DÉMONSTRATION DE LA PRÉDICATION APOSTOLIQUE SOURCES CHRÉTIENNES CoHeeUon d.Vijde per II. lutae. S. Z, el 1. Dunrtloo. S. Z Seerdlarial de Dimlion : C. Hoadwrl. S. J. IRÉNÉE DE LYON DÉMONSTRATION DE LA APOSTOLIQUE PRÉDICATION L M. FROIDEVAUX LES ÉDITIONS DU CERF, 29, »„ d. u To«»-Mau»ou«o, PARIS 1959 60 Μ •NIHIL OBSTAT ; Lyon, Je 24 octobre 1958 Cl. MoNDéSBBT, s.j. IMPRIMATUR : Paris, le 13 nov. 1958 P. G IRA RO, p. S. S. vie. gin. 305T INTRODUCTION Jusqu’en 1906, nous ne connaissions la Démonstration de la Prédication apostolique que par une indication d’Eusèbe de Césaréc, Histoire Ecclésiastique, V, 26 : « Outre les écrits d’Irénée qui ont été mentionnés plus haut, on montre encore de lui un livre 1res court et tout à fait utile contre les Grecs, intitulé De la Science, un autre dédié à un frère du nom de Marcianus Pour la Démonstration de la Prédication Apostolique, un petit livre de divers dia­ logues, etc. » *. La Démonstration était complètement in­ connue par ailleurs : aucun écrivain ecclésiastique ne nous en apportait une seule ligne. 1. φίρβταί τις αύτοδ προς "Ελληνας λόγος συντομότατος και τα μάλιστα αναγκαιότατος Πβρί εχιστ^μης ίπιγε γραμμένος, καί άλλος δν άνατεΟεικεν χδελφω Μαρκιανό τουνομα Εις έπιδίίςιν τού άποστολικου κηρύγματος, καί βιδλίον τι διαλέξεων διαφόρων, κ.τ.λ. Ce texte figure dans Ledit ion Schwarz, Eusebius Werke, zweiter Band, die Kirchen geschichte ; lateinische U berselzung des Rufinas von Theodor Mommsen, Leipzig, 1903, t. I, p. 498. La traduction latine . A la suite de la prise do Jérusalem par Saladin (2 oc­ tobre 1187) et en partie sous l’influence des papes Clé­ ment III et Célestin III désireux de consolider les puis-! celui de Chypre en faveur d'Amaury de Lusignan et celui de Cilieie en faveur d’un prince arménien, Léon II ; celui-ci reçut sa couronne dans la cathédrale de Tarse, le jour de l'Épiphanie 1198 ou 1199, des mains du Légat du Pape Conrad de Wittelsbach, archevêque de Mayence. A la fin d’un règne sanglant et glorieux, Léon, se sentant mourir;: désigna pour lui succéder sa fille Zabel ou Isabelle, qui de Chypre*, et d’Isabeau de Plantagenet (!·’ mai 1219). Le régent désigné (Zabel n’avait que six ans) ayant été assassiné peu après, sa charge revint au grand baron Cons­ tantin, celui même à qui notre manuscrit donne le titre de gardien de la couronne. Le nouveau régent fit épouser à la jeune reine le prince Philippe, fils du comte de Tripoli, puis, mécontent de ce dernier, le fit enlever, enfermer et finalement empoisonner (1225). Ce crime accompli, il pressa la reine d’épouser son propre fils Haïtoun ; Zabel,( et s’enfuit à Séleucie, place qui appartenait aux religieux1 Hospitaliers ; mais ceux-ci, menacés par Constantin, Paris, sans dale (1910). Berlin, t. I, 1874; Βληονιι. Annale» EaleaùuÜci, Bar-lo-Due, t. XXI, 1870). l’abandonnèrent ; sur les conseils du Catholicos et pour éviter aux habitants les horreurs d’un siège, elle se rendit et exécuta l’ordre du Régent (1226) : elle fut d'ailleurs une Haïtoun lui-même fut un grand roi; sacré le 14 juin 1226, il régna sur la Grande Arménie jusqu’en 1269. Par­ ticulièrement curieuses sont scs relations avec les Mongols. Vers 1248, il envoya une ambassade au grand khan, Guyuk ; puis en 1254 ou 1255, il se rendit lui-même au­ près de son successeur Mangou et en obtint deux diplômes, l’un interdisant tout acte d’hostilité envers le roi cl son Le frère et successeur de Mangou, Houlagou, bouddhiste lui-même, mais dont la mère, la femme, le chancelier et le général étaient chrétiens », continua fidèlement ces rela­ tions jusqu’à sa mort, survenue en 1265. Dans cet orient en guerre perpétuelle, Haïtoun fut sur­ tout un prince chrétien. Au roi de France qui résidait en Chypre (17 septembre 1248-21 mai 1249), il envoya une somptueuse ambassade à la tète de laquelle se trouvait le Catholicos d’Arménie, et saint Louis le réconcilia avec Bohémond V, prince d’Antioche. Il fut l’allié fidèle de Bohémond VI, fils du précédent, qui devint son gendre en 1254. Profitant des rivalités qui divisaient les princes chrétiens, le sultan d’Égypte, Bibars, attaqua la Syrie et aussi par fidélité à Bohémond, Haïtoun intervint, mais ne put rassembler que des forces insuffisantes : dans la bataille qu’ils livrèrent aux environs d’Antioche, ses deux fils, Théodore et Leon, furent, l’un tué, l’autre fait prison­ nier (24 août 1266) ; Sis fut saccagée, Antioche définiti­ vement enlevée aux Francs (mai 1268). Haïtoun dut con­ clure avec Bibars une trêve onéreuse (juin-juillet 1268) ; du moins trouva-t-il le moyen d’échanger son fils contre un favori du Mamelouk. Peu après, il abdiquait en faveur de Léon et se retirait dans un couvent de l'ordre de SaintFrançois où il mourut le 28 octobre 1270, exemple que son petit-fils Haïtoun II devait suivre trente ans plus tard. 12 isrnonucTios Haïtoun fut en relations au moins avec deux papes, Grégoire IX (1227-1201) et Clément IV (1243-1256). Auprès de Grégoire IX, Haïtoun et le patriarche de Sis, Constantin, s’élevèrent contre les prétentions du pa- ( triarche latin d’Antioche, Alberto de Roberlis, ancien évêque de Brescia, qui cherchait à étendre sa juridiction sur l’Église d’Arménie et avait convaincu le pape de ses dernier qu’ils ne reconnaissaient d’autre autorité que la sienne. Au Roi, Grégoire répondit en renouvelant les pri­ morts dans la guerre contre les Sarrazins ’. Au Pontife; il envoya un pallium neuf en échange du précédent qui était usé, et il y joignit une mitre, une étole et un an­ neau in signum aposlolieae dileclionu et gratiae s. Au­ cune allusion n’était faite à la question litigieuse. ; C'est à la guerre contre Bibars que se rattachent les relations avec Clément IV. Lorsque les troupes égyptienne^ lettre datée de Pérouse du 25 juillet 1265 · pour lui demander de venir au secours des Chevaliers do Sainte Jean de Jérusalem et autres chrétiens de Palestine qui captivité de Léon, le même Pape écrivit à Haïtoun une j seconde lettre pour le consoler dans ses épreuves et l’en- n° 10620 ; Raynaldi, § 34. Potthast. n° 10710; Raynaldi, § 82, J 4. Lettre Quanto teDominw; Potlhast. a® 19288; Marlène, col. 1703 5. Lettre fruunctae nos excitai;de Viterbe, 17 mai ' n° 20013 ; Marlène, col. 470, n» 470. temps il cherchait h mettre.en branle le Basilcus Michel d'Arménie1 ». Tel est le personnage pour le frère duquel le manuscrit des historiens arméniens. Dans la Préface do son édition, Ter Mekerttschian nous apprend qu’il fut un grand ama­ teur de livres et que la Bibliothèque d’Eïmiacin détient encore quelques trésors qui viennent de lui, en particu­ lier le plus ancien manuscrit complot connu do la Biblo arménienne, daté de 1270. Évêque en 1259, il mourut en 1289. Comme il est qualifié d’archevêque et de frère du Roi, on peut supposer que notre manuscrit est antérieur à l'abdication d'Haïtoun (1269), mais postérieur do plu­ sieurs années ù la date de l’épiscopat du propriétaire (1259). Quelques années après le manuscrit de la Démonglralion, en novembre 1911, le même K. Ter Mekerttschian découxvii· siècle, contenant une collection antichalcédonienno Dans cette collection, plusieurs textes sont attribués à saint Irénée : à leur examen attentif H. Jordan consacra une grande partie de son livre Armenische Irenaeusfragmente mil deulscher Übersetzung nach D’ IV. I.üdtke zum de son côté, le Dr Bayan les publia avec une traduction française à la suite de la Démonstration au fascicule 5 du tome XII de la Patroiogia Orientalis de Mgr Graflin (1919). Dans l’intervalle K. Ter Mekerttschian avait publié le Or, aux 11. 145v et 146r du manuscrit, ce livre contient deux brefs extraits de la Démonstration : les cinq pre- de Bayan), et, au milieu de huit extraits de l’Adverni» Haereses =, deux lignes du chap. 40 (fragment 7 e de Jordan; deux lignes du fragment 3 de Bayan). Ce sont les seuls fragments de la Démonstration que nous apporte la littéra­ ture postérieure. A l'examen le plus superficiel, la langue de notre texte se présente comme bien différente du bel arménien clas- (au lieu de -cl) et des troisièmes personnes du singulier Éditions de Chevelogno, 195S. LA LANOOB BT LA SYNTAXE temps en temps aussi des infinitifs bizarres, lino(d, linodl, La syntaxe n'est pas plus classique que la conjugaison : l'accord de l’adjectif polysyllabique précédant le substan­ tif se rencontre bien quelquefois dans la littérature de dans notre texte, il est constant. Ce n’est pas non plus par hasard qu'on trouve trois hel­ lénismes incontestables, et, eux aussi, tout à fait étran­ gers à l’arménien : au chap. 42, ayspês ownel pour ούτως é/eiv ; au chap. 31, znoyn naxaslelcefelowmn zmarmnowt'n. 4) ; aux chap. 11 et 64,deux défauts d’accord ne peuvent être attribués qu'ù la règle grecque τα ζύα τρέχβι. Mais le trait le plus caractéristique de notre traduction est sa servilité systématique dans l'emploi des formes ver­ bales : il une forme grecque donnée, quelque nuance que scr son texte et d’écrire en arménien soigné les sugges­ tions délicates qui font la joie du lecteur grec. Ch. Mercier prend comme exemple le participe, ce mode que le grec aime à employer dans les acceptions les plus variées et dont l'arménien est si pauvre qu’il lui préfère d'ordinaire les tournures personnelles ou l’infinitif. L’Évan- la désinence de l'infinitif -ei et la désinence du participe futur of. Noire traducteur forme ses infinitifs futurs on interchangeant ces doux derniers éléments : fin (thème du présent), - oç (désinence du l'infinitif futur eloçil en remplaçant le thème du présent fin par tinopil figure, précédé du participe handerjeal, uièW. au chap. 67, p. 5S. I. 1 de l'édition do la Palrologia Orientalis ; etesii au chap. 42, gile arménien de saint Matthieu ne reproduit aucun des cinquante et un génitifs absolus du Matthieu grec, mais les exprime de la manière la plus variée et la plus intelligente ·■ suivant qu’il s’agit d’une action qui se prolonge, d’un rap­ port de causalité, d'une valeur temporelle ou d’un fait brutal, nous trouvons l’imparfait de l’indicatif avec mint ou mini àër, le même imparfait avec ibretv, le locatif de l’infinitif avec i ou l'aoriste précédé de threw ; les parti­ cipes autres que les génitifs absolus sont traduits d’une manière également variée, locatif de l’infinitif avec it\ aoriste avec ibrew, imparfait avec mini dër, voire une mental de l’infinitif n'apparaît que quatre fois chez Mat­ thieu et cinq fois chez Marc, mais toujours avec l'inten­ tion de mettre en relief la manière exceptionnelle dont s’accomplit l’action principale : c'est ainsi que dans Matthp, XIV, 25 : il alla vers euÆ en marchant sur la mer, ζεριζχτων est traduit par gnalov. En somme, le traducteur armé­ nien de l'Évangile interprète son texte et sait exprimer son exégèse toujours sûre en une langue remarquables ment délicate. _ χ Bien différente apparaît la langue de la Démonstration.· Onze génitifs absolus reproduisent brutalement le grec, et c’est encore sans doute pour traduire des génitifs ab­ solus qu’on trouve cinq fois des expressions bizarres, forniées d'un participe au nominatif suivi d’un substantif au génitif, expressions qu’on ne saurait interpréter ni comme des propositions verbales, ni comme des propositions nominalcs pures Quant à l’instrumental de l’infinitif dont nous notions à l’instant la rareté dans l’Évangile, nous le trouvons ici cent vingt fois, dont trente seulement au sens classique : ainsi λίγων que les Évangiles traduisent tou­ jours par ew asë, et dicit, est représenté treize fois par aselov; l’instrumental de l’infinitif représente sept fois un génitif absolu B, une quarantaine de fois un participe en 2. Par exemple oliap. 6, n. 8. ■ , j ; apposition Cette abondance d'infinitifs à l'instrumental de l'infinitif : dans les Évangiles, celte tournure est presque toujours traduite par le participe en -oc suivi de expression, décalque du grec, qu’on trouve ici plus de trente fois ·, et rarement le participe en -oç. . finitif : le traducteur met en arménien l'expression grecque qui,' en langue classique, sert à distinguer l’accusatif du nominatif et est souvent reprise devant le déterminatif. chap. 2 : z-ar i yAstowacn luuval, τήν siç éesv sderiv), mais encore à d'autres cas, même au nominatif ; ainsi, au chap. 23: la construction,ziinacn, était de briques cuites ; particule finale -n, ee qui est excellent, et par la préposi- coup d’autres passages, nous trouvons, ù tous les cas, le par z) -{-déterminant + déterminé. Telle est donc lu servilité de notre traducteur qu’il viole , constantes do la syntaxe classique. Mais, chose curieuse et presque contradictoire, son vocabulaire élégant et presque toujours classique ne se distingue guère de celui pensée qu’il n’est pas toujours facile do découvrir sous son expression ft la fois pauvre et compliquée. Quant au traducteur moderne, il se trouve dans une situation paradoxale : d’une part, pour expliquer la synêtre le grec original ; et d’autre part, à cause do l'impréci­ sion du vocabulaire, il ne peut presque jamais aboutir ή ainsi amenés ft penser que les deux travaux ont été exé­ cutés, sinon par le môme personnage, du moins par le connue depuis les études du Prof. Manandean Le 23 février 572, le « marzpan » qui gouvernait l’Armé­ nie au nom du roi de Perse Chosroès I Anoéarvfin (531- le chef de la noblesse arménienne Vardan Mamikoncan. (+578) et Tibère II (q- 582), et ne se termina que sous Maurice par la paix de septembre 591 ·. 3. Articles dans Hand™ Amtnrya. à partir do 1931 ; on arménien Vardan.se réfugia donc aussitôt à Constantinople ; il y y mourir deux ans plus lard (574). Presque dès leur arri- nircnl ù Sainte-Sophie même en un Concile qui accept la foi de Chalcédoine et la communion de l’Êglisc ortho doxe ; une porte de la basilique s’appela désormais port des Arméniens *. C’est pendant ces vingt ans (572-591 que fleurit, ù Byzance même, notre groupe de traducteurs Do ces circonstances résulte le caractère si particulig cèdent, de soutenir la foi du lecteur arménien en mettante sa disposition les textes classiques de la littérature grecque chrétienne — ceux que mentionne, par exemple, Lazare, do Pharbo : Atbanase, les deux Cyrille, Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze, auxquels il faut ajouter saint Jean Chrysostome traduit, semble-t-il, dans l'entourage d’Ez* nik un siècle auparavant. Dans ce^milieu de Byzance où donne pour tâche de préparer les jeunes Arméniens au cycle ou trivium de l’éducation alors en usage dans la société de la capitale. En guise de préparation à la théo­ rique et l'introduction à la dialectique. De fait, nous pos­ sédons encore, de l’École hellénistique, la traduction de la grammaire de Denis le Thrace, des Chries, manuel de de Khorène, et des écrits d’Aristote sur la logique et la dialectique. Tous ces travaux manifestent la même préoc­ cupation : reproduire le texte grec de façon aussi méca- juxtalinéairo pour en permettre une intelligence plus com­ plète au jeune Arménien insuffisamment familiarisé avec la langue de Platon. Irénée, ainsi qu’il ressort de la com- leur traduction, n’a pas été traité de façon aussi brutale : c'est pourquoi on peut placer avec vraisemblance le tra­ vail de nos traducteurs au début do l’École hellénistique, à l’époque où Tibère II régnait à titre de César (575-578) ou d’Empereur (578-582). Le professeur Hans Lewy confirme scs conclusions par la lecture du colophon d’un manuscrit du Livre des Idées, traduit du grec en arménien sur l’ordre du Catholicos tholicos Jean est probablement mort en 574 : l'ère armé­ nienne commence le 11 juillet 552 : le travail fut donc exécuté en 576-577. Le colophon ne porte pas de nom de en Arménie ·. Faut-il voir de cette date une autre confirmation dans tant pas inconnu du pape saint Grégoire le Grand ? En juin 601, celui-ci écrit à Ætherius, évêque de Lyon, et naeijam diu est quad sollicite quaesivimus ; sed kaclenl Byzance en qualité d'apocrisiaire, entre 579 et 586, son traduction arménienne. Peut-être la communauté menai affirmer. la coïncidence est curieuse et n'est probaldemel pas fortuite. IV. Éditions de sitôt après sa découverte : la démonstuatios. · · ■ .j Verkundigung ·. in armenisrker 1 mm enlderkl. hrrau. chian und E. Ter Minassianlz. MU einem NacJnvorl und lersuchungen, XXXI, 1, Leipzig, 1907 ·; seconde i-ditiol 1908. Dans la même collection, par les mêmes auteurs et d'après le même manuscrit était publié peu après : Irenaeus, Gegett die Hdretiker, Buch IV et V, in arme-’, E. Ter Minassiantz. Collection Texte und Untersuc/iungefl XXXV, 2, Leipzig, 1910. PP. Mékhitaristes de Vienne publiait sous la plume des RR. PP. Akinean et Vabdanban de précieux articles proposant diverses corrections textuelles. tolischen Verkundigung. Bibliothek der Kirchenvdter, 4, Kempten, Münich, 1912. S. Wbbbr, Sancti Irenaei Ep. J. Barthoulot, S. J-, Démonstration de la Prédication pieuse, t. VI, 1916. The Proof of the Apostolic Preaching with seven Fragments of the II. R. M. Prince Max of Saxony, dans Gradin cl Nau, Patrologia Orientalis, XII, 5, Paris, 1919. J. Armitage Robinson, St. Irenaeus : the Demonstration of the Apostolic Preaching, Londres, 1920. II. I- Meyboom, traduction hollandaise. Leyden, 1920. U. Faldati, S. Ireneo, Expositions della Predicazione Apostolica, Roma, 1923. I.-P. Smith, St Irenaeus, Proof of the Apostolic Prea­ ching, collection Ancient Christian Writers, 16, Westmins­ ter (Maryland) et Londres, 1952. H. Jordan. Armcnische Irenaeus fragmente mit deutg- INTRODUCTION cher Übersetzung von Dr W. Lüdtke, collection Texte und Untersuchungen, XXXVI, 3, Leipzig, 1913. En ce qui concerne VAdversus Haereses, on a utilisé les. éditions classiques de MassuETÎMigne, PG, VII), Stibrbn (Leipzig, 1853) cl Harvey (Cambridge, 1837), à laquelle; renvoient nos références ; pour le livre III, Bagnard, tiennes, Paris, 1952 *. Un instrument de travail indispen­ sable est le Lexique comparé du texte grec et des version^ latine, arménienne et syriaque de l’a Adversus Haereses » et 162 de la Collection, Subsidia, l. 5 et 6, Louvain, 1954. Récemment le même autour a donné dans la même ligne ’ des fragments de saint Irénée, éditions de Chovetogne,! 1958, d’un caractère un peu différent, mais non moins Les mots arméniens, nécessairement nombreux dans no notes, ont été translittérés selon la méthode habituelle' c’est à l’ouvrage classique de Meillet, Altarmenischett Elemenlarbuch, Heidelberg, 1913, p. 8-9, que nous emprunt 1. Le R. P. Sagnard est décédé le 13 octobre 1957. l'alphabet arménien Chaque signe correspond à une des trente-six lettres de l’arménien classique, et chacune de ces lettres corres­ pond à un signe distinct — correspondance univoque et réciproque, comme disent les mathématiciens. La trans­ dos mots arméniens en caractères de leur langue. cier ceux de mes confrères qui, d'une manière ou d’une autres, parfois presque sans s’en rendre compte — je pense h mes amis du Petit Séminaire Notre Dame de Grandchamp il Versailles — m’ont aidé et encouragé dans mon travail. Mes collègues et amis, les RR. PP. .1. Loclor,. doyen de, la Faculté de Théologie, et. Fr. Graffiti, profes­ seur à l'École des Langues Orientales Anciennes de fins-' titut Catholique de Paris, ont bien voulu m’ouvrir loursriches bibliothèques de Paris et de Chantilly, Que do fois:mon ancien maître, le R. P. Mariés 1 qui m'a appris l'ar- Biblique il Rome, qui a publié il y a six ans une traduci a bien voulu me faire profiter de sa profonde connaissance du texte : ses critiques m'ont obligé à reprendre et à corm'avaient échappé. Comment enfin exprimer ma recon­ naissance ii M. l’abbé Charles Mercier ? Par deux fois il ; ‘ l’hérilicr des savants éditeurs que Mgr Gralllu avait su réunir dans sa Palrologia Orientalis : c’est dire si elles étaient à la fois sévères et pertinentes ; on trouvera fré­ quemment son nom au bas de ces pages ; il aurait dû être cité plus souvent. Si cette édition présente quoique mérite; c’est avant tout & lui que doit aller la reconnaissance du lecteur. DÉMONSTRATION DE LA PRÉDICATION APOSTOLIQUE à marcher dans la piété — la seule [chose] qui conduise l’homme à la vie éternelle — je t’en félicite, et je prie pour Plût à Dieu qu’il y eût moyen pour nous d’étre toujours cas de la vie terrestre par un échange assidu de propos sur des sujets utiles 1 Aussi, puisque, à l’heure actuelle, nous Mupxtwv, il faut compter un intervalle do temps d’environ quaMARTI (S filins ?| figure sur une stèle probablement païenne découverte à Saulicu (Côte-d'Or) et décrite par Espérandieu, Recueil général des Bas-reliefs, Slaluu el Busies de la Gaule Romaine, blement en usagodans la Gaule lyonnaise. Vers 250*255, on trou­ vera un Marcianus, évéquo d'Arles, mentionné par saint Cyprien (lettre 6S adressée au Papa Étienne, datée de 254-255). Les cinq IRÎ5KK ΠΕ ι.νοχ entretenir par écrit un peu avec toi, et, par le moyen d’un abrégé, l’exposer la prédication de la vérité, afin d’affer­ mir ta foi. Ainsi nous t’envoyons une sorte de mémoire sur les points capitaux, de façon que, par le moyen de ce te trouves avoir saisi en bref tous les membres du corps de la vérité · et que, par cet abrégé, tu sois en possession des preuves des choses divines ; car ainsi [pour toi] le veut connaître *, tu feras parvenir en toute assurance · notre propos en son intégrité et sa pureté. Car, pour tous ceux qui voient, il n’y a qu’un chemin — et ascendant — vont en sens opposé. Celui-là conduit au royaume des cieux en unissant l’homme à Dieu, mais ceux-ci font des­ pas ferme et assuré, sans dévier, pour éviter que, aban­ donnant et s'arrêtant, ils ne s'installent à demeure dans les plaisirs matériels ou que, faisant fausse route, ils ne tSJ IWs rdfn xai npoospfuieui τήί iàr)4si« οοψχτίω. 7. Ce thème des deux voies figure dans Prov., IV, 18 et XII, 28, dans la Didaehé, I, et dans Barnabe, XVIII, 1 ; Irénée cite ailleurs les Proverbes et le Pseudo-BarnaM. Et, puisque l’homme est un animal composé 1 d’une chutes, il y a et une pureté du corps, continence qui s’abs­ tient de toutes choses honteuses et de tous actes injustes, se ternit et se flétrit en se contaminant par l’impureté du corps, et elle se brise et se souille et n’est plus intacte vérité sera constamment dans l’âme et la pureté dans le bloment «γνεία, dans le corps. palu'i. intitte de i.von souillant son corps et en accomplissant les œuvres du mal ? Ou quelle utilité peut donc présenter vraiment la pureté du corps, quand la vérité n'est pas dans l’âme ? Car l'une et l’autre se réjouissent [d'être] ensemble et sont d'accord et s’allient pour mettre l’homme en présence de Dieua. C’est pourquoi l’Espril-Saint dit par David : « Heu­ reux l’homme qui n’est pas allé dans les conseils des im­ pies ’ !»—c’est-à-dire le conseil des peuples qui ne con­ naissent pas Dieu, car ceux-là sont impies, qui ne rendent pas un culte à l’Êlre par essence, Dieu ; et c'est pour­ quoi le Verbe dit à Moïse : « Je suis l'Être 8 »; donc, ceux qui ne rendent pas un culte à l’Être, Dieu, ceux-là sont 8. Ex., lit, 14. Comme Justin (I ripai., LXIII, 10-14; Dialog., III. 0, 2 (Sagnard, p. 132), il les a attribuées au Père : Nemo igitur. les impios — « Et [qui] ne s’est pas arrêté sur lo chemin des pécheurs»—et ils sont pécheurs,ceux qui ont la connais­ sance de Dieu et ne gardent pas son commandement, autres, par une doctrine mauvaise et perverse, car la chaire est le symbole de l’école; et tels sont les hérétiques : ils s'asseoient sur des chaires de pestilence, et corrompent · Aussi, pour ne rien subir de tel, nous devons tenir in­ flexible la règle de la foi1 et accomplir les commandements semen t [de ces commandements] est une acquisition de la foi, car, « si vous ne croyez pas, dit Isaïe, vous ne compren- 32 1BÈS4S OB LYON foi a pour objet les choses qui existent réellement 4, en croyant aux êtres tels qu’ils sont, nous garderons toujours 4 ferme notre conviction à leur égard. Donc, comme la foi est intimement liée à notre salut, il en faut prendre grand tradition]. En tout premier lieu, elle recommande de nous souvenir que nous avons reçu le baptême pour la rémis-· sion des péchés au nom de Dieu Père et au nom do JésusChrist, le Fils de Dieu incarné et mort et ressuscité, et dans l'Esprit Saint do Dieu, [de nous souvenir] aussi que ce baptême est le sceau de la vie éternelle 8 et la nouvellenaissance en Dieu, en sorte que [ce no soit] plus d’hommes mortels, mais du Dieu éternel [que] nous soyons fils, [do « nous souvenir] encore que l’Ètre éternel est Dieu 8 et qu’il (AA-Zhost./v, 5. 1 ; IV, 40, 1 j, tantôt les disciples de Polyoufl {ibid., ΙΠ, 3, 4, Sagnard, p. 110). S. CI. cliap. 100, η. 1. DÉMONSTRATION' 3-4 33 est au-dessus de toutes choses créées, que tout est placé [Γ] a créé 10, en sorte que Dieu n’a autorité ni seigneurie et que toute chose est h Dieu ; et que, pour celle raison, Dieu est tout puissant et toute chose vient de Dieu, Car, nécessairement, les choses créées [d’ici-bas] tirent de quelque grande cause le principe do leur existence, et asteuwfc' tlaM1, traduit βιοί ΙγίνοαιΟχ ou feot γινόμοοα II est IBÉXélt UH LYON été créé par personne, mais [c’est] par lui-même que routa chose a été créée. Et c’est pourquoi il Faut en premier lieu croire qu’il y a un Dieu, le Père, qui a créé et organis^ l’ensemble des choses et a fait exister ce qui n'était pas, et [qui], contenant l’ensemble des choses, est seul à ne pouvoir être contenu *. Or, dans cet ensemble, il y a éga- Voilé donc comment se fait l’exposé [de celte doctrine] un seul Dieu Père non créé2, invisible, créateur de l’uni­ vers, au-dessus duquel il n’y a pas d’autre Dieu ·, et après DÉMONSTRATION 4-5 35 lequel il n’y a pas d’autre Dieu, et, que Dieu est intelligenta, [c’est] pour cela [que] la création des choses fut œuvre d'intelligence ; et Dieu est esprit, aussi [est-ce] par l’Esprit a Par la parole du Seigneur les cieux ont été établis et par son Esprit [est] toute leur puissance B. » Donc, comme le non produit et ineffable ApoL, ΧΙΠ, 4). 1RÉNÉE DR l.YOS DÉMONSTRATION S de toutes [choses] et avec toutes [choses] et en nous tous ·. » Car, au-dessus de toutes les [choses] est le Père, mais avec toutes les [choses] est le Verbe, car [c’est] par son intercn nous tous, l’Esprit, qui crie Abba, Père “, et façonne l’homme à la ressemblance de Dieu. Donc, l’Esprit montre le Verbe, et c’est pourquoi les prophètes annonçaient le Fils de Dieu ; mais le Verbe articule 1! l’Esprit, et c’est surtout VII. 38-39 ; de" même Eccli-, XV, 3 : S3*»? eo?t«t wletc Deo ? Similes 1BÈSÉE DE LYON pourquoi c’est lui-mème qui raconte aux prophètes **, et il élève l’homme auprès du Père "·. l’imagerie curieuse do saint Ignace d'Antioche (ÉpMsient, IX, 1) : élève vora Dieu. Voir aussi η. 14 et Mnoiulr. 7. 13. En générai, l'inspiration des prophètes est plutôt attribuée in gloria cedat Patris. Ibid., V, 9,1 : Quotquot autont timent Deum, et credunt in adventum Filii ejus, el per fidem constituunt in coremundat hominem et sublevat in vitam Dei. Voir aussi Dénions- nÉMOXSTBATIOS S-6 El voici la règle de notre foi >, le fondement de l’édifice et ce qui donne fermeté à notre conduite : Dieu, le créateur de l’univers ; tel [est] le tout premier article · de notre foi. Mais comme deuxième article : Le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu, [le] Christ Jésus Notrepar qui toute chose a été faite; qui, en outre, à la fin des temps, pour récapituler 1 toute chose, s’est fait homme Hatr., IV, 34. 5 : Incapabilis enim Pater) et qui. dans le texte BarnaU.V, 11. 40 IRÉNÉE DE LYON parmi les hommes, visible et palpable, pour détruire la mort, faire apparaître la vie · et opérer une communion1 de Dieu et d'homme. Et comme troisième article : Le Saint-Esprit par lequel les prophètes ont prophetis DÉMONSTPATIOX β-7 Et c’est pourquoi, à notre nouvelle naissance, le bap- par le moyen de son Fils dans l’Esprit-Saint ·. Car ceux des temps, a été répandu d'une manière nouvelle sur notre vue de Dieu ·. G. Ct. 11 Ti"'·' 1. 1 ° - XpiowS 'Ιησού χαταργήσαντο; |*lv τόν Oxvarov le Père [leur] procure l’incorruptibilité ’. Donc, sans l’Es­ prit, il n'est pas [possible] de voir le Fils de Dieu, et, sans le Fils, personne ne peut approcher du Père, car lu con­ naissance du Père, [c’est] le Fils1 et la connaissance du Fils exclus : l'instrumental employé seul peut les Ira,luire « lorsque le '0 Θιί; πατήρ άγίνητο; (ou αγέννητο;), Λχιόρητο;, αόρατο;, ;Γ; ®<ό; '0 Λίγος Θιοδ, ό Υίό; Θιον, Χριστά; 'Ιησού; i Κύριο; ήμΛν, δ; roi; apof’l'*'; Ιψανίρτ-Άη πατά μορφήν -ή; κροφητίΐα; αυτών χαί νατά την 4. CI. Ignace d’Antioche, Éphisiena, XVII, 2 : ... Θιοδ γνώσιν 8 sel ψηλαφητό;, *'« χαταργήσ;; θάνατον xsl 8ιίξη ζωήνχαί Ιργόοη *«» IHÉNÉB DE LYON do Dieu [se fait] par le moyen de l’Espril-Sainl · ; quant it l'Esprit, c'est selon qu’il plait au Père que le Fils [le] dispense 4 litre de ministre à qui veut et comme veut le Père ·. Et [ai], par l'Esprit, le Père est appelé Très-Haut et que nous apprenions que Dieu est lui-ιηύηιο ®, c'cst-4- créateur dos anges et des hommes et Seigneur de tous, [lui],,, par qui toute chose existe, et par qui toute chose est dresse, bon, juste. Dieu de tous, et des Juifs, des païens, et des fidèles/, — mais des fidèles comme Père car, à la 6. CL Adv. Ituer., IV, 34, 6— Spiritu quidam operante, Filip carp., XIV, 1). - · ■ -" _ ', , fin dos tempss, il a ouvert le testament · de l’adoption —· mais des Juifs comme Seigneur et législateur ’ car, et s’étant, éloignés et révoltés contre lui, il les réduisit en servitude par le moyen do la loi, afin qu’ils apprissent qui donne le souffle de vio et que, à lui, nous devons rendre un culte de jour et de nuit — mais des païens comme créateur et démiurge et tout puissant. Mais, pour tous, sans exception, il est nourricier, roi et juge, car per­ sonne n’échappera h son jugement, ni juif, ni païen, ni aucun fidèle ayant péché, ni ange ; mais ceux qui, à pré­ sent, refusent de croire h sa bonté, connaîtront, au juge­ ment, sa puissance, selon ee que dit le bienheureux apôtre : s Ne sachant pas que la bonté de Dieu le pousse à la péni­ tence, au contraire, selon ta dureté et l’impénitence de colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, IRÉNÊB DB LYON qui rendra à chacun selon ses œuvres10.« C’est lui qm est dit dans la loi Dieu d’Abraham et Dieu d'Isaac et Dieu do Jacob ", Dieu des vivants, et pourtant, de ce môme Dieu, la hauteur et la grandeur sont inénarrables. Quant à ce inonde, il est entouré de sept cieux dans' lesquels habitent des puissances innombrables ’, des anges sant et créateur de toutes [choses], non qu’il en ail besoin * mais afin qu’ils ne soient pas, du moins, désœuvrés, inu- 10. Rom., II, 4-6, texte cité Ado. Huer., IV, 59. 11. Ex., III, 6, cité par Matlb., XXII, 32; Marc, XII, 26; Lue, ' citation de ce texte, nous lisons : et adjecit : Non est Deiu mortuo- trois eent soixante-cinq [ibid., I, 19,1 et II, 57). Hippolyte en DÉMONSTRATION 0-10 rubin et Séraphin 4, glorifient Dieu par des ebants qui no de Science neligieuee, ocl.-doc. 1955, XLII1, 4, p. 524-535), Dont de* noms do Chérubin et de Séraphin, puissance créatrice et puis- 1BÉXÉB DE LYON cessent pas ; et tout ce qui existe ·, autant qu’il en est dans les cicux, rendgloire à Dieu le Père de toutes [choses] ; à ce monde tout entier, il a posé ’ comme loi qu’un chacun' demeure en sa place et ne franchisse pas la limite fixée: par Dieu, chacun accomplissant I œuvre ordonnée ·. DÉMONSTBATIOS 10-11 pur ’ et de plus fin et en mélangeant dans une [juste] mesure sa puissance avec la terre, et en effet il dessina sur la chair façonnée sa propre forme, de façon que même ce qui serait visible portât la forme divine B, car [c’est] en tant que façonné à l’imago * de Dieu que l’homme fut placé sur la terre. Et, pour qu’il devînt vivant, [Dieu] souffla sur son visage un souille do vie, en sorte que, et selon le souffle et selon la chair façonnée ·, l’homme fût semblable ù Dieu. 1BÉNÉB DE LYON Dieu pour avoir autorité sur tous [les êtres] qui seraient sur la terre Et ce grand univers créé qui avait été pré- ' paré par Dieu avant le façonnage do l’hoinme, fut donné [comme] emplacement 8 & l’homme, tandis qu’il conte­ nait toutes choses en lui-même. El, dans ce domaine, il façonné toutes [choses] ; cet emplacement était en la pos- chef do sos co-servitcurs ; les serviteurs étaient les anges, mais le chiliarquc-intcndanl, [c’était] l’archango. [ses] serviteurs qui s’y [trouvent] 1 ; cependant ceux-ci vers pur rapport ù l'homme, et. saint Grégoire de Nasinnoo : ’ Dieu’ VI, 3 : «πίλ»! xfivoSju·. DÉMONSTRATION 11-12 étaient dans leur état adulte ’, tandis que le maître, c’est- devait, en se développant, arriver ù l’état adulte. Et afin qu’il se nourrît et se développât dans la volupté4, un em­ planes, les fruits, les eaux et toutes autres choses néces­ saires à la vie 5, et il a nom Jardin. Et 11 quel point ce Jar­ din était beau et bon : le Verbe de Dieu s’y promenait 5. Lire évidemment kentahn pour kenfalk'n ; il y avait peut- IRÉNtB OB LYON constamment · et s’entretenait avec l'homme, préfigu­ rant ’ les choses futures, à savoir qu’il serait son compa­ gnon d’habitation et causerait avec lui et serait avec les hommes ·, leur enseignant la justice. Mais l'homme était enfant et il n’avait pas encore un jugement · achevé ·, c’est pourquoi aussi il fut facile au séducteur de le trom- Donc, parce que Dieu, dans le Jardin, alors que l'homme lui donna ordre de leur imposer des noms à tous, tout [nom] dont Adam appela un être vivant, tel fut son nom x. Et il voulut en outre faire une aide à l’homme ; en effet, voici comment Dieu s’exprima : « 11 n'est pas bon que l’homme soit seul ; faisons-lui une aide en rapport avec lui-même 1 s, car, parmi tous les autres vivants, il ne se trouvait pas d'aide égale, comparable et semblable · à 6. gnayr irjir, ; 8. Jn-, I, 14 f Baruch, III, 38; cl.'vldv Harr., IV, 34, 4 : vider faillir Dcus ab hominibus et conversabitur cum eis super terram et colloqueretur el adluturus esset suo plasmati. Voir plus bas 9. βουλή. . . · i J · à C ., 2. Gen., II, 18 ; la fin du chapitre est la traduction légèrement; glnséo dos versets 21-23. '.· | DÉMONSTRATION 12-14 53 Adam. Dieu fit donc lui-môme tomber une extase sur Adam et l'endormit, et, afin de réaliser une œuvre tirée d'une autre œuvre 4, comme le sommeil n'existait pas au et, en cet état·, la présenta à Adam, et, à sa vue, celui-ci de son homme > El Adam et Èvc — car tel est le nom de la femme — étaient nus et n'[en] avaient point honte *, car il y avait ne pouvaient se représenter en esprit ni penser aucune do toutes ces choses qui, sous l'empire du mal “, naissent 1. Gon., II, 25 ; cl. Ad». Ilaer., III. 32. 1 |S»gnard, p. 380) : 54 que [le souffle] qui avait été soufflé sur la ehair façonnée était un souffle de vie. Or ce souffle, demeurant à son · rang choses ignobles ; c'est pourquoi ils n'avaient point honte de se donner des baisers et de s’embrasser chastement comme des enfants ·. Mais, de peur que l’homme n'eût des pensées de superbe liberté d’accès · auprès de Dieu, [et] qu'il ne péchât en dépassant ses propres limites cl que, par complaisance en lui-même, il ne conçût des pensées d'orgueil contre Dieu, avait pour Mettre le Maître de toutes les [choses]; et [Dieu] lui imposa certaines limites ·, de sorte que, s’il observait le était, c’est-à-dire immortel, mais que, s'il ne [l*]observait pas, il deviendrait mortel, dissous dans la terre d’où avait été prise sa chair façonnée ·. Et voici le commandement : dAmossthation 14-10 ras manger ; mais du seul arbre d'où vient la connaissance vous [en] aurez mangé, vous mourrez do mort. » 16 Ce commandement. I homme no [l’Jobscrva pas, mais il désobéit ù Dieu, ayant été égaré par l'ange qui, h cause de l'homme pour les nombreux dons que Dieu lui avait ac­ cordés, tout ensemble provoqua sa propre ruine et fit do l'homme un pécheur, en le persuadant de désobéir au commandement de Dieu. L'ange, étant devenu par un mensonge chef et guide du péché ·, et lui-méme fut chassé par Jésus-Christ (chap. 33). Justin, Dialog., I.XXXI, 3. 2· "HW «* opovtétsit épapreut -svêpisot Ιγγιλος <»»s> ; et. Adv. Harr., i ll, 33. 2 (Sagnard. p. 392) : prinetpo Irorugrmioaù ; IV, 1RÉ.VÉR DE ITOS pour s’être heurté à Dieu et il fit que l'homme fut préci­ pité en dehors du Jardin 3. Et parce que, par sa conduite, il se révolta et s’éloigna 4 de Dieu, il fut appelé en hébreu Satan, c'est-à-dire révolté e, mais en même temps il est appelé encore délateur Aussi Dieu maudit le serpent qui Satan ; [quant à] l’homme, il le chassa hors do sa face, le (Sagnard, p. 3S4), mtMOasTiuTioN té-17 déplaça et le fit habiter alors sur un chemin près du Jar­ din a, puisque le Jardin ne reçoit pas de pécheur. Et, une fois hors du Jardin, Adam et sa femme, Ève, tombèrent dans beaucoup de malheurs ’ [et c’est] dans la tristesse, la fatigue et les lamentations qu’ils passèrent [leur vie] en ce monde-ci. Car [c'était] sous les rayons du sait des épines et des ronces, châtiment du péché A Alors ce passage de l’Écriture s'accomplit aussi : « Adam connut sa fcimnc, et, ayant conçu, elle enfanta Caïn, et, après lui, elle enfanta Abel ·. » Mais l’ange rebelle qui déjà avait amené l'homme à désobéir et [qui] avait fait [de lui] un pécheur et qui avait été cause de son expulsion du Jardin, opéra un second mal, n’étant pas satisfait du premier, sur ces frères, car, ayant rempli Caïn do son esprit, il fit de lui un fratricide 4 ; et [c’est] ainsi [que] mourut Abel, assassiné par son frère, avec cotte signification que, désor­ mais, certains seraient persécutés, affligés et mis à mort, mais que [ce seraient] les iniques [qui] mettraient à mort et persécuteraient les justes. Sur quoi la colère de Dieu s’aggrava [et] il maudit Caïn *, et il arriva que toute la 18 (Smith). de leur grandeur excessive, furent appelés fils do la terre * ; alors ces anges offrirent en don à leurs 9 femmes des ensei- plantes et des légumes, la teinture [du visage] et le fard 4, l’invention des matériaux précieux, les philtres magiques, les haines, les amours, les amourettes, les séductions idolâtrie qui a la haine de Dieu ; une fois ces [choses] entrées dans le monde, les affaires du mal prirent de l'expansion et débordèrent, et [celles] de la justice dimi­ nuèrent et déclinèrent ·. 19 Au point que, lorsque le jugement vint de Dieu sur le «ΰτΛίίΓνίΙΙ, 1 : Wax xai xéspeat xaî otifint xal rô χχλλιδλίψβρον xsl aavtoiouf λίθους ixÀtxtoùt xal pemxa (cité par Robinson). Tertullion 1. fis* ; le mot dar signifie généralement siècle ; mais il cor- UIÊKÉE DE LYON apres la première créature a, un seul fut trouvé juste, ; Noé’, qui, grâce Λ sa propre justice, fut sauvé lui-rnème fils, qui furent enfermés à l’intérieur de l’arche, avec tous les animaux que Dieu avait commandé à Noé d’introduire dans l’arche. Et, tandis que c’était la destruction * pour les autres êtres vivants qui étaient sur la terre, ce qui avait été gardé dans l’arche était sauvé. Et il y avait les trois fils de Noé, Sera, Chain et Japheth, dont, à nou- hommes d’après le déluge 6. 20 diction, à cause do leurs œuvres. Car le plus jeune d’entre eux 1 nommé Cham, s’étant moqué de son père et ayant été condamné pour péché d’impiété en raison d’un outragé lion et fit passer de sa malédiction sur toute la descen; 3. Gon., VI. 8 ; et Eccl., XLIV.17 : Νώε ιύρίδη τίλειος Wxeio;. ilement ■* ' " * ’ " * le lils do celui-cii DÉMONSTRATION 49-20 dance issue de lui1 : d’où il arriva que toute la race qui ses frères, en raison de leur piété envers leur père, ob­ tinrent une bénédiction. Or voici la malédiction de Cham dont son père, Noé, le maudit : « Maudit soit le jeune l’âge adulte, il se fil une postérité nombreuse sur la terre, qui s’était développée sur quatorze générations * [comp­ tées] en descendantB, lorsque sa race fut fauchée par Dieu après avoir été livrée à la Condamnation. Car les Chanarhéens, les Jébuséens, les Gergésiens ", les Sodomites les Arabes ·, et ceux qui habitent la Phénicie ’, tous les 2. Cf- Justin, Dialog., CXXXIX, 1 : le châtiment de la faute dull probablement Ώ : cf. Is., XXIX. 13 cité Ado. Haer.. IV. 23, dînèrent, tiens Joué, XXIV, 11 ; une liste plus complète des 8. Les Arabes sont les descendants d'IsmMl, done de Sont; (Gen., X, iVw'l'si” ” Ρ'βρ0,ΐ ■** Afa“ ir£n£b OB LYOX Égyptiens10 et Lydiens 11 sont de la descendance do C.ham, [toutes races] qui sont tombées sous les malédictions, car la malédiction s'étendit largement sur les impies. 21 De la mime manière que la malédiction suivit son che­ min, de même fit la bénédiction dans la race do celui qui [avait été] béni, sur chacun à son rang. Le premier parmi eux, Sem, fut béni en ces paroles : u Béni soit le Seigneur, Dieu de Sem, et Cham sera son domestique *. » Telle est la force ‘ de cette bénédiction : le Dieu et Seigneur de toutes [choses] devient [la possession réservée · à la piété de Sem, laquelle bénédiction se développa pour atteindre Abraham qui, dans la postérité de Sem, arrive à la dixième génération selon l’ordre généalogique descendant * ; et c’est pourquoi le Père et le Dieu de toutes [choses] s’est plu à s’appeler « Dieu d’Abraham et Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob » », car [c’est] sur Abraham [que] s’étendit et se (Éaéeh., XXVII, 10 et XXX, 5). 21 1. Gon., IX, 26, cite par Justin, Dialog., CXXXIX, 3 ; et. soi» de 3. utugi, probablement pour aroèogi (Smith). ,, . XI, 10-26 donne la liste des aïeux d’Abraham : Sem, Arpluixad-, Salo, Heber. l’Imlog, Reu, Sarug, Macher, There, Abram. 5. Ex„ 111, 0, cité par Mattb., XXII, 32 et parallèles, et Dimonrtr., ehap. 8, n. 11. 1KÈNÊE DE EVON et les hommes, consistant en ce qu’il ne détruirait plus par un déluge rien de ce qui monte de la terre, et il leur donna un signe : « Lorsque le temps se couvrira chez vous d’un nuage, un are apparaîtra dans le nuage, et je me sousur la terre >. » Et il changea la nourriture des hommes, leur donnant ordre de manger de la viande, car, depuis la première créature, Adam, jusqu’au déluge, les hommes se nourrissaient uniquement de graines 1 et de fruits d'arbres, mais la nourriture carnée ne leur était pas permise. Et, comme les trois fils de Noé étaient h l’origine de la race humaine, Dieu les bénit en vue de [leur] multiplication et croissance, en disant : « Croissez et multipliez-vous, rem- rcur à votre égard seront sur tous les animaux et sur tous les oiseaux du ciel, et ils vous seront en nourriture comme l’herbe verte. Mais seulement vous ne mangerez pas [la] chair du sang de vie ·, car je réclamerai votre sang. à conque aura versé du sang d’homme, en échange de. ce sang, son sang sera versé 4 », parce qu’il a fait de l’homme l’image de Dieu 4 — et l’image de Dieu, [c’]cst le Fils · a l’image duquel l’homme a été fait ; c’est pourquoi, dans 22 1. Gen., IX, 14-15 ; citation non littérale. 2. ««rmtmtm*·, terme non classique ; il faudrait sermambk' ou ' nft.'iONSTSATiox 22-23 les derniers temps, il a apparu afin de montrer que l'image était semblable à lui-même ·. Après cette alliance, de la postérité des trois [fils de Not], et une seule lèvre [était] sur la terre ·, c'est-à-dire une seule langue. 23 S’étant donc levés, ils se mirent en route, de l’Orient, la terre très vaste de Sénéar 1 où ils entreprirent d'édifier une tour ; ils cherchaient le moyen, grâce à elle, de mon- IRfiSÉE DH LYOX 1er au ciel ·, étant capables de laisser leur œuvre en mé­ morial · aux hommes d'après eux ; l'édifice était fait de grès, grûcc à l'accord cl à la communauté de la vie * de langue [qu']ils servaient le dessein de leur volonté. Aussi, pour empêcher que l'œuvre ne fit encore de plus grands qu’ils ne puissent plus s’entendre les uns les autres, et, ainsi dispersés, ils occupèrent notre monde ; ils habitèrent par groupes, chacun selon sa langue : d'où des [peuples]: races d’hommes occupèrent la terre, et l'une d’elles était sous la malédiction, les deux [autres] sous la bénédiction : la race habitait à l'Orient et occupait le pays des Chai- DÉMONSTRATION 23-2S 24 génération 1 après le déluge, on trouve Abraham qui la bénédiction de son ancêtre [Sein] ·. Et parce que, selon l’ardent empressement de son ûme, il circulait · à travers seul, le cherchait en silence ; il sc manifesta à Abraham en sc faisant connaître par le moyen du Verbe comme t-en de ta terre et de ton peuple et de la maison de ton ta demeure ·. » Et lui se fia h la voix céleste ; et, alors 4. Gcit., XII, 1, texte eilédans Act., VH. 3; 1 CUnunl., X,3; Justin, et que lui-même était dans l’âge de la virilité, il sortit avec elle de la Mésopotamie, en prenant avec lui Loth, fils de son frère défunt. Et, quand il arriva sur la terre qui est appelée aujourd’hui Judée et qu’habitaient alors sept peuples, postérité de Cham ·, Dieu lui apparut en vision après toi, à ta postérité, en possession éternelle » Et. [il ajouta] que sa postérité serait errante sur une terre qui tion et l'esclavage pendant quatre cents ans, et que, à la Abraham et que Dieu condamnerait le peuple qui aurait réduit à l’esclavage sa postérité ·. Et afin qu’Abraham connût aussi la gloire de sa postérité en plus de sa multi­ tude, Dieu le fit sortir dehors de nuit et lui dit : » Regarde en haut vers le ciel et vois les étoiles dans le ciel, si tu peux les compter : ainsi sera ta postérité ■ s ; et Dieu, ayant (Matth., 111, 9 et Lue, III, «). Ilee autem fecit Jesus a lapidum rd! admodum et Paulus tosUfioatur, dicans nos esse lilios Λ breliai 1. Sagnard. p. ISS). oRmossthation t!é 69 gnage par l'Esprit-Saint en disant dans l’Écriture : « Et Abraham crut, et ce lui (ut imputé à justice u. > Et il signe **, il lui donna la circoncision [comme] sceau de la justice.de la foi qu’[il possédait] dans son incirconcision ■·. Et, après cela, il lui naquit un fils, Isaac, de Sara, la stérile, scion la promesse de Dieu, cl il le circoncit selon ce que Dieu avait stipulé dans son pacte avec lui ; et, d'Isaac, naquit Jacob *·, et ainsi la bénédiction [donnée] primi* l’héritage **, car [Dieu] s'est appelé Dieu d'Abraham et Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob w. El Jacob engendra douze 70 IHÉSÉE DE EVOS n'y avoir de nourriture que dans la seule Égypte ; aussi, s'ôtant déplacé, Jacob vint avec toute sa descendance; habiter en Égypte 1 : le nombre total des colons était de soixante-quinze personnes *, et, en quatre cents ans, selon la prédiction do l’oracle 3, ils devinrent six cent soixante vers Dieu, [le] Dieu de leurs pères, d’Abrahain, d’Isaac et de Jacob les tira d'Égypte par le moyen de Moïse cl Aâron, frappant les Égyptiens de dix plaies, envoyant pour la premiers nés depuis l’homme jusqu’aux animaux ·. Il sauva do lii les fils d’Israël, montrant en mystère · la Ira armes lo cbillre do 603-eaO. IttBSÊK OB LYON tion w. Et ayant fendu la mer Rouge, il fit parvenir les fils d’Israël, avec toutes sortes de précautions, dans le désert, et les Égyptiens qui les poursuivaient et qui étaient sur vient de reproduire (Act., Iff. 12-26) mentionne explicitement la Ibid., V, 16, 2 : Non solum et Patrem cl semetipsum n— Passion an sens actuel du mol fut celle de la Mime par excellence est plutôt celle de sa Résurrection. avait suivie dans sa jeunesse, lu fête de Pâques était célébrée le Tout ce contexte doctrinal cl liturgique, associé aux formes do la conjugaison du verbe χίοχΜ, explique la méprise commune signalée par Origône : ■ La plupart des frères, sinon peut-être tous, admettent que Péquos tire sa dénomination, r.ée/a, de la Passion, xiéos. du Sauveur ■ (Péri Paicha, cité par Puecb, Les iswmo ferit· d’Origine et de. Didyme dicoweils n Tours, Revue d'Hietoire' a* Péitosop/uo Refigierse. 1951. p. 315|. ÿwUiY avroS. la condamnation de Dieu contre ceux qui faisaient souffrir injustement la postérité d1 Abraham 26 Et, dans le désert, Moïse reçoit de Dieu la loi, le Décalogue, sur les tables de pierre écrites par le doigt de Dieu 1 — et le doigt de Dieu est ce qui sort du Père — dans le Saint-Esprit ·, et les commandements et les XI, 10 : ην 4 κβτβρόί Γλι <0ioj iariv or.ip eftatrv is DÉMONSTRATION 2β construisit par ordre de Dieu la tente du témoignage [qui tuelles et invisibles qui sont dans les cieux et images do ('Église ; [il fabriqua aussi] les [représentations] prophé­ tiques des choses futures, parmi lesquelles et les objets ils étaient de la descendance de Lévi ; mais de plus, cette môme lignée tout entière, il l'appela d'avance, sur une quant] quelles qualités et quelle conduite doivent avoir ceux qui sont occupés constamment à assurer le service 5. ri loometfpm (Ex.. XXVII, l-a). 6. Ex.. XXV, 16. 7. Ex.. XXVIII, XXIX. gônôrat du mot ; sium insister sur cette absence d’article, on peut se demandor si Iréiiéo, parlant do col épisode on tant que symbo- IRitXÊB UE LYON Et, comme ils approchaient de la terre que Dieu avait promise à Abraham et à sa postérité, Moïse choisit un homme dans chaque tribu et envoya explorer cette terre, les villes [qui s']y [trouvaient] cl les habitants de ces villes. Dieu lui révéla alors le nom qui seul pouvait sauver fils de Nawé, l’un des envoyés, et il le nomma Jésus ·, et il l’envoya ainsi avec la force de ce nom, persuadé qu'il avoir été conduits par ce nom : ce qui arriva effective­ ment ·. Mais toutefois ·, après être partis et avoir exploré, examiné ils rentrèrent, portant avec eux · une grappe tèrent tout le peuple dans une crainte terrible, en disant qu’il y avait des villes immenses et fortifiées ; que c'étaient des fils [d’hommes] nés de la terre, des géants 1 qui y liabi- pays ; alors il arriva que tout le peuple pleura, doutant, dans son manque de foi, que [ce] fût Dieu qui leur accor- allèrent jusqu’à mal parler du pays, non comme d'un bon [pays] et qui méritât qu'on prît des risques pour un pays de cette nature. Mais deux des douze, Jésus, fils do Nawé, et Caleb, fils de Jéphoné, déchirèrent leurs vêtements à cause de la mauvaise action qui venait d'être commise et cœur, parce que Dieu avait livré tous [les hommes] entre leurs mains et que la terre était très bonne. Et, comme dans lo même manque de foi, Dieu détourna et changea leur roule, pour qu'ils s’égarent, [et] les frappa · dans le désert. El, corrospondanl au nombre de jours qu'avaient mis à aller cl venir ceux qui avaient exploré et observé [Dieu], qui avait fixé un an pour un jour, les garda dans le désert; il ne jugea aucun de ceux qui étaient adultes d’âge et de raison, digne d'entrer dans le pays à cause do leur incrédulité, à part les deux qui avaient rendu témoi­ gnage en faveur de l'héritage, Jésus, fils de Nawé, et Caleb, fils do Jéphoné, et tout ce qu'il y avait comme petits en­ fants qui ne reconnaissaient pas [encore] la droite ou la gauche. Tout ce peuple incrédule arriva donc à sa fin et disparut peu à pou dans le désort, portant la juste [peine] dissant, pendant quarante ans, complétèrent et allai- vint près du Jourdain, et, s’étant groupés, ils se rangèrent Moïse, après avoir groupé le peuple, récapitula tout [ce par] Dieu jusqu’à ce jour, préparant cl formant ceux qui ver scs commandements ; à ceux-ci il superposa comme et elle fut appelée Seconde Loi [Deutéronome], cl beau­ coup do prophéties s'y trouvent écrites concernant Nolre- Et, quand Moïse eut achevé sa course, il [lui] fut dit par Dieu : < Monte en haut de la montagne et meurs, car tu de Nawé, lui succéda. Celui-ci, ayant fait une brèche dans type [ou Io modèle] 30 [C'est] là 1 [que] les prophètes Furent envoyés de Dieu par l'intermédiaire de l'Espril Saint2. Ils conseillaient le do David — lequel était fils d’Abraham — - la fin do ce siècle 3 comme homme *, le Verbe do Dieu récapitulant en lui-méme toutes choses, celles du ciel et celles de cetto terre ■ ·. Il unit donc l'homme avec Dieu 1 et opéra une com­ munion de Dieu et de l’homme ·, car nous n’aurions pu ruptibilité était restée invisible et cachée, elle ne nous tous égards, nous recevions une participation à cette mort du fait .] de la mort i s’était fait qu’il fallait éché fût aboli ’est pourquoi rjuo à celle de mr les pères îooî ; et. Rom., /'·«·.. Π if36 IRÉNÈE DE LYON et vaincre en Adam celui qui on Adam nous avait frappés “. 32 Do la volonté et de la sagesse de Dieu et d’une terre vierge, « car Dieu n’avait pas fait pleuvoir, dit l’Écriture, avant que l'homme fût fait et un homme n’était pas [encore lé] pour travailler la terre ». » C’est donc de cette terre, pen­ dant qu’elle était encore vierge, que Dieu prit du limon et façonna l’homme ·, principe · de notre humanité. Ré­ capitulant donc [en lui] cet homme, le Seigneur assuma la même économie do « corporéité » que lui * en naissant de la Vierge par la volonté et la sagesse de Dieu, afin de mon-- ravit (Sagnard, p. 384). 32 son, id est Adam, évacuais est et mors (Sagnard, p. 3M-6). 1. Gen., II. 5. d 1 nJ homo non eral operatus trrram) habuit substantiam, et plasmatus est manu Dei, id est Verbo Dei (omnia enim per ipsum facta ninth (Sagnard, p. 370). Adv. Haer., Ill, 19. 6 ro3 ίνος άνβρώηοο το3 ηρ,.ΐίως lx Τήί νήί άνιργχστον χικλαβμίνον (Sagnard, p. 328). Voirq '· OftMONSTKATlOH 31-33 trcr ’, lui aussi, l'identité de sa « corporéité > par rapport à Adam et de se faire celui qui était décrit au début, l'homme selon l'image et la ressemblance de Dieu. De même que [ce fut] par le fait d'une vierge qui avait désobéi [que] l'homme fut frappé, tomba et mourut, de parole de Dieu [que] l'homme ranimé a, par la vie, reçu avait péri, et [c'est] l’homme [qui] avait péri ; et, s’il ne s’est pas fait autre chair façonnée quelle qu'elle soit, mais si par cette même (?) [vierge] qui tenait sa race d'Adam, il a conservé la ressemblance de cette chair façonnée c’est infiNf.K DK IVOS parce qu'il fallait qu’Adam fût récapitulé dans [le] Christ < atrl«*vua" pahraf, Malgré la* difficulté* du loxto, In «en* général g-··-*—' pression ou d'autres voisines : Dtmonalr,, 35, 36,4 111, 26. 1 : f| osé A«S* napéisot, 1""r fuir do chair façonnée |κλ4αμα). quelle qu'elle soit, mais. por...^celt· grec' l{ t«v. hypothèse que Smith snvisnge. main à laquelle il ne «'arrête pas — «oit l'ablatif du pronom démonstratif na, otÎtétj dora noue apprend quo loot col raro dans nos fragments grOM d'Irénêo cl que aman traduit parfois iotwôt, généralement Spotos, l’immortalité et qu'Ève [fût récapitulée] en Marie ■ — afin et abolit la désobéissance d'une vierge · par l'obéissance ù'Iliad.. IX, 312, cil* don. ΛΛ’. Haïr., IV, 51, 3 ; cl. dans In Vul- icircumlalionem sifnllteans, ale... (bagnard, p. 37S-3W). 4. Ibid., Ί. 19, 1 : El si oa (Eve) inobedirel Deo, sed 34 détruit l'antiqiio désobéissance —· car c’est par le Verbe do Dieu que toutes choses ici [•bas] ont été disposées et sont régies — la crucifixion du Fils do Dion s’est faite aussi en ces [dimensions] · quand nant visible, il a dû faire apparaître la participation do cet univers b sa crucifixion — afin de montrer, grâce à sa formo visible ’, l’action [qu’il exerce] sur le visible, à sa­ voir que c’est lui qui illumino la hauteur, c’est-à-dire oo qui est dans los cieux, qui contient la profondeur, [ce] qui est dans les [régions] souterraines, qui étend la longueur du Levant jusqu’au Couchant et qui gouverne comme convoque do toutes ports b la connaissance du Père ceux 6. nota, démonstratif, so rapporta plutôt aux quatre dimensions ΙΒίΝίΒ DK LYON 35 Il accomplit donc aussi la promesse qu’il avait faite à Abraham, selon laquelle Dieu lui avait promis de faire sa postérité comme étoiles du ciel 1 ; car [c'est] ce qu’a fait le Christ en naissant de la Vierge qui tenait sa descendance d’Abraham a, en établissant [comme] lumières dans le Abraham par le moyen de la même Foi. ■ Car Abraham crut en Dieu et ce lui fut compté à justice ’ » ; de même, nous aussi, [c’est] en croyant en Dieu [que] nous sommes Abraham, mais par le moyen de la foi * », car Abraham a 4. Gal., III, 7, 11 ; Rom., 9 ; cl. -LL· Harr., IV. ‘27. 3 : Quare igilur patribus [que] nous sommes justifiés, mais par le moyen de la foi qui a reçu le témoignage 7 de la loi et des prophètes [et] que nous présente le Verbe de Dieu. 36 Et ce roi, 90 descendance de David ■ ; et, si la promesse fut du fruit du sein — c'est-à-dire un rejeton de la conception propre 2. Dana Γ/ldv, Haer., III, 25, Iréndo commente la prophétie d'Isaïe, Vil, 10-16 et la citation do .Mntth., I, 22-23, et il ajoute l erat quoniam quem promisit Drus David do Iruelu ventris ejus commemoratur quoniam non « vsdunbrU oiri (Jn., 1, 13) oral qui irinée A l'association de· deux prophéties (Ps. CXXXI, 11 «1 temerU pmllmlUro, ce qui n’a guère de sens ; nous supposons avoo Weber al Smith arn cnou-nd : ainsi on retrouve l'opposition eon· Itmtnl partiwlUn d un homme. qu'on lit dans i’Ado. Haer. (voir oKmoxstpatio* 36-37 de particulier · dans la production de ec fruit d’un sein virginal [issu] de David, qui règne sur la maison de David C’est donc do cette façon qu’il opérait glorieusement notre salut *, qu’il accomplissait pleinement la promesse sauce. Le Fils de Dieu se fil fils de David et fils d'Abraham, pitula en lui-méme afin de nous procurer la vie, le Verbe de Dieu se fit chair conformément à l'économie [qui inclut] nous étions dans les chaînes du péché et destinés à naître Cl. Ad··. Harr., lit 26, 2 (Sagnard, p. 36'·) : Quid enim magnum IRRNÎK DK LYON travers l'étal de péché et à tomber sous [l’empire de] 38 le Verbe industrieux 1 qui, en venant nous sauver, se trouva dans les mêmes fieux et aux mêmes endroits que apparut et fit disparaître les ténèbres de la prison et sanc­ tifia notre naissance et abolit la mort8 en défaisant ces mêmes liens dans lesquels nous avions été enchaînés. Et terre, en l’élevant en haut dans les parties supérieures du ciel h la droite de la gloire du Père, comme Dieu l’avait OinloS.TxXXIV, 2: LXXXV, 2: CXXXVIII, 2). ngMOXSTBATlON 37-39 [qui provient] de David : [c’est] ce qu'a accompli réelle­ ment notre Seigneur Jésus Christ, en opérant glorieuse­ ment s notre salut, afin de nous relever · véritablement, résurrection des morts ? Car [il] n'[y] a rien de miracu­ leux ni d’étrange ni d’inattendu il ce que celui qui n’est ή l’existence sans [passer par la] naissance ; en effet, l'innascible [est] aussi l’immortel ’ et celui qui n’a pas été soumis à la naissance no sera pas soumis non plus à la Si donc il n’est pas né, il n'est pas mort non plus ; et, morts 1 ; et, s'il n’est pas ressuscité des morts, il n’est pas [le] vainqueur de la mort ni [le] destructeur do sa royauté ; vers la vie, nous qui, dès les origines ici-bas, sommes tom- le salut à l'homme et qui ne croient pas que Dieu les res- 7. Nous adoptons ici la traduction do Weber et Smith. . précédents. ΙΚΙίίίβΒ OB Lt'OS suscitera des morts, ceux-là méprisent aussi la naissancede notre Seigneur, à laquelle le Verbe de Dieu s’est soumis pour nous, [à savoir] se faire chair, afin de montrer la résurrection de la chair et d’avoir la primauté 8 sur tous dans le ciel ; en tant que premier-né de la pensée du Père, férant sur la terre ; en tant qu’il était premier-né de la Vierge, juste, homme saint, pieux, bon, agréable à Dieu, | parfait en tout ; délivrant des enfers tous ceux qui marchent à sa suite, en tant que premier né des morts en personne et guide * de la vie de Dieu ·. 40 Si donc le Verbe de Dieu alieni ainsi la primauté en toutes [choses] * s, [c’est] qu’il est homme véritable et a merveilleux conseiller et Dieu fort1 n, appelant de nou­ veau l’homme à la communion avec Dieu, afin que, par le moyen de cette communion avec lui, nous recevions la habuitVerbum Dei, sic et iu terra haberet principatum, quoniam 40 OËMOXSTIIATIOX 39-41 participation à l'incorruptibilité ·. Celui donc que la Loi a annoncé par Moïse et les prophètes du Dieu Très-Haut et Tout-Puissant, le Fils * du Père de toutes choses, par qui [existe] toute chose, qui causa avec Moïse, celui-là vint en Judée, engendré de Dieu par l’Esprit-Saint6 et né de la Vierge Marie qui [descend] de David et d’Abra- méme qui avait été annoncé d’avance par les prophètes. Son précurseur, Jean-Baptiste, quand il préparait et disposait d’avance le peuple à la réception du Verbe de vie, [leur] fit savoir que celui-ci est le Christ, sur lequel ■'Esprit de Dieu avait reposé, uni1 avec sa chair. Comme (Smyrnûu.. Ill, 2) ; les Ëphéûens son! profondément unis à leur désigne l'union des membres do l'Église entre eux (Z CUment., 9ü lRÉNÉE DE LYON disciples de ce [Christ] et. témoins de toutes ses bonnes œuvres, de son enseignement, de sa passion, de sa mort, de sa résurrection, de sa montée au ciel après sa résurrec­ tion selon la chair, les apôtres, avec 2 la puissance de ΓEsprit-Saint, envoyés par lui sur toute la terre, réali­ sèrent l’appel des gentils, en montrant aux hommes le chemin de la vie, pour les détourner des idoles, de la for­ nication et de l’avarice, purifiant leurs âmes et leurs corps par le moyen du baptême d’eau et de l’Esprit-Saint 3 ; cet Esprit-Saint qu’ils avaient reçu du Seigneur, c’est en le partageant et en le distribuant aux croyants qu’ils ins­ tituèrent et fondèrent cette Église 4 ; dans la foi, la chatullien (Zpolog., XXI, 14 et XXXIX, 11 ; /Idv. Marcioncm. il, 27 ; De- Anima, XLV, 3 ; ci. Waszink, Tertulliani de anima. Amsterdam, 1947. p. 485). 2. Le texte porte yel. après, μετά suivi de l'accusatif; mais il est probable que le grec portait uixi suivi du génitif, avec. Ch. Mercier veut bien me signaler une méprise analogue dans Adv. Haer., V, 26. 1 citant Apoc., XVII, 12 ; μετά του θηρίου traduit yel gazanin (vulg. arm. »nd gazanin], 3. Jn„ III, 5. 4. zekeleeis, cette Église qui est sur la terre, que nous voyons et dont nous sommes membres (-s), plutôt que les Églises, sens également possible grammaticalement. Irénéc parle quelquefois des Églises (au pluriel) pour désigner soit les Eglises locales les plus anciennes, soit celles qui, de fondation plus récente, reçoivent la tradition des plus anciennes. Mais on trouve beaucoup plus souvent des expressions comme celle-ci : Ecclesia vero per universum mundum ab apostolis firmum habens initium (Ada. Haer., III, 12, 9 ; Sagnard, p. 228). Ce qu'Irénéc souligne ici, c'est l'intervention de l'Esprit-Saint dans la fondation de l’Église ; plusieurs textes de l'Ada. Haer. peuvent être rapprochés de ce passage : III, 11, 11 : [Quartum Evangelium), simile aquilae volant ifs], Spiritus in Ecclesiam advolantis gratiam manifestans (Sagnard, p. 196). III, 18, 2 : Gedeon... prophetans... in omni autem terra fieri ros, quod est Spiritus Dei, qui descendit in Dominum, Spiritus sapientiae et intellectus, spiritus consilii et virtutis, spiritus scien­ tiae et pietatis, spiritus timoris Dei, quem ipsum iterum dedit DÉMONSTRATION 41 97 rite et l’espérance, ils donnèrent consistance à l’appel annoncé h l’avance par les prophètes — des gentils, [appel] qui leur était adresse selon la miséricorde de Dieu, em­ ployant leur ministère à le mettre au grand jour et les accueillant dans la promesse [faite] aux Pères, avec pro­ messe que, à ceux qui croient et aiment le Seigneur de cette façon et [qui] vivent’dans la sainteté, la justice et la patience, le Dieu de toutes 'choses] accorde, par le moyen de la résurrection des morts, la vie éternelle, grâce à Celui qui est mort et qui est ressuscité, Jésus-Christ, à qui il a confié la royauté sur tous les êtres d’ici-bas et l’auto­ rité sur les vivants et sur les morts'* et le jugement ; et, par la parole de vérité, ils les exhortèrent à garder leur corps sans souillure en vue de la résurrection, et leur âme, à l’abri de la corruption. Ecclesiae, in omnem terram mittens do coelis Paraclitum (Sagnard, p. 306). 111, .38. 1 : [Fides] quam perceptam ab Ecclesia custodimus, et quae semper a Spiritu Dei, quasi in vase bono eximium quoddam depositum juvenescens, et juvenescere faciens ipsum vas in quo est. lioc enim Ecclesiae creditum est Dei munus, quemadmodum aspiratio plasmationi, ad hoc ut omnia membra percipientia vivi­ ficentur, et in eo disposita est commutatio {sans doute pour commu­ nicatio) Christi, id est Spiritus Sanctus, arrha incorruptelae... In Ecclesia enim, inquit, posuit Deus apostolos, prophetas, declares (I Cor., XII, 28), cl universam reliquam Operationem Spiritus, cujus non sunt participes omnes qui non concurrunt ad Ecclesiam... Ubi enim Ecclesia, ibi et Spiritus Dei ; et ubi Spiritus Dei, illic Ecclesia et omnis gratia : Spiritus enim veritas. Quapropter qui non participant cum, neque a mamillis matris nutriuntur in vitam, neque percipiunt de corpore Christi procedentem nitidissimum fontem : sed effodiunt sibi lacus detritos de fossis terrenis, et de cocno putidam bibunt aquam, effugientes fidem Ecclesiae ne tra­ ducantur. rejicientes vero Spiritum ut non erudiantur (Sagnard, p. 398-4Û0). 5. lire varin et non vayrin qui n'a pas de sens ; on trouve, au début du chap, suivant, le participe vareçeal du meme verbe. 6. Rom., XIV, 9. Irénëe de Lyon. 42 DÉMONSTll.VnON 42-43 Voilà le fruit de la bénédiction de Japheth dans la vocation des gentils, révélé par le moyen de l’Église, attendant pa­ tiemment d’avoir sa demeure dans la maison de Sem selon moyen des prophètes, pour que ceux qui rendent à Dieu un culte en vérité eussent à l'égard de ces [choses] une notre nature et qui, pour celte raison, devaient provo­ quer l'incrédulité chez les hommes, ces choses, Dieu, par le moyen des prophètes, les a fait connaître à l’avance, afin que, du fait qu'elles avaient été dites à l'avance, long­ temps à l'avance [et que], finalement, elles reçurent exé­ cution absolument comme il avait été prédit, nous recon­ naissions que c’était Dieu qui, à l’avance, nous avait ra­ conté l’histoire de notre salut. 43 Mais il faut croire à Dieu en toute chose *, car Dieu est monde, mais encore avant que le monde fût. Celui qui le premier a prophétisé, Moïse ·, dit en hébreu : « BARES1T' BARA ELOVIM BASAN BENOWAM SAMENTARES, UftMONSTIlATlOX 43 cela le prophète Jérémie témoigne encore on s'exprimant ainsi : « Avant l'étoile du matin je l'ai engendré cl avant le soleil [est] ton nom · », et celui-ci est avant la construc­ tion de ce monde, car les astres aussi furent créés on même temps que ce monde. El lui-même 7 dit encore : » Bien­ heureux celui qui était avant qu'il devint homme · ! » Car, pour Dieu, le Fils était principe · avant la construen’était pas pour nous qui ne le connaissions pas. C'est pourquoi aussi son disciple Jean, quand il nous raconte qui est le Fils de Dieu qui était auprès du Père avant que le monde fût créé et que c’est par son intermédiaire que le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu ; il était au commencement auprès de Dieu, tout a été fait choses ont été créées par l’intermédiaire do ce Verbe qui, dès le commencement, était avec le Père, c'est-à-dire son Fils. Et Moïse dit encore que le Fils de Dieu s'approcha d’Abraham pour l’entretenir : « El Dieu lui 'apparut au chêne de Mambré à midi ; et, ayant porté son regard en si j’ai vraiment trouvé grâce devant toi... », et tout ce qii’ensuite il dit au Seigneur et que le Seigneur lui dit. Or, deux des trois étaient des anges, mois l’un [d’eux était] . 9, rhw ekiilrn. Grammaticalement, doux traductions sont pasJil., VIII, 25 ; ôtait lo principe, Ipéstre àpy,if. avec allusion è^Apoc., 44 valent de Fill premier-né‘[Théologie du Judéo-Chrialiaùieme, p. 221). 10. Jn., I. 1-3. 1. Gen., XVIII, 1-3 ; le doublet aneeal kaÿin, traduit donjaiow DÈMONSTRATIOX *3'44 103 le Fils de Dieu *, celui avec lequel précisément Abraham dis que ceux-là conversaient, les deux anges descendent à Sodome, et Loth les reçoit, et l’Écriture dit alors : « Le Seigneur fît pleuvoir sur Sodome et Gomorre du soufre Abraham, comme il était Seigneur, avait reçu le pouvoir de châtier les Sodomites, du Seigneur, du haut du ciel, arriveraient dans l’avenir, [à savoir] que le Fils do Dion dans une forme humaine * s’entretiendrait avec les qui domine sur toute chose, autorité pour châtier les Sodo, 2. Irénée reprend ici l’exégèse de Justin ; pour celui-ci, les trois alogue dans Justin,Dialog., LVI, 23 ; CXXVII, 5 ; CXXIX, la. Huer., Ill, 6,1 (Sagnard, p. 131) : Filium enim significat iltÉNÉB DE LYON 104 45 Et Jacob, alors qu’il allait en Mésopotamie, le voit en c’est par lui (ce bois) que ceux qui croient en Lui montent au ciel. Car sa passion est notre ascension et toutes les vi­ les hommes et présent parmi eux. Car ce n’est certes pas le lui qui a créé toutes choses, qui disait justement : « Le ciel est mon trône et la terre, l'escabeau de mes pieds ; quelle tenait debout s dans un tout petit emplacement et con­ versait avec Abraham ; mais bien le Verbe de Dieu qui, seignait aux hommes ce qui concerne Dieu. Dialor.. I.XXXV1. 2. Vi.. vil. 4U I et. Jnsli . DI . sXqw γήί vaÿri (Smith). . V '.... CXXV1I, dit : « De vision [certaine], j’ai vu les souffrances de mon peuple qui [est] en Egypte et je suis descendu les délivrer ·. » C’est lui qui montait et descendait ^our délivrer les allliRouge, c’est-à-dire de la confusion ■« meurtrière des gen­ tils et nous délivrant de l'amère agitation de leur blas- φρύηγμα. l'tal ii ; les b krl·' t ii i i- un génitif décalque d’un génitif absolu grec ( tournure fréquente dans 106 1RÉNÉE DE LYON l'avance en type les choses à venir, tandis que maintenant c'est en vérité · qu’il nous arrache au cruel esclavage des il a produit douze sources, c’est-à-dire la doctrine des douze apôtres. Et les incrédules ·, il [les] a fait mourir et pas Moïse, mais Jésus qui, après en avoir hérité, en fait dans le royaume du Père. te Père [est] Dieu, et 1e Fils est Dieu, car ce qui est né de Dieu est Dieu ·. Et ainsi, selon l’essence et fa puissance de sa nature, un [seul] Dieu apparaît, et il est d’autre part, en Fils et Père. Parce que le Père de toutes choses est invi­ '’5. Èxi XVH?G i l Cor., X, i. 7. Nbr.,XIV, 31 ; I Cor., XIV, 20 ; cl. chap. 27 et 96; ΑΛ-. Haer., sible et inaccessible aux [êtres] créés, [c’est] par le moyen de son Fils [que] ceux qui sont destinés à s’approcher de Dieu doivent obtenir l’accès * au Père. Avec une clarté, une évidence encore plus éclatante, voici comment David s’exprime au sujet du Père et du Fils : « Ton trône, ô Dieu, haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu t’a oint d’une huile tant qu'il est Dieu, reçoit du Père, c’est-à-dire de Dieu, le trône de l’éternelle royauté et l'huile de Ponction, plus abondamment que ses compagnons ; et l’huile d’onction, (c’]est l’Esprit dont il est oint4, et ses compagnons [sont] les prophètes, les justes, les apôtres, et tous ceux qui ^D’après Justin, Dialog.. LVI, 14 el LX1II. 4, ces versets iu­ les rois et les christs {Dialog., LXXXVJ.3). L'exégèse de Ado. Hoar., 4. Ci. le texte célèbre de Ad». Haer., 111, 19,3 (Sagnard, p. 316) : (et. Dèmonstr., 53). 108 1RÈXÉE DE LYON reçoivent participation à sa royauté ·, c’est-à-dire ses dis-· 48 Et David dit encore : s Le Seigneur dit à mon Seigneur : assieds-toi à mu droite, jusqu’à ce que j’aie placé tes enne­ mis comme escabeau à tes pieds. Le Seigneur enverra de Sion un sceptre do puissance : domine au milieu de tes simcc, dans l'illumination des [choses] saintes, du sein avant l’aurore je t’ai engendré. Le Seigneur a fait serments et il ne se repentira pas : tu es prêtre pour l’éternité selon i l’ordre de Melchisédech et le Seigneur [est] à ta droites! sera les têtes de beaucoup sur la terre. D’un torrent sqr | la route il boira : c’est pourquoi il lèvera la tête ·. » Ainsi, I français ie double seps do l<(ord, & la fois secùu cl pnrficeps; les 1. Ps. CIX, 1-7 ; ce Psaume, surtout le verset 1, est constamm^ cite (I Cor., XV. 25) ; l’Épitre aux Hébreux"cite deux foie le vertet 1 (I, ISelX, 13) et autant le verset 4 (V, 6 el VII, 17), On retrouve^ le verset 1 dans 1 CUmtnl, XXXVI. 5 et Pt. Barnabe, XII. 10. Père (lit, 6,1 et III, 11. 6 ; Sagnard. p. 128 et 178), toit eonvne pré­ diction de fascention du Christ (III, 12, 2 ; bagnard, p. 210) et de DÉMONSTRATION 47-49 par le moyen de ces [paroles], il a annoncé qu'il est venu à l'existence le premier, qu’il domine sur les gentils, qu’il juge tous les hommes et les rois *, ceux qui le haïssent actuellement et persécutent son nom, cor ce sont là ses ennemis ; en l’appelant prêtre éternel de Dieu ·, il a fait connaître son immortalité. Et parce qu’il a dit : « D’un torrent il boira sur la route : c’est pourquoi il lèvera la tète », il annonce l’élévation en gloire qui concerne son humanité, son humiliation et son obscurité *. 49 Et, à son tour, Isaïe le prophète dit : « C’est ainsi que dit le Seigneur Dieu à mon oint, au Seigneur 1 : Celui que devant lui », [disant] comment le Fils de Dieu est appelé aussi le Christ et roi des gentils, c’est-à-dire de tous les hommes. Et que [le Christ] soit dit et soit [réellement] David sous cette forme : « Le Seigneur m’a dit -. Tu es mon fils ; je t’ai engendré aujourd'hui ; demande-moi et ion triomphe sur ses ennemis (III, 17, 3 ; bagnard, p. 284) ; c’est 110 je te donnerai les gentils pour ton héritage, et pour ta possession les extrémités de la terre > Ce n'est pas à 1 l'adresse de David que ces [paroles] ont été dites, car’-ii terre est propre au Fils de Dieu, que David lui-même. etc..., comme nous l’avons dit précédemment ; en effet, ; il dit que le Père s'entretient avec le Fils tout comme, propos d’Isaïe, nous avons montré un pou plus haut qu’lia disait : « C’est ainsi que Dieu parle h mon oint, au Sei- la même promesse chez les deux prophètes ! il sera roi ; par” conséquent, [c’est] à un seul et même [personnage que] le Fils de Dieu. Puisque David dit : « Le Seigneur m’a dit i prophètes qui parle de son propre [chef], car ce n'est pas Dieu qui, prenant lui-mème une ligure cl une forme semblables aux personnages présents, s’exprimait chez les prophètes [et] discourait tantôt au nom du Christ, tantôt au nom du Père h. prononcé ou Baptême du Christ (Dialog., LXXXVIII, 8J ; lo ver­ sai 8 est cité par Irénée, Adv do l'universalité de ΓÉglise 50 David, le Christ dit, que le Père lui parle à lui-même, et c’est bien h prepos aussi que, par l’intermédiaire des pro­ phètes, il dit lui-même à son propre sujet les autres [choses] son serviteur dès le ventre, pour rassembler Jacob et grou­ per Israël autour de lui, et je serai glorifié devant le Sei­ gneur, et mon Dieu sera pour moi une force. Et il [m']a dit : faire revenir la diaspora d’Israël ; et je t'ai placé comme une lumière pour des gentils pour que lu sois [leur] salut qui ressort de ce que le Père s’entretenait avec lui1 et de ce que, avant sa naissance, il le rendit visible aux hommes ; et ensuite [il ressort] que, devant passer par la naissance, Ira de l’Espril de Dieu ’ — et qu’il est Seigneur de tous IBÎSfiK DK WOK les hommes et Sauveur de ceux qui croient en lui, [les] Juifs et les autres. Car Israël est le nom du peuple juif en langage hébreu,(du nom] de leur père Jacob qui aussi bien a été appelé Israël le premier’; et il appelle gentils tous les hommes ; et le Fils se dit lui-mème serviteur du Père, ; à cause de [son] obéissance envers le Père, car tout fils est serviteur de son père, chez les hommes aussi. 52 Donc, que le Christ, Fils de Dieu, existant avant tout l’univers, soit avec le Père et auprès du Père, tout en étant aussi proche des hommes et en relation avec eux et leur compagnon et roi de tous —■ car le Père lui a soumis toute chose — et sauveur de ceux qui croient en lui, ce genre de passage des Écritures [r]annonee. Car il n’est pas dans les textes de l’Écriture ; par ceux-là tu comprendras aussi, les autres qui parlent de la même manière, à condition de croire au Christ et de demander à Dieu la sagesse et l'in·, 53 Que ce Christ, qui était auprès du Père parce qu’il était le Verbe du Père, dût1 se faire chair, devenir homme, se soumettre à la génération *, naître d’une Vierge cl vivre DÉMONSTRATION 51'63 son incarnation [c’est ce qu’] Isaïe dit en cos termes : « C’est pourquoi le Seigneur lui-même te donnera un signe : voici, cette Vierge 4 concevra et mettra au monde un fils, et vous l’appellerez Emmanuel ; il mangera du beurre et du miel ; avant qu’il ait la connaissance ou fasse la dis­ cet enfant ait la connaissance du bien ou du mal, il rejette le mal pour choisir le bien ·. » Il a indiqué qu’il naîtrait d'une vierge; et, qu’il [serait] véritablement homme,il l’a nom — car tout 4 cela est de ce nouveau-né — et lui il Dans son Dialogue, surtout LXXI, 3 et I.XXXIV, Justin utilise 1HÉSÉB OB 1.ÏOX a un double nom en langue hébraïque : Messie [c’est-i»- 1 dire] Christ [ou Oint] et Jésus [c’est-à-dire] Sauveur ', et ces deux noms sont les noms des diverses actions ac­ complies ici-bas. Car il a reçu le nom de Christ parce que le Père a oint et orné 8 toutes choses par lui et aussi enraison ’ de sa venue en tant qu’homtnc, car il a été oint par l’Esprit de Dieu, qui est aussi son Père, comme il s'exprime lui-même à son propre sujet par l'intermédiaire d’Isaïe : «L'Esprit du Seigneur [est] sur moi : c’est pour­ quoi il m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux pauvres ". · Et [il a reçu le nom de] Sauveur, parce qu’il a été cause du salut “ pour ceux qui, de son temps, lurent à ce moment-là, et [parce que], pour ceux qui, après cela, auront cru en lui, [il est] donateur du salut à venir et éternel. [Voilà donc pourquoi il est appelé Sauveur.) cernent. Peut-être pourrait-on penser à bolor plutôt que boloriwl'ûvn. langue hébraïque; 10. le-, LX1, 1, texte cité dans Luc, IV, 18 et Barnabe, XIV ; et. Dêawnatr.. 60, 118 IRfiNÊK UK LION blance ■ · ; en effet ici, visiblement, le Père parle au Fils * Et Isaïe dit de nouveau : « Et ils voudront avoir étéI nous a été donné, sur les épaules duquel fut l'autorité et qui est appelé du nom d'Ange du grand conseil ; car j'amènerai la paix sur les princes, et encore la paix, et le salut pour lui; grande est son autorité et Λ sa paix il pour diriger et tenir la [fonction] royale 1 dans la justice qu’il [sera] roi éternel. Mais a ils voudront avoir été consu- au jugement, pour tous ceux, autant qu’ils sont, qui ont talion du Christ, n'ont pas cru en lui, impitoyable est la vengeance au jugement. Quant à ceci : < Sur les épaules allégoriquement, [la croix] sur laquelle il avait les bras Et que le Fil» do Dieu devait naître * et par quel genre de naissance il devait passer et qu’il se montrerait [comme que cela a été exposé plus haut par le moyen des prophètes. Et ensuite sur quelle terre et chez quels hommes il devait naître et se manifester, cola aussi a été déclaré d’avance. El c’est par des paroles analogues que Mo[pe s’exprime Jacob, [est] l’ancêtre des Juifs, et c’cst do lui précisément qu'ils ont reçu leur nom’,et il n’a pas manqué de prince chez eux ni de chef, jusqu'à la venue du Christ -, mais, depuis sa venue, les flèches du carquois * ont été enlevées, la terre des Juifs a été livrée en soumission aux Romains, et ils n’avaient plus de prince ou de roi propre à eux, parce les cieux et qui aussi a lavé dans le vin son vêtement et dans le sang d’une grappe son manteau ; et son vêtement, comme aussi son manteau, [ce sont] ceux qui croient on lui ·, qu'il a aussi purifiés, nous sauvant par le moyen do son sang, et [c’cst] son sang [qui] est dit sang de la grappe, car, de même que [ce n’est] pas un homme, quel qu'il soit, [qui] fait le sang de la grappe, mais [que c’cst] Dieu [qui] le forme et rend joyeux ceux qui le boivent, de même aussi, sa « corporéité » et son sang, [ce n’est] pas un homme le Seigneur lui-méme [qui] a donné le signe de la Vierge, l'attente de» gentils ; il lavera dans le vin son vêtement et dans le sang d'une grappe son manteau ·. » Or Juda, fils de ment rend joyeux ceux qui le boivent, c'est-à-dire ceux d’Ilippolyte, BMdiaions dleaae H de Jacob. XV el XVII dans Sur lr« Bénididions d'Isaac, de Jacob »1 de ΛΙ<Λ·», edition Briere, Mariés et Mercier, p. 68 et 80, Palrologio Orimlalie, t. XXV11, fascicule t-2. Paris, ISM. colle filiation étymologique, claire dan» lo grec, n'apparatl pas lan» l’arménien où ’Waist est traduit pur Urban. Justin ajoute aussitôt, s’adressant aux Romain» : Kl vous, après que son appa­ rition eut lieu, vous avez régné aussi sur les Juif» et vous avez con­ quis tout leur territoire. Sur Jacob, ancêtre de» Juif», voir Pémonatr.. 51. IRfiXgE DE LYON qui reçoivent son Esprit, joie étemelle. C'est pourquoi il est aussi l’attente des gentils, de ceux qui espèrent en lui, car nous attendons de lui le rétablissement du royaume.. 58 Et de nouveau, quand Moïse dit : a Un astre se lèvera de Jacob et un chef surgira d’Israël1 ». il annonce très chez les Juifs [qu'jelle se réalisera et que [c’est] en pro­ venance de Jacob et de la tribu de Juda [que] celui qui est né ici-bas en descendant du ciel, s'est soumis à cette dispensation d’économie 8. En effet * un astre apparaît dans le ciel », et, s’il appelle chef un roi, [c’est] parce que celui-ci est le roi de tous ceux qui sont sauvés. D’autra part, cet astre a apparu, à sa naissance, aux mages qui habitent l’Orient ; par lui, ils apprirent la naissance du Christ ·, et ils vinrent en Judée guidés par l’astre, jus­ qu’à ce que l’astre atteignît Bethléem où le Christ était né, et que, étant entré dans la maison où l’enfant était· III, 9, 2 (Sagnard, p. 156) : il est vrai que Moïse la fait sienne en la.. Mage, b ■ --v.OOi. DÉMONSTRATION 57-59 couché emmaillotlé, il s’arrêtât au-dessus do sa tôto, mon­ trant aux mages le Fils de Dieu, le Christ *. 59 rameau dos racines de Jcssè et une fleur sortira de sa ragessc et d intelligence. esprit de conseil et de force, esprit [Ce n'est] pas sur l'opinion [qu'jil jugera, ni selon les on- l'huinhle et il aura pitié des humbles de la terre’. Et il 10 ; IS, I et 2 ; Sagnard, p. 158, 302 et 306 ; of. IMmiUWfr., 60, n. 1). γιχ; la mémo loxloosl cité jdv. Haa·., '111, 10 (Sagnard. p. 158) son» la forma bien diltérenle : argua glorioror lerrar, qui suppose Ιλίγξπ ftrirr, l'iy/rtr figure dans une varianto du texte do Jud., 22. 124 IK&NÉE DE LYON frappera la terre d'une parole de sa bouche, et, par un souffle sorti de ses lèvres, il détruira l'homme impie. Il aura les reins ceinturés de justice et les Hanc» ceints do le léopard avec le chevreau, et le veau et le lion paîtront ensemble ; et le petit enfant mettra la main sur le trou ne lui feront pas de mal. Et, en ce jour-lii, il arrivera... il voir sur les gentils, en lui les gentils espéreront ; cl son lever ■ sera un honneur. » Par ce» (paroles’, il veut dire qu'il naîtra de Celle qui tient sa race de David et d'Abra­ ham ·. En effet, Jessé était un rejeton d'Abraham et le père de David * ; aussi la Vierge qui était le rejeton qui conçut le Christ, était-elle le rameau ·. Et c'est pour cette raison que Moïse montrait ses prodiges h Pharaon en se servant d'un béton 1 : chez les autres hommes aussi le bâton est signe d'autorité. Et il appelle fleur sa chair, car [c’est] par l'action de l’Espril [qu'Jelle a poussé, comme dîmossthatios W-βΟ 60 Quant [cette parole] : « [Ce n'est] pas sur l'opinion [qu’l il jugera, ni selon les on-dit [qu’jil portera l'accusation, l'humble sur la terre 1 », [elle] montre avec plu· de fermeté sa divinité, car juger sans partialité et sans faire accep­ tion de personne, sans honorer le [personnage] illustre et en accordant au pauvre ce qu'il mérite et l'égalité, (cola est] conforme it la suprême et céleste justice do Dieu, car Dieu n'est influencé par personne et n’a pitié que du juste. Et faire miséricorde est spécialement propre h Dieu, & lui qui, par le moyen de sa miséricorde, peut sauver ; et « il frap­ pera la terre d'une parole, cl il détruira l'impie simplement du grec tejsv, apparence) judicabat, neque secundum loquelam DÉMOXSTXATIUX 00-61 par une parole 1 », c'est [le fait] de Dieu qui opère toute aura les reins ceinturés de justice et les flancs ceints do vérité ■ », il fait connaître sa forme humaine· et sa vraie [et] suprême justice. 61 maux d’espèces différentes et qui par nature sont opposés-, et hostiles les uns aux autres, les presbytres disent qu'il en sera ainsi vraiment h la venue du Christ, au temps où lui-même doit régner sur toutes choses. Car déjà, de façon symbolique il fait connaître que des hommes de races, différentes, mais de mœurs semblables *, se rassembleront dans l’entente et la paix, grâce au nom du Christ, car les ii do» brebis, à des chevreaux et à de petits enfants, no subiront de mal de la part d'aucun [de ceux] qui, à uno époque antérieure, s’étaient, à cause de leur cupidité, mo­ delés sur les mœurs des bâtes sauvages, hommes aussi des plus faibles et livrant bataille à leurs pairs, et que les femmes [ressemblaient] à des léopards et à des vipères, [elles] qui, recourant à des poisons mortels, allaient jus­ qu’à tuer même leurs amants, ou sous l’action du désir ·... [les derniers], réunis en ce seul nom ·, acquerront dos mœurs [de] justes, par la grâce de Dieu, en changeant là], quand ils ont été instruits du Christ et ont cru en lui, tout ensemble ont cru et ont été changés, au point do ne reculer même devant aucun excès de justice, si grand est le changement que la foi au Christ, Fils de Dieu, opère en ceux qui croient en lui ! Et s'il dit : a II s'est lové pour exercer le pouvoir sur les gentils · », c’est qu’il doit, uno UÉNÊK DB LYON quelqu'un] du fruit de ton sein 1 [que] je mettrai sur ton·; trône, si tes fils gardent mon alliance et mes témoignages objet de mon traité avec eux, et leur [fils] sera jusqu'à l’éternité. » Mais il n’en est aucun, parmi les fils de David, duré jusqu'à l'éternité puisqu’elle se trouve détruite, mais [c’est] bien le roi qui est né de David, c'est-à-dire le Christ [qu’il désigne ·]. Tous ces témoignages font connaître! très clairement, de son descendant selon la chair, et la I.XVIII, 5. cl. Justin ne semble' pas la contester (I.XXI, 3) ; il ratus est (sàgnard, p. 362 ; texte grec cité par Théodoret). Ce p* 154, 172, 208, 278).^ ’ ^3 P 2. Ct. Act ... II, 29 «36.; ΛΛ·. /htsr., 111^12, 2 ^gnaM, p. 2«) DÉMONSTRATION 64-65 les gentils ou ailleurs qu’à Bethléem de Judée, de la des­ cendance d’Abraham et de David. Et comment il fît son entrée dans Jérusalem qui était le temple de Dieu, le prophète Isaïe [le] dit : « Dites à la fille de Sion : voici qu’un roi vient à toi, doux, et assis sur un âne, sur un ânon, un petit d’ûnesse >. » Car [c’est] afin qu’il passât dessus * ; et a fille de Sion » est le nom qu’[Isaïe] donna à Jérusalem. 65 1. Matth., XXI, 5-9, citant Zach., IX. 9, avec réminiiconco d'Is., i Sophonio (I Apol.. XXXV, 10-11) et il Zacharie (Dialog.. LUI, IRÉSËB DK LVO> 67 DÉMONSTRATION 66-6" 133 [les] raconte comme s’étant [déjà] passés, car, auprès de Dieu, ce qui est mis à l’épreuve,puis déterminé à être est déjà estimé comme étant, et [c'est] en considérant et en voyant l’époque en laquelle la prophétie vient à effet [que] tionner : « En ce jour-là,les sourds entendront les paroles du livre, et, dans les ténèbres et le brouillard, les yeux des aveugles verront · » ; et le même dit encore : « Prenez des forces, mains défaillantes, genoux énervés et chancelants ; gnez pas : voici que notre Dieu rend un jugement ; luimême viendra et nous sauvera. Alors, les yeux des aveugles s’ouvriront et les oreilles des sourds entendront ; alors, le boiteux sautera comme un cerf, et claire sera la langue ronl : a Ainsi ressusciteront les morts, et ressusciteront ceux qui [seront] dans les tombeaux “s ; et [c'est] grâce à 134 IRKsKK DK LTOX l'accomplissement do ces choses [qu’jil sera cru Fils de de même que beaucoup s'étonneront à ton sujet, ainsi sera sans gloire ton aspect [aux yeux] des hommes * ; et des nations nombreuses s'étonneront et des rois fermeront: leur bouche, parce que ceux à qui [rien] n’avait été re­ tendu comprendront. Seigneur, qui a cru à notre parole ? El le bras du Soigneur, é qui s’est-il manifesté ? Nous avons fait notre récit on face de lui : comme un enfant, comme une racine dans une terre desséchée, il n’avait ni apparence, ni gloire, et nous l'avons vu, et il n'avait ni apparence, ni beauté ; mais son apparence était objet de mépris, plus vile que [celle] des autres hommes, Homme [soumis] aux coups et sachant supporter les mauvais trai­ tements ; parce que sa face a été détournée ·, il a été méprisé ■ et compté pour rien ; lui, [ce sont] nos péchés [qu’]il porte,! et [c’est] à cause de nous [qu'jil a été allligé de souffrances et nous, nous avons estimé qu’il était soumis aux souf- Frances et aux coups et aux tortures. En fait, il a été blessé à cause do nos iniquités et maltraité à cause de nos péchés ; la punition [qui] nous [a donné] la paix est sur lui, [c'est] grâce à scs blessures [que] nous avons été guétraitements qui se trouvent annoncés, comme dit aussi David : « El j'ai été maltraité · » ; seulement, David n'a jamais été maltraité, mais le Christ, quand [l'jordre a été donné qu'il fût crucifié ·. Et de nouveau son Verbe dit aux soufflets, cl je n'ai pas détourné ma face de l’ignomi­ nie des crachats ·. s Et le prophète Jérémie dit la môme chose en ces termes : < 11 livrera ses joues à celui qui [le] frappe et il sera comblé d'opprobres ’. a C'est tout cela que le Christ a supporté. 69 blessures, nous avons tous été guéris : comme des brebis nous avons erré ; l'homme a erré sur sa route et le Seipour notre salut. Ensuite, il dit encore â propos de sa Passion : « Il n'ouvre pas la bouche -, comme une brebis il a été conduit à la tuerie ; comme un agneau devant le tondeur, [il est] sans voix ■ > ; voilà comment il fail con­ i', litirnnlié, V, 2 ; Justin, Πι'οΙοχ., passim : on trouve phisleurs 111. 12. 10 (Snpianl. p. 230). châtiment de mort ; aux autres elle a été enlevée et ils 137 ont été sauvés de ses coups. Or [ceux qui] ont subi sur euxmêmes la sentence, [ce sont] ceux qui l'ont crucifié, et, en le traitant ainsi,n'ont pas cru en lui,de sorte que,par cette sentence qui a été subie par eux ’, ils mourront dans les châtiments; cl la sentence a été enlevée h ceux qui ont cru qui, par le feu, doit être l'extermination des incrédules à la fin de ce monde-ci. Ensuite il dit : « Sa lignée, qui la racontera 1 ? » C’est pour que nous ne le méprisions pas comme un homme de pou et faible en raison do ses ennemis et des dou­ leurs do sa passion, qu'il a été dit pour notre conversion que celui qui a supporté tout cola a une lignée inénarrable. En effet, parce qu'il appelle génération celui qui l'a engendré, à savoir son Père ', celle-ci est inénarrable et indicible. Reconnais donc que telle est la génération de celui qui a supporté précisément cette passion, et ne le méprise pas h cause de la passion qu’il a supportée pour toi intentionnellement ·, mais crains-le à cause do sa génération. Et, en un autre endroit, Jérémie dit : « L’Esprit de notre leurs filets, (lui] dont noua avons dit : sous son ombre. la souffrance, et manifeste en quelque sorte surprise et étonnement devant ses tourments, de ce qu'il devait supporter ainsi les tour­ ments, [lui] é l’ombre de qui nous avons dit que nous vivrions. El [l’Écriture] appelle ombre son corps, parce et sa facilité Λ être humilié, parce que tout comme mémo l'ombre des corps droits et debout est sur le sol et est foulée aux pieds, de même aussi la chair du Christ, tom­ bée à terre, a été pour ainsi dire foulée aux pieds dans sa passion. [L’Écriture! a appelé encore ombre le corps du quand le Seigneur passait, on plaçait sur son chemin des El de nouveau le mémo prophète [s’exprime] ainsi au sujet de la Passion du Christ : « Voilà comment le juste a péri et personne ne (le] prend à cœur *, et les hommes justes sont enlevés et personne ne s'en rend compte ; en ; sa sépulture sera paix ; il a été enlevé. » 140 inÉsee de i-voK Et qui d’autre est parfaitement juste en dehors du Fils de Dieu, qui rend parfaitement justes ceux qui croient en à mort · ? Puis, quand il dit : « Sa sépulture sera paix », , il fait connaître comment il est mort pour notre salut, car elle est dans la paix du salut ; et [il annonce] que, par c’est exactement ce qui arrive. Mais quand il dit : « 11 a été enlevé · »,il signifie * sa résurrection des morts ; en effet, immortel, le prophète [le] dit en ces' termes : ■ Il a de­ DEMONSTRATION 72-74 141 73 Et, à son tour, David parle ainsi de la mort et de la résurrection du Christ : « Moi, je me suis couché et en­ dormi ; je me suis éveillé, parce que le Seigneur m’a saisi ·. s [Ce n’est] pas [à propos] de lui-même que David disait cela, puisqu’il n’est pas ressuscité une fois mort, mais l’Esprit du Christ qui [parlait] déjà à son sujet chez les autres prophètes 1 dit encore maintenant par David : < Moi, je me suis couché et je me suis endormi ; je me suis éveillé, parce que le Seigneur m'a saisi » : il appelle la mort un sommeil, parce qu’il ressuscita. mandé la vie et lu lui as donné même la longévité pour · la vie, alors qu’il devait mourir ? Et bien ! [c'est] sa résur­ fois ressuscité des morts, il est immortelcar il a reçu, et la vie pour ressusciter, et la longévité pour les siècles 74 Et David [parle] encore ainsi de la Passion du Christ : « Pourquoi les gentils se sont-ils agités et les peuples ontils pensé des choses vaines ? Les rois se sont disputés sur la terre et les princes se sont réunis ensemble à propos du Seigneur et de son oint *. » De fait, Hérode, le roi des Juifs, et Ponce Pilate, préfet de Claude César *, s'étant 73 1. Ps., III, 6 cité dans I Clamera., XXVI, 2 ; Ado. Haer., IV, 48, 2 et 55. 4 : Justin, I Apol., XXXVIII, 5 et Dialog., XCVI1, 74 '"’l. Ps., *11. ï-2," eilô dans Act., IV. 25-26, reproduit dans Ado. Haer., 111,12, 5 (Sagnard, p. 216) ; le Ps. II tout entier figure dans la 1 Apolog. de Justin, XL. 11-19- 56, 1). 1 IRÉNfiB DE LYON rassemblés, le condamnèrent à être crucifié, parce que Hérodo craignait, comme s’il devait être un roi terrestre d’être chassé par lui de la royauté ; quant à Pilate ·, [c’cst] ■„ contraint par Hérodo et les Juifs de son entourage [qu’]il I le livra Λ la mort contre sa volonté — puisqu’il lait ce qiioquo liens (Adv. f/aer., H, 33, 2) ; un peu plus bas. il explique déses- qui liurait été traduit : é'ansi l'J of zays arasçi zhakarakon kays; 15 El encore au sujet de la Passion du Christ, le mémo prophète dit : « Toi, tu nous a chassés et tu nous as mé­ prisés cl tu as rejeté tes oints 1 : tu as rompu l’alliance de mon serviteur: tu as jeté à terre Ion Saint; lu as abattu toute sa clôture, tu as fait trembler scs forteresses ; les détourné le secours de son épée et lu me lui as pas donné la main dans la bataille ; tu l'as délié [el] détaché s de la pureté, tu as renversé à terre son trône ; tu as diminué les jours do son temps et tu as répandu la honte autour do lui.# Et Zacharie s'exprime ainsi : « Épée, révcillc-toi contre mon pasteur et contre l’homme, mon compagnon ; frappe le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées >. » Et cela arriva lorsqu’il fut saisi par les Juifs ; car tous les disciples l'abandonnèrent, craignant d’être peut-être mis IBÉNÉB OE LYON à mort avec lui : car même eux ne croyaient pas encore en lui fermentent, jusqu’à ce qu’ils l’eussent vu ressuscité des morts. 77 Il est dit encore dans les douze prophètes : « El, l’ayant lié, ils le présentèrent devant le roi» En effet Ponce Pilate était préfet de Judée cl il avait alors une inimitié pleine de rancune contre Hérode, le roi des Juifs. Aussi, à ce momenl-là, le Christ lui ayant été amené, lié, Pilate l’envoya à Hérode avec demande de l’interroger pour sa­ voir avec certitude ce qu’il voulait à son égard, trouvant que le Christ était une occasion propice pour se réconcilier· avec le roi *. Et, dans Jérémie, voici en quels termes il s'exprime' pour faire connaître sa mort et sa descente aux enfers π « Et le Seigneur, le Saint d’Israël, sc souvint de scs morts,, de ceux qui étaient déjà endormis dans le limon do la terre, cl il descendit auprès d’eux pour [leur] porter la bonne nouvelle de son salut, les sauver J. » Ici, il montré s. Il', 2 Ii. Il ml ml comme la prophétie du même événement 17 ΛροΙ., XL, 11). 2. Lue, XXIII? M2. _ . s. ’ i (Dialog., I.XXII, 4'^voir la note d'Archambault i» lier loco).' était le salut des défunts. d'auteur (IV, 50), soit avec attribution λ Isaïe (III, 22, 1 ; Sagnard, p. 346), 5 Jérémie (IV, 36, 1), tu prophète (V, 31, 1), à 31, 1 citant Maith., XII, 40). En IV, 35, 3. après une longue énu- 146 147 IBBNBIC DE LYON OÉMONSTHATION 79-80 79 contre moi *. » Dans ces passages, il montre et désigne do façon lumineuse sa crucifixion. Mais Moïse aussi dit la El de nouveau, au sujet de sa croix, Isaïe s’exprime pendue devant tes yeux, et tu craindras jour et nuit, et tu ne croiras pas en la vie ·. » indocile et rebelle ' ·, car cela signifie la croix. El David dit encore plus clairement : · Des chiens de chasse m’ont il dit : « Mon cœur est devenu comme une cire liquéfiêq au milieu de mes entrailles ; ils ont disloqué mes os ·. : El de nouveau il dit : « Épargne à mon âme l’épée et cloue mes chairs, parce qu’une foule de méchants s’est levée riourcs, mais a ajouté de son cru le mensonge de la damnation d'Adam, Talion ; celui-ci : lentans et subindo hujusmodi a l'aulo' assiduo diotis quoniam in Adam omnes morimur (1 Cor., XV. 22), ignorans autem quoniam ubi abundavit pmalum, superabundavl gratia (Rom., V. 20). En réalité, dit Irénée, si autem illa (io salui d'Adam) uon est inventa, adhuc possidetur in perditione onrnii hominis generatio... Hi qui contradicunt saluti Aduc nihil pro­ liciunt, nisi hoc quod semolipsos haereticos et apostatas laciunt De nouveau David dit : « Eux m’onl regardé fixement ; ils se sont partagé mon vêlement et tiré ma robe au que Ps. XXI, 21 (Soplanlo cl' Justin) écrit £ve. » En effet, Judas, qui faisait partie des disciples du Christ, s’étant engagé envers les Juifs et ayant conclu un pacte avec eux — car il voyait qu’ils voulaient le mettre h mort — pour avoir été réprimandé I par lui, reçut les trente slatères du pays ·, leur livra le Christ, et ensuite, ayant eu des remords do ce qu'il avait 80-83 prix du sang, on achetèrent le champ qui était la propriété sori ·. » En effet, quand ils le crucifièrent, les soldats par­ 82 Et, l’ayant crucifié, lorsqu'il demanda une boisson, [c’est] du vinaigre mêlé de fiel [qu'jils lui donnèrent h boire, et cela même avait été dit par David : « Ils m'ont donné pour nourriture du fiel, et, dans ma soif, ils m'ont 83 Et que, une fois ressuscité des morts, il devait s'élever dans les cicux, voici comment David le dit : s Les myriades de chars de Dieu, les milliers de cochers ·, le Seigneur [est] donné des dons aux hommes ·. » Il appelle captivité l'abo- 82 3. Maith., XXVII, 1-10, 1. Jn„ XIX. 28; Matlh., XXVII, 34; Ps. LXVI1I, 22; Ps. noble de [le] mettre dans leur trésor, parce que c'était le oieux do n« précisions archéologiques. Robinson remorque d'aD- tètradrachme phénicien. ISmssv Mpare roi; «vllçtésot; (fiplt., IV, 8), et Justin suit é pou près ce texte (Dialog., XXXIX, 4 et LXXXVH, 3-8). Irénée combine 150 IRÉNÉE DE LYON lilion du pouvoir des anges révoltés ; et il a fait connaître aussi l’endroit d’où il devait monter de la terre au ciel, car « le Seigneur, dit-il, est monté de Sion * dans les hau­ teurs n ; en effet, c’est sur la montagne en face de Jéru­ salem, [montagne] dite « des oliviers » que], après sa résur­ rection des morts, il rassembla scs disciples et leur rappela ce qui concerne le royaume des cicux, tandis qu’eux le voyaient s’élever ; et ils virent comment les cieux s’ou­ vrirent pour le recevoir *. 84 [C’est] la môme chose [que] David dit encore : «Enlevez, princes, vos portes, soulevez-vous, portes étemelles, et le signifie les hommes que le Christ arrachera à l’erreur et auxquels il fera des présents; en LXXXVII, 3-6, ce sont les puissances de Γ Esprit-Saint qui se sont reposées sur le Christ, en sorte que c’est cc dernier qui, maintenant, distribue les dons de Γ Esprit, tandis qu’il n’y a plus de prophète en Israel. 4. Tout à l'heure, le texte du Psaume LXVII, 18-19, reproduit par le manuscrit, arménien, parlait du Sincu, et voici qu'Ircnéc le commente en écrivant Sion. On peut remarquer que le mot Sion apparaît plusieurs fois dans VAdv. Ilaer.9 mais toujours à travers des citations — et une autre fois seulement dans la Dimonxtr., et Irénée éprouve le besoin de l’expliquer (chap. 65). Quant à Sina!, il est absent de ΓΛΛ*. Haer. et ne figure qu'ici dans la Dènionstr. ; des Pères Apologistes, seul Justin l’emploie une fois {Dialog.. CXXVII, 3) ; les Pères Aposto­ liques l’ignorent, même Clément si versé dans Γ Ancien Testament ; seul le Ps. Barnabé l'emploie trois fois, et encore, dans une citation d’ls., XVI, 1, écrit-il 2iva alors que le texte biblique écrit S«ér (Barnabé, XI, 3). Ajoutons enfin que le iv τ<3 άγίω du Psaume, correctement traduit ici par i srbowt'ean, s’interprète tout natu­ rellement d’un temple, cc qui suggere l'idée do Jérusalem. Pour toutes ces raisons, nous supposons que Sion a été la leçon primitive, non seulement du commentaire, mais aussi de la citation biblique, laquelle a été corrigée par la suite soit sur un manuscrit grec, soit après la traduction arménienne {cf. n. 2). 5. Act., I, 1-11 ; ces derniers mots sont destinés à introduire le chapitre suivant ; mais le récit des Actes exclut toute vision céleste. DÉMONSTRATION 83-85 151 roi de gloire entrera 1 » ; les portes éternelles sont en effet les cicux. Mais, parce que le Verbe est descendu sans être visible aux créatures, il n’a pas été reconnu par elles à sa descente ; parce qu’il s’était incarné, alors le Verbe [était] visible [quand il montait dans les hauteurs, et, parce qu’elles le voyaient, les principautés, [c’est-à-dire] les anges d’ici-bas2, crièrent à ceux qui étaient dans le firmament : « Enlevez vos portes et soulevez-vous, portes éternelles, afin qu’entre le roi de gloire. » Et ceux-ci s’étonnaient et disaient : «Qui est-il ? »; ceux qui l’avaient déjà vu at­ testent une seconde fois : « C’est le Seigneur puissant et fort ; c’est le roi de gloire ·. » 85 Et que, une fois ressuscité et monté à la droite du Père, il attend le moment fixé par le Père pour le jugement de 84 1. Ps. XXIII, 7 ; Justin expliquait déjà ccs versets comme une prophétie de l'Ascension (I Apol., LI, 6-7 ; Dialog., XXXVI, 4 et surtout I.XXXV, 1-4) ; cf. -ddv. Haer., IV, 55, 4, dont le latin doit être corrigé par l'arménien : Qui autem dixerunt euin dormisse, et somnum cepisse, et resurrexisse quoniam Dominus adjutor fuit ejus et praecipiet (le latin écrit praecipientes qui n*a pas de sons) principibus caelorum aperire aeternas portas ut introeat Rex glo­ riae, resurrectionem ejus quae a mortuis est per Patrem et recep­ tionem (arm. veronal, d’où grec : χνάληψιν, ascension) in caelos, praeconaverunt. Une description analogue figure dans ΓApocalypse de Pierre, voir Daniclou, Théologie du Judéo-Christianisme, p. 284285. Noter la traduction de Spart par a'rêk* (ci. c. 69, n. 3|. 2. Smith traduit autrement : When the principalities saw Him, the angels underneath called to those who were on the firmament... Ch. Mercier fail remarquer que la présence de l'article dans iixanotvi'iwnk'n, puissances, cl son absence dans nerk'in hreélakk', anges d'ici-bas, font supposer qu’il s’agit d’un seul et même groupe. Le firmament est le plus bas des sept cicux et concerne notre monde (c. 9, n. 8). 3. Ps. XXIII, 10. 152 irEnée de lvon tous ses ennemis [qui] lui [auront été] soumis — et les ennemis, [ce sont) tous ceux qui ont été trouvés en [état de] révolte, les anges et les archanges et les principautés et les trônes 1 qui ont méprisé la vérité — [c’est] encore lui en personne, le prophète David, [qui le] dit en ces à ma droite, jusqu’à ce que j’aie placé- les ennemis sous descendu, David [le] dit : « Sa montée [se fait] des extré­ mités du ciel, et son repos 8 [s’étend] jusqu’aux extrémités, du ciel » ; ensuite, [c’est] son jugement [qu']il signifie quand il dit : « Et il n’est personne qui puisse se dérober 86 Donc, si les prophètes ont prophétisé que le Fils de Dieu devait se manifester sur la terre et s’ils ont prophétisé aussi tion‘, et si le Seigneur a assumé toutes ces prophéties, _ 1. Énumération analogue Adv. Hacr., III,*. 3 (Sagnard, p. 149) : propre volonté. Cf. Vaillant, Le Livre des Secrets d'Hènœh, texte 3. Pa. XVIII, 86 1. orpisi palmé (avec une rature entre les deux den DÉMONSTRATION 85-87 153 la prédication, c’est-à-dire le témoignage des apôtres qui, envoyés par le Seigneur, ont prêché dans le monde entier que le Fils de Dieu était venu à la Passion et [l’javait supportée pour détruire la mort et vivifier la fail connaître par le moyen des prophètes en disant : bonheur * !» Et que ces [messagers] devaient sortir de la Judée et do Jérusalem pour nous exposer la parole de chées sur toute la terre, David le dit : « Sur toute la terre paroles ·. » 87 devait être sauvée, Isaïe le dit ainsi : « Une parole concise et brève dans la justice, parce que Dieu accomplira une ΜΕΛΛΕΙ ayant été lu par erreur ΑΓΓΕΛΕΙ. X, 23 (Septante) el Rom., IX, 28. [est] semblable à celui-là : Tu aimeras le pi toi-mémc ; de ces deux commandements, dit-il, toute la 88 Et que, après l'ascension, il devait être élevé au-dessuj URXONSTRATIOX 87-88 comparer à lui, Isaïe le dit en ces termes : s Qui est celui comme un vêtement et que la teigne vous mangera ! Toute chair sera humiliée et ravalée et seul le Seigneur de son nom, Isaïe le dit : « Et, à ceux qui me servent, il et ils béniront le vrai Dieu ·. > El que, cette bénédiction-ci, lui-même devait la mettre en œuvre personnellement, et i [Ce] n’fest] pas un d’eux : [c’est] lui-même [qui] les a délivrés *. 156 mfcftg OEJIOSSTHATIOS 89-90 de ltox 89 [les] ramener à la législation de Moïse — car la Loi a été accomplie par le Christ1 — mais [les] sauver par le moyens de la foi cl do l’amour enversa le Fils de Dieu dans le re-.· nouvellement grâce à la parole, Isaïe [l’]a fait connaître [choses], et, ce qui était dès l’origine, n’y pensez pas : voici que je fais du neuf qui maintenant va poindre, et vous le connaîtrez : et je ferai un chemin dans le désert 3, 157 et, dans la région aride, des fleuves, pour abreuver ma nation et mon peuple d'élection, que j’ai acquis pour ra· conter mes hauts faits ·. · Et déserte et aride était anté­ rieurement la vocation des gentils, car le Verbe ne passait pas parmi eux ni l'Esprit-Saint ne les abreuvait — [le Verbe] qui · a préparé la voie nouvelle, [la voie] de la piété cl de la justice et qui a fait jaillir des fleuves en abondance ·, [ce qui consiste] h disséminer 1 Esprit-Saint sur la terre ', selon qu’il avait promis par les prophètes de répandre l’Esprit à la fin sur la face de la terre. 90 89 C’est donc dans le renouvellement de l’Esprit que se fait notre vocation et non dans la vétusté de la lettre 1 selon la prophétie de Jérémie : » Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, et je mènerai ô bien pour la maison d*Is­ raël et pour la maison de Juda une alliance [nouvelle non comme] l’alliance · que j'ai conclue avec leurs pères le ealvabil ro». 1. ΙχληρώΟη iv XflSîO. avec allusion à Matlh., V. 17 : on lit do mémo dans Adv. Haer., IV, 4, 1 : neque legem reprehendebat quam venerat adimplero; IV, 24, 1 : neque solventia legem, sed’ adimplentis et extendentis et dilatantis (ees derniers mots détaillent le sons de ΙχληριύΟη) ; ΙΠ, 42, 10 (Saguard, ρ. 230| : ηιηληρώοΟαι b 4. Cf. Adv. Haer., IV, 55, 5 ; quae est novi Testamenti libertas, râlements· traduire qui vient du. mittitur, fidem quae est io Christo qua annuntiavit in cremo viam que la préposition s devant anapai est de seconde main et à l’Esprit-Saint. 6. Allusion possible λ Jn-, Vit, 33 et Apec-, XXII, 1. c’est-à-dire /e ferai du désert un chemin (et- Ps. GVI, 35-40). Nous avons adopté la correction de Barthoulol qui lit arariç yanapali tanaparh, je ferai dans le décret un chemin, le locatif yanapali cor· respondent bien au tocalit yanjrdvoj, dan» la région aride. fadam in dreerio dam. arm. arariç yanapali tanaparh. En ce qui ’ concerne la DémonMr.. Mercier pense que le texte aurait pu évoluer 1 de la façon suivante : d’abord arari yanapali tanaparh..., j’ai fail dan» le déeerl un chemin, puis arariç yanapali canaparh. je ferai datsl 90 37 ou plutôt peut-être à la parabole du blé qui lève tout seul : Marc, IV, 26 : ώς àvépsmo; ,°-â.ç anàpw lai tic γΰϊ1. Bum., VII, 6; lire i Ληο,νΒνηη groyn (et non meroy} avec le céderait (cf. chap. 39). 2. Jérém., XXXI, 31-34, texte souvent employé pour montrer IHÊNÊR DR LYON jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte — car eux ne sont pas demeurés dans l’alliance, et, de mon côté, je me suis désintéressé d’eux, dit le Seigneur — on effet, voici l’alliance que je conclurai ’ avec la maison d'Israël après ces jours-là, dit le Seigneur·^ rai aussi dans leurs cœurs ; je serai leur Dieu 6 et eux seront mon peuple, et ils ne s’instruiront plus mutuelles ment entre concitoyens et entre frères en disant : Con­ nais le Seigneur, car tous me connaîtront, du petit au grand parmi eux, parce que je pardonnerai · leurs cité partiellement llébr.. VIH, S et X,16; Acu, X. 43; Justin, 4. Iwral, ïitoi; ; le texte de Jérémie, XXXI, 33 (Septante) [le temps de] la vocation des gentils — pour qui aussi [le livre de] la nouvelle alliance a été ouvert1 — Isaïe [le] en ce jour-lé, l'homme mettra son espérance en son créa­ teur, et scs yeux regarderont vers le Saint d'Israël, et ils ne mettront pas leur espérance dans des autels d’idoles ni dans les œuvres de leurs mains, qu’auront faites leurs doigts ·. » En effet, il est bien évident que ces [paroles] visible aux hommes, lui que nous contemplons avec atten- ni dans des œuvres de nos mains. 92 me suis manifesté à ceux qui ne me cherchaient pas ; j'ai dit : Mo voici, à un peuple qui n’avait pas invoque mon 91 lit, 11, 5 (Ssgnnrd, p. 176) ; 111, 18, 1 (Ssgnnrd.V 304) ; IV, 5g’ IBÉSËË ne iron 93 Et que le peuple en question doive être un peuple saint, ïla a été annoncé dans les Douze prophètes par Osée : sera aimé ; au lieu [mime] où il aura été appelé non mon peuple, lé, ils seront appelés fils du Dieu vivant·. » C’est aussi le sens de ce qu’a dit Jean-Baptiste : « Dieu peut, de ces pierres, faire surgir des fils ù Abraham ·. » En cITet, nos cœurs voient Dieu et deviennent fils d'Abraham qui a été justifié par la foi. Et c’est pourquoi Dieu dit par le prophète Ezcchiel : « Et je leur donnerai un autre cœur cœur de chair, en sorte qu’ils marchent dans mes comman­ dements et qu'ils gardent mes justices et les accomplissent, 93 '1. Osée, 11, 24 cl 1,10, cités ί> travers Rom., IX, 25-20 ; le mime 51, 1). P ) ( ί 4. Éséch-, XI, 19-20, cité librement dans Bamabé, VI, 14. qui y des cœurs chez les gentils grâce au Verbe de Dieu, une fois qu'il se fut incarné et eut planté sa tente parmi les se fit chair et il habita parmi nous » Aussi l’Église portet-elle beaucoup de fruits, [à savoir] ceux qui sont sauvés, Élie ’.mais ’c'est] le Seigneur lui-méme [qui] nous a sau­ vés, en donnant à l’Église plus d'enfants qu’à la syna­ gogue des anciens ·, comme Isaïe l'avait fait connaître en disant : < Réjouis-loi, stérile, qui n’as pas enfanté Ίο — la 4.* fs., I.IV.'l. cité dans Gal., IV, 27 et par Justin, Z ApoL, LUI, 5-6 ; pour es dernier, la stérile, ce sont les peuples des Gentils qui IrMe de Lyon. 11 162 ints ta dk ltox stérile, c’est l'Église qui, dan» les premiers temps, ne pré­ sentait absolument aucun enfant à Dieu — « Pousse des car celle qui était seule a plus d'enfants que celle qui a un mari * », et b première synagogue avait pour mari la loi. 95 D’autre part, Moïse dit aussi dans le Deutéronome que les gentils seront en tête et le peuple indocile, à la sic par vos non-dieux et vous avez provoqué ma colère par vos idoles ; et moi, j'exciterai votre jalousie par un non-peuple, et, par un peuple fou, je provoquerai votre colère » Parce qu'ils abandonnèrent le Dieu qui est et qu'ils rendaient un culte è des dieux qui n’étaient pas, et qu'ils ont mis à mort les prophètes de Dieu, et que [c’est] par Baal — en qui était1 une idole des Chana* néens — [qu’]ils prophétisaient, et qu’ils ont rejeté · le Fils de Dieu qui est, tandis que leur choix se portait sur de Dieu, qui est le corps de l'homme ·. et qui pratique la justice en tous temps. « Car [c'est] la miséricorde, dit-il, [que] je veux, et non le sacrifice, et la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes « Mais inique [est] un chien, et celui qui m’offre de la fleur de farine comme du sang de porc “■ » « Mais quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé "·. » « Et il n'a pas été donné d'autre nom de Seigneur sous le ciel pour le salut des hommes 18 s, sinon [celui] de Dieu qui est Jésus-Christ, le Fils do Dieu, auquel obéissent même les démons et les esprits mauvais et toutes les vertus “ rebelles. Par l'invocation du nom de Jésus-Christ qui a été cru­ cifié sous Ponce Pilate >, Satan est écarté 8 des hommes ; 9. Justin, Dialog., XII, 3 : σαβδχτίζβη δμδϊ à x«irit νίρο; διά 10. Osée. VI, 6 ciU partiellement par Matth., IX, 13 et XII, 7 ; 12. Act., H, 21 et Rom., X. 13 citant Jog), II. 32 (Vulgate). Smith, nldrzirâl zatani Salanayi ; le verbe zalanfl ligure ailleurs |/IJv. Ha«r., V, 30, 3), et surtout le factitif zalowfaneni exprime irkssc i»e ltox sa volonté rappelle par manière d'invocation, [Jésus] se tient tout près do lui, accomplissant les demandes de ceuxj qui l’invoquent dans lu pureté du cœur. El ainsi, recepar le moyen de sa grande et insondable sagesse *. nous sauve et proclame le salut [du haut] des cieux — [salut}, qui est la venue visible de notre Seigneur, c'est-à-dire sa vie humaine ·—que, laissés ù nous-mêmes, nous n'eussions· pu recevoir ·, car ce qui est impossible aux hommes est sonne qui ait trouvé son chemin ni qui comprenne son sentier. Mais celui qui sait tout le connaît par sa sagesse, celui qui dispose la terre pour un temps éternel [et] l'a remplie · de gras quadrupèdes, qui envoie la lumière, et elle se propage — [celui-h] l'a appelée et elle l'a écouté 1HÉNÉE DE LYON DÎMONSTBATtON 98-99 98 dessus de notre Créateur, ils croient avoir trouvé euxmêmes quelque chose de plus grand que la vérité ; en fait, tous ces gens-là sont des impies et des blasphémateurs de leur Créateur et Père, comme nous l'avons montré dans les [livres] : Exposé et Uéfutalion de la Pseudo-Gnose. Telle est, mon cher ami, la prédication de la vérité que les prophètes ont annoncé, que le Christ a établi, que les apôtres ont transmis et que l'Église, sur toute cette terre, transmet à ses fils 3. Il faut le garder avec tout le soin [possible] par une volonté bonne et en étant agréable à Dieu par des œuvres bonnes et une façon de penser 99 un Dieu Père autre que notre créateur, comme l'imaginent les hérétiques · ; ils méprisent le Dieu qui Est, et, de ce 98 1. Plutôt que idle ert ta chère prédication de la vérité, grammati- causal : Smith, qui traduit now, admet une altération du texte. Do fait gerfaut n’est jamais adverbe, mais toujours conjonction pas simplement la précédente : Il faut garder (le chemin de luvie) saine, [ce qu’on tail] quand on ne va pus imaginer... où : à condition 2. On trouve dans l'Ado. Haer., des énumérations d'erreurs, pari exemple 111, 11, 12 (Sagnard, p. 202) ; V, 1, 2 et 3; 2, 1: 19, 2; celle-ci olïro celte originalité d’étro trinilaire ; elle reprend, conUtts et l’économie de son Incarnation que les apôtres ont trans­ mise et dont les prophètes avaient (ait connaître à l’avance qu’elle serait la récapitulation de notre humanité, comme espèce seront rangés au nombre des incrédules. D’autres n'acceptent pas les dons de l’Espril-Saint et rejettent loin d’eux le charisme prophétique * par lequel de Dieu ; ce sont ces gens-là dont Isaïe a dit : eCar [ceux là], dit-il, seront comme un thérébinthe qui a perdu ses feuilles et comme un jardin qui n’a pas d’eau ·. b Et les gens de cette espèce ne sont d'aucune utilité à Dieu, puis- 1BÈNÊE DE LYON 100 Donc, par rapport aux trois chapitres de notre sceau >, l'erreur en a égaré beaucoup loin de la vérité, car, ou ils méprisent le Père, ou ils ne reçoivent pas le Fils en parlant; contre l'économie de son Incarnation, ou ils n'acccptent, pas l’Esprit, c’est-à-dire, ils méprisent la prophétie : de toutes les personnes de cette espèce il faut nous garder et fuir leur opinion si nous voulons vraiment plaire à Dieu et obtenir de lui le salut. D’Irénée, Démonstration de la Prédication apostolique.. Gloire à la Toute Sainte Trinité et à l’unique Divinité, Père et Fils et Saint-Esprit, providence universelle, dans les siècles, amen. Du vénéré et trois fois bienheureux archevêque Ter Yovhannès, possesseur de ee livre [et] le frère du saint roi, souvenez-vous dans le Seigneur, ainsi que du misé­ rable scribe [que je suis]. iàv pi, uipijrepn τό gâïmapa âpvv xsl àpûouov (VI, 9) et de» cMli- pluriel en IV, 11, S, niais le grec est perdu et le latin ri l'arménieù APPENDICE RÉFÉRENCES BIBLIQUES XVIII, 1-3 XXVIII. 12-15 AUX, IU-11 INDEX BIBLIQUE LXXXVIII. 39-46 LXXXIX, 4 CVI, 35-40 IV, 17 VII, 20-XII, 30 25, 8 25. 11 48, 5 25. 6 46, 9 96,4,5,0 XX, 13,14,17 CXVHI, 120 CXXXI, 10-12 XIV^ 15-31 XVII, o 10 XXII. 29 29-39-40 XXVII, 1-8 XXV11I-XXIX XXXI, 18 26, 6 26. 4 9, 11 XVII, 7-8 XIX, 23-24 XXVI, 19 XUH, 5-6 xvii, 14 XXIV, 2 XLIX, 5-6 XIII, 2-XIV, 38 XXXVL 13 XXVIII, 44 66 XXXII, 21 49-52 LII, 13-1.HI, 5 173 Dwueuiï APPENDICE II RÉFÉRENCES AUX PÈRES APOSTOLIQUES xxvi, a XXXIII. 5 XXXVI, 5 XXXVII, 4 Vis, 1Π, 2, 6 el5, 2 LE TEXTE ARMENIEN 181 Page Ligne APPENDICE HI texte imprimé dene la Palrotogia Orientalia. XII, 5, pp. 659-731, ; ms. : zyargelanin ou yargelanin ; le y pu lire ce mol ou l'oul-llé suppléé ? Su suppression TABLE DES MATIÈRES Inthoduction. 1. Le Manuscrit. III. La date de la traduction . ... IV. Éditions de la Démonstration. V. L’alphabet arménien............ 14 19 24 27 I. Index des réferences bibliques. 171 178 111, Nouvelle collation du par Ch. Mercier. 180