VIE DE SAINTE MÉLANIE G) 1962, by Lu Éditions du Cerf. SOURCES CHRÉTIENNES Directeurs-fondateurs : H. de Lubac, s./., el J. Daniélou, s./. Directeur: C. Mondisert, s.j. No 90 VIE DE SAINTE MELANIE TEXTE GREC INTRODUCTION, TRADUCTION ET NOTES PAR le Dr. Denys GORCE DOCTEUR ÈS LETTRES LES ÉDITIONS DU CERE, ‘29, Bd de la 1962 Του π-Mau bourg. PARIS Nihil obstat : Lyon, le 11 juillet 1961 Cl. MONDtfSERT, s.j. Imprimatur : Paris, le IS juillet 1961 fj. I.E CORDIER, , «i. -auxil. / INTRODUCTION « Une page d’or ajoutée à l’histoire ecclésiastique » au dire du Cardinal Rampolla1, « un précieux monument historique » selon Rossi2, « un des rares joyaux de l’hagio­ graphie chrétienne » au jugement du Père d’Alès3 : ce sont quelques-uns des témoignages d’admiration, parmi les plus autorisés, suscités depuis un siècle par la biographie que nous présentons. Mais, avant de l’étudier en elle-même, et pour l’apprécier à sa juste valeur, il est nécessaire de rappeler les autres sources qui nous renseignent sur Mélanie la Jeune. I SOURCES DIVERSES Les tout premiers renseignements, , , , , .. nous les glanons dans divers écrits, dans des lettres surtout, de S. Paulin de Noie, S. Augustin, Rufin, S. Jérôme4. Témoignages contemporains des événe­ ments, émanant de personnalités de premier plan qui ont clé en rapports suivis avec Mélanie et sa famille, ils sont Contemporains 1. Ramfoixa, page v. (Pour la signification de cette référence abrégée et de toutes celles qu’on trouvera par la suite, voir la liste des siglcs et abréviations, p. 123). 2. Dr Rossi, BoUeltino comunale di archeologia, 1890, p. 289. 3. D’Ai.Ès, p. 450. 4. Voir les textes cités à la Bibliographie. INTRODUCTION I. SOURCES DIVERSES lions : « J’étais lé, telle chose m’advint. » Comme le dit le P. Peelers : « Le récit de Pallade ne gagne pas à être examiné de trop près1. » Il y a plus grave : loin que Dom Butler ait réussi à nous donner l'édition définitive, dont nous sommes avertis que ce n’est pas notre génération notre confiance en l’auteur comme en l’éditeur’. Néan­ moins, en utilisant avec précaution le texte de Butler’, 1. P. Pubtbrs, ΛΒ LIV ( 1936), p. 330 ; le même auteur exprime du Dialayue, ΛΒ LXIV (1946), p. 276-277 ; LXVI (1948), p. 326-328. 2. Voir, sur l’auteur, Ica articles de R. DnaoucT, dans Musètm, LVII (1944), p. S3 s.; LV1II (1945), p. 15 s. ; LX (1947), p. 227 s.; et sur l’éditeur, ibid. LXIII (1950), p. 205-230; sur les deux, défenseur·, Muséon LXVIII (1955), p. 239-258. En sens inverse, Lauaiac History ., JTH n.e. VI (1955), p. 102-110. On peut s on elides of Nyssa ■, dans Pulrislie Studio, Roma (Sludi e Tali, 173) 1953, p. 104-106. anciennes du texte grec (d’ailleurs combinées dans toute une famille PG 34, et le texte primitif (G) qu'il édile (The Laueiac History, Il du second. E. Hokiomakx (■ Heraclides of Nyssa·, p. 104-122) a attribué celte révision & llèraclide de Nysse (entre 431 et 448), versions orientales et latines. Pour ne rien dire de la traduction do Livre VIII des Vilae Palrum dans PL 73) Buller distinguo deux versions latines ; Lof. I et Lof. H. La première Ml une traduction est un abrégé qui ne contient pas les chapitres relatifs aux deux appendice aux Vilar Palrum (PL 74, 242-342 et 343-382) ; le premier. I. nous pouvons trouver dans les paroles d'un témoin oculair des affirmations qui concordent généralement avec celles des contemporains. D’un témoin ou de deux? On ne sait, car Rampoll (p. ui, Lin), dans les récits relatifs à Mélanie l’Ancienm a justement souligné comme des repentirs, voire dos contradictions, qui attesteraient un remaniement ou des interpolations. En effet, le chapitre XLVI But. (= 33 lat.) est suivi à quelques pages de distance du chapitre LIV· But. (— 42 lat.), que certains manuscrits ont pu intituler·: "Ετι περί της άγιας Μελανίας, répétition sans autre', exemple dans l'Hislain Lausiaque, et que justifie assez maladroitement la première phrase de ce dernier chapitre : • Nous avons déjà traité plus haut, superficiellement, de la sainte et admirable Mélanie, néanmoins je vais mainte­ nant coudre des lambeaux à mon ouvrage... ». De plus, tous les textes du ch. XLVI But. s'accordent pour affirmer par deux fois (But. p. 135,1-19 et p. 136,1.4) que Mélanie, et Rufin passèrent 27 ans à Jérusalem dans la pratique de l’hospitalité : chiffre qui, si l’on se tient exactement au texte authentique de Pallade, se concilie avec toutes les données d’autres auteurs1 pour entrer dans une chrono­ logie cohérente (Rampolla, p. 93-105). Au contraire, le. SOURCES DIVERSES ch. LIV But. fournit non moins certainement le chiffre de 37 ans pour la ξενιτεία1 do Mélanie. La contradiction est flagrante pour Rampolla qui, trop confiant en ses textes latins, au point même de mal lire le grec, donne à ξενιτεία, ici comme au chapitre de la Vila, le sens d'hospitalité : que ce contresens ait été, avant lui, le fait du vieux traducteur de Pallade (PL 74, 327 B, «in suscipiendo omnes atque fovendo ») comme de l’autour responsable de la Vila latine, ne le rend pas plus défendable. D’ailleurs, la contradiction serait la même, si cette ξενιτεία désignait le temps passé par Mélanie à Jerusalem, loin des siens, et on no pourrait écarter l'objection qu’en supposant une extraordinaire distraction chez l’auteur qui, en reprenant et en complétant la première notice, aurait lu 37 au lieu de 27 et basé ses calculs sur 1. Mélanie l’Ancienne, y est-il du (Bal. p. 14β, 1. 11-12), persévéra trop littéralement et exclusivement é l'abandon de scs biens. En effet, en quittant Rome, elle les laissa à son fils, d'après le ch. XLVI But. et S. Jérôme (Ep. XXXIX, 5), affirmation Incompatible, d'après Rampolla, avec la suite du eh. LIV, ou Mélanie continue à recevoir do l'argent do ses propres intendants (But. 146, 1. 10 ; noter fils, PL 74, 327 B) et vend seulement Λ son retour le reste de ses propriétés (But. 147, I. 17-18). En réalité, ce dépouillement, comme primitif, A ranger parmi les témoins les plus anciens et les plus; autorisés du texte». Rampolla, qui donne (p. 87-90) une édition, améliorée d'apres quatre mss, du chapitre 49 lat. (= LXI BuUcrb relatif à Mélanie la Jeune, va plus loin encore et préfère ce premier texte latin au texte grec édité par Butler. Mais celui-ci (JThS Vil, 1906, p. 630-632) conteste cos conclusions et reproche on parllculièÇ au Cardinal de s'appuyer sur dee mss do Lal. 1, révisés (par I. 12-14), désigne surtout le détachement intérieur par lequel Mélanie Tel est bien le sens de la ξενιτεία, telle que la définit V. Lauhrnt—· beaucoup à faire pour établir aussi bien le texte grec que la plue ancienne traduction latine de l’œuvre de Pallade. 1 Notamment Paulin, Ep> XXIX, 6; CSEL XXIX, p. 251 Juridique que put revêtir cet arrangement de famille. ce chiffre erroné. Cependant, E. Schwartz donne à ςενιτβία de sa fuite de Rome, y compris le séjour en Egypte avant la Palestine et le retour au bout de 27 ans en Italie, où elle no cessa pas de vivre on « étrangère ». Cette combinaison supprime toute contradiction chronologique entre les deux récits de Pallade. Do plus, Schwartz aborde do front et pense résoudre la difficulté littéraire ou psychologiqu que présente l'existence même de ces deux récits séparés. sa conception d'cnsemblo du plan et des arriè aventures de Pallade et do Mélanie. Quelle que soit la d’adopter l’hypothèse de Rampolia, selon qui le pseudo- . Pallade, auteur du chapitre LIV, aurait maladroitement; utilisé et démarque une notice sur Mélanie la Jeune, en attribuant à la grand-mère ce qui n'était vrai que de la petito-IUle. Il reste d'autres difficultés, soit dans le récit même do Vllûloire Lausiaque, soit dans sa comparaison avec la Vie do Mélanie la Jeune ; mais, heureusement, ces obscu­ rités n'atteignent pas le chapitre LXI, oxplicitemen' consacré Λ Mélanie la Jeune, ni le chapitre LVI1I. où Pallade la nomme déjà à propos du moine Dorothée : doux passages où Pallade intervient personnellement dan» le récit à titre de témoin oculaire', et dans lesquels il no ' dit rien qui ne s'accorde avec co que nous savons par ,·. ailleurs. témoignages postérieurs Λ ce texte et qui n’en dépendent Témoignages indépendants, disonsuteurs anc ans noug . βχ0]υ1 leg t,xl<, liturgiques d'Orient, qui ne nous apprennent rien d’original sur officielle qu'en 1584', et surtout en 1908·, il n’en allait les monastères qu'elle avait fondés perpétuaient son nom· ; INTRODUCTION son disciple et successeur à la tête des couvents, Gérontiue.; Aux brèves montions qu’en fait Cyrille do Scythopolis dans plusieurs passages do scs Fies1, est venu s'adjoindre, à la fin du xtx® siècle, le témoignage plus circonstancié des textos syriaques, qui se rattachent à un autre et plus illustre disciple de Mélanie, Pierre l’ibère*. Mais, une fois disparue cotte génération, et une fois, mentionné pour mémoire un mot du Pscudo-Eusébe. d'Alexandrie8, Mélanie semble, en dehors de la liturgie,' oubliée. Si, par-ci par-là, son nom se retrouve dans une compilation historique, il n’y a rien à tirer do ces rares ; dès lors toute chronologie sûre1, et jusqu’à la distinction' 2. V. bibliographie, s.v. Jean Ruins. 3. Eusâns D'ALExanaata, Sermon XXI (A propos de l'anmbno, sur le riche si Lazare) a. 21 (PC 86, 449 A) : . Et sainte Mélanie, sens probable d’un texte obscur, édité d’après un seul ms. F. Nau attributes à Eusèbe d'Alexandrie, ROC XIII (1208), p. 406-434] p. 92), en 5226, après « Mort d’Hésychlus le . pellte-nila do In Grande, repose dans l’ascèse, dans une vie parisite, a Jérusalem . — et en 5927 : < L’empereur Théodose envoie son épouse Eudocle ù Jérusalem, présenter à Dieu des hymnes d'action I. SOURCES DIVERSES - .1. ni ni - el èd. H. ouenun-H. Deleneye, l'autre tradition hagiographique médiévale, moins liturgique que littéraire, celle qu'illustrent notam- (1372)·, lui consacre une notice. irlutîbus In pace quievit > Faute de tradition liturgique (le nom de Melanie I. SOURCES DIVERSES fête de Mélanie. actuellement encore Orthodoxes, incite 18 INTRODUCTION vie de Mélanie utilise (’Histoire Lausiague', mais un Ménologe pré-métaphrastique contient le texte même que nous présentons ici’, et les Ménologe* qui se multiplient ■ ft partir du xie siècle donnent la recension mélaphraslique*. Quant aux Synaxaircs, on trouvera deux spécimens) de leurs notices dans le Synaxarium ecclesiae Constantin^ polilanae* ; mais Itampolla fait probablement erreur on déclarant que ces notices descendent directement do notre Vie6, car il est visible qu’elles sont plus proches du texte métaphrastique. De toute façon, elles n'ajoutent rien ft notre connaissance de Mélanie. A plus forte raison peut-on négliger le texte du Ménologe de Basile, résumé si sec, i 1. A. Ehruaiid, Veberliefenmg a. Roland der hagiograpbliehen 1 a. homiMiuhen Lilonlar do grieeh. Kireke... 1 (TV 50) 1937, p. M3 (ms. du xi· siècle). Bien entendu, ee n'est pas le texts do Pallade, mais l'usage liturgique, qui a fourni au compilateur la date du j 31 décembre pour la fêle de Mélanie. 3. A. Euniisno, op. cil. 11 (TU SI) 1938, p. 472. Il n'y a pas . ft revenir sur les discussions des érudits anciens, hesitant ft attribuer ft Symûon le Logolhèlo lu ■ metaphrase » sur Mélanie. Pur des i méthodes indépendantes, et mémo ft partir de présupposés différents, 1 le P. Diii.kuayiî (AB XVI, 1897, p. 311-399 et XVII, 1898, p. 448-152) se retrouve dans les deux listes (Dm.raiAYC, iftid., p. 390. d'aprts le rod. Parts 1335. et. EnnuAno, toc. ei'f. p. 493). Lee arUcles du le Métapbraste et son œuvre. 4. Êd. Dsixbavb. Bruxelles 1909. Le ms. le plus ancien qui nomme Mélanie est celui de Florence : écrit en 1050 en Palestine témoin doublement précieux par sa dote et par son origine, il donnai également une notice un peu plus détaillée que les suivants, mais place celte notice, ce qui est surprenant, au 28 décembre (DslsiiaÿJ p. 351). La date véritable est le 31 décembre (p. 359) ; mois on trouvi aussi Mélanie nommée le 30 décembre (p. 350), date Λ laquelle l'Egliso grecque, par raison de commodilé, anticipe sa fête. 5. ItAUroLCA, p. tvn. I. SOURCES DIVERSES 19 si vague et si artificiel qu'il laisserait croire que Mélanie est resiée vierge et est morte ft Home1. _ , C'est le retour de l’Occident Temps modernes , , aux sources grecques qui permit la réappa· rilion de Mélanie. Au xvi® siècle, Louis Lipomani, évêque de Viccnce, publie une traduction latine du Ménologe du Mélaphraste, qui se termine par la Vila et conversatio sanctae Melanae romanae*. De cette publication, les premiers bénéficiaires sont les éditeurs d'Usuard : Molanus (Jean Vermeulen) qui en 1568 ramène Mélanie ft sa véritable date3 ; Baroni us qui en 1584 substitue à l'antique éloge d'Usuard, par trop succinct, ce bref résumé do la Vie : sanclae Melaniae iunioris, quae cam vira sua Piniano Poma abscedens et Jerosolgmam proficiscens, ipsa inter feminas Deo sacras, oir inter monachos vitam exercuit, et ambo sancio fine quieverunt. C’est celui qu’on lit encore aujourd'hui, puisque cette édition d’Usuard, revue, corrigée et augmentée, n’est autre que le Martyrologe romain publié sur l'ordre de Grégoire XIII, et demeuré le texte officiel. désormais, pour 1« texte comme pour les miniatures, l’éd. 1*. Franchi do' Cavalllcrt, Turin 1907. 1554. La IroducUon (de Sirlel T) est Jugée par Rampoll'a (p. xtvn, a. 13) ■ peu exacte et parfois même erronée ·. Telle quelle, au moins telle que Mlgne la reproduit d'après Surtus, elle supplée en quelque S 3. PL 124, 800 (d’après Du Solller) : ■ S. Melanae Romanae ·. 20 INTRODUCTION A celle composition en quelque sorte liturgique, Baronius . ajoute un travail critique, dans scs Nolaliones du Marty-, rologo et surtout dans ses Annales. Le premier, en rappro­ chant la Vie de {'Histoire Lausiaque et des témoignages épars dans les auteurs anciens, il fixe les grandes lignes et le cadre chronologique de l'existence de Mélanie. Son travail est bien dépassé par Lenain do Tillcmont1, qui non seulement commente avec une remarquable perspicacité le texte pourtant bien défectueux de eSurius», mais en devine l’auteur. Mais c’est seulement le XIXe siècle qui verra, par étapes successives, la redécouverte do ce texte central. Mélanie rapidement, en nous aidant de tous les documents énu­ mérés, avant d'entrer dans le détail des questions do toute sorte que posent les textes de la Vie, leurs dilïérenUsi l’héroïne Mélanie, dite la Jeune, tenait son.* nom, ■— d’origine grecque, mais lati-: nisé, — de sa grand-mère Antonia Melania9; il est transcrit en grec Μελανία, Μελάνια*? ou I 1. Mtmoira, XIV (Paris 1709), p. 232-253. de Mélanie lu Jeune. Il suffit de renvoyer kl ή F. X. Muaravi ■ Melania the Elder, a Biographical Note ■ (Tradillo V, IM7. p 59-78), ι| INTRODUCTION Μελάνη, ol, en latin, Melania, Melanium, voire Melanius1, II. L'HÉROÏNE sainteté de la première Mélanîe, et on pourrait en chercher arait tentant do ici en pleine hypothèse. de la fortune peut-être la plus considérable d'une époque. Valerius Maximus Basiuus. preiel quarante Maximus, Clariwlmus uir ·) cèdent · — et que justement les Maxim! énumérés au I. XIV (1930). col. -mm L'HÉROÏNE INTRODUCTION le calme de la contemplation ; mais, que ce soit devant les persécutions de l'arien Valens, l'absence de scrupules des fonctionnaires, la jalousie et les. intrigues ■ antiorigénisles » du clan de Théophile d'Alexandrie, d'Épiphanô; et de Jérôme, elle restera grande dame dans son humilité,, fidèle en amitié, fiéro, au besoin impérieuse. Pendant ce temps, son fils a grandi,/ maternelle cst <*evenu un chrétien sans doute conformiste, timide devant les gens de son monde1, mais qui se révèle, dans une lettre .à Augustin, d’une délicatesse de conscience allant jusqu'au'' scrupule2. Il épouse vers 381 Gaeionia Albina, d’une famille de vieille noblesse ; celle-ci ne remonte à personne;' sur le désir do rendre moins inhumain le détachement do Mèlnnle 3S1JJ κοσμικών αξιωμάτων ίγίν(το) revêtit Publicola, à l'exception de rapporte l’inscription CIL IX, 1501, base d'une statue élevée par la ville de llénévciit, ft son patron héréditaire, Valerius Publicola,' personnage I sans doute cos élogos : « aimant tous et aimé do tous, ï dit de Publicola ; mais do lois compliments étaient do rigueur, r 2. La lettrede Publicia ( AimvsTix, Ep. XLVI ; Goldbachor II II. L'HEROINE l'cm perçu de belles-lettres et d'antiquiUs romaines. Il n’est pas HUA LVlll (1950). P. Ζίβ. INTRODUCTION apparemment que la petite-fille du pontife Albinus, devant son aïeul par la rhétorique. d'une petite fille (Melanie la Jeune) qui rêvait de consacrer voué au Christ par ses parents1, son arrière petite-fille. INTRODUCTION sans supposer qu'il était l’aîné), on comprend mieux 1 qu'une telle différence d’âge ait pu exister entre Mélanie fl et Paula1, cousines non pas germaines, mais au deuxième J degré. En tout cas, sœur ou cousine do Laeta, Albine a pu être' comme elle chrétienne dès son enfance, et c’est gratuite­ ment que M. Chastagnol la voit convertie par son mari, et plus tard affermie dans la foi par sa belle-mère*. Disons 1. Voir infra, ch. 40. Col argument eot plus solide quo celui d’A. Cuastagnc·., qui ubsorvo simplement : « Quand (S. Jérôme) parle do Mélanie et quand 11 parle do la vierge Paula, de sa mère Laeta et de son grand-père lo ponlito, Il ne le lait pas comme s'il nommer à la tôle la famille do Melanie et cello de Paula ; en 384, les termes dans lesquels 11 parle ft Paule 1’Ancienne do Melanie I l’Ancienne (Bp. XXIX, 5), ne contiennent aucune allusion ft runion certainement contractée, doux ou trois an auparavant, entre j Valerius Publicola et Albino : sans doute à cette date Toxotiust n'avalt-ll pas épousé Laota, cl S. Jérôme n’a pas de raison de rappeler ’) ft Paule les liens do Mêlante et do cotte famine des Caeionii, avec· laquelle elle-même n’est pas encore alliée. Après le mariage de Laota, .: S. Jérôme, brouillé avec Ruin, devait éviter toute allusion ft l’union; du Ills do Mélanie l'Ancienne avec une parente de ses amies de Rome et de Bethléem. Enlln, on 417, il envole à la suite, à Augustin et) Alyplus (Bp. CXI.III, 2; Hilberg, p. SU; = Augustin Bp. CCII^ Goldbacher IV, p. 301) Ira salutations d’AIblne et do MRanle. pule IL L’HÉROÏNE simplement qu’au rebours de ce qui se passait dans la gens Caeionia, pour ce jeune ménage, l’influence du mari s’exerçait dans le sons d’une vie scrupuleusement conforme aux devoirs communs du chrétien, sinon héroïque. Et il est significatif que la fille née en 383 de ce mariage ait été appelée, en souvenir de sa grand-mère paternelle, l’ascète du Mont des Oliviers, Mélanie. L’aînée de deux, ou bien le seul enfant? Les auteurs répètent de confiance, sans contrôler : fille unique. En effet, la Vie no fait aucune allusion à un frère ou à une sœur de Mélanie la Jeune ; bien plus, elle suggère que celle-ci était fille unique : cela expliquerait déjà que ses parents l’aient mariée de force pour empêcher le patri­ moine de tomber en déshérence, mais cela explique surtout comment elle pouvait se trouver, quand elle quittait le monde, la seule héritière d’üne immense fortune1. En dépit de Rampolla (p. 114-115), c'est une présomption, non une certitude : toute la question, en fait, roule sur la significa­ tion et la valeur de doux expressions de Pallade a (Publicola) comme la première, de ses exhortations au détachement du monde, étonnant, peut-être, mais qui ne permet évidemment pas de préciser do quel degré étaient ces liens. i chrétienne, commo l'auteur le rappelle lui-même à ia p. 24S ; nous:; connaissons bien d'autres exemples d’un tel matrimonium impar où, selon lo même autour (p. 251), «il semble que les pères de famille: cousin de Mélanie encore païen, Aprenlen, il sent justement le besoin de préciser le sens de ce terme trop général. En tout cas, Il lo répète faisant la part du feu, Ils ont abandonné les autres enfants à l'influence do leurs épouses » — remarque faite à propos de Laeta, dont lo frère aîné (un des convives des Salumala) était paten. M. Chastagnol s'appuie évidemment, pour affirmer qu’Albine était d'abord païenne, sur Pallade (H.L. LIV ; Butler, p. 147), qui repré­ sente Mélanie l'Ancienne, à son retour, . tortillant sa pelite-Ollo en même temps que le mari de celle-ci, et instruisant (χατηχήοοοη)' Ici que, si la tante de Mêlante la Jeune (Vie, ch. 4) est une sœur II. L’HEROlNE INTRODUCTION Mélanie la Jeune sur Mélanie ΓAncienne est total et systé­ matique ; on en verra plus loin les raisons1. C'est encore cher Pallade que nous devons chercher l'unique témoignage de la place tenue malgré tout par l'aïeule dans l’âme do sa petite-fille. «Pour que je puisse, dit-elle, devenir héritière du zèle de ma grand-mère » : tel est l’argumcn*' auquel aura recours Mélanie pour presser son mari de lui rendre la liberté1. Comme marquée par ce nom, celle,’ "* vocal on qU’on a pU appeler « la plus grande héritière du monde romain2 3 », désirait se donner totalement Λ Dieu dans la virginité. Mais, prisonnière d'un patrimoine qu'il s'agit avant tout de transmettre intact, elle est mariée par ses parents, à quatorze ans, à un cousin, fils, d’un ancien Préfet de Rome4, Valerius Pinianus, qui, lui,! en a dix-sept. Sur les événements qui suivent, le récit du· biographe et celui de Pallade peuvent présenter des! divergences de détail ; dans l’ensemble, ils se corroborent et s'éclairent de la façon la plus satisfaisante ; il suffit ici, pour s'en rendre compte, do résumer les grands traits de­ là vie de Mélanie, telle qu'elle ressort de la confrontation do tous les témoignages. 2. H.L. LXI, Butter, p. 165. 11. L’HÉROÏNE. Malgré son désir de garder la continence. Mélanie doit d’abord céder aux exigences de son mari, et lui donner deux enfants1. Mais ils meurent en bas-âge, et celle double perte, l'état do santé de sa jeune femme décident Pinien en réalité, marqué dans la vie des deux époux le pas décisif, ni le plus difficile. Si Pinion n’a jamais connu la tentation de revenir sur cette décision, il lui en coûtera davantage de quitter, l’un après l'autre, ses habits luxueux. Peu â pou, s'aidant dos circonstances — d'abord le deuil de leurs enfants, puis la mort de Publicola, jusqu'à l'avantdernier moment très opposé à ces extravagances1—, Mélanie lettre do Note ait eu pour objet de faire prévenir Mélanie do la mûri de son nia, survenue A Borne ou du moins on Halle. Or, P. Ksnar. peut dater l'l?p. XI.V, avec In plus grande probabilité, du 15 mal 108, et la mori do Publicola ne peut être antérieure do plus d'un an, surtout ol l'on songe aux lettres Ires fréquentes que s'éorlvalent LXXXt, 1907, p. 9) qualllle sa fortune do < mondiale .. personnage, et A ses derniers sentiments tels que les fait coimatlro INTRODUCTION dévoile le but où elle entend bien aller et entraîner avec a elle Pinieix, où finalement il la suivra, moitié séduit à son t tour par l’idéal de la perfection, moitié cédant ù une affection toute spiritualisée, mais toujours tondre, toujours ■ humaine. Non contente de cette vie de continence dans 1 le mariage, qui peut garder les dehors d’une vie chrétienne^ ordinaire, voire mondaine, Mélanie no vise rien de moins , que lo dénuement effectif et absolu, celui que sa grand-mère I elle-même, ayant un fils vivant et ne pouvant donc disposer Λ de tous ses biens, n’avait pu pousser à ses conséquences ■ Précisément, dès los premières intentions manifestées’ par les jeunes époux de renoncer au monde, et dès la tempête de protestations qu’elles soulevèrent, la grande ancêtre était intervenue. Peut-être, de surcroît, voulait-elle venir défendre sur place son ami Rufin, rentré en Occident depuis 397*, contre les accusations de Jérôme, influent à Rome*. Quittant sa retraite de Jérusalem, elle avait Paulin, U était intérieurement détaché du monde : «S’il n'a pas montré dans son vêtement la noblesse de l'humilité maternelle, i l’a portée en esprit— ■ et la lettre continue, le montrant « doux et humble de cœur «et, malgré sa haute fortune, «scrupuleux observateu de la parole de l'Apôlre («ont. 10, 12) : sans complaisance pour les grands, mais sympathisant avec tes petits ·. 2- Solon F- Schwartz (op. cil. p. 176), le départ de Mélanie quittant la Palestine, serait en fait une fuite devant les agissements du clan Éplphane - Théophile - Jérôme- Pallade, évidemment dissimule col aspect des évènements (bien qu'il parle au ch. XXXV dos moines, que la « jalousie ■ do Jérôme a chassés de Bethléem) ; mais il faut remarquer que si, d’après l'ensemble de son récit, Mélanie malgré l'opposition du monde, une phrase pleine de sous-entendu II. L’HÉROINE débarqué à Naples, où la famille la plus illustre do Rome, la plus somptueuse, au grand complet, l’attendait, pour la ramener dans la Ville. La première station fut ù Noie, et Paulin évoque avec enthousiasme cette triomphale revanche de la pauvreté et do la simplicité chrétiennes 1. Mais les gestes les plus symboliques étaient insuffisants : «Arrivée à Rome, d’abord elle entreprit ce bienheureux et notable personnage, Apronien, qui était encore païen, l’instruisit et le fit chrétien, non sans le décider à garder la continence avec sa femme Avita, sa propre nièce’ ; puis elle encouragea sa petite-fille Mélanie avec son mari Pinion, et, après avoir instruit sa bru Albina, femme de son fils, et les avoir tous décidés à vendre leurs biens, elle les fil sortir de Rome pour les mener à l'auguste et paisible port de la vraie vie3. Pour cela, elle lutta contre toutes ces bêtes, les sénateurs et leurs épouses, qui l'empêchaient de renoncer à ce qui lui restait d'immeubles. Elle disait XXXI, 1 ; Hartel, p. 267-268 ; et XXXII, 2 ; Hartel, p. 276-277. être qu'une conséquence lointaine de ses exhortations. En fait, RampoUa lui-même (p. 97), fournit la réponse ô celte dmlculté. chaste et ealme port de la vie » (PL 74, 327 C, D). Λ moins qu'on ne entamés par une mauvaise doctrine, une hérésie ou une mauvais peut-être surtout des amies romaines de S. Jérôme ; ou songe S que dit Pallade do Pauls, dont le progrès spirituel tut entravé pa la «jalousie. de Jérôme (H.L. XXXVI, Butler, p. 103; Ct. XLI encore besoin des encouragements et de l’appui de Mélanie INTRODUCTION aux siens : Mes petits enfants, cela fait quatre cents an qu'il a été écrit : C'esl la derniire heure. Pourquoi donc prenez-vous plaisir à lu vanité do la vio, jusqu’à c qu'arrivent, gare ! les jours de l’Antéchrist, et que vou ne puissiez plus jouir do votre richesse et dos biens de vos ancêtres I Et les ayant tous libérés, elle les amena à vie solitaire1. » Après quoi, elle repartit pour Jérusalem et y mourut presque on arrivant1. Pallade seul raconte cette inter­ am !e"Pmondo vention de Mélanio l’Ancienne. Mais tous les récits s’accordent : le moment de la véritable « conversion », de la « retraite » des nouveau] ascètes, est celui où il» quittent Rome. Ils s'installent d'abord tout simplement en banlieue, dan» leur royal villa de la Voie Appionno : cola seul est déjà la rupturo proclamée avec le monde8, un défi jeté à lour classe, un du ■ plu» jeune ois de Publicola ·, que Mêlante l’Ancienne, a ao départ, emmena en Sicile après l'avoir ■ instruit », mais II no nou dit pu» s'il In suivit jusqu'à Jérusalem. Ce silence est surpronau Publlcula lul.mème, en concluent avec vraisemblance qu'il resta e Sicile (sans doute dans la propriété dont il sera parlé plus loin) et y parut d'Afrique pour Jérusalem sans avoir revu Rome, ou bit jusqu'au bout, A travers les chapitres XLVI ot 1.1V de ΓΗ.Ι... u récit cohérent et exact de la vie de Mêlante, celle-ci serait mor départ do Homo, soit en 409. 3. Parmi les tares du siècle, Prudence, dans son hymne XIV si sainte Agnès, signale <10 puissance do l'argent et de l’or quo to cheruliont A atteindre avec une soit furieuse, grâce A toutes sériel do crime» : demeures construites A grand renfort do luxe, frivollt II. L'HÊROINE menace, la promesse d'une dilapidation qui, en commençant par les trésors du palais de Rome dès lors vide, mais invendable, va progressivement détruire tout leur patri­ moine. Opposition de la famille, opposition des esclaves venlion de la « reine > Séréna. Mais du fait de ces difficultés, comme de l'énormité du capital qui décourage les plus riches acheteurs, et de l'éparpillement des propriétés qui vont do la GrandeBretagne à l’Afrique, du fait aussi des tentations de découragement et des suggestions diaboliques qui troublent les deux · novices ·, la liquidation totale prendra des années. Au milieu de cette vio de charité sous toutes ses formes, d'hospitalité, de soucis multiples — période qu'elle cherchera plus tard, semble-t-il, à effacer de sa mémoire —, Mélanie cependant s'initie, notamment auprès faite de mortification encore modérée et d'oraison conti1c cercle de ses esclaves devenues autour d'clle-méme comme l'ébauche d’un couvent. A mesure que s’allège le fardeau de ses richesses, en commençant par les propriétés les plus exposées aux Barbares, — à mesure aussi que ceux-ei accentuent leur menace sur Rome —, elle se replie sur l'Italie du Sud, emmenant Rufin d'Aquilée que sa grand-mère avait laissé è Rome, et qui meurt en Sicile. sa mère et son mari, elle quitte l'Europe et, après une traversée mouvementée, débarque on Afrique. En Afrique Sans s'attarder dans les grandes villes et les ports, les voyageurs se fixent à Thngaste, auprès do l'évèque Alypius, l'ami dos vêtements oü se Jouent lus hrodorlos·. {Periti,, Hymno XIV, 102-105.; èd. M. Levarontte, IV p. 108. Sur le luxo eflronU dos tommes, voire des hommes, llamart. 264-207; II p. 51-52.) INTRODUCTION d’Augustin, qui sera le maître de Mélanic en exégèse. Leur générosité paraît inépuisable, et d’autres diocèses’ voudraient en profiter. Un jour qu’ils assistent à la messe à Hippone, le peuple, par une « inspiration » soudain^ réclame à grands cris que Pinien soit sur-le-champ ordonné prêtre, ce qui l’attacherait à leur ville. N’y a-t-il pas à cela des précédents : Ambroise & Milan, Paulin à Barcelone, et surtout Augustin lui-même, dans cette même église? C’est peut-être ce qui gêne ce dernier et rend sa résistance' si molle. Mais nous ne connaissons l'histoire que par lui, ·. par la lettre qu’il crut devoir écrire ensuite pour se justifier. En effet, devant la violence des réclamations populaires. il avait arraché à Pinien la promesse do s’établir à Hipponè.Ç et de ne jamais se faire ordonner dans une autre Église : promesse dont, avec sa religion de la parole donnée, i Augustin voudrait bien urger la réalisation. Puisqm finalement Pinien ne semble pas s’être cru lié par un serment extorqué, on peut choisir entre les explication^ auteurs. Le fait est que le peuple oublia (peut-être simple­ ment quand la fortune de Mélanic et de son mari eut fini do passer en œuvres pies) ses droits sur Pinien, qu’Augustiû n’en tint pas rigueur à celui-ci, pas plus d’ailleüri qu’Alypius à Augustin, et que plus tard, do Palestine, tout le groupe restera en rapports d’affection et de respectmutuels avec Augustin. La Vie ne souffle mot de cet épisode et, si elle semble montrer que Mélanie et Albine restèrent fixées à Thagastej elle ne nomme pas Pinien dans toute cette période/ D’ailleurs, aucun indice ne permet de situer l’incideiit entre les sept années que dura le séjour en Afrique. Pendant ce temps, Mélanie met fin à ses soucis matériels : ne se contentant plus de vendre ses propriétés pour en distribue le prix en aumônes, elle les transforme on biens de rapport, au profit de son diocèse d’adoption, ou les constitue en monastères. Ainsi peut-elle se livrer avec joie à la contem­ 11. L'HÉROÏNE plation. Docile aux conseils des évêques, se nourrissant de la Bible, des homélies et de la littérature monastique d'Oricnt, occupée chaque jour par le travail et par le chant ou la récitation privée des psaumes, elle est modèle et législatrice do vie religieuse pour scs esclaves, devenues scs sœurs. Désormais, l'âge cl l’entraînement lui permettent de se livrer à corps perdu à ses rêves d’ascétisme : pour la nourriture, le vêtement, le sommeil, renonçant aux précautions qu’elle s’était d’abord imposées, elle adopte le règlement effrayant qui, au milieu de toutes les circonstances, restera le sien jusqu’à sa mort, mais elle se montre prudente pour entraîner ses sœurs dans la même direction. Par son rayonnement de sainteté, aussi bien que par son zèle pour les discussions religieuses et par sa science, elle exerce un véritable apostolat. Celui-ci manque d'être interrompu par une de ces impulsions auxquelles nous la verrons céder plus d’une fois : l’attrait de la solitude absolue balance chez elle le goût du prosélytisme. Mais, cette fois-ci, les conseils qu’elle reçoit la détournent de la réclusion, et c'est dans cette vio a mixte » que s'achève son séjour de sept ans en Afrique. En Pal aiin Toujours accompagnée d’AIbine et de Pinien, elle décide d’aller en pèlerinage aux Lieux Saints, et gagne la Palestine par Alexandrie. Au passage, les voyageurs ont une entrevue avec le prophète et thaumaturge Nestéros, qui les encourage de la part de Dieu : le temps des épreuves est fini, la vie où ils entrent est déjà le but. Ils trouvent la Palestine à la fois agitée par les controverses pélagiennes et exaltée par la découverte des reliques de S. Étienne. Bien que la nouvelle hérésie apparût à S- Jérôme comme un rejeton de l’Origénisme, il fait le meilleur accueil à la famille de sa vieille ennemie, Mélanic l'Anciomie. Les pèlerins de leur côté, une fois à Jérusalem, n'ont d’autre désir que d’y vivre dans 1’· abjection >, comme de véritables indigents qu'ils veulent être, hébergés et nourris à l’Hospice du Saint-Sépulcre. voyage en Égypte dont rêvent tous les ascètes. époux, vêtu par eux de l'habit monastique, devenu En 436, boulev elle est appelée à Constantinople par son oncle Volusien,' venu en III. LA VITA MELANIAB après lui avoir fait les honneurs de scs monastères : période brillante, marquée sans doute par la présence de S. Cyrille d’Alexandrie, la dédicace d’un sanctuaire à S. Étienne Mélanie reprend alors sa vie paisible, mais ce ne sera pas pour longtemps. A Noël 439, elle va pour la dernière fois, elle le sait, elle le dit, assister à l’OIÏlce à Bethléem. Le lendemain, elle prend congé de S. Étienne et des autres martyrs dans leur oratoire, et s'alite à la lin de l’OITice. Dans les jours qui suivent, toute la ville et les environs, clergé et ascètes en tête, se pressent autour d’elle. Après avoir fait ses recommandations à tous et reçu à plusieurs reprises la communion, elle rend son Ame à Dieu dans une dernière prière, le dimanche soir, dernier jour de l'année. celle, douloureuse, que célèbrent les « saints » qui la portent en terre, enveloppée dans les vêtements sanctifiés par d'autres ascètes ; celle, triomphante, des anges et des saints qui accueillent au ciel une âme où ils reconnaissent leurs propres vertus. LA VITA MKLANIAB Comme on l’a vu, la Vila Melaniae a d'abord été publiée en 1556, de la du lexis façon la plus indirecte et la plus trompeuse, sous la forme d’une traduction latine de la version métaphrastique : c’est en 1864 seulement, plus de trois siècles après Lipomani, que Mgr Malou édite, dans le tome 116 de la Palrologie grecque, le texte même du Métaphraste. INTRODUCTION Vingt ans plus lard, le texte latin primitif commence, par fragments, à revenir au jour. En 1885, A- Molinier et Kohler découvrent dans un manuscrit de Paris une grande partie de cette Vie latine, et en publient les pages relatives.' aux voyages de Mélanie ; en 1889, le Père de Smedt édite tout le contenu du manuscrit de Paris, en suppléant partiellement à ses lacunes par un fragment retrouvé dans un manuscrit de Chartres : ainsi possède-t-on , désormais dans sa quasi-totalité, en latin, la Vie primitive '' et authentique de Mélanie par l’un de ses proches, — cellc-lii. même, malgré la différence des langues, qu’avait utilisée; le Métaphraste et signalée Allatius. Le P. do Smedt n'a pas de peine à démontrer cette identité, et le texte latin;; qu’il publie est si étroitement parallèle à la paraphrase;' grecque que celle-ci permet de suppléer les fragments qui manquent encore aux deux manuscrits latins et de lire ainsi un récit composite, mais continu et substantiellement complet1. Enfin, un peu plus tard, dressant le catalogue des: manuscrits hagiographiques romains, les Bollandistes trouvaient à la bibliothèque Barberine le texte grec de la Vie, qu’on ne connaissait que par les citations d'Allatius, 1. Pour surcroît do complication, les Dollandlstes ont distingué;! par doux caractères, dans la toxto du manuscrit do In Bibliothèque Nat, nouvelle acq. 2178, les passogos Inédits et eaux qu’avalent déjà imprimés Molinier-Kohler. 11 est regrettable que les historiens do: la liturgie, reprenant toujours lo mémo dossier documentaire, continuant é citer celte édition, qui n’est plus d’aucune utilité : ainsi la traduction française de S. Babumsu, Histoire du bréviaire I, 1904, p. 208, η. 1 ; .1. Ι'Ίίοηηη, Les origines de Prime, 1946, p. 54,' n. 105. J. M. llaxssr.xs (Nature et genlse de fO/llce des Matines, que donne Dom Faoonn ot les rectifie, incomplètement d'ailleurs ; J. Htu>, 7. fait A lal-aiOmo avant le ch. -19 : obscures, dispersées, et, selon le ferme sur sa personnalité. 3. Do co passage du ch. 49, on peut rapprocher la texte du Prologue INTRODUCTION sur lesquels elle avait ellc-mémc oxers® mort de Mélanie : Gérontius,: dirigé (κυβερνάν) quarante-cinq ans les monastères de S*· Mélanie·». Cettcdcrnière précision surtoutest précieuse. patriarche Martyrios de Jérusalem, mort en 482’, elle Mélanie étant morte le 31 décembre 439, on pourrait supposer, à la rigueur, après la mort do Mélanie, un inter-. hypothèse® ». L’occasion qui nous vaut cos ren­ seignements est d’ailleurs fûchcuse; monophysite pour la mémoire do notre auteur. Sans doute celui-ci somblc-t-il bien, d’après son œuvre;!' IV. L’AUTEUR partager l’orthodoxie scrupuleuse de son héroïne1 ; mais nous le devinons, comme il était naturel entre 430 et 451, — et même plus près do la première date que de la seconde, à supposer que la rédaction ait suivi de près le voyage de Mélanie à Constantinople et sa mort, — plus vigoureux contre les résistances de l'hérésie qui vient d’être condamnée qu'attentif aux dangers que recélait une réaction excessive1. Comment Mélanie elle-même eût-elle réagi, au moment de Chalcédoine? Toujours est-il que Gérontius crut certainement rester fidèle à son exemple et â scs leçons, sans doute aussi à ses amitiés et à tout le milieu monastique palestinien, en se dressant contre ce concile, considéré comme la revanche do Ncstorius. Son archevêque Juvénal avait d’abord représenté au « brigandage d’Éphèse » l’opinion do ses moines. Lorsqu'il revint de Chalcédoine, où, sans doute pour sauver son siège et même en rehausser l’éclat, il avait chanté la palinodie et anathématisé Dioscore d'Alexandrie qui se posait en héritier spirituel de S. Cyrille, Gérontius fut un des premiers opposants. Théodose, moine d’Alexandrie, prit leur Ute en se faisant introniser par Dioscore, le dimanche do Pâques 452, comme archevêque de Jérusalem à la place de Juvénal, et Gérontius naturellement prit parti pour lui. Sans doute l’influence d’Eudocio, fixée à Jérusalem depuis quelques années, joua-t-ello aussi son rôle dans cette attitude. De cet entraînement, il ne sut même pas s'affranchir quand Eudocic, cédant finalement aux instances de Pulchérie et du pape Léon, rentra dans l’orthodoxie®. Il devait faire partie avec Elpidius, successeur du grand Passarion, d'une légation envoyée par l’évêque Théodose qui voulait obtenir la soumission à ses idées des moines 3. Cf. Vis de S. Bulhyme, 30 (Schwartz, p. 40). INTRODUCTION il resta obstiné dans se» erreurs en iacc de la résistance Thckoa, s errant çà et lé », mourra impénitent’. La place qu’il tenait dans ce monde monastique de Palestine, et celle de Mélanie (dont le souvenir est insépa- qu'il est désigné pour la mission qu'on vient do rappeler. entêtement Mais ce n’est pas seulement Cyrille de Scythopolis quid font connaître la réputation qu’il avait laissée. Nous auteur, Jean Rulus ou de Bcth-Rufina, dit aussi Jean de un diocèse indépendant cl dont il fut, au début du vi· siècle, ; 1. ISM. 27 (p. 42, 44). 2. Ibid., -15 (p. 07). 3. IM., 43 (P· 02) ; VI· ) devant la souveraine «praesentibus etiam sanctis episcopis» (ch. 11) ; de plus, au début du même récit (ch. 11), le texte latin lui-même fait appel au témoignage de Mélanie («ut ipsa postea referebat»), comme si Gérontius oubliait qu’il était là. Pour toutes ces raisons, l’opinion de Rampolla nous semble impossible à soutenir : sans doute la rédaction primitive (dont le texte grec ne serait, ici encore, qu’un remaniement) mettait-elle tout ou partie du récit dans la bouche de Mélanic, mais, en faisant passer ce récit au compte du biographe, l’auteur de la recension latine aura Apres avoir ainsi dégagé la persone^MtiaM· nalité de Gérontius, nous pouvons examiner les traces qu’elle a laissées dans tout le début de la Vila. Pour ne rien dire du Prologue, elle apparaît en plus d’un endroit, tantôt comme celle de l’écrivain, tantôt comme celle d’un acteur ou d’un témoin. ? Dans le premier cas, il faut relever les passages conservés * uniquement en latin (et sans doute, nous le dirons plus loin, supprimés par l’auteur de la recension plus ordonnée ; que représente le texte grec) des ch. 15 et 34, où Gérontius;; s’excuse pour le désordre de sa narration, ou regrette do ne pouvoir traiter comme elle le mérite la vie d’Albine A (ch. 25). Dans le second cas, une fois, au ch. 28, les deux textes sont d’accord pour nous attester que Gérontius) disait la messe devant Mélanie ; mais on verra plus loin que les ch. 28-30, bien que situés dans la section africaine,' relatent des souvenirs qui appartiennent plutôt à la période de Jérusalem ; on n'en peut donc tirer argument; pour prouver que, dés Thagaste, Gérontius était attaché à Mélanie, et prêtre. Les paroles de Mélanie, que Gérontius) i la fin du ch. 22 (lai.), rappelle pour les avoir entendues; peuvent être des confidences faites à la fin de sa vio. Le ; seul passage qui semble indiquer explicitement la présence 1. Johannes llnfus, ein monopkysHiseher Sehriftsleller, dans Siïeungsber. Ak. Wise. Heidelberg, Heît 16. 1. Pages 407-408. 61 INTRODUCTION probablement oublié ces quelques débris de style direct. Pareil accident semble bien attesté par la comparaison l'ensemble de notre documentation relative à Mélanie, puis de situer dans l’histoire du texte la rédaction grecque une vue synthétique et systématique du contenu de cé ' en general assez étroitement de ces problèmes. Nous hésitons parfois sur un mot, son authenticité ou sa signification3 ; plus souvent, un détail texte latin correspondant) S Au chapitre 25, · la sainte Hie do la Résurrection du Christ » est-elle le dimanche do Pâques ou le temps V. DONNÉES RELIGIEUSES ET HISTORIQUES S3 fait difficulté : la description que nous lisons est-elle le fait du premier auteur ou d’un réviseur1? Quelquefois l'incohérence d’un passage soulève des questions : est-elle due à l’incapacité de l'auteur de s'expliquer clairement, ou aux deformations causées par une traduction ou un remaniement’? Mais, somme toute, l’œuvre de Gérontius subsiste, et, avec elle, un portrait de Mélanie et un reflet de l’auteur lui-même suffisamment caractérisés. Pour comprendre Mélanie, pour apprécier Gérontius, il faut les remettre dans leur milieu historique et littéraire5. Ceci fait, cette œuvre ne manque pas d’un réel intérêt psychologique et spirituel ; elle nous montre aussi la part prise par Mélanie aux grands événements de son temps, et nous donne un aperçu de la vie religieuse en Occident ou à Jérusalem ù cette époque. Λ tous ces points de vue, c’est un texte précieux. D'abord, c’est trop évident, Mélanie n’est pas Antoine, ni encore moins Gérontius, Athanase. Osons le dire pourtant : la gaucherie même et la naïveté du biographe sont, dans le cas présent — chaque 1. Cas où le latin et le grec ollrenl dos sona également plausibles, recommandations pour le dimanche au même endroit, etc. Cas où Mélanie (ch. 66-6S lutin), la durée du reloue de Constantinople ù Jérusalem (ch. 57 latin), etc. tableaux que tracent, dos jeûnes de Mélanie, le latin et le grec, chacun pris a part présente des difficultés, des obscurités. En particulier le récit des allées et venues do Mélanie aux chapitres S3 et 64 est, en 3. C’est pourquoi nous avons multiplié les rapprochements de Pallade, VHistoire ndigieuse de Théodorcl, les Vies de Cyrille de Scytliopohs, la VU do Porphyre, les Ldlree de S. Jérôme : voir la Bibliographie. INTRODUCTION cette suite monotone et désordonnée, sans perspective ni Mélanie, on peut aussi cueillir une belle gerbe d’apophnous dans un cadre chronologique aussi net. l'histoire intérieure a dû être la plus mouvementée —i surtout à travers ses propres souvenirs, ses confidences,·!! parabole . Quel souvenir cette scène a-t-elle imprimé dans l’âme de la petite fille? En tout cas, dès 406, elle se montre capable, dans la « cithare décacorde a formée par l’évêque et ses hôtes, non seulement de tenir sa place dans le chœur féminin*, mais déjà de conduire comme une sœur, une maîtresse et presque une mère, sa jeune cousine Eunomie ; et celle-ci, guidée par la voix de son aînée, fait monter le mais, dès la fin du n· s-, Tertullien, Cyprien, Hippolyte pour ■'Occident, dément pour l’Égypte, attestent nettement, au moins la prière du milieu de la nuit ; d’autre part, l'assistance aux synaxes de l'aurore et du soir. D’après Cassien (liulU. Ill, 1 ; Potechcnig,' p. 33-38), à la Un du iv« siècle celte double série do prières tradition­ nelle était intégrée à un Office quotidien réglé, dans les monastères de Syrie, de Mésopotamie et de tout l'Orient, e’est-é-diro en lait existant en Occident n’étaient à celte date qu’un petit nombre. 2. Paulin, Ep. XXIX, 13 ; Hartel, p. 260. 3. Paulin, Carm. XXI, 261-263 ; Hartel, p. 167 (si toutefois il VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES chant des psaumes avec « de modestes modulations a vers Nous n’avons aucun renseignement sur ce que purent raconter ou montrer à Mélanie de leur liturgie antiochienne les évêques orientaux reçus dans sa villa suburbaine3, ni sur la liturgie pratiquée dans l'espèce de monastère domestique organisé par Mélanie et Pinien dans leurs années de retraite en Sicile*. Du moins savons-nous que, dès qu’elle a pu disposer de ses biens, Mélanie a aimé et favorisé la splendeur du culte5, qui n’est qu'un élément de la liturgie telle que la comprend son époque : une liturgie qui s’étend à tout l'univers religieux et qui donne sens et forme à toutes les activités du chrétien, et de ce chrétien par excellence qu’est le moine ou la moniale. Après la mutatio vestium, qui, conformément à la tradition, a marqué la véritable entrée de Mélanie et de Pinien dans la voie de la perfection*, l’élément principal peut-être qui leur manque encore pour réaliser ce style de vie, c’est la pratique réglée du jeûne. Non pas un pur exercice d’ascèse afflictive, qui n’a d’autre but que la pénitence, d’autre limite que les forces de l’organisme, d’autre loi que la bonne volonté et la prudence personnelles do 1. Paulin, Bp. XXXII, 10 ; Hartel, p. 280. 2. Paulin, Carol. XXI, 70-83 ; Hartel, p. 161. 5. U.L., Ibid., p. 166. INTRODUCTION l’ascète, mais une institution largement et pleinementI de l’Églisc règlent cotte institution de façon formelle ' ù son degré inférieur, qui s'impose à tous les fidèles et ils soumettent, implicitement du moins, ses formes héroïques et facultatives à une coutume générale, une sorte : do consensus, spontanément respecté ou, dirait-on, retrouvé, mémo par les plus grands « champions » de l’ascèse, les ermites les plus perdus. D’après Pallade1, dès ses premiers pas dans sa vie ■ nouvelle, Mêlante aurait d’abord adopte la pratique du jeûne complet de la semaine (du dimanche au samedi), mais aurait dû ensuite, sans doute devant les difficultés do cet effort prématuré se contenter de jeûnes de 48 heures ; selon Gérontius au contraire par défiance de leurs forces, elle et Pinion auraient attendu l’Afrique pour se mettre» au régime des cinq jours, si tant est que Pinion l’ait jamais j pratiqué2. Le premier récit fournit un détail bien concret,· inventé3 ; le second, écrit longtemps apres les événements, vi.nl.' I I . I 1 I K\' 1 μ lISS 200 2. Vita, ch. 8, 9 où. il s’agit à la rois do Mélanie cl do Pinion (Prologue authentique a Lausus, Butler p. 12-14). VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES voit davantage la vie de Mélanie dans son ensemble, comme une progression continue et sans retour en arrière. Surtout, Pallade n’a aucun renseignement sur Mélanie après 4101, mais la précision et l’exactitude des détails qu’il donne invitent à lui faire confiance pour celui-ci, et à croire qu’en débarquant en Afrique Mélanie pratiquait déjà le jeûne des deux jours ; au contraire, Gérontius trahit à bien d'autres,indices l’absence d’une chronologie sûre pour toute la vie de Mélanie avant son arrivée à Jérusalem. Il faut donc considérer comme un peu schéma­ tique son récit du ch. 9 : en nous parlant de celte prudence des jeunes ascètes, il aura simplement oublié de dire (ou ignoré, s'il n'a pas utilisé l'ïlisloîre Lausiaque) qu’elle était le fruit de quelque expérience malheureuse. Quoi qu’il en soit, la relative précision de Gérontius et son insis­ tance même à travers le désordre de son exposé® garantissent la valeur de son témoignage sur le programme de vie auquel il a vu Mélanie se tenir fidèle jusqu’à la fin, malgré les pires difficultés (ch. 56], qu'elle l'ait ébauché avant son séjour en Afrique, ou ne l’ait définitivement fixé qu’après. De toute façon, l’exemple de la vie religieuse déjà florissante et plus réglée qu’à Borne, peut-être les conseils d'Alypius ou même de S. Augustin, l’auront-ils orientée et confirmée dans son idéal monastique3. Palestine : ■ Mêlante a avec elle sa mère Albino... Elios habitent, donc après le sac de Rome, telles qu’il les rapporte (et. ch. 14) ne supposent 2 Ct. los chapitres 22-23 (grec). INTRODUCTION De ce programme, la Viia nous donne doux images ' impossibles à superposer, selon que nous lisons le grec ou le latin. Du premier, nous avons, conformément au caractère de cette édition, donné pour tout ce passage une analyse selon des critères seulement littéraires, et nous relevons, dans les notes de la traduction, les principales/,', divergences du latin. Il faut ici donner un aperçu synthé-. tique du contenu de ces deux textes, en les traitant par hypothèse comme deux traditions parallèles. En effet, si, dans tel cas, la divergence peut s’expliquer par -un simple I accident de transmission ou de traduction1, si (comme en général dans la Kite) le latin apparaît plus riche en détails ' concrets, λ qu'on n'invente pas4 », mais aussi plus désor-., donné8, il reste, sur un point précis et capital pour notre ’ la date de fondation de celui d'Hippone, pour lequel S. Augustin dut écrire, vers 420 ou 423, la lettre CCX et peut-être la lettre CCXI. Celle-ci contient la fameuse Régis appelée à une ai grande fortune; (pour les études récentes sur ce sujet, voir dans le môme ouvrage : l. 1, p. 476, η. 1 ; p. 479, n. 78; p. 480, n. 100) ; du reste, môme si la progression du eh. 22, on peut également supposer uns omission, ; ou au contraire, dans le grec, l’addition d'un glossatour soucieux') ch. 22, en le simplifiant, le menu de la coilaUon de Mélanie serait-cea 2. Ainsi peut-être le «pain d'orge· correspondant au «pain dix figues des jours d'été. 3. Le jeûne des cinq jours décrit au ch. 22, et dont on apprend au: VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES sujet, une contradiction qui se répercute à travers toute la Vila. Elle trahit pour ainsi dire deux auteurs, ou deux témoins, dont chacun a de son héroïne une certaine imago, avec laquelle il fait porsévéramment1 cadrer le récit des épisodes les plus différents. Il est impossible qu'une série de hasards textuels ait produit ces deux éditions, entre lesquelles ni la vérité historique ni la vraisemblance ne permettent de choisir3. ses préoccupations (minimiser ou me en infléchissant le sens de chaque e: pénitence de Mélanie), n, do chaque détail, on Il est probable que nos deux textes, ______ .____ ,......... ... et l’autre qu'un dérivé plus ou moins lointain de l'arehétype de aussi soigneux soit l'auteur d’un récit incohérent, et parfois obscur au début du ch. 24 : Qm'ngu d'après Claeis PP. Lai., 221 ; sur un ' nio étendu û sopl semaines me, nettement plus tardifs, dos messes quadragésimoles dans la I Bien 31, 1952, p. 76-119), que la prei texte grec, et c'est celui-ci ou un texte latin parallèle qu'a dû avoir que quinquagesima en ce sens, n’était plus compris (voir C. Lambot, Rem Bin. XLVil, 1935, p, 122, n. 1, qui no tient peut-être pas assez favorisait le contre-sens (eu la correction intentionnelle), qui aurait «On ne voit nulle part qu’elle ail jeûné plus rigoureusement en carême qu'en temps ordinaire. · Nulle port, en tftot, dans le lexle INTRODUCTION D’après le grec (ch. 22), Mélanie, dans ses débuts, ses contentait de pratiquer tous les jours ce que tous les fidèles devaient observer les jours de jeûne, c'est-à-dire·' d'attendre le soir pour prendre son unique repas, un repas où elle se sert d’huile et boit, à défaut de vin, une boisson,; sucrée. Mais, une lois parvenue, progressivement, à la pleine maîtrise d’elle-mêmo, Mélanie adopte, pour toute sa vie — et pour l’ensemble de l'année, la suite du récit' le précisera — le «jeûne des semaines a : abstention de toute nourriture pendant cinq jours pleins, du dimanche soir au samedi1, en même temps que la « xérophagie privation d’huile et pain sec. Mélanie mangeait-elle son pain sec? Le μόνον du ch. 22 exclut sûrement l'huile et d autres condiments, peut-être pas quelques herbes pii racines, au moins crues ; mais le texte ne le dit pas. Quant i au temps pascal, Mélanie y interrompt son jeûne, mais non sa xérophagie, sauf pendant trois jours ; encore sa mère avait-elle dû l’empêcher de jeûner même pendant's affirmations du Min (que d'Alés rejette au nom du co principe) — ch. 24, 31, 36, 40 (ce dernier cité ibid. p. 425, Il aurait dû ajouter du 56) —, on en voit se dégager un autre tableau, non moins cohérent 1. NotonsTiraplemenl Cxesinx, De cocn. inslil., V, 5 (Pctsche d’origine copte (d’après R. DnxnvBT, RAM XXV, 1949, p. 214 H n, 8, 3’1 cXxstv ràc USop&eN. C’est celle pratique dont S. Jérôme’ Ht au désert de Chalcis une expérience qui lui laissa do mauvais souvenirs, d’après l'Bp. XXII, 7 (et. Labourt I, p. 117, qui d’ailleurs n’a pae compris exactement le eons do cotte ebdornadarnm inediaj· Quant aux hebdomadarii, — catégorie si nombreuse parmi lés le carême, la Messe du samedi matin a lieu avant le lever du soleil. Bp. XXIV, 41 ou les PachOmicns de l’Wisl. Dau*. (eb. XVIII, Butler),. Us suivent ce rythme {Peregrinalio, 27-28 ; Pétré, p. 212-214). j VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES cello période sacrée de la Résurrection1. De mémo, e’cst pendant toute, l'année, sauf pendant ces sept semaines, qu’elle porte nuit et jour le cilice2 et couche sur un sac". Au contraire, si, au ch. 22, le latin marque exactement comme le grec les étapes de Mélanie vers le jeûne des semaines, le ch. 24 précise que c’est pendant le carême qu’elle le pratiquait ; pendant le temps pascal, elle mangeait tous les jours sans modifier son régime, sauf pendant les trois premiers jours où elle prenait do l’huile3 4. On en peut peut imaginer Mélanie prétendant jeûner un dimanche — et le le commun dos fidèles «jeûm ‘est en ce sens que pénitence : ainsi PG 31, 176, 198), bien qu'évidemment 11 no s'agisse pas du «jeûne dos semaines *. En ce sons, Mélanie elle-même « jeûnait · déjà tous lit le texte do cette façon, sa tentative aurait consisté a sc contenter tous les Jours du temps pascal). Mais la suite du récit ne favorise pas cette hypothèse. Sur la distinction des divers degrés do jcüno, et. 3. Cf. eh. 24 ούκ έχοιμήθη ποτέ. Sur ce point particulier, la ligne précédente, έλαίον 0Ô3È δλως μετελάμβανεν) qu'il en était .Mélanie, le renseignement du ch. 40 montre qu’après i 4. Ch- 31 : comparer les expressions avec celles INTRODUCTION déduire que, pendant le reste de l'année, elle se contentait de brèves périodes de jeûne. C'est d'ailleurs en tout temps# qu’elle restait sur sa faim et, avec son pain, se contentait de légumes grossiers, de ligues en été ; elle attendait® toujours la fin de la journée pour prendre sa réfection, ce que le grec précisait pour le samedi1. Enfin, si le ch. 24 est peu clair, le ch. 30 limite au carême le port continu?' du cilice1. D’après l’un et l’autre texte, Mélanie restera toujours# fidèle aux habitudes prises en Afrique. Dans sa première période de Jérusalem, où elle vit dans une profonde retraite à ΓAnastasis (ch. 36), elle continue, d’après le grec; ù «jeûner les semaines», tandis que, d’après le latin, ;èSM dehors de rares visites, «elle demeurait dans son travail, scripturaire et dans le jeûne », expression plus vague. Pendant le carême allongé du ch. 40, le latin répète cette grec où elle ne changerait rien au régime habituel de Mélanie. Enfin, à son retour de Constantinople, franchissant., â pied des montagnes enneigées, dans les semaines qui précèdent Pâques (ch. 56), si elle ne consent pas à abréger· I le latin, qu’on est en carême, précision naturellement absente du texte grec. Mais ces deux textes se retrouvent d’accord pour^- canoneM tl uribtrel el leclionem Ugenl), l'énumération estompe VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES évoquer la vio do prière de Mélanie. La première éveillée, après un bref πρωτοΰπνιον, vers minuit sans doute, elle célèbre avec les sœurs l’Oflice nocturne, sur lequel aucun détail ne nous est donné. Ensuite, pendant que les sœurs se reposent encore avant de commencer la journée1, sans doute, le psautier. De la journée des religieuses, nous ne savons rien ; de la sienne, simplement ceci, qu’elle est extrêmement réglée, partagée entre le travail manuel (copie de livres et, d’après le latin, confection do chaussures) et les lectures : la Bible .(reprise tout entière quatre lois par an), ses commentateurs et, le soir, comme une friandise après des nourritures plus substantielles, les Vies des Pères du Désert. Quelques mots peu clairs du latin pourraient faire croire que ce moment était aussi l'heure des conversations spirituelles* ; même si tel n’est pas le sens de ce texte, il semble bien faire allusion du moins à ces «Conférences» des solitudes d’Égypte, recueillies par exemple par Cassien, justement à cette heure de la journée’, comme si, dans la petite ville africaine, Mélanie 1. Comme GArontius le précisera pour la monastère dos Oliviers signifient en réalité que de l'élude do la Bible, Mélanie passait û la lecture do la vie et des vertus (βίος xal πολιτεία) des moines d'Egypte. Dom C. Lambot (Ree. Wn. XLI, 1930, p. 79) à propos du «Kolionw ud uilat Palrum — suppose un « usage consacré... assez localisé·, qui serait done propre à l'Afrique ou é l'Italie du Sud. (23 ; Pichery, I, p. 107-108), de la troisième (88 ; p. 165), do la septième (33 ; p. 876), ole. S. JP.rOms, décrivant Λ Eustochlum la chacun peut converser avec ses amis jusqu'au soir : Avez-vous vu, conversations spirituelles, — plutôt qu’à la conférenoe-leçon décrite INTRODUCTION Gassicn l’Abbé interrompre sa leçon spirituelle et, malgré dam le récit de l'émeute d’HIppone : Augustin tout le premier avait: VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES SS quotidien que les psaumes fixés pour l'Office*. Si ce rèsle- l'obscurité d’une petite ville, Mélanie. INTRODUCTION Elle aurait pu concilier ses différents attraits on s'installant^ à Bethléem. En fait, elle s’installe d’abord au cœur mérae-· do la Jérusalem des pèlerins, à l'hospice do l'AnaslasiS·· Mais, au lieu de prendre part avec les apolacJîlae oiri açX feminae1 aux solennels offices de la basilique, elle passe ses journées sans sortir, partagée entre l'élude et la prièrêÿ et ses nuits presque entières en prière solitaire devant ïéÿp portes closes de la basilique de l’Anaslasïs ; au moment, où le peuple arrive pour l’Officc, vers lo chant du coq2·., clic rentre chez elle prendre un peu do sommoil. Son horaire nocturne est donc inversé par rapport à l'Afrique, change^ ment qui fait davantage ressortir ce besoin de solitude;· celte fuite même des cérémonies de l’Églisc. Quelles évolution depuis Rome I Il est donc douteux que ce qu'il y avait de plus spécifique dans la liturgie de l’Anaslasïs, cola mémo qui a le plus] frappé Éthério et sur quoi elle nous renseigne on détail. 1. Sur leur place dans la liturgie do Jerusalem, plus grande que . iv" et v° siècles. 2. Peregrinatio, 24, 1 ; Pétré, p. 188 : · Tous le» fours, enanl·. seulement eux, mais en outre les laïques, hommes cl tommes, ceux du moins qui veulent taire celte vigile matinale. · Cette indication pour lo dimanche (24, 8 ; Pétré, p. 104) : < Avant lo chant dos coqs, ce Hou... dons la basilique (N.D. l'atrium ante Cruum) située près do l'AnoslasIs, mais on dehors cependant.., Car, craignant do no, pas arriver pour lo chant dos coqs, ils viennent d'avance cl s'assoient iàïa Prêtres et diacres sont toujours lit, prêts ή célébrer los vigiles, elle écrit (i4idP, 7) :. Toutcela prend nn avec la tombée de la nuit. · VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES ait influencé Mélanie et l’organisation liturgique dans ses monastères fondés ultérieurement. Plus volontiers on imagine qu’elle se sera inspirée de l'exemple des monastères féminins visités sans doute, à ce moment de sa vie, en Égypte*. Mais, au retour de ce voyage, le premier geste de Mélanie est de mettre à exécution un projet de plus grande solitude et recueillement, conçu avant son départ dans le brouhaha do l’Anastasis : d'abord elle passe chaque année, dans la réclusion d'une cellule au milieu des nombreux ermitages des Oliviers®, les semaines de l'Épiphanie à Pâques, et le reste du temps en ville comme avant2 ; unctorum monachorum cl virginum · done la sens primitif d’ermi- si elle ne pensait pas encore à celles do Jerusalem, n’ait pas visite prêtre de S. Athanase, qui au cours de deux voyages a Rome < s’était de femmes qu'elle n’a certainement pas visités, comme ceux que décrit Pallade prés do PanopoUs (XXX1II-XXXIV, p. 36-100) avec (LIX, p. 153-154). Pour celui qu’avait construit < Elle, l’ascète Cllonrlpécvoq · et qu'avait dirigé après luile prêtre Dorothée (XXIXXXX, p. 84-86), la localisation en est douteuse (cl Butler, 11, p. 204, n. 46) : s’il était situé è Alhrïbls dans le Delta, Mélanie a pu le visiter. 2. Cf. XI.III (p. 130) les xi».u< des ermites, voisins mais pour romco. 3. En effet, après avoir dit que Mélanie passa quatorze ans dans crue ascèse (ch. 40 grec, ou selon la phrase dont Rampolla tait le s'entendre on un sens large), le ch. 41 précise, dans les deux textes, que c'est après la mort d’Albine que Mélanie ne voulut plus habiter * dans la villo », in civitale, c’est-à-dire sans doute, comme au eh. 35, VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES 90 exceptionnelle en Orient à cette date3, cadre duquel se dérouleront ses dernières années. Sans du tombeau d'Albine et de Pinien, pendant trois ou .: .i.û::.:.? ... . i. i ü ' . ....... INTRODUCTION croire qu'elle recevait simplement l'Eucharistic, ou même ' ■'· " ----- ---- '------- ’ "os consacrées, à l’une des Gérontius célébrait tous les jours une Messe privée pour Mélanie (et, le dimanche, trois Messes pour les trois maisofiS fondées par elle2). Autre témoignage remarquable et tout,' même. Le premier récit (ch. 55) peut, on dehors de toute plier on quelque sorte la grâce du sacrement ; mais le second (ch. 66, 67, 68), éclairé par un texte hagiographique, malheureusement légendaire ot d'origine inconnue5, sans VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES indiquer le sens vrai de cette répétition : à travers les bas grâce à ce qu'ils ont reçu1 ». Là encore, le latin invoque une tradition romaine : affirmation que les autres témoignages, trop dispersés ct trop vagues, ne permettent On pourrait mentionner à ce sujet l’onction des malades : il n’en est pas question dans le récit de la dernière maladie de Mélanie ; quant à l'usage qu’elle fait elle-même de un sens large rattacher à la liturgie cet exemple d’une tradition charismatique, universellem l'hagiographie ancienne et l’archéologie. applique a conlro-lemps célébration de l’Eucharistie et celle de l'Ofllce*, ces doux sacré : des souvenirs bibliques justifient aussi bien les parfaitement .... .... __ que le samedi, de fête, l’Onicc soit célébré VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES de fête, ce qui est naturel, trop naturel peut-être, et qui a tout l’air, comparé au latin, d'une correction facilitante1. Mais c’est sur l'ordo quotidien que nous trouvons dans la Vita le plus de détails. Là encore, la description commence par l’Offîce nocturne. C’est Mélanie qui éveille les sœurs, et le latin souligne, par une nouvelle allusion à la liturgie do l’Anastasis3, qu’il ne faut pas attendre le chant du coq, mais se lever avant d’avoir suffisamment dormi, quitte à se recoucher ensuite ; d’ailleurs, si elle les voyait trop fatiguées, elle ne demandait qu’à leur accorder un peu de répit. Les Vigiles (selon le terme bénédictin, ou Matines, d’après l’usage moderne) comprennent certainement trois répons et trois lectures (sans doute tirées de la Bible), le tout suivi, d'après le texte grec qui semble bien ici le plus sûr, de quinze antiphoncs, sans compter les chants8 (il faut peut-être préciser : les antiphones4) qui constituent l'Officc du matin ; celui-ci, 1. Au contraire, le P. d’Acés (p. 420) juge «plus Inacceptable* de la pratique · des églises ·, c’est-à-dire des Olllces basilleaux des peuple aux Vigiles oblige à les repousser au malin : ici encore, les d’ailleurs dans toutes les descriptions do l’Oitloc, cl bien des Eglises l’ordre de la célébration. En tout cas, les types de nocturnes attestés au Ve siècle sont trop divers et les renseignements trop imprécis chaque psaume ou chaque groupe de trois psaumes (noter que tous les nombres sont dos multiples do trois), une lecture, do Géronlius si par hasard il assistait aux Vigiles, do Mélanie ou des autres religieuses a tour do rôle. 4. C’est la seule Interprétation possible de npèc -rote ipûptvoÏç : et. A. Baumstahk, Laus noclurna, p. 131,132, pour qui le latin résulte d’un contresens sur npêc, contresens qu’on retrouve dans la INTRODUCTION _ au sens ancien, c'est-à-dire nos Laudes, célébré; sans doute en conclusion de l'Office nocturne, avant le et les contradictions des travaux modernes no permettent et « antiphone’ »·' comme partout à celte époque, les psaumes constituaient la maieure oartic de cet Office. sur la Vigile de la fête de S. Étienne. Cet Office compte Mélanie» pour toutes les fêtes de martyrs, d'après le· VI, RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES latin) ; la prêtre lit la première1, qui est le récit de l’inven- que les souhaits échangés par Mélanie et les sœurs après liturgique, εΰχαί improvisées et bénédiction de celle qui, Supérieure, est la véritable mère spirituelle de la commu- deux Testaments, justifications de l’usage suivi, ou suggestions pour une méditation fructueuse i l'occasion INTRODUCTION de ces Offices, mais aucun détail sur leur composition.'. Sans aucun doute, les psaumes en faisaient encore le fond ; peutrâtro faut-il leur rattacher les trois-lectures quoti- aux religieuses. netto do ce qui doit distinguer une liturgie monastique de. la liturgie basllicalo, elle est loin do mépriser ou de fuir systématiquement les occasions do prier avec le peuple ' chrétien. En voyage, nous la voyons attentive aux pieux et lieux do prédilection d'une prière plus instante? è une intention déterminée, grâce è la présence, conçue et imaginée do la façon plus concrète, du martyr dans son sanctuaire hiérosolymitain1 ; doux montions incidentes, amenées par le récit des derniers jours de Mélanie, permettent do supposer, tout au long de l'année, bien Enfin, il faut noter, nombreuses et suggestives pour à la liturgie dos défunt' : la toiletta. funèbre (ch. 68 et 69),. la veillée avec psalmodie et lectures (ch. 68 grec), le cortège au chant des psaumes (oh. 41), la sépulture donnée les prières permanentes assurées par une fondation monastique (ch. 49). 1. Voir Noie eompUmailaire 7. VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES « Le monastère organisé par Mélanie uson se distinguait des autres monastères de Jérusalem par sa liturgie toute romaine. > C’est ainsi que, pour ne citer qu'un exemple, Dom Leclercq résume l'opinion de Rampolla sur la signification de la Vila Mtlaniae dans l’histoire do la liturgie. Il faudrait d’abord de Jérusalem >, distinguer sinon autant de liturgies que de monastères, au moins d'une façon générale le type de la liturgie monastique du type de la liturgie basilicale, et pour ce dernier, do cette liturgie à bien des égards la seule que nous connaissions vraiment pour la Palestine du v* siècle. Il est trop tôt — si tant est que le temps vienne jamais de ees simplifications et de ces généralisa­ tions, pour le siècle et la région de Mélanie ! — pour classer aussi sommairement ce texte et son témoignage. Pour ne rien dire de la valeur documentaire de maint détail signalé plus haut, et qu’il faut abandonner aux spécialistes, l’impression d’ensemblo qui en ressort est plus nuancée. Le Cardinal Rampolla, puis G. Goyau, qui a le plus fait ont l’un et l’autre lu la Vita A travers les préoccupations de leur siècle et de leur monde. Mais ce qui est vrai du monastère de Bethléem, fondé par une Romaine venue directement de Rome où elle avait reçu toute une forma­ tion religieuse et liturgique, monastère animé par S. Jérôme et en lutte presque continuelle avec Jean do Jérusalem, n’est pas vrai du monastère do Mélanio. Ni son histoire, ni ce que nous entrevoyons de son caractère no justi­ fieraient chez elle un « ultramontanisme » combatif, ou seulement le souci de fonder ot de maintenir on Orient un îlot de romanité. Si par exemple nous la voyons, elle tellement passionnée dans sa jeunesse pour la Vigile solennelle de Saint-Laurent-hors-lcs-murs, quinze ans après se tenir à l’écart do cello de l'Anastasis et, à la veille INTRODUCTION de sa mort, de celle de Saint-Étienne, son évolution ; que de ceux d’Occident. Par leur composition, en tout cas, ces Vigiles monastiques évoquent plutôt l’Afrique et l'Égypte. Quant à la divergence également marquée dans l’Office diurne entre la liturgie de son monastère et celle nécessitées dans cette basilique par l'extrême longueur des Offices les plus solennels n'avalent aucune raison d’être ailleurs : le rythme de prière du monastère des C’est sans doute par la pratique eucharistique que; romain >, écrit Dom Leclercq ; pas précisément : ce qui était romain, ou plus largement occidental, c'était la communion quotidienne de Mélanie ; mais la célébration quotidienne de la Messe n’est d’aucun pays déterminé;.; observances étonnaient les Palestiniens d'alors ou des une explication romaine : affirmation trop étroite en ce qui concerne la communion quotidienne, invérifiable pour le viatique à l’instant de la mort. Mais ce qui peut être un détail suggestif sur l’histoire des idées dans un milieu palestinien;du Ve siècle, assez étroit semble-t-il, vile coupé de [’Occident; au moins par l'hérésie, tel que nous l’évoquent les œuvres; VI. RENSEIGNEMENTS LITURGIQUES de Jean Rufus, tout cela ne peut être admis tel quel par l'historien de la liturgie, ou par le biographe de Mélanie, comme un « témoignage très précieux », une e révélation importante » de « la pratique authentique et très ancienne de l'Église romaines, ou de la fidélité de Mélanie à sa première formation. G. Goyau a évoqué avec talent, avec une « sympathie » instinctive et suggestive, la lente et mélancolique extinction de ce premier foyer do christia­ nisme latin aux Lieux Saints, après la mort de Mélanie, dans cette oublieuse et ingrate Palestine qui, chez les monopbysites et même chez les catholiques, s'orientalisa de plus en plus. Dans la mesure où ce tableau est exact, il peut nous aider à comprendre quel genre de souvenir laissaient Mélanie, la liturgie pratiquée par elle et la liturgie léguée par elle à ses communautés, dans l’âme de ceux qui l’avaient connue, admirée, aimée, peut-être sans bien la comprendre ; mais il ne nous permet qu’un très modeste degré de précision et de certitude sur la liturgie qui, de fait, avait été sienne, sur les intentions qui avaient présidé à son choix entre tant d’exemples divers qu'avait pu connaître sa vie errante, sur l’autorité et le rayonnement que, par elle, l’Église occidentale, et spécialement l’Église romaine, a pu avoir, à cette date, en ce domaine. Ma plu» vive reconnaissance va au P. P. Joseph Parainelle, du NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPLEMENTAIRES 1-2 (op. til- p. 62), Mélanie sérail la Olio de la propre sœur de Paulin. Mais l’interprétation de Corm. XXI, 395-401 est forcée. Pierre Passe INTRODUCTION tenir dis le début de leur union, mais qui, dans VH.L. n'est pas moins NOTES COMPLÉMENTAIRES 2-4 541) ; il n’y a pas de contradiction à situer la lettre de Jérôme en 399 et ΓApologie en 401. Mvnrnv (lac. cil. p. 75) a raison de rappeler Melanie l'Ancienne et sous celle de Rufin, qu’il aura rencontré un • Aproniane, fili charissime >, que Rufin dédie ses traductions do neuf homélies d’Origéne sur les Psaumes (PG 12, 1319-1320) ot de dix homélies de S. Grégoire do Naziatizo (éd. Engelbrecht, CSBL 46, p. 3 ; on sait qu’un très ancien ms. de cette traduction a été s copié sur le livre de la bienheureuse Mélanie à Rome ·) ; & lui encore, à H. Chadwick, Texis and Studies, 2‘ série, V, p. 9) et celle des huit homélies de S. Basile (PG 31, 1723); voir Dom M. lluoao Histoire Lausiaque » par Lucol. F. X. Murphy, « Melania the Elder, a Biographical Note», (Traditio V, 1947, p. 59-78). Patrologie Orientale. Revue d'Ascétiquc et de Mystique. M. Card. Rampolla del Tindaro, « Santa Melania Giuniore, senatricc romana ». Real-Encyclopâdio. Revue dos Études Anciennes. Revue dos Études Latines. Revue do l'Histoirc des Religions. Revue de ('Orient Chrétien. Recherches de Science Religieuse, Texte und Untersuchungen. Vita Mclaniae. ΒΙΟΣ ΤΗΣ ΟΣΙΑΣ ΜΕΛΑΝΗΣ Εύλογητδς ό Θεδς ό διεγείρας τήν σήν τιμίαν κεφαλήν,. ύδουλευσάμην, κρεϊττον ήγούμενος διά της σιωπής εγκωμίασα των δσϊων σου προσευχών, θαρρήσας τη δυνάμει τοϋ Πνεύμα- VIE DE SAINTE MÉLAME' PROLOGUE Bénissez, mon Père...3 Béni soit Dieu qui a poussé ta Révérence, prêtre saint3, à rechercher le témoignage do mon humble personne* sur la vio de notre sainte mère, qui habile avec les anges, Mélanie la Romaine, — moi qui ai passé si longtemps auprès d’elle4 et connais vaguement l’histoire de ses origines sénatoriales, et comment elle entra dans la vie angélique, en foulant aux pieds la fumée de la gloire du monde. Cependant, parce que, connaissant trop bien ma propre maladresse, je ne me croyais pas capable de raconter de si grands combats, j'avais pris la décision plus sûre de refuser, estimant meilleur de célébrer par le silence la noble servante de Dieu que de déshonorer par mes paroles maladroites scs traits de vertu éclatants. Mais puisque do nouveau tu as promis do nous assister de tes saintes prières, prêtre saint, enhardi par la puissance de l’Esprit, je me dispose à me jeter dans la mer infinie du récit, ayant en perspective le céleste salaire do 4. Λ partir de l'installation do Métairie è Jérusalem (et, Inlro- VIE DE SAINTE MÉLANIE λογίζομαι γάρ μη3έ τούς άγαν φιλοσόφους ώς έοιχεν κατατολμήσαι τοΰ τηλικούτου έπιτάγματος. Τίς γάρ ίπαξίως άμότρητον έχει πέλαγος καί βιβλίου όλοκλήρου συγγραφή» τοϊς φιληκόοις” είς ζήλον άρετής καί ώφέλειαν μεγίστην τοϊς βουλομένοις τάς l’obéissance. H n’est donc pas extraordinaire que, maladroit comme je suis, et de parole embarrassée1, je reste paralysé devant la promesse d’un tel travail : je considère en effet que même les vrais philosophes ne se sont probablement pas attaqués à une aussi grande tâche. Qui donc on effet saura dignement raconter, avec clarté, les actions vraiment viriles de cette bienheureuse? je veux dire son absolu renoncement aux choses do la vio, son zèlo plus brûlant quo le (eu pour la foi orthodoxe, et sa bienfaisance indé­ passable, son énergie à veiller et sa constance à coucher par terre, — mauvais traitements et ascèse inlassable de l’àme et du corps, douceur et tempérance rivalisant avec les puissances incorporelles, — et la pauvreté do son vêtement et, avec tout le reste, mère de tous les biens, son humilité. Chacune de ses vertus appelle une mer indéfinie de réflexions et la rédaction d’un ouvrage entier qui dépasse de loin mes forces. C’est pourquoi, embarrassé devant la longueur interminable du récit, j'essaierai de faire comme les pêcheurs qui, se sentant bien dans l’impossi­ bilité do prendre tout le poisson, ne renoncent pourtant pas à leur entreprise, mais ramènent à terre, chacun selon scs moyens, ce qu’ils trouvent ; ou encore comme ceux qui, entrant dans un pré*, où se respire et se voit toute sorte de fleurs et toute sorte do parfums, même s’ils ne peuvent pris chacun ce qui lui suffit. Usant moi aussi de cette comparaison, et enhardi par les prières de ta Sainteté, je m’avancerai sur le pré spirituel des actions de notre bienheureuse mère Mélanie, ot là, cueillant ce qui me tombera sous la main, je l’offrirai aux auditeurs attentifs afin de les piquer d’émulation pour la vertu et, pour leur plus grand profit, à ceux qui veulent consacrer leur âme à notre sauveur à tous, Dieu*. VIE DE SAINTE MÉLANIE ΙΙύθεν τοίνυν tûv μεγάλων αυτής άγώνων άρζομαι, ή ποΐοις έγκωμίοις άμείψομαι τήν έν τοΐς ούρανοΐς τδν έπαινον έχουσαν, Ιδιώτης ών καί βραδύγλωσσος καθώς προεϊπον ; ■ Κοίμησιν αυτής έπιδοώμαι, βπιος μεμνημένος των αγίων των ωφέλειαν, καθώς προείπαμεν, αλλά καί διά τήν δόξαν των άγωνισαμένων μέχρι θανάτου δι’ αύτύν. ’Ολίγα ούν έκ ετέρων ακριβώς μεμάθηκα γράψας, τά λοιπά τή σή φιλομα-; θείιρ καταλιίψω έρευναν, καθώς γέγραπται ' « Δίδου σοφώ ν άφορμήν καί σοφότερος ίσται. » éloges gratifier colle qui est glorifiée dans les cieux, maia- saintes prières? Ce sont elles en effet qui, tandis qu’elle saintes instructions, rejetant tout retard, tout oubli, tout assoupissement*, touto irrésolution et toute défiance, je puisse exposer en partie les magnifiques traits de vertu qu'elle-même s'efforçait, selon le conseil évangélique*, de dissimuler. Mais puisque c’est la voix du Seigneur entendu dans le creux de l'oreille sera annoncé sur les de tous, fait éclater leurs magnifiques traits de et de tout ce que j'ai soigneusement appris auprès d'autres [1] Αυτή τοίνυν ή μακαρία Μ«λάνη πρώτη τής συγκλήτου I. LA LIBÉRATION Luttes avec la famille première du Sénat romain1, éprise du Christ depuis sa bienheureux époux le consnlairc Pimen1, alors qu'elle était fini de prendre le monde en haine, elle exhortait son mari de façon pathétique, lui adressant ces paroles : «Si tu veux, mon seigneur, pratiquer avec moi la chasteté et cohabiter avec moi sous la loi de la continence4, je te mais si cela le semble trop lourd, si tu ne peux supporter Homue annls quinque... » (£p. CVIII, 34). VIE DE SAINTE MÉLANIE, l-< Χριστώ κατά τήν ήμέραν έκείνην τήν φοβεράν · οϋτω γάρ,. τά ρήματα άχεχρίνατο ■ « Όταν, τοΰ Κυρίου κελεύ εύθέως είς παρβενείαν τφ Θεώ άφιέρωσαν. [2] Αύτης δέ ή καρδία έτι μάλλον τω Οείω πυρί κατεφλ των έαυτης γονέων άπεστέλλετο, άκήρχετό μέν καί μή [4] Έπειρατο οΰν έκφυγέΐν ή άγία καί καταλεϊψαι αυτφ' LUTTES AVEC LA FAMILLE B pour en user en maître désormais à ton gré. Affranchis ' seulement mon corps, pour qu’avec mon âme je le présente 1 sans tache au Christ au Jour redoutable. Car c’est ainsi que j'accomplirai mon désir qui est selon Dieu, a Mais d'ailleurs la détourner complètement de son projet ; il lui répondit en ces termes : « Lorsque, par la volonté du Seigneur, nous aurons deux enfants pour nous succéder dans nos biens, alors, tous les deux de concert, nous renoncerons au monde. » Et voici que, selon le dessein de la Providence, leur naît une fille, qu’aussilôt ils consacrèrent à Dieu pour l’état de virginité. [2] Le cœur de Mélanie n'en brûlait que plus fort du leu divin. Si quelquefois, selon la coutume, ses parents l’envoyaient au bain, elle s’y rendait, bien que malgré elle1, mais, entrant dans l’étuve, elle se lavait les yeux à l'eau chaude, pour faire preuve de fidélité2, elle s’essuyait avec ses habits et donnait des gratifications à ceux qui l'accompagnaient, pour les empêcher d’aller raconter li personne ce qu'elle faisait. Ainsi la bienheureuse avait ; toujours en tout devant les yeux la crainte de Dieu. (3) Le jeune homme, encore attiré par la gloire du monde, était souvent prié par elle de garder la chasteté corporelle, mais il n’acquiesçait pas, disant qu’il voulait encore un enfant. [4] La sainte essayait donc de fuir et de lui aban­ donner tout ce qui lui appartenait9. Elle s'ouvre de la , question avec les saints. Ceux-ci l’ayant encouragée à . VIE DE SAINTE MÉLANIE, 4-5 πάνυ λοπηΟεϊσα δτι ούκ έ'λαϋι κατάδηλον τοίς έαντής γονεΟσιν τούτο έργάσηται. [5] "Οτε δέ λοιπόν αί εύχαί τής αγίας οονήργη μνήμη τοΰ άγίου Λαυρβντίου * καί μηδέ 6λως έαυτήν S. L'habit de soie est considère commo no cadrant pas av LUTTES AVEC LA FAMILLE 135 attendre encore un peu, afin, par sa constance, de réaliser la parole de l’Apétre : · Que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari1?· elle commensa Λ porter sous ses étoiles de soie un habit do laine rude*. Ce qu'ayant su, sa tante maternelle la priait de ne pas se revêtir inconsidérément de cet habit. Elle, toute triste do n'avoir pu le cacher, la supplia de ne pas le révéler & ses parents. [5] Quand ensuite les prières do la sainte obtinrent leur effet et qu’arriva pour elle le moment de mettre au monde son second enfant, survint la commémoration de saint Laurent. Sans prendre aucun repos, mais ayant passé toute la nuit8 à veiller ot à faire des génuflexions dans son oratoire, elle part le lendemain malin de bonne heure avec sa mère et, allant au martyrium, elle implora Dieu avec beaucoup do larmes4 afin que, délivrée du monde, elle demeuras dee grondas familles chrétiennes, et on pense justement avoir retrouvé celui des parante de Mélanie, dans la maison do Caelius (voir Gatti, Lu casa eelimonlana dsl Valfrll..., p. 17), semblable A p. 46-53 ; peut-être aussi dons la maison de Byzantius, voisin des Valerii, cl. DACL, II 2850-3, fresques religieuses du Tablinum, coi. spiritualité comme de la quintessence ot de la fleur de la prière comme l’écho. S'il est une prière qui, selon lui, a des chances d'ètre in lacrimis (cap. LII ; p. 00). Il n'y a pus, pour le moine, de meilleure du missel romain pro peinions lacrimarum prouve d'ailleurs son importance tant historique qu'ascétique. « Le degré suprême de (Annoor. la Jaune, Commcnl. in Pt. CXVIII, η. III, VIE DE SAINTE MÉLANIE, 6-β LUTTES AVEC LA FAMILLE martyrium, καί βαπτισΟέν ίπήλθεν πρύς τύν Κύριον. [6] Τήν δέ λοιπδν χαλεπής ένοχλοομένην καί πρύς τύ ύλιγοψυχήσας καί αυτός έκινδύνευεν · καί δρόμων προς th ζωής αυτής. 'H δέ άγία ταϋτα αύτώ έδήλωσεν καβεζομί-κρ1· έν σαρκΐ ζώβαν'< κοψηΟέντος «ύτής παιδίου άπέθετο πασαν στολήν ύλοσήρικον.r ρώσαι σπουδάζοντες καί ύπδ των οικείων γονέων μή συγχο ούρανίω ορονήματι. ΟΙ δέ προειρημένοι γονείς αυτών, τούς ' apophtegme : Seigneur. <61 Ensuite, son bienheureux conjoint, VIE DE SAINTE MÉLANIE, β-7 LUTTES AVEC LA FAMILLE ευθέως έσπέρας καταλαβούσης ευωδία τις αύτοΐς ουράνιος επίβουλων τοΰ έχθροϋ κατεθάρρησαν. accablait. Rendant grâces à Dieu, ils s'enhardirent contre les embûches de l’ennemi. τάς γάρ λοιδορίας τών βλασφήμων άνθρώπων δεδοικώς heureux et lotir dit : o Pardonnez-moi, mes enfants, car, suivez votre désir selon Dieu, ainsi que vous l’avez décidé’. leurs bleui, étalent encore mineurs, Mélanie n’ayant que vingt et un ans et Pinion vlngt-qualro. Mélanic, mariée, restait do co lloroiéoe, deuxième VIE DE SAINTE MÉLANIE, 74 ευφροσύνης άκούσαντες, λοιπόν μετά τήν εν Κυρίιρ κοΐμησιν λοιπόν αδελφός ΐν Κυρίιρ Πινιανός τεσσάρων καί είκοσι . on juger per ce qu’on <111 Palladius, co dut ilro dans l'immense LUTTES CONTRE LE SÉNAT propice. » Ce qu'ayant entendu avec beaucoup de joie, dé» lors qu’il se fut endormi dans le Seigneur, ils prirent do Rome. Prenant quelques loisirs dans sa banlieue1, ils s'y exerçaient à la pratique dos vertus, se rendant bien compte qu’ils ne pourraient offrir à Dieu un culte pur s'ils ne s'arrachaient au trouble de la vie, ainsi qu'il est écrit : · Écoule, ma fille, vois, tends l'oreille ; oublie ton peuple et la maison de ton père, et le roi s’éprendra de ta beauté8. » Luttes contre le Sénat Intervention de Séréna [8] Quand ils commencèrent à mener la vie angélique, la bienheureuse Mélanie était âgée de vingt ans·, et celui qui était désormais son frère dans le Seigneur, Pinien, en avait vingt-quatre. Aussi, ne pouvant pas pour l'instant, ft cause de la tendresse de leur jeunesse, s'adonner ft une ascèse rigoureuse, ils s'appliquaient à se vêtir petitement. La bienheureuse se revêtit donc d'un habit de très petite de la jeunesse. Quant à lui, comme il venait seulement de rejetai* une fois pour toutes sa mise soignée et sa vie délicate, il se revêtait d'habits de Cilicie. La bienheureuse, voyant qu'il ne faisait pas encore fi complètement de l’élégance des habits, en était à part soi extrêmement laudrall-il corriger le mol ou, moins probablement, . ualenle qiünque ,, en donnant à tabula 1« sens do pièce d'étoffe précieuse on n'imagine guère te rapport possible avec le uni» lunka do Mélanie. Celle-ci marque un pas de plus dans la vole du renoncement, après tunique prouve le mépris du siècle ■ (Bp. CXXV, 7). U2 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 8-S 9ιώ xal τής άγνςίας ίν^ξάμχΟα, LUTTES CONTRE LE SÉNAT affligée, mais elle redoutait de le lui reprocher ouvertement, â cause de l’ardeur secrète de sa jeunesse et do son âge. Elle voyait en effet qu’il était encore dans toute la vigueur de son corps. La voici donc qui, dissimulant ses sentiments, se met â lui dire : a Est-ce que, depuis que nous avons commencé à réaliser la promesse faite à Dieu, ton cœur ne s’est pas ouvert ù la pensée do me désirer?» Mais le bienheureux, tout â tait conscient do la pureté do scs pensées, d'affirmer en présence du Seigneur : « Depuis que nous avons donné notre parole â Dieu et que nous avons commencé une vie pure, je ne le considère pas d'un en l'encourageant : « Obéis-moi donc comme à ta mère et â ta sœur spirituelle, et quitte les habits de Glide, car il n’est pas convenable d'en porter de tels quand on a abandonné, à cause de Dieu, les vanités du monde, s Et lui, ayant considéré qu’elle l'exhortait pour son bien, se rendit aussitôt à l’excellent conseil, le jugeant utile pour leur salut à tous deux ; et, ayant Oté les habits de Cilicio, il se revêtit d’habits d'Antioche1 de couleur naturelle, dont la valeur ne dépassait pas une pièce de monnaie. (fl) Arrivés ainsi par la grâce de Dieu à cotte pratique de vertu, ils se tournèrent encore vers une autre et, sage­ ment, faisant entre eux réflexion, ils disaient : « Si nous entreprenons une ascèse qui dépasse nos forces, notre corps, impuissant à supporter ces durs traitements à cause do la mollesse de notre genre de vie, se débilitera tout â fait, et nous risquons de nous abandonner par la suite â la sensualité3 ». C’est pourquoi ils adoptent cette pratique : ils faisaient le tour de tous les malades sans exception et les visitaient, pour les soigner ; ils hébergeaient les étrangers de passage et ne les laissaient partir qu’en les comblant do beaucoup de provisions do voyage. Tous ceux qui étaient dans le besoin et les pauvres, ils les assistaient ù Laeta de soumettre sa fille encore en bas âge â des Jeûnes excessifs, 144 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 9-10 άχολούΟει μοι. » [10] Και άμα ταϋτα αυτών βουλευομένων, μέγιστον αύτοϊς πειρασμόν έξήγειρεν ό έχβρός τής άΐ.ηβείας διάβολος. LUTTES CONTUE LE SÉNAT largement. Faisant le tour de toutes les prisons, des lieux de relégation et des mines, ils délivraient les détenus pour dette1, leur fournissant l'argent nécessaire. Λ l’exemple de Job®, le bienheureux serviteur du Seigneur, leur porte était ouverte à tout impotent®. Ensuite, ils se mirent à vendre leurs biens, en pensant à la parole adressée au riche par le Seigneur : «Si tu veux cire parfait, vends dans le Ciel, puis, prends ta croix et suis-moi* ». [10] El tandis qu'ils formaient ces projets, le diable, ennemi de la vérité, leur suscitait une très lourde épreuve. Jaloux de voir chez ces jeunes une telle ardeur selon Dieu, il fit une suggestion à Sévère, le frère du bienheureux Pinion*, et il persuada à leurs esclaves de dire : « Non, on ne nous vend pas® ; mais, si on nous force jusqu'à ce 6. L'esclave, n'éunt rien de plus qu'une «chose» possédée, so vendait avec la terre, dont il partageait In destinée. Or, le sort dos (//.L. LXI, 52, p, 156) ne rapporte-Ι-Π pas qu'selle affranchit les huit mille qui le voulurent (la Vie latine, ch. 34, renonce a les qui semble donc oublier que Plnien, loin do profiter des abandons do chrétiennes, avaient toujours été traités avec une extrême douceur, la tamillc, «consul de Rome», avait libéré le peuple romain de lu tyrannie, il s'était lait, lui, le «consul du Christ », libérant do la pensée de passer en d'autres mains, et d’expérimenter peut-être VIE DE SAINTE MELANIE. 10-11 [11J H δε ευσευής βασίλισσα Μελάνης καί άκούσασα τ μεταδολήν περί τήν βεοσέδειαν, έπεΟύμει σφοδρώς -ναύτην. « Αύτη ή άλλοίωσις της δεξιάς τού ύψίστου. » Ή δε της κοσμικής δόξης παντελώς διαπτύουσα, παρητεϊτο την Καμπανία καί Σικελία καί ‘ί αύτοϊς αγίων έπισκύπων. Έπεί δέ σφύδρα ώφελιμον ήγησάμεΟα ολίγα περί τής άληθείας γράψω προς τήν των έντυγχανόντων τή συντυχία άποκαλύψασθαι, αυτή γενναίφ φρονήματι διεδεδαιώσατο μήτε ίμάτιον άλλ,άσσειν — διά το γεγράμγ-. μένον ■ « Ένεδυσάμην τά ίμάτιά μου * πώς έκδύσωμαί' INTERVENTION DE SERENA que nous nous laissions vendre, c’est ton frère Sévère notre maître, c’est lui qui nous achète, s Grand fut leur trouble en voyant s’agiter leurs esclaves dans la banlieue de Rome... [11] La vénérable impératrice Séréna, sachant parfaite­ ment la vie splendide que menait à cette époque sainte Mélanie, et ayant appris les pratiques très hautes de sa vertu et sa conversion du faste mondain à la piété, désirait beaucoup la voir, pensant au mot du psalmiste qui dit : « Voici le changement de la droite du Très-Haut1. » Mais elle, méprisant complètement la gloire mondaine, se refusait à lui rendre visite. Lorsqu’ensuite leurs esclaves de la banlieue se soulevèrent, alors elle dit à son bienheureux l’impératrice. Si en effet les serviteurs qui sont près de nous se sont ainsi révoltés contre nous, que penses-tu que vont nous faire ceux des villes étrangères, je veux dire d’Espagne, de Campanie, de Sicile, d’Afrique, do Mauretame. de Bretagne et des autres pays2?» Pour ce motif, force leur fut de rendre une visite à la très pieuse impératrice, laquelle eut lieu grâce à de saints évêques qui agirent en leur faveur. Comme il nous a paru très avantageux de rapporter quelques détails de leur visite, détails qu’elle relatait très souvent pour notre édification, je les écrirai à mon tour, avec la plus grande exactitude, pour l’utilité de ceux qui me liront. Comme beaucoup, nous confia-t-elle, disaient qu’il lui fallait, selon l’habitude en vigueur à Rome chez les personnes de rang sénatorial, avoir, au cours de la visite, la tète découverte, elle affirma avec une noble fierté qu'elle ne changerait pas d'habits — à cause de cc qui est écrit : 2. Voir aussi Paumhvs, H.l. LXI. A rapprocher do ce que un cousin do Melanlo : < Il possédait des domaines sur presque tous les points du monde romain » (Hist., XXVII, xt, 1, èd. Gardlhausen, VIE DE SAINTE MÉLANIE, 11-12 : Ούόε εΐ μέλλω άπαντά μου τήν κατά Θεόν συνείδησιν η κερΚίσα·. όλον τδν κόσμον. ».ι INTERVENTION DE SÉRÉNA e J’ai revêtu mes habits ; comment les ôterai-je1 ?» — et qu'elle ne sc découvrirait pas non plus la tôle — on raison de l'Apôtre qui dit : a II ne faut pas que la femme prie sans avoir la tôte couverte’ ». « Non, même si je dois perdre tous mes biens, car il vaut mieux pour moi, disaitelle, ne pas négliger un seul trait de l’Êcriture3 ni fouler aux pieds ma conscience selon Dieu, que de gagner le monde entier4». Car c’étaient des vêtements de salut4 que scs habits, et tout le cours de sa vio était à scs yeux une prière. Aussi ne supportait-elle pas de découvrir sa tête, même un moment, pour ne pas contrister les anges qui l’accompagnaient4. Ayant donc pris des parures de très grand prix et des vases de cristal pour en faire présent à la pieuse impéra­ trice, et en outre, d’autres ornements consistant en anneaux, en argenterie et en habits de soie, pour les offrir aux fidèles eunuques et aux officiers’, elle se présenta au palais et, dès qu'ils furent annoncés, on leur dit d'entrer. [12] Aussitôt la pieuse impératrice d’aller à leur rencontre avec beaucoup de joio à l’entrée du portique. Voyant la bienheureuse avec cet humble vêtement, elle eut le cœur transpercé, et l'ayant accueillie, la fit asseoir sur son trône d'or. Appelant tous ses serviteurs du palais, elle se mit à leur parler ainsi : « Venez ici ; voyez celle que nous avons pu admirer, il y a quatre ans8, resplendissante dans la dignité mondaine et, maintenant, vieillie8 dans la 1« mon de sa nue, mort de Publicola avec retraite 0 le campagne, 9. La compliment de Séréna paraît beaucoup plus naturel en grec « vieillir > : γεγηρ«χυϊ«ν est te mot juste; senescentem, un essai molhoureux de traduction. Personne en tous cas no songera A (D'AlÈs, toe. cil.). Pf0P y 8 ISO VIE DE SAINTE MÉLANIE, 12 κατά Θεόν άρετήν τό θήλυ του άρρενος, έπειδάν έ'ρρωται ή έδιώχθησαν παρά τοΰ πατρός κωλυΟεντες μηδέ όλως φρονήματος, ώς ανωτέρω είρήκαμεν. Πάλιν δέ μαχαρίζουσα άμφοτέρους ή βασίλισσα έλεγεν, πόσον ύπομένουσιν κόπον INTERVENTION DE SERENA sagesse céleste. Apprenons d’elle comment les réflexions ce qui est do la vertu Ce qu'entendant, cette véritable servante du Seigneur ne s'enorgueillit pas de ces éloges, mais, plus l'impératrice la vantait, et plus elle s'humiliait, accom­ plissant la parole prophétique : « Toute la gloire de l'homme raconter lent été persécutés pa Car le diable avait conduit son père, tout homme de haute ίκαστος των συγκλητικών συγγενών αύτών συσκευάζονται . INTERVENTION DE SÊRENA complots de Sévère, le frère du seigneur Pinien, qui voulait faire passer sur sa tête tous lours biens, nombreux et importants, et comment leurs parents, do rang sénatorial eux-mémes, complotaient chacun ù présent contre lours biens, voulant s’on enrichir. Puis elle leur dit : « Voulezvous que je fasso punir Sévère, et qu'assagi, il apprenne i ne plus exploiter coux qui ont consacré leur éme au Seigneur?» Les saints do répondre alors ô l’impératrice : « Lo Christ nous a ordonné de subir l’injustice sans être injustes è notre tour, de nous laisser souffleter sur la joue droite et de présenter l'autre, avec celui qui nous réquisi­ tionne pour un mille d'en parcourir doux, à celui qui nous prend notre tunique de donner aussi notre manteau1. Il est donc inconvenant pour nous de rendre le mal pour le mal*, surtout si ceux qui cherchent à nous exploiter sont nos proches. Nous avons confiance dans le Christ Majesté, mémo nos modestes richesses seront bientôt liquidées comme il faut ». Ce qu'entendant, l’impératrice, très édifiée, de s'adresser à l’instant mémo à son frère* vraiment très pieux et ami du Christ, le très bienheureux empereur Honorius, afin fussent vendu» sous la responsabilité des gouverneurs et des magistrats et que, sous leur responsabilité encore, le prix leur on fût remis4. L’empereur, ami du Christ, lit si bien, dans son zèle et avec grando joie, qu'ils étaient encore assis lorsqu’on lour donna les décrets et les oxécu- [13] Stupéfaits do voir quelle était la libéralité des très pieux souverains, glorifiant Dieu, sauveur suprême, ils n’élelt pas habituel quo ces mandats lussent octroyés avec une toile IM VIE DE SAINTE MÉLANIE, 13-14 Κύριος τήν υμών ίτι τά τώ Θεώ άφιερωΟέντα λαμβάνει. » Προστάσσει ούν άίελφοϋ, μετά πάσης χαρας καί προθυμίας τδ προσταχθέν έπετέλεσαν^ έπΐ γης, άπερ έν ούρανφ θησαυρόν άσυλον ,συνάγειν INTERVENTION DE SËRÉNA déployèrent les ornements précieux ainsi que les vases do cristal, et les offrirent aux pieux souverains, disant : «Acceptes de notre part ces modestes eulogies’, de même |. que le Seigneur lui aussi a accepté les deux petites pièces Ide la veuve*. » L’impératrice, souriant aimablement en entendant ces mots, de leur répondre : · Que le Seigneur en persuade votre piété, je considère celui qui prend 1 quelque chose de vos biens, les saints et les pauvres exceptés, comme un sacrilège, et comme quelqu’un qui ι· accumule sur lui le feu éternel*, parce qu’il prend les choses consacrées à Dieu. > Elle ordonne alors au majordome et i deux autres eunuques illustres de les raccompagner , avec tous les honneurs, leur faisant jurer par le salut do son frère très pieux qu'ils ne se permettraient pas et qu’ils ne permettraient à personne d'autre dans le palais do leur > prendre le moindre sou. Et les serviteurs des empereurs amis du Christ, amis du Christ eux-mêmes, d'accomplir en toute joie et empressement ce qui leur avait été ordonné. [14] Les saints s’en allèrent au comble du bonheur, après avoir réalisé un gain spirituel. Ayant en effet pour gage la parole du Seigneur qui dit : « C'est bien, bon serviteur, tu as été fidèle en pou do choses, je t'établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton Maître*», ils 1 comptaient dissiper* sur la terre ce qu’aux yeux de leur foi ils accumulaient comme un trésor inviolable* dans le Ciel. S’étant donc retirés dans leur demeure, ils délibéraient d'offrir quelque témoignage do reconnaissance à l’impéra­ trice qui avait tout fait pour eux. Etant donné que personne parmi les sénateurs do Rome n’était en mesure d'acheter la maison du bienheureux Pinien’, ils le font L 1 S. CI. MaUh. 6, 19-20. 7. Celte maison était sur le Coolies, là où s'éleva plus tard le celle do Bysanllus et de Pammaeblus (église des SS. Jean-et-Paul). VIE DE SAINTE MÉLANIE, 14-1S ηύπόρησεν, δηλοΒσι vp προειρημένη βασιλίδι δι’ Αγίων Ενα αύτήν αγοράσει. μακαρίου άκήκοα, Ακροθιγώς διηγήαομαι. Έλεγεν γάρ· κεκτησΒαι έν προαόδω ένιαυσιαΕω πλέον ίλαττον χρυσδυ' μυριάδας δώδεκα, χωρίς ών εϊγεν κτημάτων της ιδίας ■ LIQUIDATION barbares, c'était une maison brûlée*, qu'ils cédèrent pour Liquidation Lutte contre le démon comunale dl Jtoma, [1'302], p. 146*163). 3. Loi.: «de la bienheureuse.». VIE DE SAINTE M ÉLAN IE, lS-Ιβ ίλαυΟίρας - τά δέ κινητά αύτών τοσαϋτα ύπήρχεν, ώς μίτρω μή ϋποβάλλεσβαι - άπερ εύθέως άρξάμενοι προΟύμως ίμίριζον, άγίοις άνδράσιν τήν τής ελεημοσύνης διακονίαν I ίγχειρίζοντες. Άπέστελλον ίν άλλαις χώραις δ·.’ ένός μέν μυριάδας τέσσαρας, δι' έτέρου δέ τρεις, δι’ άλλου δέ δύο καί <δι’> έτίρου μίαν, καί τά λοιπά καθώς συνήργει 4 Κύριος. Έλεγεν γάρ ή άγία αΰτη τώ μακαρίφ αυτής συνζύγφ καί άδελφώ · « Βαρύτατόν ίστιν ήμϊν τ4 τού βίου φορτίον, καί οβκ ίσμεν Ικανοί ίν τούτοις ΰντες τδν ίλαφρύν ζυγόν τον Χριστού άναδέξασΟαι. ΆποΟώμεθα οδν διά τάχους τά χρήματα, ίνα Χριστόν κερδήσομεν. » '0 δέ ώς παρά θεού ούτως τάς τής μακαρίας νουθεσίας ίδέχετο, καί πλούσια χειρ·. τά ύντα έσκύρπιζον. [16] Καί ποτέ πάμπολλα παρακλ.ηβείσα παρ’ ημών είπεΐν, πώς ήδυνήθτ,σαν άκδ τηλικουτου · ύφους έλθεΐν είς τοσαύτην ταπείνωσιν, ήρξατο λέγειν ύτι · α Ούκ ολίγους κόπους καί πολέμους ύπέστημεν έν αρχή παρά τού μισοκάλου έχθροΰ, εως ήδυνήθημεν τδν βγκον των τοσούτων χρημάτων άπώσασθαι, δυσφορούντές τε καί Ολιδόμενοι, δτι ούκ ήν ήμΐν ή πάλη πρύς αίμα καί σάρκα, άλλά, καθώς φησιν άπόστολος, πρδς τάς άρχάς, πρύς τούς κοσμοκράτορας τοϊ σκότους τοϋ αίώνος τούτου. ’Εν μια δέ νυκτί λυπούμενο LUTTE CONTRE LE DÉMON de son épouse1. Quant à leurs biens mobiliers, ils étaient si importants qu’on ne pouvait arriver à les mesurer. Ces biens, ils se mirent aussitôt à les distribuer avec empressement, confîant Λ de saints personnages le ministère de l'aumône1. Ils envoyaient en différents pays, par l'un quatre myriades, par l'autre trois, par un autre doux et par un autre encore une, et ainsi de suite, selon que le Seigneur les aidait à le faire. La sainte disait elle-même à son bienheureux conjoint et frère : « Le fardeau do la vie est très lourd pour nous, et nous no sommes pas capables, au milieu de tout cela, de prendre le joug léger du Christ’. Dépouillons-nous donc au plus tôt de nos venant de Dieu les suggestions de la bienheureuse et tous deux de disperser leur fortune à pleines mains. [16] Une fois, alors que nous la pressions très instamment de nous expliquer comment ils avaient pu descendre d’une si grande hauteur jusqu’à un tel abaissement, elle se mit à nous dire : « Nombreuses, au commencement, furent les difficultés et les luttes que nous avons dû endurer de la part de l’ennemi haineux du bien, pour arriver à pouvoir nous débarrasser du poids do si grandes richesses, accablés et meurtris de co que nous n'avions pas à combattre contre la chair et le sang, mais, comme dit ΓApôtre, contre les principautés, contre les dominateurs des ténèbres de ce monde*. Une nuit, nous nous étions endormis dans une do celui de Paulin de Kola, 10 ■ Poverello * des temps puUIsliques, braques possessions. Ausorm, son ancien précepteur et son successeur dans le consulat, no gémll-ll pas do voir · le loyer de Paulin disperse et les terres sur lesquelles II régnait, divisées entre cent nouveaux maîtres . t (Bp. XXV, 115 ; éd. SchenM, p. 193). 160 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 16-13 σφόδρα ύπνώσαμεν, καί όρώμεν εαυτούς άμφότεροι έν ίκείνην, εις πολλήν καί μεγάλη» άναψυχή» ηϋρίθημεν καί τής μελλούσης ημάς έκ τοϋ πολλου κόπου [17] « Έν μια τοιγαροϋν ήμέρ<{, ώς ίλεγεν ή γενναία καί μεγαλόφρων αίτη δούλη τοϋ Χρίστου, πολλοϋ καί άφάτου ήμϊν συνηγμένου χρυσίου ώστε άποστεϋαι είς ίξ ένεργείας του διαβόλου έκ τοϋ πλήθους τδν χρημάτων] άποσοβήσαι άπ' έμοϋ τδν αντίπαλον. Καί μετά τήν εύχή LUTTE CONTRE LE DÉMON grande tristesse : nous nous voyions tous les deux on train do passer par une fonte très étroite d'une muraille, tout à fait mal à l’aise du fait de l’étroitesse, au point qu'il ne nous restait plus qu'a renoncer à la vie*. Etant sortis, dit-elle, de cette angoisse, avec beaucoup de peine, nous nous retrouvâmes dans un grand et profond soulagement et une joie ineffable. Dieu nous fit voir cela, consolant notre pusillanimité, pour nous donner confiance qu’il nous serait, après beaucoup do peine, accordé le repos, s [17] « Or donc, un jour que nous avions — comme du Christ —, réuni une somme d’or immense et innom­ brable1, de quoi envoyer pour le service des pauvres ot des saints quarante-cinq mille livres d’or, entrant dans le triclinium, il me sembla voir, par l'opération de Satan, la maison illuminée par l’abondance des richesses comme par un fou, et entendre l’ennemi, tandis que je réfléchissais, me dire : Qu‘est-ce que c’est que ce royaume des cieux qui s'achète avec tant d’argent? Comme, ajoutait-elle, j’étais inquiète pour résister au diable, aussitôt, à jeûn, je courus chercher le secours invincible, et, ayant fléchi les genoux, je priais le Seigneur de chasser loin de moi l’adversaire. Après avoir prié, réconfortée, je me fis à moi-mémo ce raisonnement : Ce qui s'achète avec ces choses corruptibles, c’est ce dont la sainte Écriture dit : « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l'oreille n’a pas entendu, que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment*. > [18] Elle disait avoir éprouvé la même chose une seconde fois, nous apprenant par lè les procédés variés de l’ennemi, état do lucidité cl de possoMlon do sol spiriluelies. 102 VIB PB SAINTE MÊLANTE, 18-10 Un χρή πάντοτε άγρυχνεϊν καί μηδέ όλως άμερ1μνήσα1 τάς βουλομένας άρέααι τώ Κνρίω ψυχάς. « Ήν γάρ ήμϊν, φησιν, άξιοεπαίνετον κτήμα, έν δέ τφ κτήματι βαλανεΐον πάσαν : κοσμικήν ύπερβαΐνον λαμπρότητα ' καί γάρ είχεν έξ ίνός μέν μέρους τήν θάλασσαν, ίχ δέ τού ετέρου ύλην παντοίαν, έν ?, σΰαγροι ελαφοί τε καί δορκάδες καί ότερα αγρίμια ένέμοντο, ώς τους λουομένους ίκ τής νεροφόρου θεωρεΐν ίκεϊθεν μέν τά πλοιάρια άρμενίζοντα, εντεύθεν δί τήν Θήραν ίν τή όλη. Ευρών ον. έν τούτιρ πάλιν εύκαιρον πρόφαση.’ δ διάβολος ύπίδαλλέν μοι, φησίν, την τε ποικιλίαν των έκτισε μαρμάρων καί τήν έν τή κώμη αυτή άφατον πρόσοδον ·ι· έκέκτητο γάρ περιξτοϋ βαλανείου έξήκοντα καί δύο έποικια. η· Ή δέ μακαρία πάλιν τό όμμα προς τόν θεόν άνατείνασα τώ εύσεδεί ίπιλογισμώ τόν εχθρόν άπεκρούσατο λέγουσα ■ « Ού μή μου εμποδίσεις έν τούτιρ τόν δρόμον, διαθολεή Τί γάρ όλως εϊσίν τούτα, τά σήμερον όντα καί αύριον ή ύπό βαρβάρων ή ύπό πυρές ή ύπό χρόνου ή ύπό άλλης τινός διαφθειρόμενα περιστάσεως, πρός τά αίώνια αγαθά τά. . άεί ωσαύτως όντα καί τοϊς άπεράντοις αίώσιν παρεκτει-. νόμενα, άπερ διά τούτων των φθαρτών άγοράζεται » Γνούς δέ ό έχθρός ώς ούδέν ισχύ» πολέμων πρός αύτήνήΙ άλλά μάλλον ήττώμενος περισσοτέρους αύτή προςηεϊ στεφάνους, αΐσχυνθείς ούκέτι δι’ όχλου αύτή γενεσθη,] έτόλμησεν. t [19] Άδεώς δέ λοιπόν, ώς προείπαμεν, τά υπόλοιπ των έν τη ‘Ρώμη κτημάτων άποδόμενοι, ώς εΐπεΐν παντί I τφ κόσμιρ έπήρκεσαν. Ποια γάρ πόλις ή ποια άμοιρος των μεγίστων αύτών εόποιΐών γεγένηται ; Εαν είπωμεν Μεσοποταμίαν καί τήν λοιπήν Συρίαν, Πα)-αιατινηβ| τε πάσαν καί τά μέρη της Αίγόπτου καί Πενταπόλεως·} καί ίνα μή πολλά λέγομεν, πάσα ή δύσις καί πάσα ανατολή ·| 1. Ο-ερνέε n»»F0LLA (η. κνιι, ρ. 179-180). co lira d«iic« infinis, qui s’achètent au moyen de ces biens corrup- à rien en combattant contre elle, et même que, vaincu, il lui procurait des couronnes bien plus belles, pris do confusion, n'osa plus lui être importun. l’avons dit, de ce qui restait de leurs biens do Home, ils vinrent on aide, pour ainsi dire, au monde entier. Quelle est en effet la ville, quel est le pays qui n'a eu sa part de leurs immenses bienfaits? Parlons-nous de la Mésopotamie et du reste do la Syrie, de la Palestine entière, dos contrées de l'Égypte et de la Pentapole? Href, tout l'Occident et tout l'Oriont ont eu leur part de LIQUIDATION leurs immenses bienfaits1 ! Moi-môme, par exemple, ayant fait le voyage de Constantinople, j'ai entendu de nombreux vieillards rendre grâce aux saints, tout parti­ culièrement le seigneur Tigrios3, le prêtre de Constantinople. S'ôtant rendus acquéreurs de nombreuses lies, ils en gratifièrent de saints personnages ; do même, ayant acheté aussi des monastères do moines et de vierges, ils on firent don à ceux qui les habitaient, fournissant à chaque endroit la somme d'or suffisante. Ils donnèrent au surplus pour les autels des églises et des monastères tous leurs vêtements de soie qui étaient nombreux et de grande valeur, et mettant on pièces l'argentorie qu'ils possédaient en grande quantité ils en firent, pour Dieu, des autels, des joyaux d'église et nombre d'autres offrandes3. Ayant vendu leurs propriétés de Rome, d'Italie, d'Espagne et do Campanie3, ils firent voile vers l'Afrique. Et aussitôt Alaric arriva sur les propriétés que venaient de vendre les bienheureux8. Et tous de glorifier le maître do toutes choses en disant : « Bienheureux ceux qui n’ont Bultcllno di arch, crû., IV* année, 18ββ, p. 50,90 s. ; p. 100-103. 5. Après que Stilicon eût été tué sous prétexte de trahison (août 408), Alaric mit pour la première fois le siège devant Rome. Sénateurs (Zosiue, Hill. V, 39-41). C principaux soutiens du christianisme, favorisèrent une tentative premiers symptômes de cette crise, autant que la menace barbare, ont pu décider Mélanie A partir pour l'Italie du Sud. 166 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 19 άποδόσΟαι τά πράγματα πρδ της των βαρβάρων επιστα­ σίας. » Καί βτε έξήλΟον της ‘Ρώμης, ό έπαρχος τής πόλεως, ελληνικότατος σφοδρά τυγχάνων, έβουλεύσατο συμπαση τη συγκλήτω τά πράγματα αύτών κυρώσαι τω δημοσίω. Τούτο δέ αύτού- έωθεν επιτελών σπουδάζοντας, έγένετο κατά Θεοΰ πρόνοιαν έπαναστηναι αύτώ τον δήμον δι* ένδειαν άρτων ' καί ούτως έλκόμενος έφονεύΟη έμμέσω τής πόλεως, καί οι λοιποί πάντες φοβηθέντες ησύχασαν. Πλεόντων δέ αύτών άπδ Σικελίας προς τον άγιώτατον έπίσκοπον Παυλΐνον, προς ον καί την αρχήν άπετάξαντο, 1. Gabinius Barbarus Pompeianus (CIL, VIII, 969; X, 1199). Zosimo noue parle du décret rendu par le Sénat, sur son initiative, pour rétablir les sacrifices abolis. Il y eut en effet des païens très tard dans l'aristocratie romaine et parmi les fonctionnaires : Symmaque, ou Volusien, oncle de Mélanie et plus tard Préfet de Rome, infra, ch. 50, en sont des exemples typiques. Il ne paraît pas quo leur religion ait nui aucunement à leur carrière. 2. Ainsi le voulait la loi. Λ l’époque du Bas-Empire, en effet, le droit d’uli cl abuti, en quoi les vieux jurisconsultes faisaient consister l'essence de la propriété romaine, avait cessé d'exister. Le patrimoine des personnes de rang sénatorial — c'était le cas de Mélanie — ne pouvait sortir de leur famille, tout au moins de la classe sociale à laquelle elles appartenaient. Inscrit sur les registres publics, il s'y trouvait en quelque sorte < immobilisé · (Cod. Theod., VI, h, 8, éd. Haenel, col. 505). < La fortune d’un sénateur, a-t-oû écrit, était en gage au Sénat comme celle d’un curial à la curie» (Leckivain, Le sénat romaifTdepuis Dioclétien, 1888, p. 86). Il faut croire que la fortune de Mélanie et de Pinicn dépassait tout, car d’autres personnages comme les sénatriccs romaines Paula, Eabioia, Léa, Blésilla, le sénateur Pammachius lui-même, avaient réussi ft EN AFRIQUE 167 pas attendu pour vendre leurs biens l'arrivée des barbares. » Quand ils eurent quitté Rome, le préfet de la ville1, imbu à fond de paganisme, décida d’accord avec le Sénat tout entier que leurs biens reviendraient au trésor public3. Il s’empressait d’exécuter cela, de bon matin, quand, par la Providence de Dieu, le peuple se souleva contre lui en raison du manque de pain ; et ainsi, couvert de plaies, il fut massacré en pleine ville3, et tous les autres, apeurés, se tinrent tranquilles. II. LES VOYAGES En Afrique Tandis qu'ils faisaient voile de la Sicile vers le très saint évêque Paulin4, chez qui ils s’étaient déjà retirés au début, faire vœu de pauvreté, — ce dernier il est vrai pas complètement, puisqu’on le voit garder son siège au Sénat et mêler sa bure monastique à la pourpre de scs collègues —, sans que s'appliquât le summum jus, cl sans provoquer autre chose quo des quolibets et des plaisanteries. (Jérôme, Ep. XXII, XXXVIII, LXVI, LXXVI1, CVIII) Paulin de Noie lui-même et sa femme Thérasia en furent quittes pour quelques cabales. Si l’opinion publique et des amis intimes se prononcèrent publiquement contre eux (Ambroise, Ep. WHI ; PL 16, 1178), il ne parait pas que l’État en ait pris ombrage, cl soit intervenu. Par contre, en Égypte, S. Antoine, paysan aisé, ne put vendre tous scs biens au profit des pauvres, et après avoir aliéné scs meubles dut abandonner aux gens de sa commune sa propriété foncière (Fife, 2 ; PG 26, 841-844). 3. Celte famine causée par le blocus d’Alaric est attestée par Zosime, et l'histoire de cette époque est pleine de ces émeutes, oô plus d’un haut fonctionnaire faillit laisser sa vie. 4. C’est bien ainsi que P. Courcelee, < Paulin de Noie et saint Jérôme », lieu. des El. la!., XXV (1948), p. 277, n. 6, interprète ce texte, dont le parallèle se trouve en latin au ch. 34, < malgré les divergences des deux textes, dont l’un au moins doit ôtre corrompu ». Que le texte I 168 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 19-20 κατ’ οικονομίαν Θεού πνεύσαντες έναντίοι άνεμοι διεκώλυον αυτούς του πλοός, ώστε γενέσθαι αύτοϊς μεγάλην συστροφήν. Πολλοΰ δέ οντος του πλήθους έν τή νηι, έπέλειπεν αύτοϊς καί το ύδωρ, ώστε παρά βραχύ κινδυνεύσαι πάντας. Ίων δέ ναυτών λεγόντων οργήν Θεού είναι τούτο, έ'φη πρύς αυτούς ή μακαρία ' « Πάντως ούκ έστιν θέλημα Θεού άπελΟεϊν ή μας είς δν προεθέμεΟα τόπον. Δότε ούν τω φέροντι τό πλοϊον καί μή βιάζεσΟε τούς ανέμους. » Οί δέ, καθώς προσετάχθησαν παρά της άγιας, τείνουσιν τό άρμενου καί παραβάλλουσιν είς τινα νήσον, ήν οί βάρβαροι περιεκάθηντο άποσπάσαντες τούς μεγάλους της πόλεως μετά γυναικών και τέκνων, καί άπήτουν αύτούς φανερόν χρυσίον, δπερ εί μέν δώσουσιν, άπολυΟήσονται, ει δέ μή, καί αύτοί φονευθήσονται καί ή πόλις έμπρησθήσεται ύπ’ αυτών. Ώς οδν άπέβησαν οι άγιοι τής νηώς, άκούσας ό επίσκοπος παραγίνεται προς αύτούς μετά και άλλων, γονυπετών αύτούς και λέγων ' « ‘Όσον ημάς ζητοΰσιν χρυσίον οί βάρβαροι, έχομεν, παρεκτύς δισχιλίων πεντακοσίων νομισμάτων. » Οί δέ προθύμως ταΰτα παρασχόντες ήλευθέρωσαν άπαντας τούς της πόλεως εκ τών βαρβάρων, <καί> χαρισάμενοι αύτοϊς καί άλλα νομίσματα πεντακόσια και έξ ών έπεφέροντο άρτου τε και κελλαρικοΰ, έκ τε τού λιμού καί τής θλίψεως τεταλαιπωρηκότας αύτούς διέθρεψαν. Ού μόνον δέ, άλλα καί γυναίκα τινα επίσημον έξ αύτών, κατεχομένην υπό τών βαρβάρων, παρεσχηκότες νομίσματα πεντακόσια έξηγόρασαυ. [20] Καί ούτως έξελθόντες έκεϊθεν έπλευσαν είς τήν ’Αφρικήν, καθώς προείπαμεν. Παραγενάμενοι δέ έκεϊσε, εύθέως πωλούντες τα κτήματα έν τή Νουμιδία καί λίαυριτανίφ και έν αύτή τή ’Αφρική, άπέστειλαν τά χρήματα, τά μέν corrompu soil le latin ne fait ici guère de doute : mais son absence d’ordre chronologique peut témoigner d’un état primitif de la bio­ graphie, remaniée sur ce point par l’auteur de la recension grecque. 1. Sur les aléas de la navigation en ce temps, voir D. Gorcb, Les voyages, l'hospitalité et le port des lettres dans le monde chrétien I des IV* cl Ve siècles, Paris, Picard, 1926, p. 111 s. EN AFRIQUE 169 il advint par la permission de Dieu que les vents contraires se mirent à souffler, entravant la navigation, au point qu’il y eut une grosse tempête. Le bateau portant beaucoup de monde, en vint même à manquer d’eau1, de sorte que, pour un peu, tous étaient en danger. Les matelots disaient que c’était la colère de Dieu, mais la bienheureuse de leur répondre : « Ce n’est pas du tout la volonté de Dieu que nous allions à l’endroit que nous nous étions fixé. Mettez donc le bateau vent arrière, et ne faites pas violence aux vents. » Les matelots, comme ils en avaient reçu l’ordre de la sainte, de tendre alors la voile et d’aborder une île4 que les barbares avaient investie, après avoir enlevé les principaux personnages de la ville avec femmes et enfants; les barbarcs leur demandent une grosse somme d’or : s'ils la donnaient, ils seraient délivrés ; sinon eux-mêmes seraient massacrés, et la ville incendiée. Une fois que les saints eurent débarqué, l’évêque l’apprend, et, avec d'autres, vient à leur rencontre, tombant à genoux, en disant3 : «Tout l’or que nous demandent les barbares, nous l’avons, sauf deux mille cinq cents pièces. « Eux avec empressement les leur fournirent et libérèrent du joug des barbares tous ceux de la ville. Leur ayant donné encore cinq cents autres pièces, et du pain et des provisions qu’ils avaient apportés, ils sauvèrent les malheureux aussi bien de la famine que de l’angoisse. Non contents de cela, pour une femme distinguée de chez eux tombée aux mains des barbares, ils fournirent cinq cents pièces d’or et la rachetèrent. [20] Ainsi, partant de là, ils firent voile vers l’Afrique, comme nous l’avons dit. Arrivés là-bas, ils vendirent aussitôt les biens qu’ils possédaient en Numidie, en Maurétanie et en Afrique même, et disposèrent de cet 2. Sans doute une des Lipari, bien que nous n'y connaissions pas d’évêché à cette époque. 3. Ci. Mallh. 17, 14. 6-1 VIE DE SAINTE MELANIE. 20-21 είς όλίγον αναλίσκεται χρόνον · εί δέ βούλεσθε άληστον ίχειν μνήμην έν οόρανψ καί ΙκΙ γης, δωρήσασθε έκάστφ άρίστην γνώμην των άγίων άποδεξάμενοι, Ιποίησαν καθώς BN AFRIQUE de vendre tous leurs biens, les très saints et éminents liant aux monastères sera dépensé on peu de temps. Mais, si vous voulez laisser une mémoire ineffaçable au Ciel et i la pauvreté totale, dans le logement comme dans le nommée Thagaste, était petite et très pauvre. C’est elle comme elle l'était — en effet elle-même s’y exerçait si bien VIE DE~SA1NTE MELANIE. 21-22 τήν βίβλον άφίσπασβαι ίκ των άγιων αυτής χειρών — καί τοσοΰτον έκύσμησεν τήν έκκλησίαν τον άγιον τούτου άνδρύς έν τε προσόδοις καί άναΟήμασιν κειμηλίων χρυσών τε καί άργνρών καί βήλων πολυτίμων, καί ταντα πενιχρόν ούσαν σφοδρά τύ πρύτερον, ώστε φθόνον έγείραι τώ άνδρί άπό των λοστών ίπισκόπων τής ίπαρχίας εκείνης. [22] Έκτισαν δέ καί μοναστήρια μεγάλα δύο έκεΐσε παρασχόντες αϋτοϊς αυτάρκη πρόσοδον · ών το μέν ψκησαν άγιοι άνδρες τον άριΟμόν ίγδοήκοντα, τύ δέ έτερον παρθενεύουσαι τύν άριθμίν έκατδν τριάκοντα. Προβαίνουσα δέ ή άγια ταις άρεταϊς, ώς είδεν μικρόν ίαυτήν έλαφρυνθεϊσαν τού βάρους τών χρημάτων καί τέ JEONE et elle dota l'église de ce saint personnage de revenus et La vie contemplative : jeûne, lectio divina peu allégée du fardeau des richesses, après avoir accompli le rôle de Marthe, elle se mit désormais à imiter aussi Marie, qui a été louée dans l'Évangile pour avoir choisi Ramvolls (p. 205) pouvait juger etranger la vio de Melanic cl non celle de Plnicn. 11 est instructif de comparer, sur ce cas, la casuistique édifiante du Cardinal (p. 205-210) avec lu malignité perspicace de Dorn Luclmco (art. Hipporu, XXIV; DACL VI, 2512-2510). 4. lAl.: < de lours propres esclaves 01 servantes ». c. Condilum, terme latin au vin Interdit a Mélanie ? Peut-être plutôt d'un liquide moins recherche, mais un pou plus nutritif, comme cette bouillie VIE DE SAINTE MÉLANIE. 22-23 (ζήλου πάντας ύπερβαίνειν τη άσκήσει, σωματίοις * ώρισεν δε έαυτη, πόσον ύφείλη γράψαι της^ ήμέραε καί πόσον άναγνων«ι των Ενδιαθέτων βιβλίων ζα’ι LECTIO DIVINA Quant au vin, même dans le monde, elle n’en avait jamais usé, parce qu’ainsi sont élevés à Rome les enfants des Sénateurs1. Finalement, ce fut alors qu’elle se mit è mortifier son corps8 par un jeûne soutenu ; d’abord elle mangeait, et sans huile, seulement tous les doux jours, puis tous les trois jours, puis tous les cinq jours, c’est-ù-dire que, le samedi et le dimanche seulement, elle prenait du pain grossier. Elle était jalouse de dépasser tout le monde en ascèse. [23] Elle écrivait avec beaucoup de talent et sans faute9 sur de petits cahiers ; elle s'était fixé à elle-même combien elle devait écrire par jour, et combien elle devait lire des Livres canoniques, et de même pour les recueils d’homélies. Puis, une fois rassasiée, comme par manière de dessert, elle parcourait les vies des Pères*. Elle dormait ensuite pendant deux heures environ, puis, aussitôt éveillée, elle réveillait aussi les vierges qui menaient avec elle la vio ascétique, en disant : « De même que le bienheureux Abel et chacun des saints offraient à Dieu les prémices, ainsi, nous aussi, employons les prémices de la nuit ù glorifier correction des manuscrits copiés par Mélanie. Tout à lait conformo PG 10, 1072), que trois choses vous occupent constamment, à savoir : des plus variés, mais la transcription des livres profanes ou sacrés Oliviers : Ici et là, les spécialistes faisaient vivre le monastère par leur travail (Palladius, H.L. XXXII, p. OS : άλλος ίργάζεται χαλλιγραφεϊον ; Ruris, Apologie 11, 8, PL 21, 591). diffusion en Occident (si ce détail n’est pas anticipé) de récits, voire VIE DE SAINTE MÉLANIE, 23-ÎS κύτη άδελφαΐς ακριβείς παρίδωκεν, όπως μήτε λόγον αργόν, μήτε γέλωτα προπετή έκ του στόματος’! αύτών, και ού συνεχώρει βλως ^υπαράν ένΟνμησιν οίκεΐν [24] Αυτή δί, καθώς προείπαμεν, άπό τής άγίας πεντη­ κοστής έως των πασχών έβδομάδας νηστεύουσα, έλα(ου ουδέ τροφής, ώσπεροϋν καί τής πνευματικής. » Καί μόλις τούτα JEONE Dieu. Car nous devons veiller et prier1 à toute heure, comme il est écrit, parce que nous ne savons pas à quelle heure viendra lo voleur'. » Elle donna dos règles strictes aux sœurs ses compagnes, pour quo no sortent de leur boucho ni parole inutile', ni rire immodéré. Avec soin elle s'onquérait mémo de leurs réflexions, ne permettant pas quo la moindre pensée impure habitât en elles4. [24] Quant à elle, comme nous l’avons dit·, elle jeûnait la semaine entière do la sainte Pentecôte jusqu’à Pâques, sans prendre du tout d’huile4. D’après ce qu'ont attesté beaucoup de ceux qui étaient exactement au courant, jamais elle ne dormit sans son sac, ni ne mangea le samedi avant d'avoir achevé tout son office. [25] Ayant suivi cette règle ascétique pendant plusieurs années, elle se mit à jeûner même pendant la sainte fête de la Résurrection du Christ’. Cela, au grand chagrin de sa bienheureuse mère qui imitait les saintes femmes d'autrefois, et dont la vie vertueuse attend un autre écrivain ; quant à moi je me fruits', et : i bonne racine, beau fruit·. Voici donc comment elle lui parlait : « Il n'est pas juste qu'un chrétien jeûne le jour de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, mais il faut profiter de la nourriture corporelle comme de toujours suspects d'hélérodoxlo, ou du moins d’esprit sectaire, voire condamnés, comme les Eustatlrlens au Concile do Gangrss, Plus tant, S. Benoit, qui dans sa ferveur d'ermite novice oubliait PAquos, reçut la visite d'un prêtre qui, averti par un ange, lui apportait un repas do Nie (S. Gnéooine, Dialogua Π, 1 ; PL GG, 130). Dans cos conditions, Mélonle no pouvait résister aux conseils de sa mère, P 8. CI. Malik. 12, 33. VIE DE SAINTE MELANIE, 25-2β τήν συνήθη αυτής άσκησιν άνακάμπτειν, καΟάπερ γεωργός LECTIO DIVINA réussit à convaincre sa bienheureuse fille do prendre de l’huile au moins les trois jours de la fête, avant do revenir à son ascèse habituelle, à la façon d'un excellent laboureur qui possède un champ fertile, courant à son noble labour. [26] La bienheureuse lisait l’Ancicn et le Nouveau Testament trois ou quatre fois l'an ; elle calligraphiait ce dont elle avait besoin1, et distribuait aux saints des exemplaires écrits de sa propre main3. Elle achevait l’Oifice avec les vierges, scs compagnes, et récitait par cœur en son particulier les psaumes restants·. Elle lisait avec une telle assiduité les traités des saints qu’aucun livre ne lui était inconnu qu’elle pût trouver. Mais, qu'elle donnent d'ailleurs le texte le plus corrompu, lac. cil. s.) ne sont scribes se sont, selon leur habitude, Irai particularités. Do plus, contre l’opinion Dom A. Wir-MAUT (Acta Acad. tiller. Vinbod. clos CLIX, 1, p. 24, n. 2) ol, sans oublier que Rufin a également connu (Kp. CXXV, 11). Adbue tenera 'lingua psalmis dulcibus imbuatur, VIE DE SAINTE MÉLANIE, W-Π μένη, οίτως εμπόναχ; διήρχετο, ώστε μηδέ ρητόν μηδέ ^ωμαϊστί έδόκει π«σιν μή είδέναι ελληνιστί, καί πάλιν,' κυρίου ήμων Ίησοϋ Χριστού καί της ορθοδόξου πίστεοις οδτως έκέκτήτο, ώστε εί τινα κάν ψιλφ τφ. δνόματι αίρετικ® sans doute bilingues. ZÈLE POUR LA FOI ET LA VERTU les achetât ou les empruntât, elle les parcourait avec une telle application que pas une expression ni une pensée ne lui échappait. Pour comble d’érudition, quand elle lisait en latin, elle semblait à tous ne pas savoir le grec, et, par contre, quand elle lisait en grec, elle ne paraissait pas connaître le latin1. La vie contemplative : zèle pour la Soi et la vertu [27] On ne peut exprimer sa douceur pour ceux qui s’exerçaient ù la philosophie2, et tel était son zèle pour le nom de notre Soigneur Jésus-Christ et pour la toi orthodoxe que, si elle entendait dire de quelqu’un qu’il était hérétique, ne fût-ce que do nom, si, sur ses exhorta­ tions à se convertir au bien, il se laissait persuader, ... sinon, elle ne daignait mémo pas accepter quelque chose de lui pour le service dos pauvres2. [28] Ainsi, une femme de haut rang avait achevé le cours de sa vie loin de chez expliquent sans doute le silence absolu que Gérontius garde au spirituelle Paule. JérOme do son côté, afin de montrer comment semblable (Bp. CV1II, 33). Le même zélé et la nterne susceptibilité 68-70, SD ; PG 26, 940-1, 968), ou Pachéme jetant à l'eau un livre . S. Jiaéus (Bp. LU, 3), n’est détendre. . Sur celte sulcepUblUlé doctrinale au cours des premiers siècles chrétiens, voir l’étude de D. Goncn, · Susceptibilité romaine 182 VIE DE SAINTE MELANIE, 28-29 σιν —, καί επειδή κοινωνοΰσα μεθ* ήμών των ύρθοδόξων, παρρησίας δτι « Ζή Κύριος, έάν αύτήν ύνομάζεις, ούκέτι πίστεως τύ δνομάζειν αίρστικούς έν τη άγια αναφορά. | I [29] Τήν δέ σωφροσύνην ούτως υπερβαλλόντως έπόΟησε^] ταΰτα διδάσκουσα τούς παρατυγχάνοντας · nuphorf, DACI., I, 189Β-1918. ÎÈLE POUR LA FOI ET LA VERTU orthodoxe que de nommer dos hérétiques à la sainte [29] Elle désirait si extraordinairement la chasteté que, corps qui Apôtre VIE DE SAINTE MELANIE, 29-30 , [30] Τήν δέ Ελεημοσύνην ούτως κατώρθωσεν, ώς έξ « Μακάριοι οί έλεήμονες, δτι αυτοί έλεηΟήσονται. » Πρδς έπΐ τούτοις πδσιν ούτως τήν ακτημοσύνην ήγάπησεν, ώς πρύ ύλίγου του ένδημήσαι αυτήν πρδς τδν Κύριον διαύεβαιοΰσΟαι ήμιν μηδέν ém γης ίδιον κεκτησΟαι, et μή μόνον' μαι. » Ού μόνον γάρ τά έαυτης τώ Θεώ προσήγαγεν, άλλ DÉTACHEMENT CONTINUEL d'un instant et des plaisirs sordides? Elle est grande vraiment la dignité de la virginité, pour que notre Seigneur Jésus-Christ ait jugé digne de naître d'une vierge1. » Ce qu'entendant, beaucoup se prirent de zèle pour la pureté et s’élancèrent dans l'arène de la vertu. Elle-même, è combien de saints ne lava-t-elle pas les pieds*, combien de serviteurs de Dieu ne servit-elle pas, tantôt par des dons, tantôt aussi par la parole de consolation·. Combien de Samaritains*, de païens et d'hérétiques n’arriva-t-elle pas à convaincre par des dons ou des exhortations, les offrant à Dieu? Seul le sait le Soigneur de toutes choses, grâce â qui elle mena à bout de si grands combats. La vie contemplative : détachement continuel [30] Quant à l’aumône*, elle la pratiquait comme si elle comptait sur elle seule pour obtenir miséricorde, ainsi que le dit le Seigneur : « Heureux les miséricordieux parce qu’ils obtiendront miséricorde·». En plus de tout cela elle avait un tel amour pour le dénuement que, peu de temps avant do s'en aller7 vers le Seigneur·, elle nous affirmait ne rien posséder on propre sur la terre, si ce n’est une somme d’or pour l’oblation se montant à environ cinquante pièces, qu’elle envoya aussi à un très saint évêque on disant : « Jo no veux môme pas posséder cela, qui provient de notre patrimoine. » Car, non seulement elle offrit à Dieu ce qu’elle avait, mais elle aida les autres à faire de même. C'est pourquoi beaucoup d’amis du Christ 4. Sur la région où situer ce* Samaritains, voir ch. 34. 6. MalUl. 5, 7. plausible. Hampolla corrige en έκδημήσηι. ISS VIE DE SAINTE MÉLANIE, 31-33 «Αιτείτε καί δοθήσεται ύμίν, ζητείτε καί εύρήσετε,Ί κρούετε καί άνοιγήσεται ύμϊν η, καί ταύτη αίτησάση παρέσχεν τήν έξ ύψους δύναμιν. [32] Καί έπειδή τφ θείω τρωθεϊσα έρωτι έν τη «ύτή άεί μένειν ούκ ήνείχετο πολιτείφ, αλλά μειζοτέροις άγώσιν έαυτήν έναθλείν παρεσκεύαζεν, έδουλεύσατο ώστε συγκλεΐσαι ίαυτήν είς κελλίον καί μηδενΐ συντυγχάνειν τδ σύνολο^Μ αλλά τη προσευχή καί τη νηστεία άδιαλείπτως σχολάζειν. Αδυνάτου δέ τούτου δπάρχοντος διά τδ πολλούς ώφελεισΟαι: τη ένΟέφ αύτης διδασκαλία καί τούτου χάριν π«ρά πάντων, ύχλεϊσθαι, τούτο μέν ούκ έποίησεν, έτύπωσεν δέ έαυτη φανερής ώρας, έν αΐς τούς προσιόντας ώφέλει τή «γαβη[ αύτης συντυχία, τάς δέ λοιπός ώρας τφ Θεω προσομιλοϋσ^ί διά της προσευχής τδ πνευματικόν έξήνυεν £ργον. Κατεσκεύασεν δέ έαυτή ξυλίνην κιβωτόν τοσοϋτον ίχουσαν τδ μέτρον, ώστε έν θύτη άνακεψάνην μήτε δεξιά ή αριστερό, δύνασθαι στραφήναι, μήτε πάλιν άδειαν Μχειν ώστε διατεϊναέ, αύτης τδ σώμα. Τοσαύτας δέ άρετάς κεκτημένη ούδέποτε ' έφυσιώθη έπί οΐκείω αύτης κατορθώματι, άλλά πάντοθ γράφουσα ή άναγινώσκουσα ούτε δλως είς αυτήν ητένιζεν έπλήρου τον συντ,Οη αυτή l'incroyable mollesse de Kite époque. Pour juger i quel degré d raffinement, ridicule et accaparant, pouvait aller la toilette féminin on peut lire les détails que donne S. JSnOxa sur la Jeune Blésilla avant sa conversion à la vie parfaite (Kp. XXXVIII, i). Quant a cet avertissement d'AnnooE le Jeune à une autre patricienne désireuse de se vaincre : « Veine, je l'en prie, .1 ne pas te laisse agacer par le moindre coup, toi que, dès ton enfance, la laine mère ou la toile irritait · (ad Gregariam, XVIII, éd. Morin, Eludes, Textes, Dtixuuerles, t. I [1913), P· 413),11 P“ il" ■<>«“* 4 Mélanli DETACHEMENT CONTINUEL délicatesse1. Mais le Seigneur qui a dit : < Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira4 a, lui accorda à elle aussi, à sa demande, la force d’en-haut5. [32] Mais comme, blessée de l’amour de Dieu, au lieu de se résigner ù continuer toujours la même vie, elle se disposait â affronter de plus grands combats, elle eut l'idée de s'enfermer en cellule* et de ne s’entretenir avec absolument personne, mais de vaquer sans interruption h la prière et au jeûne5. Mais cola était impossible parce que beaucoup bénéficiaient de son enseignement plein de Dieu, et qu'à .cause de cela, tout le monde l’assiégeait ; elle no lo fil donc pas, mais so fixa des moments déterminés pendant lesquels die faisait bénéficier les visiteurs do scs bons entretiens. Durant les autres heures, conversant avec Dieu, elle réalisait par la prière l’œuvre spirituelle. Elle se fit faire un coffre de bois, de dimensions telles que, lorsqu'elle y était couchée, elle ne pouvait se tourner ni à droite ni à gauche, ni non plus avoir la liberté d’étendre son corps. En possession de tant de vertus, jamais elle ne s'enorgueillit de ses belles actions, mais toujours, se faisant misérable, se nommait une servante inutile·. [33] Si, parfois, il arrivait à sa mère, comme émue de pitié pour sa fille, d’entrer dans sa cellule, elle, écrivant ou lisant, ne la regardait même pas, ni ne lui parlait qu'elle n’eût accompli son reglement accoutumé, et alors elle lui parlait autant qu’il était nécessaire. L’embrassant alors, ia mère lui disait en pleurant : « J'ai confiance d’avoir es plus pratiquées dans le monachisme ancien, surtout oriental, mémo parmi les femmes. Ainsi Mélanie l'Anciennc avait-elle pu voir, ou plutôt entendre, Theodora, qui vivait en Egypte dans un 190 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 33-34 cou, xixvov · ci γάρ ή μήτηρ των ίπτά παίδων των άνάπαυσιν δαυτή παρεχομίνην έκ τών τοσούτων κόπων « Καί πάλιν ίλεγεν · ι< Εύχαριστώ τω Θεφ, ότι άναξ! ούσα τοιαύτην ό'λαβον παρά τού Κυρίου θυγατέρα. » Η [34] Ποιήσαντες il h vfi Άφρική.ότη όπτά xal άποΟέμ® πάντα τδν φόρτον του πλούτου, ύστερον έπΐ τά Ίεροσόλύ ώρμησαν · γέγονιν γάρ αύτοϊς πόθος τής προσκυνήσέ αυτούς 4 άγιώτατος όπίσκοπος Κύριλλος άξίοις τής άδβάν Νεσθορόου, άνδρα προφητικόν χάρισμα χεχτη 1. |.« ptlcrlnngo eux Lieux Salnls tell partie InligrenU aa" PREMIER SÉJOUR AUX LIEUX SAINTS nère des sept enfants Maccabées, pour avoir vu en une ucune relâche dans de telles Vers les Lieux Saints : premier séjour ers l'Oricnt, ils arrivent à Alexandrie où le très saint évêque Cyrille les accueille d'une manière abbé Nestéros8, personnage doué du charisme prophétique, le trouvait dans la ville. En effet, ce saint avait l'habitude VIE DE SAINTE MÉLANIE. 31-3S διεσπάρησαν απ’ άλλήλων. Καί είσελΟών πρώτος σύν τ$ΜΙ άπείρφ δχλφ δ μακαριότατος αύτής άδελφός, ήπείγετο wjl εύλογεϊσΟαι ώς ίςιέναι · ό δέ άγιος άτενίσας αύτφ τοίς . I I πνευματικούς αύτοϋ όφΟαλ|ΐοϊς, ίπέγνω τδ της ψυχής Καί μετά πολύν όχλον είσήλΟεν καί ή δούλη τον Χριστού Μελάνη * δ δέ yxd ταύτην περιβλεψάμενος καί έπιγνούς πάντα τδν όχλον, λοιπόν διά του λόγου τής παρακλήσε I'encalnlc des ddillccs diiïL.' PREMIER SÉJOUR AUX LIEUX SAINTS 193 charisme qui consistait 4 débarrasser de maladies diverses Christ Mélanie ; lui, l'ayant aussi considérée et reconnue prophétie, il commença 4 leur raconter le premier toutes hâte. Ayant élu domicile dans la sainte Anastasis·, et no 195 VIE DE SAINTE MÉLANIE, 35-311 PREMIER SÉJOUR AUX LIBUX SAINTS ύπολειφθέν αύτοΐς χρυσίον μή βονλόμενοι ταΐς οίκείαις-ν χερσιν διανεΐμαι, παρέσχον τοϊς τήν οικονομίαν των πτωχών., έμπεπιστευμένοις * ούδέ γάρ όφΟήναι παρά τινων άγαθοερ- voulant pas distribuer de leurs propres mains l’or qu'ils avaient de reste, ils l’offrirent à ceux qui étaient chargés de l’administration des pauvres. Car ils voulaient que personne ne les vît faire le bien. Ils poussèrent si avant leur dépouillement que la bienheureuse nous affirmait : ώστε διαδεβαιουσΟαι ήμϊν τήν μακαρίου ότι « Έν άρχή. λογισμόν, καί μορφήν δούλου λαόόντα. Συνέβη δέ οώτή άσβενήσαι ττλήν των αακκίων, παρθένος τις των «ίλικρινως τώ Κυρίω. '<»■ [36] Μόνη οδν σύν τη ιδία μητρί τήν οΐκησιν έχουσα nous inscrire sur le registre ecclésiastique 1 et d’être nourris officiellement avec les pauvres. » Ainsi ils allèrent jusqu’à l'extrême pauvreté à cause du Seigneur qui se fit pauvre pour nous’ et prit la forme d’un esclave’. Il advint que Mélanie fut d’abord malade en arrivant à Jérusalem, et, n’ayant pour reposer que scs sacs4, une vierge des plus nobles lui fit don d’un oreiller. Revenue à la santé, elle vaquait de nouveau à la lecture et à la prière6, rendant au Seigneur un hommage sincère. [36] Demeurant donc seule avec sa mère, elle ne mettait aucune hâte à s’entretenir avec quelqu’un, sauf avec les évêques saints et très réputés, ceux surtout qui brillaient davantage par la doctrine6, afin d’employer même le temps des entretiens à les interroger sur les oracles divins. Bile écrivait, comme nous l'avons déjà dit7, sur de petits fermeture de la sainte Anastasis, elle restait près de la <10 l'évéquo do Jérusalem dans les logements supérieurs du S.wiU Sépulcre (NicÉrnonn Callistu, Hlaf., XIV, 50; PG 146, 12-10; Vincent et Abel, Jénualsm, II, p. 910). 1. Toutes les églises avaient un tel « matricule ■ (selon lo terme romain : ici, le teste latin porte : in ««taiasiieo éreue) et du cleet généralement sous la direction d’un archidiacre, chargés du soin CM dînèrent» catégories do pauvres inscrits et reconnus. Cége attirail, et les pauvres volontaires qui se fixaient à Jérusalem poor participer à sa liturgie, la Basilique du Saint-Sépulcre é® particuliérement chargée, et Justinien dut prendre des mesura spéciales pour lui permettre de taire tace a tant de ber (P.-M. AnsL, Histoire de la Palestine, II, p. 365-360). do vêlement, et qu’il a désigné celui-ci par une sorte de périphrase (ch. 31) réservant le nom do «cilicienno » à une étoile de luxe (eh. 8), Parole de Dieu » T Ambiguité grecque et chrétienne de cette racine : 96 : pour le jeûne, ch. 29, 24) l [37] Καί επειδή διά τήν έφοδον των βαρβάρων άπαν αύτών τά χωρία άποδόσθαι ούκ ήδονήθησαν, αλλά κατέλειη αληθώς άγαθφ διδασκάλω. Μέλλου,σα δε έξιέναι έπί ταύ μητέρα, δπως περί τό ίρος των έλαιών οίκοδομήσει αύτή άγιων μοναχών καί των πιστότατων παρθένων, ώς LB VOYAGE D'ÉGYPTE Croix1 jusqu'à l'arrivée de ceux qui venaient psalmodier, partant alors, elle se reposait un peu dans sa cellule1. (37) Étant donné qu’en raison de l'invasion barbare on peu d'or, il l'apporta aux bienheureux à Jérusalem. e Allons en Égypte consulter les saints. » y demeurer on paix un temps déterminé. Le voyage d’Égypte Parvenus en Égypte, ils liront le tour des cellules des VIE DE SAINTE MÉLANIE, 37-38 ίχουσαν ύλίγους παξαμάτας ξηρούς καί καμψίον μι: έσπούδαζεν έξελβεΐν δεδοικυΐα μήπο-re φωραθή παρά τοϋ παράαχης αύτά τοϊς χρήζουσιν. » '0 δέ διώμνυτο μή άνχχωρητών και σεμνοτάτων παρθένων μή βουληΟέ ήγείτο πνευματικόν καί ώφέλειαν μεγίστην ψυχής τήν τδ LE VOYAGE D’ÉGYPTE économes vraiment sages, selon qu'il est écrit, donnant à chacun ce dont il avait besoin1. (38) Ce faisant, ils arrivèrent h la cellule d'un saint personnage, l'abbé Héphestion, comme on l'appelait, et le prièrent de recevoir de leurs mains un peu d'or. Comme celui-ci affirmait avec force qu'il n’en ferait rien, la bienheureuse de taire le tour de la cellule du saint, examinant scs affaires. Se rendant compte qu'il ne possédait rien au monde qu'une natte, un panier contenant quelques biscuits secs et une petite corbeille de sel, et profondément émue de l'inexprimable et céleste richesse du saint, elle cacha l'or dans la corbeille de sel, puis se hâta de sortir, de crainte que ce qu'elle avait tait ne fût découvert par le vieillard. Après lui avoir demandé une prière, ils eurent beau sortir en hâte, ils ne purent passer inaperçus : ils venaient de franchir le fleuve, quand l’homme de Dieu leur courut après, tenant l’or et criant : «Que dois-je faire de ceci?» La bienheureuse Mélanie do lui dire : s C'est pour le donner Λ ceux qui on ont besoin! » Celui-ci de protester qu’il ne pouvait ni le garder, ni le distribuer, pour la bonne raison que le lieu était désert et qu'il ne pouvait se trouver lé de gens dans le besoin. N’arrivant pas, en discutant davantage, à les persuader de lui reprendre l'or, le saint le jota dans le fleuve*. Beaucoup d'autres saints anachorètes et de très pieuses vierges no voulant rien accepter non plus, la bienheureuse, usant d’un subterfuge tout spirituel, laissait l’or dans les cellules. Elle considérait en effet que c'était l'Sme, que de soulager ainsi les saints. 2. Compara» avec le récit da Palladios (B.L. LVIII) sur le 300 livres d'argantene s Pambon, avait vu celui-ci, sans donner 200 [38] VIE DE SAINTE M1ÎLANIB, 39 Περιελθδντες οίν κατέλαβαν πάλιν τήν ’Αλεξάνδρειαν διά τδ πλήθος ούκ άναγκαϊον είπεϊν. Έσπούδαζεν γάρ ;■ μακαρία τήν παρ’ ίκάστοο τδν άγίων ώφίλειάν τε κα εδλογίαν αύτοπροσώπως καρποΒσθαι καί τής άρετής α^τ,δνΐ μεταλαμβάνειν. VIE DE SAINTE MÉLANIE, 39-40 202 έκεΐσε αγιότατοι πατέρες · καί γάρ άληθώς παρεληλύθει, τό γυναικείου μέτρον, καί φρόνημα άνδρεϊον μάλλον δέ ουράνιον έκέκτητο. Συναχθέύτες οδν μετά τών αγίων πατέρων καί εύλογηΟέντες, μείναντες παρ’ αύτοϊς οότω: έξήλΟον, προπεμπόντων αϊτών πάντων μετά πολλής [40] Καί ύπεατρεψαν οί μακάριοι έν ΊεροσολυμΟ προθυμίας τελέσαντες, άμφότεροι διά τήν δυοκραβίαν άέρων ήσθένηοαν. Ηδρεν δέ καί τδ κελλίον ή μακαρίι τώ δρει τών έλαιών ήδη τελειωΟέν ύπδ τής άγίας αι >mtu du Corps mystique du Christ, qui «Ignine «I rodiore» .. . ... de In oliurlt» mutuelle· Do nid PREMIERE RÉCLUSION céleste. S'étant réunis en compagnie des saints pères et s’en aller, escortés III. SUR LE MONT DES OLIVIERS Première réclusion. Mort d’Albine. Le monastère de temmes à Jérusalem, rapportant montagne des Oliviers, la cellule déjà achevée par sa sainte mère. C’est là qu’à partir du jour de la sainte VIE DE SAINTE MÉLANIE. «Ml άγία είς πάσας τάς έντολάς του Θεοϋ ώδήγησεν καί άπω πολλοί; τύφου καί βωμαΐκοΰ φρονήματος είς πολλήν ταπεινοφροσύνην κατήγαγεν. Είχεν δέ πρύς ύπηρεσίαν τοϋ κελλίου εκείνου του στενότατου ή μακαρία, τινασσόντων ήμών τύν σάκκον τδν υποκάτω αύτης, παμμεγέθεις σκώληκες [41] Καί του Κυρίου καλέσαντος την όσιον αύτης μητέρα,-; άπήλΟεν άποληψομένη τά έπηγγελμένα τοϊς άγίοις αύτοϋ αγαθά. Καί μετά πολλής τιμής τε καί ψαλμφδίας τδ λείψανο»· έμεινεν έκεϊσε £» σκοτεινή; κελλίφ, μηκέτι βουληθεΐσα οίκήσαι έν τή πόλει * άλλ* έν πολλφ πένθει καί ασκήσει καί νηστείφ βαρυτάτη τύν ένιαυτύν έκεϊνον έκτελέσασα, ύστερά»; φκοδόμησεν έαυτή μοναστήριον, καί άλλος ψυχές σώσω; σύν έαυτή προηρημένη. 1. Il s'agit ici do Ia Olle do Laeta, consacrée de bonne heure h véritable traite, relative a l'éducation è lui donner (ΓΕρ. CV1I), lui demandant instamment do no pas manquer d'envoyer aux Lise Saints, prés de la Crèche, celle « servante el épouse du Christ · et sa vieux quo je suis, jo l'aiderai a former les mots qu’elle balbutie (£p. CVII, 13). Elle vint, en cltot, après la prise de Rome, rejoindi tout naturellrnwiil en relations avec Melanie, sa couune. 2. Ct. Ps. 118, 35. 3. Si grand qu'ait pu être le rôle de Mélanie auprès do sa jeun cousine, isolée on Palestine après la mort do S. Jérôme, n'est-ce pas par une réserve ou une réticence calculée à l'égard de ce dernier qr Gérontius attribua à la polilc-illle de Mélanie l’Ancienne la conversio 4. Sur la question de l'hygiène corpdrollo, Mélanie ne se montrai remontrances qu’elle adressa au diacre Jovinus qui, faisant part MORT D'ALBIKB voir sa cousine, la bienheureuse Paulo1, la vierge, que la sainte avait guidée dans tous les préceptes divins2 et fait passer d’un grand faste et de la mentalité romaine à une grande humilité9. Elle avait aussi à son service une vierge. Celle-ci nous a souvent affirmé : «Au temps de la sainte Pâque, alors qu’enfin la bienheureuse quittait cette cellule si étroite et que nous secouions le sac qu'elle avait sous elle, il tombait d'énormes vers9. · A ce genre d’ascèse, elle consacra quatorze ans. [41] Le Seigneur ayant appelé â lui sa sainte mère, elle s’en alla recevoir les biens promis ù scs saints9. Après qu'ils eurent accompagné sa dépouille, avec beaucoup elle-même demeura dès lors en ce lieu, dans une cellule obscure, ne voulant plus résider en ville. Cette année-lâ, elle l'acheva dans un profond chagrin, dans l’ascèse et le jeûne le plus sévère, et à la fin, elle sc fit construire un monastère, décidée à sauver aussi d’autres âmes avec elle. supporté de rendre ù la choir ce qui est d'usa«e ; je ne mû suis pas litière i (ILL. LV), Voir, sur la crasse habiloelle aux ascètes d'Orient, 1959, p. 202. Lo port continuel du cilice était d'ailleurs, sur un corps prèle au vieil ascète celte reflexion souvent allée · - · -—■··— t. H, c. 900*001). Mélanie cependant, il convient de l'ajouter, rude 5. La mort d'Albine doit être placée en 431. Voir, sur cette date, Ramvolla, η. i, p. 100. VIE DE SAINTE MELANTE, 41-42 παρθένων ένενήκοντα, âç έρρύΟμισεν έξ έρχής καί ούκ άφήσω υμάς τίνος δεηθήναι των νοοροσύνης μή καταδεξαμένη είναι ήγουμένη, έτερον LE MONASTERE DE FEMMES Elle invita son frère à lui réunir quelques vierges1. Et cela lui fait un couvent d’environ quatre-vingt-dix vierges, à qui elle donna comme règle, des le début, de ne besoins matériels, elle leur disait : e Je vous rendrai moimême tous les services convenables comme une esclave et ne vous laisserai manquer de rien de nécessaire. Seule­ ment, do votre côté, évites l’entretien des hommes. » Et après avoir, par ses admonitions, retiré des femmes se souvenant do ce qui est écrit : « Si tu retires ce qui est précieux do ce qui est vil, tu seras comme ma bouche® », elle ne cessait de leur exposer ce qui avait trait Λ leur salut. Dans l'excès de son humilité, ne supportant pas d’être tuefle et embrasée du désir de Dieu. Quant à elle, elle vaquait, seule, ύ la prière® et au service des saints. Ainsi, comme la supérieure était un peu trop rigide, elle s'appliquait, elle, avec beaucoup de zèle, ù pourvoir à leurs besoins corporels. Tel était le souci qu’elle avait des sœurs plus faibles, qu’elle prenait en cachette ce dont elles avaient besoin, et avec sollicitude le plaçait dans la cellule de chacune en dessous de la natte, et elles, en entrant, trouvaient tout préparé pour les soulager à l’insu de leur mère. Mais les sœurs se rendirent compte à la longue que c’était la bienheureuse qui faisait cela, et s'attachant à elle par-dessus tout, elles s’appliquaient à lui obéir en toutes choses, comprenant sa compassion sans bornes. Enseignement ascétique (42] Quant aux enseignements continuels et pleins do Dieu qu'elle leur adressait, il m'est impossible do les VIB DE SAINTE M1ÎLANIE, 42-43 μέρους πειράσομαι ολίγα διαλαδεΐν περί τούτου. Πάσα δέ τώ φοβερό καί έπουρανάρ βασιλεΐ παριστάμεναι, μετά όφείλομεν, ίνα μή αντί μισθού καί ώφελείας κρίμα του δεσπότου ήμίόν δοξολογία. » άγάπηυ, έκ τής αγίας γραφής διδαχθεϊσαι, πάση σπουδ 3. Littéralement : ■ avec sobriété >. CL texte classiques do la tradition spirituelle, jusqu'à la leçon On de Complica on Occident, cl à In < Philocatlo des Saints Pit e politique < ENSEIGNEMENT ASCÉTIQUE relater ; j'essaierai simplement de recueillir quelques traits partiels sur le sujet1. Elle n’avait d'autre souci que de les instruire sans cesse des œuvres et des vertus spirituelles, de manière qu’elles présentassent intacte à leur fiancé leur corps1. Tout d'abord, clic insistait sur l’obligation de se tenir éveillées sans paresse pendant la liturgie nocturne, de résister avec vigilance’ aux mauvaises pensées et de ne pas laisser tournoyer l’attention, mais de concentrer. l’esprit sur la psalmodie. Elle disait : « Considérez, mes sœurs, comment ceux qui sont soumis à des maîtres corruptibles et terrestres se tiennent devant eux en toute crainte et vigilance. Et nous, qui nous tenons devant le roi redoutable et céleste, avec quelle crainte et quel tremblement1 no devons-nous pas nous acquitter de notre liturgie1. Songez en effet que ni les anges, ni la création spirituelle et céleste tout entière, ne peuvent glorifier dignement le Seigneur qui n’a besoin de rien et dépasse toute gloire. Si donc les puissances incorporelles elles-mêmes, tellement au-dessus de notre nature, sont loin de célébrer dignement le Dieu de toutes choses, comme nous l’avons dit, à combien plus forte raison nous, ses servantes inutiles1, ne devons-nous pas psalmodier en toute crainte et tremblement, de peur qu’au lieu de nation pour la négligence apportée à la glorification de notre Maître. ’ [43] < Quant à l'amour, sans mélange, soit envers lui, soit entre nous, instruites par la sainte Écriture5, nous devons mettre tous nos soins à le garder, sachant bien que, sans l'amour spirituel, toute ascèse et toute vertu raisonnement a fortiori à partir de l'exemple des anges, il est partiHomôlies sur l'incomprihensibitili (SC 28). β. CI. tel?, 10. 7. CI. 1 Cor. 13. ουσαν ώί ά»0ο; χόρτου παρερχομίνην. Προ δέ κάντων τ) Δεδοικυΐα 5c μήπως rjj υπερβολή τής άσκήσεως iπαρΟεΐσά ', κκκαλλωπισμένη ού δύναται μ<λ«νοΐς χρήσασθαι όποδήμαση αύτάς τταρεκάλει λέγουσα τ«ί>τα, ότι « Εκτός ύπακοή η προστάξαι έπιχίφΰ, ci μή πρδτο» · γνώμην λάβη τή ENSEIGNEMENT ASCETIQUE sont vaines. Le diable en effet peut imiter toutes les bonnes actions que nous paraissons taire, mais en tait d'amour et d’humilité, il est authentiquement vaincu. Voici ce que je veux dire : nous jeûnons, lui ne mange absolument rien ; nous veillons, lui no dort pas du tout. Détestons donc l'orgueil, parce que c’est par lé que lui est tombé des Cicux, et c’est par là qu’il veut nous entraîner avec lui. Fuyons aussi la vaine gloire de ce siècle, qui est comme la fleur de l’herbe éphémère1. Avant tout, gardons inflexiblement la foi sainte et orthodoxe ; c’est elle en effet qui est la base et le fondements toute notre vie dans le Seigneur ; et aimons la sainteté de notre 4mc et de notre corps, parce que, sans elle, nul ne verra le s'étre enorgueillie d'une ascèse excessive, l’une d'elles ne tombât, elle disait que le jeûne est la dernière des vertus·, et : «Comme une fiancée, ornée de toutes sortes do parures, no peut user de chaussures noires, mais, en mémo temps que tout son corps, orne également ses pieds, l’âme aussi, en même temps que de toutes les vertus, use du jeûne ; mais si quelqu’un, laissant do côté les autres vertus, s'applique à pratiquer le jeûne, il ressemble à cette fiancée qui, le reste du corps sans parure, orne seulement scs pieds. > [44] Pour ce qui est de l'obéissance selon Dieu, elle les exhortait très souvent en ces termes : « En dehors do la soumission, les affaires du monde elles-mêmes no peuvent subsister. Oui, ceux qui commandent dans le monde sont aussi soumis et obéissent les uns aux autres. Et, pour parler même de celui qui porto la diadème, dans la plupart des cas et los plus importants, il ne prend de lui-même aucune mesure, aucune disposition, sans demander d’abord pour avoir dépassé aor 00 point la mature. Sur le caractère subordonné du JeOne dans 10 monachisme primitif, voir I.. Bowen, La spirilualW VIE DB SAINTE MELANIE, U ENSEIGNEMENT ASCÉTIQUE οϋ έπιτάσσοντός σοι άνάπαυσιν καί βιάση ίαντήν διά, βιασταί άρπαζουσιν αότην. » Έλεγε·, Si αύταϊς καί απόφθεγμα γέροντα; άγίου πρδς τδ 8εΐν άπαντα ύπομένειν, οία είκδς συμΰαίνειν [άνάγκη] τφ έν μέσιρ άνθρώπων άναστρεφομένερ, ότι « Προσήλθέν τις γέροντι άγίφ π«ρ’ αδτφ μαθητευθήναι βουλόμενος, καί φησιν πρδς αύτόν ’ Δύνασαί μοι έν παντί ύπακοϋσαι διά τδν Κύριον ; Άπεκρίνατο Si πρδς τδν πατέρα έκεΐνοφ Παν, δ έάν προστάζεις μοε, τοϋτο μετά πολλής σπουδής ποιήσω. Λαοί οδν, φησίν, φραγέλλιον καί πορευθείς είς τόνδε τδν τόπον τύψον καί διαλάκτισον τδν ανδριάντα εκείνον. '0 Si μετά προθυμίας τδ προσταχθέν ίκτιλίσα^ ύπέστρεψεν. Καί λέγει πρδς αύτδν δ γέρων - Μήτι άρα τυπτόμενος καί διαλ.ακτιζόμενος δ άνδριάς άντεΐπέν σοι S άπεκρίθη ; '0 Si λέγει ’ Παντελώς ούδέν. ΆπελΟώ® οδν πάλιν, φησίν δ πατήρ, τύψον αύτδν έκ δευτέρου προσθεΐ3 καί ύβρεις. Καί έκ τρίτου τδ αύτδ τοϋτο ποιήσας κατά τήν έπιταγήν τοΰ πατρός, καί τοΰ άνδριάντος μηδέν άποκριναμέα νου — πώς γάρ ήδύνατο λίθινος ών — ; τότε λοιπόν λέγει πρδς αύτδν ό άγιος γέρων · Ε! δύνασαι γενέσθαι ώς « άνδριάς έκεϊνος, «οριζόμενος καί μή άνθυβρίζων, τυπτόμενό| καί μή άντιλέγων, δυνασαι καί σωθηναι καί μετ έμο® μεΐναι. Τούτον οδν καί ήμείς, ώ τέκνα, μιμησώμεθα καί γενναίως πάντα ϋπομείνωμεν, ΰδριν καί λοιδορίαν καί έξουδένωσιν, ίνα τήν βασιλείαν τών ούρανών κληρονομήσΗ Maux, et ce sont les violents qui l’emportent1. Elle leur citait l'apophtegme d'un saint vieillard concernant l’obligation de tout endurer do ce qui a I ampri protesté, ou t a-t-clle répondu ? — Pas le moins du monde, a donc encore, dit le pire, frappe-la une n'iiyant rien répondu — comment l’aurait apper sans protester, VIE DE SAINTE MÊLANTE, 43-40 εργαζόμενος τός έντοκος Κυρίου. Αγωνίζεσυαε,ουν παντελώς ύπάρχει ό κάματος, μεγάλη 8t. καί αϊώνιος· άναδήσησβε στέφανον. » [46] Τός δέ νυκτερινός ώρας διήγειρεν αυτός si έςεγειρόμην τοϋ έξομολογήσασΟαί σοι. » "Ελεγεν δέ ό ίνα τδν έκ της Βίας μισθόν κομισόμεΟα έν τφ μέλλον αίώνι. » Μετά δέ το τελέσαι τδν συνήθη κανόνα παρεσκεύαζ αυτός μικρόν του βπνου μεταλαμόάνειν, έκ τούτων αύτί αυτών νεαρώτερα έργαζομένη πρδς τήν ήμερινήν ψαλμωδώ PL 73, 804, »35-β, 1037-8). S’il faut sc lior ευ cadre historique de rtell (attribue a l'Abbé Jean), le fait se placerait pw apres la prendi ruine de Sc4U par ta Manques, en 407-408 (d'aprM H. G. B. Wurr Tht monaileriot of «le IVodTn A'fllrdn, 11· partie, 103V, p. ISO s. peut-être le combiner avec l’hUlerietle tout a fait paraUtle (mi où la triple Invective s’adretse a des cadavres), PG 34, S4»-æ (Apuplitegme do Macaire). ENSEIGNEMENT ASCETIQUE [45] Pour ce qui est de la persévérance dans le jeûne, elle rapportait cotte parole de l'Apôtre : « Que ce ne soit pas Λ contre-cœur ou par contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie1 » ct laissait le jeûne à la liberté de chacune. Mais pour ce qui est de la charité, de l’humilité, do la douceur, et des autres vertus, elle disait : « Il n’est possible à personne d'accuser son estomac ou une autre partie de son corps ; personne n’est excusable* de ne pas accomplir les commandements du Seigneur. J’exhorte donc Λ combattre avec constance et longanimité’. C’est en effet par la porto étroite qu'entrent les saints dans la vio éternelle*. Bien petit est assurément le labeur, mais grand ct éternel le repos*. Supportez un peu afin de ceindre la couronne de justice*. » Liturgie (46) Aux heures de nuit, elle les réveillait pour la prière de louange, à cause do ce que dit le prophète : « J’ai prévenu l'auroro ct j'ai crié », et encore : « Au milieu de la nuit je me levais pour te confesser7. » Bile disait : α II ne convient pas de nous lever pour la liturgie nocturne après avoir dormi tout notre saoul, mais de nous faire violence de manière à recevoir, dans le siècle Λ venir, le salaire de cette violence ». Après avoir achevé l’office accoutumé, elle leur faisait prendre un peu de sommeil, de manière à les reposer ainsi de la fatigue de la veillée ct à renouveler leur corps pour la psalmodie diurne. 4. Ct. Mallh. 7, 14. 5. Ct. Sas- Sir. 51, Ï7. VIE DE SAINTE MÉLANIE, 47 πατριάρχης ’Λόραάμ κατηξιώΟη τόν Κύριον ύποδέξασθαι Καί άλλας δί μαρτυρίας τής άγιας γραφής άρμοδίους ταόι τά γόνατα, καί πβρϊ τής έν τφ άγίιρ εόαγγελίφ παραβολή ένθα ?άγ«ι περί τοΰ οικοδεσπότου, ότι έζήλ.Οεν περί τρίτα Κλεόπας καί ό σύν αύτφ ήξιώθησαν συνοδέυσα1. τώ Κυρί< έορταΐς συντόνω κεχρήσΟαι τή ψαλμωδία, λέγουσα * « έν τή καθημερινή λειτουργία καλόν ύπάρχει μή άμελε traduction est possible, peuLdtre plus naturelle : LITURGIE |47] Leur office nocturne comprenait troi» répons, trois Elles psalmodiaient è la troisième heure du jour, ■ parce que, à celte heure-lè, disait-elle, le Paraclet descendit sur Seigneur’ ; è In neuvième conformément Elle citait encore avec cette disposition, parlant du très saint prophète trois moments du jour en fléchissant que Cléophas et son compagnon furent jugés dignes de psalmodie, par ces mots : VIE DE SAINTE MELANIE, <8 LITURGIE ces belles instructions que, s’il arrivait à la bienheureuse de vouloir les ménager en fait de veilles, à cause de leur résolution généreuse monastère et d'y dresser un autel afin qu'elles eussent l'honneur do participer continuellement aux saints mystères. Elle établit qu’on y célébrerait pour elles chaque VIE DE SAINTE MÉLANIE, 49 μητρός Μελάνης, ό μακαριότατος αότης αδελφός της έν _ τόν των όλων Θεόν κοίμησιν τον είρημένου αύτης αδελφού εμε Και μετά τούτα θείω ζήλο» κινηθεισα εκευυμησεν ήμερινάς ψαλμιρδίας άδιαλείπτως έπςτελουσιν έν τε τή: Άναλήψει τοΰ Κυρίου καί έν τω σπηλαίω, ένθα ό Σωτήρ en 432, trûa pou do tempo iipri's dlsctOlomonl, occupent MORT DE PINIEN Mort de Pinion. Deuxième réclusion. Le monastère d’hommes [49] Tandis que notre sainte mère Mélanie soutenait ces combats, son très bienheureux frère, ayant accompli la mesure de sa vie dans la chair, combattu le bon combat et, par sa pauvreté volontaire cl son obéissance aux divins préceptes, ceint la couronne1, s’en alla joyeux vers le Dieu de toutes choses, huit ans avant qu'ellc-méme s'endormît8. C'est donc que Dieu avait ainsi réglé les choses pour la réalisation du saint propos de la bienheureuse, afin que, par de nouveaux et plus grands combats, elle rendît plus éclatante sa conduite dans le Seigneur. En effet, une fois son frère endormi dans le Seigneur, elle resta dans l’Aposloleion qu’clle-mèmc avait fait construire peu de temps auparavant, et où elle déposa les restes du bien­ heureux’. Là, elle demeura environ quatre ans, se macérant jusqu'à l’excès dans les jeûnes, les veilles’ et le deuil persévérant. Après cela, mue par un zèle divin, elle eut envie de construire un monastère de saints hommes, pour qu’ils célébrassent sans interruption5*la psalmodie nocturne cl diurne au lieu de l’Ascension du Seigneur et dans la grotte où le Sauveur s’entretint avec ses saints disciples au sujet PL 4(1,596) considère la chose comme normale et enviable, le contraire comme un pis-aller : · etsi aliqua necessitas... In sacris lacis Immari nulla data facultate permittat... >, 5. Ce qu'il faut sans doute entendre en ce sons que la célébration do l'OOlce divin (dans le sanctuaire constanllnlon de l’Éléona, qui associait ces doux souvenirs évangéliques : or. A. Vincent, « L’Éléona, sanctuaire primitif do l'Ascensions, Jtevug Biblique, LXIV, 1957, p. 48-71), laissée jusqu’à présent à l’arbitraire des custodes, devint VIE DE SAINTE MÉLANIK. «S πιστεύω* κομίσασΟαι, λα6έ τά ύλίγα ταΰτα νομίσματα κα ημών ’Ιησού Χρίστου άρςύμεΟα της οικοδομής τοΰ μον: προθέσεως, ό συνεργών αύτή έν πάσιν Κύριος εν ένΐ τύ τηλικοΰτον έτελείωσεν έργον, ώς πάντας κβταπλαγέντο μαΟεϊν ίτι άληβώς ίκ τής άνωθεν ροπής ήνύσΟη τύ ίργο' LE MONASTERE D'HOMMES s'opposer à son pieux projet, alléguant qu'elle n'était pas infiniment riche, comblant les désire d au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, nous commencions l Apostoleion où gisent les bienheureux. Jérusalem on refuge contre les séductions do Constantinople, et hospitalisé par Mêlante l'Ancienno, ‘fut revêtu par elle-même du saint Imbit > : παρ' αύτί,ς èxetvr.ç perW-ioé’, (Paixaoivs, HJ. XXXVIII, p ISO). VIE DE SAINTE MELANIE, 60-51 [50] Καί παραχρήμα έτεροι άγώνες αύτήν διαδέχοντα ‘Ρώμης, 5τι έν Κωνσταντινουπόλει παραγίνεται πρεσβείαν της εύσεβεστάτης βασιλίσσης Εύδοξίας ποιήσαι προεθυμήΟη, όπως διά πολλοΰ κόπου σώσει αντί τήν ψυχήν ■ έλλην γάρ έτι ύπήρχεν. Ήγωνία δέ σφύδρ* τφ Κυρίιρ, έξήλΟεν άπό ‘Ιεροσολύμων. [51] 'Λρζαμένης δέ αύτης ύδεύειν, οΐ κατά πάσαν πόλι CXXXV, CXXXVI, CXXXVII, CXXXVII1 do S, Augustin; B Augustin) uns correspondence pleine do conllenee sur quelques mys questeur du Sacré Palais; on 416, puls 421, Préfet do" VERS CONSTANTINOPLE IV. AVEC LES GRANDS Vers Constantinople combats dépassant les précédents labeurs à Constantinople en notre très chrétien empereur Valentinien". La quelque chose contre le bon plaisir do Dieu. Ayant fait partit de Jérusalem. (51) Dès qu’elle se fut mise en route, les saints de toute COMUntineplo) ; en 428*420. Préfet du Prétoire ; enlln en 436, VIE DE SAINTE MÉLANIE, S1-52 δόξαν αύτή καί τιμήν παρεϊχον άνεκδιήγητον · οί θεοφιλέστατοι μονάχοι καί παρθένοι σεμνά!, όρώντες μετά πολλών αύτής άπεσπώντο δακρύων. [52] Τδ δέ σημεΐον, οπερ έποίησεν δ Κύριος δι’ αύτή Τριπόλει, σιωπή παρελθεϊν ούκ άκίνδυνον ήγησάμη διότι, καθώς φησιν ή γραφή, « Μυστήριον βασιλέως κρύπτε καλόν, τά δέ έργα του Θεοΰ άνακαλύπτειν ένδοξον ». ’ί άγιου Λεοντίου, έν φ μαρτυρίιρ σημεία ούκ δλίγα έπιτελόΐ ται. Καί έπειδή μή έχοντες σύνθεμα πολλοί ύπήρχόμ ηύρέθη περί την άπόλυσιν των ζφων · ήν δε αύτώ τδ δνομ Μηνσάλας. Ή δέ μακαρία σφόδρα έκ τούτου λυπηθεΐί» έμεινεν εύχομίνη καί αγρυπνούσα παρά τά λείψανα τρ κουριοσσδς πάνυ τεταραγμένος καί έζήτει λέγων . «Π έστιν ύ πρεσβύτερος ; » 'Εγώ δέ άπειρος τής όδοΰ τυγχαί έδειλίασα μήπως πάλιν κωλύσων τά ζωα έληλύθει, ·ι 2. Mêlante et son escorte empruntent pour. w rendre est admis A s’en servir est muni d’un billot spécial, σύνθημα (’< en son nom, du mapieler o/Jlriorurn ou prtfol du prétoire, porlani nom de la personne ù qui 11 esl concédé, le durée du voyage,. nous a Olé conservée par MancuLF (Forinul., I, 2). Sur quelq VERS CONSTANTINOPLE 227 ville et de tout pays, je veux dire évêques et clercs, lui rendaient des honneurs et des égards inexprimables. Moines très amis de Dieu et vierges pieuses, voyant celle dont ils entendaient dire depuis longtemps qu’elle était resplendissante do vertus, ne s’arrachaient à sa compagnie qu'avec beaucoup do larmes. [52] Lo miracle que fit le Seigneur par elle à Tripoli, je n’ai pas cru prudent de le passer sous silence, car, comme le dit l’Êcriture, «il est bon de cacher le secret du roi, mais il est glorieux de révéler les œuvres de Dieu1 ». Arrivés en cette ville, nous demeurâmes dans lo martyrium de saint Léonce, martyrium où s’accomplissent de nom­ breux miracles. Comme nous étions beaucoup qui voyagions avec elle sans avoir de billet2, lo fonctionnaire se montra très dur pour nous livrer les animaux de trait’. Il se nommait Messala. La bienheureuse, fort chagrinée de cela, resta à prier et à veiller près des restes du saint martyr Léonce, depuis le soir jusqu'à ce qu’arrivassent les animaux. Comme nous quittions l’endroit, et avions parcouru à peu près sept milles, le fonctionnaire en question nous poursuivit, tout bouleversé, et s’enquit ainsi : « Où est le prêtre?» Et moi qui n'avais pas l'habitude des voyages4, j’eus peur qu’il no fût venu retenir encore les 3. l.a législation étant très stricte on ce qui concernait l'usage do la volturo publique, Messala pouvait craindre d'ôtro dénoncé on haut lieu eu préfet do la province, alors en résidence à Tripoli. Mais pouvait être cédé ou vendu à d'autres, il l'exprime lo Cad. Tteod-, lib. VIII, V, 1, Haenel, col. 713 ; 715-716), et de réquisitl lagnons nsi que VIE DE SAINTE MELANIE, 02-53 άπέλυσας, cl καί βραδέως », έκβαλών παραχρήμα Λεοντίου ■ δ0εν εύθέως άναστάντες άμφότεροι έδρά τω μαρτυρίφ, καί μή εύρηκότες ύμάς, εκείνη μέ· διά τδ μή δύνασΟαι τρίχειν έπΐ πλέον, έγώ δτε « Πάσαν τήν νύχτα έδεήΟην τοΰ άγιου μάρτυρας Λεοντί έπορευόμεΟα δεξιούμενοι παρά πάντων. Κωνσταντινουπόλεως, ήγωνίβσεν ή άγία , άπδ πο τής άγΙας Εύοημίας έν Χαλκηδόνι, ένθα ή άθλαφέ| εΙσήλΟεν έν Κωνσταντενουπύλει. VERS CONSTANTINOPLE animaux, et, descendant, je lui demandai la raison pour laquelle il se tourmentait. Et lui do répondre : « Je sollicite l'honneur de voir la grande dame. > L’ayant donc vue, il tomba à terre, et, saisissant ses pieds, se mit à dire avec une abondance de larmes : « Pardonne-moi, servante du Christ, do ce que, ne connaissant pas ta grande sainteté, j'ai différé de te livrer les animaux. » Et elle do dire : • Dieu te bénira, mon fils, de ce que tu les as tout de même livrés, quoique tardivement · Lui, alors, tout aussitôt, sortant les trois pièces que je lui avais données comme pourboire, me pressait de les lui reprendre. Comme je a'y consentais pas, il se mit à avouer â la sainte ce qui suit : < Toute la nuit, moi-môme et ta servante, mon épouse, avons été fort éprouvés de la part du saint martyr Léonce. C’est pourquoi, aussitôt lovés, nous avons couru tous les doux au martyrium. Ne vous y ayant pas trouvés, nous deux, afin que le Dieu do toutes choses daigne nous devenir propice. » Ce qu'ayant entendu, nous acceptâmes les pièces et fîmes une prière, puis nous congédiâmes en paix le fonctionnaire joyeux. Comme toute l’escorte était stupéfaite de l'événement, la bienheureuse do dire : « Ayes courage, car notre voyage est selon Dieu, s Comme nous lui en demandions tous la raison, la sainte de répondre : montrer un signe favorable au sujet de ce voyage, et voici que, maigri mon indignité, j'ai vu ma demande exaucée. · Joyeux, nous allions notre chemin, bien accueillis de tous. [53J Lorsque nous arrivâmes -enfin près de Constantisortant d’une longue ascèse et vie solitaire, pour entrer dans une si grande ville royale. Nous arrivâmes au marty­ rium de sainte Euphémie ύ Chalcédoino, où celle qui remporta le prix réconforta beaucoup la sainte, la remplis­ sant de parfum1 et de consolation. De là, conflanto dans le Soigneur, elle entra à Constantinople. VIE DE SAINTE MÉLANIE, 53 CONSTANTINOPLE A Constantinople son oncle, qui par la permission divine, était tombé malade. Ignores-tu donc, soigneur prêtre, avec quelle délicatesse elle a été élevée, plus que toute notre famille ? El, maintenant, voici à quelle austérité et à quelle pauvreté ichesscs et tous les soulagements de la vie lobannlle», du Uacbaienl Melania l'Anciennc et Rufin. VIE DE SAINTE MÉLANIE. 5S-M Ή δέ μή καρτερήσασα σιωπήσαι ύπέοολεν διά τινων ώφέλησιν αύτών ύπιράγαν. πάμπολλα διαδεχθείς πε ήσθετο δτι καθ’ ύποβολήν τής μακαρίας δ άρχιεπϊ οΟεν πολλαΐ των συγκλητικών ελευθέρων καί άλλοι των έϊ μητέρα κερί τής δρΟοδόξου πέστεως συνζητοϋντες. Ή ένοικον έχονσα τό Πνεύμα τδ Άγιον, άπο πρωί έως έσπέρ correspondance qu'il entretint avec les évoques d’Orlént (et. noti comme dans celles qu'il soutint contre les hérétiques de lu caplh Λ CONSTANTINOPLE avec ceux qui leur obéissent. » Quand celui-ci s’aperçut qu'elle délibérait d’en référer aux empereurs, le cœur transpercé, il lui dit : «Je prie la Sainteté de ne pas m’enlever le don du libre arbitre dont Dieu nous a gratifiés l’ordre de» empereurs, me voilé comme poussé de force engageant de très longues conversations au sujet de son salut. Mais lui, avec son esprit 1res pénétrant, s’aperçut que, si l’archevêque était venu le trouver, c'était par suite i Si nous avions à Rome trois hommes tels que le seigneur doctrine infecte de Nestorius, do jeter le trouble dans les UalsUve pour lui attribuer plus do 80 HoméUos éditées sous dînèrent· VIE DE SAINTE MELANIE, 54-55 ούκ έπαύετο θεολογούσα καί πολλούς ήπατημένους έπέστρε^ έν τη όρΟοδόξφ πίστει καί άλλους διστάζοντας έπεστήριΙ :< Μέχρι πότε Μ των λόγων σου τάς ελπίδας μου καταβάλλεις ; Γίνωσκρί οΰν ότι εί μέν ίσχύσω σκλ.ηρΰναι τάς καρδίας Λαύσου τε ίίάΐ των βασιλέων,. h τη άφάτιρ δδύνη εκείνη εξ ήμέρας, σφοδροτέρως ίπεσιαίν. D'ailleurs les sympathies partieiilières de Mélanio pour les < relations : S. Cyrille (ch. 34), Eudoclo (v. g. ch. 56), I.ausus (ch. I CONSTANTINOPLE ramenant beaucoup d’égarés à la foi orthodoxe1, en soutenant d'autres qui doutaient, aidant, on un mot, par son enseignement inspiré de Dieu, tous ceux qui venaient la trouver. C’est pourquoi le diable, ennemi de la vérité, extrêmement jaloux à la fois de l'édification do ceux qui venaient la voir et du salut de son oncle, s'ôtant déguisé on un jeune homme noir’ et s’approchant d’elle, lui parla ainsi : «Jusqu’à quand, par tes propos, vas-tu détruire mes espérances? Sache donc bien quo si je suis capable d’endurcir le cœur do Lausus et des empereurs3... sinon, j’inflige à ton corps de telles tortures que Lu auras à craindre pour ta vie même, pour que lu Le taises au moins par force. » Elle, l’ayant fait disparaître par l’invocation do notre Seigneur Jésus-Christ, fit venir mon humble personne pour me raconter les menaces du Noir4, et elle n'avait pas encore achevé de me parler qu'elle sc mit à souffrir de la hanche, et telle fut d'un seul coup sa douleur qu'elle en resta sans voix pendant trois heures. Quand nous eûmes fait pour elle l'oblation, elle revint à elle avoc peine. Elle passa six jours dans ces souffrances inexprimables, sentant un dégoût plus violent à l'heure où elle avait vu le Noir. Alors que le septième jour semblait devoir l’enlever à cotte vie temporelle, arrive quelqu'un avec des nouvelles de son oncle, qui risque do mourir catéchumène. [55] Pire que la maladie et les douleurs est pour elle la tristesse de celte nouvelle. Elle nous disait : « Transportez-moi près de lui, avant que je meure. » Comme nous craignions de la toucher si peu que ce fût, avoc son pied qui était ton théologien, tait allusion à un des grands thèmes de l’actualité autour do l'Origénisme et du Pélagianisme, donc sans doute peu de 236 VIE DE SAINTE MELANIE, SS τδνπόδα αύτης καθάπερ ξηρδν ξύλον, αύτή ένέκειτο φλέγουσα · δέ ταϋτα άκούσας καί εύθυμος έν Κυρίω γενύμενος, < πολλής ευφροσύνης άπόνως τδν πόδα έκίνησεν. τδν Κύριον επί τη ήττη τοϋ έχθροϋ τής σωτηρίας ήμ έν τώ δέξασθαί σε τδ λουτρδν της άφθαρσίας. » Καί ποιήσα· της εορτής οΰσης τών αγίων θεοφανιών, χαίρουσα - Inconciliables. Rampolla veut A CONSTANTINOPLE comme du bois sec, elle insistait en disant : « Emmenezmoi près de mon oncle, sinon je cours plus de danger à cause de mon chagrin. ■ Obéissant donc à ses ordres, nous apportâmes une litière et l'y plaçâmes avec beaucoup de peine. Prenant les devants, je demandai dans le palais comment allait Γex-préfet. Dos notables me répondirent : «Hier, il a demandé la sainte et, apprenant qu'elle était très gravement malade, il a appelé la nourrice de la très pieuse reine Eudoxie, la dame Éleuthérie, et, grâce é Dieu, il a été illuminé1. » Λ cos mots, réconforté dans le Seigneur, j’envoyai sans larder un cavalier pour porter cette bonne nouvelle à la bienheureuse. Dès qu’elle eut appris que son oncle avait été baptisé, dans son grand bonheur, elle se mit à remuer le pied sans peine. Le diable honteux s’enfuit à l’heure même, et, avec lui, tous scs tourments quittèrent complètement la bienheureuse, de sorte que celle qu'on ne pouvait porter se mit à gravir par elle-même tous les degrés, entra par le portique du palais dans la demeure de la reine Eudoxie, amie du Christ, et tout le monde stupéfait glorifia le Seigneur de la défaite de l'ennemi de notre salut1. Quant à elle, assise toute la nuit près du lit de son oncle, elle l'encourageait en ces termes : «Bienheureux es-tu en vérité, seigneur, de ce que, dans ce siècle, tu as été largement glorifié, et dans le siècle futur tu vas vers le Soigneur justifié pour avoir reçu le bain d’incorruption. » L'ayant fait communier trois fois· aux saints mystères, ù l’aube — c’était la fête de la sainte Théophanie1 —, joyeuse, elle l’envoya en paix vers le Seigneur. Tous rendant grâces à Celui qui avait accompli de grandes merveilles, la sainte disait, glorifiant son ineffable la fragilité de sa reconstitution, sons d'ailleurs prouver davantage la supériorité du grec. 4. Le mercredi 6 janvier 43?. VIE DE SAINTE MELANIE, 55-S6 αύτοΰ άγαΟύτητι, ίνα χαΐ αυτόν από τής 'Ρώμης έλθει έντανθα παρασχιυάση χαΐ ήμάς άπδ ‘Ιεροσολύμων χινήσ, ίπως σωΟή ψυχή ζήσασα έν άγνωσία τύν άπαντα χρύνογ. > [5β] ’ΕπιμεΙνασα δέ έν Κωνσταντινουπύλοι’ μίχρις βτοί τόπους, έν τψ tike·. τοϋ φεβρουαρίου μηνάς έξήλθομ δέ δι* όλης χιονιζόμονοι τής καί τή άδιαλείπτφ αυτής εύχή προσχαρτεροϋσα, ού Λ CONSTANTINOPLE amour pour les hommes : « Combien grande est la solli­ citude de sa bonté, même envers une seule âme, pour avoir fait venir Voiusicn de Rome jusqu’ici, et nous avoir mis en route depuis Jérusalem, pour le salut d'une âme qui avait vécu tout son temps dons l’ignorance. » [56] Étant restée à Constantinople jusqu’à ce qu'elle eût fait son service de quarantaine1, elle fut d'un profit extraordinaire pour tous les habitants, spécialement pour les impératrices amies du Christ1. Elle édifia aussi le très pieux empereur Théodose. Elle l’exhorta à laisser partir son épouse qui de là-bas fin février. Retour à Jérusalem Λ ce moment, l'hiver était si violent que les évêques de Gnlalio et do Cappadoce nous affirmaient n’avoir jamais vu un tel hiver. El nous, couverts de neige toute la journée, nous allions notre chemin sans relâche, ne voyant ni terre ni montagne, sauf les hôtelleries dans lesquelles nous logions le soir. Quant à elle, comme l'acier, elle ne se relâchait absolument pas de son jeûne, disant : · Il est à Diou, le maître de toutes choses, pour les grandes merveilles qu'il a accomplies avec moi. » Et, persévérant dans son incessante prière, clic empêcha que ni elle ni nous eussions rien à souffrir de pénible dans ce froid atroce, montrant que c'est une arme très forte que la prière l'orthodoxie do Cbalcôdoino contre ranllnoslorlenlsmc extrême, do Mélanie. * ' 3. En exécution d'un vœu (et. Infiv, ch. M). VIE DE SAINTE MÉLANIE, 60-58 δπλον ή δέησις δικαίου ίνεργουμένη καί αύτών περιγενομένη μίαν δέ έπιθυμίαν είχεν τό πάθος τοΟ Κυρίου ίν Ίεροσο [57] Καί παρεγενάμεθα εις τούς άγιους τόπους τή πολλής εύφροσύνης τδ πάσχα καί τήν άγίαν άνάστασιν <σύν> ταϊς ίδίαις άδελφαΐς πνευματικώς έορτάσασα, πάλιν μοναχών, έτερος θείος αύτήν ύπεισίρχεται πόθος, καί βουλεύεται μαρτύριαν μικρόν οίκοδομήσαι, λέγουσα πρός οί πόδες τοΰ Κυρίου. Κτίσωμεν ούν ίνταϋΟα σεμνόν εϋκτήριον, ίκδημίαν ή προσφορά όπέρ τής ίμής ψυχής καί των ίμών κυρίων άδιαλείπτως μέλλει καί ίν τφ τύπιρ τούτιρ ίπιτελεϊσθαι. » Καί ίπειδή πίίν θέλημα αύτής καί πάσα έπιθυμία τον των όλων Θεόν άνέπαυεν, έν όλίγαις ήμίραις έτελίσθη κατφκισεν. [58] Τούτου δέ γενομίνου, έμηνύΟη τήν εύσεθεστάτην βασίλισσαν παραγίνεσθαι ίν Ίεροσολύμοις καί 8τι ήδη τήν Ά·«ιοχίων κατέλαβαν πόλιν ' όθεν διελογίζιτο έν έαυτή, τί άρα ποιήσασα καί τδν Θεόν δοξάσει καί τούς RETOUR Λ JERUSALEM opérante du juste1, qui vient à bout des éléments euxen cours de route, elle ne se laissait persuader par aucun d'eux, mais n’avait qu’un désir : célébrer 6 Jérusalem la Passion du Seigneur, ce que Dieu lui accorda, selon l’infaillible promesse faite par son très saint prophète : « 11 fera la volonté de ceux qui le craignent, et exaucera [57] Nous arrivâmes aux Lieux Saints le troisième jour de la semaine avant la salutaire Passion. Ayant célébré spirituellement, avec un grand bonheur, la Pâque et la sainte Résurrection, en compagnie des sœurs, elle se soumit de nouveau à la règle habituelle, s’occupant des deux monastères. Ayant vu la perfection avec laquelle les moines très chers â Dieu s’acquittaient do la psalmodie dans l'église, voici qu’un autre désir divin l’envahit, et elle songe ù construire un petit martyrium, disant à mon humble personne : « Voici le lieu où se sont tenus les pieds du Seigneur·. Construisons donc ici un oratoire vénérable, afin qu’après mon départ do ce monde vers le Seigneur l’offrande puisse être célébrée sans interruption dans ee lieu aussi, pour mon âme et celle do mes seigneurs·. » Et comme tous ses vouloirs et tous ses vœux satisfaisaiont le Dieu de toutes choses, l'ouvrage fut exécuté en peu de jours. Ayant réuni d’autres hommes religieux, elle les y logea. Voyages d’Eudocie [58] Cela fait, on annonça l'arrivée à Jérusalem de la très pieuse impératrice, qui déjà avait atteint la ville d'Antioche·. Aussi, réfléchissant en elle-même â ce qu’elle pourrait faire à la fois pour la gloire de Dieu ct l’utilité VIE DE SAINTE MÉLANIE. SS Δώ ύστερον χρησαμένη τφ εΰσεύεΐ έπιλογτσμφ, έξήλθ ιεόλβι. Καί ίμεινεν έν τφ μαρτορίιρ τοϋ άγιου Φωκά, Μα de Sinope. Il aurait donné TboepiUIiU aux eoldalt VOYAGES D’EUDOCIB des hommes, elle disait : «Si je pars à sa rencontre, j’ai pour d’encourir le blâme en traversant les villes on cotte humble tenue. Si par contre, je reste ici, je crains qu’on no nous taxe d’orgueil pour cette conduite. ■ Aussi, après s'étre encore livrée à do pieuses réflexions, se mit-elle en route en disant : ■ C'est à nous, qui avons pris sur nous le joug du Christ, puisque nous en étions capables, qu’il convient de porter une impératrice si fidèle sur nos propres épaules, qui se glorifient do la force du Seigneur1, puisque de nos jours il a établi sur l'empire une telle amie du Christ. > Elle alla donc à sa rencontre Λ Sidon, lui rendant ses actions de grâces pour l’affection extrême qu’elle lui avait témoignée â Constantinople. Elle séjourna dans le marty­ rium de saint Phocas’ où, dit-on, aurait habité la Chananécnno fidèle qui dit au Soigneur dans l'Evangile : miettes qui tombent do la table do leurs maîtres’. » Ainsi la bienheureuse s’efforçait-elle, soit dans son habitation, soit dans sa conversation, soit en toute autre occupation, de plaire au Seigneur. Dis que l'impératrice aimée de Dieu la vit, elle l’accueillit avec lo plus grand respect comme sa vraie mère spirituelle, et à bon droit. C’était pour elle en effet une gloire que d’honorcr celle qui avait glorifié sincèrement le Roi du Ciel. Et la sainte, reconnaissant sa foi et la peine du voyage, de l'encourager à se donner plus do peine encore en fait de bienfaisance. La pieuse impératrice de lui faire alors cette réponse mémorable : «Je m’acquitte d’un double vœu au Seigneur, celui de vénérer les Lieux Saints et celui de voir ma mère4 ; j’avais do rappeler (d'nprés Adamnan d’iona, vers 670), 6 propos do Tyr. visiter le» Lieux Sainte, eu action degrace·dote sonte cl du mariage VIE DE SAINTE MÉLANIE, 5S-59 ■ γάρ, ώς £τι έν σαρκι δουλεύεις τφ Κυρίιρ, άξιωΟήναι της σής άγιωσύνης. » Δι’ ύπερδολήν δέ πνευματικής αγάπης έσπούδασεν ή φιλόχριστος βασίλισσα καταλαδεϊν τδ μοναπαρθένους ώς Ιδίας άδελφάς, και πάνυ ώφεληθεΐσα έπεΟύμησεν παυσαμενης τής άλγηδδνος. ήμερος δλίγας και ώφελήσασα αυτήν ού μετρίως, πρ αύτήν εως Καισαρείας * και μόλις ίσχυσαν άποο inspirent son amitié al sa vénération pour Mélanie :vénéruUon qu'au VOYAGES D’EUDOCIE désiré en effet, pendant que tu sers encore le Seigneur dans la chair, l’honneur de voir ta sainteté. > Dans l’excès de son amour spirituel, l’impératrice, amie du Christ, s’empressa de gagner le monastère de la sainte. Une fois entrée, elle regarda les vierges comme scs propres sœurs, et, ayant ressenti beaucoup de bien, désira entrer aussi dans le monastère des hommes et s'y faire bénir. Comme approchait la déposition des saintes reliques dans le martyrium que Mélanie venait de construire, ainsi que nous l’avons dit plus haut, l’impératrice demanda que la cérémonie eût lieu on sa présence1. [59] L'ennemi du bien, jaloux encore une fois d’un si grand amour spirituel, s'arrangea, au moment même de la déposition des saintes reliques, pour provoquer une entorse au pied de l'impéra­ trice et causer par là un trouble peu ordinaire. Cela arriva sans doute pour exercer la foi de la sainte. Celle-ci, à l'heure même, l’ayant escortée jusqu’à la sainte Anastasis, assise devant les reliques des martyrs, resta à prier instamment, dans le jeûne et l’extrême affliction, avec les vierges, jusqu’au moment où l’impératrice l'envoya chercher, sa douleur ayant cessé3. Quand le mal de l’impératrice fut apaisé, la bienheureuse ne cessait pas de lutter contre le diable qui avait voulu susciter à leur sujet un tel scandale. Après avoir passé quelques jours avec elle et lui avoir fait beaucoup de bien, elle l’escorta jusqu’à Césarée. C’est avec peine qu'elles peu probable que Mélanie se soit assise pour prier, le mol καθεζομένη confondait, ou du moins rapprochait l'Anastasis cl le Martyrium du Mont des Oliviers ! VIE DE SAINTE MELANIE. 69^0' άπ ’ άλλήλων ’ ήσαν γάρ τη πνευματική άγάπη σφόδρα έαυτήν είς ίσκησιν, δεομένη όπως μέχρι τέλους άποκατασταθη η ευσεβής βασίλισσα έρρωμένη τω εαυτής συζύγιρ',' βραχύ κινδυνεΰσαι αύτήν έκ τοΰ λιμού, πολλ-ών ίατ VOYAGES D'BUDOCIE l'autre. Elles étaient en Miracles et humilité la maladresse dont je soutire m’en rendent incapable*. elle fut dans l'impossibilité absolue, pendant nombre de Quand il fut démontré que l'art médical ne pouvait venir à bout du démon, alors, finalement, ils la portèrent et La bienheureuse, déclinant la gloire des hommes, leur dit : (p. 240) est hésitant. En dépit de quoique, divergences bien explicables rejette rideaUOeaUon entre cotte TModoroupolis et Eukhatlu VIE DE SAINTE MÉLANIE, 60-βΙ MIRACLES ET HUMILITÉ Μ» αύτούς · «’Εγώ μέν αμαρτωλή τυγχάνουσα άδυνάτως£ ίχω τούτο ποιήσαι * άπενέγκωμεν δέ αύτην προς τούςύάγιους μάρτυρας, καί διά τής αύτών παρρησίας ίάται λαβουσα το άγιασθέν ίλαιον έκ των λειψάνων των άγίωι μαρτύρων καί τούτιρ άψαμένη τρίτον τοΒ στύματος τής καμνούσης, είπεν λαμπρά τή φωνή ■ « ‘Εν τώ όνόματι μάλλον δέ φοβηθείς, άνεχώρησεν, και ήνοιξεν τό στόμι αυτής ή γυνή. "Εδωκεν δέ αύτή ή αγία φαγεϊν, καί πάντα οί ίδόντες τον Θεόν έδόξασαν, καί ίαθεϊσα ΰπίστρεψε κατασχεθεΐσαν δι* αύτής έθεράπευσεν. [61] “Αλλοτε 8έ πάλιν γυνή σφοδρώς έδυστόκησεν καί TOÜ εμβρύου έν τή μήτρφ αύτής τελευτήσαντος ούπ ζήσαι ούτε άποθανεϊν ή άθλια ήδύνατο. 'Ως δέ τούτο ήκουσεν ή γνήσια δούλη τοΰ Κυρίου, ΰπό τής συμπάθειας σφόδρα όδυνηθεϊσα και τήν γυναίκα οίκτειρήσασα λεγει ταΐς συν αϋτή παρθένοις · α Άπελθοϋσαι έπισκεψόμεθα τή' κινδυνεύουσαν, όπως θεωρήσασαι τάς άλγηδόνας τώι femme ouvrit la bouche, manger ; tous ceux qui étaient accouchement fort difficile, et le fœtus étant mort dans le πόσων ήμας λύσασα τό λουρίον δ ήν διεζακηιενη, έπέΟηκει λέγουσα - « Μεγάλου άνδρός £%«> την εύλογίαν Καί παραχρήμα έξήλθεν νεκρόν τό βρέφος. Καί la malade dit péniblement d'une voix faible à la Sainte : «Aie pitié de moi. » Et elle, debout, supplia longtemps et instamment Dieu pour elle, puis, ayant détaché la courroie dont elle était ceinte, la plaça sur elle en disant : « Je tiens cette eulogie d’un grand homme et j’ai foi en ses prières pour la guérir rapidement. » A l'instant même le cadavre 250 VIE DE SAINTE MELANIE,. 61-02· εθεράπευσαν. » Ούτως πάντοτε τά έαυτης κατορθώμα ήρξατο λέγειν * « ’Εγώ μέν ούδέν έμαυτη άγαΟον παντε σύνοιδα ■ πλήν εί ^σΟόμην τον έχΟρδν σπείροντά εί καί ελαίου μή μεταλαμβάνω, άλλοι ούδέ βδατος παντελω καί άκήρατα άγαθά τών κενοδοξίας, ώς βτι άπδ οθόνης καί δλοσηρίκων πολλά desquels Mélanie trouvait insignlllant son propre Jeûne do cinq Jour MIRACLES ET HUMILITE : I 1 I [ ! 1 : I [ ' I I aussitôt, et Dieu fut glorifié comme à l’habitude. Mais elle de dire en s’humiliant : « C’est la ceinture d’un saint, ses prières ont guéri celle qui était en danger. » Ainsi attribuait-elle toujours aux saints ses propres succès. [62] Un jour, une des vierges qui étaient avec elle lui demandait si, dans le haut degré d'ascèse et de vertu où elle était, elle n’avait pas été tourmentée par le démon de la vaine gloire et de la superbe. Elle se mit alors à nous dire pour notre édification à tous : « Pour ma part, je n’ai conscience d'absolument rien de bon en moi1. D’ailleurs, si je m’apercevais que l’ennemi sème en moi des pensées de superbe sous prétexte de jeûne, voici ce que je répondrais : Qu’y a-t-il d’extraordinaire si je fais des jeûnes d’une semaine, alors que d'autres, durant quarante jours pleins4, ne mangent pas? si même je ne prends pas d’huile, d’autres ne se désaltèrent mémo pas du tout avec de l'eau. Mais si l’ennemi me suggérait des sentiments d’orgueil au sujet du dénuement, confiante dans la force de Dieu, voici ce que j’opposerais Λ sa perversité sans nom : Combien de captifs pris par les barbares ont été privés de la liberté même? Combien, victimes de la colère royale, ont été privés, avec leurs biens, même de la vie? Combien aussi que leurs parents ont laissés dans la pauvreté, et d'autres qui, par suite d'accusations calomnieuses ou de brigandages, sont tombés subitement dans la pauvreté, de riches qu’ils étaient? Il n’y a donc rien d’extraordinaire si nous, pour les biens incorruptibles et sans mélange, nous avons méprisé les biens terrestres. Quand, encore, je voyais le malin me souffler une pensée de vaine gloire, par exemple parce qu’après avoir eu du linge fin et de nombreux habits de soie, je suis revêtue de crin, moi, me faisant tout à fait misérable, je me représentais ceux qui gisent nus sur la place, sur de simples nattes, et transis de froid. C’est ainsi que Dieu repoussait loin de moi le diable. » Et les desseins do l’ennemi étaient, disait-elle, mani- VIB DE SAINTE MÉLANIE, 62'03 τυγχάνειν · « ΈμοΙ δέ πλειστάκις χαλεπώτερον τοΟ έχΟ θεωροΰντές με τήν τον Κυρίου φωνήν γνησίως έπιτ είναι, πώλησύν σου τά ύπάρχοντα καΐ'δύς πτωχοΐς, καί· Κύριον, άλλα συμμέτρως. ’Εγώ δέ έλογιζύμην τούς τοΐς μάλλον έγώ σπουδάζειν οφείλω όπως έν τοΐς ούρανδ,ε αδελφήν τινα θλίύ ούδέ πρύς κοσμικήν καλήν έμαυτήν κρίνω ■ πλήν πιστεύο δτι ού μή κατηγορήσει μου ύ έχβρύς έν ημέρα κρίσεως 6τ διανύσας επιθυμεί των βραβείων, οίίτω καί αύτή έσπευδεν 1. MMh. 10, 21 ; 16, Μ. 2. Ct. Is. 40, 6. MIRACLES ET HUMILITÉ testes : « Moi, le plus souvent, ce sont des hommes qui avaient les dehors de la sainteté qui m'ont infligé des coups plus pénibles que l'ennemi. Voyant que j’avais à cœur de réaliser scrupuleusement la parole dite par le Seigneur au riche : Si tu veux être pariait, vends ce qui t’appartient et donne-le aux pauvres et prends ta croix et suis-moi1, ils me disaient : Bien sûr, il est permis de se faire pauvre et ascète à cause du Seigneur, mais avec mesure. Quant à moi, je pensais à ceux qui, en ce monde, militent sous dos princes mortels, comment, ambitieux de dignités toujours plus grandes, ils s’exposent jusqu’à la mort. Si donc eux, pour la fleur de l’herbe2 — car telle est la gloire terrestre — se donnent tant de peine, comment moi ne dois-jo pas prendre davantage à cœur les moyens d'obtenir dans les Gieux une plus grande dignité? » Et c’étaient là scs enseignements bienfaisants pour l’âme et spirituels ; d’un autre côté, si grands étaient la douceur et lo calme qu’elle avait acquis que, le jour où une sœur qui l’avait peinée — et naturellement cela arrivait bien souvent — lui demandait pardon, la sainte lui disait : u Le Seigneur sait que, étant indigne, je ne me juge pas bonne, môme auprès d’une femme du monde ; mais, avec cola, j’ai confiance que l’ennemi ne m’accusera pas au jour du jugement de m’être couchée avec de l’amertume contre quelqu’un3. » V. LA MORT Dernières fêtes [63] An bout d’un certain temps, comme un vaillant coureur, ayant parcouru le stade, aspire au prix4, de même VIE DE SAINTE MÉLANIE. 63-64 Βλμροιχλ (n. xuv, p. 368-70) allribuc 425 et 430, l’introduclion de la fêle à Jérusalem (encore csl-ll p que Mélanie soil allée célébrer avec Paulo une fêle ignorée de Γ rusalom}. II, p. 325). I DERNIERES FETES 255 elle avait hâte aussi d’être délivrée et d’être avec le Christ*. Elle soupirait en effet elle aussi, souhaitant, selon l’Apôtre, « de revêtir par-dessus l'habitation qui vient du Ciel7 ». à sa cousine, la dame Paule : « Allons à la sainte Bethléem4, car je ne sais si je verrai encore dans ma chair cette fête. » Elles y arrivent donc, et, ayant célébré toute la veillée1, à l’aube elles participent aux redoutables mystères. Finalement, la sainte, comme ayant reçu une réponse do Dieu, parla ainsi â sa cousine : « Prie pour moi, car, dorénavant, tu vas fêter seule la Nativité du Soigneur : car pour moi le terme do ma vie dans la chair est atteint sous peu. » Ce qu entendant. sa cousine fut grandement troublée. Étant retournées toutes deux de la sainte Bethléem au monastère, aussitôt la sainte, sans se soucier du tout de la fatigue de la veille et du chemin·, s’en alla dans la grotte7 et pria sans relâche. (64) Le lendemain, nous allâmes au martyrium du saint protomartyr Étienne·, — la mémoire de sa dormition 5. L’existence do cette veillée est attestée par l'Epiphanie (25, 12; Pèlré, p. 20S). La Pèlerine Bethléem, pendant toute l'octave..., è partir d< nuit reviennent s Jérusalem avec l'évêque, les nocturne a eu transféré, avec ta tête ellc-i 6. Au labeur des vigiles, qui n'était certainement pas un vain mol, s'ajoutait la distance à franchir de Bethléem à Jérusalem. Celle-ci. Elbérie (25, S ; Pétré, p. 202), luisant la route à pied. La fatigue de dès le début du iv· s., consacré à S. Etienne. Noter que les Jours VtB DE SAINTE MELANIE, Μ κοιμήσεως αύτοΰ, καί συναχ&ντες έκτισε ύπεστρέψαμενίϊ έν τφ μονχστηρίφ. Καί έν τή άγρυπνίπ άνέγνων ίγώ πρώτος! είτα άνέγνωσαν τρεις αδελφοί, ύστερον δέ πάντων άνέγνω καί αύτή ίκ των Πράξεων τήν κοίμησιν τού άγίου Στεφάνου. Τελεσάσης δέ χύτης τ4 τής άνπγνώσεως μέτρον,ί· πάσαι xi άδελφαί είπα·; πρός τήν άγίχν - « ΣωΟής ή αύτάς ■ « Καί ύμείς σωθήτε ■ έμοϋ γάρ ι Πάσαι δέ έπΐ τώ λόγφ τούτφ χαλεπώς ώδυνήΟηα Καί ώσπερ ήδη μεταδαίνουσα πρές τόν Κύριον έκ τό άμελώς. Εί γάρ καί έγώ μικρόν ύστερον χωρίζομαι ûj έκαστη είτε τδν πόνων τύν μισθόν είτε των άμαρτημάτώΐ τό κρίμα. » Πασών δέ σφοδρώς όδυρομίνων ότι τοιαύτην όδηγύί άγαβήν καί θεόπνευστου διδάσκαλον ήμελλον άπολλύεινί DERNIERES FETES était en effet arrivée —, et, y ayant fait la réunion, noua le premier, ensuite lurent trois sœurs, et après tous les breuses années, célèbre encore de nombreuses mémoires , i Vous aussi bonne santé car, pour moi, vous ne m'entendrez plus lire. » elles ne croyaient pas qu'elle avait dit cotte parole prophé* mon départ, de célébrer l’Officc avec crainte et vigilance’. de temps, ic suis séparée de vous par la chair et no suis plus a et dit à mon humble personne : ISS VIE DE SAINTE MELANIE, M άνδρών, tva εύξόμεθα ■ καί γάρ άπδκεινται καί έκεϊ λείψανα τοϋ άγιου Στεφάνου. » Έμοΰ δέ μετά πολλής δδύνης τδ έξ βλης χαρδίας, καί άπδ τοϋ φόβου σου έκολλήθη τδ όστοϋέ μητρός μου άνεθέμην τήν ψυχήν μου καί τδ σώμα, καί σύ κρατήσας τής χειρδς τής δεξιάς μου ώδήγησάς με έν άναμαρτήτφ. Πρόσδεξαι οΰν τήν δέησίν μου, ήν μετά τών δακρύων μου τούτων προσφέρω σοι διά των αγίων σου άθλοφόρων, καί καθάρισόν με τήν δούλην σου, Ινα έρχομένη μου πρδς σέ ανεμπόδιστα γενωνται τής ψυχής μου τι διαβήματα, καί μή κατάσχωσίν με ot τοϋ άίρος τούτοι πονηροί δαίμονες, άλλα διαβώ πρδς σέ άσπιλος, δδηγουμένι ύπδ τών άγιων σου άγγέλων, καί καταξιωθώ τής ούρανίοι σου παστάδος, άκούσασα τής ευλογημένης σου φωνή ής μέλλεις τότε λέγειν πρδς τούς εύαρεστοϋντάς σοι I Δεύτε, οί εύλογημένοι τοϋ Πατρός μου, κληρονομήσαΐ I τήν ήτοιμασμένην ύμΐν βασιλείαν άπδ καταβολής κόσμου ' σοϋ γάρ είσιν οί άφατοι οίκτιρμοΐ καί τά πλήθη τοϋ ελέους, καί σφζεις πάντας τούς έλπίζοντας έπί σέ. » Εϊτα τους άγίους μάρτυρας παρεκάλει λέγουσα ■ « ’Λθληταί τοϋ Κυρίου, οί τδ τίμιον ύμών αίμα ύπέρ της είς αύτδν ομολογία, έκχέοντες, σπλαγχνίσΟητε έπί τήν ταπεινήν δούλην ύμών . chapelains · (eh. 57) et appelé ainsi μαρτύρων. DERNIÈRES FETES martyrium du monastère des hommes pour prier, car là aussi reposent des reliques de saint Étienne1 ». Et moi, avec beaucoup de peine, je fis ce que m’ordonnait la bien­ heureuse, et la suivis ; quand nous fûmes parvenus à l'inté­ rieur du martyrium, comme si elle était déjà compagne des saints martyrs, elle lit cette prière avec larmes : < Seigneur, Dieu des saints martyrs, qui connais toutes choses avant leur origine1, tu sais ce que j'ai choisi dès le début, que je t’ai aimé de tout mon cœur, et qu’en raison do ta crainte, mes os se sont collés à ma chair8. Car, à toi qui m'as formée dès le sein do ma mère, j'ai consacré mon âme et mon corps, et toi, me tenant par ma main droite, tu m'as conduite par péché. Accueille donc ma demande, que je t’offre avec ces larmes par l'intermédiaire de tes saints athlètes victorieux ; purifie-moi, moi ton esclave, afin que, pour venir à toi, les pas de mon âme ne soient pas entravés et que ne me retiennent pas les mauvais démons de cette atmosphère, mais que je passe vers toi sans tache, conduite par tes saints anges1, ot que je sois jugée digne do ton céleste lit nuptial, après avoir entendu la parole bénie que tu diras alors à ceux qui te sont agréables : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume qui vous a été pré­ paré dès la création du monde1. A toi sont en effet les indicibles compassions et les profusions de la miséricorde1, et tu sauves tous ceux qui espèrent en toi1». Elle s’adressait ensuite aux saints martyrs en ces termes : » Athlètes du Seigneur, qui répandez votre sang précieux pour le confesKr, laissez-vous toucher de compassion pour votre humble 0. Maith. 25, 34. VIE DE SAINTE MÉLANIE. 64-65 αύτον διαφύλαξη. » της περιεχούσης με Ολίψεως μή δυνηθεντος ότι παυσου έαυτήν μικρόν, ότι οΰκ Ισχύεις στήναα » Ή δε ούκ έπένευσεν εΐποΰσα * « Τέως πληρώσομεν τούς ορθρινοί ύπό τής του πλευρού άλγηδόνος, σφοδροτώτως ήρρώστησέ Καί μεταστειλαμένη τήν έμήν εύτέλειαν καί πάσας τά άδέλφάς, ήρξατο λέγειν πρός με * « ’Ιδού έγώ πορεύομρ πρός τδν Κύριον* εύξαι οΰν περί εμού.» ’Εγώ δ ύμων κακόν έδουλήθην · άλλ’ εί καί ποτέ έλάλησ DERNIERES FETES servante, pour moi qui ai toujours vénéré vos saintes reliques. Et de même que vous m’avez toujours écoutée, ainsi maintenant encore, vous qui pouvez tout dire1, soyez mes ambassadeurs auprès de Dieu qui aime les hommes, pour qu'il accueille mon âme en paix et garde les monas­ tères jusqu’au bout dans sa crainte. » Elle avait â peine terminé sa prière qu’elle commença aussitôt à frissonner dans sa pauvre chair. Retournant au monastère des vierges, nous trouvâmes les sœurs encore en train de célébrer la psalmodie8. Tandis qu’épuisé par le chagrin qui m’étreignait, ne pouvant plus tenir debout, je me retirai pour me reposer un peu, elle s’en revint è [’Office. En constatant qu'elle avait finalement un commen­ cement do faiblesse, les sœurs lui firent beaucoup de prières en disant : a Repose-toi un peu : tu n’as plus la force de tenir debout. » Mais elle ne céda pas et dit : « Pas avant que nous ayons achevé les psaumes matinaux. » Et après avoir achevé toute la liturgie, elle partit se coucher, et, saisie d’une douleur du côté, elle fut prise d’une extrême faiblesse. Adieux et recommandations Ayant envoyé chercher mon humble personne et toutes les sœurs, elle commença à me dire : « Voici que je vais vers le Seigneur, prie donc pour moi.» Mais moi j'eus encore plus mal au cœur, en entendant cela. «A vous aussi je demande de prier pour moi, car je n'ai jamais voulu de mal ù aucune d'entre vous. Si parfois, cependant, j’ai dit à quelqu’une d’entre vous une parole un peu dure, c’est par affection spirituelle que je l'ai fait. hipra, cb. 23, < deux heures », eh. 46) et ce serait au cours mime de VIE DE SAINTE MELANIE, «5-66 ADIEUX ET RECOMMANDATIONS pour le grand Jour, vous soyez agréables ά l'époux céleste. Ιδού οΰν παρατίΟημι ύμας τώ Θεώ τώ δυναμένω φ [66] Εΐτα των όδυνών αύτής έτι μαλλ,ον αυξανόμενων, λέγει προς ήμας * « Ή ήμέρα έπληρώθη. » Καί πάντκ χαλεπώς ώδύροντο, μάλιστα δέ αΐ παρθένοι έπενΟοΰσαν. μητρύς στερούμεναι Αληθώς φιλοστόργοο. Όρώσα δέ < Αναφοράν. » Καί έν τφ χροσφέρειν με, άπύ πολλής έδυν fort. N'entendant pas répiclèsoT, elle me lait dire, tout VIB DE SAINTE MÉLANIE, 6β·63 δηλοΐ μοι ίσταμένφ έν τφ Ουσιαστηρίφ πάνυ, άγωνιάσασα ·Ϊ3{ « "Υψωσον τήν φωνήν σου, ϊνα ακούσω της έπικλήσεως. » 1 [67] Καί ούτως μεταλαδούσης αύτης τών θείων, μυστηρίων, παραγίνεται ό θεοφιλέστατος έπίσκοπος σύν τω κλήρφ ■ καί λαλήσαντες λόγους Ικανούς περί σωτηρίας πάντων ώς καλός ποιμήν λογικών προβάτων. έξιόναι τοϋ κόσμου, σφόδρα διεταράχΟη · ή δέ άγια αΐτήσαό καί παρ* αύτού κοινωνίαν, άπέλυσεν αύτόν έν είρήνη. [68] Καί λοιπόν εΐσηλΟον οί έν τώ μοναστηρίφ αύτί θεοφιλέστατοι μοναχοί, καί πρός αυτούς ίφη · « Συντάσσομι καί αύτός έλεύΟερος ών έκ πάντων έδούλωσεν όμΐν εαυτόν διά τον Κύριον, καί μή έχων άνάγκην τό βάρος ύμών βαστάζει, ιι Εέτα είσηλΟον τά λοιπά μοναστήρια καί πλεΐστοι έκ της] έζαιρέτως δέ αύτήν σφόδρα όδυνωμένην έπί τφ χωριά άπέλυσεν. Ια tradition oriontole); cependant, rimportaac «oinblo attacher Mâlanto 0 repiclèso suggère ble ADIEUX BT RECOMMANDATIONS anxieuse, à moi qui étais debout A l'autel : s Élève la voix pour que j'entende l'épiclèse. > (87) Une fois qu'elle eut pris part aux saints mystères, l'évêque très cher à Dieu arriva avec le clergé. Ils tinrent quelques propos appropriés sur le salut do l'ême, après quoi la bienheureuse de lui dire : < Reçois en dépôt le prêtre et Et lui, voyant quel trésor allait quitter le monde, fut gran­ dement troublé. La sainte, après lui avoir demandé égale­ ment la communion1, le congédia on paix. [68] Et ensuite, entrèrent les moines très chers à Dieu de son monastère. Elle leur dit : a Je vous recommande, de donner en tout satisfaction au prêtre, sachant qu'en lui c'est au Dieu de toutes choses que vous donnez satisfaction, parce que lui-même étant libre de tout s'est constitué votre esclave* à cause du Soigneur et, sons y être obligé, porte votre poids*. » Entreront ensuite les autres monastères et de très nom­ breuses personnes de la ville. Et elle, vraiment forte, malgré ces douleurs aigues qui attaquaient son corps, ne se relâ­ chait nullement, mais, d'un cœur imperturbable, avec beaucoup de grandeur d’âme, faisait ses recommandations J tous, comme il convenait. Après quoi entra auprès d'elle sa cousine, la dame Paulo, avec tous scs familiers. Elle leur lit Λ tous sos recommandations, et consolait particulière­ ment celle-ci qui souffrait très fort de se séparer d'olle ; et, après beaucoup do bénédictions et de prières, elle les congédia. juste avant le dernier soupir. VIE DE SAINTE MÉLANIE, C8 λαμ&ανόμενόρ μου. Διό xal νϋν παρατίΟημί σοι τά; έν είρήνη, είπεν ' « Ποιγ Περί δέ ένάτην ώραν ήρξατο λιποΟυμεϊν - ήμεϊς μζ ύδύνην, κράς αύττ,ν άαεκρινάμην ■ « "Οτε οδν Ο.&η Κύριον, καί πάντες οΐ άγγελοι ευφραίνονται * ήμεϊς ^δέ_ ADIEUX ET RECOMMANDATIONS dit-elle. Elle voulait siemher par là, je suppose. nges se réjouissent. Mais nous, nous somme 263 VIE DE SAINTE MELANIE, 68-69 άπεκρίνατο ■ « 'Ως τώ Κυρίφ είοξεν, ούτως καί έγένετο. »,. Kat εύθέως παρέδωκεν τήν αγίαν αύτής ψυχήν τώ έαυτής δεσπότη) πράας καί ήσνχίως έν ευφροσύνη καί Αγαλλιάσει κατ’ αύτήν τήν εσπέραν της αγίας κυριακής, Ενα καί έν τούτα δειχθή ή πολλή αύτής περί τύν Κύριον άγάπη καί. αύτής λείψανον ούκέτι τών κοσμούνται j αί χεϊρες τφ στηθεί άμφότεραι προσκεκολλημέναι καί τά βλέφαρα εύφυώς μεμυκότα. ■ pour l’âme. » A quoi elle répondit colle dernière parole : • Comme il a paru bon au Seigneur, ainsi est-il arrivé1. » El aussitôt elle rendit à son maître, doucement et paisible­ ment, avec joie cl allégresse, sa sainte âme, le soir même du saint jour du dimanche afin que, là aussi, apparût son grand amour pour le Seigneur et pour sa sainte Résurrection. Funérailles et gloire céleste Sa sainte dépouille n'avait plus besoin de toilette. Ses. jambes en effet se trouvaient étendues, ses doux mains serrées contre sa poitrine, ses paupières fermées do façon I naturelle. Ensuite, comme elle l’avait recommandé, les saints pères qui s'étaient réunis de divers endroits, après avoir, toute la nuit, accompli solennellement la psalmodie et les lectures, l'ensevelirent. [69] Dignes de sa sainteté furent ses vêtements funèbres2, qu’il m’a semblé nécessaire de signaler pour l'utilité de ceux qui me lisent. Elle avait la tunique d’un certain saint, le voile3 d’une autre servante de Dieu, d'un autre un morceau de lévilon4, d’un autre la I ceinture dont elle sc ceignait étant encore en vie, d’un crin d'un saint, dont nous avions fait un coussin et que nous avions placé sous sa tête vénérable®. Car il était s S. Antoine d'etre enseveli dans le manteau que celui-ci a reçu do grandes lûtes, In tunique de Paul (Vila, 12, 16 ; PL 23, 20, 23)) ou tuniques et le manteau qu'il en avait reçu tout neuf et qu'il lui rend vivant avec lui, son cllico ( Vila, 02 ; PG 26, 072). D’ailleurs les ascètes VIE DE SAINTE MÉLANIE, δλαδεν πλήν τοΰ σινδονίου δπερ έξωθεν αύτης διδασκαλίας ίργφ έπλήρωσεν, μετά πολλές εύφροσύι ών τάς μνήμας ίδόξασεν καί τούς αγώνας έκουσίως ύπέμειν Ephraeml, anclor» Molapliraalo», non· ιι p. xxvul) (CL « La Teilufiirnl, de tail Ëphrem », VII, 6d. Hubcns Duval, Journut olialique, 1001, p, 288'4» FUNÉRAILLES ET GLOIRE CÉLESTE mémo los saints prophètes ot apôtres, dont elle avait réalisé en actos la vie et los enseignements, la prirent au milieu cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé i alml, par Ica textes apocalyptique· plu· d'tvmaUMhl, MOS supposer do CARTE De l’examen des deux Visa de Mélanie, 11 résulte oe qui suit, K concernant son voyage à Constantinople on 433-437 (n°· 50-57) : h.’ 1) Le récit nous Introduit a Tripoli, où olio a une altercation avec jy le Curiale, agent du Cursus publicus, qui reluse de lui fournir les animaux do trait (Vies, 52). 2) Elle fait halte à Chalcédoino, près du tombeau de sainte Euphè, mie (Vies, 53). 3) Au retour, qui s'effectue. per la Galatie et la Cappadoce, ne Pour l'établissement du trajet, on a utilisé, en mémo temps que nymiquo d'Ernest llomgmann. · Malagurdalo and Modicus mons traversed by St. Mclanium in March 437 A. D. » (dans les Polrislie Studies, 1953, p. 101-103, n« 173 des Sludi s Toit, publiés par la e'est Modidoiis qu'il faut lire, comme plus conforme ft la graphic'1 éd. Geye/du CStSL, 39, p. 15”. — Quant a Malagurdalo, elle èqul- étant, d’après les Brrolo, p. 4SI, uno coquille’. La curieuse desinence Male pourrait bien être une erreur de copiste. Mala, qu’emploie là 1. Quant à la forme Manogordo, jugée par certains critiques modernes (W. Tomascbolr, W. M. liamsay et W. Hugo) préférable NDEX SCRIPTURAIRE Bcolésiasüane INDEX SCRIPTURAIRE 189, 195,207 231,237 Hébreux I Pierre 185,193 Π Corinthiens Galatoe 263,265 Éphésiens Philippicae 255,26j Colossieas I Timothée Π Timothée 2,9 INDEX DES NOMS DE PERSONNES Caecina Albinus, ST. Caecina Lolliana, ST, SS, SS. Caeionia Albina, si, se. Caeionia Albino senior, ST. Caeionia Albina Junior, ST. Casalen, JO, T3, SI, SS, SS, S3, st, iss, us, ue, isi, su. Cbacrdmon, SOI. Cliryaoslomo (Joon), S, S3, BS, ST, soi, let, iss, sos, sis. Claudius Anlonlus, 30. ClOmenl d'Alexandrie, Se, ISS. CUopbas, 217. Cyprlen, S3, 1st. Cyrille do Jerusalem, set. Cyrille de Scylhopolls, U, Fablolo, 100. David (roi), 13. Démétriado, S3. DIocUs, ISO. Dlotcoro d'Alexandrie, INDEX DES NOMS DE PERSONNES 234 INDEX DES NOMS DE PERSONNES Usuard, 16. Valerius Pinlanue Severus, 61 Valerius Publicola, 21, st, its. Valerius Severus, 61, so, iso. Valerii Maximi, 110. Valerii Quintilii, 160. i Vesta, 66, SO. Victor (moine), too, 201. | Vincent do Beauvais, 16. Voluslen, 61-31, 66, 66.16,100, 166, 336, 239. Valons 36. Valentinien 111, It, 22S. Valère-Muximo, 133. Valerius Maximus, 31, 66. Valerius Plnionus, SO. Zaehaeus, SO. Zeebario (prophète), 219. Zeugetes, 201. Zeus (Chrvseiaphanllni, roe. zoelmo, 166-161. TModose (moine d'Alexandrie) SI St. Thfiophane, 16. Théophile d'Alexandrie, 36, 3S, 63. 130, 300. Theresia. lit. Tigrios (prête·), 66, 166, 1S5. INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES Cephas : voir Kaphar. Cappadoce, 114, 239. Carthage, 30, 11, 101, 171. Cellules (désert des), 201. Chaicédoine, ST, ce, 229, 233. Chalcis, SO. Cilicie, 141, 143, ISO. Crèche (lieu voisin do la), »04. Égypte, 11, M, 44, r», 34, S3, 13. 100, 103, 11», 163, IN, nr, 1U, itt, 197, too, toi. Barcelone, 43. Bénévent, se. BolhUem, 3», 4», Tl, M, SS, ne. 1er, iii-nt, ire, ire, Bithynie, S. Bretagne, 147. Byzance, »»r, Elèona, SS4. Eleuthéropolis, 11», 287. Éphéie, '11, os. Espagne, »3, 44, 110, 147, Eukhaita, »er. Europe, 41. INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES .«toile. S, 133. lolgolha (basilique du), ISS. Grande-Bretagne, il. Icllénopolis (de Bithynie), S. Ilppone, «, 11, S3, »4, »», Inllo, 11, 37, il, es, S3, 105. Jean et Paul (église des saints), Jérusalem, 1», 11, 13-11, es, M, 31, S3, il, U, Si, SS-SS, 33, SI, S3, S3. ΊΟ-IS, U, IS, 11, 13, SI, 31, 33-31, 131, lit, us-ns, ns. 111, lis. 1st, ISO, 191, 131, 193, ISi, 195, ISS, SOI, US, >33. 225, 239, 241, ISi, 255, ISS. éophor-Camala, SIS. laplior-Zachario, us. Libye, ISS. Lieux-Saints, 33, il, 33, 103, 183, ISO, 191, SU, 239, 241, Llparl (nes), ISS. Molouma, SS, S3. lartyrlum, ISS, Ui, US. Maurétanie, 147, 169. Mésopotamie, Si, 153, ISi. Monastère (des hommes, « Jéru- Mont-Cassin, SI. Cativitè (basilique de la), SS. Nil (delta du), n. Nitrie (montagnes de), 201. Noie. SI, S3, SI, 113, lis, us. Numldle, ss, 169,no. Occident, S, II, S3, U, Si, ISS, 153, ISi, 175, 130, ISS, US. Oliviers (ermitage des), SI. Oliviers (Mont des), /3, W, «, iS, S3, S3, 31, 11, U, 111„ ns, ns, 197, 203,205, us, Olympic, ISS. Orient, 3, S3, iS, SS, U, S3, 101, 101, ISS, 153, ISS, 191, Palestine, it, SS. U, SS, il, il, SS, SS, SI, 101, ISS, 163, Panépbyso, 131. Panopolis, SI. Paphlagonie, US. Pentapole, 153. Phrygie, ISS. Portus Romanus, IU. 'fl Résurrection (lieu do la), OS. Rome, S, 11-1S, 13, 33, st, st, SS-il, il, 11, IS, U, 13, SS, SI, S3. IS, ISS, 161, lit* 111, 113, ISS, 1SS, 141, HS, 147, 155, 155, 107, 1S1, 136, 111, tSi, tu, 225, 233, 23® Saint-Étienne (église do), IIS, Saint-Laurent* hors-tes - Murs,: Saint-Peul (basilique do). SI. Saint-Pierre (confession de), 31! Seintc-Murie-la-Neuve, in. INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES 287 Saint-Sépulcre, W. IM, IM, Thagaste. SI, SS, U, TS, SS, Sébaste, SIS. Sicile, W, SO, SS, ST, 147, IM, Sidon, SS, TS, 243. Syrtfc 163, MI. Syrie-Palestine, SS, SS. Terre Sainte, SS, SS. Tbébaide, ses, sts. irenatévere. Ss. Tripoli, 227. Voila (la), SSS. Wadi Nalrûn, SSS. Xenodochium Valerii, ss, ssr. Zeugilane, SSS. INDEX DES MATIERES AbM, 191, 199, 201. Abside, 8S. Allljrglquea (Jours), 48, 99, tutoie, 81, 137, 165, 172, 183 Alleluia (pascal), 106. Amour (spirituel). 209, 245, Baptême, 137, 170, 237. Anachorètes. 58, 97, 191, 287. Anaphora, 182, 219, 283. Angélique (vie), 125, 136, 141. Anges, 45, 101, 102, 125, 137, 148, 149, 200, 259, 257, 271. Bibliques (ramlmscancss Anlinestorianlsme, 57. 233, Antlorlgènlsmo, 112. Antlphonos, 103, 104, 115. Apophtegmes, 64, 138, 213, Basiliques, 79-82, 84, 98, 98 116, 172, 194, 196, 219. i Riens Immobiliers, 23, 24, 149, 152, 154, 155, 156, 158, 160, 162, 186, 172, 190, 230, Riens mobiliers, 164, 156, 167, 159, 160, 184, 184, 194, 106 Cadeaux (oITrande de), 149, Calligraphie, 178, 179. Art (œuvres d ), 148, 155-157, 85, 97, 127, 141, 143, 175, 179, 189, 205, 209, 211, 229, 177, 182, 203, 210, 253. Ascitiques (cercles), 25,88,179. 163-185, 185, 198. fl Canon (liturgique et Carflmc, 88-02, 114, 135, 174. Catéchumène, 236. Cellules, 197, 199, 201. 04, 85, 70, 01, 05-98, 189, 197, 203, 205. Cénobitisme, 07, 175, 200. 3 INDEX DES MATIÈRES Charlémas, 191, 193. Charité, 00,70,73,75.180,215. 74,80,82, 131,132, 133, 130, 183-185, 209. Christ (Joug du), 243. Clôture, 74, 98. Collecta, 117. Combat (spirituel).66,125,189, Crainte (do Dieu). 133,176.209, Crin (habits de), 187, 251. Cuculle, 180, 187, 209. Culte (divin), 07, 85. Dédicace (d'église), 244. Défunts (liturgie des), 100, 238. Dénuement. 38, 87, 186, 251. 247. 261. 259. luela), 93, 114, ISO, 100, 207, Diptyque·. 182 Consécration (eucharistique). Discretion (vertu de), 00, 84. Dormition, 110, 256, 257. ·>, >70, Consolation (Intérieure), 229. Contemplation, 20, 173, 181. Continence (conjugale), 37, 38, Eglises, 78, 8o', 103, 117, 187, 104, 105. 173, 181-183, 241. INDEX DES MATIERES ■ I I I I Lin {«lanes de), 271. Linceul, 271. Liquidation {de biens), 11, 25, 38, 39,41, 42,61-67, 74, 132, 138, 145, 152, 153, 155, 159, 163. 165-167, 171, 185, 187, 195, 197. Liturgie, 75, 78, 79, 84, 85, 101-103. 105-108, 109. 118, 194, 209. 215, 217, 261, 263. Liturgique (luxe), 67. I Liturgiques (livres), 106. Louange (prière de), 215. I.ueernalre, 96, 105, 114. Luxe (du siècle), 40,41,85,188. Macérations, 74, 221. Mère (spirituelle), 263. 98-100, 102, 106, 108, 114, Miracles, 227, 247, 249. 100, 135, 139, 165, 175, 187, Monachisme, 71, 77, 136, 187, Monastères, 37, 44, 49, 54, 58, 59, 07, 71, 73. 77, 83-85, 88, 93, 94, 97, 98, 100, 106, 107, Malades (visites des), 143, 144. Manteau, 153, 186, 187, 209. 246, 2 . - 250 lartyrs, 45, 64, 79-81, 104, 106, 221, 229, 242, 245. 240, lion de)! 83, 93, 179. Mort (spirituelle), 151. MorliOcaUons, 41. 80, 134, 175, 187, 106. Musicales (pièces), 104. Mulatto oalliim, 85. blés), 219, 255, 265, Nativité, 254. 255. Navigation, 167-169, 198. Nocturnes, 103, 217. Noil, 100, 117, 118. None, 83,84.102,105,114,217. Novice, 82. Nudatio eapilia. Nuit (lover de), Nuit (office de), INDEX DES MATIERES Nuit (prémices 4e la), 17S. Nuit (prière do), 83. INDEX DES MATIERES Prophètes (saints), 271. Prostrations, S3. Providence, 101, 187. 108, 115, 134, 107, 200, 215, 217. 221, 223, 241, 255, 281, 108, 113, 179. Pureté, 141, 143, 183, 185,257. .le), 108, 230. Régime alimentaire, 43, 74, 00-92, 173-177, 179. Hegislre-malricule (ccctes.atinOBulariU, 94, 108. Relegation (Houx de) et relé­ gués, 144, 145, 184. Reliques, 43, 75, 81, 101, 105, 117, 218, 219, 221, 242, 245, Renoncoinoni. 11. 28, 33, 38, 78, 127, 141, 145, 182, 184. Répons, 103, 104, 216, 217. Repos (temps du), 93, 94, 117, Résurrection (181· de la), 62, 91, 102, 203, 241, 289. Retraite, 40. Revenus, 157, 158, 173. Rives, 64, 85, 78, 181. Tabula, 140-141. Tentation, 41, 84, 74, 78, 180, 161, 251, 253. Terre (coucher sur la), 86, 127. Testament (spiritual), 257. INDEX DES MATIÈRES Théophanie, 203. 105, 115, 217. Tombeau {réclusion dons un), Vigiles, S3, 80, 82, 86, 96, 1033 105, 107, 108, 115, 116, 134,. 219, 257. Villes (tuile dos), 139, 141, 243. Vin (miellé), 173. Virginité, 31. 30, 64, 74, 80, 133, 136, 137, 184, 1S5, 209. Vœux (émission de), 80, 81, 239, 241, 243. Vie parfaite, 41, 139, ISS, 190, Vie {réglement de), 43, 71, Vigilance, 74, 163, 177, 209, Voyages, 25, 38-45, 53, 63, 65, 66, 76, 94. 97, 9S, 106, 112M US, 143, 165, 167, 169. 197, 201, 214, 225, 229, 239, 2415 243-247. Yeux (spirituels), 103. Zélé, 127, 181, 234. INDEX DE QUELQUES MOTS GRECS £665«, 190, 198, 200. ώγαΟΪ (τά) : — άφθαρτα καί άχήρατα, 250 ; — μέλλοντα άγαΟοεργεΙν, 194. άγαΟδτης, 238. άγάπη, 214 ; — 208 ; — πνευμι άγών, 184, 188, 224, 270; άδΟ.φός (εύαεδίστατος), 154 ; (— μακαριότατος). 192,220 ; (— ιτνευματικός), 196, 202. άγγελος, 148, 208 ; 176, 228, 244,246, 248,252, 254, 262, 264. ίΟνμεϊν, 192. αιδώς, 242. 168, 170, 172, 178, 182, 184, 190, 192, 194, 196, 198, 200, 204, 206, 214, 224, 226, 240, 250, 254, 256, 266, 268. άγιοι άΟλοφάροι, 258. άγοράζειν (τί αιώνια αγαθά). àypwnta, 126,254 ; -ας (κόπος της), 214 ; -α (4ν -rfi), 134, 218, 220, 256. «vi, 214,222,266. 184, 194 , 250. άμοώή, 222. άνάγζη, 212. άνα&ϊν, 214. INDEX DE MOTS GRECS INDEX DE MOTS GRECS Αρχών. 208 ; - (κοσμικός). |] 210. γενέθλια (τοθ Κυρίου). 254. Ασχεϊν. 174, 176, 204. διδασκαλία (ένθεος). 188, 206 ; Ασκηοις. 126, 140, 142, 176, Μ ! — (θεόπνευστος), 218 ; — 178, 204, 208, 246, 250 ; « φρονήματι), 149. I φελής), 192,'252.' <Ψ”Χ“ πάντας ύπερβαίνειν τή -ci, I I διδάσκαλος (θεόπνευστος), 256. Ασκητήριου, 164. δόγμα (μιαρόν), 232. Ασπιλος. 132, 208, 258. I δόξα (Ανθρώπων), 208,210,226, Αυτεξούσιον (τδ) : τδ τοθ -(ου 246 ; — (Επίγειος), 252 ; — τως), 174, 188, 194 ; τδ δώρον, 232. * ,1 (κοσμική), 132, 146, 230 ; I γεγραμμένον, 206. Ανατροφή, 186. - (χα) κράτος), 270 ; — , Τροφή (Αγία), 148, 160, 170, Αναφορά : Αγία—, 182, 262 ; (μελλουσα). 192. I 208, 216, 226. βαπτίζειν, 136, 286. δοξολογεΐν, 208. I ΥΡΟΥΟρεΐν (χαί προσεύχεοθΜ), βάρβαρος. 166, 168, 196, 250. Κυριακή, 218. δοξολογία. 208, 214 ; βασιλεύς (εύσεβέστατος). 238, Αναχωρεί·., 138. θεού), 176. Αναχώρησής : άγιων -των. 198 ; δούλη, 188, 206 ; Ι.τύ. 152 ; — (φιλ.όχριστος), 152 ;'ή -ταί Αγιώτατοι ανδρες, 266. Θεού), 184 , 268 ; — (φοβερός καί έπουράνιος),·, Ανδραγάθημα, 126. Κυρίου), 248 ; — (ταπ Ανήρ : — «γιος, 220 ; Ανδρος 258 ; — (τού Χριστού), βασιλεία (τών ούρανών), 160,. άγιοι, 266 ; Ανδρος θεοφιλείς — δούλαι Αχρεΐαι, 208. δαίμων, 232, 246, 243. 212, 242 ; — Από καταβολής·,, καί άγιοι, 222 ; Ανδρος μεγαδρομεύς, 252. δάκρυον, 226, 228 ; κόσμου, 258. λοπρέστατοι, 232. δόναμις ; -εις έναντίαι, 270 ; βασιλίς (πιστή), 242. Ανθος : ώς — χάρτου, 150, 210. -εις Ασώματοι, 208 ; -εις Εξ ΑνΟυδρίξειν, 212. ύψους, 138. 236, 240 ; - (εύσεβής)', 146^ Αντιοχίσιος : -ια ίδιόχροα, 142, δυσκρασία (τών Αέρων), 202. 152, 242, 246 ; - (OtoptΑντίφωναν (τδ), 216. δίησις, 240. λής), 242 ; — (φιλόχριστυς), δεσπότης (Θεός), 138, 258 ; ειρήνη, 212 ; Εν -η, 216, 236, άκαγγίλλειν. 234. 242, 244. (Χριστός), 208 ; — (πάντων), βτ.λαν : βήλων πολυτίμων, 172. 248. Εκδημεϊν (προς τδν Θεόν), 220. βία, 214. δημιουργός, 230. 256. έχδημία (τού κόσμου τούτου ΑποκΟλόπτειν, 192. βιάζεσΟαι, 214. δημόσιος, 106. πρδς Κύριον), 240. βιαστής. 212. Απόλοσις, 226. Εκκλησία, 172, 222, 240. διάβολος. 150, 160, 162, 210, Αποπλειν, 164. βιβλίου. 178 ; ίνδιαβίτων -Ιων, έλαιον (τό) ΑγιασΟέν, 240 ; — 232, 234, 244, 250. Αποσπάν, 226. 174. διαγωγή, 242. (ευλογημένου), 192. Απόστολος (θείος), 182 ; -οι Βίβλος (ή), 172. διαθήκη (παλαιό χαί καινή) Ελεεινότης, 222. (Αγιοι). 216, 270. βίος (6), 230 ; - Αγγελικός 178 ; — (πνευματική), 256. Ελχημοσύνη, 158, 184. Αποταγή, 192 ; Ακρα — τών 124 ; — ενάρετος, 176 ; —( διακονία (τών Αγίων), 160 ; βιωηχών, 126. — (τής Ελεημοσύνης), 158 ; βρ^&Γ^252 3 . 6 ’ Απόφθεγμα, 212. Αρετή. 184 ; -at, 140,188, 200, βραχύτης : τήν Αμήν -τητα, ελληνικός, 166 (au wpoH.HI) 208, 210, 214 ; -αίς δ;αΕλληνιστί, 180. βρίδ’.ον (έκχλ.ησιασπκόν), 194. Εμπορία (πνευματική), 196. Αρτος (βυπαρός), 174. ένδυμα (σωτηρίου). 148. γάμος. 224. ίνθύμησις (βυπαρά), 176. Ανάθημα. IM. 172. Αναχαλύπτων. 226. ανοχω-Λ-, 224. 208 άνάπαυσις (*γί<0·<>, 198, 1 U» INDEX DE MOTS GRECS INDEX DE MOTS GRECS ένιύηια (rà), 268. ίντολή : (άγιοι), 128 ; θεοί), 204, 214 ; ΚνρΙο»), 214. ίζ«1φνης (όύράνιος), 138. ίπαρκεΐν, 162. Νέαρχος (τ»Λ πόΧεως). 166 ; 5 àso έπάρχων, 236. ίπΛουλή : -άί εοσ Μ?»5. 250. «ιαΟυμία, 224, 238, 240. έκίΛογιαμός (ευσεβής), 162. ioUaoiw, 156,166,168. 170, 172,184,190,104,226,232. εύοραίκιν, 218. 220. σΤρροσύνη, 140,192, 202, 236,5 240, 248, 270 ; ti -η μΛ, ifrMjàott, 268. 164, 238, 248. ’ ’ ευχεοΟαί, 226. εύχή, 128, 134, 160, 198, 242, 248, 260 ; -ή κροσκαρ-· τερείν, 238. εύωίία, 138. ’άληΟείας), 234 , 250 ; Βία DtMfa, 156, 158. ζ ?τ ’ ζ . - έσΟής (ΐΛμειρά), 140 ; — (ση- σαρκί, 220. ζώνη, 268. ζφον (cursus publiais), 226, καθαρίζει?, 258. ècOieiv, 210. tmsaut (εά), 216. βαγγέλιο» (ϊγιον), 192, 216. εύθυμος (Ιν Κυρίω), 236. εύκεήριον (σεμνύν), 134, 240, 186, 270 ; 146 ; - Μ«ν — χοιβρόν, 134 ; -ια, 270 ; κΛικίσια -ια, 140, 142 ; καίλιγραφεϊν, 178. κάϊς, 216, 218. ήσυχάζειν, 196. εύλογεϊν, 202, 244 ; — ε5Μ- εύΧογΙα. 154, 214, 248. εύνοεΐν, 206. θείος, 224 , 236. θέλημα, 240 - τοΰ θεού, 224. Οεολογεΐν. 234. (νσκτηρενός), 216 ; — (σννήΟης), 188, 218, 240 ; -ες INDEX DE MOTS GRECS 222, 224, 240, 244, 254, 256, 260, 264, 266. 226, 240. μοφόριον, 186, 268. ναός (τού Κυρίου}, 182. οΐχοίομή, 128, 146, 222. 194'; χατ -Ιον ®εοϋ, '168. ' δλιγοψοχία, 160. δμιλοΐν, 206. ομολογία. 258. νηοτιία, 188, 210, *Μ0? 238, 244 ; — φαρυτάτη). 204 ; — νήψ:ιν, 160, 208. νξψις, 208, 256. όμιομα, 168, 170, 184 , 222, 224, 22S. όρμον, 190, 192. όχλοϊν, 138* μ Ç’’ όχλος, 192. πάθος (του Κυρίου), 240. τταξαμάς (ξηρός), 198. νυμφίος (έπουράνιος), 208, 262. ξενιτεία, 180. ξένος. 142. «πύον, 224, 226. έδο,ττοροίν, 226. ίίοιπορία, 188, 198, 204, 206, παραχρήμα. 182, 228. 194, 196, 198, 204, 206,' 244, 248, 250, 260, 264 ; «8ός. 226, 240. 836νη (άφατος), 234. 666νη (πολύτιμος), 186. παρρησία, 182. οίχία, 170. Πάσχα (άγία), 186, 204, 240 ; INDEX DE 302 ηΜκ. 204. ττεάζε.», 20^2 δρΟοδόζη, 182, 210 ; — Ορθόδοξος, 126, 180, 182, πλεϊν, 100, 108. 100. : (τά -ά) 218 ; Κυρίφ), 220 ; ίααγγέλου -«ς, πονηρϊβ, 250. πονηρός (*). 250. πρεσβεύει», 182. πρεοβύτερος, 200, 222, 226, πρόΟεοκ (άγ«Οή), 220, 222 ; προσευχή : 188, 206 ; (-fl σχο­ λάζει), 194, 200. προσχυνεϊν, 238, 242. INDEX DE MOTS GRECS ψαλμφίία, 204, 208, 222, 246, 260, 268 ; ήμβρινή. 214, «» ; ' ■< 220 ; σύντονοί, 216. I ψιάΟιον, 198. ψόγος, 242. χρεία : (σωματική), 206 ; (σαρ­ ψυχή. 192, 210, 238 ; άγία —, κική), 216. 222 ; ψνχή καί σώμα. 208, χρήμα : 158, 160, 168, 112, ψυχωφελής, 266. χαλινοΟν (τήν φΰσ»), 150. χαμεον(α, 126. χιίρις (ϊνωΟεν), 224. χροσίον (φανερόν), 168, 196, χωλεύειν, 212. ψάλλε», 196, 208. ώρα (τρίτη), 210 ; <&τ>>), 216 ; (ίνάτη), 226 ; (ή φοβερά ώρα), 182 ; (τής1. ώφβεια, 128, 200, 208. TABLE DE CONCORDANCE de l’édition Dclehayc avec l’édition Rampolla. Êd. Rampolla ch. 16 19 41 57 58 59 60 ch. 15 : Έλεγεν γάρ ή αγία ... 19 : Πλεόντων δε αυτών ... 40 : ’Εν τούτοις οδν έποίησεν .. . 58 : Τούτου δέ γενομένου ... 59 : *0 δέ μισόκαλος πάλιν ... 60 : ’Ολίγα δέ έκ πολλών ών ... 61 : "Αλλοτε δέ πάλιν γυνή ... 6*2 : Καί ποτέ έπννΟάνετύ .. ■ 62 : Τοσαντην δε πραότητα . . 64 : Καί τή έπαύριον ... 65 : Είτα πάλιν πρδς τάς ... S 3 3 S 8 î£ 3 3 £ Éd. Delehayo 68 : Καί λοιπδν είσήλΟον οί ... 68 : Εϊτα είσήλθον τά λοιπά ... TABLE DES MATIÈRES Introduction L'héroïne...................................................... La Vila Melaniae.......................................... L'auUur........................................................ Données religieuses ot historiques................... Renseignements liturgiques............................ Notes complémentaires....................................... IL III. IV. V. VL 20 45 54 62 78 110 Sigles et abréviations. Texte et Traduction Prologue................ . ......................................... 1. Lu libération.................................. ............. Luttes avec la lamillc............................... Luttes contre le Sénat. Interventionde Séréna. Liquidation. Lutte contre le démon............ IL Les voyages........................................... En Afrique..................................... . La vie contemplative : jeûne, lectio dioina.. La vie contemplative : zèle pour la foi et la vertu................................... . ........ La vio contemplative : détachement conti- 124 130 156 166 172 180 184 lx voyage -l'EgypU § iis § Demeret files Adieux ol recommandations Funérailles et gloire edeste Index de mots grecs. Rampolla. si Index et tables Index scripturaire.................. Index des noms de personnes.. Index des noms géographiques. nons Retour ft Jérusalem Voyages d’Eodocie SOURCES CHRÉTIENNES LISTE COMPLÈTE DE TOUS LES VOLUMES PARUS latine, byrantine^orientale, textes monastiques d'Oceldent ^etTério prot. S l'inst. cath.' de Paris (ΙΟΜμ^’............. 3. Λτπύη-Αϋοηκ : Supplique au sujet des cbréliens. G. Bardy (trad. seule) (1043)....................................... Épuisé 4. Nicolas Caiiasilas : Explication do la divine Liturgie. S. Selavlllo, A. A., de l'Insl. Ir. des Et. bya. (trad, seule) ('943).......................................................... 5 bis. DiAoopur. nu Puoricft : Œuvres spirituelles. E. des Places, S. J., prol. A l'Insl. biblique de Borne (1935). £6. Gbécoibb nu Nvssn : La création de l’homme. J. Laplace, S. J., et J. Daniélou, S. J. (trad, seule) (1944)......... 7. Ornâtes : Homélies sur la Genèse. H. do Lubac, S. J., (trad, seule) (ISM)....................... Epuisé 8. Nictres StUthatos : Le paradis spirituel. M. Chaleodard, docL es lettres (1945)....................... Remplacé par le n· SI 9. Maximu lu CoxFssseun : Centuries sur la ebarité. J. Pégon S. J., prof, à la Fee. de Tbéol. de Fourvière (trad, seule) (1945).................................... Épuise 10. IcxACB d’Ahtiockb : Lettres. — Lettre et Martyre de Polvcabpb oa Smvunb. P.-Th. Camelot, O. P., prêt, aux NF . B. Boue, O. S. B., au Monl-César(1940).............................. 12. Jean Moscuus : Le Pré spirituel. M. J. Roufil de Journal, S. J., prot. à Pinel,calli. de Paris (trad, seule) (1940)..... 13. JBAN CiinvsosToux : Lettres à Olympias. Λ. M. Malingre?, agr. de ['Université (1947)................. ................ fipulrt'.j 14. HirroivTu : Commentaire sur Daniel. G. Bardy et M. Le­ fèvre (1947). Trad, seule...... 15. Atiianasb o’Albxanmub : Lettres à Sérapion. J. Lebon, prot. à l’Univ. do Louvain (trad, soûle) (1947)...... 10. OmoftNK : Homélies sur l’Exodo. H. do Lubae, S. J., et J. Fortior, S. J. (trad, seule) (1947).............. 17. Basile on Cîsahéu : Traité du Saint-Esprit B. Proche, O. P. (1947)............. Do l’Incarnation du Verbe. P.-Th. Camelot, O. P. (1047). 12,30 prof. 4 l’Univ. de Poitiers (1947)........................... 20. TllOorniLB d’Antioche : Trois livres à Autolycus. J. Son­ 10,80 der (1948). 7,20 21. ÉTiléntn : Journal do voyage. 11. Pitre, prof, à SainteMarie do Neuilly (réimpression 1957)..................... 11,70 [ 22. Léon en Grand : Sermons, t. I. .1. Leclercq, O. S. B., et R. Dollo, O. S. B., ù Clervaux (1949)........................BpM \ 23. Clément d’Alexandrie : Extraits de Théodote. P. Sagnard, ΛριιΜ I 24. ProcftHEu : Lettre d’Utreclil (1949).. 25 bis. AMonoise on Milan : Des sacrements. Des mystères. B. Botte, O. S. B. (1901)................................... 13.20 prof, a l’Univ. de Strasbourg ( 1950). 27. Homélies Pascales, t. I. P. Nautir io,sn Sur l’incomprébensibilité do Dieu, prof. 4 l’Insl. oath, de Toulouse, (1951)......................................................... l>l|| 29. OrioBxb : Homélies sur les Nombres. J. Méhal, agr. de l’Univ. (trad, seule) ( 1951 )............ et M. Castor, prot. à l’Univ. do Toulouse (1951)........... 31. Eys8nB db COsaréb : Histoire ecclésiastique, t. 32. Gattooian le Guano : Morales sur Job. R. Gillot, O. S. B., et A. do Gaudemaris, O. S. B., 5 Paris (1952).............. 33. A Dioguéte. li.-I. Marron, proi. à la Sorbonne (1952)..... 34. biiiA-Ca DE LYON : Contre les hérésies, livre Ill. F.Sagnard, O. P. (1952)................................................. .. 35. Tbrtuluer : Traité du baptême. F. Refoulé, O. P. (1952). Épuisé 36. Homélies Pascales, l. II. P. Naulinf 19531.................. .... 37. OrioEne : Homélies sur lo Cantique. O. Rousseau, O. S. B., 4 Cbévetogne (1954)........................................ 38. Cléubnt d’Alexandrie : Stromate Π. P. Camelot, O. P, 40. Tuëodobby : Correspondance, t. I. Y. Aséma, agr. de l’Univ. (1955)........................... 41. EiisEue de CEsarîu : Histoire ecclésiastique, t. II. G. Bordy (1955)............................................ 19,20 Wisques (1955)................................. ’.. 43. S. Jésénr. : Sur Jonas. P. Antin, O. S. B., 4 Llgugé (1956). 44. Philoxene de Mabrouo : Homélies. E. Lemoine (trad. seule) (1956)................................................ 21,00 à Soars Abbey (1957)..... ‘21,00 46. Tsn-ruLLtKN : Do la prescription contre les hérétiques. P. de Labriollo et F. Refoulé, O. P. (1957)............... 47. Philon d’Alexandrie : La migration d’Abraham. R. Cadiou, prof. 5 l’Insl. oaihol. do Parle (1057)......... 48. Homélies Pascales, t. III. P. Nautin et F. Floérl (1957)......... .. 49. Léon lb Grand : Sermons, l. II. B. Dolte, O. S. B,(1957). Épuisé 50. Jean Chrvsostohb : Huit Catéchèses baptismales Inédites. 51. Stmîion lb nouveau Théologien : Chapitres tliéologlqucs, gnostiques et pratiques. J. Darrouzés, Λ. A. (195?)....... 52. Ambroise on Milan : Sur S. Luc, I. II. O. Tissot, O. S. B. 53. IIriuias : Le Pasteur. B. Joly (1058)....................... 51. Jban Cassibk : Conférences, t. 11. E. Plchery, O. S. B. (1958)........................................................ 55. EusèUB de Césarée : Histoire ecclésiastique, t. III. G. Bardy(195S) ............................................. 6B. Athanasb d'Alexandrie : Deux apoloqies. J. Sr-ymusiak, S. J. (1358)............................................ S H O. C. S. O., à Scourmonl (1001)......................... 77. Drvkksor DR Liouoè : Le livre d'étincelles, t. I. H. Re­ chels, O. S. B., à Llgugé (1001)......................... 78. Grégoire de Narre : Le livre de Prières. I. Kéehichlan, lingrey (1361).................i........................... W’ J tlon. P. Voulot, S. J. (1001)............. ............... 81. 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