R. Dhagoet, Les Pères du désert, textes choisis... Paris, 1949, p. LIV. 36 INTRODUCTION que tient Γάγάπτ, dans l’idéal du gnostique, et combien celui-ci doit se faire miséricordieux pour ressembler à Dieu (cf. par exemple, xxx, 101-102). l'apathie du gnos­ tique et du moine ce n’est pas autre chose que la souve­ raine liberté d’une âme purifiée. L'apathie du sage païen est devenue imitation et participation de la félicité éter­ nelle de Dieu. Bien d’autres sujets encore seront abordés dans ce IIe Stromate : on l’a déjà dit en passant, et le lecteur s’en apercevra sans peine. Il suffisait pour celte Introduction d’avoir quelque peu insisté sur ceux-ci, qui sont sans doute les plus importants de ce livre, et qui annoncent quelques-uns des thèmes les plus considérables que Clé­ ment va développer dans la suite de son œuvre. P.-Th. c. TEXTE KT TK A DUCTION 27 NOTE SUB LE TEXTE ET LA TRADUCTION Pour ce qui est du texte grec, on se rappellera aussi ce qui a été dit dans Γ Introduction du Stromate I (1951), p. 25-27, et notamment de la négligence du copiste de L . Cette négligence appelle souvent des corrections évi­ dentes 1 qui ont été faites assez facilement et à bon droit par l’un ou l’autre des éditeurs ou lecteurs du texte de Clément. Maintes fois aussi, le manuscrit présente des constructions, des liaisons, des désinences qui ne peuvent passer que pour incorrectes chez un Grec cultivé et à sa manière atticisant comme Clément. Pourtant on hésite à rectifier, car il n’est pas toujours sûr (pie ces prétendues incorrections soient le fait du copiste somnolent ou trop pressé, et certaines peuvent bien remonter à l’auteur luimême : les Stromales, il ne faut pas l'oublier, sont les » mémoires » personnels d’un intellectuel écrits pour lui ou pour ses amis, et probablement une réserve, cons­ tituée sans aucun souci de la forme, de matériaux desti­ nés à des exposés scolaires ou à la rédaction plus soignée de divers traités. Comme il s’agissait avant tout ici de donner une tra­ duction de ces pages difficiles, nous avons fait porter tout notre effort sur l’intelligence du texte non sans tenir rigoureusement compte, cela va sans dire, des données critiques. C’est pourquoi on a suivi en principe le texte de cet admirable éditeur qu’a été O. Stahlin dans les G. C. S., mais comme on vient de le suggérer, avec quelques réserves. D’abord on s’est efforcé de conserver plus que Stahlin les leçons du ms., ne les abandonnant que dans le cas d’erreurs jugées évidentes ou bien, pour nous et sous réserve d’une lecture plus perspicace, dans le casd’incom- t. Par exemple des substitutions entre les formes 7t. eî, 7,, etc. 28 INTRODUCTION préhensibilité ou d'incohérence. Et c’est dans cct esprit que nous avons attentivement étudié l'apparat critique de l’édition de Berlin, apparat comme on le sait très com­ plet et presque trop riche. De là nous avons nous-même établi, pour notre édition, quand besoin était, quelques notes de critique textuelle, ordinairement très brèves mais cependant, nous l’espérons, claires et utiles. Pour plus de précision encore il faut ajouter que nous n’avons pas signalé tous les cas où notre texte s’écarte de celui de Stahlin, que ce soit pour revenir à la leçon du ms. ou que ce soit pour adopter la lecture d’un autre philologue— cela au moins pour les détails qui ne changent rien à l’intelligence du texte. Mais naturellement, dès que celle-ci était en jeu, nous avons pris soin d’éclairer le lec­ teur sur la leçon du ms., sur le choix possible des lectures ou des corrections, et pour ces dernières nous avons donné le nom de leurs auteurs. Il eût été assez intéressant de publier une fois le texte de Clément en essayant de distinguer d’une part ce qui peut être négligence du copiste, ou, dans la phonétique, le vocabulaire et surtout la grammaire, indice de son époque ; et d’autre part ce qui appartient à l’auteur et permet de caractériser son vocabulaire et sa langue... Mais ce n’est pas ce travail que nous avions à faire : d’autres peut-ètre voudront l’entreprendre et apporter cette contribution précise à l’histoire des textes grecs à travers leurs diverses éditions pendant l ifntiquité. Quant à la traduction, il vaut mieux n’en rien dire pour le moment et attendre le jugement de nos lecteurs. A ceux-ci nous serons très reconnaissant de nous communi­ quer leurs remarques et leurs suggestions ; d’avance nous sommes assuré qu’ils le feront toujours avec bienveillance ; pour ceux qui se sont essayés eux-mêmes à traduire les Stromates ils y ajouteront certainement, croyons-nous, beaucoup d’indulgence. C’est ce qu’a déjà fait M. Pierre 29 TEXTE ET TRADUCTION Nautin, dans ses Notes sur le Stromate 1 de Clément d'Alexandrie (Rev. d’Hist. Eccl., XLVII, 1952, p. 618631), où il apporte des précisions fort utiles à plusieurs passages de la traduction de ce livre. En l'en remerciant, je tiens à dire qu’il m’a permis de profiter largement de la lecture qu’il a faite d’une partie de la présente tra­ duction du Stromate 11, alors qu’elle était encore à l’état de projet : sur plusieurs points scs observations, même quand j’ai cru devoir maintenir mon interprétation, m’ont aidé à serrer de plus près le texte ; et l’on verra une fois ou l’autre, dans notre apparat critique, qu’il a lui aussi examiné avec beaucoup d’attention les détails de certains passages assez retors. Après les obscurités d’un texte parfois ma) rédigé et souvent mal copié, la plus considérable difficulté qu'on rencontre à traduire Clément, c’est d’avoir affaire à une œuvre toute imprégnée de formules empruntées soit aux philosophes et écrivains anciens, soit à la Bible, A. et N. T. Il faut s’abstenir, c’est trop évident, de transposer ce langage dont le vocabulaire est bien daté, en des expressions ou des mots trop actuels : ce serait substituer dans un texte souvent philosophique, une « probléma­ tique ·; absolument étrangère à Clément et trahir complè­ tement sa pensée. Faute de mieux on doit se contenter quelquefois de transcrire du grec des mots ou des expres­ sions qui peuvent être pleines de saveur et fort sugges­ tives pour l’énidit, le spécialiste ou le familier de la cul­ ture grecque, mais que des hommes d’aujourd’hui, même très cultivés, ont le droit de trouver énigmatiques. Là encore nous avons besoin des bonnes dispositions du lec­ teur cl nous lui livrons avec confiance les résultats d’ef­ forts communs, et par ce mot je voudrais rendre à chacun ce qui lui est dù et marquer, ne fût-ce que très briève­ ment, mon amicale gratitude au R. P. Camelot, ainsi d’ailleurs qu’à tous ceux que nous avons l'un et l'autre consultés et mis à contribution. Cl. M. SIGLES ET ABRÉVIATIONS L = Laurentianus V 3. * lacune. <> addition au texte par conjecture. mot du texte à rejeter. t texte corrompu. ( ) parenthèses, dans la traduction, contenant une addi­ tion de mots faite pour la clarté. ΚΛΗΜΕΝΤΟΣ ΣΤΡΩΜΛΤΕΩΝ ΔΕΥΤΕΡΟΣ ‘Εξής δ’ δν εΐη διαλαΒεΐν, έπεί « κλέπτας » τής βαρβάρου φιλοσοφίας "Ελληνας είναι προσεΐιίεν ή γραφή, δπως τοϋτο δι* δλίγων δειχθήσεται. Ού γάρ μόνον τά παρλδοξα τών παρ’ ήμίν ‘ιστορούμενων άπομιμουμένους άναγράφειν αυτούς παραστήσομεν, τιρός δέ τα κυριώτατα των δογμάτων σκευωρουμένους καί παραχαράσσοντας, προγενεστέρων ούσών των παρ' ήμιν γραφών, ώς άπεδείξαμεν, διελέγξομεν εν τε τοίς περί πίστεως περί τε σοφίας γνώσεώς τε καί επιστήμης έλπίδος τε καί άγάπης περί τε μετάνοιας καί εγκράτειας καί δή καί 2 φόβου 8εο0 (σμήνος άτεχνώς των αλήθειας άρετών)· 'όσα τε 1 1 1. Cf. J/i, 10, 8. — Sur les α emprunts n ou les a larcins o faits par les Grecs à la philosophie « barbare :·, c’ost-ù-dire aux Écritures, ci. Slrom., 1, xv-xvhi ; S. C. 30, p. 98-113 ; voir aussi les ch. xxixxit, p. 126-153, ou Clément montre que l’Écrituro est plus an jeune I que les écrits des philosophes, et que Platon fut disciple de cMoïse · X Le thème, qui vient de Philon, a été souvent repris par les apolo- I pistes. Ainsi Tertum.ien, A pot., 47, qui a presque les mêmes expressions que Clément, ou De anima, Il (P. 2, 649-650; éd. Waszink, p. 3, et commentaire, p. 106-107). 2. Passage difficile à ponctuer. A première vue, on croirait qu’il y a ici deux groupes : celui de la /oi avec sagesse, gnose, science ; celui de Vespérance et de la charité, qui entraînent : repentir, con- I tinencc et en particulier crainte do Dieu. Cette dernière vertu est comme mise à part et, de fait, elle est l'objet d’un développement notable dans ce même Stromate 11 : chap. VH et VIH. Et Clé-..·· ment en parlera encore bien souvent jusqu'au Stromate Vil inclus. Mais, toutes réflexions faites, nous ne croyons pas pouvoir affirmer cette division et ce groupement des vertus : si, chez Clément, on trouve souvent cette idée que les vertus chrétiennes (aussi bien celles que nous appelons « théologales » que les vertus c morales») sont toutes liées entre elles, et même qu'il y a comme une progrès- CLÉMENT STROMATE II Chapitre I Préface. I. C’est peut-être bien le moment de voir, puisque 1 Γ Écriture traite les Grecs de «voleurs ') de la philosophie barbare *, comment on prouvera brièvement qu’ils le sont. Non seulement nous établirons que c’est en copiant les miracles de notre histoire qu’ils ont décrit les leurs, mais nous les convaincrons de fouiller nos dogmes et d’en falsifier les plus importants — nos Écritures sont plus anciennes qu’eux et nous l'avons montré — en ce qui concerne la foi, la sagesse, la gnose et la science, l’espé­ rance et la charité, le repentir, la continence et en parti­ culier la crainte de Dieu 2 ; 2. (on examinera donc) cc sion des unes aux autres, il paraît bien impossible de distinguer nettement, dans sou texte, leurs rapports précis et surtout d’établir entre elles une veritable hierarchic. Sur ce point, les lignes suivantes d’E. de Paye {Clément d'Alexandrie, Paris, 1898, p. 193-196) nous semblent très justes : · ...il ne s’explique pas clairement sur les rapports des vertus chrétiennes les unes avec les autres; il n’établit pas entre elles de progression vraiment organique ; encore moins montre-t-il clairement le lien qui les unit à la foi... S’il n’est pas par­ venu à exposer clairement sa façon de concevoir l’enchaînement des vertus chrétiennes, il est sûr qu’il les enchaîne et il est non moins certain qu’il les fait toutes dériver de la foi. » De plus, ce début semble bien annoncer un programme, mais il est très difficile de voir comment il a été réalisé et si même il l’a été : la fin du paragraphe 2 pourrait faire penser au Stromale V ; quant au reste, on serait tenté de donner pour toute référence un c passim » assez décourageant. Notons cependant que de la foi il est abondamment question dans tout co Stromate II, au point que c’est bien lé le sujet principal du livre. Mais non sans digression : les chapitres VII et VI11 traitent do la crainte. Par ailleurs, au Stromale III, il sera question tout autant de la continence que du mariage (Ci. M.J. Lus Stromatbs D. 3 33 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B απαιτήσει ή κατά τδν τόπον τδν προκείμενον ύποσημείωσις, | περιληφθήσεται, καί ώς τά μάλιστα τδ έπικεκρυμμέυον τής J βαρβάρου φιλοσοφίας, τδ συμβολικόν τοϋτο καί αινιγματώδες 1 είδος, έζήλωσαν οί πραγματικός τά τών αρχαίων φιλοσοφή- I σαντες, χρησιμότατου, μάλλον δέ άυαγκαιότατου τή γνώσει , τής άληθείας ύπάρχον. Έπί τούτοις Ακόλουθον οίμαι ύπέρ ων κατατρέχουσιν ημών 2,1 "Ελληνες άπολογήσασθαι δλίγαις συγχρωμέυους γραφαίς, εϊ · πως ήρεμα καί ό ’Ιουδαίος επαΐων έπιστρέψαι ουνηθείη έξ ων 2 έπίστευσεν ε’ς δν ούκ έπίστευσεν. Διαδέξεται δέ εικότως τούς γενναίους τών φιλοσόφων ελεγχος άγαπητικδς τού βίου τε αύτών καί τής εύρέσεως τών καινών δογμάτων, ούκ άμυνο- I I μενών ημών τούς κατηγόρους (πολλοΟ γε καί δει, τούς εύλογειν ·,4 | μεμαθηκότας τούς καταρωμένους, καν βλάσφημους κενός καταφέρωσιν ήμών λόγους), άλλ’ εις επιστροφήν τήν εκείνων ■ αύτών, ει πως έπαισχυνθεΐεν οί πάνσοφοι δι" ελέγχου βαρβά­ ρου σωφρονισΟέντες, ώς διιδείυ όψέ γοΟν δυνηθήναι, όποια · άρα ειη τά μαθήματα, έφ’ <5 στέλλονται τάς άποδημίας τάς ] διαπουτίους. *Ων μέν γάρ δή κλέπται. καί δή καί ταΟτα άπο- ) δεικτέα περιαιρεθείσης αύτοίς τής φιλαυτίας, 5 δέ αύτοί | κδιζησάμενοι εαυτούς» έξευρηκέναι φρυάττουται, τούτων δ έλεγχος· κατ’ έπακολούΟημα δέ καί περί τής εγκυκλίου καλού- -jj μέυης παιδείας, εις όσα άχρηστος ·, περί τε άστρολογικής καί S . «χρηστός L : Εύχρηστος Hflscbel Slablin 1. Platon, Afénon, 72 a. 2. Sur le o genre symbolique », voir le Strom. V, et ci. Cl. Mondhsefit, Le Symbolisme chez Clément d'Alexandrie, Π. S. H. 26 (1936), p. 158-180. Clément d'Alexandrie, p. 131-152. 3. Cf. Le, 6, 28. 4. Cf. Heraclite, /r., 101 Diels; Plutarque. Mor., 1118 C. 5. Εγκύκλιος παιδεία. Sur ce terme, qui désigne "le programme idéal de la ' culture générale ’ des grecs hellénistiques », voir· en dernier lieu H. 1. Marrov, Saint Augustin et la fin de 1» culture antique, Paris, 1937, p. 211-235, et plus récemment His­ toire de l’éducation dans l'antiquité, Paris, 1948, p. 244 et s. à »pii' nous empruntons la définition ci-dessus. — Sur le mot chez Clément» CHAPITRE I 1,2—2.3 33 qu'on peut appeler Fessaim des vertus 1 de la Vérité : cl tout ce que réclamera le commentaire de la question pro­ posée, on le dira, mais surtout comment ceux qui ont en fait repris les thèses philosophiques des Anciens, s'effor­ cèrent d’imiter la manière voilée de la philosophie bar­ bare, ce genre symbolique et énigmatique, qui est très utile, et même davantage, très nécessaire à la connais­ sance de lu vérité *. 1. De plus, il va de soi, je pense, qu’à propos des 2 points sur lesquels les Grecs invectivent contre nous, notre défense utilise un peu les Ecritures, afin que tout douce­ ment le Juif aussi qui nous écouterait, puisse, à partir de su foi, se convertir à celui en qui il n’a pas encore cru. 2. Et l’on passera en revue, naturellement, les meilleurs des philosophes en critiquant avec charité leur vie et les doctrines nouvelles qu’ils ont inventées : nous ne repous­ serons pas les accusateurs — tant s'en faut, puisque nous avons appris à bénir ceux qui nous maudissent même s’ils perdent leur temps à proférer contre nous des dis­ cours diffamatoires —, mais nous chercherons leur conversion : il se pourrait que, assagis par l’argumentation barbare, ces hommes très sages soient pris de repentir, et deviennent ainsi capables de discerner, assez tard en vérité, la nature des connaissances pour lesquelles ils entre­ prennent leurs expéditions transmarinos. 3. Car, cela même qu'ils ont dérobé, il faut bien le désigner, en les dépouillant de leur propre suffisance ; quant à ce qu’ils sont fiers d’avoir trouvé « en s’interrogeant eux-mêmes ό 4. on le réfutera. Il faudra, par conséquent, parcourir encore ce qui concerne la formation dite générale â, montrant dans quelle mesure elle est inutile, et de même pour l’as- k I voir surtout Slrom., VI, x, 80 et s. ; P. Camelot, /?. 5. JL, 21 (1931), p. 41-44, et W. Vûlkf.b, op. cif., p. 334-338. Le contexte invite à garder ici la leçon du manuscrit, qui dit que celte culture est inutile, ζ/οϊ,στο;, ce qui ne contredit pas les pas­ sages nombreux où Clément montrera Futilité «le la culture profane pour le chrétien. 34 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B 4 μαθηματικής καί μαγικής γοητείας τε έπιδραμητέον. ΑύχοΟσι γάρ δή καί επί ταίσδε ot Πανέλληνες ώς μεγίσταις έπιστήμαις. j « °Ος δ’ έλέγχει μετά -παρρησίας είρηνοποιεΐ. ι» 3,1 *Έφαμεν δέ πολλάκις ήδη μήτε μεμελετηκέναι μήτε μήν I έπιτηδεύειν έλληνίξειν· Ικανόν γάρ δή τοϋτο άποδημαγωγεϊν » τής άληθείας τούς -πολλούς, τό δέ τώ δντι φιλοσόφημα ούκ βΐς 2 τήν γλώσσαν, άλλ* είς τήν γνώμην δνήσει τούς έπαίοντας. Δει . 4 δ’, οΪμαι, τόν άληΟείας κηδόμενον ούκ έξ Επιβουλής καί φροντίδος τήν φράσιν συνθείναι, πειρασθαι δέ όνομάξειν μόνον > ώς δύναται ο βούλεται· τούς γάρ των λέξεων έχομένους καί περί ταύτας άσχολουμένους διαδιδράσκει τά πράγματα. 3 Γεωργου μέν ούν ϊδιον τό έν άκάυθαις φυόμενον £όδον άδλαδώς λαβεΐν καί τεχνίτου τόν έν όστρίνω * σαρκί κατορω- * ( 4 ρυγμένον μαργαρίτην έξευρεΐν, φασί δέ καί τάς δρνιθας ήδίστην 2χειν τήν σαρκός ποιότητα, δτε ούκ άφθόνου τροφής παραI τεθείσης αύταΐς αί δέ σκαλεύουσαι τοίς ποσίν εκλέγονται μετά I | .'· πόνου τάς τροφάς. Εΐ τις ούν τού όμοιου θεωρητικός έν πολλοίς τοΐς πιθανοις τε καί Έλληνικοϊς τό άληθές διαλεληθ<Ζός I εΐδ>έναι ποθεί1·, καθάπερ ύπό τοίς μορμολυκείοις τό πρόσω- .J πον τό άληθινόν, πολυπραγμονήσας θηράσεται. Φησί γάρ έν τφ·· όράματι τώ Έρμά ή δύναμις ή φανείσα- κ δ έάν ένδέχηταί. σοι άποκαλυφθήναι, άποκαλυφθήσεται. n a. οστρινω scripsi : όστρίωι I. ύοτρι’ου hindorC Slâhlin b. δ:αλΐΛηΟ<ις ιίδ>ίναι Slühlin : δ'.αλ'ληΟι-ζαι I, nenot'.'t wilz * ilanio- f CHAPITRE I 2,3 — 3,3 , 34 trologie, la mathématique, et la magie incantatoire. 4. De ces connaissances, en effet, tous les Grecs se vantent comme de sciences éminentes. Mais «celui qui reprend avec franchise est un artisan de paix *> x. I. Maintes fois déjà nous avons prétendu n’avoir pas 3 l'intention ni prendre soin d'helléniscr * : car cela suffit pour détourner la foule de la vérité ; tandis qu’une médi­ tation réellement philosophique aidera ceux qui l'en­ tendent, non pas à parler, mais à penser. 2. Et il faut, à mon avis, que celui qui se soucie de la vérité, trouve ses expressions sans les préméditer ni s’en inquiéter ; qu’il s’efforce seulement de nommer comme il peut, cc qu'il veut dire ; car les choses échappent à ceux qui s’attachent, et consacrent leu»· temps aux mots. 3. C’est, dit-on, le propre d’un jardinier de saisir sans se faire mal la rose qui pousse au milieu des épines, et le propre de l’homme de métier de trouver la perle enfouie dans la chair de l’huître ; 4. et, d’autre part, les vola­ tiles passent pour avoir la qualité de chair la plus savou­ reuse, quand, n'ayant pas à leur portée une nourriture abondante, ils grattent avec leurs pattes pour choisir avec effort leurs aliments. 5. Si donc quelqu’un, qui entend cette comparaison, croit, que, dans beaucoup d’exposés persuasifs, présentes par les Grecs, la vérité se tient, dissi­ mulée comme le véritable visage sous les masques à faire peur, il se mettra en chasse avec diligence. Hermas, en effet, dans sa Vision, entend la Puissance qui apparaît, lui dire : « Tout cc qu’il est possible de te révéler, te sera révélé » ». 1. Prov., 10,10. 2. Ailleurs encore Clément affiche cc mépris pour le « parler grec» (tel est en effet le sens d'helléniscr, et. Aristote, Rhet. 3, 5. 1); cf. Strom., Vf, i, 2; G.C.S. II, p. 423; VII, xvm, 111 : G.C.S. Ill, p. 78-79. R.S.R. 1931, p. 55-57. 3. Cf. Hermas, III, Visions, 13, 4. 35 ΣΤΡϋΜΑΊΈΤΧ B II 4.1 2 3 4 5.1 « Έπί δέ σή σοφία μή έπαϊρου, » αί Παροιμίαι λέγουσιν, « έν πάσαις δέ όδοίς γνώριξε αύτήν, ’ίνα δρθοτομή τάς δδούς σου* 9 ό δέ πούς σου ού μή προσκόπτη. » Βούλεται μέν γάρ διά τούτων I δεΐξαι ακόλουθα δεΐν γενέυβαι τώ λόγω τά έργα, ήδη δέ έμφαί- ■ νειν χρήναι τό έξ άπάσης παιδείας χρήσιμον εκλεγόμενους I £χειν. ΑΙ δή δδοί σοφίας ποικίλαι δρΟοτομεϊν έπί τήυ οδόν ■ τής άληθείας, οδός δέ ή πϊστις· « ό δέ πούς σου μή προσκοπ- ■ ί τέτω, » λέγει περί τινων εναντιοΟσΟαι δοκούντων τή μιδ καί θεία τή προνοητική διοικήσει. "ΟΘεν έπάγει- « μή ϊσΟι φρόνι­ μος παρά σεαυτώ, ι· κατά τούς άθέους λογισμούς τούς άντισ- I τασιώδεις τή οικονομία τοΟ ΟεοΟ, « φοβού δέ τόν μόνον δυνα- 3 τόν θεόν, » ω £πεται μηδέν άντικεϊσδαι τώ θεώ. "Αλλως τε καί < ή έπαγωγή διδάσκει σαφώς, δτι δ θείος φόβος ?κκλισίς έστι | κακού. Φησί γάρ· «καί εκκλινον άπό παντός κακού.ί Αύτη j| I παιδεία σοφίας· « ον γάρ άγαπά κύριος παιδεύει. » άλγείν μέν ί ποιών εις σύυεσιν, άποκαΟιστάς δέ εις ειρήνην καί αφθαρσίαν, ,ί · *Η μέν ουν βάρβαρος φιλοσοφία, ήν μεβέπομεν ήμεϊς, I τελεία τώ δντι καί αληθής. Φησί γοΟν έν τή Σοφία- « αύτός γάρ μοι δέδωκεν των δυτών γνώσιν αψευδή, ε^έυαι σύστασιν κόσμου ·· καί τά εξής έως a καί δυνάμεις £ι£ών. n Έν τούτοις 1. Prop., 3, 5, 6, 23. 2. lb., 3, 7. Pour cette «léfioition de la crainte, cf. Péd., 1, j xiii, 101 ; Sirotn., Il, vu, 32: et voir C.hrysipvi:, Pragm. mor.^ ■ 411 Arnim. 3. J b.. 3, 12 (et Héb., 12, 5-6|. 4. Sag., 7, 17-20. Des Enumerations identiques se retrouvent | dans les écrits astrologiques, alchimiques ou hermétiques, pour qui la science de Γunivers est aussi reçue par révélation (R. de Vaux, note à A. J. Féstugière, L'expérience religieuse du médecin Thés; salos. in Hw. Ribl. 48 il939). p. 48, n. 21. 1 CHAPITRE II 4,1—5,1 35 Chapitre II Que la foi seule nous permet de connaître Dieu et qu’elle repose sur un fondement solide. I. «Ne l’appuie pas sur ta sagesses, disent les Pro- 4 verbes, «dans tous tes cheminements cherche à connaître la Sagesse, afin qu’elle te fasse cheminer droit ; et ton pied ne heurtera pas > ». L’auteur veut ainsi montrer l’obli­ gation de rendre les œuvres conformes à la Parole (Logos), et en outre faire ressortir la nécessité pour nous de choisir et de retenir ce qu’il y a d’utile dans toute étude. 2. Les chemins de la sagesse, de manières très variées, débouchent tout droit sur le chemin de la vérité, et c’est la foi qui est ce chemin ; « que ton pied ne heurte pas >, dit l’auteur â propos de ceux qui semblent s’opposer au gouvernement d'une unique Providence divine. 3. Et il ajoute : « Ne sois pas sensé à tes propres yeux », en suivant les raison­ nements impies qui se dressent contre l’économie de Dieu, « mais ciatns Dieu i seul puissant — d’où il suit que rien ne peut barrer la route à Dieu. 4. La suite, en parti­ culier, enseigne clairement que la crainte de Dieu fait se détourner du mal. Le texte, en effet, dit : «El détournetoi de tout mal·)1. C’est la formation que donne la sagesse ; « car celui que le Seigneur aime, il le forme ■» *, en le faisant souffrir pour qu'il comprenne, puis en le réta­ blissant dans la paix et l’incorruptibilité. J. Ainsi la philosophie barbare, que nous suivons, 5 nous, est réellement parfaite et vraie. En tout cas, il est dit dans la Sagesse : « Lui-même m’a donné des êtres une connaissance sans mensonge, celle de la constitution du monde... v et la suite, jusqu’à : « et les vertus des racines > ». Tout ce passage désigne brièvement la contem- 36 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B άπασι τήν φυσικήν έμπεριείληφε θεωρίαν τήν κατά τδν 2 αισθητόν κόσμον απάντων τών γεγονότων. ‘Εξής δέ καί περί τών νοητών αινίττεται δι’ ών έπάγει· « δσα τέ έστι κρυπτά καί έμψανή έγνων· ή γάρ πάντων τεχνίτις έδίδαξέ με σοφία. > 5 “Εχεις έν βραχεί τδ επάγγελμα τής καθ’ ή μάς φιλοσοφίας. 3 ’Ανάγει δέ ή τούτων μάθησις, μετά όρθής πολιτείας άσκη- 5 θείσα, διά τής πάντων τεχνίτιδος σοφίας έπΐ τδν ήγεμόνα τοΟ παντός, δυσάλωτόν τι χρήμα καί δυσθήρατον, έξαναχω4 ροθν άεΐ καί πόρρω άφιστάμενον τοΟ διώκοντας. Ό δέ αύτδς μακράν ών έγγυτάτω βέβηκεν. θαύμα άρρητον· « θεός έγγίζων εγώ, » φησί κύριος· πόρρω μέν κατ' ούσίαν (πώς γάρ &ν συνεγγίσαι ποτέ τδ γεννητδν άγεννήτω;), έγγυτάτω δέ δυνάμει, ή 5 τά πάντα έγκεκόλπισται. ν. Εϊ ποιήσει τις κρύφα, > φησί, <Χ τι, καί ούκ έπόψομαι αύτόν ; » Καί δή πάρεστιν άεΐ τή τε εποπτική τή τε ευεργετική τή τε παιδευτική άπτομένη ήμών δυνάμει δύναμις τοΟ θεοθ. θ 1 “ΟΘεν δ Μωσής ού'ποτε άνθρωπίνη σοφία γνωσθήσεσθαι τδν θεδν πεπεισμένος, « έμφάνισόν μοι σεαυτδν » φησί καί « εις τδν γνόφον » οδ ήν ή φωνή τοΟ θεοθ, είσελθεΐν βιάζεται, τουτέστιν ε’ς τάς αδύτους καί άειδείς περί τοΟ δντος έννοιας* ού γάρ έν γνόφω ή τόπω δ θεός, άλλ’ ύπεράνω καί τόπου καί χρό- ·.· 1. Φυσι'/.ή (letopfa. Depuis Autstote, De part, animal., 1, Ί, 1$ (642 α 27) ; Milaph., E, 1. 8 (1025 b 19), ce mot désigne la con­ naissance du monde physique (cf. SIront., I, i, 1S, 2 ; xv, 73, 4 ; S. C. p. 54, 102, etc.). Mais pour Clément, c'est le'premier degré par lequel l’esprit s'élève à la connaissance de Dieu (Cf. Vôlkeb, op. cit., p. 317, 389-390). Pour Origcne, cette inleUigcntia disci­ plinae est le second degré de l’ascension spirituelle, intermédiaire entre la formation murale et la «mystique», la a contemplation do Dieu » (/n Cant. Cnmm., prol., Bachrcns, p. 78). 2. Jir., 23, 23. 3. lb., 23, 24. 4. Ex., 33, 13. 5. lb., 20, 21. — Cet te exégèse de V Erade est empruntée presque littéralement à Philon (De post. Caini, 14 ; cl cf. De mut. nom., 7) (Cf. Strom., V, xr, 71, 5). Clément pose ici les fondements do la o théologie négative » et de la connaissance mystique « dans la ténèbre». De Clément cette théologie passe il Grégoire do Nysso, CHAPITRE Π 5,1—6,1 36 plation de la nature 1, celle qui s’exerce sur tous les êtres qui sont nés dans le monde sensible. 2. Mais ensuite il vise les êtres spirituels quand il ajoute : a J’ai connu lout ce qui est caché et tout ce qui est manifeste ; car j’ai eu pour maître la sagesse ouvrière de toutes choses. » 3. Voilà, en bref, ce que promet notre philosophie. Cette étude, pratiquée avec une bonne conduite, ramène, par l’intermédiaire de la sagesse ouvrière de toutes choses, jusqu’à celui qui dirige l’univer, être difficile à saisir et à capturer, qui recule sans cesse devant celui qui le pour­ suit et se tient éloigné de lui. 4. Mais ce même être, bien qu’il soit loin, est venu très près, merveille indicible : a Je suis, moi, un Dieu proche»2, dit le Seigneur; loin par l’essence — comment, en effet, ce qui est engendré pourrait-il approcher de ce qui ne l’est pas ? , mais très proche par sa puissance, qui enferme tout, dans son sein. 5. « Quiconque fait quelque chose en secret, dit l'Écriture, ne le verrai-je pas aussi ?»* Et précisément, la Puissance de Dieu est toujours présente, puisqu’elle nous atteint par son action vigilante, bienfaisante et for­ matrice. 1. De là Moïse, persuadé que Dieu ne sera jamais 6 connu par une sagesse humaine, « Manifeste-toi, dit-il, toi-même à moi »4, et il est forcé d’entrer « dans la ténèbre » 3, où était la voix de Dieu, c’est-à-dire dans les pensées inaccessibles et sans image qui concernent l’être ; car Dieu n’est pas dans une ténèbre ou dans un lieu, mais aux écrits aréopagitiques et ά toute la mystique chrétienne. Voir II. Ch. PuF.cn, La ténèbre mystique chez le Pseudo-Denys l'Aréo pagite et dans la tradition palrislique, in Éludes Carmèlitaines, *23 (1938), p. 33-53. J. Dakiklov, Grégoire de Nysse, La vie de Moïse. Paris, 1942, Introd. p. 17, ‘21-22, « La tradition de la mystique noc­ turne ». CI. Mondéskrt, Clément d’Alexandrie, p. 166-170. P. Th. Camelot, Foi et Gnose, p. 26-27. El dans un sens un pou différent, J. Daxiélou, 5. Jean Chrysostome, Sur V incompréhensibilité de Dieu. S. C. 28, Introd. p. 16. TPÛMATETS B 37 2 νου καί τής τών γεγονότων ίδιότητος. Διδ ούδ’ έν μέρει κατα­ γίνεται ποτέ σίτε περιέχων οίίτε περιεχόμενος ή κατά δρισμόν 3 τινα ή κατά άποτομήν. u Ποιον γάρ οίκον οίκοδομήσετέ μοι!» λέγει κύριος* άλλ* ουδέ έαυτώ ώκοδόμησεν άχώρητος ών, καν « δ ούρανδς θρόνος > αυτού λέγηται, ούδ' οΰτω περιέχεται, •1 επαναπαύεται δέ τερπόμενος τή δημιουργία. Δήλου ουν ήμίν έπικεκρύφθαι1 τήν αλήθειαν, ή καΐέξ ένδς παραδείγματος ήδη δέοεικται, μικρόν δ’ ύστερον καί διά πλειόνων παραστήnOUEU. σομευ. Πώς δ* ούχί αποδοχής άξιοι οϊ τε μαθεϊν έθέλοντες ο'ί τε 7.1 δυνάμενοι κατά τδν Σολομώντα γυώναι σοφίαν καί παιδείαν νοήσαί τε λόγους φρονήσεως δέξασθαί τε στροφάς λόγων νοήσαί τε δικαιοσύνην αληθή, » (ώς ούσης καί έτέρας τής μή κατά τήν άλήθειαν διδασκόμενης πρδς τών νόμων ‘Ελληνικών 2 καί τών άλλων τών φιλοσόφων) G καί κρίματα », φησίν, « εύθΟναι, » ού τά δικαστικά, άλλα τδ κριτήριον τδ εν ήμίν ύγιές καί άπλανές έχειν δειν μηνύει, «ϊνα δώ άκάκοις πανουρ­ γίαν, παιδί δέ νέω αϊσθησίν τε καί έννοιαν. Τώνδε γάρ άκούσας σοφός », δ ύπακούειν ταΐς έντολαΐς πεπεισμένος, « σοφότερος εσται » κατά τήν γνώσιν, G δ δέ νοήμων κυθέρνησιν κτήσεται νοήσει τε παραβολήν καί σκοτεινόν λόγον 3 ψήσεις τε σοφών καί αΙνίγματα. ύ Ού γάρ κίβδηλους ol Êninvoi έκ θεού λόγους προφέρουσιν ούδ’ οί παρά τούτων εμπορευό­ μενοι ουδέ μήν πάγας, αΐς οί πολλοί τών σοφιστών τούς νέους έμπλέκουσι πρδς ούδέν άληθές σχολάξοντες· άλλ’ οί μέν τδ άγιον πνεΟμα κεκτημένοι έρευνώσι « τά βάθη τοΟ ΒεοΟ, » τουτέστι τής περί τάς προφητείας έπικρύψεως έπήβολοι γινόμε- ». ΐπικχχρΰφΟα! Slilhlin : Ιοτι χικουφΟα: I. 1. 2. 3. 4. Cf. Strom., VII, ν, 28 ; Origène, De orat. 23, 1. Is., 66, I. Proo., 1,2-6. î Cor., 2, 10. . CHAPITRE Π 6,1—7,3 37 au-dessus du lieu, du temps, et de ce qui est propre aux choses créées. 2. C’est pourquoi il ne se trouve jamais dans une partie, puisqu’il n'est, ni contenant ni contenu, que ce soit par mode de limitation ou par mode de frac­ tionnement 3. «Quelle maison, en effet, me construi­ rez-vous ? » a dit le Seigneur ; mais il ne s’en es» même pas construit une pour soi, parce qu’il n’a pas de lieu, et bien que « le ciel > soit appelé son « trône », il n’est même pas contenu de cette manié) e, mais il se repose au-dessus de lui dont la joie de sa création. 4. Ainsi, il est évident que la vérité nous a été cachée, comme le voilà démontre par un seul exemple, et comme nous l'établirons encore un peu plus loin par des exemples plus nombreux. 1. Comment ne méritent-ils pas approbation, ceux qui 7 veulent bien apprendre et ceux qui peuvent, selon le texte de Salomon, «connaître la sagesse et l’instruction, com­ prendre les paroles de l’intelligence, accueillir les finesses du langage, comprendre la vraie justice » — étant donné qu’il y en a une autre, qu’enseignent, mais pas selon la vérité, les lois grecques et, avec elles, tous les philosophes. — 2. « diriger leur jugement », non pas les sentences des tribunaux, car il veut dire qu’on doit avoir en soi un mode de juger sain et sûr, «et de la sorte la sagesse donne aux simples le savoir-faire et au jeune homme le sens et la réflexion. Après avoir entendu cela, s’il est sage », celui qui est. décidé à obéir aux commandements, « deviendra encore plus sage » selon la gnose, «cl celui qui est réflé­ chi, acquerra l’art de gouverner et comprendra les para­ boles et les paroles obscures, les maximes et les énigmes des sages » 3. 3. Car ce ne sont pas des paroles trom­ peuses que profèrent les inspirés de Dieu ou ceux qui sc fournissent chez eux, et ce ne sont pas non plus ces filets dans lesquels la plupart des sophistes embarrassent les jeunes gens, sans les occuper à rien de vrai ; au contraire ceux qui possèdent le Saint-Esprit scrutent «les profon­ deurs de Dieu " 4, c’est-à-dire qu’ils atteignent le mystère 38 STPQMATEYS B 4 νοι· τών οέ αγίων μεταδιδόναι τοις κυσίν Απαγορεύεται, έστ’ αν μένη θηρία. Ού γάρ ποτέ έγκιρνάναι προσήκει φθονεροίς καί τεταραγμένοις άπίστοις τε έτι ήθεσιν, ε’ς ύλακήν ζητήσεως άναιδέσι, του θείου καί καθαροί! νάματος, τοϋ ζώντος 8.1 ϋδατος. « Μ ή δή ύπερεκχείσΒω σοι ίδατα έξω πηγής σου, είς δέ σάς -πλατείας διαπορευέσθω σά ΰδατα. " « Ού γάρ φρονέουσι τοιαΟτα <οί>· " "πολλοί όκοίοισ’ 11 έγκυρέουσιν ούοέ μαθόντες γινώσκουσιν, έωυτοίσι δέ δοκέουσι,χ· κατά 2 τόν γενναίου ’Ηράκλειτον. *Αρ* ού δοκει σοι καί οδτος τούς μή πιστεύοντας ψέγειν ; « ‘O δέ δίκαιός μου έκ πίστεως ξήσεται, » ό προφήτης ειρηκεν. Λέγει δέ καί άλλος προφήτης· 3 « έάν μή πιστεύσητε, ουδέ μή συνήτε )) Πβς γάρ τούτων ϋπερφυά’θεωρίαν χωρήσαι ποτ* άυ ψυχή διαμαχομένης ένδον 4 τής περί τήν μάθησιν απιστίας; Πίστις δέ, ήν διαθάλλουσι κενήν καί βάρβαρον νομίξοντες "Ελληνες, πρόληψις έκούσιός έστι, ΟεοσεΒείας συγκατάθεσις, « έλπιζομένων ύπόστασις, πραγμάτων έλεγχος ού βλεπομένωυ, » κατά τόν θειον απόστο­ λον <χ ταύτη γάρ » μάλιστα « έμαρτυρήθησαν οί πρεσδύτεροι· χωρίς δέ πίστεως Αδύνατόν έστιν εύαρεστήσαι 6εφ ». θ 1 “Αλλοι δ’ άφανοϋς πράγματος ένωτικήν ■' συγκατάθεσιν Απέοωκαν εΐναι τήν τιίστιν, ώσπερ άμέλει άπόδειξιν αγνοουμένου 2 πράγματος φανεράν ουγκατάθεσιν. Εί μέν ούυ προαίρεσίς έστιν, ύρεκτική τίνος ουσα, ή ορεξις νθν διανοητική, έπεί a. <ο:> Bergk b. όχοίο:; Borgk : όκόιο: I. c. ένωτικήν L : έννοητ:κί,ν Schwartz Stiîiiün123*5 1. Proe., 5, 16. — Sur l!interprclii1ion de ce texto, cf. Omr.ÈNeJ Πω», sur la Genèse, XII. 5 ; XIII, ό ; S. C. 7. p. 212, 226. Hom. sur les Nombres, XII, I ; S. C. 29, p. 230 ; etc. 2. Héhaclite, fr., 17 Diels. 3. Hab., 2, le., Ί, 9. 5. Cf. infra v, 27, 28 ; Strmn., V, j, 3 ; G.C.S. II, p. 327. Et voir! Introduction, p. 15-17. M G. Hèb., 11, 1-2, G trad. Spicq, Rible de Jérusalem, Paris, 1950, p. 64). CHAPITRE >1 7,3 —9,2 38 qui enveloppe les prophéties ; 4. mais il est défendu de communiquer aux chiens les choses saintes, tant qu’ils restent des bêles sauvages. Jamais, en effet, il ne convient de faire couler sur des hommes vivant encore dans la jalousie, le trouble, l'infidélité et aboyant sans pudeur dans la quête de leur gibier, le ruisseau divin et pur, l’eau vivante. 1. « Ne laisse pas tes eaux déborder hors de 8 ta source, mais que tes eaux cheminent jusqu’aux places que tu as aménagées ·> *. « En effet la plupart des gens ne réfléchissent pas aux objets tels qu’ils se présentent à eux, et si on les enseigne, ils ne comprennent pas, mais ils s’imaginent le faire s, d’après le noble Heraclite 2. 2. Ne te semble-t-il pas que, lui aussi, il blâme ceux qui ne croient pas ? « Mais mon juste vivra de la foi » a dit le prophète. Et un autre prophète ajoute : « Si vous ne croyez pas, certaine­ ment vous ne comprendrez pas »*. 3. Comment, en effet, une âme pourrait-elle accueillir jamais la contemplation extraordinaire de ces choses, si le refus de croire à l’en­ seignement résiste, à l'intérieur d’elle-mêmc ? 4. La foi, que les Grecs calomnient parce qu'ils la jugent vaine et barbare, est une anticipation volontaire, un assenti­ ment religieux 6 et, d’après le divin Apôtre, «la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités qu’on ne voit, point » ; c'est, en effet, surtout « à cause d’elle que les anciens ont obtenu un témoignage favorable ; sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » e. 1. D’autres ont défini la foi l’assentiment qui nous 9 unit 7 à une réalité invisible, tout comme la démonstra­ tion est l’assentiment donné dans l’évidence à une réalité jusque-là ignorée. 2. Dans ces conditions, si la foi est une détermination, puisqu’elle se meut vers un objet, son mouvement est donc réfléchi, et comme la détermina7. Tl semble bien qu'il faut ici garder le mot du manuscrit (cf. K. Pbümm, Scholaatik, XII, 1937, p. 21-22). 30 STPÜMATEYS B δέ πράξεως άρχή ή προαίρεσις, πίστις εύρίσκΣται ώρχή καί · πράξεως, θεμέλιος εμφρονος προαιρέσεως, προαποδεικνύντος 3 τίνος αύτΰΗ διά τής πίστεως τήν άπόδειξιν. ’Εθελοντήν δέ 4 5 6 7 ' I ' συνέπεσδαι τφ συμφέροντι συνέοεως άρχή. Μεγάλην γοΟν είς γνώσιν ροπήν απερίσπαστος παρέχει προαίρεσις. Αύτίκα ή μελέτη τής πίστεως επιστήμη γίνεται θεμελίω βεδαίω έπερηρεισμένη. Τήν γοΟν έπιστήμην ορίζονται φιλοσόφων παΐδες | έξιν άμετάπτωτον όπδ λόγου. *Έστιν ουν άλλη τις τοιαύτη κατάστασις άληθής ><πλήν>>ε Οεοσεβείας αύτής, ής μόνος διδάσκαλος δ λόγος ; Ούκ εγωγε οίμαι. Θεόφραστος δέ τήν I αϊσθησιν άρχήν είναι πίστεώς φησιν άπδ γάρ ταύτης αί άρχαί προς τδν λόγον τύν έν ήμιν καί τήν διάνοιαν εκτείνονται. Ό πιστεύσας τοίνυν ταΐς γραφαίς ταΐς δείαις, τήν κρίσιν βεδαίαν ?χων, άπόδειξιν άναντίρρητον τήν τού τάς γραφάς δεδωρημένου I φωνήν λαμβάνει θεοΟ· ούκέτ* οΰν πϊστις γίνεται δι’ άτιοδεί- I I ξεως ώχυρωμένη. « Μακάριοι τοίνυν οί μή ίδόντες καί πιστεύ- I σαντες. » At γοΟν των Σειρήνων έπικηλήσεις*1 δύναμιν ύπεράνθρωπον ένδεικνύμεναι έξέπληττον τούς παρατυγχάνοντας πρδς τήν τών λεγομένων παραδοχήν σχεδόν άκοντας εύτρεπίζουσαι. I a. b. c. d. ζ.αι scripsi : [γάο] SlHhlin αύτώ scripsi : αύτω Stühlin <ίΐλήν> l.owlh ίΐΐίζηλήσϊΐ; Ileysft : Ιπιτελέσβις 1. 1. Définition stoïcienne (cf. CnAYSiPPr., Fragm. log., 93-95 Arnim ; Platon, Dèfin., 414 b c), utilisée par Philon {De congr. erud. gr. 140), et reprise plusieurs fois par Clément, (ci-dessous, x, 47 ; xvit, 76 ; voir encore Strom,, VI, vn, 54 ; Vil, m, 17, etc.). Cf. Foi et gnose, p. 35: VOi.kf.r, op. cil., p. 314-315. On remar­ quera ici le passage, tout à fait caractéristique de Clément, de la raison humaine {logos} au Logos divin. 2. J’avais été tenté de traduire cette expression, εξ’.ν άμετάχ·· τι»τον ûito λόγου, par rendue incbranla ble par ki raison, à cause; de la phrase suivante de Clément. Mais celui-ci l'entend sans aucun doute dans son sens classique : on n’a, pour s’en convaincre,! qu’à voir les autres passages où il l'emploie, et nota minent, infra, § 76, 1 (Cl. M.j. ,12 CHAPlTllfi II 9,2-“ 39 tion est le principe de l’action, la foi se trouve être aussi principe d’action, étant elle-même le fondement d’une détermination sensée : (et, en effet,) par la foi, on se donne une démonstration anticipée. 3. Or l’adhésion volon­ taire à ce qui est utile est un commencement dinlellection. En tout cas, une détermination, si elle est ferme, exerce une grande influence dans le sens de la connais­ sance. Ainsi l’exercice de la foi devient une science établie sur un fondement solide. 4. Or les disciples des philo­ sophes 1 définissent la science un état qu’aucun raisonne­ ment ne peut cbranlei 2. Mais existe-t-il ailleurs, par rap­ port à la vérité, une situation aussi stable que dans une religion qui, elle, a le Logos pour seul maître ? Quant à moi, je ne le crois pas. 5. Théophraste 34dit que la sen­ sation est principe de foi ; car c’est de la sensation que les principes viennent jusqu’à la raison et à la pensée qui sont en nous. 6. Eh bien, celui qui a cru aux divines Écritures, avec un jugement ferme, reçoit comme une démonstration irréfutable la voix de Dieu qui les a don­ nées ; la foi n’est donc plus quelque chose qui tient sa force d'une démonstration. « Bienheureux par conséquent ceux qui n’ont pas vu et ont cru » ♦. 7. Et, d’ailleurs, les sollicitations des Sirènes, qui manifestaient un pou­ voir surhumain, frappaient bien de stupeur ceux qui se trouvaient, dans leurs parages, les disposant presque malgré eux à accueillir leurs paroles. 3. éragnj., 13 Wimmer III, p. 162. 4. Jn, 20, 29. 40 ΣΤΡύΜΑΤΕΥΣ B Ili Ενταύθα φυσικήν ηγούνται τήν πίστιν οι. άμφί τδυ Βασι-.β ' λείδην, καθδ καί επί τής εκλογής τάττουσιν αύτήν τά μαθή2 ματα άναποδείκτως εύρίσκουσαν καταλήψει νοητική. Οί δέ άπδ Ούαλεντίνου τήν μέν πίστιν τοίς άπλοίς άπονείμαυτες ήμΐν, αύτοϊς δέ τήν γνώσιν τοίς φύσει σωζομένοις κατά τήν τού διαφέρον.τος -πλεονεξίαν σπέρματος ένυπάρχειν βούλον­ ται, μακρω δή κεχωρισμένην πίστεως, ή τδ -πνευματικόν τού 3 ψυχικού, λέγοντες. Έτι φασίν οΐ άπδ Βασιλείδου πίστιν άμα I | καί εκλογήν οίκείαν είναι καθ’ έκαστον διάστημα, κατ’ έπακολούθημα δ’ au τής εκλογής τής ύπερκοσμίου τήν κοσμικήν όπά---- ■ σης φύσεως συνέπεσθαι πίστιν κατάλληλόν τε είναιτή έκά 11,1 έλπίδι καί τής πίστεως τήν δωρεάν. Ούκέτ’ οΰν προαιρέι κατόρθωμα ή πίστις, εΐ φύσεως -πλεονέκτημα, ούδέ άμο δικαίας τεύξεται αναίτιος ών δ μή -πιστεύσας, καί ούκ αϊ δ πιστεύσας, πάσα δέ ή τής πίστεως καί απιστίας ϊδιότηι διαφορότης ούτ’ έπαίνω ούτε μήν ψόγω ύποπέσοι άν δ| λογιξομένοις, προηγουμένην εχουσα τήν έκτού τά πάντα δ τού φυσικήν άνάγκην γενομένην- νευροσπαστουμένων δέ ί άψύχων δίκην φυσικαις ένεργείαις τό τε <έκούσιον καΐτ 10,1 ο. <;χούο:θν ζα·. "ό>· Stâlilin 1. Pour les disciples do Basilicle, la fui est. quelque choi K naturel », donne avec la nature selon le libre choix de Dieu, I/ (ci. Strom., V, i, 3) ; la foi des n élus » trouve les cou sanc.es par une intuition spirituelle (G. QuiSPEL, L'homme tique, Eranos-Jahrbuch, XVI, 1948, p. 132). Les Valenti abandonnent la fui aux κ simples » et revendiquent pour cux-m< qui ont reçu une « semence » supérieure, la gnose (cf. F. M. Sxfir La gnose Valentinienne, Paris, 1947, p. 403-404). Comme Γ déjà fait S. Trcnco (zldo. Huer., IV, 37, 5 : « propriam fidem ho CHAPITRE HI 10,1 —H, 1 40 Chapitre III Dans les systèmes de Basilide et de Valentin, la foi n’est ni libre ni volontaire *. 1. A ce propos, les sectateurs de Basilide regardent la 10 foi — puisqu’ils en font aussi l’affaire de l’élite — comme une disposition naturelle qui découvre les vérités scien­ tifiques sans démonstration dans une appréhension intel­ lectuelle. 2. Quant aux Valentiniens, ils assignent la foi à nous, les simples, mais ils veulent que la gnose réside en eux-inômes qui sont, sauvés de par leur nature, selon la qualité de leur semence supérieure ; ils disent que cette gnose est 1res différente de la foi, comme le pneumatique du psychique. 3. Les disciples de Basilide ajoutent que la foi et l’élection, les deux ensemble, sont particulières selon chaque degré, et aussi, par conséquent, que c’est de l'élection supercosmique que dépend dans toute nature la foi cosmique, et encore que le don de la foi est propor­ tionné à l’espérance de chacun. 1. Dans ces conditions 11 la foi n’est plus l’acte d'une libre détermination, puisqu’elle est une supériorité de nature ; celui qui n’a pas cru, étant irresponsable, ne recevra aucune juste sanction, et celui qui a cru n’est pas plus responsable, et tout ce qu’il y a, dans la foi ou l’incrédulité, de personnel et de différent scion chacun, ne saurait tomber ni sous l’éloge, ni sous le blâme, si l’on raisonne bien, puisque cela est commandé par ce que le pouvoir universel a constitué comme une nécessité de nature ; si nous sommes tirés par des énergies naturelles, comme par des ficelles, à la manière d’objets inanimés, < le volontaire et > l’involontaire sont des ostendens, quoniam propriam suam habet sententiam a), Clément revendique contre eux la liberté de la foi, qui fonde son mérite (Foi et Gnose, p. 31-32). Lus Stuom.vtbs B. I 41 ÏTPÛMATBYX B 2 Ακούσιον παρέλκει δρμή τε ή προκαδηγουμέυη τούτων. Καί ούκέτι ίγωγε έννοώ ζώον τούτο, ου τό δρμητικδν Ανάγκην λέλογχεν ύπδ τής Ιξωθεν αιτίας κινούμενου. ΠοΟ δέ έτι ή τοΟ -ποτέ άπιστου μετάνοια, δι’ ήν άφεσις αμαρτιών ; "Ωστε ούδέ βάπτισμα 2τι εύλογου ούδέ μακαρία σφραγίς ούδέ δ υΐδς ούδέ ό -πατήρ· άλλα θεός, οΊμαι, ή τών φύσεων αύτοίς εύρίσκεται διανομή, τδν θεμέλιον τής σωτηρίας, τήν εκούσιου -πίστιν, ούκ εχουσα. CHAPITRE Hl H ,1-2 •Il notions superflues, tout comme l’impulsion qui les com­ mande. 2. Et pour moi, j · ne conçois plus qu’il y ait un être vivant, là où le pouvoir impulsif n’héritc que d’une nécessité, étant, mû par une cause extérieure *. Où est encore, pour celui qui était incrédule, le repentir qui per­ mettait la remise des fautes ? En sorte qu’il n'y a plus de baptême raisonnable, ni de sceau béni 1 2* . ni de Fils, ni S. de Père ; mais c’est, je pense, une divinité pour eux que la distribution des natures, faite sans le fondement du salut, savoir la foi libre et volontaire. 1. Cf. Chrysippe, Fragm. phy$., 988 Arnim. 2. Ce u sceau béni » est te baptême. La formule est cou­ rante aux ne et m® siècles. On la rencontre chez Hermas (Sim., VIII, 6 ; IX, 16, 17), dans la 2® fipitre de Clément {7, 6 ; 8, 6), chez Irénéc (Déni., 3), Tertullien (De bapt., 13. «obsignatio baptismi», S. C. 35, p. 84 ; De paen., 5, De praesc., 36. etc.}, chez Clément encore (Strom., V, xr, 73 ; Quix dives salvetur, 39, 42 ; G.C.S. II, p. 375 ; 111, p. 185, 188). Cf. F. J. Bolger, Sphragis, Paderborn, 1911 ; sur notre passage, p. 76 ; F. AI. Sagnard, Clément d'Alexandrie, Extraits de Théodote, S. C. 23, Paris, 1948, App. F, p. 235-238 ; R. F. Refoulé, Tertullien. Traité du baptême. S. C. 35. Paris, 1952, p. 49-51. 42 ΣΤΡύΜΑΤΕΥΣ B IV ‘Ημείς δέ οί τήν αΐρεσιν καί φυγήν δεδόσθαι τοίς άνθρώποις αύτοκρατορικήν παρά τού κυρίου διά των γραφών πάρει- 3 ληφότες άμεταπτώτω κριτηρίω τή πίστει έπαναπαυώμεθα, « τδ πνεΟμα πρόθυμονβ ένδειξάμενοι, άτι είλόμέθα τήν ζωήν καί τώ θεώ διά τής έκείνου φωνής πεπιστεύκαμεν· καί ό τω λόγω πιστεύσας οΪδεν τδ πράγμα άληθές· αλήθεια γάρ δ λόγος· δ δέ 2 άπιστήσας τώ λέγοντι ήπίστησε τφ θεφ. « Πίστει νοοΟμεν κατηρτίσθαι τούς αίώνας £ήματι 8εο0 εϊς τδ μή έκ φαινομένων τδ βλεπόμενον γεγονέναι, » φησίυ δ απόστολος· «πίστει πλείονα θυσίαν "Α8ελ παρά Κάιν προσήνεγκε, δι’ ής έμαρτυρήθη είναι δίκαιος, μαρτυροϋντος έπί τοίς δώροις αύτώ τοΟ 0εο0· καί δι* αυτής άποθαυών ετι λαλει » καί τά εξής έως « ή πρόσκαιρου έχει αμαρτίας άπόλαυσιν. Β Τούτους μέν οδν καί πρδ νόμου ή πίστις δικαιώσασα κληρονόμους κατέστησε τής θείας έπαγγελίας. 13.1 Τί ουν έτι τά τής πίστεως έκ τής παρ’ ήμιν ιστορίας I άναλεγόμενος παρατίθεμαι μαρτύρια : « Έπιλείψει γάρ με διη­ γούμενου ό χρόνος περί Γεδεών, Βαράκ, Σαμψών, Ίεφθάε Δαθίδ τε καί Σαμουήλ καί τών προφητών » καί τά τούτοις 2 έπόμευα. Τεσσάρων δέ δντων έν οΐς τδ άληθές, αίσθήσεως, νοΟ, έπιστήμης, ύπολήψεως, φύσει μέν πρώτος δ νούς, ήμιν δέ καί πρδς ήμβς ή αϊσθησις, έκ δέ αίσθήσεως καί τοΟ νοΟ ή 42.1 1. Ci. Matth., 26, 41 ; etc. 2. Héb., 1!, 3-25 (trad. Spicq). 3. Cf. Hibr., 6, 12 (rd.)· 4. Ibid., 11, 32. 5. C’est le mot français qui, après beaucoup d'hésitations et do discussions, m’a paru le moins mal traduire un terme grec (>τόζηύις) dont il n'est pas facile de trouver dans notre langue un équivalent expressif, même quand on le considère dans les textes de Platon ou d’Aristote [Cl. M.j. CHAPITRE IV 12,1 — 13,2 42 Chapitre IV Qu’il n’y a ni connaissance, ni science sans un certain acte de foi. Prééminence de la foi religieuse : elle est « royale ». 1. Pour nous, qui savons du Seigneur par les Écritures 12 que les hommes ont. reçu le pouvoir autonome de choisir ou ik· refuser, appuyons-nous sur la foi comme sur un cri­ tère infaillible ; nous aurons ainsi montré que « l’esprit est prompt ■> », en ayant, choisi la vie et cru à Dieu à cause de sa voix ; et celui qui a cru au Logos sait que la chose est vraie : le Logos, en effet, est vérité ; mais celui qui est resté incrédule quand il parlait, n’a pas cru à Dieu. 2. « Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu, de sorte que ce que l'on voit provient de ce qui n’est pas apparent'», dit Γ Apôtre ; « par la foi Abel présente à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn ; aussi fut-il pro­ clamé juste, Dieu lui-même ayant rendu témoignage h ses dons, et par elle aussi, bien que mort, il parle encore et la suite jusqu’à : « qui connaît la jouissance éphémère du péché *> *. Tels sont ceux que, même avant la loi, la foi a justifiés cl établis héritiers de la promesse divine ’. 1. Alors pourquoi reprendre aussi dans notre histoire 13 les exemples de foi et vous les citer en témoignage ? « Car le temps me manquera si je parle en détail de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, ainsi que de Samuel et des prophètes »4, et la suite de ce passage. 2. S’il y a quatre choses en quoi peut résider le vrai, savoir la sensation, l’esprit, la science, la conjec­ ture 5, c’est l’esprit qui, par nature, est premier ; pour nous et par rapport à nous, c’est la sensation ; mais à 43 ΪΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B τής έπιστήμης συνίσταται ούσία, κοινόν δέ νοΟ τε καί αίσθή3 σεως τό έναργές. Άλλ* ή μέν αϊσθησις έπιδάθρα τής επιστή­ μης, ή πίστις δέ διά τών αίσθητών δδεύσασα Απολείπει τήν ύπόληψιν, πρός 3έ τά Αψευδή σπεύδει καί είς τήν Αλήθειαν , 4 καταμένει. Et δέ τις λέγοι τήν επιστήμην Αποδεικτικήν είναι μετά λόγου, άκουσάτω ότι καί at άρχαί αναπόδεικτοι- ούτε γάρ τέχνη ούτε μήν φρονήσει γνωστοί. "Η μέν γάρ περί τά ένδεχόμενά έστιν άλλως έχειν, ή δέ τιοιητική μόνον, ούχΙ“ δέ 14,1 καί θεωρητική. Πίστει ούν έφικέσθαι μόνη οΐόν τε h τής τόν όλων άρχής. Πάσα γάρ επιστήμη διδακτή έστι- τό δέ διδα­ 2 κτόν έκ προγινωσκομένου. Ού προεγινώσκετο δέ ή των όλων αρχή τοις "Ελλησιν, ούτ* συν Θαλή ύδωρ έπισταμένω τήν πρώτην αιτίαν ούτε τοίς άλλοις τοΐς’· φυσικοίς τοίς εξής* έπεΙ<εΙ>'1 καί 'Αναξαγόρας πρώτος έπέστησε τόν νοϋν τοίς πράγμασιν, άλλ* ουδέ ούτος έτήρησε τήν αιτίαν " τήν ποιητι­ κήν, δίνους τινάς άνοήτους άναξωγραφών σύν τή τοΟ νοΟ 3 Απραξία τε καί άνοια. Διό καί φησιν ό λόγος- <ι μή εϊπητε έαυτοϊς διδάσκαλον έπί τής γής· ο ή μέν γάρ έπιστήμη έξις αποδεικτική, ή πίστις δέ χάρις έξ άναποδείκτων είς τό καθό­ λου Αναθιοάζουσα τό άπλοϋν, δ ούτε σύν ύλη έστιν ούτε ϋλη 15,1 ούτε ύπό ύλης. Οιδέ άπιστοι, ώς έοικεν, « έξ ούρανοΟ καί τοΟ άοράτου πάντα έλκουσιν είς γήν, ταΐς χερσίν άτεχνώς πέτρας καί δρΟς περιλαμθάνοντες » κατά τόν Πλάτωνα- « των γάρ τοιούτων έφαπτόμενοι πάντων διισχυρίξονται τοΟτ’ είναι μό­ νον, δ παρέχει' προσβολήν καί επαφήν τινα, ταύτόν σώμα καί a. μόνον, Belau SliihJin : uw.ov/i I. b. ti'.C't tî Hiller : οϊονται I. c. [rôti Dindorf d. <£:> Schwartz c. αιτίαν Bywater : αξίαν I. f. ô παρί/ίΐ Platon : or'p 1χ«: 1.12 1. Cf. Aristote, Mêlaph., A 9 (p. 992 6 30). Stahlin peirtc que Clement ne dépend pas directement d’Aristote (B. K. V. in loco). 2. Sur Anaxagore, ci. Diogf.ne Laürce, I, 27 ; sur Thalès, Diels, Vorsokraiiker, 317, 27. CHAPITHE IV 13,2—13,1 43 partir de la sensation et de l’esprit se constitue la sub­ stance de la science, et l’esprit et la sensation ont en commun l’évidence. 3. Or la sensation donne accès à la science, tandis que la foi, après avoir cheminé d’abord à travers les choses sensibles, abandonne ensuite la conjec­ ture, $c hâte vers les choses qui ne trompent pas cl SC maintient dans la vérité. 4. Si quelqu’un disait que la science peut être démontrée parla raison, qu’il apprenne encore que les principes sont indémontrables ; parce que ni la technique ni 1a réflexion ne les peuvent découvrir. Celle-ci, en effet, concerne les êtres qui peuvent être autrement, et celle-là n’est que pour l’action, mais non pas pour la contemplation. 1. Ainsi, c'est par la foi 14 seule qu’on peut atteindre le principe de l’univers. Car toute science peut s’enseigner ; et ce qui s’enseigne vient, d’une connaissance précédente *. 2. Or le principe de l’univers était ignoré des Grecs, aussi bien de Thalès qui tenait l’eau pour la cause première, que de tous les autres physiciens qui lui ont succédé; car si Anaxagorc, le premier, a placé l’esprit2 au-dessus des choses, du moins, lui non plus, il n’a pas remarqué la cause créatrice, nous décrivant certains tourbillons inintelligents qui vont de pair avec l'inertie et l’inintelligence de l’esprit. 3. C’est pourquoi le Logos dit encore : « Ne vous donnez pas le nom de maître sur la terre > 3. La science est un état qui procède de la démonstration, tandis que la foi est une grâce qui fait, monter des choses indémontrables jusqu’à l’être entièrement simple, qui n'est ni avec la matière, ni sous la matière. I. Les incrédules, à ce qu’il semble, 15 selon Platon, « essaient d’attirer sur la terre tout ce qui tient au ciel et à l’invisible, enserrant rochers et chênes dans la seule étreinte de leurs mains. C’est, en effet, forts de tout ce qu’ils peuvent saisir de cette sorte qu’ils sou­ tiennent en toute énergie que cela seul est, qui offre résis3. CL Matth., 23, 8, cité ici et encore Strom., VI, vu, 58, sous une forme un pou différente du texte des manuscrits du N. T. 44 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B 2 ούσίαυ βριζόμενοι. )> « <Οΐ δέ>" πρδς αύτούς άμφισβητοΟντες μάλα εύλαβώς άνωθεν έξ άοράτου ποθέν άμύνονται, νοητά &ττα καί άσώματα είδη βιαζόμενοι τήν αληθινήν ούσίαν εΐ3 ναι. )· «: ’Ιδού δή, ποιώ καινά, » δ λόγος φησίν, <ί δ δφθαλμδς ούκ είδεν ουδέ ους ήκουσεν ούδέ έπί καρδίαν ανθρώπου άνέβη· » καινώ όφθαλμώ, καινή άκοή, καινή καρδία όσα δρατά καί ακουστά <καΙ>·Η καταληπτά διά τής πίστεως καί συνέσεως, πνευματικός λεγόντων, άκουόντων, πραττόντων των τοΟ 4 κυρίου μαθητών. *Έστι γάρ δόκιμον νόμισμα καί άλλο κίβδηλον, δπερ ούδέν έλαττον άπατά τούς ίδιώτας, ού μήν τούς άργυραμοιβούς, οΐ ϊσασι μαθόντες το τε παρακεχαραγμένον καί τό δόκιμον χωρίζειν καί διακρίνειν. Ούτως ό αργυραμοιβός τώ ιδιώτη τδ νόμισμα τούτο μόνον, 'ότι κίβδηλόν έστι. φησί· τδ δέ πώς, μόνος δ τοΟ τραπεζίτου γνώριμος καί δ έπίτούτο άλειφό5 μένος μανθάνει. ’Αριστοτέλης δέ τδ επόμενον τή επιστήμη κρίμα ώς άληθές τόδε τι πιο civ είναι φησι. Κυριώτερον οδν τής επιστήμης ή πίστις καί έστιν αύτής κριτήριου. 16.1 ‘Υποκρίνεται δέ τήν πίστιν ή είκασία, ασθενής ουσα ύπόληψις, καθάπερ ό κόλαξ τδν φίλον καί ό λύκος τδν κύνα. ’Επειδή δέ δρώμεν <8τι>® δ τέκτων |δτι'| μαθών τινα τεχνί­ της γίνεται καί δ κυβερνήτης παιδευθείς τήν τέχνην κυβερνάν δυνήσεται, ούκ άπαρκεΐν λογιζόμενος τδ βούλεσθαι καλδν 2 γενέσθαι κάγαβόν, ανάγκη δή ** αρα πειθόμενον μαθειν· τδ δέ πείθεσθαι τώ λόγω, δν διδάσκαλον άνηγορεύσαμεν, αύτώ έκείνφ a. b. C. d. <οί Mayor Mayor όρώμίν <Ôn> Stahlin : όρων ό τ. δπ I. δη By wo 1er : y. SlaliHn 1. Platon, Soph., 246 a b (trad. Dfôs). 2. h-, '·3,19 ; 1 Cor., 2. 9 (cL Is., 64, 4 ; 65,17). 3. Après Clément, Théodorct attribue cette formule à Aristote (Graec. ajfccl. cur., I, 90), mais s’il faut en croire Stâhlin, elle ne ee retrouve pas textuellement chez Aristote ; ci. cependant, Top., IV, 5 (p. 126 b 18). 4. I,‘imago est empruntée à Platon. Soph., 231 a. I ■ , t | ι CHAPITRE IV 15,1 — 16,2 44 lance et contact ; ils définissent le corps et l'existence comme identiques... 2. mais leurs adversaires, en cette dispute, se tiennent soigneusement, sur leurs gardes, et c’est du haut de quelque région invisible qu’ils se dé­ fendent, luttent pour établir que certaines formes intelli­ gibles et incorporelles sont l’existence véritable ·> *. 3. « Vois, je fais des choses nouvelles ·>, dit le Logo.··, « des choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas enten­ dues, et qui ne sont jamais venues jusqu’au cœur d’un homme > *. Toutes choses visibles, audibles et sensibles à un œil nouveau, a une ouïe nouvelle, à un cœur nouveau grâce à la foi et à l’intelligence, quand les disciples du Seigneur parlent, écoulent, agissent selon l'Esprit. 4. Il y a, en effet, une monnaie authentique et une autre fausse, qui trompe néanmoins les particuliers, mais non pas les changeurs, eux qui savent, pour l’avoir appris, séparer et discerner ce qui est falsifié et ce qui est authentique. Ainsi, le changeur dit au particulier simplement que sa monnaie est de mauvais aloi ; mais comment cela se fait, seul celui qui fréquente le banquier le sait, et celui qui s’est préparé à cette tâche. 5. Aristote dit que le juge­ ment qui suit la science d’une chose, affirmant celle-ci comme vraie, c’est la foi ’. Ainsi la foi est plus impor­ tante que la science et elle en est le critère. 1. La repré- 16 sentation imaginative imite la foi, n’étant qu’une con­ jecture faible, tout comme le flatteur imite l’ami, et le loup le chien 4. Lorsque nous voyons que le charpentier devient, par certaines éludes, un artiste, et que le pilote bien formé dans son métier va pouvoir diriger les navires, et que ni l’un ni l’autre n’estiment suffisant de vouloir être un parfait honnête homme, il apparaît dès lors néces­ saire d’éludicr avec docilité 5 ; 2. or, se faire docile au Logos, lui que nous avons proclamé maître, c’est croire en 5. Cf. Efictète, /Irr. ; et il explique cette préconnaissance comme l’attention dirigée sur quelque chose d’évident et sur le concept évident de l’objet ; il affirme que personne ne peut ni faire une recherche intellectuelle, ni poser un problème, ni non plus avoir une opinion, et pas même faire une réfutation, sans préconnaissance. 1. Comment quelqu’un, sans préconnaissance de ce 17 qu’il poursuit, apprendrait-il quelque chose sur l’objet de sa recherche ? Et celui qui apprend, fait désormais de sa préconnaissancc une appréhension intellectuelle. 2. Or, si celui qui apprend, n’apprend pas sans une préconnais­ sance capable d’accueillir ce qu’on dit, il a, pour sa part, des oreilles ouvertes à lu vérité ; « mais bienheureux celui qui parle à l’oreille des gens qui l’écoutent »*, comme est pareillement heureux, lui aussi, celui qui écoute. 3. Or bien écouter, c’est comprendre. Si donc la foi n’est rien autre qu’une préconnaissance de l’esprit au sujet de ce qu’on dit, et que cela, on le nomme attention, intelligence et docilité, personne certainement ne s’instruira sans la foi, puisqu’il ne le peut sans préconnaissancc. 4. Ainsi rien ne se montre plus vrai que cette parole du prophète : «Si vous ne croyez pas. vous ne comprendrez pas non plus»3. C’est en paraphrasant cc texte qu’l léraclite d’Éphèse a dit : « Si l’on n’espère pas l’inespcrable, on ne le reconnaîtra pas, puisqu’il restera impossible à examiner et à comprendre. » 1. Par ailleurs. Platon le philosophe 18 dit aussi dans les Lois : « Celui qui veut être heureux et fortuné, doit, dès le début, participer à la vérité, afin de vivre le plus longtemps possible dans la vérité ; car il croit. Mais celui qui ne croit pas, est celui qui. de son 46 XTPÛMATEYSB 2 άφιλος γάρ πδς » γε άπιστος καί άμαθής. > Καί μή τι ταύτην σοφίαν π βασιλικήν » έν Εύθυδήμω έπικεκρυμμένως λέγει. Έν γοΟν τώ Πολιτικό πρός λέξιν φησίν· e ώστε ή τοϋ άληθινοΟ βασιλέως έπιστήμη βασιλική, καί δ ταύτην κεκτημένος, έάν τε ίρχων έάν τε ιδιώτης ών τυγχάνιμ πάντως κατά γε τήν τέχνην αύτήν βασιλικός δρθώς προσαγο3 ρευθήσεται. » Αύτίκα οί είς τδν Χριστόν πεπιστευκότες χρηστοί τε είσί καί λέγονται, ώς τώ δντι βασιλικοί οί“ βασιλεί μεμελημένοι. 'Ως γάρ < οί σοφοί σοφία εϊσί σοφοί καί οί νόμι­ μοι νόμφ νόμιμοι, » οΰτως | οι,Χριστώ< βασιλει βασιλικοί* Χριστού" * Χριστιανοί. 4 Ε’θ’ ύποθάς έπιφέρει σαφώς· « τδ μέν δρθδν δν ειη νόμιμον καί νόμος φύσει ών δ λόγος δ όρθδς καί ούκ έν γράμμασιν ούδέ έτέροις. » *Ό τε Έλεάτης ξένος τόν βασιλικόν καί πολιτικόν 19.1- άνδρα νόμον έμψυχον άποφαίνεται. ΤοίοΟτος δέ δ πληρών μέν τδν νόμον, « ποιων δέ τδ θέλημα τοΟ πατρός, » άναγεγραμμένος δέ άντικρυς επί ξύλου τινδς ύψηλοΟ παράδειγμα θείας 2 αρετής τοίς διοράν δυναμένοις έκκείμενος. “Ισασιδέ "Ελληνες τάς τών έν Λακεδαίμονι έψόρων σκυτάλας νόμω έπί ξύλων a. b. c. d. e. f. <’■·; τώ οντι βασιλικοί οί Ileyse Slïddin : ώ{ ο: τώ οντι βασιλιχοί L [οί] Schwartz Χριστι·» L ; /pr.OToi Niiulin βασιλιχο· Schwartz Naulin : βασιλη; καί oi L Χρ:σ:ο5 L : XptorÇ Naulio <ο·:> siahiiii 1. Platon, Lois V, 730 b c. n Car il croit n : dans le texto de Pla­ ton, le mot signifie qu’il est fidèle en amitié ; Clément l’applique à la foi. 2. Euthydème, 291 d. Sur ce sens de μ/ τι ci. Hout et Mayou, Miscellanies, Book VIL ρ· 325, in paragr. 87, li. 20 [Cl. M.]. 3. Politique, 259 a b ; cf. 292 e. 4. Le jeu de mots entre Chris! et Chrestos (qui se prononçait chrislos) est courant dans l’antiquité (Justin, Apol., I, 4 ; Théo­ phile, Zd Autol., I. 1 ; Tertullien, Apol., 3, 5). 5. Platon. Min., 314 c. L'expression de o Christ roi o se retrouve ■ , ! CHAPITRE IV 18,4 —-19,2 46 plein gré, aime le mensonge ; quant à celui qui l’aime invo­ lontairement, c’est un fou ; des deux, aucun n’est en­ viable ; car tout homme qui est sans foi et sans instruc­ tion, est un homme sans ami » >. 2. Et c’est peut-être cela que, dans VEulhydème, il appelle mystérieusement « une sagesse royale » *. En tout cas, dans le Politique, il dit en propres termes ceci : « Par conséquent la science du véritable roi est la science royale, et celui qui la pos­ sède, qu'il soit au pouvoir ou simple particulier, n’en recevra pas moins, en toute rigueur et en conformité absolue avec son art, le titre royal ·>3. 3. Dès lors, ceux qui ont cru au Christ sont, bons 4 et appelés tels, comme sont réellement royaux ceux dont s’occupe un roi. Car, de même que « les sages sont sages grâce à la sagesse, et ceux qui sont dans la légalité le sont grâce à la loi » B, de même les chrétiens, disciples du Christ, sont royaux grâce au Christ roi. 4. Plus loin il ajoute en termes clairs : « Ce qui est droit est sans doute bien légal, et la raison droite est loi, cela de par sa nature, non pas parce qu’elle résiderait dans les lettres ou dans d'aultes objets » #. Et Γ Étranger d’Éléc montre que l'homme royal et politique est une loi vivante 7. I. Or tel est celui qui, d'une part, accomplit 19 la loi, et, d’autre part, «exécute lu volonté du Père» % inscrit aux yeux de tous sur un bois élevé, proposé comme un exemple de divine vertu à ceux qui sont capables de voir clair. 2. Los Grecs savent que les dépêches des éphorcs à Lacédémone étaient, de par la loi, écrites sur chez Clément dans l'hymne final du Pédagogue, III, v. 55 et aussi V. 31. 6. Cf. id., 317 b c. 7. « L'Étranger d’Élée » est un des interlocuteurs du Politique do Platon. L’expression de « loi vivantes ne se trouve pas textuel­ lement dans cc dialogue, mais bien l’idée (295 c, 311 bc). La for­ mule est ici empruntée à Philox, De vita Moysis, I, 162 ; 11,4. Cf. Strom., I, xxvj, 167, 3 ; S. C. p. 16G. 8. Cf. Mallh., 7, 21, etc. 47 ΣΤΡΟΜΛΤΕΤΧB άναγεγραμμένας- δ δέ έμδς νόμος, ώς προείρηται, βασιλικό' τέ έστι καί έμψυχος καί λόγος ό όρθόςνόμος ο -πάντων βασιλεύς θνατών τε καί αθανάτων, 3 ώς ô Βοιώτιος &>ει Πίνδαρος. Σπεύσι-ππος γάρ έν τώ πρόι Κλεοφώντα -πρώτο τά δμοια τώ Πλάτωνι έοικε διά τούτοι γράφειν· t: εί γάρ ή βασιλεία σπουδαιον δ τε σοφός μόνος βα­ σιλεύς καί δρχων, ό νόμος λόγος ών δρβδς σπουδαίος· ,» 5 καίI 4 έστιν. Τούτοις Ακόλουθα οι Στωϊκοί φιλόσοφοι δογματίζουσιν, βασιλείαν, ίερωσύνην, -προφητείαν, νομοθετικήν, τιλοΟτον, κάλλος Αληθινόν, εύγένειαν, ελευθερίαν μόνω προσάπτοντες τω σοφώ- δ δέ δυσεύρετος -πάνυ σφόδρα καί πρός αυτών δμολογειται. CHAPITRE IV 19,2-4 47 des morceaux de bois 1 ; or ma loi, comme on l’a dit plus haut, est à la fois royale et vivante, c’est aussi le droit Logos 2 : « la loi est reine de tous, mortels et immortels :i ainsi que le chante Pindare le Béotien. 3. Speusippe, dans son premier livre à Cléophon, semble écrire des choses pareilles à celles que dit Platon, et il s’exprime ainsi : « Si la royauté est une chose estimable, et que le sage seul soit roi et chef, lu loi, étant droite raison, est également estimable » ■*. Et c’est ce qui est. 4. De quoi les philosophes stoïciens û tirent les conséquences, quand ils attribuent au seul sage la royauté, le sacerdoce, la pro­ phétie, le pouvoir législatif, la richesse, la vraie beauté, la noblesse, la liberté ; mais ce sage est tout à fait diffi­ cile à trouver, eux-mêmes le reconnaissent. 1. Slâhlin (B.K.V.l renvoie à Plutarqee, Lysandro 19, et à Aulu-Gelle, Nuits att. 17, 9 ; et signale l’inexactitude des termes de Clément : les dépêches secrètes étaient inscrites sur des cour­ roies de cuir roulées autour d’nn bâton, de telle sorte qu’on ne pouvait lire le texte que si les courroies étaient enroulées sur un morceau de bois de même module Cl. Jf.]. 2. Terme stoïcien. 3. Pindare, fragm. 49 Pueeh ( 169 Schroeder) ; cf. Strom., I, xxix, 181 ; S.C. p. 176. Ce texte de Pindare ne nous est connu que par Platon {Gorgias 484 b ; cf. Prot., 337 d 1-2), qui sans doute Pavait déjà utilise avec quelque gauchissement. Cf. E- des Places. Pindare et Platon, Paris, 1949, p. 171 sq. [CI. MJ. 4. Frag., 193. Mais, en fait, pensée de Chrysippe. Cf. L. Delatte, Speusippe ou Chrysippe dans Rev. d'Hist. de la Phil, et d'JIist, gén. delà civil., 1938, p. 188-170. 5. Le sage seul est roi : thème stoïcien classique. Cf. p. ex Cleanthe, fragm. moi·., 619. Cf. encore Strom., 1, xxvr, 168, 4 ; S.C. p. 167. Les Pères diront à leur tour que le chrétien est roi. 48 ΣΤΡΩΜΑΤΕΪΣ B V 20.1 2 3 21.1 2 Πάντα τοίνυυ τά προειρημένα φαίνεται παρά ΜωυσέωςτοΟ μεγάλου έπί τούς ^Ελληνας διαδεδόσθαι δόγματα. Πάντα μέν ουν τοϋ σοφοΟ ύπάρχειν διά τούτων διδάσκει· « καί διότι ήλέησέν με δ θεός, έστι μοι πάντα. 9 Θεοφιλή δέ αύτδν μηνύει λέγων* c θεός ’Αβραάμ, θεός ’Ισαάκ, θεδς ’Ιακώβ. » °Ο μέν γάρ « φίλος » άντικρυς κεκλημένος εύρίσκεται, 8 δέ α δρών τδν θεδν » μετονομασμένος δείκνυται· τόν τε ’Ισαάκ ώς καθωσιωμένον ίερείον άλληγορήσας έξελέξατο έαυτώ τύπον έσόμενον ήμιν οικονομίας σωτηρίου. Παρά τε‘Έλλησιν άδεται δ Μίνως «έννέωρος βασιλεύς δαριστής Διός, » άκηκοότωυ αύτών, όπως ποτέ μετά Μωυσέως διελέγετο δ Θεός, « ώς εϊ τις λαλήσαι πρδς τδν έαυτοΟ φίλου, ο *Ην δ’ οδν δ μέν Μωυσής σοφός, βασιλεύς, νομοθέτης· δ σωτήρ δέ ήμών ύπερβάλλει πάσαν άνΟρωπίνην φύσιν, καλδς μέν ώς άγαπδσΟαι μόνος πρδς ήμών τδ καλδν τδ άληθινδν έπιποθούντων, e ήν γάρ τδ φως τδ άληθινδν», «βασιλεύς» δέ καί ύπδ παίδων άπειρων £τι καί ύπδ ’Ιουδαίων άπιστούντων καί άγνοούντων άναγορευόμενος καί πρδς αυτών προφητών 1. Clément revient encore une fuis à sa théorie des a emprunts » faits par les Grecs à Moïse. Cos 20-22 soulignent l’accord de Γ Écriture avec In philosophie. 2. Gcn., 33, 11. 3. Et., 3, 16. 4. Jac., 2, 23 ; cf. Is.. 41, 8 ; Il Chr., 20. 7 ; etc. Voir aussi Cli ment, Ped., III, n, 12. 5. Gen., 32, 29-31. interprété par Philon, De Abrnh., 57, etc. î cf. encore Ped., I, vu, 57. 6. CI. Gen., 22. 7. Odyssée, XIX, 179, cité par Platon, Min., 319 <1. 8. Ex., 33, 11. 9. Sur la comparaison entre Jésus et Moïse, v. Ilèbr., 3, 3, et 1θ CHAPITRE V 20,1 — 21,2 -IS Chapitre V La foi, source de sagesse, de richesse, de liberté. La foi mère des vertus. 1. Toutes ces doctrines, don' on vient de parler, 20 semblent «avoir été transmises depuis le grand Moïse jus­ qu’aux Grecs x. Ainsi enseigne-t-il que tout appartient au sage, quand il dit : « Et. parce que Dieu a eu pitié de rnoi, tout est à moi > 2. Il marque que le sage est aimé de Dieu dans cet autre texte : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob » *. On constate, en effet, que l’un est. ouvertement, appelé « ami ■>4, et. il nous est montré que l'autre a changé de nom et pris celui de « qui voit Dieu o 5 ; quant à Isaac, l’ayant représenté comme une victime consacrée, Dieu sc l’est élu pour lui-même, afin qu’il soit à nos yeux la figure de l’économie salvatrice ·. 3. Chez les Grecs, Minos est chanté comme « un roi qui règne neuf ans et familier de Zeus .·> ’, car ils avaient appris comment autrefois Dieu parlait avec Moïse : «comme quelqu’un qui parle à son propre ami > 1. Moïse était donc sage, roi, législateur ; mais notre 21 Sauveur dépasse toute nature humaine · : beau au point d’être seul aimé par nous qui aspirons à la vraie beauté. « car il était la lumière véritable ) 10 ; 2. et, ΓÉcriture le montre, appelé « roi ·> aussi par des enfants ingénus et même par des Juifs qui ne croient pas en lut et le mécon­ naissent, annoncé comme tel par des prophètes en per- commenlaire du P. C. Spicq, in. I. (L'Épttre aux Hébreux, Paris. 1953) ; J. Schorps, Théologie und Geschichle des J udenchrieteniums, Tübingen, 1949, p. 87-98. 10. Jn, 1, 9. Les Strom . atbs B. j 49 ΣΤΡΩΜΛΤΕΥΣ B 3 άνακηρυττόμενος δείκνυται· πλούσιος δέ είς τοσοΟτον, ώς πάσαν τήν γήν καί τδ ύπέρ γής καί ύπ’ αύτήν χρυσίον ύπερηφάνησεν σύν καί δόξη πάση διδόμενα αύτώ πρδς τοΟ άντι4 κειμένου. Τί δει λέγειν, ώς μόνος δΠ άρχιερεύς ό μόνος επι­ στήμων τής τοΟ θεού θεραπείας « βασιλεύς ειρήνης Μελχισε- ' δέκ», ο πάντων ικανότατος άφηγεισθαι τοΟ τών ανθρώπων 5 γένους; Νομοθέτης δέ ως αν διδούς τον νόμον έν τώ στόματι τών προφητών τά τε πρακτέα καί μή σαφέστατα έντελλόμενός τε καί διδάσκων. 22,1 ΤΙς δ’ άν τούτου εύγενέστερος, ου μόνος πατήρ ό θεός ; . Φέρε δή καί Πλάτωνα τοις αύτοίς έπιθάλλοντα παραστησώμεθα δόγμασιν- πλούσιον μέν τδν σοφόν εϊρηκεν έν τώ Φαίδρω, if ώ φίλε Πάν » λέγων « καί όσοι άλλοι τήδε θεοί, δοίητέ μοι καλώ γενέσθαι τάνδοθεν· έξωθεν δέ όσα Εχω, τοίς έντδς εΤναΙ 2 μοι φίλα· πλούσιον δέ νομίξοιμι τδν σοφόν, ο Καταμεμφόμε- I νος δέ ό ’Αθηναίος ξένος των οίομένων πλουσίους είναι . τούς πολλά κεκτημένους χρήματα ώδε λέγει· « πλουσίους δ' αδ I σφόδρα είναι κάγαθούς αδύνατον, οϋς γε οή πλουσίους οί πολ- J λοί καταλέγουσι· λέγουσι δέ τούς κεκτημένους έν ολίγοις τών . C ανθρώπων πλείστου νομίσματος άξια κτήματα, 3 καί κακός I 3 τις κέκτηται. :ο « ΤοΟ πιστοΟ όλος δ κόσμος τών χρημάτων,» ·, δ Σολομών λέγει, « του δέ άπιστου ούδέ όθολός. » ΠειστέονίΛ οΰν πολλώ μάλλον τή γραφή λεγούση θδττον ui κάμηλον διά .7 τρυπήματος βελόνης » διελεύσεσθαι ή πλούσιον φιλοσοφεΐν· W а. [ό] Hiller ————— 1. Le, 19, 38 ; cf. Zach., 9, 9. 2. Cf. Matlh., 4, 8-10. Cette allusion à la tentation de Jésus est exprimée en termes platoniciens: cf. p. ex. Lois, V, 728a; Plu-:, tarque, .‘iris/., 10 ; Aior., 1124 e. 3. Hcb-, 7, 2 etc. La « connaissance du service de Dieu n est une formule stoïcienne (cf. p. ex. Dioc.. Laërce, VII, 119; Sext. Emp., zldv. .Malh., IX, 123, etc.). 4. Phèdre, 279 b c (trad. Robin). 5. L’ «étranger d’Athènes* est un des interlocuteurs des Loit,· V,742 e. б. Prov., 17, 6, (LXX). ■ CHAPITRE V 21,3 — 22,3 •19 sonne 1 ; 3. riche au point de dédaigner ]a terre tout entière et l’or qui se trouve sur la terre ou en elle, dons qui lui sont offerts, joints à toute la gloire possible, par Γ Adversaire 2. 4. Faut-il dire qu’il est seul (roi), le grand prêtre, qui seul connaît le service de Dieu, « le roi de paix, Melchisedec ·> 3, plus capable que n’importe qui de conduire la race humaine ? 5. Notre Sauveur est. législateur en tant que, donnant la loi par la bouche des prophètes, il prescrit et enseigne ce qu’il faut faire et ce qui est obscur. 1. Et qui serait plus noble que lui, qui n’a que Dieu 22 pour père ? Eli bien ! montrons aussi que Platon rencontre les memes vérités ; dans le Phèdre d’abord il dit. que le sage est riche : « O mon cher Pan — ce sont ses termes — et vous autres, toutes tant que vous êtes, Divinités d’ici, accordcz-moi d’acquérir la beauté intérieure ; et, pour les choses extérieures, faites que toutes celles qui m’appar­ tiennent aient de l’amitié pour celles du dedans. Puissé-jc aussi me persuader que le sage est riche ! '> · 2. Ensuite (’Etranger d’Athènes, blâmant les gens qui estiment riches ceux qui possèdent beaucoup de biens, parle ainsi : « Il est impossible, par ailleurs, que soient très riches et bons ceux que la foule catalogue comme riches ; elle appelle ainsi ces hommes qui, en très petit nombre, possèdent des biens d’un très grand prix, biens qui peuvent appartenir même à un mauvais homme » \ 3. « C’est le fidèle qui possède le monde entier des richesses, dit Salomon, tandis que l’infidèle n’en a pas une obole ? Il faut donc en croire beaucoup plus ΓÉcriture quand elle dit qu’eun cha­ meau passera par le trou d’une aiguille υ ' plus vite qu’un 7. Cf. Le, 1S, 25. Très significative est la transposition que Clé­ ment fait ici du texte évangélique : «entrer dans le royaume de Dieu * devient a être philosophe ». La philosophie, c’est la vie chrétienne (P. Camelot, Clément d'Alexandrie et l'utilisation de la philosophie grecque, in R.S.R. 21 {1931), p. 541, n. 2). Cf. E. de 50 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B 4 μακαρίζει δ’ έμπαλιν τούς πένητας, ώς συνήκεν Πλάτων λέγων· « -πενίαν δέ ήγητέον ού τδ τήν ούσίαν έλάττω ποιείν, άλλάτδ τήν Απληστίαν πλείω. » Ού γάρποτέ ή όλιγοχρηματία, άλλ’ ή απληστία, ής φροΟδος δ άγαθδς ών καί -πλούσιός γ* &ν 5 εϊη. *Έν τε τώ ’Αλκιβιάδη u δουλοπρεπές » μέν τήν κακίαν προσαγορεύει, α έλευθεροπρεπές » δέ τήν αρετήν. * Άρατε, » φησίν, < άφ’ ύμών τδν βαρύν ζυγόν καί λάβετε τδν πραον, » ή γραφή φησι, καθάπερ καί οίποιηταΐ « δούλειον » καλοΟσι « ζυ­ γόν ». Καί τδ < έπράθητε ταις άμαρτίαις ύμών ο τοίς προει­ ρημένου; συνάδει. < Πάς μέν oCv δ ποιων τήν αμαρτίαν δοΟλός 6 έστιν. Ό δέ δούλος ού μένει έν τή οικία εις τδν αιώνα. Έάν δέ δ υίδς ύμδς έλευθερώση, έλεύθεροι εσεσθε, καί ή άλήβεια 7 ελευθερώσει ύμας. » Καλδν δ’ αυ εΐναι τδν σοφδν δ ’Αθηναίος ξένος ώδί λέγει- « ώς ει τις διισχυρίζοιτο είναι τούς δικαίους, &ν καί τυγχάνωσιν δύτες αίσχροί τά σώματα, κατά γε τδ δικαιότατου ήθος ταύτη παγκάλους είναι, σχεδόν ούδείς &ν 8 λέγων οβτω πλημμελώς δόξειεν λέγειν- » καί α τδ εΐδος αύτοΟ έκλείπον παρά πάντας τούς υίούς τών Ανθρώπων ήν » ή προ­ φητεία προηγόρευσεν. Πλάτων δέ βασιλέα τδν σοφδν εϊρηκεν έν τώ Πολιτικώ, καί πρόκειται ή λέξις. 23 I Τούτων δή έπιδεδειγμένων άναδράμωμεν αυθις επί τδν περί τής πίστεως λόγον. ΝαΙ μήν μετά πάσης άποδείξεως δ Πλά­ των δτι πίστεως χρεία πανταχοΟ, ώδέ πως παρίστησιν, έξυ2 μνών αμα τήν ειρήνην « πιστός μέν γάρ καί ύγιής έν στάσεσιν ούκ άν που γένοιτο άνευ ξυμπάσης άρετής· μαχητικοί δέ καί έθελονταΐ άποθνήσκειν έν πολέμω τών μισθοφόρων είσίν πάμπολλοι, ών πλείστοι γίνονται θρασείς καί άδικοι ύβρισταί Fave, Clément d'Alexandrie, p. 171 : n Dans une foule cie passage lo verbe philosopher (ψίΛοσΟοίίν) équivaut purement et sirapli ment à être chrétien ». 1. Cf. Lots, V, 736 e. 2. I.4W5., 135 c. 3. Cf. Matth., 11, 29; et cf. Eschyle, Sept, 75, etc. Cf. Protr n, 35,1 ;S. C. p. 91. 0. Cf. Rom., 7, 14. 5. Jn, 8, 32-36. 6. Platon, Lois, IX, 859 d e. CHAPITRE V 22,4— 23,2 50 riche ne sera philosophe ; 4. ailleurs elle estime bien­ heureux les pauvres, ainsi que Platon l’entend de son côté quand il dit : « Il ne faut pas appeler pauvreté le fait de diminuer sa fortune, mais le fait d’accroître sa cupi­ dité o ’. Jamais, en effet, ce n’est la modicité des biens, mais c’est la cupidité qu’un honnête homme doit aban­ donner, pour pouvoir être riche. 5. Dans Γ Alcibiade, Platon appelle le vice « une affaire d’esclave », mais la vertu «ce qui convient à l’homme libre»*. « Quittez le joug pesant et prenez celui qui est doux >·.3, dit Γ Écriture à la manière des poètes qui appellent «servile, le joug». Et le texte : «Vous avez été vendus à vos péchés»*, s’accorde avec ce que nous venons de dire. « Tout homme donc qui commet le péché, est esclave. 6. Or l’esclave ne reste, pas dans la maison pour toujours. Mais si le Fils vous libère, vous serez libres et la vérité vous libérera » s. 7. Et (’Étranger d’Athènes, de son côté, dit que le sage est beau, en ces termes : « De même, si quelqu'un sou­ tenait à toute force que les justes, bien qu’ils se trouvent laids dans leurs corps, sont du moins très beaux quant à leur conduite tout à fait conforme à la justice, presque personne ne croirait, en parlant ainsi, avoir tort»*; 8. et la prophétie a bien annoncé qu’« il avait perdu toute apparence humaine devant tous les enfants des hommes » *. Platon a dit, dans le Politique, que le sage est roi et le mot s’v trouve 8. 1. Après cet exposé, revenons en hâte à notre discus- 23 sion sur la foi. C’est vraiment par une complète démons­ tration que Platon établit la nécessité universelle de la foi, dans le même temps où il célèbre la paix ; 2. il parle ainsi : « On ne saurait être fidèle et sensé dans les moments de trouble sans une parfaite vertu ; les gens batailleurs qui acceptent de mourir à la guerre, sont très nombreux i. /x.j 53/ J. 8. Platon, Politique, 259 n b ; cl. supra, ivr 18. 51 ΣΤΡύΜΑΤΕΤΣ B τε καί άφρονες, έκτδς δή τινων μάλα δλίγων. El δή ταΟτα δρθώς λέγεται, πάς νομοβέτης, ο* καί σμικρδν δφελος, -παρά τήν μεγίστην αρετήν άποΒλέπων μάλιστα θήσεται τούς νό- ,1 3 μους. » Αϋτη δέ έστι πιστότης, ής κατά πάντα καιρόν χρήζο- , μεν έν τε ειρήνη καίπαντί πολέμα» κάν τώ &λλω σύμπαντι βιω. I 1 ΣυλλαδοΟσα γάρ έοικε τάς ά).λας περιέχειν. « Τδ δέ άριστον I οϋθ’ δ πόλεμος ούτε ή στάσις· άπευκτδν γάρ τδ δεηθήναι ί τούτων, ειρήνη δέ πρδς άλλήλους άμα καί φιλοφροσύνη , 5 τδ κράτιστον. » Έκ δή τούτων καταφαίνεται μεγίστη μέν ! εύχή τδ ειρήνην έχειν κατά Πλάτωνα, μεγίστη δέ άρετών 'Η 24.1 μήτηρ ή πίστις. Εικότως ουυ ειρηται παρά τώ Σολομώντι « σοφία έν στόματι πιστών, » έπεί καί Ξενοκράτης έν τω Περί | φρονήσεως τήν σοφίαν επιστήμην τών πρώτων αιτίων καί τής νοητής ούσίας είναι φησι, τήν ψρόνησιν ήγούμενος διττήν, τήν μέν πρακτικήν, τήν δέ θεωρητικήν, ήν δή σοφίαν ύπάρχειν ί άνθρωπίνην. Διόπερ ή μέν σοφία φρόνησις, ού μήν πασα φρό- 1 νησις σοφία. Δέδεικται δέ τής τών Βλων άρχής έπιστήμη 3 πίστις, άλλ1 ούκ άπόδειξις είναι. Καί γάρ άτοπον, τούς μέν : Πυδαγόρου τοΟ Σαμίου ζηλωτάς των ζητούμενων τάς απο­ δείξεις παραιτουμένους τδ « αύτδς έφα » πίστιν ήγείσδαι καί ν ταύτη άρκείσΟαι μόνη τή φωνή πρδς τήν βεΒαίωσιν ών άκη- 1 κόασι, «τούς δέ τής άληΒείας φιλοθεάμονας », άπιστεΐν 1 έπιχειρούντας άξιοπίστω διδασκάλω, τω μόνω σωτήρι θεώ, 2123 1. Platon, Lois, I, 630 b c , cité assez librement ; cf. Gorgiae, 456 a. C’est à cause du contexte de Clément {sur la foi) que nous avons employé ici les mots »: fidèle » et « lidélilé » pour traduire, πιστός cl π:σ»ότ·ης, que L. Robin (La Pléiade) et E. des Places (Budé) traduisent chacun de leur côté par ·■ loyal » et « loyauté». Cf. infra, 27, 2-4 et 28 ; etc. {CL .M.|. 2. Cf. Sag. Sir., 31 (34), 8 (LXX). 3. Xenocrate, frugal., C Heinze. Ainsi toute science supposé; la connaissance de ses principes, reçue sans démonstration, par la foi. La îoi chrétienne, science des principes de l'univers, sc fonde sur l'autorité, non pas d’un homme, comme Pythagore, mais do Dieu lui-même. CHAPITRE V 23,2 — 24,3 51 parmi les mercenaires, et parmi ceux-ci un très grand nombre deviennent fougueux, injustes, violents et dérai­ sonnables ; les autres sont très peu nombreux. Si l’on a raison de parler ainsi, tout législateur qui possède un tant soit peu île sens pratique, établira ses lois en regardant surtout du côté de la plus grande vertu. » 3. C'est de la fidélité que nous avons besoin en toute occasion, dans la paix et en toute guerre, comme dans tout le reste de la vie. Car on dirait qu’elle est enceinte de toutes les autres vertus et qu’elle les contient. 4. « Mais le meilleur, ce n’est ni la guerre, ni la sédition ; il est détestable de les désirer, tandis que le bien excellent consiste dans la paix et la bienveillance mutuelles » l. 5. Tout ceci montre que le plus grand souhait qu’on puisse exprimer, selon Platon, c’est celui de jouir de la paix, et que la foi est d’une façon éminente, more des vertus. 1. C’est 24 donc «à juste litre qu’il est dit dans Salomon que « la sagesse est dans la bouche des hommes de foi »2, puisque Xénocrate aussi, dans son traité De l’intelligence, dit que la sagesse est la science des causes premières et de l’être intelligible, et il pense que l’intelligence est double, l'une pratique, l’autre contemplative, et que celle-ci est la sagesse humaine 2. C’est pourquoi la sagesse est intelligence, mais toute intelligence n’est pas sagesse. Or il a été indiqué que la foi est science du principe de l’uni­ vers, mais sans en être la démonstration. 3. Car il est étrange que d'un côté les sectateurs de Pylhagore de Samos, quand ils demandent les démonstrations des pro­ blèmes, considèrent le mot : « Le maître l’a dit lui-même » comme un motif de foi et se contentent de ce seul mot pour confirmer ce qu'ils ont entendu, et que, d’un autre côté. <■· ceux qui aiment contempler la vérité » 4, se mettent à refuser leur foi à un maître ccpendanl digne de foi, qui est Dieu, l’unique Sauveur, et lui réclament les preuves de 4. Cf. Platon, Rep., V, 475 p. 52 ΣΤΡύΜΑΤΕΥΣ B 4 βασάνους τδ>ν λεγομένων άπαιτεΐν παρ’ αύτοϋ. 00 δέ « δ £χων δτα άκούειν άκουέτω » λέγει. Καί τις οΰτος ; ’Επίχαρμος είπάτω· νοΟς δρη, νοΟς άκοϋει, τά δ' άλλα κωφά καί τυφλά. 5 « ’Απίστους » εΐναί τινας έπιστύφων ’Ηράκλειτός φησιν, « άκοΟσαι ούκ έπιοτάμενοι ούδ" είπείν, » ωφεληθείς δήπουθεν παρά Σολομώντος, « εάν άγαπήσης άκούειν, έκδέξη, καί εάν κλίνης τδ οΰς σου, σοφός εση. » CHAPITRE V 24,4-5 52 ce qu’il a dit. 4. Mais voici ce qu’il dit : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende i *. Et qui esbil ? Laissons parler Epicharme : « L’esprit voit, l’esprit entend, tout le reste est sourd cl aveugle ·» *. 5. Repro­ chant à certains leur incrédulité, Heraclite dit qu’« ils ne savent ni écouter, ni parler·»’, aidé sans doute par ce texte de Salomon : « Si lu aimes à écouler, tu apprendras, et si tu inclines Ion oreille, tu seras sage, a 1. Maith., 11, 15, etc. 2. Êpiciiab.mi', jragm., 249 Kaibel. 3. HihaCI h iî, fragm., 19 Bids; Sir., G, 33. 53 ΣΤΡύΜΑΤΕΊΓΣ B VI 25,1 2 3 4 26,1 2 «Κύριε, τΙς έπίστευσεν τή ακοή ήμών : > 'Ησαίας φησίν. «‘Η μέν γάρ πίστις έξ ακοής, ή δέ ακοή διά ρήματος θεοΟ, » φησίν ό απόστολος. <χ Πώς ουν έπικαλέσονται εϊς 8ν ούκ, έπίστευσαν ; Πώς δέ πιστεΰσουσιν ου ούκ ήκουσαν ; Πώς δέ άκούσουσι χωρίς κηρύσσοντας; Πώς δέ κηρύξωσιν, εάν μή άποσταλώσι; Καθώς γέγραπται* ώς ωραίοι οί πόδες τών εύαγγελιξομένων τά αγαθά. » ‘Ορδς πώς ανάγει τήν πίστιν δι’ άκοής καί τής τών αποστόλων κηρύξεως έπί τδ ρήμα κυρίου: καί τδν υίδν τοΟ θεοΟ ; Ούδέπω συνίεμευ άπόδειξιν είναι τδ ρήμα κυρίου ; ‘Ώσπερ ουν τδ σφαιρίξειν ούκ έκ τοΟ κατά τέχνην πέμποντος τήν σφαίραν ήρτηται μόνον, αλλά καί τοΟ εύρύθμως αποδεχόμενου προσδει αύτώ, ϊνα δή κατά νόμους τούς σφαιρητικούς τδ γυμνάσιου έκτελήται, οϋτω και τήν δι­ δασκαλίαν άξιότηστον είναι συμ6έ6ηκεν, δταν ή πίστις τών άκροωμένων, τέχνη τις ώς είπείν ύπάρχουσα φυσική, πρδς μάθησιν συλλαμθάνη. Συνεργεί οΰν καί γή γόνιμος ύπάρχουσα πρδς τήν τών σπερ­ μάτων καταβολήν. Ούτε γάρ τής άρίστης παιδεύσεως δφελός τι άνευ τής τοϋ μανθάνοντος παραδοχής ούτε μήν προφη­ τείας [ούτε ", τής τών άκουόντων εύπειθείας μή παρούσης. Καί γάρ τά κάρφη τά ξηρά, έτοιμα δντα καταδέχεσθαι τήν a. ,οΐίτι] Sylburg SUïlilin : οδτε <ιύλγγ.:λίου> Mayor ούτε <χη| ξεω;>* Scbwarlz 1. Rom., 10,14-17 ; ci. Is., 53,1 ; 52, 7. 2. CL Pi-utauqvb, Moral., 38 c, 582 f. CHAPITRE VI 25,1 —26,2 53 Chapitre VI Rapports de la foi avec le repentir, avec la charité, avec la gnose. 1. «Seigneur, qui a cru à notre enseignement ? > dit 25 Isaïe. «Car la foi vient de l’enseignement, et l’enseigne­ ment se fait par la parole de Dieu », dit l’Apôtre. 2. « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pus entendu parler ? Et comment, en entendront-ils par­ ler sans quelqu’un qui prêche ? Et comment y aurait-il des prédicateurs, si l'on n’en a point envoyé ? Selon qu’il est écrit : Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent le bonheur)1. 3. Vois-tu comment il fait remonter la foi, par l’enseignement et la prédication des apôtres, jus­ qu'à la parole du Seigneur et jusqu’au Fils de Dieu ? Est-ce que nous ne comprenons pas déjà que c’est la parole du Seigneur qui fait preuve ? 4. De même que le jeu de balle ’ ne dépend pas seulement de celui qui envoie la balle selon les règles, niais qu’il réclame encore quelqu'un qui la reçoive au même rythme, pour que, d'après les lois du jeu. la partie puisse se faire, de même la doctrine enseignée se trouve apte à être crue quand la foi des auditeurs, étant pour ainsi dire une règle de la nature, se prèle à renseignement. 1. Si elle est féconde, la terre, elle aussi, coopère à 26 l'ensemencement. Ainsi l'on ne peut espérer aucun profit ni d une excellente formation sans la réceptivité de celui qui apprend, ni non plus de renseignement inspire sans la docilité des auditeurs. 2. De fait, les brindilles sèches, parce qu’elles sont prêtes à recevoir la puissance combus­ tive. prennent feu facilement, et la pierre qui est bien 54 ΣΤΡΩΝΑΤΕΓΣ B δύναμιν τήν καυστικήν, £δον έξάπτεται, καί ή λίθος ή Βρυλουμένη έλκει τδν σίδηρου διά συγγένειαν, ώσπερ καί τδ δάκρυον τδ σούχινον έπισπδται τά κάρφη καί τδ ήλεκτρου τάς άχυρμιάς άνακινεί· πείθεται δέ αύτοις τά έλκόμενα άρρήτω έλκό3 μευα πυεύματι ούχ ώς αίτια, άλλ' ώς συναίτια. ΔιπλοΟ τοίνυν δυτος τοΟ τής κακίας είδους, τοΟ μέυ μετά άπάτης καί τοθ ( λανθάνειν, τοΟ δέ μετά βίας άγοντος καί φέρουτος, δ θειος λόγος κέκραγεν πάντας συλλήβδην καλών, είδώς μέυ καί μάλιστα I τούς μή πεισθησομένους, δμως δ’ οδν, δτι έφ"' ήμίν τδ πείθεσθαί τε καί μή, ώς μή δχειν άγνοιαν προφασίσασθαί τινας, δικαίαν τήν κλήσιν πεποίηται, τδ κατά δύναμιν δέ έκάστου 4 άπαιτεί. Τοίς μέν γάρ δμοθ τώ θέλειν καί τδ δύνασθαι πάρεστιν, εκ συυασκήσεως ηύξηκόσι τοΟτο καί κεκαθαρμέυοις· οΐ δέ, εΐ καί μήπω δύνανται, τδ βούλεσθαι ήδη ιίχουσιν. Έργου δέ τδ μέν βούλεσθαι ψυχής, το πράττειν δέ ούκ άνευ σώμα- · 5 τος. Ούδέ μήν τώ τέλει παραμετρείται μόνφ τά πράγματα, I άλλα καί τή έκάστου κρίνεται προαιρέσει, εΐ £αδίως ε'ϊλετο, et . έφ’ οΤς ήμαρτεν μετενόησεν, εί σύνεσιν έλαβεν έφ’ οΐς έπται- | σεν, καί μετέγυω, δπερ έστί μετά ταΟτα έγνω· βραδεία γάρ γυώσις μετάνοια, γνώσις δέ ή πρώτη άυαμαρτησία. 27.1 Πίστεως ουν καί ή μετάνοια κατόρθωμα· εάν γάρ μή πιστεύση αμάρτημα εΐναι ω προκατείχετο, ούδέ μεταθήσεται· κάν μή πιστεύση κόλασιν μέν έπηρτήσθαι τώ πλημμελοΟντι, σωτηρίαν δέ τω κατά τάς έντολάς βιοθντι, ούδ*. ούτως μεταθαλείται. 2 "Ηδη δέ καί ή ελπίς έκ πίστεως συνέστηκεν. 'Ορίζονται γοΟν οι άπδ Βασιλείδου τήν πίστιν ψυχής συγκατάθεσιν πρός τι τώυ μή κινούντων αίαθησιυ διά τδ μή παρειναι. ’Ελπίς δέ 1. Cf. Platon, Ion, 533 de, etc.; II n’est pas exclu quo Clé­ ment, entende ici le mot πνιΰμ» au sons <1’ «esprit:· (un démon);· cf. Strorn., VII, II, 19, qui reprend la meme comparaison. 2. Insistance renouvelée sur la liberté de l'homme en face de l'universel appel divin, et sur la nécessité de son libre effort dan* l’ascèse : tout ceci est dirige contre le fatalisme et le «quiétisme» des gnostiques. CHAPITRE VI 26,2 — 27,2 54 connue pour cela, attire le fer par connaturalitc, tout comme la résine de succin soulève les brindilles et l’ambre jaune remue les tas de paille ; or les choses qu’elles at­ tirent leur obéissent parce qu’elles sont attirées par un souffle mystérieux : elles ne sont pas des causes, mais comme des causes conjointes *. 3. En conséquence, et comme il y a deux espèces de malice, l'une qui trompe et se dissimule, l’autre qui pousse et entraîne avec violence, le divin Logos a donc lancé comme une clameur son appel à tous les hommes à la fois, quoiqu’il connût, et fort bien, ceux qui ne se laisseraient pas convaincre ; néanmoins, parce qu’il est en notre pouvoir de nous laisser convaincre ou non, en sorte qu’on ne peut pas prétexter l’ignorance, il fait, un appel juste et ne réclame de chacun que ce qu’il peut. 4. Chez les uns il y a déjà, avec la volonté, le pouvoir d’agir, quand ils l’ont développé par l’exercice et se sont purifiés ; les autres, bien qu’ils n’aient pas encore le pouvoir, possèdent du moins le vouloir. Or le vouloir est l’œuvre de l’âme, tandis que l’agir ne se pro­ duit pas sans le corps s. 5. Et, à coup sûr, on ne mesure pas les actes seulement, d'après leur exécution, mais on les juge aussi d’après l’intention délibérée de chacun (la détermination) : le choix a-t-il été fait à la légère ? s’est-on repenti de ses fautes ? a-t-on pris conscience de scs chutes? et les a-t-on reconnues ? ce qui veut dire : les a-t-on con­ nues après coup ? Le repentir, en effet, est une connais­ sance tardive, tandis que la connaissance (tout court), c’est de n’avoir pas d’abord péché. 1. Le repentir est donc lui aussi un acte de foi : car 27 si on ne croit pas que c’est un péché qui tenait prisonnier, on ne changera pas ; et si l’on ne croit pas que le châti­ ment attend celui qui commet une faute, et. le salut celui qui vit selon les commandements, dans ces conditions non plus, on ne se convertira pas. Et voici que l’espérance également est née de la foi. 2. Les disciples de Basilide, eux, définissent la foi un assentiment de l’âme à l’un de 55 3 4 28.1 2 3 ΪΤΡΩΜΛΤΕΥΣ B προσδοκία κτήσεως άγαθοΟ· πιστήν δέ άυάγκη τήν προσδοκίαν είναι. Πιστός οέ δ άπαραβάτως τηρητικδς των εγχειρισθέντων· Εγχειρίζονται δέ ήμίν οί περί θεοϋ λόγοι καί οί θείοι λόγοι, αί έντολαί, σύν τή καταπράξει των παραγγελμάτων. Ουτός έστιν « ό δοϋλος ό πιστός ϊ», δ πρός τοΟ κυρίου < έπαινούμενος. Έπάν δέ εϊπη « πιστός ό θεός », ω άποφαίνομένω πιστεύειν άξιου μηνύει· άποφαίνεται δέ ό λόγος αύτοΟ, καί αύτδς αν εϊη πιστός ό θεός. Πώς ούν εί τδ πιστεύεις ύπολαμθάνειν έστΐ, βέθαια τά παρ’ αύτών οί φιλόσοφοι νομίζουσιν ; Ού γάρ έστιν ύπόληψις ή εκούσιος πρό αποδείξεων συγκατάθεσις, αλλά συγκατάθεσις ϊσχυρώ τινι. Τίς δ' &ν «Τη δυνατότερος θεοΟ ; ‘Η δέ απιστία ύπόληψις τοΟ άυτικειμένοι άσθενής άποφατική, καθάπερ ή δυσπιστία έξις δυσπαράδεκ-, τος πίστεως. Καί ή μέν πίστις ύπόληψις εκούσιος καί πρόληψις ευγνώμων πρό καταλήψεως “, προσδοκία δέ [δόξα]h μέλλοντος· ή οέ τών άλλων προσδοκία δόξα άδηλου· πεποίΟησις δέ διάληψις βεθαία περί τίνος. Διό πιστεύομεν, ω &ν πεποιθότες 2>μευ, εϊς δόξαν θείαυ καί σωτηρίαν· πεποίθαμεν δέ τώ μόνω θεώ, δυ γινώσκομεν ’ότι ού παραδήσεται τά καλών ήμιν έπηγγελμένα καί διά ταΟτα δεδημιουργημένα καί δεδωρημένα ύπ' αύτοΟ ήμίν εύνοϊκώς. Εύνοια δέ έστι βούλησις άγαΘών έτέρω ενεκεν αύτοΟ εκείνου· CO μέν γάρ έστιν άνενδεής a. «νγνώμων r.ait ζαταλ. Schwartz Stahlin : ià-Λΐιΐμονθί προχαταλ. L b. |δοςα] Schwartz Stühlin 1. Ps. Platon, Définit., 416. 2. AfartA.,24,45 ;25,21. 3. I Cor., 1, 9 ; 10,13 ; II Cor.. 1,18. 4. Ainsi ai-jo traduit, avec P. Nautin, et en écartant, avec Schwartz, le mm δόξα. Mais on pourrait aussi comprendre (et. Stahlîn, B. K. V., in. loc.) : «et l’attente est la représentation (δόξα) d’un h-venir» Do toutes façons le texte semble bien avoir été malmené par le copiste; et Pohlcnz propose, d'après le §27,2, d’insérer avant le premier προσν,κία cette phrase : mais l’espfc rance est l'attente confiante de l’obtention d'un bien. [Cl. M.). i 5. Cf. Pédus., I, xj, 97- CHAPITRE vi 27,2 — 28,3 55 ccs objets qui ne meuvent pas le sens parce qu’ils ne lui sont pas présents. Or l’espérance est l’attente de la posses­ sion du bien 1 ; mais nécessairement l’attente est fidèle. Fidèle est celui qui garde inviolablemcnt ce qu'on a remis entre scs mains ; or ce qui a été remis entre nos mains, ce sont les paroles qui concernent Dieu, et les divines paroles, les commandements avec l'exécution des préceptes. 3. C’est « le serviteur fidèle ■> * qui est loué par le Seigneur. Et quand l’Apôlre dit : « Dieu est fidèle » *, il indique celui qui est digne de foi quand il se révèle ; or le Logos de Dieu se révèle, et Dieu lui-méme, assurément, est digne de foi. 4. Comment donc, si croire c’est con­ jecturer, les philosophes se figurent-ils que les idées qui viennent d’eux sont sûres ? Car ce n’est pas une conjec­ ture, l’assentiment qu’on donne librement avant la dé­ monstration, quand il est donné à quelqu'un qui lient fermement. 1. Or qui peut être plus puissant que Dieu ? 28 L'incrédulité, au contraire, est une conjecture faible et négative en faveur de la proposition opposée, comme la difficulté à croire est l’attitude qui accepte difficilement la foi. Et la foi est une conjecture libre, un pré-jugement sage avant l’appréhension, mais (aussi) une attente de (cette appréhension) à venir4 ; or, dans les autres cas, l’attente est une opinion sur un objet incertain, mais dans le cas d’une vraie confiance, c’est un jugement ferme sur quelque chose. 2. C’est pourquoi nous croyons en celui à qui nous allons faire confiance pour la gloire de Dieu et notre salut ; or nous avons confiance au Dieu unique, dont nous savons qu’il respectera les belles promesses qu’il nous a faites, et ce qu'il a créé à cause d’elles, et ce qu’il nous a donné avec bienveillance B. 3. Or la bien­ veillance consiste à vouloir des biens à un autre à cause de cet autre lui-même °. Dieu, en effet, n’a besoin de 6. Définition stoïcienne (Andronicus), que Clément a pu em­ prunter Λ Philon, De plant., 106 ; cl. Pédag., loc. cil. 56 STPQMATEYS B είς ήμάς δέ ή ευεργεσία καί ή παρά τοΟ κυρίου εύμένεια καταλήγει, εύνοια θεία ουσα καί είνοια πρδς τδ εδ ποιείν * οδσα. El δέ « τω 'Αβραάμ πιστεύσαντι έλογίσθη είς δικαιοσύνην », j σπέρμα δέ ‘Αβραάμ ημείς δι’ ακοής, καί ήμϊν πιστευτέον. | Ίσραηλίται γάρ ήμεϊς οΐ μή διά σημείων, δι’ άκοής δέ εύπει- I θείς. Διά τοΟτο « εύφράνθητι, στείρα ή ού τίκτουσα, £ήξον 1 καί βόησον », φησίν, « ή ούκ ώδίνουσα· δτι πολλά τά τέκνα τής έρημου μάλλον ή τής έχούσης τδν άνδρα ». « Έβίωσας είς τδ περίφραγμα τοΟ λαοί), ένευλογήβησαν τά τέκνα σου είς 1 G τάς σκηνάς τών πατέρων. .♦ E’ δέ αί αύταί [αί] μοναί ύπδ I τής προφητείας ήμϊν τε αδ καί τοϊς πατριάρχαις καταγγέλ- ,| 29.1 λονται. εις άμφοίν ταΐν διαΟήκαιν δείκνυται ό θεός. Επιφέρει γοΟν σαφέστερον· « έκληρονόμησας τήν διαθήκην τοΟ’Ισραήλ », . τή έξέθνων κλήσει λέγων, τή στείρα ποτέ τούτου τοΟ άνδρός, 2 δς έστιν δ λόγος, τή έρήμω πρότερον τού νυμφίου, ο. Ό δέ δίκαιος έκ πίστεως έ,ήσεται. » τής κατά τήν διαθήκην καί τάς έντολάς, επειδή δύο αυται όνόματικαί χρόνω, καθ’ήλικίαν καί προκοπήν οικονομικές δεδομέναι, δυνάμει μία ουσαι, ή μέν παλαιά, ή δέ καινή, διά υΙοΟ παρ’ ένδς θεοΟ χορηγούνται. 3 ’>Η καί δ άπόστολος έν τή πρδς 'Ρωμαίους επιστολή λέγει· « δικαιοσύνη γάρ θεού έν αύτφ άποκαλύπτεται έκ πίστεως εις πίστιν », τήν μίαν τήν έκ προφητείας είς εύαγγέλιον τετε-'< λειωμένην δι’ ένδς καί τού αυτού κυρίου διδάσκων σωτηρίαν. 4 « Ταύτην» , έφη, « παρατίθεμαι σοι τήν παραγγελίαν, τέκνον Τιμόθεε, κατά τάς προαγούσας επί σέ προφητείας, ϊνα στρατεύση έν αύταΐς τήν καλήν στρατείαν, έχων πίστιν καί άγα4 1. Cf. Philon, Quod del. put., 55 ; Quod Deus sit immut., 56. I 2. Gen., 15, 16 ; Hom., \, 3 ; etc. 3. Is., 54. 1 ; ci. Gal.. 4, 27. 4. Ceci n’est pas dans Γ Écrit ure, mais ci. peut-être Is., 54, 2 s; mais c'cst h nous autres qu’aboutissent la bienfai­ sance et la faveur du Seigneur, qui sont une bienveillance divine et une bienveillance qui va jusqu’au bienfait. 4. Si « à Abraham sa foi fut imputée à justice > ’, et si nous sommes, par la parole entendue, la descendance d’Abraham, nous aussi, nous devons croire. Car nous sommes les enfants d’Israël, dociles non pas à cause des signes, mais à cause de la parole entendue. 5. C’est pourquoi il est dit : « Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes pas, fais éclater et élève ta voix, toi qui n’éprouves pas les douleurs ; car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de la femme qui a un mari ·> *. « Tu as vécu pour entrer dans l'enceinte réservée à ton peuple, tes enfants ont été bénis pour occuper les tentes de tes pères 4. » 6. El si la prophétie nous annonce, à nous et aux patriarches, les mêmes demeures, c’est qu’un seul Dieu est désigné par les deux Testaments s. 1. L’Écri- 29 turc ajoute d’ailleurs encore plus clairement : « Tu as reçu en héritage le testament d’Israël *>, s’adressant à ceux qui sont appelés parmi les Gentils, à la femme autrefois stérile de ce mari qui est le Logos, à celle qui était auparavant délaissée par son jeune époux. 2. « Qui est juste vivra par la foi » ·, de la foi conforme au (Nouveau) Testament et aux commandements, puisque ces Testaments qui sont deux par le nom et par le temps, ayant, été conclus par l’économie divine en tenant compte de l’âge et du pro­ grès, et qui ne possèdent pourtant qu'une seule efficience, l’Ancien et le Nouveau, par l’intermédiaire du Fils, nous viennent du Dieu unique. 3. De même l’Apôtre dit encore dans son Epitre aux Romains : « Car la justice de Dieu se révèle en lui, (venant) de la foi pour la foi > 7 enseignant ainsi un seul salut accompli de la prophétie, jusqu’à l'Evangile par l’intermédiaire de l’unique et même Seigneur. 4. Il disait encore : « Voici la consigne que je te donne, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet : Mène selon ces prophé­ tie Stkomateb B. « 57 30.1 2 3 4 34.1 2 ΣΤΡΟΜΑΤΕΥΣ B Θήν συνείδησιν, ήν τινες άπωσάμενοι -περί τήν πίστιν έναυά-fl γησαν », οτι τήν θεόθεν ήκουσαν συνείδησιν άπιστία κατεμίαναν. Ούκουν ετ* εΙκότως <ώς>* πρόχειρον τήν πίστιν Οια6λη·, J τέον, ώς εύκολόν τε καί πάνδημον καί προσέτι τών τυχόντων.,« Ε3 γάρ ανθρώπινον ήν τδ έπιτήδευμα, ώς “Ελληνες ύπέλαδον, Η κ&ν άπέσβη· ή δέ αύξει b ούκ έστιν ένθα ούκ έστιν. ΦημΙ ■ τοίνυν τήν πίστιν, είτε ύπδ άγάπης έθεμελιώθη είτε καί ύπδ φόβου, η φασιν οί κατήγοροι, Βείόν τι είναι, μήτε ύπδ άλλης φιλίας κοσμικής διασπωμένην μήτε ύπδ φόΒου παρόντος διαλυομένην. *Η μέν γάρ αγάπη τή πρδς τήν πίστιν φιλία τούς πιστούς ποιεί, ή δέ πίστις έδρασμα αγάπης άντεπάγουσα τήν I εύποιίαν· 'ότε καί τοϋ νόμου παιδαγωγός φόβος, άφ* ών ' πισ-ξτεύεται, καί φόθος είναι πιστεύεται. El γάρ έν τώ ένεργείν τδ είναι δείκνυται, 8 δέ μέλλων καί απειλών, ούχί δέ ενεργών καί παρών, πιστεύεται καί [τό]1*I* II, είναι πιστευόμενος ούκ αύτδς , τής πίστεως γεννητικός, ο γε πρδς αύτής αξιόπιστος είναι δοκιμασθείς. Θεία τοίνυν ή τοσαύτη μεταβολή έξ άπιστίας πιστόν τι<να>*' γενόμενον καίτή έλπίδι καί τώ φόβω πιστεΟσαι. Καί δή ή πρώτη πρδς σωτηρίαν νεΟσις ή πίστις ήμίν αναφαίνεται,:" μεθ’ ήν φόβος τε καί ελπίς καί μετάνοια σύν τε έγκρατεΐβ καί ύπομονή προκόπτουσαι άγουσιν ήμας έπί τε αγάπην έπί τε γνώσιν. ΕΙκότως ούν δ απόστολος Βαρνάβας α άφ* οδ > a. b. <·. tili : <1. e. <ώς> Tengblad Polior ίύποιιαν ors... φόδος, io' ών... sic interpungere proponit Nau­ ιντοιίαν, 5τ«... çiiSoç άφ’ ών... Sthblin [τό] Slahlin πνα Mayor ; τι I. 1. 1 Tim., 1, 18-19. 2. Ainsi font les gnostiques, à qui la simple foi ne suffit pal ; cf. Slrom., V, in. 18; G.C.S. II, p. 337 ; VU, xvi, 97; G.C.3. III, p. 69. OniGÈNE, In Joann., V, S, p. 105 Pr. CHAPITRE VI 29,4 — 31,2 57 ties le beau combat, en gardant la foi et une bonne concicnce ; certains, y ayant renoncé, ont fait naufrage dans la foi i l, parce qu’ils ont souillé par leur incrédulité cette conscience qui leur venait de Dieu. 1. Il n’y a donc plus de raison d’accuser la foi comme 30 quelque chose de commun, de facile et de vulgaire s, et en outre de fortuit. Si, en effet, la chose était humaine, comme les Grecs l’ont supposé, elle se serait éteinte ; mais elle sc répand et il n’y a pas d’endroits où on ne la trouve pas. 2. J’affirme donc de la foi, soit qu’elle repose sur le fondement de la charité, soit, comme disent ses détrac­ teurs, qu'elle repose sur celui de la crainte, qu’elle est quelque chose de divin, puisqu’elle n’est pas tiraillée par quelque affection terrestre, ni dissoute par une crainte présente. 3. Car c’est la charité qui fait les croyants par l’affection qu’elle leur donne pour la foi, mais, d’autre part, la foi, rendant à la charité son bienfait, est aussi son fondement : lorsque la crainte est le pédagogue de la loi, à partir du moment où l’on croit, l’existence de la crainte, clic aussi, est objet de foi. 4. Si, en effet, l’exis­ tence sc manifeste dans une action exercée, la crainte qui concerne l’avenir, qui menace mais n’agit pas et n’est pas présente, est objet de foi, et si son existence est objet de foi, elle n'est pas elle-même génératrice de la foi, puisque c’est la foi précisément qui la fait reconnaître comme digne d'être crue. I. C’est donc une chose divine qu’un si grand change- 31 ment : passer de l’incrédulité à la foi et commencer à croire par l’espérance et par la crainte. Précisément ainsi la foi nous apparaît comme le premier mouvement qui incline au salut ; après quoi, la crainte, l’espérance et le repentir, sc développant avec la maîtrise de soi et la constance, nous conduisent jusqu’à la charité et à la gnose2. L’apôtre 3. Sur les rapports des différentes vertus avec la foi, voir Introd., p. 17-19- 58 ΣΤΡΩΜΛΤΕΓΣ B φησίν < έλαβον, μέρος έσπούδασα κατά μικρόν ύμιν πέμψαι, ϊνα μετά τής πίστεως ύμων τελείαν έχητε καί τήν γνώσιν. Τής μέν οδν πίστεως ήμών είσιν οί συλλήπτορες φόβος καί ύπομονή, τά δέ συμμαχοΟντα ήμΐν μακροθυμία καί εγκράτεια. Τούτων οΰν j, φησί, < τά πρδς τδν κύριον μενόντων άγυώς, συνευφραΐνονται αύτοΐς σοφία, σύνεσις, έπιστήμη, γνώσις >. 3 Στοιχείων γοθν <ούσών>“ τής γνώσεως τών προειρημένων άρετών στοιχειωδεστέραν είναι συμβέβηκε τήν πίστιν, ούτως άναγκαίαν τφ γνωστική ύπάρχουσαν, ώς τώ κατά τδν κόσμον τόνδε βιούντι πρδς τδ £ήν τδ άναπνεΐν, άς ο’ άνευ τών τεσ­ σάρων στοιχείων ούκ έστι 4ήν, ούδ' άνευ πίστεως γνώσιν έπακολουθήσαι. Αϋτη τοίνυν κρηπίς άληθείας. a. <ούσδν> Schwarlx CHAPITRE VI 31,2-3 58 Barnabe a donc raison de dire : « De ce que j’ai reçu, j'ai tâché de vous faire part un peu dans cette lettre, afin qu’avec votre foi vous ayez aussi la perfection de la gnose. Or notre foi a pour aides la crainte et la constance, et nos alliés sont la longanimité et la maîtrise de nous-mêmes. Ces vertus, dit-il, demeurent-elles pures devant le Sei­ gneur, elles trouvent la joyeuse compagnie de la sagesse, de l’intelligence, de la science et de la gnose ·> *. 3. Ce qu’il en faut conclure, en tout cas, c’est que, les vertus susdites étant les cléments de la gnose, la foi est encore plus fondamentale, aussi necessaire au gnostique que la respiration, pour vivre, à celui qui vit dans notre monde; et comme sans les quatre éléments il n’est pas possible de vivre, de même sans la foi il n’y a pas de gnose. La foi est donc la base de la vérité *. 1. Ép, de Barn., 1,5; 2, 3. 2. Cf. Introd., p. 19 ; Foi et Gnose, p. 49. ΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B 59 VU 22 1 2 3 4 33,1 θ’1 δέ τοΟ φόδου κατηγοροΟντες κατατρέχουσι τοΟ νόμου, εί δέ τοΟ νόμου, δήλόν που ώς καί τοΟ δεδωκότος τδν νόμον θεοΟ. Τρία γάρ ταΟτα έξ ανάγκης ύφέστηκεν περί" τδ ύποκείμενον, ό διοικών, ή διοίκησις, τδ διοικοΰμενον. Εί γοΟν καθ' ύπόΟεσιν έξέλοιεν τδν νόμον, ανάγκη δήπου έκαστον 8ς άγεται ύπδ έπιθυμίας, ήδονή χαρισάμενον άμελεΐν μέν τοΟ καλός έχοντος, ύπερφρονεϊν δέ τού θείου, άσεβειν δέ άμα και άδικείν άοεώς άποσκιρτήσαντα τής αλήθειας. Ναι, φασίν, άλογος εκκλισις δ φόβος έστί καί πάθος. Τ( σύ λέγεις ; Καί πώς δν σοι Ετι σώζοιτο ουτος ό δρος διά λόγου δοθείσης μοι τής εντολής; ’Εντολή δέ Απαγορεύει, τδν φόβον έπαρτώσα διά παιδείαν τών ούτως έπιδεχομένων νουθετεΐσθαι. Ού τοίνυν άλογος ό φόβος, λογικός μέν ουν· πώς γάρ οί, παραινών « ού φονεύσεις, ού μοιχεύσεις, ού κλέψεις, ού ψευ­ δομαρτυρήσεις x ; Άλλ’ εί σοφίζονται τά όνάματα, εύλάβειαν καλούντων ot φιλόσοφοι τδν τοΟ νόμου φόβον, εύλογον οδσαν έκκλισιν. Όνοματομάχους τούτους ούκ άπδ τρόπου δ Φασηλίτης έκάλει a. .τιρϊ Hiller : τλ'Λ L 1. Π s'agit des stoïciens, pour qui la crainte est une passion dérai­ sonnable, indigne du sage (v. ci-dessous, 3 ; Stoic. vel. {rag»)., 175, 631 ; Chrysiι·ι·ι·, jragm. mor., 411). Cette formule reparaît plusieurs fois chez Clément, Péd., I, xiu, 1 ; G.C.S. 1, p. 150 ; Strom., Il, jx. 40 ; IV, ni, 11 ; G.C.S. II, p. 253). Contre les stoïciens, Clément justifie d'après l’Ecriture la crainte de Dieu (Cf. supra, n, 4). 2. £>.,20, 13-1 fi. 3. Les stoïciens appellent circonspection (εύλΐό:·.*) cette · abs­ tention raisonnable» qu'Aristote (II·;:. αςίτών 1250 b 12} rat­ tachait Λ la τ.υφρ’,τύ-,τ, (5/. vet. {ragm., Ill, 175, 431 ; Cicéron, Tuse., IV, C, 13 ; Plutarque, Mor., 1037 fj. I ■J CHAIMTHE VU 32,1 — 33,1 59 Chapitre VII Justification de la crainte de Dieu. 1. Ceux qui disent du mal de la crainte attaquent 32 la loi. et s’ils attaquent la loi, il est assez évident qu’ils attaquent aussi Dieu qui a donné la loi. Car il faut bien qu’il y ait ces trois choses par rapport à l’objet en ques­ tion ; celui qui gouverne, son gouvernement, ce qui est gouverné. 2. En tout cas, si l'on supprimait par hypo­ thèse la loi, il s’ensuivrait bien nécessairement que tout homme qui se laisse conduire par le désir, négligerait, en s'abandonnant au plaisir, ce qui est bien, mépriserait ce qui est divin, vivrait à la fois dans l’impiété et l’injustice parce qu’ilse serait écarté sans crainte des voies de la vérité. 3. — Oui, disent-ils, la crainte est une abstention dé­ raisonnable et une passion. — Que dis-tu ? Et comment pourrais-tu encore maintenir cette définition, quand le commandement m'a été donné par le Logos ? Le com­ mandement défend et, pour leur formation, il suspend lu crainte sur la tête de ceux qui sont susceptibles ainsi d'être avertis. 4. La crainte n’est donc pas déraisonnable, elle est en vérité conforme au Logos ; comment ne le serait-elle pas quand elle exhorte à « ne point tuer, à ne point com­ mettre d’adultère, à ne point voler, à ne point porter de faux témoignage » 2 ? Mais s’ils veulent sophistiquer avec les noms, que les philosophes appellent circonspection la crainte de la loi, puisqu’elle est une abstention fondée en raison3 ! 1. Dis- 33 putcurs de mots ! Critolaos de Phasélis n'avait, pas tort de les appeler ainsi. Voilà maintenant qu’à ceux qui nous Dans le langage biblique et chrétien, Γ<ύλ«δ£!« est la crainte de Dieu (Héb., 5, 7 ; 12, 28 . Polyc., 6. 3J. 60 ΣΤΡΟΜΑΤβΤΣ B Κριτόλαος. ’Αστεία μέν ουν ήδη καί καλλίστη πέφηνε τοίς έγκαλοϋσιν ήμίν ή εντολή δνόματος εναλλαγή νοηθείσα. Ή 2 οΰν εύλάβεια λογική δείκνυται, του βλάπτοντος έκκλιοις ουσα, έξ ής ή μετάνοια τών προημαρτημένων φύεται. < Άρχή γάρ σοφίας φόβος κυρίου, σύνεσις δέ άγαθή πάσι τοίς ποιοϋσιν αύτήν. ϊ> Τήν σοφίας λέγει ποίησιν, ή έστι φόβος θεοΟ δδοποιών εις σοφίαν. Et δέ ό νόμος φόβου έμποιητικός, άρχή 3 σοφίας γνώσις νόμου, καί ούκ έστιν άνευ νόμου σοφός “Ασο­ φοι τοίνυν οί -παραιτούμενοι τδν νόμον, ώ Επεται άθεους •1 αύτούς λογίξεοθαι. Παιδεία δέ άρχή σοφίας. « Σοφίαν δέ καί παιδείαν ασεβείς έξουθενήσουσιν ο, λέγει ή γραφή. Τίνα δέ τά φοβερά ό νόμος καταγγέλλει, Οεασώμεθα. Et 34,1 μέν τά μεταξύ αρετής καί κακίας, οΐον πενίαν καί νόσον καί άδοξίαν καί δυσγένειαν καί δσα παραπλήσια, ταΟτα μέν καί οί κατά πόλιν νόμοι προτείνοντες επαινούνται, καί τοίς έκ Περιπάτου τρία γένη τών αγαθών είσηγουμένοις καί τά τούτων έναντία λογιξομένοις είναι κακά άρμόνιος ήδε ή 2 δόξα· ήμιν δέ δ δοθείς νόμος τά τώ δντι κακά άποφεύγειν προστάττει, μοιχείαν, άσέλγειαν, παιδεραστίαν, άγνοιαν, αδι­ κίαν, νόσον ψυχής, θάνατον, ού τδν διαλύοντα ψυχήν άπδ σώματος, άλλά τδν διαλύοντα ψυχήν άπδ άληθείας· οειναί γάρ καί φοβεραί τώ δντι κακίαι αυται καί αί άπδ τούτων ένέργειαι· 3 X ού μήν άδίκως > έκτείνεσθαι « δίκτυα πτερωτοϊς » λέγουσιν ο' χρησμοί οί θειοι, κ αύτοί γάρ α’μάτων μετέχοντες Οησαυ4 ρίξουσιν έαυτοίς κακά· » πώς ουν ίτι ούκ άγαθδς δ νόμος πρός τινων αιρέσεων λέγεται έπιβοωμένων τδν Λπόστολον λέγοντα e διά γάρ νόμου γνώσις αμαρτίας λ ; Πρδς οΰς φαμεν· 1. Ργορ.,1, 7 ; Ps.,110,10. 2. Prop., 1, 17. 3. Aristote [Elit. jVrc., 1, 8, 1098 b 12) distingue les biens exté­ rieurs, les biens du corps, les biens de )’Amc. Cf. Strom., IV, xxvi, 166;G.C.S. II, p. 322. 4. Proc., 1, 17-18 (LXX). 5. Rotn., 3, 20. Au dire d'OnicÈNU, In Rom. Co/nm., III, G ; P. G., 14, 941, Marcion utilisait ce texte pour condamner la Loi. CHAPITRE VH 33,1 —34,4 60 blâmaient, le commandement apparaît agréable et très beau, dès lors qu’ils se le représentent sous un autre nom. 2. On montre alors que In circonspection est raisonnable, puisque celui qui faisait le mal s’en abstient, d’où naît le repentir des fautes précédentes. « Car la crainte du Sei­ gneur est principe de sagesse, et une bonne intelligence pour tous ceux qui la pratiquent » x. Il parle de la pra­ tique de la sagesse, qui consiste dans la crainte de Dieu menant à la sagesse. 3. Or si la loi engendre la crainte, le principe de la sagesse est la connaissance de la loi, et il n’y a pas de sage sans la loi. Ils manquent donc de sagesse, ceux qui cherchent à écarter la loi, et par consé­ quent ils sont à considérer comme athées. 4. La disci­ pline est principe de sagesse ; mais u les impies, dit l’Écriture, mépriseront la sagesse et la discipline »2. 1. Examinons les choses effrayantes que la loi nous 34 annonce. Si ce qui est intermédiaire entre la vertu et le vice, comme la pauvreté, la maladie, une réputation obscure et une basse naissance, et toutes situations sem­ blables, si tout cela les lois de la cité le mettent en avant avec éloge, les Pcripatéticiens alors, qui enseignent trois espèces de biens et considèrent leurs contraires comme des maux, se trouvent d’accord avec cette opinion 3 ; 2. mais pour nous, la loi qui nous a été donnée nous prescrit d’éviter les véritables maux, l’adultère, l’impudi­ cité, la pédérastie, l’ignorance, l’injustice, la maladie de l’âme, la mort, non pas celle qui sépare l’âme du corps, mais celle qui sépare l’âme de la vérité ; voilà les vrais défauts, redoutables et effrayants, comme sont aussi leurs effets ; 3. «il ne faut pas tendre injustement», disent les oracles divins, « des filets devant la gent ailée », « car, par­ tageant ces crimes, on s'amasse pour soi-même des trésors de maux»4. 4. Comment donc encore la loi n’csl-elle pas dite bonne par certains hérétiques qui invoquent cette parole de l’Apôtre : « C’est la loi qui a donné la connaissance du péché ό 6 ? A ceux-là nous affirmons : la 61 ίΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B ô νόμος ούκ έποΐησεν, άλλ* εδειξεν τήν άμαρτίαν· προστάξας 5 γάρ & ποιητέον ήλεγξε τά μή ποιητέα. Άγα8ο0 δέ τό μέν σωτήριον έκδιδάξαι, τδ δέ δηλητήριου έπιδείξαι, καί τώ μέν χρήσθαι συμβουλεΟσαι, τδ δέ άποφυγείν κελεϋσαι. Αύτίκα δ Απόστολος, 8ν où συνιασι, γνώσιν εΐπεν αμαρτίας 35,1 2 διά νόμου πεφανερώσβαι, ούχί ύπόστασιν ε’ληφέναι. Πώς δ’ ούκ αγαθός δ παιδεύωυ νόμος, « δ παιδαγωγός εις Χριστόν » δοθείς, ϊνα δή έπιστρέψωμεν διά φόβου παιδευτικός κατευδυ3 νόμενοι πρδς τήν διά Χριστού τελείωσιν : n Ού βούλομαι », φησίν, « τδν 9άνατον τού αμαρτωλού ώς τήν μετάνοιαν αύτοΟ ». Μετάνοιαν δέ έντολή ποιεί κωλυτική μέν τών μή 1 ποιητέων, έπαγγελτική δέ τών εύεργεσιών. Θάνατον, οΊμαι, τήν άγνοιαν λέγει· καί « δ εγγύς κυρίου πλήρης μαστίγων· » ό συυεγγίζων δηλονότι τή γνώσει κινδύνων, φόΒων, άνιών, θλίψεων διά τόν πόθον τής αλήθειας Απολαύει· « υιός γάρ πεπαιδευμένος σοφός Απέβη, καί διεσώθη Από καύματος υ'ίός νοή5 μων, υιός δέ νοήμων δέξεται έντολάς ». Καί Βαρνάβας δ απόστολος u ούαί ot συνετοί παρ' έαυτοίς καί ενώπιον αύτών επιστήμονες » προστάξας έπήγαγεν· α πνευματικοί γενώμεδα, ναός τέλειος τώ θεώ. Έφ’ "όσον έστίυ έφ’ ήμίν, μελετώμεν τδν φόβον του βεοΟ καί φυλάσσειν άγωνιζώμεθα τάς έντολάς αύ­ τοΟ, ϊνα έν τοίς δικαιώμασιν αύτοΟ εύφραυΟώμεν ». °Ό6εν ♦ Αρχή σοφίας φόβος δεοϋ β δείως λέλεκται. I , S . 1 I J j / 1 Ί 1. Idée stoïcienne (cf. Pédag., l, ιιι, 8; vin, 65; G.C.S. I, p. 95, J 128; Strom., I, xxv, 166; S.C. p. 164) que Clément combine ici I avec S. Pau) (J?om,, 5, 13 : 7, 7) pour montrer qno lu Loi n’eSl pas la cause du péché. 2. Gai., 3, 24. 3. Ez., 33, I l ; ci. 18, 23 et 32, souvent cités par Clément ; v. Pex. infra xv, 68. 4. Ci. Judith, 8, 27. Clément interprète ce texte dans le sens de son idéal r. gnostiquO » ; celui qui s'approche de la gnose (le texte porte : du Seigneur !) doit s’attendre à des souffrances de tout genre, * à cause de son désir do la vérité ». Cf. supra. n, 4. 5. Prov., 10, 4 sq. (LXXJ. Clément entend ici, d'après les LXX, le feu comme symbole du châtiment. 6. le., 5, 21.* CHAPITRE VU 34,4 — 35,5 61 loi n’a pas fait, mais elle a montré le péché ; car ayant, prescrit ce qu’il fallait faire, elle a réprouvé ce qu’il ne fallait pas faire l. 5. Or il appartient à ce qui est bon d’enseigner ce qui est salutaire, et de montrer ce qui est pernicieux, de conseiller la pratique de l’un et d’inviter à fuir l’autre. I. Ainsi l’Apôtre, qu'ils ne comprennent pas, dit que 35 la connaissance du péché a été mise en évidence par la loi, mais que ce n’est pas de la loi que le péché tient son existence. 2. Et comment la loi ne serait-elle pas bonne, dans son rôle d’éducatrice, elle qui a été donnée comme « le pédagogue qui conduit au Christ » !, afin que, droitcment formés par la crainte, nous nous dirigions vers la perfection qui sc réalise par le Christ. 3. « Je ne veux pas, dit ΓEcriture, la mort du pécheur, mais son repen­ tir » ’. Le commandement crée le repentir, en interdisant ce qu’il ne faut pas faire, et en prescrivant les bonnes actions. 4. C’est l’ignorance, je suppose, qu’il appelle mort ; et. « celui qui est près du Seigneur est couvert de coups de fouet » * : c’est évidemment celui qui s’approche de la gnose, car il jouit, ù cause de son désir de la vérité, d< s dangers, des craintes, des afflictions, des accablements ; «en effet, un fils bien élevé est devenu sage, un fils pru­ dent a échappé au feu, et un fils prudent accueillera les commandements » 5. 5. El l’apôtre Barna hé, ayant cité d’abord ce texte : « Malheur à ceux qui sont intelligents à leurs propres yeux et. qui sc croient pourvus de science b ·, ajouta : « Devenons spirituels, un temple parfait pour Dieu. Autant qu’il est en nous, exerçons-nous à la crainte de Dieu et luttons pour garder ses commandements, afin de trouver la joie dans scs justifications b D’où la parole divine : « La crainte de Dieu est principe de sagesse b 78. 7. Xp. de Barn., 4, 11 ; cf. h., 33, 8. 8. Proc-, 1, 7. 62 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B VIII ’Ενταύθα οί άμφί τον Βασιλείδην τούτο εξηγούμενοιτο ρητόν | αύτόν φασιν ’'Αρχοντα έπακούσαντα τήν φάσιν τοΟ διακονουμένου πνεύματος έκπλαγήυαι τώ τε άκούσματι καί τφ θεάματι παρ’ έλπίδας εύηγγελισμένου, καί τήν εκπληξιν αύτοϋ φόβον : κληθήναι αρχήν γενόμενον σοφίας φυλοκρινητικής τε καί δια- ι κριτικής καί τελεστικής καί άποκαταστατικής- ού γάρ μόνον I τόν κόσμου, άλλα καί τήν εκλογήν Οιακρΐυας δ επί πάσι προ- , 2 πέμπει. *Έοικε δέ καί Ούαλεντίυος έν τινι έπιστολή τοιαυτά τινα έν νώ λαδών αύταις γράφειν ταΐς λέξεσι· « Καί ώσπερεί φόβος επ’ εκείνου τού πλάσματος ύπήρξε τοις άγγέλοις, ‘ότε I μείζονα έφθέγξατο τής πλάσεως διά τδν άοράτως έν αύτδ σπέρμα δεδωκότα τής άνωθεν ούσίας καί παρρησιαζόμενον· 1 3 οΰτω καί έν ταΐς γευεαις τών κοσμικών ανθρώπων φόβοι τά ί έργα τών ανθρώπων τοις πσιοϋσιν έγένετο, οίον άνδριάντες 4 καί εικόνες καί πάνθ’ δ χείρες άνύουσιν εις όνομα θεοΟ· εϊς | γάρ ονομα ’Ανθρώπου πλασθείς Άδάμ φόβον παρέσχεν προόν- | τος ’Ανθρώπου, ώς δή αύτοΟ έν αύτώ καθεστώτος, καί κατεπλάγησαν καί ταχύ τό έργου ήφάνισαν. »1 2 36,1 1. Cf. Extraits de Théodole, 16 ; S- C., p. 88-89 ; cl infra, 38, 1. Pour Basilide, ('Archonte, chef des mauvais anges et dieu des Juifs (Cf. Ikènék, Adv. Haer., I, 26, 6), assistant au baptême de Jésus, aurait été frappé de stupeur en voyant la colombe et en entendant la voix céleste, et Cette crainte aurait donné naissance à Fcon Sophia (x sagesse»}, selon une exégèse fantaisiste de Pro»., 1, 7. 2. Sur cc passage do Valentin, qui n’est pas sans rapport avec l’exégèse de Basilide, voir F. M. Sagna an, La gnose valentinienne, Paris, 1967, p. 121-122; et cf. le fragment d'Héradêon cité pari Origène (Joli. Comm., XIII, 50, p. 278-279 Pr.), SaGNard, op. cil,, p. A89. Selon ce mythe, les anges du démiurge auraient créé Phommc1 à leur insu, une semence spirituelle aurait été déposée dans l’homme: quand ils s’en aperçurent, les anges furent saisis d’effroi, part" CHAPITRE Vili 30,1-4 62 Chapitre VIII Même sujet, à propos des opinions de Basilide et de Valentin. 1. C’est ici que les sectateurs de Basilide, expliquant 36 ce texte de l'Ecriture, disent que ΓArchonte lui-même, ayant entendu parler ΓEsprit dans son rôle de ministre *, fut stupéfait d'être évangélisé par audition et vision à la fois, au delà de toute espérance ; que sa stupeur fut appe­ lée Crainte, et que celle-ci est devenue le principe d’une Sagesse qui distingue les hommes en catégories, les per­ fectionne et les rétablit dans l’état originel ; car ce n’est pas seulement le monde mais c’est aussi l’élite que le maître suprême émet par sélection. 2. C’est aussi, semble-t-il, après avoir conçu ces mêmes pensées que Valentin, dans une lettre, écrit expressément ceci : «Comme si les anges s’étaient mis à craindre cette créature, lors­ qu’elle fit entendre des paroles dépassant sa condition créée, grâce «à celui qui avait mis en elle invisiblement une semence de l’essence d’en haut, et qui parlait libre­ ment ; 3. de même, au temps des générations d’hommes cosmiques, les œuvres humaines devinrent, pour ceux qui créaient les hommes, des objets de crainte, par exemple les statues et les images, et tout ce que des mains accom­ plissent au nom de Dieu ; 4. ainsi Adam, formé au nom de l’Homme, inspira la crainte de l’IIomme préexistant, en tant que ce dernier résidait en lui ; ils furent donc frap­ pés de terreur et firent rapidement disparaître leur œuvre ?2. qu’ils voyaient en lui le représentant de l’homme archétypique, «l’homme préexistant» (cf. G. Quispel, La conception de l'homme dans la gnose Valentinienne, Eranos-Jahrbuch, XV, 1947, p. 266-268). 63 37.1 2 3 4 5 6 38.1 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B Μιδςδ’ οό'σης άρχής, ώς δειχθήσεται ΰστερον, τερετίσματα καί μινυρίσματα άναπλάσσοντες οϊδε οΐ άνδρες φανήσονται. Επειδή δέ έκ νόμου καί προφητών προπαιδεύεοθαι διά κυρίου τώ Οεώ συμφέρειν εδοξεν, « άρχή σοφίας φόβος » εϊρηται α κυρίου », παρά κυρίου διά Μωυσέως δοθείς τοίς άπειθοϋσι καί σκληροκαρδίοις· οΟς γάρ ούχ αίρει λόγος, τιθασεύει τούτους φόβος. °Ο καί προίδών άνωθεν δ παιδεΰων λόγος έκατέρω τών τρόπων, έκκαθαίρων οίκείως εις θεοσέβειαν, ήρμοσεν δργανον. *Έοτι μέν οδν ή μέν εκπληξις φόβος έκ φαντασίας ασυνήθους ή έπ* άπροσδοκήτω φαντασία, οίον αγγελίας, φόβος δέ ώς <έπί> γεγονότι ή δντι[ή']θαυμασιότης* ύπερβάλλουσα. Ού συνορώσι τοίνυν εμπαθή ποιήσαντες δι’ έκπλήξεως τον μέγιστον καί πρδς αυτών ανυμνούμενου θεόν καί πρό γε τής έκπλήξεως έν άγνοια γενόμενον. Εί δή άγνοια πρόκατήρξε τής έκπλήξεως, εί δ* ή 2κπληξις καί ό φόβος άρχή σοφίας "φόβος τοΟ θεοί) k γεγένηται, κινδυνεύει τής τε σοφίας τοΟ θεοθ καί τής κοσμοποιίας άπάσης, αλλά καί τής άποκαταστάσεως αυτής τής εκλογής άγνοια προκατάρχειν αίτιώδης. Πότερον ουν τών καλών ή φαύλων ή άγνοια ; Άλλ’εί μέν Η I I ι | ·' Α| » . I| JI 4 ' ·■ . 8. ©χντασΐχ, ο'ον άγγίλΐχ;, ço'So; 31 ώς γίγ. ή δντ· [η] Οχυ- | μχσ. scripsi : φαντασίζ, j και άγγ., φο'.ο; 3: ώς γιγ η οντι η 0. I. I Sliililin (G. G. >.) φα·/τ«σ:ζ, τέ καί ',·-<·ιλί·ας φ'Χος. < τ:> pi | ώς γ·ν. η qvr·. ή] 0. Schwartz, ώστς ζχ: άγ 'ίλίζ Stiihlin 1 (B. K. V.) b. [φονος τοϋ 0ίο5] Mayor Β| 1. Contre le dualisme gnostique, la foi chrétienne ailirtno abso- « luinoDt l'unité du principe divin, créateur et sauveur. Et c’cst le même Logos pédagogue qui forme les hommes tantôt parla raison, tantôt par la crainte. Clément n’a pas développé expressément le sujet qu’il annonce ici ; v. pourtant Slrom., V, xtv, 8'J, 115, 133;' „ G.C.S. IT, p. 385, 404, 416. où il cite des philosophes et des poète» ■qui enseignent un unique principe du monde. 2. Pro·-., I, 7 et Pa.. 110, 10. 3. Définition empruntée aux stoïciens (Chkvsippe, St. vct. (r., 411) et ù Aristote [Top., IV, 5, 126 b 17). 4. Ce thème de rapocalaslase, a restauration a de toutes choses à la fui des temps, est familier λ tous les systèmes gnostiques (cf. v. CHAPITRE VIII 37.1 — 38,1 63 1. Mais puiqu'il n’y a qu'un seul principe », ainsi qu'on 37 le montrera plus tard, il apparaîtra clairement que ces auteurs n’ont produit que des balbutiements et des ga­ zouillis. 2. Quand il eut paru bon à Dieu de faire, par l'intermédiaire du Seigneur, de la loi et des prophètes une propédeutique, on a dit que « la crainte du Seigneur était principe de sagesse 2, puisque cette crainte était, par l’intermédiaire de Moïse, un don du Seigneur aux indo­ ciles et aux endurcis de cœur ; car ceux que la raison ne saisit pas, la crainte les apprivoise. 3. Prévoyant cela dès le début, le Logos éducateur a, de ces deux manières, harmonisé son instrument, le préparant par une purifica­ tion appropriée ù la vraie piété. litre frappé de stu­ peur, c’est craindre à la suite d’une représentation inha­ bituelle ou à propos d’une représentation inattendue, par exemple celle qu’apporte un message, et craindre, c’est s’étonner de façon excessive à propos de quelque chose qui s’est produit ou qui existe 5. Ils ne com­ prennent donc pas qu’ils ont soumis aux passions, en lui prêtant cette stupeur, le très grand Dieu qu’ils célèbrent eux-mêmes, et qu’ils lui attribuent, avant ccttc stupeur, l’ignorance. 6. Or si l’ignorance a précédé la stupeur, et si celle-ci comme la crainte a été le principe de la sagesse, il y a chance pour que l’ignorance ait précédé comme principe et comme cause la sagesse de Dieu et la création tout entière, et en outre l’apocatastase de l’élite elle-même ·. 1. Mais celte ignorance est-elle celle de choses bonnes 38 ou celle de choses mauvaises ? Si c’est l’ignorance de choses bonnes, pourquoi la stupeur y met-elle un terme ? g. F. M. Sag nard, La gnose Valentinienne, p. 362. 432, 492, etc.). 11 s'agit ici plus spécialement du retour et du o repos o de l’u élite », c'est-à-dire des gnostiques qui ont bénéficié d’un choix privilégié. Cf. Simm., III, ix, 3 ; G.C.S. II, p. 225. Plus tard, avec Origine et Grégoire do Nysso, le terme d'apocatastase. prendra un sons théologique précis. 64 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B τόυ καλών, τί -παύεται έκπλήξει; Καί παρέλκει δ διάκονος αύτοίς καί τδ κήρυγμα καί τδ βάπτισμα. El δέ τών φαύλων, 2 πώς των καλλίστων αίτιον τδ κακόν : Et μή γάρ προΰπήρχεν άγνοια, ούκ αν δ διάκονος καιήλθεν, ούδ’ άν έκπληξις εΐλε τδν “Αρχοντα, ως αύτο'ι λέγουσιν, ούδ’ αν αρχήν σοφίας έκ τοϋ φόβου έλαβεν είς τήν φυλοκρίνησιυ τής τε έκλογής τώυ 3 τε κοσμικών. El δέ δ φόβος τού -προόντος ‘Ανθρώπου έπιβούλους τού αφετέρου πλάσματος πεποίηκε τούς αγγέλους, ώς ένιδρυμένου τώ δημιουργήματι άοράτου τού σπέρματος τής άνωθεν ούσίας, ή ύπολήψει κενή παρεζήλωσαν, δπερ άπίθανον, άγγέλους δημιουργίας ής έπιστεΰΒησαν οΐου τέκνου τινδς 4 αύθέντας γενέσθαι, άγνοιαν πασαν κατεγνωσμένους- ή προγνώσει ένεχόμενοι κεκίνηνται, άλλ’ ούκ &ν έπεβούλευσαν δε* ου έπεχείρησαν, ζ> προέγνωσαν, ούδ' άν κατεπλάγησαν τδ έργου 5 τδ αύτών έκ προγνώσεως τδ άνωθεν σπέρμα νευοηκότες· ή τδ τελευταίου γυώσει πεποιθότες έτόλμησαν, δ καί αύτδ άδύυατον, μαθόντες τδ διαφέρον <τού >· τώ έν πληρώματι Άνθρώπω έπιβουλεύειν, έτι καί τώ1, « κατ' εικόνα ο, έν ώ καί τδ άρχέτυπον καί, δ c συν τή γνώσει τή λοιπή, άφθαρτου παρειλήφεσαν. 39 1 Τούτοις τε οΰν αύτοίς καί έτέροις τισί, μάλιστα δέ τοίς άπδ Μαρκίωνος έμβοδ ούκ έπαίουσιν ή γραφή· « ό δέ έμοβ άκούων άναπαήσεται επ’ ε’ρήνης πεποιθώς, καί ησυχάσει 2 άφόθως άπδ παντός κακοΟ. » Τϊτοΐνυν τδν νόμου βούλονται; a. <τοΰ>- τώ Nautin : τό* L Slühlin b. τώ Nauti» : τύι 1. Sliihlin c. δ I,: τό StShlin (qui legit sine interponet. : κα: το οΰν... λοι­ πή αφΟ.) 1. Tout ceci so réfère aux mythes gnostiques (basilidicns et Valen­ tiniens) que Clément a rapportés au § 36 : les anges, ou l'archonte, puissances mauvaises et créatrices, effrayés par l’apparition sou­ daine du Christ sur lequel est descendu l’Esprit (le «ministro»), et jaloux de la grandeur de l'Homme, qui a reçu la «semence» d'en haut (F. M. Sagnaud, op. cit., p. 137-138 ; G. Quispkl, art. cit., p. 268-269). On notera les allusions à la hiérarchie et à la liturgie gnostiques (le baptême). Cf. Clément d’Alkxandri; Extraits de Thiodote, n. 76-86, ot p. 229-239. 64 CHAPITRE νιπ 38,1—39,2 Et ils n’ont pas besoin de ministre, ni de prédication ni de baptême. Si c’est l’ignorance de choses mauvaises, comment le mal est-il cause des œuvres les plus belles ? 2. Car si l'ignorance n’avait pas précédé, le ministre ne serait pas descendu, cl la stupeur n’aurait pas, comme ils le disent, saisi Γ Archon le, cl. la crainte n’aurait pas été pour lui principe de sagesse pour distinguer ceux de l’élite parmi les cosmiques. 3. Mais si la crainte de l’IIomme préexistant a rendu les anges hostiles à leur propre créa­ ture, parce que cet ouvrage contenait invisible la semence de l’essence d’en haut, ou bien c’est par une vaine suppo­ sition qu’ils ont été jaloux : cl précisément il est incroyable que des anges aient été condamnés à ignorer complète­ ment une création dont ils avaient reçu mission d’être les auteurs, comme si c’était leur enfant ; 4. ou bien c’est une prescience qui les a possédés et mus : mais alors ils n’auraient pas insidieusement cherché ce moyen d’agir contre celle chose qu’ils connaissaient d’avance, et ils n'auraicnl pas été stupéfaits devant leur propre œuvre, ayant reconnu grâce à leur prescience la semence d’en haut; 5. ou bien, en dernier lieu, c’est une connaissance (la gnose) qui les a persuadés d’accomplir leur forfait — hypothèse qui est, à son tour, impossible, puisqu’ils auraient appris ce qu'il y a d’exorbitant à comploter contre l’IIomme du Plérôme, et aussi contre l’homme qui est. « à l’image s, en qui on leur eût dit que réside l’IIomme archétype et — en accord avec tout le reste de la gnose — immortel 1. C’est donc à ces gens-là et à certains autres, mais 39 surtout aux sectateurs de Marcion, que Γ Ecriture cric, bien qu’ils n’écoulent pas : « Celui qui m’écoute reposera en paix dans la confiance, et il jouira de la tranquillité sans craindre aucun mal » *. 2. Que veulent-ils donc que soit la loi ? Mauvaise ? Non, ils ne le diront pas, 2. 1, 33. Lus SrnoxATBS B. 7 65 ΣΤΡΩΜΛΤΕΤΣ B Κακόν μέν ούν ού φήσουσι, δίκαιον δέ, διαστέλλοντες τδ άγα3 θόν τοθ δικαίου. ‘O δέ κύριος φοβείσθαι τό κακόν προστάττων ού κακφ τό κακόν άπαλλάττει, τώ δέ έναντίφ τό έναντίον 4 καταλύει. Άγαθύ δέ κακόν εναντίον, ώς δίκαιον άδίκω. Εί τοίνυν κακών αποχήν® άφοβίαν ειρηκεν ήν δ τοθ κυρίου φόβος έργάζεται, άγαθδν δ φόβος, καί δ έκ τοθ νόμου φόβος ού μό­ νον δίκαιος, άλλα καί αγαθός κακίαν άναιρών φόβω δέ άφοβίαν είσάγων ού πάθει άπάΟειαν, -παιδεία δέ μετριοπάθειαν 5 εμποιεί. Έπάν οδν άκούσωμεν· « τίμα τδν κύριον καί ίσχύσεις, πλήν δέ αύτοθ μή φοβοΟ άλλον », τδ φοβείσθαι άμαρτάνειν, έπεσθαι δέ ταις ύπδ Θεού δοθείσαις έντολαΐς τιμήν είναι τοθ ΟεοΟ έκδεχόμεθα. 40,1 Δέος δέ έστι φόβος θείου. Άλλ’ εί καί πάθος ό φόβος, ώς βούλονται τινες [άτι φόβος έστί πάθος \ ούχ δ πας φόβος πάθος. ‘H γοΟν δεισιδαιμονία πάθος, φόβος δαιμόνων ούσα 2 έκπαθών τε καί έμπαθών· έμπαλιν ουν ό τοθ άπαθοΟς ΘεοΟ φόβος άπαθής· φοβείται γάρ τις ού τδν θεόν, άλλα τό άποπεσεΐν τοθ θεοΟ· δ δέ τοΟτο δεδιώς τδ τοίς κακοίς περιπεσειν φοβείται καί δέδιεν τά κακά· ό δεδιώς δέ τδ πτώμα άφθαρτον 3 έαυτόν καί άπαθή εΐναι βούλεται. < Σοφός φοβηθείς έξέκλινεν από κακοΟ, δ δέ άφρων μίγνυται πεποιθώς », ή γραφή λέγει· αυθίς τε < έν φόβω κυρίου ελπίς ίσχύος » φησίν. a. άπο/ήν Sliihlin : «py.tfr 1. ά-σλλαγην Poller b. [δτ: φοβοί έστι κάβος] oniill. rnihi vid. 1. Prop., 7, 1. 2. Cette réflexion permet à Clément de justifier aux yeux des stoïciens la « crainte de Dieu », et de leur montrer qu'elle n'est pas une « passion», mais qu'elle conduit â l’incorruptibilité et à Γ «a· pathie ». 3. Prou., 14, 16, 26 (LXX). CHAPITRE VH! 39,2 — 40,3 65 certes, mais qu’elle est juste, car ils distinguent le bon du juste. 3. Or le Seigneur, quand il prescrit de craindre le mal, ne nous fait pas échanger le mal avec le mal, mais il anéantit le contraire par son contraire. Et le mal est contraire au bien, comme le juste à l’injuste. 4. Par conséquent, s’il a dit qu’on est débarrassé des maux par cette absence de crainte qu’engendre la crainte du Sei­ gneur, celte crainte est un bien, et la crainte qui vient de la loi n’est pas seulement juste : clic est aussi bonne parce qu’elle écarle la malice. En conduisant à l’absence de crainte par la crainte, ce n'est donc pas par une passion qu’il produit l’apalbie, mais c’est par une mesure éduca­ tive qu’il provoque la maîtrise des passions. 5. Quand donc nous entendons l’Écriture nous dire : « Honore le Seigneur et tu seras fort, sauf lui ne crains personne '* nous comprenons que c’est la crainte de pécher et la doci­ lité aux commandements donnés par Dieu, qui constituent, l’honneur rendu à Dieu. 1. Le mot « déos d désigne la crainte du divin. Mais, 40 même si la crainte est aussi une passion, comme certains le veulent, toute crainte n'est pas une passion. La supersti­ tion, en tout cas, est une passion, puisqu’elle est la crainte des démons, eux-mêmes agités par leurs passions dans les sens les plus opposés. 2. Par contre la crainte du Dieu qui est sans passion, est exempte de passion ; car ce qu’on craint, ce n’csl pas Dieu, mais c’est d’être séparé de Dieu 4 ; et celui qui éprouve cette crainte, craint d’être victime de toute sorte de maux et redoute le mal ; celui qui redoute la chute veut pour soi l’incorruptibilité et l’apathie. 3. « Le sage, dit l’Écriture, a été gardé du mal par la crainte, et l’insensé se souille par présomption υ ; et encore : « C’est dans la crainte du Seigneur qu’est l’es­ pérance de la force » 3. 6ϋ ΧΤΡύΜΑΤΕΓΣ H IX 41,1 2 3 4 5 G ’Ανάγει γοΟν δ τοιοΟτος φόδος έττί τε τήν μετάνοιαν επί τε τήν έλπίδα. ’Ελπίς δέ προσδοκία άγαθών ή άπόντος άγαθοΟ εύελπις. Άμέλει καί ή <είς μετάνοιαν" εύ> εμπτωσία ι' λαμβάνεται εις ελπίδα, ήν έπί τήν αγάπην χειραγωγείν μεμαΟήκαμεν. Αγάπη δέ ομόνοια άν εϊη τών κατά τδν λόγον καί τόν βίον καί τδν τρόπον ή συνελόντι φάναι κοινωνία βίου ή έκτένεια φιλίας καί φιλοστοργίας μετά λόγου δρθοΟ περί χρήσιν έταίρων. Ό δέ εταίρος ετερος έγώ· ή καί άδελφούς τούς τώ αύτω λόγω άναγεννηθέντας προσαγορεύομεν, Παράκειται δέ τη άγάπη ή τε φιλοξενία, φιλοτεχνία τις οδσα περί χρήσιν ξένων· ξένοι δέ δν ξένα τά κοσμικά. Κοσ­ μικούς γάρ τούς είς γήν ελπίζοντας καί τάς σαρκικός επιθυ­ μίας έξακούομεν· « μή συσχηματίζεσθε », φησίν ό άπόστολος, «, τώ αίώνι τούτω, άλλα μεταμορφοϋσθε τή άνακαινώσει τοΟ νοός, εις τδ δοκιμάζειν ύμδς τί τδ θέλημα τοΟ Βεοϋ, τδ άγαθδν καί εύάρεστον καί τέλειον. » ’Αναστρέφει τοίνυν ή φιλοξενία περί τδ ωφέλιμον τοίς ξένοις, ξένοι δέ οί έπίξενοι, έπίξενοι δέ οί φίλοι, φίλοι δέ οΐ άδελφοί· « φίλε κασίγνητε ί> φησίν “Ομηρος· "Η τε φιλανθρωπία, δι’ ήν καί ή φιλοστοργία, φιλική χρήσις άνθρώπων ύπάρχουσα, ή τε φιλοστοργία, φι- a. <£t» μχτάνο:αν> Slühlin <«? πίσπν> Schwartz b. εύίμ?πωσία Sylburg : έμτπωσία L 1. Cf. Ps. Platon, Défin., 413 a. Définition empruntée ausi bien à Aristote {Tji/t. jVic., 1. VIII et IX} qu’aux stoïciens (Ciint sjppe, /ragm. mor., 292, Arnim ; etc.). 2. Kom., 12, 2. 3. CL Iliade, 4. 155 ; 5, 539, rte. CHAPITRE IX 41,1-6 66 Chapitre IX Que les vertus s’accompagnent les unes les autres, et qu’elles sont toutes reliées à la foi. 1. Une telle crainte, en tout cas, conduit au repentir 41 et à l’espérance. Or l'espérance, c’est une attente des biens, qui espère un bien absent. L’inclination < au repentir >, elle aussi, se ramène à l’espérance, dont nous avons appris qu’elle guide jusqu’à la charité. 2. Et la charité est sans aucun doute unanimité en tout ce qui concerne la raison, la vie et les mœurs, ou, pour le dire en un mot, une communauté de vie l, ou bien une persé­ vérance de l’amitié et de l’affection, accompagnée d’une droite raison, dans le commerce de ces compagnons qu’on appelle «etairoi». «Etairos» veut dire : un autre moi; comme nous appelons frères ceux qui ont été régénérés par le même Logos. 3. Toute proche de la charité est la pratique de l’hos­ pitalité, qui est un certain savoir-faire dans la façon de traiter les étrangers : or sont étrangers ceux à qui les biens de ce monde sont étrangers. 4. Car nous entendons par mondains, ceux qui mettent leur espérance dans les choses de la terre et les désirs charnels : « Ne vous confor­ mez pas, dit l’Apôtrc, au siècle présent, mais transfor­ mez-vous par le renouvellement de l’esprit, afin que vous éprouviez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui est agréable, ce qui est parfaits ’. 5. La pra­ tique de l’hospitalité s’intéresse donc à tout ce qui est utile aux étrangers reçus comme hôtes ; or ceux qui reçoivent l’hospitalité sont des hôtes, et les amis sont des hôtes, et les frères sont des amis : « Frère ami d, dit Homère 3. 6. L’amour des hommes, dont dépend l’affec­ tion, étant une manière amicale de traiter les hommes, 67 42,1 2 3 4 5 ΣΤΡύΜΑΤΕΓΣ B λοτεχνία τις ούσα περί στέρξιν φίλων ή οικείων, συμπαρομαρτοΟσιν άγάπη. Et δ’ δ τώ δντι άνθρωπος ό έν ήμϊν έστιν δ πνευματικός, φιλαδελφία ή φιλανθρωπία τοίς τοΟ αύτοΟ πνεύματος κεκοινωνηκόσιν στέρξις δ’ αυ τήρησίς έστιν εύνοίας ή άγαπήσεως, άγάπησις δέ άπόδεξις παντελής, καί τδ άγαπ&σ8αι“ άρέσκεσθαι τώ ήθει b, άγόμενόν τε καί άπαγόμενον· άγονται δέ είς ταύτότητα δι’ δμόνοιαν, επιστήμην οδσαν κοινών άγαθών· καί γάρ ή ομογνωμοσύνη συμφωνία γνωμών. Καί « ή αγάπη » φησίν « άνυπόκριτος έστω ήμΐν, αύτοί τε άποστυγούντες τδ πονηρόν γινώμεθα, κολλώμενοι τώ άγαθώ τή φιλαδελφία τε » ■ καί τά έξής έως « εί δυνατόν, τδ έξ ύμών, μετά πάντων αν­ θρώπων ειρηνεύοντες ». “Επειτα ο ρή νικώ » λέγει κ ύπδ τοΟ κακοΟ, αλλά νίκα έν τώ άγαθώ τδ κακόν ο. Ίουδαίοις τε δ αύτδς άπόστολος μαρτυρείν δμολογει α ότι ζήλου ΘεοΟ έχουσιν, άλλ’ ού κατ' έπίγνωσιν· άγνοοΟυτες γάρ τήν τοΟ θεοΟ δικαιοσύνην, καί τήν ιδίαν ζητοΟντες στήσαι, τή δικαιοσύνη τοΟ θεού ούχ ύπετάγησαν· » ού γάρ τδ βούλημα τοΟ νόμου εγνωσάν τε καί έποίησαν, άλλ’ δ ύπέλαβου αύτοί, τούτο καί βούλεσθαι τδν νόμον ώήθησαν· ούδ’ ώς προφητεύοντι τώ νόμω έπίστευσαν, λόγω δέ φιλώ καί φό6ω, άλλ’ ού διαθέσει καί πίστει ήκολούθησαν· « τέλος γάρ νόμου Χριστός είς δικαιοσύ­ νην », δ ύπδ νόμου προφητευθείς, « παντί τώ πιστεύοντι ». η. άγαπϊοΟαι I. : αγαπάν Slâhlin b. τΛ <αντω>· ηθί·. άγομ. Schwartz 1, Cf. Ps. Platon. Di’fiti., 413 li. 2. Rom.. 12, 9-18, 21. 3. Rom.. 10, 2·3. 4. Le sens de la Loi cl ail de «prophétiser» cl d’annoncer Christ (cf. Rom., 10, 4. cite ici). Les Juifs l’ont entendue exclut vemonl dans son sens littéral, sans intelligence de son sens spiritu {« le sentiment intérieur de la foi ») ; aussi y cherchant. « leur propr justice», ils sc sont égarés. Celte exégèse rejoint, en l'adoucissant colle de Vltp. de Rarncbé. Au Slrom.. VI, xv. 131 ; G.C.S. H CHAPITRE IX 41,6 — 42,5 67 et ccttc affection elle-même, qui est une sorte de savoirfaire dans la tendresse qu’on a pour des amis ou des proches, accompagnent la charité. 1. Si l’homme véritable qui est en nous est l’homme 42 spirituel, l'amour des hommes est un amour fraternel pour tous ceux qui participent du même Esprit ; d’autre part la tendresse consiste à conserver de la bien\rcillancc ou une affection cordiale pour quelqu’un ; or ccttc dernière est. une acceptation totale et le fait d’être l’objet de ccttc affection consiste à plaire par tout, son comportement 1 ; 2. et les hommes sont amenés à l'identité par la confor­ mité des sentiments, qui est une science des biens com­ muns ; la similitude de pensée, en effet, est une harmonie des jugements. 3. « Que notre charité, dit l’Écriturc, soit sans hypocrisie, et nous-mêmes, soyons remplis d’horreur pour le mal, nous attachant fortement au bien par l’arnour fraternel... ) et ce qui suit, jusqu'à : « s’il est possible, autant qu’il dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes». — «Ne sois pas vaincu, dit-elle ensuite, par le mal ; mais triomphe du mal par le bien > *. 4. Aux Juifs le même Apôtre reconnaît pouvoir rendre ce témoi­ gnage « qu'ils ont du zcle pour Dieu, mais pas selon une connaissance parfaite : méconnaissant, en effet, la justice de Dieu, et cherchant «à établir leur propre justice, ils ne sc sont pas soumis à la justice de Dieu ·> 5. Car ils n’ont pas connu ni exécuté la volonté de la loi, mais cc qu’ils ont imaginé eux-mêmes, ils se sont figuré que c’était cela que voulait la loi ; et ils n’ont pas cru à la loi en tant qu'elle prophétisait, mais ils ont obéi à la parole toute nue 4 et à la crainte, et non pas au sentiment inté­ rieur et à la foi ; « c’est qu’en effet la fin de la loi, c’est le Christ, pour la justification de tout homme qui croit », le Christ qui a été prophétisé par la loi. p. 498, Clément opposera de mémo o la lecture toute nue » à l’inter­ prétation « gnostique » de l’Écriturc. 68 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B 43 1 "09εν εϊρηται τούτοις παρά Μωυσέως- « έγώ -παραξηλώσω ύμΑς έπ’ ούκ έθνει, έπ’ έθνει Ασυνέτω παροργιώ ύμδς », τώ 2 είς ύπακοήν δηλονότι εύτρεπεί γενομένω. Καί διά 'Ησαΐου « εύρέθην » λέγει « τοίς εμέ μή ξητοΟσιν, έμφανής έγενόμην τοίς έμέ μή έπερωτώσι », -πρδ τής τοΟ κυρίου -παρουσίας δη­ λαδή, μεθ’ ήν καί τώ Ισραήλ έκείνα τά προφητευθέντα οίκείως λέγεται νθν < έξεπέτασα τάς χείράς μου δλην τήν 3 ήμέραν έπί λαόν Απειθούντα καί Αντιλέγοντα. » Όρδς τήν αιτίαν τής έξ έθνών κλήσεως σαφώς -πρδς τοΟ προφήτου Απείθειαν τοΟ λαοί) καί Αντιλογίαν είρημένην ; ΕΪΘ’ ή άγαΟό4 της καί έπί τούτοις δείκνυται τοΟ θεοΟ- φησί γάρ δ Απόστο­ λος- « Αλλά τώ αύτών παραπτώματι ή σωτηρία τοίς έθνεσιν είς τδ παραζηλώσαι αύτους ο καί μετανοήσαι βουληθήναι. 5 Ό Ποιμήν δέ απλώς έπί τών κεκοιμημένων ΟεΙς τήν λέξιν δικαίους οίδέ τινας έν έθνεσι καί έν Ίουδαίοις ού μόνον πρδ τής τοΟ κυρίου παρουσίας, Αλλά καί πρδ νόμου κατά τήν πρδς θεόν εύαρέστησιν, ώς Ά6ελ, ώς Νώε, ώς εϊ τις έτερος δί44,1 καιος. Φησί γο6ν τούς Αποστόλους καί διδασκάλους τούς κηρύξαντας τδ δνομα τοΟ υίοΟ τοΟ ΟεοΟ καί κοιμηθέντας τή δυνά2 μει καί τή πίστει κηρΟξαι τοίς προκεκοιμημένοις. Εΐτα έπιφέρει- ι: καί αυτοί έδωκαν αύτοις τήν σφραγίδα τού κηρύγ­ ματος. Κατέβησαν ουν μετ’ αύτών είς τδ ύδωρ καί πάλιν Ανέβησαν- Άλλ’ ουτοι ξώντες κατέβησαν καί πάλιν ξώντες Ανέβησαν- έκείνοι δέ οι προκεκοιμημέυοι νεκροί κατέβησαν, 3 ξώντες δέ ανέβησαν- Διά τούτων ουν έζωοποιήθησαν καί έπέγνωσαν τδ δνομα τοΟ υίοϋ τοΟ θεοΟ. Διά τοΟτο καί συνανέβησαν μετ’ αύτών καί συνήρμοσαν είς τήν οίκοδομήν τοΟ πύργου καί Αλατόμητοι συνωκοδομήθησαν- έν δικαιοσύνι 1. Deui., 32, 21, cite d’après Bom., 10, 19. 2. lu., 65, 1, 2, d’après Bom., 10, 20-21. 3. Bom.. 11, 11. CHAPITRE IX 43,<—iï,3 L G8 1. C’est pourquoi il leur a été dit par Moïse :« J’exci- 43 ferai votre jalousie pour ce qui n’est pas un peuple, je provoquerai votre colère contre un peuple sans intelli­ gence » l, à savoir celui qui s’est montré tout prêt, à entendre. 2. Et il est dit par Isaïe : « J’ai etc trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas » 3 ; il s’agit évidemment, du temps qui a précédé la venue du Seigneur, après laquelle Israël mérite maintenant d’entendre ces paroles prophétiques : « J’ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et. contredisant ». 3. Vois-tu comment le prophète explique l’appel de ceux qui viennent des Gentils ? Il dit clairement que c’est h cause de l’indocilité et de la contradiction du peuple. Ensuite sc montre aussi la bonté de Dieu à leur égard ; 4. l’Apôtre dit en effet : « Mais par leur chute le salut est arrivé aux Gentils de manière à provoquer la jalousie d’Israël » 3 et sa volonté de repentir. 5. Le Pasteur, tout naturellement, quand il parle de ceux qui sont morts, sait qu’il y a des justes parmi les Gentils et parmi les Juifs, non seulement avant la venue du Seigneur, mais encore avant la loi, scion que l’on pou­ vait plaire à Dieu, comme le firent Abel, Noé et les autres justes. 1. Il dit donc que les apôtres et les didascales, 44 qui avaient prêché le. nom du Fils de Dieu et étaient morts, prêchèrent par sa puissance et par la foi en lui, à ceux qui les avaient précédés dans la mort. 2. 11 ajoute ensuite : « Et ils leur donnèrent le sceau, objet de leur prédication. Ils descendirent donc avec eux dans l’eau et en remon­ tèrent, mais ils y descendirent, vivants et en remontèrent vivants, tandis que ceux qui les avaient précédés au tombeau, descendirent, dans l’eau morts et en remontèrent vivants. 3. C’est donc par le ministère de ces hommes que les morts reçurent la vie et connurent le nom du Fils de Dieu. Voilà pourquoi, après être montés en leur com­ pagnie. ils s’adaptèrent à la construction de la tour et 69 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B <γάρ>· έκοιμήθησαν καί έν μεγάλη άγνεία, μόνην δέ τήν 4 σφραγίδα -ναύτην ούκ εσχον. * « ‘Όταν γάρ έθνη τά μή νόμον εχοντα φύσει τά τοΟ νόμου ποιώσιν, ουτοι νόμον μή έχοντες εαυτούς είσι νόμος η κατά τδν Απόστολον. 45,1 Ώς μέν οδν άντακολουθοϋσιν άλλήλαις αί άρεταί, τί χρή λέγειν, έπιδεδειγμένου ήδη ώς πίστις μέν έπί μετανοία έλπίδι τε, εύλάθεια δέ έπί πίστει, καί ή έν τούτοις επιμονή τε καί άσκησις άμα μαθήσει συμπεραιοΟται εις άγάπην, ή δέ τή 2 γνώσει τελειοΟται; Εκείνο δέ έξ Ανάγκης παρασημειωτέον ώς μόνον τδ θειον σοφδν είναι φύσει νοεισθαι χρή' διδ καί ή σοφία δύναμις θεού ή διοάξασα τήν αλήθειαν· κάνταϋθά που 3 είληπται ή τελείωσις τής γνώσεως. Φιλεί δέ καί Αγαπά τήν Αλήθειαν ό φιλόσοφος, έκ τοΟ θεράπων εΐναι γνήσιος δι* αγά­ πην ήδη φίλος νομισθείς. 4 Ταύτης δέ άρχή τδ Οαυμάσαι τά πράγματα, ώς Πλάτων έν Θεαιτήτω λέγει, καί Μ ατβίας έν ταις Παραδόσεσι παραινών « θαύμασον τά παρόντα », βαθμόν τοΟτον πρώτον τής έπέ5 κείνα γνώσεως ύποτιθέμενος· ή κάν τώ καθ’ Εδραίους εύαγγελίω « δ Οαυμάσας βασιλεύσει » γέγραπται « καί ό βασιλεύβ σας άναπαήσεται ». ’Αδύνατον οΰν τδν άμαθή. δστ’ αν μένη άμαθής, φιλοσοφεΐν δέ], τόν γε μή έννοιαν σοφίας είληφότα, 1. Hermas, Pasteur, Sim. IX, 16, 5-7 (trad. Lelong, légèrement modifiée). Le a sceau » est le baptême (v. supra p. 41, n. 2) ; sur la prédication «aux esprits en prison», ci. 1 Pierre, 4, 19, et Bo Rbicke, The disobedient spirits and Christian baptism, Lund, 1948. 2. Rom., 2, 14. 3. Ci-dessus, vi, 27, 1-2 : ix, 41. Introd., p. 20. 4. L’olïort (χοκησ:ς) et l’étude (ν,ά&ησιι) sont les conditions nécessaires du progrès, moral aussi bien qu’intellectuel. Cf. Pla­ ton, Prot., 323 d. Rêp., VII. 53G b; Si. vet. fr., 225 (Strom., I, VI, 34), 278. CL encore ci-dessous, et Strom., VI, xji, 96. Sur les rapports entre la charité et la gnose, voir Introd., p. 21 ; Foi et Gnose, p. 123-124. 5. Théctèle 155 d. 6. Les Traditions de Matthias sont un apocryphe gnostique connu par Hippolyte (Philos., VII, 20), et cité plusieurs fois par Clément (Strom., III, iv, 26 : texte de saveur nettement encratite ; IV, vi, 35 ; VII, xm, 82; XVII, 108, qui signale que les gnostiques prô- CHAPITRE IX 44,3 — 45,6 69 purent entrer, comme eux, dans la bâtisse, sans avoir besoin d’êire taillés : ils s’étaient endormis dans la justice et dans une grande pureté, il ne leur avait manqué que ce sceau » x. 4. « Car lorsque des Gentils, qui n’ont pas la loi, accomplissent, naturellement les prescriptions de la loi, ils sont, sans avoir de loi, une loi pour eux-mêmes » *, ainsi que le dit Γ Apôtre. 1. Qu’ainsi les vertus s’accompagnent les unes les 45 autres, est-il besoin de le dire, quand on a déjà montré 3 (pic la foi s’exerce à propos du repentir et de l'espérance, la circonspection à propos de la foi, et que leur pratique persévérante, à toutes, jointe à l’effort et à l’étude aboutit à la charité, et que celle-ci trouve sa perfection dans la gnose ? 2. Mais on doit faire cette remarque bien nécessaire, qu’il faut se représenter le seul divin comme possédant naturellement la sagesse ; c'est pour­ quoi aussi la sagesse est cette puissance de Dieu qui nous a enseigné la vérité ; et c’est bien là qu’est réalisée la perfection de la gnose. 3. Or le philosophe aime et chérit la vérité, ayant obtenu, après avoir été serviteur, d'être désormais considéré, à cause de la charité, comme un ami authentique. 4. Le commencement de la gnose, c’est d’admirer les êtres, comme dit Platon dans le Théétète ·, et Matthias dans les Traditions ♦, quand il invite à « admirer ce qui est présent », établissant ainsi le premier degré de la gnose à venir ; 5. comme il est. écrit dans V Evangile selon les Hébreux 7 : « Celui qui aura admiré, régnera et celui qui aura régné, se reposera ». G. Il est donc impossible que l’ignorant, tant qu’il reste ignorant, soit philosophe, du tendent se rattacher à des traditions venues de Matthias). Il a été retrouve récemment parmi les textes gnostiques coptes décou­ verts en Hniite-tëgyptc (J. Dobessi: et Togo Mina, Vigiliae Chris­ tianae, 3, 1949, ρ. 134). 7. Evangile scion les Hébreux, fr. 16. Handmann, Texte u. U niera. 5, 3. p. 94. 70 STPÛMATEY2 B φιλοσοφίας ούσης δρέξεως τοΟ δντως δντος καί τών είς τοΟτο 7 συντεινόντων μαθημάτων. Κ&ν τδ ττοιείν καλώς ή τισιυ έξησκημέυον, άλλά τδ έτιίστασθαι, ώς χρηστέον καί -ποιητέον, καί συνεκτιονητέον, καθδ καί δμοιοΟταί τις θεώ, θεφ λέγω τφ σωτήρι, θερατχεύων τδν τών δλων θεδυ διά τοΟ άρχιερέως λόγου, δι’ ου καθοραται τά κατ’ αλήθειαν καλά καί δίκαια. Εύσέδεια * * " £στι τιράξις έπομένη καί άκόλουθος Θεώ. a. * * lacunam unius lin. suppon. Slahlin CHAPITRE IX 70 moins celui qui n’a pas conçu une idée de la sagesse, la philosophie étant, le désir de Vôtre véritable et des con­ naissances qui tendent vers lui. 7. Quoique certains se soient bien exercés à agir, il faut encore y ajouter des efforts pour savoir comment user des choses et comment agir, de même aussi qu’on devient semblable à Dieu, je veux dire au Dieu Sauveur, en rendant un culte au Dieu • le l’univers par l'intermédiaire du Logos grand prêtre, qui nous permet de voir ce qui est véritablement beau et juste. La vraie piété * * * * est une action qui suit les traces de Dieu. 71 STPÛMATETS B Τριών τοίνυν τούτων άντέχεται δ ήμεδαπδς φιλόσοφος, I ■πρώτον μέν τής θεωρίας, δεύτερον δέ τής τών εντολών έπι- :ί τελέσεως, τρίτον άνδρών άγαθών κατασκευής· ά δή συνελθόντα τόν γνωστικόν έπιτελεί. ‘Ό τι δ’ αν ένδέη τούτων, χωλεύει S 2 τά τής γυώσεως. "Οθεν θείως ή γραφή φησι· « καί εΐπεν κύ- I ριος πρδς Μωυσήν λέγων· λάλησον τοίς υίοίς ’Ισραήλ καί ’Λ 3 έρείς προς αύτούς· έγώ κύριος ό θεός ύμών· κατά -<τά> 5 επιτηδεύματα γής Αίγύπτου, έν ή κατωκήσατε tv αύτή, ού y ποιήσετε· καί κατά τά έπιτηδεύματα γής Χαναάν, είς ήν έγώ 4 εΙσάγω ύμας έκεϊ, ού ποιήσετε· καί τοίς νομίμοις αύτών ού ' ■πορεύσεσΟε· τά κρίματά μου ποιήσετε καί τά προστάγματά j μου φυλάξεσθε, πορεύεσθαι έν αύτοις· εγώ κύριος δ θεός 5 ύμών. Καί φυλάξεσθε πάντα τά προστάγματά μου, καί ποιή- | σετε αύτά. Ό ποιήσας αύτά άνθρωπος ζήσεται έν αύτοις· έγώ κύριος δ Βεδς ύμών. » 47,1 Εΐτ’ ούν κόσμου καί απάτης είτε παθών καί κακιών σύμδο- J λον Αίγυπτος καί ή Χανανίτις γή, ών μέν άφεκτέον, όποια δέ "1 έπιτηδευτέον ώς θεία καί ού κοσμικά, έπιδεΐκνυσιν ήμιν τδ fi 2 λόγιου. "Οταν δέ εϊπη «. δ ποιήσας άνθρωπος ζήσεται έ| ? αύτοις », τήν τε Εβραίων αύτών έπανόρθωσιν τήν τε τών · πέλας, ήμών αύτών, συνάσκησίν τε καί προκοπήν ζωήν λέγει, ■ 3 αύτών τε καί ήμών. « Οί γάρ νεκροί τοίς παραπτώμασν- j 4 συζωοποιοΟνται Χριστώ » διά τής ήμετέρας διαθήκης. Πολ-^Λ 46,1 1. Cf. Sirom., VII, i, 4 ; G.G.S. III, p. 5 ; Foi et Gnose, p. 2. Lév., 18, 1-5, interprété d’après l’nu.oN, De congr. erudit. ■ g»·., 8G. 3. Léo., 18, 5 (Gai., 3,12). CHAPITRE X 46,1 —47,3 71 Chapitre X La « philosophie » chrétienne. I r 1’ , 1. Notre philosophe s’attache donc à ces trois choses 1: 46 d'abord à la contemplation, en second lien à l’accomplis· sèment des commandements, troisièmement à la formation d’hommes vertueux ; ces trois choses réunies réa­ lisent le gnostique. Que l'une d'elles manque, quelle qu'elle soit, c’est une gnose boiteuse. 2. D'où cette parole, vraiment inspirée par Dieu, dans l’Écriturc : « Le Seigneur dit à Moïse ces mots : Parle aux fils d’Israël et tu leur diras : C’est moi le Seigneur, votre Dieu 2 ; 3. vous ne suivrez point, dans vos actions, les manières de faire de la terre d’Égypte, où vous avez habité : et vous ne suivrez pas les manières de faire de la terre de Chanaan, où je vais vous introduire ; 4. et vous ne vivrez pas selon leurs coutumes ; vous exécuterez mes décisions et vous garderez mes prescriptions, pour y conformer votre con­ duite ; c’est moi le Seigneur, votre Dieu. 5. Et vous garderez toutes mes prescriptions, et vous les accompli­ rez. L’homme qui les aura accomplies vivra par elles. C’est moi le Seigneur votre Dieu ». 1. Que l’Égypte et la terre de Chanaan soient le sym- 47 bole du monde et de l’erreur, ou celui des passions et des vices, ce passage nous montre qu’il faut s’écarter d’elles et nous indique quel doit être noire genre de vie pour qu’il soit divin et non pas mondain. 2. Et lorsqu’il dit : « L’homme qui les aura accomplies, vivra par elles *> ’> il parle de l'amendement des Hébreux eux-mêmes et de celui de leurs voisins, c’est-à-dire de nous-mêmes, et il dit que cet amendement, avec l’ascétisme et le progrès, assurent notre vie à tous, à eux comme à nous. 3. « Car ceux qui sont morts par leurs péchés sont vivifiés avec le 72 ΣΤΡΩΜλΤΕΪΣ B λάκις δέ έπαναλαμβάνουσα ή γραφή τό < έγώ κύριος ό θεός υμών » δυσωπεί μεν διατρεπτικώτατα, επεσθαι διδάσκουσα τώ τάς έυτολάς δεδωκδτι Βεφ, ύπομιμνήσκει δέ ήρέμα ζητειν τδν θεδν καί ώς οΐόν τε γινώσκειν έπιχειρείν, ήτις &ν εϊη θεωρία μεγίστη, ή έτχοιιτική, ή τό δντι έπιστήμη, ή άμετάτιτωτος λόγω γινόμενη. Αβτη &ν εϊη μόνη ή τής σοφίας γν«σις, ής ουδέποτε χωρίζεται ή δικαιοπραγία. CHAPITRE X 72 r,4 Christ a 1 grâce à notre Alliance. 4. Reprenant souvent le texte : « C’est moi le Seigneur votre Dieu l’Écriture cherche à nous émouvoir de la façon la plus efficace, en nous apprenant à obéir au Dieu qui a donné les comman­ dements, et elle nous fait doucement penser à nous mettre en quête de Dieu et à nous efforcer de le connaître le plus possible, ce qui est sans doute la plus haute contempla­ tion, celle de l’époptic, la science véritable, celle qu’aucun raisonnement n’est plus capable d’ébranler*. En cela seulement peut consister la connaissance (gnose) de la sagesse, qui n’est jamais séparée de la pratique de la justice. 1. Eph., 2, 5. 2. Cf. la note ci-dessus, § 9, Clément combine ici des expres­ sions bibliques 1« connaître Dieu », γινώσκειν), platonicienne» (con­ templation, Ο'ι.φία), et le langage de» mystères (époptie). Cf. W. Vôlicer, op. cil., p. 311-312, 405. Les Stromatbs B. 8 73 ΣΤΡύΜΑΤΕΥΣ P XI 48 I 2 3 •1 49,1 2 Άλλ’ ή μέν των οίησισόφων, εϊτε αιρέσεις εΐεν βάρβαροι εϊτε οί -παρ’ "Ελλησι φιλόσοφοι, « γνώσις φυσιοί ? κατά τδν I \ απόστολον· πιστή δέ ή γνωσις ήτις αν εΐη επιστημονική 6π6, δειξις τών κατά τήν άληΟή φιλοσοφίαν παραδιδομένων. Φήσαι/ μεν δ’ αν αύτήν λόγον είναι τοις άμφισθητουμένοις έκ τών; ·ί [ όμολογουμένων έκπορίξοντα τήν πίστιν. Πίστεως δ’ ούσης·:$ ί διττής, τής μέν επιστημονικής, τής δέ δοξαστικής, ούθέν £ | κωλύει άπόδειξιν όνομάξειν διττήν, τήν μέν έπιστημονικήν, Μ τήν δέ δοξαστικήν, έπεί καί ή γνώσις καί ή πρόγνωσις διττή 9 λέγεται, ή μέν άπηκριθωμένην Αχούσα τήν έαυτής φύσιν, ή δέ /· ελλιπή. Καί μή τι ή παρ’ ήμιν άπόδειξις μόνη αν ειη αληθής, X &τε έκ θείων χορηγούμενη γραφών, τών Ιερών γραμμάτων καί * τής « θεοδιδάκτου ο σοφίας κατά τδν άπόστολον ; Μάθησις * γοΟν καί τδ πείθεσθαι ταΐς έντολαΐς, δ έστι πισ τεύειν τώ θεφ. I | Καί ή πίστις δύναμίς τις τού θεοΟ, Ισχύς ουσα τής αλήθειας. Αύτίκα φησίν- « εάν έχητε πίστιν ώς κόκκον σινάπεως, I 1 μεταστήσετε τδ δρος· ι» καί πάλιν· « κατά τήν πίστιν σου , γενηθήτω σοι· » καί 3 μέν θεραπεύεται προσλαθών τή πίστειί. τήν ϊασιν, ο δέ νεκρός άνίσταται διά τήν τοΟ πιστεύσαντος 'ότι άναστήσεται ίσχύν. *Η δέ δοξαστική άπόδειξις άνθρωπική τέ έστι καί πρδς τών Ρητορικών γινόμενη επιχειρημάτων ή 1. ί Cor., 8, 1. Clement distinguo donc à côté de la fausse sagem l, elle apparaît, au contraire, dis­ posée à croire, cette gnose dont on peut dire qu’elle est une démonstration scientifique des vérités transmises par la vraie philosophie. Et nous pourrions affirmer d’elle, qu’elle est une démarche de la raison qui procure la foi en des vérités devant lesquelles on hésite, en partant de celles qui sont reconnues. 2. Si la foi est double, l’une scientifique et l’autre conjecturale, rien n’empêche de distinguer deux démonstrations, l'une scientifique, l’autre conjecturale — puisque l’on parle aussi et de gnose et de prégnose — la première possédant dans sa perfection sa propre nature, la seconde l’ayant incomplète. 3. Et n’csl-il pas probable que, seule, la démonstration que nous faisons soit vraie, puisqu’elle vient des saintes Écritures, des saintes lettres et de la sagesse que l’Apôtre appelle « enseignée par Dieu » * ? 4. En tout cas, c’est aussi une façon de s’instruire que d’obéir aux commandements, ce qui est croire à Dieu. Et la foi est bien une puissance de Dieu, puisqu’elle est la force de la vérité. 1. A ce sujet Γ Écriture dit : « Si vous avez la foi comme 49 un grain de sénevé, vous transporterez la montagne 9 3 ; et encore : « Qu’il te soit fait selon ta foi ) *; et l’un est guéri, acquérant la guérison par sa foi, et le mort ressus­ cite à cause de la force de celui qui a cru qu’il ressusci­ terait. 2. La démonstration conjecturale est humaine et le fruit d’argumentations de rhétorique ou encore de 74 ςτρωματετς η 3 καί διαλεκτικών συλλογισμών. Ή γάρ άνωτάτω άπόδειξις, ήν ήνιξάμεθα επιστημονικήν, πίστιν έντίθησι διά τής τών γρα­ φών παραθέσεώς τε και διοίξεως ταΐς τών μανθάνειν δρεγο4 μένων ψυχαΐς, ήτις άν ειη γνώσις. Et γάρ τά παραλαμβανόμενα πρδς τδ ζητούμενον άληθή λαμδάνεται, ώς αν θεία δντα καί προφητικά, δηλόν που ώς καί τδ συμπέρασμα τδ έπιφερόμενον αύτοις ακολούθως άληθές έπενεχθήσεται- καί ειη αν όρθώς ήμίν άπόδειξις ή γνώσις. 50.1 Ήνίκα γοΟν τής ουρανίου καί θείας τροφής τδ μνημόσυνου έν στάμνω χρυσώ καθιεροΟσθαι προσετάττετο, « τδ γόμορ Β φησί < τδ δέκατου τών τριών μέτρων ήν Έν ήμιν γάρ αύτοις τρία μέτρα, τρία κριτήρια μηνύεται, αϊσθησις μέν αισθητών, λεγομένων δέ <καί>· δνομάτων καί ρημάτων δ 2 λόγος, νοητών δέ νοΟς. 'Ο τοίνυν γνωστικός άφέξεται μέν τών κατά λόγον καί τών κατά διάνοιαν καί τών κατά αϊσθησιν καί ενέργειαν αμαρτημάτων, άκηκοώς δπως « ό ιδών πρδς επιθυ­ μίαν έμοίχευσεν >, λαβών τε έν νω ώς « μακάριοι οί καθαροί τή καρδία, δτι αύτοί τδν θεόν δψονται κάκείνο έπιστάμενος 'ότι « ού τά εισερχόμενα εις τδ στόμα κοινοί τδν άνθρωπον, άλλα τά έξερχόμενα διά τού στόματος εκείνα κοινοί τδν άν3 θρωπον* έκ γάρ τής καρδίας εξέρχονται διαλογισμοί )». ΤοΟτ’, οΤμαι, τδ κατά θεόν αληθινόν καί δίκαιον μέτρου, ω μετρεϊται τά μετρούμενα, ή τδν άνθρωπον συνέχουσα δεκάς, ήν έπί 4 κεφαλαίων τά προειρημένα τρία έδήλωσεν μέτρα. Εϊη δ* &ν σώμά τε καί ψυχή αΐ τε πέντε αισθήσεις καί τδ φωνητικόν καί σπερματικόν καί τδ διανοητικόν ή πνευματικόν ή δπως καί βούλει καλείν. 51.1 Χρή δέ ώς έπος είπείν τών άλλων πάντων ύπεραναβαίνον- 1. Cf. ci-doesus, § 68, 2. 2. Ex., 16, 3G, interprété d’après Phii.on, De congr. érudit, gr., 100. 3. Matlh., 5. 28 ; 5, 8 ; 15,11-19. CHAPITRK XI VJ.3 —51,1 7-1 syllogismes dialectiques. 3. Car la démonstration supé­ rieure, celle que nous avons désignée par le mot scienti­ fique1, confère la foi en présentant les Ecritures et en les ouvrant aux âmes désireuses d’apprendre — tout ce en quoi consiste assurément la gnose. 4. Si, en effet, les arguments apportés à la solution d’un problème sont reçus comme vrais, tels que peuvent être des arguments qui s’appuient sur Dieu et les prophéties, il est assez évident que la conclusion qui leur est jointe, sera par suite égale­ ment vraie ; et l’on n'aurait pas tort de dire que la gnose est une démonstration. 1. Lorsqu’il était prescrit de consacrer en souvenir, 50 dans un vase d’or, quelque chose de la nourriture céleste et divine, il est dit, dans le texte, que «le gomor est le dixième des trois mesures » 2. Ces trois mesures, en effet, désignent en nous-mêmes trois critères : la sensibilité qui juge des sensibles, la raison qui juge des paroles, noms et mots, et l’esprit qui juge des choses spirituelles. 2. Le gnostique s’abstiendra donc des fautes de la raison, de la pensée, de la sensation et de l’activité, ayant entendu dire comment « Celui qui regarde avec concupiscence, com­ met l’adultère »’, gardant présent à l'esprit cette autre sentence : <· Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’eux-mêmes, ils verront Dieu », et sachant encore que : « Ce ne sont pas les choses qui entrent dans la bouche qui souillent l'homme, mais ce sont celles qui sortent par sa bouche, qui souillent l'homme ; car c’est du cœur que viennent les intentions. » 3. Voilà bien, je pense, la mesure véritable et juste selon Dieu, celle qui mesure tout ce qui est mesuré, la décade résumant l’homme, bref, celle que nous désignaient les trois mesures dont nous avons parlé. 4. Ce seraient donc le corps et l’âme, les cinq sens, la faculté de la parole, celle de la procréation, la faculté intellectuelle ou spirituelle, quel que soit le nom que tu veuilles lui donner. 1. Or il faut, pour ainsi dire, dépasser tout le reste et, 51 75 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B τας έπί τδν υοΟν 'ίστασθαι, ώσπερ άμέλει κάν τώ κόσμω τάς εννέα μοίρας ύπερπηδήσαντας, πρώτην μέν την διά τών τεσ­ σάρων στοιχείων έν μιδ χώρα τιθεμένων διά τήν ϊσην τροπήν, δπειτα δέ τάς έπτά τάς πλανωμένας τήν τε άπλανή ένάτην, έπί τδν τέλειον άριθμδν τδν ύπεράνω τών εννέα, τήν rôèj" δεκάτην μοίραν, έπί τήν γνώσιν άφικνείσθαι τοΟ θεοί), συνε2 λδντι φάναι μετά τήν κτίσιν τδν ποιητήν έπιποθοΟντας. Διά τοϋτο αΐ δεκάται τοϋ τε οΐφι τών τε Ιερείων τώ θεω προσεκομίζοντο, καί ή τού πάσχα εορτή άπδ δεκάτης ήρχετο, παν3 τδς πάθους καί παντός αίσθητοΟ διάθασις οδσα. Πέπηγεν οΰν τή πίστει δ γνωστικός, ό δέ οίησίσοφος έκών τής άληθείας ούχ άπτεται άστάτοις καί άνιδρύτοις όρμαϊς κεχρημένος. 4 Εικότως ουν γέγραπται- « έξήλθεν δέ Κάιν άπδ προσώπου τοΟ θεοΟ καί ώκησεν έν γή Ναίδ κατέναντι Έδέμ* » έρμη5 νεύεται δέ ή μέν Ναίδ σάλος, ή δέ Έδέμ τρυφή· πΐστις δέ καί γνώσις καί ειρήνη ή τρυφή, ής δ παρακούσας εκβάλλεται, ο δέ οίησίσοφος τήν άρχήν ούδέ έπαίειν βούλεται τών θείων έντολών, άλλ’ οΐον αύτομαθής άφηνιάσας εις σάλον κυμαινόμενον έκών μεθίσταται, είς τά θνητά τε καί γεννητά καταβαίνων έκ τής τοΟ άγεννήτου γνώσεως, άλλοτε άλλοια δοξάζων. 6 « ΟΪς δέ μή ύπάρχει κυθέρνησις, πίπτουσιν ώσπερ φύλλα· » δ λογισμός καί τδ ήγεμονικδν άπταιστον μένον καί καθηγού­ μενον τής ψυχής κυβερνήτης αύτής εϊρηται· όντως γάρ άτρέπτω πρδς τδ άτρεπτον ή προσαγωγή. 52.1 Ούτως « 5Αβραάμ έστώς ήν απέναντι κυρίου καί έγγίσας εΐπεν· » καί τώ Μωυσει λέγεται « σύ δέ αύ ιοΟ στήθι μετ' [81] Wendland Stâlilin δη I.owth 1. Tout ceci d'après Pnii.ox, ίδ., 102-106. Philon entend la Pâque, passage de l'ange de lahvch, du passage de la mer Rouge, et l’in­ terprète allégoriquement du dépassement p.'iixs·;) de tout le sensible {ci- De migr., 25). Par Clément, celte interprétation so ■ transmettra à Orîgènc, S. Ambroise. S. Augustin (J. Daniélov, Sacramentum futuri, Paris, 1950, p. 182, n. 1). 2. Gen., 4, 16 d’après Pnn.o.\·, De post. Caïni, 22. CHAPITRE XI 51,1—52,1 75 remontant au delà, s’arrêter à l’esprit, tout comme, dans le monde aussi, sautant les neuf autres parties la pre­ mière, celle qui est constituée parles quatre éléments placés dans un seul lieu à cause de leur égale évolution, puis les sept autres qui sont errantes et la neuvième qui est fixe on atteint le nombre parfait, celui qui est au delà des neuf premiers, c’est-à-dire la dixième partie, la connais­ sance de Dieu, cl, pour tout dire en un mot. on désire, après la créature, parvenir au Créateur. 2. C’est pour­ quoi le dixième de l’éphah et des victimes était offert à Dieu, et la fête de la Pâque commençait au dixième jour, qui marque le dépassement de toute passion et de tout objet sensible *. 3. Le gnostique est donc solidement établi dans la foi, tandis que celui qui se croit sage ne s'attache pas volontiers à la vérité, n’ayant que des élans incertains et capricieux. 4. Ce qui justifie la parole de l’Écriture : « Caïn sortit de devant la face de Dieu et I habita dans la terre de Naïd, en face de l’Edcn a 9 ; or Naïd veut dire agitation et Eden délices ; 5. ces délices, hors desquelles le désobéissant est rejeté, sont la foi, la gnose et la paix ; et celui qui se croit sage, commence par ne pas même vouloir entendre les commandements divins, mais, tel un homme rétif qui sait tout par luimême, il s’en va, de son plein gré, sur une mer agitée et. enflée, descendant de la connaissance de l’Ètre inengendré aux êtres mortels et engendrés, passant continuellement d’une opinion à une autre. G. « Ceux à qui manque une autorité qui les gouverne, tombent- comme des feuilles » 5 ; la réflexion et l’élément directeur de l’âme, qui dirige celle-ci sans faire de faux pas, sont appelés le pilote de l’âme : car c’est réellement par l'immuable que l’on est conduit vers l’immuable. 1. Ainsi u Abraham sc tenait-il debout en face du Soi- 52 gneur, puis, s’étant approché, il parla ·> ; cl il est dit à 3. Prw., 11, 14. 76 ΣΤΡΩΜΛΤΕΤΣ B 2 έμοΟ ». ΟΙ δέ άμφί τδν Σίμωνα τΰ> ‘Εστώτι,.δν σέδουσιν, έξο3 μοιοΟσθαι <τδν> τρόπον βούλονται. Ή πίστις ουν ή τε γνώσις τής άληθείας αίεί κατά τά αύτά καί ωσαύτως ?χειν κατα4 σκευά£ουσι τήν έλομένην αύτάς ψυχήν. Συγγενές δέ τώ ψεύδει μετάδασις <καΙ>· εκτροπή καί άπόστασις, ώσπερ τώ 5 γνωστικό ηρεμία καί άνάπαυσις καί ειρήνη. Καθάπερ οδν τήν φιλοσοφίαν ό τύφος καί ή οιησις διαδέδληκεν, ούτως καί τήν γνωσιν ή ψευδής γνώσις ή [τε] όμωυύμως καλουμένη, περί ής ό άπόστολος γράφων « Ζ> Τιμόθεε », φησίν, « τήν παραθήκην φύλαξον, έκτρεπόμευος τάς βεδήλους κενοψωνίας καί αντιθέσεις τής ψευδωνύμου γνώσεως, ήν τιυες έπαγγελλόμενοι 6 περί τήν πίστιν ήστόχησαν .<■. Ύπδ ταύτης ελεγχόμενοι τής φωνής οί άπδ των αιρέσεων τάς πρδς Τιμόθεου άθετοΟσιν 7 έπιστολάς. Φέρε οδν εί δ κύριος « αλήθεια » καί κ σοφία καί ούναμις θεού », ώσπερ οδν έστι, δειχθείη 'ότι τώ δντι γνωστικός ο τοϋτου έγνωκώς καί τδν πατέρα τδν αύτοΰ δι’ αύτοϋ· συναίσδεται γάρ τοΟ λέγοντος· e χείλη δικαίων έπίσταται ύψηλά ». CHAPITRE XI ‘52,2-7 < 76 Moïse : « Pour toi, tiens-toi ici avec moi » ». 2. Et les sectateurs de Simon 3 veulent conformer leur façon de vivre à celui qu’ils honorent sous le nom de l’Être Stable. 3. La foi et la connaissance (gnose) de la vérité éta­ blissent donc l’âme qui les a obtenues, dans des disposi­ tions toujours constantes et pareilles. 4. De même nature que l’erreur sont le changement, la déviation et la défection, tout comme sont naturellement liées à la gnose la tranquillité, le repos et la paix. 5. Aussi l’orgueil et la présomption ont-ils calomnié la philosophie, de la même manière que la gnose a été calomniée par la fausse gnose, qui porte le même nom qu’elle, et dont parle FApôtre quand il écrit : « Timothée, garde le dépôt, évitant les discourt· vains et profanes, et les oppositions de cette fausse gnose, dont font profession quelques-uns qui ont ainsi erré dans la foi >·. 6. Parce que cette parole les accuse, les hérétiques rejettent les Éptlres à Timolhéo. Ί. Eh bien ! si le Seigneur est. « vérité, sagesse et puissance de Dieu » * - et il l’est en vérité — puissions-nous montrer qu’un vrai gnostique est celui qui connaît ce Seigneur et par lui son Père ; car il entend aussi cette parole : « Les lèvres des justes connaissent des vérités sublimes o 5. 1. C'en., 18, 22 ; Dent., 5, 31, cités d'après I' -ulon, De post. Cain!, 27. 2. Une secte gnostique prétendait se rattacher à Simon le Ma­ gicien (.4c/., 8, 9-24), qui pent, passer pour un représentant de la gnose préchrélionne. Hippolyte (Philos., VI, 12) confirme le rensei­ gnement donné ici par Clément. 3. I Tim., G, 20. 4. I Cor., 1, 24. 5. Pro»., 10. 21. 77 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B XII 53.1 2 3 ■1 5 54.1 Τής δέ πίστεως καθάπερ τοΟ χρόνου διττών δυτών εΰροιμεν αν διττάς άρετάς συνοικούσας άμφω. ΤοΟ γάρ χρόνου τώ μέν παρωχηκότι ή μνήμη, τώ δέ μέλλουτι ελπίς έστι· πιστεύομέν δέ τά παρωχηκότα γεγονέναι καί τά μέλλοντα έσεσθαι· άγαπώμέν τε αυ, ούτως έχειν τά παρωχηκότα πίστει πεπεισμένοι, τά μέλλοντα έλιιίδι άπεκδεχόμενοι. Διά πάντων γάρ ή αγάπη τώ γνωστικό) πεφοίτηκεν ενα Βεδυ ειδότι· β καί Ιδού, πάντα δσα δεδημιούργηκε λίαν καλά » οΊδέν τε καί θαυ­ μάζει' θεοσέδεια δέ προστϊθησι « μήκος βίου » καί « φόβος κυρίου προστίθησιν ήμέρας >. Ώς ούυ αί ήμέραι μόριον βίου τοΟ κατ’ έπανάβασιυ, οΰτω καί ό φόβος τής άγάπηςάρχή κατά παραύξησιν πίστις γινόμενος, εΐτα άγάπη- άλλ’ ούχώς φοβού­ μαι τδ Βηρίον καί μισώ διττοΟ τυγχάυοντος τοΟ φόβου), ώς δέ καί τδυ πατέρα δέδια, δυ φοδοΟμαι άμα καί αγαπώ· πάλιν, φοβούμενος μή κολασθώ, έμαυτδυ αγαπώ, αίρούμενος τδυ φόβου· ό<δέ> φοβούμενος προσκόψαι τω πατρί άγαπδ αύτόν. Μακάριος οδν ος πιστός γίνεται, άγάπη καί φόβω κεκραμένος· πίστις δέ Ισχύς είς σωτηρίαν καί δύναμις εις ζωήν αΐώυιον. Πάλιν ή προφητεία πρόγνωσίς έστιυ, ή δέ γνώσις προφη­ τείας νόησις, οίου γνώσις των έκείυοις προεγυωσμένων ύπδ 1. Gen., 1, 31. 2. Aw., 3, 16. 3. Pro»., 10, 27. 4. CL Rom., 1, 16. 5. Le gnostique possède la connaissance des aons cachés do l'Écnturc {Foi et Gnose, p. 69-70 ; Vüi.ker. op. ci!., p. 306 ; ci. Barnabé, 6. 9 ; Hermas, Vîv-, Il, 2, I). CHAPITRE Xll 53,1 — ύί,Ι 77 Chapitre XII Double objet de la foi et de la gnose selon qu’elles envisagent le passé ou l’avenir. De la crainte et de l’amour dans le présent. 1. Si la foi comme le temps se dédouble, nous pouvons 53 trouver dans l'une et dans l’autre deux vertus. Dans la partie du temps qui est passée habite la mémoire, et dans celle qui est à venir l’espérance ; d’autre part, nous savons par la foi que le passé a existé et que l’avenir sera ; et. par ailleurs nous aimons, persuadés par la foi que le passé est de telle ou telle façon, et soutenus par l’espé­ rance dans l’attente de l’avenir. 2. En effet partout, la charité accompagne le gnostique, car il connaît un Dieu unique : « El voici, tout ce qu’il a créé est très beau > 1 ; (le gnostique donc) connaît et il admire ; la piété procure «une longue vie *2, et « la crainte du Seigneur augmente le nombre des jours » 3. De même que les jours sont une portion de la vie qui progresse, de même la crainte est le commencement de la charité, puisqu’elle se déve­ loppe d’abord en foi, puis en charité. 4. Pourtant la crainte est double : je crains une bête féroce et la hais, tandis que je crains mon père et qu’avec cette crainte je l’aime ; par ailleurs, si je crains d’être châtié, je m’aime moi-même, optant pour la crainte ; tandis que celui qui craint d’offenser son père, aime son père. 5. Heureux donc celui qui devient croyant, par un mélange d’amour et de crainte : la foi est une force qui sauve 1 et une puis­ sance qui mène à la vie éternelle. 1. La prophétie, à son tour, est une prégnose, et la 54 gnose est l’intelligence de la prophétie 4 — la gnose, par exemple, de cc que les prophètes ont connu d’avance 78 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B 2 τοθ προφαίνοντος τά πάντα κυρίου. Ή τοίνυν γνώσις τών προαγορευθέυτωυ τριττήν ένδείκνυται τήν έκβασιν, ή γεγο3 νυΐαυ πάλαι ή ένεστηκυΐαυ ήδη ή εσεσθαι μέλλουσαν. ΕΐΟ' at μέν ακρότητες ύποπεπτώκασι πίστει ή τελεσθέντων ή έλπιζομένων, πει8ώ δέ παρέχει ή ένεστηκυια ενέργεια πρδς τήν 1 βεβαίωσιν άμφοίν τοιν άκροιν. Εί γάρ μιας ©ίσης τής προφη­ τείας τδ μέν ήδη τελείται, τδ δέ πεπλήρωται, πιστόν έντεΟθεν 5 καί τδ έλπιζόμενον καί τδ παρωχηκδς άληθές. Πρότερον γάρ ένεστδς ήν, εΐτα ήμίν παρώχηκεν, ώς είναι καί τήν των παρωχηκότων πίστιν κατάληψιν παρωχηκότος, καί τήν τών έσομένων έλπίδα κατάληψιν επομένου πράγματος. Τάς δέ συγκαταθέσεις où μόνου οί άπδ Πλάτωνος, άλλα καί οι άπδ τής Στοάς έφ’ ήμίν εΐναι λέγουσιν. 55,1 Πάσα οΰν δόξα καί κρίσις καί ύπόληψις καί μάθησις, οΐς ζώμεν καί σύυεσμεν αίεί τω γένει τών ανθρώπων, συγκατάθεσίς έστιν· ή δ' ούδέν άλλο ή πίστις εϊη άν, ή τε απιστία άπόστασις οδσα τής πίστεως, δυνατήν δείκνυσι τήν συγκατάθεσίν τε καί πίστιν- άνυπαρξίας γάρ στέρησις ούκ αν λεχθείη. 2 Κάν τις τάληθές σκοπή, εύρήσει τδν άνθρωπον φύσει διαβεθλημένου μέν πρδς τήν τού ψεύδους συγκατάθεσιν, έχοντα δέ 3 άφορμάς πρδς πίστιν τάληθοϋς. ι'. Ή τοίνυν συνέχουσα τήν έκκλησίαν a, ώς φησιν δ Ποιμήν, κ άρετή ή πίστις έστί, δι*. ής σώζονται οί εκλεκτοί τοθ θεοΟ- ή δέ άνδριζομένη έγκρά-ij τεια. "Επεται δ' αύταϊς άπλδτης, επιστήμη, ακακία, σεμνότης, άγάπη· Πασαι δέ αυται πίστεώς είσι θυγατέρες 3. .| Καί πάλιν· « προηγείται μέν πίστις, φόβος οέ οίκοδομεί, τελειοι δέ ή άγάπη ». e Φοθητέον ουν τδν κύριον », λέγει, C είς 5 οικοδομήν, άλλ’ ού τδν διάβολον είς καταστροφήν ». “Έμπαλιν δέ· « τά μέν έργα τοθ κυρίου, τουτέστι τάς έντολάς, άγαπη- 1. CuiiYsippE, [ragni. phys., 992, Arni ni. 2. Hermas, P7»·., Ill, 8, cité approximativement. 3. N'est pas textuellement dans Hermas, toc. ciL— Edifie n'est pas à prendre au sens moralisant du mot, il s’agit de la construction de l'édifice spirituel (cf. I Cor., 8, 1). CHAPITRE XII 54.2 — 55,3 78 grâce au Seigneur qui manifeste tout d'avance. 2. La gnose des événements prédits révèle donc une triple étape : une étape passée depuis longtemps, une autre actuelle maintenant, une autre qui se produira. 3. De plus, les extrêmes relèvent du domaine de la foi, qu’il s’agisse des choses accomplies ou des choses espérées, et l’activité actuelle donne la conviction qui confirme les deux extrêmes. 4. En effet, si dans l’unité de la prophé­ tie une partie se réalise maintenant et que l’autre soit déjà accomplie, ce qu’on espère est alors objet de foi, et le passé est vrai. 5. Car d’abord quelque chose était présent, qui ensuite est devenu passé, en sorte que la foi au passé en est aussi la compréhension, et que l’espé­ rance de l’avenir est la compréhension d'une chose à venir. Or pour les assentiments intellectuels, ce ne sont pas seulement les Platoniciens, mais aussi les Stoïciens qui disent qu’ils dépendent de nous l. 1. Toute opinion, tout jugement, toute conjecture, 55 tout effort de comprendre, ces actes par lesquels nous vivons et sommes toujours de la race humaine, sont, assentiment. Mais celui-ci ne peut pas être autre chose que la foi, et l’incrédulité. étant le renoncement à la foi, montre que l’assentiment et la foi sont possibles ; car on ne saurait parler de privation de ce qui n’existe pas. 2. Et si l’on considère le vrai, on trouvera que l’homme répugne naturellement à donner son assentiment à l’erreur, mais qu’il a des dispositions à croire le vrai. 3. « La vertu qui maintient l’Église, dit le Pasteur, c’est la foi, laquelle sauve les élus de Dieu ; la vertu qui a une attitude virile, c’est la continence. Après elles viennent la simplicité, la science, l’innocence, la pudeur et la charité. Toutes ces vertus sont filles de la foi » 3. 4. Et encore : « La foi marche en avant, la crainte édifie, la charité parfait tout, a3 « Il faut donc craindre le Seigneur, dit-il, pour édifier, mais non pas le diable, ce qui mène à la ruine ». 5. El encore : « Il faut aimer et 79 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B τέον καί ποιητέον, τά δέ έργα τοΟ διαβόλου φοδητέον καί ού Ποιητέον· ό μέν γάρ τού ΟεοΟ φόβος παιδεύει καί είς άγάπη’ άποκαβίστησιν, ό δέ τών τοΟ διαβόλου έργων μίσος έχεισύνοι κον ». (i ‘Ο δέ αύτδς καί τήν μετάνοιαν « σύνεσιν r> είναι φησ ·( μεγάλην· μετανοώ·; γάρ έφ’ οΐς έδρασεν ούκέτι ποιεί ή λέγει βασανί£ων δέ έφ' οΤς ήμαρτεν τήν έαυτου ψυχήν άγαθοερ γεί ». ·ί “Αφεσις τοίνυν αμαρτιών μετανοίας διαφέρει, άμφω δέ δεϊκνυσι τά έφ’ ήμίν ». CHAPITRE XII 55,5-6 79 accomplir les œuvres du Seigneur, c’est-à-dire les com­ mandements, mais craindre et ne pas accomplir les œuvres du diable ; car la crainte de Dieu forme à la charité et y rétablit, tandis que celle des œuvres du diable entraîne avec soi la haine al. 6. Le meme auteur dit que le repentir témoigne « d’une grande sagacité : quand on se repent, en effet, de ce qu’on a commis, on ne le fait ni ne le dit plus, et en mortifiant son âme à propos de ses fautes, on fait le bien » « Le pardon des fautes 1 23 diffère donc du repentir mais tous deux montrent ce qui est en notre pouvoir ». 1. Cf. Mand., VU, 1-4. 2. Cf. Mand., IV, 2, 2. 3. Cf. Mand., IV, 3. Le « pardon des fautes » (άφίΐις) est donné au baptême, le «repentir» (μετάνοίί) est la pénitence faite personnellement pour les fautes commises après le baptême (cï. infra xv, 70, 3). 80 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B XIII Τδν ουν είληφότα τήν Αφεσιν των αμαρτιών ούκέτι Αμαρτάνειν χρή. ’Επί γάρ τή πρώτη καί μόνη μετάνοια τών Αμαρ­ τιών (α&τη Αν εϊη τών προ'Οπαρξάυτωυ κατά τδν έθυικδν καί πρώτον βίον, τδν εν Αγνοια λέγω) αύτίκα τοίς κληΒε'ίσι πρό­ κειται μετάνοια ή καθαίρουσα τδν τόπον τής ψυχής άπδ τών 2 πλημμελημάτων, ΐνα ή πίστις θεμελιωθή. » Καρδιογνώστης « δέ ών ό κύριος καί τα μέλλοντα προγινώσκων τό τε εύμετάβολον τοΟ Ανθρώπου καί τό παλίμβολον καί πανούργου τοΟ διαβόλου Ανωθεν άρχήθεν προείδεν, ώς ζηλώσας επί τή άφέσει τών Αμαρτιών τδν Ανθρωπον προστρίψεταί τινας αίτιας τών Αμαρτημάτων τοίς δούλοις τοΟ θεοΟ, φρονίμως πονηρευόμενος, όπως δή καί αυτοί συνεκπέσοιεν αύτώ. 57.1 "Εδωκεν ουν Αλλην έτι τοίς καν τή πίστει περιπίπτουσί τινι πλημμελήματι πολυέλεος ώυ μετάνοιαν δευτέραν, ϊν’ εϊ τις έκπειρασθείη μετά τήν κλήσιν, βιαοθείς δέ καί κατασοφισ2 θεϊς, μίαν δτι κ μετάνοιαν Αμετανόητου » λάθη. «Έκουσίως γάρ άμαρτανόντων ήμών μετά τδ λαβειν τήν έπίγνωσιν τής αλήθειας, ούκέτι περί Αμαρτιών απολείπεται Ουσία, φοβερά δέ τις εκδοχή κρίσεως καίπυρδς ζήλος έσθίειν μέλλοντος τούς ύπεναντίους. » 56.1 1. Tout le développement qui suit s’inspire de très près d’Hcrmas (Λία/td., IV, 3}, qui est le a lieu » classique sur la pénitence au u0 siècle. Comme Hermas, Clément admet une «seconde pénitence» (57, 1) pour les péchés commis après le baptême ; mais, comme Hermas encore, il refuse que cette pénitence puisse être réitérée (Cf. Mand., IV, 3, 6). Ce n'est pas un véritable repentir que celui qui retombe sans cesse pour se repentir encore (59, 1). Pas plus qu’Hermas, Clément ne nous donne d'indications sur le caractère sacramentel et ecclésiastique de cette seconde pénitence (cf. en dernier lieu, B. Poschmann dans Handbuch der Dûgnxengeschichte, IV, 3, Freiburg, 1951, p. 33, et Vülkf.r. up, cil., p. 172, n. 1). CHAP! ΓΗΕ X111 56,1 — 57.2 SO Chapitre XIII Repentir et responsabilité. L II faut donc que celui qui a reçu le pardon de scs 56 fautes ne pèche plus x. Car, en plus de la première et unique pénitence des fautes—ils’agit assurément de ceux qui menaient auparavant une première vie païenne, je veux dire une vie plongée dans l'ignorance — en tout cas, à ceux qui ont été appelés est proposée une pénitence qui purifie de ses erreurs le lieu de leur âme, afin qu’y soit bien établie la foi. 2. Le Seigneur ayant la « connais­ sance des cœurs )a, et d’avance celle de l’avenir, a prévu depuis toujours et do loin les chutes trop faciles de l’homme et la fourberie astucieuse du diable ; il savait comment celui-ci, jaloux de l’homme à cause du pardon accordé à ses fautes, susciterait aux serviteurs de Dieu des occasions de péchés, par des calculs pleins de méchan­ ceté, afin qu’eux aussi vinssent à partager sa chute. 1. Dieu donc, dans sa grande miséricorde, a accordé 57 à ceux qui, même en possession de la foi, tombent en quelque erreur, une seconde pénitence, afin que, si quel­ qu'un, tenté après son élection, souffrait violence et illu­ sion, il obtînt encore « une pénitence sans repentance ’. 2. « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacri­ fice à offrir pour nos fautes, mais il n'y a qu’à attendre dans la crainte le jugement et le feu courroucé qui doit dévorer les rebelles » *. 2. Ad. 15, 8. 3. Cf. H Cor., Ί, 10. 4. Héb., 10. 25 (trad. Osty, Iss Épîtres, Parie, 1945). Lits Sthomatrs B. ?· st 3 4 58.1 2 3 59.1 2 ΣΤΡύΜΛΤΕΤΣ B Ai δέ συνεχείς καί έπάλληλοι έπΐ τοΐς άμαρτήμασι μετά­ νοιαν ούδέν τών καθάπαξ μή πεπιστευκότων διαφέρουσιν ή μόνφ τώ συναίσθεσθαι δτι άμαρτάνουσι· καί ούκ οΐδ’ όπότερον αύτοίν χείρον, ή τδ είδότα άμαρτάνειν ή μετανοήσαντα έφ’ οΐς ήμαρτεν πλημμελεΐν αυΒις· τώ έλέγχεσθαι γάρ εκατέρω­ θεν ή αμαρτία φαίνεται, ή μέν επί τώ πραχθήναι καταγινωσκομένη πρδς τοΟ εργάτου τής άνομίας, ή δέ τδ πραχθησόμενον προγινώσκοντος ώς φαΟλον έπιχειρουντος. Καί δ μέν θυμφ χαρίζεται ϊσως καί ήοονή, ούκ άγνοών τίσι χαρίζεται· δ δέ έφ’ οΐς έχαρίσατο μετανοών, εΐτα παλιόδρομων αδθις είς ήδονήν, συνάπτει τώ τήν αρχήν έκουσίως έξαμαρτάνοντι· έφ’ ώ γάρ τις μετενόησευ. αδθις τοΟτο ποιών, ου πράοσει κατεγνωκώς, τοΟτο έκών έπιτελει. 'O μέν οδν έξ εθνών καί τής προδιότητος εκείνης έπί τήν •πίστιν δρμήσας άπαξ έτυχεν άφέσεως άμαρτιών· δ δέ καί μετά ταΟτα άμαρτήσας, εΐτα μετανοών, καν συγγνώμης τυγχάνη, αίδεΐσθαι δφείλει, μηκέτι λουόμενος είς άφεσιν άμαρτιών. Δει γάρ ού τά είδωλα μόνον καταλιπείν & πρδτερον έξεΒείαζεν, άλλά καί τά έργα τοΟ προτέρου βίου u τδν ούκ έξ αιμάτων ούδέ έκ θελήματος σαρκός », έν πνεΰματι δέ άναγεννώμενον· δπερ ειη αν το μή είς ταύτδν ύττενεχθένταπλημ­ μέλημα μετανοήσαι- μελέτη γάρ έμπαλιν άμαρτιών τδ πολλάκις μετανοειν καί έπιτηδειότης είς εύτρεψίαν έξ άνασκησίας. Δόκησις τοίνυν μετάνοιας, ού μετάνοια, τδ πολλάκις αίτείσθαι συγγνώμην έφ’ οΐς πλημμελουμεν πολλάκις· < δικαιοσύνη δέ άμώμους όρΒοτομεί δδούς », κέκραγεν ή γραφή. Καί πάλιν αδ· « ή τοΟ άκάκου δικαιοσύνη κατορθώσει τήν όοδν αύτοΟ ». Ναι μήν « καθώς οίκτείρει πατήρ υιούς, φκτείρησεν κύριος 1. Ce sens temporel de επί τω avec l’infinitif est très rare., Cf. Mossbachem, PrÜpositioncn ti. Pr.-aàverb..., Erlangen, 1931, p. 78 [Cl. M.). 2. Jn, 1, 13. 3. Prov., 11, 5. ό. Ib., selon une autre traduction. CHAPITRE XIII 57,3 — 59,2 81 3. Se repentir continuellement et successivement de ses fautes équivaut à n’avoir jamais eu la foi, sauf que cela comporte la conscience du péché ; et je ne sais pas ce qu’il y a de pire, ou bien de pécher consciemment, ou bien, après s’être repenti de scs fautes, d’errer à nouveau ; 4. en effet, on est convaincu d'être coupable des deux côtes : d’une part, parce que la condamnation est portée, au moment même d’agir ’, par l'auteur de la faute, d’autre part, parce que, connaissant d’avance la malice de ce qu’on va faire, on l’entreprend tout de même. L’un code peut-être à la colère et à la volupté, sans ignorer à quoi il cède ; i'autre, regrettant ce à quoi il a cédé, et ensuite se jetant ù nouveau dans la volupté, rejoint celui qui dès le début pèche volontairement ; car ce dont on s’est repenti, si on le fait à nouveau, on l’accomplit volontairement, puis­ qu’on a condamné ce qu’on fait. 1. L'un, ayant passé de la gentilité et de cette pre- 58 micro vie à la foi, a obtenu d’un seul coup la rémission de scs fautes ; l’autre qui, même après cela, a péché mais ensuite se repent, doit craindre, bien qu’obtenant le par­ don, puisqu’il ne peut plus être lavé par le baptême pour la rémission de ses fautes. 2. Car il faut abandonner non seulement les idoles qu’on tenait auparavant pour divines, mais encore les actions de sa vie précédente, si l’on est régénéré « non du sang ni de la volonté de la chair»2, mais dans l’Esprit ; ce qui est bien le cas de quelqu’un qui sc repent sans être retombé dans la même faute ; 3. au contraire, c’est se préparer à pécher que de se repentir souvent et c’est aussi se disposer à la versa­ tilité par défaut d’asccse. 1. C’est donc une apparence de repentir, non pas un 59 repentir que de solliciter souvent le pardon des fautes que nous commettons souvent ; « la justice ouvre des chemins sans reproche » ’, cric l’Ecriturc. Et encore : « La justice de l’innocent dirigera ses pas » 4. 2. Et,en vérité, «comme le père s’apitoie sur ses fils, le Seigneur s’est apitoyé sur L 82 ΕΤΡίΙΜΑΤΕΤΣ B 3 τούς φοΒουμένους αύτδν » ό Δαβίδ γράφει· « οί σπείροντες » ουν « έν δάκρυσιν έν αγαλλιάσει θεριοΟσι » τώυ έν μετανοία έξομολογουμέυων· « μακάριοι γάρ πάντες οί φοβούμενοι τδν 4 κύριον ». Όρ8ς τδν έν τώ εύαγγελίω έμφερή μακαρισμόν; υί Μή φοΒοΟ », φησίυ, κόταν πλουτήση άνθρωπος, καί βταν τιληθυνθή ή δόξα τοΟ οίκου αύτοΟ· ότι ούκ έν τώ άποθνησκειν αύτδν λήψεται τά πάντα, ούοέ συγκαταβήσεται αύτώ ή δόξα 5 αύτοϋ ». « ’Εγώ δέ έν τώ έλέει σου είσελεύσομαι είς τδν οΊκόν σου, -προσκυνήσω πρδς ναδν άγιόν σου έν φό8ω σου. Κύριε, όδήγησόν με έν τή δικαιοσύνη σου >. θ ‘Ορμή μέν ουν φορά διάνοιας επί τι ή άπό του· πάθος δέ πλεονάξουσα ορμή ή ύπερτείνουσα τά κατά τδν λόγου μέτρα, ή δρμή έκφερομένη καί άπειθής λόγω· παρά φύσιν οΰν κίνησις ψυχής κατά τήν πρδς τδν λόγον άπείθειαν τά πάθη (ή δ’ άπόστασις καί 2κστασις καί απείθεια έφ’ ήμίν. ώσπερ καί ή ύπακοή έφ’ ήμίν· διδ καί τά έκούσια κρίνεται.· αύτίκα καθ’ εν έκαστον των παθών εϊ τις έπεξίοι, άλογους όρέξεις εϋροι Sv αύτά. CHAPITRE XIII 59,3-6 82 ceux qui le craignent » », écrit David ; 3. ainsi « ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l’ailé* grosse « 1 2, parmi ceux qui confessent, leurs fautes dans le repentir ; « bienheureux, en effet, tous ceux qui craignent le Seigneur » 3. Vois-tu la béatitude toute semblable qui, est dans l'Evangile ? 4. a Ne crains pas, dit ΓEcriture, quand un homme s’est enrichi et quand la gloire de sa maison s’est accrue; car, à sa mort, rien ne le retiendra, et sa gloire ne descendra pas avec lui (dans la tombe) »45 6. 5. « Et moi, par la miséricorde, j’enlierai dans ta mai­ son, je me prosternerai devant ton sacré sanctuaire, rempli de crainte à ton égard. Seigneur, dans la justice, conduis-moi » 8. 6. Une impulsion est un mouvement du cœur vers quelque chose ou se détournant, de quelque chose ; une passion est une impulsion développée ou dépassant les limites de la raison, ou bien une impulsion qui s’emporte et n’obéit plus à la raison ; les passions sont donc un mou­ vement de l’âme au delà de son état naturel, en tant qu’elle n’obéit plus à la raison — mais cette abstention et défection (vis-à-vis de la raison), cette désobéissance dépendent, de nous, tout comme l'obéissance aussi est en notre pouvoir ; et c’est pourquoi les actes volontaires sont passibles de jugement. Ainsi, que l’on suive une à une chaque passion, on trouvera qu’elle est un désir dérai­ sonnable 1. 2. 3. 4. 5. 6. Ps., 102, 13. Ps., 125, 5. Ps., 127. 1. Ps., 48. 17-18. Ps., 5, 8-9. Définitions stoïciennes. Si. rei. fr., III, 377, 378. S3 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B XIV Τδ γοΟυ άκούσιον ού κρίνεται (διττόν δέ τοΟτο, τδ μέν γινόμενου μετ’ άγνοιας, τδ δέ ανάγκη · έπεί πως αν καί δικάσειας περί τών κατά τούς άκουοίους τρόπους άμαρτάνειυ 2 λεγομένων ; “Η γάρ αύτόυ τις ήγυόησεν, ώς Κλεομένης καί 3 Άθάμας οί μανέντες, ή τδ πράγμα 8 πράσσει, ώς Αϊσχύλος τά μυστήρια έπί σκηνής έξειπών έν ‘Αρείω κριθείς ούτως 4 άφείΒη έπιδείξας αύτδν μή μεμυημένου, ή τδ περ<1δν>* πράττεται άγυοήσας τις, ώσπερ δ τδν άντίπαλον άφείς καί 5 άποκτείνας οικείου άντί τοΟ πολεμίου, ή τδ έν τίνι πράττε­ ται, καθάπερ ό ταϊς έσφαιρωμέναις λόγχαις γυμναζόμενος καί G άποκτείνας τιυά τοΟ οόρατος άποΟαλόντος τήν σφαίραν, ή τδ παρά τδ πώς, ώς δ έν σταδίω άποκτείνας τδν άυταγωυισ7 τήν (ού γάρ θανάτου, άλλά νίκης χάριν ήγωυίζετο';, ή τδ οΰ ένεκα πράττεται, οΐου ό ιατρός δεδωκεν άντίδοτον ύγιεινήν καί άπέκτεινεν, δ δέ ού τούτου χάριν δέδωκεν, άλλα τοΟ σώσαι. 61,1 Έκράτει μέν ούυ ό νόμος τότε καί τδν άκουσίως φονεύσαυτα ώς τδν άκουσίως γονορρυή, άλλ’ ού κατ’ ϊσου τώ έκου2 σίως. Καίτοι κάκείνος ώς έπί έκουσίω κολασθήσεται, εϊ τις μεταγάγοι τδ πάθος έπί τήν άλήθειαν* τώ δντι γάρ κολαστέος δ άκρατης τοΟ γονίμου λόγου, ο καί αύτδ πάθος έστί ψυχής βθ 1 a. “ό "ίρ<ί δν>> Schwartz : δπ«ρ L 1. Tout ceci s’inspire «I’Aristotr, Éth. Nie., Ill, 2, p. Till a, cité très largement. Comme S. Ihiïnre (ΛΛ». Ilae.r., IV, 37, 1-2}, Clément montre que nier lu liberté comme le font les gnostiques, c'est rendre vains les châtiments aussi bien que les récompenses (cf. Strom., 1, xvn, 83-84, S. C. p. 110 ; II, xvi, 75). 2. Sur ces épisodes, cf. Hérodote, VI, 75 ; Oviue, Mitant., IV, 516. CHAPITRE XIV 60,1 — 61,2 83 Chapitre XIV De l’acte involontaire. 1. En tout cas, on ne juge pas ce qui est involontaire 1 60 — et cet involontaire arrive de deux façons : dans l'igno­ rance ou par nécessité — ; car comment pourrait-on porter une sentence contre ceux dont on dit qu'ils commettent des fautes involontairement ? 2. Ou bien, en effet, on ne se connaît plus soi-même, comme Cléomcnc et Athamas qui étaient transportés de fureur’; 3. ou bien on ne sait pas ce qu'on fait, comme Eschyle racontant les mys­ tères sur la scène : jugé à l’Aréopage, il fut absous quand il eut prouvé qu’il n’avait pas été initié ; 4. ou bien on ignore de qui il s’agit, comme celui qui ayant laissé aller son adversaire, tue un ami au lieu de l'ennemi ; 5. ou bien avec quoi l’on agit, comme celui qui, s’exerçant avec des javelines mouchetées, tue quelqu’un parce que sa lance a perdu sa mouche ; 6. ou bien on ignore le com­ ment, comme celui qui, au stade, tue son partenaire — car il ne luttait pas pour tuer mais pour vaincre — ; 7. ou encore le résultat, comme le médecin qui a donné un antidote salutaire et fait mourir, ce qui n’était pas le but de sa médication, qui devait, au contraire, sauver. 1. La loi, autrefois, s’en prenait même au meurtrier 61 involontaire 3, comme à celui qui involontairement souf­ frait de pertes séminales 4, mais non pas autant qu’à celui qui agissait, volontairement. 2. D’ailleurs, dans le premier cps aussi, l’homme sera châtié comme d’une faute volontaire, si l’on interprète sa passion (pour voir) la réalité vraie (qu'elle signifie) ; car, en fait, on doit châtier 3. Nornbr., 35, 22-25 ; Deul., 19, 5. h. Uvit., 15,16 ; 22, 4. δ4 ΣΤΡΩ.ΜΑ'ΓΕΓΣ Ε άλογον, έγγύς Αδολεσχίας Ιόν· « πιστός δέ ήρηται πνοή κρύπτειν πράγματα ». Τά προαιρετικά τοίνυν κρίνεται. 3 <κ Κύριος γάρ έτάζει καρδίας καί νεφρούς· » καί δ α έμδλέψας πρδς έπιθυμίαν χ· κρίνεται. Διό « μηδέ έπιθυμήσης » λέγει καί « δ λαός ουτος τοίς χείλεσί με τιμά » φησίν, « ή δέ 4 καρδία αύτών πόρρω έστίν απ’ έμοΟ ». Είς αύτήν γάρ άφορά τήν γνώμην ό Θεός, έτιεί καί τήν Λώτ γυναίκα έπιστραφεΐσαν μόνον έκουσίως έπ! τήν κακίαν τήν κοσμικήν κατέλιπεν Αναίσ­ θητου, ώς λίθον δείξας άλατίνην καί στήσας είς τό μή πρόσω χωρειν, ού μωράν καί άπρακτον εΙκόνα, άρτΟσαι δέ καί στΟψαι τόν πνευματικώς διοράν δυνάμενον. CHAPITRE XIV 61,2-4 84 celui qui ne retient pas la parole féconde, (défaut) qui est bien aussi dans l’âme une passion déraisonnable, puis­ qu’il se rapproche du bavardage : « Le fidèle préfère garder les choses cachées sans en souiller mot » ·. Ce sont donc les actes délibérés qui sont jugés. 3. « Le Seigneur, en effet, scrute les cœurs et les reins ·» '·. Et c’est celui «qui a regardé avec convoitise »3 qui est jugé. C’est pourquoi il est dit : « Ne convoite pas »«, et : « Ce peuple m'honore des lèvres, niais son cœur est loin de moi » 4. Car Dieu regarde jusqu’aux senti­ ments intimes puisqu’il a rendu insensible la femme de Lot °, qui s’était seulement tournée volontairement vers la malice du monde ; il lui donna l’apparence d’une pierre salée et l’immobilisa sur place, statue non pas stupide et inutile, mais destinée à affiner le sens et à stimuler la vigueur de l’homme capable d’un regard spirituel. I. ‘2. S. ■'·. 5. 6. Aw.» 11,13. Ps., 7. 10, etc. Wfltrtft., 5, 28. Ex., 20, 17. is., 29, 13 : Mailh., 15, 8. Gen., 19, 26. d'après PintON, De xtjtun., I, 247. 83 STPÛMATET2 B 8' έκούσιον ή τά κατ' δρεξίν έστιν ή τά κατά προαίρεσιν ή τδ κατά διάνοιαν. Αύτίκα παράκειταί πως ταΟτα άλλήλοις, 2 αμάρτημα, άτύχημα, αδίκημα. Καί έστιν αμάρτημα μέν φέρε είπειν τδ τρυφητικώς καί άσελγώς βιοϋυ, άτύχημα δέ τδ φίλον ώς-πολέμιον ύπ' άγνοιας βαλείν, αδίκημα δέ ή τυμθωρυχία ή ή 3 ιεροσυλία. Τδ δέ άμαρτάνειν έκ τοΟ άγνοείν κρίνειν ‘ό τι χρή •ποιείν συνίσταται, ή τοΟ άδυνατεΐν ποιείν, ώσπερ άμέλει καί βόθρω -περι-πί-πτει τις ήτοι άγνοήσας ή άδυνατήσας ύπερθήναι 4 δι' άσθένειαν σώματος. ‘Αλλ’ έφ' ήμϊν γε ή τε πρδς τήν παι­ δείαν ήμών παράστασις ή τε πρδς τάς έντολάς ύπακοή. 63,1 *Πν εί μή μετέχειν βουληθείημεν θυμώ τε καί έπιθυμία έκδότους σφ&ς αυτούς έπιδδντες, άμαρτησόμεθα, μάλλον δέ 2 άδικήσομεν τήν έαυτών ψυχήν. Ό μέν γάρ Λάιος εκείνος κατά τήν τραγωδίαν φησίν- 62 1 λέληθεν δέ με ούΒέν τώνδε δν σύ νουθετείς, γνώμην δ' έχοντά με ή φύσις βιάζεται· 3 τουτέστι τδ έκδοτον γεγενήσθαι τώ πάθει. Ή Μήδεια δέ καί αύτή δμοίως έπί τής σκηνής βο9· καί μανθάνω μέν οΐα δράν μέλλω κακά, θυμδς δέ κρείσσων των έμών βουλευμάτων. 1. Ληιετοτβ, Élh. Eiul„ 2, 7, ρ. 1233 η 23. Pour la suite, ci. Éth. Nie., V, 10, p. 1135-1136 ; Bhèf., I, 13. p. 1376 h 5-10. — Plus bas (62, 4}, Clément répète que l’obéissance est en notre pouvoir, έφ χμ:ν; cf. supra, vi, 26, 3. L'homme est responsa bln do scs propres actes ; cf. Slrotn., 1, i, '· ; S. C. p. 46 ; la faute est volontaire; έχών άακρτχνο*, Pêd., I, vin, 69. citant Platon, /?<*/>., X»; 617 c ; cf. encore 69,2. Ayant traduit χιιάιτ/.μχ par o faute #, j’ai aussi employé le môme mot pour rendre άμαοτία — qu'on traduit ordinairement, CHAPITRE XV 62,1—63,3 85 Chapitre XV De l’acte volontaire. De repentir et du pardon. 1. Le volontaire correspond ou bien à un désir, ou 62 bien il une détermination, ou bien à une idée ’. En tout cas trois choses sont assez proches l’une de l’autre : la faute, le malheur et le crime. 2. C’est une faute, par exemple, de vivre dans la mollesse et la débauche ; un malheur de frapper un ami comme si c’était un ennemi, par ignorance ; un crime de violer un tombeau ou un sanc­ tuaire. 3. Commettre une faute vient de ce qu’on ne sait pas juger de ce qu’on doit faire, ou de l’impossibilité de le faire, tout comme si quelqu'un tombe dans une fosse, ou parce qu’il n’a pas connu son existence, ou parce qu’il n’a pas pu la franchir à cause de sa faiblesse physique. 4. Mais ce qui, du moins, est en notre pouvoir, c’est le zèle de nous former, et l’obcissance aux commandements. 1. Si nous ne voulons pas assurer cette part, mais que 63 nous nous livrions nous-mêmes à la colère et à la convoi­ tise, nous commettrons des fautes, ou plutôt nous com­ mettrons une injustice criminelle envers notre propre âme. 2. Le fameux L.aios dit en effet dans la tragédie : «Rien ne m’a échappé de ce que tu me reproches, mais, j’ai beau le savoir, la nature me fait violence » 2 ; c’cst-à-dire qu’il est livré à la passion. 3. Médée, elle aussi, sur la scène, pousse un cri pareil : « Je sais quels maux je vais accom­ plir, mais la passion est plus furie que mes résolutions » ’. dans la langue du N. T., par c péché », mot qui ne convient pas ici, du moins dans un bon nombre de phrases de Clément ‘Cl. M.j. 2. Euripide, Chrysippe, fr. 840. 3. Id., Médée, 1078. «6 ΤΡΟΜΑΤΕΓΣ B •1 Άλλ' ούδέ Αϊας σιωπίϊ, μέλλων δέ έαυτόν άποσφάττειν κέκραγεν· ούδέν oCv ήν πήμα έλευθέρου ψυχήν δάκνον ούτως άνδρός ώς άτιμία. ΟΟτως πέπονθα καί με συμφύρουσα<άεί> * βαθεια κηλίς έκ βυθών άναστρέφει λύσσης πικροίς κέντροισιν ήρεθισμένον. 64,1 Τούτους μέν ουν ό θυμός, μυρίους δέ άλλους ή επιθυμία τραγωδει, τήν Φαίδραν, τήν "Ανθειαν, τήν Έριφύλην, ή χρυσόν φίλου άνδρός έδέξατο τιμήεντα. 2 Τόν γάρ κωμικόν εκείνον Θρασωνίδην άλλη σκηνή « παιδισκάριόν με » φησίν « εύτελές καταδεδούλωκεν ». 3 ’Ατύχημα μέν οΰν παράλογός έστιν αμαρτία, ή δέ άμαρτία άκούσιος αδικία, αδικία δέ έκούσιος κακία. "Εστιν οδν ή μέν 1 άμαρτία έμόν άκούσιον. Διό καί φησιν· « άμαρτία γάρ ύμών ού κυριεύσει· ού γάρ έστε ύπό νόμον, άλλ’ ύπό χάριν », τοις ήδη πεπιστευκόσι λέγων, « 8τι τώ μώλωπι αύτοΟ ήμείς ϊάθηa μεν ». Ατυχία δέ έστιν άλλου εις έμέ πρδξις ακούσιος, ή δέ άδικία μόνη εύρίσκεται εκούσιος εϊτε έμή εϊτε άλλου. 65,1 Ταύτας δ' αίνίσσεται τών αμαρτιών τάς διαφοράς ό ψαλμωδός μακαρίους λέγων ών δ θεός τάς μέν άπήλειψεν άνομίας τάς δέ έπεκάλυψεν αμαρτίας, ούκ έλογίσατό τε τάς άλλαι καί άφήκε τάς λοιπάς. c Γέγραπται γάρ· ‘μακάριοι ών άφέ θησαν αΐάνομίαι, καί ών επεκαλύφθησαν αΐ άμαρτίαι* μακάριοι άνήρ ώ ού μή λογίσηται κύριος αμαρτίαν, ούδέ εστιν έν τί στόματι αύτοΟ δόλος'· ουτος δ μακαρισμός έγένετο επί τού' έκλελεγμένους ύπό τοΟ θεοΟ διά ΊησοΟ Χρίστου τού κυρίο j. ουμΐύρονοα <χ·ίζ> Schwai'iz ; σομφοροϊοα I. 1. 2. 3. 4. 5. Auteur tragique inconnu, fr. 110. Homère, Od., XI, 327. Ménandre, fr. 338. Cf. Aristote, Éth. Nie.. tbid. lïoin., 6, 14. CHAPITRE x\ 63,4 —65,2 86 4. Ajax, lui non plus, ne garde pas le silence, et il voci­ fère quand il va s’égorger lui-même ; c'est qu’il n’y avait pas de douleur pour mordre l’àmc d’une homme libre autant que le déshonneur : « Voilà ma souffrance ! mon­ tant des profonds abîmes de mon être un mal horrible me trouble et me bouleverse, la rage de ses aiguillons amers m'exaspère ! » *. I. Ceux-ci, c’est la colère qui les rend tragiques ; beau- 64 coup d'autres, c’est la convoitise, telles Phèdre, Anthée, Ériphyle «qui, pour prix de son cher mari, reçut l’or précieux»*. 2. Et. à Thrasônidès, ce fameux personnage comique, une autre scène prête ces paroles : « Une vile petite esclave m’a réduit en esclavage»3. 3. Un malheur est donc une faute où la raison n’a pas de part ; la faute est. un crime involontaire ; et le crime est une malice volontaire. La faute est donc mienne sans que je le veuille ■*. 4. C’est pourquoi I Ecriture dit encore : « La faute ne vous tiendra pas sous son empire ; car vous n’êtes pas sous le régime de la loi, mais sous celui de la grâce »û — il parle à ceux qui déjà ont la foi — « parce que nous avons été guéris par scs meurtrissures » ·. 5. Le malheur est l’action involontaire d’un autre contre moi, et le crime seul apparaît volontaire soit de ma part, soit du fait d’un autre. L Ce sont ces différences dans les fautes que désigne 65 le Psalmiste quand il dit le bonheur de ceux dont Dieu a effacé les iniquité.’ et dont il a caché les fautes T, n’ayant pas imputé les unes, et ayant pardonné toutes les autres. 2. « Car il est écrit : ‘Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées, cl dont les fautes ont été cachées : bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’imputera pas de faute, et dans la bouche de qui il n’y a point de ruse ’ : cette béatitude retomba sur ceux qui avaient été élus de 6. /#.,53,5. 7. Cf. Ps., 31,1. 87 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B 3 ήμών ». « Καλύπτει μέν γάρ άγάπη πλήθος άμαρτιών », άπαλείφει δέ δ α τήν μετάνοιαν μάλλον τού αμαρτωλού ή τδν θά­ νατον αΐρούμενος ». 66.1 Ού λογίζονται δέ δσαι μή κατά προαίρεσιν συνίστανται* « δ γάρ έπιθυμήσας ήδη μεμοίχευκε » φησίν. Άφίησίτε τάς άμαρ2 τίας δ κ φωτίζων » λόγος* « καί έν τώ καιρώ έκείνώ, φησίν ό κύριος, ζητήσουσιν τήν αδικίαν Ισραήλ, καί ούχ ύπάρξει, καί τάς αμαρτίας Ιούδα, καί ού μή εύρεθώσιν », « δτι τις ώσπερ εγώ ; Καί τίς άντιστήσεται κατά πρόσωπόν μου ; » 3 Όράς ενα θεδν καταγγελλόμενον άγαθόν, των κατ’ αξίαν άπο•1 νεμητικόν τε καί άφετικδν αμαρτημάτων. Φαίνεται δέ καί Ιωάννης έν τή μείζονι επιστολή τάς διαφοράς των αμαρτιών έκδιοάσκων έν τούτοις* « εάν τις ϊδη τδνάύελφδν αύτοϋ άμαρτάνοντα άμαρτίαν μή πρδς θάνατον, αιτήσει, καί δώσει αύτώ 5 ζωήν, τοίς άμαρτάνουσι μή πρδς θάνατον » είπεν* « έστι γάρ αμαρτία πρδς θάνατον* ού περί εκείνης λέγω, Υνα έρωτήση τις. Πάσα αδικία αμαρτία έστί, καί έστιν άμαρτία μή πρδς θάνατον ». 67.1 Άλλα καί Δαβίδ καί πρδ Δαβίδ δ Μωυσής τών τριών δογμά­ των τήν γνώσιν έμφαίνουσιν διά τούτων· α μακάριος άνήρ δς ούκ έπορεύθη έν βουλή άσεδών », καθώς οί ιχθύες πορεύονται έν σκάτει εϊς τά βάθη* οί γάρ λεπίδα μή έχοντες, ών άπαγορεύει Μωυσής έφάπτεσθαι, κάτω τής θαλάσσης νέμονται* 2 « ούδέ έν δδώ άμαρτωλών έστη », καθώς οί δοκοΟντες φοβείσθαι τδν κύριον άμαρτάνουσιν ώς ό χοίρος· πεινών γάρ κραυ3 γάζει, πληρωθείς δέ τδν δεσπότην ού γνωρίζει* « ούδέ έπΐ καθέδραν λοιμών έκάθισεν », καθώς τά πτηνά εις αρπαγήν 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. lre Ép. de Clément, 50, 6-7, citant Ps., 31,1-2. I Pierre, 4, 8. Ézéch., 18, 23, etc. Mtilth., 5, 28. Cf. Jn, 1, 9. Jér., 50, 20. Jir., 49, 19. IJn, 5,16-17. Ps., 1, 1 et sq. Livit., 11, 10-1*2 ; Dent.. 14. 10. CHAPITRE XV 65.2—lu.3 87 Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur » *. 3. « La charité couvre une multitude de fautes » 2, et il les efface, celui « qui préfère le repentir du pécheur à sa mort » 1. Les fautes ne sont pas imputées qui n'arrivent pas 66 selon une détermination volontaire : « car, dit-il, celui qui a convoité, a déjà commis l’adultère » 4. Il remet les fautes, le Logos « illuminateur » * ; 2. «et, en ce temps-là, dit le Seigneur, ils chercheront le crime d'Israël, et il n’y en aura pas, et les fautes de Juda, et ils n’en trouveront pas « ·, « car qui est comme moi ? Et qui se dressera devant ma face ? » ’. 3. Tu vois annoncé un Dieu unique et bon, qui rétribue selon les mérites et remet les fautes. 4. 11 est évident aussi que Jean, dans sa plus longue épître, enseigne les différences dans les fautes par ces mots : «Si quelqu’un voit son frère commettre une faute qui n’aille pas à la mort, il priera et il lui donnera la vie — à ceux, dit-il, dont les fautes ne vont pas jusqu'à la mort ; 5. car il y a une faute qui va jusqu’à la mort ; ce n’est pas d’elle que je parle, pour qu’on prie, 'fout crime est une faute, et il y a une faute qui ne va pas à la mort » “. 1. Mais David aussi et, avant David, Moïse témoignent 67 de la connaissance de ces trois vérités en ces termes : « Heureux l'homme qui n’a pas marché dans le conseil des impies » tout comme les poissons se déplacent, au milieu des ténèbres jusque dans les profondeurs ; cc.ux qui, en effet, n’ont point d’ccailles et auxquels Moïse défend de toucherl0, cherchent leur pâture au fond de la mer. 2. « Et qui ne s’est pas tenu sur le chemin des pécheurs », comme ceux qui, tout en paraissant craindre le Seigneur, pèchent comme le porc ; celui-ci, en effet, quand il a faim, pousse ses grognements, mais, une fois repu, il ne recon­ naît pas son maître n. 3. a Et qui ne s’est pas assis sur le siège des pestiférés », comme les oiseaux prêts à fondre 11. Ép. de Barna bi, 10, 3, citée largement. SS ST ΡΩM AT E ΥΣ B έτοιμα. Παρήνεσε δέ Μωυσης· « ού φάγεσθε χοίρον ούδέ άετύν ούδέ δξύπτερον ούδέ κόρακα ούδέ πάντ' ίχθύυ θς ούκ έχει 4 λεπίδα έν αύτώ ». Ταύτα μέν ό Βαρνάβας. Άκήκοα δ* έγωγε σοφού τά τοιαύτα άνδρός « βουλήν μέν ασεβών » τά έθνη λέγοντας, « οδόν δέ άμαρτωλώυ » τήν Ιουδαϊκήν ύπόληψιυ καί « καθέδραυ λοιμών » τάς αιρέσεις Ακλαμβάνοντος. 68.1 'Έτερος δέ κυριώτερον έλεγεν τδν μέν πρώτον μακαρισμόν τετάχθαι έπί τών μή κατακολουθησάντωυ ταις γνώμαις ταις πονηραις, ταις άττοστατησάσαις τού θεού, τδν δεύτερον δέ επί τών τή « εύρυχώρω καί πλατεία οδώ » ούκ έμμενόντων ή τών έν νόμω τραφέντων ή καί τών έξ εθνών μετανευοηκότων« καθέδρα δέ λοιμών » καί τά θέατρα καί τά δικαστήρια εϊη άν <ή>, δπερ καί μάλλον, ή έξακολούθησις ταις πονηραις καί ταις λυμαντικαΐς έξουσίαις καί ή κατά τά έργα αύτών 2 κοινωνία. « Άλλ* ή έν τώ νόμω κυρίου τδ θέλημα αύτού· » δ Πέτρος έντώ Κηρύγματι « νόμον καί λόγον » τδν κύριου προσειπεν. 3 Δοκει δέ καί άλλως τριών αποχήν άμαρτίας τρόπων διδάσκειν δ νομοθέτης, τών μέυ έν λόγω διά τών ιχθύων τών άναύδων· έστι γάρ τώ δντι οΰ σιγή λόγου διαφέρει- «. έστι καί σιγής άκίνδυυον γέρας- » τών δέ έν έργω διά τών άρπακτικών καί σαρκοβόρων όρνέων· * * ★ χοίρος " « βορβόρω ήδεται » καί κόπρω- καί χρή μηδέ « τήν συνείδησιν » εχειν « μεμολυσμένηυ ». 69.1 ΕΙκότως οΰν φησίν δ προφήτης- « ούχ ούτως », φησίν, ·· οί a. * * * χοίρο; I. : <τι5ν ρο; SUîblin Schwartz ο:ανοία ζ·.ί χοίρου- ό γάρ> χοί­ 1. Ζ-όνίΛ, 11, 7-13 ; ZW., Ιό, 8 sq.. cités d’après £>. de Harnabl 10,1. 2. Clément fait à plusieurs reprises allusion à cet cnseigncinen d’un sage ou d'un ancien (s’agit-il de Pantènc ?) : cî. Ecl. Proph. 50 ; Hypotyp., Ill ; Eusèue, 11. E., VI. Ιό, ό. 3. Cf. Matlh., 7, 13. 4. La Prédication de- Pierre, ou Kerygma Petri, est un apo­ cryphe du ii® siècle, vraisemblablement égyptien. Clément en a 88 CHAPITRE XV 07,3 — 69,1 sur leur proie. Moïse a fait celte recommandation : « Ne mangez pas le porc, ni l’aigle, ni l’épervier, ni le corbeau, ni tout poisson qui n’a pas d’écaille sur lui » l. Tel est le texte de Barnabe. 4. Mais, pour ma part, j'ai entendu dire à un sage * ce qui suit : « Le conseil des impies » désigne les Gentils ; « le chemin des pécheurs », la croyance juive : et « la chaire des pestiférés », les hérésies. Telle est son interprétation. 1. Un autre disait plus exactement que la première 68 béatitude concernait ceux qui n’ont pas adhéré aux opi­ nions perverses, renégates à l’égard de Dieu ; la deuxième, ceux qui ne s’attardent pas dans «le chemin spacieux et large » », ou bien ceux qui ont été élevés selon la loi, ou bien encore ceux de la Gcntilité qui se sont repentis : quant à «la chaire des pestiférés », ce serait les théâtres et les tribunaux, ou bien plutôt encore l’adhésion aux puissances perverses cl nocives, et la participation à leurs œuvres. 2. « Mais sa volonté est dans la loi du Sei­ gneur » ; Pierre, dans sa Prédication *. a nomme le Sei­ gneur « loi et logos ». 3. D’une autre façon aussi, semble-t-il, le législateur enseigne à éviter trois sortes de fautes : les fautes de paroles par les poissons muets ; car il y a réellement des cas où le silence l’emporte sur la parole ; « il y a aussi, pour le silence, une récompense sans danger » 5 ; les fautes en actes par les oiseaux rapaces cl carnassiers ; < les fautes de pensée par le porc, car > le porc « prend son plaisir dans la fange » * el le fumier : et il ne faut pas avoir «la conscience souillée » 1. Le prophète dit. donc avec raison : « Il n’en est 69 pas ainsi des impies, mais ils sont comme la poussière conservé quelques fragments. Celui-ci a etc déjà cite Slroni., Γ, xxix. 182 : S. C. p. 177. 5. Simonide, /r., 6G. cite déjà Péd. I, vn, 58. 6. Hêraci.ite, l'r., 13, Dicls. 7. I Cor., 8, 7. Γ.Γ9 SlHOMATES B. 10 89 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B Ασεβείς, άλλ’ ή ώσεί χνοΟς Sv έκρίπτει ό Ανεμος άπδ προσώ­ που τής γής. Διά τοΟτο ούκ άναστήσονται ασεβείς έν κρίσει » (οί ήδη κατακεκρψένοι, έπεί « δ μή πιστεύων ήδη κέκριται »), « ούδέ οί Αμαρτωλοί έν βουλή δικαίων β (οί ήδη κατεγυωσμένοι εις τδ μή ένωβήναι τοίς άπταίστως βεβιωκόσιν1, « δτι γινώσ-; 2 κει κύριος δδδν δικαίων, καί οδός Ασεβών άπολείται ». Πάλιν δ κύριος δείκνυσιν άντικρυς έφ' ήμιν καί τά παραπτώματα καί ; τά πλημμελήματα, τρόπους θεραπείας καταλλήλουςτοίς πά9εσιν Υποτιθέμενος, πρδς τών ποιμένων έπαυορθοΰσθαι βουλόμενος ήμ&ς, διά ’Ιεζεκιήλ αίτιώμενος αύτών, οΐμαι, τινάς έφ' 3 οΐς ούκ έτήρησαν τάς έντολάς· « τδ ήσβενηκδς ούκ ένισχύσατε » καί τά εξής έως « καί ούκ ήυ ό έπιζητών ούδέ δ άποστρέφων- β « μεγάλη γάρ χαρά παρά τώ πατρί ένδς άμαρτω4 λοΟ σωθέντος », ό κύριός φησι. Ταύτη πλέον επαινετός δ ’Αβραάμ οτι « έπορεΰΟη καθάπερ έλάλησεν αύτώ ό κύριος β. ηθ 1 ’Εντεύθεν άρυσάμενός τις τών παρ’ ‘Έλλησι σοφών τδ) « έπου θεώ β άπεψΟέγξατο. « Οί δέ εύσεδείς » φησίν Ήσαίας 2 « συνετά έβουλεύσαντο ». Βουλή δέ έστι ζήτησις περί τοΟ πώς άν έν τοίς παροΟσι πράγμασιν δρβώς διεξάγοιμεν, εύ6ου3 λία δέ φρόνησις πρδς τά βουλεύματα. ΤΙ δέ ; Ούχί καί δ θεδς, μετά τήν έπί τώ Κάιν συγγνώμην ακολούθως ού πολλώ υστέ­ ρου τδν μετανοήσαντα ‘Ενώχ εισάγει δηλών δτι συγγνώμϊ μετάνοιαν πέφυκε γεννάν ; 1 23456789Η συγγνώμη δέ ού κατά άφεσιν άλλά κατά ϊασιν συνίσταται. Τδ δ' αύτδ γίνεται κάν τή κατ 4 τδν Άαρώυ τοΟ λαού μοσχοποιία. ΈντεΟθέν τις τών πα; "Ελλησι σοφών « συγγνώμη τιμωρίας κρείσσων » άπεφθέγξατ ώσπερ άμέλει καί τδ « έγγύα, πάρα δ’ άτα β άπδ τής Σολ< 1. .In, 3, 18. 2. Ps., 1, 4-6. 3. Ézéch., 34, 4-6. 4. Ci. Le, 15, 7, 10. 5. Gen., 12, 4. 6. Pythagore. 7. Zs.,32,8. 8. Exégèse de Gen., 5, 24, empruntée à Philon, De Abrah., 17. 9. Pittacos, of. Djog. L.xiincE 1,76. CHAPITRE XV 69,1—70,4 89 que soulève le vent à la surface de la terre. C'est pourquoi les impies ne se lèveront pas au jugement » — eux qui déjà ont été jugés, puisque « celui qui ne croit pas est déjà jugé » 1—, « ni les pécheurs dans le conseil des justes j ceux qui ont déjà été condamnés pour ne s’être pas réunis avec ceux qui ont vécu dans l'innocence —, « parce que 1 Seigneur connaît le chemin des justes et que le chemin des impies sera détruit»*. 2. Encore une fois le Seigneur montre ouvertement que nous sommes respon­ sables de nos chutes et de nos manquements, quand il propose des modes de guérisons adaptés à nos passions, quand il veut que nous soyons corrigés par nos pasteurs, et quand il reproche, par Ezéchicl, à certains d’entre eux, je crois, de n’avoir pas observé les commandements : 3. « Vous n’avez pas fortifié les faibles », et ce qui suit, jusqu’à : «et il n’y avait personne pour les rechercher, personne pour les retenir » 3 ; « car il y a une grande joie chez le Père pour un seul pécheur qui est sauvé »♦, dit le Seigneur. 4. C’est ainsi qu’Abraham mérite d’autant plus d’éloges qu’a il a marché selon ce que lui avait dit le Seigneur » *. I. C’est là qu’un sage parmi les Grecs a puisé ce qu’il 70 a exprimé dans la sentence : « Suis Dieu :> °. « Les hommes pieux, dit Isaïe, ont délibéré d’une façon intelligente » ’. 2. Or la délibération consiste à rechercher la façon de se conduire correctement dans les circonstances présentes, et une bonne délibération, c’est la prudence appliquée aux décisions. 3. Mais quoi ? Dieu, apres le pardon accordé à Caïn, n’introduit-il pas presque immédiatement à la suite Énoch qui s’est repenti ’, indiquant ainsi que le pardon engendre naturellement le repentir ? Le pardon ne s'entend pas de la rémission, mais de la guérison. La même chose se produit aussi à propos de la fabrication du veau (d’or) parle peuple, au temps d'Aaron. 4. C’est ce qui a inspiré à un sage parmi les Grecs la sentence : « Le pardon est meilleur que le châtiment »· ; tout comme celle- 90 5 71 1 2 3 4 ΣΤΡΩΜΑTETS B μώντος φωνής λεγούσης· « υίέ, εάν έγγυήση σδν φίλον, παρα­ δόσεις σήυ χείρα έχθρφ· παγίς γάρ άυδρί ισχυρά τά ίδια χείλη, καί άλίσκεται £ήμασιν ίδιου στόματος ». Μυστικότερου δέ ήδη τδ u γνώθι σαυτόν » έκεΐθεν ειληπται· u είδες τδν άδελφόυ σου. είδες τδν θεόν σου ι». Ταύτη που « άγαπήσεις κύριον τδν θεόν σου έξ δλης καρδίας καί τδν πλησίον σου ώς σεαυτόν χ· έν ταϋταις λέγει τοίς έυτολαις 2λον τδν νόμον καί τούς προφήτας κρέμασθαί τε καί έξηρτήσθαι· Συνάδει τούτοις κάκείνα· α ταΟτα λελάληκα ύμΐν, ϊνα ή χαρά ή έμή πληρωθή. Αβτη δέ έστιν ή έντολή ή έμή, ϊνα αγαπάτε άλλήλους καθώς ήγάπησα ύμάς· » β έλεήμων γάρ καί οίκτίρμων δ κύριος ι·, καί c χρηστός κύριος τοίς σύμπασι ». Σαφέστερου δέ τδ α γνώθι σαυτόν » παρεγγυών ό Μωυσής λέγει πολλάκις· « πρόσεχε σεαυτώ ·<■ Έλεημοσύυαις ουν καί πίστεσιν άποκαθαίρονται αμαρτίαι* τώ δέ φόθω κυρίου έκκλίνει πάς άπδ κακού. » « Φόβος δέ κυρίου παιδεία καί σοφία. J» CHAPITRE XV 70,4—71,4 90 ci encore : « Donne une caution, le malheur est là », vient de la parole de Salomon :« Mon fils, si lu donnes caution pour ton ami, tu livreras ta main à ton ennemi; car c’est un solide filet pour un homme que ses propres lèvres, et il est prisonnier des paroles de sa propre bouche » *. 5. Déjà un peu plus mystérieux est le « Connais-loi toimême », qui vient de ce texte : «Tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu » a. 1. Ainsi sans doute «tu aimeras le Seigneur Ion Dieu 71 de tout ton cœur et ton prochain comme loi-même » 3 : il est dit qu’à ces commandements sont suspendus et rat­ tachés la loi tout entière et les prophètes. 2. D’accord avec ce texte, celui-ci encore : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit complète (en vous). C’est mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés :> ‘ ; 3. « car le Seigneur est miséricordieux et sait s’apitoyer » *, et « le Seigneur est bon pour tous » Transmettant plus clairement le « Connais-loi toi-même », Moïse dit souvent : « Fais attention à toi-même » ’. 4. « Les fautes sont purifiées par les actes de miséricorde et de foi ; c’est la crainte du Seigneur qui détourne tout homme du mal » R. « Or la crainte du Seigneur est disci­ pline et sagesse » n. 1. Prop., 6, 1. 2. Parole du Seigneur qui n'a pas été conservée dans les Évan­ giles canoniques : elle est encore citée par Clémjb.nt, Strom., I, xix, 94 ; S. C. p. 120, et par Tertui.i.ieN, De oral., 26 : ·> Vidisti Iratrcm tuum, vidisti Dominum tuum » (Resch, Agrapha, n° 65, p. 296). Tout ce paragraphe tend à montrer que les plus nobles sentences des philosophes viennent «le l’Écriture. 3. MaUh., 22, 37, etc. 4. ./n, 15, 11-12. 5. Ps., 110, 4. 6. Ps., 144, 9. 7. Gen., 24, 6 ; £z., 10, 28, etc. 8. Prop., 15, 27. 9. Prop.. 16, 4 ; Sag. Sir., 1, 27. 91 ςτρωματεϊς b XVI ΈνταΟθα πάλιν έπιφύονται οί κατήγοροι χαράν καί λύπην πάθη ψυχής λέγοντες· τήν μέν γάρ χαράν εύλογον έπαρσιν άποδιδόασι καί τδ άγάλλεσθαι χαίρειν έπί καλοις, τδ δέ έλεος λύπην έπί άναξίως κακοπαθοΟντι, τροπάς δέ είναι ψυχής καί 2 πάθη τά τοιαΟτα. ‘Ημείς δέ, ώς εοικεν, ού παυόμεθα τά τοιαΟτα^ σαρκικώς νοοΟντες τάς γραφάς καί άπδ τών ήμετέρων παθών άναγόμενοι, τδ βούλημα τοθ απαθούς ΘεοΟ ομοίως 3 τοίς ήμεδαποις κινήμασιν άπεκδεχόμενοι. ‘Ως δ’ημείς άκοΟσαι δυνατοί, ούτως έχειν έπί τοθ παντοκράτορας ύπολαμθά4 νοντες, άθέως πλανώμεθα. Ού γάρ ώς έχει τδ θειον, ούτως οΐόν τε ήν λίγεσθαι· άλλ’ ώς οΐόν τε ήν έπαίειν ημάς σαρκΐ πεπεδημένους, ούτως ήμίν έλάλησαν οί προφήται συμπεριφερομένου σωτηρίως τή τών άνθρώπων άσθενεία τοθ κυρίου. 73.1 ΈπεΙ τοίνυν βούλημά έστι τοϋ θεοΟ σώζεσθαι τδν ταΐς έντολαΐς πειθήνιον τόν τε έκ τών αμαρτημάτων μετανοοΟντα, χαίρομεν δέ ήμείς επί τή σωτηρία ημών, τδ χαρτδν ήμών έξιδιοποιήσατο δ διά τών προφητών λαλήσας κύριος, καθάπερ έν τώ εύαγγελίω φιλανθρώπως λέγων « έπείνασα καί έδώκατέ μοι φαγεϊν, έδίψησα καί έδώκατέ μοι πιείν δ γάρ ένί τούτων 2 τών έλαχίστων πεποιήκατε, έμοί πεποιήκατε η. “Ωσπερ οδν 72.1 1. Les stoïciens, qui ne peuvent admettre les anthropomorphisme de l’Écriture qui prête à Dieu des « passions » humaines. Mais le expressions bibliques ne sont pas à prendre ou sens littéral, elle ont un sens figuré. 2. Matth., 25, 35 et sq. CHAPITRE XVI 72,1 —73,1 91 Chapitre XVI Que nous ne pouvons pas parler de Dieu sans un certain anthropomorphisme. De la condescendance divine. i 1. Mais nous voici encore la proie des accusateurs 1 72 quand certains viennent nous dire que joie et tristesse sont des passions de l’âme ; ils définissent en effet la joie une exaltation raisonnable, cl disent qu’être dans l’allé­ gresse, c'est se réjouir des belles choses, tandis que la pitié est une tristesse à propos de quelqu'un qui souffre sans l'avoir mérité, et que les sentiments de cette sorte sont des vicissitudes et. des passions de l’âme. 2. De notre côté, semble-t-il, nous n’arrêtons pas de comprendre charnellement les Ecritures, et de nous en référer à nos propres passions pour concevoir la volonté du Dieu sans passion à la ressemblance des mouvements de notre âme ! 3. Or, si nous attribuons au Tout-Puissant la manière dont nous sommes capables d’entendre, nous commet­ tons une erreur impie. 4. Car ce n’est pas selon le mode d’être du divin qu’il était, possible de parler de lui ; mais selon que, prisonniers de la chair, il nous était possible d’entendre, ainsi nous ont parlé les prophètes, le Seigneur s'accommodant, pour notre salut, à la faiblesse humaine. 1. Puisque donc c'est la volonté de Dieu de sauver 73 celui qui est docile aux commandements cl celui qui se repent de ses fautes, et que nous nous réjouissons de notre propre salut, ce motif de noire joie, le Seigneur se l’est approprié, quand il a parlé par les prophètes, tout comme, dans l'Evangile, il a dit avec amour des hommes : « J’ai eu faim et vous m’avez donne à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; car ce que vous avez fait à l’un de ces tout petits, c’est à moi que vous l’avez fait »s. L 92 ΣΤΡΩΜΛΤΕΥΣ B τρέφεται μή τρεφόμενος διά τδ τεθράφθαι 'όνπερ βούλεται, ούτως έχάρη μή τραπείς διά τδ έν χαρά γεγονέναι τδν μετα3 νενοηκότα ώς έδούλετο. Έπεί δέ πλουσίως έλεεί άγα9δς ών δ 6εδς τάς τε έντολάς διδούς διά νόμου, * “ διά προφητών καί προσεχέστερον ήδη διά τής τοΟ υιού παρουσίας σώ&ων καί έλεών. ώς εΐρηται, τούς ήλεημένους, κυρίως τε ελεεί δ κρείττων τδν έλάσσω, καί κρείττων μέν άνθρωπος άνθρώπου ούκ άν εΐη, καθδ άνθρωπος πέφυκεν, κρείττων δέ δ θεδς τοΟ άνθρώπου κατά πάντα, εί τοίνυν δ κρείττων τδν ήσσω έλεεί, 4 μόνος ήμδς ό θεδς έλεήσει. Κοινωνικός μέν γάρ άνθρωπος ύπδ δικαιοσύνης γίνεται καί μεταδίδωσιν ών έ'λαδεν παρά τοΟ θεού διά τε φυσικήν εύνοιαν καί σχεσιν διά τε τάς έντολάς 74,1 αις πείθεται· ό θεδς δέ ούδεμίαν έχει πρδς ήμας φυσικήν σχεσιν, ώς οί των αιρέσεων κτίσται θέλουσιν, ούτ' ει έκ μή δντων τιοιοίη.ούτ’ εί έξ ύλης δημιουργοίη, έπεί τδ μέν ούδ’ ‘όλως δν, ή δέ κατά πάντα έτέρα τυγχάνει τού θεού, ει μή τις μέρος αύτού καί δμοουσίους ήμάςτφ 9εώ τολμήσει λέγειν· 2 καί ούκ οίδ' δπως άνέξεταί τις έπαίων τούτου θεόν έγνωκώς, άπιδών εις τόν βίον τδν ήμέτερον, έν 8σοις φυρόμεθα κακοις. 3 Εϊη γάρ αν ούτως, 'ό μηδ’ εϊπειν θέμις. μερικώς άμαρτάνων δ θεός, εϊ γε τά μέρη τού όλου μέρη καί συμπληρωτικά τού δλου, 4 εί δέ μή συμπληρωτικά, ούδέ μέρη εϊη αν. ’Αλλά γάρ φύσει ι( πλούσιος ών ό θεός έν έλέω » διά τήν αύτοΟ αγαθότητα κήοεται ήμών μήτε μορίων δντων αύτού μήτε φύσει τέκνων. a. ♦ : < νουθετώ·/ τ; 2> Schwartz 1. Cf. Rom., 9, 15 ; Ex., 33, 19. 2. Contre les gnostiques, pour qui l'homme est comme une ema­ nation de la nature divino (cf. ^υ-:χή σχεπς, όμοουσίόυτ τω Ûs:o)r Clément souligne la gratuité absolue de l’amour de Dieu pour l’homme. Ci. Volkeu, «/>. ctt., p. 79-31. Sur l'emploi du «con­ substantiel » (όμοουσιος) par le3 gnostiques, voir Ptoléméb, Lettre par les prophètes, cl aujourd'hui, d’une façon beaucoup plus proche, par la présence de son fds, sauve et prend en pitié, ainsi qu’on l’a dit, ceux dont il a eu pitié 1 ; de la sorte, et comme, à proprement parler, c’est le supérieur qui a pitié de l’in­ férieur, et que l’homme, en tant qu’homme, ne saurait être supérieur à l’homme, tandis que Dieu est supérieur à l’homme en tout, si donc le supérieur a pitié de l’infé­ rieur, Dieu seul aura pitié de nous. 4. L’homme, en elfel, de par la justice, aime à partager et il communique ce qu’il a reçu de Dieu, à cause d’une bienveillance et d’une disposition naturelles, cl aussi à cause des comman­ dements auxquels il obéit. 1. Mais Dieu n’a, avec nous, 74 aucune relation de nature, comme le veulent les fonda­ teurs des hérésies — ni s'il nous a faits du néant, ni s’il nous a fabriqués à partir de la matière, puisque l’un n’a absolument aucune existence et que l’autre se trouve tota­ lement différente de Dieu ; — à moins que quelqu’un n’ose dire que nous sommes une partie de lui et de la meme substance que Dieu 2 ; 2. mais je ne sais pas comment quelqu’un supportera d’entendre cette parole s’il a une fois connu Dieu et s’il regarde notre vie et dans quels maux nous sommes plongés. <3. Dans cette hypo­ thèse, en effet, Dieu — ce qu’il n’est pas permis de dire — serait en partie auteur de fautes, si, en vérité, les parties d’un tout, sont parties intégrantes du tout ; mais, si elles ne le sont pas, il ne saurait y avoir de parties. 4. Cepen­ dant, Dieu qui, par sa nature, « est riche en miséricorde » 3, à cause de sa bonté, prend soin de nous, sans que nous soyons ni des parties de lui, ni scs enfants par nature. 93 75,1 2 3 STPQMATETS B Καί δή ή μεγίστη τής τοϋ θεοθ άγαθότητος ένδειξις αΰτη τυγχάνει, δτι ούτως έχδντων ήμών πρδς αύτδν καί φύσει n άπηλλοτριωμένων » παντελώς δμως κήδεται. Φυσική μέν γάρ ή Πρδς τά τέκνα φιλοστοργία τοίς ζώοις ή τε έκ συνήθειας τοις δμογνώμοσι φιλία, θεοθ δέ ό έλεος εις ημάς πλούσιος τούς κατά μηδέν αύτώ προσήκοντας, τή ούσία ημών λέγω ή φύσει ή δυνάμει τή οικεία τής ούσίας ήμών, μόνω δέ τώ έργον είναι τοΟ θελήματος αύτοΟ· καί δή τδν έκόντα μετά άσκήσεως καί διδασκαλίας τήν γνώσιν τής άληθείας έπανηρημένον είς υιοθεσίαν καλεί, τήν μεγίστην πασών προκοπήν. « Παρανομίαι δέ άνδρα άγρεύουσι, σειραις δέ τών έαυτοΟ αμαρτιών έκαστος σφίγγεται », καί δστιν ό θεδς αναίτιος· καί τώ δντι « μακάριος άνήρ ος καταπτήσσει πάντα δι’ εύλάθειαν ». CHAPITRE XVI 75,1-3 93 1. Et précisément, c’est la plus grande manifesta- 75 lion de la bonté de Dieu, quand nous lui sommes ainsi, par nature, tout â fait «étrangers «qu’il prenne soin pourtant de nous. 2. 11 est naturel que les ani­ maux aient de la tendresse pour leurs petits, et que l’amitié naisse de la vie commune entre ceux qui ont mêmes sentiments; mais si Dieu, lui, est riche en miséri­ corde pour nous qui n’avons aucun rapport à lui, je veux dire quant «à notre être réel, ni quant à la nature ou à la puissance propre de eet être, c’est seulement parce que nous sommes l’œuvre de sa volonté ; et, précisément, celui qui volontairement s’est élevé, grâce à l’ascèse et à l’en­ seignement, jusqu’à la connaissance (gnose) de la vérité 2, il l’appelle à l’adoption filiale qui est le progrès suprême. 3. « Les transgressions de l’homme l’enserrent dans un filet, et chacun ressent l’étreinte des liens de scs propres fautes » 3 ; cl Dieu n’en est pas responsable ; et, de fait, heureux l’homme qui se fait petit devant toutes choses par circonspection n «. 1. Eph., 4, 18. 2. Cf. supra, ix, 45. Le terme suprême de l'effort (ασχησ·-ς) et de l'étude (;χάθτ,σ:<) est la a gnose » ; mais, pour Clément, qui transpose en langage chrétien ces notions philosophiques, le terme de ce progrès, c'est l'adoption filiale, don gratuit de Dieu. 3. Prov., 5, 22. u Dieu n'en est pas responsable » : ci. Platon, Hip., X, 617 e, cité plusieurs fois par Clément. Voir supra, xv, 62, 1, et note. 4. Prov., 28, 4. 9-1 STPÛMATETS B XVII 76.1 2 3 77.1 2 3 · Ώς oSv ή έπιστήμη έπιστητική έστιν έξις, άφ* ής τδ έπίστασθαι συμβαίνει, γίνεται δέ ή κατάληψις αύτή άμετάπτωτος ύπδ λόγου, οϋτω καί ή άγνοια φαντασία έστιν εϊκουσα, μεταπτωτική ύπό λόγου, τά δέ μεταπίπτον ώς καί τδ συνασκούμενον έκ λόγου έφ’ ήμϊν. Παράκειται δέ τή έπιστήμη ή τ’ έμπειρία καί ή εί'δησις σύνεσίς τε καί νόησις καί γνώσις. Καί ή μέν εϊδησις επιστήμη τών καθ’ όλου κατ’ είδος είη &ν· ή δέ έμπειρία επιστήμη περιληπτική, ώστε καί οΐόν έστιν έκαστον πολυπραγμονειν· νόησις δε έπιστήμη νοητού* καί σύνεσις έπιστήμη συμολητοΟ ή σύμδλησις άμετάπτωτος ή συμδλητική δύναμις ών φρόνησίς έστι καί έπιστήμη, καί ενός καί έκάστου καί πάντων των είς ευα λόγον γνώσις δέ έπισ­ τήμη τοΟ ουτος αύτοΟ ή έπιστήμη σύμφωνος τοις γινομένοις· I άλήθειά τε έπιστήμη άληθούς, ή δέ έξις τής άληθείας έπισ- 1 τήμη αληθών. ‘H δέ έπιστήμη διά τοΟ λόγου συνίσταται καί5 άμετάπτωτός έστιν άλλω λόγω. ί ’Ενταύθα τήν γνώσιν πολύ-1 πραγμουεΐ. ’ ' A δέ μή ποιοΟμεν, ήτοι διά τδ μή δύνασθαι ού ποιούμεν ή διά τό μή βούλεσθαι ή δι’ άμψότερα. Ούχ Ιπτάμεθα μέν ο3νι(, έπειδή ούτε δυνάμεθα ούτε βουλόμεΟα· ού νηχόμεθα δέ φέρ* είπείν άρτι, έπειδή δυνάμεθα μέν. ού βουλόμεθα δέ· ούκ έσμέν> a. ίνταδΟχ-πολυ-ρ.] qnae verba seel. Potter Stahlin el omill. i mihi vid. 1. Ετυτητιζνς, mot très rare, sinon unique. : Liddel-Scot ■Tones ne le mentionnent pas. Estienne, Passow, Bailly, etc., rei voient seulement A ce passage 'Cl. >(.]. CHAPITRE XVII 7ft, I — 77.3 04 Chapitre XVII Connaître et vouloir. I. Comme la science est une disposition stable à sa- 76 voir *, qui permet le fait de savoir, et qu'elle comporte une saisie compréhensive de son objet qu’une raison même ne peut pas changer, de même l’ignorance est une repré­ sentation approximative, qu’une raison peut changer; or ce qui change, comme ce qui est confirmé par une raison, dépend de nous. 2. A côté de la science, il y a l’expé­ rience et ce que les Grecs appellent -Εησι; et. σύνδσις, puis la νόησις et la γνώσις. 3. ΙΛίόησι- est sans doute une science des êtres de l'univers selon leur espèce ; Γέμ,ζδφίχ est une science descriptive telle qu’il est pos­ sible. avec clic, de considérer attentivement chaque être ; la νόησις est une science de l’intelligence ; la σύν*σις est une science des rapports possibles, ou bien la détermi­ nation ferme de ces rapports, ou bien la capacité d’établir les rapports des êtres auxquels on pense ou qu’on connaît, d'un chacun et de tous ceux qui se rapportent à une seule idée ; la γνώσις est la science de l'être lui-même ou la science adaptée aux contingents ; la vérité est la science du vrai, et la possession de la vérité est lu science des choses vraies. 1. Or, la science existe grâce à la raison 77 et idle ne peut être changée par une antre raison. 2. Ce que nous ne faisons pas. c’est, ou bien parce que nous ne pouvons pas, ou bien parce que nous ne voulons pas, ou bien pour ces deux causes. 3. Ainsi nous ne vo­ lons pas parce que ni nous ne le pouvons, ni nous ne le voulons: nous ne nageons pas, à vrai dire pour le moment, parce que, tout en le pouvant, nous ne le voulons pas ; nous ne sommes pas comme le Seigneur, parce que, tout 95 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B 4 δέ ώς δ κύριος, έπειδή βουλόμεθα μέν, ού δυνάμεθα δέ. α Ούδείς γάρ μαθητής ύπέρ τδν διδάσκαλον, άρκετόν δέ έάν γενώ- I μέθα ώς δ διδάσκαλος », ού κατ' ούσίαν, άδύνατον γάρ ίσον I είναι πρδς τήν ΰπαρξιν τδ θέσει τώ φύσει, τφ δέ άιδίους γεγο- I νέναι καί τήν τών δντων θεωρίαν έγοωκέναι καί υίούς προση-1 γορευσθαι καί τδν πατέρα άπδ τών οικείων καθορ&ν μόνον. 5 Προηγείται τοίνυν πάντων τδ βούλεσΟαι· αί γάρ λογικαί δυνά- ’ μεις τοΟ βούλεσΟαι διάκονοι πεφύκασι· « θέλε, » φησί, * καί δυνήση· » τοΟ γνωστικοΟ δέ καί ή βούλησις καί ή κρίσις καί ή C δσκησις ή αύτή. Ε’ γάρ αί αύταί <αί>· προθέσεις, τά αύτά καί τά δόγματα καί αί κρίσεις, 'ίνα δή ώσιν αύτώ καί οί λόγοι καί δ βίος καί δ τρόπος άκόλουθοι τί| ένστάσει· e καρδία δέ εύΟεΐα έκέ,ητεϊ γνώσεις » καί έκείνων έπαϊει. « *0 θεδς δεδίδαχέν με σοφίαν καί γνώσιν άγιων ϊγνωκα. η CHAPlTBE XVII 77.4-6 95 en le voulant, nous ne le pouvons pas. 4. Car « aucun disciple n’est au-dessus du maître, mais il suffit que nous devenions comme le maître » ’, non pas quant, à l’être meme, ear il est impossible que soient égaux quant à l’existence, ce qui est Dieu par adoption et ce qui l’esl par nature, mais bien par le fuit de devenir éternels, de jouir de la connaissance contemplative des êtres, d’être appelés fils et, appuyés sur ce qui lui appartient en propre *, de voir le Père seul. 5. Or, pour tout cela, la volonté, marche en avant ; car les facultés raisonnables sont natu­ rellement au service de la volonté. « Veuille, dit l’Écriture, et tu pourras » 3; pour le gnostique, c’est une même chose que de vouloir, de juger et de s’exercer. G. En effet, si ses intentions sont les mêmes, scs principes et scs jugements seront aussi les mêmes, en sorte que scs paroles et sa vie et sa conduite seront conforme à son orientation ; « le cœur droit cherche à connaître » 4 et il est attentif à ce qu’il connaît. « Dieu m’a enseigné la sagesse et j’ai connu la science des saints p *. 1. Cf. Malth., 10, 24. 2. C’est-à-dire appuyés sur le Fils. Cf. Foi ei Gnose, p. 99 ; \V. VüLKP.n, op. ci/., p. 406, et n. 2, qui cite des textes caractéristiques du Protreplique. 3. On ne voit pas bien à quel texte il est fait ici allusion. Tl csl remarquable que pour Clément l'intelligence est au service de la volonté : ceci permet de juecr exactement son c intellectualisme ». 4. Prw., 27, 21 a (LXX). 5. Prov., 24, 26 (LXX) ; of. Sag., 10. 10. ί>6 ΣΤΡΩΜΑΓΕΤΣ Β XVIII · 78.1 2 3 4 79.1 2 Προφανείς μέν ουν καί πάσαι <αί>· άλλαι άρεταί, αΐ παρά τώ Μωυσεΐ άναγεγραμμέναι, αρχήν °Ελλησι παντός τοϋ ήθικοΟ τόπου παρασχόμεναι, άνδρείαν λέγω καί σωφροσύνην καί φρόυησιν καί δικαιοσύνην καρτερίαν τε καί ύπομονήν καί τήν σεμνότητα καί εγκράτειαν τήν τε έπί τούτοις ευσέβειαν. Άλλ1 ή μέν εύσέδεια παντί που δήλη τδ άνωτάτω καί πρεσβύτατον αϊτιου σέδειν καί τιμάν [καί j διδάσκουσα. Καί δικαιοσύνην δέ αύτύς ο νόμος παρίστησι παιδεύων τήν τε φρόνησιν διά τής τών αισθητών ειδώλων άποχής καί τής πρδς τδν ποιητήν καί πατέρα τών 'όλων προσκληρώσεως % άφ’ ής δόξης οΐον πηγής πάσα σύνεσις αύξεται. « Θυσϊαι γάρ ανόμων βοέλυγμα κυρίφ, εύχαί δέ κατευθυνόντων δεκταί παρ’ αύτω ». Έπεί « δεκτή παρά θεώ δικαιοσύνη μάλλον ή Ουσία ». ΤοιαΟτα καί τά παρά ‘Ησαία· u τί μοι πλήθος τών θυσιών ύμών; λέγει κύριος ρ, καί πάσα ή περικοπή· «. λΟε πάντα σύν­ δεσμον αδικίας· α’ύτη γάρ θυσία 8εώ δεκτή, καρδία συντετριμμένη καί ζητοΟσα τόν πεπλακότα ». « Ζυγά δόλια βδέλυγμα έναντι θεού, στάθμιον δέ δίκαιου δεκτόν αύτω. » ‘Εντεύθεν a. προοζληρώτ.ω; Polter ;scd. Philon) Sliihlin : ζροοζλϊ'σίωί L προσκλίσΐως Sylbui’g 1. Aux quatre vertus » cardinales n des Grecs, Clément en ajout* d’autres, pour terminer par la pi.ftfl, qui est. «au-dessus de tout» Ainsi déjà Philon (De durubim, 96). W. Voi.KRR, op. ci·!., p. 298 n. 3. 2. Cf. Strom., VII, i, 2. Formule de Philon, De fort.. 3. Prov., 15, 8. 4. Prov., 16, 7 (LXX). 5. Is., I, 11. G. Cf. 58, 6 et P*-., 50, 19, CHAPITRE XVIII 7k. I 96 79.2 Chapitre XVIII Excellence morale et spirituelle de la loi de Moïse, si l’on entend bien les divers sens de ses préceptes ; quelques exemples. 1. Il est assez évident que toutes les autres vertus aussi, 78 décrites par Moïse, ont fourni aux Grecs le point de départ de leur matière éthique, je veux dire : le courage, la tem­ pérance, la prudence, la justice, l’endurance et la patience, la pudeur et la continence, et. par-dessus tout la piété ’. 2. Celle-ci, en vérité, et chacun le voit bien, apprend à vénérer et à honorer la Cause la plus élevée et la plus ancienne 3. Pour la justice, c’est la loi elle-même qui la suscite par son action éducatrice, ainsi que la prudence, en éloignant l’homme des idoles sensibles et en lui assi­ gnant pour but d’aller à celui qui est le Créateur et le Père de l’univers ; et c’est à partir de celte pensée, comme d’une source, que sc développe toute intelligence. 4. « Les sacrifices des impies sont un objet de dégoût pour le Seigneur, mais les prières de ceux qui marchent droit lui sont agréables » Car « Dieu a pour agréable la justice plutôt que le sacrifice » *. 1. Pareil est aussi cc texte d’Isaïe : « Que me fait la 79 multitude de vos sacrifices ? dit le Seigneur»5, et toute la péricope : « délie tout lien d’injustice; car ce qui est un sacrifice agréable au Seigneur, c’est un cœur broyé et qui cherche son Créateur » ·. 2. « Des fléaux truqués sont un objet de dégoût devant le Seigneur, mais une balance juste, il l’agrée » 7. C’est d’après cela que Pylhagore recommande de «ne pas outrepasser (la mesure 7. Prov., 11. 1. Lk» Stkomatrs B. Il 97 ΧΤΡΩΜΑΤΕΓΣ E 3 « ζυγόν μή ύπερβαίνειν * Πυθαγόρας -παραινεί. Δικαιοσύνη δέ δολία εϊρηται ή τών αιρέσεων επαγγελία, καί « γλώσσα μέν άδικων έξολείται, στόμα δέ δικαίων άποστάζει σοφίαν ». ’Αλλά 4 γάρ « τούς σοφούς καί φρονίμους φαύλους καλοΟσιν ». Μακ­ ράν δ’ αν ειη περί τών άρετών τούτων μαρτυρίας παρατίθεσθαι, 5 άπάσης ταύτας έξυμνούσης τής γραφής. Έπεί δ* ούν τήν μέν ανδρείαν βρίζονται επιστήμην δεινών καί ού δεινών καί τών μεταξύ, τήν δέ σωφροσύνην εξιν έν αίρέσει καί φυγή σώζουσαν τά τής φρονήσεως κρίματα, -παροικείται [τε] τή μέν αν­ δρεία ή τε ύπομονή, ήν καρτερίαν καλοΟσιν, επιστήμην έμμενετέωνκαίούκ έμμενετέων, ή τε μεγαλοψυχία, έπιστήμη τών συμβαινόντων ύπεραίρουσα, άλλα καί τή σωφροσύνη ή εύλά6εια, έκκλισις ουσα σύν λόγω. 80 1 Φυλακή δέ τών εντολών, τήρησις ούσα αύτών άδλαδής, περιποίησίς έστιν ασφαλείας βίου. Καί ούκ έστιν άυευ ανδρείας 2 καρτερικόν είναι ούδέ μήν άνευ σωφροσύνης έγκρατή. ΆντακολουθοΟσι δέ άλλήλαις αί. άρεταί, καί παρ’ ώ αί τών άρετών άκολουθίαι, παρά τούτω καί ή σωτηρία, τήρησις ουσα τοΟ ευ 3 ϊχουτος. Εικότως 2τι περί τούτων διαλαβόντες τών άρετών περί πασών αν εϊημεν έσκεμμένοι, ότι δ μίαν έχων άρετήν 4 γνωστικώς πάσας έχει διά τήν άντακολουθίαν. Αύτίκα ή έγκράτεια διάθεσίς έστιν ανυπέρβατος τών κατά τόν δρθόν λόγον φανέντων. Έγκρατεύεται δέ δ κατέχων τάς παρά τδν όρβδν I λόγον δρμάς ή δ κατέχων αύτδν ώστε μή όρμάν παρά τδν δρθόν I 5 λόγον. Σωφροσύνη δέ αΰτη ούκ άνευ άνδρεϊας, επειδή έξ έντο-] λών γίνεται επομένη τώ διατεταγμένω * λ Βεώ φρόυησίς τε . καί ή μιμητική τής θείας διαθέσεως δικαιοσύνη, καθ’ ήν έγκρα- J τευόμενοι καθαροί πρδς εύσέβειαν καί τήν έπομένην άκολού- 1 1. Ρυτπλοοπκ, Symb., 2. 2. Pro»., 10, 31. 3. Prof., 16. 21. 4. Définition stoïcienne. Cf- nupra, vu, 3’2. 5. CL ix, 45. 6. Texte corrompu : il manque probablement plusieurs mots à l'endroit indiqué, et re qui précède (ίπειδή...) n’est pas non plus très satisfaisant [CL M.j. CHAPITRE XVJ1I 79,3 — 80,5 97 fixée par) le fléau a *. 3. Une justice fourbe, c’est le nom donné à la profession de foi hérétique, et « la langue des hommes injustes sera détruite, tandis que la bouche des justes distille la sagesse » *. C’est que (les injustes) «traitent de sots les sages et les prudents »s. 4. Mais il serait trop long de produire des textes au sujet de ces vertus : c’est toute ΓEcriture qui fait leur éloge. 5. Comme on définit le courage la science des choses redoutables, des choses non redoutables et. des intermédiaires, la tem­ pérance une attitude qui, en choisissant ou en évitant, suit les jugements de la prudence, on adjoint au courage la patience, qu’un appelle endurance, c’est-à-dire science de ce qu’il faut supporter et ne pas supporter, et la ma­ gnanimité, science qui permet de dominer les événe­ ments; enfin, à côté de la tempérance on met aussi la cir­ conspection qui évite (le mal) sur le conseil de la raison ·. 1. Garder les commandements, ce qui veut dire : les 80 observer sans faute, procure la sécurité de la vic. Il n’est pas possible, sans courage, d’être endurant ni non plus sans tempérance, d’être continent. 2. Les vertus s’ac­ compagnent réciproquement5, et celui qui possède cette compagnie des vertus, jouit aussi du salut, qui est. la con­ servation d'un bon état. 3. 11 va de soi que, si nous parcourions successivement ces vertus, nous pourrions faire, à propus de toutes, celle constatation : celui qui en possède une à la manière du gnostique, les possède toutes à cause de leur enchaînement réciproque. 4. Ainsi la continence est une disposition à ne dépasser jamais ce qui paraît conforme à la droite raison. Est continent celui qui contient les impulsions non conformes à la droite rai­ son, ou bien celui qui se contient lui-même, en sorte qu’il n'est pas entraîné au delà de la droite raison. 5. C’est une tempérance qui ne va pas sans courage, parce que des commandements naissent la prudence qui suit Dieu ordonnateur (de toutes choses ?) ·, et. la justice, imitatrice des dispositions divines ; continents selon celte justice, 98 ΣΤΡύΜΑΤΕΤΣ B θως τώ θεό πράξιν στελλόμεθα, έξομοιούμενοι τφ κυρίω κατά 81 1 τδ δυνατόν ήμΐυ, έπικήροις τήν φύσιν ύπάρχουσιν. ΤοΟτο δέ έστι « δίκαιον καί δσιον μετά φρονήσεως γ^νέσθαι )>. Άνενδεές μέν γάρ τδ θείου καίάπαθές. δθεν ούδέ έγκρατές κυρίως· ού γάρ υποπίπτει πάθει -ποτέ, ϊυα και κράτηση τοΟδε· ή δέ ήμετέρα φύσις έμ-παθής οδσα εγκράτειας δεΐται, δι’ ής πρδς τδ δλιγοδεές συνασκουμένη συνεγγίζειυ πειρδται κατά διάθεσιν 2 τή θεία φύσει. 'Ο γάρ σπουδαίος ύλιγοδεής, άθανάτου καί θνητής φύσεως μεθόριος, τδ μέν ένδεές διά τε τδ σώμα διά τε τήν γένεσιν αύτήυ έχων, δλίγων δέ διά τήν λογικήν εγκράτειαν 3 δεΐσθαι δεδιδαγμένος. ΈπεΙ τίνα λόγον έχει τδ άπειπείν τδν νόμον άνδρΐ γυναικδς άμπεχόνην άναλαμθάνειν ; *Ή ούχί άνδρείζεσθαι ήμάς βούλεται μήτε κατά τδ σώμα και τά έργα 4 μήτε κατά τήν διάνοιαν καί τδν λόγον έκθηλυυομέυους ; Ήρρενώσθαι γάρ τδν αλήθεια σχολάζοντα έν τε ύπομοναΐς έν τε καρτερίαις κάν τώ βίω κάν τφ τρόπω κάν τφ λόγω κάυ τή άσκήσει νύκτωρ τε καί μεθ’ ημέραν καί, εϊ που μαρτυρίου δι* αίματος χωροϋντος έπικαταλάδοι χρεία, βούλεται. 82 1 Πάλιν εϊ τις, φησί, νεωστί δειμάμευος οικίαν ούκ έφθη είσοικίσασθαι, ή άμπελώνα νεόφυτον έργασάμευος μηδέπω τοΟ καρποΟ μετείληφεν, ή παρθένον έγγυησάμενος ούδέπω έγημεν, τούτους άφεΐσθαι τής στρατείας δ φιλάνθρωπος κελεύει νό2 μος, στρατηγικός μέν, ώς μή περισπώμενοι πρδς τάς έπιθυμίας άπρόθυμοι τώ πολέμω έξυπηρετώμεν (ελεύθεροι γάρ τάς 1 1. Ce texte de Platon, Thèct., 176 a b, où se rencontrent l'idéal grec et l’idéal chrétien de «divinisation», a été cité plus de vingtfoist par Clément (cf. p. ex. infra, xix, 100 ; xxn, 131, 133, 136). Clément; accentue ici la note chrétienne en remplaçant le mot Dieu par te Seigneur (Cf. J. Gnoss, La divinisation du chrétien d'après les Pères i grecs, Paris, 1938, ρ. 46, 160, etc.; M. J. Concak, La déification dans I la tradition spirituelle de VOricnt, in Vie Spir., 43 (1935), p. 91-107)..? 2. Ceci, et ce qui suit jusqu’à 100, 2, est inspire de Philon, De virtutibus, que Clément suit pas à pas (voir les notes de Stahlin»» h. I., et l’index, t. IV, p. 48-49). Ici, De fort., 3. L'idéal du gnostiquo est d’imiter le Dieu «sans passion a des stoïciens. 3. Dcut., 22, 5. 4. D’après Philon, ib., mais l'allusion au martyre donne une note spécifiquement chrétienne. CHAPITRE XVIII 80,5 — 82,2 98 nous marchons purs vers la piété et nous sommes préparés à une activité conforme aux indications divines, assimilés an Seigneur autant que nous le pouvons », tout en restant mortels dans noire nature. 1. Voilà ce qu’on appelle 81 « être juste et saint avec prudence ». La divinité, en effet, est sans besoin et sans passion ’, et par conséquent n’est pas à proprement parler continente ; car elle n’est jamais exposée à une passion, en sorte qu’elle ait à la dominer ; mais notre nature qui est passionnée, a besoin de la con­ tinence, par laquelle, s’exerçant à n’avoir besoin que de peu de choses, elle s’efforce de s’approcher, par une dis­ position habituelle, de la nature divine. 2. L’homme vertueux a besoin de peu, étant sur la frontière des natures immortelle et mortelle, soumis au besoin à cause de son corps et de sa naissance même, mais instruit à n’avoir besoin que de peu à cause de la continence dictée par la raison. 3. Pour quel motif, en effet, la loi interdit-elle à l’homme de revêtir un habit de femme ?’ N’csl-ce pas qu’elle veut que nous soyons virils, sans nous efféminer quant au corps, quant aux travaux, quant aux senti­ ments, quant à la raison ? 4. Elle veut que celui qui fréquente la vérité reste mâle dans la patience et l’endu­ rance, dans sa vie, dans ses mœurs, dans scs paroles et dans sa conduite, de nuit et de jour, et. si une fois le surprenait la nécessité de rendre témoignage par son sang 4. 1. La loi dit encore : si quelqu’un, ayant récemment 82 construit une maison, n’y a pas encore achevé son instal­ lation, ou si quelqu'un ayant travaillé une jeune vigne n’a pas encore recueilli de son fruit, ou si quelqu’un étant fiancé à une jeune fille ne l'a pas encore épousée, ceux-là, la loi, qui est humaine, ordonne de les renvoyer de l’ar­ mée ; 2. mesure digne de la sagesse du général, de peur que, tiraillés par l’objet de nos convoitises, nous ne ser­ vions dans la guerre sans aucun zèle — car on ne s’ex­ pose sans hésitation aux dangers que si l’on est libre des ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B 99 3 δρμάς οί άπροφασίστως τοϊς δεινοϊς έπ απολυόμενοι), φιλανθρώπως δέ, επειδή τά κατά τούς πολέμους άδηλα, άδικον εΐναι λογισάμενος τδν μέν μή δνασθαι τών αύτοΟ πόνων, έτερον δέ τά τών καμόντων άταλαιπώρως λαβεΐν. 83.1 "Εοικεν δέ δ νόμος καί τήν τής ψυχής έμφαίνειν άνδρείαν, δεϊν νομοθετών τδν φυτεύσαντα καρποΟσθαι καί. τδν οίκοδομησάμενον οϊκεϊν καί τδν μνώμενον γαμεϊν, ού γάρ ατελείς τάς ελπίδας τοϊς άσκήσασι κατά τδν λόγον τδν γνωστικόν κατα2 σκευάζει· « τελευτήσαντος » γάρ καί ζώντος u άυδρδς άγαθοϋ ούκ άπόλλυται έλπίς ο. « ’Εγώ », φησί, * τούς εμέ ψιλοϋντας άγαπώ », ή σοφία λέγει, « οΐ δέ εμέ ζητοΟντες εύρήσουσιν 3 εϊρήνην » καί τά έξης. Τί δέ ; Ούχί αί Μαοιηναίων γυναίκες τώ κάλλειτώ σφών πολεμοΰντας τούς Εδραίους έκ σωφροσύ4 νης δι’άκρασίαν εις άθεότητα ύπηγάγοντο; Προσεταιρισάμεναι γάρ <αύ^>τούς έκ τής σεμνής άσκήσεως είς ήδονάς έταιρικάς τώ κάλλει δελεάσασαι έπί τε τάς τών ειδώλων θυσίας έπί τε τάς άλλοδαπάς έξέμηναν γυναίκας· γυναικών δέ άμα καί ήδονής ήττηθέντες άπέστησαν μέν τοθ Οεοϋ, άπέστησαν δέ καί τοθ νόμου, καί μικροΟ δεϊν δ π&ς λεώς ύποχείριος τοϊς πολεμίοις γυναικείο στρατηγήματι έγεγόνει, έως αύτοΰς κιν84.1 δυνεϋοντας άνεχαίτισε νουθετήσας φόβος. Αύτίκα οί περιλειφθέντες φιλοκινδύνως τδν ύπέρ εύσεδείας αγώνα άράμενοι κύριοι κατέστησαν τών πολεμίων. « Αρχή ουν σοφίας θεοσέ­ βεια, σύνεσις δέ αγίων προμήθεια, τδ δέ γνώναι νόμον δια- ί νοίας έστίν αγαθής ». 2 Οί τοίνυν έμπαθοΟς φόβου περιποιητικόν τδν νόμον ύπολαβόν- · τες ούτε αγαθοί συυιέναι ούτε ένενόησαν τφ δντι τδν νόμον. I « Φόβος γάρ κυρίου ζωήν ποιεί. ‘O δέ πλανώμενος όδυνηθή1. 20, 5-7, glosô d’après 2. Prop., 11, 7. 3. Prop., 8, 17. Nombr., De fort., 7-8. ύ. Philon, 25, interprété d’après 5. Prop., 9, 10. ίί·. JI Philon, IJc pî/« 3/., I, 295; CHAPITBB XVlil 82,3 — 84,2 99 impulsions de la nature 1 ; — 3. mesure humaine aussi, parce que, tenant, compte des incertitudes des combats, elle estime injuste que l’un ne tire pas profit de ses propres travaux tandis que l’autre recueille, sans supporter de fatigues, les biens de ceux qui ont peiné. 1. La loi paraît donc aussi désigner le courage de 83 l’âme, quand elle établit que celui qui a planté doit récolter, celui qui a bâti habiter, et celui qui est préten­ dant épouser, car elle ne rend pas vaines les espérances de ceux qui se sont exercés (à vivre) selon la raison gnostique ; 2. « mort et vivant, l'homme de bien ne voit pas périr son espérance ·> ’. « Pour moi, dit la Sagesse, j’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui me cherchent trouveront la paix u, et la suite3. 3. Mais quoi ? Les femmes des Madianites n’ont-elles pas, par leur propre beauté, séduit les Hébreux qui combattaient, les faisant passer par la débauche de la tempérance à l’impiété · ? 4. C’est après être devenues leurs amies et les avoir, par l’appât de leur beauté, tirés d’une conduite honnête jusqu’aux plaisirs des courtisanes, qu’elles les ont rendus fous au point, de sacrifier aux idoles et de se livrer à des femmes étrangères ; dominés à la fois par ces femmes et. par le plaisir, ils se détournèrent de Dieu, ils se détournèrent aussi de. la loi, et peu s’en fallut que le peuple tout entier ne tombât au pouvoir des ennemis grâce à ce stratagème féminin, jusqu’à ce que la peur, les rappelant à eux, les fît se cabrer en face du danger qui les menaçait. 1. Alors ceux qui 84 restaient, menant avec hardiesse la lutte pour la religion, reprirent la maîtrise sur les ennemis. «La piété est donc principe de sagesse, l’intelligence est la science des choses saintes, et il appartient à un cœur vertueux de connaître la loi »s. 2. Ceux donc qui soupçonnent la loi de provoquer une crainte qui est une passion déréglée, ni ne sont assez ver­ tueux pour comprendre la loi, ni, en fait, ne l’ont bien comprise. « Car la crainte du Seigneur donne la vie. Celui 100 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ Β 3 σεται έν πόνοις οΓς ούκ έπισκέπτεται γνώσις. » *Α μέλει μυσ­ τικός δ Βαρνάβας « ό δέ θεός, ό τοΟ παντός κόσμου κυριεύων », φησί, « δώη καί ύμιν σοφίαν και σύνεσιν, επιστή­ μην, γνώσιν τών δικαιωμάτων αύτοΟ, ύπομονήν. Γίνεσθε ουν θεοδίδακτοι, έκζητοΟντες τι ζητεί δ κύριος άφ’ ύμών, ίνα εϋρητε έν ήμέρα κρίσεως ». Τούς τούτων έπηβόλους if. Αγάπης τέκνα καί ειρήνης n γνωστικώς προσηγόρευσεν. Περί τε τής μεταδόσεως καί κοινωνίας πολλών δντων 4 <λόγων2>” άπόχρη μόνον τοΟτο είπειν, 8τι ό νόμος Απαγο­ ρεύει Αδελφώ δανείζειν (αδελφόν ύνομάζων ού μόνον τδν έκ τών αύτών φόντα γονέων, άλλά καί 8ς άν ομόφυλος ή όμογνώμων τε καί τοΟ αύτου λόγου κεχοινωνηκώς), ού δικαιών έκλέγειν τόκους έπί χρήμασιν, αλλά άνειμέναις χερσί καί γνώμαις 5 χαρίζεσθαι τοίς δεομένοις. Θεός γάρ δ κτίστης τοιάσδε χάριτος· ήδη δέ δ μεταδοτικός καί τόκους άξιολόγους λαμβάνει, τά τιμιότατα τών έν άνθρώποις, ήμερότητα, χρηστότητα, μεγαλόνοιαυ, εύφημίαν, εύκλειαν. ^Αρ* ού δοκεί σοι φιλανθρωπίας είναι τδ παράγγελμα τοΟτο 85,1 ώσπερ κάκείνο, « μισθόν πένητος αύθημερόν άποδιδόναι » ; ’Ανυπερθέτως δείν διδάσκει έκτίυειν τδν έπί ταις ύπηρεσίαις μισθόν· παραλύεται γάρ, οΐμαι, ή προθυμία τοΟ πένητος 2 άτροφήσαντος πρδς τούπιόν. *Ετι, φησί, δανειστής μή έπιστή χρεώστου οικία, ένέχυοον μετά βίας ληψόμενος, άλλ’ S μέν 3 έξω προφέρειν κελευέτω, δ δέ £χων μή άναδυέσθω. *Εν τε τώ άμήτω τά άποπίπτουτα των δραγμάτων άναιρεϊσδαι κωλύει τούς κτήτορας, καθάπερ κάν τώ θερισμώ ύπολείπεσθαί τι παραινεί άτμητου, διά τούτου εδ μάλα τούς μέν κτήτορας εις a. <λόγων>» Schwartz 1. Ci. Pro»., 19, 23 (LXX). 2. /ip. de Harnabè, 21. 3. Ex., 22, 24 ; I.ëvil., 25. 36-37- Tout ceci, jusqu’à 96, d'après pjnr.oN, De carit., à qui Clement emprunte les textes do la Loi et les commentaires qu’il en donne. 4. Dent., 24, 15. 5. Deut., 24, 10. 6. Lév., 19, 9, etc. CHAPITRE XVlil 84,2 — 85,3 100 qui erre souffrira de peines que la gnose n’a pas lieu d’examiner»1. 3. C’est, sans doute le sens mystique de ces paroles de Barnabe : « Que Dieu, qui domine le monde entier, vous donne à vous aussi la sagesse et. l'intelligence, la science, la connaissance de ses arrêts, la patience. Soyez donc les disciples de Dieu, vous enquérant de ce que le Seigneur vous demande, afin que vous trouviez au jour du jugement'). Ceux qui en étaient là, Barnabe les a appelés, dans un sens gnostique, « enfants de la charité et de la paix » *. 4. Comme on a beaucoup < parlé > des échanges et. des partages, il suffit de dire ceci, à savoir que la loi défend de prêter avec intérêt à un frère 3 (et elle nomme frère non pas seulement celui qui est. né des mêmes parents, mais encore celui qui est de la même tribu, de la même croyance et qui participe au même logos) ; elle n’estime pas juste qu'on perçoive des intérêts sur des capitaux, mais elle veut que, mains et cœurs ouverts, on donne gratuitement à ceux qui ont besoin. 5. Car Dieu est le créateur de celte gratuite ; et ainsi, celui qui fait part de ses biens, perçoit des intérêts estimables, les plus précieux qui soient parmi les hommes : la mansuétude, la bonté, la magnanimité, la bonne renommée et la gloire. 1. N'est-ce pas, à ton avis, une question d'humanité 85 que ce précepte, par exemple : « Payer le jour même son salaire au pauvre»4? (L'Écriture) enseigne qu’il faut, payer aussi sans délai le salaire dû aux services ; c’est que, je crois, le zèle du pauvre pour le travail à venir se relâche quand il souffre de la faim. 2. Elle demande encore que le créancier ne sc présente pas à la demeure du débi­ teur pour prendre un gage par la force, mais qu’il invite à l’apporter dehors, et que celui qui possède ce gage ne sc dérobe pas5. 3. Pendant la moisson, elle interdit aux propriétaires de ramasser ce qui tombe des gerbes, tout comme elle recommande aussi de laisser dans le champ du blé non coupé ° ; et par là elle apprend très bien 101 86.1 2 3 •I 5 0 7 ΣΤΒΩΜΑΤΕΓΣ B κοινωνίαν καί μεγαλοφροσύνην συνασκών έκ τοΟ προΐέναι τι τών Ιδίων τοίς δεομένοις, τοίς πένησι δέ αφορμήν πορίζων τροφών. Όρας ‘όπως ή νομοθεσία τήν τοΟ θεοθ δικαιοσύνην άμα καί αγαθότητα καταγγέλλει τού πασιν άφθόνως χορηγοΰντος τάς τροφός: “Εν τε αΰ τή τρυγή τδ έπιέναι πάλιν τά καταλειφθέντα δρεπομένους καί τδ τάς άποπιπτούσας όώγας συλλέγειν κεκώλυκεν· τά δ’ αύτά καί τοίς έλάας συλλέγουσι διατάσσεται. ΝαΙ μήν καί αί δεκάται τών τε καρπών καί τών θρεμμάτων εύσεδείν τε εις τδ θειον καί μή πάντα είναι φιλο­ κερδείς, μεταδιδόναι δέ φιλανθρώπως καί τοίς πλησίον έδίδασκον. Έκ τούτων γάρ, οίμαι, τών άπαρχών καί οί ιερείς διετρέφοντο. Ήδη οΰν συνίεμεν είς ευσέβειαν καί εις κοινωνίαν καί είς δικαιοσύνην καί είς φιλανθρωπίαν παιδευομένους ήμδς πρδς τοΟ νόμου-, *Η γάρ; Ούχί διά μέν τοΟ έδδόμου έτους άργήν άνίεσθαι τήν χώραν προστάττει, τούς πένητας δέ άδεώς τοίς κατά θεδν φυείσι καρποις χρήσθαι έκέλευεν, τής φύσεως τοίς βουλομένοις γεωργούσης; Πώς ουν <ού>* χρηστός δ νόμος καί δικαιοσύνης διδάσκαλος ; Πάλιν τε αυ τώ πεντηκοστό έτει τά αύτά έπιτελεϊν κελεύει, S καί τφ έδδόμω, προσαποδιδούς έκάστω τδ ίδιον εϊ τις έν τώ μεταξύ διά τινα περίστασιν άφηρέθη χωρίον, τήν τε έπιθυμίαν τών κτδσθαι ποθούντων περιορίΖζων χρόνω μεμετρημένω καρπώσεως τούς τε πενία μακρδ ύποσχόντας δίκην μή διά βίου κολάζεσθαι έθέλων. « Έλεημο· σύναι δέ καί πίστεις φυλακαί βασιλικαί », e εύλογία δέ είς κεφαλήν τοΟ μεταδίδοντας » καί ■.· δ έλεών πτηχούς μακαρισθήσεται », 8τι τήν αγάπην ένδείκνυται είς τδν 8μοιον διά a. <οΰ> lien cl 1. Lev., 19. 10. 2. Lév., 27, 30, etc., glosé d’après Philon, ib. 3. Celte insistance il souligner le caractère positii cl pédagogl· de la Loi est dirigée contre les gnostiques cl contre Marcion. 4. Ex., 23,10; Léo., 25, 24. 5. LA·., 25. 8· 13. CHAPITRE XV1I1 85,3 — 86,7 101 aux propriétaires à partager avec largesse, en laissant passer quelque chose de leurs biens aux indigents, et elle fournil aux pauvres une occasion de trouver leur sub­ sistance. 1. Vois-tu comment la législation proclame «à la fois 86 la justice et la bonté de Dieu, qui distribue généreusement à tous leur nourriture ? 2. Par ailleurs, pendant la vendange, il a défendu aux vendangeurs de revenir à ce qui a été oublié et de ramasser les grains tombés ; et il prescrit la même chose aux ramasseurs d’olives1. 3. Λ vrai dire, les dîmes aussi, prélevées sur les fruits et les troupeaux, enseignaient à honorer la Divinité et à n’èlre pas absolument attaché au gain, à partager même par humanité avec le prochain *. Ces prémices en effet, je crois, servaient aussi à l'entretien des prêtres. Comprenons-nuus maintenant que la loi nous for­ mait à la piété, à la générosité, à la justice et à l’amour des hommes 3 ? 5. Est-cc vrai ? Ne prescrit-elle pas, tous les sept ans, de laisser la terre en jachère, cl n’invi­ tait-elle pas les pauvres à prendre sans crainte les pro­ duits de la providence divine, la nature se faisant culti­ vatrice pour ceux qui le voulaient 4 ? Comment donc la loi < n’ >est-ellc < pas > bonne et maîtresse de jus­ tice ? G. Et clic invite encore à faire tous les cinquante ans la même chose que la septième année ; elle restitue à chacun son domaine propre·, si, dans l’intervalle, il en a été privé par quelque vicissitude, limitant ainsi la cupidité de ceux qui désirent acquérir, en mesurant le temps de jouissance, et ne voulant pas que ceux qui ont subi une longue pauvreté, soient punis toute leur vie. 7. « Aumônes et témoignages de confiance sont la garde des rois»·, «la bénédiction est sur la tête de celui qui partage»6 7 cl «celui qui a pitié des petits sera proclamé 6. Prov., 20, 28. 7. Prov., 11, 26. 1Ü2 87,1 2 3 88,1 2 3 ΣΤΡΟΜΑΤΕΤΣ B τήν Αγάπην τήν πρδς τδν δημιουργόν τοΟ τών Ανθρώπων γένους. "Εχει μέν οΰν καί αλλας εκδόσεις τά προειρήμένα φυσικωτέρας περί τε Αναπαύσεως καί τής Απολήψεως τής κληρονομίας, Αλλ’ ούκ έν τώ παρόυτι λεκτέαι. ’Αγάπη δέ πολλαχώς νοείται διά πραότητος, διά χρηστότητας, δι’ ύπομονής, δι’ Αφθονίας καί Αζηλίας, δι’ άμισίας, δι’ άμνησικακίας· άμέριστός έστιν έν πάσιν, Αδιάκριτος, κοινωνική. Πάλιν ν. εάν ϊδης » φησί « τών οικείων ή φίλων ή καθόλου ών γνωρίζεις ανθρώ­ πων έν έρημία πλανώμενον ύποζύγιον, Απαγαγών Αποδος. Καν οΰν τύχη μακράν άφεστώς δ δεσπότης, μετά τών σαυτοθ διαφυλάξας Αχρις αν κομίσηται Απόδος ». <^Διά^>' φυσικήν κοι­ νωνίαν διδάσκει τδ εύρημα παρακαταθήκην λογΐζεσθαι μηδέ μνησικακειν τώ έχθρω. « Πρόσταγμα κυρίου πηγή ζωής », ώς αληθώς, « ποιεί έκκλίνειν έκ παγίδος θανάτου ». Τί δέ ; Ούχί τούς έπήλυδας Αγαπάν κελεύει, ού μόνου ώς φίλους καί συγγενείς, Αλλ’ ώς έαυτούς, κατά τε σώμα καί ψυχήν : Ναι μήν καί τά έθνη τετίμηκεν καί τοίς γε κακώς πεποιηκόσιν ού μισοπονηρει. *Avτικρυς γοΟν φησίν· « ού βδελύξη Αιγύπτιον, δτι πάροικος έγένου κατ’ Αίγυπτον », ήτοι τδν εθνικόν ή καί πάντα τόν κοσμικόν Αιγύπτιον προσειπώυ· τούς τε πολεμίους, καν ήδη τοίς τείχεσιν έφεστώτες ώσιυ έλεϊν τήν πόλιν πειρώμενοι, μήπω νομίζεσθαι πολεμίους, αχρις αν αύτούς έπικηρυκευσάμενοι προσκαλέσωνται πρδς ειρήνην. :ι. <δ::Ο Hiller 1. Prw., 14, 21. 2. W. Volker fait remarquer (p. 487, n. 3, p. 491, n. 1) qu’on tout ce développement où Clément s’inspire si littéralement do Philon, ces réflexions sur Vagapë n’ont pas de parallèle chez le phi­ losophe alexandrin, niais ont une résonance toute paulinienno (cf. I Cor., 13) et spécifiquement chrétienne. 3. Ex., 23, 4 ; beat., 22, l. 4. Pro*»., 14, 27. 5. Ex., 23. 9 ; Liv., 19. 33-34. 6. Deid., 23, 7. CHAPiTHE XVIII 86,7 — 88,3 102 bienheureux»’, parce qu'il manifeste son amour pour son semblable à cause de l’amour qu’il a pour le Créateur du genre humain. I. Ce qui vient d’être dit est susceptible encore d'autres 87 interprétations assez naturelles concernant le repos et la façon de recueillir son héritage, mais ce n’est pas mainte­ nant qu’il faut les énoncer. 2. La charité est conçue de bien des manières : comme douceur, comme bonté, comme patience, absence d’envie Cl de jalousie, absence de haine, oubli des injures ; elle est toujours totale, sans distinction, généreuse3. 3. Ce texte encore de Γ Écri­ ture : «Si tu vois une bête de somme errant dans le désert, et qui appartienne à l'un de tes voisins ou amis ou, en un mot, à quelque homme que tu connais, emmène· la et rcnds-la. Et si son maître se trouve absent pour longtemps, garde-la avec les bêtes jusqu’à ce qu’il soit revenu ; alors tu la rendras »3. Par cette générosité natu­ relle, (ΓÉcriture) enseigne à considérer l’objet trouvé comme un dépôt, et à ne pas garder rancune à son ennemi. 1. « Un précepte du Seigneur est comme une source de 88 vie 'J ; en toute vérité, « il permet d’échapper au filet de la mort » ·. Mais quoi ? N’invite-t-il pas à aimer les étran­ gers, non seulement comme des amis et des parents, mais comme soi-même, quant au corps et quant à l’âme * ? 2. El même n’a-t-il pas honoré aussi les Gentils et n’est-il pas sans rancune à l’égard de ceux qui ont mal agi ? En bout cas, il dit clairement : « Tu n’auras pas de dégoût pour l’Égyptien, parce que tu as été un étranger reçu en Egypte » % désignant à vrai dire, par le mot « Égyptien » le Gentil ou meme tout habitant du monde ; 3. les ennemis, même quand ils menacent déjà les remparts et s’efforcent de prendre la ville, (on ne doit) pas encore les regarder comme des ennemis, tant qu’on ne leur a pas envoyé des hérauts pour les inviter à la paix 7. Deut., 20, 10. 103 1 89.1 2 90.1 2 3 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B ΝαΙ μήν καί τή αίχμαλώτω ού τιμάς ΰβριν δμιλειν κελεύει, άλλα « τάς λ' ήμέρας έπιτρέψας φησί « πενθήσαι οθς βού­ λεται, μεταμφιάσας ύστερον ώς γαμετβ νόμω συνέρχου· » ούτε γάρ έφ* ίίθρει τάς συνουσίας ούδέ μήν διά μισθαρνίαν ώς εταίρας, άλλ’ ή διά μόνην τών τέκνων τήν γένεσιν γίνεσθαι τάς δμιλίας άξιοι. Όρδς φιλανθρωπίαν μετ’ εγκράτειας: Τώ έρώντι κυρΐω τής αιχμαλώτου γεγονότι ούκ επιτρέπει χαρίζεσθαι τή ηδονή, άνακόπτει δέ τήν έπιθυμίαν διαστήματι μεμετρημένω καί προσέτι άποκείρει τής αιχμαλώτου καί τάς τρίχας, ϊνα τδν έφύθριστον δυοωπήση έρωτα· et γάρ λογισμός άναπείθει γήμαι, καί γενομένης αίσχρας άνθέξεται. Έπειτα εάν τις τής επιθυμίας κατάκορος γενόμενος μηκέτι κοινωνειν τή αιχμαλώτω καταξιώση, μηδέ πιπράσκειν ταύτην έξείναι διατάττεται, άλλα μηδέ έτι θεράπαιναν έχειν, έλευθέραν δέ είναι καί τής οίκετίας άπαλλάττεσθαι βούλεται, ώς μή γυναικδς έτέρας έπεισελθούσης πάθη τι τών κατά ζηλοτυπίαν άνηκέστων. Τί δέ ; ΚαΙέχθρών ύποζύγια άχθοφοροθντα συνεπικουφίζειν καί ουνεγείρειν προστάσσει πόρρωθεν διδάσκων ήμδς ό κύριος έπιχαιρεκακίαν μή άσπάζεσθαι μηδέ έφήδεσθαι τοίς έχθροΐς, ϊνα τούτοις έγγυμνασαμένους ύπέρ τών εχθρών προσεύχεσθαι διδάξη. Ούτε γάρ φθονεϊν καί έπί τοίς τοΟ πέλας άγαθοίς λυπεϊσθαι προσήκεν ούδέ μήν επί τοίς τοϋ πλησίον κακοϊς ήδονήν καρποΟσθαι. « Καν πλανώμενον μέντοι?, φησίν, «εχθ­ ρού τίνος ύποζϋγιον κύρης, τά τής διαφοράς παραλιπών ύπεκκαύματα άπαγαγών άπόδος. » Τή γάρ άμνηστία 2πεται ή καλοκάγαθία, καί ταΰτη ή τής έχθρας διάλυσις. ’Εντεύθεν είς 1. 2. 3. 4. Dent., 21,10-14. Ετ., 23, 5 : Deui., 22. 6. Cf. Matlh., 5, 44. Et., 23, 4 ; Dad., 22. 1. CHAPITRE XVUt 88, i—30,3 103 4. De même, il est recommandé de ne pas avoir avec une captive des relations qui l’humilient, mais, « apres lui avoir permis pendant trente jours de pleurer ceux qu’elle veut, donne-lui le lendemain d’autres vêtements et appro­ che-toi d’elle légalement comme d’une épouse»1. Car (l’Écriture) n’autorise pas les accouplements qui désho­ norent, ni les courtisanes mercenaires, mais seulement les relations conjugales pour la procréation des enfants. 1. Vois-lu ce sens humain uni à la continence ? A l’amant 89 qui est le maître de sa captive, (l’Ecriture) ne permet pas de céder à la volupté, mais elle refoule sa convoitise par un délai déterminé, et, en plus, elle fait couper les cheveux de la captive, afin de faire honte à un amour injurieux : si, en effet, à la réflexion (le maître) se décide à l’épouser, il la prendra pour femme même si elle n’est plus belle. 2. Ensuite, si quelqu'un, ayant satisfait sa convoitise, ne croit plus devoir vivre avec sa captive, (la loi) fixe qu’il ne peut pas la vendre, qu’il ne peut même pas non plus la garder comme servante ; elle veut que celte femme soit libre, et exclue de la domesticité, de peur que, si une autre femme entre dans la maison, elle n’ait à souffrir quelqu'une des implacables vexations de la jalousie. J. Mais quoi ? Le Seigneur nous prescrit de soulager 90 et de relever sous leur charge même les bêtes de somme de nos ennemis, pour nous apprendre de loin à ne pas accepter le plaisir causé par le malheur d’autrui, et à ne pas nous réjouir aux dépens de nos ennemis a; par là il enseigne aux hommes qui se sont exercés à ces services, à prier pour leurs ennemis3. 2. En effet, il ne convient pas d'être jaloux, ni de s’affliger du bonheur de ses voisins, ni non plus de goûter du plaisir à voir le malheur du prochain. « Que si, en vérité, dit. l’Écriture, tu trouves errante la bête d’un ennemi, laisse tout cc qui peut ali­ menter le feu de votre différend, ramène la bêle et rendsla »4. Ln tel pardon laisse l’honneur d’une bonne conduite et ainsi se dissipe notre inimitié. 3. Par là, nous sommes 104 ΪΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B ομόνοιαν καταρτιζόμεθα, ή δέ <1ς εύδαιμονίαν χειραγωγεί. KSv τινα έξ έθους εχθρόν ύπολάθης, παραλογιζόμενον δέ τοθ- | τον άλόγως ήτοι επιθυμία ή καί θυμώ καταλάθης, έπίστρεψον αύτδν είς καλοκάγαθίαν. 91.1 *Αρα ήδη καταφαίνεται φιλάνθρωπος καί χρηστός δ νόμος, ! « δ είς Χριστόν παιδαγωγόν, » θεός τε δ αύτός άγαθδς μετά δικαιοσύνης, απ’ αρχής είς τέλος έκάστω γένει προσφυές είς 2 σωτηρίαν κεχρημένος« Έλεάτε, » φησίν ό κύριος, ο ϊνα έλεηθήτε- άφίετε, ϊνα άφεθή ύμιν ώς ποιείτε, ούτως ποιηθήσεται ύμϊν· ώς δίδοτε, ούτως δοθήσεται ύμιν ώς κρίνετε, ούτως κριθήσεσθε· ώς χρηστεύεσθε, ούτως χρηοτευθήσεται ύμιν· φ μέτρω μετρεϊτε, άντιμετρηθήσεται ύμϊν. » 3 νΕτι τούς -<έπί> ‘ τροφή δουλεύοντας άτιμάζεσθαι κω­ λύει, τοίς τε έκ δανείων καταδουλωθεΐσιν εκεχειρίαν τήν είς 4 πάν δίδωσιν ένιαυτώ έδδόμω. ’Αλλά καί ικέτας έκδιδόναι είς κόλασιν κωλύει. Παντός ουν μάλλον άληθές τδ λόγιον έκεϊνο· « ώσπερ δοκιμάζεται χρυσός καί άργυρος είς κάμινον, ούτως εκλέγεται καρδίας άνθρώπων κύριος.» Και «δ μέν έλεήμων άνήρ μακροθυμεί, έν παντί τε μεριμνώντι ενεστι σοφία· έμπεσεΐται γάρ μέριμνα άνδρί νοήμονι, φροντιστής τε ών ζωήν ζητήσει· καί δ ζητών τδν θεόν εύρήσει γνώσιν μετά δικαιοσύνης, ο'ι δέ όρθώς ζητήσαντες αύτδν ειρήνην ευρον ». 92,1 ΈμοΙ δέ δοκεϊ καί Πυθαγόρας τδ ήμερον τδ περί τά άλογα ζώα παρά τοΟ νόμου είληφέναι. Αύτίκα τών γεννωμένων κατά τε τάς ποίμνας κατά τε τά αίπόλια καί βουκόλια τής παραχρήμα άπολαύσεως, μηδέ έπί προφάσει θυσιών <λαμθάνον- a. <ίίϊί> Mangey 1. Gal., 3, 24. 2. Conglomérat de divers textes évangéliques, que Clément a‘ pu emprunter tel quel à la lrc Epitre de Clément. 3. Lév., 25, 39, etc. 4. Prov., 17, 13. 5. Cf. Prov., 19, 8 (LXX) ; 14, 23 ; 17,12 ; 16, 8. 6. Ex., 23, 19, etc., et sur Pvthagore, cf. Plutarque, Mor., p. 993 a. CHAPITRE XVIII 00,3 — 92.1 104 disposés à la concorde, qui, elle, mène au bonheur. Que si lu considères quelqu’un habituellement comme ton ennemi, cl que lu le surprennes entraîné dans une erreur déraisonnable par la convoitise ou la colère, convertisse à une conduite vertueuse. 1. Et maintenant la loi n’apparaît-ellc pas humaine et 91 bienfaisante, «elle qui guide vers le Christ» ’, cl ce même Dieu n’apparaît-il pas bon avec justice, s'occupant de près de chaque génération, du commencement à la fin, pour la mener au salut ? 2. «Soyez miséricordieux, dit le Seigneur, afin que vous obteniez miséricorde : pardon­ nez afin qu’il vous soit pardonné ; comme vous faites, ainsi vous sera-t-il fait ; comme vous donnez, ainsi vous sera-t-il donné ; comme vous jugez, ainsi serez-vous jugés ; comme vous serez bienfaisants, ainsi le sera-t-on pour vous ; selon la mesure dont vous userez, il vous sera mesuré à votre tour»4. 3. (La loi) empêche qu’on méprise ceux qui, pour vivre, s’adonnent à des travaux serviles, cl à ceux qui ont été asservis pour déliés elle accorde tous les sept ans une totale libération3. 4. Mais les suppliants aussi, elle interdit de les châtier. Plus que lout est donc vraie cette sentence : «Comme l’or et l'argent sont éprouvés dans le feu, ainsi le Seigneur fait son choix parmi les hommes, d'après leur cœur » «. 5. Et. « le miséricordieux est lon­ ganime, et en tout homme sérieux réside la sagesse ; le sérieux, en effet, envahira le cœur de l'homme intelligent, et. celui-ci, connaissant sa responsabilité, cherchera la vie ; or celui qui cherche Dieu, trouvera la gnose avec la justice, et ceux qui l’ont bien cherché, ont trouvé la paix » 1. Il me semble que Pythagorc aussi a pris dans la loi 92 cette douceur qu’il a pour les animaux sans raison °. Par exemple il interdit de lirer profit immédiatement des petits qui sont nés dans les troupeaux de moutons, de chèvres ou de bœufs, pas même sous le prétexte de sacriLks Stromatbs B. 12 105 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B τας, άπέχεσθαι διηγόρευσεν, έκγόνων τε ένεκα καί μητέ­ ρων, είς ήμερότητα τδν άνθρωπον κάτωθεν άπδ των άλόγων 2 ζώων άνατρέφων. « Χάρισαι γοΟν », φησί, > τή μητρί το έκγονον καν επτά τάς πρώτας ήμέρας. » El γάρ μηδέν άναιτίως 1 γίνεται, γάλα δέ έπομθρείται ταΐς τετοκυίαις εις διατροφήν 1 των έκγόνων, <δ>· άποσπών τής τοϋ γάλακτος οικονομίας τδ ' 3 τεχθέν άτιμάζει τήν φύσιν. Δυσωπείσθωσαν ουν νΕλληνες καί εϊ τις έτερός έστι τοΟ νόμου κατατρέχων, εϊ δ μέν καί έπ’ άλόγων ζώων χρηστεύεται, ο'ι δέ καί τά των άνθρώττων έκτι- ] Θέασιν εκγονα, καίτοι μακρόθεν καί προφητικός άνακόπτοντος αύτών τήν άγριότητα τοΟ νόμου διά τής προειρημένης έντο4 λής. El γάρ τών άλόγων τά εκγονα διαζεύγνυσθαι τής τεκούσης πρδ τής γαλακτουχίας άπαγορεύει, πολύ πλέον επ’ άνθρώπων τήν ώμήν καί άτιθάσευτον προθεραπεύει γνώμην, Ίν’ ει καί τής φύσεως, μαθήοεως γοΟν μή καταφρονώσιν. 93,ι Έρίφων μέν γάρ καί άρνών έμφορείσθαι έπιτέτραπται, καί I τις ϊσως άπολογία τώ διαζεύξαντι τής τεκούσης τδ εκγονον· ή δέ τοΟ παιδίου έκθεσις τίνα τήν αιτίαν ?.χει ; Έχρήν γάρ ' μηδέ τήν άρχήν γήμαι τώ μηδέ παιδοποιεΐσθαι γλιχομένω ή 2 δι’ ήδονής άκρασίαν παιδοκτόνον γεγουέναι. Πάλιν αύ ό χρηστός νόμος άπαγορεύει ή μέρα τή αύτή συγκαταΟύειν έκγονον καί · μητέρα. Εντεύθεν καί 'Ρωμαίοι, εϊ καί τις έγκυος καταδίκασα J θείη τήν επί θανάτω, ού πρότερον έώσιν υποσχείν τήν τιμωρίαν 3 πρίν ή έκτεκεΐν. *Αντικρυς γοΟν καί δσα τών ζώων κυοφορεί δ νόμος ούκ έπιτρέπει άχρις αν άποτέκη σφαγιάζεσΟαι, μακ· ρόΟεν έπισχών τήν ευχέρειαν τών εϊς άνθρωπον άδικούντων 4 Ούτως άχρι καί τών άλόγων ζώων τδ επιεικές άπετεινεν, *ivc a. Ta;, e Philon. 1. Ex., 22, 30 ; 22. 27. 2. Lèv., 22, 28. 3. Ci. par ex. Plktauque, A/or, p. 552 fl, qui nous apprend qu· telle, en effet, était In loi en Égypte cl à Athènes. Cl. encore la Passif) des saintes Perpétue et Félicité, 15 (Ed. Krügcr, p. 41} : ■> non licet praegnantes pugnae repraesentari », où l'éditeur L. Hosltcin (1663} CHAPITRE XVlll 92,1—93,4 105 fiées, et cela à cause des petits eux-mêmes et de leurs mères, élevant ainsi l’homme à la douceur en partant d’en bas, des animaux sans raison. 2. « En tout cas, dit-elle, laisse le petit à sa mère jusqu'à la lin dos sept premiers jours »l. Car, si rien ne se produit sans raison, et si le lait, chez celles qui ont mis bas, ruisselle pour nourrir leurs rejetons, celui qui arrache le nouveau-né à ce lait provi­ dentiellement disposé pour lui outrage la nature. 3. Que les Grecs rougissent done, et tous ceux qui transgressent la loi, si elle est bonne même pour les animaux sans raison, cl si eux, ils exposent jusqu'aux petits des hommes, bien que, depuis longtemps et avec l’autorité prophétique, la loi ait repoussé leur férocité par le précepte que nous avons dit. 4. Cette loi, en effet, défend d’écarter de leur mère avant l'allaitement les petits des animaux sans raison, et n fortiori prémunit les hommes contre cette disposition cruelle et sauvage, afin que, s’ils méprisent la nature, ils respectent au moins les principes qu’ils ont appris. 1. Il est permis de se rassasier de la chair des chevreaux 93 et des agneaux, et c'est peut-être une excuse pour celui qui sépare le petit de sa mère 1 ; mais quelle raison a-t-on d’exposer un petit enfant ? Il aurait fallu, en effet, com­ mencer par ne pas se marier, si l’on souhaitait, ne pas engendrer, plutôt que de devenir, par intempérance dans la volupté, meurtrier d’enfants. 2. Autre chose encore : la loi, qui est bonne, défend de sacrifier le même jour le petit cl sa mère. C’est pourquoi les Romains, si une femme enceinte vient à être condamnée à mort, ne lui font pas subir sa peine avant qu’elle ait accouché ’. 3. En lout cas, c’est en termes explicites que la loi défend de tuer toute femelle qui est enceinte, avant qu’elle ait mis bas, réfrénant par ce biais l'inclinai ion de ceux qui sont prêts à nuire à l’homme. 4. Ainsi (la loi) a étendu la cite des textes d'Ulpien (1, 3 et 18) qui sc réfère à un reserit d’Ha­ drien. 106 ΣΤ1ΏΜΑΤΕΥΪ B έν τοΐς άνομογενέσιν άσκήσαυτες -πολλή τιυι περιουσία φιλανθ­ ρωπίας έν τοΐς δμογενέσι χρησώμεθα. 94.1 OÎ δέ καί περιλακτίζουτες τάς γαστέρας πρδ τής άποτέξεως ζώων τινών, ‘ίνα δή γάλακτι άνακεκραμένην σάρκα 0οινάζωνται. τάφον των κυοφορουμένων τήν είς γένεσιν κτισθείσαν μήτραν πεποιήκασι, διαρρήδην τοΟ νομοθέτου κελεύοντος 2 « άλλ* ουδέ έψήσεις άρνα έν γάλακτι μητρος αύτοΟ >· μή γάρ γινέσΟω ή τοΟ ζώντος τροφή ήδυσμα τοΟ άναιρεΟέντος ζώου, φησίν ή σάρξ', μηδέ τδ τής ζωής αίτιον συνεργδν τή τοΟ σώματος καταναλώσει γινέσθω. ‘0 δέ αύτδς νόμος διαγορεύει λ βοΟν άλοώντα μή φιμοΟν »· 3 4 δει γάρ καί κ τδν εργάτην τροφής άξιοΟσθαι». 'Απαγορεύει τε έν ταύτφ καταζευγνύναι πρδς άροτον γής βοΟν καί 5νον, τάχα μέν καί τοΟ περί τά ζώα ανοικείου στοχασάμενος, δηλών δ’ άμα μηδένα των έτεροεθνών άδικειν καί ύπδ ζυγόν άγειν, ούδέν έχοντας αίτιάσαοθαι ή άτι τδ αλλογενές, ‘όπερ έστιν άναί5 τιον, μήτε κακία μήτε άπδ κακίας όρμώμενον. Έμοί δέ δοκεί καί μηνύειν ή άλληγορία, μή δεΐν επ’ ϊσης καθαρώ καί άκαΟάρτω, πιστφ τε καί άπίστω τής τοΟ λόγου μεταδιδόναι γεωρ­ γίας, διότι τδ μέν έστι καθαρόν, δ βοΟς, ονος δέ τών άκαΟάρτων λελόγισται. 95.1 Δαψιλευόμενος δέ τή φιλανθρωπία δ χρηστός λόγος μηδέ όσα τής ήμέρου ΰληςέστί, δευδροτομεΐν ταΟτα προσήκον είναι διδάσκει, μηδέ μήν κείρειν έπί λύμη στάχυν πρδ τοΟ θερισμοΟ, άλλά μηδέ συνόλως καρπόν ήμερου διαφθείρειν μήτε τδν <τής> γής μήτε τδν τής ψυχής- ούδέ γάρ τήν τών πόλε2 μίων χώραν τέμνειυ έδ. Ναι μήν καί γεωργικοί παρά τοΟ νόμου καί ταΟτα ώφέληνται- κελεύει γάρ τά νεόφυτα τών δέν- 1. 2. 3. 4. Ex., 23 ; 19 ; faut., 14, 21 ; ci. Puwarqub, Λ/or., p. 997 a. faut., 25, 4 ; cf. Malth., 10, 10. Veut., 22, 10. Cf. faut., 20, 19-20. CHAPITRE XVIII 93,4 — 95,2 106 pratique de l’équité aux animaux sans raison, afin que, nous y exerçant à propos d’êtres d’une autre espèce, nous ayons une large mesure de sentiments humains à l’égard de nos congénères. 1. Ceux qui écrasent, à coups de pieds le ventre de cer- 94 tains animaux avant, la parturition, pour se régaler du mélange de la viande avec le lait, font de la matrice créée pour donner la vie, la tombe des fœtus, malgré les ordres exprès du législateur : « Tu ne cuiras pas l’agneau dans le lait de sa mère»1. 2. Car il ne faut, pas, comme le dit ■ Γ Écriture), que la nourriture du vivant devienne l’assai­ sonnement de la bête tuée, et que la cause de la vie soit, complice de la destruction du corps ! 3. I.a même loi prescrit de ne «pas museler le bœuf qui écrase le blé » a : car il faut aussi « réserver à l’ouvrier so nourriture ». 4. Elle défend de mettre ensemble sous le joug pour le labourage le bœuf et l’âne8, visant peutêtre la disparité qui existe entre ces animaux, mais mon­ trant, en même temps, à ne pas léser et à ne pas mettre sous le joug aucun homme différent de nous, pour le seul motif qu'il est d’une autre race, ce dont, on n’est pas responsable, ce qui n’est pas un vice, ni la conséquence d’un vice. 5. Cette allégorie signifie encore, me semblet-il, qu’il ne faut pas admettre à travailler dans cette agriculture du Logos également le pur et l’impur, le croyant et l’incroyant, puisque l’un est au nombre des animaux purs — le bœuf — et l’âne au nombre des impurs. 1. Richement doué de sentiments humains, le Logos 95 bienfaisant enseigne qu'il ne convient pas d’abattre aucun arbre d’une espèce cultivée, ni de couper par vandalisme les tiges des épis avant la moisson, ni non plus de détruire complètement une récolte, fruit de la culture, récolte de la terre ou récolte de l’àme : et il ne permet pas davantage qu’on rase le pays des ennemis 4. 2. En vérité les culti­ vateurs eux aussi trouvent leur profil, sur cc point, à lire 107 3 96,1 2 3 1 ΣΤΡύΜΛΤΕΤΣ B δρων έπί τριετίαν έξής τιθηνεισθαι τάς τε περιττάς επιφύ­ σεις άποτέμνοντας, ύπέρ τού μή βαρυνόμενα πιέζεσβαι καί ύπέρ τοϋ μή κατακερματισμένης τής τροφής δι’ ένδειαν έξασΟενειν. γυροΟν τε καί περισκάπτειν, ώς μηδέν παραβλαστάνον κωλύη τήν αύ'ξησιν. Τόν τε καρπόν ούκ έδ δρέπεσθαι άτελή έξ άτελών, άλλα μετά τριετίαν έτει τετάρτω καθιερώσοντα τήν άπαρχήν τω θεφ μετά τό τελεωΠήναι τό δένδρον. Εΐη δ’ αν ουτος ό τής γεωργίας τύπος διδασκαλίας τρόπος, διδάσκων δειν τάς παραφύσεις τών αμαρτιών έπικόπτειν καί τάς συναναθαλλούσας τω γονϊμω καρπώ ματαίας τής έννοίας πόας, έστ* αν τελειωθή καί βέβαιον γένηται τό ερνος τής πίστέως. Τφ ,τε]Λ γάρ τετάρτω έτει, έπεί καί χρόνου χρεία τώ κατηχούμενα» βεβαίως, ή τετράς τών άρετών καθιεροΟται τώ θεώ 1 11 τής τρίτης ήδη μονής ουναπτούσης έπί τήν τοΟ κυρίου τετάρτην ύπόστασιν. Θυσία δέ αίνέσεως ύπέρ δλοκαυτώματα. « ΟΟτος γάρ σοι», φησί, « δίδωσιν ίσχύν ποιήσαι δύναμιν. » Εάν δέ φωτισθή σοι τά πράγματα, λαβών καί κτησάμενος ίσχύν έν γνώσει ποίει δύναμιν. ’Εμφαίνει γάρ διά τούτων τά τε αγαθά τάς τε η. | τε ’ Slahlin h. Οίο», * * lacuii. snppor.il Schwartz propter τε praecedent. 1. La tétrade des vertus désigne les quatre vertus cardinales des stoïciens, rapprochées ici allégoriquement des quatre années au bout desquelles on peut consacrer à Dieu les prémices d’un arbre fruitier. C’est an bout d’une longue formation, à la fois morale et doctrinale, que le gnostique, qui possède enfin la tétrade cl lu per­ fection des vertus, peut être consacré à Dieu. Mais que veut dire celle phrase énigmatique : « La troisième demeure louchant déjà la quatrième hypostase du Soigneur ;» ? G. L- Prestige (Jourzj. of Theol. Stud., 30, 1029, p. 270-272 ; God in Patristic Thought, 2I! éd., London, 1952, p. 164-165) a montre qu’ .■-'j-.-.'Jt-'.z n'est pas à prendre ici dans son sens philosophique d7iypos'τ:ι6.' ) là où Philon avait vigoureuses (ίύοωστ7.) ; il y a sans doute ici une transposition volontaire et une allusion au baptême. 108 STPÜMATEYS B δωρεάς παρά τοΟ 8εοΟ χορηγείσθαι καί δείν ήμάς, διακόνους γευομένους τής θείας χάριτος, σπείρειν τάς τού ΒεοΟ εύ-ποιίας καί τούς -πλησιάζοντας κατασκευάζειν καλούς τε καί αγαθούς, ϊυα ώς 8τι μάλιστα ό μέν σώφρων τούς εγκρατείς, ό δέ άν~ δρεΐος τούς γενναίους συνετούς τε δ φρόνιμος καί δίκαιος τούς δικαίους έκτελή. CHAPITRE XV111 96,4 108 est manifeste par là que les biens et les dons nous sont distribués par Dieu, et que nous devons, étant devenus serviteurs de la grâce divine, semer les bienfaits de Dieu cl rendre excellents ceux qui nous approchent, afin que le plus possible celui qui est tempérant, mène à leur per­ fection les chastes, celui qui est courageux les généreux, celui qui est prudent les intelligents, et celui qui est juste les justes. 109 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B NIX 97.1 2 3 98.1 2 Ουτός έστιν ό ν κατ’ εικόνα καί όμοίωοιν », ό γνωστικός, δ μιμούμενος τδν θεόν καθ’ 'όσον οΐόν τε, μηδέν παραλιπών τών εις τήν ένδεχομένην δμοίωσιν, έγκρατευόμενος, ύπομένων, δικαίως βιούς, βασιλεύων τών παθών, μεταδιδούς ών έχει, ώς οΤός τέ έστιν, εύεργετών καί λόγω καί ί’ργω. Οδτος >ϊ μέγιστος », φησίν, « έν τή βασιλεία δς àv ποιή καί διδάσκη » μιμούμενος τδν θεόν τώ παραπλήσια χαρίζεσθαι· κοινωφελείς γάρ αί τοθ ΟεοΟ δωρεαί. « °Ος δ’ αν έγχειρή τι πράσσειν μεθ’ ύπερηφανίας, τδν Οεδν παροξύνει. » φησίν· αλαζονεία γάρ ψυχής έστι κακία, άψ’ ής καί τών άλλων κακιών μετανοείν κελεύει αρμόζομένοις τδν βίον έξ άναρμοοτίας τιρδς τήν άμείνω μεταθολήν διά τών τριών τούτων, στόματος, καρδίας, χειρών. Σύμ­ βολου δ’ αν εί'η ταΟτα. πράξεως μέν αι χειρες, βουλής δέ ή καρδία καί λόγου <^τό>· στόμα. Καλώς ουν έπί τών μετανοούντων εϊρηται τδ λόγιον εκείνο· ο τδν Οεδν ε’ίλου σήμερον είναι σου θεόν, καί κύριος εϊλετό σε σήμερον γενέσθαι λαόν αύτφ. » Τδν γάρ σπεύδοντα θεραπεύειν τδ δν Ικέτην δντα έξοικειοϋται δ θεός. Καν εις ή τδν άριθ- I μόν, έπ’ ίσης τώ λαώ τετίμηται· μέρος γάρ ών τού λαοΟ συμ­ πληρωτικός αυτού γίνεται, άποκατασταθείς έξ ου ήν, καλει1. Gen., 1, 2G, et pour lu suite, of. encore Philon, De car., 23, 24. L’aspiration platonicienne à * imiter Dieu autant que pos-j sible > (cf- Théèl. 176 a b, et supra, xvtir, 80, 5 cl note) so combiné ici avec les données bibliques. Le ■ gnostï· όμοίωσιν θεώ » φησιν αυτήν είναι κ κατά τδ δυνατόν », εϊτε at καί συνδραμών πως τώ δόγματι τοΟ νόμου (« αί γάρ ρεγάλαν φύσεις καί γυμναί παθών εύστοχοΟσί πως περί τήν αλήθειαν, » ώς φησιν ό Πυθαγόρειος Φίλων τά Μωυσέως εξηγούμενος), εϊτε καί παρά τινων τότε λογίων άναδιδαχθείς ατε μαθήσεως Λ ■1 αεί διψών. Φησί γάρ δ νόμος· α όπίσω κυρίου του θεού ύμών 4 πορεύεσθε καί τάς έντολάς μου φυλάξετε. » Τήν μέν γάρ 1 έξομοίωσιν δ νόμος ακολουθίαν δνομάζει* ή δέ τοιαύτη ακο­ λουθία κατά δύναμιν έξομοιοί. u Γίνεσθε », φησιν ό κύριος, _■ « έλεήμονές καί οϊκτίρμονες, ώς ό πατήρ ύμών δ ούράνιος,ϊ 101.1 οίκτίρμων έστιν. » Εντεύθεν καί οί ΣτωϊκοΙ τδ ακολούθως τή I φύσει ζην τέλος είναι ^δογμάτισαν, τδν θεόν είς φύσιν μετο- f νομάσαντες άπρεπώς, έπειδή ή φύσις καί εϊς φυτά καί είς I σπαρτά καί εϊς δένδρα καί εϊς λίθους διατείνει. 2 Σαφώς τοίνυν εΐρηται· « άνδρες κακοί ού νοοϋσι νόμον, οί δέ άγαπώντες νόμον προδάλλουσιν έαυτοίς τείχος. » « Σοφία > γάρ u πανούργων έπιγνώσεται τάς δδοΰς αυτής, άνοια δέν άφρόνων έν πλάνη. » « ΈπΙ τίνα γάρ έπιθλέψω άλλ’ ή επί τδν πράου καί ήσύχιον καί τρέμοντά μου τούς λόγους; » ή προφη- · τεία λέγει. 1. Thème stoïcien traditionnel. repris maintes fois par Philon,! (v. les notes de Stahlin, h. L. et VV. Volkiîh, Philo, p. 319 et n. 1),. et rapproché ici do Gcn-, 23, G. Cf.ci-dessus, § 97, 1 : le gnostique ? règne sur scs passions. 2. Tliêèl., 176 b. 3. Philon, De vita Μ., I, 22. Clément tient à souligner ici 1« ron-J contre de Platon avec Γ Écriture, cl admet la possibilité d’un·?, influence directe. 4. Deul., 13, 14. 5. Le, 6. 39. 6. Phikm avait déjà fait ce rapprochement entre la formule biblique et le principe stoïcien (De migr. Abrah., 127 et sq., et ci. Strom., V, xiv, 94-95) : mais Clément met ici une pointe de po|fl CHAPITRE XIX 100,2-101,2 111 que le sage est roi *, elle représente ceux qui ne sont pas de celte race lui disant : «Tu es roi chez nous de la part de Dieu », et ces sujets, de leur propre mouvement, obéissent, par une émulation vertueuse, à l'homme de bien. 3. Platon le philosophe, proposant comme fin le bon­ heur, dit qu’il consiste «à ressembler à Dieu autant que possible »2; peut-ctre se rencontre-t-il ainsi avec le prin­ cipe de la loi — « car les grands génies, dépouillés de pas­ sions, atteignent directement, pour ainsi dire, la vérité »3, comme le dit Philon le Pythagoricien dans l’explication du texte de Moïse — ; peut-être aussi s’cst-il laissé enseigner en son temps par certains savants, puisqu’il avait tou­ jours soif d’apprendre. 4. La loi dit, en effet : « Marchez derrière le Seigneur votre Dieu, et gardez mes comman­ dements »♦. La loi appelle, en effet, l’assimilation une marche à la suite ; et celle-ci rend semblable autant qu’il est possible. « Soyez, dit le Seigneur, pleins de miséri­ corde et de pitié, comme votre Père du Ciel est miséri­ cordieux))3. 1. C’est pourquoi les Stoïciens ont décrété 101 que la fin n (de l’homme) est de vivre conformément à la nature, intervertissant ainsi les noms de Dieu et de la nature, d'une manière indécente, puisque le domaine de la nature, ce sont les plantes, les semences, les arbres et les pierres. 2. Il a donc été dit clairement : « Les méchants ne comprennent, pas la loi, mais ceux qui aiment la loi se prémunissent derrière un rempart» 7. Car «la sagesse des habiles connaîtra scs voies, et la folie des insensés (sera) dans l’égarement »8. Et la prophétie dit encore : «Vers qui regarderai-je sinon vers l’homme doux, tranquille, et qui tremble devant mes paroles ?° ». inique antistoîcienne, soulignée par lu citation do S. Luc : le gnos­ tique chrétien est miséricordieux. 7. Prou., 28, 4-5. 8. Prov., 14, S. 9. 1$., 66, 2. 112 ΪΤΡΩΜΑΤΕΓΪ B Τριττά δέ εϊδη φιλίας διδασκόμεθα, καί τούτων τδ μέν •πρώτον καί άριστον τδ κατ* αρετήν στερρά γάρ ή έκ λόγου άγάττη· τδ δέ δεύτερον καί μέσον <τδ> κατ' αμοιβήν· κοινω­ νικόν δέ τοΟτο καί μεταδοτικόν καί βιωφελές- κοινή γάρ ή έκ χάριτος φιλία- τδ δέ ύστατον καί τρίτου ήμείς μέν τδ έκ συνη102,1 βείας φαμέν, οϊ δέ τδ καθ' ήδονήν τρετιτδυ καί μεταβλητόν. Καί μοι οοκεί παγκάλως Ίππόδαμος ό Πυθαγόρειος γράφε iw a τδν φιλίαν ά μέν έξ έπιστάμας θεών, ά δ’ έκ παροχας άνθρώπων, 5 δέ έξ άδον&ς ξώων. » ΟύκοΟν ή μέν τίς έστι φιλοσόφου φιλία, ή δέ άνθρώπου, ή δέ ξώου. 2 Τώ γάρ δντι εϊκών τοΟ θεού άνθρωπος ευεργετών, έν ώ καί αύτδς εύεργετεΐται- ώσπερ γάρ δ κυβερνήτης άμα σφξει καί σφξεται. Διά τοΟτο 8ταν τις αϊτών τύχη, ού φησι τώ διδόντι· «καλώς έδωκας», άλλά· « καλώς εϊληφας. » Ούτω λαμβάνει 3 μέν δ διδούς, δίδωσι δέ δ λαμόάνων. « Δίκαιοι δέ οίκτείρουσι καί έλεοΟσι, » « χρηστοί δέ έσονται οίκήτορες γης, ϊίκακοι δέ ύπολειφθήσονται έπ’ αύτής, οί δέ παρανομοΟντες έξολοθρευ4 θήσονται άπ1 αύτής. α Καί μοι δοκεΐ τδν πιστόν προμαντευόμενος “Ομηρος εΐρηκέναι « δδς φίλω. » <Φϊλω μέν κοινωνητέον, ϊν’ Ιτι καί μάλλον περιμένη φίλος,^> 1 έχθρώ δέ έπικουρητέον, Υνα μή μείνη εχθρός- επικουρία γάρ εύνοια μέν συν5 δείται, λύεται δέ έχΟρα. Άλλ’ < εΐ καί προθυμία πρόκειται, καθδ εάν £χη εύπρόσδεκτος, ού καθδ ούκ εχει. Ού γάρ ϊνα άλλοις άνεσις, ύμιν δέ θλίψις· άλλ’ έξ ίσότητος έν τώ νΟν καιρώ χ> καί τά εξής, ο Έσκόρπισεν, έδωκεν τοίς πένησιν, ή 3 a. <φίλω μ«ν..... φίλο;> e Sacr. Parali. 1. Division stoïcienne {Chrysippe, {ragm. mur., 9, Arnim), qui ne coïncide pas exactement avec colle d'Aristote {fith. Sic., 8, 3), qui distingue l'amitié selon qil’elle est fondée sur l'utilité, le plaisir ou la vertu. 2. Cf. Prou., 21. 26. 3. Cf. Prou., 2, 21-22. 4. Cf. Odyssée, 17, 415 et 345. 5. 11 Cor., 8, 12 b-14. CHAPITRE XIX 101,3 — 102,5 112 3. On nous apprend qu'il y a trois espèces d’amitié1, et parmi elles la première et la meilleure est celle qui est conforme à la vertu ; car l’affection qui procède de la raison est solide ; la seconde et moyenne est celle qui est fondée sur l'échange : elle est généreuse, elle partage cl est. utile à la vie ; commune, en effet, est cette amitié qui pro­ cède de la complaisance ; la dernière cl troisième, nous disons qu’elle provient de l’habitude, tandis que les autres (les philosophes) prétendent qu’elle va et vient, change selon la volupté. 1. 11 me semble qu’Hippodamos le 102 Pythagoricien a tout à fait raison d’écrire que « des amitiés l'une naît de la science des dieux, l’autre des services des hommes, et la troisième des voluptés animales ». L’une est donc l'amitié du philosophe, l’autre de l’homme, et la dernière des animaux. 2. En réalité, l’homme est une image de Dieu quand il est bienfaisant, et en cela lui-rnème reçoit un bienfait; tout comme le pilote à la fois sauve et est sauvé. C’est pourquoi, lorsque quelqu’un qui demande, obtient, il ne dit pas à celui qui donne : « Tu as bien donné », mais «Tu as bien reçu ». C’est ainsi que celui qui donne, reçoit, et que celui qui reçoit, donne. 3. «Les justes sont pleins de pitié et de miséricorde »2, « les habitants de la terre seront bons, et ceux qui ne sont pas mauvais seront laissés sur la terre, tandis que les transgresseurs de la loi en seront exterminés»3. 4. Il me semble qu’Homère désigne d’avance le croyant quand il dit : « Donne à un ami»4. < 11 faut donner à un ami, afin qu’il demeure et devienne toujours plus ami >. mais il faut secourir un ennemi, afin qu’il ne reste pas ennemi ; l’entr’aide en elfcl resserre les liens de la bienveillance et délie l’inimitié. 5. Mais, « s’il y a de la bonne volonté, elle est bien accueillie dans la mesure où elle a quelque chose, non pas si elle n’a rien. Car le but n’est pas qu’il y ail aisance pour d’autres et pour vous gêne ; mais égalité dans les circonstances pré­ sentes »’, et la suite. « 11 a répandu (les biens) de tous Les SrnoMAT*» B. ts 113 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B 6 δικαιοσύνη αύτοΟ μένει εις τδν αιώνα » ή γραφή λέγει. Τφ γάρ ε κατ’ εικόνα καί δμοίωσιν, » ώς καί πρόσΟεν είρήκαμεν, ού τδ κατά σώμα μηνύεται, ού γάρ θέμις 9νητδν άΟανάτφ έξομοιοΟσθαι, άλλ* ή κατά νοϋν καί λογισμόν, ω καί τήν πρδς τδ εύεργετεΐν καί τήν -προς τδ άρχειν δμοιότητα -προσηκόντως 7 δ κύριος ένσφραγίζεται- ού γάρ αί ήγεμονίαι σωμάτων -ποιότησιν, αλλά διανοίας κρίσεσι κατορβοϋνται· βουλαΐς γάρ άνδρών (δσίων) εΰ μέν οίκούνται -πόλεις, εύ δ* οΐκος. CHAPITRE XIX 102,5-7 113 côtés, il a donné aux pauvres, sa justice demeure éter­ nellement. » l, dit l’Écriture. 6. Celle-ci, par l’expression « à l’image et ressemblance », comme nous l’avons dit plus haut, ne désigne pas ce qui est selon le corps, car il n'est pas permis d’assimiler le mortel à l’immortel, mais ce qui est selon l’esprit et la raison, là où le Seigneur peut mar­ quer convenablement, comme un sceau, la ressemblance de sa bienfaisance et celle de son autorité ; 7 car la rec­ titude d’une bonne direction ne dépend pas des qualités du corps mais des jugements de l’esprit : « C’est le conseil des saints qui fait le bon gouvernement des cités, et le bien-être des foyers » z.1 2 1. Il Cor., 9, 9 (Pi.,111, 9). 2. Euripide, Antiope, fragm. 200. 114 103,1 2 3 104 1 2 3 ΣTPÛ.M ΛΊΈΓΣ Β 'Ή γε μήν καρτερία καί αυτή είς τήν θείαν έξομοίωσιν βιάζεται δι* ύπομονής «Απάθειαν καρπουμένη, εϊ τω εναυλα τά έπί <ζτών περΓ>Α τόν Άνανίαν Ιστορούμενα, Slîihlin 1. Dan., 1,17. 2. Is., 41, S ; .Jac., 2, 23 ; ire Ép. de Clément, 10, 1 ; 17, 2. Cette interprétation, qui se trouve aussi chez Philon, revient, à plusieurs reprises chez Clément, voir en particulier supra, v, 20. 3. Dan., 6, 16-23. 4. .Job, 1, 21. 5. Jonas, 2, 3-10 ; 3, 2-4. 6. Le gnostiquc est le martyr partait, qui «rend témoignage» par toute sa vie. Ci. tout le IV° Stromate, et particulièrement IV, CHAPITRE XX 103.1 — 10»,3 111 Chapitre XX Rôle indispensable de l’ascétisme. 1. La fermeté d’âme, elle aussi, s’efforce vigoureuse- 1Q3 ment à la ressemblance divine puisqu’elle jouit de l’apathie en pratiquant la patience ; c’est clair pour qui a encore dans l’oreille les récits concernant les compagnons d’Ananias, dont l’un était le prophète Daniel, tout plein d’une foi divine. 1 2. Daniel habitait Babylone, comme Lot Sodome, et Abraham, qui (devint) peu après « l’ami de Dieu»2, la terre des Chaldécns. 3. Le roi de Babylone fit donc descendre Daniel dans une fosse pleine de bêtes sauvages, mais le Roi universel, le fidèle Seigneur l’en fit remonter sain et sauf 3. 4. C'est cette patience qu’ac­ querra le gnostiquc en tant que gnostiquc ; il bénira s’il est éprouvé, comme le noble Job4; J. comme Jonas il 104 priera s’il est avalé par un monstre et sa foi le fera resti­ tuer pour parler en prophète aux Niniviles “ ; et s’il est enfermé avec des lions, il apprivoisera ces bêtes sauvages, et s’il est jeté dans le feu, il sera couvert de rosée, mais non pas dévoré par le feu ; il rendra témoignage ’ la nuit, il rendra témoignage le jour ; en paroles, par sa vie, par scs moeurs, il rendra témoignage ; 2. cohabitant avec le Seigneur, il demeurera son « familier» 7 et son commensal selon Γ Esprit, pur dans sa chair, pur dans son cœur, sanc­ tifié dans sa parole. 3. « Le monde, dit. (Γ Écriture), lui 15 [traduction dans (λ Bahdy, Clément d'Alexandrie, Paris, 1926, p. 309-310), nu vu, 43, qui reprend presque littéralement notre texte : « Ceux qui accomplissent les commandements du Sauveur rendent témoignage par chacune de leurs actions. » Cf. W. VOlkeb, op. cil., p. 559-579. 7. Ps. Platon, Minos, 319 a; cf. Homère, Odyssée, XIX, 179. 115 ΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B « έσταύρωται καί αύτός τώ κόσμω. » Οδτος τόν σταυρόν τοΟ σωτήρος περιφέρων έπεται κυρίω c. μετ' ϊχνιον ώστε δεοιο», άγιος άγιων γενόμενος. 105,1 Πάσης τοίνυν Αρετής μεμνημένος ό θείος νόμος Αλείφει μάλιστα τόν άνθρωπον έπί τήν εγκράτειαν, Θεμέλιον αρετών κατατιθέμενος ταύτην, καί δή προπαιδεύει ή μας εις τήν τιεριποίησιν τής εγκράτειας από τής τών ζώων χρήσεως, άπαγορεύων μεταλαμόάνειν τών δσα φύσει πίονα καθώπερ τό τών συών γένος εΰσαρκότατον τυγχάνον· τρυφητιώσι γάρ ή τοιαύτη 2 χρήσις χορηγείται. Λέγεται γοβν τινα τών φιλοσοφούντων έτυμολογοϋντα τήν υν 80ν είναι φάναι, ώς ε’ς Θύσιν καί σφαγήν μόνον επιτήδειον- δεδόσθαι γάρ τώδε τφ ζώω ψυχήν πρός ούδέν 3 ετερον ή ενεκατοΟτάς σάρκας σφριγάν. Τώντε ιχθύων δμοίως Απηγόρευσε μεταλαμδάνειν, στελλών ημών τάς επιθυμίας εκείνων οΐς μήτε πτερύγια μήτε λεπίδες εϊσίν· εύσαρκία γάρ καί 106,1 πιότητι τών άλλων ιχθύων ουτοι διαφέρουσιν. ’Εντεύθεν οΐμαι καί <τόν εύρόντα>" τάς τελετάς ού μόνον τινών ζώων άπαγορεύειν άπτεσθαι, Αλλ* έστιν ά καί τών καταθυομένων ύπεζείλετο τής χρήσεως μέρη δι’ α’τίας 5ς ϊσασιν οί μύσται. 2 Εί δή γαστρδς καί τών ύπό γαστέρα κρατητέον, δήλον ώς άνωθεν παρειλήφαμεν παρά τοΟ κυρίου διά τοΟ νόμου τήν επι­ θυμίαν έκκόπτειν. Γένοιτο δ’ άν τελείως τούτο, εί τού ύπεκκαύματος τής επιθυμίας, τής ήδονής λέγω, άνυποκρίτως κατα3 γνοίημεν. ΦασΙ δέ αυτής είναι τήν έννοιαν κίνησιν λείαν καί 4 προσηνή μετά τίνος αίσθήσεως. Ταύτη δουλεύοντα τόν Μενέ». Schwartz 1. Gal., 6, 14. 2. Ci. Le, 9, 23, ol Platon, Phèdre, p. 266 b, citant Homère, Odyssée, 2, 406,etc. Le martyr est le parfait imitateur du Christ (ci. Ignace i>’Antioche, Rom., 4, 2 ; 5, 3 ; 6, 3; S. C. p. 130, 132, 134 et Inlrod., p. 38-41). 3. Cf. Philon, Dee.oncup., 4. 4. Le stoïcien Cléanthe, fragni., 516, Arnim. 5. Cf. LMl.t il, 9-12 ; Dca!., 9-10. 6. « Tu ne convoiteras pas n, Ex., 20, 17. 7. Aristippe de Cyrêiie (Dior.. Laërce II, 85, 86; Eusède, Prép. Ev.t XIV, 18, 32). CHAPITRE· xx 104,3—106,3 115 a été crucifié et lui-même l’est au monde » ». C’est lui qui, portant partout la croix du Sauveur, suit le Seigneur «à la trace, comme s’il s’agissait de Dieu»2, devenu saint parmi les saints. 1. Se souvenant donc de toutes les vertus, la loi divine 105 encourage surtout l’homme à la continence8, tenant celle-ci comme la base des vertus ; et, précisément, la loi nous forme d’avance à l'acquisition de cette continence en partant de l’usage des animaux, nous interdisant de prendre de tous ces aliments qui sont naturellement grais­ seux, comme ceux qui viennent du porc, espèce notable­ ment charnue ; l'usage de telles viandes, en effet, est réservé à ceux qui vivent sensuellement. 2. En tout cas un philosophe *, à ce qu’on rapporte, donnait pour éty­ mologie de 5; le mot Ους, comme si le porc était seulement propre au sacrifice et à l'immolation ; cet animal, en effet, disait-il, n’a reçu la vie pour aucune autre raison que la luxuriance des chairs. 3. De même, pour con­ tenir nos convoitises, (la loi) a défendu qu’on prit de ces poissons qui n’ont ni nageoires ni écailles 6 ; car ils dé­ passent de beaucoup tous les autres poissons par l’abon­ dance de leur chair et par leur graisse. 1. C’est pour- 106 quoi, à mon avis, non seulement < l’inventeur > des initiations défendait qu’on touchât à certains animaux, mais il y a des morceaux, dans ceux qui sont sacrifiés, qu’il soustrait à la consommation pour des raisons que connaissent les mystes. 2. S’il faut dune dominer son ventre et tout ce qui est au-dessous, il est bien évident que, dès l’origine, nous tenons du Seigneur, par l’intermédiaire de la loi, ce pré­ cepte de retrancher la convoitise c. Et cela, nous le ferions parfaitement si nous condamnions sans hypocrisie le foyer de la convoitise, je veux dire la volupté. 3. La notion de volupté, d’après certains exprime un mouve­ ment doux et agréable, accompagné d’une certaine sen­ sation. 4. Ménélas en était l’esclave quand, dit-on, après ΣΤΡΩΜΑTETS B 116 λέων μετά τήν ’Ιλίου ίίλωσιν φασίν όρμήσαντα τήν 'Ελένην άνελειν ώς κακών τοσούτων αιτίαν γενομένην, 'όμως ού κατισχΟσαι πρδξαι ήττηθέντα τώ κάλλει, δι’ οδ επί τήν άνάμνησιν 107.1 τής ήδονής άφίκετο. “Οθεν έπισκώπτοντες οί τραγωδοποιοί δνειδιστικώς έπεβόησαν αύτώ· σύ δ*, ώς έσειδες μαστόν, έκΒαλών ξίφος φίλη μ’ έδέξω, προδότιν αίκάλλων κύνα. Καί πάλιν<5ρ* είς τό κάλλος έκκεκώφηνται ξίφη ; 2 ’Εγώ δέ άποοέχομαι τον Αντισθένη, ι( τήν Άφροδϊτην » λέγοντα « καν κατατοξεύσαιμι. εί λάθοιμι, δτι πολλάς ήμών καλάς 3 καί άγαθάς γυναίκας διέφθειρεν. » Τόν τε έρωτα κακίαν φησί φύσεως- ής ήττους δντες οί κακοδαίμουες θεόν τήν νόσον καλοΟσιν δείκυυται γάρ διά τούτων ήττάσθαι τούς άμαθεστέρους δι’ άγνοιαν ηδονής, ήν ού χρή προσίεσθαι, καν θεός λέγηται, τουτέστι κάν θεόθεν επί τήν τής παιδοποιίας χρείαν 4 δεδομένη τυγχάνη. Καί δ Ξενοφών άντικρυς κακίαν λέγων τήν ηδονήν φησιν· « ώ τλήμον, τί δέ σύ άγαθόν οΐαΟα, ή τί καλόν σκοπείς; “Ητις ούοέ τήν τών ήδέων έπιθυμίαν άναμένεις, πριν μέν πεινήν έσθίουσα, πριν δέ οιψήν πίνουσα, καί ϊνα μέν 5 ήδέως φάγης. δψοποιούς μηχανωμένη- ΐνα δέ ήδέως πίνης, οίνους πολυτελείς παρασκευάζη, καί τού βέρους χιόνα περιθέουσα ζητείς- ϊυα δέ κατακοιμηθής ήδέως, ού μόνον τάς κλίνας μαλθακάς, άλλά καί τά ύπόδαθρα ταϊς κλίναις παρασκευάζη.» 108.1 "Οθεν ώς έλεγεν Άριστων επρύς 'όλον τό τετράχορδον, ηδο­ νήν, λύπην, φόβον, επιθυμίαν, πολλής δεί τής άσκήσεως καί μ*χη<;’ 1. 2. 3. 4. Εΐ ΗΐΡΐυε. Atidiomède, 629. Id., Oreslc, 1287. Antisthènr, fragm., ΧΓ, 1. Xénûphon, Méinor., 11,1,30. CHAPITRE XX 106,3— 108.1 116 la prise d’Ilion, s’étant élancé pour faire périr Hélène, puisqu’elle avait été la cause de tant, de maux, il n’eut cependant pas la force de le faire, dominé par cette beauté qui le ramenait au souvenir de ses voluptés. 1. D’où 107 les moqueries des auteurs tragiques, qui lancèrent contre lui ces injures : « Pour toi, à peine aperçu son sein, tu rejetas ton épée, et lu reçus un baiser, pour tes cajoleries à cotte chienne traîtresse » *. Et encore : « Est-ce sa beauté qui a émoussé les épées ?»2. 2. Pour moi, j’approuve ces paroles d’Antisthène : π Aphrodite, je la percerais de flèches, si je la prenais, car elle a perdu beaucoup de nos femmes tout à fait ver­ tueuses»3. 3. Et il dit que l’amour est un vice de la nature ; mais que les malheureux qui sont dominés par lui appellent cette maladie un dieu. Il montre, en effet, par ces expressions, que ce sont les moins expérimentés qui succombent, par ignorance de ce qu’est la volupté, qu'il ne faut pas approcher, même si on la dit une déesse, c’est-à-dire bien qu’elle se trouve être un don de Dieu pour servir à la procréation. 4. Et Xénophon, appelant franchement la volupté un vice, ajoute : « Malheureuse, que connais-tu de bon ou que vois-tu de beau ? Toi qui n’attends pas le désir des choses agréables, tu manges avant d’avoir faim, tu bois avant d’avoir soif, et, afin de manger avec plaisir, tu intrigues auprès des cuisiniers ; 5. afin de boire avec plaisir, lu prépares des vins somp­ tueux, cl, en été, tu cours partout pour chercher de la neige ; afin d’avoir une couche agréable, non seulement tu prépares des lits qui soient moelleux, mais encore tu prends soin de leurs supports »·*. 1. Aussi, comme le disait Ariston, « pour tout ce tétra- 108 chorde, volupté, souffrance, crainte et désir, il faut beau­ coup d’efforts et de combats »s, « car ce sont ces senti- 5. Ariston, fragm., 370, St. vcl. fr., T, p. 85. 117 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B ουτοι γάρ, οδτοι καί διά σπλάγχνων έσω χωροΟσι καί κυκώσιν άνθρώπων κέαρ, » 2 n Καί γάρ τών σεμνών οίομένων είναι τούς θυμούς ή ήδονή κηρίνους -ποιεί » κατά Πλάτωνα, ότι aέκάστη ήδονή τε καί λύπη προσπασσαλοί τώ σώματι τήν ψυχήν » τοΟ γε μή άψορί3 ζοντος καί άποσταυροΟντος έαυτδν τών παθών. « ‘O άπολέσας τήν ψυχήν τήν εαυτού », φησίν ο κύριος, a σώσει αύτήν, » ήτοι ριψοκινδύνως ύπέρ του σωτήρος αυτήν επιδιδούς, ώς αυτός ύπέρ ήμών πεποΐηκεν, ή άπολύσας αύτήν έκ τής πρός 4 τόν συνήθη βίον κοινωνίας. ’Εάν γάρ άπολΟσαι καί άποστήσαι καί άφορϊσαι (τοΟτο γάρ ό σταυρός σημαίνει) τήν ψυχήν έθελήσης τής έν τούτω τώ ζήν τέρψεως τε καί ήδονής, έξεις αύτήν έν τή έλπίδι τή προσδοκωμένη « εύρημένην » καί άναπεπαυμένην. 109,1 « Εΐη δ’ άν τοΟτο μελέτη θανάτου, ϊ· εϊ μόναις ταίς κατά ψύσιν μεμετρημέναις ορέξεσι, μηδέν ύπεροριζούσαις τών κατά φύσιν επί τδ μάλλον ή παρά ψύσιν, ένθα τδ άμαρτητικόν φύε2 ται, άρκείσθαι βουλοίμεθα. « Ένδΰσασθαι ουν δει τήν πανοπλίαν τοΟ ΘεοΟ πρδς τδ δύνασθαι ήμδς στήναι πρός τάς μεθοδείας τοΟ διαβόλου, ύ έπεί « τά δπλα τής στρατείας ήμών ού σαρκικά, άλλά δυνατά τώ θεώ πρός καθαίρεσιν δχυρωμάτων, λογισμούς καδαιροΟντες καί πδν ύψωμα έπαιρόμενον κατά τής γνώσεως τοΟ θεοΟ, καί αίχμαλωτίξοντες πδν νόημα είς τήν 3 ύπακοήν τοΟ Χρίστου, » δ θείος φησιν απόστολος. Άνδρός δή χρεία'όστις άθαυμάστως καί άσυγχύτως τοίς πράγμασι χρήσεται άφ’ ών τά πάθη δρμ&ται, οΐον πλούτω καί πενία καί δόξη .1 J ! I I 1 I -1 ι 3 d 3 η ( II 1. Cf. v. WiLAMOWiTZ, De traÿ. grace. (ragm., Gottingen, 1893, p. 22. 2. Platon, Lois, T, 633 d ; Phédon, 83 d : cf. Gai., 5, 24. 3. Mc., 8, 35. 4. H y a sans doute ici une réminiscence du vocabulaire gnos­ tique : pour les Valentiniens, la croix, στα-.'cor, est une limite et 1 une séparation, όρος (Ibénée, .-Idv. Haer., I, 2, 4 ; 3, 5 ; 4, 1 ; | F. M. Sac.nard, La gnose Valentinienne, p. 247, 253 ; et ci. ci-dessus, j § 108, 2 : la clôture). 5. Matlh., Il), 39. CHAPITRE XX 108,1 — 109,3 117 merits qui pénètrent jusqu’aux entrailles, et bouleversent le cœur de l’homme»1. 2. En effet, même de ceux qui passent pour sérieux, la volupté amollit le cœur comme de la cire», dit Platon, parce que « chaque plaisir et chaque douleur clouent l’âme au corps » a, de Celui du moins qui ne se sépare pas des passions et ne se défend pas d’elles par une clôture. 3. « Celui qui a perdu sa propre vie, dit le Seigneur, la sauvera »3, ou bien en l’exposant audacieusement pour son Sauveur comme lui-môme a fait pour nous, ou bien en la libérant de toute la part qu elle prend des habitudes ordinaires. 4. Car si tu consens à libérer ta vie, à l’éloi­ gner, à la séparer — c’est ce que signifie la croix 4 — des charmes et des voluptés qui se trouvent dans cette exis­ tence, tu lui permettras de «trouver»5, pour s'y reposer, l’espérance qui attend. 1. « C’est ce que pourrait être la méditation de la 109 mort »*, si nous voulions nous contenter des seuls désirs proportionnes à la nature, qui ne franchissent pas les limites fixées par elle, pour avoir plus, au delà ou en dehors d’elle ; ce qui engendre les fautes. 2. « Il nous faut donc revêtir l’armure de Dieu pour pouvoir tenir en face des art ifices du diable » car « les armes de notre combat ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour détruire les forteresses (ennemies) : (avec ces armes) nous ruinons les raisonnements et toutes les positions éle­ vées qui se dressent contre la gnose de Dieu, et nous rédui­ sons en captivité toute pensée pour la soumettre au Christ » 678 ; ce sont les termes du divin apôtre. 3. Il faut un homme qui se serve, sans s'y laisser prendre ou absor­ ber, de ccs choses d’où jaillissent les passions, c’est-à-dire de la richesse, de la pauvreté, de la gloire, de l'ignominie, 6. Platon, Phédon, 81 a. 7. Epfi.,6, 11. 8. H Cor., 1(1, 4. 118 TPüMATETS B καί άδοξία, ύγεία καί νόσω, ζωή καί θανάτω, πόνω καί ήδονή. 4 "Ινα γάρ άδιαφόρως τοίς άδιαφόροις χρησώμεθα, πολλής ήμιν δεί διαφοράς, άτε προκεκακωμένοις άσθενεϊα πολλή καί προδιαστροφή κακής αγωγής τε καί τροφής μετά άμαθίας προαπολελαυκόσιν. 110,1 Ό μέν ουν άπλοΟς λόγος τής καθ’ ημάς φιλοσοφίας τά πάθη πάντα έναπερείσματα τής ψυχής φησίν είναι τής μαλ­ θακής καί είκούσης καί οΐον έναποσφραγίσματα τών « πνευ­ 2 ματικών » δυνάμεων, πρδς ώς « ή πάλη ήμιν». ‘Έργον γάρ, οΐμαι, ταΐς κακούργοις δυνάμεσιν ένεργείν τι τής Ιδίας έξεως παρ’ έκαστα πειράσθαι είς τδ καταγωνίσασθαι καί έξιδιοποιή-, 3 σασθαι τους άπειπαμένους αύτάς. "Επεται δ’ εικότως τούς μέν καταπαλαίεσθαι, όσοι δέ άθλητικώτερον τδν αγώνα μετα­ χειρίζονται, πάμμαχον άγωνίσασθαι καί μέχρι τού στεφάνου χωρήσαι- καί :ι αί προειρημέναι δυνάμεις έν πολλώ τώ λύθρφ τότε δή άπαυδώσι θαυμάζουσαι τούς νικηφόρους. 4 Τών γάρ κινούμενων τά μέν καθ’ ορμήν καί φαντασίαν κινείται, ώς τά ζώα, τά δέ κατά μετάθεσιν, ώς τά άψυχα, Κινείσθαι δέ καί τών αψύχων τά φυτά μεταδατικώς φασιν είς αΦξησιν, εΐ τις αύτοΐς άψυχα είναι συγχωρήσει τά φυτά. 111,1 ‘Έξεως μέν οΰν οί λίθοι, φύσεως δέ τά φυτά, ορμής δέ καί φαντασίας τών τε αυ δυεϊν τών προειρημένων καί τά άλογα 2 μετέχει ζώα. ‘Η λογική δέ δύναμις, ίδία ουσα τής άνθρωπείας ψυχής, ούχ ωσαύτως τοίς άλόγοις ζώοις όρμάν οφείλει, άλλά καί διακρίνειν τάς φαντασίας καί μή συυαποφέρεσθαι αύταις. χγωνίαααΟα*.— /ωρήσχΓ άλλ' ϊζ«: scripsi; Sliihlin (cum dubio iu loc., B. K. V.) : άγωνιοχμίναι χπρήσαβαι I. άγωνισάμενοι — χωρήσαντϊ; Lowlh 1. Formules stoïciennes. 2. Eph., 6, 12. 3. Formules stoïciennes (Cjiuysjppe, fragm. phys.. 714. Arnim), que Clément a pu emprunter à Puii.on, Leg. alleg., II, 22, etc,. On retrouvera les même? idées et les mêmes formules chez Omgène, De Prine., Ill, 1, 2 : De oral., G, 1. CL R. CaDiou, Intro· duction au système d’Origène, p. 78, n. 2. CHAPITRE XX 109,3—H 1,2 118 de la santé et de la maladie, de la vie et de la mort, de la peine et du plaisir. 4. Car c’est pour user avec indif­ férence des choses indifférentes 1 que nous avons besoin d'une grande supériorité, comme des êtres diminués d’avance par une faiblesse considérable et bénéficiant déjà, en même temps que de l’ignorance, d’une perver­ sion causée par une direction et une éducation mauvaises. 110 1. Or notre philosophie conçoit tout simplement chaque passion comme une empreinte faite dans l'âme molle et sans résistance, et une sorte de sceau des puis­ sances «spirituelles», contre lesquelles «nous sommes en lutte »*. 2. Car c’est l'œuvre, à mon avis, des puis­ sances maléfiques de tâcher de produire dans chaque être quelque chose de leur propre état, pour vaincre et réduire à leur discrétion ceux qui les ont. rcnoncécs. 3. Il s’ensuit naturellement que certains sont vaincus dans la lutte, mais que tous ceux qui abordent le combat avec de meilleures dispositions, sc battent avec toutes les armes, et parviennent jusqu’à la couronne ; et les puis­ sances susdites, au milieu du sang et de la poussière, cèdent alors, pleines d’admiration pour les vainqueurs. 4. Des êtres qui se meuvent, les uns le font selon un ins­ tinct cl une representation imaginative, comme les êtres vivants, les autres par une translation, comme les êtres inanimés. Mais, pour cc qui est des êtres inanimés, (cer­ tains) disent aussi que les plantes se meuvent par un mode de déplacement qui les fait croître, si du moins on leur concède que les plantes sont inanimées. 1. Ainsi les 141 pierres ont. en partage un état, les plantes une nature, cl les animaux sans raison un instinct et une imagination, cl en plus les deux autres propriétés qui viennent d’être dites. 2. La force de la raison, qui est propre à l’âme humaine, n'impose pas des impulsions comme en onl les animaux sans raison, mais elle oblige encore à discerner les représentations et à ne pas sc laisser entraîner avec elles 3. 119 3 4 112.1 2 113.1 ΣΤΡύΜΑΤΕΥΣ B At τοίνυν δυνάμεις, περί ών είρήκαμεν, κάλλη καί δόξας καί μοιχείας καί ήδονάς καί τοιαύτας τινάς φαντασίας δελεα­ στικός προτείνουσι ταις εύεπιφόροις ψυχαΐς, καθάπερ οί I άπελαύνοντες τά θρέμματα Οαλλούς προσείοντες, εΐτα κατασοφισάμεναι τούς μή διακρίνειν δυνηθέντας τήν άληθή άπά > ψεύδους ηδονήν καί το έπίκηρόν τε καί έφύδριστον άπδ τοΟ αγίου κάλλους άγουσιυ δουλωσάμεναι. Έκάστη δέ απάτη, συνεχώς έναπερειδομένη τή ψυχή, τήν φαντασίαν έν αύτή τυποΟται. Καί δή τήν εΙκόνα έλαθεν περιψέρουσα τού πάθους ή ψυχή τής αιτίας άπό τε τοΟ δελέατος καί τής ήμών συγκαταθέσεως γινόμενης. Οίδ’άμφΙτδν Βασιλείδην προσαρτήματα τά πάθη καλείν είώθασι, πνεύματα <τέ> " τινα ταΟτα κατ’ ουσίαν ύπάρχειν προσηρτημένα τή λογική ψυχή κατά τινα τάραχον καί σύγχυσιν άρχικήν, άλλας τε αΰ πνευμάτων νόθους καί ετερογενείς φύσεις προσεπιφύεσθαι τούτοις οΐον λύκου, πιθήκου, λέοντος, τράγου, ών τά Ιδιώματα περί τήν ψυχήν φανταξόμενα τάς έπιθυμίας τής ψυχής τοις ξώοις έμφερώς έξομοιοΟν λέγουσιν· ών γάρ ιδιώματα φέρουσι, τούτων τά έργα μιμούνται, καί ού μόνον ταις δρμαις καί φαντασίαις τών άλόγων ζώων προσοίκειοΟνται, άλλα καί φυτών κινήματα καί κάλλη ζηλοΟσι διά τό καί φυτών ιδιώματα προσηρτημένα φέρειν. ετι ' δέ καί έξεως ίδιώματα, οΐον άδάμαντος σκληρίαν. a. Schwartz <γάρ> Wilamowitz b. Στ: Stiihlin Wilamowilz : ΐχ« I. 1. «La confusion et le désordre originels ont, selon Basilide, permis aux passions, qui sont des esprits par essence (des demons) de s'accrocher à l'aine raisonnable. Les passions sont, des appendices (άπαρτήματα). Plus tard, probablement pendant les réincarnations successives, d'autres entités sont survenues, qui forment la bête humaine, la nature du loup, du singe, du lion et du bouc : les réin­ carnations diverses ont laissé les particularités des animaux dans les couches inferieures de l'âme, qui apparaissent à l'âme et lui inspirent des désirs bestiaux» (G. Qvispel, L'homme gnostique, CHAPITRE XX I H,3 —113,1 119 3. Or les puissances dont nous avons parlé, proposent aux âmes qui y sont inclinées, des beautés, des louanges, des adultères, des voluptés, et des images de cette sorte, pleines de séductions, tout comme ceux qui, emmenant leurs bêtes, agitent devant elles de la verdure ; ensuite ces mêmes puissances, quand elles ont trompé artificieu­ sement ceux qui sont incapables de discerner la vraie volupté de la fausse, la beauté périssable et méprisable de celle qui est sainte, n’ont plus qu’à conduire des esclaves. 4. Chaque illusion, restant longtemps impri­ mée dans l’âme, y forme sa représentation. Et l’âme, sans s’en apercevoir, porte de côté et d’autre 1 image de sa passion ; et tout cela s’explique à la fois par l'appât et par notre consentement. 1. Les sectateurs de Basilide ont l'habitude d’appeler 112 les passions des êtres adventices : ce sont essentielle­ ment, d’après eux, certains esprits attachés à l’âme rai­ sonnable à l’occasion et au début d’un certain trouble cl d’un certain bouleversement ; puis d’autres esprits d’une nature bâtarde et hétérogène ont apparu comme des para­ sites à côté des premiers, par exemple des esprits de loup, de singe, de lion, de bouc, dont les dispositions propres, par leur fantasmagorie autour de l’àme, tendent, disent-ils, à rendre ses convoitises toutes pareilles à celles des ani­ maux 1 ; 2. ceux dont on porte ainsi (avec soi) les dis­ positions propres, on en imite les actes, et non seulement on se familiarise ainsi avec les instincts et les représenta­ tions imaginatives des animaux sans raison, mais encore on rivalise avec les mouvements et la beauté des plantes, parce qu’on porte aussi, attachées (à son âme), des dis­ positions de plantes, 1. et même des dispositions sta- 113 tiques, comme la dureté du diamant. Eranos-Jahrbitch, XVI, 1948, p. 128). Quispel fait remarquer quo Basilide a hellénisé (et christianise) et exprimé en formules plato­ niciennes un mythe gnostique primitif (ib. et p. 96). 120 ςτρωματευς b Άλλα πρδς μεν τδ δόγμα τούτο διαλεξόμεθα ύστερον, δπηνίκα -περί ψυχής διαλαμδάνομεν· νΰν δέ τοΟτο μόνον παρασημειωτέον, ώς δουρείου τινδς ‘ίππου κατά τδν ποιητικόν μΟθον είκόνα σώζει δ κατά Βασιλείδην άνθρωπος, έν ένί σώματι τοσοΰ3 των πνευμάτων διαφόρων στρατόν έγκεκολπισμένος. Αύτος γοΟν ό τοΟ Βασιλείδου υιός Ισίδωρος έν τώ Περί προσφυοΟς ψυχής συναισθόμενος τοΟ δόγματος oîov έαυτοϋ κατηγορών ■* γράφει κατά λέζιν* α εάν γάρ τινι πείσμα δώς, ‘ότι μή έστιν ή ψυχή μονομερής, τή δέ τών προσαρτημάτων βία τά τών χειρόνων γίνεται πάθη, πρόφασιν ού τήν τυχοΟσαν έξουσιν οί μοχθηροί τών άνθρώπων λέγειν· «.έθιάσθην, άπηνέχθην, άκων έδρασα, μή βουλόμενος ένήργησα, » τής τών κακών επιθυμίας αυτοί ήγησάμενοι καί ού μαχεσάμευοι ταις τών προσαρτημάτων 114,1 βϊαις. Δει δέ, τώ λογιστικώ κρείττονας γενομένους, τής έλάτ2 τονος έν ήμίν κτίσεως φανήναι κρατούντας. » Δύο γάρ δή ψυχάς ύποτίθεται καί ουτος έν ήμίν, καθάπερ οί Πυθαγό­ ρειοι, περί ών ύστερον έπισκεψδμεθα. 3 Αλλά καί Ούαλεντϊνοςπρός τινας έπιστέλλων αύταϊς λέξεσι γράφει περί τών προσαρτημάτων· <χ εις δέ έστιν άγαθός, ου παρρησία ή διά τοΟ υίοΟ φανέρωσις, καί δι' αύτοΟ μόνου δύναιτο άν ή καρδία καθαρά γενέσθαι, παντός πονηρού πνεύμα1 τος έξωθουμένου τής καρδίας. Πολλά γάρ ένοικούντα αύτή πνεύματα ούκ έδ καθαρεύειν, έκαστον δέ αύτών τά ίδια έκτελεΐ έργα πολλαχώς ένυθριζόντων έπιθυμίαις ού προσηκούσαις. 5 Καί μοι δοκεί 8μοιόν τι πάσχειν τώ πανδοχεία» ή καρδία· καί γάρ εκείνο κατατιτραταί τε καί ορύττεται καί πολλάκις κόπρου 2 1. Clément a fait ailleurs allusion à ce «traité de l'àme» {cf. Strom.. Ill, in, 13 ; V, χπι, 88). S’agil-il d'un traite qu'il projetait et qu’il n’aurait jamais écrit, ou de divers développements à l'in· lcrieur des Stromales (ainsi pense SrÂnr.ix, B. K. V. 1, Munich, 1934, p. 40) ? 2. Le cheval de Truie. Allusion à la doctrine de Basilide selon laquelle l’àme contient à l’origine les germes confondus de toutes les passions. (Cf. ci-dessus, § 112, l.| 3. Cf. W. Vôi.ker, Quellen zur Gesckichle tier christlichcn Gnosis, Tübingen, 1932, p. 41-42. CHAPITRE XX 113,2—114,5 120 2. Contre celte théorie nous disputerons plus lard, lorsque nous traiterons de l’àme1 ; maintenant qu’il suf­ fise de noter que l'homme de Basilide perpétue l’image, selon le mythe poétique, d'un certain cheval de bois2, puisqu’il contient dans un seul corps une si nombreuse armée d’esprits divers. 3. En tout, cas, le fils de Basi­ lide, Isidore lui-même, dans son traité De Vânte adventice, adoptant celte théorie, écrit textuellement, comme s’il s’accusait, lui-même : 4. « Si tu communiques à quel­ qu'un celte persuasion que l’àme n’est pas simple, et que les passions des hommes pervers naissent sous la con­ trainte des esprits adventices, les criminels auront un prétexte tout à fait approprié pour dire : ‘ J'ai été forcé, entraîné, je l’ai fait malgré moi, j’ai agi sans le vouloir ’, alors que d eux-mêmes ils entrent dans la convoitise du mal et ne résistent pas aux contraintes des esprits adven­ tices. 1. Il faut donc que, devenus plus forts par ce 114 qui est en nous raisonnable, nous nous montrions maîtres de la créature inférieure qui est en nous " ’. 2. Ce même Isidore suppose deux âmes en nous, toul comme les Pythagoriciens, dont nous examinerons plus lard les idées. 3. Mais Valentin aussi, écrivant à certains, dit en propres termes au sujet des esprits adventices * : « Il y a un seul être bon, et su liberté de parole, c’est sa manifes­ tation par le Fils, et c’est par lui seul que le cœur peut être purifié, quand tout esprit mauvais est expulsé du cœur. 4. Car beaucoup d’esprits, qui y habitent, ne per­ mettent pas de le purifier, et chacun d’eux y accomplit scs propres œuvres, en le souillant souvent par des con­ voitises indécentes. 5. Et il me semble que le cœur supporte quelque chose de semblable à ce qui se passe 4. Cf. F. M. Sagxahd, La gnose Valentinienne, p. 122-123, 560. Quispel, La conception de l'homme dans la gnose Valentinienne, Eranos-.Jahrbuch, XV, 1947, p. 258. G. Les Sthomates B. Il 12! β 115.1 2 3 116.1 2 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ B πίμπλαται Ανθρώπων Ασελγώς έμμενόντων καί μηδεμίαν πρό­ νοιαν ποιουμένων τοθ χωρίου, καθάπερ άλλοτρίου καθεστώτος. Τδν τρόπον τοθτον καί ή καρδία. μέχρι μή προνοίας τυγχάνει, Ακάθαρτος ^οδσα; πολλών ούσα δαιμόνων οίκητήριον· έπειδάν 3έ έπισκέψηται αυτήν ο μόνος Αγαθός πατήρ, ήγίασται καί φωτί διαλάμπει, καί ουτω μακαρίζεται δ έχων τήν τοιαύτην καρδίαν, δτι δψεται τον θεόν >. Τις οΰν ή αίτια τοθ μή προνοεισθαι έξ αρχής τήν τοιαύτην ψυχήν, εϊπάτωσαν ήμίν. “Ήτοι γάρ ούκ έστιν αξία (καί πως ώσπερ έκ μετανοίας ή πρόνοια πρόσεισιν αύτή ;) ή φύσει σωζομένη, ώς αύτός βούλεται, τυγχάνει καί ανάγκη ταύτην έξ αρχής διά συγγένειαν προνοουμένην μηδεμίαν παρείσδυσιν τοϊς άκαθάρτοις παρέχειν πνεύμασιν, εκτός εί μή βιασθείη καί ασθενής έλεγχθείη. Έάν γάρ δώ μετανοήσασαν αύτήν έλέσθαι τά κρείττω, τοθτ’ εκείνος άκων έρει, δπερ ή παρ’ ήμίν αλήθεια δογματίζει, έκ μεταβολής πειθήνιου, Αλλ* ούκ έκ φύσεως <γίγνεσθαι>· * τήν σωτηρίαν. “Ωσπερ γάρ αί αναθυμιάσεις αί τε γήθεν αί τε άπδ τελμάτων εις δμίχλας συνίστανται καί νεφελώδεις συστροφάς, ούτως αί τών σαρκικών επιθυμιών αναδύσεις καχεξίαν προστρίδονται ψυχή κατασκεδαυνύουσαι τά είδωλα τής ηδονής έπίπροσθε τής ψυχής. ΈπισκοτοΟσι γοΟν τώ φωτί τώ νοερώ έπισπωμένης τής ψυχής τάς έκ τής έπιθυμίας αναδύσεις καί παχυνούσης τάς συστροφάς τών παθών ένδελεχεία ήδονών. Χρυσοί) δέ Απδ γής ούκ αίρεται βώλος, Αλλ’ Αφεψόμενος διυλΐζεται, έπειτα καθαρός γενόμενος χρυσός ακούει, γή κεκα- ί · ] . | a. <γίγν£αθαι^> Stiihlin Schwartz WiJamowitz 1. Pour Valentin, l'âme « pneumatique n, connniureltc à Dieu, est tombée dans le monde psychique et matériel, auquel elle est totalement étrangère. Le regard de la Providence du Père bon la sauve à cause de celle connaturalité, et non d'une conversion per­ sonnelle, « par obéissance u. Clément affirme au contraire la liberté et la responsabilité de l’homme : « ce n'est pas la nature qui procure I le salut. » Cf. G. Quispel, ib., p. 259-262. CHAPITRE XX 114,3 - ■ lift.2 121 dans une auberge ; celle-ci, en effet, est percée de part, en part et creusée, souvent remplie de fumier, les hommes s’y conduisant sans vergogne et sans aucun ménagement pour le local, comme leur étant étranger. 6. C’est ainsi qu’est traité le cœur, tant qu’il ne rencontre pas une intervention providentielle : il est impur et l’habi­ tation de beaucoup de démons ; mais quand le seul Père qui est bon l'a visité, il estsanclifié, il resplendit de lumière, et celui oui possède un tel cœur est béatifié parce qu’il verra Dieu ». 1. Quel est donc le motif pour quoi une telle âme 115 n'est, pas objet de providence dès le début ? Qu'ils nous le disent ! Ou bien il n’y en a pas de satisfaisant — serait-ce comme à la suite d’un repentir que la Providence abordera celle âme ? — ; ou bien elle se trouve sauvée naturellement, ainsi que le prétend Valentin, et il est nécessaire alors qu’dle soit, dès l’origine, à cause d’une connaturalité, objet de providence, et qu'ainsi elle ne laisse jamais s’introduire en elle les esprits impurs, à moins qu’il ne soit possible de la violenter et ainsi de la convaincre de faiblesse. 2·. Car s'il lui accorde de se repentir et de choisir le bien, il dira, malgré lui, ce que notre Vérité affirme, savoir que c’est un changement par obéissance, mais non pas la nature qui procure le salutx. 3. Comme les exhalaisons qui montent de la terre et des marais constituent des brouillards et des amas nua­ geux, de même les vapeurs des convoitises charnelles communiquent à l'âme une disposition mauvaise, et elles répandent devant elle les images sensibles de la convoi­ tise. 1. Elles obscurcissent, la lumière de l’intellect. 116 quand l'âme attire à soi les exhalaisons qui montent de la convoitise et fait s’épaissir les condensations des pas­ sions par la jouissance continuelle des voluptés. 2. L’or n’est pas pris à la terre sous forme de lingot, mais la matière est. cuite, purifiée, et ensuite, une fois pure, elle s’appelle or, (c’est-à-dire) terre purifiée. « Demandez et 122 STPQMATETS B Οαρμένη ·. « ΑΙτεΐσθε γάρ και δοθήσεται ύμιν » τοίς έξ εαυ­ τών έλέσθαι τά κάλλιστα δυναμένοις λέγεται. 3 "Οπως δ’ ήμεις τοΟ διαβόλου τάς ένεργείας καί τά -πνεύ­ ματα τά άκάθαρτα είς τήν τού αμαρτωλού ψυχήν έπεισρείν *· φαμέν, ού μοι δει ττλειόνων λόγων παραθεμένω μάρτυν τόν άποστολικόν Βαρνάβαν (δ δέ τών έδδομήκοντα ήν καί συνεργός 4 του Παύλου) κατά λέξιν ώδέ -πως λέγοντα· « πρδ τού ήμάς πιστεύσαι τώ Θεώ ήν ήμών τό οίκητήριον τής καρδίας φθαρτόν καί άσθενές, αληθώς οίκοδουητός ναός διά χειρός- οτι ήν ■πλήρης μέν είδωλολατρείας καί ήν οίκος δαιμόνων, διά τό 117, L τιοιείν όσα ήν εναντία θεώ. ft Τάς ένεργείας ουν τάς τοίς δαιμονίοις καταλλήλους έπιτελειν φησι τούς αμαρτωλούς, ούχί δέ αύτά τά πνεύματα έν τή τού άπιστου κατοικειν ψυχή 2 λέγει. Διά τούτο καί επιφέρει· « προσέχετε, 'ίνα δ ναός τού κυρίου ένδόξως οίκοδομηθή. Πώς; Μάθετε· λαβόντες τήν άφεσιν τών αμαρτιών καί έλπίσαντες έπί τό όνομα γενώμεθα 3 καινοί, πάλιν έξ αρχής κτιζόμενοι. » Ού γάρ οί δαίμονες ήμών απελαύνονται, άλλ* αί άμαρτίαι, φησίν. άφϊενται, δς ομοίως έκείνοις έπετελούμεν πριν ή πιστεύσαι. Εικότως οΰν άντέθηκε τά έπιφερόμενα- n διό έν τώ κατοικητηρίω ήμών άληθώς δ θεός κατοικεί έν ήμιν. Πώς; ‘O λόγος αύτού τής πίστεως, ή κλήσις αύτού τής επαγγελίας, ή σοφία τών δικαιωμάτων, αί εντολαί τής διδαχής. » 5 Οΐδα έγώ αίρέσει τινί έντυχών, καί ό ταύτης προϊστάμενος διά τής χρήσεως ϊφασκεν τής ήδονής ήδονή μάχεσθαι, αύτομολών πρός ήδονήν διά προσποιητού μάχης ό γενναίος ουτος 6 γνωστικός (έφασκε γάρ δή αύτόν καί γνωστικόν είναι), έπεί ουδέ ο. γη κεχαΟχρυένη L : γη: <£χ>χ<χα6αρμίνοΐ Stâhlin Scliivartz γής Ζ=χαθχρμ1>ης Hiller b. £-’. 4. Mais çe digne homme signifiait qu’il fallait restreindre les voluptés, les convoitises, et, par cette ascèse, exténuer les instincts et les attaques de la chair. 5. Eux au con­ traire, apres s’être abandonnes à la volupté comme des boucs, déshonorant pour ainsi dire leur corps, vivent plongés dans la mollesse, sans savoir que le corps, dont la nature est de passer, se désagrège, tandis que leur âme est ensevelie dans un bourbier de vices ’, cela parce qu’ils suivent les principes de la volupté elle-même et non pas ceux de l'homme apostolique. 6. En quoi diffèrent-ils de Sardanapale, dont la vie apparaît bien dans cette épigramme : « Je possède tout ce que je mangeai, tous les excès que je commis, et tous les plaisirs que j’éprouvai dans l'amour, mais tous ces bonheurs sont de reste! Voilà que je suis poussière, après avoir régné sur la grande Ninive ! » 4. 7. En somme, éprouver le plaisir n’est pas nécessaire, mais c’est la conséquence de certains besoins physiques, de la faim, de la soif, (de ceux que créent) le froid, le 4. Épigramme attribuée à Choerilo» de Jasos p. 183 ; n. 232). grace. nielr., (Precbr, Inner, 124 STPÛMATETS B 149.1 Et γοΟν ταύτης δίχα πιείν οϊόν τε ήν ή τροφήν προσίεσθαι ή 2 παιδοποιειν, έδείχθη Su ούδεμία έτέρα χρεία ταύτης. Ούτε γάρ ενέργεια ούτε διάθεσις ουδέ μήυ μέρος τι ήμέτερον ή ήδονή, άλλ' ύπουργίας ένεκα παρήλθευ είς τδν βίου, ώσπερ 3 τούς άλας φασί τής παραπέψεως τής τροφής χάριν. 'Ή δέ άφηνιάσασα καί τοΟ οίκου καταρατήσασα ··· πρώτην επιθυμίαν γεννά, έφεσιυ καί δρεξιυ οδσαν άλογον τοΟ κεχαρισμένου αύτή, ■<ο^> 4 καί τδν Επίκουρου τέλος είναι τοΟ φιλοσόφου άνέ4 πείσε θέσθαι τήν ήδονήυ. Θειάζει γοΰν « σαρκδς ευσταθές 5 κατάστημα καί τδ περί ταύτης πιστόν ελπισμα ». Τί γάρ έτερον ή τρυφή ή φιλήδονος λιχνεία καί πλεονασμός περίέρ6 γος πρδς ήδυπάθειαν άνειμέυων : Έμφαντικώς δ Διογένης εν τινι τραγωδία γράφει· οί τής άυάυδρου και διεσκατωμέυης τρυφής ύφ' ήδοναισι σαχθέντες κέαρ πονείν θέλοντες ούδέ βαιά. καί τά έπίτούτοις δσα α’σχρώς μέν εϊρηται, έπαξίως δέ τών φιληδόνων. 120.1 Διό μοι δοκεί ό θείος νόμος άναγκαίως τδν φόβον έπαρτάν, ϊν’ εύλαβεία καί προσοχή τήν άμεριμνίαν ό φιλόσοφος κτήσηταί τε καί τηρήση, άδιάπτωτός τε καί άναμάρτητος έν πδσι 2 διαμένων. Ού γάρ άλλως ειρήνη καί ελευθερία περιγίνεται ή διά τής άπαύστου καί άναπαυδήτου πρδς τάς τών παθών 3 ήμών άντιμαχήσεις * Οδτοι γάρ οί άνταγωνισταί παχείς καί Όλυμπικοί σφηκών ώς είπεΐυ είσι δριμύτεροι, καί μάλιστα ή ήδονή, ού μόνου μεθ' ή μέραν, άλλα καί νύκτωρ έν αύτοίς τοίς a. scripsi Usencr Stahiin I). <ύπο;Λονή«>· vel <ΐνστάσΐΜ:>· Schwartz <ίφοδο»ί>» vel Ààç>» άνπμα/ήσειος Mayor 1. Formules Stoïciennes (Ci. Chrysippe, [ragni. mor., 405» Arniin} : la volupté n’est que la conséquence accidentelle de cer­ taines fonctions organiques, et n’a aucune réalité en elle-même· 2. Définition stoïcienne (St. vet. jraçm., 111, 391, 396, 438) ; cf. Ped., I, xttr, 101. CHAPITRE XX 110,1 — 120,3 121 mariage l. 1. En tout cas, s’il était possible de boire, ou 119 de prendre sa nourriture, ou de procréer, en excluant la volupté, on pourrait ainsi prouver qu’elle n’a aucune autre utilité. 2. Car elle n’est ni une activité, ni une dis­ position, ni assurément une partie de nous-mêmes, mais elle s'introduit dans la vie pour aider, comme on dit que le sel facilite la digestion des aliments. 3. .Mais, si elle est effrénée et tyrannise la maison, elle engendre d’abord la convoitise * *, qui est un élan et un désir déraisonnable vers ce qui lui plaît2, cl c’est ce qui a persuadé Epicure de rétablir comme la lin du philosophe. 1. Du moins présente-t-il comme un bien divin « une saine consistance de la chair et une confiance assurée en ce qui la concerne » 34. 5. Une vie sensuelle est-elle autre chose qu’une gourman­ dise voluptueuse, et une surabondance superflue chez des gens adonnes aux plaisirs ? D’une manière expressive Diogène 1 écrit ceci dans une tragédie : «Ceux dont une mollesse efféminée et répugnante a saturé le cœur de scs voluptés, n’acceptent plus aucune peine, mémo pas les plus légères », et ce qui suit, paroles qui font rougir, mais que méritent les voluptueux. 1. Aussi bien est-il nécessaire, à mon avis, que la loi 120 divine suspende la crainte sur nos têtes, afin que le philo­ sophe acquière et conserve, avec soin et attention, la tranquillité d’âme, demeurant partout exempt de chute et. de faute. 2. Car il n’y a ni paix ni liberté sans une résistance constante ci infatigable aux < attaques > de nos passions. 3. Adversaires écrasants et athlètes olym­ piques, elles sont en effet, pour ainsi dire, plus piquantes que des guêpes; telle est surtout la volupté, non seule­ ment le jour, mais encore la nuit, dans les songes mêmes 3. Épicuhe, fragm., 68. Usencr. Cf. infra, xxr, § 131. 4. Diogène de Sinope, auteur tragique {Trag. grace, fr., p. 808) et non le cynique de Cyrène. ΤΡΏΜΛΤΕΥΣ B 12ô ένυπνίοις μετά γοητείας δελεαστικός έπιδουλεύουσα καί δάκΐ νουσα. Πώς ουν 2τι δίκαιοι κατατρέχειυ τοΟ νόμου "Ελληνες 5 φόβω καί αύτοί τήν ήδονήυ δουλοΟσθαι διδάσκοντες; *Ο γοΟν Σωκράτης φυλάσσεσθαι κελεύει τά άναιιείθοντα μή πεινώντας έσθίειν καί μή διψώντας τιίνειν καί τά βλέμματα καί τά φιλή­ ματα τών καλών ώς χαλεπότερου σκορπιών καί φαλαγγίου Ιόν έυιέναι πεψυκότα. 121,1 Καί 'Αντισθένης δέ μανήυαι μάλλον ή ήσθήναι αίρείται, δ τε Θηβαίος Κράτης τών δε , ψησΓ κράτει ψυχής ήβει άγαλλομένη, ούθ’ ύπό χρυσείωυ δουλουμένη ούΟ’ ύπ’ ερώτων τηξιπόΟων. ούδ’ εϊ τι συνέμπορόν έστι φίλυδρι. Καί τό δλον επιλέγειηδονή άνδραποδώδει άδούλωτοι καί άκναπτοι αθάνατον βασιλείαν ελευθερίαν τ’ άγαπώσιυ. 2 Οδτος έν άλλοις εύθυρημόνως γράφει τής εϊς τά άψροδίσια άκατασχέτου δρμής κατάπλασμα εΐναιλιμόν, εϊ δέ μή, βρόχον. Ζήνωνι δέ τφ Στωίκώ τήν διδασκαλίαν μαρτυροΟσι καίτοι διασυρουτες οί κωμικοί ώδέ πως- φιλοσοφίαν καινήν γάρ ούτος φιλοσοφεί’ πεινήν διδάσκει καί μαθητάς λαμβάνει· εϊς άρτος, δψου ϊσχάς, επιπιείν ύδωρ. 122,1 Πάντες δή οδτοι ούκ αϊσχύνουται σαφώς δμολογειν τήν έκ τής εύλαβείας ωφέλειαν ή δέ άληβής καί ούκ άλογος σοφία ού λόγοις ψιλοΐς καί θεσπίσμασι πεποιθυΐα, αλλά σκεπαστηρίοις άτρώτοις καί άμυυτηρίοις’1 δραστικοις, ταΐς 8είαις έντολαΐς, * * συγγυμυασϊα τε καί συνασκήσει μελετώσα, δύναμιν a. χμνντηοίοις MQfizcl : μυστήριο:; 1. 1. Xénopiton, Mémor., I, 3, 6, 12, etc. 2. Antistiikne, fragin., 65, Mullach. Chatês, fragm., 3, 8, 9, 17 : « L’érôs sc calme par la faim, sinon, par le temps ; si lu no peux pas prendre ces moyens, la corde. » CHÀP1TIŒ XX 120,3 — 422,1 125 où, avec des appâts fascinants, elle nous guette et nous mord. 4. Comment donc des Grecs peuvent-ils encore justifier leurs invectives contre la loi, quand ils enseignent eux-mêmes que c’cst la crainte qui asservit la volupté ? 5. Socrate, en tout cas, demande qu'on se garde de ce qui incite à manger quand on n’a pas faim, à boire quand on n'a pas soif, et de ces regards et baisers des beaux gar­ çons qui sont capables d’instiller un poison beaucoup plus dangereux que celui des scorpions et des araignées *. 1. Antisthène préfère la folie à la volupté®, et le 121 Thébain Craies dit ceci : « Dominc-les par les fières dis­ positions de ton âme, sans être esclave ni de l’or, ni de 1 amour qui consume de désirs, ni même des criminels plaisirs qui les accompagnent ! ·> El se résumant, il ajoute : «Ceux qui ne se courbent pas sous l’esclavage de la volupté servile, préfèrent un royaume et une liberté immortels ». 2. Le même écrit ailleurs, avec franchise, que pour soigner l'instinct déchaîné dans les plaisirs aphrodisiaques il n’y a que la faim, sinon le nœud coulant. Et les auteurs comiques rendent ainsi témoignage â Zénon le Stoïcien pour sa doctrine, même quand ils la combattent : « Il professe en effet une philosophie nouvelle; il enseigne à avoir faim et il fait des disciples: un seul pain, comme plat une figue sèche, et là-dessus boire de l'eau » 1. Tous ceux-là ne rougissent pas de reconnaître ouver- 122 tement combien utile est la circonspection ; pourtant la sagesse vraie, qui ne va pas sans la raison, sc fie non pas à de simples paroles et oracles, mais à ces vêtements invulnérables et à ces moyens de défense efficaces que sont les commandements divins », elle pratique exercices et ascèse * * ; et ainsi elle reçoit une puissance divine dans 3. Piiilûmon, Com. all. [ragm., Il, 502. 4. Nouvelle justification de la Loi. 126 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ Β θείαν κατά τδ έμπνεόμενου μέρος αύτής ύπδ τού λόγου λαμ2 βάνει. “Ηδη γοΟν καί τοΟ ποιητικού Διάς τήν αίγίδα γράφουσι δεινήν, ήν πέρι μέν πάντη Φόβος έστεφάυωται, έν δ* “Ερις, έν δ’ ’Αλκή, έν δέ κρυόεσσα Ίωκή* έν δέ τε Γοργείη κεφαλή δειυοΐο πελώρου, δεινή τε σμερδνή τε, Διδς τέρας αίγιόχοιο. Τοίς δέ τδ σωτήριον διοράυ όρθώς δυναμένοις ούκ οΐδα ει τι φίλτερον φανήσεται τής τε σεμνότητος τού νόμου καί τής 2 θυγατρδς αύτοΰ εύλαβείας. ‘Αλλά γάρ "όταν ύπέρτονον άοειν λέγηται, ώσπερ καί ό κύριος έπίτουον3 ϊνα μι1) τινες'τών ζηλούντων αύτδν έκτονου καί άπόχορδου άσωσιν, οϋτως άκούω, ούχ ώς ύπέρτονον, άλλα τοίς μή βουλομένοις άναλαβεΐν τδν θειον 4υγόν, τούτοις ύπέρτονον- τοίς γάρ άτόνοις καί άσθενικοίς τδ μέτριον ύπέρτονον δοκεΐ. καί τοΐς άδίκοις άκροδϊκαιον 3 τδ έπιβάλλου. "Οσους γάρ διά τδ φιλικός τιρός αμαρτίας έχειν ή συγγνώμη παρεισέρχεται, οδτοιτήν άλήθειαυ άπήνειαν ύπολαμβάνουσιν καί τήν αύστηρίαν άποτομίαυ, καί άνηλεή τδν μή συναμαρτάνοντα μηδέ συγκατασπώμενον. 124 1 Ευ γοΟν ή τραγωδία έπί τοΟ "Αιδου γράφει- 123. 1 πρδς δ’ οίον ήξεις δαίμονα έξερω τάχα δς ούτε τούπιεικές ούτε τήν χάριν ήδει, μόνου δ’ ίίστεργε τήν απλώς δίκην. 2 Καί γάρ εί μηδέπω ποιεΐν τά ήμΐν προσταττόμενα ύπδ τοΟ νόμου οΐοί τέ έσμεν ·', άλλά τοι συνορώντες, ώς ύποδείγματα ήμΐν 2κκειται κάλλιστα έν αύτώ, τρέφειν καί αύξειυ τδν έρωτα τής έλευθερίας δυνάμεθα- καί τήδε ώφελοίμεθ’ αν, κατά δύναμιν προθυμότερου τά μέν προκαλούμενοι, τά δέ μιμούμενοι, τά 3 δέ καί δυσωπούμευοι. Ούτε γάρ οί παλαιοί δίκαιοι κατά νόμου βιώσαντες α άπδ δρυδς » ήσαν « παλαιφάτου ούδ’ άπδ a. iss'wvov scripsi : iss πνα» L Stiihlin b. έξερί τάχα Nauck : ώ; «ρωτά L C. ί,μ;ν-ίσ;Λ-·/Müiizfl Sliihlin : μή-ίο" 1.1 2 1. 2. Homère, Iliade, V, 739-7·'ι2 (trad. Sophocle, fratyn. inc., 703. Ρ. Mazon). CHAPITRE XX 122,1 I2i,3 126 celte partie d'ellc-mêmc qui est inspirée par le Logos. 2. Voici comment, d’ailleurs, les poêles nous décrivent, l’égide de leur Zens : « redoutable, où s’étalent, en cou­ ronne Déroute, Querelle, Vaillance, Poursuite qui glace les cœurs, et la tête de Gorgô, l’effroyable monstre, terrible, affreuse, signe de Zeus porte-égide»1. I. A ceux qui peuvent bien discerner les moyens de 123 salut, je ne sais pas si quelque chose apparaîtra plus appréciable que le sérieux de la loi et. que la fille de la loi, la circonspection. 2. En effet, quand on dit que la loi chante trop haut tout de même que le Seigneur a une voix fortement tendue de peur que certains, parmi ceux qui s’attachent à le suivre, ne chantent hors du ton ou de façon discordante — j’entends l’expression en ce sens que ce n’est pas trop haut , sinon pour ceux qui ne veulent pas se charger du joug divin ; car c’cst à ceux qui sont détendus et faibles qu’une tension modérée paraît exces­ sive, et c’est aux gens injustes que le simple devoir paraît une justice trop stricte. 3. Et ceux qui se laissent aller à l’indulgence parce qu’ils ont de rattachement aux fautes, regardent la vérité comme une brutalité, l’austérité comme une mutilation, et celui qui ne pèche pas et ne se laisse pas entraîner avec eux, comme un homme sans pilié. 1. La tragédie a donc raison de dire au sujet de 124 Γ l ia dès : «Vers quelle divinité tu iras, vite je vais te le dire : vers celle qui ne connaît ni l’équité ni la faveur, mais ne peut sc contenter que de la simple justice »s. 2. En effet, si nous ne sommes pas encore capables de faire ce que nous prescrit la loi, du moins, considérant quels très beaux modèles elle nous propose, nous pou­ vons entretenir cl faire grandir en nous l’amour de la liberté ; et cela peut nous aider à déployer notre zèle dans lamcsurc de nos forces, tantôt stimulés, tantôt imitateurs, tantôt pleins de confusion. 3. Car les anciens justes, qui ont vécu selon la loi, n’étaient pas « nés d’un chêne 127 ΣΤΡύΜΑΤΕΤΣ B πέτρης c. Τώ γοϋν βουληθήναι γνησίως φιλοσοφεΐν δλους αύτούς φέρουτες ανέθεσαν τώ Θεό καί « stç πίστιν έλογίσθησαν 125.1 Καλώς ό Ζήνων επί τών Ινδών έλεγεν Ενα ’Ινδόν παροπτώμενον έθέλειν <&ν> ίδείν ή πάσας τάς περί πόνου άπο2 δείξεις μαθειν. ‘Ημίν δέ άφθονοι μαρτύρων πηγαΙ έκάστης ήμέρας έν όφθαλμοΐς ημών θεωρούμεναι παροπτωμένων άνα3 σκινδυλευομένων τάς κεφαλάς άποτεμνομένωυ. Τούτους πάντας δ παρά τοΟ νόμου φόβος εις Χριστόν παιδαγωγήσας 4 συνήσκησε τδ εύλαβές καί δι’ αιμάτων ένδείκνυσΘαι. « 'Ο θεός έστη έν συναγωγή Θεών, έν μέσω δέ θεούς διακρίνει. » Τίνας τούτους; Τούς ηδονής κρείττονας, τούς τώνπαθών διαφέροντας, τούς Εκαστον ών πράσσουσιυ έπισταμένους, τούς γνωσ5 τικούς, τούς τοΟ κόσμου μείζονας. Καί πάλιν « έγώ είπα, θεοί έστε καί υιοί ύψίστου πάυτες c τίσι λέγει δ κύριος ; τοίς 6 παραιτουμένοις ώς οΐόν τε πάν τδ Ανθρώπινον. Καί ό Απόστο­ λος λέγει· « ύμείς γάρ ούκέτι έστε έν σαρκί, άλλ’ έν πνεύματι». Καί πάλιν λέγει· « έν σαρκί οντες ού κατά σάρκα στοατευόμεθα· ϋ « σάρξ π γάρ « καί αΐμα βασιλείαν ΘεοΟ κληρονομήσαι ού δύνανται, ούδέ ή φθορά τήν αφθαρσίαν κληρονομεί· » « ιδού δέ ώς άνθρωποι Αποθνήσκετε r διελέγχον ήμδς τδ πνεΟμα εϊρηκεν. 126.1 Χοή τοίνυν συνασκειν αύτούςεις εύλάδειαν τών ύποπιπτόντων τοίς πάθεσι. φυγαδεύοντας κατά τούς όντως φιλοσόφους | τά πασχητιώντα τών βρωμάτων καί τήν παρά τήν κοίτην έκλυτον Ανεσιν καί τήν τρυφήν καί τά είς τρυφήν πάθη, * * άλλοις είναι άθλου βαρύ, ήμΐν δέ ούκέτι· δώρον γάρ τοϋ ΘεοΟ 2 σωφροσύνη τδ μέγιστον. « Αύτδς γάρ είρηκεν, ού μή σε άνώ 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. Homère, Odyssée, XIX, 163. Cf. Gen., 15, 6 ; lin/n., 'i, 3-9. Zenon, [ragm., 241, Arnim. Ps„ 81. 1. Ps., 81, 6. Pom., S, 9. II Cor., 10, 3. I Cor., 15, 50. Ps., 81, 7. CHAPITRE XX 124,3 — 126,2 127 antique ni d’un rocher»1. Mais c’est en voulant être des philosophes authentiques qu’ils allèrent à Dieu et s'of­ frirent à lui, tout, entiers, et a furent agrégés à lu foi»3. 1. Zenon disait fort bien. ?i propos des Indiens, qu’il 125 préférerait en voir un seul brûlé à polit feu. plutôt que d’apprendre toutes les théories sur lu souffrance 3. 2. El nous, nous avons chaque jour comme des sources sur­ abondantes do martyrs, que nous pouvons contempler de nos yeux tandis qu’on les brûle, qu’on les empale ou qu’on les décapite. 3. Eux tous, c’est la crainte inspirée par la loi qui les a d’abord conduits au Christ, comme par la main, puis préparés à témoigner de la pieuse sagesse de leur conduite même au prix de leur sang. 4. « Dieu s’est tenu dans l’assemblée des dieux, au milieu d’eux il jugera les dieux»4. Qui sont ces dieux? Ceux qui sont plus forts que la volupté, ceux qui remportent sur leurs passions, ceux qui connaissent chacun de leurs actes, les gnostiques, ceux qui sont plus grands que le monde. 5. Et encore, à qui le Seigneur dit-il : « Pour moi j’ai parlé, vous êtes dieux et. tous Gis du Très-Haut »8 ? A ceux qui ont répudié, autant que possible, tout l’hu­ main. 6. Et l'apôtre dit ceci : « Vous, vous n’êtes plus dans la chair, mais dans l’esprit » °. Et encore : « Etant dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair» 7 ; car « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruplion »8. «Voici que vous mourez comme des hommes»’, a dit ΓEsprit pour nous confondre. 1. Il nous faut donc nous exercer nous-mêmes ù éviter 126 tout ce qui est du domaine des passions, bannissant, comme les vrais philosophes, ces nourritures qui excitent les mauvais désirs, un relâchement dissolu au lit, une vie voluptueuse et les passions qui y conduisent, ** Que ce soit pour d’autres un dur combat, mais non plus pour nous ; car la tempérance est le plus grand don d<· Dieu. 2. « Car lui-même l’a dit, il n’y a pas de danger que je 128 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B ούδ’ ού μή σε εγκαταλείπω η, άξιου κρίνας διά τήν γνησίαν α'ίρεσιν. Οίίτω τοΐυυν ημάς εύλαδώς προσιέναι -.-.ειρωμένους 3 εκδέξεται ο « χρηστός >♦ τοΟ κυρίου «. ζυγός », « έκ τιίστεως είςπίστιν » ένδς ήνιόχον κατά προκοπήν έλαύυοντος έκαστον ήμώυ εις σωτηρίαν, όπως ό προσήκων τής εύδαιμονίας περι4 γενηται καρπός. Γίνεται δέ ’ή] « άσκησις » κατά τδν Kûov Ίπποκράτην ού μόνον τοΟ σώματος, άλλα καί τής ψυχής < ύγιείης n άοκνίη πόνων, άκορίη τροφής η. η. ύγπίη; Stühlin »cd. Hipp. ; >ùtx I. ΰγ:ι:χ; Potter CHAPITHE XX 128 I 26,2-i t’abandonne, il n’y a pas de danger que je le laisse » t’ayant jugé digne par un choix authentique. 3. Ainsi donc, si nous nous efforçons, avec une pieuse sagesse, d’aller à lui, nous trouverons le a joug bienfaisant »* du Seigneur, unique conducteur qui, « de la foi à la foi »3, fait avancer progressivement chacun de nous jusqu'au terme du salut, pour que nous y cueillions, selon nos mérites, le fruit du bonheur. 4. Or il y a. selon Hippo­ crate de Cos, une « ascèse » non seulement, du corps, mais encore de l’âme, « un sain empressement devant la peine, une saine insatiabilité de nourriture»4. 1. Hcbr., 13. 5 ; cf. Dent., 31, 6, 8. 2. Matlh., 11. 30. 3. Rom., 1. 17. 4. Hippocrate, lipidémies, VI, 4-1S ; cf. Plutarque, Moi'., p. 129 f. Lus Stromatk» B. 15 129 ΣΤΡΩΜΑΤΕΤΣ P XXI 121.1 2 3 128.1 2 ’Επίκουρος 5έ, έν τώ μή πεινήυ μηδέ διψήυ μήτε ριγοΟν τήν εύδαιμονίαν τιθέμενος τήν ίσόθεον έπεφώνησε φωνήν, άσεβώς είπών έν τούτοις κ&ν Διί πατρί μάχεσθαι, ώσπερ ύών σκατοφάγων καί. ούχί τών λογικών καί φιλοσόφων τήν μακαρΐαν νίκην δογματικών τών γάρ άπδ τής ηδονής άρχομένων * τούς τε Κυρηναϊκούς είναι καί τδν Επίκουρον· τούτους γάρ τέλος είναι λέγειν διαρρήδην τδ ήδέως ξήν, τέλειον δέ άγαθδν μόνον τήν ήδονήν. Ό δέ Επίκουρος καί τήν τής άλγηδόνος ύπεξαίρεσιν ήδονήν είναι λέγει· αιρετόν δέ είναι φησιν 8 πρώτον έξ έαυτοΟ έφ’ έαυτδ έπισπδται, πάντως δηλονότι έν κινήσει ύπάρχον. Δεινόμαχος δέ καί Καλλιφών τέλος είναι εφασαυ πάν τδ καθ’ αύτδν ποιείν ένεκα τοΟ έπιτυγχάνειν ήδονής καί τυγχάνειν, δ τε Ιερώνυμος ο Περιπατητικός τέλος μέν είναι τδ άοχλήτως ξήν, τελικόν δέ άγαθδν μόνου τήν εύδαιμουίαν. Καί Διόδωρος δμοίως άπό τής αύτής αίρέσεως γενόμενος τέλος άποφαίνεται τδ άοχλήτως καί καλώς ξήν. ’Επίκουρος μέν ουν καί οί Κυρηναϊκοί τδ πρώτον οίκεΐόν φασιν ήδονήν είναι· ένεκα γάρ ήδονής παρελθοΟσα, φασίν, ή άρετή ήδονήν ένεποίησε. Κατά δέ τους περί Καλλιφώντα ένεκα μέν τής ήδονής παρεισήλθεν ή αρετή, χρόνω δέ ύστερον τδ περί αύτήν κάλλος 1. Il a pani inutile de donner ici les références à tous les philo­ sophes allégués par Clément, vraisemblablement, d’après quelque florilège ou quelque traité De la fin de. l’homme {~ερ· τέλους). Le plus souvent d'ailleurs, les recueils de fragments (p. ex. Arnim, Usener) renvoient δ Clément lui-même en ce chapitre. De toutes façons, on se référera utilement à Cicéron, De, finibus. De tout ce long développement sur lu définition du plaisir et du bonheur, on CHAPITRE XXI 127.1 — 128,2 129 Chapitre XXI Diverses opinions des philosophes sur la fin de l’homme et son bonheur suprême. 1. Epicure 1 plaçait le bonheur dans le fait de n’avoir 127 ni faim, ni soif, ni froid, et à ce propos il prononça le mot d’égal aux dieux, prétendant d'une façon impie que sur ce point il rivaliserait même avec Zeus père, comme s’il avait à établir la bienheureuse victoire de porcs mangeurs d’excréments, et non pas celle des hommes raisonnables et philosophes. Car parmi ceux qui font de la volupté le principe (de leur philosophie), (nous savons ?) qu’il y a les Cyrénaïqucs cl Epicure ; 2. et qu’ils disent ouverte­ ment que la lin (de l’homme), c’esl vivre agréablement, et que la volupté est le seul bien parfait. Mais Epicure dit. aussi que la suppression de la douleur est volupté ; et ce qui est souhaitable, d’après lui, c’est ce qui d’abord part de soi pour revenir à soi, et qui consiste, c’est tout à fait clair, dans un mouvement. 3. Dinomachos et Calliphon ont dit que la fin c’est faire tout ce qui dépend de soi pour obtenir la volupté et en jouir, et Hiéronymos le Péripatéticien que c’est vivre τδ εύλογιστεϊν, δ έν τή τδν κατά φύσιν 2 εκλογή κεισθαι διελάμθανεν. "Ο τε ’Αντίπατρος δ τούτου γνώριμος τδ τέλος κεισθαι έν τώ διηνεκώς καί άπαραθάτως έκλέγεσθαι μέν τά κατά φύσιν, άπεκλέγεσθαι δέ τά παρά φύσιν 3 ύπολαμθάνει. Άρχέδημός τε αδ ούτως εξηγείτο είναι τδ τέλος, <ζήν>· έκλεγόμενον' τά κατά φύσιν μέγιστα καί κυριώτατα, 4 ούχ οΐόν τε δντα ύπερδαΐνειυ. Πρδς τούτοις ετι Παναίτιος τδ ζήν κατά τάς δεδομένας ήμιν έκ φύσεως άφορμάς τέλος άπεφήνατο· επί πάσί τε ό Ποσειδώνιος τδ ζήν θεωρούντο τήν τών 'όλων άλήθειαν καί τάξιν καί συγκατασκευάζοντα αύτήν κατά τδ δυνατόν, κατά μηδέν άγόμενον ύπδ τοΟ άλόγου a. <τοΰ τίλον; içixcaOxt δυ·,ήσ£τχι> Wilamowilz Hiller , b. <ΔιΟγί·Λ|; δέ> SlShlin Arnim c. ίζλ£γόμ«νο. Arnim : ίχλίγομίνου; L 1. Élh. Magn., I, 4 (1184 b 35); Eth. Nit., I, 10 (1100 a 2); VII, 14 (1153 b 17) ; 1, 6 (1098 a 18). 2. Biens extérieurs, biens du corps, biens do l’âme. CHAPITRE XXI 128.2 — 129,4 130 beauté qui l’auréolait, elle voulut se mettre au même rang que son principe, c’est-à-dire que la volupté. 3. Les sectateurs d’Aristote * nous rapportent que la lin c’est vivre conformément à la vertu, mais que tout homme qui possède la vertu n’a ni le bonheur, ni la fin ; car, s’il est éprouvé, s'il subit des accidents involontaires, et s’il se verrait pour cela volontiers quitter la vie, le sage n’est ni susceptible d’être dit bienheureux, ni réelle­ ment heureux. 4. La vertu, en effet, a besoin aussi d'une certaine durée ; elle ne naît pas en un jour, puis­ qu’elle apparaît dans l'homme accompli (en âge) et qu’il n’y a jamais, comme on dit, d’enfant heureux ; mais ce qui peut passer pour un temps parfait, c’est la vie hu­ maine (dans son ensemble). 5. Le bonheur est donc total avec trois sortes de biens’. Ce n’est pas le pauvre, ni l’homme obscur, et pas davantage le malade, et pas non plus celui qui est. domestique, selon eux, ♦ *. 1. A son tour, Zenon 9 le Stoïcien pense que la fin (de 129 l’homme), c’est vivre selon la vertu, Cleanthe vivre en accord avec la nature, < et Diogène > être très raison­ nable, ce qui consiste, d’après sa propre définition, à choi­ sir ce qui est conforme à la nature. 2. Antipatros, dis­ ciple du précédent, croit que la fin consiste à choisir con­ tinuellement et constamment ce qui est conforme à la nature, et à rejeter ce qui lui est contraire. 3. De son coté, Archédèmos expliquait qu’il en était, ainsi de la fin (de l’homme ) : < vivre > en choisissant les choses les plus grandes et les plus importantes selon la nature, sans qu’on puisse aller au delà. 4. Outre ces (philosophes), Panétios encore montrait la fin dans une vie conforme aux impulsions qui nous viennent de la nature ; enfin, après tous, Posidonios : la fin, d’après lui, c’est vivre en contem­ plant la vérité et l'organisation de l’univers, et travailler à les réaliser autant que possible, sans se laisser mener 3. Zêxon, fragni., 180. Arnim ; Cikanthe, 552, Arnim. 131 ΣΤΡΟΜΑΤΕΓΣ B 5 μέρους τής ψυχής. Τιυές δέ τών νεωτέρων Στωϊκώυ οϋτως άπέδοσαυ τέλος εΐναι τδ ζήυ άκολούθως τή τού άνθρώπου 6 κατασκευή. Τί οή σοι Άρίστωνα <&ν> a καταλέγοιμι ; Τέλος ουτος είναι τήν άδιαφορίαν έ’φη, τδ δέάδιάφορον απλώς αδιά­ 7 φορου άπολείπει- ή τά ‘Ηρίλλου εις μέσον παράγοιμ* <&ν> a; . 8 Τδ κατ’ επιστήμην ζην τέλος είναι τίθησιν 'Ήριλλος. Τούς γάρ έκ τής ’Ακαδημίας νεωτέρους άξιοΟσί τινες τέλος άπο9 διδόναι τήν άσφαλή πρδς τάς φαντασίας εποχήν. Ναι μήν Λύκων ό Περιπατητικός τήν αληθινήν χαράν τής ψυχής τέλος 10 έλεγεν εΐναι, ώς Λυκίσκος h τήν έπί τοϊς καλοϊς. ,Κριτόλαος δέ, δ καί αύτδς Περιπατητικός, τελειότητα έλεγεν κατά φύσιν εύροοΟντος βίου, τήν έκ τών τριών γενών συμπληρουμένην τριγενικήν τελειότητα μηνύων. 130,1 Ουκουν έπί τούτοις άρκουμένους καταπαυστέον, φιλοτιμητέον δέ ώς ένι μάλιστα καί τά πρδς τών φυσικών δογματιζό2 μενα περί τοθ προκειμένου παραθέσθαι. ’Αναξαγόραν μέν γάρ τδν Κλαζομένιον τήν θεωρίαν φάναι τοθ βίου τέλος είναι καί τήν άπδ ταύτης ελευθερίαν λέγουσιν'Ηράκλειτόν τε τδν Έφέ3 σιου τήν εύαρέστησιν. Πυθαγόραν δέ δ Ποντικός ‘Ηρακλείδης ιστορεί τήν έπιστήμην τής τελειότητας τών αριθμών Γ τής 4 ψυχής ευδαιμονίαν εΐναι παραδεδωκέναι. 'Αλλά καί οί Ά6δηρϊται τέλος ύπάρχειν οιδάσκουσι, Δημόκριτος μέν έν τω Περί τέλους τήν εύθυμίαν, ήυ καί εύεοτώ προσηγόρευσεν ίκαί πολλάκις έπιλέγει· « τέρψις γάρ καί άτερπίη ουρος ·]· ‘'τών περιηκ5 μακότων »), Έκαταιος δέ αύτάρκειαν, καί δή 'Απολλόδωρος® δ Κυζικηνδς τήν ψυχαγωγίαν, καθάπερ Ναυσιψάνης τήν άκα- #. <αν> DindoiT b. Λνζίοζος Sliihliii ι B. K. V.) Wilamowitz : AiCzipoj L Λεύκιππος Sy1burg c. χοιΟμών Potter scd. Theodor : αρετών I. <1. oupo; <τών τ: ουμφόρων ζ.α: πόν ασύμφορων », ο προ/.εΐο6α< τίλος τω βι<·ι τών άνΟρώπωυ τών τενεων ζα<> Diels c Slob. e. ’Λπολλόο'.νρος Sliililin : Άτολλόδοτο; I. CHAPITRE XXI 129,5—130,5 131 par la partie déraisonnable de l’âme. 5. Certains des Stoïciens récents nous ont laissé cette opinion que la fin c’était vivre conformément à la constitution de Vôtre humain. 6. Pourquoi te nommer, à son tour, Ariston ? Il disail que la lin, c’était l'indifférence, mais il laisse cet indifférent tout simplement indifférencié ! 7. Ou bien citerais-je ici l’opinion de Ilérillos ? Il met la fin (de l’homme) dans une vie conforme à la science. 8. Au jugement de quelques-uns, les derniers Académiciens enseignent que la fin, c’est de se tenir fermement sur la réserve en ce qui concerne les représentations imagina­ tives. 9. En vérité, Lycon le Péripatéticien disait que c’était la joie vraie de l’âme, comme Lykiscos la joie que nous donnent les belles choses. 10. Et Critolaos, lui aussi Péripatéticien. disait que c’était la perfection d’une vie qui s’écoule bien selon la nature, désignant ainsi la triple perfection qui atteint sa plénitude grace aux trois genres (de biens). 1. Il ne faut pas, contents de cela, nous arrêter main- 130 tenant, mais nous efforcer, le mieux possible, d’exposer encore les théories élaborées par les physiciens sur notre sujet. 2. On dit qu’Anaxagorc de Clazomcnc mettait le but de la vie dans la contemplation et la liberté qui en découle, et Heraclite d’Éphèsc dans le parfait conten­ tement. 3. Héraclide du Pont raconte que, d’après la doctrine de Pylhagore, Je bonheur consiste dans la science de la perfection des nombres de l’âme. 4. Mais les Abdérilains aussi enseignent l’existence d’une fin, Démocri te par exemple : dans son traité .Sur la fin, il la situe dans l’équilibre des sentiments qu’il appelle encore bien-être — et souvent il ajoute : «Charme et désagré­ ment sont les limites < de l’utile et du nuisible, là où il faut placer la fin de l'homme aussi bien pour les jeunes gens que > pour ceux qui sont dans la force de l’âge » — ; 5. Hccatée (la fait consister) dans l’art de sc suffire ; et Apollodore de C.yzique, dans la satisfaction de l’âme, 132 ΪΤΡΩΜΑΤΕΓΪ B ταπληξίαν· ταύτην γάρ εφη ύπδ Δημοκρίτου άθαμδίην λέγεσ6 8αι. "Ετι πρδς τούτοις Διότιμος τήν παντέλειαν των αγαθών, 7 ήν εύεστώ προσαγορεύεσθαι, τέλος άπέφηνεν. Πάλιν "Αντισ­ θένης μέν τήν άτυψίαν, οί δέ Άννικέρειοι καλούμενοι έκ τής Κυρηναϊκής διαδοχής τοΟ μέν δλου βίου τέλος ούδέν ώρισμένον έταξαν, έκάστης δέ πράξεως ίδιον ΰαάρχειν τέλος τήν έκ 8 τής πράξεως περιγινομένην ηδονήν. Οδτοι οί Κυρηναϊκοί τδν 'όρον τής ήδονής Επικούρου, τουτέστι τήν του άλγοϋντος ύπεξαίρεσιν, άθετοΟσιν, νεκροί) κατάστασιν άποκαλοϋντες· χαιρειν γάρ ημάς μή μόνον έπί ήδοναΐς, αλλά καί έπί όμιλίαις 9 καί έπί φιλοτιμίαις. Ό δέ "Επίκουρος πάσαν χαράν τής ψυχής 131,1 οΐεται έπί πρωτοπαθούση τή σαρκί γενέσθαι. 'Ό τε Μητρόδωρος έν τώ Περί τοΟ μείξονα είναι τήν παρ’ ή μάς αιτίαν πρδς εύδαιμονϊαν τής έκ τών πραγμάτων « άγαθδν » φησί « ψυχής τί άλλο ή τδ σαρκδς εύσταθές κατάστημα καί τδ περί ταύτης πιστόν ίλπισμα ; » CHAPITRE XXI 130,5 — 131,1 132 comme Nausiphane dans l’imperturbabilité; ce que, disaiton, Démocrite appelait αΟχμ,ζίη (l’impossibilité d'etre déconcerté). 6. Après ceux-ci, Diotime déclara que c'était la perfection des biens, qu'il nommait, bien-être. 7. D’autre part, pour Antisthene c’était la simplicité, tandis que ceux qu’on appelle les Annicêriens, issus de l'Ecole de Cyrène, ne fixèrent aucune fin déterminée de toute la vie, mais attribuèrent à chaque action, comme fin propre, le plaisir qu’elle engendre. 8. Ces Cyrénaïques rejettent la définition qu’Épicure a donnée du plaisir, c'est-à-dire la suppression de la douleur, appelant cela l’étal d’un cadavre ; car nous nous réjouissons, disaient-ils, non pas seulement des plaisirs, mais encore des relations sociales et des honneurs. 9. Mais Epicure croit que toute joie de l’àme naît d’une précédente affliction de la chair: 1. et Metrodore, dans son traité Que notre bon- 131 heur dépend plus de nous que des choses extérieures, dit ceci : « Le bien de l’àme, qu’est-ce autre chose qu’un état d’équilibre physique et une ferme confiance qu'il sc main­ tiendra » ? 133 ΣΤΡΩΝΑΤΕΓΪ B XXII Ναι μήν Πλάτων ό φιλόσοφος διττόν είναι τδ τέλος φησίυ, τό μέν μεθεκτόν τε καί πρώτον έν αύτοις ύπαρχον τοΐς εΐδεσιν, ο δή καί τάγαθδν προσονομάζει, τδ δέ μετόχου εκείνου καί τήν άπ* αύτοΟ δεχόμενου δμοιότητα, ο περί άνθρώπους γίνεται τούς μεταποιούμενους άρετής τε καί τής άληθοϋς φιλοσοφίας. Διό καί Κλεάνθης έν τώ δευτέρω Περί ήδουής τδν Σωκράτηυ φησί παρ’ έκαστα διδάσκειν ώς ό αύτδς δίκαιός τε καί εύδαίμων άνήρ καί τώ πρώτω διελόντι τδ δίκαιον άπδ τοΟ συμφέροντος καταράσθαι ώς άσεδές τι πραγμα δεδρακότι· άσεδείς γάρ τώ δντι οί τδ συμφέρον άπδ τοΟ δικαίου τοΟ κατά νόμον χωρίζουτες. Αύτδς δέ ο Πλάτων τήν εύδαιμονίαν τδ ευ τδν δαίμονα ?χειυ, δαίμονα δέ λέγεσθαι τδ τής ψυχής ήμών ήγεμονικόν, τήν δέ εύδαιμονίαν τδ τελειότατου άγαΟδυ καί πληρέστατου λέγει. "Οτέ δέ βίου δμολογούμευου καί σύμφωνον αύτήν άποκαλει, καί 2σ0’ δτε τδ κατ’ άρετήν τελειότατου, τοΟτο δέ έν επιστήμη τοΟ άγαΟοΟ τίθεται καί έυ εξομοιώσει τή πρδς τδν θεόν, όμοίωσιν άποφαινόμευος ο. δίκαιον καί δσιον 6 μετά φρονήσεως είναι ». “Η γάρ ούχ ούτως τινές τών ήμετέρων τδ μέν « κατ’ εικόνα π εύθέως κατά τήν γέυεσιν είληφέυαι τδν άνθρωπον, τδ « καθ’ όμοίωσιν » δέ υστέρου κατά τήν τελείωσιν μέλλειν άπολαμβάνειν έκδέχονται; 1. Résumé de la doctrine de Platon, telle que pouvait la pré­ senter la Nouvelle-Académie. 2. Cléantiie, fragm., 558 ; Si. ivt. fr., J, p. 127. 3. Platon, Tintée, 9(1 c. 4. Lâchée, 188 d. 5. Thièl., 176 b. G. Rien ne permet de savoir avec certitude à qui Clément fait allusion ici ; on pourrait penser à S. Ircnée, pour qui en effet l’homme a reçu, par la création, d’etre » à l’image a du Dieu, puis de devenir CHAPITRE XXII 131,2-6 133 Chapitre XXII Le souverain bien de l’homme d’après Platon. 2. A vrai dire, pour le philosophe Platon *, il y a deux fins : l'une qu’on peut atteindre par participation et qui réside d’abord dans les idées elles-mêmes, et c’est ce qu'il nomme le Bien, l’autre qui est une participation de ce Bien et la ressemblance qu’on reçoit de lui, ce qui se passe pour les hommes qui se réclament de la vertu et de la vraie philosophie. 3. Et c’est pourquoi, au dire de Cléanthe, dans son second livre De la volupté, Socratc enseignait en toute occasion qu’un homme juste et un homme heureux ne sont qu’un seul et même homme, et il maudissait celui qui a séparé la première fois le juste et l’avantageux, comme ayant commis une espèce d’im­ piété ; car ils sont vraiment impies ceux qui séparent ce qui est avantageux de ce qui est juste selon la loi ·. Platon lui-même dit que le bonheur, c’est d’avoir en bon état son «démon», et qu’on appelle «démon» la partie directrice de notre âme, et que le bonheur est le bien le plus parfait et le plus complet3. 5. Quand il nomme bonheur une vie qui est en accord et en harmonie avec elle-même *, et parfois aussi la perfection dans la vertu, il rapporte cela à la science du bien et à la ressem­ blance avec Dieu, ressemblance qui consiste, déclare-t-il, «à être juste et saint avec intelligence»6. 6. N’est-ce pas ainsi que, d’après l’interprétation de certains des nôtres ·, l'homme a reçu aussitôt à sa naissance « l’image », et qu’il va pins tard, à mesure qu’il devient parfait, accueillir en lui « la ressemblance » ? « à la ressemblance » par la participation ά l’Espril (Adv. Haer., V, 6, l}. CL Protr., xn, 120, 4 ; S. C. p. 190-191. 134 ΣΤΡΩΜΑΤΕΥΣ B Αύτίκα δ Πλάτων τήν δμοίωσιν ταύτην μετά ταπεινοφροσύ­ νης έσεσθαι τώ έναρέτω διδάσκων έκείνόπου ερμηνεύει* « Πάς 2 ό ταπεινών έαυτόν ύψωθήσεται ». Λέγει οΰν έν τοίς Νόμοις* « δ μέν δή θεός, ώσπερ καί δ παλαιός λόγος, άρχήν τε καί μέσα καί τελευτήν τών πάντων εχων, ευθείαν περαίνει κατά ψύσιν περιπορευόμενος* τώ δέ αίεί ξυνέπεται δίκη τών άπο3 λειπομένων τοΟ θείου νόμου τιμωρός ». Όράς δπως καί αυτός εύλάβειαν προσάγει τώθείω νόμω ; Επιφέρει γοΟν* « ής ό μέν ευδαιμονήσειν μέλλων έχόμένος ξυνέπεται ταπεινός καί κε•I κοσμημένος )·. Εΐτα τούτοις τά άκόλουθα συνάψας καί τώ φόθψ νουθετήσας επιφέρει* « τίς ουν δή πραξις φίλη καί άκόλουθος θεώ; Μία καί ένα λόγον έχουσα άρχαϊον, δτι τώ μέν όμοίω τό όμοιου δντι μετρίφ φίλου αν ειη, τά δέ άμετρα ούτε άλλήλοις ούτε τοίς έμμέτροις. Τον οδν τώ θεώ προσφιλή γενησόμενον είς δύναμιν δτι μάλιστα καί αύτόν τοιοΟτον άναγκαίου 133. 1 γίνεσθαι. Καί κατά τοΟτον δή τόν λόγου δ μέν σώφρων ήμών θεώ φίλος, δμοιος γάρ, δ τε μή σώφρων άνόμοιός τε καί διά­ φορος ». Τούτο άρχαιον είναι φήσας τό δόγμα τήν έκ τοΟ 3 νόμου είς αύτόν ήκουσαν διδασκαλίαν ήνίξατο. Κάν τφ Θεαιτήτφ τά κακά « άμφί τήν θνητήν ψύσιν καί τόυδε τόν τόπον περιπολείν έξ ανάγκης » δούς έπιψέρ-ι* « διό καί πειράσθαι χρή ένθένδε έκείσε φεύγειυ δτι τάχιστα* φυγή δέ δμοίωσις 0εώ κατά τό δυνατόν- δμοίωσις δέ δίκαιον καί δσιον μετά φρονήσεως γενέσθαι ». 1 Σπεύσιππός τε δ Πλάτωνος άδελφιδοΟς τήν εύδαιμονίαν φησίν εξιν εΐναι τελείαν έν τοίς κατά φύσιν έχουσιν ή εξιν άγαθών, ής δή καταστάσεως άπαντας μέν ανθρώπους ορεξιν 432,1 1. Le, 14, 11, etc. 2. IV, 7l5e-71Ga. Trad. E. des Places (Paris. 1951), un peu modifice pour être adaptée au texte de Clément qui déplace; ) t;Àîv:*/v, omet ovtuiv, et écrit ευθεία. Voir la note d'E. des Places sur ce passage très souvent cite dans la tradition : et l’ar­ ticle du même dans les Mélanges Saunier, Lyon, 1944, p. 34-35. (Cl. M.|. — Cf. Prolr., vi, 69, 4 ; S. C. p. 135 et n. 1. 3. Trad. E. des Places, ib. fi. Jd., ib., avec quelques changements. 5. Thèit., 176 b. CHAPITRE XXII 132,1 — 133,4 134 1. D’ailleurs Platon, quand il enseigne que cette res- 132 semblance viendra à l’honnne vertueux en même temps que l'humilité, interprète en quelque façon ce mot (de l’Écriturc) : «Celui qui s’abaisse sera exalté»1. 2. En tout cas il dit dans les Lois 2 : « Le dieu qui a dans scs mains, suivant l’antique parole, le commencement, le. milieu et la fin de tous les êtres, va droit à son but, parmi les révolutions de la nature ; et il ne cesse d’avoir à sa suite la Justice, qui venge les infractions à la loi divine ». 3. Vois-tu comment, lui aussi, adjoint la circonspection à la loi divine ? Il continue ainsi : « Λ elle (la Justice), modeste et rangé, celui qui veut le bonheur s’attache pour la suivre » 4. Puis, ayant ajouté à cela ce qui s’y rapporte, après cet avertissement par la crainte, il pour­ suit : « Quelle est donc la conduite qui plaît à Dieu et qui lui est conforme ? Il n’y en a qu’une, un proverbe antique suffit à l’exprimer : nu semblable, s’il garde la mesure, le semblable sera ami, tandis que les êtres démesurés ne le sont ni entre eux ni avec les êtres mesurés. Il faut donc que celui qui veut être aimé de Dieu devienne à son tour tel que lui dans toute la mesure de ses forces. 1. Et en 133 vertu de ce principe celui d’entre nous qui est tempérant sera l’ami de Dieu, car il lui ressemble, mais l’intempé­ rant lui est. dissemblable et hostile»4. 2. Eu disant que celle doctrine était antique, il a désigné l’enseignement qui lui était venu de la Loi. 3. Et dans le Théétèle, après avoir accordé que les maux « rôdent nécessairement autour de la nature mortelle et de ce lieu où nous sommes », il ajoute : « C’est pourquoi il faut s’efforcer de fuir d’ici jusque là-bas, le plus vile possible ; celle fuile consiste à ressembler à Dieu autant qu’on le peut ; et cette ressem­ blance à être juste et saint avec intelligence»5. 4. Speusippe, le neveu de Platon, dit que le bonheur est l’état intérieur parfait de ceux qui sont selon la nature, ou l’état des bons ; que tous les hommes ont le désir de cette condition, mais que les bons visent (efficacement) 135 ΣΤΡΩΜΛ’ΓΕΓΣ B έχειν, στοχάζεσθαι δέ τούς Αγαθούς τής άοχλησίας. Είεν δ’ 5 άν αί άρεταί τής ευδαιμονίας άπεργαστικαί. Ξενοκράτης τε δ Καλχηδόνιος τήν εύδαιμονίαν άποδίδωσι κτήσιν τής οικείας 6 αρετής καί τής ύπηρετικής αύτή δυνάμεως. Είτα ώς μέν έν ω γίνεται, φαίνεται λέγων τήν Ψυχήν· ώς δ' ύφ’ ών, τάς άρετάς· ώς δ’ έξ ών ώς μερών, τάς καλάς -πράξεις καί τάς σπου­ δαίας ίίξεις τε καί διαθέσεις καί κινήσεις καί σχέσεις· ώς δ’ 7 ών ούκ άνευ, τά σωματικά καί τά εκτός. 'O γάρ Ξενοκράτους γνώριμος Πολέμων φαίνεται τήν εύδαιμονίαν αύτάρκειαν είναι βουλόμενος Αγαθών -πάντων, ή τών -κλειστών καί μεγίστων. Δογματίζει γοΟν χωρίς μεν αρετής μηδέποτε &ν εύδαιμονίαν ύπάρχειν, δίχα δέ καί τών σωματικών καί τών έκτδς τήν άρετήν αύτάρκη προς εύδαιμονίαν είναι. 134.1 Καί τά μέν ώδε έχέτω, at δέ αντιρρήσεις αί πρδς τάς είρημένας δόξας κατά καιρόν τεθήσονται, ήμϊν δέ αύτοίς είς τέ­ λος ατελεύτητου άφικέσθαι πρόκειται πειθομένοις ταΐς έντολαις, τουτέστι τώ θεώ, καί κατ’ αύτάς βιώσασιν άνεπιλήπτως 2 καί έπιστημόνως διά τής τοΟ θείου θελήματος γνώσεως· ή τε πρδς τδν ύρθδν λόγον ώς οΐόν τε έξομοίωσις τέλος έστί καί εις τήν τελείαν υιοθεσίαν διά τού υίοΟ άποκατάστασις, δοξάζουσαν αεί τον πατέρα διά τοΟ μεγάλου άρχιερέως τοϋ <> αδελ­ φούς » καί μ, συγκληρονόμους » καταξιώσαντος ήμάς είπείν. 3 Καί δ μέν Απόστολος συντόμως τδ τέλος έν τή πρδς ’Ρωμαίους έπιστολή διαγράφων λέγει- « νυνί δέ έλευΟερωθέντες άπδ τής αμαρτίας, δουλωθέντες δέ τώ θεώ, έ’χετε τδν καρπόν ύμών είς 4 αγιασμόν, τδ δέ τέλος ζωήν αιώνιον· » διττήν οέ εϊδώς τήν 1. Hébr., 2, 11 ; Rom., 't, 17. Ces lignes réussissent à synthétiser harmonieusement les enseignements développés dans les chapitres ζ précédents. Le bonheur réside dans l'obéissance aux comman· I dements (justification de la Loi), et en même temps dans la res- I semblance à Dieu qui consiste dans la participation de notre logos au Logos divin, ce qui, dans l'économie chrétienne, revient, â être adoptés comme fils de Dieu par la médiation «lu Fils unique, à la gloire de Dieu (cf. encore p. ex. Sfrom., VI, ix, 77, 5 : «assimilé au Sauveur, dans la mesure où il est permis à la nature humaine de recevoir l'image, ayant agi droitement et sans défaillance Selon le commandement... »}. CHAPITRE XXH 133.4·—134,4 135 l'absence de trouble. Et ce seraient les vertus qui pro­ cureraient le bonheur. 5. Xénocrate de Chalcédoine enseigne que le bonheur consiste dans la possession d’une vertu appropriée à chacun et des moyens qui sont à son service. 6. Ensuite, comme pour dire en quoi (le bon­ heur) réside, il indique clairement l’âme ; sous quelles influences il se produit, les vertus : quels sont ses compo­ sants, les belles actions, les bonnes habitudes et. disposi­ tions, les bons mouvements et. les bonnes altitudes; ce sans quoi il n’existe pas, les conditions corporelles et les circonstances extérieures. 7. Polémon, disciple de Xéno­ craie, montre qu’il veut mettre le bonheur dans la suffi­ sance de tous les biens, ou des plus nombreux et des plus grands. Toutefois il établit que sans la vertu il ne saurait jamais y avoir de bonheur, mais que, indépendamment des conditions corporelles et îles circonstances exté­ rieures, la vertu su flit au bonheur. 1. Mais en voilà assez sur ce sujet. Quant aux ré(u- 134 tâtions des opinions susdites, on les donnera à l’occasion ; pour nous, il nous est proposé d’arriver à une Cm sans fin si nous obéissons aux commandements, c’est-à-dire à Dieu, et si nous vivons conformément à ces commande­ ments, sans reproche, éclairés par la connaissance de la volonté divine ; 2. ressembler au droit Logos autant que possible, c’est notre fin, comme d’être rétablis dans la parfaite adoption filiale par l’intermédiaire du Fils, cette adoption qui glorifie toujours le Père par le grand pontife qui, lui, a daigné nous appeler « frères i> cl « héri­ tiers » x. 3. L’Apôtre, donnant un bref aperçu de notre fin dans l’X’ptire aux Romains, dit ceci : « Maintenant qu'affranchis du péché vous êtes devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification, et pour fin la vie éternelle»2; 4. connaissant une double espérance, 2. Rom., 6, 22. 136 135,1 2 3 4 ΣΤΡΩΜΑΤΕΓΣ B ελπίδα, τήν μέν προσδοκωμένην, τήν δέ άπειλημμένην, ήδη τέλος διδάσκει τήν τής έλτιίδος άποκατάστασιν· «. ή γάρ ύπομονή », φησί, * δοκιμήν, ή δέ δοκιμή έλπίδα· ή δέ ελπίς ού καταισχύνει, δτι ή άγάπη τού 0εοΟ έκκέχυται έν ταΐς καρδίαις ήμών διά πνεύματος άγίου τοΟ δοθέντος ήμίν ». Δι' ήν άγά•πην καί <ή> είς τήν έλπίδα άποκατώστασις, ήν άνάπαυσιν άλλαχοΟ λέγει άποκεισθαι ήμίν. Τάδμοια καί παρά τω ’Ιεζεκιήλ εΰροις αν ούτως έχουτα· V ή ψυχή άμαρτάνουσα αυτή άποθανείται. Καί άνήρ 8ς Sv γένηται δίκαιος καί ποίηση κρίμα καί δικαιοσύνην, έπί τά δρη ούκ ϊψαγεν, καί τούς οφθαλμούς αύτοΟ ούκ ήρεν έπί τά είδωλα οϊκου ’Ισραήλ, καί τήν γυναίκα τοΟ πλησίον ούκ έμίανεν, καί πρδς γυναίκα έν χωρισμω ακαθαρσίας αυτής ού προσηλθεν .♦ (ού γάρ έφύβριστον τήν ανθρώπου σποράν είναι βούλεται), « καί άνδρα », φησί, « μή κακώση, ένεχύρασμα όφείλοντος αποδώσει, άρπαγμα ού μή άρπάση. τδν άρτον αύτοΟ πεινώντι δώσει, -<καί γυμνόν περιθαλεΐ, τδ άργύριον αύτοΟ έπί τόκω ού δώσει,> 4 καί πλεονασμόν ού λήψεται. έξ άδικίας άποστρέψει τήν χείρα αύτού, κρίμα αληθινόν ποιήσει άνά μέσον άυδρδς καί τοΟ πλησίον, έν τοίς δικαιώμασί μου πορεύσεται καί τά δικαιώματά μου έφύλαξε τοΟ ποιήσαι άλήθειαν· δίκαιός έστι, ζωή ζήσεται, λέγει άδωναί κύριος ϊ). "Ο τε 'Ησαίας τδν μέν πιστεύσαντα είς σεμνότητα βίου, τδν γνωστικόν δέ είς έπίστασιν παρακαλων, μή τήν αύτήν ε’ναι αρετήν ανθρώπου καί θεού παριστάς ωδέ φησι- ο ζητήσατε τδν κύριον, καί έν τώ εύρίσκειν αύτδν έπικαλέσασθε· ήνίκα δ' αν έγγίζη ύμϊν, άπολειπέτω ό άσεβής τάς οδούς αύτοΟ καί άνήρ άνομος τάς οδούς αύτοΟ καί έπιστραψήτω πρδς κύριον, καί έλεηβήσεται » έως e καί τά διανοήματα ύμών άπδ τής διανοίας μου ». a. <χα:-ε<ύσί·.>> ex Ezecli. t. Rom., 5, 4-5. 2. Cf. Hibr.,l·, 9-11. 3. Ézich., 18, 4-9. 4. Reflexion stoïcienne ; cf. Strom., VII, Ill, p. G3. 5. Is., 55. 6-9. xjv, 88, 5 ; G. C. S. CHAPITRE XXI! 134,i—135.4 136 celle qui attend et celle qui participe déjà, il enseigne que la fin, maintenant, c’est le rétablissement, (objet) de l’espérance; «car la patience, dit-il, produit une vertu éprouvée, et la vertu éprouvée l’espérance ; or l'espérance ne met point dans la confusion parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné » l. C’est à cause de cet amour aussi que se produit le rétablissement dans l’espérance dont il dit ailleurs qu’il nous est réservé comme repos s. 1. Tu pourrais trouver chez Ézccbiel des textes sein- 135 blables, tels que celui-ci : « L’âme qui pèche, celle-là mourra. Et tout homme qui est juste, qui pratique le droit cl la justice, qui n’a pas mangé sur les montagnes, qui n’a pas levé les yeux vers les idoles de la maison d’Is­ raël, qui n’a pas deshonoré la femme de son voisin, qui ne s’est pas approché d’une femme pendant l’isolement de son impureté » — car il ne veut pas que la semence de l’homme soit souillée — « tout homme, dit-il, qui ne nuit pas à un autre, qui est disposé à rendre le gage d’un débi­ teur. qui ne commet pas de rapine, qui est prêt à donner son pain à un alfamé, 2. < et à habiller un homme nu, qui ne veut pas donner son argent à intérêt >, ni per­ cevoir un profil usuraire, qui veut détourner sa main de l’iniquité, et juger selon la vérité entre un homme et son voisin, celui-là marchera selon mes préceptes et il a observé mes préceptes pour accomplir lu vérité ; 3. il est juste, il vivra vraiment, dit Adonaï le Seigneur » ». Et Isaïe, invitant celui qui a cru à vivre saintement, et le gnostiquc à progresser, après avoir déclaré que la vertu de l’homme et celle de Dieu ne sont pas les mêmes *, s’exprime ainsi : 4. « Cherchez le Seigneur, et là où vous le trouvez, invoquez-le ; quand il s’approche de vous, que l’impie abandonne ses voies, et que celui qui a péché contre la loi abandonne ses voies et qu’il sc tourne vers le Seigneur, et il sera pris en pitié», jusqu’à : «et vos pensées loin de ma pensée » 4. Les Stromatrs B. iq 137 136.1 2 3 4 5 6 ΣΤΡΩΜΛΤΕΓΣ B « ‘Ημείς » τοίνυν κατά τδν γενναίου Απόστολον « έκ πίστεως ελπίδα δικαιοσύνης άπεκδεχόμεθα. Έν γάρ Χριστό ούτε ■περιτομή τι ισχύει ούτε άκροδυστία, άλλα πίστις δι’ αγάπης έυεργουμένη ». « ΈπιθυμοΟμεν δέ έκαστον ύμών τήυ αύτήν έυδείκνυσθαι σπουδήν πρδς τήν πληροφορίαν τής έλπίδος » εως « κατά τήν τάξιν Μελχισεδέκ άρχιερεύς γενόμενος είς τδν αϊώνα ». Τάδμοια τώ Παύλφ καί ή πανάρετος σοφία λέ­ γει· « δ δέ εμού άκούων κατασκηνώσει έπ* έλπίδι πεποιθώς »· ή γάρ τής έλπίδος άποκατάστασις όμωνύμως ελπίς εϊρηται· διδ τοΟ « κατασκηνώσει » τή λέξει παγκάλως προσεθηκε τδ « πεποιθώς », δεικνύς τδν τοιοΟτον άναπεπαυσθαι άπολαδόντα ήυ ή'λπι£ευ έλπίδα, διδ καί επιφέρει· « καί ήσυχάσει άφόβως άπδ παντδς κακοΟ ». “Αντικρυς δέ ό Απόστολος έν τή προτέρατών πρδς Κορινθίους διαρρήδην φησί’ θ’ μιμηταί μου γίνεσθε καθώς κάγώ ΧριστοΟ », 'ίνα γένηται εκείνο· εί ύμείς έμοΟ, έγώ δέ ΧριστοΟ, ύμείς οδν μιμηταί ΧριστοΟ γίνεσθε, Χριστός οέ ΘεοΟ. α Τήν έξομοίωσιν » τοίνυν « τώ θεώ είς δσον οΐόν τε ήυ δίκαιον καί δσιον μετά Φρονήσεως γενέσθαι » σκοπδν τής πίστεως ύποτίθεται, τέλος δέ τήυ επί τή πίστει τής έπαγγελίας άποκατάστασιν. Έκ τούτων οδν αί πηγαί τών περί τέλους δογματισάντων δς προειρήκαμεν βλύζουσιν. ‘Αλλά τούτων μέν άλις. CHAPITRE XXII 136,1-6 137 L a πρός τι πως εχειν ώνομασμένων έστίν. Τίνι γάρ γαμητέον, όπερ *· καί πώς έχοντι, καί τίνα καί πώς έχουσαν; ούτε γάρ παντί γαμητέον ούτε πάντοτε, άλλά καί χρόνος έστίν εν ώ καθήκει, καί πρό4 σωπον ω προσήκει, καί ηλικία μέχρι τίνος. Ούτε ουν παντί γαμητέον πάσαν ούτε πάντοτε, άλλ’ ούδέ παντελώς καί άνέδην, άλλά τώ πως έχοντι καί οποίαν καί δπότε δεί, καί χάριν παίδων καί τήν κατά πάντα όμοίαν καί μή βία ή ανάγκη 138.1 στέργουσαν τδν άγαπώντα άνδρα. "Ο6εν δ ’Αβραάμ φησιν έπί τής γυναικδς σκηπτόμενος ώς άδελφής· « άδελφή μοί έστιν έκ πατρός, άλλ* ούκ έκ μητρός, έγένετο δέ μοι καί εις γυ­ ναίκα », τάς δμομητρίους μή δειν άγεσθαι πρδς γάμον διδάσ­ κων. 2 Έπίωμεν δέ έν βραχεί τήν Ιστορίαν. Πλάτων μέν οΰν έν a. κατά<τό> Schwartz χατά<η> I.owlh [κατά] Mayor i». 'Sziz Hiller Stüblin 1. Ménandre, [ragni.. 720. 2. Thème traditionnel de discussione philosophiques et rhéto­ riques (p. ex. Aristote, Théophraste, Plutarque, etc.). Clément semble ici encore le développer d’après quelque florilège, et l’aborde selon les catégories aristotéliciennes. 3. ton., 20, 12. CHAPITRE XXIII 137,1 — 138,2 138 Chapitre XXII! Les fins et les lois du mariage. 1. Comme le mariage semble être du domaine de la 137 volupté et de la convoitise, il faut aussi traiter ce sujet. Le mariage est assurément l'union d’un homme et d’une femme, mais d'abord, selon la loi, une union qui vise la procréation d’enfants légitimes. 2. D’où les paroles du comique Ménandre : « Pour une récolte d’enfants légi­ times, dit-il, je te donne ma propre fille » *. 3. Or nous cherchons s’il faut se marier ’, ce qui fait partie des choses qui sont nommées d’après leur disposition à quelque fin. Qui donc doit épouser, et dans quelles dis­ positions, et qui doit-il épouser, et dans quelles dispo­ sitions doit être celle qu’il épouse ? Car ce n’est pas tout le monde qui doit sc marier, ni en tout temps, mais il y a un temps où cela convient, et une situation personnelle à qui cela convient, et un âge jusqu’où cela convient. 4. N’importe quel homme ne doit pas non plus épouser n’importe quelle femme, ni en tout temps, et pas non plus de toutes façons et tout uniment, mais (il faut considé­ rer) les dispositions de l’homme, quelle femme il doit épouser, quand, et que c’est pour avoir des enfants, et celte similitude totale de dispositions chez la femme, et qu’elle ne doit pas chérir par force ou nécessité l’homme qui l’aime. 1. C'est pourquoi Abraham dit de sa 138 femme, quand il la donne pour sa sœur : « J’ai de mon père une sœur, qui n’est pas enfant de ma mère, et elle est devenue encore ma femme ” ’, enseignant ainsi qu’on ne doit pas épouser scs sœurs utérines. 2. Mais parcourons brièvement l’histoire. Platon range le mariage parmi les biens extérieurs, organisant 139 3 4 5 6 139,1 2 3 4 5 ΣΤΡΩΝΑΤΕΪ'Σ Β τοίς ίκτός άγαθοις τάττει τόν γάμον, έπισκευάσας τήν Αθα­ νασίαν τοΟ γένους ήμών καί] ο'ονεί διαμονήν τινα παισί παίδων μεταλαμπαδευομένην. Δημόκριτος δέ γάμον καί παιδοποιίαν παραιτειται διά τάς πολλάς έξ αύτών αηδίας τε καί άφολκάς από τών αναγκαιότερων. Συγκατατάττεται δέ αύτώ καί ’Επίκουρος καί όσοι έν ήδονή καί άοχλησία, έτι δέ καί άλυπία τάγαθδν τίθενται. “Ετι κατά μέν τούς άπό τής Στοάς Αδιάφορον δ τε γάμος ή τε παιδοτροφία, κατά δέ τούς έκ τοΟ Περιπάτου Αγαθόν. Συλλήβδην ουτοι μέχρι γλώττης άγαγόντες τά δόγματα ήδοναΐς έδουλώθησαν, ο" μέν παλλακίσιν, οΐ δέ έταίραις μειρακίοις τε οΐ πλειστοι κεχρημένοι. ‘Η σοφή δέ έκείνη τετρακτύς έν τώ κήπω μετά τής έταίρας έργοις έκύδαινον τήν ήδονήν. Ούκ &ν ουν έκφύγοιεν τήν Βουζύγιον άράν 8σοι μή δοκιμάξοντες σφίσι συμφέρειν τινά έτέροις ταΟτα παρακελεύονται ποιείν, ή αυ τούμπαλιυ. ΤοΟτο βραχέως ή γραφή δεδήλωκεν είρηκυια· «8 μισείς, δλλω ού ποιήσεις. » Πλήν οί γάμον δοκιμάζοντες « ή φύσις ήμδς έποίησεν >· φασίν α ευθέτους πρός γάμον», ώς δήλον έκ τής σωμάτων κατασκευής τών τε άρρένων καί τών θηλειών, καί τδ « αύξάνεσθε καί πληθύνεσθε » συνεχώς έπιθοώνται. Εί δέ καί ταΟθ’ ούτως έχει, άλλ’ αισχρόν γε αύτοίς δοκείτω καί τών άλόγων ξώων τδν ύπδ ΘεοΟ δημιουργηθέντα άνθρωπον άκρατέστερον είναι, α τήν επιμιξίαν ού ποιείται πρός πολλά καί άνέδην, άλλά πρός £ν καί δμόφυλον, οΐαι αί πελιάδες καί αί φάσσαι καί τό τρυγόνων γένος καί δσα τούτοις παραπλήσια. "Ετι, φασίν, δ άτεκνος τής κατά φύσιν 1. Platon, Lois, VI, 773 e, 776 l> ; Banquet, 207 <1-208 h. Cf. Bum, dans son édition, sur 206 c. 2. Anecdote célèbre à laquelle font allusion Athénée, XIII, 588 b, et Diogène Laërce, X, \ : il s’agit d'Épicure conduisant trois de ses disciples à la courtisane Léontion. 3. Boiizygês, héros légendaire athénien, a qui la tradition attri­ buait l'invention de l'attelage des bœufs (Βούς-ζυγό:) et toute une législation du labour et de l'agriculture. La transgression de ces lois était menacée de la « malédiction de Bouzygès ». 4. Tob., 4, 15. Cf. Act., 15, 29. 5. Cf. Aristote, Polit., VII, 16. CHAPITRE XXIII 133,2 — 139,5 139 l’immortalité de notre race comme une espèce de conti­ nuité qui SC transmet des enfants aux enfants dans une sorte de course aux flambeaux *. 3. Démocrite écarte le mariage et la procréation à cause des nombreux désagré­ ments et distractions qui en sont la suite et détournent d’occupations plus nécessaires. 4. Epicure aussi se range à ses côtés, et tous ceux qui placent, le bien dans la volupté, la tranquillité, et aussi dans l’absence de peine. 5. D’après les Stoïciens, le mariage est. indifférent et aussi la procréation, tandis que pour les Péripatélicicns c’est un bien. 6. En un mot, ceux-ci ont mis en avant leurs théories tant qu’il ne s’agissait que de parler, mais (en fait) ils furent esclaves des voluptés, les uns pratiquant, les con­ cubines, les autres les courtisanes, et la plupart les ado­ lescents. Et celle fameuse tétrade, si sage, dans le jardin en compagnie de la courtisane, honorait en actes la volupté ·. 1. Ils ne sauraient donc échapper à la malédiction de 139 Bouzygès 3 tous ceux qui, ne jugeant pas opportuns pour eux certains actes, en exhortent cependant d’autres à les accomplir, ou bien (ceux qui agissent) à l’inverse. 2. C’est ce que l’Écriturc a bien montré en ces quelques mots : « Ce que tu délestes, ne le fais pas à un autre » ’. 3. Par ailleurs, il y a ceux qui estiment le mariage : « La nature, disent-ils, nous a fait aptes au mariage » 5, comme il ressort de la conformation physique des mâles cl des femelles, et le « Croissez et multipliez-vous » °, ils le pro­ clament continuellement. 4. Même s’il en est ainsi, qu’ils veuillent, bien trouver honteux que l'homme, créé par Dieu, soit plus intempérant même que les animaux sans raison, lesquels ne pratiquent pas l’accouplement avec plusieurs et sans retenue, mais avec un seul et un congénère, comme les colombes, les pigeons, la race des tourterelles, cl tous les animaux qui leur ressemblent. 5. En outre, disent-ils, celui qui est sans enfant, est privé 6. Gen., I. 28, ΣΤ ΡΩ M AT Ε ΓΣ Β 140 τελειότητος Απολείπεται &τε μή Αντικαταστήσας τή χώρα τδν οίκείον διάδοχον τέλειος γάρ δ πεποιηκώς έξ αύτοΟ τδν δμοιον, μάλλον δε έπειδάν κάκεινον τδ αύτδ πεποιηκότα έπίδρ, τουτέστιν δταν εις τήν αύτήν καταστήση φύσιν τδ τεκνωθέν τώ τεκνώσαντι. 140.1 Γαμητέον οδν πάντως καί τής πατρίδος ένεκα καί τής τών παίδων διαδοχής καί τής τοΟ κόσμου τδ δσον έφ’ ήμίν συντελειώσεως, έπεί καί γάμον τινά οίκτείρουσιν οί ποιηταΐ « ήμι2 τελή » καί Απαιδα, μακαρίζουσι δέ τδν ■■ αμφιθαλή». At δέ σωματικαί νόσοι μάλιστα τδν γάμον αναγκαιον δεικνύουσιν· ή γάρ τής γυναικδς κηδεμονία καί τής παραμονής ή έκτένεια τάς έκ τών άλλων οικείων καί φίλων εοικεν ύπερτίθεσθαι προσκαρτερήσεις, δσωτή ουμπαθεία διαφέρειν καί προσεδρεύειν μάλιστα πάντων προαιρείται, καί τώ δντι κατά τήν γραφήν 141.1 αναγκαία ο βοηθός». '0 γουν κωμικός Μένανδρος καταδραμών τοΟ γάμου, άλλα καί τά χρήσιμα άντιτιθείς Αποκρίνεται τώ είπόντι πρδς τδ πράγμα εχω κακώς. Ε3. Έπαριστερώς γάρ αύτδ λαμβάνεις. Εΐτ’ έπιφέρει· τά δυσχερή τε καί τά λυπήσαντά σε όρ&ς έν αύτώ, τά δέ αγαθά ούκ επιβλέπεις 2 καί τά εξής. Βοηθεί δέ δ γάμος καί επί τών προ3ε6ηκότων τώ χρόνω παριστάς τήν γαμετήν έπιμελομένην καί τούς έκ 3 ταύτης παίδας γηροδοσκούς εκτρέφων. « Παιδες ■> δέ άνδρί κατθανόντι κληδόνες γεγάασι· φελλοί δ' ώς Αγουσι δίκτυον, τδν έκ βυθού [καί] κλωστήρα σώξοντες λίνου 4 κατά τδν τραγικόν Σοφοκλέα. Ο'ί τε νομοθέται ούκ έπιτρέπουσι 1. Homère, Iliade, II, 701 ; X X11, 496. 2. Cf. <7m., 2,18. Clement envisage 1c manage comme le faisaient les moralistes anciens, selon son utilité sociale, cl du point de vue très égoïste du mari. Plus bas, § 143, I, il exprimera des vues un peu plus élevées. 3. Ménandre, jragm., 325. CHAPITRE xxm 139,5—141,·» 140 d’une perfection selon la nature parce qu’il n’a pas établi à sa place son propre successeur ; parfait, au contraire, est celui qui a créé de soi son semblable, et encore plus quand il a vu celui-là aussi avoir fait la même chose, c’est-àdire lorsqu’il a établi celui qui a été engendré dans la même situation naturelle que celui qui l’a engendré. 1. Il faut donc de toutes façons se marier à cause soit 140 tic sa patrie, soit de la succession des enfants, soit aussi de l’achèvement du monde autant qu'il dépend de nous ; les poètes, en effet, plaignent un mariage « à moitié par­ fait » et sans enfant ; ils estiment heureux, au contraire, celui qui est comme «entouré d’une abondante végéta­ tion» *. 2. Les maladies physiques surtout montrent la nécessité du mariage ; car les soins d’une femme et sa constante assistance paraissent surpasser le dévouement assidu (que l’on peut attendre) des autres familiers et amis, dans toute la mesure où une femme s’attache, plus que n’importe qui, à se distinguer par la sympathie et à soutenir de sa présence ; et, en fait, elle est, selon l’Écri­ ture « une aide i> nécessaire 2. 1. Le comique Ménandre 141 après avoir attaqué le mariage, fait aussi valoir par contre ses avantages et répond à celui qui dit : «Vis-à-vis de cette affaire je suis mal disposé. — C’est que tu la prends maladroitement». Il ajoute ensuite : «Tu y vois les difficultés et ce qui t’affligera, mais tu n’y regardes pas les avantages »3 ; et la suite. 2. Le mariage est un secours aussi pour ceux qui sont avancés en âge, puis­ qu’il leur assure l’épouse qui prend soin d’eux et qu’il élève des enfants nés d’elle, qui feront subsister les vieil­ lards. 3. « Des enfants » « pour un mort sont sa renom­ mée ; ainsi que le liège, retenant le filet, sauve des eaux profondes le réseau de lin » ; ainsi parle Sophocle le tra­ gique *. 4. Les législateurs ne permettent pas les hautes 4. Le fragment est d'EsciiYLc, Cho&ph., 505-507 (trad. P. -Mazon, modifiée au début}. Ill ΣΤ ΡΩ Μ A T Ε Ϊ'Σ B τάς μεγίστας άρχάς τοίς μή γαμήσασι μετιέναι. Αύτίκα δ τών Λακώνων νομοθέτης ούκ άγαμίου μόνον έπιτίμιον έστησεν, 5 αλλά κακογαμίου καί δψιγαμίου καί μονοδιαιτησίας- δ δέ γεν­ ναίος Πλάτων καί τροφήν γυναικδς άποτίνειν εις τδ δημόσιον κελεύει τδν μή γήμαντα καί τάς καθηκούσας δαπάνας άποδιδόναι τοίς άρχουσιν εί γάρ μή γήμαντες ού παιδοποιήσονται, τδ δσον έφ’ έαυτοίς άνδρών σπάνιν ποιήσουσιν καί καταλύσουσι τάς τε πόλεις καί τδν κόσμον τδν έκ τούτων. 142. 1 Τδ δέ τοιοΰτον ασεβές θείαν γένεσιν καταλυόντων. "Ηδη δέ άνανδρον καί άσθενές τήν μετά γυναικδς καί τέκνων φεύγειν 2 συμβίωσιν. Ου γάρ ή αποβολή κακόν έστι, τούτου πάντως ή κτήσις άγαθόν έχει δ1 οίίτω καί έπί τών λοιπών. ’Αλλά μήν ή τών τέκνων αποβολή τών άνωτάτω κακών έστι, ψασίν· Ή οδν τών τέκνων κτήσις αγαθόν. Εί δέ τούτο, καί ό γάμος. “Ανευ δέ πατρδς (φησί) τέκνου ούκ εϊη ποτ’ άν, άυευ δέ μητρος ούδέ συλλαβή τέκνου. 3 143,1 Πατέρα δέ γάμος ποιεί ώς μητέρα άνήρ, Εύχήν οΰν μεγίστην καί “Ομηρος τίθεται « άνδρα τε καί οίκον*, άλλ’ ούχ απλώς, μετά « ομοφροσύνης » δέ τής « έσθλής »· ό μέν γάρ τών άλλων γάμος έφ’ ήδυπαθεία ομονοεί, ό δέ τών φιλοσοφούντων έπί τήν κατά λόγον ομόνοιαν άγει, ό μή τδ είδος, άλλά τδ ήθος έπιτρέπων ταις γυναιξί κοσμείσθαι μηδ’ ώς έρωμέναις χρήσθαι ταις γαμεταΐς προστάττων τοίς άνδράσι σκοπόν πεποιημένοις τήν τών σωμάτων υβριν, άλλ’ είς βοήθειαν παντός τοΟ βίου καί τήν άρίστην σωφροσύνην περιποιεΐσθαι τδν γάμον. 2 Πυρών γάρ οΐμαι καί κριθών τε αΰ κατά τούς οικείους και­ ρούς καταβαλλόμενων σπερμάτων τιμιότερος έστιν δ σπειρό-1 234 1. 2. 3. 4. Platon, Luis, VI, 774. Ménandre, fragm., 1085. Homère, Odyssée, VI, 181 ; cf. Aristote, Kcon., Ill, 4. C'est-à-dire les chrétiens : ci. sitpra, p. 141, n. 4. CHAPITRE XXill 151,5 — 153,2 141 charges à ceux qui ne sont pas maries. Ainsi celui qui a donné leurs lois aux Laconiens a lixé une peine, non seulement pour celui qui n’est pas marié, mais encore pour celui qui l’est illégitimement, pour celui qui l’a été trop tard, et pour celui qui vil en célibataire. 5. Le noble Platon prescrit à celui qui ne s’est pas marié, de payer au trésor de l’État l’entretien d’une femme et de remettre aux magistrats le montant des dépenses con­ venables ; en effet, s’ils ne se marient pas et n’ont pas d'enfants, ces gens-là causeront, dans la mesure où cela dépend d’eux, une diminution des hommes et ils ruineront les cités et le monde qui existe par elles *. 1. Une telle conduite est impie parce qu’on supprime 142 la génération, œuvre de Dieu. Et c’est encore lâcheté et faiblesse que de fuir la vie partagée avec une femme et des enfants. 2. Car d’un acte dont l’abstention est un mal, la pratique de toutes façons est un bien : il en est ainsi également pour tout le reste. Si perdre des enfants compte parmi les plus grands maux, comme on le dit, en avoir est donc un bien. Et, dans ce cas, le mariage aussi. 3. «Sans père, il n’y aurait jamais d’enfant, et sans mère, même pas une conception Le mariage rend père comme un époux rend mère». 1. C’est donc une 143 très grande prière qu’Homère exprime (quand il fait demander) « un mari et un foyer », non pas tout uniment, mais, dit-il, « avec la précieuse concorde » ’. Le mariage, pour les autres, trouve l'entente dans la jouissance volup­ tueuse, mais pour ceux qui pratiquent la philosophie 4, il mène à une entente selon le Logos, car il recommande aux femmes l’ornement, non pas de la beauté superficielle, mais des bonnes mœurs ; il prescrit aux maris de ne pas traiter leurs épouses comme des amantes, en se donnant pour but. de déshonorer leurs corps, mais de réserver le mariage pour l'aide de la vie tout entière et pour l'excellente vertu de tempérance. 2. Plus précieux, je crois, que des semences de blé et d’orge, jetées (sur la 142 ΣΤΡύΜΑΤΕΤΣ B μένος άνθρωπος, δ πάντα φύεται, κάκείνά γε καί νήφοντες 3 καταβάλλουσι τά σπέρματα οί γεωργοί. Παν ουν ει τι £υπαρδν καί μεμολυσμένον έπιτήδευμα άφαγνιστέον τού γάμου, ώς μή άνειδισθείημεν τήν των άλογων ζώων σύνοδον τής ανθρώπινης συζυγίας συνάδουσαν τή φύσει μάλλον κατά τόν δμολογούμε144.1 υου ‘όρου· Θορόυτα γοΟν έυια αύτών φ κελεύεται καιρό εύΟέως 2 άπαλλάττεται καταλιπόντα τήν δημιουργίαν τή διοικήσει. Τοίς τραγωδοποιούς δέ ή Πολυξένη καίτοι άποσφαττομένη άναγέγραπται, αλλά καί « θνήσκουσα ‘όμως πολλήν πρόνοιαν it πεποιήσθαι τοΟ « εύσχημόνως πεσειν », κρύπτουσ* S κρύπτειν δμματα άρρένων έχρήν. 3 *Ην δέ κάκείνρ γάμος ή συμφορά. Τό ύποπεσεΐν ουν καί παραχωρήσαι τοίς πάθεσιν έσχατη δουλεία, ώσπερ άμέλει τδ κρα4 τείν τούτων ελευθερία μόνη. ‘Η γοθν θεία γραφή τούς παραβάντας τάς έντολάς πεπρδσθαι λέγει τοίς άλλογενέσι, τουτέστιν άμαρτίαις άνοικείαις τή φύσει, άχρις αν έπιστρέψαντες μετανοήσωσι. 145.1 Καθαρόν ουν τδν γάμου ώσπερ τι Ιερόν άγαλμα τών μιαινόντωυ φυλακτέον, άνεγειρομένοις μέν έκ τών ίίπνων μετά κυρίου, άπιοΟσι δέ είς ύπνον μετ’ ευχαριστίας καί εύχομένοις, ήμέν 'ότ’ εύνάζη καί δτ’ άν φάος ιερόν ελθη, μαρτυρομένοις τόν κύριον παρ’ 'όλου ήμών τδν βίον. τδ μέν Οεοσεβεΐν τή ψυχή κεκτημένοις, τδ σώφρον δέ μέχρι καί τοΟ 2 σώματος άγουσιν. Θεοφιλές γάρ τώ δντι άπδ τής γλώττης έπί τά έργα τδ κόσμιου διαχειραγωγεΐν, οδός δέ έπ" αναισχυντίαν ή 3 αισχρολογία, καί τέλος άμφοίν ή αίσχρουργία. "Οτι δέ γαμείν ή γραφή συμβουλεύει ουδέ άφίστασθαί ποτέ τής συζυγίας επιτρέπει, άντικρυς νομοθετεί· « ούκ άπολύσεις γυναίκα πλήν 1. EuniPiDE, Hècube. 56δ-ύ7Ο. 2. Si celtii qui s'abandonne a scs passions se fait leur esclave, le sage, ot le gnostique, jouissent d’uno souveraine liberté : ici encore se combinent l'idéal stoïcien et l'idéal chrétien. 3. Juges, 2, 14, etc. 4. Hésiode, Travaux, 339. Sur la prière du gnostique, v. W. VôtKEB, op. cil., p. 412. CHAPITRE XXII! 143,2—1+5,3 142 terre) aux moments favorables, est le fruit de la semence humaine pour qui tous les êtres sont produits, et cette semence-là c'est avec sobriété que la jettent les (vrais) agriculteurs. 3. S’il y a quelque usage vil et. déshono­ rant, il faut l’exclure du mariage, car on pourrait nous reprocher que l'union des animaux sans raison est plus conforme à la nature que l'accouplement humain, si l’on sc réfère à la définition qui a été acceptée. 1. Ainsi cer- 144 tains animaux, quand ils saillissent leur femelle au mo­ ment où le commande l’instinct, se retirent aussitôt, lais­ sant à la providence naturelle l’œuvre de création. 2. Les tragiques nous ont décrit Polyxènc, quand clic est égor­ gée, et même « mourante », comme ayant pris «un grand soin de tomber avec décence », cachant ce qu’il fallait cacher aux regards des mâles x. 3. Pour elle encore le mariage fut un malheur. Ainsi s’exposer et céder aux passions est la servitude, extrême, tout comme les domi­ ner est la seule liberté 4. La divine Écriture dit de ceux qui ont enfreint les commandements, qu’ils ont été vendus aux étrangers s, c’est-à-dire aux péchés qui s’op­ posent à la nature, jusqu’à ce que, s’étant convertis, ils se soient repentis. 1. 11 nous faut donc garder le mariage pur, comme une 145 sorte d'image sacrée, à l’abri de toute souillure : nous nous éveillerons des rêves avec le Seigneur, nous nous en irons au sommeil dans l’action de grâces et dans la prière : « Et quand tu te couches, cl quand paraîtra la lumière sacrée» *, nous rendrons témoignage au Seigneur pendant notre vie tout entière, possédant la piété dans l’âme, fai­ sant régner la tempérance jusque sur notre corps. 2. Car vraiment Dieu aime que nous menions la décence, comme par la main, de la parole jusqu’aux œuvres, et si un langage obscène est la voie de l’impudence, l’un et l’autre aboutissent aux actions honteuses. 3. La loi con­ seille de se marier et ne permet jamais de rompre l’union conjugale; le législateur l’exprime nettement : «Tu ne 143 3ΤΡΏΜΛΤΕΥΣ B εί μή έπί λόγω -πορνείας· » μοιχείαν δέ ήγειται τδ έπιγήμαι 146.1 ζώντος θατέρου τών κεχωριαμένων· ’Ανύποπτου δέ είς διαθολήν δείκνυσι γυναίκα τδ μή καλλωπίζεσθαι μηδέ μήν κοσμείσ8αι πέρα τού πρέποντος, εύχαΐς καί δεήσεσι προσανέχουσαν έκτενώς, τάς μέν εξόδους τής οικίας φυλαττομένην τάς πολλάς, άποκλείουσαυ δ’ ώς οΐόν τε αύτήν τής πρδς τούς ού προσήκοντος προσόψεως, προύργιαίτερον τιθεμένην τ*ής άκαί2 ρου φλυαρίας τήν οίκουρίαν. « ‘Ο δέ άπολελυμένην λαμθάνων γυναίκα μοιχδται, >■ φησίν, « έάν » γάρ « τις άπολύση γυναίκα, 3 μοιχδται αύτήν, » τουτέστιν άναγκάζει μοιχευΟήυαι. Ού μόνον δέ ό άπολύσας αίτιος γίνεται τούτου, άλλα καί δ παραδεξάμενος αύτήν, άφορμήν παρέχων τού άμαρτήσαι τή γυναικί· εί γάρ μή δέχοιτο, άνακάμψει πρδς τδν δνδρα. 147.1 Τί οίν δ νόμος; Πρδς άναστολήν τής εύεπιφορίας τών παθών άναιρεισθαι προστάττει τήν μοιχευθεϊσαν καί επί τούτω έλεγχθεϊσαν· έάν δέ ιέρεια ή, πυρί παραδίδοσθαι προστάττει. Λιθοθολείται δέ καί ό μοιχός, άλλ’ ούκ έν τώ αύτφ 2 τόπω, ϊνα μηδέ δ θάνατος αύτοίς κοινός ή. Ού δή μάχεται τώ εύαγγελίω ό νόμος, συνάδει δέ αύτφ. Πώς γάρ ούχί, ένδς δντος άμφοιν χορηγού τού κυρίου ; £Η γάρ τοι πορνεύσασα ζή μέν τή αμαρτία, άπέθανεν δέ ταΐς έντολαις, ή δέ μετανοήσασα oîov άυαγεννηθείσα κατά τήν επιστροφήν τού βίου παλιγγενε­ σίαν έχει ζωής, τεθνηκυίας μέν τής πόρνης τής παλαιός, εις βίον δέ παρελθούσης αύθις τής κατά τήν μετάνοιαν γεννη3 θείσης. Μαρτυρεί τοΐς είρημένοις διά ’Ιεζεκιήλ τδ πνεύμα λέγον· « ού βούλομαι τδν θάνατον τού αμαρτωλού, ώς τδ έπι4 στρέψαι. » Αύτίκα λιθόλευστοι γίνονται ώς άν διά σκληροκαρ1. Matih., 5, 32 : 19, 9 et pareil. 2. II·. 3. I.Ml.. 20, 10 ; 21, 9 ; Dent., 22, 22-24. 4. Nouvelle affirmation de l'unité des deux Testaments, qui ont pour auteur (chorêge) le même Dieu. 5. La pénitence est, comme le baptême, une nouvelle naissance ; et il n’y a pas de péchés irrémissibles : même l'adultère et la pros­ titution peuvent ètr.· pardonné*. 6. Éz., 33, 11. CHAPITRE XXIII |4JJ,3 — IV7.V 113 renverras pas ta femme, sauf pour raison de prostitu­ tion » 1 ; et il regarde comme un adultère le fait de se remarier quand vit encore l’autre époux séparé. 1. Ce 146 qui indique qu’une femme est exempte de tout soupçon, c’est qu’elle ne fait toilette ni ne se pare au delà des con­ venances, qu’elle s’applique avec constance à la prière et à l’oraison, qu’elle évite de sortir fréquemment, de sa maison, qu’elle interdit, autant que possible, même sa vue à ceux que doit écarter la bienséance, qu’elle trouve plus avantageux qu’un inopportun bavardage, de bien surveiller sa maison. 2. « Celui qui prend une femme répudiée, commet un adultère,» dit l’Écriture, car «si quelqu’un renvoie sa femme, il est adultère avec elle » s, c’est-à-dire qu’il la contraint à l'adultère. 3. Et de cela, non seulement celui qui renvoie devient responsable, mais encore celui qui la reçoit, donnant à cette femme occasion de faire une faute ; car s’il arrive qu’il ne la reçoive pas, elle retournera vers son mûri. 1. Que dit la loi ? Pour réprimer l’inclination favo- 147 ruble aux passions, elle prescrit de faire mourir lu femme adultère qui a été convaincue de ce crime ; si elle est de famille sacerdotale, elle prescrit de la livrer an feu. Et l’homme adultère est lapidé, mais pas au même endroit, afin qu’ils n’aient même pas une mort commune 3. 2. La loi ne s’oppose donc pas à l’évangile, mais s’ac­ corde avec lui. Comment, en effet, cela ne serait-il pas, quand il n’y a pour les deux qu’un seul chorège, le Sei­ gneur « ? Celle qui s’est prostituée, en vérité, vit pour sa faute, mais elle est morte pour les commandements, tandis que celle qui s’est repentie, ayant été comme régénérée par le changement de sa conduite, renaît à la vie, l’an­ cienne prostituée étant morte, et celle qui a été engendrée dans le repentir étant à son tour venue à l’existence 5. 3. Ce qui vient d’être dit est confirmé par l’Esprit qui parle ainsi dans Ézéchiel : « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » ·. 4. Ainsi on lapide 144 XTPOMATETS B δίαν άποθανόντες τΰ υόμω, φ μή έπείσθησαν, τή δέ Ιερεία επιτείνεται τά τής κολάσέως, δτι « φ πλείον έδόθη, ουτος καί άπαιτηθήσεται j». Περιγεγράφθω καί ό δεύτερος ήμΐν ενθάδε Στρωματεύς διά τδ μήκός τε καί πλήθος τόν κεφαλαίων. CHAPITRE XX11I ΙΠ.Ι-"· bit (les adultères) parce que, dans rendurcissement de leur cœur, ils sont morts à lu loi, à laquelle ils n’ont pas obéi ; et le châtiment est accru pour la femme de race sacerdo­ tale, parce que « à celui à qui il a été donné davantage, à celui-là on demandera aussi (davantage) » ». 5. Qu’ici se termine notre second Stromale, en raison de la longueur et du nombre des sujets traités. 1. Cf. Le, 12, 48. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION Pages I. Analyse du 11° Stromate................................................... 7 II. Une théologie de la foi......................................................... 12 III. Les vertus du gnostique................................................... 21 Note sur le texte et la traduction................................. 27 et abréviations.......................................................... 31 SlGI.ES TEXTE ET TRADUCTION Chapitre I. — Préface................................................... Chapitre IL — Que la foi seule nous permet de con­ naître Dieu et qu’elle repose sur un fondement solide. 35 Chapitre III. — Dans les systèmes de Basilide et de Valentin, la foi n’est ni libre ni volon­ taire.................. 40 Chapitre IV. — Qu'il n'y a ni connaissance, ni science sans un certain acte de foi. Prééminence de la foi religieuse : elle est « royale »... 42 Chapitre V. — La foi, source de sagesse, de richesse, de liberté. J.a foi mère des vertus............ 48 Chapitre VI. — Rapports de la foi avec le repentir, avec lu charité, avec la gnose.............. 53 Chapitre VIL — Justification do la crainte de Dieu... 59 Chapitre VIII. Meme sujet, à propos des opinions de Basilide et de Valentin. 52 32 146 TABLE DES MATIÈRES Chapitre IX. — Que les vertus s'accompagnent les unes les autres et qu'elles sont toutes reliées à la foi. 66 Chapitre X. — La «philosophie» chrétienne.............. 71 Chapitre XI. — De la certitude