SOURCES CHRÉTIENNES Collection dirigée par H. de Lu bac. S. J., cl J. Daniilou, S. JSecretarial de Direction : C. Mondéserl, S. J. N’ 59 TROIS ANTIQUES RITUELS DU BAPTEME PKÈSENTKS ΡΛΠ A. SALLES LES EDITIONS DU CERE, 29, hi> db la 19.58 Tour-Maubovhg, PARIS I 60 IMPRIMI POTEST NIHIL. OBSTAT : Paris, le 26 mars 1957 Paris, le 10 avril 1957 BR1LLET Pr. Or. Maurice DUPREY Pr. gen. Or. imprimatur : Paris, le 19 avril 1958 PIERRE GIRARD, v. g. INTRODUCTION La version éthiopienne de la Tradition apostolique at­ tribuée à Hippolyte présente de nombreuses divergences, lorsqu’on la compare aux versions latine, copies et arabe x. Le style est plus prolixe, la matière plus développée, et l’on y trouve maintes interpolations. Généralement la longueur de ces interpolations ne dépasse pas quelques mots ou quelques lignes. Mais dans la troisième partie, apres la section consacrée aux repas communautaires, le texte éthiopien introduit un ensemble de pièces qui ne se trouvent pas dans les autres versions. Les cinq premières traitent de sujets divers. Celles qui viennent ensuite forment un groupe relativement homogène, car toutes se rattachent à la liturgie du baptême. Ce groupe semble avoir échappé «à l’attention ou à la curiosité des cher­ cheurs *. Il porte un incipit : « Sur le rite du baptême », 1. Ces variantes sont beaucoup plus nombreuses et importantes qu’on ne pourrait le supposer en consultant l'édition critique de G. Dix, The Treatise on the aposMic Tradition 0/ St. Hippolytus of Rome, Londres. 1937· 2. Je ne connais qu’un article sur cette question, celui de Ed. von dru Goltz, Die Taufcgebctc Hippolgls und andere Taufgcbete dvr allen Kirche. dans Zeitsch. f, Kirchengcsch., 1906, I. XXVII, p. *151. Le responsable de cette inattention pourrait bien être Dont B. II. Connolly, dont les idées soutenues dans l’étude The so-called Egyptian Church Order and derived documents (Texts and Studies, VIII, 4, 1916) ont acquis une sorte de voleur dogmatique. D’après Doni Connolly, qui ne donne nulle part les raisons cri­ tiques de sa classification. la version In plus ancien rc et la plus recomman­ dable est L (version latine du palimpseste de Vérone); puis viennent les versions * , copte puis la version arabe, de laquelle dérive la version éthio­ pienne. Dom Dix a repris les conclusions de Dont Connolly sans rien y ajouter d’essentiel ; il reconnaît simplement (op. rit, p. Lxm) que la version éthiopienne, dépouillée de scs interpolations, est antérieure à l’état actuel des versions coptes et arabe. Mais pour lui, comme pour Dom Connolly, les interpolations contenues dans la version éthiopienne sont certainement pos­ térieures à la recension primitive. Voilà sans doute pourquoi, ni lui, ni Dom Connolly, ni Dom Botte dans la traduction française (Hyppolytc de Rome,La 8 INTRODUCTION et un explicit : « Le rite du baptême est terminé. » Nous l’appellerons « Petite compilation de E ». Voici la liste des pièces ou fragments qui la composent 1 : A. (p. 39) Rubrique : (inscription des candidats au bap­ tême et examen probatoire). Prière : pour ceux qui ont donné leurs noms. B. (p. 40) Prière : pour ceux qui ont donné leurs noms. C. (p. 46) Prière : pour la bénédiction du pain, de l’eau et de l’huile. D. (p. 46) Rubrique : (recommandation morale, suivie d’une allusion à la bénédiction du pain et de l’eau, et à une onction d’huile). E. (p. 50) Rubrique : (anathème au démon ; cas particu­ liers). F. (p. 42) Prière : pour la bénédiction de l’eau baptismale. G. (p. 45) Prière : pour la bénédiction de l’eau. H. (p. 42) Rubrique : début de la cérémonie. Prière : pour la bénédiction de l’eau du Jourdain. I. (p. 54, 55) Rubrique : (immersion avec formule trinitaire; sortie de l’eau ; cas particuliers ; onction après le baptême). K. (p. 47) Prière : bénédiction de l'huile sainte. L. (p. 47) Prière : bénédiction de l’huile « qui sert à Ponc­ tion des nouveaux baptises ». M. (p. 56) Prière: bénédiction de l’huile appelée «baume». N. (p. 47, 50) Prière : bénédiction de 1’« huile sainte ». Rubrique : (onction contre le démon ; faite par une femme pour les femmes). Tradition apostolique. · Sources chrétiennes ·. nrt 11» Paris. 1946), n’ont jugé ù propos de reproduire 1st série de pièces baptismales dont il va étro question» et dont lo texte est publié plus loin. Jusqu'ici on les trouvait dans' l’édition de G. Hobneii, The Statutes 0/ the Apostles or Canones Ecclesiastici, Londres. 19(M (p. 29-12 du texte éthiopien» p. 162-178 de lu traductioni anglaise), et dans l’édition de H. Dvrxsing, Der aelhiopischc Tœt der Kircher * ordnung des Ilippolyt, Gottingen, 1916 (p. 80-127, texte éthiopien» meilleur édition que celle de llorncr, et traduction allemande). I 1. Les titres entre parenthèses n’existent pas dans les manuscrits; les autres résument les titres généralement plus longs qu’on trouve dims les manuscrits. Les pages indiquées sont celles do la présente édition. SOI» MV19'58 9 EXAMEX DU RECUEIL O. (p. 41) Prière : pour l’imposition des mains aux caté­ chumènes. P. (p. 56, 60) Prière : bénédiction de l’huile appelée « baume ». Rubrique : (onction avec le « baume »). Q. (p. 51) Rubrique : (anathème au démon ; profession de foi). R. (p. 51, 55) (autre profession de foi). Rubrique : (cas particuliers). S. (p. 52) Prière : « pour l’imposition des mains ». T. (p. 50) Rubrique : (onction avec 1’« huile sainte »). U. (p. 52) Prière : faite après Fonction. V. (p. 54, 55) Rubrique : (immersion avec formule trinilaire ; bénédiction du baume). W. (p. 59) Rubrique : (onction après le baptême ; fin de la cérémonie). X. (p. 49) Prière : bénédiction de l’« huile sainte ». Y-Z. (p. 60, 63) Prosphora : contenant une prière (Y) pour la bénédiction du lait, et une prière (Z) d’action de grâces. On ne saurait s’arrêter plus d’un instant à l’idée qu’un pareil ensemble liturgique soit d’une seule venue et ait été composé par un seul auteur : trop de bizarreries s’y opposent dans l’agencement des diverses pièces, dans la mise en place des rubriques, dans la liaison entre les ru­ briques et les prières. 11 s’agit bien d’une compilation, c’est-à-dire d’un recueil de morceaux plus anciens réunis dans un but déterminé. Dès lors, une double question se pose : d’où venaient ces morceaux ? pourquoi les a-t-on recueillis ? 1. Examen du recueil. L’intention du compilateur se laisse difficilement saisir au premier abord. Elle existait néanmoins. Un ordre incon­ testable apparaît d’emblée et trahit une volonté d’organi­ sation. On a placé en tête ce qui précède la cérémonie du baptême, et tout à la lin, comme conclusion, la prosphora Trois antique * rituels. 2 10 INTRODUCTION ou oblation qui clôturait la cérémonie. On a rangé les prières par catégories : ici celles de la bénédiction de l’eau, là celles de la bénédiction des huiles. On dirait que le com­ pilateur a ressemblé ses pièces de manière à constituer deux ensembles. Il n’a pas mis côte à côte les formules de l’administration du baptême, ni celles des diverses onc­ tions ; elles se trouvent enchâssées de telle manière que la Petite compilation décrive deux fois la même cérémonie : une première fois de E à P, une seconde fois de Q à R. On retrouve deux fois, en termes identiques, certaines ru­ briques, deux fois certaines prières. On aurait donc ainsi deux rituels semblables, mis bout à bout. Mais d’autres faits viennent détruire cette première im­ pression. S'il s’agissait vraiment de deux rituels sem­ blables, le plan de la cérémonie devrait se retrouver iden­ tique dans les deux séries de pièces. 11 n’en est rien. Dans la première série nous trouvons la séquence suivante : 1. 2. 3. 4. 5. anathème au démon (E), immersion (J), onction totale (N)» imposition des mains (K), onction restreinte (P). Dans la seconde série nous trouvons : 1. 2. 3. 4. 5. anathème et profession de foi (Q), prière après la profession (S), onction totale (T), immersion (U), onction restreinte (W). Non seulement les divisions ne se recouvrent pas, mais la première ne correspond à aucune liturgie baptismale connue. Si l’on entre dans le détail, d’autres anomalies dénoncent une singulière maladresse. La liaison se fait mal entre les rubriques et les prières : 1. Des le début de la cérémonie, la rubrique D (p. 46) signale qu’une onction d’huile sera faite avant l’ana­ EXAMEN HU RECUEIL Π thème au démon ; mais les bénédictions normales de l’huile se trouvent beaucoup plus loin, après l’immersion. 2. A la suite de cette même rubrique I), c’est-à-dire après l’anathème au démon, on trouve trois prières pour la bénédiction de l’eau : ce qui est assez normal, puisque l’immersion suivra aussitôt après ; mais la rubrique H (p. 42), conservée devant la troisième prière, place cette bénédiction tout au début de la cérémonie. 3. La rubrique J (p. 54), après avoir décrit l’immersion et la sortie de l’eau, demande (p. 56) que l’évêque fasse une prière « avant l’onction du baume » pour le bénir. La scène se passe donc au baptistère, en présence des nou­ veaux baptisés qui attendent. ; mais la rubrique U (p. 52) précise que l’évêque est seul avec le clergé lorsqu’il bénit le baume. 4. La rubrique N (p. 50) veut que l’onction sur tout le corps soit faite par un diacre pour les hommes et par une vierge âgée pour les femmes ; mais son doublet, la ru­ brique T (p. 50), demande à l’évêque de la faire lui-même. 5. La rubrique Q (p. 51) demande au baptisé de faire successivement deux professions de foi identiques : la première est impersonnelle, la seconde s’adresse à Dieu ; cette nuance ne paraît pas suffisante pour légitimer une pareille répétition. 6. Après l’immersion, avant la deuxième onction, les titres des prières O (p. 41) et S (p. 52) réclament une impo­ sition des mains. Les rubriques P' et W' {p. 60) sont for­ melles : entre l’immersion et la prosphora finale il n’existe qu’une onction sans imposition des mains : celle-ci a été introduite par le compilateur. Des anomalies du même ordre apparaissent dans les prières : 1. Le compilateur a mis côte à côte deux prières qui étaient récitées après l’inscription des candidats au bap­ tême. Il n’a pas remarqué que, si la première correspond à un baptême très prochain, comme le veut la rubrique A, la seconde correspond au début du catéchuménat. 2. Il réunit en un seul groupe quatre prières pour la bé­ nédiction de l’huile, sans se rendre compte que deux 12 INTRODUCTION d’entre elles (J et N) concernent l’huile appelée « huile sainte », tandis que les deux autres (L et M) concernent l’huile appelée « baume » : la première servait pour la pre­ mière onction, la deuxième pour l’onction finale. 3. La « prière pour l’imposition des mains aux catéchu­ mènes » (O, p. 41) ne saurait trouver place dans la céré­ monie du baptême : elle fait allusion à un baptême encore lointain, et c’est normal, puisqu’il s’agit de la prière réci­ tée sur les catéchumènes après l’instruction quotidienne. Le compilateur en a fait une prière pour ce qu’on devait appeler plus tard « le sacrement de confirmation ». 4. La prière W (p. 59) est présentée par les rubriques U et W ainsi que par son titre comme une bénédiction du « baume ». Pourtant elle ne demande pas la descente du Saint-Esprit sur le baume, comme les prières de destina­ tion semblable M et P, mais sur les nouveaux baptisés. 5. La prière X (p. 49), identique à la prière K (bénédic­ tion de l’huile « sainte »), s’en va malencontreusement s’intercaler entre la fin de la cérémonie et la prosphora. Toutes ces anomalies prouvent que, si le compilateur a vraiment eu, comme il semble, l’intention d’organiser sa matière suivant un plan préétabli, il s’est arrêté à michemin. Il aurait dû modifier les rubriques, en ajouter de nouvelles, distribuer les prières dans un ordre différent, en composer quelques-unes pour combler des vides. Heu­ reusement, il n’en a rien fait, et sa paresse ou son impuis­ sance, en conservant intactes des prières et des rubriques plus anciennes, va nous permettre de répondre à la seule question intéressante : quelle est l’origine de ces fragments liturgiques ? 2. Les sources de la compilation. La maladresse même du compilateur, son indifférence devant les anomalies que nous venons de signaler et qu’il a dû voir lui aussi, sont un indice qu’il n’a pas, ou très peu, modifié ses textes ; tout au plus aura-t-il supprimé des rubriques qui lui paraissaient superflues. Et comme SOURCES DK LA COMPILATION 13 tous ces textes se rapportent à la liturgie du baptême, on doit supposer qu’ils appartenaient primitivement à des rituels décrivant cette liturgie. Deux de ces rituels étaient frères jumeaux ou très proches parents. Nous en avons pour preuve la présence de nom­ breux doublets, soit dans les rubriques, soit dans les prières. Mais certaines rubriques sont aberrantes, et les prières trop nombreuses pour correspondre à deux des­ criptions seulement de la cérémonie. L’hypothèse d’un troisième rituel est aussi suggérée par l’existence de grou­ pements tripartites : on trouve côte à côte trois prières d’avant le baptême (A, B et G) ; trois prières pour la bénédiction de l’eau (F, G et H) ; trois prières pour la bé­ nédiction de Γ« huile sainte » (K, N et P). Et dans les rubriques : trois fois Ponction avant l’immersion (L), N et T). II est facile de transformer cette hypothèse en certi­ tude. Le rite essentiel de la cérémonie consistait, dans l’im­ mersion. Il semble, à première vue, qu’il n’y en ait que deux : l’une (J) dans la première série, l’autre (V) dans la seconde. Mais, précisément, si l’hypothèse des deux séries est exacte, le compilateur avait une raison majeure de ne pas insérer le rite présenté par le troisième rituel : il ne pouvait pas construire une cérémonie baptismale qui com­ porterait deux fois le rite de l’immersion ; il fallait donc sacrifier l’une des trois rubriques, ou mieux, suivant sa manière qui tendait à conserver le plus de choses possible, la tranformer en lui donnant un nouvel emploi. C’est exactement ce qu’il a fait. Dans la deuxième série, la mieux ordonnée, une étran­ geté se présente, qui dépasse les bornes du vraisemblable. Dans la plupart des liturgies connues, la profession de foi coïncide avec l’immersion. Tantôt elle est prononcée sous forme affirmative par le baptisé, tantôt elle est énoncée sous forme interrogative par le ministre qui baptise, tan­ dis que le baptise se contente de répondre à trois reprises : a Je crois. » L’une des originalités de la Petite, compilation consiste à la placer avant l’immersion ; celle-ci s’accom­ pagne de la formule trinitaire devenue traditionnelle et 14 INTRODUCTION que prononce le ministre. On ne saurait dire quelle forme le compilateur avait donnée à la profession dans la pre­ mière série, ni même s'il l’y avait introduite (ce qui semble peu probable), car l’anathème au démon (E) est inter­ rompu par une lacune. Mais, dans la seconde série, le réci­ piendaire prononce la profession une première fois sous forme affirmative. Aussitôt apres, il reprend la même pro­ fession en l’adressant à Dieu. Cela ne suffit pas encore : Et trois fois on lui demandera : « Crois-lu ? » Et trois fois il répon­ dra : « Je crois. » Cette troisième instance, parfaitement inutile, nous ouvre la voie de la solution. Une courte rubrique sépare les deux professions successives et identiques : Et inclinant sa tête avec crainte, il dira ainsi (d'après) ce qu’il entend de celui qui le baptise. Comment aurait-il besoin qu’on lui souffle ce qu’il a à dire, puisqu’il vient de le dire une première fois ? Cette rubrique est primitive : le compilateur avait d’autant moins de raison pour l’introduire qu’elle évoque un rite très particulier, qu’il s’est bien gardé de repro­ duire : celui de la profession de foi sous forme interroga­ tive, prononcée par le baptiseur sans accompagnement de la formule trinitairc. La preuve en est dans l’expression « Celui qui le baptise». Elle désigne un moment très pré­ cis : celui de l’immersion. Le terme « baptiser » n’est jamais employé que dans ce sens dans les textes antiques. Dès lors, tout s’éclaire : pour supprimer l’absurdité d’une triple profession de foi, il suffit de rendre, à celle que le compilateur a placé en second lieu, sa forme pri­ mitive. Elle était prononcée pendant l’immersion « par celui qui baptise », suivant l’usage le plus répandu. Le fait que le compilateur l’a placée avant l’immersion (V), dénonce le remaniement. On peut la reconstituer sans peine, en suivant le texte de la première profession (Q) : < Crois-tu en un seul Dieu, le Père tout puissant ? Crois-tu en Jésus-Christ son Fils unique ? DÉGAGEMENT DE DEUX LITURGIES 15 Crois-tu au Saint-Esprit, et à la résurrection do la chair et à l'Église sainte, une, catholique ? > Et trois fois on lui demandera : « Crois-tu ? o Et trois fois il dira : « Je crois, n Quant au texte même de la profession, il ne devait pas différer sensiblement des deux formules conservées ; dans le cas contraire, le compilateur n’aurait pas manqué de Je reproduire, plutôt que de copier deux fois de suite la même formule. La preuve est ainsi faite que le compilateur avait bien trois rituels à sa disposition, et que la distribution des textes en deux séries parallèles était bien intentionnelle. Appelons ces trois rituels Ra, RZ» et Rc. 3. Dégagement de deux liturgies. Puisque deux de ccs rituels différaient du troisième sur un point aussi important que le rite central de la cérémo­ nie, on doit en conclure qu’ils appartenaient à une même famille liturgique, tandis que le troisième appartenait à une famille différente. Dès lors, la présence de doublets dans la Pelite compilation s’explique sans difficulté : ce sont les traits de ressemblance entre deux frères. En partant de ces doublets, il devient possible de dégager les textes qui appartiennent à Ra et RZ> d’une part, et à Rc d’autre part. Certaines prières sont des doublets évidents : les deux bénédictions de Γ« huile sainte » K et X sont identiques ; de même les deux prières « eucharistiques » pour la béné­ diction du « baume », M et P. La bénédiction de l’eau H est une amplification de la bénédiction F qu’elle reproduit presque intégralement. Le début de la « prière d’imposi­ tion des mains » O est identique à celui de la prière après la profession S. Par conséquent, les prières F, 11, K, M, 0, P, S et X appartiennent, à une même liturgie, qui est celle de Ra et RÎ. Dans ces prières, nombre d’expressions sont communes et dénoncent, sinon un même auteur, du 16 INTRODUCTION moins un même courant de pensée théologique. Elles peuvent servir de hase pour une comparaison. 1. Thème de la « nouvelle naissance- ». — Nous lisons dans le groupe de base : H (p. 43) (Le Christ) a fait passer notre race dans la seconde naissance de l'eau et de l’esprit... le bain de la seconde naissance procure la purification de tous les péchés. — O {p. 41) Accorde-leur... le pardon des péchés par le bain de la seconde naissance. —■ P (p. 58) ceux qui reçoivent le bain de la seconde naissance. Et aussi ailleurs : B (p. 40) Accorde-leur... le bain de la seconde naissance et le par­ don des péchés. — U {p. 53) (qu’ils) deviennent enfants de la seconde naissance ceux qui reçoivent en partage ta grâce. — W (p. 59) (Tu) as enfanté de nouveau tes serviteurs et tes servantes par l’eau et par ΓEsprit dans le bain de la seconde naissance, et leur as accordé le pardon des péchés. — Z (p. 63) (Tu leur as accordé) pour le bain do la seconde naissance cette grâce du Saint-Esprit : le corps et le sang du Christ. — Y (p. 62) tu nous as enfantés pour la seconde fois dans l'eau et dans l’esprit. 2. Thème (le l'olivier. — Nous lisons dans le groupe de basa : K (p. 48) (bénis) ce fruit do l'olivier, avec lequel tu as oint prêtres et prophètes. Et ailleurs : N (p. 48) huile do salut... pour la plantation d'un bel olivier (- l'Église).— Rubrique Nz (p. 50) : pour l’implantation dans le bel olivier de ton Église. — Rubrique T (p. 50) : pour l'implantation de la foi dans l’olivier solide et beau de ton Église. 3. L'alliance eau-Espril-Sainl. ·— Nous lisons dans le groupe de base : F (p. 44) (que cette eau) devienne eau et Esprit pour la seconde naissance. —- Formule identique dans la prière parallèle H (térd.). Et ailleurs : W (p. 59) (tu) as enfanté do nouveau tes serviteurs par l’eau et par l’Esprit dans le bain do la seconde naissance. — Y (p. 62) (tu) nous as enfantes pour la seconde fois par l'eau et par l’Esprit dans le Christ. 4. Le thème de la création. — Nous lisons dans le groupe de base : F (p. 43) (Tu) as fait le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent ; (tu) as fait l'hommo à ton image et ressemblance. — TI reprend le même thème, mais le développe plus longuement (cérd). Et ailleurs : A (p. 39) Toi qui as fait passer le non-être à l’être (et qui) à chaque 17 DÉGAGEMENT DE DEUX LITURGIES créature as donné une taille et une place selon ta puissance. — Y (p. 62] Tu nous allaites avec le lait de vie, suivant l’exemple cl la loi de la nature. 5. Le baptisé devient n temple du * . Saint-Esprit —Nous lisons dans le groupe de base : M (p. 58| et qu’étant devenus union (avec le Saint-Esprit), on les appelle temples du Saint-Esprit. — P (p. 58) Fais qu’ils soient appe­ lés temples du Saint-Esprit. — O (p. 41) Fais qu'ils soient dans le Christ un temple du Saint-Esprit. Et ailleurs : B (p. 40} fais qu'ils deviennent temples . Les autres prières, c’est-à-dire C, G et L, ne contiennent aucune de ces expressions ou idées communes à Ra-Rô, ni bien d'autres qu’il est inutile de relever, car elles se trouvent dans les doublets qui ont servi de base pour la détermination du groupe familial. La parenté des prières du second groupe (C, G, L) est beaucoup moins nette, et elles sont trop peu nombreuses pour qu’on puisse établir des comparaisons valables. Leur originalité se révèle surtout par contraste avec les prières correspondantes du premier groupe. Tandis que ces der­ nières, celles de Ra-Rl». présentent d’un bout à l’autre une densité remarquable de pensée théologique, com­ mentent longuement l’adresse initiale faite à Dieu et mo­ tivent la demande par des arguments tirés de l’ordre pro­ videntiel, celles de Rc, plus concises, suppriment toute donnée théologique, réduisent à l’extrême le commentaire de l’adresse, développent la demande en insistant sur ses résultats et négligent de l'appuyer par des arguments. Les prières de R«-RZ> sont si précises qu’aucun doute n’est possible sur leur destination : celles de Rc peuvent servir à plusieurs usages, sans qu’on ait un mot à changer. La bénédiction de l’eau G (p. 45) ne fait aucune allusion au baptême, à moins de prendre dans un sens méta­ phorique les termes « guérison et vie ». Nous revien­ drons plus loin sur le cas de la prière C. La bénédiction de 1’« huile sainte » L, qui ne peut, par élimination, appar­ tenir qu’à Rc, est d’un type plus pur ; mais elle doit être postérieure, car clic fait double emploi avec C. Les rubriques sont moins nombreuses que les prières ; beaucoup ont dû être supprimées, parce qu’elles ne ca­ draient pas avec la construction nouvelle voulue par le compilateur. Leur originalité n’est pas suffisamment ac­ cusée pour qu’on puisse directement les attribuer à l’un ou l’autre des trois rituels. On ne peut venir à bout de cc travail qu’en essayant de rétablir les structures pri­ mitives. RECONSTITUTION DES TROIS RITUELS 19 4. Reconstitution des trois rituels. La maladresse du compilateur et le caractère d’inachevé que présente son œuvre, prouvent qu’il a eu soin de ména­ ger sa peine. On peut donc admettre qu’il a évité tout geste inutile et, par conséquent, qu’il n’a pas découpé et déplacé les textes, sans y être contraint par quelque nécessité, à l’intérieur de chacun des rituels utilisés par lui. Il devient, dès lors, possible d’établir quelques règles très simples : 1. Lorsqu’une rubrique annonce une prière, et que cette prière correspond bien à cette annonce, on doit admettre, jusqu’à preuve du contraire, que l'ensemble rubriqueprière est authentique et s’est maintenu intact, «à travers les remaniements. Tel est le cas pour A-B (inscription des candidats), H-H' {bénédiction de l’eau), R'-S (prière après la profession de foi), T-U (prière après la première onction). Inversement, lorsque la prière annoncée ne correspond pas à la rubrique, c’est un signe certain de remaniement. Ainsi, la rubrique Γ) (p. 46) annonce une prière C qui vient d’être faite; la rubrique E annonce l’anathème au dé­ mon et est suivie par une bénédiction de l’eau ; — la ru­ brique J'{p. 55) annonce successivement une prière pour la deuxieme onction, puis une bénédiction du « baume », et est finalement suivie par une bénédiction de l’huile «sainte»; — l’imposition des mains annoncée par le titre de O n’est pas pour les nouveaux baptisés, mais pour les catéchumènes ; —la rubrique Q (p. 51) annonce une prière d’imposition des mains après Je baptême, qui est, en réalité, une prière après la profession ; la rubrique V (p. 55) an­ nonce une bénédiction du « baume » qui ne suit pas ; puis vient un titre complexe et embarrassé, qui annonce d’abord une imposition des mains purement imaginaire, puis la bénédiction du « baume » (deux interpolations dans une seule ligne), et finalement une prière qui, en réalité, précède l’onction faite avec le « baume », comme le voulait le titre primitif ; — la rubrique W (p. 59) annonce la pros­ 20 INTRODUCTION phora et est suivie par une bénédiction de 1*« huile, sainte » (X). 2. Lorsqu’une rubrique succède à une prière de façon logique, on doit considérer cette succession comme authen­ tique jusqu’à preu\-c du contraire. Tel est le cas pour N-N' (première onction), P-P' (deuxième onction), S-T (première onction), U-V (immersion), W-W' (deuxième onction). Inversement, lorsque la succession prière-rubrique devient absurde, le remaniement est certain. Ainsi, la rubrique II (p. 42) suit une bénédiction de l’eau et recom­ mence la cérémonie pour introduire une autre bénédic-l tion de l’eau ; — la rubrique J (p. 54) suit une bénédiction de l’eau et passe immédiatement à l’immersion, omettant toute une partie de la cérémonie ; — la rubrique Q (p. 51), qui succède à une prière sur le « baume » suivie de la deuxième onction, introduit l’anathème au démon et la profession de foi qui sont déjà faits ; — la rubrique Y (p. 60), qui décrit la prosphora, succède à une bénédiction de « l’huile sainte » X, identique à I< et qui n’a rien à faire à un pareil endroit, alors que la cérémonie propre­ ment dite est terminée. 3. On peut convenir que, dans les doublets de prières,·, les plus simples appartiennent à Ra, les plus développées à R&, en vertu des lois du développement liturgique, qui veulent que le simple precede le complexe. En conséquence, A, F et K appartiennent à Rn, tandis que B. II et N apparu tiennent à R b. La règle vaut également pour les rubriques. Que la cérémonie d’inscription des candidats ait lieu juste avant le baptême (A), suppose une organisation moins déve­ loppée que celle où elle a lieu dès le début du catéchuménat (B). Bénédiction de l'eau. Le début de la cérémonie est indiqué par la ru­ brique H (p. 42). La prière qui suit cette rubrique est un doublet développé de la prière F. Par conséquent, II et RECONSTITUTION DES TROIS RITUELS 21 la prière qui suit appartiennent à R6. Il n’existe pas de rubrique correspondante pour Ra. La troisième béné­ diction de l’eau ne peut appartenir qu’à Re. Après la bénédiction de l’eau, la continuité est interrompue, caria rubrique J (immersion) arrive trop tôt, et elle reste iso­ lée avec sa prière J', la succession J'-K étant irrégulière. La suite est assurée par la rubrique Q (p. 51) : au mo­ ment oii le candidat prononce l’anathème contre le dé­ mon, Γ« huile sainte », nous dit-on, vient d’être bénite. C’est donc ici qu’il faut placer cette bénédiction, qu’au­ cune rubrique n’introduit. C’est également ici qu’il faut placer la bénédiction de « l’huile sainte » qui appartient à Rc (L p. 47). Benediction de Γ» huile sainte ». Nous savons déjà que, d’après la loi du développement, la bénédiction K appartient à Ra et la bénédiction N à R à. Mais nous ne pouvons encore préciser à qui appar­ tiennent les rubriques Q et IÏ. Onction avec Γ"· huile sainte ». L’ordre de la cérémonie n’apparaît pas d’emblée. La rubrique N' (p. 50), qui suit en liaison logique la béné­ diction N et décrit l’onction, semble dire que cette onc­ tion se faisait immédiatement après la bénédiction, avant l’anathème au démon et la profession de foi. La rubrique doublet T n’est pas en liaison directe avec la prière qui la précède ; mais elle rejoint sa sœur N', car la formule : a Souille sur eux trois fois», doit évidemment être corrigée en : «Souille sur elle (huile) trois fois», ce rite d’exorcisme n’apparaissant ailleurs qu’en relation avec une bénédic­ tion d’huile (K, N, P), et la prière précédente ne suggérant en rien un exorcisme des candidats. La rubrique T, pri­ mitivement, suivait donc la bénédiction parallèle de 1’« huile sainte », c’est-à-dire K, où l’on trouve précisé­ ment cette clausule (p. 49). Les deux rubriques N' et T 22 INTRODUCTION sont donc bien d’accord pour suggérer que l’onction sui­ vait la bénédiction de l’« huile sainte ». Cependant, la prière S (p. 52). faite « après la profession de foi», et la prière U, après l'onction, supposent toutes deux par leur demande que l’anathème et la profession de foi ont déjà eu lieu. Mais leurs indications sont contra­ dictoires. Quelle est celle qui dit vrai ? La première, sans aucun doute, car elle provient d’une rubrique, tandis que le titre de L' peut être postérieur et avoir été suggéré par la succession T-U. L’ordre de la cérémonie est donc : bénédiction de 1’« huile sainte» ; onction avec cette huile ; anathème et profession de foi ; prière après la profession ; immersion. La rubrique N' (p. 50), qui décrit l’onction, est en liai­ son logique avec la prière de bénédiction N et appartient comme elle à Hé. Son doublet, la rubrique T, appartient donc à R«. Et comme il paraît difficile de rattacher à l’une ou à l’autre la rubrique E, qui parle aussi d’une onction d’huile de façon assez obscure, on est conduit à à la rattacher à Rc. Attribution confirmée par le fait que cette rubrique E, elle aussi, place l’onction en question avant l’anathème au démon. Anathème au démon et profession de foi. Le déplacement de ces deux rites qui, dans la deuxième série, constituent le début de la cérémonie, suffit à mon­ trer que la succession directe est interrompue. On peut aussi s’en rendre compte autrement : la rubrique Q (p. 51), qui les décrit, succède à une fin de cérémonie, et le dou­ blet apparent de cette rubrique (doublet assez libre, d'ail­ leurs) appartient à Rc, puisqu’il s’agit de E, comme nous venons de le voir. L’un des deux rituels, Ra ou Ré, com­ porte ici une lacune. Quant à Rc, il s’interrompt juste au moment de donner la formule d’anathème. Nous avons vu (supra, p. 13) qu’il existe deux profes­ sions de foi successives, pratiquement identiques. Comme l’anathème au démon et la première profession de foi sont étroitement unis, l’attribution de l’anathème et de sa ru­ RECONSTITUTION DES TROIS RITUELS 23 brique dépend de l’attribution qui sera accordée à la pre­ mière profession de foi. Nous avons vu aussi que les deux professions de foi appartiennent à Ra et RZ>. La seconde est introduite par cette formule : « Et inclinant la tête il dira... » La prière S (p. 52), qui suit immédiatement, con­ tient cette autre formule : « ...devant toi tes serviteurs et tes servantes ont courbé la tête. » Cette insistance à souli­ gner un détail insignifiant prouve l’identité d’auteur. Cette prière S appartient à RZ>. Son début est identique à celui de la prière pour l'imposition des mains aux caté­ chumènes 0 {p. 41). Comme cette dernière n’a rien à voir avec la cérémonie du baptême, elle ne peut être considérée comme un doublet; l’identité des débuts prouve simple­ ment l’identité d’auteur. Et cet auteur est celui de R6, car Ra débute par l’inscription des candidats juste avant la cérémonie du baptême. Du moment que S appartient à RZ>, la seconde profession de foi appartient aussi à RZ> ; ce que confirme le fait qu’elle est un peu plus développée que la première, puisqu’elle contient un mot de plus, t:apostolique», pour qualifier l’Eglise. Toute la rubrique Q appartient donc à Ra. El comme la seconde profession de foi, celle de RZ>, n’est séparée de la prière S « après la profession » (qui appartient aussi à RZ>) que par une ru­ brique R’ de quelques lignes, qui fait entre les deux une jointure parfaite, on doit admettre que cette rubrique appartient aussi à RZ>. Prière après la profession. Nous venons de voir que S appartient à RZ>. Par consé­ quent, son doublet U appartient à Ra. 11 n’existe pas de prière correspondante dans Rc. Immersion. La succession est assurée par la rubrique V (p. 54) qui suit la prière U et appartient comme clic à Ra. Le doublet de R6 se trouve en J, qui suit, en discordance, la bénédic­ tion de l’eau II. Nous avons déjà vu (p. 13) que Rc décri- 24 INTRODUCTION vait un rite different dont quelques traces se sont conser­ vées malgré les remaniements du compilateur. La fin des deux rubriques est fort obscure : J (Rfr) Et après qu’il s’est rhabillé, le grand-prêtre ou aussi le prêtre 2> fera une prière avant Ponction du baume, < lequel est consacré ainsi : > V (Rrt) Après qu’il a été baptisé, il s’avance (?) vers la table des eucharisties (?) (où le baume ?) a été préparé d'avance. Pendant que les évêques, presbytres et diacres sont seuls présents, < le grand-prêtre bénira le baume eu disant : > ... Ni l’une ni l’autre des prières ainsi annoncées ne sont des bénédictions du a baume » : celles-ci se trouvent en M et P, la première au milieu d’un groupe de quatre bénédic­ tions d’huile, la seconde apres la fausse imposition des main O, c’est-à-dire dans un contexte qui ne saurait nous éclairer. .Mais ces deux bénédictions sont introduites par de courtes rubriques : P L’évêque débute ainsi pour l’action de grâces, après la pré­ paration séparée (?) des évêques presbytres et diacres. < L’archi-prôtre, une fois arrivé, célé­ brera [l’action de grâce?] en di­ sant : 3> ... M L’évéquo commencera ainsi la prière d’action de grâces : Comme on le voit, le début de P complète ce qui man­ quait à J pour rejoindre le doublet V. Par conséquent, P ainsi que la prière qu’il introduit appartiennent à Rà, tan­ dis que la prière M appartient à Rn. Ces deux prières sont, d’ailleurs, identiques. Bénédiction du « baume ». Prière avant l'onction. Onction avec le « baume ». La reconstitution de la cérémonie devient délicate, Une chose est certaine : d’après les rubriques J-P et V-M, 25 I. Mais ensuite il s’est séparé d’eu: afin de conserver son propre rite de l’imposition de! mains, et il a eu la chance de pouvoir l’accompagner d’uni prière tout à fait idoine, l’épiclèse sur les nouveaux bap tisés (W), qui n’avait pu trouver place dans la premier! série, parce qu’elle n’est pas une prière de bénédiction Pour la meme raison, les deux prières d’après la professioi de foi se trouvaient également disponibles ; le compila teur les a utilisées de son mieux : il les a laissées à leui place normale par un simple déplacement de rubrique LE TRAVAIL DU COMPILATEUR 35 désormais l’une (S) précède, l’autre (U) suit la première onction, qui devra être faite après la profession de foi et non avarrt comme dans les originaux. En définitive, faute d’avoir su exactement ce qu’il voulait, le compilateur a produit une œuvre bâtarde, qui n’était ni un eucologc, ni un ordo baptismi, ni un rituel aisément utilisable. Tel quel, néanmoins, ce travail pou­ vait rendre service, du moins à celui qui, l’ayant fait, était capable de s’y retrouver. 11 faut croire qu’il a paru inté­ ressant à d’autres compilateurs, puisque nous Je trouvons aujourd’hui dans la version éthiopienne de la Tradition apostolique, qui, cependant, contient un autre rituel, sen­ siblement différent, pour l’administration du baptême *. Dans quelle contrée, dans quels milieux chrétiens, à quelle époque, furent composés les trois rituels ? Que faut-il penser des rites baptismaux qu’ils contiennent ? La théologie implicite et très nette que supposent les prières de Ra et R b, trouve-t-elle des correspondances dans d’autres liturgies baptismales, ou bien se présentet-elle comme un cas isolé ? Ces problèmes ne peuvent être résolus que par la méthode comparative et exigent une vaste enquête. Ils seront abordés dans un ouvrage d’en­ semble. D’ores et déjà les historiens de la liturgie ne manqueront pas de noter quelques traits qui permettent de considérer les trois rituels, surtout Rcct Ra, comme les plus anciennes liturgies baptismales actuellement connues. On remar­ quera, dans Rc, l’usage polyvalent de l’eau et de l’huile : la spécialisation baptismale n’est pas encore accomplie ; 1. C'est un signe, parmi d'autres, de l'antériorité de la recension éthio­ pienne. par rapport à celle qui a donné naissance aux versions coptes et aratrt. On voit très bien pourquoi cette seconde recension a supprimé la Petite compiiuHon, qui faisait double emploi et restait d’un usage difficile ; tandis qu’on voit mal pourquoi le traducteur éthiopien de la version arabe aurait pris la peine d’introduire un ensemble de pièces inutiles et presque inutilisables. 36 INTRODUCTION dans Ra cl Ri, la densité théologique et l’absence totale··1 de références scripturaires explicites x. Rc et Ra (dans sa première forme) ne font l’inscription des candidats; qu’au moment du baptême ou peu de temps auparavant : ce qui suppose une organisation du catcchuménat encore rudimentaire. Dans Ra, et probablement aussi dans Rc ·) cette âme (1X), ô Seigneur, de la méchanceté ù la bonté ; et accorde-lui la grâce de la filia­ tion céleste, afin qu'il ne soit (plus) désormais un fils de la chair, mais un fils véritable (*·) ; 15 (1) B PB1·2 L2 om : du baptême.— (2) B1 Ll : ils seront examinés. — (3) L3 om : et il se portera garant. — (1) Lit : de cette parole à cc sujet ; L3 om : à ce sujet. — (5) T add : Et le diacre dira : Faites la prière pour ceux qui ont donné leurs noms. — (6) T : de la lumière. — (7) Lit : habitude de honté ; L3 acid : miséricordieux. (8) Lit : qui te sont possibles. (9) T om ; L2 : reconnais. (10) L3 add : maintenant. — (11) L3 : ce lien serviteur. — (12) C’est-à-dire, un Ills du Père céleste; L3 add : selon les commandements. 40 RITUELS DU BAPTEME « par ton Fils unique (x), maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. » (B) {Autre) prière pour ceux qui ont donné leurs noms. U Seigneur et de notre Sauveur Jésus-Christ, pour ceux qu ont donné leurs noms, afin qu’il ouvre l’oreille de leu; cœur, qu'il éclaire les yeux de leur intelligence, et Jeu; donne la lumière pour connaître le Seigneur notre Dieu to (lui) qui a puissance sur la miséricorde a. » Et le diacre dira : « Priez pour ceux qui ont donné leur noms. » Et l’Évêque dira : (3* ) « Seigneur (*) qui régis tout (et) qui as appelé tes servi 15 teurs qui (viennent) de donner leurs noms (°), des ténèbre à la lumière, de l’ignorance à la vraie connaissance : « elïace de leur esprit tous les restes de l’idolâtrie (’) mets dans leur cœur ta loi et ton commandement ; donne leur de connaître (7) ce qui est désirable ; accorde-leur, 20 eux et à elles, le bain de la seconde naissance et le pardo: des péchés (’) ; fais qu’ils deviennent des temples du Saint Esprit (8) ; (1) L8 add : notre Seigneur Jésus-Chrixt, pur lequel, pour toi et avec h et le Saint-Esprit, (soit) gloire et puissance. — (2) L3 add : Et de nouvea. nous implorons. — (3) D'après I? ; L2 : Et que le prêtre dise. — (4) L add : notre Dieu. — (5) R add : fais-les passer. — (6) LU : des supcndl tions. — (7) L3 add : la science de. — (8) L3 : du péché. — (9) Correctio évidente d’après L3. Au lieu de nufe/ada, < demeure, habitation fortifié * tour, » les autres ont lu mafqiula, · désir, besoin» nécessité · ; co qui donne < désirables au Saint-Esprit % ou bien : ■ désireux du Saint-Esprit », leçon invraisemblables. Cf. rna'ejada dans textes parallèles, p. 102 et 104 de l’édi tien de Duensing. a. Il est difficile de dire si ce début est une prière ou une nibrlqui A l’époque des Constitutions apostoliques, cet appel à la prière serait plac sur la bouche du diacre et suivrait la funnulc : · Priez pour ceux qui on donné leurs noms, afin que» etc. » D’autre part le style est un peu diifi pour une rubrique. Je pense que cette invitai ion était prononcée par l’évêqi (ou le prêtre). 41 INSCRIPTION DES NOMS DES CANDIDATS « par le Christ, par qui est. à toi. avec le Saint-Esprit, louange et puissance, pour toujours et pour les siècles des siècles. Amen. » (Suite C, p. 46.) 5 (Prière pour l'imposition des mains aux catéchumènes.) [D., p. 102, 1. 15.] (O) « Dieu qui régis tout, Père du Seigneur et. de notre Sauveur Jésus-Christ, devant toi tes serviteurs catéchu­ mènes a ont incliné leurs tètes ; à toi ils ont soumis la du10 reté du cœur et de la chair. « Vois (-les) du haut de ta demeure, et bénis (-les), eux et elles ; prêtc-lcur ton oreille, et entend leur prière (*). Donne-leur de connaître la forte parole (®) qu’ils doivent apprendre ; et au temps convenable accorde (-leur), à 16 eux et à elles, le pardon des péchés par le bain de la seconde naissance. Fais qu’ils (soient) dans le Christ. (3) un temple du Saint-Esprit. ; « car à toi est louange et puissance (4), avec le SaintEsprit (*), pour toujours (·) et pour les siècles des siècles. 20 Amen. » (Suite P, p. 56.) (I) T : cntends-(les). — (2) I.H : la parole de force; L3 : la puissance de la parole. — (3) T om : dans le Christ. (4) L3 add : et autorité. — (5) T : par le S.-Esprit ; L2·3 om : avec le S.-Esprit - (6) L1’3: maintenant et... a. L’expression éthiopienne nchwsa kresdan désigne aussi bien les néo­ phytes que les catéchumènes. Mais il s’agit bien ici de catéchumènes puis­ qu’ils doivent encore « apprendre lu parole divine » et qu’ils n’ont pas cncoro reçu le baptême. Trois antûjroes rituels. 6 42 RITUELS ÜU BAPTÊME (CÉRÉMONIE DU BAPTÊME) (1. — Bénédiction de l’eau.) R δ [D., p. 90, 1. 9]. ! Prière pour la sainte eau du Jourdain mêlée de parfum a. 5 to (II) Tandis que le prêtre se tient tourne vers l’orient, (revêtu) d’habits convenables, et pendant que les clercs se tiennent auprès suivant leur ordre de préséance, tan­ dis qu’il (les) fait continuer, il dit avant que ne soit ter­ minée la prière habituelle d'Esra b : Ra [D, p. 88,1. 5]. Rb (F) «O Dieu vivant (*), mon Seigneur qui régis tout, qui « O Dieu vivant (*), mon Seigneur qui régis tout, tu (1) Lit : Soigneur qui existe. a. T donne le double litre suivant : 'Onction des néophytes (lit : des nouveaux). Au sujet des grands malades chrétiens ». Aucun de ces deux titres ne correspond à la prière qui suit. b. Passage particulièrement difficile. La difficulté vient de ce que l’évéque interrompt une prière (très probablement prononcée par lui), pour bénir ' l’eau baptismale, et de ce que cette prière est qualifié© d’· habituelle · (ou *d« usage ·). Que pouvait bien être cette < prière d’Esra · ? (On peut lire aussi» dans Kb2, le chiffre 20 avant Esra, mais cela n'éclairc rien), l.2·3 ont supprimé le mot Esra et. du même coup, la difficulté principale (mais il reste] qu’on ne voit toujours pas de quelle · prière habituelle » il s'agit). Je jwnxe que ce terme « * rn E ■ doit désigner : soit la fameuse prière Juive She/noneh- ; fârreh. dont on sait qu'elle servit de modèle pour les premières miaphorcs chrétiennes (cf. Monumenta Ecclesiae liturgiea de Cabrol et Leclerc, t. I. sectio la» p. xvn-xviii. xx-xxhî) : soit la longue prière du 11· livre d’Esdras (—Néh., 9,5-37). D'autre part, qu'est-cc que le clergé · continue» pendant ce temps? Certainement des chants ou des lectures, mnh pas une prière officielle. Deux solutions me paraissent également possibles : P ou bien, en conservant le texte actuel, admettre que la prière interrompue était la prosphora, dont on reprendra ■ la suite » â la fin de la cérémonie (cf. infra, p. GO) : ou bien, en supposant que le tenue « habituelle » a été ajouté par le traducteur ou un copiste, admettre que la chose interrompue était une lec­ ture tirée du livre d'Esdnis. BÉNÉDICTION DÉ I. EAU as fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu’ils con­ tiennent ; qui as fait. Γhom­ me à ton image et ressemδ blance; to Iδ 20 25 qui as mêlé et uni le mor­ tel à l’immortel, toi qui as 30 fait l’homme vivant en le formant des deux, (et) qui as donné (ce) mélange (8) à ce qui est fait de chair et d’esprit, et qui as fait de 43 as fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu'ils con­ tiennent. Tu as fait l’hom­ me à ton image et à ta res­ semblance, et tu l’as placé dans le jardin, pour qu’il (y) vive une vie immortelle. Mais parce que celui-ci fut séduit par (x) l’ennemi de notre race, Satan, il devint cause de mort pour nous tous. Ta bonté ne l’a pour­ tant pas abandonné, mais ton Fils unique (*), notre Sei­ gneur Jésus-Christ, tu l’as envoyé dans le monde (3), non pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui (4). Ainsi, en venant (parmi nous) il a fait passer notre race (6) dans la seconde nais­ sance de l’eau et de F Es­ prit (·). « C’est pourquoi je t’in­ voque (T), ô mon Seigneur, créateur de toutes (choses), qui as mêlé et uni (en­ semble) ce qui est mortel et ce qui est immortel, et qui as fait l’homme avec les deux (pour le rendre) vi­ vant et qui donnes le mou­ vement à la chair créée et (1) L2 : par la force de l'ennemi. — (2) L2 om : unique. — (3) L2 om : dans le monde ». — (4) B2 om : mais... par lui. — (5) L2 : parentë. — (6) L2BX : par cette eau et par l’Esprit. — (7) B2 om : je t’invoque. —■ (8) L2 add : et agitation. 44 RITUELS DU BAPTÊME lui une habitation (pour toi) : «agite (*) cette eau et rcmplis-la de ton Esprit Saint, 5 afin qu’elle devienne eau et Esprit pour la seconde nais­ sance pour ceux qui vont être baptises. Fais (3) qu’ils deviennent fils et Giles de 10 ton saint nom (4). Lave (-les) avec l’eau et rends (-les) sages avec ton Esprit Saint (·), par la venue du Christ () ; 15 20 25 30 qui y as fait habiter un· âme : « agite cette eau et rcniplis-Ia avec ce qui (pro­ vient) du Saint-Esprit, afin qu’elle soit eau et Esprit (’) pour la seconde naissance de ceux qui y seront bapti­ sés. Fais, ô mon Seigneur, qu’ils deviennent fils et filles de ton saint nom. Pu-· rific-lcs (3) et lavc-les avec, l’eau, et rcnds-lcs sages avec: ton Esprit Saint, par (·) la venue du Christ (’) avec le Saint-Esprit, afin que, pour tous ceux qui y seront bapl tisés, le bain de la seconde' naissance procure la purifi-î cation de tous les péchés. « Et prépare d’abord ceux que ton Saint-Esprit a choi­ sis, pour qu’il vienne sua eux, et qu’ils ressuscitent avec cet habit incorrup-j tible au jour de la résurrec­ tion des morts. Et détruis] en eux tout mauvais es­ prit, en le chassant (,0) selon I la sainte (“) et non trom-j pcusc promesse (faite) pari le Seigneur Jésus-Christ, (1) I? add : maintenant. — (2) T om : eau et Esprit. — (3) I? : Fnls-!c» saints et fais. — (i) B2 : par ton saint nom; I.1 : de ton Esprit. —(5) I.3 : Sanctillo-lcs et pudtle-les. -(6) L* om : avec ton Esprit Saint. —(7) I.3 add : Notre Seigneur ton Fils ; B3 om : du Christ. — (S) T : pour la venue — (9) L3 add : Notre Seigneur. — (i0) L1 : en chassant l’esprit impur. — (11) L3 : pnr le Saint Esprit, selon In promesse. (Leçon excellente, et probablement originale). BÉNÉDICTION DE L EAU «par qui gloire et puis­ sance sont à toi (x), avec le Saint-Esprit (*), pour tou­ jours (3) et dans les siècles 5 des siècles. Amen. » (Suite G, infra). 10 45 « par qui est à toi, avec lui et avec le Saint-Esprit, gloire et puissance et gran­ deur, avant le temps et maintenant et pour les gé­ nérations des générations et pour l’avenir qui ne sera pas achevé dans les siècles des siècles (4). » (Suite J, p. 54.) Rc [D., p. 90, I. 1]. (G) Prière pour Γexorcisation de l'eau. « Seigneur éternel (6), qui connais ce qui est caché (®), nous te prions et t’implorons : 15 «envoie (’) ta sainte (*) Force sur cette eau, et sanctifiela, et change-la, et bénis-la contre toute action hostile, contre toute magie et enchantement, aussi bien celle a qu’on boit que celle qui sert à asperger ou qu’on (utilise) de quelque autre manière. Fais qu’elle soit guérison et 20 vie pour celui qui (la) reçoit (J) à la gloire de ton Fils unique (*°) ; « car à toi est gloire (u) et puissance, avec le Saint-Es­ prit i1*), dans (w) les siècles des siècles. Amen. » (Suite H, P- 42.) (1) L * add : avec lui et. — (2) Bs om : avec le Saint-lfeprlt. — (3) L3 add : maintenant — (4) I.2 oin la fin à partir de « maintenant ». — (5) L1·* om : éternel. — <6) B2 add : et ce qui est manifeste. — (7) L * add : ton Saint-Esprit ot ; I.3 add : ton Esprit et — (8) L3 om : sainte. — (Û) l.3 : qui en prend avec foi. (10) 1? add : bicn-aimc ; L1 : par ton Fils unique. — (11) I’ ndd : et honneur. - (12) B3 I.1 om : nvcc le- Saint-Esprit. —(13) L1 L3add : maintenant et à l’avenir et. a. Il s’agit de l’eau bénite. RITUELS DU BAPTÊME 46 (2. - Bénédiction de 1’«huile sainte ».) Rc [D., p. 84, 1. 14]. (D) Et. celui qui est admis au baptême a, doit connaître le commandement d’après lequel il reconnaîtra combien 5 il lui faut vivre avec circonspection, comme quelqu’un à qui (va être donnée) la grâce de (*) sa rédemption par le repas (2) (eucharistique). Et ensuite, lorsque le matin sera venu, le pain et l’eau seront bénits; et il sera oint d’huile en attendant qu’on b ίο lui accorde ccttc grâce du saint baptême. (Suite E, p. 50.) (G) (Bénédiction, du pain, de l'eau et. de l'huile c (3* ).) [D., p. 84, 1.3.] 1 «Seigneur, mon Seigneur, qui aimes les hommes, JésusChrist (*), toi seul tu sais ce que tu as apporté (5) ; et à ceux 15 qui en sont capables, tu racontes la grandeur (·) et la gloire du Père. Médiateur pour les créatures (’), grand prêtre des âmes, guérisseur· de ceux qui souffrent, toi qui sanctifies par ton saint nom (s), « que ton nom puissant éclaire (ccttc) huile et (cette) (1) Ll : dans la grâce ; L2 : la grâce de l’Esprit Saint ; L3 -· L3 + et ce sera pour hd. —(2) Lit : en mangeant. — (3) Voir le titre complet à la note c. Var. : L * à la place de « eau * met < vin · ; T omet ce mol ; Bs om la fia à partir de < examen ». - (4) L2 om : .lésiis-Ghrld ; I.3 add : ami des hommes. — (5) T om : ce que In as apporté; L3 : ce qu'ils ont apporté. — (6) L3» B2 : la parole. — (7) I 3 : tes créatures. — (8) L3 : toi dont le nom est sanctifié par les saints. a. Aucun titre ne sépare la rubrique D de la prière C. b. Lit : qu’il lui accorde. La langue éthiopienne, n’ayant pas de pronoms Indéfinis, les remplace de diverses manières, généralement par d'autres pro­ noms. c. Titre : Prière d*exorcisation pour ceux < qui apportent du pain ci de Veau ou de l'huile à bénir durant ta sainte quarantaine^ après Vexamen de ceux > qui sont sur le point d'élrc baptisés. Les derniers mots montrent que le passage entre crochets est une interpolation postérieure. I BÉNÉDICTION DE I,' « HUILE SAINTE ») 5 47 eau et ce pain. Fit. fais qu’ils (deviennent) médicament (*) et remède et purification pour ceux qui (les) ont. offerts avec foi : car ton nom est pour nous résurrection et rédemp­ tion et révélation (a) et sanctification. « Par toi (’) soit gloire à ton Père saint, maintenant et dans l’avenir et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. » (Suite D, p. 46.) (Bénédiction de Vhuile.) Rc · [D., p. 96, 1. 8]. to (L) «Mon Seigneur {«) qui régis tout, Dieu des forts, nous invoquons ton nom grand (8) et. tout puissant et saint (°), ton nom par lequel tout (existe) (’). «Et nous te prions (B) d’envoyer sur cette huile l’Esprit de force (®). Fais qu’elle devienne une armure (10) de la foi 15 contre toutes les œuvres du démon, pour (u) le perfection­ nement d’une vraie piété, et pour la connaissance de ton Fils unique (w), « par qui est. à toi, avec lui et avec le Saint-Esprit, gloire et puissance dans tons les siècles. Amen. » (Suite M, p. 56.) 20 Ra *’ [D., p. 94,1. 15]. R6C[D., p. 100,1. 9]. (K) « Mon Seigneur (x9) qui régis tout, Père du Sei- (N) « Mon Seigneur (li) qui régis tout, Seigneur (,6) des (1) L3 : salut. — (2) B- : pardon. -- (3) J.3 : A loi. — (4) L1·3·3 : jjiew, mon Seigneur; L8 om : mon Seigneur. (5) l,4om. - ((>) I.3: et l’JispritSiiint.— (7) Ou bien : ton nom universe! qui est sur tout. —(8) l .a T : et te supplions. (9) L3 : et la force. — (10) H : une force. — (11) l.1·3 ; et fais(la) : 1» B1 L1 T : fni»-(la). — (12) B3 L1’2 T : par ton Fils unique. — (13) L1·2·3 T : Seigneur, mon Seigneur. — (14) L·1 : Dieu, mon Seigneur ; L3 : Notre Seigneur. — (13) L3 : Dieu. a. Titre : Prière sur l’huile sainte qui (sert) à l’onction de ceux qui vont rire baptisés. b. Titre : (L3 Prière d') onction (I.3 dit baume) pour les caiMïumtncs (et) pour les fidèles (-- les chrétiens complets) qui sont malades. c. Titre : Prière sur l’huile suinte, ) L3 : lit nu nom de. — (7) L1·3 : par ta grâce. — (8) L2 om : au nom... Christ. — (9j p ûm . notre Seigneur. BÉNÉDICTION DE L' « HUILE SAINTE » « par qui est à toi, avec lui et avec le Saint-Esprit, gloire et puissance avant le temps et maintenant et & toujours et dans les siècles des siècles. Amen.» Et il souffle sur lui (2) trois fois. (Suite L, p. 47.) JO 49 « par qui est à toi, avec lui et le Saint-Esprit, gloire et puissance avant le temps (x) aussi bien que maintenant et toujours et pour les générations des générations, éternellement, dans les siècles des siècles (8). Amen. » Et il souille sur l’huile trois fois. (Suite N', p. 50.) (Doublet de K.) - [D., p. 118, 1. 8]. (X) « Seigneur, mon Seigneur, qui régis tout, Père de notre Seigneur et de notre Sauveur Jésus-Christ, étends K, ta main invisible (4) sur ce fruit de l’olivier, avec lequel tu as oint prêtres et prophètes, et rends (-le) efficace par ta main, afin qu’il soit, pour ceux qui en sont oints, guéri­ son et profit pour toutes les maladies et tontes les dou­ leurs ; et détruis tout ce qui s’oppose. Fais (que) Ponction 20 de ta propre grâce (procure) le pardon (6) à ceux auxquels a été donné h le Saint-Esprit : au nom et par la force de Notre Seigneur (♦) Jésus-Christ, par qui (soit) à toi, avec le Saint-Esprit, gloire et puissance, avant le temps et (1) 1? om : avant lo temps. — (2) L’ : sur (son) visage. — (3) P L3 otn : et pour... éternellement ; L2 om : maintenant... de»siècles. — i4) î.1 om : Invisible ; K P B2 T : visible. — (5) l.3 add : des péchés. — (6) B1 L2 add : et notre Sauveur. u. Voir Γ Introduction, p. 28. Titre : Huile de Ponction que fait l'archiprélrc pour ceux qui reçoivent le bain (L2 le pain), et pour les fidèles malades·. B2 om malades. IJ·2 : Onction que fait, etc.; L3 : Onction d’huile que fait, etc. b. Cette variante importante a dû être introduite par un traducteur, pour transformer ù l’usage des fidèles malades une prière qui. à l’origine, servait surtout pour les catéchumènes. Le pardon dont il est ici question ne peut se rapporter qu’aux péchés commis après le baptême, alors que les fidèles ont déjà reçu le Saint-Esprit. Le traducteur (ou le recenseur) avait bien remarqué qu’une bénédiction de l’« huile sainte » n’avait rien ù faire à cet endroit de lu compilation. Trois antiques rituels. η 50 RITUELS DU BAPTÊME maintenant et pour toujours dans les siècles des siècles. Amen. » Et souille trois fois. (Suite Y, p. 60.) (3. — Première onction.) Ra [D., p. 114,1. 2]. (T) Et souffle trois fois. Et ainsi ils seront oints de l’huile sainte à l’endroit où (l’on fait) fonction d’huile : son cœur et sa poitrine et lù son dos et tout le corps, tandis que tu dis (3) ainsi : « Onction avec l’huile sainte contre toutes les ac­ tivités adverses et pour 15 l’implantation de la foi dans l’olivier robuste et beau de ton Église qui (s’étend) sur tout. Et fais le bien (·). » 20 Et celui qui est oint dit : « Amen. » (Suite U, p. 52.) 5 25 R&[D.,p. 102,1. 6]. (Ν') Et il souffle sur l’huile trois fois. De (cette) huile (Je catéchumène) ins­ truit (*) sera oint sur la poitrine (’), sur les épaules et sur tout le corps en disant (*) : « Je t’oins (8) de la sainte onction contre toutes les actions adverses, et pour l’implantation dans le bel olivier de ton Église, et fais le bien. » Et il répondra : « Amen. » Si (c’est) un homme, (il sera oint) par un diacre OU par un presbytie présent ; si (c’est) une femme, par une fidèle qui (est restée) toujours vierge. (Suite O, P· 41.) (4. — Anathème au démon et profession de foi.) Rc [D., p. 86, 1. IJ. j (E) Quand il est ainsi sur le point de parvenir au bap­ tême, celui qui doit le baptiser le prend, et (il) tourne vers (1) L3 : celui qui est baptisé. — (2) I? add : cl son dos. (3) : il dit. — (4) I? <>m : en disant. — (5) IP U T . je foins dc |„. _ (6) p T oin : et pour... sur tout ; L1 2 om : dans roUvicr... le bien ; B2 om : robuste. ANATHÈME AU DÉMON ET PROFESSION DE FOI 51 l’ouest sa main droite, sinon les deux mains. (Il tiendra) la main étendue et le visage (fixé) sans crainte droit devant lui W· Et s’il est assez grand, il parlera lui-même ; mais pour 5 un enfant qui ne peut pas parler, ou bien pour un malade, Je père croyant et la mère croyante, ou encore des parents également croyants et croyantes (parleront). Et il doit, ainsi nu, anathematiser sans crainte, en di­ sant ainsi : ... (lacune). (Suite F, p. 42.) Ra [D., p. 108,1. 16]. (Q) Et apres qu’il a prié et achevé la prière sur l’huile sainte, on lui amènera trois (2) enfants, ainsi que leurs ga­ rants. Et se tournant (·) d’abord vers l’ouest, ils maudi­ ront Satan (*) en disant ainsi : i5 « Je te maudis, Satan, et tous tes (5) mauvais anges, et toutes tes œuvres (♦), et toutes tes idoles, et tous tes préceptes. » Puis, tourné (J) vers l’est et, les mains étendues (’), il confessera le Seigneur : 20 Ra « Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant (’), et au Fils (u) unique ),(** le Seigneur(l3) Jésus-Christ, et 25 au Saint-Esprit, et à la ré­ surrection de la chair, et à l’Église sainte (ie), une, catholique (13). » Rè [D., p. 110,1. 12]. Et inclinant sa tête avec crainte il dira (10) : (R) Foi en la Trinité. — « Je crois (14) en toi, Père de notre Seigneur (,6) JésusChrist, et en ton Fils uni­ que Jésus-Christ(X7) notre Seigneur (1#), et au Saint-Es- (1) L* add : immobile ; J? add : vers l'est. — (2) P om : trois. — (3) R L2 : tu le tourneras. — (1)B3 om : en disant... Satan. — (5) B2: scs. - (6) B2 om : tes œuvres. — (7) R La : tu le tourneras. — (8) B2 L1·2 T : In main étendue. (9) Lit : qui régit tout ; L3 : qui est sur tout. —(10) L2 : il sera éprouvé. — (11) L3 T : et â son Fils. - (12) L3 om : unique. — (13) B1 L1·3 : notre Seigneur. — (1 1) T : nous croyons. — (15) P add : et notre Sauveur. — (16) l.3 : et à la sainte assemblée, PËglIse. — (17) I.2 om : JésusChrist. — (18) I.» place « et à l’Egllse... · avant «et à la résurrection... ». — (19) L3 add : et notre Sauveur. 52 RITUELS OU BAPTÊME prit, et à la résurrection de la chair, et à J’Église sainte, une, catholique, aposto­ lique (x). 5 Ra Et alors il dit trois fois : « Amen ». Et il dit ainsi en tenant ses mains (**) étendues. R6 Et s’il est (assez) grand, il parlera lui-même. (Mais 10 s’il s’agit) d’un enfant qui ne possède pas encore la parole, ou d’un muet, ou d’un malade, pour cet enfant qui ne pos­ sède pas encore la parole, pour ce muet, pour ce malade le père croyant et la mère croyante (3), ou bien des parents renseignés (sur son compte), également croyants, diront 15 chacun leurs noms a. (Suite S, injra.} (5. — Prière après la profession de fol.) Ra *» [D., p. 114, 1.10]. (U) « O Père du Fils unique Jésus-Christ, prin­ ce cipe éternel (5), libérateur des vendus (·), lUe [D., p. 112. 1. 8]. (S) « Mon Seigneur qui régis tout (*), Père de notre Seigneur et de notre Sau­ veur (’) Jésus-Christ, dé­ fi) L * om : apostolique. — (2) I’ L * : sa main. - (3) L2 : uno croyante ; T : une des croyantes. — (4) L3 : par ton Fils unique. — (S) Lit : dont on ne peut se souvenir (à cause de son éternité) ; K P L1·* : qu'on ne peut penser ; L3 : qu'on ne peut couper. — (C) B2 T : du démon : L2 : du clergé. — (7) R oin : de noire Sauveur. a. Ceci doit être une correction faite a l’époque 0(1 le rôle des parrains se borna à indiquer le nom de reniant à baptiser. Mais le contexte exige qu’on rétablisse ainsi le texte primitif : «... parleront h leur place. » b. Titre : Prière après l'onction. c. Titre : El après la profession de foi. Γ imposition des mains ainsi ; L3 om • l'imposition des mains », add < il dira ainsi · (leçon très probablement exacte) ; B1 : · après le baiser (de paix) >. PRIÈRE APRÈS LA PROFESSION DE FOI « puisse (x) ne (plus) exis­ ter la moindre trace de l’(êtrc) ancien pour ceux qui ont été changés et orientés 5 vers toi en vérité (*). « Toi qui commandes (’) qu’ils aient par toi une urne pure (4) et deviennent cn>o hints de la seconde nais­ sance ceux qui reçoivent en partage ta propre grâce : « imprime sur eux l'imago 15 vivante par ton Fils unique; 20 « par qui (soit) à toi, avec 25 lui et avec le Saint-Esprit, gloire et puissance, mainte­ nant {“) et éternellement (“) cl dans les siècles des siècles. Amen. » (Suite V, p. 51.) 53 vant toi tes serviteurs et tes servantes ont courbé la tête ; à toi ils ont soumis la dureté de leur cœur et de leur chair. Vois-les du haut du ciel, ton sanctuaire. « Étends sur eux ta main invisible, ô Seigneur du ciel et de la terre, qui par ton Fils unique as fait con­ naître ta science (·) ; qui les as préparés par (ton) appel céleste. « Affermis la malédiction qu’ils ont portée (contre Satan) et qu’ils trouvent la force (·), afin qu’elle atteigne toujours chacun d’eux {’). « Fortifie (leur) foi (’) ; qu’absolument rien ne les sépare (de toi), mais qu’ils soient unis à ton Verbe unique ; « par qui tu as (·) gloire et puissance, avec le SaintEsprit, maintenant et tou­ jours et à jamais (1S) et dans les siècles des siècles. Amen. » (Suite T, p. 50.) (1) I.’·3 : Fais que : T B1 R P : que par Ion action. — (2) L’add : et con­ verti. — (3) L1·3 : Fais que ; T B1 R P : que par ton action. - (1) L3 : qu’ils (aillent) vers toi avec une ftrnc pure. — (5) T : qui as fait connaître la science de ton Fil». — (6) I.3 : tu force. — (7) L1 oui : afin... eux. — (8) i?·* : Fortille-(lcs). — (9) B* add : avec lui. — (10) P B1 l.« T ont : maintenant. —■ (11) P ont : éternellement. — (12) P B2 I.1·2·3 om : à Jamais. 52 RITUELS OU BAPTÊME prit, et à la résurrection de la chair, et à l’Église sainte, une, catholique, aposto­ lique (**). Ra 5 Et alors il dit trois fois : « Amen ». Et il dit ainsi en tenant ses mains (*) étendues. R& Et s’il est (assez) grand, il parlera lui-même. (Mais jo s’il s’agit) d’un enfant qui ne possède pas encore la parole, ou d’un muet, ou d’un malade, pour cet enfant qui ne pos­ sède pas encore la parole, pour ce muet, pour ce malade le père croyant et la mère croyante (3), ou bien des parents renseignés (sur son compte), également croyants, diront 15 chacun leurs noms a. (Suite S, infra.) (5. — Prière après la profession de foi.) Ra *’ [D.,p. 114, 1.10]. (U) <( O Père du Fils unique Jésus-Christ, prin20 cipc étemel (5), libérateur des vendus (·), R6<= [D., p. 112, I. 8J. (S) « Mon Seigneur qui régis tout (4), Père de notre Seigneur et de notre Sau­ veur (T) Jésus-Christ, de- (1) L2 om : apostolique. — (2) P L2 : sa main. — (3) L * : une croyante ; T ; une des croyantes. — (4) L3 : par ton Fils unique. — (5) Lit : dont on no peut se souvenir (à cause de son éternité) ; R P I.1·2 : qu'on ne peut penser ; L3 : qu’on ne peut couper. — (G) B2 T : du démon ; L2 : du clergé. — (7) R om : de noire Sauveur. a. Ceci doit être une correction faite Λ l'époque oü le rôle des parrains se borna à indiquer le nom de l'enfant à baptiser. Mais le contexte exige qu'on rétablisse ainsi le texte primitif : «... parleront à leur place. » b. Titre : Prière après l'onction. c. Titre : Et après la profession de foi, l'imposition des mains ainsi ; L3 om • l'imposition des mains », add « il dira ainsi » (leçon très probablement exacte) ; B1 : · après le baiser (de paix) ». PRIÈRE APRÈS LA PROFESSION DE FOI «puisse (x) ne (plus) exis­ ter la moindre trace de l’(ètrc) ancien pour ceux qui ont été changés et orientés 5 vers toi en vérité (*). « Toi qui commandes (3) qu’ils aient par toi une aine pure (4) et deviennent on­ to fants de la seconde nais­ sance ceux qui reçoivent en partage ta propre grâce : « imprime sur eux l’image 15 vivante par ton Fils unique ; 20 « par qui (soit) à toi, avec 25 lui et avec le Saint-Esprit, gloire et puissance, mainte­ nant (w) et éternellement (u) et dans les siècles des siècles. Amen. » (Suite V, p. 54.) 53 vant toi tes serviteurs et tes servantes ont courbé la tête ; à toi ils ont soumis la dureté de leur cœur et de leur chair. Vois-les du haut du ciel, ton sanctuaire. « Étends sur eux ta main invisible, ô Seigneur du ciel Cl de la terre, qui par ton Fils unique as fait con­ naître ta science (4) ; qui les as préparés par (ton) appel céleste. « Affermis la malédiction qu’ils ont portée (contre Satan) et qu'ils trouvent la force (·), afin qu’elle atteigne toujours chacun d’eux (’). « Fortifie (leur) foi (’) ; qu’absolument rien ne les sépare (de toi), mais qu’ils soient unis à ton Verbe unique ; « par qui tu as (·) gloire et puissance, avec le SaintEsprit, maintenant et tou­ jours et à jamais )(** et dans les siècles des siècles. Amen. » (Suite T, p. 50.) (1) L*·3 : Fais que ; T B‘ R P : que par Ion action. —(2) l.’add : et couverti. (3) L1·3 : Fais Que; T B1 R P : que par ton action. — (4) : qu’ils (aillent) vers toi avec une âme pure. — (5) T : qui ns fait connaître la science de ton Fils. — (6) I? : la force. - (7) L1 om : aiiit... eux. __ (8) L1·3 : Fortiüc-(lcs). — (9) B2 ndet : avec lui. — (io> P 1P L2 T om : maintenant. — (il) P om : éternellement. — (12) P B- U·3·3 om : 54 niTUKi.s du baptême (6. — Immersion.) 5 ίο 15 20 IU [D. p. 114, 1. 17]. Rè (V) Ensuite le prêtre le prend et le fait descendre dans le Jourdain, pour le baptiser (x) vers l’est en vê­ tement a (liturgiques) con­ venables. Et tandis que les clercs se tiennent debout selon leurs grades, le prêtre baptisera d’abord les en­ fants. Et ensuite, tandis qu’ils sont (*) en bas dans le Jourdain pour être baptiscs (3), l’archi-prêt.rcb tenant sa main (4) posée sur celui qui est baptisé, dit ainsi : « Je te baptise {’) au nom du Père et du Fils et du Saint (e)-Esprit (’). » Et celui qui est baptisé (·) dit : « Amen. » (Suite V', p. 55.) (J) Ensuite que le prêtre descende dans l’eau du Jourdain, et lui saisisse la tête et lui dise : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Et à chacun des noms de la Sainte Trinité, celui qui est baptisé dira : « Amen. » (1) L3 add : et tandis qu’il !<· baptise, il lève les yeux vers le ciel. — (2) B1 B2 L·2 : qn’il est. — (3) L2 : il le baptisera : L3 : ils seront baptisés. — (4) B2 : ses mains. — (5) L·3 : Je te baptise, un tel. etc. — (6) B2 om : Saint. —J (7) T om : dit... Esprit. — (8) L2 om : dit... baptisé. n. Le terme éthiopien désigne le vêlement monastique; par extension* , et à cause du contexte, vêtements liturgiques. b. Le terme éthiopien Hga, tout comme lo grec ardit, ne désigne pas nécessairement une supériorité juridictionnelle, mais une dignité plus grande. En fait, dans tous les textes oti ce mot apparaît, il désigne l’évéquc, sauf à la page 56 (rubrique P) où il désigne, dans l’état actuel du texte, l’évéqud métropolitain ; mais, â l’origine, il devait designer simplement l’évêque, la mention des · évêques · présents devant être considérée comme une inter­ polation. BÉNÉDICTIO?* DU « BAUME » 55 Et lorsque ensuite il (le baptisé) sera remonté C), celui qui s’est porté garant pour lui le recevra. Celui qui est baptisé trouve alors un linge propre, pour que l’eau soit séchée avec celui-ci, et qu’il soit soigneusement préservé 5 (de prendre froid). Et si c’est un malade qui va être baptisé, il se tiendra nu (*) en regardant vers (9) l’est, et (le prêtre) («) versera de l’eau sur sa tête (s) en disant : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint (* )-Esprit. » Et il dit chaque J0 nom de la Sainte Trinité au moment même où il verse (de l’eau) et (il fera) de même pour tous les autres a. {Suite J', infra). Rcb [D., p. 110, 1. 16]. (R) ... Il dira ainsi : ( «Je crois », d’après) ce qu’il entend U de la part de celui qui le baptise : (« Crois-tu en un seul Dieu, le Père tout-puissant ?) (« Crois-tu au Fils unique, le Seigneur Jésus-Christ ?) (« Crois-tu au Saint-Esprit, et. à la résurrection de la chair, et l’Eglise sainte, une, catholique ?) 2o Et trois fois on lui demandera : « Crois-tu ? » Et trois fois(’) il dira : «Je crois... Je crois... Je crois (·)...» (7. — Bénédiction du « baume ».) Ra [D., p. 116, 1. 6]. (V') Après qu’il a été bap» lise, il (s’en) va dehors vers la (sainte) table comme Ri [D., p. 94, 1. 12]. (J') Et apres qu’il s’est rhabillé (·),l’archi-prêtre,ou aussi le prêtre, fera une (1) L1·3 add : de l’eau. - (2) b3 : debout. — (3) L1 : vers la mer et. — (4) L2 : $c tiendra debout cl. — (5) L3 add : de celui qu'il baptise. — (6) L2 ont : Saint. ·— (7) 1’ L- om : on lut... fois. — (8) B3 : Je crois et je confesse. — (9) b3 : sont rhabillés (après) le baptême. a. Traduction problématique; lit : et les autres (L·3 add : qui avec eux) aussi. b. Pour la reconstitution de ce passage, voir l’introduction, p. 13. 56 HI FUELS DU BAPTÊME dans une action de grâces, après qu’ils font préparée, pendant que les évêques et presbytres et diacres sont s seuls présents : < l’archiprêtre bénira le baume en disant : > (Suite W, p. 59.) (M) L’évêque c dira l’ac­ tion de grâces (2) : 10 15 « Le Seigneur soit avec vous. » Et les assistants disent : « Avec ton esprit. » 20 L’évêque dit : « Elevez votre cœur. » Et les assistants : « Nous les avons auprès du Seigneur. » 25 L’évêque : « Rendons grâces à Dieu.» prière (x) avant fonction (faite) avec le baume, < le­ quel est consacré ainsi > a. (Suite K, p. 47.) (P) L’évêque11 parle ainsi pour faction de grâces, après que évêques (’), pres­ bytres et diacres (f) ont préparée séparément (4). < L’archiprêtre, une fois arrivé (8), célébrera faction de grâces en disant (·) : > « Le Seigneur soit avec vous. » Les assistants répondent : « Avec ton esprit, n L’évêque dit : « Élevez vos cœurs. » Les assistants : « Nous les avons près de Dieu. » L’évêque : « Rendons grâces <1 Dieu.» (1) L3 add : pour eux (lit pour les hommes). — (2) L3 add : et dira. — (3) L1 : l'évêque. — (4) T B1 : après qu’il l’a préparée. - (5) T om : une fols arrivé; — (6) B1 om : l/urchi-prêtrc... disant. a. Λ la placodes mots entre crochets (interpolation duc au compilateur)! T donne · (fera) celte action de grâces ». Ce doit être la leçon primitive] remontant â l’époque où le · baume » était bénit avant l'onction, et non avant la cérémonie ; voir introduction, p. 2β. b. Bcconstitution problématique, mais qui me paraît seule valable; voir l’introduction, p. 25. c. Titre : Prière pour Ponction du baume de ceux qui sont baptisés. L3 : pouf l'huile sainte de l'onction ; P B1 L1·3 : pour la sainte onction. d. Titre : Onction avec le baume et oblation ( = action de grâces) pour Ici nouveaux baptisés. B2 |,t·3 : avec l’huile de baume. L3 om ; oblation. *Ici comme souvent ailleurs, L3 doit fournir la bonne leçon. BÉNÉDICTION DU « BAUME » Et eux : « C’est droit et juste (*). » Et tandis qu’ensuite le chef des prêtres, à qui seul 5 revient de consacrer le baume, prenant (l’huile) d’onction (*) et se tenant de­ bout, fera monter la prière de façon convenable, il to achèvera ainsi l'invocation pour la venue du Saint-Es­ prit : « Il est droit et juste pour nous de te louer, de te "lo­ ti rifier, de te confesser, et de te rendre grâces en toutes (choses), pour la bénédic­ tion (·) que tu nous as accor­ dée et pour tous tes bicn20 faits. « Tu as sauvé le monde, alors qu’il s’égarait (dans le péché), en envoyant ton Fils unique, notre Seigneur (·) 25 Jésus-Christ, non pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui (*°), et pour que nous, qui avons été dispersés, nous 30 puissions être rasscmbJés(n), et te connaissions, toi, le seul vrai Seigneur, qui as 57 Les assistants : « (C’est) droit et juste. » Ensuite l’archi-prêtre, à qui seul appartient de con­ sacrer le baume, prenant (l’huile) d’onction et se te­ nant debout, fera (’) comme il convient monter la prière et fera ainsi l’invocation pour la venue du Saint-Es­ prit < pour ceux qui sont baptisés, avant l’onction du baume, < lequel est consacré ainsi I.3 : et imposition des mains, ces mots sont omis par P ; T au lieu de « Prière pour In bénédiction » : · Bénis en disant ·. Les derniers mots entre crochets sont une erreur, dont le compilateur n’est pas nécessairement responsable ; elle peut être due à quelque traducteur. Comme on peut s’en remire compte, la prière qui suit n'a rien à voir avec une bénédiction du baume. Le premier passage entre crochets est une interpolation faite par le compilateur (voir l'introduction, p. 2G) ; il suffit de l’enlever pour retrouver le titre exact : c’est une prière sur les nouveaux baptisés avant l'onction du baume. 60 RITUELS DU BAPTÊME (9. — Onction avec le «baume».) Ha [D., p. 118, 1. 3]. (W') Souffle trois fois, et ensuite oins-Ies avec du & saint baume au front et à la poitrine, en disant à (2) chacun : «(Voici) une onction (*) de la sanctification et le sceau io de la grâce du Saint-Es­ prit. » Et celui qui est marqué du signe dit : « Amen. » Si c’est un prêtre qui 15 baptise, il prendra le baume d’auprès de l’évêque, et il les oindra après qu’ils se sont rhabillés. Et après cela, la suite de la pros­ so phora. (Suite X, p. 49.) IU [D., p. 108, 1. 11]. (P') Souffle trois fois (x), et ensuite oins-les avec le saint baume au front et à la poitrine, en disant à cha­ cun d’eux : «(Voici) (4) l’onction de sanctification et le sceau de la grâce du Saint-Es­ prit. » Et celui qui est marqué du sceau dira : « Amen. » Et si c’est un prêtre qui baptise, il prendra d’auprès de l’évêque le baume, et il les oindra après qu’ils sont rhabillés (*). Et ensuite le reste (e). (Suite Q, p. 51.) (10. — Prosphora ou oblation.) Ra [D., p. 120, 1. 1]. (Y) Avant la prosphora, après la sortie des catéchu­ mènes. que soit faite une triple prière : une pour la paix, 25 une pour la communauté, une pour l’évêque. Ensuite le diacre dira à voix haute : « Que personne parmi les catéchumènes (ne reste) ici à l’intérieur. » ·.» Ces paroles sont dites du haut de i’ambon ** dans la prière de la communauté (x). Et il dit encore : « Vous qui ne vous approchez pas (*) (de la communion), sortez ! » 5 Puis le diacre dit de nouveau au peuple : « Baisez-vous les uns les autres (*) !» Et tandis qu’ils reçoivent (le bai­ ser) (4), l’archidiacre dit : « (Gardez) les portes, sousdiacres ! Et vous, diacres, apportez (les oblats) (c) ! » Mais pendant que l’évêque ou un clerc donne le bap10 tême, nid ne doit parler, nul catéchumène s'associer ni s’approcher (·). Au jour seulement où ils reçoivent (·) (le baptême), après la prosphora on apportera une coupe (’) de vin, ainsi que du lait et du miel en même temps que (le) pain et 15 (la) coupe de vin ; et le tout est bénit ensemble. Et seuls (les baptisés) en reçoivent, avant la communion d. Et ensuite la deuxieme action de grâces sur le lait (’) : (1) L3 : Cela comme il a été dit pour la prière de l'assemblée. — (2) L5 met le verbe au passé» c* aj. : et ils ne resteront pas. — (3) L5 add : avec un saint baiser. — (4) L3: In paix. — (5) T: apporter; L2 B2: être apporté ; L3 : s’opposer (— nul opposant, c'est-à-dire nul païen). — (G) L3 add : le baptême. Cependant, le terme · recevoir », employé sans complément» signifie • communier ·. — (7) L3 : la coupe (de vin). — (3) T om : sur le lait. a. Ee passage entre crochets, qui so trouve dans tous les manuscrits sauf E. provient d’une erreur de quelque traducteur, car on le retrouve identique à sa vraie place» quelques lignes plus bas. b. du haut de t'ambun est une reconstitution libre ; les manuscrits portent, soit kolcab — étoile, soit Icnbtad» — noces ; aucun de ces «leux mots ne peut fournir un sens valable, sauf, peut-être, le premier, à supposer qu'il y eût, dans les églises éthiopiennes, une étoile décorative ; mais on n’en trouve trace nulle part. c. Tout cc début n’est pas à sa vraie place, puisque, aussitôt après, la rubrique reprend le sujet du baptême. Faut-il y voir une interpolation pos­ térieure 7 Je ne le pense pas, car l'ensemble Y-7 appartient bien à la « Petite compilation ·. .Mais cette rubrique doit avoir subi des remaniements, dont nous avons une trace sensible dans la variante (60, 8) de L1. Le début fait allusion à la messe « des catéchumènes · : dans les liturgies les plus anciennes, la cérémonie du baptême était immédiatement suivie de la messe · des fidèles». D’autre part» il semble douteux qu'il existât des sous-diacres à une date aussi ancienne que celle qui est postulée par l'ensemble des trois rituels. d. Traduction libre d'un passage très obscur, dont voici le mot à mot : ceux qui reçoivent, seuls, avant qu'ils reçoivent de dedans. 62 RITUELS DU BAPTÊME « Nous te rendons grâces, ô Dieu qui régis tout, Père de notre esprit (l), qui nous as enfantés pour la seconde fois par l’eau et par l’Esprit dans le Christ .Jésus notre Sei­ gneur, à qui tu as donné d’établir (2) le saint bain pour ·» la rémission des péchés de la race (*). « (C’est pour cela) que nous sommes la race (*) de ton troupeau, nous qui sommes nourris par la parole (·) de la seconde naissance avec le lait-nourriture de ta grâce dans le sein de notre sainte mère, par les paroles de réconfort 10 de l’Esprit Saint (·). Et toi, ô Seigneur, tu es toujours notre nourriture, lorsque pour alimenter (tes) enfants tu nous allaites avec le lait de vie suivant l’exemple et la loi delà nature. « Nous te présentons le lait et le miel qui coule de la 15 sainte Église notre Mère, qui nous a élevés (’). Ce qui a été sanctifié par toi (·), o Seigneur, bcnis-le de ta bénédiction et sanctiiie-lc de la sanctification, afin qu’il devienne, pour ceux qui le reçoivent (dans la) communauté (·), une nourri­ ture incorruptible et un bain et une connaissance parfaite 20 de toi, dans ta crainte, dans la patience, pour atteindre la taille de l’homme adulte ; « car ton nom infiniment respectable est glorifié dans les siècles des siècles. Amen. » Et tu donneras de son corps en disant : « (Voici) le 25 corps du Christ. » Et il dira (10) : « Amen. » Et tu donneras du calice en disant : « (Voici) le sang du Christ. » Et il dira (10) : « Amen, amen ·. » (1) Ou bien, « de noire Ame ·. — (2) Lit : élever, ériger. — (3) L3 : de notre race —(4) L3 on» : la race de. —(5) L3 add : secrète. —· (6) L3,3 : par la parole de consolation ; L1 T : et soulagement. — (7) L3 add : dans son sein. — (8) T : Ce qu’elle u sanctifié; L3 om : par toi. — (9) B1 : qui reçoivent le pain. — (10) L1,3 : Et celui qui reçoit dira. a. Ccx trois lignes qui manquent dans T, et qui n’ont rien A voir avec la liturgie du baptême, prouvent que, dans l’original utilisé par le compilateur, devait se trouver toute une description de la prosphora. Nous en avons également pour preuve que In prière précédente a été appelée · deuxième action de grâces · : Il y en avait donc une < première ». 11 n’est pas impossible qu’un fragment de cette dernière (la vraie prosphora) nous soit conservé par lo papyrus de Dèr-Balyseh: mais la chose n’est pas certaine. PROSPHORA OU OBLATION 63 (Z) Et ensuite tu prieras ainsi, en mettant la main sur sa tête : a Je te bénis, ô Seigneur, d’avoir donné en par­ tage à tes serviteurs et à tes servantes (*), pour le bain de la seconde naissance et pour le pardon des péchés, cette grâce 5 du Saint-Esprit (que sont) le corps et le sang du Christ. « Nous te prions et te supplions : protège tes serviteurs et tes servantes par la force de tes anges, gardiens de (ta) divinité (*) ; fais que le mystère des cieux (J) s’ac­ complisse par notre Seigneur Jésus-Christ, 10 « par qui (est) à toi, avec lui et avec le Saint-Esprit, gloire et puissance, maintenant et toujours et à jamais pour les siècles des siècles. Amen. » Le rite du baptême (4) est terminé. (DP k1 om : ct â tcs servantes. — (2) L3 : et protègc-lcs par ta divinité. — (3) B2: dans 1« ciel ; L’ : faix qu'ils trouvent à jamais le mystère des cieux. ~ (4) T : Après cela le rite de la messe, etc. ; L4 : Ici le rite, c