Mint OBSTAT : Lugduni, die /5· auÿuili 19Μ Cl. Mondksrrt, 9. j. censor dep. impbimatvh : Parisiis, die /· Oct >7.55 M. Potrvin vie. gen. SOURCES CHRÉTIENNES Collection dirigée par II de I.ubac. S. J., et J. Daniélou, S. J. Secrétariat de Direction : C. Mondcserl, S. J. N° 40 THÉODORET DE CYR CORRESPONDANCE I INTRODUCTION, TEXTE CRITIQUE, TRADUCTION ET NOTES PAR Yvan AZÉMA Agrégé cio rUniversilé, Docteur èx lettres. LES ÉDITIONS DU CERE, 29, bd de la 1955 Tour-.Macboi.rg. PARIS BR ■ο ς'. 6* ABRÉVIATIONS [). T. C. — Vacant, Mangenot, Amann, Dictionnaire de Théologie catholique, Paris, en cours depuis 1903. Flemming, Akten = Akten der ephesinischen Synode vorn 449 dans Abhandlungcn der kbniglichen Gesell­ schaft der Wissenschfalen zu Gottingen. Philologisch-Historische Klasse, Noue Folge, Band XV, N° 1, Berlin, 1917. H.-B., Lexicon = Hofmann et Buchjberger, Lexicon für Théologie mid Kirchc, Fribourg en Brisgau, 1930-38. Mansi — Sacrorum conciliorum nova et amplissima col­ lectio, ! 759 sq. Martin, Actes = du Brigandage d'Ephèse, Amiens, 1874 (Extrait de la Revue des sciences ecclésias­ tiques). Not. Dign. = Notitia dignitatum, éd. Seeck, Berlin, 1876. P. G. = Migne, Patrologie grecque, Paris, 1857-1866. P. W., Real-Encycl. = Paui.y-Wissowa-Kroli , Real-Encyclopüdie der classischen Allertumswissenschaft, Stuttgart, 2e éd., en cours depuis 1894. Schwartz (Ed.), A.C.O.— Acta conciliorum cecumenicorum, Berlin, en cours depuis 1914. Tillemont, Mem. hist. eccl. = Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Paris, 1711. JV. fi. — Pour les références aux lettres appartenant soit a la Col­ lectio Sirmondiana, soit à la Collectio Pal mensis, nous avons utilisé dans notre édition le système adopté par Güntiikii {Theodorei von Cyrus und die Kümpfe in der Orientalischen Kirche, Aschaffenburg, 1913) et les autres, qui donnent en chiffres arabes \ép. 1,2, 3...) les numéros des premières, et en chiffres romains (ép. I, Π, 111...) ceux des secondes. 14968 SEP20'S6 1 INTRODUCTION L’illustre évfique de Cyr, Théodoret, si môle aux que­ relles christologiqucs de son temps, est l’un des écrivains les plus féconds de l’Eglise grecque au ve siècle. Lorsqu’il meurt vers 457, il laisse une œuvre considérable 1 : ou­ vrages de dogme et d’apologétique, livres d’exégèse et d’histoire. Si ces ouvrages restent encore aujourd’hui pour l’historien du dogme ou le théologien des documents d’un grand intérêt, la correspondance est cependant la partie la plus attrayante de toute son œuvre, comme aussi la plus précieuse. De cette correspondance 232 lettres nous ont été con­ servées. Ces lettres, qui nous sont parvenues par des voies diverses, se répartissent de la façon suivante : 1) 147 furent éditées pour la première fois par Sirmond en 1642 8 et figurent au tome 83 (col. 1173-1409) de la Palrologie grecque de Migne ; 2) 47 autres ont été éditées en 1885 par Sakkélion d’après un manuscrit unique de Patmos 123*; 3) les collections conciliaires nous ont transmis 36 lettres, toutes datées des années 431-437. Quatre d’entre elles proviennent des ylcie» grecs, les lettres 150, 151, 169 1. Aligne, P. G., 80-84. 2. Paris, 1642, t. 111 et IV dos Œuvres de Théodoret en 4 vol. 3. Του μαχαυίωτάτου Θεοδώρητου έπισχόπου Κόρου έπιστολαί δυοϊν δεούσχιν πίντ^χοντα ix πατυιαχοΰ χειρογράφου τ.ύ/ου; νυν πρώτον τόποι; έζδιοόμίναι, υπό Ιωάννου Σαχχελιώνο;, ’ΛΟίίνησιν, 1885. Sakkélion public 48 lettres, mais l’une d’elles, la XVIe, figure déjà dans la Collectio Sirmondiana (ép. 58). 10 INTRODUCTION (celle-ci éditée pour la première fois dans son texte grec par Schwartz dans A. C. Ο., I, I, 7 et dans Neue Aktcnstücke zum ephesinischen K'onzil von 431, München, 1920, p. 23-24) et 171 de Migne, et trente-trois (dont la 171e de Migne), soit trente-deux nouvelles lettres existent en traduction latine dans la Collectio Catinensis ou Syno­ dicon Rustici Diaconi : 4) deux autres épîtres nous sont parvenues par des voies très spéciales : la lettre à Abun­ dius de Côme (P. G., 83, col. 1492-94) et celle à Jean d’Égées, dont quelques fragments seulement nous ont été conservés en langue syriaque (Pair. Orient., t. XIII, p. 190 et suiv.) Les lettres à Jean d’Antioche (P. G., 83, col. 1489 et suiv.) sur la mort de saint Cyrille, et à Sporacius contre Ncslorius (ibid., col. 1153-64) sont certainement apocryphes. Par contre, il ne semble pas qu’on doive nier l’authenticité des épîtres 86 et 110 de la Collectio Sirmondiana, que l’on a proposé d’attribuer an patriarche d’Antioche Domnus *, 1. L'épître à Abundius, évêque de Côme en Occident, qui avait ôté le chef de la délégation envoyée par le pape saint Léon à Cons­ *tantinople apres le coup de force de Dioscore, en 449, avait été jointe par Théodoret à l’exemplaire du tome à Flavicn signé par lui ainsi que par Ibas d’Édesse et Acylin de Biblos, et. adressé direc­ tement par l’évêque de Cyr à Abundius. Cette lettre, qui porte dans la Petrologic le numéro 181. nous a été conservée seulement en tra­ duction latine et se trouve insérée dans le récit de la vie d'Abundius, où son biographe l'a jugée sans doute si flatteuse pour le légat qu'il l'a transcrite tout au long (Vita $. Abundii, c. II, p. 93 et suiv. dans Acta Sanctorum, t. IX). Sur cette lettre voir M. Richard, Notes sur l'évolution doctrinale de Théodoret, dans Rev. des Sc. Phil, et Thëol., t. XXV, 1936, p. 473-474. Les quatre fragments de la lettre au nestorien Jean d’Égées représentent tout ce qui nous reste des lettres écrites par Théodoret postérieurement au concile de Chalcédoine (451). Le texte grec des ouvrages qui citent ccs frag­ ments est perdu ; seule demeure une traduction syriaque. Sur ces fragments voir M. Richard, La Lettre de Théodoret ά Jean d’Égées, dans Rev. des Sc. Phil, et Théol., vol. II, 1941-42, p. 415-423. 2. Sur les problèmes divers que soulèvent ces deux lettres et dans le détail desquels il est ici impossible d'entrer, voir le com­ mentaire de chacune. INTRODUCTION 11 On peut déplorer qu’une partie considérable de la cor­ respondance de l’évêque de Cyr soit aujourd’hui perdue, les lettres dont nous disposons ne représentant même pas la moitié du nombre dont, au xiv® siècle, disposait encore Nicéphore Calliste, qui en connaissait plus de 500 ’. Encore n’csl-il pas sûr que ce chiffre représentât alors toute la production épistolaire de Théodoret. D’autre part, nous n’avons que fort peu de lettres antérieures à 428, c’est-à-dire des premiers temps de son épiscopat, et, sauf quelques fragments, aucune postérieure à 451, date de sa réhabilitation par le concile de Chalcédoine. Dans l’intervalle même qui sépare ees deux dates, la plupart de celles que nous possédons appartiennent soit aux années 431-437, soit aux années 447-451, donc quel­ ques années seulement sur un épiscopat qui fut long. Il est infiniment regrettable que cette correspondance, tpie l’on devine si riche par les seules parties qui nous en ont été conservées, s'olïre aujourd’hui avec de telles lacunes. Pourtant, si l’on songe que, de toutes les lettres que Grégoire de Nazianz.e a réellement écrites au cours de sa vie, 244 seulement subsistent, que nous ne pos­ sédons qu'une infime partie de celles de Grégoire de Nysse et que nous n’avons pas aujourd’hui entre les mains plus de 300 lettres environ de saint Basile, on admettra qu’en définitive nous ne sommes pas plus mal partagés pour la correspondance de l’évêque de Cyr que pour celles de quelques-uns des Pères grecs les plus illustres du ive siècle. De plus, il est permis de penser que la plupart des lettres que nous possédons sont, en raison même de la date à laquelle elles ont été composées, parmi les plus importantes que l’évôque de Cyr dut écrire. De sorte que, même avec ses lacunes, cette correspondance demeure encore d’un prix inestimable. Les lettres qui la composent frappent par leur diver­ sité ®. Diverses déjà par la qualité de leurs destina1. Kac ίπ<στοΛ«ϊ; ôs τούτου «ντηκοσία; ένέτυ/ον, Historiae, lib. XIV, cap. 54 : Theodoreli opera recensens (P. G., 146). 2. x Among the extant correspondences of the early Byzantine 12 INTRODUCTION' taires elles le sont aussi par leur contenu. Les affaires personnelles s’y croisent avec les intérêts généraux de la cite et du diocèse, les tâches temporelles avec les problèmes religieux, la direction morale avec la lutte contre les hérésies, la polémique avec l’enseignement doc­ trinal. Encore peut-on supposer que ces lettres ne nous livrent pas toute l’activité de celui qui les a écrites, mais en découvrent seulement, une partie. Si le bonheur des temps avait permis de conserver toutes celles qu’il dut composer, ou même seulement celles qu’il était encore possible de lire au xiv® siècle, sans doute aurions-nous de son action une vue à la fois plus complète et plus juste. Ce qui nous en est. resté suffit toutefois à témoigner de la grandeur d’une activité que nous devons considérer comme l’un det traits les moins discutables de sa person­ nalité. Tantôt message écrit à la hâte ou, au contraire, longuement inédite, pour recommander à un collègue dans l’épiscopat ou à un haut fonctionnaire de l’État quelque frère malheureux contraint de fuir en exil la ruine de sa patrie, tantôt moyen d’adoucir la blessure d’un cœur que la perte d’un être cher a fait, saigner, ou de dissiper les alarmes d’un esprit inquiet, plus souvent instrument dont l’évêque se sert soit pour prévenir la calomnie, soit pour réfuter une accusation déjà for­ mulée ou détruire une équivoque, allant de l’objet le plus insignifiant au sujet le plus grave, du ton le plus badin au ton le plus sérieux, la lettre revêt toutes les formes, répond à tons les besoins, s’adapte à toutes les situations. Ainsi, simples billets sans conséquence, épîtres familières, lettres d’affaires, lettres de direction où s’ex­ prime la délicatesse d’une âme qui veut guider d’autres âmes, lettres de consolation où se manifeste la compassion d’un cœur qui aspire à soulager la souffrance d’autrui, period none presents wider variety than that of Theodoret » (Monica Wagner, Λ Chapter in Byzantine Epistolography, The Letters of Theodorei, dans Dumbarton Oaks Papers, IV, Harvard University Press, Cambridge, Massachussets, 1048, p. 125). 1. Voir le chapitre des correspondants. LE MILIEU HISTORIQUE El RELIGIEUX 13 composent tour à tour cette correspondance. Si l’on ajoute que ces lettres, déjà diverses par la qualité de leurs destinataires et par leur contenu, ont été aussi écrites dans les circonstances les plus variées, tantôt dans la joie du triomphe, tantôt aux pires heures de découragement, on comprendra que le ton puisse en eiïet changer de l’une à l’autre, l’intérêt se renouveler sans cesse, en même temps que se précise peu à peu la physionomie de l’homme. Si ces lettres nous révèlent successivement et parfois simul­ tanément l’homme de prière, l’ami, le pasteur, le direc­ teur de conscience, le moraliste, l’apôtre, l’adminis­ trateur, le théologien et même l’exégète, si elles nous le montrent tantôt installé dans un optimisme raisonné, tantôt en proie à un pessimisme lucide, cette diversité même est une garantie de vérité cl n’empêche pas d’aper­ cevoir, en définitive, l’homme tout entier. Leur intérêt est multiple. Importantes pour la bio­ graphie même de Theodorei et pour l’étude de sa person­ nalité, elles apportent aussi une contribution précieuse à la connaissance de sa doctrine cl elles ont, en outre, un intérêt historique, certain. Aussi n’en peut-on saisir plei­ nement le sens que si on les situe dans leur cadre. Le milieu historique et religieux. Des premières années de Theodorei, autant que de sa jeunesse, nous ne savons que peu de choses. Quelques rapides indications dispersées à travers scs œuvres — en particulier V Histoire Religieuse et la Correspondance — permettent cependant, d’entrevoir ce qu’ont pu être et cette enfance et cette jeunesse. Il naquit sur la fin du règne de Théodose, à Antioche, en 393 x, dans une famille qui 1. Cette date n’est pas absolument certaine : 393 pour Tiilemont (XV, 869) et la plupart des modernes, d’après Hist, relig. (P. G., 82,1384 B), mais, selon Garnier, en 386 (Diss. T, P. G., 84. 90 C). 11 INTRODUCTION paraît avoir connu, du moins du côté de sa mère, non seu­ lement l’aisance mais le luxe. C’est sur les conseils d’un solitaire, Macedonius — dont, plus tard, lorsqu’il écrira son Histoire Religieuse, le pieux évêque se souviendra, — que ses parents auraient, pour obtenir la grâce de sa nais­ sance, formé le vœu de consacrer à Dieu l’enfant qui naî­ trait d’eux. Fut-il, comme on l’a dit, le condisciple de Neslorius, l’élève de saint Jean Chrysostome et de Théodore de Mopsucste ? Bien que la première hypothèse ne soit pas invraisemblable, elle n’est point certaine. Il est sûr, par contre, que Théodoret, qui avait quatorze ans à la mort du grand évêque de Constantinople, connaissait le prestigieux talent de cet orateur dont les habitants d’Antioche n’avaient certainement oublié ni la pieté ni l’éloquence. Nul doute aussi que ee qu’il put entendre dire de lui n’ait exercé sur son aine naturellement ouverte aux choses de Dieu une influence profonde. Sans qu’il soit permis de dire exactement quels furent scs maîtres, on peut supposer que dans cette brillante ville d’Antioche, où les lettres étaient en honneur plus qu’ailleurs, il lui fut possible de bénéficier de tous les avantages de la double culture profane et religieuse, dont ses œuvres — et no­ tamment ses lettres — porteront plus lard les marques ’. De source sûre, puisqu’il nous l’a dit lui-même, nous savons qu’il se vit conférer de bonne heure les fonctions 1. Ville de plaisir, mais aussi capitale intellectuelle, Antioche était dans les dernières années du iv° siècle et fut encore dans le premier tiers du ve une cité dont le prestige n'était pas inférieur à celui d'Athènes, de Constantinople ou d’Alexandrie. Elle brillait alors par ses écoles de rhéteurs et de philosophes, par le culte des arts et l'amour des sciences. Les étudiants s'y pressaient pour entendre les maîtres qui étaient dans tout leur éclat. Libanius, qui y était né. y avait été jusqu'à sa mort (environ 391) reconnu comme le premier maître d'éloquence de la Syrie grecque. On a pu dire, d’autre part, que c'est durant les cinquante années qui vont de 380 à 430 qu'Antioche chrétienne a connu « l'apogée de son influence et une gloire que les dévastations n’ont point emportée dans leur torrent» (R. Devreesse, Le Patriarcal d'Anlioche, Paris, 1945, p. xi). LE MILIEU HISTORIQUE ET RELIGIEUX 15 131. 2. Mansi, VII, 85-97 et /1. C. Ο., II, 1, 3, p. 103-110. 3. Flemming, Aklen, p. 148, 25 ; Martin, p. 174. Correspondance. I. 3 31 ISTKOhtJCIIGN Orient, mais qui, rachetée, veut s’embarquer à Acgées et retourner vers son père en Occident ; cet évêque n’as­ sista ni au second concile d’Éphèse, ni à celui de Chalcédoiuc, où son métropolitain Cyrus d’Anazarbe signa pour lui la profession de foi *. De Pompeianus, l’évêque d’Émèse en Phénicie II, qui n’occupa que peu de temps son siège épiscopal et qui est le destinataire de l’épître 36, nous savons par les actes syriaques du synode de 449 qu’il avait été ordonné par Domnus 1 2 ; il assistait, en 444, au concile d’Antioche 34et dut mourir peu de temps après ·. Son successeur, Uranius, nous apparaît à travers les deux épîlrcs que Théodoret lui envoie (ép. 122, 123) comme l’un des amis les plus fidèles de l’évêque de Cyr : en effet, I lorsque celui-ci eut à souffrir de la persécution, Uranius semble s’être souvenu qu’en d’autres circonstances il avait lui-même trouvé à Cyr un refuge 56; s’il n’assista pas au Brigandage, en revanche il se trouva à Chalcédoine, comme l’attestent les actes mêmes de ce concile ·. Les mêmes reproches qu’il adressait à Basile de Sélcucie ou à Domnus d’Apamée, Théodoret eut l’occasion de les adresser aussi à Théoctiste de Bérée, en Syrie I (ép. 32, 134) et à Eusèbe d’Ancyre en Galalie (ép. Il, 82. 109). Théoctiste était le successeur de l'illustre et vénérable Acace, dont on sait le rôle au moment du concile d’É­ phèse ; malgré ses protestations d’amitié, cet évêque se comporta aux jours difficiles de telle manière qu’une fois la tempête apaisée. Théodoret pouvait lui reprocher sévèrement de n’avoir même pas eu à son égard « l’amour 1. A. C.O.. 11, 1, 2, p. 152 (348) n° 359. 2. Flemming, Akb'ii, p. 126, 18 ; Martin, p. 149. 3. Mansi, VII, 325 C. 4. En 445 s’il faut en croire Martin, p. 146, note b. 5. Les circonstances dans lesquelles Uranius avait été élevé à l'épiscopat auraient été assez troublantes, un certain Pierre ayant déjà été choisi par les évêques do la Phénicie libanaise dont Énièse faisait partie —, au moment oit Uranius fut intronisé évoque de cette ville ; de là l'opposition qu’il rencontra à son arrivée et la nécessite où il fut de chercher un refuge à Cyr, auprès de Théodoret. 6. A.C. Ο.. II, 1, 2, p. 145 (341) n*> 124. LES CORRESPONDANTS 35 du publicain » (ép. 134). Quant à Eusëbc, le métropo­ litain de la Galatie, avec qui Théodoret eut les meilleures relations jusqu’en 448. il semble avoir été aussi versatile que son collègue d’Isaurie, Basile de Séleucic, puisqu’après avoir, comme ce dernier, condamné Eulychès à Constan­ tinople l, il approuva en 449 ce qu’il avait brûlé l’armée précédente, abandonna son ami Théodoret et souscrivit à sa déposition ; à Chalcédoine il devait faire une nou­ velle volte-face en souscrivant à la définition de foi 1 23 45. Nous sommes encore assez bien renseignés sur le des­ tinataire de l’épître 126, Sabinien, l’évêque de Perrhe, ville située au nord-est de l’Euphratésienno, non loin de Samosa te et de l’Osroène Sabinien déposé en 449, on avait réinstallé à sa place le trop fameux Athanase, pour­ tant condamné quelques années auparavant par le synode d’Antioche et auquel font allusion les lettres 42 à 47 de Théodoret *. Dans son épitro l’évêque de Cyr s’efforce de dissuader Sabinien, qui supporte mal sa situation, de chercher à recouvrer son siège et l’engage à n’avoir aucune relation avec les méchants qui l’ont déposé. Des évêques dont il nous reste à parler nous ne savons que très peu de choses et nous ne sommes même pas toujours sûrs de leur identité. De Damien (ép. 49) nous ne savons ni quand il monta sur le siège de Sidon, en Phénicie, ni quand il mourut ; nous constatons seulement qu’il assista au synode d’Antioche 6. fut absent au Bri­ gandage. mais fut à nouveau présent à Chalcédoine °, après quoi nous perdons définitivement sa trace. Si nous apprenons que Sophronius, l’évêque de Constantine, en 1. Mansi. VI, 757 D. 2. A. C. Ο., II. 1, 2, p. 142 {338) n® 11. 3. DussAon, Topographie historique de la Syrie, Paris, 1927, p. 451. note 3 : p. 459. 4. Sur l'histoire de Sabinien nt d’Alhanase, voir : Güntiier, Theodore! von Cyrus und die Kdmpfe in der Oricnlalixchen Kirche, 1913, p. 9-13, Athanasius von Pcrrha. 5. Mansi, VII, 325 C. 6. A. C. Ο., II, 1, 2. p. 145 (341) n® 116. 36 INTRODUCTION Osroènc, destinataire de l’épître 53, par laquelle Théo­ doret lui recommande un jour l’évêque d’Afrique Cy­ prion, était le cousin d’Ibas, il ne laisse pas cependant de nous apparaître comme un personnage assez étrange : d’une part, en effet, l’évêque de Cyr loue sa générosité et, d’autre part, à en croire les actes du Brigandage d’Ephèse ’, cc singulier personnage se serait adonne aux erreurs de la sorcellerie et aux divinations païennes ; ce qui est sûr, c’est que Sophronius siégea à Chalcédoine sans que personne élevât de protestation 1 2, ce qui fait supposer que le procès à lui intenté n’avait guère eu de suite. Nous sommes tout aussi dépourvus de précisions sur l’évêquc do Séleucie Archélaüs, à qui Théodoret en­ voie l’épître XXX. Λ cet évêque les encyclopédies ne consacrent aucune notice. Si, de fait, il n’assista à aucun des grands conciles du vc siècle, son nom est cependant mentionné quatre fois dans les correspondances de l’époque ; c’était le suffragant du patriarche d’Antioche, tout comme les évêques de Bérée, de Laodicée et de Chalcis 3. Le Timothée à qui est adressée l’épître 130et qu:, comme cette lettre l’indique, demeura fidèle à l’amitié de Théo­ doret, n’est certainement pas l’évêque de Balança en Syrie II, qui à Ephèse condamna l’évêque de Cyr45, mais plutôt l’évêque de Dolichéc 4, dont le diocèse, situé au nord de Cyr, était contigu à celui de Théodoret. Il est également très vraisemblable que l’évêque à qui Théo­ doret adresse, en 450-451, son épître 135, n’est autre que Romulus de Chalcis, une ville de la Syrie I, située au sud 1. Flemming, Akten, p. 80-84 et Martin, p. 89-94 reproduisent les actes de la procédure relative t\ Sophronius. 2. .4. C. Ο., I. 2. p. 143 (339) n° 61. 3. Nous ignorons la date de la mort d’ArchélaüS, niais dès 444, au temps du concile d’Antioche, il était remplace par Gcrontius (Mansi, VU, 325 C). 4. Flemming, Akten, p. 6, 29 ; Martin, p. 7, n° 30. 5. Sur l'identification de cc correspondant, voir M. Richako, Un écrit de Théodoret sur l'unité du Christ après l'Incarnation, dan» Rev, dss Se. rel., janv. 1934, p. 22-23. LES CORRESPONDANTS 37 de Bérée, sur la roule qui relie Cyr à Apamée. A en juger par l’épître de Théodoret, cet évêque aurait manqué de courage après le Brigandage d'Ephëso, auquel il n’avait d’ailleurs pas assisté. Il paraît au contraire impos­ sible d’identifier l’évêque d’Occident du nom de Florent à qui Théodoret, par l’intermédiaire des prêtres qu’il envoie en Italie, fait parvenir l’épître 117. S’agil-il de l’évêque africain dont il est question dans l’épître XXII de la collection de Patmos, qui, ayant reçu l’hospitalité de Théodoret alors qu’il se rendait à Constantinople, se serait réfugié on Occident auprès de saint Léon 1 ? Serait-ce l’évêque Florent de Clusium — l’actuelle Chiusi — en Etrurie, qui assista à un concile romain sous le pape Hilaire en 465 1 2 ? ou quoique autre évêque de même nom que nous ne connaîtrions plus ? La première hypo­ thèse paraît la plus vraisemblable, car il est naturel de penser que Théodoret s’est surtout adressé à un évêque qu’il connaissait bien pour l’avoir jadis accueilli chez lui. Quant à Eulalius et à Eusèbe — tous deux évêques d’Arménie persique —, à qui sont adressées respecti­ vement les épîtres 77 et 78 de la collection Sirmond, nous ne connaissons ni le nom de la cité où ils résident ni aucune date de leur épiscopat. II apparaît seulement, à la lecture de ces deux lettres, qu’au moment où Théodoret leur écrit, l’un et l’autre traversent une période difficile et doivent rassembler leur chrétienté dispersée par la persécution religieuse. Il n’y a rien à dire des destinataires de l’épître 84, les évêques des deux Cilicies, que l’adresse ne désigne pas autrement, sinon que les évêques de ces deux provinces, pour la foi desquels Théodoret exprime des craintes dans cette épître, firent en somme assez bonne ligure dans les luttes christologiques de 448-451, puisque trois d’entre eux seulement assistèrent au Brigandage et que tons adhérèrent à la profession de foi de Chalcédoine ; de tous ces évêques un seul figure nommément 1. 11 s’agirait du Florent qui assista en 410 et en 426 à des con­ ciles africains (Mansi, IV, p. 107,15 ; p. 80, note 2 ; p. 518 ; p. 527 B) 2. Mansi, VII, 959 C. 38 INTRODUCTION dans la correspondance do Théodoret, Eustathe d’Acgées, dont il a etc parlé plus haut. Au ternie de cette revue il apparaît bien que Théodoret fut en relations avec une partie importante de l’épiscopat oriental. Parmi ces évêques les uns appartiennent comme lui à Γ Euphratésienne, tels André de Sa i no sa te, Jean de Germa nicie, Sabinien de Perrhc ou Timothée de Dolichcc; d’autres — les plus nombreux — habitent des provinces souvent fort éloignées de la sienne ; quelques-uns, comme Proclus et h'iavien de Constantinople ou Eusèbe d’Ancyre en Galatic. ne font même pas partie du diocèse d’Antioche. Certains sont dos personnages de premier plan, d’autres occupent un rang plus modeste. Enfin, si certains, on l’a vu, sont demeurés lidèles à l’évêque de Cyr jusque dans les pires heures, d’autres ont été des amis douteux ou des hommes peu courageux, à qui Théodoret a eu des raisons d’exprimer son mécontcment ou son amertume. A côté des évêques, les abbés, économes, prêtres, moines et diaconesses tiennent aussi une place importante parmi les correspondants ecclésiastiques de Théodoret. Au total quarante-quatre lettres — de dimension et d’importance fort diverses — leur sont adressées. Sur les abbés, au nombre d’une dizaine, nous sommes généralement assez mal renseignés. Le mieux connu de nous est certainement Marcel, le destinataire des épîtres 141 et. 142. Il s’agit de l’abbé des Acémètes, une communauté de moines de la capitale qui suivaient la règle établie dans la première moitié du vc siècle par saint Alexandre sur la continuité rigoureuse de l’office divin se perpétuant sans aucune interruption ni le jour ni la nuit. Marcel fut le deuxieme successeur d’Alexandre, fondateur de la communauté. On ne sera point surpris que Théodoret apprécie sa vie sainte et son zèle pour la vérité si l’on se souvient qu’après avoir défendu l’orthodoxie mise en péril par l’hérésie nestorienne, il lutta aussi contre Eutychès, participa au concile de Constantinople en 448 et à celui de Chalcédoine en 451 ’. Avec Magnus Antoninus nous rencontrons 1. Mansi, VI, 749. Sur Marcel voir D. T. C-, I, 304-308. LES CORRESPONDANTS 39 un autre archimandrite de Constantinople que Théodoret félicite de soutenir le bon combat (ép. 129) ; un peu plus tôt le pape saint Léon, l’avait engagé, ainsi que d’autres abbés de la capitale, à demeurer fidèle dans la foi et uni à son pasteur, Flavien A la même région devait appar­ tenir aussi le prêtre et abbé Job, que Théodoret félicite de l’ardeur avec laquelle il lutte contre l’impiété et dont il sollicite les prières pour le bien des églises autant que pour lui-même (ép. 127) ; nous connaissons précisément un prêtre et archimandrite de ce nom qui, par son diacre André, signa la condamnation d’Eutychcs 12, bien que l'hérétique l’eût engagé à refuser de souscrire 3. Par contre il paraît bien difficile d’établir l’identité d’Agianus, d* Agathon, d’Aquilinus. d’André, de Jean et de Gérontius, à qui Théodoret envoie respectivement les épîtres XLHlet IV do la collection de Patmos, et 27, 143, 137 et 50 de la collection Sinnond. Du premier, qui habi­ tait peut être le diocèse de Cyr, nous ne savons rien. Le second ayant bien voulu écrire à l’évêque de Cyr qu’il avait tiré parti de ses ouvrages, ce dernier le remercie de sa bien­ veillance, mais cela ne nous dit ni à quel moment la lettre fut composée, ni sous quel ciel vivait son destinataire, ni même qui il était45 . Nous ne sommes pas mieux renseignés sur Aquilinus, qui semble avoir perdu son père et auquel l’évêque de Cyr adresse un mot d’exhortation (ép.27) 6. André, qui reçoit l’épître 143, serait-il l’archimandrite qui, parson représentant, le prêtre Timothée, signa au concile de Constantinople la condamnation d’Eutychcs ° et dont 1. Ép. 51 dans Micne, P. L., 54, col. 843-45. 2. Mansi, VI, 752. 3. Hiîfêlé-Lkci.ekq, Histoire des Conciles, II, 1, p. 531. 4. La similitude de nom entre ce destinataire et un saint Agathon en Égypte, abbé comme le précédent, n’autorise pas à confondre les deux personnages. Sur Agathon d’Égypte voir Tillemont, Mém., X, 418-427.’ 5. Un nesloricn do ce nom composa au ve siècle un commentaire de Matthieu et de Jean (Assem a ni, OricnUdische iiibliothek, p. 340, n° 22). 6. Ma nsi, V, 752. 40 INTRODUCTIO* il est question à propos d’Ibas au Brigandage d’Éphèse 1 ? Il est sûr, en tout cas, qu’il n’y a pas lieu de le confondre avec l'autre André, également moine de Constantinople et ardent nestorien, à qui est adressée l’épîlro éditée dans la Patrologic sous le numéro 173 et antérieure à celle-ci, puisqu’elle appartient au groupe des lettres écrites entre 431 et 437. Nous sommes aussi peu sûrs de l’identité de Jean, destinataire do l’epître 137, dont le nom est trop répandu pour qu’il soit même possible, en l'absence de toute indication, d’avancer une hypothèse '·, et de celle de Gerontius, sur qui l’épître qui lui est adressée ne nous apprend rien (ép. 50) 1 23. Candide et Longin (ép. 128, 131) — ce dernier originaire de Dolichée en Euphratésienne — nous sont totalement inconnus. D’autres gens d’Église viennent enrichir encore la galerie des correspondants de Théodoret : des économes comme Abraham. Eulogius et Jean ; des prêtres surtout, comme Acace, Agapîus, Archibius, Basile, Cyrus, Euthalius, Jacques, Jean, René et Théodote. Ces personnages ne jouissaient pas d'une autorité comparable à celle des évêques ou même des abbés, et généralement ils sont totalement inconnus de nous. C’est à peine si, de temps à autre, la figure de l’un d’entre eux s’éclaire. Plus souvent ils restent pour nous très lointains, perdus dans la gri­ saille du temps. Nous aimerions cependant les voir s’animer et vivre devant nous, pouvoir les situer en un 1. Fi.emming, Ahten, p. 16, 4 ; Martin, Actes, p. 14, note a. 2. Après le premier concile d’Éphèse, le patriarche d’Antioche écrivit aux prêtres et archimandrites — de Constantinople semblet-il — Maxime, Jean et Thalassius {A.C.O., I, 4, p. 229) et, par ailleurs, en 451, un certain Jean, le même que le précédent ou quel­ que autre, signa une lettre des abbés de la capitale à l’empereur Marcien (Mansi, Vil, 75). S’agit-il dans les trois cas du même Jean ? 3. Gérontius serait-il l’abbé du même num, habitant la région de Constantinople et écrivant, avec plusieurs archimandrites à l’em­ pereur Marcien pour qu’on réunisse un concile et qu’on punisse l’assassin Barsumas, tenu pour responsable de la mort de Flavian (Mansi, Vil, 65 A) ? LES COKKESPO.IDASTS 11 lieu bien précis. Malheureusement presque toujours nous sommes condamnés à connaître seulement leur nom et 17. Cod. Juel., X, 22. 3. Ibid., X, 31. 62; XII, 58. 14. P. IV., Rcal-Encycl., IV, 1031 6». Cod. Theod., VIII, 5, 8. Λ’οί. Dign., I, n° 10. Mém. hist, eccl., XV, 300. A.C.O., II. 1. 2, p. 69. η» 4. 52 INTRODUCTION à Constantinople (ép. 45). Le questeur Domitien (ép. XL) était aussi un grand personnage de l’Etat. Dans la Notitia dignitatum le quaestor sacri palatii’figure en effet aussitôt après les trois préfets du prétoire et de la ville, les cinq maîtres de la milice, le praepositus sacri cubiculi et le magister officiorum '. Cc haut dignitaire préparait les lois, signait les rescrits, tenait à jour l’un des registres sur lesquels étaient inscrits les magistrats 1 2 ; c’est pour­ quoi Théodoret, écrivant à Domitien (ép. XL), lui recom­ mande de renvoyer en Euphratésie l’archonte Néon dont les contribuables eux-mêmes souhaitaient le retour. Domitien était questeur en 434-435, au temps où Taurus détenait la préfecture du prétoire34. Moins considérables que les dignitaires dont il a été parlé jusqu’ici, mais venant encore en bonne position parmi les grands fonctionnaires de l’Orient, sont les comtes Denys, dont Théodoret sollicite la clémence en faveur des contribuables de Cyr (ép. XVII), et Patrice à qui, vers 443, il recommande Celestiacus (ép. 34). Tous deux sont comtes d’Orient. Le comes Orientalis arrive au 28° rang dans la Notitia dignitatum *, immédiatement après les proconsuls d’Asie et d’Achaïe et avant les vicarii d’Asie et du Pont ; il n’est lui-même que le vicarius du préfet d’Orient pour le diocèse d’Orient, mais jouit, à l’intérieur de ce diocèse, des mêmes prérogatives que le préfet du prétoire ; il rend la justice, répartit les impôts, en assure la rentrée sous le contrôle du préfet dont il est en quelque sorte le fondé de pouvoir et, au sortir de sa charge, rend compte de sa gestion. Il n’est pas exclu que Ton doive identifier Patricius avec le fils du très magni­ fique et très glorieux Aspar à qui Théodoret envoyait son épître 139 : dans ce cas, ce correspondant de l’évêque de Cyr aurait été arien comme son père et serait mort assassiné avec lui sous l’empereur Léon dans les circons­ 1. 2. 3. 4. Aol. Dcgrn, I, n° 2-1 i. Cod. Jusi., I, 30. A.C.O., 1,4, p. 155. I, 28. LES CORRESPONDANTS 53 tances que l’on connaît ». Le titre de comte, si vague en lui-même, est aussi appliqué à Sporacius (ép. 97) et à Titus (ép. VI, XI). D’autres documents nous permettent heureusement de savoir que le premier était comte des domestiques lors du concile de Chalccdoinc, en 451 *, et avait l’année suivante la dignité de consul 3 ; vraisembla­ blement au moment où Théodoret lui écrit, en 448, il était déjà chef des gardes du corps et resta à ce poste jusqu’en 452. Titus avait occupé cc même poste bien avant, lui, dès 434-435, en un temps où il était aussi vicaire du maître des milices pour l'Orient, le très magni­ fique et très glorieux Dcnys *. C’est à l'entourage de Titus qu’appartient le θχ>μασ'.ώτατο; z«i λαμπρότατο; τριβοϋνος Eurycianus 5 qui a perdu sa fille et ù qui Théodoret envoie tout exprès une longue consolatio (ép. XLV1I) : s’il est au-dessus des simples spectabiles, il n’appartient pas, comme son maître, ù la classe des illustres. Tous les autres correspondants de l’évêque de Cyr sont des fonctionnaires secondaires. Quatre sont vraisem­ blablement des gouverneurs de provinces : Néon, Saluste, Néoptolèmc et Uranius. Les deux premiers, en qualité de gouverneurs de l’Euphratésienne, relevaient direc­ tement du comes Orientis et, par-dessus lui, du préfet d’Orient. Ces personnages n’appartiennent pas à la classe des illustres, mais à celle des clarissimi. Néon est un excellent fonctionnaire que l’évêque de Cyr loue d’exercer le pouvoir avec beaucoup d’intelligence et l'indulgence d’un père tout à la fois. Saluste, au moment où Théodoret lui envoie son épître 37, vient de recevoir le renouvel­ lement de son mandat en qualité de gouverneur de l’Euphratésienne. Sur Néoptolèmc, qui reçoit une lettre à l’occasion de la mort de sa femme, nous ne possédons d’autres renseignements que ceux que nous fournit la 1. 2. 3. 4. 5. Cf. supra, p. 48-49. A. C. Ο., II, 1. 2, p. 69. n” 5. Cod. Just., XII, 3, 2. P. IV., Real-Encycl., VI, A 2, 1592, n° 6. A.C. Ο., I, 4, p. 170. 54 INTRODUCTION lettre qui lui est adressée (ép. 18) ; rien ne nous dit s'il faut ou non (’identifier avec l’évêque du même nom dont il est question dans les Actes des conciles 1 ; si cela était, il faudrait alors supposer que Néoptolèmc, une fois veuf, avait quitté l’administration pour entrer dans les ordres. D’Uranius, gouverneur de l’île de Chypre, qui constituait l’une des quinze provinces que groupait le diocèse d’Orient, nous savons seulement par l’épîtrc qu’il reçoit (ép. 75) que si, comme beaucoup d’autres correspondants de Γévêque de Cyr. il était alors un incroyant, il se rap­ prochait du moins de la foi. Nous aurons terminé avec le chapitre des corres­ pondants masculins de Théodoret, quand nous aurons cité quelques lettres adressées soit à des destinataires dont le nom ne nous est pas parvenu soit à des person­ nages sur lesquels notre ignorance est totale. Nous avons trois lettres adressées aux magistrats de Zeugma, ville qui, comme chaque cité, avait ù sa tête des décurions formant une curie ou un sénat calqué exactement sur celui des grandes capitales. L’épîtrc 125 est adressée à Aphlonius, Théodorite, Nonnus, Scylacius, un second Aphtonius et Jean. On ne retrouve plus aucun de ces noms parmi les destinataires des lettres VIII et IX, cer­ tainement plus anciennes, qui, elles, sont adressées à Eulalius, Germanus et Proteus. Dans la catégorie des épîtres anonymes entrent les lettres 5 et 55 — deux billets écrits à l’occasion de fêtes et qui ne sont certai­ nement pas adressés à des membres du clergé puisque nous y retrouvons le vocable de « Ta Magnificence » dont l’emploi est courant lorsqu’il s’agit de laïcs et surtout de fonctionnaires —, la longue lettre 144 écrite pour des soldats, enfin les deux épîtres XXXI et XXXI II, la première pouvant avoir pour destinataire un sophiste tel qu'Isokasius ou Aërius, la seconde étant certainement adressée à un préfet du prétoire, dont il est impossible de déterminer le nom. 1. A. C. Ο., II, 1,2, p. 109 (345) n° 275. 11 w’agit <1· Néoptolèm·, évêque de Korna en Lycaonie. I.ES CORRESPONDANTS ÛÔ .Notre liste serait incomplète si nous ne disions un mot des rares correspondantes laïques de l’évêque de Cyr. Elles sont au nombre de quatre. Sur deux d’entre elles — Eugraphie (ép. 8, 69) et Thconilla (ép. 7) — notre igno­ rance est totale, leur nom ne se retrouvant pas ailleurs dans la correspondance de l’évêque de Cyr ni dans l’histoire du vc siècle. L’une et l’autre viennent de perdre leur époux lorsque Théodoret leur adresse une lettre de con­ solation. Toutefois le titre qu’il leur décerne (ή σή çqjwozperetat) permet de supposer qu'il s’agit dans les deux cas d’une grande dame. Nous ne sommes guère mieux renseignés sur Alexandra, à qui sont adressées les épîtres 14 et 100, mais, du moins, ici, une hypothèse est-elle possible. Il est hors de doute, tout d’abord, que, comme dans le cas précédent — et pour la meme raison — il s’agit d’une personne appartenant à la haute société : mais surtout, en rapprochant les lettres 12, à Irenée, et, 14, à Alexandra, on peut penser que le défunt de la première épître, le gendre d'Ircnéc, pourrait bien être le mari d’Alexandra ; nombre d’indices paraissent favo­ rables à cette hypothèse : d’abord, les deux lettres ont bien l’air d’être contemporaines, d’autre part, dans les deux cas, le défunt n’est pas un inconnu pour Théodoret, mais son ami *, enfin, en comparant les deux épîtres, on s’aperçoit que l’évêque de Cyr utilise dans l’une et l’autre les mêmes arguments, sinon les mêmes mots. Si cette accumulation d’indices suflit à rendre vraisemblable l’hy­ pothèse signalée plus haut, Alexandra se trouverait être la propre fille d’Irénée. Une seule des correspondantes laïques de Théodoret est illustre : c’est l’impératrice Pulchérie, sœur de Théodose et femme de Marcien, à qui il écrivit (ép. 43) au sujet des impôts de Cyr et dont il est aussi parlé ailleurs dans la correspondance (ép. 138, 139, 140). La carrière de cette princesse est trop connue pour qu’il soit nécessaire do la retracer ; il suffira de rap­ peler que Pulchérie était favorable aux Orientaux et que c’est à elle que Théodoret dut sa libération en 451. I. Êp. 12, P. G., 83, col. 1185 13. ép. 14, ibid., col. 1188 A. 56 INTRODUCTION puisque c’est elle qui, avec Marcien, fit cesser pour lui l’exil d’Apamée. Ill L’intérêt psychologique. Monument d’histoire, la correspondance de l’évêque de Cyr est aussi un document psychologique. Par la nature de ses attitudes dans les circonstances diverses où il se trouve placé, pur ses réactions en lace des évé­ nements et des hommes, Théodoret s’y révèle à chaque instant, et successivement, sous des perspectives nou­ velles. Si donc on peut dégager de ces lettres un tableau de la société du temps, on y trouve aussi tous les éléments d’une peinture de l’homme. Ce qui frappe le plus quand on les lit, c’est la prodi­ gieuse activité de celui qui les a écrites. Certes, maint passage, dont aucune raison ne permet de suspecter la sincérité, révèle que, s’il n’avait tenu qu’à lui, Théodoret eût choisi de poursuivre la vie pieuse et studieuse qu’il connut jusqu’en 423, date de son élévation à l’épiscopat. Il y dit son amour de la paix, y avoue avec simplicité I’clTort que lui coûte l’obligation où il est de s’acquitter de tous les devoirs de son ministère et laisse percer sou­ vent sa nostalgie de la vie monastique (ép. XVIII); une autre fois il ne cherche point à dissimuler que, s'il n’était retenu par la crainte de Dieu, c’est depuis long­ temps qu’il aurait quitté spontanément la charge qui pèse sur ses épaules (ép. 16) ; sans cesse les mêmes affir­ mations, ou d’autres semblables, tendant à accuser ce trait fondamental de sa personnalité, se rencontrent sous sa plume. Que de fois il nous parle des «aimables fruits de la tranquillité » (ép. 140), de son « plaisir à jouir d’une vie libre de soucis» (ép. 146), des «eaux calmes et lim­ pides » qui ont succédé à la dure tempête qui agitait jus­ qu’alors les églises (ép. 133). Et pourtant il est bien vrai que cet homme que l’action rebutait, une fois monté sur i.'iKTÉnftr psychologique 57 le siège de Cyr, s’est dépensé sans compter. Scs lettres sont là qui nous le prouvent. Si déjà sur le plan purement temporel on l’y voit s’acquitter avec conscience des tâches qui s’offrent à lui, aussi bien dans le domaine de l’urba­ nisme que dans celui de l’hygiène cl de la profession, il y apparaît également soucieux de ne point rester indif­ férent à la vie familiale et sociale de scs ouailles. Tantôt intervenant auprès du pouvoir central ou de l’adminis­ tration locale en faveur de ses compatriotes écrasés d’impôts (ép. 43, 23, /XVIII, 44, 45, 42, XVII, 46, 47), tantôt sollicitant l’envoi en Euphratésiennc d’un gouverneur particulièrement aimé de ses administrés (ép. XXXIX), il y apparaît comme le défenseur des intérêts communs de ses diocésains. Parmi toutes scs lettres, les lettres — si nombreuses — de recommandation, adressées aux destinataires les plus divers (ép. 29. 30, 31, 32, 33, 34, 35,36, 52,70, XX, XXIII), plus que d’autres peut-être, mettent en lumière l’une des formes essentielles de son activité charitable. Les lettres de Théodoret portent aussi le témoignage de son activité littéraire ; les œuvres dont elles nous ont transmis le souvenir, loin d’être jeux fri­ voles de littérateur, veulent être et sont bien de l’action, qu’il s’agisse de ses traités nombreux contre les différentes sectes hérétiques qui infestaient son diocèse, de la Curalio ou des Discours sur la Providence ; scs lettres sont ellesmêmes un outil au service de l’action, leur auteur ne cédant que rarement au plaisir d’écrire simplement un joli billet, et la plupart étant soit des écrits dogmatiques ou de morale, soit des défenses personnelles, soit des plai­ doyers en faveur des victimes du mensonge ou de l’in­ justice. Parmi toutes les formes de l’action il en est une que Théodoret pratique avec un zèle particulier, c’est la direction spirituelle (ép. 3,77, 78,110, il2, VIII, IX, XI11, XLII, 122). Apporter à des esprits mal informés ou trou­ blés par le doute les clartés qui leur font défaut, fortifier une volonté défaillante, proposer dans un cas difficile une solution conforme à la fois aux principes de la raison et aux lois de la morale, dicter la conduite à tenir dans des 58 INTRODUCTION circonstances precises, redresser des opinions erronées ou réprimander quand il y a eu faute, ranimer un zèle qui paraît s’éteindre, telles sont quelques-unes des tâches qui s’imposent à Théodoret dans ce rôle de directeur de conscience. 11 est remarquable que, même aux moments les plus tristes de sa carrière et jusque dans les heures les plus dramatiques, il ne cesse point de prodiguer à ceux qui sont dans la peine le réconfort à la fois de son autorité et de son affection : cela est le signe autant de sa force d’âme que de sa charité. A travers ces lettres de direction morale Théodoret se révèle toujours comme un guide à qui on savait faire appel dans les moments pénibles et qui, avec dévouement, aux uns apporte ce qu'il croit être la vérité, aux autres trace leur devoir, à d’autres fournit, des motifs de consolation. Mainte lettre aussi apporte le témoignage de la conscience qu’il mettait h l’accomplissement de scs fonctions ecclésiastiques (ép. 66, 67, 68, 81, 94, 142, 145), comme d'autres nous per­ mettent de mesurer la part considérable prise par l’évêque de Cvr aux disputes théologiques de son temps (ép. 16, 21, 82, 83, 104, 109, 121, 125, 130, 144, 145, 146).’ Au total, à travers la correspondance que nous lisons, Théodoret apparaît, tour à tour évêque bâtisseur, admi­ nistrateur scrupuleux de son diocèse, pasteur soucieux du bien des âmes et des corps, directeur de conscience, écrivain préoccupé avant tout d’efficacité, orateur qui se dépense sans compter, théologien pleinement engagé dans les disputes christologiques, soldat intrépide des doc­ trines qu’il croit vraies. Un sens aigu du devoir, un culte passionné de la vérité et de la justice, un grand amour des âmes sont les mobiles de son action. Il sc révèle aussi prêt, à dénoncer l’erreur qu’à démasquer le mensonge ou à mettre en garde contre les manœuvres hypocrites de certains ceux qui risquent de s’égarer ; s’il veut les aider à distinguer l’erreur de la vérité, en leur faisant mesurer l’importance des positions adoptées et des formules employées, il est. aussi préoccupé de redonner courage aux âmes pleines de bonnes inten­ tions mais qui, soit par faiblesse soit par ignorance, sont l’ 1NTÉRÉ Γ PSYCHOLOGIQL F. 59 prêtes à aller.grossir le parti de l'hérésie; il sait encore que son devoir est de consoler tous ceux qui sont dans la peine, de tendre la main aux indigents, de multiplier le bien-être autour de soi, d’exhorter à la vertu et de détourner du mal. Mais surtout, il lutte pour le triomphe de ce qu’il croit être la vérité. «Ce qu’il faut, écrit-il un jour (ép. 135), en s’adressant à un correspondant qui semble l’avoir trop oublié, ce n’est point plier son discours aux circons­ tances, mais toujours conserver droite la règle de la vérité ». On peut dire que cette sentence, qui implique la condamnation de tout opportunisme, apparaît à tra­ vers scs lettres comme la règle constante de son action. En effet, cet homme qui sut tenir tête à Cyrille d’Alexandrie et finit par avoir raison de Dioscore, ne péchait certainement pas par excès de souplesse. De l’op­ portuniste Théodoret n’a rien, ni l’habileté qui permet de manœuvrer entre les partis, ni le scepticisme qui interdit les engagements décisifs, ni non plus le souci exclusif de l’intérêt personnel, favorable à toutes les compro­ missions. A la souplesse de l’opportuniste il oppose la rigidité des principes, à son scepticisme facile l’adhésion entière à la cause qu’il croit juste, à son égoïsme la recherche des intérêts généraux de ΓÉglise et le bien des âmes. La passion de la vérité et de la justice, qu’il porte en lui, ne pouvait qu’engendrer une action à la fois cou­ rageuse et féconde : c’est elle qui est à l’origine des com­ bats souvent périlleux qu’il doit mener pour venir à bout des hérésies trop prospères dans son diocèse au moment où il en prit possession (ép. 81, 113) : c’est elle qui jus­ tifie les efforts multipliés par lesquels il essaye de lutter contre les mensonges de l’évêque délateur qui cherche par ses calomnies à nuire à la cause de scs malheureux com­ patriotes (ép. 42-47), elle qui le fait s’élever avec tant de force contre la doctrine qui tend à confondre en une seule les deux natures du Christ et reproduit ainsi de vieilles erreurs contre lesquelles autrefois déjà l’Église avait eu à lutter (ép. 143), et protester contre les interprétations arbitraires ou calomnieuses que certains donnent de son 60 INTRODUCTION enseignement (ép. 21, 104. 109), elle aussi qui explique qu’il juge utile, à certaines heures, de lancer dans toutes les directions des lettres destinées à rétablir l’exactitude des faits et à prévenir l'œuvre du mensonge qui pourrait avoir pour conséquence d’installer définitivement le mal dans les esprits (ép. 16, 112-119), elle qui le pousse, dans les semaines qui suivent sa déposition (août 449), à sol­ liciter de l’empereur, par l’intermédiaire de personnes influentes, le droit de se rendre en Occident (ép. 119} et à s’adresser au pape lui-même (ép. 113) pour obtenir l’au­ torisation d’aller plaider personnellement sa cause à Rome. Dans l’action elle-même, il manifeste des qualités pré­ cieuses : de la fermeté, un courage qui trouve souvent à s’employer, de la persévérance et de la ténacité, parfois de l’âpreté et de l’acharnement — car son humeur paci­ fique n'exclut pas une réelle vivacité de tempérament —, une ardeur qui, en certains cas, peut aller jusqu’à la passion — celle-ci ne lui permettant pas toujours de juger les hommes et les faits en toute objectivité —, et cependant aussi de la prudence et de la charité. L’aptitude à ressentir très vivement les émotions est une autre marque de sa personnalité. Car si cet homme qui a le goût de la solitude est néanmoins un admirable homme d’action, il est aussi une âme sensible. Qu’il s’agisse des malheurs d'autrui ou qu’il se trouve luimême dans la peine, l’évêque de Cyr manifeste dans tous les cas une âme qui, loin de rester indifférente devant les événements, est au contraire profondément affectée par eux. Et pourtant sa sensibilité ne dégénère jamais en sensiblerie : si son cœur s’émeut devant la souffrance, il ne montre point, de faiblesse, et si son âme s’assombrit au spectacle des tristesses de toutes sortes, elle ne se laisse cependant jamais aller au découragement. L’une des marques les plus originales de sa personnalité est cette alliance d’une grande capacité d’émotion et d’une indé­ niable force de caractère. Sa sensibilité ne se manifeste nulle part mieux que sur le terrain de l’amitié. Si par la faute de certains, il connaît t. J.NTÊRÈT PSYCHOLOGIQUE <’! parfois l’amertume do sa privation, il compte aussi quel­ ques amis très chers, dont certains lui resteront fidèles jusque dans les pires heures — un Anatole, un Lranius d'Emèse, d’autres encore - avec lesquels il entretient une correspondance qui demeure le signe de l’affection très forte qui l’unit, à eux et de la bienveillance que ceuxci lui témoignent en retour. C’est avec eux qu’il a des relations épistolaires pleines de simplicité, ne leur cachant rien, puisqu’ils sont dans le secret de son cœur, leur fai­ sant part de ses craintes et leur confiant ses espérances, en un mot, se comportant avec eux comme avec un autre lui-même. Cette ferveur dans l’amitié n’est pas l’un des moindres traits de sa personnalité. Autant que de son âme, la correspondance de Théo­ doret est révélatrice de son esprit. Elle témoigne tout d’abord du bénéfice que cet homme avait retiré de son contact avec les lettres profanes. Celles-ci non seulement avaient meublé son esprit de souvenirs dont on peut dire que les traces dans scs épîtres en relèvent encore le prix, mais aussi lui avaient permis d’acquérir une élégance de pensée et une délicatesse de style que l’on s’est tou­ jours plu à lui reconnaître ’. Les réminiscences de la lit­ térature classique ou de l’histoire s’offrent fréquemment à sa mémoire. Poètes et prosateurs, historiens, orateurs et philosophes lui fournissent tour à tour maintes cita­ tions. En effet, pas plus que les autres auteurs chrétiens, l’évêque de Cyr ne rejette ce qui, dans cette littérature 1. Garnjkh, Dissert. Il, De libris Theodoreti (P. G., 84, 254 D) est l'un de ceux qui ont le mieux traduit l'impression que donne la lecture de ces lettres : « Nihil hoc in genere scribendi perfectius : nam quae sunt epistolarum virtutes, brevitas, perspicuitas, ele­ gantia, urbanitas, modestia, observantia decori, et ingeniosa prudensque ac crudita simplicitas, in epistolis Thcodorcti admirabiliter ita elucent, ut scribentibus exemplo esse possint». Voir aussi Dupin, Nouvelle Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1702, t. IV, 2e partie, p. 277 : « Elles {les lettres) ont tous les carac­ tères qui peuvent rendre des lettres estimables : car elles sont courtes, simples, nettes, élégantes, civiles, agréables, pleines de feu, d’esprit et d’onction b. 62 INTHODUCTIO.N classique, lui semble pouvoir s’accommoder avec la foi chrétienne. Naturellement c’est dans les lettres à carac­ tère théologique que se manifeste le moins cette culture profane. Par contre, on peut s’attendre à ce que les sou­ venirs en soient nombreux surtout dans les épîtres adres­ sées à ceux de ses correspondants qui sont le plus capables, par leur formation ou leur qualité, d’en apprécier la valeur et d’en goûter le charme : un philosophe comme Palladius, ou des sophistes comme Aërius et fsokasius. Tantôt ccs citations sont de simples ornements, tantôt elles contiennent à clics seules tout un enseignement. Tour à tour Homère, Sophocle. Euripide, Aristophane, Démosthènc, Thucydide et des sages de la Grèce, comme Pitl.acos et Cléobule, en fournissent la matière. Outre une vaste culture classique, les lettres nous ré­ vèlent aussi les formes de la pensée de Théodoret et les tendances de son esprit : beaucoup de probité intellec­ tuelle, un souci constant de traiter avec logique et clarté les problèmes à résoudre, un indéniable bon sens, un grand équilibre, des dons certains d’exposition et de dis­ cussion. Si le goût évident qu’il a pour les lieux communs et pour l’usage d’un style naturellement sententieux fait apparaître sa correspondance — meme quand on a reconnu ce que la tradition peut y réclamer — plutôt comme la dépositaire de la sagesse des nations que comme l’œuvre d’un esprit, vraiment créateur, par contre cette même correspondance met à chaque instant en lumière la vigueur de son intelligence. On verra, dans les lettres dogmatiques ou de direction morale, comment, posant toujours avec netteté le problème qu’il s’agit de résoudre, formulant lui-même fortement l’objection et cernant les difficultés, l’évêque démonte habilement le mécanisme des raisonnements de l’adversaire pour examiner suc­ cessivement les divers aspects de la thèse. Ce serait cependant une erreur de croire que sa logique reste purement intellectuelle, froide et sèche : telle lettre, au lieu d’être le développement monotone d’une argumen­ tation, a quelque chose de dramatique qui entraîne, les clartés de la raison se combinant toujours avec les élans l’intérêt psychologique 63 de la foi. Un autre trait, de son esprit est la mesure, qui se manifeste autant par la nature de scs positions doc­ trinales que par les solutions qu’il propose aux problèmes de morale pratique qu’on lui soumet. Son intelligence est aussi concrète, comme le prouve son souci constant de faire appel à l’observation de ceux qu’il se propose d’éclairer, et d’appuyer le raisonnement sur l’expérience. A ces qualités de méthode s’ajoutent des qualités de finesse indiscutables. Son esprit avait retiré de la culture, en dehors de connaissances nombreuses, une urbanité dont ses lettres sont pleines. 11 en est toutefois qui la manifestent plus que d’autres : ce sont celles dans les­ quelles, toute préoccupation théologique étant absente, il lui est facile de faire preuve de cet enjouement qui est l’un des traits essentiels de sa manière : parfois de simples billets d'amitié, parfois des lettres de remerciement ou de félicitations (ép. 13, XXXVI). On peut alors parler d’atticisme : un atticisme qui ne va pas sans s’accom­ pagner de temps à autre de quelque préciosité, défaut sans doute plus traditionnel que propre à Théodoret et qui apparaît surtout dans les épîtres adressées à des cor­ respondants que l’évêque sait susceptibles d’être sensibles aux grâces recherchées du langage (ép. VII, X, XXVH). Car l’influence de la rhétorique, dont les traditions étaient encore si fortes au vc siècle dans la partie byzan­ tine de l’empire, s’y révèle parfois chez lui considérable. Une étude des formes extérieures de la composition et du style dans les lettres de Théodoret prouve que l’évêque de Cyr n’avait point échappé aux lois qui régissaient alors le genre épistolairc x. Grégoire de Nazianze, au ivc siècle, les avait résumées dans sa fameuse lettre à Nicobulc ’, et la lecture de toutes les correspondances de ce temps, même de celles des Pères les plus illustres, montre 1. Sur ce sujet voir l’article, déjà cité, de M. Wagner : A Chapter in Byzantine Epistolography, The Letters of Theodorei of Cyrus, dans Dumbarton Oaks Papers, iv, Harvard University Press, Cambridge, Massachussets, 1948, p. 119-181. 2. P. 6’.. 37, 106. 64 INTRODUCTIO* que leurs auteurs, loin de faire effort pour s'en affranchir, avaient plaisir à les utiliser. Aussi n’y a-t-il point lieu de s’étonner que l’on trouve dans certaines des lettres de l’évêque de Cyr tant de raffinement de style, tant de formules qui nous paraissent conventionnelles, parfois trop d’hyperbole dans le compliment. Que l’on retrouve là une grande part de l’héritage traditionnel n’est pas douteux. Cela ne doit cependant pas nous amener à penser que l’cvôque de Cyr s’est livré dans scs lettres à un pur exercice d’école ; bien plutôt, soyons agréablement surpris de voir comment il a su, dans un moule tout fait, exprimer cependant les grands traits de sa personnalité, et soyons sensibles à la franchise et à la fermeté de cette correspondance qui nous révèle un homme à qui les néces­ sités littéraires de l’épître n’ont guère fait oublier les droits sacrés de la vérité. Enfin, appliquer, comme il le fait assez souvent, des épithètes apparemment lauda­ tives à ceux-là même dont on sait qu’ils sont ses adver­ saires ou des hommes dont il entreprend précisément de stigmatiser la conduite — à charge pour le lecteur d'en retourner le sens pour découvrir l’intention véri­ table — c’est user d’un procédé (pii est assurément la marque d’un esprit qui savait être caustique à ses heures (ép. 46, 77, 146). Mais le trait qui domine en lui, c’est la piété. Profon­ dément conscient de sa misère et de l’insignifiance de ses mérites, connaissant plus que quiconque le sens chrétien de la souffrance qui, fruit du péché, est signe de la jus­ tice divine, souvent marque d'une élection et, dans tous les cas, instrument possible de sanctification, il est plein de gratitude et d’amour pour Celui qui nous offre ainsi par sa providence le moyen de notre rachat ; il croit de tout son cœur à la grandeur de la prière, condition néces­ saire pour obtenir de Dieu les grâces dont l’homme a besoin, en particulier la force pour ne point faiblir devant les épreuves et pour demeurer fidèle à toutes les exigences de la foi et de la morale ; il savoure la joie des émotions religieuses, pratique le véritable esprit de pauvreté, allant jusqu’à se dépouiller de ses biens, préfère à une L INTÉRÊT PSYCHOLOGIQUE 65 gloire acquise au prix de compromissions, le dénuement dans la fidélité à une foi enseignée par l’Écriture et for­ tifiée par la tradition, enfin reste profondément attaché à l’unité de l'Eglisc, corps du Christ, qu’il aime d’un amour filial et dont les dissensions lui causent une vive douleur : ainsi nous apparaît-il, en définitive, riche de la vraie piété. Cette piété, qui a modelé son âme et informé son action, n’a rien d’un sentimentalisme diffus et mystique. Imprégné, en effet, de culture biblique, connaissant mieux que quiconque les textes sacrés, il voit dans ceux-ci une nourriture et un instrument irremplaçable de formation personnelle et de direction morale. Persuadé que ΓEcri­ ture répond à tout et qu’elle est capable aussi bien d’é­ clairer le théologien que d’informer la conduite de chacun, c’est à elle qu’il se réfère sans cesse. C’est par elle qu’il tranche les cas de conscience, les siens comme ceux des autres, dissipe le doute dans les esprits, dicte à chacun scs devoirs. Aussi n’est-il pas exagéré de dire qu’il ne se borne pas à utiliser l’Écriture. mais qu’il en vit réellement. Du bénéfice qu’il en retire il prolonge les effets par une référence fréquente aux leçons de la Tradition, en qui il voit la gardienne de l’orthodoxie et la plus sûre garantie contre les déviations de l’erreur. Son attitude devant elle est donc de soumission, mais d’une soumission qui n’est jamais synonyme d’aveuglement, et. l’usage qu’il en fait reste dans tous les cas clairvoyant. Par là il prouve que l’esprit d’obéissance peut aller de pair avec la liberté de l’intelligence. En somme, un esprit bien fait, avec des qualités de logique et de méthode, d’équilibre et de pondération, à quoi s’ajoutent, au moral, un sens aigu des responsa­ bilités, un cœur généreux servi par une exquise sensibi­ lité et largement ouvert à toutes les misères matérielles et morales, une fine délicatesse, enfin et surtout une piété profonde, tels sont quelques-uns des traits essentiels que nous découvrons chez Théodoret, en lisant sa cor­ respondance. L'impression dernière qui demeure, est celle d’une personnalité qui, en rien exceptionnelle, n’a cependant pas manqué d’une réelle grandeur, la grandeur Correspondance I. 5 66 t.XTRODL'GllON de ceux qui ne niellent leur ambition qu’à servir avec toute leur âme la cause qu’ils se sont donné pour mission de défendre. Enfin cet le correspondance nous révèle que Théodoret fut, en son temps, dans le diocèse d’Antioche et dans l’Orient en général, une autorité incontestable. Sollicité sans cesse — non pas seulement par des petits, mais aussi par quelques-uns des membres les plus éminents de l’épis­ copat — de faire connaître la doctrine à laquelle il faut croire, il est encore amené à traiter des questions les plus diverses : des problèmes de pure théologie, mais aussi des problèmes d’ordre moral. Le nombre même et la diversité de ses correspondants, leur qualité et la nature des sujets traités témoignent qu’il dut être pendant tout le temps qu’il gouverna le diocèse de Cyr et, pour beau­ coup, pendant les heures mêmes où il en fut écarté par l’exil, l’une des personnalités les plus considérables de Γ Église d’Orienl. IV Note sur la présente édition. Lu seul manuscrit nous a transmis le texte des lettres contenues dans ce premier volume : le Codex Palmensis 706 (saec. XJ-XII), découvert en 1881 par Sakkélion au monastère de saint Jean l’Evangéliste, à Patmos. C’est un in-quarto, en papier épais et jauni, contenant 366 folios non numérotés, incomplet au début et à la fin. Ce manuscrit ne contient que des lettres de philosophes et de quelques grands personnages ayant tous vécu entre le ivc et le xic siècle. Les lettres de l’évêque de Cyr, qui occupent la troisième place, viennent immédiatement après une série de lettres «l’Alexandre, métropolitain de Nicéc au xe siècle, et précèdent une série de lettres appar­ tenant à Grégoire de Nysse. Le copiste les a intitulées : Lettres du très bienheureux Théodoret évêque de Cyr, et, après la dernière, a ajouté : Fin des lettres de Théodoret NOTE SUR LA PRÉSENTE ÉDITION 67 évêque de Cyr. Le texte de ces lettres occupe 27 feuillets, (fol. J. .14v-140'), chacun de ceux-ci contenant 24 lignes, sauf deux qui en comptent 25 *. La XXXI1 et la XXXIII lettres sont incomplètes: il manque la fin de la première et le commencement de la seconde, par suite de la chute d’une feuille dans le manuscrit La lecture que nous avons faite personnellement du manuscrit, d’après une reproduction photographique établie par ΓInstitut de Recherche et d’Histoire des Textes, nous a permis de constater que ce manuscrit, déjà en mauvais état lorsque Sakkélion le lut pour la première fois, est encore plus abîmé aujourd’hui : en plus d’un passage, des mots que Sakkélion pouvait lire encore parfaitement sont devenus partiellement illi­ sibles ; dans ce cas c’est naturellement la lecture de Sakkélion qui doit faire autorité De ces lettres il n’existait jusqu’ici qu’une seule édi­ tion, celle de Sakkélion, parue en 1885 3, et il n’y avait aucune traduction. L’édition de Sakkélion a eu pour principal mérite d'augmenter sensiblement le nombre des lettres connues de Théodoret. Elle donne le texte de 48 épîtres sur les 52 que contient effectiveinent le manuscrit, Sakkélion n’ayant pas jugé utile de publier quatre d’entre elles - les épîtres XXI, XXIV, XXV et XXVI — cor­ respondant respectivement aux épîtres 23, 19, 20 et 22 de Aligne * : les quelques leçons nouvelles que le ma­ nuscrit de Patmos fournit sur ces quatre épîtres se trouvent rejetées à la lin du volume Une fâcheuse erreur lui a fait publier la lettre XVI, adressée au patrice 1. Ce sont les folios 131r et 132v. 2. Sur le manuscrit voir Joli. Sakkélion, ΙΙατμιαζή βιβλϊοβηζή, Athènes, 1890, p. 274, et l’article du même dons ΆΟηναϊον, t. IX, p. 285. 3. Cf. supra, p. 9, noie 3. Voir sur cotte édition, L. Dccuesne, Présentation de l’édition Sakkélion, dans Bulletin Critique, 1885, t. VI, p. 128-129. 4. P. G., 83, col. 1204, 1197. 5. P. 4G. 68 INTRODUCTION Nomus, qui est la même que la 58e de la Patrologie *. C’est donc au total 47 lettres inédites, et non 52, que nous a vaines la découverte de ce manuscrit, avec, pour cinq autres, quelques leçons nouvelles. Λ notre tour, nous avons cru bon de réserver pour l’édition de la Collectio Sirmondiatui les cinq épîtres qui existent à la fois dans les deux collections, nous bornant à les signaler ici à leur place. D’autre part, nous avons jugé utile de garder pour toutes la numérotation du manuscrit, en signalant seu­ lement entre parenthèses celle de Sakkélion : de là une double numérotation à partir de la lettre XXII. Il con­ viendra de se souvenir que les lettres citées dans les réfé­ rences l’ont toujours été en fonction de notre édition. Afin de faciliter le recours toujours possible à la repro­ duction photographique sur laquelle nous avons établi notre texte, nous avons marqué d’un trait vertical à l’intérieur du texte les incipit des folios. L’établissement du texte de notre édition aurait dû en principe être facilité par l’existence d’un manuscrit unique. Deux sortes de difficultés sont venues cependant compliquer notre lâche. D’une part, nous l’avons dit, les dégâts causés par le temps sont tels qu’on sc trouve assez souvent en présence d’un mot soit mutilé, soit entièrement disparu. D’autre part, malgré le soin visible apporté par le copiste à la rédaction du manuscrit, il apparaît que son attention n’a pas été dans tous les cas à l'abri d’une défaillance ; si rares qu’aient été ses inad­ vertances, elles ne laissent pas d’accroître les difficultés. Aussi Sakkélion, lorsqu’il voulut établir son édition, fut-il obligé tantôt de rétablir des lettres détruites par les vers, tantôt de faire une conjecture sur un passage manifes­ tement ou vraisemblablement corrompu. Il faut cepen­ dant lui savoir gré d’avoir fourni un texte généralement satisfaisant. Est-ce à dire que ce texte n’est susceptible d’aucune amélioration ? En fait, si estimable qu’elle soit, cette édition n’est pas sans défauts. Tout d’abord, elle sc trouve 1. P. G., 83, col. 1229. NOTE SUR LA PRÉSENTE ÉDITION 69 déparée par des erreurs assez nombreuses : fautes d ac­ cent, de ponctuation et même d’orthographe ; si cer­ taines sont signalées à la fin de l’ouvrage (p. 46), d’autres ne le sont pas, qu’il nous a été facile de relever. En second lieu, la lecture personnelle que nous avons faite du manuscrit nous a permis de constater que la lecture qui en avait été faite avant nous était en certains cas fautive : telle leçon proposée par Sakkélion fait difficulté sim­ plement parce qu’elle est infidèle à celle du manuscrit qui, lu correctement, est pleinement intelligible. Enfin il s’en faut que toutes les conjectures faites par Sakkélion soient satisfaisantes : aussi n’est-il pas étonnant que des corrections aient été depuis longtemps proposées à son texte *. Ces corrections sont de nature très diverse : les unes portent sur la syntaxe, d’autres sur l’ordre des mots, quelques-unes sur la ponctuation, plusieurs sur l’orthographe. Elles ne sont pas toutes de même valeur. Parmi elles les unes nous ont paru devoir être retenues, d’autres nous ont semblé ou sans utilité véritable ou pro­ poser un texte qui ne vaut guère mieux que celui qu’elles prétendent améliorer ; l’une d’elles même ne s’explique que parce que, visiblement, elle a été faite sans recours au manuscrit 1 2. La plus grande prudence s’impose donc. Plus d’une fois cependant la lecture du manuscrit jus­ tifie les corrections proposées : ainsi dans l’épître XLVII 1. Dans deux études : l'une de B. Georgia des, dans Έχχλη«ι«στιζη ΆληΟίΐα du 15 juin (p. 111-123) et. du 30 juin 1885 (p. 161-176), l'autre de P. N. Papageorgiou, Zu Theodorefos und Georgios Burtzes, dans la Byzantinische Zeitschrift, I. II, 1893, p. 585-590. Ces deux études sont signalées par Bardexhewwer, Gcschidite, der altkirchlichen Lilcratur, Fribourg-cn-Br., 1924-1932, t. IV, p. 247. I.a première comporte, outre une série . cil., p. 587) propose de corriger eu άαφοτίρου;, alors que la simple lecture du manuscrit prouve que άρφοτίρα; est la bonne leçon, à condition de ne pas omettre, comme l’a fait Sakkélion, les mot» τχς άγγίλίβς auxquels sc rapporte précisément άμφοτίρας. 70 INTRODUCTION (Sakk., XLIII, p. 37,1. 5) où à άπαντα; proposé par Sakkél­ ion, Papageorgiou {op. cil.. p. 588) substitue άπαντα. qui est en effet la forme du manuscrit. Toutes les corrections admises par nous sont mentionnées dans l’apparat cri­ tique et. le plus souvent, justifiées dans les notes du commentaire. On verra que. si ingénieuses qu’elles soient, ces corrections ne réussissent pas toujours à résoudre entièrement les diflicullés. Il est même des cas où, avec ou sans correction, le texte nous est apparu inintelligible. Ces cas sont heureusement peu nombreux. En ce qui concerne la rédaction même de l’apparat critique voici les principes que nous avons cru devoir suivre. D’une part, nous donnons le plus souvent du côté du femme tous les lieux où il est atteste. D’autre part, lorsque, pour des raisons particulières, le femme est. immé­ diatement suivi des deux points, cela signifie qu’il est attesté par tout ce qui n’est pas de l'autre côté. Ainsi ήμών : ύαών P (ép. XVI1. p. 89,1. 6) veut dire que la leçon ù;j.(7>v, qui est celle du manuscrit, a été corrigée eu ήν.ών par Sakkélion et adoptée par tous les autres correcteurs, leçon que nous avons rious-même retenue. Lorsqu'il s'agit d'un passage vraisemblablement ou manifestement cor­ rompu, nous n’avons pas cru, dans tous les cas, devoir mentionner toutes les conjectures auxquelles ce passage a donné lieu, mais seulement celles qui paraissent le plus susceptibles de fournir une solution satisfaisante. Les rares fois où nous nous sommes cru en droit de risquer personnellement une conjecture sur le texte, nous n’avons pas omis de le mentionner. Enfin notre principal souci a etc d’alléger notre apparat de toute vaine lourdeur ainsi que de tout détail sans intérêt véritable. Le manuscrit, unique, Patinensis 70G (saec. Xl-XII), sur lequel est établie la présente édition, est désigné par la lettre P. Le fait qu’il n’existait jusqu’ici aucune traduction des lettres contenues dans le Codex Patmensis a tantôt sim­ plifié et tantôt compliqué notre Lâche. N’étant sollicité par aucune interprétation antérieure, nous avons pu aborder le texte en toute liberté d'esprit : mais, d’autre part, nous nous sommes trouve plus d’une fois en pré- NOTK SUR LA PRESENTE ÉDITION 71 scnce de difficultés dont rien ne nous facilitait la solution; ces difficultés ont concerné tantôt l’intelligence même du texte, tantôt son interprétation. Dans tous les cas notre souci a été de donner de ces lettres une traduction à la fois claire et exacte *. 1. .1 M. Marcel Rickard, professeur aux Facultés catholiques de Lille, qui nous a toujours témoigné la plus exquise obligeance, nous ne saurions assez dire ici (oui ce que nous lui devons. Notre reconnais­ sance va aussi à M. François Villeneuve, professeur honoraire de Γ Université de Montpellier, qui a bien voulu accepter de lire notre manuscrit cl nous faire profiler des ressources de sa science et de son goût. Notre gratitude va enfin tout particulièrement au II. P. Canivet, notre réviseur, qui s'est acquitté de sa tâche avec, une conscience et une minutie auxquelles nous tenons à rendre hommage. Nous les remercions tous de nous avoir aidé à rendre le présent ouvrage moins imparfait. TEXTE ET TRADUCTION ΤΟΥ ΜΑΚΑΡΙΌΤΑΤΟΥ ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΟΥ ΕΠΙ ΣΤΟΑΑΙ I. ΒΑΣΙΛΕΙΟ ΕΠΙΣΚΟΠΉ ΙΣΑΥΡΙΑΣ. Πολλάς τή σή θεοσεβεία πέμπων έταστολάς ύλίγας κομΐ- *114 £σμαι· τήν αιτίαν δέ άγνοώ * οκνώ γάρ έγκαλέσαι ραστώνην. ’Εγώ μέντοι δι’ έκάστου των ένθένδε πρδς ύμας άπαιρόντων έπιστέλλειν σπουδάζω, ζημίαν ηγούμενος την τοιαύτην ( σιγήν, καί τών τής άγάπης καρπών τόν άξιέραστον συλλέγειν I 10 έφιέμενος πλούτον. Τεκμηριοι δέ μου τήν γνώμην καί τάδε I τά γράμματα * ού γάρ δεξάμενος επιστολήν τής σής δσιότητος,Ι 115“’ ôià τοΟ θεοφιλέστατου Παύλου τοΟ επισκόπου καί γράψω καί τήν φιλτάτην έμοί περιπτύσσομαι κεφαλήν, καί παρακαλώ έν μέν τοίς γράμμασιν των ϊσων τυγχάνειν, έν δέ ταις προσευ15 χαις των μειζόνων. Μεγάλα γάρ κεροαίνειν μεγαλαυχώ τών | ύμετέρων μεταλαγχάνων εύχών. 5 II. ΕΥΣΕΒΙΟ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΓΚΥΡΑΣ. ’Αψευδής &ρα τοΟ ΘεοΟ καί Σωτήρος ημών ή ύπόσχεσις. Ύπέσχετο δέ εϊς &πασαν χυΟήσεσθαι τήν οικουμένην τήν , 11-12 όύΐότητο;» δία... έπ.σζό.του ζα: sic inlerp. Georgiades : όσιό- i τητος &â... έ-ιοζόπον, ζσ P Sakk. |j Ιι γρήχμχτ:·/ Sakk. : - σι P. I ' 1. L’épître uc parait pas anterieure ίι 435. 2. Nous connaissons plusieurs évêques du nom Ρ Sakk. || οσα recle, ut videtur, Georgiades : ώ; P. LETTRES VIII, IX 81 parce qu’ils ont vécu jusqu’ici dans la superstition. Me­ surez donc la gravité de cette extravagance : les impies ayant institué ces coutumes et les ayant accommodées avec les lois divines, aucun excès d’impiété n’arrêtera désormais les chrétiens. J’exhorte donc votre Intelli­ gence à redouter le Législateur, à craindre le juste juge, à ne pas devenir un exemple mauvais pour autrui, à ne pas ouvrir aux voluptueux la porte du crime, à ne pas préférer le plaisir au devoir. Car vous trouverez, vous, des gendres dignes de votre alliance, et vous, des jeunes filles susceptibles d’orner vos couches, au lieu de les emplir de souillure. Il ne manquait ni d’hommes ni de femmes pour que vous puissiez avancer le prétexte de leur rareté en guise de défense : vous n’avez même pas, pour vous justifier, une excuse de cc genre. De quels yeux regar­ derez-vous le ciel ? Par quelles paroles demanderez-vous au Législateur ainsi outragé de rendre votre union féconde ? Pesez bien en vous-mêmes ces pensées et d’autres semblables, recevez ce conseil comme venant d’un père, et puis, mettez fin à cette mauvaise entreprise, honorez le mariage en observant ses lois, ménagez-vous le salut par votre obéissance, et, à nous, qui vous aurons con­ seillé, un motif de joie. IX. Aux .mêmes *. Ceux qui reçoivent un héritage de leur père ne se con­ tentent pas des biens qu’ils ont reçus, mais mettent leur zèle à les accroître. Ce même zèle doit être employé aux choses spirituelles et il faut multiplier à l’infini la piété des ancêtres et leur générosité <1 l’égard des pauvres. Pour ma part, j’exhorte votre Noblesse à accorder aujourd'hui à la sainte Eglise de Dieu tous les biens que votre père vous a laissés et à maintenir impérissable son souvenir. 1. Voir ép. VIII, note 2. 82 ΘΕΟ-IQPHTOY Ε111ΣΤΟΛΑΙ Τούτο δέ καί τοίς άλλοις κτήμασι προξενήσει τήν εύλογίαν. Σκοπήσατε δέ, ώςεϊ τις τδ άπαξ άφιερωθέν Θεφ καί άνάθημα γεγενημένου ύφέλοιτο, ίε.ροουλΐα τδ πράγμα σ[α φ[ως , Κ«1 119’ κατηγόρων ού χρήζει. ΌμολογοΟσι γάρτοΟθ' ούτως οΐ τολμών5 τες, ύπδ τοΟ συυειδότος Αναγκαζόμενοι. ‘Υμάς δέ μή γένοιτο τοΰ8’ ύπομειναί ποτέ, άλλ’ ειη τάς προγονικός εύλογίας διπλασιάζειν, καί δίπλα άνθ' άπλων προσφέρειν τά δώρα τθ> Θεώ. X. ΑΕΡΙΩ ΣΟΦΙΣΤΗ. Αδικείς, ω όριστε, μηδ' ’όσον Ακροις δακτύλοις, τό δή λεγόμενον, τής σής ή μάς παιδεύσεως άπογεύων, άλλα περιορώυ διψώντας, καί τάς των λόγων κρυπτών πηγάς· καί δέον τοις αγνοοΟσι προτιθέναι τά νάματα, ούδέ τούς γνωρίμους τούτων έδς άπολαύειν. Καί μήν δ πλοΟτος κρυπτόμενος άχρησ­ 15 τός έστι τοίς κεκτημένοις, φαινόμενος δέ λαμπρούς τούτους άποψαίνει καί περιβλέπτους. Φασί δέ καί τά φρέατα μή έξαντλόυμενα άποκναίειν τούς χρωμένους, εξαντλούμενα δέ ήδίω καί καθαρότερα παρέχειν τά νάματα. "Ιδιον δέ καί τής τέχνης, ήν τοίς νέοις προσφέρεις, ούχ ή ΠυΘαγόρου σιγή, Αλλά στω20 μυλία καί λόγοι χειμάρρου δίκην φερόμενοι. Εί δέ σιγάς πρδς μόνους ήμδς, είπέ καί τής σιγής τήν αιτίαν, ϊν' έλέγξωμεν ού δικαίως σιγωντα. 10 3-4 verba τό πράγμα.. κατηγόρων laborare videntur, alii aliter correxerunt σ/ζ,ρ!ίόί supp. Sakk., <|iie>n secutus est Georgiades : Papageorgiou |l 3 πράγμα σα«ώς, zi: sic interp. Sakk. Georgiades : πράγμα ■ βαφ’γάο καί Papageorgiou J 4 κατηγόρων Georgiades : κτητόρων P | 6 ύπομείναϊ ποτί Sakk. ; —μ,'ΐναι r.ozï P |f 7 διπλά Sakk. : — πλά P. 1. Date de l’épîtrc : inconnue. 2. Zenobius, I, Gl, dans Corpus paramiograph. gr. (cd. Lgvtsch et Scunkioewin). 3. Allusion au précepte du secret en vigueur chez, les pythago­ riciens. La Lettre de Lysis, pythagoricien du ve siècle, à Hipparque, un de ses coreligionnaires dont plusieurs versions nous ont été conservées — nous en laisse entrevoir l’explication ; la société· LETTRES IX, X δ2 Cela attirera aussi sur vos autres biens la bénédiction divine. Considérez, d’autre part, que si quelqu’un vient à voler l’offrande consacrée une fois pour toutes à Dieu, il commet manifestement un vol sacrilège, qui ne demande même pas d'accusateurs, car ceux qui ont cette audace sont contraints par leur conscience de reconnaître qu’il en est ainsi. Pour vous, puissiez-vous ne jamais connaître ce sort et puissiez-vous, au contraire, doubler la générosité de vos pères et offrir à Dieu deux fois plus de présents ! X. Au sophiste Aerius *. C’est nous faire du tort, mon excellent ami, que de ne pas nous laisser goûter à la science « même du bout des doigts», comme dit le proverbe 8, mais de rester indif­ férent devant notre soif et de nous cacher les sources du beau langage : alors que tu devrais offrir les flots do ta parole à ceux qui ne te connaissent pas, à tes amis euxmêmes tu ne permets pas d’en bénéficier. Pourtant la richesse qui reste cachée est sans utilité pour ceux qui la possèdent, tandis que, si on la voit, elle leur donne de l’éclat et de la célébrité. De même, dit-on, les puits dont on ne tire pas d’eau fatiguent ceux qui y boivent, ceux d’où l’on en tire fournissent une boisson plus agréable et plus pure. Ce qui caractérise Part que tu dispenses à la jeunesse, ce n’est pas le silence de Pythagore 3, mais la faconde et des flots de parole emportés à la manière d’un torrent. Ou alors, si tu ne restes silencieux qu’à notre égard, dis-nous donc la raison de ce silence afin que nous puissions te convaincre que tu as tort de demeurer silencieux. pythagoricienne étant, plus encore qu’une école, une confrérie, défense était faite à ses membres d'en divulguer les doctrines. Sur ce point, voir en particulier : A. Delat-ie, Elude sur la littérature pythagoricienne, Paris, Champion, 1915, p. 98 et suiv. F 83 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑΙ XI. TITQ ΚΟΜΗΤΙ. Πολλούς μέν εχει πολεμίους τδ δίκαιον· ή γάρ άντίπαλος άδικία τούς οικείους δπλίζει κατά τούτου τροφίμους, ήττδται δέ δμως καί πολλούς έχουσα τούς ύπηκόους, τών τής δικαιο5 σύνης εραστών προθύμως ύπέρ αύτής | ëv 8]λούντων καί £8στα 1 σκεδ αννύν]των τούς άντιπάλους. Εις δέ τών οΰτω λαμπρώς άγωνιζομένων ύπάρχεις, ώ άριστε, καί τούτου μάρτυρες οΐ τών παυτοδαπώντής άδικίας μηχανημάτων διά τής σής άπαλλαγέντες έπικουρίας. Ούτως άριστεΟσαι καί νυν τήν μεγάλο­ ι 0 πρέπειάν σου παρακαλώ, καί τώ κυρίω Παλλαδίω τώ φιλοσοφώ έπαμΟναι σπουδαίος, ύπδ βαρβάρων τινών, ώς φησιν, άδικουμένω· συκοφαντίαις γάρ βάλλοντες τδν εις βοήθειαν αύτώ δοθέντα στρατιώτην, άγώγιμον είς έκείνο τδ δικαστηρίου γενέσΒαι παρεσκεύασαν. ΈνταΟθα τών άκλινών ύμών ζυγών 15 καί τής άοεκάστου ψήφου δεόμεθα, Υνα τδν μέν πάσης αίδοΟς άξιώτατον φιλόσοφον τυχείν τών δικαίων καλεύσητε, xty δέ ουκοφανταυμένω στρατιώτη θάρσος παράσχητε, <5πως τά γεγενημένα διόάξας, ψευδή δείξη τήν τολμηθεΐσαν κατηγο­ ρίαν. 20 XII. ΠΑΛΛΑΔΙΟ ΦΙΛΟΣΟΦΩ. Ούκ άπεικότως, ώ άριστε, τήν πικράν ταύτην και ανιαρόν δυσχεραίνεις ζωήν· πολλών γάρ καί παντοδαπών πλήρης δ βίος κακών, δλίγοι δε λίαν εϊσίν αρετής φροντισται καί φιλο­ σοφίας έρασταί· τδ δέ πλειστον τοΟ γένους τήν άκοσμίαν ήγά~ 25 πησεν, ούχ ήκιστα δέ δ παρών καιρδς φοράν ήνεγκε πονηρών 5 ά[ΰ’·λ<>ύ·ζτων Sakk. Il 0 οχίδ[αν·?ύν]π·>ν Sakk. || 7 «pisre, xat sic inlerp. Georgiadcs : «ριστε * x«i Sakk. 1. Rien ne permet de situer cette épître dans la carrière de Thécdorct. 2. Sans doute le philosophe fort éprouvé il qui est adressée l'épître suivante. Nous ne savons rien de l'affaire à laquelle il est fait ici allusion. LETTRES XI, XI! XL \u comte 83 Titus1. Nombreux sont les ennemis de la justice, car l’injus­ tice, son adversaire, arme contre elle ses fds, mais clic n’en est pas moins vaincue, malgré le nombre de ses sujets dociles, tant ceux qui sont épris de la justice luttent pour elle avec ardeur et dispersent sans aucune peine leurs ennemis. Tu es, excellent ami. l’un de ceux qui mènent ce brillant combat, comme en témoignent ceux que ton aide a délivrés des machinations diverses de l’injustice. C’est à remporter une semblable victoire qu’aujourd’hui encore j’exhorte ta Magnificence, en mettant ton zèle à défendre le seigneur et philosophe Palladius 3, victime, dit-il, de quelques barbares : frappant, en effet, de leurs calomnies le soldat qui avait, été mis à sa dispo­ sition pour l’assister, ils l’ont fait comparaître devant votre tribunal. C’est ici que nous avons besoin do votre équité et de l’intégrité de votre sentence pour que vous ordonniez que ce philosophe si digne de respect obtienne justice et que vous rendiez confiance au soldat calomnié, afin que, faisant savoir ce qui s’est passé, il puisse faire éclater le mensonge de l’accusation qu’on a osé lancer. XII. Au philosophe Palladius 3. 11 est naturel, mon excellent ami, que tu aies de la peine à supporter l’amertume et. les ennuis de cette vie : l’existence, en effet, est pleine de mille maux de toutes sortes, et bien peu sont soucieux de vertu et épris de phi­ losophie ; cependant, si presque toujours les hommes ont. aimé la licence, plus que toute autre époque, la nôtre a produit une moisson d’hommes pervers qui se livrent 3. Date de l’épîtrc : inconnue. 81 5 10 15 20 ΘΕΟΔΟΡΗ ΤΟ Υ ΕΠΙΣΤΟΛΛ1 ανθρώπων, πάν είδος κακίας άδεώς μετιόντων, καί ούτε αίδώς, ούτε των νόμων τδ δέος, ού'θ * ή ! τών μελλόντων ελπίς ικανά κωλΟσαι τής κακίας τήν £ύμην, καί ούδέ συσκιάζουσι νΟν ώς πάλαι τά πλημμελούμενα, άλλ' άναιδεία τήν άδικίαν δπλίζουσι καί πα^ησίαν τήν άναισχυντίαν προσαγορεύουσι. Καί δ μέν λωποδύτης τδ φωραθήναι δειμαίνει, δ δέ πλεονέκτης προφα­ νώς λωποδυτεί καί τοιχωρυχεί καί τά τοΟ πέλας άφαιρεΐται καί οϊκεΐα καλεί τά μηδαμόθεν προσήκοντα. Διά ταϋτα κάγώ άνιώμαι, καί θάνατον ίμείρομαι. καί τής παρούσης άπαλλαγήναι γλίχομαι βιοτής· στέργω δέ δμως τά τώ Θεώ δοκοΟντα, καί των σοφών αύτοΟ πηδαλίων άγαπώ τά κινήματα, καί φέρο­ μαι ή άν φέρη. Παρακαλώ δέ καί σε γενναίως φέρειν τά λυ­ πηρά καί μεμυήσθαι των τοΟ Δημοσθένους βημάτων Δει γάρ, φησί, τούς αγαθούς άνδρας έγχειρείν μέν άπασι τοίς καλοίς, τήν αγαθήν προθαλλομένους έλπίοα, φέρειν δέ δ άν δ θεδς διδώ γενναίως. ΤοιαΟτα δέ καί δ Θουκυδίδης πρδ τούτου συνέγραψε· φέρειν γάρ, φησί, τά τε δαιμόνια άναγκαίως, τά τε άπδ τών πολεμίων άνδρείως. ΤαΟτα τής σής, ώ δίριστε, γλώττης προφέρειν. ‘Ημείς δέ τοις τών άλιέων συγγράμμασιν έντραφέντες, ίιπερ έκείνων μεμαθήκαμεν, δυνάμεθα φθέγγεσθαι. Λόγοι δέ εϊσιν, 3 κωλΰσαι : — λΰσα·. Ρ || 7 τοιχωρυχεί : το:χο — P )' 8 Post μ,ηοαμόΟεν verbum αυτω excidisse putavit Sakk. ,j 12 η ; ξ P|| 20-21 άπερ εκείνων P : i τλ^' εκείνων conjecit Sakk. quem secutus est Georgiades || 21 δε εΐσιν : δί είσίν P. 1. On pourra comparer ccs réflexions de l'évêque de Cyr sur 1c renversement des valeurs morales avec une remarque du même ordre faite par Thucydide dans le fameux tableau de la peste à Athènes, pendant la guerre du Péloponnèse (II, 53). 2. Il paraît inutile d'imaginer, comme le faisait Sakkélion (p. 10, note 3), la chute après μηδαμόθεν de αΰτΛ comme complément de προσηχοντα. Des omissions de ce genre ne sont pas rares en grec. 3. Λ un païen cultive comme Palladius, il est naturel que Théodo­ ret propose des citations empruntées à la littérature classique. Les ος Georgiades. correspondant. D'autre part, le ton très empressé et très humble de toute la lettre s’expliquerait assez bien vers 0.35, au moment où l’évêque de Cyr, fatigué du schisme qui divisait l’ilglisc, s'est, récon­ cilié avec Jean d'Antioche. Peut-être mémo l’épître XV est-elle la première que Théodoret ait adressée à Proclus. LETTRE XV 87 cependant souvent de la peine à supporter la vie que nous menons, fatigué que nous sommes par ceux qui viennent solliciter de nous quelque secours, votre Sainteté qui, elle, gouverne une ville ou plutôt un univers peuplé d'un océan d’êtres humains, et qui reçoit en son sein ceux qui de partout affluent vers elle comme des fleuves, exerce sa providence non seulement sur eux, mais encore sur ceux qui, de nos jours, habitent la terre ; n’importe qui vous demande-t-il une lettre pour n’importe qui, au lieu de vous borner, comme un homme qui vit au milieu de mille tracas, à écrire purement et simplement \ sans souci ni de sincérité, ni de finesse, ni de précision, toutes les qualités, au contraire, se réunissent dans votre lettre, beauté des mots, richesse de la pensée, harmonie de la composition, égards qui réconfortent les destinataires, et — le plus beau mérite de tous cet équilibre du jugement qui fleurit par-dessous les mots. Quand nous recevons de votre Sainteté des lettres de cette nature, nous sommes rempli d’admiration pour vos pensées apostoliques et nous voyons s’appliquer à vous cette divine parole : « Noire cœur s’est élargi. Vous n’êtes point à l'étroit dans nos entrailles » 12. Aussi supplions-nous le Dieu de l’univers de laisser votre Sainteté tenir 1res long­ temps cc gouvernail, afin que le vaisseau de l’Église s’avance poussé par des vents favorables. Quant au très magnifique et très fidèle tribun Naucratianus, nous l'aimons en raison à la fois de la parfaite intégrité de ses mœurs et de sa grande douceur. Mais, maintenant que nous avons reçu la lettre de ta Sainteté, c’est deux fois plus que j’aime cet homme, le chéris et Γhonore. 1. ’Απλώς : cet adverbe sera expliqué par les trois adverbes qui suivent : Proclus ne se contente pas d’écrire à la manière d’un homme que pressent mille tâches, les trois adverbes précédés d’une néga­ tion développent justement les traits qui caractérisent cette ma­ nière simple. 2. II Cor., 6, 11-12. 88 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠ1ΣΤΟΛΑΙ XVI. ΝΟΜΩ ΥΓΊΑΤΩ. XVII. I ΔΙΟΝΥΣΙΩ ΚΟΜΗΤΙ ΑΝΑΤΟΛΗΣ. 122» "Αρχειν ετέρων πολλοί μέν έθέλουσιν, δλίγοι δέ Υσασιν. Καί δείται μέν γάρ ή των ανθρώπων επιμέλεια ύπέρ π&σαν τέχνην 5 καί έπιστήμην φρονήσεως, ϊνα ταύτη κοσμούμενος δ τούτων έπιμελόμενος τδ πρακτέον εύρίσκη· δείται δέ καί σωφροσύνης καί δικαιοσύνης, ‘(να τδ ύπ’ έκείνης εύρεθέν, ύπδ τούτων κυρωθέν, έργον γένηται καί μή ταΐς έναντίαις διαφθαρή διαθέσεσιν. OG δή χάριν καί τής ανδρείας καί τής φρονήσεως 10 δεϊται δ τοιοΟτος· αΰτη γάρ τήν άντίπαλον διασκεδάννυσι φάλαγγα. Τούτοιςήσή κοσμουμένη μεγαλοπρέπεια τής άρχής| 123r τήν επιστήμην κατόρθωσε, [καί] εϊπερ προσήν τδ τούτων κεφάλαιον ή εύσέθεια, — σιγήσαι γάρ ούκ ανέχομαι, συνήθης γεγενημένος, άλλά τά μέγιστα είσηγήσομαι, — ούκ αν ισχυσεν 15 δ μώμος τήν γοΟν τυχοΟσαν λοιδορίαν ύψήναι. "Αλλα περί μέν τούτου μακροτέρας μοι δει διαλέζεως. ΝΟν δέ σου παρα­ καλώ τδ μέγεθος είς καιρδν χρήσασθαι τή τε περί τούς άρχο5 :νχ ταύτη Georgiades : τούτη (να P Sakk. 3 7 ύττ ’ έχΗνη; scripsi : ύπ':$ ίχ«ίνη; P Sakk. παρ’έχητη^ Georgiades || 10 δειτχι Georgiades: (ferae P Sakk. j 11-15 verba τούτοι;., νφηνα: corrupta esse viden­ tur. Alii aliter emendaverunt. Kai post χατώ$6ωσ« add. Sakk. I| 12 προσην Georgiades : ^ροσζχον Sakk. || 14 εισηγησομα·., oJx sic iriterp. Georgiades : ιίσηγησομαι. Ojx non recte Sakk. jj 1G διαλίξίως : -ξέως P. 1. Voir Introduction, p. 9 note 3, et p. 49. 2. I) est assez facile do déterminer la date de l’épître XVII. En ciïct, les Apttrcs 42-47 de la collection Sirmond {P. (?., 83, col. 1217-1225) ont dû être composées en 447 ou, au plus tôt, dans les derniers mois de 446. Or, de la lettre 47, il ressort précisément qu'un «in avant le moment où Théodoret écrit, le curiate deCyr, Philippe, a entrepris le voyage de Constantinople. Ce voyage se place donc en 445-446 : puisque dans l’épître XVII Théodoret annonce au comte Denys le départ de Philippe pour la capitale, on peut sûre­ ment dater la lettre des années 445-446. L’épître XVII a dû môme être la premiere de toutes celles qui ont trait aux impôts de Cyr. LETTRES XVI, XVII XVI. Au consul XVII. Λ Denys, 88 Nomus j. comte dOrient -. Communder aux autres, beaucoup le désirent, mais peu en sont capables. Car, pour diriger les hommes, il faut, plus qu’en tout art et en toute science, du jugement, afin qu’orné de cet avantage celui qui les dirige découvre ce qu i! doit faire ; il faut aussi de la prudence et de la justice, afin que ce qui a été découvert parle jugement34 soit ratifié par ces deux autres vertus et réalisé, au lieu d’être détruit par les dispositions contraires. C’est bien pourquoi un tel homme a besoin autant de courage que de jugement : car c’est ce courage qui disperse les rangs ennemis. Grâce τοίς χρωμένοις ώφέλιμος· δ γάρ άποστολικδς νόμος βο&· Et πάσχει έν μέλος, συμπάσχειπάντατά μέλη· καί πάλιν· 20 ό προϊστάμενος έν σπουδή. Τούτοις δουλεύων τοίς νόμοις, 4 γ, Georgiades : η P Sakk. || 6 ημών : υμών P. || 17 àv[cap]x supp. Sakk. I, 17-18 δέ τοίς P Sakk. : χα· ante ro:; recte, ut videtur, con­ jecit Sakk. i| 10-20 z.a? πάλιν ό ΐτροΐσταμίνο; έν σπουδή. Τούτοις Geor­ giades : καί πάλιν ό προιστάμινο;, έν σπουδή τούτοις non recte scrip­ sit Sakk. 1. De cc personnage, il est question dans la plupart des épîtres relatives aux impôts de Cyr. C’était un riche particulier de cette ville, contre lequel Albanase «le Perche exerçait sa haine. Il semble bien que la fortune do cc riche personnage ait soutenu pendant assez, longtemps les malheureux contribuables de Cyr écrasés de charges, puisque Théodoret put écrire un jour (ép. 42), en s'adres­ sant à Pulchérie : -j La cité entière s’en est remise à un seul homme (Philippe) qui ne résistera pas si votre Piété n'apporte un remède à cette situation o. LETTRES XVII, XVIII 89 opportun, sa vertu à l’égard de ceux qui sont sous scs ordres, et son souci de l'intérêt général, et à maintenir Cyr, qui rapporte plus au Trésor public que bien des villes illustres et éclatantes, puisqu’elle paye mille fois plus d’impôts que celles-ci et qu’il n’est pas juste qu’à cela vienne s’ajouter par surcroît une calomnie qui sera dévoilée aussitôt la faveur obtenue. Notre admirable fils Philippe 1 a gagné, en effet, la capitale où il infor­ mera le pouvoir supreme des malheurs de notre cité et recevra les remèdes bien propres à écarter nos maux et à dissiper le danger qui nous menace. Voilà préci­ sément. pourquoi je sollicite un court, délai : nous espérons que, dans sa honte, notre Maître dispersera au plus vite le nuage sombre qui gronde au-dessus de nos têtes. XVI 1 I. Λυ MAITRE DES SOLDATS ArÉODINDUS 2. Quand je vivais dans l’état monastique, à tous les biens de la terre je préférais la tranquillité, que prescrit en effet la règle de cette vie. Mais depuis le jour où, malgré mon indignité, Dieu m’a demandé d’etre pasteur d’âmes, je suis souvent oblige d’appliquer malgré moi mes soins à des affaires dont le souci certes me pèse et, cependant, est conforme aux obligations de ma charge et utile à mes ouailles, car la loi de l’Apôtre proclame : «Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » 34, et aussi : « ...l’antre préside avec zèle » ’. Soumis à ces préceptes, 2. Dale : peut-être antérieure à 434. 3. J Cor.. 12, 26. 4. Rom., 12, 8. Théodoret ne cite qu'un fragment du texte de saint Paul sur les charismes : «c Nous avons donc des charismes différents suivant la grâce qui nous a été accordée : tantôt, la pro­ phétie, pour parler selon la règle de la foi, tantôt le service pour servir ; le maître enseigne, le consolateur exhorte ; l'un donne avec générosité, l’autre préside avec zèle, un troisième fait l'aumône de bon cœur ». 90 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΙΙΙΣΊΌΛΑΙ τήν ύμετέραν διά γραμμάτων μεγαλοφυίαν προσφθέγγομαι καί τδ Σεργιθέον χωρίου (τής ένορίας δέ τοΟτο τής ήμετέρας έστίν), ύ-πδ τήν ύμετέραν έξουσίαν τελοΟν, άπσλαϋσαι φιλανθρω­ πίας άντιθολώ. Τρύχει γάρ τούς τοΟτο γεωργοΟντας δ τοΟ ■ 5 έλαίου κανών, Sv είσπράττονται, μήτε πέρυσιν μήτε τήτες τής γής τεκούσης καρπόν ή λίαν δλίγιστον. Πρέπει δέ ύμίν, συνέσει λαμπρυνομένοις, ή καί τήν ανδρείαν κοσμείτε, ή- τά Θεόθεν χορηγούμενα παρά των γηπόνων, κ&ν έπίσχη ποτέ τών καρπών τήν φοράν η-, φειδοΟς «ξιοΟν τούς τήν γήν εργαζομένους, τήν 10 ώρισμένην πρόσοδον άποδοΟναι μή δυναμένους· ούδέ γάρ οί κρουνοί προσφέρειν δύνανται των ύδάτων τα νάματα, παρά των πηγών μή δεχόμενοι. Ταύτην ήμεις προσφέρομεν τήν παράκλησιν, ύπδ των γεωργών πολλάκις ένοχληθέντες. ‘H δέ ύμετέρα μεγαλοπρέπεια τδ πρακτέον σκοπήσασα καί τδ είκδς έν τοίς 15 είρημένοις εδ οίδ** 8τι μεταδώσει φιλανθρωπίας, άτε δή ταύτης παρά τοΟ Θεού τών δλων ποθοΟσα τυχεΐν. XIX. I ΚΩΝΣΤΑΝΤΙΝΟ ΑΠΟ ΥΠΑΡΧΩΝ. 1 Διεκόσμησε μέν τώ λόγω τών ανθρώπων τήν φύσιν ο τών δλων θεός· ού οή χάριν καί αύτή καθ' έαυτήν τδ δέον εύρίσκει· 1 προσφθέγγομαι : -φίγγομα’. Ρ | 7-9 Verba τά Οίόύεν... τήν σοράν laborarc videntur : hic lacunam esse consuimus |j 14· καί τό ι-ζό; P Sakk. : ώς το π/.όί propos. Georgiades. 1. Sur la villedeSergithée. voir P.W., Heal-Encycl., H, col. 1683-4. *2. Le texte, peu intelligible a partir d'ici, est certainement altéré : il parait toutefois signifier que la récolte ne dépend pas uni­ quement de l’ciîort des laboureurs mais qu'il faut que Dieu per­ mette que cet cll'urt aboutisse. 3. Dieu ne manifeste sa miséricorde qu’à ceux qui en ont euxmêmes témoigné à leur prochain : la parabole du débiteur impitoyable (Mail., 18, 21-35), avec l'enseignement qu'elle comporte, est peut-être présente à l'esprit de Théodoret. 4. L’épître semble dater au plus tôt de 447. En effet, au moment où elle est écrite, le comte Denys rentre à Constantinople pour rendre compte do sa gestion financière. Si le comte Denys, dont la mission en Orient semble terminée, est à identifier, comme il est vraisem- , i 1 1 , 1 LETTRES XVHl, XIX 90 je salue par· écrit voire Magnificence et lui demande que la place de Sergithée (elle fait partie de notre diocèse 1 et paye l’impôt sous votre contrôle) bénéficie de votre bonté. Car les paysans qui cultivent cette terre sont ruinés par la quantité d’huile qu’ils ont à verser, leur terre n’ayant ni l’an dernier ni cette année rien produit, ou n’ayant produit que très peu. Il convient que vous, qui vous distinguez par votre intelligence — laquelle est aussi un ornement de votre courage 2, — même si ce que par un don de Dieu fournissent les laboureurs... fait une fois attendre le produit de la récolte -, il convient que vous jugiez dignes de ménagement ceux qui cultivent ce sol, s’ils ne peuvent s’acquitter de l’impôt fixé : car les fontaines, elles non plus, ne peuvent fournir une eau abondante si elles ne sont alimentées par les sources. Si nous vous lançons cet appel, c’est parce que nous avons été maintes fois importuné par les paysans. Quand votre Magnificence aura examiné ce qu’elle doit faire et reconnu le bien-fondé de nos paroles, elle nous fera participer, j’en suis bien sûr, à sa clémence, désirant obtenir ellemême celle du Dieu de l’univers XIX. A Constantin, ancien phéfet ■*. Le Dieu de l’univers a doué de la raison les hommes qui, grâce à clic, découvrent par leurs propres moyens ce qui leur est nécessaire : témoins les anciens qui. sans avoir reçu de lois de personne, en ont découvert par eux-mêmes blable, avec le comte auquel il est fait allusion dans la lettre 42, l’épître XIX serait postérieure à celle-ci, où le comte est repré­ senté dans l'exercice do ses fonctions. En conséquence, elle daterait au plus tôt de 447, et on pourrait, même peut-être en reculer la composition jusqu'en 448, puisque, en cette année-là, Eutrcquc avait remplacé Constantin à la préfecture du prétoire. Dans tous les cas, on doit admettre que l’épître XIX, comme les êpitres 23 et 42-47, a été composée avant la relégation de Théodoret. dans son diocèse. 91 5 10 15 20 25 ηεοδωρητογ ειπςτολαι καί μάρτυρες οί πάλαι γινόμενοι, παρ’ ετέρων μέν ού δεξάμενοι νόμους, αύτοί δέ νόμους εύρόντες καί τήν λογικοίς άρμόττουσαν πολιτείαν είσενεγκόντες. Et δέ τις πρδς τη φύσει καί παιδείαν προσλάβοι καί τοίς έτέρων ιτόνοις έπιμελώς έντραφείη, οϊόν τινα ύλην προσφέρει τήν παντοδαπή διδασκα­ λίαν τή φύσει. ‘Η δέ άποκρίνει μέν τά περιττά ώς επιστή­ μων, τά δέ δνησιφόρα δέχεται καί κατασκευάζει τά άξιέραστα τής άρετής άγάλματα· ούτε γάρ παρά των ποιητών ούτε παρά τών φιλοσόφων ούτε μήν παρά τών άλλων λογογράφων άπλώς καί ως έτυχε δέχεται τά μαθήματα, άλλά τήν μέλιτταν μιμουμένη, το μέν χρειώδες συλλέγει, τδ δέ περιτ­ τόν χαίρειν έίί. ΤοΟτον ή ύμετέρα μεγαλοπρέπεια τδν βίου άσπαζομένη ηύξησε τδν έντεθέντα τή φύσει λόγον, μάλ­ λον δέ τοΟτον κρυπτόμενου 2δειξεν· ύποδρύχιον γάρ αύτδν τά πάθη ποιεί· άλλ’ δταν έπιτύχη πτερών, ύπερνήχεται καί άναδύνεικαί ώς έν φωτί πολιτεύεται. Τούτου ε'ίνεκα διαφερόντως τήν ύμετέραν μεγαλοφυίαν ύπέρ τών τιρομηθείας δεόμε­ νων άντιδολώ· λογικώτερον γάρ κινούμενη μετά πλείονος αυτών προθυμίας επιμελείται. Ταύτης άπολαύσαι τής κηδεμονίας παρακαλώ καί τδν θαυμασιώτατον καί | λαμπρότατου Διονύσιον, αρξαντα μέν ού κατά γνώμην, πενία δέ συζώντα, έπιεική δέ και μέτριον άσπαζόμενον βίον, είσπραττόμενον δέ ά μηδέ δού­ λος άντ’ ελευθέρου γενόμενος δυνήσετ’ άν άποδούναι. Et δέ καί τών δικείων συμφορών έπιτραπείη διδάξαι τήν τραγωδίαν (επιτρέψετε δέ πάντως, ήμερότητι λαμπρυνόμενοι^, οΐκτου καί φειδούς άπολαύσεται ού παρ' ύμών μόνον τών προχείρων εις έλεον, άλλά καί παρά τών τάναντία προαιρούμενων. Ούτως ελεεινόν τών τούτου παθημάτων τδ δράμα. 10 άπλώς Sakk. : άπαλώς Ρ || 22 ε-σπραττόμίνον Sakk. : -μένος Ρ || 27 παοχ τών Ρ : των παρά Sakk. || 28 δράμα Sakk. : δράμα Ρ. LETTRE XIX 91 et ont introduit parmi eux le genre de vie qui convenait il des êtres raisonnables. Mais si aux dons de la nature vient s’ajouter l’éducation et si on se nourrit avec soin des travaux d’autrui, c’est alors comme un aliment que, sous la forme de cet enseignement varié, on fournit à la nature. Celle-ci rejette, grâce à son expérience, ce qui est inutile, tandis qu’elle retient, ce qui est utile et construit ainsi les admirables ouvrages de la vertu ; qu’il s’agisse, en effet, des poètes, des philosophes ou des prosateurs, au lieu de recevoir les connaissances qu’ils lui apportent, sans discernement et comme elles se présentent, telle l’abeille, elle recueille ce qui lui est utile et laisse de côté ce qui lui est inutile. C’est en s’attachant à cette méthode de vie que voire Magnificence a développé la raison que la nature avait déposée en elle, ou plutôt, a révélé la raison qui s’y cachait : car les passions la submergent, mais si clic vient à trouver des ailes, alors elle surnage, émerge et se meut pour ainsi dire en pleine clarté. Voilà pourquoi j'adresse avant tout une prière à votre Magni­ ficence en faveur de ceux qui ont besoin d’une providence : agissant plus que quiconque selon les lois de la raison, elle s’occupe d’eux avec plus d’ardeur. De cette sollici­ tude que jouisse aussi, je vous le demande, le très admi­ rable et très magnifique Denys, un homme qui, s’il a exercé une charge, ne l’avait pas désirée, qui vit dans la pauvreté, mène une existence sage et modeste, et de qui on réclame une somme telle que, même en échangeant sa liberté contre la servitude, il serait incapable de s’en libérer. Si, d’autre part, on lui permet de raconter aussi la tragédie de ses malheurs, comme vous le lui per­ mettrez, j’en suis sûr, vous qui vous illustrez par votre mansuétude, il bénéficiera de pitié et d’indulgence, non seulement auprès de vous, qui êtes naturellement porté à la compassion, mais encore auprès de ceux qui sont animés de sentiments contraires. Tant est pitoyable la tragédie do ses malheurs ! 92 ΘΕ() Δ ΩΡΗTOT Ε ΠIΣ ΤΟΛ Λ1 XX. ΠΡΟΚΛΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΚΩΝΣΤΑΝΤΙΝΟΥΠΟΛΕΩΣ. Καί δι' έτέρων μέν γραμμάτων τή σής άγιδτητος προσήγαγον δεξιά τδν μεγαλοπρεπέστατου ήμών υιόν Φίλιππον καί τής 5 σής αύτδν άπολαΟσαι προμηθείας ίκέτευσα- προσθείναι δέ τή προτέρα δευτέραν έπιστολήν ό Θεοφιλέστατος καί άγίώτατος προσέταξεν άνθρωπος τοΟ ΘεοΟ, ό κΟρις ’Ιάκωβος, παρεγγυήσας καί τούτο προσθειναι τοΐς γράμμασι καί διδάξαι σου τήν άγιωσύνην, ώς καίαύτδς δι' ήμών τήν χάριν αιτεί. Ό δέτώ Θεό 10 διά τήν τής άρετής ύπερβολήν άξιέραστος καί τοΐς τοΟ ΘεοΟ δήπουθεν άξιάγαστος, διαφερόντως δέ τή σή δσιότητι, ή καί γράμμασι πρώην αύτδν έψυχαγώγησε καί πολλαις έταινίωσεν εύφημίαις. Διά ταύτην | τοίνυν τήν Ιεράν καί φιλτάτην τΰ Θεώ 12! κεφαλήν άπολαυσάτω τής ύμετέρας κηδεμονίας καί σωΘήτω 15 τή πόλει τή ήμετέρα τδ σχήμα. XXI. ΑΡΕΟΒΙΝΔΑ ΠΑΤΡΙΚΙΩ. XXII (XXI). ΕΥΣΕΒΙΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΝ]ΚΥΡ[ΑΣ . Et τούς θείους έφύλαττε νόμους τών άνθρώπων ή φύσις, | 12! μονίμων &ν καί διαρκών άπήλαυσεν άγαθών. ’Επειδή δέ τής 8 roï; Ρ : τή; Sakk. || I i Post δήπουβιν verbum excidisse pu­ tavit Sakk. sine necessitate j δσιότητι, ή sic interpunxi : όσιότητι· , ή Sakk. 1. Dale : 445-446. 2. Cotto lettre ne nous est pas parvenue. 3. Voir épître XVII, note 2. 4. Jacques est le premier des saints, vivant encore à l’époque de Théodoret, dont il soit fait mention dans Vïfisloire Religieuse (chap. 21, P. G., *82, col. 1432-52). Ce saint devait jouir d’un grand prestige et d’une particulière réputation de piété, puisque Theo­ dorei sc plaît à invoquer l’autorité de son nom dans des lettres adressées à de hauts personnages (cf. ép. 42 et 44). LETTRES XX. XXI. XXII XX. Λ PltOCI.VS. ÉVÊQUE DE 92 CONSTANTINOPLE Déjà par une autre lettre 2 j’ai introduit auprès de ta Sainteté notre très magnifique fils Philippe 4 et je t’ai supplié de le faire bénéficier de ta bonté ; mais voici que le très cher et très saint homme de Dieu, le vénérable Jacques *, m’a demandé d’ajouter une seconde lettre à la première, me priant de joindre encore un mot à cette lettre pour faire savoir à *a Sainteté que, lui aussi, le réclame cette faveur par notre intermédiaire. C’est un homme à qui sa vertu extraordinaire mérite l’amour de Dieu et qui est aussi, assurément, digne de l’admiration des amis de Dieu, en particulier de ta Sainteté qui lui a récemment écrit pour le réconforter et l’a comblé de paroles pleines de bonté. Qu’au nom de cette tête sainte et si aimée de Dieu, Philippe bénéficie de votre sollici­ tude et que le salut de notre cité soit assuré J. XXI. Au PATHICE ArÉOBINDUS ·. XXII (xxi). A EusènF., évêque ij’Ancybe ' (?). Si les hommes avaient respecté les lois de Dieu, ils auraient joui de biens solides cl durables. Mais, comme 5. Το σ/ή;χα est à une ville ce que la sanie est Λ l’homme. G. Voir Introduction. p. 48. 7. Le nom de la ville où résidait le destinataire de cette épître ?e trouvant partiellement elïacé dans le manuscrit au moment où Sakkélion en fit la lecture, le savant éditeur crut lire [XI] K Al [ΑΣ]· Comme nous n’avons pas autrement connaissance d’un Eusèbc évêque de Nicée entre les années 425-450, ne peut-on pas sup­ poser une erreur de lecture de Sakkélion ? Malheureusement la lecturo que nous avons faite personnellement du manuscrit, au­ jourd’hui bien plus abîmé en cet endroit qu’il ne l'était alors, ne nous a pas permis de trancher la question. Peut-être fallait-il lire [AN] ΚΥΡ [ΛΣ]· hypothèse que plusieurs indices rendent assez 93 5 10 15 20 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ EIHSTOAM εύθείας έξετράπημεν τρίδου καί τών θείων κατεφρονήσαμεν εντολών, άναγκαίως δδυνηρώ προσεκληρώθημεν βίω, ϊνα τών λυπηρών τάς αιτίας άνερευνώντες, καί μητέρα τούτων τήν άμαρτίαν εύρίσκοντες, φεύγωμεν μέν ταύτην ώς πολεμίαν. τούς δέ θείους άσπαζώμεθα νόμους. Τούτου δή χάριν ού μόνον τινές τών άνθρώπων τής εύκληρίας έκπίπτουσιν, άλλα καί πόλεις καί έθνη τήν εύπραξίαν άποβάλλουσι καί είς έσχάτην μεταπίπτουσι δυσκληρίαν. ΤοΟτο δή πέπονθε καί ή πάλαι Λιδύη, νθν δέ ’Αφρική καλουμένη· πάντων γάρ οδσα πλήρης τών άγαθών, έρημος τούτων εξαπίνης έγένετο. Άγουσι δέ ταύτην καί φέρουσιν άνδρες ήμερον μέν ούδέν έχοντες, ώμότητι δέ καί θηριωδία συξώντες· ου δή χάριν οί πλείστοι τών θεοφιλεστάτων επισκόπων τήν ξένην αντί τής πατρίδος προείλοντο, παραψυχήν έχοντες τήν είς Θεόν έλπίδα καί πρόσοδον τής άναγκαίας τοΟ σώματος χρείας τών θεοφιλών άνδρών τάς χειρας. ΕΪς τούτων έστίν δ θεοφιλέστατος επίσκοπος, δ κύριος Φλωρέντιος, ος τήν μεγίστην μέν πόλιν καταλαδείν επείγεται, διά δέ τής σής αγιότητας τήν πορείαν ποιείται· καί οΐδ’ <5τι λιμένι προσορμισθήσεται εύόρμω τε καί εύστόμω καί άπηνέμω καί πλήρει παντοδαπών άγαθών. ’Εγώ δέ αύτοΟ προς δλίγον | τής συνουσίας άπολαύσας, άπωνάμην ~ καί τής σής [σεμνότητος προσρήσεις ·{·, ήν περί πολλοΟ ποιούμαι, καί &μα πέμπειν 9 ’Αφρική Sakk. Georgiades: Άφρχή P il 17 φλωοέντιος, ος sic interp. Georgiades : Φλωρΐνπος· ϊς Sakk. || 19 ~i *» ’■ Sakk. Geor­ giades : “s καί P ,| 20 πλήρει Sakk. quem secutus est Georgiades ! πλήρη P | 21-22 Verba άπωνάμην... προσρήσεις laborare videntur. Hic lacunan esse consuimus. Hic omnis locus incertus est. vraisemblable. En pareil cas il s'agirait de l'évêque Eusèbcd’Ancyi à qui sont aussi adressées les épîtres II, 82 et 109, et avec qui on sait que Théodoret eut les meilleures relations jusqu’en 448 (voir Introduction, p. 35). S’il en était ainsi, l'épître XXII ne saurail guère être antérieure à 440, puisque c'est vers celte date qu’Eli1 sebe remplaça Théodote sur le siège de la métropole de la Gala­ tie. 1. Μητρόπολ-ς ôi «στι!η Καρχηδών τής πάλαιμίν Λιβύης.ν5ν δί 'Αφρικής LETTRE XXII 93 nous nous sommes écartés du droit chemin et que nous avons méprisé les divins préceptes, fatalement notre lot fut une vie de douleurs, afin qu’en essayant de connaître les causes de nos peines et en découvrant que c’est le péché qui en est le père, nous le fuyions comme un ennemi et nous nous attachions aux lois de Dieu. C’est bien ce qui fait que l’on voit non seulement des hommes perdre leur bonheur, mais aussi des villes et des nations déchoir de leur prospérité et tomber dans la pire infortune. Tel est précisément le sort qu’a subi aussi l’antique Libye, appelée aujourd’hui Afrique un pays qui, après avoir regorgé de tous les biens, s’en est trouve subitement dépouillé. Des hommes la mettent à sac, qui, dépourvus de toute mansuétude, ne connaissent que cruauté et bar­ barie : aussi la plupart des évêques chers à Dieu ont-ils préféré la terre étrangère à celle de leurs pères, n’ayant d’autre consolation que l’espoir qu’ils mettent en Dieu, cl d’autre moyen de subvenir à leurs besoins que la géné­ rosité des âmes chères à Dieu. A ce nombre appartient l'évêque très cher à Dieu, le vénérable Florent. 2, qui se hâte de gagner la capitale, tout en passant par la ville où réside ta Sainteté 3 ; je sais qu’il abordera en un bon port, d’accès facile, à l’abri des vents et plein de toutes sortes de biens. Pour moi, après avoir joui quelque temps de sa compagnie, j’ai profité de l’occasion pour saluer aussi ta Majesté *, dont je fais le plus grand cas, et je ■\ομαζο·ι{·?ης (Commentaire d'Ezcchicl, P. G., 81, col. 1080 B 10-11). Voir aussi cp. 32 (P. G., 83, col. 1209 C 11-12). 2. Sur Florent, voir Introduction, p. 37. 3. Florent, qui sc rend dans la capitale, suit le même chemin qu'Agapet qui quitte Cyr pour sc rendre en Thrace (ép. II). 4. Άπωνίμν χαί τής σής «ψνότητο; προσρήσεις : telle quelle, celte phrase est d'une syntaxe impossible ; sans doute y-a-t-il quoique lacune soit entre άτωνάαην ζαί et τής σής σεανότητος, soit entre ces derniers mots et τφοσρήσεις. I.e sens se laisse pourtant assez faci­ lement deviner et paraît bien être celui que nous proposons. Correspondance. I. s 94 HEOAÛPHTOT El 11 ΣΤΟΑ AI επείγομαι, καί θυμηδίαν έξ αύτής ποριζόμενος, καί είς τάς ύπέρ έμοϋ εύχάς τόν άξιόχρεων πρεσβύτην διεγείρων. XXIII XXII). ΑΕΡΙΩ ΣΟΦΙΣΤΗ. Πάλαι μέν Αθηναίοι τάς σικελικάς άπωδύροντο συμφοράς· 5 τάς δέ Λιβύης καί Καρχηδόνος δ παρών έβλάστησε χρόνος. ’Ανιαρότεροι δέ αυται καί πολλώ χαλεπώτεραι. Βαρβαρική αύτάς ώμότης καί θρασύτης έπήνεγκεν. Τούτων καί δ εύγενέστατος γεγένηται Μαξιμιανός, καί τραγωδών τά παθήματα κεντει τούς άκούοντας καί τών δακρύων όχετεύει τήν Χιβάδα. 10 Μεμαρτύρηκε δέ τοίς παρ' αύτοΟ λεγομένοις αλήθειαν ο θεοφι­ λέστατος καί οσιότατος έπίσκοπος, δ κΟρις Ίουθενάλιος, γράμμασι τήν μαρτυρίαν ένθείς. Άπολαυσάτω τοίνυν τής ’Αλκι­ νόου φιλοξενίας, έπεί καί ουτος πολλάς τρικυμίας διέφυγε. Χαλεπά γάρ καί τά τής ήπείρου ναυάγια. 15 XXIV. ΒΑΣΙΛΕΙΩ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΑΣ XXV. ΜΑΡΤΥΡΙΩ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΑΣ XXVI. ΟΥΛΠΙΑΝΩ ΚΟΜΗΤΙ, XXVII (XXIII). I ΙΣΟΚΑΣΙΩ ΣΟΦΙΣΤΗ. Πρδς τούς αττικούς ύμών πάλιν τρέχουσι λειμώνας αί ήμέ20 τεραι μέλιτται, τή πείρα μαθοΟσαι τών άνθέων έκείνων τδ ΰχίτιύί: scripsi : v/tr *·. 1’ Sakk. |J il ζΰρις Sakk. : ζύρ:; P. 1. Ές αύτής n'a pas clé traduit : nous pensons que lo mot ainsi représenté a disparu dans la partie du texte qui est visi­ blement altérée. 2. Dates limites : 439-443. 3. Lors de la campagne de Sicile, pendant la guerre du Pélopon­ nèse. Voir Thucydide, liv. VI-VII. 4. Les Vandales, venus d’Espagne vers 425, luttèrent longtemps avant de s'emparer de cette métropole de l'Afrique : Genséric n'aurait emporté la place qu’en octobre 439. 5. Juvénal, évêque de Jérusalem (419-458). 6. Odyssée, VI-VIII. Lorsque Théodoret composa sa seconde ettre à Aërius (ép. 30. P. G.. 83. col. 1208 C D), il ne devait plus LETTRES XXIl-XXVII JM m’empresse de vous l’envoyer, me procurant ainsi1 à moimême de la joie et incitant le digne vieillard à prier pduY moi. XXIII (XXII). Au sophiste AÊnius z. Si jadis les Athéniens ont pleuré sur leurs malheurs de Sicile ’, notre époque, elle, a donné naissance à ceux de la Libye et de Carthage4, qui sont pires et bien plus terribles. Car c’est la cruauté et l'insolence des barbares qui les ont fait naître. Au nombre de ces malheureux est, en particulier, le très noble Maximien, qui ne peut ra­ conter la tragédie de ses malheurs sans percer le cœur de ses auditeurs cl faire jaillir leurs larmes. Cependant la vérité de ses paroles se trouve confirmée par le très pieux et très saint évêque, le vénérable Juvenal ·, qui en a témoigné dans une lettre. Qu’il jouisse donc de l’hospi­ talité d’Alcinoos ·, puisque lui aussi a dû éviter bien des tempêtes. Car durs aussi sont les naufrages que l’on essuie sur la terre ferme. XXIV. Au prêche Basile XXV. Au prêtre Martyrivs. XXVI. Ai; comte Ulpien. XXVII (XXIII). Au sophiste Isokasivs 8. De nouveau nos abeilles courent vers vos prairies attiques, connaissant par expérience le suc nourricier de avoir bien présente à la mémoire la première, puisque les deux épîtres s'achèvent par la même allusion à ce célèbre épisode tic l'Odysséc. On peut considérer cette répétition comme une négli­ gence facilement explicable si un certain temps, peut-être mémo quelques années, séparent la rédaction des deux épitres. L’allusion elle-même est comme un hommage rendu à la culture littéraire de son correspondant. 7. Sur celte épître et les deux suivantes, voir Introduction, p. 67. 8. Date inconnue. 95 ΘΕΟΔΟΡΗΤΟΤ ΕΠΙΣΤΟΛΑ1 χρήσιμον. Έμφορησάτω τοίνυν αύτάς ή ύμετέρα παίδευσις τοΟ μέλιτος καί διδαξάτω τά κηρία μετ * επιστήμης ύφαίνειν. ή ύμετέρα γάρ εύκλεια τών φοιτητών ή εύγλωττία. ’Εγώ δέ καί πλείονος αύτούς άπολαΟσαι προμήθειας παρακαλώ. Βούλομαι γάρ καί τήν ήμετέραν πόλιν λαμπρύνεσθαι τοις ύμετέροις καρποίς. XXVIII (XXIV). ΤΩ AYTQ. Et πλείους είχον υΐεΐς, πλείους άν ύμίν έξέπεμψα φοιτητάς. ΟΟς τοίνυν έχω, καί πέμπω καί τής ύμετέρας παιδεύσεως 10 μεταλαχεϊν άξιώ. Τούτων εις έστιν δεύγενέστατος υίδς ήμών Θεόοοτος, καί τή πατρώα σεμνυνόμενος εύγενεία, καί τρόποις οίκείοις κοσμούμενος. Καί διά ταΟτα τοίνυν καί δι’ εμέ παρα­ καλώ σου τήν σοφίαν άναλαβέσθαι τοΟτο τής εύεργεσίας τδ είδος· εύεργεσία γάρ έστι, κατά γε τδν τής σής μεγαλοπρέ­ 15 πειας σκοπόν, I εΐ καί τοις εϊδόσι τά τών πόλεων πράγματα 127’ βλάβη νομίξεται. ΤοΟτο γάρ ή σή ποιοΟσα μεθαλοπρέπεια τήν πατρικήν αδθις δείξει φιλοστοργίαν. | XXIX (XXV). KYPQ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΑΣ. Αίτηθείς πρδς τήν σήν θεοσέβειαν γράμματα παρά τοΟ δει­ 20 νός καί τοΟτο ποίησας, ειληφέναι μάλλον ή δεδωκέναι χάριν Λήθην· &μφω γάρ μοι προσφιλείς, καί δ αίτήσας καί ή σή θεοσέβεια πρδς βν ήτησεν. ’Εγώ μέν οΰν οϋτω διακείμενος γέγραφα· ή δέ σή εύλάβεια καί αύτδν μεθ' ήδονής θεασάσθω καί ή μάς τοις άμοιβαίοις ευφρανάτω. Τούτω γάρ τώ τρόπω 25 τήν φιλίαν αύξήσεις. I αύτάς Sakk. : αύτονς Ρ | 10 εσπν Sakk. : ίσπ'ν Ρ || ημών Sakk. : νμών P J 13 άναλαδίσβαι scripsi : — βαλέσΟιι Ρ. 1. La fin de celte lettre a etc empruntée textuellement à l’épi ire XLIV, où elle est bien à sa place, mais ici elle ne constitue qu’une addition maladroite d’un copiste peu délicat qui ne paraît pas s’ôtro aperçu qu’elle ne cadrait nullement avec le texte. | I | , I LETTRES XXVII, XXVIII, XXIX 95 leurs fleurs. Que votre Science les emplisse donc de son miel et leur apprenne à construire leurs rayons avec art, puisque votre gloire réside dans le beau langage de vos élèves. Je demande, pour ma part, qu’ils bénéficient de plus de soins encore : car je désire que notre ville soit, elle aussi, illustrée par vos fruits. XXVIII (XXIV). Au même. Si j’avais plus de fils, je vous aurais envoyé plus de disciples. Je vous envoie donc ceux que j’ai, en vous demandant de les faire bénéficier de votre enseignement. Parmi eux se trouve notre très noble fils Théodûte, aussi remarquable par la noblesse de scs origines qu’orné de qualités personnelles. Je demande 1 donc à ta Science qu’à la fois pour ces raisons et par égard pour ma per­ sonne, elle reprenne cette sorte de bienfait, étant donné le but que se propose par là ta Magnificence, même si ceux qui connaissent la situation de notre cité y voient un dommage. De la sorte, en effet, ta Magnificence mon­ trera une fois de plus sa paternelle affection. XXIX (XXV). Au prêtre Cyrus *. En accédant au désir de celui qui avait sollicité de moi une lettre à l’adresse de ta Piété, j’ai eu le sentiment d’avoir bénéficié d’une faveur plutôt que d’en avoir moimême accordé une. Car les deux me sont chers : et celui qui m’a sollicité et ta Piété à l’intention de qui je l’ai été. Telles ont bien été mes dispositions en écrivant : qu’à son tour ta Piété ait plaisir à voir cet homme et qu’elle nous réjouisse par sa réponse. Car c’est de la sorte que lu feras croître notre amitié.2 2. Date de l’épîtrc : inconnue. 96 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΙΙΙΣΤΟΛΑ1 XXX XXVI). ΑΡΧΕΛΑ9 ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΣΕΛΕΥΚΕΙΑΣ. 5 10 15 20 Τέμνειν ή Βάλαττα τάς ήπείρους άμφοτέρας νομίζεται, τδν μέσον τούτων χώρον κατέχειν διαταχθεΐσα. Άν δέ τις τδ αληθές έρευνήσαι θέληση, συνάπτει μάλλον ή τέμνει τά πέρατα· ραδίαν γάρ τοις έμπόροις καί ταχειαν των άναγκαίων ποιείσθαι τήν κομιδήν παρέχουσα, τήν άντίπεραν ήπειρον τρέχειν ένταΟθα παρασκευάζει, καί ταύτην πρδς εκείνην δρμάν, καί τήν δθόνην έκτείνειν, καίκινείν τά πηδάλια. Et δέ καί ήπειρος ήν ή θάλασσα, τίς άν ϊσχυσε τών εμπόρων, τοσαύτης δδοΟ προκειμένης, ή τδ ένδέον έκαστη χώρα φέρειν, ή τδ περιττόν έκφέρειν ; ΝΟν δέ αΰτη τά νώτα τοϊς πλείν βουλομένοις παρέχουσα, καί τών πωλούντων καί τών ώνουμένων | τάς χρείας 12 άποπληροΐ. ’Επαινώ μέν ουν καί διά ταΟτα, έπαινώ δέ πλέον ότι μοι πρόξενος καί τών πρδς τήν σήν δσιότητα γραμμάτων γεγένηται, καί διά τήν χρείαν ήμδς τών άναγκαίων παρ' αύτήν καλέσασα, παρεσκεύασε τή θειοτάτη καί πάντων έμοί φιλτάτη προσδιαλεχθήναι κεφαλή. ’Εκείνης μέν ουν έπαινος άληβής τδ τής σής θεοσεδείας γειτόνημα· λιμήν γάρ ύπάρχεις λιμέ­ νας. τούς έν αΟτώ τώ λιμένι χειμαζομένους δεχόμενος καί τών τής αδικίας άπαλλάττων κυμάτων. Τή δέ σή όσιότητι κόσμος ούχ δ λιμήν, δ τάς τής οικουμένης δλκάδας δεχόμενος, άλλάτό χρήμα τής αγάπης τής θείας. 4 τό Sakk. : τά P j 6 ζαι oui. Sakk. 1. Date : peut-être très antérieure à ό'ι'ι. 2. Sans doute faut-il entendre que Theodorei, ayant clé faire des emplettes dans une ville du bord de la mer, a vu un navire prêt à partir pour Sêleucie et a profité «le l'occasion pour confier au capi­ taine une lettre pour Archélaüs. 3. Nous croyons qu'il faut entendre ainsi : Sêleucie de l’ierie se trouve située prés «le la mer et possède un port ; mais il en est qui, dans ce port, sont victimes de l'injustice : Archélaüs est alors comme LETTRE XXX 96 XXX (XXVI). A Archelaus, évêque de Sêleucie ». Oii croit d’ordinaire que la mer sépare les deux con­ tinents et que son rôle est d'occuper l’espace compris entre les deux. Mais à vouloir regarder de près la vérité, elle unit les rivages l’un à l’autre plus qu’elle ne les sépare, puisque, en permettant aux marchands le trans­ port facile et rapide des denrées nécessaires à la vie, elle fait si bien que le continent opposé semble courir audevant du nôtre et le nôtre s’élancer vers lui, tendre la voile et manœuvrer le gouvernail. Si au lieu de la mer s’étendait un continent, quel marchand aurait la force, en voyant devant lui une route aussi longue, soit d’im­ porter en chaque pays ce qui lui manque, soit d'en exporter ce qu’il a en excédent ? Au contraire, offrant son dos à qui veut naviguer, elle comble les besoins aussi bien des vendeurs que des acheteurs. Voilà, Certes, pour moi, des raisons de louer la mer, mais je la loue plus encore parce qu’elle m’a procuré le moyen d’écrire à ta Sainteté, et que, les besoins du ravitaillement m’ayant appelé auprès d’elle, elle m’a permis de converser avec ta tête très sainte et qui m'est plus chère que tout *. Voilà la vraie raison que j’ai de louer la mer, c’est qu’elle m’offre le voisinage de ta Piété : car tu es le port du port ’, qui accueille ceux qui sont battus par la tempête jusque dans le port lui-même, et qui les délivre des flots agités de l’injustice. Et cependant, ce qui fait la parure de ta Sain­ teté, ce n’est pas le port qui reçoit les vaisseaux du monde entier, mais la pratique de l’amour de Dieu. un second port où l’on vient s’abriter de la tempête, prise cette fois au sens figuré ; c’est ainsi que l’on peut dire que cet évêque est le port du port. 97 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑΙ XXXI XXVII) ΑΝΕΠΙΓΡΑΦΟΣ. ’Εγώ μέν καί λόγων λαμπρών άμοιρος καί έργων έρημος άγαθών. Αύτδς δέ φιλίας νόμους πληροίς, φϊλοις έπαίνους ύφαίνων, καί τή δυνάμει τών λόγων τούτους αϊρων εις ΰψος, 5 καί δεικνύς πόσην έχουσι £ώμην οί λόγοι, δτι καί τά λίαν σμικρά μεγάλα δεικνύειν ίσχύουσιν * ών τδ κάλλος καί τδ κράτος πανταχόθεν συναγαγών, τούς τούτων προσφέρεις καρπούς, νΟν μέν έν συνουσίαις διαλεγόμενος, νΟν δέ διά γραμμάτων φΟεγγόμενος, καί τήν άττικήν εύγλωττίαν τιθείς έν τοις γράμμασι, 10 καί πλέον τή τών λόγων ηδονή τούς έντυγχάνοντας θέλγων ή αί τοΟ μύθου Σειρήνες τδν Όδυσσέα ταΐς ώδαΐς κατε|κήλησαν. 12 Καί ταΟτα γράφω πείρα μδλλον ή φήμη πιστεύων· καί γάρ τά ώτα διαλεγομένω σοι πολλάκις ύπέσχον, καί νΟν έν τοις γράμμασιν 8ν ήδειν έθεασάμην, καί χάριν πολλήν ώμολόγησα τφ 15 αίδεσιμωτάτω Φασγανίω, τοιαύτην μοι λόγων εύωχίαν κομίσαντι, καί εύγνώμων περί τήνδε τήν εύεργεσίαν γεγένημαι. *Ά γάρ έπήγγειλεν άσμένως έπήκουσα· εί δέ καί πέρας έλαβε καταθύμιον, δπερ αύτδν ήγαγεν ώς ήμδς, τής αύτοΟ σπουδής έργον τοΟτο νομιξέσθω καί έμμελεϊας. 'Η δέ σή αρετή συχνώς ήμΐν 20 γραφέτω καί ηδονήν προξενείτω. 18 o^cp Sakk. : xr.io Ρ. 1. Date de l’épître : inconnue. Il est vraisemblable que le desti­ nataire de cette cpître est un sophiste, car on ne s’expliquerait guère autrement l’éloge que Théodoret y fait de ses qualités lit­ téraires, ni même l’allusion à l’épisode des Sirènes dans l’Odyssée. Ce sophiste serait-il donc Aèrius ou Isokasius, à qui d’autres lettres sont adressées ? Georgiades (op. cil., p. 15), s’appuyant sur le con­ tenu de celte lettre et la ressemblance avec l’épître VH, pensait qu’il pourrait s’agir du premier. 2. Odyssée, XII, 154-200. 3. Nous ignorons à quelle affaire Théodoret fait ici allusion. On est toutefois en droit de supposer que Phasganius était venu, de LETTRE XXXI XXXI (XXVII). Sans 97 titre j. Pour ma part, je suis aussi dépourvu de style brillant que vide de bonnes actions. Mais toi, satisfaisant aux lois de l’amitié, tu composes des louanges à tes amis, exaltes ces derniers par la puissance de ta parole et montres quelle force ont les mots, puisqu’ils peuvent, faire paraître grandes les choses les plus insignifiantes ; réunissant de partout les moyens de leur donner la beauté et la puissance, tu nous apportes ensuite leurs fruits, soit que tu discoures en .société, soit que tu converses par écrit et introduises dans tes lettres la douceur du lan­ gage attique et séduises plus les lecteurs par le charme de ton style que les Sirènes de la légende ne captivèrent Ulysse de leurs chants *. Et quand j’écris cela, c’est à mon expérience que je me fie plus qu’à ta renommée, car c’est souvent que j’ai tendu l’oreille à tes propos, et, aujourd’hui encore, j'ai contemplé dans ta lettre l’homme que je connaissais, j’ai rendu mille actions de grâce au très vénérable Phasganius, qui m’a apporté un tel régal littéraire, et lui sais gré de cc bienfait. C’est avec joie, en effet, que j’ai écouté les nouvelles qu’il m’a apportées, et si ce qui l’a amené vers nous a eu l’issue que l’on sou­ haitait, qu’il considère cela comme l’œuvre de son empres­ sement et de son zèle 3. Et que ta Vertu ne cesse de nous écrire pour nous donner du plaisir. la part du destinataire de la présente épître, demander un service à l’évêque de Cyr et que celui-ci, par modestie, rejette sur Phas­ ganius lui-même le mérite de la réussite. 98 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ EÎIISTOAAI XXXII (XXVIII,. ΘΕΟΔΟΤΓλ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΝΤΙΟΧΕΙΑΣ. “Εστιν άρα καί παρά των άδικειυ έπιχειρούντων εύεργεσίας άπόλαυσις μεγίστη, καί τούτου μοι γέγουεν ή πείρα διδάσκα5 λος· πλείονα γάρ χρόνον τί| Άντιοχέων ένδιατρίψας, τής Αδι­ κίας χάριν εκείνης άναγκασθείς, πλουσίως τοΟ τής σής δσιότητος άπέλαυσα μέλιτος, καί 2γνων σαφέστερον δσων άγαθών ■πρόξενος ή τής σής δσιότητος συνουσία. Ένίκα γάρ τδν κατά τής άδικίας πόνον ή τής σής θέας παραψυχή καί έσύλα τήν 10 δδύνην ή τής σής γλυκύτητος ήδονή. "Αληστου τοίνυυ τής περίήμδς σου φιλοστοργίας... XXXIII (XXIX). ... |ελαδεν εξουσίαν καί τών ύπάρχωυ πρώτος άναγορευθείς, 129 * άλλ' δτι σοφίας γέρων άνήρ, εύεργετεΐν έπιστάμενος, τιμών 15 άρετήυ, δρχειν είδώς, άκλινή τά τής δίκης κατέχων στάθμια, ξυγοΟ περί τδ δίκαιον άκρδέστερος, έλεειν τούς Ερχομένους έσπουδακώς, φιλανθρωπία συμδούλφ κεχρημένος, τάς πόλεις άυεγείρων κειμένας, τά τούτων βουλευτήρια ψυχορ^αγοΟυτα καί μόνοις όνόμασιν γνωριζόμενα πρδς ξωήν έπανάγων, τούς *.Ό κεκτημένους καί συντε?ιειν ήναγκασμένους καί λοιπόν άπειπόντας ψυχαγωγών τή τής εξουσίας δυνάμει, καί άπαξαπλώς πάντα ποιών, 3 τδν τών δλων πρύτανιν θεραπεύει Θεόν καί 5 -ή scripsi : τήν P Sakk. χατά τ\ν Gcorgiadcs. 1. Date : *423 429. Ainsi l’cpître XXXII est-elle, scmblc-t-il, avec l’épîtrc XLV, également adressée à Thêodote «l'Antioche, ( la partie la plus ancienne que nous possédions de la correspon- ' dance de l'évêque de Cyr. 2. Nous ignorons tout de cette affaire. 3. La chute d’un feuillet dans le manuscrit nous a privés de la fin de cette épilre et du début de la suivante, dont nous ignorons même le destinataire. lettres xxxii, xxxii ι XXXII (XXVIII) A Thêodote, ' I 98 évêque d’Antioche On peut assurément goûter un très vif plaisir à rece­ voir un bienfait de ceux-là mêmes qui cherchent à vous faire du tort, et cela, c’est l’expérience qui me l'a appris : obligé, par l’injustice que vous savez, de séjourner un assez long temps à Antioche *, j’y ai goûté magnififiquemcnt le miel de ta Sainteté et j’ai mieux connu l’importance des biens qu’apportait sa présence. En effet, le réconfort de ta vue triomphait de la souffrance qui résultait de la lutte soutenue contre l’injustice, et le charme de La douceur en supprimait la douleur. Je n’ou­ blie donc pas... de ta tendresse envers nous... 3. XXXIII (XXIX) 4 ; ...a reçu 5 le pouvoir ayant été nommé officiellement commandant en chef, mais parce que c’est un homme plein de sagesse, sachant faire le bien, honorant la vertu, capable de commander, tenant équitablement le fléau de la justice, plus juste et plus précis qu’une balance, empressé à manifester de la pitié à ceux qui sont placés sous ses ordres, prenant conseil de sa bonté, réveillant les villes endormies, ranimant leurs assemblées qui se meurent et que l’on ne connaît plus que de nom, réconfortant par la force de son pouvoir les propriétaires qui, mis dans l’obligation de payer les impôts, ont succombé désormais sous leur poids, en un mot faisant tout ce qui 4. Date et destinataire inconnus. 5. La mutilation du texte rend évidemment problématique Je sens exact de άλλ’οτ:. On peut toutefois conjecturer que la phrase était du type suivant : v Ce n’est pas seulement à cause de sa haute naissance et de ses succès passés qu’il a reçu le pouvoir..., mais encore parce que... u ’EÇo^ltav devait être précédé de quelque déter­ mination. 99 5 10 15 20 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑ1 τδν "πάντων ήμερώτατον βασιλέα· συμφρονεί γάρ Θεώ εύσε6εΐν βεβουλημένος. Διά ταϋτα ήοόμεθα, διά ταΟτα εορτήν τδν βίου νομίξομεν. Άλλ'ό πάντων έξοχώτατος ούκ εξουσία μόνον, άλλά καί τή περί τδ εύεργετεΐν σπουδή, δδς ήμιν πρώτην χάριν έν τούτω τφ θρόνω, ήν πρώην έπήγγειλα. Γέγραφα γάρ ήδη τφ ύμετέρω μεγέθει, 2τι τοΟ βασιλέως ύπαγορεύοντι τούς νόμους, ίκετεύωυ άπαλλαγήυαι τδν εύλαβέστατον καί θεοφι­ λέστατου Έυθάλιον τδν πρεσβύτερον τοϋ τής πραιτούρας Τελέσματος, άνδρα φιλοσοφίας άπάσης μεστόν τής τε έν γράμμασι τής τε έν πράγματι, καί | βραχέα κεκτημένον, μόλις 129Τ αύτφ καί οίκείοις άποχρώυτα. Είσπραχθήναι δέ τούτο τδ τέλος προσέταξεν αύτδν δ μεγαλοπρεπέστατος καί ένδοξότατος τής πόλεως ύπαρχος, άγνοώυ ώς ούκ έστι λαμπρότατος, άλλά πρεσδύτατος άνήρ. Καί εί λαμπρότατος δέ ήν έτι, άπήλλακτο &υ τοΟ τοιούτου τέλους, τού τούς μεμοριαλίους τετιμηκότος νόμου τοΟτο σαφώς διαγορεύοντος. Άλλά δέομαι καί πάλιν δέομαι καί άντιδολδ. Τιμήσατε φιλοσοφίαν· ύβρεως τήν ίερωσύνην άπαλλάξατε" ταύτηυ ήμιν χαρίσασθε τήν ατέλειαν. ‘Ράδιον δέ ύμϊν βουληθεΐσι τοΟτο· τοίς γάρ ύμετέροις υεύμασιν ακολουθεί τά πράγματα. Βουλήσεσθε δέ εδ οΪδ' 'ότι, καί κοινάς καί ίδιας χάριτας παρέχειν έσπουδακότες. XXXIV (XXX' ΜΑΡΑΝΑ ΣΧΟΛΑΣΤΙΚΟΙ. Ούκ οΐδα δ τι σε προσείπω, άφιλον ή μισότιολιν ; τδ μέν γάρ · J άληθές άγνοώ· δυοιν δέ θάτερον ύπονοειν με Ίτταρασκευάζει τδ 25 μηόεμιό των εορτών τιρδς ήμάς παραγενέσθαι, άλλά ττροτιμή- 5 îv τούτω τώ θρόνω Ρ : oni. Sakk. |J 14 πρ<σ6ύτατο; Sakk. : — τιροζ Ρ |ί 24 δνοϊν Sakk. : δυείν Ρ || 25 μηδςχιά Sakk. : μη δέ έν uti Ρ. 1. Sur ce personnage voir Pépître XLII et la note 4. 2. Date : antérieure à 430. Voir sur ce point notre article, Sur ta chronologie de Irais lettres de Théodoret de Cyry dans Rev. Ét. Grecques, 57. 1954, pp. 82-94. LETTRES χχχπι, XXXIV 99 honore Dieu — le juge de l’univers et le plus doux des rois — puisque, dans son désir de piété, il conforme sa volonté à celle de Dieu. Voilà pourquoi nous sommes dans la joie et pourquoi la vie nous apparaît comme une fête. Cependant, toi qui surpasses tous les autres non seulement par ta puissance, mais aussi par ton zèle à faire le bien, accorde-nous pour première faveur, sur le siège que tu occupes, celle que je t’ai demandée récem­ ment. Car j’ai déjà écrit à votre Grandeur à l’époque où elle inspirait, encore les décisions de l’empereur, pour la supplier de faire exempter de la charge de préteur le prêtre très pieux et très cher à Dieu Enthalius *, un homme rempli de toute science, tant théorique que pra­ tique, qui ne possède qu’un avoir insignifiant, à peine suffisant pour lui et les siens. Si le très magnifique et très illustre préfet de la ville a ordonné que cette charge lui soit imposée, c’est parce qu’il ignore que ce n’est plus un homme dans la force de l'âge, mais très âgé. Et d’ailleurs, quand bien même serait-il dans la force de l’âge, il serait encore exempté de cette charge en vertu de la loi qui accorde un privilège d’honneur aux secrétaires, indiquant cette exemption en termes exprès. Néanmoins je vous le demande et vous le redemande, et je vous en supplie : honorez la sagesse, délivrez le sacerdoce d’un opprobre, accordez-nons la grâce de cette exemption. C’est une chose qui vous est facile, si vous le voulez, puisque les faits se soumettent à votre volonté. Or. vous le voudrez, j’en suis sûr, vous qui mettez votre zèle à accorder des faveurs aussi bien personnelles que collectives. XXXIV (XXX). A l’avocat Marana Je ne sais si je dois dire que tu es infidèle à notre amitié ou ennemi de notre cité : car j'ignore où est la vérité ; mais ce qui me fait imaginer l’une ou l’autre hypothèse, c’est que tu n’as assisté à aucune de nos fêtes et que tu 100 ΘΕΟΔΩΡ11 TOY ΕΠΙ ΣΤΟΑA1 σαι φιλίας καί πατρίδος άγρδν καί ζεύγη καί σκαπάνας ή τούς •περί χρεών καί 8ρων ζυγομαχουντας καί τιαρά τά ζυγά τής σής θεόντας ψήφου. Έγώ δέ λίαν άσχάλλω ύπό των έκγδνων τήν πατρίδα ύβριζομένην θεώμενος καί περιιδεΐν ούκ 5 άνέζομαι. “Ινατοίνυν τοιαύτην | φύγης γραφήν, κατάλαβε τήν 13 ένεγκοΟσαν καί ποίησον λαμπροτέραν τή παρουσία· άτοπου γάρ τδν μέν άγρδν τή σή οϊκήσει φαιδρύνεσθαι, τήν δέ πόλιν τή σή άποδημία σμικρύνεσθαι. XXXV (XXXI). ΡΩΜΥΛΩ 10 Καί πατέρες τών σωφρονούντων παίδων οίκειοΟνται τήν εΟκλειαν καί δεσπόται τών εΰνων οίκετών περί πολλοΟ ποιοΟνται τήν θεραπείαν. Εί δέ παρ’ άνθρώποις τοιοΟτος πολιτεύε­ ται νόμος, ένθα φθόνος πολλάκις κρατεί, πολλώ μάλλον έπΐ 1 ΘεοΟ τοΟ άγαθοϋ καί άπαθώς πάντας εύεργετεΐν πεφυκότος. 15 Διδ νΟν μέν ’Αβραάμ λέγει · Ευλογήσω τούς εύλογοΟ ντάς σε, νΟν δέ τοις ίεροΐς άποστόλοις : ‘Ο δεχόμενος ύμάς, εμέ δέχεται· ’Επειδή τοίνυν οίκείαν ήγείται τήν τών τρο­ φίμων τιμήν, παρακλήθητι, Οαυμασιώτατε, τούς Προφήτας αύτοϋ, τούς άγιους ‘Αποστόλους τή παρουσία τιμήσαι. 20 XXXVI (XXXII). ΘΕΟΔΟΤΩ ΑΡΧΟΝΤΙ. ΓΊαιδίοις μέν ή μορμώ φοβερά, μειρακίοις δέ παιδαγωγοί καί διδάσκαλοι, τοίς δέ είς άνδρας τελοΟσι ήδη πάντων έστί 3 άσχάλλω Sakk. : io/άλω P || G Ante χαρουο:? vcrbuxn σή for­ tasse addendum conjecit Sakk., nt videtur, sine necessitate || ' 11 οα«τ<5ν Papageorgiou : ίχιτών P Sakk. || 13-16 όλογοΰντάς « Sakk. : — γουντας σ» P || 19 Ante παρουσία verbum σή fortasse addendum conjecit Sakk., ut videtur, sine necessitate. 1. Date de l’épître : inconnue. 2. Sur l’impassibilité divine, voir en particulier Eranialet, 3e · dialogue (P. G., «3, col. 220-317). 3. Gen., 12, 3. 4. Malt., 10, 40. 5. L’épître XXXVI a certainement etc écrite vers le même temps que les épîtres 6G. 67 et 68 de la collection Sirrnond (P. G., 83, LETTRES XXXIV. XXXV. XXXVI 100 as préféré à l'amitié et à ta patrie loi) champ, tes atte­ lages, tes outils, ou encore ceux qui, se disputant pour des intérêts et des questions de bornage, ont recours à l’équité de tou jugement. Pour moi, je suis fort peiné de voir la patrie outragée par ses enfants et ne saurais regarder cela d’un œil indifférent. Aussi, pour échapper à une telle accusation, gagne la ville qui t’a donné le jour, rehausses-en l’éclat par ta présence : car il serait étrange que tu illustres la campagne de ta présence et que notre ville se voie diminuée par ton absence. XXXV (XXXI). A Romule ’. Les pères des enfants sages s'approprient leur gloire et les maîtres des serviteurs animés de bons sentiments font grand cas de leurs prévenances. Or, si tel est l’usage parmi les hommes, chez qui pourtant l'envie est souvent toute-puissante, à plus forte raison en est-il ainsi quand il s’agit de Dieu, qui est bon, impassible *, et qui fait naturellement du bien à tous les hommes. C’est pour­ quoi il dit tantôt à Abraham : « Je bénirai ceux qui te béniront»3, tantôt aux saints apôtres : «Celui qui vous reçoit me reçoit»4. Aussi, puisqu’il considère comme rendu à lui-même l’honneur que l’on rend à ses disciples, laisse-toi inviter, mon admirable ami, à venir honorer de ta présence scs prophètes et ses saints apôtres. XXXVI (XXXII). A l’archonte Théodote s. Si les enfants ont peur de la sorcière 0 et les adolescents des pédagogues et des maîtres d’école, les grandes percol. 1236 D-1237 A B] adressées respectivement à Acrius, Marana et Épiphane, puisqu’elles sc rapportent toutes les quatre ù l’inaugu­ ration de l’églitc érigée à Cyr en l’honneur des saints apôtres et prophètes. Celle-ci eut bien lieu le 14 de Gorpiacos, c’est-à-dire, en septembre, mais nous ne savons pas en quelle année. Voir sur ce point l’article cité, p. 99, note 2. G. Le eroquemitaine de nos jours. 101 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑΙ φοβερότατου δικαστής καί βήμα καί κήρυκες καί ^αδδοΟχοι καί εισπράξεις· αν δέ δή καί απορία τούτοις προσή, διπλούν τδ δέος γίνεται. TL δήποτε ταΟτα διεξήλθον, εγώ τήν σήν αρετήν διδάξω. Εγκαίνια | τών άποστολικών καί προφητικών 5 σηκών τή τεσσαρεσκαιδεκάτη τοΟ Γορπιαίου μηνός, ΘεοΟ νεύοντος, προσδοκώμεν έπιτελέσαι. Δεδίασι δέ τήν σήν παρου­ σίαν οί παρ’ ήμΐν, ώς εφην, πολιτευόμενοι. Δεδίασι δέ ού τδν πραότατου Θεόδοτον, άλλ' 8 περίκεισαι τής άρχής προσω­ πείου· ου χωρίς, πολλοΟ άυέπριάμεθα καί παρεΐυαι ήμΐν έορτά10 ξουσι καί κοινωνεΐν τής παυηγύρεως καί τήν πόλιυ κοσμεΐν καί κορυφαίου είναι τών συυιόντων. Παρακλήθητι τοίνυν, ώ άριστε, ίερομηνία τδν Γορπιαΐον δούναι καί τοΟτον άναθεΐναι Θεώ καί τοΐς τοΟ Θεοϋ έρασταΐς καί έρωμέυοις. Οΰτω γάρ καί άπών κοινωνήσεις τής παυηγύρεως, ήσυχία καί άνακωχή 15 τούς άγιους ’Αποστόλους καί Προφήτας γεραίρων, καί τής παρ' αύτώυ εύλογίας άπολαύσεις, καί < τδν > Θεδν θερα­ πεύσεις τδν τή τιμή τών αγίων τερπόμενον, χαριή δέ καί ήμΐν τοΐς ειρήνην καί θυμηδίαν κεχυμένην έν τή έορτή έκείνη έφιεμέυοις καί εύχομένοις. 20 XXXVII (XXXIII). ΝΕΩΝΙ ΑΡΧΟΝΤΙ. Οδτος ήγεμονίας όρος· αίίτη αρχή δικαία καί συμφέρουσα τοΐς κοινοΐς. ‘Η γάρ τών άρχομένων επιμέλεια ού τούτους μόνον εύεργετεΐ, άλλα καί τούς τήν αρχήν έγχειρήσαντας δνίνησιυ 'ότι μάλιστα. Οι μέν γάρ άμέτρως θατέρου μέρους 25 κηοόμενοι έκατέρφ λυμαίνονται· οί δέ τδ δραστήριον | κεραν- j υύυτες ήμερότητι, καί φιλανθρωπία τής πράξεως άμβλύνοντες τδ σφοδρόν, καί τδ μέτρον τιμώντες, κατά τδν φιλόσοφον δρον, 5 το5 P : om. Sakk. || 16 < τόν >· Sakk. : om. P. 1. Date probable de l’cpître : environ 434. 2. Même définition du pouvoir dans l’épître 37, de la collection Sirmond, à Saluste (P. G., 83, col. 1213 C). 3. 11 s’agit de Pittacos ou de Clêobulo, deux des sages de la Grèce, dont les maximes μηδίν άγαν et μέτρον άριοτον sont citées LETTRES XXXVI, XXXVII 101 sonnes, elles, redoutent par-dessus tout juges, tribunaux, hérauts, huissiers et percepteurs, et si, par surcroît, elles sont pauvres, leur crainte en est doublée. Pourquoi donc ce discours ? C’est ce que je vais faire savoir à ta Vertu. Nous espérons, s’il plaît à Dieu, fêter l’inaugu­ ration du tombeau des apôtres et des prophètes le 14 du mois de Gorpiaeos. Or. nos concitoyens, comme je le disais, craignent ta présence. A vrai dire, ce qu’ils craignent en toi, ce n’est point le très doux Théodote, mais le masque d’autorité que tu portes : sans quoi nous aurions donné beaucoup pour que tu sois présent à nos fêtes, t’associes à nos réjouissances, honores notre cité et sois au premier rang de nos hôtes. Laisse-toi donc inviter, excellent ami, à consacrer ù cette fête le mois de Gorpiaeos et à l’offrir à Dieu et à ceux qui l’aiment et en sont aimés. Car, ainsi, même absent, tu seras associé à la solennité, en honorant par le repos et la trêve les saints apôtres et prophètes, lu auras part à leur béné­ diction, tu honoreras Dieu qui sc plaît à voir honorer ses saints, en même temps que tu nous obligeras nousmême, qui désirons et souhaitons que la paix et la joie soient répandues durant cette fête. XXXVII (XXXIII). A l’archonte Néon *. Voici la règle du pouvoir : que ce soit une autorité con­ forme à la justice et. utile au bien commun ’. Car la sol­ licitude ù l’égard de ceux qui sont soumis à l’autorité ne leur fait pas seulement du bien à eux, mais profite aussi au plus haut point à ceux qui ont reçu en mains l’auto­ rité. Ceux, en effet, qui s’occupent avec un soin excessif de l’un des deux partis, font du mal aux deux, tandis que ceux qui tempèrent de douceur leur énergie, par leur mansuétude émoussent la violence de leur action, et, se conformant à la loi du sage *, honorent la mesure, ceuxCorrcspondance. I. ° 102 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑ1 ούτοι καί τούς είσπραττομένους καί τούς είσπράττειν κελεύοντας άτεχνώς εύεργετοΟσι. ΤοΟτο τήν σήν οίδα ποιούσαν λαμ­ πρότητα· άγχινοία γάρ κυθερνδς τήν έξουσίαν, καί διά τοΟτο πατρική μέν ήμερότητι χαίρεις, ήπίοις δέ λόγοις κεχρημένος, 5 άπηνοΟς παντός καί πϋρ πνέοντος άμεινου τών εισφορών τάς εισπράξεις ποιή. Αίσχυνόμενοι γάρ σου τδ πρ&ον οί άπαιτούμενοι, τής πενίας έπιλανθανόμενοι, καί των εύτελών ρακίων γυμνοΟνται. ‘Αμέλει καί νΟν έν τοσαύτη σπάνει χρυσίου τών ώνίων έ^ιμένων, ούδενδς ούχ ύγροίς ού ξηροΐς προσιόντος 10 καρποις, κατά πέντε καί δέκα καί εϊκοσι δανεισάμενοι χρυσίνους, καί τούς παρ' ήμΐν ιδρυμένους άποδύσαντες στρατιώτας άπέστειλαν τδ χρυσίου, δσον Οοθήναι προσέταξας. ΤοσαΟτα δύναται ήμερότης κεκραμένη συνέσει· άληθές γάρ άτεχνώς εκείνο τδ τραγικόν, δτι * 15 Σοψδν εν βούλευμα πολλάς χειρας υικδ... » Οΰτω τοίνυν, ώ άριστε, διατελεΐς κυδερνών, έ£ρώσ8αι πολλά τοις παροξύνουσι λέγων καί τήν τών κοινών προμήθειαν πάν­ των δμοΟ προτιμών. Ούτω γάρ καί τδν τών δλων θεραπεύσεις 20 Θεδν καί βασιλει τάς έγχειρισθείσας σοι διασώσεις π, όλεις] καί τήν εύκλειαν τήν παρά πάντων τρυγήσεις. XXXVIII (XXXIV). ΙΣΟΚΑΣΙΩ ΣΟΦΙΣΤ)Η. I Τ[δν , καλδν καί άγαθδν Γερόντιου, ος οΐδε μέν άριστα ξύλα 131 τεκταίνειυ, εμαθε δέ παρά τής τέχνης ξωωυ καί δένδρων παν- 5 τάς Georgiades : πως P Sakk. | 20 rfôÀîtç] recte, ut videtur, supp. Sakk. textuellement au début de l’épître XLI1Ï. On sait combien la mesure et son contraire, la démesure, sont des notions familières à la pensée grecque, qui en a fait une application fréquente aussi 3 bien dans le domaine de la morale que dans celui de l’esthétique. Ce précepte de la sagesse païenne a etc très vile transposé dans 1 la littérature chrétienne: voir saint Jean Chrysostom e. Letlresà , Olympias, VIII, 1 c ; 2 c ; 3 a ; 3d (Coll. Sources Chrétiennes, n° 13). 1 LETTRES XXXVII, XXXVIII 1Π2 là sont véritablement les bienfaiteurs à la fois do ceux dont on réclame l’impôt et de ceux qui le font percevoir. C’est ce que fait, je le sais, ta Magnificence : grâce, en effet, à l’exercice intelligent que tu fais de ton pouvoir, tu te plais à avoir la clémence d’un père et, par la dou­ ceur de tes paroles, tu fais rentrer les impôts mieux que ne le ferait n'importe quel fonctionnaire dur et soufflant le feu. Confondus, en effet, par ta douceur, ceux que tu sollicites, oubliant leur pauvreté, vont jusqu’à se dépouil­ ler de leurs misérables hardes. Aujourd’hui encore où, par suite de la misère qui règne, les denrées ne trouvent plus d’acquéreurs — personne ne se proposant plus pour acheter des fruits, ni mûrs ni secs — ils ont emprunté des pièces d’or à du cinq, du dix ou du vingt, et ont dépouillé les soldats établis chez nous pour t’envoyer tout l’argent que tu leur as ordonné de verser, si puis­ sante est la douceur, quand elle est unie à l’intelligence ! Car bien vrai est le mot du poète tragique : « Un sage conseil à lui seul vaut mieux que mille bras »». C’est donc ainsi, excellent homme, que tu continueras de gouverner, envoyant promener ceux qui se fâchent et faisant passer avant toute chose le souci de l’intérêt général. De la sorte, en effet, tu honoreras le Dieu de l’univers, tu assureras le salut des cités que l’empereur a confiées à tes soins et tu recueilleras une gloire univer­ selle. XXXVIII (XXXIV). Au sophiste Isokasius a. Si, malgré le grand besoin que j’ai de ses talents, j’en­ voie à ta Magnificence le bon et vertueux Gérontc 1 23, 1. Euripide, Antiope, tragédie perdue (cf. S lobée, 54, 5). 2. Date de l’épître : inconnue. 3. Personnage inconnu par ailleurs. 103 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΧΤΟΛΑ1 τοδαπώυ εΙκόνας ένθεϊναι τοϊς ξύλοις, έχει δέ τρόπον νικώντα κάλλιστον τήν άρετήν τής τέχνης, άπέστειλά σου τή μεγα­ λοπρεπείς:, κομιδή μέν αύτοΟ τής τέχνης δεόμενος, τήν ύμετέραν δέ θεραπείαν τής ήμετέρας προτιμήσας χρείας. Μαθών ό γάρ παρά τοΟ λαμπροτάτου ΕύρυκιανοΟ, άτι τοΟ άνδρός είς τήν τής οΙκίας ποικιλίαν τδ μέγεθος δείται τδ σόν, εύθύς αύτδν πέπομφα τή σοφία τή σή, ώστε τοϊς άρίστοις τών δμοτέχνων έγχειρίσαι τούργον καί τήν ταχίστην έπανελθεϊν ώς ή μάς. ’Επειδή τοίνυν έν χερσίν έχοντες τόν δνδρα προτετι'10 μήκαμεν τά ύμέτερα, τής αύτής τυχείν χάριτος έπαγγέλλομεν· τευξόμεθα δέ, ήν έπιστήσας τοϊς ύμετέροις έ'ργοις οΟς δει, ώς τάχιστα έπανέλθη πρδς ήμάς. XXXIX (XXXV). ΑΝΤΙΟΧΩ ΑΠΟ ΥΠΑΡΧΩΝ. Πολλαχόθεν μέν καί άλλοθεν τήν ύμετέραν έστίν ίδείν ί 15 δικαιοκρισίαν· δείκνυσιδέ ύμάς δτι μάλιστα ή περί τών άρχόντων ψήφος, οΤς καί τά έθνη καί τάς πόλεις άγειν ένεχειρίσατε· κοινήν γάρ απάντων τών ύπηκόων κηδεμονίαν ποιούμε­ νοι, I τούς άδωροτάτους καί χρημάτων κρεΓττου]ς καί ϊ[σα] 1ί κατέχοντας τά τής δίκης ζυγά, καί άπαξαπλώς τούς άρίστους 20 εκλεγόμενοι, οΐόν τινας πατέρας καί ιατρούς καί κυθερνήτας ταΐς πόλεσιν έπεστήσατε. Πολλοις μέν ουν καί άλλοις καλοίς καί άγαθοις άνδράσιν έντετυχήκαμεν, άρχειν ύπδ τής ύμετέρας ψήφου λαχοΟσιν, άξιάγαστον δέ μάλιστα καί αΙδοΟς άξιώτατον εϊδομεν τδν λαμπρότατου Νέωνα. Καί γάρ πείραν ’ 25 αύτοΟ είλήφαμεν πλείονα, επειδή καί τής ήμετέρας πατρίδος κινειν τούς οϊακας είληχε καί παρά πάντα τδν τής άρχής 7-8 ομοτέχνων Sakk. : τεχνών Ρ || 8 ίγχίΐρίοαι Sakk. : — οήσαι Ρ || 16-17 ίνίχΐΐρίσατε Sakk. : —ρησατι Ρ || 18 ζρεί[ττου]ς supp. Sakk. || ί'[σα] supp. Sakk. |i 24 πείραν Sakk. : χείρχν Ρ. 1. Peut-être s’agil-il du personnage à qui Théodoret envoie la lettre XLVI1, à l'occasion de la mort de sa fillo. Voir Inlroducl p. 53. 2. Date probable de l’épître : environ 434. LETTRES XXXVIII, XXXIX 103 Λντας. 4. Eutbalius ne nous est pas autrement connu que par cette épître et par l'épîtrc XXXIII, s'il s’agit dans les deux cas du même LETTRES XU. XUI 105 I XLI (XXXVII). A André, évêque de Samosate*. C’est à merveille, excellent ami, que tu nous avais dépeint avec les couleurs du langage lè prêtre très cher à Dieu Damien 1 : car il est apparu tel que tu nous l’avais fait connaître à travers ta lettre. Si j’ai pu, pour ma part, apprécier scs manières, le peuple, lui, a goûté sa parole. La maladie, en effet, m’en a empêché et c’est seulement par ses auditeurs que j’ai entendu dire que l’homme était bien tel que ta Sainteté nous l’avait fait entrevoir. Mais voici qu’après nous avoir mis en goût, imitant les nuages qui sont au-dessus de nos têtes, il fait, tomber sur nous une fine pluie et passe en nous laissant sur notre soif 3. Du moins m’a-t-il personnellement causé de la joie, puis­ qu’il s’est chargé de porter une lettre à ta Sainteté : car, me trouvant malade, je me suis empressé de saluer ta Piété par son entremise et de l’inciter à prier pour moi. XLII (XXXVIII). Au prêtre Euthalius *. Après n’avoir eu, en cette ville, d’autre consolation que le commerce de ta Piété s, j’ai été fort peiné d’en être privé pendant si longtemps. Mais je souffre plus encore à la pensée que, tombé dans ce malheur inattendu e et, comme il est naturel, en proie au découragement, tu n’as même pas quelqu’un pour te réconforter et chasser ce découragement par les consolations du Saint-Esprit. personnage, comme on est porté à le croire, vu que, dans les deux cas, le prêtre Euthalius nous est présenté comme étant aux prises avec des difficultés d'argent. Date de l'épître : inconnue. 5. Quelle est cette villo? Ce n'est évidemment ni Antioche ni Bérée, où nous savons que Théodoret ne manquait pas de relations, mais on ne peut rien établir de plus. 6. Euthalius est vraisemblablement en train de se débattre contre des créanciers ou contre le lise. 106 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΙ· ΕΙ1ΙΒΤ0ΛΑΪ έπωδαΐς άπελαύυοντα. Άλλ’, ώ θαυμάσιε, γενοΟ σαυτώ καί σύμβουλος καί διδάσκαλος, καί ήν έκ παιδδς μετήλθες φιλο­ σοφίαν έν τοις άγώσιν έπίδειξαι, καί μαθέτωσαν άπαντες, ώς £ργω μάλλον ή λόγω φιλοσοφείς, ούδέν μεν ήγούμενος τά 5 άνθρώπινα, πλοΟτου δέ ρεύματα καί -πενίαν έσχάτην ίσα τιθέ­ μενος. Έκάτερον γάρ, ώς οίσθα, κατά τήν εύρίπων έπί^ροιαν τήδε κάκείσε πέφυκε μεταβαίνειν, καί νΟν μέν ώς τούτον, νΟν δέ ώς εκείνον είναι. ’Αρετή δέ, ής τρόφιμος ΰτιάρχεις, μόνι­ μόν έστιν άγαθόν, καί χρή ταύτην τδν μέν κεκτημένον άσφα10 λώς φυλάττειν, τδν δέ ούκ Ιχοντα σπουδαίος ζητεΐν χρυσόν δέ καί τδλλα άγαθά το0 πλούτου παρόντα μέν δεόντως οίκονομειν, άπόντα δέ μή ποθειν. ΤαΟτα φιλοσοφών διατελείς· ταΟτα καί έτέροις είσηγήσω πολλάκις. Μαθέτωσαν τοίνυν οί ζητοΟντες, ώς χρήματα μέν λαβειν | Ίσ χύουσιν, [άρε τήν δέ 133’ 15 [συ]λήσαι ού δύνανταιπώποτε. XLIII (XXXIX). ΑΓΙΑΝζΙ ΜΟΝΑΖΟΝΤΙ. • iiiig Τδ μηδέν άγαν καί μέτρου δρ ιστόν, καί δσα τοιαΟτα τοίς πάλαι σοφοίς εϊρηται, επί παντός ήγοΟμαι καλού τε καί συμφέροντος· ού γάρ μόνον τά ύψηλά καί ύπέρογκα κωλύειν 20 φρονήματα έθέλοντες, ταΟτα έφασαν οί τήν τών ήθών άναδεξάμενοι διακόσμησιν. άλλα καί τά λίαν ταπεινά καί πέρα τοΟ μετρίου κάτω που κείμενα άνορθοΟντες καί τήν συμμετρίαν διδάσκοντες. Χρή τοίνυν σε, δέσποτα, σοφόν δντα καί τούς άλλους σοφίξειν δυνάμενον καί τών τοιούτων λόγων πλήρη 11 άγχΟά prop. Georgiades : άνθη Ρ Sakk. II 14 [:β]χύουσ:ν, [άρ<]τήν supp. Sakk. | 15 [βυ]λήσα< supp. Sakk. 1. La sagesse que prêche ici Théodoret est la même que celle des stoïciens qui enseignent, d'une part, à faire un usage raison­ nable des biens dont, on dispose, de l'autre, â ne pas désirer ceux que l'on n’a pas. 11 n’est pas rare de rencontrer ainsi, !i travers la cor- I respondance de l'évêque de Cyr, des préceptes qui semblent tenir · autant de la morale des philosophes que de la morale chrétienne. 2. Date de l’épîtrc ; inconnue. LETTRES XL1I, XLIII 106 Sois donc, à toi-même, mon admirable ami, ton propre conseiller et ton propre maître, montre dans les luttes cette sagesse que tu as poursuivie depuis ton enfance, et que tout le monde sache que ta sagesse est plus effective que théorique, n’attachant aucun prix à tout ce qui est humain et regardant d’un œil égal les flots de la richesse et la plus extrême pauvreté. Car il est naturel, tu le sais, que l’un et l’autre, imitant le flux dans les détroits, se déplacent tantôt vers l’un, tantôt vers l'autre. Si la vertu — dont tu es le nourrisson — est un bien stable, et si celui qui la possède doit la garder sans faillir, comme celui qui ne la possède pas doit mettre son zèle à l’ac­ quérir, pour ce qui est de l’or et des autres biens de la fortune, il faut, lorsqu’on les a, les gérer de la manière qu’il convient, mais, si l’on en est privé, ne point les désirer *. Telles sont les sages pensées que tu ne cesses de méditer, telles sont celles que tu as aussi souvent prêchées a autrui. Que ceux qui sont en quête des ri­ chesses sachent donc qu’on peut s’emparer de biens matériels, mais que dépouiller quelqu’un de sa vertu, on ne le peut jamais. XLIII (XXXIX). A Agtanus, moine s. Les maximes Rien de trop ou Rien n'est meilleur que la mesure et tous les mots semblables prononcés par les sages de l’antiquité rne paraissent en tous points con­ formes à la fois à la vertu et à l’intérêt ; car ceux qui entreprirent de régler les mœurs n’ont pas voulu seu­ lement, en parlant ainsi, interdire les pensées hautaines et orgueilleuses, mais aussi redresser celles qui sont d’une modestie et d’une humilité excessives, et enseigner la juste mesure. Toi donc, maître, qui es un sage et qui sais rendre sages les antres, toi qui es riche de semblables maximes, qui as appris à aimer ton prochain comme toi- 107 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑΙ τυγχάνοντα καί φιλειν τδν πέλας ώς σεαυτδν δεδιδαγμένον, μή βλάπτειν τοίς έγκωμίοις τοΟ φιλουμένου τδ φρόνημα, μηδέ τδν μέν αίρειν εις Οψος καί μετεωρίξειν τοίς λόγοις, εαυτόν δέ ταπεινοθν ύπέρ τδ άγαν καί τήν ούκ έπαινουμένην ταύτην 5 άμετρίαν αίρεϊσθαι, μηδέ τώ πόθω τήν εύφημίαν μετρεΐν, άλλά τήν Αλήθειαν -προτιμάν τής φιλίας, καί κρύπτειν μέν τάς τοΟ φίλου κηλϊδας (ταΟτα γάρ δ τής φιλίας νομοθέτης τταρεγγυή· ’Αγάπη, λέγων, καλύψει πλήθος Αμαρτιών), τά δέ φαινόμενα κατορθώματα συμμέτρως θαυμάξειν. Καί ταΟτα 10 λέγων, ού τήν σήν διδάσκω Αγχίνοιαν, τήν πάντων μάλιστα τά τοιαΟτα πεπαιδευμένην, άλλα τούς έμούς επαίνους άποκρουόμενος· | άποκναίει με γάρ τούτων τδ ετερον· ήκουσα δέ καί] τοϋ ΘεοΟ δ ιά το0'| προφήτου πρδς τδν Ισραήλ λέγοντος· Λαός μου, οί μακαρίξοντες ύμδς πλανώσιν ύμδς, 15 καί τήν τρίβον τών ποδών ύμών ταράσσουσι. Περί μέν τούτων ταύτην σου τή θεοσεβεία τήν ίκετείαν προσφέρω· περί δέ τής παιδδς διδάσκω σου τήν θεοσέβειαν, ώς κήδομαι μέν αύτής διά τήν όρφανίαν, ού μήν έμαυτδν εϊς τούς περί μνησ­ τείας καθήκα λόγους, άλλά τή μητρί ταύτης παρεχώρησα τήν 20 εξουσίαν. Παρακαλώ δέ σου τήν δσιότητα δηλώσαι ήμϊν τοΟ μνηστεύσασθαι βουλομένου καί τούνομα καί τδ γένος (ούδέν γάρ τούτων περιείχε τά γράμματα), ϊνα καί τή μητρί καί τοίς 2 μηδΐ Sakk. : μή Si P II 3 τόν μίν Gcorgiades : το μίν Ρ τα pi * Sakk. || S μηδΐ Sakk. : μή os P |; τω P : το Sakk. non apte || 12 (με) supp. Sakk. H 12-13 (δε xat] supp. Sakk. || 13 δ[ιά τον] supp. Sakk. || 10-20 τήν έξοναίαν recte, ut videtur, conjecit Sakk. : τής έξουσίας P 1 .11 faut entendre qu'Agianus avait écrit à Théodoret une lettre dans laquelle il chantait avec excès les louanges de l'évêque et se faisait, par contre, plus humble qu'il ne convenait. Dans le texte que nous adoptons -.&» μίν représente donc en fait Théodoret luimême ; si l'on préférait la leçon de Sakkélion τά μίν, il faudrait entendre τχ piv azpstv 3>', καί πρδς τούτφ τή τής ίερδς σου ψυχής ήμερότητι καί διαδέσει, ής άνωθεν ημάς ήξίωσεν ή σή θεοσέβεια, ύπερΒαίνω τούς όρους, καί τήν άοοκήτως μοι συμβδσαν άθυμίαν μετ ’εκείνης, ής εφην, πα^ησίας, τδν έμδν διδάσκω δεσπότην. "Ηλγησα γάρ δντως καί λίαν 25 ήθύμησα, ότι μοι τήν επιδημίαν τής σής δσιότητος, τήν είς 15 5-8 τό αξίωμα ... γίνοιτο recte, ni videtur, sic inIerp. Geor­ giades : aliter Sakk. non apte jj 10 κατά τον Sakk. : τε post κατά add. Ρ H 20 παιδίνονο: Sakk. : —σ·.ν Ρ ]| ■< τ<5 νόμω > add. Sakk. 1. Toute la lin de cette lettre est également obscure. Il paraît seulement en ressortir que l’évêque de Cyr demande à Isokasius, qui avait fait obtenir à Philippe une certaine fonction dans l’admi­ nistration de sa ville, de retirer son bienfait ou de le différer, puisque les circonstances sont telles alors que cette fonction cause à Philippe LETTRES XLIV, XLV 109 nombre de ceux que Ton honore et que l’on juge dignes d’un haut rang. Puisses-tu, de ton côté, recevoir mille avantages, toi qui prends un tel soin des orphelins ! Pour cette sollicitude, donc, nous rendons grâces à ta Magnificence ; mais, puisque jusqu’ici sa fonction a été pour lui une source d’ennuis (car elle va jusqu’à le priver du premier rang dans le sénat) et que tous les siens en sont mécontents et menacent de ne plus s’occuper des affaires, s’il devait en être ainsi, je demande à ta Sagesse de remettre à plus tard cette forme de bienfait ; car il s’agit vraiment d’un bienfait, étant donné le but de ta Magnificence, quand bien même ceux qui sont au courant des affaires de la cité y voient un dommage. En effet, en agissant de la sorte, ta Magnificence manifestera une fois de plus sa paternelle affection l. XLV (XLI). Λ Théodote, évêque d’Axtiocme 2. C’est un bonheur que la nature ait donné aux enfants le droit de parler librement à leur père, tandis que la loi de la servitude prescrit aux serviteurs de respecter en silence l’autorité de leurs maîtres et de dire en toute vérité ce qu'il faut à ceux qui les ont à leur service. Cette même loi vaut aussi pour les paedonomes, les pédotribes et tous ceux qui ont obtenu une charge ou qui enseignent quelque art ou science. Fort de cette loi et comptant en outre sur la douceur de ta sainte âme et sur les sen­ timents dont ta Piété nous a dès Je début jugé digne, je dépasse les bornes et fais savoir à mon maître, avec la franchise dont je parlais, quelle peine s’est abattue sur moi à l’improvistc. Car j’ai réellement souffert et j’ai été bien peiné que le voyage de ta Sainteté, je parle de plus d’ennuis qu'elle ne lui procure d’avantages. I.‘intention du sophiste était bonne, mais elle n'a pas porté les fruits espérés. 2. Date de l’épîtrc : 423-429. Correspondance. I. 10 HO ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΓΠ2Τ0ΛΛ1 τοΟ ‘Αρχαίου φημί, ούδείς κατεμήνυσεν, ούδέ δ θεοφιλέστατος ’Αίτιος δ πρεσδύτερος. Γράφομαι γάρ αύτδν έπί τής σής αγιό­ τητας ώς ήδικημένος τά μέγιστα. “Ηθελον γάρ καί προμαθειν σου τήν έπέραστόν -παρουσίαν, καί δραμειν ώς ύπόπτερος, 5 καί τήν Γίνδαρον ύπερβήναι, καί ής ώφειλον τιμής μοίραν γοΟν βραχυτάτην έκτισα ι, καί τάς δλίγας έκείνας ήμέρας συνδιατρΐψαι. καί πδσαν προσενεγκείν -πατρικής φιλοστοργίας άνάγκην, καί πεισαι τοίς ίεροίς σου ποσίν άγιάσαι τήν -πόλιν τήν ήμετέραν. ΝΟν δέ τούτων ά-πάντων έστέρημαι. ‘Ηνίκα 10 μέν γάρ παρεγένετό σου ή δσιότης ούκ δγνων· τή δέ τεσσαρεσκαιδεκάτη, τών καλλινίκων Μαρτύρων έν Μηνίγγοις τήν πανήγυριν έπιτελών ήκουσα τοΟτο θρυλούντων. ΠυνΟανόμενος δέ καί τδ άληθές έξετάζων ευρον ετέρους λέγοντας ώς έξεδήμησέ σου ή θεοσέβεια, δύο μόνον ήμέρας έκει διατρίψασα · 15 καί μή δευτέροις πιστεύσας, εις δέ τδ Μασχαλδς άπο|στείλας, 135Τ καί μαθών άληθεις άμφοτέρας τάς άγγελίας έκωλύθην τής δδοΟ. “Ηλγησα δέ χαλετιώς τήν ψυχήν καί 'ότι τδ πατρώον ούκ έζήτησα γέρας, άλλά τής πνευματικής έστερήθην ώφε- 6 έκτισα *. Sakk. : — τίσαι Ρ || 6-7 συνδιατ^ ιφαι Sakk. : — τρίψαι Ρ || 16 τάς άγγίλιάς P : om. Sakk. 1. Vraisemblablement une ville située vers le nord de la province de Syrie, puisque Théodoret aurait etc obligé de passer par Gindaros pour s’y rendre. 2. La ville de Gindaros, située sur le fleuve du même nom, dans la Cyrrhcstique, appartient à la Syrie I et dépend, par suite, d’An­ tioche, métropole de cette province. Selon le témoignage de plu­ sieurs auteurs de l'antiquité (cf. Pline. lib. V, ch. 23), cette région aurait été un refuge particulièrement sur pour les brigands. La mention d'un évêque de Gindaros (Pierre) au concile qui se réunit à Antioche en 343 nous prouve que cetto ville était le siège d’un évêché dès le milieu du iv° siècle. 3. De quel mois s’agit-il ? Théodoret ne le précise pas et il ne nomme pas non plus les martyrs dont il célébrait la fête cc jour-là. A ce sujet H. Di leiiayf. (Le$ Origines du culte des martyrs, 2e éd.» j Bruxelles, 1933 {Subsidia Hagiographica 20), p. 192) note qu’a il est intéressant de constater que le 14 décembre se fait la mémoire des martyrs Thyrsus» I.eucius et Callinicus, et c’est peut-être à ce LETTRE XIΛ 110 celui qu’elle fit à Archaios ne m'ait été signalé par per­ sonne, pas même par le prêtre très cher à Dieu Aëtius. Je l'accuse, en effet, devant ta Sainteté de m’avoir causé le plus grand tort. Car j’aurais voulu connaître plus tôt. ton aimable présence, courir vers toi comme si j’avais des ailes, dépasser Gindaros, 2 te rendre au moins une parcelle des honneurs que je te devais, passer ces quelques jours en ta compagnie, t’apporter tout ce qui est dû à un père que Ton aime et te persuader de venir sanctifier de ta sainte présence notre ville. En fait, je fus privé de tout cela. Quand ta Sainteté était près de nous, je l’ai ignoré, et le 14 3, j’étais en train de célébrer la fête des glorieux martyrs à Méninga *, lorsque j’entendis se répandre la nouvelle. Or, voici que, tandis que je m’in­ formais et cherchais à savoir la vérité, je découvris d’autres personnes, qui prétendaient que ta Sainteté avait quitté l’endroit après n’avoir séjourne en ce lieu que deux jours ; cependant, ne m’étant pas fié à cette seconde rumeur, j’envoyai quelqu’un s’informer à Maschala, et, comme j’appris que les deux nouvelles à la fois étaient exactes, je ne pus me mettre en route. Mais j'ai beaucoup souffert en mon âme de n’avoir pas cherché à honorer un père, d’avoir été ainsi privé de ses bienfaits dernier que fait allusion l'épithète donnée aux martyrs ». Cependant, comme le fait remarquer cet historien, d’une part, cette épithète est classique, et, d’autre part, a rien, dans la légende des trois martyrs, n’indique qu’ils aient quelque attache spéciale à la Cyrrhcstique », de sorte que le problème reste entier. Tout ce qu’on peut dire, semble-t-il, c’est qu’il ne faut sans doute pas identifier la fête à laquelle il est fait ici allusion avec celle dont il est parlé dans l’épître XXXVI, où il s’agit d'une fête de dédicace et d'une église qui n'était pas spécialement consacrée au culte des martyrs. 4· Sur cette ville voir R. Dvssaud, Topographie historique, de la Syrie antique, et médiévale, Paris, 1927, p. 479 : « Une autre route partait de Doliché pour pénétrer dans le désert de Syrie jusqu’à Seriane (Isriyé) en passant par Channunia, Cyrrhus, Minniea, Beroea, Chalcis, Androna et Seriane ·.>. J11 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΧΤΟΛ \l λείας, καί 'ότι τή των θεραπευόντων σου τήν άγιωσύνην ού συντέταγμαι μοίρα· ού γάρ έκείνοις έγκεκριμένος, δπυστος έμεινα τής σής, 2> πάτερ, έπιδημίας. ΤαΟτα ώς υιός άλγών, τδν -πάντων ε'ίνεκα σεβασμιώτατόν μοι πατέρα καί δεσπότην 5 έδίδαξα, καί απολογούμενος ύπέρ τής άγνοίας, καί άλγών διά τήν άγνοιαν. XI.VI (XLII) ΕΛΛΑΔΙίλ ΚΟΥΡΑΤΩΡΙ. Έμοί τήν ύμετέραν μεγαλοπρέπειαν ή φήμη πεποίηκε γνώρι­ μον· ούχ απλώς δέ ταύτην πεπίστευκα, άλλα ταύτης λεγούσης 10 διά πάντων άκούσας, καί τούς αύτής ύφαινούσης έπαίνους, καί τδν τών κατορθωμάτων διεξιούσης κατάλογον. Ούδέν γάρ έτερον περί τής ύμετέρας μεγαλοπρεπείας άκούειν έστϊν, ή όσα έχειν είκδς τδν τής άρετής έραστήν. Εις δέ τών ταΟτα διηγουμένων δ εύλαθέστατος διάκονος Πάππος- αύτδς γάρ ήμδς καίγράψαι 15 παρώτρυνεν, ού σύμμετρον τή δυνάμει φήσας ύμίν είναι τδ φρόνημα, άλλ' άνδρί σοφώ τε καί συνετώ καί τήν φύοιν έπεσκεμμένω συμβαΐνον. Διδ τεθά^ρηκα τήν έπιστολήν <γράψαι>, καί τδ ύμέτερον προσφθέγγομαι μέγεθος καί τδν τών δλων Ικε­ τεύω Θεδν καί τά παρόντα ύμίν άγαθά φυλάξαι, καί τά μείζω 20 προσδοΟναι. ΧΙΛΉ (XIJ11) ΕΥΡΥΚΙΑΝζΙ ΤΡΙΒΟΥΝζλ ΠΑΡΑΜΥΘΗΤΙΚΗ. Καί τοΟ χειμώνος οίδα τδ σκυθρωπόν καί τοΟ κλύδωνος έπίσταμαι τδ σφοδρόν, καί μόνιμον ούδέ διαρκές ό παρών έχει 1 οί ante συντίταγασι add. Georgiades. || 14 γράψαι Papageorgiou Georgiades : βλάψχι P Sakk. || 16 σοφώ τ: scripsi : σοφω τΐ Ρ σοφώτβ Sakk. U 17 Post έπιστολήν verbum <γράψαι) scripsi πίμψαι vel στίίλαι prop. Papageorgiou. 1. Date do l'epître : inconnue. 2. Inconnu par ailleurs. 3. S'agit-il de la foi, ce qui impliquerait qu’Helladius n’est pas encore chrétien, ou des récompenses célestes promises à ceux qui ont vécu saintement et que l’évèque de Cyr so plaît souvent à LETTRES XLV, XLVI, XLVII 111 spirituels, et de n’avoir pas été rnis au rang de ceux qui honorent ta Sainteté, car c’est bien, ô père, pour n’avoir pas été rangé parmi eux que je suis resté dans l’igno­ rance de ton voyage. Si, en fils qui souffre, j’ai informé de ces faits celui que pour toutes les raisons je considère comme un père et un maître très vénérable, c’est à la fois pour me justifier de cette ignorance et parce que j’en conçois de la douleur. XL VI (XLII). Au curateur Helladius *. La renommée m’a fait connaître votre Magnificence, mais, au lieu de lui accorder crédit du premier coup, je ne l’ai fait qu’après l’avoir entendu s’exprimer par la bouche de tout le monde, dire scs louanges et dresser la liste de ses belles actions. Rien d’autre, en effet, ne peut être dit sur votre Magnificence que ce qui appartient naturellement à un homme qui a l’amour de la vertu. Le très pieux diacre Pappus 8 est l’un de ceux qui parlent ainsi : car c’est lui qui nous a poussé à vous écrire, en nous disant que vos pensées n’étaient pas celles d’un puissant, mais celles d'un homme sage, intelligent et réfléchi. Voilà pourquoi j’ai eu l’audace d’écrire cette lettre, en saluant votre Grandeur et en suppliant le Dieu de l’univers à la fois de vous conserver vos biens et de vous accorder en outre ceux qui leur sont supérieurss. XLVII (XLlll). Au Lettre de Eurycianus. consolation ·. tribun Je sais combien est sombre la tempête, je connais la violence des flots, mais rien, dans la vie présente, n’est opposer aux biens temporels ? Les deux interprétations sont éga­ lement possibles. 4. Dates limites probables : 440-448. 112 5 10 15 20 25 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΙΠΧΤΟΛΑΙ βίος· μόνης δέ τής αρετής τδ κάλλος άμάραντον. | Καί ταΟτα 136 μέν τέως ώς προς άνθρώπους κοινώς διαλέγομαι· καιρός δέ λοιπόν καί τών θείων ύμδς άναμνήσαι δογμάτων, καί είς τάς μεγάλας έκείνας ελπίδας άπδ τοθ πάθους μεταγαγείν, καί τής μέν άθυμίας άποσκεδάσαι τό νέφος, ΰποδεΐξαι δέ εκείνα τώ λόγω, & μέχρι τοϋ παρόντος διά τής πίστεως δρδται. Λέλυται τοθ θανάτου τδ κράτος, καί ύπνος δ φοβερός εκείνος γεγένηται θάνατος, καί άνάστασιν περιμένομεν άπαντες οι τής πίστεως τήν άκτίνα δεξάμενοι. Διά τοΟτο γάρ καί δ δεσπότης ήμών Χριστός, ο μονομενής τοθ ΘεοΟ Λόγος, ό πρδ αιώνων ύπάρχων, ό συναίδιος τώ γεννήσαντι, ό τών άπάντων ποιητής καί κοσμήτωρ καί κυβερνήτης, τδ οίκειον σώμα, ο έξ ήμών ύπέρ ήμών άνέλαβε, Οανάτω παρέδωκεν, ούχ '(να νεκρόν αύτδ καταλίπη, άλλ' έκεινο πρότερον άναστήσας, δι’ εκείνου τάς τής άναστάσεως ελπίδας έν ήμιν έγκατασπεϊρη. Καί τοΟτο σαφώς έκπαιδεύων αύτδς δ Κύριος έλεγεν' "Οταν ύψωθώ έκ τής γής, πάντας έλκύσω πρδς έμαυτόν καί πάλιν· ‘Έρχε­ ται ώρα όταν άκούσωσιν οί έν τοίς μνημείοις τοθ ΥίοΟ τοΰ ΘεοΟ, καί έξελεύσονται οι τά άγαθά πράξάντες είς άνάστασιν ζωής, οί δέ τά φαΟλα πράξαντες είς ανάστασιν κρίσεως. Ταύτην τοίς ίεροΐς Άποστόλοις βεβαιών τήν ελπίδα, τοθ Λαζάρου τδν θάνατον ύπνον προσηγόρευσε, λέγων Λάζαρος δ φίλος ήμών κεκοίμηται. Εΐτα, άγνοησάντων τδ είρημένον καί είρηκότων· Εί κεκοίμηται, σωθήσεται, έπήγαγε· Λάζαρος άπέθανεν. Ού νοείτε, φησίν, 3 λέγω· | ώς λέγω νοείτε· ύπνον γάρ τδν θάνα­ τον προσηγόρευσα. Καί δ μακάριος δέ ΠαΟλος σαρέστερον 1 [βίώς supp. Sakk. || 16 όταν scripsi : οτ’αν P Sakk. ]| 18 όταν scripsi : δτ’αν P Sakk ' 26 ώς λέγω vu:îre Georgiades : ώς νοείτε λέγω P Sakk. || 27 δ'· Ρ : μεν Sakk. 1. 2. 3. '·. Jean, 12, 32. Id., 5, 25-29. Id., 11, 11. Id.. 11. 1». LETTRE XLVU 112 durable ni stable : seule la vertu a une beauté qui ne se fane pas. Jusqu’ici mes paroles s’adressent à tous les hommes, mais il est temps, à présent, de vous rappeler la doctrine divine, de vous faire passer de la douleur à ces grandes espérances, de dissiper le nuage de votre tristesse et de vous découvrir par le raisonnement les grandes vérités qui, dans le siècle présent, ne sont vues qu’à travers la foi. La puissance de la mort est détruite, cette mort tant redoutée n’est plus qu’un sommeil, et nous tous, qui avons reçu la lumière de la foi, nous atten­ dons la résurrection. Car si notre maître, le Christ, lui, le Verbe monogène de Dieu, lui qui existait avant les siècles, coéternel avec Celui qui l’a engendré, lui, le Créa­ teur, l’ordonnateur et le conducteur du monde, a livré à la mort son propre corps — qu’il avait assumé de nous pour nous — ce n’est pas pour le laisser enseveli dans la mort, mais c’est afin qu’en le ressuscitant, il semât en nous les espérances de la résurrection. C’est ce que le Seigneur lui-même voulait nous enseigner clairement en disant. : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » 1 et encore : « L’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu, et ils en sortiront : ceux qui auront fait le bien ressuscitant pour la vie, ceux qui auront fait le mal ressuscitant, pour la condamnation » 2. C’est pour affermir cette espérance au cœur des saints apôtres qu'il appela un sommeil la mort de Lazare, lorsqu’il dit : «Lazare, notre ami, est endormi»3. Ensuite, comme ils n’avaient pas compris le sens de ce mot, et disaient : « S’il est endormi, il guérira » 4, il ajouta : « Lazare est mort » 8. Vous ne comprenez pas, leur dit-il, ce que je veux dire ; comprenez le sens de mes paroles : c’est la mort que j’ai appelée un sommeil. Et le bienheureux Paul, à son tour, pour nous livrer plus clairement la vraie raison 5. Jean, 11, 14. 113 5 10 15 20 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΑΑ1 ήμίν τής οικονομίας τδν λόγου παραδιδούς, Κορινθίοις έπισ•τέλλων έλεγεv El δέ Χριστός κηρύσσεται, δτι έκ νεκ­ ρών έγή γερτά ι, ιτός λέγουσί τινες έν ύμϊν, δτιάνάστασις νεκρών ούκ εστινζ Εί γάρ νεκροί ούκ έγείρονται, ούδέ Χριστός έγήγερται· καί μετ δλίγα· Νυνί δέ Χρισ­ τός έγήγερται έκ νεκρών άπαρχή τών κεκοιμημέυων έγένετο. ’Επειδή γάρ δι’ άνθρώπου δθάνατος, καί δι’ άνθρώπου άνάστασις νεκρών. Καί ώσπερ επί τώ Άδάμ πάντες άποθνήσκουσιν, ούτω καί έν τώ Χριστώ πάντες ζωοποιηθήσονται. Καί Θεσσαλονικεθσι μέν είσηγούμενος ούτω φησίν. Ού θέλω ύμας άγνοείυ, αδελ­ φοί, περί τών κεκοιμημέυων. Καίού λέγει τών τεθυεώτων, ή τετελευτηκότωυ· τών γάρ πραγμάτων μεταβολήν δεξαμενών, εΙκότως έναλλάττει καί τά δυόματα. Ού θέλω ύμδς άγνοειν, άδελροί, περίτών κεκο ι μ η μέ νω ν,'( ν α μή λυπήσθε ώς καί οί λοιποί ο'ί μή έχοντες έλπίδα. Ού γάρ εκβάλλει τήν λύπην, ούδέ άπάθειαν νομοθετεί, ούδέ έξω τών δρων τής φύσεως γενέσθαι παρακελεύεται, άλλά τή πίστει τήν λύπην μετρεί, μονονουχί λέγων· Ούκ επί τών αύτών ελπίδων οδεύετε ύμείς τε καί οι "Ελληνες, καί οί Ιουδαίοι, καί τών αίρετικών οί τήν άνάστασιν φλυαρίαν νομίζοντες· ούδέ τάς αύτάς άφορ- 3 λίγουσί rcvcç Sakk. : λέγουν rtviç Ρ || 10 aiv Ρ : 8; Georgiades || 14 ίναλλάττ<ι Sakk. : ίναλάττπ Ρ || χχί Ρ : om.Sukk., ut videtur, non apte | 20 vpcïç tc Sakk. : ίψιΐίς τε P. 1. Ocxovoptx étant précisément l’économie du salut, mieux vaut sans doute traduire ce mot par rédemption que par incarnation. pour maintenir l’idée de salut qui est l’œuvre du Fils, par rapport à l’œuvre de la Création qui est celle du Père {note du P. Canivet). 2. / Cor.. 15. 12-13. 3. /μΐν scripsi : r.piv 1* Sakk. Γ Église chrétienne, dès l’époque de saint Paul, l'unanimité ne régnait pas au sujet de cette croyance ; il ressort, en effet, des épîtres pastorales de l’Apôtre que celui-ci eut à combattre une erreur — venue probablement de la gnose suivant, laquelle il n'y aurait qu’une résurrection purement spirituelle (II Tim. 2, 17, 1S). Plus tard, au second siècle, les épîtres de saint Ignace, (7, 1-2) et de saint Polycarpe (Phil., 7, 1| signalent la même néga­ tion de la résurrection de la chair et du jugement futur. 1. Allusion évidente au rite du baptême par immersion, pratiqué dans les premiers siècles, qui engloutit le vieil homme dans l’eau purifiée et sanctifico par la vertu de ΓEsprit, et en fait surgir l'homme nouveau. Tout baptisé est par là-mème mort au péché et ressuscité à la vie de la grâce. Théodoret ne fait donc que traduire exactement le sens du symbolisme baptismal en liant révocation du baptême au souvenir de la résurrection. LETTRE XL Vil 114 motifs de consolation ne sont pas non plus les mêmes. Car aux yeux de ceux-ci la mort est une dissolution de la vie et ils voient en elle une destruction totale, mais vous qui, grâce aux yeux de la foi, avez une vue anticipée de l’a­ venir, vous ne voyez dans la séparation de l’âme et du corps qu’un voyage, vous croyez à un changement et à un passage d’un lieu dans un autre, à un sommeil plus long que le sommeil ordinaire. Voilà ce que, sans excep­ tion, tous les apôtres et les prophètes nous enseignent. C’est en vue de ces espérances que nous avons été bap­ tisés, car le baptême, par lequel nous sommes sauvés, nous offre lui-même l’image d’une mort et d'une résur­ rection *. Aussi le bienheureux Paul s’écrie-t-il encore : « Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés » 23, et encore : «Si, en effet, nous avons été greffés sur Lui, par la res­ semblance de sa mort, nous le serons aussi par celle de sa résurrection » s. Puisque telles sont nos espérances, mettons, je t’en prie, une limite à notre tristesse, faisons éclater aux yeux de tous la sagesse 4 que nous tenons de la foi, montrons à ceux qui souffrent encore d’incrédu­ lité quels biens la foi nous procure dès cette vie, puisqu’elle nous fait supporter toutes choses vaillamment et nous apprend que la mort n’est pas une mort, mais un voyage. Ce n’est pas le mariage qui vous a donné votre fille, ce n’est pas non plus le mariage qui rend père, c’est le Créa2. Rom., 6, 3. 3. Id., 6, 5. 4. Le mot φιλοσοφία recouvrait dès le iv® siècle pour un chré­ tien le sens ù la foi» de science et de perfection morale : par la foi nous savons que la mort n’est qu’un sommeil et, grâce à ccttc con­ naissance, nous devenons plus parfaits, puisque,ainsi, nous ne mani­ festons pas devant la mort la même attitude que les païens à qui manque précisément ccttc science de la mort. La véritable sagesse exclut tout excès, et la juste mesure est inséparable de la vraie vertu. Sur celle notion voir la note 3 de l’épître XXXVII. 115 ©ΕΟΔΩΡΗΤΟΤ ΕΙ1ΙΣΤΟΛΑΙ καί τοΟ γάμου νομοθέτης πατέρας πεποίηκεν· ούχ ώς δφλημα έκτίνων δίδωσιν ήμίν τούς παιδας, άλλα φιλοτιμία κεχρημένος άναδλύξειτά άγαθά τοίς άνθρώποις. Μ ή τοίνυν δυσχεράνωμεν, δτι ελαδεν δπερ έδωκεν· έδωκε γάρ ώς ήθέλησε, καί τά οϊκεία 5 2λα6εν, I ού τά ήμέτερα· καί λαβών ούκ άπόλλυσιν, άλλ' άθάνα- 137 τον ήμΐν αυτό, καί άπαΟές, καί άτρεπτον άποδώσει έν τή τής άναστάσεως ήμέρα. Χάριν δμολογήσωμεν, 'ότι άμωμον έλαδεν, άμαρτημάτων ελεύθερον, κακίας άμύητον, πονηριάς άπείρατον. Άγαπώμεν τήν παιδα ; συνησθώμεν αύτή τής μεταβά10 σεως, δτι τήν άλμυράν καί πίκραν τοΟ βίου διεπέρασε θάλασ­ σαν, καί είς τούς άκυμάντους καθωρμίσθη λιμένας, καί τοΟ σφοδρού τούτου καί χαλεποί) κλύδωνος, ού νΟν ύμείς έγεύσασθε, ύπερτέρα γεγένηται. Νικήσωμεν λογισμώ τής φύσεως τάς άκίδας. Παρτυρίου καιρόν τδν πειρασμόν ύπολάβωμεν. 15 Άλγεϊν ή φύσις παρακελεύεται; ό λογισμός χάριν δμολογείτω, καί τοις εκείνου νεύμασιν άκολουθείτω. Κεντεί τής κόρης ή μνήμη; τήν τοΟ πεποιηκότος άντιτάξωμεν μνήμην. ’Έιπωμεν· ‘O Κύριος έοωκεν, δ Κύριος άφείλετο’ ώς τώ Κυρίω έδοξεν, ούτως καί έγένετο· εΐη τό όνομα Κυρίου 20 εύλογημένον είς τούς αίώνας. Δέκα παίδων χορόν κατά ταύτόν τώ θανάτω παρέπεμψεν δ ταϋτα φθεγξάμενος, καί ούδέ καθ’ ένα προίίπεμψευ είς τούς τάφους, ούδέ επί χρόνον νενοσηκότας, ΐνα μελετηθέν τώ χρόνω τό πάθος άμβλυτέραν τήν δδύνην έργάσηται, άλλ’ εξαπίνης τήν απάντων ήκουσε 4 εδωχεν Ρ : ίδωζε Sakk. | 12 ύμείς Sakk. : ημείς Ρ ;| 21 φΰέγξάμενος Georgiades Papageorgiou : δεξάμενος Ρ Sakk. εύξάμίνος quoque prop. Georgiades. 1. Même idée dans le De. Providentia, 1er dise. [P. G., 83, col. 557 A) et ép. 14, à Alexandra (id., col. 1189 C). La leçon ύμίν, que nous avons substituée à celle du manuscrit ήμίν, nous paraît plus claire : ήμίν a pu être attiré par le ήμίτςρο; de îa ligne suivante. 2. Job, 1, 21. Exposant à Olympias tout le problème de la souf­ france, saint Jean Chrysoslome rappelait, lui aussi, à plusieurs reprises l’exemple de Job, dont l'héroïsme a éclaté dans les paroles que Théodoret vient de citer ; mais la description, qui suit, du mas- LETTRE XLVII 115 tour et Législateur du mariage qui a créé la paternité 1 ; ce n’est pas comme pour s’acquitter d’une dette qu’il nous donne des enfants, mais c'est par libéralité qu’il fait jaillir ses bienfaits sur les hommes. Ne nous plaignons donc pas qu’il nous ait pris le bien qu’il nous avait donné, car il nous l’avait donne parce qu’il l’avait bien voulu et n’a fait que prendre ce qui lui appartenait, non ce qui nous appartenait ; d’ailleurs, s’il l’a pris, ce n’est point pour le détruire, mais pour nous le rendre immortel, impassible, immuable, au jour de la resurrection. Ren­ *! dons ui grâces de ce qu’il ait pris notre fille alors qu’elle était sans tache, exemple de péchés, ignorante du vice, sans expérience du mal. Si nous aimons notre enfant, réjouissons-nous avec elle du changement, qui lui a permis de passer par-dessus les flots âcres et cruels de la vie, d’aborder dans les ports tranquilles et de n’êtrc point touchée par la rude et violente tempête dont, vous venez, vous, maintenant, de goûter. Triomphons par le raison­ nement des morsures de la nature. Voyons dans notre épreuve l’occasion d’un témoignage. La nature nous incite-t-elle à nous affliger ? Que la raison rende grâce et que la nature suive les mouvements de la raison. Le sou­ venir de notre enfant nous perce-t-il de son aiguillon ? Opposons-lui le souvenir de son Créateur. Disons : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté : la chose s’est passée comme il a plu au Seigneur ; que le nom du Seigneur soit béni dans les siècles 2 ». Celui qui prononça ces paroles avait vu mourir en une seule fois un chœur de dix enfants et, au lieu de les accompagner au tombeau un à un et après les avoir vus malades quelque temps, de sorte que l’accoutumance au malheur eût pu emousser avec le temps la douleur, c’est brusquement qu’il apprit la mort de tous ses fds, et une mort étrange et inattendue, puisque sacre, non dépourvue d’une certaine rhétorique, ne se trouvait pas chez l’évêque de Constantinople. 110 5 10 15 20 25 30 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΪΤΟΛΛΙ j< τελευτήν, καί τελευτήν καινήν καί -παράδοξον. 'Εστιώμενοι γάρ καί έπί στιβάδας άνακείμενοι | άρδην άπώλοντο, τής οικίας 138' αύτοϊς κατα^αγείσης. Τΐ τοΟ θεάματος έκείνου χαλεπότερου έν βίω γεγένηται ; ποία τραγωδία τοιαύτας έδέξατο συμφοράς ; Ένθυμήθητι γάρ όπόσον πικρόν καί έλεεινόν χώμα τήν οικίαν γεγενημένην εΐτα δρύττειν, καί τά σώματα τών παίδων έρευνδν, καί εύρίσκειν τον μέν μετά τής κύλικος κείμενον, τόν δέ τήν χεΐρα είς τήν τράπεζαν έκτεταμένην ϋχοντα καί τοΟ μέν βλέπειν τούς δφθαλμούς έξορωρυγμένους, τοΟ δέ τά σκέλη κατεαγότα, άλλου δέ τάς χειρας έκτετμημένας, έτέρου τόν εγκέφαλον κατε^ηγμένον. ΤαΟτα πάντα όρων δ γενναίος έκείνος πατήρ, ούδέν έπαχθές έφθέγξατο, άλλα τόν ποιητήν άνυμνών διετέλεσε, καί χάριν επί πάσιν δμολογών· Ό Κύριος, φησίν, έδωκεν, δ Κύριος άφείλετο- εϊη τδ όνομα Κυρίου εύλογη μέ νον είς τούς αιώνας. “Ενα υιόν έσχενδ μακάριας ’Αβραάμ δ πατριάρχης, καί τούτον έν γήρα, καί μετά πολλάς έπαγγελίας, πολλών έτών διελθόντων· άλλ’ ήνίκα έδει λοιπόν νυμφίον ίδείν, τηνικαΟτα αύτώ προσέταξεν ό τών ‘όλων Θεός ίερουργήσαι τοΟτον καί θυσίαν προσενεγκείν. Καί ούκ άντείπεν, ούκ έδυσχέρανε τήν αϊτησιν, άλλά χαίρων εδραμε, καί άπέκναιεν αύτόν τής δδοΟ τα μήκος, καί αύθωρόν έβούλετο τήν θυσίαν προσενεγκειν. Άμέλει τό τής θυσίας χωρίου καταλαβών, εύθύς τε τόν βωμόν έδείματο καί τά ξύλα συνέθηκε· έπέδησε μέν τόν παίδα, έξέτεινε δέ κατά | τοΟ φιλτάτου 438' τήν πατρικήν δεξιάν. Καί λεγέτω μηδείς, ότι δ Θεός εκεί έκώλυσετήν σφαγήν, άλλά τοΟ’Αβραάμ τήν προθυμίαν έξεταζέτω. Εΐποι δ’άν τις ϊσως, ότι δ Θεός εκεί προσέταξε, καί διά τοΟτο δπήκουσεν ’Αβραάμ. "Αλλά καί ένταϋθα δ Θεός έλαβε. Τί γάρ εί μή προσεΐπε, Δός μοι τήν θυγατέρα τήν μονογενή, ήν ήγάπησας ; άλλ’ ϊσμεν, βτι αύτός ελαβευ· έν γάρ τή χειρί αύτοΟ ψυχή πάντων τών ζώντων. Καί δ μακάριος δέ 2 άπώλοντο Sakk. : άπωλόντο P j| 6 γιγιντμίνην ί’.τα sic inli-rp. Pa­ pageorgiou : γιγίν^μΐνην, ί’.τα Sakk. |' 16 Αβραάμ Sakk. : ’Αβραάμ Ρ· 1. Gen., 22, 1-19. LETTHE XLVII 116 c’est en plein repas, tandis qu’ils étaient couchés sur leurs lits, que la maison s’écroula sur eux et qu'ils périrent, tous. Qu’y a-t-il dans une vie de plus terrible qu’un tel spectacle ? Quelle tragédie a connu pareils malheurs ? Songe à cette scène affligeante et pitoyable : une fois la maison transformée en un monceau de ruines, être obligé de creuser et de rechercher les corps des enfants, trouver l’un étendu avec sa coupe, l’autre allongeant son bras vers la table, les yeux de celui-ci arrachés, les jambes de celui-là fracassées, les mains d’un troisième coupées, la cervelle d’un autre projetée à terre. Λ la vue de ce spec­ tacle, le vaillant et généreux père, au lieu de prononcer quelque parole offensante pour Dieu, continue de louer le Créateur et de lui rendre grâce de tout : « Le Seigneur, dit-il, a donné, le Seigneur a ôté ; que le nom du Seigneur soit béni dans les siècles ». Le bienheureux patriarche Abraham n’eut qu'un fils, et encore l’eut-il dans sa vieil­ lesse, après maintes promesses, alors que bien des années s’étaient écoulées ; or, voici qu’au moment où il aurait dû le voir marié, le Dieu de l’univers lui ordonna de l’im­ moler et de l’offrir en sacrifice l. Alors, au lieu de lui op­ poser un refus et de se fâcher d’une telle demande, voici qu’il part avec joie et, malgré la fatigue d’un long trajet, veut s’acquitter du sacrifice sur l’heure. Ayant gagné sans hésiter le lieu du sacrifice, il y dresse l’autel et cons­ truit le bûcher ; il y attache son enfant et porte sur son fils bicn-aimc sa main de père. El que personne ne vienne dire qu’en cette circonstance Dieu s’opposa à ce que le fils fût immolé, mais que l’on mesure plutôt le courage d’Abraham. Peut-être, cependant, dira-t-on que, si Abraham obéit, c’est parce que Dieu lui avait donné en cette circonstance un ordre. Dans le cas présent aussi Dieu a pris notre enfant. Sinon, pourquoi aurait-il dit : Donne-moi ta fille unique, que lu aimais ? Non, nous savons que c’est lui qui l’a prise, car dans sa main est la vie de tous les vivants. « Leur retires-tu Je souffle, dit le 117 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΑ1 Δαυίδ. Άντανελείς τδ πνεΟμα αύτών καί έκλείψουσιν· έξαποστελεϊς τδ πνεΟμά σου καί κτισθή σονται, καί άνακαινιείς τδ πρόσωπον τής γής. Πιστεύσωμεν τοιγαροΟν καί ήμείς Ουσίαν τώ Θεώ προσενηνοχέναι τήν παι5 δα· εΐ γάρ οβτως φιλοσοφήσομεν, καί τών άβραμιαίων άξιωθησόμεθα κόλπων, κάν τω παρόντι βίω δώσει ήμιν δ Κύριος δώρου έτερον άνθ’ οδ έλαθε. Καί γάρ ή πολυθρύλητος Άννα τδν Σαμουήλ δι’ εύχής γεννήσασα, εΐτα τώ Θεώ τοΟτον προσκομίσασα γέγονεν άλλων μήτηρ υίών, κατά τήν τοΟ ίερέως 10 εύλογίαν. Γενναίως τοίνυν τδ πάθος φέροντες, πολλών άγαθών τευξόμεθα· ϊλεών τε γάρ τδν Θεδν εξομεν, καί κατά τδν πα­ ρόντα βίον τής παρ’ αύτοΟ προμηθείας άπολαυσόμεθα, κάν τώ μέλλοντι τάς ά^ήτους έκείνας άντιδόσεις άποληψόμεθα, καί ήν προεπέμψαμεν θυγατέρα, στεφηφοροΟσαν δψόμεθα, καί έν 15 τώ παρόντι βίω τήν παρά πάντων εύκλειαν καρπωσόμεθα, καί άρχέτυπον φιλοσοφίας τοίς ώφελεΐσθαι βουλομένοις | έσόμεθα. 139 ΤαΟτα γράφω, έπειδή με δ τής έορτής καιρός ένταΟθα προσεδρεύειν παρεγγυά. Ή γάρ Αν έδραμον καί δι’ οΙκείας φωνής ταύτην ύμϊν τήν παραψυχήν προσενήνοχα· έπειδή δέ ή τών *20 πολλών χρεία τοϋτο ποιήσαι κεκώλυκε, τδν θεοφιλέστατου πρεσθύτερον ’Αγαπητόν άνθ’ ήμών πρδς τήν ύμετέραν άρετήν άπεστείλαμεν. 5 fàowçïfaoutv Sakk. : — σωμίν Ρ || 18 η Sakk. : η Ρ. 1. Ps., 103, 29-30. 2. I Sain., I. 2, 1-21. 3. Dans le Sermon sur Ja montagne : Malt., 5, 4-5. 4. Probablement la Rte de Pâques. Puisque le prêtre Agapet, chargé de porter la lettre à Eurycianus, est probablement à iden­ tifier avec le diacre du même nom qui nous est présenté dans l’épître II comme allant visiter les soldats de la province de Thrace, on LETTRE XLVII 117 bienheureux David, ils expirent, tu envoies Ion souffle : ils sont créés et lu renouvelles la face de la terre»1. Soyons donc convaincus, nous aussi, que nous avons offert en sacrifice à Dieu notre enfant : car si nous rai­ sonnons ainsi, nous serons jugés dignes du sein d’Abrahani et, des cette vie, le Seigneur nous fera un autre don en échange de celui qu’il nous a ravi. C’est ainsi, en effet, que la célèbre Anne qui, par ses prières, donna le jour à Samuel et le consacra ensuite à Dieu, enfanta d’autres fils, suivant la bénédiction du grand prêtre 2. Si donc nous supportons vaillamment notre souffrance, mul­ tiples sont les bienfaits que nous obtiendrons, car nous attirerons sur nous la faveur de Dieu, dès celte vie nous jouirons de sa providence, dans la vie future nous rece­ vrons les ineffables récompenses qu’il nous a promises 3, nous verrons couronnée la fille que nous avons conduite au tombeau, dès ici-bas nous recueillerons une gloire universelle et nous serons un modèle de sagesse pour ceux qui voudront en profiter. Si je mets ces pensées par écrit, c’est parce que le temps de la fête 4 m’oblige à rester ici : sinon, certes, j’aurais couru vers vous et vous aurais offert ces consolations de vivre voix ; mais, puisque les besoins de la foule m’ont empêché de le faire, c’est le prêtre très cher à Dieu Agapet que nous envoyons en notre place vers votre Vertu. pent en déduire que l’épître XLVI1 est postérieure à la IIe : entre temps, en effet, Agapet, de diacre est devenu prêtre. Or, cette épîtro II est adressée à Euscbe d’Ancyre, qui ne succéda que vers 440 a Thêodotc comme métropolitain do Galatie (ci. ép. Il, note 4). L’épîtro XLVII fut donc rédigée apres cette date et, sans doute, avant 448, puisqu’il semble que toutes les lettres de la collection de Patmos sont antérieures Λ cette date. Correspondance. I H ΙΙΧ μΕΟΔΩΙΊΙΤΟΓ ΕΠΙΣΊΌΑΛ1 XI.VHI (XLIV) ΑΞΙΑ ΔΙΑΚΟΝΩ ΠΑΡΑΜΥΘΗΤΙΚΗ. Καί τδ θνητόν τής φύσεως τής ανθρώπινης έπίστασαι καί τής άναστάσεως τάς ελπίδας δεδίδαξαι. Ικανά δέ τά άμφότε· ρα τήν επί τοίς τελευτώσιν άθυμίαν άμδλΟναι· εάν δέ καί 5 εύκλεώς τις ύπεξέλβη τδν βίον, παντελώς προσήκει κατασθεσθήναι τήν λύπην. Διά πάντα τοίνυν παρακαλώ σε γενναίως / ύπενεγκείν τής μακαρίας Σωσάννης τήν τελευτήν. Διαφερόντως δέ ψυχαγωγησάτωσάν σου τήν εύλάθειαν αι παρά πάν­ των εύφημίαι καί τών τήν χώραν καί τών τήν πόλιν τήν ήμε10 τέραν οίκούντων. νΑπαντες γάρ αύτής τήν έπαινουμένην άδουσι βιοτήν· καί ό μέν αύτής τδ σώφρον, ό δέ τδ φιλάνθρω­ πον, ό δέ τδ κηδεμονικόν διηγείται. Τών δέ παρά πάντων λεγομένων μάρτυς έγώ· μάλλον δέ, πλείονα λέγω πάντων έγώ, οσω καί πλείονα τών άλλων, επειδή φροντίζω μαθειν. Χάριν 15 τοίνυν δμολόγησον, ώ φιλόχριστε, τω δεσπότη Χριστφ, δτι πολλοις αυτήν αρετής εϊδεσι τελειώσας, εις τδν άλυπον μετατέθεικε βίον, εύφραινομένην καί χαίρουσαν καί τοίς κλαίουσι χαλεπαίνουσαν καί | γυμνασίαν νόμισον είναι φιλοσοφίας τδν 139' τής θυγατρδς χωρισμόν, καί πεϊσαι σαυτήν ώς εις μακροτέραν 20 έξεοήμησε γήν, ζώσα τώ Θεφ καί τής άρετής τάς άντιδόσεις προσμένουσα. 3-4 τά άμφότερα P Sakk. : ταυ?’ vel τάδ’ άαφότ-ρα scripsit Papa­ georgiou, ut videtur, sine necessitate || 4 άμβλδναι Snkk. :— δλύ- | ναι P K 5 ίΰζλεώς τι; Sakk. : ίΰκλίώς τις P || 13-14 verba μάλλον δε ... υ.αΟείν alii aliter correxerunt. Hic omnis locus incertus videtur || 20 άντιδόσεις : - δώσεις P. 1. Date de l’épître : inconnue. 2. Le datif τώ Οεώ n'est pas très clair. Faut-il entendre quo la bienheureuse Suzanne se nourrit de la contemplation de Dieu ou LETTRE XLVHI XLVII1 (XLIV). A Lettre la diaconesse 118 Axia. de consolation x. Tu sais que la nature humaine est mortelle et tu as reçu les espérances de la résurrection. Voilà certes deux raisons qui suffisent à émousser notre tristesse à l’endroit de ceux qui meurent. ; mais si, en outre, il s’agit de quel­ qu’un qui a quitté la vie glorieusement, alors, c’est tout à fait qu’il convient d’étouffer sa peine. Pour tous les motifs, donc, je t’exhorte à supporter vaillamment la mort de la bienheureuse Suzanne, mais, avant tout, que ta Piété trouve un réconfort dans les éloges unanimes qui viennent aussi bien des habitants de la campagne que de ceux de notre ville. Car tous sans exception chantent les louanges de sa vie : l’un célèbre sa sagesse, l’autre sa bonté, un autre sa sollicitude. De ce que tout le monde dit, je suis témoin, ou, mieux, j’en dis plus que tout le monde, puisque j'ai souci d’avoir plus d’informations que les autres, et combien plus ! Rends donc grâces, ô toi, l’amie du Christ, au Christ notre Maître de ce qu’après l’avoir comblée de mille formes de la vertu, il l’ail fait passer à la vie exemple d’affliction, où elle connaît la joie et le bonheur et où nos larmes ne lui causent que du déplaisir ; vois dans cette séparation une occasion d’exer­ cer ta sagesse cl persuade-toi que ta fille est partie vers une terre meilleure, vivant pour Dieu 8 dans l’attente des récompenses de sa vertu. qu’elle vit pour la gloire de Dieu ? La deuxième interprétation est peut-être plus naturelle. 119 ΘΕΟΔύΡΗ TOI· Ε Π1 ΣΤΟΑ AI XL1X (XLV) ΒΑΣΙΛΕΙΟ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΣΕΛΕΓΚΕΙΑΣ * ΤΗΣ ΙΣΑΥΡΙΑΣ. 5 10 15 20 Λόγων πηγάς έπί τής γλώττης, δσιώτατε, φέρων, διψήν έφησθα, καί τών ήμετέρων ψεκάδων έφίεσθαι, δμοιον ποιόν ώσπερ &ν εϊ τις τδν Αιγύπτιον ποταμόν λιβάδος εϊποι προσδείσθαι μικρδς. Έμοί δέ καί ή βραχεία νοτίς ωφέλειαν φέρει παλλήν· ή δέ σή θεοσέβεια κρουνούς τοίς δλλοις προσφέρει. ’Επαινώ δέ 8μως τήν καλήν Απληστίαν καρπδν γάρ έχει τδν θειον μακαρισμόν· Μ ακάριοι γάρ οί πειυώντες καί διψώντες τήν δικαιοσύνην δτι αύτοί χορτασθήσονται. ‘Όσην μέν τήν θυμηδίαν έκ τών γραμμάτων έπορισάμην ού ^ήιδιον διεξιέναι. Πρώτον γάρ τής σής μοι φιλοθείας ύπεδείκνυ τους χαρακτήρας, καί τδν τής φιλίας ύφήπτε πυρσόν· έπειτα τοΟ κεκομικότος ή συνουσία μείζονά μοι τήν εύφροσύνην είργάσατο. Ίκανδς γάρ δ θεοσεβέστατος συμπρεσβύτερος Δομετιανδς καί πδσαν άθυμίαν άποσκεδάσαι καί θυμηδίαν άντ' έκείνης ένθειναι· ήθος μέν γάρ έχει γλυκύτερον μέλιτος, τών δέ θείων λογίων έν έαυτφ περιφέρει τδν πλοΟτον, ού τώ έλύτρω μόνω τών γραμμάτων καλλωπισμένος, άλλα καί τδν έν τούτοις κεκρυμμένον μαργαρίτην ύποδεικνύς. Κομιδή δέ ήμδς εύφράνας, ήνίασευ όσον ηύφρανε, καταλιπών δτι τάχιστα. Καί προσφθέγγομαι τοίνυν | δι’ αύτοΟ τήν σήν άγιότητα, καί τής τών ευχών έπικουρίας άπολαΟσαι παρακαλώ. I. (XLVI) ΑΕΡΙΩ ΣΟΦΙΣΤΙΗ. 25 Et μέν ήγνόεις, ώ φίλη μοι κεφαλή, τδν δείνα καί τδν εκεί­ νου τρόπου καί βίου, εικότως τδν έλεον άνευφήμεις καί τής 11 μίν τήν Sakk. : μίντοι Ρ j| οΰ Ρ : oî Sakk || 20-21 χομιδξ... καταλιπών recle, ut videtur, sic interp. Georgiades : χομ-.δ^ δ= ήμϊς rJsçxva: rvtaoêv, όσον ηΰορανι καταλιπών Sakk. 1. Dates limites : 435-448. 2. Matt., 5, 6. 3. Faut-il déduire de ce passage que la lettre XLIX fut écrite à une date très rapprochée de 448, c’est-à-dire, au moment où la situation de l'évoque de Cyr commençait franchement à se gâter p LETTRES XL1X, L 119 XLIX (XLV). A Basile, ÉVÊQUE DE SÉLEUCIE d’IsAUHIE *. Alors que tu portes sur ta langue des fontaines d’élo­ quence, très saint évêque, tu as prétendu avoir soif et désirer goûter à nos misérables gouttelettes : c'est comme si l’on disait que le fleuve d’Égypte a besoin d’une petite goutte ! Si, pour ma part, la plus légère humidité m’est grandement utile, ta Piété, elle, déverse sur autrui l’eau de ses sources. Je n’en loue pas moins ton noble et insa­ tiable désir, puisqu’il a pour fruit la divine béatitude : « Bienheureux ceux qui ont faim cl soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés » Quelle joie ta lettre m'a causée, il m’est difficile de le dire. Tout d’abord, elle m’a fait entrevoir les marques de ta Piété et a allumé la flamme de l’amitié ; ensuite, la compagnie de celui qui me l’a apportée a encore augmenté mon plaisir. En effet, notre très pieux collègue dans le sacerdoce Domitien est capable de dissiper toutes les tristesses et de leur substituer la joie ’, car il a un caractère plus doux que le miel, porte en lui la richesse des saints livres, et, au lieu de tirer seu­ lement vanité de l’éclat des mots, découvre aussi la perle précieuse qui se cache sous eux *. Cependant, après nous avoir pleinement réjoui, il nous a, par la rapidité de son départ, causé autant de peine qu’il nous avait procuré de plaisir. Je salue donc par lui ta Sainteté et demande à bénéficier du secours do ses prières. L (XLVI). Au sophiste Aerius 45. Si tu ne connaissais pas, mon cher ami, l’homme et son genre de vie, tu aurais raison d’approuver la pitié 4. Théodoret exprime sans doute ici en tonnes imagés l’oppo­ sition lettre-esprit : le prêtre Domitien n’est pas seulement capable de débiter des textes bibliques ; par sa sainteté même il en exprime l’essence. 5. Date do l’épître : inconnue. 120 ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΛ1 φιλανθρωπίας διεξήεις επαίνους· έπεί δέ οίσθα τίς δ άνήρ, καί 8τι αύξει μέν έπί τδ χείρον ή τής έκείνου γνώμης £οπή, παλινωδίαν δέ ίίδειν ού βούλεται, παρά τοΟ σοΟ μάνθανε Πλάτωνος τίνος άξιος οδτος. Εί δέ λέγεις μή τούς έκείνου 5 νόμους έπί τοΟ παρόντος κρατειν, άκουσον τοΟ δεσπότου τών δλων νομοΟετοΟντος. LI (XLVII) ΑΠΕΛΛΗ. Ούτε τήν άνθρωπεΐαν ήγνόησα φύσιν, ούτε δυσχεραίνω τδν έλεον, ου μάλιστα δεόμαι. Οΐδα καί φίλοις αϊτοΟσι παρέχειν, 10 έπειδή κάγώ τούτου δεόμενος έθέλω λαθεΐν. Αίτείοθαι δέ καί αϊτεΐν τά μή πολλήν εργαζόμενα βούλομαι λώδήν. Εί δέ τι τοιοΟτον άγνοων τις αίτήσοι, γυμνοΟν τήν αϊτησιν αναγκάζο­ μαι, καί πείθειν ώς εγώ ήκουσα δυσπαθής. Αωδάται δέ καί τώ αίτοΟντι καί τώ διδόντι ή χάρις. ΤοΟτο καί νΟν προύργου δρα15 σαι νενόμικα καί τήν σήν πεισαι μεγαλοπρέπειαν καί πεισαι, τού συνειδότος μαρτυροϋντος, ώς ούδεμίαν έχω πρδς τδν δείνα άνΟρωπίνην δυσμένειαν· άνιδ δέ με τοίς θείοις παντελώς άποταξάμενος νόμοις καί δργανον τής έναντίας ένεργείας γενόμενος. 20 LH (XLVH1) ΙΣΟΚΑΣΙΩ ΣΟΦΙΣΤΗ. 'Αληθής «ρα δ τραγικός εστι λόγος δ τδν δλυπον βίον έπιζητών | καί παρ’ ούδενί τοϋτον εύρηκέναι βοών· άδοκήτοις 140' 14-15 δρασαι Sakk. : δράσαι Ρ|| 21 τραγιζάς «στι Sakk. : — ζός «στ: Ρ. 1. Malgré son obscurité, toute la lettre montre qu’il s'agit d’un accusé. D'autre part, puisque Théodoret presse Aërius de juger cet accusé sévèrement, on peut supposer que, soit comme juge, soit comme avocat, ce sophiste s'occupait de procès. 2. .Matt., 18, 6 ; Marc, 9, 42 ; Luc, 17, 12. L'entêtement dans Je mal constitue pour le prochain un de ces scandales à propos des­ quels le Christ lui-même a montré tant de sévérité. Malheur donc aujourd'hui A celui A l'égard de qui Aërius prêche la pitié, car il est précisément une cause de scandale. LETTRES L, Ll, LH 120 et de célébrer les louanges de la bonté ; mais puisque tu connais l’homme, que tu sais que ses sentiments ne feront qu’empirer, et qu’il ne veut point entendre parler de repentir, apprends de ton Platon ce que mérite un tel personnage x. Et si tu prétends que les lois de ce philo­ sophe sont ici sans valeur, entends le Maître du monde te prescrire les siennes *. Ll (XLVH). A Apelle3. Je n’ignore certes pas plus ce qu’est la nature humaine que je ne m'emporte contre la pitié, dont j’ai le plus grand besoin. Je sais même l’accorder à des amis qui me la demandent, puisque moi-même, lorsque j’en ai besoin, je désire l’obtenir. Mais je veux qu’on ne me demande et je n’entends moi-même demander que des faveurs qui ne sont pas susceptibles de causer un grand dommage. Et si, par ignorance de ce principe, quelqu’un me pré­ sente une demande de ce genre, je suis contraint d’écarter la demande et de laisser croire que mon oreille a été insen­ sible. La faveur, en effet, cause du tort autant à celui qui la sollicite qu’à celui qui l’accorde. C’est ce que, au­ jourd’hui encore, j’ai cru utile de faire et dont j’ai cru bon de convaincre la Magnificence, en la persuadant — ma conscience en est témoin — que si je n’ai aucune animo­ sité naturelle contre le personnage, je souffre néanmoins de voir qu’il a rompu complètement avec les lois de Dieu et s’est fait l’instrument de la puissance adverse 45 . LH (XLVÏ1I). Au sophiste Isokasius 4. Bien vrai est Je mot du poète tragique qui, cherchant la vie sans chaeri.it ·, s’écrie qu’il ne l’a trouvée nulle 3. 4. 5. G. Dote de l’épftro : inconnue. C’est-à-dire : le demon. Dote de l’épîtrc : inconnue. Sophocle, Tracks 168. Citation libre. 121 θ ΕΟΔΩ PH TO r Ë11 ΙΣΤΟ VA 1 γάρ ot πλείστοιτών άνθρώπων περιπίπτουσι συμφοραις. ΤοΟτο δέ πέπονδε καί Θεοκλής δ ευμενέστατος ήμών υίός. ΆγροΟ μέν γάρ ένδς αύτδν κύριον πεποίηκεν δ πατήρ· φέρει δέ ουτος ού μυ^ίνας καί άνθη, κατά τδν κωμικόν έκεινον αγρόν, άλλα τάς ύπέρ τών εισφορών παροινίας. ΤοσοΟτον δέ κληρονομήσας, είς τήν δικαιοτάτην πραιτοΟραν έκλήθη, καί μόγις οΐός τε ών τροφής τής αναγκαίας μεταλαχείν, τοσοΟτον ζημίας φορτίον ήνάγκασται μεριμνάν· ου δή χάριν καί τήν βασιλίδα καταλα6εΐν έπείγεται πόλιν. Δείται τοίνυν δι’ ήμών τής ύμετέρας μεγαλοπρέπειας, ώστε μεθ’ ύμετέρων έπιδημήσαι γραμμάτων, καλώς αύτοΟ τήν πενίαν καί σοφιστικώς τραγωδούντων. Μετά γάρ τηλικαύτης μαρτυρίας είς τδ δικαστήριον είσιών πείσει τούς δικάζοντας πάντας τής φιλανθρωπίας μόνης τήν ψήφον έξενεγκείν. LETTRE LH 121 part : car la plupart des hommes tombent dans des mal­ heurs inattendus. Tel est le sort qu’a connu précisément notre très noble fils Théoclès l. Il avait hérité de son père un champ, mais celui-ci, au lieu de produire des myrtes et des fleurs, tel le fameux champ du poète comique *, ne lui rapporte que querelles avec le fisc. Après ce bel héritage, on le cite devant le tribunal très équitable du préteur, et, à lui qui peut à peine s’assurer le nécessaire pour vivre, on impose le souci d’une amende aussi lourde que la valeur de l’héritage : voilà pourquoi, justement, il se hâte de gagner la capitale. Aussi demande-t-il, par notre intermediaire, à votre Magnificence, de s’y rendre muni d’une lettre dans laquelle vous saurez faire, comme sait le faire un sophiste, la tragique peinture de sa mi­ sère. Car, s’il sc présente devant le tribunal avec un témoi­ gnage de cette valeur, il convaincra tous les juges de ne porter que la sentence que leur dictera leur bonté.12 1. Personnage inconnu par ailleurs. 2. Probablement dans une pièce perdue d'Aristophane. INDEX SCRIPTURAIRE Les chiffres entre parenthèses indiquent une allusion et non une citation. Lettres Genèse 12, 3 (22, 1-19 XXXV XLVII Pages 100 116) I Sam. (/ /iot.s) 1,2,1-21 XLVII 117 XLVII Prov. 13, 8 III 115 117 (9. 42 (17, 12 5, 25-29 Π. 11, 12,14 12, 32 77 L 120) L 120) XLVII ibid. ibid. 112 .J ibi. Euthalius, pr.* VIII, IX XLVII II, XXII (?) XLII Théodote, arch. XXXVI Théodote, c*® ΪΠ Théodote, év. XXXII, XLV Titus, c‘° VI, XI V (Sans titre) XXXI, XXXIII Florent, prq Romule XII XV, XX VIII, IX XXXV INDEX DES NOMS PROPRES Les abréviations utilisées sont les mêmes que dans l’index des Correspondants ; il faut ajouter : ab. ; abbé ; artlig. : antigraphaire ; cons. : consul ; car. : curiate ; diac. : diacre ; icon. : économe ; emp. : empereur ; cun. : eunuque ; évang. : évangéliste ; fond. : fonction­ naire ; gotro. : gouverneur de province ; hcr. : hérétique ; /'. f. : jeune fille ; /. h. : jeune homme ; ni. : moine ; ni. d. off. : maître des offices ; mari. : martyr ; mid. : médecin ; mélr. : métropolitain ; or. : orateur ; pat. : patrice : pythag. : pythagoricien ; sol. : solitaire ; p. : ville. Les noms qui figurent sans indication sont ceux des personnages et des lieux très connus ou dont, au contraire, l'identité nous fait defaut. En cas d’homonymie, nous n’avons pas omis, tontes les (ois que la chose nous a été possible, de préciser la qualité de chaque personnage ou l'identité de chaque lieu. Les chiffres en caractères gras renvoient aux pages de l’intro­ duction, les autres à celles du texte, de la traduction et aux notes (n.). Abraham, 100; 116; 117. Abraham, ccon., 40 : 41. Abundius, ép. de Côrnc, 10 et n. 1. Acacc, ép. de Birée, 20 ; 34. Acace, pr.. 40 ; 42. Acémètes, 38. Achaïe, 52. Acylin, ép. de Biblos, 10. n. 1. Adam, 113. Aegées, p. de Cilicie, 26 : 33 ; 34; 38. Acrius, Soph., 45 ; 54 ; 62 ; 79 ; 82 ; 94 et η. 6 ; 97, η. 1 ; 100, η. 5 ; 105, η. 3 ; 119 ; 120, η. 1, 2. Actius, pr.r 10. Afrique, 29-31 ; $3 ; 36 ; 93 94, η. 4. Agapct, diac., Ή, η. 4 ; 75 et η. 2 ; 93, η. 3 ; 117 el η. 4· Agapius, pr., 40 ; 42. Agathon, 39 et η. 4. Agianus, 39 ; 106 ; 107, η. 1. Alcinoos, 94. Alexandra, dame, 55 ; 115, η. I. Alexandre, ép. de Hiêraple, 20 ; 21 ; 31 ; 33. Alexandre (saint), m., 38. Alexandre, rnétr. de Nicée, 66. Alexandrie, 14, η. 1 ; 17 ; 18 : 21-23; 26; 27 ; 59. Anatole, pat., 28 : 47 ; 48, n. 1 ; 51 ; 61. 128 INDEX DES NOMS PROPRES Anazarbc, 34. Ancyrc, 26 ; 34 ; 38; 74 et n. 4 ; 92 et n. 7 ; 117, n. 4. Andibére, fond., 46. André, archim., 39. André, diac., 39. A ndré, m. de Constantinople, 40. André, iv. de Samosale, 18 ; 20 ; 26 ; 31 ; 38 ; 105 et η. 1. Androna, v., 110, n. 4. Anne, 117. Antioche, 10 ; 13 ; 14 ; 17-21 ; 26-29; 31; et 33-36; 38; 40; 45 ; 98 et n. 1 ; 105, η. 1, 5 ; 109 ; 110, n. 2. Antiochus, préf., 49 ; 50 ; 103. A pâmée, 15, n. 2; 24; 26; 32-34 ; 37 ; 56. Apelle, fond., 46 ; 120. Apcllion, fond., 46. Aphtonius, mag. de. Zeugma, 54. Aphtonius, autre nia", de Zeug­ ma, 54. Apollonius, préf., 49. Apôtre (Γ), 85 ; 89. Aquilinus, 39. Arcadius, emp., 18, n. 1. Archaios, v., 110. Archelaus, iv. de Sêleucie de Piérie, 26 ; 36 : 96 et n. 2. 3. Archibius, pr., 40 ; 43. Aréobindus, m. d. s., 48 ; 89 ; 92. Ariens, 16. Aristophane, 62 ; 121, n. 2. Arius, liér., 85, n. 6. Arménie, 26 ; 37. Asie, 52. Aspar, pat., 47 ; 48 et n. 5 ; 52. Athanase, év. de Perche, 31 ; 35; 88, n. 5; 89, n. 1; 105. n. 1. Athanase, or.. 42. Athènes, 14, n. 1 ; 84, n. 1. Athéniens, 94; 113, n. 6. Attila, 48. At tique. 79. Axia, diacon., 44; 118. Balança, v. de Syrie, 36. Barsuinas, 40, n. 3. Basile, év. de Sêleucie d'Isau· rie, 26 ; 32 35 ; 74 ; 119. Basile (le grand), 11. Basile, pr., 40; 42 ; 94. Déliai, 85. Bcrëe, 20 ; 26 ; 34 ; 36 ; 37 ; 105, n. 5 ; 110, n. 4. Beryte, 26 ; 33. Bibles, v., 10. n. 1. Callinicus, mart., 110, η. 3. Candide, 40. Carthage, 94. Casiana, diacon., 44. Celerina, diacon.. 44. Celestiacus, 29 ; 46 ; 52. Célcstin, pape, 18 ; 50. Chalcêdoinc, 10, n. 1 ; H ; 1®« 19 ; 20 ; 24 ; 25 ; 29 ; 30-38 : 47, n. 3 ; 48-51 ; 53. Chalcis, v. de Syrie, 26 ; 36 ; 110, n. 4. Channunia, v. de Syrie, 110. n. 4. Chypre, 54. Chrysaphe, eun., 22 ; 49. Cilicie, 26 ; 27 ; 33 ; 37. Claudius, anti g., 47. Cléobule, 62; 101, n. 3. Clusium (Chiusi), v. d’Élrurie, 37. Côme, 10, η. I. Constantin, préf., 49-51: 90 et n. 4. Constantine, t». d’Oxroène. 26 ; 35. INDEX Constantinople, 10, η. 1 ; 14 ; 17 ; 20-24 ; 26 ; 27 ; 30-32 ; 35 ; 37-41 : 44 ; 50 ; 52 ; 74, n. 4 ; 86 et n. 3 ; 88, n. 2 ; 90, n. 4 ; 115, n. 2. Corinthiens, 113. Crétois, 104, n. 3. Cyr, 9 ; 11 ; 15 ; 18 ; 21 ; 24*29 ; 31-39 ; 42-49 ; 52-58 ; 60-61 ; 63-64 ; 66 ; 74 n. 4 ; 76, η. 1 ; 78, η. 1, 4 ; 84, n. 1, 5 ; 85, n. 6 ; 86, η. 1, 2, 3 ; 88, n. 2, 5 ; 89, η. 1 ; 93, n. 3 ; 97, n. 3 ; 98, n. 1 ; 100, n. 5 ; 106, η. 1 ; 107, n. 3 ; 108, η. 1 ; 109, η. 1 ; 110. n. 4 ; 111, n. 3 ; 119, n. 3. Cyrrhestiquo, 110, n. 2, 3. Cyrille, Λ». d‘Alexandrie, 10 ; 18-22 ; 31 ; 41 ; 59 ; 74, n. 4. Cyrus, év. d’Anazarbe, 34. Cyrus, fond., 46. Cyrus, pr., 40 ; 42 ; 95. Domicn, év. de Sidon, 26 ; 35 ; 105. Daniel, 113, n. 6. Délos, 42. Démosthène, 62 ; 84, n. 5. Denys, c*· d’Orient, 52 ; 53 ; 78, n. 5; 88 et n. 2, 4 ; 90, n. 4 : 91. Dexianus, év. de Sêleucie d'isourie, 32 et η. 1. Diodore, 17 ; 21 ; 31. Dioscore, 10, η. 1 ; 21-24 ; 26 ; 27 ; 29 ; 33 ; 59. Dolichée, 27 ; 36 ; 38 ; 40 ; 110, n. 4. Dornilicn, quest., 52 ; 104. Domnus, év. d'Antioche, 10 ; 21 ; 23 ; 24 ; 26-30 ; 33 ; 34; 45. Correspondance. 1. 129 DES NOMS PROPRES Domnus, év. d‘Apamee, 33 ; 34. Doryléo. 23. Edesse, 10. n. 1 ; 23 ; 26 ; 30. Egypte, 39 ; n. 4 ; 119. Egyptiens, 104, n. 3. P.lic, av., Émèse, 26 : 27 ; 34; 61. Éphèse, 16 ; 18 ; 19 ; 23 ; 24 ; 28-31 ; 32, n. l ; 33 ; 34 ; 36 ; 37 ; 40 42 ; 45 ; 48 ; 50. Epiphane, 46 ; 100, n. 5. Espagne, 94, n. 4. Etrurie, 37. Eugraphie, dame, 55. Eulalius, év. d'Arménie persiqiie, 26 ; 37. Eulalius, mag. de Zeugma, 54 ; 79. Eulogius, écon., 40 ; 41. Eunomiens, 16. Eunomius, hcr., 85. Euphratésicnne, 33 ; 35 ; 38 ; 40 ; 45 ; 53 ; 57 ; 74, n. 4. Euripide, 62. Eurycianus, tr., 53 ; 75, n. 2 ; 103; 111,; 117 u. 4. Euscbc, av., 45; 84, n. 3. Eusêbo, . Isauric, 26 ; 32 ; 35 ; 74 ; 104 ; 119. Isidore (de. Péluse}, 43 ; 47. Isidore, pré/., 48. Isokasius, .soph., 45 ; 54 : 62 ; 94 ; 97 η. 1 ; 102 ; 108 et n. 1,2 ; 109, η. 1 ; 120. Italie, 37. Jacques, pr., 40 ; 42. Jacques, sol., 28. 92 cl n. 4. Jean (ChrysostOine), 14; 18; 27, n. 2 ; 115, n. 2. Jean, écon., 40 : 41. Jean, évang., 39, n. 5. Jean (monastère de saint), 66. Jean, «ri·. d'Antioche, 10; 1821 ; 29 ; 33 ; 87, n. 3. Jean (d'figées], 10. Jean, éo. de Germanide, 26; 32 ; 38. Jean, mag. de Zeugma, 54. Jean, pr., 40 : 42. Jean (autre), 39 : 40. Jérusalem, 29. Job, pr., 39 ; 1'15, n. 2. Juifs, 16 ; 113 et n. 6. Jules, ép., 41. Jûvénal, év. de Jérusalem, 94 et n. 5. Korna, u.. 54, n. 1. Laodicée, 36. Larissa, 33. Lazare, 112. Léon, finp., 25; 50; 52. INDEX DES NOMS PROPRES Léon, pape., 10, η. 1 ; 24 ; 26 ; 27 ; 37 ; 39 ; 41 ; 43 ; 48 ; 49. Leucius, mart., 110, n. 3. Libanius, 14, η. 1. Libye, 93 ; 94. Longin, 40. Lupicinus, ni. d. off.. 51. Lupicius, 51. Lycaonie, 54, η. 1. Lydie, 28. Lysis, pylhag., 82, n. 3. Macédoniens, Mr., 16. Macedonius, sol., 14. Mages, 16. Magnus (Antoninus), archim., 38. Marana, αν., 45 ; 99 : 100, η. 5. Marcel, ab., 38. Marcien, emp., 24 ; 40 ; 48 : 51 ; 55 ; 56. Marcionites, hér.. 16. Marie, j. f., 33. Martyrius, pr., 94 ; 104, n. 2. Maschala, v., 110. Matthieu, évang., 39, η. 5. Maxime, pr., 40, n. 2. Maximicn, cv. de Constanti­ nople, 20 ; 21 ; 28. Maximien, exilé d'Afrique, 94. Mélêce, év. de Larissa. 33. Memnon, év. d'Éphise, 19. Méninge, v., 110. Minnica (Méninge), 110, n. 4. MopsuestC, 14; 17; 21 ; 31. Muses, 85. Naucratianus, lr., Nazianzc, 11 ; 63. Néon, arch., 52 ; 53 ; 101 ; 103 ; 104. Néoptolème, gouv., 53 ; 54. Nestorius, 10 ; 14 ; 17-23 : 25 ; 28 ; 30 ; 41 ; 50. 131 Niece, 16 ; 24 ; 33 ; 66 ; 92, n. 7. Nicéphore (Callisto), 11. Nicerte, 15, n. 2. Nicobule (Lettre à), 63. Nomus, cons., 47 ; 49 ; 50 ; 67 ; 88. Nonnus, mag. de Zeugma, 54. Nysso, 11 ; 63 ; 66. Olympias, 115, n. 2. Olympius (Germanicus), 46 ; 83. Osroi-ne, 26 ; 30 ; 35. Palladius, phil., 46 ; 83 ; 84, n. 3, 4. Pancbarius, fond., 46. Pâques, S6, n. 1 ; 117, n. 4. Patrice, cte, 52. Paul (saint), 43 ; 80. n. 2 ; 89, n. 4 ; 112; 113, n. 5, 6 ; 114. Paul, év., 74 Ct n. 2. Péloponnèse, 84, n. 1. Pehise, 43 ; 47. Perrhc, 26 ; 31 ; 35 ; 38 ; 88, n. 5 ; 89, u. 1 ; 105, n. 1. Perses, 48 ; 80. Petra, 30 ; 86, n. 1. Phasganius, 97 el n. 3. Phénicie, 29 ; 30 ; 34 ; 35. Philippe, cur., 28 : 88, n. 2 ; 89, n. 1 ; 92 ; 108 ct n. 1,3; 109, n. 1. Photios, év. de Tyr, 30. Piérie, 96, n. 3. Pierre, av„ 45. Pierre, év. d'Émèse, 34, η. 5. Pierre, cv. de Gindaros, 110, n. 2. Pierre, mid., 46. Pierre, premier év. de Rome, 27. Pittacos, 62 ; 101, n. 3. Platon, 120. I 132 INDEX DES NOMS PROPRES Polycarpo (saint), 114, n. 6. Poinpeianus, êv. d'Émèse, 26 ; 34. Pont, 62. Proclus, iv. de Constantinople, 21 ; 26-28 ; 38 ; 86 et n. 3 > 87, n. 1 ; 92. Proteus, mag. de Zeugma, 54 ; 79. Protogene, préf., 49 ; 50. Pulchérie, 22 ; 55 : 89, η, 1. Pythagore, 82. Rabulas, ci». d'Édcsse, 30. René, pr., 40-42. Romains, 80. Rome, 26 ; 27 ; 43. Romulo, cp. de Chalcis, 26 ; 36 ; 100. Rufin, ép. de Satnosale, 31. Sabinien, ép. de Perrhe, 26 ; 35 ; 38. Sadducccns, 113, n. 6. S alu s te, goup., 53; 101, n. 2. Sumosate, 18; 20; 26; 31; 35 ; 38 ; 105Scylacius, mag. de Zeugma, 54. Scloucie, en Isauric, 26 ; 32 ; 33-35 ; 96 ; 119. Séleucic, de Piérie, 36 ; 9G, n. 2, 3. Senator, pal., 47-49. Sergithcc, 90 et n. 1. Sorians (Isriyé), 110, n. f>. Sicile, 94 et n. 3. Sidon, 26 ; 35. Silvain, fond., 46. Sirènes, 97 et n. 1. Sophocle, 62. Sophronius, ép. de Constantine en Osroène, 26 ; 35 ; 36. Sporacius, c*·. 10 : 53. Stasiinus, cto, 4 g Suzanne, j. /., 44; 118 et n. 2. Syrie, 14, n. 1 ■ 15 ; 28 ; 33 ; 36 ; 75. n. 2 ; 110, n. 1. 2, 4. Tarse, 17 ; 21 ; 31. Taurus, pat., VI ; 49 ; 52. Thalassius, pr., 40, n. 2. Thèclc (sainte), 32. Théoclès, 45; 121. Théoetiste, ép. de Bérée, 26; 34. Théodore, fonct., 47. Théodore (de Mopsucste), 14 ; 17 ; 21 ; 31. Théodorite, mag. de Zeugma, 54. Théodose, emp„ 13; 18; 19; 22 ; 23 ; 29 ; 30 ; 32 ; 47-49 ; 55. Théodote, ép. d'Ancyrr, 74, n. 4 ; 93, n. 7 ; 117, n. 4. Théodote, ép. d'Antioche, 98; 109. Théodote, pr., 40 : 42. Théodote, arch., 100 ; 101. Théodote, <4«. 46 ; 75. Théodote, /. h. de Cyr, 95. Théonilla. daine, 55. Théophile, cp. d'Alexandrie. 18. Thcssidoniciens, 113. Thomas, ép., 42. Thrace, 74, n. 4 : 75 ; 93, n. 3 : 117, n. 4. Thucydide, 62 ; 84 et n. 1,5; 94. n. 3. Thyrsus, marl., 110, η. 3. Timothée, éo. de Dolichèe, 27 ; 36 ; 38. Timothée, pr., 39. Titus, et®, 53 ; 78 et n. 5 ; 83. Tyr, 24 ; 26 ; 29 ; 31 ; 33 ; 8S, η. 1. INDEX DES NOMS PROPHES Ulpien, c:c, 46 ; 94. Ulysse, 97. Uranius, év. d’Émèse, 27 ; 84 ; 61. Uranius, gouv., 53 ; 54. Urbanus, fond., 46. 133 Vandales, 30 ; 48 ; 94, n. 4. Vincomale, m. d. off., 51. Zenon, m. d. s., 51. Zeugma, 31 ; 54 ; 79 et n. 2. TABLE DES MATIÈRES Pages Abréviations........................................................... 7 INTRODUCTION 1. — Le milieu historique et religieux............. II. — Les correspondants................................. 1. Les gens d’Église....................... 2. Les laïcs...................................... III. — L’intérêt psychologique»...................... IV. — Note sur la présente édition.................. 13 25 26 44 56 66 TEXTE ET TRADUCTION * I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. - A Basile, évêque d’Isaurie.................... — A Eusèbe, évêque d’Ancyre.................. — Au comte Théodotc................................. — A l’archimandrite Agathon.................. — Au préfet Florent................................. — A Titus, comte des domestiques........... — Au sophiste Aërius............................... — A Eulalius, Germanus et Proteus, ma­ gistrats de Zeugma......... 74 74 75 77 77 78 79 79 1. Chaque épître porte le numéro d'ordro qui est le sien dans le manuscrit; cl- introduction, p. 6S. TABLE DES MATIÈRES 136 IX. X. XI. XII. XIII. XIV. XV. XVI. XVII. XVIII. XIX. XX. - - XXI. XXII. XXIII. XXIV. XXV. XXVI. XXVII. XXVIII. XXIX. XXX. XXXI. XXXII. XXXIII. XXXIV. XXXV. XXXVI. XXXVII. XXXVIII. XXXIX. XL. XLÏ. Aux mêmes.................................... 81 ■ Au sophiste Aërius.............................. 82 . Au comte Titus.................................. 83 Au philosophe Palladius................. 83 A Olympius Germanicus................... 85 . Au comte Irénée................................ 86 A Produs, évêque de Constantinople 86 Au consul Nomus................................ 88 - A Dcnys, comte d’Orient................... 88 Au maître des soldats Aréobindus.. 89 A Constantin, ancien préfet........... 90 - A Produs, évêque de Constantinople 92 - Au patrice Aréobindus......................... 92 A Eusèbe, évêque d’Ancyre........... 92 - Au sophiste Aërius............................ 94 - Au prêt re Basile................................... 94 _ Au prêtre Martyrius.......................... 94 _ \u comte Ulpien.............................. 94 Au sophiste Isokasius........................ 94 _ Au même............................................ 95 - Au prêtre Cyrus................................ 95 A Archélaüs, évêque de Séleucic... 96 _ .......................................................... 97 . A Théodole, évêque d’Antioche. ... 98 _ · ·........................................................ 98 * A l’avocat Marana.............................. 99 . A Romule........................................... 100 _ a l’archonte Théodote..................... 100 . A l’archonte Néon............................... 101 Au sophiste Isokasius....................... 102 A Antiochus, ancien préfet............. 103 _ A» questeur Domitien...................... 104 . A André, évêque de Sa mosaic........ 105 TABLE DCS MATIÈRES XU I. XLIII. XLIV. XLV. XLV I. XLVII. XLVIII. XLIX. L. LI. LIL * — Au prêtre Euthalius.......................... A Agianus, moine.............................. — Au sophiste Isokasius....................... — A Théoclote, évêque d’Antioche.... — Au curateur Hclladius..................... Au tribun Eurvcianus. Lettre de consolation............ — A la diaconesse Axia..................... — ABasile.évêqùcdeSéleucied’Isauric. — Au sophiste Aërius......................... — A Apelle.......................................... — Au sophiste Isokasius..................... 137 105 106 108 109 ill 111 118 .119 119 120 120 Ί Index scripturaire................................................ 123 Index des correspondants................................. 125 Index des noms propres...................................... 127 ACHEVÉ D’IMPRIMER LE 14 SUR DE MARS LES 1955 PRESSES PROTAT FRÈRES, A MACON numkros n'oniiHB : bh-ui.meur, 5688 ; bditkvh, 4706. dépôt i.kgal : 2· tkimrstrk 1955.