SO URGES CHRftïIENN ES Collection dirigée par fl. de Lobac, S. J. et J. Daniélou, S. J. Secrétariat de direction : C. Mondcscrt S. J. N« 58 DENYS L’ARÉOPAGITE LA HIÉRARCHIE CÉLESTE /Λ THODUCT1ON ΓΛ1» René ROQUES attaché r>R bbchkbchrs au c. n. b. s. ÉTUDE ET TEXTE CRI TIQUES TRADUCTION ET NOTES PAft PA II Gûnter HEIL Maurice de GANDILLAC Dr PHIL. PROFESSEUR Λ I.A 6ÛRBO.XKB Cet ouvrage ext publié avec le ronennrs du Centre National de la Recherche Scicnti/u/ne ES ÉDITIONS DU CERF. 29, bd dk La Toub-Maubourg, PARIS 1958 INTRODUCTION I. — L’auteur et l’œuvre. Le Pseudo-Denys est certaine. personnages qui ont ment 1,, un des ... ,,,; leplusegaré la critique et J histoire. Selon un procédé qui ne manquait pas d’exemples et pour mieux accréditer son œuvre théologique, il s’esl en effet donné lui-même pour le disciple de saint Paul, converti par la prédication de l’apôtre à Γ Aréopage (A des XVII, 16-34); il présente en outre Hiérothée, «son maître après saint Paul» (DN 681 Λ) *, comme le grand théologien de l’àge apostolique dont il a reçu et dont il transcrit parfois textuellement les «sublimes » enseignements (DN, ch. III ; cf. 648 B et "13 A). En se situant ainsi, l’auteur du cor­ pus aréopagitique devait imposer pour de longs siècles une double série d’erreurs : celles qui dériveront de sa pseudo-apostolicité, et très spécialement le crédit sans limite dont jouiront ses écrits ; et celles qui verront en lui un précurseur, et non pas un disciple, des néoplato­ niciens, de Proclus notamment. A. Vie et portée ,, , d’une legende. 1. Nos citations du Pseudo-Dcuys renvoient à la Palrologic Grecque de Micnk, t. III. C’est également d’après les colonnes et les divisions «le ce même tome que nous citerons la Hiérarchie Cé­ leste, puisque la présente édition se réfère toujours au passage cor­ respondant de Mignc. Nous retiendrons les abréviations classiques suivantes : CD Corpus pxeudo-dionysianutn ; EH = De Eccle­ siastica Hierarchia-, CH - De coelesti Hierarchia·, MT De Mystica Theologia ; Γ>Ν = De Divinis Nominibus ; Ερ — Lettres. VI INTRODUCTION La Passio Sanctissimi Dionysii d’Hilduin vint encore accroître la confusion puisque le faux Aréopagile y assume les faits et gestes de trois personnages insignes dont la seule parenté réside dans leur appellation commune : le converti de saint Paul devient successivement Denys, évêque d'Athènes, et Denys, évêque de Paris ». Et c’est dans celte dernière ville que cct unique personnage au triple destin termine sa vie par le martyre On soup­ çonne de quel poids une si belle légende dut peser sur l’Occident médiéval, et l’on comprend que le corpus, dont la présentation est pourtant si abrupte, y ait fourni des thèmes nombreux et essentiels h la plupart des classiques de la théologie et de la spiritualité. Du neuvième au dixseptième siècle, une quinzaine de traductions latines se succèdent 3. et on n’a pas encore édité, ni peut-être décou1. Avant Ililduin, Liberatus de Carthage avait même fait, du con­ verti de l’Aréopage l’évêque de Corinthe, Denys. Ce qui porte à quatre le nombre des personnages que la tradition a confondus avec l’auteur des Areopagitica. Sur la confusion de Libératus, voir H.-Ch. Puech, Liberatus de Carthage et la date (le l'apparition des écrits dionysiens, dans Annuaire de Γ École Pratique des Hautes Études, Sec­ tion des Sciences Religieuses, 1930-1931, Melun, 1930, p. 32-35. 2. Passio Sanctissimi Dionysii (Pl. 106, col. 23 D-50 C). Sur Ιο caractère de cetlc Passio, qui est un modèle «le contaminations hagiographiques, et sur son influence au moyen âge, voir M. de Gandillac, Œuvres complètes du Pseudo-Denys l’Ar., Paris, 1943, Introduction, p. 7-17; sur Ililduin traducteur de Denys et, plus géné­ ralement, sur l’histoire du · diouysisme» au moyen âge,on consultera utilement les travaux du R. P. G. Théry, dont on trouvera une liste dans notre étude L’Univers dionysien. Structure hiérarchique du monde selon le Pseudo-Denys, Paris, 1954, p. 19-20. 3. Ces traductions sont commodément rassemblées dans l’ouvrage de Dom Ph. Chevallier, Dionysiaca, Recueil donnant l'ensemble des traductions latines des ouvrages attribués au Dcnys de l’Aréopage, et synopse marquant la valeur des citations presque innombrables allant seules depuis trop longtemps, remises enfin dans leur contexte au moyen d'une nomenclature rendue d'un usage très facile, 2 vol., Paris, 1937 et 1950. Ce recueil lionne aussi le texte grec des Areopagitica. l’acteur et l’œuvre Vil vert, tous les commentaires et toutes les paraphrases que suscitèrent dans ce même temps les écrits aréopagitiques x. a pensée pscudo-dionysicnne prenait ainsi dans FOcciI. dent lat in une place et une importance qu’elle n’eut jamais dans l’Église d’Orient où cependant son influence fut loin d’être médiocre 2. Ici et là, Dcnvs •F se révéla et s'affirma comme l'une des autorités majeures, et c’est ce qui ex­ plique, pour une part, la résistance opiniâtre que ren­ contrèrent dans les milieux catholiques et orthodoxes les critiques isolés qui s’élevèrent contre l’authenticité dionvsicnne de ces écrits. Bien que relativement rares du vie au xve siècle, les doutes au sujet du «divin Denys » sont aussi anciens que l'apparition même de son œuvre. On sait en effet que le premier mouvement des orthodoxes au Colloque de Constantinople qui les opposa aux rnonophysites (533), fut de rejeter ces écrits comme des faux apollinaristes 3. Après ce premier choc, le presB. Cheminement parallèle des doutes. 1. On consultera là-dessus les importants travaux du R. P. G. Tm'nv. Récemment encore le R. P. H. Dosdajne éditait d’im­ portants passages, ignorés jusqu’ici, des Expositiones super ierarchiam caelestem de Jean Scot Imugènr, d’après lo ms. de Douai 202, dans Archives d'histoire doctrinale cl littéraire du Moyen Age, XVIII. 1950-1951, p. 245-302. 2. Celle double constatation ressort «le l’article collectif : Denys l'Aréopagite île Pseudo-], IV. — Influence dionysîenne en Orient, et V. — Influence dionysîenne en Occident, dans Dictionnaire de Spiri­ tualité, 111, Paris. 1954, col. 286-429. 3. J.-D. Mansi. Sacrorum conciliorum nova et amplissima collec­ tio, t, VIII, col. 820 C-823 D ; Ed. Sçhwaktz, Acta conciliorum oecumen icorum, I. IV, vol. 2, p. 169-184. Sur cette question, cf. Pt î.cii, Libératus..., p. 27-31, surtout p. 28, n. 4; J. Stiglmayk, Das Aufhommen der pseudo-dionysischen Schriften und ihr Eindringen in die christliche Lileratur bis zum Latcrankonzil 649 (IV. Jahresboricht des otïenllichen Privatgymnasiums an der Stella Matutina zu VIII INTRODUCTION lige de Denys s’étant partout imposé cl affermi, les ré­ serves des critiques durent s’exprimer par insinuations discrètes ou à demi-mot, sous peine de heurter la cons­ cience collective des Eglises. C’est pourquoi il n’est guère possible d’établir une histoire complète de ces « doutes ». Les auteurs qui ne considèrent pratiquement plus l’Aréopagite comme le disciple immédiat de saint Paul ou comme le contemporain des anciens docteurs, ou bien se taisent, ou bien dévoilent à peine leur pensée intime, sans en don­ ner les raisons. Aucun d'eux en tout cas ne va jusqu'à faire le procès du ir faussaire », ni, moins encore, jusqu’à proposer un nom d’auteur datable et identifiable. Sans poser d’autres questions, les uns et les autres acceptent, avec leur Eglise et la tradition récente, d'utiliser le con­ tenu doctrinal des Areopagitica, et ils continuent à parler avec beaucoup de respect du « grand », du « divin » Denys. Tel fut, entre autres, le cas d’Aréthas de Césarée, un ami de Photius, et, probablement, celui de Photius lui-même *. Le problème ne prit vraiment une forme aiguë qu’au moment de la Renaissance et, plus encore, apres la Ré­ forme. Dans ses Remarques sur le Nouveau Testament, Lau­ rent Valla (f 1457), précisément à propos de Actes XVII, Feldkirch), Feldkirch, 1895, p. 59-63 ; E. Homgmann, Pierre Libé­ rien et les écrits dit Pseudo-Denys l’Aréopagitc, dans Mémoires de ΓAcadémie /loyale de Belgique, Classe des Lettres et des Sciences mo­ rales et politiques, t. XLVII, fuse. 3, Bruxelles, 1952, p. 6-7. 1. Sur ce point, voir la. IIacsiibrr, Doutes au sujet du «.Divin Denys », dans Orientalia Christiana Periodica, II, 1936, p. 484-490. A la suite de Lequien, Tillemont, Daillê et Draseke, Hausherr pré­ sente Photius comme un adversaire de l'authenticité dionysienne des Areopagitica, alors qu’au contraire Stiglmayr avait voulu en faire un partisan convaincu (J. Stiglmayr, IHell Photius diesogen, areopagitischen Schrijten fur echt?, dans llistorisches Jahrbuch des Gürrcsgesellschaft, XIX, 1898, p. 91-94). l’auteur et l'œuvre IX émet de graves réserves sur l’identité de l’Aréopagitc. En publiant ces Hemarques, près d'un demi-siècle plus lard (1504), Érasme, selon l’image de J. Stiglmayr, « jetait la pierre dans une eau calme où les remous n’al­ laient pas cesser de grandir » ’. En effet, et cela surtout à partir de la seconde moitié du xvn® siècle, les historiens réformés, auxquels firent écho la critique indépendante et, plus tard, quelques catholiques, ont dégagé avec une clarté croissante les multiples impossibilités qui inter­ disent d’attribuer le corpus dionysien au converti de saint Paul, et se sont efforcés, en meme temps, de percer le mys­ tère de son véritable auteur. Cette entreprise, qui n’a pas encore réussi à imposer un nom absolument incontestable, s’est développée, selon les époques, en des sens divers. Comme Ilypatios l’avait fait à Constantinople, on relève le silence unanime et surprenant des Pères des quatre premiers siècles sur Denys et son œuvre, on souligne le caractère tardif, voire les tendances apollinaristes des passages ehristologiques. En outre, on insiste parfois sur l'évidente parenté de Denys avec les derniers néoplato­ niciens, Proclus en particulier. Parfois, au contraire, on préfère nier cette dépendance pour situer l’auteur des Areopagitica dans la seconde moitié du ive siècle et expli­ quer en fonction de celte date les événements ou les cir­ constances historiques auxquels ces écrits font allusion. Les noms proposés varient beaucoup : Pierre le foulon, Synésius, Dcnys, évêque d’Alexandrie, et d’autres encore 1 2. 1. J. Stigi.mayk, Das Aulkommen..., p. 4. 2. II.-Cli. I’uech donne un aperçu de cette histoire des essais d'identification du Pseudo-Denys dans Libératus.... I. c., p. 4-5. Ce même fascicule |p. 60-62) donne un bref compte rendu des leçons professées par l’auteur à Γ École Pratique des Haute» Études durant IXTKODL'CTION X Ainsi ccs diverses positions, unanimement concor­ dantes dans co qu’elles rejettent (l’authenticité dionÿsienne et l’apostolicité du corpus], divergent par les arguments qu’elles retiennent, et. plus encore, par les solu­ tions positives qu’elles proposent. Manque d’ampleur et de rigueur dans la méthode, insuffisante solidité des con­ clusions, majoration parfois tapageuse des conséquences que cette question particulière risquait d’entraîner pour la doctrine de F Église : ces défauts, que n’évitèrent pas toujours historiens et critiques, contribuèrent certaine­ ment à durcir les positions traditionnelles dont, vers le milieu du xixc siècle, les abbés G. Darboy et J. Dulac sc font encore les intrépides défenseurs *. Avec II. Koch el. J. Stiglrnavr, «7» «F * le problème fit un pas décisif. Non que ccs deux critiques aient, réussi à éclairer pleinement le mystère de Fauteur : nous verrons que Sévère d’Antioche, proposé en 1928 par Stiglmayr, ne peut pas être retenu. Mais leur mérite fut de rassembler de manière svstématique et cohérente l'ensemble des données histoC. Critique systématique et décisive de Koch et Stiglmayr. l’année scolaire 1929-1930 sur l’ensemble de la question dionysienne. On trouvera des indications bibliographiques sur co môme sujet dans notre contribution à l’article Denys l’Ar., dans DS, l. c., col. 251. 1. G. Darboy, Œuvres de saint Denys l'Aréopagite, traduites du grec, précédées d'une introduction où l'on discute l'authenticité de.ces livres, et où l’on expose la doctrine qu'il renferment, et l'influence qu’ils ont exercée au moyen âge, Paris, 18·'·5 ; J. Dclac, Œuvres de saint Denys ΓAréopagite, traduites du grec en français. Avec Prolégomènes, Manchettes, Notes, Table analytique et alphabétique, Table détaillée des matières, par l'abbé,.., Paris, 1865. Soulignons que l’ouvrage de Darboy fui réédité en 1892 et 1932, mais sans le moindre change­ ment, aucune espèce de réserve n'étant apportée aux positions dé­ fendues par l’auteur en 18«5 ! l’auteur et l’œuvre XI riqucs, philosophiques, dogmatiques ou liturgiques du corpus dionysien, pour le situer de manière aussi stricte que possible dans le temps et dans l’espace. Reprenant indépendamment l’un de l’autre la question des influences néoplatoniciennes, Koch et. Stiglmayr établissent d’abord, en 1895, que la fin du chapitre IV des Noms Divins suit de très près, souvent jusqu’à la lettre, le De malorum sub­ sistenda de Proclus. Koch devait bientôt confirmer et étendre ces premières conclusions en portant son enquête sur les principaux thèmes du néoplatonisme et des reli­ gions à mystères. I.a présentation des traités, les formules d’introduction, de transition ou de conclusion, la manière de citer ou de qualifier les autorités alléguées, les doc­ trines du Beau, du Bien, de l’Amour, de la connaissance de Dieu et des anges, de la Providence, de l’action et de la justice divines, la vision et la structure de l’univers spirituel, la notion de prière, les étapes et. les aspects de la vie contemplative, l’unification et la divinisation de l’intelligence, l’ensemble symbolique ou allégorique qui illustre ces divers enseignements : tous ces points rap­ prochent. singulièrement Denys des derniers néoplato­ niciens et, par eux, de Plotin et de Platon. Comme eux d'ailleurs, très souvent, dans les mêmes termes bien que dans des contextes doctrinaux différents, il recourt, volontiers au langage mystérique : tradition orale (παράϊοσις) des secrets qui divinisent, mystagogie (μυσταγωγία) ; initiation perfective (τελεσιουργία, τελετουρ­ γία); exclusion rigoureuse des non-initiés (άμυήτοι, βεβήλο·., άτελέστοι) qui, comme tels, sont incurablement condamnés à l’inintelligence (άνοια, ανοησία); silence (σιγή, σιωπή) et repos (ήσυχία) propres à l’état mystique qui nous unit à l’Un (ενωσις, Οέωσις). Et ces conceptions elles-mêmes ne vont pas sans d’im- XII INTRODUCTION portantes infiltrations gnostiqucs : ce qui ne doit pas sur­ prendre puisque, sous une forme ou sous une autre et dans des proportions variables, le phénomène gnostique a marqué durant les cinq premiers siècles la plupart des doctrines du salut. L’Eglise avait donc connu, bien avant Denys, cette pénétration gnostique, et sa présentation des sacrements n’avait pas exclu systématiquement le vocabulaire mystérique. Mais, semble-t-il, ce qui carac­ térise proprement la méthode pseudo-dionysicnne, c’estd'avoir utilise ces apports dans les cadres, dans les schèmes et selon la manière des derniers néoplatoniciens ’. Celte présentation d’ensemble est déjà fort significa­ tive par clle-mômc. Mais elle s’appuie, en outre, sur plu­ sieurs autres constatations qui viennent la confirmer. Et d'abord, en niant qu’on eût jamais cité Denys durant les cinq premiers siècles, H y patios ne cédait pas seulement 1. J. Stici.mavn, Der Neuplatoniker Proclus ah Vorlage des sogen. Dionysius Areopagita in der Lchrc oom Uebel, dans Historisches Jahrbuch, 16, 1895, p. *253 273 et 721-748 ; Das Att/honimen..;» p. 25-34 ; H. Koch, Probius ais Quelle des Pseudo-Dionysius Ar. in der Lehrevom Pôsen, dans Philologus, 54, 1895, p. 438-454 ; PseudoDion. Ar. in seinen Deziehungcn znm Neuplatonismus und Mysterieuwesen, dans Forschungen zur Christiichen Litcralur- und Dogmcngeschichte, I. Bd, 2. und 3. Ilefte, Mayence, 1900. Nous avons nousmênie développé ces points en nous inspirant pour une très large part de ces travaux, surtout du dernier ouvrage cité de Koch, dans notre article Dionysius Areopagita, C. Ucbernomme.ne Elements dans Reallexicon fiir Antihe und Chrislenlum, III, col. 1081-1086. Dans L'Univers dionysien, Paris, 1954, nous avons essayé de marqueravec plus de précision que nos devanciers, dans quelle mesure Denys trans­ formait le contenu doctrinal de chacun de ses emprunts. Il nous a semblé souvent que les très importantes études des deux historiens de langue allemande, préoccupes surtout d'établir des dépendances (ce qu'ils ont admirablement fait), ont trop négligé de souligner comment, jusque dans ses «larcins a les plus matériels et les plus serviles, Denys avait su garder, pour l’essentiel, son caractère de penseur chrétien. l'auteur ET l'œuvre XIII aux témérités de la controverse, puisque, de fait, on n’a relevé dans toute cette période aucune citation authen­ tique du corpus. C'est ce que souligne Sliglmayr, en reje­ tant les écrits pseudépigraphiques tardifs qui se réfèrent à l’œuvre de l’Aréopagitc *. 11 montre encore que le con­ tenu doctrinal de cette œuvre est nettement postérieur au Concile de Chalcédoine 12. La position ehrislologique de Denys accuserait même l’influence de ΓIlénotique de l’empercur Zénon (482), car elle évite avec un soin égal les formules dyophysites de Chalcédoine et celles d’un monophysisme intransigeant 3. Enfin la liturgie du sacre­ ment de l’union ou de l’eucharistie, que décrit le cha­ pitre III de la Hiérarchie Ecclésiastique, fait très proba­ blement état du chant du Credo (καθολικής υμνολογίας, EH 425C)4. Or c’est Pierre Je Foulon qui introduisit cette nouveauté en 476. Tout porte donc à croire, concluent Stiglmayr et Koch, que le corpus pseudo-dionysien n’a pas pu être composé avant la lin du v® siècle. 1. SriGhitAV R, Dos Aufkommen..., p. 7-20,59-67 et 90-96. M. Puech est revenu naguère sur la prétendue citation de DN III, 2 par Juve­ nal de Jérusalem, peu apres 451, et sur l'affirmation de Liberatus do Carthage, selon laquelle Cyrille d'Alexandrie aurait invoqué l'au­ torité de Dcnys contre scs adversaires Diodoro de Tarse et Théo­ dore de Mopsuesto (Puech, l. c.,p. 6-39) : dans les deux cas, il s'agit d'interpolations de caractère tardif. 2. Stiglmayh, Das Au)konimen..., p. 21-25. 3. Ibid., p. 39-45. Ajoutons que Denys évite même les formules atténuées d'un monophysisme verbal à la manière de celui de Sévère d'Antioche : ci. L’Univers dionysien, p. 305-318. 4. Stiglmayr, Dax Aujkommen..., p. 34-39. Plusieurs mss portent ομολογία, qui est synonyme de οίμβολον, profession de foi. El c'est bien dans ce sens quo des commentateurs comme Maxime le Con­ fesseur et Jean de Scythopolis ont entendu ce passage. Sur ce point, ci. notre art. Denys, dans DS, l. c., col. 248, et L'Univers dionysien, p. 2G4-265. XIV INTRODUCTION _ En délimitant le champ des recherches, D. Essais , . . ces données permettent d eliminer des d identification. 1 . . hypothèses récentes, ingénieuses certes et éclairantes sur plusieurs points, mais finalement inac­ ceptables en raison surtout de la date qu’elles proposent. Ainsi on ne peut pas retenir, semble-t-il, la solution de Mgr Athenagoras (1932) qui identifie l’Aréopagite à Denys le Grand, évêque d’Alexandrie *; ni celle de C. Fera (1936) qui attribue le CD à saint Basile 1 23; ni celle d’E. Elorduy (1944) qui voit dans Ainmonius Sakkas son véritable auteur ’. Mais, à elle seule, la convenance des dates ne sullit pas non plus à justifier une hypothèse. En l’absence de toute donnée biographique, on ne peut proposer ni accepter une identification que sous la pression de parentés (phi­ losophiques, théologiques, liturgiques, littéraires, stylis­ tiques et autres; assez larges et assez typiques pour impo­ ser des rapprochements décisifs et contraignants. Où manquent les témoignages externes, et plus encore avec des témoignages manifestement et intentionnellement faux, la critique interne doit se faire doublement exi­ geante pour conclure de manière valable. En tout état de cause, il est préférable de maintenir un anonymat circonscrit dans l’espace et dans le temps, dont on s’éver­ 1. On trouvera la liste des principaux ouvrages de Mgr Atbénagoras et «les principaux comptes rendus qui ont discuté {et rejeté) sa thèse, dans notre article Denys, DS, l. c., col. 252-253. Sur le même sujet, voir J.-M. Hornus, Les recherches récentes sur le pseudoDenys l'Ar., dans Revue d'Histoire el de Philosophie religieuses, 35, 1955, p. 404-407. 2. Sur ce point encore, voir notre art. Denys, l. c., col. 253, et Hornos, art. cil., p. 407-410. 3. E. Elorduy. c· Es Amnumius Sakkas el Seudo-Arcopagila ?, dans Estudios Eclesiasticos, 18, 1944, p. 501-557. Cf. Hornus, art. cit., p. 432-433. l’auteur et l’œuvre XV tue d’ailleurs à préciser les données et les implications de tous ordres, plutôt que d’avancer prématurément, sur la foi de quelques indices accidentels démentis par le reste de l'œuvre, ou de doctrines plus larges, mais com­ munes à toute une époque ou à toute une Eglise, le nom d’un personnage déterminé, dont l’adoption hâtive risque d’égarer des générations d'historiens et de critiques. Aussi longtemps que subsistent des différences vraiment no­ tables et inexpliquées, on ne devra pas franchir le pas qui sépare le rapprochement partiel, toujours éclairant, d’une assimilation pure et simple, trop souvent génératrice de paresse intellectuelle et de fallacieuse sécurité. Cette indispensable rigueur de méthode a certainement fait défaut dans trois essais d'identification, dont le mérite commun était pourtant de respecter la date approxima­ tive imposée par les données du CD. Bar Sudaïli, qui édite à la lin du v® ou au début du vi® siècle le Livre du mystique lliérothée, rappelle à plusieurs égards la situa­ tion et les tendances de l’Aréopagite : tous deux ont un certain Hiérothée pour maître et s’inspirent de son Livre ; tous deux ont profondément subi des influences néopla­ toniciennes et mystiques x. Mais des divergences essen­ tielles séparent les deux auteurs. Contrairement à Bar Sudaïli, Denys ne professe pas l’émanatisme, el il ne suit Origène ni dans sa doctrine de l’apocatastasc ni dans sa triple division de la progression spirituelle (développe­ ment, identification au Christ, fusion dans l’absolu) a. Selon Ir. Ilausherr, le Livre de lliérolhée, mal composé et contradictoire par endroits, serait fait d’apports suc1. Nous avons examiné cette hypothèse et les publications qui s’y rattachent (de A. L. Frothingam, 1886, et F. S. Marsh, 1927), dans notre art. Denys, l. c., col. 251-252. 2. Ibid., d’après Sticlmayr, Dax Aufkotnnien..., p. 16-19. X\ I IMR0DUCTI05 cessifs. Le premier fond en serait origénien et êvagrien. El c’est seulement plus tard, pendant la vieillesse de Bar Sudaïli et après la parution du CD, que des thèmes aréopagitiques vinrent s'insérer de manière assez adventice dans le cours de ce Livre, dont le contenu, resté foncière­ ment êvagrien, ne craint pas d'ailleurs de heurter l’or­ thodoxie *. Plus de trente ans après ses premiers et brillants tra­ vaux, Stiglinayr proposa (1928) d’identifier Denys à Sévère d’Antioche dont l’activité littéraire s’est dévelop­ pée au début du vi® siècle. Les rapprochements de Stiglmayr sur ce point n’ont généralement pas convaincu les critiques, et J. Lebon en particulier a démontré que les œuvres certainement authentiques de Sévère ne mani­ festent « aucune trace de platonisme », que son « mysti­ cisme » est fort éloigné de celui de Denys, que leurs posi­ tions christologiques sont nettement différentes (Sévère est un adversaire déclaré de Léon et de Chalcédoine, cl nullement un partisan de ΓHénotique) et que, enfin, ni les prétendus détails biographiques ni la culture ni l’entou­ rage des deux personnages ne permettent des rapproche­ ments décisifs 12. Le dernier en date des essais d’identification a été proposé en 1952 par E. Honigmann 3. A vrai dire l’auteur avait déjà exposé sa thèse au Congrès byzantino-slavooriental de New York (1946), et il nous apprend que S. I. Nucubidzc, un savant géorgien, a, de son côté et 1. Ir. Hausheho, L'influence du « Livre de saint Hürolhêe », dans Orientalia Christiana, XXX, 1933, surtout p. 184-198. 2. Bibliographie du sujet dans notre art. Denys. I. c., col. 252. Ajouter Hoknvs, art. cil., p. 404-406. 3. E. Hoxigxass, Pierre l'Ibêrien..., déjà cité (ci-dessus, p. vu, n. 3). l’auteur et l'œuvre XVII par une autre voie, abouti à la même conclusion que luimême : le Pseudo-Denys ne serait autre que Pierre l’ibère (ou Libérien) *. L’argumentation d’Honigmann a pour principal mérite de nous mieux faire connaître ce person­ nage, son compagnon Jean l’Eunuque et le milieu monophysite dans lequel ils ont tous deux vécu et milité. Mais Denys ne professe nulle part un monophysisme sem­ blable au leur. Aucun des rapprochements doctrinaux proposés par Honigmann entre Pierre et Denys (en ma­ tière trini taire et angélologique notamment) ne dépasse ce qui constitue au v° et, souvent, dès le iv® siècle la pensée commune des Églises. La position de, Pierre par rapport à Jean l’Eunuque ne correspond pas exactement à celle qui lie Denys à Iliérothéc. Enfin l’argument essen­ tiel aux yeux d’Honigmann, qui repose sur les dates auxquelles serait respectivement commémorée la mort de ces quatre personnages, n’est nullement décisif *. 1. Ibid., p. 26-28. Honigmann n’a d'ailleurs connu les travaux de Nucubidzc qu’a près Sun propre travail. La Nouvelle Clio (4, 1952, p. 308-313), sous le titre L'auteur probable des o pscudo-Areopagilica » est Pierre Libère ou Libérien (411-491 après sous la signa­ ture meme de la Revue, présente la these d’Honigmann et rappelle les travaux do Ô, I. Nucubidzc. 2. La thèse d’Honigmann a été discutée et finalement rejetée par les articles suivants, indépendants les uns des autres, et dont les points de vue ne sont d’ailleurs pas identiques : Ir. Hausiîkrïi, Le pseudo-Denys est~il Pierre Libérien ?, dans Orientalia Christiana Pe­ riodica, 19. 1953, p. 247-260 ; R. Roques, Pierre Libérien et le * Cor­ pus i dionysien, dans Revue de L Histoire des Religions, 145, 1954, p. 69-98; H. Engdeuding, Kann Peints der Iberer mit Dionysius Areopagita identifieri werden ?, dans Oriens Christianus, 38. 1954, p. 68-95 ; V. Grumel, jlutour de la question pseudo-dionyxienne, dans Revue des Études Byzantines, XIII, 1955, p. 21-49. Par contre, l'argumentation d’Honigmann reçut l’approbation de Ch. Moel­ ler, Du nouveau sur le Pscudo-Denys, dans Ephemerides Theologicae Lovanienses, 4, 1953, p. 654-656. Sur l’historique de cette identifi­ cation, voir Hornus, art. cit., p. 433-438. Hiérarchie céleste, tr xviu INTRODUCTION Plus prudentes sont les suggestions formulées naguère par Ir. Hausherr, U. von Balthasar et J.-M. Hornus. Les deux premiers invitent les historiens à examiner atten­ tivement les écrits personnels du premier traducteur sy­ riaque du CD, Serge de Rcshaina, car il se pourrait, pensent-ils, que le traducteur dût être confondu avec l’auteur lui-même Hormis, pour sa part, pose les jalons d'une recherche qui s’orienterait du côté de Jean de Scythopolis, et qu’il se propose de poursuivre dans ses prochains travaux 12. Ainsi, après des siècles de re­ E. Position actuelle cherches et d’échecs partiels, le du problème. problème de l’identification du Pseudo-Denys reste toujours ouvert, mais le champ des possibilités s’est heureusement rétréci. C’est sur le début du vic siècle et sur les milieux syriens que l’effort des cri­ tiques et des historiens s'est désormais concentré. Pour l’essentiel, ils retiennent les conclusions des premiers tra­ vaux de Koch et de Stiglmayr concernant : Γinfluence du néoplatonisme, de Proclus notamment ; le chant du Credo durant la célébration du sacrement de l’union ; l’absence de citation du Cl) pendant les cinq premiers siècles 3 ; l’état doctrinal postérieur à Chalcédoine dont témoignent ces écrits. Pour ce qui est de l'influence de Γ Hénotique il est sûr, comme on l'a souvent souligné, que le CD n’en a repris nulle part les formules dans leur matérialité. 1. Ir. IlAUftifBnn, Doutes.... p. 489» n. 1, et I.e pscudo-Dcnys est-il Pierre VI bérien p. 254 ; U. von Balthasar, Dax ScholienwerÜ des Johannes von Scythopolis, dans Scholastic XV, 1940, p. 38. 2. IIornus, art. oit., p. 446-447. 3. Les premières citations sûres du CD figurent dans des écrits dû Sévère il’Antioche, qui se situent entre 510 et 528. Sur ce point, cf. notre art. Denys, l. c., p. 248-249. SIGNIFICATION l»E LA PENSÉE DIONYSIENNE XIX Mais ce décret étant devenu très vile un nouveau signe de discorde, il n’cst pas impossible que Denys ait voulu en retenir l'esprit et les intentions d’apaisement, sans en accepter et même en en évitant soigneusement la lettre. Π est certain en tout cas que sa christologie ne se formule ni dans les termes dyophysites de Chalcédoine ni dans ceux d'un monophysisme agressif. On n’y décèle pas même les expressions d'un simple monophysisme verbal à la manière de celui de Sévère d’Antioche, et l’on sait que la fameuse ΟεΛν’ρ-.ζή ένέργεια a été interprétée aussi bien dans un sens orthodoxe que dans un sens monophysitc. H semble donc que nous soyons ici devant un cas très particulier qui ne relève peut-être pas d’une école théologique, ni d’une secte, ni d’un parti politique déterminés. Tant que nous ne posséderons pas le secret de cette attitude, dont on pourra tour à tour accuser les équivoques ou louer, au contraire, les intentions de neutralité pacifica­ trice, il est probable que l’auteur des Areopagitica nous restera mystérieux. II. — Signification et mouvement DE LA PENSÉE DIONYSIENNE1. La doctrine du Pseudo-Dcnys est commandée par le double problème de la connaissance de Dieu et de la divi­ 1. Il va sans dire que la présente élude doctrinale tiendra compte exclusivement des œuvres authentiques du CD, dont on a donné la liste et les sigles ci-dessus, p. v, η, I. Pour Jus traités perclus ou, plus probablement, fictifs du Pseudo-Dcnys, et pour les œuvres certainement apocryphes, de caractère tardif, qui se sont couvertes de son nom, voir notre art. Denyx, DS, 111, col. 257-264. La substance de ce § Il correspond, pour ressentie), à celle de nos articles Dionysitm Areopagita (D. Il cl I1IJ du RAC, Il I, co). 11051119 et De l'implication des methods# thMogiques chez le Ps.-D., dans RAM, 30, 1954, p. 268-274. XX INTRODUCTION nisation : une divinisation qui est, de soi. connaissance de Dieu ; et, réciproquement, une connaissance de Dieu par elle-même divinisante. On reconnaît là une attitude fondamentale autour de laquelle se sont ordonnés, avec des présentations et selon des cadres variables, les divers platonismes, toutes les formes de gnose et la plupart des religions à mystères. Mais on y reconnaît aussi et surtout la grande tradition gnoséologique et mystique dont s’est nourrie, pendant des siècles, l’Eglise d’Orient. En quel sens, dans quelle mesure, selon quel mouvement, nouveau la pensée dionysienne s’est-elle assimilé ces héritages multiples et parfois contradictoires ? Il n’est pas possible de répondre à cette question essentielle sans reconstituer le dessin et les étapes majeures de cette pensée. Puisque la connaissance divinisatricc implique et com­ mande l’ensemble du système, l’étude qui suit se propose d’en dégager les modalités et la progression dans deux séries de développements qui correspondraient à des mo­ ments décisifs, sinon nécessairement successifs, de la divi­ nisation des intelligences. On décrira donc en premier lieu les démarches discursives de l'intelligence à la recherche de Dieu : à ce stade, Dieu n’est pas encore possédé, mais il est partiellement connu. En second lieu, par contre, on montrera l’intelligence unie à Dieu, possédée par lui et le possédant elle-même, mais on découvrira du même coup l’inanité des démarches discursives pour atteindre le Dieu transcendant qui ne se livre qu’à l'inconnaissance. Pour ce qui est des opérations discursives, on peut dire que De­ nys se conforme aux divisions communes des platonismes et des gnoses : l'intelligence s’exerce successivement ou simul· A. Les démarches de l’intelligence discursive. SIGNIFICATION DE LA PENSÉE DIONYSIEN'NE XXI tanément) à deux niveaux qui interfèrent souvent entre eux : le niveau des symboles sensibles et celui des idées. Exaininons-les séparément. 1° La dialectique des symboles. Chronologiquement les symboles constituent pour les hiérarchies humaines le premier langage qui leur a permis, bien que fort impar­ faitement, de concevoir Dieu. A cet égard la hiérarchie légale de ΓAncien Testament est toujours restée plus proche et plus dépendante de ces représentations sensibles que notre hiérarchie ecclésiastique, déjà mieux engagée sur la voie des exégèses spirituelles \ Proposés par les Livres Saints, les symboles sont l’effet d’une condescen­ dance par laquelle Dieu sc rend, d’une certaine manière, accessible aux intelligences incarnées ; par laquelle en tout cas il nous permet de mieux comprendre les réalités d’ordre spirituel ’. Les symboles en effet sont des schèmes, des ligures, des formes (σχήματα, μορφώσεις, CII 2) qui tombent sous nos sens et peuvent être facilement inter­ prétés et compris. Notre intelligence peut lire dans ces formes un enseignement qui échappe à toute forme, et ces figures évoquent pour elle des réalités sans figure (σχήματα των ασχημάτιστων... ; μορφώσεις ... των αμόρφωτων και υπερφυών θεαμάτων, CII 1.40 A). Mais le rôle éducatif (παιΒεία) du symbole ne va pas sans danger. L’intelligence court le risque constant de s’y attacher et de s’y laisser enfermer, dans une complaisance matérialiste, esthétique ou idolâtrique. Et c’est pourquoi elle devra exercer à son égard une action double, bien que rigoureusement simul­ tanée. 1. Cf. L'Univers dionysien, p. 171-17··. 2. Plus exactement : d'ordre intelligible, car à πνινμαηκόΐ (em­ ployé seulement doux fois dans le CD), Denys préfère, pour ce sens technique, les adjectifs νοητός et νοερό; (extrêmement fréquents). XXII INTRODUCTION La première, do caractère plutôt négatif, dégagera les images sensibles de toute signification basse, vulgaire ou simplement naturelle qui pourrait obscurcir ou alté­ rer l’enseignement divin dont clics sont porteuses : c’est la χάΟαρσις, Γάνακαόαρσι; ou Ι’άνάπτυξις (cf. CI I 2; Ep. IX; DN 913 A, et passim). Par là, l'intelligence se dégage et se refuse. Mais ce refus se double d’un engagement, et c’est la deuxième action, positive celle-ci, de l'intelligence. Vis-à-vis de quoi et comment s’engage-t-elle ? Le jeu cor­ rect du symbolisme exige qu’elle adhère pleinement et exclusivement à la richesse intelligible des images sen­ sibles. Cette démarche requiert à la fois un effort de lucidité qui discerne avec sûreté en quoi réside la vraie valeur intelligible de l’image, et une totale générosité qui s’attache sans faiblesse à cette valeur. Cette démarche porte l’intelligence vers les valeurs d’en haut : d’où son nom d'anagogic (αναγωγή, Cil 2 et passim) *. Les exigences de la χάΟαρσις et de Γ αναγωγή doivent nous faire préférer les symboles dissemblables (άνομοίων συμβόλων, CII 2) aux symboles ressemblants, car ces der­ niers nous mettent en plus grand danger de nous attacher à eux-mêmes et de nous y enliser . * Au contraire, avec les symboles dissemblables, laids ou vils, l'effort d’anagogic devient presque inévitable, puisque en aucune manière de tels symboles ne sauraient nous séduire et nous enchaîner (CH 2). Ceci vaut surtout pour les symboles bibliques à portée gnoséologique. Mais lorsqu’il s’agit, de symbolisme 1. Pour les emplois semblables de χνάγω et αναγωγικός, voir L’Univers dionysien, p. 204, n. 7. Koch \Pseudo-Dionyaius..., p. 31, 56, 81-82, 102, 136) souligne justement les dépendances subies par Denys pour les mois et les concepts «lo ζά&ασσίί et ά'άναγωγη. 2. C'est co qu'expriment des verbes comme άχο^ίνω, ϊναπομΐνω : ci. L'Univers dionysien, p. 206, n. 4 cl p. 236, n. 4. SIGNIFICATION DE LA PENSÉE DIONYSIENNE XXIII sacramentel, Denys insiste plutôt sur la beauté propre et la convenance des rites liturgiques, sur leur intime accord avec les réalités spirituelles qu’ils signifient (συγγένεια, δίζείβτης). C’est celte convenance que s’applique à déga­ ger, pour chaque sacrement, la deuxième partie des chapitres 2 â 7 de Hiérarchie Ecclésiastique : ces déve­ loppements, intitulés θεωρία, ne sont rien d’autre qu’une explication spirituelle de symboles, signes ou rites mani­ festement adaptés à la signification qu’on leur recon­ naît. Dcnys ne s’étend pas sur les raisons qui ont fait préfé­ rer, pour l’usage liturgique, le symbolisme ressemblant, mais vos raisons se laissent, en partie au moins, deviner. L’assemblée ecclésiale est en effet composée de fidèles de toute culture et d’inégale formation spirituelle, et il serait sans doute téméraire d’attendre de chacun une exégèse personnelle suffisante devant des rites trop « dis­ semblables », sur lesquels la rapidité relative de l'action liturgique ne permettrait pas de s'attarder. Avec des rites simples et de signification claire, tous les ordres de la hiérarchie pourront accéder à ce minimum d'intelligence qui conditionne l’efficacité spirituelle des sacrements. Au reste, tout n’est pas absolument et d’emblée compré­ hensible dans la liturgie: les railleries ou le « scandale » des profanes (άτέλεστβς, άυ.ύητο;) en sont la preuve (EU 556 D-557 A ; cf. 568 B). La contemplation et l’intelli­ gence des rites ίέπσύία, θεωρία) ne sont possibles et profi­ tables, comme toute science, que dans les cadres normaux et moyennant les explications autorisées de la hiérarchie (cf. EU 392 B-C, par ex.). Entre l’inintelligence totale du non-initié et la connaissance très approfondie des ordres parfaits, il y a place pour bien des degrés. Autant d’ordres hiérarchiques, autant de niveaux d’intelligence des sym- XXIV INTRODUCTION boles: chaque ordre (τάςίς) en effet possède une capacité déterminée de divin (αναλογία, συμμετρία). Et meme à 1’intérieur de chaque ordre règne une diversité très large, puisque chaque intelligence singulière s’y distingue par sa propre réceptivité au divin (αναλογία) que fixent, d’une part, ledon de Dieu, et, de l'autre, le degré de purification (ζάΟαρσις) et de conversion (έπιστροφτ,) qu’elle a person­ nellement atteint >. Une promotion dans la hiérarchie ou un simple progrès de l’àmc entraînent ainsi une meil­ leure intelligence des symboles. 11 faut ajouter que simultanément et dans le même sujet la compréhension peut s’établir à des niveaux diffé­ rents et revêtir des qualités diverses, puisque l'objet divin de la contemplation (θέαμα) peut s’adresser à la fois à la partie inférieure et passive de l’âme (παόητικόν) et ù sa partie supérieure et impassible (απαθές) : « La partie impassible de l’âme (το μεν απαθές τής ψοχή;) sc réserve les spectacles simples et tout intérieurs des représentations qui évoquent la forme divine ; sa partie passible, au con­ traire (το παθητικόν 2έ), exerce le culte qui convient à sa nature et s’élève tout ensemble vers les objets les plus divins grâce à l'habile montage des symboles figuratifs, élaboré [à son intention (τοΐς προμεμηχανημένοις των τοπι­ κών συμβόλων άναπλασμοίς) » (Ep. IX, 1108 Α·Β). Ainsi l’intelligence des symboles s’effectue sous le signe d'une extrême diversité. Selon que l’âme se laissera tirer vers lu multiplicité des représentations sensibles et des schèmes matériels, ou qu’au contraire, elle se ressai­ sira pour se concentrer dans une pureté sans passions, la qualité de sa connaissance (et, par suite, de sa sainteté) sera moindre ou meilleure. 1. L'Univers..., p. 59-64 et 324-325. SIGNIFICATION DE LA PENSÉE D10NYSIENNE XXV 2° La dialectique des idées. Le processus anagogique que l’intelligence a pratiqué au plan des symboles doit être poursuivi au plan des idées. Ici encore, il faudra progres­ ser de l’idée plus inadéquate vers celles qui le sont de moins en moins, par une constante purification de tout ce qui s’essaie à représenter Dieu. L’intensité de cette puri­ fication déterminera pour chaque âme son niveau d’in­ telligence et de sainteté. Denys proteste à plusieurs reprises que les noms divins qu’il propose, comme tout son enseignement, lui sont fournis par ΓEcriture, et qu’il ne dira rien que celle-ci ne contienne (cf. DN .1., début , par ex.). En réalité, si la plu­ part des attributs expliqués sont bibliques, ils sont aussi bien philosophiques ; et, en tout cas, la manière dont ils sont systématiquement expliqués est plus philosophique que biblique. On connaît en effet le schème selon lequel chacun de ces noms (Bien, Beau, Amour, Intelligence, Paix, Perfection, etc.) est successivement envisagé sous le triple aspect de l’affirmation, de la négation et de Immi­ nence. Si l’on met à part F Unité et la Trinité pour lesquelles l’figlisc présente un enseignement très précis (DN 2), c’est bien aux derniers néoplatoniciens que Denys emprunte son inspiration l. Ainsi la théologie affirmative posera tous nos attributs intelligibles en Dieu, dans un ordre de dignité décroissante : ce qui justifie sa double appellation de méthode descendante et affirmative ou cataphatique. La théologie négative, au contraire, déga­ gera Dieu de ces mêmes attributs intelligibles en remon­ 1. Il faut ajouter d'ailleurs que, lorsque l'unité divine est, non plue référée à la trinité des personnes, mais examinée en elle-même, c’est do nouveau aux développements néoplatoniciens que Denys fait écho : cf. en particulier DN, ch. XIII, dont le titre est précisé­ ment : Du Parfait et de l'Un (sipl τίλίίου x«t ivo’ç). XXVI INTKODL'CTION tant des plus humbles aux plus nobles : d’où, par une sy­ métrie rigoureuse mais inverse, sa double appellation de méthode ascendante et négative ou apophatique. La pre­ mière s’oriente dans le sens de la multiplicité et du bavar­ dage, la seconde, au contraire, élimine progressivement le discours et s’achève dans le silence (MT 3 ; DN 4 à 13, où, pour chacun des attributs, sont pratiqués les deux démarches). 11 existe entre théologie affirmative et théologie néga­ tive des rapports analogues à ceux qui opposent sym­ bolisme ressemblant et symbolisme dissemblable (CH 141 A). De même en effet que la conscience de su dissent blance doit préserver le symbolisme de l'écueil est hetique, anthropomorphique ou idolâlriquc, de même la théologie négative doit corriger et redresser les anthropomorphismes des concepts qui ne sont pas moins dangereux que Ica pièges de l’univers sensible. Mais la négation elle-même ne peut pas être entendue en un sens purement privatif (où χατ' έ’λλειψιν, DN 869 A ; μή κατά στίρητιν, Ep. I, 1065 Λ) Comme la symbolique dissemblable, elle est « imago gique », et, bien loin de détruire l’affirmaiion, elle lui con­ fère sa vraie signification, restreinte sans doute et purifiée quand on la réfère à l’inadéquate grossièreté de nos concepts, mais aussi et en même temps prodigieuse­ ment élargie en raison de la Transcendance qu’elle vise et qu’elle doit suggérer (ύπεροχικώς, Ep. L 1065 A καθ’ υπεροχήν, DN 869 A ; άνε·.μεν έν τή πάντων άταιρέσει και υπεροχή, DN 872 Λ : ύπεροχι/.ής άφαιρέτεως, DN 640 Β) Il faut que la négation ait pénétré au cœur même d< l’affirmation pour que l'ailirmation vaille. Et c’est dans cette affirmation transcendante et purifiée que la né­ gation elle-même se justifie. Par là, la théologie néga five se présente comme une théologie éminente (ύπερο SIGNIFICATION DE LA PENSÉE DIONYSIENN’K XXVII γ·.ζώς), comine la vraie théologie de la Transcendance ·. Nous découvrons ainsi l’un des caractères essentiels des théologies dionysiennes : aussi bien au plan sensible qu’au plan intelligible, et, d'un plan à Γautre, elles ne valent et ne sont correctement comprises que référées les unes aux autres, et aucune d’elles ne saurait vivre en « économie fermée ». C’est en effet une exigence de l’intel­ ligence qui empêche la théologie symbolique de sombrer dans le naturalisme et l’idolâtrie. Purifier des symboles, n’y voir que des «ressemblances dissemblables» (άνσμοίους «μοιότητας, CII 2), décider de la part respective que peuvent y revendiquer ressemblance et dissemblance, qu’est-ce d'autre qu’une opération de l’intelligence ? Mais, inver­ sement, si l'intelligence veut se faire éducatrice, parler à d’autres intelligences, surtout à des intelligences plus simples, force lui est bien de recourir à des symboles (images, signes ou langage) qui lui permettront de s’ex­ primer et de se faire comprendre, même si des explications ultérieures doivent préciser le sens et les intentions de ce message initial (ci. EU 573 A-B et 501 C-D, par ex.). Il faut même aller plus loin et dire que cette implication des diverses théologies inclut, l’exigence mystique qui les couronne et les commande. C’est parce que l’Un ineffable est secrètement présent à la double dialectique des sym­ boles et des idées que les purifications successives et l’anagogie divinisante deviennent possibles et prennent tout leur sens 12. Mais cette rencontre de l’Un doit être mainte­ nant étudiée pour elle-même. 1. Sur ce point, voir V. Losski, La théologie négative dans la doc­ trine. de Denys f/lr., clans Revue des Sciences philosophiques et théo~ logiques, 28, 1939, p. 204-221 ; et notre article : De Γimplication des méthodes théologiques..., loc. cil., p. 270. 2. Outre les éludes déjà citées, ou pourra consulter sur lu notion XXVII! INTRODUCTION _ B. La rencontre divinisatrlce. Le jeu complexe des symbole . . .. ct dcs ,dccs a ete constammen dirige par la recherche de l'unitf Or cette unité est en haut, et ç’a été précisément le rôli de l’anagogic d’clcvcr, de concentrer et· de purifier Γ intel ligcnce, en l’arrachant aux divers ordres de multiplicit qui ont seulement valeur fragmentaire et provisoire. S loi interne de la double dialectique, sensible et intelligible a donc éliminé progressivement cette dialectique ni- i par le plus normal et le plus sain des développement * Car multiplier les images et les concepts, pratiquer Su les unes et sur les autres les exégèses qui s'imposent, c’es se condamner par avance à quitter ces deux niveaux d symbolisation, dont les explications les plus abondante et les plus subtiles ne peuvent que souligner la radical indigence, Ainsi le terme de la dialectique sera bien 1 négation de la dialectique et l’avènement de la mystique Essayons de voir comment l’intelligence peut accéder i ce nouveau type de connaissance, et de suggérer par quj processus elle s’y divinise. 1° Le seuil de la théologie mystique. A vrai dire, on n devrait pas parler de la théologie mystique, puisqu’elle s situe au-delà de tout terme exprimable ou pensable : | « Plus haut nous nous élevons eu effet, et plus nos paroles d viennent concises, car les intelligibles se présentent do façon d plus en plus synoptique. Maintenant donc que nous allons pènétri dans la Ténèbre qui est au-delà de l’intelligible, il ne s'agira rnèm plus de concision, mais bien d'une cessation totale de la parole t de la pensée (ου βραχυλογίαν, άλλ' άλογίαν ζαντιλη ζα: ανοησίαν). I où notre discours descendait du supérieur à l'inicricur [c'cst-à-diri et les acceptions du mot ιολογία chez Denys : ïVolc sur la notit de « Theologia » seton le Ps.-D., dans Mélanges M. Viller { — RAM 25, 1949), p. 200-212. SIGNIFICATION DE LA PENSÉE DIONYSIENNE XXIX Noms divins, Esquisses théologiques et Théologie, symbolique, au moins dans lours démarches calaphatiqucs], à mesure qu’il s’éloi­ gnait des hauteurs, son volume augmentait. Maintenant que nous remontons de l’inférieur au transcendant, à mesure meme que nous nous approcherons du sommet, le volume de nos paroles se rétré­ cira ; au terme dernier de l’ascension, nous serons totalement muets cl pleinement unis A Γ Ineffable (μετά πάσαν άνοδον όλο; άφωνος εστα:, χα: ολο; ένωΟΖσετα» τω άφΟιγχτω) » (ΜΤ 1033 B-C). La Lettre I exprime de manière plus forte encore ces exigences de silence et d’inconnaissance de toute théologie mystique : c La Ténèbre disparaît à la lumière et, plus encore, quand la lu­ mière est abondante; l'inconnaissance est anéantie parles connais­ sances et, plus encore, par la multiplicité des connaissances (τό σχότος άφζνί; γίνεται τώ φωτι, ζα: μάλλον τω πολλφ φωτί * την αγνωσίαν άφανίζονσιν αί γνώβιις, καί μάλλον α: ,τολλαϊ γνώσεις) » (1065 Λ). L’expérience mystique, la rencontre de l’ineffable ne souffre plus la verbosité (πολυλογία), qu’une anagogie digne de ce nom a dû progressivement réduire et corriger au point de ne se satisfaire que du silence. De plus, l’expé­ rience de l’L'n ne souffre pas la division, et c’est aussi pourquoi elle est silencieuse. Mais comment rendre compte de cette expérience à moins d’en parler ? Et comment en parler sans, du même coup, la trahir ? Tous les mys­ tiques ont éprouvé cette torture, Denys comme tout autre. Du moins ses explications s’en tiendront-elles à une extrême sobriété. La théologie négative paraît être le moment dialec­ tique tpii s’écarte le moins de la rencontre silencieuse de l’Un. Elle prépare directement à cette rencontre, et, de toutes les théologies connues, elle est celle qui dit le plus et le mieux, en parlant le moins et en niant tout. On ne doit pas s’étonner dès lors que, par un glissement inévi­ table, l'expérience mystique s’exprime d’ordinaire en XXX INTRODUCTION termes de théologie négative, ce qui rend d’autant plus malaise le discernement de ces deux moments irreduci tildes de la connaissance de Dieu. C’est la raison sans doute pour laquelle, bien que l'expérience mystique ait rejeté le sensible et l’intelligible (MT 1, 4 et 5), elle s’ex-i prime néanmoins selon le registre des sens et de l’intelli-| gence en parlant d’« objets de contemplation cachés »: (μυστικά θεάματα, MT 997 B) et d’< espèces de raisons fon­ damentales » (υποθετικούς τινας... λόγους, MT 1000 D1001 A). Les adjectifs μυστικός et τις atténuent et cor­ rigent les notions de θέαμα et de λόγος dans un sens qui: les arrache à leurs acceptions communes. Il reste cepend dant que l’expérience mystique se trouve trahie dansj l'exacte mesure où, malgré ces précautions de langage] elle est présentée comme un spectacle ou comme une raison. Une anagogie nouvelle s’avère ici indispensable, comme nous le confirment les négations universelles et radicales des derniers chapitres de la Théologie Mystique (MT 4 et 5). Ainsi la contradiction et le tourment auxquels ne peut pas échapper une théologie mystique, c’est qu'ineffable, immatérielle et silencieuse en son accomplissement, elle tombe nécessairement dans le discours et dans l’image dès qu’elle veut se traduire. La théologie négative ellemême ne permet pas de surmonter cette épreuve, car il subsistera toujours entre théologie négative et théologie mystique deux différences essentielles, irréductibles. La première, c’est que la théologie négative reste une dé­ marche discursive de l'intelligence, tandis que la théologie mystique se situe au-delà du discours. La deuxième, c’est qu’il n’y a de théologie négative qu’en référence à une théologie affirmative dont elle limite et corrige les formu­ lations. La théologie mystique au contraire ne se réfère SIGNIFICATION DK Ι.Λ PENSÉE ÜIONYSIENNE XXXI à aucune de ces démarches qu’dle suppose pourtant. Elle est pure expérience immatérielle d’où les sens et l’intel­ ligence sont radicalement exclus. Cette expérience semble résider essentiellement, dans une hyperconscience néga­ tive et cependant souverainement enrichissante que Dieu est « absolument inconnaissable» (παντελώς άγνωστος, MT 1001 A ; cf. Ep. 1). Pour que nous ne soyons pas tentés de définir cet te expé­ rience, pourtant si active, en termes d'activité humaine, d’clTorl gnoséologique notamment, Denys a voulu la pré­ senter comme une inconnaissance et une passivité. Non point l’ignorance et la passivité delà paresse ou de l’iner­ tie, qui nous feraient descendre au-dessous de notre condi­ tion d’homme, mais une passivité et une inconnaissance qui nous font dépasser cette condition en nous unissant à Dieu dans une « passion-acte» (συμπάθεια, συνεργεία) inconnue de nous, qui ne peut pas être apprise (άόίοαζτον) et qui représente à la fois un au-delà de l’activité et de la passivité, un au-delà de la connaissance et de l'ignorance, dans le sens où nous entendons ordinairement ces termes. Telles furent sans doute les conditions qui permirent à Iliérothée, le maître de Denys, d'accéder aux révélations les plus hautes : « Il ne s’exerçait pas seulement à la connaissance des réalités divines, mais il en éprouvait encore en lui-même les effets (ου μόνον μαθών, άλλα ζαί πα­ θών τα θεία) ; et, s’il faut, ainsi s'exprimer, par cette épreuve qui le liait à elles (κάκ τής προς αυτά συμπάθειας), il était parfaitement initié à ces réalités dans l’unité et dans la foi qui échappent à tout enseignement et appartiennent, à l’état mystique (προς τήν άόίόακτον αυτών καί μυστικήν άποτελεσθεις ένωσιν και πίστιν) (DN 648 B ; cf. 872 ΛΒ et 865 D-868 A). Cette « passion-acte » de la théologie mys­ tique n’est rien d’autre que l’extase. xxxn INTRODUCTION 2° //Extase. Le vocabulaire et les concepts fonda­ mentaux relatifs à l’extase étaient élaborés bien avant l’apparition du Cl), et, sur ce point encore, Denys a puisé directement ou indirectement à ses sources habituelles : Platon, Plotin, les derniers néoplatoniciens, les gnostiquesj les religions ù mystères, les Pères île Γ Eglise, et, en parti­ culier, Grégoire de Nysse *. Avec eux tous, souvent dans les mêmes termes, mais parfois aussi avec une concision et une violence dont on ne trouverait guère l’équivalent que chez Plotin, il insiste à maintes reprises sur les con­ ditions préliminaires de l’extase : « Laisse les sensations et les activités de l’intelligence ... ! Ote tout et dégage toi de tout (ζαϊ τά; αισθήσεις άζόλειζε ζαϊ τάς νοερά; ενέρ­ γειας [... χάντα αφελών καί έζ πάντων απολυθείς)» (ΜΤ 997 Β-1000 Λ). Mais on chercherait en vain chez lui une description plus ou moins complaisante des processus psychologiques par lesquels s’accomplissent dans une âme concrète cette rupture universelle et ce complet détachement qui prépa­ rent la grâce mystique. Il ne veut pas être le témoin ni l’historien d’un drame spirituel. Et si son enseignement s’inspire de son expérience propre, il faut convenir que cette expérience a été impitoyablement soumise au filtre de la plus rigoureuse impersonnalité. Denys veut être un doctrinaire de l’union mystique, et rien n’est plus éloigné de sa manière que la pratique du journal intime ou des Confessions. Quelle est donc, dans toute sa nudité, sa doc­ trine de l’union mystique et de l’extase ? 1. Voir H. Koch, Pseudo-Dionysius..., p. 51, n. 2, 80, 138-139, 163, '168, 171-173 ; notre article Contemplation, Extase et Ténèbre selon le Ps.-D.. dans Dictionnaire de Spiritualité, 11, '1952, col. 19951996, où l’on trouvera relevé» les divers emplois (assez rares) des, termes ΐαστασις, ίζαταχιζ'κ, chez Denys. SIGNIFICATION OK l.A PENSÉE DION YSI ENN E XXX1I1 Pour répondre à cette question, il faut d’abord dissiper une équivoque qui pourrait naH.ro d’une similitude de vocabulaire. Il est exact que Denys, comme Platon. Plo­ tin et bien des gnostiques, parle d’union, de divinisation et d’extase. Mais par ces actes ou par ces états, philo­ sophes et gnostiques n’entendent pas que le sujet sorte vraiment de lui-même : le νους reste toujours lui-même; bien plus, sa divinisation consiste essentiellement à se rejoindre profondément lui-même pour n’etre plus que νοδς à l’état pur. Une doctrine voisine se fait jour chez Origène et ses disciples : pour eux, le νους est « capable» de Dieu. Dès lors, ce qui est demandé au νους, « ce n’est pas une sortie de soi, mais seulement une έζδημία hors des êtres autres que lui *». Pour Denys, au contraire, l’ex­ tase est une véritable sortie de la condition humaine, et non pas seulement une réduction des images sensibles et des représentations intelligibles qui devrait simplement restituer le νους à sa véritable nature. Rupture véritable au cœur de notre organisme spir ituel et intellectuel, l’ex­ tase dionysienne n’élimine pas seulement les produits de l’imagination (symboles sensibles) et les produits du νους (idées et raisonnements), mais les racines mêmes de tous ces produits, à savoir· l’imagination elle-même et jusqu’au νους lui-même. La totale et vraie divinisation ne se situe plus dans le νοΰς mais au-delà du νοϋς et dans l’acte même qui nous fait abandonner le νους : « La connaissance la plus divine de Dieu (τ, Ο«:οτ«τη τοΰ Θίοϋ γνώσι?} est celle qu'on acquiert par l'inconnaissance (?) St’ άγνωσίας vtvwszo- 1. Havsheîih, Ignorance infinie, dans Orientalia Christiana Pe­ riodica, 11, 1936, p. 357 ; R. Arnou, La contemplation chez les anciens philosophes du monde gréco-romain, dans DS, II, col. 1720 1721, pour Platon, et col. 1732, pout Plotin ; textes et auteurs cités dans notre art. Contemplation..., loc. rit., col. 1898. Hiérarchie céleste. m XXXIV INTRODUCTION μίνη) dans une union qui se situe au-delà de l'intclligenec (χατα την vr.ip voBv ίνωσιν), lorsque l'intelligence s’ôtant éloignée do tous les cires (τών οντων πάντων άποστάς), ensuite s'étant egalement détachée de soi (Ιπειτα χαί ίαυτόν άφείς), est unie aux rayons supra-lumineux (ίνωϋή τχίς 5περφα;σιν αζτίσιν)... » (DN 872 Λ-Β). « Autant qu’il t’est possible, élève-toi dans l’inconnaissancc (άγνώστως) jusqu'à l’union avec Celui qui passe toute essence et toute connaissance (του ύπςο πασχν ουσίαν καί γνώσιν) : c’est en effet era sortant do toi-même et de toute chose dans un élan indomptable! libre et pur (τη γαρ ίαυτου χαί πάντων άσχίτω και άπολύτω χκΟαρώή Ιχστάσιι), quo tu t'élèveras vers le rayon suressentiel de la divine Ténèbre, après avoir tout abandonne et t’être dégagé de tout (πάντα αφελών καί ix πάντων Απολυθείς) * (MT 997 B-lOOü A). R Alors, affranchi des objets et des organes mêmes de la contem-s plalion, il [Moïse] pénètre dans la Nuée véritablement mystique de l’ineonnaissanco (tc$ τον γνόφον τής αγνωσίας εισδύνε: τον όντως μυστικόν)! selon quoi il ferme les yeux à toutes les appréhensions de la connais^ sance (καθ' ον άπομύει) et sa trouve situé dans l'intangible et dans l'invisible absolu {εν τώ πάμπαν ά/αφεί χαί αοράτεμ γίγνεταε), puisqu’il appartient tout entier à Celui qui dépasse tout et qu’il n’appartient plus ù rien, ni à soi, ni à aucun autre (καί ούδενός ούτε εαυτοί ούτε ετέ­ ρου), qu’il est uni do l'union la plus noble a Γ Absolument-Inconnais­ sable, par la cessation de toute connaissance (τώ παντελώς δε άγνώστω τή πάσης γνώσεως άνενιργησία, κατά το κρείττον ένούμενος) et quel dans cette inconnaissance totale, il connaît d’une connaissance qui dépasse l’intelligence (υπέρ νουν) * (MT 1001 A). Ucxtasc apparaît ainsi comme une dépossession, comme une aliénation du νους en Dieu. En lui faisant quitter ce qu’il a sans doute de plus noble mais ce qui aussi le riva toujours à sa condition et à ses limites humaines, cette aliénation introduit le mystique à la véritable Transcen­ dance, par la communion la plus étroite possible avec Dieu : « Il faut savoir sans doute que notre intelligence possède la puis­ sance cognitive qui lui permet la vue des objets intelligibles (3c'η< τα νοητά βλέπει), mais [il faut savoir) aussi que l’union par laquelle elle est rattachée aux objets qui sont au-delà d'ello-mcinc (την δέ ένωσιν... 8:’ τ,ς συνάπτετα·. πρός τά ίπέκ::να Ξαντού) dépasse la nature de SIGNIFICATION DE LA PENSÉE DJONVS1ENNE XXXV l'intelligence (υΐκιαφουσαν την του νο·3 çùs:v). C'est donc dans cette union qu'il faut entendre les mystères divins, non pas selon notre sens propre (où xaû’ ήμα;), mais en quittant nous-mêmes tout entiers la totalité de nous-mêmes (?λου; ίαυτου; όλων (αυτών έςισταμίνου;) pour appartenir tout entiers à Dieu (χαί όλου; Θεο5 γ'.γνομένου;), car il vaut mieux appartenir â Dieu et ne pas nous appartenir à nousmêmes (χοίΐττον γάρ είναι Θω·3, χα· μή έαυτών) : ainsi, en effet, les dons divins appartiendront à ceux qui sont entrés en communion avec Dieu (to:; μετά Θ<θ5 γενομίνοι;) " (DN 865 C-868 A). Il est difficile de ne pas voir dans cette définition de la connaissance mystique une opposition entre la connais­ sance naturelle (καθ' ήμας..., τήν το5 νου φύσιν) et la connaissance surnaturelle (ύπβραιρσΰσκν την το5 νοδ φύσιν). La première a ses objets propres, les intelligibles (τά νοητά) : la seconde, des objets transcendants (τά επέκεινα έαοτοΰ). Pour atteindre ces objets transcendants, il est indispensable de vivre en leur familiarité et de les a pâtir » en renonçant aux conditions de la connaissance naturelle. C’est ce que lit Iliérothée, le maître éminent de Denys : ‘Ιερόθεος όλος έκοημών, όλος έςιστάμενσ; έαυτσΰ, καί την πσός τά υμνούμενα κοινωνίαν πάσχων (D.N 681D684 Λ). Cette «passivité», qui est à la fois communion dans la passivité (συμπάθεια, κσινωνίαν ζάσχων) et commu­ nion dans l’activité (συνέργεια), n’entraîne pas la suppres­ sion pure et simple de la personnalité du mystique qui s’unit à Dieu sans doute, mais ne se confond pas avec Lui. Telle est, en effet, la signification du préfixe συν- ; et cette signification se trouve confirmée par la cons­ cience toujours accrue de la transcendance divine, que donnent an mystique scs expériences les plus hautes x. Mais cette conscience, ou, plus justement, puisque nous sommes au-delà du voOç, celte hypcrconscience, ne va pas 1. Sur ce point, voir notre article Contemplation,loc. cil., col. 1899-1900. XXXVI IN I KOIH.'CTION sans l’amour (έρως ou άγάπη, car Denys voit plutôt dans ce termes une identité foncière qu’une opposition. ND 708 B 713 D). C’est en effet l’amour divin, venu de Dieu et tou jours référé h lui, qui rend possibles la divinisation de divers ordres hiérarchiques et l’union qui lie ces ordre entre eux (DN 713 A-D). Bien que Denys n’ait pas spé étalement traité du problème de l’amour dans sa pré sentation technique de l’extase, nous savons, par l’exemple de saint Paul, qu’à ce moment l’amour divin atteint ui degré tel qu’on peut parler vraiment de possession et d< ravissement : c Ainsi le grand Paul, possédé par l’amour divin (ίν ζατοχίί το θειον γεγονός έρωτος) et saisi par sa puissance extatique (χα: της Ιζστα τ:ζή; αύτοΰ δυνάμεως μετειληφώς), prononça ces paroles divines : Je vis, non plus moi, mais c'est le Christ qui vil en moi (Calales 2, 20) Car Celui qui est vraiment saisi par l'amour, et que l’amour fai sortir de lui-même (ω; άλη'ίής έραστής χλ·. έξεστηχώς), comme il dit nevit pas sa propre vie, mais la vie très aimée de celui qu’il aim· (où την tairtoQ Çûv, άλλα τήν το5 εραστοΰ ζωήν, ώς σφοδρά αγαπητήν) » (DN 712 Λ). Ainsi les deux dialectiques de l’intelligence et d l’amour, dont la source et la vigueur sont à situer dan l’unité divine, se retrouvent, dans et par J’expérienc· mystique, réunies et fondues dans cette meme unité après un circuit dans le double univers des symboles d des idées, où elles se sont révélées distinctes sans être ja mais séparées. Signalons, pour terminer, un symbolisme majeur, d’un type nouveau et, à vrai dire, extrêmement épuré, dans lequel s’exprime l’expérience mystique, et qui confirme ce que nous disions plus haut 1 sur l’implication des mé 1. P. xxvii. SIGNIFICATION DE LA PENSÉE DIONYSI EN'N'E XXXVII thodcs théologiques. II s’agit de la Ténèbre divine: ôOiic; γνόοος ou σκότος) *. « En réalité, γνοοος ou σκότος chez. Denys est un terme ambivalent qui revêt deux significations réciproques : une signification subjective, concernant l’attitude de l’âme qui contemple, et une signification objective, relative au caractère inaccessible, à l’absolue transcendance de la Lumière contemplée. L’une commande l’autre : c’est parce que Dieu reste inconcevable en soi que l’état du sujet sera « inconnaissance ». La Ténèbre figurera, en fin d’analyse, le lieu et la modalité de l’appréhension mystique, supérieure à l'opposition d’un sujet connais­ sant cl d’un objet connu, mais déterminée par leur rela­ tion qui ne peut ici que demeurer inadéquation a. » Reprenant les textes classiques de Exode XXXIII et XXXIV. où Moïse n’est pas admis à voir la face divine mais seulement le lieu où Dieu réside (MT 1); expli­ quant d'ailleurs ces textes, ainsi que Exode XX, 21 et Psaume XVII, 12 par I Timothée VI, 16 (Ep. V, 1073 A), Denys voit dans la ténèbre «une sorte de résistance oppo­ sée par l’essence de l’Ètrc Divin à une pénétration com­ plète de l’intuition humaine» 3. Dieu reste en effet abso­ lument inaccessible (απρόσιτος, DX 708 D, 869 A ; Ep. V, 1073 A), invisible (αόρατος, MT 997 B, 1001 A, par ex.), intangible (άναοής, ibid.) ; il échappe à toute contempla­ tion (αθέατος, MT 1000 D), à tout nom (ακατονόμαστος, DN 597 C), à toute prise (άπερίληχτος, DN 588 C, 912 B : 1. Sur ce» deux termes, leurs emplois chez Denys et leur histoire, cf. notre art. Contemplation..., I. c., col. 1903-1904. 2. H.-Ch. Puech, La ténèbre mystique chez le Pseudo-Denys l'Ar. rt dans la tradition patriotique, dans études Carmélitoines, 23, IT, 1938, p. 36. 3. 11.-Ch. Plech, art. cil., p. 39. XXXVll! INTRODUCTION cf. 913 C : τήν πασνν τοϊς ουσιν άπερίληπτον κρυφιότητα και αγνωσίαν),et à toute détermination (απεριόριστος, DN 597 A, 817 I), 889 D). Son caractère le plus essentiel, le plus irré­ ductiblement inaccessible, c’est qu’il reste lui-même en sa propre transcendance, et que cette transcendance n’est en aucune manière mesurée ni entamée par rien : ό αυτός έν τω αύτω καθ’ υπεροχήν, ουδέν εν ουδεν'ι κατ’ ουδέν έστιν (Ερ. IX, 1109 C). Ainsi entendue, la Ténèbre mystique ou divine sc situe au-delà de l'obscurité dans laquelle pénètre l'âme, lorsqu’elle abandonne ses expressions et scs activités natu­ relles (λόγος, ενέργεια, γνώσις) pour un silence, une inacti­ vité et une inconnaissance d’ordre surhumain (σιγή, άσΟεγξία, αβλεψία, αγνωσία, Ml I et 2). Par rapport à cette ténèbre de l’intelligence qui trans­ cende déjà l’univers des images, de la contemplation et de la pensée discursives, la Ténèbre divine proprement dite correspond à une deuxième transcendance, tout à fait absolue, dont approche sans doute la ténèbre de l’intelligence mais sans jamais la comprendre ni, moins encore, l’épuiser. La Ténèbre divine à laquelle peuvent nous unir l’inconnaissance et l’inactivité supérieures sera toujours en elle-même totalement inconnaissable (παντε­ λώς άγνωστος) et supralumincuse (ΰπερφωτος), c’est-à-dire transcendante à la fois à la connaissance et à l’inconnaissance, à la lumière et à la ténèbre qui nous en rapprochent (MT 1, 2, 4 et 5). Ainsi apparaît la double et très inégale acception de la notion de ténèbre, selon qu’elle désigne l’état sujectif du mystique ou le Dieu qu’il s’efforce de rejoindre : « En définitive, la Nuée n’apparaît et ne se justifie qu’à l’intersection de deux inadéquations : 1° l’inadéquation (par éminence) de l’inconnaissance par rapport aux con­ naissances ordinaires du νους ; 2° l’inadéquation (mais LA HlÉRAHCflIB CÉLESTE XXXIX alors, par privation) de ccttc même inconnaissance eu egard à son but qu’elle est incapable d’atteindre. La lu­ mière relative qui est accordée à l’âme dans l’union appa­ raît donc comme obscurité et « rayon de la Ténèbre » à un double titre : 1° en tant que négatrice des γνώσεις; 2° en tant que déficiente vis-à-vis de la Lumière Absolue. La Nuée représente le passage flottant d’une connaissance Symbolique, que dépasse Γάγνωσία, à une connaissance dé­ cidément mystique dont Γάγνωσία est loin d’épuiser le contenu idéal \ » Tels sont les caractères et les acceptions de la ténèbre dionysicnne par laquelle est illustrée la doctrine de l’ex­ tase unifiante. Bien qu’extrèmenient purifiée puisqu’elle se situe au-delà des symboles ordinaires, au-delà des conccpts, au-delà des démarches négatives les plus radicules, cette « hypersymbolisation » de l’extase, dont l’csscnce propre serait plutôt la négation de toute possibilité de symbolisation (nuit. nuée, ténèbre), nous renvoie cepen­ dant d’une certaine manière aux dialectiques négatives du symbolisme dissemblable. Par là nous constatons que les deux stades extrêmes de la démarche divinisatrice, celle des symboles et celle de l’extase, ne sont pas sans rapport. Et c’est sans doute ce qui devrait nous engager à parler d’un jeu simultané et rigoureusement solidaire des diverses « théologies » plutôt que de leurs fonctions successives ou, moins encore, séparées 12. Ill. — La UjÉHAncniE Céleste. Solidaires et indissociables, les problèmes de la connais­ sance et de la divinisation sont incontestablement au 1. Poech, art. ait., p. 42. 2. De l'implication..., toc. cil., p. 271-272. XI. INTRODUCTION centre de la pensée dionysienne dont ils commandent tout , le mouvement1. Les traites aréopagitiques professent d’abord une θεολογία ou. plus exactement, un ensemble ‘ cohérent de Οεολογίαι, entendues à la fois comme connais-■ sauce de Dieu et comme révélation par Dieu a, et qui! procurent aux intelligences l’unité déifiante et le sommet / du savoir ’. C’est là certainement l’essentiel. Encore faut-J il s’accorder sur les modalités de son accomplissement, et : préciser quelle place tiennent ces modalites ellcs-mêmesi dans la pensée du Pseudo-Denys. En réalité, le processus gnoséo-J A. Connaissance . . Λ .. . . . Λ . I ... , logique et divinisateur est soumis divinisatrice . , , , ..... . . .. Λ . . a des cadres et a des lois lucrar­ et hiérarchie. chiques très fortement constitués *. Deux traités, dont Γimportance ne saurait échapper, dé­ crivent dans le détail la structure et les fonctions du double univers des intelligences divinisables : La Hiérarchie Ci-\ lesle pour le monde angélique; La Hiérarchie Ecclésiastique pour celui des hommes. Disons tout de suite qu’on ne doit pas imaginer la hiérarchie comme une armature stricter 1. C'est ce qu'ont bien vu E. von Ivânka et O. Semmelroth, dans une série d'articles dont on trouvera la liste dans L'Univers dionysien, p. 13 et 18. Pour ivânka, il faut ajouter l'étude récente 7,uni Problem des chrisllichen Xeuplaloriisnius. II. huviweil ist Ps.~ Dion. <4r. Neuplatoniker ?, dans Scholastic, XXXI, 1956, p. 384-' 403. 2. Cf. .Vote sur la nolian de ·.■. Theologia »..., I. < ■, p. 200-205. 3. Nous avons souligné (L'Univers..., p. 234-243, en particulier) ce parallélisme et cette corrélation essentiels entre savoir et sainteté (ou divinisation). 4. Ivânka, faisant justement état des difficultés internes du sys­ tème, On minimise, nous semble-t-il. ]'·: armaturo ■ hiérarchique : cf. Univers..., p. 324 et suiv., et le dernier article d’ivânka (cité ci-dessus, n. 1). LA HIÉRARCHIE CÉLESTE XLl ment extérieure ni comme un simple cadre social, sans rapport intrinsèque avec la divinisation des intelligences. Denys est sur ce point parfaitement explicite. Le but et Je sens de la hiérarchie ne diffèrent pas de ceux des Οεολογίαι : il s’agit ici et là de nous assimiler à Dieu par la connaissance et par la sainteté : « be but de la hiérarchie est donc, dans la mesure du possible, une assimilation et union à Dieu (ζφομοίωσίς τε z« ενωσις),08ΐ· c’est Dieu meme qu’elle prend comme maître de toute science et de toute activité saintes (πάσης ίερας έπιστήμης τε za'c ένβργείας ζαΟηγεμόνα) et ne quittant point du regard sa très divine beauté et recevant la marque de son empreinte (άποτυπούμενδς) autant qu'elle le peut, elle fait aussi de ses propres sectateurs des images accomplies de Dieu (αγάλματα θεία τελών), des miroirs parfaitement transpa­ rents et. sans tache («σοχτρα διειδέστατα ζαι άζηλίδωτα), aptes à recueillir le rayon primordialement lumineux de la Théarchie, et, saintement comblés de l’éclat dont il leur a été fait don, illuminateurs à leur tour, en toute géné­ rosité, des êtres qui viennent après eux, selon les pres­ criptions de la Théarchie» (Cil 165 A). Quelques lignes plus loin, la hiérarchie nous est encore présentée comme l’institution par laquelle nous sont dispensées, dans l’ordre voulu par Dieu, la science et l’action qui nous divinisent : «Lorsqu’on parle de hiérarchie, on signifie en général une certaine disposition sacrée, image de la splendeur théarchiquc (εικόνα ζΐ,ζ (izXz/'.Λ^ζ ώραώτητος), qui accomplit dans des ordres et des savoirs hiérarchiques les mystères de sa propre illumination et qui s’assimile, autant, qu’elle en a le droit, à son propre principe» (CH 165 B). La liaison entre hiérarchie et sainteté est si étroite et. si nécessaire que Denys n’hésite pas à déclarer exclus de la hiérarchie et frappés de stérilité spirituelle jusqu’aux INTRODUCTION Xî.U ordres sacerdotaux eux-mêmes s’ils vivent dans le péché, cl qu'inversement il n’hésite pas davantage à déclarer radicalement inaptes à la science et à la sainteté les intel­ ligences humaines que le baptême n’a pas encore intro­ duites au sein de la hiérarchie. La hiérarchie n’est donc pas extérieure à la vie de sainteté, et celle-ci n’est pas, non plus, dans une position indépendante ou parallèle vis-à-vis de la hiérarchie qui est nécessairement, aux yeux de Denys, le lieu de la condition du sacré *. L’ctude des caractères de toute hié­ Β. Sens rarchie doit confirmer cette interpré­ et présentation tation, en montrant que cette réalité de l’univers hiérarchique. représente autre chose qu’une simple organisation, un ordre et des fonctions seulement objectifs et extérieurs, dont la lin serait certes de manifester et de conférer judicieusement le sacré, mais qui se distingueraient formellement de lui et pour­ raient, à la limite et à la rigueur, subsister et opérer sans lui. Selon Denys, la hiérarchie esl en elïet « un ordre sacré (τάξις ιερά), une science (επιστήμη), une activité (ενέρ­ γεια) s'assimilant, autant que possible, à la déiformité (zpôç το θεοειδές, ώς εφικτόν, άφομοιουμένη) et, scion les illumina­ tions dont. Dieu lui a fait don, s’élevant à la mesure de ses forces vers l’imitation de Dieu » (CM 16'i D\ Ainsi tous les thèmes et toutes les fonctions de la connais­ sance divinisatrice se trouvent inclus dans la notion de hiérarchie. Sa division apparemment la plus matérielle ne peut pas davantage s’affranchir de ces notes fondamen­ tales que sont la science et la sainteté : « La division ternaire de toute hiérarchie (τήν μεν απάσης ιεραρχίας τρια1. L'Univers..., ch. II. Γ.Λ HIÉRARCHIE CÉLESTE XLlll οιζήν διαίρεαιν) comprend : 1° les sacrements très divins (τάς Οειοτάτας τελετάς): 2° les êtres divins qui connaissent ces sacrements cl en sont les initiateurs (τού; ένθεους αυτών επιστήμονα; καί μύστα;); 3° ceux qui sont saintement initiés par ces derniers (τούς ΰπ' αυτών ίερώς τελούμενους) » (EH 501 A). Ces deux présentations essentielles, empruntées à deux traites différents, permettent de considérer l’institution hiérarchique comme une manifestation graduelle du divin, génératrice par elle-même de science et. de sainteté, ou — ce qui n’est pas contradictoire ou ultérieur, mais rigou­ reusement identique et simultané — comme un immense mouvement anagogique qui tourne les intelligences vers l’unité, en leur conférant la forme divine *. Toutefois, qu’il s'agisse de l'une ou l’autre hiérarchie, impulsion et. attrac­ tion ne peuvent avoir qu’un seul centre : la Théarchie transcendante, source unique de la divinisation et unique lin des intelligences *. Et c’est l’amour divin (έρως, αγάπη, φιλανθρωπία), dont le cycle embrasse tous les ordres, jus­ qu’au dernier, pour les ramener graduellement, à Dieu, qui explique et justifie en dernière analyse l’ordonnance et les lois des deux hiérarchies (cf. surtout DN 712 A-713 B). En ce sens l’amour peut être présenté comme doublement extatique, puisque, selon l’étymologie de ce terme, il fait pour ainsi dire sortir Dieu de lui-même par le don divini­ saient qu’il octroie aux divers ordres, et que, réciproque1. Pour Denys, comme pour Plotin, procession et conversion ne s'excluent pas, ne se succèdent pas, niais constituent un seul et unique processus : voir J. Tkouillakd, La procession plotinîenne et La purification plolinienne, Paris, 1955; pour Dcnys, cf. notre communication Symbolisme et Théologie, négative, dans le Bulletin de l’Association G. Budé, mars 1957, p. 97-113. 2. L’Univers..., p. 86-88, 111-115, 118-120. XMV INTRODUCTION nient, il fait sortir d’elles-mêmes les intelligences qui se retournent vers Dion (ibid.). En tant que lieu du sacré et institution divinisatricej la hiérarchie, malgré son ampleur, n’embrasse pas la totalité des intelligences. En sont exclues celles qui se sont volontairement détournées de Dieu : les anges déchus (Eli 5.37 A-B), les baptisés qui, après leur baptême, ont choisi une vie de péché (EU, ch. G, les passages concer­ nant les penitents, οί έν μετανοί» ϊντες ; cf. Ep. VIII); cri sont également exclus les hommes qui n'ont pas encore accédé à la vie divine par le sacrement qui leur conféré cette seconde naissance (EU, eh. 2) ». De plus, et bien que la liturgie consacre maint élément pour en faire le sym· bole ou l’instrument de ses actions sacramentelles 2, la hiérarchie se désintéresse de Γunivers materiel ou sensible comme tel s. L'univers hiérarchique est exclusivement celui du sacré et du consacré, que constituent, d'une part et de manière purement spirituelle (ou intelligible), les ordres angéliques, d’autre part et de manière à la fois spi­ rituelle et sensible, les ordres de la hiérarchie humaine. De la hiérarchie terrestre à la hiérarchie céleste, il y a donc le seuil qui sépare l'intelligence incarnée de l'intel·; ligcncc pure, mais il y a aussi une véritable continuité^ puisque c'est par la hiérarchie supérieure que l'inférieure reçoit les révélations divinisa trices qui font d’elle une rca1. La faute originelle a ruine en diet la race humaine en 1'oxcluanj du divin (EH 441 A). 2. L'Univers..., ch. VIII. 3. Il existe bien chez Dcnys une dialectique des symboles seni siblcs (voir ci-dessus, p. xxi-xxtv). Mais il s'agit là principalement «les symboles de la Bible et de leur exégèse > anagogique x. En doiï| nant d’ailleurs au symbolisme dissemblable (comme à la théulogiq apopbatique) un primat absolu, Denys a certainement, exténué à l'extrême l'élément sensible ou materiel des symboles. l.A HIÉRARCHIE CÉLESTE XI.V lité sacrée *. Bien que, selon des modalités et à des degrés divers, ces deux inondes possèdent en commun la même empreinte divine (Οεοείδεια, Οεοειδώς τυπούμενα), ils ne cessent, de communiquer entre eux. L’idéal de la hiérar­ chie terrestre est de réaliser une image aussi parfaite que possible de la hiérarchie céleste, tout comme, à l’intérieur de chacune, l’idéal de tout ordre est de sc « conformer » aussi pleinement que possible à l'ordre qui le précède, le premier de tous se modelant lui-même, autant qu'il lui est permis, sur le principe même de toute divinisation (fjsxpyix) '·. lin poussant la métaphore, on dira donc qu'en­ visagés du côté de la Théarchie, les ordres hiérarchiques apparaissent comme une suite d’images progressivement dégradées, dont chacune ajoute à ses déficiences propres toutes celles des images qui la précèdent ; et qu'au con­ traire, envisagée du dernier rang hiérarchique, la série ascendante des ordres correspond à des miroirs toujours plus parfaits et plus purs 3. L’éclat de chaque ordre hié­ rarchique est en effet directement proportionnel à sa proximité de la source théarchiquc qui l’illumine 4. 1. L’Univers..., p. 143-153. 2. Ibid., p. 173-174 ; et ci-dessous, § C, p. xlviii-lviii. 3. Pour juger de l’importance des métaphores lumineuses, so­ laires ou ignées chez Denys, il suffit de constater la fréquence de termes tels que Sri;, πύο, ήλιος (voir A. van den Daele, Indices pseudo-dionysiani, Louvain, 1941, s. v.). 4. Cette proximité est strictement spirituelle et doit exclure toute representation spatiale (μη τοπιζώς ?ζλάόο:ς... τον πλησιασμόν, Ep. VIII. 11192 Β·. Sur ce point, Denys diffère de plusieurs de ses devanciers chrétiens, particulièrement de Clément d’Alexandrie, qui, liant la condition des intelligences angéliques à une cosmologie, entendent d'une manière matérielle la notion de proximité ou d'éloi­ gnement de Dieu qui constituent ces intelligences dans leur dignité propre : a L'être le meilleur dans le ciel est l’ange, qui est le plus proche selon le lieu [πλησιβίτερον χατ» τόπον) de la vic éternelle et bienheureuse (Sir. VII, 2, cd. Stahi.in, III, p. 5, 1. 18-20). XLVl INTRODUCTION Mais cotte illumination ne se fail pas directement. Plu: exactement, elle ne se fait directement (αμέσως) qucpoiB le premier ordre de la hiérarchie céleste Tous les autre: sont nécessairement illuminés (έλλάμ,ζω, έλλαμψις) par h médiation des ordres qui les précèdent, et ils sont à leui tour nécessairement illuminateurs des ordres qui le: suivent. Cette loi vaut pour toutes les formes d’activiti hiérarchique, qu’il s’agisse de la purification (κάΟαρσις), d< la contemplation et de l’illumination au sens étroit (θεω ρία, έλλαμύ-.ς) *, de la plus haute connaissance (έχιστήμη γνώσις), de la perfection (τελείωσις) ou de l'union (ενωσις) 3 Ces divers aspects de l’activité hiérarchique constilucn la procession (rsêoSoç) ou la manifestation (έζφανσις) di vine On ne doit pas l’entendre cependant dans ce sen: 1. CH 209 C, 272 D, EH 537 C : pour cet adverbe et son emplç technique chez les néoplatoniciens, voir L'Univers dionysien, p. 75 n. 7 et 103, n. 3 ; on précise (ibid., p. 178-179) en quel sens rclati il doit être entendu lorsqu'il est appliqué au premier ordre de h hiérarchie ecclésiastique. 2. Ι.’ϊλλααψίί au sens large n'est rien d'autre que la désignatioi métaphorique de l'ensemble de la manifestation divine ou des don: divins. Dans ce sens elle est à peu près synonyme do xcooSo; ot excaves;, et elle inclut aussi bien la science que la purification ot l'unité qui parfait. Au sens étroit, ϊλλχυψ; désigne seulement 1 deuxième aspect do l’activité théarchique (par opposition à χάδαοσι et à τελείωσις ou βνωσις), qui intéresse surtout, mais non pas exclu sivement (les trois aspects de purification, d’illumination et d'unio) sont en effet indissociables), l'ordre moyen do chaque triade. Colui-C est l’ordre de la θεωρία qui ne s'exerce qu’avec l’aide de la himiêr divine (sur ces divers termes et leur distinction, cf. L'Univers dia nysien, p. 125-128). 3. Nous avons décrit plus en détail ces aspects de l'activité hic rarehique, leur conditionnement réciproque cl leurs lois dans L'Uni vers..., p. 94-111 : on trouvera cités dans CCS mêmes pages la plupar «les textes essentiels où se trouve précisée cette doctrine trop con nue pour que nous ayons à y insister ici. 4. Sur ces termes, leur sens et leurs emploi? chez Denys, Plotii LA HIÉRARCHIE CÉLESTE ΧΙΛΊΙ que chacun des ordres hiérarchiques serait effectivement créateur de celui qui le suit. Le Créateur est unique, unique sa Providence *. El les ordres hiérarchiques sont seulement ses révélateurs et ses messagers *. A la suite de Jamblique et surtout de Proclus, Denys groupe ces divers ordres en formations ternaires : les triades ou les hiérarchies, au sens étroit de ce dernier terme ΐιαζόσμησις, ιεραρχία) 3. Et, toujours à la suite de ses devanciers néoplatoniciens, il s’efforce de faire cor­ respondre à chacune des triades, et. dans chaque triade, à chacun de ses trois ordres, l’un des trois aspects de l'activité théarchique, manifestée par la hiérarchie : à la première triade et aux premiers ordres de chaque triade correspondront plutôt les aspects d’unité, de perfection et de science : à la deuxième triade et aux ordres moyens de chaque triade, les aspects d’illumination et de contem­ plation ; la dernière triade et, dans chaque triade, son dernier ordre seront plutôt caractérisés par les activités purificat rices. Mais ces correspondances, souvent approxi­ matives et inadéquates, n’allèrent pas le caractère global et indivisible des dons de la Théarchie, que la hiérarchie et Proclus, ci. L’Univers..., p. 76-81. Pour Plotin, voir J. Tnovn.lab», La procession pioliniennc. 1. CH 261 B : μία γχρ ίστιν ή πάντων άρ/r, ζα: ποόνοι» ; et. CH 261 CD. Même les anges les plus élevés, et quelles que puissent être leurs fonctions de gouvernement ou de commandement auprès des hommes (αρχών, ^γ-μων), ne peuvent en aucune manière faire figure de divinités secondaires (L’Univers..., p. 149-150). 2. Άγγίλο;, ixçzvropixôf, cxçortepcxq τάξις : en présentant ainsi ces termes (L'Univers..., p. 135), nous avons envisagé seulement la hiérarchie angélique, mais nos remarques valent pour l’ensemble des ordres hiérarchiques. 3. //Univers..., p. 68-81 : upaçyt'a est employé comme synonyme de triade, par ex. dans les litres des ch. VII, VIH et IX de CH. Nous allons étudier plus en détail CCS trois triades angéliques. XLVIll INTRODUCTION proportionne d’ailleurs toujours h la capacité des intelli­ gences qui les reçoivent *. Celle présentation de la doctrine hiérarchique comme condition et modalité de la connaissance divinisatrice vaut à la fois pour les intelligences angéliques et pour les intelligences humaines. 11 y a cependant d’une hiérar-j chic à l’autre des différences notables qu’une étude com-1 plète devrait dégager12. La Hiérarchie Ecclésiastique resl tant hors de notre propos 3, nous esquisserons seulement cette étude plus précise pour la Hiérarchie Céleste qui fait l’objet de la présente édition. Ajoutons d’ailleurs tout de suite que, du point de vue qui est nécessairement le nôtre, les ordres et les fonctions angéliques ne nous appa-1 raîtront en toute netteté et originalité que par référença à la structure et aux conditions d’exercice de notre propre hiérarchie humaine. Les rangs de la hiérarchie C. Les triades célestes : céleste , se repartissent en trois presentation . , . triades intelligibles qui s or­ et etvmologies. . 1 . donnent de la manière suivante : 1. Séraphins (Σεραίίμ) 2. Chérubins (Χερουβίμ) 3. Troncs (Θρόνοι) lrc hiérarchie ou triade (CH 7). 4. Dominations (Κυριότητες) ) 2e hiérarchic o. Vertus (Δυνάμεις) . ou lriadc {CII b. Puissances ( Εςουσιαι) ' 1. L'Univers..., p. 94-101, où sont, examinés ces essais de corres­ pondance pour chacune des hiérarchies. 2. C’est ce que nous avons essayé de faire dans L'Univers die· nyxien, surtout p. 171-174. 3. Nous avons consacré trois longs chapitres à l'étude de cetU hiérarchie (L'Univers..., p. 171-302). Ι,Λ HIÉRARCHIE CÉLESTE 7. Principautés (Άρχ«ί) 8. Archanges (’ΛρχαγγεΑβι) 9. Anges ('Άγγελοι) XLIX ) 3o hiérarchie j ou triadc (CH 9). 1° La première triade. La nature et les fonctions de chaque triade s’expliquent par sa place hiérarchique et par l’étymologie du nom propre de chacun de ses ordres. De cc point de vue, ce qui caractérise essentiellement la première hiérarchie (Séraphins. Chérubins, Trônes), c’est sa proximité immédiate du Principe divinisateur (Οεαρχία). Rien ne l’en sépare. Première par le rang, elle reçoit la première les illuminations théarchiques, dans leur tout premier éclat et selon toute leur vigueur originelle (πρωτοτάγως, πρωτοφανώς, πρωτοίότως, πρωτουργώς) *. Elle entoure Dieu de façon permanente (την περί Οεον ούσαν άεί), et « la tradition rapporte qu’elle est immédiatement unie à Lui (πρδσεχώς), avant les autres et sans intermédiaire» 12; «elle se situe dans l’entourage immédiat de Dieu, dans une proximité qui dépasse celle de toutes les autres [hiérar­ chies] (ζχτά την πάντων ύπερζειμένην εγγύτητα περί Οεον αμέσως ΒρύεσΟαι aucune autre ne réalise mieux qu’elle la forme divine (ΟεοειΪεστβρα), aucune ne s’offre plus immé­ diatement (αμέσως προσεχεστέρα) à l’action première des illuminations théarchiques (πρωτουργοίς... έλλάμύεσιν) » 3 ; '■l’initiation hiérarchique ne vient, pas "aux premières essences célestes] d’autres saintes essences, mais de la Théarchio elle-même, puisqu’elles tendent immédiatement 1. Sur ces adverbes et les adjectifs correspondants qui qualifient la position et les privilèges de la première hiérarchie céleste, voir L'Univers..., p. 137, n. 4. 2. CH 200 Γ). 3. CH 201 A ; cf. 229 D, 212 A : χνχλω βιοδ zxt περί θεόν αρέσω; ίβΐηχνΐα. Hiérarchie céleste. IV L INTRODUCTION vers Elle (αμέσως άνατείνεσθαι), [établies qu’elles sont] dans un pouvoir et clans un rang qui remportent sur tous le: autres (τή πάντων ύπερεχσύση δυνάμει ζαΐ τάξει) » ι. Pour résu mer en un seul ternie la position et les privilèges de cette première hiérarchie, disons que toutes ses relations avec Dieu s’opèrent sans aucune espèce d’intermédiaire (άμ| σως) : elles sont directes, immédiates 12. Il est malaisé à notre hiérarchie humaine de concevo» celte surabondance de clarté. Habitués à ne recevoir l’il lumination divine qu'à travers de multiples inlcrmé diaires (qui sont autant d’écrans), nous serions aveuglé si nous devions regarder en face l’irradiation originelle d< la lumière théarchique. Et c’est la raison pour laquelle les premières essences célestes, qui sont en quelque façoi celte irradiation première, pourraient bien nous appa raître comme les plus voilées et les plus secrètes de toutes «L’ordre le plus digne (πρεσβοτάτη) parmi les intelligence qui entourent Dieu reçoit son initiation hiérarchique d· l'illumination [qui lui vient' du Principe de tout sacre ment, par le fait qu’il tend sans médiation vers ce Princip (τω έ~ αυτήν αμέσως άνατεΐνεσΟαι) ; c’est dans l’elïusion I plus secrète et la plus éclatante de la lumière théar chique (ζρυφιωτέρα ζαι φανστέρα τής Οεαρχίας φωτοΒοσ» qu'elle reçoit purification, illuminat ion el perfect ion [L’effusion la plus secrète, parce que. la plus intelligible la plus simplificat rice et la plus unifiante (ώς νοητοτέρα μάλλον άπλωτιζή ζαΐ ένσπτιώ) ; la plus éclatante, parce qii 1. CH 208 C-D ; 209 C-212 A ; 272 D et EH 537 C. 2. On trouvera habituellement l’adverbe άμίβω; et l’adjectif col respondent pour caractériser la position d·? la première hiërarchi céleste par rapport â la Théarchie : outre les passages déjà cités o indiqués, cf. CH 240 C (την άμίτον μετουβίαν) ; 212 A (xufeav; μαρΜ ρυγάί), par exemple. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE Ll directement donnée (πρωτο&ότω) dans son éclat originel (πρωτοφανεϊ) et intégral (όλιζωτέρα), [parce que * plus inti­ mement fondue en son principe, en vertu de sa propre transparence (ζαι ε·ς αυτήν, ώς &ειδή, ζεχυμενη) *. » L’obscurité n’est donc qu'apparente. El il convient plu­ tôt de parler d'aveuglement, car nos regards trop faibles sont naturellement inadaptés à cette lumière purement immatérielle, purement intelligible, et que n’a pas encore mêlée d’ombres (éclairantes pour nous) la nécessaire pédagogie des médiations hiérarchiques. Les étymologies confirment d’ailleurs ce caractère très élevé des premières essences célestes *. Pour les hébraïsants, Séraphins signifie ceux qui brûlent (έμπρηστάς) ou ceux qui chauffent (Οερμα(νοντας) 12345*: or, selon le symbolisme même du feu *, les Séraphins consument toute impureté pour sc conformer pleinement à Dieu et se porter vers Lui avec amour, dans un élan parfaitement généreux 8. L’étymologie des Chérubins doit être cherchée, toujours au dire des hebraïsants invoqués par Denys, dans les idées de connaissance et de sagesse : le terme signifierait en effet masse de connaissance (πλήθος γνώσεως) ou effusion 1. CH 272 D. 2. Surtout sous l'influence, directe ou indirecte, du Cralylc (et quelle que soit d'ailleurs la vraie signification de ce dialogue), l'anti­ quité, aussi bien païenne que chrétienne, a pris très au sérieux la science des étymologies, dont elle a souvent attendu la révélation des essences elles-mêmes. 3. CH 205 B. 4. Longuement expliqué en CH 328 D-329 C ; cf. aussi tout le ch. XIII de CH. 5. CH 200 D-201 A ; 205 B-C ; 304 D-305 Λ ; 329 A ; EH 481 A-C. C’est aussi dans le sens d'un ·> merveilleux envol» et d'un «élan in­ domptable» vers la Théarchie qu'est interprété le passage d’/saïeVI, 1-2, sur les six ailes du Séraphin {cf. CH 304 D-305 A et EH 481 A-D). 1.11 INTRODUCTION de sagesse (χύσις σοφίας) *. Comme ordre médian, c’est avant tout par leur contemplation de Dieu (θεωρητικόν,.. θεοπτικόν... της όκερτάτης φωτοδοσίας δεκτικόν) et par leur pouvoir de connaître (γνωστικόν) 12 que les Chérubins se déterminent et se distinguent. Et. selon la loi commune de la hiérarchie, ils transmet tent généreusement aux ordres inférieurs ces dons divins dont ils ont été comblés à leur source même 34. Les Trônes reçoivent et portent Dieu (δεκτικόν, Οεοφόρον). Sièges de 1a divinité, ils sont toujours tendus vers les hau­ teurs, plus exactement vers le Très-Haut. C’est là leur ca­ ractéristique première, bien que, selon Γ Écriture et comme les Séraphins, ils soient, eux aussi, brûlants *. « Ils; s’écartent sans compromission de toute bassesse, ils sont tendus vers les hauteurs [avec une intensité] inconnue de notre monde (το ζρσς άναντές ύπερκοσμιως ανωφερές) ... et ils se maintiennent avec toute leur force, de manière iné­ branlable et bien ordonnée (άκατασείστως και εΰσταθώς),·, autour de Celui qui, au sens plénier de cc terme, est le Très-Haut (τον όντως Τψιστον) 5. » Ainsi les trois ordres (τάξεις) de la première triade « touchent » la divinité, chacun à sa manière ; ils la touchent, sans intermédiaire (αμέσως). Et c’est dans ce sens qu’on peut les dire de rang égal (όμοταγείς). Ils le sont 1. CH 205 B. Cette étymologie n'est rien moins que certaine' (cf. L’Univers..., p. 140, n. 1). 2. Cil 205 C. Rappelons toutefois que, selon la doctrine générale des hiérarchies qui se vérifie jusque dans les ordres de la hiérarchie humaine, la connaissance comme telle (γνώσις, Ικιβϊημη) earactéfl rise plutôt le premier ordre. L'étymologie semble ici atténuer ce principe. 3. CH 241 B-C ; 292 C. 4. Daniel VU, 9, rappelé par CH 329 A. 5. CH 205 D. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LUI en effet dans et par l’unique triade qui les inclut et qu'ils composent *. Mais la différence des ordres (τάξεις) sub­ siste, et il reste bien vrai, aux yeux de Denys, que les Séraphins constituent le premier ordre, les Chérubins le deuxième, et les Trônes le troisième *. 2° La deuxième triade. Les deuxième et troisième triades angéliques présentent les mêmes caractères d’ensemble et les mêmes fonctions que la première, avec cette réserve qu’elles ne reçoivent l’illumination théarchique que d’une manière médiate, et donc avec un moindre éclat. La deuxième triade, par sa position même, donne ainsi des lumières théarchiques un éclat second (δευτέρως, 3ευτερ55«νώς) ®, un éclat indirect, dérivé ou réfracté, parce qu'il a dû franchir d’abord les trois ordres de la première triade (διαζορύμεύω) 4. On ne peut pas dire que l’activité de celle deuxième hiérarchie (purification, illumination, per­ fection ou union), sa science ou son ordonnance diffèrent radicalement de celles de la première, puisque leurs as­ pects, leurs structures et leurs modalites d’exercice sont sensiblement identiques. 11 reste toutefois que la deuxième 1. CH 201 À : τον τρ:αδιχ.όν o-jv τούτον διάκοσμον, ώ; ίνα χαί οαοταγή χαί δντιος πρώτην ιεραρχίαν. Même loi pour les deux autres triades |cL, par ex., CH 257 C, pour la troisième triade). 2. L'équivoque provient du rapprochement (Λ cause de la racine commune} entre τάξ:; ( un rang nu un ordre particulier dans la triade} et όυυταγης qui qualifie la triade dans son ensemble et comme un tout, par opposition aux autres triades (διχζ.όσαητ·.» ou icpayia au sens restreint). Sur cette précision de vocabulaire, voir L’D’mwrs..., p. 145-106. 3. CH 240 B. 4. Sur ce verbe et sur le substantif οχ«τος, surtout employés pour désigner métaphoriquement la transmission hiérarchique, ci. L’t/nipcrs..., p. 103, n. 3 et 135, n. 5. r.iv INTRODUCTION hiérarchie est plus « éloignée » 1 de la Théarchie que la pre­ mière, et que tout lui parvient par son intermédiaire. D’où son moindre éclat. Elle est constituée par les trois ordres des Dominations, des Vertus et des Puissances. Ici encore, les étymologies doivent être révélatrices des essences et des fonctions. On reconnaît dans Dominations (dominus) la transposi­ tion latine des Κυριότητες. Et c’est bien en effet sur les qualités du Maître comme tel (Κύριος, Dominus] que prend modèle l’ordre des Dominations. Il sera donc défini par une double série d’attributs qui l’opposent au possesseur occasionnel, illégitime et abusif (τύραννος, tyrannus}, d'une part ; et, d’autre part, à l’esclave (δούλος), à qui manquent les conditions de vie et. de fortune requises pour la vraie liberté, très spécialement pour l’exercice de la pensée contemplative qui en est la plus haute expression Constamment tendues, dans un amour indéfectible (àxaταλήζτως έφιεμένην), vers le vrai Maître, de qui viennent toute nature et tout comportement de maître (τ^ς όντως κυριότητας και κυριαρχίας), elles impriment en elles-mêmes autant qu’elles le peuvent la ressemblance du Maître (κυρίαν εμαέρειαν... διαπλάττουσαυ) et la transmettent géné­ reusement (άγαθοδίόώς) aux ordres qui les suivent 1 23. Cet idéal d’imitation, ce service libérateur, en assimilant les Dominations au seul vrai Κύριος, les affranchissent tout ensemble de la « dissemblance » des faux règnes, qui sont 1. Proximité de caractère purement spirituel, comme il a été pré­ cisé ci-dessus, p. xlv, n. 4. 2. On reconnaît ici la marque d'une mentalité et d'un état, social très stables et très durables, qui. par delà les Pères, so retrouve­ ront, substantiellement identiques, au moyen âge (dans une œuvre comme le Cur Deus Homo de saint Anselme, par exemple). 3. Cil 237 C. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE I.V des règnes usurpes (των τυραννικών άνομοι&τήτων) *, et des bassesses propres à la condition servile (τάσης υχοτεζίας ύφέσεως ελεύθερον αναγωγήν, ... τάσης μειωτικής δουλοτοιίας ύτερκειμένην) 1234. C’est à la vertu, entendue comme valeur, vigueur et courage masculins (άνδρία, virtus), que le nom de Vertus (Δυνάμεις) voue le deuxième ordre de la deuxième triade, imitateur de la Vertu suressentielle, source de toute vertu (υπερούσιον καί δυναμοτοών δύναμιν) ’. L’ordre des Puissances (’Εξουσία·.) imite à son tour « le Principe et l'auteur de toute puissance (έξουσκποιδν έξουσιαρχίαν) », en exerçant sa puissance de manière ordonnée (ευκοσμον ..ευταξίαν), sans abus malfaisant (ου τυραννικάς επί τα χείρω), avec la géné­ rosité et la manière du Bien lui-même (άγαθοειδώς) *. 3° La troisième triade. La troisième hiérarchie céleste comprend les Principautés, les Archanges et les Anges. Celle dernière triade relie l’univers des intelligences pures à celui des hiérarchies humaines. Elle doit donc présenter les lumières théarchiques dans cet éclat très affaibli que pourra supporter le faible regard de nos intelligences. Les Principautés (Άρχαί) possèdent « une primauté et un pouvoir de commandement de forme divine (το Οεοειδώς αρχικόν καί ηγεμονικόν)»5. Elles ont le pouvoir «de se con­ vertir entièrement au Principe qui dépasse tout principe et d’où vient, tout principe (τρός τήν υτεράρχιον αρχήν... 1. CH 237 C. 2. Ibid. 3. CII 237 D-240 A. I.o noni de verius (δυνάμει) est quelquefois appliqué, par périphrase dit. Denys (πιριφραστικως), à tous les ordres hiérarchiques sans distinction : sur ce point, voir CH, ch. XI, que nous avons commenté dans I.'Univers dionysien, p. 153. 4. CH 240 Λ-Β. 5. CH 257 B. LVÏ INTRODUCTION όλιζώς έπεστράφθαι,··. άρχοπβών αρχήν) » ; * elles ont aussi « le pouvoir d’y conduire les ordres inférieurs (ετέρων άρχιζώς ήγβίσΟα·.) » ·. Elles reçoivent leur caractère et leurs fonctions de ce Principe même qu’elles manifestent. Les Archanges (’Αρχάγγελον), par leur position hiérarchique comine par leur nom, participent aux caractères des Principautés cl à ceux des Anges. Avec les Principautés ils ont le pouvoir de « sc convertir au Principe sures­ sentiel dont ils reçoivent l’empreinte 'άποτυποϋτζι), et d’unifier (ενοποιεί) l’ordre des Anges grâce à leurs qualités invisibles d’ordonnateurs et de chefs » 123*567. Avec les Anges ils partagent la qualité de messagers des illuminations divines * que les Anges transmettront directement aux hommes (îi’ αγγέλων ήμίν αναφαίνουσα) s. Ce dernier ordre clôt en effet la troisième triade et toute la hiérarchie céleste. Il est le dernier en dignité. Quand les lumières théarchiqucs lui parviennent, elles ont déjà fran­ chi les huit «seuils » que constituent, les huit ordres qui le précèdent, et c’est pourquoi elles ont beaucoup perdu de leur éclate. Toutefois, elles n’ont pas encore rencontré l’obs­ tacle de la matérialité, et elles restent très brillantes en comparaison de celles qui parviennent à notre hiérarchie humaine Aussi bien les Anges sont-ils nos « initia­ teurs » 8 ; ils nous transmettent la purification. l’illumina­ tion et la perfection théarchiques 9 et nous introduisent 1. 2. 3. ·'». 5. 6. 7. 8. 9. CH 257 B. Ibid. CH 257 C. Ibid. CH 257 C-D. CH 260 A. Ci. EH 372 C-373 D, par ex. CH 260 B ; ef. CH, ch. XIII en entier. CH, ch. X, par ex. LA IIIÉRARCIIIC CÉLESTE I.Vtl dans les mystères divins ». Et par là même ils justifient leur nom (άγγελος, έκφαντοριζός ) '■ En un sens,tous les éléments de l’angélologie dionysicnnc figurent dans la tradition chrétienne anté­ rieure. On sait en effet que les Pères ont prétendu retrouver dans la Bible toutes les dénominations angéliques dont usera Denys1 234. Il faut même ajouter que plusieurs d’entre eux ont donné des exégèses ou des étymologies de ces noms, conformes, pour l’essentiel, à celles que nous avons rele­ vées dans la Hiérarchie Céleste *. Les vocables et leurs explications étant ainsi traditionnels, peut-on en dire autant de la présentation même des ordres angéliques ? 11 est assez facile de relever, avant le Pseudo-Denys et. surtout à partir du ivc siècle, des listes d’ordres angé­ liques présentant des termes à peu près équivalents et, parfois, matériellement identiques à ceux qu’a retenus la Hiérarchie Céleste. Malgré sa réserve sur nos moyens d'ac­ céder à une connaissance précise du monde angélique, Grégoire de Nazianze énumère une série de termes, où figurent sept, des dénominations dionysicnnes : « Tu vois », D. Les sources chrétiennes de l’angélologic dionysicnnc. 1. CH, ch. X et ch. XIII. 2. Cette fonction do rneWrtgtv· ou d'initiateur explique que le nom d'ange puisse être employe pour tout ordre qui initie ou transmet un message, à quoique rang hiérarchique qu’il se situe : ainsi pour l'ensemble des ordres angéliques (Cil, ch. V} et même pour le pre­ mier ordre de lu hiérarchie humaine (CH, eh. XII). 3. Le De Angelis de Prtaü présente sur ce point toutes les dé­ monstrations désirables. 4. Petau, De Angelis, II, 1-3 (êd. J.-B. Thomas, dans Opus de theologicis dogmatibus, Bar-le-Duc, 1868, p. 104-117), donne toutes les étymologies des dénominations angéliques, déjà classiques avant Donys. LV1ÏI INTRODUCTION dit-il, « à quel point ce sujet nous donne le vertige (ΐλιγγιώμεν), et que nous ne pouvons y faire d’autre progrès que de savoir qu’il y a des anges, des archanges, des trônes, des dominations, des principautés, des puissances, des splen­ deurs (λαμπρότητας), des ascensions (αναβάσεις), des ver­ tus intellectuelles (νοερας δυνάμεις) ou des intelligences (ή νέας), des natures pures et sans alteration (καθαρά; φύσεις καί άκιδδήλους)... x. » La fin de l’énumération ne permet pas de décider du nombre exact des ordres angéliques selon Grégoire, car on peut se demander si vertus intellec­ tuelles et intelligences (ή νέας) constituent deux ordres ou un seul, cl si les natures pures et sans altération ne sont pas une delini lion récapitulative des termes qui précèdent. E. Honigmann rappelait naguère une énumérai ion ana­ logue, rapportée dans la lzZe de Pierre Γ Ibérien, ù propos d’une vision de Jean l’Eunuquc : « Les Anges marchant en tête et les premiers ordres (τάξεις) des milices célestes, les Anges, les Archanges, les Puissances (έξσυσίαι), les Dominations (κυριότητες), les Gloires (δσξαι), les rangs (τάξεις) des saints Apôtres, des Prophètes, des Martyrs, des Justes, les Chérubins, les Séraphins et, apres eux tous, le signe adorable et salutaire de la Croix de Notre-Sei­ gneur... a. » Nous avons manifestement ici la mention de six ordres angéliques, dont les appellations seront celles 1. Discours 28 {thicL 2), 31 (PG 36, 72 A-B). Nous soulignons les sept termes dionysiens, sans donner, pour les six premiers, la déno­ mination grecque, rigoureusement identique chez les deux auteurs. 2. Vie anonyme de Pierre Γ Ibère, éd. R. Raaue, Leipzig, 1895, p. 42-44. cité par Honigmann, Pierre Γ Ibérien et les écrite du Ps.-D. l'Ar., p. 18-19; nous avons reproduit uous-môme ce passage dans la discussion que nous avons donnée do la thèse d Honigmann [Pierre Γ Ibérien et le o Corpus :< dionysien, p. 90-92). On trouvera dans la suite de ce même article (p. 93-96) les énumérations que nous allons rappeler. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LIX de six ordres dionysiens. Nous avons aussi d’autres déno­ minations : plusieurs se rapportent certainement à la hiérarchie humaine, mais il n’est pas facile de dire si toutes les autres désignent des rangs angéliques vraiment distincts ’. Toutefois, cent ans avant .Jean l'Eunuque, et même avant Grégoire de Nazianze, Cyrille de Jérusalem pré­ sente au moins une fois la série complète et exclusive des neuf dénominations dionysiennes : « Anges, archanges, vertus, dominations, principautés, puissances, trônes, ché­ rubins, séraphins 2. » Simplement, quatre termes inter­ médiaires sont donnés dans un ordre différent de celui de Denys. Jean Chrysostomc propose la même liste que Cy­ rille, en donnant aux trônes une place différente : « Anges, archanges, vertus, trônes, dominations, principautés, puissances, chérubins, séraphins » Les Constitutions apostoliques donnent, elles aussi, une liste où figurent déjà tous les vocables dionysiens, avec, en plus, la men­ tion des :< armées éternelles » : c: Anges, archanges, trônes, dominations, principautés, puissances, vertus, armées éternelles (στρατιών αιωνίων), chérubins, séraphins ·. » On doit souligner cependant, aussi bien pour les Consti­ tutions apostoliques que pour Jean Chrysostomc, que ce ne sont pas là les seules listes qu'ils nous proposent. Dans ce même chapitre VIII des Constitutions apostoliques, une autre énumération omet les dominations ; et les tons et les armées (αιώνας τε ν,χ. στρατίας) remplacent les 1. Ci. notre art. Pierre Vlb., p. 90-92. 2. Catéchèse 23 \.Myst. 5), 6 |PG 33, 1113 BJ. 3. Horn, sur ta Gen., 5 (PG 53-54, 44}. 4. Const. «py$L VHÎ, 12, 27 >kl. P. X. Funk, Didascalia cl Cons­ titutiones Apostolorum I, Paderborn, 1895, p. 504, 20-28; el. PG 1, 1101 A, qui sépare années et éons, comme le fait Const. apost. VIII, 12, 8). LX INTRODUCTION armées éternelles (στρατιών αιωνίων) *. Au chapitre V Π, enfin, nous avons une nouvelle liste à dix termes qui comprend, elle aussi, les neuf dénominations dionysiennes : « L’armée ardente des anges et les esprits intelligents (στρατός αγγέ­ λων σλεγομενος καί πνεύματα νσερά), les séraphins, les ché­ rubins, les archanges, les trônes, les dominations, les prin­ cipautés, les puissances et les vertus... 12. » De son côté, Jean Chrysostomc propose des listes qui ne se repro­ duisent pas toujours exactement les unes les autres. Dans son traité Sur Γ incompréhensibilité de Dieu, par exemple, deux passages énumèrent les ordres angéliques, mais l’un d’eux omet les séraphins et les chérubins ♦, et l'autre semble attribuer à ces deux ordres une place qui n’est pas la première, en subordonnant d’ailleurs les séraphins aux chérubins *. Toutefois une Catéchèse Baptismale récemment éditée propose un ordre hiérarchique ascendant, plus proche de celui de Dcnys : « Perçant (διατεμών) à travers tous les anges, archanges, trônes, dominations, principau­ tés, puissances, [à travers' toutes ces vertus invisibles, [à travers] les chérubins et les séraphins, il [saint Paul] fixe la pensée des fidèles devant le trône même du roi 34 5. » 1. Const, apost. VIII, 12, 8 (Funk, I, p. 498, 10-12; et PG 1, 1093 B-1096 A). L’ordre est donc le suivant : chérubins, séraphins» éons et armées» vertus» puissances» principautés» trônes, archanges, auges. 2. Const, apost. VII, 35» 3 (Funk, I, p. 630, 4-11 ; et PG 1» 1029 Λ). 3. Sur Vincompréhensibilité de Dieu, II (PG 48, 714 B-C ; ed. F. Cavalleua, J. Daniéi.ou et R. Fi.aceliere» SC 28, Paris, 1951, p. 136-138). 4. Sur l'incomp., III (PG 48, 723 D; cd. Cavaixbha..., p. 184186, et Introduction, p. 46-47). Gf. notre article Pierre ΓI béricn..., I. c.» p. 93-94. 5. A.Wenckk, Huit Catéchèses baptismales, SC 50. Paris. 1957. VII, 20, p. 238-239. Nous modifions la traduction (exacte) proposée par Wenger uniquement pour garder aux mêmes dénominations LA HIÉRARCHIE CÉLESTE I.XI Ces diverses énumérations montrent sans doute que tous les ordres angéliques retenus par Dcnys sont connus avant lui. Mais la manière dont elles sont présentées, leur ordre très variable chez un même auteur, et jusque dans des passages assez voisins d'une même œuvre, invitent à penser que, mis à part les chérubins et les séraphins auxquels la première place est le plus souvent attribuée, l’ordonnance interne de l'univers angélique est, avant Denys, chose très mal assurée, et, en tout cas, totalement dépourvue de loi systématique. Il faut en dire autant de la présentation des fonctions angéliques elles-mêmes. Aux yeux de tous sans doute — c’est précisément la signification attachée à ce mot — l’ange est. un messager. Plusieurs Pères ont même pensé que Platon, définissant une telle fonction, a dû nécessai­ rement admettre l’existence des anges *. Mais la diffi­ culté ne porte pas sur la fonction elle-même, trop com­ munément admise dès les débuts de l’Église, et déjà dans Γ Ancien Testament, pour pouvoir faire problème. 11 s’agit plutôt de savoir selon quelles modalites cette fonc­ tion angélique a été conçue avant Dcnys, et, plus préci­ sément encore, de déterminer si elle a vraiment fait l'ob­ jet d’une répartition hiérarchique de type dionysien. L’idée d'une médiation hiérarchisée, avec des ordres de *grecque des termes correspondants français identiques chez Chrysostomc et chez Denys. 1. On trouvera celte opinion avec scs principaux témoins dans Pltau, De Angelis, I, 1 (A/. at., p. 1-5). Le passage du Banquet, auquel ces divers témoignages semblent se référer, mérite d’être rapporté, car Dcnys, qui ne Γη certainement pas ignoré, en a retenu plusieurs termes caractéristiques : Hiv τό êafuovtov μεταξύ ίστι Ocou tî καί θνητοί [.·.]· ’ Ε^μ-ηνίδον καί Scaxopêpiiov Ocoiç τα παρ’ ανθρώπων» χα: ανθρώπου τα παρά Οιών... (202 D-E). Nous soulignons les termes retenus par Denys et, avant lui, par la tradition platonicienne et néoplatonicienne. LXH INTRODUCTION puissance et de rang inégaux, à l'intérieur de Γunivers angélique, semble bien inspirer Cyrille de Jérusalem,; quand il invite ses auditeurs à demander successivement aux puissances du premier, du deuxième et du troisième ciel, de les instruire sur les mystères de la génération du Verbe *. Mais il a eu soin de les avertir que tonte nature! angélique (-χσχ αγγελική φύσις) ignore Celte naissance 123.Et,, reprenant, sur le ton de l’invective, il les blâme de l’audace impie (ώ τολμηρότατε) qui les porte à scruter indis·· crètement les mystères de la Trinité (φιλσπδαγμονεϊν, πολυπραγμονείν), alors qu’ils ignorent tout du inonde angélique; qui pourrait les introduire à la connaissance de cesi mystères ®. Mais Cyrille ne s’étend pas davantage sur la notion de médiation hiérarchisée. Un passage du traité anonyme pseudo-alhanasien) De communi essentia Patris et Filii et Spiritus Sancti semble plus proche des conceptions de Denys :« De même que nous connaissons une différence de rang (τάςεως οιχοοοά·?)1 parmi les vertus d’en haut (ταίς άνω ουνάμεσ'-v;· de même nous pouvons observer cette différence pour leur cons­ titution et pour leur connaissance (στάσεως και γνώσεως) : d’une part, les trônes, les séraphins et les chérubins reçoivent leur science de Dieu sans intermédiaire (αμέσως παρά Οεσΰ μανΟάνουσι), en tant [qu’ils forment les ordres] 1. Catéchèse XI, 11 (PG 33, 704 B-705 A). 2. Ibid. 7ü i B ; cf. 705 A : ον$ε γόφ o:3a«c. 3. Catéchèse XI. 12 iibid. 705 Λ B) : «Sans connaître les trônes ni les domination» qui sont les créatures (ποιήματα} du Christ, ni les principautés, ni les puissances, ils entreprennent des recherché indiscrètes (φιλοπραγμονείν επιχεφοίσιν) sur leur Créateur (ΙΙοιητήν) Dis-niui d'abord en quoi le trône dilîèrc de la domination, et ensuit exerce les ressources de la curiosité (πολυπραγμονεί) sur les mystère du Christ. Dis-moi ce qu'est une principauté, ce qu’est une puis sance, une vertu, un ange, et ensuite exerce la Curiosité (πολνπραγ μόνει) sur leur Créateur, s LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXIII les pins élevés de tous et vivent dans l’intimité divine (ώς ττάντων ανώτερα καί θεω ί:λι;σιάζοντα) ; ces ordres, d autre part, instruisent les rangs inférieurs (ταΰτα δε διδάσκει τα κατώτερα τάγματα), et ainsi de suite, les ordres supérieurs instruisent les ordres inférieurs ; quant à l’ordre le plus bas (κατώτερον τάγμα), il est constitué par les anges, qui sont aussi les instructeurs des hommes (si και τών ανθρώ­ πων οντες διδάσκαλοι) *. « L’enseignement et les termes mêmes de ce passage sont identiques à ceux de Denys : l’idée d'une médiation nécessaire au sein de la hiérarchie céleste est très nettement affirmée; 1res nettement alïirmés encore la position privilégiée des trônes, des séra­ phins et des chérubins qui sont directement instruits par Dieu, et. enfin, le rang ultime des anges, qui sont pré­ posés comme tels à l'instruction des hommes. Tout cela sans doute est parfaitement dionysien. Pourtant même ce dernier texte ne rejoint pas l’inspi­ ration ni l’intention les plus évidentes et les plus person­ nelles de la Hiérarchie céleste. On n’y trouve ni la divi­ sion ternaire de l’activité hiérarchique en purification, illumination et perfection (ou union) 8, ni l’attribution de chacun de ces aspects à un ordre ou à une triade déter­ minés, ni même la notion de triade ou de groupes de triades, conçue sur le schème de la procession (ττρόσδος, έκφανσις), de la permanence (μονή) et du retour (επιστροφή). Le Pscudo-Denys n’a pas pu trouver une telle inspiration ni de tels schèmes dans la tradition chrétienne qui l’a précédé. D’où lui sont-ils donc venus ? t. De. communi essentia P. et l·'. et S. 5., 52 (PG 28, 77 B-C). 2. Ce même passage (77 Bj répartît les ordres angéliques selon une division à cinq termes inconnue de Denys : τάξιν διδασκαλικήν, τ. επιτρεπτικήν, τ. τιμωρητιζήν, τ. ψυχών χαριστικήν, τ. tv ά'/Ορΰτιοις παραμονητιζήν. LX IV INTRODUCTION La structure et les fonctions ter, . , , naircs de 1 univers celeste semblent néoplatoniciennes. . , , . avoir etc imposées, ou, du moins, ; fortement recommandées à Denys par la forme et les modes qu’avait adoptées la philosophie de son temps. En cédant aux séductions et aux facilités de ce concordisme, l’auteur des .4reopagilica espérait peut-être présenter les] données de la Révélation chrétienne de manière plus ac-; cessible et plus efficace à des contemporains venus de la sagesse profane ‘. Quelles qu’aient été ses intentions sur ce point, nous devons constater que son univers angélique trouve son parfait modèle dans le monde intelligible (κόσμος νοητός) des néoplatoniciens postérieurs à Plotin, de Jamblique et de Proclus notamment. L'intention commune de toutes ces tentatives est. ma­ nifestement de réconcilier la sagesse ou la réflexion phi­ losophique avec une révélation d’ordre extra-rationnel, et de souligner l'harmonie de ces deux sources de savoir et de divinisation. Avec Jamblique, le néoplatonisme perd en effet sa ligne purement philosophique pour s'ouvrir à des éléments que Plotin avait soigneusement exclus : mystagogie, théurgie, oracles, révélations, interventions des démons et des dieux dans la vie des hommes, etc. 1 2. El ni Jamblique, ni Proclus, ni Damaseius ne verront là une intrusion désordonnée qui puisse compromettre les : prérogatives et les fonctions de l'intelligence. A la lumière E Scythopoms. Il faut noter que Donys n'a formulé nulle part de manière explicite la répartition des intelligences selon Proclus en νοηταί, νοηταΐ άμα κχ: votpxt, νοερά: qui répond pourtant à sa présentation d’ensemble de l’univers angé­ lique. Le premier terme do la hiérarchie serait, ainsi plutôt νοητόν, car il apparaît surtout sous cet aspect dans ses fonctions hiérar­ chiques. n’ayant Ini-mcmc pour νοητόν que la seule Théarchie, à laquelle il est rattaché directement cl vis-à-vis de laquelle il est dans la position d'une intelligence en acte de connaissance (νοερόν) ; le dernier terme de la hiérarchie au contraire apparaît surtout comme νοερόν, n'ayant, dans la hiérarchie céleste elle-même, aucun terme qui b· suive et dont il pourrait constituer l’objet de contemplation (νοητόν) proportionné. 11 faut descendre jusqu’au premier terme do LXX INTRODUCTION Les analogies entre l’univers intelligible de Proclus et celui de Denys débordent la fonction proprement intellec­ tuelle. Elles portent aussi sur l’activité divinisatricc pro­ prement dite. Les idées de Οίωσις et d’svwç·.; sont sans: doute trop banales depuis Platon et Plotin, pour qu’on doive attendre de leur rapprochement chez nos deux au­ teurs des révélations décisives. 11 reste toutefois — Koch l’a bien montré que Dcnys et Proclus développent ces thèmes selon les mêmes orientations et avec des formides souvent identiques *. Et les trois aspects de purification, d’illumination et d’union (ou de perfection), par quoi' Dcnys caractérise l’activité hiérarchique, sont très nette­ ment affirmés par Proclus 2. Tous deux ont retenu pour leur monde intelligible les idées de transmission ou de tradition (πχράδοσι;) des secrets divins, et l’idée corréla­ tive d’initiation (μϋησ’.ς, μυσταγωγία, τελείωσις) ’. Comme le remarque encore Koch, en remplaçant, l’antithèse ignatienne σιγή-λόγ$ς, par l’antithèse σιγή-ζγγελ=ς Proclus et Dcnys ont donné pour fonction au monde intelligible de faire sortir Dieu de son silence. El les ordres célestes jus­ tifient ainsi leurs titres de messagers (άγγελος, έςαγγελτιζός) et de révélateur (izoavropczoç) ®. De telles rencontres ne sont pas superficielles, et elles : lu hiérarchie humaine pour trouver le νοερόν ou les άνΟρώπειοι νόίί dont l’ordre angélique au sens strict fie neuvième de la hiérarchie céleste) serait l’objet propre (νοητόν). 1. H. Koch, Pseudo-Dionysius..., p. 190-197 : Die Vergoltung ; p. 135-174 : Mystisch-ekslatischen Sckauen a. Einswcrdcn. 2. Ibid., p. 174-178 : Die drei Wege. 3. Ibid., tout le ch. 3 de la 2e partie : Mystagogie it. TelesiurgiO (p. 97-103) ; Die Ueberliejcrung u. die Geselze (p. 103-108} ; Die 6’e-'ï heimluiltung der Lehrc |p. 108-123) ; Myslisches Rukvn u. Sdweigtn (p. 123-1341. ■i. Ibid., p. 131 ; ci. L’Univers dionysien..., p. 135. 5. Cî. Koch, o. c., Gruchisches Wer(register, p. 266-269, *·. v. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LX XI ne sauraient être fortuites. Dcnys a certainement voulu présenter un univers intelligible aussi « construit », aussi cohérent et aussi riche que celui des derniers néoplatoni­ ciens ; un univers où puissent s’accorder et coïncider, aussi facilement que chez scs rivaux païens, une concep­ tion rigoureusement triadique du mouvement et des fonctions de l’intelligence en acte de divinisation, d’une paît, et, de l’autre, une présentation exhaustive, égale­ ment triadique et hiérarchisée, de l’ensemble des puis­ sances angéliques mentionnées par ΓEcriture et propo­ sées par la tradition de l’Église. La dépendance de Denys vis-àvis de ses sources patriotiques et néoplatoniciennes doit apparaître encore avec le sujet particulier de la connaissance angélique. De nature strictement intelligible et intelligente (νοητός xat νοεοός), les anges sont immatériels el incorporels (άΰλο'., άσώμχτοι) *. Ce point de doctrine, extrêmement net chez Denys, peut se réclamer aussi bien de la conception néoplatonicienne des essences intelligibles que d’importants témoins de la tradition de l’Église *. II est F. La connaissance angélique : ses modalités. 1. D.X 693 B-C, 856 C ; CH 121 C (άύλους ’.ε^αχίας), 144 B, 180 A, 205 D, 208 B, 337 A ; EH 376 A-B, où l'immatérialité et la spiritua­ lité ( = l'intelligibilité) sont présentées comme caractéristiques de la hiérarchie céleste par opposition à la hiérarchie humaine. 2. Petau fait l’historique de la question de la spiritualité des anges if)e Angelis, I, n et ni, cd. cit., p. 5-20;. Bien des Pères et des plus grands ont affirmé que les anges ont un corps (Justin, Clé­ ment d'Alex., Origcnv, Thëognoste, Hilaire, Ambroise, Augustin, etc.) (ibid., p. 5-12). Basile parle d’une création intelligible pour les anges (-ζοητήν χτίοιν), mais il semble aussi leur attribuer parfois des corps matériels, quoique très subtils {ibid., p. 6). Affirment leur spiritualité pure : Grégoire le Th., Titus de Bosr.t, Grëg. de \vsse, I.XX1I INTRODUCTION de la plus haute importance quand on vent tenter d'ex­ pliquer le mode de connaissance propre à la hiérarchie céleste. Comme la nature dont elle est l’acte, la connaissance des anges doit être en effet immatérielle, incorporelle, purement intelligible ou spirituelle : « [Les vertus angé­ liques] n’élaborent pas leur connaissance divine dans des éléments [m. à m. : dans des parties : έν μεριστοίς] ni à partir d’éléments, sensations (αισθήσεων) ou raisons dis­ cursives (λσγων δ;εξοΒ·.χών). Elles n'usent pas davantage de subsomption sous des concepts universels. Pures de toute matérialité (ύλιζσΰ) et de toute multiplicité (χληΟσΰς), c’est de façon intellectuelle (νσερώς), immatérielle (άϋλώς), unitive (ένοεισώς) qu'elles saisissent les intelli­ gibles divins. Elles ont une vertu et un acte intellectuels qui resplendissent d’une pureté sans mélange et sans tache, et qui saisissent d'un seul regard (συνβζτική) les intellec­ tions divines, de façon indivise et immatérielle (άμερεία και àaXta) *. » Ce texte dégage admirablement la connaissance angé­ lique de tout ce qui pourrait la faire déchoir de son intel­ ligibilité et de sa simplicité (τα; άζλάς... νσήσεις) 2. Elle n’est soumise h aucune espèce de matérialité. Elle échappe à la division, à la fragmentation et à la succession inhé­ rentes à nos modes humains de connaître, qu’il s’agisse de connaissance sensible (αισθήσεων), on même de raisonne­ ments discursifs (λόγων οιεςοοιζών) et de science par conEusèbo, Épiphanc, Theodorei, Chrysostome, etc. (ibid., p. 12-14) J Sur la question de la présence des anges dans le lieu, cf. ibid., I, xn et xiii, p. 70 suiv. 1. DN 868 B ; cf. CH 180 A, 205 D, 208 B. Sur les passages ana­ logues de Proclus, cf. L'Univers diunysien..., p. 159, n. I. 2. DN 868 B. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXIIÎ cepts universels (ΰ-j τίνος κοινού... συμζβριεχόμεναι) En aucune manière, la connaissance angélique ne saurait, comme la nôtre, sc disperser ou s’exercer au-dehors (έξωθεν). Elle est purement intérieure, venue du dedans (par l’illu­ mination divine) et exercée au-dedans (ένδοθεν), selon une intelligibilité pure (νοητώς) 1 2 qui participe de l’indivision de l’Un (ένοειδώς) 3. Cette « conformité à l’Un » est à ce point parfaite, que la connaissance angélique réalise ou, plus exactement, est. cette unité profonde et première de l’intelligence qui connaît, de l’objet connu et de l’acte intellectuel par lequel il est connu : « Par la paix divine, les intelligences divines [entendons : les anges], unies à leurs propres connaissances [c’est-à-dire : à leur acte de connaissance, à leur jonction de connaissance , sont unies aussi à leurs objets de connaissance (ταϊς νοήσεσιν εαυτών ένουνται και τοΐς νοουμίνοις) 4. » Par ces caractères la connaissance angélique se rap­ proche singulièrement de la connaissance divine ellemême 5. Et cependant deux traits l’en distinguent, qui la situent fort au-dessous : la connaissance angélique en effet s’exerce et se constitue selon une certaine durée, et elle est soumise à une certaine purification. (κάθαρσις). Il n’est certes pas question, après avoir dégagé les anges de tout soupçon de matérialité, de les situer dans le tempsespace propre aux humains (χρόνος), où ils auraient à 1. DN 868 B. 2. EH 376 B. 3. DN 868 B. 4. DN 949 C. 5. Telle que la définit, par exemple, DN 869 B : « Se connaissant elle-même, la divine Sagesse connaîtra tous les êtres, mais de ma­ nière immatérielle (ί0λω$) les êtres matériels, de manière indivise (άμίρίβτω;) les êtres divisés, et dans l’unité (ένιαίως) les cires mul­ tiples U. LXXIV INTRODUCTION prendre contact, avec le monde de la naissance et de la mort, du changement et de la corruption *. Il n’est pas question, non plus, de leur conférer Y éternité <1 initie, au sens propre et fort de ce terme (αιών ou, mieux, ζΐσιστης, qui ne figure pas dans le CD), car « le propre de Ι’α’.ών, c’est d’appartenir au principe, d'etre immuable et de mesurer l’universalité de l’être (το άρ-χαίον και αναλλοίωτο» καί το καθόλου το είναι μετοειν) 12 ». Et pourtant les anges, comme Dieu, sont dits αιώνιοι3. L'Ecriture est elle-même responsable de cette imprécision ou de celte extension de langage, puisqu’elle « ne réserve pas toujours le terme αιώνιος à ce qui échappe ù tout engendrement (απολύτως άγένητα), à ce qui existe de façon vraiment éternelle (όντως αίδια) ni même aux êtres incorruptibles (άφθαρτα)) immortels (αθάνατα), immuables (αναλλοίωτα) et qui sub­ sistent dans l'identité (όντα ωσαύτως) 6 ». Au sens large,I αιώνιος s’emploie en effet pour les êtres qui sont les plus rapprochés de leur principe divin (τά άρχαιώτατα), et on comprend ainsi qu’il puisse s'appliquer aux anges et même « aux fils de la Résurrection » devenus les « égaux des anges (ΐσάγγελσι) 45». Mais, à rigueur de terme, il n’y 1. Sur les caractères do co temps-spalialisé, cf. DN 697 R, 728 B, 892 D, 937 D. 2. DN 937 C. 3. Cf., par ex., DN 596 B, pour Dieu ; DN 821 D et EH 080 Ç, pour les anges. 6. Noter ici l'emploi tic l'adjectif vraiment propre pour désigner l'éternité divine (άϊδώτη:). 5. DN 937 C. On a reconnu dans ce passage les termes techniques par lesquels Platon caractérise l'aiuC par opposition an corps (dans le Phédon surtout). Ce vocabulaire sera repris par toute la tradition platonicienne et applique tantôt à l'âme (ύυ/rj), tantôt à la partie la plus noble de l'âme (voii;), tantôt aux intelligences célestes sépa­ rées que représentent les personnages mythologiques ou, comme ici, les anges (ovsâvio·., θείοι νιίίς). 6. Luc XX, 36, cité par DN 592 C. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXV a d’atôvic; que Dieu, et il conviendrait plutôt de parler pour les anges d’une durée, intermédiaire entre l’éternité divine et notre temps spatialisé : une éternité temporelle (ίγχρονος α:ών) ou un temps éternel (αιώνιος χρόνος) *. Ainsi s’explique qu'il puisse y avoir, pour les anges, une purification véritable (κάΟαρσις), c’est-à-dire une acti­ vité vraiment progressive, impliquant, de soi, une cer­ taine continuité et un certain devenir. Avec des essences immatérielles et incorporelles toutefois, la purification ne saurait porter sur rien de sensible, ni sur des fautes préalables où la matière et des corps auraient clé enga­ gés * On ne peut pas la concevoir non plus comme la réduction d’une multiplicité ou d'une dispersion d'ordre intelligible, qui correspondrait aux modalités de pro­ gression de nos connaissances humaines vers l'imité et Γuniversalité. I nc telle explication tomberait en dessous du vrai problème, puisque le propre de la nature angé­ lique est précisément d’échapper au type de multiplicité et de dispersion inhérent aux intelligences incarnées. En réalité la purification angélique n’est explicable que comme un progrès au sein même d’une unité intelligible déjà possédée (νοητώς, ένοειδώς), au-delà de toute disper­ sion et de toute multiplicité. Un tel progrès ne peut être qu’une participation plus intense à l’illumination indivise de l’Un : « Il est permis de dire saintement que, dans la hiérarchie céleste, une certaine ζάΟοφσις est cons­ tituée par l'illumination divine qui révèle aux intelli­ gences inférieures des mystères qu’elles ignoraient jusquelà (των τέως αγνοουμένων ελλαμψις) : cette illumination les 1. DN 937 D. L’Univers dionysien (p. 163, n. 7) signale quelques passages de Prochis qui ont pu inspirer Denys sur ce point. 2. Eli 537 A-B ; cl’. CH 208 A-B, pour la première triade angé­ lique. LXXVI INTRODUCTION conduit, à une science plus parfaite (τελειστέραν... επιστήμην) des connaissances théarchiques ; et elle les purilie pour ainsi dire de leur ignorance des vérités jusque-là incon­ nues pour elles (τής άγνοιας ών ουπω την επιστήμην είχον, οιον άποκαΟαίρσυσα), par la médiation des premières essences plus divines qu’elles, les conduisant ainsi aux splendeurs plus hautes et plus claires des divins spectacles *. » Progrès dans l’illumination, tension vers Dieu dans une véritable unité intelligible et selon une durée qui échappé à la distension de notre temps-espace mais ne s’identifie pas à l’éternité divine (άΐόιότηςοιι αιών au sens étroit) : telles sont les conditions et les modalités de la connaissance angélique, dont nous devons maintenant préciser l’objet, et dire dans quelle mesure et comment il peut être trans­ mis aux intelligences humaines. Dans l'illumination théarchique, c’est avant tout sur Dieu et par Dieu que les intelligences célestes sont instruites 2. Cette science qui leur vient d’en haut selon un mode très unifié (ένο-ιοώς) est une révé­ lation de l’L’n conçu comme Lu­ mière intelligible (φως νοητόν),selon l’expression platonicienne et johannique, ou, selon le mot de Jacques I. 17, comme Père des lumières ’. Par ellemême, la lumière théarchique est unifiante , * et elle ne se G. La connaissance angélique : son contenu, scs limites, sa transmission à la hiérarchie humaine. 1. EH 537 A-B. 2. C'est le sens de tous les passages sur l'illuminatiou : cf., par ex. et entre bien d'autres, CH 180 A-B, 196 B-D, 209 C-D, 300 C304 B. 3. CH, ch. Ier, début. 4. Elle s'oppose à l'ignorance «pii divise : ώσζιρ ή άγνο:α οιαςαιτιχή ... ούτως ή του νοητού φωτός τταρουσία συναγωγός χαι ένωτιχή [Γ)Ν 701 B). 1 LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXVII sépare pas d’elle-même en répartissant ses propres bien­ faits. A tous les ordres hiérarchiques, selon leur capacité spirituelle, elle distribue généreusement et de manière indissociable la sainteté et le savoir x. En même temps qu’elle les divinise et dans cette mesure même, elle les instruit plus profondément des mystères divins, qu’il s’agisse des mystères propres à Dieu lui-même ou de ceux qui intéressent plus directement l'économie des hiérar­ chies créées. C’est dire que l’économie de notre propre salut est d’abord et excellemment connue par les anges, qui ont précisément pour mission de nous la révéler de la part de Dieu 1 23 . Mais la science angélique a ses limites : elle n’atteint jamais le secret le plus intime de Dieu. Même la première hiérarchie, qui a pourtant été admise à la participation la plus haute de la science théarchique reste dans une adoration respectueuse devant le mystère de la Transcen­ dance divine qui lui échappe 4. Quels que soient les degrés atteints par la Οίωρία, et la richesse de la γνώσις angé­ liques, Dieu restera toujours, même pour les anges, l’àc1. Les passages sur l'illumination (ci-dessus, p. i.xxvi, n. 2) dis­ tinguent les trois aspects de purification, d'illumination (au sens étroit) et d'union (ou perfection), niais ne les séparent pas. Sur cette corrélation nécessaire entre science et sainteté jusque dans notre hiérarchie humaine, cf. L'Univers dionysien., p. 234-243; cf. p. 8889 cl 94-100. 2. Nous allons reprendre cette idée. Mais précisons tout de suite que Denys ne s’étend pas sur le détail des objets de la connais­ sance angélique (pensées intimes, signes, futuriblcs, réalités de la grâce en nous, etc.) : sur tous ces points, étrangers à Denys, on pourra consulter encore Petau, De Angelis, I, vi-x (éd. cil., p. 3563.) 3. Cf. ci-dessus, p. xlix-t.iti; CH, ch. VII, 212 A, par ex. 4. Cf. EH 480 Π-481 B, sur l’attitude des séraphins présents à la cérémonie de la consécration de l’huile sainte. I.XXVHI INTRODUCTION ρατος, Γάτ?όσ·.τσς; Γάναφή;» ΓάΟέατος, Γάπερίληχτος, Γάζεριβριστος, Γάγνωστος *. En revanche, Denys fait on ne peut plus large la part des connaissances angéliques relatives à l’économie de notre hiérarchie humaine. C’est en effet la loi de la hiérar­ chie que toute science passe d’abord par les premiers ordres, et qu’elle soit mieux assimilée par ces ordres que par ceux qui les suivent et auxquels ils ont pour fonction de la transmettre 2. L’ordre des anges, Je neuvième et dernier de la hiérarchie céleste, a précisément pour tâche d’instruire et de sanctifier le premier ordre de notre hié­ rarchie humaine, et Denys n’a pas de peine à trouver des illustrations de cette loi aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament *. Toutefois, pour sauver ce principe, il se voit contraint de consacrer un long chapitre à démontrer qu’il s’agit encore d’un ange (neuvième rang de la hiérarchie céleste) dans le passage d’/saïe VI, 6, où le séraphin purifie avec Je feu les lèvres du prophète : il est en effet hiérarchique­ ment impossible que le premier ordre des anges entre en communication directe avec un être humain *. Pour des 1. Sur ces termes, cf. ci-dessus, p. xxxvn-xxxvm. Le thème de l’incompréhensibilité de Dieu a été. on le sait, longuement développé par Jean Ckrysostome dans les homélies qui portent, ce titre : le fait que Dieu est incompréhensible même aux puissances célestes les plus élevées, est maintes fois rappelé, par ex. dans les passages suivants : PG 48, 707 A-C.72O Λ-Β, 721 D-722 C. 727 B |-éd. et trad. Cavai î.f.ba, Daniîh.ou, Fcacblièiif, p. 100-103.166-168, 206). 2. De cc point de vue. la question do savoir si les anges peuvent apprendre quelque, chose des hiérarchies humaines est dépourvue de sens dans une pensée de type dionysien. Sur cette question qui a préoccupé plusieurs Pères, voir encore Petal-, De Angelis I, vin {cd. cil., p. 44-53). 3. CII 180C-181 D rappelle les principales interventions angé­ liques dans l'histoire religieuse de l'humanité. 4. CH, ch. XIII, commenté dans L'Univers dionysien, p. 151-152. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXIX raisons analogues sans doute, bien que non formulées, Denys ne parle pas des anges gardiens. Au lieu de pré­ poser un ange déterminé à chacun des membres de la hiérarchie humaine, il professe la doctrine des anges des nations, selon laquelle les anges sont préposés aux chefs de peuples (roi, législateur, grand-prêtre, prophète) ou aux chefs d’églises (évêques) ’. Par là, semble-t-il, il sau­ vegarde mieux la cohérence interne de son propre système, puisque un ange ne saurait en effet communiquer avec un rang de notre hiérarchie humaine qui ne serait pas le tout premier. Toujours pour répondre aux exigences de cette ordon­ nance systématique, le Christ lui-même, dans son huma­ nité (qui fait de lui le chef de notre hiérarchie humaine), a été soumis à la médiation des anges Plusieurs épi­ sodes évangéliques montrent en effet que les anges ont joué un rôle véritable auprès du Christ : lors de. la fuite en Égypte ou du réconfort de l’agonie, par exemple ·. Et c’est ce qui fait dire à Denys : « .Je constate que Jésus lui-même, cause suressentielle des essences supra-célestes [...] se soumet docilement, (« jxsiôôç ύποτάττεται) aux dispo­ sitions de Dieu son Père, que lui transmettent les anges (ταί; το> ΓΙατρος και θεοϋ ο·. αγγέλων διατυπώσει) *.» Ainsi 1. CH 260 Β-261 D. La doctrine des ange» des nations n’est pas Spécialement dionysienne. Origène l'avait déjà formulée en lui don­ nant une place cl une importance bien plus grandes que Denys : voir J. Daniklov, Origène, Paris, 1948, p. 222-235, cl Les Anges et leur Mission, éd. de Clicvctogne, 1951, surtout p. 11-36. Jamblique présente, dans un contexte polythéiste, une théorie analogue (cf. De Mysteriis, V, 25). 2. Cf. L'Univers dionysien, p. 319-323. 3. Ces divers épisodes sont rappelés par CH 181 C-D. 4. Cil 181 C; cf. 181 D. Ajoutons que Denys présente aussi le Christ comme principe et perfection de toute hiérarchie (την πασών ίίραρ/:ών ά.'χήν ζί και τ«λ£:<»σ:ν, ΕΗ 373 B). Dans ce sens qui cor- LX XX INTRODUCTION la médiation angélique s’exercera dans sa plénitude : rien de ce qui intéresse les humains ni aucun de ceux qui, à quelque titre, président aux destinées des humains, ne pourront être soustraits à cette providence secondaire, dépendante de Dieu certes, mais pour nous nécessaire, que constitue l’univers des intelligences célestes ». Nous avons réservé jusqu’ici , ,* ■ methode qu il deux questions de ,, eût ete logique d envisager au , , début de Ia Préscnte élude : à quelles sources sûres, selon De­ nys, peut s’alimenter notre connaissance des anges, et selon quelles règles convient-il de trailer les données que ces sources nous proposent ? En abordant ces importants questions seulement après avoir exposé l’ensemble de la doctrine, nous nous donnerons peut-être l'avantage de pouvoir référer plus directement, les principes à leurs appli­ cations, et, par là même, de constater plus facilement en! II. Notre connaissance des anges : révélation ... et réflexion ; symbolisme et analogic. respond à scs prérogatives de Verbe de Dieu, il est κ une intelligence très théarchique (βίαρχικώτατος νοΰ«) :· {372 A). Aux passages de Donys subordonnant lo Christ (dans son humanité} à l’ordre des anges, on peut opposer ce texte de Chrysostome qui présente au contraire les anges comme ministres du Christ dans l’œuvre de notre salut : « Tel est le ministère (λειτουργία) des anges : servir (διαχονεΐφ) Dieu pour notre salut. Ainsi l’activité des anges, c’est bien de tout faire pour le salut des frères ; ou plutôt, c’est là l’œuvre du Christ lui-même, car lui nous sauve en tant que Maître (ώς δι?π<ίτη$), et eux en tant qu’esclaves (ώς δούλοι) u (Hom. sur ΓΕρ. aux Hébr. 3, 2, PG 63, 30). 11 est vrai quo Chrysostome ne se résigne pas à parler de l’humanité du Christ, abstraction faite de sa divinité. 1. C’est en effet l’adverbe προνοητιχώς ou l’adjectif correspon­ dant qui définissent parfois la médiation descendante (Cil 260 C,· 301 A, 308 A, 328 C, 332 B, 333 D, 337 B ; cf. DN 708 A, à propos de Γΐρως— αγάπη). Sur lésons tout relatif de πρόνοια, quand il s’agit des anges, cf. L'Univen dionyxien, p. 140-150. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXXI quel sens et dans quelle mesure notre auteur a pu assurer la cohérence interne de son système. Concernant les sources et les moyens dont nous dispo­ sons pour connaître les anges, les textes de la Hiérarchie Céleste présentent une ambiguïté que nous devons essayer de lever. D’une part et conformément à sa doctrine géné­ rale, Denys affirmo qu'il n’avance rien que les Écritures n’aient enseigné avant lui. A l’en croire, c’est d’en haut et d’en haut seulement que provient toute science humaine valable, très spécialement quand il s’agit, des intelligences célestes. Et les Ecritures constituent pour nous l’authen­ tique véhicule de cette « tradition illuminatricc » (παράδοσίς, ίΛλαμψ'.ς) qui nous vient du « Père des lumières » K Une doctrine stricte de l'illumination devant ainsi com­ mander l’ensemble et le détail de nos connaissances hié­ rarchiques, il semblerait en toute logique qu’il ne puisse plus y avoir de problème de méthode. Mais, d’autre part, plusieurs passages de ce même traité se réclament de l’enseignement d’initiateurs ou de maîtres 1 2 qui ne sont pas des auteurs sacrés au sens étroit 1. Cf. le début de CIL par ex. : après avoir rappelé le mot do Jacques I, 17, Denys poursuit ainsi : « C’est pourquoi ayant invo­ qué Jésus. la Lumière du Porc, celle qui est, la véritable, qui éclaire tout homme venant dams le monde (Jean l, 9), par quoi nous avons eu accès au Père qui est la Lumière primordiale, élevons nos regards, autant que nous le pouvons, vers les illuminations des Dits très saints que nous ont transmises nos pères et, dans la mesure dé nos forces, initions nous aux hiérarchies des esprits célestes, que nous Ont symboliquement révélées ces Dits pour notre élévation.* Sur cetto attitude, cf. encore DN, ch. lor, début; ch. 3 (680 B-D, sur la prière; ; et encore CH 145 B et 209 A-B, par ex. 2. Par ex. : CH 200 D {!/ Οιίυς ί4αώ/ — Hiero thee) ; 205 B ; 300 B et 308 Λ, où diverses explications sont attribuées de manière vague à des maîtres ιτινίς..., ïtcço;..., ixtivoç) ; cf. encore DN 0S1 A et 713 Λ, par ex., où Hiérothéc est présenté comme cl upotfAerâtf. Hiérarchie céleste. vi LXXXll INTRODUCTION de ce terme (θεολόγοι) l. Bien plus, dans une définition de la plus haute importance puisqu'elle concerne la no­ tion même de hiérarchie, Denys fait état d’une opinion personnelle : p.jv Ιεραρχία,ζατ' ε A côté de ren­ seignement illuminaient· de la Bible, venu d’en haut et hiérarchiquement transmis, il y aurait donc place pour une exégèse et une réflexion proprement humaines, d’ailleurs raccordées à cet enseignement de source divine. Ainsi, par exemple, les neuf dénominations angéliqués viendraient de (’Ancien Testament ou de saint Paul, comme l’avait déjà souligné la théologie prédionvsienne, tandis qu’au contraire la notion de hiérarchie, sa répar­ tition en triades, et les lois qui régissent sa fonction média­ trice, correspondraient ù des opinions propres à Dcnys ou à son maître Hiérothéc. Et tel apparaît bien en effet le sens du passage suivant de Hiérarchie Céleste : « La Théologie (c.-à-d. : Γ enseignement des Ecritures, θεολογία)3 désigne la totalité des essences célestes par neuf noms révélateurs : notre initiateur divin (θείος ήμών ίεροτελεστής = Hiérothée) les divise en trois dispositions ternaires ζζ-.Ίς άφορίζει τριαο-.κάς όιαζοσμήσεις) » *. Cette présentation des choses rejoindrait notre propre interprétation de la pensée dionysienne et des influences qui s’y manifestent de manière si évidente. Mais est-ce bien là le dernier mol de notre 1. Les θεολόγο:, porte-parole de Dieu, désignent eu effet toujours et exclusivement les auteurs inspirés. Hiérothée lui-même, qui est pourtant un «hiérarque» et un ? initiateur» (ίεράρχης, μύστης, ΰοομύστης, ίεροτολεβτής) de tout premier plan, vient après les porteparole de Dieu (μετά τούς θεολόγους, DN 681 D). Sur ce point, voir notre A’oic sur la notion de κ Theologia » selon le Ps.-D., dans .Mé­ langes M. Vider (= RAM 25, 1949), p. 200-201. 2. CH 164 D. 3. Pour le sens très précis cl très ferme de ce mot, nous renvoyons encore à notre Note sur la notion de « Thêologia »..., p. 200-205. 4. CH 200 D. LA hiérarchie céleste lxxxiii auteur ? Accepterait-i] en particulier que sa pensée per­ sonnelle (ou celle de son maître) fût rattachée à des influences extra-bibliques ? En réalité, la position avouée de Dcnys est plus com­ plexe. Sans doute parle-t-il en son nom ou comme dis­ ciple de Hiérothée. Mais il le fait toujours dans une perspective hiérarchique, c’est-à-dire, d’après lui, en se faisant l’écho d’une révélation venue graduellement d’en haut par illumination, même si cette révélation n’est pas explicitement consignée dans les Livres Saints. Il est à ce point convaincu de l’origine divine d’une telle science qu’il n’hésite pas à qualifier les écrits de son maître Hié­ rothée de « seconde Écriture (όβύτβρα λόγια) » *. Cette raison l’empêchera de refaire les traités de son maître, spécialement les Eléments (le Théologie (Οεολογικαί στοιχειώσεις) qui constituent, après les écrits de saint Paul, ren­ seignement de base par lequel nous devons être formés Si Denys se décide à écrire, ce sera pour traiter des sujets divins négligés par Hiérothée, ou pour adapter à des débu­ tants ce que ce maître prestigieux a savamment exposé pour les parfaits : mais dans l’un et l’autre cas, la subs­ tance de toute doctrine restera 1’enseigncment même des Ecritures 3. 1. DN 681 B. On sait que Denys se réfère souvent à ses écrits dont il cite de larges extraits : par ex. Les Hymnes sur /’Amour (DN 713 Λ-D), et un passage sur le Verbe incarné (DN 648 C-649 A). 2. DN 681 A : x«: r.uïj τούς juri Παΰλον τόν Octov îx των txctvov (= Hiérothée) λογιών στοιχί'.ωΟίντα?. La plupart des mss portent λογιών (nu lieu de λόγων retenu par Micnk}. i.a force décisive des mss s'accroît encore du fait que noua lisons quelques lignes plus bas δίύΤίοα λόγια (681 B). 3. DN 681 B-C. Denys illustre naturellement son propos par l'op­ position pauliuienne entre la nourriture solide (des parfaits) et la nourriture liquide nu le lait (mieux appropries aux jeunes orga­ nismes). LX XXIV INTRODUCTION De fait, la prétention de Denys est. bien de raccorder tout son système soit à ΓEcriture, soit h la tradition vivante, venue de Dieu par la hiérarchie, en quoi s’in­ sère Γ Écriture, et qui, loin de trahir ou de travestir cette même Écriture, ne peut que l’expliquer ou la compléter ou l’appliquer, dans sa propre ligne *. Par là il entend justifier son enseignement, jusques et y inclus sa présen­ tation triadique de la structure et des fonctions hiérar­ chiques : l’illumination théarchique n’embrasse pas en effet la seule Écriture, mais bien toute cette institution vivante qui la conserve, la défend, l’interprète et l’ap­ plique. Dès lors, si l’opinion d’un maître (καΟηγεμων, δι­ δάσκαλος, ίερ® μύστης, ίεροτελεστής) s exprime valablement, elle ne peut le faire que selon une « conformité » qui la réfère à l’illumination théarchique transmise par la hié­ rarchie. Et c’est uniquement en raison de cet indispensable présupposé que Denys prétend accueillir et faire siennes les doctrines de l liérolhéc. Aussi ne devons-nous pas être surpris qu’après avoir présenté les triades angéliques ou la définition de la hié­ rarchie comme un enseignement personnel ou reçu de son maître, Denys présente ce même enseignement, et dans des passages très voisins, comme fondé sur l’Écriture, sur la révélation et l’ordre venus de la Théarchio elle-même : «La parole de Dieu n’enseigne-t-ellc pas clairement aussi (διδάσκει δε καί τοδτσ σαφώς ή Οεσλσγία) que ces prescriptions elles-mêmes [il s’agit de la Loi de Moïse] descendirent jus­ qu’à nous par l’entremise des anges, en vertu de cette règle instituée par l’ordre de la Loi divine (θεσνομικήβ τάξεως... ΰεσμσΟετούσης) et qui exige que par l’entremise 1. Sur cette double notion d‘Écriture et de tradition vivante, et sur leurs rapports, voir L'Univers dionysien, p. 209-234. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXXV d’êtres de premier rang, les êtres de second rang soient élevés vers le divin ? Et non seulement, en effet, pour les esprits supérieurs et leurs subordonnés, mais aussi pour les esprits de rang égal (όμοταγεσιν), cette règle définie par le Principe suressentiel ordonnateur de toutes choses exige que chaque hiérarchie comporte des ordres et des pouvoirs premiers, médians et derniers, les plus divins étant initiateurs et manuducteurs des inférieurs pour leur permettre l’approche, l’illumination et la communion divines 1 ». Nous lisons un peu plus loin : «Ce qu’assurément les porte-parole de Dieu montrent de façon claire, c’est d’une part, que, parmi les dispositions que cons­ tituent les essences célestes, celles qui ont un rang infé­ rieur apprennent en bon ordre de celles qui ont un plus haut rang les sciences concernant les opérations divines, d’autre part, que les plus élevées de toutes reçoivent de la Théarchie même, autant qu’il leur est permis, les illuminations initiatrices8.» Et encore : «C’est une loi universelle divinement instituée par le Principe divin de tout ordre (τούτο γάρ έστι καθόλου τη Oeta ταξιαρχία Οβοπρίζώς νενομχθετημενον) que les essences de second rang participent par l’entremise de celles du premier rang aux illumina­ tions théarchiques. Tu pourras constater que c’est bien là ce qu’ont affirmé très souvent les porte-parole de Dieu (θεολόγοι;) » Ces textes ne peuvent pas laisser de doute : aux yeux de Denys, la doctrine des hiérarchies dans son ensemble (médiation, structure triadique et fonctions ternaires) vient certainement de la Théarchie, se fonde d’abord sur la «tradition» (παράοεσις), écrite ou non écrite,123* 1. CH 2. CH 3. Cil sages de 180 D-181 A. 209 A. 240 D ; cf. 241 A-C qui appuie cette doctrine sur des pas­ Zacharie, d'Itzéchicl et de Daniel. LX XX VI INTRODUCTION et. se retrouve ensuite par le raisonnement humain. Car dans cet univers d’illumination, dans cette clarté descendue d’en haut, l’esprit humain peut et doit s’exer­ cer. La recherche théologique est. pour chacun, la condi­ tion d'une découverte et d’une appropriation plus totales de l'illumination elle-même. Les « énigmes » et les contra­ dictions apparentes de la Bible la rendent même indispen­ sable *. Mais, pour être ellicaccs, ses démarches devront s’appuyer sur la prière *, et se référer sans cesse, comme au seul contrôle pleinement sûr, au donné de la tradition écrite ou orale 3. Elles peuvent d’ailleurs manquer par­ tiellement ou totalement leur objet, et Denys ▼ le recon­ naît modestement après avoir rapporté deux exégèses d'Isaïe VI, 6, qui tendent à démontrer que le séraphin purificateur n'était en réalité qu’un ange : « Voilà », ditil, «ce que m’enseigna mon maître (— Iliérothée), je te le transmets à mon tour. Λ ta science intelligente et capable de discernement, je laisse le soin de résoudre la difficulté selon l'une des solutions proposées en la préférant à l’autre et en la tenant pour vraisemblable, plausible et peut-être vraie, ou bien de chercher par toimême une explication qui ait plus d’affinité avec la vérité réelle, ou encore de l’apprendre d'un autre, Dieu parlant et les Anges transmettant sa Parole, et de nous révéler, à nous qui sommes les amis des Anges, une conception plus claire, si c’est possible, et qui aurait mes préfé1. CH 145 B-C, par ex. ; cf. ch. XIII. 2. I.a plupart de? traités commencent par une prière. Ccilc-ci est en effet présentée comme la condition indispensable de toute inves­ tigation théologique valable. 3. Par là s'expliquent les innombrables références de Dcnys. soit à l'Écriture, soit à scs maîtres, soit aux institutions et aux usages hiérarchiques. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXXVI1 ronces >. » Il y aura donc, en matière théologique, une part d’hypothèse et d’estimation humaine. Mais, soulignons-le, la pointe de relativité s'applique ici aux divers types d’explication qui ont essayé de. montrer comment le séraphin d'Isaïe pouvait être un ange, mais non point sur le fait même qu'il l'était : aux yeux de Denvs et en vertu de la structure et des lois générales de la hiérarchie, c’est là une vérité absolue qui relève de renseignement le plus manifeste et le plus sûr de l’illu­ mination théarchique. En un autre sens, la relativité des explications humaines doit apparaître encore dans l'exégèse des symboles qui constituent, nous l'avons dit, le langage dont use le plus volontiers ΓEcriture pour nous instruire sur les essences célestes. Denys ne présente pas une théorie du symbole distincte pour les anges. Le traitement des images et des représen­ tations sensibles sera le même qu’il s’agisse de Dieu ou des essences célestes, et les passages de la Hiérarchie Céleste qui formulent la doctrine générale du symbolisme envi­ sagent explicitement l'une et l’autre application 1 2. C’est pourquoi tout ce que nous avons dit de la dialectique des symboles et de l’anagogie qui en constitue Je moteur, doit être retenu pour notre connaissance des anges 3. Nous voudrions seulement évoquer, en terminant, les registres 1. CH 308 A-B. 2. Cf. surtout GH, ch. Il et XV. La Lettre IX applique plutôt cette doctrine à Dieu lui-même, à propos de quelques denomina­ tions ou expressions bibliques. On sait que Denys renvoie souvent à un traite, sans doute fictif, la Théologie Symbolique, dont I objet propre était précisément le symbolisme biblique : ci. (.H 3.36 A ; DN 597 B, 700 C, 913 B, 981 A ; MT 1033 A-B ; Ep. IX, 1104 B, 1113 B. 3. Cf. ci-dessus, p. xxt-xxiv. LXXXV1II INTRODUCTION du symbolisme angélique *. et souligner encore le carac­ tère essentiellement mobile et « cursif » du symbole dîonvsien. • Les représentations des anges sont aussi variées que l’univers de la création. A l’opposé de la Théologie Mys- le domaine de la division, de la multiplicité, de la diver­ sité multiforme et bigarrée 'l’ouï, être, tout élément, toute qualité sensibles pourront servir de point de départ à notre contemplation intelligible et nous révéler quelque caractère des essences célestes 8 : les anthropomorphismes proprement dits (le corps humain, ses membres, ses sens, ses formes et qualités ; l’âme, ses parties, scs élans, ses vertus et ses vices, ses divers appétits) 4 ; les zoomor­ phismes (les instincts de l’animal en général ; les membres, les organes, les humeurs, le comportement propre à tel animal déterminé, qu’il s’agisse d’animaux domestiques ou de bêtes sauvages) 4 ; les éléments ou les phénomènes de la nature (feu, lumière, soleil, vent, eau, nuages, pluie, métaux, pierres précieuses, fleuves, etc...) 4 ; les objets fabriqués (vêtements, équipements, instruments, chars, roues, etc...) 7. De chaque symbole, une exégèse anago1. Qui sont d’ailleurs souvent, les mêmes que ceux de la symbo­ lique divine, mais réclament une interprétation différente, comme nous allons le montrer. 2. CH 328 A ; cf. MT 1033 B, où les traités des Esquisses Théolo­ giques et des TVoms Divins sont eux-mêmes présentés comme plus concis (βοαχυλογωτίοαν) que la Théologie Symbolique. 3. CH 164 C. 4. CH 141 C-144 C et 329 C-332 D, par ex. 5. Cil 141 €-144 C et 336 D-337 C, par ex. 6. CH 328 D-329 C ; 333 C-336 C ; 337 C, par ex. 7. CH 333 A-C ; 337 C-340 A, par ex. On trouvera signalés, dans l’édition qui suit, les passages bibliques auxquels se réfèrent les divers symboles que nous venons d’énumérer. II. Koch (Pseudo- LA HIÉRARCHIE CÉLESTE LXXXIX gique appropriée dégagera l’enseignement intelligible et les vertus d’unité qu’il doit nous livrer *. Fidèle à scs divisions ternaires, Denys semble, au moins dans un passage, répartir l’ensemble des symboles en trois groupes, classés selon leur noblesse intrinsèque et leur valeur d’évocation ou de représentation : en premier lieu, les symboles nobles (τιμίων), comme le soleil, les astres, la lumière : en deuxième lieu, les symboles moyens (μέβων)] comme le feu et l’eau ; enfin, les symboles infé­ rieurs (εσχάτων), comme l’huile parfumée ou la pierre Mais cette classification « objective » est secondaire aux yeux de Denys : elle s’applique rarement selon l’ordre de ses termes ; l’évocation d’une même réalité spirituelle associe des symboles de niveaux différents ; de plus, la doctrine du symbolisme dissemblable accorde systéma­ tiquement une valeur « plus anagogique » aux symboles inférieurs, laids, voire difformes et monstrueux 3. Ainsi Dieu lui-même sera représenté à la fois comme soleil de justice, comme pierre angulaire ou comme ver de terre. Les séraphins, premiers par le rang, sont évoqués par l'image du feu qui est un symbole de deuxième ordre. Et l’huile parfumée, symbole inférieur, entre dans la litur­ gie de l’Église pour représenter et accomplir les effets d’un sacrement de perfection 4. Il n’est pas rare d’ailleurs que Dyonisitis..., IIe partie, ch. 5 : Symbolik u. Allégorie, p. 198-276} a indiqué l’origine historique de plusieurs d’entre eux, bien qu’il se soit plutôt attaché à l’étude comparée de la symbolique biblique concernant la divinité, chez les prédécesseurs non chrétiens de De­ nys et chez Denys lui-même. 1. Les applications et les exégèses de la symbolique angélique constituent l’objet propre de CH, ch. XV. 2. CH 144 C-D. 3. Cf. ci-dessus, p. xxii-xxin. 4. EH, ch. IV; ci. L'Univers dionysien..., p. 271-278. xc INTRODUCTION des symboles très divers et parfois contradictoires soient associés pour signifier la même réalité spirituelle qui réunit harmonieusement en elle, de façon éminente, des couples de qualités incompatibles en nous : blanc et noir, bleu cl rouge *, eau et feu 3, par exemple. Λ vrai dire même, tous les symboles désignent toute 1a hiérarchie céleste ’. Il faut donc renoncer à fonder une théorie ou une hiérarchie des symboles sur la nature objective des réalités matérielles ou des qualités sensibles auxquelles ils sont empruntés. En fait, la valeur et le niveau de tout symbole sont essentiellement liés à la valeur et au niveau de l’intelligcncc qui l’utilise. Quel qu’il soit, il est. toujours, par des­ tination, révélateur de Dieu et des réalités divines. Mais son efficacité intelligible et anagogique reste conditionnée par l’attitude et l’acte d’une intelligence : faible pour les ordres purifiés, moyenne pour les illuminés, supérieure pour les parfaits, variable en outre dans une même intel­ ligence selon le moment et la qualité de sa recherche et de sa conversion, l’efficacité du symbole apparaît ainsi comme essentiellement mobile et « cursive ». La même lumière, le même enseignement symbolique, de soi toujours offerts et toujours parfaits, seront diversement reçus et diverse­ ment féconds selon la capacité de divin (αναλογία, συμμε­ τρία) propre h chaque ordre (τάξις), et, dans cet ordre même, selon la réceptivité propre à chaque, intelligence, et que mesure, en chacune, la qualité de sa purification et de sa conversion. Le symbole vaut exactement ce que vaut l’anagogic : c’est en surmontant la multiplicité, l’éparpiUcmcnt et la variété des signes, pour se restituer 1. CH 337 A-B. 2. CH 337 C. 3. C’est renseignement le plus clair de CH, ch. XV. LA HIÉRARCHIE CÉLESTE XCI elle-même, par delà les signes, à l’intention unique et simple dont ces signes procèdent, que l’intelligence aura tout ensemble pleinement saisi le sens des symboles et parfaitement conquis l’unité qui doit la diviniser. En ce sens, si l’on vent bien tolérer un vocabulaire qui n’est pas exactement celui de Denys, nous dirons que la réflexion sur lu dissemblance des images, et la prise de conscience de Γ inadéquation radicale de tout symbole à son objet divin constituent, pour chaque intelligence, son propre salut ». Notre connaissance des anges nous ramène ainsi au problème central de la divinisation, et la dialectique des symboles se présente, ici encore, comme une démarche de théologie négative. Cette constatation ne doit pas surprendre, puisque les anges eux-mêmes, qui sont d’abord les révélateurs de l’unité et du silence de Dieu, ont aussi pour mission de nous ramener à cette unité et à ce silence qui précèdent toute multiplicité et toute expression. 1. Cf. CII, ch. II; ci-dessus, p. xxi-xxiv; xxxvi-xxxtx; L'Uni­ vers dionysien..., p. 200-203. R. Roques. BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE On trouvera des bibliographies à peu près complètes sur le Pseudo-Denys dans les ouvrages et art icles suivants : Chevalier (U.), Répertoire des sources historiques du Moyen Age, I, Paris, 1905, col. 1169-1172. Bardeniif.wer (O.), Geschichte. der allkirchlichcn Literatur, 4, Fribourg-ôh-B., 1924, p. 282-300. StÉphanOU (E.), Tableau bibliographique des éludes dionysiennes parues depuis la guerre {1918-1932), dans Échos d'Orienl, 31, 1932, p. 466-468. Altaner (B.), Palrologie, 3° éd., Fribourg-en-B., 1951, p. 453-457. Roques (R.), L'Univers dionysien, Paris, 1954, p. 7-28. Hornus (J.-M.), Les recherches récentes sur le ps.-Denys l'Ar., dans Revue, d’histoire et de philosophie religieuses, 35, 1955, p. 404448. La liste qui suit comporte des omissions importantes et s’en excuse. Elle s’est attachée surtout à rapporter des études récentes intéressant plus directement le double problème de la personnalité de Denys et de la Hiérarchie Céleste. Athenagoras {Mgr), Le véritable auteur des écrits attribués à Denys l'Ar. (en grec), Athènes, 1932. — Un problème liturgique en relation avec le grand problème des œuvres dionysiennes (en grec), Alexandrie, 1933. — Denys le Grand, évêque d'Alexandrie, l'auteur des écrits aréopagitiques (en grec), Alexandrie, 1934. Daei.f. (A. Van den), Indices pseudo-dionysiani, Louvain, 1941. Devui.essr (R.), Denys VAréopagite et Sévère d'Antioche, dans Ar­ chives d'histoire doctrinale cl littéraire du M. A., 4, 1929, p. 159167. Elorduy (E.), c· Es Ammonias Sakkas et Seudo-Areopagita ?, dans Estudios Eclesiasticos, 18, 1944, p. 501-557. BIBLIOGRAPHIC SUCCI N CT K XCIII Engberding (H.), Kann Petrus der Iberer mit Dionysius Areopagita identi fieri werden ?, dans Oriens Christianus. 38, 1954, p. 68-95. Ganoji.laC (Μ. dr), Œuvres complètes da Pseudo-Drnys l'Ar. Tra­ duction. préface et notes par.... Paris. 1943. Grvmel (V.), Autour de ta question pseudo-dionysicnne, dans Revue des Etudes Byzantines, XIII, 1955. p. 21-29. Haushehr (I.), L'influence du « Livre de Saint Hiérothée m, dans Orientalia Christiana. XXX, 1933, p. 176-211. —· Doutes au sujet du * Divin Denys dans Orientalia Christiana Periodica. II, 1936, p. 484-490. — Le. pseudo-Denys est-il Pierre ΓIbéricn ibid.. XJX, 1953, p. 247260. Honigmann (E.), Pierre ΓΙ béricn et les écrits du Pscudo-Dcnys VAr.. dans Mémoires de ΓAcadémie Royale de Belgique. Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques, t. XLVII, fasc. 3, Bruxelles» 1952. Horn (G.;, Comment Denys le ps.-Ar. interprète Γ Écriture d'après la Hiérarchie Céleste. ch. II, dans Recherches de Science Reli­ gieuse. 20, 1930, p. 45-48. Hornus (J.-M-), Pseudo-Denys l'Ar. et la mystique chrétienne, dans Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 27, 1947, p. 37-63. Hugues de Saint-Victor, Commentaire sur la Hiérarchie Céleste. dans Palrologie Latine. 175, col. 923-1154. Ivânka (E. von), But et date de composition du Μ Va; 321,7 ήμιν om Μ Va; 321,12 ζατ’αϋτας : κχτ’αυτην Μ Va , 321 13 sq. τής ... δωρουμίνης : την... δωφουμίνην Μ V a, 321,11 jso ττ; '·. όνώτης Μ τη; Va fontem correx; 328,25 μορφώσεις ; μορφας Μ Va 328,39 αυτήν : αυτούς Μ Va ; 329,4 έμίτρηστά; όντας : Μ Va; 329,5 Ιμφαίνη : ίμφαινειν Μ Va (sod ν del.·; 3^9,11 Εχοντ: : ε/οντος Μ Va ; 329,24 ού8εμ<ίς άνεχομενον ; ουδεχόμίνον Μ V a ; LES MANUSCRITS . > 7 332,14 γνωστικώς : γνωστικόν M Va (corr m rec) ; 332,36 lei : ύπο Μ Va; 332,40 κινητικόν : κινητόν Μ Va; 332,43 πτερόν : πτερωτόν \1 Va; 332,50 χαθαρευον : καθαρόν Μ Va; 333,28 πλχττόμενα : πραττόμε·/χ Μ Va; 336,30 ή ώς έρνΟρχς τό πυρώδες oui Μ Va; 337,3 τά κέρατα om Μ Va; 337,13 Λευκόν Μ Va || οντων : όντως Μ Va; 337,40 συζευχτιχην : συνζευκτιχην Μ Va ; 337,41 όμοταγών : ομοιοτήτων Μ Va. Addo 333,18 δ’αν : δ’<5 Μ secundum exemplar, <υ om. Vac conieclura. Il est donc clair que ces leçons propres à M Va se sont toutes introduites dans le texte par une confusion de lec­ ture ou une erreur intellectuelle. Mais je dois ajouter que d’autres fautes relèvent de la variété des sources ou bien sont lices à une conjecture : cf. 181,12 Ίησου : Χρηστοί M Va; 241,40 ιεραρχιών : άεαρχιώ» M Va; 301,12 post ακτίνα; add. at M Va; 305,1 ίερός : νοερόςM Va accedunt P E; 321,5 παρ’ ήμίν : καθ’ ήμας Μ Va; 333,15 μετ’ ιυχοσμιας ; μετ’ ευκολίας Μ Va. Mais ceux qui voudraient conclure d’après ces exemples que Va est une copie du codex M, sont réfutés par les pas­ sages où il apparaît que Va ne dépend pas de M, mais de lu source de ce dernier ou d’une source parallèle : cf. 124,14 άπλας cetl. : άπλάστους M fori glossa; 137,28 αυτά Μ celt, praeter W : αύτοδ Va ; 141,4 αί δε : ουδέ Μ; 141,17 φωτοιιδεις om. Μ; 141,10 διά τούτων Μ Ρν : ante δια add.και Va celt.; 144,11 αφανή M Q K B C \V Z D Y : αειφανή Va απλανή cell, ν ; 115,18 έληλύθαμεν Μ έλη/όΟημίν Va Q \VZ IP; 165,38 post προτελειος add. αύτοτέλςιος Μ K; 165,46 τούς δε τελειουμενους om. Μ ; 177,31 αζωχ : ζώα Μ K Ε falso ; 180,2 /.xi τά om. Μ ; 180,3 Οεαρχιχής : ίεραρχιχής Μ ; 180,20 ό νόμος : ομοίως Μ Ε; 180,25 η prius om. Μ; 241,17 πατρική : στρατη­ γική Μ ; 260,12 χα: αγγέλων om. Μ W (add W-JZ1; 260,29 αιτιάσασ'Ιχ: : αίτιχσθαε MCE; 260,30 βεούς om. Μ; 261, i ανήγον : άνήγαγεν Μ; 261,32 άποχληρωθίντος : άποπληρωθέντος Μ; 272,34 ήμίν om. Μ; 292,29 εναρμόνιον om. Μ; 301,24 Ιχπυρωτικής : έχπρωτιχής Μ ; 301,44 τον δωρουμένου : το ύδωρ ουν ένοδν Μ; 301,49 χατά μέρος : κατά μένος Μ ; 304,25 χαΟ’ήν : χχΦήναε Μ ; 304,27 unam lineam om. Μ; 305,20 ώς om. Μ ; 308.19 ρήμχ out. Μ; 308,21 ε-περ ο:όν τε ην χα: ίμο? μάλλον am. Μ ; 329,22 χπερ:χχλύπτο·.ς : περικαλύπτω; Μ ; 332,2 εικόνα; έναρμτλους om. Μ: 333,9 post νοητώς add. ειπειν ή νοερώς Μ ; 333,38 χαι αύδις iz των κάτω om. Μ ; 336,14 δεύτερα om. Μ. 8 iiltJOE CRITIQUE Par ailleurs, il est vraisemblable que le modèle de Va a été écrit en minuscules : cf. 181, »5 ζαί γχρ : η γάρ (η ex abbreviature vocis χα:. (iJi) fluxit); 209,39 νυν : ήν Va (U{/ male intellecto) ; 241,12 έ-ιτρεφομενον : έπιστριφήχινον Va le littera c cum confusa); 340,10 συγχαίρκν : άγχαίρειν Va (σ et υ ligantur, unde confusio cum a). Après toutes ces considérations, je tiens pour certain que Va qui nous donne les scholies de Maxime, lesquelles ne se trouvent pas dans M, a un lien de parenté étroit avec M sans cependant être sa copie. Un troisième codex se rattache à cette souche, c’est le Parisinus Coislinianus 253 (= Q), lin du ixc ou xc siècle, parchemin, 239 pages. Il contient les œuvres de Denys accompagnées des scholies de Maxime, de l’apologie de Grégoire de Nysse in Hexaemeron et, du mémo, les douze Syllogismes contre les Manichéens et le traité de anima et resurrectione. Il a été écrit d’une façon élégante, en minus­ cules droites, par un seul copiste. Les esprits sont angu­ laires et les accents circonflexes arrondis. Mais ce codex est mutilé à la (in, ce qui fait qu’on n’a pas de signature. Comme traces d’un usage scolaire, il y a des gloses latines qui ont été insérées au crayon entre les lignes, mais ensuite presque effacées : cf. f. 16 (ad Cil 121,39) χειραγωγία sscr. manudiictio, ά;:ώσασα (121,31) digna iudicnns; f. 17 (ad 137,27'1 h:: ίωματοποιίαν έλτρ.υίΗτζ; sscr. a τό αληθινόν cad m. ; 121,17 oin. X, sed add. in mg. ead. in.; ένδότητο; X, in mg. add. ένιότητο; (= M) ead. m.; 136,33 ίχάστης falso X (Va Q K N H E W Z; sed in mg. ή ίζ,άατη sec. ead. ni.; 137,3 άπλαστότητα X (M Va} in mg. η απλότητα recte ead. ni.; 141,44 ΐςίν X R<‘d in nig. ή λήξιν (= Μ«| add. m. rec. nt vid.; 144,19 oîzîîwî oui. X, sscr. ead. m. ; 145,33 ένΜω X (=» M Va) in mg. add. ή «νΟίω» ead. m. u. v. ; 168,4 μιτάδοσιν X in mg. add. ή διίδοβ-.ν (; Μ man. rec.; 168,9 ρνη'σΓ. τ>“; X in nig. add. η 8:ά τη; tn. rec. (--M Va I·. D) ; 196,9 ί//.όαενοι : η -vo; sscr. in. rec. ( . Mj; 257,14 άρχιχωί X in mg. η -·οαρ/ :ζως m. rec. ( — Μ V a Ei ; 257,25 άγιωτάταις X Q KN HUG .1 B Z \V LES MANUSCRITS 11 in mg. add. ζαΐ «ρωτάταις ni. rec. (= M Va PE D Y) ; 260,3 πρός ήμών X recte, sed sscr. r, ήμάί (M Va) ni. rec.; 261,4 άνήγον X sscr. ή άνι^γαγεν ni. rec. (= Μ) ; 261,6 οό των ούζ οντων X in nig. ή των ovttov ούζ οντων ( = Μ Va) add. m. rec. ; 261,8 οΰχ απλώς X in mg. ή ώ; απλώς add. m. rec. ( = M Va} ; 261,13 τ<3 Φαραώ X,sscr. η τοΰ in. ree. (false = Μ Va| ; 292,28 (tcpixsjs X sscr. η μέβη; ni. rec. (= Mj; 301,23 άντιτυπεις X («=> Va Q K P B C W Zi in mg. ή αντιτυπνι; ε:ς εναντίας add. ni. rec. ( Ml ; 301,24 έζπυρωτιχί'ς X sscr. ή' -πρωτ:ζη< ( - Μ taise' ni. rec. ; 305,6 πολυΟεάμονος X sscr. ή-μενου (== M) rn. rec. : 321,14 υπό τής X, ήυγκίτης {>·□ M inepte) in nig. add. in. rec.; 328.7 ίατω X in mg. ή νήΰ-ω (= M Va) m. rec. ; etc. Voilà comment l'un et l’autre copiste, tout comme celui de la traduction latine, entassent (toutes les addi­ tions étant introduites par ή) des variantes tantôt lionnes lantôt mauvaises et des erreurs très grossières, sans tenir aucun compte de la grammaire. Quelles sont les différences qui séparent Q, X, K ? Tout d’abord voici des exemples qui prouvent que ces manuscrits dérivent de la même source : 121,20 άραρντως : άοράτως Q'X (in mg άραρότως) K; 137,39 οιησεται : ·>·^ί-.ζ·. Q X K ; 141,26 άπομένον ceti. X : άπομίνων Q K; 165,14 βεωτιζής ; Οΐ&“<ζ.ή{ Q X K ; 201,9 δε om. Q X K ; 205,22 τό add. Q X Kv; 205,38 άμιγώ; : άζριβώς Q1 XK et Z (v 1); 208.27 ή om. Q X K et Pv ; 209,1 μυουνταε : μύονται Q X K ; 212,22 όπερουρανίων : ουρανίων Q X K G ; 300.26 τινχ transp. QX K v falso; 332,19 tiom. Q X (add. m. rec.| K ; 332,35 εμφαίνει·/ : εμφαίνει Q X K ; 333,24 τό înscr Q X K et Pv ; 336,12 ύπερ/.οσμίως om. QX K ; 336,38 λέοντα inepte add. QX K; 336,43 ΐπ'αυτήν oui. Q X K. Addo 141,17 ζα· ait. om. Q X K el E. Mais bien que Q X K soient d’accord en de nombreux passages, cependant X K ne sont pas des copies de Q. En effet, souvent X K s’opposent à Q : cf. 137,8 άγχυλοχείλου : άγζυλοχείλων X K ; 137,41 όρνιβιχήςΟ cell. : όρνιΙΙητιζης X K : 144,35 μόνον Μ Va Q Π .1 : μόναις recte X Κ ceti. ; 144,6 χέτήν om. X K ; 144,11 χιωνίας : αιωνίου χ K ; 145,17 αναγωγήν : αγωγήν X (corr. m. rec.) K; 1 45,28 ζεζλτ,ρωμίνους X K celt.: τετιμημίνου; Q ; 145,36 £α; : υύας X K G D ; 177,31 αζωα : ζώα X K Μ Ε ; 165,32 έν άνθρώποις : έν ουρανοίς X (sed in mg. έν άνβδοίποκ ) K ; 165,38 χντττίζειο: inscr. Μ X K; 168,12 βυνερνίαν: ένίργί’.αν Xlin mg. ή αυνεργίαν) Κ Η ; 181,22 Ιςε-ταίδευεν : Ιςε.ταιδευσίν X K G J B C W Z Ε 12 ÉTUDE CRITIQUE DY; 211,28 χορεύεσίε XK celt.: π->ριύεα6αι Q M Va BD falso;241,25 : τώ : τά X (sscr. ή τώ) K; 261,32 ΐΟναγόν X K M Va : ίβναγωγύν Q N Il P W Z E D Y : 300,18 ώ; om. X K M Va falso ; 304,44 άναγωγης X \ (sscr. Jj-γχζ) K falso pro χναγωγχς ; 329,3.1 έν πάσαες Q cell. : έν ~ϊ<π ' ΧΚΜ VhCv falso; 333,20 r.fXmi; ΧΚ ceti. : «ελ5ζα< QM Va; 340,27 τον φε·»τ *γωγθΰντοί χχί τον μυοϊνίΟ; X K D : τού τ:οταγ··»γοϋ7τθζ om. Q P BWZ. Faut-il dire que K dépend de X ? A cette question je réponds connue je Fai fait plus haut au sujet de K : ce manuscrit ne dérive pas d’une seule source, mais il four­ nit. un texte qui est comme un mélange de plusieurs;] modèles. 11 reste à montrer comment les manuscrits que j’ai I décrits jusqu'à maintenant ont entre eux des relations J particulières de parenté. Parmi les nombreux passages I qui le prouvent, je produis ici les plus importants : cf. 121,1 -Λ om. a (i. e. M Vu Q X K) ; 121,21 μονίμως : μζινοειδΛς· a; 180,29 oxçrü;: σοτώς a Y; 180,46 ύχοτόκωσιν : όποτοπώτε.ί a E; J 209,23 ή oin. Va Q K (decsl M i ; 304,26 t ria verba Srô IIm» z«:. om. ’ a; 305,49 χαΟηρμ-ένον M Q X K, quod Va in χεχαΟα-μίνον corr. : za9«- Ί i ρδμενον cell. ; 321,6 εαυτούς : έαντην a; 328,2 ένεζ'ας zaî oui. αν; 329,47· τό om. M Va Q K ; 336,12 άπο-λητουμένου; : ύχερχληροομέ Όυ; x falso; 336,42 ά'ζΐχπομπίύτφ : άνιχ-ομίτεύτως α N. Si l’on ne trouvait pas cela su disant, on se reportera I encore à : 124,10 ante αίοΟηταΐς add. τχί; αν; 200.22 {tftpoupxvt'uv ; 1ζουρχνίω·/<· α 11 Sin; 208,19 ΰ-οβ-όηχότος : ύπερδεοηχοτος χ Β; 241,15 νενομοΟί- 1 τξαθαε : νενομοβίτητα·. α 11 ; 260.18 τού add. Μ Va Q X; 301,48 θέσε: I 81 : τό ΙίΜΗΐδΦΐ Μ Va Q Οχο::δω; X (sed in mg. add. r, τό Οεοειδώ; m. rec.). On peut y ajouter les passages où x s'accorde tantôt | avec les uns tantôt avec les autres, passages dont je trai­ terai plus bas. Une autre question est celle de savoir si M Va Q K XI remontent à un seul modèle. Je pense qu'il faut répondre I par la négative, étant donné que M \ a et Q X K sont sou- · veut en désaccord. Outre les erreurs communes à M Va LES MANUSCRITS 13 ou bien à Q X K, énumérées plus haut, on peut encore consulter les passages suivants : 137,3 ά«>.6τητ« QK celt.: «τλαστότητα M Va X (sod in mg. η ά.τλδτητχ) ; 140,21 αίτιάβαιτο Μ Va P : αΐτιάτοιτο QXK celt.; 168,4 αιτάδοσιν Q X ' * ed ή διάδοσή in ing.) K cell. :διάδοσιν M Va E D ; 168,9 Oli add. M Va X (in mg.) E D ; 180,9 verba falso loco inserta M Va (cf. p G) non habent Q X K : 180.34 γ’ουν M Va ; δε Q X K cell.; 180,45 μυι^ση το Μ Va al. : u^oac τδ QXK Ο; 181,31 αιτία Q X Κ celt. : oJiix M Va ; 196,5 ου» M Va X Η P J B C W Y: om. Q K celt.; 200,24 Οίωτιζήν X {in mg. 0«ω?ητιζΐ;ν add. m. rec.) K cell. : QD Οίωοητιζζν M Va G E; 257,25 ί<^ι·ιτάταΐΐ Μ Va P E DY : άγιωτχτα:; QX (in mg. \ :ερωτά:α:;) K cetl.; 261,10 έμφαίνωσιν * QXK G ! MV.i al.; 304,32 ύπερίδρυται QNH \V Z : ύ«ρίδρι/π> M Va X K celt. ; 308,20 διανγζ Q X (in mg. δι’ αύτου) Kai. recle : δι’αύτζί Va δι'αδτοΰ Mal.unde exemplar M Va AIÀYTH pro ΔΙΔΥΡΗ habuisse apparet ; 321,5 .-.αο η· *··/ : -χαθ'ήμας M Va ; 336,13 çù>T0f»v:ta9 Q X (in mg. η πει-κο^άν«·.αν) K N II B C W Z D : πρωτοφάvcca» M Va celt. v. D’aprcs ces exemples, il apparaît que Q X K dépendent ici ou là d'une autre recension, car il n’est pas vraisem­ blable que Q X K aient partout trouvé leurs variantes par conjecture. Dans ces conditions, on peut essayer de tracer le stemma suivant qui montre à peu près les rapports de CCS cinq manuscrits entre eux : Mais il faut noter, et je reconnais volontiers le fait, que ce schéma ne montre pas tant la dépendance de copie des manuscrits que les dérivations et les confusions par lesquelles il a pu sc faire que des leçons d’éditions diiTé- 11 ÉTUDE CRITIQUE mites ont convergé dans tel ou tel manuscrit. C'est qu'en effet, dans la collation des manuscrits, il ne faut pas considérer chacun indépendamment, mais plutôt la diffé­ rence de leurs leçons, telles qu’elles sont reproduites et transmises par eux. Comme le physicien qui recherche dans les eaux, à l’aide de matières répandues, la voie de leur cheminement et les canaux par lesquels elles se sont mêlées, de même nous aussi, nous nous efforçons de con­ jecturer à partir des leçons qui se trouvent disséminées dans les manuscrits qui nous ont été conservés, et par la collation des variantes, la façon dont des leçons diver­ gentes ont pris naissance et se sont transmises. Il reste à se former un jugement sur Futilité que peuvent présenter, pour la constitution du texte, les manuscrits a. Les manuscrits M Va Q X K, quand chacun d’eux s’op­ pose à tous les autres, ne fournissent presque jamais un bon texte, mais une leçon corrompue ou une conjecture ou une faute : il est facile d’en rassembler des exemples d’après notre apparat critique. Il en est tout autrement quand M Va s'accordent contre les autres : cf. 137,43 άποχλώίντχ Sin rede, cui proximi sunt, άποχλίίβδέντχ M Va 'χπο/.λιΟηνας Jv άποκλιΟίίσα·. celt·} ; 145,5 των άτίλ^στων καί om. Μ Va haud scio an glossa in alios intrusa sil; 180.34 γ'ουν M Va : 8i cett. v. 1.; 257,36 ήδη M Va Sin omiserunt, unde velus varia lectio vel corruptela subesse apparel; 305,3 ύπδ Μ Va cum PD· recte : j-'ίο celt, constructione non perspecta ; 328,29 ϊαυτάς M Va Sin D C rede servaverunt : αυτά; celt. v. ; alios locos iam p. 13 atluli. Mais Q K, quand ils sont en désaccord avec M Va, ou bien donnent une erreur qui leur est propre ou bien suivent une autre recension, la plupart du temps η (cf. p. 13). Quand ils s’accordent, M K et Q Va n’appor­ tent rien à la classification des mss, car ils ne sont unis que par des erreurs légères ou par des variantes très dispersées ou des conjectures. Tous ces cinq manuscrits, bien qu’ils soient remplis d’erreurs, peuvent cependant être corrigés l’un par l’autre,· de telle façon que Ton voit facilement se dessiner les lignes LES MANUSCRITS 15 de l'archétype commun «. Celui-ci, là où il s’accorde avec une autre édition, soit η, soit P, soit B, C, W, Z, soit Sin, est d’une très grande autorité : nous le montrerons plus bas. Venons-en maintenant à une seconde famille de manus­ crits, celle que j’ai désigné par η. 2. La famille η. Le plus ancien témoin de cette famille est le Parisinus graccus 438 alim Colbertinus 928 (= N) : année 992 (cf. le colophon), minuscules très nettes, 249 feuilles dont les f. 1 r-8 v. 18 r-41 v nous donnent CIL Outre CH et les autres œuvres de l’Aréopagite, munies des scholics de Maxime, on trouve encore dans ce volume le petit traité de Maxime de mystagogia ecclesiastica. Mais ce manuscrit a été abîmé et disloqué par l’humidité ; il manque en effet dans CH presque 6 feuilles contenant lesn08 145,32208,8 et une feuille contenant les n08 209,27-212,22, soit le texte d’environ une page (peut-être d'ailleurs n’y avait-il qu’une demi-feuille). Après cette mutilation, les feuilles qui restaient ont été de nouveau rassemblées, dans un ordre erroné, et munies de chiffres arabes. Il faut ainsi reconstituer l’ordre : 9-17, 1-6, 22, 18-19, 7-8, 20-21, 2341, etc. Là où le texte avait été effacé, nous constatons que les lettres ont été restituées, mais d’une main pour ainsi dire maladroite. Très rares sont les fautes d’ortho­ graphe, qui ont été en partie corrigées par une main plus récente N * ; et quelques lecteurs ont ajouté en marge des lemrnes. C’est à tort que Théry prétend identifier ce même manuscrit avec Je Salignaceus parvus de Morellius », étant donné que ce Salignaceus (dans l'édition de Migne, = P) est annoté à des passages qui manquent dans N et que Sal. et N se séparent 141,18; 300,18 (ώ; om Sal); 305,17 (αύτη Sal); 328,37 (περί πάντας Sal) ; 329,21 ; 336,13 (πρωτδοάνχ’.αν Sal). 1. Thé.ry, Recherchée pour une édition..., p. 358. 16 KTUIïE CRITIQUE Très proche de M est le manuscrit Parisinus graecus 445. olirn A/cdiceus-Iïegius 2268 (= II), xivc siècle, parchemin, très belle écriture. Les neuf dernières feuilles ont été écrites par le célèbre copiste Jean Ducas de Nédcésarée *. Les antres feuilles sont à attribuer, à mon avis, à un copiste de la même époque et de la meme région, et les scholies ainsi que les titres à un troisième copiste d’une époque pas beaucoup plus récente. Ce manuscrit contient les œuvres de Denys et les scholies de Maxime en 125 feuilles ; Cil se trouve f. 1 v-26 v. Quelques mots suffiront h indiquer ses caractéristiques : bien qu’on y trouve des fautes d’orthographe ou des négligences plus nombreuses que dans N, cependant elles sont rares et en partie corrigées par une main plus récente H2. I.c i sous­ crit est employé de façon fantaisiste. Que le copiste ait apporté à son travail beaucoup d’attention, on s’en rend compte soit par le petit nombre des fautes, soit par les passages suivants : 209,21 σου trnnspos. ne hiatus ûcrel ; 321,14 add. xaî U cum Q K N v ; 329,10 άναφάνο: : àvaçsttvct ad normam restituit H K. Mais il est facile de constater que II dérive de la môme source que N : cf. par ex. 120,1 titulus idem est in N cl U; 121,24 fyxîv transpos. N II; 124,6 άναλόγου : άναγωγσυ N Π2 (corr. ex ®νχλ<ίγου) ; 144,24 «πάδουσα; : άχαδόττω; Nil; 272,40 φαοοτίρχ : φανίρωτφχ Ν 11 ; 285,8 ορβώΐ inepte transp. N Π; 292,20 Çrjitrx: : ζητητίον Nil; 301,12 δτ: add. N U ; 329,22 έλλάυψίσιυ : έζλχαύΐσιυ Ν Η ; 332,51 χφομικωτ:χον : άφουοιωματ-.-ζόν Ν Η item 336,41; 337,11 χατ' Οίη. Ν Π. Là où II est en désaccord avec N, cela vient d’une con­ jecture ou d’une légère erreur. Le manuscrit H est-il une copie de N lui-même ou d’un manuscrit jumeau, nous ne pouvons ni ne voulons tirer la chose au clair, étant donné que H n’apporte rien pour l’amélioration du texte 1. Cl. Vogei.-Gardtuausen, Die grierhischen Schreiber des Mitielatlcrs und der Renaissance : 32/33. Beikejt sum Zenlralblatl jür BibUothekswesen, Leipzig, 1909, p. 176. 17 LES MANUSCRITS et. que, sauf les passages où, N manquant, il est le seul témoin de cette classe, on peut l’exclure de l’apparat. Mais N H, quand ils s’accordent contre tous les autres manuscrits, n’ont jamais conservé la vraie leçon tandis que, quand ils concordent avec d’autres, ils ne sont pas du tout négligeables. Nous reviendrons sur cette question plus bas. 11 faut maintenant examiner par quels liens les manus­ crits de la seconde classe de la famille η sont unis entre eux. Le premier de cette seconde classe est le manuscrit Parisinus graecu.s 443, olim Rcgius 2263 (— 0), an­ née 1272, écrit par un certain Longinus ’, parchemin, palimpseste (des onciales apparaissent, ici et là). Il contient les œuvres de Dcnys avec les scholies de Maxime, en 166 feuilles. CH se trouve aux f. 4-43. Mais c’est la meme main qui a copié les scholies non pas en marge mais en les insérant dans le texte à la place voulue. Une main plus récente a écrit ici et là, au-dessus de la ligne, des gloses : v. g. 136,35 έχφαντοφ-βν sscr. ίξάγγίλαιν; 137.15 πο:ητιζα·ς sscr. πλαστικχΐς; 137,21 συνΟίσπί supra add. σχηματοποιία; 141,7 ίκφαντορία sscr. έξάγγϊλσίί. En outre cette même main a ajouté de temps en temps des lemmes. Les feuilles sont marquées de chiffres arabes, mais, après f. 36, les nombres 35 et 36 sont répétés, parce (pic le texte des nos 308,12-329,20 a été repris sur le verso de f. 36 et sur des feuilles à nouveau marquées des chiffres 35 et 36. Les fautes d’orthographe cl les négli­ gences ne sont pas rares, mais toutes très banales : je renonce à les énumérer. Comme 293,7-301,20 manquent, il est clair qu’une partie du modèle avait disparu. L’au­ teur de ce manuscrit sera peut-être décelé par quelque byzantmisle d’après le colophon : έμσί τε τω γράψαντι σύν ζολλω τ.ζ /ω κλίίσιν λογγίνω έσχάτω μονοτρόπων εύχεσΟε θερμώς τοϊς έδεμτο χωρίσν ζλ^ρον δοθ^ναι ζα1. παραδείσου τσυς τόπους (?) 1. Ci. Vogel-Gardthavsex, op. cil., p. 265. Hiérarchie céicstt. 2 18 ÉTUDE CRITIQUE Le second témoin de celte même classe, plus difficile à apprécier, est le Parisians graecus 444, olim Regius 2266 (= G), année 1348, écrit sous le règne de Jean V Paléologuc et de Jean Cantacuzènc, papier, de 158 feuilles qui contiennent les œuvres de Denys et les scholies de Maxime. CH sc trouve à f. 1 r-38 r. Les marges du manus­ crit et surtout la partie intérieure des colonnes ont été abîmées, mais une main plus récente a réparé ce dommage en collant des papiers et en complétant les caractères. La main qui a restitué le texte sur ces papiers sera désignée par G®, tandis que G3 représentera la main d'un correc­ teur peut-être plus ancien que G3. Nous ne parlerons pas d’une quatrième main qui a ajouté les scholies des f. 273 et 28. On constate que le premier copiste s’est acquitté de sa tâche avec un extrême laisser-aller : il a commis des erreurs de toutes sortes, omis des lettres ou des mots, confondu des finales ù cause de l’homoioteleuton, pour ne pas parler d'autres défauts. Cependant, par les choses importantes qui y sont notées, ce manuscrit l'emporte sur les autres. Toutefois, avant d’en parler, nous voulons dire quelques mots des trois autres manuscrits de cette classe. Le Parisians graecus 446, olim Regius 2263 (= J), xvie siècle, papier, offre les œuvres de Denys avec les scholies de Maxime, 281 feuilles, dont 115-169 contiennent CIL Un seul scribe a copié avec grand soin le texte, les scholies et les lemmes marginaux, et il a même mentionné les variantes : (cf. Scholion, |>. 32,12 Migne, I. IV — φυ3:ολογ:ζώς : θιολογιχώ{ J, sed φυσ:ολογιζώς add. in mg. ut variam Lectionem). Comme quatrième témoin de cette même classe, nous avons pris l'Oxoniensis Collegii Mariae Magdalenas 2 (= R), début du xme siècle, parchemin, très belle écri­ ture. 11 contient toutes les œuvres de Denys, précédées du portrait de Denys et de Timothée illuminés par la Sainte Trinité, quelques excerpta des œuvres de Denys, le LES MANUSCRITS 19 prologue De vita Dionysii, les scholies d’un certain Philopon *. Il y a 211 feuilles et. CH se trouve aux f. 7-44. Le texte est dû à un seul copiste ; il est en minuscules, orné ici ou là d’initiales et pourvu de scholies. Les fautes et les omissions ont été corrigées par la main soit du même copiste, soit d’un copiste plus récent (R2) : v. g. 120,9 άνατχζ:χ<3ί ήμα< in rasuram IV litterarum intrusum vitiemus. Factum erat, ut voce άνχτχτιχώί omissa manus recentior etiam r,uâ« quod scriptum erat a R1 eraderet, tum duo verba in spatium brevius insereret. 137,37 om. R, add. R2; 137,40 «ποκληρωσίχ! corr. in ά.-οπίπληρώσΟα: cad. man.; 137,3 «“λότηταïoj; (4) in unius lineae spatium inscripta sunt. Cependant, non seulement les correcteurs ont corrige selon la tradition de la classe OG J U, à laquelle se rap­ porte aussi R, comme je le montrerai plus bas, mais on peut penser encore qu’ils ont contaminé le texte par l'em­ ploi d’une seconde recension, comme il ressort des pas­ sages suivants : 137,36 ίξνβρίζίΐν R P W Z Ev corr. in Ιξυβίίζϊ: R2 ad Q2 N O B al ; 141,14 uiv om. ROGJ, sed postea add. Peut-être aurais-je pu apporter des exemples plus nom­ breux, si je ne m’étais contenté d’examiner les chapitres I et II de ce manuscrit ainsi qu’un certain nombre de pas­ sages choisis. J’ai d’ailleurs fait la même chose pour apprécier YOxoniensis Ctardâmes 37 (= U). C’est un manuscrit en par­ chemin du xe ou xic siècle, écrit par un seul copiste. Il contient les œuvres de Denys, les scholies de Maxime, cer­ tains excerpta du traité de Philon De vita contemplativa, et enfin un Lexicon Dionysianum. Un main plus récente a inséré des titres en onciales d’une autre couleur ; elle a également corrigé ici ou là quelques rares fautes et fait passer dans le texte, en un seul endroit, une variante (peut-être par conjecture) : 261,10 έμοάνωσιν U sscr. έμφή1. Cf. Migne, P. G. 4, p. 21 D sq. 20 ÉTUDE CRITIQUE νωσιν U *. Dans la dernière feuille sont énumérés les pro­ priétaires du manuscrit du xivc au xvi° siècle : ανιιρώβη τό παρόν, βίβλων εις την σεδασμιαν μονήν τών μαγγάνων (monasterium Constantinopolitaiium) παρ’ εμού μονάχου γα6ρ·.ΐ)λ (haud scio an idem sit, qui saeculo XIV vel XV eidem monaste­ rio exemplar Joannis Euchailici (Vatie. 676| dedicavit x) ΰς αφεσιν των ημετίρων αμαρτιών μετά την άνάλωσιν του μοναστηριού των ατροφα3ίων (apud Zante £ίΙί)ήγοράσΟη τό αυτό βίδλιον έν ττ} πόλει της ναυπάχτου είς τρ: 3ι, όταν δ: ΙζητηΟη μετά την σύναξιν καί άναχαινησιν τού μοναστηριού, ευεργέτησαν χυτό όπισθεν ο: άγοραχοτες αυτό ο τε κύριος Νικόλαός ό γλαρεας καί ευταξία; και κύριος Γεώργιος ό μτοτίρης εί; ύυχικήν αύτών σωτηρίαν καί διά τον θεόν εύχεσίαι αυτοί; τό παρόν θειον καί ιερόν βίβλ'.ον ύπαρχε: Όνουφριου χαισαρείτου τού άκροκοντίλου. Examinons maintenant ce en quoi diffèrent O G J R U. Voici les exemples qui nous ont fait croire que tous pro­ viennent comme d'un même ancêtre : 120,1 τού εν άγιοι; Διονυσίου-Ιεραρχίας oin. Ο G .1 B U ; 137,13 ημ’ν transpos. O GJ B ; 137,36 in lectionum perturbatione OG J B * U consentiunt ; 141,14 uiv oui. OG J B (sed supra odd.) U; 177,21 5i bene add. OGJBU et Y; 240,37 ημών post ιερατικής coll. O G J BU, accedunt BCWZED; 260,13 ίκφανέστερον OGJBU et Y fortasse e contectura : εμφανέστερο·/ cell. ; 305,17 καί add. false OGJBU el E Y K *; 305,24 φανην : φαεινήν OGJBU D; 328,1 eundem titulum praebent OGJ RU; 333,13 δυνάμεων transpos. O G J et Kv, fortasse c coniectura; 337,27 εστιν transpos. OGJR U D; 340,27 καί τού μυουντος transpos. O G J B U. En beaucoup d’autres passages, ces cinq manuscrits s’accordent tantôt avec N I I, tantôt avec P ou a, sans pourtant être en désaccord entre eux. J’en donnerai plus bas quelques exemples. Venons-en à une question difficile, celle des relations mutuelles qu’ont entre eux ces manuscrits. Il n’est pas sans avantage de pouvoir d’abord mettre à l’écart G et J en tant qu’ils sont des éditions marquées d'un caractère particulier. De J, j’ai déjà assez parlé plus haut; il faut maintenant traiter plus en détail de G. 1. Cf. Vogf.î.-Gahdîhavsen, op. ci/., p. 62. LES MANUSCRITS 21 Voici d’abord quelques passages où le copiste a cédé à la tentation d’une conjecture : 141,18 <ùspe-€tî in ίΰπρ:πώ; ingeniose core. G ; 241,18 μιτάγουσα : 1παν4νουσα G neque falso neque necessarie ; 24 j ,26 αίοην transpos. sec. LXX G ; 261,10 έμφαίνωσιν G com Q E ad normntn restituit ; 261,38 et 328,37 οίΟκΔόγοι coni, pro ή β«ολβγύ; 308,21 ή ; ην locum dubium sanare temptavit G. accedunt U Y; 329,39 άναγρά^ονσι : άναπλάτίουοί G; 333,9 ζα: om. falsa interpretatione- Ensuite G a souvent abandonné une leçon fausse ou mauvaise de O J ou bien de O J U R, et il en a adopté une meilleure : v. g. 137,28 αυτούς O J BU IP Y : aùri G recte cum aliis; 137,32 πιριτιβίναι O J B IIs C Y falso : πιριτιΟίντας G cum U celt.; 145,15 oùSè O .1 B Q N 11 P E Γ) : où elegantius G U celt. ; 177,31 του O J U H Y falso: τώ G R celt. ; 241,14 τονύιολόγον Ο .1 falso : τών Ûîoàoγων G R U celt. ; 260,6 μήν Ο J K ΝΖ Dv : plv G B U celt, recte propter Si insequens : 284,34 ΐπου^χνίων δυνάμεων ίπωνυμΐα Ο J R U BED: ίχουοανίων ίπωνυμίχ δυνάμιων G celt, qua traicctione hiatus post επωνυμία vitatur ; 292,33 αυται O J B K N B E : αϋταΐ G U celt, recte ; 330,33 τυπικών Ο .1 Μ X II PD Υν : τυπωτικών melius G U R2 cell. ; 310,3 άιιδινητω Ο J B UN Η B E DY fortasse e conjectura, ne idem verbum iteraretur : άκχινητφ G cett. recte. Il est donc clair que l’auteur de cette édition (car il faut ici parler d’une « édition ») a, de son propre chef, puisé ce qui lui semblait correct aux canaux divers de la tradition. Sans doute dans l’appréciation des leçons a-t-il laissé échapper quelques erreurs : v. g. 137,30 πως variam lectionem vetustam, sed falsam prose­ cutus est ; item 200,24 Οίωρητιχήν male voci βίωτιζην anteposuit; 209,9 stulte τόν pro τό inseruit item QPl\VZ Ev; 308,3 in terminum technicum αΰτοχινών cum aliis incidit ; peiorem lectio­ nem etiam 332,27 recepit πληΟΰιι GU ceti. : «ΛΤ,Ούνιι OJRNli W Z D Y. C’est pourquoi, partout où G s’écarte de O J RU, les autres manuscrits représentent plus fidèlement un archétype de cotte classe, archétype que nous désignons par 3. 22 ÉTUDE CRITIQUE Par suite on se rend compte assez facilement que G J sont unis par un lien étroit de parenté, mais que O R U tantôt s’accordent et tantôt se séparent, en sorte que la plus grande partie de ces manuscrits représentent la leçon d’une source commune, mais que cependant aucun n’apparaît comme étant la copie d’un autre : v. g. 137,13 î-,|juv ήροπλάστως U ceil. : ίίροπλάστως ήρΐν O G J R; 14-0,41 ante άνοροίο:; add. άποφατ·.καΐς scii, glossam R N H P; 141,38 ίτϊρω τρώτω Ο G .1 U cell. : ίτίροτροπω; fortasse ex a intrusum R Nil Va; 168.9 μυήσκ OR U cett. : ·χ·.μ.ήσ« false GJ; 177,21 πρδχον απάντων U cell. : 6’ post πρώτον add. C contectura OGJRY; 180,33 Sti δη τ’.νων U celt. OGJR; 180,45 *ση ρ.υι τό G J R U H al. : uvifaxi τό O Q K e varia lectione antique ; 260.6 piv R U G celt. : ρην O J K N Z Dv; 261,17 H G J Y : καί inser. inepte O RU cell.; 261,20 <ντω; O R U cett. : ô’vïo; G J P E e falsa conice tu ra ; 293.1 ονκίτ: OU cell. : GJR Sin in ουχ Ιστι mutaverunt, pervetusta exslare videtur vel contectura vel varia lectio; 300,12 zvxptOpo; O cell. : ivap-ûu-.o: G J R U Va N H I) ; 301.6 ά;χα post ofxtiav add. haud spernendum GJR U E Y ; 332,5 άπχλην J R U cell. : άπλην falso O G Va Q P B W C Z D ; 333,13 (ij/itLtw/ φρο>ρητ:κ·>ν U R celt. : φρονρητ:κύν ante οννάαίων coll. Ο G J Kv ; 337,1 roù; νοίρου; ανλχκα; G J U cell, v : τού; νοητούς αύλακα; R τ«ί νοίρά; ανλαχα; Ο Υ. On peut donc décrire ainsi les liens qui rattachent O G J R U à une même source et les représenter par le dessin suivant : Pour une édition de Denys, il suffira d’utiliser un des manuscrits de cette classe 3, soit par exemple O, soit U, soit R, étant donné que jamais l’un d’entre eux ne fournit seul le vrai texte ou ne donne des indications indispen­ sables. C’est pourquoi j’ai utilisé O, et, là où O fait défaut (293,7-301,20), je l’ai remplacé par U. LES MANUSCRITS 23 Nous pouvons maintenant revenir au problème qui, je le soupçonne, occupe depuis longtemps l’esprit du lec­ teur : pour quelle raison groupé-je N II O G J R U ? — C’est parce qu’ils sont les témoins d’une même famille : η. Et si je m’efforce de le prouver par des exemples, c'est que je vise aussi à montrer, non seulement que ces manus­ crits dans leur accord représentent un seul archétype, mais encore quelle est la valeur de ce dernier. Je com­ mence par certains passages où η semble avoir voulu amé­ liorer la tradition par des conjectures : 140,9 stv apud optat, potential, om. a BCWZYTS: restil. η Va P E D v ; 144,11 άφχνη ευπρέπειαν a B CW ZD Y S Sin : id auctori η tantae offensioni fuisse videtur, ut illud tritissimum απλανή cum P E T v insereret: 177.31 τω a PB CSal. : τού η Y T2 e falsa interpretatione ; 181.28 άνανίύσω aBC W Z : άνανεύβωαεν (fort- ad I2l,8) η PED YTS; 237.32 Οεοειδεια; a P R C W Z E D Y S v : άγαθοειδείας η T (e 1. 29 intrusum) ; 237,35 χατ’ αύτών aBC W Z 1) v Sin recle : κατ’ αΰτην η P E Y T S (κατ’ αύτόν U} locutionis vi non perspecta (cf. ad locum) conieccrunl; 260,» έχφαντοριχβΐ in contextum inseruerunt r, Q2 P E C Y T, verbis πρό; ημών non recte acceptis (cf. ad loc.) ; 261,21 ύπό τών αγγέλων οράσεων recte α PBCWZlEDS : male mutaverunt in υπο τών αγγελικών όράσιων constructione non pers­ pecta N H G Z * U v. Errorem frustra tollere temptaverunt ύπό τών omisso O J Y, τη; post υπό addito R (decst T). 301,23 άντιτυπεΐ; a P B C W Z : αντιτύπου; η SED Y e conieclura ut vid. (decst T). 304.29 ύπερβεβηχυιών α C E D Sv : υποβεδηχικών η B W Z Y coni. (cf. ad loc.) J 321,» μυτιάδα; μυοία; M Va P C E Y S : μύρια; μυριάδα; ad LXX restit. η Q X K B \V 7. D v ; (decsl T). 340,3 άιικ-.νητω κίνησε: a G P C W Z T : in άειδινήτω mutaverunt η B E D Y S, ne duae eiusdem radicis voces confligerent. Hand scio, an huc pertineant 140,13 των ίΐχόνων add. η P E D quod interpretamentum sapii : om. a BC W Z Y T S v ; i »1,20 μορφαί; a BCWZTSv : ζίλλεαιν η μορφαις glossa in con­ textum recepta η P E D Y ; 21 ÉTUDE CRITIQUE 292,33 αύταί M Va Q G U P W CZ I) λ’ S v αυτά H : αυται false coni. N O J R (ί· e. η) X K B E (deést T). Ces passages montrent bien que η a plus d’une fois et assez souvent modifié arbitrairement le texte, tandis que « apparaît comme entièrement indemne de toute conjecture. C’est pourquoi j’ai opté, même là où on ne voit pas clairement quels sont les manuscrits qui ont conservé la vraie leçon, pour a, surtout quand cette classe était soutenue par un autre témoin, et cela bien que je sois presque certain d’avoir ici et là accueilli une faute : v.g. 140,21 αίτιάσαιτο M Va P Z Y T : αΐτιάσοιτο η Ο X K B C W Es I) S; 145,5 τών alter.om. N Ο X K Y Tv : habent M Va Q H G J R U P B C W Z E D; 180,8 μεν ουσα: M Q X K I— a) PB C W Z V T : μένουσαι η Va E DS; 257,25 ίεριυτάτχις M Va (—a) PE DY : άγιωτίταις Q1 Kr B CW Z. T SX (sed in mg. add. καί :£φωτάταις| v ; 260,6 μεν M Va Q X I1GRU P B C W E YTS praestare videtur propter 3ε sequens: μην NOJKZDv; 121,17 αναγωγήν η BCYTS nescio an lapsu stili ortum sit : αναγωγικήν α P E VV Z I). Mais sans doute en quelques endroits la famille η at-ellc conserve la vraie leçon, en suivant une tradition plus pure ou bien l'a-t-elle restituée par conjecture : v. g. 137,30 ποσώς η X P W Z E D T v Max. recte : πως M Va Q G B C Y S Sin ποιώς K ; 140,6 ήμίς transpos. r. P, quo clarior antithesis efficeretur; 141,28 μήτε η P E D : minus apte μή a BBC YT S v μηοε W Z; 257,12 πρεπωδεστάτης recte servaverunt aut restituerunt η X (in mg.η—αΐς) K2ETSv : πρεπω5εστάτα:ς facili errore M Va K1 P B CWZY—oiçQD; 301,8 έαυτήν vel αυτήν η W ED : αυτήν formam usitatam habent α R P C Z Y S Sin αυτής X K αυτή Bv ; 308,3 αυτός xtvcSv η Γ) recte u.v. : αύτοκινών a ceti. 332,27 πληΟύχ: magis placet N 11 O R.I (= η) W Z f) Y S : πληΟύει a I' G P T eetl. (πληΟεΰει v) 332,42 ύποπτερούς η BWZSv vox platonica in πτερωτούς ad LXX mutata est in a P C E D Y T. Puisque la manière dont ces manuscrits ont pu dériver d'une source unique est assez évidente, il faut mainte­ nant apprécier l’une et l’autre classes. Pour ce faire, il est LES MANUSCRITS 25 d’une grande importance de considérer les désaccords entre N 11 et O G .1 R L’ : v. g. 180,17 ης αυτά« Q K B C W Z E Y II v : αύταΐ« O G .1 B U P D e conieclura, ut opinor; 181,18 :<î>xot;w· transpos. OGJ B U P B D e conieclura, ne hiatus fieret; 181,26 ουρανίου transpos., ne duo σ confligerent OGJ RC P D Q ; 209,17 άγαααι N H Q1 Kv : Οαυράζω OGJRU celt, glossema e Maximi scholio intrusum ; 212,17 πολλών add. secund. LXX O G .1 RUPDYS; 241,15 νοροΟίτηΟηναι O G .1 R U cum B C W Z E L) conieclura usi sunl ; 261,10 έρφήνωση» OJ B l·2 W4Z4 coniecisse videntur pro illo minus 1 rilo ίαράνώσιν; 273,27 αΰτΛ O G J RU αυτό I.’2) PQXKWCZY recte sive ser­ vaverunt sive conjectura facili restituerunt : αυτό celt.; 301,44 άνχλύγω O GJ R U P G D Y recte, sed nihil obstat, quin e coniectura sil : άναλόγως cell. ; 304,35 zai add. O G J R L’ P B C W Z E I) Y, fortasse ni hiatus tolleretur; 305,17 χα·. add. OGJ RU E Y K2 e conieclura ; 329,19 αγον O G .1 R U PC W Z E Y inscr. falsa coniectnra ; 329,35 αΜηταΐ? O G J R U II Q X K P C E D Y falsa interpre­ tatione pro αίσΟητοτς coti.; 332,5 OGPBCWZDVaQ tritum verbum απλήν pro απαλήν sensu non perspecto, coniecerunt ; 333,38 πτησίν OGJRUBDY corruptelam archetypi vel exem­ plaris sanare temptantes. Les considérations précédentes montrent suffisam­ ment, me semble-t-il, que la tradition des manuscrits N Π O G J R L", issue d’une source unique, s’est parta­ gée en deux branches dont chacune garde scs caractères particuliers. Pour esquisser celte parenté sous la forme d’un stemma, je propose le dessin suivant : On peut donc facilement sc rendre compte que, soit souvent ailleurs soit dans les passages cités ci-dessus, les 26 ÉTUDE CRITIQUE manuscrits 0 G J R U (qu’ils soient seuls ou qu’ils s’ac­ cordent avec P) ne recèlent rien de bon qui ait disparu dans les autres, et qu’ils n'apportent pas par eux-mêmes de bonnes leçons ou des leçons qui soient de quelque utilité pour restituer le vrai texte de l’auteur. C’est pourquoi, partout où N 11 et O G J RU sont en désaccord, N II ou bien H (N seul faisant defaut), pourvu qu’ils soient d’ac­ cord avec «ou avec undes manuscrits d’origine mêlée que je vais bientôt décrire, possèdent une plus grande autorité. A l’inverse, l’autorité de la souche «, quand d’autres ma­ nuscrits comme P ou B C Z ou N H s’y ajoutent, doit être regardée comme la plus forte. Telles sont donc les deux familles de manuscrits « et η entre lesquelles sont interposés beaucoup de manuscrits qui se rapprochent davantage tantôt de « et tantôt de η. Ce sont ceux que j'ai déjà fait connaître dans des exemples allégués plus haut afin de ne pas revenir deux fois ou plus souvent sur les mêmes passages. Il reste à les décrire et à marquer leurs caractéristiques. 3. Les manuscrits d’origine mêlée. Entre tous se distingue, par la date et par le caractère, le Vaticanus Palatinus 123 (= P) : début du xc siècle (sauf le dernier folio qui est du xve ), mutilé dans les pre­ mières pages, écriture élégante. Il contient les œuvres de Denys en 186 feuilles. Cil se trouve f. 5-39. Les scholies de Maxime ont été ajoutées en marge comme dans la plu­ part des manuscrits. Mais le livre a été abîmé par suite de l’humidité et des vers et il est en mauvais état. Il manque une feuille entre 11 et 12. De plus P souffre de fautes d’orthographes et de négligences, mais les unes et les autres ne sont pourtant ni très nombreuses ni consi­ dérables. 11 est difficile de montrer ce qui sépare P des autres manuscrits. En effet, bien qu’il ait été prouvé plus haut (p. 25) que souvent P s’accorde avec c, c’est-à-dirc O G J R Ù. cependant son texte ne doit pas être ratta- LES MANUSCRITS 27 ché à 5 ; on le voit par exemple dans les passages suivants : \ 121,17 άναγωγιχην P a al. : αναγωγήν η al. ; 136,35 δ'ΐ P Μ K Nv : τε OGJ celt.; 237,32 Οεοειδείας P a al. : αγαθοειδείας η al. ; 332,27 «ληΟύνεε r, W Z D Y S : πλτ,Μει P a G B C E T. Mais il ne semble pas non plus que P ait été écrit d’après un seul des autres manuscrits. En voici la preuve : 137,36 sq. έξυβρίζειν —αποπλανάν P, defectum archetypi ita sanare conatus est, ut ea verba penderent ab εμελλεν, quod secuti sunt E WZv ; 141,35 tx πάντων αυτών scripsit P, quod aliunde tra­ ditum non erat; secuti sunt Z Y ; 163,18 ίεράν τινα καθόλου διαχόαμησιν δηλοΐ sic verba collocavit P, accesseiunt Va K v.; 165,46 4 τελουμίνους P pro τελειονμίνους scripsit, ut lineae 168,8 responde­ ret, id secuti sunt BWZDv; 163,42 ΙλευθεροΰαΟαι P fort, e coniectura : ήλευΟερωσΟζι ceti. : 163,14 ίνόντα : ovra PQ2 ; 180,4 νοεαως P pro νοητώς posuit, cum νοητώς cum deo uniri non nisi Z summis hierarchise ordinibus secundum opinionem Neoplatonicorum velut Procli deceat. Ad P se adplicuit Y ; 200,39zai alterum om. P; 205,29 καί add. Pe coniectura ut vid. ; item II D ; 205,35 ά·ζαπεπλααμ>νον P et WZv, cum έν πρωτούργω δυνάμει ad άναπεπληαμίνον retulisset; 208,1 4 ώς Ρ bene add., quia post ίχψαίνεται non interpunxerat, id quod L>v secuti sunt; 209,36 κατά τάξιν ; κατ’ άξίαν P cl Ον levi errore; 241,15 νενομοΟετίΐσΟαι P recte ut puto, restituit, errorem enim archetypi νενομοΟετητα! M Va K 11 servare videntur; 260,38 ούδΐ : ούτε P coniecit, ut ad normam οϋτε—ούδε restitueret, cui conicclurac BCW’Z’i) Y assentiunt ; 284,24 καί add. P bene; 292,21 ύπερτέρων : υπερτάτων P, nimia scilicet subtili­ tate coniecit, ut quaestioni I. 22 sq. responderet; 329,19 άγαν inser. P, quod vim verbi transilivi, quae in άλλοιωπχόν subest, non intellexit. In eundem errorem secum traxit O G J C W Z E Y; 337,5 πόρον levi coniectura P, quem Z prosecutus est; librario vis Platonica in mentem venisse videtur. Quae mihi consideranti etiam illud άπαξλεγόμενον 304,11 ύδρότητα, quod Pet WZ praebent, cuique ήσυχίαν Sinaitici succurrere videtur, studio et doctrinae auctoris P deberi, Sinaiticus vero 0: ανίαν ιδιότητα per ησυχίαν τής θεότητας non tam vertisse quam interpretatus esse videtur. Sed res Iin suspenso manet. / Λ 1 Cela dit, je ne doute pas que P, avec scs caractères particuliers, soit Γ œuvre d’un érudit du ix° siècle ou du xc, féru de philologie. De cette sorte « d'édition », bien qu’on n’en trouve pas de copie dans les manuscrits que 28 ÉTUDE CRITIQUE nous avons examinés, les leçons propres ont passé de côté et. d’autre dans des manuscrits plus récents, mais, pour parler à la façon de Georges Pasquali *, elles ont été comme une goutte d’huile qui tombe sur de l’eau, s’y étend, tandis que le courant l’entraîne en même temps dans son cours. Ainsi donc, bien qu’il soit, évident que P n’a pas gardé scrupuleusement la tradition de son modèle, mais a libre­ ment composé son texte à partir des deux sources oppo­ sées, cependant nous nous appuyons sur son autorité pour juger des témoins, car là où il a consulté η, il a accueilli toujours une variante ou bien expurgée ou bien ramenée à la norme grammaticale, mais jamais une variante fausse ; tandis que, là où il a consulté a, c’était souvent pour lui emprunter une variante plus rare, moins facile et sans doute authentique : v. g. I « 1,48 αβκον P M Q N II B W» Z1 E : άρκτον celt. ; 180,8 ;asv ουσα: P Μ Q K B C W 7. Y X T : uÉvovsat cett. ; 181,22 ijizaîituev P M Va Q U O recle (cf. 241, 3j : έ?£Γα·δίυσιν cett.; 305,3 û~ip : u-6 P M Va D lectio et difficilior cl melior; 328,26 καί τΛινταία? transpos. P M Va Y nescio qua de causa; 340,27 verba τοϊίφωταγωγοΰντο; pro glossa habita oin. P Q B W Z Sin. Bien plus, il y a des erreurs communes entre P et a : 257,12 ιτρίΐτωδίοτάταις P M Va *K B C W 7. Y : πρε-ωδίβτάτης recto cett. ; 260,19 ιεραρχία:; : ·εραρχ·.κα;; P M ; 301,8 έαυτην : a S την P a C 7. Y Sin ; 305,1 Ιερός : νοερό; P M Va E e glossa velere in textum' inlrusa ; 305,19 ί^ερουσίω : νχερονβίως P M Va ; 305,43 ante ïr' αυ­ τόν add. τας 3·’αυτών P Μ Va Y, quae glossa esso videtur; 308,20 mendum archetypi δ:αυτη false in οι' αύτου mutaverunt P Μ B \VSZ2; 336,13 Ç'orooavaav : πρ:οτσαάνε·.αν minus apte P M Va O G JUREYv. Ainsi partout où P s’accorde avec a, il semble retrou­ ver la leçon d’un modèle très ancien, encore qu'elle soit obscure. Nous allons passer aux autres manuscrits d’origine mêlée. .J’en parlerai brièvement, parce que je n’ai trouvé 1. Cf. Gnomon, V, 1929, p. 430 sq. LES MANUSCRITS 29 à peu près aucun profit à les examiner, sinon une aide pour établir la valeur du témoignage des autres manus­ crits. Les manuscrits en question, en effet, ne contiennent à peu près aucune leçon que nous n'ayons connue par les témoins cités plus haut, ou que n'importe quel copiste n'ait pu découvrir par conjecture. En tète vient le Parisinus graecus 439, olîm Fonlebl.· Regius 2264 (— B:, xie siècle, parchemin, 118 feuilles, écriture très élégante. Il contient toutes les œuvres de Dcnys, les seholics de Maxime, mais moins abondantes que dans les autres manuscrits. A partir du chapitre X, les seholics font complètement défaut. CH se trouve f. 1-26. Entre les lignes le copiste a ajouté ici et là des gloses (comme 145,21 ά-α·?α:νεσθαι sscr. άζαρνεΐσΟαι ; 180,5 έμφε'ρειαν sscr. όμσιότητα ; 180,8 προσεχείς sscr. συνημ­ μένα·.). Le v qu'on appelle éphelkyston a souvent été employé avant les consonnes. Les graphies qui, dans B, sont dues à l’itacisme, ou les fautes de négligence ont été en partie corrigées par une main plus récente, B2. Au f. 1.18 se trouve un colophon que j'ai eu de la peine à lire. Voici à peu près le texte : ώ χρίσκ, βώζοις τώ πόθ<>» χτησβμένω· ξενοφών τη σώδούλι.» ζα· προέδρω παλχ’.α πόλίω; καί αονάχου ύ των στον? ίων. Ainsi le manuscrit avait été écrit ou conservé dans le monastère de Jean Je Studite à Constantinople. L’auteur de ce manuscrit a d'abord, en quelques passages, cor­ rompu la tradition par des corrections : v. g. 261,33 έΟναγόν in εβνάρχον verbum tritum mutavit: 301,8 αύτ»ί couiecit constructione non perspecta item v; 329,16 άναφάναι pro άναφαίνοί posuit ; 340,3 r.cpt τό ταύτόν in περ: ταύτόν mutavit. Ensuite, il a pratiqué la « contamination » en mêlant les textes de deux ou plusieurs modèles. On le voit par exemple à 137,30 : ι:ω; sscr. πσσώς. Là où B a suivi η, il adopte ou bien une conjecture ou bien une leçon ex­ purgée 1 ou bien une variante *. Mais là où il s'accorde ■1. Ci. apparat à 241,15; 304,29. 2. Cf. 301,4 ; 332,42. 30 ÉTUDE CRITIQUE avec a, il tombe parfois avec lui dans la même erreur : v. g. 208,19 ύποδεδηκοτος : ύπιρζίδηζο'τος B Va Q K ; 304,10 ώί false iûser. B Va ; 321,6 ίπαναζλώσα B M Va pro ίπαζαζυζλοΰσζ. Il reste à montrer que B n’a pas fait souche : v. g. 208,22 ατρεπτον τάςεως propter homoioleleutoi» οιη. B; de 201,32, iam supra dixi; 141,16 otoauivouç—-φωτοηδεΐΐ τυ/α; unam fere lineam οιη. B ; 329,41 t»Ûi» oui. B. Avec B s’apparente, semble-t-il, d’une certaine façon, le Parisians graecus 440, olim Mazarineiis Regius 2263 (= C), xnc siècle, parchemin, écriture très nette. Il con­ tient toutes les œuvres de Denys pourvues des scholies de Maxime, la lettre de Polycrate d’Éphèse au pape Vic­ tor \ un fragment de Clément d’Alexandrie sur l’cvangélistc Jean, un fragment du de vita contemplativa de Philon, et enfin la vic de Denys. En tout, 185 feuilles. Il manque, après le f. 105, la dernière partie de CH (à partir de 340,12 καί σωτηρία), et la première partie de EC (jusqu’à Ιεραρχίας άγιαστείας 372,11). Des scholies, une partie est écrite en semi-onciales et l’autre par une main plus ré­ cente en ces minuscules de l’écriture qu’on appelle cursive. Comme dans B, de même dans G le texte de Denys apparaît mal corrigé et « contaminé » (237,18 au-dessus de εκοαίνει on a ajouté γρ εμφαίνει)· C’est pourquoi nous tenons C comme un excellent témoin, mais sans valeur pour l’histoire du texte des œuvres de l’Aréopagitc, bien qu’en un petit nombre de passages (comme 273,12 έκαστη C cum Sin rectc : έκαστη celt.), ou bien seul ou bien à l’aide d’un autre manuscrit, il ait restitué plutôt que conservé le vrai texte. Que seul dans 241,11 il ait omis καί—έπιτρεπόμενον (12), et qu’en 328,37 il ait transposé σχεδόν, cela prouve qu’il n’a servi de modèle à aucun manuscrit plus récent. 11 faut rapprocher de ces manuscrits le Vaticanas grae­ cus 370 (— W), xe ou xic siècle, parchemin, contenant les 1. Cf. Euskbk» Hist. eccl.9 Vt 2'·. LES MANUSCRITS 31 œuvres de Denys et les scholies de Maxime. CH se trouve f. 4-32. Le texte et une partie des scholies paraissent avoir été écrits par le même copiste, tandis qu’une seconde main a ajouté l’autre partie des scholies, mais cependant pas toutes celles qu'on trouve dans les autres manuscrits ; clic a corrigé aussi les fautes de la première main et ajouté des gloses dans une écriture très négligée. Un lecteur latin a trouvé bon d’insérer un grand nombre de gloses latines dans les chapitres I et 11. Quant à ce qui regarde le caractère du texte, on voit que le copiste y a intro­ duit des conjectures ; en voici des exemples : 137,28 αΰτά : αύτάς W e contectura item Z; 145,14 «νορ-οιοτήτων pro άνορΛ!·.ιν όρΛίοτ^των pos WZ nescio an a«ιν : ύποτυΛώσκ; E Μ Va Q K ; 181,44 it; : καί M Va E ; 209,39 νυν : ?,v E Va ; 333,24 ο'χοδοαητιζόν : οΐζοδοΙ*:χόν E Μ Ζ C’est pourquoi il semble clair que le texte de E trahit l’influence de la famille z et qu'il a été corrigé d’après η ou bien P B C W Z. Des deux manuscrits dont il nous reste à parler, l’un et l’autre de peu de valeur, le premier est le Parisinus LES MANUSCRITS 35 graecus 441, olim Regius 2267 (= D) : il contient les œuvres de Denys avec les scholies de Maxime, un Pascha· lion qui va de l’année 1352 à l’année 1359, ce qui date probablement sa rédaction d’avant 1352. De plus l'écri­ ture indique la fin du xnie siècle ou le commencement du xivc : c’est ce qu’un éminent paléographe, J. Irigoin, de Paris, a bien voulu m’assurer. 11 y a 108 feuilles, dont f. 5-25 contiennent CH. Au premier folio la main d’un ancien copiste a noté : « Opera Dionysii, quomodo ea excudit Guill. Morellius anno 1562. » Il s’agit donc d’un des manuscrits utilisés par Morellius» quand il allait faire la première édition de son Denys. Le texte et les scholies ont été écrits par une seule main, d’une écriture très nette ressemblant à celle de H. Une autre main plus récente D2 a ajouté les scholies omises par D; elle a également res­ titué à l’encre les lemmes rouges qui s'étaient effacés. Ensuite, un lecteur d’une époque plus récente a fait cer­ taines corrections et a inséré des gloses ; il s’agit d’un autre que Morellius : c'est ce que m'a assuré encore J. Irigoin. Le premier copiste, bien qu'il soit tombé assez souvent dans ces erreurs qui échappent même à un scribe très habile, montre sa science, ici et là, par des conjectures : v. g. 305,10 της iv : zai iv rîj coni. inepte D ; 329,14- πάντων Iranspos., ut liiutuin fugeret; 329,18 τά : των coni, vi vocis άλXotoKcxôv transitiva non perspecta ; 329,39 αύτάς ad oJc:a; refert, sed de inlelligentiis, quae voti ojpfvtot dicuntur, res est; 336,4ήμ·7ν solus trenspos. Là où il a suivi la tradition, il le fait la plupart du temps en accord avec B C W Z ; si l’on en veut des exemples, qu’on se reporte, à ce que j’ai dit plus haut (p. 23 sq.) : souvent il s’accorde avec le seul E dont il ne se sépare guère que pour préférer une leçon soit de P soit de η ; deux fois il se trouve d’accord avec M Va E d’une façon étonnante : 168,4 et 9 (cf. p. 34), ce qui a pu arriver diffi­ cilement par hasard. Mais jamais il ne fournit seul une leçon qui, sans être la bonne, soit du moins digne de quelque attention ; c’est pourquoi D, en tant qu’il repre- 36 ÉTUDE CRITIQUE sente une édition particulière très corrigée, n’a pas d’inté­ rêt pour la nôtre. Le second manuscrit de ce même siècle est le Vallicel· lianus 17 (B 80) (— Y), papier, 177 feuilles intactes, et 153 dont il ne reste que la moitié inférieure. Il comprend : ζάνωνα ε’.ς τον ζύρ'.σν ζχ· θεόν ζαί σωτήρα ημών Ίησοΰν χριστόν τον ζράταιον ζτλ. toutes les œuvres de Denys, la disserta­ tion d’Epiphane περί μέτρων ζα’ι σταθμών x, un court traité sur les parties du corps humain, les hymnes de Nicéphore Blemmidas, du meme le s-ς ζοιμηΟέντας, et de Jean Chrysostome les τροπάρια εΐσοδιζά, ζάνωνα ευχαριστήριον εις τον ζυριον. La main d’un rubricaleur a complété les f. 1-5, 154177. CH se trouve aux f. 7-40. Le texte ne souffre presque d’aucune faute quelle qu’elle soit, et il a été l’objet d’un tel soin qu’il ne présent e aucune leçon, même moins bonne, qui ne soit pas justifiée. v. g. 13~,2·$ αυτά : αύτους Y O .1 IP; 137,32 π-:ρ:τ:ύένσα: : π'ριηθίviiYDJCIl1 2 Sin; 168,$ τιλουμίνο»; : τελειο»μ£νου< YO.l ; 177,31 τώ : τθ5 falso coni. YOJ 11 ; 261,21 ΰπά τ<δν αγγελικών exemplaris callide sed non recte in άγγίλιζών corr. Y Ο .1. En quatre passages Y est d’accord avec O G J. mais je ne sais pas s’il conserve là une bonne leçon qui viendrait d’un exemplaire très ancien, à nous inconnu, ou bien s’il l’a peut-être trouvée par conjecture : lit),12 χναγωγιο» cell, v : αναγωγών Y O G .1 D; 177,21 5’ inser. post πρώτον Y O G .1 ; 260,20 x«t a ceti, additum reele om. Y (.) J WZ Sin ; item 261,4 7. Comme tous les manuscrits d’origine mêlée, Y offre ici et là des leçons disséminées du manuscrit P : v. g. 180,4 cum P habet νοερώ; pro νοητώς ; 241,13 νενομοΟετήβΟαι Y cum P : 257,24 τε om. P Y. Mais il ne s’accorde nulle part, avec a contre tous les autres, et jamais non plus il n’a conservé seul le texte de 1. Cf. Melrolog. scriptor. reliqu.. éd. Hultsch, Leipzig, 1882, 51-55 distinctio I, 218-25. 37 LES MANUSCRITS l’auteur ou intégral ou corrigé : c'est pourquoi on peut l’exclure de l'apparat. Oisons enfin quelques mots des deux manuscrits d’Oxford dont nous n’avons pas fait une collation complète, mais dont nous avons examiné les chapitres 1 et (I et beaucoup de passages importants. Le premier est VOxoniensis Collegii Corpori» Christi 141 (=s T), parchemin, xne siècle. Il contient non seulement toutes les œuvres de Denys accompagnées des scholies de Maxime, mais encore des fragments (il semble selon le catalogue — que ce soit les mêmes que Va) de Poly­ crate, de Philon, de Clément, lia 125 feuilles ; Cil sc trouve aux f. 4-26, mais avec une lacune de 8 feuilles, c’est-à-dire d’un quaternion (CII 260.7 εΐρηται -321,10 ύζερβββηκυίαι). Une première main a écrit le texte, l’a orné d’initiales et a inscrit en onciales les titres et une partie des scholies. Une main plus récente a complété les scholies et ajouté au début, de chaque chapitre son contenu et, ici et là, des gloses juxtalinéaires. Si on demande à quelle famille appartient T, on peut indiquer ceci : tout d’abord T a fait certains changements par conjecture : v. g. 445,34 άγια : Oita T ; 336,13 πρω?Οφάνε *αν : βεοφάνκαν T ; ensuite, il a puisé à des sources variées de la tradition, ce qui apparaît bien par les exemples apportés plus haut (p. 23 sq.) comme par les passages suivants : 180,18 îx).s|x4:v sscr. γρ ελλαμψιν; 257.35 θείων sscr. ως; 260.4 Γ.',ός ήμών άγγελο·. παρά τούς προτίρονς ίκοαντοραοί των προτε'ρων οΐζε·.ό· τερον ονομαζόμενοι utriusque stirpis lectionibus confusis ut Nil; 333,19 ευθεία supra -εία scripsit ε. Ainsi T, qui en aucun passage ne nous apporte un secours pour résoudre nos hésitations, peut être laissé de côté par notre édition. L’autre est VOxoniensis Collegii Lincolnensis 14 (— S), début du xnie siècle, parchemin, écriture soignée. 11 con­ 38 ÉTUDE CRITIQUE tient les œuvres de l’Aréopagite éclairées par les scholies de Maxime. 11 a 96 feuilles dont les f. 1-22 contiennent CH. C’est le même copiste qui a transcrit le texte et les scholies, et qui a corrigé des fautes ici et là. Sur le pre­ mier folio, une main, que Mrac Ruth Barbour attribue au xvic siècle, a tracé ces mots : ε·.ς yoi}«cv ζορυΒαλλίας καί των φίλων. En vérité je préférerais lire κορυδάλλεως, étant donné que vraisemblablement ce manuscrit a appartenu à Théophile Korydallcus, illustre philosophe et. commen­ tateur d'Aristote au xvne siècle. Si nous examinons à quelle source il faut le rattacher, on peut regarder comme prouvé, soit par d’autres pas­ sages, soit par les exemples donnés plus haut (p. 23 sq.), qu’il a puisé tantôt dans a tantôt dans η, et qu'en cela il s’accorde souvent avec B C Z ou B C, de telle façon qu’il a pris presque toujours la leçon vraie ou la meilleure. Cependant qu’on se garde de croire que S soit préférable à tous les autres en aucun passage soit par la meilleure leçon, soit par une correction valable, soit même par une erreur dont on puisse conclure quelque chose pour le rap­ prochement des manuscrits. Aussi pensé-je qu’il faut rejeter le Lincolniensis comme superflu. Appendice : Quelques autres manuscrits. Les manuscrits nommés ci-dessus apportent à notre recherche du texte le plus correct une grande et suffisante abondance de témoignages. Cependant nous ne pensons pas qu’il faille passer sous silence toutes les indications que nous avons tirées des autres manuscrits : non pas que celles-ci puissent être de quelque utilité à l’éditeur, mais afin de rassurer autant que possible ceux qui se deman­ deraient si dans les manuscrits non utilisés se cacherait une recension encore ignorée. Je vais donc dire d’abord ce que j’ai trouvé, en 1954, dans cinq manuscrits de Paris. Le principal parmi eux est le Parisinus graecus 933, LES MANUSCRITS 39 olim Salignaceus maior 1 de Morellius, alors Regius 2266, xc siècle, parchemin, 250 feuilles. Il contient les œuvres de Dcnys et l’éloge de Dcnys par Michel Syncellius ; minuscules penchées à droite, au-dessus de la ligne et appartenant à une seule et même main, celle qui a aussi ajouté en onciales les scholies de Maxime et les titres. Les exemples suivants prouvent que le texte vient de la même source que celui de X Q K : 120,1 του—χεφίλαων a textui praemiserunt 933 Q K et C WZ; 121,4 ôv : οντα 933 K ; 121,20 «οαρότω; : ά<φά:ως 933 Q K ; 121,21 [ίονίμως : αονοειδώς 933 α; 136,33 έχάστη : έκαστη; 933 VaQXKN HEW Z; 141,17 ψωτοειδεΐς et κα· alt. om. 933 Q K ; 144,6 αυτήν om. 933 K Y ; 168,14 ΐνόντα : οντα 933 Q P ; 177,31 αζωα : ζώα 933 X K Μ E; 301,48 Οέσ<·. Si : Οεοε'.δώ; 933 τά Οεοειδώ; Μ Va1 Q1 ; 304.2 post και add. tî; 933 Qv ; 308,20 διαυγή recte 933 QKijCDY; 332,35 έκφαίνειν : ί;χφαϊν£ΐ 933 Q Κ. Je citerai d’autres exemples plus bas, mais notons déjà qu’en deux passages importants notre manuscrit s’écarte de Q : 121,11 αρχικήν 933 cell. : ίεραρχιχήν Q αρχήν K ; 145,22 άνατεΐνισ'ίαι 933 celt. : άνατίθεσβαι Q, et il a fait précéder le chapitre XV des mêmes mots que B E D, mais non pas que Q. Cependant comme nous pos­ sédons de la recension a des témoins sûrs et anciens, nous n’avons pas donné place dans notre apparat au Parisi· nus 933. De moindre valeur est le Parisians 934, olim M edicens-Régius 2881, parchemin, xi® siècle, contenant les œuvres de Denys avec les scholies de Maxime, l’épître de Polycrate au pape Victor et des excerpta de la Mysta? gogia ecclesiastica de Maxime. II s’accorde, comme nous Je verrons plus bas, tantôt avec a, tantôt avec η, en sorte qu’il n’appuie ou ne contredit ni l’une ni l’autre famille, mais doit être regardé comme « contaminé » : il paraît 1. Cf. TiiÊiiv, Recherches pour une édition..., p. 358. 40 ÉTUftÉ CRITIQUE en effet, d’après 237,32 ; 301,23 ; 336,13, avoir utilisé des modèles variés ou bien les différentes leçons d’un seul volume. On ne doit pas accorder plus de valeur au Parisinus Coislinianus 86, parchemin, xiic siècle, contenant les œuvres de Denys commentées par Maxime, Fépître de Polycrate au pape Victor, l’œuvre de Clément d’Alexan­ drie intitulée Quis dives salvetur et un fragment, du De vita contemplativa de Philon. Le colophon montre que cet ouvrage a appartenu autrefois à la bibliothèque du mo­ nastère de Saint-Nicolas Stauronicetas au mont Athos. Chacun peut voir, d’après la distribution de ces textes et les passages cités plus bas, que le Coislin. 86 s’accorde d’une certaine façon avec les manuscrits d’origine mêlée B C W Z, cl que le passage 237,32 témoigne d'une tradi­ tion derivant de sources diverses. De la classe OGJ.il faut rapprocher le Parisinus Cois­ linianus 85, papier, fin du xive siècle, dont voici Je colophon : r.pzsitibt, του τψ.ιωτάττυ τού iv μοναχοί; κυρίου Μάρκου του κϋρτου των κατηχουμένων τής ίερά; Λαύρας προς αγίου ’Αθανασίου, c’est-à-dire le monastère du mont Athos. Ce Marc est-il l’abbé de Saint-Lavra, auteur du traité conservé dans le manuscrit Vaticanus 101, an­ née 1373, f. 15-24 ? Que de plus doctes tirent la ques­ tion au clair. Ce manuscrit comprend toutes les œuvres de Denys et les scholies de Maxime en 363 feuilles ; CH se trouve f. 11-100. ï.e dernier du groupe est le Coislinianus 254, papier, xvie siècle. 277 feuilles. Il contient les œuvres de l’Aréopagite avec les scholies de Maxime. Soit en considération des exemples cités plus bas, soit parce qu’en 120,1 il a fait précéder le texte des mots κεοάλαιον a', qu’en 137,35 il a ομοιότητας par une erreur commune avec K. et en outre parce qu’il a conservé les mêmes scholies que K (celles que j'ai collationnées dans les chapitres I et H), il faut LES MANUSCRITS 41 considérer ce manuscrit comme dérivant de la famille γ el peut-être comme le jumeau .de K. Voici des exemples pouvant servir à la classification des cinq mss parisiens (les mss d'origine mêlée ne sont cités qu’à Litre de choix) : V. g. : 121,17 ίνδόττ,τος Par. 934 Coisl. 85, 86, 254 cell. : ένεότητος Par. 933 Μ X ; 121.17 άναγωνήν Cois/. $5, 86 η C : άναγωγιζην Par. 933, 934 Coisl. 254 α ; 137.36 <ξυ?ρίζει Coisl. 85, 86 Q2 Κ η C : ίςυόρϊζειν Par. 934 P E \V Z ovz έξυβρίζειν Par. 933 Coisl. 254 M Q ; 137.37 ir.ozkv/i Coisl. 85, 86 Par. 934 Q2OGJ (S Sin. : ούζ άπεπλάνα Par. 933 M Va Q N ούζ άπεπλάνιι Coisl. 254 K ; 137.38 αύτόν Par. 933, 934 Cois'. 86 Va Q K 0 G.I C : αύτών Coisl. 85, 254 M N H G ; 137.38 ένίζα-m Par. 933, 934 Coisl. 85, 86, 254 ; 140.21 αιτεάσαιτο Par. 934 M Va al. : αΐτ:άσο:το Par. 933 Coisl. 85, 86, 254 Q K η C ; Ιίί,ΙΙ αφανή Par. 933 Coisl. 85, 86, 254 M Q K C al. : απλανή Par. 934 η 144,48 αρζον Par. 933 M Q N IL al. : ασζτον Par. 934 Coisl. 85. 86 254 Va KnCal; 165,46 τελεωυμένους Par. 933 Coisl. 86 (corr. e τελούμενους), 254 cell. : τελουμένου; Par. 934 Coisl. 85 P B W ZD ; 177.21 post πρώτον add. δε Coisl. 85. 86 (in rec) OG J Y; 180,8 μίνουσα: Par. 933 icon', m. rec.), 934 Coisl. 85, 86 (sed corr. in μεν ούσαι) Va η : μίν ουσαι Coisl. 254 Μ Q K C al. 180,45 ιιυήσα; τό Par. 933 Coisl. 254 Q K O : μύηση τό Par. 934 Coisl. 85, 86 M Va Π O G J C al. ; 200.22 6περουρανίων Par. 934 Coisl. 85 N O G J : «πουρανίων Par. 933 Co«/. 254 a H Sin ουρανίων Coisl. 86 B1 : 237,32 Οεοε:δε:ας Par. 933 Coisl. 86 (sed add. in mg. iv αλλω άγαΟοειδείας), 254 α : άγαΟοεώείας Par. 93» (sed corr. in θεοεεο-) Coisl. 85η; 301.23 άντιτυπείς Par. 933 (ante -εις Irinus liti, eras.) Coisl. 254 α G : αντιτύπου; Par. 934 (sed -εις sscr. nescio an cad. in.) Coisl. 85, 86 r, ; 301,44 αναλογώ Par. 933 Coisl. 254 OGJC al. : άναλόγώς Par. 934 Coisl. 85, 86 a Nil; 304,29 ύπεροεδηζυιών Par. 933 Coisl 86 (sed corr. in ύπο6.) 254 Va Q K C al. : ύ-οόΐόηζυιών Par. 934 Coisl. 85 η ; 42 ÉTUDE CRITIQUE 305,17 διαύγειας Par. 933, 93$ Coisl. 254 a N il C : post διαύγειας add. καί Coisl. 83, 86 Ο G J al. ; 308.3 αύτό; κ-.vôv Par. 934 Coû/. 86 η : αύτοζινών Par. 933 Coisl. 85, 25$ a Cal.; 332,27 πληΟύνει Coisl. 85 η : πληΟύεε Par. 933, 03$ Coisl. 86, 254 a C ; 336,13 φωτοφάνειαν Par. 933 85, 86, 254 QK N Sin : πρωτοφάνειαν Par. 93$ (sed φω — sscr. ead. m.) M Va O G J al. Parmi toutes les éditions des œuvres de FAréopagite, la plus remarquable est celle de Venise en 1755-56 ; on trouve dans ses marges les variantes qui viennent de la collation du Marcianu# Venetus 143 1, xie siècle, colla­ tion faite par le Grec Georges, fils de Constantin. Ainsi peut-on, grâce à ces indications, marquer très exacte­ ment le caractère de ce Venetus. Il est évident qu'il est uni assez étroitement avec η, et cela ressort d’abord des passages suivants : 121,17 αναγωγήν Ven. η BCY; 137.28 αυτού; Ven. II2 O J ; 137.36 εξορίζει Ven. η * KBCDY; Q 1ί0,13 τών εικόνων inser. Ven. η PED; 111,20 ζάλλεσιν ή μ/>ρφα:ς Ven. η P E D Y ; 165,12 τ-λεαταϊς Ven. 11 G J K1 ; 180,8 ριενουσαι Ven. Il O G J Va E D ; 180,45 μύηση το Ven. N H G J M Va B C E D Y ; 237.32 αγαδοειδειας Ven. η; 237,33 *ζατ χύτην Ven. η PE Y ; 301,23 αντιτύπου; Ven. η ED Y; 332,27 τΛηβύνει Ven. η WZDY; 336,37 Οηριομορφία; Ven. N II O J P Z3 D ; 340,3 άπδινήτω Ven. N II O J B E 1) Y. Λ l’intérieur de η, le Ven. se rapproche de 5 : cf. 124,12 άνάγοι Ven. O ; 137,32 περιτιΟίναι Ven. O J IPCY ; 140,41 post δε add. καί Ven. OC; 141,11 χναοεδηκυία; Ven.J; 141,14 μεν om. Ven. OGJ ; lit,35 ίννοήσαι Ven. J ; 168,9 μψήσε: Ven. G J ; 177,21 inser. Ven. O G .1 Y ; 177,24 γαρ : 81 Ven. O G J P ; 177,25 ίαυτής : αυτής Ven. G J P; 181,33 post άλλα add. και Ven. Ο J ; 196,28 Οεαρχία; : Upxp/ιας Ven. J ; 200,38 post r.tpi add. τον Ven. J ; 237,29 μεΟ' έαυτήν Ven. O G J P E D2 Y ; 240,8 Swaponocû’/ Ven. -ώ; J ; 240,16 jura ναύτην Ven. O G W Z D : 241,16 τοϊς : των Ven. J ; 293,1 ούκ ίστιν Ven. G J ; 301,4 πάντα Ven. O G J x E λ ; 301.6 post οίχείαν add. aux Ven. GJ E Y ; 305,17 post δίχυγε.α; add. και Ven. OGJ E Y Ks; 305,24 φανήν : φαεινήν Ven. OGJ D ; 333,38 πτήσιν Ven. O G J B D Y ; 336,13 πρωτοφάνειαν Ven. OGJ M Va PE Yv ; 337,42 προσόν; πρόσω Ven. J. 1. Cf. Tukry, Recherches pour une édition...9 p. 360. LES MANUSCRITS 43 Cette parenté plus étroite avec c est d’autant plus vrai­ semblable que notre manuscrit ne contient pas seulement les mêmes œuvres que O, mais qu’il a encore introduit les scholies de Maxime, chacune à sa place, par le mot ερμηνεία, s’accordant en cela avec le seul O. Pourtant, il ressort des mêmes exemples que 0 n’est pas une copie du Vendus. Ajouterai-je encore les passages suivants : 137,30 ηως Ven. M Va Q G B C Y ; 201,3 ίδρ£βθα< Ven. Va K Ev ; 209,1 τής add. Vert·, D Sin; 333,34 Îtopaîtxdj : 3:azptrtxÔç Ven. Des sept manuscrits dont s’est servi Morellius, quatre nous sont connus : Morellius (— M) = Par. \Ύί ; Salignace.us maior ■= Par. 933 ; Dionysianus — le manuscrit conservé dans la section des pièces d’ivoire au Louvre et marqué du n° 100 x. Quant au quatrième, le Budaeus, on peut démontrer qu’il est le même que le Par. 447 (— K) par les passages suivants empruntés aux annota­ tions de Morellius : 121,4 οντα codex Bud. corr. in όντως Budaeus ipse = K ; 120,9 άναπληροΐ cod. Bud. ■■ K ; 141,11 ετι cod. Bud. corr. in ώς Bu­ daeus = K ; 196,20 αύτάς : αύτ«ις coni. Bud. — Ka; 308,14 Οατε'ρων cod. Bud. corr. in θατέρζ Budaeus = K; 329,18 τά corr. in των Budaeus = K. Mais s’il est clair, d’après ces passages, que le manu­ scrit K appartint à Budé et fut corrigé par lui, Morellius aurait dû nommer le codex de Budé au lieu de M, là où il nous dit qu’en 240,39 ώς 5ι’ αυτών manque dans le M, et qu’en 300,27 ιταΟούσης a été corrigé en παρούσης dans M ; car ces erreurs se trouvent dans K. Etant donné que l’apparat de Morellius ne manque pas de fautes de cette sorte, il faut attendre pour marquer exactement le caractère des manuscrits non collationnés, je veux dire le Carthusianu-s, le Salignaceus parvus et le Dionysianus. Cependant on peut se douter à première vue que tous se réfèrent à η ou bien à une origine mêlée. Parmi eux celui qui tient par la date la première place est le manuscrit appelé Carthu1. Cf. Théry, Recherches pour une édition..., p. 357 sq- 41 ÉTUDE CRITIQUE sianus, parce que sou usage avait été permis à Morellius par le chartreux Godfridus Tilmannus. C’est un manus­ crit de papier qui contient les œuvres de Denys munies des sc holies de Maxime avec la paraphrase de Pachymèrc. Bien que ces textes appartiennent aussi au Coislinianus 85, quelques différences montrent, bien que le Carthusianus est à distinguer du Coislinianus : v. g. 137,36 sq. ίξυδρίζβιν—άποπλανϊν Cer. : έξυδρίζη — άποπλανά Coisl. 85 ; 237,32 0ς K ; 141,7 τιρώσι : καί ·»Ζί M Va ; 209,17 άγααζ: Q1 K N II v : Οαυρ-άζω a P O G .J cell, interpretamentum fortasse e scholiis irrepsit; 241,15 ν«νοαοΟετή·:«ι mendum antiquissimum servaveruntα II, recte νίνοροΟίτησόαι restilP Y, νομοΟίττ,Οήναι coni. O G.I cell.; 260,19 ίεραρχικζΐς Μ P error antiquissimus esse vide­ tur ; 260,20 Ο .1 W Z Y Sin : post ίπιφοιτώσζ falso add. καί cell. ; 273,27 κατά τό αυτό falso codices maximae auctoritatis M Va N II BE D : recte rcslit αΰτώ O G .1 P Q K C W Z Y ; 304,32 Zr.tοΐδρτο plusquamperfectum c Ez. 10,3; Dan. 7,10; Apoc. 7,1 i sim confirmatur, sed in ύπιοίδρυται ad dicendi normam redegerunt Q N II W Z ; 308,3 αΰτύς κινών recto servavit aut restituit η : αύτοζ·.νών α Ρ cell, facili errore ortum est ; 336,33 τυπωτικών Va Q l\ G B C W Z E in τυπικών depravatum praebent Μ P η D Y ; 340,27 του ;υ.υουντο; Q P BWZ Sin : του φωταγωγούν τος (καί add. η E Y ή Va) του υυοόντος cell, non salis liquet utrum του ρυοΰντο; an του φωταγωγουντος glossa intrus» sit (του ρυούντοί equidem suspicor) at tamen glossam in textum irrepsisse pro certo habeo. En vérité quelques passages ont été tellement boule­ versés d’abord par une corruption du texte, ensuite par des remèdes, que la rédaction adoptée par moi ne relève que de mon propre choix : v. g. 137,36 sq. ; 141.35 ; !80,45 ; 196,5 ή omis z O G ,1 C W ZED Sin falso loco insor. IIPBYv; 308,14 Οατερων Va Q K vetustissi­ mam corruptelam in mullis mauuscriptis grassanlcm servasse existimo, quam celeri suo modo sanare temptaverunt ; 329,35 <·>; iv αίσδητοίς εικόνας scriptum fuisse suspicor, quod primo errore in ώς «v αισθητοί; ε-ζδσι corruptum (cf. M N B W 7.\, deinde infeliciter in ώς iv αΐσ&ηταΐ; εΐκόσ: correxerunt cett.; 328.27 πεο:τ:0εναι codd., nt inconcinne dictum videatur φαίη αν τις... δίνασΟα: ... περιτιΟίναι : πίρ·.τ«Οήναι correclius scripsit vel potius legit Sin Mais quand le Sïnaïticus s’accorde avec un ou deux manuscrits contre d'autres, je ne saurais décider si chaque témoin est tombé par hasard sur la même lecture, ou s’ils QUELQUES ÉTAPES DE L HISTOIRE DU TEXTE 51 dépendent tous de la même recension, puisque rien ne s’oppose à ce que des leçons concordantes soient nées de conjectures semblables : v. g. 137,42 άλλων add. 'i. Sin; 177,34 αυτή; om. Z Sin; 237,18 τοΰ Οεο::δοΰ; : τα; θεοειδεΐ; coni. I’1 Sin; 293,1 οΰκίτι : ούχ Ιστι GJ Sin ; 329,32 άφιπτάμενον in vocem tritissimam άφιστάμενον muta­ verunt Y K Sin 240,4 άρρεπω; : άρρενωπώ; Κ (sed -νω-expunx. K2}, άρρέπω; χαι άρρενωπώ; Sin. Addas 137,35 άνομοιο'τητα; ; ομοιότητα; K Sin; 181,5 ύπερχιιμενων : ύπερχοσμίων Z Sin ; 181,37 υιοΰ : Ίν,σου K W Y Sin ; 208,20 πάσαι; : πάααι; και κατά πάντα \V Z χαί τα; χχτά πάντα βεοειδεατάτα; δυνάμει; Sin; 260,1 τα; ολα; ; τ.ίζΐ-ΐ, τάς άλλα; Sin τα; άλλος G. Par contre, il est très rare que je n’aie pu suivre aucun manuscrit au point d’etre obligé de m’appuyer sur la seule version syriaque, comme dans les passages suivants : 137,43 άποχλ:Οεντα Sin, cui proxime accedunt M Va αποχλειαΟίντα exhibentes ; άποχλιθεΐσαι cett.; 105,36 αυτή bene Sin : ιερά quod sale caret, celt. Mais il est temps d’apprécier la valeur de cette version syriaque, souvent citée dans ce chapitre. 2. La version syriaque (Sinaüicus). Dans le manuscrit Sinalticus, des mots sont souvent traduits par le pluriel, qui dans les manuscrits sont au singulier : v. g. 137,14 tv ποικιλία : εν ποιχιλίαε; Sin ; 332,43 τό πτερόν : τα πτερά Sin; 337,1 του βόο; : τών βοών Sin; 340,4 τή ίχφαντορία : τα:; έχφαντορίαι; Sin ; mais plus souvent encore, c’est le pluriel qui est traduit par le singulier : V. g. 121,8 sqq. τα; ... ίχρανθείσα; ... ιεραρχία; : τήν ... εκφα·.Οε?σαν ιεραρχίαν Sin ; 257,4 sq. τα; άγγελιχα; ίεραρχία; : τήν αγγελικήν ιεραρ­ χίαν Sin; 200,40 τών νοερών όψεων : τή; νοερά; όψεω; Sin; 301,33 εν πανολ€ία« χύσεσε : έν πανολδία χυτό Sin ; 328,8 αί άναχαθάρσεε; : ή άναχα'όαοβι; Sin ; 329,43 sq. ποό; τα; ...δυνάμει; : προ; τήν... δύνα- 52 ÙTCDE CRITIQUE ut·/ Sin ; 332,3 rà< όπτιχάς owajHt; : την όπτιχην δΰναρ *.·? των ύύηλών ΐλλάμ·|·ίων : τής ύύηλοϋ ίλλά;Λ·!>εο»ί Sin. Sin ; 340,5 D’ailleurs ce Syriaque s’est occupé davantage à inter­ préter qu’à traduire ; il a visé davantage à la clarté du style qu’à la littéralité. Aussi ajoute-t-il, de son chef, certains mots en beaucoup d’endroits, et dans certains cas a-t-il plutôt suivi le génie de sa langue et paraphrasé plutôt que traduit. Voici des exemples tirés des chapitres I et II : 121,16 post αχτίνα add. χαι τόνύπίρτατον δοτήρα αυτής; 121,25 post ποικιλία add. ήν Ι'σμεν ; 121,25 post παραπετασμάτων add. των τής γραφής λογιών των προς ήμας ομοιοτήτων Sin, (il veut mettre à la portée d'un lecteur moins savant une idée complexe); 121,31-33 καί — παραδεδωχίν sic fere circumscripsit Sin : και παραδίδωκεν ήμιν αυτοί; τούς τής είρημένης των αυλών δυνάμεων ιεραρχίας πνευματι­ κού; τρόπους h πολλή ποικιλία των ύλαίων σχημάτων (prolixité qui semble tout à fail étrangère à la façon de parler des théologiens professionnels, dont Denys fail partiel ; 124.1 ante έξεως add. των λογικών δυνάμεων, post έξεως add. εικόνας (mol superflu pour les savants); 124,2-3 και — μετάληψιν sic expressit constructione dis­ soluta : ούτως δε πάλιν c ήμίτερος νους γιγνώσχει τήν ομοιότητα, ότι τής τελεία; 'Ιησού κοινωνίας τε καί μετουσία; ακριβέστατη είζών ίστιν ή τής ίερας ευχαριστίας μετάληύ·.ς. 124,5 τής ήμών άναλόγου Οεώσειος : τής ήμιτίρας άναγωγου Οεώσεως κατά την τής ήμςτίρας τάξιως δύναμιν Sin ; 124,13 post νοητχ add. καί ίκ των ορατών επ: τχ αόρατα (commentaire un peu pédant); 137,3 ante απλότητα add. χυλόν Sin, (inutile pour un savant); 137,4 ανιίρως οιωμεΟα : γ«υδώμεθα καί χνοήτως οίώμεβα Sin {paraphrase plus que traduction); 140.17 sq. χχ: αβατον αλήθειαν sic fere vertit Sin καί επικαλύπτεσαι το:ς πολλοί; κατά την αυτών γνώσιν την των υπέρθυρα, νίων νόων κρυφιότητα και αλήθεια?; 140.27 απεμφαινον πλατ τόμενο; : πλαττό’ΐενος δια τών αεί άπ«θ»χότων και αναξίων και ούδαμώς ομοίων Sin; 140,44 post ri add. ίτερα πολλά; 141,7 τιμώσι τοιγαροδν : φανερόν τοίνυν έστιν ότι τιμώσ: Sin ; 141,15 post χρνσοειδεις add. ή χαλκοειδείς εξαστμίπτονταςβίη.; 144,24 post τοιγαρουν inser. καλόν (ce qui montre qu’il n'a pas compris le Syriaque). De même : ante περιπλάσωμενΐ 144,6 add. μυστικώ; (ce qui élimine le problème). El inversement J 144,3 sq. ridicula anxietate απαν τόζώον corr. in απαν ότι άν αυτή /ωρή (sic fere) Sin ; 145,33-35 λεγομένων—διαφύλαξον sic (ere vertit Sin : λεγομένων καί ϊνΟεος ίνΟέων πύΟου :’ν χωρίαμώ πάντων των αισθήσεων , γινόμενος καί τή κατά νουν κρυφιότητ: τχ ίερχ νοήματα περιστείλας εκ τής, QUELQUES ÉTAPES DE l’hISTOIKE DE TEXTE 53 àvu'poa πληΟύο; τών άνο:ζΗ'·»ν (sive αναξίων) βίδη'λων διαφυλάττων ; 145,36 τά λόγια : ό ζωτικό; λόγο; Sin Ces exemples ont suili à me persuader que la version syriaque, étant plutôt une paraphrase qu’une traduci ion littéraire, ne compte absolument pas pour rétablissement du texte, sinon sur un point : elle peut confirmer ou réfu­ ter. ici ou là, une variante des manuscrits grecs. .J'ai donc noté, dans l’apparat, des leçons de celte sorte, mais là où le Sinaïticus n’apportait rien pour discerner une vraie leçon, soit, parce qu’une interprétation faisait écran, soit parce qu'il n’était pas possible de conjecturer d’après lui la leçon de l’exemplaire grec, je l’ai passé sous silence. 3. Les traductions latines. Les traductions latines sont encore moins utiles que la traduction syriaque : d’une part, clics sont plus récentes que les manuscrits grecs et, d’autre part, il ne semble pas qu’elles se réfèrent à des exemplaires perdus ; nous con­ naissons même le modèle de chacune. En effet Théry 1 a fourni des arguments nombreux et sûrs (dont je pourrais en vérité augmenter le nombre à mon gré), qui nous as­ surent que Scot. (Eriugena) et Ilîlduin se sont servis du manuscrit M, et Jean le Sarrasin d’un exemplaire de la famille du Marcianus 686. J’ai rappelé plus haut (p. 10) que Robert Grosseteste avait utilisé VOxoniensis Cano­ nicianus 97. Dans ces conditions, nous pouvons retrouver les leçons de M, là où le manuscrit est mutilé (chap. VI à VIII), d’après les traductions de Scot et de Ilîlduin. C’est pourquoi on peut revendiquer pour M les leçons sui­ vantes : 208,19 ύπΐρ»όηκό:ο; omni superfiinalo templo E (riugcna) omnis superasccinienles sacra ll(ildiiinus)) ; 212,39 αγαθότητα την ; 237,35 κατ' αότών; 240,15 άναγομίνη;. 1. Théry, Recherches pour une edition..., p. 392 sqq. 54 ÉTUDE CRITIQUE Mais quand Scot et Hilduin sont en désaccord, comine dans : 212,2 ïrrcprehensibiliter II (i. c. ΐχαταληπτως) : incessanter E (i. c. άχαταλήζτ'υς) ; 240,28 faciamus II = : faciemus E = r.onjaôjxtOx, c’est à Hilduin qu’il faut davantage se lier, parce que dans le texte de Scot se sont glissées des variantes venant des scholies traduites en latin par Anastase, le bibliothé­ caire du Siège apostolique ; ce que nous atteste Anastase lui-même : il écrit en elfet dans son Ep. Il 1 : « Sane ubi a verbis interpretis (scii. Scoti) scholia ipsa dissentire vidi, ut lector quid de apposita lection·· interpres sense­ rit, quid seholion insinuet, indifficulter agnoscat, et verba interpretis scholio inserui et qualiter ea scholii compo­ sitor praetulerit, innui. » Mais en 212,17, E ne traduit pas κολλών, tandis que H ajoute selon Γ Écriture le mol mul­ tarum. III. Graphie et grammaihe. 1. Note sur la graphie. Comme dans l’édition d’autres textes, il est arrivé sou­ vent ici qu’il fallait choisir entre diverses graphies ; voici donc la méthode que j'ai suivie en celle matière où l’erreur est facile *. Tout d’abord, suivant l’usage des meilleurs manuscrits, j’ai toujours écrit γ·ν$μα’., γινώσχω etc., bien que les ma­ nuscrits ici et là ne soient pas constants avec euxmêmes ’. 1. Micne, P. t., t. 122, col. 1027. 2. Cf. p. 3. 3. Cf. Sciiwyzer, Griechische Grammalik, München, (1939), p. 209, 214 sq. Bd. I G RAPI I IK ET GRAMMAIRE 55 γίνομαι γινομινο; Offln. γίνιαΟαι cell. (γΓ/έσΟαι Va) γινόμςνα: cell. (γ<νόμΐνα: Y1) γιναμίνη Ο γιγνομίνη cell. γιγνομίνην EC γινομίνην celt. γινομένων cell. γιγνομένην N C γιγνομίνων K O .1 E D γινομένων cell. γίνεται celt. γίγνκαι D * γίγνομαι 145,33 105,47 180,14 212,13 237,33 210.0 240,42 273,27 γιγνώσζω 212,12 212,35 γιγνώ ικεσία t C 373,39 1 508.il 1 γιγνώοκουσα omn γινώσκω γινώσκονσα οιηη. γινώσ/.ζσΟαι cell. γινώσκεαΟαι οιηη. Ensuite j’ai écrit, τέλειος, τελείως, τελειόω, ευθεία etc. 1 2. Pour τέλειος, en ciïet, presque tous les manuscrits donnent la meme forme au positif, mais pour le comparatif la tra­ dition est inconstante : *τελειότερο etc. 240,33 τελεωτίρας O G J B C E D 209,37 τελειότερος etc. τελειοτερας cell. τελει«τε'ρων omnes Les formes en -εω- sont préférées dans les passages suivants : EU 401,33 Va Y; 501,38 omnes : 501,39 P ; 536,13 P; 537,16 PM. Les formes terminées par -εως, -εος, etc. étaient cou­ rantes surtout dans le dialecte attique, tandis qu’à partir du ite siècle av. J.-C., ce sont celles qui se terminent en -ειος, -ε».ως. 11 n’en va pas autrement pour τελειόω — τελεόω. Un troisième point n’a pas été sans me causer une 1. En EH, seul des mss parisiens entre en ligne de compte le Par. 437. 2. Cf. Blass-Di-bhcnnch, Gramm, d. neutest. Griechisch’, Got­ tingen, 1954, 30,2. 56 ÉTUDE CRITIQUE grande perplexité : le mot ουράνιος et d’autres adjectifs analogues avaient-ils deux ου trois désinences, selon les genres ? D’après Fr. Reisch \ il n'y a pas eu d’usage commun et constant chez les écrivains at tiques des vc et ivc siècles, mais c’est à leur gré que les auteurs attribuaient à ces adjectifs deux ou trois désinences, selon les exigences du nombre, de la phrase ou de son élégance 12. J’ai donc adopté en chaque passage une solution conforme aux manuscrits d'une plus grande autorité, mais en faisant en sorte, la plupart du temps, que cette désinence ne fut pas répétée plus de deux fois. Cependant, afin que le lecteur puisse juger lui-même du comportement des ma­ nuscrits, il faut ici donner quelques précisions : lilulus «toi ουρανίας ιεραρχία; celt. : ουρανίου Q N II J P (1 * semper, masculini generis terminationes praebet, quod semel admo­ nuisse salis est) ; 124,3 ταΐ; oupavlat; ιεραρχία:; omnes ; 124.7 τας ουρανίας ιεραρχίας celt- : ουρανίους Q N II ; 136.31 τας ουρανίας ιεραρχίας ceti. : ουρανίους Q G I) ; — 30 τάς ουρανία; σχηματίζουσι δ:αχοσμησης : ουρανίους Q K N 11 Ο G J ; 137.31 ταίς ούρανίαις χαί ίεοειδίσ'.ν άπλότησιν οπιιι. ; 140,28 στδασμί αν ... μακαριότητα : σεβάσμιον..· Q G ; 141.8 τας ουρανίας δ:χχοτμήσ5:ς Q J Ε : ουρανίους ceti. ; 141,16 τα; ουρανίας ουσίας celt. ; ουρανίους ΚΝ II G ; 144,11 αιοινίας ... ζοινωνίας : αιωνίου... κοινωνίας Κ ; 145,13 και τχς ουρανία; ούσίας cett. : ουρανίου; Il G ; 181,26 πλήθος στρατιάς ουρανίου omn. ; 196.8 τας ουρανίας ουσίας Μ Va Β E W Z I) Y : ουρανίους celt. ; 196,38 ιδιότητας ίκάστη; ουρανίας διακοσμήσω ως omnes ; 200,35 τας ουρανίας ουσία; Va Ο J E W Ζ : ουρανίους ceti. ; 257,19 ταις ούρανίαις αρχαις omnes ; 260,2 ώς ίν ούρανίαις ούσίαι; omnes ; 28i, 18 άγγςλιζκς ουσίας δυνάμεις ουρανίας καλςίν : ουρανίου; Q K N H ; 1. Dr adicclMf in-ios. Moliwiis graecar linguae specimen, Diss.· Bonn, 1907. 2. Ci. Edwin Mayser» Grammatik der griechischcn Papyri au$ dcr Ptolcmucrzcit. Bd. I, Leipzig (1996), à la lin de la preface, p. 289 sq. graph i κ et grammaire 57 284.25 ουράνια: jjùv δυνάιιςις άπαντες omnes ; 284.32 όμοΰ ... ούσίαις ουράνια: δυνά|ΐίις cell. : ουράνιοι Η J ; 284,39 άηαρατήσως ουρανίας ουσίας η ούσανίας δυνάικις άποκαλδμεν cell- : ουρανίους· ουσία; X J 293,14 σάς τ« ουρανίας καί ύ~·ρ ίαάς ουσίας COU. : ουρανίους Κ Η 321,(3 τής ύκοκοσμίου ζα: ουρανίας νοήσεως cell. : ουρανίου \ a ; 328.33 ταϊς ούρανίαις ούσίαις cell. : ούρανίοις II ; 329,1 nep: αύτάς τας ουρανίας ουσίας cell. : ουρανίους Μ II C W Ζ ; 329.36 τας ουρανίας ουσίας celt. : ουρανίους Π ; 336,2! ταΐς ούρανίαις ούσίαις περιτιΟεναι cell. : ούρανίοις 11 ; 336.26 φωτοειοή ζαϊούρχνίαν αϊγλην omnes ; 337,24 ταΐς ούρανίαις δυνάμεσιν celt. : ούρανίοις II ; 337.36 ταις ούρανίαις ούσίαις cell. : ούρανίοις Η ; D'autre part j'ai toujours écrit vo'w quand les manuscrits n’étaient pas d'accord. 2. Observations à propos de la grammaire. 1° L’auteur construit ύπερζεϊσΟαι soit avec le génitif, soit avec l’accusatif; avec le génitif : 140,36; 201,2; 237,25 (Eli 480,30); avec l’accusatif : 196,20; 209,19 (EH 436,20 ; 561,22) ; mais le datif est mal prouve : 196,20 K2 ; 209,19 Va (EH 436,20 Va). On trouve le même usage de l’accusatif dans LXX, par exemple Ez. 16,47. 2° Aux infinitifs employés comme compléments d’ob­ jet, l’auteur ajoute la plupart du temps l’article : v. g. 180,45 ; 209,2, 9 ; 241,12 ; 300,30 ; en quoi il ne se sépare pas du style biblique : cf. Mayser, toc. cil. Il, 1, p. 321 ; Blass-Debrunncr, op. cil. §§398-404. 3° Par une sorte de prolepse, il fait précéder les sub­ stantifs à mettre en valeur de l’adjectif αυτός, en sorte que celui-ci devient presque un démonstratif ou un article; v. g. 145.27 ; 257,14: 273.11 sq., 14 sq. ; 328,41, cf. 1X T Phil. I, 6 (cf. Raderrnacher *, à la lin de la préface, p. 77 ; Mayser, o/a cil. Il, 2, p. 75 sq.). 1. Ludwig RadrrmaCiier, Neittestamcnlliche Grammalik , * Tübin­ gen, 1925. 58 ÉTUDE CRITIQUE 4° éat'/rô; et sont presque employés indifférem­ ment l’un pour l’autre ; v. g. 200,27 ; 301,8 ; etc. (cf. Radermacher, loc. cil., p. 73, 77). En 200,27, έαοτοΰ tient lieu d’un pronom possessif (cf. Mayser, op. cil. II, 2, p. 69 sqq.; Blass-Debrunner, op.cit. § 283). 5n Ici et Ιύ,πρός et le génitif indiquent l’auteur de l’ac­ tion. En 260,3 προς ημών signifie : ce qui découle de notre nature (cf. Schwyzer, II, 515; Blass-Debrunner, § 240). ΙΙρός avec le génitif se trouve chez Platon et les platoniciens, très rarement au contraire chez les au­ teurs de l’époque hellénistique (cf. Mayser, 11, 2, p. 494). 6° L’auteur use de l’imparfait de narration, v. g. : 181,16, 22, 27 ; 241,3, bien qu’il n’y ait dans ccs cas au­ cune idée, ni de durée ni de commencement d’action (cf. Radermacher, p. 150, note 2). 7° Il emploie le comparatif à peu près dans le même sens que le superlatif ; v. g. : 145,1 ; 205,16 ; 301,13 sq. (ci. Mayser, II. 1, p. 49 sq. ; Schwyzer, II, p. 185). Il vaut la peine de noter le superlatif άγαθωτάτη 212,39 qui appartient à la langue hellénistique (cf. LiddelScott). 8° Des adverbes accompagnent certains adjectifs : v. g. 144,1:1 ; 164,45 ; 237,32 ; 261,22 ; de même trois sub­ stantifs : cf. 261,20; 261,37 ; 261,39; et même des ad­ verbes : 301.47 (à ce sujet, cf. Mayser, II. 1, p. 54 b ; II, 2, p. 179). 9° αν est omis à l’optatif potentiel : 140,9 (cf. ad loc.), 300,10 (cf. Rose de Lima Henry, p. 25 sqq. ; Raderma­ cher, p. 160 sqq.). 10° αν est omis dans certains irréels : 137,34 sqq. et 328,19, mais on le trouve ailleurs, v. g. dans 145,16 (cf. Radermacher, p. 157 sqq.). 11° ε'.ς avec l’accusatif remplace parfois έν avec le datif : 141,14 (cf. Schwyzer, II, p. 139), ou bien signifie « ce qui concerne quelque chose » (cf. Mayser, II, 2, p. 412 sqq. ; Schwyzer, 11, p. 460). 12° Une fois υπό avec l’accusatif semble avoir le sens de « au pouvoir de » : 305,2 sq. (cf. Radermacher, p. 142 ; Bauer, Lexic. zum N. T., p. 1531 sq.). LES ÉDITIONS DES ŒUVRES DE DE5VS 50 13° Souvent notre auteur, dans la construction de ses phrases, s’éloigne tellement de l’usage des auteurs clas­ siques qu’il ne faut pas le compter parmi les imitateurs de l’éloquence antique, ce qu’on a déjà vu d’après d’autres remarques. Aux paragraphes 165,5 sqq., on ne comprend pas les participes si l’on ne devine pas les formes verbales dans les mots άραμοίωσι; και ένωσι; (v. g. σχοχός ιεραρχίας, έστ'ιν όταν τι; άφομαίωται και ένωται... όρων ... τελών) ; il en va de même pour άλλαιωτιζόν 329,19 et pour les adjectifs accompagnés d’un adverbe. En 208,3, Fauteur a juxta­ posé, asymétriquement, les sujets < ~.c > έςηρτημενεν είναι et τδ την... πραγματείαν διαιρείσαι. En 257,15, ayant oublié le commencement de sa phrase, il a introduit άναραίνειν comme complément en sorte qu’il dépend de εζοαίνει. En 177,33, il a si mal placé τή; αυτής ... δυνάμεω; qu’on a beaucoup de peine à voir le sens de τής δυνάμεως τής των πάντων αρχής· De même en 305, 17, il a écrit ή τής Οεαρχιζή; διαύγεια; άγνότητος μετουσία pro ή τής αγνότητα; τή; Οεαρχιζή διαύγεια οικεία; μετουαία. En voilà assez pour montrer le style néglige de notre auteur. IV. Les éditions des œuvkes de Denys. Je serai bref. D’abord l’Aréopagitc a été imprimé à Florence en 1516 chez Philippe Junta (édition dont nous avons parlé plus haut, p. 44 sq. Ensuite, pour ne pas parler de l’édition de Jacques Bogard à Paris en 1542, édition que je n’ai pas pu consulter, Guillaume Morellius, en 1562, a pris soin de revoir les œuvres de Dcnys en s’aidant de sept manuscrits excellents, en sorte que toutes les édi­ tions postérieures ont puisé là et qu’on peut même dire qu’elles reprennent cette édition : telles par exemple Fed it ion de Lancellius à Paris en 1615, celle de Corderius (édition olïiciclle) à Anvers en 1634, celle de Paris en 1644, celle de Venise en 1755. Le texte de Aligne est le même que celui de Corderius. On trouvera une énuméra- «ο ÉTUDE CRITIQUE lion complète des éditions dans Ph. Chevallier {Diony­ siaca *, à la lin de la préface, t. I). Addendum. J’avais déjà mis la dernière main à mon travail quand J. Irigoin m’a rendu un très grand service, pour me per­ mettre de tenir compte des manuscrits italiens : il a eu l’extrêine obligeance de collationner, à ma demande, les passages que j’ai énumérés plus bas (p. 61 sq.) dans les manuscrits suivants : Vaticanus graecits 373, xic siècle, parchemin, 410 feuilles, écrit d’une façon très élégante sur l’ordre d'une reine, comprenant les œuvres de l’Aréopagite, avec des scholies en nombre restreint aux f. 1-24 = CH, chap. I à V, d'une main du xvc siècle (= p) ; Vaticanus Heginae Suetlicae 30. xi® siècle, parchemin, 167 feuilles, comprenant, les œuvres de Dcnys cl les scho­ lies en nombre restreint de Maxime, mutilé au début. CH commence en effet au chapitre VII, p. 212,26 «pi zeî φάναι et il a été corrigé d'après une seconde recension (= Ψ) ; . Florentinus Convent. Soppr. 202, début du xc siècle, 206 feuilles, écrit en deux colonnes. Les f. 9-16, 81-84, I 16122, 171-174, 191-196 ont été complétés au xv® siècle. Ce manuscrit comprend les œuvres de Dcnys et les scho­ lies de Maxime (= λ) ; Florentinus Marcianus 686. x® siècle, 212 feuilles île f. 82 est d’une époque plus récente), contenant les œuvres de l’Aréopagite commentées par Maxime (= c) ; Laurentianus Plut. V, 13, xic siècle, 399 feuilles, dont les f. 309-399 appartiennent à une main du xve siècle. 11 contient les scholies, insérées chacune à sa place, tout t. Pli. Ckf.vallip.r, Dionysiaca, recueil donnant l’ensemble des traducliont» latines des ouvrages attribués à Deny * VÂréopagite, Paris, I» 1937 ; 11, 1950. ADDENDUM 61 comme elles sont dans O, c.-à-d. le Parisinus 443 (= ç). il manque les chap. 1-7 CII. Voici des exemples : 121,17 αναγωγήν p ο ξ (η B C Y T S) ; 137,2 /lij άνα/Οήνα: M Va P Z Y : άνα/Οζναι γρή ροξ (η Q X K B C E DTS); 137.30 ποσβς ο (η X P Z E D T) : πως p ξ (M Va Q G B C Y S) ; 137.36 iÇuSpiÇctv ο ζ (P W E Zv) : -ÎÇm p (Q2 K η B C D Y); 137.37 απο-πλανά & ξ2 |-πλυνχ ξ1) (Q2 Ο G J B C D Y) -πλανάν o (P Ev) ; 137.38 αυτόν ξ cell. : αυτών ρ ο (M N II G P1 W Z D Y v) ; 140,9 x* om. f ; ια B C W Z Y T S : add. ο (η Va P E D) ; 140,13 των «ίχονων oin. ρ ο ; (a BC Z W Y T S) ; 1 il,20 μορφαίς Ç (α B C Z \VT Sv) : ζάλλιβιν ή μοροαΓς po (η PED Y) ; 144.11 άβαντ) p (γρ απλανή add. ni. rec.) ξ (a B C Z W D Y S) απλανή ο (η P E Tv) ; 165.23 ιεραρχία p o = (Va II O J B Z W E D Y) ; 177.31 τω a : (a P B C W Sv) : τού c (η Y T2) ; 180,8 (*iv ουσαι o (a P B C Z W Y T) : μίνουσαι p Ç (Va η E D S) ; 237.32 θεοιιδείας À ; (Va Q K E C D S T1 v) -δίας a (PBZVVY) : άγαβοτ.δίας ■!> ised αγα et i in rasura) (N II) άγαβοειδιίας o (O J T2) ; 237,35 χατ ’ αυτών λ ; |α B C Z W Dv} : κατ’ αυτήν p ψο 'η’;Ρ E Y T S) ; 237.12 πριπωδεατάτης p fa Q X K2E DTSv) : -τάταις ψ λ (M 4 "a K1 P BC Z W Y| -τότες (i. e. -τάταις) o, -ti-ov ξ : 257,25 άγ«»τάτα·.ς ύ λ ο2 iQ1 K r, B C Z W T S Xv) : ίε«ωτάτα« & (M Va P E D Y) ; 260,4 λ o 2 1 a B Z W Dv) : post ιτροτΐρους add. ίχφαντοριχοί ρ (P Υ) ; παρά τού; προτίρους ΐζφαντοριζν: των πρ&τέρων ψ (Ν Η Τ| (sed έχφ. — προτ. expunx.) ; 261,21 υπό των άγγίλων Λ ξ (α P B C Ζ * W Ε Ι> S) άγγί)ιχών p Ο J Y : υπό των άγγίλιχών ο N 11 G Ζ®ν idem Ç sed -ιχων in ras., χης add. ύ2 {= R) post ί>-ό ; 292.33 αυταί ρ λ ο ξ (Μ Va Q G U C Z W D V S) ; 301.23 αντιτυπείς λ 2 (a P B C Z Wv) : αντιτύπου; p ψ (ου in ras.) ο (celt.) ; 304,29 C.^tpCiCr,zvtojv λ* n. v. (aCEDSv) : ύποδίίηζ. c ύλ2 ο ξ r, BZ W Y; 308.3 αυτός ztviîv ο η D ; αυτοχιν&ν p ψ (sed supra add. σ ni. rec.) λ ; ceti. ; 321.4 μυριάδας κυρίας p Ç (core, in μυριάδας μυριάδχς (sic.) cad. ni.) λ (Μ Va P C E 4 S] : αυρίας μυριάδας ο ; (r, Q X K B Z W Γ) v) ; 332,27 πληίΰνΐ: ? (η \y Z b y S·, : 0 ç (e U G P B C E Tl ; 62 ÉTUDE CRITIQUE 332,42 ύ-οχτερους λοξ (η B Z W Sv) : χτ<ρωτο-ΰς p ·} (a P C E 1) Y T) ; 340,3 άια<νήτωλ ξ (a G P C Z W Tv) : «ιδινή™ p ·} (3 in rasura) o {ceti.) ; 340,27 τού μυο5ν?ο$ λξ (PBZWS) του φωταγωγθύ/ro; τού μυουντος ο (Κ Dv) idem, sed ante τ. αυοδντος add. ζα? ρ Φ {Ν’ II E Y). Les passages précédents montrent que les manuscrits remontent à une source mêlée et que λ n'est pas si proche que je le pensais {cf. p. 46) de η. En 304,29, l’édition .Juntina ne reproduit pas fidèlement le Marcianus 686. G. Hf.il. SiGLES = Cod. Parisiniu gr, /-37 8acc. 1X> = Cod. Vallicellianus 69 (E 29), saec. X. Cod. Parisinus Coislinianus 253, sacc. 1X-X. == Cod. Parisinus gr. 447, saec. XVI. = Cod. Oxoniensis Canonicianus 97. sacc. XIII. — Cod. Parisinus gr. 038, anni 992. = Cod. Parisinus gr. 445, sacc. X1V. = Cod. Parisinus gr. 443, anni 1272. = Cud. Parisinus gr. 444, anni 1348. = Cod. Parisinus gr. 446, sacc. XVI. = Cod. Oxoniensis Collegii Mariae Magdalenae 2, sacc. XIII, = Cod. Oxoniensis Clarcianus 37, saec. X-XI. Cod. Vaticanus Palatinus 123, saec. X. = Cod. Parisinus gr. 439, sacc. XI. = Coil. Parisinus gr. 440, saec. XII. Cod. Vaticanus gr. 370, sacc. X-Xl. = Cod. Vaticanus gr. 207, saec. XII. = Cod. Parisinus gr. 442, sacc. XII. = Cod. Parisinus gr. 441, sacc. XI1I-XIV. r=> Cod. Vallicellianus 17 (B 80), saec. XÏII-XIV. = Cod. Oxoniensis Collegii Corporis Christi 141, saec. XU. = Cod. Oxoniensis Lincolnicnsis 14, saec. XIII ineunt. - Cod. Vaticanus gr. 373, saec. XL ψ a Cod. Vaticanus gr. reg. Sued. 30, sacc. XI. λ Cud. Florentinus Convent. Soppr. 202, saec. X ineunt. o = Cod. Florentinus Marcianus 686, saec. X. ξ = Cod. Florentinus Laurenlianus Plut. V 13, sacc. XI. Sin Cod. Sinaïlicns Syrus 52, save. VH. v = Editio Curderii, Mignc, P. 6’., t. 3. Μ Va Q K X N II 0 G J R U P B C W Z E l> Y T S NOTE DU TRADUCTEUR La traduction qu’on nous a fait l’honneur d’accueillir dans cette collection n’est, pas la simple révision de celle que nous avions publiée il y a près de quinze ans l. Nous avions d’abord envisagé d’améliorer notre ancien travail là où il était évidemment défectueux et d’en conserver l’essentiel en l’adaptant aux nouvelles leçons retenues pour la présente édition critique. Mais il nous a paru qu’une précision technique plus rigoureuse s’im­ posait ici de part en part et que la facilité de lecture, obtenue précédemment par une plus grande aération du texte, importait moins qu’une très attentive soumis­ sion aux procédés stylistiques de l’auteur. Aussi nous sommes-nous efforcé, pour rendre chacune de ses inten­ tions, de conserver toutes ses répétitions et la structure, parfois embarrassée, de ses très longues phrases (en les coupant toutefois de tirets, particulièrement utiles pour les énumérations du chapitre XV). Malgré son carac­ tère quelque peu arbitraire, nous avons suivi en français la ponctuation adoptée par M. Ilcil et nous n’avons rien change non plus à la structure de scs alinéas. Nous rendant enfin, après quelques hésitations, aux arguments de M. l’abbé Roques 1 2. nous avons renoncé à la terminologie que nous avions proposée en ce qui con­ cerne les esprits de la seconde hiérarchie. Traduisant de nouveau Ευρύτητες par Dominations, Δυνάμεις par Ver­ tus et Έςουσία·. par Puissances, il nous a fallu, dans les chapitres consacrés à l’exégèse symbolique de ces noms, 1. Œuvres complètes du Pscudo-Denys l'Arèopagite, Édition» Mon­ taigne, Paris, 1943, p. 185 à 244. 2. L’univers dionysien, Éditions Montaigne, Paris, 1954, p. 143» note 2. Hiérarchie céleste. î» 66 NOTE DU TRADUCTEUR renoncer à l’usage des verbes et. des adjectifs qui eussent naturellement correspondu aux équivalents français de κύριο; (seigneur ou souverain), de ούναμίς {puissance ou force), d’èçouoict {liberté ou faculté). Ayant conservé, par­ tout. où cela semblait indispensable, les rapprochements verbaux auxquels Fauteur, comme la plupart des hommes de son temps, attachait une valeur quasi magique, nous ne nous sommes pas astreint, dans d’antres contextes et lorsqu’il ne s'agit, pas expressément des ?Vnges et de leurs propriétés, à un système d’équivalences d’une excessive rigidité. En revanche, pour les termes propre­ ment « techniques », nous n'avons fait correspondre en principe à chaque mot grec qu’un seul équivalent, français. C’est ainsi que, bien que l’expression puisse d’abord sur­ prendre — mais il suffit d’une note qui en précise le sens — on lira uniformément disposition partout où le texte grec porte διακόσμησις. Il nousa paru cependant qu’en raison des résonances mystériques et sacramentelles du terme τελετή qui se retrouvent, à des degrés divers, dans la τελείωσις dionysienne, il nous fallait parfois, pour rendre ce der­ nier mot, des expressions composées plus précises qu’achèvemenl ou perfectionnement 1 ; aussi avons-nous recouru dans certains cas à des formules un peu lourdes mais suf­ fisamment explicites, telles que initiation perfective. Ni hiérarchie ni, à plus forte raison, Théarchie (qui ne figure, croyons-nous, dans aucun dictionnaire français) n’évoquent immédiatement le sens précis que présentent pour le Pscudo-Denys les mots ίερχρχία et θεαρχία. Pour le premier, il suffit au lecteur de méditer un peu sur les définitions mêmes que donne l’auteur dès le début de son œuvre. Pour le second, la symétrie même des termes sug-; gère d’en conserver la simple transcription ; il importe seulement de savoir que le « Principe du divin » est l’imperserutable Déité située au-delà de toute dénomination 1. Cf. Ecd. hier., IV, ni, 12, 485 a, à propos «lu sacrement de' l'onction comme opération perfective, et V, i. ‘2, 501 a, à propos de sacrement des Anges, qui est la plus haute intellection immatérielle de Dieu. NOTE DU TR A DOCTEUR 67 et de toute intellection ; l’usage, si fréquent chez Denys, de l’adjectif « théarchique » — pour lequel on ne dis­ pose d’aucun équivalent acceptable — imposerait de lui-même cette solution de facilité. Pour conserver les résonances du terme λόγια qui dé­ signe ordinairement des oracles proférés plutôt que des textes écrits, nous adoptons la formule « les Dits », qui signifie toujours ici l’Ecriture sainte. Encore que le sub­ stantif θεολογία, comme l'indique très bien M. Roques *, puisse signifier « parole dite par Dieu » et « parole dite sur Dieu », nous avons cru pouvoir le rendre uniformé­ ment par « Parole de Dieu ». Pour traduire θεολόγος, l’ex­ pression — peut-être un peu trop moderne, voire jour­ nalistique — de « porte-parole de Dieu » nous a semblé correspondre assez bien au caractère de l'écrivain sacré tel que le conçoit le Pscudo-Denys ; quiconque, en effet, « parle » comme il faut de Dieu et de ses mystères se con­ tente de redire, « à la mesure de ses forces » cl « pour autant qu'il en ait le droit », la Parole communiquée d’abord aux êtres les plus dignes de la recevoir et trans­ mise ensuite jusqu’à lui de degré en degré. Ce que l’au­ teur rapporte, il l’a reçu, dit-il, d'un initiateur : si quelqu’un a de. meilleures hypothèses à présenter, elles ne seront acceptables que pourvu que « Dieu parle » et que sa Parole soit « transmise par les Anges » jusqu’aux chefs légitimes de la hiérarchie ecclésiastique 1 2. Les notes qui accompagnent le texte n’ont aucunement la prétention de tout élucider. Elles visent surtout à indi­ quer les renvois nécessaires aux autres textes du Corpus, en même temps qu’elles suggèrent des rapprochements qu’on voudra bien ne considérer que dans une mesure très limitée comme une contribution au difficile problème des sources. On trouvera peut-être un peu longues et nom­ breuses les citations de Γ Ancien Testament, mais il nous a semblé qu’en situant dans leur contexte les passages de l’Ecriture auxquels l’auteur renvoie explicitement et une 1. Roques, op. eil., p. 210 sq. 2. Cad. hier., XIII, 4, 308 b. 68 NOTE nu TRADUCTEUR partie de ceux qu’évoque (au moins à litre conjectural) son exégèse symbolique des noms et des attributs angé­ liques. on éclairait sa méthode d’interprétation et la façon assez curieuse dont il entend <■ les Dits». En règle générale nous avons suivi les traductions adoptées par les colla­ borateurs de la Bible dite «de Jérusalem» ; mais il a fallu tenir compte des divergences entre l’hébreu et le grec des Septante et l’on a vérifié sur le texte que connais­ sait Denys tous les loci qu’il a lui-même cités ou glosés. Maurice de Gandii.lac. Mai 1957. P. S. — Ce travail n’aurait pu être mené à bien sans la constante collaboration de M. l’abbé Roques, qui a mis à notre disposition plusieurs de ses instruments de travail ainsi que les ressources de sa très sûre érudition. Nous le remercions particulièrement de la scrupuleuse révision à laquelle il a bien voulu soumettre notre traduction ; sur un grand nombre de points ses suggestions nous ont été d’un secours précieux et il nous est d’autant plus agréable de le dire publiquement que la confrontation patiente et minutieuse du texte français à l’original grec, avec ses très longues phrases, est une tâche fort ingrate, que M. Roques a assumée dans un esprit de parfait désin­ téressement. NOTE SUR LE TEXTE GREC 1° Pour des raisons pratiques, on a gardé très exac­ tement, dans celte édition, les mêmes lignes que dans l’édition Aligne (Paris, 1857) et on a donné à ces lignes le chiffre qui correspond à leur place dans les colonnes de Aligne (le numéro de ces colonnes étant indique en marge, avec les subdivisions A, B, C, D). 2° Pour les siglcs des rnss, voir supra, p. 63. Les autres principales abréviations de l’apparat critique sont les suivantes : (s)scr n praem u v ait inser app gr Lang (supra) scripsit » nota (note) = praemisit = ut vidolur = alterum e= inseruit — appendix grammatica (Étude critique, p. 57 sq·) - I.angcrbcck. 120,1 Λ Τώ συμπρεβδυτέρω Tt|M>6é

) 72 se multiplie comme il convient à sa bonté et s’avance pour assurer à ceux sur qui veille sa Providence 1 une cons­ titution qui les élève et les unifie, Elle demeure fermement au-dedans d’elle-même, s’étant fixée de façon stable dans une immobile mêmeté, et Elle élève à la mesure de leurs forces ceux qui regardent vers Elle comme il est permis de le faire, cl les unifie selon son pouvoir unitif et simpli * _ . fiant. Et il est, en effet, impossible que le , , rayon théarchique nous illumine autre * bigarrées. ment que s il se dissimule, pour notre eleC vation, sous la bigarrure des voiles sacrés et qu’une Providence paternelle l’accommode aux convenances propres de notre nature. (3) C’est pourquoi, en ce qui concerne aussi notre très sainte hiérarchie, le Principe initiateur qui institua les rites sacrés — l’ayant jugée digne d’imiter de façon supramondaine les hiérarchies célestes cl ayant présenté les dites hiérarchies immatérielles sous une bigarrure de figures ma­ térielles et de compositions aptes à leur donner forme — nous a livré cette tradition afin que, dans la mesure où nous leur sommes proportionnés, nous soyons, à partir de ces très saintes fictions, élevés aux élévations et assi­ milations simples et sans figure car notre esprit ne sau­ rait se hausser à cette imitation et contemplation imma­ térielle des hiérarchies célestes à moins d’y être conduit par des images matérielles convenant à sa nature, en U sorte qu'il considère les beautés apparentes comme des copies de la beauté inapparente, les parfums sensibles vri (vol Vfcc) celt I άνχΟζνχ: M (sed corr) «νατ<0ήνα« Va || 39 αυτών W I χριίσοιτο PB | 41 «ΰωδία? : ευζωίας vel sim Sin 36 sqq. : cf. Rom. 1, 20 : Plato, e. g. resp. 511 a. |! 40 : ζάλλη cf. Sap. Sal. 13, :>. 1. Littéralement : "les providontiôs Ou trouve, au neutre, lo participe ποονοούμενα chez PnocLUS (In Parm.> VI, 231)· 73 DENYS J. ARÉOPAGITE τής νοητής διαδόσεως καί τής άύλου έκτυπώματα φωτοδοσίας εικόνα τά Ολικά φώτα καί τής κατά άποπληρώσεως τάς διεξοδικάς νουν θεωρητικής ίε- 45 ράς μαθητείας καί τής έναρμονίου πρός τά. θεία καί 124,1 A τεταγμένης έξεως τάς των ενθάδε διακοσμήσεων τάξεις καί τής ΊησοΟ μετουσίας την τής θειοτά- της ευχαριστίας μετάληψιν, και οσα άλλα ταϊς ούρα- νίαις μέν ούσίαις ύπερκοσμίως, ήμΓν δέ συμβολι- 5 κώς παραοέδοται. Ταύτης ούν ένεκα τής ημών ανά­ λογου Οεώσεως ή φιλάνθρωπος τελεταρχία καί τάς ούρανίους ιεραρχίας ήμϊν άναφαίνουσα και συλλει­ τουργόν αυτών τελούσα την καθ’ ημάς ιεραρχίαν τή πρός δύναμιν 10 των ημών ίερώσεως αφομοιώσει αίσθηταϊς τής είκοσι θεοειδούς αύ- τούς ΰπερου- ρανίους άνεγράψατο νόας έν ταϊς ίερογραφικαΐς των λογίων συνθεσεσίν, όπως αν ημάς άναγάγοι διά. των αισθητών επί τά. νοητά κάκ των ίεροπλάστων συμβό­ λων επί τάς άπλάς των ουρανίων ιεραρχιών σ.κρό- 1$τητας. • .10,311) Η fl) Χρή τοιγαρούν ώς οιμαι πρώτον έκθέσΟαι τίνα μέν είναι σκοπόν άπάσης ιεραρχίας οίόμεθα καί τί MVaQ N Ο PBW 42 νοητής : άνοήτου Sin |, 44 post αχοπληρώσ«ως add άφομο:<όσ:ως υ v Sin 124,2 την om Q || 6 άναγωγου N Ρ Sin u v || 8 αύτών post τελούσα coll Ο I) άτ:οτ<λο·5σα N || 9 ήμϊν Ο || 10 ante αίσθηταΐς add ταίς Μ Va Q v d 12 ante σ·>?νθίσεσιν add όραταΐς Sin | άνάγο: Ο άναγάγη Va U 14 άχλί; : απλάστους Μ 136,31 δτ: χριπδντως τα6<Γα ζαί ουράνια καί δ:χ των άνομοίων συμβόλων έκφαίνεται (‘κτανείται Va) praem codd 124-, 10 : ύπερυρανίου; cf. Plato, Phaedr. 247 c. || 14- ακρότητας cf. Plato, Phaedr. 247 a sq. HIÉR. CÉL. 1,3-11, 1 (121 D-136 D) 73 comme des figures de la diffusion intelligible 1 et les lu­ mières matérielles comme des images du don de lumière immatériel, en sorte que les détours dont usent les ensei­ gnements sacrés représentent pour lui la plénitude de contemplation selon l’esprit, l’ordre des dispositions d’ici■21 A bas1 2 l’habitus3 adapté aux réalités divines et ordonné, la réception de la très sainte Eucharistie la participation à Jésus, de façon qu’il sache que tous les autres dons, transmis aux essences célestes sur un mode supra-mon­ dain, nous ont été livrés, à nous, en forme de symboles. Ainsi - lorsque, en vue de cette déification proportionnée à nos aptitudes, le Principe initiateur, dans son amour pour les hommes, tout à la fois nous a révélé les hiérar­ chies célestes et a institué notre propre hiérarchie, pour qu’elle participât au même sacerdoce qu’elles par son assimilation, selon les moyens humains, à leur saint minis­ tère déiforme — c’est par des images sensibles qu’il a représenté les esprits supra-célestes, dans les composi­ tions sacrées que nous offrent les Dits, afin de nous élever, par l’entremise des sensibles, jusqu’aux intelligibles cl. à partir des symboles qui figurent le sacré, jusqu'aux simples cimes des hiérarchies célestes. Plan général du traité. II (1): 11 faut donc, je crois, exposer d’abord ce que nous croyons être le but de toute hiérarchie et le profil que cha- 1. Sur les « suaves odeurs » dont les Anges reçoivent directement l’effusion et que symbolise, au niveau des rites humains, l'huile sa­ cramentelle, cf. Eccl. hier., IV, ni, 5 (AgO b). La chaleur que dé­ gagent les Séraphins signifie une combustion d’huiles divines (ibid., IV, m, 10, 481 c-d). Sur le symbolisme «lu «discernement des odeurs », vide infra, XV, 3, 332 a. 2. Il s'agit ici de la hiérarchie ecclésiastique. Sur son parallélisme avec la hiérarchie céleste (dont elle est en même temps le prolon­ gement terrestre), cf. Eccl. hier., I, 5, (376 d}. 3. On nous excusera sans doute d'adopter, pour traduire le mot έξις, qui signifie une disposition durablement acquise, l'expression scolastique (l’habilita, qui n'a pas d’équivalent français. 74 DKNYS l’aréopagite τους αύτής έκαστη θιασώτας δνίνησιν, έξης οέ τάς ουρανίους ιεραρχίας ύμνήσαι κατά τήν αύτών έν 35 τοϊς λογίοις έκφαντορίαν, επομένως τε τούτοις είπεΐν όποίαις ΐεραΐς μορφώσεσι 137,1 Α ματίζουσι διακοσμήσεις τάς ουρανίας σχη- αι τών λογίων ίερογραφιαι, καί προς ποίαν χρή άναχθήναι διά τών πλασμάτων απλότητα, όπως μή και ημείς ωσαύτως τοϊς πολΛοίς άνιέρως οίώμεΟα τούς ούρανίους και Οεοειοεϊς 5 νέας εϊναί πολύποδας καί προς βοών τινας κτηνωοίαν ή και πρ’ος πολυπρόσωπους λεόντων θηριο- μορφίαν τετυπωμένους καί προς αετών άγκυλόχειλον είδος ή προς πτηνών τριχώδη πτεροφυΐαν διαπεπλασ μένους καί τροχούς τινας 10 τον ουρανόν φανταζώμεθα πυρώδεις καί θρόνους θεαρχία προς άνάκλισιν επιτηδείους τινας πολυχρωμάτους καί δορυφόρους υπέρ ύλαίους τη καί ίππους αρχιστρατή­ γους καί οσα άλλα προς τών λογίων ήμϊν ίεροπλά- στως έν ποικιλία τών έκφαντορικών συμοόλων παρα15 δέδοται. Καί γάρ άτεχνώς ή θεολογία ταϊς ποιητικαΐς Β ίεροπλαστίαις έπί τών ασχημάτιστων νόων έχρή- σατο τον καθ’ ήμας ώς είρηται νοΟν άνασκεψαμένη καί τής οικείας αύτώ καί συμφυούς αναγωγής προ- MVaQ N Ο PBW 33 χύτης scripsi (cf. 16»,6) : α3τηΐ codd ν | ίζάστη? VaQNW || 35 ίζφαντίία·/ P (coir P2j v || re : δε MNPv τοίτ’ Izzv, B (scd suprascr τε ead m) 137,2 χρη post coll QNOBW ]| 3 άζλαστδτητα MVa || I' 4 άν-.έρι-ι; : ύευδώμεΟα χαϊ χνοήτως Sin |' ο:ομεΟα MQ (corr. Q *) | 6 κτηνωδείαν MBv (Blass-Dcbrunner § 23) || θηρομορφ-αν MVaQW || 7 πρός : B |’ 8 post είδος tres liltcrae erasae W | τριχών διπτεροφλαν Va H 9 τυροειδείς Va |[ 10φανταζόαεΟα P (win ras.) MQW || ύλαίους : αισθητούς Siu ,| 11 άνχζλ'-Ο: * OB Sin ; -ησιν cett. || zxi : η HIÉR. CÉL. Il, I (136 D-137 b) 74 cune procure à ses membres —à partir de là célébrer les hiérarchies célestes selon ce que les Dits révèlent d’elles — et montrer ensuite sous quelles images sacrées les saintes 7 A Ecritures qui rapportent les Dits figurent les dispositions Justification célestes, et à quelle simplicité nous de­ vons nous élever par le moyen des figures des images pour n’avoir pas l’impiété de croire nous déraisonnables. aussi, comme la foule, que les esprits célestes et déiformes soient pourvus d’un grand nombre de pieds et de visages, qu’ils se modèlent sur la stupidité bovine ou la férocité léonine et qu’ils aient reçu forme d’aigles au bec incurvé ou de volatiles au plumage hir­ sute, pour ne pas les imaginer non plus comme des roues incandescentes sur le ciel, des trônes matériels disposés pour servir de couche à la Théarchie, des chevaux multi­ colores, des chefs de guerre porteurs de lances, et sous toutes ces autres images que nous ont transmises les Dits, selon de saintes fictions, dans la bigarrure de symboles chargés de signification. C’est de la façon la plus simple, en effet, que la Parole de Dieu a usé de très saintes fictions B poétiques pour les appliquer aux esprits sans figure, ayant tenu compte, comme on l'a dit, du caractère de notre esprit l, ayant pris soin de lui ménager une élévaηάλ-.ν Sin II l2 δορυφόρου; : βστηδοφόρους SilJ || 13 in ing adscr τοϊς άνοητοις N || r.uïv post ίεροπλάοτως coll Ο | 44 ίεροπλαστών Va ,| 15 ποιητικαϊς : sscr κλαστιχαΐ; Ο || 48 αυτών Β 137, 5-7 : Cf. Εζ. 4, 6-10 ; Dan. 7, 4; Apoc. 4, 7. || 8 : πτεροφ. cf. Ez. 1,14; Js. 6, 2. ;| 9 : τροχούς cf. Ez. 1, 15; Dan. 7, 9 (0). j| 10: θρόνους cf, Ez. 4. 26; Dan. 7, 9; Apoc. 4, 4. | 11 sq.:ίππους cf. Zach. 1,8; 6, 2. | 42 sq. : Cf. Jos. 5, 14. 1. Denys compare ailleurs les apparences allégoriques à des « bou­ cliers » qui garantissent le? mystères contre une diffusion impru­ dente {Epist., IX, 1105 c). 75 DENYS l’aRÉOPAGITK νοήσασα καί προς αυτόν άναπλάσασα τάς άναγωγι20 κάς ίερογραφίας. (2) Ιίί δέ τφ δοκεϊ τάς μεν ίεράς άποδέχεσΟαι συνθέ­ σεις ώς των απλών έφ’ εαυτών άγνιύστων τε και αθεωρήτων ήμιν υπαρχόντων, άπεμοαινούσας ok οίε- ται τάς των άγιων νόων έν τοίς λογίοις εικονογραφίας 23 καί πάσαν ώς εΐπεΐν την απότομον ταύτην των αγγελικών ονομάτων σκηνήν καί χρήναί φησι τούς έττι σωματοποιίαν ολως των άσωμάτων έληλυθότας οικείοις αύτά καί ώς δυνατόν συγγε- c θεολόγους νέσιν άναπλάττειν 30 έκ των παρ’ ήμϊν έκφαίνειν σχηματισμοί; τιμιωτάτων καί άόλων ποσώς τε καί καί όπερκειμένων ουσιών καί μή ταΐς ούρανίαις καί θεοειδέσιν άπλότησιν τάς επί γής έσχατα; περιτιθέν- τας πολυμορφίας (το μεν γάρ ημών τε άναγωγί- κώτερον εμελλεν είναι καί τάς υπερκόσμιους έκφαν35 τορίας ού κατήγεν εις τάς άπεμφαινούσας άνομοιότητας, το δε καί εις τάς θείας άθέσμως εξυβρίζει δυνάμει; MVaQ Ν καί τον Ο ήμέτερον ίσως αποπλανά νοΰν PBW 24 λόγο·.ς B I (c ν 20 huc in trusum) ΐερσγραφία; M Va || 27 σωμα■ςοποιία P I '28 post ίληλνΟίτα; add δέ Ο ,| αύ-x : αύτάς W αύτούς Ο αύτοΰ Va αύτό ν || 29 Εμφαίνει? Β (sed corr) j| 30 -ο;ώ- ; -ω; MVaQB (ποσώς sscr Bl) Sin (cf. P. Maas, Byz. Zeilschr. 1935, p. 300 : it das Adverb ποσώς isl in spiiterer Prosa gcwôhnlich ») || 32 πε^ίτεί'εντας Ν περ:τ;0ίνβ: Ο Sin ιι. ν. || 33 ετερομοοφϊχς Sin || 34 εμελλεν om Sin || 35 όμοωτητας Sin άνομοώτητος Va ,| 30 ίξυζρίζει Q2 Ν (ν eraso) OB: — ζβ·.ν PW’v ούχ — ζειν MQ ούχ — ζε Va έξνβρίζον Sin || 37 άποπλανχ * OB Sin : άπεπλάνα W1 (corr in άποπλ.) ούχ χπεπλχνα MVaQN Q αποπλανάν Ρν 1. Cf. Clément d'Alexandrie, Slri»n., V, ix, 56 : u Tout ce qui apparaît sous un voile montre la vérité plus grande cl plus respec­ table, comme les fruits qui se reflètent dans l'eau, comme les formes II1ÉR. CÉL. IJ, 1-2 (137 B-c) 75 lion appropriée à sa nature et ayant façonne pour lui les Écritures saintes destinées à cette élévation *. (2) Mais si — tout en trouvant bon d’ad­ Rappel des objections. mettre les saintes compositions puisque les réalités simples qu’elles représentent sont en elles-mêmes inconnues et échappent à notre regard — on juge cependant déraisonnables les images qu’appliquent les Dits aux esprits saints et, pour ainsi parler, toute cette abrupte mise en scène des noms angéliques, et qu’on préC tende que les porte-parole de Dieu auraient dû, lorsqu’ils ont décidé de corporaliser des êtres parfaitement incor­ porels, les figurer et les manifester par des imageries appropriées et, autant que possible, de même nature qu’eux, à partir des essences qui sont le plus en honneur parmi nous, incorporelles d’une certaine façon et élevées au-dessus des autres, au lieu d’appliquer à la simplicité des êtres célestes et déiformes les multiples figures em­ pruntées aux plus viles réalités terrestres (ils eussent ainsi, en effet, [dira-t-on] procuré à nos âmes une plus grande élévation et non point rabaissé les révélations supramondaines au niveau de dissemblances déraisonnables, au lieu qu’ils ont eu tort de traiter arrogamment les puisqui prennent plus d’attrait et de grâce quand on les devine sous une tunique diaphane > ; Philon d'Alexandrie, De vit cont.9 VIII, éd. Cohn, VI, p. 47 : «L'explication des saintes Ecritures so fait, en recourant au sens profond, aux allégories ; (pour les Théra­ peutes] la Loi tout entière ressemble à un être vivant ; elle a pour corps la lettre des prescriptions et son âme, c’est le sens invisible sous-jacent dans les mots ; c’est là que l’âme raisonnable s’est mise à contempler excellemment son objet propre : sur le miroir des noms elle a vu en quelque sorte se réfléchir les beautés singulières des pensées ; elle a ouvert et découvert les symboles, amené les idées toutes nues à la lumière, pour ceux-là qui peuvent, à l’aide d'une simple évocation, contempler l’invisible à travers le visible. » Mais pour Dcnys le «voile * allégorique n’ajoute rien à la vérité; requis par la faiblesse humaine, il garantit le regard contre l'éblouissement ; comme moyen d’accès au mystère, il reste fort inférieur à la ténèbre mystique où l’en-soi sc saisit dans toute sa nudité. Hiérarchie céleste. 0 DENYS L’AREOPAGITE 76 εις τάς ανίερους αύτδν ένιζάνον συνθέσεις, και ο’ιήσεται τά .40 ίππε ίων και ύπερουράνια λεόντειων τινών και και άγελαρχίας άποπεπληρώσθαι μυκητικής όρνιθείας και έσμών ύμνολογίας και τάχα ζώων [> άλλων καί ύλών ατιμότερων, οσα προς τδ άτοπον καί καί νόθον εμπαθές άποκλιθέντα διαγράφουσιν αί κατά παν ανόμοιοι τών δήθεν έκφαντορικών λογιών 140,1 A ομοιότητες), άλλ’ τησις άποδείκνυσι φίαν ή τής την τών έν τα’ίς τών ουρανίων άληθείας ώς λογίων νόων οΐμαι ζή- ίερωτάτην σο­ έκα- μορφώσεσιν κομιοη προνοήσασαν ώς μήτε εις τάς θείας, ΰ ώς αν φαίη τις, έξυβρίσαι δυνάμεις μήτε μην εις τάς τέρου χαμαιζήλους ήμας έμπαθώς έμπαγήναι τών εικόνων ταπεινότητας. Ότι μέν γάρ εικότως προβέβληνται τών ατύπωτων ασχημάτιστων, 10 ναι την οι ού καθ’ ήμας τύποι μόνην καί τά αιτίαν αναλογίαν σχήματα φαίη τών εΐ- τις αδυνατούσαν αμέ­ σως έπί τάς νοητάς άνατείνεσθαι θεωρίας καί δεο- μένην έφικτάς οικείων ήμΐν καί συμφυών μορφώσεις αναγωγών, προτείνουσι τών αί τάς αμόρ­ φωτων καί ύπερφυών θεαμάτων, άλλ’ ότι καί τούτο ΐδτοίς μυστικοίς λογίοις έστί πρεπωόέστατον το οι MVaQ Ν Ο PBW 38 αύτόν : αύτών ΝΡ (sed corr) XV ν || Ιν *ζάνον : ίνιζάνων VaN ίνςζον Sin (u. v.) l| 39 otecrai Q | 40 ίσμόν P (içuAv eras) |l αποεληρουσβαι Q (corr. Q *) !| ρυκηματιχης Q2 corr e μυσπχης Q || 41 ορνιΟιχής Va (post — :κ — add τι) 42 άλλων : άγιλαίν Sin )| 42 post υλών odd άλλων Sin || νσα : ώ; MXra || 43 άποκλιθίντα Sin recte u. v : άποκλειοϋί/τα Μ Va ν άποζλ<β«ίσΛ( ceti {— caO-taz: Q] || τας Μ Va |j 44 «vo;xôiou< M Va 140,1 ομοιότητας MVa | 4 *7ΐ?ο·/ο σασα MN | 6 ήμας ante <ίς coll. MVaQBXV v (antithesi corrupta) || 9 μόνον Q || MQ BW : post τις add a·? ceti v | 12 Ο : άναγωγιόν ceti v || 1.3 post ήμΐν inser. HIÊR. CÉL. Il, 2 (137 c-140 a) 76 sanccs divines et que peut-être ils égarent notre esprit, fixé de la sorte sur des compositions indignes de leur modèle et prompt à s’imaginer les régions supra-célestes pleines de hordes de lions et de chevaux, d’hymnes mugies, d’oiseaux en ordre de vol, d’autres animaux et 1' de matières plus viles encore, c’est-à-dire tout ce que nous décrivent, au risque de nous induire à l’absurde, à l’erroné, au passionnel, les images parfaitement dissem­ blables que nous présentent effectivement les Dits révélaA leurs1) — la recherche de la vérité manifeste, au contraire, Nécessité je pense, la très sainte sagesse des Dits, qui du mystère. a pris parfaitement soin, en attribuant des figures aux esprits célestes, tout ensemble de ne point faire preuve de ce qu’on appellerait de l’arro­ gance à l’égard des puissances divines et de ne point nous enfoncer passionnément dans la rampante bassesse des images. Qu’on ait eu raison d’attribuer des figures à ce qui est sans figure et des formes à ce qui n’a pas de forme, il ne suffirait pas, pour le montrer, d’invoquer celte dis­ proportion de nos forces qui leur interdit de se hausser directement jusqu’aux contemplations intellectuelles et requiert de nous des élévations appropriées et qui aient tic l’affinité avec notre nature, capables par conséquent de nous procurer les figurations qui nous sont accessibles des spectacles sans figure et merveilleux *, mais il faudrait των ίΐχόνωνΝ O P (glossa esse videtur ; decst enim 180, 30 sq. : EH 480 A) ,| 15 ante μυστιχοΐς add «ολλοΐ; W post πολλοϊς add te \V= u v If >.ογο:ζ MVa 140,7 sqq. : Cf. Origen., de prine. IV, 2 passim (p. 305 sqq.) ; Gregor. Nyss., in cant. 756 Λ sqq. 1. Pour les textes scripturaires où figurent ces images, vide infra les notes du chapitre XV. 2. Sur le ternie Cxoç-jrji, qui présente dans certains contextes un sens assez proche de celui que les théologiens attribuent main­ tenant au terme o surnaturel », et que nous préférons cependant traduire par « merveilleux », vide infra, XIII, 3, 301 b, note ad loc. 77 DENYS LARÉOPAGITE B Απορρήτων και άβατον καί αινιγμάτων ιερών πολλοΤς τοϊς τιθέναι ΑποκρύπτέσΟαι την χρυφίαν των ύπερκοσμίων νόων Αλήθειαν. ώς τά λόγιά ού πας ίερδς ουδέ πάντων 20 γνώσις. Et οέ Απεμφαινούσας τάς ίεράν και Εστι γάρ φησιν, ή εικονογραφίας αίτιάσαιτό τις αίδεϊσΟαι λέγων ΑνατιΟέναι τά ούτως αισχρά μορφώματα ταις Οεοειδέσι καί άγιωτάταις διακοσμήσεσιν, άπόχρη προς αυτόν είπείν ώς διττός έστι τής ίερας έκφαντορίας ό τρόπος : 25 C (3) ο μέν ώς είκδς διά των όμοιων προϊών ίεροτύ- πων εικόνων, ό δέ διά των άνομοίων μορφοποιϊών εις το παντελώς άπεοικος καί άπεμφαινον πλαττό μέ­ νος. ’Αμελεί καί την σεβασμίαν τής ύπερουσίου θεαρ- MVaQ N Ο PBW 21 αΐτώσοπο QNO BW || 22 καί om Ρ || 24 ίςοας : onto— ας lacuna fere 5 liti. B || 25 έίζώς Va (sed coit) || 26 pofcOHOctfiy Lang : ρορφοηοιϊών codd v popçdacuv καί Sin | 27 ;:αντ<λΙς MW || 28 ζα· om B (add in mg B2 u. v.) || οίβάσαιον Q 18 sq.: I Cor. 8, 7 ; ci. Maith. 13, 11 ; Luc, 8, 10 1. Sur le thème du secret, cf. Div. num.. 1,8 {597 c), 11T, 3 (684 a-b) ot Mysi. th., II (1000 a). Pour *les parallèles néo-platoniciens, cf. H. Koch, loc. cit., p. 118 sq. — Comme le fail observor l’abbé BuffiAkf (Les mythes d'Homère et ta pensée grecque, 1956, p. 49},. le secret portait à l’origine sur le spectacle meme qui était présente dans le sanctuaire à l’initié ; plus tard, ce qu’il sera interdit de d9 vulguer « à ceux dont, la tête n’a pas été ointe · · Philon, De Prou., 11,40) sera plutôt la connaissance des « symboles \ des vérités· « secrètes * (« mystiques o au sens premier). Aux prêtres qui ont reçu en dépôt «les mystères de sagesse», Origènb recommandait sous peine d’homicide de ne point «parler à découvert» devant des hommes « non formés » {Hom. Num.t IV, 3, cité par Daniélou, Ori· gène, 1948. p. 61). Lorsque les profanes osent transgresser lit IIIÉR. CÉL. II, 2-3 (140 B-c) 77 dire aussi qu’il convient parfaitement, aux Dits mystérieux B de cacher sous des énigmes irrévélables et sacrées, et de rendre inaccessible à la foule, la sainte et secrète vérité qui concerne les esprits supramondains Car tous les hommes ne sont pas saints, et, comme renseignent les Dits, tous n'ont pas la science'1. Mais, si l’on s’en prend aux imageries déraisonnables, disant qu’il est honteux d’appliquer ces images si vulgaires aux dispositions tici­ formes et très saintes, il faut répondre que la Révélal es deux modes lion 8acréc sc fail sûl°n dc,,x modc8 : de révélation. (3) 1 «n T->. comme >1 est naturel, procede au moyeu de saintes images façon­ nées à la ressemblance de leur objet, l’autre qui, recourant à des figurations dissemblables, pousse la fiction jusqu’au comble de l’invraisemblable cl de l’absurde3. Certes il arrive règle du secret, Gregoire de Nysse déclare qu'ils sont «lapidés par leurs propres pensées » (Vita Moysi, 11, 161. 376 c). Comparce par Dcnys à un r. bouclier » (vide supra, p. 74, n. 1), l'image sen­ sible est, pour Grégoire, une pierre tombant de la montagne et qui blesse l'imprudent. Malgré l'opposition apparente des figures, la pcnscc semble bien identique ; protégé par la bigarrure des repre­ sentations sensibles, le profane ne reste à l’abri que s’il renonce au déchilTrcmont des symboles. 2. I Cor., VIII, 7 (oSx έν zïccv η *γνώσις} Ce meme texte est cité (avec la même transformation) en EccL hier., I, 4 (376 c). Saint Paul opposait simplement les idolâtres aux hommes qui connaissent le Christ; avec Matth., XIII, 11 et Luc, VIII. 10, Dcnys distingue ceux qui méritent de posséder la vérité en ello-mémo et ceux qui ne doivent la saisir que sous le voile des paraboles. Dans le texte cité à la note précédente, Grégoire df. Nysse renvoie à / Cor., XII, 29 *I Tous ne sont pas apôtres, tous ne sont pas prophètes ! ©). 3. Cette division ne coïncide exactement ni avec colle d'Epist., Vil 1 (1105 c-d), qui oppose à la démonstration « philosophique» et « manifeste * (sur le sens ά’έμφανης, vide infra, X, 1, 272 d) une trans­ mission * secrète » et « symbolique », ni avec celle de Div. nom., 1. 6 (596 c), que Dcnys prête aux porte-parole de Dieu lorsqu'ils louent la Théarchic d’etre û la fois «t anonyme n et « pantonyme * (sur ce thème dans les écrits hermétiques, cf. Festugièrb, La révélation <ΙΊterme#, IV, 1954, p. 65 sq). 78 DBNYS l’aBÉOPAGITE χίας μακαριότητα των έκφαντορικών λογιών ai μυστι30 καί παραδόσεις ώς ποτέ μέν ουσίαν ύμνοΟσι, την και νούν λόγον και Οεοπρεπή λογιότητα καί σοφίαν αυτής δηλοΟσαι καί όντως ούσαν ύπαρξιν καί τής των δντων ύπάρξεως αιτίαν αληθινήν, καί ώς φως αύτήν άναπλάττουσι καί ζωήν άποκαλούσι, των τοι- οντων 35 ούτων ιερών άναπλασμάτων σεμνότερων μέν καί των προσύλων μορφώσεων ύπερκεΐσΟαί πως όοκούντων, άποδεόντων δέ καί ουτω τής θεαρχικής προς αλήθειαν έμφερείας (έστι γάρ υπέρ πάσαν ουσίαν καί ζωήν, ούδενός μέν αύτήν φωτός χαρακτηρίζοντας 40 D παντός δέ λόγου καί νοΟ τής ομοιότητας αυτής ασυγκρίτως απολειπόμενων), έκφαντορίαις υπό υμνείται, των ποτέ αύτών δέ άνομοίοις τα'ίς λογιών ύπερκοσμίως αόρατον αύτήν καί άπειρον καί α.χώρητον άποκαλούντων καί τά <λοιπά> έξ ών ού τί έστιν, αλλά τί 45 ούκ έστιν σημαίνεται. Τούτο γάρ ώς οίμαι καί κυ- ριώτερόν έστιν επ’ αυτής, έπείπερ, καί ιερατική παράδοσις ύφηγήσατο, ώς το ή κρύφια μέν ούκ 141,1 λ είναι κατά τι των δντων αύτήν άληΟεύομεν, άγνοοΟ- MVaQ Ν Ο PBW 34 τοσούτων MVa (sed σ eras} I 37 ά~θδ«<ϊντων : άτίφλίΐιτόντων in nig add N suprascr B(glossa u. v.) ;| ούτως MVaQ | 38 ί^φιρβίας : suprascr όροι&ητο; manus scholiastae B | 40 παντός om\V (sed add alia m in tng) j| 41 post δε add ζαϊ O || ante άνομοίοις add ά~ορ«τιχα·ς ΝΡάπεοιχόσι καί παντιλως Sin άπθ5·χτιζαϊς ίκφ. Lang, (spectat autem locus ad divisionem I. 25 sqq demonstra tam, quae per πβτ’· μεν (30 sqq.} «’Ιποτίδε (41 sqq.} explicatur. Qua re et Maximi Scholio p. 40 Πάποφατιζαίς glossema esse milii quidem probatur) || 43 post ύμνεΐται add τών P9 την B || 44 τχ : ί«ρα πολλά Sin λ::πχ vel αλλα addendum cens Lang |, 47 post καί add ή ν |( om \ a (add Va9 || | post uev add ούν B II1ÎK. CÉL. Π, 3 (140 C-d) 78 que les traditions secrètes des Dits révélateurs célèbrent aussi la vénérable béatitude de la Théarchie surcssentielle en l’appelant Parole, Esprit et Essence, manifestant [de la sorte] la rationalité cl la sagesse qui conviennent à son caractère divin, qu’ils rappellent réelle et authentique Existence, véritable cause de l’existence de tout cire, et qu’ils la figurent comme Lumière et la nomment Vie, les saintes images de cette sorte étant plus vénérables et paraissant en quelque sorte surpasser les fictions maté­ rielles, mais n’étant pas moins incapables d’atteindre à la vraie ressemblance de la Théarchie (car Elle est située au-delà de toute essence et de toute vie, aucune In· D micro ne la figure, il «’est parole ni esprit qui ne restent incomparablement éloignés de toute ressemblance avec Elle), mais il arrive également que ces mêmes Dits la cé­ lèbrent de façon supra-mondaine 1 par des révélations sans ressemblance avec Elle, la qualifiant d’invisible, d’illi­ mitée, d’infinie et usant de termes qui signifient, non ce qu’Elle est. mais ce qu’Elle n’est point *. .le crois, en effet, que celle méthode lui convient mieux, puisque, selon la suggestion même de la secrète tradition sacerdotale, 30 : λόγον cf. Jcr. 1, 4 ; Jo. 1, 1 sqq. || 30: voiv cf. Rom. 11, 34 ; I Cor. 2,16. | 3i : ούοίαν cf. Ex. 3,14; Apoc. 1, 4, 8. || 33 : φώ; cf, 1 Jo. 1, 5; Jo. 1,8, etc. || 34 : ζωήν cf. Jo. 1, 4; 5, 26; 11, 25 ; 14, 6 (10,30) | 38 sqq. : Cf. Pluto, resp. 509 b. || 43 : cf. Col. 1, 15; Jo. 1, 18 ; 1 Tim. 6, 16.12 1. Ce terme est employé par Grégoire de Nysse pour désigner la transcendance d’un « troisième ciel », identifié à la partie secrète du sanctuaire (Fila II, 179,384 b|. Sur l’emploi des épithètes « supra-mondain » et « supra-céleste », cf. DaniélOU, Plat, et th. mysL·, p. 187. 2. En Div. wm., (, 6 (59G a-b), Donys n'oppose pas seulement théologie négative et théologie affirmative ; parmi les noms divins il distingue ceux qui se tirent de l'ordre intelligible et ceux qui ont une origine sensible ; cette seconde série ne sera indiquée ici qu’au § 5 {144 c sq.). 79 DENYS l’aRÉOPAGITE μεν δέ την υπερούσιον αυτής καί άνόητον καί άρρη­ τον άοριστίαν. Εί τοίνυν αί μέν αποφάσεις έπί των θείων αληθείς, αί οέ καταφάσεις ανάρμοστοι τή κρυ- 5 φιοτητι των απορρήτων, οίκειοτέρα μάλλον έστι έπί των άοράτων ή όιά των ανόμοιων αναπλάσεων έκφαν- τορία. ροϋσι Ιιμώσι τας τοιγαρούν ουρανίους ούκ αίσχους διακοσμήσεις αί άποπλητων γίων ίερογραφίαι ταΐς άνομοίοις αύτάς μορφοποιίαις 10 έκταίνουσαι, όιά τούτων άποδεικνΟσαι των Ολικών • ■ απάντων ύπερκοσμίως έκυεβηκυίας * οτι οέ καί τον ήμ-τερον νούν άνάγουσ.· μάλλον αί άπεμφαί- νουσαι των ομοιοτήτων, ούκ οϊμαί τινα των εύφροάντερεΐν' εις 15 ίεροπλαστίας είκδς έστι νούντων MVaQ N Ο μέν γάρ τάς καί πλανηθήναι, τιμιωτέρας χρυσοει- PBW 141,4 αί δε : ούδε Μ || 5 οίκειοτερον Ο || επί τών αοράτων om MVa i| 7 ante τιμώσ: add φανερόν τοίνυν έστίν οτ: Sin U τιμώσι : καί νυν Μ Va || 8 ουρανίας Q | ante αί add ζα: ν || 9 αυτών Β (sed corr) J μορφοπο:ίας W (coit ni rec u v) | 10 MPv : ante διά add xai celt ’| των υλικών om Sin | ii ύπερζοσμίων MVa Sin || 14 uiv om 0 || ante τιμιωτέρας add όμοιας Sin ,| 15 άποπλανηβηναι W | post χονσοίΐδπς add η χαλζοεώπς Sin t. Sur la supériorité de 1’apophase. cf. Div. wm.. XIII, 3 (981 a-b) ct Myst. lh.9 Ill (1000 b-c). Liée à des textes platoniciens (Iiep.9 509 h ; Parm^ 1'ι1 e), la théologie négative, nettement indiquée chez Plotin (par ex., Enn.t V, 5, 13 ; cf. notre Sagesse de Plotin, Paris, 1952, p. 149 sq.), devient centrale chez Pkuclus (part, dans le Com­ mentaire du Panfiénide], Mais l'invisibilité de Dieu selon la tradi­ tion hébraïque permet déjà à Philon de lier à cet égard les sources platoniciennes aux sources bibliques {cf. Wolfson, Philo, 1947, 11, p. 113 sq.) ; le thème de Γσ incompréhensibilité » se trouve chez Justin (Diai., CXXVI1, 2), chez Clément d’Alexandrie {Slrom.f II, ii, 5’6; V, xi, 71), chez Irknêf. (.4dp. Ilacr.t IV, 20, 5), etc. HIÉR. CÉL. Il, 3 (140 D-1M λ) 79 nous avons raison de dire que la Théarchie n’existe pas 41 A à la façon dont, existent les êtres et que nous ignorons son infinité suressentielle, impensable et. indicible. Si donc les négations, en ce qui concerne les réalités divines, sont vraies, au lieu que les affirmations sont inadéquates au caractère secret des mystères ’, c’est plus proprement que les êtres invisibles se révèlent par des images sans ressemblance avec leur objet. Les Dits, par consé­ quent, rendent hommage aux disposi­ Supériorité tions célestes2 et ne les déshonorent des images aucunement lorsque, dans leurs saintes dissemblables. descriptions, ils les représentent sous des figures sans ressemblance, montrant ainsi qu’elles échappent, de façon supra-mondaine, à tout ce qui est matériel 3 ; que d’ailleurs les images déraisonnables élèvent mieux notre esprit que celles qu’on forge à la res­ semblance de leur objet, je ne crois pas qu’aucun homme sensé en disconvienne, car il est naturel que les figura­ tions plus élevées aillent jusqu’à tromper certains, en l Dans la polémique aufi-anoméenne, elle joue un rôle central (c/. Jean CmtYSOSTOME, Homélies sur Vincompréhensibilitc de Dieu, introd. Cavallcra-Daniélou, Sources chrétiennes, 1951). Chez Grégoire de N'ysse, elle se lie au symbolisme de la « nuée », ténèbre u invisible » et ■ inconnaissable » qui tout ensemble cache et révèle le Seigneur (Vito Moysi, 11. 158-165, 376 a sq.). Cf. H.-C. Pi:ech, La ténèbre mystique, Études carmilitainés, uct. 1938, p. 33 sq. 2. « Disposition » signifie ici « hiérarchie » (vide supra la Note du traducteur, et, sur l'usage, des termes τάς?ς et,διαζόσαηβις, cf. Roques, L'Univers dionysien, Paris, 1954, p. 56 et 75 sq.). 3. Le paradoxe dionysien est ici que la dissimilitudo, cet κ océan infini de dissemblance ;< où Platon montrait (Pot., 273 d) le monde prêt à sombrer dès que l'abandonne la Providence divine, le τόπος τής ά>οαο:ότητος de Ρϊ,ΟΤίΝ (Enn., I, 8, 12) qui jouera un rôle essen­ tiel chez saint Augustin et, par lui, dans le vocabulaire médiéval, loin do signifier pour Dcnys, quami il s'ngit des o images déraison­ nables * concernant les esprits célestes, uno e distanciation » et une regrettable a insuffisance », constitue en quelque sorte la forme sensible de l'apophase elle-même. 80 DENYS L ARÉOPAGITE B δεις και τινας οιομένους φωτοειδεϊς είναι τινας τας ουρανίους άνδρας καί ουσίας έςαστραπτοντας εύπρεπώς ήμοιεσμένους έσθήτα φανην και το ■πυρώδες ά&λαυώς άποστίλ6οντας καί οσοις άζ.λοις *20 δμοιοτυπώτοις κάλλεσιν ή θεολογία τούς ουρανίους έσχημάτισε νόας. Όπερ ίνα μή πάθοιεν οι μηδέν τών φαινομένων καλών ύψηλότερον έννενοηκοτες, ή τών οσίων θεολόγων άνατατική σοφία καί προς τας άπεμ- φαινούσας άνομοιότητας ίερώς κατάγεται, μη συγ- •25 χωρούσα το πρόσυλον ημών εις τας αίσχρας εικόνας όέ το άνωφε- άτιοαένον έπαναπαύεσθαι. διανιστώσα οες της ψυχής και υπονυττουσα τη δυσμορφία των , συνθημάτων ώς μήτε θεμιτού μηδέ αληθούς οοκοΟντος < είναι μηδέ τοϊς άγαν προσύλοις, οτι τοΤς οΰτωή 30 αίσχροϊς έμφερή προς άλήθειάν έστι τά ύπερουράνια I ι C καί θεία θεάματα. Αλλως τε καί τούτο έννοήσαι χρή | το μηδέ εν τών δντων είναι καθόλου τής τού καλού ] μετουσίας έστερημένον, είπερ ώς ή τών λογιών J άλήθειά φησι « Πάντα καλά λίαν ». MVaQ N Ο PBW 16 οίομένοις Va (sed corr) || οίομίνύυ; — τ:νας om B || 17 zed prius I orn M U φωτοΞε&ϊς om MQ || καί all. om Q ante τινας coll MVa || | έΐα-τρα^τιύτοντα; (—ευτ— uncis sccl| Va || 18 ante εύπ&επώ; add J καί N I εΰπρ:^«·ϊ: scripsi sec. codicem G de quo ef. praef. : cùôpixeîâl codd v εύπρΕ-είς fortasse delentium ul variae lectionis«υπίεηβϊς ίιΟή-ϊ τας vestigium | εσθήτας Μ Sin |; 18 çxvr-v : om Sin φανχ|η M (sed corr l in rec) | là om B (sed corr) || 19 Ο3α·.ς άλλα:; B || άλλο:; όμοιοπιΛ -ώτο·.; vix legi potest in P || 20 ζάλλεσ·.·/ Lang : κάλλεσιν η μορφαίΛ NOP: μορφαίς MVaQ BW v | 22 post φα·.νομ£ν«ν add x«i p» [| λ καλών ΐκκζΛν Sin || εννοηκίτες Ρ» || 23 θεολογιών PB {de voce cf. D N J 641, D] U 25 τόν nfifsuXovvovv (sic fere) Sin | τας om W, add \Va || 26 άπομένων Q | άνοφίρίς O || 28 μήτε : μή MVaQ Bv μηδέ W || μηδε n μήτε O y αληθώς Va W | 29 τοϊς ούτως αίσχροϊς : δοκουσι τά οΰτω^·’; HIÉR. CÉL. 11, 3 (141 B-c) 80 B leur faisant croire que les essences célestes seraient des ligures d’or et des hommes luminescents cl fulgurants, magnifiquement drapés dans un radieux vêtement, rayon­ nant un feu qui ne leur cause aucun dommage, et toutes les autres belles images du même type 1 dont, a usé la Parole de Dieu pour représenter les esprits célestes. Afin d’épargner ce péril à ceux qui n’ont rien conçu de plus haut que les beautés apparentes, la sublime sagesse des saints porte-parole de Dieu, qui nous fait tendre vers les hauteurs, condescend aussi à [nous proposer; saintement des figures déraisonnables et dissemblantes, sans laisser pour autant notre tendance vers le ma­ tériel stagner paresseusement au niveau des viles images, mais en relevant au contraire la partie de l’aine qui tend vers le haut 1 23et en la stimulant, par la difformité des signes en sorte qu’il ne puisse être ni permis ni vraisemblable, même pour qui incline trop au matériel, de croire que les merveilles supra-célestes et divines res­ sembleraient. vraiment à ces images si viles. D’ailleurs C il faut songer aussi que rien n’existe Participation . . · , ■ . qui soit totalement prive de participa­ it analogie. Λ , 1 ., ‘ , tion au beau, car. comme 1 allirmc la vérité des Dits, tout était très bon ’. αισχρά Sin || 30 iuec&tf P | 31 Οίάματα : τάγματα vel τάξ«!ς Sin || νοήσαι Va ;| 34 post σησι Iulum versum Gen 1,31 affert Sin 141.18 : Cf. Dan. 7,9; II Macc. 3,25 sq.; Matlh. 28, 3; Mare. 16, 5; Act. 1, 10 ; Apoc. », i. || 34 : Gen. 1, 31. 1. On pourrait entendre aussi : ·: faites à la ressemblance de leur modèles », encore qu'il s'agisse ici de c similitudes disscmblantcs « (vide infra, p. SI, n. 3J. 2. L'image de l'âme divisée en parties, qui simultanément re­ gardent vers le haut et vers le bas (et pourtant n’en rompent point l'unité fondamentale), vient de Plotin (part., Enn., III, S, 5|. Sur la notion de * cime de l'âme », outre l’article de Reyprns dans le Dictionnaire de spiritualité, cf. Ivanka, Apex mentis, in Zeitschrift für hath, theol., I.XXII, 1950, p. 129 sq. 3. Gen., I, 31. 81 35 DENYS LARÉOPÀGITE (4) Εστιν ουν εκ πάντων αυτών έπινοήσαι καλάς θεω­ ρίας και τοϊς νοητοΤς τε καί νοεροϊς έκ των ύλαίων άναπλάσαι τάς λεγομένας άνομοίους ομοιότητας, έτέ- ρω τρόπω των νοερών έχόντων ά τοΓς αισθητοί; έτε- ροίως άπονενέμηται. Καί γάρ ό Ούριος τοις μέν άλό40ϋγοις ές έμπαΟούς ορμής έγγίνεται καί πάσης άλογίας έστίν άνάπλεως ή θυμοειδής αυτών κίνησις, άλλ’ επί των νοερών έτέοω τρόπω γρή το Ουμικον έννοησαι, ώς οίμαι τήν αρρενωπόν αυτών λογιότητα καί τήν άμείλικτον εςιν έν ταϊς Οεοειδέσι καί άμετα- 45 οόλοις ίδρυσεσιν. MVaQ N Ο Ωσαύτως επιθυμίαν μέν είναι φα- PBW 35 α3τών PW : om MVaQ Ο ν τούτων NIÎ || 37 post ομοιότητας add τε καί άπεμφαινούσας εικόνας Sin |] 38 έτε^οτρόπως Va Ν | 40 ίγίνετο Va || 41 ανάπλεος VaO | 42 ίτεροττόπως Μ Va || τρόπω : σκοπώ Ο || ίί έξι? : ζιξιν Μ (corr in ληξιν m rec) '| ταις : τοίς Va 43 : αρρενωπόν cf. Plato, Conv. 192 a. 1. En juxtaposant les épithètes νοητοί et νοεροί, Denys attribue aux esprits célestes un double caractère qui était, chez PkoclüS, celui des u unités intermediaires » entre les « intelligibles a (entière­ ment tournées vers le divin) cl les * intelligentes » (chargées de ré­ pandre sur l’univers la perfection divino) [In Plut. theoL, IV, 37). Cf. Div. nom.. IV, 1 (693 b), où Denys parle aussi de ces e essences, puissances et actes à la fois intelligibles et intelligents», qui peuvent exercer une fonction doublement médiatrice parce qu’ils sont à la fois objets (immatériels) et sujets (supra-mondains) d intellcction χαί άύ/.ο: νοούνται ζα: ώς νόίς ύπερκοσμίως νοουσ:, 693 c). C’est pour­ quoi, d’accord avec M. Roques (i/niv. dion., p. 156-158), nous no suivons pas l’interprétation de Stiglmayr qui, malgré l’absence d'article devant le second adjectif, fait ici des « intelligents » et des u intelligibles d deux catégories distinctes d’esprits. 2. Le paradoxe que traduit ici la juxtaposition de termes opposés HIÉR. CÉL. Π, 4 (141 C-d) 81 (4) A partir de tout on peut donc concevoir de belles contemplations cl. pour les appliquer aux êtres (fui sont à la fois intelligibles et intelligents >, former à partir des êtres matériels les similitudes dissemblantes 2 qu’on a dites, étant entendu que les êtres intelligents possèdent sur un aut re mode les facultés qui ont été impart ies d'une autre façon aux êtres sensibles. La colère 3 naît, en effet, D chez les êtres irrationnels, d’une impulsion passionnée 1 et le mouvement irascible est chez eux souillé de toutes sortes d'éléments irrationnels, mais, chez les êtres intelli­ gents, c’est autrement qu’il faut entendre l’irascible, ce terme désignant alors, ce me semble, leur rationalité virile cl leur inflexible habitus dans leurs situations déiformes et immuables. Nous disons de même que la concupiscence est, chez ceux qui sont privés de raison, un penchant inconsidéré et tendant vers la matière, lequel se se justifie par le théorie ■). 2. La transmission à un «enfant», fils par le sang ou héritier « mystique c du sage, d'un dépôt dont le maître le « juge digne », et qu'il lui livre «sans envie», est très fréquemment mentionnée dans les textes magiques et hermétiques (c/. Fkstugière, La révélation d'Hermès, 1, 1944, p. 335 sq.). 3. On pourrait entendre aussi «l'initiation aux réalités inspirées » (ou, comme traduit Stighnayr : '■ pleines do Dieu »). Cordier écrit : Ipsemel divinus divina doctrina factus. .Mais il semble difficile de faire d’ivOiwV un neutre. 4. Exhortation analogue dans Eccl. hier., I, 5 (377 a-b). Div. nom., 1, 8 (597 c) et Mt/sl. theol., I, 2 (1000 a). Dans les deux derniers cas, l'auteur s’adresse à «Timothée». 5. Cordier traduit: sancta recundans tanquam uniformia et Stiglmayr: Beware das Heilige, das ja cin gestalti g ist. Sur le conseil de 87 l'àRÉOPAGITE DENYS μιτόν, ώς τά λόγιά φησιν, νοητών μαργαριτών εις υας άπορρίψαι τήν τών καί αμιγή φωτοειδή καί καλλο- ποιόν εύκοσμίαν. Εστιμέν ιεραρχία κατ’ εμέ τάξις ιερά καί επι­ III (4) 164,36 D καί στήμη ένέργεια άφομοιουμένη θεν έλλάμψεις τό 40 μένη, θόν ώς πασης καί προς τό τάς προς άναλόγως έπί τό κάλλος τελεταρχικόν αμιγές έκάστω τού τελετή Οειοτάτη οικείου κατά τήν έφικτόν ώς άπλοϋν μέν άναγο- καί προς αγα­ ώς έστι οε θεό­ αυτή Οεομίμητον μεταδοτικόν φωτός ώς ένδιδομένας οέ Οεοπρεπές ανομοιοτητος, θεοειδές καθόλου κατ αςιαν τελειωτικόν έν τών τε- εαυτό 45 λουμένων έναρμονίως άπαράλλαζτον μόρφωσιν. 165,1 α \2) Σκοπός MVaQ Η Ρ lium) BW ούν ιεραρχίας έστίν ή προς θεόν ώς (post ίΰχοσ-ζίαν 145,38 defic. Deest unum fere fo­ 36 υ’ας VaQ ϋλας H || 37 νοητών ont Va | φ<ι>τοε«δή καί αμιγή Sin 164,36 capitulo praeinis τί 1«τιν ίιραρχία καί τις ή κατά ιεραρχίαν ύ'νησίί codd || 37 προ; τό ; litteras -ς τό erasas reslil ni rec W || 38 αφομοιωμένη W (άφομοιουμένη add m rec in mg) άφωμοιωμένη Pachy­ meres legit cf. 17 2 A |ΐ προς ; κατά Sin || 39 supra τό add Si m rec M (falso scii loco cf 1 40) | 40 δ; om M (add m rec alia ac in 39) I! 42 πάσηί oin Sin || 43 post τίλίΐωτ:κ·>ν dua verba (ca 8 litterae) erasa W add τών xe).ov|Uvwv Sin || 44 τ«λουμίνων : τών ύποτίταγ,αίνων Sin 36 : Mattii. 7, G. 164,36 : τάξις cf. Plato, Phaedr. 2)7 a. M. Roques, nons précisons par une periphrase le sens fort d'ivoitôifc. On voit bien pourquoi « uniforme i est impossible en français. 1. Mallh., Vil, 6. La métaphore évangélique est enchâssée ici dans une abondance d'images platoniciennes cl plutiniénnes. HIÉR. CÉL. 11,5-111, 2 (145 c-165 a) 87 il est sacrilège, en effet, scion la formule des Dits *, de jeter aux pourceaux l’harmonie sans mélange, lumineuse et génératrice de beauté, qui appartient aux perles intel­ ligibles. Ill (1) La hiérarchie, selon moi 2, est , , ... .. un ordre sacre, une science, une activité de la hiérarchie. .... ’ , . . s assimilant, autant que possible, a la déiformité et, selon les illuminations dont Dieu lui a fait don, s’élevant à la mesure de scs forces vers l’imitation de Dieu, — et si la Beauté qui convient à Dieu, étant simple, bonne, principe de toute initiation, est entièrement pure de toute dissemblance, Elle fait participer chacun, selon sa valeur3, à la lumière qui est en Elle et Elle le parfait dans une très divine initiation en façonnant harmonieusement les initiés à l’immuable ressemblance de sa propre forme 4. 65 A (2) Le but de la hiérarchie est donc, dans la mesure du 6*0 . . 2. La définition do la hiérarchie n'est pas » révélée », mais se pré­ sente ici comme une vue personnelle de l'auteur. 3. L'équivoque de la ·· hiérarchie» telle qu'elle est ici entendue est que cette * valeur » est à la fois une réalité « naturelle >· (cf. l'image des substances plus ou moins réceptives à la lumière et à la chaleur, Cel. hier., XIH, 3, 301 a-b) et cependant un mérite qui s'acquiert par un effort de κ tension vers le haut ». Elle est en outre un don généreux, mais qui ne se transmet que «par degrés». 4. Dans Eccl. hier., III, ru, 3 (397 d-400 a), Denys précisera qu'en raison de leur libre arbitre certaines intelligences, poussées par l't: amour du mal», peuvent repousser la lumière divine. Des Anges révoltés, dont il n'est pas question ici, et qui apparaissent, dans la vision de Carpos, sous forme de serpents et d’hommes (Epist., VIII, 1100 b), Denys précise qu’ayant reçu les mêmes dons que les autres ils les ont laissé « s'affaiblir » pour redescendre au niveau dos passions (Die. nom., IV, 23, 724 c sq.). En aucun cas ces démons ne sent o mauvais par nature » ; au reste, que les intelligences se dé­ tournent de la lumière ou qu'elles aient l’audace de vouloir la con­ templer sans purification préalable, elles sont seules coupables, la Lumière elle-même étant toujours « divinement prête au don de soimême » (£ccL hier., Ill, m, 3, 400a). 88 DENYS L ARÎOPAGITE εφικτόν άφομοίωσίς ίεοάς σης έπιστήμης την και ζρός όρων 5 μέν εαυτού τε και ένωσις ώς αύτοΰ τε ένεργείας Οειοτάτην δυνατόν Οιασώτας και δέ αυτόν έχουσα -τά­ καΟηγημόνα εύπρέπειαν άποτυπούμενος αγάλματα θεία τελών άκλινώς και τούς « έσοπτρα » διειδέστατα και « ακηλίδωτα » δεκτικά τής άρχιφώτου καί θεαρχικής γλης ίερώς 10 νως εις άκτϊνος καί τής άποπληρούμενα, μέν ταύτην τα έςής άναλάμποντα ενδιοομένης δέ κατά τούς αύΟις αί­ άφθο- Οεαρχικούς MVaQ 11 Ο BW 105,2 rt om Μ Va || 3 άράς : αληθούς vel ακριβούς Sin || 5 ορών— τελών (0) anacoluthon. Stant enim Nominativi pro Accusativis (cf. de constructione 208,3 sqq) Infinitivos subaudias in άφομοίωοις, καί ίνωσις, ut fiat : σκοπός 1στ:υ χφυ·χο:ουσ9αι καί ένουσθαι... ό&ώντα.. άποτυπούρινον..· τελουνταοΓ. Schwyzer II ρ. 403 | 8 ενδιδομε'νης : αυτοϊς λααπούσης ίερίς Sin |, 9 ναύτην : ταυ- expunx Q | 40 τα : τάς II 165,2 : άφομοίωσίς cf Plato, Theael. 176; Maith. 5, 48 sim. || 6 : Cf. Sap. Sal. 7, 26 ; 2 Cor. 3, 18. 1. La formule vient, indirectement, de Platon lui-même, qui, parlant de l’exercice raisonnable des vertus de justice et de sain­ teté, l’appelle une όαοίωσις 6«ώ κατχ τό δυνατόν f/Viéét., 176 a-b) et l'assimile à une a fuite » hors de celte « matière mortelle » où le inal ·: accomplit nécessairement sa rondo ». Grégoire na N ysse fait aussi de Γό;χοίωσ:ς une φυγή (M or. dom., 1145 a), mais il corrige la for­ mule par une référence centrale à cette «image et ressemblance» (termes pour lui synonymes) qui, d’après la Génère 11. 26), appar­ tinrent & l’homme des sa création. Origine, au contraire, opposait à l’« image i·, originairement reçue, la ·> ressemblance » qui a nous attend à la fin en considération de nos mérites» (Prine., HT, fi, 1) et à laquelle on se prépare par l'imitation de l’amour divin et surtout des vertus du Christ (c/. Chouzel, Théologie de l'image, Paris, 1956, p. 218 sq.). Pour l’auteur do V Asclépios (VIII), l'homme n’est, au contraire, le véritable, imitator (dfrtmre] ratio­ nis et diligentiae que dans sa fonction contemplatrice par rap­ port au monde sensible (considéré comme « second dieu »). Scion Donys, ce n’est pas le cosmos, mais la double médiation (des hié- IIIÉR. CÉL. HI. 2 (165 a) 88 possible, une assimilation 1 et union à Dieu, car c’est Dieu même qu’elle prend comme maître de toute science * et de toute activité saintes et, ne quittant point du regard sa très divine beauté et recevant la marque de son em­ preinte autant qu'elle peut, elle fait aussi de ses propres sectateurs 3 des images accomplies de Dieu, des miroirs parfaitement transparents et sans tache aptes à recueil­ lir le rayon primordialement lumineux de la Théarchie, et, saintement comblés de l’éclat dont il leur a etc fait don. illuminateurs à leur tour, en toute générosité J. des êtres qui viennent après eux. selon les prescriptions de la rarchies celeste et ecclésiastique) qui lui permet d'atteindre fina­ lement à l'étal de χαΟύλοο Otîoç àvifp, d'homme pleinement divin {cf. Plotin, Eiin., V, 9, 1 : τρίτον γίνος βίίων άνΟρώπων), moins, semble-t-il, par la restauration en lui de Ι’εΐχών originelle que parco qu'au terme de l'ascension, il « fonde sa ressemblance en Celui dont il est devenu le semblable» (Eccl. hier., III, ni, 7, 433 c). 2. Selon Proclus ι/n .4/c., H, 13), l'homme qui «s’élève vers le divin » (en pratiquant la maxime delphique) «réussit à s'attacher â un: dieu révélateur de la vérité totale et maître de la vio purifi­ catrice », mais les ήγεμονΐ; sont des « dieux» et des « démons » assi­ gnés aux âmes par « le Père cl le Démiurge» [Ibid., H, 260). Quelle que soit l'importance pour lui des médiations hiérarchiques, Denys n'admet, au sens propre, qn'im seul « Maître», celui dont Clément d’Alexandrie disait qu'il est successivement, «convertisseur», «précepteur» et «docteur» (Pcd., I, 3, 3). 3. Le terme employé ici désigne les sectateurs du culte bacchique. Cclse l’a déjà applique (ironiquement) aux chrétiens (Oricènk, Contra Cds., III. 23. 945 d). 4. Sap., Vif, 26. Denys applique aux membres de toutes les hié­ rarchies ce que l'Écriturc dit de la Sagesse, « reflet de la lumière éternelle et miroir sans tache de l’activité divine». Sur l’imago du miroir en II Cor., III, 18, vide supra, p. 71. note 3. 5. Sur le sens d'içWvtoc, <’ μυστηρίων Sin II 12 τ<λςστα:ς II || 13 oin M Va || 14 0έοτ:ζη; Q || 15 άγλαίας ante αύτ^ς coll H || ίςοώς Va J 16 post ζ.α: add ί<ρως Sin || 17 ύ λί­ γων tccacy ia·/ Pv |! 18 ίηλοϊ post διαζώτμησιν co VaPv OD1 Q It sqq. : Cf. e. g. I- Cor., 12, 4 sqq ; subaudias et xi ίαυτοδ πρίττκν Plato, resp. 433 B 434 C Phaedr. 217 a 1. C’est-à-dire : de sc conduire en profanes. Nous proposons sous réserves ccttc interprétation littérale de ύ-άρ/ctv ίτέρω; qu'on tra­ duit en général par t être en désaccord». 2. Sur la notion de < proportion» (ou «analogie»), c/. Losski, Archives d'hist. litl. et dodr. dit Moyen Age, V, 1930» p. 279 sq. 3. Cette notion de « savoir hiérarchique » (qui est reprise plus loin, on 177 c) paraît tout à fait u vide» à M. von T va NX a. Pour lui, en effet (Zum Problem des christlichen Ncuplalonisinus, Il : Inwiavril isl Pseudo Dionysius Areopagita Neuplalonikcr ?, in Scholastik, XXXI. Jahrgang, Heit 111, 1956, p. 393 sq.), ce prétendu « savoir n n’est ni une connaissance d’objets extérieurs ni une science portant sur Dieu, puisqu’il se réduit à la simple connaissance de l’e nrdre » selon lequel les illuminations divines se répandent de hiérarchie· en hiérarchie ; et bien que l’ordre des dispositions hiérarchiques soit présenté comme « image de la splendeur théarchiqiie », cette image cependant n'aurait de consistance qu’au niveau de l’figliso, HIÉR. CÉL. HI, 2 (165 A-lt) 89 Théarchie. Car il n’est licite, pour ceux qui initient les .La coopération , autres aux saints. mystères et pour ceux . .... qui ont reçu la sainte initiation, ni avec Dieu. J, . . d agir en rien contrairement aux saintes ordonnances de leur propre initiation, ni même d’exister sur un autre mode l, s’il est vrai qu’ils tendent, vers B l’éclat divin, qu’ils le contemplent avec un respect sacré et qu’ils reçoivent de lui l’empreinte qui convient pro­ portionnellement 8 à chacun des saints esprits. Ainsi, lorsqu’on parle fie hiérarchie, on signifie en général une certaine disposition sacrée, image de la splendeur théarchique. qui accomplit dans des ordres et des savoirs hié­ rarchiques 8 les mystères de sa propre illumination et qui o sons l’influence de la réalité liturgique et de la vie sacramentelle effective». Pour Ivanka, la reconnaissance du dogme de la «créa­ tion» transforme chez Dcnys le sens des formules «éinanatislcs». mais, par un illogisme manifeste, sa définition du »·. savoir hiérar­ chique» n’aurait cependant « de sens qu'à l'intérieur d'un système de pensée où la connaissance essentielle est en même temps une con­ naissance de l'émanation rayonnante de l’être à partir de n’împorto lequel des niveaux ontologiques immédiatement supérieurs» [Ibid., p. 402). Plusieurs passages suggèrent sans doute celte interprétation (vide infra, XIII, 4, 305 c et la note ad toc.) ; il reste que pour Dcnys le e savoir hiérarchique » implique un cuntcnu effectif, corres­ pondant, pour chaque hiérarchie, à son degré propre d'initiation (vide infra, XIII, 3, 304 a). Si fauteur reste discret sur ce contenu, c'est qu’il n’a reçu lui-même l'initiation que partielle, tout au bas de l'échelle des êtres ; il ne peut dire des connaissances angéliques que ce qui lui en a été transmis et qui concerne surtout effective­ ment l'ordre des « dispositions» célestes avec le symbolisme de leurs noms et de leurs figures. S'il faut concéder que les savoirs angé­ liques n’apparaissent nulle part dans le Corpus areopagiticum comme «les «idées» au sens platonicien qui, à ce titre, serviraient à la science humaine (ibid, p. 397-398|, dans la perspective dionysicnne la théologie négative et son couronnement extatique ne sont possibles pour l'initié que parce qu'il a d'abord reçu, à tra­ vers des symboles de plus en plus dissemblants, la lumière trans­ mise par les hiérarchies célestes; on ne dépasse et on ne transcende apophatiquement que ce qui a déjà été connu sur le mode calapha- DIÎN'YS LAHÉOPAGiTE 90 ψεως ώς άρχήν των μυστήρια ιερουργούσαν άφομοιουιχένήν θεμιτόν κεκληρωμένων ιεραρχίαν οικείαν καί προς αναλογίαν έπί τδ έστι την οίκείαν γάρ έκάστω τδ τελείωσις ή άναχθήναι Οεομίμητον 25 καί τδ δή πάντων Οειότερον ώς τα λόγιά φησι συνεργδν » κατά έαυτω τάξις γενέσΟαι τδ καί 30 C τίζειν καί τούς ουργεϊν, έκάστω τον τρόπον' Οιον επειδή δυνατόν άναφαινομένην. τδ τούς τούς μέν τδ μέν ζαΟαίρεσΟαι, τούς δέ φωτίζεσΟαι, τελεϊσΟαι, μέν Οεομίμητον τούς δέ αρμόσει μακαριότης θεία ή « θεού καί δεϊΕαι την Οείαν ενέργειαν εν ιεραρχίας έστι οέ καΟαίρειν κατ’ ώς εν τούς φω- τελεσι- κατά τονδε άνθρωπο ις είπεϊν αμιγής μέν έστιν άπάσης άνομοιότητος, πλήρης δέ φωτδς άϊδίου, 35 τητος, καΟαίρουσα μάλλον γοΟσα, καί τελείωσις, αύτοτελεταρχία MVaQ τελεία καί άνενοεής H Ο καί δέ ύπέρ καί φωτίζουσα κάΟαρσις αύτή κάΟαρσιν υπέρ πάσης μέν άπάσης τελειόκαί καί φως τελεσιουρφωτισμός προτέλειος ιεραρχίας αι- P {inc 105,33 τληοη;) BW 22 άφομοιωμίνην W || 23 post τών add τήν Q || MQ : πρασχίά VaHOBW I! 25 Of.otccov : &xcp$atvev Sio || 27 αύτω Β | ante oTov add λίγοι 31 Sin H 30 τελε:ο5σθχ? ()\V | 31 ante άρμοση add ava/OiJva·. καί το 3ή O (sed postea del} ;| 32 post i add ουν Sin | 34 α·δίου: οΰσ:ώSin || 35 ante χαΟχφουσβ add καί W j 36 αυτή Sin : ?spi codd || 37 ύπίρκίθαρσ:ς ... ύπίρφωτος W || 38 ante αύτοτελίταρχία add αυτοτέλς.ος Μ | post πάσης tria verba erasa W 25 sq. : Cf. 1 Cor. 3, 9; 111 Jo. 8. tique. Et nous verrons plus loin que le thème de Te amour qu’Ivanka oppose ici au thème de la hiérarchie (r/. ibid., p. 401), lui est lié de façon expresse par Dcnys lui-même {pirfc infra, 168 b et la note ad loc). JilÉR. CÉL. Ill, 2 (165 B-c) 90 s’assimile, autant, qu’elle en a le droit, à son propre prin­ cipe. Car, pour chacun des êtres dont le lot est. d’apparte­ nir à la hiérarchie, la perfection consiste à s’élever, selon que ses propres forces le lui permettent, jusqu’à l’imita­ tion de Dieu et, ce qui est assurément plus divin que tout, à devenir, selon l’expression des Dits, coopérateur de Dieu 1 et. à montrer l’opération divine se manifestant en lui-même autant que faire se peut. Ainsi, puisque l’ordre i « hiérarchique implique que les uns soient purifies et que les autres purifient, que C les uns soient illuminés et que les autres illuminent, que les uns soient parfaits et que les autres accomplissent l'initiation perfective, chacun imitera Dieu sur le mode qui convient à sa fonction z: quant à la Béatitude divine, pour la désigner en termes humains, pure de toute dissem­ blance, pleine d’une éternelle lumière, parfaite et ne manquant d’aucune perfection, Elle purifie, illumine et parfait, ou, pour mieux dire, Elle est pureté, lumière et perfection absolues, source première et principe par soi de toute initiation perfective, dépassant purification et lumière, cause de toute hiérarchie cl cependant12 1. / Cor., III. 9; III Stiglinayr remarque quo Proclus considère !'« opération du bien » comme supérieure à la a déiiormilé » (List. th.. CXX1I). 2. Interpretant à sa façon la division de la philosophie en u éthique», «physique» Cl «théorique», Origène y voyait trois étapes, dont lu première conduirait à la purification, la seconde au mépris du sensible, la troisième à la contemplation (c/. Rahner, Le début d'une doctrine des cinq sens spirituels, Beo. asc. rnyst., 1932, p. 132). Chez Grégoire de Nysso, le premier degré est à la fois purification et illumination ; quant au troisième, il devient union et. sc traduit en termes mystériques (DaNiôlou, Pial, et Ih. myst., p. 18). Comme le fait remarquer Roques (op. cit., p. 98, n. 2), c’est ·; pour la commodité » do l’exposé qu’on peut appliquer aux anciens Pères un schème qui no sera vraiment fixé qu’à partir de Denys, et dont beaucoup d'éléments sont empruntes au néo-pla­ tonisme. 91 l’aHÉOPAGITE DENYS τία, παντός κατά ίεροΟ οέ τδ ύπερέχον έξτ,ο-η- 40 μένη. Γ> (3) νους Χρή τσιγαρούν ώς οΐμαι τούς μ^ν τής άνομοίου συμφύρσεως, τούς ύέ φωτι- ζομένους άποπληροΰσΟαι τού 45 ρητικήν υ.ο'ίς 108,1 Λ τούς εςιν δύναμιν τούς έποπτευθέντων δέ στικούς H έν δε μεταταττομένους καθαρτικούς μεταδιδόναι MVaQ καί αναγόμενους, ατελούς τών και πάσης έλευ- άμιγείς άποτελε'ίσθαι καθόλου ΟεροΟσΟαι ώς 0 τής ιερών θείου νοδς οφΟαλ- έκ τελειουμένους μετόχους γίνεσΟαι τελειωτικής νόας τού τής επιστήμης, καΟάρσεως έτέροις τούς φωτι­ άγνότητος, διειδεστέρους Οεω- φωτός προς πανάγνοις περιουσία οικείας καύαφομέ- καί προς δέ μετοχήν PBW 39 πάντως B || 42 ίλιυδερουσβαι P : ήλευΟε^ώσΟαι cell (ίλευΟιρώβθσι Q) I 4G τ<λ<ιουμ«’νους : τελουαίνους PBW v τελειο|4?θυς Ο | τους Si τελεωναίνους om M add in rec | 4-7 γενίαΟαι Va 1*38,1 καΟαρτι.. χούς duae liti, erasae Va ]| ante περιουοία add ώς W |’ 2 ante μιταδιδάναι 4 litterae erasae W || οικείας : αυτών καΟαρας Sin || 3 post φωτιστικούς duae liti, erasae Va 4i sqq. : Cf. Luc. 14, 33; Eph. 4, 22 sqq ; Col. 3, 9; Plato, e-g. Phaedo 66 B sqq 1. La coexistence en Dieu d’une puissance causale et d’une par­ faite transcendance (exprimée par les épithètes άρίθέκτος et ίζηοεμίvoç) est affirmée avec force et on termes voisins par Phoclus dans son exégèse du Parmenide \c/. IV. 113. 119, 123. etc.). L’Un séparé et indéfinissable n’est pas «infécond» (άγονος) {ibid., p. 706). comme le Dieu d’Aristote, mais cause active et infinie (C’/. in Parm.y VT, 13). Mais chez Proclus l’cngendremont à partir de la Monade con­ cerne plutôt la «mise en ordre mutuelle» do tout cc qui existe (IV, 113) et apparaît comme don d’unité plutôt que comme effu­ sion d’etre (VI, 10). Sur lu position, un peu moins ambiguë, de Denvs, vide infra. IV, 177 c et la note ad lac. HIÉK. CÉL. Ili, 2-3 (1G5 C-168 λ) 91 séparée par transcendance 1 de tout ce qui est sacré. P Double fonction W 11 faut donc’ Jc crois’ (ïuc ceux flui à trois niveaux. re5olvent la purification soient totale­ ment affranchis de tout mélange2 cl libé­ rés de tout alliage dissemblable,— que ceux qui reçoivent l'illumination soient comblés de la lumière divine et élevés, par le regard parfaitement saint de leur esprit, jusqu’à l’ha­ bitus et an pouvoir contemplatifs,— que ceux qui reçoivent la perfection, ayant déserté l’inachevé, soient admis à par­ ticiper à la science perfective des saints mystères dont ils S A ont eu la plus haute contemplation 3, mais aussi que les purificateurs, surabondants de purification 4, communi­ quent à d’autres leur propre pureté,— que les illuminateurs, en tant qu’esprits plus translucides et possédant en 2. Puisque les Anges ne peuvent s’assimiler à la Théarchie que sur un mode purement «intelligible» (vide in/ra, IV, 2, ISO a), il semble que la « purification » no concerne ici que les formes noétique? de κ dissemblance o. Saint Thomas la définira comme rap­ proche graduelle d’une intellection qui élimine l’indéterminé et le probable au profit de l'évidence immédiate {/n Sen/., II, ix, 1, 2 ; Sum. /A., la, qu. CXVIII ; Qu. di$p., IX). Sur la fonction cathartique du Κατηγεμων, r/. Proclus, lu Parrn., IV, 7 et 106. 3. En réalité chaque intelligence participe, de façon inégale, aux trois opérations {vide infra, IX, 3, 273 c). Il en est de mémo dans la Hierarchic ecclésiastique où l’opposition des * purifiés » (pénitents, énergiimènes et catéchumènes), des « illuminés » (c’està-dire des ·.· baptisés.» selon un vocabulaire dont l’usage remonte au moins au deuxième siècle, (e/. Benoit, Le Baptême chrétien, 1953, p. 165 sq.) et des « parfaits» identifiés aux moines), non plus que la répartition des trois pouvoirs entre les évoques, les prêtres et les diacres {Ecc.l. hier., Ill, 6-7, 432 c-436 b ; V, 5, 505 a-d, G, 508 a ; VI, 3, 532 b- post έξης add ήαϊν Va '| αντοϊς in ras Va || έν om Μ || 17 έπόπτευον W corr m rcc ||! 18 post απλότητα add ύπϊρ πάσας αναπλάσεις Sin |' τών μυστικών : τούτων τών Sin Ι| 19 post àf-χην add καί αυτήν Sin | 20 έν ûin Mi sod sscr D 21 8’ O Sin u v : om celt, plv VV * υ v |, εκείνο ante απάντων coli II [| αληθώς W || 22 πάσης .M ,| ύπερονσίως Μ ύπερ πάν­ των Siû II 23 οντων : νοών Sin || 24 γάρ : δ« Ο Ρ || 25 αυτής Ρ J| 26 ΐζίβζη v II 29 ήν Μ | 30 οντων : ο·/τως Va πάντων Sin || post οντων, itérât <ôsισται-άναλογίας (26 sq) Ο sed expnnx | ζώα Μ || 31 τώ ; τοϋ 110 τό W 177,22 : Cf. Plato, resp. 509 b. Il 24 sqq. : Cf. Plato, Tim. 29 e. || 30 sq<[ : Cf. Origen., de prine. I. 3, 6 ip. 56, 1 sqql. IIIÉR. CÎL. IV, 1 (177 93 B T 4 , 4. Introduction. IV (1) Ayant donc defini comme il . ' '. ' . , . . , .. convient, je crois, la nature de la hiérar­ chie elle-même, il nous faut, célébrer 1 maintenant la hié­ rarchie angélique et recevoir, d’un regard supra-mondain, la plus haute contemplation des saintes figures qu’en C présentent les Dits, afin de nous élever, à travers les images mystérieuses, jusqu’il leur très déiforme simpli­ cité, et nous célébrerons le principe de toute science hiérarchique avec la vénération qui est duc à Dieu et par des actions de grâce qui conviennent au principe de toute initiation. Mais la vérité qu’il faut proclamer avant toute ,, , . ... autre, c’’est que, par' bonté, ,la’ Théarchie Création libre . ,,1 , suressenticlle, et Providence. . , ’ avant , ‘pose toutes . , „les A esscnccs des êtres, les a produites a 1 être Car ce qui appartient, en propre à la cause de tout et h la bonté omni-transcendante est d’appeler les êtres à en­ trer en communication avec elle dans la mesure particu­ lière où chacun d’eux en est capable. Tous les êtres ont donc part à la Providence jaillie de la Dcité suressentielle et omni-causalc. Us ne seraient point, en effet, s’ils n’avaient part à l’essence et au principe des êtres. Ainsi L> tous les non-vivants, par le fait qu'ils sont, participent à 1. Il s'agit moins pnur l'auteur de décrire objectivement des structures «pic d’élever vers Dieu et ses serviteurs, à travers l'exé­ gèse des Dits, une prière de louange. ‘2. Chez Pi.ATOx {Eep., VI, 509 b), le Bien donne aux « objets connus une existence à litre d’intelligibles, non point I'c.îîc crea­ tum. A fortiori le Démiurge du Timée (29 a) ne peut qu'organiser ■i le mieux possible * une matière préexistante. Ni chez Plotin par ex. Enn, V, 2, 1 ; Vi, 8, 1S) ni dans les Ilermelica (par ex. V, 9 et XIV, 9|, il n'est jamais lait mention explicite d'une création e.r nihilo. La formule employée ici par Denys est moins ambiguë que celle de Div. nom. IV, I, où il compare le Bien au soleil qui, ■•sans réfléchir ni prévoir», éclaire «par son être môme» tout ec qui peut recevoir sa lumière (mais il n'est pas sûr que ού λογιζό;.·.;·/θζ τ ,-:5c»atpoôuiv05 s’applique à l'archétype κ transcendant », dont le soleil n’est qu'une «image imprecise <·, 693 b, sinon pour exclure «le Dieu toute forme inférieure de réflexion et de prévision. Cf. Roques, Univ. dion., p. 101, n. 1). DENYS l’aRÉOPAGITE 91 έστ’ιν ή πάντων αυτής τής ύπέρ οέ λογικά τά είναι Οεότης), υπέρ τό και ζωοποιού ζωήν πάσαν νοερά τής τά οέ ζώντα ουνάμεως υπέρ πάντα αυτής και 35 λόγον και νοΟν αύτοτελούς καί προτελείου σοφίας. Δή- λον οέ ότι περί αύτήν έκεϊναι των ούσιών εισιν οσαι πολλαχώς αυτής μετειλήφασιν. 180,1 Λ ι2 ; Ai γοΟν άγιαι των ουρανίων ούσιών οιακοσμήσεις υπέρ τά μόνον όντα καθ’ ημάς λογικά τής ουσία γεγόνασιν. 5 έαυτάς . * άποτυπούσα ρειαν ύπερκοσμίως το νοερόν τάς προς Οεαρχικής Νοητώς καί αυτήν H Ο προς τα μετα.οόσεως εν μετ την καί το έπι Οεομιμητον Οεαρχικήν έμφέ- μορφούν άφΟονωτέρας κοινωνίας, •και άει προς τό άναντες MVaQ γάρ ορώσαι αυτών είδος, και ζώντα άλόγως καί έφιεμεναι εικότως προσεχείς ώς θεμιτόν έν μέν εχουσι ούσαι συντονία τού PBW 33 χύτης om Sin ;| ζωοποιού : έπιτηδϊίου (vel ofxcfo») Sin | 34 αυτής (scil pron. possessiv.) om Sin ,| 36 : or, Sin | ότι om P || post οσα·. add xa·' Va 180,1 υπευουρχνιωνSin || 2 τα prius : τα; Μ || ζαϊτάοιη Μ J 3 Οίαρχιχή; : άραρχιχης Μ | έν om Μ || 4 νο«εώς Ρ || 6 ρορφην υ ν Ο || Ί αυ­ τών : αυτών coni ï.ang | 8 uiv ούσαι : [«νουσαι Va Π Ο Pachym. cf. 200,38; 292,36 || 9 ante χαι add την πάσαν ζωήν ηολλαχώ» (1 13 sq) Μ, πρώτως κα: πολλαχώ; Va cf. praef p 6 180,6 sqq : Cf. Malth. 18, 10- || 9 : îvavwç cf. Phil. 3, 13 sq ; Greg. Nyss.jin caut. 941 B sq, 1024 C sim Plato, Phaedr. 247 b. 1. C/. Hermel., V, 9 {< Dans co monde tout, entier rien n’existo que Dieu ne soit »). Des formules «le ce genre seront souvent sus­ pectées à cause de leur saveur panthéiste (c{. saint Thomas, Contra Gent., I, 27 : Quod Deux non est esse formale omnium'). Bien que la distinction de *Γα/ sit et du tjuid sit vienne d'Aristote luiincine (cf. Festugièhe, Hévélation, IV, p. 6 sq.), il ne semble pas qu’il faille entendre chez Dcnys lu verbe t’vai au sens thomiste d’iW- I1IÉK. CÉL. iv, 1-2 (477 d-180 λ) 91 cette essence (car l’être de tout est la Déité qui est audessus de l’être *), les vivants ont part à sa puissance fai­ seuse de vie qui est au-dessus de toute vie, les êtres doués de raison et d’intelligence ont part à sa sagesse qui est la perfection même, antérieure à toute perfection, au-dessus tic toute raison et de toute intelligence *. Mais il est clair que, parmi les essences, celles-là siègent Participation auprès de la Théarchie qui reçurent supérieure d’Ellc la plus riche part. des essences (2) Ainsi donc les saintes dispositions 180 A célestes. que constituent les essences célestes ont une plus haute participation au don thcarchiquc que les choses qui sont seulement, que les vivants sans raison et que ceux qui ne raisonnent qu'à notre manière ■humaine]. Comme c’est, en effet, sur un mode intel­ ligible qu’elles sc modèlent clics *mêmes 3 pour imiter Dieu el que c’est à la Théarchie qu’elles ont en vue, supramondainement, de ressembler el qu’elles s’efforcent de conformer leur intelligence à celle ressemblance, moins parcimonieuses, naturellement, sont leurs com­ munions avec la Théarchie puisqu’elles vivent à son tus essendi. Si la Déité se situe pour lui «au-dessus de l’ctre », ccst dans le même sens où le Bien platonicien, encore que tout ce qui est connaissable lui doive «être et essence» (τό etva: tî χα: τήν oJaiav), reste cependant transcendant à l’être des intelligibles (Platon, Hep., 509 b). 2. Cf. Pi-otin, Enn., VI, 7, 23 : « 11 a produit l’intelligence, 11 a produit la vie et, ά partir de l’intelligence, les âmes et les autres êtres qui ont part à la raison, à l’intelligence ou à la vie. Lui qui est assurément source et principe de ces êtres, qui pourrait dire jusqu’à quel point et combien 11 est bon ? Mais maintenant que fail-11 ? Maintenant encore II conserve ces êtres, 11 fait penser ceux qui pensent et vivre ceux qui vivent, insufflant aux uns l'intelligence, aux autres la vie, et donnant l'ctrc à ceux qui ne sont capables ni «le penser ni de vivre. » 3. L’emploi du pronom réfléchi n’exclut aucunement que cette ait la Théarchie pour moteur effectif autant que comme modèle formel (vide supra, 177 c, ci Div. nom., V, 7, 821 b). 95 DENYS LARéOPAGlTE 10 θείου καί άρχικάς και άκλινοΟς έλλάμψεις προς άνατεινόμεναι έρωτος άύλως τάς άμιγώς είσδεχόμεναι και νοεράν εχουσαι την καί αύτάς ταττόμεναι και πάσαν ζωήν. Αύται γοΟν εισιν ai πρώτως καί πολλα- χώς έν μετουσία τοΟ θείου γινόμεναι καί πρώτως 13 καί πολλαχώς έκφαντορικαί τής Οεαρχικής κρυφώτηΒ τος, οιδ έκκρίτως καί παρά ήξίωνται πάντα τής αγγελικής διά τδ πρώτως εις σΟαι την Οεαρχικήν ελλαμψιν καί οι' επωνυμίας αύτάς έγγίνε- αυτών εις ήμας διαπορΟμεύεσΟαι τάς ύπερ ήμας έκφαντορίας. 20 Ούτω γοΟν ό νόμος ώς ή θεολογία φησί, δι * MVaQ Η Ο αγγέλων PBW 10 ante τας »ί $1 cett ν MVaQ 29 : Οίσρανεΐα; cf. e. g. Gen. 12, 7; 28, 13 sqq. J 31 : Jo. 1, 18. qui « reçut les paroles de vie pour nous les donner» [Act., Vil, 38). L’intervention des Anges (c/. Hcbr., II, 2) dépend d’une exégèse tardive de l’cpisode du Buisson ardent [Ex., 1II-1V). Pour Denys l’/lnge de Yahvé est plus qu’une figure ou qu’une métaphore ; les essences célestes sont les médiatrices nécessaires de toute théuphanie. C’est délibérément qu'il omet ici Moïse, et il répondra plus loin à l’objection qu’on peut lui faire au nom du texte biblique (180 d). Forçant le sens du δί’άγγέλων paulinien, au schéma primitif : HIÉR. CfCL. IV, 2-3 (180 R-c) 96 nous fut octroyée par l’entremise d’Anges et, avant la Loi comme au temps de la Loi, ce sont bien des Anges qui élevèrent nos glorieux pères x, soit en leur enseignant ce qu’ils devaient faire et en les détournant de l’erreur et de la vie impie pour leur ouvrir la droite voie qui mène à la vérité, soit en leur révélant, à titre d’interprètes, de saintes ordonnances ou de secrètes visions des mystères supra-mondains ou certaines prophéties divines. C . (3) Mais si l’on objecte que de luiReponse ? ' . . J , J. . ... . ,. _ meme aussi, et sans intermediaire a une objection. , Dieu est apparu a certains saints -, qu on ap­ prenne également ceci, qu’enseignent très clairement les Dits très sacrés : ce qu’est en soi le secret de Dieu, personne ne l'a vu ni le verra 3, mais Dieu s’est montré aux saints selon les modes de révélation qui conviennent à Dieu, par des visions saintes et proportionnées aux aptitudes des voyants. Or donc la toute sage Parole de Dieu, considéYahvé-Moïsc-peuple élu, il substitue le schéma platonicien qui va de Dieu aux hommes par une série d’intermédiaires ; suppri­ mant toutefois de la hiérarchie proelienne les « dieux », les <> demons », et les » héros », il fournil ainsi aux théologiens médié­ vaux un cadre simple | Dieu-Aiigcs-hommes), si essentiel pour saint Thomas que, selon la Sam. theol. (Ia, qu. CV111, art. 7), » môme après le jour du jugement », les bienheureux « recevront quelque lumière par l'entremise des Anges ». 1. Cf. Act., VII, 53 Vous qui avez reçu la Loi par le ministère des Auges et. qui ne l'avez pas observée ».) 2. Bien que Moïse et saint. Paul aient été élevés par « ravissement » à une forme exceptionnelle de vision (cf. saint Augustin, Gcu. ad lilt., XI1, 26-27), saint Thomas précisera qu’aucun a homme pur» ne voit Dieu « par essence » à moins d’être « séparé do cette vie mor­ telle » (Sum. th., ia, qu. XII, art. 11 : lia Hae, qu. CLXXV, art. 3). Denys ne limite pas l'cjxessus mentis aux seuls cas de .Moïse et de Paul ; il y voit le terme ·: normal » d'une anagogio conduisant aux mystères divins, « enveloppés dans la ténèbre plus que lumineuse du silence » (Th. myxt., 1,1, 997 b). Mais cette forme de saisie, supé­ rieure ù tonte théopbanic positive venue par voie angélique, reste elle-même, par definition, une « non-vision ». 3. Ex., XXXIII, 20 ; Jo., I, 18 ; I Jo., IV, 12 ; / Tim., VI, 16. DENYS l.’ARÊOPAGITE 97 35 θεολογία την ορασιν γραιχιχένην άνέφαινε την όμοίωσιν, αμόρφωτων Οεϊον οι’ τοϊς Η των όρώντων κλεινοί πατέρες Οεσμοθεσίαν ή των οιαγε- υ,ορφώσει των έπι Οεοφάνειαν έγγινομένης ούρανίων δυνάμεων. νόμου Ο έν καλεϊ σις ώς αύτόΟεν μέν οησιν εκ MVaQ ώς αύτών ίερώς μυουμένων. τάς θείας δράσεις οί ίεράν τού τής όρώσι θείας 40 καί τι των θείων η διά μέσων των Οείαν εικότως αναγωγής αυτής εκ έν έαυτή ητις έκείνην, το ώς έλλάιχψεως 1 αύτας οέ ήμών εμυοΟντο 11 ούχί καί την λογίων παράόο- θεού τώ Μωυσή οεδω- PBW 36 ανέφηνε W χνίφενέ Μ | Οείαν : άλήΟιιαν Q || 37 τό θ€?ον : τον Οιον Sin H 3S ζαλεισΟαι Μ Va || Οωφανίαν Β || 39 post αύτ^ς inser καί Μ Va (e 1 40 irrepsit) |, 10 τι : τινων VaQ || Η θείας : tcoS; Sin || 44 αύτοββν : om Sin 42 sqq : cf. Ex. 19 sqq. 1. Pour comprendre le caractère cependant limite de cette όυ.οίωτ σις, il faut se rappeler que rien de créé ne représente proprement Tincréê et que ce qui est a simple n et a sans forme » échappe par essence à tout ce qui a « ligure » et « contours * (cf. Div. nom.f I» 1, 5SS b). La c ressemblance des réalités sans forme x no peut donc, en aucun cas, « représenter au voyant l’essence de Dieu » {saint Thomas, Sum. lh., lu, qu. XII, art. 3). 2. 6>n., XVII. 1 (χ Lorsqu’Abraham eut atteint quatre-vingtdix-neuf ans, Yahvé lui apparut ») ; XVIIL 1 *· Yahvé lui apparut an chcnc de M ambré x») ; XXXV, 9 (a Dieu apparut encore à Jacob»). Le x encore u de ce dernier texte suggère d’autres théophanies ante­ rieures, mais, en XXVIII, 10. la vision de l'échelle est représentée comme onirique, et, en XXX 11, 23, .Jacob lutte avec Dieu (ou avec l'Ange de Dieu) sans le «voir». La différence n’est pas toujours évidente entre !’« apparition » (marquée chez h s Septante par lé verbe ώφΊη) et une simple «voix» qu’on entend |(7cn., Ill, 9; XXXV, 1, etc.). Dans la premier récit de la transmission de la Loi, Moïse gravit la montagne avec Aaron, Nadab, Abihou et ·« soixantedix des Anciens d’Israël o. Avant de solenniser TAlliancc par un repas rituel, ils « contemplent ;< Dieu, mais peut-être ne voient-ils IIIÉR. CÉL. IV, 3 (180 c-h) 97 rant que cette vision - qui a révélé, connue en lui don­ nant forme, la divine ressemblance des réalités sans forme qui était inscrite en elle 1 — a élevé ainsi les voyants vers le divin, l’appelle à juste titre apparition de Dieu 2, car c’est par elle que les voyants reçoivent une illu­ mination divine et qu’il leur est accordé quelque sainte initiation aux réalités divines elles-mêmes. Mais ces vi­ sions divines, nos illustres pères ne Toute transmission les reçurent que par la médiation » s’opère des Vertus célestes. Même la sainte par médiations institution de la Loi, s’il est vrai graduelles. que la tradition des Dits la pré­ sente comme ayant été directement octroyée à Moïse 3, que « le pavement de saphir» sous scs pieds (βχ·, XXIV, 9-11). Dans le second récit, Moïse entend la voix de Dieu, reçoit communi­ cation de son nom, aperçoit, même son dos, niais il ne saurait voir sa face» sans mourir |XXX1U, 19-23). Bien qu’Isaïe déclarée Je vis le Seigneur Yahvé», il ne décrit que le Trône et la traîne. Et pourtant il a bien « vu » puisqu'il faut que les Séraphins le purifient, pour lui épargner les suites fatales de l’interdit (Js., VI, 1-8). Dans 6’en., XVIII, 1, meme ambiguïté! Dieu «apparaît», mais Jacob ne voit que «trois hommes». Pour Denys, toute thcophanic requiert une médiation angélique, pour des raisons moins scriptu­ raires que >: métaphysiques ». 3. Dans Je premier récit, Yahvé appelle Moïse et lui confie un message préalable. Moïse transmet à Yahvé la réponse du peuple, puis do nouveau au peuple les ordres de Yahvé |Λ’χ., XIX, 3-14). H monte seul sur la montagne (sauf au moment de l’épisode archaïque cité à la note précédente, XXIV, 9-11). il s’adresse au Seigneur qui répond par des signes naturels, de caractère météoro­ logique, et par des sons de trompe, puis à la lin par dos paroles pro­ prement dites. Il est. le seul Λ les entendre ; le peuple sait bien que pour tout, .autre celte transmission directe signifierait un arrêt de mort |XX, 19). Le deuxième récit, qui suit les textes « sacerdotaux » des chap. XXV-XXXI, montre plus clairement encore le carac­ tère " médiateur» de Moïse, qui «jouit de la faveur» de Yahvé et que Yahvé «connaît par son nom» (XXXIII, 12-17). Moïse peut seul intercéder pour son « peuple rétif » et obtenir Γ« héritage n pro­ mis et c'est, bien avec le αεσίτη; que Dieu conclut son a alliance» (XXX IV, 9-10). Moïse appelle ensuite Aaron et les chefs de la corn- DENYS L’ARÉOPAGÎTE 98 ρημένην, αύτήν όπως είναι 181,1 Λ τούτο σαφώς ήμας ίεράς καί ώς θεσμοθετούσες το ο κειμένων χίαν τε τε ύπερουσίου πρώτας II Ο θείας θεσμός μέσας καί και αύτήν εις εκείνο τάξεως τών πρώτων τά δεύτερα ταξιαρχίας καί τδ διδάσκει δε αγγέλων Οεονομικής ύφειμένων καί καί δυνάμεις MVaQ δι' άνάγεσθαι ; Καί γάρ ού όμοταγέσιν ουτος ό των ύποτύπωσιν, τής διά μυήση αληθώς θεολογία τδ ή προελθεϊν τδ θειον ήμας άν προς μόνον επί τών ύπερ­ νέων, αλλά καν ώρισται παρά τδ έκάστην καθ’ τής τοΓς πάν­ ιεραρ­ τελευταίας είναι τάξεις καί τών ήττόνων είναι τούς Οειοτέ- PBVV 45 όπως — 5ποτύπ<ι>τ:ν in rasuram scr W2 || W2 uv>{σει το P (sed corr m rcc) μυήσχι το QO | 45 sq. Ο^ώς-ΰποτυπωοιν : ώραν αύτήν cîvat καί Odav (κσμοόισιαν Sin | 4β ύποτυπώσπς MVaQ αποτΰπωσ:ν W 481,1 σοφάς Ο || ή Ομολογία otn Sin l| 2 «κεϊνομοθβτούσης P haplographia, sed corr || 4 fatov in spatium duar. lilt i user Q (fortasse corr e Ον) || ίγισία: W 4 sq ύπιρχιιμίνω'/ : ύπβ^κοσρίοιν Sin υψηλότε­ ρων Pachyni u v || 5 τι καί ύφα αίνων νοων : νοων τών πο<ότ *ηντε χαί Sfuτίρων Sin fortasse c glossa antiqua, unde pendent Maximi et Pachymerae interpretationes || vorovom M (add end m) | 7 post υπε­ ροχών add Ocoûiv 11 (sed eras) P | post ταξ:αοχία; add καί H2 munauté et leur communique la Loi, mais ce texte (archaïque en plusieurs endroits) ne fait mention ni du « partage du sang» par le peuple au pied du Sinaï (tradition élobiste, XXIV, 5-8) ni du repas sur la montagne avec les représentants du peuple (tradition jahvisto, XXIV, 9-11), c'est-à-dire des cérémonies qui associent le peuple lui-même directement à la promulgation de l’Alliance. Dans aucune des versions juxtaposées des chapitres XIX à XXXIV, les Anges ne jouent aucun rôle médiateur entre Dieu et Moïse ; leur seule fonction est de guider les Hébreux au sortir d’Égypte, puis sur la route de Canaan, et de les aider à vaincre leurs ennemis (XXI H, 20; XXX11I, 2. 34, etc.). 1. Ce thème d’une OeeuoOcata transcendante, ayant rang d’ar- HIÉR. CÉL. IV, 3 (ISO d-181 a) 98 afin que ce dernier nous enseignât en toute vérité qu’elle est l’esquisse d’une Loi divine et sacrée *, la Parole de Dieu n’enseigne-t-elle pas clairement aussi que c’est par l’en­ tremise d’Anges qu’elle descendit jusqu’à nous, en vertu de celle règle instituée par l’ordre de la Loi divine et qui exige que par l’entremise d’êtres de premier rang les êtres de second rang soient élevés vers le divin - ? Et non seu­ lement, en effet, pour les esprits supérieurs et leurs subor­ donnés, mais aussi pour les esprits de rang égal celte règle définie par le Principe ordonnateur suressenliel de toutes choses exige que chaque hiérarchie comporte des ordres et des pouvoirs premiers, médians cl derniers, les plus divins étant, initiateurs et manuducleurs des inféchétype, et que Denys présente en termes mystériques (cf. Koch, Pseudo Dionysius- Areopagita, p. 107), semble plus platonicien que scripturaire. 2. Stighnayr renvoie ici à dos textes de Γ Exode (XXXI, 18 et XXXIV, 1) qui concernent uniquement la transmission ù Moïse des tables de la Lui. A propos du passage précédent concernant les c theophanies » divines, le memo auteur notait que Ûιολογία chez Denys ne désigne pas toujours l'Écriture au sens strict; la remarque s'appliquerait mieux ici, croyons-nous, qu’en 180 c, car le principe de transmission par degrés se fonde sur une (kauoikoia originaire, assez proche de 1'« Adrastéc » qui» pour Proclus, «régit toutes les lois divines, uniformément, du haut jusqu’au plus bas et a lié tous les réglements, intellectuels, supra-mondains et mondains, dans son unique règlement» (Pl. th., IV, 16, p. 205). Mais cette hiérarchie reste plus spirituelle que cosmique (ce qui la distingue, par ex., de celles des Hennetica, XVI, 17-19). Le principe de continuité sera marqué chez saint Thomas avec plus do rigueur encore que chez Donys. Tout on notant qu’au niveau tri ni taire on ne doit point parler de >: hiérarchie supra-eélesto », mais seulement d'un n ordre naturel entre les Personnes divines » (Sum. th., ht, qu. CVIIT, art. 1), l’An­ gélique soulignera, en effet, que, de mémo que « les animaux les plus bas diffèrent peu des plantes », les premiers des esprits célestes reçoivent, leur nom d'un «incendie d’amour» (vide infra, VII, 1, 205 b), qui manifeste leur c affinité » avec le troisième «terme» de l'ordre trini taire, c’est-ù-dire !’Esprit saint ou «amour procé­ dant» (art. 6). 99 L’aRÉOPAGITE DENYS id ρους μύστας την έπί χειραγωγούς καί Οείαν προσαγωγήν καί έλλαμψιν καί κοινωνίαν. Όρώ δέ οτι καί τδ θειον τής (4 : Β πίας μυστήριον 15 Ούτω γούν ιεράρχην ές αύτοΟ τδ έμυσταγώγει Ζαχαρίαν τού ανδρικής όπως τής άφΟέγκτου των αγγέλων Δαυίδ, 25 πολλών MVaQ 11 έν τδν αύτή Ιησού επι- Οεουργίας, την τδ γενήσεται (Ιεοπλασίας μυστήριον. Ιωσήφ έςεπαίοευεν τδν άλλος αναχωρήσει Ο τον κόσμω τω Οεαρχικδν Ετερος όπως θούς έκπεπλήρωται τα Οειωδώς έπηγγελμένα γόνω μέν έ'σεσΟαι προφήτην καί σωτηρίως τής άγαΟοπρεπώς Μαριάμ διέοαινεν. έλπίδα χαριτι θεία γεννησόμενον παι- παρ’ φανησομένης 20 δε Γαβριήλ Οειότατος ό είτα έμυήΟησαν, πρώτον ή τής γνώσεως χάρις αυτών εις ήμας οι’ οα άγγελοι Ιησού φιλανθρω­ όέ τούς καί ποιμένας ησυχία ώς δέ αλη­ τω προτή των κεκαΟαρμένους PBW 11 (κλαμ|ιν Μ || 12 Ίησου : Χριστοί Μ Va | 16 μυτταγώγιι Va || 17 έρπίοα Q || γ<·/νησόμ4νον VaVVv : γινησ^μινσν celt | 18 post της add τι W || άγαΰθΗρ;-ώς τ<3 κοσμώ και σωτηρίως ΟΡΒ ut hiatus vite­ tur σωτηρίως xal Οείως Sin | και— κοσμώ om W | 20 γβνι^σςται ΜΠΟ : γιννήσιται celt | 21 Οιοχλαστίας Q W | 22 ίξιπαίοέυΓ/ MVaQHOP : -σ«ν BW cf. 180,22, 241,3 ; Schwyzer 11 p 277,7 sq 181,15 : Cf. Luc. 1, 11 sqq. 1| 20 : Cf. Luc. 1, 26 sqq | 22 : Cf. Maith. 1, 20 sqq. ;| 23: Cf. 11. Beg. 7. 8-17. |1 24; Cf. Luc. 2, 8 s<](| I 25 : αναχώρηση cf. Plato, Phucd. 67 Λ-C, 83 Λ, 1. Ici encore saint Thomas poussera le principe dionysien jusqu'à ses ultimes conséquences. Puisque chaque Ange (pour des raisons, il est vrai, de logique aristotélicienne) constitue à lui seul une espèce cl n’a point de matière individualisante (qu. L, art. '»), la division par ordres n’est qu’une approximation tenant à notre ignorance ; tous les esprits célestes se distribuent en une série IHÉfl. CÉL. IV, 3-4 (181 A-ll) 99 rieurs pour leur permettre l'approche, l’illumination et la communion divines (4) Mais je constate que même au B Révélations divin mystère de l’amour de Jésus pour angéliques les hommes des Anges d’abord furent du mystère initiés Cl qu'ensuitc par eux la grâce de Christique. cette connaissance nous fut communi­ quée *. Ainsi donc le très divin Gabriel révéla à Zacharie le grand prêtre que l’enfant qui naîtrait de lui, contre tout espoir, par grâce divine, serait prophète de l’opération hurnano-divine3 de Jésus qui allait se manifester au monde de façon bénéfique et salutaire4, et ù Marie connnent.cn elle s’accomplirait le mystère théarchique de l’ineffable pro­ création de Dieu s, — et c’est un autre parmi les Anges qui apprit à Joseph comment étaient remplies en vérité les divines promesses faites à son ancêtre David 4, — un autre encore qui porta la bonne nouvelle aux bergers parce qu’ils s’étaient purifiés en faisant retraite loin de la foule 7 descendante où chacun a sa tache et son ordre, bien plus encore que chacun des astres» (qu. XVIII, art. 3). 2. Sc demandant s’il convenait que la Nativité «charnelle» fût annoncée aux bergers par des créatures spirituelles, saint Thomas précisera que leur rôle est justement, derrière l’apparence humaine, de révéler le divin «caché». Il ajoutera cependant que Siméon et Anne furent avertis «par un toucher intérieur de l’Esprit Saint», les messagers visibles n’étant requis que pour des êtres «adonnés au sensible» (Sum. ίΛ., Illa, qu. XXXVI, art. 5). Selon Denys c’est au contraire parce que les bergers sont plus « purs » qu’ils reçoivent les premiers la visite des Anges. Jésus lui-même sera ins­ truit par des esprits célestes [vide infra, 181 c). 3. Littéralement : x de l'humaine théurgio». 4. Luc, I, 5-21. Si le ίερεός est promu par Denys au rang de ιεράρ­ χης, c’est sans doute parce que seul le « grand prêtre » imite Dieu sur un mode qui approche celui des Anges (Eccl. hier., I, 4, 376 c). Vide infra, XII, 1, 292 c et la note ad toc). 5. Luc, I, 26-38. 6. AfaMft.. I, 20-21. 7. Sur la « retraite » préalable à toute initiation, cf. Eestugiêhe, Révélation, I, p. 27 sq. Hiérarchie céleste. 9 100 DENYS l’aRÊOI’AC.ITE εύηγγελίζετο και συν αύτώ « Πλήθος στρατιάς ούρα- C νίου » την πολυύμνητον έκείνην παρεδίδου τοΐς επί γης δοξολογίαν. τας των 30 αύτος ούσιος καί προς τας ύπερτά- φωτοφάνειας. Όρώ γάρ 5τι οέ Άνανεύσω λογιών 'Ιησούς ή αιτία προς ύπερουρανίων των το καθ’ ήμας λυθώς ούκ άποπηδα τής ύπ’ άνθρωποπρεπούς αίρεθείσης Οώς ύποτάττεται ταΓς του 35 γέλων διατυπώσεσιν, λεται τω υιού τού προς την πρδς οι’ ’Ιωσήφ ή εξ άγγέλων 40 θεσμοθεσίαις ίερατικαϊς ταΐς καί περί τού αγγέλου D ή οτι καί αύτος αγαθού ργίαν ημών τού Ιησούς ν.ίσων Έώ οι θεού αυτών άγ- άγγέλ- οίκονομηΟεϊσα πατρδς Αίγυπτου ταττόμενον. τα καί άναχώρησις δρώμεν αυτόν καί εύπει- άλλ’ εύταξίας, προς του Ίουόαίαν έλη- αύτοΟ ταχθείσης τε διά Αίγυπτον υπερ­ ουσιών άμεταίόλως πατρδς καί καί καί αύΟις μεταγωγή ύπδ ταϊς γάρ είπείν ή καί πατρικαϊς εΐόότι ώς παραδόσεσιν έκπεφασμένα Ίησούν ένισχύσαντος τον κατά τήν ημών σωστικήν εις έκφαντορικήν έληλυΟώς τάξιν « Λγ- 45 γελος μεγάλης βουλής » άνηγορεύεται. Καί γάρ ώς αύ- ■ MVaQ H Ο PBW 26 ουρανίου στρατιάς QO (an nt geminatio litterae σ vitetur ?) ||1 27 τοίς om P || 28 άνανεύσω MVaQ BW Sin: άνανίύσωμ,εν celt ||i 30 η : καί ν || ουρανίων Sin |t υπερούσιος : πριότν, Sin |' 31 αίτια : ούσίαΐ MVa (-σίαι) || 32 τής ; τοίς Ο || 33 post άλλ' add καί Ο | 34 ύπα:νί:-| τεται Ρ || ταΐς — άγγίλιται (35) om Ο J Οεου χαί πατρος PSin | 33 ύπο·| τυπώσεσιν Max u ν || 36 τω ; του 112 J 37 υιού : Ιησού W Sin | άπο-| γώρησις Va ν (sed cf. Matth 2.14 || 39 αυτόν post όσώσεν coll 11 ||| 41 τα om Va || 42 χαί om Sin | τού alterum om Ο || τον om Va ||| 43 ή om Q (sed add ead in) || post αυτός add ό v '| 44 αγαίαοχίανΙ O (corr in -αργίαν) || ci; : καί MVa J 43 ucy. βουλή; : Κρήνης (VCU υγείας) Sin | και : ή Va (corr m reel H1ÈK. CÉL. IV, 4 (181 b-d) 100 et en sc recueillant \ - et après lui la multitude des C cohortes célestes transmit, aux habitants de la terre ce très célèbre chant de gloire qui se chante là-haut 12. Mais je T. , lèverai les yeux vers les plus hautes Jesus soumis ... . . · ... r . _ illuminations des Dits. Car je constate aux Anges. ,, , . * ... que Jésus lui-même, cause surcssenticlle des essences supra-célestes, venu jusqu’à notre niveau sans perdre son immutabilité 34 5*7, ne s’écarte pas non plus de la belle ordonnance, instituée et choisie par lui selon les convenances humaines, mais se soumet docilement aux desseins de Dieu son Père que lui transmettent des Anges, que, par leur entremise, sont également annoncés à Joseph la retraite en Égypte ménagée au Fils par le Père et ensuite son retour d’Égypte en Judée ', - - et que c’est par la médiation d’un Ange que nous le voyons sc soumettre aux saintes décisions paternelles. Car je passe sous silence, puisque tu sais ce qui nous a été exposé par nos traditions sacerdotales s, ce qui concerne cet Ange I) qui réconforta Jésus ç ou le fait que Jésus lui-même, en raison de l’œuvre bienfaisante qu’il accomplit pour notre salut, ayant pris place, lui aussi, dans l’ordre révélateur, fut appelé Ange du grand conseil \ El, en effet, comme il 36: Cf. Mal th. 2, 13 sqq. || 37 : Cl’. Malth. 2, 19 sqq. || 42: cf. Luc. 22, 43. H 44 : Js. 9, 5. 1. Sur le «recueillement», q. Epist- VIII (1, 1085 h}. Proclos admet que « les recueillis sont comblés de contemplation » {/« Parm., V, 328). Ci- Grégoire de Nysse, Vila Moysi, 333 a. 2. Lue, Π, 8-14. 3. Sur celle formule, vide supra, p. 84, n. 5. 4. Maith., II, 13-15 et 19-21 (ces ordres concernent bien Jésus, mais ils s'adressent en réalité à Joseph). 5. Se présentant comme disciple de saint Paul, l’auteur insinue ici que la tradition, recueillie ensuite dans l’Évangile de Luc, lui est venue d’abord, comme à Timothée, de Paul et de Hiérothcc. G. Luc, XXII, 43. 7. Is., IX, G (dans la version des Septante). DENYS r.'ARÉOPAGITE 101 τος άγγελοπρεπώς φησιν, παρά ηχούσε οσα τοΰ Γ.ατρος άνήγγειλεν ήμΓν. V. 190,5 B Λύτη μεν ούν έστιν ώς καθ' ημάς ή αίτια τής λογίοις έρευνήσαι αγγελικής εν τοϊς επωνυμίας, οε ώς οϊμαι χρή δι’ ήν αιτίαν οι θεολόγοι πάσας άμα τάς οε την 10 αύτών ούσίας έκφαντορίαν την τάξιν τάς τάττουσι άρχάς τε ιδίως άποπερατούσαν προ ταύτης εξουσίας τάς καί προς ύπερκοσμίων των άρχαγγελικούς τούς καί καλοΟσι, αγγελικήν συμπληρωτικούς καί ουράνια τάγματα’ μένως αγγέλους ερχόμενοι διακοσμήσεων μάζουσι θεία ούρανίους μέν όνο- τά υπερκει- δε διακόσμους, δυνάμεις τάς 15 οσας τε τούτων ύπερβευηκυίας ούσίας αί των λογιών έκοαντορικαί ίσασιν κατά ίεράν πάσαν διακόσμησιν κυΐαι ' τάξεις έχουσι έλλάμψεις μήσεων 20 αύτάς C ούν παραδόσεις. ύπερκειμένων άγιώτατα των MVaQ II καί αυτά Ο PBW δυνάμεις, εϊσίν αί υπερτάτων αγγέλους καλοΰσιν οί τορικά αί καί τάς των καί θεολόγοι τής Φαμέν μέν άμέΟεκτοι ούσιών οτι ύπερδεβη- ύφειμένων τελευταία». δέ διακοσ- δέ των Τά τάγματα μέν καί ίκαί γάρ είσιν έκφαν- θεαρχικής έλλάμψεως) την 196,5 praeni capitulo διά τι πϊσαι αί ουράνιοι ουσία: κατά κοινού 5γγίλο: λέγονται codd praeter W qui τί σημαίνει ή τών άγγίλον έπιονυμία e c. 4 falso hic iterat || 5 ovv oni Q Ο || ή suo loco supplevi : oui MVa Q O W post ύ>; coll HPBv || 8 ουρανίας MVaB ;| 9 <ρχο'μίνος Μ άνίρχόΐΛίνοι Va || 12 πράγματα MVa || 14 τε oui P H τε — <*σα; (15) oni W || 15 post τε add αλλας Siu || 16 Si : δη Sin || 18 καί τάς : πάσα; τάς Sin || 19 ante καί add rs B || 21 ούν oui P 46 : Cf. Jo. 15, 15 ; 8, 26-28. HIER. CÉL. IV, i-V (i8i D-19Û C) 101 le dit lui-même, usant des termes qui désignent un mes­ sager, tout ce qu'il entendit du Père, il nous l’annonça *. B V Telle est. donc, autant que nous la Sens large et sens étroit sachions, la raison pour quoi les Dits ap­ pellent Anges toutes les essences célestes; du mot « Ange ». . , mais il faut se demander, je crois. pour­ quoi les porte-parole de Dieu les nomment, toutes indis­ tinctement Anges, tandis que, lorsqu’ils entreprennent de révéler les dispositions supra-célestes entre lesquelles se répartissent ces essences, ils désignent proprement comme angélique l’ordre ultime qui complète 1 2 les cohortes divines et célestes; mais avant lui et au-dessus de lui ils situent les dispositions archangéliques, les Principautés, les Vertus et toutes les essences que les traditions révélatrices des Dits reconnaissent comme supérieures à elles. Or nous _ . . . affirmons que. comme l’exige . , toute sainte disposition, les ordres recevoir le nom . . \ , ... .. , supérieurs possèdent aussi les de 1 inferieur. 1 , . . illuminations et les pouvoirs des inferieurs, mais que ces derniers n’ont point part aux illuminations cl aux pouvoirs des ordres supérieurs. Γ. C’est pourquoi les plus saintes cohortes des essences supé­ rieures, les porte-parole de Dieu les nomment, également Anges (car elles sont, révélatrices,clics aussi, de l’illumina­ tion théarchique), mais l’ordre dernier des esprits célestes, 1. Jo., XV, 15. 2. Los termes employés ici {et ailleurs) pour désigner le dernier ordre (ou la dernière disposition) sont classiques dans le néoplato­ nisme. Άΐτοπεράτοισι; (renforcé par l’adverbe συαπληρωπζΛ;) sug­ gère un <> achèvement » et une totalité. Denys dira plus loin que Dieu lui-même est à la fois άρ/ή et άποκεοάτωσις (c'est-à-dire, alpha et omega) (chap. XIV, 321 a). Mais ce theme cyclique s’accorde mal avec le schéma descendant et avec le rôle propre des Anges qui est de transmettre â une hiérarchie inférieure les lumières reçues d'en haut. DENYS I. AKÉOPAG1TE 102 τάξιν όέ την τών ούρανίων νόων τελευταίαν ούκ έχει 2Κ λόγον γάρ έν έστιν άλλ’ ή άοχάς ώσπερ πρδς ανάγει αύγάς, ούτω 30 δυνάμεις θρόνους τάς έγνωσμένας άρα τάς 35 D θεού MVaQ καί ουσιών αύτής εις δυνάμεων Άλλ’ Ο φαίη τό κοινάς κατά ονομασίας ίνα κατίδωμεν II τής τδ την θεοειδές ύφειμένην καί μάλλον ήμϊν ό ίερώς ίεράρχας Οεαρχίας αί πανίεροι τής άποπλη- - εί ιεραρχίας οιακοσμήσεως τοΟτο οωτοδοσίαν νωνίαν. Οείη τις άγγελικάς ούρανίων αυτή ούδέ δυνάμεων ένθεους άναγωγικαι πρδς το θειον είσι ρούσης τάς άγγελικάς μή καθ' ήμάς καί τών προ όνομάζειν’ ύπερτάτων τών μετ&υσία αύτη τούς σεραφίμ ή τάς έν είναι πάσας πασών καί τών την προύχουσαν έκ κοι­ λόγος διευκρινη- τοϊς λογίοις έκπε- PBW 25 λόγων Η || 26 ίστ:ν : II || post δυνάμεων odd καί ;λλώι>'ι·>ν Sin propter 1 19 || 27 αύτη Μ Va || 29 πτό : ζρός Μ || post ού?:ων add ίτι Μ πανίερο: : άνί«ρο: Μ |’ 32 καί τούτο φαίη : βούλοιτο τάναι Sin H 33 τη·/ om RW || 36 ήμϊν om Μ (sed sscr ead m u v) Sin 'J 37 xarfâoucv HP || i·/ om W 1. Puisque la meme lumière se répand à travers des écrans plus ou moins opaques (vide infra, chap. XIII» 300 d sq.), il semblerait qu’on pût nommer l’ensemble des esprits supra-eélestes par leur plus haute fonction commune» mais Denys insiste toujours sur l'autorité des supérieurs et (’insuffisance des inférieurs (rf. Epist., VIII, 1, 1088 c sq.). Pour éviter toute usurpation, il faut donc prendre les noms communs à partir des fonctions inférieures et nommer les esprits supérieurs soit per excessum, en les appelant Anges, ou bien per proprietatem, en considérant leurs fonctions particulières. Denys évite en général de designer les derniers ordres per participationem (cf. saint Thomas, Sum. th., Ia, qu. CVJII, art. 5). 2. Vide supra, p. 99, n. 4. HIÈR. CÉL. V (lOô C-d) 102 il n’est pas raisonnable de le désigner sous les noms de Principautés, de Trônes ou de Séraphins ; il n’a point part, en effet, aux vertus les plus hautes *, mais, de meme qu’il élève nos grands-prêtres divinement inspirés vers les lumières de la Théarchie dont il u eu connaissance *, ainsi également les très saintes puissances des essences qui le précèdent élèvent vers le divin la disposition 3 ultime qui achève les hiérarchies célestes, — à moins qu’on ne préfère , , . dire que toutes les Puissances célestes Autre hypothèse . 1 , „. * . reçoivent en commun le nom d Anges justificative. y ... . parce qu elles ont toutes en commun, à un degré plus faible ou plus fort, le pouvoir de tendre p vers la déiforrnité et d’accueillir le don de lumière qui vient de Dieu 4. Mais, pour que notre discours soit mieux ordonné, considérons saintement, telles qu’elles nous sont 3. Διακόσμησες désigne ici l’ordre des Anges au sens étroit. Cet usage 80 retrouve ailleurs (par ex., pour les Vertus, infra9 XI, 1, 284 b, pour les ministres et les moines, Eccl. hier,, III, n, 425 c et VI, i, 3, 532 c}. Mais d’autres fois (comme à la dernière phrase de ce chapitre) le mot disposition s'applique à un groupement ternaire. 4. Communs à tous les ordres, ces deux pouvoirs appartiennent davantage aux ordres supérieurs ; il semble donc paradoxal de jus­ tifier par eux la generalisation du terme Ange. Dans sa Paraphrase (200 a-b|, Pachymeke, s'appuyant sur le texte précédent où Denys déclare que tous les esprits supra-célostes a élèvent» vers le divin, les uns les grands-prêtres, les autres l’ordre môme des Anges stricto sensu, interprète ce passage dans un sens qui rend pou discernables les deux hypothèses interprétatives présentées successivement par Dcnys. Il est vrai que, recevant a des degrés divers la même lumière théarchique, tous les esprits purs Γ·: annoncent » (άγγίλουζι) et mé­ ritent ainsi d’être nommés άγγελοι per proprietatem, Mais cette pro­ priété n'est pas tirée directement des doux pouvoirs qu’indique le texte (aptitude à la dciformation et réception de lumière). Loin que les messagers proprement dits reçoivent alors leur dénomination (per participationem} de fonctions communes qu'ils posséderaient au plus bas niveau, c'est bien eux qui, comme dans la première hypo­ thèse, servent à désigner (per excessum} les médiateurs de plus haut rang (c/. saint Thomas, toc. cit., ad primum}. 103 DENYS φασμένας I.’aBÉOPAGITE ιδιότητας αγιοπρεπείς έκάστης ούρανίας διακοσμήσεως. 200,220 VI. (1) Οσοι μέν εισι και οίοι των ύπερουρανίων ού- σϊών οι διάκοσμοι και όπως ai κατ’ αύτούς ίεραρχίαι τελρΟνται, 25 αυτών μόνην άκριοώς είδέναι καί προσέτι τελεταρχμαν, οημί τήν αύτούς τάς οικείας δυνάμεις τε και έλλάμψεις αύτών ημάς και είδέναι ύπερκόσμιον τα των * εύταςίαν ύπερουρανίων θεοτικήν έγνωκέναι και τήν αδύνατον νόων ΐεράν γάρ μυστήρια καί τάς άγιωτάτας αύτών τελειώσεις εί μή που φαίη 30 τις οσα δι’ αύτών ημάς ώς τα ή Οεαρχία μεμυσταγώγηκεν. αύτοκινήτως έροΟμεν τών υπο τών ιερών οικεία καλώς ΟύκοΟν ημείς μέν οσα δέ των αγγελικών θεολόγων έθεωρήΟη, είόότων ούοέν Οεαμά- ταΟτα μυη- Οέντες ημείς ώς οΐοί τε έσμεν έκ.ΟησόμεΟα. Μ (deficit a τελεταρχίαν 200,25. Desunt circa 8 folia) VaQ PBW 11 O 200/22 praem capitulo τίς ή πρώτη τών ουρανιών ουσιών διαχοσμησι; τις ή μίση τ:ς ή τελευταία code! (τίς η μίση τ(ς η τιλιυταία om W) | 22 έπουρ ανιών MVa Q (sed corr) Il Sin ουρανίων Β (aed sscr uitte-) U 23 oi om BW || καί post όπως coll Β || 2 i μάνον Ο || Οίωτιχήν : θεο­ τικήν Q Οιοκτιχην Ρ θεωρητικήν MVa om Sin ’’ 26 icpàv posl αύτών coll Va O PB W || 27 αύτών : έαυτών Va O P (sed corr in αύτών) B αύτών Q H W (cf 165, 6 ; [237, 29J) | 28 ουρανίων \V || 3ί ίκΟητο>peOa Va 1. Co que l'auteur va rapporter sera donc partiel et, à certains égards, conjectural. 11 lui arrivera de proposer plusieurs explica­ tions (connue il l’a fait déjà au chapitre precedent) ou même de sug­ gérer que d'autres encore sont possibles ; il ne les attendra toute­ fois que des « inspires» à qui leur initiation permet de recevoir la «parole de Dieu» et do l'interpréter (vide infra, chap. XIII, ό, 308 b). 2. Scot Éiugune ayant pris έγνωζίναι pour un verbe négatif, les anciens commentnteurs médiévaux lisaient, au contraire, ici quod H1ÉR. CÉL. V-VI, 1 (l96 C-200 C) 103 exposées dans les Dits, les propriétés sacrées de chacune des dispositions célestes. C VI (1) Quel est le nombre et .. . , , quelle est la nature des formations ’ . .. , . , . entre lesquelles se repartissent les «Tneologoi». r essences supra-celest.es, et com­ ment leurs hiérarchies reçoivent l’initiation perfective, je déclare que seul le sait exactement leur divin Principe initiateur », et j’ajoute qu’elles connaissent elles-mêmes les pouvoirs et illuminations qui leur appartiennent en propre, ainsi que leur belle ordonnance, sainte et supramondaine - ; car il nous est impossible de rien savoir des mystères concernant les esprits supra-célestes cl leurs très saints accomplissements, à moins qu’on ne nous dise ce que, par leur intermédiaire, en tant qu’ils connaissent bien ce qui les concerne en propre, la Théarchie nous a mysté­ rieusement communiqué. Ainsi donc, pour notre part, nous ne dirons rien de notre propre mouvement ; mais tout ce que, des spectacles angéliques, ont contemplé les saints porte-parole de Dieu, voilà ce que, l’ayant appris nousmême dans notre initiation 3, autant que nous en sommes capable, nous allons exposer. Tout ce que dira r. . * « Denys vient des angeli ignorant proprias virtutes. Saint Thomas, qui a sous les yeux la nova translatio et qui defend la vraie pensée de Dcnys, tient cepen­ dant qu'en un sens « la lettre de l'ancienne traduction pourrait être sauvée, pour autant que les Anges ne connaissent pas de façon parfaite leur propre vertu selon qu’elle procède de l'ordre de la divine Sagesse» laquelle est incompréhensible aux Anges » (Sum. th.. la, qu. LVI, art. 1). 3. Sur cette «initiation», cf. Div. nom.. III, 2, 681 a-b. Après saint Paul, * llicrothco » a transmis à l’auteur « une magistrale exé­ gèse de la Parole de Dieu », lui laissant, dit-il, la tâche d’y intro­ duire « développements et distinctions ». Le livre prêté à cet ini­ tiateur fictif porte un nom qui évoque les Éléments théologiques de Proelus. Timothée le trouve difficile et Dcnys convient qu’il faut le laisser aux « parfaites intelligences », comme « une sorte d’Écriture nouvelle adjointe à celle que dicta Dieu lui-même ». 104 3“> I) DENYS L ΑΒΕ0ΡΛ61ΤΕ (2) Πάσας ή θεολογία τάς ούρανίους ουσίας έννέα κέκληκεν Και κοσμήσεις. άεί ούσαν άγιωτάτους λ καί φίμ εγγύτητα διδόναι περί την VaQ όντως Π Ο κατά θεόν των 5 τριαδικόν ούν καί καί τά. τοΰτον πρώτην τριαδικάς την περί καί προ των αύτω Εβραίων φιονή την πάντων διάκοσμον ιεραρχίαν ό καί πολύ- καί Σερα- οησι παρα- έκφαντορίαν. ώς ένα γάρ ύπερκειμένην ίόρϋσθαί λογιών δια­ ©ησι πολυόμματα αμέσως ιερών θειος ό παραδεδομένην (τούς τε Χερουβίμ (ονομασμένα εΐναί προσεχώς θρόνους πτερά τάγματα μεν πρώτην 40 άλλων άμέσως ήνώσΟαι 20ΐ,ι ταύτας ίεροτελεστής εις τρεις άφορίζει ήμών θεόν έπωνυμίαις· έκφαντορικαΐς Τον καί όμοταγή κλεινός ημών εφη PBW 36 ante ταύτας add και Sin ’| 39 καί alter om P 201,2 υποκείμενη·/ orn Q (add in mg) || 3 post Ο:όν add xa· W || ίδρύεσΟα: Va v || 4 post πχοζδώονα·. add rc Q || 5 ούν om 0 ]| 6 ic· ραρχιας II || ante κλεινός add ίμός Sin j κλςινο; : κοινός Va 200,35 : Cf. Eph. 1, 21 ; Col. 1, 16; 2, 10 ; lud. 9. 1. Dcnys attribue à « Hiérothée» (on à Paul lui-même qui, dans son ravissement, est censé avoir parcouru les neuf ordres angé liques) la repartition hiérarchique, qu’on trouve chez lui pour h première fois sous cette forme précise (vide supra, Introduction p. lxxxii). On notera que saint Thomas (Sum. th.t la, qu. CV11I art 5) ne l’expose à son tour, on la confrontant à celle de saint Gré goire, que comme une exégèse non révélée : ·· Dcnys expose les nom des ordres selon leur convenance aux perfections spirituelles de ce ordres ; Grégoire, exposant leurs noms darB sa vingt-quatriêm Homélie sur {'Évangile, semble se référer davantage à leurs fonc tiens extérieures. Il dit, en effet, qu'on appelle Anges ceux qtl annoncent les moindres vérités, Archanges ceux qui annoncent le vérités les plus hautes, Vertus ceux par qui sont faits les miracles H1ÉP. CÎÎL. vi, 2 (200 D-201 â) 104 (2) Dans leur totalité, la Parole de. ,, , signe les essences celestes par neuf noms révélateurs ° 1 / , révélateurs : notre initiateur divin les et trois ... .. . . . ,Af divise en trois dispositions ternaires1, dispositions. .. , \ Il dit que la premiere est celle qui est toujours auprès de Dieu et dont la tradition rapporte qu’elle est immédiatement unie à Lui, avant les autres et sans intermédiaire (qu’en effet les très saints Trônes et ces cohortes aux yeux et aux ailes multiples qu’on IA nomme en hébreu Chérubins et Séraphins siègent immé­ diatement autour de Dieu dans une plus grande proxi­ mité 2 que tontes les autres, c’est bien, selon lui, ce qu’a transmis la révélation des Dits sacrés. Cette formation ternaire, en tant qu’elle constitue une seule hiérarchie, de rang égal et réellement première 3, noire illustre pre- 0 _ Puissancos ceux qui mettent en déroute les puissances diaboliques, Principautés ceux qui président aux bons esprits eux-memes ». En réalité, pour Denys, on le verra plus loin (VII, 1, 205 b), les noms Mix-mcmes sont révélateurs des choses, et tout le système est censé reposer sur la révélation scripturaire de ces noms. Deux d’entre eux seulement viennent de la Bible hébraïque, les Séraphins décrits par Isaïe (VI, 1-7) et les Chérubins qui, dans IV, 24, gardent le chemin de l’arbre de la vie, après la chute de l’homme, ces « Karibu » babyloniens qui apparaissent à Ézéchict {I. 4-26 et X, 1-22) et sont mentionnes dans les Psaumes (LXXX, 2, et IC, IJ. Les autres noms, du moins dans leur application précise â des esprits séparés, viennent du Nouveau Testament (Eph., 1. 21 ; Colos., I, 16; Jud., 9). Les « dispositions ternaires » de Denys semblent tributaires des τ^είζ τοίαδε; de Proclus (Pial. th., Ïlï, 14 ; In Parm., VI, 60, etc.). 2. Cf. Dia. nom., V, 3 (817 b|, où cette notion de «proximité» est étendue à toutes les intelligences célestes, par opposition aux êtres simplement r. raisonnables ». Pnoci.us précise, comme Dcnys, que le divin est participé immédiatement par les cires plus proches, médiatement par les plus éloignés (οπό μεν τών εγγυτέρω αμέσως, Οπό δε τών πορρωτίρω δία μέσων) (Inst. th., CXXVIII). 3. Do cette <ι égalité de rang », Prociajs précise les conditions : « communauté % « continuité », « incmeté » (καθ’ έκάστην τάς:ν εστι τις καί κοινωνία καί σννίχβια και ταυτότη;, *δι 5}ν καί τάδε usv ύμοταγη λέγε­ ται. τάδε δε έτεροταγη, Inst. th., XXL Sur Γϊσότης comme «chorègo 105 DENYS LAKÉOPAG1TE καΟηγεμών ταις ής όύκ εστιν Οεαρχίας ιφωτουργοϊς τής και κυριοτήτων μένην καί τρίτην χιών τήν τών Οεοειδεστ-ρα επ’ καί δυνάμεων εσχάτων τών αγγέλων τε καί άμέσω έλλάμψεσιν δευτέραν δ’είναι φησιν τήν προσεχεστε^α), 10 έςουσιών έτέρα ΰπ'ο τώ’ συμπληρου· ούρανίων ιεραρ­ καί αρχαγγέλων καί άρ· y ών διακόσμησιν. 205,8 B VII (1) Ταύτην ήμεϊς άποδεχόμενοι τήν τών άγιων ιεραρχιών τάςιν φαμένοτι πάσα τών ουρανίων νόων έπω- 10 νυμία δήλωσιν έχει τής έκαστου θεοειδούς ΐοιότητος. Καί τήν μέν αγίαν τών Σεραφίμ ονομασίαν φασίν οί τά Εβραίων εΐδότες Οερμαίνοντας, τήν ή το έμπρηστάς έμφαίνειν Η Ο το δε τών Χερουβίμ πλήθος γνώσεω ή χύσιν σοφίας. Εικότως ούν ή πρώτη τών VaQ ή. ουρανίων PBW 9 om Q post twat coll Va II II ί* ’ ίοχάτω Ρ> τε καί ίσχάτην Sin || 12 ιεραρχών Ρν J 13 post διακόσμησα add τί&ησι Sin 205,8 praem capitulo περί τών Σεραφίμ καί (add τών QW) Χερονόίμ καί τών θρόνων καί περί της πρώτης αότών ιεραρχίας codd || τών om Ο || i I φασίν om v |[ 13 τών om v || ante πλήθος add η Va de Tordre de même rang», cf. In Parm., V, 110)· A l’intérieur de chaque hiérarchie, clic n'exclut pas les préséances et subordinations requises par la divine Οεσμούεσια. Vide supra, IV’, 3, 181 a. 1. Comme « disposition », « hiérarchie * garde, par conséquent, un sens assez indéterminé, désignant tantôt un ensemble de trois ordres, tantôt, comme ici (puisque « les dernières » est au pluriel), l'un ou l’autre de ces ordres, tantôt, comme dans le titre mémo du traité, la totalité des ordres initiés. La définition générale donnée en 164 a est, en effet, valable à tous les niveaux, mais le fait qu’on puissi l'appliquer à chacun des ordres suggère, λ l’intérieur même de l’ordre cette subordination des membres pris un à un que saint 'Chômai liera a sa définition de l'individu angélique comme espèce {vide supra p. 99, n. 1). H1ÉR. CÉL. VI, 2-VII, i (201 Λ-205 b) 105 ceptcur déclare donc qu’aucune autre n’est plus déifonne ni plus immédiatement contiguë aux illuminations primordiales de la Théarchie), — la seconde, dit-il, est celle qui se compose des Puissances, des Dominations et des Vertus, et la troisième, comprenant les dernières des hié­ rarchies célestes ’, est. la disposition que constituent les Anges, les Archanges et les Principautés 2. " La hiérarchie VH, <*> Acceptant, quant à nous, , . cet ordre des saintes hierarchies 3, nous supérieure. .. , .. ; disons que tous les noms attribues aux esprits célestes indiquent, la propriété déiforme de cha­ cun d’eux La sainte dénomination de Séraphins, au dire des hébraïsants, signifie soit « incendiaires » soit « chauffants », celle des Chérubins « abondance de science » ou « effusion de sagesse » °. Il est donc normal que, dans 2. Sur les raisons qui nous ont conduit à accepter la transposi­ tion traditionnelle des noms latins, voir notre « Note du traduc­ teur », p. 65-66. 3. Malgré sa « modestie o, l’auteur prend personnellement parti en faveur de l’ordre que lui a révélé son initiateur et qu’il va justifier dans la suite. 4. Le principe suivant lequel les « noms » sont significatifs des «choses» mêmes est commun à la plupart des anciens. Les termes ç jpcoÀa et άγχλρ-ζτα, appliqués par Proclus aux όνόρατχ (Zn Pawn., V, 86 ; In Crat.. Ί, etc.), sont repris littéralement par Denys (part., Dû'. nom., IX, 1, 909 b et Ep. IX, 2,1109a). Maxime et Pacuymëui; comparent ces «images» aux «Hermès» antiques dans les­ quelles on enfermait les figures des dieux (Pair., Ill, 923 a-b). EuSÊBF. [Hist, eccl., Il, 17) rapporte que. selon Philon, les Thérapeutes considéraient le nom comme un «miroir». OiuGÈNEa tenté l’exégèse des noms d’Arciinnges (Contra Cels., I, 25, 705 sq.). Le thème «les «noms du Christ» est classique de Grégoire de NaZIANCB (Or., XXX, 16, 125 sq.) à Luis de Leon, dont les Nombres de Cristo seront l’une des œuvres les plus lues du xvi® siècle espagnol. 5. Sur ces étymologies, qui ne correspondent que partiellement à celles que propose Sévère d’Antioche, cf. Roques, Univ. dion., p. 138 sq. Jean Chrysostome, ZZ7° Homélie sur l’incompréhensibi- DENYS LARÉOPAGITE 106 15 ιεραρχιών προς τών ύπερτάτων ουσιών ίερουργεΡται τάξιν έχουσα τήν πασών υύηλοτέραντώπερί θεόν αμέσως ιορΟσθαι και τάς πρωτουργούς Οεοφανείας καί τελειώσεις εις αύτήν ώς έγγυτάτην άρχικωτέρως οιαπορΟμεύεσθαι. θεομαίνοντες γοθν ονομάζονται καί θρόνοι καί χύσις σο· 20 φίας ματι. έκφαντορικω Οεοειοών αύτών εςεων δνό- Το μέν γάρ αεικίνητον αύτών περί τα θεία καί ακατάληκτου VaQ τών II O καί τό θερμόν καί όςύ καί ύπερ- PBW 16 TÔ’scripsi : τό codd | τώ-ίδρυσΟα; om v Sin | 17 ίορύΐούαι Va !| πρωτουργούσχς Va || 20 έκφζντοριζώς P (sed ς cras) || 22 ante οξύ add τό Qv I; ante ύχίρζέον add νοερώς Sin lité |724 d), encore qu’il situe les Chérubins et. les Séraphins à un rang inférieur (au-dessus des Anges et des Archanges, au-dessou· des Dominations, des Trônes, des Principautés, des Puissances et des Vertus), les définit, comme Dcnys, sagesse ou plénitude de science et pureté nu lèvres de feu. 1. Nous essayons de rendre ici, en lui laissant sa place dans la phrase, l'adjectif πρωτουργ<κ, qui désigne chez Pkoclus le « pria cipe unitif de l'amour » (In Ale., Il, 85) cl sc retrouve dans plu sieurs contextes pour désigner l'efficace des êtres de premier rang (Inst, th., CX, CXXV, CLÏ ; In Parm., V, 197, etc.). 2. Après quelques hésitations, nous risquons cette formule poul rendre άρχιζωτέρως, ni a principal » ni a originaire » ne pouvan signifier exactement, en français, « qui appartient au principe o. 3. Le mouvement circulaire autour d'un centre est une irnagt chère à Plotin (par ex., Eft"., VI, 9, 8). Elle vient du Phèdre, qu présente les dieux eux-mêmes, suivis par les âmes, tournant auloui du ciel (247 a). Proci.us (M Parm., IV, 113) précise que ces ronde» sc font toujours «selon un ordre triple». — Sur la perfection de mouvement circulaire, cf. Aristote, De caelo, I, 2, 269 a, — Sur 1< triple mouvement (longitudinal, circulaire, hélicoïdal) des Ange» et dos âmes, vide infra, XV, 1, 328 c, 4. Axaxagorr (fragm. 15) identifiait l'éther céleste au Feu qui éclaire et qui chauffe. Aristote (De caelo, I, 3, 270 b) critique cett» assimilation do la » quintessence » au feu-élément, dont le mouve- ιιιήη. cîcl. vu, I (205 b) 106 la première des hiérarchies, s’exerce le saint, ministère des plus éminentes essences, car son ordre est le plus élevé de tous puisqu’elle siège immédiatement auprès de Dieu et que. dans leur efficace première *, les apparitions et les ini­ tiations perfectrices de Dieu, en raison de la plus grande proximité de cette hiérarchie, lui parviennent sur un mode plus principicla. On appelle donc ces esprits «chauffants », o , «trônes » et « effusions de sagesse » Symbolisme des noms r , , , , en usant [pour chacun des ordres] de la première d’un nom qui révèle leurs habitus hiérarchie : déiformes. En effet, leur mouve­ les Séraphins. ment éternel et incessant autour des réalités divines 3, la chaleur la pénétration, Je bouff­ aient naturel n’est pas circulaire mais longitudinal. Pour Dcnys, si la chaleur est lien on fait, à la circulation des esprits célestes, c’est vers les hiérarchies inférieures qu'elle rayonne, de haut en bas (vide infra, XIH, 3, 301 b), leur transmettant un pouvoir qui les élève ensuite, « analogiquement », vers la déiformité (ibid., 4, 304 d). Dans les Extraits de Thëodote, Clément d'Alexandrie indique que, pour les gnostiques orientaux, tous les Anges sont faits d’un « feu intelligent n et, pur là même, * purifiés quant à leur essence » (XII, 2, éd. Sagnard, p. 82). Chez les plus élevés d'entre eux, les Protoctistes, situés au-dessus des Archanges et qu'on appelle aussi « Archontes » et « Sept yeux du Seigneur » (cf. ibid., p. 77, n. 2), le feu, qui est avant tout lumière, manifeste l'u unité », Γ* égalité » et la « ressemblance » des esprits supérieurs avec le fils Monogène (Extraits, X, 4, p. 79). Selon Hippolyte, les Valentiniens considé­ raient plutôt le « feu » comme la substance intermédiaire, propre au «psychique» (χυοώδη; caractérise le «Lieu» ou le «Démiurge», ce qui justifie les formules bibliques; cf. Sagnard, La gnose Valen­ tinienne, 1967, p. 176) ; bien qu'appelé parfois » sel et lumière» (Irénéb, Adv. Haer., I, vi, 1), le «pneumatique» est d’un ordre supérieur, totalement « impassible et invisible:· (Ibid., I, vu, 2). A la fin des temps, tout le feu du monde, ayant détruit la matière, sc consumera lui-même et ira au néant ; ou les psychiques s'élève­ ront vers l'incorruptibilité pneumatique ou ils descendront au niveau île la matière pour y être consumés (I, vu, 1 et 5). Dans la vision d'fizéchicl, qui est une des grandes sources de Dcnys, le feu apparaît de multiples façons et joue plusieurs rôles ; c'est de lui que sortent les ■> quatre animaux » tétramorpbes |1, 4-5). Au­ 107 c ζέον DENYS τής ιφοσεχ&Ος και άεικινησίας 25 και και τδ άναζωπυροΟν και άπερικάλυπτον φωτοειδή καί 30 σκοτοποιίας καί των ύποβεύηκότων ώς έπί την όμοίαν όλοκαύτως και άσβεστον φωτιστικήν καί ανενδότου αφομοιωτικόν δραστηρίως πρηστηρίως 1/aRÉOPAGITE άναγωγικώς θερμότητα, εχουσαν ιδιότητα, Η Ο καί και ωσαύτως πάσης τδ την αεί αλαμπούς άφανιστικήν ή Σεραφίμ επωνυμία έκφαντορικώς διδάσκει, VaQ έκεΐνα άναζέον καθαρτικόν έλάτειραν ούσαν καί άκλινοΟς ή όε των των PBW 25 άφοαοίοιαατίχόν Ο | 26 τό : τω Β | 29 aille “άσης add χα? HP 205,25 : άνχζίον cf. Plalo, Phaedi . * Plato, resp. 527 e. 251 e |] 26 : άναζωκυροΰν cf. dessus d’eux la « Gloire de Yahvé » est elle-même « entourée dû feu» (I. 27); mais sous les pieds des Chérubins brûlent dos «sortes de charbons ardents» (I, 13) qui serviront plus loin à la purification de la villo {X, 1-6). 1. Grégoire dk Nyssr interprète le «mouvement immobile > des Séraphins (/n Cant, PG XL1V, 1000 a) commo symbole de l’épedase ; le rapprochant de la double exigence imposée à Moïse (aller do Pavant et se fixer au roc), il écrit : « C’est la plus para­ doxale de toutes les choses que stabilité et mobilité coïncident ; car d'ordinaire celui qui avance n'est pas arrêté, et celui qui est arrêté, n’avance pas. Ici il avance du fait même qu’il est arreté. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que plus on demeure fixe et inébranlable dans le bien, plus on avance dans la voie de la vertu» (Vtta Λ/οι/λϊ, II, 243, 405 c, trad. Daniélou, un peu modifiée, p. 110). Dans son Com­ mentaire de la Sagesse, Eckiiaht interprétera également commemotus sine motu (éd. Théry, in Archives d'hist. doclr. et liti. du Moyen Age. IV, p. 236) la juxtaposition dans le texte scripturaire (Sap., VII, 23-24) des qualifications apparemment contradictoires de c constante » (et « ferme »} et do n plus mobile que tout mouvement ». Avec les textes de Proclus, définissant Γαυτοκίνητης comme o fai­ seuse de puissance, source de vie et d’activité multiple » et cependant inséparable de la στάσ?:, qui assure seule la permanence et la sta- HIÉR. CÉL. Vil, I (205 c) 107 C Jonncmcnl de cet. éternel mouvement continu, ferme et stable *, le pouvoir qu’ils ont d’élever énergiquement leurs subordonnés à leur propre ressemblance en les faisant bouillonner et en les enflammant de façon qu’ils atteignent à la même chaleur qu’eux-mêmes, leur vertu purificatrice semblable à celle de la foudre et de l’holocauste a, leur propriété luminescente et éclairante qui ne se voile ni ne s’éteint et reste constamment identique à elle-même car elle fait, disparaître tout ce qui est producteur d’obscures té­ nèbres 3, voilà ce que révèle le nom donné aux Séraphins,— hilite do cet éternel mouvement (7n Parm.t V, 295, VI, 142-144), les considérations dialectiques d'Eckhûrt inspireront la célèbre théorie cusanieimo do la coincidentia oppositorum. Mais il est clair que, chez Denys, le mouvement a circulaire» des Séraphins n’impliquo aucune approche graduelle et indéfinie do Dieu. Denys est plus «statique » que Grégoire de Nyssc, et sa vision reste plutôt liée aux thèmes cycliques proprement helléniques qu’a l’idée d'un véritable devenir dans le temps {vide. infra, X,3,273 c in fine et la note ad loc.}. — Sur le sens do l’adjectif άκ/.ινης, c/., dans l'édition Nock-Festugicre du Corpus h ermelicum, la note 51 au Traité XIII (t. II,p. 214). 2. L'holocauste, uu « combustion totale », était d’abord une prière de remerciement où l’« Ange de Yahvé » s’élevait dans la fumée du sacrifice. Mais le LMlique (1, 9) le présente comme un sacrifice d'« apaisement soulignant ainsi le thème de la purification par le fou, qui se retrouve dans beaucoup de traditions religieuses (pour les gnostiques, le feu matériel s'attaque à tous les corps, le feu im­ matériel aux anges du mal ; le pneuma protège le baptisé du feu immatériel, comme le vent matériel éteint la flamme sensible, cf. Extraits de Thiodote, loc. cil.9 81, 1-2, p. 205). En Eccl. hier., IV, in, 12 (484 d|, l'effusion d’huile sainte sur l'autel des sacrifices symbolise la pureté du Christ, véritable autel où les hommes sont « offerts en holocauste »3. La lumière et la chaleur solaires passaient chez les Anciens pour sc diffuser sans aucune perte d'énergie ni de substance ; celles des Chérubins, s'épuiseraient cependant, en vertu de leur finit udc de créatures, s’ils ne possédaient le pouvoir de neutraliser toute production d’obscurité, c’est-à-dire l'effet même de la multiplication (ou peut-être l’action contraire do forces démoniaques). C’est pour­ quoi la « purification » est déjà requise au niveau le plus élevé des créatures. L'ambiguïté de ces formules (qui peuvent signifier un dualliirsrchie céleste. >0 Χερουδίσ. το γνωστικόν υπέρτατης της êy l’aRÉOPAGITE DENYS 108 πρωτουργω 35 καί φωτοδοσίας κοινωνικόν τής δωρηΟείσης σοφίας, ρ έπηρμένων ανωφερές 40 μίως άνωκισμένον δυνάμεσιν καί καί καί πεοί Οεαρχικής τα ή των δέ εύπρεπείας άναπεπλησμενον οεύτερα προς πάσης τή χύσει υψηλότατων άμιγώς πάσης τον άκατασείστως Οεαρχικής τής το θεωρητικόν καί έςηρήσΟαι ύφέσεως καί το προς το άναντες ύπερκοσ- ττεριπεζίας καί άφΟόνως θρόνων καί μεταδόσεως καί καί Οεοπτικον δεκτικόν τής δυνάμει σοφοποιοΟ τής καί αυτών άϋλία δεκτικόν όντως καί άρρεπώς έσχατιας υψιστον εύσταΟώς έπιφοιτήσεως έν καί το Οεοφόρον όλικαΐς ίΟρυμένον άπαθεία καί πάση Οεραπευτι- 45 κώς επί τάς θείας ύποδοχάς αναπεπταμένοι. VaQ Π Ο PBW 33 νπερτάτης : om Sin || 35 άναπεπλασμένον P W (corr W1) v || 38 άμιγώς : ixpc&3$ Q (sed corr) v || έξηρτζσθαι Q | 39 τό prius om PW d το ail om VaOv || οπ€ρχοσμ:ως om Sin || 40 post άρρεπώς duo verba eras (άνωφερίς u v) W |; 41 άνωκισμένον : άποζδχωρισμίνον Sin || τον : -o Va || 43 ά^αΟιίχ-αύλια eras W (iiiser χγχινοία και οζύτητι και ύπερτάττ άγνότητι W2) ;| 41 βέρατηντ'χώς : δεχτιχΛς Va || 45 ύπεροχάς Q 38 : θρόνοι οΓ. Col. 1.16. lisino latent, et la présence originaire d’une σκοτοποία, ou pro-, duclion effective de substance anti-lumineuse) se trouve déjà chez Pï.otix (par ex., à propos de la laideur, puissance étrangère à l'Ame et contre laquelle il lui faut lutter dés le début, I, G, 9). 1. Le verbe ανοιχίζω indique qu’on se retire vers l'intérieur d’un territoire, généralement sur les hauteurs. 2. On a précise plus haut (11, 1, 137 a) qu’il ne s'agit point de« trônes n matériels, mais d’un symbole, qu’on trouve aussi chez les néo-platoniciens (c/. Pkoclus, TA. pi., VL, 24 : «Les trônes signifient les réceptions dans les corps de l’ordre le plus élevé p)j OmofiNE l’applique à tous les êtres qui portent en eux u l’irnage de IIIÉR. Cil.. . VII, 1 (205 O») 108 quant à celui des Chérubins, il enseigne leur pouvoir de connaître et de voir Dieu, leur aptitude à recevoir le plus haut don de lumière et à contempler dans sa puissance primordiale la splendeur théarchique, à sc combler du don qui rend sage et à le com­ muniquer sans envie aux esprits de second rang, par effu­ sion de la sagesse reçue, - et le nom donné aux Trônes P J es Trônes su^^mes exaltés signifie que leur pureté sans mélange les écarte de toute complaisance pour les choses viles, qu’ils s’élèvent vers le haut sur un mode supra-mondain et s’écartent 1 fer­ mement de toute bassesse, qu’ils siègent de façon stable et bien équilibrée, dans la totalité de leurs puissances, autour de celui qui est vraiment le Très-Haut, qu’ils reçoivent l’illumination théarchiquc en toute impassi­ bilité et sur un mode tout immatériel, qu’ils portent Dieu 2 et s’ouvrent avec empressement aux dons divins 3. . Hlomme céleste » (De or., XXII, 485 c). Dans plusieurs textes scripturaires (notamment Pi. XCIX, 1), les Chérubins apparaissent comme les trônes de Yahvé. Aussi les a-t-on souvent identifies à ceux dont Dcnys fait un troisième ordre à l'intérieur de la première hiérarchie (par ex. Jean Ciikysostome, qui, parlant des Séraphins et des Chérubins, écrit : « Les uns se tiennent debout près de Dieu, tandis que les autres lui servent de trônes, non que Dieu use de trônes, mais pour que tu saches quelle est la vertu («petij] de ces Vertus [Δυν5ία£:;]χ., Incompr., III, 723 d). Adrien (avec renvoi à IX, 5, ΧΙΛΉ. 9, LXXX, 1, etc.) verra dans la « position as­ sise:· de Dieu le signe de sa Puissance, et dans son « Trône» le sym­ bole de su Justice (AwigOgè, loc. rit., 1281 c). Alors quo Denys célèbre sans distinction les propriétés communes aux trois ordres de la première hiérarchie (vide infra 208 a-229 a), saint Thomas accordera aux Chérubins et aux Séraphins une propriété σ par excellence » (la connaissance immédiate on Dieu des raisons divines) qui n’appar­ tient aux Trônes proprement dits qu'à un moindre degré. Pour lui le symbole du «siège» signifie tantôt le pouvoir judiciaire (Contra Gent., Ill, 80), tantôt un site supra-terrestre, une solide assise, la réception de Dieu, l'ouverture à scs dons [Sum. tli., la, qu., CVIII, art. 6). 3. Λ cette liste Denys ajoutera (XV, 2, 329 a) le «pouvoir de DENYS I. ABÉOPAGITE 109 208j λ (2) Λύτη μέν ή τών όνομάτων αύτών ώς καθ’ ημάς * έκοαντορία οΐόμεΟα. τής ", είναι τείαν Ίο μέν Οεομιμήτου τό εις μετοχήν καί αρκούντως ήδη είπεϊν 10 κατ άςίιος αυτούς πραγμα­ ίεραρχικήν καί μετάδοσιν καΟάρσεως φωτός καί τελεστικής επιστήμης I νομίζω. προς ημών εΐρήσθαι ιεραρχία Ταΐς πρώταις ούσίαις, Οεαρχίαν ιδρυμένα· 6'ηκυΐαι σκοπόν ίεράν εύχομαι ταγμέναι πάσης αυτών άρρεπώς έξηρτημένον πάσαν διαιρεϊσΟαι θείου ιεραρχίας άπάσης Οεοειδείας καί αμιγούς γάρ ιεραρχίαν την τίνα δε λεκτέον καί είσιν γεγονυίας τών υπέρτατων όια αϊ νόων λογιών των Nov οε πώς ή εκφαινεται. μετά την ούσιοποών αύτών οίον εν αοράτου προθύροις καί δυνάμεως, ορατής οίκείαν VaQ N(inc 208,5 uvxs) Il (usque ad 208,5} O αύτής τε- ύπεροε- οίητέον PBW 208,2 post δε add vîv Sin || 3 ante το add άλλα Sin || τό : τόν VaPv de constructione cf. ad 165,5 aqq ·| γοφοιη Sin '| 5 ιερατικήν W I 6 αετοχήν : δοχήν Va | 9 ή : ήδη Va || 12 ίδρυαένην Ο || 13 ορα­ τής κα·. αοράτου Sin || 14 ante οίκείανadd ώ; Ρν una liti eras Q 208,11 : Cf. Luc, 1,19. brûler », qui n’est donc pas réservé aux seuls Séraphins. H est malaisé «le reconnaître ici trois types de fonctions correspondant à la puri­ fication, à l'illumination et à l’union. 1. Pour chacune des trois «voies», la fonction des Anges estdouble, comme il convient à des ·: médiateurs». La μετοχή n’a de sens que parce que la Théarchie, bien qu’« imparticipée », est dite cepen­ dant «participate» (jW^. now., Il, 5, 6'i·'· a-b. Cf. Proclus. Inst, th.. IC, CL CT.XVI, etc.). La μ^τάδοσις est l inutation primordiale du Père des Lumières défini à la première phrase de ce traité comme la source de tout «don». Cette notion n’est absente ni chez Jamhliqve (De mÿSt., V, 26) ni surtout chez PaoCLUS qui l'utilise dans un schema dont Denys s'inspire partout (« Les êtres de dernier rang reçoivent l’initiation perfectrice de ceux du rang moyen; ceux du IIIÊR. CÉL. Vil, 2 (208 A a) 109 (2) Telle est donc, autant que Rappel des fonctions nous puissions la connaître, la signi­ hiérarchiques. fication que révèlent leurs noms ; mais il faut dire ce que nous croyons qu’est leur hiérar­ chie. Qu'en effet, le but de toute hiérarchie soit, de s’at tacher indéfectiblement à la déiformité qui est imitation de Dieu et que toute la fonction hiérarchique sc divise en deux saintes tâches, celles de recevoir et de transmettre la puri­ fication sans mélange, la lumière divine et la science qui rend parfaitl, nous l’avons déjà dit, je crois, de façon suf­ fisante. Pour l’instant je souhaite de dire, en termes dignes des plus hauts esprits, comment la hiérarchie qu’ils cons­ tituent nous est manifestée par les Dits. Pour les pre­ mières essences, celles qui siègent auprès de lu Théarchiê à qui elles doivent, d’être des essences et qui, rangées pour ainsi dire dans le vestibule 2 de cette Théarchiê, dépassent toute puissance créée, invisible et visible ’, il faut croire rang moyen accueillent le don qui leur vient des êtres du premier rang et ils meuvent, les êtres du dernier rang et les retournent vers eux », In Parin., IV, 56). Mais elle prend une valeur chrétienne par la référcnco à cette a philanthropie « qui pousse la Déité à s’« unir sans melange à notre bassesse» (Ecci. kier., III, iti, 11 ; 441 a), inspirant une o opération divine » à laquelle les hiérarchies célestes sont elles-mêmes associées autant qu’elles le peuvent (pûfe infra, 208 c). 2. Ici comme dans le texte de Dit». nom., V, 8 (821 c), où il s’agit du « vestibule de la Trinité », Dcnys n’use de la formule qu’en la faisant précéder d’un oiov qui précise son caractère de simple image. Proclus parle, à propos des anges, du » vestibule des dieux » {De dec. dub., I, 218) ; ù propos des âmes, du « vestibule du Logos » ; à propos des physiciens, du « vestibule de la philosophie » (in Aie., II, 166, 297). “ 3. Il faut naturellement entendre : » toute autre puissance... Jugeant que les formules de Dcnys ne précisent pas toujours assez la distance entre crée et incréé, Maxime le Confesseur insistera dans ses Scolics sur le fait que « l’action des purs esprits est tou­ jours suspendue à l’action créatrice» (in Cad. hier., VII, 4, 68 c-d et XIII, 4, 101 c. Cf. Balthasar, Liturgie cosmique, 1947, p. 89-90, n. 3). 11 0 15 είναι DENYS l’âRÉOPAGITE καί κατά παν όμοειδή Β αέν ούν αύτάς ήγητέον την ύψηλοτέρας 20 την καί ύπερτάτην δυνάμεσιν νήτου καί τάξεως άλλ’ ώς παντός πάσης ύφέσεως αμιγώς καί ιερού τής οικείας καί την επί τά Ν Ο αεικι­ χειρω ολως ειδυίας άλλ’ άπτωτον άει 25 καί άμετακίνητον έχουσας την τής οικείας VaQ κατα κατά το φιλοΟέως ατρεπτον άντεχομένας κατά τι μείωσιν ούο ανεπί­ πάσαις ταΐς Οεοειδεσταταις ύπεριδρυμένας άρρεπώς ώς προσύλων ύποβεοηκότος αγνότητα ταύτοκινήτου Καθαρας ούχ ώς ανίερων κηλιοων και μολυσμών ήλευΟερωμένας ουδ’ δεκτους φαντασιών, ιεραρχίαν. θεοειδούς PBW 15 παν : πασαν BW || 16 ηγητχον: ήγοώκΟα Sin |! 17 έλςυΟεοωο.ίνας B II 18 Αμιγείς Va | post αμιγώς add κα: Va || 19 Οπερδεδηζότο^ VaQB I 20 πάσα·.ς : πάσαις χα· κατά πάντα W || 21 «exivijwj : αύτθ· ζι/ητί/υ Va ν om Q (cf 329,25) |ι 22 ζαί om Q || ταύτοζ·.νι{τον : αύτοzcvrfrou \V II ατρεπτον τάξ:ως om B J 23 άρ^ενοπώς W || ivr/ομένας W H 24 κατά τ· del Va || ά«: om Va | 25 ε'/ouja W 1. Celte ·: similitude de forme s marquée par l'adjectif όμοειδης que renforce ici κατά πάν, precise IV cgalilc de rang i» dont on a vu en IV, 3, 181 a. qu’elle n’exclut pas le principe de subordination (vide supra. p. 98, n. 2.) 2. Platon déclare l’Ame du monde «ipsomotrice» {Phèdre, 245 c ; cf. Lois, X, 896 c sq.). Plotin utilise cette nutiun pour définir le * savoir», qui est « vision de l’être et acte, mais non habitus z (£λπ., VI. 2, 18) ; pour lui «ce n’est point la pensée du mouvement qui produit l’ipsoinutricité, mais l'ipsomotricité qui produit la pensée en $e faisant elle-même a la fois mouvement et pensée :« (VI, 6, 6). Tout en attribuant un mouvement circulaire uniforme et éternel au «cinquième corps», dont «la nature est d’autant plus noble qu’il est plus éloigné de notre mondez \De, caelo, I, 2, 269 b], Akistote lui refusait l'ipsomotricité (Λ/cL, Λ, 6, 1072 a), faisant dépendre son mouvement de l'attirance produite par l’Acle pur, pensée de la pensée. Denys, qui applique à la première hiérarchie certaines propriétés traditionnelles du premier ciel, conserve la formule pla· Hlftn. CÉL. VII, 2 (208 A-b) 110 qu’elles constituent une hiérarchie particulière et pleine­ ment homogène \ Il faut donc les Les trois «voies» penser pures, non en ce sens qu’elles ureté. I* se soient libérées des taches et souillures profanes et qu’elles refusent d’accueillir des images entachées de matérialité, mais bien parce qu’elles sont sans mélange au-dessus de tout relâchement et de toute forme inférieure du sacré, et, dans leur extrême pureté, surpassent toutes les puissances les plus déiformes, parce qu’elles s’attachent de façon constante à l'ordre qui leur est propre et qui se meut de lui-même d’un mouvement toujours identique dans un immuable amour de Dieu a, et qu’elles ignorent totalement toute diminu­ tion, quelle qu’elle soit, qui les ferait descendre vers ce qui vaut moins qu’elles, mais conservent infailliblement, éternellement et immuablement la consistance sans mé­ lange de la propriété déiforme qui leur appartient en toniciennc. mais no l’ont end évidemment pas stricto sensu ; en Div. nom., IV. 16 (713 c}, bien qu’il appelle les esprits supérieurs ο ipso-intelligibles et divins:· (αύτονόητοο καί Otïoc), il ne leur prête pas Γαύτοκίνησις indiquée par inadvertance dans notre traduction do 1943 (p. 109), mais qui est réservée par Denys a cette * puissance simple et ipsomotrico, productrice de fusion unitive, qui du Bien au dernier des êtres, puis de celui-là derechef à travers tous jusqu au Bien, tourne en cercle à part ir d’elle-mémc, par elle-même et vers elle-même et se retourne toujours identiquement sur elle-même» 117, 713 b)· I/ipsomotricilô de toute la chaîne σ érotique » (cf. Pro­ clus lu Aie., 11, 81) dépend donc en définitive du Bien lui-même qui n’est pas seulement, comme chez Aristote, objet d'amour mais source d’amour. Par son vocabulaire, Deny? se rattache moins ici à saint Jean parlant de l'Agapè comme don du Pêro (/Jo., Ill, 1) qu’à Proclus décrivant l’Éros qui c lie l'amant à l'aimé » et »·· 1 infé­ rieur au supérieur» (//i Aie., II, 174). Sur la formule de Plotin, découvrant dans Γϋη lui-même l’indissoluble triade : « Aimable, Amour en soi et Amour de Soi » (Enn., VI. 8, 15), cf. notre Sagesse de Plotin, p. 68 sq. Λ cet Érôs va s’ajouter chez Denys la partici­ pation angélique aux mystères plus proprement chrétiens de cette c philanthropie »qui est le moteur de l’incarnation (vide infra, 208 c}. 111 DEX VS L ARÉ0PAG1TE άμιγεστάτην ίοιότήτος ούχ ώς ώς τή Οε’ίον αισθητών συμβόλων τής ποικιλία άναγομένας, 30 ύψηλοτέρου οέ Θεωρίας Ιησού ώς ώς πάσης αύθις οέ θεωρούς θεωρίας άύλου άποπληρουμένας C καλλοποιοΟ καί αρχικού φανοΟς ή νοερών ΐερογραφικής άλλ’ φωτός θεωρητικας * $ρυσιν καί Ιτ.'ι ούοέ το γνώσεως τής τοΟ κάλλους ύπερουσίου καί τρι- θεμιτόν άναπιμπλαμένας, τής κοινωνίας ώσαύτως ήςιωμένας ούκ έν είκό- σιν ϊεροπλάστοις μορφωτικώς άποτυποΰσι την Οεουρ- 35 γικήν όμοίωσιν, άλλ’ ώς αληθώς αύτώ πλησιαζούσας έν πρώτη αύτοΟ VaQ N μετουσία φώτων Ο καί τής μην γνώσεως οτι το των θεουργικών Οεομίμητον αύταΐς PBW 27 η om QP v I 28 ζοιζίλία; Va [] 31 καλλοποιοΟ : καλού Va || τριφαού; Ν 'sed corr) || 33 ο; : malim tc || 35 post *ληο:χζούσχ; add Σφραγισμένα; Sin || 36 τών·γώτων om W 1. Maxime le Confesseur précisera que, n’étant pas synthèse d’un corps et d’une âme, le pur esprit ne reçoit pas sa vertu et son savoir « par accident » et comme « autre chose dans autre chose », mais que toute propriété lui appartient «en propre»; son habitus est donc « ipso-essentiel » (αύτονσκομΣοΐ) ; mais Dieu seul est k im­ muable par sa nature même » ; en lui seul aucune ignorance (même virtuelle) ne précède le savoir ; la propriété de l’Ange, encore qu’elle lui appartienne des son origine et indéfectiblcmcnt, est cependant un don reçu et, comme diront les scolastiques, «inîus» (C/. les textes des commentaires sur Cel. hier., IV, VI, Vil, XIII ot sur Div. nom., V et VII, rassemblés et résumés dans Balthasar, loc. cil.). 2. La Beauté est un des noms c qui appartiennent a l’entière Déité » et dont usent les Dits pour * célébrer la Théarchie entière » (Die. nom., II, 1. 637 b). Sur l’indissolubilité des termes «Beau» et o Bien », cf. ibid., IV, 7 (701 c-704 b). A cct égard Dcnys se dis­ tingue do Pi.otin qui subordonnait le premier au second, comme un dignitaire à un roi (Enn., V, 5, 12). C'est du discours do Diolime dans le Banquet (211 a-b) que dépendent littéralement les IIIÉH. CÉL. VII, 2 (208 B-c) Ht Contemplation. ProP7 ‘ et il faut aussi les penser contemple trices, non en ce sens qu elles con­ templeraient des symboles sensibles ou intellectuels, ni qu’elles s’élèveraient vers le divin en contemplant la bigar­ rure des images sacrées, mais bien parce qu’elles sont pleines d’une lumière plus haute que toute connaissance matérielle et comblées, autant qu’il leur est permis, par C la contemplation de Celui qui crée la beauté et qui est la Beauté primordiale et suressentiellc * manifestée en trois Personnes3, parce qu’elles ont. été jugées dignes, également, d’entrer en communion avec Jésus4, non dans des images saintes, figurativement façonnées, mais en vivant dans sa véritable intimité et en recevant une participation première à la connaissance de scs lumières divinement opératives fr, et parce qu’elles ont reçu assurément au plus textes de Div. noni., IV, 7, peut-être par l'intermédiaire d’un traité perdu de l’roclus, comme le suggère l'étymologie cratylienne de καλός rapproché du verbe «appeler», qui se trouve également dans Plat, thcol., I, 24 (cf. Kocn, op. cil., p. 63-63). 3. Sur la Trinité à laquelle il faut appliquer, comme « une réalité commune et unique, les operations divines, le caractère vénérable, la causalité d’une source inépuisable, la distribution des dons qui convient à l’infinie bonté », cl qui cependant n’csl, comme l’Unité elle-mcmc, qu'un «nom» que transcende la théologie négative, cf. Div. nom., II, 1, 637 c et XIII, 3, 980 d-981 a. 4. On a vu plus haut Jésus recevoir par l'entremise des Anges les décisions du Père (181 a) ; à titre de « Dieu », cependant, c’est lui qui illumine la hiérarchie céleste et qui o accorde aux hommes le pouvoir sacré «lu divin sacerdoce» (Eccl. hier., 1, 1, 372 a-b). H est la cause » suressentiellc des essences supra-célestes» (vide supra, IV, 4, 181c), «principe» et «achèvement» de toute hiérarchie (Eccl. hier., I, 2, 373 b). Comme les monophysilcs syriens, Dcnys use volontiers du nom de « Jésus» pour désigner la deuxième Per­ sonne do la Trinité et il étend môme son rôle initiateur à la hiérar­ chie «légale» de l'Aucienuc Loi (Ibid., 111, m, 5, 432 b). Sur la christologie dionysionne, cf. Roques, op. cil., p. 319 sq. 5. Le mot Οίουογΐα appartient au vocabulaire de Jamri.iqvr, qui prétend révéler, à partir des Oracles cludduiqucs « la vraie parole do Dieu cl la véritable opération divine » (Demyst., I, 4). Le « théurge» DENYS 112 δεδώρηται καί κοινωνοΟσι ύπερτάτως έν έφίκτδν 40 αύτοΟ l’âRÉOPAGITE δυνάμει πρωτουργω φιλανΟρώποις και άποπληρουμένας έν άγγέλοις τετελεσμένας ιερας αναλυτικήν επιστή­ κατά τήν ύπερτάτην Ού Οεουργιών επιστήμην. τών δέ ώς πρώτης καί ύπερεχούσης μην έλλαμπομένας, άλλ * Οεώσεως Οεουργικαϊς ταΐς άρεταις' ώς ποικιλίας ώσαύτως ούχ κατά τδ αύταΐς γάρ ώς * οι 45 Ο άλλων άγιων ουσιών, αλλά προς αύτής τής Οεαρχίαξ τω ιεραρχούμενα ’. τή πάντων τδ 50 εις καί άϋλον θεωρίαν κατά καί λόγους άνατείνεσΟαι τάξει καί πρδς ιδρύονται εύπρέπειαν καί ώς Οεμιτδν τούς τών Οεουργιών πρώται καί περί καί ώς καί άρρεπές παν νοητήν προσάγονται έπιστημονικούς 209.ΐΛούσα'. αμέσως αύτήν ύπερεχουση δυνάμει πάναγνον πρδς τήν επ' Οεδν μυούνται πρδς αύτής τής τελεταρχίας ύπερτά­ τως ιεράρχου μεναι. VaQ N Ο PBW 38 αύταΐς : έαυταΤς W om Sin || Ιί (Ιεου^κών P (sed κ eras) || 46 αμϊσω ν | 48 το ante πράς coll Ν (con * in mg N2) | 49 ante ώς add καί Sin '| Verba τφύς τήν... sv-pizrr.a·/ parallelism! gratia per prolepsim hoc loco posita sic fen? interpreteris : «<ς Gemotav της .. «J-pszêia; χοοσάγονται || 50 Οεαυργικών Va 209,1 ούσίαι B || ρύοντζι Q (corr) | ante πρύς add καί Va | της inserui secundum D de quo cf. praef : om ceti v (cf 208,4$) | >-·ρτάτων Va est un initié qui enseigne, de père en fils (c/. Proci.us, In CraL, 107), le mystère de l·» union théurgique o \Dc mysl,, 11, 96). Pour Denys, toute Γ« hymnologic des porte-parole de Dieu o consiste à »: disposer les noms divins dans des paroles et des chants» autant qu’ils ont reçu le don des « lumières concernant l’operation divine » — 0<ουργ·.ζά φώτα nom., 1, 4, 589 d-592 a). A propos de l'institution de l'Eucharistie, on lit dans 17?prxt IX (lr 1108 a! que Jésus lui-même a transmis les mystères de son œuvre divine sous la figure d’une cène ». IIIÉR. CÉL. V!lt 2 (208 C-209 a) 112 haut degré le don d’imiter Dieu et communient, autant qu’elles peuvent, dans l'efficace première de leur puissance, aux vertus de son opération divine et de son amour pour Perfection ^cs Sommes 1 ; -et il faut enfin les pen­ ser parfaitement initiées, non en ce sens qu’elles refléteraient le savoir discursif d’une imagerie bigarrée, mais bien parce qu’elles sont comblées d’une déi­ fication première et suréminente qui leur confère la plus haute science des opérations divines à quoi puissent accé­ der des Anges 1 2. Comme ce n'est point, en effet. d’autres .. saintes essences mais de la Théarchie Relation directe . , „ . ...... . , . meme qu clics reçoivent leur initiation à laThearchie. ... * · , „ , hiérarchique, ptnsqu elles tendent im­ médiatement vers Elle grâce à ce pouvoir et à ce rang qu’elles ont et. qui remportent sur tous les autres, elles siègent le regard fixé sur la Toute-Pureté et, de façon par­ faitement ferme, elles accèdent autant qu'il leur est permis â la contemplation de la Splendeur immatérielle et intel­ ligible et. à titre d’essences premières et. vivant auprès de Dieu, elles sont, initiées aux raisons qui leur font connaître OTA les opérations divines par la suprême initiation hiérar­ chique qu’elles reçoivent du Principe initiateur lui-même. ’. 1. Vide supra, p. 109, n. 1. 2. Évoquant l’image d'une Cour, où certains ont accès au prince, d’autres à ses secrets, tandis que les plus familiers ne le quittent jamais, saint Thomas précisera que les Trônes possèdent la propriété, commune aux trois premiers ordres, de « connaître immédiate­ ment» en Dieu oies raisons des choses»; les Chérubins savent ■ gurêminemment les secrets divins » ; les Séraphins «excellent en ce qui est le plus haut de tout : l’union à Dieu » {Smn. th., la, qu. CVIII, art. 6). ;< Le o têlëtarqiie o est initialement celui qui fonde un mystère, par extension celui qui préside à sa révélation. Proclus s’excuse quelque part d’appliquer la formule aux dieux mûmes {Plat. lh., 217 sq). Pour Denys, Jésus est le véritable télélarque, celui auquel s'assimile le prêtre pour se «rendre digne autant, qu'il peut de cet autel théarchique parfaitement saint et sacré, qui consacre nu sa- DEN VS LARÉOPAGITE 113 (3 J ΤοΟτο γοΟν οί θεολόγοι σαφώς δηλοΟσι το τάς μέν 5 τών ούρανίων τών ύφειμένας εύκόσμως ύπερβεβηκυιών Οεουργικάς ούσιών έπιστήμας, διακοσμήσεις προς έκδιδάσκεσΟαι τάς πασών ύψηλοτέρας ΰπ' αύτής τής θεαρχίας ώς Οεμιτδν τάς μυήσεις έλ- λάμπεσΟαι. προτέρων οέ ίερώς ούρανούς πρδς δέ Τινας μεν γαρ αυτών εΐσάγουσι πρδς τών μυουμένας fO Β ούρανίων δυνάμεων» εις τάς καί τδ Ίησουν τών είναι «Βασιλέα τής δόξης» άνΟρωποπρεπώς αύτον « Κύριον άναληφΟε'ντα, διαπορούσας καί τής τον τινας ύπέρ VaQ N Ο PBW 6 Οεαρ/Γζάς Va | 7 τη; W : om celt v (cf. 208,451 I] 9 W (sed ς erasum) || τό : τον Q P (sed cras v) VV v | il ουρανόν Sin 209,9 : Ps. 23,10. ccrdoce les intelligences qui reçoivent en elles la deiformité » (Eccl. hier., V, m, 2, 509 d). 1. Ps. XXIV, 10. Rien n'indique qu’il s’agisse d’Anges s’inter­ rogeant mutuellement, ni que l’exclamation du Psalmiste concerne l'Ascension et les deux «hommes vêtus de blanc o dont parlent les .dc/cjr (L, 10), mais que ne mentionnent ni Marc (XVI, 19) ni Luc (XXIV, 50}. 2. Sur cctlc « ignorance », confessée par des esprits dont la a déiformité » est déclarée cependant «immuable», vide supra, p. 111, n. 1 et infra, p. 116, n. 1. En s’appuyant sur un texte de saint Augustin (De Gen. ad lit., XXI, 8), saint Thomas précisera que, sans connaître toutes choses d’un coup, « dans le présent de l'éter­ nité», les Anges prévoient mieux quo les hommes les n futurs qui découlent nécessairement de leurs causes », mais qu’ils ont besoin d’apprendre les futurs contingents {Sum. th., la, qu. LV11, art. 3). En ce qui concerne le mystère de Γ Incarnation, en tant quo a prin­ cipe général », ils en ont tous reçu, par grâce, « des le principe de leur béatification», une connaissance commune ; le texte meme de Denys (qui sert ici d’auefonfos) montre seulement qu'ils n’ont pas tous été instruits des conditions spéciales do ce mystère {ibid., art. 5). Comme on va le voir, ce sont des Anges de la hiérarchie supérieure qui interrogent Jésus ; il semble donc que, pour Dcnys, et malgré HIER. CÉL. VU, 3 (209 A-u) 113 _ . . (3) Ce qu Transmission . λ ' 1 ’assurément, lesJporte-parole 1. . , de Dieu montrent, de façon claire, des mystères , ,, f ... , . c est, d une part, que. parmi les dispoaux hierarchies . . ’ 1 ’ ’. ’ 1 r , ,, . sitions que constituent les essences inferieures. .. ... celestes, celles qui ont un rang infe­ rieur apprennent en bon ordre de celles qui ont un plus haut rang les sciences concernant les opérations divines, d’autre part, que les plus élevées de toutes reçoivent de la Théarchie même, autant, qu’il leur est permis, les illuminations initiatrices. Ils nous montrent, en effet, certaines d’entre elles apprenant de celles qui les précèdent, par une sainte initiation, que le Seigneur des B Puissances célestes, le Roi de gloire a etc élevé jusqu'aux deux sous forme humaine ’, tandis que d’autres, qui ne savent que penser de Jésus lui-même a, sont ins­ pirit erprétalion thomiste, aucun Ange n’ait connu d’avance le fait historique de ΓIncarnation. Il est vrai que les Séraphins, en tant qu’x intelligences incandescentes et parfaitement purifiées» (lied, hier., IV, in, 10, 481 d), savent que le Verbe, en s’incarnant, « con­ serve sa parfaite immutabilité» (484 a) ; mais il a fallu qu’ils ap­ prissent le fait même de cotte Incarnation, car ils ne possèdent pas d'emblée, par la grâce de leur création, la pleine connaissance d'un mystère qu’« aucune intelligence créée ne saurait scruter» (Episl., III, 1069 b). C'est la doctrine meme que, si haut qu'il plaçât les Anges, professait très explicitement. Grégoire de Nysse. sur la base scripturaire à'Eph., 111,8-11 («A moi, le plus chétif de tousles saints, a été confiée cette grâce d'annoncer aux Gentils l'insondable richesse du Christ et de mettre en pleine lumière l’économie du Mystère : il a été tenu caché depuis les siècles en Dieu, le Créateur de toutes choses, pour que soit manifestée maintenant aux Principautés ot aux Puissances célestes, par le moyen de iT’glise, la sagesse infinie en ressources déployée par Dieu en cc dessein éternel qu'il a conçu dans le Christ Jésus notre Seigneur... »). Dans ses Homélies sur le Cantique, Grégoire écrit, en effet : a Jusqu’alors seule était connue «les Puissances supra-mondaines la sagesse simple de Dieu, Mais sa sagesse variée, qui consiste dans l'union des contraires, maintenant par Γ Eglise ils Pont connue clairement en voyant comment le Verbe devient chair» (PG, XLIV, 949). Jean Cjirysostome, qui défend contre les hérétiques l’incompréhensibilité divine, précise lui aussi, 114 DENYS L ARÉ0PAG1TE ημών και αύτοΟ ταύτας Οεουργίας τήν ΊησοΟν αυτόν έπιστήμην αμέσως μαΟητιώσας μυοΟντα 15 πρωτοδότως αύταϊς έκφαίνοντα τήν αύτοΰ πον άγαΟουργίαν. δικαιοσύνην καί των άπάσας « ’Εγώ » καί κρίσιν έπουρανίων ύπερκείμεναι γάρ των αί φιλάνθρω­ φησι α διαλέγομαι σωτηρίου. » ουσιών καί Αγαμαι πρώται Οεαρχικών καί δέ ότι τόσον έλλάμψεων ώς VaQ N Ο PBW 17 αγαρ-αι Ql ιι ν (sed del) Νν : θαυμάζω celt (Q2 in spatium bre­ vius postea intrus) |, 18 ουρανιών Va B\V |' τόσον oin Sin !| 19 άχάσα<ς Va || Οιαοχιχών : της θείας έπιστη;^ης Sin 16 : Is. 63, L quant aux desseins (on « economics » de Dieu}, l'ignorance do ces n Vertus d’on haut. Puissances, Dominations et Principautés » audessus desquelles, selon Eph.9 I, 20-22, comme « Tête de Γ Eglise p, siège le Christ ressuscite qui a « tout mis sous ses pieds » (P’s. VIH, 7). El il conclut expressément : * Vois quel honneur est fait à la nature humaine : c’est avec nous cl pour nous que les Vertus d’en haut apprennent les secrets du Roi » (De incompr., LV, 729 d 730 a, trad. Flaccliero, p. 215-219), Cette doctrine, habituelle chez les Grecs, est admise par certains Latins (cf. Petav, De Angelis. in Migre, Theologiae cursus, VII, 1861, p. 658 sq.) ; elle peut signifier que, l’essence de Dieu restant invisible même aux Anges, ils n'ont pu * «voir le Christ que par son Incarnation, ou plus précisément que ·: le mystère môme de cette Incarnation ne leur était saisissablc qu’à travers Γ Église (ce que suint Anselme et saint Thomas, dans leurs commentaires de VEpitre aux fiphteien$> n'accepteront qu’à condi­ tion de ne pas attribuer à FÆcclesia dvccns une vraie juridiction sur des esprits purs). Mais déjà Maxime lf. Confessevk avait jugé paradoxal d'exclure du savoir originaire des creatures les plus « déiformes a ce Mystère de la Croix qui est pour lui. tout à la fois, l’idée première et Je premier eordoir de Dieu {Am b.. PG XCL, 1329 b et.' Cent, gnosl., PG XC, 1’108 a-b). Pour Dcnys, c’est « Jésus « mémo qui communique dès leur création aux esprits angéliques «ses lu-; mtères divinement opératives » (Ecd. hier., 1, 3, 373 b. Vide supreA VI, 2, 208 c) ; faudrait-il supposer que le « fait historique n de l’in­ carnation ne put être pour eux que l'objet d’une information ulté- H1ÉR. CÉL. Vil, 3 (209 fl) 114 truites dans la science de l’opération divine qu’il accom­ plit. pour nous, et que Jésus en personne les initie direc­ tement et, par un don primordial, leur révèle l’œuvre bienfaisante qu’il accomplit par amour pour les hommes. Car c'est Moi, dit-il, qui professe la Justice et le Jugement _ de salut L .l’admire du reste que Modestie s . .. .. 1 meme les premières parmi les essences et circonspection 1 1 célestes, si élevées au-dessus de toutes des essences les autres, ne sollicitent les illuinide haut rang. . . , , nations thcarcniques qu avec circonsrieure et si surprenante qu’ils s’interrogent d'aburd mutuellement et ne reconnaissent pas d’emblée le «Vendangeur» d’Isaïe? Denys n’a certainement pas de l’a histoire» la même conception que Maxime [cf. Balthasar, Liturgie cosmique, Paris, 1947, p. 73 sq.) et Ivanka {Scholaslik, 193G, p. 396) n’a pas tort de noter ici une discordance entre «la logique du dogme chrétien» et un certain a schéma néo-platonicicn». Comme dépositaires premiers de tous les secrets divins, les Anges devraient savoir des l’origine ce qui importe le plus au salut des hommes, si du moins cette science porte bien sur le mystère fondamental de l’économie divine et non sur des événements pour ainsi dite secondaires dans la perspec­ tive «étcrnisle» d’une contemplation pure, extérieure à tout devenir. La difficulté tient, pour une part, au double rôle des Anges chez Denys ; contemplateurs de Dieu, ils sont aussi, comme l’exige la tradition scripturaire, le» messagers do Dieu auprès «les hommes ; or, il n’est pas douteux qu’en liant directement le divin à l'humain le mystère «le ΓIncarnation établit entre le sommet et la base de la hiérarchie une médiation instantanée infiniment plus essentielle que la transmission graduelle, à travers les a dispositions » célestes, d'une Lumière qui, à aucun «le scs niveaux de diffusion, ne contien­ drait de soi les x événements » fondamentaux de Γα histoire n comme telle. 1. LX11L 1. Dans ce fragment apocalyptique, inséré, avec d’autres, à la suite du Dcutéro-Isaïc, le u Vendangeur a qui arrive d’Edom et de Bosra représente Yahvé vengeur qui vient d'écraser les ennemis d'Israël. Le dialogue s’y institue entre le prophète et Dieu. Mais, admettant, avec la tradition, que l'homme vêtu «le rouge est le Messie, Dcnys suppose que les Anges du plus haut rang s’in­ terrogent sur son identité ; Jésus répond lui-même et les informe «le sa mission rédemptrice. 115 DENYS LARÉOPAGITE 20 ιχεσοπετεϊς εύλαβώς έφίενται. Και γάρ ούκ έρωτώσι «Διά τί σου έρυΟρά τά ίαάτια; » τάς δέ διαποροΟσι μαΟητιώσι καί τής δέ προπηδώσαι 25 C έλλάμψεως. VaQ N Ο αύτόΟεν πρός έαυ- υ.έν ότι Οεουργικής γνώσεως εφίενται, αή προτερον, τής ΟύζοΟν κατά ή ένδεικνύμεναι Οείαν πρώτη πρόοδον τών ένδιδου.ένης ούρανίων νόων PBW 24 Si om Va || post κατά add τη·/ Va || 25 /, om Va Q (add Q2) 21 : Js. 03,2. 1. Stiglmayr entend : «Comme des êtres qui ne volent que de leurs ailes médianes. » S’appuyant, en effet, sur un autre texte d’/.write (VI, 2}, Denys loue ailleurs la «circonspection» des Séra­ phins qui usent do leurs ailes supérieures et inférieures pour dissi­ muler leurs visages et leurs pieds (c’est-à-dire, par euphémisme,; leurs parties viriles). Cf, Eccl, hier., IV, ni, 8 (481 b} et vide infra, XIII, 3. 305 a. Μεσο-ιτης étant un hapax, ccttc interprétation est parfaitement défendable. Nous conservons cependant la traduction’ traditionnelle, car elle correspond à l’exégèse de Maxime et s’adapte mieux au mouvement général de la phrase, qui met en relief le rang élevé dos esprits dont on loue la circonspection. D’Anges d’ordre moyen (in medio *volante }, on s’étonnerait moins qu’ils hésitassent avant d’interroger l'homme à la robe rouge. 2. /.·?., LXI1I, 2. Denys omet la seconde partie de la question («...et te vêts-tu comme un fouleurau pressoir ? »), car, si le rouge du vêlement peut symboliser le sang de la Passion, l’image du ven­ dangeur évoque plus sûrement le Dieu vengeur qui a piétine les^ peuples » et « fait ruisseler à terre leur jus» (G). 3. Sur le thème de la «circonspection», cf. Jean Cïtrysostome, De incompr., I (707 b) et IV (731 c). Mais Chrysostorne insiste sur l’éclat insoutenable de la Lumière divine: pour sc protéger contre lui (quiconque considère Dieu on face meurt ébloui}, les Séraphins se voilent le visage et, s'ils se tiennent autour du Seigneur, c’est pour1 n'avoir pas à le regarder (trad. Flacclièrc, p. 177) ; plus proches d( l’essence divine, ils en savent mieux le caractère insaisissable (même IIIÉR. CÉL. VU, 3 (209 B-C) 115 pection, comme le font les essences de rang moyen *. Car ce n’est pas de leur propre mouvement, qu’elles deman­ dent. : Pourquoi le drapes-tu de rouge 2 ? mais elles s’in­ terrogent d’abord elles-mêmes avec embarras, montrant ainsi qu’elles veulent bien s’instruire et posséder la science des opérations divines, sans se précipiter cepen­ dant au devant de l’illumination qui doit venir jusqu’à C elles par un don divin 3. Ainsi donc la première hiérarchie doctrine chez Grégoire de Nysse» qui montre, In Canl.9 VI, PG, XLIV, 893 b, l'épouse en quête de son bien-aimé ; ne Payant point trouvé parmi les Dominations, les Principautés et les Trônes, elle leur demande s’ils le connaissent ; mais leur silence lui révèle que le seul savoir sur Dieu est non-savoir). A la différence des Anges dionysiens, qui s’interrogent entre eux, les Vertus de saint. Jean Chrysostome, saisies d’une frayeur sacrée πολλής τής φρίκης, 707 h, trad., ρ. 101), ne posent aucune question et se contentent de rendre gloire ; incapables de supporter ccttc « condescendance o meme par laquelle Dieu ne se montre à elles qu’en proportionnant son aspect à la faiblesse de leur regard (111. 722 a, p. 177), elles r. ferment les yeux ». Denys no parle ni de « crainte n ni d’« éblouis­ sement n et son propos ici vise plutôt le thème de Γ« ordre » que celui de fincognoscibililé ; si la créature ne doit pas s’élancer avec arro­ gance au devant du don qui lui est fait, c'est qu’il appartient à ce don même de l’élever vers lui. On notera, à cet égard, la diffé­ rence avec le Phèdre de Platon |248 c sq.). où les ailes qui repoussent dans le délire d’amour ramènent d’clles-nicmcs vers la patrio perdue les Ame? qui en conservent au moins l’obscur souvenir. Tout en fai­ sant intervenir un vouloir (θέλημα) divin, qui ressemble ù une grâce, fauteur du XIIIe Traité hermétique conserve, lui aussi, le thème do l'anamnèse ; parlant de l’engendrement du Fils, Hermès dit à Tat ; «Ces sortes de vérités ne s’enseignent point, mais Dieu, lors­ qu'il lui plaît, en donne la réminiscence» (Corpus /icr/n., XIII, 2, p. 201i. L’Érôs anagogique vient pour Denys de l’amour premier de Dieu pour sa créature ; il ne s’agit pas pour elle de se souvenir, mais d’accueillir un don gratuit. Que l’initiative procède toujours d’en haut, c’est bien assurément un thème chrétien ; il faut rappe­ ler pourtant que Porphyre reprochait aux « théurges » de prétendre s attirer λ la lumière divine et que, scion Jamblique, aucune prière ne peut K forcer » les dieux (c/. Festugieke, Lai révélation d'Hermès, III, p. 173-174). Hiérarchie céleste. Il 11(5 DENYS L ARÉOPAGITE ιεραρχία πρός αυτής τής τελεταρχίας ιεραρχούμενη τό επ' καΟάρσεως του σιουργίας άνατείνεσΟαι αμέσως αύτήν άπλετου άναλόγως 30 καί φωτίζεται καί 33 τής οέ καί κάθαρσίς Οεαρχικής οίον φωτός πάσης πλήρης ύφέ- μέν και πρώτο- γνώσεως καί επιστήμης μέτοχος άποτελουμένη Συνελών καί ζαθαίρετά πληρουμένη τελεσιουργείται, οέ παναγεστάτη, φωτός τής προτελείου τελε- αυτή σεως αμιγής πρώτου δότου τής τούτο φαίην έστι καί φωτισμός έπιστήμης άποκαθαίρουσα άν τή καί μετάληψις, κατά ότ ούκ άπεικότως τελείωσις άγνοιας τάςιν ή μέν' ένοιδομένν γνώσει τών τελειοτέρων μυήσεων, φωτίζουσα δέ αύτί D τή θεία γνώσει έποπτεύσασαν 40 τέρας δι’ ής ό'σα έλλάμψεως, φωτί τή καθ’ έςιν ν·υν καί καί καΟαίρει τήν ού έκφαίνεται τελειοΟσα έπιστήμη τών διά πρότερο: τής πάλιν ύψηλο· αύτώ φανοτάτων τό μυή­ σεων. Va Q N (dcf a παναγίστάτης 209,27. DeesI una fere pagina). H (209.27-212,22) O PBW 20 post χυτής itérai -διδορένη; (1 24) -χυτής Ο || τής W : ΟΒΛ celt V | -ω : το W |! 28 .τροστό.ιίου Q | 29 χαθαίριται del W inser λχμπσό vira; W8 I) 3i ante κάθαρσή add or: B || κάΟαοσις W eras ϊλαμύ:; (sic inser Ws || 36 ζαθαψουσα Va || άποζαβαίοουσα W -zaOaipowa del e inser... ζουσα {3 litt legere non polui) W2 ·| κατ’ βξϊχνΡν (c liaplo graphia male correcla) || 38 xaîafpe: W del et φωτίζί: inser W2 | 39 v5v : ?,·/ Va 1. A propos de l'âme liée a un corps et qui n’a de ce fait sub cependant aucune « souillure », Plotin sc demande ce que signifii sa a purification » ; il répond : ·: C’est qu’elle ne regarde point ail leurs [qu’en haut] et n'ait point d’opinions étrangères » (Enn., ΙΠ G, 5·. Ces « opinions l'auteur du Traite hermétique cité à la noti précédente les assimile à l’ignorance, c’est-à-dire au premier dei iilP.R. cÉr.. vil, 3 (209 <:-!>) 116 Reprise du thème Aprils çéfestes, hiérarchiquement . _ . . initiée par le Principe initiateur Juimeme parce qu elle tenu i mined ia te * ment vers Lui, comblée, proportionnellement à ses forces, de la tout-immaculée purification, de la lumière infinie et de l’opération perfectrice qui est la condition de toute initiation, est tout ensemble purifiée, illuminée et par­ faitement initiée, exemple de toute faiblesse, pleine de la première lumière et parachevée par sa participation au don primordial de connaissance et de science. En bref il ne serait pas malséant de définir tout ensemble comme purification, comme illumination cl comme initiation perfectrice celle participation qu’elle reçoit à la science théarchique, car c'est cette participation qui la purifie en quelque façon de son ignorance 1 par le savoir qu’elle lui confère, selon sa dignité, fies initiations les plus parfaites, - c’est elle qui l’illumine par cette connaissance divine qui D lui sert aussi à purifier celle qui n’avait pas encore accès aux secrets que l’illumination supérieure éclaire pour elle maintenant, — et c’est elle enfin qui l’initie parfaitement par celte lumière même à la science habituelle 2 des plus brillantes illuminations 3. * bourreaux » intérieurs de l'âme qui ne peuvent être chassés que parles Puissances divines (Corp. Aer/n., XIII, 7-8, p. 203-20'i). Denys n’ayant jamais admis la thèse origénistc d’une chute des esprits qui déterminerait par elle-même leur degré d’éloignement par rapport à Dieu (cf. De prine., I, 8, I), l’ignorance des Anges n’est pour lui qu'une insuffisance originaire lice à leur condition de créatures. 2. C'est-â-diro acquise et conservée à la manière d'habitui (au sens scolastique «lu terme). 3. La suite de la phrase précise bien la doctrine indiquée à la note!. A un premier don («naturel») s'ajoute, variable selon les êtres qui le reçoivent, un savoir des operations divines dont la théologie ultérieure explicitera le caractère κ surnaturel λ. Ce don gracieux est à la fois purgation d’ignorance, illumination et per­ fection, les trois termes étant ici quasi-indiscernables et désignant trois aspects d'une seule et même initiation. DENYS L ARÉOPAGITE 117 4) Αυτή ποώτη μέν ούν έστιν ώς κατ’ έμήν επιστήμην ή ούσιών ουρανίων των 212,1 Λ θεού και περί θεόν άυ,ίσως ή διακόσμησίς έστηκυϊα και κύκλω απλώς και άκαταλήκτως περιχορεύουσα την αιώνιον αύτοΟ γνώ- κατά την ύπερτάτην σιν ίορυσιν, 5 θεωρίας άπλας πομένη, τή μέν μέν πολλάς καί οέ λής οέ και και πρωτοδότω άμεσους χύσει δρώσα καΟαρώς μαρμαρυγάς έλλαμ- μιας οέ έστιάσεως καί ΟεοΟ αεικίνητον άποπληρουμένη Οεαρχικής κοινωνίας έν άγγέλοις μακαρίας τροφής θείας καί ενοποιώ τής ώς συνεργίας τή πολλής άποικίλτω ένότητι, πολ­ ήξιωμένη τή 10 προς αυτόν ώς εφικτόν αφομοιώσει των καλών τε έξεων καί ενεργειών, πολλά οέ των θείων ύπερκειμένως καί γινώσκουσα έν μετουσία ύμνους αύτής VaQ H Ο Οεαρχικής κατά ή το επιστήμης θεμιτόν θεολογία καί γινόμενη. γνώσεως Διό καί τοϊς έπί γής παραδέοωκεν PBW 43 ή om Va || 4 i παωτηι Va 212,1 θεόν : αυτόν Sin | 2 άκαταλήτττω; Va Q |, ante την 4 lilt cras W I 3 post àeixiyrjov add xat αυτοκίνητο·/ Sin ,| 7 τή alt : τή; λ a || 9 συνςτγίία; Va || 10 αυτόν : αυτήν Va || έξεων : ϊογων Sin |· 11 πολλά; Va 44 sq. Cf. Is. 6,2 ; Apoc. 4,4 ; 7,11. 212,8 : έστ:άσ *ως cf. Plato, Phaedr. 247 a-d ; 248 b sq. 1. Vide supra, p. 105. n. 3. La réserve porte moins sur la défini­ tion générale que sur l'adéquation des termes employés à un mys­ tère qui dépasse toute expression humaine. 2. Vide supra, p. 107, n. 1. La notion de k stabilité» (Rpusc;. στάσις) est lice traditionnellement au statut du contemplatif (cf. Philon, hiék. CÉL. vu, 4 (209 D-212 a) 117 (4) Telle est donc, autant que je Description puisse le savoir ’, la première des synoptique dispositions que constituent les es­ des trois premiers sences célestes : celle qui a été éta­ ordres. 12 Λ blie dans le cercle de Dieu et im­ médiatement autour de Dieu, — qui mène une ronde sacrée, simple et incessante, autour de Son éternelle con­ naissance, dans une stabilité éternellement mobile -, la plus haute que puissent posséder des Anges, — qui con­ temple de façon pure une multitude de bienheureux spec­ tacles et est. illuminée de simples et immédiates splen­ deurs, — qui est comblée d’une nourriture divine, à la fois multiple grâce à l'effusion du premier don, et unique grâce à l’unité sans bigarrure et unifiante du banquet théarchiquc 3, - qui a été jugée digne d’un haut degré de communion et de coopération avec Dieu, parce qu’elle s’est assimilée à Lui, autant qu’elle a pu, par la beauté de ses habitus et de ses actes, — qui a appris de façon éminente un grand nombre de secrets divins et qui a reçu participation, autant qu’il lui était permis, à la science cl au savoir théarchiqucs •‘.C’est pourquoi aussi la Parole In Erod., II, 96 ; Corp, hcrni., XIII, 11, p. 205, etc.). Chez Gré­ goire r>F. Nysse, elle fait, place à une π tension » indéfinie et la vision de Dieu consiste essentiellement dans un >: désir sans satiété » (Vita Moysi, 404 d). L’imago dionysîenne est différente et, sans exclure la ·ι tendance " [qui sera cependant surtout affirmée des dispositions delà deuxième hiérarchie, vide infra, VIII, 1, 237 c) ni même Γέχιθνμία, dont on a vu plus haut (II, 4, 144 a) l'interprétation sym­ bolique, elle so rattache plutôt à la tradition plotinienne du « chœur » (vide supra, p. 106, i». 3). 3. Sur l’image du banquet et le symbolisme des nourritures, cf. Epis!., IX, 3-4, 1109 b-1112 b. Ce thème est très fréquent dans l’ancienne littérature grecque (cf. J. Duchemin, Pindare, passim). 4. La plupart des éléments de cette description se trouvent à la fois dans le néo-platonisme (c/. Proclus, In Aie., 325 sq.) et chez des Père? comme Grégoire »e Naziance (Or., XXVIII, 31 ; XLIV, 3, etc.}. 118 DENYS L ARÉOPAGITE 15 έν οϊς ίερώς αναφαίνεται τδ της ύπερτάτης αύτής έλ- Β λάμύεως ύπερέχον. Οι μεν γάρ αύτής αίσθητώς είπειν « Ως ή οοςα κυρίου φωνή πολυύμνητον ύοάτων » τού εκείνην 20 ζουσι θεολογίαν 3αώθ, έκ πλήρης άναύοώσιν « Ευλογημένη τόπου αυτού », και ή γη I αύτας οέ τάς ύπερτάτας των τής δέ τήν άνακρά- σεύασμιωτάτην « Άγιος άγιος άγιος πάσα οί κύριος Σα- δόςης αύτου ». ύπερουρανίων νόων υμνολογίας ήθη μεν έν τοις περί των θείων ύμνων ώς εφικτόν άνεπτύςαμεν καί είρηται περί τούτων 25 έν έκείνοις ώς καθ’ ημάς ίκανώς, άφ’ ών εις ΰπό- μνησιν άρκεϊ φάναι τοσούτον κατά τον παρόντα και­ ρόν οτι τήν θεολογικήν έπιστήμην ή πρώτη διαχόσ- μησις ώς θεμιτόν έλλαμφθεϊσα προς τής Οεαρχιχής VaQ N(inc ab όπιρτάται 212,22 Π (usque ad 212,22) Ο PBW 15 αύτη{ om II || 16 tîzsïv ante αιοθητώς coll P |! 17 VaQ HBW : post ûSdcTwvsee Apoc 19,6 add πολλών OPv | 22 eJpavt'tov Q || 25 zaO’ : έφιχτόν Va J άφ’ ; έφ’ Va || 28 post τή« add τφώτηί Sin 17 : Ez. 1,24; Apoc. 19,6. — Ez. 3,12 J 20 : Is. 6,3. 1. Lié quelquefois à la théorie pythagoricienne de l’harmonie des sphères, le thème du a chœur » est classique dans ('Antiquité (cf. Virgile, En., VI, 657 ; Stace, Sil., V, 3, '24, etc.). Dans les Oracles chaldaïques, lorsque les âmes arrivent au ternie de leur ascension, elles entonnent un péan (Olymi-iouorb, lu Phaedr., éd. Norvin, p. 244). Les Puissances du Corp, herm. o chantent d'une voix douce des hymnes au Dieu » (Poim., 26. Cf. Traité XIII 15). Lieu com­ mun en neuf invocations, dont les trois premières sont à la troisième personne («Saint le dieu et père de tout, — saint le dieu dont la volonté est accomplie par scs propres puissances, — saint le dieu qui veut être connu et qui se fait connaître des siens ι·ι, les six suivantes à lu deuxième |« Tu es saint, toi qui par ta parole as constitué les êtres, — Tu es saint, toi de qui toute la nature a reproduit l’image, — Tu es saint, toi que la nature n’a point formé, — Tu es saint, toi qui est plus fort que toute puissance, — Tu es saint, toi qui es plus grand que toute excellence, — Tu es saint, toi qui OS au-dessus des louanges», 31, p. 17-18). 5. Traité fictif ou perdu. OENÏS L’ARÉOPAGÎTE 119 ταυτης άγαΟότητος, 30 C τοΐς αετ’ αύτήν έξης του,ήν καί άγαΟοειόής ώς ιχεταοέοωκεν, τό είπεΐν ύφηγουαένη καί ύπερεύφηιχον εύλόγως είναι γινώσκεσΟαι 35 θεοειδείς την πανεύφηρ-ον καί ύυ,νεϊσΟαι έκεΐνο κατ Οεαιτόν θεαρχίαν ώς νόων ίοΰτοι γάρ έπι- αύτην σεοασμίαν θεοδόχων τών προς και ιεραρχία έφικτόν εισιν τά ώς θειοι τόποι τής Οεαρχικής ώς οησι καταπαύσεως: καί ιχήν ότι έστι καί ένας οι τρισυπόστατος άπδ τών υ,ονάς ύπερουρανίων τών εσχάτων τής γης διεισα την επί πάντα τά όντα άρχή 40 άρχιος καί καί άχρι ουσιών άγαθωτάτην αύτής πρόνοιαν ώς πάσης αιτία λόγιά πάντων ουσίας ύπερ- ύπερουσίως D άσχέτω συνοχή περιδεδραγμένη. 237,13 B VIIlli Μετιτέον δέ νυνήμϊνέπίτήνμέσην τώνούρανίων νόων διακόσαησιν τάς κυριότητας έκείνας ύπερκοσ· 15 μίοις VaQ οφΟαλμοΐς Ν Ο ώς εφικτόν έποπτεύουσι καί τά PBVV 29 ταύτης om Sin |‘ 30 μετ’ αύτήν corr in uctx ταύτην Q || 31 σεβά­ σμιον Ν H 32 κχι πανεόφημο */ om Β | 37 ουρανίων Q (add ύ.τερ in mg) || 38 άγαΟο'τητατην Va άγαΟότην Q (scd core) || ante αυτή; add πάντα τα την Va || 40 υπερούσιο; W 237,13 textui praem περί τών κυριοτήτων καί τών (καί τών om Va) δυνάμεων καί τών εξουσιών καί περί τής μέση; αυτών ιεραρχία; codd || επί τας μέσα;... διακοσμήσεις Sin |. 14 νόων om Ο 29 : άγαΟοειδής cf. Plato, reap. 509 a H 36 : κατάπαυσις cf. Ps. 79,2; 98,1 ; Is. 66,1 sq. |’ 41 : περιδεδρ. cf. Is. 40,12. 1. P.s\ LXXXj 2 («i Toi qui trônes sur les Chérubins») et IC, 1 (a 11 trône Sur les * ). Chérubins C/. l.XVI, 1 (k Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied: siège» de Dieu dès qu'elle accueille son don de grico (tn'd/i supra, p. 108, u.2). Pachymèke (Paraphrase, 236 c) note que I* Écriture use ici d'une «façon commune de parler·· et il renvoie à Jo., XIV, 23 («Si quelqu’un m'aime,... nous viendrons à lui et ferons demeure auprès de lui »). 2. La double répétition était originairement une simple forme du superlatif (cf. Ebstugièbe, La révélation, I, p. 73). Mais l’inter­ prétation trinitairc du Trisagion est classique depuis saint Athanasc et saint Grégoire de Nazïance. 3. Entendons quo Dieu donne à tout ce qu'il crée subsistance et cohérence (c/. Div. nom., I, 5, 593 a-d : « La Déité... embrassant, toutes choses et les rassemblant, les comprenant et les anticipant. ...C'est parce qu'Elle est que tout est créé et conservé »). Mais on peut entendre le passage spirituellement, par reference à Jo., XVII, 22 {«...pour qu'ils soient un comme nous sommes un»). 120 DENYS L’ABéOPAGlTE όντως δυνατά Καί νάμεων. C επωνυμία έκαστη γάρ τάς Των μέν 20 την έκφαντορικήν ονομασίαν και πάσης ούόεμια γωγήν των ύποπεζίας των υπέρ αυτών θεοαιμήτους θεοειδούς ιδιότητας. τινα έςουσιών θεάματα των θείων ημάς ύφέσεως ουσιών τού κυριοτήτων δηλοΰν οΐμαι δυ­ έμφαίνει άγιων ούν καί άδούλωτόν ανα­ έλευθέραν άνομοιοτήτων τυραννικών ού- δενί τρόπω καθόλου κατακλινομένην, αύτήν έλευθερο- πρεπώς ώς 25 οουλοποιίας ση καί τως ύπερκειμένην, έςηρημένην κυριότητας μένην εφικτόν καί κυριότητα άμείλικτον καί τε ανένδοτον τά μετ’ πά- ύφέσει τής άκαταλήκτως κυρίαν αύτής και μειωτικής άνομοιότητος, κυριαρχίας την πρός έαυτήν άπάσης πάσης όν­ έφιε- έμφέρειαν αύτήν ώς άγαθοειοώς 30 διαπλάττουσαν, προς ούδέν των εϊκή δοκούντων, αλλά D προς τό κυρίως ον όλικώς έπεστραμμένην καί VaQ Ν Ο PBW 18 έκφχίνιι Q (corr ex ijxçaîvec) v Sin | του θεοειδούς : τάς θεοειδείς P (corr P12) Sin u ν || 20 οΓοραι Q2B || δηλο5ν om Ο Γ, 25 δουλοπρεπείας W glossema c Maximo p 77 c in trusum u v | 26 πάσης OP || της — κυριοτητο; om Va | 29 έαυτήν : αυτήν Va || {Α<τ’ αύτήν Va NWv : jxtO’ αϋτήν QB utû’ έαυτήν OP (scil. έαυτήν priore falso iterato) cf 240,10 || 30 διαπράττουραν Q | 31 τό ; τω P | όλ'.χόνVaQ ,| έπ·.τετραα;κένη·/ v |’ zai om W 1. En VI, 2 (201 a), les Puissances venaient en tète, suivies des Dominations et des Vertus. Dans ce chapitre VIII, Denys exami­ nera les Vertus avant les Puissances et c’est ce dernier ordre qyii reparaîtra en IX, 2 (260 a). Saint. Thomas le considère comme spé­ cifiquement dionysien (5u;n. lh-9 M» qu. CVIII, art. 6), mais il lui prête une rigueur que n’impose guère le texte. 2. La formula évoque deux thèmes platoniciens, la «dissemblance^ 273 ii| et l’opposition radicale tyran-philosophe {JJAcrfrea 248 d-e). L'intermédiaire est sans doute Piioctus iiiÉn. <;él. vin, i (237 d-d) 120 lions et aux spectacles réellement puissants des Puissauces et des Vertus divines l. Tous Symbolisme des noms les noms qu’on attribue à ces de la hiérarchie essences qui nous dépassent ma­ intermédiaire. nifestent, en effet, leurs propriétés dciformant.es à l’imitation de Dieu. Ainsi, en ce qui con_ _ . cerne les saintes Dominations, Les Dominations. , , ,, leur nom révélateur montre, je crois, qu’elles s’élèvent librement, sans aucune complai­ sance ii l’égard de ce qui est bas, qu’elles n’inclinent d’au­ cune façon à des dissimilitudes tyranniques 2, que, comme il convient à des êtres libres, elles maîtrisent, en tant qu’in­ flexibles Dominations, tout ce qui mène ii une avilissante servitude, qu’elles sont séparées de tout relâchement et de toute dissemblance, qu’elles désirent de façon continue la vraie Domination et le Principe de toute domination, qu’autant qu’elles le peuvent, elles se modèlent et mo­ dèlent de façon bienveillante celles qui viennent après elles à la souveraine ressemblance de cette Domination même, qu’elles ne se laissent détourner vers rien de ce qui apparaît au hasard, mais se fixent tout entières sur ce qui D existe souverainement 5 et. entrent en participation, au­ se perdent dans l'« océan (x«i Awxueic γβνορ,ενοι £·/Û£w yîvovtat. Tovrô tare τό αγαθόν τέλος το?; γχόσ·.·? έσ/ηχόσι, ΟεωΟήνα:, Ροίηι.,26, ρ. 16). Au niveau des Vertus (et plus généralement des ordres intermédiaires), Dcnys ne parle que de « déiformation », mais le ternie revient avec insistance. 3. Comme le note Ραγιιυμ^πκ (Paraphe., 245 d)—à propos des Dominations, mais la remarque serait plus justifiée ici — Dcnys exclut tout ce qui suggère l’idée d'une * faute» imputable aux esprits de second rang ; leur subordination ne tient pas, en effet, à une xchute», mais à la volonté même de Dieu qui les a créés pour ne recevoir la lumière que de seconde main. Il se peut toutefois que Denys vise moins ici les païens qu’Origènc (vide supra, p. 116, η. 1.) 4. Il est difficile de trouver trace ici de la fonction que saint Thomas attribuera aux Vertus : celle de « permettre l’accomplisse­ ment » des prescriptions venant de l'ordre supérieur (foc. cil.}. Dans la perspective thomiste (qui se réfère à des modèles administratifs 122 DENYS to τήν δαοταγή τών τήν εύ'κοσιχον καί καί νοερας ρω ταΐς άσύμφυρτον τάς δυνάμεσιν δυνάμεων θείας τής ύπο- υπερκόσμιου έπί τυραννικός ού έξουσιαστικαΐς καί τε καί πρδς τα μετ' γεί­ τα άποκεχρημένη; καί ιδιότητας ή κόσμησις καθαίρεται σιουργεϊται καθ’ χικών ον έλλάμψεων πρώτης μέση μέν ουρανίων τρόπον ένδιδομένων ίεραρχικής τάςεσΐ ουν εχουσα τά; φωτίζεται καί είρηται εύκόσμοις Ταύτας τών άγγελος δυνατόν αυτήν 20 τής εξουσιαστικής δυνάμεως. θεοειδείς ώς ταύτην θεμιτόν ώς έςουσιαρχίαν ταΐς κατ’ έν άναλαμπούσης άναγούσης, άγαθοειδώς αυτήν έςουσιοποιδν τήν αφομοιουμένης •25 τής περί τεταγιχένον έξουσιότητος καί κυριοτήτων άκρατήτως έπί τα θεία μετ’ εύταςίας άναγομέ- 15 άλλ’ Β νης θείων καί τδ εύταςίαν δογάς l’aRÉOPAGITE ύπδ αύτή διακοσμήσεως δια- νόων καί τελε- τών θεαρ- δευτέρως διά διά μέ- καί σης εκείνης δευτεροφανώς διαπορθμευομένων. C (2' άλλον ’Αμελεί τήν άγγελον πόρρωθεν δι’ άλλου ακοήν έπιτελουμένης λεγομένην σύμοολον καί διά φοιτάν ποιησόμειΟα τήν πρόοδον εις τής άιχυ- VaQ N Ο PBW 10 τί,ν —δυνά|χΐΜν apposito verba την · έξουσιΛν (sci) όνοαασίβ» 1. lOcxplical. In ονομασίαν voce sensum ordinis subaudias J 13 -υραννίζώ: : ovncf αν νομιχώ; Va | 14 άποχεχ^ιμένης W [’ 15 άπαγΟ’ αίνης Va I 16 τα om Va B || αβτά ταύτην OW || 17 ώς om Ο | 22 χαΟαίρετα; eraso suppi άγιάζηαι * W || 23 post ιΐοηται add jib W II 25 Γεραρχιχώς Q |' 28 ποιησώμεθα VaNP (sed corr) Bv Sin cl politiques)^ la. subordination est beaucoup plus marquée entr< les trois ordres. 1. Alors que χυρωτης, inusité en grec classique, renvoie à la plut haute souveraineté — celle du Κύριος qui esl le Yahvé biblique — δύναμις reste un termo indéterminé, qui peut s'appliquer aux mau· vais esprits comme aux bons; mais, dans les textes néo-platonicicns HIÉR. CÉL. VIH, 1-2 (240 A-c) . 122 nom des saintes Puissances, il révèle leur égalité de rang avec les Dominations et les Vertus, la belle ordonnance, harmonieuse et sans con­ fusion, qui leur permet d'accueillir les dons divins, le carac­ tère ordonné de celte puissance supra-mondaine et intelli­ gente qui n’abuse point tyranniquement de ses puissantes vertus pour tendre vers le moins bon, mais qui, avec fougue et pourtant en bon ordre1, s’élève elle-même et élève avec B bonté les esprits de rang inférieur vers les réalités divines, qui s’assimile autant qu’elle en a le droit au Principe de toute puissance, créateur de toute puissance, et Le reflète, dans la mesure où le peuvent faire des Anges, dans les ordres harmonieux de sa puissante vertu 2. Douée ainsi de ces . Λ Λ propriétés déiformes, la disposition Les trois «voies». 1 * , ’ J mediane des esprits celestes est tout ensemble purifiée, illuminée et parfaitement initiée, de la manière qu’on a dite, grâce aux illuminations théarchiques qui lui sont octroyées à litre second, par l’entremise de la première disposition hiérarchique et qui se communiquent avec un éclat second à travers cette deuxième disposition. C, , . (2) Et certes ce passage de la La transmission · , · . „ >ar degrés Pai*°l c communiquée par 1 entremise d’un Ange et entendue par un autre3 symbolise, nous pourrons le dire, l’initiation qui, parfaite à son départ, s’amoindrit dans sa procession T> . il concerne surtout les aspects bienfaisants du pouvoir divin. ’Εξουσία, qui signifie « libre arbitre n, évoque facilement l'idée do licence et d’abus d'autorité ; άχρατη’τω? (traduit assez faiblement par « avec fougue «J répond assez bien à cet aspect sémantique du terme. D’où l'insistance du texte sur l’ordonnance, l'harmonie et le bon ordre des Puissances. 2. Pour saint Thomas, les Dominations ayant défini la tâche à remplir, les Vertus ayant fourni les moyens d’exécution, les Puis­ sances s’occupent de la réalisation (loc. cil.). 3. Les références scripturaires sont données plus loin, mais la trans­ mission est un principe fondamental qui se réfère, on l’a vu (cl l’au­ teur le redira en 240 d), à une loi divine, antérieure à toute révélation. 123 DENYS l'aréopagite 3θδρουμένης εις δευτέρωσιν τελειώσεως. ‘Ως γάρ οι οει- νοί περί τάς νεϊς τών τικών καί 35 των των προς τής διά ονομάζονται τελεταρχικών μένων. έν μετουσία καί ΊΙνίκα οι’ το οί πρώτοι αυτών φωτισμών διά έπι καί τών αναγόμενων καί θεμιτόν θεία καί Δια τελεστικά! δυνάμεις καθόλου τή νενομοθετημένον σεις δέ τοΰτο καί έναργεστέραν κατά το αύτοϊς έστι γάρ 45 δεύτερα τών θεαρχικών μένον. αρχήν οιμαί μετουσίαν παραδόσεως ύφειμένων ώς καθάρσεων ΤοΟτο θεοπρεπώς των άμεσον άποτελουμένων. καθαρτικαι ύπερούσιον 10 την πάντων D λειώσεων ιερατικής καί την θεο­ ετέρων ούτως άνατεινομένων μεσότητας ήμών φωτουργοί τάξεων Οεδν επί οι’ των τελειοτέρας είναι αγγελικών πρώτως των νόες αποπληρώσεις θείων τάς αύτοφα- φασι ήμών τελετάς μεθέξεων είναι καί ίεράς τε- γινο­ ταξιαρχία τών πρώτων μετέχειν έλλάμψεων. τά Εύρή- πολλαχοΟ τοίς θεολόγοι; έκπεφασ- γάρ ή θεία καί πατρική φιλανθρω- Μ line 42 a αετονσί») VaQ Ν (def a τίλίτάς 31. deest unum folium) II (a 240,31 usque nd 241,22} 0 PBW 33 oluat om VV add W12 |J 35 ενεργβστέραν VaP || 37 ήμών post ΰρατ:κη; coll OBW || ίεραρχικής BW || τελεσταί PBW || 38 xai prius om Va U καΟζρτίχαί eraso suppi φ«τΐ5ί:χα: W * || 41 Sin || καθάρσεων eraso suppi ελλάρ,ύίων W2 | 43 τα'»αρχ<: M (sed α sscr) || 46 post 31 iterat <&ρι$0ε:ς St II (sed eras) | za? om Q 1. «Second o, c’est-à-dire « inférieur ». Chez Plotin, bien que le o deuxième rang » soit celui de l’intelligence, l’amc u possède toute» choses à titre second » (δεατίρως), dans la mesure où elle sc situe « à mi-chemin » (μεθόριον) entre le sensible et l’intelligible {Enn., IV, 4, 3). HIÉR. CÉL. VIH, 2 (240 C-d) 123 vers les êtres de rang second *. De même, en effet, que, selon renseignement des experts en nos saints mystères, les révélations directes des réalités divines sont plus parfaites que les participations aux visions divines qui se font, par l’entremise d’autres êtres 8, ainsi, je le crois, la participation immédiate des ordres angéliques qui tendent les premiers vers Dieu est plus manifeste, elle aussi, que les initiations qui se font par intermediaire. C’est pourquoi également, en ce qui concerne notre tra­ dition sacerdotale, les esprits de premier ordre sont, appelés vertus 23 perfectives, illuminatrices et purificatrices de leurs subordonnés, car par eux ces derniers sont, élevés vers le Principe suressentiel de tous les êtres et accèdent, autant qu’il leur est. permis, à la participation des opérations perfectives, illuminatrices et purificatrices du Principe I) initiateur 4. Selon celte loi universellement valable qui fut instituée de façon divine par le Principe divin de tout ordre 5. c’est, en effet, par l’entremise des êtres de premier rang que les êtres de second rang ont. part aux illumina,, , lions théarchiques. C’est bien, tu le cons. tateras, ce qu ont declare, et a maintes scripturaires : · , χ , , n. v Zacharie reprises, les porte-parole de Dieu. En effet, lorsque l’amour paternel de Dieu 2. Cf., par ex., Eccl. hier., T, 1, 372 b ; I, 4, 376 b, etc. 3. Dans ce chapitre, nous avons traduit Suvâacsç par a vertus », même lorsqu'il s’agit des puissances sacerdotales de la hiérarchie ecclésiastique ; mais la correspondance ici est moins avec le deuxième ordre de la deuxième hiérarchie (lequel se trouve situé par là même au centre des neuf chœurs} qu'avec les Anges en général, sous leur dénomination commune de Δυνάρπς, telle qu'elle sera précisée au chap. XI. 4. Sur le rôle du « grand prêtre n, cet « homme de Dieu », qui ■·■ ne cesse de dispenser scs lumières de hiérarque à quiconque vient à lui, de façon harmonieuse et en respectant, selon les aptitudes de chacun», cf. Eccl. hier., II, m, 3 (400 b}. 5. Vide supra, IV, 3, 180 d. Hiérarchie céleste. 12 DENYS l’aRÛOPAGITE 121 Ισραήλ πία τδν τοΟ σωτηρίας 50 σοις τής το προνοουμένων έπί αιχμαλωσίας ήφίει έπανήγεν έπιεικώς 5 και παωεύσασα και Ζαχαρίας δ περί θεόν ευπάθειαν, ενα άγγέλίον τιμωροΓς κρεϊττον και τών (κοινδν ίερας αύ- υπέρ τής έκδεδωκυΐα εΟνεσιν εις έπανόρθωσιν 241,1 Λ τών εις επιστρεπτικώς πρδς δρα παντοί^ τή μεταγωγή την τών πρώτων γάρ άτιθά-, και ώς καί προτέραν θεολόγων ώς εφην οίμαι έστι πασι το τής αγγελικής επωνυμίας 4~ ~,-δς αΰτοδ Οεο5 μαθόντα τούς περί τούτου « Παρακλητικούς » ώς είρηται α. λόγους », έτερον οέ τών ύφειμένων αγγέλων πρδς τοΟ ύπάντησιν MVaQ H Ο πρώτου προπορευόμενον ώς πρδς PBW 49 πα'Λιύουσα Μ ( άτ:Οασοις Q : άτιθάσσο:; cett v praeter Β (άντ<Οάσοις) 241,3 επαν^γαγιν MVaQBWv (cf. 2GI,4) || 4 o oui 11 | των ποώτων W corr in τον πρώτον VV * | 5 άγγίλων corr in αγγίλον W8 j| post αγγιλον ca 23 lilt eras W1 | post ϊφην add ίπάνω Sin || 0 το της-έπω·/υρίας : αυτή ή ίπωνυμία Sin | τό oin W add το ονομα W * || post ίπωνυμίατ addi vult ίπώνναον Lang. Aliquid eius modi dcesM constat. II ίύαγγίλικη; B | ante 0«ou add του H || 7 μ,χΟοντα post αυτού coll II |, 9 του : το M om Va 241,7 : Zach. 1,13. 1. Qu’il s’agisse de l'incarnation ou des interventions de Yahvé dans rAncien Testament, des qu'apparait b φιλανθρωπία, noue quittons le plan intemporel, qui est le plus souvent celui de Denys; pour une référence explicite ï l'histoire. Sans exposer aussi claim nient qu'Irénée ou même qu’Origcnc (c/. Daniélov, Orig.9 p. 125 sq.) le theme de la « pédagogie divine t» — ce terme n’étant guère employé chez lui que pour désigner les punitions d’Israël, sans référence à une évolution progressive de l’humanité ni meme à un passage pro·! prement dit do *Γ attente» à la «réalisation» —Denys indique (Ecc/.. hier., V, i, 2. 501 b) la supériorité de la hiérarchie «OcclésiasJ tique:, par rapport à la hiérarchie «légale», niais en termes qui ne signifient guère plus au total qu'une différence de «degré·. lilÊK. CÉL. VIII, 2 (240 υ-24! λ) 124 pour les hommes ayant infligé une leçon 2 à Israël pour le ramener aux saintes voies du salut et l’ayant livre pour sa correction à des peuples vengeurs et cruels afin de con­ ii! A vcrtir et d’améliorer totalement ceux sur qui veillait sa Providence, le délivra de sa captivité et eut la complai­ sance de le ramener à son ancienne félicité, l’un des porteparole de Dieu, Zacharie, apprend par une vision que l’un des premiers, je crois, parmi les Anges ’, un de ceux qui vivent auprès de Dieu (comme je l’ai dit, ce nom d’Ange est commun, en effet, à tous les esprits célestes *), reçoit à ce sujet de Dieu lui-même des paroles, comme il est dit, bien consolantes ·, et qu’un autre Ange, appartenant aux formations subordonnées ·, s’avance au Bien qu'il dépasse la «frontière entre créature et Créateur», le < Jésus» de Dcnys, initiateur commun de toutes les hiérarchies (à des degrés divers d’explicitation), ressemble parfois au Vcrbo do Philon, «chef des Anges» et «messager du Soigneur » (.4//. Leg. Hcr.f 205). 11 semble qu’Origène ait mieux distingué les lumières propres aux deux Alliances (c/. Daniélou, op. cil., p.131-132). 2. Le verbe zaïScvsi? est pris au sens fort qu'il a toujours dans les Septante (c/. Os., VII, 12). En Luc, XXIII, 16, il signifie, dans la bouche de Pilate, une vive admonestation précédant une mise en liberté. 3. Dans la première vision de Zacharie |I, 7 sq.), Phomme qui « se tient debout parmi les myrtes » est appelé Γ« Ange de Yahvé » ; mais, plutôt qu'une personnification humanisée de l'invisible, il représente un personnage important de la Cour céleste, qui com­ mando aux « cavaliers », donne dos ordres à l'Ange o mesureur □ et défend Josué contre le o satan x que les Septante appellent ό διάίο)o; (III. 1-9}. On sait quo Jude (9), qui dépend dos apocryphes juifs, attribue cette dernière fonction à Γ Archange Michel, celui que Daniel (X, 13) compte parmi les «premiers princes». 6. Kû/e supra, ch. V. 5. Ces paroles, annoncent, après soixante-dix ans d'épreuves, l’apaisement de Yahvé cl la restauration du temple. Elles ne s’adressent pas individuellement au Prophète, mais prennent la forme d'une proclamation publique, dont le héraut est !’« Ange de Yahvé o (ZacA., I, 13-16). 6. Ici le supérieur et l’inférieur portent expressément le même nom d'< Anges ». Zacharie est bien, avec Daniel, l'une des sources DENYS L AHÉOPAGITE 125 10 έλλάμ-ψεως υποδοχήν καί μετάληψ-.ν, ειτα προς αύτοΟ τήν Οείαν βουλήν ώς προς ιεράρχου μ,υούμενον το μυήσαι τον θεολόγον έπσφεπόμενον ότι πως κατοικηΟήσεται Οροίπων. » 15 προς Β τής Ετερος αυτής τοϊς τητος. Τον φησι Χερουβίμ γάρ ‘Ιερουσαλήμ, δε τών τούτο θεολόγων πανι^ρως έπι6'εόηκυίας Ισραήλ άπο καί « Κατακάρ- πλήθους Ιεζεκιήλ άνκαί νενομοΟετήσΟαι υπερενδόξου Οεό- ώς είρηται πατρική φιλαν- Η Ο PBW 12 post Οίολόγον add δ« cî8 (scii, glossam) Sin || έπιοτρεφόμίνον Va H χαταζάωτο; M (COIT ni rcc U v) B |[ 13 ζατο·.χ:βΙψ«άΐ Va H 14 ανθρώπους Ο | ante Ίεζίζιήλ add ό ρεγας Sin | 15 ν»νομοΟετήοΟχ: P (corr e -ϊίσΟαι) : ητα: MVaH -εϊτχι Q νοιχοίΙετηΟηναι OBW. Dc perfecti ustfCf. 137,44); 240,44 ; 561,28 || 16 t>Jç om MVa || 17 πατρική : στρατηγική M MVaQ 12 : Zaeh. 2,8 || 16: Cf. Ez. 10,18. de l’angélologic juive, et l'on a souvent noté que, comme pour les visions d’Ézéchiel, cotte représentation apparaît dans un cadre my­ thologique assyro-babylonien. 1. En traduisant par «grand prêtre», on suggérerait une simplo analogie avec la hiérarchie ecclésiastique, l’Ange subordonné res­ semblant alors à un homme qui reçoit l’illumination baptismate (cf. Eccl. hier., Il, n, 1, 393 a). Cet usage analogique se justifierait par les considérations du chapitre XII (vide infra, 292 c sq.) sur l’opportunité d’appeler « Anges» les grands prêtres (ou évêques) de la hiérarchie terrestre. Mais le « hiérarque » est par définition le «chef de hiérarchie», à quelque niveau qu'on Je situe (cf. Eccl. hier., VT, i, 5, 505 a-b : a De même que nous voyons toute hiérarchie dépendre do Jésus, ainsi chaque hiérarchie a pour terme propre son hiérarque »). La fonction de ce chef sera symbolisée un peu plus loin (241 b-c) par le port du manteau et de l'étolo. Pour l’applica­ tion du mot ·; hiérarque u aux hiérarchies célestes, vide infra, XIII, 3 et 4 (304 b et 305 d). 2. Le texte do Zach., Il, 7-8, décrit, en effet, un Ange supérieur, qui, tel un monarque, ne so déplace pas, un messager qui va et vient et un inférieur qui exécute les ordres (x Et voici, l'Ange qui me II(ÉR. cét. Vill, 2 (241 A-b) 125 devant du premier comme pour accueillir l'illumination et en prendre sa part, l’Ange supérieur, à litre de hié­ rarque \ l’initiant ensuite à la décision divine et l’infé­ rieur retournant alors sur ses pas 2 pour enseigner mysté­ rieusement au porte-parole de Dieu que Jérusalem sera abondamment repeuplée (l'une multitude d'hommes 3. — Un Îzéchiel aul,c porte-parole de Dieu, Ézéchiel, dit, lui aussi, que celte loi a été très saintement B instituée par la Déité qui est élevée au-dessus des Ché­ rubins et surpasse toute gloire. Car lorsqu’elle ramena parlait sc tenait immobile et un autre Ange s’avança au devant de lui. Il dit à ce dernier : Cours, parle à cc jeune homme...»). Encore que le rôle de l'intermédiaire ne soit pas nécessairement vis-à-vis do l’exéculant celui d'uu supérieur (il pourrait n’étre qu’un simple * courrier» et. ne point correspondre, par conséquent, à la fonction • moyenne» que saint Thomas caractérise comme praebere jacui· Mem ad implendum, toc. cil., art. 6|, on voit nettement apparaître ici des notions empruntées a 1’ordro hiérarchique d’une Cour sou­ veraine, avec son administration en forme d’échelle. Mais on notera surtout qu’au schème linéaire de la transmission du rayon lumi­ neux à travers des écrans successifs (vide infra, XIII, 3, 300 d sq.), qui correspond à ce que nous avons appelé la perspective intempo­ relle et métaphysique, se substitue, dès qu'il est question de la ♦ philanthropie o de Dieu et de son intervention dans Γκ histoire », une tout autre image où les ·« médiateurs», comme Moïse sur le Sinaï, > s'avancent au devant » de la Révélation et «retournent sur leurs pas » pour lu diffuser (cf. Gkégoikr ok Nysse, Vita Moysi, 376 b-c). Go mouvement de va-et-vient (qui évoque à la fois celui des philo­ sophes de Platon, e sq., et celui des logoi de Philon, Somn., I, 146-147), sera précisé, en ce qui concerne le «grand prêtre», en Eccl. hier., II, n. 8 (397 c) ; « L’initiation achevée, après cire des­ cendu vers les réalités de second ordre, le grand prêtre s’élève do nouveau et retourne à la contemplation des réalités premières... » Il ne peut s’agir ici d’un simple messager mais bien d’un supérieur qui condescend à illuminer des inférieurs. 3. Zuc/i., II, 8 (trad, des Septante. L’hébreu porte : « Jérusalem doit rester ouverte, a cause de la grande quantité d’hommes et de gros bétail qui sera au milieu d’elle. » Une fois le temple rebâti, Yahvé sera, en effet, pour la ville sainte, comme une « muraille do feu », verset 9). 126 DENYS LARÉOI’AGITE Ορωπία διά καιοσύνη 20 τούς παιόείας έπί το Οεοπρεπεϊ άνευΟύνους των νος ός τον δύκει, τούς είχον, ή ποδήρη εφη κατά τά άλλοις « ΠορεύεσΟε καί κόπτετε 30 υμών», λου τώ Δανιήλ τοΟ προτέρου θεοκρισίαν. Τώ μέν Ιερουσαλήμ καί μή εις τήν όπίσω τοις οΰς έστι καί γαρ δούναι άνόρών, πόλιν φείοεσΟε * έφ ένδε- προς οι μέτωπα των ανεύθυνων επί δέ πάντας οέγγισητε.» Τί ίεραρχικον πελέκεις κελεύει τήν σημείο ν εις δέ πρώτος τούς αγγέλους, τούτου διελθεϊν μέσην άποκρίνεσΟαι αυειται σύμβολου θε^α ταξιαρχία περί τοΟτο δι­ τήν οσφΟν σαποείρω διεζωσμέ- δέ λοιπούς 25 μυεϊσΟαι τήν ύπευΟύνων * έόικαίωσε μετά τά Χερουβίμ ό μετάγουσα κρείττον τοΓς αύτοΟ οοΟαλμοϊς το σημεϊον μή αν τις ειποι περί τοΟ φήσαντος αγγέ­ « ΈξήλΟεν ό λόγος » ή περί αύτοΟ τοΟ πρώτου το πυρ έκ μέσου των Χερουβίμ άνειληφό- MVaQ N/iiic ab ένδΐδύχε·. 211,22)Η (usque ad 244,22) Ο PBW 21 τά om Μ Va Q Ο | 22 ος : ώς Va || 23 τούς all om M Va |’ πελύκα; Q ;| 26 post δούναι add το Qv | 28 Si om Μ || ποριύεσύαι MVaQR || 29 φχίδ«σθαι Va φ<:δω·?τας οί ύφ6αλ|χοί Sin || 30 is’ οις v || 31 έ*<γγισητβ Μ Va || 32 αντου : του άλλου Sin 21 sqq: Εζ. 9,2 sqq. | 32 : Dan. 9,23 (û *) 10,6 sqq. || 32 sqq. : Cf. Ez. 1. Ézéch., IX, 1-3. Le texte des Septante favorise l’interpréta­ tion de Dcnys qui assimile le transmet tour des ordres divins à celui que le prophète appelle * Gloire de Yahvé », c’cst-à-dirc, comme dans les livres plus anciens, le signe visible de Dieu lui-même, mais qui devient ici le « hiérarque » des Chérubins. En réalité Γ« homme » qui emporte le Prophète « entre ciel et terre » pour lui révéler toutes les turpitudes d’Israël est décrit comme mi-feu mi-vermeil (VIII, 2) ; c’est bien le même qui siège sur un tronc do * saphir n |T, 26 ; X, 1). Il n’n évidemment aucun rapport avec « l’homme vêtu de lin *, qui porte « une écritoirc de scribe à la * . ceinture En X. 6-7, cet olltcier d’administration sera nettement distingué des Chérubins, euxmêmes subordonnés à la « Gloire de Yahvé ». 1IIÉR. CÉL. VU!, 2 (241 Β-Γ.) 126 Israël, comme on l’a dit, selon l’amour paternel qu’Elle porte aux hommes, h une meilleure conduite par la leçon qu’Elle lui infligea, Elle ordonna, selon la justice qui con­ vient à Dieu, que les innocents fussent séparés des cou­ pables. Or de cette décision le premier qui reçoit le mysté­ rieux avis est, parmi les Chérubins, celui qui a les reins ceints de saphir et qui a revêtu un long manteau, symbole de sa dignité hiérarchique, mais, en ce qui concerne les autres Anges, ceux qui portent des haches, le Principe divin de tout ordre prescrit que celui qui les précède les initie à cette décision divine l. C’est à lui, en effet, qu’il ordonne d’aller à travers Jérusalem et de marquer les innocents d'un signe au front, mais aux autres il commande : Parcourez la ville à sa suile et frappez. N'ayez pas un regard de pitié... Mais quiconque portera la marque Cau front, ne le louchez pas a. - Que dire de l’Ange qui . „ , annonça : Une. parole a été. Autres exemples , . , à Daniel , , . . , cause ,23,’ ou scripturaires. , de celui , qui, * ’ le premier,’ prit du feu entre les ( herubins 4, ou 2. IX, 4. Cette « marque » est un ·: tau » (en formo de croix). 3. Dan., IX, 23. Le livre de Daniel est très important pour l’his­ toire de l’angélologie ; composé sous sa forme actuelle vers le début du ne siècle av. J.-C., il porte sans doute la trace d'influences ira­ niennes ; mais le P. de Menasck (ail observer que les Anges qui y apparaissent, sous des noms que reprendra le Nouveau Testament [Gabriel et Michel) — Tobie y ajoute celui de Raphaël, » l’un des Sept toujours prête à pénétrer auprès do la Gloire du Seigneur» (Tob., XII. 14) — ne sont ni des » divinités mineures » ni des « as­ pects ■· ou hypostases du Dieu unique (Inlr. à l'édition do Daniel, Bible de Jérusalem, 1954, p. 14). J.e livre non canonique , n. 1 et 4. En rappelant le port de l'èlolc, Dcnys suggère que ce fonctionnaire ù la robe de lin pour­ rait bien être le « hiérarque:· des Chérubins. Lu aroXif des Septante est aussi le vêtement du « Vendangeur » d'Zs., LXIII, 1, symbole du Christ comme grand-prêtre par excellence. Vide infra, XV, 4, 333 a. 3. Dan., VIII, 16. Le visionnaire vient de contempler un bélier à deux cornes {symbole des Perses et des Modes), puis un bouc qui détruit le bélier (et qui représente Alexandre) ; il a vu la corne du bouc se partager en quatre et l'une des quatre, ayant grandi sur l'univers entier, « renverser â terre la vérité a {c'est le Persécu­ teur qui annonce «la fin de la colère») ; il a entendu des Anges (appelés par Daniel des «saints ») qui s'interrogent entre eux sur la durée de l'épreuve finale; l'un de ces «saints» répond qu'« apres deux mille trois cents soirs :· le sanctuaire sera restauré. C'est alors que Gabriel s’approche et qu'une * autre voix » se fait entendre (peut-être celle de l'esprit do rang supérieur qui vient d'annoncer la date de la restaura lion), lui ordonnant de révéler à Daniel le symbolisme de la vision. D EN VS L'A B fiOP AGITE 128 ήν ή τής παρ’ ήμίν ιεραρχίας τόν τήν άφομοωυμένη εϊκόσιν έςει, εύταςίά κατά το δυνα­ αγγελικήν τυπουμένη δι’ ώς έν εύπρέπε-αν αυτής αναγόμενη καί προς τήν ύπερούσιον άπάσης ιεραρχίας ταξιαρχίαν ; 257,4 B 5 IX (1) Λοιπός ήμϊν εις θεωρίαν ίεράν διάκοσμος ότάς άγγελικάς ειδών συγζλείων αρχαγγέλων αρχών κοσμούμενος. οϊμαι κατά το 10 ούρανίων κόν MVaQ άρχών N το τάξεως μετά οεστάτης έμοί δυνατόν έκφαντορίας. έπωνυμιών δυνάμεσι O τε πρώτας Καί ό ιεραρχίας καί τάς Έκφαίνει Οεοειδώς ίεράς και μέν τών θεο­ αγγέλων δια­ πρός τών γάρ αρχικόν καί ταϊς το προς άναγκαΐον είπεϊν άγιων ή καί άρχικαΐς τήν αύτών μέν τών ηγεμονι­ πρειτω- ύπεράρχιον PBVV 41 ήμών W U 13 ttxiecv: τάξει Sin | τυπουμε'νην Va || St’ -άν«γομε'·/η om M (sed sscr) | άναγομεκην Va || 44 ταξιαρχίαν ont M add m roc 257,4 capitulo proem πίρι τών άρχών ζ,α: τών αρχαγγέλων και τών αγγέλων καί περί της τελευταίας αύτών ιεραρχίας codd (sed τών αρχών xatom Va) Il 4 ίεράν om Μ Va || & om Μ | G αρχαγγέλων : αγγελικών Μ Va H 7 πρώτον Sin (cf 144,35) || 8 ίμοί : ήμίν Sin || 9 ίμφαίνί·. PB || ή [/εν : ημιν N || 11 άρχιζα: M (sed corij || 12 πρεπωδεστάτης NO : πρεπωδεστάται; MVa PBW -otç Q 1. En fait la hiérarchie ecclésiastique est moins strictement or­ donnée que celle des Ange? et l’ait placo à maintes dissymétries et discontinuités (c/. Roques, LrmV. dion., p. L9G sq.|. Elle n'imite que partiellement la splendeur angélique par un mouvement ·> héli­ coïdal » décrit dans Div. nom., IV, 9 {705 a-b). Vide infra, XV, 1, 328 c, et la note ad toc. 2. Sur la place des Anges et des Archanges, Grégoire le Grand et Denys sont d’accord, mais l'ordre grégorien (comme celui qu’in­ dique Jean Ciirysostome, Cat. bapt., VII, 20, cd. Wenger, p. 238 ; cf.. avec une variante, l'énumération hicomnrMiensibUîtè. IV, hiéii. Cél. vin, 2-ix, I (‘241 C-257 n) 128 simile, autant qu’elle le peut, la belle ordonnance de notre propre hiérarchie, pour posséder la splendeur angélique, étant marquée de son empreinte et élevée par elle vers le Principe suressentiel ordonnateur de toute hierarchic 1 ? B I i dernière tX (1) Il nous reste à saintement con... . . templer la formation qui est la dernière hierarchic. , ! ., . . 1 des hierarchies angéliques et qui se com­ pose des Principautés déiformes, des Archanges et des Anges2. Et d’abord il est nécessaire, je crois, de dire, autant que j'en suis capable, ce que révèlent les Symbolisme saints noms qu’on leur a donnés. Celui des des noms Principautés célestes signifie, en effet, leur de la dernière principal et leur hégémonie déiformes qui hiérarchie : s’exercent dans un ordre sacré, lequel sied les Principautés. parfaitement à des Vertus 3 chargées de 729 b) élève les Principautés à un rang supérieur, apros les Domi­ nations cl avant les Puissances, et leur attribue la fonction de pré­ sider à tous les »:bons esprits n (vide supra, p. 127, n. 1), Les textes d’Æph., I, 21 (qui situe le Christ ύ-ε^ά·/ω πάσης «ρχής χαί έξουσίας χαί Suviuco; χαι ζ.υριότητος) et de Co/., 1, 16 (qui declare que tout a été fondé en Lui, site θρόνο: £*τ£ κυριότητα tetc αρ·/α· cVte έζουοίαι) inter­ vertissent Puissances et Principautés, le second (qui suit 1’ordrc descendant) faisant glisser les Puissances immédiatement avant les Archanges et lus Anges, tandis que le premier semble justifier Denys en remontant des Principautés aux Dominations (les Trônes étant cette fois omis, comme le sont dans les deux versets Chérubins et Séraphins). Saint Thomas (Sum. th., la, qu. CV11I, art. 6) fait observer qu’en raison même de leurs dénominations (latines), il est normal de subordonner immédiatement les Principautés (qui «sont les premières à exécuter les ordres divins») aux Puissances (dont la fonction est « d'imposer l’ordre aux inferieurs x). Mais Grégoire a de sérieux motifs de considerer les Principautés comme chefs do tous les agents d’exécution. En ce cas, comme le suggère le texte de CoL, 1, 16, les Vertus (préposées selon Grégoire à la production des miracles) prennent rang en tctc do la dernière hiérarchie, dont la tache est, en toute hypothèse, l’opu.ç executions 3. Au sens général du terme (vide infra, ch. X1J. 129 DENYS αύτάς αρχήν άποτυποΟσΟαι τε οαίνειν καί τήν και έπεστράφθαι δλικώς ήγεϊσΟαι άρχικώς 15 δυνατόν τε l’arIÎOPAGITE τδ -προς τήν εκείνην αύτήν ταξιαρχίαν αύτής ώ άνα άρχήν άρχοποιδν υπερούσιον έτέρώ τί των αρχικών εύκοσμία δυνάμεων. C (2) ‘II δε των άγιων αρχαγγέλων όμσταγής μέν έσΐ ταϊς ούρανίαις άρχαϊς’ 20 άγγέλων Πλήν εφην ώς έπείπερ καί μέσας 25 άγιωτάταις λοις, ταϊς άρχικώς N τάξις άκρων άρχαϊς μέν οτι Ο καί αύτών καί μία ιεραρχία διακοσμήσω τή αντιλαμβάνεται. προς καί τήν προς τούς αγγέλους και εχουσα, κοινωνικός καί καί τώ τε μή δυνάμεις κοινωνεϊ έπέστραπται άποτυπούτα· MVaQ έστιν τελευταίας άγια μεσότητι των ιεραρχία ούκ καί ^/αγγέλων έ’στι γάρ τοϊς ή τώ} ίεραρχικί Ταϊς άγίοις υπερούσιον αύτήν πρώται ώς ενοποιεί τε γά| άγγέ} άρχήι έφικτδ κατά τά P1JW 14 MV»; add και W || άρχη κώς Sin || 33 αΰτά M (sed corr) | 35 Οίίων XVν || ί/.λάαύίων XX' | οί : <ϊτι Ρ | 36 ή3η om ΜΧΰ» Sin | συμπλζΰωτ:κι3ς : Omfoiwôoç (vel μίγαλοπρίΠως) Sin 260,1 ολας : αλ/.ας Sin (sod add. πάσας ante τάς) J 3 ήαας MX a | post ήαών add Ικφαντοριζοϊ Q1 2 O || 4 Χγγελοι coll aille oixstfcCM) O H παρά τούς προτίρο»; : τΛν ποοτέ^ων Ο Q2 (corr. e παρά τούς πο.) | post προτίρους add εχ^αντοριζοί Ρ ί'χ^χντοριχοϊ τών zpotcpMV Ν | At haec mihi sententia esse videtur : habentes angelorum pro prielalcs ut minime, si ad coelestes spectas, ita magis pre nostra inleiligentia. Tali praepositionis usu (de quo cf. praef) non perspecto Byzantini sententiam mutaverunt 1. Le caractère intermédiaire des Archanges est ici défini d’uut façon qui respecte au maximum leur « égalité de rang » avec let Principautés et les Anges : comme les premiers, ils portent l'citt preinte de Dieu à titre de Principe ordonnateur ; cumme les second», iis participent, â sa fonction manifestatrice et illuminatricc. Sain! Thomas, qui se réfère davantage au modèle d'une société humaim HIÉR. CÉL. IX, 2 (257 C-2ü0 a) 130 de commandement qu'il exerce dans l’ordre et l’harmonie, de façon invisible, — avec les autres parce qu’il appar­ tient. lui aussi, à l’ordre des interprètes, parce qu’il reçoit hiérarchiquement les illuminations théarchiqucs par l’cnD t remise des premières Vertus, qu’il les annonce béné­ volement aux Anges et, par l’entremise des Anges, nous les manifeste, proportionnellement aux saintes aptitudes qui permettent à chaque être de recevoir les lumières rLes Anges. . . divines ». Les Anges, en effet, comme nous „ ........... A l avons déjà dit, complètent et terminent toutes les dispositions entre lesquelles se répartissent les esprits célestes, car ce sont eux qui, parmi les essences célestes, possèdent les derniers la propriété d’être messagers et surtout de notre point de vue, car, si le nom d’Anges leur convient plus proprement qu’à ceux qui les précèdent, c’est dans la mesure où leur hiérarchie s’applique aussi à ce qui est plus manifesté 3 et concerne où la hiérarchie prend un aspect plus rigoureusement scalaire, voit à la fois dans les Archanges les o chefs des Anges» et les messagers (ou « Anges :·) dos Principautés, c’est-à-dire des exécutants qui sont en même temps, par rapport à leurs propres subordonnés, de véritables a contremaîtres ». Si Ton admet l’ordre grégorien, n’ctanl plus liés aux Principautés (qui se situent beaucoup plus haut), ils sont moins les « chefs des Anges » que des « Anges-chefs », c’est-à-dire des exé­ cutants de première classe, chargés des missions les plus impor­ tantes |/oc. ci/., art. 5). 2. C'est-à-dire la hiérarchie à laquelle ils appartiennent et qui réunit les trois derniers ordres, à la fois commandants et révéla­ teurs, mais ayant pour tâche essentielle la communication avec les hommes. 3. Plus « manifesté », mais en même temps plus imparfait. Comme le fait observer Roques (L’m'o. dion., p. 144, n. 12), dans la pers­ pective dionysienne, que précise la Théologie mystique, III {1033 b-c), o le discours, en multipliant les explications de Dieu, multiplie aussi les voiles qui le dérobent à nos regards. L’union à Γ Ineffable s’ob­ tient par le Silence et Γ Inconnaissance ». Bien que le savoir angé­ lique ne soit, pas « discours », sa transmission l’affaiblit aussi, encore qu’elle le manifesto davantage pour nous le rendre accessible. 131 ή DENYS LAHÉOPAGITE ιεραρχία καί ιχαλλον περικόσιχιος. Ιήν ό>ς ειρηται διακόσμησιν ώς ύπερτάτην φιοι πρωτοταγώς •εραρχειν τής τήν δευτέρας, πρδς ΐοπληροΟται πλησιάζουσαν τών δέ δευτέραν ιχεων καί εξουσιών, τής τών αρχών καί στερον, τήν 15 Β άγγέλων ή κατά τάξιν καί κοινωνία πάσαις ταΐς κοινωνικώς τάτης ή δ'/ πρδς καί καί αρχαγγέλων: λαού MVàQ N Ο τδν ταΐς καί άνΟρωίν’ έπιστατεϊν, [χήν ρχτ ή καί θεού, Μιχαήλ ήιχδ| καθ άρχοντα τού ονομάζουσα καί και ίερω- εύκοσιχίας τήν ή. έπιστροφή καί ή παρά θεολογία ιεραρχίαν άγγέλοις άπονενέμηκεν, δαίων υ.έν ιε­ άγαΟοπρεπώς ένδιδοιχένη έπιφοιτώσα Ένθεν όυνά- αρχαγγέλων αναγωγή καί ένωσις ίεραρχίαις πρόοδος. καί άλλήλων Οεδν συιχΐ ιχετ' αυτήν κρυφιοειόέ- διακόσιχησιν έκφαντορικήν ίεραρχίαις πίναις αρχών τών δέ κρύ­ οίητέοβ καί άγγέλων ιεραρχίας ήγεϊσΟαι, τής πρώτης ραρχίας έκφανέστερον, τής δέ γάρ τω κρυφιοειδώς κυριοτήτων αγίων αέν Ιου­ άλλους PBW 6 μέν : μην ΝΟν || 8 κονφοεώώς MVa | 9 δε om Va | την δέ δευτίραν. om Q (sed add in mg) || 12 ζα· άγγίλων om M W (add \V | * | 13 uc-xfχίας : ίίΚ οχρ·/£ΐς M (sed x supra ει scr) || Ιχφζνίοτίρον Ο : έμφχνεστεραν cell (cf. 305,21) || pera ταύτην Va\V | κρυφιοεςδέστετον OQ2 add in mg ut v. 1, : κρυφίωδίστερov cell v || 15 άνΟρωπείαις v |' 18 καί μβΐν η BW (sed μέν) || ante 6ιου add του MVa Q | 19 ίεοαρχιζα:; MP II post ίερχρχ·.κχ:; add ή P || 20 OW Sin : post ε^ιφΰ·.τΛσα add zxl cell W2 v I 22 post χγγίζο:; lilt 3 in fine columnae eras (απο?) N II 23 άλλους : -ους del in M 260,23: Cf. Dan. 10,13. 1. Sans marquer une coupure radicale entre deux types de con­ naissance et entre deux ordres de fonction (toutes les disposi- HIER. CÉL. IX, 2 (260 A B) 131 davantage les choses de ce inonde l. Il faut penser, en effet, que, comme on l’a dit, la disposition supérieure, qui, en rai­ son de son appartenance au premier ordre, est. tout proche du Sanctuaire, ini­ tie mystérieusement la deuxième, que la deuxième, qui se compose des saintes Dominations, des Vertus et des Puissances, commande à la hiérarchie des Principautés, des Archanges et des Anges, de façon plus manifeste que la première mais plus mystérieuse que celle qui vient ensuite, — qu’enfin la disposition révélatrice des Principautés, B des Archanges et des Anges est préposée, par l’entremise mutuelle de ses membres *, aux hiérarchies humaines, afin que se réalisent, de façon ordonnée, aussi bien l’ascension vers Dieu que la conversion, la communion et l’union à Dieu, et, en même temps, venant de Dieu, bénévolement octroyée à toutes les hiérarchies, les visitant, pour se com­ muniquer à elles avec la plus sainte harmonie, la pro­ cession. De là vient que la Parole de Dieu ail imparti aux Anges le soin de notre hiérarchie, appelant Michel archonte du peuple juif, et d’autres Anges archontes des autres nations3, car, dit-Elle, quand le Très-Haut donna La dernière hiérarchie préposée aux nations. lions célestes, à des degrés divers, ont rapport avec le «monde» et s’élèvent pourtant au-dessus do lui), ce texte confirme l’cxislcnce d'un domaine de « savoir hiérarchique » moins historique et tempo­ rel que celui où les Anges de la troisième hiérarchie jouent leur rôle principal de messagers (vide supra, p. 113, n. 2). 2. On peut éclairer ce passage par la mention qui est faite plus loin des » clameurs » qu'échangent entre eux les esprits de chaque ordre (273 b). L'intercommunication au niveau de chaque ordre — et de chaque hiérarchie — conditionne (à litre paradigmatique) Celle qui doit se réaliser sur terre au sein de l’Église militante. 3. Dan., 13 et 20-21 : κ L'archonte du royaume de Perso m'a résisté pendant vingt et un jours, mai? Michel, l'un des premiers archontes, est venu à mon aide. .Te l’ai laissé affrontant les rois de Perse... Je dois retourner Combattre l'archonte do Perse ; je m'en irai et voici que viendra l'archonte de Grèce. Nul no me prête mainforte, sinon Michel votre archonte» (d’après la Bible de Jérusalem, Hiérarchie céleste. 13 DENYS 132 l'aRÉOPAGITE έΟνών ετέρων. «Έστησε » γάρ ό υψιστος « όρια έθνώ· 25 κατά άριθμον αγγέλων 0εο5. » C (3 Et οέ τις οαίη, καί πώς δ τών άνήγετο MVaQ Ν μόνος Ο έπί τάς Οεαρχικάς Εβραίων λαο έλλάμψεις, άπά PBW 24 ίτέρου; MVa 24 : Deui. 32,8. || 27 sqq. : Cf. Plalo, reap. 617 e. mais en substituant « archonte » — le grec porte icy/o·/ — à a prince ■ que le P. de Mesnace écrit avec majuscule quand il s’agit de Michel, avec une minuscule pour scs adversaires). Le personnage qui appa­ raît a Daniel, au terme d’une pénitence de trois semaines, et qui parle de Michel comme d’un auxiliaire dans sa lutte contre les ar­ chontes de Perse et de Grèce, est « un homme vêtu de lin n. L·· pro^ phète le décrit en termes empruntés à Ivzécliiel, qui évoquent à la fois les Chérubins elle Maître incandescent qu'ils entourent. 1) ressemble au « Fils de l'homme <· selon Apoc., I, 14-15 et 11. 18. 1. Dcut.f XXXII, 8 (version des Septante. L’hébreu porte:. aSelon le nombre des fils d’Israël. >—« Anges de Dieu o et m (ils d'Is­ raël t» semblent bien doux corrections d’un originel ■: fils de Dieu n — ou K de dieux » — que, dans la Bible de .Jérusalem, M. Cazklle·; interprète ainsi : »·· Les peuples ont un territoire délimité par lai volonté du Très-Haut, mais ils ne sont pas fils de Yahvé, ils ont! d’autres dieux en partage, vains et impuissants, pas meme dieu» Chaque peuple aura son territoire, Israël aura la terre entière»}? Sous l’influence des apocalypses juives et du moyen platonisme, Atliénagorc impartissent aux Anges le soin de tous les elements constituant lo cosmos, et Ohigexe disculpait les chrétiens de ne point vénérer les δαίμοχς qui président à la vie «le la nature (Contre Cr/s., VIII, 31, cité et commenté par Daniélou, Originel p. 223). Mais les Anges, dans cette perspective, président aussi; o aux sociétés et aux personnes humaines o. A cet égard la duction des Septante fait écho au Testament de NephUdi et au Livre d'Hénoch et la même croyance se trouve chez Jamblique {De myst., V, 25} : χαΟ' έκαστον rc I0vo; τΛν έπί γης δ:ακιχληοιοταί τ:ς αύτοί ζω·/ός προστάτης. {Cf. ci-dessous, 261 c, οίι Denys emploie le verM άποχλη^ώ, qui, comme le δ·.ακληοο» de Jamblique, désigne littérale^ ment un tirage au sort;. Pour Julien l’Apostat, les dieux de HIÉR. CÉL. (X, 2-3 (260 B-C) 132 aux nations leur héritage,... Il fixa leurs limites suivant le nombre des Anges de Dieu L (3) Et à qui objecterait : « Com­ C La Providence ment se peut-il que le peuple des unique pour Hébreux ait été seul élevé aux illu­ toutes les nations. minations théarchiqucs ? », il faut chaque nation sont subordonnés an Démiurge, « père et roi commun de tous les homme»» (Contra Gai., 115 d, in Daniélou. toc. cit., p. 225). MaisOniGÈNE voit dans cette division une consequence du pêché : c’est dans la mesure où les nations se sont s écartées de 1 Orient » (pays de la lumière) qu'elles furent livrées «à des Anges plus ou moins méchants» (Contra Cels., V, 30). Bien que sa position reste assez ambiguë et que certains textes juxtaposent pour les peuples comme pour les individus un bon et un mauvais Ange, il semble bien qu'Origènc lie les faux cultes et les sciences occultes des païens soit u la malignité soit à l’ignorance de leurs o archontes ». — Le texte de Daniel suggère une résistance des archontes de Perse et de Grèce et saint Jérôme a de solides raisons de les con­ sidérer comme des démons contre lesquels lutte efficacement le bon Ange Michel. En sens inverse, l'interprétation thomiste, reprise par le P. de Mrsnack dans la Bible do Jérusalem, n’admettra pas une vraie lutte d'esprits, mais une insuffisante information de certains Anges concernant le mérite des nations dont ils sont pour ainsi dire les avocats auprès de Dieu. Il est remarquable (et significatif) que Denys ne fasse ici aucune allusion à de mauvais archontes (ni meme à des Anges insuffisamment éclairés). Les démons, il est vrai, sont absents de la Hiérarchie céleste et n'apparaissent qu’allusivement, en 433 et en 441 b-d, dans la Hiérarchie ecclésiastique. Les Soms divins nen parlent guère que pour réfuter toute métaphy­ sique dualiste et pour montrer quo « les démons ne sont pas naturel­ lement mauvais », que leur malice n'est que Γ» affaiblissement de leur activité naturelle », une « déviation », une »: défaillance » (IV, 23, 724 c-725 c). Seule la Lettre VIII. qui appello les démons « tyran­ niques » et «cruels» (1089b et 1097 a), les représente, dans la vision de Carpos, sous forme d'hommes et de serpents, essayant d'entraîner leur proie ; mais c’est le Dieu de miséricorde qui l'em­ porte et ramène finalement les pécheurs «auprès des bons Anges, amis de l'homme» (100 a-d). Quoi qu’il en soit, les Anges des nations ne sont pour lui ni mauvais ni ignorants et, comme on va le voir, le cas d’Israël n'est pas fondamentalement différent de celui des autres peuples. DENYS LARÉ0PAG1TE 133 οτι χριτέον σίας 30 τους τάς ούκ όντας οίκείαις αναγωγής και τής θεούς των εύΟείας ετέρων ροπαΐς έκ των αύτοΐς εθνών τής έπί το θειον τή φιλαυτία δοκούντων έπιστα- * άλλ άποπλανήσεως, άποπεπτωκότας τή αγγέλων των χρή αίτιάσασΟαι εκείνους οεία αή έπ® αυτούς εύΟείας και αύΟα- Οεο-ρεπών ανα­ λογώ σεοασαιότητι. Τούτο οε ααρτυρεϊται καί αύτδς b 35 των θεοΟ Εβραίων φησιν έπορεύΟης- MVaQ Ν Ο λαδς πεπονΟεναι. « άζώσω » θύδέ γάρ καί «Έιτίγνωσιν» γάρ τής καρδίας σου οπίσω ήναγκασαένην εχοριεν ζωήν PBW 29 αίτιασΟαβ Μ | έβνών om Μ (add in mg) || 30 θεούς om Μ || 31 oixgiai Q (sed corr) || 33 θεοποεπώς MVaW | 34 άναλίγως MVa ||. o= Max Sin : om eodd |’ 35 ante Ι-ίγνωσιν add on Sin sec LXX 1 35 : Os 4,6 1. Si leurs Anges conducteurs ne sont pas méchants, les peuplai eux-mêmes, encore qu’ils aient péché selon leur propre inclinatior (le ternie se retrouve en Eccl. hier., III, ni. 11, 440 c, où Dcnyï décrit l’état de l’homme aprés le péché originel, lorsqu’il s’est détourné du joug qui était source de vie, et saint Thomas — Sum. th.t la, qu. CXIII, art. 2, ad 2um— dira aussi que la défaillante des hommes n’est pas imputable .4 une c * négligence de leurt Anges gardions, mais au fait qu’a rudurali instinctu boni disce· dunt propter passionem peccati), ne vénèrent les faux dieux qui parce qu’ils les croient vrais. — Le long passage de nem^ IV, 18-35, qui ressemble à l’exposé proclien du problême du mal développe une théorie intellectualiste, plus optimiste que celle de Platon et de Plotin, et qui aboutit à une extrême atténuation de χαζό/ comme tel (« Tant que la privation du bien n'est que partielle, nous n'avons pas encore affaire au mal ; si elle devient totale, Il nature même du mal s'est évanouie *, 29, 729 c, à comparer à Εηη·\ L 8, 13, où c'est l’âme totalement mauvaise qui cesse d’etre ami et s’anéantit ou du moins s'cnsommeille). La volonté du mal est inv illÉR. CÉL. IX, 3 (260 c) 133 répondre que les surveillances droitement exercées par les Anges ne sont pas à incriminer si les autres nations se sont égarées à la poursuite de faux dieux, mais que ces nations elles-mêmes, de leur propre mouvement, se sont écartées de la droite élévation vers le divin, par égoïsme cl présomption, et, à la mesure de ces vices, en vénérant des réalités qui leur semblaient divines *. Mais il nous est attesté que le peuple des Hébreux a succombé, lui aussi, à cette tentation, car il est dit : Tu as rejeté la science de Dieu et marché à ta guise *. Il n’est vrai, en pensable : « C’est en vue du bien que sc fait toute action... Personne n’cÎTectuo aucune operation les yeux tournés vers le mal... Le mal ne naît pas d'une tendance vers hii-mcmo niais plutôt d’une ten­ dance vers le bien » (31, 732 h). Tout en refusant qu’une réalité mau­ vaise le soit « totalement, à tons égards et partout », Denys admet pourtant qu’un démon agit mal lorsqu’il va « contre cette intelli­ gence qui lui appartient et qui a été créée déiîormc », lorsque l'âme contredit à la raison, lorsque le corps opère contre nature (32, 733 a). Mais l'œuvre rédemptrice du Christ ne rend ύ sa nature première qu’une âme déchue « presque entièrement », non point de façon radicale (Eccl. hier., Ill, in, 11, 441 a-c). Et l'acte volontaire qui conditionne cette déchéance est plutôt une erreur qu'une malice (cf. GnéGOiBE de Nysse, Création de. l'homme, PG XLIV, 200 a : « Le mal serait sans force s’il no sc colorait de quelque beauté exci­ tant le désir chez celui qui se trompe »). 2. k Tu as rejeté la science... Tu as oublie l'enseignement de ton Dieu » (Os., IV, G), — « Ephraïm... sc plaît à courir après le néant » (Os., V, 11). — u Ils ont suivi le penchant de leur cœur mauvais» (Jér„ VII, 24). Comme le fait observer Stiglmayr (qui ne renvoie cependant qu’au premier et au troisième texte), cette citation com­ posite, dont on retrouve les tronçons dans trois versets de la tra­ duction dos Septante, est caractéristique de l'usage dionysien. Έπίγ·/'»σιν άχώσ<·> est extrait du premier texte, comme Oeoü que Denys intercale entre les deux mots et qui ne figure, dans le même verset, que deux propositions plus loin ; ίποριύδη; est la transposition à la deuxième personne de Ι’έ.τορίόΟησαν do Jérémie ou du xopcôtaOxc d’Osée, V, 11, qui entraîne avec lui le ôr.lau ; mais ce dernier terme renvoie chez Dcnys directement au τή; χαβδία; de Jérémie, le σου étant la transposition de αυτών (avec suppression du qualificatif κακής). DENYS LARAOP AGITE 134 ούοέ δια Οεϊα την φώτα προνοουμένων των αύτεξουσιότητα τής προνοητικής έλλάμψεως τά άπαμζλύνε- 40ται, άλλ' ή των νοερών όψεων άνομοιότης την ύπερI) πλήρη τής πατρικής άγαθότητος φωτοδοσίαν ή 'ζΰ.ωζ άμέΟεκτον τυπίαν άοιάδοτον 45 απλής και νης ή μεγάλας, μικράς ή και ποιεί τάς πηγαίας άκτΓνος. την μετουσίας άμυδράς άεΐ ωσαύτως προς ή Επεί καί ότι γε άντί- ποιεί διαφόρους, φανας έχούσης αύτών ~w- τής μιας ύπερηπλωμέ- και των ετέρων PBW 38 ο5τ« PR f| ούδΐ-αίτεξονσυίτητα om W (οδτε τα inser W ) * 46 γ£ : δε Sin, delendum suspicor MVaQ N και Ο || 1. En Eccl. hier., 11, ni, 3 (397 b-400 a), tout on parlant d’un « amour do la méchanceté» (ζα/.ίας >$), assez difficilement com­ patible avec les formules citées p. 132, n. 1 et p. 133, n. 1, Denys corrige l’expression par la mention du regard « myope * et sur­ tout insiste sur la continuité du don de lumière, c'est-à-dire d'une grâce qui ignore toute discrimination et se répand à la façon d’un soleil rayonnant : «·· Disons donc que la bonté do la divine Béatitude demeure constamment identique et semblable à elle-mcmc, répan­ dant sans envie les rayons bienfaisants de sa propre lumière sur tout les regards intelligents. Si, par conséquent, le libre arbitre des êtrot doués d’intelligence, choisissant de lui-même, se détourne de la lu micro intelligible, ayant, par amour «le la méchanceté, fermé let puissances dont il n été doté naturellement pour recevoir l'illumi­ nation, il sc dérobe Λ la lumière qui lui est présente, et elle ne se dé­ tourne pas de lui mais l’éclaire alors qu'il est devenu myope, et lorsqu'il s’est détourné, elle accourt vers lui avec bonté... Dans son œuvre de bonté, la lumière divine no cesse de so répandre sur les yeux intelligents et il leur appartient, de saisir celte lumière pré­ sente et, comme il convient à une réalité divine, toujours parfaite­ ment disposée à communiquer ses propres biens, n De même Pro· clus parle dos dieux k également présents en toutes choses » et des choses « inégalement présentes en eux ” · hwl. f/ι., CXLH), d'uné u illumination divine totale et massive» (χαταλώχπέτα: πάντα άθρδα ύπο των Ο-ών), et de l’inaptitude des participants» (η Zl τών ζετι /οντων άνεπιτηδεώτη^) qui · *éclipse · le divin el Γ« amoindrit » {Ibid. HIÉR. CÉL. IX, 3 (260 C-d) 131 La liberté e^c^’ ni ^ue nous menions une vie asservie et le mal a À>s®ccss’t^ n* importune l'âme en voulant pénétrer en elle », «pii a vole le rayon qu’elle a reçu et le rend mauvais, jusqu'à ce qu'il puisse remonter à sa source » (Enn., I, 8, 14). 4. En Div. nom., VIII, 9, 897 b-c, Denys distingue deux incgali- DE5VS l'aRÉOPAGITE 135 εθνών, εξ ών καί ημείς άνενεύσαμεν επί το πάσιν 26ΐ,ι Λ έτοίμως εις μετάοοσιν άναπεπταμένον τού Οεαρχικοϋ φωτός άπειρόν τε καί άφθονον πέλαγος, ούκ έκφυλοι τινες έπεστάτουν θεοί μία οέ πάντων αρχή προς ταύτην άνήγον τούς επομένους οι καΟ 5 έθνος ίεραρχοΟντες άγγελοι, τον καί έκαστον Μελχισεοέκ έν- νοητέον ιεράρχην όντα φιλοθεώτατον ού τών ούκ δντων, άλλα τού όντως δντος ύψίστου θεού· Καί γάρ ούχ άπλώς τον Μελχισεοέκ οι Οεόσοφοι ού φιλόθεον μόνον άλλα MVaQ N Ο καί ιερέα κεκλήκασιν ή ινα τοϊς έχέ- PBW 261,1 <το:μως... άναπεπτάμενον : έτοιμον Sin | 4 άνήγαγεν Μ || 5 νοητέον Va [| 6 post τών add οντ<ον Μ idem sed eras Va (ού τών enim m ree in lacunam plurium litterarum inser) | 7 αλλά τού : άλλ’ αυτού Μ Va | ίντως om. W | 8 ούχ : ώς Μ Va || οιλόβεον : φ·.λοσορον Va | 9 ή om. W 261,3 : Cf. e. g. Deui. 6, i ; 32, 39 ; 1 Cor. 8, 5 sο:ν Q | μόνος W || αυτοί; Μ Va || 12 άληθή ζα: μόνην: μίαν χαί μόνον άληΟη Sin || 13 inled καί el μόνην rasura (αλλ·>:ς craft. ιι· v.J XV || IV ?ην del Μ || υπομνιΜ σωμιν Μ Va (ν alter, om) || 15 του Φαραώ Μ Va || 16 τών Μ : om celt |1 17 ante τό add ζα· eodd, quod delevi secundum IÎGJY || 19 ou om, inser αληθής α>0;ζοπο: Sin (post Οςρά.τοντες add. &»tq) o:. crasl inser του XV || 20 οντος P Sin. e coniectura | ηγέμόνος v || 21 άγγί-Ί λιχϋν N v idem sed om ύ.τό τών Ο (cf. 305.13) |] όράσιων — αγγίλων^ om Q (add in mg Q2 \V (sed ότάσ. — ίγγύς in mg. add in. rec) |Π όράσίω; M (sed corr) Va |j 22 έγγύς : tCOLç M (corr m rec) 15: Cf. Gen. il, I sqq. | 16: Cf. Dan. 2. 2-9}. Dcnys souligne que le « Trcs-Hant n dont Melchisédcch était prêtre (Ιο υψιατος dos Septante traduit un « El-Eliôn *> hébraïque, nom compose dont, selnn le P. de Vaux, dans la Bible de Jêrnsa·· lem, a chaque élément est atteste comme une divinité du Panthéon phénicien a) n’est pas une « idole », mais σ Tunique Principe qufi commande à tous t». 1. Sans identifier le roi do Shalom au Christ lui-même, Denys; semble bien subordonner la hiérarchie légale (qui « couvre la vérité mÉK. CÉL. IX, 3-4 (261 A-ü) 136 clairement aux sages qu’il ne se convertit point seul au Dieu véritable mais qu’en outre, comme grand prêtre, il pousse d’autres hommes aussi à s’élever vers la vraie et unique B Théarchie >. (4) Voici encore ce que nous rap­ Les Anges pellerons à ton savoir concernant la des Égyptiens hiérarchie: au Pharaon également,de et des Babyloniens. la part, de l’Ange établi sur les égyp­ tiens, et au chef des Babyloniens, de la part de son Ange propre, la sollicitude et le pouvoir de la Providence et de la I )omination universelles furentcommuniqués par vision 2, et ces nations furent, pourvues d’adeptes du vrai Dieu, chargés de leur révéler le sens des visions envoyées à leurs chefs par l'entremise de leurs Anges a, Dieu l’ayant au préalable ré­ vélé, par l’entremise angélique, à ces saints hommes, Daniel4 sons des figures obscuros:·, Eccl. hier., V, i, 2, 501 b) à col >: ordre de Melchisédech * dent Jésus est o prêtre à jamais b, non de sa propre, autorité, mais par référence au a Père » et à l’« Esprit théarchique o | V, ni, 5, 512 c). En ce sens Melchisédech est le « hiérarque >■ de toutes les nations : le rôle qu’il assume en bénissant Abraham pré­ sente un caractère universel, au-delà «le l'histoire juive. 2. Cen., XL1, 1-24 et Dan., 11, 1 et IV, 1-2. Dans aucun de ces textes il n'est question d’Anges, mais seulement d'une série de rêves qui u troublent l’esprit» du Pharaon (Gen., XLI, 8) et qui ·: épou­ vantent », Nabuchodonosor (Dan., IV, 2). 3. Ici le peuple juif retrouve un privilège incontestable ; les Anges d'Égypte et de Babylone ont transmis par vision une vérité que ne peuvent comprendre ni « les devins et les sages » qui entourent le Pharaon |(ïen., XLI, 8) ni les « magiciens et devins, enchanteurs et chaldécns o qui sont les serviteurs de Nabuchodonosor (Dan., Il, 2-4). La Providence enverra donc «leux > adeptes du vrai Dieu », qui viennent l'un et l'autre du peuple élu, mais dont le rôle est pourtant, pour Denys, d’aider les * archontes» des Païens A éclairer leurs nations respectives. 4. Déporté judéen élevé à la Cour du grand Roi, c'est de Dieu lui-même que Daniel a reçu toute sa science ; il semble que sa voca­ tion propre soit d'annoncer et d'interpréter la succession tempo­ relle des royaumes terrestres et leur remplacement final par un Royaume «qui ne sera jamais détruit» {Don., Il, 44). DENYS L'ARÉOPAGITE 137 τώ Δανιήλ καί τώ έκ ΟεοΟ οι' αγγέλων άπο- ’Ιωσήφ, καλυφΟείσης. Μία γάρ έστιν ή πάντων άρχή και τ.ρό- 25 vota, καί ούοαμώς ρωτικώς ήγείσΟαι ή όμοτίμως ή C εκείνο 30 ώς κατά τήνοε τήν τήν καθ’ εθνάρχην καί Οεαρχίαν, ή άντιΟέτως θεοΟ μεριασμένου λων τήν άλλοις έπιστατεϊν τοϊς ’Ιουδαίων οιητέον ημάς ίεράν μεΟ’ ανθρώπους 35 λων MVaQ σωστικώς άνατατικαϊς Ν Ο καί ετέρους καί τδ λόγων έκληπτέον θεών τώ άποκληρωΟέντος, αυτής μέν τής μιας απάντων τας ετέρων Ιδίως οέ τινας άλλα έννοιαν ηγεμονίαν έΟναγον αγγέλους θεούς εΟνεσιν, άποκλη- μέν ή ούχ άγγέ­ Ισραήλ άλλ’ εις ώς ύψίστου προνοίας πάν-, ταϊς χειραγωγίαις οικείων άγγέ- διανειμάσης, μόνου των PBW 25 αποπληρωτικώς Μ (corr m rec) Va || 26 άγγέλοις Ο || 27 ή prim : κιί Sin II άντι·ί:ος : αντιθέτων Μ (corr m rec} άλλο ίως Sin || 29 ixiîvo om Sin || ttpiv om Sin || .31 τώ : το3 Va QN || 32 έΟναγόν : έίναγωγοχ QNPW ΪΟναρχον B || άποπληοωΟέντος Μ || .33 αύτοις Ρ || verba a piv ad προνοίας legi non possunt P 23 : Cf. Dan. 2, 19. ; Gcn. il, 38sq | 25 sqq : Cf. Rorn. 3, 29 ; 10, 12. 1. Fils do Jacob, mais vendu par scs frères, Joseph a, ]ui aussi, une vocation particulière auprès des infidèles ; en interprétant le songe du Pharaon, il assure la prospérité de l’Égypte au temps de la famine universelle (<7en., XLI, 57). Dans la perspective biblique, l’essentiel est le salut des enfants d’Ahraham ot la « permanence de leur race » (XLV, 6) ; l’installation en Égypte prépare les événe­ ments de l’/izoc/e. Pour Denys l'épisode de Joseph est surtout le signe d’une Providence qui veille sur tous les peuples. 2. Cotte x proximité r. (qui tient à leur rôle de messagers auprès des princes terrestres) n’est pas une véritable «égalité», ccllc-ci ne su réalisant que hors du temps, lorsque l’être tout entior (corps ot JI1ÉR. CÉL. JX, 4 (261 B-c) 137 et Joseph l, qui étaient eux-mêmes proches des Anges 2. Unicité n’est, en effet, pour tous les êtres, , , „ ,, qu’un seul Principe, qu’une seule de la Providence. J ., 1 / Providence 3, et il ne faut aucune­ ment croire que la Théarchie aurait reçu en partage le seul commandement des Juifs, tandis que des Anges, pour leur part, de même dignité qu’EUe ou opposés à Elle, ou d’antres dieux, auraient la charge des autres nations 4, C mais, lorsque les Dits parlent ainsi, il faut les entendre selon cette sainte pensée : Dieu n’a point partagé avec d’autres dieux ou avec des Anges le pouvoir qu’il exerce sur nous, et n’a point reçu Israël en partage à titre d’ethnarque et de chef national, mais, la même et unique Providence universelle du Très-Haut ayant pourvu au salut de tous les peuples en les remettant, pour favoriser leur ascension, entre les mains de leurs Anges propres, âme) aura reçu a le repos qui le rendra conforme au Christ » (Eccl. hier., VU, i, 2, 553 c. Cf. Roques, Unir. dion., p. 163). Pour GbéuoirtF. de Nysse, c’est Γ» apatheia o qui restaure la «connaturali té o (wpvcvca) de l'homme à l’Ange et cet état de grâce où « l’âme chemine dans les airs avec les puissances célestes » [Éloge de Basile PG XI.VI, 972 a). Sur ces images empruntées â Platon (Phèdre, 246 b) cl à Pï.otin ιΈ/υι., IV, 8, 2), el qui semblent se référer à une vision orphique de l’âme pure, tandis que Dcnys insiste sur la liai­ son intime du corps humain avec l'âme dont il a partagé le o com­ bat », et partagera le «salaire» (Eccl. hier., VII, m, 9, 565 b), cf. Daniélou, Plat, et th. myst., p. 95 et 152. 3. Cf. Div. nom., I, 7, 597 a : « [ta Théarchie suressentielle) con­ tient d’avance en Elle tous les êtres de façon simple et indéfinis­ sable par le don bienfaisant, de sa parfaite et unique Providence. » Roqi.-RS (loc. cil., p. 113-114) entend : « Toute l’activité hiérarchique, descendante et ascendante, n'est qu'une participation à la seule activité qui mérite ce nom : l'activité de la Théarchie. » C’est bien, en effet, la pensée constante de Denys, mai» son dessein ici est sur­ tout d'affirmer une Providence égale sur toutes les nations. •j. Sur cette hypothèse, que pourrait suggérer le texte de Dan., X, 13, vide supra, p. 131, n. 3 et p. 132, η. 1. On notera que, mémo pour les néo-platoniciens, et pour Julien, il ne s’agit, en tout cas, que de dieux o subordonnés ». 138 DENYS l’aRÉOPAGITE πάντας τού Ισραήλ όντως κυρίου φωτοδοσίαν καί έπίγνωσιν δέ παρά σχεδόν τος. ΌΟεν τον Ισραήλ επί 40 φαίνουσα θεολογία το ή το δειαν υμένη τήν τού « ΈγενήΟη δέ καί το έ’Ονεσιν άπονε μη Οή ναι D τό τον δ·.1 αύτοΰ εφη Μιχαήλ 45 φως ημάς πρόνοιαν μεων καθ’ αυτήν τήν έκαστον ώς τινι μίαν θεού έν τών αοράτων έν­ λοιποϊς αγγέλων εις έπιγνώναι λαού, σα- των όλων ορατών δυνά­ πάντας έπιστατουντας τούς τοϊς είναι καί ύπεριδρυμ-νην, άρχήν φησίν, ήγεϊσΟαι μίαν έμ- θεραπείαν άρχήν απάντων τό άποκληρώσαι ίσω αγίων τού έπιστραφέν- κυρίου» Ιουδαίων τών έθνος οίκείαν όντως μερίς έκδιδάσκουσα ύπερουσίως εαυτόν αυτόν τοΟ άπασών μέν έπί τήν οέ αγγέλους επομένους τούς έπβ έύελου- 50 σίως όση ούναμις άνατείνοντας. MVaQ N Ο PBW 36 ίϊ σχεδόν : 0η Sin |Ι του om Μ Va | 40 post κυρίου add λαός αυτού Sin || 42 τιν:; την W | άγ·>.» oin VV || 46 άπασών : από πασών B (sed--o-expunct) | τών om VV || καί ορατών om Va ΐ| 49ο:χε:αν: επί την πρώτη·/ αύτών Sin || 50 δυνάμεις Μ | άνατείναντας Μ Va 40 : Deut. 32, 9. | 44: Cf. Dan. 10, 13, 21. 1. T.a Hiérarchie ecclésiastique, TH, in, 11 (440 c sq.), décrit de façon plus radicale Γ« apostasie » des hommes après le premier péché. Sans même faire allusion à l’ancienne Alliance, Dcnys y montre « la race humaine a» adressant ses adorations ·> non à des dieux ou à des amis, mais à des ennemis féroces o. Et s'il est vrai que la Providence n’a jamais cessé d’offrir ses dons à tous les hommes, seule ΓIncar­ nation leur a permis «j d’échapper à l'empire des légions révoltées n (441 b). Les mots μονού βχβίόν suggèrent cependant que, dans toutes les nations, mais à titre exceptionnel, il a dû se trouver quelques adorateurs du vrai Dieu; en revanche les Juifs eux-mêmes ont sou­ vent succombe à l'idolâtrie. 2. Ici encore le role du Yahvé comme prolecteur spécial de son IIIÉK. CÉL. IX, 4 (261 C-d) 138 presque seul de tous 1 Israël se tourna vers le don de lu­ mière du véritable Seigneur et le reconnul comme tel 2. C’est pourquoi la Parole de Dieu, montrant qu’Israël s’est assigné lui-même comme part 3 le culte du vrai Dieu, dé­ clare : Le loi du Seigneur, ce fut son peuple *, mais, in­ diquant en outre que, lui aussi, au même titre que les autres peuples, avait été confié à l’un des saints Anges D pour apprendre à connaître, par son entremise, l’unique Principe de tous les êtres 5, Elle dit que Michel a comman­ dement sur le peuple des Juifs ", nous enseignant ainsi de façon claire qu’unique est la Providence univer­ selle, située de façon surcssentielle au-dessus de toutes les puissances visibles et invisibles, et que tous les Anges préposés à chaque nation, autant qu’il est en leur pouvoir, élèvent vers cette Providence, comme vers leur Principe propre, ceux qui les suivent librement peuple semble sacrifié à une Providence universelle ; c'est « de luimême :·, par une conversion spontanée, plutôt que par une grâce particulière, qu'Israël s'est tourné vers le Bien, également oiTert à tous les peuples. D’autres textes (en particulier Eccl. hier., V, i, 2) corrigent en partie des formules qui correspondent certainement à l'une des tendances dionysiennes. 3. Celle conception d’un lot qu’on s’assigne librement plutôt qu'il ne vous est imposé ressemble beaucoup à celle que défend P lotin [Enn., III, 4, 3) à propos du « démon e qui nous a reçus en partage. Ce n'csl pas lui qui nous conduit, mais nous-même qui le choisis­ sons, comme le suggère Platon, dans lo mythe d’Er, lorsqu’il repré­ sente le hiérophante prenant les « sorts «sur les genoux de Lachésis cl les âmes choisissant elles-mêmes le leur sans que Dieu intervienne (Otè; àvaiTioç, Pep., X, 617 d-e). 4. Veut., XXXII, D. 5. Le souci ne parait guère douteux de diminuer l’importance des révélations directes de Yahvé à son peuple, en majorant le rôle (assez épisodique) de Michel. Il faut par symétrie qu'Israël ait, lui aussi, son Ange particulier ; sinon Dieu lui-même risque de passer pour I'k ethnarque » d'un seul peuple, perdant ainsi son rang de « Principe universel u. 6. Dan., X, 21. 7. Cf, Grégoire de Nysse, Vita Moysi, 11, 343 a-b («Mais 139 272,34· D DENYS L AHÉ'JPAGITE X (1 ) Συνήκται τοίνυν ήμΖν ώς ή μέν πρεσδυτάτη τωΜ 35 περί θεόν έλλάμψεως τείνεσθαι κρυφιωτέρα σιουργείται, αύτήν και καΟαίρεται τής φανοτέρα καί κρυφιωτέρα μέν άπλωτιζή καί δδτω υπό ιεραρχούμενη τω έπ' αυτήν χίας φωτοδοσία 40 λον διακόσμησις νόων ενοποιώ, τελεταρχικής αμέσως άνα- τής φωτίζεται ώς νοητοτέρα καί Οεαρ-ι τελεί καί μαλ· φανοτέρφ δέ ώς πρωτο- καί πρωτοφανεϊ καί δλικωτέρα καί μάλλον εις ώς διειδή 273,1 A άναλόγως ή κεχυμένη, δεύτερα καί ταύτης δέ πάλιν προς τής δευτέρας ή τρίτη καί προς τής τρίτης ή καΟ MVaQ N O προς ημάς ιεραρχία κατά τον PBW 272,34 Έπανάληύις καί σνναγωγη τη; άγγΑ'κή; ίύταξία; pracmis. codd (ίύχγγίλιζής Μ) || βυνηχατΤ Β | ήαϊν om Μ | η piv : η μα< Va (sed core m rec) ’| 37 άνατιίνεσβα: : άνάγ^σΟα: M Va || ζρυφιοτέφα Μ || φα·/«ρωτ?ρα Ν || 38 φωτοδοσία; MW || zaOxiperat del, inser λααπρά νεται W * |' 39 ζρυψίοτίρχ Μ || |ύν : δί Sin || 40 ένοπο:δ; Va Q (corf Q1) II post tvûn. add. σ-ν χύτη ut. vid. Sin I φ«ν<ρωτϊρα N || 42ζ<χυ· |«νη legi non potest in P | ταύτης : τχύτην Va puisque des hommes différents ont part à des vies différentes» que les uns mènent vertueusement une vie droite tandis que les autres glissent dans la méchanceté, il ne serait pas raisonnable d’attribuer a certaines nécessités transcendantes, instituées selon la volonté divine, ces différences de vie, que domine la liberté de chacun «Π — Sur le problême particulier de la libre apostasie ou do la libre conversion des peuples cux-mcmes, en tant que collectivités, il semble qu’OniGÈNE accorde plus d’importance que Dcnys à la vocation propre d'Israël, qui, resté sur le territoire primitif (l’c Orient y a conservé la langue d’Adatn (//om. num., XI, 4, cité par Danié lou, Origènet p. 233}, alors que les archontes des autres peuples leur enseignaient d’autres idiomes et. dans le meilleur cas, pour les dé­ tourner de pires idolâtries, le culte des Anges et des astres (Contra Cds.. V, 10. — Cf. liai Kocn, Pronoia cl Pai(ku$i$9 Leipzig, 1932 p. 50). 1. L'adjectif φαν>ς qualifie ici un savoir supérieur, dont l'évidence HiÉR. CÉL. X, 1 (272 û-273 «" a) 139 X (1) Nous avons donc montré compendieusement que la plus venérablc disposition que constituent les . . esprits qui entourent Dieu, hiérartrois hiérarchies» Î>MI . Récapitulation des caractères chiquement initiée par I illumination du Principe initiateur parce qu’elle tend vers elle de façon immédiate, est purifiée, éclairée et parfaite par le plus secret et le plus brillant1 don de lumière de la Théarchie, — plus secret parce qu’il est plus intellectuel et qu’il simplifie cl unifie de meilleure façon, plus brillant parce qu’il est don premier, qu’il apparaît le premier, qu’il est plus universel et mieux épandu en elle, en tant qu’elle est transparente, — et qu’après elle, à son tour, Î3 A suivant ses forces, la deuxième, et, après la deuxième, la troisième, et, après la troisième, notre propre hierarchic, i n'altère aucunement le caractère secret, ce qui le distingue des sa­ voirs intérieurs, do moins en moins « secrets » à mesure qu’ils sont plus «manifestes» (wde supra, IX, 2, 260a). L’cpithcte iufæ/ifç s'applique à toute « manifestation » de l’invisible (Episl., IX, 1069 b, X. 1117 a), pour désigner par exemple, au niveau du sensible, le geste rituel du prêtre (Ecct. hier., III, m, 13, 444 e), les images variées que les porte-parole de Dieu érigent en noms divins (Dip. nom., IX, 1, 909 b), le soleil comme ligure de la Lumière t.héarchique {vide infra, XIII, 3, 301 a, et Dip. nom., IV, 4, 697 c), le monde lui-même qui porte la marque de son Créateur (fèrd., 700 c), ou bien, au niveau de la * raison », le savoir « philosophique » et c démonstratif » qui s'oppose à une science a mystique » et « symbo­ lique » (ZTprsL, IX, 1, 1105 d). Mais au-delà des cérémonies exté­ rieures, pour qui sait «contempler», le sens caché du sacrement devient plus « manifeste » {Eccl. hier., IV, m, 2, 476 b) et la mani­ festation « intelligible » du mystère reflète alors la beauté des π ar­ chetypes » (Ibid., Hl, πι, 2, 428 dj. A ce niveau supérieur, so distinguo mal de javdç, soit qu’il s'agisse de cette intuition qu'ont les mourants et qui leur permet de « voir manifestement la voie qui mène à l'immortalité» (/èid., VII, î, 2, 553 d), soit, plus encore, que Denys envisage ces «essences bienheureuses» que « Jésus luiinéinc... illumine de façon plus manifeste et plus intellectuelle » {Ibid., I, 1, 372 a) apres leur avoir accorde une « purification mani­ feste » (vide i/i/ra, XIII, 4, 305 b). Hiérarchie, céleste. 14 DE5YS l’aRÉOPAGITE 1-10 αύτον εύκοσμου τής ταξιαρχίας θεσμόν έν αρμονία θεία και αναλογία προς τήν άπάσης εύκοσμίας ύπερ- 5 άρχιον αρχήν και περάτωσιν ίεραρχικώς ανάγεται. (2) Έκφαντορικοί οέ πάντες είσί και άγγελοι των προ αύτών οί μέν πρεσβύτατοι θεοΟ του κινοΟντος, άνα- λόγως οέ τον γάρ οί λοιποί των έκ θεού κεκινημένων. ΤοσοΟ- ή πάντων ιο των λογικών τε ύπερούσιος αρμονία τής έκαστου και νοερών ίεράς εύκοσμίας καί τε- ταγμένης αναγωγής προενόησεν, οτι καί αύτή των ίεΒ ραρχιών MVaQ N έκαστη Ο τάξεις ιεροπρεπείς έΟετο" καί πά- PBW 273,3 αυτόν om Sin | ί- πάσης Β | 5 χαΐ «οάτωσιν om Sin || ανάγονται Sin | 6 πάντ;; scii νό«ς cf. 272,35 || c-'σί om MVa || καί : ο· Sin I 7 πρΕσδΰτα; P (sed Corr tn rec) | post κινούντο; add.1 αυτού; Sin j 9 τοσούτων Q τοσοΰτΟ W2 | ή υπεξούσιος (om. πάντων). Sin |ί 11 άγωγής MVaQv | otûrij scripsi : αΰτη Β αυτή celt ν de usu pronominis αυτός cf. praef | 12 τάξις M (sed conj Q [| και om, post πάσαν add γάρ Sin 1. Ici, comme plus haut {IV, 1, 177 d), les n raisonnables» et let « intelligents n forment un seul groupe, celui ties êtres qui, selon Dti». nom., J, 5 (593 d}, tendent vers la Déile « par mode de savoir* (γνωστιχώς), le second groupe comprenant les êtres doues de « seM sibilité » et le troisième ceux qui n’ont que le « mouvement vital * ou une «> propriété d’essence et d’habitude ». Celte division ternaire correspond à celle que suggère Pi.otjx dans un texte |£7tn., VI, 7, 23) que nous avons cité plus haut |p. 9«, n. 2). Comme cependant chaque groupe extrême peut sc subdiviser, on trouve ailleurs dei listes plus complètes (par ex. supra, IV, 2, 180 a et surtout Div. nom., VIII, 3, 892 b, où sont énumérées les puissances accordées aux êtres par l’infinie Puissance divine : vospd, λογική, αισθητική. ζωτικ*ί, ουσιώδη). l’noci.us réduit parfois l’énumération à trois membres, où le vital, et non le sensible, occupe la place inter· niédiairc (οΰαιωδως, ζωτιζώ:, γνωστικώς, Inst. th. XXXIX) tandis qu'ailleurs [De dec. dub., Cousin, 1820, I, p. 118) c'est lui qui du| parait an profit d’une hiérarchisation des termes supérieurs, ce qui HIER. CÉL. X, i-2 (273 a-h) 140 selon la même institution sacrée établie par le Principe de toute belle ordonnance, dans une harmonie et proportion divine, s’élèvent hiérarchiquement vers le Principe plus que principle! et vers le Terme de toute belle ordonnance. (2) Les esprits célestes sont tous révélateurs et mes­ sagers des êtres qui les précèdent : les plus vénérables du Dieu qui les meut, et les autres, à la mesure de leurs forces, des réalités dont Dieu est le moteur. L’Harmonie universelle et surcsscnticllc a, en Ordonnance interne effet, si providentiellement pourvu à des hiérarchies la sainte cl belle ordonnance de cha­ et des disciplines. cun des êtres raisonnables et intel­ ligents 1 et à leur élévation bien réglée que, pour chaque B hiérarchie même, elle a établi des ordres sacrés et que nous donne une liste à quatre éléments ! intelligence, raison, sensibilité, essentiality. D'autres textes introduisent, nu sommet de la liste, un niveau <·· divin » supra-intelligible («La pierre participe corporel­ lement· Fume rationnellement, l’intelligence intellectuellement, les dieux suressentielloment et unitivoment », Inst. th., CXLV). Pour Denys l'union ineffable au Suressentiel échappe à toute partici­ pation et à tout classement hiérarchique \Div. nom., I, 5, 503 c). Mais la vocation même de certains hommes à cette « théologie mystique n, qui semble transcender les illuminations transmises d’Ange en Ange justifie sans doute le groupement, en une c sainte et belle ordonnance », do Γensemble des λογικοί et des νοεροί. Saint Thomas insistera davantage sur le privilège gnoscologiquc des creaturae intellectuales qui constituent, selon les requisite de l’ordro universel, un medium inter Deum et creaturas corporeas {Sum. th., la, qu. L, art. 2). N’ayant besoin pour connaître ni de «diviser» ni de «composer» (qu. LVII1, art. 4), étant ellcs-mcmes des intelligibles en acte jqu. LVI, art. 1, cf. les formules dionysiennes, supra, 11,4, 141 c) et douées d’un intellect simple qui exclut la distinction entre «agent» et «patient» (qu. LIV, art. 5), elles méritent proprement l'épithète d’» intellectuelles » ; bien que les âmes humaines procèdent à des opérations intellectuelles, d’ordre» » inférieur» (que l'aristotélisme thomiste refusera d’assimi­ ler d’aucune façon à des intuitions de type angélique, fût-ce par le biais d’une distinction scotistc entre le «droit» et le « fait »), elles sc situent essentiellement au niveau du la ratio (qu. LVI1I, art. 3). DENYS L’ARÉOPAGÎTE 141 σαν και 15 την ιεραρχίαν δρώμεν τελευταίας δυνάμεις ιδικώς έκάστην πρώτας εις οιηρημένην, εΐπεΐν Σεραφίμ ετερον κεκραγέναι, δηλοΰντες οτι οί τών θεολόγοι σαφώς μέσας καί άλλα διακόσμησιν αύ- αύταϊς ταΐς καί αυτούς τούς θειο- ένΟεοις άρμονίαις ύιέκρινε. Διδ τάτους και ετερον φασίν έν τούτω Οεολογικών προς καΟάπερ γνώσεων οί τον οίμαι πρώτοι 20 τοΐς δευτέροις μεταδιοόασιν. C (3) καί ΠροσΟείην καθ’ νοΟς 8’ αν καί τοΟτο ούκ άπεικότως οτι εαυτόν έκαστος ουράνιός τε ίοικάς ταίας τάξεις MVaQ Ν Ο εχει καί πρώτας τε καί δυνάμεις καί καί ανθρώπινος μέσας καί προς τάς τελευ­ είρημένας, PBW <3 post εις add τάς ν || 14 διηοηοίνα; Ο | αύτην om Sin | 19 δηλουντος W | 22 αύτδν QNBv | άτδρώπιως ν || 23 post πρώτας itérât· ίχιι W 273,17 : Cf. Is. 0, 3. 1. C’est-à-dire, au sans étroit où a disposition » ne désigne qu’un des trois ordres de chaque groupe ternaire. 2. Il semble bien qu'il faille entendre : « de façon ternaire > {vida infra, 273 c). Mais, puisque le nombre des Anges est quasi infini] (eide infra, XIV, 321 a), saint Thomas, qui invoque l'autorité de ce texte pour démontrer que, si chaque ordre angélique consti· tuait une « espèce », on ne pourrait le diviser lui-même sur le mode? d i supérieur, de l’inférieur et du médian (Sum. /Λ., Iaf qu. L, art. 4|/ ne pourra concevoir cher, des êtres immatériels qu’une hiérarchie comprenant autant d’ordres que d’individus |qu. CV1II, art. 3);· 3. « Et ils sc criaient l’un à l'autre cos paroles : Saint, saint, saind est Yahvé Sabaot, sa gloire remplit toute la terreo * ., (/ VI, 3)J Les secrets que se transmettent les Séraphins dépassent évidemment l'énoncé verbal du Trisagion ; leur diffusion s'accompagne d'un·; « fumée» (verset 4) qui symbolise la nuée du Sinaï ; sainteté et gloiriA sont des termes inadéquats, proportionnés à la faiblesse humaine·. Le cri qui sc propage d'échelon en échelon s'oppose chez Denys au] silence de l'apophase ; au terme de la remontée mystique, dans le H1ÉR. CÉL. X, 2-3 (273 B-c) 141 voyons toute hiérarchie se diviser en puissances premières, médianes et dernières. Mais en outre chacune même de ces dispositions, à proprement parler *, Elle l’a divisée selon les mêmes harmonies divines 2 ; c’est pourquoi des Séra­ phins eux-mêmes, qui sont les esprits les plus divins, les porte-parole de Dieu déclarent qu’ils crient l'un à l'autre ’, montrant par là de façon claire, ce me semble, que les connaissances qu’ils ont de Dieu, les premiers les commu_ . niquent aux seconds. Ordonnance ’ „ C ..Λ . . i3l On ajouterait encore ceci, non hiérarchique ' ' . * , . , ,’ , sans raison : en lui-même egalement ternaire , · , . . , . chaque esprit, céleste et humain, posde chaque esprit. . , 1 , , « sede des ordres et des pouvoirs premiers, médians et derniers 4, qui se manifestent, à la mesure de mystère d’union, la créature sera « totalement muette » (Myst. th., HI, 1033 c). En tant que créatures, les « esprits » so situent au niveau inter­ médiaire que les nco-platonicicns appellent » psychique » (car l'âme seule — au-dessous du ·ζοϋ; — sc meut dans le temps). Plotin insis­ tait surtout sur la double nature des âmes, l'une regardant vers le haut, l'autre vers le bas (Enn., II, 3, 15; III, 8, 6 ; V, 1, 3, etc.), mais le schéma ternaire, systématisé par ses successeurs, est déjà nettement indiqué en I, 8, 14 (k L’âme a des puissances multiples et elle occupe Je commencement, le milieu et la fin ». Cf. Il, 9, 2). Chez Grégoire de Nyssk (De. l'âtne. et (le la resurrection, l’G XLVI, 61 b), ces trois puissances sont identifiées aux trois parties de l’âme platonicienne, l’hégémonie du λόγο; permettant au Otrxô; de « pro­ duire le courage » et à l'èmO-Juix de tendre au « plaisir divin et incorruptible ». Bien que la e colère » cl la « concupiscence », enten­ dues en un sens supérieur, appartiennent, on l'a vu, aux êtres intel­ ligents (vide supra, IL, 141 d), la division que suggère Denys à l’intérieur de chaque esprit reste ici indéterminée et ne correspond pas plus à la tripartition platonicienne qu’aux trois fonctions de pureté, de lumière et de perfection. Certains auteurs médiévaux appliqueront ce texte à la distinction entre « l'homme extérieur », e l’homme rationnel» et «l'homme intérieur», et, rompant avec le schème gradualistc cher à Denys, ils prêteront à chacune des trois hiérarchies angéliques une fonction protectrice particulière pour chacun de ces trois u hommes » (c/. Tauler, Prediglcn, LXVIII, éd. Vetter, p. 372, trad. Corin, 111, p. 129). 142 DENYS L ARÉOPAGITE 25 των καθ’ έκαστον ϊεραρχικών έλλάμψεων οικείας άναάναλόγως γώγάς μετουσία έκοαινομενας, έκαστος έν θεμιτόν τε καί έφιή κατά το αύτώ γίνεται ας καθ' κτον τής ύπεραγνοτάτης καθάρσεως, τού υπερπλήρους φωτός, τής προτελείου τελειώσεως. Εστι γάρ 30 αύτοτελές ή άπροσδεές καθόλου τελειότητας εΐ όντως αύτοτελές ούδέν μή το καί προτέλεων. XI (1) Τούτων οέ διωρισμένων εκείνο άςιον έννοήσαι, 284,17 B δι’ ήν αιτίαν άπάσας όμου τάς άγγελικάς ούσίας δυνά­ μεις ούρανίας καλειν 20 ώς των έπί MVaQ Ν Ο αγγέλων ειώθαμεν. οτι Ού πασών γάρ έστιν έστιν είπεΐν έσχατη οια- PBW 25 τ«5ν — έλλάαψίων ; ταίς καθ’ ικχστην Ηραρχίαν έζλάρψ<σιν Sin || Ιτραρχιών Μ II inter άνα-ΰΙ-γωγά< lacuna 3 lilt. Ο || 26 post ίκφαιveplva; add τ« κα? άναγομένας Sin ίκαστον Μ Va |j 27 καΟα τό αυτό Μ Va Ν (corr in mg Ν1) Β |’ 28 δχέρ πλήθους B | 31 χτ<λ!ς Μ 284,17 o:i τί χχσαι αί ούρατιαι (-cot Ν) ουσία·. (τάζεις Sin} κατά κο'.νου δυνάμεις συράνιαι καλούνται (λέγονται Ο PB) praeni is. codd || δΐ : δέον Ν δη Sin I 19 ουρανίους QN || 20 έσχατη : σ delet in Μ 284,18 : Cf. Ps. 23. 10 ; 79, 5 ; 102» 21 ; 148, 2. 1. De cotte * imperfection », propre à toute créature» GnécoiRK Nyssb tirait sa théorie de ï'épectaM : même pour l’âme purifico, la fruition de Dieu est «i le point de départ d’un plus grand désir ((Μίζονο; επιθυμίας)»; unie à Dieu, si elle ignore la satiété, c’est que son ardeur ne cesse de * se tendre > et qu’elle trouve toujours un aliment nouveau à son désir (Vita Moysi, ΊΊΊ b-d). La vision dionysienne semble bien plus statique, puisque chaque être doit se fixer à un certain niveau du participation, avec la double limite de ce qu’il n peut » faire («οίκτον) et do ce qu’il est « licite » qu’il fasse (Οςαιτόν). Encore que la perspective mystique soit d'un tout autre ordre, la « connaissance sans voiles » de la < Ténèbre suressentielle > (Myst. f/i., II, 1025 c) exclut, clic aussi, lo progrès infini de la créade HIÉR. CÉL. X, 3-XI, i (273 C-284 il) 142 leurs forces, pour permettre les élévations propres qu’on a dites, correspondant aux illuminations hiérarchiques de chacun d’eux, et selon lesquelles chacun devient par­ ticipant, autant qu’il lui est permis cl qu’il le peut, à la Purification qui dépasse toute pureté, à la Lumière sura­ bondante, à la Perfection qui précède toute initiation perfective. Car rien n’est parfait de soi, c’est-à-dire non privé de la perfection totale, sinon ce qui est véritable­ ment parfait de soi et antérieur à toute perfection ’. B _ , XI (1) Avant établi ces defi_ mtions, il est bon de se demander nomme-t-on Vertus . , pourquoi nous avons accoutume toutes 1 . . ... d appeler indistinctement tontes les essences celestes?. 11 ... les essences angéliques des Vertus célestes’. On ne peut dire, en effet, comme dans le cas des ture vers le Créateur. En deçà de l’extase, même dans la commu­ nauté retrouvée entre les Anges et les bienheureux devenus leurs k égaux » (vide supra, IX, 4, 261 b et la note ad loc.}, la hiérarchie paraît se conserver de façon definitive. Elle n'ernpéchc sans doute pas cette « harmonieuse communion » qui permet aux inférieurs d'avoir part, de façon limitée, aux pouvoirs des supérieurs (vid< infra, XII, 292 d), mais Denys insiste moins que Grégoire de Nysso sur ce Plérôme où Anges et bienheureux seraient comme des cymbales consonantes, formant autour de Dieu un seul chœur circulaire (Cf. Daniélou, Plat, et théol. mysl., p. 164-171). 2. Dam, III, 61 ; Ps. XXIV, 10 ; LXXX, 5, 8, 15, 20 ; CIII, 21. — Dans tous ces textes de louange, le titre traditionnel de Yahvé Sabaot est rendu par les Septante sous la forme « Seigneur des Vertus». Ce dernier terme sert souvent, chez les Pères grecs, de nom commun pour désigner les Anges (.άζτ<ος (fere) Sin j ουοανίας pr : ουρανίου: Ν || ουρανία^ all : ουρανίους N 285,1 άποχαλοξαεν M Va QB (corr. B * u. v.) | 3 γάρ seclusi || 5 όλ'.ζώς om Sin | 7 τών Ο ic L 6 inlrusuni; || 8 όρΟώς post λόγον coll N U 11 υπε^κεν-λένας om N, sed in mg add. man. scholiaslae I 1. Pour saint Thomas, en appelant Vertus tous les esprits ce lestes, on indique seulement que chez eux, comme dans toutes les substances, la oïWu$ lie Fessenira à l'operaüo ; les Vertus que Dcnys situe dans la secunde hiérarchie, et Grégoire le Grand dans la troi­ sième. sont des agents d’exécution qui nu se distinguent des autres esprits que par un certain excessus forliiudinis (Sum. th.9 la. qu< CVIÎÏ» art. 5). En raison de sa thèse bien connue sur la composition d’essence et d’existence, saint Thunias ne peut suivre entièrement HiftR. CÊL. XI, 2 (284 d-285 a) 144 y prendre garde, c’csl Essences célestes ou Vertus célestes Λ que nous les appelons, on doit penser que par périphrase nous désignons ceux dont nous parlons à partir de ce que chacun d’eux possède d’essence ou de vertu x, mais non point que cette sublime propriété des saintes Vertus, que nous avons déjà définie comme clic doit l’être, serait entièrement attribuée par nous aux essences inférieures aussi, au risque de subvertir le rigoureux principe ordon­ nateur qui régit les formations angéliques *. Car, selon la raison que maintes fois nous avons correctement exposée les dispositions supérieures possèdent, elles aussi, à un plus haut degré, les saintes propriétés de leurs subordon­ nées, mais ces dernières ne possèdent point toutes les propriétés supérieures des plus vénérables, car c’est de façon partielle que leur parviennent les illuminations pri­ mordiales, par l’entremise des premières et proportionnel­ lement à leurs propres aptitudes. l'exégesc de Maxime le Confesseur qui justifiait l'emploi κ périphras­ tique * du mot K vertu * comme nom propre des Anges en déclarant que les esprits purs n’«ont» point leur vertu, à titre accidentel, mais > sont » cette vertu meme, connue le feu sa vertu igniti ve. Dans scs Adnotaliones (Migne, col. 284-288), Cokoieh renvoie aux textes où Dcnys montre le caractère « immuable * des κ vertus déiformes > qui procèdent, chez les Auges, de la «Vertu suressentiellc « (Dû *. M#i., VIII, 4,892 h-c). Il ne s’agit pourtant que d’habitus acquis, puisque, si les démons conservent « l’ctre, la vie, l'intelligence et un certain désir», lu péché les * affaiblit » dans leur « opération » et produit en eux une véritable ou privation de vertu {Ibid., IV, 23, 725 b). 2. Même si clic demeurait, sur le plan des « dénominations m, une telle subversion do Pordre-urdonnance (τάξ'ς) serait une grave dé­ sobéissance à l’ordre-décision Cf. Roques, t/nîp. dion., p. 38-40. 3. Vide supra, V, 196 b. 145 292,20 C DENYS L ΛΚβΟΡΑβΓΓΚ XIΓ (1 · Ζητείται οέ καί τούτο τοϊς τών νοητών λογίώ φιλοΟεάμοσιν * εί γάρ άμέΟεκτα τών υπερτερώ ολοτήτων είσΐ τά τελευταία, δι’ ήν αιτίαν ό καθ’ ή μα ιεράρχης « Αγγελος κυρίου παντοκράτορας» Οπό τών λβ γιων ώνόμασται. 2'> (2) Έστι δέ ούκ ενάντιος δ λόγος ώς οίμαιτοϊς προ διωρισμένοις. Φαμέν γάρ οτι τής ολικής καί ΰπερ κειμένης τών πρεσβυτέρων διακόσμων δυνάμεως άπο MVaQ Ν Ο PBW 292,20 δ:ά τί ο:. κατά άνΟσωζου; ίεράρχαι άγγελοι καλούνται proem: codd K 20 ζητητέον Ν || 21 βί : και ν | ύπβρτάτων Ρ |. 24 ονώζαστι B II 25 έ·/αντίοι< Β | τοϊς om ν || 20 καί om VV || 27 διακοσμήσει Va (-ησε expunct) 292,23 ; Mal. 2, 7; 3, I. 1. Dans le Nouveau Testament λόγια signifie simplement x ce qu est dit » et requiert un complément : του 6 des autres nations (dans la perspective que suggère pourtant le verset 7 : » Il est notre Dieu et nous le peuple de sa bergerie »}. 4. Ex.. IV, 16 {k [Aaron] adressera la parole au peuple en ton nom et il en sera comme s’il était ta bouche et que tu fusses le dieu qui 1’inspire:·) et surtout Vif, 1 («Yahvé dità Moïse: Vois, je fais do loi un dieu pour Pharaon >). Dans le verset 6 du Psaume LXXXIT, cité en Jo.t X, 34 (»: Moi j'ai dit : Vous êtes des dieux... »), la formule s’applique aux juges. Elle désigne ailleurs des rois (Ps. XX XXV, 7 : «Ton tronc, ύ Dieu, est pour toujours et à jamais o). On retrouve ces usages (qui révèlent des influences syro-phénicienncs) dans Ex., XXII, 7, 8 {où ·· aller devant Dieu * signifie plus vraisemblablement «s’adresser aux juges * que « recourir à des ordalies ») et 27 (où l’in­ terdiction de blasphémer Dieu n’aurait guère de sens, accolée à une interdiction identique concernant les chefs de tribu, s’il ne s’agis­ sait là encore d’une application du terme Elohim à des juges hu­ mains). Hiérarchie céleste. 1ù 118 DENYS I. ARÉO PAGITE Ιϊλήν δσα τών νοερών τε καί λογικών προ νααένου. 20 τήν ένωσιν καί αύτής τάς προς οση ούναιχις αύτής θείας άκαταλήκτως άνατείνεται, τή είπεΓν 300,8 B όλικώς έλλάμψεις κατά έπεστ ώς ? απται εφικτόν ούναρ.ιν θεοιχιμησία καί τής θεϊκής διχωνυρ-ίας ηςιωται XII1 1 ; Α γε οή καί τούτο κατά όύναιχιν έπισκοπήσω- αεν οτου ένεκα προς ένα τών θεολόγων δ Σεραφίιχ άπο· ίο στέλλεσθαι ιχή τών λέγεται. Καί ύφειιχένων τις πρεσβυτάταις ούσίαις γάρ αγγέλων, ένάριθ|χος άπορήσειέ άλλ’ τις δτι αύτός b ταϊς αποκαθαίρει τον ύποφήτην. MVaQ N U PBW 20 οση : ώς ή H || ολιζώς om Sin || 21 αυτής om Sin || 23 xal : iv άγαΟίίτητ: Sin 300,8 δ:ά τί υπό τών (του Sin cf. 1 9) Σεραφία λέγεται ζαύαρθήναι i προφήτης ΊΙσαία; praem codd || :π·σω|χΐν Q (COIT Q3) | 9 ενα om MVa j| 12 ivap-Oaco; Va NU ίναρίΟμως M 300, 9 sq. : Cf. Is. 6, G sqq. 1. Pour Origène, créés à l’image de Dieu, les hommes, comme les Anges, peuvent être appelés «dieux», mais lato lensu (ζατχ/ρη· στιχώς) et sans oublier que même la formule de 1 Jo., III, 2 (u Vous serez semblables à Dieu »| ne doit pas être prise littéralement. Sous CCS réserves l’homme n logique » participe do multiples façons au Logos divin et σ faiseur de dieux» (Otoxo:χύρησις est la fonction des « Incendiaires » qui « en­ flamment leurs subordonnés pour les élever à la môme valeur qu'eux i· (vidé supra, VII, 1, 205 c). Mais s’ils « purifient » comme la «foudre a ou 1'« holocauste », c'est aux esprits immédiatement infé­ rieurs, non aux hommes, que s'applique cet a incendie ». 3. Dans le texte biblique, le « péché ;■ qu'efface le charbon ardent est parfaitement involontaire. Si le prophète s’écrie : o Malheur à moi, je suis perdu », c'est parce que ses «yeux ont vu le roi, Yahvé Sabaot» (Is., VI, 5). Mais l'interdit semble lié par cc môme verset à l'impureté du peuple juif, et tout le début du livre est consacré à fustiger la « nation pécheresse » qui a «abandonné Yahvé » (I, 4|, qui offre sacrifices et prières, mais néglige la veuve et l'orphelin (1, 1'1-16), « appelle le mal un bien et le bien un mal » et, « moyennant pourboire, acquitte le coupable » |V, 20-23). 150 DENYS L ARÉOPAGJTK Οεον ιδρυμένων, άλλα τών ή μ tv έφεστηκυιών καΟαρ- 25 τι ζών δυ νά μεων. (3) Έτερος δε ού σφοδρά άτοπόν τινα παρέσχετό μοι την απολογίαν ότι γάρ την ύπέρ οίκείαν της παρούσης καθαρτικήν γας εκείνος (οστις ποτέ ήν 30 άγγελος εις το μετά θεόν-καί μύησα» Οεδν τά επί ό ιερουργίαν ορασιν την θεία τήν Εφη ένστάσεως. τον ό μέ^Ι όιαπλάσας θεολόγον) πρωτουργον έπί ιεραρχίαν D άνέόηκεν. Καί μήποτε άρα ούτος ό λόγος αληθεύεται; Έλεγε γάρ φοιτώσα χωρεΓ 301,1 Λ έπί πάντα οιήκει ό τούτο φήσας καί πάσιν αύΟίς ώς καί έστιν ή (Ιεαρχική δύναμις διά πάντων ασχέτως αφανής ού μόνον ώς πάντων ύπερουσίως έςηρημένη, άλλα καί ώς κρυφίως έπί πάντα MVaQ Ν U διείσα τάς προνοητικά; αύτής ένεργείας. PBW 24 ύπ«οιδραίνα>ν Sin ut viο<ΐ -otrjztt cf. Sap. Sal. 7, 24 ; 1. Bien que l’ordre des Anges soit essentiellement « révélateur » et « messager », la mission qui leur est dévolue auprès des peuples et dos individus comporte à la fois « purification », r. illumination » ot « perfection u (vide supra, IX, 2. 260 a-b, et X, 1,272 d-273 a).. L'idée d'une «fonction cathartique o qui, venant do la u Deité » même, se manifeste à tous les niveaux de l'être, est commune ans le néo-platonisme, et Proci.us (/nsi. th., CXLV) l'attribue mime aux plantes et aux pierres. Pour Dcnys elle s'arrête exactement à l'ordre des « ministres « (ou diacres), qui, dans la hié­ rarchie ecclesiastique, sont plus spécifiquement « purificateurs » que les Anges dans la hiérarchie céleste {Eccl. hier., V, i, 6, 508 a). Audessous d'eux, on ne trouve plus que dos « purifiés » ou des pécheurs (VI, i, 1, 532 a, in, 5, 536 d). HtÉR. CÉL. XIII, 2-3 (300 c-301 a) 150 mais l’une des Puissances purificatrices qui nous sont assi­ gnées l. _ ... (3) m’a Deuxième solution : ' '. Un autre, exégète . ” ... J _ fourni une . solution qui ne l’Anée purificateur , , .. manque point de pertinence a référé son opération ' . 1 . . „ . ,, . .. pour repondre a 1 objection que à l’ordre des Séraphins. 1 ' J 1 nous examinons en ce moment. Il disait, en effet, que ce grand personnage (quel qu’ait pu être l’Ange qui produisit la vision par laquelle le porteparole de Dieu devait, être initié aux secrets divins), référa à Dieu sa propre operation sacrée de purificateur, et, après Dieu, à la hiérarchie qui accomplit les opérations l> primordiales. Ce raisonnement ne serail-il pas conforme _T , .... à la vérité ? Celui qui parlait de la sorte . . soutenait que la Puissance tnearchique, . de la procession . . 1 . , 301 λ , , . ,, en visitant toutes choses, s avance vers providentielle. . , . , tous les êtres et ne cesse de se répandre à travers tous et qu’à tous cependant Elle demeure invi­ sible 23, non seulement parce qu’Ellc est surcssenticllement séparée de tons mais aussi parce que c’est de façon secrète 4 qu’Ellc exerce sur tous son activité providen2. Vide supra, I. 2, 121 h. Mais Dcnys insistait, dans le promior chapitre, sur Γ« unités de la Théarchio dans son mouvement pro­ cessif ; il ajoute ici le caractère d'» invisibilité », qui est essentiel dans la perspective de la Théologie mystique. 3. Ce terme est classique dans le néo-platonisme pour indiquer la transcendance (c/., entre un très grand nombre de textes, Pro­ clos, Inst. th., CXXIV ; In Ale., II, 240, etc.). Aussi, lorsque a sé­ paré » est équivoque ou forcé, nous le traduisons simplement par u transcendant » (par ex., ci-dessous, en 305 b, comme épithète do « causes »). 4. Sur la relation paradoxale du «secret» et du « manifeste », vide supra, X, 1, 272 <). Bien qu’elle soit, un don de lumière, l’action de Dieu, même ad extra, demeure toujours cachée. On a vu (1, 2, 140 b) que, dans la mesure où les Anges participent aux opérations divines, leur sainte unité reste « secrète » ; le thème mystérique du secret qu’on no doit point profaner no concerne pas seule­ ment la naturo divine elle-même, mais toutes les n liturgies » des 151 5 DENYS I.'arÉOPAGITE Αλλά μην και πασι τοϊς νοεροΐς άναλόγως έπιφαίνε- και οίκείαν φωτοδοσίαν πρεσ^υτάταις ούσίαις Ot’ ύπο^εβηκυίας αυτήν ται την έγχεφίζουσα αύτών ώς πρώτων εύκοσμως διαοίδωσι 10 σαφέστερον και άποδεόντων ήμΐν σις πρώτην N U οι’ ΟεοΟ τοΰ εμφανέστερων · είς MVaQ και είπω ύλην ή είς τάς κατά έκάστης οιακοσμήσεως Οεοπτικήν συμμετρίαν. ταϊς τήν Ή ίνα οικείων παραδειγμάτων πάντων έξηρημένου, πλήν τής ήλιακής εύοιαδστως εί άκτϊνος διάδο- τήν πασών χωρεϊ PBW 5 άναλόγως : supra -ω- add ο Μ || 6 post φωτοδοσίαν «add χοώτως Sin U 7 αύτΛν : των Μ (sed core) || 8 α>την MVaQ (sed del} P Sin : ίαυτην N U αυτήν VV αύτη Bv [ post εύζ. add ία^την (sed € postea del) Q II 9 η : Μ || IÛ δ:’ vix legi potest in Q | 11 post άποδίόντων rasura 2 liti N | 12 ante ή add 6τ: N || ή post αχτίνά coll Ρ || post ακτίνα; add αί .M Va || 13 tiç om M Va doux «hiérarchies» (cf. Eccl. hier,, I, 1, 372 a). D’autre part c'est dans le «secret * des cœurs que Dieu opere (cf, Ibid., III, itr, 11, 441 b). 1. Sur le thème d’une Providence également bienfaisante pour tous les êtres, et qui va être comparce à la diffusion de la lumière solaire, vide supra, p. 134, n. 1 et p. 137. n. 1. 2. 11 a été dit à l'instant que Dieu est « invisible ». La suite pré­ cise que, plutôt que de a * voir Dieu, il s’agit de le « connaître * et de le « désirer » (vide infra. 301 c). 3. Ni l'image de la lumière ni celle du feu n’échappent à l’ina-l déquation foncière de tous les « noms divins », mais la Lumière est , la première dénomination du Bien, c’est-à-dire de la Déilé * supra- I divine » *(Die . nom., IV, 1, 693 b, et IV, 4, 697 c, où le soleil est dit l’c image manifeste » — ψψανςς cfxcôy — de la Bonté divine). Sur le réalisme de la Lumière incréée chez les commentateurs byzantins de Denys, cf, parox., Grégoire Palamas, Défense des Hésychastes, éd. Mcycndorff. Louvain 1958. p. 584 sq. 4. Vide supra, chap. IX, p. 134, n. 3 et 4. Malgré l’apparence l image ne contredit pas à la définition des Anges comme « esprits immatériels» (Dip. nom., IV, 1, 693c). A la différence de Pi.otin parlant des «dieux sensibles» (de caractère astral), Dcnys n’attri- — H1ÉR. CÉL. XIII, 3 (301 a) 151 tiellc ». Or c’est bien ainsi qu’Elle illumine tous les êtres intelligents à la mesure de leurs aptitudes et qu’après avoir transmis son propre don de lumière aux essences du plus haut rang, par l’entremise de ces mêmes sub­ stances, en tant qu’elles sont premières, Elle répartit ce don, suivant un ordre harmonieux, entre les essences subor­ données, selon l’aptitude de chaque disposition céleste à voir Dieu *. Ou encore, pour parler plus clairement, en usant d’images propres 3, inadéquates Image assurément à Dieu qui est séparé de de la toutes choses, mais plus évidentes à nos lumière solaire. yeux, disons que la dilTusion du rayon solaire traverse sans difficulté la première matière 4, la plus bue pas aux Anges une « matière » (au sens technique du mot ύλη) qui impliquerait un « mal » (un χαζόν), ce mal ne se distinguant du nôtre (d’après 7?nn., I, 8, 5) que parce que, harmonieusement do­ miné, jamais il ne dégénérerait on « méchanceté » (κακία). Jl semble, que la matière plotinienne — surtout, il est vrai, dans le Traité sur l'origine des maux, difficilement conciliable avec le Traité contre les Gtiosliqnes — ne soit pas simple privation mais opposition réelle au Bien, authentique ·: nature du mal » (I, 8, 6) ; engagée dans la ma­ tière, une forme, en effet, « change de caractère » ; la matière·: s’em­ pare de la forme et la corrompt * (I. 8. 8) ; elle est donc bien, en un sens parfois aristotélisant, une sorte de substrat substant iel \cf. Enn., Il, 4, 1 et 3). Pour Denys (qui s'inspire probablement de PttOCLUS, De mal. subsl., ou qui dépend du moins de sources communes), la matière est (dans l'image de la lumière) un écran plus ou moins transparent, uu (dans l'image du feu) un matériau plus on moins réceptif, mais elle ne constitue, en aucun cas, un a mauvais en soi » (aùtozazov). Si les esprits purs ne laissent filtrer qu’une partie do la lumière divine, cela tient, avant tout, comme le précisera plus techniquement Maxime le Confesseur {vide supra, p. 109, n. 3), A leur caractère de creatures (un sait que saint Thomas, Sum. th., la, qu. L, art. 2, et surtout De ente et essentia, chap. V, refusant d’appliquer aux esprits purs, commo le faisait Ibn Gebirol, suivi par plusieurs docteurs chrétiens, la doctrine aristotélicienne sur la matière des astres, ne leur attribuera qu'une composition d'essence et d’existence). — On doit cependant noter que, si, pour Denys, la matière n'est pas « mauvaise » (Dm. nom., IV, 28, 729 a-b) — co qui permet aux images matérielles de servir de voie d’accès vers l'im- DENYS l’aRÉOPAGITE 152 διειδεστέραν καί δι’ αύτής 15 τάς οικείας μαρμαρυγάς, ύλαις Β χυτέραις άναλάμπει έμφανέστερον προσ^άλλουσα άμυδροτέραν οέ ταϊς παοιαοοτικήν τήν εχει έπιφάνειαν έκ τής των φωτιζομένων ύλών όιαπορΟμευτικήν τοδοσίκς μάλλον προς συστέλλεται. έαυτήν τήν αύτής διαδίδωσιν τι τής εις άφομοίωσιν προς οέ τάς άντιτυπεϊς άμυδρδν Πάλιν ή τα τελείως πυρδς σχεδδνί θερμδτης οεκτικώτερα εύεικτα ή εναντίας έκπυρωτικής φω~ άνεπιτηδειοτήτος έξιν καί κατά σμικρδν έκ τούτου προς τδ 20 άδιάδοτον προς καί καί εύάγωγα, ούσίας ή ούδέν ή , ένεργείας ίχνος άνα- 25 φαίνεται, καί τδ τούτου γε πλεϊον οτι ταϊς μή συγγε-’ MVaQ Ν ü (inc 301,20 πάλ:ν) L’(a 301,20 omittitur) PBW 18 φωτοδοσίαν ν ,| 19 wi-w : τού Ρ || τίλος W ,| 20 post πάλιν add. δί Sin H 21 »:ς : έζ Β | 22 άνάγωγχ ν || 23 ο: τάς in rasura W '| άνπτυττί:; Va Q PBWv : άντιτύπο:; 31 άντ-.τύπους N Ο | η prim : om Va «ίς Μ II ή tertium om Μ || 24- ΐχπρωτζχής M |i 25 τό om Β (sed supra.*1 add) || ante τούτου lacuna 3 lilt Q || μη om v matériel {vide supra, I, 3, 121 c) — H. Koch souligne à bon droit, (/oc. cit., p. 220) que la « passion » n’est possible que là où il y Μ­ α matière». D'où l'usage fréquent de t ermes comme πρόσυλος (enclin à la matérialité) dans un sens péjoratif que nous avons déjà souli- ' gné (vide supra, 11. 3. 141 b ; VU, 2, 208 b ; et cf. Eccl. hier., III,; lit, 7, 433 d ; Episl., VII, 2. 1080 b, etc). 1. Le « à peu près » suggere un affaiblissement graduel, mais non une limite absolue, celle qui justement, pour Plotin, représentait la matière an sens propre et dont il liait dialectiquement lu nécessité à celle de la procession (Cf. Enn., f, 8, 7 : ·: Puisque le Bien n’est pas seul, il est nécessaire que. dans ce qui sort de lui ou, si l'on préfère ainsi parler, dans ce qui descend de lui et s’en écarte, il y ait le der­ nier — τό ίσχατον — et ce après quoi plus rien ne puisse devenir, c’est-à-dire le mal. Or, il y a nécessairement quelque chose après I le Premier ; donc il y a nécessairement aussi le dernier ; et cela, c’est la matière qui n’a plus rien du Bien ; et telle est la nécessité du mal ο). I 2. I.a notion de corps « réfractaires :·, ayant moins d’a affinité » avec la nature du feu, suggère une certaine a substantialisation n de · HIÉK. CÉL. XIII, 3 (301 Α-β) 152 translucide de toutes, et, à travers elle, fait briller plus lumineusement ses propres resplendissements, mais que, B des qu’elle se heurte aux matières plus opaques, plus réduite est sa manifestation diffusive, en raison de l’inap­ titude des matières éclairées à posséder un habitus trans­ metteur du don de lumière, et elle décroît peu à peu de ce niveau jusqu’à ce que finalement la transmission devienne à peu près impossible *. De même la chaleur du feu se , < du . t plus récepimage feu transmet . . .. mieux aux corps 11 1 et de la chaleur. tlfs’doc,Ies à Pendre sa ressemblance et bons conducteurs, mais, lorsqu’elle ren­ contre des substances résistantes ou réfractaires, ou bien rien n’apparaît, ou seulement une faible trace de son acti­ vité échauffante, et certes la chose est plus manifeste lorsque c’est à des substances sans affinité avec elle 2 que, celte matière qui apparaissait, dans l'image précédente, comme un simplo écran. Mais c’est plutôt, semble-t-il, le «nombre des inter­ médiaires », et par conséquent la structure hiérarchique elle-même, qui détermine l’u épaississement » des matières (Roques, Univ. dion., p. 106-107). Bien que cette structure ne doive pas s'entendre, pré­ tend Denys, en un sens «spatial» (Epist., VIII, 2, 1092 b), Γκ affi­ nité » dont il est question ici (et dont le thème est repris, plus expli­ citement, en Eccl. hier., V, i, 4, 504 c-d) se définit, en fait, par la » proximité n et en fonction d'un don unique reçu pins « primordialement». Sur ce point le vocabulaire diouysien dépend étroitement de ceux de Jamblique et de Proclus (cf. Roques, loc. cil., p. 107, n. 2, avec renvoi, pour le thème de « l'affinité » dans le monde hellénistique, â Frstugif.rr, La révélation, I, p. 88 sq.J. On sait que saint Paul parlait moins d'a affinité » que d’un «droit à héri­ tage », acquis en Jésus et par Jésus (sur le plan de la grâce rédemp­ trice), et d’une «conformation à l'image du Fils», réservée aux prédestinés (Rom., VIH, 17 et 29. Cf. Phil., Ill, 21). Saint Jean dépassait au contraire la « ressemblance * (affirmée dans un contexte eschatologique, Ep., III, 2) pour invoquer (Jo., XVII, 21-23) une véritable « unité » (de caractère mystique) de tous ceux qui, par grâce, seront νετελειωμε'νοι εις ëv. Ce type de relation, analogue d'une certaine façon à celle qui lie le fits au Père, dépasse indiscutable­ ment la plus parfaite «transparence» ou «affinité» des premières essences réceptrices. DENYS L AHÉOPAGITE 153 νέσι τών οίκείως πρδς διά πρώτον λει, τι τύχοι πυρώδη έχόντων προσβάλ­ ποιοΟσα εύαλλοίωτα, καί δι’ αυτών ή έκπύρωσιν οόν εί αύτήν τών ούκ εύκόλως τα πρδς υοωρ ή έκπυρουμένων έτε- άναλόγως 3OC Οερμαίνουσα. Κατά τδν αύτδν ούν τής φυσικής εύτα- ξίας λόγον καί αοράτου λαμπρότητα ύπερφυώς ή ταξιαρχία πάσης τήν πρωτοφανώς έν τής εύκοσμίας οικείας ορατή φωτοδοσία| πανολβίαις χύσεσι ύπερτάταις ούσίαις άναφαίνει καί διά τούτων αί 35 αύτάς MVaQ ούσίαι Ν Ο τής θείας άκτΐνος μετέχουσιν. ταΐς μετ Αύται PBW 26 οικείων ΜW2 (coit ex οίκείως) || ποοοβάλλε: — τα (27) om W (add W2) U 28 άλλοίωταζ) (coi r Q3) I η pr. om W || 31 post ).), la a Vérité cachée derrière les symboles » et qui échappe aux non-initiés (vide supra, 11, 2, 140 a, et cf. Episl., IX, 1, 1105 c et 2, 1108 c), les a secrets * divins (Dîo. nom., Ill, 3, 684 c), la a nature simple du Beau » (îôtd., IV, 7, 704 a) — tantôt HIÉR. CÉL. XIII, 3 (301 B-C) 153 par l’entremise de corps naturellement disposés à la rece­ voir, elle se heurte, s’il advient qu’elle ait d’abord rendu incandescents les corps facilement inflammables et que, par leur entremise, l’eau ou quelque autre substance de celles qui ont peine h s’enflammer soit chauffée proporC Application tionnellement à ses aptitudes. Ainsi des paradigmes à do,nc> selon !“ «>ême raison qui prél’Ulumination divine. SK,C à belle ’«'’"“"C' naturelie, de façon merveilleuse x, le Principe ordonnateur de toute harmonie visible et invi­ sible manifeste l’éclat de son propre don de lumière par une apparition primordiale, dans des effusions bienheu­ reuses, aux essences de l’ordre le plus haut, et, par leur entremise, les essences qui viennent ensuite ont part au rayonnement divin 2. Elles-mêmes, en effet, qui sont les la « naissance virginale » de Jésus (Epist., IV, 1072 b), la o nature » du Dieu-homme (Div. nom., II, 9-10, 60S a-d), les « dons » que fait le Christ aux hommes {ibid., XI, 6, 953 b) et., dans une acception voisine, mais qui concerne plutôt, la «gloire» que proprement la o grâce », Γ« illumination des déifiés » {ibid., I, 5, 593 c), — tantôt les miracles qui manifestent la puissance divine (l'éclipse de la Passion, VII, 2, 1081 b, ou l'ombre qui recule de dix degrés pour l'édification d’Ézcchias, ibid., 2, 1080 c), - tantôt enfin (par application de ce qui définit la nature divine aux écrits de ceux qui sont pour Dcnys, sans souci des limites précises du Canon scripturaire, les x porto-parole » de Dieu) la u parole a de saint Paul sur la folie de Dieu plus sage que la sagesse humaine (Dir. nom.. VII, 1, S65 b), la σ pensée n de saint Barthélemy sur la «Parole de Dieu à la fois abondante et concise» (Afysl. th., III, 1000 c) et le o recueil x des Éléments théologiques attribué par Dcnys à son maître supposé « Iliérothécn (Dm. ncm.t III, 2, 681 a). 2. Encore que les textes de Grégoire de Naziance {Oral.. XL, v-vti, éd. Clcmencet-Caillau, I, 693-695), qui montrent la trans­ mission par les Anges jusqu’aux baptisés d’une Lumière de soi inaccessible et ineffable, soient bien· proches de ceux de Denys. Ivan x a iZum Problem des christliehen Neuplatonismus II. Scholastik, XXXI, 3, p. 390-391) les oppose au passage qu’on vient de lire et pense qu’ils renvoient plus explicitement à une «matière», qui «concrétiserait» de façon plus ou moins parfaite la même «forme DENYS L'ARÉOPAGITE 154 γάρ έφιέμεναι, ύπερκειμένιος τής πρώται έπιγνοδσαι ώς εφικτόν ήξίωνται καί άσΟόνως τάς αύταΤς τοΟ δώρου μ έν ου καί φωτιζομένοις αρχή όντως είναι MVnQ Ν καί ένεργείας αύταί προς το τής εις έκεΐναι άνατείνουσιν, αύτάς ταϊς έπιφοι- ύφειμέναις^ έκάστην ή πρώτη τή μετ’ αύτήν μεταοίδωσι θείου τοΟ γενέσθαι άγαΟοειόώς καί αύΟις 45 D οιαφοιτώντος καί πρωτουργοί ουνάμεως μεταύιοούσαι αρετής θείας καί αύτάς ούσίας μετ δύναμις τησάσης αίγλης, καί καθ’ καί Οεομιμήτου οση •40 έφάμιλλον θεόν κυρίως καί Ο δραν εις πάσας φωτός. τού ώς άυαλογφ Εστιν φωτίζεσΟαι φωτός αίτιος, θέσει ούν άπασι Οεδς ούσία όέ προνοία μεν καί καί τοϊς φύσει αύτού Οεομιμή- PBW 37 içîijitvat — ώς (38) om VV (add W8) |' 39 μ'.τά ταότας Ν (sed corr) Ρ μετά τα; MVa (| αύται mavult Lang || 40 όση : ώς η MB || 42 poslixHvai add όαο:ως Sin || 43 xa: orn W || μετά ταύτην MVaQ (sed τ secundum del) Ν || 44 του δωρουμίνάυ : τό ύδωρ οΰνινουν Μ || άναλόγως Μ Va Q (corr Q-) NBW (corr W2) v | ποονοία om M || 45 θείου φωτός om MVa J| ante θείου add του W- || 46 ante θεός add ô P II 47 ante κυρίως una hit cras Q add χαί v |; 48 post του add φως Sin H θέσει δε : τό Οεοειδως MVa (corr m rec) Q (sed postea corr) essentielle ». ou a une «dignité personnelle», qui signifierait, au sein do la même humanité, une aptitude plus grande à recevoir les dons divins. Le professeur de Vienne pense voir chez Denys une équi­ voque grave : u Dès lors, écrit-il, que la forme essentielle elle-même, qui conditionne les diverses aptitudes à recevoir le rayonnement divin, n’est pas déterminée par l’acte créateur de Dieu et so tire au contraire de la différenciation qui résulte nécessairement de la transmission graduelle et médiate de rilluinination divine, encore égale à son origine, c’en est fait du concept de création. En vain aflirnicra-t-on que Dieu confère également et do mémo façon 17ire à toutes les essences, et que seul Yèdairement est lié Λ la communi­ cation hiérarchique et à la succession ordonnée des degrés. En réalité cct être n’est que la présence sans forme qui ne reçoit que de la HIÉR. CÉL. XIII, 3 (301 C-d) 154 premières à connaître Dieu et qui désirent au suprême degré la vertu divine, ont mérité aussi de devenir les pre­ miers instruments de la puissance et de l’opération par quoi sc réalise, autant que faire se peut, l’imitation de Dieu, — et pour permettre aux essences qui .leur sont subordonnées de rivaliser avec elles, autant qu’il est en leur pouvoir, c’est avec bonté qu’elles les élèvent, leur communiquant sans envie la splendeur qui les a visitées, — et, à leur tour, celles-là transmettent celte splendeur à leurs inférieures, et, à chaque niveau, la première fait part à celle qui suit de la lumière divine qui lui a été octroyée et qui les visite toutes selon une Providence proportionnée à leurs aptitudes. Pour tous les êtres qui D reçoivent la lumière, Dieu est donc principe d’illumina­ tion, par nature, réellement et de façon souveraine, en tant qu’il est substance de la lumière et cause de l’être même et du voir, mais, par position 1 et à l’imitation de Dieu, forme essentielle déterminée sa structure d’être particulier, cette dé­ termination ne provenant pas d’une décision créatrice de Dieu, mais do la logique immanente au processus de transmission gra­ duelle et médiatisante ». — Éclairant les textes dionysîens les uns par les autres et renvoyant en particulier à Dfo. nom., V, 8, 824 c («Le Suressentiel a d’avance défini et produit tous les êtres»), Roques (Unfo. dion., p. 62) admet au contraire que, pour Denys, la dignité de chaque être et par conséquent son rang hiérarchique sont pré­ déterminés par le Créateur. Pour justifier son interprétation, ïvanka invoque des textes de Pkoclus (comme Element. (k.9 CXXTÏ) où n’intervient, semble-t-il, aucune décision divine. Niais, sans prétendre nier certaines ambiguïtés du dionysisme, il semble légitime de corriger les formules néo-platoniciennes par les affirma­ tions créationistcs qui les accompagnent. Si, comme le dit le même critique, la logique du dogme conduit Denys à des formules cor­ rectes en ce qui concerne la hiérarchie ecclésiastique (foc. cil., p. 390, n. 16), il serait surprenant que cette logique fût entièrement absente des développements consacrés à la hiérarchie céleste. 1. Le mot Οίσι; (opposé à άφαφεσις) signifie le plus souvent chez Denys « affirmation » (par opposition à ° négation *, et l’un et l’autre étant dépassés dans la Ténèbre mystique, cf. f/u, II, 1000 b). Dans les Div. nom., VIII, 5 (893 a), il paraît désigner l’existence DENYS L ARÉ0PAG1TE 155 τως ή κατά μέρος τώ τά θεία 50 στη ύπεοχειμένη δι’ φώτα αύτην εκά· μετ τή εκείνην αύτής εις έποχε· τεύεσθαι. Την ούν υπερτάτην τών ούρανίων νέων eta· 30·ί·,ι κοσμησιν αί κατά είκδς τδ λ ΐερας εις τών θεογνωσίας τε καί πάσας ενέργειαν τούς τών επί θείων καί αρχήν ηγούνται πάσηι ώς οι Οεαρχικής καί πάσαν μεν ουσία Οεομιμησίας τής Οεδν πρώτους θεόν ημάς Διό διαδιδόμενης. 5 οε μετά αγγέλων άπάντων λοιπών ώς θεοειδείς καί διδασκάλους. αίτιον νόας έλλάμψεωι θεομιμητοι καί ίεράν έκείνωι άναφέρουσιν, ώς Ούκουν έπ πρωτουργούι πρώτη ή τών αγίων αγγέλων διακόσμησις μάλλον άπασών έχει τήνί έμπυρων ιδιότητα καί την κεχυμένην σοφίας 10 τών MVaQ μετάδοση» θείων N Ο καί έλλάμψεων τδ γνωστικόν έπιστημης τής Οεαρχικής! τής καί ύπερτάτης την Ορονίαν PBW 49 ζατi μίνος Μ I ρετά ταύτην Μ || 52 των λοιπών : τών αγίων Va λοιπαί Sin |] post άπάντων add τών Sin | inter άπαν.. cl των in fini versus nonnull li11 eras P || αγγέλων om M 304,2 καί om B ]| post xai add Q V || 3 xod om Sin || 7 άπασώ om Sin |‘ 8 την om MVa || 9 γνωστικόν: μνσπζόν Μ || 10 ίλλάμψέοκ ( (ce qui ne participe d'aucune manière à la puissance divine ne peu être « posé n). Λ propos des ailes des Séraphins [Eccl. hier., IV, ni 7, 481 a), il a le sens physique de « situation » (l'une des catégorie aristotéliciennes). Ici il semble qu’il faille entendre plutôt : u en vorti du principe métaphysique de la hiérarchie », que « par libre décision divine » ; mais on peut vomprendro : e par sa situation d’essence supérieure ». 1. Selon Ivanka (foc. cit,, p. 396, n. 34), ce passage excluerait toute reconnaissance effective d’une causalité seconde. Dieu agit «par nature», l’Ange k par position :» seulement, comme simple trans­ metteur d’une puissance reçue. Mais n’est-ce pas minimiser la «synergie» affirmée en 168 a ? I.a phrase suivante précise que les inférieurs réfèrent à leurs supérieurs comme à des « ouvriers pre- HIÉR. CÉL. Xlil, 3 (301 D-304 λ) 155 l’essence partiellement supérieure est, elle aussi, principe d’illumination pour chacune de celles qui viennent après elle, car les lumières divines sont, par son entremise, dé­ rivées vers cette dernière l. Quant à celle qui est la plus élevée parmi les dispositions entre Application lesquelles se répartissent les esprits du principe général célestes, il est donc naturel que les à l’exégèse essences de tous les autres Anges la du texte d’Isaïe. considèrent comme le principe, après Dieu, de toute sainte connaissance et imitation de Dieu, A puisque c’est par elle que sur toutes ces essences et sur nous-mêmes l’illumination théarchique se répand. En ce qui concerne aussi par conséquent toute action sainte et accomplie à l’imitation de Dieu, elles la réfèrent à Dieu comme à sa cause, mais aussi aux premiers esprits déiformes comme aux premiers artisans des opérations divines et comme à ceux qui ont la charge de les faire connaître. Ainsi la première disposition, parmi celles entre lesquelles se répartissent les saints Anges, possède mieux que toutes les autres la propriété de s’enflammer, la communication infuse de la Sagesse théarchique, le savoir et la plus haute science concernant les illuminations divines 2, ainsi que la miers » l'action effective (ενέργεια) que ceux-ci accomplissent « à l'imitation de Dieu ». L'expression χρωτουργος est spécifiquement proclicnnc et implique un « travail » réel (dans la chaîne d amour d'Zn Ale., II, 82 sq., les o formations primordiales des dieux» sont « principe unifie et premier ouvrier do l’amour» (vide supra, p. 106, η. 1). En parlant lui-même, ainsi que l’impose le texte (304 a), des Anges comme miiwirkend, Ivanka dépasse le plan de la « cause ins­ trumentale », a fortiori le schème occasionalistc ; on ne pouvait guère s’attendre à trouver chez Dcnys une définition thomiste de la causa secunda, mais la réalité de l'action purificatrice est indéniable et marque les limites de l'image si équivoque d'une lumière qui se diffuse à travers des écrans. 2. Ce savoir concerne donc l'illumination elle-même et ne sc réduit pas à la structure formelle de la hiérarchie (vide supra, III, 2, 165 b et la note ad foc.). Hiérarchie céleste. 16 156 DENYS L ARÉOPAGJTE ιδιότητα την άναπεπταμένην ai δέ τών ύφειμένων Οεοδοχίαν έμφαίνουσαν, ουσιών διακοσμήσεις τής έμπυ- ρίου, τής σοφής, τής γνωστικής, τής Οεοδόχου ουνά- μεως 15 πρώτας ύφειμένως μέν, μετέχουσι δρώσαι και οι’ ώς τοΟ αύτών Β πρωτουργώς ήςιωμένων επί το τοΟ μετουσία έν είρημένας Γάς αναγόμενα·.. γεγόνασιν, διά τών αύταϊς ούν πρώτων έκείναις και δέ μετά τας θεομιμήτου ΟεοειδοΟς εφικτόν άγιας αί πρδς αύτάς μετ’ ούσίαι ΐεράρχαις ώς θεόν ών ιδιότητας 20 άνατιΟέασιν. Έλεγεν ούν b ταΰτα φήσας την μέν δρασιν εκεί­ (4; νην ύποδειχθήναι τω θεολογώ δι' C τούντων ήμίν άγιων και μακαρίων τής αύτοΟ φωτιστικής 25 έκείνην τάτας ούσιας μετά των ώς καί θεού έν περί είπε'ίν μέσω έν 30 ύπεριδρυμένην. τών ίδρυμένας καί θεολόγος ότι κατά πάσαν N Ο ύπεροεβηκυιών Έμάνθανεν καί πρδς την ύπδ καί αύτών ύπεραρρήτως έςηρημένην ακρότητα MVaQ έπί έπιστα- ίεράν καθ’ ήν έώρα τάς ύπερ- συμ^όλοις Οεδν τών αγγέλων χειραγωγίας αναταθήναι θεωρίαν ενός ούν τοΐς θεόν την καί απάν­ ύπεράρχιον ουνάμεων δρωμένοις δ υπερούσιον υπεροχήν άσυγ- PBW II ’.δρύτητα PW || 13 τη; tert om Μ Va || 14 Ri : τ; M Va | 16 ante ίφικτόν add ώς Va B || 17 ών ; ώς Β || 18 sv oui Μ || VaN : •jroRr/ ΰηνα·. Μ | 23 πρό Μ Va (corr ni rec) |j 24 upev : votpiv NBv of. 3054 II 25 άνατίΟζνα: MVa (corr ni rec) || anle καθ’ add zat Va || καθ’ ‘ήν : καΟήναι Μ || 26 σνυβόλω Siu || υπό ûcôv και om MVa Q {add in mg z«i nspi Ocov Q2 || 27 καί την — έςτ,ρηαίνην oni Μ || 28 καί : ουν Va I 29 3*€ρ€:βηκυιών VaQv : ί>^^ρ6(6ηζότ<ι>7 Μ ύποβιβηκνιων NOBW ύποβείηζότων P (dicuntur angeli non ut deo inferiores sed ut hu· mana natura superiores cf. 1. 38) ,| 30 ύπιριδρΰμίνη M IIIÉR. CÉL. XIH, 3-4 (304 A-c) 156 propriété qui leur appartient à titre de Trônes et qui signifie leur pouvoir d’accueillir largement Dieu »; — quant aux dispositions que constituent les essences subordon­ nées, elles participent bien au pouvoir de s’enflammer, d’être sages, de connaître, d’accueillir Dieu, mais à un degré inférieur et à condition de regarder vers les essences B de premier rang et de s’élever, par l’entremise de celles qui ont été jugées priniordialement dignes d’imiter Dieu, vers le degré de déiformité qui leur est accessible. En ce qui concerne ainsi les saintes propriétés qu’on vient d’énujnérer et auxquelles les essences inférieures ont eu part grâce à l’entremise des premières essences, c’est, après Dieu, à ces mêmes essences que, comme à des initia­ trices hiérarchiques, les inférieures les réfèrent. T . , J1T (4) Celui qui parlait de la sorte La vision d’Isaie » ■ · i . disait donc que la vision dont il transcendance , s agit ici fut transmise au portede Dieu. ° . 1 parole de Dieu par l’un des saints et bienheureux Anges qui nous sont préposés, et que, C guidé et illuminé par cet Ange, le porte-parole fut élevé jusqu’à cette sainte contemplation qui lui fit voir les essences les plus hautes siégeant — pour user d’un lan­ gage symbolique — au-dessous de Dieu, à côté de Dieu et autour de Dieu, et aussi la Cime plus que principiellc, séparée plus qu’ineffablement de tout être et de ces es­ sences premières elles-mêmes, au milieu des Vertus supérieures, siégeant plus haut qu’elles 12. Par ces spec­ tacles le porte-parole de Dieu apprit ainsi qu’en toute 1. Vide supra, VII, 1, 205 C-d. 2. Le texte hébreu d’Zs., V], 2 porte expressément : n Les Séra­ phins sc tenaient au-dessus de lut », mais la trad, des Septante, qui dit r. se tenaient en cercle autour de Lui », peut justifier à la rigueur (en supposant toutefois un cercle décalé vers le bas cl dont le Sei­ gneur ne serait pas le vrai centre) l’allirmation que Dieu « siège audessus » des plus hautes essences (comme un roi dont le trône est surélevé par rapport â ceux de ses vassaux). DESYS l’aRÉDPAGITE 157 ύπερίδρυτο κρίτως τδ αοράτου δυνάμεως και μένον ώς άπάσης θειον άντων μην ο τι καί D είναι κυίαις άναλλοιωτον εύ τδ έστί είναι δυνάμεσιν. καί ίερας περί αυτών ού MVaQ ύστερον ύφηγήσασΟαι τάς έφικτον ρίου μικρόν δυνάμεως Ν Ο ΰφ αύταϊς ταϊς τάς θεοειδείς επωνυμίας άναγωγας, το δντων άδια-·>ΐ ής τών ίόρυσιν Είτα 40 τάτων Σεραφίμ έμυεϊτο ού- ΰάντων αυτό και αργήν I καί αιτίαν ουσιοποιδν είναι και μονής έστιν έξηρη- τρώταις τών οντων καθόλου μηόέ ταϊς 35 σίαις έμφερές, προσέτι και τδ λύτου καί ; ορατής δυνάμεις, έροΟμεν όέ τών αγιωμ τής μεν σημαινούσης επί τδ θεοειδές τής τί» ύπερόεβη- αυτών τών έμπύριον ήμεϊς καί ης ώς > * ήμϊν τής έμπυ- πτερών έςα- ; PBW 32 ύΓΚρίδρυτο: ί^ρίδριαι QNW Sed simili motio plusqHamper- J tectum adhibetur Ez 10,3 Dau 7, 10 Apoc 7, H | 34 M H 35 καί alt om MVaQNv || 38 ταϊς om W (sscr m rec) ||'| 39 έστί: Ιτι P || αύτάς M Va || τών om W (corr m rec)) || 41 σημ^Η νούσηζ om Μ || 4.3 : νφήγησις Va || τά< : ταΓ< Μ || 44 ίμχύ^Η ρου Μ (sed corr) || απλής Siu 1. Ici, commo plus bas (304 d), «le Divin» équivaut au « RayoaJt théarchique «· décrit en 121 b. à la « Suressence théarchique » de nom., I, 5 |593 c) qui doit être louée au-delà de toute position eV de toute négation. C'est également par des formules au neutro (το ύπςσ πάσαν βίοιν, τύ 5π *;ρ πάσαν σφαίραν) quo Denys désigne, on Mysi· th., III (1033 c), rinciTablo qui est o simplement délie de tout et au-delà do tout n iibid., V, 1048 b|. 11 faut sc rappeler que, dans la langue du temps, Oté; ne correspondait qu’à un niveau «relative·! ment » supérieur de « divin x (au-dessus des démons, mais le plus I souvent au niveau des astres). « Supra-divin » revient dix fois dans | le Corpus dionysien, et figure dans la prière initiale de la Théologie I mystique (1, 1, 997 a) à la « Trinité suressentielle, plus que divine I et plus que bonne ». Le neutre Oiiov est utilisé par Grégoire de . Nysse dans les textes centraux de sa V’ic de Moïse (II, 162, 376 d } 1 1G4, 377 b) pour indiquer que le « Divin », atteint par Γ « initié »dans 4 UIÎH. CÉL. XIII, 4 (304 €-d) 157 transcendance suressentielle le Divin 1 domine incompa­ rablement toute puissance visible et invisible et qu’il est en toute vérité séparé de tous les êtres de la manière la plus totale puisqu’il n’offre aucune ressemblance même avec les premières essences dans l'échelle des êtres,, mais en outre qu’il est lui-même principe universel et cause productrice de tonte substance et l’immuable fondement de rindéfectiblc stabilité des êtres, Lui à qui doivent D d’être cl de bien être3 les plus hautes Vertus 3 elles-mêmes. II fut initié ensuite aux vertus La vision d’Isaïe déiformes des plus saints Séraphins les symboles eux-mêmes, dont le saint, nom séraphiques. signifie « ce qui brûle » — symbole que nous expliquerons plus loin quand nous montrerons, à la mesure de nos forces, comment la vertu propre à ce qui brûle élève vers le déiforme 4 et aussi à la représenla x Ténèbre», transcende toute connaissance et toute saisie. Dans sa Vie de Plotin, Porphyre usait du masculin au chap. XIII pour désigner», le Dieu qui est au-dessus de tous » (le génitif pluriel pouvant signifier : de toutes choses ou, plus vraisemblablement, de tous les dieux) et qui n'a ni <: forme sensible i» ni « forme intelligible Cepen­ dant, au chap. Π de la mémo Vie, il prêtait à son maître des paroles souvent glosées où il s’agit de a faire remonter» le « divin * qui est en l'homme dans le a Divin » qui est a en tout ». Qu'il s'agisse — suivant le texte qu'on choisit, les manuscrits portant 5p:v ou r^l·/ {cf. Henry, La derniCrc parole (le Plolin, in Siudiclassici e orientali, Pisc, 1953) — de conseils donnés par Plotin à ses disciples ou de confession personnelle, le u Divin » désigne moins une force cos­ mique impersonnelle que la Réalité transcendante, l’Un de la première hypostase, l'objet du * seul à seul » mystique d'2?nn., VT, 9, 10 (où novo·? peut très bien être au neutre). 2. Cf. Gen., I, 25. Mais le ό είναι indique surtout que le Créateur a situé les essences célestes à leur ordre propre dans la hiérarchie, uù elles ne peuvent être qu’imitatrices et coopératrices (vide supra, 111,2, 165 b). 3. Comme en 304 c, nous traduisons δχ/ήχπς par Vertus, car il s’agit d'un nom propre désignant tous les Anges (vide supra, chap. XI). 4. Vide infra> chap. XV, 2, 328 d sq. DENYS l'ahéopagite 158 45 πλής τελευταίαις μέσαις έν άνάτασιν. τάτην 305,i a καί μέσοις πτεροϊς 5 δρωμένων τών εις έμυσταγωγεϊτο, την θεολόγος υπό την καί την προς καί τών υψιπετούς έκείνην καί τό πόόας έν τοΐς τών νοητήν αύτω τής πολυΟεάμονος ήν ύψηλοτέρων έχου- καί βα-Η άνέφικτον έρευναν, ενεργειών ’Αλλά καί άεικινησίας. ύμνωόίαν πολυτίμητου ορασιν την μεταοιόόντος αγγέλου τής οικείας Εοίοασκεν ούν αυτόν καί τούτο, οτι κά- . τοΐς δπωσούν καΟαροϊς ή 13 Οαρσίς έστι αύτών καί την Οεομιμήτων του τυπούντος ύπερ- τούς έκφαινομένης τών ούναμιν τω θεολογώ διαύγειας ιερός πολύπορου συμμετρία Οεαρχικήν 15 ίερογνωσίας. άπειρόπουν καί θρασεϊαν καί ακατάληκτου καί κατά τό τής ίεράς αύτών εύλαοείας, Ουτέρων αυθάδη έν ό γνώσιν, νόων σιν ύπερκοσμίως την ορών άεικινησίαν υπέρτατων τής καί πρώταις έν έν απόλυτον καί πρόσωπα θεωρίαν άνήγετο δυνάμεως καί ίο καί θειον νοήσεσιν άποδιαστέλλεσΟαι ύπό τά την τό έπί Άλλα πολυπρόσωπον τοΐς πτεροϊς καί την ίεροπλαστίας άγνότητος ώς εφικτόν τής Οεαρ/ικής μετουσία. Αυτή» δέ προς αύτής <τής> Οεαρχίας έςηρημέναις αίτίαις εί MVaQ Ν Ο PBW 45 πρώταις Μ || 40 απόλυτον ζαί ^πςοτχτην ; άνατιινομίνην Sin || 47 ανάστασιν ν | πολύπουν Sin 305,1 πολυπρόσο>;:ον : πολύπτιοον Sin || ι<ρος : νοερός MVn P cf. 304,24 H 3 υπό MVaP : ύπίρ celt. Sed ύπό hoc loco signifient «cir­ ca, iin Bereich von n, qiiod librarii non intellexerunt cf. Ha (1er· nachcr p. 142 Bauer l.ex. z. NT 1531 sq || 5 post όρωμόων add ή Μ D 6 uiicpraw/ : νοητών Sin || πολυΟί αμνού Μ | 9 Sapurcp«j7 Μ Va )) post βαθυτίρων add νοημάτων Sin |i 11 άζατάληχτον Μ άλιωτου Q (mendo per ·/. significato) ||a/.Xaom Sin J 42πολυτίμητου ; &πίρτάτην Sin II 14 ofzeia; om Siu || 15 ουν : om M (sed sscr) oc Sin || ! HIÉB. CÉL. XIII, 4 (304 D-305 b) 158 t.ation sacrée des six ailes, qui signifie l’élévation absolue et suprême vers le Divin par des intellections premières, médianes et dernières, — mais, voyant également leurs Λ innombrables pieds et leurs multiples faces, ces ailes qui les empêchent de regarder au-dessous de leurs pieds et au-dessus de leurs visages », le mouvement perpétuel qui agite leurs ailes médianes, le saint porte-parole de Dieu fut élevé à la connaissance intelligible de ces visions, car ainsi lui furent manifestés la vertu des esprits du plus haut rang, W» riches en ressources et nourris de maintes contemplations, — la sainte circonspection qu’ils gardent sur un mode supra-mondain en face de toute tentation de scruter arrogamment, audacieusement, de façon impos­ sible, les plus hauts et les plus profonds mystères s, — et ce perpétuel mouvement par lequel ils ne cessent de s’élever vers le haut pour imiter, dans la mesure qui leur convient, les activités divines. Mais il fut initié aussi au secret du très illustre chant de louanges en l’honneur de la Théarchiê 3, car l’Ange qui imprimait en lui cette vision autant qu’il était en son pouvoir, communiqua au porteparole de Dieu, sa propre connaissance des saints mysTLa purification. .. tères. Il lui enseigna donc ceci encore : ° B que tous les purs, quels qu ils soient, sont purifiés par leur participation, dans la mesure où ils peuvent l’obtenir, 5 la pureté de la transparence théarchique. Or cette purification, que la Théarchiê ellemême, par des causes transcendantes, opère de façon 16 το:; : έν τοΐς N || όηωσοΰν : έ-Όάδι Sin || 17 MVaQNBv : διαυγούς P\V Sin post δ-.αυγείας add κχΐ Ο Sed Οίχρ/ιζη; διανγβίας ab άγχίτητο; pendet : participatio sanctitatis, quae est divinae cla­ ritati propria ,| αΰτη MQW || 18 της supplevi || et; : η; Μ 1. /e., VI, 2. 2. Cf. Eccl. hier., IV, in, 8, 305 a. Vide supra, VII, 3, 209 b (et In note ad loc.). 3. Vide supra, p. 118, n. 4. 159 den vs lauêopagiie πάντας τούς ιερούς νόας ύπερουσίφ 2ο τουργουμίνη, αύτήν περί ταϊς νάμεσιν έκφανεστέρα έκφαίνει καί οιαοίδωσιν, ώς ζαϊ έστι πώς κρυφιότητι τελε· ύπερτάταις δυ· μάλλον εαυτήν δευτεοων ή των έπί δέ των έσχατων ή των ημών νοερών δυνάμεων ώς αυτής έκα­ στη το κατά 25 αυτής Οεοείοές ελλαμψίν φιότητος ένιαϊον συνάγει μως ειπεΐν. πρώτως νές άγεται οιά των 30 θεολόγος τήν οιά των πρώτων έκ του τάς MVaQ N πάσας ούσιών Οεουργικάς μετουσίας Ο κρυ- ΤοΟτο γοΟν ό φωταγωγώντας εις πάσας τάς λοιπάς οιαόίοοσΟαι προς οικείας κρύφιου προς το εμφα­ καί πρώτων φανήν καί ει οεϊ συντό- πρώτων δυνάμεων. κάΟαρσιν των τής τήν Έλλάμπει 3ε το?ς καθ' έόιδάσζετο προς τοΟ C αγγέλου το ένεργείας προς το άγνωστον. έκαστον δευτέροις οιά ούτο> άιέστηζεν, τάς αύτ'ον Οεαρχικας άναλαμπούσας κατά τήν αναλογίαν. έκάστης Δώ καί PBW 19 δπεαουσίως MVaP || 20 ώς οιη Μ || 22 ίπ«· Q || 23 η om Q (add *)Q H η των om v | ημών : ίυών Μ Va μέσων Β || 24 την om V» | φαει­ νήν Ο II 25 ο’ζείας : ουσία; Ο || 27 οια των— άγεται (29) om Ο || 28 πτώτος Β |[ 33 δ:αδόσθα·. W (corr W1) | 34 Οεουργικάς : 0<αρχικας Ο θείας Sin 1. Vide suprat p. 130. n. 3 ot p. 139. n. 1. Commo plus bas {305 c), εαφανί'ς est ici équivalent de φανός. 2. Au niveau humain Vertu cesse d'être un nom propre et désigne simplement les qualités intellectuelles de l’homme. Tout en mettant une minuscule, nous conservons le meme mot (qui traduit ici οίνααις et non βφετ>9· 3. Isolée de son contexte, la formule évoque la conception origi­ nate suivant laquelle chaque esprit, à la mesure de sa déchéance par rapport à une perfection originelle, se situerait plus ou moins loin do Dieu. En fait, puur Dcnys. la structure hiérarchique corrcs- HIÉR. CÉL. XIII, 4 (305 B-c) 159 mystérieuse et sureasenlielle en tous les esprits saints, est en quelque sorte plus manifeste 1 clans les Vertus qui vivent auprès d’Elle, en tant qu’elles sont les plus hautes de toutes, et c’est là qu’elle se montre et se transmet davantage, mais, en ce qui concerne les Vertus intellec­ tuelles de second rang ou de dernier ordre, ou nos propres vertus 2, selon la distance à laquelle chacune d’elles s’est située par rapport à la déiformité 3, la l’héarchie réduit plus ou moins sa claire illumination pour revenir à l’unité inconnaissable de son propre secret.4. Elle éclaire, à chaque niveau, les secondes par l’entremise des premières et, s’il faut parler bref, on est d’abord conduit du mystérieux au manifeste par les Vertus premières. Ce qu’enseigna au porle-parolo de Dieu l’Ange chargé de lui apporter la lumière, c’est donc que la purification, ainsi que toutes les C activités théarchiques, en se reflétant à travers les essences du premier rang, sont transmises à toutes les autres pour autant que chacune d’elles participe aux opérations divines B. Il était donc raisonnable d’attribuer le pouvoir pond à une Loi fondamentale (celle dont il est question, par exemple, en IV, 3, 480 d-lSl a) et le seul problème est de savoir si cette 0=σ|ΐ<Λ:σία dépend d'une exigence métaphysique qui s’imposerait pour ainsi dire à la volonté créatrice elle-même, ou si clic procède d'une véritable liberté de choix ((?/. Roques, Univ. dion., p. 106, n. 3, et vide, supra, p. 153, n. 2). ·'·. C’est précisément de cet inconnaissable secret que le mystique s'approche à mesure qu’il pénètre dans la * Ténèbre super-lumineuse du Silence» (Aft/St. th., I, 1, 997 b). Ici, tout au contraire, c’est Dieu pour ainsi dire qui se retire dans son en-soi à mesure qu’on ne le connaît que par des images à la fois plus lointaines cl plus ■: mani­ festées » (vide supra, p. 150, n. 4). 5. Cette phrase est l’une de celles qui peuvent suggérer que le c contenu » même de la science hiérarchique, transmise d'Ange en Ange et jusqu'au Prophète, se réduirait au principe même de celte transmission graduelle (rude supra, p. 89, n. 3). lin fait Denys ne méconnaît pas qn’Isaîc ait reçu un message determine concernant Israël: mais il retient surtout ici du texte biblique ce qui éclaire pour lui la structure hiérarchique comme telle. DENYS L’ARÉOPAGITE 160 35 την έμπυρίως κότως ό Οεον μετά καΟαίρειν καθαρτικήν μάλλον αιτία, άνατέΟεικεν. 40 ραδείγματι) πάντας δε καΟάπερ αύτδς λέγεται αύτοΟ καθιερωμένων 45 οίκείαν καθαρτικήν 1) κάΟαρσιν θεόν μέν του ή ένεργείας, έπιστήμην θεολόγου καί αύτον ούτω φωτίζάΗ των ot’j άνατιΟει- καί δύναμιν τελετουργών άνατίΟησιν, λαβείας αγγελικής τον Ν έ- πα- διά των ή φωτίζειν και είναι δ άγγελος τήνΐ τήν έπί, ώς αίτιον, έπί δέ τον Σεραφίμ ώς πρωτουο- γδν ιεράρχην MVaQ καΟαίρων τάξεων ίεράς χρήσομαι γάρ εί Ως γάρ ημάς ιεράρχης ιερέων καΟαίρειν οικείας τάς άτοπον πάσης καΟάρσεως ό καθ’ λειτουργών ούν Ούδέν (παραπλησίω αύτον σών τώ ει­ το'ίς Σεραφίμ θεολόγον ο Σεραφίμ. λέγεται τον καΟαίρει θεός ιδιότητα Ο ύπ’ ώς άν τις φαίη μετ’ εύ-’ αύτον καΟαιρόμενον έκοι- PBW 35 εμπυ^ίου ζ&0ά&9$ηι$ Sin || όσ:ότητα Ο || 36 μ-ctà θεόν post άνατέ * Οεικεν coll P I 37 ύ om M Va || 38 rô Va || 39 α?τ:α; ν || παοαπλησίως MB II γάρ : om P Sin zaî W Ί 40 διά om W (sscr m rec) | 41 9t: pr. om Va (sed sscr] Q (add Q2) | 43 έαυτου Q || trS αυτόν : rie δ:’ αυτών έπ’ αυτόν MVaP | άνατεόεισώ·/ MVa || 44 τάς om MVa || 46 του θεολόγου om P (sed in mg add} | 49 τόν ύ-’ αυτού om MVa || ζαΟηραίνον MQ (corr Qa) x;xa6ap;z$vpv Va 1. Dans la liturgie que décrit la Hiérarchie ecclésiastiquCy l’évcque occupe une place absolument prépondérante ; c’est lui qui eiTectuO les opérations essentielles du baptême, prêtres et diacres ne jouant pour ainsi dire qu’un rôle instrumental (ï(» il, 7, 396 c-d). Une foie qu’il a pris place ou centre de Γautel des sacrifices divins >, seuls l’entourant * avec les prêtres, les plus élevés en dignité parmi les diacres », il * accomplit saintement l’œuvre des plus divins mye-1 té res », consacre les espèce? et distribue lu communion (III. nJ 425 c-428 a). Connue le Scrapbin d'isaïc, sous la protection de min. ci:r,. ΧΙΠ, 4 (305 C-I>) 160 de purifier par le feu d’abord à . 1. > Dieu mais egalement et en seconde .. ··.?.· ligne aux beraphms. De meme, en , effet, que Dieu purifie tous les esprits parce qu II est cause de toute purification, ou plutôt (j’userai, en effet, d’une image qui est plus â notre portée) de môme que le grand prêtre de notre hiérarchie, qui purifie ou illumine par l’entremise de ses ministres ou de ses prêtres, est dit purifier et illu­ miner lui-même, car c’est à lui que les ordres qu’il a consaD ores rapportent leurs propres opérations sacrées I, — ainsi, en cc qui concerne scs propres savoir et pouvoir purifiants, l’Ange qui opère la purification du porte-parole de Dieu les rapporte d’abord à Dieu en tant qu’il est cause, et ensuite au Séraphin, en tant qu’il est le premier initiateur hiérarchique, — comme s’il disait, avec la circonspection qui convient à un messager et pour instruire celui qu’il „ .. Caractère ., raisonnable de la .. , douze ailes, il bénit l’huile do Fonction (IV, n, 473 a et IV, ni, 5, 480 b-c), at ses «saints assistants», par leur hiérarchie propre, figurent de façon sensible les esprits célestes subordonnés au puri­ ficateur par excellence (IV, tu, 6, 480 d). C'est de l'evêquc que le prêtre tient tout pouvoir sacré (V, i, 5, 505 c} et c’est à lui qu’il « renvoie tons ceux qui aspirent à la science des rites qu'ils con­ templent υ (V, i, 6, 505 d-508 a). Seul le «hiérarque» est digne de « porter sur la tetc les Saintes Écritures ». ·: Vivant en conformité avec Dieu et participant de façon pleine et entière à la puissance hiérarchique », il transmet aux autres la science des paroles rituelles et des sacrements (V, m, 7, 513 c-516 a), ce savoir qui «lui convient en propre u (III, ni, 2, 429 b] et qu’il relicte, à la façon des Anges, comme un > second soleil » (III, ni, 14, 425 a-b). « Inter­ prete de la Justice théarchique », il intercède pour les morts (VII, m, 7, 564 a) et, «révélateur des jugements divins:·, il possède lo pouvoir d'excommunier (564 b). Depuis le moyen âge (en Occident du moins), la place prise par les messes privées et la délégation aux curés d’uno partie des pouvoirs épiscopaux ont quelque peu voilé la référence constante de toutes les opérations sacrées au « grand prêtre x lui-même et particulièrement son rôle central dans la con­ célébration eucharistique. DENYS l’âRÈOPAGITE 161 50 δάσκων ότι « τής εις σέ -προς έμού καΟάρσεως αρχή μέν 308,ι Λ και τό ποδς ιδρύσει και ό καί διατηρών οικείων S γάρ ταύτά ό με αποστολήν), έμφαίνειν ήγεμών ό τών ό δι’ έμού σεως ». ή το δι’ Γης σής έτέρας τής ώς ή απορίας τό τών Οατέρα εικδς τάς και παΡ νοερας ουν I οικείας 3 ημάς I εις καΟαρ- ' σοί ο έγω j και όιακρι- αίτιων < είρημίνων τιμήσαι εύλογον καί Οεον·.| Ούτος με, ταύτην καί ΣεραφίμΛ δημιουργός είη άν δ ού κρυφίου καί αιτία (τούτο μετά έμυήΟην. τού καί όιακοσμος, ούσιών καΟαίρων, πάσης επιστήμης 15 άπολυΟήναι Β τής σε τε τού καί δέ Γαύτα μέν έκεϊνος έδίδασκέ μεταδίδωμ.ι. τικής τήν εφη θεοειδούς ένεργείας έκ ίο προνοητικάς προήγαγεν έγώ «ύτόνβ μετουσίας ιεράρχης πρωτίστων ού το καΟαίρειν έστιν διδάσκων ~ερί έπί τάς πρωτας των ένεργειών προνοητικών τή άτρέπτους άαεταπτοίτους καί αυτός κανών ούσια και τάς πρώτας ούσιας καί παραγαγών είναι συνέχων εξηρημένη έστιν δημιουργός και αίτιος και τελετουργουμένής και πρδί ισως·:| αληθές έχουσαν ή παρ’ εαυτού τι του όντως άλη·· Οούς συγγενέστερον θεού δηλαδή MVaQ N Ο έςευρεϊν διδόντος ρήμα ή παρ' καί έτερου μαΟεΓν^Ι προςενούντων άγ- PBW 50 ν.ς v προ Μ (ε super σ add) 308/1 παράγηιν Q | 28:ατηρων—αύτό; om W || 3 ζα: oui v || -αυ- \ τός κ:νών NO : αύτοχινών MVaQPBavroù; κν/wv v Sin ιι. ν. [ ύ :cpap-. χης δϊ : οτ: Ιεράρχης Sin | 9 31’ ο Μ Va || τάς οΐ/.£:α; : πάσας τας Sin [| 10 καί oni Sin || 12 MO : 5« c«tt || 13 votoii : ίί?5ς Sin !| | Η Οα:ίρ? MOPB Sin Q» ; Οατίραν Ν Οκτέο-.ν VaQ η άτέρα (sic) W | . των om VaQ (add Q2' || om Sin j| 16 ante τό t;.xô; add zx?i το δυνατόν Sin | 17 τό οιϊ« Q |' τι : τό Μ\.ι || ύντος PW || . 18 άληθ-ί Ρ άληΟώΐ W μ βνγγ.νίς Sin | 19 δταα om Μ HIÉR. CÉL. Mil, 4 (305 D-308 b) 161 purifie : « La purification que j’opère en toi vient d’un Principe, d’une Substance, d’un Créateur et d’une Cause transcendante, celte Cause qui a conduit jusqu’à A l’être les essences de premier rang elles-mêmes, qui, en les établissant autour d’Elle. les rassemble et les conserve immuables et constantes, qui les meut pour les faire par­ ticiper les premières à ses propres activités providen­ tielles [car telle fut bien, à en croire celui qui m’enseigna ces vérités, la mission confiée au Séraphin »’·, mais l’ini­ tiatrice hiérarchique et souveraine — après Dieu — est cette formation que constituent les essences du tout pre­ mier rang et qui m’initia moi-même de façon déiforme à l’opération purificatrice 2. Par mon entremise, c’est donc cette formation qui te purifie, elle par qui Celui qui est cause et artisan de toute purification a fait sortir du secret ses propres opérations providentielles et nous les a com­ muniquées. » Voilà ce que m’enseigna mon D’autres solutions A 1, ” , ... maître, je te le transmets à mon restent possibles. . . .... tour. A ta science intelligente et capable de discernement, je laisse le soin de résoudre la R difficulté selon l’une des solutions proposées en la préfé­ rant à l’autre et en la tenant pour vraisemblable, plau­ sible et peut-être vraie, ou bien de chercher par toi-même une explication qui ait plus d’affinité avec la vérité réelle, ou encore de l’apprendre d’un autre, Dieu parlant et les Discours supposé de l’Ange à Isaïe. 308,6 : αποστολήν cf. 1s 6,6. J 19 : Cf. Ps. 67, 12.1 2 1. En tant que Séraphin, sa u mission apostolique» découle de sa participation premiere aux activités providentielles ; clic ne sc confond aucunement avec les « messages » que transmettent aux hommes les Anges subordonnés. 2. Il faut sous-entendre : « par l'entremise des hiérarchies inter­ médiaires ». La communication immédiate du Séraphin à l'Ange Serait aussi contraire à Γ« ordre» que la purification directe d’Isaïe par un membre do la hiérarchie supérieure. 162 DENYS L ARÉ0PAG1TE τοϊς φιλ,αγγέλοις ήμΓν άνακαλύψαι διαυγή 20 γέλων, καί μάλλον ειπερ οιόν τε είη καί έμοί μάλλον εραστήν θεωρίαν. 321,2 Λ XI V Καί τούτο δέ άςιον ώς οΐμαι νοεράς επιστασίας οτι τών λογιών ή περί τών αγγέλων παράδοσις « Χιχιλιάδας» λίας » τούς τούτων μητους τών είσιν 10 τήν αί καθ’ MVaQ ημάς N Ο καί « καί μυριάδας μυρίας », τών αριθμών έμφαίνουσα ουρανίων ουσιών διατάξεις. στρατιαί καί τών συνεσταλμένην ύλαίων είς πολλαπλασιάζουσα έναργώς μακάριαι ασθενή φησι άκροτάτους έπανακυκλοΟσα τούς διά ήμϊν παρ’ είναι αριθμών τάς ήμϊν εαυ­ καί αναρίθ­ Ιίολλαί γάρ ύπερκοσμίων νόων ύπεροεό'ηκυϊαι τών συμμετρίαν καί προς PBW 20 διαυγή NO : ο·' αύτου Μ PB διαυγές (σ deleto) Q δ: αυτής Va αυτή W (sed in ingfic' αύτοΰ \V2) | 21 ecæp— μάλλον om M |’ ivxcp * W II «η coni Morel : ή eodd v (cf. 477 c) 321,2 τι σημαίνει ό παμαδεδομέυος αγγελικός άριθμ/j; pracinis. codd. || οέξιον B (serf add. a) | 3 τό λόγιο·/ Ρ της θεολογίας Sin [| 4· μυριάδα^ μυρίας MVaP : μυρίζς μυριάδας ad LXX restit ceil | 5 r.ap’ ήμΓ/ : καθ’ ημάς Μ Va | 6 έαυτούς : έαυτήν MVaQ αυτούς W || έπανακλωσα MVaB I 7 ένεργΛς Q |Ι ήμ:ν om Μ Va ημών Ρ 321,3 : sq. Dan. 7, 10; Apoc. 5. 11. 1. La réserve exprimée par le génitif absolu vaut pour les doux termes de l’alternative : que < Timuthéc » trouve lui-même une meilleure exégèse ou qu’il la tienne d'un autre, elle n'aura de prix que si elle vient de Dieu, par l'entremise des Anges. 2. Dan VII, 10. Après la vision des quatre Bêtes, corres pondant à l'empire de Babylone, au royaume des Modes, à celui des Perses et à l’empira d'Alexandre, Daniel est en présence d’une scène de Jugement, où Γα Ancien * (qui deviendra le « Fils de l’homme » luimême en Apoc.9 I, 13) siège sur des c ilammcs de fou aux roues de feu ardent ». La traduction la plus littérale du texte grec utilisé par IJ1ÉR. CÉL. XIII, 4-XIV (308 d-321 λ) 162 Anges transmettant sa Parole *, et de nous révéler, à nous qui sommes amis des Anges, une conception plus claire, si c’est possible, et que je chérirais davantage. XIV Mais ceci encore, je crois, mérite réflexion intelligente : la Tradition des Dits, parlant des Anges, aflirine qu’ils sont « mille milliers » et « dix mille myriades » 2, portant, ainsi au carré et multipliant par eux-mêmes les nombres les plus élevés dont nous usions, par quoi Elle nous révèle de façon claire qu’innombrables sont pour nous les formations entre lesquelles s’ordonnent les essences célestes8. Multiples, en effet, sont les armées bienheureuses des esprits supramondains, qui surpassent l’ordre débile et limité des nombres matériels en usage parmi nous 1 et ne sont conCe que signifie la multitude des esprits célestes. Denys est, pour le verset 10, λ mille milliers le servaient, et dix mille myriades l'assistaient ». Les anciens commentateurs ont com­ pris qu’il fallait distinguer entre les hiérarchies supérieures qui con tcrnpknt Dieu et les hiérarchies inférieures (plus nombreuses) qui accomplissent ses volontés. Dcnys ne fait cependant aucune men­ tion ici des verbes λειτουργώ et ποφίστημι et retient seulement {pour l’ensemble dos Anges) l’idée de quantité « innombrable v. 3. Paciiymèhe (Paraphrase. 323 a-b), qui semble assimiler ces x formations» aux «légions» de Mattk., XXVI, 53, s’étonne que Jésus ne fasse allusion qu’à une si petite partie des innombrables armées célestes. Tl suppose que l’emploi des termes milliers et myriades, eux-mémes portés au carré, indique, plutôt qu’une véritable infinité, Γι: ignorance b où nous sommes du nombre réel des Anges. 4. Dans sa deuxieme Homélie sur l'incompréhensibililé de Dieu (PG XLVIII, 714 b-c, trad. Flacelicrc. p. 137-138), Jean Chrysos­ tom e, qui professe que, qualitativement, « un seul Ange vaut plus que toute la création visible », tient que leur nombre est infini («πείρος) : n Et pourtant il y a là-haut dix mille myriades d’Anges et mille milliers d’Archanges, e· les Trônes, les Dominations, les Principautés, les Puissances, les tribus infinies et les peuples indi­ cibles [φύλα άαύΟητα] de Vertus incorporelles... b Dans la quatrième Homélie (729 b-c, trad, citée, p. 215), voulant montrer que, si les DENYS L ARÉOPAGITE 163 μόνης γνωστικώς και κοσμίου πανολβίως αύταΐς ποιοΟ καί καί δωρουμένης ύπδ σοφοποιίας ύπερουσίως κατ’ νοήσεως ούρανίας <■> άπειρογνώστου δντων δριζόμεναι τής ού'σης συνεκτικής τής αρχής αύτάς επιστήμης τής πάντων και δυνάμεως ύπερ- Οεαρχίκ^ όμού αίτιας καί τή< τωί ούσιό; περιεκτική άποπερατώσεως. 328,1 Λ X V (1 ) Φέρε οή λοιπόν άναπαύοντες ήμών εί δοκεΖτΙ νοερόν δμμα τής περί τάςένικάς καί ύψηλάς θεωρίας άγγε λοπρεποΟς συντονίας έπί τό διαιρετόν καί πολυμερί O PBW χύτην MVa |' 1.3 ουρανία (1 litt 12 γνωστικής M || χαΟ * αυτάς B ζατ * τής î eras) Q ουρανίου Va || την MVa || 14 δωρουμενην MVa || υγβότης M ixip τής Va | post Οεαρ/ιζής add χαί QNv |] 16 ύι χρουσίως 1 όντως Sin .328.1 Τίνες αί μορφωτικά? τών αγγελικών δυνάμεων εικόνες χαί τά εξής praomis MVaQ N PVV ; item, sed add τ: τό πυρώδες, τί τό αν­ θρωποειδές, τίνες οί οφθαλμοί» τίνες α· χειρες. τίνα τα ώτα. τίνες αί ύί/ες καί τά λοιπά του κεφαλαίου Ο τίνες ai χείρες om τίνες αί δίνες anti τίνα coll, post ώτα add τίνα τα στόματα Β Sin. omnes, quae in cap: Iulo explicantur, angelorum imagines singulus eodem modo env merat usque ad gaudium angelorum v '| δή om MVa || 2 iv?xà καί om MVaQv MVaQ N Anges ignorent fessence do Dieu» les hommes l’ignorent bien davai tage encore, le même auteur precise : c II existe d’autres Vertu dont nous ignorons les noms. Remarquez l’insanité des hérétiques nous ne connaissons même pas le nom des serviteurs (τών δούλοη et ils prétendent scruter la propre substance du Maître. En effet, i y a les Anges, les Archanges» les Troncs, les Principautés, les Puis· sanccs, les Dominations, mais ce ne sont pas les seuls peuples qui habitent les deux» où il existe encore une multitude infinie de tri­ bus et des races indicibles, qu’aucune parole ne saurait représenter. > — Grégoire de Nysse souligne au contraire le caractère «parfait» do la « Sainte Centaine n, qui ne sera achevée, comme Plérome, que par le retour des hommes parmi les Anges {cf. Daniélou, Plat. et thial. myst., p. 166). HIÉR. CÉL. XIV-XV, I (321 A-32« a) 163 nues et définies que par cette connaissance et science supra-mondaine et céleste à elles dévolue S qu’elles ont eu Pimmense bonheur de recevoir de la Thcarchie au savoir infini, de qui vient toute sagesse, principe suressenticl et cause productrice de toute essence, puissance rassembleuse et définition qui enveloppe la totalité des êtres*. A ~ , XV (1) El maintenant, si tu Retour ' ' veux bien, reposant notre regard au symbolisme intellectuel de Peffort qu’exigeaient des images bigarrées. de lui, sur un mode angélique, des considérations unitaires et eminentes 3, redescendus au 1. Sur la connaissance qu’ont les Anges eux-mêmes de leurs r pou­ voirs » et de leurs « illuminations propres », mais aussi de leur « belle ordonnance, sainte et supra-mondaine », oWe supra, VI, 1, 200 c. 2. Commentant ce tres bref chapitre, Paciiymkre [Paraphrase, 323 c-d) attribue à Psellos uno objection que semble imposer le schéma d’une émanation circulaire À partir de l’unité ; la nature angélique, étant la plus proche de Dieu, ne devrait-elle pas conte­ nir le minimum do multiplicité ? Dans un univers qui évoque l’image d’une Cour, on attendrait que les familiers du prince fussent moins nombreux que ses sujets. D’autre part la cosmologie aristo­ télicienne suggère de limiter le nombre des moteurs immatériels à celui des sphères célestes. Malgré ces objections, saint Thomas essaye d’intégrer le texte de Daniel (et le commentaire de Denys) dans le cadre — assez accommodant — du principe de «perfection»; ce qui est plus parfait doit être créé, dit-il, ou scion une plus grande exten­ sion, ou en plus grande quantité ; ainsi le monde dns astres occupe dans l'univers beaucoup plus de place que la sphère limitée du sub­ lunaire ; à cet excessus secundum magnitudinem — et sans que les Anges, naturellement, soient faits «pour» les astres — il convient que corresponde, quant aux êtres immatériels, un excessus secundum multitudinem ; ni dans un cas ni dans l’autre, on ne doit parler ce­ pendant d’infini au sens propre ; si le nombre des Anges dépasse le mode humain de dénombrement, il n’excède le nombre des hommes que de façon u quasi incomparable » (Sum. /Λ., /a, qu. L, art. 3). 3. 11 ne peut s’agir ici du contenu général des chapitres précédents, mais bien plutôt dos dernières considérations sur le savoir que les Anges reçoivent de la Théarchio, et qui nous reste inaccessible. Hiérarchie céleste. 17 164 !>Ι·Ν VS LABÉOPAGITK πλάτος τής πολυειόοΟς πάλιν απ’ καταοάντες ϋ ποικιλίας άγγελικών των μορφοποιϊών απ’ ώς αυτών ει­ κόνων επί τήν απλότητα των ούρανίων νόων άναλυτικώς άνακάμπτωμεν. έσΟ’ βτε 10 χούσας ουρανίων των έσχάτας καί άνακαΟάοσεις αύτάς αύτάς διακοσμήσεις ίεραρ— ΐεραρχουμένας ίεραρχουμένας ειρηται ώς ώς τάς αύΟις ίεραρχούσας τάς προΟιεγνωσμένον σοι ουσιών καί έμφαίνουσι πρώτας οέ εικόνων ίεροτύπων αί των τάς Εστω καβ τάς τε πρώτας τε καί μέσας καί τελευταίας έχούσας δυνάμεις, ούοενός άτο­ λόγου που 15 αναπτύξεων παρεισαγόμενου κατά τρόπον γάρ Β ύπδ των προτέρων χούσας καί τελευταίων ίεραρχεϊσΟαί όντως πολλής άνάμεστον’ προς των λευταίων, ούνασΟαι MVaQ Ν Ο καί τινας ίεραρ­ αυτών των εκείνων των πράγμα τάς καί συγ- ίεραρ- αύτάς ούκέτι οέ των αύ- άλλ’ αύτήν έκάστην ίεραρ-1 προτέρων, άπεικότως ίεροπλάστους 25 λογίοις οτε ούκ οέ ει λέγομεν, αύτών, χεϊσΟαι μέν ύπό των το των ίεραρχούσας αυτών άτοπια χεϊν τε καί ίεραρχεϊσΟαί τών ή αύθις προς τοιόνδε ίεραρχεϊσΟαί είτα των έλέγομεν, προτέρας τάς ιεραρχούμενων, 20 χύσεως μέν ει τον άν ίεραρχεϊν όέ των τε­ τις μορφώσεις πρώταις καί έν φαίη τάς τάς αύτάς μέσαις καί τοϊς εσθ| τελευ- PBW •i |x ίϊόΐζϊλα; Μ || απ’ pr. : tr.' Μ Va II β ·><ίω·ζ om ν | 7 άνακααπτων Μ άνακάιχπ^ορίν Β |Ι ίνίστω Μ (=ν-) Va II 8 άναζάΟαρσίί Μ ή άναζάΟαρσις ... έ^φαίνίΐ Sin || 0 δτ6 : δτι Ο II Κ) ΐζφα-νουσι Ν || ΐ'ραρχάυαένας — ι£?αο/ούσας om PW {add in mg in rec) | 12 ante-xx? add ποτέ Sin | 14 τ<<:ώνδ4 Sin || 1ϋ λ»γομε·> v D 17 ζαι — ί·ραο·/ού>α< om Q (add in mg Q4J P || z«: om M || ~?ώτα: 0 | 19 άτοπο·/Sin | 21 —έτι — υπό (23) om P (sed adscr HIÉR. CÉL. XV, 1 (328 a-β) 1ü4 niveau rie la division et de la multiplicité où sc situe la bigarr ure multicolore des figurations angéliques, rebrous­ sons ensuite chemin et, prenant appui sur ces images, _ , remontons à la simplicité des esprits c sache d abord que ces .images valent. celestes. . , , . Mais . \ , . < les éclaircissements concernant les pour tous les Anges. . , . images sacrées montrent les memes dispositions, parmi celles que constituent les essences célestes, tantôt hiérarchiquement subordonnées, tantôt supérieures, et les dernières exerçant alors le commande­ ment tandis que les premières reçoivent des ordres, et les mêmes comportant, comme il a été dit *, des puissances premières, médianes et inferieures, sans qu’un tel système d’explication fasse place cependant h aucun raisonnement absurde. Si nous disions, en effet, que certaines sont B hiérarchiquement subordonnées à celles qui les précèdent et ensuite qu’elles leur commandent, et qu’inversement les supérieures, commandant aux inférieures, reçoivent, des ordres de celles qui dépendent hiérarchiquement d’elles, cette affirmation serait véritablement absurde et chargée de multiples confusions. Mais si nous affir­ mons que les mêmes commandent et sont commandées, non plus aux mêmes et par les mêmes, mais chacune restant hiérarchiquement subordonnée à celles qui la précèdent et ne commandant qu’ù celles qui lui sont inférieures, il ne serait pas malséant de soutenir que les mêmes figurations sacrées que nous présentent les Dits in mg) Il 25 ρορφάς MVa |j •ζβ’.ς coll MVaP om M || 26 xxi post ποώ- 1. On sait, en effet, que (mise entre parenthèses l'union mys­ tique qui semble ne jouer aucun rôle dans les Hiérarchies] l'esprit humain ne pout atteindre à l'imitation et à la contemplation do ce qui le dépasse qu’à partir d'images matérielles (vide supra, I, 3, 121 e). A la différence de l'Ange, dont le savoir n’est pas «analy­ tique » (VII, 2, 208 c), l'homme « remonte o du complexe au simple. DENYS LARÉ0PAG1TE 165 καί τδ προς νεσΟαι καί 30 C οικείων περί τά Ν άναντες τδ τδ ουσας περί Ο έν καί ούν έαυτας ορουρητικάς δεύτερα κής αύτάς MVaQ οίκειως δυνάμεσιν ταίαις κοινωνική μ-Οέςει αληθώς περιτεΟήναι, έπιστρεπτικώς άρρεπώς είλείσΟαι δυνάμεων προόοω δυνάμεως άνατεί- καί τής τδ των τή προνοητι­ είναι πάσαις άψεύ-| PBW 27 η<ριτ<Οξνα; (vel περ:τί6εσθα«) Sin Pachym u. v (cf. 344 A) : τώέναι () zuptTsO&vat celt v || 28 τό pr. om Va | 29 ίαυτάς Va Sin : αυτά; M (sed c sscr) αύτάς ectt v |î 30 τή : τής v | 31 διύτςοα : διυρα Μ I κανων:τικη P |[ 32 αύτάς 2 αύτοΰς Ο 1. Dans ce passage, δύναρις désigne successivement les esprits célestes en général, leurs facultés particulières et la Puissance providentielle. Nous avons conservé Je meme mot «vertu» dans les truis cas. 2. Dans les textes de Proclvs rassemblés par H. Koch {Ps.-Dion., p. 84-85), on ne trouve mention que de deux mouvements, le recti-· ligne qui symbolise la procession, et l'hélicoïdal qui signifie le retour à l'unité (Plat, th., VI, 8-9 ; In Remp., éd. Scholl, p. 70). Pour rendre compte du changement dans le inonde, Aristote subordonnait au mouvement circulaire des astres le déplacement rectiligne du soleiL qui, suivant l'inclinaison de l'écliptique, s'approche et s'éloigne do' la terre, provoquant le rythme alterné des saisons {De coelo, II, 3,i 286 b ; Gen. cor.. Il, 10, 336 a-b). Renvoyant à la formule de Pla-V ton (ZrOÛ, IV, 715 c-716 a) : * Le dieu qui a dans ses mains, selon?; l'antique parole, le commencement, la lin et le milieu do tous le· êtres, s’avance en ligne droite, progressant parmi eux conformément^ à sa nature», Fauteur (moyen-platonicien) du De mundo juxtapose! à cette procession rectiligne (inassiiu liable elle-même au mouvement! alternatif du soleil) (7, 401 b) l'immobilité du Moteur aristotélicien qui « par sa puissance meut tous les êtres et leur imprime un mouve­ ment circulaire» {6, 400b). — Utilisant un vocabulaire qui vient sans doute des gloses d’Hcrmias sur le Phèdre {cf. Hugubny, C:rculairc, rectiligne, hélicoïdal, les trois degrés de la contemplation, Rev. sc. phil. thiol., 1924. p. 327 sq.), Denys considere le mouvement hélicoïdal non point comme le retournement vers F Un, mais comme la combinaison des deux autres, qui permet aux Anges de descendre vers les hommes tout en demeurant autour de Dieu. En Div. nom., IX, 9 (91G h), les trois mouvements sont appliqués analogiquement à lu Théarchie (dont le mouvement rectiligne est <* procession sans détour x et u donne1IIÉR. naissance à tout », lo mouvement circulaire « iden­ CÉL. XV, 1 (328 B-C) tité et enveloppement des intermédiaires et des extrêmes, à la 165 fois contenants et contenus, et en meme temps retour a Dieu de tout ce peuvent s’attribuer proprement et véritablement «h la fois qui est sorti de lui», le mouvement hélicoïdal «procession immobile et aux premières Vertus,; mais auxc’est médianes etet aux dernières, immobilité engondreuse») avant tout, plus proprement, aux. esprits auxlaAmes quo Denysqui prête Dtp.vers nom.fleIV, atrois , célestes — et etque conversion les(en tend Les 1 1 8-9, 704 d-703 a-b) lo schéma trois mouvements, le circulaire haut, et le des mouvement incessant, qu’elles mouvements. ’ consistant, pour les Anges, a o s’unir aux illuminations du Beau et accomplissent d elles-mêmes, sans Bon qui n’a ni principe ni terme », autour pour les aines à « se recueillir en IC rien perdre de leurs vertus propres, et leur participation à clles-mcmcs » et à « unifier leurs propres puissances », le rectiligne étant celui1 providentielle, par quoi les esprits s'avancent processivement la Vertu parpurs unea procession qui se com­ pour exercer leur Providence sur leurs subordonnés », que les munique aux êtres de second rang *, sont destandis propriétés âmes «à partir des choses extérieures, comme de symboles variés et multiples, s’élèvent vers les contemplations simples et unifiées », l'hélicoïdal enfin caractérisant l'acte par lequel les Anges, o tout en exerçant leur Providence sur leurs inférieurs, demeurent indivisi· hiement dans leur mêmete et no cessent de former un chœur autour du Beau et Bon qui est la cause de cet to mêmeté », tandis que les âmes « reçoivent proprement en elles les illuminations divines, non do façon intellectuelle et unifiée, mais par raisonnement cl discursivement, et comme par des actes mélanges et fluents ». 166 DENYS L ARÉOPAGITE οώς αρμόσει ταΐς ούρανίαις ούσίαις, εΐ καί δλικώς ώς πολλάκις ύπερκειμένως καί ταΐς μέν εΓρηται, ταϊς 35 οέ μερικώς καί ύφειμένως. D (2) Λρκτέον δέ τοΟ λόγ>υ καί ζητητέον έν πρώτη τών τύπων άνακαΟάρσει παρά πάσας MVaQ N Ο ο·/ ήν αιτίαν ή εύρίσκεται τιμώσα θεολογία σχεόον την έμπύριον PBW 38 πάσα; (add τάς αλλας) Sin : πάντα Β πάντα; ceti ν gers» doivent se inuuvoir dans le temps et dans l'espace, ce qui est difficilement compatible avec leur immatérialité. Comme Jean Damascene et Jean Philopon (c/. Pktau, De Angelis, L, 13), saint Thomas admettra que les esprits purs contiennent le lieu plutôt que le lieu ne les contient (formule qui n'a do sens précis quo selon la physique aristotélicienne) ; bien que leur « temps;· ne soit pas celui du monde et que leur vitesse dépende, non de leur quantité de force, mais de la simple décision de leur vouloir, ils ne se meuvent qu’à travers une série de moments, selon l’avant et l’après, mais, malgré l'impossibilité où ils sont do se trouver simul­ tanément en plusieurs lieux, ils passent d’un point à l’autre sans parcourir les étapes intermédiaires (de meme que nous pouvons songer successivement à la France et à la Syrie, sans que notre esprit, ait à considérer l’Italie qui est pourtant située entre ces doux « pays, Sum. Ih., la, qu. LU et LUI). 1. Vide supra, V, 196 b-C. 2. Dans la Lettre à Titc [EpisL, IX, 2, 1108 c-1109 a), Dcnysl précisera que, si l’on représente sous des formes ignées non *seule ! ment ·> le Dieu suressentiel », ruais «les Dits intelligibles o et même! a les dispositions deiformes que constituent les Anges tout ensemble! intelligible et intelligents v, le feu prend cependant plusieurs! * significations selon qu'on l'attribue figurativement à n Dieu supra-! intelligible », à ses « Providences ou Paroles intelligibles » ou enfin aux Anges ; dans le premier cas, il est entendu comme cause, dans le second comme substance, dans le troisième comme simple participation. Sur cette question, il se peut, comme le suggère Stiglmayr, qu’une des sources de Dcnys soit la Lettre par laquelle Isidore de Pêlüse, contemporain de saint Jean Chrysostom©, répond à un correspon­ dant qui lui demandait pourquoi lus « choses divines sont presque HiÉn. CÈL. xv, 1-2 (328 C-d) 166 qui conviennent réellement à toutes les essences célestes, sous la seule réserve que les unes, comme on l’a dit sou­ vent \ les possèdent de façon supérieure et pleinement, les autres en partie et à un moindre degré. D , , e (2) Mais il faut entrer en ma· tiere et examiner, grace a une première élucidation des images, pourquoi il se trouve que la Parole de Dieu privilégie, presque au détriment des autres, les svmbolcs sacrés tirés du feu 2. Tu reuiartoujours représentées par des noms tirés du feu· {PG LXXVI1I, 1124 a-b). On indiquera plus loin les convergences et les différences entre Isidore et Dcnys. Bien qu’il s'agisse ici d’élucider des images bibliques — parmi lesquelles il est notable que la tradition cabalis­ tique retiendra de façon plus centrale l'air et la lumière que le feu (c/. Serouya, La Kabbale. 1947, p. 327) — on peut songer à des sources néo platoniciennes, en particulier au texte (Enu.> I, 6, 3) où Pi.OTix, pour representer sensiblement la ·» lumière incorporelle qui est raison et idée » et dont le reflet s’appelle la beauté, invoque Je feu qui, * à la différence des autres éléments, est beau par luimême et a rang de forme » ; plus élevé et plus léger, il est « voisin de l'incorporel » ; reçu sans recevoir, il chauffe mais no se refroidit pas {c/., sur le feu céleste, Enn.t fl, 1, 4 $q ; sur les rapports du feu et de la raison, Π1, C, 12, etc.). Mais ce ne sont là, pour Plotin, que « des figures et des ombres b (<ΐ£ωλα χαί σχια:, I, 6, 3). Si le Feu en soi est un Vivant qui seul peut produire le feu sensible, non seulement ce Vivant n'est qu’une participation lointaine à l’Un, mais un raisonnement analogue s'applique aux autres éléments (VI, 7, 11). De meme, dans les Herme.lica, l’image platonicienne du Bien comme «Soleil conservateur et nourricier n (Traité XVI. 12, éd. citée, II, 235) représente un plus haut symbolisme que celle du feu (lequel, dans le Poimartdres, 5, 1, p. 8, ne «s’élance hors de la nature humide « que sous la motion du Verbe ne lui-même de la Lumière originelle}. Dans les Oracles cluildaïques (vraisemblable­ ment composés au temps de Marc-Aurcle), le « Père » (ou « Dieu caché ®) est un « Feu premier r» qui agit sur la matière par le moyen d'un démiurge-intellect ·· fait de feu » (éd. Kroll, 1894, p. 13). Mais rien n'indique que le « souffle divin », qui intervient ensuite dans la psychogonic pour former « l'étincelle de l’âme « (ibid., p. 26), soit le nvc jua vocpdv stoïcien, c'est-à-dire un e air chauffé o. Dans la Korè Zfcsrnou, le o souille » est en tous cas antérieur au feu puisque la 167 DENTS L ARÈ0PAG1TE Εύρήσεις γοΟν ίερογραφίαν. αύτήν ίθ πυρώδεις διαπλάττουσαν αλλά καί 329,1 άνδρας ώς πΰρ καί ού μόνον τροχούς ζωα πεπυρωμένα έςαστράπτοντας καί περί αύτάς a τάς ούρανίους ουσίας σωρούς ανθράκων πυρ'ος περιτιΟεισαν καί MVaQ Ο N ποταμούς άσχέτω ροίζφ πυριφλεγέ- PBW 39 αύτούζ Μ Va J ίΟ άναπλάττουσαν Va | il ώ; πυρ: Vav .328.39 : τ?οχ. cf. Ez. 1, 15 ; 10, 2, 6, 9. || 40 : ζώα π. cf. Ez. 1, 14 (A) Ex. 3, 2 ; Ps. 103, 4 al. || 41 : άνδρ. ίξ. cf. Dan. 7, 9 ; Apoc. 4, 5 ; Mallb. 28, 3. 329,1 ; οωρ. Mp. cf. Ez. I, 13; 10, 2; || 2 : Cf. Dan. 7, 10. matière des âmes résulte du mélange c intelligent » d’une partie de co souille avec « le feu et d’autres substances inconnues» (Festvgiere, Révélation^ III, p. 39-40). Parmi les formulaires magiques découverts sur des papyrus égyptiens et qui sont à peu près con­ temporains des textes hermétiques» ceux qui se rattachent à dos liturgies mithriaques privilégient naturellement l’igné et invoquent le « gardien du feu », le * dieu au souffle de feu », le * dieu au corps de feu», mais ils précisent que c’est par son «souffle» que le dieu « a fermé les serrures de feu » de la zone solaire ; c’est < avec le feu et le souffle» que l’initié doit prononcer les paroles magiques (texte 20» in FrsTuciène, Revelation, I, p. 305-306} ; le plus souvent les quatre éléments apparaissent sans évidente hiérarchie (îôid., p. 304, et surtout texte 16, p. 298 : «Salut, système entier de l’esprit de 1’atr, salut. Souffle qui pénètre tontes choses depuis le ciel jusqu’à la terre,... tourbillon des éléments qui jamais ne vous fatiguez de remplir vos fonctions, ... Souffle céleste, intérieur au ciel, éthéré, intérieur à l’éther, aqueux, terrestre, igné» venteux, lumineux, ténébreux, bril­ lant comme les astres, humidc-igné-froid ! »). On sait que dans la perspective immanontiste du Portique, le feu divin et artiste, partout répandu, est Γ« élément par excellence », qui possède sa « fin en lui-même », les autres, air, eau et terre, nais­ sant de sa distension cl se résorbant finalement en lui (Arnim, Fragmenta vet. Stoic., Il, p. 136, fr. 413). Cette primauté du feu — quo, sur le plan des transmutations physiques, Isidore de Pèluse semble affirmer de façon bien plus nette (pie Denys [Lettre à Eus- IIIÉK. CÉL. xv, 2 (328 d-329 a) 167 queras certainement qu’elle représente non seulement des roues incandescentesx, mais même des animaux enflammés 2 et. des hommes qui ont l’éclat du feu3 et 29 Λ qu’autour de ces essences célestes elle situe des monceaux de charbons ardents 4 et des fleuves de feu à l’irrésistible thaïe, loc. cit., 485 a-b} - se rattache, chez les Grecs, à la tradition héraclitéenne (c/. fragm. 31, in Diels, Vorsokraliker, T, p. 84 : « Chan­ gements du feu : d’abord la mer, puis, pour moitié la terre, pour moitié l’ouragan ») ; comme dans les représentations indiennes du dieu Agni, clic fait place souvent à l’ambivalence d’un fou à la fois constructeur et destructeur (sur le « jugement du monde .· chez Hera­ clite, c/. fragin. 64, p.90).Comme Empedocle, qui déclare les quatre éléments a égaux et de même puissance» (fragin. 17, p. 231), Aris­ tote refuse la primauté du feu ; s’il est plus « pur ■ que Pair, la terre est également moins e mélangée » que l’eau ; composés deux à doux des quatre qualités fondamentales, les quatre éléments se trans­ forment les uns dans les autres sans hiérarchie métaphysique (6’en. cor., II, 3, 330 b). Sous lo nom d’éther, Aristote admet cepen­ dant une quintessence qui conserve quelque chose de l’ancien feu supra-mondain. Tout en rapportant, sans l’arbitrer, la querelle entre ceux qui font dériver vivre (ζήν) de bouillir (ζ<ίν) et ceux qui lient au contraire l'Ame (ψυχή) à la qualité du froid (ψυχρόν) (De anim., 1, 2, 405 b), à titre de physiologue il attribue au sperme une chaleur venue du feu astral, comme à la partie supérieure de l’Ame un élé­ ment poétique étranger au monde sub-lunairc (Gen. anim., II, 3, 736 b). — Dans cette note trop longue et très incomplète, on n’a retenu que les doctrines où le Pseudo-Aréopagite a pu puiser, direc­ tement ou indirectement, quelques éléments essentiels de son exé­ gèse symbolique ; il no semble pas qu’il faille y inclure la vision pythagoricienne de ce Feu central que Philolaos appelait x Foyer universel, maison de Z eus et père des dieux a (Det.atte, Ét. sur la till. pyth., p. 278). 1. Dan., VII, 9 (« Son trône était flammes de feu aux roues de feu ardent ).* 2. /iz., I, 14 !: chaud » est « immortel », il pense, voit, entend et sait tout, «ce qui est et ce qui sera s. Qu’ils fassent de l’âme un mélange de chaud et de froid [Mélodies III, VIII, 640, 656, 672, etc.) ou une combinaison d’eau et de feu (Π4ginic, VI, 472), le primai du chaud semble constamment affirmé chez les médecins hippocratiques ; et s'il est vrai qu’ils lient la santé à l’équilibre des quatre qualités fondamentales [cf. Semaines, VI, 648), cette dernière notion caractérise plutôt les disciples d’Empédocle (Bovugey, Observ. et exp. chez les médecins de la coll, kipp., Paris, 1953, p. 127, n. 9). 1. C'est le point sur lequel insiste le plus longuement Isidore de Pèluse, au point d’oublier le mouvement ascendant de l’air : x Le îcu a abandonné la voie qui mène aux corps et no s'attache, parmi les choses terrestres, qu’à celles d'en haut. Car les autres éléments désirent la terre alors qu'il désire le ciel, et les autres connaissent la voie descendante, tandis qu'il ne connaît que la voie ascendante > i/l Ilerminos, 1124 a). HIÉR. CÉL. XV, 2 (329 b) 170 sible à maîtriser, sans mélange, dissociateur, inaltérable, tendant vers le haut, agissant vite, sublime et exempt, de toute faiblesse pour les réalités basses \ doué d’un mou­ vement. éternel et moteur de lui-même et des autres 2, saisissant et insaisissable, n’ayant besoin de rien d’autre, s’accroissant en secret et révélant sa propre grandeur selon les matières qui l’accueillent, actif, puissant, invi­ siblement présent à tout être, ne semblant pas exister si on ne prend pas garde à lui, mais, sous Γeffet du frotte­ ment qui est comme une sollicitation, se manifestant de manière soudaine 3, spontanément et comme il convient à 2. C’/. Platon, Tim., 37 ci (Le Ciel igné * est une imitation mobile de l'éternité », une « imago éternelle qui progresse scion la loi des nombres *). Mais si l'espèce des dieux (astraux) a etc « pour la plus grande partie façonnée de feu, afin qu'elle fût la plus brillante et la plus belle à voir » (40 a), le Demiurge lui a donne deux mouvements (l’un « dans le même lieu et suivant des rapports invariables », l'autre «vers l’avant» qui est «dominé par la révolution du Meme et du Semblable o, 40 a-b). C’est donc T Aine du inonde qui se meut ellemême. non la sphère de feu en tant que telle. - Pour Aristote (f)e C(Hylo, If, 6-7, 288 a-b), le seul mouvement uniforme cl infini (non davantage ipsomoteur, puisqu'il est suspendu à la présence du pre­ mier Moteur) est celui du Ciel, mais précisément les astres « ne sont pas de feu et ne se meuvent pas dans Je feu ». Composes d'une quin­ tessence éthérée, ils ne produisent chaleur et lumière que par le frottement de l’air sous Taction de leur mouvement circulaire, mais le feu lui-même so meut rcctilinéaircmcnt et de façon finie. L'image dionysienne renvoie donc à des thèmes plus archaïques, sans doute héraelitéens. 3. Sur la valeur des transformations «soudaines», cf. EpisL, III 11069 b) : « On appelle soudain ce qui advient de façon inespérée et passe ainsi de l’obscur au clair» {vide, Ix.t XXIX, 5-6 : « Et soudain, à Kimproviste, tu seras visitée par Yahvé Sabaot » ; Λία/., 111,1 : c Soudain le Seigneur quo vous cherchez entrera dans son temple »). Le terme έξαίονης, qui vient de Platon (fîançtu'l, 210 c, Parm., 156 b), désigne chez P loti» (Kn/u, VI, 7, 36) l'instant de l'union ineffable, où « l'objet que l’on voit est la Lumière même », cette Lumière « qui engendre l'intelligence et ne s’eteint pas en l'engen­ drant » \Cf. V, 3, 17 et V, 5, 7). Philon l'employait déjà dans un sens analogue (De migr. Abr.t 7, éd. Mangey, I, 441)· DENYS l’aRÉOPAGITE 171 C συμφυώς αύθις οίκείως καί άκαταλήπτως έξαίφνης άναφαινόμενον αμείωτου άφιπτάμενον, σαις ταΐς πανολ^ίαις εαυτού μεταδόσεσι. αν τις εΰροι τοΟ 35 σθητοϊς είδότες εικόνας πυρδς διαπλάττουσιν, τάς ένεργείας. ούρανίας έμφαίνοντες αύτών έν αί- Τούτο ουσίας τδ πά- Καί πολλάς ιδιότητας οικείας ώς Οεαρχικής ΟεόσοΦΟί οι έν καί έκ γοΟν πυρδςί θεοειδές κα| ώς εφικτόν Οεομίμητον. (3) ’Αλλά και ανθρωπόμορφους αύτούς άναγράφουσι 40 διά τδ νοερδν κα· τδ προς τδ άναντες έχειν τάς οπτικάς δυνάμεις καί καί τδ φύσιν άρχικδν MVaQ κατά Ν Ο τδ του σχήματος εύθύ καί καί ηγεμονικόν ορΟιον καί τδ PBW 32 άζαταλήμπτως Μ | άφίσταμίνον Sin u ν || 33 χϊσ: Μ Va ν | αύτοβ B II post χολλας add έτίρα; Sin || 35 αίσΟητοις MNBW Sin ; αίσθη· τχΐς VaQOP (cf. praef. p- 50) Il πζόσι codd : ταις €·χοσι Sin || 39 post ανΟρωχορόρρονς 3 lilt eras M | 40 τό alt om NO (seel sscr) '| χρό< τό om Q J 41 €üGü om B ευθύ·/ M 39 : άνΟρωποα. cf. Ez. I, 10; Apoc. 4. 7. 1. Sur le mystère du feu, tenant, à ses caractères apparemment contradictoires, cf. G. Bachelard [Psychanalyse du feu, Paris, 1938, ! p. 21) : « Le feu est un phénomène privilégié qui peut tout expliquer. Si tout ce qui change lentement s'explique par la vie, tout ce qui change vite s’explique par le feu. Le feu est l'ultra-vivant. Le feu est intime et il est universel. 11 vit dans notre cœur, il vit dans le ciel. 11 monte des profondeurs de la substance et s'offre comme un amour, *t Mais l’auteur ne manque pas de souligner une ambiva­ lence qui est curieusement absente du texte dionysien : le fou, dit-il, est « principe de vio et de mort, d'existence et de néant » (p. 146), s'il « brille an Paradis, il brûle en Enfer» (p. 22). H semble que le moine Adrien (Isagoge, 1921 c). plus familier que Dcnys avec les visions apocalyptiques, ne connaisse au contraire d'autre exégèse du «feu» que la représentation des châtiments divins. Le II1ÉR. CÉL. XV, 2-3 (329 c) 171 C sa nature, et s’envolant derechef de façon incompréhen­ sible \ ne subissant aucune diminution tout en se donnant lui-même de façon parfaitement heureuse a. Et l’on trou­ verait encore maintes propriétés du feu où se manifeste, comme en images sensibles, l’opération de la Théarchiê. Assurément les connaisseurs des choses divines le savent, bien lorsqu’ils représentent les essences célestes à l’image du feu, montrant ainsi ce qui, en elles, est déiforme et, autant que possible, imite Dieu. T (3) Mais ils leur attribuent aussi Λ des formes humaines, utilisant ces anthropomorphiques· τ\· < > ... propriétés de I nomme que sont Dignité de l’homme. > 1 intellection 3, J orientation vers le haut des puissances visuelles, le caractère rectilÎnéaire et régulier de la stature 4, le fait qu’il lui convient naturellethéosophe Boeiime dira que, si * le feu prend son origine dans la nature », la lumière vient de la « libre joie qui est la force de la divi­ nité x (Atytf. magn., VII, 16}. A la e lumière amoureuse » du Père et au * courant vital » de Γ Esprit, il opposera les qualités <* douloureuses mauvaises et torturantes » du * monde igné :» ; c'est cependant pour lui du meme principe ·; sans fond o que procèdent à la fois la «flamme du feu d’amour » et la « ténébreuse douleur n du « Dieu jaloux » (ibid., 13). 2. Lorsqu’il décrit, en Div. nom., VIII, 5 (892 d), la puissance inépuisable qui assure partout l’union du mouvement et du repos, on notera que Dcnys ne privilégie aucunement le feu par rapport aux trois éléments : »: C’est Elle qui rend inextinguibles les puissances du feu et intarissables les écoulements de l’eau, qui limite la diffu­ sion de l'air, qui asseoit la terre sur le vide et qui conserve indes­ tructibles à sa surface les engendrements d'êtres vivants. » 3. Il semble donc qu’ici l’application aux Anges de l'épithète νοερός (vide supra, p. 81, n. 2) soit considérée par Denys comme un «anthropomorphisme», en raison sans doute des limites de l’iulellect humain. 4. Cf. Platon, Tirn., 90 a-b (« Au sujet de l'espèce d’âme qui est la plus maîtresse on nous, il faut penser que Dieu l'a donnée à chaque homme comme un démon» dont nous disons qu'il habite au sommet de notre corps, affirmant à très bon droit que, par l’affinité qu’il a avec le ciel, il nous entraîne loin de la terre, comme il sied a Hiérarchie céleste. 18 172 ϋκατ’ των DENYS L ARftOPAGITE αισΟησιν άλογων 45 τή τοΰ νοΟ MVaQ N O μίν ζώων έλάχιστον ουνάμεις, κατά περιουσίαν ώς πρδς τας κρατητικδν δυνάαει και λοιπάς οέ πάντων τή κατα PBW 43 p-iv om Q |’ λοιπών Sin une plante qui n’est point terrestre mais céleste *) et Cicéron, Aafl dror., II, 56 («Ayant tiré les hommes de la terre. Dieu leur a donné une taille élevée et une stature droite afin que, regardant le ciel, ils pussent atteindre à la contemplation des dieux. Les hommes, on effet, ne sont point sortis de la terre pour en être les habitants, mais en quelque sorte les spectateurs de choses supérieures et célestes»). Après Philon (PtonL, 20-22), Grégoire de Nysse développe à son tour ce lieu commun et note lui aussi que «la stature de l’homme est droite, tendue vers le ciel et regardant en haut», mais il eu tire des conclusions plus o humanistes u que les Platoniciens : se réfé­ rant, en effet, comme Denys, au texte biblique qui donne autorité ft l’homme sur le monde vivant, il conclut : « Cette attitude le rond apte au commandement et signifie son pouvoir roya* 1 *& (Creat. * IV, hom^ VIII, PG XLIV, 144 b, trad. Daniclou, Sources chrétiennes, 1943, p. 106). 1. Cf. Gcn.. 1, 26 («Dieu dit: Faisons (’homme à notre imagej comme Λ notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, tontes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre »). On notera que Denyï évoque seulement la seconde partie du verset et non lo début ; dani cetto apologie de l'homme, il omet, on effet, le thème, si central chez Origènc et chez les deux Grégoire, de l’homme « à l'image 2. Alors que Cicéron (toc. cit., LV1-LX1) insiste longuement su· les supériorités de l’homme, no faisant allusion Λ la vitesse et à la force des animaux de trait que pour noter la grandeur de celui qui a su les mettre à son service, Grégoire »e Nysse (toc. cil.. VII, 140 d sq.) souligne sa faiblesse |n L'homme vient au monde dépouillé de protections naturelles, sans armes et dans la pauvreté, manquant de tout pour satisfaire aux besoins de sa vie : apparemment il mérite plus de pitié que d’envie. Comme armes, il n’a ni les défenses des cornes ni les pointes des ongles, ni sabote, ni dents, ni aiguillon em­ poisonné pour donner la mort...»). Comme Okigèxe {Contra Celsn IV, 76, PG XI, 1148 b), Grégoire voit dans cette faiblesse uû IIJÉR. CÉL. XV, 3 (329 C-d) 172 ment de commander et de dominer \ qu’encorc qu’il soit l) le dernier dans le domaine sensoriel, comme pour toutes les facultés qui appartiennent aux vivants privés de rai­ son 2, il les surpasse tous cependant, par la puissance supcencouragement au travail : si l'homme avait reçu do naissance les qualités suffisantes pour assurer sa subsistance, il serait resté une bete féroce; mais il lui a fallu domestiquer les animaux, construire des instruments, mettre la nature à son service (chap. VII à X). Pour Lucrèce, cette infériorité de l’homme n’était pas origi­ naire ; dans les premiers temps nos ancêtres furent justement ces bêtes féroces dont Grégoire refusera l’hypothèse, des animaux comme les autres, bien armes pour la lutte; leur faiblesse est née plus lard d’un amollissement de leur vio {Nat. rer.t V, 925-1018) et il a fallu, pour la compenser, l’invention du droit et des techniques \ibid., 1018-1157}. — Pour défendre le Créateur contre l’accusation d’avoir fait l’homme faible et dépourvu, saint Thomas (Sum. l/ι., M, qu. XCI, art. 3} invoquera la théorie aristotélicienne de la nature qui ne fait rien en vain et qui use toujours des moyens les plus opportuns (par ex., Phys., II, 200 a-b) ; des le sixième jour de l’Œuvre divine, l'homme a reçu toutes les dispositions corporelles convenables à sa fin propre qui est l’opération de l'âme rationnelle (devenue ainsi la raison meme de l’apparente faiblesse du corps et non pas seu­ lement un moyen providentiellement prevu pour la compenser). Supérieur aux autres vivants par le volume du cerveau et la puis­ sance des sens intérieurs, l’homme les dépasse aussi par le toucher, lequel est, pour Aristote, le plus fondamental des sens {De anim., III, 13, 435 a) ; si ces supériorités memes entraînent, pour des raisons d'équilibre et d’harmonie, une infériorité relative de la vue, de l’ouïe et surtout de l’olfaction, les armes naturelles sont très heureusement remplacées par la raison et par la main, qui est l’organe des organes, comme l’intellect est la forme des formes (c/. De anbn.t III, 8, 432 a; Cicéron, Nat. deor.t LX ; Griîgoirr de Nysse, Creat. hom,t VIII, 148 c, où l’accent est surtout mis sur la finalité de la main par rapport au langage). Quant à la stature droite, qui ne rappelle qu’en apparence celle des végétaux (lesquels ont, pour ainsi dire, la tête dans le sol), elle ne se justifie pas seu­ lement par l'orientation vers le haut des puissances visuelles (le seul thème retenu par Denys) mais par la nécessité que le cerveau échappe au poids du corps, que les membres antérieurs soient dégagés do toute fonction locomotrice, que la bouche enfin s’adapte plutôt à la parole qu’à la saisie des nourritures au sol ou sur les arbres. DESYS L'ARÉOPAGITE 173 έπιστήμην λογικήν τής δέ καί καθ’ έκαστον και κατά καί άδουλωτον ψν/ήζ 3320 Λ Έστι έπικρατεία ώς οιμαι το φύσει άκράτητον. τής σωμα­ τικής ημών πολυμερείας εικόνας έναρμονίους έςευρειν τών MVaQ ουρανίων N Ο δυνάμεων φάσκοντας τάς μέν όπτικάς PBW 46 τό om MVaQ (add Q *) ante κατά coll Ο 332,2 πολύμνιας VaQB ,| d/.ôvx; êvapjxoviouç om Μ | 3 τά: om Ο V 1. Dans scs Homélies sur la Genèse (I, 11-16, trad. Dontrcleau, Sources chrétiennes, 1943, p. 78 sq.), Origénr considérait l’homme comme un «microcosme» qui résume toute la création (c/. aussi : Grégoire de Nysse, Créai, de l'homme, II, 132 d sq. et VIII, 145 c, trad. Daniélon, p. 90 sq. et 109, — et Grégoire de Na- | zianci:, Oral, XXVI11, XXII, éd. citée, 1, 513;. insistant sur les thèmes de Γ» image » et de la « ressemblance ». il interprétait, avec , Ρηιι,ον (Leg. alleg., H, 4, 11), l’ordre donné à Adam de dominer ■ sur les animaux comme un appel à l’ascèse, à la lutte contre les i « désirs corporels» cl les c mouvements de la chair». Grégoire de Nysse, dans son exégèse des mêmes textes, met davantage j l'accent sur la liberté du vouloir, comme caractère premier de l'image ressemblante (loc. cit., XVI, 184 b, p. 157). L’indépendance I de l’homme par rapport à tous les déterminismes est le signe essen- 1 lie! de son origine divine [ibid.. VI, 13G c, p. 94-95. Cf. Descartes, I Quatrième Méditation, § 9) ; elle fait de lui un être véritablement û h royal » (sur le passage du libre arbitre comme tel à cette pléni- I lude de connaissance qui s'acquiert par une approche indéfinie de II la Béatitude unitive, cf. Gaïtii, La conception de la liberté chez Gré- B goire de Nysse, Paris. 1953). Pour Dcnys le libre arbitre est la pro- I priélé la plus caractéristique dos esprits do la seconde hiérarchie I jpj'de supra, VIH, 1, 237 C-240 a), mais il appartient également i aux hommes et aux peuples ; on notera cependant que l'auteur des écrits arcopagiliques en fait, surtout mention comme d’un pouvoir de se détourner du bien (eide supra, IX, 3, 260 C et c/. Eccl. hier., Il, ni, 3, 397 d-4(li> a). 2. Les plus explicites descriptions anthropomorphiques des Anges sont celles n., XVIII, 1-5, XIX, 2-5), on voit les Anges se laver les pieds, manger, provoquer le désir des Sodomites, mais le rédacteur ne décrit pas leur apparence (pas davantage lorsqu’il évoque de façon obscure les x Fils de Dieu x» qui s’unissent aux o filles des hommes :< pour engendrer la race des Nephilîm, Gen., VI, 1-4, que certains ont rapprochés des «Géants » de A'um.» XIV, 33). — Sur l'attribution à Dieu lui-même d’attributs anthropomor­ phiques, cf. Episl.) IX, 1 (1004 c-1105 c) et les considérations DENYS LARÉOPAGITE 174 έμφαινειν 5 στάτην δυνάμεις άνάνευσιν καί ούκ άντίτυπον, αναπεπταμένων την και αύΟις ϋεια φώτα τα προς τήν απαλήν άλλ’ οςυκίνητον καί απαθώς ύποοοχήν οιειάε- καί ύγράν καΟαράν τών καί Οεαρχικών ε?ςλάμψεων, τάς ίο τής δέ υπέρ ληπτικόν τών νουν καί όσφραντών εύώόους όιακριτικας όιαδόσεως τών μή τοιούτων έν δυνάμεις ώς εφικτόν τό αντι­ επιστήμη διακρι­ τικόν καί όλικώς άποφευκτικόν, τάς δέ τών ώτων δυνάμεις τό μετοχικόν καί γνω­ ΰποοεκτικόν στικούς 15 Β τάς δέ πλήρωσιν γευστικάς καί τό τής Οεαρχικής τήν τών νοητών τών θείων καί έπιπνοίας, τροφών τροφίμων άπο- οχετών ΰποδεκτικόν, MVaQ Ν Ο 1’13 W 5 απλήν VaQOPBW sed cf. DN 644 B || 9 οσφραντικών VaN !| 10 post Gxepadd πάντα Sin |! rJitôt; Va (sed core) || 11 άντιλημπτικδν Μ II Iv om Ρ II 14 γνωστικόν MVa (corr in rec) 332,16: οχετών cf. loci 3, 1 ; Ps. 64, 10. d’OiuGENK {/λ Mal.f XVII, Get 17), qui montre le caractère provi­ soire de toutes ces images {y compris celle du a feu dévorant », sym­ bole de la jalousie) destinées à perdre toute valeur dans la vision finale (e/. CnouzeL, Thiol. de l'image, p. 257-260). 1. Cf. Éz., X. 12 (u Et tout leur corps, leur dos» leurs mains cl leurs ailes, ainsi que les roues, étaient pleins d’yeux tout autour:·) ; Apoc., IV, 6-8 (« Au milieu du trône... se trouvent quatre êtres constellés d'yeux par devant et par derrière... Ces quatre êtres portent chacun six ailes constellées d’yeux tout autour et par dedans»). En Zach., 111, 6, c’est ù Yahvé lui-même que Γ Écriture attribue sept yeux. Rien n'indique, dans la Hiérarchie cileete, que les Anges voient par non-vision et «on formant les yeux» {Myst. lh.f l, 1, 997 b). Si les Séraphins dissimulent, leur visage sous leur paire supérieure d’ailes, c’est par modestie en presence des * plus profonds mystères » (vide niÉR. ÇÉL. XV, 3 (332 A-DÏ 174 leur attribue indiquent qu’elles lèvent les yeux l, de façon à les recevoir avec plus de transparence, vers les lumières divines, et qu’en retour elles reçoivent avec simplicité, limpidité, sans résistance, mais dans un mouvement ra­ pide, pur et large, les illuminations de la Théarchic, — que les facultés qui permettent de discerner les odeurs signi­ fient, chez elles, autant qu’il est possible, l’accueil qu’elles font à l’odorante transmission qui dépasse l’esprit, ainsi que leur aptitude à discerner avec sagacité ce qui ne vient pas de Dieu et à le fuir totalement 2, — que les facultés auditives qu’on leur prête indiquent qu’elles ont part à U l’inspiration théarchique et l’accueillent en toute connais­ sance 3, — les facultés gustatives, qu’elles sont comblées des nourritures intelligibles et s’abreuvent aux canaux supra, VH, 3, 209 b, et. XIII, 4, 305 a-c), mais la fonction essentielle des intelligences célestes est de recevoir pleinement, pour le trans­ mettre ensuite autant qu’elles peuvent, le «don do lumière» qui leur est d’abord octroyé. — Pour PmilON, la « vue * était incontestable­ ment « le premier des sens x». Si l'homme a été créé vertical, tel une •j plante céleste n {wife supra, p. 171, n. 4), c’est pour que son regard ·: s'élève vers la région la plus pure de Punivera n et qu’a au moyen du visible » il « appréhende clairement l'invisible » (P/arat, 20-22, in Festvgtêre, lïMlalion, II, p. 560-561). Cette louange des «yeux », qui, «passant instantanément de la terre au ciel», « embrassent d'un seul regard l’est et l’ouest, le nord et lu sud » et a entraînent l’intelli­ gence vers la contemplation de ce qu’ils ont vu * plftrw., 161-162 ; ibid., p. 556-557), s’applique a fortiori aux yeux noéliques des Anges (Sur leur « regard aigu », oûic infra, 8, 337 a). Sur les x yeux de l'âme», qu’une vraie gymnastique élève à la contemplation, leur révélant la Vérité en soi, sur son trôno immaculé, cf. Proclus, In Parm., IV, 46-47. Pour Adrien, les yeux (et les sourcils) mani­ festeront « le plein dévoilement de la connaissance de Dieu » (Isa· gogè. 1277 d). 2. Vide supra, p. 73, η. 1. Chez Adrien (Isagogè, 1279 a), l’olfac­ tion symbolisera la réception des bonnes pensées. 3. Ps., CIII, 20 («Bénissez Yahvé, tousses Anges... attentifs au son de sa * ). Parole Attribuées à Yahvé lui-même, qui a «planté l'oreille » comme il a * façonné l’œil » (P&. XCIV, 9), les oreilles pour Adrien 1279 a) signifieront la miséricorde divine. DENYS l’aKÉOPAGITE 175 τάς άπτικάς δέ τδ τοΟ προσφυούς ή τοΟ βλάπτον­ τας έν έπιστήμη διαγνωστικόν, 20 τά βλέφαρα δέ και τάς όσφρύας τδ των Οεοπτικών νοήσεων φρουρητικόν, ή6ώσαν δέ και νεανικήν ηλικίαν τδ τής έπακ- τήν μαζούσης άεί ζωτικής δυνάμεως, τούς οδόντας τδ δέ 25 τροφίμου τελειότητος δωρουμένην προνοητική τούς 30 χεϊρας έκαστη πρδς ώμους δέ ούσία τάς καί νοερά πληΟυνει ώλένας τήν ένοειδή νόησιν αναγωγικήν καί ποιητικόν τδ καί διαιρεί δυνάμει γάρ ένδιδομένης τής τής θειοτέρας καταδεεστέρας τής C αυτή διαιρετικόν προς τήν αναλογίαν), καί ενεργητικόν αύΟις καί τάς δραστή- ptov, MVaQ Ν Ο PBW 18 άπτικάς : αίσΟητίκάς Sin | post η add τό Ν || 20 τά om Q || 24 διαιρετόν Q '| 25 post τιλςιοτητος add είδότες Va (del m rec) || έκαστη Va || 26 την θΓ.οτέραν XV || 27 NOW : «Xr/AiçcMQPR πληOcôcc Va v (cf. Liddell-Scott. Greek-English Lex. II 1418} J 28 άγωγιχην M 1. Gen., XVIII, 5-8 («Abraham dit. aux Anges: Que j'aille cher­ cher un morceau do pain, el vous vous réconforterez le cœur avant d'allor plus loin». Le patriarche sert aux Anges des galettes, du veau et du lait caillé : a II se tenait debout près d'eux sous l'arbre, et ils mangèrent ») ; XIX, 1-3 (o(LotJ... leur prépara un repas, fit cuire des pains sans levain, et ils mangèrent»). — En XXV, 6, c’est Yahvé lui-même qui prépare un festin messianique «pour tous les peuples » sur la montagne do Sion (« un festin do viandes grasses juteuses, de bons vins clarifiés s). — Se référant à l'image du « lait » et de la «nourriture solide * qui, pour Hcbr., V, 14, symbolise l'en­ fance et la maturité, Denys donne ailleurs \Episl.. IX, 4, 1112 a-b) l'exégèse des formules de Prop., IX, 1-11, où la Sagesse prend figure IIIÊR. CfiL. XV, 3 (332 B-c) 175 divins et. nourriciers \ — les facultés tactiles, qu’elles savent vraiment discerner le profitable du nuisible 2, — les paupières et les sourcils, qu’elles con­ Les parties servent leurs visions intellectuelles de du corps. Dieu, — l’adolescence et la jeunesse, qu’elles sont assez fortes pour demeurer constamment dans la fleur de l’âge, — les dents qu’elles divisent la nourriture parfaite dont il leur est fait don (chaque essence intelligente, en effet, divise et multiplie, par une vertu providentielle, l'inlellection unifiante que lui a octroyée l’essence plus divine, afin que l'essence inférieure puisse C s’élever à la mesure de ses forces), — que les épaules, les bras cl les mains signifient qu’elles produisent, qu’elles d’amphytrion : l’eau fait renaître à la vie, le lait assure la croissance des vivants, le vin les ranime, le miel les guérit et les conserve. Pour Adrien (Lrag., 1279 a), la manducation signifiera l’empresse­ ment des hommes à répondre au vouloir divin. — Sur le sens dos festins divins chez Homère et les poètes anciens, c/. Proclus, In Tim., I, 25 sq. et les nombreux renvois de J. DuCüemin. Pindare, p. 61 » 158. etc. Sur le symbolisme religieux de ce thème dans la perspective comparatiste, c/. Dumézil, La festin d'immortalité, Paris, 1924. 2. Jug., VI, 21 («L'Ange de Yahvé... toucha la viande et les pains sans levain ο. Il s’agit d’un toucher indirect, par l'entremise d’un bâton). Pour Adrien 1279 b), le tact symbolisera l’empresse­ ment à agir. 3. Dans {’Ecriture l’image dos dents évoque généralement la féro­ cité des ennemis d’Israël (Is., IX, 11 : u Aram à l’est, les Philistins à l’ouest, qui dévorent Israël ù pleines dents * ; Joël, I, fi : « Un peuple est monte contre mon pays, puissant et innombrable ; scs dents sont dents de lion, il a des crocs do lionne m) ou la voracité des sauterelles (Apoc., IX, 8 : κ Leurs dents sont des crocs de lion »). Il ne semble pas qu’elle soit jamais appliquée aux Anges do façon expli­ cite ; mais, puisque les messagers de Dieu mangent, il faut qu’ils aient des dents. — Un ancien poème sanscrit à la gloire d’Agni dé­ clare (dans un sens un peu différent, car il no s’agit point de diviser la lumière) que le dieu du feu « dévore de scs dents la rude nourri­ ture » (Hg-Vcda, IV, 7, in Renou, La poésie religieuse de l’Inde an­ tique, 1943, p. 46-47). 176 DENYS τήν ζωής ο’ τής αύ καρδίαν οΐχείαν τήν l'aRÊOPAGITE σύμό’ολον είναι τής ζωτικήν δύναμιν θεοειδούς άγαθοειδώς εις τά προνοούμενα όιασπειρουσης, 35 τά στέρνα δέ τδ φρουρητικδν αύθις έμφαίνειν τδ άδάμαστον και ώς έπί τής ύποκειμένης καρδίας τής ζωοποιοδ διαδόσεως, τά δέ νώτα τδ συνεκτικόν τών ζωογόνων άπασών δυνάμεων, 40 τούς πόδας δέ τδ τής θεία έπί τά πόδας. MVaQ N Ο πορευτικής θεολογία ύποπτέρους ή μάτισε κινητικόν Τδ γάρ και οξύ καί έντρεχές άεικινησίας. τούς τών άγιων πτερδν έμφαίνει Διδ και νόων έσχη· τήν άναγω- PBW 32 δΐ cv Μ Si Va I 33 ζωτικήν oin Sin || 35 ljiça:v«t Q || juùom Q || 36 έπί : Οπό Μ Va Ι| 40 κινητόν Μ Va | 42 πτερωτού; VaQP όπτερκού; Μ ad Ez 1,7 unde hunc intrusum puto. Lectionem vero di ilici1 i orem invenies et ap Max ad loc. cf. Plato Phaedr 246 a al || 43 πτερωτόν MVa 43 sqq. ; cf. Ez. 1, 7. 1. Jug., VI, 21 (« L’Ange... étendit l'extrémité du bâton qu’il te­ nait à la main») ; Ps. XCI» 12 («Sur leurs paumes ils to hausse­ ront... i>) ; Éz.t X, 8 et 21 (« Une forme de main humaine ôtait sous leurs ailes ») ; Dan., Xll, 7 (« L’homme... leva la main) ; Apoc.t X, 5 («L’Ange... leva la main»|. En Dan., XIV, 36, l’image de la main n'est qu’implicite (« L'Ange lui saisit la tête... et remporta par les cheveux »). En Éz., VI, 14, c’est Yahvé lui même qui « étend la main o sur les Juifs infidèles, pour faire de la Palestine « une solitude déso­ lée ». Selon Adrien (Zsagogé, 1279 b), la main symbolise toujours (pour le bien uu pour le mal) la a tension de l’énergie ». 2. En Jér., VII, 24 (texte que Dcnys amalgame avec deux versets d'Osée, vide supra, p. 133, n. 2), le cœur est le lieu où naissent les mauvais désirs (c/. Ps. CXLI, 4 : « N’incline pas mon cœur à des œuvres de mal»). 11 en va autrement au début du Pmuim XLV («Mon cœur a frémi d'une parole de paix»}, qui symbolise pour Denys Γengendrement du Verbe {Epitt., IX, 1, 1104 c). HIÉR. CÉL. XV, 3 (332 C) 176 agissent, qu’elles opèrent \ — que le cœur est le sym­ bole de leur vie déiforme qui répand généreusement sa propre puissance vitale sur tous les êtres soumis à leur Providence 3, — que la poitrine signifie qu’elles sont inflexibles et protect rices comme elle l’est elle-même à l’égard du cœur sous-jacent qui distribue la vie ’, — que le dos 4 indique qu’elles rassemblent en elles toutes les puissances productrices de vie, — que les pieds 11 signifient leur mobilité, leur promptitude et la course de leur éternel mouvement vers les réalités divines. Et c’est pourquoi la Parole de Dieu, quand Elle a figuré les pieds des saints esprits, leur adjoignit des ailes . * L'aile, en effet, 3. Dans la tradition stoïcienne — qui a marqué a cet égard le vocabulaire de la spiritualité chrétienne — le « cœur » était le centro commun de la raison et des facultés irascible et concupiscible {cf. les critiques de Galirn, De Hippocr. el Pial, placil., III, 4, in Arnim, Fragmenta. II, 907). 4. Az., I, 18 (Septante : « Leurs dos ne se tournaient pas non plus et ils étaient élevés ; et je les regardais, et leurs dos étaient pleins d’yeux... ». Le texte hébraïque porte, d'après la Bible de Jérusalem : « Leur circonférence paraissait do grande taille, tandis que je les regardais, ot leur circonférence... était pleine d'yeux ». Mais le pas­ sage est difficile et la traducteur avoue son incertitude). 5. Éz.. I, 7 (Sept. ; « Et leurs jambes étaient droites, et leurs pieds ailés... », hébreu : «...et leurs sabots ressemblaient à des sabots de bœuf... x») ; Is.. VI, 2 (· Des Séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ailes, deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler». Dans ce texte les pieds ne doivent pas être entendus au sens propre) ; Apoc.. X, 2 («Ayant, posé le pied droit sur la mer et le gauche sur la terre... »). Pour Adrien’ (/sag., 1279 b), les pieds et la marche symboliseront «la promptitude à secourir ceux qui en ont besoin ». 6. Les « * pied ailés o de Ia Biblo grecque évoquent l'imagerie tra­ ditionnelle d'Hermès pteropode. Sur lu symbolisme des ailes dans les figurations du Psyché, cf. Lagrange, Les mystères. V orphisme9 1937, p. 94. Sur le char ailé des Muscs comme symbole d’immor­ talité, cf. J. Duchemin, Pindare. p. 197, 258, etc. Sur la chute des ailes dans le mythe platonicien, cf. Platon, Phèdre. 248, c et Plotin, Enn.. VI, 9, 9. DENYS L ABÉOPAGITIC 177 γικήν οξύτητα καί 45 i) άναντες όδσποιητικδν κατά πρδς τδ καί τδ παντδς χαμαιζήλου διά έςηρημένον, τδ άνώφορον τδ άβαρώς επί τδ υψηλόν τδ 50 καΟαρεΟον τής ή δέ πρόσγειον, μηδέν άνυπόδετον ούράνιον τδ άφετον των των άλλ’ άναγόμενον, καί καί πτερών όλον έλαφρία καί άμιγώς τδ δέ γυμνδν καί εύλυτον έκτος το καί προσθήκης άσχετον καί τδ καί πρδς την απλότητα την Οείαν ώς έφικτδν αφομοιωτικόν. 333,1 Α (4) Άλλ' επειδή αύΟις ή απλή καί « Ιίολυποίκιλος σο­ φία» καί τούς ασκεπείς άμφιέννυσι καί σκεύη τινά δίόωσι περιφέρειν αύτοΐς, ίερά περιβλήματα φέρε καί τά των καί όργανα ουρανίων νόων κατά το ήμϊν δυνατόν 5 άναπτύςωμεν. MVaQ Ν Ο PBW 44 ποός τό om Va || 49 τό om Μ 50 καθαρόν Μ Va || της των : πάοης Sin || 51 άφοροιω; *ατ<χ<ίν Ν XV (sed \>α deleto) 333,1 : πολυποίχ. σοφ Eph. 3, 10 j 2 : σκεύη cf. Ez. 9, I. 1. Dans les quatre paragraphes d’Ecd. hier. (IV, m, 5-8) consa­ crés aux Séraphins, à propos des fonctions du hiérarque, Denys, qui voit dans la multiplicité des visages et des pieds le signe d’un «émi­ nent pouvoir contemplatif ■ et d’un ’ perpétuel mouvement », précise que les six ailes ne correspondent pas à un « nombre sacré » (obtenu, par exemple, comme le suggère Pachymèrr, Paraphrase, 496 b, en ajoutant à 1, source de toute numération, lo premier nombre pair, 2, et le premier impair, 3), mais signifient la possession simultanée do < trois puissances intellectivos * symbolisées chacune par l’une des trois paires. Mais le thème essentiel reste celui de l’« anagogic □ : si les Séraphins * ont dos ailes partout », c’est parce qu’ils « possèdent au suprême degré lo pouvoir de s’élever vers ce qui existe vraiment » (481 a). Jean CiiRYSOSTOME songe davantage à leur fonction de messagers (Si l’on représente Gabriel en train de voler, ce n'est pai H1ÉR. CÉL. XV, 3-4 (332 C-333 a) 177 symbolise la promptitude à s’élever, le céleste, ce qui D ouvre accès vers le haut et, par l’ascension, le dépassement de toute bassesse), — que la légèreté des ailes indique qu’elles n’ont aucun penchant terrestre mais s’élèvent en toute pureté et sans poids vers les sommets l, — la nudité 2 et les pieds déchaussés 3, qu’elles sont libérées, dégagées, sans relation, pures de toute addition extérieure et qu’elles s’assimilent autant qu’elles le peuvent à la Simplicité divine. k A (4) Mais puisque derechef la SaVêtements ' ' . , 1 . \ · , , A «esse simple et « mimic en ressources » 4 et équipements. ° ·. , , ... va jusqu h habiller ceux qui sont nus et jusqu’à les munir d’équipements, il faut bien que nous fassions aussi, autant que possible, l’exégèse des vêtements et instruments sacrés qui sont attribués aux esprits célestes. que les Anges aient des ailes, mais « pour que tu saches qu'ils quittent les régions supérieure»... pour s'approcher de la nature humaine «, Incomp., 111, 724 c-d, trad. Flacelièrc, p. 189-191). En Is., XVIII, I, appliquées aux sauterelles, les « ailes » deviennent un symbole maléfique. 2. A propos des interprétations sloïco-cyniqucs de la nudité d'Ulysse (en présence de Nausicaa}, Buffièhe (/.es mythes d'Homère, p. 373-374) cite une homélie de saint Basile qui reprend la thèse païenne de la vertu comme seul vêtement de l’âme. Inspirateur de toute une imagerie mystique du « dépouillement n spirituel, Deny» fait de la nudité en tant que telle un symbole de pureté et une voie d'approche vers lo Dieu « sans modes ». 3. En Gen., XVIII, 4 el XIX, 2, le bain de pieds des Anges sym­ bolise. avec la nourriture que leur offrent Abraham et Lot, l’hospi­ talité duc au voyageur. Denys ne considère pas le lavement de pieds, avec son symbolisme propre, mais la simple dénudation. 4. Épithète attribuée à la Sagesse dans le verset d'Eph., 111, 10, où saint Paul montre que, par l'Église, le Christ s'est fait connaître aux Principautés et aux Puissances. Nous conservons la traduction du P. Benoit dans la Bible de Jérusalem, mais, selon le contexte dionysicn, τ.υλνπο-κιλος pourrait bien signifier ici : x qui prend beaucoup d'aspects», «qui sc manifeste sous des figures très bigarrées ». DENYS L AHÉ0PAGITE 178 Την μέν γάρ μαίνειν οίομαι φανήν έσΟήτα θεοειδές το καί την την κατά πυρώδη ση- πυρδς εικόνα καί το φωτιστικόν διά τάς έν ούρανω λήξεις, οπού το φως καί το 10 έλλαμπόμενον, καί μυστικά νοητώς καθόλου την δέ θεάματα ή έλλάμπον το ιερατικήν νοερώς πρδς τά θεία καί το τής προσαγωγικδν όλης ζωής άφιερωμένον, τάς δέ ζώνας το τών γονίμων αύτών δυνάμεων φρουρητικδν καί το την συνάγωγον αύτών έξιν εις έαυ- 15 την ένιαίως Β σμίας συνεστράφΟαι τή άμεταπτώτω καί κύκλω ταύτότητι περί μετ έαυτήν εύκο- συνε- λίσσεσΟαι, MVaQ N Ο PBW 333,6 καί om Q (add Q *| || 7 ante -υρύς add τον Va | καί sensu explicative sial cf. Blsss-Debr, 442, 0 = idquc || 9 νοητώς : flewç Sin I) post νοητώς add iîxtîv ή νοιρώς Μ || η : κα: v ad Pachym 353 c |i 11 aille μυστικά add τα VaQBv || 13 τάς 81 om Q (add Q2) Il 13 δυνάμεων post «ρουρητικόν coll Ον | 14 το om W |add ) * W I συναγωγήν Ο Γ ίαυτήν : αυτήν Βν | 15 μετ’ ευκολίας Μ Va || 16 τής αμεταχτώτου Va || ίαυτής Va (sed v sscr) G : cf. ad 141, 18 adde Apoc 9, 17 ; Is 63, 1 | 10 : itoat. cf. Dan. 7. 9 (= ?:ίρ:6ολή) similiter Ez. 10, 6 (= 9, 2; || 12 : ζώνας cf. Ez. 9, 2; Dan. 10,5; Apoc 15,6 1. f.uc., XXIV, 4 1« ... doux hommes leur apparurent en vêtements éblouissants »|. Stiglrnayr renvoie à î, 27, uù il s’agit plutôt do Yahvé (ou de sa «Gloire») que d‘un Ange («...il semblait entouré de feu depuis ce qui paraissait être ses reins, cl, au-dessous, je vis quelque chose comme du feu»), 2. L’homme s vêtu de lin » qui apparaît à Daniel après une péni­ tence de trois semaines (Dqn., X, 5-6) porte, d'après la traduction IIIÉR. CÉL. XV, 4 (333 a) 178 Car la robe lumineuse et incandescente 1 signifie, je crois, la déiformitc que figure le feu cl le pouvoir illuminant lié à la résidence qui leur est échue dans le ciel, lieu de la lumière et de sa diffusion pleinement intelligible ou de sa réception pleinement intelligente, — la robe pontificale 2, qu’ils s’approchent des réalités divines et des spectacles secrets et y consacrent leur vie entière, — les ceintures 3, qu’ils veillent sur leurs puissances fécondantes et possèdent un habitus rassembleur qui leur permet de se retourner sur euxmêmes pour s’unifier et de s’enrouler dans un cercle har­ monieux tout autour d’eux-mèmes dans une indéfectible des Septante, une « baddis :·, c'est-à-dire, selon Jean Ciirysostomf. (Incompr., III, 722 d), une χsainte étole *. Plusieurs do» traits de cet important messager seront repris dans Apoc., T, 14-15 cl II, 18, pour représenter le * Fils do l’Homme». — Denys attribue cette même étole au Vendangeur d’/snïe, LXI1I, 1 et au scribe d’jÉ's., IX, 2 (que les Septante décrivent vêtu d'un « manteau tombant jus­ qu’aux pieds »). H ne parle ni des vieillards « vêtus de robes blanches avec des couronnes d’or sur la tête n ni des Anges aux « robes de lin pur, éblouissantes » d’/lpoc., IV, 4 et XV, <5. Sur le, symbolisme de l'ëtolo, vide, supra, p. 126, n. 1 ot 4. et p. 127, n. 2. Renvoyant au Ps. XCIII, 1 : («Yahvé régne, vêtu de majesté... n), Adrien interprétera les vêtements divins, comme la manifestation du Dieu secourable 12831). 3. K's., IX, 2 (>; ... portant â la ceinture une écritoiro de scribe n) ; Dan., X, 5 («...Les reins ceints d’or pur») ; Apoc., XV, 6 (« des robes serrées à la poitrine par des ceintures d’or m). L'image s’applique, en /.t., XI, 5, mais de façon plus symbolique encore, au a rejeton sorti du tronc de Jessé » (« Justice est le pagne de ses reins, et Lovante la ceinture de ses hanches»), — Pour Proclus,la ceinture de Rhéa symbolise la puissance génétique (Jn Hemp., éd. Kroll, I, 137). Avec toute la tradition chrétienne {cf. la prière que récite, avant la messe romaine, l'officiant qui ceint le cordon sacerdotal), Denys y voit au contraire un signe de chasteté, mais en même temps le sym­ bole de cette « révolution » que représentent par leur nom même les « roues » décrites en ΐί’ζ., X, 2-6 (vide infra, 9, 337 d). DENYS l'agÜÊOPAGITE 179 (5) τάς δέ αύ ράβδους τδ βασιλικόν καί ήγεμονικδν καί εύΟεία τά πάντα περαϊνον, 20 τά δέ δέρατα καί τούς πελάζεις τδ διαιρετικόν καί καί ενεργές καί δραστήριον, τδ τά δέ γεωμετρικά MVaQ Ν Ο τών καί διακριτικών τεκτονικά τών άνομοίων δυνάμεων σκεύη το οξύ Οεμε- PBW 18 λΙ : om Va ευ Μ || 19 post καί add ευθύ χατά παν (vel πάντων) καί Sin || ευθέα PB ευθέως Sin εύΟία coni Jahn, ad Plato leg 716 a (Dionysiaca Allona-l.pz 1889 ad Joe.) Sed compresse dictum pro « ornnia dispensare, ul recta eveniant ». || 20 πιλύχας MVaQ || 23 τεκτογονικά B 18; Cf. Ind 6,21 || 20 : πελέκι; cf. Ez. 9, 2 || 23 : Cf. Zach. 2, 5; Amos 7, 7 ; Ex. 40, 3 ; 47, 3 ; Apoc. 21, 15. 1. Jug., VI, 21 *( Alors l’Ange de Yahvé étendit l'extrémité de la verge qu’il tenait à la main x). Stiglmayr renvoie à Éz.9 XIX, 11, où il n’est aucunement question d’un bâton porte par un Ange, mais, dans la seconde partie de la «complainte sur les princes d’Israël», de la Vigne féconde « qui produisit un rameau puissant » (Les Sep­ tante usent ici du mémo mot, ράί'δυς, qui désigne la verge remise à Moïse en signe de commandemeut, Ex.. IV, 17). En ï$., X, 5, le «bâton» de la «colère » divine est, dans un tout autre sons, le roi d’Assyrie, Assour (c/. ibid., verset 24 : « Assour qui te frappe de la matraque et lève le bâton contre toi y). Mais à son tour l’instrument de la vengeance divine sera frappé par le fouet de Yahvé et le Sei­ gneur alors retrouvera le geste qu'il eut contre les Égyptiens « lors­ qu’il étendit son bâton contre la mer » (verset 26), en sorte que les deux sens (commandement cl vengeance) peuvent sc trouver unis. En Is., XI, t, la « parole n du Messie est comparée au n bâton qui frappe le violent n. 2. II Macc.. V, 1-3 |o Pendant près de quarante jours apparurent, courant dans les airs, des cavaliers..., des agitations de boucliers, des forets de piques, des épées tirées hors du fourreau, des traits volants, un éclat fulgurant d’armures d’or et des cuirasses de tout modèle x). Les personnages mystérieux qui manient ccs armes sont-ils des Anges ? Ne figurent-ils pas plutôt, comme ces êtres a barbares JHÉR. CÉL. XV, 4-5 (333 b) 179 B mêmeté, — (5) les verges indiquent, je crois, leur carac­ tère royal et souverain et qu'ils mènent droit ement toutes leurs entreprises à leur terme x, — les lances 2 et les haches s, qu'ils discernent ce qui est dissemblable et que leurs puissances séparatrices sont vives, fortes et efficaces, — leurs équipements d’arpenteurs et de constructeurs \ et impitoyables » qui arrivent c des pays du nord », ayant en mains « arc et javelots & (Jér., VI, 22-23), les instruments de la vengeance divino? Renvoyant à Pi. CXX, 4 |« les flèches aiguës du guer­ rier»), Adrien pensera que glaives et traits signifient toujours les châtiments de Dieu (Zsag., 1291 c). En XLIX, 2, Je Messie est appelé cependant l’épcc et la flèche de Yahvé. — Pour les anciens scoliastes d’Homère, la lance d’Athèna symbolisait le rai{sonnenient correct, capable par sa vigueur de frapper l'indiscipliné d'après Buffière, op. cît., p. 288). 3. En Is.t X, 15, la hache est évidemment un instrument de des­ truction plutôt qu'un symbole de discernement (« Fanfaronne-t-elle, la hache, contre celui qui la brandit ? la scie, contre quila manie ? »). Bien que Denys ait assimilé à des haches (oit/e supra9 VI11. 2, 241 b, p. 126) les terribles outils que portent les «six hommes n d'Z?z., IX, 2 et avec lesquels ils ont mission de frapper «sans pitiéo, il semble oublier ici le rôle destructeur de ces instruments. Élimi­ nant de son exégèse les éléments apocalyptiques, ne faisant par conséquent aucune mention des moyens par lesquels les Anges châtient les hommes (par ex., les faucilles, les fléaux, les pierres, les chaînes qui apparaissent en Apoc., XIV, 16-17 ; XV, 1-5; XVI111, 21 ; XX, 9), il ne considère, tout au long de ce chapitre XV |à l’ex­ ception du bref passage qu’on va lire en 333 c), que le rapport con­ templatif des Anges à la lumière divine, non point leur rôle spéci­ fique de messagers de Dieu auprès des hommes et d'exécuteurs de ses hautes œuvres. Ici encore la prépondérance do l'éternel sur l'historique est un trait essentiel de l'angclologic dionysienne. 4. Zach.t I, 5 (« 11 y avait un homme dans la main de qui était un cordeau pour mesurer ». Cet homme est chargé de préparer la restauration de Jérusalem) ; Zvz., XL, 3 (« 11 avait dans la main un cordeau de lin et une canne à mesurer ». Il s'agit encore d’une recons­ truction du temple, mais dans une perspective plus cschatologique) ; Apoc., XXI, 15 {« Celui qui me parlait tenait un roseau gradué, en or, pour mesurer la ville... ». Cette fois-ci, il s’agit expressément de la Jérusalem céleste). Hierarchie céleste. 19 180 DENYS LA K ÉO PAG ITE 25 και άλλα οσα και οΐχοδομητικον και λιωτικδν τής άναγωγοϋ τελειωτικόν έπιστρεπτικής καί έστι των δευτέρων προνοίας. C δέ Εστι δτε καί εις των σύμβολα τά πλαττόμενα των των μέν 30 μωρόν ρίαν δηλούντων δικαιοσύνην, ή παιδείας νάληύιν ή άπορήσειεν των ή προσθήκην ό ή δέ προτέρας νοητών, νοίς καί οΐζείως έπα- | μικρών ολως ούκ ή άν άρμόσαι 35 τοϊς άφανέσι τα φαινόμενα. (6ί Το δέ καί ανέμους αύτούς όνομάζεσθαι τήν όςεΐαν αύτών εμφαίνει καί έπί D κουσαν MVaQ N πτήσιν Ο καί τήν πάντα σχεδόν άνωθεν επί άχρόνως τά ; έ/^ευΟε- | εύπαθείας δωρεών, τι- ή παιδείαν περιστάσεως έτέρων διορατικός έστι άγιων αγγέλων όργανα, έπανορύωτιζήν τέλος αισθητών μεγάλων, θεοκρισιών ήμας κάτω διή- καί PBW 24 οικοδομικόν Μ l| an le τιλιιωτικόν add τό QPv || 28 π^αττομίνα Μ Va If 30 τιααψιαν B || πεοιστάσέων Qv | 31 παιδί * Μ | «itaûtwrç Sin || 32 ίπανάληαγΓ/ Μ || 34 (ψαρμοσαι W ( 37 κ«: om Sin || 38 πτήσιν OB : χίνησιν W1 2 ποίησιν cett || καί αύΟις— χάτο» om Μ 36 : Cf. Zach. 6, 5 ; Ez. I, 4 ; 3. 14 al. ; Dan. 7, 2; Ps. 103,4 ; Hebr. 1, 7. 1. Amos, VII, 7-9 (a Un homme $e tenait près d'un mur, un niveau de plomb à la main... Et k Seigneur me dit : Je vais passer au niveau mon peuple Israël, je ne lui pardonnerai plus désormais »). 2. P.ç. CIV, 3 (·: [Yahvé], toi qui marches sur les Vents ailés...»). Le caractère angélophanique des Vents (qui sont ici personnifiés à la façon des Trônes) est beaucoup plus improbable dans la vision des Chars qui, selon Zach., VI, 5, « s’avancent en direction des quatre vents du ciel» (c/. Dan.t VU. 2 : e Les quatre vents du ciel soule­ vaient la grande mer») et dans la description des «quatre Anges» qui «retiennent les quatre vents de la terre» (Apoc., VI, 1). Eû H1ÉR. CÉL. XV, 5-6 (333 B-c) 180 qu’ils fondent, édifient et achèvent, ainsi que toutes les autres fonctions qu’ils exercent afin d’élever et de con­ vertir providentiellement leurs inférieurs. C II advient aussi que les instruments avec lesquels on figure les saints Anges symbolisent les jugements de Dieu à notre égard, les uns indiquant une correction éducatrice ou un châtiment mérité ‘, les autres la liberté succédant à l’épreuve, le terme de la leçon, le retour à l’ancienne félicité ou la grâce de nouveaux dons, petits ou grands, sensibles ou intelligibles, et, en somme, un esprit perspi­ cace ne saurait être en peine pour accommoder comme il faut les apparences aux réalités invisibles. Les Vents Quant au nom de Vents qu’on . , c leur donne 2, il manifeste leur promptiet les Nuées. .... ■ · j tude et leur souille qui se répand parI) tout de façon presque instantanée ’, et le mouvement qui I Hcg., XIX, 12, c'est à travers une » brise » (mais le grec αυρχ, dont usent les Septante, est souvent synonyme d’avtpof) que Yahvé apparaît à Élie {cf. Div. nom., 1,6,596 b). Dans l'flymneà Vâta [Rg-Veda, X, 168, in Renou, Poésie religieuse, p. 35), le Vent, qui « marche selon sa libre volonté » est à la fois le « roi o et le « germe » de l’« univers» (vide infra, p. 181, η. 1). Chez Pindare {Pylii., IV, 194 sq.), Γ «essor rapide des flots et des vents» était intimement associe, dans une même évocation, an «Père des Ouranides, celui qui lance la foudre, Zeus». 3. P$. CIV, 4 |>: Toi qui fais de tes Anges des Souffles », d'après les Septante, dont la construction implique que sviô|jwr:x soit attri­ but ά’άγγίλους et non sujet) ; Dan., XIV, 36 («L'Ange du Seigneur... le posa sur le bord de la fosse dans l'impétuosité de son souffle ». Ici il s’agit plutôt du souffle de l’Ange que d'un Ange-Souffle) ; Éz., I, 4 (o Je regardai ; c’était un vent de tempête, soufflant du nord ». Ce vent annonce un nuage, puis un éclair ; il en sort « quelque chose de brillant s au cœur de quoi apparaissent les Chérubins, mais il ne semble pas que le souffle lui-même soit une personnification angé­ lique).— T.e plus souvent le terme I Ivsvua désigne chez Dcnys le SaintEsprit, soit, très explicitement distingué du Père et du Fils, soit sous la forme plus indéterminée d'« Esprit théarchique» (Div. nom., 11, 1, 3 et 6, 637 a, 640 c. 644 c, XIII, 3, 980 h ; Mysl. th., Ill, 1033 a ; Eccl. hier., passim ; Epist., VIII, 2, 1092 a). Dans la Lettre IX (1, 181 DENYS L’ARÉOPAGITE αύθις έκ των 40 κίνησιν τήν ποι δ’ ;36,ι προς το άναντες διαπορθμευτικήν άνατείνουσαν ύψος, ύπέρτερον νικήν κάτω κινούσαν οέ και προνοητικήν τις τήν άν μέν των του δεύτερα τά τά προς πρώτα προς κοινω­ ύφειμένων πρόοδον. αερίου πνεύματος το Εί- άνεμιαίαν α έπωνυμίαν και το θεοειδές των ούρανίων νόων έμφαίνειν. Έχει γάρ καί τοΟτο θεαρχικής ένεργείας εικόνα καί τύπον (ώς έν τή συμβολική θεολογία κατά τήν τετράστοιχον άνακάθαρσιν 5 δεικται) κατά το τής καί τήν άγνωστον όξεϊαν καί ήμϊν διά πλειόνων άποδέ- φύσεως κινητικόν καί ζωογόνον άκράτητον ήμϊν καί αόρατον χώρησιν καί κρυφιότητα των τήν κινητι­ κών αρχών καί αποπερατώσεων. « Ού γάρ οίδας » φησί « πόθεν έρχεται καί ποΟ ύπάγει ». 10 ’Αλλά καί νεφέλης αύτοϊς ιδέαν MVaQ Ν Ο ή θεολογία περι- PBW 41 &χίρτιρον : om Ο teip αύτών Sin 336,1 νόων om Μ || 2 και om MVaOPv | 4 τετράστιχον Sin ]| χάΟχοσιν Μ II ήρΐν : om Μ mile άναχάΟαρσιν coll ν |[ 6 όξεΐαν : supra -c., éd. Schaindler, 1881, XV, 34). 2. Job, XXXVI, 27-31 (où il ne s'agit aucunement d'Anges, mais du Dieu bienfaisant qui règle le cours des saisons et provoque les pluies au moment opportun : « C'est Lui qui retient les gouttes d’eau, pulvérise la pluie en brouillard. Ou bien les nuages la déversent, la font ruisseler sur la foule humaine. Par eux II sustenta les peuples, leur donne la nourriture en abondance ». Cf. Amos, V, 8 : » 11 appelle les eaux de la mer et les répand sur la face de la terre »). Dans d'autres textes la pluie est celle du Déluge qui ·· bouleverse la terre » (Job, XII, 15) et fait séjourner les eaux sur les montagnes (P$. CIV, 6). En Is., XXX, 30, elle est un instrument de la vengeance divine (« Yahvé fera entendre sa voix majestueuse et montrera son bras qui s'abat, dans l'ardeur de sa colère, au sein d'un feu dévorant, d’un ouragan de pluie et de grêle»). Comme on pouvait s'y attendre, Dcnys ne retient d'elle que scs bienfaits. 183 20 DENYS L ARÉOPAGITE (7) Ei οέ και χαλκοΟ καί ήλέκτρου καί λίθων πο- λυχρωμάτων είδος ή περιτίΟησι, άργυροειδές τδ 25 καί τήν μέν ήλεκτρον ώς χρυσοειδές άμα έμφαίνει καί άδάπανον θεολογία ταις ούρανίαις ούσίαις καί φανήν τήν άμείωτον ώς έν άσηπτον καί άργύρφ ώς έν καί χρυσω άχραντον διαύγειαν καί φωτοειόή καί ουρανίαν αίγλη ν, C τφ δέ χαλκω κατά τούς άποδοΟέντας λόγους ή τδ πυρώδες ή τδ χρυσοειδές άπονεμητέον, MVaQ N Ο PBW 20 ιί: η Μ !| καί λίθων πολυ/ρ. : συν λίθο:; πολυχ^ωαάτοι; Sift || 24 καί άδάπανον om Sin || 27 λόγου; om Q (add Qa in mg) 20 : χαλκού cf. Ez. 1,7; 40. 3 ; Dan. 10. 6 || ήλέκτρου cf- Ez. 1,4, 27 ; 8, 2. I λίθων cf. Ez. 1, 26; 10, 1, 9 ; Apoc. 4, 6. 1. /iz., XL, 3 cl VIII, 2 (k II y avait un homme dont l’aspect res­ semblait à celui do l’airain o). Cf. les textes de Dan., X, 5-8etd’/i’z., I, 5-10, cites ci-dessus, p. 173, n. 2. Cf. aussi Zach., VI, 1, où les chars sortent d’entre des *·. montagnes d’airain » (personnages sacrés de la mythologie assyro-babylonicnne; cf. l’IIymnc a Samas, le dieu-soleil : «Quand tu sors de la grando montagne, la montagne de la source,... quand tu sors du Dul-Azag où sont fixes les destins, quand tu sors du fondement du ciel ou se réunissent le ciel et la terre... », Duorme, loc. cif.t p. 55). En Apoc., I, 15 les pieds du « Fils de ('Homme » sont « pareils à du bronze précieux qu’on aurait, purifié au creuset ». — En sens inverse, le bronze est parfois symbole de dureté (/$., XLVIII, 4 : «... Ton cou est une barre de fer, ton front est du bronze »). 2. Éz., T, 4 « ... quelque chose de brillant commo le vermeil... »> VIII, 2 («quelque chose comme une lueur, comme du vermeil »). Il s’agit de Yahvé lui-même, mais qui a pris la forme do son « Ange — Dans V Épopée de Gilgamesh (éd. Contenait» 1939, p. 105-106)» la déesse Ishtar promot au héros un char dont certaines parties «seront d’or et d’argent mélangés». On retrouve cet alliage dans la terre idéale décrite par Platon dans le Phédon (110 b sq.) 3. Ez., I, 26 (« une pierre do saphir en formo de trône»), X, 1 et 9 (x les roues avaient l’éclat du chrysolithe «). En Apoc., XXI, I1IÉR. CÉL. XV, 7 (336 B-c) 183 τΛ . Les pierres . , (7) Si la Parole de Dieu représente ' ' , ,, * , encore les essences celestes sous les especes de 1 airain \ du vermeil 2 et des pierres multicolores ’, c’est que le vermeil, unissant en lui la double apparence de l’or et de l’argent, manifeste la pureté incorruptible, inépuisable, indéfectible et intan­ gible de l’or, et en même temps l’éclat brillant, lumineux G et céleste de l’argent, — c’est qu’à l’airain, pour les raisons déjà données 4, il faut attribuer soit la figure du 18-20, la Jérusalem future a ses assises n rehaussées de jaspe, de saphir, do chalcédoinc, d’émeraude, de sardoine, de cornaline, de chrysolithe, do bérylo, do topaze, do chrysoprase, de hyacintho et d’améthyste ». A la rigueur on peut y voir dos Anges, encore que la division duodécimale qui régne dans toute la description |à partir des tribus d’Israël) s’adapte mal aux méthodes diony­ siennes de tripartition. En Apoc., IV, 3, Dieu lui-même est comparé à une « vision de jaspe vert ou de cornaline », son arc-en-ciel étant « comme uno vision d’émeraude ». Appliquée à la prostituée de Baby­ lone, les mêmes symboles prennent un sens maléfique (« La femme revêtue de pourpre et d’écarlate, étincelait d’or, de pierreries et de perles », Apoc., XVII, 4). — Les dieux égyptiens étaient souvent décrits, avec des a membres d’or» et des « cheveux en lapis-lazuli» (cf. G. Lefebvre, Romans et contes égyptiens, 1949, p. S7-88). Jointe au rubis, cette pierre se retrouve dans la description du char de Gilgamesh et do l’Arbre do Vie assyro-babylonicn (Épopée, p. 105-126). 4. Le renvoi ici ne peut concerner que la prétendue (ou perdue) Théologie symbolique. Dans scs Allégories homériques, le rhéteur Hùhaclitr (au premier siècle de notre ère) faisait des quatre maté­ riaux dont use Héphaistos pour forger l’armure d’Achille le symbole des quatre éléments, l’or et l’argent signifiant le feu et l’air (ce qui identifierait le vermeil dionysien au πνι5μα stoïcien), le bronze et l’étain, l’eau et la terre (éd. Oclmann, Leipzig, 1910, XI.III, p. 65). Sur le bouclier du héros, les deux plaques d’airain correspondent aux pôles arctique et antarctique, car, symbole de l’eau, ce « métal froid » l’est aussi de la glace. Pour Denys, tout au contraire, l’airain évoque le feu, et, en raison probablement de cette même liaison constante entre l’or et le feu qu’indique aussi l’exégète d’Homère |ioc. cil., XLI, p. 74), il s’identifie de façon assez mystérieuse à l’or lui-même. OENYS l’aRÉOPAGITE 184 τάς δέ των λίθων πολυχρωμάτους ιδέας έμφαίνειν 30 οίητέον τδ ή ώς ή πυρώδες γλοεράς είδος το λεύκάς ώς νεανικόν εύρήσεις τδ φωτοειδές ξανΟάς αναγωγικήν των ώς έρυΟράς χρυσοειδές τδ άκμαΓον, και ή και καθ’ τυπωτικών ή ώς έκαστον εικόνων άνακάΟαρσιν. 35 Άλλ’ επειδή ταϋτα κατά δύναμιν ήμίν εΐρήσΟαι νομίζω, μετιτέον έπι τήν ίεράν αρκούντως άνάπτυζίν τής των ουρανίων νόων ΐεροτύπου Οηρομορφίας. D (8) Και τήν μέν λέοντος μορφήν έμφαίνειν οιητέον τδ MVaQ Ν Ο PBW 30 η ώς το πσρώδες om Μ Va | 31 πυρω::δίς Β |} ή all: zac Sin II 32 χλωοας Ο | 33 VaQBW : τυπικών MNOPv (cf. 340,20) || 35 ήμίν om W I 37 Οητιομοςφιας NOPW2 || 38 χαι την μΙ·ζ λέοντος μορφήν : λέοντα γαρ Μ Va | post μορφήν add λέοντα Q (sed expunx.) 38 : Cf. Ez. i. 10; Apoc. 4, 7. 1. Chez Pindare, le blanc était le symbole même de la lumière (J. Duchemin, op. cit., p. 199. Cf., p. 114, les renvois aux usages religieux des peuples archaïques, tels que le sacrifice du coq blanc, le trône de marbre blanc, la toison blanche, etc.). Le jaune et le rouge, associés, comme l’or lui-même, à l’éclat lumineux (et à la pureté) paraissent interchangeables chez les poètes grecs comme dans un grand nombre du traditions primitives (ibid., p. 196 sq.J ; mais, si le rouge signifie souvent le fou, il symbolise aussi le sang (que paraît ignorer Denys). Cf. Mircea El)ai>e, Traité d'histoire des religions, 1949, p. 136 sq. — Le thème des couleurs sc retrouve plus loin à propos des chevaux (vide infra, p. 187). 2. Cz.t T, 10 («Tous les quatre avaient une apparence de lion à droite», ce qui suggère une division du corps selon un axo longitu­ dinal et correspond mal à la représentation des Cheroub à corps léonin sur pattes de bovidé); X» 14 H Et chacun avait quatre faces, la face du premier était la face du Chérubin, la face du second une face humaine, la troisième une face de lion et la quatrième une face d’aigle n, texte obscur, d’ailleurs absent du grec, et qui décrit, soit quatre types différents d’animaux, comme chez Daniel, soit, selon HIÉR. CÉL. XV, 7-8 (336 C-d) 184 feu soit celle de l’or. — et, quant, aux images multico­ lores des pierres, il faut penser qu’elles symbolisent, si elles sont blanches, la figure de la lumière, rouges celle du feu, jaunes celles de l’or », vertes la jeunesse et la fleur de l’âme, et pour chaque forme tu trouveras des images sym­ boliques capables d’élever l’esprit. T . . , Mais comme j’ai, me semble-t-il, Les images animales. , , , dans la mesure de mes moyens, suffisamment parlé de ces choses, il faut passer à l’exé­ gèse sacrée des figures de hôtes sauvages qui symbolisent saintement les esprits célestes. D (8) En ce qui concerne la forme du lion 2, on doit penl'indication du verset 21, des êtres à quatre faces) ; Apoc., IV, 7 (« Le premier être est comme un lion»). En Dan., VII, ·Ί (o La première bête était pareille â un lion avec des ailes d’aigle»), il ne s’agit plus d’Angos, mais de l’empire babylonien, symbolisé par un Chéroub païen. Les rugissements du lion évoquent parfois « la terre de dé­ tresse et d'angoisse» (/.ν., XXX, 6), mais Apoc., X, 3 ne craint, pas de leur assimiler la « puissante clameur » de l’Ange. Yahvé lui-même, quand il >: descend guerroyer sur le mont Sion », « gronde sur sa proie comme un lion» (/s., XXXI, 4). Chez les Assyro-babyloniens, la tète de lion symbolise le dieu Ncrga), lequel ne régnait, pas seulement sur les morts, mais présidait à la guerre et à la chasse (Diiorme, Del. ass.-bab., p.77). Même lorsque l’image s’applique à Dieu (« plus im­ posant que le lion qui lacère les courageux») ou à Israël (Éz., XIX, 2-7 : u Qui était ta mère ? Une lionne parmi des lions ; couchée parmi les lionceaux, elle nourrissait scs petits. Elle éleva un do ses petits ; il devint un jeune lion, il apprit à déchirer sa proie, il dévora des hommes... Elle prit un de ses petits, en fit un jeune lion. 11 put aller et venir parmi les lions,... le pays et ses habitants furent épouvantés au bruit de son rugissement »), elle évoque toujours des images de lutte violente. Dans les Psamnes LVTI, 5 (« Je suis couchée au milieu des lions qui dévorent les fils des hommes..·») et LVIII, 7 (α O Dieu, dans leur bouche brise leurs dents, cerase les crocs des lionceaux, Yahvé! »), elle désigne les ennemis de l’homme et les juges corrom­ pus. — Sur la relation entre le feu et l'image du lion dans les mytho­ logies indienne (le » narasinghavatara») et iranienne (figures anthropoléonincs de Mithra), cf. le vieil ouvrage de Creuzer-Guigniault, Religions de VAntiquité, Paris, 1825. I, 1, p. 185 sq., 369 sq.,375 sq. Dans les Allégories homériques du rhéteur Héraclite (chap. LXV, DENYS l’aBÈOPAGITE 185 και ήγεαονικδν 40 προς όωααλέον τήν κρυφιότητα δύναμις άφομοίωτικδν λύψει 337,1 λ τή τή μυστικώς Οείαν ελλαμψιν και τής κατά τής και άδαμαστον άφΟέγαονος τών καί Οεαρχίας τδ οση νοερών ιχνών περικα- άνεκπομπεύτω περιστολή επ’ αύτήν άνατατικής πο- ρείας, τήν οέ τοΟ βοδς τδ ίσχυρδν και άκμαϊον και τούς νοερούς ουρανίων αύλακας και άνευρΰνον γονιμοποιών εις δμορων, ύποοοχήν καί τά τών κέρατα τδ φρουρητικδν καί άκράτητον, MVaQ N Ο PBW 39 ρ'.ομαλαιον VaB || 40 κρυφιότητα άφ&ίγμΛνα τής 0. Sin || δση : ώς ή Va I) 41 αφομο:ωματ<κον Ν || 42 τή : τής Μ | άν:κπομπεύτως Μ Va QN H 43 Οείαν : τήν υπέρ αυτού Sin | Ιπ αυτήν oin Q 337,1 τών βοών Sin || τάς νο<ράς Ο | 3 γονοποιών Q ,| τά κέρατα om Μ Va y 4 post άκράτητον add ελεύθερον Sin 41 sq. : ιχνών περιχαλ. cf. Ps. 76, 20. 337, 1 : βοος cf. Ez. 1, 10; Apoc. 4, 7. p. 85), la métamorphose do Prntée on lion symbolise lo fou-éther (même interpretation chez Eustache, Coni, sur l* Iliade, Leipzig, 1827, p. 1503, d’après Buffiere, Mythes d'Homère, p. 181 sq.). 1. Selon Pacmymere {Par., 360 d-361 al, le lion, à la différence des autres animaux, marche sur le sol sans y laisser de traces ; ainsi ressemble-t-il aux Anges, qui imitent eux-mêmes la discrétion divine (cf. P$. LXXVII, 20 : «Sur la mer fut ton chemin, et ton sentier sur les grandes eaux, et tes traces ne furent pas connues»). 2. Éz., I. 7 « Leurs sabots ressemblaient à des sabots de bœuf », texte inconnu de Denys, puisque les Septante y substituent la men­ tion des pieds ailés, vide supra, p. 176 n. 5 et 6) ; I, 10 (« ... et tous les quatre avaient une apparence do taureau Λ gaucho») ; Apoc., IV, 7 (< Le deuxième être est comme un jeune * . taureau Le texte porto μόσχος, comme la traduction grecque (l'Ézéchiel ; ce terme, qui désigne tous les jeunes animaux, était communément appliqué au dieu Apis, cf. Hérodote, Hist., Ill, 28). Chez les Assyro-Babyloniens, lo dieu do la lune, Sin, était représenté comme « un jeune tau­ reau vigoureux » (Code d’Hammourabi, in Dhormr, Religion assyro- IIIÉR. CÉl·. XV, 8 (336 υ-337 a) 185 scr qu’elle manifeste ce qu’ils ont de dominateur, de puissant, d’indomptable, la façon dont ils imitent, autant qu’ils peuvent, le secret de l’ineffable Théarchic en dissi­ mulant les traces de leur intellection et en enveloppant mystérieusement et sans arrogance cette ascension vers la Théarchie que leur permet une divine illumination x, — la forme du bœuf 2, qu’ils sont puissants, dans la force de l’âge, qu’ils ouvrent dessillons intellectuels pour rece­ voir les pluies célestes et fécondantes *, et les cornes leur invincible vertu protectrice *, — celle de l’aigle leur babylonienne, p. 79}. — Bien qu'il désigne ΓHécate grecque par plusieurs noms d'animaux, Porpdyre la lie astrologiquement a la constellation du Taureau (De atôi., IV. 16). Plutarque, qui parle quelque part {De genio Socratis, .591 c) du * meuglement « de la lune, accorde à cet astre a cornu * (dans sa phase croissante) un rôle essentiel dans l'ascension des âmes (De facie lunae, 945 c). Sur la relation entre le dieu Apis et Apollon « tauromorphe ». cf. SoURY, La démonologic de Plutarque, Paris, 1942. p. 91-93. — Denys, qui ne parle ici que de βοΰ; et non de μόσχος, ne renvoie assurément ni à cette curieuse mythologie lunaire ni aux multiples formes qu’a prises le culte du taureau dans un grand nombre de civilisations. Plutôt mémo que la figure homérique du bon roi, qui. tel un tau­ reau, veille sur ses vaches [Iliade, II, 480}, son exégèse des Bœufs célestes évoque ces bovidés paisibles qui arrosaient patiemment et de façon précise le parc royal de Suse (Plutarque, De soil, animal., 947 d-fj ou encore ces bons serviteurs do l'homme que la loi athé­ nienne interdisait de sacrifier parce qu’ils avaient σ peine à tirer la charrue ou le char » (Élirn, Var. hiat., V, 14, cité par Buffiùre, Les mythes d'Homère, p. 506). 3. Vide supra, p. 182, n. 2. 4. Chez les Sémites, « les cornes étaient Γemblème de la force et de la domination» (Dhorme, iîeligron asxyro-babyloniennc, p. 59), mais, comme le note le même auteur, ce symbolisme est universel et SC retrouve dans l’Inde védique. On l’a applique à la Lune-taureau dans sa phase croissante, mais aussi au dieu Adad, maître de la foudre, du vent et de la pluie {Ibid., p. 50), équivalent assyro-babylonien du dieu aryen Indra, lequel « aiguise scs cornes comme un tau­ reau formidable :· {llg-Veda, X,103, in Rexou, op.cit., p. 53), qui a * conquis les vaches n et «libéré les sept fleuves * [ibid., 1, 32, p. 56). — Dans l’Écriture, s’il est vrai que ΓAgneau a comme égorgé » porte 186 5 την καί l’akÉOPAGITE DENYS τοϋ δέ ταχυπετές φήν καί το προς την άφΟονον Οεαρχικής 10 αεων προς καί νήφον καί οξύ καί το ήλιοό'ολίας εύρώστοις έν και βασιλικόν το άετοΟ την ύψίφορον τρο­ δυνααοποών καί έντρεχές εύαήχανον καί πολύφωτον ακτίνα τής ταϊς τών οπτικών άνατάσεσιν άνεμποδίστως δυνά- κατ’ εύΟύ καί άκλινώς θεωρητικόν, την δέ λευκών MVaQ N τών μέν Ο ίππων το δντων το ευπειθές λαμπρόν καί εύήνιον, καί ώς καί μάλιστα PBW 5 attrô : αύτου Ο || ύάηζάρο */ Ρ || 8 post τό add όςύ όρατιχόν νοερόν Sin II 9 post ήλωδολίας add καί τό Sin | 10 άνατάσ-α·.? om Va || ζατ’ om N || 13 Λενκόν MVa || οντω; MVa 5 : Cf. Ez. 1,10; Apoc. 4, 7 || 12 : Cf. Zach. 1,8; 6, 2 sq ; Joel 2, 4; Apoc. 19, 11, 14 | wqvcov cf. Plato, Phaedr. 247 b. a sept comes n [Apoc., V, 6), ce symbolisme est généralement maléfique {Dan., VU, 8 : La □ quatrième Bête», qui représente l'empire d’Alexandre, est n effrayante » : elle a « des dents Je fer » et porte a dix cornes».— Ibid., VII, 8 ; De ces cornes, trois tombent, une antre pousse; Vil, 21 ; « Et j’avais vu cette corne qui faisait la guerre aux saints et l’emportait sur eux n ; Apoc., XII, 3 : « Puis un second signe apparut au ciel ; un énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes » ; XIII, 11 : c Je vis ensuite surgir de la terre une autre Bute, portant « deux cornes comme colles d'un agneau, mais parlant comme un dragon » ; XVII, 3 : « Et je vis une femmo, assise sur une Bête écarlate, couverte de titres blasphéma­ toires et portant sept têtes et dix cornes. » Symbole des royaumes asservis à la Prostituée romaine, les dix cornes se soulèveront — XVII, 7— mais ne pouvant plus trafiquer avec elle, pleure­ ront sur sa ruine — XV1I1, 11 sq.—et seront finalement exter­ minées et jetées dans l’étang do soufre, XIX, 20-21). 1. et tous les quatre avaient une apparence d’aigle»); Dan., XVII, 4 (vide supra, p. 184, n. 2) ; Apoc., IV, 7 (« Le dernier être est comme un aigle en plein vol »). En /iz., XIX, 4, (<> Vous avez vu comment j’ai traité les Égyptiens, comment je vous ai emportés HIÉR. CÉL. XV, 8 (337 a) 186 caractère royal, leur force ascensionnelle, avec quelle célé­ rité, quelle promptitude, quelle vigilance, quelle vitesse, quelle ingéniosité ils saisissent la nourriture qui les fortifie, et comment, dans une vigoureuse tension de leurs facul­ tés visuelles, ils contemplent, librement, droitement et sans décliner, le rayon sans envie et multi-lumincux qui émane du Soleil théarchique — celle des chevaux, leur obéissance et leur docilité *, s'ils sont blancs leur éclat, sur des ailes de vautour [Septante : d’aigle) et amenés vers moi»), Deut., XXXII, 11 (a Te! un vautour [Sept : un aigle] qui veille sur son nid, plane au-dessus de ses petits, Il déploie ses ailes et le (sc : Jacob) prend, Il le soutient sur son pennage ») et Apoc., XII, 14 (La Mère de l’enfant, mâle * reçut les deux ailes du grand aigle pour voler au désert jusqu’au refuge x), l'aigle est plutôt, le symbole du secours divin qu’une angélophanic. En Ez.f XVII, 1-10, le « grand aigle * n'est ni Dieu ni un Ange, mais le roi Nabuchodonosor, et ensuite l’Égypte. — Emblème d’Ormuzd, l'aigle était chez les Ira­ niens l’emblème de la royauté et l’on courbait, dit-on, le nez des princes pour leur donner figure aquiline (Oi.ymfioi>ore, In Ale., Dekker, I, 340). Dans la Grèce archaïque il était symbole d'im­ mortalité (c/. l'étude de P. WunxcuMlBR sur les chapiteaux de Tarente, dans la Hcvue archéologique, 1938, p. 78). « Roi des oiseaux, à tête crochue » . il figurait, selon Pindare (Olymp., J), sur le sceptre de Zous. Après avoir orné les enseignes romaines et l'écu des Croi­ sés, l'aigle sera repris au xv® siècle comme signe impérial. 2. Zach.9 1, 8-10 (« Un homme était debout... ; derrière lui, des chevaux... Ce sont ceux que Yahvé a envoyés parcourir la terre»). II Reg., II, 11 (« Or, comme ils marchaient en conversant, voici qu'un char de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux, et Élie monta au ciel dans un tourbillon ») ; VI, 17 (« Voilà que la montagne était couverte de chevaux et de chars de feu autour d’Élisce») ; II Macc., V, 2-3 (» Pendant près de quarante jours apparurent, courant dans les airs, des cavaliers..., des escadrons de cavalerie rangés en ordre de bataille... ») ; Apoc., XIX, 14 (e Les armées du ciel le (sc : le Verbo de Dieu] suivaient sur des chevaux blanc»). Lg «cheval blanc» du Fils de l’homme, tel qu'il apparaît en Apoc., XIX, 11, a été assi­ mile, de façon erronée, par certains Pères, à celui de VI, 1-7, sym­ bole de l’empire parlhc, qui procède les montures de la guerre, de la famine et de la peste ; bien qu’ils aient a reçu pouvoir sur un quart de la terre », ces cavaliers sont des forces démoniaques, comme le sont aussi les sauterelles qui a ressemblent à des chevaux » et DENYS L ARÉOPAGITE 187 •του θείου φωτός συγγενές, κυανών δέ οντων τδ κρύ15 Ο’.ον, ερυθρών δέ τδ πυρώδες και δραστήριον, Β συμμίκτων δε προς λευκού καί μελανός το τή διαπορΟμευτική δυνάμει των άκρων συνδετι­ κόν τερα και τα τοίς πρώτα πρώτοις τοΐς καί οευτέροις έπιστρεπτικώς ή τά δεύ­ προνοητικώς 20 συναπτόν. MVaQ Ν Ο PBW 14 σ»γγ<νίστατα Μ ] τό om Q (add Q2| ;| 15 έρυΟρόν M |J 1" συν­ δετικόν VaW (coi r W‘) ] 19 η τφονοητιχώ; om M (add in mg) s’élancent comme des coursiers» (Joël, II, 4. Cf. Apoc., IX, 7). Même mention de cavaliers maléfiques, chargés des vengeances di­ vines, en Jér., VI, 23 (« Leur bruit mugit comme la mer, ils montent des chevaux ») et jVeA., 11,4 («Les cavaliers s’agitent»); II, 2-3 («Chevaux au galop,... cavaliers à la charge»). En Is., XXI, 9, les cavaliers qui sc présentent « deux par deux » pour annoncer la chute de Babylone ont un rôle mal détermine ; en XL1II, 17, les a chars et les cavales » qui sont « mis en campagne » par Yahvé lui-même évoquent cette armée égyptienne que Dieu ne laisse avancer que pour la mieux détruire. — Pour les Stoïciens (Aknjm, Fragm., II, 569-602), les chevaux attribués à Zous, à liera, à Poséidon et à Hestia représentaient, d’après Dion Chrysostome, les quatre éléments, et le triomphe du premier, qui fait fondre les trois autres et se les assimile, correspondait à la conflagration finale, où l’univers se résorbe dans le feu purificateur. On sait que, selon lo mythe plato­ nicien du Phèdre (246 a sq.), «les dieux ont des chevaux et des co­ chers qui, tous, sont eux-mêmes bons, composes de bons éléments, tandis que pour le reste des êtres, il y a du mélange » ; l’âme hu­ maine ressemble à un attelage tiré par deux chevaux mal accordés, l'un tirant vers la terre et l’autre vers le ciel (247 b). 1. La formule ne vaut que pour les chevaux blancs des armées du ciel, qui suivent Je Christ lui-même et participent plus ou moins aux propriétés de celui dont le cavalier s'appelle u Fidèle et Vrai » et « fait la guerre avec justice n (.dpoc., XIX, 11-16 : >■ Le manteau qui l'enveloppe est trempé- de sang ; et son nom ? le Verbe de Dieu... Hors de sa bouche sort un glaive effilé pour en frapper les Gentils... Un nom est inscrit sur sou manteau : Roi des Rois cl Seigneur des h IHÉR. CÉL. XV. 8 (337 A-b) 187 aussi parent, qu’il se peut de la Lumière divine *, bleu foncé leur caractère mystérieux, rouge leur incandescence B et leur activité, pie l’union qu’ils établissent entre réali­ tés opposées grâce à leur puissance de transmission, et comment ils lient, par conversion ou de façon providen­ tielle, les êtres de premier rang à ceux de second rang et les seconds aux premiers 2. Seigneurs μ). Le cheval blanc â'Apoc., Vf, 2 présente des traits qui ont pu, faussement, le faire assimiler au Christ : meme si sa teinte est symbole d’une précaire victoire, elle ne signifie pas la réception de la lumière divine ; lo cavalier porte l'arc des Parthes, ce qui in­ dique qu'il menace Rome et peut servir de «fléau de Dieu» (il est do ceux à qui k Dieu a inspire de réaliser son propre dessein ». XVII, 17, nullement un Ange au sens dionysien). Les chevaux blancs du troi­ sième char, dans la vision de Zacharie (VI, 3-6|, qui sont des Anges chargés des pays de l'Occident, ne semblent jouir d’aucun privilege (ceux qui jouent le rôle lo plus essentiel, dans la perspective du pro­ phète, sont les chevaux noirs, chargés des pays du nord, qui vont ramener les Hébreux exiles pour reconstruire le Temple, verset 8). — Dans l’exégèse stoïcienne rapportée par Dion Chrysostome {vide supra, p. 18fi, n. 2). Je cheval de Zeus est blanc et lumineux ; mais il représente le feu, rôle dévolu, pour Denys, au cheval rouge {vide infra, n. 2). 2. La liste des couleurs no correspond ni à celles de Zacharie, ellesmêmes discordantes, ni à celle de Γ/lpomîypse : Denys Zachahie Zachakje A POCA L. VI. 3-7 I, 8 VI. 2-3 Roux (πυρρό;) Roux (πυρρός) Blanc (λευκός) Blanc (λευκός) Noir (;χ£Λας) Roux (πυρρός) Bleu foncé (κυανός) Gris (ψαρός) Rouge (ερυθρός) Pie (ποκίλος) Blanc (λευκός) Noir (υέλας) Blanc (λευκός) Gris pommelé Verdâtre (-χλωρός) Pic (σό|ΐαικτος προς λευκου καί υ.έ{ποικίλος ψαρός) λανος). (Nous suivons naturellement le texte des Septante pour la nomen­ clature des teintes ; l’hébreu porte, d’après la trad. Gclin, pour Zach., I. 8 ; roux, alezan, noir et blanc ; pour Zach., VI, 2-3 : rouge, noir, blanc et pic). Les couleurs do Zacharie ne semblent pas susceptibles d’une interprétation symbolique qui mettrait les quatre points cardinaux (la x rose des vents i») en relation avec les proprié­ tés angéliques définies par Denys (mystère, incandescence, union Hiérarchie céleste. 20 188 DENYS LARÉ0PAG1TE Άλλ’ εί μή τής τοΟ λόγου κατεστοχαζόμεθα συμ­ και τας μετρίας, ιδιότητας καί σεις κατά πάσας έρηρμόσαμεν μέρος τών τάς αν ειρημένων σωματικάς ούκ αυτών ζωιον διαπλά­ άπεικότως τα'ίς ούρανίαις 25 δυνάμεσι κατά τάς άνομοιους ομοιότητας, το μεν θυ­ μοειδές αύτών έσχατον εις τον ο εις άπήχημα, θυμός θειον νοεράν τήν έρωτα, καί ανδρείαν τήν δέ αύ επιθυμίαν είπεϊν συλλήβδην έστιν ής πάσας τάς τών άλογων ζώων αισθήσεις τε καί πολυμερείας 30 εις άυλους τάς δυνάμεις ένοειδεϊς C φροσιυ ού σης τών ούρανίων άνάγοντες. ταΰτα μόνον, εικόνος αλλά άνακάθαρσις ούσιών ’Αρκεί και εις τήν νοήσεις δέ τοϊς καί έχέ- μιας άπεμοαινού- τών παραπλήσιων όμοιότροπον διασάφησιν. 35 (9) Έπισκεπτέον δέ καί το ποταμούς ειρήσθαι καί τροχούς καί άρματα συνημμένα ταΐς ούρανίαις ούσίαις. Οί μέν γάρ χικούς εμπυριοι ποταμοί σημαίνουσι τούς οχετούς έπίρροιαν άφθονον χορηγοΰντας αύταϊς καί καί ζωοποιού Οεαρ- άνέκλειπτον θρεπτικούς MVaQ N Ο PBW 21 της : τοϊς Ο ·| κατιστο/ασάαιΟα VV | 24 έφηρμώσαμιν Μ || 26 άνδρίαν ΝΟν || έστβν om Μ post Ιοχατον coll Ο || 27 αύ om BW || 28 «πάσας MVaP | 29 πολυμςρίας Q *B | 30 τύλους ; üpàgSin || ούσίαι Μ I 31 ίνο&Γς Q j 32 ταύτα τά Μ (ditlograpbia| | μιας ίμφαινουαών ΐικόνη» Sin 35 : Cf. Ez. +7. i sqq ; Prov. 18. 4; Dan. 7. 10; Apoc. 22. 1 | 36 : ipu?Tacf. Zaeii. 6, 1 sqq || τροχούςcf. Ez. 1, 15; 10, 6 sqq; Dan. 7, 9(6). des opposes). Quant à celles de qui ne sauraient con­ cerner que des k .Anges de lu mort», leur signification est évidente (le roux évoque le sang, le noir la famine et le verdâtre est la cou- I1IÉR. CÉL. XV, 5-9 (337 B-c) 188 Mais, si nous ne visions à maintenir notre propos dans de justes limites, nous eussions pu encore adapter aux Vertus célestes, sur un mode qui n’eût pas été malséant, selon des similitudes dissemblables *, chaque propriété particulière des animaux qu’on vient de citer, et toutes leurs structures corporelles, leur faculté irascible 2 signi­ fiant le courage intellectuel (dont la colère est le dernier écho), leur faculté concupiscible l’amour du divin ’, et, en bref, nous eussions pu référer toutes les sensations des ani­ maux privés de raison et leurs multiples organes aux intellections immatérielles et aux vertus unifiantes des C essences célestes. Aux hommes de bon sens non seule­ ment ce qu’on a dit suffît bien, mais l’exégèse même d’une seule image déraisonnable donne une analogie assez éclairante pour les figures du même type. _ _ (9) II faut examiner aussi pourquoi Les fleuves, , A· .· , , les Dits lient aux essences celestes des les roues n . , , , , fleuves, des roues et, des chars. — Les et les cliûrs fleuves de feu signifient les canaux tliéarchiques qui, sans envie et sans cesse, dirigent leurs flots vers elles et les abreuvent d’une vivifiante fécondité 4, — leur de la chair qui sc décompose). Sur l’ambivalence de certaines couleurs, pûfe supra, p. 184, η. 1. 1. Cette notion a été longuement étudiée au chapitre II. 2. Vide supra, p. 81. n. 4. 3. Vide supra, p. 81, n. 5. Selon Eustache [Comm. sur V Odyssée, Leipzig, 1825, p. 561}, les statues d’Éros, situées dans les gymnases entre celle d’Hermès et d'Héraclès, signifiaient l'union do la force et de la raison. 4. Dan., VII, 10 (vide supra, p. 167, n. 5). I/ EccUsiatique (XXIV, 23-31 [Vulg. : *35 43]) développe poétiquement une image fluviale, nullement ignée, appliquée à la Sagesse elle-même, qui i abonde comme le? eaux du Pinson, comme le Tigre à la saison des fruits, qui fait déborder l’intelligence comme ΓEuphrate, comme le Jourdain au temps de la moisson, qui fait couler la dis­ cipline comme le Nil, comme le Gihon aux jours do vendange». (Bien que le texte porte διώρξ et non ύ/€τος, les deux mots ayant à peu prés la merne signification, on rapprochera des « canaux » théar- OENÏ’S l'aRÉOPAGITE 189 40 γονιαδτητος, τά δέ άου.ατα την συζευκτικήν τών όμο- κοινωνίαν, ταγών οντες, D νώς τής επί οέ τά πορευόιχενοι πορευτικής 45 αύτδν άκλ’.νή οί δέ πρόσθεν την κατ' αύτών τροχοί πτερωτοί άνεπιστρόφως ευθείαν ένεργείας καί καί ιχέν άκλι- ορΟιον δύνααιν, επί όοον τον καί ίΟύτοαον οίμον άπάσης αύτών τής νοερας τροχιάς ύπερκοσαίως ιΟυνοχ.ένης. MVaQ N Ο PBW 40 οννζ<νχτ:χτ4ν Μ Va συζοτιζη·/ ν || όμο ταγών : ομοιοτήτων Μ Va | 44 post δύναμιν add φιρομίνην .Sin | ίπΐ τών αύτών W || 45 (Ούτ·.μον Va II οίμον om W chiques que mentionne Denys les réflexions du Siracidc qui, voulant arroser son jardin, s'aperçoit que. sous l'inspiration d’en haut, son a canal u est devenu un vrai «flouvo», et ce fleuve lui-même un o océan»). Sur le thème biblique de l'eau, cf. Éz., XL VU (« De l’eau sortait de sous le seuil du temple...») et I$.9 XI, 9 («Le pays est rempli de la connaissance de Yahvé comme les eaux comblent la iner »). On sait l’importance, dans la tradition assyro-babylonicnnc, de l'Apsou qui entourait la terre comme l’Okeanos grec et qu'on a rapproche, soit des «eaux» sur lesquelles « planait l'Esprit île Dieu » dans le premier récit de la création (Gen., 1, 2|, soit, dans le second récit, du «flot qui sortait de la terre et arrosait la surface du sol », ou encore du fleuve à quatre branches qui arrosait l’Eden (H, 6-14). Le culte du fleuve fécondant est commun aux Indiens [cf. la * des­ cente du Gange ** dans le Rdmànaya. I, 43, trad, par RenOU, Antho­ logie sanskrile, Paris, 1947, p. 130-131) et aux anciens Babyloniens, qui invoquaient «celui qui crée toutes choses» comine un véritable « canal » creuse par les dieux pour répandre leurs bienfaits (· Lorsque les grands dieux te creusèrent, ils placèrent des faveurs sur ton rivage... C'est toi qui juges le jugement de l’humanité, ô fleuve grand, o fleuve sublimo, ό fleuve des sanctuaires», King, The Seven Tablets of Creadon, p. 200-201, trad, par Duorme, ltd. as$yr.~bab,, p. 49). — Dans l’enfer grec, 1c Phlegélon, ou «fleuve de feu», sym­ bolisait, au contraire, selon MaCroob (Somn. Scip., I, 10), la flamme intérieure des passions dévorantes. 1. Zach., VI, 1-7 1« Quatre chars sortaient d’entre les deux mon­ tagnes [Sur ces montagnes, vide supra, p. 183, n. 1]... Et les chars HIÉR. CÉL. XV, 9 (337 C-d) 189 les chars, la communion qui les rattache à celles de même D rang *, — les roues, parce qu’elles sont ailées et roulent vers l’avant, la rectitude du droit chemin, l’aptitude [des esprits célestes' à progresser sur la voie sans déclinaison et parfaitement droite de leur roulement intellectuel, selon une rectitude supra-mondaine 2. parcoururent la terre») ; Ps. CIV, 3 («Toi qui pris pour chars les nuées «—1© mot « char » ne figure pas dans le grec) ; 11 Reg., II, 11 et VI, 17 {textes cités plus haut, p. 186, n. 2). En Joël, II, 5, c’est l'invasion maléfique des sauterelles qui évoque un « fracas de chars bondissant sur les sommets des monts» (cf. Nahum, II, 4 : «Les chars flamboient de tous leurs aciers»; III, 2 : a Chars qui bon­ dissent »). Sur les chars égyptiens, cf. /<$,, XLIII, 17. — On a signale plus haut (vide supra, p 183, η. 1 et 2) le don promis à Gilgamesh d’un char fait de matières précieuses. Chez PindarB (û/ynip., VI), Poséidon dote Pelops d’un «char d'ors et de «che­ vaux aux ailes infatigables» et c’est sur un véhicule du mémo type quo Thémis est conduite auprès de Zeus Sôtcr {Hymn., fr. 30). Dans la tradition homérique, les chars traînes par des coursiers taux pieds de bronze, au vol d’or, dont le front porte une crinière d’or x étaient l’apanage commun de Zens et de Poséi­ don (//., VIII, 41-44 et XIII, 23-26). 2. Éz.t I, 15-21 Je regardai les animaux; il y avait une rouo à terre, à côté d’eux, do tous les quatre. Ces roues paraissaient avoir l’éclat de la chrysolithe. Toutes les quatre avaient même forme et paraissaient constituées comme si elles étaient au milieu l’une de l'autre. Elles «'avançaient dans quatre directions et ne se détour­ naient pas en marchant... Lorsque les animaux avançaient, les roues avançaient près d’eux, et, lorsque les animaux s’élevaient de terre, les roucs s'élevaient. Là où l'esprit les poussait, les rênes allaient, et elles s’élevaient également, car l’esprit de l’animal était dans les roues...») ; X, 9-19 (même description); Dan., VIL 9 («Son trône était ilammes de feu aux roues de feu ardent»)· — L'imago des roues se trouve aussi dans la mythologie indienne : du dieu Indra, qui *· tient la foudre dans ses bras » et σ commande aux peuples n, il est dit qu'x il enveloppe ce monde comme la jante les rais t» (Tîg-Veda, X, 103, in Rrnow, Poésie religieuse, p. 5fi) et du dieu Varuna, qui « a tracé ses chemins au soleil » ot qui « fait couler vers la iner le flot des rivières », un hymne déclare que c tous prestiges reposent en lui comme le moyeu sur la roue» (VII, 47 et VIII, 41» p. 58). Mais, chez Dcnys, le symbolisme de lu roue s’applique moins à Dieu 190 Εστι των γαρ αύτοϊς όεϊς το καλύψεις καΟ τους οέ μέν τη άνακαθαραι εικονογραφίαν. Έπεκλήθη θεολόγος εβραϊκήν έμπύριοι κρύφιων αναγωγή καί καί Οεοει- έχουσι τή περί κινήσει, άεικινήτω των άνακυλι- φωνήν Οι γάρ ανα­ τάς έκφαντορία τή έμφαί- Γελγέλ' άνακυλισμούς αγαθόν περιπεςίων λάμψεων και ύψηλών των τή έλ- εις τά ύφειμένα καταγωγική διαπορΟμεύσει. Λοιπός ήμϊν των ουρανίων παντελώς 10 συγχαίρειν είσι δέ κατά τή προνοία νων ό και ανακαλύψεις. τροχοί εύθέσει τροχών τοΟτο άναγωγην άλλην φησιν ώς ταύτον 5 των κατ’ νοερών οέ 340,1 A σμους καί οε την 50 νει LâRÉOPAGITE UENYS εις οιασάφησιν οιακοσμήσεων λόγος. τής Οεώ τήν καθ' καί ημάς λέγονται θεοειδή καί σωτηρία άγαθοειοή περί δ Καί γάρ άοεκτοι έμπαΟοΰς των ραστώνην των άφΟονον Μ (défie 340,13 ευβροβύνην) VaQ τή N έπί θεόν ηδονής, απολωλότων καί τήν έπί έπιστρεφομέ- εύφροσύνην Ο χαράς τής καί την PBW 47 έναγωγην Μ |: 49 post αυτοί; add Sin || γελγε/.γτλ M Va || εμφαίνει; ίμφέρετα: P |l 50 ζαΟ’ P: κατ' MQN’BW κατά VaÛ v || àvaζνζλ-.σμούς QWS idem sed z alt eraso MN 340,2 άναζυζλίσμου; QNW2 (z all eras) Γ 3 περί τά ταύτόν : το om N (sed SScf) ~êpc ταύτό W ~îoî ταυτόν B || à«zr/»{Tr.> : αί:δ:νητω NO (àaôîv-) BSin || 5 aille των add -?· Ο | 8 άδιζτοι —ήδονζς eras W. Suppl \V in * lac cl in mg (nonnulla vix legi possunt) : άνά τόναηαντα αιώνα άληκτοι ζα? άύ/.φ ζα·' άοοψάτφ ζα: άγ:α ©<·»νη o j λήγουσιν ύρ.ναν τόν ΰύιστον Oeôv ... oÀt.i νοί άγγελιζώ ζαϊ ττιφήω· πύρινοι γάο πύρινος ζαι ό αυτών Suva; ;στι- Ί'οιουτοι γάρ ο: θείοι νιίες τυγχάνουσι οντες την φύσμ, πύοινο: την ©ύσιν τον τε νουν ζαϊ την διάνοιαν, πύρινο: ζαϊ ίΐεοηδιις ζαϊ ΰεο'πται· διά δη τούτο ζαϊ συγγαίρο/τες τώ Οείο> λ'γονται Ι| 10 άγχαιρειν Va || ante Οχώ add τώ Va | I ί εύρήσπ Q |! την all om W | 13 άφθονου Μ 49 : Cf. Ez. 10, 13. 340,7 : Cf. Luc. 15, 10. H1ÉR. CÉL. XV, 9 (337 D-340 a) 190 Mais l’imagerie des roues intellectuelles comporte encore une autre explication apte à élever l’esprit. Car, comme dit le porte-parole de Dieu, on les a appelées Gelgel ; or ce terme, en hébreu, désigne des révolutions et des révéjlOA lations1. Les roues incandescentes et déiformes possèdent, en effet, tout à la fois leurs révolutions puisqu’elles se meuvent éternellement autour du même Bien, et leurs révé­ lations puisqu’elles manifestent ce qui est secret, élèvent ce qui est bas et transmettent, par une descente proces­ sive, les plus hautes illuminations aux êtres inférieurs. . . , . . . 11 nous reste à éclairer ce qui est La joie des Anges. . , . dit de 1 allégresse éprouvée par les dispositions célestes 2. Car elles sont totalement exemptes du plaisir passionné que connaissent les hommes, mais cette allégresse qu’elles partagent, dit-on, avec Dieu, à l’heure où se retrouvent ceux qui s’étaient perdus, est cc calme bonheur déiforme, cette joie bienveillante et sans envie qu’elles éprouvent lorsqu’elles veillent providentiel­ lement au salut de ceux qui se tournent vers Dieu et cette ineffable félicité à laquelle il est souvent advenu comme centre de l’univers qu'aux Anges eu tant qu’ils unissent à la circumré volution «autour des secrets divins», décrite en VII, 1 (205 b-c), le mouvement ascensionnel qui correspond à la remontée de la Lumière telle qu’elle est indiquée dès I, 1 (121 a). On a vu en XV, t (328 c) qu'en réalité les esprits célestes ont un troisième mou­ vement (processif), de caractère hélicoïdal. 1. Les deux interprétations du mol qui fournissent en latin comme en grec un couple allitératiî, correspondent à deux racines hébraïques et ne peuvent sc concilier. 2. Luc, XV, 10 11 y a de la joie parmi les Anges pour un seul pécheur qui se repent »j. Dans la mesure où la joie apparaît comme une émotion, elle semble peu compatible avec l'inçorporalité des Anges. Déjà les exégètes d’Ilorncre, gênés par le rire de ses héros, louaient chez Ulysse ou chez Ajax une retenue dans l’expression de la joie, qui est le signe d'un calme bonheur (cf. Clément d'Alexandrie, Pedag., TI, v, 47 : « .T’aime bien cc personnage qui nous apparaît souriant d’un visage sévère. ») 191 DENYS ευπάθειαν 15 λάκις την έκείνην γεγονασι και l’aRÉOPAGITE άρρητον άνδρες ής ιεροί μεΟέξει έν κατά πολ- θέουρ- τάς γούς τών θείων έλλάμύεων επιφοιτήσεις. Ίοσαΰτά μοι και περί τών ιερών άναπλάσεων ειρή- Β σΟω, μέν τής πόμενα, 2ϋ πεινώς αυτών άκριοοΟς συντελοΟντα δε ώς οιμαι έναπομεϊναι ημάς άπολει- έκφαντοριας ταϊς πρ’ος το μή τυπωτικούς τα- φαν- τασίαις. Εί καί τούτο δέ αγγελικών ή έν εικόνων 25 τάληΟές Οτι ήγνοήσαμεν τοϊς φαίης λογίοις πάντων ή δυνάμεων μνήμην, έποιησάμεΟα έξης τών ενεργειών άποκρινούμεΟα την ύπερκόσμιον επιστήμην καί μάλλον έπ’ αύτοϊς ημείς ετέρου του τών μέν οεόμεΟα, τωταγωγοΰντος όμοδύναμα είρημένοις ώς ού συμμετρίας τού λόγου τά δέ ώς παραλελοιπαμεν προνενοηκότες καί τής την τοϊς τε υπέρ 30 ημάς κρυφιότητα σιγή τιμήσαντες. MVaQ Ν Ο PBW 14 s-j^aOstcv W riras et inscr πολυύμνητο·/ W8 || 17 ζα: om ν || 19 μή : μηδ« ν || 20 άπομείναι W || 22 ο·ΰ : του () || 23 r : ζ.αι Sin || 24 ή om Sin j| 27 φ'^ταγωγούντο; : μυοίντο» QPBW Sin φ<·>ταγωγο-ίντο; ζα: το5 uuovvro; Ν idem, sod pin ζ«: inser ή Va κα» του μυοΰντοζ post 2εόμ-:0α coll Ο || τά : £V:« Sin || 28 r.aaiW.ii-a-i.iv Ο || -« om W I 30 subscriptum in PVa, Διονυσίου 'Αρεοπαγίτου εσκισχοπου Αθηνών πρός ΤιμοΟ:(Λ> ΐτχίσχο-ον Έρέσου πιρ· της ουρανίας ίεραο/ίας ; ·ι» S'n l,aec sequuntur .-τίραίνιτα'. zeste τού ίεροΰ Διονυσίου του 'έζ. τών του ΆρΗοπάγου χρ·τών ίττίσζόπου Αθηνών α έγράφη ύπ’ αύτού προς Τιμόθεον έπίσζ.ο.τον περί τής ουρανίας ιεραρχίας ιπκη. cé(.. χν, 9 (340 a-b) 191 qu’eussent, pari aussi des hommes saints, grâce aux visiB tâtions par lesquelles Dieu produit, en eux de divines illu­ minations x. Ainsi s’achève ce que j’avais à dire sur Conclusion. les saintes images [concernant les Anges], incomplet certes s’il s’agissait de les révéler dans tout leur detail, mais suffisant, je crois, pour que nous n’ayons point la bassesse de nous attacher au caractère imagé des figures. Si lu objectes que nous n'avons point rappelé de façon systématique toutes les facultés, operations ou images dont parlent les Dits, nous répondrons, ce qui est. vrai, que pour certaines d’entre elles nous n’avons pas reçu la science supra-mondaine et. surtout qu’il nous a manque un guide capable de nous éclairer sur elles, et que, si nous avons laissé les autres de côté, c’est qu’elles étaient du même genre que celles dont nous avons parlé et que nous avions souci tout ensemble de maintenir notre propos dans de justes proportions et d’honorer par notre silence le secret qui nous dépasse. 1. Jo., XVI, 22 Vous aussi, maintenant, vous êtes tristes; mais je vous reverrai et votre cœur sc réjouira, et votre joie, nul ne pourra vous la ravir»), 24 («Demandez cl vous recevrez et voire joie sera parfaite») ; XVII, 13 (« Mais maintenant je viens à Toi et je dis ces choses, encore présent dans le monde, pour qu'ils aient en euxmêmes ma joie en sa plénitude x|. -- En trois passages de la Hiérar­ chie ecdésiafiti'jue, Denys évoque la joie du grand préire lorsqu'un initie lui présente un candidat l’illumination, c'est-à-dire au bap­ tême (II, n, 3, 393 c|, celle que symbolise le baiser de paix dans la cérémonie d‘ordinalion et qui procede de ce a mutuel autour x> par lequel est conservée pleinement, pour toute la hiérarchie, « la par­ faite splendeur de sa dëiformilô» (V, ni, 6, 513 b}, celle enfin des chrétiens qui, au terme de leur combat terrestre, meurent dans une « inébranlable espérance » (VII, i, 1. 553 b). INDEX DES CITATIONS ET ALLUSIONS SCRIPTURAIRES (Les astérisques correspondent aux simples allusions.) Pages Pages Genèse •1, *1, 1, ‘3, ‘12, ’14, •17, ‘18, •18, •18, ‘19, •19, •28, ’35, •41, ’41, 25 26 31 24 7 18 1 1 4 5-8 2 3 13 sq 9 1 sq 38 sq 157 172 80 104 96 135 97 97 177 175 177 175 96 97 136 137 Exode. •3, 2 ’3, 2-6 •3, 14 •4, 16 *7, 1 Ί4, 24 •17, 1-7 *19 sq Ί9, 18 •33, 20 S3, 167 168 78 147 147 168 84 97 168 96 Nombres •20, 8 Deutéronome •4, 24 •6, 4 *6, 5 32, 8 32, 9 •32, 39 84 S3, 168 135 82 132 138 135 Josué •5, 14 74 Juges ’6, 21 175, 176, 179 Π Rois *Ί, 8-17 99 II Maccabées •3, 25 sq. •5, 2-3 80 179 Job •36, 27-31 182 Psaumes •22, 7 24, 10 84 113, *142 194 INDEX DES CITATIONS ET ALLUSIONS SCRIPTURAIRES Pages 84 *36. 10 *45, 7 147 174 •65, 10 161 *68, 12 185 *77, 20 104, 119 *80, 2 142 *80, 5, 8, 15, 20 147 *82, 1,6 *89, 47 168 176 *91, 12 147 •95, 3 104,119 *99, 1 *103, 20 174 •103, 21 142 *104, 4 1G7, 180 *105, 41 84 *148, 2 142 proverbes ‘4. 6 •16, 22 *18, 4 82 84 188 Cantique *1, 3 84 Sagesse 5, 6 *7, 24 7, 26 *8, 2 •13, 5 83 150 88 82 72 Ecclésiastique *1, 26 82 Isaïe 168 *4, 5 *6, 1-7 104 *6, 2 74. 117 . 156, 158, 176 6, 3 85, 118, *141 *6, 6 sq 148, 161 9, 5 100 •28, •29, *30, •40, •44, *48, 63, 63, •66, 1G 6 30 12 3 21 1 2 1 sq Jérémie Μ, 4 ‘2, 13 •7, 24 Paires 84 168 168 119 84 84 114, ‘178 115 119 78 84 133 Ezéchiel 180, 181, 183 •1, 4 74, 173 •1, 5-10 17G, 183 *1, 7 »1, 10 171, 184, 185, 186 74 •i, 11 74, 167 •1. 13-15 188 *1, 15 176 *1, 18 118 1, 24 74, 183 *1, 26-27 118 3, 12 180 *3, 14 183 •8, 2 177 *9, 1 178, 179 *9, 2 126 9, 2 sq 183 •10, 1 104 *10, 1-22 167 *10, 2 181 •10, 3 sq 1G7, 178 *10, 6 126, 188 *io, g sq 127 •10, 7 176 •10. 8 167, 183 •10, 9 174 •10, 12 190 •10, 13 INDEX i>KS CITATIONS ET ALLUSIONS SCRIPTURAIRES ♦10, 14 «10, 18 •10, 21 *40, 3 •47, 1 sq •47, 3 Daniel *2, *2, *4, *7 *7 *7, 7, 8, 9, *10, *10, •10, •10, Ί0, «12, •14, Pages 173, 186 125 176 Pages 179, 183 84, 188 179 136 1 sq 137 19 136 2 180 2 74, 84 6-6 74, 80, 1G7, 168, 9 178, 188 162, 1 * 67, *188 10 127 16 126 23 173, 178 5-6 183 6 131, 138 13 131 20-21 138 21 41 It Ml 7 180 36 Osée 6 ‘5, 11 •5, 14 *13, 7 133 133 84 84 Joël *2, 4 ’3, 1 186 174 ■Aznos •7, 7 Zacharie *1, 8 1, 13 179 74, 186 124 *2, 2, *6, *6, •c. 5 8 1 sq 2 sq 5 Malachic 2, 7 3. 1 3, 20 Matthieu «1, 20 sq *2, 13 sq '2, 19 sq ’5, 48 7. 6 ‘13, 11 ‘18, 10 *28, 3 Marc •16, 5 Luc *1, *1, ‘i, *2, '8, «14, •15, ♦22. «24, Jean *1, «1, 1, 1, 3. *5, ‘7, 11 sq 19 2G sq 8 sq 10 33 10 43 4 1 sq 8 9 18 8 26 38 195 Pages 179 125 188 74, 186, 187 180 145 145 S3 99 100 100 88 87 77 94 80, 167 80 99 109 99 99, 100 77 91 190 100 178 78 78 71, *84 *78. 9G 181 78 84 196 ’8, *10, ‘11, •14, *15, *16, *17, ‘17, INDEX DES CITATIONS ET ALLUSIONS SCftlPTUHAIIŒS 26-28 34 sq 25 6 15 22-24 13 21 Pages 101 147 78 78 101 191 191 70 Ades 9 10 38 53 181 80 96 96 Romains •1, 20 *3, 29 ’10, 12 *11, 34 11, 36 72 137 137 78 70 *1, ‘1, ‘7, *7, I Corinthiens ‘1, 10 •2, 16 *3, 9 *8, 5 sq 8. 7 ‘12, 4 sq 70 78 90 135 77 89 II Corinthiens •3, 18 88 Gâtâtes •3, 19 95 Pages Philippicns *3, 13 sq Coloss tens •1, 15 *1, 16 •2, 10 *3, 9 94 78 104, 108 104 91 I Timothée ‘2, 5 •6, 16 71 78, 96 Hébreux ? 14 2 29 180 95 95 83 1, 17 70 *1. ‘1, ‘2, •12, Jacques II Pierre 1, 19 83 I Jean *1, 5 •4, 12 78 96 III Jean •8 90 *9 104 Jude Ephésicns •1, *2, *3, 3, •4, ‘4, 21 20 8-11 10 6 22 sq 104 84 113 177 135 91 Apocalypse *1, ‘1, •1, •2, '2, 4 8 13 1 8 78 78 173 145 145 INDEX DES CITATIONS ET ALLUSIONS SCRIPTU HAIRES Pages 74, 80. 117 *4, 4 168 ‘4, 4 sq 167 ‘4, 5 174, 183 ‘4, 6 ‘4, 7 74, 171, 184, 185, 186 118 •4, 8 162 5, 11 186 *6, 2 sq 117 •7, 11 84 ‘7, 17 178 *9, 17 197 Pages ‘10, ‘10, ‘10, ‘10, ‘13, ‘15, 19, ‘19, Ί9, •21, •22, 22, 1 1-5 2 5 2 G 6 11 14 15 1 16 181 173 176 176 84 178 118 186 186 179 84, 188 83 INDEX NOMINUM Les chiffres renvoient aux pages soit de ΓIntroduction (chiffres romains), soit de ('Élude Critique et du Texte (chiffres arabes). Aaron 97, 147. Abraham 95, 97, 135-137, 175, 177. Abiuou 97. Achille 183. Adad 185. Adam 139, 173. Adrastée 98. Adiui n 70. 108, 171. 174-176, 178, 179, 181. Ajax 190. Alexandre 127, 162, 186. Amhhoise (saint) lxxi. Ammonius Sauras xiv. Anastase 54. Anaxagorf: 106. 169. Angelus Sh.esius 135. Anne 99. Anselme (saint) uv, 114. Apis 185. Apollinaristes vu, ix. Apollon 84, 185. Aréthas de Césarée vin. Aristote 38, 91, 94, 106, 110, 135,151,165,167, 169, 170, 172, 181. Arnou, R. xxxm. A s so v r 179. Athanase (saint) 119. Athéna 84, 179. Athénagoras (Mgr) xiv. Athjônagorb 132. Augustin (saint) lxxi, 1, 79, 96, 113. Auvray 176. Bachelard, G. 171. Balthasar (U. von) xvni, 95. 109. 111, 114. Barbour. R. 10, 38. Bar Si daïï.ï xv, xvi. Barthélémy (saint) 153. Basile (saint) xtv, lxxt, 135» 177. Bauer, VV. 58. Baumstarck. A. 2. Benoît, P. 91, 177. Berger, A. i.xvk. Blass, F. 4, 55, 57, 58. Boehme 171. Bogard, J. 59. Bourgby, L. 170. Bvdé, G. 43. Bvffière, F. 77, 169, 177, 179, 181, 185. Carpos 132. Cavalleha, F. i.x, Lxxvui. Gazelles, H. 132. Cf.lsf. 88. Chevallier, Ph. vi, 60. Cicéron 172. INDEX NOMINGΜ Clément d'Alexandrie xlv, lxxi» 5, 10, 30, 37, 40, 75, 79, 86, 88, 106, 190. Constantin 148. Constitutions apostoliques lix. Cordier, B. 59, 85, 86, 144, 146. Cousin, V. lxv. CrEUZER-GuIGNIAÜLT 184. Crouzel, H. 71, 88, 148, 174. Crysolora, M. 44. Cyrilled'Alexandrie (saint) XIII. Cyrille de Jérusalem (saint) LIX, LX1I. Daele (A. van deû) xlv. Daillê, J. VIII. Damascius lxiv. Daniel 124, 126, 127, 132, 136, 162, 178. DaNIÉLOU, .1. LX, LXXV111, lxxix, 77, 78, 90, 95, 124, 132, 137, 139, 142, 163. Dante 127. Darboy, G. x. David 71, 99, 135. De cornmuni essentia Patris et Filii et Spiritus Sancti lxii. Debrunner, A. 55, 57, 58. Delatte, A. 167. Denys d'Alexandrie ix, xiv. Descartes 173. Dhorme, E. 183-185. 189. Diodohe de Tarse xm. Dion Crysostome 187. Dondaine, II. vu. Draesekb, J. vin. Ducas de Néocésaréf. (Jean) 16. Duchemin, J. 70,84, 117,175, 176, 184. Dulac, J. x. Dumézil, G. 175. Hiérarchie céleste. 199 Eckhart 107. Eliade, Μ. 70, 184. Elie 180, 186. Elien 185. Élisée 186. Elorduy, E. xiv. Empedocle 1G7, 170. Engrbrding, II. xvn. Ephraim 133. Epiphane (saint) ι.χχπ, 36. Érasme ix, 1. Énos 188. Erricus Memmius 4. Eschyle 169. Eucijde 31. Eusf.be lxxii, 5, 30,105, 148. Eustache 185, 188. ÉzÊcniAS 153. Ézéchiel 125, 132. Festucière, Λ.-J. 77, 86, 94, 95, 99, 115, 118, 119, 142, 143, 152, 167, 174. Fi.ACELIÈRE, R. LX, LXXV1II. Frothingham, Λ. L. xv. Funk, F. X. lix, lx. Gabriel (ange) 99, 126, 127, 177. Gaïtii, J. 173. Galien 17G. Gandillac (M. de) vi, 79, 134. Gardthausen, V. 16, 17, 20, 46. Georges 42. Gilgamesh 183, 189. Gnostiquf.s xh, xx, xxxn, xxxm, 106, 107, 151. Godfridus Tilmannus 44. Grabmann, M. 4. Grégoire le Grand (saint) 104,127,128,144,149. Grégoire de Nazianze (saint) 21 200 INDEX NOMINUM lvii-lix, 85. 105. 117, 119, 135, 153, 173. Grégoire de Nysse (saint) χχχιι, lxxi, 4, 8, 71, 70-79, 81.88,90.95, 100,107,113, 115, 117,125. 133,137, 138. 141,142,157, 163. 172, 173, 182. Grégoire le Thaumaturge lxxi. Grégoire Palamas 151. Grosseteste, R. 10, 46, 53. Grumel, V. XVII. 127. Guigniault, J.-D. 184. Hammourabi 185. HaVSUBRR, I. Vin, XV, XVI, XVII, XVIII, XXXIII, Hébreux 132, 133. Hécate 185. Heil 65. Henry, P. 157. Henry, R. ν XLvn, 1. ασχημάτιστος xxi. άβώματος LXXi. Ατίλεστο; χι ; χχι». ά'ΰλία LXXH. Αυλός LXXi; LXXi, 1; ι.χχιι ; LXXin, 5. άφαίρεσις χχνι. άφαιρεω XXX» ; XXXIV. αφανής χχιχ. αφανίζω χχιχ άφθαρτος ι.χχιν. αφθιγκτος χχιχ. άφθεγξία χχχνι». άφιημι ΧΧΧίν. άφίστημι χχχιν. Hiérarchie céleste. 215 άφομοιόω XL». άφομοίωσις XLI. άφορίζω 1.ΧΧΧΙΙ. άφωνος χχιχ. βέβηλος XI. βραχυλογία χχνι». βραχύλογος Lxxxviu, 2. γινώσκω χχχι». γνόφος χχχιν ; χχχνιι. γνώσις χχιχ; χχχι»; χχχιν; χχχνι»; χχχιχ ; xlvi : ι.ι ; lu, 2; Ι.Χ» ; lxvih ; lxxvii. γνωστικός lu. δεκτικό; ι.ιι. δεσπότης lxxix, 4. δεύτερος,-ως lui; lxvi; i.xxxui. δευτερ·>φανώς lui. διαιρετικός lxxvi, 4. διακονέω lxxix, 4διακόσαησις xlv» ; lui, 2; lxvii ; lxxx». διάκοσμος LUI, 1. διαπλάττω Ltv. διαπόρΟμευσις lxvi. διαΛορΟμιύω lui; lxi, 1. διατύπωσις lxxix. διδάσκαλος lxi» ; lxxxiv. διειδής XLi ; t.r. διεξοδικός lxxji. δόξα LVitt. δουλοποιία lv. δούλος Liv ; lxxix, 4. δύναμις xlvih; l;lv; lv, 3; Lvin ; Lxn. δυναμοποιός lv. ίγγύτης xlix. ίγχρονος lxxv ίϊκών XLIείσδΰνω χχχιν. Ικδημίω χχχν. 22 ·£ ‘λίχ ίΊ ÎAXXX ίΛΙΧΧΧ !g ‘(XX ÎOlUOA •η ! Χ1ΊΧ 5σ>- 'Sjt/xiciiwdj! •ΙΙΙΧΧΊ ί ΙΙΧΧΊ SltkOA ΊΙ1ΧΧΊ ! ΠΙΛΧΊ rujOA •χηχ Jri- 5 ‘χχχ ι iy ‘11.V1X B-.oApdii •λιχχχ ί ιχχχ ί χχχ fpx-.iûr.r! •j ‘ηχχΧΊ ! ιιηχ 5!uonrl •ΧΧΊ ! IX ·| ‘χχχί “ΧΧΊ JiûUç.t! S|pxiiUoAO?y •ΛJXX ÏBBOBAxZUrio!?^ •ιχχ 5;ο<οάορτ! •1ΛΧΊ AW0ÎU •ΙΛΧΊ ί ΙΙίΧΊ Jiot!o •11 ΙΛΧΧΧ 5rAiGlÔfOZ ΊΙΛΧΊ ίΐΙΛΧΧ SUtfHf/TlO •ί 5o:àr.o’z •ΛΙΧΊ JûlUoA ίοτίοοζ ig ‘I ‘un ίιη •ri 5ρζιγ^ •ΛΧΧΧ »}Anj43OZ ΊΙΛΧΊ : IIIXX 5UXJ>53X}O •ΛΙΧΧΧΊ ig‘!XXX I 1 1ΊΧ 00>rhXU|)»Z ί <; •f ‘ΛΙΧΧΊ ί ΛΧΊ ί ΊΙΙΛΊ ί ΠίΑΧΧΧ ! ΛΧΧΧ ! ΛΙΧΧΧ ί JJIXXX 5βΟΑ •ΛΧΧΊ ίΐΠΧΧΊ ig ΊλΊΧ ί ΙΛΊΧ Ιλιχχ !j ‘iixx î irxx 5wd»Qy-z ΊΙΙΛΊ ί ΛΙΧΧΧ 5(0- 'ίροΛθν/ •ΔΧΧΧΊ ίυηίθΟτΙΟΔ •λιχχί ·* 4ϊλχχί ίΐΛΧΧΊ ί ΛΧΧΊ ί J * ΧΙΧΊ L\Z Π1ΧΧΊ ί !ΧΧΊ ί ΧΙΧΊ ί Π1ΛΧΊ ί ΙΛΧΊ . * 5οχ3λλρρ •ΛΙΧΧΧΊ ί J ‘ΠΧΧΧΊ 1 ΧΙΧΧΧΊ ig ‘ΙΧΧΧΊ 5}llD3Y31od31 S08U9 SIOW S3Q X3ÜN1 ΊΊΧ ΛΓ/dl^OÛS 5Uiôct!oc3} •ΛΙΧΧΧΊ ί I ‘ΠΧΧΧΊ ·] ·χχχί •ΙΙΧΧΧΊ ! ιιπχ : ιαχχχ 5<·/^ •I * ΙΧΊ <·>η3ΛΐλτΙ^3 ί 5 ‘χιχχ'ΐ : » ‘«sx'i · ? "ι 7’!π Jg ‘ίΙΛΊΧ ί 11ΛΊΧ ! ΙΠΧ «fZcxdî} ΙΛΧΧΧ >U1Û»O3 •πιχχ »:{ζ/Χ3 ·| ‘ΙΙΧΧΧΊ * U7Jÿd>} •ΧΙΊΧ «OÇ.doj ί ΙΛΧΊ ΊΙΙΛΧΊ ! ΙΙΛΧΊ ! ΛΙΧΧ *ίάθθ ’Χί>1^3 ί (ΙΙΧΊ •ιλχί 4ιλί ΊΙΙΛΊΧ JûApdfl môao’iûi^j •ΙΠΊΧ Λ<·/τ1{€1»3^7 •ΧΧΊ ί IX * Χ<·>3θ ΙΛΧΧΊ ! ΠΙΛΧΊ ί ·ζ ΊΙΛΧΧΊ ig ‘ιλίχ !ιλίχ 1 ΗΙΧΧ χ?οωΐθ •in Jpxsxk-'nnj 4ΙΙΊ ίΐΛΊΧ i ΙΠΧ ίΐΊΧ ΊΙΙΧΧΊ *ϋ()<·^? •ΛΙΧΧΧΊ ΊΊ - 'tyv.30ty •ΛΊΧ »320303(1 ΊΛΧΧΊ !g ‘λιχχί •ς ‘11ΙΧΧΊ !ί ! χηχ : λίχ «;. *Z -ΙΠΧ ί ΙΊΧ ‘îoug •■J ‘Χ1ΧΧΊ ίΐΊΧ $ΰ ΓΖί>»30 * ίιιαχί ΊΙ1ΊΧ * û3fj/.J ίιιηχ ί ΙΊΧ ! [ΙΛΧΧΧ ίιιιχχχ ! ιχχχ *<·>- ‘* ^gH0'.3 ίΛΧΧΊ ί ΙΙΙΧΧΊ ί ΙΙΧΧΊ ©* •ΛΧΧΧΊ ! ΙΙΧΧΧΊ ig Ίχχχί ί ΙΛΊΧ ί IX >)0<0Λ3 ίΐΊΧ f ΛΙΧΧΧ ί ΙΧΧΧ ίίΚΛΧΧΧ ίιιχχχ ίχιχ ç»;q O\3koyq ΊΙΙΧΧΊ Λ3θΟ2Λ| •κιχ ίοκιο’οΛ»?!) •g ‘1ΙΧΧ •χχχ ! ΛΙΧΧ ί ΙΧΧ »τί»3θ *.3 Π) τ!ο^»Α3 ΊΙΙΛΧΊ ί ϊ ‘ΛΧΧ AÎ •ΛΙΊ »UÎ?CrÎ3 ίί *}(iDUd^r!3 •IX »?7.nc!j £ * ΛΊΧ •J * ΗΛΊΧ •ΛΊ $ΟγΛ /.roïbÂU ΛΟΖ)λΟΤ13λ!; ΊΛΧΧ 5ΐφ13γ·/3 ΊΧΧΧΊ 4 ΛΧΧΊ ί ΊΙΙΛΧΊ ί ΧΙΊΧ ί g ‘ΙΛΊΧ ! ΙΛΊΧ ί g ‘ΛΊΧ * 1φτ;Ρ7χ| ΊΛΊΧ <·^τ:»·/'(} •Λ1Ί lï!U;i3 •ΛΊ '0ÔBQJ13YJ ‘ΛΊ • W « ΊΙΊ 5o>(j»X»r.r •ΧΧΊ ! ΙΙΛΊ ί£ ‘ΙΙΛΊΧ 5OXldoi/.»4x3 'ΧΙΧΧΊ So>fiî?X^3 ΊΛΧΊ ίΠίΧΊ •ΛΊ :OTÎS2ZC3 •χιχχχί Ιλίχ ίΐΛΊΧ * 1ûA»àzj[ ΊΛΧΧΧ ' I ‘HXXX * j>Xa»lGX| •ΛΙΧΧΧ ί I ‘IIXXX 0Χ» ’Ζ»3Η * S33H0 S10K ig sac xacKi 5;ù»1ûX5 οιε 218 INDEX DES MOTS GRECS ÇCpaçîu XLVIII. σιγή xi ; χχχνιιι ; lxx. σιωπή xi. σκότος xxix ; xxxvîi. σοφία lu. στίρησις χχνι. στοιχειόω lxxxih, 2. στρατία lix ; lx. συγγένεια χχιιι; ι.χνιι. σύμέολον χιιι, 4; χχιι ; χχιν. συμμετρία χχιν; lxviii; xc. συμπάθεια χχχι ; χχχν. συναγωγός lxxvi, 4. συνάπτω χχχιν. συνέργεια χχχι ; χχχν. συνοπτικός lxxii. σχήμα χχί. τάγμα ι.χιιι. ταξιαρχία LXXXV. τάξις χχιν; xlii ; xlvii, 2;l; ι.ιι ; lui; lui, 2; i.viii;lxii; LXV11 ; LXXXIV ; xc. τέλειος xxv, 1 ; i.xxvi. τελείωσες χι.νι; xlvi, 2; lxx; lxxix, 4. τελετή xliii. τελέω xi.r ; xliii. τελεσιουργία xi. τελετουργία xr. τίμιος i.xxxix. τολμηρός LXIl. τοπικούς xlv, 4. τόπο; xlv, 4. τρεις lxv. τριαδικός χι.ιι; lui, I ; lxxxii. τυπικός XXIV. τυπόω xlv. τυραννιζός, -ώς ι.ν. τύραννος lïv. υλικός lxxii. ύμνολογία χιπ. ύπεραίρω χχχν. υπεράρχιοε lv. ύπερέχω l. &χερχοσμίω; ι.ιι. υπερούσιος lv. υπεροχή χχνι; χχχνιιι. ύπερογιζάς, ·ώ: χχνι. ύπερφαής χχχιν. υπερφυής χχι. υπέρσωτος χχχνιιι. υποθετικός χχχ. υποπεζιος LV. ύποτάττω lxxix. υφεσις ι.ν. ύψιστος lu. φανός L. φιλανθρωπία xliii. φιλοπραγμονίω ι.χιι ; ι.χιι, 3. φλέγω LXφύσις lviii ; lxii. φως χχιχ; xlv, 3; lxviii ι.χχνι ; Lxxvi, i. φωτοδνσία l ; lu. χερουβίμ χι.νιιι. χρόνος lxxiiî; lxxv. χύσις lu. ψυχή LXXiv, 5. όιραιότης xli. ΐΜοαύτως Lxxiv. CORRIGENDA ET ADDENDA P. P. P. P. P. P. P. P. xv. XXIII, XXIV, XI. VII, XI.IX. LV, LXXII, :>s. n. 1 un lieu de x Frothingam — οίζ.ίίοτης L 4 1. 1 — ταξίς — ήγίξχων η. i L 13 — χρωτοτάγω; 1. 7 Δύναμής — άπλας L 22 — 301,8 lire Frolhingliam — ο·χ£ώτης - τάξι; — ήγςαών — π^ωτοταγώς — Δυνάμιις — ά^λα; — 273, 22, 27 ; 165, 6 ; 301, il ; etc. P. 70 : apparat, criL, I. 1 : Q delendum I. 3, legendum ούτανίου Q N Β P. 70 sqq. : In apparatu critico, verbum « codd » designat non omnes libros manuscriplos qui enumerantur p. 6‘.3, sed hos solos quibus usi sumus itt apparatu. lire Is. 9,6 P. 100, A(>p. réf. au lieu de Is. 9,5 P. 104. η. 1, I. 20 — Gen., IV, 24 — Gen., Hl, 24 — Actes (I, 10) P. 113, n. 1,1. 4 — Acte» (L, 10) _ — I. 5 — Luc (XXIV, 50) — Luc (XXIV. 51) P. 121, apparat, cril., legendum : 35 /.xt' αύτην NOP (corr ex αύτών] Pachyni : κατ’ αύτών Va Q BW v. (Sed αύτήν spectat ad ίζαζ'ΐσμησιν L 14 sqq. Item 240,19.) au lieu de Dan., 13 et lire Dan., X. 13 Ρ. 131, II. 3, 1. 4 20-21 et 20-21 — Zacl»., ΙΠ.6 — Zach., III. 9 Ρ. 174, n. 1. 1. 6 — Zach.. I, 5 Ρ. 179, n. 4, 1. 1 Zach., II, ô — Apoc., X, 3 Ρ. 182, η. 1, 1. 1 — Apoc., X, 1 ·—· Apoc., IV, 6 — Apoc., IV, 3 Ρ. 183, App.réf.. 1.20 Ρ. 190, apparat, cril.. L 9, post ΰψιστον Gtëv et ante ολω *oV, legendum i’v re γάρ. NIIIÎT. OBSTAT : Lyon, le 7 juillet 1958 Cl. Mondésbkt, $./. impiumatub : Paris, le 15 juillet 1058 f J. Le ConniRn, υ. g. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION Pages v v vn I. L’auteur et l’œuvre................................................... A. Vio et portée d'uno légende............................. B. Cheminement parallèle des doutes.............. C. Critique système tique et decisive de Koch et Stiglmayr....................................................... D. Essais d'identification..................................... E. Position actuelle du problème...................... II. x xiv xvm Signification et mouvement of. la pensée dioNYS1ENNE................................................................................... xix A. Les démarches do Γintelligence discursive..·. B. La rencontre divinisatrice............................... χχ xxvm ΠΙ. La Hiérarchie Céleste.............................................. A. Connaissance divinatriceet hiérarchie.......... H. Sons et présentation de l’univers hiérarchique. C. Los triades célestes : présentation et étymolo­ gies .................................................................................. I). Les sources chrétiennes de Langélologio dionysienne.............................................. E. Les sourcesnéoplatoniciennes.......................... F. La connaissance angélique: ses modalités... G. La connaissance angélique : son contenu, ses limites, sa transmission à la hiérarchie hu­ maine ............................................................. IL Notre connaissance dos anges : révélation et réflexion ; symbolisme et anagogie.......... xxxix xl xui XLVITI i.vh lxiv lxxi LXXVI Bibliographie succincte.... ..................................................... lxxx xcu ÉTUDE CRITIQUE I. Les manuscrits........................................................... 1. La famille tx.............................................................. 2. Lr famille η............................................................... 3 3 15 TABLE DES MATIÈRES 222 3. Les manuscrits d’origine mélée........................... Appendice : Quelques autres manuscrits................ Conclusion...................................................................... II. Quelques 26 38 47 «.’histoire du texte................ 48 1. Variantes et corruptions du texte antérieures aux manuscrits les plus anciens............................... 2. La version syriaque (StriaHicus).......................... 3. Les traductions latines............................................ 48 51 53 III. Graphie étapes de et grammaire..................................................... 54 1. Note sur la graphie................................................ 2. Observations à propos de la grammaire............. 54 57 Denys............................. 59 Addendum....................................................................................... 60 Sigles................................................................................................. 63 IV. Les éditions des œuvres de TEXTE ET TRADUCTION traducteur................................................................ 65 Note sur le texte grec.......................................................... 69 Note du Chapitre 1. § 1. Procession et conversion............................................. § 2-3. Les images bigarrées..................................................... 70 72 Chapitre II. § l. § 2. § 3. § 4. § 5. Plan général du traité................................................. Justification des images déraisonnables.................... Rappel des objections.................................................... Nécessité du mystère.................................................... Les deux modes du révélation..................................... Supériorité des images dissemblables........................ Participation et analogie.............................................. Los images de la Tbéarchio......................................... Confidence do l’auteur.................................................. Transition, prière ot exhortation.............................. 73 74 75 76 77 79 80 83 85 86 TABLE DES MATIÈRES 223 Chapitre III, § 1-2. Définition do la hiérarchie........................................... La coopération avec Dieu........................................... Les trois a voies p........................................................... § 3. Double fonction à trois niveaux................................ 37 39 qq 91 Chapitre IV. § 1. § 2. § 3. § 4. Introduction................................................................... 93 Création libre et Providence....................................... 93 Participation supérieure desessences célestes.......... 9^ Rôle révélateur des Anges.......................................... 95 Réponse à une objection.............................................. 93 Toute transmission s’opère par médiations gra­ duelles ................................................................... 97 Révélation angélique du mystèrechristique............... 99 Jésus soumis aux Anges.............................................. 100 Chapitre V. Sens large et sens étroit du mot Ange...................... Le supérieur peut recevoir le nom de l'inférieur... Autre hypothèse justificative....................................... 10t loi 102 Chapitre VI. § 1. § 2. Tout ce que dira Denys viendra des « theologo! :·. . Neuf noms révélateurs et trois dispositions............. 103 104 Chapitre VII. § 1. § 2. § 3. §4. La hiérarchie supérieure................................................ 105 Symbolisme des noms de la première hiérarchie : Les Séraphins.......................................................... 106 Les Chérubins........................................................... 108 Les Trônes................................................................. 108 Rappel des fonctions hiérarchiques............................ 109 Les trois a voies » : pureté.......................................... 110 contemplation............................ lit perfection.................................. 112 Relation directe à la Théarchie.................................. 112 Transmission des mystères aux hiérarchies infé­ rieures ...................................................... 113 Modestie cl circonspection des essences de haut rang. 114 Reprise du thème des trois κ voies :·......................... 116 Description synoptique «les trois premiers ordres.. 117 Leurs hymnes célestes et ce qu’ils signifient.......... 118 TABLE DES MATIÈRES 224 Chapitre VIII. § 1. § 2. La hiérarchie intermédiaire.......................................... Symbolisme des noms de la hiérarchie intermédiaire : les Dominations...................................................... les Vertus................................................................. les Puissances.......................................................... Les trois «j voies »........................................................... La transmission par degrés......................................... Exemples scripturaires : Zacharie............................ Ézéchicl ........ ................. Autres exemples scripturaires..................................... 119 120 121 122 122 122 123 125 126 Chapitre IX. § 1. I 2. § 3. § 4. La dernière hiérarchie.................................................... Symbolisme des noms de la dernière hierarchic : Les Principautés............................................................ Les Archanges................................................................ Les Anges...................................................................... La dernière hiérarchie préposée aux nations........... La Providence unique pour toutes les nations.......... La liberté et le mal....................................................... Le sacerdoce de Mclchisedech.................................... Les Anges des Égyptiens et des Babyloniens........... Unicité de la Providence............................................. 128 128 129 130 131 132 134 135 136 137 Chapitre X. §1-2 Récapitulation des caractères des trois hiérarchies. Ordonnance interne des hiérarchies et des disciplines. § 3. Ordonnance hiérarchique ternaire de chaque esprit. 139 140 141 Chapitre XL § 1. § 2. Pourquoi nomme-t-on Vertus toutes les essences cé­ lestes ?...................................................... 142 Aporie tirée du principe hiérarchique..................... Solution : usage paraphrasiique du terme désignant une propriété........................................... 143 143 Chapitre XII. § 1. § 2. § 3. Pourquoi lu grand prêtre est-il appelé Ange ?............ Participation limitée des inférieurs aux propriétés des supérieurs......................................... 145 Application do l'épithète « dieux » aux Auges et à certains hommes?..................................... 147 145 TABLE DRS MATIÈRES 225 Chapitre XIII. § 1. § 2. § 3. Le Séraphin d'Isaïe....................................................... Première solution : un Ange a été appelé Séraphin. Deuxième solution : l’Ange purificateur a référé son opération à l'ordre des Séraphins......................... Universalité de la procession providentielle............ Image de la lumière solaire........................................ Images du feu et de la chaleur.................................. supplication des paradigmes à l'illumination divine. Application du principe général à l’exégèse du texte d'Isaïe........................................................................ D'autres solutions restent possibles........................... Chapitre XIV. Ce quo signifie la multitude des esprits célestes... 148 149 150 150 151 152 153 161 161 162 Chapitre XV. § 1. Retour au symbolisme des images bigarrées.......... 1G3 En quel sens ces images valent pour tous les Anges. 164 Les trois mouvements................................................... 165 § 2. L'image du feu............................................................... 166 § 3. Images anthropomorphiques : Dignité de l’homme................................................. 171 Les facultés humâmes............................................. 173 Les parties du corps................................................. 175 § 4-5. Vêtements et équipements........................................... 177 § 6. Les vents et les nuées................................................... 180 § 7. Les pierres et les métaux.............................................. 183 § 8. Les images animales...................................................... 184 § 9. Les fleuves, les roues et les chars................................ 188 La joie des Anges......................................................... 190 Conclusion....................................................................... 191 INDEX Index Index Index Index des citations et allusions scripturaires............ 193 nominum............................................................................ dansl’Introduction.......... 198 204 214 Corrigenda et Addenda.......................................................... 219 rerum.................................................................................. des mots grecs cités ACHEVÉ *IM 1> PRIMER LE 5 NOVEMBRE SUH LES 1958 PRESSES DE PROTA T FRERES, A MACON : imprimeur, 5803 ; îimtkur, 4911. DÉPÔT LIMAI. : 4· TIUXKSTIIB 1956. xumAros d'oroob