TRAITÉS THÉOLOGIQUES SUR LA TRINITÉ SOURCES CHRÉTIENNES Secrétariat de Direction : C. Moadéaert, S. J. MARIUS VICTORINUS TRAITÉS THÉOLOGIQUES SUR LA TRINITÉ TEXTE ÉTABLI PAU Paul HENRY INTRODUCTION TRADUCTION BT NOTÉS PAH Pierre HADOT Cet ouvrage e»l publie avec le concoure du Centre National do la lleoherebe Scientifique (.ES ÉDITIONS DU CERF, 29, »o va i.a Tou«-Maudouko, PARIS 1960 INTRODUCTION L’HOMME, L’ŒUVRE ET SON TEMPS dans la notice d’hlslolre littéraire qu’il HH SI nom nas-ions pu le magnillque récit que saint Augustin son extrême vieillesse, embrassant la toi du Christ, il écrivit aura peut-être également celui de prévenir le lecteur des dlt- excellent plan d'études. 1. Victorious, natione Afer. savons rien de ce qui les précéda : Victorinus n’a malheureuse- INTRODUCTION ment pas écrit de Con/esslons : il ne nous a pas montré, comme Augustinl, le vent souiller, les voiles se gonfler et le rivage fuir à ses yeux, lorsqu'il quitta l'Afrique. On peut imaginer pour lui une enfance, un début de carrière semblables ft ceux d'Augustin, les premières leçons de rhétorique à Carthage, l'attrait de Rome aux perspectives séduisantes, aux élèves mieux disciplinés. Nous pouvons laisser rêver notre imagi­ nation... Un seul indice bien ténu pourrait laisser soupçon­ ner qu'avant de venir ft Rome Victorious ait enseigné dans le nord de l'Italie. Commentant le passage du de inventione de Cicéron, dans lequel celui-ci donne comme exemple de patrie : · D'Athènes, de Lacédémone8 -, Victorinus ajoute : a De Milan, d’Aqullée ·. - Victorinus ne fait donc, pour Romae, sub Cons­ Marius nous, son apparition qu'en pleine tantio principe... gloire, comme rhéteur, ft Rome, ft partir de 350, date ft laquelle la mort de l'empereur Cons­ tant et les combats contre l’usurpateur Magncnce qui sui­ virent (350-353) rendirent mattre de l'Occîdcnt son frère Constance, jusque-lft et depuis la mort de Constantin (337) empereur d'Orient. Rome alors a cessé d’être la capitale de l'Empire. « C'est un sanctuaire où l'on accomplit certaines cérémonies rituelles, les vicennalia, les « triomphes * et ceuxci vont devenir d'une excessive rareté ; c’est un musée incom­ parable ; c'est une ville morte4. » En face de Constanti­ nople, la ville nouvelle fondée par l’empereur chrétien, elle Incarne le passé païen. Le Sénat de la ville en a conscience. Il a tendance ft garder Intacte la pure tradition romaine, contre l'empereur qui vit loin de la ville éternelle. Quant au peuple de Rome, il vit dans l'attente des fêtes et des distri­ butions do vivre, prêt ft la révolte si celles-ci sont retardées. L'époque est tourmentée. Les querelles politiques s'ajoutent et parfois se mêlent aux querelles religieuses. On vit sous un l'homme et l'œuvre régime d’arbitraire et de délation, la moindre résistance au pouvoir peut se payer par l’exil, la torture ou lu mort. C’est pendant ce règne de Constance que Victorinus con­ nut la gloire à Rome : · Victorinus le rhéteur cl Donal lo grammairien qui fut mon maître, nous dit Jérôme *, en sa Christ), sont célèbres ù Rome. Et Victorinus mérita même l'honneur d'une statue sur le torum de Trajan. «Saint Augus­ tin, lui aussi, évoque ce succès : < Ce vieillard si savant. tique, un si grand nombre d'ouvrages de philosophes, ce maître do tant de nobles sénateurs avait dû à l'éclat do son enseignement un honneur qu’il avait accepté et dont les citoyens do ce monde font lo plus grand cas : l'érection do sa propre statue sur lo Forum romain 9. » » Rome, la vlllo-rolnc, au roi de l’éloquence3 ", telle était l’inscription gravée sur la statue de bronze érigée par les Romains en l'honneur de Prohérésius, rhéteur d’Athènes, et contemporain de Victorinus. Ces marques d’honneur sont un signe des temps, aussi bien que les noms des rhéteurs < vedettes · de l’époque. Les manuscrits accompagnent régulièrement le nom do Victorinus des Initiales V. C., qui semblent bien le désigner comme air clarissimus, c'est-à-dire comme membre de la classe sénatoriale *. Do celle gloire du rhéteur h la mode, nous retrouvons un écho lointain dans la louchante et mélancolique épitaphe do sa petlte-llllo, femme d’Arlorlus Julianus Megethus, lui aussi air clarissimus ; cette épitaphe date probablement do 10 la fin du ιν· siècle : cueillir pour la dix-huitième fois les roses du printemps quand nia vie a été tranchée — d tristesse ! — et mon deuil flétri l'avril printanier *. MMriagm doouft... 1« victorinus? Avant tout, son élo­ quence, ses qualités d'orateur frappèrent le public ; saint Augustin parle de sa » bouche terrifiante · ·. Mais nous n'avons gardé aucun échantillon de ses déclamations. Sa production littéraire, malheureusement en grande partie disparue, fut également abondante et Importante, embrassant tous les domaines des disciplines libérales. Tou­ tefois, ce qui nous a été conservé de cette œuvre ne brille pas par des qualités littéraires exceptionnelles. Elle peut néanmoins avoir provoqué une forte impression traité de grammaire et d'un commentaire du De inoenllone nant de traductions cl de commentaires de VOrganon d'Aris­ tote. La présence, dans cette œuvre, d’une traduction de l’isagoge de Porphyre nous renseigne sur l’origine et sur la signification générale de cet ensemble. Victorinus est très probablement le traducteur d'une partie Importante des commentaires do Porphyre sur la Logique d'Aristote. En révélant à Rome et au monde latin ce renouveau des études logiques quo Porphyre avait réalisé, Victorinus, on peut le dire, a un rôle historique important : il donne de nouveaux moyens d’expression philosophique à l'Occident latin. Sans doute, le travail définitif sera accompli par Boècc. Mais Leipzig. 1874, p. 3-1841 C. Hzlm. HIM. lol. min., Leipzig, 1863, p. 153-304). p. 128,14-13*7,13 ·. 5. De suUogismie hypollMieie. 12 INTRODUCTION Et in extrema senectute, Christi se tradens fidei... 2. « Jusqu'il cette époque avancée do sa vic, Il était resté l'adorateur des idoles et participait aux mystères sacri­ lèges dont s'enthousiasmait alors presque toute la noblesse romaine '. · C'étaient, comme le tait remarquer Augustin, les dieux mêmes que Rome avait vaincus, qui maintenant dominaient Rome. Harpocrate · et Anubis, les monstres divinisés do l'Orient. Selon toute vraisemblance, Victorinus avait donc été initié aux mystères égyptiens. « Il les détendait, ajoute Augustin, avec les éclats de sa terrllianto éloquence. » Le milieu que tonnait la haute société romaine païenne professait une haine farouche contre le christianisme : on avait le sentiment do défendre, dans cette lutte : « les Institutions des anciens, les prérogatives sacrées et les destinées éternelles de la patrie ·. π Victorinus a pu être sensible è cette attitude. Mais nous no savons rien de la manière dont Victorinus manifestait son ardeur combative au service du paganisme. On a voulu voir dans un passage des Explanationes in Ciceronis Rhetoricam un vigoureux « coup do boutoir * » contre le christianisme : « Au demeurant, selon l'opinion des chrétiens, l'argument suivant n’est pas nécessaire : < Si elfe a enfanté, c'est qu’elle a couché avec un homme ■ et pas davantage, celui-ci : « S’il est né, il mourra ». Car pour eux, il est évident qu’il y a eu un homme qui est né sans l'inter­ vention d'un homme et qui n'est pas mort ·. ■ La phrase, pour être comprise, demande à être replacée dans son contexte. Victorinus commente Cicéron, de tnoent. 129,44 qui Auffiulln (VIII 2,3>: llarpoeraleel AnvHs, XXIX, 11151.p.20S-307. 3. Svmmaoub. relalh III 2. éd. O. Sbbck, Mon. Cerni. HIM. VI 1, 5. In Cic. tlhel. 1 20, p. 232,30-45. l'homme bt t'œuvaE a donné comme exemple d'argument nécessaire : · Si pcpcrll, cum viro concubuit. > Le commentaire do Victorinus n’est pas purement rhétorique. Il introduit des considérations philosophiques : Ainsi les croyances chrétiennes ne sont pas citées ici comme exemple d’absurdité, mais comme témoignage du régne de l'opinion on ce bus monde, C’est une Idée néoplatonicienne : rame, en descendant en ce monde, n’a plus In Vérité pour aliment, mais se nourrit de l’Opinion ·. La doctrine sceptique de l’Aeadémle est intégrée dans le platonisme : elle est vraie pour tout ce qui concerne le inonde sublunaire : Toutes ces formules u académiciennes n n'impliquent pro­ bablement pas de scepticisme chez Victorinus, mais té­ moignent au contraire d’une adhésion au néoplatonisme : le scepticisme vis-à-vis du monde sensible est Intimement lié au dogmatisme vis-à-vis du monde transcendant, Il n’y u do nécessité qu'intelligible. Les opinions humaines, mémo reli­ gieuses, no sont donc que relatives. Tel ost le sens du passage. 1. 10M. I ■ lator liomlncs arm Macrous, In KOmri, Selp. I 3. 17 Intel tournante inutlclotilbus sert- (Kystonh,. p. 488,11) : < Law Inwll Mais, païen tiède ou païen convaincu, Victorious sc conver­ tit ; et l'événement Üt grand bruit. Λ quelle date eut lieu cette conversion retentissante ? Le terminus ad quem est fourni par le début de la rédaction de l’œuvre chrétienne de Victorious : 357, probablement, ou, au moins, 358. Le termi­ nus a quo me semble beaucoup plus difficile à déterminer. Tous les événements rapportés par saint Jérôme se trouvent bloqués en un court espace de temps : 354, érection de la statue sur le Forum ; ensuite 358-361, composition de l'œuvre chrétienne. On peut penser que Victorious chrétien aurait refusé l'honneur d'une statue sur le Forum. La coterie païenne tion publique en faveur d'un chrétien. On ne peut donc supposer une conversion antérieure à l’érection de la statue. Je suppose qu’il faut ramener un peu en arrière la date de l'érection de la statue : vers 350 ou 351. Car il me semble peu probable que Victorious ait pu être païen en 354, converti en 355 ou 356, et écrivain chrétien en 357 ou 358. Il est plus vraisemblable que, païen encore en 350 ou 351, lors de l'érec­ tion de sa statue, mais déjà travaillé secrètement par le christianisme, comme nous allons le voir, Victorious sc soit converti vers 355 cl qu'il ait commencé à écrire son œuvre en 357 ou 358. Les dates de la chronologie de Jérôme ne sont pas toujours strictement exactes. Autre détail biographique : cotte conversion a lieu in extrema senectute ; on a fait remarquer1, en s’appuyant sur un certain nombre d'emplois de cette expression, qu'elle désignait habituellement un âge supérieur S 70 ans. Si l’on admet cette remarque, Il faut peut-être placer la naissance do Viclorlnus aux environs de 275. Et il faut, supposer que toute l’œuvre chrétienne de Victorious a été écrite en un âge extr ne i i t avancé. Augustin nous a raconté celte conversion de Viclorlnus : par ses conversations avec Slmpllcianus, il a eu l'écho direct dos conversations de ce même Simplicianus avec Viclorlnus, avant la conversion de ce dernier. On sait le rôle capital de k,,. Km., t. xxxvi, n· 1, janvier IMs/p. 83-w. l’homme kt l'œuvre 15 co récit dans l’évolution d'Augustin. Malgré co précieux contact vivant, il nous ost dlfflcilo de comprendre parfaite­ ment l’itinéraire spirituel do Victorious et les mollis qui l'amenèrent à se convertir. ο II lisait, me raconta Simpllcianus, l'Écriture sainte ; Il recherchait avec le plus grand soin et étudiait ù tond tous les livres chrétiens '. · Quelle était la vraie raison de cette attitude ? Le désir de réfuter le christianisme ? Je ne le pense pas. Je pense au contraire que ces premières lectures chrétiennes furent faites par Victorious dans un esprit favo­ rable au christianisme. Est-ce dans scs lectures néoplatoni­ ciennes qu’il trouva cet appel à mieux connaître les Écri­ tures chrétiennes 1 N’y avait-il pas dans la tradition issue de Numénius une certaine tendance à s'intéresser au ju­ daïsme et au christianisme ? Numénius * n'avait-il pas luiméme interprété allégoriquement l’histoire de Jésus ? Son disciple Amélius, ce Gcnlillanus d’Étrurie qui fut aussi dis­ ciple de Plotin, n'avalt-ll pas explicitement rapproché le prologue de saint Jean et la doctrine du Logos d’Héracllte : rani et Λ Ia dignité 'de principe, était en Dieu et était Dieu : par lui, tout absolument a été tait ; en lui eo qui a été tait, était, origicommo homme, amis do telle sorte que, même alors, il montrât la majesté do sa nature ; et naturellement, après avoir été délié du d’élro répandu dans lo corps, dans lu chair et dans l’homme ’. » Amélius assimilait peut-être lo Logos à l’âme du monde ; toutefois il n’est pas Impossible que la comparaison avec le Logos héraclitéen Impliquât pour lui un statut ontologique du Logos encore supérieur ù celui de l’âme. Eusèbc cite, en tout cas. ce fragment, dans sa Préparation évangélique à i, am. vin a. é. a. CL OntoftxK, realm Celsum IV SI -. KotirscuAV. p. 324,18-25 (= mAnius, lest. 17. p. 87,11-13 Leemans). 16 propos de la < seconde cause ·. Un tel texte peut donner une certaine idée du genre de lecture et du genre de réflexion qui ont pu conduire Victorinus à l’Intérôt pour Io christia­ nismo. C'est un fait que le prologue do saint Jean joue un rôle do premier plan dans son œuvre chrétienne. C'est un fait également que saint Augustin, résumant les < librl platonlcorum » traduits par Victorinus, no trouve rien de mieux que do les résumer dans les termes mômes du Prologue de saint Jean >. 11 est donc parfaitement légitime d'admettre, comme on l’a déjà faitB, que le néoplatonicien qui voulait, aux dires de Simplicianus B, que le Prologue de saint Jean tût gravé en lettres d'or dans les églises, n'est autre que Victorinus. Ne trahissait-il pas là le motif profond de sa conversion ? Cette impression d'identité entre la philosophie et le chris­ tianisme, des ouvrages comme la Préparation évangélique d'Eusèbe de Césarée ne s’eflorçaienl-ils pas de la provoquer ? Une lecture par Victorinus d'ouvrages apologétiques du < Et il disait à Simplicianus, non pas en public, mais privément et dans l’intimité : ■ Sais-tu que maintenant je suis chrétien ?» — ■ Je ne te croirai pas, répondait Simplicianus, et ne te compterai pas parmi les chrétiens tant que je ne t’aurai pas vu à l'église du Christ. > Et lui, il répliquait en La boutade est célèbre ·. Elle révèle bien que Victorinus est attiré avant tout par l'aspect intellectuel du christia­ nisme. Toute la vie chrétienne consiste dans la connaissance du Christ et de Dieue, tout le salut s'opère selon la 0. Cf. G. Barov, FarUa Inclnnl chrhUanos, duw Smaragilus. BulUlln double économie du Christ et de l’Esprit-Saint, c’est-à-dire de la vie et de la pensée >. Le mystère du Christ est intime­ ment lié pour lui à la conversion de l’âme vers le monde intelligible : les âmes préexistaient dans le monde intelli­ gible où elles contemplaient Dieu ; mais elles risquaient de se détourner de cette contemplation, pour se livrer à la connaissance sensible. Dieu a devancé ce danger : il a luimême créé le monde et envoyé les âmes en ce monde sen­ sible. Ainsi, enchaînées par la connaissance sensible à la matière et au monde, elles feraient l’expérience du mal, elles découvriraient par elles-mêmes le néant du monde sensible et trompeur. Mais ainsi prisonnières des désirs charnels, éloignées de la lumière de leur nature originelle. se détourner des sens pour revenir à la contemplation. Dieu a donc envoyé Jésus-Christ pour que, recevant VEsprltSainl, les âmes puissent redevenir spirituelles et rentrer dans le monde intelligible ’. C’était là un aspect de rensei­ gnement chrétien traditionnel. « Une fois que l’esprit des hommes était tombé dans le sensible, écrit Athanasc, le Verbe s’abaissa jusqu’à se rendre visible dans un corps pour attirer à lui, étant homme, les hommes, et détourner vers Il est possible que nous touchions Ici encore un des motifs de la conversion de Victorinus. Découvrant un christianisme qui lui présentait l’incarnation du Logos comme le moyen prévu par Dieu pour délivrer les âmes de l'illusion du monde sensible, il avait dû sentir combien le culte des idoles enfon­ çait au contraire l'Orne humaine dans cette illusion. Le néo­ platonisme avait prétendu s'identifier à la religion païenne. Mais la pureté du christianisme convenait beaucoup mieux à la religion intérieure que le néoplatonisme voulait promou­ voir. Seulement, converti à cette religion tout Intérieure, Victorinus n’éprouvait pas le besoin de fréquenter les mys­ tères chrétiens. Augustin pense que le motif de ce refus 2. InEph. 14; 12-10 «-b. 3. Dr inearnallone 16: P, O, 25, 124 «. 18 d'aller & l'église était la crainte d’encourir le ressentiment de son parti*. C’est possible. Toutefois, Victorinas ne semble pas avoir été homme à ménager les susceptibilités. Sa défense aucun accommodement : allant directement contre la poli­ tique de Constance, elle lui fera risquer beaucoup plus que le ressentiment d'anciens amis. Sans doute, est-il possible1 que, la grâce aidant, il ait peu à peu dompté son respect humain. Mais je crois plutôt que la grâce de Dieu lui fit découvrir la valeur et le sens des sacrements. Encore faut-il reconnaître que Vlclorinus n'intégrera jamais l'ordre sacramenlaire à sa synthèse théologique. « Brusquement, il dit à Simplicianus qui ne s’y attendait guère (c'est lui-méme qui me citait ce trait) : « Allons à tant pas de joie, l'y accompagna aussitôt. Une fois initié aux premières vérités de la catéchèse, il se lit même bientôt inscrire pour obtenir la régénération baptismale. Rome fut remplie d’étonnement et l'Êglîse de joie*. » El Augustin de décrire magnifiquement la scène de la profession de foi, Victorinns prononçant la formule à haute voix, aux yeux de tous, tandis que le peuple chuchote avec admiration et allégresse : « Vlclorinus, Victorlnus. > 3. Scripsit adversus Arium libros... De l’exil de Libère (355) au formulaire de Sirmium (été 357). Victorinus se convertit en un moment de crise très grave. Depuis la mort de l’empereur Constant, les luttes ecclésias- nase, l’homme de la foi de Nlcée. Sous l’influence de Valens de Mursa et d’Ursace de Singidunuin, deux évêques qui s’étaient Imposés A l’empereur depuis le début de sa cam­ pagne contre Magncncc en 350, la pression do Constance sur l’épiscopal d'Occidcnt, pour l’amener A une condamnation unanime d’Athanaso, se faisait de plus en plus forte. En 355, le concile do -Milan qui réunit quelques évêques orientaux et un grand nombre d’évêques d’Occident condamne Athanase à la quasi-unanimité. Les trois récalcitrants : Eusêbe de Verceil, Denis de Milan, Lucifer de Cagliari sont exilés. Mais le pape Libère résistait encore. Menaces et présents ne parvenant pas A le convaincre, il est enlevé en pleine nuit et conduit A Milan où, après un dramatique dialogue avec l’em­ pereur, il refuse encore une fols de souscrire A la condamna­ tion d’Athanaso ot est exilé A Béréc, en Thracc. Toute résistance étant éliminée, le 8 février 356, les troupes de Syrianus passèrent A l’attaque contre Allianase. L'église de Théonas A Alexandrie où II célébrait un office nocturne est cernée, envahie, pillée ; Athanaso eut tout juste le temps de s’enfuir et de se cacher. Π fallait maintenant remédier A la situation de l’Êglise de Rome. Malgré le serment do ndélité A Libère qu’il avait lui-même prêté, Félix, diacre de l'Ëglise de Rome, futconsacré A Milan par trois évêques dont l’un était Acace de Césarée, un arien qui jouera un grand rôle au concile de Séleucic. On se résigna A tolérer Félix. L'impératrice Eusébie vint A Rome, fut reçue au Sénat, donna des fêtes et des cadeaux au peuple. Mais le souvenir de Libère ne pouvait s'éteindre aussi vite. L’empereur lui-même s’en aperçut quand l’année sui­ vante, le 28 avril 357, il ill son entrée A Rome, qu’il visitait pour la première fois, et où II venait fêter scs vicennalia, ses vingt ans de règne. Toutes les villes de l’Empire lui envoyèrent leurs vœux do fête et des couronnes d'or. L’atmosphère de fête, les réjouissances du cirque ne purent l’empêcher d’en­ tendre que le peuple criait : · Un seul Dieu, un seul Christ, un seul évêque. · Constance parut au Sénat d'où il fit enle­ ver l’autel de la Victoire. L’année précédente, il avait fait interdire les sacrifices pafens sous peine de mort. Mais il ne se contenta pas, semble-t-il, de s'attaquer aux milieux païens. La propagande proarienne dut aller bon train : en­ touré probablement de ses évêques de cour, Constance dut INTRODUCTION lui-même intervenir en faveur de ce qui allait être bientôt le formulaire de Sirmium, divulgué en l'été 357. ■ Ils te dénoncent, écrira a Constance le fougueux Lucifer de Cagliari, ils te dénoncent, les libelles qu'à Rome tu as lus en public et que tu as distribués à des évêques pourtant catholiques ; sans doute voulais-tu, en tout lieu, donner vigueur à ton blasphème ‘ !- Quant à Vlctorinus, Il dira que Basile d’Ancyro avait gardé le silence, jusqu’à cette visite de l'empereur Λ Rome*. C’est Inexact. Mais Vlctorinus pou­ vait avoir cette impression. En effet, dans les conversations qu’il put avoir pendant ce mois de fêtes et de réjouissances. premier lieu, celle à laquelle lui-même s'était converti, celle de son évêque Libère, celle d’Athanase d’Alexandrie ; selon cette doctrine, le Fils était consubstantiel au Père, c'est-àdire que c’était vraiment le Logos, contenu dans le sein du Père et ne faisant avec lui qu’un seul Dieu, qui s’était Incarné. C’était la doctrine de Nicée, approuvée par Cons­ tantin. Il y avait ensuite, surtout depuis 351, une tendance orientale, plus ou moins cristallisée autour de Basile d’Ancyre, qui avait eu une réelle influence sur l’empereur. Elle s’était manifestée par le concile de Sirmium de 351 en condamnant Photin ; elle s'était manifestée en 354 par la persécution contre les anoméens’, Aèce et Eunome, proté­ gés du César Gallus à Antioche : après l’exécution de ce tyran exécré, sous l’influence de Basile d’Ancyro et d’Eustathe de Sébaste, Aèce et Eunome avalent été exilés. Cette tendance doctrinale, représentée par Basile et son entourage, pouvait paraître assez imprécise. Dans ce milieu, on disait notamment que le Fils était engendré, non pas de la subs­ tance du Père, mais par la volonté du Père. Au sein de cette l’hommk kt t'otuvag tendance jusque-là apparemment homogène, une troisième rir la bienveillance de l'empereur. C'était celle d’Ursace et de Valons. Leur étoile n'avalt cessé de monter depuis 351. Vlctorlnus dut apprendre alors ce qu'ils préparaient : un revirement do la politique Impériale. On allait taire revenir d'exil les anoméens, Aèce cl Eunomc, on allait rédiger une profession de toi, dans laquelle leurs idées seraient habile­ ment insinuées, c'est-à-dire que Ton insisterait sur la supé­ riorité du Père par rapport au Fils. En mémo temps, on allait condamner l'emploi des deux mots ftomoousios et Inmotousios. De ces deux mots, Vlctorlnus connaissait bien le premier, qu'il professait avec l'église de Rome. Mais II Ignorait jusque-là le second. On l'attribuait à Basile. Ce qui suppose que les évêques de l’entourage de Constance avaient chait maintenant par un mot proche du fameux homoousios à rallier l’ensemble de la chrétienté. C’est donc bien au moment de la visite de l'empereur à Rome que Vlctorlnus connut le mot homoiousios au moment même où l'on s’apprê­ tait à le condamner. Vlctorlnus a donc pu avoir l'impression en lui opposant son homoioutiot et se séparait de ses anciens amis Ursace et Valens au printemps de l'année 357. Le revirement de la politique impériale en laveur de l’anomélsme, sous l'influence d’Ursace et de Valens, pouvait donc se prévoir au moment de la visite de l'empereur à Rome. Il ne tarde pas à s'effectuer. Le 29 mal, l'empereur quitte Rome pour aller en toute hâte réprimer sur le Danube une attaque barbare. Puis passant par Slngidunum, Il revient à Sirmium, dans le courant de l'été. C'est là qu'un petit synode présidé par l’évêque de Sirmium, Gcrmlnius, et auquel prennent part Ursace et Valens, Potamius de Lisbonne et le vieil Oslus de Cordoue, en présence de l'empereur, rédige une déclaration qui va être diffusée dans tout l’empire. Ce n’est rien de moins qu une réhabilitation de l’arianisme, accom- 22 lion du Fils, dont il λ été écrit : a Sa génération, qui la racontera Tandis que celte formule provoquait dans l’empire un scandale général, les anoméens rappelés d’exil, après une démarche faite auprès de l'empereur, lors de son passage à Slngiduntun. rentrèrent chez eux ; et notamment Aèce et Eunomc regagnèrent Antioche, où l’évêque Eudoxe de Ger­ manide venait do s’installer en se faisant confier l'adminis­ tration provisoire du siège épiscopal vacant par la mort do Léonce. La fin de l’année 357 et le début de l’année 358 voient donc un retour on force de l’arianisme sous la forme l'homme ct l'œuvre Le mystérieux Candidus, auteur de la LETTRE DE CANDIDUS Λ VlCTOlUNUsJl j ’. C’est vers cette époque qu’il faut placer la courte mais significative activité littéraire de Candidus qui, en lui envoyant sa lettre sur la « génération divine », provoqua très probablement la rédaction du premier ouvrage chrétien de Victorinus. Candidus, sa lettre en témoigne, est un tenant de l’aria­ nisme dialectique d’Aèce et d’Eunome. Mais 11 est aussi un ami do Victorinus. Et non seulement un ami d’occasion, mais un ami profondément apparenté par la pensée avec son adversaire, un ami plus proche de lui, non seulement que les homéousiens, mais même que les consubstantialistes. Comme Victorinus, Candidus définit Dieu comme étant l’esse, comme étant unum et solum, et en même temps comme étant esse, nivere, intellegere·. Cette doctrine, à peu près unique dans tout le quatrième siècle, leur est commune. Ils ont le même vocabulaire concernant la théologie négative, le même vocabulaire concernant l’ontologie, avec des expres­ sions caractéristiques, comme exsislenhalilas, substantiali­ tas, essentialitas ·. En un mot, ils sont de la même école phi­ losophique, d’une école qui possède un cadre do pensée très ferme et déjà scolastique. Candidus est plus jeune : · O roi dulcis senectus Victorinc * ·, dit-il à son correspondant. Ne serait-il pas un disciple de Victorinus, converti comme lui, mais séduit par l’arianisme dialectique qui commence à se répandre ? Loin du maître, à Milan peut-être, devenu une des citadelles de l’arianisme num* «tel MM. <1. p. 31«. MmIUl' notre On.Udu. svre le Candida· dont porte flUlomw «Md.. VIII 2) qu’ASee nomma évéquo do lUHiu'icI, Invérifiable. depuis l'installation d’Auxence en 355, Il envoie à Victori­ ous une belle dissertation dialectique, qui se trouve dire en même temps une puissante argumentation arienne. Vic­ torious. connaissant d'ailleurs son Interlocuteur, répond sur philosophes qui parlent leur langage ή eux. Ils sont un peu en marge du combat, mais, dans leur désintéressement spécuL'arlanisme dialectique £ lettre de Candidus s'inscrit d'Aèce et d'Eunome. ^«^'amouvement semble bien avoir · allié à un platonisme mystique, Influencé par la théurgle, une technique philosophique prin­ cipalement aristotélicienne · La première caractéristique de cet arianisme dialectique, c'est justement la dialectique, c’est-à-dire, nous dit Epiphane la prétention de parler de Dieu à l'aide de schémas et d'une sorte de géométrie. On trouve chez Aèce et Eunome une passion de la déduction a priori qui s'explique par le sens qu’ils donnent au langage. Pour eux, les mots ne sont pas l'œuvre de l'homme, mais ils sont révélés par Dieu à l'homme. L'analyse des signlllcatlons Logique et mystique confluent : > Dieu ne nous demande rien d'autre que de le connaître ·. · Le principe de la con­ naissance humaine et le principe de l'être coincident dans 1'· Inengendré ». Ce mot-notion exprime adéquatement et totalement l’essence divine. Malgré sa forme grammaticale, ce n'est pas un privatif : il exprime au contraire la plénitude totale d'être. C'est ce principe très simple qui constitue l'es­ sence do l'arianisme dialectique. On pourrait évidemment l'interpréter comme une machine de guerre montée de toutes pièces contre la notion orthodoxe de consubstantialité. En . considérant l'Inengcndré comme la définition substantielle l'uomnk ct l’œuvrb do l'essence divine, les anoméens avalent toute facilité pour montrer que la notion d'un Fils consubstantiel au Père était contradictoire. La substance de Dieu étant l'Inengendré, si le Fils était de sa substance, il serait un Inengendré-engcndré1, ou encore deux substances également inengendrées seraient Indiscernables ', ou encore 11 faudrait supposer que l'Inengendré s’engendre lui-même·. Toute la réflexion trlnltairc ultérieure sera axée sur cotte problématique et cherchera à distinguer relations d'origine ct noms substan- Toutefois l'arianisme dialectique n'a pas qu'un contenu polémique. L'aspect positif de cette tendance doctrinale, c'est lu distinction radicale entre l'être de Dieu et tout ce qui n’est pas cet être de Dieu, entre l’ordre de l'absolu et l'ordre du relatif, entre l'ordre de la substance ct l’ordre de l'économie. L'ordre de l'économie. Pacte par lequel le monde est créé et le Christ produit, est tout contingent, suspendu à la liberté absolue de Dieu ; c'est un quasi-néant en face de Dieu. El l'ordre trinltaire est purement économique. Les fragments d'Aèce qui nous ont été conservés donnent peu de détails sur sa doctrine concernant le Christ et le duit de la volonté divine·. Eunome est plus systématique. De même que Dieu nous révèle son propre nom dans le mot ■ Inengendré >, de même, il nous révèle le nom propre du Fils dans le mot · Monogène ■ ·. Ce mot slgnllle que le Christ est produit immédiatement et directement par la volonté être engendré de la substance de Dieu, puisque cette subs­ tance est l'Inengendré et que l’Inengendré est par déllnition imparlicipable. Mais Dieu peut avoir un acte extérieur à sa 1. Afcca. dans ËeipnAXS. panaelon 76, 12, IhiorûnioSi Hou., p. 363,132, ifctd.. Ihtorfjw 1, p. 352,14-13. p, 353,10-21. substance. C'est selon cet acte, identique ή la volonté de Dieu et qu'on peut appeler le Père, que le Christ est produit. de ressemblance entre le Père et le Mis. Du point de vue de la substance, il y a entre eux dissemblance radicale. Produit par cet acte divin, sans intermédiaire, le Fils possède en lui de l'action et de la volonté du Père, dans la création du monde et dans l'œuvre du salut ’. Comme tout ce qui est Dieu, puisque l'essence divine est incommunicable. Ainsi l’ordre du Fils est un ordre strictement économique, relatif, ayant commencement et fin, laissant l'absolu divin dans sa solitude et son unité ·. L'ordre de l’energtla ne communique dans l'ordre de la liberté et de la grâce, dans l’ordre de la L-.ri.nlmn. dialectique k°" ■Τ0"”'* S™1'00 ... r-aodid..· chcz Candidus. Toutefois, on trouve chez lui une réelle nrluinolllé. L’absolu divin est plus fortement marqué encore : non seulement Dieu est l’Inengendré, mais aussi II est l'Inentue l'armature de la lettre A Victorinas : Dieu est Incngendré, part, son autogénération consiste A être ce qu'il est ; Dieu est inengendrant, parce qu'engendrer Implique un change­ ment. et que tout mode de génération, si spirituel soit-il, Implique une mutation en Dieu. Autre originalité vis-à-vïs c’est le premier effet de Dieu, tiré du néant. l'homme bt l'œuvbb Dieu est sans relations, chose. Tel est le principe fondamental de l argumentatlon de Candidus. Il est non seulement Incngendré, mais Incngendrant. 11 est l'esse, à condition de concevoir cet esse comme pur, sans détermination, ni sujet, ni prédicat d'autre chose. Il est un et simple, parce que l'esse pur est un et confond avec son acte d'etre. Pas de relation Λ l'intérieur do lui-même qui puisse laisser supposer la moindre dualité en lui. C'est celte simplicité absolue qui lui donne son caractère do principe. Et cette primauté absolue lui fait transcender toute détermination susceptible d'être saisie par l’Intelli- Cetle primauté absolue et cette absolue simplicité fondent la toute-puissance de Dieu, c'est-â-diro son pouvoir réelle­ ment créateur. Les êtres surgissent à partir du néant, non à partir d'une matière étemelle, qu'elle soit sensible ou Intelli­ gible. Il n'y a rien en lui qui soit une préllguratlon du mul- lisée. La création no correspond en lui Λ aucun mouvement. composé, est l’œuvre de la volonté de Dieu; cette entité : la première substance, est Jésus. A son tour, ce premier effet de la volonté divine, le Fils, tiré du néant, créera en tirant lui aussi les choses du néant. Œuvre de la volonté de Dieu, Il fera du monde l'œuvre de sa volonté, sa volonté propre se conformant d'ailleurs entièrement à celle de Dieu '. On retrouve donc chez Candidus la même inspiration que chez Aéce et Eunomc : le sens de la contingence du créé en face de la solitude transcendante de Dieu ; pour l’assurer, il faut éliminer toute matière Intelligible, toute préexistence du multiple au sein de l'Un. C'est une mystique intellectua­ Candidus (357-358) |2). deur ia doctrine émanatiste de la création que Candidus refuse *. On ne saurait trop insister sur ce fait : le combat lion. Tous deux, en effet, identifient le Fils, le Logos, avec une entité bien déterminée de leur système métaphysique tous les existants recevront l'être. Et tous deux identifient détermination intelligible à partir de laquelle le monde intel­ ligible et le monde sensible se constituent. Us lient donc tous deux le Fils à la création du monde. Mais leur différend porte Pour Candidus, ce premier existant est créé. Pour Victorinus, il est engendré, c'est-à-dire qu'il préexiste en Dieu, et qu’il se manifeste. Leur controverse est analogue à celle qui opposait le dualisme de Numénius, refusant de faire dériver la matière à partir de l'Un, et le monisme de certains pytha­ goriciens qui admettaient que l’Un avait détaché de lui-même la quantité pour faire exister tous les êtres ’. il s'agit d'une discussion entre deux sectes, deux tendances d’une même école. Candidus est créationnisle. Victorious est moniste. Rien do plus net à ce sujet que le chapitre 12 de la lettre de Victorlnus à Candidus. La lettre de Vlctorinus comprend deux parties : la pre­ mière considère le Fils comme existant premier ; la seconde, comme Logos. La première partie répond à peu près à Candidus, de la manière suivante : Tu dis que Jésus-Christ est l'Existant hole. Cf K. II. Deoos. Peeelxi^The Elementi of Theohov. Oxford, 1033. Ίιονκκ κτ l'œuvre premier. Je suis parfaitement d’accord avec toi, sur ce point. Nous avons jusqu’ici la même interprétation de la foi chré­ tienne. Mais tu ajoutes que l'Existant premier a été tiré du néant. Ici encore, si tu veux, je suis parfaitement d'accord avec toi. Mais entendons-nous sur le mol néant. Permetsmoi de te rappeler un enseignement que tu dois connaître sur les différentes sortes de non-existant et d'existant. Tu seras obligé de reconnaître que l’Existant premier no peut provenir que d’un seul néant, le Néant transcendant qu’est Dieu, parce que ce Néant transcendant est un Existant transcendant, un Existant en puissance, un Préexistant La deuxième partie consacrée au Logos argumente cette fois de la manière suivante : Pour toi, engendrer Implique un mouvement dans l’immuable ; tu rejettes donc toute génération en Dieu ; mais produire un effet créé, n’hnpllquct-il pas un pareil mouvement ? Il faut donc admettre un mouvement, un acte en Dieu. Et cet acte, ce mouvement n’est autre que le Logos qui provient donc de la substance de Dieu. Plus que celle de la première partie, la solution présentée Victorlnus. On la retrouve tout au long de son œuvre (oefo. Ar. I 13,3-l-.lt ; III 17,13-17 ; IV 21,19-23 ; de hom. ne. 3. 11-20). C’est le Fils qui est le mouvement de Dieu. El ce mouvement primitivement tourné vers sol, comme acte immanent d’etre, se tourne ensuite vers l’extérieur, et s’en­ gendre alors en produisant en même temps le inonde Intelli­ gible. Dans cette lettre Λ Candidus, on sent Victorlnus encore néophyte. L’Écriture sainte joue peu de rôle dans sa pensée. La théologie trhiltalre est encore très primitive, réduite h l’affirmation pure ol simple de la consubstantialité entre l’esse el l’agere. Seconde LirrrnE de Candidus a Vicronixus (358) (3). demanda ô son ami, par lettre ou oralement, de lui commu- 30 INTRODUCTION accompagnés d’un court billet, la lettre d’Arius à Eusèbe de Nicomédie et un fragment de la lettre d'Eusèbe de Nicomédie à Paulin de Tyr, deux documents essentiels de l’aria­ nisme, qui probablement « se suivaient déjà dans le dossier constitué par Arius B, La réaction homéouslenne : Le synode de Sirmium (été 358) et le retour de Libère à Rome (fin 358). En possession de ces lettres d’Arltts et d'Eusèbe, Victori­ nus les étudie, en extrait les propositions essentielles, les compare aux propositions orthodoxes, se met en devoir de prouver par l’Écriturc et le raisonnement philosophique, d’une manière plus abondante et plus approfondie encore qu’il ne l’a fait contre Candidus, que le Christ a été engendré par Dieu et qu’il n’est pas tiré du néant. Selon toute vrai­ semblance, ce travail l’absorbe au début de l'année 358. giic de saint Jean et les épîtres de saint Paul, et 11 constitue un dossier extrêmement abondant de citations scripturaires qu’il opposera aux cinq malheureuses petites citations que contient la lettre d’Eusèbe de Nicomédie. Il a l’intention de faire un grand ouvrage qui dépassera peut-être ceux de ses prédécesseurs Tertulllen et Novation. Tandis qu’il se consacre à cette grande tâche, les événe­ ments évoluent dans un sens assez inattendu. doxe de Gcrmanicie, 5 Antioche, approuvèrent le for­ mulaire rédigé à Sirmium l’année précédente et félici­ tèrent Constance d’avoir ramené l’Occident à l’unité de l’Église. Nrinues rtUg., t. XX, 1040, p. 37. I.'HOMME BT l'œuvbe Le synoI e ncyre ή a(|Optcr cette attitude. Le groupe vers ques . Basile d’Ancyrc décida de s'op­ poser vivement à ce revirement de la politique impériale, Λ ce triomphe d’L’rsace et de Valens auprès de l’empereur, à cette réussite d'Eudoxe, Installé à Antioche. Cette réaction de Georges de Laodicéc et surtout de Basile d’Ancyrc consti­ tue un progrès décisif dans la théologie orientale. Les deux leurs idées rhéologiques contre l’anoméisme. Ces idées étaient probablement déjà nettement arrêtées avant 357. Car le mol homoiousios qui les résumait, avait été précisément condamné par le formulaire de Sirmium composé en l’été 357. Bien plus, nous l'avons vu, Victorinus en avait entendu parler, lors de la visite de Constance à Rome, en avril 357. Mais c’est en 358 et 359 que seront rédigés les documents essentiels du parti homéousien '. C'est d’abord, aux environs de. Pâques 358, le synode d'Aneyre. Basile qui avait réuni un groupe d'évêques, en sa ville épiscopale d’Ancyrc, à l'occasion de la dédicace d’une église, compose une longue lettre suivie d'anatliématismes, qu'Épiphane (patiorion 73,2-11) nous a conservée, et dont nous possédons également les anathématlsmes en latin, grâce au de synodis de saint Hilaire (12-26 ; P. L. 10, 489-500). La méthode théologique de Basile emploie d'une manière très intéressante un procédé de purification des concepts : les anoméens parlent de création, les consubslanlialistcs de génération·. Il faut retenir des deux concepts ce qui est compatible avec la nature divine : la notion de création sau­ vegarde l'impassibilité du créateur : la notion de génération sauvegarde la similitude entre engendrant et engendré. Il faut donc admettre que la production du Fils par le Père unit éminemment en elle les aspects des deux notions, créa­ tion et génération, compatibles avec les exigences de la stanüete Panel, Me eam Tode dn Konsleallue, Eln Eellrag tue CeschtcMe dn arlanlsehea Etrellee in d«l Jaheen SM-ldl. Leipzig. 1900. 32 INTItObUCTIOK nature spirituelle de Dieu. C’est ce que Victorinus appellera la conlisio des deux notions (ado. Ar. I 32,1-3). Évidemment, Basile éliminait en contrepartie les aspects des notions, incompatibles avec le dogme : l’idée de dissemblance entre créateur et créature impliquée par la notion de création ; l’idée de passion chez le générateur Impliquée par la notion de génération ; la notion de création, en taisant intervenir l’idée d’une production par la aolonfé de Dieu et en écartant celle de processus naturel, pouvait pallier ce dernier danger. Cette méthode originale de correction des concepts, qui donnait aux homéousiens l'impression de dépasser les er­ reurs opposées de l'anomélsme et du consubstantialisme d’un Marcel d’Ancyre, n’était pas la seule partie intéressante de la lettre de Basile, il établissait fortement sur le texte de saint Jean, 5,26 : ■ Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir pareillement la vie en soi », sa doctrine de la similitude de substance. La vie dont parlait saint Jean, était en Dieu, sans se composer avec lui : elle était sa propre substance ; et dans le Fils, également, cette vie était sa pi l'évangile n’employait qu’< désigner leur relation. Mais c’était bien entre deux subs­ tances que s'établissait la similitude*. La suite des anathématismcs qui suivaient cette lettre Intéressante condamnait à la fois les tendances doctrinales de Marcel d’Ancyre et celles des anoméens. La lettre n’employait d’ailleurs nulle part le mot homoiou- o , _ , Le d’Ancyre délégua ,trois Synode Sirmium . synode ,, ....de.... évêques, Basile d’Ancyre, 7. Eustathe lc ’’ de Sébasle, Éleuslus de Cyzique au­ lis partirent donc pour la cour de Slnnlum où Ils rencon­ trèrent l’empereur’. Nouveau revirement de Constance : l'ambassade réussit parfaitement. Une lettre de Constance I. HOMME ET t'otUVIIH pari presque aussitôt pour Antioche, désavouant Eudoxc et professant la similitude de substance entre le Père et le Fils Ainsi, un an après la déclaration de Sirmium de l'été 357, la situation était à nouveau renversée en faveur du parti de Basile d’Ancyre. Un synode réunit donc il Sirmium, pendant l'été 358, les légats du synode d’Ancyre : Basile d’Ancyre, Eustathe de Sébaste, Élcusius de Cyzlque ; les Inévitables évêques de cour : Ursace, Valens, Gcrminius ; cinq évêques d’Afrique, venus en délégalion il Sirmium, peut-être en faveur de Libère : Athanase, Alexandre, Sévère, Sévérlcn cl Crescens · ; enfin, peut-être Libère lui-même, rappelé depuis peu de Béréo à Sirmium. La réunion est importante : elle va accentuer encore le rapprochement entre les homéousiens et des consubstantiallstes comme Athanase et Hilaire ·. Il est probable que la discussion entre Basile et Libère, pendant ou après le synode, ne fut pas étrangère à révolution de Basile vers des positions très proches de l’orthodoxie. Littérairement, si l’on peut dire, la réunion se traduisit par la constitution d’un volumineux dossier qui comprenait : 1° Los anatliématismes d’Ancyre 358 un peu expurgés * ; 3° Le symbole et les anathématismes do Sirmium (351 ) pronon4° Très probablement une lettre do Basile d’Ancyre sur l’Ao- C'est exactement le contenu et le plan du tte spnodls de saint Hilaire. Et l’on retrouve la trace de tout cela dans l’adocrsus Arium de Victorinus. Ce groupement de textes, c’était une sorte d’histoire du 3. On sait leurs positions favorables aux liontéousiens dans loin de sflriadls. t. Cf. Hitomu. de «nodis 00 ; P. 10. 542 a b. S. Cf. Hittnut. de renodis SI : P. b. 10, 534 a. n'admettaient pas que le Fils soit semblable au l'ire Lx r'°"r,« Mnnium (358) purent avoir l’imù Rome (fin 358). prcssio„ (|u(. ,,aix , ,.,all lall„ ,lans ('Église. La formule blasphématoire de l’été 357 était élimi­ née, Ursace et Valens démasqués, le pape réconcilié avec l'homme bt l'œuvre 35 l'Eglise d'Orient, une doctrine, qui était toute proche de satisfaire un Hilaire ou un Athanase, avait été définie. < Sic jointe au dossier '. On s'empressa d'écrire à Rome pour annoncer le retour du pape. Constance lui-même annonça de son côté la bonne nouvelle au clergé et au peuple de Rome ·. Mais la décision de l'empereur, maintenir ù la tôle do l’Égiise de Rome les doux évêques, Félix et Libère, l'usur­ pateur et le légitime, provoqua une unanime réprobation. ventent populaire chassa Félix hors de la ville, tandis que Libère était accueilli dons l’enthousiasme : « quasi victor » ·. Libère ramenait avec lui le dossier de Sirmlmn, les quatre documents énumérés plus haut. Il se chargea probablement d'en expliquer le sens au clergé de Rome. Contre λ lu us, livre nnnsttEn (lin 358-début 359) |4|. Nous avons laissé Victorinus s'appliquant consciencieuse­ ment Λ réfuter les lettres d'Arius et d’Eusèbe, méditant l'Écriture, approfondissant le mystère trinltalre. Quand 11 eut connaissance des documents ramenés par Libère, ce fut une belle explosion de colère ! Finies les dis­ cussions iréniques avec son ami Candidus l’anoméen I II fulmina : gnnlt le dossier hoinéousien (et. ado. Ar. I 28,12 ; I 28.32 ; I 29,1-10 ; I 29,35 ; I 30,1-5 ; I 32,1-3), c’est-à-dire six pasmluin par Basile en l’été 358 et joint au dossier en guise d'introduction Ccs citations ne laissent aucun doute quant à l’identité do l’adversaire que Victorinus Invective vigoureusement en lui reprochant sa duplicité : c’est Basile d’Ancyrc, le cham­ pion de VhomotoustM ! C’est celui qui, aux yeux de Victo­ rious, a entraîné le pape Libère dans la trahison I N’a-t-il pas d’ailleurs, ce Basile, trahi lui-même ses anciens amis, Ursace et Valens, sans doute parce qu'il était jaloux de les voir triompher grâce à leur profession de fol de 357 ? Tel est le sens de la lin du passage cité plus haut. 1. ddo. Ar. r 2S.0-2S. 2. Jo dois signaler philosophiques de ses adversaires. La notion d'image, la notion de forme, la notion de vie, si elles sont applicables au Fils, en vertu de l'Écriture, n'en ont pas moins un sens philosophique bien précis, que les homéousiens méconnotion de qualité substantielle, de définition de la substance (et. I 19,29-44 ; 20,38-55) la densité ontologique do la subs­ elle-même substance, qu'il y a Intériorité réciproque entre forme et substance, donc qu’il y a consubstantialité entre elles. D'une manière générale, Victorinus considère la notion de substance semblable comme une absurdité philosophique (123,1 -40). Une substance, en tant que telle, ne peut être sem­ blable il une autre, elle ne peut qu'être Identique à une autre ou différente d'une autre. C’est la doctrine des Catégories d'Aristote. Alhanase reprendra la même argumentation dans le de synodis*. Mais Athanase passera assez facilement sur cette difficulté de vocabulaire philosophique : 11 veut voir ce que les homéousiens cherchent Λ exprimer au tond, la néga­ tion d'une Identité numérique entre Père et Fils, au prollt d'une communauté de nature. Le point de vue de Victorinus est tout différent : il contemple dans le Père la substance ou l’être premier et, au sein de cette substance, un acte ou un mouvement ou une forme ou une Image ou une vie Intérieurs confondus avec la substance. Puis cette qualité ou déter­ mination Intérieure de la substance — de quelque nom qu'on l’appelle — se pose pour elle-même, s'engendre elle-même. C’est en somme la solution déjà donnée aux objections de Candidus contre la possibilité d'une génération on Dieu (et. ode. Ar. 143,34-43 qui représente bien une sorte de vestige du projet primitif de réponse ù Candidus) : l'étre est mouvement, U y a un mouvement intérieur à l'être qui s'extériorise sans 41,01), tiran tion philosophique du mo peut être ensuite l’acte extérieur qui s'extériorise dans la comme lui par les documents homéousiens ct qui écrira en décembre359 : «Marcellus 'uerbuin dei’ cum legit nescit1.» En résumé, la problématique du premier livre adversus Arium est axée, comme celle do l’nd Candidum, sur le rapport consubstantiel entre esse et agere ou moveri, pro­ blématique issue originellement de l’objection fondamentale de Candidus : la génération Implique mouvement ct chan­ gement en Dieu. Mais dans le livre adversus Arium I a, si Victorious continue à affirmer contre Candidus que l’être, étant un acte Immanent, est un mouvement tourné vers soi auquel le mouvement créateur ne peut être que consub­ stantiel, il introduit néanmoins une nouvelle argumen­ tation : les noms du Fils, confessés par les homéousiens. Impliquent la définition du Fils comme mouvement de l’être ou de la substance divine. Mais ce mouvement, étant automoteur, a un caractère substantiel, qui assure à la fois son identité et sa distinction avec le Père qui est l’être ou la substance. Contbb Ames, uns rausura B (359) (ôj. Avec adv. Ar. I 43,34-43 et surtout avec la longue pro­ ud Candidum s’achève, transformé, revivifié par la discus­ sion avec les homéousiens. Mais la production littéraire de Victorious ne va pas s’achever là. D’autres livres vont suivre, qui vont témoigner d’un effort sans cesse renouvelé pour exprimer au mieux ce qu'est l'homoousfos. En ce sens, ce seront tous des traités de homoousio ·. Plus précisément encore, ces traités seront une suite d’essais destinés à mon­ trer rationnellement que les formules de la confession de foi sur lesquelles tous les partis sont d’accord : deum de deo, lumen de lumine, impliquent Vhonwouslos, ct. déjà adv. Ar. I 30,18-31,16; Il 2,21-26; Il 10,4-20; III 1,16-36; IV 29,1823. Cela signifie que désormais c’est avant tout la problé­ matique Issue de la pensée homéousicnne, qui va préoccu- istrowcnon per Viclorlnus. Dans une lettre qui est à dater probablement de lu lin de 359, Georges de Laodicée (dans Épiphane, pana- dolve «ire considéré comme étant le Père ou que lo SaintEsprit doive être considéré comme étant le Fils, mais l’Es- ■ prlt-Salnt a son hypostase propre ». C’est exactement tout le problème qui se pose à Viclorlnus : Dieu, Esprit, Lumière sont des noms scripturaires et des noms « canoniques > pour désigner les Trois. Ce sont donc les noms communs. hypostases. Pour les homéouslons, la communauté de noms n'Impllquc pas identité, mais similitude de substance. Pour Viclorlnus, cotte communauté implique identité do subs­ tance. Que signifient alors pour lui les noms propres 1 C’est le) qu'lnlcrvienl la notion de prédominance : les noms com­ muns, tout on étant communs il chacun, sont propres Λ l'un Ar. I 20,13-16 ; 1 55,1 - 56,35 ; I 54,9-12). Lo dossier homéousien dut obliger Victorious à une intense réfioxion philosophique. Il fallait assurer une Identité entre que les homéouslens feignaient de reconnaître dans Vhomoousios, ni la communauté Indéfinie que les mêmes lioméousiens appelaient « similitudo ». Un promior résultat de ce travail est lo traité qu’il me semble raisonnable d'appeler Contre Arius livre premier h et qui vient immédiatement Λ la suite de i'Opus ad Candidum ■. Il commence par cc début abrupt : > Spiritus, »oC;, λόγο;, sapientia, substantia utrum idem omnia an altera a so Invicem » · qui montre bien quelles manière définir l'identité entre les noms divins, qu'ils soient propres ou communs ? Pour répondre, Viclorlnus utilise les notions néoplatoniciennes d'identité dans l'altérité et d’altérité dans l'identité, que l'on trouve notamment chez Porphyre et chez Syrianus, Mais il ne se contente pas do­ l'homme et l'œcvke cet emprunt à la logique néoplatonicienne. Pour la première fois, il tente une sorte de description de la Trinité chrétienne en termes néoplatoniciens. Sa solution ne consiste pas h définir abstraitement les rapports logiques d’identité ou d'altérllé qui peuvent exister entra les noms des Trois. Il prétèrc nous faire contempler la place de l’Espril ( — Père) mouvement de la vie divine. Et ce mouvement de la vie divine doit se concevoir pour lui grâce à l’analogie de la thème de I’ Incarnation, de la naissance virginale (ode. Ar. I 56,36 - 5X.36), c’est-à-dire du récit de l'Annonciation. De même que le Logos est dans un état féminin, lorsqu’il est contenu dans le sein de Marie, pour devenir mâle, au moment de sa naissance, de même, en sa génération étemelle, le Logos est d’abord en un état féminin, c’est-à-dire est d’abord oie cherchant à se communiquer, à créer le monde, donc, s’éloignant de l’unité, en un état Λ'αΙΙΜΙί ; puis se transfor­ mant en sagesse, en pensée, Il revient vers sa source, devient Cette première tentative est encore gauche, parfois presque Incohérente, faite d’éléments néoplatoniciens plus ou moins bien assimilés. Du moins est-elle présentée d'une manière habile, tous les thèmes s'appelant les uns les autres et formant une subtile symphonie. Ce court traité est donc le premier fruit d’un approfondis­ sement de la réflexion de Viclorlnus sur la problématique homéousienne. Les conciles de Rlmtnl et de Séleucio (juillet-décembre 359). Depuis 357, on projetait un grand concile. Tout le monde l'Ëglise. Le tremblement de terre de Nicoinédle (24 août 358) ruina la ville où l'on projetait la réunion. En 359, on choisit, pour l’Occident, Rimini, sur l’Adriatique, pour l'Orient, Séleucle, en Isaurie. Le 22 mai 259, 4 Sirmium, en présenci de l'empereur Constance, eut lieu tint réunion préparatoire chargée d'élaborer une profession de foi susceptible d’être ratifiée par les deux conciles. Nous I a Credo daté précédente h la réunion qui avait eu lieu, en été, dans la même ville et qui avait motivé le retour de Libère. Ce sont Ursace , Valens, Germlnius et Basile d’Ancyre. Il y a trob nouveaux participants, Georges, évêque d’Alexandrie chassé de son siège épiscopal par une émeute et réfugié à la cour, Pancrace de Pèluse, un voisin du précédent, et enfin Marc, évêque d'Aréthuse en Syrie. Basile d’Ancyre est en minorité dans cette réunion de gens qui, tous, sont de ten dance arienne. La signification de la violente et longue discussion qui eut Heu ce jour-l» nous est donnée par une lettre de Basile d’Ancyre et de Georges de Laodicée, qui fut écrite après la réunion cl qui nous donne en quelque sorte l’histoire du débat théologique telle qu’elle ressort des réunions de Sir­ mium 357, 358, 359 : lo Fil* est dissemblable au Père selon Vôtre et l’exister. Mais juste- ι.Ίιομμε et l’œuvre Nous avons là une version homéousienne des faits i elle correspond pour les grandes lignes à celle que Vlclorinus retiendra Le 22 niai 359, la contre-attaque anoméenne se dérivés. Manœuvre habile, car le mot ousia oblige l’enseigne­ ment ecclésiastique à se surcharger d'explications philoso­ phiques. Son élimination peut revêtir les apparences d’une purification, d’un rejet des influences helléniques sur la foi chrétienne. Mais, évidemment, cette élimination a aussi pour conséquence do permettre la réintroduction d’un anoméisme larvé : le Père et le Plis n’auront plus entre eux qu’une simi­ litude toute extérieure, liée h une dissimilitude fondamentale et essentielle qui pourra aller jusqu'à l’abtme séparant la créature de son créateur. Tels furent le sens et le contenu de cette discussion du 22 mal 359, qui se prolongea tard dans la nuit ; c'était la nuit précédant la fête de la Pentecôte. La lettre homéousienne citée plus haut nous donne une idée do l’atmosphère ; c’est l’empereur, auquel on prête une Inspiration divine, qui Invente ou à qui l’on souille la solution moyenne : le « semblable en toutes choses ». Évidemment la formule était élastique, et chacun, en signant, y mit le. contenu qu'il voulait, Basile précisa bien en signant : « Semblable, en tout, pas seulement selon la volonté, mais selon l’hypos- Ce compromis du 22 mai 359, par son imprécision qui favo­ risait les anoméens, était finalement une défaite pour Basile et son parti. La lettre qui vient d’être citée constitue bien une tentative ultime pour rattraper ce qui était perdu, une Interprétation postérieure destinée à justifier une capi­ tulation. Cette première défaite du parti homéouslen allait se transformer en déroute. A Hlmlnl, les Occidentaux, réunis novembre*359) 0,1 JlllUo1 c" maMais Joriu|andis ,ην°· "«vernie rab|os & |r3591 ((j| 50,11 d(J Nic(!(1 que la majorité orthodoxe du. concile envoie des légats à l’empereur pour l’informer de son hostilité au Credo du 22 mai 359 et de sa fidélité il Nlcée, l’opposition, à la tête de laquelle on retrouve évidemment Ursacc, Valens, Genuinius et Auxence de Milan, mandate aussi des légats. Ce sont ces derniers qui finirent par imposer leur volonté aux autres. La formule que tous signèrent il Nikè en Thrace consacra cette défection. Elle reprenait à peu près la formule du 12 mai 359, en se contentant d’affirmer la similitude du Fils avec le Père, sans préciser mémo « en toutes choses ». De retour à Rimini, les légats, qui avaient trahi leur mission, parvinrent à rallier la grande majorité des évêques, qui se morfondaient dans le désœuvrement, loin de leurs tilles épiscopales. Aussi, les plus orthodoxes, tels Phébade d’Agen, finirent par signer, en ajoutant des explications de vote qui voulaient sauve­ garder l’orthodoxie. Saint Hilaire 1 nous a conservé la lettre collective concer­ nant cette détection : tance Auguste, le synode de Rimini, en unanimité avec les Orien- nées U piété : que personne n’emploie plus jamais les noms d’onsm l’iioumb et l’œovbê vaque du scandale parmi les frères. Nous nous sommes félicités do ce que nous reconnaissions là ce que nous avions déjà tenu sommes encore retenue on ee Heu où le synode s’est déroulé et d’où avec les Orientaux, nous soyons renvoyés vers nos fidèles : que les partie do ceux qui no changent pas le nom do Dieu : que nous, qui temps avec ceux qui sont infestés par un enseignement pervers. en présence de Dieu lo Père et du Seigneur Jésus-Christ Dieu et Fils écartant sur ton ordre de remploi du mot ourla, lais, ordonne que nous soyons renvoyés à nos fidèles afin que Γ Église, qui no tolère Cette lettre marque bien le triomphe do la tendance amorcée en 357, par Ursace et Valens, au synode do Sirmium. Le rejet ü'ousia et â’homootisios est définit!!. Inutile de sou­ ligner l’extraordinaire servilité du ton. L'emperour est vrai­ ment la suprême instance religieuse 1 Contre Arius, livre. second (fin 350-début 300) |6], Victorinus, au fur cl ii mesure que lui arrivaient les nou­ velles de la controverse tliéologlquo (réunion du 23 mal 359 il Sirmium, puis concile de Rlmlnl), voyait surgir devant lui, sinon de nouveaux adversaires, du moins do nouvelles formes d'objections au comuMantiel. Comme II avait étudié attentivement la lettre de Candidus, puis les lettres d’Arius et d’Eusèbe, puis les documents homcouslens, il semble aussi avoir vu de très prés les actes du concile de Rimini. Nous retrouvons, au travers du « Livre second contre Arius », des traces de ce que nous savons du concile de Rlmlnl, mais aussi des détails que nous Ignorions. En effet, Victorinus répond bien ù des gens qui proscrivent les termes ousia et homooustos parce qu’ils provoquent du scandale dans l'Êglisc et sont Inintelligibles aux fidèles (et adv. Ar. Il 9,1-11,8). Mais II rapporte aussi les termes do leur profession de toi (odo. Ar. II 2,21-26 n.) : · Unigenitum, genitum, utique non factum, do patre filium, de deo down, do vero Iunilue verum lumen, de spiritu spiritum, In patre filium et In Ullo patrem. » Sans quo l’on puisse offirmer que toutes ces expressions soient dos citations (on peut avoir des doutes sur le utique non factum), Il reste qu’il y a, dans cette phrase de Victorinus, une allusion il une profession de fol bien précise. A ce moment-U, on ne se permettait pas d’il peu près en ces matières. Entai, il est le seul do tons les écrivains de l’époque 5 nous rapporter un vœu — perilde — du clan homéen : que l’on traduise le mot homoouaios on latin '.(ado. Ar. H 9,16-30; 10,1-113)- Ici encore, Victo­ rinus nous révèle certains aspects de la controverse qui nous sont Inconnus par ailleurs. Le livre II contre Arius s’adresse il la fols aux évêques do Rlmlnl, qui viennent de proscrire l’usago d’ousla et d'homoousloe, et aux homéouslens. Mais ce sont surtout les premiers qui sont visés. Le titre du livre donné par le manuscrit de Berlin : fit graece et latine de homoousio contra hacrettcos, exprime bien le contenu du traité. C’est une défense des mots attaqués » Rlmlnl : ousia et homoouslos. De chacun de ces mots, Victorinus expose d’abord le sens, puis établit le carac­ tère scripturaire. Pour ousia, surtout, Victorinus est donc entraîné dans le vocabulaire grec : il s’agit de distinguer oilefa et énd»r«e<<, traduits indlflércmment par suManlia dans les versions latines de la Bible. Il montre, il propos d /ionioeusios, que l’on peut aussi bien l’employer en grec que dans la tra­ duction latine qu’il propose : < Consubstantialis, simul subs­ tantialis. * On devine par ce bref aperçu' que le livre est encore plus Victorinus apparaît ici comme un controvcrslsto très proche ; Hilaire dénonce tortcmci l'ambiguité de ces formules. Le petit écrit de Victorina de twnooiuio recipiendo (et. plus bas, p. 53) pourrait éU dirigé contre ces légats occidentaux, menés et trompés pi Ursace et Valons. Toutefois, je ne pense pas que Victoria ait pu connaître le détail des discussions préliminaires i concile de Constantinople. Hilaire était sur les lieux, ramena ensuite scs documents en Gaule. Victorlnus ne les probablement pas connus. Je suppose donc que le de homoo sio recipiendo correspond à une situation ultérieure. L’aboutissement de ces discussioi Constantinople entre Orientaux et Occidentaux, f (janvier 360). l’unanimité contrainte pour la formule Niké-Riminl ; elle fut proclamée a Constantinople dans 1 premiers jours de janvier 360. La défaite des hoinéousie était consommée : Basile d'Ancyra, Éleuslus de Cyzique, Eustathc de Sébaste entre antres, les légats de Sirmium 358, étalent exilés et déposés. Aèce tut déposé, mais son ami Eudoxe fut promu patriarche do Constantinople. Los vrais triomphateurs étaient Ursace et Valens en Occident, Acace de Césarée en Orient. L'arianisme prenait définitivement la forme de l'homéismc. eut A peine le tomps de La révolte de Julien so Constance réjouir de son succès. Bientôt, les contre Constance attaques des Perses A la frontière (été 360). orientale de l’Empire l'obligent A quitter Constantinople et A se porter au devant d'eux. Sen- pire, Il donne l'ordre  Julien, son cousin, qu'il avait fait César et dont les troupes avalent victorieusement libéré la Gaule do l'envahisseur germanique, de lut envoyer en ren­ fort ses corps d'élite. La nouvelle arrive au début de l'été 360, a Paris, oh les troupes do Julien sont rassemblées. Elle produit un émoi considérable parmi les soldats. Bientôt le mécontentement tourna en révolte et, mi-satlsfait, mi-terrifié, Julien s'entendit proclamer Auguste. Il en avertit Constance, avec tous les ménagements possibles. Celui-ci reçut sa lettre à Césarée de Cappadoce. Cette nouvelle le mettait dans une situation tragique. En pleine campagne contre les Perses, privé des renforts qu'il espérait. Il devinait en même temps la vraie signification de la révolte de Julien. des troupes, c'était la réaction païenne qui se cristallisait autour de son adversaire. D'ailleurs, Julien lui-même allait bientôt jeter le masque. Mort do Constance ***, P«od<> <*· négociations (3 novembre 361). '",1 '« <"= P9ycr au plus pressé, c est-A-dlre de conte­ nir du mieux possible la pression des Perses, Constance se retourna vers son adversaire. C'était la guerre. Julien s'avan- 52 INTRODUCTION çalt vers l’Orlent, le long du Danube. Ses lettres aux cités] de Macédoine et de Grèce ne laissaient aucun doute sur son intention de restaurer le paganisme. A Rome, le Sénat reçut bientôt ■ un discours plein de vie lentes invectives contre Constance · dans lequel il reprochai aussi ■ à Constantin d'avoir violé les anciennes lois et cou On peut légitimement supposer que Victorinus dut resser tir alors une certaine inquiétude devant ce retour ottens du paganisme. Toutefois, dans l’immédiat, cette march victorieuse de Julien contre Constance suspendait l'ellet < concile de Rimini. Déjà à Paris, en l'été 360, sous l’intluen d’Hilaire, rentré tout récemment d'exil, un synode aval désavoué la formule de Nlkè et de lllmlnl, excommun Ursace, Valens, Auxence, Gaius, Magasins et Justin, adm enfin une interprétation orthodoxe do Vlnmoiousios ■. Le 10 octobre 361, Julien est à Sirmium. Constant Mopsucrêne, en Cilicie, que la maladie l'oblige i> s'arrête Le 3 novembre 361, il meurt, baptisé par le nouvel évèqu d'Antioche, EuaoTus, un arien de la première heure. Julit fait son entrée à Constantinople, le 11 décembre 361. r· -i λd·Alesmndrle λι λ i Julien abrogea les sentences d’exil Concile pa“ ConilllI ,M (pnn emps ). gvgq,1(,s orthodoxes. Un des prernie résultats de la nouvelle politique religieuse fut donc le retoj d’Athanase à Alexandrie (21 lévrier 362). Peu de temj après, Athanase réunit à Alexandrie un synode dont l'ii portance doctrinale a souvent été soulignée. Sont présent autour d’Athanase, plusieurs évêques d'Égypte, mais nia Eusèbe de Vcrceil, Astérlus de Pétra, évêque palesllnit enfin des représentants de Paulin d’Antioche, de l.ucil de Cagliari et d'Apollinaire de I.nodlcée, c'est-à-dire fidèles amis d’Athanase, des nlcéens très fermes. Les pr BT L’ŒUVBt . ..... symptomatiques. Ie Le loncile admet comme également légitimes les expressions Je substance, soit la trinité des personnes *. 2° Le synode 3e Le synode affirme, contre rapollinansmc naissant, que la divinité de l'Espril-Salnt (ce sera une des séquelles du des controverses christologiques, notamment sur la réalité de l'âmo humaine du Christ. eussions qui s'y tinrent, car nous allons retrouver nettement chez lui les trois points nouveaux, caractéristiques de la L’édlt de Julien . Auspcu prè$ *connaissance “ momcnt °u de V,e,ces °in prenait ter d’nne manière toute différente datée du 17 juin 362 établit que les rhéteurs ne pourront enseigner qu'avec l'approbation des conseils municipaux et les rhéteurs chrétiens comme dos menteurs puisqu'ils en- IXTBOOUCTIOX soignent extérieurement quelque chose qui n’est pas en accord avec leur pensée Pour connaître la réaction de Vlctorlnus à cette législa tion, nous pouvons retrouver ici le récit do Simpllclanus ; Augustin : « Il ajouta qu’aux temps de l’ompereur Julien un édit ayant interdit aux chrétiens d’enseigner la liltéra turc et l’art oratoire, Victorinus se soumit pleinement il la votre Verbe » qui donne l’éloquence ù la bouche des enfants ». son énergie no me parut pas supérieure il sa chance, puisqu’il avait trouvé ainsi l’occasion de vous consacrer tout som temps *. <· Vlctorlnus ne (ut pas seul à démissionner. Prohéréslus rhéteur h Athènes, qui, nous l’avons vu, avait sa statuo à Rome, comme Victorinus, renonça lui aussi à son enseigne­ ment, bien que Julien lui ail proposé, naguère, de devenir son historiographe ·. (362-363) |7) [8|. Victorinus ne larde pas à proIUer do cet ol(um, envié par Augustin, pour reprendre son activité littéraire chrétienne interrompue depuis presque doux ans. (Le Contre Artus tiare second a certainement été écrit avanl la mort de Cons, lance*.) Les événements nouveaux onl fail presque oublier les controverses de Rimini, pourtant encore récentes. Vit; torlnus veut faire œuvre positive. Jusqu'Ici il il surtout polft miqué, mobilisant au plus vite scs connaissances pbiloso phlques et ses méditations scripturaires contre Condidus contre Basile d’Ancyrc, contre Ursace et Valens. Le momen est venu de donner un exposé magistral, do faire un trait qui ail il la fois la rigueur philosophique d’une leçon d Plolin et la richesse scripturaire d’un traité d’Albanaso. S.'llOMSIE ET l’œOVBB Ce que nous appelons maintenant le Contre Arius, livre troi­ sième et que le manuscrit de Berlin nomme de homoousio représente vraiment le chef-d’œuvre de Victorinus. du synode d’Alexandrie du printemps 362, permettent de dater doctrinalement l’ouvrage. Ils se retrouvent en ellct dans le Contre Arius, livre troisième d’une manière très inté­ ressante. Pour le premier point, l’usage do la formule : « trois hypostases », est rapporté explicitement aux Grecs par λ’Ιοtorinus ·. Il utilise lui-môme la formule : « une substance, trois hypostases », non pas directement à propos dos trois Personnes divines, mais it propos du modèle métaphysique qui lui permet de concevoir leur rapport : esse-vivere-inleUegerc. Λ vrai dire, déjà le Contre Arius, livre second et même le livre premier (a) avaient fait état de cette formule grecque ’, attestant ainsi qu’elle était connue en Occident en 358-350. Mais il est intéressant de voir comment Victorinus cherche à donner à cotte formule un contenu métaphysique qui soit en accord avec l’ensemble de sa doctrine propre : c’est de et Vinlelligere, qui, étant des déterminations, des /ormes de la substance, constituent ainsi des hypostases distinctes, puisque, pour lui, l’hypostase se définit comme une subs­ tance déterminée par une forme. Le deuxième point caractéristique du Tome aux Anliochiens, Issu du synode d’Alexandrie au printemps 302, était l'allusion à la doctrine do l'Esprlt-Salnt, que certains héré­ tiques séparaient du Père et du Fils. Dès 359, Athanasc avait, dans scs lettres à Sérapion, combattu des hérétiques qui niaient la divinité du Saint-Esprit ·. Mais c’est un fait que les premières apparitions du mouvement pneumatomaque sont à dater des environs de 362, et que le synode d’Alexandrie trahit, par sa réaction, les progrès do cette doctrine. Or Ici, nous louchons au sujet même du Contre Arius, livre troisième. INTRODUCTION Tout le livre repose en effet sur cette idée : le fait que les orthodoxes parlent avant tout de la consubstantialité du Père et du Fils, n’implique pas qu’ils séparent l’Esprlt- , Saint des deux premiers ’. Cela signifie simplement que, par · Saint qui sont désignés. Ceci a toujours été la doctrine de Victorinus ’. Do même, Victorinus a depuis longtemps posé le fondement philosophique qui lui permet d’établir ration­ nellement cette affirmation théologique8 ; ce fondement phi-' l’ôtre ou la substance, puis le dédoublement de cet unique mouvement qui est le Fils, en vie et en intelligence, la vie Correspondant au Christ, l'intelligence à l’Esprit-Sainl. I Mais le livre ΠΙ nous donne un exposé développé et forte-, ment charpenté de cette doctrine, en l'appuyant sur récri­ ture sainte. Kl n’y a pas vraiment progrès doctrinal, mais il y a progrès dans la méthode d’exposition. Peut-être, Victo­ rinus découvre-t-il d'ailleurs, grâce à cette exposition com­ plète de sa pensée, toutes les implications qu’elle contient. vient ή assurer une cohérence parfaite entre le donné dog­ matique, tel qu'il l'entend, le schéma philosophique qu'il lui applique et les textes de l'Êcrilure qu'il utilise. Ainsi,· c’est la théologie de l’Esprit-Sainl qui le conduit au meilleur exposé qu'il ait tait de l'ensemble de sa pensée théologique. Le troisième point doctrinal caractéristique du synode d’Alexandrie de 362 était l'affirmation de l'existence d’une âme raisonnable du Christ, contrel’apollinarisme naissant. Il est indiscutable que le Conlre Arius,tiare troisième trahit éga­ lement les préoccupations de Victorinus R ce sujet *. Le pro­ blème do l’âme dn Christ y est traité deux fois, très oxpllci-. tornent; Victorinus semble même avoir construit, le premier, une preuve scripturaire de l'existence de l’âme du Christ Le Conlre Artus, livre quatrième (un de homoousio égale- ι,’ηομμε kt n'atuvna ment, selon le manuscrit) se présente, comme le livre troi­ sième, sous la forme d’un traité dogmatique et ne laisse transparaître que très discrètement quelques intentions polémiques >. Après le livre troisième, il semblait difficile de refaire une seconde fols l’exposé de la consubstantialité des hypostases trinitaires. Le livre quatrième semble issu d'un désir do précision philosophique. Jusqu’Ici Victorinus a employé Indifféremment, pour nommer philosophiquement le Père, le Fils, l'Esprit-Saint, aussi bien les verbes essevivere-intelleffere que les substantifs exsislenlia-vita-tntelleqentia. Mais il s’avise maintenant de la nuance suivante : si vivere désigne l'acte (actus), vita désigne la forme (Jorma) de cot acte, et il faut établir une distinction entre ces deux notions. C’est donc le Père qui devient le vivere, le Fils qui devient Vila ; ou encore le Père qui est Vintellegere, le Fils, ('intellegentia. Λ ce souci de précision dans le vocabulaire, s’ajoute éga­ lement lo désir de présenter enfin une description complète du morle de génération du Fils. Le Contre Arius, livre pre­ mier è, sans doute, ne s’était pas contenté, comme les autres livres, d'affirmer : le Fils est le mouvement de la substance avait déjà tenté d'utiliser la notion de connaissance do soi pour rendre compte plus exactement do la génération du Fils*. Reprenant celte recherche philosophique, Victorinus nous donne, dans la seconde partie du livre IV, un exposé assez développé de la naissance du Fils, comme pensée do la pensée. Ce sont les pages de son œuvre qui annoncent le mieux le De trinitate de saint Augustin. Le livre quatrième ne revient que très rapidement sur le problème de l'incarnation ’. Par contre, il consacre un déve­ loppement assez long au rapport qui existe entre le Christ et l'Esprit-Saint ·. Mais ce développement n’est, somme toute, qu'un résumé du livre troisième. les orient en Kénérol) ; IV 33,14—33,35 (centre Mucet el rholln). ι.Ίιομϊιε κτ l'œuvre Il s'adresse ft (les gens égarés par Ursace et Valons (il ne nomme pas ces derniers, mais on les reconnaît facilement). Comme dans la lettre des évêques d'Italie, qui vient d'être citée, Victorinus fait allusion à l'unanimité toute proche : ■ Miror adhuc rationem intellegendi unam, inter nos certa­ men tenere. Omnes recte intellegimus, nec tamen lungimur *. * Comme cotte même lettre, il fait allusion aux actes du concile de Bimini : « Ex vestris actibus ’. > La seule dif­ férence consiste on ceci : Victorinus semble bien s'adresser ft des hésitants, qui restent sous l'influence des arguments honiéens. Sa lettre n'est d’ailleurs qu'un résumé pur et simple du Contre Artus, Here deuxième. La (In du petit ouvrage trahit un souci bibliographique. Victorinus rappelle en eltet que, dans un maior tractatus ’, 11 a réfuté les hoinéousicns (= Basile d’Ancyrc) on s'en pre­ nant au dossier même qu’ils avaient envoyé (contra cos tractatus quos ipsi emiserunt) et qu'il a réfuté également les anoméens («· Candidus). Il tait allusion par Ift ft l'en­ semble constitué par sa lettre ft Candidus et par l’ouvrage Il est possible que Victorious all alors commencé une révi­ sion et une mise nu point de ses ouvrages. Hymnes TRISITAIRES (363 î) (101 (1«1 [«21- C'cst probablement aussi vers cotte époque quo Victo­ rinas composa ses trois hymnes ft la Trinité. L'hymne I est très proche par ses Idées et sa structure du Contre Arius, livre troisième. De mémo l’ftÿmne //(.Miserere) et VhymnelII (Deus, dominus, paraetitus) sont très proches du livre qua­ trième. Leur composition parait correspondre au même désir de synthèse qui a présidé ft la composition dos livres troisième et quatrième. Sous une tonne ramassée et rclatiOe Own. rre. 3, 3. ICTHODL'CTIOS to veinent poétique. Us fournissent un résumé de la théologie (après 363 ?). dans la tradition manuscrite, puis imprimée, déforment pour nous ses véritables intentions. de la tradition ct imprimée. 1« Scission de rapes ad l.andl- moins initiale, de taire un Opus ad Candidum (ct. adv. An cident a dû survenir au ix· ou X· siècle, puisque ce dernier lorlnus ainsi séparés ne se réuniront qu'en 1772, dans l'édieu le temps d’opérer scs méfaits on Introduisant la contusion dans les titres particuliers des ouvrages et dans son titre gé2“ Contusion dans les litres. J’ai donné, en cette introduc­ tion, une numérotation, a l’aide de chiffres entre crochets, aux différents ouvrages du Corpus vlctorinien. Je vais l'utiliser ici pour être plus clair. a) Titre général du Corpus. Seul Alcuin, en citant 2, sous le titre tiber fidei catholicae primus, pourrait nous faire sup­ poser que l’ensemble s’appelait de fide catholica, ou de fide tout court. La notice de Jérôme, en parlant à'adversus Arium libros, nous donne peut-être le vrai titre, mais on ne retrouve nulle trace d’un tel titre dans la tradition manuscrite. Les catalogues de bibliothèques médiévales donnent, pour la plupart, le titre : De sancta trinitate ‘. b) Titres particuliers. Les titres de l et 2 : Candidi Arriant ad Marium Viclorinum rhetorem, de generatione divina, et Marii Victortnt rhetoris urbis Hornae ad Candidum Arrianum, ne font pas de difficulté dans la tradition manuscrite. Pour les ouvrages 3 à 12 attestés par le manuscrit A tout seul, les difficultés commencent. Pour 3, une main posté­ rieure (x-xi" siècle) a ajouté un titre là où il n’y en avait aucun : Praelatio Candidi ad Viclorinum. On remarquera que, dans l’édition princeps de Sicard (1528) qui reproduit Pour 4, le manuscrit donne le titre suivant ·. Marii Vit­ torini VC incipit liber I de trinitate. Je ne pense pas que ce titre soit original. H est simplement le résultat de la coupure titre mime que l’on trouve les lignes de Victorinus affirmant son intention do réunir en un seul Opus sa correspondance avec Candidus. Entre 4 et 5, il n’y a aucune séparation, ni explicit, ni inci­ pit Jo reviendrai plus loin sur la nécessité de séparer les deux livres. Entre 5 et 6, lo manuscrit porto ces deux lignes : Marti tris bien h 5 et en sont Vexplielt. Entre 8 et 7 on lit de même, Marti Victortni VC et greet el latine de OMOOVCIU centra heretical qui convient parfai- Entre 7 et 8, on Ul : de OMOOVCION (sic), qut peut convenir En somme nous avons sous la forme d’explicil les titres' Λ la lumière de ces titres, je pense que l’on peut supposer que 4 lui aussi n’étalt plus un ad Candidum, mais lui aussi un de (cl. adv. Ar. I 48,1). Le manuscrit donne aussi le titre de 8, sous la forme d'un explicit, mais Ici surgit un nouveau problème. On lit en effet il la lin de 8 : Marti Vittorini de OMOOVCION (sic) liber primus: moouslos. Mais que signifie liber primus 1 Je ne pense pas qu’on puisse conclure h une antériorité quelconque de ce livre par rapport aux autres. Le contenu do ce livre et un certain nombre d’indices sur lesquels )e vais revenir nous l’interdisent. D’ailleurs, les titres, dans la Un du manuscrit, sont très corrompus. Après l'explicit de 8, on lit : irulptl liber de trini­ tate. Suit alors 10, l’actuel hymne I, qui se termine par l’explicit : de trinitate hymnus secundus explicit /eliciter. Puls, sans incipit, 9, le de homoousio recipiendo. Ce titre : dull l’ordre de son manuscrit qui se trouve être absolument identique Λ celui de A, c'est-à-dire plaçant l'hymne I avant le de homoouslo recipiendo. Suivent sans titres tt et 12 et le manuscrit se termine sur l'explicil : Marii Vletorlni hym­ nus de trinitate explicit. Deo gratias. Amen. J. Wôhrer a prouvé de manière assez convaincante que ces anomalies dans les litres des hymnes trahissaient une confusion dans les quaternions, et que Ton pouvait rétablir l’ordre suivant : 9,11,10,12, les trois hymnes étant réunies sous le titre liber de trinitate ·. Toutefois, dans l’édition pré- l'iIOMHC ET L'œVVRE dans la Patrologte, pour éviter des complications de réfé- En résumé, la tradition manuscrite nous donne probable­ ment certains titres originaux des traités de Victorinus. Ces Utres ont été reproduits en sous-titres dans la présente édition. Mais elle ne nous donne pas le titre général de l’œuvre et elle nous oblige ü poser deux problèmes : 1“ faut-il séparer manuscrit est différent de leur ordre de composition ? Sicard lui-mémo en 1528 a soupçonné qu’il fallait établir une coupure entre 4 et 5 '. De mime, en 1880, C. Kolfmone écrit : « Qui In quattuor libros digessit, Victorino Invito digessit. Nam 1 48 ( · adrr. Ar. I 48) est apcrla commis­ sura ■ *. Plusieurs raisons militent en faveur de cette cou­ indépendamment du livre précédent; 2e la référence de Vie· dent : « in libre qui ante istum ■ ; malheureusement la réfé­ rence de Victorinus est très imprécise; 3° la manière dont Alcuin a utilisé Victorinus dans son de fide. La formule de Victorinus : < Gratia et pax a deo paire el Olio lesu Christo Domino nostro sic isla confitenti in omnia saecula saecu­ lorum ■ qui termine ode. Ar. I 47, sert à Alcuin de formule finale à tout son de fide, sans doute avec l’intention do con­ clure son traité comme Victorinus. C'est donc bien, encore Quelle est la valeur do l'ordre des livres dans le manus­ crit A ? Peut-on y reconnaître l’ordre même de composition par Victorinus ? Le lecteur connaît déjà ma réponse, puisque tout l’exposé historique qui constitue la présente Introduction a suivi rigoureusement l’ordre dos livres dans le manuscrit et dans nos éditions actuelles. Mais je voudrais maintenant signaler les quelques difficultés que présente cet ordre et apporter quelques indices nouveaux en faveur de son authen-. Une première difficulté, c'est le chiffre mentionné en ado. Ar. I 28,16, à propos du concile de Nicée : ante quadraginta annos : 325 + 40 = 365. Or, il est sûr qn'acfo. Ar. H a dû être écrit avant novembre 361, car ce traité parle de Cons­ tance, fils de Constantin (cl. ado. Ar. H 9,50). Donc ado: Ar. I (lcn®4de notre numérotation) devrait être postérieur à ado. Ar. II (len®6). C'est l'opinion de J. WOhrcr1. Mais tout le sens d'odp. Ar. I (a) suppose qu’il a été composé en 358 ou 359. Il se réfère directement aux documents de cette époque. Il faut donc entendre quadraginta annos au sens Une autre difficulté pourrait surgir du livre III advenus Arium (η® 7 de ma numérotation). B. Citterio® a bien vu le rapport de ce livre avec l’évolution des idées après 362. I en conclut que ce livre est le dernier de tous. Mais je pense que le livre suivant, dans l'ordre du manuscrit, le livre IV (n® 8 de ma numérotation), suppose avant lui le livre III. En efiet ado. Ar. IV 16,1-18,44 est un résumé du livre III D’autre part, le livre IV représente une complication de la synthèse du livre III. B. Citterio insistait sur le fait que 1 livre IV comme le de homoousio recipiendo et à la différence du livre III ne tenait pas compte de la distinction entre substance et hypostase. Mais ceci ne peut suffire à établir un ordre entre les livres II, III, R1 advenus Arium (6, 7, 8 de ma numérotation), car déjà le livre II connati cette dis Unction (ado. Ar. II, 4,51) et tout le monde s'accorde pour le dater de 360, au plus tard 361 (mort de Constance). J'ai moi-mémo longtemps pensé que 7 était antérieur à 5 c'est-à-dire que le livre III avait été composé avant I livre I b. En effet le sufficienter dictum de ado. Ar. I 49,' me semblait désigner ado. Ar. Ill 18,12 ; de même le famem 1. Studia. p. 23. ,, d (M vl , ( 10) s Moxcbavx (HlsloUedel'A/riqueehMtame, i. 1(1, p. 401) cl Cirriixio(Oijer iwiioni. p. 307). 3. Oaenatioril, p. 303-315. in libro qui ante istum (ado. Ar. I 54,8), un des arguments principaux en faveur de la séparation entre ado. Ar. I a et à cette hypothèse que pour deux raisons : 1® l'étude du contexte historique de chacun des traités m'a convaincu de la coïncidence entre l'ordre chronologique des traités et leur ordre dans le manuscrit ; 2® d’autres critères que je vais exposer m’ont confirmé la valeur de l'ordre fourni par le manuscrit. Je renvoie le lecteur à mon commentaire pour les explications plus détaillées concernant ces deux passages d'ado. Ar. I b. L’étude des textes scripturaires m’a fourni des indices supplémentaires en faveur de l’authenticité de l’ordre fourni par le manuscrit. En effet, le texte latin de l'Êcrllure, tel que Victorinus le cite, varie d'une manière très cohérente (la traduction de xer’ sûtwx) ; loh. 1,1 (la traduction de nfôç w» β«ά) ; loh. 1,18 (la traduction de sis rêv xOn») ; loh. 5,26 (la traduction de iv ΐαυτφ). Le tableau suivant permettra au lecteur de comparer ces variations selon l'ordre des livres dans le manuscrit (les chiffres désignent les livres selon la Ce tableau montre bien la continuité des variations. A partir du moment où Victorinus Introduit une nouvelle tra­ duction, celle traduction est définitive, ou du moins n’ad­ met plus que de rares exceptions. Victorinus utilise proba- ISTUODCCTIOS blement une version gréco-latine de l’Écrlture. Tantôt 11 traduit sur le grec, tantôt il recopie le texte latin qu'il sous les yeux, tantôt II lait appel 4 sa mémoire. Mais dans cette utilisation complexe de l’Ecrlture, des tendances se imaginem et ad imaginem, l'usage de iuzla imagines (I 20,28) s’établit ensuite fortement, jusqu'en ado. Ar. 1 M 19-25 (une exception, ado. Ar. I 59,27). Par contre, 4 parti de ado. Ar. II 1,37 (n· f> de ma numérotation), Viclorint revient il l’usage de la traduction latine, qu’il a dans sa emploie. De môme pour loh. 1,1 : Viclorlnus sait bien que le texte latin oilldel est : apud deum (et. ad Cand. 20,9). Mais a sa traduction propre, d'abord circa dans tout )’«t Cand et 5) de ma numérotation. En traduit lutta. Autre exemple : la traduction constante < loh. 1,18, c'est in gremio. En ado. Ar. IV 33,15, Victorious- in gremio est meilleur. Pourtant dans l'hymne III 237,; garde : in sinu. Mais c'est surtout loh. 5,2d qui me scmbl intéressant. Le vrai texte grec et latin est in semel ipso. Mail partir de ado. Ar. III 3,7, Victorious cite de mémoire, en tirai le texto dans lo sons dosa philosophie, et le texte devient exi En général ado. Ar. 1 a et 1 b sont en accord quant à leu texte scripturaire (1 et 5 de ma ntiniérotation). De min les premiers, tantôt avec les seconds. Cos particularités de l'usage du texte scripturaire cl de l'ordre des traités dans le manuscrit. Révision et réunion des différents traités au manuscrit, pour une partie par Viclorlnus. théologiques de Viclorlnus tel que nous le possédons actu l'homme ht l’œcvhk lemcnt parait bien être l'œuvre de Viclorinus lui-même qui a réuni et révisé ses œuvres, probablement après 363, date à laquelle on peut probablement rapporter les derniers ouvrages théologiques, lo de homoousio recipiendo et les hymnes. viclorinus, on relisant scs œuvres, a ajouté quelques notes qui trahissent son souci do compléter certaines lacunes et do référer les œuvres anciennes aux œuvres plus récentes. Le promior exemple d'uno telle note de Viclorinus, réviseur do son œuvre, me paraît so trouver en ad Cand. 30,2731,13. Tout cet ensemble so tient. Distinguant trois modos de génération, Viclorinus signale qu’il a traité le problème du mode de génération du Elis, en d'autres livres, qu’il y a exposé tout le mystère de la procession, de la descente et du retour ot qu'il a traité de l'unité triple et de la trlnilé une. Puls II réfute rapidement les gens qui disent que le Saint-Esprit est une créature en exposant sa propre théorie du rapport fait ailleurs un exposé à ce sujet. Si l'on admet, selon l'évi­ dence, que l'otf Candidum est le premier en date des ouvrages de Viclorinus que nous possédions, on est obligé de supposer nattre en ce développement une addition ultérieure, qui rappelle d'ailleurs, notamment par l'allusion aux traités sur les modes de génération, la fin du de homoouslo red- génération sont probablement ado. Ar. I b et IV. De même les expressions de triplici unitate et de unali trinitate (ad 8,51 ; IV 21,30 ; hymn, I 78. D'autre part, omnis progressio l'allusion aux gens qui disent que le Saint-Esprit est une créature (dogma oestrum, ad Cand. 31,4), ce sont certaine­ ment des ariens : non pas Candidus, qui n’en a pas parlé, mais les ariens, héritiers de Itlmini, dont Cerminius de Sir­ mium peut être un bon exemple (cl. la note de mon commen­ taire ad foc.). En tout cas, l'addition au sujet do l’Esprit- Saint trahit des préoccupations de Victorians qui ne se (ont jour qu'a partir . Ar. III. D'ailleurs l'exposé rapide qui opposent l'homéisme (ressemblance i Dieu) et l’anoméisme (aucune ressemblance A Dieu) trahissent une problématique nettement postérieure A 357-338, date A laquelle il taut Irine de rbsprlt-sam dicta, ne pouvant désigner que l'hymne III 107 et 219, ne peut être qu'une addition postérieure. une addition de Victorious réviseur. Sa note marginale a été insérée dans le texte, par le copiste, A un endroit erroné. Saint peut avoir aussi Oté rapporté, en vertu du môme scru nanl l'Esprit-Sainl. completer son enseignement sur la divinité 69 Saint Jérôme nous rapporte peut-être le titre authentique, en parlant d'adoersus Arium libros. L’erreur de la tradition par Sicard en 1528 ne porterait alors que sur la numérotation. Je penserais aussi Titre ancien Titre général : 'Hire actuel de bomoouslo. Titres particuliers, 1. Candidi Arrian! ad Marium 2. Marii Vielorini rhetoris urbis Candidi Epistula rium Vielorinum. lorinum. liber primus a. liber primus b. 9. De iponetif recipiendo. Il est possible que 7 el 8, ayant le mime titre, aient été numérotés primus et seeundus. l-c liber primus qu’on lit dans vaise lecture du chiHre II. références d’une œuvre Λ l'autre, que Victorinus a Introduites en grande partie, lors d'une seconde lecture. 4. More dialectico. Ces livres s contre Arius » étaient, nous dit saint Jérôme, écrits selon la manière des dialecticiens. Victorinus est le seul auteur ecclésiastique à propos duquel Jérôme emploie cotte formule. Pour Jérôme, « dialectique ° s'oppose d’une part A ■ scripturaire·, d'autre part à « rhétorique-, et contient donc un double reproche. Avec ce terme. Jérôme fait d’abord A Victorinus la même critique que les orthodoxes faisaient, communément A Aèce et Eunomc 1 : il semble viser l’usage intempérant de la < technologie aristotélicienne », en parti­ culier do la doctrine dos Catégories qui jonc un grand rôle notamment dans la réfutation de l’homéousianisme par Victorinus. Victorinus aurait été en somme Infesté par les méthodes de son adversaire Candidus. Moro dialectico peut désigner aussi, en quelque sorte, le genre littéraire des écrits! sillon d’un ouvrage écrit scion les régies de la rhétorique. culatlon du raisonnement. En ce sens, more dialectico s’éclair par aalde obscuros qui le suit immédiatement. manière des diale volontairement, affectent un formalisme abstrait. Cotti même manière se reconnaîtra en ado. Ar. I 23,1-40 par exemple, dans une réfutation très abstraite des homéousiens Suivant la notion traditionnelle de dialectique héritée A la I. Cf. B. VssoesnvsscMr. ta pan de la ΟίαΙηΟφη dam la imnore' Cllunapn le leebmloeae. KHB. IMS. p. 47-73. L HOMME BT l.'cKUVRB fois du Parmdnlde de Platon et du stoïcisme ’, ces morceaux prennent d’ailleurs une forme dlaloguée. un Interlocuteur Actif posant successivement les différentes hypothèses que Victorinus réfute en en déduisant les conséquences inadmis­ sibles a. Mais l'œuvre de Victorinus n’esl pas composée tout entière selon celle méthode. Il suffit, pour le recon­ naître, de la comparer avec la lettre de Candidus l’arien, dont les neuf premiers chapitres sont, eux, purement dia­ lectiques. La méthode de Victorinus est plus complexe. Son schéma le plus fondamental est l'opposition entre ratio et sacra scriptura, héritée de la distinction rhétorique entre ratio et scriptum ’. Les deux méthodes convergent pour Fils sont consubstantiels. Mais la ratio établit par exemple, commodans ado. Ar. 111 4,1 -5,31, la consubstantialité de gere(adv. Ar. III9,fl -17,9), en s'appuyant sur les noms du turc sainte. Il y a interférence entre ces deux sources de la pensée théologlque : on va tantôt de l’Ëcriture à la raison, tantôt de la raison il l’Ëcriture, l'Écrllurc sainte étant la parole de Dieu qu’est le Logos, la raison étant finalement une illumination de l’Hspril-Salnt. Les noms « scripturaires · et les noms « rationnels > de Dieu et de son Fils doivent donc coïncider et notamment les noms « scripturaires » peuvent être utilisés d’une manière syllogistique pour découvrir des noms ■ rationnels ■ de Dieu qui auront valeur de noms « scripturaires ·. C’est ainsi que de lumen nom du Père et de lumen nom du Fils, dans la sainte Écriture, on pourra légi­ timement tirer lumen de lumine, et, comme lumen = subslan- clnatlo legalis dos rhéteurs, promue au rang de méthode our oh)ol fomrlo < Infer respondentem et interrogantem discissa ·. 2. AMiiiioisn, de ioeamal, dom. IX. SO, semble titan emuMérer comme 72 théologique. D’une manière générale, toute eette méthodi théologique est fondée sur les epinoiai, c’est-à-dire sur les noms que l’Écrlturc nous révèle au sujet du Fils do Dieu. El cos noms scripturaires du h ils sont conçus par Victorinuj comme aillant d'expressions du mode de génération du Fils I partir du Père : le Fils est engendré comme une image petii être engendrée par son modèle, comme une forme peut l'ètn pur la substance dont elle est forme, comme un rayonnemen peut l'être par la lumière, comme une connaissance peut l'être tiallté avec le Père. Ces noms scripturaires, ce sont d'ailleurs, pour ta plupart, ceux que le symbole de la Dédicace, d'An­ tioche 341, avait retenus et que Victorious a lus dans le dossier homéousien do l'été 358. La méthode théologiquc de Victorinus comprend Iroi les noms du Fils ; 2° analyse philosophique de la signifies, tlon de ces noms, par exemple du mot forma (c’est tout h sujet d'ado. Ar. IV) ; 3e démonstration de la conclusion sui phique, impliquent la consubstantialité du Fils avec le Père Le deuxième moment nous vaut souvent de longs exposé philosophiques, mais qui n’ont rien de dialectique, au sens propre du terme. Ce sont des exposés · théologiques », ay sens néoplatonicien. Ils étaient difficiles à comprendre pont un chrétien occidental de la seconde moitié du ive siècle, parce qu’ils faisaient allusion à des doctrines philosophique, assez peu répandues et qui n’étaient connues que de cer .. valde obscuros, qui nisi ab eruditis non intelleguntur. dans son Commonitorium adressé à Augustin Vers 4M b'llOMMB BT l.'fBOVgB l'Église d’Espagne, inquiète des progrès du prlsellllanlsme, dépêcha deux prêtres nommés Avit, l'un & Jérusalem, l'autre a Rome, pour rechercher des documents cl des conseils propres à réfuter cette hérésie. Celui qui revint de Jérusa­ lem ramena les œuvres d’Origènc. Quant It celui qui revint de Rome, c’étaient les œuvres de Victorlnus qu’on lui avait confiées. C'est un témoignage important sur le rayonnement de Victorious dans l’Eglise de Rome à la lin du ιν· siècle. sée l'épitaphe d’Accia Maria Tulliana, la petite-fille do Vic­ torious. Mais la suite de l'histoire est aussi significative. Le clergé espagnol fut bien embarrassé des documents rapportés par scs émissaires. Origène contenait des enseignements douteux. Quant à Victorlnus, on le laissa rapidement de côté : l’œuvre s'avérait pratiquement Inutilisable Pourtant certaines parties de l'œuvre de Vlctorinus sont parfaitement compréhensibles. Le vieux rhéteur savait être clair et construire selon un plan très ferme, lorsqu’il en prenait la peine et surtout lorsqu'il ne taisait pas trop de philosophie. Le de homoousio recipiendo et l'adeersus Arium II en sont de bons exemples. Mais c’est au fond la même cause qui rendait obscure l'œuvre, de Victorlnus pour un chrétien occidental de la seconde moitié du τν· siècle, et qui fait encore aujourd’hui obstacle à notre compréhension. C’est tout simplement la manière dont il a utilisé la philosophie de son époque pour rendre compte du dogme. On peut le comparer cl l’opposer . sur ce point à Ambroise et Augustin. Ambroise n’hésite pas à utiliser de longs morceaux de Plotin dans ses sermons. Mais c’est le Plotin, héritier d'une longue tradition de pré­ dication morale, qu’Ambroise assimile. Le Plotin des ser­ mons d’Ambroise’ n'est pas le métaphysicien dos Ennéedes. quia udbuc paenc ante «Utlonrs «1«'. Vlelorlnl seolnlor «»lt Orient . 2. CT. P. Coonotuat, Ptodn el «Uni Ainérolw, llruno île pldlotoole· t. LXXVI, 1050, p. 31-43. P. Ηλοοτ. Platon il Phdln <0m> Irol, «ruions de MOU Ambroise, III·:!., I. XXXIV. 1050, P. 202-330. A. SOUOXAC. Nonwrrnx tsmooucnox son de Irinitale, utilisent des éléments philosophiques qui ne l'obligent jamais à employer un vocabulaire « ésotérique n adv. Ar, IV 1, ôtait-elle inintelligible a losophic de commentateur. On trouve notamment des tract de commentaires des Catégories d'Aristote (adv. Ar. I 21,40 .1-5,16; 18,1-5; 17,1-9). .Mais la philosophie ut postérieur par les spéculations gnostlques · Ι.ΊίΟΜΜΚ ΒΤ i.’muvMf W. Theilcr, Die ChaUatsehe Orakel mid die Hymnen dee Synesios, que j’ai souvent cité dans mon commentaire, est extrêmement suggestif, et je crois qu’il a raison de cher- un commentaire de Porphyre sur les Oraetes ChaMatguea. Est-ce par cette influence Indirecte des Oraetes C/iaidiilqiies qu’il faut expliquer les traces de la doctrine de Numônlus que j’ai souvent relevées dans mon commentaire (par exemple et surtout, on adv. Ar. IV 23,31-24,38)? Mais une influence directe de Numénlus sur les néoplatoniciens contemporains de Victorinus est très possible >. Nous comprendrions beaucoup mieux Victorinus si nous possédions les sources grecques qu'il a utilisées en les tra­ duisant plus ou moins bien, en omettant souvent d’ailleurs de traduire certains mots. Malheureusement, je dois avouer que. jusqu’ici, mes recherches sur ce point ont été infruc­ tueuses. J’ai donné dans mon commentaire les rapproche- mais je n’ai trouvé pour ainsi dire aucune source littérale­ ment identifiable. Pourtant je pense que c’est, de l'utlllsallon littérale de sources grecques que proviennent cos détours do pensée do Victorinus qui sont souvent si diffi­ ciles il suivre ·. J'ai d’ailleurs essayé d’aider le lecteur en taisant précéder la traduction de chaque traité do Victori­ nus d’une analyse détaillée qui cherche A reproduire du jusqu’à un certain point, nous nous heurtons, dans ce do* maine, à une limite infranchissable. En effet, une grande partie des œuvres de Porphyre, de Jamblique, toute l'œuvre de Théodore d’Asiné, est perdue. On peut se livrer à une reconstruction partielle, grâce aux abondants commen­ taires de Proclus ou de Simplicius. Mais il faut bien recon­ naître que ces tentatives seront toujours problématiques. Le témoignage le plus abondant quo nous possédions sur lu ISTRODUCTlOtl philosophie de l’époque est l’œuvre de l’empereur Julien lui-mème Mais à côté de quelques ressemblances de détail, il y a, entre sa pensée et celle do Victorinus, une dillèrenc totale . ΙΟ. 3. ΛΛ-. Ar. 11 4.31 » 111 4.33. LA DOCÎKIKE au contraire, l'être qualifié, déterminé, formé, caractérisé. L’originalité de Victorinus ne consiste pas ft définir l’hypostase comme l’être déterminé, mais il considérer l’être comme le Père, et le Fils comme la forme, comme la déter­ mination. Il en résulte trois thèmes fondamentaux : 1* le Père, en tant qu'erre pur, Indéterminé, est inconnaissable : la théologie négative porte sur l’être sans détermination. révélation du Père ; 3" si l’hypostaso est l’être am une forme, ne constituent pas ensemble une seule hypostase, une forme non mani/eMe (qui est le Fils au sein du Père). qui reçoit Vitre du Père. C’est le Père, unique substance qui, s'hypostasiant comme Père, donne au Fils de s’hypostasicr, e’est-a-dire de n’êlre pas seulement une forme, mais une forme possédant en propre toute la densité ontologique de l’être du Père. Nous touchons ici aux principes fondamentaux de la pensée de Victorinus : tmpltmtion et prédominance, deux principes intimement liés, aussi bien citez Victorinus que dans la tradition néoplatonicienne, d'où Ils émanent. Pour le néoplatonisme en elfet, depuis Numênlus, le monde intel­ ligible se caractérise do la manière suivante : les Individua­ lités ne sont pas séparées les unes des autres, comme dans le monde sensible, mais elles sont les unes dans les autres : toul est dans tous, et chacun est en tous ; chaque Idée ne se grecque du principe, telle qu’on la trouve dêjll chez Numénius, est la suivante : ■ Tout est dans tout, mais en même temps, lout est en chacun selon le mode propre il chacun, correspondant il sa substance propre’. · 80 Cette doctrine philosophique est vraiment le fondementi du consubstantiallsmo de Victorinus. Le Père et le Fila sont, chacun, doubles d’une certaine manière, c’est-à-dire, que le Père est, d’une certaine manière, être et forme, et que le Fils est lui-même, d’une certaine manière, être et forme ; et l'on peut dire, de même, que chacun des deux est lance, plus être, plus puissance ; c’est-à-dire qu’il est mouve­ ment sous le mode de la substance, acte sous le mode de la puissance d’être. El inversement le Fils est plus mouvement,* plus agir, plus acte, étant substance, être cl puissance, sous le mode du mouvement, de l'agir et de l’actc. La prédomi­ nance assure donc la distinction hypostatlque. Elle joue le rôle de la relation subsistante de la théologie ultérieure. Ainsi, ce sont les noms communs eux-mêmes qui sont en on voit naître la future doctrine de l’appropriation. Mais le Victorinus à entendre cette appropriation comme un mou­ vement propre il chaque hypostase, par laquelle elle con­ quiert son être propre. Autrement dit, la prédominance qui pas d’ordre qualitatif ou quantitatif, mais d'ordre dynainique. Elle est processus actif d’autoatlirmation, d'autodéter mlnation et d’aulogénéralion. La prédominance, fondement des hypostases, est un mouvement automoteur, par lequel son mode propre ( =■ distinction hypostatlque). Mais la définition de l’hypostase comme unité de l’élri Cipe : le Père est la substance. Son hypostase consiste I être substance. Il y a en lui unité totale entre substance e Ι.Λ DOCTBISK hypostase. Le Fils est primitivement confondu avec lui, c'est-à-dire que la tonne est confondue avec l’être, le mou­ vement avec, la substance. Le Pitre est donc l’hypostase non manifestée. t.o Fils au contraire est la forme, qui se pose elle-même comme forme, le mouvement qui conquiert son autonomie. Mais H n'est hypostase que par le Père, c’està-dire parce que le Père est Vitre du Fils, parce que le Fils tée, le Fils est donc hypostase manifestée. Jusqu'à un cer­ tain point, on pourrait dire que le Père est plus substance, le Fils plus hypostase, pour reprendre le principe do prédo­ minance, cher il Victorinus. lit, en effet, tout l’effort de Vic­ torious consiste à montrer comment le Fils s’est distingué Heure du Père s’est extériorisée et a conquis son hypostase 2. La Trinité comme double dyade. Jusqu’ici nous n’avons parlé que du Père et du Fils. Et que pour lui, le Fils est double : Christ et Esprit-Saint. Il y a une seule génération, un seul mouvement en Dieu. C’est cet unique mouvement qui se distingue en Christ et EspritSaint. L'Esprit-Saint est engendré dans le Fils. L'idée d’une procession propre à l’Esprit-Saint n’est absolument pas pré­ sente cher. Victorinus. Pourtant, Victorinus pense assurer la distinction hypostatlque entre le Christ et l'Esprit-Saint, non plus pur l’opposition entre l’être et le mouvement, entre la puissance et l'acte, mais cette fois, tout en restant au sein d’un unique mouvement, par l’opposition entre deux direc- prit-Saint représente le retour du mouvement à l’intérieur, en tant qu’il est Sagesse. De même que l'être se dédouble entre être et forme, en substance et mouvement, le mouve1. C’est tout le sujet d’ede. ΛΛ IV. ment ou la forme se dédouble maintenant on vie et sagesse La Trinité, pour Viclorinus, est donc explicitement une i double dyade*. Cette conception coïncide parfaitement avec le schéma, du modèle métaphysique que Victorinus a choisi pour penser·, le mystère trinitaire : la triade être-vivre-penser. Cette triade, connue également de Candidus, est d’ail leurs liée dans la tradition néoplatonicienne1 aux principe d’implication et do prédominance énoncés plus haut : être vivre, penser s’impliquent mutuellement et ne se distinguer selon son mode propre. Seulement Viclorinus conçoit cette triade comme imt double dyade ; il y a une première opposition entre esse et agere ou moveri, c’est-à-dire entre l’être et son mouvcmen entre oivere et intellegere, conçus par lui comme engendré de l’esse, mais se distinguant comme lu procession et la Ce schéma métaphysique est donc Intimement lié A l’op- . position décrite plus haut entre être et forme, substance et J mouvement’. La triade être-vivre-penser décrit, en somme le mouvement de l'être qui se distingue de soi, on vivant l'Espril-Saint, le penser, trois moments qui s'impliqua mutuellement, mais sont les Trois, chacun selon son mot propre. L’« économie » reproduit la « théologie ». L'histoire: monde et du salut est un vaste mouvement de descente< de remontée qui manifeste dans le monde intelligible, puis dans le monde sensible, la vie intime de Dieu. En effet, en tant que oie, le Fils communique l’être, répand l’existent et la vie, en déployant d'abord le monde Intelligible, puis en produisant le monde sensible, par l'intermédiaire di 3. CI. p. 78-70. âmes. I-o mouvement vlvilicateur du Logos s’achève par l'incarnation qui assure sa présence dans le inonde sensible. Le point extrême do cette descente de la vie, de ce mouve­ ment vlvilicateur du Logos, c’est la mort do la croix. Λ partir de ce point, c’est la conversion, c'est la remontée. lx Christ cède la place, tout en restant présent en lui, à l’Esprlt-Saint qui spiritualise toutes choses, parce qu’il est la sagesse. La lin de l’univers, c'est la spiritualisation uniintelligible. Ainsi le Christ se révèle â la connaissance sen­ sible, â la connaissance des âmes tombées dans les liens du corps. L’Esprlt-Saint, par contre, illumine les Intelligences : comme le dit expliciiement Viclorinus, Jésus est l’Esprll manifesté, l’Esprit-Saint est Jésus caché. Ainsi l’« économie ·, ou, comme dit Viclorinus, le < mystère », est un mouvement grandiose qui engendre toutes les formes de l’être jusqu'aux choses sensibles, puis les convertit vers la contemplation ventent, en un mot, qui s’extériorise d’abord comme nature, pour s’intérioriser ensuite comme esprit. 3. Signification historique. . S^ne la pensée de Viclorinus, c’est la profondeur e m emisme. avcc laquelle il a su Intimement fondre l’archaïsme de sa théologie avec le modernisme de son voca­ bulaire philosophique et théologique. L’idée d’un Logos Intérieur â Dieu qui s’extériorise dans l’acte créateur et rédempteur, la conception du Fils comme Logos, de l’EsprilSaint comme Sagesse, tous deux préexistant en Dieu avant la création du monde, font évidemment penser aux Apolo­ gistes, à Théophile d’Anliocbe 1 notamment et à Tcrlullicn. Il est sûr que la pensée de TertuUicn était encore extré- Vlglltat Clirlitlnuù.t. XI, 1057, p. 212-21C^l p. 213. n. -1 ILoK»» et SageMo. eh» Irénéo). moment vivante au rve siècle, tout spécialement dans les milieux consubstantiaiistes latins >. Mais on trouve chez Victorinus un approfondissement remarquable : partant do cette problématique archaïque, il la renouvelle jusqu'à un certain point, en utilisant notamment les concepts philoso· pbiques de prédominance ou d’unité de l’Strc-vivre-pensw partie du livre IV adversus ΛτΙυηι qui, posant le problèni du rapport entre la forme intérieure et la forme extérieur de Dieu, le résoud en faisant appel à la notion de l’aulopo l'école philosophique, à laquelle se rattache Victorinus, semble bien, clic aussi, avoir conservé de nombreux éléments archaïques, empruntés à Numénius et aux théologies du ri· siècle. Victorinus montre assez bien de cette manière que Plotin et Origènc n'ont pas éclipsé, au iv· siècle, les tra-; dirions qui leur étaient antérieures. Victorinus nous donne en tout cas un bel exemple d’in-, lense méditation sur le dogme et d'effort intellectuel pour1 éclairer la problématique théologique, par la problématique philosophique. Je pense qu’il réserve encore aux historiens; de la théologie, aux historiens do la philosophie et aux exé­ gètes do fructueuses découvertes, à cause du caractère peu connu des documents et des sources qu'il a utilisés, il nous; fait entrevoir tout le milieu dans lequel les grandes synthèses théologiques de la fin du iv° siècle ont vu le jour. L’influence historique de Victorinus est ,intellectuelle. a r„ difficilement estc||o consldél rab]e (lans mesurable. Elle où g,a exercée sur saint Augustin. Or le rayonnement de la per­ sonnalité de Victorinus a atteint Augustin, au moins sout quatre formes différentes. Mais celui-ci y a réagi de, maniéré sur lequel nous devons il M. Courtelle1 des précisions qui éclairent l’évolution spirituelle de saint Augustin. C'est un fait qu’en 386 nous trouvons, il Milan, Simplicianus qui avait Sophie néoplatonicienne, puis Mallius Theodorus, autre néo­ platonicien, retiré dans les environs de Milan, enfin saint Ambroise qui n’hésile pas à Insérer de longs morceaux do Plotln dans ses sermons. C’est à ce milieu de Milan qu’AuRustin doit, en premier lieu, scs contacts avec la pensée néoplatonicienne. Dans ce milieu, au moins, grace à Simpli­ cianus, on devait parler souvent de Victorinus et je suppose que l’on devait posséder son œuvre, aussi bien scs traductions d’ouvrages philosophiques que scs traités théologiqncs. Dans ce milieu, il taisait ligure d’initiateur. Il y a un certain rapport doctrinal entre le livre 111 de fide de saint Ambroise et le livre 11 adversus Artum de Victorinus. Comme Vlctorinus (ado. Ar. Il 1,23 et II 2,3), Ambroise (de fide III 1*1, 109) affirme que l’on no peut dire que le Père et le Fils soient sons substance, eux qui donnent substance à tous los exis­ tants. Et, comme Victorinus (adv. Ar. II 8), Ambroise (de fide III 15,127) utilise Iraoéeior pour prouver qu'ousta et homooustos ne sont pas étrangers & l’Écriture. Mais rien no prouve toutefois une utilisation littérale de Victorinus par saint Ambroise. J’avais également pensé a comparer lo Plotin latin de saint Ambroise avec le vocabulaire philoso­ phique de Victorinus. Mais le résultat a été négatif, pour cette raison surtout que Victorinus n’utilise probablement qu’une seule fois Plotin * en toute son œuvre théologique. Bien des explorations en ce domaine sont encore possibles, très certainement. Seconde voie d’influence do Victorinus sur Augustin : la traduction de libri plalonicoriim felto par Victorinus, communiquée à Augustin par Mallius Theodo­ rus ·. Cette traduction comportait probablement quelques traités de Plotin et le de regressu animae de Porphyre *. On sait Γ· Incendie Incroyable »1 que cette lecture provoqua chez Augustin. Et, après cet embrasement, par un troisième cheminement, ce fut, cette fois, le récit de la conversion de Victorinus, qui fut un des éléments déterminants de la con­ version d’Augustin. Enfin, quatrième influence : rodiwstuArium de Victorinus a pu être un modèle de réflexion philo­ sophique sur le dogme, pour le futur auteur du de trinitate. Mais, sur ce point, Je pense que l'on ne peut rien établir de positif. Les textes ont déjà été examinés par R. Schmid ή cl j’admets ses conclusions : dans la mesure oh il y a eu ■ influence réelle, elle a été minime, L'univers de pensée d’Au­ gustin est tout à fait dînèrent do celui de Victorinus. Si Victorinus a pu servir d'exemple à l'évêque d'Hippone celui-ci a laissé de côté toute la métaphysique, toute l'onto­ logie du rhéteur romain : Augustin a une pensée beaucoup plus concrète, beaucoup plus soucieuse do l'analyse de la vit intérieure. Par celle attention à rdme, Augustin est beaucoup' plus plotinien que Victorinus. Après Augustin, c’est Boèce qui est le grand héritier de Victorinus, et un héritier qui, plus qti’Auguslin, est resté dans la tradition do son prédécesseur. Mais l'influence do: Victorinus est plus sensible sur la logique el l'ontologlo de, Boèce que sur sa théologie. torinus ii Candidus, dans son de fide sanctae et individuae tri nilatls ·. Puis, Hincmar de Reims ·, en son de una el noi trina deitate (vers 857), cite lui aussi cette lettre. Pendant 1 Moyen Age, on trouve le souvenir de la correspondant entre Candidus et Victorinus dans l'école d'Alexandre de Alexandre de Halès a, Eudes Rigaux, Richard liufus, Albert LA DOCTRIXB le Grand >, saint Bonavonturo1 énumèrent tous, il peu près dans les mêmes termes et il propos de la même distinction des Sentences de Pierre Lombard, les douze modes de géné­ ration distingués et rejetés par Candidus·. Λ vrai dire, Alexandre do Halès a fait connaître très Imparfaitement ή son école l'argumentation do Candidus : sur les douze modes énumérés, six ou sept, tout au plus, se trouvent effective­ ment dans la lettre de l'arien ·. Il est probable que, dérouté par des termes qu’il ne comprenait pas, Alexandre de Halès aura complété la liste avec les modes de génération qu’il pouvait imaginer lui-même. Je n’ai retrouvé ensuite une allusion è l'œuvre de Victorinus que chez Nicolas de Cuse qui, en 1449, dans son Apologia doctae ignorantiae ·, place la lettre de Victorinus Λ Candidus Arianus dans une liste do livres à lire avec prudence, de façon à ne pas < laisser tomber les mystères entre les mains de lecteurs non formés Cette liste de livres qui constitue en même temps une * biblio­ graphie ■ de la tradition concernant la docte ignorance, comprend aussi le Pseudo-Dcnys, la elaeis phgsiea d'Hono- tonie de David do Dînant, et les Commentaires de Berthold de Mosburg. Et Nicolas de Cuse lui-même représente cer­ tainement, avec Jean Scot Érigène, un des héritiers spiri­ tuels les plus caractéristiques de la pensée de Victorinus. D'Alcuin à Nicolas de Cuse, seule la correspondance entre Candidus et Victorinus (1 et 2) est connue par la tradition. Alcuin lui-même connaît encore toute l’œuvre de Victo- rlnus ’. Mais, après lui, l’incident qui sépare ces deux premiers , textes du reste de l’œuvre laisse l'actuel adversus Arium', On peut done dire que l'influence historique apparente de Viclorinus est minime. Son Influence cachée, qu’il a exercée notamment par son vocabulaire, est certainement beaucoup plus considérable. Mais, pour le théologien ou le philosophe du xx· siècle, son œuvre est précieuse. Je me suis efforcé, dans mon commentaire, d'indiquer tout ce Mais ce travail n’est qu’un point de départ. J’espère que ' d’autres prendront la peine d’explorer ces textes qui con­ tiennent des documents philosophiques qui nous étaient jusqu’ici inconnus. El je pense que la méditation du mystéri du Christ pourra s’alimenter aussi dans i’étude de cette ren­ contre spirituelle entre le néoplatonisme d’un vieux rhéteur romain et la foi dans la « bienheureuse Trinité > *. A la tin de cette Introduction, je voudrais rendre un hom­ mage très affectueux à la mémoire de Dom Paul Séjourné^ maître de conférences A la Faculté de Théologie de Strasbourg (t 1953). Un commun Intérêt pour Viclorlnus nous avait fait rencontrer dès 1947, et ceux qui ont connu le Père Séjourné devineront tout ce que pouvaient être l’agré pondance, la spirituelle chaleur as*cc laquelle il pous-ait faire revivre son cher Victorious. Nous avions projeté de nous associer pour donner à Sources Chrüiennes traductio· Malheureusement sa dernière maladie et sa mort ne lui lais sèrenl pas le temps de mettre au point les traductions des. livres I et II qu’il préparait. Dès 1949, il avait attiré mon attention sur l’utilisation par Viclorinus du dossier homéoui sien de l’été 358. Sur ce point, je lui suis entièrement rede- vable. Que lo présent ouvrage soit dédié à la mémoire d’un ami très cher : tous ceux qui l'ont connu ne pourront oublier l’extraordinaire vitalité de cette âme qui alliait Λ la paix bénédictine un amour tout franciscain de la nature I C’est le It. P. Paul Henry qui m'a fait connaître Viclorinus, qui m’a conseillé, encouragé et soutenu dans celle tâche depuis plus do douze ans. Je suis heureux de pouvoir lui dire Je remercie très respectueusement M. H.-Ch. Puech, mon martre en la science patristique, depuis plus de dix ans, dont l’enseignement sur la théologie trinilairc après Origine et sur la gnose m’a puissamment aidé â comprendre la pensée de Viclorlnus. Il a bien voulu présenter mon travail celle, Koyré et Vlgnaux ont accepté d'en être les rapporteurs. Qu’il me soit permis de leur en exprimer ma gratitude. Je dois exprimer toute ma dette envers M. J. Perret, il m’a signalé la fréquence des lins de vers en critique, m’a donné de judicieux conseils au sujet de la présentation typo­ graphique et, enlln, m’a présenté de précieuses remarques au sujet do leur traduction. Je liens â souligner spécialement tout ce que la publication de ces deux volumes doit au Secrétariat de Sources Chré­ tiennes. Depuis les problèmes de traduction ou d accentuation jusqu’aux secrets de la présentation typographique, je n'y ai trouvé que d’aimables conseillers. Mais surtout, je suis seul à savoir ta lourde lâche assumée par lui, non seule­ ment pour assurer la liaison entre l’auteur et l’imprimeur, mais pour surveiller l’ensemble de l’impression, veiller â l'homogénéité de l’ouvrage, et aider l’auteur â corriger les désert et ceux qui l’ont secondé. C’est la subvention accordée par le Centre National de la Recherche Scientifique qui a permis la publication de cet ouvrage : qu’ici en soit exprimée ma sincère gratitude. Pierre IIadot. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE1 ΡΛίΙ«ορ*. Lanxlmil, I, 1887-1888 ; 11, 1889, 1905. Moxckavx (P.), Hidoire tiudmire de ΓΛ/rifue ckrèlienne, t. UI, p. 375-492, Pari·. Idndiscken IVÎI Niger Miln’tar, 1939, p, 89-93. Vindocinensis 127,69 folios, en parchemin, du xi· siècle Candidus, «. 56-59 ; Victorinus, Π. 59 v«-67 v«. Λ l'intérieur du groupe indépendant PVTM, P et V sont Λ ce point identiques qu’on peut se demander si V do très rares fautes de P absentes de V ; ainsi ad Cand. 23,10. Dans l’impossibilité do prouver positivemen cette dépendance probable, nous avons cité V suivais les mémos règles que P. T Tornacensls 72, en parchemin, du xne siècle. Le manus crlt fut brûlé on 1940, Assez proche de PV. Les leçon sont citées Ici sur la foi de l'édition WOhrer, mais lorsqu l’apparat do WOhrer est négatif, nous no citons pas T. j M Berotinensis Phillips 17/2, 40 folios, en parchemii du xu· siècle. Candidus, IL 42 v“-44 ; Victorinus, IL 44 v»- Malgré des fautes communes avec P VT, M est souven Isolé cl parfois s’accorde avec DG, soit sur une faute, soit sur une bonne leçon. Codex Augustanus sancti Udatrici, recopié par Mobil Ion dans scs Vetera Analecta, Paris, 1675, t. IV, p. 155 sq Cotte édition il la valeur d'un témoin Indépendant, appa renté il PVTM plutôt qu’â DG, mais, dans certains cas, rcctlon de Mablllon, et ce qui était leçon du manuscrit aujourd’hui perdu. de Slcard (S), do 1528, contiennent les mômes traités et, dans le môme ordre, ce qui prouve qu'ils remontent ai môme archétype, distinct de l’archétype dos lettres. I A Berotinensis Phillips 16S2, 102 folios, en parchcmfi du x· siècle. Candidi Epistula ad Vlclorlnurn (avec les lettres d’Arlus et d’Eusèbe de Nicoinédlc *) ff. 1-2; adoer η 200-313. «< Tnéosnmar. étal. HM. I LUS TtilOISS ml TEXTS ■ ; /lymnus I, IT. 93 V>-95 ; Π. 98-98 v· ; Hymnus lit, IT. 98 v»-tOl v“. Ιλ manuscrit a été corrigé et annoté h plusieurs reprises. Nous ne signalons Ici que les corrections impor- ; souvent des conjectures. Nous omettons toutes les gloses et annotations marginales, les réservant pour l'édition critique du Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Lati­ norum de Vienne. Ioanna Sichardus, Antidotum contra dlocrsas... hae­ resce Bille, 1528. Candidi Epistola ad Marium Vietorinum, Π. 40 vD-4l ; adversus Arium I-IV, lï. 41-7(1; Hymnus I, IT. 76-7β V ; De homoousio recipiendo, ft. 7777 v" ; Hymnus Π, I. 78 ; Hymnus III, Π. 78 v>-70. Slcard, f. 54, déclare utiliser un très ancien manuscrit, mais qui n'a pu être identillé. De fait, son texte est avons souvent préféré les leçons. Il ne semble pas que l'éditeur ait beaucoup corrigé le texte du manuscrit pour lequel II exprime son respect : « nos tamen religio quaedam vetustissimi exemplaris monuit ne quid nova­ remus ·. Il est sdr on tout cas, contrairement à ce que croit J. WOhrer (SltxUen, Wintering, 1905, p. 8), que S est Indépendant «le Λ et par conséquent qu'il doit contribuer aussi il l'établissement du texte. Toutefois, si nous signalons toujours les leçons de A, même lorsque nous les rejetons, pour alléger l'apparat nous ne citons les variantes erronées de £ que lorsqu'elles présentent un certain intérêt. INTRODUCTION 3, — Le de homoousio recipiendo, outre A et X est attesté C Parisians 13.371, 96 folios, en parchemin, du Xe siècle. Éditions des opuscules : J. Ziegler, Conceptiones in Genesim, elc. Bâle, 1540. J. Herold, Orthodoxographa, Bâle, 1555. Nous ne le citons J. Mabillon ( = Y), Vetera Analecta, Paris, 1675. | A. Rivinus, Viclorinorum duorum reliquiae. Gotha, 1652 generatione divina et Marii Vietorini... ad Candidum Αιτία num, 39 pp„ Wilhering, 1909-1910. Voir aussi, du même : Sludlen zu Marias Victorina ( = Jahresbericht des Prioal-Unterggmnasium dcr Zistei stenser zu Withering, 1905). Éditions de l’adoersus Arium : J. Sicard (- S) Antidotum contra diversas... haereses Bâle, 152X. J. Herold, Hacrescologia, Bâle, 1556. M. de la Bignc, Maxima Bibliotheca Veterum Patrum t. IV, Lyon, 1677. J. Wôhrcr, Aitoersus Arium 1 1-15 (mais sous d’autrç litres), Wilhering, 25 pp., 1911-1912. éditions computes : Λ. Gallnnd, Bibliotheca Veterum Patrum, t. VIII, Venis; 1772. .1. P. Mignc, Palrologla latina, t. VIII, coi. 1013-114* Reproduit le texte et les notes de Galland. LES TÉMOINS DU TEXTE Principes d'édition. 1. Texte. —■ Notre texte, jusqu'en son orthographe, suit en principe celui des manuscrits ■. Il s’écarte souvent de la vulgate imprimée, telle qu'elle est reproduite dans la Palrologic de Migne. L’écart est si grand qu’il est superflu de signaler dans l'apparat les leçons des éditeurs précédents, saut lorsqu'elles sont adoptées. Si le texte est en désaccord avec la vulgato et que l’apparat no signale rien, le lecteur saura qu'il a devant lui le texte même des manuscrits unatiquement récrit le texte qu'on lit aujourd’hui dans Mignc, jusqu'à y ajouter du grec selon sa fantaisie. Le mêmetexte et la même linéation seront reproduits dans le Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum de Vienne. 2. Titres. — Au début de chaque livre on trouvera presque toujours deux litres*. Le premier est celui sous lequel le traité est habituellement édité et cité et que nous avons conservé aussi dans nos références. Faire autrement, sous prétexte de rigueur scientifique, eût été rendre malaisée la consulta­ tion d’ouvrages antérieurs, notamment de Mignc. Le second titre est conforme, en substance, ft la tradition manuscrite, et a de grandes chances d’étre celui de Victorious lui-même. On remarquera qu'il est parfois tiré d'un explicit. 3. Apparat critique. — L’apparat est volontairement incomplet. L’édition de Vienne devant contenir toutes les leçons et particularités de» manuscrits, jusqu'aux variantes orthographiques, notre apparat se borne ici à signaler toute les leçons importantes. Nous ne mentionnons pas les taule manifestes ni les omissions, saut la plupart de celles du prin cipal manuscrit A, ni les variantes orthographiques qu nous avons normalisées dans l’apparat, même pour A. · Le plus souvent l'apparat est positif, et la dislinclh entre les premières mains d'un même manuscrit est marqu avec autant do soin et de la même façon qu’elle le sera da: Yetlitio motor. Quelques corrections manifestement erroné,' de mains beaucoup plus récentes, ont été négligées. Lorsque l'apparat est négatif, on reconnaîtra facilem^ à quel mot la variante.se rapporte et l'on conclura que tqiii les autres témoins ont la leçon adoptée. Lorsqu’une Ug est suivie d’un nom d’éditeur, cet éditeur est l’auteur de conjecture reprise par nous dans le texte. Nous citons ains sous leurs noms des conjectures demeurées manuscrites 1 J. WOhrer et C. Lambol. Λ part les conjectures retenues,' 1 témoins, cités dans l'apparat, s'accordent sur une mèm leçon, mais sont en désaccord sur l’orthographe, seul l’a cord sur la leçon est marqué, mais le désaccord sur l’orth Pierre Hadot et moi, nous tenons â remercier Dom Cyril WOhrer et scs éditions partielles ; l’institut de Recherche d'I listoirc des textes, avant tout, sa directrice, M11· Vielliart qui nous a procuré microfilms et photographies agrandi de plusieurs manuscrits ; les amis qui, dès 1945, nous oi procuré le microfilm du manuscrit principal (A) de lierlii l’Académtc de Vienne et sa secrétaire D' !.. Krestan, q in'a transmis tout le Naclilass de Wôhrer et de ses suce* Sears et nous n autorisés à publier dans Sources Chrilienn avec un apparat abrégé, le texte destiné au Corpus de Vicnn De cette édition, je suis seul responsable ; mais, sans la collaboration constante de Pierre Hadot, avec qui j’ai c lationné les manuscrits, et qui, par ses études de vocab’ laire et de style, nous a permis de proposer des correction au texte, ni l’édition du texte ni l’apparat n'eussent été possibles. AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR Depuis le IVe siècle, l’obscurité de Victorinus est légen- Ces mots grecs posaient au traducteur des problèmes diHérents. Certains de ces vocables étaient étudiés et traduits ment et simplement dans le texte français. Toute autre solution était impossible. En d'autres passages, ces mêmes ce qu’il était possible de traduire (àpwjeiov, par consubstan- philosophes et aux théologiens. A la suite de prédécesseurs 11 désignait une hypostase divine, et je me suis contenté de INTRODUCTION le translilléror sous la forme Note. Dans les antres cas, j'ai., traduit voit par intellect. Les textes d’Écrilure et les autres citations étant signa­ lés par des guillemets dans la traduction française, les mots français on italiques représentent donc toujours des mots grecs employés par Victorinus. Dans ado. Ar. I b, les Ita-J liques sont également employés pour signaler les cinq mots- themes du traité. Je dois exprimer toute ma gratitude à M. Yon, professeur honoraire à la Faculté des Lettres de Lyon, qui a bien voulu' revoir ma traduction : il m’a fait éviter des erreurs impor tantes et m'a suggéré certaines améliorations. S1GLES ET ABRÉVIATIONS 102 ixTnouucTiox NOTE SUR LES CITATIONS DE MARIUS VICTORINUS EpA 1,4; 1240.4, INTRODUCTION 103 SIGLES odverxiu Arium. in Philipp. in Galalru. in Philippine. l.a iirisenlo édition Indique «n mnrKo du texta latin loi numeros do· NOTE SUR L’ACCENTUATION DES MOTS GRECS INSÉRÉS DANS LE TEXTE LATIN latin* noua avons admit en principe que cos mots grecs «laiont dôlaehûs phonAliquomont du texte et pour ainsi dire oltAs entre Cependant il arrive que on» niAinet mots sont utilisés comme LETTRE DE CANDIDUS A VICTORINUS DE LA GÉNÉRATION DIVINE LCTTIIH DE CANDIDUS 105 CAKOIN EPISTOLA I 1,1-25 CANDIDI ARRIANI AD MARIVM VICTORINVM RHETOREM DE GENERATIONE DIVINA 4043 c 1. Omnis generatio, o mi dulcis senectus Vlctorlno 5 mutatio quaedam est. Inmutablle autem est omne divinum, scilicet deus, deus autem, qui pator est, in omnibus et omnium pruna causa. Si Igitur deus. Invorsiblle et Inmüa labile, quod autem inversibile et inmutablle, neque geni­ tum est neque generat aliquid, si igitur hoc sic se habet, lo ingenitus est deus. Etenim generatio per inversionem et per mutationem generatio est. Nulla etenim neque sub;; ante deum esse fuit. Quis enim polenlior deo ? Num po-; is tentla aut exsistentia aut substantia nut Xv Ί Ista enim, omnia aut ipse est aut post ipsmn. Ipso enim cunela praestat. Sed fuerunt prius ista. Et quomodo potuerunt, I cum voluerunt, deum generaro 1 Neque enim erant perfecti neque sui ipsa substitutiva. Inperfocla igitur. Quomodt 20 ergo sua et ipsorum potentia aut genuerunt aut focorum deum, inperfecta cum essent, perfectum ? Si autem ,?«i deus inpertectus, sine causa est generare, quod iam fuit Eadem ratio, si perfecta perfectum genuerunt. Sive igiluk perfecta fuerunt sive inperfecta, deum generare aut sine 2S causa aut superfluum aut inpossibllc. ηΐΙ'ΠΙ EST INEKOBttnilÈ 107 CANDIDUS L’ARIEN A MARIUS VICTORINUS LE RHÉTEUR : DE LA GÉNÉRATION DIVINE I. Thèse générale : Dieu est inengendré et inengendrant. 1. Toute génération, ô mon cher vieillard Victorinus, est une altération. Or tout ce qui est divin est inaltérable, à savoir Dieu iui-inème, Dieu qui est Père, en tout et de tout, cause première. SI donc Dieu est quelque chose d’inchangeant et d’inaltérable et que ce qui est inchangeant cl inaltérable n'est point engendré cl n'engendre rien, si donc il en est ainsi, Dieu est inengendré. Car la génération n’est génération que par changement et par altération. II. Dieu est inengendré. 1. Rien ne peut engendrer Dieu. En elTet, ni la substance, ni la substantialité, ni l’existant, ni l’entité, ni l’existence, ni l’existcntialité, ni la puissance n'ont précédé l’être de Dieu. Car qui est plus puissant que Dieu ? Serait-ce la puissance, l'existence, la substance, l'existant ? Toutes ces réalités en effet, ou bien sont luimême on bien sont après lui. Car il les produit toutes. Admettons pourtant qu’elles lui soient antérieures. Et comment auraient-elles pu, quand bien même elles l’auraient voulu, engendrer Dieu '* Car elles n’étaient ni parfaites, ni autoconstituées. Elles étaient donc imparfaites. Comment donc, par leur propre puissance, auraient-elles engendré ou tait Dieu, elles imparfaites, lui le parfait 1 Si l’on suppose par contre que Dieu est imparfait, aucune raison pour elles parfaites, elles avaient engendré* le parfait. Parfaites donc ou imparfaites, engendrer Dieu est pour clics, ou sans raison, ou inutile, ou impossible. DIEb EST issxcEsuai Primo quidem antiquius dicitur ab omni quod sit potentia. Sed in ipsum esse aliquid sine actu et opera tione non pervenit potentia Ipsa per somet Ipsam, cum sl ΙΟΙΛο potentia, non actio, non potentlffcata potentia In genera' 30 tloncm alicuius, nedum In del. Manet enim potentia h eo quod est potcnlialltcr osso, sino actione. Unde igitur natus deus ? Ingenitus igitur deus. 2. Videamus igitur, num forte substantia, num sub stantiahtas. antequam fuit deus, fuerit, num exsistenti! num exsistentlnlltas. Sed enim substantia magis sublectum cum sil altori 3 sublectum est el quod in ipso est, et ut alterum est ab eo quod In Ipso est. At vero aliud el aliud non rcctpltu circa deum. Non enim in alio ut aliud est, cum est deus Non enim aliud deus, aliud deum osso. Simplex enim quid 10 ergo deus. Magis enim praestat deus substantiam, quail praeexstllit substantia ante deum, quae est sublectum «i alterius ut aliud et ut receptaculum effecta, illo sciiiCej potiorc, culus receptaculum est, et idcirco posterius adnata Ista eadem oportet intellegere et In exsistentia et hi is exsislenlialilale. Differt autem exsistentia ab exsistcntiall late, quoniam exsistentia iam in eo est, ut sit ci esse, a vero cxslstentlalltas potentia est, ut possit esse, nondum es ipsum esse. Multo autem magis exsistentia a substanti! differt, quoniam exsistentia ipsum esse est et solum esse ao et non in alio esse aut subieclum alterius, sed unum et soIum ipsum esse, substantia autem non esse solum habet, sed et quale aliquid esse. Subiacet enim In se positis quali tatibus el Idcirco dicitur sublectum. Quomodo Igitur deu 1 >. 3 «ùsuntuiliu DCM eraibslsntwii» PV ; o poKenhlml· DCM 109 Certes, pour commencer, la puissance, dit-on, est quelque chose d’antérieur à l'existant. Mais sans acte ni action, la puissance par elle-même ne peut parvenir à l'étrc-quelquc chose, étant puissance, non acte, et puissance Impuissante l> la génération de quoi que ce soit, à plus forte raison de Dieu. Car sans l’acte, la puissance reste en ce qui est l’être en puissance. Comment donc Dieu serait-il engendré 1 Dieu est donc Inengendré. 2. Voyons donc si par hasard la substance ou substantialité, l'existence ou existcntialllé ont été avant que Dieu Mais en fait lu substance, étant surtout sujet d’autre Or l’altérité ne trouve pas place en Dieu. Car II n’y a pas quelque chose qui survient en un autre, comme quelque chose de différent, quand Dieu est. Car Dieu n’est pas une chose différente de l'être-Dieu. Dieu est en effet quelque chose de simple. Il ne vient donc pas d’une substance pré­ existante. Dieu ost donc inengendré. Car c’est plutôt Dlou qui produit la substance que la sub­ stance qui préexiste avant Dieu, puisqu’elle est sujet, sujet d’une autre chose, dont elle est elle-même comme différente, dont elle devient comme le réceptacle, en sorte que, ce dont cette raison, postérieure à lui. Il faut penser la même chose au sujet de l’existence el de l’oxistentlalité. Mais l’existence diffère de l’cxistcntialité, puisque l’existence est déjà sur le point d’avoir l'être, tandis que, par contre, rcxistentiallté est puissance de pouvoir être. l'être sans addition, l’être qui n’est ni en un autre, ni sujet d’un autre, mais l’être en sol un et seul, tandis que la sub­ stance n’a pas que l'être sans addition, mais elle a aussi l’être-quelqne chose de qualifié. Car elle ost sous-jacente aux qualités placées en elle, et c’est pourquoi on l'appelle sujet. Comment donc Dieu serait-il né do l’existence ou de l’cxlstentlalllé qui lui préexisteraient (que cette dernière soit la CaXlllOl EPISTOLA I 2,23— 8,S3 25 exsistcntiali sive ipsa exsistentia natus est, in solo quod csl esse. Ins exsistentibus et non habentibus aetioneni veli agendi vim atque virtutem ? 3. Mis igitur sic se habentibus neque sv ante deum fui neque è«6rqç. Multiplica enim el conposita ex substanti et ex qualitate. Si igitur neque petentia neque exsistenti fuit neque exsistentialitas, quae imaginem habent simpiîè 5 tatis, mullo magis et ϊντϊτης et 5v et substantialitas et sub stantia. Postgenita enim sunt ab exsistentialitate et ab exsij stentia. Si ista omnia postgenita, genita ergo sunt. Si genita aliud fuit, a quo genita ista. Ingenitum igitur illud, ex quo: ista omnia, ex quibus omnia. Quid istud illud est, ex quo rnm omnium deus. Quid vero ? Esse deum qualis aut quai causa ? Hoc ipsum deum esse. Etenim prima causa et sib causa est, non quae sit altera alterius, sed hoc ipsum, quod ipsum est, ad id, ut sit, causa est. Ipse sibi locus, ipse habi15 tator, ut non imaginatio voluti duorum fiat. Ipse est unum et solum. Est enim esse solum. Et vero ipsum .esse, ipsum: est et vivere et intellegere. Secundum enim quod est, el vivit et intellegit et, secundum quod vivit, et est et intel­ legit et, secundum quod intellegit, et est et vivit el secun μ dum unum tria et secundum tria unum el secundum ta tria unum, unalilas simplex et unum simplex. Simplex autem principium conpositorinn. Principium autem sine principio. Praecedit enim nullum principium ante se ha-; : bons, propter quod est principium. Hoc autem esi deus.: 25 Sine ortu igitur et ingenitus deus. Deus ergo ingenitus* : b DIEU EST IXEEOENOIlfi puissance de l'existence ou l'existence même) si existence ou existcnlinllté ne consistent que dans l'être, sans addition, et n'ont ni acte, ni même force ou vertu d'agir. 3. S’il on est ainsi, ni l'existant ni l'entité ne fuient avant Dieu. Car ils sont multiples et composés de la substance el de la qualité. S’il est vrai que ni puissance, ni existence, ni exislentiatité, elles qui pourtant ont une apparence de sim­ plicité, no turent avant Dieu, à plus forte raison, ni entité, ni existant, ni substantlalité, ni substance ne furent avant Dieu. Car elles sont engendrées postérieurement à l’exislentialité et à l’existence. Si toutes ces réalités sont engendrées postérieurement, c'est qu’elles ont été engendrées. Si elles ont été engendrées, il y a eu quelque chose de différent à partir de quoi elles ont été engendrées, incngendré donc ce d’on viennent toutes ces réalités à partir desquelles pro­ viennent ensuite toutes choses. Et qu’est-ce donc que cela d’où viennent toutes choses ? C’est Dieu. Dieu est donc inengendré s’il est vrai que Dieu est cause de toutes ces réalités. 2. Dieu est cause de son être. Mais quoi ? L'être de Dieu, quelle cause a-t-il ? Ou même, a-t-il une cause ? Oui : cela même qui est l'être de Dieu. En effet, la cause première est cause aussi pour soi-même, non pas do telle sorte qu’elle soit cause différente d'une chose diliércnle d’elle, mais cela même qu'est Dieu est cause qu'il soit, il est il lui-même son propre contenant, son propre contenu, sans toutefois qu’on imagine comme une dualité. Il est un et seul. Car il est l’être, sans addition. Et pourtant l’être en soi est, lui-même, vivre et penser. Car en tant qu’il est, il vit et pense, el en tant qu’il vil, il est et pense, et en tant qu’il pense, il est et vit, et en tant qu’il est un, il est les trois, el en tant qu’il est les trois, il est ' * un, et en tant qu’il est trois fois les trois, il est un, unité simple et un simple. Or le simple est principe des composés. Or le principe est sans principe. Car il précède, n’ayant avant lui aucun prin­ cipe : c’est pourquoi 11 est principe. Or cela,.c’est Dieu. Ainsi Dieu est sans commencement et inengendré. Dieu est doic incngendré. CANDIDI BPISTOI.A I 3,20— 4,1? Quod autem ingenitum, sine ortu, quod sino ortu, sino, fine. Finis enim incipientis. Si vero ista duo, infinitum, sil infinitum, inconprelionsibilc, Incognoscibile, invisibile, inversibile, inimitabile. Inversio enim et inmutatio prind-l so pium et finis est, alteri quidem principium, alii autem finis.· Sed nihil horum deus. Inversibles ergo et inimitabilis deus. Si autem ista deus, neque generat deus. Inmutatio enim • quaedam est ot inversio generare aut generari. Huc accedit,; quod generare dare est ei aliquid, qui natus est, aut totum. 35 aut partem. Qui generat aliquid, aut interit, si totum dat,: aut minuitur, sl partem. Sed enim deus manet semper idem. Non igitur generat. d 4. Hoc idem apparebit, si quis dixerit generationem a deo secundum istos modos esso : Iuxta cfiulgentiam, iuxta radii emissionem, iuxta puncti fiucntum, iuxta emissionem, iuxta imaginem, iuxta characterem, iuxta progressum, iuxta s quod superplcnum est, iuxta motum, iuxta actionem, iuxta voluntatem, iuxta nominatum typum aut si quis alius luerit ad id istud modus. Sine inversione enim nihil isto­ rum talium est. Primum refulgentia et motus est et adsignat tempus et io recessionem quondam secedentem in propriam substare liam. Quae refulgentia si semper manet, discernibilis esi: pars a toto. Si autem non, vana generatio ab co quod 1016a semper sit, in id quod non semper. Quid deinde? Non est inversio effulgentia ? A substantia enim luminali quasi is fugiens aut eructatus splendor refulgentia est, substantialis, non substantia et, si substantia, non eadem substantia, lam igitur inversio prioris, quod secundum. DBPVTM 3, Sfi sect D»· apvMt· sed et D·· (et det.) >1 T.K" (si In sednud. M!) 4, fi quis DT« (s eres.) qu[ CPV»3V>JI1 quid V» (d eras.) ill. Dieu est inengendrant. 1. Toute génération implique mutation. Or ce qui est inengendré est sans commencement. Ce qui est sans commencement est sans lin. Car 11 n’y a de fin que de ce qui commence. Mais si Dieu est sans commencement ni tin, il est infini. S’il est infini, il est incompréhensible, inconnaissable, invisible, inchangeant, inaltérable. Car prin­ cipe et fin sont changement et altération : le principe pour l’un est fin pour l’autre. Mais Dieu n'est rien de ces choses. Dieu est donc inchangeanl et Inaltérable. Mais si Dieu est cela, 11 n’engendre pas non plus. Car engendrer et être engendré sont des espèces de l’altération et du changement. Λ cela s’ajoute qn’cngendrer, c’est donner quelque chose 11 celui qui est engendré : ou tout ou partie de sol. Celui qui engendre quelque chose, ou périt, s'il donne tout, ou est diminué, s’il donne une partie. Mais en tait Dieu demeure toujours lo même. Il n'engendrc’donc pas. 2. Tous los modes de génération Impliquent mutation. 4. Cette mémo conclusion apparaîtra si quelqu'un dit que la génération par Dieu a Heu selon ces modes : le reflet, la projection d'un rayon, le flux d'un point, la projection, l'image, le caractère, la procession, le trop-plein, le mouve­ ment, l'acte, la volonté, enfin ce qu’on appelle le type, ou encore s'il y a quelque autre mode pour cela. Car aucun de ces modcs-lii ne se réalise sans changement. D’abord le renet est mouvement et Implique le temps, ainsi qu'une sorte d'éloignement se séparant pour constituer sa propre substance. Ce reflet, s’il dure toujours, est une partie séparable du tout. S'il ne dure pas toujours, inutile sera la génération qui va de ce qui est toujours vers ce qui n’est pas toujours. Quoi de plus 1 Le rcllet n’est-il pas changement ? Car le reflet est une lueur qui s’échappe do la substance lumineuse ou qui jaillit d’elle : il est substantiel, mais non substance, et s'il l'est, il n’est certainement pas de même substance. Ainsi donc, ce qui est postérieur est changement de l’antérieur. CANDIDI KVISTOLA l 6.1 — t 5- Videamus igitur generationem iuxta radii emissionem. Est quidem conexus radius et conectitur illi cuius est pro­ gressus radius. Nihilominus tamen inversio efficitur, si est genitus, aut non est generatio, si radius semper in ipso Sed puncti Itucntum generatio ibi. Et quomodo istud ? Inmobile enim punctum et terminus llniamenti, quod neque partem habet neque alterius pars est. Si igitur sic istud esi» non procedit a semet ipso. Si enim procedit, iam non punc­ to tum, sed iam liniamentum. inmutatur igitur. Sed enim deus 1016 b inversibile est. Non igitur deus, quod punctum. SI autem manet punctum, non ab ipso liniamentum. Inmobile enim punctum. In motu autem vel a motu liniamentum et iuxta istum modum nulla generatio a deo. 15 Quid deinde? Iuxta emissionem quemadmodum deo ge­ neratio ? Si enim emittit a semet ipso aliquid, primum minuitur aut in substantia aut in divinitate aut in action^ aut in aliquod aliud. Deinde autem id quod emittitur, aut; ipsius potentiae est aut non ipsius. Si ipsius, et quomodo' 20 duo dii et aequales et ut quid duo, si aequales ? Quod autem potest alter, hoc idem et alter. Non necesse est mul-l tiplicari perlectam plenitudinem in uno. Si autem non eius­ dem potentiae, quod progreditur, et inmutatur deus et a c parte totum passus est, quod incongruum deo. Nulla igitur·» 25 generatio a deo et iuxta hoc. 6- Similiter autem et iuxta imaginem. Multum enim dif­ fert imago ab imaginali. Illud ut substantia, ista iuxta qualitatem solum adumbratum fantasma. In alio enim ali-; quo substantiam habet imago et non ab se subsistit neque; 5 secundum quod ipsa est neque in quo est. Non ergo imago id est quod genitum a deo. Consecutio etenim est imago'! DlliU EST ISBXGEXOnANT 115 5. Voyons donc la génération scion la projection d'un rayon. Sans doute, 10 rayon est-il sans solution de conti­ nuité — et II lo reste — avec ce dont il est le rayon projeté. Pourtant, il n’y a pus moins changement, s’il est engendré, ou alors il n’y a pas génération, si 1c rayon reste toujours en celui qui le projette. Mais la génération, lit-bas, c'est le flux d’un point. — Et comment cela '1 Lo point, en effet, est immobile et il est la limite de la ligne ; car II n’a pas de parties et n'est pas partie d'autre chose. Si donc 11 en est ainsi, le point ne sort pas hors de lui-même. Car s'il sort, désormais, il n’est plus point, mais désormais, il est ligne. Il subit donc une altération. Mais Dieu est Inchangeant. Donc Dieu n’est pas ce qu'est le point. Si par contre le point demeure en sol, aucune ligne ne vient de lui. Car le point est immobile. Mais la ligne est ou en mouvement ou par un mouvement. Et selon ce mode, il n’y a pas de génération par Dieu. Quoi encore 1 Comment la génération peut-elle se taire par Dieu selon la projection ? En effet, s'il projette quelque chose do lui-même, d'abord il est diminué en sa substance ou en sa divinité ou en son acte, ou bien il est changé en quelque chose de différent. Et ensuite, ce qui est projeté. Si ce qui est projeté est de puissance identique, comment sont-ils deux dieux qui sont égaux ? A quoi bon deux dieux, s’ils sont égaux 1 Ce que peut l'un, l’autre le pent de même. Si d'autre part ce qui procède n’est pas de puissance iden­ tique à lui, Dieu subit une altération, il pâtit, lui qui est le tout, en perdant une de ses parties, ce qui ne convient pas à Dieu. Donc II n'y a pas de génération par Dieu selon ce mode. 6. Pareillement aussi, selon l’image. Car il y a une grande différence entre l'image et le modèle. Celui-ci est substance, celle-là, apparence esquissée qui n’imite le modèle que dans l’ordre de la qualité. Car l'image n’a de substance que dans un autre et elle ne subsiste pas par soi, ni quant à ce qu’elle est elle-même, ni en ce en quoi elle est. Ce qui est engendré par Dieu n’est donc pas image. Car l’image n’est qu’un accompagnement de ce dont elle est image. 116 CAXDIOl EPISTOl.A 1 6,8—7,15 Eadem ratio, si et iuxta characterem. Character eiiifi signaculum est substantiae et ipse per semel nihil et in alio' 10 qui figuretur. Nihil igitur a deo. Etenim quod deus general oportet Id consubstantiale osso. Sod charactor non est sim d slantlalls. Non igitur generatio a deo. Sed Iuxta progressum et luxla motum generatio a dw Differt autem progressio a motu, quoniam omnis quideni is progressio a motu et in motu, non tamen omnis motus et progressio. Intus enim motus non progressio, sed solum mo tus. Est enim progressio foras pergens motus. Quid igitur ?> Dicimus iuxta progressum generationem esse a deo someli an saepe an semper ? Semel 7 Qui usus ? Et si bonum 20 quod progreditur, cur pauper deus In progressu 1 Si saepi vel semper, quid novum genuit ? Et prima progressio ni ccssarlo Inporfocla, si aliis Indigens fuit In sui perfection^ 1017a 7. Ex quibus apparet, quoniam neque consubslantla neque sine conversione generatio a deo. Si autem hoc iri congruens deo, nulla generatio a deo. Magis autem ineqi gruum nobis apparet, si iuxta motum generatio. Aut enti s intus motus est aut progrediens. SI Intus, nulla generatio si progrediens, non eadem, inmutatlo ergo. Et si mollis' progrediens, non consubstantialis. Deludo si progrediens in suam substantiam processit aut in alicuius effectionen io sio. Deinde si in suam substantiam processit, substantia non habuit. Si in alterius substantiam, aliud fuit a dei quod aliud operatum est et magis enectum quam generati DIEU KST IXËXûESOlUXT Même raisonnement, si la génération se tait selon le carac­ tère. Car lo caractère n'est qu'un signe extérieur de la sub­ stance : par lui-mOme, Il n'est rien et il est dans un autre qui reçoit l'empreinte do ce sceau. Rien donc en cola qui soit engendré par Dieu. Car ce que Dieu engendre, il faut que cela lui soit consubstantiel. Mais lo caractère n'est même pas substantiel. 11 n'y a donc pas de génération par Dieu. Mais il y a génération par Dieu selon la procession et le mouvement. — Il y a cette différence entre la procession et le mouvement, que toute procession provient sans doute du mouvement et se fait dans lo mouvement, mais que pour­ tant tout mouvement n'ost pas en môme temps procession. Car lo mouvement immanent n'est pas procession, mais seu­ lement mouvement. La procession en ciïet est un mouvement qui s’achève à l'extérieur. Quoi donc ? Disons-nous qu’il y a génération par Dieu, selon la procession, une fols, souvent ou toujours ? Une fois 1 Quelle utilité 1 Et si ce qui procède Si c'est plusieurs fois ou toujours, pourquoi a-t-il engendré de nouveau 1 Et la première procession était nécessairement imparfaite, si elle a ou besoin d’autres pour s'achever. 7. D'où il apparatt qu’il n'y a pas de consubstantiel et que la génération par Dieu ne va pas sans changement. Mais si cela ne convient pas à Dieu, Il n’y a donc pas de génération par Dieu. L'incompatibilité apparaît encore plus si la génération est selon le mouvement. Car ou bien le mouvement est immanent ou il est transitif. S'il est immanent, Il n’y a pas de génération. S’il est transitif. Il n'y a pas d'identité, il y a donc altération. Et si le mouvement est transitif, il n'est pas consubstantiel. Ensuite, s'il est transitif, il procède pour réaliser sa propre substance ou pour réaliser la production d’une autre. Dans ce cas, d’abord Dieu a pâti, puisqu’il a dû se mouvoir vers le mouvement, et cela c'est un changement Ensuite s'il a procédé pour réaliser sa propre substance, il n'avait donc pas de substance. S'il a procédé pour réaliser la substance d’un autre, celui-ci a été différent de Dieu et cet autre, dînèrent de Dieu, a été fait et il est plutôt effet de Dieu que génération par Dieu. Pas de consubstantiel donc ; et ce 118 CAKDIIM KHSTOLA I 7,13 — 8,10 deo. Non consubstantiale Igitur cl conversio prioris, quoi 1017 bis Dicunt autem quidam, quod iuxta superplenum generi tlo a deo. Superplenum autem dicunt : sicuti fons supei ebulliens habet, quod superabundet, effundens et tempi plenus, sic et a deo, quemadmodum et a fonte, quod super est, effunditur et haec est generatio a deo. In eadem rur- plenum, semper a deo generatio. Non deficit quidem tons; quod autem crescit, ellunditur. An manet, quod augetur Non. Effunditur igitur id quod superplenum est, quoniai inconveniens non effundi, quod superfluit. Sed effundit as semper effundit, semper enim superfluit. Ergo et novi an geli et novi mundi. Inconveniens enim in nihilum effund o quod semper fluit. Sed semel semper plenum. Inmutai ergo dei cl inversio duplex. Sic et istud incongnium. Nulli generatio a deo et iuxla superplenum. Insuper nec coni 30 substantiale, quod superfunditur, ipsi deo. Deus enim st perabundans; quod autem effunditur, ipsum effusum est tantum, non et superabundant. 8. Dicunt quidam luxta voluntatem generationem i iuxta actionem. Est aulem ista duo hoc idem accipere vo esl deo. Attainen est et differentia, etsi in eo quod est 5 velle, et actus est deo. Etenim velle et in eo quod est velle causa est actionis, actio autem effectio voluntatis. Alii» ergo voluntas ab actione. Et ubi est prius et posterius, m possibile ibi ambo Idem. Deo igitur primum voluntas, poste 10 alii esse. Voluntas igitur in confesso est quoniam substat DGPVTM DIEU EST IKKKCKXDIUNT 119 surabondant. Ils définissent ainsi le surabondant : comme une source débordante et bouillonnante a, en sol, un tropplein qu'elle répand, en restant toujours pleine, ainsi égale­ ment, do Dieu, comme d'une source, le trop-plein s’écoule, cl telle est lu génération par Dieu. Λ nouveau, ce raisonne­ ment s'expose aux mêmes critiques. Car si le trop-plein est mais son accroissement s'écoule. Est-ce que ce qui s'njouto demeure on elle ? Non. Le trop-plein s'écoule donc, cor 11 est Illogique que ne s’écoule pas ce superflu. Mais la source coule et s'épanche toujours. Car sans cesse elle surabonde. Donc nouveaux anges, nouveaux mondes ! 11 est Illogique cesse de la source. Mais, dira-t-on, ce qui reste toujours plein ne s'écoule qu'une fols ■ Il y a donc double altération et écoulé n'est plus que de l’écoulé, non du surabondant. 8. Certains disent : il y a génération selon la volonté et selon l'acte. Or il est possible do considérer ces doux : la volonté et l’acto comme uno même chose, surtout on Dieu. y a aussi une différence, bien que, pour Dieu, dans le vouloir soit déjft l'acte. En effet, le vouloir, en tant que vouloir, est cause do l'acte ; l'acte, par contre, est eflel delà volonté. nélté. Dietl fi donc d'abord la volonté, ensuite l’acte, je no dis pas cola quant au temps, mois quant au fait d’être, pour un autre, cause de son être. Il est donc Incontestable que 120 Deus igitur non est tia subiectum quiddam est. Quod autem subieetum est, 23 simplex non est. Simul enim intellectus accipit aliud quid appareat aut natum sit. natum typum. Deus enim spiritus est. Spiritus ram suam nunc intendit, nunc in semet ipsum residit. Istius modi motum typum nominant. Quid deinde vero ? Ab istius modi motione repente erumpit filietas quaedam et an ut emissio an ut refulgentia an aliud quid horum ? Quid DIKU EST ISESGESORAXT la volonté n’est ni substance, ni acte. De plus, l’effet est quelque chose de différent de la volonté cl de l’acte. Car l’effet est effet de l’agent, mais l’effet n’est pas l’agent luimême. L'effet n’est donc pas consubstantiel h l'agent et II n'est pas génération, mais il est engendré, parce qu’il est fait. Puisque donc ce qui est engendré do Dieu est effet, cl non génération, eet effet n’esl ni lllialité, ni fils, ni monogène, Car toute substance est un effet de Dieu. Dieu n’est donc si la substance lui est postérieure, pouvons-nous dire quo Dieu est substance ? Car si nous disons que Dieu est sub­ stance, le raisonnement nous oblige alors à ceci : confesser que la substance est antérieure a Dieu. Mais en tait, la substance, au sens véritable, est sujet. Or ce qui est sujet n’est pas simple. Car l’intelligence, en entendant le mot sujet, saisit en même temps que quelque chose d’autre se est sans substance. Mais, si Dieu est sans substance, rien n’est consubstantiel avec Dieu, môme si quoique chose se manifeste ou est engendré par Dieu. ce qu’on appelle le type. Car Dieu est esprit. Or l’esprit, tantôt tend sa nature, tantôt se recueille en lui-même. Un mouvement de cette sorte, ils l'appellent type. Mais après qu’advient-il ? D’un tel mouvement, soudainement jaillit une Hllalité cl telle est la génération par Dieu. Mais comment donc ? Est-ce comme un llux, comme une projection, comme un reflet ou quelque chose d’autre que ces modes ? Quoi encore ? Est-ce comme une partie d’un tout ou comme un tout ’ Et que ce soit l’un ou l'autre, ou bien Dieu est impar­ tait, s'il épanche une partie de lui-même et alors une dimi­ nution se produit, le Fils étant une partie dn Père, ou bien cette génération est inutile, si du tout est apparu le tout. Car il n'y a aucune raison pour que la même chose soit Ipso id ipsum generari. Et si duplex generari necessitas luit, utrumque ergo Inpcrfcctum et id quod est prius, in c conversione. Seri enim insurgente in se spiritu apparuit is tantummodo aliud sine aliqua effulgentia. Id est inanités tum, quoniam, quod secundum est, ex his est, quae noi fuerunt. Factum est ergo, non natum et idcirco non consuis slantiale. A deo igitur nulla generatio. 10. Quid autem ex Istis omnibus cogitur atque colligitur, o mi dulcis Victorine? Quoniam dei filius, qui est λόγο apud deum, lesus Christus, per quem efjeeta sunl omnia e sine quo nihil /actum est, neque generatione a deo, sed ope-i 5 ratione a deo, est primum opus et principale dei. Sed dedit ei nomen supra omnia nomina filium eum appellans et uni­ genitum, quod solum opera sua fecit Effecit autem ex his quae non sunt, quoniam potentia dei, quod non est, addu I cit, ut sit. Hoc autem et lesus, per quem /acta sunt omnia/ distat, quod deus fecit lesum pertectum omnimodis, lesus autem alla non eodem modo etsi pertecta fecit. In quo Igitur lesus effector est eorum quae sunt, de his quae non: ut alter accipitur. Non enim aliud omnimodis perfectun operari valet. Sed neque propria operatione operatur nequi propria voluntate, sed eadem vult, quae pater, et ipse; 1019 a etiamsi habet voluntatem, dicit tamen : sed non ul ego. 20 noto, sed ul tu. Et multa In voluntate patris non scit sicut} Indicii diem. Et iste passibilis est, ille inpassibilis et Ille qu misit. Iste qui missus est et alia istius modi in eo quod in DCPVTMt JÉSUS EFFET DK 01KV engendrée par ce qui est identiquement la même chose qu’elk-même. El s’il y avait nécessité que l’un et l'autre soient engendrés, ce serait donc que tous deux seraient imparfaits et le premier subirait un changement. Mais, dirat-on, l'esprit se tendant en lul-mêine, c'est seulement une nifeste que ce qui vient en second provient des non-exls- IV. Jésus est l'effet de Dieu. 10. Que conclure brièvement do tout cela, ô mon cher Victorious ? Que le Fils de Dieu, qui est · le Logos auprès de Dieu », Jésus-Christ, » par qui tout a été fait et sans qui rien n'a été fait », est, non par génération par Dieu, mais par opération de Dieu, l'effet premier et originel de Dieu. . Mais Dieu lui a donné un nom au-dessus de tout nom », en l'appelant Fils et Monogène, parce qu’il l’a fait, lui seul, par ses propres soins. Il l'a fait à partir des non-existants, parce que la puissance do Dieu conduit lo non-existant ù l’être. Cela aussi Jésus le fait, lui « par qui tout a été fait », c'est-à-dire qu’il a fait les existants à partir des non-exls- Mais il y a une diilércnce en ceci que Dieu a fait Jésus absolument parfait, tandis que ce n'est pas de la même à partir des non-existants, ■ il est dans le Père et le Père est en lui · et < tous deux sont un », tout cela selon l'acte. actc propre ni par sa volonté propre, mais il veut les mêmes choses que le Père et, lui-même, bien qu’ayant sa volonté, dit pourtant : « Mais non pas comme jo veux, mais comme tu veux. » Et il ignore bien des choses dans la volonté du Père, comme le jour du jugement. Et il est passible, celui-là Impas­ sible ; celui-là envoie, celui-ci est envoyé ; et il y a d’autres 124 CANDIDI BWSTOt.A I 10,23—11,22 dult carnem, in eo quod mortuus est, in eo quod resurrexit a mortuis, quae ista filio contigerunt, patri autem incen­ as gruuin, operi autem cius non incongruum, cum sit opus ini substantia, quae receptrix est diversarum qualitatum et magis contrariarum. 11. Quod autem deus fecerit Icsum Christum, sacra lecti» dicit in Actibus Apostolorum : certissime autem sciat omnis} domus tsrahel. quoniam fecit nobis deus dominum lesum Christum, quem uos crucifixistis. Item apud Salomonem : 1020 a S fecisti me praepositum ad omnes nias. Hoc autem significat et In evangelic secundum loliannem : et quod effectum in eo est, oita full. SI In Ipso aliquid factum est, et ipso factus! est, mugis autem, si Ipse vita est. Nullus igitur velut in­ suave accipiat Icsum opus esse dei omnimodis pertectum,! io del virtute deum, spiritum supra omnes spiritus, unigena tum operatione, potentia filium, substantia factum, non de substantia. Etenim omnis et prima substantia Icsus, omnis' actio, omnis λόγος, initium et finis ; eorum enim, quae facta sunt, est Initium et finis ; omnium quae sunt, corpori is rum aut incorporum. intellectibilium aut intellectualium; intellegentium aut intellectorum, sensibilium aut sensuum, b praeprlnctplum aut praecausa et praestatio et effector, ca­ pacitas, plenitudo, per quem effecta suni omnia et sine quo nihil, salvator noster, universorum emendatio, ut servus in ao nostram salutem, dominus autem in peccatorum et inplormn punitionem, gloria vero et corona luslorum atque san-· Ciorum, penna 10, 2β cum «11 Ζ10·Μ« ·η O-«(cuiiiO‘·) GPVTÎ consltM“(cuniM4i)J Intellectualium DPVMY IntoUeolUlÙlum C || 17 praestatio I1PVMT jÉevs Errer de dieu différences du môme genre, qui sont fondées dans le fait qu'il a revêtu la chair, qu’il est mort, qu'il est ressuscité des morts, toutes choses qui sont advenues au Fils : tout cela qui serait indigne du Père, peut convenir il son effet, parce que cet effet est de l’ordre de la substance, laquelle est sus­ ceptible de recevoir des qualités opposées et surtout con- 11, Mais que Dieu ait fait Jésus-Chrisl, la sainte lecture le dit dans les Actes des Apôtres : « Que toute la maison d'Israël sache, avec certitude que Dieu a fait pour nous le Seigneur Jésus-Christ que vous avez crucifié. » De môme dans Salomon : « Tu as fait do moi le préposé pour toutes tes voies. » C'est aussi ce que signifie, dans l’évangile selon Jean : « El cc qui a été fait en lui était vio. · Si quoique chose a été fait en lui, lui aussi a été tait, surtout, si c’est lui qui est la vie. Que personne ne considère donc comme difficile A accepter que Jésus est l’effet absolument parfait de Dieu, Dieu par la force de Dieu, Esprit au-dessus de tous les esprits, Mono­ gène en son acte, Fils en sa puissance, fait en sa substance, et non de la substance. En effet, Jésus est la substance uni­ verselle et première, l'acte universel, le Logos universel, le commencement et la fin ; car de tout ce qui a été fait, il est le commencement et la fin ; de tous les existants, corporels ou incorporels, intelligibles ou intellectuels, pensants ou pensés, sensibles ou sentants, il est le préprincipe et la pré­ cause, les prémices et le créateur, le réceptacle et lu pléni­ tude, lui par qui tout a été fait et sans qui rien n’a été tait -, notre sauveur, reformation do toutes choses, semblable à et Impies, gloire enfin et couronne pour les I ustos et les LETTRE DE VICTORINUS A CANDIDUS 1« Fils de Dieu......... ............................. 2,10 — 23,10 2,10—16,27 127 LETTRE DE VICTORIOUS 8) Troisiime et quatrième modes : 64 —11,12 1. Définition généralo........... 6,5-7 2. Sont exclus : les vériteble6.7- 13 ment existants ■■ les ίη,*ψ* 7.1- 7 7,7 —8,7 existants et Io» non-oxistants. 8.8- 19 8,19-21 le IroiiiAnw mode ■. les non-véri9,1 — 10,6 10,6-87 d) 1.0 place do Dieu panni les exis- g) N'esl-ce pas U in théorie do 3. 4. 11.1- 12 12.1- 14,5 12.1- 7 La génération du Fils comme Existant est manitoslalion do l'Existanl caché en L'Existent engendré est le Fil» Jésus.14,25 . —16,27 «) Jésus-Christ est FExistnnt... g) L'Existent est Mouogéne .... l.liTTIlK |>β VICTOBIXUS 5. Lc Christ adti tail, Oil l’Éerilurc....... V. Conclusion.. 29,1-22 30,27 — 32,10 30,27 — 31,3 ogos : il Ml puissance ............................ 17,1-9 j !sl Logos inengendré.. 17,» —IS,! 1-10 ? 1 — 22,! Fils quoie Fils avec le Père............... 3. Prière Finale............................. MARII VICTORIN I RHETORIS VRBIS ROMAE AD CANDIDVM ARRIANVM 1018 c 1· Magnam tuam Intellegentiam, o generose Candide s quis fascinavit ? De deo dicere super hominem dada ' est spiritus desuper scriptas ex aeterno In nostra anima movet, Incnablles res videre cl etiam nunc In tali sita corpore difficile Intelleget Vides Igitur beati cognitionem de deo DE MARIUS VICTORINUS RHÉTEUR DE LA VILLE DE ROME A CANDIDUS L'ARIEN I. Prologue : l’impossibilité de parler de Dieu. 1. Ta grande intelligence, ô noble Candidus, qui l’a ensor­ celée ? Parler de Dieu, c’est une audace qui passe l’homme. Mais sans doute, si, en notre Ame, a été Introduit le Nods paternel, si, envoyé d’en haut, l’esprit émeut ces symboles gravés do toute éternité dans l’fimc, que sont les notions intellectuelles, notre Ame, en une sorte de transport spirituel, veut voir les substances ineffables, les Inexplorables mys­ tères des volontés ou des actes de Dieu ; cl pourtant, habi­ tant en ce corps, les connaître seulement lui est difficile, mais les énoncer, impossible. Car le bienheureux Paul dit : · O profondeur des richesses, de la sagesse et de la connaissance de Dieu I Combien sont Inexplorables les jugements de Dieu, cl Impénétrables ses voies t · Et tsaTe dit aussi : ■ Qui donc a connu la pensée du Seigneur ou qui fut son conseiller 1 > Tu vols donc la con­ naissance qu’un bienheureux peut avoir de Dieu. il. L’enseignement de l’Écrlture : Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Mali ccs Écritures, peut-être, juges-tu qu’elles sont Inu­ tiles ? Pourtant si tu te (Ils chrétien, tu as le devoir d’accepter et de vénérer les Écritures qui proclament le Seigneur JésusChrist. SI tel est ton devoir, tu dois également croire ce qui y est affirmé du Christ, tel quel, dans le sens mime où cela est affirmé. 132 Icsum Christum filium dei esse unigenitum, ut dicit David 1020 c propheta : filius meus tu es, ego hodie genui te. Dicit et beau ne suo quidem filio pepercit ; et rursus : domini nostri lesu Christi. Deinde frequens : ego et paler unum sumus et : qui me vidit, mentitus est, nec deus caritate praedestinavit nos in adoptionem per Christum! Numquid et Christum per adoptionem filium deus habet ? phemia ex isto dicto nascatur. Dicimus esse nos heredes filii et Christum dicimus non esse filium, per quem nobis efficitur filios esse et coheredes fleri in Christo ? DOFVTMT «. 8 Eph. 1. S II 0-0 e/. Rem. ». 17 «si epvrr «t «se DM jgSUS-CllllIST, FUS DK DIEU 133 Or elles affirment que Jésus-Christ est le Fils monogène de Dieu, comme le dit David, le prophète : ■ Tu es mon Fils, je fai engendré aujourd’hui. . Le bienheureux Paul dit aussi : ■ Celui qui n’a pas épargné même son propre Fils. · Et aussi : « Bienheureux est le Père de Notre-Seigncur Jésus-Christ. > Bien plus, souvent, Jésus le dit aussi, luimême ; - Le Père et moi sommes un. > Et : · Qui m’a vu. telles affirmations. Est-ce qu’il ne l’apparatt pas que l’Êcrilure s’exprime partout de cette manière ? plus sans doute. Vois quel blasphème s’ensuivrait d’une telle affirmation. Nous disons que nous sommes des héritiers héritiers : fils par adoption. Et nous affirmerions que le Christ n’est pas Fils, lui par qui il nous vient d’être fils el III. L'enseignement de la raison : ■’Existant et le Logos viennent du Néant divin. A. L’Existant naît du Non-Existant qui est au-dessus de l’Existant. 1. Expos» général. 134 his quae non sunt 1 Et beatum est quod non est ab eo 1024ais quod est I Sine deo Intellectus et sacrilegus plenusque lilaspbemlae. Dominus supra omnia, omnia quae sunt, omnlaque quae non sunt, ab his quae non sunt, taceret quod sil, non ab his quae sunt. Quid enim putamus deum esse ? Etsi quidem putamus deum esse supra omnia et quae sunt et 20 quae non sunt, attamen Id quod sit, non id quod non sit, deum esse credimus. Praestat igitur quod est, et praesta^ per incliabilcm generationem et praestat exsistentiam, voSv vitam, non, qui sit ista, sed supra omnia. Si Igitur deus; quod non est, non est, est autem quod supra id est quod 2S est vere 5», potentia Ipsius teli Svteg, quae, operatione In generationem excitata, Ineloquibili motu genuit es sv omni­ modis perfectum, a toto potentiae totum efc ê», deus Igitur’ est totum r.pobo, Issus nutem ipsum hoc totum 5v, sed iam b in exsistentia et vita cl intellegentia, universale omnimodis eo perfectum êv. Hic est illius, hic omnis λίγος, hic qui apud deum et in deo λίγος, hic iesus Christus, ante omnia, quae sunt et quae vere sunt, prima et omnis exsistentia, prima et omnis intellegentia, primum et omnimodis pertectum io, ipsum iv, primuin nomen ante omnia nomina ; ab isto ete3S nlm omnia nomina, sicull declarabitur. 3. Volo autem audire, o mi dulcissime Candide, quid esse aestimas quod non est. Si enim deus omnium causa est, «i causa, non est id quod non est. Causa enim ut :» est, DCPVTMY S, 18-17 omnloqus quoo OM omnia qtiaoquo DPV omnia quoque quos I 135 conquis des biens do celte sorte, après avoir été fait à partir des non-existants 1 Et alors, ce qui n’est pas est bienheureux, plus que ce qui est I Opinion athée, sacrilège, pleine de blas­ phème : le Seigneur, qui est au-dessus do tout, de tous les existants comme de tous les non-existants, forait l'existant, è partir des non-existants, non' à partir des existants I En eilet que pensons-nous que Dieu est ? Môme si nous pensons que Dieu est au-dessus de tous, dos existants comme des non-existants, pourtant nous croyons que Dieu est exis­ tant et non pas non-existant. Il produit donc l’existant et. il le produit par une génération InelTablo, il produit l’exis­ tence, le Nods, et la vie, non qu’il soit ces choses ; bien au contraire, il est au-dessus do tout. SI donc Dieu n’est pas non-existant, si, par contre, il est ce qui est au-dessus du véritablement existant, s’il est la puissance de l'existant même, puissance qui, lorsque s’éveilla on elle l’acte généra­ teur. engendra, en un mouvement inexprimable, l’existant totalement partait, existant Issu en sa totalité de la totalité de la puissance, il s'ensuit que Dieu est la totalité du pré­ mais maintenant, en existence, en vio, en Intelligence, existant absolument et totalement parfait. Cost lui, lo Fils, lui, le Logos universel, lut, le Logos · auprès do Dieu > et « en Dieu », c’est lui, Jésus-Christ ; « avant toutes choses », les existants et les véritablement existants, 11 est la première et universelle existence, la première et univer­ selle pensée, le premier et totalement parfait existant, l’exis­ tant en soi, « premier nom avant tous les noms » ; car de lui viennent tous les noms, comme on l’cxposera. o) Dieu cause dos existants et des non-existants. 3. Mais je veux savoir, ô mon très cher Candidus, ce que tu penses qu'est le non-existant. SI, on cBet, Dieu est cause de tout, Dieu est cause de ce à quoi II appartient d’être, et de ce Λ quoi II appartient de ne pas être. Mais s’il est cause, il n’est pas lui-même non-exis- AD CANIMIIUM 3,5— 6,S 5 sed ut cui sit futurum esse δν. Sed isto hoc ipso, quoniam c causa, supra vere 5v. Quod igitur nondum δι, id est quod non est. Hoc autem quod ad δν causa est, vere rpsiv dicitur et iuxta istam rationem causa est deus et eorum quae sunt et eorum quae non sunt. 4. Definiendum igitur id quod non est. Quod quidem in­ tellegitur el vocatur quattuor modis : iuxta negationem, omnino omnimodis ut privatio sit exsistentis, iuxta alterius a ad aiiud naturam, iuxta nondum esse, quod futurum est 5 el potest esse, iuxta quod supra omnia quae sunt, est esse, Quid igitur dicimus deum, s» an τ& μή év 1 Appellabimus utique omnino δν, quoniam eorum quae sunt, pater ostii Sed paler eorum quae sunt, non est τδ δν ; nondum enim ■ sunt ea quorum pater est, et non licet dicere, nefas est ini 10 tellegcrc, eorum quae sunt causam δν appellare. Causa' enim prior est ab his quorum causa est. Supra δν igitur deus est et, iuxta quod supra est, μή δν deus dicitur, ηοή per privationem universi eius quod sit, sed ut aliud ôvj ipsum quod ost μή δν, iuxta ea quae futura sunt, -δ μή δν, is iuxta quod causa est ad generationem eorum quae sunt,; 5. Verum est igitur dicere deum patrem esse el iuxta causam esse et eorum quae sunt et eorum quae non sunt?· Voluntate igitur dei in generationem veniunt et quae sunt et quae non sunt. Et non aestimes quae non sunt, quasi* s per privationem eorum quae sunt. Nihil enim istorum neque’ DePVTMÎ 4, 1-5 B (“ Oarnmrtv 212. «wr. 1X-X, lol. 1*) ol Sangollemti 199. tant. Car la cause est comme un existant, mais un existant pour qui Vôtre est encore futur. Mais, par cela môme, en tant qu’elle est cause, la cause est au-dessus du véritable­ ment existant. Donc, parce qu’elle n’est pas encore un exis­ tant, elle est un non-existant. D’autre part, parce qu’elle est cause de l'existant, on l’appelle à juste titre préexistant. Et c’est pour cette raison que Dieu est cause aussi bien des existants que des non-existants. ô) Les non-existants : leurs quatre modes. 4. 11 tant donc définir le non-existant. Celui-ci, à la vérité, se conçoit et se nomme selon quatre modes : selon la négation, en sorte que, absolument el sous tous les rapports, il soit privation de l’existant ; selon la nature de ce qui est durè­ rent par rapport à autre chose ; selon l'être qui n’est pas encore, mais qui sera et peut être ; selon Vôtre qui est audessus de tous les existants. Que dirons-nous donc que Dieu est : existant ou nonexistant t Nous l’appellerions bien existant, parce qu'il est le père des existants. Mais en (ait, le père des existants n'est pas l'existant. Car elles no sont pas encore, les choses dont II est le père. Et donner le nom d'existant à la cause des exis­ tants, c’est interdit de le dire, impie de le penser. Car la cause est antérieure à ce dont clic est cause. Dieu est donc au-dessus de l'existant, et, en tant qu’au-dessus, Dieu est appelé non-existant, non pas par privation de tout ce qui est, mais comme un existant durèrent, qui est lui-mème nonexistant. non existant en ce qui concerne les existants à venir, existant, en tant qu’il est cause de la génération des existants. S. Il est donc vrai de dire que Dieu est père et qu’il n’est qu’en tant qu’il est cause des existants et des non-existants. C'est donc par la volonté de Dieu que viennent â être engendrés les existants el les non-existants. Mats ne t'imagine pas ces non-existants, comme nonexistants par privation des existants. Car de ces non-exis­ tants par privation, rien ne peut se concevoir el rien n’oxlste. I 138 AD CANDIDUM 5,6 — 7,6 intellegitur neque exsistit. Si enim mundus et illa superna subsistunt omnia et sunt, nullum pr, iuxta privationem sed subintellegentia quaedam est, ab his quae sunt priva tionem eorum subintellegere, non subsistentis ne ipsius qui io dem subinlellegenliae, neque sic exsistentis ut eorum quae sunt. Quaedam igitur quae non sunt quodam modo sunl ut ipsa quae sunt, quae post generationem et sunt et dicun­ tur et ante generationem aut in potentia sua aut in alio fuerunt, unde generata sunt, secundum illos modos : iuxtaj is circa aliud naturam et Iuxta quod nondum est osse, quod futurum est et potest esse. 6. Primo igitur deus et super quae sunt est et superi quae non sunt, quippe generator Ipsorum et pater, iuxta, quod causa est. Deinde secundum generationem a deo aut secundum effectionem, quae sunt, apparuerunt. Apparue-, s runt autem et μή δντα. Ipsorum autem quae sunt, alia sunt, vere quae sunt, alia, quae sunt, alia, quae non vere non sunt, alia, quae non sunt. At illa, quae vere non sunt, non recipit esse plenitudo dei. Iuxta enim quod est esse et aliquo modo esse, plenitudo plenitudo est, sola enfasi exsis10 tente in intellegentia eorum quae vere non sunt, quae iuxta sublectionem, ab his quae non vere quidem sunt, quodam tamen modo sunt incipiens imaginata est circa id quod veronon est. 7. Audi quemadmodum dico. Sunt quaedam eius quod sit, natura manifesta, sicuti sunt, quae vere sunt, et omnis pllna, virtutes, λδγ«, opiniones, perfectio, exsistentia, vita, 5 intellegentia, et adhuc superius cxslstentlalitas, vitalitas, intellegentitas et supra ista omnia δν solum istud ipsud DCPVTMT β. β-7 non vere non T. e/. nd Cand. S, 20-21 0111. 2 non vere DGPVM 7 alia quuo DGMT alla-rie PV 1 at DG.M ad PVT || S reeepll O~CPVI redpllD".» 139 SI en effet le monde et toutes les choses d’en haut ont sub· sistance et être, il n’y a aucun non-existant selon la priva-' lion. Mais c’est une sorte de Action d’imaginer, à partir dos existants, leur privation. Et cette fiction elle-même n’a aucune réalité et n’existe pas comme existent les existants. Π y n donc dos non-existants qui sont d’une certaine manière, tels ceux qui, après leur naissance, ont être et nom, mais qui, avant leur naissance, turent, ou en lour propre puissance, ou en un autre, d’où ils ont été engendrés. Ce sont les non-existants selon ces modes : selon la nature de ce qui est dllïéronl par rapport à autre chose, et selon l’être qui n’est pas encore, qui sera et peut être. c) Los existants : leur quatre modes. 6. Pour commencer donc, Dieu est au-dessus des exis­ tants et dos non-exlslanls, étant leur générateur et leur père, en tant qu’il est cause. Ensuite, par génération à partir de Dieu ou par création, les existants sont apparus, lit les nonextstants aussi sont apparus. El des existants, les uns sont véritablement existants, les autres, existants, les autres non véritablement non-exlslanls, les autres, non-existants. Mais ceux qui sont véritablement non-existants, la plé­ nitude de Dieu n’admet pas qu’ils soient. Car la plénitude n’est plénitude que selon l’être, ou au moins l’être d’une certaine manière : des véritablement non-existants, il n’existe qu’une apparence illusoire dans la pensée ; notre pensée en eflcl, par dégradation, à partir de ceux qui, s’ils ne sont pas véritablement existants, sont du moins existants d’une certaine manière, esquisse un fantôme d’image, au sujet du véritablement non-existant. 7. Prêle attention à la forme do mon exposé. Au nombre de ce qui csl, il y a certains existants qui sont manifestes par nature : ainsi les véritablement existants, tous les exis­ tants supracélestos, comme l’esprit, le Mods, l’âme, la con­ naissance, la science, les vertus, les logoi, les opinions, la perfection, l’existence, la vie, l’intelligence, et, encore plus haut, l’exlstentlalité, la vitalité, la puissance de l’intelli- ID CANDIDUM 7,7—8,14 quod est unum et solum ëv. In ista noster voo? si recte Ingreditur, conprehendit ista et ab his formatur ot stat i intellegentia iam non In confusione inquisitionis exsistens 10 Sed quoniam Intellegentia talis 'do altero esi, conprehen sio et definitio quaedam officitur alia οντ« solum 3ντ« osse’ quoniam In eo quod est alterius, est et aliud, intolli® lualo ad Intellectibile. Ergo intellectibilia ea sunt quae;: . voro sunt, intellectualia, quae sunt tantum. Sunt autem isti is omnia anunarum In natura Intellectualium nondum Intel lectum habentium, sod ad intellegentiam accommodati c Excitatus enim In anima b voOj Intellectualem potential animae inluslrat et Inluminat et invuHuat ac figurat cl in nascitur animae Intellegentia et perfectio. Et idcirco el ao substantia dicitur anima, quoniam omnis substantia sub* lectum est. Sublectum autem alteri alicui sublacct. Sublacei autem anima rùl viji et spiritui. Substantia Igitur anima, 3 S. Omnia ergo, quae animae sunt, solum ëvw sunt, non, 1024 a quao voro sunt. Anima Igitur nostra conprehendlt quae voro' sunt, quoniam, sl Ingreditur voC? in animam Intellcctiialonij conprehendlt item et ëvra, hoc est ipsa Illa Intellectualia s — Intellegit enim anima, quoniam anima est — et slc ab his quao sunt, Inlollegontia efficitur ipsorum quao sunt, hoc est eorum quae vero sunt. At vero alia duo, quae non vero non sunt et quae non ■ sunt, ab Istis Intellegentiam sumunt per conversionem inio teilegentlao toO ίντος. Etenim non intellegit là μή ôv iuxta τό μή ë», sed Iuxta rë ëv, το μή ον accipit. Ergo το μή Ôv veluti exterminatio τοβ ëvrog est. Exterminatio autem Ind-: guratum quiddam est, sed tamen est, non tamen sicut 3] est. Omne enim rè ôv et In exsistentia et in qualitate figu- DapvTtfi EXISTANTS ET NON-EXISTANTS genre, et au-dessus de tout cela, seul, l'existant. celui-là même qui est l'un et seul existant. Si notre intellect s’introduit, comme 11 convient, parmi eux. Il les comprend, il reçoit d’eux une forme et II s'arrête. reclierche. Mais parce qu’une pensée de ce genre est pensée se rapportant à quelque chose de dînèrent d’elle, elle com­ prend el en quelque manière définit que les existants difiérenls des véritablement existants sont des existants sans plus, pulsqu’cn tant qu’il est pensée d’un autre, autre est l’intellectuel par rapport à l’intelligible. Donc les vérita­ blement existants sont intelligibles, les existants sans plus, intellectuels. El tous ces derniers constituent l’ordre des l’intellect a «té appelé dans l'âme, il éclaire la puissance intellectuelle de l’âme, il l'illumine, il lui donne visage et forme ; ainsi naissent à l’àme pensée et perfection. Et c’est pourquoi, l’âme est dite substance ; car toute substance est sujet. Or tout sujet est sous-jacent à quelque chose d'autre. Or l’âme est placée sous l’intellect el l’esprit. L'Ame est donc substance. 8. Donc tous les existants qui sont des âmes sont des éclatants sans plus, non des véritablement existants. Notre âme comprend donc les véritablement existants, puisque si Vinlellect s’introduit dans l’âme intellectuelle, celle-ci com­ prend en même temps aussi les existants sans plus, c’esl-âest âme) ; et ainsi la notion des existants, en l’occurrence, des véritablement existants, se forme à partir dos existants. Quant aux doux autres modes : les non-véritablement non-existants, et les non-existants, leur notion s'obtient par une dégradation de la notion d’existant. Car on ne pense pas le non-existant à la lumière du non-extslanl, mais e’est à la lumière de l'existant que l’on conçoit le non-existant. Car la non-existant est, en quelque sorte, une sortie hors des limites de l’existant. Une telle sortie ne peut être que quelque chose d’informe, qui est pourtant, mais n’est pas pourtant comme est l’existant. Car tout existant a forme et visage parce qu'il est composé d'existence et de qualité. Donc le Λ0 UXDIOCM is ratum et vultuatum est. Ergo τδ μή êv Inilguratum; Esi autem aliquid, quod inllguratum est. Ergo τδ μή =" est all· ’ quid. Sunt igitur μή ίντα et Idclreo sunt, quae non vere vere non sunt, quam quae μή svra sunt. Propter quod fill 20 cilur των δντων iste naturalis ordo : ίντως Jvta, livra, | 9. Diximus autem, quae sint, quae vere sunt, et, quasi quae sunt. Nunc autem dicemus quae sint, quae non ver, non sunt et quae sint, quae non sunt. Intellegibilis et intellectualis cum sil dei potentia, iuxta s intellegentiam apparuerunt cuncta quae sunt. Sed intolle gentle dupliciter operatur : sua propria potentia intollet tuall et iuxta Imitationem intellegendi eliam sensu. Purse autem sensus simulacrum cum sit intellecti et imitamen tum Intellegendi, si pertecte percipit operationem intellè c io gentiae, quae Illam fortillcat in operari atque agere, effici­ tur sensus propinquus atque vicinus purae intellegentiae et ce quae in nature el in δλι; gignuntur et regignuntur· is gentla, et est Illis esse quodam modo esse et non esse. < Huius igitur mundi quae paries sunt participantes animat intellectualis, in potentia et in natura sunt eorum qua< ao < non > vere non sunt. Utuntur enim Intellegentia, sed iuxti sensum intellegentia et sunt iuxta sensum versiblliact muta­ bilia, Iuxta vero Intellegentiam Invertibilia et Ininulabllll Quomodo autem Istud ? Sensus nihil aliud conptehendit nil DCPVTMT I5-1S Oit imlem CM outeni e.l DT est PVT || 18-10 non ver· not non-exislaiil est sans forme. Mais co qui est sans forme est quand même quelque chose. Donc, le non-exietanl est quelque chose. Par suite les no»~exietants sont, et pour celte raison, sont les non-véritablement non-existants. Et ces non-véri­ tablement non-existants onl plus de puissance quant à l'être q C’est pourquoi on obtient l’ordre suivant des natures d'existants : ëveuç 5vr«, δντ«, μή ëvrwç μή êve«, μή 5vca. 9. Nous avons dit ce que sont les véritablement existants et les existants. Disons maintenant ce que sont les nonvéritablement non-existants et ce que sont los non-existants. tuelle, tous les existants sont apparus grace il l'intelligence. Mais l'intelligence agit do doux manières : par sa propre imitation de Pacte de l'intelligence, par la sensation. Et en revanche, la sensation, puisqu'elle est image de ce qui est pensé Intellectuellement et imitation do Pacte de penser, devient, si elle reçoit parfaitement Pacto de l'intelligence qui l'affermit dans l’exercice do son agir, sensation proche parente de PinteUigence pure. Telle est l'intelligence qui comprend les choses célestes, celles qui sont dans l'éther, celles qui, dans le devenir ot la huit sont engendrées ot se reproduisent, tontes les choses de ce genre, dont la puistoutes, d'une certaine manière, ή la fols, être et ne pas être. Car le ciel, tout ce qui est en lui, le monde entier, consistent en un mélange, étant constitués de liylè et de forme ; ils ne sont donc pas simples. Ainsi les parties do ce monde qui la nature de ceux qui ne sont pas véritablement non-exis­ tants. Car ceux-ci sont doués d une Intelligence, niais d'une intelligence qui s'exerce selon le sens ; selon la sensation, ils sont donc changeants et altérables ; selon l'intelligence. Inchangeants cl inaltérables. Mais comment cela ? C’esl que la sensation no comprend rien d'autre que les qualités ; qualitates, subiectum autem, Id est substantiam nec perd­ as pit nec conprehendit. Versibilcs enim qualitates sunt, sub­ stantia autem invcrsibilis. Sed cum sit anima substantia, dicitur et ista versibilis. Quomodo Istud ? Sic habeto. j 10. Cum suscipit et intellegit anima, quae sunt in mundo, si illa intellegit, quae sunt animalia et animata, in eo quod > est habere animam, sunt quae non vere non sunt. Quodam, enim modo 5vr«, iuxta quod animam habent, quodam modo S μή Svm, iuxta quod conversibilem ΰλην habent et quali-. Cum autem subintellegimus solam inanimam 5λη» — ina­ nimum autem dico, quidquid sine Intellectuali anima est — circumlato sensu circa qualitates quasi conprehendit, quao Etenim id ipsum subiectum, quae ΰλη dicitur, indetermi­ natum est, et ideo sine qualitate dicitur. Si autem deter­ minatur, qualitas dicitur, non qualis ύλη. Et sunt primao qualitates ignis, aer, aqua, terra. Ipsa secundum se sine 0 is conmixtionc vel alicuius unius. SI igitur Ista qualitates, et ista υλη, qualitates igitur ίίλη. Non enim ut accidens accidit ipsa per semet, sed eo quod est, hoc Ipso νλη est, et semper hylica cum sit, nihil aliud quam όλη est. Slcuti et anima, 20 Iuxta quod intellectualis est, anima est et, Iuxta quod sem­ per movetur et a se movetur, non secundum duplicatio1026 a nem neque secundum accidens Ista anima est, sed quod is­ tae qualitates, substantia est anima, sic ellam ύλη ipsa qua­ litas, ipsa substantia il.q. Dlllert autem anima ab όλη. Di-; 2S eunt enim quidam, quod anima i/.q est, quod subiectum' et qualitas eadem ipsa sit substantia et animae et ΰλη. Sed diUerl, ut dixi, quoniam anima, intellectualis cum sit. inDGPVTMt . r»Tv.wr «m i EXISTANTS ET XOX-EXISTAXTS quant au sujet, c’est-à-dire la substance, elle ne le perçoit substance, on dit néanmoins qu’elle est changeante. Com­ ment cola ? Sache ce que voici. 10. Lorsque l’âme prend en charge et pense les existants qui sont dans le monde, si ce sont les animaux et les êtres animés qu’elle pense, ceux-ci, en tant qu’ils ont une âme, sont les non-véritablement nonexistants. Car ils sont existants d'une certaine manière, en tant qu’ils ont une âme, et, d'une certaine manière, ils sont non-existants, en tant qu'ils ont une hylt changeante et des qualités mobiles. Et ce sont ceux-lâ que nous avons appelés tes μή êrr«ç μή SvTX Mais lorsque nous Imaginons la hylt seule, inanimée — j'entends par inanimé, tout ce qui est sans l’âme intellec­ tuelle ■— la sensation s’égarant au contact des qualités, l’âme a une sorte de compréhension des non-existants. Car les qualités sont changeantes et en cela elles sont des nonextstants. Et en effet ce sujet même que l’on appelle hylt est indéterminé, et, â cause do cela, on dit qu’il est sans qua­ lités. Mais si te sujet est déterminé, on l’appelle qualité et non hylt qualifiée. Et les qualités premières sont le feu, l’air, l’eau, la terre. Quant â la hylt, elle demeure en sol, sans le mélange même d'une seule chose. Si donc cette chose que sont les qualités est cette chose aussi qu’est la hylt, les qualités sont donc la hylt. Car la qualité n’advient qu'elle est, elle est, par cela même, hptt, et étant toujours hylique, elle n'est rien d'autre qu'hplê. De même que l'âme est âme en tant qu'intellectuelle et qu'elle est âme en tant qu'elle se meut toujours et par sol, sans que cela la multi­ plie ou lui advienne par accident, mais, au contraire, de même que c’est parce qu’elle est ces qualités, que l’âme est substance, de même la qualité qu'est la hylt est la substance qu’est la hylt. Pourtant l’âme diffère de la hylt. Certains en effet disent que l’âme est hyU, parce que sujet et qualité hylt. Mais il y a une différence, comme je le disais, parce que tellegit neque intellegentium neque sen n sunt. Omnium nutrix anima anima propria virtute omnium n mam habens. Sunt igitur cl dicuntur ista μή ëvro. De his autem et conplcxlonem horum nominum adhuc duo mo privationem adnascantur in anima neque in sua substanti neque in intellegentia positis, quae vere non sunt. Λ 12. Eamus ergo ad videndum, quid sit deus et In quibus . et horum dator et patei etsi multa esse voluit, noi EXISTANTS ET NON-EXISTANTS l’âme, étant intellectuelle, se connaît elle-même par soi-même. Au contraire, la hyU, étant absolument et de toute manière Inlntellcctucllc. n’csl ni connue, ni sentie dans la sensation. Et c'est pourquoi l'âme est les existants sans plus, quand elle est seule et pure on soi ; mêlée Λ la hylè, elle est les nonvéritablement non-exlstanls ; quant à la hylê seule, elle est les non-exlstanls. Nourrice de toutes choses est l’âme, nourrice do toutes choses aussi la matière. Mal· c'est par sa propre puissance que l’âme est nourrice de toutes choses et mère de la vio. Lu hylê au contraire, privée de l’âme, tantôt raréfiée, tantôt condensée, attend pour toujours l’ani­ mation, ayant l’âme, par l’âme. Voilà ce que sont et ce qu’on appelle les non-existants. Sache donc désormais ce qui concerne les non-existants. 11. Tu connais donc les quatre modes : les véritablement existants, les existants, les non-véritablement non-existants, les non-exlstanls. Mais en reliant inversement ces termes, on peut encore imaginer deux modes : les non-véritablement existants et les véritablement non-existants. Mais les nonvéritablement existants signifient la même chose que les existants sans plus. Sont en eilot, sans plus, les non-vérita­ blement existants. Quant aux véritablement non-existants, ils ne trouvent pas de lieu pour être. Car puisque tout est plein de Dieu, il est sacrilège et Impossible que les vérita­ blement non-existants aient un nom et un être, eux qui, par une pure conception de l osprit. comme nous l'avons expliqué, naissent dans l’âme, non pas à partir des nonexistants, mais par privation, à partir des existants, ces véritablement non-existants n'ayant de réalité, ni en leur substance, ni même on leur notion. il) Place do Dieu parmi les existants et les non-exlstanls. 12. Venons donc à examiner ce qu'est Dieu et en quelle classe d'existants il se trouve. Les véritablement existants sont les premiers et les plus nobles. Est-ce que Dieu fait partie d'entre eux ? Mais pour eux aussi, il est cause, pour eux, Il est donateur et père. Et il n’est pas possible de dire qu’il est, lui, les choses auxquelles il a donné d’être. Car, 148 *D CSKDIDUM 12,6—14,5 1027 b sunt > deum esse netas est suspicari. Necessario per praelationem exsistentiam, supra omnem vitam, supra omnem cognosccntlam, supra omne ii el όντως Evra, quippe Inintellegi­ bile, infinitum. Invisibile, sine intellectu, insubstantiale, in» cognoscibile, et quod super omnia, nihil de his quae sunt, et quoniam supra quae sunt, nihil ex his quae sunt. Μή 3v 14. Quid autem istud τϊ μή όν super non intellegatur ut όν neque ut μή όν. Hone Intellegibile, quoniam Sv et quon sua Ipsius potentia τδ όν in manifestationem adduxit el EXISTANT» ET NON-EXISTANTS étant lui-même l’Un et Seul, bien qu’il ait voulu être les Plu­ sieurs, il n’a pourtant pas voulu que ce soit cet Un qu’il est lui-même, mais que ce soit l’Un-Être, qui soit les Plusieurs. Peut-être maintenant vas-tu dire, β Candidus : je recon­ nais là mon langage cl c’est justement pour celle raison que par création el non par génération. Mais ces non-existants, qu’avons-nous dit qu'ils sont ? Les absolument non-existants ? Mais il est reconnu désormais que non. Et il est reconnu que les non-existants se disent selon quatre modes dont deux sont : selon le néant absolu, et selon l’au-dessus de tout, et les autres : selon la nature de ce qui est en rapport ù quelque chose d’autre, et selon ce qui n’est pas encore, qui est être puissance et pas encore être acte. 13. Qu'est-ce donc que Dieu, s’il n’est donc aucun de ceux-ci : ni les véritablement existants, ni les existants, nt les non-véritablement non-existants, ni les non-existants? Car Dieu les produit, en tant que, pour eux tous, il est cause. D’autre part, il est sacrilège de conjecturer que Dieu lasse partie des véritablement non-existants. Il est donc nécessaire de dire que, par supériorité et pré­ éminence sur tous les existant». Dieu est au-dessus de l’exis­ tence universelle, au-dessus de la vie universelle, au-dessus de la connaissance universelle, au-dessus de l'existant, et des oMIabtemenl existants ; car 11 est Inintelligible, infini, invisible, inconcevable, insubstantial, inconnaissable ; et parce qu’il est au-dessus do tout. Il n’est rien des existants et parce qu’il est au-dessus des existants, il n’a rien des existante. Dieu est donc non-existant. 14. Qu’est-co donc que ce non-existant au-dessus do l’exf·tant ? Il est toi qu’il n’est connu ni en tant qu’existant, ni on tant que non-existant, mais en tant qu'intelligible dans l'ignorance, puisqu’il est à la fois existant et non-existant, qui, de sa propre puissance, a mené l’existant vers sa mani­ festation et l’a engendré. Il est logique qu’il en soit ainsi. 150 Λ0 CANDIDUM 14,6 — 16,3 Deus, qui supra δν est, ab eo quod ipse est, sicut ipse est, produxit an ab alio an a nullo 7 Ab alio 1 Et quo alio i Nihil enim ante deum tuli neque ut doo ex allero par. A nullo igitur. Et quomodo ? SI enim tb δν produxit, verum io est dicere, quoniam a semet ipso, qui super ri δ» est, rb ôv*‘ 1026 a generaverit quam do nihilo. Quod enim supra Sv est, ab­ sconditum ii est. Absconditi voro manifestatio generatio estn siquidem et potentia ii operatione ii generat. Nihil enim is causa est el esi ίντορ In generationem, quippe cum super rb ii nim gravida occultum habet quod paritura est. Non enim totus non est ante partum, sod In occulto est cl generatione provenit in manifestationem όν operatione quod fuit or 20 potentia, et ut, quod verum est, dicam, ôv operatione ro5 erro; ; etenim foris operatio generat. Quid autem generat t , Quod fuit Intus. Quid igitur fuit intus In deo ? Nihil aliud 0 quam rb 5v, verum rb 5v, magis autem zpeiv, quod est su- ; pra generale cv genus, quod supra ϊ-τω; irra, δν iam ope-;· 25 rante potentia. Hic est lesus Christus. Dixit enim ipse : si interrogaverit : quis te misit ’ dicito i 4v. Solum enim Illud 5v semper 2v, i ων est. 15. Filius ergo lesus Christus et solus natus Ullus, quo Iliam illud τ.ρΛι nihil aliud genuit quam ii anto omnia et omnimodis perfectum 5v, quod non potest esse cum altero? 14, 25-20 €/. Bx. S3. IS nnerarlt D-CPldf || imi ii M film' WPVM operatione »“ (no exp.) O~C || 2-i irruti D”PVM (ne; Û solui DGM lOlutn PVT LA CfcSÊBATIOK DE l’kXISTAXT 3. La génération du Fils comme Existant. Mais quoi ? Dieu, qui est au-dessus do Vaillant, l’a-t-il procréé à partir do ce qu’il est lul-mémo comme il est luimême, ou à partir d’un autre ou a partir du néant ? Λ partir Dieu. Et il ne convient pas do dire qu’il vient d’un autre Dieu. Λ partir de rien ? Mais comment cela ? Car si c’est l’existant qu’il a procréé, il est plus vrai de dire que celui qui est au-dessus do l’existant a engendré t'aidant en le tirant de lui-même, que de dire qu’il l’a tiré du néant. Car ce qui est au-dessus de Vexlslant est alitant caché. Mais la manifestation de ce qui est caché, c’est cela la géné­ ration, s’il est vrai, de plus, que Vexistant on puissance en­ gendre l’existant en acte. Car rien n’est engendré sans cause. la génération de Valilanl, étant au-dessus do lui, et néan­ moins en contact avec lui, en tant que son père et son géné­ rateur. En effet celle qui est enceinte possède, caché en elle, ce qu’elle doit enfanter. Le fruit en effet n’est pas Inexistant avant l’enfantement, mais il est dans le secret et, par la génération, parvient ù la manifestation, Vaillant en acte qui était alitant en puissance, et, pour dire vrai, Vaillant parvient à la manifestation par son acte propre iVaiilanl. Car l’acte engendre au-dchors. Or qu'engendrc-t-il ? Ce qui était à l'intérieur. Et qu’est-co qui était ii l’intérieur en Dieu 7 Rien d’autre que l'alitant, te véritable existant, mais bien plutôt le préexMant, qui est au-dessus de Vaillant genre suprême et des vMtablemenl atUanti, qui ne devient Vaillant que lorsque la puissance sc met en acte. 4. L'Existant engendré est le Fils Jésus. C’est lui Jésus-Christ. Car il dit lui-même : « Si on te demande qui t’a envoyé, dis : Celui qui est. · Car seul, Celui qui est, est cet exlelanl toujours alitant. 1S. Jésus-Christ est donc Fils et Fils seul engendré, parce que le préexistant n’a rien engendré d’autre que Vaillant avant toutes choses, Vexlslant absolument partait, qui ne et quoniam quod omnimodis perlectum est altero non eget.,. 5 Universale enim ov unum est et solum ov, et super genus', generale ov unum est et solum Jv. Quoniam vero hoc ôv non illud est ôv, quod potentiam pertectam habet, potentia na­ tum est istud ôv ante omnia, quae vero sunt et quae sunt, c primum 5v, a quo sunt omnia quae sunt, et per quem et in 10 quo- Huius gratia üv, quod operatione est, irtiago est illius τοΰ όντος, quod potentius est secundum nullum progressum semper in semet manens. 16. Quid deinde ? Nos dicimus Icsum rb ii primum, ante omnia Si, per quem omnia quae sunt. Hoc est enim nomen, supra omne nomen. Principium enim nominum w 8v et prini 1029 a cipium substantiarum, sicuti frequenter et in multis declas ravi. Rursum vero lesum non λόγον circa deum esse dixi­ mus ? Et magis. Et in principio λόγον et ipsum istum λόγον deum esse dicimus. Clamat res ipsa per cerycem tohannem| Daemones etiam confitentur istud se sic habere. Didum est autem quoniam in principio fuit λόγος. Et, ut tu dicis/' io non est principium, quod praecedit aliud principium. Sinq principio enim principium, siquidem et est et dicitur prin- . cipium. Qui igitur in principio fuit, cx aeterno est sive in deo sive circa deum. Erat enim circa deum λόγος et in prini cipio erat. Ergo semper fuit Si semper fuit, neccsse est non' 15 esse eum ab his quae non sunt, neque tactum osse. Dicit b Iohannes : deum nullus oidil aliquando, unigenitus filius, guf est in gremio patris, ipse enarrauit. 5 dixlmuq MT si PV»‘ III 1 IX™, ntl.WT iXvi» PVT LA GÉNÉRATION DU LOGOS 5. 155 Les noms scripturaires de Jésus Nous avons donc ces dénominations équivalentes : Jésus est l'existant, il est le Logos, il était · dans le principe ,, il l’existant et l'existant avant toute chose. Si Dieu le Père est, avant que soit l’existant, c’est que l’ètre est conçu comme puissance de l'existant. Et à la vérité, cet existant a jailli par sa propre puissance, celle qu’il a en son Père, Γexistant en soi, jusque-là caché, commençant ainsi ù sc manifester. Telle est la génération divine el ineffable. Il faut donc détruire l'opinion selon laquelle Jésus est tiré des non-existants. B. Le Logos naît de Dieu, comme l'agir de l'être. 1. Définition du Logos. 17. Examinons Λ nouveau autre chose, si Jésus est le puissance paternelle el actuante qui se meut et se pose elle* sance. S’il en est ainsi, pourquoi le Logos était-il «auprès de Dieu,? Nécessairement pour ceci : pour que, «par ce Logos », soient engendrées toutes choses et que « rien ne soit engendré sans lui ». Dieu agit donc par le Logos el il agit sans cesse. Le Logos est done la puissance actuante qui se meut pour taire que soit en acte ce qui était en puissance. 2. Dieu lui-même est Logos inengendré. C'est de ce Logos que nous disons donc qu'il était ■ dans le principe ». Or être « dans le principe » ne signifie-t-il pas être inengendré ? — Oui, c’est bien vrai. — C’est pourquoi le Logos est aussi « Dieu », parce qu'il était « auprès de Dieu » et « dans le principe », de la même manière que Dieu est deus ipse λόγος sit, sed silens et requiescens λόγος. Ut videas necessitatem cognoscendi multo magis non genitum is esse λόγον quam ipsum fieri ox bis quae non sunt. 18. Quid deinde ? Cognoscentia nostra quemadmodun Icrtur, quomodo movetur ? Iuxta λόγον. Non sic λόγο videt, quoniam aut propter aliud est aut alterius est. Iuxta quod est, ad hoc est, ut aliud esse constituât. Et omnint s non aliter. Pator ergo omnium et generator λόγος, pei quem omnia eflecta sunt et sine quo laetum est nihil. Sed huius, hoc est roS λόγου, huius modi potentiam aliud con stituendi et laciendi potentiam non sic oportet audire sicut in omnium causa, deo. Ipse enim constitutivus est et ipsiu 1030b ίο τοϋ λόγου. SI enim prima causa, non solum omnium causa^ sed et sibi ipsi causa est. Deus ergo a semel ipso et λόγο et deus est. 19. Sed quoniam esse ipsum, quod est moveri et intellej gere, hoc est agere, primum est potentia et constitutif potentia primum, Inquam, est, necessario igitur ipsum csse.'i 5 quod est osso. Est autem secundum quod est in actu esse hoc est filium osse. Filius ergo et pator idem ipse ot magis istud, quoniam Illud ipsum osso, quod est pater, quod os osse, hoc est agere et operari. Non enim aliud ibi esse, allui operari. Simplex enim illud unum et unum et solum sempoi io In patre igitur filius et in filio paler. 20. Quomodo Igitur edectum est, quomodo pater et Illius e si simul neque simul ambo, sed unum et solum et simples DOPVTUT ia. M la αίχβηΛτιοη mi locos aussi Logos InengendrC, puisque Dieu lui-même esL Logos, mais Logos silencieux cl en repos. Ccd afin que lu voies la nécessité do reconnaître que le Logos est inengendré, plutôt meme et Identique, opérer. Car là-bas, être et agir ne sont pas dlllérents. Car 20. Comment donc cela s’est-ll fait, comment sont-ils Père 158 » AD CANDIDUM 20,3 — 22,3 SI hoc oportet quaerere — sufficit enim solum credere -dicamus, in quantum tas est. Primum manifestum est, quoniam λόγοι neque alius neque ab altero circa deum. Dicit enim evangellum : in unigenitus filius, qui est In gremio patris, fQuomodo ista dicta aut accipis aut intellegis ? Romani irpb; rbv Ossv apai io deum dicunt quasi penitus Intus, Id est In dei exsistentia Et hoc verum. In eo enim quod est esso. Inest et operari 1031 a In deo enim λόγος et sic In patre Illius. Causa enim est Ip sum esse ad actionem. Oportet enim esse primum, cul inest operari. Et sunt ista duo ; secundum virtutem dico duo; is secundum autem intellegentiam simplicitatis unum et so· Ium. Si igitur causa est ipsum esse ad actionem, generatu· agere ab eo quod est esse. Esse autem pater est, operar ergo Hilus. 21. Quae igitur generatio est aut apparentia actionis^ Primum autem, sl oportet istud dicere, ne quis entasii accipiat temporis, primum secundum Intellegentiam dico primum igitur ipsum esse in semet Ipsum conversum e s moveri cl Intellegere intus in requic positam beatitudinen omnimodis pertectam custodit. Est autem et Ipsum beab titudinis et magnitudinis dei et intus et toris et moveri e operari. Omne enim, quod est omne, et intus et toris est Quomodo Istud et intus et toris deo exsistente et in omn io et in toto, postea dicendum. 22. Nunc autem accipe causam intellegendi entasln tout ports iuxta prius et posterius, omnino sine tempore effecti omnibus. Ex aeterno enim omnia. Deus igitur omnimodi! DOPVTMÏ LA GÎXtUATIOX DU LOCOS mais l'un, seul et simple ? S'il faut le chercher — car sans doute, suffll-il de le croire — disons-le, dans la mesure où D'abord, Il est évident que le Logos n'est ni dînèrent de Dieu ni par un autre que Dieu, quand il est « auprès de Dieu °. Car l'Evangile dit : « Dans le principe ôtait le Logos et le Logos était auprès de Dieu. " il dit encore : « Le Fils unique qui est dans le sein du Père, · De quelle manière comprenus-tu ou interprèles-tu ces expressions ? Les Latins traduisent stpbç eèv ôeëv par apud deum : < en Dieu ■ comme si c'était complètement à l'intérieur, c'est-à-dire dans l'existence même de Dieu. El c'est vrai. Car dans l’être est inhérent. Et ainsi ils sont deux, je veux dire deux selon la puissance, mais un et seul si l'on considère plus particuliè­ rement la simplicité. Si donc l'être en soi est cause de l'acte, l'agir est engendré par l'être. Or l'être, c’est le Père ; donc 21, En quoi consiste donc la génération ou l’apparition de Premièrement — s'il faut employer ce terme, et, pour que l’on n'imagine pas la moindre apparence de temps, je pré­ cise : premièrement dans l’ordre do notre pensée — première­ ment donc, l'être en soi, tourné vers soi-même, qui est se mouvoir et penser à l'intérieur, garde, établie dans le repos, sa béatitude absolument parfaite. Mais c'est le propre même do la béatitude et de la grandeur dé Dieu do se mouvoir et d'agir tant à l'intérieur qu’à l’exté­ rieur. Car toute réalité qui est tout ce qu’elle doit être, est à la fols à l’intérieur et à l'extérieur. Comment cela est-il possible que Dieu soit à la fois à l'intérieur et à l’extérieur, en tous et en tout, il nous faudra le dire par la suite. 22. Mais pour l'instant, apprends la raison pour laquelle on imagine une apparence do temps, selon l'antérieur et le postérieur, alors que tout se passe absolument en dehors du temps. Car tout cela est do toute éternité. Donc Dlou, absolument parfait et parfait au-dessus de *D CAN11IDUU 22,1— 23,10 perlectus et supra omnimodis pertectus, is qui omnia crea-: s vit et qui omnium causa est, non ipsum illud solum, quod unum fuit et solum, sed et multa et omnia, quae potently est esse, fuit et voluit esse omnia. Alia vero omnia sine, actione quomodo possibile fuit esse 1 Exsiluit igitur dei vo­ luntate actio. Ipsa autem actio ipsa voluntas*luit. Simplex o lo enim omne ibi. Λίγος ergo, qui est in deo Ipse deus, qui est ipse ot voluntas, ipse intellegentia et actio ct vita, ex se genito motu ab eo quod est esse, processit In esse suunt! proprium, id est, in quod est agere, apparuit ipsum agere, quod quidem eiieclt omnia. Ipsum vero natum est ab CO is quod esso In id quod est agere, habens in eo quod est agere et esse. Sicut Illud esse et agere habet et esse, sic hoc agere ' habet et esse ; Ipsum autem agere hoc est esse, ut illud esso hoc est quod agere. Unum ergo et simplex haec duo. j 23. Id sl ita est, neque ex nihilo lesus, quia ab eo quo est esse, apparuit actio, cum ipsa actio et in eo luit, quod 1032 a est esse, neque non iposueuv, quia esse, quod substantiale est, unum utrique est ct una actio, quippe cum ipsum esse 5 et agere ipsum ot agere et esse. Hic est filius, hic a patre; hic circa deum, hic qui est in gremio patris, hoc est Intus el hic foris. Opere enim foris, in eo quod est esse, intus et in patre, m deo ipse ileus qui sit. actione autem qui sit Illius, et ubicumque est et esse est et actio, et isto modo io paler est el illius ot deus ct λόγος. DGPVTMX 22, 10 e/. Iuli. I, 1 28, O c/. loll. 1, 1 ; l, IS || S e/. 1011. 1, 1 22, s oxilluit η·'0 exlull (sl D·) «suivll PvmT 28, 1 quia DOM qui PUT II 10 Ullus est et P U βίΝΐΐΙΛΤΙΟΚ DU LOBOS tous modes, lui qui u tout créé ot qui est cause de tout, n'a pas été el n'a pas voulu être celui-là seulement qui est l’Un et Seul, mais il a été ot voulu être aussi lo Tout, c'ost-à-dîre ces Plusieurs et ce Tout que Vôtre est en puissance. Mais que tous les autres soient, comment cela eftt-ll été possible, sans l'actc ? L’acte a donc jailli de la volonté do Dieu. Mais la volonté môme a été l'acte môme, car là-bas tout est simple. Ainsi donc le Logon qui, a on Dieu », est « Dieu » lui-même el aussi volonté, Intelligence, acte et vie, s’est avancé, d'un mouvement qui s'engendre lui-même, à partir de l’être, vers son être propre, o'cst-à-dfro que, s’avançant vers l’agir, l'agir lui-même est apparu ot cet agir, en vérité, a fait toutes obesos. Mais lui, il est engendré à partir do l’être, pour l’agir, ayant, en l’agir, aussi l’être. Comme cet ôtrc-là a 4 la fols l’agir el l’être, do môme cet agir-ci a aussi l'être ; mais cet agir-ci lui-même est l'être, comme cet être-là est cela même qu'est l'agir. Ces deux donc sont un et simple. 5. Conclusion : Jésus, agir de l’être, ne vient pas du néant et est consubstantiel b Dieu. 23. S’il on est ainsi, d'une part Jésus ne vient pas du néant, car c’est de l’être que l’acte est apparu, puisque l’acte même était déjà aussi dans l'être ; d’autre part, on ne peut nier le consubstantiel, car, pour tous deux, unique est l’être, qui est « substantiel », ot unique, l’acte, puisque Vôtre en soi et l'agir en soi sont, le premier, aussi agir, et Vautre, aussi être. C’est lui le Fils, lui qui est par le Père, lui qui est · auprès de Dieu », lui qui est · au sein du Père ·, c'est-à-dire à l’inté­ rieur, lui qui est à l’extérieur. Car, en acte, il est à l’exté­ rieur, mais, dans Vôtre, il est à l’intérieur el dans le Père, de telle sorte qu’« en Dieu, il soit Dieu », qu’en acte, ii soit Fils ; et ainsi, partout où il est, il est à la fois aussi être et aussi acte ; ot do cotte manière, Père ct Fils sont, l’un et l’autre, aussi Dieu et aussi Logos. 102 24. Ubi igitur est ille intellectus nefandus et blasphemus ? Ubi habet locum aliud quid esse et ali alio et magis ex nihilo Icsum Christum et filium ? Ubi est Ipsum illud, quod nihilum est ? Quod vere nihil est, non incidit in deum 1032 b s neque in excogitationem dei. Vera enim excogitatio dei ex sunt. Scd In quam non sunt, eficcta est actio eorum quae sunt 7 Quippe si est c s clrco non esse illa diximus quae in abscondito posita et in potentia nondum apparuerunt actione. Fuerunt enim on* apparuerunt omnia et facta sunt. 26. Sed dicunt quidam sacrilegi : si circa deum fuit λόγο DBPVTMt CONTRE I.ES OBJECTIONS ABIENN’ES IV. Réfutation des objections ariennes. 1. « Jésus vient du néant ». 24. Où est-clic donc cctto opinion impie et blasphéma­ toire ? Où trouve-t-elle place ccttc opinion qui prétend que Jésus-Christ, le Fils, est quoique chose d'autre, venant d'un autre, bien plus venant du néant ? Où trouve-t-il place ce fameux néant ? Ce qui véritablement n’est rien, no se ren­ contre ni on Dieu, ni en sa pensée. Car la pensée de Dieu qui est vraie est pensée de choses vraies. Or ce qui vérita­ blement n’est pas, est faux. Dieu ne pense donc pas ce qui véritablement n’est pas. Mais ce qui nous trompe, c’est que nous croyons que la puissance de Dieu est plus grande si elle fait les existants à partir des non-existants. Mais, dans dans cette mesure même, en tant qu’elle est puissance, elle n’engendre rien d’autre que ce dont elle est la puissance, pour le faire exister. Mais des véritablement non-extstants, 25. Mais' comment a donc été fait l’acte des existants, s’il n’y a pas de puissance des non-existants ? Assurément, si c’est par la puissance de Dieu que les existants viennent des non-existants, c’cst que ces non-existants sont défit des avons dit que n'étaient pas, ceux qui, demeurant dans le secret et en puissance, ne sont pas encore apparus en acte. Car toutes choses étaient en Dieu. En effet, le Logos est la semence do tous les existants, or le hoyos est en Dieu. C’est Fils, que toutes choses sont‘apparues et ont été faites. 26. Mais, disent certains sacrilèges, si c’est < auprès de Dieu » qu'était le iMgos et s’il est le Fils reposant « sur son sein », et non à l’intérieur, dans le sein, cela veut dire qu'il est en dehors et non ù l’intérieur. 164 *» CAXOIDUM 2β,4— 27,2 num Inspiravit deus Intus ex sc, omnium autem creatorem s ct liberatorem et sanctificatorem ipsius illius animae ct lotius ipsius hominis salvatorem et erectorem In angelicam virtutem non intus emisit ? Quid vero autem 1 Hominem ' 1033 a de terra formavit et altera pecora cl quadrupedia et om­ nia et rursus ex aqua animam viventem avium et aliorum io in aqua, hoc est ab alio In aliud et hoc est ab his quae non sunt. lesum vero undo dicis ? Ante omnia enim filius. pus eius Armavit anima an spiritu ? Corpus non habuit, antequam in mundum Ingrederetur. Sed animam. iam igiIS tur et in euin insibilavit 1 Neque in cum. Quomodo autem in ipsum 1 Non enim habuit corpus. Sed si quod insibiiavit, ipsum fuit nilus. Si ita istud est, a deo filius. Sic et spi­ ritum. A nihilo cnlm non est spiritus. Dicit enim deus : omnes spiritus ego emisi insufflando. Si ipse insulllavll, a b 20 deo filius et natus est nilus, non fecit illum deus. Non Igitur et circa deum nec supra gremium dei toris est, sed intus utnimque significat. Testificatur et David, ubi deus dicit : eructavit cor meum verbum bonum. An numquid sic Hilus tactus est sicut omnia : dixit deus 2S et factum est ? Antequam luit filius, nec verbum fuit dei.: 27. Quid igitur dicimus Î Non necessarium est confiteri si verbum del fecit omnia, primum esse verbum et dei ge- 23 li. «, 1 II IM-25 e/. P·. 32, 0 Mais quoi ? L'âme des hommes n'a-t-elle pas été Insufflée par Dieu d’un souffle venu de l'intérieur de lui-même ? Et le créateur de toutes choses, le libérateur et sanctificateur de cette âme même, celui qui sauve la totalité de cet homme même, lui qui l'élève à la dignité angélique, n'aurait pas été envoyé par Dieu, de l’intérieur de lui-même ? Mais quoi encore ? Dieu a formé l’homme, de la terre ainsi que les autres animaux, les quadrupèdes cl toutes choses ; en outre c’est de l’eau qu'il a formé l’âme vivante des oiseaux et des autres êtres qui vivent dans l’eau, c'est-àdire qu'il a fait les choses, en se servant de l'une pour faire l'autre, et c’est cela quo veut dire : des non-existants. Mais Jésus, d’où diras-tu qu'il est tiré ? Car le Fils est avant toutes choses. Serait-ce par hasard du vide et du néant absolu ? De plus, le corps de Jésus, Dieu lui a-t-il donné consistance par l'âme ou par l’esprit ? Il n’avait pas de corps avant d'entrer dans le monde. Mais il avait son âme. L'a-t-il déjà Insufflée sur lui ? Non, pas sur lui. El comment l'auralt-U Insufflée sur lui ? Car il n’avait pas de corps. Mais si Dieu a insufflé quelque chose, c’est cela même qui a été le Fils. S'il en est ainsi, le Fils vient de Dieu. De même il a insufflé l'esprit. Car l'esprit ne vient pas du néant. Dieu dit en elïot : « Tous les esprits, c’est moi-même qui les ai émis, par mon souffle. ■ Si c’est Dieu lui-même qui a émis le souffle, le Fils vient de Dieu et le Fils est né ; Dieu Et ainsi donc, « auprès de Dieu » et « sur son sein > ne signifient pas au dehors, mais tous deux signifient au-dedans. David en témoigne dans le passage où Dieu dit : · Mon cosur Mais est-ce que le Fils n’a pas été fait comme toutes choses : « Dieu a dit et tout a été fait » ? Mais avant que fût le Fils, il n’y avait pas non plus de Verbe de Dieu. si le Verbe de Dien a fait toutes choses, il est le premier Λ0 CANDIDUM 27,3 — 28.11 neralioiiem esse verbum, universale verbum, omnimodis perfectum verbum, quod nos et prophetae et evangelistaé in principio Iccii deus caelum el terram. Secundum Aquilam' hoc idem sic : in capitulo fecit deus. Et 1-Iobracl^stam intern a legcntlam habent. Sive in capitulo sive in principio, in; Christo fecit deus. Principium enim et caput Christus ot 10 hoc frequenter dictum. Creavit omnia in Christo ; λέγοςΐ enim Christus ut semen est omnium. Primus igitur Chris stus ; unie enim omnem enaturam fuit. Unde igitur Christus?; aut actio, a deo, et si insum agere et esse est, iuxta ipsum is esse pater est, filius autem actio est. Et quoniam ipsum esso actio est et agere esse est, idcirco êpseOewo et pater er 28. Sed quomodo δμοούϊίον nondum exsistente substan­ tia ? Nomina ab his quae posterius sunt, ab his quae post .deum, et inventa sunt et adsumpla. Et quoniam non est invenire dignum nomen deo, ab his quae scimus, nomina1034 a 5 mus deum, habentes in intellectu, quoniam non proprie ap-. pellamus. Quemadmodum dicimus : vivit deus, intellegit deus, providet, a nostris actionibus dicimus actiones dei, exsistente illo supra omnia, neque exsistente, sed quasi to substantiam et exsistentiam adponimus deo et eius οΰοΐαν dicimus, aliter se habenti ad quod est ei esse. 27. 10 agere eue DOMT agere eue «se PVT CONTRE I.BS OBJECTIONS ARIENNES Verbo, le Verbe, génération de Dieu, le Verbe universel, le Verbe absolument parlait, que nous, après les prophètes, les évangélistes et les apôtres, nous nommons le Logos et Moïse le dit ainsi : « Dans le principe, Dieu a lait le ciel et la terre. > Dans la version d’Aquila, le mémo texte est traduit : in capitulo : « dans la tête, Dieu a lait ». Et les Juifs ont cotte exégèse. Mais que ce soit « dans la tête » ou » dans le principe », c'est dans le Christ que Dieu a créé. Car le Christ est principe et tète, comme on l’a dit fréquemment. Il a tout créé dans le Christ. Car le Christ est Logos, en tant que semence de toutes choses. Donc le Christ est premier ; car il a été * avant toute créature ». D'où est donc ie Christ ? S'il est Verbe, il est de Dieu ; s’il est volonté, il est do Dieu ; s'il est mouvement ou acte, il est de Dieu. Et si l'agir même est être, en tant qu’il est être, il est le Père, par contre l'acte est le Fils. Et puisque l’être lui-même est l’acte et que l’agir est être, à cause de cela, le Père et le Fils sont consubstantiels. I. « Il no pouty avoir de consubstantiel avant que n’existe la substance ». 28. Mais comment peuvent-ils être consubstantiels s'il n’y a pas encore de substance 1 Les noms sont trouvés et tirés des choses qui sont pos­ térieures, des choses qui sont après Dieu. Et parce qu’il n’est pas possible de trouver de nom digno de Dieu, nous nous Dieu, tout en ayant dans l’esprit que nous n’employons pas de termes propres. C’est ainsi que nous disons : Dieu vit. Dieu pense, Dieu prévoit ; c'est à partir de nos actes que nous nommons les actes de Dieu. Mais lui est au-dessus de tout, il est ou plutôt il n’est pas, mais c’est comme s'il était, et il n’est pas un existant, mais comme un existant. C’est de cotte manière aussi que nous attribuons ft Dieu substance et existence et que nous appelons son être, substance, bien qu'il se rapporte à ce qui est son être d’une manière diffé­ rente d'une substance. 168 AD CANDIDUM 29,1—80,5 29. Similiter et cum dicitur, quoniam factus est Christus, non quo vero factus sit, sed cum unus sit ot in omnibus sit et omnes in ipso, idcirco dicitur : omnibus omnia factus est, b non quod factus sil, ut esset, sed quod effectus sil ad ita 5 esse, siquidem non dicitur : illius factus cstf sed : factus, est nobis dominus. Sic et Salomon dicit : ct /eelstl me supra Ilias (uas. Nam de spiritali generatione subponit statiini ante omnes genuit me. Dicit et Johannes : et quod in eo /ac­ tum est, vita est. Quid deinde 1 Nonno deus creaturam· 10 fecll et in creatura primum caelum et terram ? Non ergo fecit Christum. Natus est ergo Christus, non factus. Ubii cumque ergo dicitur, quoniam factus est, post primum, ubi fuit generatio, dicitur : cflcctus est. Sic et de muliere /actus est. Et in Actibus Apostolorum : certissime igitur cognoscat cis domus Israhel, quoniam Isium Christum deus fecit, quem iri crucem tulistis. Ista omnia post generationem quae una est et sancta ct Ineffabilis, ista omnia dicuntur non In eius exsis-; tenUam, sed in actus et in minlstrationcm eius potentiae atque virtutis. De generatione igitur manifestum, quia filius 20 est dei et quod Opoodowv, substantia eius in maiestate inpropria significantia intellecta secundum esso exsistente substantia. Et sic demonstratum, quomodo êpwioioç. 1 30. Habes nunc, quod reliquum est, o mi Candide, dicere':; si nilus fesus, generatione filius ; si autem generatio motus et motus inmutatio, inmutationem autem esse In deo inpossibile est intellegere, nefas dicere, neccsse est a deo nihil 1035 a 5 esso generatione gignibile ; non igitur fesus α deo genera- DGfVTMt •il. Con. 1. 1 H 13 of. Got. Μ II 14 Aol- 2, 38 30, S generatio G CONTRE LES OBJECTIONS ARIENNES 169 5. « Le Christ a été fait ». 29. Pareillement aussi, lorsqu’on dit que le Christ a été fait, non que véritablement il ait été fait, mais comme il est un, qu’il est en tous et tous on lui, pour cette raison on dit : il a été fait tout en tous, non qu’il ail été tait pour commencer à être, mais parce qu’il a été fait quant â son être do tollo manière. Car il n’est pas dit : · Le Fils a été fait », mais : « Il a été tait pour nous Seigneur. » De même aussi Salomon dit : > Tu m’as tait au-dessus de tes voies. · Car, parlant de la génération spirituelle, il ajoute aussitôt : « Il m’a engendré avant tous les autres. · Jean dit aussi : · Et ce qui a été fait en lui, c’est la vie. » Qu’ajouter à cela ? Est-ce que Dieu n’a pas « fait » la création et dans la création, en premier lieu, < le ciel et la terre ■ ? Dieu n’a donc pas fait le Christ. Le Christ est donc Donc, chaque fois qu'il est dit qu’il a été fait, c’est après ce premier moment où cul lieu la génération qu’il est dit : la femme. · El dans les Actes des Apôtres : « Que la maison d'Israël sache en toute certitude que c’est Dieu qui a fait Christ celui que vous avez élevé en croix, a Tout cela est aprts la génération qui est unique, sainte et ineffable ; tout cela se dit, non quant à Son existence, mais quant A son acte et à l’économie de sa puissance ct do sa vertu. Au sujet de la génération, Il est donc évident qu’il est Fils do Dieu et qu’ils sont consubslanlieb, la substance, entendue ici en son sons noble selon une signification impropre, n’étant ici substance qu’en tant qu’être. Et ainsi est démontré comment le Fils est consubstantiel. 6. Dernière instance de Candidus : « Tout mouvement est étrangement ». 30. Maintenant, ô mon cher Candidus, tu vas me dire le seul argument qui te reste : si Jésus est Fils, il est Fils par génération. Mais si la génération est mouvement et le mou­ vement, altération el s’il est Impossible de concevoir une altération en Dieu ct impie d'en parler, il s’ensuit nécessal- non omnem motum esse inmutatiocui omnino non contingit quomodocumque mutari. Relln- imul ac dicit, tacit tlo. Mutatio igitur silenti dicere. SI autem per verbum Iccit rement qu’il est Impossible que quelque chose soit engendré de Dieu par génération. Jésus n’est donc pas Fils, engendré de Dieu par génération. Tu as bouclé ton cercle, en bonne forme, ami Candidus. Mais qui as-tu encerclé ? Ne serait-ce pas toi 1 Mais oui, c'est bien toi. Car tu dis que < Dieu a fait Jésus ·. Eh quoi ? Faire altération dans le taire, s'il y a mouvement dans l’agir. Or agir, c’est taire, et taire, c’est agir. SI tous deux impliquent mouvement, Il s’ensuit nécessairement altération, ce qui ne convient pas en Dieu, comme on l’a affirmé. Il faut donc avouer ou que taire n’est pas mouvement ou que tout mouvement n’est pas une altération. Mais faire est un mouvement et Dieu a fait par un mouvement, lui à qui il est absolument impossible de s’altérer de quelque manière que ce soit. Il reste donc que tout mouvement ne soit pas altération. SI tout mouvement n’est pas altération, que faut-il pré­ férer au sujet de Jésus ? Qu'il soit par génération ou par création ? Qu'il soit par une génération, conformément à la connaissance que nous avons des choses divines. Car si Dieu fait, en même temps qu’il dil, tout ce qu’il fait, pour­ tant dire est un mouvement, par rapport au silence préexis­ tant. Dire serait donc une altération pour celui qui était en silence. Mais si Dieu a fait par le Verbe, le Verbe a été avant le faire. Si le Verbe a été avant, il l’a été selon la génération. Car le Nolls engendre un Verbe. C’est donc par une généra­ tion qu’est Jésus, puisque Jésus est Logos. V. Conclusion. 1. Les modes de filiation. Les sages distinguent trois modes de filiation, la vérité, la nature, la convention. Être Fils selon la vérité, c’est être Fils par sa substance même et, à cause do cela, c'est être ensemble et de même substance ; c’est selon ce mode que sont Père et Fils, Dieu et le Logos. Fils par nature, c’est la e ratione. Positione vero ut adoptione. Sunt et alii modi ut moribus, ut aetate, ut disciplina et ut Paulus dicit : ego vos genui. Modus igitur secundum veritatem alter modus 1036 a as est et divinior ab omnibus. Quis autem modus ista genera­ tione filietatis eius sive iuxta significatos sive iuxta alios modos, confiteor deo — illius enim potentia factum est —: 31. dictum a nobis sufficienter in aliis libris et omnis pro gressio ol descensus et regressio, permissu sancti spiritus, declarata est ol de triplici unitate et de unali trinitate. Noni enim audio dogma vestrum de spiritu sancto blaspliemia s plenum, quoniam iste spiritus in sanctificationem est ct tantummodo qui doceat ct quoniam et ipse factus est sicut omnia in creatura. Qui quidem spiritus sanctus propria sua actione differt a lilio, filius cum ipse sit, sicuti filius actiom b est differens a patro, ipse qui sit pater iuxta id quod est 10 esse. Et sic Istorum trium unum et idem exsistentium, una divinitas et non multifida maiestas neque «stiOts nequel aOeis, sed tria unum et unum tria et ter tria unum et iderii et unum ct solum est. Sed de his tribus alia nobis oratio, 32. Salva nunc nos, pater, concede nobis peccata nostra Et hoc enim peccatum de deo dicere, quod est et quomodo; et humana voco divina non venerari, sed enuntiare velle;. Sed quoniam dedisti spiritum nobis, sancte omnipotens pa s ter, partilem de te cognoscentiam et habemus et dicimus omnigenus autem ignorationem de te habentes cognosce» tiam de te habemus et rursus per fidem perfectam de t< cognoscentiam habemus te patrem deum et filium lesun c Christum dominum nostrum et sanctum spiritum in omni to verbo semper confitentes. DOPVTNT 31. 2 permissu PVTMX permlssumDC | S sanctlilcatloncin DPM slgof Hiationem PVX |i 8 oelloneij actio C | 10 oxsIslcntMs PV peler 1>GPV.W*Î omnipotens nobis M·· (nobis erp.. paler suppi. MI' génération des animaux. Fils par convention, c’est, par exemple, par adoption. Il y a encore d’autres modes : la manière de vivre, l'âge, l'enseignement, et comme dit Paul : ■ Je vous ai engendrés. » Le mode de filiation selon la vérité est différent des autres et plus divin que tous les autres. Mais le mode de sa filiation, en cette génération (à savoir s’il est suivant les modes que j’ai indiqués, ou suivant d’autres modes), grâce à Dieu — car c’est par sa puissance que cela a été fait — 31. j'ai dit quel 11 était d'une manière suffisante en d’autres livres ; j'ai exposé, avec l’aide de l’Esprit-Salnt, toute la procession, la descente ct le retour ct j’ai traité de l’unité qui est triple et de la trinité qui est une. 2. Doctrine sur l’Esprit-Salnt. Car je n’admets pas votre enseignement blasphématoire sur l’Esprit-Salnt : vous prétendes qu'il est envoyé pour la sancti­ fication et qu'il n'a seulement qu'une fonction d’enseignement, enfin, qu’il a été fait comme toutes choses, dans la création. Mais cet Esprit-Saint, par son acte propre, diffère du Fils, tout en étant lui-même le Fils, comme le Fils, par son acte propre, est différent du Père, étant pourtant lui-même le Père, selon l’être. Et ainsi, de ces trois, qui sont un ct même, une est la divinité, indivise la majesté, ct il n’y a ni êrriêta ni âêe:a ; mais trois qui sont un, un qui est trois, trois fois trois qui sont un même ct un seul. Mais de ces trois, nous parlons ailleurs. 3- Prière finale. 32. Maintenant sauve-nous, « Père, pardonne-nous nos péchés. El c'est en effet un péché de dire de Dieu ce qu’il est et comment il est et, avec une voix humaine, de vouloir exprimer les choses divines au lieu de les adorer. Mais puisque tu nous as donné l’esprit, ύ notre saint Père toutpuissant, nous avons et nous exprimons une connaissance partielle de loi. Et quand nous avons une totale Ignorance de toi, nous avons alors connaissance de toi, et à nouveau, par la foi, nous avons une connaissance parfaite de toi, en te proclamant, en toute parole et toujours. Dieu, Père et Fils, Jésus-Christ Notre Seigneur, et Saint-Esprit. LETTRE DE CANDIDUS A VICTORINUS CAXDID1 EPISTOLA II 1,1-00 CANDIDI ARIANI EPISTOLA AD MARIUM VICTORINUM RHETOREM PRAEFATIO CANDIDI AD VICTORINUM 1035 d 1. Multa licet colligas, o amice Victorine, et argumenta 5 et exempla, quibus adprobare nitaris natum Christum esse, non factum, Arrius tamen, vir acris ingenii, ciusque disci­ puli et inter eximios excellens Eusebius suis epistulis de isto sententias protulerunt. Quas epistulas nunc subicimus: Arril ad Euscbium. Domino dcsldcrantlsslmo, homini dei, fideli, recta opi­ nanti Arrius, qui persecutionem patitur ab Alexandro papa intusio propter omnia vincentem veritatem, pro qua et tu propugnas, in domino salvum esse. Patre meo Ammonlo veniente ad Nicomediam, ratione 15 debitum apparuit salutare te per ipsum, simulque et com, monelacere caritatem tibi innatam et adjectionem, quam habes ad fratres propter deum et Christum eius, quonlami magnifice nos exportat et persequitur et omne malum mo­ vet adversum nos episcopus, ut extuget nos de civitate; 1037aa> quasi homines sine deo, quoniam non consonamus ipsi puI Bplph. Thtwt. |, 17 deum K dominum ΑΣ ιόν Owv Λ'/'ΙρΑ Tùràd. Il 19 exluecl Λ luget £ Ixtrilfru ΒρΙρΛ. Tbeod. LETTRE d'aRIUS LETTRE DE CANDIDUS A VICTORINUS 1. Tu peux bien, ami Victorinus, réunir beaucoup de preuves, beaucoup de citations, pour l’efforcer de démontrer que le Christ est engendré et qu’il n'est pas fait; Arius pourtant, homme d’intelligence pénétrante, ses disciples et surtout Eusèbe, le meilleur parmi les plus éminents de ceux-ci, ont exposé leurs opinions a ce sujet, dans leurs lettres. Voici leurs lettres ci-jointes : D’Arius A Eusèbe. ■ A mon seigneur bien-aimé, homme de Dieu, fidèle et orthodoxe, Arius injustement persécuté par l’évêquc Alexandre, à cause de la vérité, qui triomphe de tout, pour laquelle, toi aussi, tu combats, dans le Seigneur salut I A l'occasion du voyage à Nlcomédie de mon père Ammonlus, il m’a semblé que raisonnablement je devais t’envoyer par lui mon salut et en même temps te rappeler la charité qui t'est innée, l’affection que tu as pour les frères, à cause de Dieu et de son Christ : car II nous accable et persécute grandement et il suscite contre nous toutes sortes de maux, cet évêque, afin de nous chasser de la ville comme athées. Tout cela, parce que nous ne sommes pas d'accord avec lui, lorsqu'il dit publiquement : « Toujours est Dieu, toujours est 179 bllce dicenti : [ Ingcnitogenltus est) semper deus, semper filius ; simul pater, simul filhis ; consubsistit ingenito Illius patri ; semper genitus est, < ingcnltogenituU est> ; neque' admtellcgenlia neque exiguo aliquo praecedit dens iillum 25 semper deus, semper lillus, ex ipso est deo Illius. Et quo­ niam Eusebius, trater tuus, qui in Caesarea est, et The» dolus et Paullnus et Athanasius et Gregorius et Aelius e omnes, qui circum Orientem, dicunt, quod praeexsistit deu nuo sine principio, anathema tacti sunt excepto solo Philo, 30 gonio et Hellanico et Macario, hominibus haereticis, quibuq non insonuit, qui lilium dicunt, alii eructationem, alii emis-' sioneni, alii simul Ingenitum. Et istorum sacrilegiorum ne< audire possumus, etiamsi decies mille mortes nobis minen· 1037 b tur haeretici. Nos autem, quid dicimus et sapimus et do 33 culmus et docemus ? Quoniam Illius non est ingenitus neque pars ingeniti luxta nullum modum noc ex subiccto aliquo sed quod voluntate cl cogitatione subsistit ante tempora et aeones, plenus deus, unigenitus et Inmutabilis. Et, ante­ quam genitus esset aut erratus vel definitus aut /undatus 40 non fuit. Ingenitus enim non fuit. Persequimur, quonlan diximus : principium habet Illius, deus autem sine initio Propterea persequimur, et quia diximus, quia non do exsis tentibus est. Sic autem diximus, luxta quod nec pars de est nec ex sublecto aliquo. Idcirco persequimur, iam tu scis.' te Fils ; en même temps est le Père, en mime temps est le Fils ; sans génération, le Fils coexiste au Père ; il est toujours engendré ; il est l'inengendré-engendré ; ni pour la pensée, ni un seul instant, Dieu ne précède te Fils ; toujours est Dieu, toujours le Fils ; le Fils est de Dieu même. » El comme Eusèbe, ton Itère, qui est A Césarée, et Théodote. Paulin, Athanase, Grégoire, Aétius et tous les Orien­ taux disent : ■ Dieu sans principe préexiste au Fils -, Il les a anathématisés, saut Philogonius, Hellanicus, Macharitis, hommes hérétiques, ignorant la catéchèse, qui appellent le Fils, les uns une exhalaison, les autres une projection, les autres un co-inengcndré. Ces sacrilèges, nous ne pouvons les entendre, même si les hérétiques nous menacent de mille morts ! Mais nous, que disons-nous, que pensons-nous, quel a été et quel est notre enseignement ? Le Fils n’est ni inengendré ni purlle de l’inongendré, selon quelque mode que ce soit, ni tiré d'un sujet, mais il subsiste, par la volonté et la pensée de Dieu, avant les temps et les Cons, Dieu plénier, monogène et inaltérable. Elavant d’être ■ engendré - ou - créé» ou défini ou -établi-, il n'était pas. Car il n’était pas inengendré. On nous persécute parce que nous avons dit : « Le Fils a un prin­ cipe, mais Dieu est sans commencement. - Voilà pourquoi on nous persécute ; et aussi parce que nous avons dit qu'il n'est pas A partir des existants. Mais nous l’avons dit en ce sens sujet quelconque. Voila pourquoi on nous persecute. Main­ nino alterum natura el potentia ad pertectam similitudi- supcr homines, omnium esse inconprchensibilc credidimus i scriptura didicimus ; dicimus conditum eum esse ct fund tum et factum substantia et Inmutabili et ineffabili natu ipse dominus dicit : deus condidit me principium piarum suarum el ante aeonem fundavit me et ante omnes colles ge· enim quod ab ingenito exsistens est, conditum amplius at LETTRE d'eüSÈRE Je tais des prières pour que tu sois fortifié dans le Seigneur, lorsque tu te souviendras de nos tribulations, toi notre eollucianiste, Eusébe le bien-nommé. > 2. Voilà ce que dit Arius. Et au sujet des mêmes questions, Eusèbe écrit ainsi à Paulin ce qui suit : (Lettre d’Eusèbe à Paulin) <... C’est qu'en effet, on ne nous a pas enseigné deux inengendrés, et nous n’avons pas reçu comme objet d'enseigne­ ment ou de fol, un un divisé en deux ou tel qu’il éprouve quelque chose de corporel, seigneur, mais, d'une part, un inengendré, d’autre part, un autre, fait vraiment par lui, et non de sa substance : ce dernier, en sa totalité, ne participe pas à la nature du premier : car celle-ci est inongendrée ; et il n’est pas un existant tiré de la substance de ce premier, mais il est fait, totalement différent par nature et par puis­ sance, à la parfaite ressemblance de la disposition et de la puissance de celui qui le fait; son origine est non seulement inexprimable par la parole, mais même incompréhensible à la pensée, non seulement des hommes, mais encore de tous Et cos choses, nous ne les avons pas apprises en nous fiant sons qu’il est créé, constitué, fait on sa substance et nous avons appris qu’il est do nature inaltérable et ineffable et qu’il a la similitude que l’on peut avoir vis-à-vis d’un auteur, comme le Seigneur lui-même le dit : < Dieu m’a créé comme engendré avant les collines. » Mais, s'il était de Dieu, c’est-àdire par Dieu, comine une partie de celui-ci ou venant d’un écoulement do sa substance, il ne serait pas dit véritable­ ment dans l’Écriture qu’il est créé ou établi : tu ne l’ignores certainement pan, soigneur. Car ce qui serait tiré de l'inengendré, n’aurait pas été, en plus, créé ou établi par un autre ou par lui-même, puisqu’il aurait été ainsi inengendré dès l'origine. selon laquelle II aurait été tiré de la substance paternelle et aurait, par suite, identité de nature, nous savons que ce n'est pas de lui seul que l’Ecriture a employé le terme : né, mais qu'elle l’a dit aussi d’êtres totalement dissemblables de lui par nature. Car elle dit aussi au sujet des hommes : « J’ai engendré des fils et je les ai élevés, mais eux m’ont rejeté. » Et : « Tu as abandonné le Dieu qui l’a engendré. ■ Et ailleurs : < Qui est, dit-il, celui qui a engendré les gouttes de rosée. · il no veut pas dire que leur nature est tirée de sa propre nature, mais que la nature de chacune des choses qui ont été engendrées est une génération de sa volonté. Car rien n’est do sa substance, mais lout a été fait par sa volonté, chaque chose étant comme elle a été faite. El lui, d’une part est Dieu, mais, d’autre part, certaines choses sont à saressemblanco, destinées à être semblables par lui au Logos, et certaines sont faites selon la participation de la substance, mais toutes, par l’intermédiaire du Aojos, sont faites par Dieu, et tout est de Dieu. Recevant ces pensées et les travaillant selon la grâce qui est en toi par la miséricorde divine, prends soin d'écrire à mon seigneur Alexandre. Car j’ai pensé que. si tu lui écris, tu lui feras honte. Salut à tous ceux qui sont dans le Seigneur. Que la grâce divine te garde saut et en prières pour nous. Seigneur. ■ CONTRE ARIUS LIVRE PREMIER A Prologue......................... .............. I. 2. Definition dos positions arionnos et oriho- 4. Exordo sur la eonnaissanco du Dion tiré de (M.,3,13 — 7,29) 3. Saint Paul. Esprit, don© consubstantiels............ du Fils ........ „.,....... stantlols............................. 18,32-07 C. Second© aux Corinthiens....... ........ 19,1—21,9 tt) La notion d'imago (Il Cor. 4, 4)... 19,1 — 20,67 D. ÉpUro aux EphCsicns ot ftpîlro aux Gelâtes : lo Christ préexistant........... 21,10-26 ADVERSUS ARIUM LIBER PRIMUS < PARS PRIMA > LIRER PRIMUS DE TRINITATE 1. In primo sermone huius operis et multa et fortiora s quaedam etiam horum, o amice Candide, proposita atque' 1039 c tractata sunt abs te quae, quamquam ut oportuit dissoluta sunt, tamen idcirco Ista ex eorum epistulis audire volui­ mus, ut dum haec omni refutatione convincimus, illa quoqueex istorum refutatione vincamus. Et primum definiendae: 10 sunt Arrii Eusebliquc sententiae, in quo nobis consentiant,*! in quibus discrepent, in quibus sibi ipsi videantur adversi;: Arnus ait : quoniam filius non est ingenitus. Item Euse­ bius hoc idem, quod duo non sunt tngenlla. Nobis quoque ista sententia est. Arrius, filius, inquit, pars ingeniti non: IS est neque esi ex aliquo subtecto. Haec duo et Eusebius. Et adiecit : neque unum in duo divisum. Idem autem est lilium* pariem ingeniti non esse. Sed Eusebius, neque pars neque effluentia, inquit, esi. Hoc nos non similiter negamus ; nam neque pars patris filius neque effluentia, quae manando inde* CONTRE ARIUS LIVRE PREMIER I. Prologue. 1. Adresse à Candidus. 1. Dans le premier livre de cet ouvrage, ami Candidus, tes thèses et leur mise on œuvre ont OU bien fournies et, pour certaines, plus fortes que colles do ces gens-lit, Mais, bien qu'elles aient été anéanties selon les règles, nous avons quand même voulu entendre encore ces memes doctrines, tirées celte fols de leurs lettres, afin que, démontrant leur fausseté, par une réfutation d'ensemble, ce soient aussi tes thèses que nous mettions en déroute, par la réfutation de ces gons-lè. 2. Définitions respectives des positions ariennes et orthodoxes. Et d’abord, il faut définir les opinions d’Arius ot. d’Eusèbe : en quoi Us s’accordent avec nous, en quoi ils diffèrent de nous, en quoi ils semblent en contradiction avec euxArius dit : ■ Le Fils n'est pas inengendré. * Pareillement Eusèbe dit ceci qui revient au même : « Il n’y a pas deux inengendrés. » C’est également notre opinion. Arius dit : · Le Fils n’est pas une partie de l'inengendré et ne vient pas d'un sujet. »Ccs doux points, Eusèbe les affirme aussi. Et il a ajouté « Ni l'un divisé en doux. « Ce qui est dire que le Fils n'est pus une partie de l'inengendré. Mais Eusèbe dit aussi : ■ Il n'ost ni une partie ni un écoulement » Cela, nous lo nions aussi, mais pas de la môme manière. Car le Fils n’est pas une partie du Père ni un écoulement tel que, s'écoulant, il 190 ADVENUS ARIUM I 1,80—2,5 d20 minus fecerit, unde manarit. lam vcro ex non sublecto esse ferre non possumus, non quo nos ex aliquo alio subiecto; esse dicamus, sed quod a patre ut Illium. Arrius, voluntate, inquit, dei subsistit filius anis tempora el aeones. Idem eti Eusebius. Nos ante omnes aeones et ante omnia tempora,..' 2S sed genitum dicimus, non factum, non creatum, non fun­ datum. Arrius dicit filium factum, scilicet plenum deum, unigenitum, inmulabitem, qui, antequam crearetur, non lue­ rit, proplerca quod non sil ingenitus. Hacc eadem Euse-l bius, adiciens quod filius per omnia facienti sil similis. Nos; so contra ; non enim similem, sed eundem dicimus, quippe ex eadem substantia. Praeterea addit Eusebius principium filii sciri ne ab homine posse neque ab aliqua superiore vel po-’ tentla vel excogitatione ot audet tamen dicere figmentum 1040 c esse filium, voluntate ct sententia patris subsistere non ex as aliquo exsistenti. Istud non est principium filii dicere ? Si enim dicit hoc : ex non exsistentibus est, non est patrias neque pars neque effluentia, non solum principia novit, sed* et τους λίγους principiorum. Si autem non, quae audacia : est dicere : hoc deus, hoc Christus est, hoc pator, hoc Illius 1 se Nos autem dicimus patrem ut patrem, filium ut filium, i 2. Et primum, ut ille versiculis quinque quod adserebat' docuisse se credidit filium facium esse, non natum, sic nos < Deinde id ipsum, hoc est substantialiter lilium, permittente s dei spiritu ut possumus adseremus. 1, XI Cakd. Π1, 37 II 20 Caxo. 111. 38-10 || 29 e/. Caso. Π 2, 17 || Sl Cano, 11. 2,11-12 || 30 c/. Caxd. It 1, 42 et 11 2, 20-21 1, 32 ne Λ neo Z provoquerait un amoindrissement dans la chose » partir de laquelle il se serait écoulé. Mais d’autre part, nous ne pou­ vons tolérer qu'il ne vienne d'aucun sujet, non pas que nous disions qu'il est issu d'un autre sujet, mais il est du Père, en tant que Fils. Arius dit : · Par la volonté de Dieu, subsiste le Fils, avant les temps et les éons. » Do même Eusèbc. Nous, qu'il est avant les éons et les temps, mais engendré, non fait, ou créé ou établi. Arius dit : . Le Fils est tait, â savoir Dieu plénier, monogène. Inaltérable, qui ne fut pas avant d'être créé, parce qu'il n'est pas inengendré. · Eusèbc dit les mêmes choses, en ajoutant : < Le Fils est semblable en tout à celui qui l’a fait. · Nous disons le contraire. En elïet, ce n’est pas . semblable > que nous disons, mais < identique >, parce que de même substance. En outre Eusèbc ajoute : > Le principe du Fils ne peut être connu par aucun homme, ni par aucune puissance ou pensée supérieure. · Et 11 ose pourtant dire : ■ Le Fils est une créa­ ture ; il existe par la volonté et la pensée du Père, et non à partir de quelque existant > Cela, ce n'est donc pas dire le principe du Fils ? Car, s’il dit ceci : · Π est tiré des non-exis­ tants, Il n'est ni partie ni écoulement du Père ·, c'est qu'il connaît non seulement les principes, mais aussi les définitions des principes. Mais, s'il ne les connaît pas, quelle audace de dire : Dieu est ceci, le Christ est cela, le Père est ceci, le Fils est cela. Pour nous, nous appelons le Père, Père, le Fils, Fils. 3. Plan du livre. 2. Et, pour commencer, sl c'est avec cinq tout petits versets d’Ecriture que cet Eusèbe a cru qu'il avait établi comme doctrine de foi la thèse qu’il essayait de prouver par ses raisonnements : le Fils est tait, non pas engendré, nous, en revanche, c'est, en premier Heu, par l’ensemble de la lecture sacrée que nous établirons, comme doctrine de foi, la thèse : le Fils est engendré. Ensuite, celte thèse qui revient au même : le Fils est substantiellement Fils, nous la prouveverons rationnellement, si l'Esprit de Dieu nous le permet et selon notre pouvoir. 192 AOVBBSUS ABIUM I 9,6 — 2,38 Atque ex hoc primum sumatur exordium. Paulus ad: Ephesios : huius rei gratia /lecto genua mea ad patrem domini d nostri lesu Christi, ex quo omnis paternitas in caelis et in terra nominatur, ul dei nobis secundum divitias gloriae suae 10 virtute con/ortarl per spiritum suum in interiore homme,· habilare Christum per fidem in cordibus oestris, in caritate radicati et /undati ut possitis conprchendere cum omnibus': sanctis, quae sil latitudo et longitudo et alntudo et pro/undum, scire etiam supereminentem scientiae caritatem Christi^ IS ut inpleamini in omnem plenitudinem dei. Ei autem, qui potest super omnia /acere abundantius quam petimus aut in-·, tellegimus secundum oirlulem, quae operatur in nobis, ipsigloria in Christo lesu et ecclesia in omnes generationes sae·. culorum. Quid ex his apparet ? Possibile esse cognoscens lOitaao deum et dei filium et quomodo pater, quomodo filius. Est autem el Illud in evangelio secundum loliannem : deum nullus vidit umquam nisi unigenitus filius, qui est in gre­ mio patris, ille exposuit. Possibile igitur dicere de deo et idcirco cl de filio. Quis enim de patro exposuit ? Filius^. 25 Quis isto t Qui est tn gremio. Non solum igitur processit,: sed et in gremio semper est filius, sufficiens doctor do patrer Quid enarravit ? Quoniam deus ? Et ludaet ante hoc et ethnici enarrarunt. Quid orgo enarravit ? Patrem deum, se: autem filium, et quod ex eadem substantia et quod a patro', so exierit. Dicit enim : neque me nostis neque patrem meum. Si enim me nossetis, nossetis et patrem meum. Hoc numquam diceret, nisi filius et filius substantialiter : si me nos· b setts, nossetis patrem, Pigmentum enim si esset, non ex ipsopaler nosceretur, sed potentia dei et divinitas, ut Paulus; 35 dixit : invisibilia enim eius a creatura mundi per ea quae 4Ϊ. 2. 7-10 Bph. S, 14-21 || 21-22 lob. 1. 18 || 30-31 loll, a, 10 | 32-33 1011.3*' 10 II 35-37 Rom. 1, 20 2, 3 nobis Λ vobis £ Et voici où prendre notre exorde. Paul aux Éphésiens : « C’est pour cette raison que je fléchis les genoux devant le Père de Noire-Seigneur Jésus-Cbrist de qui tire son nom toute paternité dans les deux et sur la terre, en sorte qu’il vous donne selon les richesses de sa gloire d'ûtre affermis en puissance par son Esprit; dans i’hoininc intérieur, que le Christ habite par la foi en vos cœurs, que vous soyez enra­ cinés et fondés en la charité, afin que vous puissiez com­ prendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, savoir aussi l'amour du Christ de la plénitude totale de Dieu. A celui qui peut faire phis abondamment, au-delà de tout ce que nous demandons ou concevons, selon la force qui agit en nous, à lui la globe dans le Christ Jésus et dans l’Église, pour toutes les généra­ tions des siècles, n Que rcssort-il de là î II est possible de connaître Dieu et le Fils de Dieu et comment l’un est Père et l'autre, Fils. Et il y a aussi ceci dans l’Evangile selon Jean : a Dieu, dans le sein du Père, c'est lui qui nous l'a expliqué. · Il est donc possible de parler de Dieu et donc du Fils. Qui donc en effet nous a parlé du Père ? Le Fils. Quoi Fils ? Celui qui est dans le sein. Il n’est donc pas seulement sorti, mais il est toujours Fils dans le sein, seul capable de nous instruire au sujet du Père. Et que nous a-t-il dit ? Qu’il y a un Dieu ? Mats Juifs et Gentils l’avaient dit auparavant. Qu’a-t-tl donc de môme substance et qu'il est sorti du Père. Car II dit : • Vous no connaissez ni mon Père, ni moi. Car si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père. » Cela, il ne le dirait jamais s’il n’était Fils et substantiellement Fils : « SI vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu le Père. » Car s’il lui, mais la puissance de Dieu et la divinité, comme Paul l’a dit: « Ce qui de lui est invisible, depuis la création du monde, est connu, parce que conçu à l’aide do tout ce qui auvansus arium i 2,30— 3,18 lacta sunt, intellecta noscuntur, aeterna quoque eius virtus aci divinitas. Et spiritus sanctus exposuit ct do Christo, sicuti dicit salvator in cvangello secundum Iohannem : sanctus spiritus, quem mittet pater in meo nomine, ipse vos doceft Λ0 omnia. Si igitur sic sunt Ista, didicimus et patrem et lilium et in sanctis scripturis et a spiritu, quem doctorum habej et primum secundum lohatr deum erat et quoniam deus erat λόγος. Numquid de alio 104ic S dicit λόγον ? Omnino de filio. Quid ergo ? Λόγος, si ex nullo j est sublecto, quomodo λόγος potentiam habet, ut per ipsum ! creentur omnia, ipse qui sit ex nullo subieclo ? Inpossibila enim semen esse omnium quae sunt, quod ex nihilo factum ? est. Deinde si in principio erat, quoniam principium, secun-1 10 dum quod principium est, sine principio est, qui erat Û principio, erat semper. Quae igitur audacia, quae blasphe-; mia non erat atiquando dicere, toties lohanne dicente : erat λόγος in principio, erat ad deum, erat deus λόγος ipse, ero hic in principio ad deum 1 Licet enim erat praeteriti tern­ is poris significationem habeat frequenter non sine principio sed hic sine principio accipiendum, quoniam dixit : fh, principio erat. Quod et vos significatis ante tempora, ante; aeones dicentes. 2.3S-10 Ioh. 14. 26 3,3-lSe/. loh. 1,1-2 3 S-Cc/. Caso. 111.3U[| 120/. 123, 17-18 CaM a été fait ; et il en est de mime de son étemelle puissance et de sa divinité. » Et l’Esprit-Sainl à son tour nous a parlé du Christ, ainsi que le dit le Sauveur dans ('Évangile selon saint Jean : « Car l'Esprlt-Saint que vous envole le Père en mon nom, luimême vous enseignera toutes choses. » S’il en est ainsi, nous avons reçu comme enseignement de foi, et le Père et le Fils, dans les saintes Écritures et par cet esprit que, par la foi, l’homme saint reçoit pour maître. II. Sacra lectio. 3. Disons donc les Écritures, et pour commencer, selon Jean. Π dit en eilel que le Logos « était dans le principe », qu’il « était auprès de Dieu · et qu'il « était Dieu ». Emploie-t-il le terme Logos il propos d’un autre ? Non, seulement à pro­ pos du Fils. Quoi donc 1 Si ce Logos ne vient d’aucun sujet, comment ce Logos a-t-il la puissance pour que toutes choses Car il est impossible que soit semence de tous les existants, celui qui aurait été fait du néant 1 Ensuite, s’il « était dans le principe », puisque le principe, en tant que principe, est sans principe, celui qui < était dans le principe », était tou­ jours. Quelle audace donc, quel blasphème de dire : » Π n’était pas ù un certain moment », alors que Jean répète tant de fois : « Le Logos était dans le principe ; il était auprès de Dieu ; il était Dieu lui-même ; il était dans le principe auprès de Dieu ! » Car bien que ■ était » ait souvent le sens du temps passé sans exclure l’idée de commencement, ici pourtant il faut l’entendre sans principe, puisqu’il dit : ■ Il était dans le principe. » Ce que vous-mêmes, d'ailleurs, donnez à entendre quand vous dites : « Avant les temps, avant les éons. » Omnia, dicit, per ipsam /ada sunt e< «(ne illo effectam 20 esi nihil. Etenim sine λόγφ quid est,quod, ut sit, accipiat?: Solus enim λόγος, secundum quod λόγος ost et sibi et aliis ipsum quod est esse, praestat omnibus quae sunt. Et idcirco, aequalis quidem patri — causa enim principalis et sibi et aliis causa est et potentia et substantia causa exsistens — prac­ as causa autem pater. Unde filius distabit hoc, quod movetur et operatur in manifestationem, propter magnam divinita­ tem nobis incognoscibiliter operante patre. Supra enim bea1042 a Indlncm est pater et idcirco ipsum requiescere. Operari enlin, etiamsi in perfectionem operetur. In molestia motus., so Ista bealiludo est secundum quod est operari perfecta, j 4. Audi igitur et aliud I Quod est esse, pater est, quod est operari, λόγος. Et prius est quod est esse, secundo quod est operari. Habet quidem ipsum quod est esse, intus insi­ tam operationem ; sine enim motu, hoc est operatione, aut quae vita aut qui intellectus est ? Ergo non est solum esse, sed Ipsum quod primum est esse, propter quod est ei quies­ cere, solum ipsum esse est. Isto modo et, quod est operari,i quod est secundum, quoniam non intus, sed foris operatur, operari dicitur. Apparente enim operatione et est et nomi-. b io natur operatio et ut generatio sui ipsius et aestimatur et est. Sic igitur id ipsum quod est operari, et ipsum esse habet, magis autem non habet ; ipsum enim operari esse est — simul enim ct simplex — et esse et operari eorum quae supra sunt, natnra est declarans ot sortita secundum is quod est requiescere ipsum esse et substantiam, secundum autem quod est in motu esse, actionem, operationem. Hoc d SAISI ΑΙΑΚ ■ Tout, dit-il, a été fait par lui et sans lui rien n’a été fait. · En effet sans le Logos, qui est-ce donc qui recevrait le don d’être ? Car seul le Logos, en tant qu'il est Logos pour solmême ot pour les autres, donne l’être à tous les existants. Et, à cause de cela, il est, sans doute, égal au Père — car la cause principale est cause et pour soi et pour les autres, étant cause par sa puissance et sa substance — mais le Père est précause. D'où II suit que le Fils se distinguera du Père tation, tandis que le Père, à cause de sa divinité transcen­ dante, agit d’une manière qui nous est Inconnaissable. Car le Père est au-delà de la béatitude et, à cause de cela, il est le · sc reposer» même. L’agir en effet, même s'il est agir qui va vers la perfection, est mouvement, soumis à la fatigue. Cette béatitude ne trouve sa plénitude que dans l’ordre de lieu, l'agir. A la vérité, l’être lui-même possède, à l’intérieur, un acte inné ; car sans mouvement, c’est-à-dire, sans acte, quelle possibilité y aurait-il de vio et d'intelligence ? Donc l'être n’est pas seulement être, mais l'être premier n'est seulement être qu'en tant que le · se reposer ■ lui est propre. De cette manière, l’agir aussi, qui est second, est appelé agir, parce qu'il n’agit pas à l’intérieur, mais à l'extérieur. Car lorsque l'acte se manifeste, e'est alors qu'il est réelle­ ment acte et qu’on l'appelle acte, et c’est alors que l’on con­ çoit et qu'il y a réellement une autogénération de lui-même. Ainsi donc, cela même qui est l'agir a aussi l’être lui-même, ou en effet ensemble et simplement une seule chose — et l'être et l’agir des choses d’en haut, c'est la génération qui le défi­ nit et qui répartit, selon le < se reposer ., l’être et la subEt cela qui est l’être en mouvement est la définition do l’être, en tant qu'actc de l’être. Et c’est pourquoi : « Il y avait la lumière qui est la vraie, qui illumine tout homme venant en ce monde. » I-o Logos 198 ADVERSUS ARIUM I 4,20—8,23 20 dum. Λόγος ergo lumen est, quod est verum. Et Idcirco quod est factum, in ipso vita est el vita erat lumen hominum. Et ipse Ί.ίγος, lumen verum, in mundo erat et mundus per } c ipsum factus est, qui est illius dei, do quo dicit : deum nemo otdtt umquam, unigenitus filius, qui esi in gremio pallis, 2S ipse enarravit. 5. De λόγφ omnia supra dixit ct coniunxil dc lilio, nul­ lum alium filium declarans quam λόγον. Erat igitur illius· ad deum, el in principio erat, ct ipse deus erat, et per ipsum omnia facta sunt, et ipse est unigenitus, et veluti prodiens 5 quidem a patro, ad palrein erat propter hoc quod est ope-. enarravit dc patro declaratio patris cfTcctus secundum quod-, est operari, quod maxime λόγος est, ipse illius, ipse lumen,1-1 ipse vita. Quod dens est Illius, sic dicit loliannos : ei deus erat λόγος. Et rursus : nullus ascendit in caelum, nisi qui de caelo d descendu. Quod vita est filius : ut qui credit in ipsum, non perea/. Et rursus : sed habeat spem, vitam aeternam. Quod est Illius : unde /Ilium suum unigenitum tradidit. Filium dixit is ct suum et unigenitum. Quid amplius ad verum filium | Quod ipse vita : ut omnis qui credit in ipsum, non pereat; sed habeat vitam aeternam. Quod ipso filius Christus est i non enim misit deus filium, ut iudicel mundum, sed ut salvet mundum. Quod lumen, de ipso dicit : quoniam lumen venit 20 in mundum. Iohanncs non erat verum lumen, et idcirco 1043 a dicit : non sum Christus, sed quod missus sum. Missus est ergo lohannes. Christus autem Illius : qui desuper venii, supra omnes est. Et rursus : de caelo veniens. Dicitur qui; io 21 loli. 3,23 J 22-23 loh. 3,31 est donc lumière, celle qui est la vraie. Et c'est pourquoi « ce qui a été fait, en lui, est vie el la vie était la lumière des hommes ». Et le Logos, « vraie lumière ·, < était dans le monde et le monde a été fait par lui », lui, le Elis do Dieu, dont il dit : « Personne n'a jamais vu Dieu, le Fils monogène qui est dans le sein du Père, lui, nous l’a raconté. » 5. Tout ce qu'il a dit précédemment, il l'a dit au sujet du Logos, el il a enchaîné ensuite sur le Fils, montrant ainsi qu’il n’y a pas d'autre Fils que le Logos. Le Fils était donc ■ auprès de Dieu » et « dans le principe », el il était « Dieu » lui-même et. par lui tout a été tait », et 11 est le < .Monogène ·, ct, sortant d’une certaine manière du Père, il ■ était auprès du Père », pour ce qui est de l’agir, mais, par contre, pour ce qui est dc l'être, il était < au sein du Père » : il nous « a parlé ■ du Père, étant devenu la définition du Père, en tant qu’agir, cet agir qu’est par excellence le Logos, lui, le Fils, ■ Locos» est Fils bt le Fris est lb Cubist. Que le Fils est Dieu, Jean l'exprime ainsi : « El le Logos était Dieu. » Et ft nouveau : » Personne ne monte au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel. » Que le Fils est vie : · Afin que celui qui croit en lui, ne périsse pas » ; el à nouveau : « Mais qu'il ait l’espoir, la vio éternelle. » Qu’il est Fils : · C'est pourquoi il a livré son Fils mono­ gène. » Il l'appelle Fils, son Fils, son Fils monogène. Quoi de plus pour qu’il soit vrai Fils ? Qu’il est vie : « Afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. · Que le Christ est le Fils même : « Car Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger le monde, mais pour sauver le monde. · Qu’il est la lumière, il le dit dc lui-même : « Car la lumière est venue dans le monde. » Jean n'étall pas la vraie lumière, cl c’est pourquoi il a dit : · Je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé. » Jean est donc un envoyé, lo Christ, lui, est le Fils : < Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous » ; ct à nouveau : « Celui qui vient du ciel. · Sans doute, il est 200 ADVERSUS ARIUM I 5,24—5.13 dem, quod sil missus a deo, ut : filium enim misit ficus. Sedi 23 ista duo el veniens ct misit et filium in patre et patrem im lilio esse significant. Quod Christus vita, Samaritidi dicit J iu ab eo peteres et tibi daret aquam vioentem. Et rursus..:.'· omnis qui biberit ex aqua ista, iterum sitiet ; qui autem biberiÈ ex ista aqua, quam ego dabo ipsi, non sitiet in omni sacculos 30 sed aqua, quam ipsi dabo, efficietur in ipso fons aquaet scatentis in vitam aeternam. Quod Christus salvator : et scimus, quoniam iste est salvator mundi. Quod filius dofi est : pater meus usque nunc operatur. Quis hoc dicit ?1043 b Christus. Quae blasphcmia, ipsius patrem dicere, qui non 3S Sit paler ? Quae ira ludaeorum audientium patrem dcumet irascentiam in cum qui dixit, quod filius esset dei, cum non esset filius dei I Si enim non luisset, non diceret. Sed' dixit el dei cultor dixit ; veritate igitur dixit, et idcirco] incredulitas ludaeorum punitur. 6. Post ista omnis responsio ad ludacos el filium Chris­ tum et patrem deum declarat : quae facit pater, et ego facio. Non facit filius a semel ipso, nisi viderit patremfacientem. Pater enim amat filium. Suscitat paler a mor- i s tuis, suscitat et filius. Habet pater vitam in semet ipsOA habet et filius. Et omnia deinde. Quod λόγος filius et filius, o .Christus : cl λόγον eius non habebitis in vobis manentem,i. quoniam quem misit lite, ipsi vos non creditis. Quod filius .:] paler meus dat vobis panem de caeto verum. Quod Christus 10 non ab homine homo : panis enim ex deo est, qui descendit de caeto. Quod Vila : et vitam dans mundo. Et postea dicit : ego sum panis vitae. Quod ex deo : non vidit patrem aliquis, nisi qui est a patre. Quod pater et filius, alius in alio ;: 1011. 3, 34 |i 37 loh. 4. 10 || 23-31 loll. 4, 13-14 || 31-33 Ioh. 4.421|. : 5. 17 t 33 «/, loh. S. IS , 201 dit aussi qu’il est envoyé par Dieu, par exemple : « Dieu a envoyé en effet son Fils. » Mais ces deux expressions employées il la fois : · Qui vient · et ■ a envoyé ■ signifient que le Fils est dans le Père ct le Pire dans le Fils. Que le Christ est vie, 11 le dit lui-même à la Samaritaine : • Tu lui aurais demandé et il t'aurait donné de l’eau vive. » Et à nouveau : « Quiconque boira de celle eau, aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus soif, en toute éternité, mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissante pour la vie éterQue le Christ est sauveur : · Et nous savons que celui-ci est le sauveur du monde. · Qu’il est Fils de Dieu : » Mon Père jusqu’à maintenant a agi. > Qui dit cela 1 Le Christ. Quel blasphème de sa part, de nommer Père quelqu’un qui n’est pas son Père I Quelle colère, clics les Juifs, entendant que Dieu est appelé Père et s'enflammant contre celui qui a dit qu'il était Fils de Dieu, alors qu'il ne l’était pas ! S'il ne l’avait pas été, il ne l’aurait pas dit. Mais il l’a dit, et il l’a dit alors qu'il était lui-même un serviteur de Dieu. 11 l'a donc dit en vérité, et c'est à cause de cela que l’incrédulité des Juifs est punie. 6. Après cela, toute la réponse aux Juifs montre bien que le Christ est Fils ct Dieu, Père : · Ce que le Père fait, je le fais aussi. ■ « Le Fils n’agit pas de lui-même, à moins qu'il ne voie son Père agissant. · « Le Père aime le Fils », en effet. • Le Père ressuscite les morts, le Fils aussi. » · Le Père a la vie en soi-même, le Fils aussi. » Et toute la suite. Que le Fils est Logos el que le Christ est Fils : « El vous n’aurez pas son Logos demeurant en vous, car vous ne croyez pas celui que le Père a envoyé. · Qu’il est Fils : « Mon Père vous donne un pain véritable qui est du ciel. > Que le Christ n’est pas homme venant d’un homme : « Car ce pain est de Dieu, qui est descendu du ciel. » Qu’il est vie : · Et qui donne la vie au monde. · Et ensuite, il dit : ■ Je suis le pain de vie. · Qu’il vient de Dieu : « Personne n’a vu le Père, si ce n’est celui qui est par le Père. · 203 Que le Père et le Fils sont l'un en l’autre : ■ Comme le Père vivant m’a envoyé... > Si le Fils est la vie et le Père, qualifié est d’abord, et qu’ensuile vient la qualité, de même Car celui qui a engendré la vie, c'est le vivant La vie vit par le Père vivant. Car la vio n’est pas d’abord et ensuite. Dieu, vivant, mais Dieu, le vivant, est premier, et ensuite, la vie, et ensuite la vie vivante. Et c’est pourquoi il ajoute : Qu'il est pain et vie : ■ Et celui qui me reçoit, vivra aussi par moi. Voici le pain descendant du ciel. Non pas comme vos pères ont mangé et sont morts. Celui qui mange ce pain vivra pour toute éternité. » 7. Est-ce un homme qui serait seulement homme qui dit cela de lui-même ? Car si un tel homme dit cola. Il blasphème et ■ Dieu n’écoute pas les pécheurs. » Mais au contraire, le Christ dit que Dieu l'écoute, il n'est donc pas un pécheur et U n'est pas seulement un homme. Et 11 a été dit aussi : ■ Vain est l'espoir en l'homme. » Et il est dit ; ■ Quant à nous, nous espérons en notre Dieu. > Le Christ est donc Dieu, et il ne vient pas d'une substance difiérente : « Le Père est vivant et je vis à cause du Père. ■ Et : ■ Je suis le pain de vie : celui qui le mange, vivra pour l'éternité. » Tout cela signifie : une seule substance. El c'est pourquoi Jésus dit qu’il est d'en haut, celui qui dit ces était auparavant ? > Que Dieu est Esprit ; il est dit : < Dieu est esprit. ■ Et que le Fils l'est aussi : ■ 1.'Esprit est vivifiant ■ Que telle doit être la fol parfaite dans le Christ, Pierre le dit : « Tu as la parole de la vio éternelle. Et nous avons cru en toi, Seigneur, que tu es le Christ, Fils de Dieu. » Qu’esl-ce que la parole de la vie éternelle 1 Que si quelqu'un l'écoute • il aura la vie éternelle >. Qu'il vient de Dieu : < Je le connais parce que je viens de Que le Christ est de la substance du Père : « Je suis dans le Père et le Père est en moi. · Ceci, non par l'honneur, mais ADVERSUS AHIUM I 7,80 — 8,52 lOAAbso enim per dignitatem solum, quomodo ipse dicit : paler meus datur filio a patre dignitas ; secundum hoc igitur pater in filio. Numquid et filius dat dignitatem patri non habenti ? Substantia igitur et pater in filio et filius In patre. 8. Sed Ista. Et iterum, quod Ipse Christus, qui filius pa­ tris, et ipse est spiritus sanctus ; Issus stabat et clamabat :I si quis est qui sitit, veniat et bibat. Qui credit in me, quemad·^ modum dixti scriptura, flumina ex ventre ipsius manant aquae 5 viventis. Est istuc quidem dictum de Illo, qui accipit spiri-i tum, qui accipiens spiritum efficitur venter etlundens flu­ mina aquae viventis. Bat autem hunc spiritum Christus, c dat et aquam viventem, ut ipse dicit ct, scriptura .: de w. spiritu dixit istud. Venter igitur, qui accipit spiritum, et ipse 10 spiritus venter, a quo manant flumina aquae viventis, sicut scriptura dicit. Hoc autem dixit de spiritu, quem futuri erant accipere credentes in ipsum ; nondum enim spiritus erat da- ] tus, quia testis nondum erat gloriflcalus. Sed rursum iterum flumina spiritus, venter autem, ex quo flumina, Icsus ; lesus · IS enim est spiritus. lam ergo lesus ventor, do quo flumina spiritus. Sicuti enim a gremio patris cl In gremio filius, sic: a ventre filii spiritus. Όμοοόπ» ergo 1res et idcirco in om­ nibus unus deus. Quod non sit ex mundo : ego sum lumen mundi. Propter. 20 ipsum enim vivit mundus ac vivet, quamdlu oboedierit eiJ Quod omnes 1res spiritus, iam dixit : deus spiritus est. Efl i nunc dicentibus quibusdam : ubi est pater tuus? dixit S 7,24 substantia nw subsliuilfem AS par la substance. Si, en elTet, c'était seulement par l'honneur, comment donc dit-il lui-même : « Le Père est plus grand que est envoyé ? Et de plus, le Père donne honneur au Fils : Fils et le Fils dans le Père. 8. Mais assez là-dessus. C. Lb Père, le Fils bt L’Esprit-Saint soxr consubstantiels. El reprenons. Que le Christ lui-même qui est le Fils du Père est aussi l’Esprit-Saint lui-même : < Jésus se tenait debout et criait : ■ S’il y a quelqu'un qui a soif, qu’il vienne et boive. Celui qui croit en moi, comme l'a dit l'Écrlture, des neuves d’eau vive couleront de son sein. ■ Ceci, à la vérité, est dit de celui qui reçoit l’Esprit : celui qui reçoit l'Esprit devient sein d'où s'écoulent des neuves d'eau vive. Mais cet Esprit, c'est le Christ qui le donne i il donne aussi l’eau vive, comme il le dit lui-même et l’Écriturc : ° Il dit cela de l'Esprit » Le sein donc, c’est celui qui reçoit l'Esprit, mais c'est aussi l'Esprit lui-même, de qui coulent des neuves d'eau vive, comme dit l’Écriturc. ■ .Mais II a dit cela de l'Esprit, que ceux qui croiraient en lui étalent des­ tinés à recevoir : car l'Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. ■ Mais encore de nouveau, les neuves, c’est l'Esprit, le sein d’où viennent les neuves, Jésus ; car Jésus est Esprit. Dès lors, Jésus est donc le sein d’où coulent ces neuves qu'est l'Esprit. Car comme le Fils vient du sein du Père et est · dans le sein du Père », ainsi du sein du Fils vdenl l'Esprit. Ils sont donc tous trois consubstantiels, et à cause de cela, en tous est un seul Dieu. Qu'il n'est pas de ce monde : « Je suis la lumière du monde.· Qu’ils sont tous trois Esprit, il l’a déjà dit : ■ Dieu est Esprit. » Et maintenant à ceux qui lui disent : ■ Où est ton •J K I il I I ■ ; 207 Père ? », il a dit : « Vous ne connaissez ni mon Père, ni moi. Si vous me connaissiez, vous pourriez aussi connaître mon Père. » Mais l'Esprit-Sainl est Esprit d'une manière mani­ feste. EL tous ceux-ci sont, donc à la fois le Père et du Père. Donc consubstantiels. Car Ils ne sont pas esprit, comme les autres esprits : les autres esprits en effet sont par Dieu, mais non de Dieu. Donc ces trois sont consubstantiels. Qu’il est vrai Fils : « Car je suis sorti de Dieu », comme du Qu’avant d'être dans la chair, le Christ existait déjà : « Abraham, votre Père, se réjouissait de voir mon jour, et il l’a vu et il s'est réjoui. · Et encore : « Avant qu’Abraham fût, je suis. » Qu'il n’est pas homme : « Lorsque je suis dans le inonde, je suis la lumière du inonde. » Mais qui a rendu la vue à Qu'il est le Fils de Dieu ; «Crois-tu dans le Fils de Dieu ?» Il répondit : «Quel est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Et tu l’as vu et celui qui parle avec toi. Qu’ils sont de même substance et puissance : a Le Père et moi sommes un. n 9. El encore : « Le Père est en moi et je suis en lui. » C'est pourquoi il est dit dans Paul : « Lui qui, étant dans la forme de Dieu, n'a pas considère comme une bonne fortune il garder jalousement, son égalité avec Dieu. » Tous ces textes signifient donc une seule substance et une seule puissance. Comment en effet expliquer : « Le Père et moi sommes un n et : « Le Père est en mol et je suis dans le Père », s'il n’avait reçu du Père, substance et puis­ aient expliquer : « H n'a pas considéré comme une bonne fortune à garder jalousement, l'égalité avec le Père » ? Car il n'a pas dit : ■ Il n'a pas pensé être dans l’égalité », mais : « Il n'a pas considéré comme une bohne fortune à garder jalousement. » C’est donc qu'il veut être inférieur, s'il ne veut pas considérer comme une bonne fortune λ garder jalousement, son égalité avec Dieu. Car c’est le propre des égaux de juger comme un bien à retenir ou non, leur égalité. — Mais nous pensions qu'on parlait d’égalité selon la pids- is dignitate. dum istud aequali» esse. et actio ; omnia enim unum ef unum simplex. Huc ncccdlt ao si ab alia substantia erat nilus et si maxime ex nihilo, quai illas istas divinitates et potentias I in nilo et ambo unum. 10. Sed ista nunc. At vero alia Iohannis videamus. Ips salvator dicit : ego sum resurrectio, quod ipse vita. Qui autem iste ? Martha dicit : quantam tu es Christus filiu det, qui in mundum oenlsll. Quod non sic Mius, queinad quadam adoptione illius et Christus, sed secundum carnem : filius erat primum, declaravit nos per adoptionem, nos per iesiim Christum, nos u dispersi. Num et Christus sic Illius ? Natura Igitur 1 nilus, nos adoptione nili. Quod natura illius, et Ipse dic sance. — D’abord telle n’est pas l'opinion d’Arius, lui qui prétend que le Père est plus grand par l’honneur, la puis­ sance, la gloire, la divinité, l’acte ; car Paul a dit : < égaux ». Et s’ils sont égaux selon tout cela, il est impossible qu’ils soient égaux dans cct ordre, sans être aussi de même sub­ stance. Car en Dieu, il y a identité totale entre puissance, substance, divinité et acte. Car en lui, tout cela est un, et eette unité est simplicité. A cela s'ajoute : si le Fils venait quelle devrait être celte substance capable de recevoir en elle ces divinités et ces puissances ? Car l’égal ne se joint qu'ft l’égal et le semblable, au semblable. Donc Père et Fils sont égaux, et, à cause do cola, le Fils csl dans lo Père et le Père dans le Fils, et tous deux sont un. 10. Mais assez làdessus pour l’instant. Mais voyons d’autres textes de Jean. Le Sauveur luimême dit : « Je suis la résurrection », parce qu’il est vie. Or qui est celui-ci ? Marthe le dit : · Car tu es le Christ, lo Fils de Dieu qui es venu en ce monde. » Qu’Il n’est pas Fils comme nous : car nous sommes fils per adoption ; lui, par naissance ; et à vrai dire, le Christ aussi est Fils par une certaine adoption, mais selon la chair : < Je t’ai engendré aujourd’hui >; à ne considérer que ce d'abord Fils par naissance. L’opinion de Photin est donc fausse. Ensuite, c'est nous que désigne la formule : « Pas seulement les nations, mais aussi les fils qui sont dispersés ». Le Christ est donc Fils de Dieu, nous sommes aussi dis. Mais nous le sommes par adoption, nous le sommes par Jésus-Christ, nous le sommes comme des dis dispersés. Le fils par naissance, et nous, par adoption. Qu'il est Fils par naissance, lui-même le dit aussi souvent : « Père, je le rends grâce, parce que tu m’as écouté. » El : < Père, sauve-moi de cette heure. · Et à nouveau : « Je suis sorti do la bouche du Père. » Ces mots ne s’adressent pas à Dieu le Père, comme nous nous adressons à celui-ci. Car Dieu n’est pas menteur ni impie, en se disant Fils et en Aovrasve ahium i 10,10· I deum, qui omnino non esset. Sed propter corpus passionem S 20 Induxit, ut implerentur omnia In mysterio. Quod ct, ante- 9 qumn in corpore, fuit Christus i et glorifleavi et rursus glori* fico. In mysterio enim in carne humiliavit semel ipsum. 9 Ergo ante'istud et post istud glorlficatus est lesus. Quod propter mysterium et timens Inducitur et postulans aliqua : S 2S non propter me venit haec vox sal propler vos. Eadem similiter : ista Facio non propter me, sed propter vos. 11. Quod Illius hominis ipso Christus, lumen in inundo 1046 b In aeternum, et quomodo dicis tu, quod filium hominis vpor-'V tel allificart ? Quis est filius hominis ? Dixit ipsis lesus .*'^9 s adhuc paululum tempus lumen In vobis esi. Et deinde : quamdiu lumen habetis, creditis In lumen, ut filii luminis rfliciamini. Quod ipssvsio; deo : ego sum via et veritas et pita. S. Nullus venit ad patrem, si non per me. St cognovistis me, 9 ei patrem meum cognoscetis ; ei amodo cognosctlis ipsum et^Wj te vidistis ipsum. Et rursum ad Philippum : qui vidit me, vidit fl| et patrem. Non cratis, quod ego In patre et paler in me est ? ·Ι Et rursus ista et talia, in quibus manifestum est, quod et H pater est, iuxta quod est, ct Illius est, Iuxta quod est, et I Idcirco duo sunt. Sed quoniam et pater In filio ct filius in 9 15 pnlrc, êpooùoioi. Non oportet Igitur diccre : duae nersonaej·! c ima substantia, sed : duo, pater et filius, ex una substan-’ ,® tla, dante patre a sua substantia filio substantiam in lioc, .■[ In quo genuit lilium, et ex hoc àpcaûsioi ambo. Quod Ipse facit et faciet omnia : quoniam ego a patro,'j9l 20 et quod resurgitis In nomine meo, hoc /aciam, ut plori/iceliu^H paler In me. Quod paraclitiis et Christus : si me dilexerilis etn appelant Dieu son pire, alors qu'il no le serait pas du tout. Mais II a subi passion, par son corps, pour que tout s'accom­ plit dans le mystère. mystère, dans la chair, il s'est humilié lui-même. Donc, avant ct après cela, Jésus a été glorifié. Que c'est à cause du mystère qu'il prend l’attitude de la crainte et celle de la prière : · Ce n’est pas à cause de moi, mais à cause de vous qu’est venue cette voix. > Ce qui revient è dire : je fais cela, non Λ cause de mol, mais à cause de vous. 11. Que le Christ Ills de l'homme est le Fils de Dieu, lumière dans le monde : « Nous avons appris de la Loi que le Christ demeure pour l'éternité. Et comment dis-tu qu'il faut que le Fils de l'homme soit élevé 1 Quel est ce Fils de l’homme ? ■ Jésus leur dit : « Encore un peu de temps, la lumière est parmi vous. > Et ensuite : ■ Aussi longtemps que vous avez la lumière, croyez en la lumière afin do devenir des nis de la lumière. ■ Qu'il est consubstantiel a Dieu : < Je suis la vole, la vérité et la vio. Personne ne vient au Père si ce n'est par moi. Si vous me connaissiez., vous connaîtriez aussi mon Père. Et vous l’avez connu et vous l’avez déjà vu. · El do nouveau il redit les mêmes choses et d'autres semblables, dans les­ quelles il apparaît clairement que lo Père est, selon son être, que le Fils est, selon son être, et donc qu'ils sont deux. Mais puisque le Père est dans le Fils et le Fils dans lo Père, ils sont donc consubstantiels. Il ne faut donc pas dire : < Deux personnes, une substance ■, mais · deux. Père et Fils, d'une seule substance >, le Père donnant au Fils substance do sa propre substance, en tant qu'il a engendré le Fils, ol, ù cause de cela, tous deux sont consubstantiels. Qu'il fait ct fera toutes choses : « Parce que je vais vers le Père. El que vous ressuscitiez en mon nom, je le ferai, pour que le Père soit glorifié en mol. ■ Que le Christ est aussi Paradet : · Si vous m'aimez et que vous gardiez mes commandements, pour moi, je deman- as non potest, quod eum non videt. Alium autem psrachtum, Insum. Quod potentia Christi sil paraciilus : vos autem eo­ 213 soit avec vous pour l'éternité. » Mais quel est cet autre Paradet ? · L'Esprit de vérité que le monde ne peut voir. Que l'Esprit-Saint vient du Christ comme le Christ vient e Dieu et, à cause de cela, les trois sont un : ■ Je ne vous Que le Parade! vient du Fils : ■ Mais le Paraclet, l’Esprit- irabord le Christ esl Paraclet et risse l'intérieur, ainsi le vrai était au-dcdans. dit le Christ. « J< on pas l'immédiat ce que dit Jésus ». Est-il donc Jésus lui-même. AOVBhSCS ARIUM I IS,S3 —13,80 Ipso ergo lesus, an Ipse alter lesus, an in ipso altero paracllto, hoc est spiritu sancto, Inost lesus, sicut in ipso deus ? as Ista haec, serie tribus exsistentibus, et unum sunt tria et épooôetov tria, quippe dicente Christo : eo et venio ad ιΜ3 et : a deo alius dabitur vobts paractltus, qui quaccumqiii habet, a me habet ; et quaecumque habet pater, tradldj mihi omnia. Etenim omne mysterium hoc est : pater inopi so rans operatio, Illius operans operatio in id quod est (re)n nerare, sanctus autem spiritus operans operatio in id quo. o est regeneraro. Sed Ista quidem et In aliis dicta. 1 13. Quod λ4γο«, hoc est losus vel Christus, et aequalis est patri et Interior : eo «d patrem, quoniam pater maior est mela item dixit Paulus : non rapinam arbitratus est aequalia essa deo ; et id quod dictum est : ego et pater unum sumus, oB 5 quod operatio ot pater et Illius et quod non diceret : m« maior est pater, nisi luisset aequalis. Accedit etiam : si to-: tus ex toto et lumen ex lumino ot si omnia, quae hribetj pater, dedit filio — omnia autem sunt et substantia ot po| testas et dignitas —, aequalis patri. Sed maior pator, quod 10 ipso dedit ipsi omnia et causa est Ipsi filio, ut sit et Isto modo sit Adhuc autem maior, quod actio inactuosa ; bcad lior enim, quod sine molestia ot inpassibilis et Ions om­ nium quae sunt, requiescens, a se perfecta et nullius egen® Filius autem, ut esset, accepit et In id quod est agere, afi is actiono procedens In perfectionem veniens, motu efUcIttffl plenitudo, factus omnia quae sunt. Sed quoniam in ijif^ et in ipsum et per ipsum gignuntur omnia, semper plenL-ÿ tudo el semper receptaculum est ; qua ratione et inpasug bilis et passibilis. Ergo et aequalis et inaequalis. Maior i| 12. 20 loh. 14, 28 || 27 loh. I I, 10 || 32 Iu ollis) el. hymn. Ill 105-1« 13. 2 loh. 14, 28 | 3-4 Phil. 2. 8 || 4 loh. 10,30 |j 5-6 loh. 14, 23 || 7-S h. io, 15 g ie-i7 Mais parce que c’est · de Dieu », il a dit d'abord : « J’ai procédé de Dieu », cc qui signifie que Dieu l’a envoyé. Croyez, donc d'abord ceci : « Parce que je suis sorti de Dieu. » Mais de quel Dieu et en qualité de quoi ? De ce Dieu qui est mon Père : · Je suis donc sorti du Père et je suis venu Hoc enim primum in fidem. Ilelnde autem processi sicut ei dedisti potestatem universae carnis, nunc glorifica me, pater, apud te ipsum gloria, quam habui. bile, si homines Quid igitur ? N< , rursus et Istud, quod Christus erat ante constitutional! mundi. Quod omnia tradidit pater filio, si et nomen dedit ; SAINT «SAN dans le monde. * L’ordre naturel de ce discours est celui-d : « J’ai procédé du Père, je suis sorti de Dieu, je suis venu dans le inonde. · Mais l'ordre d'élocution s’est effectué du point do vue des hommes : ■ Puisque vous m'avez aimé et eux-mêmes disent aussi : * Nous croyons que tu es sorti du Père. ■ Mais quoi ? A-t-il laissé là-haut son Dieu et son Père ? Non. Car il dit : · Je ne suis pas seul, car le Père est avec mol. · Et pourtant II ne faut pas entendre là que le Père ait soulfcrl. Car lui non plus n’a pas souffert, mais Qu’il est venu pour la résurrection de la chair : · Glorifie ton Fils, afin que ton Fils le glorifie, comme tu lui as donné le pouvoir sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tout ce que lu lui as donné. ■ Donc le Christ n'est pas seu­ lement homme, mais Dieu en l'homme. Qu’il a préexisté au monde : « Et maintenant glorifie-moi. Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût. > Que les hommes viennent de Dieu, mais non de la sub­ stance de Dieu : < J'ai manifesté ton nom aux hommes, que tu m’avais donnés > — il est évident par là que ce ne sont pas et ils ont gardé ta parole. Maintenant j'ai connu que tout ce que tu m'as donné vient de loi. » Et quoi d’étonnant si les hommes viennent de Dieu, si la chair aussi vient de Dieu, parce que c'est lui-même qui l’a façonnée ? Quoi donc ? de là. Tout ce passage établit ceci : les hommes viennent de Dieu, mais pas tous. Et en outre ceci : que le Christ existait avant la création du monde. Que le Père a tout donné au Fils, s’il lui a donné son nom : AOVBBSUS ARIUM I 16,1-29 IS. Habemus ergo, quod Christus habet nomen patris et quod vita est et habet potestatem dare vivere. Quod ipse 1049 b Et haec est substantia dei et Christi. 'Opooéoui ergo. Deinde s dictum est lumen Christus et deus verum lumen ; ista enim Quid deinde ? Lumen non substantia ? Sic. Ergo SpsoSeua Et omnia quae habet deus, habet (Ilius. ‘Oposieta ergo. Non igitur omnino épowôeiov. Sed de isto posterius. Quod natus est : in istud naius sum et in istud oeni in mundum, ut regnem. Quod a Christo spiritus sanctus : in­ sufflavit Christus et dixit : accipite spiritum sanctum. tj Ista omnia secundum cvangclium Iohannis. Videamus etiam et secundum Matthaeum pauca ; similia enim prae­ is tcreo. Quod et satanas fatetur Christum dei esse filium ; dicit enim : si tu es filius dei. Et istud ter dicit. Sed in secundo confitens de filio dei temptavit, si ipse esset iste Christus ; c dicit enim : si filius es lu dei, mitte te deorsum. Scriptum est zo enim : quod angelis suis praecipiet de le. Confitetur, qui di­ cit : de te, esso dei filium confitetur et hunc confitetur; Deinde confitentur rursus daemones : exiebant diam dae­ monia a multis exclamantia et dicentia : tu es filius dei. d Audi, Arri, audi, Eusobi, et omnes audite, Arriani, ct 25 maxime, qui dicitis ab co quod est osso, Christum, sod se­ cundum serpentis intellectum, quoniam pater 5v est, qui f® cit Christum, ideo ex eo quod est esse, filium dicentes, au­ dite ergo : filium dicit dei satanas, cui promisit regnum mundi ; et scit omnia quae in supernis ; indo enim est. Quid) 10 10-20 Matlh. 4, 0 ‘122-23 Lue. 4.41 « Je les ai gardés en ton nom, ceux que tu m'as donnés. » 15. Nous avons donc ceci que le Christ a le nom du Père et qu’il Qu’il esl lui-même vie cl que le Père est vie, cela a été <111 : « C’esl le Père, vivant, qui m’a envoyé. » C’est la la sub­ stance de Dieu et du Christ. Ils sont donc consubstantiels. Ensuite il a été dit que le Christ est lumière et Dieu vraie lumière ; ces expressions se rapportent en effet a l’intelli­ gence. Et est-ce que l’Espiil-Salnt est autre chose ? Rien d’autre. Quoi encore ? La lumière n’est pas substance ? Si. Donc ils sont consubstantiels. Et tout ce qu'a le Père, le Fils l'a aussi. Ils sont donc consubstantiels. Ils ne sont pas du tout ép.swéeios. Mais, de cela, nous parlerons pins tard. Qu’il est engendré : « Je suis né et je suis venu en ce monde » pour régner. Que l'Esprit-Saint vient du Christ : « Le Christ a souillé et a dit : Recevez l’Esprit-Saint. » Tout cela, selon l’Evan­ gile de Jean. 2. Les Synoptiques. Voyons aussi quelques textes de l’Evangile selon Mat­ thieu ; car je laisse de cité les passages analogues. Que Satan aussi confesse que le Christ est Fils de Dieu ; il dit en citet : « Si tu es le Fils do Dieu. » EL cela, il le dit trois fois. Mais la seconde fois, confessant le Fils de Dieu, il essaya do savoir si le Fils do Dieu était ce Christ lui-même ; il dit en effet : « Situ es le Fils do Dieu, jette-tol en bas. Car il est écrit : h Qu'il ordonnera à scs anges, il ton sujet. » Qui dit:«A ton sujet· confesso; Il confesse un Fils do Dieu et confesse que ce Fils de Dieu est celui à qui II parle, Ensuite les démons, il leur tour, le confessent : « Dos démons aussi sortaient do beaucoup, criant et disant : « Tu es le Fils de Dieu. · Ecoute, Arlus, écoute, Eusèho, et vous tous écoutez, ariens, surtout vous qui, disant que le Christ vient de l’être, y mettez ce sens de serpent : disant que le Père qui a fait le Christ est existant, vous paraissez dire quo le Fils vient de l’être, écoutez donc. Satan appelle Fils de Dieu, celui auquel il a promis la domination du monde. Et 11 Sait tout ce qui est en haut ; car il est do là-bas. Quoi donc ? Après la trop 222 ADVERSUS ARIUM I IS,SO — 16,10 so autem 1 Post tertiam temptationem quod diabolus absces­ sit, confessus est filium esse dei. d Quod el daemones dixerunt Illium esse dei : quid noble et tibi, fili dei ? venisti- Quod non oportet dubitare dc Christo : ' beatus est, qui nbn scandalizatur in me. Quod omnia putris ss illius habet : omnia mihi Iradtla sunt a patre el nullus cognoscii filium nisi pater nec patrem nisi filius cognoscit el cui. vult filius revelare. Quae causa solum nilum scire palronM aut patrem, ut cognoscat filium, nisi quod nullus hubet substantium eius ? Omnia enim quae, in claritudine et in so divinitate, In potentia, in ipsa actione et cognoscunt pa­ trem el colunt. Sed quoniam cognoscere hoc est scire ip-s sius dei ipsum quod est ei esse, hoc est substantiam eius, idcirco nullus cognoscit deum, nisi substantiam eandem ha-r 1050 a bens filins cl habens ab ipso. Alio enim modo nnlius potuit 45 videro, slouti dictum est : unigenitus filius, qui est in gre­ mio patris, ille enarravit, quid est osse deum. In gremio’ enim est et in μήτ?α substantiae. Όμοούσκς οϋν uterque, on substantia ct divinitate consistens uterque in utroque, ct cognoscit ulerque utrumque. 16. Quid igitur et tu, Valentine, dicis : processit primus aeon et volens videre patrem non potuit ? In gremio patris'1 esse filium el semper esse Iohannes dicit ; non solum ergo1 patrem videt, sed etiam in patre semper est. s Quod magnum peccatum adversum sanctum spiritum dl-‘ Et si qui dixerit sermonem adversum filium hominis remit·) > tetur ei. Qui autem dixerit adversum sanctum spiritum, non. remittetur ei neque in isto saeculo neque in futuro. Primum io perspiciendum, quod sanctus spiritus, spiritus dei esi. Dixit IS. 33-33 Hall». S. 29 fl Si Maith. 11. S | 33-37 Mallh. 11. 27 fl 45h UU SV.'OPTIUUES sième tentation, par le fait que le diable s'est éloigné, il a confessé le Fils de Dieu. Que les démons aussi ont dit qu'il est le Fils dc Dieu : ■ Qu'y a-t-il entre toi et nous. Fils de Dieu ! Tu es venu... ■ Qu'il ne faut pas douter du Christ : ■ Bienheureux celui qui n’est pas scandalisé à mon sujet. · Que le Fils a tout du Père : ■ Tout m'a été donné par lo Père et nul ne connati lo Fils si ce n’est le Père et nul no révéler. » Quelle autre raison, pour que le Fils seul sache le Père ou que le Père connaisse le Fils, sinon que nul n’a sa gloire et sa divinité, en sa puissance, en son acte même. sa substance, Λ cause de cela, personne ne connaît Dieu, sinon le Fils qui a la même substance que Dieu et la lient dc lui. Car personne n'a pu voir autrement ce qu’est l'être do Dieu, comme il est dit : « Le Fils unique qui est dans lo sein du Pêro, lui, l'a expliqué. · Car il est dans le sein et les mlrailtes de ta substance. Chacun des deux est donc consub­ stantiel, chacun existant en l'autre, par la substance ct par la divinité, et chacun des deux connaît chacun des deux. 16. Comment donc, Valentin, peux-tu dire : « Le premier y est toujours ; non « Tout blasphème et tout péché seront remis aux hommes. El si quelqu'un a dit une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera pardonné. Mais celui qui l'aura dite contre le Saint-Esprit, cela ne lui sera pas pardonné, ni en ce temps ni dans le temps futur. · D’abord il faut voir clairement que le Saint-Esprit, c’est l'Esprit dc Dieu. Car il a dit : « C'est enim : in spiritu dei ego eicio daemonia. Deinde de bias- .' phemia ct peccato, quoti peccarunt ludacl, sicuti dixit, quale ' esset in sanctum spiritum. Primum, quod blasphemia et peccatum in sanctum spiritum non remittetur alicui. Pcccais tum est blasphcmllcr cum voluntate dicere. Sed Istud non' sufficit ; dixit secundum : etiam si invitus aliquis dicit qua-; lemcumque sermonem, quod non est peccatum, non relins quetur illi in omni saeculo. Si igitur sanctus spiritus, dei spiritus est et sanctus spiritus a dei filio omnia habet, una 30 substantia tribus a substantia patris. Όμοοόσιχ ergo tria; 1050 c hoc est simul ούοία. Si enim patris substantia, spiritus, et filius spiritus, sanctus autem spiritus, patris est spiritus, In quo ordine ponitur sanctus spiritus ? Et praecedit cnlmH si patris est spiritus, et sequitur, si a filio habet quod est..'23 Et rursus, si Illius, secundum quod spiritus, unum est et, pater, cl est in filio pator et omnes in alternis exsistentes, ergo δμοούσιοι sunt, unam ct eandem substantiam habentes' ’ cl semper simul ôiwoûotot, divina allectione secundum 17. Sed ista. Et rursus sufficiunt nobis quae dicta sunt In cvnngeliis ; huius modi enim et in aliis, sicut et In cata7 Lucan, quod Clirislus dei illius, ipse salvator dicit : qttâ modo dicunt Christum filium Daoid esse et ipse David dicit S in libro Psalmorum : ilixil dominus domino meo, sedo a dextris meis. David ergo dominum illum voeal et quomodo filius ' eius esi. In isto Christum ct antequam esset in carne et spi- I ritum dei esse ct deum esse, ipse haec demonstrat. 10. H Mallii. 12, 28 || 11-18 »/. Mallii. 12, 31-82 || 21 «/. loll, 111. 13-1" 17. 3-7 1.UO 20, 41-11 LUS SY-XOPTIQUBS dans l'Esprit de Dieu que je chasse les démons. > Ensuite, au sujet du blasphème et du péché que les Juifs ont commis, comme il l’a dit, il faut voir clairement quel était ce blas­ phème contre l'Esprit. D’abord, que le blasphème et le péché contre le Saint-Esprit ne sera pardonné à personne. blasphématoire. Mais cela ne suffit pas ; il a dit en second lieu : même si quelqu'un dit, sans le vouloir, quoique parole — ce qui n’est pas un péché — cela ne lui sera jamais par­ donné. Si donc l’Esprit-Saint est Esprit de Dieu et si le Saint-Esprit a tout par le Fils de Dieu, à parlir de la sub­ stance du Père, tous trois ont une seule substance. Ils sont donc tous trois δμοοιίσιβ, c’est-à-dire ουσία ensemble. Si en elïot la substance du Père est Esprit, et si le Fils est Esprit et si enfin l’Esprit-Saint est Esprit du Père, à quel rang placer le Saint-Esprit ? Et en effet, il précède, s'il est l'Esprit du Père, cl il suit, s'il a du Fils ce qu'il est. Et en retour, si le Fils, en tant qu’il est Esprit, est un avec le Père, et si le Père est dans le Fils, ct si tous sont les uns dans les autres, ils sont donc consubstantiels, ayant une et même substance, et ils sont toujours ensemble consubstan­ tiels, tout en ayant leur hypostase propre, par l’ordre divin qui s'établit selon l’acte. 17. Mais assez là-dessus. El, reprenant notre exposé, ce qui a été dit dans les Évan­ giles nous suffit. Car il y a des textes du mémo genre dans les autres; par exemple, dans l’Evangile selon Luc : que le Christ est Fils de Dieu, c’est le Sauveur lui-même qui le dit : « Comment dit-on que le Christ est le fils de David alors que David dit dans le livre des Psaumes : «Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite » ? Donc David l'ap­ pelle son Seigneur ; comment peut-il être son fils ? « En ce passage, il prouve lui-même que le Christ existait avant d’être dans la chair ct qu’il est l'Esprit de Dieu et Dieu lui-même. Videamus Igitur et apostolum. Dicit enim de Christo is revelationis iustl Indicii dei. Sine dubio hoc de Christo. Ipse spiritus del spiritus Chnslt et idem spiritus sanctus : habitat In vobis. Si quis autem spiritum Christi non habeti tat In nobis. Totius mysterii virtus in baptismo est, dlunxit : go del spiritus e so Christi spiritus. In quo et Illud perspiciendum quod Iden 3. Saint Paul. A. ÉpIthb aux Romains : :.ns Trois sont Esprit, notre consubstantiels. Voyons donc aussi l’Apôlre. Car 11 dit ceci au sujet du Christ, dans l’épltre aux Domains. Que le Christ est Dieu : « Pour le jour de la colère et de la révélation du juste juge­ ment de Dieu. · Sans aucun doute, cela est dit du Christ. Que, pour Dieu, le non-ezistant n'est rien. Paul apporte une citation de la Genèse : « Parce que je t’ai établi père de nombreuses nations, devant celui auquel tu as cru, le Dieu qui vivifie les morts ct nomme les non-existants, comme des existants. · Que l’Esprît do Dieu est l’Esprit du Christ et on môme temps l’Esprlt-Saint : ■ Pour vous, vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si, toutefois, l’Espril do Dieu habile en vous. Mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, le corps sans doute est mort, à cause du péché ; mais l’Esprit est vie, Λ cause de la justice. Que si l’Esprit de celui qui a ressus­ cité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a éveillé le Christ d’entre les morts, vivifiera aussi vos corps mortels, par cet Esprit qui habite en vous. » Toute l’elllcacilé du mystère est dans le baptême, toute sa puissance dans la réception de l’Esprit, c’est-à-dire l’Esprit-Saint. S'il en est ainsi. Il a été dit · « Vous êtes dans l’Esprit », c'est-à-dire celui que l’Esprlt-Saint vous a donné. Quel est cet Esprit ? Il l’a ajouté : « Si toutefois l’Esprit de Dieu habite en vous. · du Christ. · Donc l’Espril de Dieu et l’Esprit du Christ sont ceci : l’Espril du Christ est la mente chose que le Christ lui-même. Car il ajoute : « Mais si le Christ habite on vous. » On peut donc en conclure aussi que l’Espril de Dieu est Dieu. It n’y a donc qu’une substance, puisqu’il n'y a qu’un même Esprit, mais, à vrai dire, même en trois. Donc ils sont consuèsfonliels. Et parce qu’il n’y a qu’un même Esprit, Il lain progressi spiritus sunt. ut de Christo ; In Ipso, ut de sancto spiritu. Alibi autem , stus : ex quibus Christus secundum carnem, qui esi super omnes deus benedictus, in omnia saecula saeculorum. Ad Corinthios prima : si enim cognovissent, numquam do­ minum molestatis crucifixissent. Quod Christus, Siculi deus, sil deus diligentibus st. Deinde dicit quod intellegit ista, sicut spiritus hominis ea quae in homine, sic et ea quae dei, spiritus dei. Si de Christo ista dicit, ex his apparet autem de praesentia eius, et istud super oculum, super aucit Ista de his quae ibi. hensibllis, si Ista sic sine intellectu sunt. Quid ex his queas n'y a pas qu’une similitude de substance. Et pourtant, parce qu’il n’y a qu’un Esprit, il ne s’ensuit pas pour cela qu'il y ail aussi les memes passions dans le Père. En elTct, c'est seulement dans deux d’entre eux, qu’il y a comme des passions, parce qu’ils sont dos Esprits dont la procession est désormais elïectuée. 18. Mais ceci sera déve­ loppé plus abondamment par la suite. ■ Puisque de lui, par lui, en lui sont toutes choses. ■ » Do lui ■ se dit comme du Père ; » par lui », comme du Christ ; « en lui », comme du Saint-Esprit. Ailleurs pourtant, il dit ainsi : « En lui, par lui, pour lui. · Que le Christ est Dieu : ■ C’est d’eux qu’est Issu le Christ selon la chair, lui qui ost au-dessus de tous, Dieu béni, dans les siècles des siècles. » a) Le mystère du mode de génération du Fils. Premlère aux Corinthiens : · Car s'ils l’avaient reconnu, Que le Christ est, comme Dieu, incompréhensible ou du moins difficilement compréhensible : « Mais comme il a été dit : < Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas en- commo l’esprit de l'homme connaît ce qui est en l’homme, ainsi l'Espril de Dieu connaît les choses de Dieu. S'il dit cola du Christ, il ressort de là qu’il est difficile de connaître la génération du Fils. Car l'intellect ne peut comprendre plcl- dessus de l’ouïe, au-dessus de i'inlelleet. Et si, comme certains l’interprètent, il dit cela dos choses qui sont là-bas, dos choses · que Dieu a préparées à ceux qui l’aiment », beau­ coup plus admirable encore est la génération, beaucoup plus difficile à comprendre, si ces choses sont ainsi Inconcevables. 230 ADVERSUS AHIUM I 18,2>-S8 dicere ab Ms quae non sunt esse Christum aut similis sub- ■ stantia est Christus : conprehcnsIMlia sunt et definita. At; d as bel contradictiones multas. SI enim ipowetsç, et ipse in­ genitus ? Si épasüeioç, quomodo alter, quomodo alius pater,' alius Illius ? Si é-Asaàeu;, quomodo alius passus est, alius non 5 Ex isto enim patripassiani. Sed quoniam dei voluti tate inquirit omnia, et ea quae dei, spiritus qui in nobis ; 30 inhabitat, invenietur modus divinae generationis, iuxta; quem et όμςούσ'.ον manifestabitur et illa exterminabuntur Nos enim accepimus non mundi spiritum sed dei. Quod idem spiritus, deus et Christus est et sanctus spiritus, et idem; unus spiritus : propter quod notum vobis facio quod nullus' 35 in spiritu dei dicit anathema lesu et nullus potest dicere domi·} num /esum nisi in spiritu sancto. Diolslones autem gratia1052 a rum sunt, idem autem spiritus ; el divisiones ministeriorum' sunt sed idem dominus ; et divisiones operationum sunt, idem [ autem deus qui omnia in omnibus operatur. SI igitur in dei} 40 spiritu, nullus dicit anathema lesu. Ipse est spiritus et dei et sancti spiritus de quo idem Istud dicit : et nullus potest di·, cere dominum tesum nisi in spiritu sancto. Praeterea am-, piius istud dicit, quod divisiones gratiarum a spiritu sunt a deo quidem gratiae, divisiones autem a spiritu ; in actioni AS enim alia exsistentia, spiritus sanctus, in substantia bgai ovowi, quoniam spiritus sanctus. Sic et ministerium do·^ mini : ipse etenim dividit ministeria in operatione vitae, operans, et ipse in substantia sua secundum operationem SAINT PAUL non-existants ou que le Christ est semblable par la sub­ stance; voila des choses compréhensibles et bien définies! Mais par contre qu'il soit consubstantiel, non seulement c'est incompréhensible, mais cela suscite beaucoup d'objections. est consubstantiel, comment est-il différent, comment se tiel, comment l'un des deux a-t-il souffert, et l'autre, non ? Car c'est â cause de celte difficulté qu’il y a des patripassiens. Mais puisque, par la volonté de Dieu, l'Esprit qui habite en nous scrute toutes choses, même les choses de Dieu, nous découvrirons le mode de la génération divine, grâce auquel le consubstantiel éclatera au grand jour en même temps que ces hérésies seront détruites » Car nous avons reçu non l'esprit du monde, mais l'Esprit de Dieu. » 6) Que les Trois sont Esprit, donc consubsianiiols. Que Dieu, le Christ et l'Esprit-Saint sont un mime Esprit, et un seul même Esprit : . Voila pourquoi je vous fais savoir que personne, étant dans l’Esprit de Dieu, ne dit : Anathème â Jésus, et que personne ne peut dire : Jésus est Seigneur, si ce n’est dans l'Esprit-Saint. Il y a certes des divisions dans les grâces, mais c'est le même Esprit ; il y a des divi­ sions dans les ministères, mais c'est le même Seigneur ; et il y a des divisions dans les actes, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. » Si donc · dans l'Esprit de Dieu, personne no dit : Anathème â Jésus », c’est le même Esprit, qui est aussi bien de Dieu que du Saint-Esprit, dont il dit ceci qui revient au même : « Et personne ne peut dire : Jésus est Seigneur, si ce n’est dans l’Esprit-Saint ». Ensuite, il ajoute ceci : les · divisions dans les grâces » sont l'œuvre de l’Esprit ; les grâces certes viennent de Dieu, mais leurs divi­ sions viennent de l'Esprit; car, en son acte, l'Esprit-Saint est une existence différente, mais, en la substance, il est consubstantiel, puisqu'il est Esprit-Saint. De même aussi le ministère du Seigneur : car c’est le Seigneur en effet qui divise « les ministères », parce qu’il agit selon l'acte de la ADVERSUS ARIUM 1 18,W —19,IS vitae, in substantia autem àpooiieiec. Quod spiritus et opes· 1052 bSO rationes a deo : operationes autem multae, sed in omnibus* idem deus. Differt autem deus, quod ipse facit dioisionesi operationum, Ipso tamen in omnibus omnia operans. Ipsum enim esse, operationis causa cum sit, operationum divisiones facit, ot Ipso deus, iuxta substantiam spiritus cum sit, bpa· ss odeiov actioni. Omnia ergo tria actione όμοοόσιχ ot sub* stantia èpeeueta, quod omnia tria spiritus, et quod a patre spiritus, a patre substantia. 19. Quod Christus vita est et quod spiritus, dictum est : spiritus autem oletfleat, et ibi rursus dicit : dominus autem spiritus est. Quod Christus de deo, non ex his quae non sunt : ut non splenderet illis inluminatio euangelii gloriae s Christi qui est imago dei. Si imago det Christus, de deo c Christus. Imago enim, imaginalis imago ; imaginalis autem deus, imago ergo Christus. Sed imago, imaginalis imago ost, et quod Imaginale est, principale ; imago autem secunda, et aliud secundum substantiam ab eo quod imaginale est. io Sed non sic Intellegimus ibi imaginem, sicuti in sensibili­ bus. Hic enim ncc substantiam intellegimus imaginem. Um­ bra enim quaedam est in acre aut in aqua per quoddam corporale lumen, corporalis eflluentiae per reflexionem figu­ rata, ipsa per semet nihil, nec proprii motus — imaginalis IS solum substantia — neque corpus neque sensum neque intel- to, s roi,. o, os ii s-a u cor. s, 171| 4-s 11 cor. i, - 233 vie ; et ainsi, selon l'acte de la vie, il est lui-même en sa propre substance ; mais, scion la substance, il est consubdiversité d'actes, mais, en tous, c'est le même Dieu qui agit. Mais ia différence propre de Dieu consiste en ce qu'il elïectue ■ les divisions des actes », et pourtant c'est lui-même • qui opère tout en tous >. En effet, l’être en soi, étant cause de l’acte, effectue les divisions des actes, et Dieu lui-même, étant Esprit selon la substance, est consubstantiel à l’acte. Tous trois sont donc consubstantiels par l’acte, et consub­ stantiels par la substance, parce que tous trois sont Esprit ; et parce que l’Esprlt vient du Père, la substance vient du 19. Que le Christ est vie et qu’il est Esprit, cela a été dit : « Or l’Esprlt vivifie. » El ici il dit à nouveau : « Or le Seigneur est Esprit » Que le Christ est de Dieu et non tiré des non-existants : • Afin qu'ils ne volent pas resplendir la lumière de l'Évangilc de la gloire du Christ qui est l'image de Dieu. « SI le Christ est >: image de Dieu k, le Christ est de Dieu. Car l'image est image de ce dont elle est imago ; or ce dont clic est image, c'est Dieu ; le Christ est donc image. — Mais l’image est image de ce dont elle est image ; ce dont elle est Imago est donc originel ; et elle-même est seconde, et elle est quelque chose de différent en substance de ce dont elle est image. — Oui, mais nous ne concevons pas l’image de là-bas de la même manière que l’image dans les choses sensibles. En effet, l’image d'ici-bas, nous ne la concevons même pas comme une substance. Car elle est une sorte d'ombre qui s’esquissc dans l’air ou dans l'eau, par l'intermédiaire d'une sorte de lumière corporelle, grâce à la réflexion de l’émana­ tion corporelle : par elle-même, elle n'est rien et ne se meut pas do son mouvement propre — seul ce dont elle est image est une substance — et elle n’a ni corps, ni sens, ni intelli- nusquam est. Alio igitur modo dicimus, secundum motion producit, et manifesta omnia. Propter. cuique eorum quae In potentia sunt est esse, species, sed quod dcllnilmn facit species illud quod 45 Natus igitur ullus, habens in actione et potentialité! sicutl polcntialiler esse liabet ipsum actionem esse In SAINT PAUL gonce ; enfin si on .enlève ou trouble ce en quoi elle se reflète, elle n’est plus rien ni nulle part. C’est donc selon un mode tout à fait dînèrent que nous disons que le Christ est ■ Image do Dieu » : nous parlons d’une image qui, d’abord, est, et flanle, semence de tous les existants ; car elle est le Logos «par qui sont toutes choses· et «sans qui rien n’est ·. Mais tout cela a été aussi attribué ft Dieu. Dieu et le Logos sont donc consubstantiels. Et pourquoi le Logos cst-ll ■ image de Dieu · ? Parce que Dieu est dans le secret : car II est en puissance ; mais le Logos est au grand Jour, car il est acte. Cet acte, possédant tout ce qui est dans la puissance, le fait sortir au-dehors, selon le mouvement, par la vie et l'intelligence, et ainsi toutes tout ce qui est dans la puissance, spécifiant chacune des car aucune substance ne vient du néant. En elïet tout être possède une espèce inséparable de lui, ou plutôt l'espèce rieure ft l'être, mais parce que l’espèce définit l’être. Et, en de l’espèce est être, et, pour cette raison, l’être, c’est le Père, l’espèce, le Fils. En revanche, parce que ce qui est l’être second être est Image du premier être ; je parle de premier et de second, sans considération de temps, le Père et le Fils étant diïïêrenls l’un de l’autre quant ft la cause de l'être même. Mais parce que la causalité est Irréversible, ft cause de cela le Père est seulement Père et le Fils seulement Fils. ensemble, et toujours tous deux consubstantiels, quant A l’être. Et selon le rapport de la puissance et de l’acte, le Père est en puissance, le Fils en acte. Le Fils est donc engen- mode de la puissance, de la même manière que l’être qui demeure sous le mode de la puissance possède, aussi, cela ADVEBSGS ARIUM I 19,41—20,18 ipso quod est potentialitor esse. Ipsum autem habet, secun­ dum intellectum accipe : non enim habet, sed ipsum est simplicia enim ibi omnia ; sed dixi secundum ovangclium : 50 quaecumque habet paler, eadem habet filius. Secundum Islam' rationem ct pater in filio est et filius in ‘patro et ipoeW® ambo et Imago filius patris. Ipsum enim esso duorum' ipocueiov. Quod autem alterum ab altero, imaginale et imago. Et rursus quod aliud ab alio, pater et filius. Et ruri ss sus quod alter ab altero, unum ingenitum, aliud genitum; Sine tempore autem ista quod in principio Ista et ab ae­ terno In aeternum. Neque igitur qui hominem dicunt Cbris10S3 c tum neque qui ex nihilo neque qui ex aliquo tempore nec alii huius modi in ista perspectione locum habent. 20. Videamus autem et istud. Dicit Moyses dictum dei : similitudinem. Deus dicit ista. Faciamus cooperatori dicit, necessario Christo. Et secundum imaginem dicit. Ergo homo s non Imago dei, sed secundum imaginem. Solus enim lesus imago dei, homo autem secundum imaginem, hoc est imago imaginis. Sed dicit : secundum imaginem nostram. Ergo ei pator et Illius, Imago una. Si imago patris filius est ct ipsa imago pater, imagine ergo igmyjmou Ipsa enim imago sub10 stantia est. Unum enim ct simplex ibi et esse et operari. Ita autem sunt et substantia et species. Substantia autem i cum sit imago, épooiewt pater et filius, patre exsistente secundum quod est esse, etiam quod est agere, lilio autem exsistente secundum quod est agere, etiam quod est esse, is unoquoque habente id quod sit iuxta quod maxime est, anti-, quius exsistente quod est esse ab eo quod est agere. Pater autem quod est esse et maxime pater ipsum quod est esse cui inest actio polenlialltcr. Et rursus, ut iunlore exsistente* même qui est l'être acte, en lui-même qui est l’être sous le mode de la puissance. Mais le mot « possède », cntends-le, selon une simple considération de l'esprit : car l’être ne « possède » pas, mais il « est » lui-même ; en elTet, là-bas, tout est simple ; seulement j'ai employé ce terme confor­ mément à l’Êvangilc : «Toutes les choses que lo Père possède, ces mêmes choses, le Fils les possède. » Pour cette raison. consubstantiels, le Fils est image du Pire. Car l'être des deux est consubstantiel. Mais parce que l’un vient de l'autre, l’un est ce dont il y a image, l’autre est image. Et encore, parce que l'un vient de l'autre, l'un est Père, l’autre Fils. Et encore, parce que l’un vient de l’autre, l'un est inengendré, l’autre engendré. Mais tout cela s’entend sans consicernent ct de toute éternité pour toute éternité. A la lumière de ces considérations, il n’y a plus de place pour ceux qui disent que le Christ est homme, ni pour ceux qui disent qu’il est tiré du néant ou qu’il a commencé à partir d’un certain moment ni pour les autres de même espèce. 20. Mais voyons également ceci. Moïse rapporte ce que Dieu a dit : ■ Faisons l’homme selon notre image et selon notre ressemblance. » C'est Dieu qui dit cela. « Faisons » suppose qu’il s'adresse à un coopéraient, nécessairement au Christ- Et il dit : « Selon l’image. « Donc l’homme n’est pas l’image de Dieu, mais il est. selon l’image ·. Car seul Jésus est image de Dieu, mais l’homme est « selon l’image ·, c’est-àdire image de l’image. Mais il dit : > Selon notre image. · Donc Père ct Fils sont une seule image. Si le Fils est l'image du Père et si l’image en soi est le Père, ils sont donc consub­ stantiels par l’image. Car l’image en sol est substance. En ellcl un et simple sont là-bas l’être et l’agir. Or substance et espèce sont bien ainsi. Mais l'image étant substance. Père ct Fils sont consubstantiels, le Père étant, selon l'être, aussi agir, le Fils étant, selon l'agir, aussi être, chacun des deux ayant son individualité grâce à ce qu’il est le plus, l’être étant pourtant antérieur à l’agir. Et l’être est Père ; est Père surtout, l’être auquel l’acte est inhérent sous un mode ADVKUSUS AHIUM I 20,19-49 quod est agere, Hilus, ul iunlor ab eo quod esi esse, habens ao Hilum in eo quod est agere a primo quod est esse. Propter. est agere, uterque simul exsistens In utroque, sicut demontratum est. 'Ojuedoiot ergo. 10S4a23 est et quid est ad nostram ; deinde hoc quid est, el iuxla similitudinem : sic enim dictum differentiam signiHcal ce Imaginis el similitudinis. Multa cum sil quaestio 1ι. 3.121| lOBph. 2.12 || 13-31 Bl>h. 4;S II 32-21 Gnl. 1,1 || 21-20 Gal 1, 11-13 || 27-23 Fhll. 1.19 || 30-32 PMI.2/S 21, 13 praeleall Λ praeeksll E D. Él'iTKF. AUX ÉPIIÈSIENS ET aux Galatgs : le Christ préexistant. Aux Ephésiens. Que le Christ était, avant d'être dans la chair : ■ Béni soit le Père de Noire-Seigneur Jésus-Christ qui nous a béni de toute bénédiction spirituelle, dans les choses célestes, dans le Christ Jésus, en tant qu'il nous a élus A l'avance avant la fondation du monde. > Que le Christ existait avant d'étro dans la chair : ■ Parce qu'en ce lemps-là vous étiez sans Christ, séparés du com­ merce d'Israël. · Que lo Christ est Dieu : < N'ayant pas d'espérance et sans Dieu ·, c’est-à-dire sans Christ. Que c'est l'Esprit qui lie tout : a Désirant conserver l'unité dc l'Esprit dans le lien de la paix. Un seul corps, un seul Esprit, un seul Seigneur, une seule toi, un seul baptême, un seul Dieu et Père dc tous qui est en tout, au par les hommes ou par I’inlermCdlalrc d'un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, a Et A nouveau : · L’ÊvanCar ce n'est pas d’un homme que Je l'ai reçu, mais par une révélation dc Jésus-Christ, » E. Épîtiik aux PiiiLipi’iENs : lu Christ forme og Dieu. a) « Forma dei » contre les phollnlens. Aux Phlllpplens. Qu’il est le Christ : « Grâce à l'assistance de l’Esprit de Jésus-Christ. ■ Que le Fils est consubstantiel et coexistant en puissance avec le Père : < Ayez en effet en votre cœur ce qui est aussi dans le Christ Jésus, qui, étant forme de Dieu, n’a pas considéré comme une bonne fortune à garder jalousement, son égalité avec Dieu ; mais il s'esl anéanti lui-méme, pre­ nant la forme de l'esclave, étant en similitude d'homme et étant comme un homme par son aspect extérieur. » D'abord que les sectateurs do Photln et ceux qui après lui ct avant lui disent que Jésus n’est qu’un homme, sou- ADVERSUS ASIUM I 21,33—22,14 035 blasphemiam. In Christo qui in forma det exsistens. Quando exsistens 1 Antequam veniret In corpus. Dixit enim quod exinanierit semel ipsum et acceperit formam servi. Erat forma dei. Quid est istud : aequalia exsistens deo ? Quod 40 est eius ipsius et potentiae et substantiae. Dixit enim aequa­ lia esse. Etenim aequale et magnitudinis et quantitatis est declarativum. Magnitudo autem, substantiae mole magni? tudo est. Qualitas enim non habet magnitudinem neque m substantia quod est esse habet. Solum autem quantum^ 45 substantiae magnitudine quantum est. Et idcirco, decla-i rails beatus Paulus dei substantiam, omnia quanta dicit :; ut dei cognoscatis altitudinem, longitudinem, latitudinem, prod fundum. 22. Secundum ista ergo, aequalia deo exsistit Chris'? tus. Non enim dixit : similis deo, quod non significat sub-i stantiam, sed in substantia alterum quid ad similitudinem iuxta accidens, siculi secundum similitudinem liomo ad s deum, aha cum sit dei. aha hominis substantia ; ex hoc nefas dicere hominem aequalem esse deo. Si Igitur Clulstus . · forma est dei, forma autem substantia est — idipsum enim forma et imago — est autem forma et imago dei λόγος et semper λόγος ad deurn, όρ-οούσ-.ον λόγος deo ad quem et in­ io principio et semper est λόγος. Esse autem imaginem et sub- stantiam et simul cum substantia quod όμοοόσιο» dicitur^ ex hoc manifestum ; dixit enim apostolus : semel ipsun 1056 a exinanisti, formam scroi accipiens. Numquid enim formati solum accepit hominis, non et substantiam hominis 1 Im 21. 35 «M· r/· l’Illl. 2. M | 47-16 Ball. 3. 13 lenient homme, fait par l’homme, reconnaissent l’impiété de leur blasphème ! · Dans le Christ qui, étant en la forme de Dieu, » Quand n était-il » ? Avant de venir dans le corps. Car il a dit qu’il s'était anéanti lui-même et qu’il avait pris la forme de l’esclave. Donc il existait aussi avant de devenir homme. Et quel était-il ? Le Logos de Dieu, la forme do é) « Aequalis » contre les homéousiens. Et cela : » Etant en égalité avec Dieu ·, qu'csl-cc que cela signifie ? Qu'il est do la puissance ot de la substance mémo de Dieu. Car il a dit : >< Être en égalité, d En effet égal est un terme qui définit la grandeur ot la quantité. Or la gran­ deur n’est grandeur que par la masse de la substance. La qualité en effet n’a pas do grandeur, et ne tient pas son être immédiatement do la substance. Seule la quantité est quantité par la grandeur de la substance. Et c'est pourquoi lo bienheureux Paul, définissant la substance de Dieu, n'a employé que des termes do quantité : « Afin quo vous con­ naissiez la hauteur, la longueur, la largeur, la profondeur. » 22. Donc c’est selon ces dimensions que le Christ est « en égalité avec Dieu ». Car il n’a pas dit : semblable Λ Dieu, terme qui no désigne pas la substance, mais quelque chose qui se trouve dans la substance, différent d’elle, à titre d’accident, dans un rap­ port de similitude, comme l’homme peut être par rapport à Dieu « selon la ressemblance », alors qu’une chose est la substance do Dieu, une antre, colle de l’homme ; aussi est-il sacrilège de dire que l’homme est égal ή Dieu. Si donc le Christ est « forme do Dieu », que la forme est substance — car forme et image sont identiques — qu’enfln la forme et l’image de Dieu sont le Logos, le Logos qui est tou­ jours · auprès de Dieu », le Logos est consubstantiel à Dieu, ■auprès duquel il est dès le commencement» et toujours Logos. Or que l'image soit substance et coexistante avec la substance — ce qu’on appelle όμοούσιον — voilà qui est évident par ceci : l’Apôtre a dit en effet : · Il s’est anéanti, prenant la forme de l'esclave. » Est-co qu’il a on effet pris seulement la « forme », mais non on mémo temps la substance ABVBnSUS AB1UM I 22,15-37 et hoc est mysterium ct hoc quod salutare sit nobis. Si Igitur exinanivit se ipsum, et Christus exinanivit se ipsum ol antequam in carne esset, antequam in carne esset, fuit Christus. Et si fuit ante istud, quoniam se ipsum «fnoni20 oit, Ipse induit carnem. Quare onim se exinanivit sl, ut di­ cis, o Marcelle aut Photine, adsumpsit hominem, quasi quari tum quod esset Oportebat enim λόγον qui esset manere^· actiones. Sed dixit : exinanivit se ipsum. Itecte, qui habeâ 23 bat induere hominem. Quid igitur est : exinanivit se ‘I UriiH versalis λόγος non esse universalem, in eo quod est essos sed factus est homo. Est igitur forma substantia cum sub­ stantia in qua est forma. Όροοόσιος igitur formae substari·’·; so tla, substantiae principali et potentiaiiter priori, quod ista praestat formae esse et substantiam esse et in substantia esse et semper simul esse ; sine enim altero alterum non, ·· est. Secundum igitur quod forma a substantia substantia; est, forma quae sit substantiae, istud dei Illius est, quo 33 forma substantia. Quod autem semper substantia cum forma; semper pater, semper illius et semper illius ad patrem, hoc est λόγος ad deum, hoc autem semper. Sed quoniam ista. et c’est cela qui nous sauve ! Exinanivit semet ipsum » contre Marcel et Photln, Si donc < il s'est anéanti lui-même ■ cl si c'est le Christ qui ■ s'est anéanti lui-même », cela, avant d'être dans la chair, c'est qu'avant d'être dans la chair, le Christ existait déjà. Et s'il était avant cela, puisqu'il e s'est anéanti », c’est bien si, comme tu le dis, toi Marcel ou Photin, » il a assumé l’homme » comme un quatrième terme ? Car il fallait, dls-lu, que le Logos reste ce qu’il était, assume l’homme et, selon un certain mode, lui insuffle l’Esprit pour le faire agir. Mais Paul a dit : · Il s’est anéanti lui-même. » Il le dit très juste­ ment, puisqu’il s’agit de celui qui revêtirait l’homme. Qu'est-ce donc que ce : « Π s’est anéanti » ? C'est que le assumé > l'homme, mais il est devenu homme. d) Du consubstantiel contre les pbotlnlens, les ariens et les homéousiens. SubuanUa et tonna. La forme est donc substance en même temps que la sub­ stance en laquelle elle est forme. La substance de la forme est donc consubstantielle à la substance principale ct anté- l'aulre n'est pas. Donc en tant que la forme, étant forme de la substance, est substance par la substance, c’est le Fils de Dieu, en tant que la forme est substance. Mais, parce que la substance elle-même est toujours avec sa forme, le Père est toujours Père, le Fils toujours Fils ct le Fils est toujours auprès du Père : c'est cela le · Logos auprès de Dieu », et cela, toujours. .Mais puisqu'elle est substance, cette ADVKHSUS AHIUM I 22,38 — 23,8 forma substantia est, quao Imago est ot λόγος est, quem, filium del esse dicimus, seoundum quod λόγο; est, omnium 40 quae sunt λόγο; est. Universalis enim λόγο; Ullus dei est 1056 c cuius potentia proveniunt et procedunt In generationem omnia et consistunt. Ipsius ergo potentia procidens ct si­ mul exsistens cum patre, facit omnia et generat. Et ipsa haec potentia, in eo quod est ei praecedere, quae quidem 4s actio dicitur, ipsa patitur, si quid patitur, iuxta materias et substantias, quibus praestat propriign ad id quod est illis osse, inversablli et Inpassibili exsistente universali λόγω qui semper est ad patrem et όμοοόοιο;. Et idcirco de filio dicitur quod el inpasslbilis ct passibilis, sed in progressu so passio, maxime autem in extremo progressionis, hoc est cum fuit in camo. Illa enim passiones non dicuntur : gene­ ratio a patro, motus primus ct creatorem esse omnium; ista enim, substantialia cum sint, magis autem substand tiae; λόγο·. enim exsistentium, iuxta potentiam, substantiae ss sunt ipsorum ; non igitur passiones. 23. Sed ista el rursus. Quid igitur dicunt Photiniani 1 Si όροοόβιο; illius patri, quomodo deus, ex Maria hominem natum, nilum habuit ? Quid autem el Arriani dicunt ? Si δμοούσίοςβΐ λόγο;, substantia simul est filius cum patre. Ne5 fas enim dicere istud : erat quando non erat ct istud nefas : de his quae non sunt esse. Impii et illi rursus qui dicunt όμοιούοιο/ esse lilium patri. Substantia enim, secundum quod substantia est, non est alia, ut sit similis ad aliam. 22.4S c/. loh. 1. : S3. 541 c/. annlhenia »ymboH Nicaeni ; Oplu, Urliunden. 24 ; p. S2, forme qui est cette image el ce Logos que nous avons appelé Fils de Dieu, elle est, en tant que Logos, Logos de tous les existants. Car le Fils de Dieu est lo Logos universel par la puissance duquel toutes choses savancent ct procèdent vers leur génération et trouvent finalement leur consistance. S’avançant lui même par sa propre puissance, tout en demeurant avec le Père, il fait donc et engendre toutes choses. Et cette puissance elle-même, on tant qu’il lui est propre de s’avancer (à vrai dire, on l’appelle acte), cette puissance elle-même, s’il est vrai qu’elle subisse quelque passion, petit selon les matières ct les substances auxquelles le Logos universel, toujours a auprès du Père » et consub­ stantiel, demeure immuable el impassible. El c’est pourquoi on confesse du Fils qu’il est à la fols impassible et passible, mais cette passion n'a lieu que dans sa procession, ct surtout au terme do sa procession, c’est-à-dire lorsqu'il a été dans la chair. Car on ne donne pas le nom de passion à ces choses : la génération par le Père ; le premier mouvement ; le fait d'être créateur de toutes choses ; car ccs choses sont de l'ordre do la substance, bien plus sont des substances ; car les Logot dos choses existantes sont, selon la puissance, les substances de ces choses ; ils ne sont donc pas des passions. 23. Mais laissons cela ot reprenons notre exposé. Que peuvent donc dire les phottnlens ? Si le Fils est consubstantiel au Père, comment Dieu a-t-il pu avoir pour tour les ariens ? S'il est consubstantiel et s'il est Logos, le Fils est coexistant en substance avec le Père. Car il est sacrilège de dire ceci : « Il était un moment oil il n'était pas », et aussi sacrilège de dire cela : ■ Il est tiré des non-existants. ■ Impies aussi ceux qui à leur tour disent que le Fils est éjwt- Car la substance, en tant que substance, n’est pas une substance différente, de telle sorte qu’elle puisse être sem­ blable à une autre. Car c'est la même substance qui est dans AOVRRSUS ARIUX 1 23,9-33 Eadem enim est in duobus et non est similis, sed ipsa.· Io Sed alia cum sit, non quo substantia est, similis dicitur; sed secundum quandam qualitatem. Inposslblle ergo et 4057 a incongruum Spotoveiov esse aliquid. Praeterea simile quoi in alteritate est, aut in eadem est, divisa In duas partes substantia, aut in ulla. Quo enim receptibile est dissimile' is esse, hoc receptibile est similem esso. Substantia autemj secundum quod substantia est, non recipig similem essi aut dissimilem. Iuxta quod autem receptibilis est qualitatis similis aut dissimilis dicitur, in potentia sua vel exslstcp lia manente substantia vel eadem vel diversa. Quid autem 20 vero ? Illa substantia vel dei vel το» λόγον, numquid recepi tibilis est dissimilitudinis ut dicatur similis esso ? Sed, sl inposslblle, nec similis ergo. Non igitur ipouësuv. Vldcamu Igitur et istud. Si simile, aut in eodem genere substantial est, ut hominis aut animalis : similis enim est et homl 25 homini el animal animali, aut In alio genere, vcluti b homini lapis aut statua equo. Quomodo igitur dicunt Isti duo όμοιοΰσια esse? Si In eodem genere, ut in animali magis praecedit substantia. Sl autem in ipsa substantif aut divisa ant ab alia superiore substantia nata. Sed so utrumque, aut subalternum est, et alterum sublectum. Sa si divisa, neque in aequalia neque in inaequalia, habet alterum perlectum. Sed duo pertecta et a pertecto portée tum. Non igitur. In Ipsa similitudine, quippe et similitudo. les deux ct non une substance semblable, mais, en dpséité, la même substance. Mais, même différente, ce n'est pas en tant que substance que la substance est dite semblable, mais selon une qualité déterminée. Il est donc à la fois impossible ct illogique que quelque chose soit ôgsisùerov. En outre, ce semblable, qui suppose l'altérité, sera ou bien dans une même substance, mais divisée en deux parties, ou bien dans une substance différente. En effet c’est par le fait même que l'on est susceptible de recevoir l’être dis­ semblable, que l’on est susceptible de recevoir l’être semblable. Mais la substance, en tant que substance, n’ad­ met pas d'être semblable ou dissemblable. C'est seulement la dit semblable ou dissemblable, mais la substance elleou son existence. Mais quoi ? Celte substance de Dieu ou du Logon, est-elle donc susceptible de recevoir la dissem­ blance pour qu'on ose la nommer semblable ? Mais, si c’est impossible, elle n’est donc pas non plus semblable. Elle n’est donc pas êisotoûctov. Voyons donc encore ced. Si on parle de semblable en substance, Il s’agit ou bien du même genre de substance, par exemple : homme ou animal ; car l’homme est semblable à l’homme et l’animal ή l’animal ; ou bien il s'agit d’un autre genre de substance, par exemple une pierre semblable donc disent-ils que ces Deux sont épsieueta ? S’ils sont semblables dans le même genre, comme par exemple dans le genre animal, c’est bien U surtout qu’il faut une substance préexistante ! Et s’ils sont semblables dans nne substance Identique en Ipséité, il faut supposer ou que cette substance est divisée en deux, ou qu’elle a été engendrée par une substance supérieure différente. Mais les deux < semblables » ou bien sont subordonnés tous deux, ou bien sont des sujets différents. Mais si la substance est divisée, que ce soit en parties égales ou inégales, aucun des deux < semblables . n’est parfait. Mais nous confessons deux parfaits el un par­ fait venant d’un parfait. Donc. Il n’y a évidemment pas non plus de ressemblance possible, quand la ressemblance est horum, quoniam cl unum principium cl eorum quae sunt omnia causa paler secundum rbv >.4γον qui in principio eral et idcirco semper erat. Non ergo ex nihilo erat. SI vero et istud, neque et in eo quod alterum genus et simllOSVcto liludo. Quomodo autem dicit, non quod : ipsus arbitratus est semet ipsum aequalia esse deo, sed quod : non rapinam arbitratus est aequalia esse 1 Ea enim quae natura non sunt aequalia, non per divlnilalcm propriam, sed quae iuxta fortunam facta sunt aequalia, quasi rapina aequalia «sunt. Magna Igitur confidentia et vere naturalis divinitas ad id quod esi aequalia esse, non arbitrari rapinam deo aequalia esse. 24. Sed ista et rursus. Ad Colossenses quid dicit 1 Quod ante omnia primus, lesus. Duplex enim generatio eius, una quidem in divinitatem et in filietatem, occulta, divina et quae fide intellegatur, alia autem In carnem venire et ferre s carnem. Illa quidem sola generatio n deo, potentiae mani­ ca, 37-3S «/. loll, I, 1 II 41-42 Will. 2, 0 24,2 e/. Col. 1,17 prise dans i'ipséité do substance. S’il en est ainsi, il est nécessaire qu'ils soient semblables dans un genre diltérent. Mais alors d'où vient ce genre différent, ou bien est-il un sujet différent ? Il vient donc du néant ou alors il y a deux principes. Mais les deux hypothèses sont exclues, puisqu'il n'y a qu'un seul principe et que le Père est cause de tous les existants, grâce au Logos qui < était dans le principe > et à cause de cela était éternellement Ce Logos ne venait donc pas du néant S'il en est ainsi, il n’y a donc pas de ressem­ blance non plus, dans l'hypothèse où ils seraient de genre différent. Mais comment dit-il, non pas : Jésus a jugé qu’il était lui-méme en égalité avec Dieu, mais : < Π n’a pas considéré comme une bonne fortune à garder jalousement, son égalité égales par nature', qui ne sont pas égales par la divinité qui leur est propre, mais qui sont devenues égales par une bonne fortune, sont égales par une sorte de vol que l’on cherche à garder jalousement. No pas considérer son égalité avec Dieu comme une bonne fortune ù garder jalousement, c'est donc, sous le rapport de l'égalité, la preuve d’une confiance absolue et d’une divinité possédée vraiment par nature. 24. Mais cela suffit ; revenons à notre exposé. F. IsPtTRR AUX COLOSSIENS ET PREMIÈRE A TIMOTHÉE. il Ëpttre auXj Colossicus la première génération du Fils e) Col. 1,15-20 : tout le mystère. Aux Colossicus, que dit-il ? Que Jésus est premier « avant toutes choses ». En effet, H y a deux générations pour lui, l'nne qui se termine ù sa divinité et il sa ffllalité, génération cachée, divine, qui n'est concevable que par la toi ; l'autre, par contre, consiste ù venir dans la chair et à supporter la chair. La première seulement, qui est révélation de la puis- Si igitur est prior, non ab homme Μ I substitit genita, ni declarationem Jutus potentiae, sunt et intellectibilium et liylicorum. 1st idcirco actio ipsius titur et passibilis est vel potius passibilis dicitur. Dicit ergo dicit cx isto : qui est imago inolsibitu dei. Quod lilius : prinon diceret ante omnem 255 sance, est génération par Dieu ; l'autre, par contre, est beau­ coup plus assomption de la chair, elle n'est pas vraiment génération. SI donc la génération par Dieu est antérieure, le Sauveur ne vient pas de l'homme. S’il s'agit d’une géné­ ration, il n'est pas une créature. Si c'est une génération par Dieu, il ne vient pas du néant. Si Jésus est image do Dieu, il est consubstantiel. Car l'imago est substance avec la substance de laquelle et en laquelle elle est image. El parce que l’image est substance e’est le Père, celui qui est * l'extérieur, le Fils, Et à nouveau, avancé pour donner substance aux existants, qu’ils soient intelligibles ou matériels. El c’est pourquoi l'acte du Lagos lui-mème, à cause de la faiblesse de ceux qui le reçoivent, pâtit, est passible ou plutôt est dit passible. Donc le bienheureux Paul dit au sujet du Christ : < C'est lui qui est l'imago du Dieu invisible, premier-né avant toute créature, parce que c’est en lui que tout a été créé, les choses qui sont dans les deux comme celles qui sont sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, les trônes ou seigneuries ou principautés ou puissances ; tout par lui et toute la plénitude, de réconcilier toutes choses par lui, de faire se retourner toutes choses vers lui, pacifiant, par le sang de sa croix, les choses qui sont sur terre comme celles qui sont dans les deux. ■ Tout le mystère est exprimé dans cet exposé. Qu'il est consubstantiel, il le dit par ceci : · Lui qui est l'image du Dieu invisible. ■ Qu’il est Fils : « Premier-né. > Qu'il n'est pas créé :. Avant toute création ■ a-t-il dIL Car si lul-méme ADVRRSCS AR1EM 1 24,34 — 26,IS luram. Et proprie dixit : primigenilus, quod est de niio. S3 lungamus ergo sensum : primigenilus ante omnem creatu! ram. Ergo hic genitus ut filius. Illa creatura ut quae creata omnem creaturam primigenitus. Est autem omnis creature eo invisibilium. Sine creatura ergo filius. Natuia Igitur et ge­ neratione illius. Quod Christus λόγος est et quod λόγος om­ nium quae sunt, ad id ut sint, causa, et idcirco dictum est 1058 c ipso condita. Λόγος enim et causa est ad id quod est esse 45 his quae sunt et est receptaculum eorum quae in Ipso sunt Quod autem omnia in ipso, ipsum receptaculum conplotm omnibus quae sunt et ipsum est ct plenitudo, ct idcirco Si igitur ex nihilo erat Illius, quomodo isla ? Sine fide igitur et inpossibile sic ista talia esse. Et rursus, si non όμοούοτον, quomodo ct pater plenitudo, ct Illius ? Simul· cnlm omnia plenitudo. An et όμοιοόοτον plenitudo vclut ani-: s mac et alia quae creata sunt ? Omnino inpossibile. Etenim όμοιοόσιον, slcuti dictum, in alteritate est. Alitor enim si­ milis substantia non potest dici, nisi Ipsa non sit. Illitu autem potentiae, si altera substantia est et ab ipsa quod i est Illis osse habent omnia quae sunt, Inpossibile est unum; io esso omne. Nunc vero, deo patre et lilio λόγφ 4μ.οοοσίφ ex­ sistente. quoniam per λόγον omnia in unum vocantur, el patre exsistente, sicuti demonstratum est. Quod autem iesus, λόγος qui est omnium quae sunt, spiritus est vivifié, is cons ct tons vitae aeternae, secundum mysterium veniens II a dit aussi en propres termes : « Prcnilcr-né », ce qui se dit d'un Fils. Réunissons donc la phrase : a Premier-né avant toute création. » Donc celui-ci est engendré comme Fils, la création, elle, est engendrée de telle sorte qu'elle soit créée. Non qu'il ait engendré un autre après lui, mais parce qu’il est < le premier-né avant toute création ». « Toute création », c'est la création des < choses qui sont dans les deux el de celles qui sont sur la terre, des choses visibles et des choses invisibles ». Donc le Fils n'est pas par une création. Le Fils est donc Fils par nature et par génération. Que le Christ est Logos et que le Logos est cause de tous les existants, quant à leur être, c’est pour cela qu’il est dit : • Parce qu’en lui toutes choses ont été fondées », fondées a par lui » et » en lui ». Car le Logos est, d'une part, cause de l'être des existants et, d’autre part, réceptacle des existants qui sont en lui. Et parce que toutes choses sont » en lui », ce réceptacle lui-même est rempli par tous les existants et il est lui-même aussi la plénitude, et c’est pourquoi tout est « par lui », tout est e pour lui », tout est « en lui ». 25. Si donc le Fils était tiré du néant, comment interpréter ees textes 1 Que de telles affirmations soient vraies, c’est étranger à la foi el c’est impossible. Et de plus, si le Père et le Fils ne sont pas consubstantiels, comment le Père el le Fils sont-ils tons deux plénitude ? Car la plénitude, c’est toutes choses ensemble. Est-ce que l'êpoieénev aussi est plénitude, comme les âmes et toutes les choses créées ? C'est absolument impossible. En effet. laiwuénev, comme on l’a dit, n’existe que dans l’altérité. Car une substance ne peut être appelée semblable qu’à la condition de n’être pas Identique. Or si la substance est différente de celle puis­ sance-là, et si c’est par celte substance différente que tous les existants ont leur être propre, il est impossible que tout soit un. Mais par contre, si le Père cl le Fils-f.opos sont consub­ stantiels, puisque toutes choses sont appelées à l’unité par le Logos, toutes choses viennent donc de Dieu cl Dieu est « tout en tous », le Père restant impassible, comme on l'a prouvé. El parce que Jésus, Logos de tous les existants, est · Esprit vivifiant » et source de la vie éternelle, Jésus, venant selon AOVEhSVS ΑΝΟΙΑ 1 25,15-41 in camem el in mortem peccatorum, vicit mortem et in aeternam vitam mortua suscitavit. Quod autem deus potentla est ipsius fontanae aeternae vitae et propterea flllUSJ est λόγος fons vitae aeternae exsistens potentia patrica, est 20 primigenllus a mortuis, et Idcirco omnia in ipsum conversa 1059 a imum Dent, hoc est spiritalia. Ergo όμοούοιος dei filius, quod aeternae vitae fons est, sicull pale? potentia ipsiusj ct quod per ipsum filium unum flent omnia, quoniam per ipsum omnia. 25 Quod lesus, hoc est λόγος, et semen est et velut elemeiw tum omnium quae sunt, maxime autem iam in energia el manifestatione eorum quae sunt : quod in eo inhabitat oni nts plenitudo divinitatis corporaliter, hoc est in operations substantialiter. In patre enim potentialiter omnia inhabit 30 tant, et idcirco lesus λόγος, imago est patris dei ; hoc ipsum quod est potentia esse, iam hoc est quod est actionem esse. Omne enim quod in actionem exit, et imago est cius quod est potentialiter ct eius quod est poienuanter, flnus est quod in actione est. Ex his, filius et pater όμοούσιον. 35 Quod ex lesu omnia ct ideo ex deo omnia, omnia dico b quaecumque sunt : el non tenens eaput Christi ex quo omne corpus per tactus el contunctiones subministratum el produc­ tum crescit incrementum dei. Unum enim omnia, etiams differentia sint, quae sunt. Non enim corpus totius univers eo velut acervus est, qui acervus tactu inter se solo grano rum corpus efficitur, sed maxime quo alternatis in se invj 25, 20-21 «. col. 1.15-20 II27-23 Col. 2, 9 || 36-3S Col. 2, 12 SAINT PAUL 259 le mystère, dans la chair et pour faire mourir les péchés, a vaincu la mort cl a ressuscité, pour la vie éternelle, ce qui était mort. Ht parce que Dieu est la puissance de cotte vio éternelle originelle et que, pour colle raison, le Logos est Fils, étant source de vie éternelle par la puissance du Père, 11 s’ensuit qu'il est le « promlor-né d’entre les morts », cl, à cause do cela, toutes choses, tournées «vers lui », devien­ dront un, c’est-à-dire qu'elles seront spirituelles. Donc le Fils do Dieu est consubstantiel, d’une part, parce qu’il est source de vio éternelle, comme lo Père qui est sa puissance, et, d’autro part, parce que, « par lo Fils » lui-même, tout devien­ dra un, puisque « tout est par lui ». Que Jésus, c’est-à-dire le Logos, est la semence ct comme l'élément fondamental de tous les existants, mais surtout qu’il est désormais l’oete et la manifestation des existants : « Parce qu’en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité », c’est-à-dire substantiellement. en acte-Car, dans le Père, tout habite, mais en puissance, et c’est pourquoi Jésus le Logos est l’image de Dieu le Père ; cela même qu'est l’être en puissance est déjà l’être acte. Car ce qui sort à l’extérieur dans l’acte est imago aussi do ce qui est sous un mode de puissance, et ce qui est en acte est fils de ce qui reste sous le mode de puissance. Par suite, le Père et le Fils sont consubstantiels. e) Coi. 2,19 : Toutes choses viennent do Jésus, done do Dieu. Que toutes choses viennent do Jésus et donc que toutes choses viennent de Dieu, toutes choses, je veux dire, tous les existants : « Et no s’attachant pas à la tête du Christ, à partir de qui le corps tout entier, par contact et par liai­ son, tire son économie et son développement pour réaliser la croissance de Dieu. » Car tous les existants sont un, même s’ils sont divers. En effet, le corps de tout l’univers n’est pas comme un amas, qui ne constitue un corps que par le contact réciproque des grains, mais il est un corps, en tant 260 ADVERSUS ARIUM 1 25,42 — 26,20 com partibus, ut catena continens, corpus est. Catena enim deus, lesus, spiritus, w5ç, anima, angeli ot deinde corpo-. ralia omnia. Subministrata igitur plenitudo, quippe productal· 26. Si Igitur omnia unum quippe in substantia, multo' magis deus et illius, non solum insubslantiatum, sed consubj stantiatuin. Insubstantial·! enim sunt omnia cvta in lesu, ( 1059 c hoc est is τω λόγω, Siculi dictum est : omnia in ilio sunt , 5 condita. 'Opeoosia autem Ista non sunt. Non enim quasi : οόσία est Illud primum esse quod est deus, nequo autem jrt substantia imago quod est illius, sed simul solum Istorum quod est esse divinitatis, ad causam est esse his quae sunt. , Ad Timothaeum prima : etenim confidenter magnum quid­ dam est pietatis mysterium quod manifestatum est in carne, iuslificatum in spiritu, apparuit angelis, praedicatum est Iri gentibus, creditum in mundo, receptum in gloria. Hoc non.!;, est de prima generatione, sed de secunda. Hoc enim est,; 13 magnum mysterium quod deus exinanivit semel ipsum, cum ' . esset in dei forma, deinde quod passus est, primum in carne; se esso et humanae generationis ur fauun habere et in cru-· cein tolli. Non autem lieront ista mirabilia, si luisset illo d aut ex homine solum, aut ex nihilo, aut ex deo secundum ao tacturam. Quid enim exinanivit, si non erat antequam esset io tti, 4 Col. 1.10 Ii 10-13 1 Hin. 3,10 II15-10 c/. 1 Urn. 3,10 : Will. 2,0-7 20-22 PMI. 2, 0-7 que, surtout, il tient ensemble, comme une chaîne, par l'im­ brication mutuelle de scs parties. Car la chaîne, c'est Dieu, Jésus, l'Esprlt, le Noûs, l'âme, les anges ot ensuite toutes les choses corporelles : plénitude donc, mais qui a une » écono­ mie », parce qu'elle a un « développement ». 26. Si donc tout est un, à savoir, dans la substance, h plus forte raison Dieu et le Fils sont non seulement en substance, mais de mémo substance. En effet, tous les existants sont on sub­ stance on Jésus, c'est-à-dire dans te Logos, comme il a été dit : «Tout a été fondé, en lui. » Mais ces existants ne sont pas consubstantiels. Car ce premier être qu’est Dieu n'est pas une quasl-siiàsfcnci, pas plus que n’est une quasi-niMance cette imago qu’est le Fils, mats, seulement, ce qui pour tous deux ensemble est l’étre de la divinité est, on mémo temps, l’être, pour tous les existants, mais l’être pris en sa cause. Seuls donc sont consubstantiels Dieu et le Logos. il Première a Timotheo i la seconde génération du Fils et sa manifestation sensible dans le mystère. Première à Timothée : » Car c’est certainement un grand mystère de piété qui a été manifesté dans la chair, justifié dans l’Esprit, qui est apparu aux anges, a été annoncé parmi les nations, cru dans le monde, reçu dans la gloire. · Cocl n’est pas dit de la première génération, mais de la seconde. Car le « grand mystère », c’est que « Dieu s'est anéanti lui-même, alors qu’il était en la forme de Dieu», ensuite qu’il a souffert, d'abord, d'Strc dans la chair, ensuite, d'avoir en quelque sorte le destin de la génération humaine et d’être élevé en croix. Ces choses no seraient pas des mer­ veilles, s’il n'avait été seulement qu’un homme né d’un homme, ou s'il avait été tiré du néant ou s'il avait été pro­ duit par création par Dieu. Que signifie en effet le « il s’est anéanti », s’il n’existait pas avant d'être dans la chair 1 AOVBBSÜS AHIUM 1 26,21-50 in carne 1 Et quid erat ? Dixit : aequalia deo. Aequalis au­ tem, quomodo, qui ex nihilo factura esset ? Idcirco ergo magnum mysterium quod manifestatum est in carne. Fultergo antequam esset in came. Sed manifestatum dixit tn 25 carne. Intellcgibiliter enim erat ct intellectualiter ; sensible liter autem et incarnaliter tunc matufestalpm est. Potentia enim τβϋ λόγου iuxta suam substantiam, vitae est semper : substantia secundum quod vita est, et vivetacit et revive^ facit et non permittit esse in morte quaecumque vivefacjfl 30 In prima igitur motione, omnia in vitam adduxit, et ista j a 1060 est descensio -.sv λόγιο quod, quoniam a patre exiens, his qui in caelis sunt, et angelis, aut thronis, vel gloriis, et huius modi quae sunt, dedit suam propriam vitam, potefe tia patrica : λόγος enim omnium est per quem facta sunt 35 omnia. Et rursus, quod non esset vivefacere, nisi esset ma-, teria ad potentiam vivefaciendi, eilecla est materia, mor­ tua natura, quae vivefacta suas malitias emisit vivificat lionc divina et corrupit hominem. Sed λόγος, vita perfecta, , conplcvit mysterium et apparuit in materia, hoc est in 40 carne et in tenebris. Quomodo enim erat possibile apparerc quod fuisset, nisi in carne, hoc est in sensu appareret» Omnia ergo effectus λόγος ct in omnibus, ct genuit omnia,ct salvavit, et regnavit, vita aeterna exsistens. In spiriti b ergo iustificalus est ; apparuit angelis ; veniens ergo ; proc­ is dicatus est gentibus ; fuit igitur antequam veniret ; creditus rsl in mundo. Sic enim et Esaias latetur prophetans : labo­ ravit Aegyptus et mercimonia Aethiopum et Sabaim ; viri ol­ lissimi in te ambulabunt ei tibi erunt servi et retro te sequen·'. lur ligati manicis et te venerabuntur et in te precabuntUi so quod in te deus est et non est deus extra te. Tu es enim deus e 20. 30 nunUwtaluni Λ n Et qu’était-il 1 II l’a dit : < En égaillé avec Dieu. ■ Mais comment pourrait-il être égal celui qui serait une créature tirée du néant ? C’est pourquoi donc « c’cst un grand mystère qui a été manifesté dans la chair ». Il existait donc avant d'être dans la chair. Mais il a dit : « Manifesté dans la chair. ■ Car il préexistait sous un mode intelligible et intellectuel ; mais il s’est « manifesté » alors sous un mode sensible ct char­ nel. Car la puissance du Logos, scion sa substance propre, est toujours substance de la vie, en tant qu’elle est vie, et elle vivifie et revivifie, sans laisser dans la mort tout ce qu’elle vivifie. Aussi, dans le premier mouvement, il a conduit toutes choses à la vie, et telle est la première descente du Logos : sortant du Père, il a donné aux existants qui sont dans les deux, aux anges, aux trônes, aux gloires, aux autres existants de ce genre, sa propre vie, par la puissance du Père ; car il est le Logos de tout, « par qui tout a été fait ». Et en une seconde étape, parce qu’il n’était pas possible de vivifier sans qu’il y ait une matière offerte à la puissance do vivifier, la matière a été produite, nature totalement morte, mais qui, ayant reçu la vie, se servit de la vivification reçue de Dieu pour produire ses maléfices et corrompre l’homme. Mais le Logos, vie parfaite, acheva le mystère cl apparut dans la matière, c’est-à-dire dans la chair ct les ténèbres. Car comment était-il possible qu’apparfit ce qu'il était aupara­ vant, s’il n’apparaissait dans la chair, c’est-à-dire dans la sensation ? Le Logos s’est donc fait tout et en tous ; il a tout engendré, et tout sauvé ; et il a régné, étant vie éter- II a donc été ■ justifié dans l’Esprit » ; « il est apparu aux anges > ; donc en venant ; «il a été annoncé aux nations » ; c’est donc qu'il existait avant de venir ; « il a été cru dans le monde ». C'est ainsi qu’Isaie le confesse en prophétisant : < L’Égyptien a travaillé pour loi et les marchandises des Éthiopiens ct des Sabéens sont pour toi ; des hommes à haute stature marcheront pour toi ct seront tes serviteurs : ils te suivront par derrière, liés do menottes ct ils t’adoreront et ils élèverontlvers toi leur imploration, parce que Dieu est 264 ADVKBStlS ARIUM I 26,SI — 27,23 non sciebamus, deus Israhet. Praedicatus ergo in mundo, re­ ceptus in gloria. Omnis divinitas cl ab initio et in initio et postea et semper ab aeternis et in saecula saeculorum.' dicit Esaiae : in te deus et non est deus ezlrd te. Quod lilio dicit domino nostro, manifestum : In te deus, hoc est quod 1060 c dictum est : pater in me. Aliud autem : et non est deus extra5 (e. In isto verbo omnes haereses praedicit. Ad istud quid dicunt omnes ludaei et qui dicunt hominem esse lesum et qui dicunt ex nihilo cl luti quando non /ult. Erat enim deus et semper unus deus. Si cniin lesus λόγο; el λόγο; semper ad deum et λόγος deus, unus deus el non esi alius. Όροούσιον io ergo deus et λόγος. Rursus, si deus est quod est esse, huius autem dei et eius quod est esse virtus et sapientia lesus, hoc est λόγος, unus deus el non est alter. Unalilas ergo λόγος et deus, ct ipsum quod est esse et λόγον esse idem si­ mul in eo quod est esse subsistens et idcirco όροοόοιογΛ 15 Quod autem λόγος est, hoc est vitam cl vo5v esse — ista enim sunt virtus et sapientia dei quod est salvator lesus — progressio est et generatio et in substantiam filietatis pro­ li cessio et.in actionem effulgentia et refulgentia. Hoc autem ■ non /uit quando non fuit, sed semper fuit. Semper ergo, 2o pater, semper filius. Et paler tantum pator ot filius tantum', filius, ad patrem autem, quoniam id quod est esso, quod nec reversim autem. Et est proprium olus quod primum est en toi et qu’il n’y a pas do Dieu on dehors de toi. Car tu es Dieu el nous no lo savions pas, Dieu d’Israël. » Il a donc été ■ prédit dans lo monde· reçu dans la gloire >. La divinité tout entière est dès le commencement et dans le commen­ cement et ensuite cl toujours do toute éternité et pour les siècles des siècles. Amen. ■1. Conclusion (inspirée par Isaïe 45,14) sur lo consubstantiel et contre les hérésies. 27. Mais vois aussi cette prouve du consubstantiel : comment l’Esprlt dicto à Isaïe : « Dieu est on toi el il n'y a pas de Dieu en dehors de toi. » Qu’il s’adresse au Fils Noire-Seigneur, c’est évi­ dent : « Dieu est en toi »; c’est co qui a été dit : ■ Le Père est en moi. · El le reste : » El il n’y a pas de Dieu en dehors de toi. » En celte formule, il prédit toutes les hérésies. Λ cela quo peuvent répondre tous les Juifs, cl ceux qui disent que Jésus n'est qu'un homme, et ceux qui disent qu’il a été tiré du néant ou qu’il fut un temps où il n’était pas. Car il était Dieu et toujours un seul Dieu. Car si Jésus est le Logos ot si le Logos est toujours » auprès de Dieu > et si le Logos est s Dieu », il n’y a qu’un seul Dieu et II n'y en a pas d’autre. Donc Dieu et le Logos sont consubstantiels. En outre, si Dieu est l'être, et si Jésus, c’est-à-dire le Logos, est « la vertu el la sagesse » de ce Dieu et de cet être, il n’y a qu’un Dieu et il n’y en a pas d’autre. Logos cl Dieu sont donc une unité, et l’être en soi et l’être Logos subsistent ensemble et identiques, quant à l’être, et à cause de cola ils sont consubstantiels. Mais ce qui est le Logos, c'est-à-dire l’être vie cl l’être Nous — car ces choses sont la » vertu el la sagesse > qu’est le Sauveur Jésus — ce qui est le Logos donc, est avancée, génération, procession vers la substance de la lilialité, rayonnement et reflet qui s’avancent vers l’acte. Et cela non pas : « Il y eut un moment oil 11 no l’était pas » : mais il l’a toujours été. Donc le Père est toujours cl le Fils est toujours. El le Père est seulement Père, le Fils seulement Fils, mais il est Fils par rapport au Père parce que cet être qu’est Dieu le Père est cause pour le Logos de son être propre ; mais cela n’cslpas réciproque. El le propre de l’être premier, c'est de 266 ADVERSUS ARIUM I 27,24—28,18 esse, quiescere; roS λόγου autem proprium,moveri et agere, as et non localiter moveri neque In locum translatione, sed motione, quae animae est, meliore et diviniore, quae pro­ pria motione et vitam dat et intellegentias parlt, subsistens In se Ipsa et non discissa a propria potentia in operatio; 28. Sed ista et rursus. Sunt enim et alia In sacra scrip­ tura, quod deus lesus, quod ante aeones, quod illius et natura filins et In carne nilus et maximo in carne Illius vocatus, quod tunc salvavit omnia Svr« et tunc vicit inl5 micitias divinitatis et omnem mortem et quod ipse passus sit, qui secundum motionem, pater autem non, secundum; cessationem. Si ista sic sunt, hoc deest solum quomodo intellegendum όμοοΰσιον aut όμοιοόσιον esse lilium patri. Hoc enim dogma to nunc expergefactum est et quidem oltm rumoribus iactatum, quod non oporteat dici όμοούσιον sed magis όμοιούσιον; Nunc inventum hoc dogma. Audent autem et hoc dicere quod Ollm — non dico quando ollm, sufficit enim quod mihi non ab aeone neque a praesentia lesus, sed olim —i bis datum sit, ante annos centum, concedo et pluses. UM latuit, ubi dormiit, ante quadraginta annos, cum in Nicea civitate fides confirmata per trecentos et plures episcopos! Arrionitas excludens, in qua oovsôm Istorum virorum eeclii· 1061 a se reposer ; le propre, par contre, du Logos, c'est de se mou­ voir et d’agir ; non pas se mouvoir d'un mouvement local, ni par un déplacement spatial, mais se mouvoir d’un mouve­ ment qui est celui de l’âme, mais plus excellent et plus divin, d’un mouvement, qui donne ta vie et engendre les pensées, par une motion autonome, d’un mouvement enfin qui subsiste en soi, sans pourtant être séparé de sa puissance propre, au moment où il passe à l'acte. 28. Mais cela suffit ; et reprenons notre exposé. Π y a en eltet encore bien d’autres choses dans la sainte Écriture: que Jésus est Dieu, qu’il est avant les éons, qu'il est Fils, Fils par nature, et Fils dans la chair et que c’est surtout quand il est dans la chair qu’il est appelé Fils, qu'alors il a sauvé tous les existants, qu’alors 11 a vaincu les puissances ennemies de la divinité et toute mort, qu’il a souffert, lui qui est en mouvement, mais pas le Père, qui est en repos. III. Contre une lettre émanant du parti homéousien. L’oueieéetaÏ n’est pas aussi traditionnel ’ que cette lettre le prétend. S’il en est ainsi, il no manque que ceci : comment faut-il concevoir le Fils ? est-il âposéetov ou ipoioûcisv au Père ? Car cette doctrine vient de se réveiller ; à la vérité, depuis un certain temps, des bruits colportés dc-ci dc-là hasardaient qu’il ne fallait pas dire ipsedoiov mais épetoieiev. Mainte­ nant voilà la théorie au grand jour. Mais ils osent dire aussi ceci : « Déjà autrefois » — je ne demande pas à quand remonte cct « autrefois » ; car il me suffit de savoir que cc n’est ni depuis l'origine du monde, ni depuis la parousio de Jésus, mais que c'est seulement « autrefois » — « autre­ fois déjà, le mot a été employé ». Mettons que ce soit, il y a 1. Mais alors, il y a quarante ans, où se cachait-ll, où dor­ mait-il, quand, dans la ville de Nicée, la formule de fol, qui excommuniait les gens d'Arlus, fut approuvée par plus de trois cents évêques ? En ce synode d’hommes illustres, 288 ADVENU» ANUM 1 28,19-41 luit, aut contentione siluit, aut cognitionis et veritatis sen­ tentia fugatum est. Forte ot tunc tu. patrone dogmatis, 25 iisqucquo Imperator sudlstl multa 1061c dltlonls. Sed quid dillcrt sive triginta sive septuaginta. ullarum α!ρίβ&ων cITccta quod Smnosateus Paulus ot Marcellus ot Photinus ot nunoj Valens ot Ursacins et alii istius modi in haeresi Inrollglosl S5 Inventi destructi sunt. Numquid ipaséetov dicentes t Non. Quomodo autem blasphemantes ? Samosateus slcuti Ar­ Quid Marcel­ lus ot Photlnus ' al. 23 tu) Bullita miam, «Λ owiowntaliwt || 37 El maintenant Vaicns et Ursace ? Des résidus d'Arlus I Chacun avait son blasphème, pour lequel U a été excommunié. Toi tu les as mis en déroute parce que ADVERSUS ARIUM 1 23,42—29,25 d sunt. Tu autem idcirco vicisti eos, quod όμοιούσιον dida t' Non enim dixerunt όμοοΰοιον ct sic victi sunt I 29. Videamus ergo etiam ct lioc quod dicis et quomod^;; dicis ; sio sapiunt et Atri et Orientales omnes. Quare igitur ■ scribis ad illos ut oloiant a sancta ecclesia ipwtaev ? Dit», eunt ? Ergo Istud non oportuit ad eos serflii. Si oportuiS 5 scribi, oportuit ct persuadere Illis, non solum iusslonc, sed rationibus ct sacris scripturis. Debebas enim non solum I όμοοιίσιον destruere, sed et όμοιοΰοιον adstruere. Nunc autem,.; supra, intra, in ôpeooetou perversionem, nihil aliud dicis, quam quod istud dicentes, necesse sil confiteri substantiam! io praeexsistere ct sic ex ipsa patrem et lilium osso. Primum? 1062 a non est necesse. Deus enim ot substantia et substantiae! causa est, et omnibus quae sunt praeexsistit, et universal exsislentialitati et universae essentialituti. Ab ipso enim? omnia, et ea quae sunt, et nomina. Ex isto igitur deo, sub­ is stantlao principium qui est el Ideo qui sit substantia, όμοοό«ος nilus. In ipso ct cum ipso, quippe /orna eius qui sil. et imago el character, sino quibus deus non intellegitur nec intellegentia ascendit, non tamen quod non sit quod est simplex, deus, ct non quod ista, quasi aliud quod in ipso 20 sint aut ut accidentia, sed istud ipsum deum esse. Et sic esse όμοοόιιον est quod est esse. Et pater quod est ossei; quod autem sic esse, filius est. Deus enim quod est esse j sic autem osse, λόγος. Et hoc significatsemper quod dicitur^ b ego et pater unum sumus, ct : paler in me ei ego in patre, et-i 25 si guis me Mil, vidit patrem. Όμοοόσι» enim. Quid ergo 20,10 el. Phil, a, 0II17 e/. Col. 1.15 ;«/. Hebr. 1,31| U loh. 10,30 ; U, 10'j CONTUE LES IIOMÊOUSIESS lu confesses Ι'όροιοόσιον ? En fait, ils n’ont pas confessé rcpMÔswv : voilà leur déroute ! 29. Voyons donc encore cc que tu dis et comment tu le dis : « Ainsi pensent les Africains et tous les Orientaux. » Pourquoi leur écrire alors, pour qu'ils rejettent hors de la Sainte Église Γόμοοόσιον ? Ils confessent l'sgeicéeicv ? Inu­ tile donc de leur écrire celai El s’il était nécessaire de leur écrire, il fallait les convaincre, non par un commande­ ment impérial, mais par des raisonnements et par les Saintes Écritures. Tu aurais dû, en effet, non seulement réfuter l’ôpooêmov, mais prouver l'ôpsioéeiev I 2.L’objection : suppose une substance préexistante, se retourne contre l'épowsi». Mais en réalité, du commencement à la fin, pour renverser l’épeeéew», tu ne dis qu’une chose : ceux qui confessent l’spooéewv doivent nécessairement admettre qu’une sub­ stance préexiste ct qu’ensuitc, le Père ct le Fils proviennent D’abord, ce n’est pas une conséquence nécessaire do l’ipooéeiw. En effet, Dieu lui-même est substance et cause de la substance ; c’est lui qui préexiste à tous les existants, à toute existential!lé, h toute essentialité. Car tout vient de lui, les existants aussi bien que les noms. De cc Dieu donc, substance parce que principe de la substance, vient un Fils qui lui est êpreêeio;, qui est en lui ct avec lui, étant sa « forme », son « image », son · caractère ». sans les­ quels Dieu reste inintelligible, sans lesquels l’intelligence ne s’élève pas vers lui ; non point pourtant que Dieu ne soit pas la simplicité même, non point que ces choses soient en lui, comme quelque chose d’étranger, ou comme des acci­ dents : non, elles sont cela même qu’est l’être Dieu. Et l'être de telle manière est ομ,οούσιον à l’être. I-c Père est l’être, le Fils, l'être de telle manière. Car Dieu est l’être, et le Logos, l'être de telle manière. Et c’est cela ce qui est dit toujours : < lai Père et moi sommes un » ct « Le Père est en moi et je suis dans le Père » ct « Si quelqu'un me voit, il voit le Père. » Car ils sont ôp.ooéeut. ÀDVBHSUS AMUSI 1 29,26 — 30;9 dicit dlccns : praeexsistit substantia, sl όμοοόσων est ? Quid vero ? Si âpoisôeiov est, non ncccsse est sic intellegere, quoi praeexsistat substantia, a qua duo Ista substantia similia 30 incurris, quod metuis In όμϊοοϊίω. An tibi soli licet sic in­ tellegere δμοιοΰπ», patre dante substantiali lilio ? Nobis autem non est ista excogitatio, époséewv osso, patre caus'd; exsistente ad hoc ut sil illius 1 Substantiam deum esse ot tu tatorls ; ipewtoiov enim; 35 dicis el patrem ct lilium. Quis, cul similis 1 Secundum] dignitatem et dignitatem nominum, (Ilius patri 1 Sed1 tamen ot pator nilo : sio enim sunt omnia ad aliquid. Sii 1062 o istud est similitudo et dicimus όμοιούοιον, similem esso dici», mus Ullum patri. Et quomodo accipiemus Esaiao dictum ? «0 Dicit enim : ante me non /uit altus deus et post me non erit similis. 30. Quid ergo 1 Λίγος ante deum, an post deum, an cum deo 1 Si ante deum, non ingenitus deus, nec paler deus, nec principium principiorum. Si autem post deum, οόχ δμοιος. Sed similis, alius deus. Sed, si 3 istud, nefas. Dicis, non solum potentia, dignitate, divini?'; talo, sed ct substantia. Quid est esso substantia simile 1 Ex Ipsu ista substantia, secundum quod Ista ipsa substans tla est, Idem est, non simile. Similo enim qualitate edicitur.' Quae similitudo, colore, habitu, affectione, virtute, formai) 29.40-il Is. 43. 10 30. 4e/. Is. 43,10 20, 23 subslimllu1 X substnnllam Λ ·| 32 ea««i £ camam Λ || 33 Olle : nilo .41’ 31 u 34 h as Σ SpoeOemv a 30.4 0Ù7 serljnlmiis oûx /1S || S dlvlnllnlo Λ debate S Que prétend donc celui qui dit : « La substance préexiste sl l'on admet Γόμοούσιον ■ ? Mais quoi ? S’ils sont èpcwéciov, ne doit-on pas nécessairement le concevoir de telle manière que la substance, à partir de laquelle les Deux ont été faits semblables en substance, préexiste clic aussi ? Et, en suivant ton propre raisonnement, tu t’exposes aux mêmes difficultés que tu redoutes pour l’èpoeéeiov. Ou alors lu serais seul à avoir le droit do concevoir l'ipowémov, en admettant un don de substance, du Père au Fils ? Mais n'est-ce pas là notre propre conception : pour nous, ils sont όμοίύοιον, parce que le Père est cause de l’être du Fils. 3. Critique de la notion d’épeioéo Toi aussi tu confesses que Dieu est substance ; car lu dis que Père et Fils sent ipetoéciov. Mais lequel est semblable, ot auquel des deux est-il semblable ? Si l'on considère l’honneur, l’honneur qui appartient à leurs noms propres, c’est le Fils qui est semblable au Père ? Mais pourtant, le Père aussi est semblable au Fils ? Car il en va ainsi de tous les relatifs. Si c'est cela la ressemblance, si nous confessons l’àp.«céctsv, nous confessons que le Fils est semblable au Père. Mais, comment comprendre alors la parole d’Isaïe? Il dit en effet : « Avant moi, il n’y a pas eu d’autre Dieu, et après moi, il n’y en aura pas de semblable. » 30. Quoi donc ? Le Logos est-il avant Dieu, après Dieu ou avec Dieu ? Avant Dieu ? Dieu n’est pas inengendré, Dieu n’est pas Père, Dieu pas semblable. Mais un Dieu semblable est un < autre Dieu >. Tu dis : s Semblable non seulement en puissance, en hon­ neur, en divinité, mais aussi en substance, a Qu'cst-ce que cela veut dire : semblable en substance ? De la substance même, en tant qu'elle est la substance même, ne peut pro­ venir que de l’identique, non du semblable. Car le semblable suppose la qualité. La ressemblance en question ne peut être que ressemblance do couleur, d’état, de disposition, de puissance ou de forme. s a 276 ex ipsa aut in ipsa substantia, hoe est vitae panem. Sic rursus et Paulus in ad Titum epistola : populum xspteietavjJ • circa substantiam, hoc est circa vitam consistentem popu­ lum, sicuti et In oblatione dicitur : munda tibi populum circumvitaiem aemulatorem bonorum operum, circa tuam substantiam venientem. Videtur mihi idem significari In Hieremia propheta, ubi dicit ; quia qui stetit in substantia Sed in substantia, subsilientia scribunt, non in substantia. ss in substantia, quod in ipsa ëpesûeiec nilus, statim λΐγον eiussidit. Debemus enim quod interius non est. Interius aliquid; COÎ Maria ? Primiaenilus totius creaturae. Quis totius creatura 20 nilum esse ante omnem creaturam, imaginem dei. Qui» audeum erat, et per quem efjecla sunt omnia, et sine quo eljee tum est nihil. Quomodo imago λόγο; est, et λίγος Illius, e as ipse qui de Maria, magis autem qui in eo qui de Maria, ei his manifestum. Si filius dei redemit nos per sanguinem suum qui de Maria illius est, et, si ipse imago est dei, dei est filius Si enim lotius creaturae primigenihts, necessario Illius. Nuni quid alius ? Absit. Unigenitus enim dei Hilus. Ncccsse est 30 ergo eundem ipsum esse nilum, et imaginem, et eum qui de Maria. Quomodo enim imago dei filius, si non primige’ nilus totius creaturae 1 Et quomodo imago dei, qui nilus di Maria, post omnia facta, natus est 1 Manifestum ergo quod ipse primigenilus. Quid vero ? Quod natum est de Maria 33 non creatura est ? Sed si nilus dei, imago dei, ante omnen creaturam natus est. el ante istum qui ex Maria, natus esi l> Qui igitur ante omnem creaturam natus est, ipse est in e qui de Maria natus est. Manifestum igitur quod ipse uni genitus. 36. Post istud, perspiciendum quomodo idem ipse, « Imago et Alius, λόγο; est. In confosso est, quod imago filiu déjà avant d’être de Marie. Et quel nom introduit.il ? a Celui qui est image de Dieu. · Est-ce que ce nom se dit seulement du Fils do Mario ? Non. En effet l'image de Dieu est image de toute éternité. SI donc nous avons notre son sang, si, enfin, il est image de Dieu, cette imago do Dlou, c’est bien le Fils de Dieu. Est-ce moi qui l'affirme ? Non, pas moi seul, mais Paul, lui aussi. Comment s’exprimet-il en effet ? « Premier-né de toute la création. » Quel est ce premier-né ? Un Fils. Quel Fils ? Le Fils de Marie. Quel Fils de Marie ? Le « Premier-né de toute la création. * Qui est le « Premier-né de toute la création » 1 Celui qui est < image de Dieu ». Car il faut bien que le < Premier-né avant toute la création » soit · image de Dieu ». Mais qui est dans le commencement ». Comment donc en effet Dieu serait-il sans son image ? Et quel Logos encore ? < Celui qui était auprès do Dieu et par qui tout a été fait et sans qui rien n’a été tait. » Comment lo Logos est image et comment le Fils est Logos, le Fils qui est Fils de Marie, mais plutôt le* Fils qui est dans le Fils de Marie, cola ressort de ccs textes. Si on effet c’est le Fils do Dlou qui nous a rachetés par son Dieu, est Fils de Dieu. Car s’il est ■ Premier-né de toute la création ■, il est nécessairement Fils. Y en a-t-il un autre ? A Dieu ne plaise ! Car II est unique, le Fils de Dieu. Il faut ment serait-il image de Dieu, le Fils qui est né de Marie, après la création de toutes choses ? Il est évident qu'il faut que lui aussi soit le Premier-né. Mais quoi ? Ce qui est né de Marie n’est pas une créature ? Mais si le Fils de Dieu, en tant qu’imagé de Dieu, est né avant toute la création. Il est donc né avant celui qui est né do Marie. Donc celui qui est né avant toute la création, e’csl lui qui est dans le Fils né de Marie. Il est donc évident qu’il est le Fils unique. 36. Après cela, il nous faut considérer comment le Logos 296 , λίγ:;. Dicit enim Paulus, quomodo filius- primigtnilut lo- pnmus apostolus el cvangelistes ante omnes, consonant 297 dont il a été dit : ■ Au commencement était le Logos. » Car Paul dit comment le Fils est < Premier-né de toute la créa­ tion, parce qu'en lui toutes choses ont été créées, celles qui sont dans les deux, celles qui sont sur la terre, les visibles ct les invisibles, les trônes, les seigneuries, les principautés, les puissances; tout par luiel pour lui a été créé; ctil est avant toutes choses ct toutes choses ont en lui leur consistance ». TU vois ce qu'il dit du Fils : c'est parce que · toutes choses ont été créées en lui, par lui, pour lui», qu'il est le «Premier-né». Voilà donc trois prépositions. Parmi elles, celle-ci : « Tout est par lui », à qui est-elle toujours attribuée ? C’est dans la confession de foi : au Logos. Si donc Paul attribue : < Par lui » au Fils et que Jean attribue le » Par lui » au Logos (or Paul est le premier des apôtres, Jean le premier des évan­ gélistes), leur langage concorde. On ne pourra douter que le Logos ne soit Fils. Quoi encore ? Les deux autres prépositions qu'il a appli­ quées au Fils, à qui donc conviennent-elles le plus propre- dement de tous les existants. Mais, s’il en est ainsi, en lui sont toutes choses, comme il a été dit : « Parce que toutes choses ont été créées en lui. » Et à cause de cela : « toutes choses sont pour lui », parce que toutes choses deviendront spirituelles. C’est ce que Paul nous fait comprendre, à propos de la lin du monde : « Car lorsque toutes choses lui auront été soumises, lui-même se soumettra alors à celui qui lui aura soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous ». le verra plus bas ; pour l’instant, admettons que c'est parce que toutes choses seront spirituelles. 11 est donc vrai que le Fils de Marie est Fils de Dieu, qu'il est image, qu'il est Logos, qu'il est avant les siècles, qu'il est avant toute création, que toute la création a été créée «par lui, en lui, pour lui · et tout ce qui est dit dans la suite du texte. 37. Qui donc sera assez insensé, assez sacrilège comme Arius, assez athée, pour ne pas voir qui est Jésus ct d'où 298 s et nilum, ex istis manifestum. Quae dedit filio Paulus, eadem dedit ct patri, tria ista, cum dignitate paterna in uno, ut appareret ct divinitas una, ct substantia et potentia pai patri et filio, in jpowers». Primum tria et tria. Deindi quae sunt, potentia actuosa In ea quae filio pater est, in ipso cl pater, actuosa potentia exsistit Simul enim et filius et in patre, ct pater in filio. Una ergo ; potentia, hoc est una substantia, exsistit ; ibi enim potential M substantia; non enim aliud potentia, aliud substantia. Idem patri dedit. A patre enim omnia, et ipse filius. Hoc Igitur patri, ut proprium. Filio autem istud ut proprium : in quo qui précède. Les prépositions que Paul a attribuées au Fils, il les a aussi attribuées au Père, exactement ces trols-là, mais en y ajoutant, dans l'une d'elles, la dignité propre au Père, afin qu'apparaissent clairement l'imité de divinité et de substance ct la puissance propre au Père. Aux Colossiens, il a dit ce qui précède, au sujet du Fils. Mais, aux Romains, Il dit les mêmes choses au sujet du Père : · Car, qui donc a connu la pensée du Seigneur ou qui a été son conseiller ? Ou qui lui a donné le premier en sorte qu’il soit payé dc retour ; car c’est de lui, par lui, pour lui que sont toutes choses. » Tu vois comment U a attribué au Père et au Fils les mêmes expressions, mais pas purement ct simplement les mêmes, afin d’établir le consubstantiel. D'abord, Il y en a trois d’un coté, el trois de l'autre. Ensuite, des préposi­ tions identiques sont attribuées au Père ct au His. Ceci : « Par qui sont toutes choses ■ est attribué au Père est la puissance créatrice dc tous les existants, et que, lo Père étant dans le Fils, lo Père aussi est en lui puissance créatrice. Car, en même temps, le Fils est dans lo Père ot lo Père dans le Fils. Il n'existe donc qu'une seule puissance, c'est-à-dire une seule substance ; car, là-bas, la puissance est substance ; la puissance n'est pas on effet autre que la sub­ stance. Ccci est donc identique pour le Père el pour le Fils. Car tout vient du Père, le Fils lui-même aussi. Ceci est donc attribué au Père, comme quelque chose qui lui est propre. Et ceci est attribué en propre au Fils : · En qui sont toutes choses », parce que le Logos est aussi lieu. Il est en ellct le réceptacle des créatures et des effets qui sont produits par lui. El quand tous les existants s'y trouvent, il devient plé­ nitude. En effet Jésus est le père de tous les effets, lo père un. Mais parce que les elïets créés ne s'introduisent pas de 300 cl receptaculum et habitator. Ht quoniaji in filio pater, et pater habitator. Proprium igitur filio, in quo omnia. Roli-J quum ergo hoc : el tn ipsum, hoc dico esse commune. In' consummatione enim unum omnia. El ideo Paulus ad Co-, 35 rinthios dicit : unus deus pater ex quo omnia et nos in ipsum,, 1069 c el unus dominus lesus per quem omnia el nos per ipsum'. Aut quomodo alii in ipsum, quoniam et in aliis locis, sic positum est de patre : ex quo omnia, per quem omnia, iri ipsum omnia, de filio autein : in quo omnia, per quem omnia,* «0 in quem omnia. Aequalia igitur omnia, ct filio el patri dedit' Paulus. Recte, quod όμοοίοιο; pater ct filius. Et idcirco dictum est : tune ipse subicielur ei qui sublectu ipsi omnia, ut sil deus omnia tn omnibus. 38. Vide virtutem^ dicentis ; conducit enim ipeoiieiov ; Illius subicit patri om­ nia, virtute sua, ut videtur, sed, ut est, paterna. Dicit enim. ■' subieienll ei omnia. Cui subletetur 0 Deo. Quis subicielur ?. d s Filius, cui subicit omnia deus. Actio igitur, ct paler et filius. Substantia igitur ubi ? In qua actio ipsa, magis quae sitactio quao est substantia ; éjxsoâoicr ergo. Dicit Paulus ot hoc : cum tradiderit regnum deo et patri. Ipso igitur nunm regnat et secundum propriam actionem — actio enim Chri-l io stus — subicit omnia el inimicitias et ipsam mortem exter­ minat. Ipse igitur subicit, sicull dicit Paulus : cum evacua- filius propria virtute facit ista. Adicit et istud : oporlel enim illum regnare. Deus quidem rex omnium. Sed quoniam; 13 όμοονβιος et filius, et magis λόγο;, hoc est potentia ct sapient 37,35-3« I Cor. S. 3 || 37 I Cor. S. «(lootlo silo) J 33-300/. Bom. 11. 3« jj nu COSSVBSTASTIBL 301 l'extérieur — d’où viendraient-ils ? car il n'y a rien andehors — il a donc créé toutes choses en lui-méme. Donc ■ tout est en lui ». Et il est à la lois le contenant et le contenu. Et puisque le Père est dans le Fils, le Père aussi est le contenu du Fils. Ceci est donc propre au Fils : « En qui sont toutes choses. » Quant à cette dernière préposition : « Pour lui », je dis qu’elle est commune au Père et au Fils. Car, à la fin du monde, toutes choses seront un. Et c'est pourquoi Paul dit aux Corinthiens : « II n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus, par qui tout vient et par qui nous sommes » ou comme d'autres écrivent : « Pour qui », puisque, en d'autres passages, on emploie bien à propos du Père : « De qui, par qui, pour qui sont toutes choses » et à propos du Fils : ■ En qui, par qui, pour qui sont toutes choses. » Paul a donc attribué au Père et au Fils des dénominations totalement égales. A Et c'cst pourquoi il a été dit': « Alors il sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses afin que Dieu soit tout en tous. » 38. Vois la force d'expression ; il invite en effet ù conclure au consubstantiel ; le Fils soumet tout au Père, par Père. Car il dit : < A celui qui lui a somnis toutes choses. · A qui sera-t-il soumis 1 A Dieu. Qui < sera soumis · ? Le Fils, à qui Dieu « a tout soumis ». Le Père et le Fils sont donc actes. Où est donc la substance ? Là où est l’acte même ; bien plus elle est un acte qui est substance. Us sont donc consubstantiels. Et Paul dit encore ceci : « Lorsqu'il aura remis le royaume à Dieu le Père. » C'est donc lui qui règne pour l'instant et c’est selon son acte propre — car le Christ est acte — qu’il « soumet toutes choses » et qu'il détruit les puis­ sances ennemies ct la mort elle-même. C’est donc lui qui « soumet », comme dit Paul : « Lorsqu’il aura détruit toute principauté, toute puissance. » Il s'exprime ainsi parce que le Fils fait cela par sa propre puissance. Mais il ajoute aussi : « Il faut en effet qu'il règne. · Sans doute Dieu est le roi do tontes choses. Mais puisque le Fils est consubstantiel et surtout le Logos, c’est-à-dire la « puissance et la sagesse de lia dei, necessc est regnare primum sapientiam, per quam subicienlur omnia. Λόγω enim ct subsistunt ct subicientii 1070 a omnia, quomodo et dicetur et dictum «st. Quod λόγος, ho est filius, subicit omnia patri, el idcirco adlecil Paulus^ 20 quousque ponat inimicos omnes eius sub pedibus ipsius Quis ? Cuius ? Manifeste, quia filius, patris. Sed quoniam’ In filio pater, idcirco pater filio subicit omnia, et ideo maxime Illius inimicos habet, non pater ; et quoniam ambo, Id est bona ambiguitas Intellectus, et Idcirco ipooiiowu Pos? 2S iremus inimicus evacuabitur mors. Si enim lesus vita est, e aeterna vita, evacuabitur a vita mors. Omnia igitur Iosifs Id est filius, subicit patri. Sed quoniam οιχοούστος patri, ct ipsa substantia el ipsa potentia, secundum quod primunti est esse patrem et quod esse primum est. secundum autem, _ 30 operari, vivere, intellegere, quoniam duobus causa est quod cil ergo : cum tradiderit regnum deo ei patri, necessario illius ; et cum evacuaverit omnem principatum et potentiam, neces-, sario filius. Dicit rursus : cum autem omnia sublecta sunt, I 33 manifestum quod extra ipsum qui subicit ipsi omnia ; non parva intellegentia ; 39. sed nunc dimittamus. Quid vult nos intellegere 1 Quod deus, causa qui sit ct praepotens et praeprincipium potentiae, ipse facit omnia, cum filius facit, i et, si pater in lilio et filius in patre, ipse In filio facit, quae' 6 Illius tacit, el quae pater facit, filius facit. Indifferenter igi^'j lur aut patri aut filio dantur omnia, sive operationes, sive o res. In altero enim alterutrum ct nihil alterum quod in une Dieu b, il est donc necessaire que règne d'abord la sagesse par laquelle toutes choses seront a soumises b. C’est en effet par le Logos que toutes choses subsistent ct seront soumises, comme on le dira ol comme il a déjà été dit. Parce que le Logos, c’est-à-dire le Fils, « soumet toutes choses au Père », Paul a donc ajouté : « Jusqu’à ce qu'il ail placé tous scs enne­ mis sous ses pieds. ■ Qui place ces ennemis 1 De qui sont-ils les ennemis ? Évidemment, puisque c’est le Fils qui fait l’action, les ennemis sont les ennemis du Père. Mais puisque le Père est dans le Fils, il s’ensuit que le Père aussi s soumet toutes choses b au Fils ; ot par conséquent, c’est lo Fils sur­ tout qui a des ennemis, non le Père. Et puisque tous doux en ont, c'est en somme une heureuse ambiguïté de sons, ct Il s’ensuit qu'ils sont consubstantiels, o Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. » En effet si Jésus est vie ct vio étemelle, la mort sera détruite par la vie. C'est donc bien toutes choses que Jésus, c’est-à-dire le Fils, soumet au Père. Mais puisqu’il est consubstantiel au Père aussi bien par sa substance que par sa puissance, ct puisque, si c’est être premier que d’élre Père et tout simplement d’être, si c’cst par contre être second que d’agir, de vivre, de penser, c’est alors ce qui est premier qui est la cause des deux, en conséquence, 11 est nécessaire do dire que le Père soumet toutes choses au Fils. Paul dit donc : < Lorsqu'il aura remis lo royaume à Dieu lo Père · : il s'agit donc nécessairement du Fils ; et < lorsqu'il aura détruit toute Principauté et toute Puissance b : il s'agit donc nécessairement du Fils. Il dit encore : « Mais quand tout lui a été soumis, c'est évidemment à l’exclusion de celui qui lui a soumis toutes choses. » Voilà qui demanderait longue exégèse. 39. Mais laissons cela pour l’instant. Que veut-il donc nous faire comprendre ? Que Dieu, étant cause, antérieur à la puissance, préprinclpe de la puissance, fait lui-même toutes choses quand lo Fils les fait, et si lo Père est dans lo Fils et le Fils dans lo Père, c’est lui qui dans le Fils fait ce que fait le Fils et finalement « ce que fait lo Père, c’est cola même que fait le Fils ■· C’est donc sans dis­ tinction que s'attribuent, au Père ou au Fils, toutes choses, c'est-à-dire soit les actes, soit les substances. En effet, cha­ cun des deux est en l’autre, mais ot, en rien, il n’est autre, 304 ADVraWS ARIUM I 39,3—40,2 altorum, ot Idcirco unum solum ot nihil Sitorum, sod subi sistentia propria, et pator ot filius est, ab una ex patro subi 10 stantia. Filius autem, hoc est λίγο;, activa potentia est, et quae facial et queo vivificet, et sit inteUegentlalis. Omni! igitur Ista cl generat et tadt socundum vitam, et regenera secundum Intellegentiam ventatis et dei. quam dat iesi omnibus, λίγο; cum sit omnium et viventium et Intel is cluum ot universaliter omnium quae sunt. Si igitur isto t nerat et iste regenerat omnia, iste subiciet omnia, non s Ium homines, sed et ut dicit Paulus, omnem principatu d et omnem potentiam. Numquid ista ut homo, an ut λίγο; Etenim ipsum subteere non temporis solum cius ex quo i 20 Maria Illius, sed et ante et postea. SI enim diluvium fa tum est, sl Sodoma et Gomorra incensa, si haec et talia multa tacta sunt, si, in praesentia prima, triumphavit ini­ micos in semel Ipso, si, in secunda praesentia, novissimus, inimicus evacuabitur mors. Illius λόγος facit ista, sed pe len­ as tia paterna. Facit igitur omnia, spiritus et spiritalia. Et luno et Ipse subieietur deo subicienli ei omnia. Evacuatis enim omnibus, requiescit activa potentia, et erit in ipso deus, secundum quod est esse et secundum quod est quiescere, in altis autem omnibus spiritaliter, secundum suam et pol se tentlam et substantiam. Et hoc est : ut sit deus omnia iri omnibus. Non enim omnia in unoquoque, sed omnia in' omnibus. Manebunt igitur omnia, sed deo exsistente ii omnibus, et Ideo omnia erit deus, quod omnia erunt de» IWl a 40. Dicamus et alia. Non enim erubesco euangelium : de virtutem ei potentiam ; Paulus dicit Christum lesum ; />o 305 l'autre qui est en chacun ; il s'ensuit qu'ils sont un seul, sans altérité, mais le Père est par son hypostase propre, le Fils est par son hypostase propre, à partir d’une substance unique qui vient du Père. Mais le Fils, c’est-à-dire le Logos, est puissance agissante, qui crée, qui donne la vie, qui donne l'intelligence. Toutes ces choses, le Fils les engendre et les crée par la vie et il les régénère par l’intelligence de la vérité et de Dieu que Jésus donne à tous, étant Logos de toutes choses : des vivants, des intelligences, et de tous les existants qui existent selon un mode universel. Si donc c’est lui qui » soumettra toutes choses », non seulement les hommes, mais aussi comme dit Paul : < Toute principauté et toute puissance. » Fait-il cela comme homme ou comme Logos t En effet cette action de «soumettre », elle ne date pas seule­ ment du moment à partir duquel U a été Fils de Marie, mais le déluge, si Sodome et Gomorrhc ont été incendiées, si ces événements et beaucoup d’autres ont eu lieu, sl, dans sa pre­ mière parousie, il a triomphé en lui-même do scs ennemis, sl, dans la seconde parousie, < le dernier ennemi, la mort. la puissance du Père. Il fait donc que toutes choses soient esprit et spirituelles. « Et alors, lui aussi, sera soumis au Dieu qui lui soumet toutes choses. » Car toute opposition étant détruite, la puissance active se repose et Dieu sera en les autres sons un mode spirituel, scion leur puissance et substance propre. C’est cela : ■ Afin que Dieu soit tout en tous. » Car il n’est pas tout en chacun, mais ■ tout en tous ». Donc toutes choses demeureront, mais de telle sorte que Dieu soit en toutes choses ; et ainsi Dieu sera tout, parce que tout sera plein de Dieu. 4. Le Fils est consubstantiel au Père parce qu’il est la « puissance et la sagesse » do Dieu. 40, 1-2 Rom. I. 10 I 2-3 Bern. 1. 1β 40. Exposons encore d’autres noms. < Car je ne rougis pas de l'Évangllo : force et puissance de Dieu ». Paul désigne le enim euangelium. Dicit et de isto : Christus ergo dei et sg i ipse deus ? Non enim ut in corporibus, ait in corporalibus lumen eius. Eget enim et oculus et ignis, alterius alicuius et oculus, alterius luminis, ut sit et ex ipso et in ipso visio e tcntla In se habet visionem, tunc foris exsistentem, cum et ad potentiam visionis, visio est, non intus solum, seda line visio et unum totum, et potentia quidem quiescit, visio autem in motu est, et per visionem omnia visibilia fiunt. simplex ot quod unum, et imius et enim nunc oirlutem significat; coniunxit enim sapientiam et as virtutem. Ergo horum potentia est deus, et ideo pater quod ab ipso ista. Gignit enim ista in actionem et inpassibiliter- DU COXSVhSl'A.'TIKI. Christ Jésus ; car c’est lui l’Évanglle. 11 dit aussi A son sujet : • Le Christ donc est sagesse cl puissance de Dieu. » Mais quoi '1 La sagesse et la puissance de Dieu n'est-ce pas Dieu lui-même ? Car il n’en est pas do Dieu comme des corps ou des choses corporelles : on colles-ci, on olïot, autre est l’œil, autre la vision, ou encore, dans le feu, nuire le feu, autre sa lumière. Car œil et feu ont besoin de quelque chose d’autre : l’œil, d’une lumière dilïérentc de lui, pour que se réalise la vision à partir do lui ot en lui ; le fou, d’air, pour que de lui jaillisse la lumière. Mais il en est do la puissance et de la sagesse do Dieu comme de la vision : la puissance de vision possède en elle la vision ; cotte vision s'extériorise lorsque la puissance do vision passo A l’acte ; alors la vision est engendrée par la puissance do vision, et elle est ellemême son unique engendrée, car rien d'autre ne s'engendre de la puissance de vision ; et la vision environne la puissance de vision, n’étant pas seulement à l'intérieur do collo-ct, mais, étant A l’intérieur do collo-ci, lorsqu’elle est on puis­ sance, mais surtout, au-dehors, lorsqu'elle ost on acte : elle environne donc la puissance de vision puisqu’elle est sa vision ; la vision ost donc consubstantielle A la puissance de vision, et le tout est un : la puissance de vision, de son côté, est en repos, mais la vision ost on mouvement ot, par la vision, toutes choses sont rendues visibles ; aussi les passions sont-elles situées dans la vision, la puissance do vision demeurant impassible et engendrant sans passion la vision elle-même. De la mémo manière, la puissance et la sagesse do Dieu sont donc Dieu lui-même, et le tout ost simple et un, d’une seule et de môme substance, ensemble de toute éternité et toujours, mais venant du Père qui, lui-même, est son propre générateur. La « sagesse < et la « puissance s sont donc les actes ; car, pour le moment, e’ost bien l'acte qu'il désigne par le mot « puissance » ; Paul on olïot a lié ensemble ■ sagesse » et « puissance ». Dieu est donc la puissance de ces deux choses, et il est Père précisément parce qu'elles viennent de lui. Il les engendre en ciïct pour être son acte ot il les en­ gendre sans passion, parce que sont consubstantiels ia puis­ sance et l’acte, Dieu ot la puissance et sagesse de Dieu. Celles-ci, étant agissantes, se tiennent près de Dieu pour genlia, sive Iorma, sive Imago, sive ulrlus el sapientia, sive tiel ipso, sic et pho dedit ollam haoere m semet i ipso. Quid tam simul, quid tam Idem ? Habet pater in se io quoniam simile substantia non dicitur neque esi iuxla quod idem substantia dicilur, non similo. Similo enim Iuxla qua­ litates, ut ignis substantia est et aer, secundum substan­ 1072 a et aqua, gravitate et densitate aut aliis talibns in quii el istud accidit, quaecnmque sint similia, eadem esse dt on COxsuasTAimEL prendre soin des choses du dehors, donnant sans cesse la toute la création que Dieu a faite par leur Intermédiaire. El s'il y a quelque passion, olio no peut être que dans l'acte. I>e celte manière, que Jésus soit Logos, · lumière », > reflet », » forme », · image » puissance ■ et ■ sagesse », « caractère » ou « vie », il apparaîtra clairement que le Logos el Dieu, le Père et le Fils, l’Esprlt et le Christ sont consub­ stantiels. 5. Le Fils est consubstantiel au Père, parce qu’il est vie. 41. Introduisons encore une fois la même démonstration, en donnant au Christ le nom de vie. Comment le Fils est consubstantiel é Dieu, c'est Jean qui nous le dit : « Ce qui a été fait, en lui, était vie. s Et A nouveau : ■ Comme le Père en effet a la vie en lui-même. Il a donné aussi au Fils d’avoir de la même manière la vie en lui-même. » Qu’y a-t-il de plus simultané, qu’y a-t-il de plus Identique ? Lo Père a la vio en sol ; lo Fils également a la vie en soi. Et qu’ost-co donc qu’avoir la vie en sol ? C’est être vie soi-même pour solmémo, c'est recevoir la vie, non d’un autre, mais de Soimême el la donner aux autres. Quelqu’un dit que c’est être de substance semblable, et non pas être consubstantiel. Mais on a déjà dit que l’on ne peut parler de semblable en substance et qu’il n’existe pas, en tant que la substance est substance ; surtout, s’il s'agit de ressemblance on une mémo substance, on dit que la sub­ stance est Identique, mais on ne dit pas qu’elle est semblable. Car le semblable ne se dit que selon les qualités : par exemple, le feu et l’air sont substances ; selon la substance, ils sont identiques, car tous deux sont hgli; mais, par leurs qualités, ils sont semblables ou dissemblables, par exemple semblables par le mouvement, par la puissance et d’autres choses ; de densité ou par d'autres qualités analogues ; en ces éléments, il advient donc également ceci : tontes les choses qui sont semblables sont en même temps dissemblables, par des qua­ lités différentes. Car ce qui est semblable n’est pas Identique 310 idem unum, sed idem geminum. Unum et ista, non sub- : ao liantia sed numero unum. Nos nunc de substantia perqui­ rimus quae in deo et In filio : aut ipsa cs^ aut eadem, aut modo quodam ct ipsa et eadem ? Quomodo ergo Ipsa est, adventante filio et tanta faciente et in caelo ct In tona e® Intrante in carnem ? Quomodo Icsus filius, quod significat 23 parium ? Quomodo et tres sunt substantiae, deus, λίγος,, spiritus sanctus ? Non enim oportet dicere, nec fas est di- ! core, unam esse substantiam, tres esse personas. Si enim Istud, ipsa substantia et egit omnia ct passa est. Patrlpasslanl orgo et nos ? Absit. Quid igitur ? Eadem est, noni f072b30ipsa? Sed si Istud, aut praeexsistente substantia duo, ! aut ab eadem, vel scissione aut emissione partis, oadeni.· Ipsa facta esi. Sed neque scissione, noque deminutione'; filius natus est, sed perfectus paler ct semper perfectus ot semper pater, pertectus Illius et semper perfectus, et 3S cx aeterno ot in aeternum Illius. Quomodo Igitur eadem ? In duobus enim quae eadem ? Sed pater et Illius unum et qui pater pater, et qui nilus filius et non idem paler ot Illius nec Idem filius pater eius cuius Illius est. Non ergo unum, si neque Ipsa noque eadem est substantia. Hellnqui40 tur ergo modo quodam esso ot ipsam ct eandem. Non enim ; fas est dicere alterius esso substantiae patrem et filium. Quoniam quod sit ipsa dicemus : sive deum et λόγον dice- ; c mus, sive deum ot doi virtutem et sapientiam, sive quod est osso ot ullam, sive quod est osse ct Intellegere aut intelleS 43 gcntlam, sive esse et vitam ot intellegere, sive patrem et' 41. 43-47 c/. 40, 32-34 311 ni identiquement un, mais Identique dans la dualité. Il y y a-t-il Ipsélté, y a-t-il identité, ou y a-t-il de quelque manière à la fois ipsélté et identité ? Comment donc y aurait-il ipsélté, puisque le Fils se rend présent, accomplissant tant de choses dans le ciel et sur la terre et finalement pénétrant dans la chair î Comment Jésus serait-il Fils, un nom qui signifie qu’il y a eu enfantement ? Comment y a-t-il donc pas permis de dire qu’il y a une substance que c'est celte substance en son ipsélté qui. patripassiens ? Λ Dieu no plaise I Mais alors ? Faut-Il en conclure qu’il y a identité, non Ipséilé 7 Mais dans cette hypothèse, ou bien ils sont deux, venant d’une substance substance Identique en Ipsélté s’est constituée, soit par scis­ sion, soit par projection d’une partie. Pourtant le Fils n’est fait, toujours parfait, ct Fils do toute éternité pour toute Si en effet Ils sont deux, quelle Identité est-elle possible entre eux ? Mais le Père et le Fils sont un et pourtant le Père est Père, le Fils est Fils et le Père n’est pas la mime chose que que selon un certain mode, il y ait Λ la fois ipsélté et identité Qu’Il y ait, en effet, ipsélté de substance, nous allons ou Dieu et 312 AOVBRSUS ANUM 1 41,46 — 42,H filium, sive lumen et effulgentium, sive deum et eharaclereihi sive deum et /armum et imaginem, sive substantiam et spe-; ciem, sicut ibi, non ut hic, sive substantial et motionem,1 sive potentiam et actionem, sive silentium ct elTatum, ip­ so sam substantiam esse confitendum. Deum enim quoti est esse dicentes, filium vitam, quomodo separamus vitam ab' eo quoti est esso, sive in patre, sive in filio. Etenim patet* in se ipso habet vitam et illius, excepto quod filius a patre accepit quod habet. Paler ergo ct filius a se orti, a se po55 tentes ad vitam. Sic tnihl intellege habere dicere, quomodq i evangelium : el pater enim habet in se miam. Habet ergoj non quasi alius aliud, sed ipsum istud quod habet. Ipsum' est, sed in Intellectu 42. ista diximus. Si igitur paler habet· in semel ipso silam, vita est ct substantia eius vita est. Sic et filius ; dicit enim : ego sum oila ; hoc igitur significat iit semet ipso habere vitam : ego sum oita. Pater ergo vita est, 5 et filius vita. Omnis vita Iuxta quod vita est, motus est vivificans quibus posse est vivificari ; et idcirco definitio : animae ct vitae ista est : quod a se movetur ; esse, et ut substantia cius. Istud dicitur. Multo magis ergo ista in deo·ί et λόγω. Quid ergo dicemus ? Vita pater ct substantia est, io ct sc movens substantia, el nihil est aliud se movens motio nisi vita, ipsa igitur ct substantia el vita. Sed quoniam iii motu, intellegentia quasi aliud adintellegit et non perfecte? aliud, ipsum autem vivere ut aliud, veluti mixtione in a utroque alterius, iuxta quod vita est et motus est, unum 15 est. Rursus, iuxta quod motus est et vita est, id ipsumi aliud unum -, et idcirco eadem substantia. Sed sive ipsas sive eadem, Spmctsv necessario et simul est, quoniam duo: 12 adhudteell a _«dlntcUl«lt.ir Ϊ ou cousonsTAKTiBt. Père el Fils, ou « lumière « et « reflet » ou Dieu et « caractère », ou Dieu et « forme » et « Image de Dieu ., ou substance ct espèce, j’entends comme clic pont être là-bas, non ici, ou bien substance ct mouvement, ou puissance et acte, ou silence ct élocution, 11 faudra confesser qu'il y a Ipséité de substance. Sl en effet par exemple nous appelons Dieu, être, et le f ils, vie : comment séparer la vie de l’être, aussi bien chez le Père que chez le Fils. En effet le Père a la vie on lui el le Fils a également la vio en lui, excepté que le Fils reçoit du Père ce qu’il a. Père et Fils sont donc nés d’eux-mêmes, et ont par eux-mêmes la puissance do la vie. Entends bien que j’emploie ■ avoir » dans le sens do l’Évungilc : a Et le Père on effet a la vie en soi. » 11 a donc, non pas comme quoiqu’un a quelque chose d’autre que lui, mats cela mémo qu’il a, cela même, 11 l’est ; nous n’avons employé celle expression que selon une considération do l’esprit. 42. Si donc le Père a la vie en lui-même, il est vie, et sa substance, c’ost la vie. Do même le Fils; il dit en effet : « Je suis la vio. » · Je suis la vie » signifie donc avoir la vie en sot-même. Le Père ost donc vie el le Fils vie. Toute vie, en tant que vie, est mouvement, vivifiant ce qui a la possibilité d’être vivifié; et, pour cette raison, telle est la définition de l’âme et de la vio : « Cc qui so meut par soi » ; et cela définit son être et, pour ainsi dire, su substance. A plus forte raison eu esl-il de même en Dieu el dans le Logos I Que dirons-nous donc ? Le Père est vie et substance, et substance qui se meut elle-même, et il n'y a pas d'autre mouvement qui se meut luimême quo la vio. Il y a donc Ipséité entre la substance et la vio. Mais parce quo, dans )o mouvement, l’intelligence distingue quoique chose d’autre que le mouvement, à savoir le vivre lui-même en tant qu'autre que le mouvement, sans pourtant qu’il y ait altérité totale, ce vivre, par une sorte de mélange de l’autre en chacun, ost une unité, en tant qu’il est vio, et en même temps mouvement. En retour, en tant qu’il est mouvement, ct on mémo temps vie, la même et identique réalité est cette fols une autre unité. Et à cause de cela, il y a identité do substance. Mais qu’il y ali ipséité ou Identité, ils sont nécessairement consubstantiels ct ensemble en substance, puisque tous deux simul sunt- Etenim alne altero numquam fuit alterum. Unum ergo ct unum sunt ista. Hoc Igitur ^uod est esse quod est motum esse et per semet esse vitam, filius est. Causa enim motionis vita. Pater ergo ct magis principalis vita, motionem requiescentem habens in abscondito ct in­ tus se moventem. Elllus autem in manifesto motio, et ideo 2S littus, quoniam ab co quod est intus processit, magis autem motio exsistens, quod in manifesto. Isto modo el vita Illius a patre, vita qui sil, accepit vitam esse, a praeprincipall 1073 b principium natum, universale ab universali, tota a tota, et Idcirco dicit : emens paler misit me et ego olvo propter ipsum.' se SI Igitur generans in vita et Illius secundum motionem filius. In motione generationem ct simul vitam ; ipse autem in semetipso. 'Opociciev ergo pater et filius et unum est sem- ss bilis separatio et in patre Hilus el in filio pater et maxime Illius actio, quoniam illius cum actione vita, pater autem, secundum id quod est esse, vita, et secundum quod est vi­ tam esse, actio. Manet igitur pater et inpassibilis manet ; operatur filius et in manifestationem ducit ; ct deus intus c 40 operatur, exsistente actione iuxta potentiam ct in patre, et In niio, iuxta actionem actio est. 43. Ista huius modi oportet revocare ad illa omnia quae praeposuimus, sive deus ct λόγο;, sive lumen et effulgentia, sive silentium ct effatum, sive alia in quibus unum el simul et èpcco-iev apparet et ingenita generatio. sont ensemble. En elTet, l'un n’a jamais été sans l’autre. Ils sont donc deux unités. Ce qui est être vie, ct, par soi-même, être mouvement, c’est donc le Père. Par contre, ce qui est être mouvement et, par soi-même, être vie, c’est le Fils. Car la cause du mouvement, c'est la vie. Le Père est donc, ct par prédominance, la vie originelle, ayant, caché en lui, un mouvement qui reste en repos el ne se meut qu’à l'inté­ rieur. Lo Fils au contraire est mouvement manifesté, et il est Fils, parce que ce mouvement manifesté, qui est mou­ vement par prédominance, a procédé à partir du mouvement qui est à l’intérieur. De cette manière, le Fils, étant aussi vie, reçoit l'être vie du Père qui est vie, étant engendré comme principe par le principe antérieur au principe, étant engendré comme universel par l'universel, comme vie totale par la vie totale, et c’est pourquoi il dit : « Le Père vivant in’a envoyé et je vis à cause de lui. » Si donc celui qui engendre est en vie, et si le Fils est Fils en tant que mouvement, mais s’il n’est être vie qu’en tant qu’être mouvement, le mouvement, la génération en même temps que la vie; le Père lui-même, par contre, est vie en soi-même. Le Père et le Fils sont donc consubstantiels ; ils sont un ; le Fils est engendré toujours ct de toute éternité ; ils sont l’un en l’autre ; séparés sans jamais pouvoir être séparés ; car le Fils est dans le Père et le Père dans le Fils ; et le Fils est, par excellence, acte, parce quo lo Fils est la vie accompagnée de l'acte, tandis que 1e Père n’est la vie qu’en tant qu’être et n’est acte qu’en tant qu’être vie. Le Père demeure donc en repos el il demeure impassible ; le Fils au contraire agit el conduit toutes choses il leur manifestation ; Dieu aussi agit, mais à l’intérieur, parce que l’acte est aussi en puissance dans le Père ; mais, dans le Fils, l’acte est en acte. 43. il faut reprendre des raisonnements de ce genre pour tous les noms que nous avons énumérés plus haut : Dieu et Logos, on «lumière» et «reflet·, ou silence ct élocution ou d’autres ; en cos noms apparaît clairement qu’ils sont un, qu’ils sont ensemble et consubstantiels et qu’il y a une géné­ ration inengendrée. 316 ADVEBSfS ΛΒ111Μ I 43,5-87 Ubi igitur habet locum quod simile est 7 Όμοιοόσιο» dicere qua causa ? Dicitur semper et mysterium* totum hoc est unus deus ct pater ct Illius et spiritus sanctus, unus deus. Simile ergo quomodo unus deus ? At ipoadeiov, necessario unus deus. Si enim velut aliud, non simul necessario duo. 10 SI autem simile illud alterum, necessario alterum. Ομοιοι 5 d l.ucianistae, isti Euscbiam, isti illyriciani, sed adicienle aliqua, auferentes aliqua el mutantes, omnes diversae opi nionis et haeretici. Huc accodit : si Ομοιούοιον pater et Illius, quomodo dicit: salvator : ego sum verilas 1 Si id quod dictum est, verun est, illius cum sit veritas, minor paler, similis qui sit veri; tati, non veritas. Quanta blasphemia ista I Si autem veri; tas deus, veritas filius, sicuti Ipse Illius dicit et vere dicit; 20 όμοούσιον deus et filius. Non ergo duplex, sed una semper ventas. Et valde foils et deorsum valde quod est simile veritati, quod torte in mundo exsistat similitudo veritatis; ubi ot error ct corruptio ct omnis passio. Ipsum ergo veri-j tatom osse substantia est ; non enim aliud substantia, aliud. 2S veritas ; quod enim simplex, hoc veritas : simplex deus, 1074a simplex illius; veritas deus, veritas filius, et deus ct Illius, una veritas. Ventas enim in semet ipsa veritas. Itoni si SH is DU COXStJBSTAXTIEt. 317 6. Conclusion contre les homéousiens. «) L’homéouslanlsmo se ramène à l’anomélsme. Et le semblable alors, où trouve-t-il place 1 Qu’est-ce qui justifie rôpeioûsÎO» ? Toujours on confesse — ct c’est là tout le mystère — un seul Dieu, et le Père, le Elis, l’Esprit-Sainl sont un seul Dieu. Mais comment y a-t-11 un seul Dieu, si l'on admet le « semblable > ? Par contre, si l’on admet l'êpoota», Dieu est nécessairement un. Car s’il y a une apparence d’altérité, il ne s’ensuit pas nécessairement, par le fait même, qu’il y ait dualité. Mais si cette altérité est similitude, il faut alors qu’elle soit une altérité réelle. Et ainsi Γόμοιούαον exige nécessairement l'altérité de substance. Les vol» bien les ariens, les voilà les lucianisles, les voilà les euséblens, les voilà les illyriens, mais faisant quelques additions, fai­ sant quelques omissions, faisant quelques changements, tous pourtant hétérodoxes et hérétiques. ils ne sont pas semblables mats coosubslsnliois. A cela s’ajoute ceci ; si le Père et te Fils sont épwsécwv comment se fait-il que le Sauveur dise : ■ Je suis la vérité ■ ? Si ce que l'on a dit est vrai, puisque le Fils est vérité, le Père lui est inférieur, n’étant que semblable à la vérité et non pas vérité lui-même. Quel grand blasphème I Mais si Dieu luimême est vérité et si le Fils est vérité, comme le Fils luimême le dit et le dit en vérité, Dieu el son Fils sont consul·· stanticls. Il y a donc, non pas une double vérité, mais toujours une seule vérité. Par contre le vraisemblable se situe très à l’extérieur ct très bas, si même il peut y avoir une ressem­ blance de la vérité, en ce monde où il n’y a qu’erreur ct cor­ ruption et où la passion est universelle. L'être vérité est donc substance ; car autre n’est pas la substance, antre la vérité ; ce qui est simple, cela est la vérité : Dieu est simple, le Fils est simple ; Dieu est vérité, le Fils est vérité ; et Dieu ct le Fils sont une seule vérité. En ellet la vérité est en elle-même 318 ADVERSUS ARIUM I 43,28 — 44,5 mills veritati est Ullus, in id quod siniile est, ducit quai ducit. Si autem veritas, in veritatem ducit. Sed enim ad se deum ducit et deus veritas. In veritatem ergo ducit. Sed inpossibile, cum ipse veritas non sit, in veritatem ducere; Veritas ergo et paler et Illius, sicut! et dicitur : quem mittit ad me paler, iste ad me venit. Ex istis omnibus, non solum conducitur, sed manifest S3 efficitur confessio extra mmiitalioncm esso motum in deo non enim localis neque cum passione generatio aut corrup tione aut augmento vel minutione neque aliqua inmuti lione. Est enim movere ibi et moveri, ipsum quod est essi simul et ipsum et simplex et. Intellectu in uno, unum sicut 1074bio in potentia et actione, semper quidem όμκίηον in eo quoi est esse, secundum autem agere ab eo quod est esse, filii# et pater, sed, Siculi dictum est, et in filio pater et in patre' 44. Num timor ex isto nascitur esse nos ista dicente quasi Palripassianos ? Multum differt serpentinum dogma a veritate. Illi enim deum solum esse dicunt quem nos pa­ trem dicimus, ipsum solum exsistentem et effectorem oms nium et venisse non solum in mundum, sed et in carnem 43.32-33 fob. G, 37 |l 42 skull dkluiu 0*11 e/. I 39, A 319 De plus, si le Fils est semblable ù la vérité, il conduit tous ceux qu’il conduit vers ce qui lui est semblable. Mais si ce qui lui csl semblable, c’est la vérité, il conduit ù la vérité. Mais en lait il conduit à Dieu et Dieu csl vérité. Il conduit donc à la vérité. Mais il lui est impossible, n’étant pas luiet le Fils soient vérité, comme il est dit aussi : « Celui que le Père m’envoie, cclul-lfi vient à moi. ■ V. Conclusion générale : la génération du Fils est un mouvement qui n'ontralne pas changement en Dieu. De tout ce qui précède, on peut, non seulement con­ clure rationnellement ceci, mais encore, en avoir l’évidence manifeste : le mouvement en Dieu csl étranger à tout changement : car ce n’est pas un mouvement local, ni une génération accompagnée de passion, de corruption, d’accrois­ sement, de diminution ou de quelque autre espèce de chanmouvoir, selon la simultanéité, l’Ipséité, la simplicité et, si on le prend selon In considération de l’unité, l’unité, telles jours consubstantiel en tant qu’il csl être, mais en tant que l’agir vient do l’ôlre, étant Fils et Père ; mais, comme on l’a dit, le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père. VI. Appendices. 1. Réfutation de l’accusation do patrlpassianismc. 44. De tout ce qui précède, résulte-t-il qu’on puisse craindre que nous autres, professant celte doctrine, soyons des sortes de patripassiens 7 Pourtant la différence est grande entre cotte doctrine, qui a la fausseté du serpent, et la vérité. Car les patripassiens réservent le nom de Dieu ù celui quo nous appelons le Père, n’accordant l’existence qu’à lui seul, et disant qu’il est le Créateur de toutes choses, et qu’il est venu AOVKIISUS ARIUM 1 44,0-32 ' et alia omnia quae nos filium fecisse diclmthA Si enim dici­ mus palrem, patrem, ct filium, lilium, unum et unum dicentos et ideo όμοούοιον id quod unum, non solum unum! dicentes, sed unum ot unum, aliud autem inpassibile unum; 10 aliud passum, quomodo ergo Patrlpassianl sumus t Deus 1074 c enim nec procedit a semot ipso, neque in manifesto actio est, neque velut in motione, quod intus motio veluti non est motio. Λόγο? autem qui sit in motionis potentia, magis motio ct actio est ; fertur potentia sua in effectionem eorum is quae sunt. Quo enim λόγος, hoc causa est eorum quae sunt. · Quo autem causa, hoc non in se manet, semper qui sit ini inmulabilis, soil in his quae sunt, iuxta genera eorum quae sunt, alius el alius, ipso quo universalis λόγο; est in patro 20 manens, idem ipse. Passiones igitur ubi ? Neque in patre, neque in lilio, sed iuxta quae sunt, genere suo, non reel· pienlia virtutem totam τού λόγου universalis, unoquoque quolibet exsistente et illo distribuente suum proprium, ut d angelorum, potentiarum, thronorum, dominationum, potesas latum, animarum, ct. sensibilium et ipsius carnis. Passio igitur in istis et iuxta haec, non το8 λόγου, hoc est filii. Secundum carnem ergo salvator passus est, secundum spiri­ tum autem quod erat, sine passione. Unde differt nostrum dogma a Palrlpassiants. Non enim filium esse, passio est,, so sicuti dictum, nec tacere aliquid ncc loqui. Divina enim potentia sine passione ilunt omnia. El ista magis sua ct· substantialis et divina motio est, non passio. Deinde de isto 44, 30 sicuti dictum] e/. 1 2a, 01 non seulement dans le monde, mais dans la chair, en un mot lui attribuant tous les autres actes que nous réservons au Fils. Car si nous disons que le Père est Père, que le Fils est Fils, disant donc un un el un un, el à cause do cela appelant consuhslanltel ce qui est un, c'est-à-dire non pas un seul un, mais un un et un un, affirmant également que l'un esl impas­ sible, et que l’autre a subi les passions, comment donc serions-nous patripassiens ? Car Dieu no procède pas hors de lui-même, il n’est pas acte manifesté el, en quelque sorte, il n’est pas en mouvement, car le mouvement qui reste à l’inté­ rieur, en quelque sorte, n’est pas un mouvement. Mais le Logos qui consiste en une puissance de mouvement, est mou­ vement et acte par prédominance ; il se meut par sa propre puissance jusqu’à la création do tous les existants. En tant que Logos, il est en ellet cause do tous les existants. -Mais en tant que cause, il ne demeure pas en lui-même, tout en demeurant pourtant toujours en son être de Logos. Et en son être, il est donc lui aussi sans changement et sans muta­ tion, mais il devient différent dans les existants, selon les différents genres des existants, tout on restant identique à lui-même en tant qu’il est Logos universel demeurant dans le Père. Où sont donc les passions ? NI dans lo Père, ni dans le Fils, mais dans les existants, qui, il cause de leur genre propre, ne reçoivent pas la totalité de la puissance du Logos universel : chacun d'eux existe, ct le Logos distribue ft chacun ce qui lui esl propre, en tant qu'ils sont les anges, les vertus, les trônes, les seigneuries, les puissances, les âmes, les choses sensibles, enfin la chair. Il n'y a donc do passions que dans. les existants ot selon les propriétés des existants, mais il n'y a pas de passion du Logos lui-même, c’ost-fi-dire du Fils. C’est donc selon la chair seulement que lo Sauveur a souffert, niais il est sans passion, selon l’esprit qu’il était avant d’être dans la chair. Ainsi notre enseignement esl différonl de celui des patripassiens. Car être Fils, ce n’est pas une pas­ sion, comme on l’a dit plus haut ; ct ce n’est pas non plus une passion que do créer ou d’exprimer quelque chose. Car, par la puissance divine, lout s'accomplil sans passion. El ces actes sont, pour le Fils, son mouvement lo plus propre, substantiel ct divin, el nullement une passion. D'ailleurs, ce 322 AnVKastIS ARIUM 1 44,33 — ‘ non luerunt Patripassiani, sed de cruce, qiâid pater cruet* fixus est, dicentes sacrilegi, inpassibili passiones inplicantes, 35 et non Intellegentes necessario aliquid inpassiblle esse, si est aliud quod patiatur. Nos tamen inpasslbllcm et 1075 a filium dicimus iuxta quod Asys; est ; iuxta quod autem caro 40 natura et substantia. Si igitur spiritus beneolentia, ipse pel se optimus, quibusdam in vitam, quibusdam in mortem esi non sua natura mutatus, sed patientium materia et volunx 45 tris sensibus quae divina sunt aestimamus. In sensibilibus' enim, iuxta quod animal est animal, hoc est anima utens' corpore vel corpus animatum, iuxta sensum pati dicitur; vere autem, neque per semet solius animae sunt passiones ; multo magis spiritus, λόγοο ct dei. Inpassibilis enim divina b 50 natura est. 45. Discedant ergo Patripassiani, quoniam nos ct patrem dicimus et filium, ipsum solum passibilem, iuxta motum in. hyle. Discedant Arriani, quoniam nos natura filium dici­ mus anle omnem creaturam genitum. Discedant et orno tom 5 evrot dicentes Christum esse, quod a deo factus sit qui' deus ôv est Nos enim filium dicimus natura et a patre ipsum esse et in patre. Discedant Marcelli ct Photini disci-· OU COXSUBSTiXTlEL n'est pas ft propos do cela qu’il y a des palripasslcns ; mais c'est au sujet do la croix : ils disent, cos sacrilèges, que le Père lui-mômo a été crucifié, attribuant dos passions ft l'im­ passible ot no comprenant pas qu'il faut nécessairement qu’il y ail quoique chose' d’impassible, s’il y a quelque chose d’autre qui subit des passions. Mais nous, nous afllrmons que le Fils lui-mèmo est impassible en tant qu'il est Logos, ct qu’il n’est passible qu’en tant qu'il a été fait chair. Par conlre, la miséricorde, la colère, la joie, la tristesse, ct autres sentiments de co genre ne sont pas là-bas des passions, mais ne sont que la nature ct la substance. Si donc la s bonne odeur de l'esprit ·, alors que l’esprit, par lui-même, est excellent, conduit-les uns à la vie ·,« les autres à la mort., non par un changement de sa nature, mais à cause de la matière cl do la bonne volonté que lui offrent ceux qui reçoivent son action, de môme, bien que sa nature soit immuable, on dit que la divinité est atfcctée ou pâlit, selon que ceux qui reçoivent son action l’accueillent comme il convient ou d’une autre manière : nous nous exprimons ainsi parce que nous Jugeons des choses divines selon nos sens. En effet, dans les choses sensibles» l’être animé, en tant qu'il est animé, c'est-à-dire l’iline se servant d’un corps, ou bien encore lo corps animé, sont dits pâtir, selon le sens ; mais à proprement parler, Il n’y a pas non plus de passions pour et Dieu. Car la nature divine est impassible. 2. Anathèmes contre toutes les hérésies. 45. Qu’Ils se retirent donc les patripassiens I Car nous confessons un Père ct un Fils, ct celui-ci est passible, seule­ ment, par son mouvement dans la matière, Qu’Ils se retirent les ariens I Car nous confessons un Fils qui est Fils pur nature, engendré avant toute la création. Qu’Ils se retirent ceux qui disent que le Christ vient do YExIslant, parce qu’il aurait été fait par Dieu qui est VExistonf I Car nous, nous confessons un Fils qui est. Fils par nature ot nous confessons qu’il est par le Père ct dans le Père. ADVXnsCS ARIUM t 45,8-34 puli ; ipsum enim λόγον dicimus in carne tfuisse, non aliud λόγον esse el aliud hominem, in quo Christum dicunt ossei 10 sed ipsum λόγον carnem induisse. Illi enim dicunt esse ct deum et λόγον et spiritum, quartum autem lilium, id est hominem, qui ex Maria, quem adsumpsit λόγος el ut mini· strum rexit, cui homini dicunt et sedem paratam esse. Excii 1075 e derunl ergo a trinitate. Si autem manet trinitas sola, ipso is homo et λόγος, quem λόγον nos supra filium demonstravi­ mus. Non autem hoc significat : el λόγος caro factus est, cor-, ruptus λόγος in carnem conversus est, sed λόγος per quem' effecta sunt omnia ot omnia effectus et cirro factus est, uu in carne cum esset, totum hominem sua passione ct morte· 20 iuxta passiones corporis mercaretur. Si enim non erat ipso homo de Maria, quare exinanivit semel ipsum, et quid est : formam servi accipiens, et quid rursus est : et λόγος caro fac­ tus esi 1 Discedant ot Basilll el όμοιούσιοι. Nos enim όμο-' oifocov dicimus, el veritate, ot iuxta synodum in Niceapoliv 2s Sic enim et palor ot filius, unum ambo ot semper et simul d ambo, quoniam ομοονοιον. Quod autem opsiouoiov dicunt,, etsi confitentur filium a patro habere substantiam, sed aliud quiddam dicunt dicentos neque generatione filium neque faciendo esse a deo, sed conpulsu istorum duorum et gene-·' 30 rationis ot faciendi, voluti lapidis et ferri atque indo emitti^ flammam, ista dicentes occulti Arriani sunt. Primum, noni generatione dicentos dol filium osso, sed factura, quodt dogma est Arrii. Pactura enim est, quod a conpulsu oxsis-; tit ot exsilit, ot ac nihilo est— non enim a ferro aut lapide «·7 |ί22-23 loh. 1, 1-1 il 33-30 i/. Γί.3. Μ ; 28, 37 de Photin I Car dans lequel Ils disent que le Christ habite ; mais nous confes- homme. Ils sont donc sortis de la Trinité. Mais si la trinité avons désigné comme Fils, ne signifie pas que le Logos fait chair >, afin qu'étant dans la chair, il rachète l’homme tout entier p ------- * 1 **“ Il s'est anéanti liii-mémo qu'cst-ce que signifie : Et encore, que signifie : Nicée. Car ainsi, le Père et le Fils sont un, tous les deux, puisqu'ils sont consubstantiels. Mais on disant leur 4|«i- un choc entre ces deux-là : la génération, la création ; comme Il y a un choc entre la pierre ct le ter, d’où jaillit ensuite une ADVKUSUS ABWM I 45,33—46,12 3S flamma, quod maxime Arrius insanus sa^it. Et si conlisio facta est, fuit quando non fuit. Et si conpulsu faciendi eg generationis factus est illius, praeexlltit tactio et generatio i antequam fuisset illius. Posteriora autem ista. Quomod ergo conpulsio ? Et hoc Arrii. Deinde quomodo ista conii •te sio el quorum ct in quo 1 Numquid voluntatum in dei concursio ? Numquid passionum aut differentiarum ma-,i xlme contrariarum motionum 'I Et si istud, passus est pa1er, qui est sino passione, ct non ex sua substantia appa ruit el illius. Gonllsiono enim duarum aut voluntatum aut se passionum nec voluntas facta est nec passio, inulto magis. nec substantia a substantia paterna, sed extera quaedanj substantia, quae ex nihilo exsisteret. De λόγφ ad patre» suspicari isla, impia blasphemia. propositum. Quomodo autem, si δμοούσιον filius et semper > cum patre est, et procedit el descendit et ascendit et init titur el facit quae voluntatis sunt patris ; ot quomodo, s imago cum sil dei, in dextra sedeat dei et quid sit dextra et quid sedero ; et quid est, per quem facta sunt omnia, el quomodo omnia et quid est quod nihil facium est sine ipso', et quomodo el ipse voluntatem habet et quae facit, volun­ tate patris facit ; et quomodo perfectus et a perfecto patre, te ut inperfcctus et corpus accepit et nunc corpus fert, etsi sanctum et spiritale et simile eorum hominum qui post sancti erunt ; et quomodo semper genitus, semper qui mo- DU COSSUBSTASTIEI. 327 génération, création et génération préexistaient avant que soit le Fils. Or ces choses lui sont postérieures. Comment alors y a-t-il pu y avoir un choc entre elles ? Voilft encore de t'Arius 1 Ensuite comment s’est produit ce choc ? Et do quelles choses est-il le choc el en quoi se produtt-ll ? Y aurait-il en Dieu choc entre des volontés dlflérentes 1 Y auralt-il choc entre des passions, ou des dirtércnces, ou, qui plus ost, des mouvements contraires ? El s'il en est ainsi, le Père a subi des passions, lui qui est sans passion, ct co n’est pas A partir do sa substance qu’un Fils lui ost apparu ! Car par le choc do ccs deux choses, qu’elles soient volontés ou passions, co n'est pas une volonté ou une passion qui a été produite, Λ plus forte raison, ce n’est pas non plus une sub­ stance tirée do la substance paternelle, mais cela ne peut être qu’une substance étrangère, qui existerait il partir du néant. Blasphème impie que de supposer de telles choses A 46. Nous avons terminé notre exposé sur l'ipMveuv ot notre exposé a des proportions suffisantes. Tel était notre propos. Mais alors, comment, si le Fils est époooeiov ct s'il est toujours avec le Père, comment donc procède-t-il, dcsccnd-ll, rcmontc-t-il, comment est-il envoyé, fall-ll tout ce qui est la volonté de son Père ? Et comment, s’il est celle droite, qu’est-ce qu’être assis ; ct que signifie : · par qui toutes choses ont été faites » ct comment faut-ll com­ prendre · toutes choses » ct qu’est-cc que signifie : > Rien n'a été fait sans lui », ct commenta-t-il lui-même une volonté, ct pourtant fait-il tout ce qu’il fait, par la volonté du Père ; et comment, lui, partait, né d’un Père partait, a-t-il, comme s’il était impartait, pris un corps et comment gardc-t-il semblable à celui qu’auront plus tard les hommes saints ; ADVERSUS ARIUM I 46.13 — 47,13 vcatur, et a se genitus, potentia quidem patris — ista 15 legere, et in isto libro inveniet. c spiritu dicemus. Ne quis blaspheiniter intellegens, meum dogma dixerit ! Omnia enim a sancta scriptura et dicuntur, et sunt. Dicemus maxime illud, e quo gignuntur multae' tura, de deo quidem dicit omnia el de lesu Christo, hoc est dc λόγψ incarnato. Hic enim mysterium salutis nostrae.: egit, hic nos liberos fecit, redemit, in istum credimus, sccun-i dum crucem ct iuxla resurrectionem a mortuis, salvatorem·; scire in vobis, nisi /esum Christum et hunc crucifixum. Ί 47. Confitemur igitur deum patrem omnipotentem, con d litemur filium unigenitum lesum Christum, deum de deo, j lumen verum de vero lumine, formam dei, qui habet sub­ stantiam dc dei substantia, natura, generatione filium, 5 simul cum patre consubstantiatum, quod Graeci Sposénev appellant, primogenitum ante constitutionem mundi ct pristantiam veniendi et regenerationis et revivendi el revivis­ cendi, primogenitum a mortuis, λόγον qui sit omnium unl10 vcrsalis λόγος, λόγον autem ad deum, λόγον in postremis3 temporibus Incarnatum et cruce vincentem mortem ct omne : cum patro consubstantialem et όροούσιον, potentiam acti-·., vam a patria potentia et generantem ct facientem omnia, Î i077a 13 et substantiam exsistendi omnium cl generationem ct re-· 47. e-7ewv, «premier-né» avant la création du monde ct « premler-né avant toute création », c'est-à-dire avant la venue dans la substance, avant la régénération, avant la réanimation, avant la réviviscence, » premier-né d’entre les morts », Logos qui est le Logos universel de tous les existants, mais Logos qui est « auprès do Dieu », Logos qui, mort ct tout péché, Sauveur pour nous. Juge pour tous, toujours consubstantiel el épcoieiev avec le Père, puis­ sance en acte, engendrant ct faisant toutes choses par la puissance du Père, produisant la substance de l’être do toutes choses, leur génération et leur réviviscence, puisqu’il 330 vivisccntinm. quoniam vita est aeterna et dei virtus et sa· ininmutabilfcm (mutabilem) iuxta quod λόγο. _ . . . quod est create omnia et maxime iuxta in hyle actionon 20 inpassibiliter patientem, ut ions aquarum' inimitabilis, in passibilis, extra omnem motionem, coin lluit et in flumen' advenit, iuxta alveum et genera et qualitates terrae credi- flumen inrigal terram nullam deminutionem sentiens, ad9 as hoc quod est esse aquam, sic Christus ille est fluvius, de quo propheta dicit : qui inrigat el infundit lotam terram. Sed Christus totum omne inrigat et visibilia et invisibilia, flu­ mine vitae omnem, eorum quae sunt, substantiam rigat. 1077 b In quo autem vita, est Christus, in quo rigat, sanctus spl30 ritus, in quo potentia est vitalitatis, pater et deus, totum autem unus deus. Confitemur ergo et sanctum spiritum ex deo patre omnia habentem, τω λόγω hoc est lesu Christe trudente illi omnia, quae Christus habet a patre. Et isto huius modi modo et simul confitemur esse haec tria et iste 33 quod unum et unum deum el όμοούσια Ista et semper simul ot patrem et filium et spiritum sanctum, ineffabili poten-' lia el ineloquibili generatione filium dei iesum Christumi λόγος qui sil ad deum, el imaginem el formam et charaderem ot refulgentiam patris et virtutem et sapientiam dei, 40 per quae appareat et declaratur deus in potentia omnium o ot exsistens et manens et agens omnia secundum actionem filii, id est το5 λόγοο lesu Christi, quem Incarnatum cl cru-. est la vie éternelle et la > puissance et la sagesse > de Dieu, sans changement, sans altération en tant qu’il est Logos et toujours Logos, mais subissant, sans passion, des passions dans la création de toutes choses et spécialement selon son acte engagé dans la matière ; de même que la source des eaux, sans altération, sans passion, sans mouvement, paraît pâtir lorsqu’elle se met il couler ot devient fleuve, h cause du lit où clic s'écoule et des genres et qualités propres des terres qu'elle arrose, tout en gardant pourtant la puissance propre de l’eau originelle, cl comme le neuve arrose la terre, sans subir la moindre diminution quant à l'être de l’eau, ainsi le Christ est ce fleuve dont le Prophète dit : · 11 irrigue et arrose toute la terre. ■ Mais le Christ irrigue la totalité de l’univers, les choses visibles el les choses invisibles ; il arrose de son fleuve de vie la substance de tous les existants. En tant qu’il est vie, il est le Christ ; en tant qu’il arrose, il est l’Esprit-Saint ; en tant qu’il est puissance de la vitalité, il est Père et Dieu ; mais le tout est un seul Dieu. Nous confes­ sons donc aussi lo Saint-Esprit, ayant tout du Père, parce que le Logos, c'est-à-dire Jésus-Christ, lui transmet tout ce que le Christ reçoit du Père. Et c'est de celte manière que nous confessons que ces Trois sont ensemble, de cette manière que nous confessons qu’ils sont un, un seul Dieu, tjsseacia, toujours ensemble, Père, Fils et Esprit-Saint et que Jésus-Christ est Fils de Dieu, par une ineflablc puissance et une inexprimable géné­ ration, étant Logos auprès de Dieu, « image >, « forme -, ■ caractère ·, · reflet ., · puissance · et < sagesse ■ de Dieu, par lesquels Dieu apparatt et se définit, étant en puissance do toutes choses, demeurant immobile et faisant toutes choses dans l’acte du Fils, c'est-à-dire du Logos, Jésus-Christ, que nous confessons toujours en parole et de tout notre 332 ADVERSUS ARIUM 1 47,43-48 ciflxum et resurgentem a mortuis et ascendentem in caelos et sedentem ad dextram patris et indicem futurum veniret valorem et vocc ot toto cordo confitemur semper. Άρ.ή|3 Gratia et pax a deo pâtre et filio eius iesli Christo domino nostro, sic ista confitenli in omnia saecula saeculorum. . 47. 47-48 e/. GAI 1. 3 cceur, comme incarne, crucifié, ressuscitant des morts, mon­ tant aux cicux, s’asseyant à la droite du Père, Juge devant venir juger les vivants et les morts, Père de toute créature et Sauveur. Amen. Grâce ct paix de la part do Dieu le Père et do son Fils Jésus-Christ, Notre-Scigncur, pour les siècles des siècles â quiconque confesse cela dans les mêmes termes. CONTRE ARIUS LIVRE PREMIER B 335 CONTRE ARIUS 52.1 —53,31 3. Être ot Vie........ ........................... 52,1-17 a) Dieu donna I'dlro par la Vie...... 52.17-37 52,37-46 c) La Vie Ml done engendrec. et à l'extérieur, lo File Ml dan* lo Père et le Piro dans lo Fils........ 52,46 — 53,6 D La toi dans lo Christ, Esprit in­ 53,26-31 54,1 — 58,36 substantia sont ûtmtifues commo 54,143 54,13-1» 55,1-16 55,16-27 55,28 — 5635 6| Excursus sur l'ftme, écho du Logos ..... c) Logos commo nom propre du Fils. 56,15-24 56,24-35 56.36 — 58,36 L'Esprit-Saint, mère du Logo,........ a) L'Incarnation, lermo oxlrdmo du fc) L'Esprit-Saint, Sagesse cl inlelli- 56.36 — 57,6 57,7 — 58,36 57,7 — 58,14 58,14-36 ADVERSUS ARIUM I 48,1-15 ADVERSUS ARIUM LIBER PRIMUS < PARS ALTERA > QUOD TltlNlTAS OMOOTCIOC SIT 48. Spiritus, λίγος, νο5ς, sapientia, substantia, utrum idem 0 omnia an altera a se Invicem ? Et sl idem, communione quadam an universitate ? Si communione quadam, quid primum, quid ex alio et qua communione ? Si univorsi· 1077 d late, et ista et quae dinerentia et quae communio 1 Si a se invicem altera, omnimodo altera, an alia ut sublectum, to alia ut accidens, an iuxta alium alterum modum ? Sl igitur omnimodis altera, ct ίτβρώνυρ.α ot alterius substantiae. Sed , nihil omnimodis alienus substantiae. Eorum enim quae' sunt, ii genus et magis genus in eo quod esse. Sed quoniam osse dupliciter ct ipsum rb ii dupliciter. Est enim vere esse. 10 Est et solum esse. Si igitur sb ev, vere ii et solum cv, sed 339 LIVRE PREMIER B QUE LA TRINITÉ EST CONSUBSTANTIELLE I. Aporie initiale. 1. Identité ou différence entre les noms divine. 48. Esprit, Logos, Noûs, Sagesse, Substance : tous ces ternies sont-ils identiques ou sont-ils différents les uns des autres ? 2. Les modes possibles d'identité et d'altérité. El, s’ils sont identiques, le sont-ils selon des caractères communs déterminés, ou bien le sont-ils scion la totalité de leur signification ? — S’ils sont identiques selon des carac­ tères communs déterminés, il faut rechercher lequel de ces termes est le premier, lequel vient d'un autre et par quels caractères communs déterminés ils sont Identiques. — S’ils sont identiques selon la totalité de leur signification, il laut se poser les mêmes questions el, de plus, se demander quelle est la différence et quels sont les caractères communs entre ces termes. — S’ils sont différents les uns des autres, sont-ils absolument différents ? Ou bien, sont-ils différents, les uns, jouant le réle d'accident, les autres, jouant le rôle de sujet ? Ou bien, sont-ils différents selon un autre mode ? S'ils sont absolument différents les uns dos autres, ils devront être de nom cl de substance différents. Mais il n’y a pas de substance absolument différente. En effet, le genre de tous les existants, c'est l’exislant, ct le genre suprême de tous les existants consiste dans l’être. Mais puisque l’être se dit sous doux modes différents, l'existant aussi se dit sous deux modes différents. En effet il y a l’être véritablement être et U y a l'être seulement être. Si vcrc 5? ad omnia Svra vere, et solum cv ad solum δντα, sive συ*ωνύμωί sive όμωνύμω; dicuntur, non oipnimodis altera sunt. Participatione igitur cuiusdam communionis, omnia* quae sunt ad altera sunt. Etenim quod τώ δντι est, hoc 1078a so quod non Sv ost opponitur, quasi contrarium secundum privationem, nulla participatione ad se invicem ; ergo ncc alterum. Si igitur quae sunt, etiam digerentia sint el altera; istum modum el eadem ct altera sunt, et istud duobui 23 modis, sivo altera in Identitate, sive eadem in alteritate Sed si eadem in alteritate, magis in alteritatem verguffl sl autem altera In identitate, maxime identitas apparet.' Quid igitur Istis concinit, hinc perspiciendum. 49. Do deo et λόγφ,ΐιοο estde patre et filio, dei permissu sufficienter dictum, quoniam unum quae duo. Dictum ct di λόγω, hoc est dc filio et de sancto spiritu, quod in uno duo| Sl igitur quae duo unum ct in uno duo, illud unum in quo: b s sunt duo quoniam cum illo est et ex aeterno cum ipso,; semperque simul sunt sibi invicem eadem, duo unum sunt; 4®. 2 dletumj c/. 1 13. 23 a 'J1 ; I SO. S9 ; I 30. 1 341 done l'existant lui aussi se divise en véritablement existant et en seulement existant — mais le véritablement existant est genre de tous les véritablement existants et l'existant seulement, genre de tous les seulement existants — tous les existants, qu'ils soient appelés ainsi, par synonymie ou par homonymie, ne sont pas totalement différent» les uns des autres. C’est donc par la participation Λ un certain caractère commun déterminé que tous les existants sont en relation les uns par rapport aux autres. En effet, à l'existant, lo nonexistant s’oppose, comme un contraire selon la privation, sans qu’il y ait entre eux la moindre participation mutuelle ; il n'y a donc pas non plus altérité entre eux. Donc, les existants, même s’ils sont différents et autres, sont pourtant Identiques selon un certain caractère commun déterminé, et, selon ce mode de participation, ils sont à la fois Identiques et différents ; ct cola sous deux modes : ou bien autres dans l'identité, ou bien identiques dans l'altérité. Mais, s'ils sont identiques dans l'altérité, ils penchent plus vers l’altérité ; au contraire, s'ils sont autres dans l’identité, c’est l’identité qui se manifeste le plus. Ce qui correspond à cas différents modes, il nous faut désormais l’examiner. Π. Les cinq termes définis à la lumière des rapports entre Dieu et le Logos. 1. Thèse Initiale. 49. Au sujet de Dieu ct du Logos, c’est-à-dire du Père ct du Fils, il a déjà été dit suffisamment, avec l'aide de Dieu, que ces Deux sont Un. il a été dit également au sujet du Logos, c’cst-à-dire du Fils cl de l’Esprlt-Saint, qu’en Un, ils sont Deux. Si donc les Deux qui sont Un et les Deux qui sont en Un sont, tous deux. Un — puisque cet Un en qui sont les Deux derniers est avec l'Un que sont les Deux éternellement ensemble identiques l’un à l’autre — si donc ces deux Uns sont Un, il s'ensuit done nécessairement que ADVERSUS ARICX I 48,7-30 necesse est igitur ista idem esse. Quomodo istuc ? Sic audi oportet dicere et intellegere quod nullam Imaginationem] alteritatis habet, unum solum, unum simplex, unum per concessionem, unum ante omnem exsistentiam, ante ' ante Ipsum 5v ; hoc enim unum ante 5v ; ante omne tur essentitatem, substantiam, subsistentiam et adhu omnia quae potentiora ; unum sine exsistentia, sine subs autem sibi et discernibile et definitum. Ipsa sua exsisten tla, non actu, ut non quiddam alterum sit ab ipso eonsls tentia et cognoscentia sui, inpartile undique, sine figura^ sine qualitate neque inqualilate, sine qualitate, quale, sine 30 ipsa motione celebrior, ipso statu stabilior — motion LUS DEUX υκ 343 les termes énumérés plus haut sont identiques entre eux. Comment cela ? Écoute mon exposé. 2. Les Deux Un ct les Deux en Un. Avant tous les véritablement exis­ tants, était l’Un ou la Monade ou apparence d'altérité. C’est l’Un seul, l’Un simple, l’Un appelé ainsi par concession au besoin de nommer. C’est l’Un avant toute existence, avant toute existentialité, et absolument avant tous les intérieurs, avant l’Eristanl lui-même ; car cet Un est antérieur à VExiitant ; il est donc avant toute entité, substance, hypostase et encore avant toutes les réalités qui ont encore plus de puissance. C’est l’Un sans existence, sans substance, sans intelli­ gence — car il est au-dessus do tout cela — sans mesure. Invisible, Indistinct absolument pour tout autre, aussi bien pour les réalités qui sont on lui que pour celles qui viennent après lui, mémo celles qui viennent de lui ; pour lui seul, il est distinct et défini, par sa propre existence, non par un acte, de telle sorte que sa constitution propre et la connais­ sance qu’il a de lui-même ne soient pas une chose dilïérente de lui ; absolument indivisible, sans ligure, sans qualité, sans qu’il faille pour cela le concevoir comme un qualifié privé de qualité qui serait qualifié par l'absence de qualité ; sans couleur, sans espèce, sans forme, privé de toutes les formes, sans qu’il soit la forme en soi, par laquelle toutes Il est la cause première de tons les existants, qu’ils soient universels ou particuliers, le principe antérieur à tout prin­ cipe, l’intelligence antérieure il toute intelligence, la vigueur de toute puissance ; plus mobile que le mouvement lui-mémo, enim ineloquibili status est, statu autem ineffabili supcrela-. potentiarum, omni genere, omni specie magis totum, vere motione semet ipsum custodiens, ct propter istud, non Indigens aliorum, perfectus super perfectos, tripotens in s unalitate spiritus, perfectus el supra spiritum : non enim 1079 a spirat, sed tantum spiritus est in eo quod est ei esse, spiritus spirans in semet ipsum ut sil spiritus, quoniam est spiritus inseparabilis a semel ipso, ipse sibi et locus ct habitator. ista omnia et unum ct simplex unum et maxime in poten- per semet ipsam ct idea et λβγος sui ipsius, et vivere et agere habens secundum ipsam suimet ipsius inexsislentem exsis- SS peiielrnbWus A les οευχ ex est un mouvement au-dessus de toute expression — ; plus nulté, plus fini que tout corps et plus grand que toute gran­ deur, plus impénétrable que tout incorporel ct plus pénétrablc que toute Intelligence el que tout corps; il a, dc toutes les réalités, le maximum dc puissance, il est la puissance de toutes les puissances ; plus universel que tout genre, que toute espèce, U est, sous un mode absolument universel, le véritablement existant, étant lui-même la totalité des véri­ tablement existants, plus grand que toute totalité, qu’elle soit corporelle ou incorporelle, plus particulier que toute partie, étant, par une inefiable puissance, sous un mode absolument pur, tous les véritablement existants. Il «t Esprit, c’est-à-dire 50 C’est lui. Dieu, c'est ltd, le Père, substance, vio, Mail- préintelligence préexistante ct pré­ lude, mais tourné vers existence se gardant elle-même et sa •°1· propre béatitude, en un immobile mouvement, et, à cause de cola, n’ayant nul besoin des autres êtres ; partait au-dessus des parfaits. Esprit ayant, en son unité, une triple puissance. Esprit parfait ct qui est au-dessus de l'Esprit : car il ne souille pas, mais il est Esprit en ce qui est son être. Esprit souillant vers soi-même pour que soit l’Esprit, car l’Esprit ne se sépare pas de soi-même ; il est lui-même pour soi Λ la fois le contenant ct le con­ tenu, demeurant en soi-même, seul en soi seul, étant à la fols partout et nulle part ; étant un en sa simplicité, il unit pourtant intérieurement, en lui-même, ees trois puissances : l’existence universelle, la vie universelle ct la béatitude — mais toutes ces réalités sont l’Un et l’Un et Simple — ct c'est par prédominance, dans la puissance de l'être, c'està-dire dc l'exlslence, que sont contenues les puissances do la vie et do la béatitude : car la puissance, qui est puissance dc l’existence, par cela même qu'elle est ct qu’elle existe, est puissance, par là même, de la vio et dc la béatitude ; elle est, elle-même et par elle-même, idée et logos dc soimême, ayant son vivre el son agir en sa propre existence 340 ADVERSUS ARIUM I SO,IS — 51,8 . tentlam. indiscemlbills spiritus counitio, divinitas, substad tlalitas, beatitude, inlellegcntialllas, vitalitas, oplimitas et pure ingenitum, χροόν, una- ' lOTObM univers litas counitionis nulla counitianc. Isto Igitur uno exsistente, unum proexsilull, unum unum. lentla, quoniam ct exsistentia motus. Istud igitur unun 25 exslslenlialller unum, sed non ut pater mcxsistentialiti unum qui est secundum potentiam exsistentlalitcr unur Habet enim potentia et magis habet quod el futurum est, secundum operationem, esse, ot, secundum veritatem, non habet, sed est, quoniam potentia, qua actio actuosa Iit, 30 omnia est sino molestia el vere omnimodis, non egens quae sit, ad hoc ut sint omnia, potentia etenim, qua potens nataactio agit, agens ipsa. Unalitas igitur Ista. c 51. Sed unum istud quod esse dicimus unum unum, vita est, quae sil motio intinita, ellcctrix aliorum, vel eorum quae vere sunt, vel eorum quae sunt, exsistens λίγος ad Id quod est osse quae sunt omnia, a se semct movens, semper h In motu, in semet ipsa habens motum, magis autem ipsa · motus est ; sic enim scriptura divina dicit quod dedit ipsi pator deus In Ipsa esse ollam esse. Isto Illius est, λίγος qui osl ad deum, iste per quem /acia sunt omnia, Iste illius et' 51, 0-7 r/. Mi. 5. 20 IIS Il s'est anéanti lui-méme. ■ IV. Conclusion : Consubstantialité du Père du Fils et de l’Esprit-Salnt. n) Identité dans la substance, altérité dans l'aeto. 59. Voilà donc la conclusion de notre exposé, selon l'ordre do notre démonstration el, avec l’aide de Dieu : lo Père et 372 ADVERSUS ARIUM I S9, 2-29 patrem ct filium ôpooôstov et ôposôria secundum identita­ tem in substantia. Una enim substantia, spiritus. Is ipsum esse est. Ipsum esse autem, ct vita ct intellegere est. Ista. s tria in singulis quibusque, el ideo una divinitas, et unum quod omne, unus dens, quia unum, pater, filius, sanctus spiritus, secundum potentiam el actionem solum apparenti alteritate, quod deus in potentia el in occulto motu movet et imperat omnia ut in silentio, λόγος autem filius qui est * 1085 b io et sanctus spiritus, voce contabulatur ad generanda omnia; secundum vitam el secundum intellegentiam, substituenti! Ex bis apparet quod λόγος ipse et spiritus sanctus et νονς et sapientia, id ipsum. Etenim et Paulus dixit divine : quis is cognovit νοδν domini ? Et rursus de ipso : virtus et sapien lia dei. Salomon etiam sapientiam de ipso dicit. Et multa nomina in filium revocantur. Et Ipsum et substantiam di­ cit et Paulus ad Hebraeos : imago substantiae eius ; et item consubstantialem populum dixit. Et Hiercmias : quia qui ao stetit in substantia mea et vidit verbum meum ; el rursus : si sieiissent in substantia mea el audtssenl verba mea. Et evanc gelium secundum Matthaeum : panem nostrum consubstan­ tialem da nobis hodie. In parabola Lucas : dixit tumor Λ filiis patri : da mihi congruam pariem substantiae ; et rur­ as sus : ibi dissipavit substantiam suam. Quod enim inde dest cendit, potentias suas non tenuit. Ista animae sunt, sedi dixi istud adversum negantes uslae nomon positum esse In sacris scripturis. Accedit autem quod animam, hoc est ho' minem, deus fecit ad imaginem ct similitudinem suam. Ί 5«, 1-1-1SBol». Il, SI II 1S-10 I Cor. 1, 24 II10Seu. Slraeli 1,11| ISKobr. S i HI Tit. 2, I* II 10-20 Jer. 23. IS |l 20-21 Jrr. 23, 22 |l 22-23Mettii. S, NOMS PROPRES ET NOUS COMMUES 373 le Fils sont.consubstantiels, consubstantiels par l'identité dans Esprit est Vitre en soi. L'être en soi est aussi vie el penser. Ces trois sont en chacun, ct par suite une est la divinité, un est le tout, un est Dieu, parce que le Père, io Fils et le Saint- sance et de l’acte que se manifeste Valtirlli, parce que Dieu meut toutes choses en puissance et en un mouvement qui reste caché, et qu’il commande toutes choses comme en silence, tandis que le Logos, Fils et Esprit-Saint, s’exprime par la parole pour engendrer toutes choses, tous deux, comme oie ot comme intelligence, servant de fondement à rétro de toutes choses. Il est évident, en conséquence de cela, que iMgos, Esprtl- a dit par Inspiration divine : « Qui donc a connu le Noûs du Seigneur ?» Et de nouveau au sujet du même : » Vertu ct sagesse de Dieu. » Salomon aussi emploie le terme sagesse h son sujet. Et bien d’autres noms encore sont rapportés au Fils. Et c’est lui aussi que Paul écrivant aux Hébreux appelle peuple «consubstantiel ». EL Jérémie : » Parce que celui qui s'est tenu en ma substance ct a vu mon verbe » ; cl encore : paroles.» El l'Evangile selon Matthieu ; » Donne-nous aujourd’hui notre pain consubstantiel. » Dans la parabole, Lue l’emploie aussi : e Le plus jeune dos fils dit au père : donne-mol la part de « substance » qui me revient » ; et de là-bas, il n’a pas gardé toutes ses puissances. Je sais bien que cela se rapporte à l’âme, mais j’ai cité ce texte contre ceux qui nient que le mot ousia soit employé dans les saintes Écritures. D’ailleurs on peut ajouter que Dieu a fait l’âme, 60. Quid vero Ista significant, audi ut dico. Summus vst ct sapienta perfecta, hoc est ).6γβΐ universalis — idem lj sum enim In aeterno motu — circularis motus erat, a σι-,μιΐ primo et In summo vertice, circularis exsistens iuxta Ip s sum cTtaste*. cyclica causa inseparabiliter conversa, ut 1 patre et in patrem et cum patre exiens, incedens, simul exsistens, et in patre erat filius ot In filio pater, prima sub' stantia, ot In subsistentia lain substantia, spiritalis substaj tla, secundum »oi» substantia, generatrix ct effectrix sui 10 stantia, praeprinciplum universae substantiae, intellegibili tlae in hyle. Si igitur prima motio vita, Inquam, et Intcllei genlia — ista enim Illud pertectum unum et solum — non solum circularis motio ista, sed sphaerica et magis sphaert 15 et vere omnimodis perfecta sphaera. SI enim esso, et vi vere ot intellegere, et si vita, Ipsum esso est et intcllcgon lia, et summitates et medium est In unoquoque. Sic et in· tellegcnlia. Unum igitur Istorum tria : sunt in se circulat 1086 a et participantia invicem sibi, magis autem simul exsisten 20 tla sine aliquo Intervallo. Sphaera est ct prima et pertecti et Ipsa sola sphaera ; at voro alia Iuxta similitudinem sphae­ rica magis. Ex Ista ratione necessario et mipatev potenti est γραμμή ct γραμμή’ operans eqpsfov est et a semet Ipso OO. 23 γριμρή Λ «t γραρμά S il 2S I»1 — -» LA SPHf.RE DE LOGOS 375 λ'. Le Logos et ses deux Images : l'Ame et le Corps. 1. La Sphère du Logos. 60. Et qu’est-ce que désignent ces termes ? Écoule mon exposé. Le Noûs suprême et la sagesse parfaite, c'est-è-dirc 10 Logos universel — car Ils étaient Identiques en un éternel mouvement — étaient lo mouvement circulaire, parlant du point premier et déjà circulaire en ce centre suprême, s'exté­ riorisant sous forme do cercle, autour de co même point, tandis que ce point, cause du mouvement circulaire, restait tourné vers soi, sans se séparer de lui-même ; ainsi, sortant du Père, s'avançant vers le Père, coexistant avec le Père, le Fils était dans le Père, ct le Père dans lo Fils : substance première, substance déjà liypostasiée, substance spirituelle, substance en tant que ,Vods, substance engendrante ot créa­ trice, principe antérieur de toute substance, de la substance intelligible comme de la substance intellectuelle, de la sub­ stance de l’âme comme de la substance matérielle ou do toute substance se trouvant dans la matière. Si donc le premier mouvement est vie, dis-je, et Intelli­ gence — car l'Un ot Seul, qui est parfait, est lui-même vio ot intelligence —- ce mouvement n'est pas seulement circulaire, 11 est sphérique, bien plus, Il est la sphère, la sphère absolu­ ment parfaite sous tous rapports. Si en cllet l'être est en même temps vivre et penser, et si la vie est être en mémo temps qu'lntelligencc, les extrêmes et lo milieu sont on chacun. Ile même aussi l'intelligence. Chacun d'entre eux est donc trois : Us se multiplient eux-mêmes pnr eux-mêmes et participent tous les uns des autres, bien plus, ils sont ensemble, sans aucune discontinuité. Cost la sphère, lu sphère première, la sphère parfaite, la seule sphère en sol. Les autres, par conlre, sont sphériques plutêl par ressem­ blance. Il résulte nécessairement de ce raisonnement que le point est la ligne en puissance et que c'est le point qui produit la ligne : le point sort de lui-même sans vraiment sortir de lui- 25 simul, semper cyclo semet circulans, undique sphaeram esse, deo ubique exsistente, quippe cum sit mtpttov a quo et in quod omnis motio conversione reducitur. Hic est deus, λόγος 1086b 61. Erecta motione cyclica, cyclicam dloo quod a οηρείω motionis cl divinitatis universae et το3 λόγου el filii, extitit iussionc dei Imago, iuxta imaginem et similitudinem dei, s imago imaginis, hoc est filii. Imago enim patris filius, ul c non verum lumen ct quidem cum suo proprio v« lumen. Si 15 vero in Interiora respicit, cum sil petulans, potentia vivi- Ι.Λ SHléBK DU l«GOS même, il est toujours en môme temps en repos et en mouve­ ment, il se multiplie lui-même sans cesse en un cercle, en sorte qu’il est A tous égards la sphère, puisque Dieu est partout, étant le point d’où provient tout le mouvement ct vers lequel tout le mouvement retourne par la conversion. C'est Dieu, tout entier Logos, tout entier Noûs, tout entier sagesse, substance toute-puissante ct cause de substance, celui que nous craignons, celui que nous adorons, en ne le contemplant que par l’esprit, celui qui nous a élevés à lui par sa condescendance et son bon vouloir, le Seigneur JésusChrist nous taisant miséricorde par la grâce de sa croix 2. L’Urne à l’image du Logos (Gen. I 26). 61- Après que le mouvement circulaire s’est éveillé — je dis bien, circulaire, puisque cc mouvement, partant d’un point, revient à ce même point, c’est-à-dire partant du Père, revient au Père — lors de la manifestation de ce mouve­ ment, lors de la manifestation de la totalité du divin, du Logos, du Fils, à ce momcnt-lâ, par la volonté de Dieu, s’est réalisée une image, ■ selon l’image el la ressemblance de Dieu », une image de l’image, c’est-à-dire du Fils. Car le Fils est image du Père, comme on l’a montré. Et la raison en est L’âme a donc été créée comme image de la vie. Et l’âme, avec son .Veils propre, qui lui vient de celui qui est le iVods, est puissance de vie intellectuelle : elle n’est pas le .Voiis lui-même, mais quand elle regarde vers le Noûs, elle est, pour ainsi dire, elle-même le .Veils. Car lâ-bas, toute vision est union. Mais si elle incline vers le bas cl se détourne du Noûs, c'est eile-mème el son propre Noûs qu'elle entraîne alors vers le bas : elle devient alors seulement Intellectuelle, et n’est plus, comme auparavant intelligible et Intellectuelle. Si par contre elle demeure en cet état, elle est la mère des choses qui sont au-dessus du ciel, elle est lumière, non pas la lumière véritable, et pourtant lumière, grâce au .Vods qui lui est propre. Mais, si elle regarde vers les choses inférieures, étant 378 ADVERSUS ARIUM I 01,16—02,9 mundo, usque nd lapidem lapidum more. Ipsa ellam cun cumque In medio spirituum ct intellegibilium el τή; SXh in sua descenderet. Quare enim dictum est : cl Ista ais Dicit aliquis : si talis est anima, quomodo dictum est jaciamus hominem iuxta imaginem el simillludinem nostram? 62. Inspiciendum prius quid est homo, deinde, quid imago iuxla Imaginem et similitudinem, non imago ac similitû Quidam putant, ex corpore ct anima triplici, quidam aurursus dicunt, ex corpore et vù partili i.'homme image du logos 379 désormais pleine ι 1 82,10-35 l'uohub IMAGE OU LOCOS 381 l'homme, d’un corps ayant la quadruple puissance des quatre éléments, d’une Ame double et d’un double Noûs. Pour le corps en etlet, il en a été ainsi, comme on l'a démon­ tré : Dieu a pris do la poussière et a modelé Adam, c’est-àdire de la terre déjà créée, les parties supérieures et la fleur de la terre ; nous avons là les principes du corps. Quant au double jVoûs et à l’Ame double, c’est l'Évangile selon Matthieu ot l'Évangile selon Luc qui nous en prouvent l’existence ; Ils s’expriment ainsi en effet. : « Il en sera ainsi lors de la parousie du Fils de l’homme. Alors doux hommes seront dans un champ : l’un sera pris, l’autre laissé. Alors deux femmes seront à la meule, pour moudre : l’une sera prise, l'autre laissée. ■ Quant à Luc, II a ajouté au sujet du corps, qu’ils sont aussi deux : · La nuit, deux seront en un seul lit : l’un sera pris, l’autre laissé. » Mais, pour le reste, il s’exprime d’une manière semblable à celle de Matthieu. Donc, les ■ deux dans le champ », ce sont les deux logoi ou les deux Noûs : le Logos céleste et l’autre, matériel ; les deux femmes en train de moudre, ce sont les deux Ames, l’Ame céleste et l'Ame matérielle. Ceux qui seront « pris », ce sont matériel, logos et Ame, < sera abandonné*. Comment cela 1 Écoute mon exposé. L'homme est composé corps, parce qu'il est formé de la terre, déjà organisée. La terre a donc une Ame matérielle. Et ainsi, quant au corps, Adam a été créé Aire vivant, comme les autres êtres vivants vivante. Mais, pour Adam, ce n’est pas tout. Dieu en effet a soufflé sur son visage. Car c'est là on effet qu'est rassemblée la puissance do sensation, à laquelle le Noûs vient s'ajouter pour porter un Jugement discriminant sur les sens. Il y a donc une Ame plus divine et qui est accompagnée de son Noûs propre. Car la puissance de sensation, c'est le noûs matériel, inhérent à l’Ame matérielle et consubstantiel à ou l’esprit divin, est situé dans l’Ame divine. L'âme divine, à son tour, est elle-même dans l’esprit matériel, et l'esprit advebscs ahium i 62,30 — 68,25 hylicus autem spiritus in hylica anima, hylica autem anima c in carnali corpore, quod oportet purgari cum tribus omni­ bus, ut accipiat lumen aeternum et aeternam vitam ; hoc autem perficit Udes in Christo. 63. Dicamus igitur quomodo talis anima iuxla imaginem dei et iuxla simtliluelinem cRccta sit et, si sola anima homo. Ut dicit Paulus, alius est terrenus, alius animalis, alius spi­ ritalis, et ista omnia in uno homine, sed* maxime hominem 5 interiorem frequenter dicit ; sic enim est anima. Colligit enim vo5v et divinam animam et dicit caelestem hominem ; reliquum autem, terrenum hominem. Si istud est, anima nostra iuxla imaginem est dei et domini tesu Christi. Si enim Christus vita ct λόγος est, imago est dei, in qua ima10 gine perspicitur pater deus, hoc est quod est esse, in vita. Hoc est enim Imago, ut dictum. Et si est Christus vita, d quod est autem vivere, hoc est λόγος, Ipsa autem vita hoc est quod est esse, hoc autem quod esse, pater est et, si rur­ sus ipsa vita hoc est quod intellegere, id autem est sanctus 15 spiritus, et tria Ista sunt omnia ot in unoquoque tria et unum tria ct omnino ό>οοόσι«. Si igitur anima, secundum quod ani­ ma est, et animae esse est ct vivere ct Intellegere, tria ergo, superioris triados anima est, ut imago imaginis. Est enim, iuxta quod anima est, in eo quod est esso, et vitam dans 20 ct intellegentiam, ante intellegere simul habens ista sjsootigw in uno, ct sunt singula ut sua substantia, non scissione;, non divisione, non eRusione, nec protentione, neque partu praecisa, sed sempiterna tria, aliud exsistens in alio exsis-, 1083 a tente ct ista substantialiter. Iuxla imaginem ergo. Et sierra 25 pater esse est. Illius autem duo, sed in motu ct in actu, sic, b'HOMME IMAGE OU LOGOS matériel dans l’fimo matérielle, l’âme matérielle, enfin, dans le corps charnel, qui, avec tous les trois, doit être purifié pour recevoir la lumière éternelle cl l'éternelle vie : c'est cela qu’accomplit la fol dans le Christ. 63. Disons donc comment l'âme, telle qu'elle a été décrite plus haut, a été créée «selon l'image de Dieu et selon sa res­ semblance □ ct si l'homme sc réduit seulement à l'âme. Comme le dit Paul, autre est l’homme ■ terrestre », antre i’hoinme « psychique », autre, le « spirituel », et tout cela sc trouve en un seul homme ; mais 11 emploie surtout l'expres­ sion d’« homme intérieur » ; c'est bien cela qu'est l'âme. 11 réunit ensemble A'ods et finie divine, ct il appelle cela homme « céleste », le reste : homme terrestre. C. An IMAGINES! HT SIMILITUUINEM NOSTRAM. S'il en est ainsi, notre fime est « selon l’image ■ de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. Si en ctTct le Christ est vie ct Logos, il est image de Dieu, image dans laquelle on voit Dieu cela l'image, comme on l'a dit. Et si le Christ est vie, et que le vivre, c’est le Logos, si la sue elle-même est ce qu'est l’être, et que l’être, c’est le Père, si, encore une fols, la vie est cela même qu'est le penser c'esl-4-dire l’Esprit-Saint, tous ceuxci sont trois, en chacun sont les trois, et les trois sont un, et, en un mot, ils sont absolument consubstantiels. Si donc l’fime, en tant qu’âme, est fi la fols être de l’âme, vivre et penser, si donc, en un mot, elle est trois, l'âme est comme l'image de l’image do la Triade d'en haut. Car l’âme, en tant qu’fimc, est, en son être même, donneuse de vie et d'intelligence, possédant celles-ci, rassemblées, consubstantielles dans l’unité, avant que s'exerce l’acte de pensée ; et pourtant ces trois sont individués, existant en quelque sorte chacun en sa propre substance, sans être séparés par coupure, division, écoulement, extension ou enfante­ ment ; non, ils sont éternellement trois, chacun existant réel­ lement dans l’autre qui existe aussi réellement, et tout cela, substantiellement. Donc l'âme est « selon l'imago ». Et de même que le Père est être, tandis que le Fils est 30 stantia, in triplici potentia ; ipsa generans ergo, ipsa so principium, sicuti pater et niius Ipsius 64. Adhuc dico in occulto mysterium magnum. Siculi di vinior trinitas unalis, secundum quod per se, eiluigenterl fecit animam in mundo intellectibili. In subsistentiam et propriam substantiam, quam proprie dicimus substantiam, 1038 b s sic anima, trinitas unalis secunda, explicavit imaginationem mundanas animas gignens. El istud ergo, iuxla imaginem ei similitudinem. lesus Indueret carnem. Ego autem dico : forte, si et, in isto: isrporis. 15 Si enim luturum est nostrum corpus cl caro resurgere et induere incorruptionem et fieri spiritalis caro, sicut i et sal* l’homme image du logos 385 double, mais double en son mouvement et son acte, de même l’âme en tant qu'âme est comme la puissance paternelle, tandis que vivillcatlon et pensée sont, toutes deux, en mou­ vement. C’est donc cela : l’être de l'âme est ■ selon l'image ■ du Père el du Fila, tandis que son être dc telle manière est < selon la ressemblance ». L’âme est donc consubstantielle, elle aussi, en son unité, et elle est de substance semblable, en sa triple puissance ; elle s’engendre elle-même, se meut elle-même, est toujours on mouvement, étant source et prin­ cipe des mouvements dans le monde, comme le Père et le Fils sont eux-mêmes, créateur, précause et préprincipe du mouvement do l'âme. 64. J’ajoute encore en secret, un grand mystère. De même que la trlnlté la plus divine qui est trinité une, en tant qu’elle est par sol, a produit, par mode ne rayonnement, l’âme dans le monde intelligible, constituant, en son hypo­ stase et substance propre, cette âme que nous appelons sub­ stance au sens propre du mot, de même l'âme, trinité une, elle aussi, mais seconde, a achevé la manifestation dans le monde sensible, parce que cotte âme, tout en restant lâ-haut, a engendré des âmes qui viennent en ce monde. C’est donc cela aussi qui est · selon l'image et la ressemblance ». Voyons donc si l'homme est aussi · à l’image ct A la res­ semblance de Dieu », selon la chair. Certains disent qu’il l'est aussi selon la chair, en prévision du fait que, dans l'avenir, Jésus revêtirait la chair. Pour ma part, je dis : peut-être qu'â condition de bien affirmer que le Logos, même lorsqu’il est Logos do la chair, ost bien Dieu, et incorporel et au-dessus de tout corps : car II ost puissance dc tous les existants et Dieu de toutes choses, peut-être donc, que l’on ne se trom­ pera pas, en disant que l’homme est aussi â l’image du corps du Logos, En effet, s’il doit arriver que notre corps et notre chair ressuscitent, revêtent l’incorruptibilité et deviennent chair spirituelle, de même que notre Sauveur fut, à tous égards, cette chair spirituelle, quand il ressuscita, monta aux deux. ADVERSUS APIUM I 64,18-30 futurum est ut venial, cl si post resurrectionem inmutabi 1088 c mur, accipientes spiritale indumentum, nihil inpedit iiixti ao imaginem carnis superioris τβΟ λόγοο hominem factum essi Ad istud enim testimonium dicit propheta dicens : et Jeci deus hominem iuxta imaginem dei. Si fecit deus secondai imaginem, paler iuxta lilii imaginem. Si autem et istui dicit : /ecil ipsum masculoleminam et praedictum est : /ee as hominem iuxta imaginem dei, manifestum, quoniam ct iuxta corpus ct carnem, valde mystice, «5 λέγοι» et mare et femina exsistente, quoniam ipse sibimel filius erat, in primo) et secundo partu, spiritaliter et carnaliter. Gratia deo patri; ' et filio eius domino nostro lesu Christo ex aeterno in €4. IS I Cor. 15.51-531| 10-25 Oen. 1,30 H 24 Oro. 1, 27. l’homme image di: logos 387 el quand il reviendra, si donc nous devons changer après la résurrection pour recevoir un vêtement spirituel, rien n’em­ pêche que l’homme ail élé créé 4 l’image de cette chair d'en haut que lo Lagos a 14-bas. A cela le prophète apporte son témoignage quand il dit : < Et Dieu a tail l’homme selon l’image dc Dieu. » Si Dieu a fait l’homme selon l’image, c’est le Père qui l’a fait selon l’image du Fils. Mais s’il ajoute : • Il l’a fait mile-femelle » et qu’auparavant il a dit : · Il lit l’homme selon l'imago dc Dieu », 11 est évident que, très mystérieusement, c'est aussi selon le corps el la chair qu’il l’a fait 4 l'image de Dieu, le Logos étant lui-même mêle et femelle, puisqu’il fut pour lui-même son propre Fils, dans le premier comme dans le second enfantement, spiri­ tuellement el charnellement. Grâces soient rendues 4 Dieu lo Père et à son Fils, Notre-Seignour Jésus-Christ, de toute éternité et pour tous les siècles des siècles. Amen. CONTRE ARIUS LIVRE SECOND ‘ C0STI16 ARIUS 66) Pieu «t le Christ sont 5* ee\ Ilyposlaso cl substance à 389 4,22-30 . 4,30-54 4,54 — 6,19 αα) JMmie 23,18-22............ 4,54 — 5,16 64) Amun® 138,15.............. 5,17-23 ce) Lue 15,12.................... 6.1- 19 3. VàiMedeior ; la res oi le nomen.............. λ. La res : le Père osl dans le Fils et le Fils 1® Ιλ mol se déduit légitimement do C. Réponse aux attaques homéennos 9.'30-51 10.1- 11.8 5) Les doux slgnificulions à'ho· doux nspools do l'hérésie 10.1- 20 10,21 —11,8 11,9 — 12,10 Père est dans lo Fils, le Fils dans le Père................................ 11,9-21 12149° 3® Elle est dans l'Ëcriluro............ IIL Profession de toi finale........................... 12,20-37 390 ADVERSUS ARIUM LIBER SECUNDUS ET GRAECE ET LATINE DE OMOOTCia s 1. Deum omnipotentem omnes fatemur ; Christum I< 1083 d sum, nos nunc ; mox tamen fatebuntur omnes. Quibus fide in Christum est, et deum fatemur patrem, el Christum filium de utroque quod sint ambo el singuli, quippe ul paler deu: Illius lesus Christus, tota nobis religio est et spes tota « lo in isto fides. Sed cum fatemur singulos duos, unum tame deum dicimus et ambos unum deum, quod el pater sit i filio el filius in patre. Alii unum deum dicunt patrem soluit lilium vero hominem ; sed hos nunc omittamus. Elcnit fesum filium cum dicimus, et antequam de Maria nascere is tur, fuisse filium confitemur ; nam si fn principio fuit λόγο et λόγος fail ad deum el deus luit ipse λόγος et hoc fuit i tafdo «Μ l/l Ii - luimur S laUMur Λ CONTUE LES HÉRÉSIES CONTRE ARIUS LIVRE SECOND De l’homoousios, en grec ht en latin. I. Le dogme orthodoxe et ses adversaires. 1. Nous confessons tous un Dieu tout-puissant. Mais nous seuls, pour l’instant, confessons le Christ Jésus. Bien­ tôt pourtant, tous le confesseront. Nous qui avons foi dans le Christ, nous confessons à la fois le Dieu Père ct son Fils, ensemble, ct pourtant que chacun a son individualité propre — car, aussi réellement qu’est Dieu le Père, aussi réellement est son Fils Jésus—c’est en l’un ct l’autre, donc, que consiste toute notre piété, toute notre espérance, toute notre foi dans le Christ. Mais, confessant deux individualités réelles, c’est pourtant un seul Dieu, un seul Dieu que sont ensemble ces deux individualités, que nous confessons, puisqu’on même temps, le Père est dans le Fils et lo Fils dans le Père. 2. Les hérésies. A. Lb patrimssianismb. Certains affirment que le Père seul esl le Dieu unique, ct que lo Plis est homme ; mais laissons-lcs do côté, mainte­ nant. En effet, si nous disons que Jésus est Elis, nous confes­ sons en même temps qu’il a été Fils avant de natlro de Marie. Car si · le Logos était dans le principe », si « le Logos était auprès de Dieu », si « le Logos lui-même était Dion », AUVEBSUS ARIUM 11 1,17-37 principio, qui cum postea λόγος caro laetus est, idem est λόγον esse el lesuin. Si enim in principio erat λόγος, in prin1089 a cipio erat Illius, qui postea in carne lesus, propter myste-, 20 rium quod, mandatu patris, implevit. Fatendum est igituri a principio fuisse (Ilium. De patris substantia an extra di­ cimus ? Sed istud quaerendum. · Num deum non fatemur esse ? Fatemur. Quid igitur T Esse istud άνούσιον dicimus an ένοΰσιον? id est sine substan25 tla an substantiam. ‘Ανούσιον, inquiunt. Accipio, sed quaero : ανούσιον quomodo ? Qui substantia non sit omnino an qui supra substantiam sit, id est ûsspoünov Î Sine substantia ■ quis dicat deum, qui esse fateatur. Esse enim illi substan­ tia sua, non illa nobis nota, sed ipse quod est ipsum esse, so ipse est, non ex substantia, sed ipsa substantia, parens om- 0 substantia, ante substantiam substantia. Per id igitur quod ύαορούσιος est, ανούσιος a quibusdam dicitur, non quo sit sino substantia, quippe cum sit. Veneremur ergo deum et et terram, mundum, spiritus, angelos, animas, animalia et I hominem ad imaginem ct similitudinem imaginis eorum. 1, 17 loh. 1.14 J 18 loh. 1.1 COSTRE LES IlEnÊSIBS 393 si c’est lui ■ qui «ait dans le principe », puisque, ensuite, c'est ce même Logos « qui a M tait chair », c’cst donc la même chose d’être Logos et d’être Jésus. Car si lo l-ogos · «ait dans le principe », le Elis aussi «ait dans le principe, ce Fils qui, ensuite, a «6 Jésus dans la chair, à cause du mystère qu’il a accompli, sur l’ordre du Père. Il taut donc confesser que Jésus était dés le principe. B. L’ARIANISME QUI NIE quo lb Fies soit de la substance du Père. Confessons-nous qu'il est do la substance du Père ou bien qu'il vient du dehors ? Mais cela, il nous faut le rechercher. a) Dieu a une substance. Ne confessons-nous pas que Dieu est ? Nous le confessons. Quoi donc ? Cet être de Dieu, le définissons-nous comme dvoêmov ou comme leoéeev, c'est-à-dire comme sans sub­ stance, ou comme substance ? Comme àvoôeiov, disent cer­ tains. Je veux bien, mais Je demande : àvsêewv selon quel mode ? Comme n’étant absolument pas substance ou comme au-dessus de la substance, c'est-à-dire comme όχβρ- cn confessant qu’il est. Car c’est cet être mémo qui est sa substance, bien qu’elle nous soit inconnue, mais lui-même est ce qu'il est lul-mêmc, c’est-à-dire l’être mémo, sans recevoir son être de la substance, mais étant lui-même la substance même, mère de toutes les substances, se donnant l’être par soi et pour soi, substance première, substance universelle, substance avant la substance. Parce qu’il est donc âsspoàeiec, certains l’ont dit àvoôowç, non qu’il soit sans substance, puisqu’il est. Adorons donc Dieu en affirmant qu’il est. C'est-à-dire en le disant ivoémsi, lui qui a créé toutes choses, le ciel, la terre, le monde, les esprits, les anges, les âmes, les vivants et l'homme, à l’« image et ressemblance · de l’image de ceux d’en haut. 394 ADVERSUS ARIUM II 1,38—2,12 Quid igitur 1 Cum sit ένούσιος deus, pater utique dicitur! sic fatemur, et pater unigeniti ; omnium iides ista. Num 40 Igitur fallit Intellegentiam verbum ambiguo suo : genu enim vos ct do hominibus dixit deus. Si igitur significat genui, el creavi ut creaturam, et naturaliter de mea suli stantia genui, quid magis unigenito ? Quid ci qui filius est. Quid el qui unus et solus ? Quid ei in quo pater est ? Qui 1080 0 erat ct erat apud deum et deus esi et per quem facta sun omnia et sine quo factum est nihil ? Quid autem hoc signi­ ficat quod Christus unigenitus ? Si enim deus omniuij pater est secundum creaturam, quo modo huius unigeniti no pater, si non alio modo et ex substantia, non ex niliiloi; Erat autem non alia substantia ante omnia, quam patris Do patris ergo substantia Christus. dem modo hoc : eius esse, IvoHoMt est an «νβύσιον ? lam supra dictum ανούσιον osse non posse cui sit esso. Quid igl··; tur ? Istud esse, undo est, έκ τοΟ avoueioo an έζ το5 Ινουσίού' Deus, ut inquiunt, osse est ; Christus, item, esse, sed coçi d pit tamen. Verum hoc est. Sed istud esse quod coepit, dB eo coepit, quod full aliquo modo fuisse, ut omnia divina et a divinis orta, potentia semper sunt ac fuerunt. Processu io autem eorum actus ost, ct ex motu manifestatio, ct qui dam natalis. Quid enim dei nascitur, cum deus sil ingeni tus 1 An illud credibile ost aut fas est, dicere, ex nihilo ve i. 40 χηη. I». I. 2 II 40-47 cf. loh. 1, 1-3. comas les iiénSstss 395 Quoi donc ? Dieu étant Ivoôeioe, on l'appelle surtout du nom de Père : ainsi le confessons-nous, bien plus, du nom de Père d’un Fils unique ; telle est la foi professée par tous. Mais le mot, par son ambiguïté, n'égare-t-il pas notre entendement : car Dieu dit aussi, à propos des hommes : « Je vous ai engendrés. » Si donc « Je vous ai engendrés » signifie à la fols : · Je vous ai créés » comme créature, et < je vous ai naturellement engendrés do ma propre substance », qu'aura donc de plus le Fils unique, celui qui est le Fils, celui qui est l’unique ct seul Fils, celui en qui est le Père, celui qui est dans le Père, celui qui est le Logos, le Logos qui « était dans le principe », qui « était auprès de Dieu », qui « est Dieu », « par qui tout a été tait ·, ■ sans qui rien n’a été fait » ? Que signifie donc coci que le Christ soit unique engendré ? Car si Dieu est Père de toutes choses, duns la création, selon quel mode sera-l-11 Père do l’unique engendré, si ce n’est selon un autre mode qu'il n'est Père des créatures, c’est-à-dire si le Fils ne vient do la substance ct non du néant ? Or il n’y avait d’autre substance, avant toutes choses, que la substance du Père. Le Fils ost donc de la substance du Père. G) L’aUIANISMB «Ut ASSIGNE UN COMMENCEMENT AU FlLS. 2. Voyons maintenant I Nous confessons aussi que le Christ est. Posons, de In même manière, cette question : cet être du Christ, le définissons-nous comme ivoûmsv ou comme ràsôcwi ? On l’a déjà dit plus haut : cc qui a l’être ne peut être «voioisv. Qu'en résultc-t-ll donc 'I Cet être, d’où vient-il ? Έχ τβδ iwênou ou bien ta roê svoéciov, c’est-àdire de l’être ou du non-être ! Dieu, disent certains, est être; le Christ aussi est être, pourtant il a commencé. C'est vrai. Mills cet être, qui a commencé, a commencé à partir de ce qui était avoir été déjà d’une certaine ma­ nière ; connue toutes les choses divines ou qui en sont issues, elles sont toujours et ont toujours été en puissance. Leur procession n’est qu’une actuation, une manifestation par le mouvement, une sorte de naissance. Quelle part de Dieu peut naître, si Dieu est inengendré ? Est-ce croyable, est-ce même permis de dire .que le Christ a été fait ou 396 ADVEllSUS AHIUM 11 2,13-37 factum vel natum osse Christum quem dicimus dei lillunil qui est dominus malestalls, et celera quae supra diximus IS et in aliis libris. Hoc vero postrema haeresis dicit, cui simi-, iis et illa est vel quae a Maria dicit coepisse Clfristum, Vel! quae non ipsum λόγον induisse carnem, sed adsumpsisse ho­ minem, ut eum ipse λόγο? regeret, atque hoc- Marcellus,^ quod superius autem, Photinus. 1090 a 20 Excludamus igitur omnes qui haec atque huius modi de Christo sentiunt. Loquamur oum his qui Christum dei lilium dicunt et filium natum, quippe cum fateantur unigenitum, genitum utique, non /actum. Parum istud est ; adiciunt de patre filium, de deo deum, de vero lumine verum lumen, utique as et consequentia : de spiritu spiritum, et in patre filium et in filio patrem. Haec cum fateantur, consilio nullo, ratione ti­ moris potius quam veritatis. Alii substantiam hic nomi­ nandam negant, alii nominant, sed similem volunt, non eandem dicere. Quibus illud primum perspiciendum est quod so propheta Esaias dixit : Nullus /uit ante me deus, el post me nullus erit similis deus. Si Illius Christus, utique post deum Christus. Nullus autem similis post deum. Christus ergo b non similis deo ; aut si non post deum, certe cum deo ; ss nullus similis tibi. Deinde, quod mullis docuimus, substan­ tia in eo quod substantia est, maxime si sit eiusdem gene­ ris, et haec in duobus pluribusvc sit, haec, eadem, non si- COXTRB LES HÉRÉSIES 397 engendré du néant, lui que nous appelons Fils de Dieu, lui qui est le · Seigneur de la gloire » el auquel nous don­ nons tous les noms énumérés plus haut ol en d’autres livres. C'est pourtant ce que dit l’hérésie la plus récente. D. Mancin. bt Photin. El celle-ci lui est semblable qui dit, ou bien que le Christ n’a commencé qu'à partir de Marie, ou bien que ce n'est pas le Logos lui-mémc qui a revêtu la chair, mais qu’il a assumé un homme pour que ce môme Logos le dirige. Ceci, c'est Marcel ; ce qui précède, Photin. E. Homéousiens et homébns. Nous rejetons donc la communion do ceux qui ont ces opinions ou des opinions semblables au sujet du Christ. Nous nous adressons à ceux qui confessent que le Christ est Fils de Dieu, Fils engendré, puisqu’ils le confessent · unique engen­ dré», surtout engendré et «non fait ». C'est encore pou. Ils ajoutent : « Fils du Père, Dieu de Dieu, vraie lumière de vraie lumière », et surtout la suite : « Esprit d'Esprlt, et le Fils dans le Père, et le Père dans le Fils. » S'ils confessent cela, c’est sans conviction ; leur motif est la crainte, plus que la vérité. Certains refusent de mentionner la substance, ή cotte occasion ; d'autres acceptent d’en fake mention, mais ils veulent la confesser semblable, non identique. Que ces derniers considèrent bien d'abord ce qu'a dit lo prophète Isaïe : « Il n'y a eu aucun Dieu avant moi ot II n'y aura après moi aucun Dieu semblable à moi. » Sl lo Christ est Fils, lo Christ est donc après Dieu. Or, après Dieu, rien de semblable à Dieu. Le Christ n’est donc pas semblable à Dieu, Ou alors, s’il n’est pas après Dieu, c’est qu'il est avec Dieu i car, en aucune manière, il ne peut être avant Dieu. C’est donc qu’il est consubstantiel. Et David s’exprime en ces termes : « Personne n’est semblable à toi. » Ensuite — doctrine que nous avons souvent répétée — la substance, en tant que substance, surtout si c'est une sub­ stance homogène qui est réalisée en deux ou plusieurs Indivi- milis dicitur esse substantia ; ut anima substantia est, sin' licet mullae animae, in eo quod animae sunt, una est illi' 40 cademque substantia, non quo praecesserit ilia substant» et praeextiteni, sed simul semper extiterit; ila et in cote rls ; quanto magis in deo, cum ipse sit origo substantiae cum quo, divino quodam ortu, filius, a patre^accepla sub stantia, semper cum eo ct in co, ul alter atque idem, elus 4S dem substantiae, nulla vel illius diminutione vel huius ac 1090 c ceptione, consubstantiali et conplctiva unalitatc, deus alqu oirtus elus semper qui fuerit ct semper extiterit; hoc es deus ct λ&γος, deus et forma elus, paler el filius, deus e lesus Christus, deus et virtus et sapientia ; ergo so Hoc sic dictum ipooùcwv, ut δμοίΐδιϊς, cum in eadem sun specie simul exsistentes ; item έμοηλιχές, eiusdem tempo simul subslantlatum, sine conposito vel discretione, sed Simul semper quod sit rerum virtutibus actionibusque ss discretum. 3. Hic oriuntur quaestiones : prima quod in sacris seri turis substantiae mentio facta non sit et magis ojwo non sil lectum ; alia, quod si hoc ita est, eum passu: 2, 40 et 40 et. I Cor. 1, 24. COSTRE LES HÉRÉSIES dus, cette substance est dite identique, non semblable. Ainsi l'âme est substance : même s'il y a un grand nombre d’âmes particulières, en tant qu'âmes, elles ont une seule et même substance ; non que cette substance les précède et leur préexiste, mais parce que celte substance coexiste tou­ jours avec clics ; il en est de même pour les autres choses ; à plus forte raison en est-il ainsi en Dieu, puisqu'il est l'ori­ gine de la substance ; c'est en effet avec lui, par une sorte d'enfantement convenable ù la divinité, que le Fils, rece­ vant la substance du Père, toujours avec lui ot en lui, en tant que différent ot identique à lui, de même substance que le Père, non que la substance de celui-ci diminue, non que la substance de celui-là soit reçue de l’extérieur, mais par une unité consubstantielle et parfaite en sol, c'est avec lui donc que le Fils est « Dieu s et « puissance » de Dieu, puisque ce Fils a toujours été ct toujours existé. Voilà ce que sont Dieu et le Logos, Dieu et sa forme, le Père et le Fils, Dieu et Jésus-Christ, Dieu et sa « puissance · et ■ sagesse ·. Ils sont donc èpooâewv. Ce mot è|seoéaev s’emploie comme àposi&iç, par exemple, s'emploie poor désigner des êtres qui sont en même temps de même espèce, ou bien pareillement, èpoqXtxéç, pour dire : de même époque, de même âge. Mais ici èpooéeiov signifie ce qui est consubstantiel, co-substantié, sans composition ou séparation, mais qui, étant toujours ensemble, pour ce qui est des puissances de chacun, ne se différencie que dans les actes. H. Défense d’oéow et d’éizooéoiev. 3. Ici surgissent des questions : d'abord que, dans les saintes Écritures, nulle mention n'est faite du mot « sub­ stantia > et surtout, qu’ëpooéoiov ne s'y lit pas ; ensuite, ADVltnSUS AHIUM Π 3,4-24 filius, passus est pater ; tertia, quod sl hoc ita sit, nequi d 5 pater maior, neque minor Illius, neque alius mittens, altu missus et haec ct hulnscemodi talia. Primum igitur illud de substantia videamus : non est in deo substrfnlia, neque in Christo, an non est lectum ? Si non est, ut supra diximusl quia omnino non est, sic accipimus, an quia, omnino supra 10 substantiam est ? Deum non esse nobis nefas dicere : subj stantia est enim quod deus est, quod spiritus, quod lumen' est. Cur enim addimus et aeram lumen 1 Etenim in divinis! et in deo sic accipiemus substantiam, ut in hylicis corpora,! et in incorporalibus animam r Haec enim est ibi substanis tia, esse supra substantiam. Deum esse omnes fatentur,! cum sit potentia substantiae, et Ideo supra substantiam? tO9ia atque ex hoc substantia ; etenim potentiae inost esse quod potest esse. Certo deus omnipotens est, ct quorum origo vel causa est, ipse ille omnia est, virtute scilicet et modo 20 quodam, unde dictum a Paulo : ut sit deus omnia in omni-, bus, Ergo et Ôv est et exsistens ct substantia, supra quae omnia cum sit, quia parens omnium est, potentia igitur, omnia est. Non dubitandum ergo dicere substantiam dei, quia, cum nos circa prima vel summa proprie verba deficiunt,| s, s supm diximus) «A 11 i, 20-27|| 12 In oon/wrtone fulsi, e/. 147. a : Itί 24 II 20-21 I Cor. 16. 28 DÉFENSE DU MOT « SUBSTANCE » 401 que si l'on admet Γό|Λθούσυν, lorsque le Fils a souffert, le Père a également soullert ; en troisième lieu, que si on admet l’ëuocéeiov, le Père n’est plus le plus grand, le Plis, l’infé­ rieur, et il n'y a plus de différence entre celui qui envoie ct celui qui est envoyé. Voilà les questions que l’on nous pose et telles autres du même genre. 2. La substance de Dieu et du Christ : res et nomen. A. La nus : Dinu ST lu Christ ont une substance. D’abord, voyons ceci au sujet de la substance : est-ce que, réellement, il n’y a pas de substance en Dieu et dans le Christ, ou bien, simplement, doit-on dire que le terme n’est pas dans l’Écrilure 1 S’il n'y a pas de substance en Dieu, faut-il. comme on l’a dit plus haut, l’entendre en ce sens que Dieu n’ait de substance en aucune manière, ou bien en ce sens qu’il est totalement au-dessus de la substance 7 Il ne nous est pas permis d'affirmer que Dieu n'est pas : car, ce qu'est Dieu, ce qu’est l’Esprit, ce qu’est la lumière, cela est substance. Pourquoi de fait ajoutons-nous Λ la profession de foi que Dieu est ° vraie lumière ? » Allons-nous dans les choses divines, en Dieu même, concevoir la substance de la même manière que les corps dans les choses matérielles ou l’âme, dans les choses incorporelles I Car la substance, là-bas, consiste à être au-dessus de la substance. Tous confessent que Dieu est, puisqu'il est la puissance de la substance et, à cause de cela, au-dessus de la substance et, par là, luimême substance. En effet, Il appartient à la puissance d’être co qu'elle peut être. Oui, Dieu est tout-puissant, et il est lui-même tout ce dont il est l’origine ou la cause, en puis­ sance, bien entendu, ct selon un certain mode ; c’est pour­ quoi il a été dit par Paul : « Afin que Dieu soit tout en tous, o il est donc cv, existant, substance, bien qu’il soit au-dessus de tout cela, étant Père de toutes choses : il est donc toutes i choses en puissance. Il ne faut donc pas hésiter à confesser < une substance de Dieu ; car, lorsque, concernant les choses 1 premières ou suprêmes, les termes nous font défaut pour par- 402 ADVERSUS ARIUM II 3,25-48 25 non incongrue de noetis apud nos, quod convenire possit Intellegentiae aptamus, ut hic quod est deo ossei substan Ham lure dicamus. Eodem modo, accipiamus ot Chrlstui quippe cum sit et ipse lumen est deus, quod deus est et pater ; sic el filius, quod d ct λίγος ct illius. Subsistentia ergo proprie dicitur de ambo­ bus, quod est substantia, quoniam quod est esse principale so cum forma, subsistentia dicitur. Haec autem et substantis dicitur. Et ideo dictum est : de una substantia, tres subsis­ tentias esse, ut id ipsum quod est esse subsistat tripliciter ipse deus, et Christus, id est λόγος et spiritus sanctus. Ergr όνόο-ΐασις hire deo datur, iurc λόγω, id est patri et filio. Ic ss autem Latini substantiam dicunt, quia diximus et substan tlam dici posse, scilicet id quod esse est, magis formatum esse. Quae cum ita sint, lecta est ûsëctaeiç, haec autem esl oicta, sicut probavimus. 5. Nunc videamus utrum ibi, ubi legimus, aliud signifi1093 a cet όχόοτίοις quam olei». Multi enim aestimant copia: atque fortunas significari hoc verbo, êzessacei scilicet Ser DftrENSE DU WOT « SUBSTASCS » Si donc ou applique à Dieu 1« termo d’hyposlase, à plus Torte raison peut-on employer à propos do Dieu le mot . substance · ; et surtout cc mot, parce qu'il Signifie : sujet, ot sujet originel, ce qui convient à Dieu ; non pas sujet, comme est sujet, dans lo monde, la substance, mais sujet qui est plus noble, ct plus originel, ct qui est l'être véritable, en tant que source de l’nnivorsalité des choses, puisque Dieu donne aux existants d’avoir chacun leur être propre. L'être qui a une forme ot l'être qui est premier et seul se disent donc par homonymie. Mais puisque cet être premier est sans liaison, cet être premier est, pur excellence, sub­ stance. Puisque il son tour, la forme est être, la forme ellemëmo est aussi substance, mais cet être-là s'appelle ùaéorwiç. En elïet, l’hypostaso est être qui a reçu une formo. Or Dieu est être qui a reçu uno formo, puisqu'il est Dlou et Père ; do même, le Fils, puisqu’il est Logos ct Fils. Hypo­ stase so dit donc au sens propre do ces deux qu’est lu sub­ stance, puisque ec qui est être originel, accompagné d'uno forme, s’appelle hypostase. Mais cotto hypostase, on l'ap­ pelle aussi substance. Et c’est pourquoi il a été dit : « D’une seule substance, viennent trois hypostases », on sorte que cela même qui est l’être subsiste triplement : Dieu lui-même ct lo Christ, c'est-à-dire le Logos et l’Esprit-Salnt. Donc c'est à bon droit que le mot taiowmç est attribué à Dieu, à bon droit qu’il est attribué au Logos, c'est-ii-dlre au Père ot au Fils. t>) 'Taderaoit ot o’Jeia dans l’Éorlturo. Mais ce mot, les Latins le traduisent par « substance », parce que, nous l’avons dit en effet, on peut appeler aussi substance, non seulement l’être, bien sûr,mais,mieux encore, l’être qui a reçu une forme. S’il en est ainsi, disons que c’est ixwrenç qui se lit dans l’Écritiue, mais que cette êséoraciç, c’est l'eùefe , comme nous l’avons prouvé. 5. Voyons maintenant si, là où nous lisons le mot, ύπόraeiç signifie quelque chose d’autre qu’oàeia. Beaucoup en effet pensent que ce sont les richesses et les fortunes qui sont désignées par ce mot, ύπόοτβσις, j’entends bien. ADVBIISUS AHIUM II 5,4— β,ο sic dixit : sl sitiissent in ύποστάσει domini. Missent ο<ι 6 bum eius. Quid lilc Intellegimus όζόστ«σιν domint, nisi Id) quod est deus ? Est autem deus, spiritus' lumen, polcntii omnipotens ct huius modi talia. Hic qui stat, et Intellegit) non autem errat qui Intellegit ; stat ergo. Intellegens autem deum, Intellegit ct videt λόγον, dei Ollum. Manifestum ergi 10 hanc dei esse νχόστασιν, qua Intellecta ct verbum intellegi^ tur : simul enim sunt et hoc est όμοοίοιον. Hoc ct iterum dicit : quia si siettsserd in mea ύζ.οστάσβι ei verbum meun audlssent. Supra videre, hic audire posuit, utrumque hoc est quod intellegere. Is enim rem intellegit qui in rei substan-i is lia stat. Id est in primo fonte rei, ut omnia quae sunt eius intellegat. 1093 b Quid deinde ? Cum alibi vel In Davide vel in evangelic posita est ct lecta ύηόατβσις, numquid aliud quam oàcéz in-· tellegitur ? Ύβόοτασι; mea, Inquit David, de deo utique,: 20 όπόσνασις mea in inferioribus terrae. Dicit enim : occultum! se nemo credat, quia ubique sum ct omne quod sum et substantia mea et inferioribus terrae; ubique est enim deus vel spiritus dei quae dei substantia est. 6. Volo nunc ct illud videro In evangelio per parabolam) exemplum positum. Dixit enim : paterfamilias quidam duo­ bus filiis όχόστασιν suam divisit. Ille utique fortunas et patrimonium intellegimus. Sed sl hoc referri ad deum opoiJj s tot, erit üxôeraciç, ot hic, potentia omnis ct virtus. Hanc ■ consumit unus filius qui a deo recedit. Etenim qui peregrl-. c natur a deo, nec spiritum dei habet, nec lumen, nec Chris tum : hic apud se consumit substantiam dei. Haec est onlq dei üzsecactç, ut diximus. Sive nunc hic divitias dicamus,; oitrexsB du mot « substance » Mais il s’est exprimé ainsi : « S’ils s’étalent tenus dans Vhypostase du Seigneur, ils auraient vu son Verbe. » Com­ ment comprendre Ici ôxirawtv domini, sinon comme ce qu'est Dieu ? ISt Dieu est Esprit, lumière, puissance toutepuissante, ot telles choses de ce genre. Celui qui ■ sc tient » immobile, connaît aussi : or, il ne s’égare pas, celui qui connaît ; il sc lient donc immobile. Or connaissant Dieu, il connaît aussi et* volt le Logos», c'est-à-direle Fils de Dieu. Evidemment II s'agit de l'bypostasc de Dieu : elle connue, le Verbe aussi est connu ; car ils sont ensemble et c’est cela l’éji.eoiewv. Cela, il le redit encore : * Car s'ils s’étalent tenus en mon hypostase, ils auraient entendu aussi mon Verbe. » Plus haut, c’est « voir », ici, c'est « entendre » qu'il a employé : l’un ot l’autre slgnihent connaître. Car celui-là connaît une chose qui e se tient » immobile dans la sub­ stance de la chose, c'est-à-dire dans la source première de cette chose, afin de connaître tout ce qui est propre à cette chose. Quoi encore ? Lorsque ailleurs, dans David ou dans l’Évangile, όηίστΜίς est employé et se lit, est-ce que l’on comprend autre chose qn'oéeia 1 · Mon hypostase», dll David—il s'agit donc de Dieu — a mon hypostase est dans les lieux inférieurs de la terre. » Il veut dire en effet : Que personne ne se croie caché ; car je suis partout, mol et tout ce que je suis et « ma substance ", même · dans les lieux inférieurs delà terre. · Car Dieu, ou l'Esprit do Dieu, qui est la substance de Dieu, est partout. 6. Je veux maintenant considérer aussi cet emploi qui se trouve dans l’Évangile, sous forme de parabole. Car l'Evan­ gile a dit : « Un père de famille divisa son 4«οτασις entre ses deux fils. » Ici donc, nous entendons la fortune et le patrimoine. Mais s'il faut rapporter cette parabole à Dieu, ήόπα«ι;, Ici également, désignera la totalité de la puis­ sance et de la vertu. C’est elle que « dépense · un des fils, qui s'éloigne de Dieu. En ellet celui qui s'exile loin de Dieu, n’a plus l'esprit de Dieu, n'a plus la lumière de Dieu, ni le Christ ; celui-là anéantit en lui la substance de Dieu. Car telle est Vhypostase de Dieu, comme nous l’avons dit. Et si maintenant nous parlions ici de richesses, ou de patrimoine, ADVERSUS ARIUM II 5,10 — 7,5 10 vel patrimonium, nihil dlftert. Sic enim dictum est ah'; apostolo Paulo : 0 altitudo divitiarum sapientiae et scientiae, dei. Si igitur divitiae det, sapientia ot 'Scientia sunt, et si sapientia et scieniia ipsa virias del est, virtus autem dei; Christus est, Christus autem λόγο; est, λόγο; vero filius, 15 filius autem in patre ipse est, ipse ergo divitiae patris ipse -Ιπόστοσι; est. lam igitur nihil Interest, utrum taicg otv divitias intellegamus an ουσίαν, durtimodo id signillcctui quod ipse deus est. Ergo lectum est de deo vel ύηόοτασι; Ve ουσία. Hoc autem ct de Christo intellegitur. Dictum est : 1093d2oego in patre el pater in me. Quod quidem Ideo bis dictuffl quia in patre esse potuit filius, non tamen et in filio patera sed ut plenitudo atque idem unum in singulis esset. Si autem eadem ύαόσΓασϊς, όμοούσιον ergo. Eadem autem ; nam Christus deus de deo et lumen de lumine. Ergo όμοούηον ; id 25 autem, si ex aeterno ot semper, necessario simul ; ergo vere 7. At enim hoc ipsum όροοόσιον lectum non est. Omnia enim quae dicimus lecta sunt. Vobis dico, quia iam fatemini, de deo vel quod lumen sit, vel quod spiritus ; dicitis ergo ij de deo deum, de invisibili spiritu spiritum, et verum lumen 5 de vero lumine, quae sunt ênoorâosi; dei. Verum cum did* β, 11 SW. Rem. 11, 33 II 13 e/. 1 Cor. I, 34 || 20 lob. 14, 10 7,4 er nliqnn eon/ewlone fiM, ct· 11 2, 22-26 S, 10 Rllterl Σ surent. DÉFENSE DU MOT « SUBSTANCE » cela ne ferait pas de différence. Car l’apètrc Paul s’est exprimé ainsi : « O profondeur des richesses que sont la sagesse ct la science de Dieu, o Si donc les « richesses de Dieu >< sont la a sagesse et la science'>·, si la s sagesse et la science s sont la e puissance de Dieu » elle-même, si la n puissance de Dieu », c’est le Christ, sl lo Christ est le Logos, si le Logos est le Fils, si le Fils est lui-même dans le Père, c’est lui, ce Fils, qui est les richesses du Père, c’est lui qui est son ôzéscaeiç. Désor­ mais donc, peu importe que nous entendions par èxccraeig les richesses ou bien l’oàob, pourvu que soit signifié par là ce qu’est Dion même. Donc on lit dans l’Écrilure et au sujet de Dieu, ou bien vzis-.Msg, ou bien ούβία. Or cela s’entend aussi du Christ. LE Fus dans le Pêke. Π a été dit : · Je suis dans le Père ct le Père est en moi. » Celte formule, assurément, est répétée deux fois, pour celle raison que le Fils pourrait être dans le Père, sans pourtant que le Père soit aussi dans le Fils, mais elle est répétée pour qu'on entende bien que la plénitude des deux et la même ipséité est en chacun. Or, si c’est la même ènéoram;, Ils sont donc èpwioiOT. Mais en fait, c’est la même ; car le Christ est · Dieu de Dieu », ■ lumière de lumière ». ils sont donc éjiesésisv. Et si le Christ est cela de toute éternité et tou­ jours, ils sont donc ensemble, de toule nécessité ; donc ils sont véritablement è^ooéetcv. B. Ln nomen : on le déduit de l’Écritumb. 7. Mais, dira-t-on, ce mot lui-mème : ôjscséew», ne se ht pas dans l’Écrilure. Car tout ce que nous confessons se trouve dans l’Écrilure. — Je m'adresse à vous, puisque vous confessez déjà, au sujet de Dieu, qu'il est lumière ou Esprit. Vous dites donc : « Dieu de Dieu ; Esprit de l’invisible Esprit ; vraie lumière de vraie lumière », toutes choses qui sont les ûTossiseic de Dieu. Mais lorsque vous confessez que ADVERSUS ASIUM 11 7,6 — 8,9 1094 a tis Christum, deum de deo, lumen de lumine, ot talia, ubisic legistis 1 An vobis licet sic dicere, unjle magis ijiooiewi probatur, nobis dicere δμοοόσιον non licebit ? Verum si ided dicitis lumen de lumine, quia et dcus lumen dictus, et Chris1 10 tus lumen, el item, cl pater dcus, et Christus deus, dictus,; id quidem manifestum ; verum deum de deo, non lectum nec lumen de lumine. At licuit sumere. Liceat ergo de lecti: non lecta conponcrc. Όροοόσκν lectum negatis. Sed si aliqua : similia, vel similiter denominata lecta sunt, iure pari et 15 istud denominatum accipere debemus. Dei ούαία lumen est ; hoc lumen vita est, et ista vita est intellegentia. Hoc essi® deum, hoc esse Christum satis declaratum est : vivit patèrf, et ego vivo. Paler habet In se vitam et filio dedil habere apud se vitam. Quae habet pater, ea mihi dedit omnia. His et aliis·1 bao saepe probamus, eadem in patre esse ct in filio et quod semper et ex aeterno ; et ideo ipooéciov appellatum est. I 8. Sed unde hoc verbum Î Audi evangelium, audi Panlum apostolum, audi orationem oblationis. Quoniam vital est deus, et aeterna vita, nos Christiani, id est qui in Chris­ tum credimus, docemur in evangelic, quomodo deum 5 patrem rogare debeamus ; in qua oratione, cum multa: petimus, tum petimus panem ; qui panis vita est ; sic eninti dictum est : hic enim est panis qui de caelo descendit ; hanç vitam, et Christi et dei, id est aeternam, quo nomine ipso nUreasB du mot « iiomoousion » le Christ est « Dieu de Dieu ·, « lumière de lumière », et tels autres noms, où l’avez-vous lu, tel quel, dans l'Écrlture ? Ou bien vous est-il permis, à vous, de confesser votre toi, en des termes non scripturaires grâce auxquels l'epeeùoisv se démontre excellemment, tandis qu'il ne nous serait pas permis à nous de confesser Γόρκόσιον lul-mèmo 1 .Mais sl vous dites · lumière de lumière ·, pour celte raison que, dans l'Écriture, Dieu est appelé » lumière » ot que le Christ est appelé « lumière », et de même que le Père y est appelé ■ Dieu » et le Christ « Dieu », sans doute ces noms eux-mémes apparaissent clairement dans l'Écriture; mais « Dieu de Dieu » ne se lit pas en toutes lettres, ni « lumière de lumière ». Mais, direz-vous, il était légitime de tirer ces expressions de l’Écrlturo. Qu’il soit donc aussi légitime, pour nous, de compo­ ser avec des expressions de l'Écriture, des expressions qui ne sont pas dans l’Écriture. Vous niez que l’épeedeiev se lise dans l’Écrlturo I Mais si des termes semblables ou dérivés de façon semblable, se lisent dans l'Écriture, nous devons faire pareillement droit La lumière est i'oùeia de Dieu ; cette lumière est vie ; celle vie, intelligence. Que Dieu, que le Christ soient cela, cela a été suffisamment démontré : « Le Père vit et je vis. Lo Père a en soi la vie et il a donné au Fils d’avoir la vie en sol. » » Le Père m’a donné tout ce qu’il a. » Par ces témoi­ gnages el par d’autres encore, nous prouvons maintes fols que les mêmes choses sont dans le Père et dans le Fils, et que cos choses y sont toujours et de toute éternité. Et c'est pourquoi on a forgé l’expression όροούσιον. 8, Mais d’où vient ce terme 5 — Écoute donc l’Évangile, écoule l’ApMre, écoute la prière d’oblation. Puisque Dieu est vie et vie éternelle, nous, les chrétiens, c'est-à-dire nous qui croyons dans le Christ, nous apprenons dans l'Évangile comme nous devons prier Dieu le Père ; en cette prière exemplaire, entre beaucoup de demandes, nous demandons lo » pain » ; ce pain, c’est la vie ; car il est dit : » Ce pain est du Christ et la vie de Dieu, c’est-à-dire la vio éternelle, quel nom lui donne-t-il ? ’Eztcéctov άρτον, c'est-à-dire pain 416 ADVERSUS ARIUM 11 8,10-37 , to vita dei consubstantialem vitam. Unde enim rtlli doi erimus, nisi participatione vitae aeternae, quam nobis Chris1094 c tus a patre adferens dedit 1 Hoc ergo est : 84s ήρ!’ 8«; quod accipimus, corpus Christi est, Ipse autem Christus vita is ost, quaerimus ίχιοίσιον άρτον. Divinitas onlm in Christa corporaliter habitat. Graecum igitur ovapgolluin habet ί«· ovetev quod denominatum est a substantia ct utique de substantia. Hoc Latini vel non Intellegentes vel non valontei exprimere, non potuerunt dicere, ct tantummodo cotidia 20 num posuerunt, non et imoiieiev. Est ergo ot nomen lec­ tum et In deo substantia ct dlcl potest graeco, quod etiam si latine non exprimitur, dicitur tamen graece quia IntcUel gltur. Ergo nos qui Christum credimus, quia ab eo vitam aeternam speramus, quia ipse vita est, cum ipsum sequt­ as mur et cum eo et circa ipsum sumus, circa vitam aeternam 1 sumus et appellamur kabq «ριούσιος. Hinc sanctus apo­ stolus ad Titum epistola sic dixit graccc : tva λοτρώσηται ζηλωτήν χιλών ίργων. Latinus, cum non Intellegeret «p«d so ούοιο» : όχλον «pi σνσίαν το5 Χριστοί όντα Id est, circa vitam quam Christus et habet ot dat, posuit : populum abundan­ tem, Quid meriti est ut salvetur populus quod abundat T Hoc autem rursus magna causa ot voluti necessitas quod «ριούσιος. Hinc oratio oblationis, intellectu eodem, preca­ Ergo loots sunt omnia denominata ab oietji. Hinc itaque conpositum όμοσύσισν, de deo el Christo, quod et ab ratio OÉFEXSR DU MOT O IIOMOOUSIOX » de môme substance, c'est-à-dire vie consubstantielle prove­ nant de la vio do Dieu. Car, d’où serions-nous fils do Dieu, si ce n'est grâce h la participation de la vie éternelle que nous a donnée lo Christ, nous l’apportant du Père ? C’est donc cela que vont dire : Δός ήμϊν èuraéotov άρτον, c'est-à-dire ■ Ia vie de mémo substance -. En olïot, si ce que nous recevons est le corps du Christ, el si lo Christ est vie, nous deman­ dons l'ixraiorav άρτον. Car la divinité habite dans lo Christ corporellement. Le texte grec de l’Évangilo porto teioéorav, mol dérivé de · substance » ; évidemment, il s’agit de la substance de Dlou. Ce terme, soit qu’ils ne l'aient pas com­ pris, soit qu’ils n'aient pu lo rendre dans leur langue, les Latins n’ont pas pu l'exprimer ct Ils se sont contentés de traduire par eotldtanum, mais ils n’ont pas traduit en mémo temps iaraùoiov. Ce mot est dans l’Ecrlture; ainsi l’Ecrlture emploie « substance » à propos do Dieu ; lo mot peut s'employer en grec, et même s’il ne se traduit pas en latin, on le dit en grec, parce qu'on le comprend. Nous donc qui croyons dans le Christ, parco que nous el autour de lui, nous sommes autour do la vie éternelle el nous méritons lo nom do λαός «puêeieç. C’esl pourquoi le saint ApOtrc s’est exprimé ainsi en grec, dans l’Éptlre à λαόν «ριούσιον, ζηλωτήν καλών έργων. Le traducteur latin ne comprenant pas que «ploieras voulait dire όχλον «pi oàefav τοΰ Χρίστον όντα, c’est-à-dire autour do la vie que lo Christ possède et donne, a traduit ; populum abundantem. Mais en quoi le fait d'être ■ en abondance · peut-il servir au salut du peuple ? Par contre, qu’il soit «pieëoisç, c’est là la grande raison, la quasi-nécessité de son C’est pourquoi la prière d’oblation s'adresse, dans le S. is αίνΙ,,ΙΙαι IVOver dlvHlAv Λ dMllae Σ | 10 MU Λ hsbl Donc tous ces termes, dérivés d'sooia, sont employés par l’Êcrlture. C’est do la mémo racine qu’a été formé iposésicv, à propos do Dieu et du Christ ; ct ce terme, en 418 AIIVSBSUS AHIUM 11 8,Î8 —9-1S 1095a non est alienum. Habet enim οΰοίαν quant habent superlo nomina ot eodem modo denominatum est ; et hoc nom 40 omnes excludit haereticos. Necessario ergo positum a 1 rlbus. Dicendum ergo et semper tractandum est. 9. ΛΙ enim, quia non intellegitur, ct scandalum tollendum et do fide et de tractatu, aut certe latine pi dum. Non intellegitur, dicunt. Ergo nec latine potest di Non intellegitur ? Quare vos timetis istud ? Qui enim s pugnant, timent. At si limetis, haeretici estis : hoc exci subintrare cupitis. Nam si sOeixv in deo negatis, ideo tolli vultis quia oosiav fatetur. Ergo intellegitis < inetis. Si autem ct Basibus époio&nsv dicit, ot hoc qu nomen adversum vobis est, et ideo et hoc repudiatis, lo semel ejeiov negatis in deo. Si autem ideo repudiatis quia b Intellegitis, et ipse Basilius intellegit qui éisetstaisv dici vult — de quo post loquemur — non est êpss&tcr nomen quoi uon intellegitur. I-atine, inquiunt, dicatur. Quia difficile di citur, ideo expolitis ; et si dicatur, sequimini ? Ma|“"" is miraculum 1 Verbum vos haereticos fodi, vel potius : 0. 12 “ toqtiemw) «- II 10. 3-30 DtnUSK DU MOT « UOMOOÜSIOX sa composition, n'est pas étranger ù la manière dont les autres dérivés sont formés. Il contient en effet oàeia que t contiennent aussi les termes énumérés plus haut et d’autre j part, il est dérivé de la même manière. Et ce terme condamne tous les hérétiques. Nos pères ont donc été contraints de remployer. Il faut donc l’employer et l’enseigner sans cesse. I 9. Mais, dira-t-on, puisque ce terme n’est pas compris, et qu'il fait scandale, U faut le bannir de la profession de foi ct de la prédication, ou, du moins, le traduire en latin. Il n'est pas compris, nous disent-ils. —Dans ce cas, il est Intradidsible en latin. 11 n’est pas compris ? Pourquoi alors le redoutez-vous ? Car lorsqu’on attaque quelque chose, c’est qu’on le redoute. Mais au fait, si vous le redoutez, c’est que vous ôtes des hérétiques : par son exclusion, vous désirez vous réintroduire subrepticement dans l’Eglise I Car si vous refusez une o-jeér en Dieu, c’est aussi rôpeeéetov que vous voulez supprimer, parce qu’il confesse on meme temps l’oùola. C’est donc que vous le comprenez et que vous en ce terme aussi est contre vous, et c’est pourquoi vous le Dieu. Si donc vous rejetez l’ipooôeuv, parce que vous comprenez ce qu’il veut dire, si Basile aussi le comprend, lui qui veut que l’on dise èpoteùcio» — nous en reparlerons ne comprend pas, Qu'on lo traduise on latin, nous disent-ils. — Parce qu’il est difficile à traduire, vous faites cette demande. Et, s’il est traduit, vous rallierez-vous à lui ? Chose vraiment étrange I C’est un mot qui vous rend hérétiques, un mot I ponimus graece, interrogati a üraecls, quid respondebimus vel hebraica. aut interpretata, aut non interpretata ? U quae tn omni lingua incommutabililcr dicuntur. Licet igl lendum est, aut quia obscurum est tollitur, aut quia contra* quid significet ; et vos, quia intellegetis, timetis, et Basi­ as lins, quia intellegit, mutat. Contrarium autem non est. Nam dicuntur patro el Christo dc substantia <11- « exprimitur. Corrigendum potius quam auferendum. lam reticos, maxime Arrianos 7 Quod a maioribus positum,, Et puis, si je le traduis en latin, puisque l’Église compte Nouveau Testament, est écrite en Rrec e naime pas notre Dieu Jésus-Christ, qu'il soit anathème*. disent sans changement dans toutes les langues. Il est donc c) Faut-Il le supprimer ou parce qu’il dit trop ou trop peu, ou parce qu’il est Inutile. redoutez ; et Basile, puisqu’il le comprend, le module. Co Il faudrait alors le rectifier plutôt que le supprimer. Et main­ tenant est-il superflu ? Mais de quelle manière ? Parce qu’il aurait déjà été employé ? Mais où ? Ou bien parce qu’il est inutile ? inutile, ce terme qui condamne tous les hérétiques. DÉFENSE DU MOT « HOMOOUSION » comme une muraille et un rempart ? — Mais, dira-t-on, il a été établi récemment.! — C'est parce que ce n’est que récemment que s’est répandue la meute venimeuse des héré­ tiques. Et pourtant il a été institué conformément â la foi ancienne (car il avait déjà été enseigné auparavant), insti­ tué donc par une multitude d’évêques do l'univers entier, rassemblés au nombre de trois cent quinze dans la ville de Nlcéc, qui, ensuite, envoyant ù toutes les églises, à travers le monde entier, la protesslon de fol qu’ils avalent définie, trouvèrent, en une fol identique ù la leur, des milliers d’évêques, soit de ce temps-lè, soit dos années suivantes. Enfin ce terme lut approuvé par l’empereur, père de notre empereur. ή Comment le traduire on latin? 10. Mais nous voulons qu’on le traduise on latin ! — Cela no vous sera pas rcfusO. Vous qui n’admettez pas une substance en Dieu — bien que, sur ce point, Basile triomphe de vous — et toi, Basile, qui contesses une substance de Dieu, les uns ot les autres, par vos propres paroles, vous confessez l'ëpeoémev. En effet vous dites : « Dieu », et ce infinie Dieu, vous l’appelez » lumière », vous l’appelez » Esprit ». Qui dit ces mots, désigne la substance de Dieu. Car si l’on dit < Père », » toutpuissant » ou » bon » ou « infini » et des mots de ce genre, on n’exprime pas la substance, mais la qualité. De même vous appelez le Fils, » Logos », « lumière », » Esprit », et ces termes désignent la substance. Et en outre, lorsque vous dites : · Dieu de Dieu », · vraie lumière de vraie lumière », vous réduisez à néant l’argumentation de Basile qui craint qu’il n’y ail une substance supérieure de laquelle les deux proviennent- Car si on dit : » Dieu de Dieu », · lumière de lumière », c’est donc que la substance du Père est la sub­ stance du Fils, parce que Dieu le Père lui-même est la sub­ stance et de cette substance provient le Fils. Logos, lumière, Esprit. En ellet, quand on dit « Fils », et de même « Sauveur · ou « Jésus-Christ », on énonce des termes qui sont de l’ordre de la qualité, non de l’ordre de la substance. De même pour les autres noms, ils sont attribués au Père ou bien au Fils. 424 ADVERSUS ARIUSI II 10, IS — 11,1 tiam fatemini. Vos autem certe Basilio credite, qui eadem de deo ct de Christo dicit, lumen, deum, spiritum, λόγον et 20 substantiam confitetur. At enim in istis όμοούσων non est? Ita est, si non in ομοονοίω eandem substantiam intellegas. Sin autem, cum conponitur verbum, idem in duobus vel pluribus significa1090 c tur, ώς époitèiç, quod de eadem sit specie, et ôpofp-iç, quod 25 eadem aetate, et quod ôpuvupev, eodem nomine, ct concor­ dia : ôpôvou, eodem corde, eadem svvoiot, ergo consubstan­ tiale quod sit, eadem substantia est. Sin autem όρο, όρο»· intellegitur, erit ôpoodetov latine : simul consubstantiale, non ab aliquo alio, sed dei potentia ex aeterno. Etenim si 30 in principio erat λόγος el λόγος eral ad deum, quoniam princi­ pium ante nihil habet — sl enim habuerit, desinit esse prin­ cipium — ex aeterno deus et ex aeterno λόγος : simul ergo ambo et semper simul, ncc aliquando alter sino altero, nec filius ex eo quod non est aliquando. Hinc ergo exclusus Ar­ as rius, qui protulit: ην ors ούχ fy. Sententia eius fuit et illa : simul esso et substantiam. Adversus utrumque sacrilegium d verbi huius potentia repugnat quod όροούσιον dicitur. Sive: enim ita est, ut όροοόσιον sit eiusdem substantiae, ut ôpoei40 Ôsç, Siculi supra docuimus, excluditur quod dictum est : esse Christum ex nihilo ; si enim deus et λόγος eadem sub­ stantia sunt, deus et λόγος non solum non ex nihilo, sed ne' ex simili quidem substantia. Si voro όροούοιον, ex eo quod est simul esse substantiam intellegitur, hoc est simul sub-: 45 stantiatum, simul deus et λόγος et ex aeterno semper simul: pater et filius. 11. Ex hoc excluditur quod dictum est DÉFENSE DU MOT K IIOMOOUSIOX » 425 Donc vous confessez la substance. Mais vous, fiez-vous donc à Basile, qui confesse les mêmes noms au sujet do Dieu et du Christ : « lumière », ■ Dieu », · Esprit », « Logos », et con­ fesse la substance. Mais, dira-t-on, en celte énumération, il n'y a pas d'speoêcw? ! — Cela est vrai, à condition de ne pas entendre > même substance » dans le mot ipoodewv. Mais si au contraire, lorsqu'on forme ce mot. on veut signifier une identité en deux ou en plusieurs, par exemple cpo«'.&c : ce qui est de même espèce ; όμοί,λις : ce qui est de même âge ; όμΰνομον : ce qui est de même nom ; et la concorde : épévo».z, c'est-à-dire de même cœur, de même ëvvota ; il s'ensuit donc que ce qui est consubstantiel est de même substance. Si, par contre, on comprend êpo- comme δμοΰ, on traduira épeoéotov en latin par simul consubstantiale. : consubstantiel ensemble, ce qui ne vient pas de quelque autre, mais de la puissance de Dieu, de toute éternité. El en elfct, si le Logos < était dans le principe · et si le f.oyos était « auprès de Dieu », puisque le principe n’a rien avant lui — s'il avait quelque chose avant lui, il cesserait d'être principe — c'est donc que Dieu est de toute éternité et que le Logos est de toute étercnsemble ; et il n'y a pas un moment où l'un est sans l’autre, ct il n'y a pas un moment où le Fils fait partie du néant. Par ce sens donc, Arius est condamné, lui qui a déclaré : i» il·/, ή». Et il avait aussi celle formule : le Fils vient être substance en même temps. Aussi, contre l'un et l'autre sacrilège, combat le sens de ee mot que l'on appelle épsoiocov. En clïet, ou bien posons qu'êpooêecsv soit : « do même sub­ stance », comme êpssiîsç — comme nous l'avons enseigné plus haut — alors est condamnée la formule : le Christ vient du néant ; si en effet Dieu ot te Logos sont de même substance. Dieu et Logos non seulement ne viennent pas du néant, mais ne sont même pas do substance semblable. Ou bien par contre, on comprend όμοούσιον selon ce sens : être substance ensemble, être co-subslantié, alors Dieu et le Logos sont ensemble et de toute éternité, toujours en­ semble. sont le Père et le Fils. 11. Par là est condamnée la for- 426 ADVERSUS ARIUM 11 11,2-20' fuit quando non futi. Hoc si ita est, hoc uno, id est ôpoOoew omne venenum Arriani dogmatis internecatur. O docti epli scopi ; o sancti, o fidem spiritu confirmantes. O verbum dei, s vere verbum dei, quod deus et λόγος ostenditur simul ex aeterno ct semper cadeinquc substantia. Dictum igitur la­ tine est έμοοόοιον. Unde necessario etiam gihece ponendum atque tractandum. Sed adiciamus etiam nunc aliquid quod per confessionem io vestram el per lectionem dcificam latino expressum όμοoéeisv adprobelur. Lectio divina dicit : pajer in Ullo el filius in patre. Et ne parum sit ad fidem, ipso dominus noster lesus Christus dicit : Ego in patre et pater in me, Quid ergo ? Haec nomina insunt sibi Invicem 1 An virtutes, an substan-' is tiae, an sapientiae ct potestates '? Paler quo paler est, ili nilo esse non potest ; item filius quo filius, in patre esse ύ non potest, sed quod virtutis substantiae sibi est, hoc esa in altero ; inde alterum in altero unum redditur, etiam subsistentibus singulis, unum tamen, quia idem in utroque eo intellegitur et nominatur. Ergo et pater in lilio et filius In patre, sed isto modo. Hoc si ita est, videamus celera. Dicitis et recte dicitis : letum Christum, dominum nostrum, deum : de deo, ct lumen de lumine. Vicinum est et consequens est similiter dicere et istud — dicamus ergo vereque dicamus : as — deum in deo, lumen in lumine. Quod quidem ideo non et reversim dicitur, quia unum verbum est in duobus. défense nu mut « iionnousiox mule : « Il fut un temps où il n’était pas. ■ S’il en est ainsi, par ce seul mot èpooâ«ov est exterminé tout le venin do la doctrine arienne. O sages évêques I O saints évêques, affermissant la fol par l’esprit. O parole divine ! O parole le iMgos sont ensemble de tonie éternité ct sont pour tou­ jours de même substance. Donc èpaoérov a été traduit en latin ; il s’ensuit nécessairement qu’on doit aussi l'employer et l’expliquer sous sa forme grecque. D. Paorosinox de la formule : DEUM IX DEO, LUMEN IX LUMINE. Mais ajoutons maintenant aussi quelque chose : que, par votre confession elle-même et par la divine lecture, la traduction latine d'êpooéewv est confirmée. La lecture divine dit ceci : le Père est dans lo Fils et lo Fils dans le Père. Et de peur que cela ne suffise pas ù nous taire croire, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même qui dit : * Je deux noms propres sont-ils donc inhérents l’un â l'autre ? ou puissances ? Car le Père en tant que Père ne peut être dans le Fils ; de même, le Fils en tant que Fils ne peut être dans le Père, mais c’est ce que chacun d’eux a dc puis­ sance d’être, qui est dans l’autre ; d’où II résulte pour eux qu’être l’un en l’autre équivaut A être un, chacun subsistant réellement, cl pourtant tous deux ne faisant qu’un, parce en chacun. Donc le Père est dans le Fils el le Fils dans le Père, mais de la manière que j’ai dite. S’il en est ainsi, voyons maintenant les autres termes de la profession dc foi. Vous dites, cl vous dites d’une manière orthodoxe : ■ Jésus-Christ Notre-Seigneur, Dlen dc Dieu ct lumière de lumière.· C’esl tout proche, c’est tout logique dc dire de même manière aussi ce que voici ; disons-le donc, disons-le selon la vérité : « Dieu en Dieu, lumière en la lumière. · Et assurément cette formule ne se convertit pas, pour ccttc raison qu’un seul terme s’y répète. Car Père et 428 At vero cum unum nomen in duobus dicitur : deus in dev, 30 eodem modo dicetur et cum dc altero dicitur. Eadem ratio' ct cum dicitur : lumen in lumine. Necessitate igitur nominis 1097 ο unius, semel quidem dicitur, sed proptei* duo, patrem ei filium, bis et intellegitur ct auditur. Dicamus igitur temni, dei /ilium, deum de deo, lumen de lumine. Dicamus ct illud : 3t. deum In deo, tumen In lumine. Si enim, ut fatemur omnes, ct Illius In patre est, ct paler in lilio -e- est autem pater, , et deus ct lumen, ita tamen ut, de patre, filius hacc sit — unde necessario el vere est dicere, et deus in deo, ct «> lumen in lumine. An durum istud est ? Sed necessario ta-1 12. Quid si etiam lectum est, et ex duobus istis unum apertissimo sic positum, ut a me non inventum, sed sacra lectione sil iam probatum. Hymnidicus David, In libro Psal­ morum, qui clavis mysteriorum omnium elicitur. In psalmo d s trigesimo quinto, sic deo psallit, sic canit : quoniam apud te esi /ons ollae, in lumine luo videbimus lumen. Deo dictum aestimamus an Christo, an ulriquc? Quia cuicumquo, recto : in patre enim illius ct in filio pater. Sed sl patri deo, hoc erit illud : si In substantia mea stetissent, et verbum meum io vidissent. Si autem filio, hoc erit illud : qui me vidit, vidit el patrem. Ergo in lumine tuo videbimus tumen. Est igitur lumen in lumine ■, ergo et deus in deo. Neque enim dubitan­ ti. 37 lain Λ blo S II <1 de se £ κ sic Λ IS. 0 slellsMnt Mid stetisset d£ [ lOvidlssonl CallevS vKUuetaZ Dftrexse ου mot « uouoocsio.x Fils sont deux termes différents, el donc susceptibles dc conversion, de telle sorte qu’on dise d’une part que le Père est dans le Fils, d’autre part, que le Fils est dans le Père. Mais par contre, puisque c'est un seul terme qui est exprimé dans les deux membres : Dieu en Dieu, on s'exprimera do la mémo manière, lorsqu’on parlera de l'un ou de l'autre. Mémo raisonnement également, lorsqu'on dit : lumière en la lumière. Par la nécessité même qu’impose l’unité du terme employé, la formule n'est énoncée qu'une lois, mais ù cause comprendre el l’entendre. Disons donc : · Jésus, Fils ide Dieu, Dieu dc Dieu, lumière de lumière. · Disons aussi cec : . Dieu en Dieu, lumière en la lumière. » Si en effet, comme nous le confessons tous, le Fils est dans le Père et le Père dans le Fils — or le Père est Dieu, cl lumière, de telle sorte pourtant que le Fils soit aussi ces choses, mais par le Père — il s'ensuit nécessairement et 11 est vrai do dire quo » Dieu est on Dieu » el « la lumière en la lumière ». Estce pénible Λ accepter ? Pourtant il faut nécessairement admottro qu’il en est bien ainsi et que les choses sont bien commo cela. 12. Et quo dira-t-on si ces formules sont aussi scriptu­ raires, ct si. dc ces deux formules, l'une est employée avec une telle clarté qu'on volt bien qu'elle n’a pas été Inventée L’hyrnnolognc David, dans le livre des Psaumes, que l'on psalmodie et chante a Dieu de celte manière : » Car auprès dc toi est la source do la vie ; en ta lumière nous verrons la lumière. · Penserons-nous que cela s’adresse a Dieu, ou au c'est aussi juste : en effet dans le Père est lo Fils et dans le Fils est le Père. Mais si cela s’adresse à Dieu lo Père, cela correspond à ceci : « S’ils s’étalent tenus en ma substance, ils auraient vu aussi mon Verbe. » Par contre, si cola s’adresse au Fils, ce sera : « Qui xn’a vu, a vu le Père. » Doue, » en ta lumière, nous verrons la lumière ». « Lumière en la lumière » est donc scripturaire. Donc, 11 en est de mémo pour . Dieu en Dieu ». Car il ne faut pas douter, en effet, que COd s'ensuive. ADVERSUS AHIUM II 12,13-37 dum est, quin et lioc sequatur, cum illud quod eodem modo; est, ct re sit et lectione probatum. 1098ais Verum flat, satis esl lain de hoc ; Esaias sic ait ; labora­ vit Aegyplus ot mercimonia Actliiopum el Sabaim, viri altissimi, in te ambulabunt et tibi erunt servi,\t retro te sequen­ tur, ligati manicis et te venerabuntur et in te precabuntur quod in te deus est et non esl deus extra te. 20 Quod si ita est, colligamus omnia : iam tpooiimov appa­ rebit ct graccc intellectum et latino pronuntiatum. Credimus in deum patrem omnlpotciitem et in filium eius,.| unigenitum lesum Christum dominum nostrum, deum de ' deo, lumen de lumine, deum In deo, lumen in lumincj 20 consubstantialem, simul substantialem. Sic reliqua, ad sym- ’ bolum quae iunguntur ct ad fidem. Explicitum esl el abso­ lutum : Jpwiieiov plenum est, ct de eadem substantia et in eadem substantia ct semper simul. SI placet, latine sic habeatur. Si autem unum verbum graecum, quod magna 30 expressione, magnaquo brevitate utrumque concludit, placet J manere, do deo et domino nostro, perseveret, épsoàstev vero b magis ac magis teneatur, scribatur, dicatur, tractetur, in', ecclesiis omnibus praedicetur. Haec enfin fides apud Niceam^ haec fides apostolorum, haec fidos catholica. Hinc Arrlani,:; as hinc haeretici vincuntur universi. Pax eum his qui ita· sentiunt a deo patre et a lesu Christo domino nostro.! nérESSE »11 MOT « HOMOOUSIOX* » puisqu’une expression, constituée de manière identique, est autorisée à la fois par la nécessité rationnelle ct par la lecture divine. Pour que cola soit vrai, il suffit de ccci désormais ; Isate s'exprime ainsi : < L'Égyptien n travaillé pour toi et les marchandises des Éthiopiens el des Sabéons sont pour loi ; des hommes il haute stature marcheront pour toi et seront tes serviteurs ; Ils le suivront par derrière, liés de menottes ct ils t’adoreront et élèveront vers toi leur Implo­ ration, parce que Dieu est on toi el il n’y a pas do Dieu en dehors de toi. » III. Confession Anale. S'il en est ainsi, résumons le tout : désormais I’ipootaov paraîtra au grand jour, comme compris en grec ct traduit en latin. Nous croyons en Dieu, lo Père tout-puissant el en son Fils, l’unique engendré, Jésus-Christ, Notre-Selgneur, Dieu de Dieu, lumière do lumière, Dieu en Dieu, lumière en la lumière, consubstantiel et co-substantiel. Et ainsi de suite. Et ainsi, l'èpooéet» a été défini ot expliqué ; l’speeée:sv en son sens plénier, c’est à la fois : do mémo substance, en la mémo substance ct toujours ensemble. Si l’on veut, on peut s'en tenir il cette traduction latine. Mais si l’on préfère Barder le mot grec unique, qui renferme en lui l’un ot l'autre sens, en alliant la plénitude d’expression 11 la conci­ sion parfaite, que l'on continue donc il l’employer en parlant de Dieu et do Notre-Selgneur ! Mais que, do toute façon, l’époséeios soit do plus en plus soutenu, écrit, confessé, expliqué, annoncé dans toutes les Églises. Car telle est la foi do Nicéc, telle est la foi des Apôtres, telle est la fol catho­ lique. Ainsi sont mis en déroute les ariens, ainsi sont mis en déroute tous les hérétiques. Paix ù tous ceux qui pensent de cette manière, de la part de Dieu le Père et de JésusChrist, Notre-Seigncur. Amen. l'âme et de la chair, dans le mouvement de descente do la Vio................... i CONTRE ARIUS III. Pire, Fils et Esprit-Saint : Les Trois LIVRE TROISIÈME Axaltsx. 1. L'âme, image du Logos ; le Logea, image de Ί Parce que v.vre, < ut poorer 2. L'image de la lumière cal consubstantielle 3. Le Logos, lumière de lumière, révélation 2. Le Père, le Fils, l'Espril-Sainl sont dans le IL· Pire cl Fila : Lu Doux. B. Exposé théologie a) Dieu est Ure, c'esl-â-diro mouvement 2,12-21 tourne vers l'extérieur..... .......... I extérieur. loFria...... a Le File ta' irai toga' mis Pve pour i , j rel -:at ■ ο-Λ .Varies Victorinas. 1. 436 ADVERSUS ARIUM III 1,1-11 ADVERSUS ARIUM LIBER TERTIUS DE OMOOYCION 1. Αόγος vol νοΟς divinus, ut sede.utltur atque ut corpgb o anima caelesti ; ea voro, sensuali νφ vol λόγω ; in sonsuàl anima ut ipso, sensualis in corpore est ot Ideo in qualicumque corpore. Omne autem quod ex divinis est, ad sua non quasi pars eorum est, sed ut imago — et Id in aliis el adsorbing est ot probatum — quippe eum, in ipsis divinis, λόγος dei 1098 o 10 imago sit. Sic igitur colora. Ergo omnium divinorum. Vi enim dei λόγος imago est, ita ct τοϋ λόγου anima. Quaeque hoc genus ibi cetera imagines sunt. At, in natura sensuali,, non imagines, sed magis simulacra ac simulamenta dicenda; Ita enim rorum progressio ost ut ellulgontia luminis imago is sit luminis. Undo substantia eadem ost in summis ot acternis, quia imago luminis lumen est. Ut enim de spiritus nonnisi spiritus, et de voro verum, et de deo deus, sic et CONTRE ARIUS LIVRE TROISIÈME Dit ï/homoovsios. I. Résumé des livres précédents. 1. L'âme, image du Logos, 10 Logos, Imago de Dieu. 1. Le Logos ou Noüs divin prend pour siège ot pour corps, l’âme céleste ; collo-ci, à son tour, l'inlelleel ou logos sensible ; enfin, comme ce dernier réside en l'âme sensible, ainsi celle-ci est dans lo corps, et pour cette raison, en toute espèce de corps. Tout ce qui fait partio dos choses divines, est, par rapport à leur totalité, non pas une partie, mais une sorte d'image de collo-ci — cola a été prouvé aussi el établi dans les autres livres — puisque, dans les choses divines ellesmêmes, le Logos est imago de Dieu. Il en est donc de même pour les autres, donc pour toutes les choses divines. En effet, comme le Logos est image de Dieu, ainsi l’âme est aussi image du Logos. Et toutes les autres choses de ce genre, qui sont là-bas, sont des images. Dans la nature sensible, il n’y a pas d’images, mais il faut parler plutôt d’apparences et de faux-semblants. 2. L'Image do la lumière est consubstantielle h la lumière. Et en effet, la procession des choses veut que le rayonne­ ment de la lumière soit image do la lumière. Il s'ensuit qu’il y a consubstantialité, dans les choses suprêmes ct éternelles, puisque l’image de la lumière est elle-même lumière. Car, de même que rien ne peut naître d’autre, do l'Esprit que l’Esprit, du véritable que le véritable, do Dieu que Dieu, ainsi, éga- ADVERSUS AXIUM III 1,18-43 tus onim et verus el dens' de substa substantia est. Omne autem quod est unicuique suum ao esse, substantia est. Sed hoc esse quod dicimus, aliud IntéJ legi debet in eo quod est esse, aliud vero in eo quod est ita esse, ut unum sit substantiae, aliud qualitatis. Sed istd istic in sensibilibus et in mundo. At in divinis ct aeterni d ista duo unum. Omne enim quod ibi, simplex, et hoc deus 23 quod lumen, quod optimum, quod exsistentia, quod viti quod intellegentia. Ac de hoc et In aliis diximus. Omnii ergo ibi substantialiter simplicia,* inconexa, unum, numen ante unum quod est in numero, hoc est plano simplas 30 solum, sino fantasia quod alterum. Unde quod Inde nasci tur, imago, non scissio, nec effusio, sed effulsio, nec pro tentio, sed apparentia, nec geminatio potentiae, quam: potentiae actio. Ubi onim actio, aut unde, nisi in potenti; atque ex potentia ? Et quando aut ubi potentia, nisi cum ss actione et in actione ? Non ergo alterum In altero, nec 1099 a aliquando simile quia idem semper. Et quia effulgentia declaratur lumen, vel actio declaratur potentia, id circo : qui me vidit, vidit patrem. Et quia potentiam ipsam solam nemo videt : deum nema vidit umquam. Et quonian 40 potentia cessans vita est et cessans Intellegentia, haec au tem vita et intellegentia actio est, si quis deum viderit^ moriatur necesse est, quia dei vita et intellegentia 11 semet ipsa est, non in actu, omnis autem actus toris est. 20,41 (133 lob-14,01| 30 lob. 1.37 iwlX> LES DEUX : LB PAKE BT LB l'Il.S lenient, de la substance ne peut naître que la substance elle-même. Car « Esprit », « véritable ·, · Dieu » désignent la substance. Or la substance, c'est peur chaque chose, ce qu'est son être propre. Mais cet être dont nous parlons doit être entendu différemment en ce qui concerne l’être, et en ce qui concerne l'être de telle manière, de telle sorte que le premier corresponde A l'être de la substance, le second à l’être de la qualité. Mais cela vaut ici, dans les choses sensibles et dans le monde. Par contre, dans les choses divines et éter­ nelles, ces deux êtres ne font qu’un. Car tout ce qui est làbas est simple, et Dieu est cela même qu’est . lumière », « très bon », « existence », « vie », « Intelligence ». Et à ce sujet, nous nous sommes expliqués aussi, en d’autres livres. Donc là-bas, tout est substantiellement simple, sans compo­ sition, un, étant un quant au nombre et pourtant n’étant pas un numériquement, mais un avant tout nombre, c’est-àdire avant l’unité numérique, c'est-à-dire absolument simple, isolé, sans qu’on puisse imaginer la moindre altérité. Par suite, ce qui en naît, no peut être qu'imagé, non point division ou écoulement, mais rayonnement, non point exten­ sion, mais révélation, non point tant dédoublement de la puissance qu’actuatlon do la puissance. Car où peut donc se trouver l’acte et d’où peut-il venir, sinon dans la puis­ sance et de la puissance ? El quand donc et où donc y a-t-il puissance, sinon avec l’acte et dans l'acte. Puissance et acte ne sont donc pas autres dans l’autre et ne sont jamais sem­ blables, car ils sont toujours Identiques. 3. Le Logos, lumière de lumière, révélation consubstantielle du Père. Et parce que le rayonnement révèle la lumière, parce que l’acte révèle la puissance, pour cotte raison : « Qui m’a vu a vu le Père ». Et parce que personne ne voit la puissance seule en elle-même : · Personne n'a jamais vu Dieu. · Et parce que la puissance est vio en repos et Intelligence en repos, vie et intelligence qui, par elles-mêmes, sont actes, si quelqu’un voit Dieu, il faut qu’il meure, car la vie et l’in­ telligence de Dieu restent en elles-mêmes, cl ne sont pas en acte, et par contre tout acte est à l’extérieur : or notre AOVBllSt'S ARTUM 111 1,44—·2,Ι0 hoc vcro est nostrum vivere quod foris esi vivere, ergo est 4S mors deum videre. Nemo, inquit, umquam deuni vidil cl Mil. Simili cnim simile videtur. Omittendo igitur vita foris, omittenda intellegentia, si deum videre volumus, ot hoO nobis mors est. 2. Quoniam autem haec vita et Intellegentia λίγος est 1099 b qui Christus est, per Christum, ct nos. Omnia per ipsui^ Est ergo λόγος et vita et intellegentia. Quare ? Quia ista omnia motus cl adicctio est. Nos ergo, si sumus in ChristoJ o deum per Christum videmus, id est per vllam veram, hoc? est per imaginem veram. Et quia veram, ergo eiusdem sub; stnntluo, quia ct in actione potentia est. 1111 ergo deum vi| demus, ot hinc illud : qui me MU, utdit deum. Quod voro do potentia actio, ideo de patre filius, ac do spiritu λόγος): 10 Et <|ul» de spiritu spiritus, ideo de deo deus, orgo do sub­ stantia eadem substantia, ut supra docuimus. Potentia deus est, id est quod primum exsistentiae uni­ versale est esse, quod secum, id est In se, vitam ct intelle­ gentiam habet, magis autem, ipsiun quod est esse hoc est o is quod vita atque intellegentia, motu Interiore ct In se con­ verso. Est ergo motus in deo ct ex hoc ct actio. Undo di­ ctum : amen, omen dico vobis, non potest filius a semel ipso facere aliquid, si non vident patrem facientem. Quae enim Ille facit eadem ct filius facit. Similiter orgo et pator ct facit 2,4 ChrlstoS Christum Λ || 5 deuni Λ domino £ vivre à nous est vivre à l’extérieur ; voir Dieu est donc une mort. < Personne, dit l’Écriture, n’a jamais pu voir Dieu et vivre, b En effet seul le semblable voit le semblable. Il ligcnce du dehors, si l’on veut voir Dieu ; ct cela, pour nous, c'est la mort. 2. Mais puisque cette vie ct cette intelligence sont le logos qui est lo Christ, par le Christ, nous aussi sommes Logos. Car « tout est par lui ». Le Logos est donc, à la fois, vie ct intelligence. Pourquoi ? Parce que tout cela, vie et intelligence, est mouvement ct addition. Donc, si nous sommes dans le Christ, nous voyons Dieu pur le Christ, c’est-à-dire par la vie véritable, c'est-à-dire par l’image véritable. El par une image qui, étant véritable, est donc de même substance, parce que la puissance est aussi dans l'acte. C’est donc là que nous voyons Dieu et c’est à cause de cela qu'est dite cette parole : « Qui m'a vu, a vu Dieu, b Mais, puisque l'acte vient de la puissance, à cause de cela, du Père vient le Fils et de l’Esprlt, le Logos. Et parce que de l’Esprlt ne vient que l’Esprlt, à cause de cela, de Dieu ne vient que Dieu ; donc de la substance provient une sub­ statue identique, comme nous l’avons enseigné plus haut. II. Le Père et le Fils : les Deux. 1. Consubstantialité du Père ot du Fils comme être et mouvement premiers. Dieu est puissance, c’est-à-dire qu’il est l’être premier universel de toute existence ; avec soi, c’est-à-dire en soi, il possède la vie et l’intelligence, ou plutôt, cela même qui est l'être est la vie et l'intelligence, en un mouvement tout intérieur et tourné vers lui-même. En Dieu, il y a donc un mouvement et dès lors aussi un acte. C'est pour­ quoi il a été dit : · En vérité, on vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire do lui-même, s’il ne voit le Père le faire. Car ce qu’il fait, c’est cola même que fait le Fils. » Pareillement donc le Père lui aussi fait ct agit, mais à l’inté- plenum, semper totum, semper beatum est Verum, quo-1 niam vita atque intellegentia motus sunt — omnis auteit vita vivificat, 'di*,mc vero quod vivificatur foris est, itemqu Intellegentia : quod intellegit, foris est et id quod intolle a git, intus, tracta ot vita, ct intellegentia vel effulgento vé stantia est et substantia et vita et intellegentia, Idemque cum inde spectat et ut foras emineat, id es est, unigenitus filius. Motus autem unus, sive illa vita, siv Intellegentia. Etenim vitam motum esse necesse c esse, et ipsa substantia, quod, quasi societate 1100 a 40 perquo unus ac solus, et, u In cessante motu accipitur atque intellegitur, hoc c semper motus ex substantia et in substantia vel potius ipsa substantia. Qui, cum foras spectat — hoc est autem foras « spectare, motum vel motionem esse, quod ipsum hoc Illud est sc videre, se intellegere ac nosse velle ; cuin autem se videt, geminus exsistit ot intellegitur videns ct quod vide- LES DEUX : LB rÈBE et le tils rieur. C’est pourquoi n’ayant besoin de rien d’extérieur, il est toujours plénier, toujours total, toujours bienheureux. Mais, puisque la vie el l’intelligence sont mouvement — car toute vie vivide, et tout ce qui est vivifié est nécessai­ rement à l’extérieur ; do même l’intelligence : parce qu’elle connaît, elle est Λ l’extérieur, et ce qu’elle connaît est il l’in­ térieur et, la vie ayant été tirée au-dehors, l'intelligence connaît, lorsqu’elle rayonne ou s’illumine h partir de la vie — il s’ensuit donc que de Dieu, c’est-à-dire d’une môme sub­ stance, viennent substance, vie et intelligence, et que c’est le même mouvement, qnl, lorsqu’il reste à l’intérieur, en luiméme, est la mémo chose que la substance, et qui, lorsque, à œuvrer el agir, est alors enfantement, est alors naissance ; et parce que ce mouvement est unique, il est Fils unique. Or ce mouvement unique, c’est celle vie dont nous avons parlé ou cette intelligence. toute vie vivifie. Donc la vie est mouvement, el ce mouve­ ment, s’il demeure en lui-même et tourné vers sol, est pour soi-même substance ; si, au contraire, il se tourne vers l'exté­ rieur, pour cette raison, on l’appelle mouvement par prédo­ minance ; car le mouvement il l’intérieur est repos : ou bien repos en mouvement ou bien mouvement en repos. Il faut en effet que de ces deux, je veux dire, du mouvement et du repos. Dieu soit le Père et qu'il en soit la substance même, en tant que, par une certaine parenté, une certaine forme. Il est la source des deux, tout en étant lui-même simple et un ct toujours un, seul et total, comme nous l’avons dit plus Ce mouvement, lorsqu’on le prend et conçoit comme mou­ vement en repos, c’est Dieu, c’est le Père lui-même, toujours Père el de toute éternité, parce qne le mouvement provient éternellement de la substance, est éternellement dans la substance, ou plutôt est la substance elle-même. Ce même mouvement, lorsqu'il se tourne vers l’extérieur — se tourner vers l’extérieur, c'est être mouvement ou motion, c’est pré­ cisément vouloir se voir, vouloir sc penser et se connaître ; or celui qui se voit, lorsqu'il se voit, est double : on distingue LES CEUX : LE rÈBE ET LE FILS celui qui voit et ce qui est vu, celui qui voit étant cela même qui est vu, puisqu'il se voit lui-même ; se tourner vers l'exté­ rieur, c'est donc être engendré à l’extérieur, se trouver à l'extérieur afin de connaître ce qu’on est — donc, si ce mou­ vement est à l'extérieur, il est engendré ; s’il est engendré. Il est le Fils, et s'il est Fils, H est unique engendré, parce total, universel et unique. Or le mouvement est identique » la substance. Donc Père et Fils sont une seule et même substance. Ils sont donc le consubstantiel, c'esl-ft-dire 2. Le Mouvement est « Tout ». 3. Le Fils est donc toutes choses comme le Père est toutes choses. Mais parce que la substance est, selon la puissance, antérieure à l'acte et au mouvement — j'ai dit, antérieure dans l’ordre de la vertu et de la cause parce que la substance est cause du mouvement, car tout mouvement est dans la substance — il s’ensuit donc nécessairement que, des deux termes, celui qui engendre est le Père, et nécessairement aussi, que tout ce qu’a le Père, le Fils l'a aussi. * Tout ce qu’a le Père, dit-il lui-même, il me l’a donné » ; et également : « Comme le Père a la vie par lui-même, de même il a donné au Fils d'avoir la vie par lui-même. » Donc, comme le Père, le Fils lui aussi est vie et vie par soi. C’est la vie même qui est puissance du vivre pour soi-même et pour les autres, sans la recevoir d’ailleurs. La vie est donc mouvement, mouvement origine], mouvement unique, mouvement par soi, mouvement monogène. C’est le Logos. En elïet, il est la vie, par laquelle vivent toutes choses. El parce qu’il est vie, c’est lui ■ par qui toutes choses ont été faites » et « pour qui - toutes choses ont été faites, parce que toutes choses, après leur purification, retournent ù la vio éternelle ; et toutes choses ont été faites en lui, parce que « ce qui a été fait, est vio en lui ». Car il n’y a rien qui soit tel que son être même qu'il est. Donc toutes choses ont été faites dans le Christ, parce que le Christ est Logos. Or la vie, d’une part, n’a jamais eu de commencement. ADVERSUS AHIUM 111 3,19*411 coepit, quia a se sibi semper est, unde numquam desinit 20 et infinita semper est. et per omnia et In omnibus usque; a divinis et a supracaclcstibus adusque caelestia caelosqut omnes, aetheria, aeria, humlda atque terrena, omniaque: quae oriuntur c terra, omniaque cetera. Ergo ct corpu caroque nostra habet aliquid vitale omnisque materia ani-, 20 mata est ut mundus exsisteret, unde eruperunt iussu de animalia. d In carne ergo Inost vita, id est λόγος vitae, unde incst.f Christus, quare λίγος caro /actus est. Unde non mirum quod mysterio sumpsit carnem, ut el carni et homini subveniret. 30 Sed, cum carnem sumpsit, universalem λόγον carnis sumpsit. Nam Idcirco omnis carnis potestatis in carne triumphavit el idcirco omni subvenit corni, ut dictum est In ISsala ) videbit te omnis caro salutare dei, ct in libro psalmorum : ad te omnis caro veniet. Item et universalem λόγον animae. 3S Nam et animam habuisse manifestum, cum idem salvator dixit : tristis est anima mea usque ad mortem. El item in psalmo : non derelinques animam meam In in/erno. Quod'; 1101 a autem sumpserit universalem λόγον animae, his manifestum; in Ezechiele : omnes animae sunt meae, ut anima patris, sic 40 et anima filii. Item universalis animae λόγος, et ex hoc ostenditur, quod et Irascitur, cum maledicit et arbori fici, et dicit : Sodomis et Gomorris in Illa die commodius erit quam si fieri palest, trans/eratur a me l>ie calix. Ibi etiam ratioci : sed fiat potius voluntas tua. Haec et alia multa sunt quibus ostenditur animae λόγος universalis. Adsumptus ergo as natur LES MUX : LE l’RlIE ET Lit FILS et, d’autre part, elle ne cesso jamais ; et elle est toujours inllnic : elle s'étend au travers dc toutes choses, et en toutes choses, depuis les choses divines et supracélestes, jusqu’aux choses célestes ct à tous les deux, aux choses éthérées, aériennes, humides, terrestres, A tontes les choses qui naissent de la terre, enfin A toutes les autres choses. Donc notre corps et notre chair elle-même ont quelque chose de vital, et la matière tout entière a reçu animation, afin que le monde soit et, A la suite de cette animation, les êtres vivants ont jailli, par l'ordre dc Dieu. est présent le Christ ; pour ccttc raison, le « Logos a été fait clinlr ·. Bien d'étonnant donc à ce que le Logos ait pris chair, dans le mystère, afin dc venir en aide à la chair et à l’homme. Mais, lorsqu'il a pris la chair, c'est le Logos universel do toute chair qu'il a assumé. C’est en effet pour cela qu'il a triomphé, en sa chair, de toute puissance de la chair et c’est pour cela qu'il est venu en aide à toute chair, comme II est dit dans Isaïe : « Toute chair te verra comme le salut do l'âme. En effet, qu’il ait eu effectivement une âme, cela est évident, puisque te même Sauveur a dit : « Mon âme est triste jusqu'à la mort. ° Et dc mémo, dans le Psaume : « Tu n'abandonneras pas mon âme dans l’enfer. · Et qu'il ait assumé le Logos universel de l’âme, cela est évident par ce texte, dans Ézéchlcl : < Toutes les âmes sont A moi, l'âme du père, comme celle du fils. ■ De même, Il se révèle comme le Logos universel de l'âme, par le fait qu’il s’irrite, par exemple, lorsqu'il maudit le figuier, et lorsqu'il dit : · On sera plus bienveillant pour Sodome et Gomorrhe, ce jour-là, que pour vous. » Et de même en de multiples, passages. Pareillement il désire, lorsqu’il dit : «Père, s'il est possible, que ce calice s’éloigne de mol. » LA aussi, Il raisonne : a Mais que plutôt ta volonté soit faite, » Il y a ces textes et de très nombreux autres passages, par lesquels se démontre qu'il salis, et haec in crucem sublata atque purgata sunt per sa 1101 b per ipsum enim omnia lacta sunt —: qui est lesus Christus esse potuerunt veluti semen ac omnes, deus potentia patris, actuque quo illius Ipso, cum Etenim cum sint ista exsistentiae viventes intellegen 10 esse, hoc est vivere, hoc Intellegere, omnia substantialiter e. Etenim si ponamus acclplamusque ipsam gere, ipsum hoc intellegere, intellegentia est. Esse ergo, esse la chair tut universelle, l’Ame fut universelle ; et ces univerSauveur, universel de tous les universels — < car tout a été fait par lui » — celui qui est Jésus-Clirisl, notre Dieu, Sau­ veur ct Seigneur. Amen. 4. Donc le Logos qui est comme la semence et la force d’être de tous les existants, qui sont en acte, qui sont en puissance ou qui auraient pu être, lo Logos qui est la ■ sagesse > el la « puissance » de toutes les substances, le Logos qui s’étend depuis Dieu jusqu'à tous les actes, ce Logos est Dieu par la puissance du Père et un sou) Dieu avec le Père, par l’acte même par lequel il se constitue lui-même comme Fils. III. Père, Fils et Esprit-Saint : les Trois. Être, vivre, penser. Et aussi, puisque les choses de là-bas sont des existences vivantes ct intelligentes. Il nous faut bien considérer que ces trois : l’être, le vivre, le penser sont trois sans doute, mais de telle sorte qu'ils soient toujours un ct contenus dans Dans eet être donc est ce vivre, est ce penser, tous subsistant dans l'être, quant à leur substance, de telle façon qu’ils sont Car le vivre lui-même est cola même qu’est l’être. Et en effet, en Dieu, ce n'est pas la même chose qu’en nous : autre si nous posons ct admettons que la vie elle-même est et existe, et que ce qu’elle possède de puissance propre est identique à son être, il deviendra clair que nous devons prendre comme une seule et même chose l’être et le vivre. Ce raisonnement vaut également et la même nécessité s’im­ pose pour la pensée, bien entendu celle de là-bas. Donc ce penser en soi est cela même qu’est son être propre, et cet être qui est le penser : le penser en soi, est la pensée. ADVBKSVS ΛΒΙΙ’Μ III 4,20’-5,4 20 el vitae ct Intellegentiae est, id est quoÿ vita et intellegensJ lia. Unum igitur quod vita ot idem esse quod est Intel-· legentia. Quod si haec, in singulis atque m binis, unum.a sequitur ut Ipsum vivere hoc sit quod intellegere. Nam sn esse, hoc est vivere atque esse, id quod intellegere, fit unum;! 25 vivere atque intellegere, cum sil illis unum quod est esse. HucJ d accedit quod ipsum esse nihil est aliud quam vivere. Quod· enim non vivit, ipsum esse ei deperit, ut quamdiu quidqueJ sil, hoc sil ei suum vivere, unde commoritur esse cum vita. 4 Sed nos, cum dc aeternis loquimur, aliud vivere accipimus,! so hoc est ipsum scire quod vivas. Scire porro, hoc est quod ! Intellegere. Ergo scire intellegere est et sciro quod vivas, j hoc est vivere. Id ergo erit intellegere quod vivere. Quod ' si ita est, ut unum sit vivere et intellegere, ct, cum unumj sit osse quod est vivere atque intellegere, substantia unum, : 35 subsistentia tria sunt ista. Cum enim vim ac signiBcantiani: suam habeant atque ut dicuntur et sint, necessario et sunt tria et tamen unum, cum omne, quod singulum est, unum, 1102 a tria sint. Idque a Graecis ita dicitur : i* piSç οΰσίος τρίίς sw«i ri; 6τοστάσβις. Hoc cum ita sil, esse ut fundamentum 40 est reliquis. Vivere enim et intellegere ut secunda et pos· teriora, et, natura quadam, in eo quod est esse vel ut inessi videantur, vel ex eo quod esse quodammodo ut extiterinl esse servaverint. Numquam enim esse, sine vivere atque: 45 intellegere, neque vivere atque Intellegere, sine eo quod esi esso, iam probatum est. 5. Huius rei ad intellegentiam, hoc sit exemplum. Pena! mus visum vel visionem, per se, vi sua atque natura, potentialitor exsistentem, hoc est eius esse, potentiam haben­ tem vigere ad videndum, quod erit eius vivere, ct item. LES TROIS : PÈRE, FILS, ESPRIT-SAINT 451 Donc l’être est être de la vie et être de la pensée, c'est-à-dire qu’il est lui-même vie et pensée. Donc ce qui est vie et ce qui est pensée sont un seul ct même être. Si être et vie et être ot pensée, chacun en soi et deux à deux, sont un, il s'ensuit que le vivre en soi est cela même qu’est le penser. Car sl l’être est ce vivre-là, si l'être est cela même qu'est le penser, il s'ensuit que vivre et penser sont un, puisqu’ils ont un seul être. Λ cela s’ajoute que l’être en sol n’est rien d’autre que vivre. Car, pour ce qui ne vit pas, l’être s’évanouit, en sorte quaussl longtemps qu'existe chaque chose, aussi longtemps elle a son vivre propre ; donc l'être meurt avec la vie. Mais nous, dissertant des choses éternelles, nous entendons diltéremment le vivre, à savoir au sens de savoir qu’on vit. Or savoir, c’est penser. Le savoir, c’est donc le penser, et le savoir qu’on vit, c’est le vivre. Par suite, le penser, ce sera le vivre. S’il en est ainsi : si vivre et penser sont un, sl l’être qui est vivre et qui est penser est un, ces trois sont un en sub­ stance, et trois en hypostase. Puisqu’on effet Us ont chacun leurs puissance et signification propres, puisque leur être cor­ respond à lew nom, nécessairement ils sont donc trois et pourtant un, puisque les trois constituent ensemble chacune des unités que sont chacun des individus pris à part. C’est ce que les Grecs expriment par la formule : ix μάς eùelxi rpslc είναι rèç ûwcerâeeiç. S'il en est ainsi, l’être est, en quelque sorte, fondement dernier pour les deux autres. En effet, vivre ot penser sont, en quelque sorte, seconds par rapport à lui et lui sont postérieurs ; soit qu'lis semblent être inhérents à l’être, selon ce qu’on pourrait appeler leur état primitif, soit qu’ils apparaissent, d'une certaine ma­ nière, à partir de l'être, tout en conservant, en leur être propre, cet être premier qui est leur source. Car jamais d’être, sans le vivre et le penser, jamais do vivre et de penser, sans l'être, voilà ce qui a déjà été prouvé. 5. Pour comprendre cela, voici un exemple. Posons d’abord la vue ou vision, prise en sol, on sa puissance et nature propre, existant seulement selon le mode de la puissance ; c’est là son être ; puis, la vision ayant la puis­ sance d'exercer l’acte de voir ; ce sera là Son vivre ; posons 452 adversus arilm hi 5,5-31 s potentiam habentem videndo, visa quaeque discernere, quod 1102» est eius intellegere. Haec si potentia sunt, nihil aliud quam esse dicuntur, et manent et ut quieta sunt atque in se con versa, tantum ut sint operantur, solum visio vel visus éjft sistentia et idcirco solum esse numpranda. At, cum eadem 10 visio operatione videndi uti coeperit, quasi progressione sui, visio — quasi, inquam; non enim progreditur, nec a se exit, sed intentione ac vigore propriae potestatis, quod est el vivere, omnia quae sunt ei obvia, vel quibus incurrendo obvia conspexerit — officio cum videndi fungitur, vita ipj 15 slus visionis est, quae, motu operante, vivere indicat visio· nem, tantum in eo quod videt, puro videndi sensu, non· discriminante nec diiudicante quod videt. Quod quidem nos accipimus aestimatione, ut opinemur videre solum, sine inc tellegentia. Cum autem videro quod est vivere visioni, vis 20 dere non sit, nisi capiat conprehendatque quod viderit, sl; mul ergo est et iudicare quod viderit. Ergo in eo quod est videre, inest diiudicare. Neque enim, si viderit, quomodo cumque viderit, non diiudicavit illud ipsum vel quod vide-' rit. Ergo, ut diximus, in eo quod est videre, est diiudicare 23 in eo autem quod est esse visionem, inest videre. Inconexi igitur ac magis simplicia ; in eo quod sunt, non aliud quam inest esse visionem, atque, ut vere dicam, non incst, sed eo 30 quod est visio, eo est videro atque discernere. Ita, in sin-j | LES TROIS : PÈRE, FILS, ESPRIT-SAINT 453 enfin la vision qui a la puissance de reconnaître, en voyant, tous les objets do sa vision, c’est là son penser. Ces choses, si elles restent en puissance, n'ont pas d’autre nom que celui d’etre ; elles demeurent el, en quelque sorte, sont en repos et tournées vers elles-mêmes ; elles n’cxorcent pas d'autre acte que celui d'être, n’étant purement que vision on vue : on ne doit donc pas les considérer autrement que comme cera d'exercer l'acte de voir, la vision, alors, par une sorte de sortie hors de sol — je dis : par une sorte ; en fait, elle ne procède ni ne sort de soi ; mais on peut dire : lorsque par la tension et l'exercice de sa propre puissance—c’est cela son vivre — la vision commencera à apercevoir toutes les choses qui se trouvent devant elles ou au-devant desquelles elle va —s'acquittant alors de son œuvre propre qui consiste à voir, la vision est désormais vie de la vision, vie qui, par l'actuation du mouvement visuel, montre bien que la vision vit lorsqu’elle est seulement acte de voir, pure sensation visuelle, sans qu'elle distingue on juge ce qu'elle voit. Cela, du moins, nous le concevons grace à une pure considération de l’esprit, en sorte que nous imaginons un voir isolé, séparé de la pensée. Mais puisqu’en fait, ce voir, qui est le vivre de la vision, n'est pas vraiment voir, s'il ne saisit et ne comprend qu'il voit, ce voir est en même temps aussi un « juger qu’on voit ». Ainsi voir implique un jugement discriminatif. Si l’on voit, de quelque manière que l’on voie, on ne peut pas ne pas discerner aussi le fait même qu’on voit. Donc, comme nous l’avons dit, dans l’acte de voir est contenu l’acte du jugement discriminant, et dans l’acte d'être vision, l’acte de voir. Donc pas de composition entre eux ; bien plus. Us sont simples ; par leur être même, la vision, le voir, le reconnaître ne sont rien d’autres qu’un. De cette manière, dans le reconnaître lui-même est inhérent le voir, et dans le voir, l’acte d’être de la vision, et, pour dire vrai, il n’y a pas là d'inhérence, mais, par son acte même d’être vision, la vision est voir et reconnaître. Ainsi, tous sont en chacun, ou chacun est tous ou tous sont un. ADVERSUS AHIUM IU I 6. Extolle to Igitur atque erigo, spiritus meus, ct vlrti tcm qua a deo milii os Inspiratus, agnosce. Deum intolle gere difficile, non tamen desperatum. Nam ideo 9. Ceci rendra donc suffisamment clair que l’être qu’est l'Esprit-Saint, sont un, sont une seule substance, tout en étant trois hypostases, parce que, naissant do l'être, qui est l'avons enseigné, lé mouvement s'épanouit en une double puissance, celle de la vitalité, celle de la sagesse et intelli­ gence, en sorte qu’en toute évidence, en chacun soient les trois. Donc l'Esprit-Saint est science et sagesse. i» En chacun sont les Trois. e) Les Trois sont science et vio. Qu'il en soit ainsi, c’est ce que prouvent les Saintes Lec- « Qui donc a connu la pensée de Dieu, si ce n'est l'Esprit et lui seul ?» « L'Esprit lui-même rendra témoignage à notre esprit. » Quelqu'un peut-il être témoin, s'il n'a pas la science de ce dont il témoigne ? Et c'ost la science elle-même, parce qu'elle est sagesse, qui nous enseigne que nous sommes « Fils de Dieu ». Pareillement : » Qui donc scrute les cœurs ? Qui connaît les pensées ? C’est l'Esprit. ■ 460 ADVERSUS ARIUM 111 9,11 — 10,11 Item quomodo ad scientiam iungunlur ambo : oerduiena IS dico in Christo. Ubi veritas, ibi scientia. Quia veritas Christ· tus, Ideo et scientia, quod est spiritus'sanctus. Et Itera : 1 non mentior, testimonium mlhl perhibente conscientia mea m spiritu sancto. Quid est enim aliud conscientia, quam cum altero scientia ? Nunc nostra cum spiritu. Ergo spiritus tus cl spiritus scientia. At enim Christus vita. Quid si spi­ ritus vita ? Unus enim, ut dixi, motus est ct eadem vita quae scientia. Quid culm a Christo doctus id est a dco ci cum dico : doctus, a scientia dico, quod sive a Christo, sivS 25 ab spiritu, unum atque Idem ost, quid enim dicit Paulus cum utrumque id Ipsum osso declaret? Prudentia oero spi-1106a ritus olla est. Aestuat enim ot rebellat ac repugnat secura error. Inprudcntia, inscientia. Et ex hoc, prudentia carnis', quae Inprudcntia est, ct quia deum nescit, mors est. ErgO' 30 prudentia spiritus, vita atque pax est. 10. Quoniam lam lundi isti sunt ct unum sunt, docea- ; mus quod deus ct scientia sil ct vita, quamquam ab Ipso Ista. Paulus : o. Inquit, altitudo divitiarum sapientiae el sciât ttae dei. Sic dictum ab eodem : multiformis sapientia dei 0 Hinc cl secretum dei, hinc ot Christus diclus sapientia Hinc ot illud : ut possitis conprehenderc cum omnibus satirl ells quae sil latitude, longitudo, altitudo, profundum, scireI ellam supereminentem scientiae caritatem Christi. Ita cl scieii- I tla deus est ot nos scientia liberat, sed per Christum. ta-£■· b io mon, quia ipso est cl scientia et ianua et olla ct λόγος ct' ( omnium per quem facta sunt omnia. Ergo et scire ista et [ 9.1-1-15 Bern. 0,1 II 17-18 Bom. 0.1 || 22 00. loh. 8, IS RX CHACUN SONT LES TROIS le mouvement nu Elis, le mouvement qui a aussi l’être. Donc le mouvement est être. Le Logos qui est mouvement a donc a donc tout, parée qu’il a l'être du Père. Donc « lo Fils accomplit la volonté du Pèro >. Qu’est-ce que la volonté du Père, si ne c’est que, puisque le Père est vie, sa vie est mouvement ? Cotte volonté consiste A vouloir Logos, c'cst-h-dirc du Christ. « Quelle est, dit-il lui-même, la volonté du Père qui m’a envoyé ? C'est que je ne perde rien nier jour. Car c’est la volonté do mon Père que quiconque voit le Fils, ct croit en lui, ailla vie éternelle ct ressuscite au dernier jour · Voir le Christ, c’est le savoir Dieu, Fils de Dieu, vie et Dieu de vie, et c’est cela avoir reçu ΓEsprit-Saint. Que le verbe soit cela même qu’est la vie, en voici la preuve : · Λ la suite de qui irions-nous V Tu as le verbe dc vie éternelle ct nous avons cru et connu que tu es le Christ, Fils de Dieu- · C’est la tout le mystère : te Christ, Fils dc Dieu, le Christ, verbe, el le verbe lui-même, verbe do vie qui entend ct croit ce verbe, cclui-lù, bien entendu, connaît Dieu ; donc II a aussi l’Esprlt-Saint. 11, C'est la plénitude dc la foi qui a été ici proclamée ; c’est qu'en effet ce sont les disciples qui parient. Pareillement il dit aux Juifs : ■ Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Vous ne connaissez, ni mol. le Père aussi bien que le Père dans le Fils, l’existence ou substance dans la vie et la vie dans la substance, comme pourtant la substance est Invisible, elle n’est saisie que dans aussi substance. Donc le Père est connu dans le Fils. D’où cette parole : < Parce que vous ne me connaisses pas, vous ne connaissez pas non plus mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. ■ C’est par < mol · que vous « connaîtriez’, que ce qui est, existe, parce quo moi aussi je suisjscience, cette science qu’est l’Esprit-Ssdnl. bum est el verbum pater, ergo una substantia, item : qui me misit, verus est, et ego quae audivi ab ipso, ea loquor. Pater Olio loquitur, filios mundo, quia pater per Ollum, et filius, is virtute verbi patris, iacit omnia, id est secum loquens ver­ bum, per verbum in manifesto loquens, fecit omnia. Secum autem loquens verbum, dens est cum fillo, quia paler et 1107 c Illius unus deus. Ipse praeterea dicit : amen, amen dico vo·, bis, si quis verbum meum custodierit, mortem non videbit. 20 Et ipse rursum : novi enim patrem et verbum eius custodio.; Uterque verbum, sed ut dixi. Illud vero quantum aut qualo est, In lolianno : propte-i rea me pater amat et ego pono animam meam ut Iterum su- ' mam eam. Nemo itlam a me tollit sed ego eam pono a me 25 ipso. Licentiam habeo ponere eam et licentiam habeo sumere ' eam. Christum numquam dictum osse animam satis mani­ festum est, sed nec deum dictum animam. Etenim pater deus dictus, spiritus dictus, Item filius λήγος dictus, spiritus. dictus et sine dubio deus, quippe cunf ambo unus deus.dso Ergo haec : λόγος, evsSps, supra animam sunt sua superiore substantia, longe alia substantia animae et inferiore, quippe subcssct suis in se speciebus. et eodem pacto ut hyle. 12. IIuc accedit quod vita deus, vita Christus et ex se vita utique, sed ut, patre dante, Christus habeat ex se vi‘ tam. Ergo vita superior ab anima. Prior enim ζωή et ζωότηςί sance sum faela sunt semen, origo, fons, illius voro λόγος animae' quomodo aut qui, et dixisse momini et suo loco osse dic-i turum. Ergo universalis, quia spiritus et vita, non anima» habet potestatem a semet Ipso animam ponere, et rursum! animam sumere. Deus igitur et λόγος, vel quia vita sunt, ; 20 vel quia spiritus, vivunt et semper vivunt, quippe qui a se vivunt. Ergo illa όμοούοια. Anima voro όρ-οιούσιος. Haec, b cum adsumitur a divinis — id est a λόγω ; neque enim a deo, i λόγος enim motus est, et motus animo, et motus a semet. ipso motus, unde imago et similitudo anima toi λόγου est — 26 ergo, cum adsumitur, nihil adlcltur vitae, quippe cum exvita, id est ex vivendi potentia, animae vita sit. Animait igitur cum adsumit spiritus, voluti ad inferiora tralcit potentiam atque actiones, cum mundum et mundana complet; Ergo spiritus, et maximo λόγος, spiritus qui vita est, in poso testate habet, et sumere animam et ponere. Cum autem BN CHACUN SONT I.BS TtlOlS 475 rloures à l'âme. Donc ces réalités-là sont consubstantielles, à savoir Dieu et le Logos, le Père cl le Fils, car, comme celui-là est Esprit, celui-ci est Esprit, et comme celui-ci est vie, celui-là est également vio ; pareillement verbe et verbe, etc. L'Esprit a donc le pouvoir do « prendre, de laisser, et de reprendre l'âme ». Et en effet, c'est la vio, et surtout la vie qui est vie par elle-même, qui a le pouvoir « do prendre, puis do laisser » ce qu’elle fait vivre, par sa propre puissance, en lui donnant de participer à elle. Et puis, l’âme a été faite à l’image de l'image de Dieu : « Faisons l'homme à notre imago et ressemblance. * Donc l'âme est inférieure ; bien plus, elle a reçu origine ou création de Dieu et du Logos ; en aucun cas, elle n'est Dieu lui-même ou le Logos, mais elle est un certain Logos, non pas le Logos en sol, celui qui est le Fils, non pas le Logos genre suprême, non pas le Logos universel, semence, origine, source de toutes choses « qui ont été faites par lui ». Quant au Logos de cette âmo elle-même, je me souviens que j'en al déjà dit le mode et la nature, et je le redirai en son lieu. Donc le Logos universel, parce qu’il est Esprit et vio et qu’il n'est pas lul-môme âmo, « a le pouvoir, par lui-même, de laisser, puis do reprendre l'âme». Donc, Dieu et le Logos, soit parce qu’ils sont vio, soit parce qu’ils sont Esprit, vivent et vivent éternellement, parce qu'ils vivent par eux-mêmes. Ceux-ci sont donc consubstantiels : ôpwiieia. Par contre, l'âme est é|sou>ôoie;. Quand l'âme est assumée par les êtres divins — c’ost-àdire par le Logos ; car cola ne peut pas être par Dieu ; en effet le Logos est mouvement et l’âme aussi est mouvement, et mouvement qui est mouvement par soi ; c'est pourquoi l’âme est « image et ressemblance ■ du Logos — donc, quand l’âme est assumée par les êtres divins, cetto assomption n'ajoute rien à la vio, puisque c'est par la vie, c'est-à-dire par la puissance du vivre, quo l’âme possède sa propre vie. Donc, lorsque l’Esprit assume l'âme, 11 projette, pour ainsi dire, sa puissance vers les inférieurs et vers les actes, lorsqu’il remplit te monde et les choses du monde. Donc l’Esprit, et surtout le Logos, Esprit qui est vie, a en son pouvoir d'assu­ mer l’âme, puis do la laisser. 476 AOVEBSl'S ABIUM 111 12,31 —18.» sumit, mundo veluti nascitur ct potentia eius cum mundo colloquitur. Cum vero ponit, a mundo recedit et non ope, ratur in mundo camaliler, ncc tamen spiritaliter. Hoc nos ; mortem eius nominamus, el tunc esso dicitur In infernoj H08cS5non utique sine anima. Hinc petit no deus animam suam relinquat in ln/erno. Ergo cam quia rediturus ad mundum est et ad cius' actum, secum ab interis ducit. Quasi resu- · mit ergo animam, id ost ad actus mundi iterum accipit. Et quia actus in mundo plenus ac totus λόγο; agit, et quii 40 spiritus est ot anima et corpus, rursus ergo sanctideanduiM fuit quia rursus ista susceperat. Ivit igitur ad spiritum ct' sanetiilealus redit, cum apostolis egit, post, sanctum SpirisI tum egit. Quis igitur ost spiritus sanctus ? Id est λίγος, i Unus enim moins. Et ideo dictum : et si discedo, et praéiS 45 paro vobis, rursus revenio. Quis enim venit post abitum. Christi, nisi spiritus sanctus paraclilus ? 13, Id ita esse quod dico, ut pater et filius unum sint d itemque losus et spiritus sanctus unum «int, ac proptereai omnes unum sint, luncta lectione, lohannes declaravit. Coe-1 pit namque a λόγοι. Ego sum, inquit, via el veritas et vita?, 5 Nemo venit ad patrem, si non per me. Quis enim ad Id quod' est esse et verum osse pervenit, quod pater est, nisi per' vitam ? Vita enim, quae vera vita est, quia aeterna est, i hoc est vero esse. Nihil enim mutatur, nihil corrumpitur,1· quae genera mortis sunt, vita. Esse verum vita est. Vtviw 12. 35-36 Ps. 15, 10 || 44-16 loll. 14. 3 13, 4-5 loh. 14, 0 (I 0-10 0/. 10b 0. 57 EX CHACUN SONT LES TROIS Lorsque l’Esprit assumo l’âme, il naît, pour ainsi dire, au monde, ot sa puissance entre en dialogue avec le monde. Mais lorsqu'il laisse l'âme, Il s'éloigne du monde, et il cesse d'agir dans le monde sous un mode charnel, sans pourtant encore y agir sous un mode spirituel. C’est ce que nous appelons sa mort, ct c’est alors que nous disons qu’il est aux enters, où il est, bien entendu, sans être séparé de son âme. C'est pourquoi il prie pour que Dieu « n’abandonne pas son âme dans l’enter », Puisqu’il doit revenir au monde el à l'activité qui s’exerce dans le monde, il ramène donc avec lui son âme, dos enters. Il réassume donc l’âme, on quelque sorte, c'est-à-dire qu’il la reprend en vue de son activité dans lo monde, Et parce que seul lo Logos plénier el total, c’est-à-dire celui qui est à la fois Esprit, âme ct corps, peut exercer une activité dans lo monde, il fallait donc qu’il soit de nouveau sanctifié, puisqu'il avait do nouveau assumé tout cela. Π alla donc vers l'Esprit et il revint sanctifié, s’entretint avec les Apôtres, puis envoya l'Esprit-Saint. Qu’est donc l’EspritSaint 1 C’est le Logos, Car il n’y a qu’un seul mouvement. Et c’est pourquoi il est dit : « Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai de nouveau. » Et en effet, qui donc est venu après le départ du Christ, sinon l'Esprit-Saint, lo Paraclct ? 13. 2» Les Trois sont Un (lob. 14,6-16.9;. a) Dieu et le Logos sont un comme l’étre et la vie. Qu’il en soit comme je dis, que le Père et le Fils soient qu’à cause de cela tous soient un, c’est cc que Jean a exprimé en un exposé continu. Car il commence par le Logos : ■ Je suis, dit celui-ci, la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père, si cc n'est par moi. » Qui donc, on effet, pourrait parvenir jusqu’à l’étre, surtout à l’être véritable qu’est lo Père, sans la vie ? Car c'est la vie, celle qui est la vio véritable, parce qu’elle est éternelle, qui est l’être qui est véritablement. En effet, en rien la vie no change, en rien elle ne se corrompt ; car chan­ gement et corruption sont dos genres do mort. L’être véri- 478 znVKUSCS ARIUM III 13,10 —14,12 io inquit, deus. Ergo vitam esse deus est. Et ego, inquit, vivo: Quicumquc ad Christum venit, ad vitam venit, et sic per vitam ad deum. Ergo iuncti sunt, deus et Xsyac· Et hinc, a Illud est : qui me cognovit, cognovit et patrem. Et .· qui me vidit, vidit el patrem. Et hinc el illud : non credis quod ego: table, c'csl la vie. Il nous le dit : κ Dieu vit. » Donc Dieu est être vie. « El moi aussi, nous dit-il, je vis. s Quiconque vient au Christ, vient à la vie, el ainsi, par la vie, à Dieu même. est dit ceci : « Qui m’a connu, a connu aussi le Père. » Et : « Qui m’a vu, a vu aussi le Père. » El c’est aussi pourquoi il est dit ceci : a Tu ne crois pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi. » C'est pourquoi enfin, il dit sous une forme énigmatique : « Et si un jour vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » Qu'est-ce que demander au nom du Christ ? C’est demander à devenir une âme éternelle, here, non divitias, non nilos, non honores, nihilque mun-:;' ft voir la lumière de Dieu, à parvenir à la vision de Dieu, à 20 danum, sed spiritale omne, atque omne quo uniti deo/ ' la possession de la vie éternelle ; c’est ne pas demander des Christo, iungamur. Hoc enim est : ut glorificetur pater ini richesses ou des enfants ou des honneurs, rien de ce qui est du filio, id est in vita aeterna quam petentibus dabo. monde, mais demander tout ce qui est spirituel, tout ce par 14. Subiungltur deinde plenissime de spiritu sancto, quid i quoi, réunis à Dieu, nous sommes unis au Christ ; c’est en sit, unde sit quod ipse sit ; si enim, inquit, me amatis, man- ii effet cola que signifie : « Pour que le Père soit glorifié dans le l’iis ·, c'est-â-dlre en cette vie étemelle « que je donnerai b raclitum dabit vobis, ut voblscum sit in omne tempus. Quid i à ceux qui me la demanderont ». s est paraclitus ? Qui miserai mlstruatque* apud patrem, lio-; I») Jésus et l’EspriUSalnt soni un comme la vio et 1’lntelUgenoe. mines omnes, fideles atque credentes. Qui iste est ? Unusnesolus spiritus sanctus ? An idem el Christus ? Etenim ipse dixit : ahum paraclitum dabit vobis deus. Dum dixit alium, 14. Ensuite, ce qu’il ajoute traite très complètement de so dixit alium. Dum dixit paraclitum, operam similem de-; l’Esprit-Saint : ce qu’il est, d'où vient ce qu’il est : < Si en to claravit ot eandem quodammodo actionem. Ergo ct spiri­ effet vous m'aimez, dit-il, gardez mes commandements. Et tus paraclitus, et spiritus sanctus alius paraclitus, ot ipso je demanderai au Père et il vous enverra un autre Paraclet, a patre mittitur. lesus ergo spiritus sanctus. Motus enim afin qu'il reste avec vous, à jamais. » Qn'est-ce que le Paraclet ? Quelqu’un qui défende et sou­ tienne auprès du Père tous les hommes fidèles et croyants. Qui est-ce donc 1 Le seul Esprit-Saint ? Ou bien celui-ci est-il identique au Christ ? Et en effet, le Christ lui-même a dit : « Dieu vous enverra un autre Paraclet. » Parlant d'un « autre », il a donc parlé d'un autre que soi. Mais parlant d'un « Paraclet », il a exprimé la similitude de leur opération loh. 1-1, 15-10 IIS MO. loh. 14, 111 est aussi Esprit Paraclet, et l’Esprit-Saint est un autre Paraclet, ct lui aussi est envoyé par le Père. L'Esprit-Saint est donc Jésus. aliquando petieritis in nomine meo, istud faciam. Quid esS petere in Christi nomine ? Animam aeternam fleri, lucem* 4SO ADVxaSl'S A8IUM III 14,13-40 spiritus. Undo et spiritus motus eo quod spiritus : sptrq enim ubi vult. Et Ipse nunc dicit : spiritus veritatis. Et Itr is ei nomen est spiritus sanctus. Spiritus etiam Christus. Spl ritus et deus. Omnes ergo spiritus. Verum deus substanti* vel potius substantia ipsa qui est motus, sed in se manens, ut saepe iam diximus, et relinendi causa, saepe repetemusj M At vero lesus ol spiritus sanctus, motio, vero mota motloi unde foris operans, sed lesus. spiritus apertus, quippe et In carne, spiritus autem sanctus, occultus lesus, quippe qui intellegentias infundat, non iam qui signa faciat, aut per parabolas loquatur. Ipsum autem se esse, ipse sic docet ; 23 non nos dimittam orlanos, veniam ad eos. Ipse autem in spi­ ritu sancto esse occultum sic docet : mundus me iam non videbit, vos autem videbitis me, quoniam vivo ego et vos vive­ tis. Hoc etiam sancto spiritui datum : ut penes vos sil in se Deinde adieclt : quem mundus non pedesl videre ; et de se dixit : iam me mundus non videbit. Deinde adiecit : quo­ niam ipsum non videt, neque cognoscit ipsum. Sed et Chris nil. Adiecit : vos cognoscetis ipsum, quoniam manet in vobis SB ct in vobis est. Et ipso de se ita : vos 'videbitis me. Et quo­ niam Christus vita est, de se adiunxll ; quoniam vivo ego e vos vivetis. Et quia spiritus sanctus Intellegentia est utraque autem mundus Ipse caret — Ideo adiecit : quoniaa apud uos manet, et In vobis est. Unde autem aut est In illis, lilOaio aut iam manet spiritus sanctus, si adhuc postea venturu 481 Car [’Esprit est mouvement. C'est pourquoi l’Esprit est mouvement, en tant môme qu’Esprit : « Car 11 souille où il veut. ■ Et maintenant il dit : ■ L'Esprit de vérité. » Et ainsi Pieu est Esprit. Tous sont donc Esprit Mais Dieu est Esprit substantiellement Car le mouvement lui est intérieur, en tant même qu’il est substance, ou plutôt c'est la substance même qui est mouvement, mais mouvement demeurant on soi-même, comme nous l'avons déjà dit souvent et comme nous le répéterons aussi pour qu’on le retienne bien. Par contre, Jésus et l’Esprit-Saint sont motion, motion qui est véritablement en mouvement, donc une motion qui agit à l’extérieur ; mais Jésus est Esprit manifesté, puisqu'il est dans la chair ; l’Esprit-Saint au contraire est Jésus caché, puisqu’il est Jésus Infusant des pensées, non plus Jésus fai­ sant des miracles ou parlant en paraboles. Que l’Esprit soit Jésus lui-même, Jésus lui-même l’en­ seigne ainsi : > Je ne vous laisserai pas orphelins, Je viendrai Qu'il soit lui-même caché dans l'Esprit-Saint, il l’enseigne ainsi : « Le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que je vis et que vous vivres. · Or cela, il l’a aussi attribué à l'Esprit-Saint : · Afin qu’on vous soit l’Esprit de vérité pour l’éternité. · Et H a dit de lui-même : · Je suis la vérité. » Ensuite, il a ajouté : < Que le monde no peut voir * ; et il avait dit de lui-même : < Désormais le monde ne me verra plus. · Π a ajouté ensuite : . Parce qu’il ne le volt ni ne le connaît. · Mais le Christ non plus, personne ne l’a connu :. Il est venu chez les siens, ct le monde ne l’a pas reconnu. . Il a ajouté : ■ Vous le connaîtrez, parce qu’il demeure en vous et qu’il est en vous. » Et de lui-même, 11 dit ceci ; « Vous me verrez. · Parce que le Christ est vie, U a ajouté, en parlant do luimême : · Parce que je vis cl que vous vivrez. » El parce que l’Esprit-Saint est intelligence — le monde, lui, est privé aussi bien de la vie que do l'intelligence — il a ajouté, pour celle raison : « Parce qu'il demeure on vous et qu'il est en vous. > Mais d'où vient que l’Esprit-Saint est en eux ou qu’il y a déjà sa demeure, s’il doit venir encore après ? N’est-co 482 AIIVSRSUS ARIUM 111 14,41—15,10 est, cl non tain per Christum, apud Illos esso coepit ? Ergo ■ luncti atque ex uno sunt, qui motus est. Id apertius in se­ quentibus declaratur. Ait enim : haec vobis dixi apud vos. manens. Paraclllus autem spiritus sanctus, quem mittet paler as in meo nomine, vos docebit omnia, quaecumque dico. Ego, 1 Inquit, In vobis maneo. Data est enim vita, nec ab illis iam Christus abscedit. Sunt igitur et spiritali motu, quod est . Christum In illis manere, ipsi autem, animae In quibus spil ritus manet, nec aliquando discedit. 15. Dictum tamen : nunc ibo ad patrem. Quid istud sit, facile intellegi potest, si accipiatur ex mysterio dictum, et corporali mysterio. Nam, spiritaliter, cum et Ipso In patre.'1 illOh sit, el pater in Ipso, quo aut quare Ibit ? Ex eodem mys-:'j s tcrlo ost, quod ad Christum spiritus, columbae similis, ve­ nit, ot quod nunc spiritus mittetur a patre, ct mittatur! ad patrem Christo eunte, et petente ut mittatur. A morte enim vita revocata, et vita, non ipsa*vlta, quia *5γος est — haec enim mortem nescit, magis haec ipsa interficit mor- ; 10 tem — sed vita, quae in hominibus, resurrexit a morte,\ quam utique induit simul cum corpore, et eam ab inferno resumpsit. Propter hanc igitur sanctificandam, eundum, fuit ad patrem, sed corporaliter atque animaliter, id est in id quod In sc pater fuerat, penetrandum potentialité 15 atque cxsistcnlialiter. Hoc igitur modo ivit ad patrem. De- ' nique, nec absentiae tempus edictum, sed contra dictum) c quod nocte quae sabbatum sequitur, apparuerit Mariae. , tangi noluerit, priusquam iret ad patrem. Nuntiavit Maria discipulis, eadem nocte ad ipsos venit, ostendens manus ■183 pas que, déjà, Il a commencé d’être en eux par le Christ. Donc ils sont liés Indissolublement et ils sont constitués d’une seule réalité qui est le mouvement. Cela est montré encore plus clairement par la suite du texte. Il dit en elTet : ■ Je vous ai dit ces choses, tandis que je demeure en vous. Mais le Paraclet, l’Esprlt-Salnl que mon Père vous enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes les choses que je vous dis. · Il dit : « Je demeure en vous. > Car la vie a été donnée et le Christ ne les quitte plus maintenant. Ils sont donc animés, eux aussi, d’un mouvement spirituel : c’est cela l'Inhabltation du Christ en eux ; et eux, ce sont les âmes dans les­ quelles l'Esprit demeure ct dont il no s'éloigne plus jamais. 15. Pourtant il y a aussi cette parole : ■ Maintenant je vais aller auprès du Père. > Ce que cela signifie, on peut facile­ ment le comprendre, si on l’entend comme dit à propos Irait-il et pourquoi s’en irait-il ? Mai» il s’agit du même forme d’une colombe, selon lequel maintenant l'Esprit va être envoyé par le Père, ct va être envoyé, tandis que lo Christ lul-méine s’en va vers le Père el lui demande d’envoyer l’Esprit. En elTet, la vie du Christ fut rappelée de la mort, la vie du Christ, non la vie en soi, car celle-là est le Zopos lui-même, elle ne connaît pas la mort, bien plutôt elle tue la mort, mais ta vie telle qu'elle est chez les hommes, cette vie du Christ donc, ressuscita de la mort, cette même vie que, bien entendu, il revêtit en même temps que le corps, ct qu’il réassuma en sortant dc l’enfer. C’est donc pour sanctifier cette vic-IA qu’il dut aller auprès du Père, mais, je veux dire, y aller avec son corps ct son finie, c’est-à-dlrc pénétrer par sa puissance et son existence en ce qui en lui-même était le Père. C’est donc de cette manière qu'il alla auprès du Père. Enfin, la durée de ccttc absence n’est pas fixée. Mais, par aille auprès du Père. Marie l’annonça aux disciples ; la même nuit. Il vint A eux, leur montrant ses mains et son côté 484 AOVSnSLS ARIUM 111 15,ί0 45 20 latus, utique tangi iam non prohibens. Post, Thomas pal· pavit, tetigit, ipso quidem hortante, quia ille desperabat, quod slgnlUcat sanctiftcatuin iam tuisse. Quam ergo breve hoc tempus est I Sed propter mysterium dictum : ibo ad patrem. Nam cum ipse In patre el in Ipso pater sit, quo 25 ibit ? Eodem ergo mysterio : quem vobis mittit pater, quia pater mittit, cum Christus mittit. Denique sic ait : mittit pater in nomine meo, id est pro mo, aut in nomine meir quoniam spiritus Christus, el Ipso spiritus sanctus, aut iri nomine meo, quia spiritus sanctus ipse do Christo testlmo30 nium ferret. Sic enim dictum : ille testimonium dicet de me. d Quid ille ? Quem vobis ego mitto a patre, functi ergo omnes : ego mitto, u patre mitto, spiritum veritatis mitto. Medius ergo λί-pf, Id esl leans, ipse mittit. Motus enim principalis unlversallsquc qui vitalis ac vita est, ipittil intellegentiae 35 motum, qui, slcuti docui, ex vita atque ipsa vita est. Sciro enim quid sis, hoc est vivere, hoc est esse. I loc autem esse, quid est quam ex dei substantia esse, quod est spiritum esso ? Unde nos spiritales efficimur, accepto spiritu a Christo, cl hinc aeterna vita. Spiritus ergo appellata est ista trini40 las. Nam dictum : deus spiritus est. Item dictum a Paulo ad Corinthios secunda : dominus autem spiritus est. Ubi adla lem spiritus Domini, ibi Ubertas. Utique Ista de Christo; Ipse voro spiritus sanctus dictus, quod sanciat sanctos, id est sanctos faciat. Et certe ipse est spiritus dei ; dictus esl 45 enim : prudentia, saptenlta, omniumque rerum scienda. J 15.33 loh. 14.28 I' 2S-2O«. loh.14.2e || 30 loh. 15.20 U 31 Ioh. IS, 25 35 docui) c/. 1115,25*37 l| 40 loh. 4,24 || 41-42 11 Cor. 3,17 || 45 1S.11.H et cette fols, sans leur interdire de le loucher. Puis, Thomas le palpa, le loucha, et le Christ l’exhortait à le faire, parce que Thomas était dans le désespoir : voilà qui témoigne que désormais il avait été sanctifié. Donc, que ce laps de temps a été bref I Mais c’est à cause du mystère qu’il emploie l’expression : « Maintenant je vais aller auprès du Père. ■ Car, puisqu’il est dans lo Père et que le Père ost on lui, où irait-il 1 C'est donc selon lo môme mystère qu’il dit : » Celui que le Père vous envoie », parce que le Père envole quand le Christ envole. Ensuite, il s'exprime ainsi : · Lo Père envoie en mon nom », « en mon nom », c'est-à-dire à ma place, ou « en mon nom », parce que le Christ est Esprit et que l’EspritSaint est, lui-même. Esprit, ou » en mon nom », parce que l’Esprit-Saint, lui-même, rendrait témoignage au Christ. Car il esl dit en ellet : · Il portera témoignage à mon sujet. · Qui donc ? ■ Celui que je vous envoie d'auprès du Père. > Ils sont donc tous indissolublement liés : j’envole, j’envole à partir du Père, j’envole l’Esprit de vérité. C’est celui qui est au milieu, c’est lo Logos, c’est Jésus lui-même qui envole. En ellet le mouvement originel ct universel, qui est mouvement vital ot qui ost vio, émet lo mouvement de l'intelligence, qui, comme je l’ai enseigné, vient de la vie et est la vie elle-même. Car savoir qu’on est, c'est vivre et c'est être. Mais cet être. être Esprit f C'est de là que nous sommes laits spirituels, en recevant l’Esprit du Christ, et ainsi la vie éternelle. Cette est dit : < Dieu est Esprit. · Pareillement, Paul nous dit dans la seconde aux Corinthiens : ■ Mais le Seigneur est Esprit. Là où est l’Esprit du Soigneur, là ost la liberté. » Bien entendu, cela est dit du Christ. Quant à l’Esprit-Saint, il est appelé saint, parce qu’il consacre les saints, c’est-à-dire qu’il les sanctifie. Et certainement il est lui-mémo Esprit de Dieu ; il est appelé en elïct : o prudence », « sagesse », » science » de toutes choses. me non credunt, vel quod Vila sit Christus, vel quod dei | nilus, ol a deo missus, cl qui peccata dimittat. De lustllla ' so aulem, quoniam ad patrem pergo. Tot enim, in mysterio," passionibus, quia fldem mandatorum servavit el implevit, quippe cum dixerit, cum aliud vellet : flat voluntas tua. llemque, quia monitos derelinquens, iam non ita videndus relinquebat, iustitiae luit, his actis omnibus, ire ad patrem, quoniam princeps huius mundi iudtcatus est Mysterio enim · crucis, omnes adversae Christo, ab eodem Christo, trium­ phatae sunt potestates. Haec, Inquit, docebit spiritus sane- vel quia spiritus habet omnia Christi, habet omnia quae is. rc-is ioh. ic. s-e1; ie-so loh. ia. 101 sa steiih. aa. as ] se e/. neo s.se : Hebe. 1, 3 I SM7 loh. 10. Il || 50-60 O. Ioh. 16. 13 Γ 63 e/. loh. Lour dlttéronoe ! l'acte propre Ce l’Esprit-Salnt, témoigner au sujet du Christ. Voilà en effet ce qu’il ajoute à son sujet : « Il convainc le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement. > < Au sujet du péché, parce qu’ils ne croient pas en moi », c’est-à-dire qu’ils ne croient pas, on bien que lo Christ soit vio, ou bien que le Christ soit l-ils de Dieu, qu’il soit envoyé de Dieu et qu’il remette les péchés. enduré tant de souffrances dans le mystère, il va au Père, parco qu’il a gardé fidélité aux ordres du Père ct qu’il les a accomplis puisqu’il a dit, au moment même oh II aurait voulu autre chose : s Que ta volonté soit faite. > Et do môme, puisque, laissant ses disciples après leur avoir fait scs recom- verraient plus jamais comme auparavant, c'était justice qu'il aille au Père, maintenant que toutes ces choses étalent accom­ plies ; et c’était justice, non seulement qu'il aille auprès du Pire, mais qu’il soit désormais avcclul. C’est pour cola qu’on dit dans la confessio» de fol : « Il siège Λ la droite du Père. > monde est déjà jugé ■ Car, par le mystère de la croix, toutes les puissances opposées au Christ ont été vaincues par ce même Christ. « Voilà, dit-il, ce que l’Esprit-Salnt vous enseignera. » Quelle interprétation choisir ? Le Paraclel achève-t-il le mystère qui se rapporte à notre salut, tandis que le Christ s'éloigne en le laissant inachevé ? Ou bien, faut-ll dire que, parce qu’il est identique au Christ, ou parce que le Christ l’envoie, ou parce que l’Esprit « a tout » ce qui esl au Christ, l’Esprit-Salnt possède lui-méme tout ce qui est opéré parle Christ 1 16. El pourtant voyons ce que va faire l’Esprit-Salnt, lui Christ a accompli ct de jouer ainsi, en quelque sorte, en suggérant cette science dans les cœurs, le rôle d’un témoi­ gnage, ou plutôt d’un jugement ayant pour effet la péni­ tence ou la punition. ADVERSUS A»IU» 111 ίβ,4-30 S nui/. Ergo, ul sciat mundus lam poenam suam. De tuslt-i lia autem, quod ad patrem vado. Et hoc potest esse Mais Luc aussi en parle ; à la vérité, l'Esprit n'avait pas encore été envoyé alors ; pourtant, alors déjà, Luc parle de témoignage. Pourtant, dans toutes ses lettres, que fait Paul, sinon rendre témoignage au Christ 1 Et après le départ du Christ, il a été seul à voir le Christ, et le Christ est apparu à lui seul. Donc l'Esprit-Saint a été présent par le Christ, et le Christ par l'Esprit-Saint. Pareil­ lement Jean et Pierre rendent témoignage au Christ : · Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu, ce que nous avons touché. » Et dans les Actes des Apôtres, les mêmes, et Lue qui l'a raconté, disent de David : · Étant prophète et sachant que Dieu lui avait juré solennellement de faire asseoir sur son Irène le fruit de sa chair, Il a parlé par avance de la résurrection du Christ, on disant qu'il n'a pas été abandonné dans l'enfer et que sa chair n'a pas vu la cor­ ruption. · « C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité et dont nous sommes les témoins. » Quand disent-ils cela 1 « Après qu'un grand bruit était venu du ciel et qu'une sorte de souille maison, et après qu'ils furent remplis de l'Esprit-Saint et qu'ils commencèrent à parler des langues diverses. » Ensuite, c’est du « péché du monde ■> que les Apôtres témoignent, à savoir < que le monde n*a pas cru au Christ ». Par exemple, dans les Actes : - Comme vous le savez, celui livré par des mains criminelles, el que vous avez cloué à la croix et mis II mort, e'est lui que Dlou a ressuscite. · ADVERSIS AXIUM Ul 16,61—17,15 actis apostolorum, referente Petro : David non ascendisset in caelum, sed dixisse ita : dicit dominus domino meo, sede ad dexteram. Hoc etiam Paulus dixit : qui resurrexit, qui est in dextera dei. Ergo docuerunt quod post resurrectionem^ es ad patrem iail. Idem mox adiecil : qui et interpellat patrem. Ergo si el Christus interpellat, paraclitus etiam ipse. Item,, d in actis, quod ad patrem ierit, testimonium est : oidcntitiiisj ipsis, elevatus est, el nubes suscepit eum ab oculis ipsorum.-] Cumque intuerentur Ineuntem illum in caelum, ct reliqua. 1 17. Dicta sunt iam tria de testimonio in Christum : do peccato, de iuslitia. Nunc dc iudlcio. Sic per spiritum san­ ctum, loculus Paulus ad Romanos : deus autem pacis conte­ ret Satanan sub pedibus oestris velociter. Item ipso ad Ephes sios : qui, cum ascendisset in allitudinem, captivam duxit cap­ tivitatem. Item in Apocalypsi, ipse dixit : et habeo claves mortis el in/eri. Item ibi : el /aetum est praelium in caelo,1 Michahcl el angeli eius bellare adversus draconem. Et totus locus demonstrat diabolum iudicatum. lH3a 10 Cum igitur adprobatum sit, tres istas potentias, et com­ muni cl proprio actu, et substantia eadem, unitatem dei-, tatemque condcere, non sine ratione rerum, in duo, ista revocantur : In filium ac patrem. Etenim, cum quasi gominus, ipse pater sit : exsistentia et actio, id est substantis 15 el motus, sed intus motus, et «iîêyeroç motus et, hoc quoi IS, 01-63 Ati. 2, 34 II 03'61 Rom- S. 31 || S3 o/. loh. 10.10i Rom. s, 34 07-60 ACI. 1, 0 17,1-2 cl- loh. 16. 0-10 | 3-1 Rom. 10, 20 || S-0 Bph. 4, S || 0-7 Apoo. 1..I DEUX UN ET DEUX EN UN 403 Pareillement, dans les Actes des Apôtres, Pierre rappelle que · David n'est pas monté au ciel, mais qu'il a parlé ainsi : < Le Seigneur dit à mon Soigneur, assieds-toi à ma droite, o Et Paul l'a dit aussi : « Lui qui est ressuscité, qui* est à la droite do Dieu. . Donc ils ont enseigné qn' » il alla auprès du Père. ·, après sa résurrection. Ce même Paul a ajouté aussi­ tôt : versum · unum atque idem — tantum actu, sed qui toris est, I passiones incedente, alio autem interiore semper manent atque aeterno, quippe originali ct substantiali, et tdcira 1113b semper patre, qua ratiocinatione, et semper filio. 1 2S Paulus in omnibus epistolis : gratia vobis el pax a deo, patre nostro, el domino nostro lesu Christo. Item : non ul hominibus, neque per hominem, sed per lesum Christum, i per deum patrem. Item in evangelic : ego el paler unum sumus. Ego in patre et patre in me. 13. Nos quoquo patrem et filium religiose semper usurpainuj, el recte, secunduih rationem supra dictam. Etenim, motus, ut supra docuimus. s Paulus plenissimo expressit, quod intellegi volumus : gra­ tias ago, inquit, deo meo, semper pro vobis, in Christo iesu : quod omnes locupletati estis tn illo, in omni oerbo et in omn scientia. Verbum Christum diximus, id est vitam, scientiam spiritum sanctum. Ergo unum. In Christo enim, ait, loca io pietati estis. Quod cum ita sit, si deus et Christus unum, cum Cbri stus et spiritus unum, lure tria unum, vi ct substanUl qu'il ost substance, il s’ensuit nécessairement que le Fils est aussi 18. Nous aussi, c’est en toute piété que nous employons toujours les noms de Père et de Fils, el nous le faisons confor­ mément à l'orthodoxie, pour la raison qui vient d'être exposée. En effet, le Fils est mouvement, comme nous l'avons enseigné plus haut, et le mouvement lui-même est vie, et aussi science ou sagesse. Certainement, c’est Paul qui a exprimé avec le pins de force ee que nous voulons faire comprendre : « Je rends grâce â mon Dieu toujours â votre sujet, dit-il, dans lo Christ Jésus, parce que, tous, vous avez été comblés de richesses en lui, en tout verbe et toute science. ■ Le verbe, c’est lo Christ, nous l'avons dit ; c’est la vie. La science, c’est l’Esprit-Saint. Donc ils sont un. · Car, nous dll-ll, vous avez été comblés de richesses dans le Christ ■ 2. La Trinité. S'il en est ainsi, si Dieu et le Christ sont un, en même temps que le Christ et l'Esprit sont un, on peut dire avec 496 ADVERSDS ARICX III 18,13*28 15 tcntialls. Duo autem reliqua, ita duo, ut Christus et spir Μ multa commemorem ? Ex ipso concipitur Christus in carne 1113d ex Ipso sanctificatur in baptismo Christus in carne; ips est in Christo qui in carne ; ipse datur apostolis a Christ sancio ; Ipso est quem Christus in carne promittit esse ven 2S turum ; quadam agendi distantia, Idem ipse et Christus é spiritus sanctus, et quia spiritus, idcirco et deus, quia Chri- I stus, quod spiritus, ideo deus. Unde ,ρηΙΟΓ et illius et spi- raison que les trois sont un, par leur puissance et substance. Pourtant les deux premiers sont un, tout en étant différents en ce que le Père est existence qui a valeur d’acte, c’est-àdire substantiallté, tandis que le Fils est acte qui a valeur d’existence. Les deux autres, par contre, sont deux, de telle sorte que le Christ et l’Esprit-Saint sont deux en un, c’està-dire en un seul mouvement, et ainsi ils sont deux, comme une unité peut être deux. Les doux premiers, par contre, sont comme un « deux » qui est un. Ainsi étaut à la fois · deux en un * et < deux un ·, la trinité est Un. 3. Appendice : l'Esprit-Saint. Car pourquoi rappellerais-je beaucoup de choses au sujet de l’Esprit-Saint, au sujet duquel mon exposé est suffisam­ ment abondant. C'est de lui que le Christ dans la chair est conçu ; par lui que le Christ dans la chair est sanctifié au baptême ; c'est lui qui est dans le Christ dans la chair ; c'est lui qui est donné aux Apôtres par le Christ dans la chair, afin qu’ils baptisent au nom de Dieu, du Christ et de l’EspritSaint ; c’est lui dont le Christ dans la chair promet la venue ; avec une certaine différence dans l'agir, c'est le même qui est le Christ et qui est l'Esprit-Saint, et qui, étant Esprit, est donc Dieu lui-même, parce que le Christ, en tant qu’Esprit, est Dieu même. C'est pourquoi, le Père, le Fils, l'Esprit ne sont pas seulement une seule chose, mais un seul Dieu. Maria* Vicleriaai. I. CONTRE ARIUS LIVRE QUATRIÈME I. Vivendo Vila : Lo File, forme consubstantiollo du 1,1-18,4-1 1,1—3.38 5) Développement.................... M —3,38 an} Dans leur état d'identité. 5é) Dans l’élnl d'nllériti, U, Lo Pêro col lo vivre, lo Fils est la vio. bb) Dieu engendre les genres su­ prêmes et, parmi eux, In vie .. 5,23 — 6,7 CONTltt: AHU'S 8,1 — 18,44 8,9 — 18,« 9,1—15,32 10,45 —13,14 10 — 18,44 17,12-18 c| Pourtant il est dilTéronl du Christ. 17,19 — 18,13 18,14-44 18.45— 33,23 18.45- 59 2, Position du problème : quoi rapport y a-t-il 18,59 — 21,18 A. Premier énoncé......................... 18,60-62 B. Précision sur les termes du problème... 18,62—21,18 18,62 — 20,25 18,62 — 19,37 J ADVERSUS ARIUM UBER QUARTUS DE oxoorciox UBER PRIMUS 1. Vivit ac vita unumne, an idem, an alterum ? Unum . El cur duo nomina ? Idem 1 Et quomodo, cum sit altu in eo quod vita est, vivat necesse est ? Non enim carel vita quod vivit, aut, cum sit vita, non>vlvlt. Altorum igiutroque. Idem ergo 1 Sed Idem in duobus, est a se altor. Is ergo et idem est et alterum in quolibet horum aliquo. 503 CONTRE ARIUS LIVRE QUATRIÈME De E'nOMOOÜSiOS. I. Vivendo vita : le Fils, forme consubstantielle du Fère, comme la vie est forme du vivre. Le Père est vivre, le Fils vie. A. Identité et AVrüniTt bnthb lb vivre et la vie. a) Exposé Initial. 1. Le « Il vil · et la vie sont-ils un, mêmes ou autres i — Un ? — Mais alors, pourquoi deux termes ? — Ils sont donc mêmes. — Mais comment est-ce possible, puisque, c’est autre chose d’être en acte, autre chose d’être l’acte luimime 7 — Ils sont donc autres ? — Mais comment le seraientils, puisque c’est on tant qu’elle « vit », que la vie « est », et que c'est nécessairement en tant qu’elle est vie, qu’elle vit ? Car le « Il vit » n’est pas privé do la vie, ou alors, en tant que la vie « est », elle ne vit pas. S’ils sont autres, c'est donc autres dans l’autre, et, par suite, en l’autre, quel qu’il soit. Ils sont deux. Et si, en quelque sorte, iis sont deux. Ils ne sont pourtant pas deux purement et simplement, puisqu’ils sont l’un en l'autre ct que cela se retrouve en l’un comme en l’autre. — Ils sont donc mêmes 1 — Mais celte identité, si elle se trouve Incluse en deux termes, est autre que soi. Cette identité est donc à la fois identité et altérité AOVEBSUS ARIUM IV 1,it—2,45 At, si idem est, et ad se utrumque idem est, (utrumqut is idem est] unum est. Quolibet enim altero exsistente quod alterum est, neutrum ut geminum. Ergo, si utrumque, hoc' ipso quod est, el alterum est, erit apud se utrumque unum.· At, cum utrumque apud sc unum ost, in altero idem unum esi. At, cum idem unum est, vere unum est utrumque., lilSbso Nullo enim utrumque distat, nec exsistendi virtute, nec· tempore, fortasse causa, ct hoc altero prius est. 2. Hoc quo facilius indicetur, sic ista melius retractabi mus. Vivere ac vita ita sunt, ut, ct hoc quod est vivere; vita sit, et hoc quod est vita, sit vivere, non ut duplicatum! alterum in altero sit, neque altorum cum altero est — haec?.1 5 enim est copulatio : nam el ex hoc, etiamsi inseparabiliter' iunctum sil, unitum est, non unum — nunc vero cum, ipso eodem opere, vitam esse sit vivere, ot, eodem modo, vivere!, vitam esse sit. De his enim loquimur duobus : do vivere et vita, non de eo quod adfeclum vita, habet el vivere.i io quamquam et ipsum tertium, el in eo quod vitam habet, ! ct ut alterum ex allero ; sed ul unum utrumque. Ex quo apparel, quid ipsa per se exsistentia. In suis rebus valeant, c cum substantia una atque eadem manente, esse suum, nulla ' sm innovatione, custodiant. Namque vitae esse suum est is moveri. Ipsum autem moveri, hoc est vivere. Esse igitur en l’un quelconque dc ceux-ci. Pourtant, s’ils sont identiques l'un à l’autre, ot si chacun des deux termes est identique en soi, ces deux termes sont un. En effet, chacun étant ce qu’est l’autre, aucun n’est double. Donc, si chacun des deux est l’autre, par cela même qu’il est lui-même, chacun des deux sera un en soi. Mais, puisque chacun des deux est un en soi, le même, même s’il est Indus en l’autre, est un. Mais alors, puisque le même est un, tous deux sont véritablement un. Car, en aucune manière, ils ne différent l'un dc l’autre, ni par la puissance d’être, ni par te temps; tout au plus, par la cause, ct en cela, l’un est antérieur à l’autre. b) Développement. Dans leur Sut d*Memlté, vivre « Me sent consubstantiels. 2. Pour que l’on puisse en juger plus facilement, nous allons à nouveau el mieux exposer cela, dc la manière sui­ vante. Le vivre ct la vie sont tels que la vie soit aussi le vivre et que le vivre soit aussi la vie : non que l’un soit redoublé en l’autre, ou que l’un soit avec l’autre — car cela serait une réunion ; et dc fait, il ne résulterait de là, même si cette liaison était Inséparable, qu’une union, non une unité — mais, bien au contraire, ils sont tels que c'est dans le même acte que vivre, c’est être vie, et que, de la même dcux-là : du vivre en soi, dc la vie en soi, non de ce qui, recevant passivement la vie, possède, en même temps, le vivre ; du reste, ce sujet-là est de troisième rang et il ne reçoit le vivre que dans la mesure où il possède la vie, et il la possède comme quelque chose d’autre que lui ct qui pro­ vient d’un autre que le sujet; mais,au contraire,nous parlons du vivre et dc la vie, comme do deux termes qui sont un. Et, dc là, ressort manifestement quelle est la grandeur dc la puissance qui se révèle dans les propriétés caractéristiques des existants par soi, en leurs propres substances, puisque, leur substance demeurant une et identique, ils gardent leur être propre, sans subir aucun changement. En effet l’être propre dc la vie, c’est le sc mouvoir soi-même. Mais se mou­ voir soi-même, c’est vivre. Donc, vivre et être vie sont être et vivere est et esse vitam. Una ergo cadcmqiic substantia Namque unicuique in eo quod sit suum esse, substantia cstl Etcnlm. In supernis actemisque, id est, in Intcllccllbilibui atque Intellectualibus, nihil accidens, nihil qualitas, nlhi M geminum, vel cum altero, scd omnia viventes eunt intollo gentesque substantiae, purae, simplices, unius modi, hoc' ipso quo sunt ct vivunt et intellegunt, convorslmque, quo' vivunt, quo intellegunt, hoc ipso ollam sunt. Vivit Igltti ac vita, una substantia est. d 3. Sed, quoniam Intellectus ita se pandit atque Ita serm< processit ut ct in eo quod est vivere vita sit, ot In eo quod vita sit ideo sil vita qua vivit, quaerendum, et Intenta ra-I tiono quaerendum, utrum naturalis ista conploxio ot bigo- I s mina, exsistentiae modo pura simplicitas unano sil an duae ? SI nihil Interest vivere ct vita, sit ct vitail esso ut Insit etj vivere, lare ac merito unam istorum, non geminam, Copu­ lam ad exsistentiam sui esse dicemus. Sin autem, primum, aliud est vivere, aliud vitam esse, et Item, si distantia est, 10 ut nunc vita causa sit ad vivendum, nunc Ipsum vivere, causa sit ut vita sit, duo sunt ista, sed gemina Inter se atque apud se simpliciter unita ; potentia enim λόγφ que suo atque divino relorl ista geminari ut eiusdem naturae ac potem liae altorum culus sit id a quo hoc alterum. Atqui est non1115a is nulla distantia, parva illa sit licet, undo non est frustri geminatio. Elomm non idem actio ot agere, nec potcnllt 507 l'un ot l'autre. Ils sont donc une seule ct mime substance. Car, pour chacun, la substance consiste en son être propre. a ni accident, ni qualité, ni dualité, du moins se formant avec quelque chose d'autre ; mais toutes choses sont des substances vivantes et intelligentes, pures, simples, ayant la forme de l'unité ; par le fait même qu'elles sont, elles vivent ct pensent, et réciproquement, par le fait mémo qu'elles vivent et pensent, clics sont. Le « Il vit » et la vie sont donc une seule substance. Dans retnt d'nltérllé, le vivre Mt eau» do la via. 3. Mais puisque leur notion s'est développée, puisque notre exposé s'est avancé do telle sorte, que, disions-nous, dans dans la mesure où elle ■ vit », il nous faut maintenant recher­ cher, ct rechercher d'une manière attentive, si cette natu­ relle et mutuelle Implication représente seulement l'unique et pure simplicité d'une seule existence ou bien si elle forme réellement deux existences. rent, c'est à Juste titre el à bon droit que nous dirons qu'ils n'ont qu'un seul lien, et non un double lien, qui constitue leur existence. Mais si, au contraire, d'abord, le vivre est autre que la vie, s’il y a, en outre, entre enx, cette différence que, tantôt vie, alors ils sont deux, mais redoublés l'un en l'autre ct ainsi absolument unis en eux-mêmes. Il Importe en ollet qu'ils soient doubles, sous le rapport de la puissance et de son hopes propre et divin, doubles de telle sorte que sance que celui dont il provient. Or il y a entre eux une certaine diflérence, bien qu'elle soit petite, ce n'est donc pas une vaine répétition do mots. 508 AOVEliSUS ΛΒ1ΠΜ IV 8,17 — 4,3 ct operatio- nec, ut verius dicam. idem causa est quod, efleclum. Illa onlm orlgo, hie partus est. Unde cum duo Ista, vlvil ac vita, sit actio atque agere, quamquam in s| ao simulque sint, taincn et alla vl atque natura oxsistimandS nila’ sunt ut alterum alterius causa sit, alterum exsistat crtec, lec- Sed, ut mihi intellegentia est ac probata sententia, cura, in principali nalurallquo primae divinitatis exordio, primum 25 sit quod est vivere, secundum voro quod vita — ita enim ratio docebit et Ipsa veritas adprobabit — Iit ut vivere causai . sit vitae cnectusquo vivendi vita sit, quod tamen Ipsuifi vivere ct vita sit. Simul onlm Ista el simul semper quod' HiBll δμοούσιον erit. Aliud vita ad secunda tertiaque vel dcin- ■’ so cops quae vivunt ordinata, causa atque principium, ita sci­ licet ut idem sit simulque vita quod vftrare, sed hoc vivere secundum, de vita, cum vita est. Illud primum ac prlnciv: pale vivere, simul el vita, causa est vitae et Iens ct origo .·* viventium. Scio hoc obscurum vldorl posse, non tam rerum. ? 35 quam eorundem repetitionem sermonum, quod duo ista talis’ copulatione nectantur ut, cum sil vivere, vita sit, et cumsit vita, sit vivere ; undo, constituto quolibet uno, frustra, alterius videbitur facta geminatio. 4. Audi lector, audi quod miraberis, lector, ista tam dura, tam tortuosa, tam clausa, tractatu de deo ct do divinis^ simplici disputatione pandemus. Deum certe fatemur omneSt' 509 puissance et racle, ou, pour parler plus exactement, la cause et l'effet. Celle-là, en effet, est source, celui-ci, ce que la source engendre. Donc, puisque ces deux, le · Il vit » cl la vie, sont acte et agir, bien qu'ils soient l’un en l’autre ot qu'ils soient ensemble, pourtant il faut les considérer comme autres, du point de vue de la puissance et de la nature, en sorte que l’un soit cause de l'autre, el que l'autre en soit Mais, à mon avis et selon mon opinion personnelle bien éprouvée, puisque, dans la source primordiale ct originelle de la divinité première, le vivre est premier, la vio est seconde — ainsi l'enseignera la raison ot le confirmera la vérité ellemême— il s'ensuit que le vivre est cause de la vie et que la vio est l’effet du vivre ; ot pourtant le vivre lui-même est aussi vie. Car ces choses sont ensemble et ensemble éternellement, ce que nous appellerons iiseoiioior. Autre est le rapport de la vio avec les vivants de second ot do troisième rang ou d’un rang encore postérieur, pour qui elle est cause et principe ; de telle sorte, bien entendu, que la vie soit la même chose et soit en même temps quo le vivre. Mais le vivre do second rang reçoit, de la vie, d’être avec la vie. Par contre, le vivre premier el origine), qui est, en même temps, également vie, est cause de la vie et source ct principe des vivants. Je sais bien que tout cela peut paraître obscur : non pas tant la répétition des choses elles-mêmes, que celle des mots, à savoir que ces deux-là sont liés par une telle implication mutuelle que, lorsque est le vivre, il y a la vie, et lorsque est la vie, il y a le vivre ; aussi, si l’on pose l’un quelconque de ces deux-là, il paraîtra inutile de répéter encore l'autre. B. Lu PÈRE EST LE V1VUE, LE F1LS EST LA VIE. a) Dieu vit et est vio, parce qu’il est esprit. 4. Ecoute donc lecteur, écoute quelque chose qui va pro­ voquer ton étonnement : toutes ces choses si difficiles, si embrouillées, si fermées à notre entendement, nous allons les dévoiler, en un exposé sur Dieu et les choses divines, sous la forme d’un raisonnement très simple. deum omnipotentem, deum supra omnia, deum ante om- ' o s nia, deum a quo omnia. Hunc cum fatemur, etiam osse sine dubio condiemur. Esso huic, quid credimus, quid pu-1 tamus ? Spiritus, inquit, deus esl, lumen ct verum lumen dcus est. Quid hoc osse creditur quod spiritus dicitur H Nempe spiritum intellegere cogimur, quondam exsistentem, 10 viventem, intcllegentcmque substantiam. In supernis qui­ dem, et circa Deum maxime, quasi humilem et alienum ot in posterioribus nomen non credunt convenire substantlamM Sed cur a nobis fugiatur hoc verbum, cum osso cuique hoc-, el sit esse substantiam 1 Et In Hioremia deus loquens itofl is dicat : quod si in mea substantia staretis, videretis iieràum meum. Sic etiam ibi, non multo post ct aliis In locis multis;: Est igitur spiritus substantia, id est esse eius. Colligamus. d Igitur cata loliannem dictum : spiritus deus est et adorantes 1 eum in spiritu et veritate adorare oportet. Deus, inquit,, spi20 ritus est, hoc est dei quod est esse. Ergo substantia dei splritus est. Eadem substantia, hoc est quod vivens, non ut aliud sit substantia, aliud vivens, sed ipsum vivens ut sit i Ipsa substantia. Si enim dictum est ab eodem : spiritus· esn qui vivificat, utique is vivifleat qui vivit, ot vitae potentia.; 25 est. Ergo vivit spiritus, vivit dcus. Porro autem, quia vivat, ut supra diximus, et vita est. Spiritus ergo et vita est, utp me a Idem Iohannes ait : spiritus vita est. Ergo dcus, cum es® spiritus, et vivit, ct vita est. Paulus etiam ad ttomanos-S nulla ergo damnatio his qui sunt in Christo lesu, et non /uria se corpus ambulant. Lex enim spiritus vitae, in Christo. lesu i Tous assurément nous confessons Dieu, et nous le confes­ sons comme Dieu lout-puissant, comme Dieu au-dessus de toutes choses, comme Dieu avant toutes choses, commo Dieu de qui sont toutes choses. Ce Dieu, lorsque nous lo confes­ sons, nous confessons en même temps, sans le moindre doute, qu’il est. Que croyons-nous, que pensons-nous qu’est son être ? « Dieu est Esprit >, nous dit-il lui-même. Dieu est cet être que l’on appelle Esprit ? Nous sommes obligés, n’est-ce pas, do concevoir l’Esprit comme une substance existante, vivante, intelligente. Sans doute, certains pensent que, lorsqu'il s’agit des choses d'en haut, et tout spéciale­ ment à propos do Dieu, le mot » substance » ne convient pas, sous prétexte que ce mot est trop bas, étranger aux choses divines cl réservé aux réalités qui leur sont posté­ rieures. Mais, pourquoi éviterions-nous ce mot, puisque, pour chacun, son être propre est être substance ? Et, dans le livre de Jérémie, Dieu lui-même, pronant la parole, s’exverriez mon Logos. » Même emploi, dans le même passage, peu après, et en beaucoup d’autres textes. L’Esprit esl donc substance, c'est cela son être propre. Rassemblons donc ce qui nous esl dll dans l’Evangile de saint Jean : « Dieu esl Esprit, et ceux qui l’adorent, doivent l’adorer en esprit ct en vérité. · * Dieu, dit-il, est Esprit. » wit une chose d’etre substance, une autre d’être > vivante », mais do telle sorte que le vivant lui-môntc soit la substance elle-même. Si en effet le même Jean nous dit : « C’est l’Esprit qui vivifie », c’est bien sûr que celui-là vivifie, qui vil et qui esl puissance de la vie. Donc l’Esprit vit. Dieu vit- Mais, parce qu'il vit, ainsi que nous l'avons enseigné plus haut. Il est aussi vie. L’Esprit est donc aussi vie, comme lo dit lo même Jean : · L'Esprit esl vie. · Donc Dieu, étant Esprit, vit et est vie. Paul, lui aussi, dit aux Romains : « Il n'y a donc aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ-Jésus et qui ne marchent pas selon la chair. En effet la loi de l’Esprit de vie t’a libéré dans le Christ-Jésus de la Uberavit U a lege precati el mortis. Spiritus vitae, inqulL Tria enim ista spiritus sunt : deus, lesus. Spiritus Sanctus. 5. Ac de deo probatum puto el spiritum esse, spiritum autem et vivere ct vivere tacere, et vitam esse substan­ tialiter, ut ista intellecta sint ot simplex ct una substantia,] ut hoc sit spiritum esse quod vivere et vitam esse. Sed non s Istud quod nostrum est vivere, quod animalium, quod elementorum, quod creatorum ex elementis, quod mundi, quod omnium in mundo, quod angelorum, daemonum, vel etiam eorum quos in mundo de mundo deos nominanti <116 b non, inquam, illud vivere in deo est, hoc deus est, quod? 10 est vivere animae, aut uniuscuiusque, aut illius universam atque fontanae, non ut ibi angelorum, non ut ibi throno-., rum, gloriarum vel ceterorum in actçrnis exsistentium, vel·, in intellectualibus, vel in intellectibilibus, sed Illud vivere, unde haec pro suo exsistendi genere vitam recipiunt et is vivunt. Illo quodammodo progrediente, et ista, prout capere possunt potentiam viventis vigoris, aditante, a se, sibi, per se, in se, solum, simplex, purum, sine exsistendis principio, a quo lusum magis vel progressum vel natum principium est, per quod crearetur vivere ceterorum. Ete·' actio. Agens enim actionem genuit, et quasi ex Ipsa voca­ bulum, et rem cum Ipso tribuerit, ipso suscepit. 1 Hoc, cum rectum, etiam ratione admodum verum esta Certe, deus, cui ad omnipotentiam principalemque summias totem hoc nomen convenit, deus, deus, Inquam, primum c En enet, ces trois sont Esprit, Dieu, Jésus, l'Esprit-Saint. Dieu, qu'il est Esprit, que cet Esprit vit, qu'il fait vivre, et qu'il est vie substantiellement, en sorte que tout cela soit conçu comme une simple ct unique substance, en sorte qu’être Esprit, ce soit vivre ot être vie. Mais ce vlvre-là, ce n’est pas notre vivre, ce n’est pas le vivre des êtres vivants, ni des éléments, ni de ce qui est créé à partir de ces éléments, ce n'est pas le vivre du monde, ni de tout ce qui est dans le monde, ni celui des anges, ni celui des démons, ni le vivre do ceux que certains appellent dieux nés du monde et dans le monde ; non, dis-je, ce n’est l'âme, que ce soit lo vivre de chaque âme, ou le vivre de l'âme universelle, do l'âme-source ; non le vivre de Dieu dos existants éternels, que ce soit au plan des intellectuels ou au plan des intelligibles. Mais ce vivre de Dieu, c’est le vivre A partir duquel tous ceux-là, selon leur mode d’être, reçoivent la vie et vivent : il s’avance, pour ainsi dire, el II envoie sur eux son souille vital, dans la mesure où Ils sont capables de recevoir la puissance do sa force vivante ; et lui, il est de soi, pour soi, par sol, en sol, seul, simple et pur, sans principe de son être ; mais c’est de lui que s'écoule, ou bleu que s’avance ou que nail lo principe par l’intermédiaire duquel serait créé le vivre de lous les autres. Car le vivre engendre la vie. En effet, par nécessité natu­ relle, l’agent est antérieur à l’acte. Car l’agent engendre l'acte, et c'est en quelque manière de l’acte que l'agent reçoit Cette doctrine, conforme à l’Êcriture. se révèle aussi plei­ nement vraie au raisonnement. Assurément, Dieu, c’est-à-dire celui à qui ce nom de Dieu convient pour su toute-puissance et sa transcendance originelle. Dieu, Dieu, dis-je, a première- ment — du moins, si dans les œuvres de Dieu, on peut parler d’un premièrement ; mais le mode de connaissance propre à l’esprit humain doit, pour s’exercer, pour comprendre les choses, lorsqu'il considère des réalités qui existent simulta­ nément ou qui sont produites simultanément, attribuer aux successives, et. somme toute, y Introduire une sorte de temps — Dieu, dis-je, premièrement, a engendré les existences et ton nomme < idées », c'est-à-dire les formes originelles do toutes les formes réalisées dans les existants ; ainsi, ii titre d’exemple : όντότης, ζνότης, voévqg et de même, eairtérr.ç, tu- chent donc à partir de Dieu ainsi que les puissances uni­ versellement originelles de toutes les puissances. source du vivre de tous les existants, de même la voérq;, force, comme étant les trois à la fois, mais de telle sorte pourtant qu'on leur donne leur nom et qu’on définisse leur être propre par l’aspect selon lequel chacune a une propriété prédomi­ nante. En effet, aucun de ces trois qui ne soit les trois. Car cet ètrc-là n'est être que s’il vit, c’est-à-dire s'il est en vie. Quant au vivre lul-méino : ce n’est pas vivre que de no pas avoir la connaissance de son acte do vivre. Ils sont donc comme mélangés, ot, en réalité, ils sont simples, d’une simplicité qui est triple. Car tout co qui, par son être même, est aussi autre que soi, ne doit jamais être défini comme double, mais, au coatrairc, doit être défini comme toujours un. Mais de cela, nous avons parlé plus abondamment et en d'autres ouvrages. vivre premier, le vivre-source, le vivre originellement originel. lignée, cette génération est telle que naisse de l'agent l’acte. 516 ADVERSUS AHIUM >V 0,6-32 a vivente vitalitas vel vita, ab intellegente νοότη;, Intclle-^H gcntlaruin universalium universalis Intellegentia nasceretur. ' 1 Prius est igitur vivere quam vita, quamquam in eo quod^qt' est vivere, vita sit, sed vivere ut parens vitae est, vita, et f 10 proles ct quod gignitur, quippe a vivente generata. Dent igitur est vivere, illud primum vivere, a semot Ipso vivere, ante omnium vivere, ct ante ipsius vitae vivere. Agens ; enim, et semper agens, et nullo principio agens, non ab ac1117b tionc agens est, ne actio vel fantasia principii sit ad agen­ ts tem, sed, ut actio agentis opere, vel progenita sit, vel extll terit, vel effusa sit ; hoc utique agere, In eo ponimus quod 1 est vivere. Deus ergo vivere est et principale vivere, vita , autem ut genitum. Vivere ergo pater est, vita filius. Namque quod In eo factum esi, vita esi. Et ipse Alius Ita dicit : ego eo quod pater vivit. Et hoc illud est : ego enim de deo exlotS Item, Ipse de se ita dicit : qui sitit, veniat ad me et bibat 9 qui credit in me, sicut dixit scriptura, flumina de venire eius fluent aquae vivae. Hinc ct illud est quod Samaritanae res2S pondit : si scires donum Dei et quis est qui dicit tibi : da c mihi bibere, lu magis pelisses eum et dedisset libi aquam vivam. Item postea : omnis qui biberit ex hac aqua sitiet Herum. Samaritana aqua, mundana est anima. Qui autem biberit de aqua quam ego dedero ei, non sitiet in sernpfleft s . allentis ili so num, sed aqua quam dabo el flet in eo fons aquae sallentis vitam aeternam. His atque huius inodl Innumerabilibus exemplis satis cia· ® fl, 24 snmorltnnw X Samariae Λ de l'être, l'entité ou l'essence, du vivant, la vitalité ou la vie, du pensant, la -si:r,;, c'est-à-dire la pensée universelle de Donc le vivre est antérieur ù la vie, bien que dans le vivre la vie, et la vie est en quelque sorte le iruit, l'engendré. Car il est celui qui agit, celui qui agit toujours, celui qui agit sans aucun principe de son agir, celui qui agit sans être agissant par un acte, de peur que cet acte paraisse peut-être être un principe pour celui qui agit, mais, au contraire, 11 agi! de telle sorte que c’est l’acte, qui a été engendre, qui est apparu, ou qui s'est épanché par l'exercice de l'agir de celui qui agit ; col agir, bien entendu, nous le faisons consister dans le vivre. qui a été tait, en lut, était vie». El le Fils lui-même s'exprime ainsi : « Je suis la voie, la vérité, ct la vie.» Cette vie, c'est celle qui est née du tait que le Père vit. Et c'est cela qui explique : « Car je suis sorti de Dieu. » Do même, Il parle ainsi de lul-mêmo : « Celui qui a soif, qu’il vienne à mol ot qu’il boive j celui qui croit, en moi, comme a dit l'Écriluro : des neuves d'eau vivo couleront do son sein. » Voilà pourquoi aussi, Il y a ceci qu’il répond à la Samaritaine : » Sl tu savais le don de Dieu cl qui est celui qui te dit : Donne-mol A boire, c'est plutôt toi qui lui aurais demandé ct il t'aurait donné de l’eau vive. · Pareillement, dans ce qui suit : « Quiconque boira do cette eau-là aura encore soit. ■ C'est que l'eau de Samario représente l’âme venue en ce monde. « Mais celni qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif, mais l'eau que je lui donnerai, deviendra on lui source d'eau jaillissante pour la vie éternelle. · Par ceci ot pnr d'innombrables autres textes de ce genre, Il devient sutlliammcnt clair que le Christ. File de Dieu, cet vie, et vie étemelle, lui qui, comme le Père, est aussi Esprit. et a son souille par lui-même. Respirer, c'csl vivre. Or ce soi-même, vit de toute éternité et pour toute éternité. Car jamais ne s’abandonne soi-même ce qui est à soi-même la cause qui lui donne d’être ce qu’il est. Donc puisque le Père est le vivre, ainsi que nous l'avons enseigné, puisque vivre, c’est être vio, puisque, de même, la vie est ce qui est engendré par ce qui est le vivre, il s’ensuit nécessairement quo la vie est cola mémo qu'est le vivre. Car la vie aussi vil, par le fait même qu’elle est vie et qu’elle vivre, et pourtant, en le recevant de ce vivre premier qui qui elle-même contient le vivre, et le vivre par soi-même ; que cette vio soit le Fils Jésus-Christ, nous le prouvons par l’Écriluro, nous le concevons en notre intelligence, nous le confessons en propres termes. 7. Tout co que j’ai dit là, voyons maintenant comment cela est signifié et établi dans l’Évangile selon saint Jean, par les propres paroles du Sauveur : « Le Père qui est vivant m’a envoyé et moi, je vis par le Père. » Et de peur que qucl- a dit cela, il a ajouté immédiatement : « C’est celui-là le pain qiü est descendu du ciel. > Ensuite, qu’il soit vie et vie éter­ nelle, il en donne témoignage, il l’enseigne ainsi : « Si vous ne si vous ne buvex son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Mais celui qui mangera sa chair et qui boira son sang aura la vie étemelle. · Tout ce qu’est le Christ est donc vie éter­ nelle, que ce soit son esprit, son âme ou sa chair. En effet, de ces trois choses, il est le Logos. Or le Logos est vie originelle. Donc, sont vio aussi, les réalités qu’il a revêtues. Par suite, ces réalités aussi mériteront en nous la vie éternelle, étant rendues, elles aussi, spirituelles par l’Esprit que le Christ nous donne. Mais de peur que quelqu’un ne croie que le Christ 520 ADVERSUS ARIUM IV 7,16 — 8,3 Christo carnali, Christum ista dicere et non de toto se qui 1118 b est spiritus, anima, caro, quid ait ? Quid, st videritis flliuni hominis ascendentem ? Quis est filius hominis ? Spiritus; anima, caro. Haec enim habuit cum ascendit, ot cum' ao quibus ascendit. Quid ergo est quod adlcit, ut spiritus intel­ legatur 1 Ubi primum /uil, hoc est spiritus atque vita, quod . pater, quod deus. Undo haec 4μοοόσ«, id est consubstantialia sunt, nullo j tempore extra se exsistentia, principaliter principalia, una , 20 eaoeniquc substantia, vi pari, eauem potentia, mamsiate virtute, nullo alterum prius, msl quod causa est allerun alterius ct idclreo alterum, sed idem alterum ; verum quia idem, unus deus ; quia vero alterum, Idcirco primum ot sfe eundum ; el quia causa alterum alterius, idcirco paler quod: se causa est, id vero quod ab altero, filius ; in substantia vero;, c nulla distantia, nulla temporis discretio, nulla significatio unus motus, una voluntas et aliquando fantasia altcrltf voluntatis, sed semper eadem. 8. Haec ita esse saera primum lectione doceamus, deindis ut ordo poscit, ut rerum necessitas flagitat, et perspiciamus-. in jiis in quibus est una’cademquo substantia, cur aller i 7.17-18 loh. a, «2 II 21 loh. 0. 62-63 nullum «Itero Σ dit cela du Christ charnel, ot non de tout lui-même, celui qui est esprit, âme et chair, qu'ajoute-t-U ? ° Que sera-ce lorsque vous aurez vu le Fils de l'homme s'élevant '! · Qu’est-ce que le Fils de l’homme ? L'esprit, l’imo et la chair, Car II avait ces choses lorsqu'il s'éleva ot c'est avec elles qu’il s’éleva. Et qu'cst-co donc qu'il ajoute, pour qu'on le reconnaisse bien comme esprit ? n S’élevant ht où il était d’abord », c’est-à-dire là où étaient ° l’Esprit ct la vie " qu’est le Père, «l’Esprit et la vie · qu’est Dieu. d) Pire il Fils, vivre ot vie, sont consubstantiels. II s'ensuit qu’ils sont èpooiwB, c’est-à-dlrc consubstantiels ; à aucun moment, ils ne sont extérieurs l’un à l’autre ; ils sont aussi originellement originels l’un que l’autre ; ils sont une seule ct mémo substance, de force égale, de mémo puis­ sance, de même majesté, de même vertu ; en rien, l'un n’est antérieur à l’autre, si ne n’est que l’un est cause de l’autre et qu’en cela, ils sont diftérents, mais c'est une altérité dans l’identité ; mais, parce qu’ils sont mêmes, ils sont un seul Dieu ; ct par contre, parce qu'ils sont autres, il y a un pre­ mier et un second ; et parce que l’un est cause de l’autre, pour cette raison, celui qui est cause, est le Père, cl celui qui provient de l’autre, est le Fils ; mais, dans la substance, il n’y a entre eux aucune diiférencc, nulle distinction de temps, mille caractéristique prédominante, mais un seul mouvement, une seule volonté, et si parfois, une volonté diiïéronle semble se manifester, en fait, elle est toujours identique. 2. Le Fils ost forme consubstantielle du Père comme la vie est forme du vivre. A. Annonce d’us pian concernant ms consubstantibs.. 8. Qu’il en soit bien ainsi, exposons-le d'abord à l’aide de la sainte lecture. Puis, comme l'ordre l’exige, comme les exigences propres de ce sujet le réclament, considérons pourquoi, de ces deux en qui se trouve une seule el même substance, l’un possède la puissance propre à celui qui miltcntls, aller missi potestatem gerant, Imperantis alter; ' alter ministri, alter motu agendi a passionibus libero, alter per infinitos actus in creandis sacculis Infinitis, et his quae^ Vivit quod pritnum est, vivit ex sese, vivit aeternum, et substantiae vim habet et immo Ipse, in eo quod est cl esse, hoc est illud quod dici­ mus vivere el hoc quod Intellegere, et hoc deus est. Ergo, sil, et vitae universalis ct Intellegentiae fons est. Dc tribus, enim Istis quae simplici exsistentia in deo sunt vel quae deus sunt, magis esse deus est, quod ex se habet vivere ei vitam esso, vel intellegere et intellegentiam esse — ut et su­ ae pra docuimus cl in pluribus — ut iam reliqua duo, vitam' ut genita ab eo quod est lilii* ordine nominata, non quo, non In singulis suis tribus O, 1-7 '| >11 Iriurtbusj r/. 1 SO. 10-1S î HI 2. 12-16 ; 111,7.1-6 des passions innombrables. renferme en sol la puissance de la vie et de l’intelligence ; sède la vie, el qu’en cela même. Il lui appartient de connaître qui il est, il est source de la vie universelle ct de l’intelllunique et simple existence, ou mieux, qui sont Dieu luimême, c'est l’être que Dieu est par prédominance, parce que maints endroits, dc telle sorte que nous prenions, dès lors, ne soient triples, chacun en leurs trois individualités, mais AbVBIISCS ΛΒΙΌΜ IV 8,27-55 enim primus motus est qui cessans dicitur motus, idem intus motus ; cum enim se nt exsistat operatur, recto et in-“ tus motus et cessans motus est nominatus. Hunc nos ino30 tum, id esse dicimus quod est vivit ac vivere. Iam vero: cum ex eo quod est vivit ac vivere, confecto quodammodo ot genita in habitus speciem ipsius quod osl vivit ac vivere, forma formata sit, haec vita, haec illius nominatur. Ut enim forma quaelibet, vol ibi posita ubi ost, vel alibi, 35 ducit nos ad cognoscendum cum cuius est, sic vita facit nos nosse quid sit vivere. Actus enim est vivere ct in actu momentis omnibus cursus, et ideo dictum : deum nemo vi·. H19b dii umquam. Quis enim vidoal vivere quod deus est sino vita quae, lineamentis agendis. In quadam specie coit et' 40 exsistit, ut sit forma viventis '1 Ergo eius quod est viverm forma est vita, per quam vel in qua, quod est vivit ac vi­ vere, videtur, accipitur et agnoscitur. Quod aperte signifi­ cat dictum salvatoris : qui me oidit, vidit et patrem. Filius enim dei, forma dei est, id est vita quae est forma vivens 43 tis. Dictum enim a Paulo ad Philippenses : qui, cum in forma dei constitutus esset, non rapinam arbitratus est uf esset aequalis deo. Item ad Colossenses : qui est imago invi­ sibilis dei. Ergo fesus Christus et imago et forma dei. Dixi­ mus autem quod in forma videtur id cuius forma ; ct, so eodem pacto, et imagine videtur is cuius Imago est, maxime det invisibilis ; eodem modo dictum in evangelic cata lOr bannem : deum nemo umquam vidit, nisi unigenitus filius: qui de sinu eius exivit. Et Item sic Moysi dictum : /aciemS3 meam non videbis. Quis enim /aciem meam vidit et vixit Ά 525 tion propre. En effet, l’être est le mouvement premier que l'on nomme aussi : mouvement immobile, ct également : mouvement à l'intérieur ; cl de fait, puisque son acte est acte d’être, c’est à juste titre qu'on l’a nommé : mouvement a l’intérieur et mouvement immobile. Ce mouvement, c’est lui que nous disons être le « 11 vit s et le vivre. Et maintenant, puisque, de ce * Il vit ■ et de ce vivre, une forme se forme, produite en quelque sorte et engendrée selon le mode d’une manière d'étro propre à celui qui vit et qui est le vivre, celle forme prend le nom de vie et de Fils. De même on effet que toute forme que l'on voudra, qu'elle soit située là-bas, où est la forme dont nous parlons, ou bien celui dont elle est la forme, ainsi )a vie nous fait connaître ce qu’est le vivre. Car le vivre est acte et il est une course qui est en acte à chaque instant ; et c’est pourquoi il a été pourrait voir le vivre qu’est Dieu, sans la vie qui, pour dessiner les traits qui délimiteront ce vivre, se condense et se réalise sous une certaine forme, afin d'être la forme du vivant ? Donc, la forme de ce qui est le vivre, c’est la vie, par qui, ct en qui celui qui est le « Il vit " cl le vivre, est vu. C'est ce que signifie clairement cette parole du Sauveur : « Qui m'a vu, a vu aussi le Père. » En effet le Fils de Dieu est la forme de Dieu, c’est-à-dire qu'il est la vie, forme du vivant. En effet Paul a dit aux Philippiens : « Lui qui, alors qu'il avait été établi en la forme de Dieu, n’a pas considéré comme un bien à retenir jalousement, son égalité avec Dieu. » De même, aux Colossiens : « Lui qui est l’image du Dieu invisible. » Donc Jésus-Christ est image ct forme de Dieu. est forme ; de la même manière, par l’image aussi, on volt celui dont elle est l’image, surtout si celui dont elle est image est invisible, comme il est dit ici : t Image du Dieu invisible > ; et de la même manière, il est dit dans l'Évangile selon Jean : « Personne n’a jamais vu Dieu, si ce n’est le Fils unique qui est sorti de son sein. » Et de même, il a été dit à Moïse : « Tu ne verras pas ma face. Qui donc en effet, après avoir vu ma ADVERSUS ASIUM IV 8,56—9,23 527 tace, a continué de vivre ? » Pourtant il lui a promis do se laisser voir par derrière, c'esl-à-dlrc le dos ct le reste du 2° Développement. 9. Que d'obscurités en tout cela, que do sortes de ques­ tions, que de mots, pour définir que Dieu et Jésus-Christ sont substance, que tous les doux sont une seule substance, que stance, et que lo Père donne au Fils sa substance I Tous ces points et les autres qui leur sont apparentés, ne pourront être élucidés, compris et démontrés que si le développement précédent brille aux yeux du lecteur en dc lumineuses Posons-nous donc ce point de départ bien établi : Dieu est Esprit el il est l'Esprit à partir duquel lo Fils lui-même est Esprit cl l'Esprit-Saint ost Esprit. En cflcl s ce qui natt de l'Esprit est Esprit ». « Or l'Esprit vivifie. · Ce qui vivifie, vit lui-même, bien entendu. Et ce qui vit, étant Esprit, vil par soi. Et ce qui vit par soi est cola même qu'est le « Il vil · lui-même. Et parce que eo qui vit par soi, étant le « Il vit > lui-même, n'a pas de sujet différent de soi auquel on pour­ rait attribuer le verbe « vivre » — en effet, il ne reçoit pas le vivre, mais lui-même vit, étant lo « II vit · ou lo vivre — parce qu'en second Heu, lo < Il vit », le vivre, est l’agir en soi, il en résulte que le < Il vit », en tant qu'il vit par sol, n’a jamais eu de commencement. Car il n'a pas attendu un autre pour être, pas plus qu’il ne s’est jamais abandonné ou ne s'abandonnera lui-même. Do toute éternité donc ct jrour toute éternité, il vit, originelle el universelle substance dc tout vivre, non qu'il faille d'abord poser la substance et qu'ensuite vienne s’ajouter lo qualificatif : « vivante », mais cela mémo qui est désigné par s vivante », c’est cela même qui ost la substance. Et en effet, puisque lo vivant, le même son propre « être ce qu'il ost », no soit pas substance. per spiritus qui deus est. Vivit, inquam. H20b nutu vivente, vita aeterna g Ipsum substantia est, ct quod < spiritus est. Conplccgeminum cl adiectum, sed simplicitate ex se atque in se -itenim vivere Ipsa vivere. Hinc paler ct Illius unus ’deus. Et quia con verslo naturalis exsistentiae nonnisi una est — ut enim in C’est ce que toute la Lecture sacrée et la voix des choses elles-mêmes appellent du nom d’Esprit. 10. Mais l’Esprit · souille >, < souille > par lui-même et Dieu est Esprit. Or cette respiration est identique à l’acte de vivre. Il vit donc par lui-même et toujours cet Esprit qui est Dieu. Il vit, dis-je, et dans l’acte de vivre, dans l’exercice même de l’acte de vivre, en vivant, II aelue la vie. De Dieu vivant est donc née la vie, et de Dieu, vivant de toute éter­ nité pour toute éternité, est née l’éternelle vie. El parce que le ■ Il vit » lui-même est substance, ce qui provient de ce « Il vil », la vie elle-même est substance, substance pareille, substance identique, substance égale et coexistante, puisque le » Il vit » est lui-même vie, et que la vie elle-même se pose en · vivant ·, afin d’être la vio. L’Esprit est donc vivre ct la vie est Esprit. Us s'impliquent mutuellement, en chacun est aussi l'autre, non pas comme quelque chose qui vien­ drait redoubler le premier et s’ajouter a lui, mais ils sont dédoublés en la simplicité même d'une unique substance que la vie, comme une sorte de fruit, est engendrée — il en El sans doute, ce vivre et cette vie, parce que l’un vient de l’autre, sont, à cause de cela, deux ; pour quelle raison, en cITct, seraient-ils deux, si ce n’est que l’un vient do l’autre ? et c’est ce dont provient l’autre, qui est le Père. Mais, en fait, ils ne sont pas autres comme s’ils étaient séparés et diffé­ rents, mais seulement l'un vient de l’autre, comme peuvent être producteur et produit, engendrant et engendré ; tous deux sont un, par le lien de la substance, puisque le vivre est vie ct que la vie est le vivre. C’est pourquoi Père et Fils sont ment qu'un seul mouvement circulaire — en effet, comme 531 inest vivere, una et sola conversio est — unde cum in eo so quod vita est, insit et vivere, idcirco unigenitus filius, con­ substantialis patri, unus ct ipse Illius, ut pater unus. Unde una cademque substantia ct simul ac semper ; hoc est enim d paroinque exsistendi vim atque virtutem eandemque sub-.· 3S stantiac naturam, nullo tempore praeeunto, quod nos con^a substantiale dicimus, causativo priore quod est vivere ad id quod vita est, ut Illud generans ac pater, hoc genituinac filius el sit ct esse dicatur. Ergo, quia insunt sibi et licet,. circulaire — il s’ensuit que, puisque dans la vie est inhérent le vivre, pour cette raison le Fils unique est consubstantiel au Père, ce Fils étant unique comme lo Père esl unique. C’est pourquoi il n'y a qu'une seule ct mémo substance, et Ils sont ensemble ot toujours ensemble ; c'est en cfîct cela l'ilMsiioiOT : ipsü o'Mao t-/ov, ayant ensemble la substance, ayant pareille force ot vertu d'etre, meme puissance de substance, sans sc précéder dans le temps ; c’est cela que nous appelons le « consubstanliel., le vivre n’étant anterieur à la vie qu’en tant que causant, on sorte que le premier celle-ci soil et reçoive le nom «l’engendré cl de Fils. Donc puisqu'ils sont l'un en l'autre, et bien que le Père, étant merito divina salvatoris voce pronuntiatum est : el ego In' patre el paler in me ; hinc et illud est : ego el pater unum sumus. 1121 a as Etenim, cum, rerum vl ot natura ipsa duce, nihil sint,! omnia sl non vivant, ot motu vituli vacua, nec molem hylicam, aut exsistentiae vel imaginem vel speciem habere: credantur — fluendi enim ac refluendi naturam incondite subsistendi non recipit vis lubrica inconstans nec formati recipit ut aliquid esse dicatur ; 11. unde, carens eo quod est aliquid esse, etiam esse suum non tenet ut recte nullo partibus circumsistens et formata et hoc corporata et a< par la force des choses, par l’égalité do leur substance, lo vivre étant vie, la vie étant vivre, c’cst ù bon droit que la divine voix du Sauveur a prononcé ces paroles : « Je suis (tans lo Père el le Pèro est en moi » ; et c’est pourquoi il a dit aussi ceci : « Le Pèro ot moi sommes un ». de la nature elle-même, toutes choses ne seraient que néant si elles ne vivaient : privées de mouvement vital, on ne pour­ rait Imaginer qu’elles aient même une masse matérielle ou une apparence ou une forme d’existence — car, c'est seule­ ment la puissance d’être agitée de flux ct de reflux d’une manière désordonnée, non colle de subsister, que reçoit la réalité trompeuse ct sans consistance ; ct elle ne reçoit pas non plus de forme pour qu'on puisse dire d'elle qu’elle est quelque chose; 11. aussi, étant privée do l'être quelque chose, ne garde-t-elle même pas son être propre, en sorte qu’on peut contre, lorsqu'une forme quelconque la saisit, arrête son mou­ vement, en son ensemble el en toutes scs parties, lui donne une AUVEBSl'S AB1UM IV 11,5-30 5 aliquid esse, specie aliqua, capta, et osse creditur, quii motu vitali et ab influito certis lineamentis septa, in sensu videantur, facit vis potentiaquo vitalis quae defluens a λίγφ illo qui vita esi, quem dicimus lilium, per archangclos, an- io gelos, thronos, glorias cetcraquc quae supra mundum sunt, ] primo in incorpora atque ââxa, naturali sua substantia munda atque puriora, cum currit ac labitur, lucem suam maiore sui communione partitur. Mox in animam tontemque' animae gradatiin veniens, quia anima imago το3 λίγο» est, ■ 15 quasi quadam cognatione maiorem defluendi accipit cur- | sum ; et quin in animanda anima properat, flt ei in ani­ manda, cius pelulanlior adpelitus. Mine In hylen mersa ct mundanis elementis et postremo carnalibus vinculis Inphcata, corruptioni atque ipsi morti sc& miscens, vivendi ido20 lum materiae faecibus praestat. Vivunt ergo cuncta, ter-.:. rena, humida, acria, ignea, aetheria, caelestia, non λόγω illo prioro nec vitae integro lumine seri propter copulationem hyllcam saucia luce vitali. Vivunt supracaoloslia et magis.t 25 puriores animae et throni et gloriae, item angeli atque ipsi | spiritus, alii ut In alio, id est in sua substantia vitam haS' bontés, alii ipsa vita sunt. Icsus autem Christus ct spiri- i tus sanctus — nam et de hoc mox docebimus — simul cum I deo, sed a doo tamen, vita sunt, sed universalis vltav Vi-sj| 30 vunt, et a se vivunt, et non in nltcro habentes quod vivunt,. forme et Ainsi lui fait prendre corps, et l’enferme pour qu'elle soit quelque chose, on croit alors aussi qu’elle est, parce que le mouvement vital, après l’avoir entourée de limites bien definies qui la séparent do l’infini, la fait se diriger vers les sons alors Infaillibles—, c’est donc que les choses matérielles reçoivent ce qui chez elles n'est qu’un semblant d’existence, de la force et puissance vitale qui, découlant de ce Logos qui est la vie, celui que nous appelons le Fils, au travers des archanges, des anges, des trônes, des gloires et autres réalités qui sont au-dessus du monde, commence, de son flot rapide qui l’entratne vers le bas, par distribuer sa lumière, en la communiquant avec le plus d'abondance aux incorporels et Λ ceux qui sont sons matière, eux qui, par leur substance originelle, sont purs, sont plus Immaculés. Descendant par degrés, elle arrive bientôt A l’Ame, à l’Ame source de l’âme. Et parce que l’Ame est Image du Logos, cette sorte de parenté donne un rythme plus rapide au Ilot de sa descente. Et puisque l’Ame se hâte vers les êtres qu’elle doit animer, l’élan de la force vitale vers les êtres qu'elle doit animer devient luimême trop fougueux. C'est pourquoi, s'étant enfoncée dans la matière, devenue prisonnière des éléments du monde, et finalement des liens charnels, se mêlant à la corruption et A la mort, clic prêle alors un fantôme de vie aux fanges de la Donc toutes choses vivent, terrestres, humides, aériennes, ignées, éthérées, célestes. Elles vivent, non par le Logos premier, ni même de la lumière de vie parfaitement pure, mais d’une lumière vitale troublée par le contact avec la matière. Vivent aussi les réalités supraeélestes, vivent plus pleinement les êtres qui se sont dégagés de la ma­ tière et des liens corporels, telles les Ames purifiées, les trônes et les gloires, pareillement les anges, et les esprits eux-mêmes, les uns ont la vie, reçue comme en un sujet dînè­ rent, c'est-à-dire en leur substance, les autres sont la vie. Or Jésus-Christ et l’Esprit-Saint (car bientôt nous expose­ rons aussi notre enseignement au sujet de celui-ci) sont vie, en même temps que Dieu et pourtant par Dieu ; ils sont la vie, mais la vie universelle. Ils vivent, ils vivent par euxmêmes, n’ayant pas l'acte de vivre en un sujet dînèrent de tlani esse, patre tradente, hoe est principaliter exsistent eo quod esl vivere. Ergo cum haec omnia enumerata vivant ol nihil sit vel in aeternis vel in mundanis aut hylicis quod 35 non pro natura sua vivat, utique confitendum est osse vlh quondam vel potentiam qua cuncta vivolhinl et, quasi d vivendi fonte, in vitales spiritus erigantur ut, ex hoc, è vivant, el quia vivunt, esse sortita sint. 12. Quis est iste, unde in aeterna atque in mortalia vl?4' talis spiritus spirat, quo vigent cuncta, quo subsistunt, quo actus proprios sumunt, quo et generata sunt ot generatura proveniunt ? Deus, sine dubio, deus ot, quod monti nostri® s venerationi est, vivendi pator numenque vivendi. Hunc, voli potentiam vitae, ut m aliis diximus, vel vitam summam ' principemque el generaliter gêneraient atque omnium vb' ' ventium originem, causam, caput fontemque dicemus, prin1122 a cipium exsistentium, substantiarum patrem qui ab eo quod/ > io Ipse est esso, osso ceteris praesint, secundum vim ac/na~t turmn perclplonllum, vivendi potentiam subslanllamMs moderatus. Quid ipse aut in quo ? Quippe vivus verusqug : vivus ut nos de so loqui sinit. Vivit ct ex aeterno et ini aeternum vivit, ox sc habens Istud ipsum quod cl substantia 15 est vivit. Non enim ei accedere actus aut debuit nul potuit; nc aliquando n so minus, sod semper pertectus, plenus-afe lotus ; in eo quod est el osso, Inosl etiam sic'esse. Ceteri quae post deum sunt ct potentiae sunt et actiones : potem tiae, quae, vi sua, iam esse creduntur ut omnia ct esse ét^ 535 lui, mais ils sont do telle sorte que cela même qui est pour eux leur être soit vivre, être vie et être science, par le don du Père, c'est-à-dire parce que c'est le vivre qui existe en pre­ mier lieu. Donc, puisque toutes ces choses, que nous avons énumé­ rées, sont vivantes, qu'il n'y a rien, ni dans les choses éter­ nelles, ni dans les choses du monde, ni dans les choses maté­ rielles, qui no vive selon sa puissance propre, il faut bien confesser qu’il y a une forée, une puissance, pal· laquelle toutes choses sont vivifiées, par laquelle, comme d’une source do vivre, toutes choses se gonflent d’une respiration vitale en sorte, qu’elles se mettent à vivre ot que, vivant, elles ont l’être en partage. 12. Quel esl donc celui d’où souille, sur les éternels comme sur les mortels, une haleine vivifiante, par lequel tous les êtres ont leur force vitale ct leur sub­ stance, grâce auquel ils s’approprient leurs actes propres, ct par lequel enfin existent les êtres engendrés ot naissent ceux qui engendreront ? C’est Dieu, sans aucun doute, e’est Dieu, c’est lé l’objet de la vénération de notre esprit, Père qui fait vivre et divin pouvoir de la vie. Ce Dieu, nous l’appel­ lerons puissance de la vie, comme nous l’avons fait ailleurs, ou vie suprême ot première, vio universellement universelle, cl origine, cause, chef ct source do tous les vivants, principe des existants, père des substances, lui qui, par l'être qu'il est lui-même, donne l’être il tous les autres, dispensant, selon la force ct puissance propre de ceux qui la reçoivent, la puissance ot la substance du vivre. Quel est-il donc, ou bien, où le placerons-nous pour lo définir ? il est lo vivant, lo vrai vivant ainsi qu’il nous permet do dire ù son sujet. Il vit, 11 vit de toute éternité pour toute éternité, ayant par lui-même ce s II vit o lul-mèmo qui, pour lui, est sa substance. En effet, Il n'y a ni nécessité, ni mémo possibilité pour lui que l’acte s’ajoute à lui comme un accident, de peur qu’il un moment donné, il soit inférieur ù lui-même, mais II esl tou­ jours achevé, plénier et total ; e’est dans son être même que réside son être de telle manière. actes ; les puissances, ce sont les choses qui sont considérées comme « étant » déjà, par leur force propre, telles qu’elles 20 habere videantur quae, maturis processionis actibus, exsis­ tentia, in suo opere, hic habere provenit ; actiones autem H22b dicuntur, cum, exsistendis processibus, gignunt ac foras promunt quod esse possunt, ut semen iam potentia est ct culmus ct folia, vel mas aut femina, veneriac cupiditati^ as offusio. Sed haec in mundo atque sub luna. Supra voro, IÎH aethere atque caelo, actiones sunt atque actionibus vivunt,^ sed genita et iam, quod fulurmn fuerant, facta. Ex ortuyl enim suo. in operationes proprias suasque dimissa, suos actus naturae continentis contagione discurrunt. 13. Quod si haec quae in mundo sunt, actus sunt, quanto magis illa, quae in aeternis ac supracaelestia sunt, actus sunt et actiones sunt, quae mundana ista genuerunt. Item et anima ld est suo et a se sibi orto motu fertile et aàroxivr(rc; dici­ tur, unde et acufvqreg. Ergo semper in motu est quod est : semper agere et esso ipsam ίνέργικη ut sil ei substantia, ipse ille motus. Dictum est enim : laciamus hominem ad to imaginem et similitudinem nostram. Habet ergo αϊτόγονο» xlvqwr, id est motum a se ortum, ut deo est, ut Christo;s·. sto, ntiai. sed quia non est ille prior spiritus, idcirco alia substant" et facta, non a sc exsistens, sed facta ut a se haberet mo­ tum, quippe anima aliud, aliud vita. semblent être et avoir déjà tout ce que l'existence parvient à posséder, à partir du moment où elle est en acte, dans la maturation des actes de son développement ; mais on appelle les choses, actes, lorsqu'en réalisant leur dévelop­ pement naturel, elles engendrent et font paraître à l’exté­ rieur ce qu’elles sont en puissance. Ainsi la semence est déjà lige cl feuillage, en puissance ; ainsi encore est homme ou femme en puissance, l’écoulement que provoque la passion amoureuse. Mais ces choses ne se distinguent que dans le monde et dans la région sublunaire. Mais, en haut, dans l’éther cl dans le ciel, tous les êtres sont actes et vivent en acte, engendrés toutefois ct déjà devenus cc qu’ils devaient être. En effet, destinés, dés leur point de départ, à leurs si ces choses qui sont dans le monde, sont des actes, combien plus sont actes et actions les choses qui font partie des réa­ lités éternelles et qui sont supracélestes, elles qui ont engendré ces choses de ce monde-ci ! De même, l'âme et les anges qui sont devenus anges après avoir été des âmes, ct les anges supérieurs aux âmes. dire d’un mouvement propre, né de soi et pour soi ; on dit qu'elle est «ûtexivqwç, et pour cette raison, aussi, inzivr.ts.-. Donc elle est toujours en mouvement; c’est cela l’agir perpé­ tuel ; c’est être l’ivspvsis en soi, de telle sorte que ce mouvement même soit sa substance. En effet, il a été dit:· Faisons l’homme es; xivqst;, c’est-à-dire un mouvement né de lui-même, comme Dieu, comme le Christ ont un tel mouvement, mais parce une substance différente, qui n’existe pas par clic-même, mais créée de telle sorte qu’elle ail le mouvement par soi, car autre chose est l’âme, autre chose la vie elle-même. c) Le Christ, comme vie, o’esi-â-dlre comme forme de l’être. En effet, la vie est une manière d’être propre au vivre, et elle est une sorte de forme ou de constitution propre, 538 ADVcnscs AHUM ιν 13,16 — 14,2 vel status vivendo progenitus, in se continens Ipsum vlvei atque id osse quod vita est utrumque sit una subi stantia. Non onim vero alterum in altero, sed unum simplici suo geminum, cl Idcirco In se quia ex se, et ideo ex se qtili 20 aliquid operatur in se prima simplicitas. Quies enim nihil gignit, motus vero el agendi operatio format sibi ex se . i quod sil vel potius quonam modo sil. Namque esse vivere est, vitam autem esso motus quidam esl, id esl forma vi., ventis confecta ipso illo cui forma est. Illud autem quoti' as est conficiens. Id esl vivere, quia numquam coepit — a ,sej onim quod vivit, non Incipit quia semper vivit — undo neci vita incipit. Cum enim conficiens sine exordio, cl id quod· conficitur caret exordio. Simul ergo ut utramque, ot coiij substantiale. Vivere autem deus est, vita Christus, ot In eo) quidem modo, alterum in altero, quia confectum ot confl1123a ciens, alterum in altero : ut enim conficiens in contecto,; ita contectum in conficiente, maxime si semper Ista. Ergo n conficiens cl contectum conficiente contectum. Ergo una substantia, non una duobus cl in una duo, sed quia in qua deus, in eadem illius, id est olus modi : ut enim vivit deus} ita vivit et filius, in quali substantia pater, in tali filius. A 14. Sed, si vivit, Inquiunt, pater, vivit et illius, et id circo eadem talique substantia ambo, substantia autem is engendrée par l’acte de vivre, contenant en soi ή la fois le vivre lui-même ct cet être qu'est la vie, en sorte que tous les deux soient une seule substance. Car ils no sont pas véritablement l’un en l'autre, mais ils sont l’un redoublé en sa propre simplicité, l’un, en sol parce qu’il vient, de soi, ct l'un qui vient do sol, pour cette raison que la simplicité pre­ mière a, en quelque sorte, un certain acte en elle-même. En effet, le repos n’engendre rlon ; mais le mouvement el l'exer­ cice de l’agir détermine pour soi-même ct par soi-même son ôtre ou plutôt son être de telle manière. Car le vivre est être ; mais l'être vie est un certain mouvement, c'est-à-dire la forme du vivant produite par celui-là même pour lequel elle est forme. Or lo producteur, e’csl-à-dlre le vivre, n’ayant jamais de commencement—car ce qui vit par soi n'a pas de commencement, puisqu'il vit toujours —■ il s’ensuit que la vie, non plus, n’a pas do commencement. En effet, lorsque le producteur n’a pas do commencement, ce qui est produit n’a pas, non plus, de commencement. Comme tous les deux sont ensemble, ils sont aussi consubstantiels. Or le vivre, c'est Dieu, la vie, c’est lo Christ, ct dans le vivre est la vio, dans la vie, lo vivre. De cotte manière, certes, ils sont l’un dans l’autre, parce que produit et pro­ ducteur sont l’un en l’autre : en effet, comme le producteur est dans le produit, ainsi te produit est dans le producteur, surtout s'ils sont toujours. Donc le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père. Et en effet, le producteur est producteur d’un produit, et le produit, produit d’un producteur. Donc une est leur substance, non pas une en deux ou deux en une, mais parce que, en la substance même en laquelle est Dieu, en cette môme substance, est le Fils, c'est-à-dire de la manière suivante : comme Dieu vit, ainsi le Fils vit aussi ; si le Père est en telle substance, le Fils est en cette substance. d) Une objection : N'lntrodult-on pas ainsi deux inengendrts ? 14. Mais, dira-t-on, sl le Père vit, si le Fils vit aussi, si, pour cette raison, tous les deux sont de même et Identique substance, substance qui d'ailleurs consiste en ce « Il vit », lius vlvlt, cum utrumque sil vivit, utrumque sine ortu est, utrumque sempiternum. Sed hoc excluditur euangelistae saotoit paler ; hic fons sine ortu est. At ubi aliunde princi­ pium ? Et ego. Inquit, otoo propter patrem. Si orgo propter 1123 b patrem, a patre accepit, ct si accepit, genitus nb ingenito,1. et sl vivit, exsistentia certa est visque substantiae In utroqiws io cum isto unius modi vivit, eadem patri ot filio, sed filio a· patre substantia est. Quod enim de spiritu nascitur, spiritus esi. Ergo do tali patris substantia, talis lilii substantial Atque nt ostendatur magis cl a patre data ot substantia·, ct eadem imaquo substantia, dictum quod vivit ac vita 15 substantia esc Ergo eadem, deo et a deo, Christo filio, substantia, hoc diccnlc cvangclista : ut enim deus habet ex se oitam, ita et filio dedit ex se haberevilam. 'Opesosie; ergo· Christus cum deo, id est consubstantialis, quod est cius? dem substantiae, id est primae, principalis, universalis, unde inlatam, non a se genitam, neque quo sit ipsorum vivere, quod est del et filii, tantum quippe omnibus est ceteris ex<: vita quantum largitur Christus. In deo vero vivere, ut prin-j cipalc, conficiens est vitam, uno atque eodem exsistentia^ as fonte, nullo priore vel tempore vel potestate, dumtaxat circa substantiam. Unde, sive hoc accipiamus esso δμοόΰσών quod eadem sit substantia, nulla dubitatio ost eandem esse,, quia ot qui vlvlt iam vita est, quod ost dous, ot qui vitafe ■ is, M et * par moi >, cela fait deux personnes. Donc ils sont autres. Mais pourtant, étant mouvement tous deux, l’Esprit-Saint est lui-même mouvement, comme le Christ est vraie vie, c’est-à-dire « la vie étemelle, à ceux qui croient en lui», parce qu’il intercède auprès du Père pour ceux qui croient en lui, c’est-à-dire qui croient qu’il est le Fils de Dieu, et qui croient cela grâce à la foi, nous sommes, pour cette rai­ son, (réconciliés· avec Dieu, par l’intermédiaire du Christ. Mais parce que le souvenir de soi-même et de Dieu s’est étouffé dans les âmes humaines, il est besoin de l’EspritSaint. Si la science, si l'acte de concevoir < ce qu’est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur ■ vient s’ajouter pour affermir l’amour et la foi dans le Christ, grâce à l’Esprit- Christum, per spiritum sanctum qui scientia est, fiel salvus. 30 Plene namque Ipse dicit testimonium de Christo et docet omnia et est interior Christi virtus, scientiam tribuens et; ad salvationem proliciens, unde alter paraclitus. Etenim, mortuis per peccata hominibus, vita prius danda fuerat ut1; erigerentur in deum per fidem, quod erat iam vivere ex deu 35 vita quam adtulit Christus in carne ut carni etiam subve­ niret. Quare, confirmatis hominibus per fidem, per Christum « filium dei, etiam scientia danda videbatur, et de Christo ct perinde do deo, item de mundo, ut eum argueret. Quae 1 d cum intellexissent, facilius ad dei lucem, homines sui divl40 norumque intellegentia liberarentur, terrenorum mundano-' rumque contemptu ct desiderio quod excitat scientia divi-’ ■ noruni. 18. Venit ergo posterior, id est Udes posterior ope­ rari coepit. Recedente enim Christo qui per miracula ct per praecepta seminaverat fidem, quod ipse dei filius esset, et' vitam in se credentibus daret, conpleta sunt spiritu omnis set fides cognitione in Christum adulta succrevit, ipso Christd semper praesente. Sic enim dixit : non enim loquelur a se-r, bit vobis, tile me honorificabit quoniam de meo accipiet. Ergo 4426 a de vita, intellegentia, el ipsa vita.de vivendo. Id est de 10 patre filius, de filio spiritus sanctus. Sic enim subiunxitg omnia quaecumque habet paler mea sunt ; proplerea dixi mea sunt quia, quae pater habet, filii sunt, esse, vivere, intellegere. Haec eadem habet spiritus sanctus. Omnia ergo jsiz.. 17.2»«/. Mo. IS 1β]30«. Ioh. 14, W; IS, 201| 32«/. loi·. 14, 15 || 3S t/J IE FILS et l’esfmt-saikt 551 Saint qui est la science, alors l’homme « sera sauvé ». En effet, c'est l’Esprit-Saint qui rond pleinement « témoignage » au sujet du Christ : il « enseigne » tentes choses, il est la vertu Intérieure du Christ, vertu qui donne la science ct fait pro­ gresser vers le salut ; c'est pourquoi il est un autre paraclct. En diet, aux homines morts pur leurs péchés, il fallait d'abord rendre la vie, afin qu’ils soient redressés vers Dieu par la fol : c’était déjà vivre de la vie de Dion qu’a apportée le Christ dans la chair, afin de venir en aide mime à la chair. C’est pourquoi, aux hommes ralïermts parla foi, c’est-à-dire par le Christ dis de Dieu, il fallait, semblait-il, donner aussi la science du Christ, et,par là même, de Dieu, ct aussi du monde, . afin de le mettre en jugement ·. Lorsqu’ils auraient compris ces choses, les hommes seraient plus facilement libérés pour atteindre la lumière de Dieu, grâce à la connaissance do soi el des choses divines, grâce au mépris des choses terrestres el des choses du monde, grâce enfin au désir qu'éveille la science des choses divines. 18. La science est donc venue en second lieu, c’est-à-dire en somme qu'une seconde foi a du Christ, qui, par ses miracles el ses enseignements, avait ensemencé la toi, la foi dans le fait qu’il était le Fils de Dlou et qu’il donnait la vraie vie à ceux qui croient en lui, tout a été achevé par l'Esprit ; et la foi dans lo Christ, mûrie par la connaissance, a atteint son épanouissement, ceci d'ailleurs, toujours en présence du Christ, Car il a dit on elTet : < II ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il entendra ct il vous annoncera les choses futures. H me glorifiera parce qu'il prendra de ce qui est à mol. » Donc, de la vio, vient la pensée, et la vie elle-même vient de l'acte de vivre, c'est-à-dire que du Père vient lo Fils, et du Fils, l’Esprit-Saint. Voici en effet ce qu'il a ajouté : « Tout ce qu’a le Père est mien ; j’ai dit quo tout ce qu’a le Père ost mien, parce que tout ce qui est au Père est au Fils » : l’êtro, le vivre, le penser. Ces mêmes réalités, l’Esprit-Saint les possède. Tous sont donc consuàslanttels· 552 Idem tamen. Ut ostenderet suam praesentiam semper, cata1 is Matthaeum sic loquitur : euntes nunc docete omnes gentes» baptizantes eos in nomine patris et filii et spiritus sancti, docentes eos servare omnia quaecumque mandavi vobis. Et ecce ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consumma-1 tionern sacculi. Ex hoc ostenditur quodammodo idem lesus, 20 Idem spiritus sanctus, actu scilicet agendi diversi, quod; Illo docet Intellegentiam, isto dat vitam, Etenim Idem ipse·; 1136 b ct unus motus et primus motus est, quo contingit ut qui vivit ct vero vivat ct intellegat ct vere intellegat, cl qui vere Inlcllegit. vere vivat. Atque ut idem manifestetur 23 Icsus ct spiritus sanctus, adtendiunus Istum. Nempe spiri­ tus sanctus doctrina est. intellegentia ipsaque sapientia ct? Clirislo et deo sapientia datur atque Jioc Christus nomine; nuncupatur, quod est euangelium Christum esso dei lilium, quod ovangollum definitur : dei virias atque sapientia, uti 30 Paulus ad Romanos. Item Salomon : omnis sapientia a deo est ct cum co full semper ante acuum. Ecce ipooaugS apparet cum sapientia et de deo datur cl a deo datur, utique Christo ct spiritui sancto. Et cum dictum est quod c cum deo semper fuerit, quod suaoiucov est, ostenditur, simul as cum patre. Deinde, cum dictum : ante aevum, non ergo cum In carne, tunc Christus. Item : prior omnium creata esi sapientia. Si primogenitus Christus, sapientia Christus! Deinde quod sequitur, spiritus sanctus : et intellectus pru-; ipso est ab aevo, id est ex aeterno, etpriiMgenitus, ct, quod. Le FILS ET L’ESPRIT-SAINT J) identité entre le Christ et l’Esprit-Saint. Et pourtant ils sont identiques. Afin de montrer qu'il est toujours présent, il dit ainsi dans l'Evangile selon Matthieu : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai recommandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » Par ce texte, il apparatt que, d'une certaine manière, l'EspritSaint est Identique à Jésus, bien qu’ils soient dilïérents par le mouvement propre de leur agir, puisque l’un instruit l'in­ telligence, l’autre donne la vie. Et on cfiet c'est par le même, unique et premier mouvement qu’il advient que celui qui vit, vive véritablement, pense et pense véritablement, et que celui qui pense véritablement, vivo véritablement. Et pour qu’apparaisse clairement quo Jésus et l’EspritSaint sont identiques, remarquons bien cccl. L'Esprit-Saint, n’est-ce pas. est enseignement, intelligence, et la sagesse elle-même ; mais la sagesse est attribuée aussi au Christ et à Dieu ot le Christ lui-même est nommé de ce nom ; c'est-àdire que le Christ, Fils de Dieu est a l'Evangile » ct que cet ü Evangile » est défini, comme le dit Paul aux Romains : < Puissance et sagesse de Dieu. ■ De même Salomon : « La sagesse universelle vient de Dieu et elle a toujours été avec lui, avant tout temps. « Voici qui montre bien le consubstantiet puisque la sagesse est donnée de Dieu ct par Dieu, bien entendu, au Christ et à l’Esprit-Saint. Et puisqu'il a été dit que la sagesse « a toujours été avec Dieu ■ il apparaît alors que le consubstantiel signifie aussi : être ensemble avec le Père. Ensuite, puisqu'il a été dit : «Avant tout temps., c'est donc que le Christ ne commence pas seulement quand il est dans la chair. De même : « Première de toutes choses, la sagesse a été créée. ° Si le Christ est justement le « premierné », le Christ est donc la · sagesse ■· Et ce qui suit désigne l’Esprit-Saint : « Et l’intelligence de prudence est de tout temps. » Si l’Esprit-Saint est « prudence », intelligence, science, enseignement, il est le Christ, sans aucun doute, puisque te Christ lui-même est · ab aevo ·, c'est-à-dire de 554 ADVERSUS ARIUM IV 18,42-59 est amplius, unigenitus. Haec et «lia in inultis tractati libris a me, ίμ,οοίσιο» probant non solum deum et Chris-, tum, sed etiam spiritum sanctum. 45 Demus igitur vel accipiamus deum id esse quod est pri- ' mum et principale vivere quod est verum et principale esso,. 1126 d Non enim est quod non vivit. Hoc ipsum vivere, operui tlono ipsa, conficere et generare vitam, apertum fcciinU» In eo vero quod vita est, scientia et intellegentia inest. Via 50 vit ergo deus et vivendo vita est deus et, cum vita est,, intellegentia est, sed haec tria ut unum ac simplex et Ini eo, ut principale sit, id est, hoc sint quod esse magis. Exslsj tenlia principalis est deus, vivens necessario et semot ipsam Intellegens. Hinc enim omnia intellegens quia semot \ ‘ Intellegit. " ■ *’------- 1-,------ .. ... jpSa cst 0£ ss ipsam ideo omnia. Ergo vita et intellegentia In id accepta quod; est esse, intus semper operantur quod est vivere, viverç autem deo, hoc est quod est esse. Esse igitur cuncta, unus et omnipotens deus est. 18,4311«.)«. 113,3; I 16.20; 118,55; ΠΙΟ. 1-3; HI 17. 10-14 || 4S 18.53-34 ol 51-55 «>met ipsam Λ sonet Ipsum Σ u’ESrnlT-SAlST toute éternité, et qu’il est le < Premier-Né », et, qui plus est, l’unique engendré. Ces textes et d’autres que j'ai commentés en de nombreux autres livres, prouvent bien que sont consubstantiels non seulement Dieu et le Christ, mais aussi l’Esprit-Saint. H. Intellegendo intellegentia : le mode de procession du Fils, forme consubstantielle du Père ; la pensée engendrée en se pensant elle-même. 1. Résumé do la première partie. Accordons ou acceptons donc que Dieu soit le vivre pre­ mier et originel, qui est l'être véritable et originel. En effet, ce qui ne vit pas n'est pas. Nous avons montré que ce vivre-là, en son acte même, produit et engendre la vie. Mais dans ce qui est la vie, science et pensée se trouvent égale­ ment Donc Dieu vit et en vivant. Dieu est vie, et en étant vie. Dieu est pensée ; mais il est ces trois choses, selon sa manière propre qui est d’être un et simple, et elles sont en lui de telle manière que l’être soit prédominant, c’est-à-dire que toutes les trois ne soient rien d’autre en lui que l’être, qu’il est par prédominance. Dieu est l’existence première, qui, nécessairement vit et se pense elle-même. C’est en effet parce qu’elle se pense elle-même qu'elle pense toutes choses. Elle est la cause de toutes les existences, et c’est pourquoi elle est toutes choses. Donc la vie et la pensée, si on les considère selon l’être, restent toujours à l’intérieur pour exercer un seul acte, qui est le vivre, mais le vivre, pour Dieu, c’est l'être. Cet acte d'être toutes choses, c’est donc le Dieu qui est un seul et tout-puissant. 556 11273 60I ADVERSUS ABIUM IV 18,60 —19, U Quid igitur ? Si intus In sc operatur, vel se potius opera-: tur vita et intellegentia, quomodo Ista veluti toras appa- quaesierunt philosophi ot docti ad legem viri, quid sint et ubi sint J Quid sint, substantiam eorum vel exsistentlanlj OS ut explicemus, ubi sint, utrum In de an extra et in: omnibus reliquis, an in utroque ct ubique ? 19. Haec quili dem nos in aliis libris oxsequentor plenequc tradidimus.^ Veram nunc ista summatim brevilerquc dicemus. Ante ov ct ante λόγον, vis ot potentia exsistendi illa est · . s quae significatur hoc verbo quod est esse, graces quod ; est w sivatt. Hoc ipsum esse duobus accipiendum modis,,: unum, ut universale sit ct principaliter principale, unde in ceteris osse sit, alioque esse est celeris quod est omnium post/ b vel generum vel spocierum atque huius modi ceterorum. < io. Verum esse primum ita inparticipatum ost ut nec unum dici possit, nec solum, sed per praelationem, ante unum et ' ante solum, ultra simplicitatem, praeexsistentium potius quam exsistentiam, universalium omnium universale, infi­ nitum, interminatum, sed aliis omnibus, non sibi, et idcirco’· 557 2. Position du problème ; quel rapport y a-t-il entre la forme intérieure do Dieu ct sa forme extérieure ? A- Puemiek ÉNONCÉ. Quoi done ? Si vie et pensée exercent leur acte, tournées vers elles-mêmes, à l'intérieur, mieux encore, si clics ne tent rien d'autre que de s’actucr elles-mêmes, de quelle manière vie et pensée ont-elles pu en quelque sorte apparaître audehors ? Et que signiile dehors ou dedans ? B. PRÉCISION son LUS TE.nMES DU l'KOULÈME : a) Dieu a une forme intérieure et une tonne extérieure. Les philosophes et les savants ès-Sainles-Lols ont posé deux questions au sujet de VExIstant ct du Lopos : ce qu’ils sont et où ils sont ? Ce qu’ils sont ? Il nous faut définir leur substance ou existence. Où Ils sont ? Sont-ils en Dieu ou en dehors, dans tous les autres que Dieu, ou bien ù la fois en Dieu et dans les autres et finalement partout? 19. Ces choses sans doute nous les avons exposées, d'une manière exhaus­ tive ct complète, en d’autres livres. Pourtant nous allons les redire, sous forme d’un court résumé. Avant VBxislanl et avant le Legos, Il y a cette force et cette puissance d’être que l’on désigne par le mot « être ■, on grec -è eivsi. Cet être mémo doit se prendre sous deux modes, l’un qui est tel que l’être soit universel et originelle­ ment originel, et que de lui vienne l’être pour tous les autres ; et selon un autre mode, tous les autres ont l’être, c’est l’être de tous ceux qui viennent après Dieu, genres ou espèces ou autres choses do oo genre. Mais l’être premier est b co point non-parlicipé que l’on ne peut même pas l'appeler un ou seul, mais plutôt, par prééminence, avant l’un, avant lo seul, au-dclù de la simpli­ cité, préexistence plutôt qu'cxlstcnce, universel de tous les universels. Infini, sans limites — du moins pour tous les autres, mais pas pour lui-même — ct donc sans forme ; on l'entend 558 ADVERSUS ARIUM IV 10,15—20,5 15 sino tonna ; intellectu quodam auditui* et praeintellcgenlla potius quam Intellegentia accipitur, cognoscitur, creditur. Hoc Illud ost quod diximus vivere vel vivit, illud Infi­ nitum, illud quod supra universalium omnium vivere est, ipsum esse, ipsum vivoro, non aut aliquid esso aut aliquid 20 vivere. Undo nec Sv. Certum enim etiam quiddam est ev,' Intellegibile, cognoscibile. Ergo si non 5v, neo λόγος. Λόγος 1127 c enim et definitus est ot definitor ; sive enim est ratio, sive, ! exsistentiae ipsius potentia, sive ros illae quas intellegentia* accipit ut uniuscuiusque quod sit oi osse cognoscat ; nodi 25 cognoscit, nisi animadvertat el capiat quae sint Illa quaepraestant unicuique substantiam. Et hic λόγος, rerum, per’j quem creata sunt omnia, universalis potentia, continens uni-i versaliter omnium res ct praestans «d exsistentiam uni- f' cuique sua et propria. Ergo quia sua unicuique ct propria*. 30 praestat, delinit ot determinat. Etiam illud ov facit. Inpo- ; nendo enim infinito terminum rebus ad exsistentiam sut unicuique format rem el Intellegentiae, infinitate sublata,; subicit. Est ergo, in eo quod rerum est potentia, ad pariendas cfficicndasquc exsistentias λόγος. Ex eo autem! 35 quod definit atque concludit, unumquldquo formam trl-'· d buens, 8» est, iam exsistens, cum fuerit, cius quod est ossM certa forma. 20. Hoc cum ita sit, videamus an Ullus primi quod ost osso, sit λίγος ? Si diximus Infinitum, si dicimus inmensuni, indiscretum, res quibus eius esse consistit non capimusd non tenemus. Ergo λόγος eius nullus ost. Sed quoniam fleri’ 5 non potest ut sit quoquo modo ct sino λόγω suo sit, boes 19.17 dtxhnwl *·/. IV S, 9 ; IV 12. IS : IV IS, 15 II 29-27 Cl. Mk 1. 3 20U IRhisn ulllw Σ || 2 dlxRuu· Λ dlelmu* £||S λ*ίγ>·· dallerai λόγοι Λ; λΟγοο S 559 en un certain concept, e’est-à-dlro qu’il est perçu, connu et cru, par une pensée antérieure à la pensée plutôt que par la pensée clic-même. C’est lui que nous avons appelé le vivre, le « Il vit », le vivre infini, supérieur au vivre de tous les universels, l’être en soi, le vivre en sol, non pas l’être quelque chose, ou le vivre quelque chose. Aussi n'cst-ll pas non plus Existant. Car VExislanl est quelque chose de déterminé, d'intelligible, de connaissable. Donc, s’il n’est pas Existant, il n’est pas non plus Logos. En effet le Logos est Λ la fois défini et définissant ; car il est ou bien la raison, ou bien la puissance de l’existence elle-même, ou bien ces réalités que notre pensée reçoit en elle, afin do connaître ce qui est l’être propre de chacun ; notre pensée ne peut, en effet, connaître si elle ne reconnaît et ne comprend quelles sont ces choses qui donnent h chacun sa substance, lit ce Logos ost la puissance universelle des choses, « par qui tout a été créé », contenant en lui-même sous un mode universel les substances do toutes choses, ct fournissant, pour l’existence de chacune d’entre elles, cc qui appartient à chacune et lui est propre. Done puisqu’il four­ nit à chaque chose cc qui lui appartient et qui lui est propre, il définit et il délimite. Cela, VExislanl aussi le réalise. En effet, en imposant une limite à l'infini, dans les substances, il donne une forme à la substance de chaque chose, afin que chaque chose obtienne ainsi son existence propre, et par suite, éliminant l’infinité de la substance, il soumet la chose aux prises de l’intelligence. Donc, on tant que puissance dos substances, en vue d’engendrer ct de réaliser les existences c’est le Logos. Mais, en tant qu’il définit ct qu’il enferme, fournissant à chacun sa propre forme, cost VExistant, puisque, dès lors, aura été réalisée clïcctivomenl une forme déterminée do l’être. 20. S’il en est ainsi, voyons si cet être premier a un Logos. Si nous avons dit qu’il est infini, et si nous ajoutons mainte­ nant qu’il est sans mesure et qu’il est indistinct, il s’ensuit que nous no comprenons pas, que nous no saisissons pas les réalités qui constituent son être. Donc, il n’a pas do Logos. Mais puisqu’il est impossible quo, s’il est d'une quelconque manière, cot Existant qui est infini, soit sans son Logos, il 561 ipsum exsistens quod est Infinitus, est sine dubio el ':··»; suus, est, sed latitans et occultus, ut sit In eo quod esl esso Ipsum λόγον esse, vel potius ipsum λόγον nihil aliud esso io muni illud ct universaliter universale vivere. Et quamquam, ■ 1128» ut docuimus, sit ipsum vivere, et vita ot intellegentia — I definita ac deOnlentla, nam potentiae sunt το5 λόγο» i eto- j nlm vita definitum quiddam atque formatum est, intolle- . genlia vero ct definiens — tamen, quia Ista intus sunt et is in se conversa sunt, omnia άγνωστέ, ϋιίχριτα, id est ineo- 1 gnlta et indiscreta sunt ; Ita el deus quod est esse, id est I vivere, incognitus el indiscretus est el cius forma, id ostii vitae intellegentia, incognita ct indiscreta est ; sunt enim 1 ista nihil aliud quam esse quod est viyerc. Quod cum Inii- I quam esse exsistens. Cum autem toris esse coeperit, tunc] forma apparens Imago dei est, deum per semel ostcndenH et est λόγος, non iam in deo, ζρός τόν Oror λόγος inquam,/ vita ct intellegentia, iam 5v, quia certa cognitio ct exslstcn-. as lia quae intellectu el cognitione capiatur. b Sed quemadmodum toris extitenmt ista » El utrum ipsa forma, quae intus est, emissa foras est, an se ipsa eicclt ?1 Sed cum illa intus forma Indiscreta el infinita sit, quomodo.3 et in ea quae foris est, illa cognoscitur ? An alia esl haec?? so Sed, si alia, non ergo ab Illa nata, vel emissione, vel sua motione. El si IU ut alla, non par, nec eadem, nec omnino donc son Logos, sans aucun doute. Il l’a, mais latent et caché, de telle sorte que l'être Logos lui-même soit dans l'être, ou plutôt que 10 Logos lui-même ne soit rien d'autre que l’être même. Cet être, c’est ce que j'ai appelé le vivre premier, le vivre universellement universel. Et bien que le vivre lui-même, comme nous l'avons enseigné, soit aussi vie bt pensée — c’est-à-dire des réalités à la fois définies ct défi­ nissantes : car ce sont des puissances du Logos ; ot on effet la vie est quelque chose de défini ct de formé ; quant à la pensée, elle est en même temps définissante — pourtant, parce que vie ct pensée sont à l'intérieur el sont tournées vers elles-mêmes, elles sont totalement des ΰγτοιβτχ, des îïiâxp'.ta, c’est-à-dire qu'elles sont inconnues et indis­ tinctes. Do même aussi. Dieu qui est l’être, c'est-à-dire le vivre, esl inconnu et Indistinct, ct sa forme, c’est-à-dire la pensée de la vie, est Inconnue et Indistincte ; car vie et elle-même ; et elle est Logos, non plus logos en Dieu, mais Logos, dis-je, “pi ς ïiv gsôv, vie el intelligence, désormais Existant, parce que, désormais, notion et existence bien détermi­ nées, susceptibles d’étre saisies dans un concept et une notion. b} Y a-l-ll identité entre la forme Intérieure et la forme extérieure ? Mais comment ces choses sont-elles apparues au-dehors ? Et esl-ce la forme elle-même qui est A l'intérieur qui a été projetée au-dchors, ou bien s'est-cllc élancée par son propre mouvement ? Mais puisque cette forme-là qui est h l'inté­ rieur est indistincte ot infinie, comment celle forme peut-elle être connue en celle forme qui esl A l’extérieur ? Ou bien cette dernière est-elle différente de la première ? Mais, si elle est différente, elle n'est donc pas née de la première, par projection ou par son propre mouvement. Et s'il faut la considérer ainsi comme différente, elle n'est donc pus égale, ni identique ; ct elle n'csl absolument pas anuuManllelle. 562 δμοοιίσιος. Et deinde, unde haoc apparuit ? 21. De altero ? Ergo duo principia ? An de nihilo ? Nihilum non est sub deo των Deinde, si dei potentia vel voluntate extltir non est nihilum dei potentia vel voluntas. Etenim si omni 5 potens deus, omnipotentia eius et causa omnibus et ips exsistentia est. Num ergo quod reliquum ost, dicere aude mus ? A se orta haec forma est. Et quomodo, cum esset Irt H2S c patre ? Inscio patre an iubente ? Si iubente, non ergo a se ? An insciente ? Est ergo aliquid quod non potentia dei forma Ila dictum sit : per guan facta sunt omnia et sine quo factum est nihil ? Quid istud est ? Tantarum confusionun' quae separatio ? Quae, si non veritas vel, ut Ita est, veritati adsit spiritus sanctus, quid inspiratum nobis sit, me 1S auditor adtendat ; pura exponentis sbhplicitate pandem interca unum moneo, sine tempore haec accipi conveni ex aeterno semper, nullo temporis principio, sed ut sit unum utrumque principium et generator ct genitum. Primum, in rebus aeternis, divinis maxlmeque prl IA FORME DK DIKE Et ensuite, d’où celte forme est-elle apparue ? 21. D’un autre que Dieu 1 Alors, il y a deux principes î Ou bien, du néant ? Mais il n’y a pas de néant dans le royaume du Dieu des existants. De plus, si elle a été produite par la puissance ou la volonté de Dieu, cette puissance ou cette volonté de Dieu ne sont pas le néant. Et en effet, si Dieu est tout-puls- est elle-même l'existence môme de toutes choses. Est-ce que nous oserons donc formuler la seule hypothèse Mais comment cela, puisqu’elle était dans lo Père ? A l’insu du Père ou sur l’ordre du Père ? Si c’est sur l’ordre du Père, son insu î Π y a donc quelque chose qui peut se réaliser en dehors de la puissance de Dieu ? Ou alors, il y a quelque chose qui se fait sans lui, alors que du Aopos, que l’on appelle sa forme, il a été dit ceci : ■ Par qui tout a été fait et sans qui rien n’a été fait · 1 Qu’en est-il donc ? Comment intro­ duire quelque distinction en de telles complexités ? Coin- l’Esprit-Saint do vérité no nous assiste ? Que l’auditeur prèle seulement attention à ce qu’il nous aura inspiré ! Ce plicilé sans détours do quelqu’un qui se contente de rappor­ ter co qui lui est dit. Cependant, je rappelle une seule chose : il convient de prendre ce qui va être dit toujours sans consi­ dération de temps, de toute éternité, sans commencement dans le temps, mais de telle.sorto que l'engendrant ot l’engen­ dré soient tous deux un seul principe. 3. Solution du problème : 1° Enseignement do la raison. TiiP-ORèsik initial : Premièrement, parmi les choses éternelles divines et abso­ lument premières, c'est en demeurant dans leur repos, en se motum mutatione, generarunt, primus deus, deinde λόγΟ^Ι vel veBç, vel quicquid alter est, vel uterque, ut spiritus, ut vivere, intellegere, ita ut in singulis tria sint silque ipsum substantiarum captu el participatione sint ista um- I.A rOnMK COMME pbssSb OE LA FKESte contentant d'être là même où ils sont, et sans éprouver de changement d'eux-mêmes par leur mouvement, qu'ont engendré le premier Dieu, puis le Logos ou Noûs ou encore tout ce qui est l'un ou l’autre ou l'un et l’autre, comme l’Esprit, le vivre ou la vie, comme la pensée ou la connais­ sance. Seule l’âme est mue en engendrant. Tous ces points de doctrine, nous les enseignons ainsi. B. Dieu et sa γοπμε. Dieu comme êtn, vivre, penser. Dieu est rptîévapc;, c’est-à-dire qu’il a trois puissances, l’être, lo vivre, le penser, en sorte qu’en chacun des trois recevant seulement son nom propre par l’aspect où il prédo­ mine, ainsi que je l’ai enseigné plus haut et on de nombreux endroits. Rien, par exemple, ne peut être appelé être, si ce leur individualité, et triple également l'unité qu’ils forment en leur trlntlé. Mais cas trois, en leur avancée vers les choses, comme nous l'exposerons, 22. ont réparti, pour tous les existants, en acte, en puissance ou qni auraient pu être, ■‘existence, la vie, la pensée, qu’ils leur donnent selon la capacité propre des choses ct des substances et selon la communication d'eux-mêmes qu'ils veulent bien consentir. Car il y a en tous les existants un être, un vivre, un penser, un sentir qui leur est propre, en sorte que tout cela soit l’ombre ou l'image de ces trois ensemble qut sont en haut. * b) Unum omnia : l’omnloxlstant ot son oinnlexlstonco. C’est pourquoi, alors que Dieu est, comme tous le con- tout et non-un ; car il est principe do toutes choses, donc non-tout, mais seulement, tout d’une manière transcendante·. En voici la raison. D'abord, que Dieu soit un et seul ; en effet, puisque ces trois ne résultent pas d'une composition, mais puisque étant chacun ce qu’ils sont, ils sont aussi, par là même, chacun, les deux autres, du moins que nous croyons dlmus, sunt, necessario unum sunt cl solum unum, nec ullo morio nitorum, sed de hoc saepe dictum. Quod vero dlctumj 15 unum omnia el nec unum, omnium enim principium satis · aperte dllucidoque declarat patrem rerum omnium ot prlrS cipium deum, qui, cum unum non esi, magis omnia est,' 1129 b quia ct omnium causa est atque principium et In omnibus omnia. Quae cum ita sit, erit deus omnia existons, omni- : ; 20 vivens, omnlvidcns et omniintellegens. Et quoniam diximus j confici ab actu potentiam — sic enim sc prima habont, ut cum sint omnia divina energia, id est actus et operationes — necessarium est ut, a deo principio, omnium potentia­ rum universaliter universalium Ions ct origo nascatur. Iste 2T> namque rerum progressus est ut, cum omnia a deo, et potentiae ct actus, a deo qui supra potentias ct actus accipitur, orta haec esso credantur. 23. Verum cum. s nobis dictum sit deum actum quemdam esse quod ost vivere, sed hoc vivere quod supra omne est vivere et ex · aeterno atque in aeternum vivere, simul intellectu acceptis c set co quod est esse et eo quod Intellegere, sed sic simul z; ut ne tantasia quidem copulationis sit, necessario autem ; vivendi actu, uti docui, conficitur atque exsistit forma , ■ quam universalem potentiam nominamus, per singula illa formata, ex omiuexsislentia, ex omniio viventi ommvivcntia. ex onuuvidcnti omnividcntla, haec.i singula potentiae ut nota et determinata. L» FOAME COMME PENSÉE DE LA FESSÉE 567 autres, il s’ensuit nécessairement que ces trois sont un el seul un, et qu’il n’y a chez eux aucune espèce d’altérité ; mais de cela nous avons souvent parlé. Quant à ce qui a été dit : « Un-tout ct non-un, car II est principe de toutes choses ·, celte formule ne désigne-t-elle pas avec évidence et clarté Dieu le père « do toutes choses » ct leur « principe >, qui, . n’étant pas tin >, est, beaucoup plus, · toutes choses ■, parce qu'il est cause el « principe » de toutes choses, ot qu’il est tout en toutes choses. S’il en est ainsi, Dieu sera l’omnloxistaul. l’omnlvlvant, l'oinuivoyanl ct l’omnlponsant. Et puisque nous avons dit que l’acte produisait la puis­ sance — car les réalités premières ont un modo d’étre tel que toutes les choses divines sont svépysM, c’est-à-dire actes et opérations — il s'ensuit nécessairement que, de ce ■ prin­ cipe ■ qu'est Dieu, soit née la source originelle de toutes les puissances universellement universelles. Car le développe­ ment des choses exige que, puisque tout est par Dieu, les puissances aussi bien que les actes, l'on considère que cos puissances et ces actes sont sortis de Dieu, qui, lul-mèmo, doit être considéré comme au-dessus des puissances el des actes. 23. Mais puisque, comme nous l’avons dit. Dieu ost un certain acle qui est le vivre, mais le vivre au-dessus dc tout vivre, le vivre de toute éternité pour toute éternité, le vivre, dans la notion duquel sont compris en même temps l’ètre et le penser—elect «en môme temps- doit être entendu do telle façon qu’il n’y ait pas la moindre apparence do composition — il s'ensuit nécessairement que, par cet acte de vivre, ainsi que je l’ai enseigné, soit produite et réalisée cotte forme que nous nommons la puissance universelle, déterminée par chacun des actes que nous avons énumérés : l'oinnloxistcnce par l’omnloxlstant, l’omnivitalité par l’omnivlvant, l'omnlvoyance par l’omnivoyant, chacun do ces aspects dc la puissance étant, celte fois, connu et déterminé. 568 ADVERSUS ARIUM IV 23,12-33 Sed cum in uno omnia vel unum omnia aut cum uni oinnia vd nec unum nec omnia, flt infinitum, fit incogi tum, indisccmibile, incognoscibile, ct quod vere dicit 15 icp'-szi», id est infinitas et indeterminatio. Etenim cum omnium esso sit et omnium vivere el omnium Intellegere ol id unum ct sino fantasia alterius unum, unde nec unum ? Quia omnium principium, unde et ipsius unius. Ex hoc co­ ci glmur lain necessario et illa de eo diccrc ut cius ineonpre20 henslbile sit ct esso ct vivere ct Intellegere, nec solum ut Inconprohenslbllo eius sit, esse, vivere ot intellegere, ut nec osso quidem Isla videantur, quod illo supra omnia sit. Quare et àsü“«pxTo; et àvsoece; et iwos ct «ζυη, sine oxsislentlal sine substantia, sine intellegentia, sine vita dicitur, non­ as quidem per swp^ow, id est non per grlvalioncm, sod per supralatlonem. Omnia enim quae voces nominant posl ipsum sunt, unde nec sv, sed magis npoir. Eodem modo; praeexsistentia, praevlvontia, praecognoscentia, haec quae conficiuntur ; Ipse autem praeexsistens, praovlvons, praccoj 30 gnosccns, sed haec omnia, apparentibus secundis, ot intellecta sunt ot nominata. Postquam ennn apparuit cognoscentia! 1130a ct intellecta ct appellata est praecognoscentia; eodem mod® et praeexsistentia et praeviventia; erant quidem haec, sed 23.2S praovlrenlla «otedmiu praevideatis AS 1 hare Λ harum S FOBMB COSMB FESSÉE DE IA FESSÉE 569 c) Nec unum noo omnia : Le préexistant ot sa préexistence, Is préconnaissanl et sa préconnaissance. Mais, puisqu'on l'appelle ù la fois ■ tout-en-un » et « untout», ou encore, puisqu'on l’appelle à la lois » un-tout · et «ni-un, ni-tout»,il en résulte qu’il est infini, qu’il est inconnu, réfractaire à toute distinction, inconnaissable cl qu’il est ce l’indétermination. Et en effet, alors qu'il est l’être de toutes choses, le vivre de toutes choses, le penser de toutes choses et qu'il est cela, tout en étant un, et un sans la moindre apparence d’altérité, comment se fait-il qu’il est dit « nonun » ? C’est qu’il est « principe de toutes choses » et donc de l’un lui-même. Nous sommes donc obligés dès lors et néces­ sairement d’énoncer aussi Λ son sujet les propositions sui­ vantes, à savoir que son être, vivre, penser est incompré­ hensible, et non seulement que son être, vivre, penser est incompréhensible, mais que cet être, vivre, penser ne semble même pas exister, parce qu’il est au-dessus de tout. C’est pourquoi on dit qu’il est âvôttxpxrs;, àvste»;, «rsa;, ίζων, sans existence, sans substance, sans pensée, sans vie, non mais par transcendance. Car toutes les choses que désignent les mots, sont après lui ; c’est pourquoi il n’est pas Exis­ tant, mais plutôt Préexistant. De la môme manière, les réalités produites en lui sont préexistence, prévitalité, préconnaissance ; quant Λ lui, il est le préexistant, le pré­ vivant, le préconnaissanl. Mais toutes ces choses n'ont été pensées et nommées qu'après l’apparition de ce qui vient en second rang. forinsecus in sc intrans, sed? naturaliter mersa in eo In quo ei esse est manens, eius for­ tia* velul egressa se circuminspiciens, cognoscontiam se te-' cerit, cognoscendo sc, ill cognoscibile, cognoscibile suum 20 facta. Hoc igitur si fas csl dicere, hoc, inquam, modo, illud primum, illud imum, illud solum, illud deus vel spiritus vel spirans vel lumen, vel luminans vel exsistens vel omni-, exsistens vel exsistentia vel omniexsislentia vel vivens vel ! tcllcgcns atque cognoscens vel omniintcllogens, omnicognp's'-ΐ cens, vel omnilntellegenlia, omnicognoscentia, omnipotens1,! 1130 d omnimodis pertectus, Interminatus, imnensus, sed ceteris'?. sibi terminatus ct mensus, super omnia et idcirco nullumi 30 de omnibus ac magis ex quo omnia, ergo unum et soluti unum, principium enim omnium, unde non unum omnia’ manens in se neque in sc, no duo, auditor, accipias, sed ip­ sum manens vel mansio, quies, quietus, quiescens magis quia a quiescente quies, ut supra docuimus ; unde dictus as est et sedere quasi in centro τών κάν;ων ίντων, id est omniuul - quae sunt, undo universali oculo, id est lumine substantiae suae, qua vel esse est vel vivere vel intellegere, lineas ror όντων non versabili aspectu videt, quia ct quies est et À centro simul in omnia unus est visus. Haec deus. 24,15 II 13 clrcumlnsplelans Λ circumspiciens S II M lnea* ewiieelmm Ineas ΛΣ> Ideas Lambol 1.Λ FORME COMME PENSÉE DE LA FESSÉE est en soi, sans même qu’elle rentre en sol, en venant du dehors, mais puisqu’elle est plongée originellement en ce en quoi son être demeure immobile, elle lui sert de forme, pour qu'il soit le connaissable en puissance. Mais lorsque la con* naissance a été éveillée, et que, sortie d'cllc-mènie, en quelque sorte pour s'envelopper de son propre regard, elle sc sera faite elle-même connaissance en acte, en se connaissant ellemême, alors se réalise effectivement aussi le connaissable, parce que la connaissance elle-même est devenue en acte son C’est donc ainsi, s’il est permis de le dire, c’est do cette manière qu’est ce Premier, cet un, ce seul, ce Dieu, Esprit, spirant, lumière, illuminant, existant, omniexistant, exis­ tence, omniexistcncc, vivant, omnlvivant, vie, vitalité, omnivilalité. pensant et connaissant, omnipensant. oinniconnaissanl. oninnntelligencc. oinniconnalssance. omnipo­ tent, parlait sous tous les modes, Illimité ct sans mesure, du moins pour les autres, mais pour lui-même limité et mesuré, au-dessus do tout ct à cause de cela aucune des choses el bien plutôt étant ce d’où tout provient, donc un et seul un, · principe de toutes choses ■ en elTet, n’étant donc pas l'c un-tout ·, demeurant en soi et pourtant pas en soi, de peur qu’en entendant cola, on imagine deux termes, mais étant lui-même le demeurant ou la permanence, le repos, le reposé, le reposant plutôt, parce que le repos est engendré par le reposant, comme nous l’avons enseigné plus haut ; c’est pourquoi on a dit aussi qu’il était en quelque sorte assis au contre τώ» δντων, c'est-à-dire de tous les existants, ct de là, do son œil universel, c’csl-à-dlrc par la lumière de sa substance, grâce à laquelle 11 est être ou immuable, parce qu’il est le repos et que, du centre, un seul regard se dirige en même temps vers toutes choses. Voilà ce qu’est Dieu. 574 AOVItnsUS ARIUM IV 24,40 — 25,13 HM a40 Sed quomodo deus pater et quis illius Ί Aut quomodo filius ct postea quomodo lesus Illius ? Omnium esse prim cipium ante omnia esse est ; omnium esse principium non ; tam quietum esse est quam Ipsam quietem esse. Omnia enim quae genita factave sunt, cx motu genita factave sunt Mo­ is tus autem ipse, quo motus est, antequam moveatur, quies rio ortu, contrarium unde hoc ortum est pereat, ut ex vita mors et ex morte vita ; item ex eo quod est esse, non esse et ex eo quod non esse, esse ; et item ex quiete motus et ex motu quies. 25. Sed advertamus acrius atque audaci in­ tellegentia rerum vim altitudlncmque videamus, ut propo­ sita Ista sunt. Si diligens circmninspcctor advertat, repe­ ti riet esse exsistentiam quand.am et in his quorum fantasia s quadam est interire. Namque cum vita sil cui adest esse ex qua mors nascitur, est etiam motti esso si cx morte nascitur vita ; itemque, si ex eo quod est esso, edicitur non esse, necessario erit etiam ipsum non osse, si ex eo nasci­ tur quod est esse ; itemque, si cessatio ost motus, esse ces10 sationem necesse est, si motus cx cessatione nascetur. Quid' igitur ? Nonne, ortu contrariarum, contraria aut mori aut non esse creduntur ? Videtur ita, sed contra est. Nant ulraque manent nec intereunt, aeterna substantiali sua qua- 24,41-42 d. 1V22.S-0 24,40 contrariis Λ contrarius £ LA FORME COMME PESSÎIE DE LA J'BXSÉK 57S C. Lb mode de génération du Fils, C'EST-A-DIRE LE MODE DE SORTIE DE LA FORME DE DXBU. e) Mouvement et repos on Dieu. Mais comment Dieu est-il Pirc et quel est son Fils ? On encore, selon quel mode cst-il Fils et ensuite comment ce Fils est-il Jésus ? Être «principe de toutes choses -, c’est être avant toutes choses. Être «principe de toutes choses-, ce n’est pas tant élre en repos, qu’être le repos lui-même. Car lout ce qui a été engendré ou créé a été engendré ou créé par le mouvement. Mais le mouvement lui-même, en tant que mouvement, est repos, avant de se mouvoir. Car les générations des contraires viennent de leurs contraires en sorte que, si un contraire vient il nailrc, ce dont ce contraire est né doit périr ; par exemple, de la vie, vient la mort ct de la mort la vie ; de mémo, de l’être, le non-être, ct du non-être, l’être ; cl pareillement, du repos, le mouvement, ct du mouvement, le repos. 25. Mais prêtons une attention plus intense ct voyons, en un mode d'investi­ gation hardi, la force ct profondeur réelle scion laquelle ces notions nous sont proposées. Celui qui, les examinant avec diligence y prêtera attention, découvrira qu’il y a une cer­ taine existence, même dans les choses qui ont à périr, au moins en une certaine apparence. En elïet, puisque la vie est une chose à laquelle l’être est présent et à partir de laquelle la mort s’engendre, la mort aussi a l’être, si il nou­ veau de la mort s’engendre la vie. Pareillement, si de l’être se produit le non-être, nécessairement ce non-être lui-même sera réellement lui aussi, si, de lui, l’être s’engendre. Et de même encore, si le repos est repos d'un mouvement, il est nécessaire que le repos soit être, si le mouvement doit naître du repos. Quoi donc ? Est-ce que l’on no croit pas communé­ ment que, par la génération des contraires, leurs contraires, ou meurent, ou ne sont plus ? Il semble en être ainsi ; mais c’est tout le contraire. En effet, l’un et l’autre contraire demeurent et ils ne périssent pas, en leur qualité substan- Intellegere — saepius haec et diximus et probavimus. Id 1131 c substantiae. Has accipiamus, pro modo exsistentium, res tres praestare et participatione sui cuncta retinere ol in vero et hylicis inesso quidem, sed carnalibus variis ac mortalibus sustineri. Hic ergo mors si est, corpo- dispergitor ; manon IV. 0. 10-1« : IV 10. 0-10 ; IV M. 10-11 o-iotiiu. u-ut iv a. ts-ar 20,20 noork Λ nostis £ || 32 Haris Λ n Horis £ I.* EOllMH COMME PBXSgE OR LA EEKsA.K 577 tielle qui est éternelle. Comment il en est ainsi, je vais l’expo­ ser. Que Dieu m'assiste, afin que la chose soit plus facile L’être, dans les choses éternelles, est être qui est vivre, être qui est penser -, nous avons exposé et prouvé ces choses très souvent. Et cet être de là-bas est de telle sorte que Admettons que ces substances vivantes et pensantes donnent aux existants, selon le mode propre des existants, ces trois réalités, qu’elles maintiennent toutes choses par la partici­ pation d’elles-mêmes qu’elles leur accordent, qu’elles agis­ sent avec plus d’eincacité au plan des intelligibles cl des intellectuels, qu'elles sont seules,simples,divines, éternelles; qu’elles sont sans doute aussi présentes dans les choses de ce monde et dans les choses matérielles, mais en ayant pour support des êtres charnels, changeants et mortels. Ici donc, s’il y a une mort, c’est une mort des corps, et si l'on apporte une attention plus intense, on verra qu'il n'y a même pas mort des corps, je veux dire, en tant qu’ils sont une sorte de destruction, quant A la terme qui s’est réalisée passagèrement en eux. Donc seule se désagrège la tonne du corps, lorsqu’elle se résoud dans les éléments ; mais ceux-ci demeurent et Ils sont ce d’où renaîtra ce qui doit vivre. El en eiTet, puisque, dans le monde, la matière demeure, elle qui existe toujours, en des éléments bien déterminés, et puisque les images des trois d’en haut, ici également, c’està-dire dans le monde, se manifestent aussi, que peut faire la mort, puisque ces trois, jusqu’en leurs images, sont éter­ nels 1 J'entends par Images les puissances découlant au tra­ vers do toutes choses, par les lignes de l’Ame. Donc puisque ces Images sont éternelles, puisque les éléments sont éternels aussi dans la matière, si la mort dissout les seuls agrégats. sa décomposition en éléments déterminés, et qu’à nouveau, ces mêmes éléments se rassemblant, la régénération se réalise à partir de la mort, en vue d une nouvelle composition. 578 AUVf.BSUS ABll.'M IV 26,38 — 26,17 modo et esso in mundo accipiendum, hoc modo hic et quies et motus. At in divinis quia nulla sunt corpora, mors nullah 40 sed et vita alio modo, quippe illa principalis ct vera. Et' Idcirco ibi progressio, non natalis, aut si placet natalis, et non esse ct alio modo motus atque cessatio. Etenim deus vivit. Id autem est esse ct intellegere, quae 46 ista unum tria conficiunt potentias tres, exsistentiam, vt-< tam, intellegentiam, 26. sed quia illa tria, unum — quo.-: modo sint, docui : ut unum quodllbct tria sit, sic et isla tria unum sunt, sed, in deo, haec tria esse sunt, in filio: vivere, in spiritu sancto intellegere — ergo esse, vivere, ini s tellegere in deo esse sunt, exsistentia autem, vita, intolle! gentia forma sunt, actu enim interiore ct occulto eius quod est esse, vivere, intellegere. Intus eniqi ista sunt et occulg magisque supra esse et supra vivere et supra intellegS deus est, unde et ësoûew; vel ivfcmpnag et item αζων 'e ίο άνοιις dicitur, praeintellegentia quadam inventus ista, e magis per formam suam cognitus, sed inherentem et con-. b substantialem sibi ; et hoc est quod est quod in patre est filius. Quod cum ita sit, est idem fiftus quod pater. Unde^ et filius deus, quia hoc est forma, quia id est quod est'i: 15 culus forma. Etenim cum esse, vivere, intellegere deus sit; forma autem sit, exsistentia, vita, intellegentia, isla me di< cere sic accipias velim, ut supra isla sit deus. Quod si itaV ii32a LA FORME COMME PENSÉE ÙE IA FESSÉE de celle manière qu’il faut entendre ici le repos ct le mou­ vement. Mais, dans les choses divines, parce qu'il n'y a rien de vie selon un autre mode, car elle est la vie originelle ct véri­ table. El à cause de cela, là-bas, la procession n'est pas une génération, ou si l’on veut que ce soit une génération, c’est plutôt une apparition ct une manifestation. De même ces choses sont être et non-être selon un autre morte, ct mouve­ ment et repos aussi selon un autre mode. SI Dieu, être, vivre, penser, et sa forme, l'existence, la vie et la pensée, en leur étal d'identité. Et en cilct, Dieu vit. Or il est aussi être et penser, et ces trois qui sont un, produisent trois puissances, l’existence, la vie et la pensée, 26. mais parce que ces trois sont un — j’ai exposé comment ils sont un : ils sont un de telle sorte que l'un quelconque d'entre eux est les trois ct que ces trois sont un, mais, en Dieu, ces trois sont l’être, dans le Fils, le vivre, dans l’Esprit-Saint, le penser — il s’ensuit donc que l’être, le vivre, le penser, en Dieu, sont l'être, et que, par conlre, l'existence, la vie, l’intelligence, en Dieu, sont la forme, car elles proviennent de l’acte intérieur et caché de celui qui est l’être, vivre, penser. Car ces trois-lù sont à l’intérieur, sont cachés, ct, mieux encore. Dieu est au-dessus de l’être, au-dessus du vivre, au-dessus du penser ; c’est pourquoi on l’appelle âveêcteç ou âvâsapzwç et de même ίζων et âvoa; ; c’est grâce à une pensée antérieure à la pensée que l’on dé­ couvre qu’il est ces trois, et il est plutôt connu par sa forme propre, mais cette forme lut est Inhérente et consubstan­ tielle ; et c’est cela que signifie : le Fils dans le Père. S’il en est ainsi, le Fils est identique au Père. Donc le Fils est Dieu, parce que la forme est cela, parce qu'elle n'est rien d’autre que cela même qu’est celui dont elle est la forme. Et en effet, puisque Dieu est l’être, vivre, penser, et que sa forme, c’est l’existence, vie, intelligence, je voudrais que l’on comprenne que je dis cela en entendant bien que Dieu est 580 ADVSRSUS ARIUM IV 28,18 — 27,13 est, lit idem tonna quod valent ct sunt ista habentia vel exsistentia esse, vivere,:; 20 Intellegere ; ita, cum duo λόγοι sint, unus per quem unum-1 quidque sit, alius per quem quomodo sit, tamen, quia eadem.,, vi valet quomodo ct quidque sit, necessario ht unus λόγο!, idem valente forma quod substantia. Ergo sl idem valet et idem est forma, istius tamen substantiae, quod ipsa 1132 eas substantia — substantialis enim forma est — idem erit filius quod pater, aut neque pater neque filius ante egres­ sum foras, sed unum Ipsum solum. 27. Hoc cum ita sit, cum sit ei intellegere et Intcllegen-, tia, fit idem intellegentia quod vita et quod est esse. Cum autem magis agendi virtus sit Intellegere quam esse, qualm vivere, ct eum hoc osso sit, intellegere quod sil, et cum hoc: 5 sit vivere, intellegere quod vivat, necessario, si intellegere,·, vel intellegentia deus est, cum intellegit deus, se ipsum iris (allegit. Cum autem se Ipsum intellegit, non ut altor alters rum. Iit ut intellegentia Ipsa se Intellegat. Quod cum est,: se esse efficit atque In exsistentiam provenit ftlquc sibi: 10 quod est osse atque eodem modo Intellegendo exsistit opi. suum vivere. Quibus eundis a se natis vel magis a se oxslsd tentibus, ingenitus deus est exsistens ex ingenitis. Quatis unum cum sint, unum ot simplex unus deus est. Et haec' est ut intus Intellegentia quae, sine aliquo motu, se intolle·: 15 git quippe quae, cum intellegit, exsistit, el eum exsistit, LA POEME COMME PENSÉE DE LA PENSÉE 581 au-dessus de ces choses. S’il en est ainsi, la forme ost iden­ tique à la substance. En effet, l’existence, la vie, l’inlelllgonce ont môme puissance ot même substance que l’être, vivre, penser, puisqu’elles ont, ou mieux, puisqu'elles sont l’être, vivre, penser ; ainsi, bien qu’il y ait deux λόγοι, l'un gnlee auquel chaque chose ost, l’autre, par lequel chaque chose a son mode d’être, pourtant, puisqu’on Dieu, lo modo d'être et l’être sont identiques quant à leur puissance, il en résulte nécessairement qu'il n'y a en Dieu qu'un Logos, la forme ayant même puissance que la substance. Donc, si la forme, la forme toutefois de la substance dont nous parlons, a même puissance el même être que la substance môme — n’est-elle pas forme substantielle ? — il en résultera que lo Fils est identique au Père, ou encore qu’avant la sortie au-dehors, il n'y a ni Père, ni Fils, mais seulement l’un en ixtétlorlse en se pensant comme pensée. 27. S'il en est ainsi, puisque Dieu possède à la lois le penser et la pensée, la pensée est donc en lui identique à la vie et à l’être. Mais puisqu’il y a une intensité d’agir plus grande dans le penser que dans l'être ct le vivre et puisque cet être dont nous parlons est penser qu’il est, et que ce vivre est penser qu’il vit, de toute nécessité, si Dieu est le penser ou la pensée, Dieu, en pensant, se pense. El lorsqu’il se pense — et il ne se pense pas comme un objet différent du sujet — il en résulte que sa pensée elle-même se pense. A ce momentlà, sa pensée se tait être, elle parvient à l’existence, son être propre se constitue, ct son vivre également se pose dans son acte même de penser. Ces trois naissant par eux-mêmes, ou, mieux encore, étant par eux-mêmes, le Dieu inengendré existe à partir d’inengendrés. Et ces inengendrés étant un, le Dieu, qui est un seul Dieu, est un et simple. Et cette pensée dont nous parlons est comme une pensée à l’intérieur qui, sans le moindre mouvement, se pense elle-même puis­ qu’elle est en pensant, et qu’elle pense en étant ; et par là 582 ADVBBSL’S ABII!» IV 27,16—29,4 in aeternum. 28. Verum quoniam imaginem dei lilium dicimus dei — genita est enim forma ut, ab eo quod est esse, vivere, Intel, legere, gigneretur exsistentia, vita, Intellegentia ; quaedam enim In his forma est per quam, ut per imaginem, intelle-' 5 galur quid sil esse, vivere ct Intellegere — necessario per formam Intellegitur deus. Nam Ipsum nemo vidit umquam. 1133 a Ergo forma dei, cum accipitur In deo, deus est. Cum autem intellegit sc deus, per formam se intellegit. Sed ct ipsa forma Intellegat nccesse est. Est enim intellegens ac vivens: io exsistentia, cum nihil aliud Intellegat quam quod Ista deus ‘ sunt ; ot haec saepe iam docui. Cum autem Ipsa Intellegendi tla Intellegit quod sit Intellegentia — necessario enim se­ quitur ut et se intellegat intellegentia — voluti oxlens a semel Ipsa, se intellexit fccltque se extra, quod foris est, is intellegendo sc, id est motu suo. Undo est haec foris intel­ legentia. El hic est illius, hic est λδγοο, natus illius, quia alius a deo, dc deo tamen, Id est do eo quod est exsistens el vivens Intellegentia, quae dens est, atque intus, intolle-' gendo sc intellegentia foras se protulit atque extltit, patris,. 20 In quo et Ipsa fuit atque ost semper, Imago exsistens, per b intellegentiam internam quae osso ost atque exsistere, ae propteroa imago imaginis, genita. 29. Duae igitur intellegentiae, una Intus exsistens, quod' est Illi esse, alia exsistens, quod est illi intellegendo essoi Λΐ 2«, 0 loh. 1, 13 II 11 docui) c/. IV 20. 6 ; IV 20,11 i IV. 20 24 Ι.Λ FOBSIE COMME fCSSÉK ΟΕ LA CESSÉE 583 28. Mais puisque nous appelons lo Fils de Dieu, Image de Dieu — ct, de fait, d'une part, la forme a été engendrée, de telle sorte que de l'être, vivre, penser, soient engendrées une certaine forme, grâce à laquelle, comme dans une image. saircment que c’est grâce â sa forme que Dieu pout être pensé. Car, lui-même, en sol, · personne ne l’a jamais vu ». Donc, la forme de Dieu, prise en Dieu même, c’est Dieu. Or quand Dieu se pense. Il se pense par sa forme. Mais il est nécessaire que la forme cllo-mêmo pense. Elle est en effet une existence pensante ct vivante, puisqu'elle ne pense rien l'ai déjà souvent enseigné. Or lorsque la pensée elle-même pense qu’elle est pensée — car c'est une conséquence néces­ saire que la pensée aussi se pense elle-même — alors, sortant elle s’est Urée elle-même au-dehors, c’est-à-dire à l’extérieur, on se pensant, c’est-à-dire par son propre mouvement. C'est pourquoi elle ost l’inlelllgcnco au-dehors. Et c'osl le Fils, c’est le Logos, lo Fils engendré, parce qu’il est autre que Dieu et pourtant venant de Dieu ; c’est-à-dire qu'à partir de celui qui ost la pensée existante ct vivante qui est Dieu et qui est à l’intérieur, la pensée, qui est pensée en sc pensant, s'est manifestée ct s’est montrée au-dehors, étant alors image du Père, en qui elle était ct en qui elle est toujours et étant engendrée par la pensée intérieure qui est être et exister ; el à cause de cela, elle est image de l’image. Rapport oonsutulanllel onlro ponséo Intérieure ot pensée de la pensée. 29. Il y a donc deux pensées, l’une qui est â l’inté­ rieur, parce qu'il lui est propre d’être, la seconde, qui existe, parce qu'il lui est propre d’être en pensant. Cette illa autem deus est — intellexit, et verum esse et verum. vivere ct verum intellegere Intellegendo, extitit et ipsa ven­ erum vivere, verum intellegere. Etenim qui ρωμχ quaerendo et «xqpvfui Intellegendo. Lode idem cxtitit quod pater. Etenim, cum χλήρωμα pater sit, necessario -/ΰsuum tenet et capit, codcmque modo Hilus, recipiendo et quaerendo — hoc est enim recipere, χΰρημα intellegendo autem totum quod pater esl. in eo quoi lumen et lumen : ct m U FORME COMME FESSÉE DE LA FESSÉE pensée qui est pensée en se pensant, a pensé Dîen, elle a évidemment pensé la pensée qui reste à l'intérieur — celle-ci est Dieu — et pensant ainsi l’être véritable, le vivre véri­ table, le penser véritable, elle s’est révélée elle aussi comme être véritable, vivre véritable, penser véritable. El en elïet, qui pense l'un, a l'un ot est l'un, selon la pensée de l'un qu'il C’est donc ainsi que le Fils, c'est-à-dire la pensée engendrée en sc pensant comme pensée, a pensé Dieu et toutes ces choses qui, étant inengendrées, sont Dieu lui-même, et » en pensant · signifie : en cherchant le ptérôme et en pensant le C’est pourquoi le Fils s’est révélé Identique au Père. Et en elïet, puisque le Père esl le ptérôme, il a nécessairement son réceptacle infini, et pourtant délimité pour lui, dans lequel il contient ct renferme son ptérôme. Et de la même manière, le Fils s'est révélé lui aussi comme ptérôme, mais recevant ct cherchant — car être réceptacle, c’est recevoir — donc ptérôme qui, pensant co tout qu’est le Père, est engendré comme « tout du tout ». Et parce que la pensée pense la pensée, puisque la pensée est lumière véritable, cette pensée pensante est ■ lumière do lumière », et parce que toutes deux sont pensée, elle esl > lumière véritable de lumière véritable ». Et pareillement puisque la pensée Intérieure est Dieu, cette pensée qui est pensée en se pensant, est ■ Dieu de Dieu ». D. CONSUBSTANTIALITÉ DU PÈHE ET DU Fils. Ils sont donc consubstantiels en toutes choses, en tant qu’être, vivre, penser ; en tant que tous deux à la fois sont réceptacle et ptérôme; en tant qu’iinage et image; car il a été dit « A notre image » ; et en tant que « lumière » et » lu­ mière » ; en tant que « vraie lumière » et « vraie lumière » ; en tant qu'< Esprit a ct «Esprit » ; en tant que mouvement el mouvement ; mais le Père est mouvement en repos, c'est-àdire mouvement intérieur qui n'est rien d’autre que mouve­ ment, non pas mouvement en mouvement; tandis que le Fils UHL LE riLS COMME FORME BT LOCOS 587 est mouvement en mouvement ; tous deux en tout cas sont mouvement ; do môme tous deux sont acte et opération ; tous deux sont vie, et tous doux vie ayant la vie par soi ; volonté et volonté Identique ; vertu, sagesse, verbe ; Dieu et Dieu ; Dieu vivant ol Dieu vivant ; éternel et éternel ; invi­ sible et invisible ; car 11 a été dit par Matthieu ; ■ Personne n'a connu le Elis si ce n'est le Pire, ni le Père, si ce n'est le Fils. » Ils sont tous deux ensemble ; et c’est cela que signifie époooetev en plus de · mémo substance ». 2° Enseignement de l’Écriture {Phil- 3,8) : Identité entre la Forme de Dieu, le Fils de Dieu, Tout cela peut être entendu dans la plénitude do ce seul le Fils est consubstantiel au Père. Ils sont donc identiques ; et s’ils sont identiques, ils sont égaux ; et s’ils sont égaux, c'est à juste titre que Paul a dit du Fils, de Jésus-Christ : · Lui qui, étant en la tonne do Dieu, n’a pas considéré comme une bonne fortune à retenir jalou­ sement le fait d’etre égal è Dieu. » 30. Nombreux, divins et sublimes sont les mystères ici contenus. D’abord que le Christ est « forme de Dieu · ; en quoi on voit qu’il « a tout ce que Dieu a ·. Car la « forme », c’est aussi bien ce qu’on appelle · image », comme il a été dit à son sujet : « Celui qui est l’image de Dieu. » Donc Dieu aussi a son image, et le Fils est Image de Dieu. El en effet s’il a été dit : . Personne n’a jamais vu ma face · et qu’il a a été dit : < Tu me verras par derrière ·, c’est sans aucun doute que Dieu a une face et qu’il y a, par le Fils, une » image de Dieu > ou plutôt que le Fils est lui-même · image de Dieu », Donc le Fils est réellement, cl, s’il est réellement, il est ADVBBSUS AHUM IV 30,13-38 idem filius, illis rebus omnibus supra a me positis, idem;: idem autem, hoc est eadem habens, exsistentia sua propria: 15 Unde et idem et alter. Etenim cum hic dictum : cum fuisset in forma dei, utique aliud accipiendum quod forma ost, aliud deus. Sed videris sit calumniae locus, ut forma dei. sit in ipso deo forma, ut sit una el indiscreta substantias Quid ? Sequentia quemadmodum intellegemus : non esl arf.,_ 1134020 Miratus rapinam se aequalem deo 1 In sua exsistentia positi? , est se cum allero credere vel dicere aequalem. Quid vero;, illud est : se exinanivit el formam servi suscipiens 1 Do Christo accepimus quod mortuus est. An do deo 7 At hoc nullus dixit mnquam. Deinde cum dicitur do patre : quii. as filium suum excitavit a mortuis, nonne satis clarum ost alium osso patrem, alium filium ? Alium esso suscitantem, alium esse suscitatum ? Ergo forma dei, aliud forma, aliud dcus: est. Et est quidem deo forma, sed illius dei, forma in rnanl-i festo, dei vero in occulto. Sic enim omnia, ct exsistenti® SO et vita et cognoscentia, dei Intus In occulto, filio in mani-' festo ; sic cotera : χωρημο, «λήρωμα, imago, lumen verum,. veritas, spiritus, motus, actio, operatio, vita, et a semet: d ipso vita, voluntas, virtus, sapientia, verbum, deus, deus ■ vivus et cetera alia omnia. Sed haec veluti foris et in maui35 festo, illa in se atque circa exsistentiam vel ipsa potiilt: quod est exsistentia, haec autem in actu agente quod est in manifesto. Postremo haec omnia filius habel, sed patre; dante, quod vehementer expressum in eo quod cum filius 11.» I' 33-10 c/. loh. S. 26 30,10 intdlisomui Σ Inldlognnui* Λ [| 35 oxslslonllom Σ oxsIHenttatJ| 589 différent. Car ce n'cst pas la môme chose que le Père et le Fils; pourtant, par ces réalités que j'ai énumérées plus haut, ils sont identiques ; Identiques, c'est-à-dire possédant les mîmes choses, mais chacun par son existence propre. C'est pourquoi, ils sont à la fois mîmes et autres. Et en effet, puis­ qu’on ce texte, il est dit : « Alors qu'il avait été en la forme do Dieu », il faut naturellement entendre qu’autre esl « Informe », autre · Dieu · môme. Mais on croira sans doute que l’on peut objecter que la « forme » de Dieu esl forme, en Dieu même, do telle sorte qu'il n'y ait qu'une substance unique et sans distinction. Mais quoi ? Comment comprenons-nous la suite du texte : n II n'a pas considéré comme une bonne fortune à garder jalousement le fait d’être égal à Dieu?» C'est le propre de quelqu’un posé en son existence propre de se croire ou de se dire égal avec un autre. Et que sera-ce de la suite : « Il s'est anéanti et 11 a pris la forme do l'esclave ? » Nous avons appris du Christ qu’il esl mort. Nous a-t-on appris cela de Dieu ? Mais cela personne ne l’a jamais dit. Et ensuite, lorsqu’on dit du Père : « l.ui qui a ressuscité son Fils d’entre les morts », est-ce qu’il n’apparatt pas clairement qu’autre est le Père, autre le Fils ? Autre celui qui ressuscite, autre celui qui est ressuscité ? Donc dans « forme de Dieu », autre est la » forme » ct autre « Dieu ». El sans doute Dieu aussi a une forme, mais le Fils de Dieu est forme manifestée, tandis que la forme de Dieu est forme cachée. 11 en esl ainsi pour tout : l’existence, la vie, la pensée, en tant qu’elles sont de Dieu, sont cachées à l'intérieur, mais en tant qu’elles sont dans le Fils, sont manifestées. De même pour le reste : riceplaele ot pUrôme, « image », « véritable lumière», «vérité», «Esprit», «mouvement»,«acte»,«opéra­ tion », « vie », « vie par soi », « volonté », « puissance », « sagesse », « verbe », « Dieu », « Dieu vivant » et tous les autres noms. Mais ces réalités, dans le Fils, sont comme au-dehors el manifestées, tandis que là-bas, dans le Père, elles sont en soi el prises dans l'existence même ou plutôt ellc's sont cela même qu'est l’existence, tandis que, dans le Fils, elles sont dans l'acte agissant qui est manifesté. Enfin, « toutes ces choses, le Fils les possède », mais par le don du Père; co qu'il a exprimé très fortement, en ceci: 590 snviilistis ΛΜΟΗ IV 30,39—31,17 habeat a se vitam, a se, Inquit, sed adlunxlt : paler et dedit 40 ut haberet a se vitam. Veia igitur imago atque exsistentia;» in omnibus eadem, sed patre dante. Ergo όροοόσιο» ct paler et fdius, sed patre dante. Do eo enim quod diximus patrem,-, esse, vivere, intellegere, exsistentia genita est ut vita, inin­ tellegentia. Et haec est dei forma, haec est filius. Sed filius 1135 a 43 cum in patre est, unum totum intus deus agens, operans,’-* se utens, se iruens, fons atque in se plenitudo omnium. 31. Sed quoniam, uti docuimus, intellegentia, vi potentia» suae, necessario, dum in semet. sese vertit, intellexit semet ipsam, hoc quodam modo gemina tacta, velut intus et to­ ris, filius est genitus ab exsistentia patris. Nam exsistentia-J S ost intellegentia quae et vita est. Apparens ergo et exsi­ stens est deus de deo. Et quoniam, in quolibet uno dé J Iribus, cuneta sunt, esse, vivere, intellegere, cum intolle-,! gentla intellegentiam genuerit, genitu» est filius, et omniaa habet filius quae paler et habet a patre. Item, quoniam haec io omnia sunt per quae creantur omnia — quaeeumque enim sunt, accipiunt suum esse, suum vivere, suum intellegere·.! b — filius, cum haec omnia sit, quippe imago patris, et actu I actuoso sit, id est ut hoc praestet celeris, pro natura exsis- I tenlimn, est necessario universis totisque cunctis λόγος, idfl 15 est vis et potentia per quam quae sunt ut sint esse prove­ nit, per quem deus fecit et facit omnia et sine quo nihil fit Hoc appellant alii malum activum, verbum aeiivum, ralio- 31' 1 decuimus) e/. IV 28. 11-23 ; IV 20. 3-13 II 8-0 cf. Mallii. 11. 27 ·£ ’ Ioh. 16. 15 II 10 loh. 1, 3 || 17-18 pnSMUKr Slotel I.B HU COMME FORME BT 1.000a puisque « lo Fils a la vio par sol ", Il a Dion dit « par soi -, mais il a ajouté : « Lo Père lui a donné d’avoir la vio par lui-même. » Il ost donc Image véritable el 11 a une existence Identique on toutes choses, mats par lo don du Père. Donc Père el Fils sont consubslanliels, mais par le don du Père. Car do co que nous avons appelé lo Père : l'être, le vivre, le penser, l’existence, comme la vie el l'intelligence, sont engen­ drées. Et c’est cola la forme do Dieu, c’osl cela le Fils. Mais lorsque le Fils est dans le Père, Ils forment un seul tout, un seul Dieu agissant è l’intérieur, opérant h l’intérieur, n'ayant de relations qu’avec lui-même, jouissant de lui-même, étant en sol-môme la source et la plénitude do toutes choses. 31. Mais puisque la pensée, comme nous l’avons enseigné, par la force do sa puissance propre, s’est nécessairement pensée elle-même, en se tournant vers soi, ol qu’alnsi, d'une certaine manière, elle est devenue double, étant en quelque sorte à In fois a l’intérieur ot ù l’extérieur, il s’ensuit qu’elle ost lo Fils engendré par l'existence du Père. Car la pensée qui est aussi vie est existence. Donc c'est Dieu qui se maniconque des trois, sont tous les trois, l’Olro, le vivre, lo penser, lorsque la pensée a engendré la pensée, lo Fils a été engendré, ot « lo Fils a tout ce qu'a lo Père ·, ot 11 l'a par lo don du Père. B. Lit Fus est Looos. Dc même, puisque ces trols-lit sont ceux par qui toutes choses sont créées — car tous les existants reçoivent leur être, leur vivre, et leur penser propres — le Fils, étant luimême ces trols-lè, puisqu’il ost l’Image du Père, et étant ces trols-là on un acte agissant, c’esl-ll-dlro tel qu’il les commu­ nique aux autres, selon la nature propre dos existants, il s’ensuit nécessairement qu'il est, pour tous el pour l'ensemble do la totalité des existants, lo Logos, c’ost-à-dlro la force el la puissance par laquelle l’être provient, pour que soient les existants, le Logos « par qui » Dieu a tall el fait toujours « toutes choses » et « sans qui rien ne so fait ». Certains l’ap­ pellent «mouvement agissant, verbe agissant, raison créatrice». ADVERSES ARUI» IV 31.IS-H nem operantem. Quoniam tamen, cum a patre operetur, inest. in illo vis patria, in se operatur. Undo multa ita dicuntur 20 ut, cum ipsius sit quod tacit, tamen ipse in patrem reteri omnia, ut pater me misit et non meam, sed patris facio voluntatem. Et mille talia. Adtendamus tamen istum locum;' inveniemus quasi ipsum per se tacere ut sua sponte : non 1135 o est arbitratus rapinam se aequalem deo ; et item : se exinani· 25 vit et formam servi sumens, qui habebat domini. Ista omnia sunt sua voluntate facientis. Sed potest credi ipse facere, cum in ipso pater sit, ex quibus sunt et illa : ego do vitam· in aeternum et ego sum ianua, ego vita, ego veritas ; item :d sicut enim paler suscitat mortuos et vivifleat, sic et filius quos: Haec vera, haec varia et In omnibus magis vera Intclle-' gentia facit et filium in patre esse et in filio patrem, ct tamen ut alter et alter sint, et unum taihen duo sint. Quo-' nlam autem alter pater, alter filius, quippe cum pater filii? 35 fons, filius ut flumen quod excurrit ex fonte — in fonte autem ut manens aqua et quieta est, pura, immaculata, sine scatendi specie, sibi occulto motu plenitudinem suam d suggerens ; item ut flumen, motu apertiore, per diversa dis- ' currens, terrarum quas sulcat qualitatibus et adficitur et' ao quodammodo patitur, sic et Illius, aqua sua suaque sub- ' stantia quae patris est,semper purus, mmaculatus, mpassibilis, regionibus per quas discurrit locisque vel supracaelestibus vel caelestibus vel intracaclestibus, nunc spumat ut,; occurrentibus saxis quae sunt ex generibus animarum,; Mais bien qu’il agisse par le Père, pourtant, puisque la puissance paternelle est présente en lui, il agit lui-même en soi. C'est pourquoi il emploie beaucoup d'expressions telles que, tout en accomplissant des œuvres qui lui sont propres, il rapporte pourtant tout au Père ; par exemple : « Le Père m’a envoyé » et < Je ne tais pas ma volonté, mais celle du Père. » Et mille autres de ce genre. Considérons pourtant le l’air de quelqu’un qui agit par lui-même et comme sponta­ nément : « Il n'a pas considéré comme une bonne fortune à garder jalousement son égalité avec Dieu. » El de même : « Il s’est anéanti en prenant la tonne de l'esclave ·, lui qui avait la forme du maître. Tout ceci est le propre de quelqu’un qui agit par sa propre volonté. Mais on peut aussi penser qu'il agit, alors que c’est le Père qui est en lui, par exemple en ces formules : « Je donne la vie, pour l'éternité », et : « Je suis la porte, je suis la vio, je suis la vérité » ; et de même : « Comme le Père ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu'il veut. » Celte doctrine véridique, cotte doctrine féconde et en tout point la plus vraie établit bien ceci : le Fils est dans le Père et le Père dans le Fils, et pourtant Ils sont comme différents, et pourtant, en même temps les doux sont un. Mais puisque autre est le Père, autre le Fils, le premier étant la source du Fils, le second étant comme le neuve qui s'échappe à grands flots de la source — et dans la source, l’eau est dans un état d’immobile repos, elle est pure, sans souillures, sans le moindre bouillonnement ù sa surface, taisant sourdre sa plénitude du plus profond d'clle-mème, en un invisible mouvement ; et pareillement, comme le neuve, d’un flot plus apparent que celui de la source, traversant des contrées variées, reçoit modification et, d’une certaine manière, pas­ sion, par suite des différences de natures des terrains qu’il sillonne, ainsi le Fils lui-même, tout en demeurant toujours pur, sans souillures et impassible, en son onde originelle : sa substance qui est en même temps celle du Père, par suite de la différence des régions et des lieux qu'il traverse, au-dessus des cieux, dans les eieux, sous les deux, tantôt écume, en se brisant sur les rochers, que certaines sortes d’âmes lui eclpit igitur passio-·, in actu alquc opera-z’ susciperet.. Sic ct reliqua, in quibus omnibus actus est et i operatio, quamquam et in primo exsistentiae suae actu. 1136 a sicutl in multis libris docu creata. Sed haec plenius alibi. substantia ct lilium in ea quidem substantia, sed sibi exsis- Undo et mysterii o LB FILS COMME FORME ET LOCOS opposent, tantôt, d’un flot paisible, s'écoule dans les plaines — il s’ensuit donc que le Fils est passible, non pas en ce qui est sa substance, mais en son acte et opération. Car au moment où il accomplissait le mystère do sa venue, il a, déjù alors, subi une passion : · s'anéantir », « prendre la forme de l’esclave ·. El U en a été de même dans tout le reste du mystère ; puisqu’on tout cola, il s’agit de son acte et de son opération ; du reste, dans le premier acte do son existence propre, comme nous l’avons enseigné en do nombreux livres. Il a déjà subi une passion : celle de l'éloignement de son Père. Et c’est do cette passion du Fils que les ténèbres, o'est-à-dlre la matière, ont résulté, sans avoir été créées. Mais de cela nous parlerons plus abondamment ailleurs. 32. Pour l’instant, qu’avons-nous établi, qu’avons-nous prouvé ? Dieu est Père, le Fils est Dieu ; Us sont consubstan­ tiels ; et pourtant le Père existe on sa substance propre, ct le Fils, s'il est lui-même en cette même substance du Père, l’est toutefois en produisant son acte propre qui existe pour sol, en sorte qu’il a subi des passions dans son acte ; Jamais le Fils n’est, n’a été, ne sera séparé de son Père de toute éternité ; par son acte propre, Il est à la fois, parce que telle est la nature de l’agir, avec son Père ou en son Père, et hors de son Père ; c’est pourquoi on dit qu’il est à la fols à l’inté­ rieur et à l’extérieur, lorsqu’il agit, parce que l’acte lui est donné par le Père, puisque le Père lui-même est acte ; on dit qu’il agit lui-même et pourtant c’est le Père qui fait tout par lui ; c’est lui le Logos, le Logos de toutes choses, aussi bien des universellement universels que des genres, des espèces et des individus, le Logos qui; puisqu’il est Logos de toutes choses ct Logos des incorporels, est donc aussi Logos des choses corporelles, afin qu'elles existent, selon la force qu'elles ont de pouvoir être. C. L’incarnation; la forme, qui est et le Fils, est JAsus-Christ. le Looos C'est done pourquoi selon l'économie du mystère, aux der­ niers temps, parce qu’il est le Logos de tous les existants, 596 ADVERSUS AHIUM IV 32,16-41 ctnm Mana virgine, incarnatus est, ipse illo, quem supra: demonstravimus, illius, eodem modo ut esset in corpore^ quo spiritus sanctus in nobis, non totus — nam ut deusi ubique est — sed ut pars cius. Omnium enim divinorum] 20 pars hoc semper est quod est totum, ut est anima in cor­ poribus, ut virtus ac disciplina in animis, ut sol aut eius lux in oculis. Ipsum autem λόγον ipsumque illum, quem demonstravimus, ΓιΗιηη fuisse in corpore omnia evangelia. H36C2S praedixerunt futurum Christum, in carne futurum prae­ dixerunt, quippe cum ante carnem dicant el visum et apparuisse, ut Abraliae, ut lacob, el ipse in carne dixerit < Abraham vidit diem meum et gavisus est. Et apostolus, in sacro isto ac mysteriis pleno loco, declarat maxime lilium 30 dei ante carnem et Ipsum postea sumpsisse carnem : hoc. enim sentite in vobis quod el in Christo Jtesus, qui, cum im forma dei constitutus fuisset, utique hoc quando ante carnem^ inquit, dei. Quid istud est 1 Forma idem quod pater. Quid' sa est forma ? In quo pater cernitur. Qui me vidit, vidit et pa­ trem. Utique, non in eo quod videbatur, sed in eo quodj ipso deus, divina substantia, λόγος, vita, hoc igitur luit ante: i carnem. Namque quid adiungit ? Non arbitratus est rapinam ut esset aequalis deo. De se ergo cogitat et de deo. Facit igi40 tur ut non sil aequalis deo. Ergo aequalis fuit. Quid deinde adicit ? Sed se exinanivit. Quid exinanivit aut unde, si non vlm.üj «. rv 31, 12-14 «t TV 32. 10 || 23 lob. 3, 66 | 30-32 Phll. 2, S-6 || 33-36 «/. Phll. 2, « II 36 Ioh. 14. 0 || 3S-3S PMI. 2, 6 |1 41-45 FMI. 2, ? I ct après que l’Espril-Salnl cul couvert la Vierge Marie de son ombre, le Logos s'est aussi incarné, ce Logos qui est le Fils, comme nous l'avons montré plus haut, afin que le Logos soit dans le corps, de la même manière que l’Esprit-Saint est en nous, non pas tout entier, car, comme Dieu, il est partout, mais selon une partie de lui-même. Car les parties de toutes les choses divines sont toujours identiquement, cela même qu'est le tout ; ainsi l'âme dans les corps, la vertu et la science dans les âmes, le soleil ou sa lumière dans les yeux. Que le Logos lui-même, c'est-à-dire celui-là même qui est le Fils, comme nous l'avons démontré, ait été dans le corps, tous les Evangiles l'affirment, tout l’apôtre Paul, tous les prophètes. Annonçant que le Christ viendrait, ils ont annoncé qu'il serait dans la chair, puisqu'ils disent que, déjà avant d'être dans la chair, il a été vu et II est apparu, par exemple à Abraham, à Jacob ct puisque lui-même, étant dans la chair, a dit : « Abraham a vu mon jour cl il s’en est réjoui. · Et l'Apôtre, en ce passage sacré entre tous et rempli do mystères que nous éludions en cc moment, montre très clai­ rement que le Fils de Dieu était avant d’être dans la chair et que c'est lui-même qui, ensuite, a pris la chair : « Aycx en vous les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus ; lui qui, alors qu’il avait été établi en la tonne de Dieu > ; naturellement ceci, c’est, avant d'être dans la chair. Donc il a bien existé avant d'être dans la chair. Quelles turent donc sa qualité ct sa grandeur 1 II le dit : « La tonne de Dieu. ■ Qu’cst-cc à dire ? La · forme · est identique au Père. Qu'cst-ce que la ■forme*? Ce en quoi le Père est contemplé. «Qui m’a vu, a vu aussi le Père. « Bien entendu, ce n'est pas en tant qu'il était visible, mais en tant qu’il est lui-même, Dieu, sub­ stance divine. Logos, vie, c'est de cette manière qu'il fut donc avant d'être dans la chair. Car, voilà ce que Paul ajoute : « 11 n’a pas considéré comme une bonne fortune à garder jalousement le tait d'être égal à Dieu. » Le Fils pense donc là à lui-même et à Dieu. Il fait donc qu’il ne soit pas égal à Dieu. Donc, c'est qu'il était d'abord égal à Dieu. Mais, qu’ajoute-t-il encore 1 · Mais il s’est anéanti. · Qu'a-l-11 pu • anéantir », ou encore à partir de quoi pouvait-il le faire, 598 AIIVKOSUS AIIIU.M IV 82,42 — 33,ιβ fuit ? Adicit adhuc : et serui et sumpsit formam, in simili-.: tudinem hominum factus et habitu invenlus tamquam homo fi humUiaull se ipsum, subditus factus usque ad mortem, mor- : es tern autem cruets. Quid htc non, ox omni parte, declarat fcsuin Christum el Illium del ? Nam sic dictum : deus misit ; filium suum cl missum, suae potentiae ac suae etiam volun-j latis arbitrio, cuncta facientem, ut se nollet aequalem. uti se exinaniat, ut induat serai formam. Fuit ergo qui fuit dei ■ 50 forma. Fuit qui se exinanivit. Is autem ipse est lesus qui 1137a sumpsit imaginem servi et inventus homo est, qui se subdidit usque ad mortem — designetur plenius Icsus Christus -4 usque ad mortem crucis. 33. Haec viris ct fidelibus satis probata sunt et ante car­ nem fuisse et in came eundem nilum fuisse, illum qui ante: saecula est genitus, illum qui ascendit in caelum et inde nihil, illum qui inluminal hominem in hunc mundum venien­ te tem. illum qui λόγο; caro faelus est. Audisti in principio λόγον, audisti quod λόγο; ipse caro faelus est, audi quod ipse dei filius sil, et de patro genitus ut sit illa, quam diximus: supra, generatio. Dicit evangelista : deum nemo vidit uniquam, nisi unigenitus solus filius qui est In sinu patriofl 15 melius autem dicemus gremio, Graeci iv κόλποι id est In gre­ mio ; sed vel hoc verbum vel illud significat ot genitum S3. « Φ>1 UmM O"1· 1 ll Λόγο- Λ I.K KII.S COMME 1'OllMB BT 1.000« B99 s'il n'exlstalt pas 1 II ajoute encore : « El 11 a pris aussi la tonne, la lonno de l'esclave ; il a été fait à la ressemblance des hommes et II s'est révélé comme un homme en son aspect extérieur ; Il s'est humilié, se faisant obéissant Jusqu'à la mort. Jusqu'à la mort de la croix. · Qu'cst-cc donc en ce texte qui ne désigne pas, sous tous ses aspects, Jésus-Christ comme Fils do Dieu ? Car il a été dit : < Dieu a envoyé son Fils ·, son Fils qui, ayant été envoyé, fait toutes choses par le choix libre do sa puissance et do sa volonté : il no veut pas « être égal », Il * s'anéantit », il « revêt la forma de l’es­ clave ». Il existait donc colui qui était · la forme do Dieu » ; il existait donc, celui qui «s'est anéanti». Mais cdul-là, c'est Jésus lui-même qui · a pris l'imago d'un esclave, qui s’est révélé comme homme ct qui s’est soumis Jusqu'à In mort » — et pour désigner plus complètement Jésus-Christ — « jus33. Voilà donc ce qui, pour les hommes qui croient dans lo Christ, esl suffisamment prouvé : le Fils a existé avant d'être dans la chair ; ct c'est le même Fils qui a été dans la chair, celui qui a été ■ engendré avant les siècles », colui qui < est monté au ciel et qui en est descendu », celui qui est < pour nous le pain du ciel », colin qui, étant dans la chair, a dit : « Rends-moi, ô Père, la gloire que J'ai eue quand J'étais auprès de toi », bien entendu, au-dessus dos deux et avant d'être dans la chair, celui qui est le Logos, lo Logos qui · était dans lo principe », le Logos qui « était auprès do Dieu », lu Logos qui « est Dieu », lo Logos « par qui tout a été fait ot sans qui rien n’a été fait », le Logos qui « Illu­ mine tout homme venant en ce monde », lo Logos qui «s'est tait choir ·. Tu as bien entendu : le Logos · dans lo principe », tu as bien entendu : ■ le Logos s’est fait chair » ; entends donc qu'il est le Fils de Dieu lui-même ct qu'il esl engendré du Père, de telle sorte que se réalise cette génération que nous avons exposée précédemment. L’évangéliste dit : · Personne n'a Jamais vu Dieu, si ce n'est le seul Fils unique qui esl dans le sein du Père · ; nous traduirions mieux par gremio ce que les Grecs expriment en disant έ» χίλκφ, c'est-à-dire « en son giron · ; mais ce mot ou l’autre signifient que le Fils a été engendré, c’est-à-dire qu'il est à l'extérieur, et que 600 Illium quod est toris esse, et tamen cum patre esse, cum dictum est : qui est in sinu patris. Omnibus lectionibus : lain esse diligens et fidelis quaesitor intelleget. lam vero spiritum sanctum, alio quodam modo, ipsum ’’ esso lesum Christum, occultum, interiorem, cum animis taiUSi bulantem, docentem ista intollcgentlasque tribuentem, et a patro per Christum genitum, et in Christo, quippe cum uni­ genitus Illius Christus sit, multis nos libris exposuimus, et/’ a» quod exemplis plurimis adprobavimus salis clarum ost. j Hoc modo atque hac intellegentia, ut pater et deus cum Ullo épeodetov, ct filius, quod ipse vita est, cum co, quia autem ipse intellegentia est, Christus et spiritus sanctus, âpooùeisv Intellegitur. Unde luncto patri filioque accepto quod sit 30 idem quod spiritus sanctus — co quidem modo quo Illius idem est quod pator, ita tamen ut, quomodo pater el nilus unum eum sint, sil tamen paler pater, sit etiam filius, exsis­ tentia unusquisque sua, sed ambo una eademque substantia, ao 35 III tamen Christus sua, ot spiritus sanctus, sua exsistentia, sed ambo una substantia — ex quo omnes, id est tota tri-, nllas, una atque eodein modo, luncto patre cum filio, filioque cum spiritu sancto, atque, ista ratione, patre cum spiritu sancto per Christum iuncto, singulis quidem exsis- ■ 40 tentibus, unum omnis trinitas sil atque exsistat illud ipo- ■ onero;, cum sit omnibus mm eademque simul ex aeternitate 33,24 expoiulmuq c/. III 3, 2Λ ,7,1 111 14, 1-17, 0; Iv 10, 1 — 13, 44 pourtant il est avec le Père, puisqu’il a été dit : « Celui qui est dans le sein du Père. » Celui qui cherchera avec attention et avec toi comprendra la vérité de ces choses, à la lumière Quant à l’Esprit-Saint, nous avons déjà exposé en do nombreux traités qu’il est Jésus-Christ lui-même, mais, sous un autre mode. Jésus-Christ caché, intérieur, dialoguant avec les Ames, leur enseignant toutes ces choses el leur donnant les pensées qui viennent de lui ; il a été engendré par le Père par l’intermédiaire du Christ et dans le Christ, puisque le Christ est le Fils unique. Et puisque nous avons III. Conclusion : la Trinité consubstantielle. lie cette manière, selon cette conception, de meme que Dieu le Père est consubstantiel avec le Fils et que le Fils, étant lui-même vie, est consubstantiel avec le Père, de môme, puisque lo Christ est aussi pensée, le Christ et l’Esprit-Saint aussi doivent se concevoir comme consubstantiels. C’est pourquoi, si le Fils est lié au Père ct s'il est lui-même pris en son identité avec l’Esprit-Saint — identité de même modo Père ct le Fils, étant un, existent pourtant, le Père comme Père, et le Fils comme Fils, chacun par son existence propre, tout en étant, tous deux ensemble, une seule ct même sub­ stance, de même,le Christ el l’Esprit-Saint, étant un, existent pourtant, chacun par son existence propre, le Christ par la sienne, l’Esprit-Saint par la sienne, mais tous deux sont ensemble une seule substance — il en résulte que tous, c’ost-è-dire la trinité tout entière, tout ensemble, et sous un modo identique, par un seul lien qui lie le Père avec le Fils, le Fils avec l’Esprit-Saint, el, en conséquence, le Père avec l’Esprit-Saint, par l’intermédiaire du Fils, mais qui laisse à chacun son existence individuelle, toute la trinité donc, ne fait qu’un ; ct elle est cet êpeoêoto;, puisqu’il n’y ADVERSUS ARIUM IV 33,42-45 substantia. Haec nobis salus est, haec liberatio, haec to­ tius hominis plena salvatio, sic patrem omnipotentem deum ; credcrc, sic lesum Christum filium, sic spiritum sanctum. 4s Arnen. a, pour eux tous, ensemble et de toute éternité, qu'une seule et même substance. Voilà notre salut, voilà notre libération, voilà la rédemp­ tion plénière de l’homme tout entier : croire de cette façon à Dieu le Père tout-puissant, au Fils Jésus-Christ et à l'Esprit-Saint. Amen. QU’IL FAUT ACCEPTER L’HOMOOUSION BE IIOXOOUSIO 1,1-22 DE HOMOOUSIO RECIPIENDO 1- Miror adhuc rationem intellegendi unam inter nos certamen tenere. Omnes recte intellegimus nec tamen iungimur. Ilicem ergo omne mysterium, omnium verba, s sententias, intellectus, oratione brevi, Arrium ut possimus excludere. Graeci, quos 'EX>.qv« vel paganos vocant, multos deos dicunt, ludacl vel Hebraei unum, nos, quia posterior veri­ tas et gratia est, adversum paganos unum deum dicimus,· io adversum ludaeos patrem et lilium. Ita dicentes duos, pa-:| trem et filium, sed unum tamen deum conplexi, religiones ambas adversum utramque alterius contràrio repugnamus. Et pagani quidem lapsi multum et elementa et cibos suos deos esse dixerunt, Induci errore carnali Christum negant, 15 quem aliter conlltcntur. Nostrum igitur dogma est adprod bandum, quod docuit veritatem ct correxit errorem. Id autem laclle cognitu erit, si cognoscatur vis verbi a malo-· ribus positi, quod ip.osiisiov nominatum est. Nec errate quemquam volo, cum tantum de patre et filio όμοούσι® ao dixero, quia spiritus sanctus et a patre est et in lilio. Haec autem ratio contra Arrlanos et contra haereticos maxime praevalebit. 4137 ο DÊPESSE DU MOT « HOMOOUSIOS QU’IL FAUT ACCEPTER UHOMOOUSION 1. Le dogme orthodoxe et l'homoousion. 1. Je m'étonne que, malgré l'unité de notre manière de penser, nos discussions se prolongent. Nous pensons tous d’une manière orthodoxe et pourtant nous ne sommes pas unis. Je veux dire ici tout le mystère, les mots, les opinions, les doctrines de tous, en un bref exposé, afin que nous puis­ sions condamner Arius. Les Grecs, ceux que l'on appelle Hellènes ou païens confessent un grand nombre de dieux, les Juifs ou Hébreux, un seul Dieu. Quant ù nous, puisque la vérité et la grftce sont venues ù la fin des temps, nous confessons contre les patens un seul Dieu, contre les Juifs, un Père et un Plis. Ainsi confessant ccs dcux-lft, le Père et le Fils, mais en atta­ chant notre pensée ή un Dieu unique, nous nous opposons è ccs deux religions, on utilisant, contre l’une et l’autre, l’aspect contraire qui les oppose l’une ft l’autre, lit en olïet, les païens, dans leur profond égarement, ont appelé dieux, les éléments, et mémo leur propre nourriture, Les Juifs, en leur erreur charnelle, refusent le Christ, qu’ils confessent d’ailleurs d’une manière différente. 11 faut donc accepter notre fol qui a enseigné la vérité et corrigé l’erreur. Celle fol sera facile ft comprendre, si l'on comprend bien le sens du mot employé par les anciens et qu’on nomme δμοοόσκ». Et je no veux égarer personne, si Je n'applique ce terme qu’au Père et au Fils ; car l’Esprlt-Salnt est lui aussi du Père, mais dans lo Fils. Or le raisonnement dont Je parle, triomphera au plus haut point des ariens et des hérétiques. 608 OK HOMOOUSIO 1,23—2,14 Esse deum fatemur 1 Ita est Esse Christum fatemur ? Sic. Esse isto modo dïco : est deus, est Christus. Quid est 23 autem istud esse ? Lumen esse, spiritum esse, deum esse, λόγον esse. Fatemur ergo haec, nemo negat haec. Esse Graeci sveiav vol ύνόοταοιν dicunt, nos uno nomine latine subslanU38c liam dicimus; et ούσίχν Graeci pauci ct raro, iirosraetv omnes. 2. Distat quidem, verum nunc omittamus. Scriptura divina graeco ύχόοτασιν saepe dixit, latine sub­ stantiam. Et dixit do dei substantia in propheta Hieromia : Quod sl stetissent hi in substantia domini, verbum nieurn, s vidissent. Quid autem est stare tn substantia ? Intellegere dei substantiam, quod lumen verum sit, quod spiritus ind­ ultus sit. Hoc cum Intellexissent, intellegerent λόγον domini, hoc est verbum domini vidissent. Et sic et paulo post idem Hiercmias loquitur. Dicit David : et substantia mea in in/eto rioribus terrae. El de deo dicit el substantiam dicit. Et d quid sit hoc manifestum est. Dicit apostolus ad Hebraeos : qui est character substantiae eius. Characterem dixit Chri­ stum substantiae dei. Sunt alia multa exempla. Sed quid interest ? Lectum est quod sil el dicatur dei substantia. S, 4-3 Je’. 23. IS Il M> '/ Jor. 23, IS II 0 ex amlesstone fidel, et. I 47. 31 DÉFENSE DU MOT « HOMOOl'SlOil » II. Défense d'eùeta et d’èpeséncv. . Subsunlia. A. La DBS : Dieu bt lb Christ ont une substance. Confessons-nous que Dieu csl ? Assurément. Confessonsnous que le Christ est, lui aussi ? Assurément. Je parle d’etre, de la manière suivante : Dieu est, lo Christ est. Mais quoi est cet être ? Il consiste à être lumière, h être Esprit, A être Dieu, A être Logos. Nous confessons tous, ces noms divins ; personne ne les rejette. B, Le nomen : Substantia est dans l’Écditurr. gnons en latin par un seul terme : subslanlla. Et peu de Grecs emploient eècéa et encore le font-ils rarement. Par contre, tous emploient êasecoeti. 2. Il y a certes une différence L'Écriture divine a souvent employé éxceraecç en grec, et en latin : saMantia. Et elle a dit au sujet de la substance de Dieu, dans le prophète Jérémie : ■ Que si ceux-lA s’étaient tenus en la substance du Seigneur, ils auraient vu mon verbe. » Or qu'est-ce que « sc tenir en la substance · ? C'est connaître ce qu'est la substance de Dieu, connaître qu’elle est « vraie lumière », qu’elle est Esprit Infini. S’ils avaient connu cela, ils auraient connu < le Logos · du Seigneur, c’est-A-dlre qu'ils · auraient vu le verbe du Seigneur ». Et le même Jérémie emploie peu après les mêmes termes. Quant A David, il dit : ■ Et ma substance est dans les lieux inférieurs de la terre. ■ il parle ici de Dieu et il emploie L’Apdtre aussi dit aux Hébreux : · Celui qui csl le carac­ tère de sa substance. > Il a appelé le Christ, « caractère de la substance de Dieu ». Il y a bien d’autres textes. Mais ù quoi bon ’ On voit bien que, dans l’Écrilure, il y a une substance de Dieu, et que le mot. substance » y est employé. βίο DE IIOXOOUSIO 2,13-3« Est autem substantia dei, lumen, spiritus, deus. Item substantia Christi est λόγος, lumen, Christus. Hinc omnes vere dicimus Christum verum lumen de vero lumine, deum de deo. Recte ergo dicitur eiusdem esse substantiae, hoc j est όροοόαον. Fatemini ergo όροοόοιο», cum dicitis : lumen ao de lumine, deum de deo. Cur repugnatis ? Praeterea, quod est graecum όρο tale est, ut, cui iungitur, nunc significet 1139 a eiusdem rei, nunc simul cum re. Res est ut puta species, quod graece stîeç dicitur. lungantur Ista όρο et stôo; et: significat eiusdem speciei. Sic et όρώννρον, eiusdem nominis. ao Ergo cum iungitur ad cioiav όρο, fit ôpooôecov, eiusdem οόοίας, id est eiusdem substantiae. Ex hoc excluditur Ar­ rhis, qui dixit ex nihilo Christum. Item diximus opo όρο® significare et, cuin Iungitur rei, nihil aliud quam simul esso rem dicere, ut όρο^λιχή; : simul una aetate ct όροτρόφους : se όροϋ τροοόντας : simul nutritos. Ergo 0p|o4«ov simul sub­ stantiale vel consubstantiale. Ecce habemus cl latine no­ mina. Quod si ita est, et ex hoc excluditur Arrlus, qui dixit : /uil quando non /utt. Etenim si dicimus : temper pater, sentis sine ortu est et sine temporel semper fuit clous, semper λόγος, semper puter, semper Piius.* as, 3-0 I I 28, 37 L| 33-3.1 e/. I 34, 8 J 34-35 r|. loll. I. 1 DÉFKKSE UU MOT · IIOMOOUIIOX · LA NOTION PBUT SF. DÊDU1HS DB DF.UM DM UEO. Or la substance de Dieu, c'est lumière, Esprit, Dieu. De même, la substance du Christ, c’est Logos, lumière. Christ. C’est pourquoi tous nous confessons avec vérité le Christ, comme « vraie lumière de vraie lumière » ct · Dieu de Dieu ». C'est donc avec autant de vérité que l’on confesse le Christ comme « do mémo substance », c’est-à-dire èpoofciev. Vous confessez donc l’è|weéowv quand vous dites : « Lumière do lumière. Dieu de Dieu. » Pourquoi le combattre ? De plus, le grec spe- est un préfixe le) quo le terme auquel on l'adjoint, signifie tantôt : de cotte mémo chose, tantôt : ensemble avec cette chose. La chose en question, c’est, par exemple, l’espèce, en grec side;. Si l’on joint ce ép:- et ce ride;, on désigne ce qui est de même espèce. De même, ôpiévt>|sov : de même nom. Donc, lorsqu'on lie épe- à eàcicr, on a èpeeéetsv, c’est-à-dire, de même oùcia, de môme substance. Par ce sens du mot, est condamné Arlus qui a dit que le Christ vient du néant. De même, nous avons dit que όμο- signifiait aussi spoO, celte chose était en même temps, par exemple, Ιμίηλιζής : ensemble. Donc èpeoéetev se traduira co-substantiel ou consubstantiel. Ainsi donc, nous avons aussi les termes cor­ respondants en latin. Et, s’il en est ainsi, par ce sens égale­ ment, est condamné Arlus qui a dit : e 11 y eut un temps où Il (l'était pas. » Et on clfct, si nous disons : « Toujours est est sans commencement et sans temps. Dieu a toujours été, le Logos a toujours «té, le Père a toujours été et le Fils, 612 3. Haec si vera sunt, accipite ipoe&tsv. Nam, si non vultis, novelli Arrii non latetis. Sed ut ex vestris actibus succurro I Si de Haec atque huius modi indigna saepe profertis, quasi cor> pus sil deus aul corporeus aut hyle. Hic enim divisio vel deminutio potest esse. Sed de isto multa iam diximus,; aut partus. Omnimodis enim perlecta neque augeri neque maxime circa substantiam. 'Λιιτίγονα enim DÉFENSE DU MOT « IIOJIOOUSION » 613 lui aussi, a toujours ôté. S’il en est ainsi, esl condamnée, comme je l'ai dit, la formule : « Il y eut un temps où il n’était pas. » Voici donc que dans sa double signification, l'ôfweéciev est dressé comme opposé à toute l'hérésie d’Arius. III. Réponse aux objections des adversaires. A. Ι,Λ NOTION DE GÉNÉRATION DE D1EU IMPLIQDB-T-BLLB QUELQUE CHOSE DE MATÉRIEL î si vous le refusez, vous ne pourrez cacher que vous êtes des nouveaux Arius. Mais, comme il ressort clairement de vos actes conciliaires, vous confessez bien sans doute que le Christ est ■ Dieu de Dieu, lumière de lumière », mais aussi qu’il est fait, et, de celte manière, né, non pas de la substance do Dieu, mais du néant. Et eela sans doute, c’est des autres que vous vous efforcez de l’entendre dire, en les y acculant par vos arguments, plutôt que ee soit vous qui le disiez expressément, fît, en fait, quels arguments ? O Dieu, ô Christ, viens à notre aide ! . Si le Christ est engendré de Dieu, c’est que Dieu est divisé ou diminué. » Voilé les indi­ gnités ou d’autres de même genre que vous avancez souvent, comme si Dieu était un corps, comme s’il était corporel, comme s’il était matière. Car c’est en ces choses-là qu’il peut y avoir division ou diminution I Mais nous avons déjà dit beaucoup de choses à ce sujet : comment dans les choses divines, dans les incorporels, et surtout dans l’âme, dans l’Esprit, dans l’intelligence, et encore plus en Dieu, il peut y avoir mouvement ou généra­ tion. En effet, les choses absolument parfaites ne sont sus­ ceptibles ni d’accroissement ni de diminution, surtout en ce qui concerne la substance. Étant, en effet, «ύ:όγ«« et «ύτοsévcqiÆ, s’engendrant eux-mêmes, el sc donnant à euxmêmes leur propre puissance, je parte de Dieu, de l’Esprit, ce qu’ils projettent hors d'eux-mêmes est identique à ce qu'ils sont ; el, chez eux, la génération n’est pas une géné- nerallo, neque ulla passio ibi, vel fantasia aliqua passionis. Interea bis rationibus vestris quirt cogitis nos fateri do nlao hilo Christum osse natum ? Num minor vestra blasphemia est, cum vos oartem sentiatis Ί Aut cur non est aperta ves­ tra professio, si Ita sentitis ? Verum contraria vos loqui 1140 a Hoc de nihilo est, cum dicatis unde ? Ergo de deo Chris34 tus, non ergo do nihilo, de lumino, non de nihilo. De deo cnlin, do Ipsius substantia intellegitur. Nam aliud est quod n deo est. Nam omnia a deo, Christus autem do doo. Ipso vero Christus λίγος est vel λόγος Christus est. 4. Postremo quaerito quid sil λόγος, et invenietis λόγον do non intellegentes modum generationis dicunt : naIMMem Christi domini nostri permissu diximus. Et certe non des- dus generationis ignotus, nos de videtur esse quaerendum. Prius enim confitendum quod de substantia patris Illius ct sic, quo modo Illius, qui modus DÉFBSSB DC MOT « HOMOOCSIOX ■ ration résultant d’un changement ; chez eux, il n’y a aucune passion, pas la moindre apparence de passion. Et en outre, pourquoi vous efforcer, avec vos arguties, de nous faire avouer que le Christ a été engendré du néant ? Votre blasphème sera-t-il moins grand, puisqu’on fait vous pensez ces mêmes choses ? Ou bien, pourquoi ne pas le pro­ sez en effet : « Dieu de Dieu, lumière de lumière. > Est-ce là être du néant, alors que vous dites ainsi d'où 11 vient ? Donc te Christ est de Dieu, donc II n’est pas du néant, il est de la lumière, non du néant. Car « de Dieu » signifie : de la sub­ stance de Dieu même. En effet, · par Dieu . signifie quelque chose de différent. En effet, tout est par Dieu, mais seul le Christ est de Dieu. Quant au Christ lui-même, il est Logos ou le Logos est le Christ. 4. Enfin, cherchez bien ce qu’est le Logos, vous trouverez que le Logos ne peut être du néant. li. Lit MODE DK OÙNÊKAT1ON EST-IL INCONNAISSABLE ? Mais ceux-là vous égarent, ceux-là, dis-je, qui no compre­ nant pas le mode de la généralion s'écrient ; « Qui peut raconter la génération du Seigneur ? » D'abord ■ qui ■ ou encore · personne · semblent bien désigner les hommes. Or l'Esprit-Saint est capable d'insinuer et d’expliquer ce mode de génération. C’est pourquoi, nous-mêmes, avec la permis­ sion de Dieu le Père ct de Jésus-Christ Notrc-Scigncur, nous l'avons exposé. Certes ce n’était pas une entreprise sans espoir, mais, néanmoins, ce n’est pas sans une sorte de miracle que nous l’avons fait. Ensuite, .1 supposer même que le mode de génération soit Inconnu, nous parlons de la substance, si nous disons que Père et Fils sont épsséeiev. Mais selon quel mode Dieu est-ll Père, selon quel mode le Logos est-il Plis, c'est diffi­ cile de le connaître. Mais, pour l’instant, ce n'est pas cela qui, me semble-t-il, est en question. Car 11 faut d’abord confesser que le Fils est de la substance du Père, et ensuite, seulement, on cherchera selon quel mode il est Fils ; et ce mode est vraiment difficile Λ connaître ; nous l’avons exposé ailleurs. 616 est vere difficilis et a nobis alibi tractatus. Ergo nunc de cum omnibus — habemus quo modo exprimamus : όμοοό- ■ eis» primum consubstantiale vel primum simul substa»· 1140 e 20 mo : esi enim fons vitae et in lumine tuo videbimus lumen. cl qui dicit similem substantiam. Eandem enim nos dicimus·; substantiam de illis non loquendum qui dissimilem dicunt, nec dc illis qui cos qui ista tractant, quae dicimus, Patripassianos as putant. Omnes enim isti et alii haeretici facile refutati sunt maiore tractatu. il Deus adesto pater et deus domino iesu Christe, ut sit in 4,14 41101)4/. 7 ||2S Pl. 3S. 10 j 23-29 14.43.10| 29-30 Pl. 34.10J31P14· DÉFESSE DU MOT « HOMOOUSIOS » IV. Conclusion : Proposition do la formule deuzn in deo, lumen in lumine. afin de vous donner satisfaction — en effet nous voulons la paix avec tous — nous savons de quelle manière le traduire ; ôpcoôsiev signifie premièrement consubstantiel, ou première- Ensuite, si nous confessons : « Dieu de Dieu, lumière de lumière » — or le Père est lumière et, de même, le Fils est lumière — puisque nous confessons aussi que, dans le Père est le Fils et le Père dans le Fils, confessons donc aussi : « Dieu en Dieu, lumière en la lumière », puisque nous confes­ sons A juste titre : « Dieu de Dieu, lumière de lumière ■ ; ce sera Γάμοοόησν véritable et plénier. Vous hésitez ? Mais que direz-vous, si cela aussi est dans l'Êcriture ? Ce sera alors un blasphème d’oser dire le contraire. David au psaume trente-cinquième : « Car il est source de vie, et en ta lumière, nous voyons la lumière. » Confessez donc cette formule et l’spoeâoiov lui-même I On peut, de la même manière, objecter cela A celui qui con­ fesse une substance semblable. Car nous, nous confessons une substance identique et simultanée. Assurément il est dit en Isaïe : ■ Personne n'est Dieu avant loi, et personne, après toi, n’est un Dieu semblable A toi. · Et David : « Quel Dieu te sera semblable ? » Ces textes sont contre ceux qui confessent une substance semblable ; mais il y a, en outre, A ce sujet, beaucoup d’autres points que j’ai développés plus pleinement et plus abondamment en réfutant les libelles qu’ils ont eux-mêmes publiés. Car je ne veux pas parler de ceux qui confessent un < dissemblable », ni de ceux qui prennent pour des patripassiens, ceux qui développent les idées que nous exposons. Tous ceux-lA en effet, et les autres hérétiques, ont été réfutés sans difficulté dans un ouvrage plus considérable. O Dieu Père, viens A notre aide, β Dieu Seigneur JésusChrist, viens A notre aide, afin que soit dans ton peuple l’époroia par l’spooôosov. Amen. ANALYSE DES HYMNES IITMSUS I 1-16 HYMNUS PRIMUS 1139 d Adcsto, lumen verum, patci· omnipotens dcus. Adesto, lumen luminis, mysterium et virtus dei. Adesto, sancte spiritus, patris et fdii copula. 5 Tu cum quiescis, pater os, cum procedis, filius, In unum qui cuncta nodis, tu es sanctus spiritus. 1140 d Unum primum, unum a se ortum, unum ante unum, dcus. Praecedis oinno quantum, nullis notus terminis. Nihil in te quantum quia neque quantum cx te est. io Namque ex le natum unum gignit magis quantum quam (tenet. Hinc inmonsus pator ost, mensus atque inmensus filius. Unum autem et tu palor es, imum quem genuis, filius. Quod multa vel cuncta sunt, hoc unum est quod genuit filius, Cunctis qui irwg semen ost, Tu vero virtus seminis, is In quo atque ex quo gignuntur cuncta, virtus quae fundit det, Rursusque In semen redeunt genita quaeque ex semine. HYMNE PREMIER Vraie lumière, assiste-nous, ô Dieu Père tout-puissant I Lumière de lumière, assiste-nous, mystère et puissance de Dieu I Saint-Esprit, assiste-nous, toi, le lien du Père et du Fils 1 En repos, tu es le Père, en ta procession, le Fils, et reliant tout en un, tu es le Saint-Esprit O Dieu, tu es l’Un premier, l’ün né de soi, l’Un avant l'un. Tu précèdes toute pluralité ; nulle limite ne permet de te connaître. En toi, nulle pluralité, car nulle pluralité ne pro­ vient même de toi. Cette pluralité, en ellet, l’Un qui est né de toi, l'engendre plus qu’il ne la possède. Sans mesure esl donc le Père, mais le Fils, ή la fols, est mesuré et sans mesure. Tol-mômc, ô Père, tu es Un, Un est le Fils que tu engendres. Un, aussi, ce que ton Fils engendre : l’Un que sont le Mul­ tiple ou le Tout ; car ton Fils, pour toutes choses, est semence d’être. Mais toi, lu es la force intime de cette semence ; en cette semence, de cette semence naissent toutes choses que produit la « puissance de Dieu · ; vers cette semence, reviennent, i> nouveau, toutes les choses qu’elle a engendrées. 622 Operatur ergo cuncta Christus, qui omnis est oirtus dei. 1 Namque Christus, in quiete motus, est summus deus. j Atque Ipse motus, sapientia est ct virtus dei, 20 Nullo n substantia distans, quia quod motus, hoc substantia i 1141 b Quique motus, quia in Ipso atque ipse est, (est; lix deo dictus deus, natus autem quia motus est — Omnis enim motus natus est — unmnquc cum sit deus Ac dei motus, unus et Idem exsistit deus. 2S Tamen motus ipse, esse ut sibi sil, hoc quod Ipse motus est. Sed quia dei motus est, habet in se motus deum. Rursusque, isto ipso quia dei motus est, habet In se motum] In Hilo Igitur pater est et In patre est ipse Hilus. (deus,| Sunt ergo singuli atque In semet semper cum sint singuli, se Hinc duobus una virtus, hinc una substantia est, : Sed, patre dante, quae slbl iit. Hilus substantia est. Esse enim prius est, sic moveri posterum. Non quo tempus illi adsit, sed In divinis ordo virtus esu ss Hoc esse docti in deo memorant substantiam. Hic autem motus ortus est ; nam gignit motum substantiafi Substantiaeque generatio, quid aliud quam substantia est. Ergo motus et patris est. Filius ergo eadem substantia. I Hunc λόγβν Graeci vocarunt, Intus in patre, deum. Hic λόγος, sl Christus est el si λόγος vita est, Genitus λίγος a patre est. Est enim viras deus. |sunt. ADESTO LLMEX VEREM Il opère donc toutes choses, ce Christ qui est toute la « puissance de Dieu °. Car le Christ, quand il ost mouvement en repos, n'est autre que le Dieu supreme, niais quand il est mouvement en mouvement, lo Christ ost la · sagesse et la puissance · de Dieu, no s’éloignant on rien de la substance, car cela môme qu’est le mouvement, cela môme osl la sub­ stance. Et ce mouvement, parce qu’il est en Dieu, parce qu’il esl Dieu même, est appelé « Dieu de Dieu ». Mais II est engendré, parce qu’il est mouvement — car lout mouve­ ment est engendré — ct puisque Dieu el le mouvement do Dieu sont un. Dieu et le mouvement de Dieu sont un seul el même Dieu. Pourtant le mouvement do Dieu est aussi mouvement en sol, do telle sorte que son être propre consiste on cela môme qu’est le mouvement lui-même. Mais, étant mouvement de Dieu, lo mouvement a Dieu en lui ct, on retour. Dieu a lo mouvement en lui-même, parce quo co mouvement est mouvement de Dieu. Ainsi dans le Fils est le Père cl dans le Père, lo Fils lui-même. Co sont donc bien deux individualités, mais puisqu’elles sont toujours l'une en l’autre, pour toutes deux, par suite, une est la puissance, une la substance ; mais c’est par le s'approprie. En effet, l'être est antérieur ; sc mouvoir vient ensuite, non qu'il y ait kl succession temporelle, mais, dans les choses divines, la puissance propre ù chacun lui assigne son rang. Car c’est dans l’ordre de la substance, et non du temps, que l'être précède le mouvement. Cet être, en Dieu, les sages n’hésitent pas il l’appeler substance. Quant au mouvement, il est engendré ; car la substance engendre lo mouvement, ct ce qu’engendre la substance peut-ll être autre chose que substance 1 Donc le mouvement est aussi mouvement du Père. Donc le Fils est de même substance que C’est lui que les Grecs ont appelé Logos, Dieu même, quand il osl à l'intérieur, dans le Père, destiné è tire la cause de l'enfantement el de l'apparition de toutes choses. Car • rien n'a été créé sans lui, par lui tout a été créé ·. SI le Christ est ce Logos, si ce Logos est vie, le Logos est engendré par le Père. Car « Dieu est vivant ». Par suite. Dieu étant 4S Genitus autem filius vita est, una est substantia, λίγ:;, deus. Indiscretus ergo semper, semper et alter simul, Missus mittenti par, ct tons tamen manet, Semper discurrit, spargens vitas, missus ut flumen Illius. Hinc substantia unum ambo, fons deus, flumen Alius. so Sed quia in divinis substantia hoc Idem quod vita est, Vitaque ipsa, ipsa est sapientia, ut praecedit esse, cul Inest Princeps ac simplex vivere, sic adest Intellegens saplcnsque, semper eum praecedit vivere, ί 1142 a Non quo praecedat quidquam alterum, neque quod sit om|nino alterum, ss Sed quo, progressu actuum, sit ter triplex alterum. Christus igitur actus omnis, actus, cum procedit. Illius, Actusque vita est, qua procedunt et creantur omnia. Fit Idem doctor el magister, idem perfector spiritus. Seminatas saeclis animas inrigans scitis sophiae. oo Sophia autem cum sit Christus, idem Christus filius docet. Profectus patre patrem, et Christum, spiritus. Sic Christus medius inter parentem et sesc alterum Spiritum, implet parentem dum esso praestat omnibus bos Atque esso cunctis vita est et hoc est quod in Christo lactum Quid quia iungit ac salvat omnia ac docet verum deum, Christum sequentes, Christo renatos, sanctus iungit spiritus. substance et Dieu étant vie par sa substance, puisque le substance. Jamais séparé donc et, en même temps, toujours neuve, 1e Fils toujours s'écoule an travers dc toutes choses, cela même qu’est la vie, et que la vie elle-même est la sagesse même, s’il est vrai qu’est présupposé nécessairement l’être, Intelligent et réellement, l’un quelconque d’entre eux précède les autres cession des actes, il y ait, trois fols, une triple individualité. procèdent et sont créées toutes choses. El c’est le même Christ qui se fait docteur el maître, le même Christ qui se ii-S Christ, Fils issu du Père, révèle le Père, et qui, en tant qu’Esprit, révèle le Christ. Ainsi le Christ a tout du Père, le Christ ·. Et que le Christ donne à toutes choses 1 la conservation el qu’il enseigne le vrai Dieu, qu'est-ce cela signifie sinon que c’est l’Esprit-Sainl qui unit ceux suivent le Christ, ceux qui sont renés par le Christ ? g Si Christus omnia, hinc Christus mysterium, ero totus. Hinc Christus apparens saeculis, Id profundum doctum Idque Et intimum intus docendo, Christus occultus, sanctus spiritus,. Le Christ est donc toutes choses, le Christ est donc tout le mystère. Par lui, toutes choses, en lui, toutes choses, pour lui, toutes choses ! Le Père est sa profondeur, mais lui, en sa totalité, par sa procession, il est la longueur et la largeur du Père. Ainsi le Christ apparaît aux siècles, pour révéler cet abîme du Père ; puis, quand le Christ sc cache, pour révé­ ler à l’intérieur cet abîme caché et secret, il ost alors l'Esprit- Tous sont donc un en l'Esprit, tous, un, en la lumière. Ainsi pour chacun, la substance est réelle, pour les trois, elle est une, procédant du Père au Fils ot revenant au Père dans l'Esprit, car ils sont trois individualités et ces trois individualités sont en chacune d’entre elles. Telle est la bienheureuse trinllé, telle est la bienheureuse unité. HYMNUS SECUNDUS 1142c Miserere domine! Miserere Christe! Miserere domine Quia credidi in te, s Miserere domine Quia misericordia tua cognovi te. Miserere domino I Miserere Christe ! Tu spiritus mei λόγος es I Tu animae meae λόγος es ! Miserere domine ! Miserere Christe ! Vivit deus. Et semper vivit deus, Et quia ante ipsum nihil est, a se vivit deus. te Miserere domine I Miserere Christe : Vivit Christus, Et quia deus ei generando dedit ut a semot ipso vivat Quia a semel vivit, semper vivit Christus. [Christus, i Miserere domine ! Miserere Christe ! Quia vivit deus et semper vivit deus. Hinc aeterna vita nata est. Aeterna autem vita. Illius dei Christus est. HYMNE SECOND Aie pitié do moi, Seigneur ! O Christ, aie pitié de mol ! Ale pitié do mol, Soigneur, car j’ai cru en toi ; aie pitié de moi. Seigneur, car, par ta miséricorde, j'ai ou connais­ sance de toi 1 Aie pitié do moi. Seigneur ! Christ, aie pitié de moi ! Tu es le Logos de mon esprit t Tu es le Logos de mon âmel Tn es le Logos de mon corps ! Aie pitié de moi, Seigneur t Christ, aie pitié de moi I Dieu vit, éternellement Dieu vit, et, parce quo rien n’est avant lui, c’est par lui-même que Dieu vit. Aie pitié de moi, Seigneur I Christ, aie pitié de moi ! Le Christ vit, et parce qu’en l'engendrant. Dieu lui a donné de vivre par lui-même, vivant par lui-même, le Christ vit éternellement. Ale pitié do mol. Seigneur, Christ, aie pitié de mol I Parce que Dieu vit, parce qu’il vit éternellement, c’est donc une vie éternelle qui a été engendrée, et cette vie éter­ nelle, o’est le Christ Fils de Dieu. 630 IITMBUS Il 23-50 Miserere domine I Miserere Christe I Quod si a semet ipso vivit pater, 2S Et patre generante a sc vivit filius, Consubstantiale patri est quod ut semper vivit filius. i Miserere domine ! Miserere Christo I Animam, deus, dedisti mihi ; Anima autem imago vitae est quia vivit anima ; In aeternum vivat et anima mea. Miserere domine I Miserere Christe ! Si ad similitudinem luam acus pater. Et ad imaginem filii homo factus sum, Vivam creatus sacculis, quia me cognovit illius. as Miserere domine ! Miserere Christe ! Amavi mundum, quia tu mundum feceras ; Detentus mundo sum, dum invidet mundus tuis ; Nunc odi mundum, quia nunc percepi spiritum. 40 Miserere domine ! Miserere Christe I Succurre lapsis, domino, succurre poenitenlibus. Quia divino et sancto ludlclo tuo. Quoti peccavi mysterium est Miserere domine I Miserere Christe ! Cognosco, domine, mandatum tuum. Cognosco reditum in anima scriptum mea. Propero, si iubes redire, nostri salvator, deus. i Miserere domine I Miserere Christe I Diu repugno, dtu resisto inimico meo. Sed adhuc mihi caro est, in qua victus diabolus, Tibi triumphum magnum, nobis fidei murum dedit. MISERERE DOMINE Aie pitié de moi. Seigneur ! Christ, aie pilié-de moi ! Or, si le Père vit par soi, si le Fils vit par soi, lui aussi, grâce à la génération du Père, Il est consubstantiel au Père, puisque, lui aussi, il vit éternellement. Aie pitié de moi. Seigneur 1 Christ, aie pitié de moi ! O Dieu, tu m’as donné l’âme ! Mais l'âme est image de la vie, puisque l’âme vil, elle aussi ; ό Dieu, tais que mon âme, elle aussi, vive éternellement. Aie pitié de moi. Seigneur ! Christ aie pitié de moi ! Si c’est à ta ressemblance, ê Dieu Père, et si c’est à l’image du Fils, que j’ai été tait homme, tais que je vive, créé pour les siècles, car le Fils in'a connu. Aie pillé de moi, Seigneur ! Christ, aie pitié de moi ! J’ai aimé lo monde, parce que tu avais tait le monde ; j’ai été prisonnier du inonde, alors que le monde jalouse les tiens ; maintenant je bals le monde, parce que maintenant j’ai goûté l’Esprll. Aie pitié de moi, Seigneur I Christ, ale pitié de moi ! Seigneur, secours ceux qui sont tombés I Secours ceux qui se repentent ! Car, par ton divin arrêt, par ta sainte décision, mon péché même tait partie du mystère du salut ! Aie pitié de moi, Seigneur ! Christ, aie pitié de moi ! Seigneur, je connais ton commandement 1 Je sais que la loi du retour, en mon âme, esl gravée I Oui, je me hâte, si tu m’ordonnes de revenir ft toi, â notre Sauveur, 0 notre Dieu I Aie pitié de moi. Seigneur I Christ, aie pitié de moi ! Depuis longtemps, je combats, depuis longtemps, je résiste à mon ennemi ; mais je suis toujours charnel I Pour· que ta victoire t’a donné, pour toi, le triomphe éclatant, pour nous, le rempart de la fol. 1IVMNUS II «-ÎS · Miserere domine I Miserere Christe I Velle mihi adiacot mundum ct terras linquere, Sed inbocilla pluma est, voile sine subsidio tuo. Da fidei pennas, ut volem sursum deo. 65 Miserere domine I Miserere Christe t Iam portas quaero, sanctus quas pandit spiritus, Testimonium de Christo dicens. Et quid sit mundus docens. eo Miserere domino I Miserere Christo 1 Patrem quo genitus semper qui repraesentas deum. Da claves caoli atque in me vinco diabolum, Sede lucis ut quiescam, gratia salvatus tua. S3 ct. Rora. 7, IS || 57-58 e/. Ioh. IS, M i loll. IS, 8 633 Aie pitié de mol. Seigneur ! Christ, aie pitié de moi En mon pouvoir ost le désir de laisser le monde el la terre ; mais ce vouloir, sans Ion secours, n’esl qu’une aile Impuissante ! Donne-moi les ailes do la loi, que je m'envole là-haut, prés de Dion. Ale pitié de moi. Seigneur I Christ, aie pitié de moi 1 Désormais je recherche ces portes qu’ouvre le SaintEsprit, lui qui rond témoignage au Christ, lui qui enseigne ce qu'est le monde. Aie pitié de moi. Seigneur ! Christ, aie pitié de moi I Toi qui rends visible le Père qui t'engendre éternellement, donne-moi les clefs du ciel et, en moi, mets lo diable en déroule, afin qu’en la demeure de lumière, je me repose enfin, sauvé par ta grâce ! HYMNUS TERTIUS 635 HYMNE TROISIÈME Dieu, Seigneur, Esprit-Saint, Paradet, O bienheureuse trinlté. O bienheureuse trinilé. Tu donnes. Tu distribues. O bienheureuse trinlté. Esprit des actes. Esprit des ministères. Esprit des grâces, O bienheureuse trinlté. Un seul principe. L’un avec l’autre. Et toujours l'un avec l’autre. O bienheureuse trinlté. Dieu, lui-même substance, parce que père de la substance, Mis et Esprit, substances eux aussi, Pointant trois fois la même ct unique substance, O bienheureuse trinlté. HTMNUS 1Π 26-53 636 Pator perfectus, Perfectus patro perfecto Ollus, Perfecto Ollo sanctus perfectus spiritus, 30 Flumen, Inrigatio, 0 beata trinitas. 35 In tribus, Tergemina, Sed una actio, 0 beata trinitas. Exsistentia, Cognitio, 0 beata trinitas. Caritas, Communicatio, 0 beata trinitas. Caritas deus est, Gratia Christus, Communicatio sanctus spiritus, 0 beata trinitas. Si caritas est, gratia est ; Si caritas et gratia, communicatio est ; Omnes ergo in singulis et unum in tribus ; 0 beau trinitas. n-S2 Cl· 11 Cor. 13,13 Père parfait, Fils parfait do la perfection du Père, Saint-Esprit parfait de la perfection du File, O bienheureuse tri nité. Tu es la source, Tu es le fleuve. Tu baignes toutes choses, O bienheureuse trinité. Dans les trots. Acte triple. Pourtant un O bienheureuse trinité. Existence, Vie, Connaissance. O bienheureuse trinité. Amour, Communication, O bienheureuse trinité. Dieu esl l’amour, Le Christ est la grâce. Le Saint-Esprit, la communication, O bienheureuse trinité. S'il y a amour, il y a grâce. Tous sont donc en chacun cl chacun est dans les trois ; O bienheureuse trinité. HYMNOS 111 51-83 Hinc ex deo apostolus Paulus : groiio domini nostri’ sa lesu Christi, Et caritas det, Et communicatio sancti spiritus vobiscum. 0 beata trinitas. Genito genitus, 0 beata trinitas. Generator, Genitus, 0 beata trinitas. Verum lumen. Verum lumen ex lumine, Vera Inlumlnatlo, 0 beata trinitas. Status, Progressio, Regressus, 0 beata trinitas. Invisibilis Invisibiliter, Visibilis invisibiliter, Invisibilis visibiliter, O beata trinitas. Omnis potentia, Omnis actio, Omnis agnitio, O beata trinitas. Ο ΒΒΑΤΛ TH1KITAS C'est pourquoi Paul l'envoyé de Dieu a dit : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, Et l’amour de Dieu, Et la communication du Saint-Esprit soient avec vous », O bienheureuse trinlté. Inengendré, Seul engendré. Engendré en l'engendré, O bienheureuse trlnité. Générateur, Engendré, Régénérateur, O bienheureuse trlnité. Vraie lumière. Vraie lumière de lumière. Vraie illumination, O bienheureuse Irinité. Procession, Retour, O bienheureuse trinlté. Invisible sous un mode invisible. Visible sous un mode invisible. Invisible sous un mode visible, O bienheureuse trinlté. Puissance universelle. Acte universel. O bienheureuse trinlté. IIYMKUS III 83-112 Inpassibllls passibiliter, Passibilis Inpnsslbllllcr, 0 beata trinitas. Semen, Fructus, w O beata trinitas. Ab uno omnia, Per unum omnia, In uno omnia, O beata trinitas. Unus, simplex unus, unum el solum, unum et solum et semper ; Unus, alter unus, ex uno unus, idem unus ct omnia ; Unus, unitor omnium, virtus unius operans, unum ut flant omnia, O beata trinitas. Ex aeterno Ingenite, Ex aeterno genite. Ut omnia aeterna sint genite. O beata trinitas. Tu creari Imperas, Tu creas, O beata trinitas. Tu, pater, cunctis substantia cs. Tu, fili, vita, Tu, spiritus, salvatio, O beata trinitas. Impassible sous un mode impassible. Impassible sous un mode passible. Passible sous un mode impassible, O bienheureuse trlnité. semence, O bienheureuse trinlté. Tout vient de l'Un, Tout est par l’Un, O bienheureuse trinlté. Un, Un simple. Un et Seul, Un et Seul Un toujours Un, Un, second Un, Un de l'Un, à la lois Un et Tout, Un, unissant tout, puissance de l’Un se mettant en acte, pour que tout devienne Un, O bienheureuse trinlté. Inengendré de toute éternité. Engendré de toute éternité, Engendré pour que toutes choses soient éternelles, O bienheureuse trinlté. Tu ordonnes de créer, Tu crées. Tu recrées le créé, O bienheureuse trinlté. O Père, tu es pour tous la substance, O Fils, tu es pour tous la vie, O Esprit, tu es pour tous la conservation, O bienheureuse trinlté. lU'llNUS 111 113-140 Substantia ipsa vita est, Vila Ipsa, quia est aeterna, salvatio esi. Paler ergo, et Illius et spiritus sanctus est, 0 beata trinitas. Tu esse cunctis praestas. Tu, AU, formam, Tu, spiritus, reformationem. 0 beata trinitas. 120 Tu, deus, InAnili ct definiti paler es, HMC 0 beata trinitas. Tu, o Ilii, quia vita es, infinitus es ; Quia a mortuis vitam revocas, deAnitus es ; Tu quoque, ct infiniti et deDniti pater es, 0 beata trinitas. Tu etiam, spiritus sancte, quia salvatio es, definitus es ; Et quia deAnito quod infinitum est retines. Et InAnlti et definiti pater es. 0 beata trinitas. Si ergo 1er pater unitas. Omnis autem a te, o deus, paternitas. Unum et deus et omnis paternitas, 0 beata trinitas. Tu λόγον deus creasti, hinc deus factus pater ; Et quia a te creatus est λόγος et Ipse, quin In Illo es, fac­ tus est λίγος deus ; Haec duo unum sancto lunxisti spiritu ; simplex ergo ct unum es factus in tribus, spiritus, λίγος, deus ; | 1« ____ 0 beata trinitas. 132 «/. Eph. 3. IS La substance elle-même est vie, La vie elle-méine, parce qu'éternelle, est conservation. Le Pire est donc aussi Fils et Esprit-Saint, O bienheureuse trinlté. Λ tous, tu donnes l'être, Toi, 0 Fils, tu leur donnes la forme, Et toi, 0 Esprit, la réformation, O bienheureuse trinlté. Toi, Dieu, tu es le Père de l'infini et du défini, O bienheureuse trinité. Toi, 0 Fils, tu es infini, parce que tu es vie ; es défini ; Toi aussi, tu es donc Père de l’infini et du défini, O bienheureuse trinité. Toi aussi, Esprit-Saint, parce que tu es la conservation, tu es défini ; Mais, parce que, par le défini, tu contiens l’infini, Toi aussi, lu es Pire de l'infini ct du défini, O bienheureuse trinlté. Si donc est trois fois la paternelle unité. Et que, > de toi ■, 0 Dieu, vient « toute paternité », Tu ne fais qu'un, 0 Dieu, avec toute la paternité, O bienheureuse trinlté. O Dieu, tu as procréé le Logos ; ainsi, étant Dieu, tu es devenu Père ; El parce que c’est par toi qu’a été procréé le Logos, lui aussi, parce que lu es en lui, étant Logos, est devenu Dieu ; Ces deux qui sont un, tu les as liés par le Saint-Esprit ; Un et simple, tu es donc devenu aussi Un en trois: l'Esprit, le Logos et Dieu ; O bienheureuse trinité. IITXXUS HI Ht-l'l Primum év, *0» secundum, Unum sv et simplex tria, O beata trinitas. Or formata substantia est. Formata substantia, aut sibi tantum, aut alteris, aut sibi et alteri nota est, O beata trinitas. Substantia deus es. Forma nilus, Notio spiritus, O beata trinitas. Ov primum, •Ov verum deus es, Ergo omnis et tota substantia deus es, O beata trinitas. Ov secundum, omnis forma Christus est ; Universalis autem substantia, cum universalis est, forma Substantia igitur cum forma est, et deus Christus est ; O beata trinitas. ■Ov tertium, sanctus est spiritus ; sanctus spiritus totius tes exsistentiae demonstratio est ; Demonstratio autem numquam nisi nota demonstrat ; nossc autem in divinis, hoc est quod habere est ; cogno­ scentia enim ipsa eademque substantia est ; Habet ergo deum, habet Christ m sanctus spiritus ; O beata trinitas. Premier existant. Troisième existant. Trois qni sont un seul et simple existant, O bienheureuse trlnité. Tout existant est substance. Tout existant est substance qui a une terme. Toute substance qui a une forme est connue, ou de soi seule, ou des autres, ou A la fois, de soi-même et des autres ; O bienheureuse trlnité. O Dieu, lu es substance. O Fils, tu es forme, O Esprit, tu es notion, O bienheureuse trlnité. O Dieu, lu es l’existant premier. Tu es l’existant véritable, O Dieu, tu es donc la substance universelle et totale, O bienheureuse trlnité. Le second existant, la forme universelle, c'esl le Christ ; Or la substance totale, au moment oit elle est totale, est Le Christ est donc la substance avec la forme, et ainsi le Christ est Dieu ; O bienheureuse trintté. Le troisième existant, c’est l'Esprlt-Saint et l'Esprit-Saint est la révélation do la totalité de la substance ; Or il n’y a jamais de révélation qui ne connaisse ce qu'elle révèle ; mais connaître, dans les choses divines, c'esl la mime chose que posséder; car, dans les choses divines, la connaissance est la substance elle-même ; Le Saint-Esprit possède donc co qu'il révèle, c’est-à-diro Dieu, c’est-à-dire lo Christ ; O bienheureuse trlnité. Tu, nil, visibilis ; es enim universalis et omnium forma ; cum enim vivificas cunela, lit forma de vita ; Forma aulem semper in substantia el forma omnis noErgo in substantia deus es, in forma Xëveç, In notitia spi­ les ritus sanctus ; 0 beata trinitas. i Tu quoque, spiritus sancte, notio es ; Omnis autem notio, formae et substantiae notio est ; co- I gnoscis igitur deum et habes dei formam ; Hinc et deus et filius, spiritus sanctus es ; 0 beata trinitas. Esse, deus, es ; Spiritum esse, Christus ; Apparere quod sil spiritus, paraclltus ; O beata trinitas. Hinc Christum misit pater, Christus paraclltum, Christus ut paracltto, Christo ut appareret pater, 0 beata trinitas. Ο BEATA TBISITAS 647 0 Dieu, tu es immense, tu es infini, tu es invisible, mais, c’est pour les autres que tu es immense, que lu es infini, pour les attires que tu es invisible ; car, pour loi, tu es mesu­ rable, pour toi, lu es fini, pour toi, lu es visible ; C’est pourquoi, lu as aussi une forme; donc, lu es aussi Logos, parce que le Logos est forme ; El parce que, pour toi, la forme esl connaissance, el que la connaissance, c'est l’Esprit-Saint, pour cette raison, Lu es, ύ Dieu, aussi Logos et Hsprit-Sainl, 0 bienheureuse trinité. Ο Fils, tu cs visible ; car lu es la forme universelle, la forme de toutes choses ; car, lorsque tu vivifies toutes choses, la forme des choses provient de la vie ; Oi‘ la formo est toujours eu la substance ot toute connais­ sance est forme ; Donc, dans la substance, lu es Dieu, dans la tonne. Logos, dans la connaissance, Esprit-Saint, 0 bienheureuse trinité. Toi aussi, Esprit-Saint, lu es notion, Or toute notion est notion d’une forme ct d’une sub­ stance ; lu commis donc Dieu et lu possèdes la forme de Dieu. C’est pourquoi, Esprit-Saint, tu es aussi Dieu et le Fils ; O bienheureuse trinité. Dieu, Ion «tro esl «ire ; Christ, ton être est être Esprit ; Paraclet, ton «Ire est sc révéler être Esprit ; O bienheureuse trinité. C’est pourquoi le Père a envoyé le Christ, Le Christ a envoyé le Paraclet, afin que sc révéle. Par le Paraclet, le Christ, par le Christ, le Père ; 0 bienheureuse trinité. 648 IIVMKUS III 500-228 Secreta atque in occulto substantia, deus, es ; Secreta atque in occulto forma, deus, es ; Secreta atque in occulto notio, deus, es ; Hinc προόν istorum τών δντων, deus, es ; O beata trinitas. Publica iam apparensque substantia λόγος os ; et quia pu­ blica et apparens, forma autein, quia patris, forma es, hinc tibi substantia cs ; Ergo in te pater est, quia pater substantia est ; eadem autem substantia, neque enim alia ulla substantia ; aio Si ergo λόγος apparens forma est, formaque ipsa substan­ tia est, apparens autem forma apparensque substantia no­ tio est, idem, tu λόγος, et deus et spiritus sanctus es ; O beata trinitas. Omnis notio, cognoscentia est ; omnis cognoscentia sub­ sis stantia est cognoscentiaqnc ipsa forma est : Es ergo, spiritus sancte, publicata forma apparensque substantia ; Ia Sed salvans regencransque, non manens generansve sub­ stantia cs ; O beata trinitas. Una igitur deus, λίγος, spiritusque substantia est, ma­ nens in tribus exslstensque ter in omnibus tribus ; Hoc autem et forma et cognoscentia est ; Sic triplicatur omnis simplex singularitas ; O beata trinitas. Tu, deus, incognite, tu incomprehensibilis, deus, cs ; Sed incogniti atque Incomprehensibilis, quasi quaedam forma sine forma est ; 649 Secrète et cachée, telle est la substance que tu es, 6 Dieu ; Secrète et cachée, telle est la forme que lu es, ύ Dieu ; Secrète et cachée, telle est la notion que tu es, 6 Dieu ; Préexistant