CORRESPONDANCE 11 SOURCES CHRÉTIENNES Directeurs-fondateurs : H. de l.nbac, s. j., et J. Daniclou, s. j. Directeur : C. Mondésert, s. j. N» 98 THÉODORET DE CYR CORRESPONDANCE II (Episl. Sirm. 1-95) TEXTE CRITIQUE, TRADUCTION ET NOTES PAR Yvan AZÉMA Agrégé de l'Uni versité Docteur é» lettre» Cet ouvrage est publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifigue LES ÉDITIONS DU CERE, 29, no 1961 db Latour-Maubourg, PARIS &40ό '!OrS4 ABRÉVIATIONS* All = Analecta Bollàndiana, Bruxelles 1882, etc. Chalkedon = Dos Konzil von Chalkedon. Geschichie and Gegenwarl. Ed. : Λ. Grillmeier et H. Bacht, Würzburg I (1952), Il (1953), III (1954). DACL = Dictionnaire d’Archéologie chrétienne cl de Liturgie, cd. : F. Cabrol et IL Le­ clercq, Paris 1907-1953. DAGH — Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, par Ch. Daremberg et E. Sagljo, Paris 1877-1919. D Sp = Dictionnaire de spiritualité, éd. M. Ville», Paris 1932, etc. DTP = Divus Thomas, Piacenza 1880, etc. EO = Échos d'Orient, Paris 1897-1942. ETP = Études Théologiques et Religieuses, pu­ bliées par la Faculté de Théologie pro­ testante de Montpellier, 1925, etc. JThSt — Journal of Theological Studies, Londres 1900-1905 ; Oxford 1906-1949 : N. S. : Oxford 1950, etc. MSR — Mélanges de Science Religieuse, Lille 1944, etc. O Ch = Orientalia Christiana, Rome 1923-1934. OCP = Orientalia Christiana Periodica, Rome 1935, etc. PGL — Patristic Grech Lexicon, ed. by G. W. H. Lampe, Oxford, Clarendon Press, 1961, etc. (fasc. 1 et 2). 1. Pour les ouvrages déjà utilisés dans le premier volume, voir le tableau des abréviations, t. I, p. 7. 8 RAM REG RHE RSPT RSR RSRUS SAM SD ABRÉVIATIONS = Revue d'Ascétique et de Mystique, Tou­ louse 1920. etc. = Revue des Éludes Grecques, Paris 1888, etc. = Revue d'Histoire Ecclésiastique, Louvain 1900, etc. = Revue des Sciences Philosophiques et Théo· logiques, Paris 1907, etc. = Recherches de Science Religieuse, Paris 1910, etc. = Revue des Sciences Religieuses, Strasbourg et Paris 1921, etc. = Sitzungsheriehte der Rayerischen Akademie der Wissenschaflen, Phil.-hist. K lasse, Munich 1871, etc. = Studies and Documents, éd. par K. Lake, et S. Lake, Londres et Philadelphie 1934, etc. AVANT-PROPOS' Les lettres de la Collectio Sirmondiana, ainsi appelée du nom de leur premier éditeur, le jésuite Jacques Sirmond, sont au nombre de 147, constituant ainsi le lotie plus important qui nous ait été conservé de la Corres­ pondance de l’évêque de Cyr. 1. Les manuscrits. Plusieurs manuscrits nous en ont transmis le texte : un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Naples, le Neapolitanus-Vindobonensis 6 (Cavale. 32 — Vindob. Suppl, gr. 54 = Kollar XXIII), saec. xi, dont il sera parlé en détail, un manuscrit de la Bibliothèque Vati­ cane, le Vaticanus graecus 630 (olirti 427), saec. xvi med. 123, enfin un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Berlin, le Rcrolensis graecus 41 (1445 Philippicus — 86 Meerm. — 138 Clar.), saec. xvi*. Le Codex- Patmen1. Sur la Correspondance en général voir Introd., t. I, SC 40 (1955). 2. Décrit en detail par Mgr Devreesse : Codices Vaticani gracci, t. ΠΙ, Codd. 604-866 recens. R. Devreesse, Vatican 1950, p. 36. Voir aussi Ed. Schwartz, Acta conciliorum œcumcnicorum II, 1, 2, Preface, p. xi. Par suite d'une erreur de pagination les pages 8097 sont absentes, niais le texte se continue en fait sans lacune et le manuscrit est complet. 3. Sur le, manuscrit de Berlin, voir W. Studemu.xd et L. Cohn, Vcrzeichnis der griech. Handschriflen der Künigl. Bibliolhek su Ber­ lin, t. I (1890), p. 14. Comme tous les manuscrits ayant appartenu A la bibliothèque du college de Clermont et mis en vente, en 1764, 10 AVANT-rnopos .sis 706, saec. xi-xn *, contient, sons les numéros XXIV, XXV, XXVI, XXI et XVI le texte des épîtres 19, 20, 22, 23 cl 58 de la même collection, fournissant pour cha­ cune de ces épîtres quelques leçons nouvelles 2. L’examen détaillé que nous avons fail des trois pre­ miers manuscrits d’après les photographies mises à notre disposition par V Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, nous a conduit à une double cert itude. D’une part le Vaticanus 630 dérive du manuscrit de Naples dont il n’est qu’une copie’. Ce manuscrit, orné aux armes de Paul 111, qui fut pape de 1534 à 1549, cl qui porte l’ins­ cription Liberalilate Pauli 111 Pont. Max., d'une fort belle écriture et fort soigné, est sans corrections ultérieures ni notes marginales; simplement le copiste ayant en neuf passages (p. 13,49,73. 102.106, 107, 126, 154,159) oublié au cours de son travail un ou plusieurs mots, a luimême rétabli dans la marge le texte omis, auquel il ren­ voie par un signe d’appel ; il rectifie aussi parfois les erreurs d’accentuation commises par son modèle. Il apparaît, d’autre pari, que le Berolensis 41 est bien, lui aussi, dérivé du Neapolitanus, copié sinon sur l’exem­ plaire même de Naples, du moins sur un représentant de sa famille. Ce manuscrit, moins soigné que le précédent, et qui omet par erreur la lettre 175 à Jean de Gcrmanicie, se trouve déparé par un assez grand nombre de fautes; aussi les corrections y sont-elles nombreuses, les unes du après la suppression de l’ordre des jésuites, ce manuscrit porte la mention, inscrite sur le premier feuillet : paraphe au désir de. ïarrest du .5 juillet 1763. 1. Sur ce manuscrit, voir t. 1. Introd., p. 66 s. 2. M. l’abbé M. Richard a bien voulu nous signaler l’existence d’un autre manuscrit, aujourd’hui inaccessible, des lettres de Théodoret, qui ne semble pas avoir été très remarque jusqu’ici : Chel­ tenham, Phitlipicus 16.410 : Thcodorcti epistulae gracce 8° chart, saec. xvi, 205 ff., reliure aux armes d’Alexandre Farnèsc. Ce ma­ nuscrit est depuis 1946 aux mains de la firme William II. Robinson Ltd (16 & 17 Pall Mail, Londres). Scion M. Richard, il est â pou près certain que ce manuscrit dérive du manuscrit de Naples. 3. Telle était déjà l’opinion de Schwartz (cf. ACO II, 1, 2, Préf., p. xi). LES MANUSCRITS 11 copiste lui-même qui, en se relisant, a rectifié d’après le modèle qu’il transcrivait, d'autres, en plus grand nombre et d'une main postérieure, toujours effectuées d'après le texte napolitain. Quelques conjectures, apparemment, de la même main qui a fait les corrections, et. dont certaines peuvent être retenues, se lisent dans la marge : elles n’ont en principe pas plus d'autorité que les conjectures arbitraires d’un philologue moderne. Un seul manuscrit fait donc autorité pour rétablis­ sement. de notre texte : le Neapolitanus. Jusqu’au début du xviii0 siècle ce manuscrit a fait partie d’un lot appartenant aux moines du couvent des Augustins de S. Giovanni a Carboncra de Naples, où il se trouvait par­ mi une centaine d’autres manuscrits grecs, dont quelquesuns fort anciens. T.a bibliothèque de ce monastère, qui semble avoir été à une époque antérieure plus riche qu’elle no l’était alors, avait appartenu au cardinal Scripandus x. Entrés *, en 1718, la demande de l’empereur d’Autriche Charles VI, dans la bibliothèque impériale de Vienne, ces manuscrits y restèrent jusqu’en 1914. A cette date, le Codex Neapolitanus fut envoyé à Strasbourg pour être étudié par Schwartz, qui n’eut pas le temps de l’uti­ liser avant la déclaration de guerre. Caché alors dans les caves de la bibliothèque de cette ville, il paraît y être demeuré jusqu’en novembre 1918. Ce n’est qu’en 1923 que les manuscrits napolitains furent enfin remisa la bibliothèque nationale de Naples où ils se trouvent 1. Cf. B. de Montfaucon, Photographia gracca ,1708), p. xxm (recensio bibliothecarum gracearum, in quibus manuscript! codices exstant). 2. Sur I’histoiro détaillée de ces manuscrits depuis le début du xviii® siècle, que nous nous bornons ici à résumer, voir E. Mar­ tini, « Sui codici Napoletani restituti dall'Austria », in Atti delta Reate Accadenda di Archeologia, Letiere. e. Relle Arti (di Napoli), Nu ova Seria, Naples, t. IX, 1926, p. 157-182 : ms* grecs, p. 164168, et aussi Bartolommeo Capesso, « Sulla spogliaziono della Bi­ bliotheca napoletana nol 1718», in Archivât storico perla province uapoletana, a. Ill (1878), p. 561 s. 12 AVANT-PROPOS aujourd'hui ’. Ces manuscrits sont au nombre de 98, dont 22 grecs. Ceux-ci sont mentionnés et décrits par Kollar dans son Catalogue (Ad Fr. Kollarii, Ad Petri. Lambs* cii Commentariorum de Augustissima Bibliotheca Caesa­ rea Vindobonensi libros VIH Supplementorum liber pri­ mus posthumus, Vienne 1790), p. 194-208. C’est à ce lot qu’appartient notre Neapolitanus- Vindobonensis 6. C’est un in-quarto, en parchemin, de 202 folios numé­ rotés, d'une belle écriture, datant du xi° siècle. Chaque page contient 18 lignes, sauf seize qui en ont 19 2 et une seule 17 ·. Le premier folio porte mention, en latin, du nom des plus anciens propriétaires du manuscrit. ; on y lit : Monasterium Constantinopolilanorum ad Chalcopulas dictum, et aussi : Isle liber est Athanasii ep. Ilieracensis. L'épître à Sporacius contre Nés tori us certainement apocryphe * — y occupe les folios 1-91 *V. Le texte des 147 lettres que nous éditons s'étend du folio 10r au folio 202v. Malheureusement le manuscrit n’est plus aujour­ d’hui en parfait état. D'une part, l'ordre des feuillets a été troublé, les folios 174r-183v et 184r-202v se trouvant intervertis. D’autre part, le manuscrit contient deux lacunes, l’une après le folio 181v, l'autre à la suite du folio 183v, où le texte s’arrête brusquement sur les mots έρωτώμεν δε ύμ«ς. Ces lacunes sont indiquées dans le ma­ nuscrit par une main récente, qui en a précisé l'importance par référence à l’édition de Sirmond, et Kollar les signale dans sa description, en les expliquant soit par une cou· 1. Sur cette restitution voir E. Martini, « Per la rivendicazionc dei codici napoletani », in Bolletlino del Bibliofilo, a. I (Napoli 191819) fasc. 4-5, 11-12, G. Coggiola, « Tl ricupero dei cimclli bibliogra­ phie! italiani b, in Emporium, vol. XLIX, n° 292 (avril 1919) et E. Modigliani, Catalogo degli oggelti d'arto e di storia restituti dairAustria Ungharia ed esposti nel It. Palazzo Venezia in Homa, Rome 1928. 2. Fol. 15v, 22c, 31f, 37' 44', 56r, 59r, 59v. 60'’, 70', 115V, 123'’, 138'·, 142 V, 144', 187v. 3. Fol. 36v. 4. Ce texte ne fait que répéter littéralement le ch. 12 du liv. IV de VHacr. fab. Comp. {PG 83, 432-437). LES ÉDITIONS 13 pable négligence chez ceux à qui appartenait le manu­ scrit soit par l’injure du temps. Elles affectent l’une et l’autre l’épître 147 à Jean l’économe (= Sinnond 1032, 13 - 1037,43; 1039s.;Schulze-Nœsseli 1260,21 - 1269,22; 1271,21 - 1274) ». 2. Les éditions. Les lettres de Ia Collectio Sirmondiana furent éditées pour la première fois en 1642 par le Père Jacques Sirmond, au tome III (p. 898-1041) des œuvres complètes de l’évêque de Cyr 1234 à la suite de Γ Histoire Religieuse. Sirmond, le premier, utilisa pour en établir le texte le manuscrit de Naples, ainsi que le prouvent à la fois l'adresse au lecteur les leçons adoptées et le témoi­ gnage explicite du cardinal Barberini qui, en février 1639, écrivait au savant jésuite : A’unc Theodorclum tuum exspectamus..., codicem neapolitanum ab Holstenio obtler inspectum brevi ad nos perlatum, iri spero ». Cepen­ dant un certain nombre de leçons retenues nous prouve qu’il utilisa aussi le Berolensis 41, qui se trouvait alors dans la bibliothèque du collège de Clermont. 1. Pour la partie du texte comprise dans ces deux lacunes nous avons eu naturellement recours au Vaticanus 630 et au Berolensis 41. 2. ■ ·. Beati Theodorei i episcopi Cyri opera omnia in quatuor tomos distributa, quorum plurima gracce, quaedam etiam latine nunc primum prodeunt : graeca cum maniiscriptis exemplaribus diligenter collata, latinae versiones ad graccaruin normam exactae et recognitae. Cura et studio Jacobi Sirmondi Societatis Jesu pres­ byterii. Lutetiae Parisiorum sumptibus Sebastiani Cramoisy et Gabrielis Cramoisy, MDCXLII, cum privilegio regis», 4 vol. in-îol. Le texte est suivi d’un index epistolarum Theodoreli. 3. o In his Vaticanum codicem exhibuimus, quo etiam usus est Cardinalis Baronins in Annalibus. Postea Neapolitanum alterum nauli, varias ex eo lectiones Vaticano apographo castigatiores sele­ gimus suoque loco edendas curavimus ». 4. Sirmondi opera, Venise 1728, t. IV, p. 508. 14 AVANT-PROPOS En 1769 Nœssell, â qui Schulze, qui préparait une nouvelle édition des œuvres de Théodoret l2*, avait con­ fié le soin d’éditer la Correspondance, reprit générale­ ment le texte de Sirinond, non toutefois sans le vérifier à son tour dans le Codex Neapolitanus, dont il adopta contre Sirinond un certain nombre de leçons. C'est le texte de Nœsselt qui se trouve reproduit au tome 83 de la Patrologic grecque de Aligne (c. 1173 B-1409 A). 3. L.a lettre 83. Il faut faire un sort particulier h l’épître 83, adressée à Dioscorc, qui figure aussi ailleurs que dans les manuscrits dont il a été jusqu’ici parlé. Cette lettre, en effet, est entrée dans une collection de lettres d’auteurs divers qui a été introduite dans une des collections des actes de Chalcédoinc. il faut citer : 1) un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Vienne, auquel nous n’avons pas eu accès, le V indobonensis hist, gr. 27, saec. xn, l’un des principaux manuscrits des actes du Concile. Ce manuscrit fut acheté à Constanti­ nople par l’ambassadeur de l’empereur Maximilien II d’Autriche auprès des Turcs, Ogier de Busbeck, qui le fit passer ensuite dans la bibliothèque impériale (sur ce manuscrit cf. E. Schwartz in Abhandlg. d. Bayer. Akad. d. Wiss., XXXII, 2, p. 8 s.). 2) un manuscrit de la Bibliothèque Vaticane, le Vati­ canus graecus 1455, sacc. xiv 3, en papier de soie, recueil très mélangé contenant, une collection de lettres rela- 1. « Beat i Theodorei i episcopi Cyri opera oinnia ex recensione Jacobi Sirmondi denuo edidit, graeca e codicibus locupletavit, anti­ quiores editiones adihuit, versionoin ia tinam recognovit (et va­ riantes lectiones adjecit loan. Ludov. Schulze. Halae MDCCLXIX». L’édition parut de 1769 à 1774, en 5 tomes cl 10 vol. in-8°. La cor respondancc occupe la deuxième partie du tome IV (p. 1060-1274}, parue on 1772. 2. Brève description dans H. Lietzmann, Apollinaris von Laodicea und seine Scinde, Texte und Unlersuchungen, Tübingen 1904, p. 100. I.A LETTRE 83 15 lives ait concile de Chalcédoine éditée par Schwartz (ΛϋΟ II, 1, J) *. La lettre 83 de Théodore! est placée entre une lettre de saint Léon et une autre d’Anatole de Constantinople aux fol. 207v-209r, dont nous avons pu avoir les photographies. Selon Schwartz, c’est d'un manuscrit très semblable au Vindobonensis hist. gr. 27 qu’aurait clé transcrite dans le Vaticanus gr. 1455 la deuxième partie de la col­ lection des épîtres (14-22) qui font suite à la seconde action de Chalcédoine relative à Dioscore. Cela expli­ querait assez bien l’accord que l’on constate presque toujours, à propos de la lettre 83, entre ces deux manus­ crits et, au contraire, les différences qui existent entre eux et le manuscrit de Naples et ses dérivés. 3) une traduction latine (A) éditée pour la première fois par Schwartz (ACO I, 5, pars 2, p. 315-318) figurant dans le. Codez Veronensis 59, sacc. vi. fol. 77v (incipit epis­ tula sanctissimi Theodoreti episcopi Cyrri ad Dioscorum Alexandrinum post primam ante secundam Ephcscnam). 4) enfin, des fragments syriaques (Σ) contenus dans le manuscrit Mus. Îirit. Add. 12156, saec. vi ’. De l’épître 83 le Père Garnier, dans son Auctarium (p.101-106) paru en 1684 3, donna apres Sirinond une 1. Sur les collections publiées par E. Schwartz cl les raisons pour lesquelles CCS lettres ont été retenues, voir P. Galtieii, « Le cente­ naire d'Éphèse. Rome et le concile », dans RSR 21 (1931), 1G9-199, 269-298. 2. Sur ce manuscrit, sans doute antérieur à 562, voir XV. XVhïgut, Catalogue of Syriac manuscripts in the British Museum, acquired since the year 1838, t. II. Londres 1871, p. 639-648, où il porte le n® DCCXXIX. 3. X Beati Theodoreti episcopi Cyri operum tomus V, nunc pri­ mum in lumen editus, cura cl studio Joannis Garnerii, presbyterii c Societate Jesu, opus posthumum, Paris, MDCLXXX1V », in-fol.— Le. P. Garnier étant mort en 1681, l'ouvrage parut par les soins du P. Hardouin, son successeur à la tète de la bibliothèque du collège de Clermont. Le livre contient cinq dissertations dont ht seconde traite des ouvrages de l’eveque de Gyr. Dans la partie réservée à la Correspondance, Garnier étudie les circonstances dans lesquelles les lettres ont été écrites, leurs destinataires et leur contenu. 16 AVAN I -PROPOS nouvelle edition d'après le Vat. gr. 1455, ainsi que le prouvent d’une manière évidente les leçons adoptées, préférant ainsi assez souvent l’autorité de ce manuscrit à celle du manuscrit de Naples. Nœsselt reprit le texte de Garnier, non toutefois sans recevoir, lorsqu’elles lui paraissaient meilleures, les leçons du Neapolitanus. Enfin Schwartz, utilisant tout le materiel décrit plus haut, a donné de cette lettre (ACO H, 1, 2, p. 48-52) une excellente édition critique, sans avoir pu cependant mettre à profit le manuscrit de Naples. 4. La présente édition. Si méritoire que soil en général le travail accompli par nos prédécesseurs et quelle que soit la valeur du texte déjà proposé dans les éditions antérieures, la lecture que nous avons faite, à notre tour, du manuscrit de Naples nous a permis de penser que ce texte était encore perfectible en certains passages. C’est pourquoi, si le texte que nous proposons ici ne diffère pas profondément de celui de Nœsselt, le dernier éditeur de la Correspondance, on verra qu’il s’en écarte cependant parfois. Notre souci, quant à nous, a été de rester le plus fidèle possible au texte du Neapolitanus. Il apparaît, en effet, que les cas où une correction au texte qu’il nous offre peut se justifier sont somme toute assez rares. C'est pourquoi nous n’avons avancé de conjecture que d’une manière exceptionnelle. L’épître à Jean de Germanicie, qui avait été omise par Sirmond au tome III de son édition des œuvres de Théodore! et rejetée sous le numéro 147 à la fin du tome IV (p. 702-704), où elle fait suite à l’écrit contre Nestorius adressé à Sporacius et faussement attribué à l’évêque de Cyr *, porte en fait dans les manuscrits le numéro 125. Nous l’avons naturellement rétablie à sa vraie place dans notre édition. De là une double numérotation à partir de la lettre 125, le premier numéro étant celui de l’épître dans les manuscrits, le second, indiqué entre 1. Voir supra, p. 12, n. ■'». LA PRÉSENCE ÉDITION 17 parenthèses, celui qui lui avait, été attribué par Sirmond et toujours maintenu après lui. On trouvera à la fin du tome III un tableau de concordance entre les deux numé­ rotations, celle des éditions antérieures et la nôtre. Comme dans le premier volume, nous avons marqué les incipit des folios - ici en fonction du Neapolitanus— à l’intérieur du texte et indiqué dans la marge le numéro du folio correspondant. Il nous est parfois arrivé, dans la disposition même du texte et, par suite, de la traduction, de ne pas suivre la division adoptée dans les éditions anterieures. En quelques cas, en effet, il nous est apparu que cette division ne respectait pas le sens. D’une façon générale, nous avons suivi, pour la rédac­ tion de l’apparat critique, les principes qui nous avaient déjà guidé dans l’édition de la Collectio Palmensis *. Nous avons donc, ici comme là, supprimé tout ce qui ne nous paraissait pas présenter un intérêt véritable. Ainsi n’avons-nous pas cru devoir mentionner toutes les notes marginales, d’ailleurs peu nombreuses et, sauf trois ou quatre, sans intérêt, qui figurent dans le manuscrit de Naples. Ces notes sont diverses, les unes cherchent à qua­ lifier le genre des lettres, d’autres sont des correct ions ou des gloses, soit du copiste lui-même, soit d'une main postérieure, parfois même très récente. Au reste, le lec­ teur (xvie siècle ?) qui avait entrepris de qualifier le genre des lettres paraît s’être vite lassé, puisque de telles notes n’existent plus après le folio 32. De même nous avons délibérément renoncé à faire mention de toutes les variantes orthographiques sans grande importance, telles que v éphclcistiqucs et t souscrits omis, visant seu­ lement à fournir l’essentiel. Une première traduction de ces lettres fut établie au xvie siècle par Federicus Metius à l’intention du car­ dinal Baronius, sur un manuscrit du Vatican, qui est certainement le Vaticanus 630, copie du Neapolitanus. C’est d’après cette traduction que Baronius cite dans ses Annales ecclesiastici un assez grand nombre de fragments 1. Cf. t. I, Inlrotl., p. 70. Corrctpondance. II. - 18 AVANT-PROPOS des lettres de l'évêque de Cyr, parfois même des épîtres entières. Dans son avertissement au lecteur, Sirmond explique que cette première traduction ne fut jamais publiée et déclare ignorer ce qu’elle est devenue. Aussi, lorsqu’il édita la Correspondance, dut-il en établir luimême une nouvelle *. C'est cette traduction qui a été reprise par Nœsselt, avec quelques légères modifications, dues aux leçons nouvelles adoptées, et qui se trouve reproduite telle quelle dans Migne. Par contre, pas plus que de la Collectio Palmensis il n’existait jusqu’ici de traduction française de celte col­ lection, qui n’a fait non plus l’objet d’aucune étude philo­ logique -- Cette situation, en un sens avantageuse, n'a pas été sans nous créer, en certains cas, quelque difficulté. Notre plus grand souci a été de donner de ces textes souvent délicats une traduction à la fois agréable et exacte, parfois même aussi littérale que possible dans les passages à caractère proprement théologique. Dans les notes nous nous sommes surtout attaché à résoudre des problèmes de chronologie et d’identilïcalion, soit des destinataires des lettres, soit d’autres per­ sonnages, au total assez nombreux, auxquels il est fait ici ou lu allusion. Cependant, sur ces deux points, nous nous sommes souvent borné à renvoyer le lecteur à l’intro­ duction générale et notamment au chapitre consacré aux correspondants. Mais, par ailleurs, nous n’avons pas hésité à multiplier les notes susceptibles de faciliter d’une manière ou d’une autre la lecture de ces lettres, si importantes pour la connaissance non seulement de la personnalité de l'évêque de Cyr, mais aussi de sa doctrine et de l'histoire religieuse de son temps s. 1. Quid eu Romae postea factum sil nescimus, nisi quod in lucem constat non eriisse. Quocirca... ne Latina versio decsset, quia Metiana carebamus, nostram substituimus. 2. Λ l’inverse de la Coll. Patm. (cf. t. I. Inlrod., p. 69-70 et les notes). 3. Au R. P. Canivet, qui a été cette fois encore notre réviseur et à qui notre travail doit mainte amélioration, nous sommes heureux d’exprimer ici notre gratitude pour la conscience autant que pour l’amabilité avec lesquelles il a bien voulu s'acquitter do sa lâche. SIGLES N = Neapolitanus-Vindobonensis 6 xie s. Z = Vaticanus gr. 630 milieu du xvie s. A = Berolensis gr. 41 χνι° s. Les cinq manuscrits suivants n’interviennent pas pour Γensemble de l’édition : le troisième est utilisé pour les cp. 19, 20, 22, 23, 58, les quatre autres pour l'ép. 83. A Veronensis 59 vic s. milieu du v:° s. S Brit. Mus. Add. 12156. p = Patmensis 706 xic-xne s. B = Vindobonunsis hist. gr. 27 XIIe s. XIVe 8. V Vaticanus gr. 1455 codd. — consensus codicum 5ΖΛ. Sirm. Sirmond, Beati Theodoreti Opéra, Paris 1642. Noes. = Schulze et Noesselt, Beati Theodoreti Opera IV, 2, Halle 1772. Auct. Garnier, Beati Theodoreti Auctarium. Paris 1684. Sakk. = Sakkclion, Tou ααχαοιωτάτου Θεοδωοήτου επισκόπου Κύοου ίπιστολαί δυοίν δίουσαιν π^ντηζουτα, Athènes! 1885. Λ partir de l'cp. 125, chaque épître est affectée de deux numéros : le premier est celui qu’elle porte dans les manuscrits, le second celui qui lui est attribué dans les éditions antérieures. Une table de con­ cordance est placée à la fin du dernier volume. ΕΠ1ΣΊΌΛΑΙ ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΡΟΥ 1. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ ΕΠΙΣΤΟΛΗ ΠΡΟΣ ΔΙΑΦΟΡΟΝ] ΦΙΛΟΝ]. Τώ θαυμαστφ συμβούλω τόν συνετόν ακροατήν ό προφητι­ κός συνέζευξε λόγος. ‘Εγώ δέ σου τή όσιότητι ούχ ώς άκροατή συνετό, άλλ’ ώς κριτή σοφώ τε καί άληθεί, τήν είς τόν θειον ’Απόστολον συγγραφεισάν μοι δέδωκα βίβλον. Καί καθάπερ οί χρυσοχόοι τή βασάνω προσφέρουσι τόν χρυσόν, ίδείν 10 έθέλοντες εί άκίβδηλός τε καί άπεφθος, ούτως έγώ τίη σί θεοσεδεία τό σύγγραμμα προσενήνοχα, γνώναι βουλόμενος εϊτε εύ 2χει, εϊτε τινός δείται καθάρσεως. ’Αλλά καί άναγνούς καί πέμψας, ούδέν ήμίν, ώ φίλη κεφαλή, τών είρημένων περ τούτου δεδήλωκας. Ή δέ σιγή με παρασκευάζει τοπάζειν 15 ώς τάναντία περί ταύτης ψηφισάμενος δ κριτής ούκ ήθέλησί διά τοΟ μηνϋσαι λυπήσαι. ΛΟσον τοί|νυν τήν ύποψίαν καί τή\ περί τοΟ συγγράμματος ψήφον δηλώσαί μοι καταξίωσον. 5 2. ΤΩ ΑΥΤΩ. Ούκ οΐμαι τούς θερμώς άγαπώντας ταΐς τών άγαπωμένων 20 ώδισι κρίνειν δρθώς· κλέπτει γάρ δ πόθος τό δίκαιον. Καί γά; Titulus: ΕΠΙΣΤΟΑΑΙ ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡ] ΙΌ Y A ΘΕΟΔΩΡΗΤΟΥ ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΡΟΥ (ΚΥΡΟΥ Ζ ΚΑΤΑ ΝΕΣΤΟΡ1ΟΥ ΠΡΟΣ ΣΦΩ1ΆΚΙ0Ν ΝΖ Theodoreti épis tula contra Xesloriuin et aliae epistulae latine i. tng. N || 4κρόί διά ç>[op]o[v] ç[îa]o;v] sic legend, putavi 1. En proposant de résoudre ainsi les deux abréviations conte· nues dans le manuscrit : Ôcxç op'ofv] ç :λ]ο v]. De même que la sui vante, l’ép. 1 ne porte en tcte ni le nom ni la fonction du destina taire, qui est le même dans les deux cas. Toutefois les titres donné à ce correspondant montrent qu’il s'agit d'un homme d’Église peut-être un évêque, niais rien ne prouve que cet évêque soit Euthe LETTRES DE THÉODORET ÉVÊQUE DE CYR 1. Du MÊME, LETTRE A UN AMI RÉSERVÉ *. La parole du prophète a rapproché de l’excellent con­ seiller l’auditeur prudent *. Pour moi, en offrant à ta Sainteté le livre que j’ai écrit sur le divin Apôtre ’, j'espé­ rais trouver en clic non un auditeur prudent, mais un juge savant et sincère. El de même que les orfèvres approchent l’or de la pierre lorsqu’ils veulent voir si le métal est pur et bien affiné, de même moi aussi, si j’ai envoyé à ta Piété mon ouvrage, c’est avec le désir de savoir s’il est. satisfaisant ou s’il a besoin de quelque correction. Cependant après l’avoir lu, tu nous l as ren­ voyé, tète chère, sans nous rien découvrir de ce que tu en as dit. Or ton silence m’amène à supposer que le juge, ayant porté sur ce livre une opinion défavorable, n'a pas voulu me contrister en rnc la manifestant. Dissipe donc ce soupçon et daigne rnc faire connaître ton jugement sur l'ouvrage. 2. Aü MÊME4. Je ne crois pas que ceux qui aiment d’un ardent amour jugent bien les fruits de ceux qu’ils aiment : car l’amour rius de Tynne, comme l’avançait Garnier (Diss. II, PG 84, 255 B), s'appuyant seulement sur l’amitié qui unissait les deux hommes. — Date : sans doute peu avant 448, car l’ép. 82 à Eusebc d'Ancyrc, qui est sûrement antérieure à 449 (peut-être 448), mentionne déjà le Commentaire de saint Paul dont il est ici question, avant la lettre 113 au pape Léon, qui est de sept.-oct. 449 (ci. t. 1, p. 34). 2. Cf. 1s. 3, 3. 3. Le Commentaire des ÉpUres de saint Paul PG 82, 35-878), le seul des ouvrages de Théodoret sur le N. T. qui nous soit parvenu. 4. Cf. ép. 1, h. 1. — Il y a tout lieu de penser que l'cpîtrc 2 est la 22 THEODORET DE CYR ol πατέρες ώρα λάμπειν τά δυσειδή παιδία νομί&ουσι· κα παϊδες ώσαύτως τδ των πατέρων είδεχθές ούχ δρώσιν· οϋτ< κα'ι αδελφός άδελφδν βλέπει, ούχ ώς ή φΰσις, άλλ' ώς ή διά θεσις δείκνυσιν. Οΰτω τήν σήν θειότητα κριναι τοΐς έμοι 5 ύπείληφα λόγοις, τοΟ φίλτρου τήν ψήφον έξενεγκόντος. Μεγί στη γάρ άληΟώς ή τής αγάπης ϊσχύς, καί συσκιάζει πολλάκυ τών φίλων ού μικρά πλημμελήματα. Ταύτης έχων τδν πλοΟ τον, ώ φίλη μοι κεφαλή, εύφημίαις τούς ήμετέρους έταινίω σας λόγους· έγώ δέ σου τήν θεοσέβειαν | έπαγγέλλω τδν αγαθό 10 άντιδολήσαι Δεσπότην, βεβαιωσαι τοΐς έργοις τήν εύφημίαν καί δειξαι τδν έπαινούμενον, όποιον τών έπαινούντων ζωγρα φοϋσιυ οί λόγοι. 3. ΕΙΡΗΝΑΙΟ ΕΠΙΣΚΟΠΩ. 15 ‘Ο μέν θείος 'Απόστολος τάς τοιαύτας άπαγορεύει συγκρί σεις. ‘Ρωμαίοις γάρ έπιστέλλων ούτως έφη· “Ωστε μή πρ· καιροΟ τι κρίνετε, έως &ν έ’λθη δ Κύριος, ος κα φωτίσει τά κρυπτά τοΟ σκότους καί φανερώσει τά< βουλάς τών καρδιών καί τότε δ έπαινος γενήσετα 20 έκάστφ άπδ τοϋ ΘεοΟ. Μ άλα δέ εικότως τοϋτο πεποίηκεν ‘Ημείς μέν γάρ μόνα δρώμεν τά πράγματα· δ δέ των δλω' 8 pot codd. : oui. Sirm. || 8-0 ίταινΐωσας codd. : ίταινίασας scr Sirin., υΐ vid., non recte |! 9 έπαγγίλλω N : i s. 1. Λ à.-- Ί, ri θεοσεβείς παραγγέλλω i. mg. Λ non eadem manu ,| 10 ϊργοις i. mg Λ alia manu : λόγοις N Z réponse à une lettre dans laquelle l’ami, dont Théodorot avait sol licite l’avis, lui a fait connaître enfin son sentiment. 1. Sur I renée cl. t. I, p. 29-30. — Si à la suite de Garnier (Disi II ad ep. 3, PG 84, 255-256), dont l’hypothèse a été retenue pa K. Gün îui.h (Theodoret von Cyrus und die K&mpfein drr orientalis chen Kirchc vorn Tvde Cyrills bis zur Einberufung des sogennanlei Hduberkpnzils (Progr.), Aschalïenburg, 1913, IV, p. 31) et pa Ed. Schwautz {ACO I, 4, p. xiu), on admet que le cas do conseieno proposé à Théodoret par l’évêque de Cyr est non seulement pratique comme l’observait déjà Tilvemont (Aiéni. hist, red., XV, 266) LETTRES 2-3 23 abuse le jugement. C’est ainsi que les pères trouvent dans la laideur de leurs enfants une beauté éclatante, que les enfants également ne voient pas la laideur de leurs pères, que, de meme encore, un frère voit son frère, non tel que la nature, niais tel que son amour le lui montre. C’est ainsi, je crois bien, que ta Sainteté a jugé mes écrits : l’alTcclion t’a dicté la sentence. Car réel­ lement immense est la force de l'amour, qui souvent jette une ombre sur les plus grands défauts de ceux qu'on aime. C’est parce que tu possèdes ce trésor de l’amour que tu as, ô tête qui m’est chère, paré de tes louanges mes écrits ; pour moi, je demande à ta Piété de supplier le bon Maître que les faits viennent confirmer ta louange et. que celui qu’on loue apparaisse tel que le dépeignent les paroles de ceux qui le louent. 3. A l’évêque Irénée l. Sans doute le divin Apôtre interdit-il semblables con­ jectures puisque, écrivant aux Romains, il s’exprime ainsi : « C’est pourquoi ne jugez rien avant le temps jusqu’à ce que vienne le Seigneur: il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est duc » Et il a bien raison de parler ainsi. Car, pour notre part, nous ne voyons que les actes, tandis mais d’une brûlante actualité et que c’est Irénée lui-mcine qui est placé devant un cas de ce genre, on comprendra alors la mort dont il est question dans l’ép. comme étant la perte de son diocèse et les idoles à adorer comme étant la doctrine monophysite. Or Théodo­ re! l’engage à ne céder qu’à la force : ce conseil ne pouvait être donné qu’en 448, au temps où l’on discutait encore sur l’édit impé­ rial et où l’on se demandait si telle était bien la volonté de l’empe­ reur. Dans ce cas, l’ép. 3 daterait de la meme époque que l’ép. 110. 2. / Cor. 4, 5, attribué par erreur â Γ/ί’ρ. mu liotnains, où il est vrai que saint Paul parle aussi (2, 16 s.) du jugement de Dieu au dernier jour. 24 5 10 15 20 25 THÉODORET DE CYR Θεός καί των ταΟτα δρώντων έπίσταται τόν σκοπόν, καί τούτω μάλλον ή τοίς έργοις δικάζων έκφέρει τήν ψήφον. Ουτω στεφανώσει τόν θειον ’Απόστολον γενόμενον τοίς | Ίουδαίοις ώς ’Ιουδαίον, καί τοίς κατά νόμον ώς υπό νόμον, καί τοίς άνόμοις ώς άνομον. Διά γάρ τήν τών πολλών ώφέλειαν τοίς τής ύποκρίσεως προσωπείοις έχρήσατο· ού κόλακος άσπαζόμενος βίον, καί κέρδος έπιζήμιον έαυτφ μηχανώμενος· άλλ' οΐς τήν διδασκαλίαν προσέφερε τήν ωφέλειαν πραγμα­ τευόμενος. Ό μέν οΰν θεσπέσιος ΠαΟλος, ώς έφην ήδη, τό θειον άναμένειν κελεύει κριτήριου. Επειδή δέ καί τών μειζόνων κατατολμώμεν, καί θεολογίας τής ύπέρ νοϋν καί λόγον άπτόμεθα, ού βλασφημίας άφορμάς κατά τούς άνοσίους έπιζητοΟντες αιρετικούς, αλλά τήν εκείνων άσέθειαν έξελέγνοντες καί ώς χωροΟμεν τόν Ποιητήν άνυμνοΟντες, ούδέν άπεικός δρώημεν &ν πρός τήν ύμετέραν άποκρινόμενοι πεΟσιν. Ύπέθεσθε τφ λόγω δυσσεβή δικαστήν, αϊρεσιν δεδωκότα δύο τισίν άθληταΐς εύσεθείας, ώστε δυοιν θάτερον δράσαι, ή θΟσαι δαίμοσιν, ή σφας είς τό πέλαγος jSîipai* καί τόν μέν άρπάσαι τό δεύτερον, καί προθύμως εις τόν βυθόν κυβιστήσαι* τόν δέ μηδετερον έλέσθαι· αλλά τήν τών ειδώλων λατρείαν παραπλήσιος τφ προτέρω βδελύξασθαι, εαυτόν δέ μή παραδοΟναι τοίς κύμασιν, άλλ’ άναμειναι βία τοΟτο παρ' έτέρου παθειν. Οϋτω ταΟτα τφ λόγω διασκευάσαντες, ήρεσθε πότερος αύτοίν άμεινον δεδρακέναι δοκει. Έγώ δέ οίμαι καί ύμίν συνδοκείν τον δεύτερον άξιαγαστότερον είναι. Ούδέ γάρ προσταττόμενον χρή τινα εαυτόν ύπεξάγειν, άλλα προσμένειν ή τόν αύτόματον ή τόν βίαιον θάνατον. Καί τοΟτο διδάσκων δ 3 άκόστολον N Ζ : Παύλον a. coi r. A || 4 ώς ύπό νόμον N et add. s. I. A alia manu : <>m. Ί νόμου Sirin., ut app., sine sensu || 17 δυο’.ν c corr. A : δυίΐν XZ | 21 βδίλύςαοΟαι A : 8δίλλΰ· X' Z | 25 ante κροαταττόμινον verbum μή i. mg. add. A, ul vid., non rede 1. Sur le mot τχοπος, que nous traduisons par intention, voir l'art, de M. Haul, « I.e guet teur cl la cible, les deux sens do σζοπός dans la langue religieuse des chrétiens », in REG, t. LXXIV, 1961, p. 450-468. 2. Cf. / Cor. 9. 20-21. LETTRE 3 25 que le Dieu de l’univers connaît aussi l'intention1 de ceux qui les accomplissent et c’est en jugeant sur cette intention plus que sur les actes qu’il porte sa sentence. Ainsi couronnera-t-il le divin Apôtre qui s’est fait Juif avec les Juifs et qui s’est comporté avec ceux qui vivaient selon la Loi comme s'il était, sous la Loi et avec ceux qui vivaient sans la Loi comme s'il n’avait pas eu de Loi3. C’est, en effet, pour se rendre utile au grand nombre qu’il a pris les masques de la comédie, non qu’il embrassât le genre de vie d’un flatteur ni qu’il cherchât à se procurer un bénéfice condamnable, mais parce qu’il voulait le bien de ceux à qui il donnait son enseignement. Ainsi donc l’admirable Paul, comme je l’ai dit, nous invite à attendre le jugement de Dieu. Mais puisque notre audace va plus loin et que nous abordons la science des choses divines qui transcende la pensée et les mots, non pour chercher des occasions de blasphémer, comme font les hérétiques impies, mais, au contraire, pour confondre leur impiété et célébrer autant qu’il nous est possible les louanges du Créateur, nous ne ferons rien qui ne convienne en répondant à votre question. Vous avez supposé dans votre raisonnement le cas d’un juge impie qui a donné à deux athlètes de la foi le choix entre deux attitudes : ou sacrifier aux démons, ou se précipiter dans la mer; l’un a choisi promptement la deuxième solution et a sauté avec empressement dans les flots, tandis que le second n’a adopté aucune des deux attitudes, mais, tout en haïssant autant que le premier le culte des idoles, au lieu de se livrer aux flots, a attendu qu'un autre lui infligeât de force ce traitement. Les faits ainsi exposés, vous m’avez demandé lequel des deux paraît avoir le mieux agi. Pour ma part, je pense que vous considérez avec moi que c’est l’attitude du second qui est la plus louable. Car personne ne doit, s’ôter à luimême la vie, même s’il en a reçu l’ordre, mais doit attendre que la mort vienne, naturelle ou violente. C'est 26 5 10 15 20 25 1HÉODOHET DE CYR Δεσπότης τούς έν τήδε τή πόλει διωκο| μένους φεύγειν είς έτέραν παρεκελεύσατο· καί αύθις κάκείνην άμείθειν καί είς έτέραν άπιέναι πόλιν έκέλευσε. ΤαΟτα πεπαιδευμένος δ Θειος ’Απόστολος τοΟ εθνάρχου τάς χειρας διέφυγε καί ούδέ τής φυγής τόν τρόπον έσίγησεν- άλλ’ ύπέδειξε τήν σαργάνην τφ λόγω καί τό τείχος καί τήν θυρίδα, αύχών επί τούτοις καί σεμνυνόμενος. 'O γάρ θείος νόμος τδ δοκοΟν αισχρόν έποίει σεμνόν. Οΰτω ποτέ μέν Φαρισαίον, ποτέ δέ ‘Ρωμαίον έαυτδν προσηγόρευεν- ού τόν θάνατον δειμαίνων, άλλ' έννόμως άγωνιζόμενος. Ούτως έπεκαλέσατο Καίσαρα, τάς τών Ιουδαίων έπιβουλάς προμαθών· καί τόν άδελφιδοΟν δέ πρός τόν χιλίαρ­ χον ίπεμψε καί τα τυρευθέντα μεμήνυκεν, ού τής παρούσης βιοτής έφιέμενος, άλλα τοίς θείοις νόμοις έπόμενος. | Ού γάρ δή βούλεται ήμδς ό Δεσπότης είς προύπτον εαυτούς έμθάλλειν. Καί τοΟτο ή μάς ού διά λόγων μόνον, άλλα καί διά πραγ­ μάτων έδίδαξεν. Πολλάκις γάρ τάς μιαιφόνους τών ’Ιουδαίων έξέκλινε χειρας. Καί δ μέγας δέ Πέτρος, τών άποστόλων δ πρώτος, άπολυθείς τών δεσμών καί τάς Ήρώδου χειρας δια­ φυγών άψίκετο μέν είς τήν οικίαν τήν Ίωάννου τοΟ έπικαλουμένου Μάρκου, καί τήν έκείνων φροντίδα λύσας τή παρουσία καί σιγήν ίγειν κελεύσας είς οίκίαν έτέραν μετέστη, πλέον λαθεΐν τή μεταόάσει πειρώμενος. ΤοΟτο τής φιλοσοφίας τδ εΐδος εύρήσομεν κάν τή Παλαιδ. Καί γάρ Μωύσής έκείνος δ πολυύμνητος, άνδρεία τή προτεραία κατά τοΟ Αιγυπτίου χρησάμενος, είτα γνούς τή ύστεραία κατάδηλου τδν φόνον γεγενημένον, άπέδρα, καί πολλών δδόν έξήνυσεν ήμερών, καί τήν 7 înoiti codd. : no-.tî Sinn., [j 23 xiv N Z : A | 24 ανδρεία N Z : -δρία A |, 24-25 ζατά του Αιγυπτίου χρηοάμενος N Z : χρησάμενο; ζατά του Αιγυπτίου a. corr. Λ 1. 2. 3. 4. 5. 6. Cf. Matth. ΙΟ, 23. Cf. Η Cor. 11, 33. Cf. .-Id. 23, Γ. ; 22. 25. Id. 25, 10-12. id. 23, 16-17. Cf. Act. 12, 5-12. LETTRE 3 27 ce que nous a enseigné le Maître lorsqu’il a invité ceux qui étaient persécutés dans une ville à fuir dans une autre et, de nouveau, à quitter celle-ci cl à se retirer dans une autre1. C'est pour avoir reçu cet enseignement que le divin Paul se déroba aux mains du gouverneur et ne lit même pas silence sur la manière dont il s’était enfui, mais rappela dans son récit la corbeille d’osier et le mur et la petite porte, se glorifiant et s’enorgueillissant de tout cela2. Car la loi divine rendait honorable ce qui paraît déshonorant, Ainsi se disait-il tantôt pharisien et tantôt romain, non par crainte de la mort, mais pour se défendre selon la loi3. Ainsi en appela-t-il à César ♦ lors­ qu’il comprit le piège que lui tendaient les Juifs, envoya son neveu auprès du tribun et lit révéler à celui-ci les machinations dirigées contre lui6, non point par désir de la vie terrestre mais pour obéir aux lois divines. Car le Maître ne veut pas que nous nous jetions nous-mêmes en avant. El. cela il ne nous l’a pas enseigné seulement par ses paroles, mais aussi par ses actes, puisque c'est souvent qu’il s’est dérobé aux mains meurtrières des Juifs. Le grand Pierre, de son côté, lui, le Prince des apôtres, une fois délivré de ses chaînes et après qu’il eut échappé aux mains d TIérode, arriva à la maison de Jean, surnommé Marc, rassura ceux qui étaient là par sa présence, leur ordonna de garder le silence et passa dans une autre maison, essayant de se mieux cacher en changeant de demeure ·. Cette forme de sagesse, nous la trouverons même dans l’Ancien Testament ’. C’est ainsi que le grand Moïse, cet homme si célèbre, après s’être montré le premier jour courageux en face de Γ Egyptien, lorsqu'il eut appris, le lendemain, que le crime était découvert, prit la fuite, parcourut un trajet de plusieurs journées de marche et gagna le pays des 7. Pour ces deux exemples tirés dcl'A.T.,cf.Ex. 2,15 et 1 ftois 19, 1 s. 28 5 10 15 20 25 THËODOHKT DE CYH Μαδιανΐτιν κατέλαβε χώραν. Οΰτως Ήλίας ό πάνυ τάς τής Ίεξ&βελ μεμαθηκώς άπειλάς τοίς άνελείν βουλομένοις έαυτόν ούκ έξέδωκεν, άλλά τήν οικουμένην καταλιπώυ £δραμεν είς τήν ϊρημου. Et δέ τδ φυγείν τών πολεμούντων τάς χειρας όσιόν τε καί Θεώ -προσφιλές, πολλφ δήπουθεν δσιώτερον τό μή πεισθήναι τώ κελεύσαντι αυτόν έαυτοΟ γενέσθαι φονέα. Ούδέ γάρ δ Κύριος εΐξεν είρηκότι τώ διαβόλω· Βάλε σε αυ­ τόν άνωθεν κάτω. °Οτε δέ τάς’Ιουδαϊκός κατ’ αυτού καθό­ πλισε χειρας διά τών μαστίγων καί τών άκανθών καί των ήλων, καί τής κτίσεως έπειγομένης τοίς άλιτηρίοις έκείνοις πανω­ λεθρίαν έπαγαγειν αύτός | ώς Δεσπότης έκώλυσεν, είδώς τό 14 πάθος τώ κόσμω σωτήριου. Διά τοι τούτο καί παρά τό πάθος τοίς άποστόλοις ίλεγεν· Εΰξασθε μή είσελθεΐν είς πει­ ρασμόν. Καί ήμώς λέγειν έδίδαξεν Καί μή είσενέγκης ήμάς είς πειρασμόν. Μετασχηματίσωμεν δέ, εί δοκει, μικρά τινα τοΟ προβλήμα­ τος καί σαφέστερου μαθησόμεθα τήν άλήθειαν- καί άφελόμενοι τοΟ λόγου τήν θάλατταν, φώμευ ξίφος έγχειρίσαι τόν δικαστήν έκατέρω τών άΟλητών καί προστάξαι τον ούκ άνεχόμενον θΟσαι, τήν οίκείαυ έκτεμειν κεφαλήν· τΙς ουν άρα εύ φρουών ήυέσχετ' δυ α'ίματι οίκείω φοινίξαι τήν δεξιάν, καί δήμιος έαυτοΟ γενέσθαι καί πολεμίαν άποφήναι τήν χειρα καί εΐξαι τώ παρανόμως κελεύοντι δικαστή ; Πολλώ τοιγαροΟν ό δεύτε­ ρος άξιαγαστότερος. Τώ προτέρω μέν γάρ ή προθυμία μόνη προσφέρει τήν εύφημίαν, τόν δέ δεύτερον πρός τή προθυμία 15 καί ή εύβουλία κοσμεί. ΤαΟτα έγώ μέν πρός τό δεδομένου τής γυώσεως διέκρινα μέτρου· ό δέ καί τά πράγματα καί τά ένθυ- 9 Six i. mg. A non ô«dem manu : καί codil. | 23 π-αρανόμως codd. : -νόμο» Sirrn., prob. N'oess. | κΛίΰοντι NZ : -σαντι Λ Π 27 δι:κρ·.να μίτρον Ν 7. : μίτρο·? διίκρινα Λ 1. Madh. 6. 2. Καί, qui est la leçon des manuscrits, rend la phrase grecque peu intelligible, à moins de supposer l'omission d'un verbe dont les trois génitifs seraient les compléments. Nous préferons adopter la conjecture 'proposée par une autre main en marge du Berolensis, LETTRE 3 29 Madianitcs. C’est ainsi qu’Élie, ayant connu les menaces de Jézabel, au lieu de se livrer à ceux qui voulaient le tuer, quitta le pays habité et s'enfuit dans le désert. Que si échapper aux mains de ses ennemis est chose sainte et plaît à Dieu, assurément est-il bien plus saint encore de ne pas obéir à celui qui nous a donné l’ordre de nous tuer nous-mème. Car le Seigneur, lui non plus, ne céda point, au diable qui lui avait dit : « Jetez-vous en-bas Mais quand ce démon arma contre lui les mains des Juifs au moyen des fouets, des épines, des clous *, comme la création s’élançait, lui-même, en tant que Maître, s’opposa au massacre de ces criminels, sachant que sa passion apportait au monde le salut ’. Aussi, au moment même de sa passion, dit-il à ses apôtres : « Priez, afin que vous n’entriez pas en tentation * ». Et il nous a enseigné à dire : « Et ne nous induisez pas en tentation 6. » Changeons donc, si vous le voulez, quelques éléments du problème et nous verrons plus clairement la vérité ; supprimons le mot mer, disons que le juge a tendu une épée à chacun des athlètes et a ordonné que celui qui ne voudrait pas sacrifier aux idoles se coupât la tête : quel est l'homme sensé qui accepterait de souiller sa main de son sang, de devenir son propre bourreau, de faire de sa main son ennemie et d’obéir aux ordres iniques de ce juge ? Ainsi donc, c’est le second qui est de beaucoup le plus louable. Car tandis que le premier ne tire sa gloire que de son zèle, le second, outre le zèle, se trouve paré de la sagesse. Telle est, quant à moi, la façon dont je juge le cas, suivant la mesure de science qui m’a été donnée, mais Celui qui connaît clairement ôta, en donnant â cette préposition un sens instrumental, que jus­ tifie assez bien le verbe 3. CL Matth. 27, 45-46. Allusion aux phénomènes miraculeux qui accompagnèrent la mort du Christ. 4. /d. 26, 41. 5. Le 11, 4. 30 THEODORET DE CYR ρήματα σαφώς έπιστάμενος έν τή τής επιφάνειας ήμέρα δεί­ ξει τόν δμεινον βουλευσάμενον. 4. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Ό ψυχών καί σωμάτων Δημιουργός έκατέρα φύσει τα πρόσ5 φορά δέδωκε καί κατά ταύτόν ήμάς καί τοίς νοητοις καί τοίς αίσθητοίς έπέκλυσεν άγαθοίς. Μετά γάρ δή τής παναγοΟς έορτής καί τόν τριπόθητον έδωκεν ύετόν,ϊνα καθαράν άθυμίας τήν πανήγυριν άποφήνη. 'Ημείς δέ τόν μεγαλόδωρον ύμνήσαντες Δεσπότην, τοίς έορταστικοίς συνήθως κεχρήμεθα 10 γράμμασι καί, τήν σήν θεοσέβειαν προσψθεγγόμενοι, τήν άπό τών προσευχών αϊτοΟμεν βοήθειαν. | 5. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Φροντίσιν ημάς καί λύπαις μετά τήν αμαρτίαν συζεύξας ό δημιουργήσας ήμδς Θεός παρέσχεν ήμίν παραψυχής άφορμάς 15 τάς θείας έν μέσω τεθεικώς έορτάς. Αί γάρ τούτων ύποθέσεις καί τών θεοσδότων ήμάς άναμιμνήσκουσι δωρεών καί τήν παντελή τών άνιαρών προμηνύουσι λύσιν. Τούτων τών αγαθών καί νΟν άπολαύσαντες καί θυμηδίας άναπλησθέντες τήν σήν μεγαλοπρέπειαν προσφθεγγόμεθα καί τής φιλίας τό μέτρον 20 έκτίνομεν κατά τόν νόμον τής εορτής. 6. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Παρέσχεν ήμίν ό φιλάνθρωπος Δεσπότης μετά τής τοΟ φιλοχρίστου λαοΰ προθυμίας έπιτελέσαι τήν θείαν καί σωτή- 5 ταντόν scripsi : ταυτόν codd. || Post νοητοις verba καί τοίς del. Nocs. U 14 ί,μάς om Ζ Λ l| 23 Ante την verbum ζα: exp. N 1. Date : inconnue. Sur cette ép., ainsi que sur les cp. G, 25, 26, 38, 39, 54, 56, 63, 64, cf. I. 1, p. 43 et la note 4. 2. Cette ép. peut appartenir aux années 448-449, sans qu'on puisse préciser davantage. L’évêque de Cyr y loue, en effet, le Sei­ gneur do lui fournir des occasions de consolation au milieu des tri­ bulations. On retrouvera une allusion à ees mêmes tribulations dans LETTRES 3-6 31 et les actes cl les pensées manifestera au jour de son avènement lequel des deux a pris la meilleure résolution. 4. Lettre festale Le Créateur des âmes et des corps a fait don à chacune de nos deux natures des biens qui lui conviennent et il nous a inondés tout à la fois des biens spirituels et maté­ riels. C’est, ainsi qu’avec la fête très sainte il nous a donné aussi la pluie trois fois bénie, afin d’ôter à l'assemblée tout motif de tristesse. Pour nous, en louant la muni­ ficence du Maître, nous écrivons selon la tradition une lettre à l’occasion de cette fête et, saluant ta Piété, nous lui demandons le secours de ses prières. 5. Lettre festale *. Dieu, qui nous a créés, nous ayant après le péché en­ chaînés aux soucis et aux peines, nous a fourni des motifs de consolation en nous ménageant les fêtes religieuses au milieu de nos tribulations. Par leur objet, en effet, ces fêtes, d’une part nous rappellent les bienfaits que Dieu nous a accordés et, d’autre part, nous annoncent la complète délivrance de nos tristesses. Jouissant dès à présent de ces bienfaits et rempli d’allégresse, nous saluons ta Magnificence et acquittons la dette de notre amitié selon la prescription de la fête. 6. Lettre festale *. Le Maître dans son amour des hommes nous a accordé de passer la sainte fête de notre salut au milieu de Fem- les lettres 38, 39 et 60. Bien que l’idée soit exprimée d’une façon générale, il est évident que Théodorct en fait surtout une applica­ tion particulière à son cas. 3. Date possible : printemps 451. donc apres la rehabilitation de 32 THÉODOHET DE CYH ριον έορτήν καί τούς τής πνευματικής ώφελείας έξ αύτής τρυγήσαι καρπούς. Τήν περί ήμδς | τοίνυν διάθεσιν τής σής εύλαδείας είδώς, δήλον αυτή διά γραμμάτων τοΟτο ποιώ. "Ηδονται γάρ οίεδ περί τινας διακείμενοι, όταν τι περί αύτών 5 θυμήρες άκούσωσιν. 7. ΘΕΟΝΙΛΛΗ. Πάλαι Sv έγεγράφειν, εί πάλαι έγνώκειν τήν τελευτήν τού μεγαλοπρεπεστάτου τής σής σεμνοπρεπείας δμοζύγου. Καί νΟν δέ γράφω, ούχ ϊνα τήν τής άΟυμίας ύπερδολήν λόγοις 10 παραμυθητικούς κατευνάσω· τοίς γάρ έπισταμένοις φιλοσοφειν καί τοΟδε τοΟ βίου τήν φύσιν έπεσκεμμένοις άπόχρη καί μόνος δ λογισμός άποσκεδάσαι τής λύπης τάς τρικυμίας. KSv τής μακράς εκείνης συνήθειας άναμιμνήσκη, αυτός τούς θείους νόμους άναγιγνώσκει καί τοις έκείνης δάκρυσιν άντι15 τάττει καί τής φύσεως τόν δρόίμον καί τοΟ ΘεοΟ τόν όρον καί τήν έλπίδα τής άναστάσεως. ΤαΟτ’ είδώς ού δέομαι λόγων πολλών, άλλ' εις καιρόν τή φιλοσοφία κεχρήσθαι παρακαλώ·: καί νομίσαι τοΟ κατοιχομένου τήν τελευτήν άποδημίαν μακράν·; καί προσμείναι τήν τοΟ Θεοϋ καί Σωτήρος ήμών ύπόσχεσιν. ‘2 Post τργ^σαι verbum unum (sc. τον;) erasit N T. ou, du moins, après le changement d'altitude du pouvoir à son égard, l'évéque de Cyr annonçant en clïct comme une heureuse nouvelle le fait d'avoir pu passer la fête de Pâques au milieu du peuple chrétien. 1. Noter l'antithèse : φιλάνθρωπο; appliqué à Dieu, φιλόχριστο;; appliqué aux hommes. Pour le sens et les emplois dans la littérature chrétienne du mot φιλάνθρωπο; appliqué à Dieu cl du mot φιλανΟρω-: r.ta servant à désigner l'amour bienfaisant de Dieu pour l'homme,i voir A.-M. Malingrey, éd. de S. .Jean Chrysostome, Sur la Provi­ dence de Dieu, SC 79 (1961), p. 130, n. 1. Cf. aussi ép. 133, A0 n. 2. Sur cette ép. qu'aucun indice ne permet de dater et qui ouvre; la série assez riche des lettres de condoléances que nous offre la cor­ respondance, cf. t. 1, p. 55. 3. C'est-à-dire : en supportant chrétiennement l'épreuve. Sur la; pénétration des mots du groupe de φιλοσοφία, tels que «cÀosoçetvj dans le vocabulaire des auteurs chrétiens et les diverses réalité» LETTRES 6-7 33 pressentent du peuple chrétien 1 cl d'en retirer les fruits utiles à notre vie spirituelle. Aussi, connaissant les sen­ timents de ta Piété à notre égard, je Pen informe par écrit. Car lorsqu'on aime quelqu’un, on se réjouit d’ap­ prendre quelque heureuse nouvelle à son sujet. 7. A Théonilla2. C’est depuis longtemps déjà que je t’aurais écrit, si depuis longtemps je connaissais la mort du très magni­ fique époux de ta Majesté. El si aujourd'hui je t’écris, ce n’est point afin d’adoucir par des paroles de conso­ lation ta douleur qui est sans limite : car pour ceux qui savent vivre en chrétiens 3 et qui ont appris ce qu’est la vie présente, la seule réflexion suffit à dissiper les flots de leur chagrin. Que si l’idée de cette longue vie que vous avez menée ensemble te revient à l'esprit, ta raison reconnaît les lois divines et aux larmes de Ion chagrin oppose la pensée du cours de la nature, la volonté de Dieu et l'espoir de la résurrection·. Sachant cela, je n’ai pas besoin de m’étendre longuement et. je t'exhorte seulement à user à propos de ta force d’âme, à considé­ rer que la mort, de celui qui est parti n'est qu'un long voyage et à attendre la promesse de notre Dieu et Sauqu'ils peuvent recouvrir à partir du iv'- siècle, voir : Λ.-Μ. Malixcrry, ° Philosophia », étude d’un groupe de mois dans la littérature grecque, des présocratiques au IVe siècle après J. C., Paris, Klincksicck, 19G1, p. 207-301. Sur le sens de ces mots en particulier chez Théodorct, voir p. 28S la note 117 avec références à divers passages de l’év. de Cyr, spécialement ép. 11, 17, 29. Le plus souvent, chez notre auteur, le mot implique une valeur morale et désigne la résis­ tance à la souffrance, devenant presque synonyme de ζα^τεοία. 4. On notera dans cette phrase le mélange de thèmes de conso­ lation communs aux païens et aux chrétiens (τής φύαιως τόν δρώχον 1. 15, τίβεως désignant sans doute toute la nature créée soumise au devenir et au changement) et de thèmes phis spécifiquement chré­ tiens (la résurrection promise aux hommes par Dieu). Correspondance. II. 3 34 THEODORET DE CYR ’Αψευδής γάρ δ τήν άνάστασιν έπαγγειλάμενος, μάλλον δέ άληθείας πηγή. 8. ΕΥΓΡΑΦΙΑ. Περιττόν μέν οΤμαι τό πάλιν έπωδάς τή λύπη προσφέρειν I 5 πνευματικάς. Άπόχρη γάρ καί μόνη των σωτηρίων παθημάτων | ή μνήμη σθέσαι καί τήν άκμά&ουσαν άθυμίαν. Υπέρ γάρ τής ] τών άνθρώπων ταΟτα γεγένηται ψύσεως. Τόν γάρ θάνατον δ i Δεσπότης κατέλυσεν, ούχ ϊνα | εν σώμα κρείττον άποφήνη 17’ θανάτου- άλλ* ϊνα δι’ έκείνου τήν κοινήν άνάστασιν πραγμα- I 10 τεύσηται καί ταύτην ήμίν τήν έλπίδα βεθαΐαν παράσχη. Et I δέ καί τών θείων εορτών παντοδαπήν ψυχαγωγίαν προσψερου- I σών ού καταγωνίζη τής άθυμίας τδ πάθος, παρακαλώ σου τήν I σεμνοπρέπειαν, τοΟ προικώου γοΟν γραμματείου τά μετά τήν 1 έπΐδοσιν άναγνώναι καί γνώναι σαφώς, ώς ήγήσατο τοΟ γάμου 1 15 τοΟ θανάτου ή μνήμη. Τό γάρ θνητόν τής φύσεως έπιστάμε- 1 νοι καί προμηθούμενοι τής τών ετι ζώντων εΙρήνης, τάς | καλουμένας αιρέσεις έπιτάττουσιν καί ού δυσχεραίνουσι πρό J τής γαμικής συναφείας μεμνημένοι θανάτου· άλλά διαρρήδην | βοώσιν, εΐ μέν ό άνήρ προτελευτήσοι, συνέδοξε τόδε γενέσθαι· I 20 εΐ δέ ή γυνή τούτο ύπομείνοι τό πάθος, τόδε συνήρεσε. TL 1 τοΐνυν δυσχεραίνομεν ταΟτα | πρό τοΟ γάμου μεμαθηκότες, καί t? ταΟτα καθ' έκάστην, ώς έπος είπείν, ημέραν προσμένοντες ; 1 ’Ανάγκη γάρ πάσα διαλυθήναι τήν συζυγίαν, ή τοΟ άνδρός I προτελευτώντος, ή τής γυναικός προαπιούσης. ΤοΟτον γάρ 1 5 καί oin. Ζ || 10 β·6αιαν ΝΖ : s. 1. add. A non eadem, ul vid., I manu 1. CL Tit. I, 2 (άύινδη; Οίόί). 2. Sur Eugraphie ci. I. I, p. 55. — Dale vraisemblable : Pâques 449. Tout d’abord l’ép. 8 est postérieure à l’ép. 69, ainsi qu’en té­ moigne le mot πάλιν. D’autre part on verra qu’il est raisonnable de situer l’ép. 69 dans les années 443-449. Enfin l’auteur dit expres­ sément que « le souvenir des souffrances rédemptrices suilit ü éteindre la douleur même la plus vive ». Il parait donc évident que cette lettre a été écrite aux environs d’une fête de Pâques et cela en un temps où Théodorct vivait relégué dans son diocèse. La seule LETTRES 7-8 35 vcur. Car Celui qui a promis la résurrection ne ment pas *, ou plutôt est la source même de la vérité. 8. Λ Eugraphie J’estime superflu d’appliquer à nouveau à ton chagrin des remèdes spirituels, car, à lui seul, le souvenir des souffrances rédemptrices suffit à éteindre la douleur même la plus vive, puisque c’est dans l’intérêt de la nature humaine que ces souffrances ont etc endurées. Car, si le Maître a détruit la mort, ce n’est pas pour nous montrer le triomphe d’un seul corps, mais c'est afin d’opérer par ce corps la résurrection de tous les corps et d’affermir en nous cette espérance Et si — alors que les fêtes religieuses t'apportent des consolations de toutes sortes — tu ne sais pas triompher du poids de la douleur, j’invite la Majesté à relire dans le contrat de mariage ce qui suit la donation cl à voir clairement, que le souvenir de la mort a précédé le mariage. C'est, en effet, parce qu’on sail que notre nature est mortelle et par prudence à l’égard de la tranquillité de ceux qui survivront que l'on fixe ce qu'on appelle les clauses, que I on ne met aucune mauvaise humeur à faire mention de la mort avant que les époux ne s’unissent et qu’au contraire on proclame expressément que si c’est le mari qui vient à mourir le premier, telle décision est prise, si c’est, au contraire, la femme qui subit ce sort, telle disposition se trouve fixée. Pourquoi donc nous affliger, quand nous savons cela avant le mariage et attendons celle issue pour ainsi dire chaque jour ? C'est, en effet, une nécessité absolue que le lien soil brisé, soit que l’homme meure d’abord, soit que la femme le précède. Car tel est le date qui convienne en ce cas pour la rédaction de l’ép. est bien cello qui a été proposée plus haut. 3. Ci. 7 Thess. 14 s. 36 IHÉODORET DE CYI< έχει τόν δρόμον δ βίος. Καί τά θεία τοίνυν και τά άνθρώπινα σαφώς είδυϊά σου ή θαυμασιότης, σκεδασάτω τήν άθυμίαν καί τήν κοινήν έλπίδα τόν εύσεθών προσμεινάτω. 9. ΑΝΕΠΙΓΡΑΦΟΣ. Ή μέν θεοσέβεια ύμών δυσχεραίνει καί άχθεται διά τήν άδίκως ήμίν καί. δίχα κρίσεως έπενεχθεΐσαν ψήφον εμέ δέ αύτδ τοΟτο ψυχαγωγεί. El μέν γάρ δικαίως κατεκρίθην, ήλγησα άν, ως παρασχών άφορμάς εύλογους τοίς κατακρίνασιν. Επειδή δέ έν τούτω τφ μέρει καθαρόν μοι τό συνειδός, 10 χαίρω καί γάννυμαι καί -προσμένω τών άλλων λύσιν αμαρτη­ μάτων διά τήνδε τήν αδικίαν. Ούδέ γάρ δ Ναβουθέ δΓ άλλην αρετήν -πολυθρύλητος, άλλ' δτι τήν άδικον έκείνην ύπέμεινε σφαγήν. Εΰξασθαι δέ -παρακαλώ -παρά τοϋ ΘεοΟ μή έγκαταλειφθήναι ήμδς. καί ο πολέμων πολεμείτω. 'Αρκεί γάρ μοι είς 15 πάσαν θυμηδίαν ή τοΟ ΘεοΟ μου εύμένεια- κάν αύτός ήμΐν παρή, τών λυπηρών απάντων ώς άθυρμάτων καταφρονοΟμεν. 5 10. ΗΛΙΑ ΣΧΟΛΑΣΤΙΚΟ. Τούς νόμους είς έπικουρίαν τών άδικουμένων οί νομοθέται γεγράφασι, καί τήν ρητορικήν άσκοΟσι τέχνην οί τόν δικανικδν 20 άσπαέ,όμενοι βίον, Υνα τοΐς δικαίας δεομένοις βοηθείας συνηγορώσι. Καί λόγων τοίνυν Ρητορικών καί τής τών νόμων έπι-ί 6 Verba έμε χασχοντα i. mg. Ν manu posteriore : om. Z A i| 9 μοι : μου A U 12 κολνΟρύλητος : -Ορΰλλητο; A 1. Cette lettre — dont nous ignorons le destinataire — pourrai être contemporaine des lettres 113-119 écrites après la dépositiox de Théodoret par le concile d'itphèse, c'est-à-dire dans les dernier; mois de 449. 2. Cf. 111 Rois 21, 1-14. Naboth sera encore cité en exemple dam l'ép. 126. 3. Sur le mot εγκαταλείπει? qui appartient au vocabulaire grej de la déréliction et s’utilise en parlant d'une âme désertée par Dieu LETTRES 8-10 37 cours de la vie. Ainsi donc, ayant une connaissance claire à la fois de la sagesse de Dieu et de la condition humaine, que ton Excellence dissipe sa tristesse et attende que se réalise l'espérance commune à ceux qui ont la foi. 9. Sans titre *. Votre Piété s’indigne et. s’afflige de la sentence inique qui a été portée contre nous sans jugement : pour moi, c’est précisément, cela qui me console. Car si j'avais été condamné selon la justice, j’aurais eu de la douleur à la pensée d'avoir fourni à mes juges de justes motifs d’accusation. Mais comme sur ce point ma conscience est pure, je suis dans la joie et l'allégresse et j’espère, grâce à celte injustice, le pardon de mes antres fautes. Car si Naboth *, de son côté, est si célèbre, ce n’est pas pour d’autre mérite que pour avoir subi la mort injuste que l’on sait. Priez donc Dieu, je vous le demande, de ne pas nous abandonner3, et que mon ennemi alors me fasse la guerre Car la bienveillance de mon Dieu suffit à me donner une joie complète et, s'il est lui-même à nos côtés, toutes les peines n’auront pas à nos yeux plus d'importance que des bagatelles. 10. Au JURISCONSULTE ÉlIE *. Les législateurs ont écrit les lois pour porter secours aux victimes de l’injustice, et ceux qui embrassent la vie du barreau exercent leur éloquence pour défendre ceux qui ont besoin du secours de la justice. Toi donc, qui as obtenu en partage à la fois l’éloquence et la science voir Ρ(7Λ s. v., avec références à saint Basile et Λ saint Jean Chry­ soatome, et. la 5® note de l'ép. 128. 4. Élic exerçait-il sa charge â lliérapolis, capitale de l’Euphratésic, ou â Antioche mime, la grande ville de l’Orient ? — Date de l'épître ; inconnue. 38 THÉODORET DE CYR στήμης μεταλαχών. 2> φίλη κεφαλή, εις δέον χρήσαιτή τέχνη, καί βάλλε τή τέχνη τούς άδικούντας | καί τοίς ύπ' εκείνων βαλλομένοις έπάμυνε, προβαλλόμενος καθάπερ άσπίδα τούς νόμους· καί μηδείς άδικόν άπολαυέτω συνηγορίας, καν οίκειό5 τατος ή. Εις δέ τούτων Άθράμης ό κάκιστος· δς αγρόν έκκλησιαστικόν χρόνον οϊκήσας συχνόν, εΐτά τινας έυτεΟθεν εις κοινωνίαν τής κακουργίας λαβών, τετόλμηκεν δ σαφώς ώμολόγησεν. Άπέστειλα δέ σύν αύτφ καί τά πεπραγμένα καί τούς ήδικημένους καί τόν εύλαβέστατον Γερόντιου τδν ύποδιάκο10 υον ούχ 'ίνα τοίς νόμοις παραδώσι τόν άλιτήριον, άλλ' Υνα τήυ σήν διδάξωσιυ α πεπόνθασι παίδευσιν καί συναλγήσαι παρασκευάσαυτες πείσωσιν άναγκάσαι τόν άνόσιον άνθρωπον άποδοΟναι τά συληθέντα. 15 18 I 1 1 | I 1 ! 1 | I II. ΦΛΑΒΙΑΝΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΚΩΝΣΤΑΝΤΙΝΟΥΠΟΛΕΩΣ*. Φωστήρά σε τής οικουμένης φανότατον άπέΙφηνεν τώυ δλων δ Ποιητής τε καί Πρύτανις καί τήν βασιλείαν σκοτο- 1 μήνην είς καθαρών μετέβαλε μεσημβρίαν. Καί καθάπερ τό παρά I τούς λιμένας φρυκτωρούμενον πΟρ τοίς ναυτιλλομένοις νύκ- 1 20 τωρ έπιδείκνυσι τοΟ λιμένος τό στόμα, ούτως ή τής σής άγιω- I σύνης άκτίς τοίς ύπέρ τής εύσεδείας πολεμουμένοις άνεφάυη I μεγίστη παραψυχή, καί τής άποστολικής πίστεως έπέδειξβ 1 τόν λιμένα, καί τούς τε είδότας θυμηδίας ένέπλησε, τούς τε I άγνοοΟντας ήλευθέρωσε των σκοπέλων. ’Εγώ δέ διαφερόντως I 25 τόν τών άγαθών άνυμυώ χορηγόν, πρόμαχου γενναίου εδρών, I 16-17 των όλων ΝΖ : ό των όλων a. corr. A | 25 ανυμνώ χορηγόν I N 7. : χορηγόν ανυμνώ a. COIT. A 1. Géronte ne semble pas être l’une dos victimes d’Abram, mais I ce sous-diacre a dû être témoin des faits et pourra donc renseigner g exactement Êlie. 2. Sur Flavicn, cf. t. I, p. 28- — Date : sans doute déc. 448. En g effet, l'ép. est destinée à célébrer la joie qu'a procurée à l'évêque de I Cyr l’annonce de la condamnation d'Eutychis, qui eut lieu en nov. I Elle est donc postérieure à l'ép. 104, écrit dogmatique dans lequel g LETTRES 10-lt 39 du droit, ô tête qui m’est chère, use comme il convient de ton art : frappe de cette arme les oppresseurs, prête secours <1 ceux qu'ils frappent, en jetant devant eux les lois comme un bouclier; par contre, qu'aucun de ceux qui commettent l'injustice n’obtienne ta protection, quels que soient les liens qui l'unissent à toi. De ce nombre est Abram, le pire des scélérats, lui qui, après avoir longtemps vécu sur une terre ecclésiastique, a pris par la suite prétexte de cela pour faire de quelques hommes les complices de sa scélératesse et qui a osé commettre des actes qu’il a avoués lui-même publiquement. Avec lui je t’ai aussi envoyé le récit de ses actions, ceux qui ont été ses victimes ainsi que le très pieux sous-diacre Géronte1, non pour qu’ils livrent aux lois le coupable, mais pour qu’ils fassent connaître à ta Science les torts qu’ils ont subis et, l'ayant poussée h la compassion, la persuadent de contraindre le scélérat à rendre ce qu'il leur a volé. 11. A Flavïen, évêque de Constantinople2. Celui qui a créé et qui dirige l’univers a fait de toi la lumière la plus éclatante de la terre et a changé le royaume plongé dans les ténèbres en un clair midi3. Et comme le phare que l'on place près des ports pour servir de signal montre la nuit aux navigateurs l’entrée du port, ainsi le rayon de ta Sainteté est apparu à ceux qui subissent des violences pour leur foi comme leur plus grand réconfort, il leur a découvert le port de la foi apos­ tolique, a tout ensemble rempli de joie les gens instruits et délivré des écueils les ignorants. Mais moi, plus que tout autre ·, je loue le Dispensateur des biens de m'avoir Théodorot se justifie des calomnies dirigées contre lui et qui fut sans doute composé en nov. 448. 3. Cf. Apoc. 16, 10 : ίγίνιτο ή ?ασΰ«ία αϊτού έαχοτωμίνη. 4. Après les remerciements au nom de l’Église tout entière, Théo- 40 THEODORET DE CYR τφ θείω φ63ω τό άνθρώπειον έξελαύνοντα δέος, καί τόν εύαγγελικών δογμάτων προθύμως -προκινδυνεύοντα, καί τούς άποστολικούς άγώνας άσπασίως Αναδεχόμενον. Καί πδσα δέ γλώττα νΟν ε?ς εύφημίαν κινείται τής σής άγιότητος. Ού 5 γάρ μόνοι τής εύσεβείας οί τρόφιμοι θαυμΑζουσι τό τής πίστεως Ακραιφνές, άλλά κα' οί τής άληθείας -πολέμιοι λίαν Αδουσι τήν άνδρίαν. Ταις γάρ τής άληθείας άστραπαις παρα­ χωρεί τό ψεΟδος. ΤαΟτα νΟν γράφω, τόν τιμιώτατον καί εύλαβέστατον Ύπάτιον τόν Αναγνώστην είδώς, καί προθύμως μέν 10 τοίς τής σής όσιότητος διακονούμενον νεύμασι, διηνεκώς δέ τών άξιεπαίνων σου, δέσποτα, μεμνημένον κατορθωμάτων. Καί σου τήν αγίαν καί Θεφ φίλην περιπτυσσόμενοι κεφαλήν ταΐς προσευχαις ήμας ύπερείδειν παρακαλοΟμεν, '(να τό γοΟν λειπόμενον τής ζωής κατά τούς θείους βιώσωμεν νόμους. 15 19' ! I ■ 12. EIPHNAIQ ΕΠΙΣΚΟΠΩ. Τόν μέγιστον έκεινον καί άδαμάντινον πύργον, τόν Ίώ6 φημι, τόν γενναιον τής αρετής Αθλητήν, ούδέ ή τών συχνών καί παντοδαπών λυπηρών κατέσείσε προσβολή, άλλα μδλλον Ακίνητόν τε καί Αμαχον δδειξεν. Μετά μέντοι τών Αγώνων τό 20 τέλος, τήν τών πειρασμών αίτΐαν δ δίκαιος νομοθέτης έδήλω- 18 παντοδαπών ΝΖ : πάντων a. corr. Λ doret. manifeste à Flavian sa reconnaissance en tant que membre do l’épiscopat oriental particulièrement visé par le monophysisme. 1. Dans le proccs d’Eutychès Flavicn avait manifesté la pureté de sa foi lors de la séance du 12 nov., au synode de Constantinople. Sur cctto séance à l’issue de laquelle Eutychès fut destitué, voir I.. Duchesne, Histoire ancienne de Γ Église, t. HT, Paris 1910, p. 402-403; Fiacnn et Μαμήν, Histoire de l'Église, t. IV, Paris 1935, p. 210 ; et. plus récemment, P. Galtïek, œ Saint Cyrille et saint Léon à Chalcédoine s>, dans Chalkedon, I, p. 350, où l’auteur montre bien comment la condamnation de l’archimandrite fut motivée par l'attachement de son accusateur, Eusèbo de Dorylée, aux enseignements de Cyrille, plus que par l'acharnement de Flavicn 20’ 1 : J 1 LETTRES 11-12 41 fait trouver un généreux défenseur qui chasse par la crainte de Dieu la peur que faisaient naître les hommes, lutte ardemment pour la doctrine de l’Évangile et sup­ porte avec joie les combats apostoliques. C’est pourquoi toutes les langues aujourd'hui s’emploient à louer ta Sainteté. Les enfants de la piété, en effet, ne sont pas seuls à admirer la pureté de ta foi, mais môme les ennemis de la vérité chantent de toute leur force ton courage ’, car le mensonge le cède aux splendeurs de la vérité. Je t’écris aujourd’hui cette lettre, sachant que le très véné­ rable et très pieux lecteur Hypatius 2 obéit avec empres­ sement aux désirs de ta Sainteté et ne cesse pas, ô maître, de rappeler les hauts faits. Et embrassant ta tête sainte et chère à Dieu, nous te demandons de nous soutenir de tes prières afin que nous passions du moins le temps qu’il nous reste à vivre fidèle aux lois divines. 12. A l’évêque Irknée3. Cette immense et illustre tour d’acier, je parle de Job, ce noble athlète de la vertu, même l’assaut d’epreuves continuelles et de toutes sortes ne réussit point à l’ébranler, mais plutôt le rendit immuable et invin­ cible. Cependant, après la fin de ses luttes, le juste légis­ lateur lui découvrit la cause des épreuves en disant : qui se serait peut-être montre plus conciliant sans l'intransigeance d’Eusèbc. 2. Celui qui avait apporté à Théodoret la nouvelle de la condam­ nation d’Eutychès et fut chargé de porter à Flavien la réponse de l’évêque de Cyr. 3. Cf. cp. 3, η. 1. — Contemporaine des lettres S et 69 qui, on l’a vu (cf. p. 34, n. 2), doivent être respectivement de Pâques 449 et du début de celte année ou de la fin de 448, l'ép. 12 contenant une allusion très nette aux épreuves qui s'abattirent sur le métro­ politain de la Phénicie en 448, sans briser pour autant sa résolution (ainsi qu'en témoignent les èp. 3 et 16 de Théodoret), est postérieure à la déposition d’Irénée en fév. 448. 42 5 10 15 ‘20 THËODORET DE CYR σεν, ούτως είπών· Οϊει δέ με άλλως σοι κεχρηματικέν α ι, ή 1 ν α δίκαιος άναφαυής; Τούτων άκούειν τόν λόγων καί τήν σήν ύπολαμθάνω φιλοθεΐαν, πολλάς καί διαφόρους προσδολάς σκυθρωπόν δυναμένην πραγμάτων ένεγκείν· ούχί φυγοΟσαν δέ ταύτας, άλλά τό τής οίκονομίας σταθερόν καί στερεότερου διδάξασαν. Ταύτην Ιδώυ τής ίερδς ύμόν ψυχής τήν ανδρείαν δ μεγαλόδωρος Δεσπότης ούκ ήυέσχετο κρύψαι άξιόκτητον άθλητήν, άλλ’ είς τούς άγόνας είσήγαγεν- ϊνα τήν μέυ σεδασμίαν ύμόν κεφαλήν τό νικηφόρω κατακοσμήση 20* στεφάυω, αρχέτυπου δέ ώφελείας τούς ύμετέρους άθλους ' προσενέγκη τοϊς δλλοις. Συνήθως τοίνυν. Σ> φίλη κεφαλή, καί ' τόυδε νίκησον τόν άγώυα καί φέρε γενναίως τοΟ ύμετέρου μέν , γαμδροΟ, έμοΟ δέ γνησιωτάτου φίλου τήν τελευτήν. Καί νίκη­ σον τή φιλοσοφία καί συγγένειαν καί μνήμην ήθόν άριστα κεκραμένων καί έλευθερίως, νικόσαν καί ζωγράφων τέχνην καί λογογράφων επιστήμην· καί τήν τής άθυμίας διάλυσον προσβολήν τή μνήμη τοΟ τά καθ' ήμδς ο’κονομοΟντος σοφός ( καί τό μέλλον προορόντος καί πρός τό συμφέρον ιθύνοντος, j Καί συνησθώμεν άπαλλαγέντι τόν τοΟ βίου τρικυμιών· μάλλον δέ χάριν δμολογήσωμεν, 'ότι φερόμευος έξ ούρίων είς τούς | άπηνέμους καθωρμίσθη λιμένας καί πείραν τόν πικρόν ούκ ίίλαδε ναυαγίων, ων θδε δ βίος μεστός. Άλλα γάρ οΐοα περιττόν ποιόν τόν γενναίου τής άρετής 2V 5 οικονομίας codd. : φιλοσοφίας vel ευθυμίας conj. Noes., ul vid., I sine necessilatc !| " τήν ανδρείαν scripsi : τήν άνδριαν codd. άνδρίαν .1 Sirm. ανδρείαν Noes. 1. Job 40, S. 2. Allusion aux difficultés rencontrées par Irênée en fôv. 448 : | l'empereur Théodose lui avait ordonné de quitter son évêché après qu’un remplaçant lui eut été donné. Le concile de 449 devait se borner à régulariser la situation en prononçant contre lui la déposi­ tion canonique. — Le mot οικονομίας, qui est la leçon des manu- ! scrits et que nous maintenons malgré la conjecture proposée par Noesselt (φιλοσοφίας ou εύθυμίας) nous paraît désigner les disposi­ tions d’âme d'Irénée, son économie morale, d'où en définitive son caractère. LETTRE 12 43 « Ponses-tu que je t’ai répondu avec une autre intention que de faire apparaître ta justice1?» Ces paroles, ta Piété, elle aussi, j'imagine, les entend, clic qui est capable de supporter les assauts de tant de maux divers et qui, au lieu d'avoir essayé de leur échapper, a manifesté, au contraire, la force et la fermeté de son caractère 2. C'est en voyant le courage de votre sainte âme que le Maître, dans sa générosité, n’a pas voulu laisser dans l'ombre un athlète remarquable, mais l'a engagé dans les combats afin d’orner de la couronne de la victoire votre vénérable tête et d’offrir aux autres, comme d'utiles modèles, vos propres luttes. Aussi, comme d’habitude, ô tête qui m’est chère, remporte encore cette victoire et supporte avec courage la mort de celui qui était votre gendre et mon plus véritable ami34 5. Par ta force d'âme* triomphe des liens de la famille et du souvenir d’un caractère merveilleusement équilibré et généreux, supé­ rieur à l’art des peintres comme à la science des ora­ teurs, et réprime l'assaut du découragement par le souve­ nir6 de Celui qui gouverne avec sagesse nos vies, prévoit l'avenir et conduit tout en vue de notre bien. Réjouis­ sons-nous que celui qui nous a quittés ait été ainsi délivré des îlots houleux de la vie, ou plutôt rendons grâce de ce que, pousse par des vents favorables, il ait abordé dans les ports tranquilles sans connaître les durs naufrages dont cette vie est pleine. D’ailleurs je sais que je fais œuvre superflue en inci- 3. Sur l'identification de ce défunt, voir t. I, p. 55. 4. Sur le sens du mot φιλοσοφία, cf. p. 32, n. 3. 5. Le souvenir de Dieu, opposé au souvenir des choses du monde qui passent. Thème de spiritualité patriotique souvent utilisé dans la littérature des premiers siècles, en particulier par saint Grégoire de Nazïanze et saint Basile. Sur le genre de contemplation qu'exprime la formule habituelle p-v/ur, θεού, voir J. Lemaitrf., art. Contempla­ tion dans DSp H (1953) c. 1858-1802 et A. Gvillavmont, art. Cor et Cordis affectus, ib., c. 2286-2287. Ajouter : P. L Hacskerk, « Comment priaient les Pères o, dans RAM 1956, p. 23 26. 44 THBODORET DE CYR άγωνιστήν καί τών άλλων άθλητών παιδοτρίδην εις καρτερίαν άλείφων. Γράφω δέ δμως καί έμαυτώ διά τώνδε τών λόγων ψυχαγωγίαν προσφέρων. "Ηλγησα γάρ τώ δντι τής άξιαγάστου συνουσίας άναμνησθείς. Άλλα -πάλιν ύμνησα τών δλων τδν 5 Πρύτανιν, καί τδ συνοίσειν μέλλον είδότα καί πρδς τούτο τά καθ' ήμ^ς κυβερνώντα. ΤαΟτα μετά τδ γράψαι τά πρότερα ύπομνηστικά ύπηγόρευσα, τινός μοι τών έν Αντιόχεια φίλων μεμηνυκότος τήν τελευτήν. 13. ΚΥΡΩ. Τήν μέν Λέσβον άκούω τήν νήσον καίτάς έν αύτή πόλεις, τήν τε Μιτυλήνην καί Μήθυμναν, καί τάς άλλας· ήγνόουν δέ τδν τής έν έκείνη τρεφομένης άμπέλου καρπόν. ΝΟν δέ τοΟτον διά τής σής φιλοπονίας μεμάθηκα· | καί θαυμά&ω τό τε τού είδους λευκδν καί γεύσεως τδ λεπτόν· τήν δέ ήδονήν ό χρόνος 15 ϊσως προσβήσει, εί μή τροπίαν έργάσαιτο. Λωβάται γάρ καί οϊνοις, ώσπερ αΰ καί σώμασι καί φυτοϊς καί οίκοδομαϊς καί τοΐς δλλοις χειροποιήτοις. ΈμοΙ δέ άχρηστός έστι παντελώς, εϊγε πολυχρονίους κατά τδν σδν λόγον ποιείν τούς πίνοντας πέφυκεν. Μακρών γάρ εγωγε χρόνων ούκ εραστής· έπειδή 20 πολλά καί χαλεπά τοΟ βίου τά κλυδώνια- μάλλον δέ ήσθην τοΟ μονάζοντος τήν ύγίειαν μαβών. Τώ δντι μέν γάρ εΐχον καί ταύτην με νύττουσαν τήν φροντίδα· τών δέ ίατρών ούκ έν δίκη κατηγόρουν. Τοιαύτης γάρ τδ πάθος θεραπείας έδειτο. Άπέστειλά σου τή εύγενεία σταμνίον μέλιτος, οΐον αΐ Κίλισσαι 25 μελιττουργοΟσι μέλιτται, τοΟ στύρακος περισυλώσαι τά άνθη. | I HJ 21» ; ι '1 j 1 I I 1 1 1 23 χατηγόοουν sic i. mg. A manu posteriore : -p« N Z 1. Le gendre d’Ircnée semble avoir rendu le dernier soupir à Antioche puisque c'est de là qu'un ami de Théodoret lui Ht part de ' cette mort. 2. S'agit-il du moine Cyrus à qui est adressée Γάρ. 137 ? Rien ne j permet de le dire sûrement. — La date est tout aussi incertaine : | en effet,si la tristesse qui perce vers le milieu de lu lettre pourrait LETTRES 12-13 45 tant à la constance le courageux champion de la vertu, le maître même des autres athlètes. Si j’écris cependant, c'est pour m’apporter à moi-même par ces paroles une consolation, car j’ai réellement souffert au souvenir de liens si admirables. Toutefois j’ai chanté à nouveau les louanges du Maître de l’univers, qui sait ce qui doit être utile et conduit nos vies en vue de celte lin. J’ai rédigé cette lettre après avoir déjà écrit mes premières pensées, lorsqu’un de mes amis d’Antioche m’eut appris sa mort *. 13. A Cyrus J’entends parler de l’île de Lesbos cl de ses villes, Mitylène, Méthymnc et les autres ; mais je ne connaissais pas le fruit que produit la vigne qui y pousse. Aujour­ d’hui, grâce à ton labeur, je le connais aussi et j’admire à la fois sa clarté et sa (inc saveur, auxquelles le temps ajoutera peut-être la douceur, — s’il n’en fait de la piquette ! Car le temps abîme le vin aussi bien que les corps, les plantes, les édifices et tout ce qui sort de la main des hommes. Pour moi. d’ailleurs, le vin est bien inutile si, comme tu le dis, il est dans sa nature de donner la longévité à ceux qui en boivent. Car, pour ma part, ce n’cst pas une longue vie que je désire, quand les tem­ pêtes de la vie sont si nombreuses et si violentes : j’ai été plus réjoui d’apprendre la guérison du moine8. Car réellement cette inquiétude aussi me tenaillait et c’est à tort que j’accusais les médecins : voilà le remède qu’il fallait à ce mal. J’ai envoyé à ta Noblesse une cruche de mie), tel que le fabriquent les abeilles de Cilicie en buti­ nant les fleurs du styrax. faire supposer que, lorsqu'il la composa, l’évêque de Cyr avait ren­ contré déjà des difficultés, la pensée peut aussi être simplement un lieu commun cl ne comporter aucune allusion particulière à ses malheurs. 3. Inconnu par ailleurs. 46 1 HEODORET DK CYR 14. ΑΛΕΞΑΝΔΡΑ. Et μέν μόνην τοΟ συμδεβηκότος ύμιν πάθους έλογι&όμην τήν φύσιν, των ψυχαγωγούντων &ν έδεήθην κάγώ, ού μόνον τώ τά ύμέτερα οικεία κρίνειν καί τα θυμήρη καί τά άλλα δποίά 5 ποτ' &ν ή, άλλα καί τώ τήν θαυμασίαν έκεΐνην καί δντως άξιέπαινον κεφαλήν διαφερόντως ήγαπηκέναι. Επειδή δέ δρος αυτόν θειος ένθένδε μετέστησε καί είς τήν άμείνω μετέθηκε βιοτήν, καί εκ τής έμαυτοΟ ψυχής άποσκεδάννυμι τής άθυμίας τδ νέφος καί τήν σήν παρακαλώ σεμνοπρέπειαν νική16 σαι τής άθυμίας τύ πάθος τώ λογισμφ καί είς καιρόν προσενεγκείν τή ψυχή τών θείων λόγων τήν έπωδήν· τούτου γάρ δή χάριν εύθύς έκ σπαργάνων οΤόν τινα θηλήν έλκομεν τής ΐεράς Γραφής τήν μέλιτταν, ΐν' δταν ήμιν προσπέση πά[θος προσ- 21 ενέγκωμεν άλεξϊκακον φάρμακον τήν διδασκαλίαν τού Πνεύμα15 τος. Οϊδαμεν δέ ώς παγχάλεπον καί λίαν έστίν άλγεινδυ, άξιεράστου τινός έν πείρα γεγενημένον έρημον έξαπίνης τοΟ ποθουμένου γενέσθαι, καί έν εύκληρία γενόμενον δυσκληρία περιπεσειν. ’Αλλά τοις γε νοΟν έχουσι καί σώφρονι λογισμώ κεχρημένοις, ούδέν τών άνθρωπίνων άδόκητον· ούδέν γάρ τού20 των σταθερόν ουδέ βέβαιον, ού κάλλος, ού πλούτος, ούκ εύεξία σώματος, ούκ άξιώματος δγκος· ούκ άλλο τι τών παρά τοίς πλείστοις θαυμαζομένων. Οί μέν γάρ έξ άκρας εύπορΐας είς 1 'Αλεξάνδρα sic. corr. Garnier in Auct., p. 2i0 : codd. || 3 χάγώ : καγώ N Z χχγώ A || 5 αλλά sic interpunxi : g. Άλλα alii II 13 μέλ<τταν scripsi : μελέτην codd. | όταν : οτ' αν N 1. Sur Alexandra, qui devait être une pieuse et riche dame du monde, cf. t. I, p. 55. · Date probable : 448-449, d’après l'allusion à l'édit impérial qui enjoint â Théodoret- de ne pas quitter sa cité épiscopale. 2. Nous proposons de lire μέλιτταν au lieu de μελέτην, leçon des manuscrits; conformément à son habitude, Théodoret file la méta­ phore: μέλίτταν avec ίλζ.θ|κν répond Λ Οηλ/ν et annonce ©άρμαχον. 3. ki commence l'exposé des motifs de consolation que l’homme peut tirer de la simple raison. Il ne s'agit pourtant pas d'une ré- LETTRE 14 47 14. Λ Alexandra1. Si je ne considérais que la nature du malheur qui vous est arrivé, j'aurais moi aussi besoin de consolateurs, non seulement parce que je fais mien tout ce qui vous louche — les événements agréables comme les autres, quels qu'ils soient , mais aussi parce que j’ai aimé plus que quiconque cet homme admirable et véritablement digne de louanges. Mais puisque c’est un décret de la volonté divine qui l'a fait quitter cette terre pour être trans­ porté dans une vie meilleure, je chasse de mon âme le nuage de tristesse qui l’obscurcit et j'invite ta Majesté à surmonter par la raison le poids de sa douleur et à appli­ quer à bon escient à son âme le baume des paroles divines. Car si, dès l’enfance, comme nous suçons le sein, nous tirons le miel de la sainte Écriture*, c’est afin que le jour où un malheur viendra nous frapper, nous puissions lui appliquer comme un remède efficace l’enseignement de i’Esprit. Nous savons certes combien il est pénible, combien il est douloureux, quand on a possédé un bien qui méritait notre amour, d’être tout à coup privé de l'objet de son affection et, quand on a connu le bonheur, de tomber dans l’infortune. Mais pour ceux qui sont doués d’intelligence et qui raisonnent avec sagesse8, pas un seul événement humain n'arrive qu’il n’ait été attendu, car rien de ce qui est humain n'est stable ni sûr, ni beauté, ni richesse, ni santé *, ni prestige du nom, ni rien de ce qu’admirent la plupart des hommes. Les uns, flexion purement philosophique, puisque quelques citations de ΓÉcri­ ture viennent appuyer de leur autorité scs enseignements. 4. Κάλλος, πλοΰτο;, «ΰίξία δώματος : l'êchcllo des biens selon Aris­ tote. CI. Théodoret, Thérapeutique des maladies helléniques (SC 57, 1958), VI, 34-37, avec citations de Platon (Lois I, G31 b-d et II, 661 c-d) et comparer avec XI, 13-14 à propos d’AwiSTOTE, Eth. Nie., I, 8. •18 THEODORET DE CYR ■πενίαν έσχάτην μετέτιεσον· οί δέ τήν ύγίειαν άποΒαλόντες παντοδαποΐς παλαίουσι πάθεσιν άλλοι περιφανεία σεμνυνόμενοι γένους τδν βαρύτατου έ'λκουσι τής δουλείας ζυγόν. Τώ δέ κάλλει τοΟ σώματος καί νόσος λωΒάται καί | γήρας λυμαί- 23» 5 νεται. Μάλα δέ σοφως των δλων δ πρύτανις ούδέν τούτων εϊασε διαρκές ούδέ μόνιμον· ϊνα τάς μεταβολάς δεδιότες οί τούτων τετυχηκότες καταστέλλωσι τήνδφρύν, καί τδν τούτων εδριπον έπιστάμενοι μή τοίς προσκαίροις Βαρρώσιν, άλλ’ είς τδν τών άγαθών χορηγόν έχωσι τάς έλπίδας. ΤαΟτα τήν σήν 10 είδυϊαν θαυμασιότητα, τήν άνθρωπείαν φύοιν καταμαθειν άξιώ· εύρήσεις γάρ αύτήν θνητήν ουσαν καί έξ άρχής δεξαμένην τοΟ θανάτου τδν ορον. Πρδς γάρ τδν Άδάμ δ των 'όλων έφη Θεός· Γή εΪ καί είς γήν άπελεύση. ’Αψευδής δέ δ τήν ψήφον έζενεγκών, καί μάρτυς ή -πείρα. Μία γάρ πάν­ 15 των είσοδος είς τδν βίον, κατά τήν θείαν Γραφήν, έξ­ οδός τε ϊση, καί πδς γεννώμενος προσμένει τδν τάφον. Καί ούδέ ίσον άπαντες βιοτεύουσι χρόνον· άλλ' οί μέν πρόωροι τελευτώσιν, | οί δέ είς δνδρας τελέσαντες, οί δέ καί των τοΟ 23’ γήρως άνιαρύν πειραθέντες· οΰτω καί οί τοΟ γάμου οεξάμενοι 20 τδν ζυγόν διαζεύγνυνται· άνάγκη γάρ ή τδν δνδρα προαπελθεΐν. ή τήν γυναίκα προτέραν δέξασθαι τοΟ βίου τδ τέλος. Καί οί μέν εύθύς μετά τήν παστάδα τούς θρήνους έδέζαντο· οί δέ δλίγον συμΒιώσαντες χρόνον. Άπόχρη τοίνυν καί τδ κοινόν τοΟ πάθους άφορμήν τώ λογισμω παρασχείν είς τδ 25 νικήσαι τδ πάθος. Καί πρδς τούτοις τδ παίδων γενέσθαι πατέρα τδν άπελθόντα, καί τούτους προσήβους καταλιπειν, 13 Ante Οεύς verbum ό add. Sirm., ut vid., sine necessitate ]| | 20 xpomfCov; N Z : προβοίχονς Λ, ut app.,sine sensu -6ov; i. mg. alia manu 1. Sur la vicissitude des choses humaines, thème classique en pareil contexte, voir en particulier De Procidentia, VI et VH, pas­ sim (PG 83, 643 B-685 C). 2. Gen. 3, 19. 3. Saj·. 7, 6. Texte déjà utilisé, sans être cité, dans De Proc. VI (PG 83, G60 Λ). 4. CL ëp. 8, où se trouve un développement analogue. LETTRE Vi ■19 en effet, de la plus haute fortune sont tombés dans la pire misère, les autres ont perdu leur santé et sont aux prises avec des maux de toutes sortes ; d’autres, qui se glorifiaient de l’éclat de leur naissance, traînent le joug si pesant de la servitude. La maladie endommage la beauté physique et la vieillesse l’altère1. Or c’est par un effet de son extrême sagesse que le Maître de l’uni­ vers n'a accordé à aucun de ces biens ni durée, ni stabi­ lité, afin que, craignant ces vicissitudes, ceux qui ont obtenu ces biens en partage détendent leurs sourcils et, connaissant leur instabilité, au lieu de mettre leur con­ fiance dans les avantages passagers, tournent leurs espé­ rances vers le Dispensateur des biens. A ton Excellence qui sait tout cela je demande de considérer avec soin la nature humaine : tu reconnaîtras alors qu’elle est mortelle et que dès l’origine elle s’est vu assigner la mort pour limite. Car le Dieu de l’univers a dit à Adam : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière *. » Or Celui qui a porté cette sentence est véridique et l’expé­ rience en témoigne. « Il n’y a pour tous, selon la sainte Écriture, qu’une seule manière d’entrer dans la vie et, pareillement, d’en sortir 3 », et quiconque vient au monde attend le tombeau. La durée même de la vie n’est pas égale pour tous : les uns meurent avant l’âge, les autres une fois parvenus à l’âge d’homme, d'autres après avoir connu les maux de la vieillesse ; de même ceux aussi qu’a unis le joug du mariage voient ce joug se briser car fatalement ou l’homme part avant l'épouse ou c’est la femme qui quitte la vie la première ·. Pour les uns c’est aussitôt après leurs noces qu’ils ont connu les chants funèbres, les autres après n'avoir vécu ensemble que peu de temps. Ainsi donc cette seule pensée que le malheur est commun à tous suffit à fournir à la raison un moyen de vaincre la souffrance. En outre, le fait que le défunt avait des enfants, qu’il les a laissés dans l’âge de l’ado­ lescence, qu’il a atteint le faîte des honneurs, que lorsCorrespondance. II. 4 50 5 10 15 20 THÉODORET DE CYR καί εις αύτήν άνελθειν τών άξιωμάτων τήν κορυφήν καί έν περιφανεία γενόμενον μή δοΟναι τφ φθόνω χώραν, άλλά αύξήσαι τό φίλτρον, καί καταλιπειν κλέος Ελευθερίας καί μισοπονηρίας καί πραότητος καί τής άλλης τών ηθών άρετής, 24» Ικανά I ταΟτα ψυχαγωγήσαι καί τούς λίαν τή λύπη δεδουλωμένους. Άν δέ δή καί τάς θείας επαγγελίας είς νοΟν λάδωμεν καί τάς τών Χριστιανών έλπίδας, τήν άνάστασιν λέγω, καί τήν αιώνιον £ωήν, καί τήν έν βασιλεία διαγωγήν, καί δ δφθαλμός ούκ είδεν, καί ους ούκ ήκουσε, καί έπί καρδίαν άνθρωπον ούκ άνέθη, δ ήτοίμασεν δ Θεός τοίς άγαπώσιν αύτόν, τις λοιπόν καταλειφθήσεται πρόφασις άθυμίας ', μάλιστα τοΟ Αποστόλου διαρρήδην βοώντος· Ού θέλω ύμάς άγνοειν, αδελφοί, περί τών κοιμωμένων, ϊνα μή λυπήσθε, ώς καί οί λοιποί οΐ μή έχοντες έλπίδα. ’Εγώ δέ οΐδα καί πολλούς τών ούκ έχόντων ελπίδα λογισμώ μόνον περιγενομένους τοΟ πάθους. Τών δέ λίαν άτοπωτάτων, τούς έπΐ τοιαύτης όχουμένους έλπίδος χείρους εύρεθήναι τών ούκ έχόντων έλπίδα. ’Αποδημίαν | τοίνυν παρακαλώ μακράν τήν τελευτήν λάδωμεν, 24’ καί ώσπερ είώθαμεν άποδημοΟντος αύτοΟ λυπείσθαι μέν, προσμένειν δέ τήν επάνοδον, οΟτω καί νΟν μετρίως μέν δ χωρισμός άνιάτω — τή φύσει γάρ σύμμετρα παραινώ — μή ώς νεκρόν δέ θρηνώμεν, άλλ’ αύτώ μέν συνηοθώμεν τής έκδημίας, καί τής έντεϋθεν άπαλλαγής 8τι τών άμφιδόλων ήλευθερώθη πραγμά24 απαλλαγή; N Ζ : απαγωγής A scii απαλλαγή; ί. mg· alia manu 1. Cf. I Cor. 2, 9. 2. 1 These. 4, 12. 3. Même idée dans l’ép. XLV1I à Eurycianus (cf. t- I, P- 113 et la note 5). Ce goût de la mesure, si grec, est cependant remarquable ' chez, un homme qui a tant admiré les grands excès ascétiques et les hommes de Dieu qui au désert dépassaient les possibilités de la ' nature humaine. Sur celle ovpuctpîa chez l’cvëque de Cyr, spéciale­ ment dans VHistoirc Religieuse, voir P. Canivet, < Théodoret et le ' monachisme syrien avant le concile de Chalccdoinc », dans Théologie de la vie monastique, Paris, Aubier, 1961, ch. XII, p· 241-282, et surtout 262-3. 4. Nous préférons απαλλαγής, qui est la leçon des manuscrits de LETTRE 14 51 qu’j) était dans tout son éclat il n’a donné aucune prise à l’envie, mais au contraire, s’est fait aimer davantage et a laissé après lui une glorieuse réputation de générosité, d’intégrité, de douceur et de toutes les autres vertus morales, voilà qui suffit à consoler ceux-là mêmes qui sont le plus esclaves de la douleur. Si par ailleurs nous nous rappelons les promesses divines et les espérances chrétiennes— je veux parler de la résurrection, de la vie éternelle, du séjour dans le royaume et. de ce que l'œil n'a point vu, que l'oreille n’a point entendu, qui n'a point pénétré dans le cœur de l'homme, que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment 1 quel prétexte désormais rcstcra-l-il au découragement, surtout quand ΓApôtre clame expressément. : « Je ne vous veux pas, frères, ignorants au sujet de ceux qui dorment : ne vous affligez point comme les autres qui n’ont pas d’espérance 3. » Pour moi, je sais que beaucoup même de ceux qui n'ont pas d’espérance, par la seule raison, ont triomphé de leur douleur. Ne serait-il pas souverainement absurde que ceux qui sont portés par une telle espérance se révèlent inférieurs à ceux qui n'ont pas d'espérance ? Aussi, je vous en prie, regardons la mort comme un long voyage, et de même que, lorsqu’il partait en voyage, nous avions coutume, tout en étant peinés de son départ, d’attendre son retour, ainsi, main­ tenant encore, que la séparation nous attriste mais sans excès — car je ne demande que ce qui est à la mesure de notre nature 3 — et, au lieu de le pleurer comme un mort, réjouissons-nous avec lui de ce voyage et de ce départ loin de notre terre 4, grâce à quoi il a été délivré des inNaplcsetdu Vatican, Λ la leçon du Berolensis adoptée par Sirmond et Nœsselt άηαγωγής, bien que cc dernier mot soit assez courant en pareil contexte pour signifier la séparation de l'âme avec le corps (cf., p. ex., saint Jean ChrYSOSTOME, Hom. 15, 5 in I Cor., éd. Gacme,10,132 B, cité dans PGL, T, 170 : που ρ.ετά τήν ΙντευΟεν à.). Mais άπαλλαγη désigne aussi la mort dans la langue classique (cf. 52 5 10 15 20 THÉODORET DE CYR των καί ούδεμίαν δέδιε μεταβολήν, ού ψυχικήν, ού σωματι- J κήν, ού τών περί τδ σώμα, άλλ' έξω τών αγώνων γενδμενος τά βραβεία περιμένει. Όρφανία δέ καί χηρεία μή λίαν ύμδς άνιάτω· μείζονα γάρ έχομεν κηδεμόνα, δς καί τοίς άλλοις ( νομοθετεί δρφανών καί χηρών πολλήν ποιείσθαι φροντίδα- καί περί αύτοΟ φησιν δ θείος Δαβίδ· ’Ορφανόν καί χήραν ! άναλήψεται, καί δδδν αμαρτωλών άφανιεί. Αύτώ | τούς ήμετέρους έγχειρίσωμεν οϊακας καί τής παντοδαπής 25’ προμήθειας τευξόμεθα. “Εσται γάρ ήμίν παντός άνδρός κηδε- 1 μονικώτερος- αύτοΟ γάρ έστι φωνή· Μ ή έπιλήσεται γυνή ' τοΟ παιδίου αύτής, ή τοΟ μή έλεήσαι τα έκγονα τής ] κοιλίας αύτής: Εί δέ καί έπιλάθοιτο γυνή τοΟ ταΟτα ποιήσαι, άλλ' εγώ ούκ έπιλήσομαι, είπεν δ "Αγιος. Οίκειότερος γάρ ήμίν έστι καί πατρδς καί μητρός· αύτδς γάρ ήμών έστι ποιητής καί δημιουργός. Ού γάρ γάμος ποιεί πατέρας, άλλ' αύτοΟ νεύοντος γίνονται οι πατέρες : πατέρες. ΤαΟτα γράψαι νΟν ήναγκάσθην, έπειδή με δραμειν πρδς ύμδς ούκ έδ τά δεσμά. ‘Αρκεί δέ καί μόνος δ θεοφιλέστατος καί δσιώτατος έπίσκοπος, πδσαν τή πιστοτάτη σου ψυχή παραψυχήν πραγματεύσασθαι καί λόγω καί έργω καί θέα καί ] κοινωνία φροντίδων καί τή πνευματική αύτοΟ καί Οεοσδότω I σοφία, I δι' ής κατευνασθήσεσθαι πιστεύω τής άθυμίας τήν 25’ ζάλην. I ούοιμ-αν : ούδί μίαν Ν || 3 ορφανια codd. : -νιία Sirin. || 15 ήμών : ! codd. : ήμίν Sirin., prob. Noes., ut vid., sine necessitate Platon, Phêd., C4 c, et ailleurs). Il est à noter que ni l'un ni l’autre I de ces deux termes ne se trouve dans le N. T. 1. Théodoret ne croit donc pas qu'on jouit, sitôt après la mort, 1 d'une completo béatitude, celle-ci n’étant totale qu’à la resurrec-J tion. Voir à ce sujet Thérap., VIII, 41 {SC 57) et la note 5 du P. Ca- I nivet sur la valeur de cette opinion et sa place dans l'histoire du 1 dogme. 2. Il faut entendre que la douleur du veuvage se double chez i Alexandra de la pensée de ses enfants qui vont être orphelins : c'est 1 pourquoi l’ev. de Cyr la rassure sur le sort de ces derniers on déve- I loppant le thème traditionnel de la Providence. LETTRE 14 53 certitudes, n’a plus à redouter aucune vicissitude ni pour son âme ni pour son corps ni pour tout ce qui touche au corps, et, placé en dehors de la lutte, attend les récom­ penses *. Que la perle d’un père ou d’un mari 2 ne nous afflige pas outre mesure : car nous avons un protecteur plus puissant qui prescrit meme aux autres de prendre grand soin des orphelins et des veuves et de qui parle le divin David lorsqu’il dit : « Il soutiendra l’orphelin et la veuve mais il rendra tortueuse la voie des pécheurs 3. » A lui confions notre gouvernail et nous obtiendrons toutes sortes de soins. Il nous sera en effet d’un plus grand secours qu’aucun homme, car c’est de lui qu’est cette parole : « Une femme oubliera-t-elle son nourrisson, n’aura-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Même s’il s’en trouvait une pour oublier, moi, je ne t’oublierai pas, dit le Saint 45 . » Il est plus proche de nous, en effet, qu’un père et qu'une mère, puisqu’il est, lui, notre Créa­ teur et l’Autour de notre vie. Car ce n’est pas le mariage qui fait la paternité, mais c’est par sa volonté que les pères deviennent pères 6. Tout cela j’ai été forcé de l’écrire aujourd’hui, puisque mes liens ne me permettent, pas de courir vers vous. Mais, à lui seul, ton très cher h Dieu et. très saint évêque suffit pour fournir à ton âme si croyante toute consola­ tion à la fois par sa parole, par ses actes, par sa présence, par la part qu’il prend ii tes maux et par la sagesse spiri­ tuelle qu’il a reçue de Dieu, grâce à laquelle j’ai confiance que se calmera la tempête de ta douleur ·. 3. Ps. 145, 9 (des LXX). 4. Zx. 49, 15. Les LXX portent Κύριο;. 5. Même idée dans De Prov., 1 (PG 83, 557 A) et dans l’ép. XLVI1 (t. 1, p. 115 et la note 1). 6. Ce passage sur l’évêque d’Alexandra, dont la présence suffit à lui apporter le réconfort qu’elle attend, convient parfaitement à Domnus, le patriarche d’Antioche cl l’ami de Théodoret. S’il s’agit bien de lui, Alexandra demeurerait donc à Antioche et, comme c’est aussi d’Antioche qu’un de scs amis a fait part à l’évèquc de Cyr de 54 THÉODORET DE CYR 15. ΣΙΛΒΑΝΩ ΠΡΩΤΕΥΟΝΤΙ. Οίδα μέν ύστερήσας καί περί τούς παραμυθητικούς μελλήσας λόγους· άλλ’ ούχί δίχα λογισμού τοΟτο δέδρακα· ένδοΟναι γάρ τώ πάθει σφοδρώ δντι προύργου νενόμικα. Ουδέ γάρ τών 5 ιατρών οί σοφότατοι εν τή τών πυρετών ακμή τά άλεξΐκακα προσφέρουσι φάρμακα· άλλ' εις καιρόν τήν άπό τής τέχνης βοήθειαν συνεισφέρουσι. Διά τοι τοΟτο κάγώ τάς δλίγας ταύτας ήμέρας ένδέδωκα, λογισάμενος τήν τής δδύνης ύπερθολήν. Et γάρ ήμας ούτως άγαν ήνιασεν ή φήμη καί παμπόλλης άθυ10 μίας ένέπλησε, τί ούκ &ν ίπαθεν άνήρ τόν αύτόν ζυγόν έλκων καί εις μίαν σαρκός, κατά τήν θείαν Γραφήν, συνάφειαν άρΙμοσθείς, τής καί χρόνω καί πόθω γεγενημένης συναφείας 26Γ βία διασπασθείσης ; Άλλ' έκείνην μέν τήν δδύνην ή φύσις είργάσατο, τήν δέ παραψυχήν ό λογισμός μηχανάσθω, τό τε 15 τής φύσεως έπίκηρον ενθυμούμενος καί τοΟ πάθους τό κοινόν καί τής άναστάσεως τήν έλπίδα καί τοΟ σοφώς τά καθ' ήμδς οίκονομοΟντος τό βούλημα. Στέργειν γάρ χρή τά παρά τής άρρήτου σοφίας πρυτανευόμενα καί ταΟτα πάντως νομίζειν συμφέροντα· οί γάρ τοίς εύσεθέσι τούτοις χρώμενοι λογισμοΐς, 20 καί τής εύσεθείας κομιοΟνται τάς άντιδόσεις καί θυμηρέστερον βιοτεύσουσι, τής τών θρήνων άμετρίας άπαλλαγέντες. ΟΙ δέ τώ πάθει δουλωθέντες, ούδέν μέν κερδανοΟσιν δλοφυρόμενοι, άνιαρώς δέ βιώσονται καί παροξυνοΟσι τών όλων τόν κηδεμόνα. Δεξάσθω τοίνυν ή μεγαλοπρέ|πειά σου παραίνεσιν 26’ 25 πατρικήν, καί τήν θαυμασίαν εκείνην είπάτω φωνήν· Ό Κύ­ ριος ϊδωκεν, ό Κύριος άφείλετο' ως τώ Κυρίω ΐδο- 7 δία τοι scripsi : διάτοι codd. || 11 μίαν : codd. μιας fortasse legend, putavit Noes. | 24 μβγαλοπρέπιία αου : -πρίιτβια σου Ν la mort «lu gendre d’frénéc, dont il est question dans l’ép. 12, non» aurions là un indice en faveur de l'assimilation des deux défunt» dont parlent les ép. 12 et 14. 1. Sur Silvain ci. t. I, p. 46. — Date de l'epître : inconnue. 2. Cf. Gen. 2, 24 ; Matlh. 19, 5-6 ; Mc 10, 8 ; i-pAêt. 5, 31. LETTRE 15 15. Au 1 r l ► I - primat 55 Silvain *. J'ai tardé, je le sais, et j’ai été long à t'apporter les paroles de consolation, mais ce n'est pas sans calcul que j’ai agi de la sorte, car j'ai pensé qu’il était bon de céder â la douleur pendant qu’elle était dans toute sa violence. Ce n’est pas, en effet, quand la lièvre est à son paroxysme que les plus habiles médecins appliquent les remèdes salutaires, mais ils attendent le moment favorable pour apporter le secours de leur art. C’est pour cette raison que, moi aussi, je me suis accordé ce délai de quelques jours, en considérant l'immensité de la douleur. Car si la simple nouvelle de l’événement nous a, nous, tellement frappé et nous a rempli d’un si grand découragement, quelle ne devait pas être la souffrance de celui qui por­ tait le même joug et qui, selon le mot de la sainte Ecri­ ture, avait été uni à l’autre au point de ne plus faire qu’une seule chair 2, lorsque s’est trouvée rompue avec violence une union que tout à la fois le temps et l’amour avaient formée ? Mais si la nature a produit cette dou­ leur, que la réflexion, elle, fasse naître la consolation, en considérant le caractère périssable de notre nature, l'universalité de ce mal, l’espérance de la résurrection et la volonté de Celui qui gouverne avec sagesse toutes nos affaires. Car il faut chérir les décisions de l’inef­ fable sagesse et les considérer de toute façon comme utiles : ceux, en effet, qui usent de ccs pieux raison­ nements recevront en échange les récompenses de leur piété et vivront plus heureux, délivrés qu’ils seront de l’inconvenance des lamentations, tandis que ceux qui sont esclaves de leur douleur ne gagneront rien à se lamen­ ter, vivront au milieu des tourments et irriteront le Protecteur de l’univers. Que ta Magnificence accueille donc cette exhortation paternelle et prononce cette admirable parole : « Le Seigneur me l’a donné, le Seigneur me l’a 56 THÉODORET DE CYR ξεν, οδτως καί έγένετο· εϊη τό δνομα Κυρίου εύλογημένον είς τούς αίώνας. 16. EIPHNAIQ ΕΠΙΣΚΟΠΩ. 5 10 15 20 Ούκ έστιν, ώς έοικεν, ούδέν προσδοκήσαι χρηστόν. Ού γάρ μόνον ούκ έλώφησεν, άλλά καί καθ' έκάστην, ώς έπος είπείν, ήμέραν κορυφοΟται τής ’Εκκλησίας ή ζάλη. Ήκον δέ καί ot τήν σύνοδον συγκαλοΟντες, καί άπέδωκαν άλλοις τέ τισι τών μητροπολιτών, καί τώ ήμετέρω. τά τής κλήσεως γράμματα. Άπέστειλα δέ καί τών γραμμάτων τδ Ισον τή σή δσιότητι, ϊνα γνώς, δέσποτα, ώς κατά τον ποιητικόν λόγον, κακόν κακφ έστήρικται, καί δει μόνης ήμίν τής Δεσποτικής άγαθότητος, ϊνα παύση τόν κλύδωνα. 'Ρόδιον μέν γάρ αύτώ καί τοΟτο, άλλ' ήμεις τής γαλή|νης ανάξιοι. Αρκεί δέ ήμΐν τής ύπομονής ή 27 χάρις, ώς άν διά ταύτης κρείττους τών πολεμούντων γενοίμεθα. ΤοΟτο γάρ καί δ θείος ’Απόστολος έδίδαξεν ή μας έξαιτείν. Ποιήσει γάρ, φησί, σύν τώ πειρασμό καί τήν ?κ6ασιν τοΟ δύνασθαι ύπενεγκείν. Τήν δέ σήν φιλοθείαν παρακαλώ έπιστομίζειν τούς μωμοσκόπους καί πείθειν ώς ού χρή τούς έξω τών βελών, τό δή λεγόμενον, όντας σκώπτειν τούς παραταττομένους, καί βαλλόμενους καί βάλλον­ τας. Τί γάρ διαφέρει τώ τοιώδε δπλω ή τοιώδε τόν άγωνιζό- 20 Ante τον; verba ώ; toixtv scr. cl exp. codd. 1. Job 1, 21. Les mots st; τού; αιώνα; ne sont pas dans ΓΑ. T. et ont été ajoutés par Théodoret. 2. Sur Irénée cf. ép. 3, n. 1. — Date : printemps ou début de l'été de 440. Sur cette lettre, dont l'importance théologique est grande, puisque Théodoret y répond aux deux griefs que lui a valus dans l'entourage d’irénce la diffusion d’un écrit dont il est l'auteur, cf. M. Richaud, « Un écrit de Théodoret sur l'unité du Christ après l'incarnation », dans RSRUS 14 (1934), p. 34 s. : l’écrit en question serait l’opuscule qui dans Fed. Migne (PG 83, 1433-1441) fait suite à l’épître 151 connue sous le nom de Lettre aux moines d'Orient (c. 1416-1433). Γ LETTRES 15-16 57 ôté ; tout est arrivé comme le Seigneur l’a voulu : que le nom du Seigneur soit béni dans les siècles *. » 16. A l’évêque Irénée a. Il n'y a apparemment rien de bon à espérer. Car non seulement la tempête qui agite l’Église ne s’est pas apai­ sée, mais même elle monte, pour ainsi dire, chaque jour davantage. Ceux qui sont chargés de convoquer le con­ cile sont arrivés et ont remis à d’autre métropolitains et au nôtre les lettres de convocation*. J’envoie d’ailleurs à ta Sainteté la copie même de ces lettres, afin que tu saches, maître, que, comme dit le poète*, un mal a suc­ cédé à un mal et qu’il ne nous faut rien moins que la bonté du Maître pour faire cesser la tempête. Car cela même lui est, à lui, chose facile, mais c’est nous qui ne méritons pas le calme. Cependant, la grâce de la patience nous suffît, pour nous permettre de l’emporter sur nos ennemis. C’est bien cela, en effet, que le divin Apôtre nous a appris à demander : « Avec la tentation, dit-il, il ménagera aussi une heureuse issue en vous donnant le pouvoir de la supporter*.» Pourtant je supplie ta Piété de fermer la bouche à mes détracteurs et de leur faire comprendre que ceux qui se trouvent, comme dit le pro­ verbe, hors de la portée des traits · ne doivent pas se moquer de ceux qui, en pleine bataille, reçoivent les coups et en donnent. Qu'importe, en effet, que le combattant se 3. Convoqué 1c 30 mars, le concile devait se réunir à Êphèse le 1er août. On sait, que Théodoret avait défense d'y assister à moins d'etre personnellement invité par les évêques. Le pessimisme qui emplit toute la lettre ne manque pas de clairvoyance. 4. Iliade, XVI, 111. 5. I Cor. 10, 13. 6. Zenouil s, 111, 62 et 89, dans Corpus paramiograph. gr. (cd. Leutseh et Schneidewin) t. I (1839) avec références. Souvent cité, p. opp. à l’expression ίϊσ>·ι βίλους {cf. I.idd. Scott, art. s. v. βέλο;). 58 THEODORBT DE CYK μενον χρήσασθαι καί καταβαλείν τόν Αντίπαλον ; ούδέ γάρ i μέγας Δαβίδ παντευχία χρησάμενσς κατήνεγκε τών Αλλοφύ­ λων τόν πρόμαχον. Ό δέ Σαμψών δνου σιαγόνι χρησάμενος χιλίους κατά ταύτδν κατηκόντισε. Καί ούδείς έπιμέμφεται τή 5 νίκη ούδέ δειλίαν ' τοΟ άριστέως κατηγορεί, 'ότι μή δόρυ κινων 27 καί τήν Ασπίδα -προβαλλόμενος καί πολλά άκοντίξων ή τόξα τείνων τούς Αντιπάλους νενίκηκεν. Οίίτω τοιγαροΟν καί τούς ύπέρ τής εύσεβείας Αγωνιξομένους έξετάζειν χρή, καί μή ζητεΐν όνόματα τήν έριν έγείροντα, Αλλ' ενθυμήματα σαφώς ■10 κηρύττοντα τήν Αλήθειαν καί τούς Αντιτείνειν τολμώντας αίσχύνης ΑναπιμπλΑντα. Τί γάρ διαφέρει Ανθρωποτόκον δμοΟ καί Θεοτόκον δνομάσαιτήν Αγίαν Παρθένον, ή καλέσαι αύτήν τοΟ τεχθέντος μητέρα καί δούλην, καί έπαγαγείν 8τι μήτηρ μέν έστιν ώς Ανθρώπου τοΟ Κυρίου ήμών ΊησοΟ ΧριστοΟ, δούλη 15 δέ ώς ΘεοΟ, καί τό μέν πρόφασιν συκοφαντίας παρέχον σιγήσαι, τήν αύτήν δέ φΑναι διάνοιαν, έτεροι κεχρημένον προσηγορία; Πρδς δέ τούτοις κάκεινο χρή συνιδεϊν, ώς τδ μέν κοι­ νόν έστιν | δνομα, τδ δέ ίδιον τής Παρθένου· καί δτι περί 28 τούτου πάσα ή διαμάχη γεγένηται, ώς ούκ ώφελεν. Καί οί 20 πλείστοι δέ τών Αρχαίων Πατέρων τήν έντιμοτέραν επέθεσαν τή Παρθένο προσηγορίαν· τοΟτο δέ καί ή σή πεποίηκε θεοσέ­ βεια καί έν δύο καί έν τρισί λόγοις. “Εχω δέ τούτων ένίους, τής σής μοι πεμψάσης φιλοθείας· καίτώ Θεοτόκος τδ Ανθρωποτόκος ού παρέζευξας, δέσποτα, έτέροις δέ δνόμασι 25 τήν τούτου διάνοιαν παρεδήλωσας. Επειδή δέ έπιμέμφεσθέ μοι καί ώς τούς αγίους καί μακα­ ρίους καταλελοιπότι Πατέρας Διόδωρον καί Θεόδωρον έν τώ I χαταζχλϊΐν ρ. corr. s. 1. Λ eadem ul vid., manu :-Çxaàe:v N Z || 4 ταντόν scripsi : ταντόν codd. || 7 νινίχηχίν N : ίν<χηζ«ν Ζ -σίν A i. mg. νίνΐχηχί non eadain maint) [ 15 Ante σ:γΓ4σχ: verbum ηαρέχον oin. A sed i. mg. add. alia manu || 17 xxxîîvo : xxxctvo N χάχείνο 7. A | 20 άρναίων A : «p/xtotfpwv NZ 1. Cf. I Hois 17,1 s. (des LXX). 2. Jug. 15,16. 3. Refutation du deuxième grief : T. a, dans un catalogue des docteurs, sciemment omis Diodore de Tarse cl Theodore de Mop- LETTRE 16 59 serve de telle ou telle arme, pourvu qu’il repousse l'adver­ saire ? C’est ainsi que le grand David, sans avoir même une armure complète, abattit le chef des Philistins ’ et que Samson, avec une mâchoire d’âne, tua d'un seul coup mille ennemis’. Et personne ne critique la victoire ni n'accuse le vainqueur de lâcheté parce que c’est sans brandir de lance, sans se couvrir de son bouclier, sans lancer de nombreux traits ou sans tendre l’arc, qu’il a vaincu scs adversaires. C’est de même, par conséquent, qu’il faut juger aussi ceux qui luttent pour la foi, sans chercher des mots qui suscitent la querelle, mais des arguments qui fassent éclater la vérité et couvrent de honte ceux qui ont l’audace d'y résister. Quelle diffé­ rence y a-t-il entre nommer la Vierge sainte à la fois mère de l'homme et mère de Dieu, ou l'appeler mère et servante de Celui qu'elle a enfanté, si l’on ajoute qu’elle est. mère de Notre-Seigncur Jésus-Christ en tant qu’homme et sa servante en tant que Dieu, et si l’on ôte son pré­ texte à la calomnie, tout en exprimant le même sens, par le moyen d’un autre vocable ? De plus il faut ausssi comprendre que si de CCS deux noms l'un est commun à toutes les mères, l’autre est propre à la Vierge, et que c’est de là qu’est venue toute une querelle qui n’aurait pas dû naître. La plupart des anciens Pcres ont attribué, d’ailleurs, à la Vierge le vocable le plus noble. Votre Piété elle-même l’a fait dans deux et trois discours : j’en possède l’un ou Γautre, que je tiens de votre Piété : au Οεετόκος vous n’avez pas joint ΓάνΟρωποτόζο;, maître, mais par d’autres mots vous en avez exprimé le sens. Mais3 puisque vous me reprochez d'avoir aussi omis les saints et bienheureux Pères Diodore et Théodore snestc. A ce grief l’év. de Cyrrépond par une affirmation des droits de l'accusé. — La phrase suivante, sans verbe, pourrait â la rigueur s’entendre comme dépendant de l’idée suggérée par le participe zxTaXtkotncht de la phrase précédente, mais nous pensons qu'il vaut mieux considérer que le verbe (peut-être ζ.χτχλϊΛο·.πχ), nécessaire la syntaxe, a été omis dans les manuscrits. 60 THÉODORET DE CYR καταλόγω τών διδασκάλων, Αναγκαίου ήγησάμην καί περί τού­ του βραχέα διεξελθεΐν. Πρώτον μέν γάρ, ω φίλη μοι κεφαλή, ■πολλούς καί άλλους περιφανείς άνδρας καί λαμπρούς άγαν γεγενημένους. "Επειτα δέ κάκεϊνο χρή συνι|δειν, ώς τόν κατη- 28’ 5 γορούμενον άναμφισδητήτους μάρτυρας προσήκει παράγειν, οΐς ούδέ τών κατηγόρων τις έπιμέμψασθαι δύναται. Et δέ τούς παρά τών διωκόντων κατηγορουμένους ό διωκόμενος είς μαρτυρίαν καλέσοι, ουδέ αύτός &ν ό δικάζων άνάσχοιτο δέξασθαι. Εί μέν γάρ έπαινον Πατέρων συγγράφων τούσδε τούς 10 αγίους παρέλιπον, ήδίκησα άν, δμολογώ, καί περί τούς διδασ­ κάλους άχάριστος έγενόμην. EÎ δέ κατηγορούμενος Απολογίαν προσήνεγκα καί τούς Αναμφισδητήτους παρήγαγον μάρτυρας, τί μάτην οί τούτων ούδέν ίδεΐν έΟέλοντες έπιμέμφονται ; “Οπως δέ σέ6ω τούς άνδρας, μάρτυς ή παρ' ήμών ύπέρ αυτών 15 συγγραφεισα βίβλος, έν ή τήν κατ’ αύτών γεγενημένηυ γραφήν διελύσαμεν, ού δείσαντες τών κατηγόρων τήν δυναστείαν ούδέ τάς I καθ' ήμών γενομένας έπιβουλάς. "Αλλην τοίνυν έχέτω- 29 Γ σαν τερθρείας Αφορμήν οί τήν Αδολεσχίαν άσπαζόμενοι. ΈμοΙ σκοπός ού πρός χάριν τοΟ δεινός καί τοΟ δεϊνος πάντα λέγειν 20 καί πράττειν· Αλλά τήν τε τοΟ ΘεοΟ ’Εκκλησίαν οίκοδομείν καί τώ ταύτης Αρέσκειν νυμφίω τε καί Δεσπότη. 'Ότι γάρ ού σωματικής ένεκα θεραπείας ούδέ τής πολυφρόντιδος τιμής Αντεχόμενος, ήν δύστηνον δνομάζειν δκνώ, ταΟταποιώ, μαρτυ­ ρεί μοι τό συνειδός. Πάλαι γάρ &ν αύτόματος άπέστην, εί μή 3 Post άλλους verbum unum (fortasse χαταλίλοιπα) excidisse putavi i| ί χάζιινο : χαχβίνο X χάχίϊνο Ζ Λ || /ρη Λ s. I. non eadem manu : cnn. N Z 1. L'écrit qui a été pris à partie était bien une apologie person­ nelle : il ne saurait donc s’agir, comme Garnier l'avait cru (Diss. I, in PG 84, 263 D, 332 A), de Y Erunistes, qui se propose do con­ vaincre d'hérésie les disciples d’Eutychès. 2. I.e traité Pro Diodoro et Theodoro aujourd’hui perdu, mais dont les actes du conciliabule de 449 et ceux du V· concile œcumé­ nique nous ont conservé quelques fragments (Mansi IX, 252-254). Ce traité était une réponse à un autre traité que saint Cyrille d'Alexandrie avait composé contre ces deux théologiens du patriar­ cat d’Antioche. Voir L. Au r a mows κι, « Reste von Theodorets Apo- LETTRE 16 G1 dans le catalogue des Docteurs, je crois nécessaire de toucher rapidement aussi à cette question. D'abord, ami vénéré, n’ai-je pas omis bien d’autres hommes de haute valeur et connus de tous ? Ensuite il faut bien se rendre compte aussi que l’accusé ne doit produire que des té­ moins qui ne soient pas douteux, que ne puisse récuser aucun des accusateurs. Que si l’inculpé faisait appel au témoignage de ceux que poursuivent ses accusateurs, le juge lui-même n’accepterait pas de les recevoir. Si, en effet, j’avais fait l’éloge des Pères en omettant ces saints que tu cites, j'aurais été injuste, je l'avoue, et coupable d’ingratitude envers ces maîtres. Mais si, étant accusé, j’ai entrepris ma défense 1 et n’ai produit que les témoins indiscutés, pourquoi ceux qui ne veulent r ien comprendre ù cela nous accusent-ils inutilement ? Quelle vénération j’ai pour ccs hommes, c’est ce dont témoigne le livre que nous avons composé sur eux ’, dans lequel nous avons détruit l’accusation qui était portée contre eux, sans craindre la puissance des accusateurs ni les pièges tendus contre nous. Donc, qu’ils trouvent ailleurs un prétexte à leurs arguties, ceux qui aiment parler pour ne rien dire. Pour moi, mon but n’est point de ne parler ni de n’agir que pour plaire à tel ou tel, mais de bâtir Γ Eglise de Dieu ’ et de plaire à son Époux cl Maître. Que ce n’est pas en vue d’un bien temporel que j’agis ainsi ni pour m’attacher à celte charge pleine de tracas, que j’ai quelque scrupule à appeler un malheur, ma cons­ cience m’en rend témoignage. Car il y a longtemps que logic für Diodor und Theodor bel Facundus», in Studia Palrislica I {Texte und Unterauchungen, 63) Berlin 1957, 61-69 (52 extraits tirés de Facundus) et < Der Streit uin Diodor und Theodor zwischcn den beiden cpbesinischen Konzilicn », in Zeitschrift für Kirchengeschichle, 67 (1955/56), 252-287. L’ouvrage de Théodoret date des années 438-440; voir sur cette question M. Richard, « Proclus de Constantinople cl le Théopaschisine », dans RUE 38 (1942), 303-331. 3. Réminiscence possible de / Cor. 14, 4. 62 THKODORKT DK CYR τδ θειον έδβδίειν κριτήριοv. Καί νθν εδ ϊσθι, δέσποτα, ώς τήν άνάγκην προσμένω. Πελάζειν δέ ταύτην οΤμαι· τεκμηριοί γάρ τά τυρευόμενα. 17. ΚΑΣΙΑΝΗ ΔΙΑΚΟΝΩ. Et μέν εις μόνην άφεώρων τήν τοϋ πάθους ύπερβολήν, άυεβαλόμην άν τέως τά γράμ'ματα, ϊνα λάβω τόν χρόνου τής 29’ θεραπείας επίκουρον. Επειδή δέ τήν φιλοσοφίαν οΤδα τής σής θεοφιλείας, τούς παραμυθητικούς προσενεγκείυ έθάρρησα λόγους, οΟς καί παρά τής φύσεως καί παρά τής θείας έδιδά10 χθην Γραφής. 'Ή τε γάρ φύσις τδ έπίκηρον εχει, καί τόν τοιούτων συμφορών άπας δ βίος μεστός· καί τών βλων δ Πρύτανις καί τού παντός δ Κυβερνήτης, ό σοφώς τά καθ’ ημάς πρυτανεύων Δεσπότης, παντοδαπήν ήμίν διά των θείων λογίωυ προσφέρει παραψυχήν· καί τούτων μεσταί μέυ τών Ιερών 15 Ευαγγελίων αί βίβλοι, μεστά δέ τά των άγίων άποστόλων συγ­ γράμματα, και των τρισμακαρίων προφητών τά θεσπίσματα. Περιττόν δέ οίμαι συλλεγειν ταΟτα καί τή σή προσφέρειν θεοσεβεϊα, άνωθεν τοίς θεοπνεύστοις έντε|θραμμένη λόγοις, 30 καί πρδς εκείνα τόν οίκεϊον ρυθμισάση βίον, καί διδασκαλίας 20 έτέρας μή δεόμενη. Παρακαλώ τοίνυν έκείνων άναμνησθήναι τών λόγων, οΐ καί των παθών παρεγγυώσιν ήμίν κρατεΐν, καί τήν άιώνιον ύπισχνοΟνται ζωήν, καί τοΟ θανάτου κηρύττουσι τήν κατάλυσιν, καί τήν κοινήν πάντων ήμών άνάστασιν επαγ­ γέλλονται· καί πρδς τούτοις, μάλλον δέ πρδ τούτων, 8τι Δεσ25 πότης ό ταΟτα οΰτω γενέσθαι κελεύσας, καί Δεσπότης σοφώτατός τε καί άγαθώτατος, καί τδ συμφέρον ακριβώς 7 Aule τήν verbum xaiscr. el exp. N || 8 0«ιφ:λεία« N : -λίας A H 15 τά del. Sirm., prob. Nous., ut vid., non recte |ί 17 ταΰτα ρ. corr. A : ταύτας N Z | 26 αοφώτατδί τ< ΖΛ : -ώτατυς τε Ν 1. Théodoret a été élu évêque malgré lui cl sa charge lui pèse : thème assez, commun ulors chez les moines promus à l'épiscopat. Sur cette question voir P. R. Oi.iqer, Les chèques réguliers. Re­ cherches sur leur condition juridique depuis les origines du mena- LETTRES 16-17 63 de moi-inèmc je l’aurais quittée si je n’avais redouté le jugement de Dieu l. Et maintenant, maître, sache bien que e’est la mort que j’attends. Je la crois proche : ce qu’on est en train de machiner le prouve. 17. A LA DIACONESSE CaSIANA2. Si je n’avais considéré que l’excès de ta douleur, j’au­ rais retardé le moment de t’écrire, afin de mettre le temps de mon côté pour la guérir plus facilement. Mais comme je connais la sagesse de ta Piété, je n’ai pas hésité à t’apporter les paroles de consolation que m’ont enseignées à la fois la nature et la divine Ecriture. Car, d’une part, les œuvres de la nature sont périssables et toute la vie pleine de malheurs de cette sorte, mais, d’autre part, le Chef suprême, le Pilote de l’univers, le Maître qui sage­ ment dirige tontes nos affaires, nous apporte par scs divins oracles toutes sortes de motifs de consolation : les saints Évangiles en sont pleins, pleins aussi les écrits des saints apôtres et les oracles des bienheureux prophètes. Mais il paraît superflu de les réunir ici et de les fournir à ta Pieté, qui depuis longtemps s’est nourrie des livres inspirés, a réglé sa propre vie sur eux et. n’a pas besoin d’un autre enseignement. Je t’engage donc h te souve­ nir des paroles qui nous invitent à dominer nos peines, nous promettent la vie éternelle, annoncent que nous serons délivres de la mort, et proclament notre résur­ rection générale ; outre cela — ou plutôt avant cela — à te souvenir qu’il y a un Maître qui a voulu que cela fût ainsi, un Maître très sage et très bon qui sait exactement chitine jusqu'à la fin du moyen Age, Museum Lessianum, Sect, hist., n° 18, 1958. 2. Nous ignorons tout de Casiana dont la situation, au moment où Théodoret lui écrit, est analogue ù cello d’Axia, à qui est adres­ sée la lettre XLVIII de la Collectio Palmensis. - Date de l’épître : inconnue. 61 THÊODOREi- DE f.YII έπιστάμενος, καί πρδς τοΟτο τιάντως ιθύνων τά πράγματα. "Εστι γάρ βτε θάνατος άμείυων ζωής καί ό δοκών άνιαρός τών νομιζομένων τερπνών έστι θυμηρέστερος. Δεζάσθω τοίνυν ή θεοσέβειά σου τής έμής ταπειυώσεως τήν | παράκλησιν, ϊνα .30» 5 τδν τών δλων θεραπεύσης Δεσπότην, γενναίως ένεγκοΟσα τά λυπηρά καί γυναιξίν δμοΟ καί άνδράσι φιλοσοφίας ύπόδειγμα γενομένη. Θαυμάσονται γάρ έίπαντες τοΟ λογισμοΟ τήν άνδρίαν, δεξαμένην γενναίως τοΟ πάθους τήν προσβολήν καί τήν σφοδροτάτην αυτού διαλύσασαν εμβολήν τή μεγαλοψυχία τής 10 γνώμης. νΕχομεν δέ ψυχαγωγίαν άρκοΟσαν τοΟ κατοιχομένου παιδδς τάς ζώσας εικόνας- άξιεράστους γάρ ήμίν καρπούς καταλέλοιπεν, παϋσαι δυναμένους τής άχθηδόνος τήν άμετρίαν. Πρδς δέ τούτοις άντιδολώ καί τή τοΟ σώματος άσθενεια μετρήσαι τήν λύπην καί μή αύξήοαι τά πάθη τή τής άθυμίας 15 ύπερβολή. Έγώ δέ τόν εύμήχανον ικετεύω Δεσπότην τιαρασχείν σου τή θεοσεβεία παραψυχής άφορμάς. | 18. ΝΕΟΠΤΟΛΕΜφ. ‘Όταν είς τδν θειον άποβλέψω νόμου, δς σάρκα μίαν τούς γάμω συναπτομένους καλεϊ, ούκ οΐδα τίνι τρόπω ψυχαγωγήσω 20 τδ μέλος τδ τή τομή χωρισθέν· λογίζομαι γάρ τής δδύνης τδ μέγεθος. Όταν δέ τής φύσεως έννοήσω τδν δρόμον καί τδν βρον έκεινον, δν δ Δημιουργός έξενήνοχεν είπώυ- Γή εΐ, καί είς γήν άπελεύση· καί τά παυταχοΟ γής καί Οαλάττης καθ' έκάστην ή μέραν γινόμενα ή γάρ άνδρες πρότεροι τοΟ 25 βίου τδ τέρμα καταλαμβάνουσιν. ή γυναίκες τούτο πάσχουσι 3 ίστι N Ζ : Oin. Λ sed i. ing. add. alia manu I 19 γάμο» i. mg. A non eadem manu : νόμω N Z in lexlu Λ | 24 γινόμενα N Z p. corr. s. 1. A non librarii manu : γίνόμίνα a. corr. A j πρότετοι codd. : rrpdiepov corr. Sirm. ni vid., non apte 1. Les enfants du défunt, images vivantes de leur père. 2. Sur ce correspondant cf. t. T, p. 53-54. Il s'agit vraisemblable­ ment d'un fonctionnaire qui ne devait pas occuper un rang des plus élevés puisque Théodoret lui dit σοδ τήν βαυμ^αιότητα. C’était peut- 31 LETTRES 17-18 65 ce qui nous est utile et dirige toutes choses en vue de celte fin. Car parfois la mort vaut mieux que la vie et cette mort qui nous semble pénible est chose plus douce que ce que nous avons coutume de considérer comme agréable. Que ta Piété agrée donc les consolations de mon humilité, afin que lu honores le Maître de l'univers en supportant généreusement les peines et en donnant aux femmes aussi bien qu’aux hommes un exemple de sagesse. Car tout le monde admirera la force de ta raison qui aura supporté avec courage l’assaut de la douleur et, par la grandeur de scs pensées, brisé ses attaques les plus violentes. Nous avons, en outre, une consola­ tion puissante dans les images vivantes du fils qui nous a quittés, puisqu’il nous a laisse des fruits dignes d'amour, capables de mettre fin à l’excès de notre douleur1. Je te supplie en outre de régler ton chagrin sur la faiblesse de ta santé et de ne pas aggraver tes souffrances par l’excès de ton abattement. Pour moi, je prie le Maître de fournir par son adresse à ta Piété des motifs de réconfort. 18. A NéoPTOLÊMB *. Lorsque je considère la loi divine qui appelle une seule chair3 ceux qui sont unis par le mariage, je ne sais comment consoler le membre qui a été coupé et séparé de l’autre, car je mesure l’immensité de sa dou­ leur. Mais lorsque, d’autre part, je songe au cours des choses, à ce décret que le Créateur a publié en ces termes : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière 4 », et à ce qui survient chaque jour en tout lieu, sur terre comme sur mer — car tantôt ce sont les hommes qui parviennent les premiers au terme de la vie, tantôt les femmes qui être un archonte ou quelque autre magistrat do province. — Date de l’épître : inconnue. 3. Gcn. 2, 24 ; Mallh. 19, 5-6 ; Mc 10, 8 ; Éphês. 5, 31. 4. Gcn. 3, 19. Correspondance. II. & 66 TUÉODORET DE CYR πρότεραι —, πολλάς εντεύθεν άφορμάς εις ψυχαγωγίαν εύρίσκω· πρδς τούτοες τάς παρά τοΟ Θεοί) καί Σωτήρος ήμών παραοχεθείσας ήμίν έλπίδας· τούτου γάρ δή χάριν τδ τής οίκονομίας έτελέσθη μυστήριον, ϊνα τοΟ Θανάτου τήν παΟλαν 5 μεμαθηκότες, μή λίανάλγώμευ τή τών ποθουμένων ’ χωριζόμε- 31ν νοι τελευτή άλλά τήν τριπόθητον τής άναστάσεως έλπίδα προσμένωμεν. ΤαΟτά σου τήν Θαυμασιότητα καί λογίσασθαι παρα­ καλώ καί νικήσαι τής άθυμίας τδ πάθος· μάλιστα τών κοινών ύμών κλάδων καί παρόντων καί πάσαν ύμΐν ποριξόντων παρα10 ψυχής άφορμήν. Ύμνήσωμεν τοίνυν τδν σοφώς τά καθ’ ήμ&ς κυβερνώντα καί μή παροξύνωμεν τή τών δδυρμώυ άμετρία. Οΐδε γάρ, ώς σοφός, τδ συμφέρον καί ώς άγαθδς τοΟτο ήμίν πραγματεύεται. 19. ΒΑΣΙΛΕΙΩ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΩ. ΤοιοΟτον ήμίν έ'δειξεν ή πείρα τδν έλλογιμώτατον Αθανά­ σιον τδν ρήτορα, όποιον Ιφησε τής σής θεοσεβείας τά γράμματα. Κοσμεί γάρ αύτοί) τήν μέν γλώτταν δ λόγος, τδν δέ λόγου δ τρόπος· δμοΟ δέ πάν|τα λαμπρύνει τδ τής πϊστεως 32 χρήμα. Άεί τοίνυν ήμίν τοιαΟτα προξενεί, θεοφιλέστατε. 20 Πολλής γάρ, εδ ϊσθι, διά ταυτησί τής συνουσίας θυμηδίας ημάς ένέπλησας. 15 20. MAPTYPIQ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΩ. 'Ηγείται μέν ή φύσις ώς πρεσβυτέρα τής γνώμης· νικά δέ τήν φύσιν ή γνώμη· καί τούτου τεκμήριου έναργές δ έλλογι- 16 post ίοηβε verbum είναι add. Ρ |. 1“ ordo μεν γάρ αύτοΰ τήν P I! 19 προξενεί codd. : -ξενε; Ρ 1. Sur Basile cf. t. I, ρ. 40-42. — Date de l’épîlrc : inconnue. Tout nu plus peut-on dire que, puisqu’elle est éditée avec d'autres lettres de celle époque, elle a été écrite entre les années 443 et 448. Sur cette cpître ainsi que sur les épîtres 20, 22, 23, cî. I. I, p. 67. 2. Inconnu par ailleurs. LETTRES 18-20 67 subissent ce sort les premières — je trouve dans cette pensée bien des motifs de consolation. Je rencontre aussi les espérances que nous a données notre Dieu et Sauveur : car si le mystère de l’incarnation s’est accom­ pli, c’est afin qu’ayant appris que la mort a un terme, nous ne nous allligions pas à l’excès lorsque nous sommes séparés par la mort de ceux que nous aimons, mais que nous attendions que se réalise l’espérance trois fois bénie de la résurrection. Ce sont ces pensées que je demande à ton Excellence de considérer et c’est par elles que je l’invite à surmonter le poids de sa tristesse : surtout lorsque les rameaux issus de vous deux sont encore là pour vous fournir toutes sortes de consolations. Célé­ brons donc par nos chants Celui qui gouverne sagement nos destinées et ne l’irritons pas par l’excès de nos lamen­ tations. Car il sait, parce qu’il est sage, ce qui nous con­ vient, et, parce qu’il est bon, nous le fournit. 19. Au prêtre Basile x. L’expérience nous a montré «pie le talent du très éloquent orateur Athanasc8 était bien tel que nous l’avait dit la lettre de ta Piété. Car l’éloquence orne sa langue, scs mœurs son éloquence : mais la foi fait res­ plendir l’ensemble. Procure· nous donc toujours, ami très cher à Dieu, des trésors de celte sorte. Car, sache-le, grande est la joie dont tu nous as comblé par cc com­ merce-là. 20. Au prêtre Martyri us’. Si la nature certes, parce que plus ancienne, précède la volonté, la volonté, elle, triomphe de la nature. Le 3. Martyrîus est l’autre destinataire (cf. 6p. 19) qui recommande à l'évêque de Cyr l’orateur Athanase. Un prêtre de ce nom écrivit à Alexandre de Hiérapolis au temps de la controverse uestorienne (/ICO 1, 4, p. 187, 20). — Date de l’épîtro : inconnue. 68 THEODORET DE CYR μώτατος Αθανάσιος δ 0ήτωρ. Αύχών γάρ πατρίδα τήν Αίγυ­ πτον, ού μετέλαθε τής τοΟ έθνους θρασύτητος, άλλα πραότητι τδν τρόπον έκέρασεν. “Εστι δέ καί τών θείων θερμότατος έραστής. Διά τοι τοΟτο καί πλείους ήμίν συνδιήγαγεν ήμέρας, 5 δνησιν έντεΟθέν τινα δρέψασθαι προσδοκήσας. Έγώ δέ, ώς οΪοθα, θεοφιλέστατε, καί παρ' ετέρων τά τοιαΟτα συλλέγειν όκνώ· τοσοϋτον άποδέω τοΟ τοΐς ποθοΟσι μετα|διδόναι. Ού 32* . σμικρολογία μέντοι, άλλ' άπορία τοΟτο κωλύει ποιειν. Εύξάσθω τοίνυν ή δσιότης σου τήν περί ήμών δόξαν έμπεδωθήναι τή 10 άληθεία· ϊνα μή μόνον λέγηταί τι περί ήμών άξιέπαινον, άλλά καί μαρτυρήται τοΐς ?ργοις. 21. ΕΥΣΕΒΙΩ ΣΧΟΛΑΣΤΙΚΩ. 01 μέν τήν μεγίστην ταύτην κατασπείραντες φήμην ώήθησαν ταύτη πάντως άνιάσειν ήμδς, δυσάγγελον αύτήν άγαν 15 ύπειληφότες. ’Ημείς δέ, διά τήν θείαυ χάριν, καί τήν φήμην άσπασίως έδεξάμεθα καί τήν πείραν άσμένως προσμένομεν* καί πδν δτιοΟν άλγεινδν ύπέρ τών θείων δογμάτων έπιφερόμενον λίαν ήμίν έστιν άξιέραστον. Et γάρ άληθώς ταΐς Δεσποτικαΐς έπαγγελίαις πιστεύομεν, ούκ άξια τά παθήματα τοΟ 20 νΟν καιροΟ πρδς τήν | μέλλουσαν δόξαν άποκαλυ- 33r 2 μιτίλαοί A : ·6«ν N Ζ /sv I* ]| 4· post ήμ-ζρα; verba ώ φίλη αοι χιφαλή add. Ρ ,| 5 ίνπυΟίν scripsi : ίντινΟιν codd. ένταυθα Ρ ,| 7 ποΟοΰοι Ρ : προΟυμοδιι codd. || 8 σμικρολογία codd. : μ:χρο- Ρ 1. Cette hostilité à l'égard des Égyptiens doit-elle faire penser que l’épître est écrite à une date où l'ëvéquo de Cyr a déjà eu des difficultés du côte d’Alexandrie, donc à un moment assez rapproché de 448 ? Il est plus probable quo Theodorei se fait ici l'écho d’une opinion généralement répandue sur les Egyptiens, voir par exemple saint Jean Curysostome, lettres à Olympias X, 14 C (SC 13, 1947). 2. Eusébe est un jurisconsulte, un scholas tiens dont nous ne sa­ vons rien de plus. — L'objet de cette lettre, exposé doctrinal, incline à penser qu'elle doit appartenir soit aux derniers mois de 448, soit peut-être au printemps de 449. Le bruit qui circule au moment où elle est composée doit être celui de la déposition de l'év. de Cyr, LETTRES 20-21 69 très éloquent orateur Athanasc en est un éclatant témoi­ gnage. Car cet homme qui se glorifie d’avoir l'Égypte pour patrie n’a cependant pas pris l’arrogance de sa race *, mais a tempéré par la douceur son caractère. Il est, de plus, très ardemment épris des choses divines. C’est assurément cc qui l'a fait passer plusieurs jours avec nous, espérant retirer de cc commerce quelque profit. Mais moi, comme tu le sais, ami très cher à Dieu, j’hésite à recueillir de tels avantages même auprès d’autrui, tant je suis loin de les accorder à ceux qui le désirent. Ce n’est cependant pas l’avarice mais la pau­ vreté qui m’empêche de le faire. Que ta Sainteté prie donc afin que la réalité vienne confirmer ce que l’on pense de nous : de sorte qu’on ne répande pas seulement sur notre compte des paroles élogicuses mais que les faits eux-mêmes leur rendent témoignage. 21. A l’avocat Eusùbe 3. Ceux qui ont semé cette immense rumeur3 ont cru nous accabler ainsi de chagrin, s'imaginant que c’était là une très mauvaise nouvelle. Mais nous, grâce à Dieu, c'est avec plaisir que nous avons accueilli celle rumeur et d’un cœur joyeux que nous attendons l’épreuve, et toute peine qu’on pourra nous infliger pour les dogmes divins est pour nous pleinement digne d’être aimée. Car si nous avons réellement foi dans les promesses du Maître, « les souffrances de cette vie sont sans propor- lequel n pu courir déjà en 448, puisque dès lors il est en disgrâce et voit grossir l’opposition, maïs qui a pu surtout trouver crédit l’an­ née suivante, au moment où il était question du concile d’itphése. 3. Les partisans de Dioscore et d'Eutychés qui voient dans Théodorot, non sans raison, le théologien le plus redoutable du pa­ triarcat d'Antioche : la publication de I'ÆwimIm, en 447, l'avait déjà suffisamment signalé comme un adversaire déclaré du mono­ physisme. 70 THÉODORKT DE CYK φθήναι είς ή μάς. Καί -ri λέγω των έλπιζομένωυ άγαθώυ τήν άπόλαυσιν ; Et γάρ καί μηδέν δλως δθλου ύπέρ εύσεβείας άγωνιζομέυοις έδίδοτο. ήρκεσεν &ν καί αύτή καθ' έαυτήν ή Αλήθεια πείσαι τούς έαυτής έραστάς σύν εύθυμία πάση τούς 5 ύπέρ αύτής κινδύνους άσπάσασθαι. Καί μάρτυς των είρημένων ό θειος’Απόστολος διαρρήδην βοών· Τις ήμδς χωρίσει άπδ τής αγάπης τοϋ ΧριστοΟ; θλίψις. ή στενοχωρΐα, ή διωγμός, ή λιμός, ή γυμνότης, ή κίνδυνος, ή μάχαιρα; καθώς γέγραπται, δτι “Ενεκά σου θανα■10 τούμεθα <5λην τήν ήμέραν, έλογίσθημεν ώς πρόβατα σφαγής. Καί διδάσκων ώς ούκ Λντίδοσιν προσμένει τινά, άλλα μόνον τοΟ σεσωκότος έρβ. έπήγαγεν ευθύς· Άλλ’ εν πδσι τούτοις ύπερνικώμεν διά τοϋ άγαπήσαντος ημάς ΧριστοΟ. Καί προστέθεικεν έτερα, οι' φίλη κεφαλή, ψυχαγώγησον, καί τούς έφη|δομένους, εϊπερ 35* τις άρα έστί, δίδαξον ώς γεγήθαμεν, καί γαννύμεθα, καί 20 χορεύομεν, καί ώς αύτήν τών ούρανών τήν βασιλείαν, τήν νομιζομένην προσδεχόμεθα τιμωρίαν. “Ινα δέ καί διδάξης, θαυμασιώτατε, τούς άγνοοΟντας δπως φρουοΟμεν, ϊσθι πιστεύειν ήμάς, ώς έδιδάχθημεν, είς τδν Πατέρα καί τδν Υίδν καί τδ άγιον ΠνεΟμα. Ού γάρ εϊς δύο 25 υίούς, ώς τινες συκοφαντοΟσιν, ή έμαθητεύθημεν, ή έθαπτίσθημεν, ή πιστεύομεν, ή πιστεύειν διδάσκομεν· άλλ' ώσπερ ένα ϊσμεν Πατέρα, καί εν άγιον ΠνεΟμα, ούτως ένα Υίδν τδν Κύριον ήμών ΊησοΟν Χριστόν, τδν μονογενή τοΟ ΘεοΟ Υίόν, 17 ΟρνΛηΟίΐσιν Ν' Ζ : θρυλλη- Λ '| 18-19 t’ncp πς : l’.r.ic τις ΝΑ ίϊπέρ τις Ζ 1. Odyssée, XX, 17-18. LETTRE 21 75 riens et orateurs, puisque ceux-là mômes qui ont préféré le mythe à la vérité ont mêlé tant d’exhortations utiles à leurs fables : tel Homère sans doute qui dans ses poèmes nous enseigna que le plus sage des Grecs s’excitait luimême au courage au milieu d’eux, car il dit : « Ayant frappé sa poitrine, il apostropha ainsi son cœur : supporte, mon cœur, supporte, jadis tu as souffert pire h» D’autres pensées semblables à celles-ci, on en recueil­ lerait certes facilement chez les poètes, les orateurs et les philosophes, mais, pour nous, les paroles divines suffisent à tous nos besoins. Si j’ai produit ces exemples, c’est parce que j’ai voulu montrer qu’il était tout à fait honteux que les disciples de la simple nature l’emportent sur ceux qui ont reçu en partage l’enseignement des prophètes et des apôtres, qui ont cru à la Passion rédemptrice et qui attendent 1a résurrection des corps, la fin de la corruption, le pri­ vilège de l’immortalité et le royaume des cieux. Console donc, cher ami, ceux que ces rumeurs ont jetés dans la peine, et à ceux qui s’en réjouissent — s’il y en a — fais savoir que nous sommes dans le bonheur et l’allé­ gresse, que nous sautons de joie et que nous attendons comme le royaume des cieux lui-même ce qu’ils pensent être un châtiment. Cependant, afin que tu puisses faire savoir, homme très admirable, à ceux qui les ignorent quels sont nos sentiments, sache que, pour nous, nous croyons, ainsi qu’il nous a été enseigné, au Père, au Fils et. au SaintEsprit. Ce n’est pas, en effet, en deux Fils — comme certains calomniateurs le disent — qu’on nous a appris à croire, ni que nous avons été baptisé, ni que nous croyons, ni que nous enseignons à croire : mais de même que nous ne connaissons qu’un seul Père et qu’un seul Esprit-Saint, nous ne connaissons aussi qu’un seul Fils, Notre-Seigncur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, 76 THÉODORET DE CYR τόν έυανθρωπήσαντα Θεόν Λόγου. Ούκ άρνούμεθα μέντοι τάς των φύσεων Ιδιότητας· άλλ’ ώσπερ άσεβειν νομίζομεν τούς εις δύο υιούς διαιροϋντας τόν ευα Κύριου Ίησοθυ Χριστόν, οϋτω τής άληθείας πολεμίους άποκαλοΟμευ τούς συγ|χέειν 36» 5 τάς φύσεις έπιχειροθντας. Άσύγχυτον γάρ ϊνωσιν γεγενήσθαι πιστεύομεν καί ισμευ τινά τε τής άνθρωπότητος καί τινα τής θεότητος Ιδια. Καθάπερ γάρ ό άνθρωπος, τόν κοινόν λέγω, τό λογικόν καί θνητόν ζώου, 2χει μέν ψυχήν, ?χει δέ σώμα, 2υ δέ ζώον νοείται· καί ή διαφορά τών (δύο) φύσεων ούκ ε’ς δύο 10 πρόσωπα μερίζει τόν ένα· έν δέ γε τώ ένί καί τήν τής ψυχής ισμευ άθανασίαν καί τοΟ σώματος τήν θνητότητα· καί δμολογοΟμεν τήν ψυχήν άόρατου, δρατόν δέ τό σώμα, ευ δέ ζώον, ώς έφην, λογικόν δμοΟ καί θνητόν· ούτω τόν Κύριον ημών καί Θεόν, τόν τοΟ ΘεοΟ λέγω Υιόν, τόν Δεσπότην Χριστόν, καί 15 μετά τήν έναυθρώπησιν ένα Υσμεν Υιόν· αδιαίρετος γάρ ή £νωσις, ώσπερ δή καί άσύγχυτος. Ίσμεν δέ δμως καί τό τής θεότητος άναρχον, | καί τό τής άνθρωπότητος πρόσφατον. 36’ ‘Η μέν γάρ έκ σπέρματος ‘Αβραάμ καί Δαβίδ (έξ αύτών γάρ ή &γία Παρθένος)· ή δέ θεία φύσις έκ τοΟ ΘεοΟ καί Πατρόςπρό 20 αιώνων, άχρόνως, άπαθώς, άτμήτως ίγεννήβη. Εϊ δέ άυαιρεθείη σαρκός καί θεότητος τό διάφορον, τίσιν δπλοις χρησόμεθα κατά Άρείου καί Εύνομίου παραταττόμενοι; Πώς δέ αύτών τήν κατά τοΟ Μονογενούς καταλύσομεν βλασφημίαν; ■ί οΰτω Λ : -τως Ν Ζ |; 9 δύο add. Sirin., prob. Noes. 1. On reconnaît ici les deux hérésie» du monophysisme, qui affirme l’onité de nature dans le Christ, et du nestorianisme, qui oppose au détriment de l’unité de la personne la nature humaine et la nature divine. 2. Sur les idées développées dans ce passage, cf. Eran ïstes, 11 (PG 83. 105 C-220 B). 3. Arius soutenant que le Fils est créé, subordonné au Père, il est clair que sa doctrine contenait en fait, maigre les subtilités de dia­ lectique. la négation de la divinité du Christ : c’est là le blasphème contre le Monogéne dont parle Théodore·. Eunomius durcissait encore la pensée d* Arius, allant jusqu'à nier qu'on pût dire non seu­ lement que le Fils était consubstantiel au Père (όμοούσιο;) mais mémo semblable (όμοιος) : ou ne pouvait imaginer une opposition >1 LETTRE 21 77 ie Verbe de Dieu fait homme. Nous ne nions pas sans doute les propriétés des natures : mais de la même fa­ çon que nous jugeons impies ceux qui divisent en deux Fils l’unique Seigneur .Jésus-Christ, nous appelons aussi ennemis de la vérité ceux qui tentent de confondre les natures l. Car nous croyons que l’union s’est faite sans confusion et nous savons qu’il y a des éléments qui appartiennent à l’humanité, d'autres à la divinité. De même, en effet, que l’homme j’entends ici l'homme en général, l’être raisonnable et mortel — possède une âme et possède un corps, mais est conçu comme un être unique, et que la diversité des deux natures ne divise pas l'être unique en deux personnes, mais que dans cet être unique nous reconnaissons le caractère immortel de l’âme et le caractère mortel du corps, et que nous confessons que l’âme est invisible tandis que le corps est visible, mais qu’il n'y a, comme je l'ai dit, qu’un seul être à la fois raisonnable et mortel, de même nous savons que notre Seigneur et Dieu — je veux dire le Fils de Dieu, le Christ notre Maître même après l'incarnation, demeure Fils unique, car l'union est indivisible comme elle est aussi sans confusion. Nous savons toutefois que sa divinité est sans commencement tandis que son humanité est récente. Car celle-ci est issue de la semence d’Abraham et de David, à laquelle appartenait la Vierge sainte, tandis que la nature divine a été engendrée de Dieu et du Père avant les siècles, en dehors du temps, sans affection, sans division 2. Que si l'on supprime la distinction entre la chair et la divinité, de quelles armes userons-nous dans la lutte contre Arius et Eunomius ? Comment détruirons-nous leur blasphème contre le Monogène 3 ? plus radicale entre le Père et le Fils. Théodore! a raison de dire que si on supprime la distinction entre la chair et la divinité du Christ, on sera démuni devant de telles hérésies : cette distinction est indis­ pensable pour que soit sauvegardée la conception du Sauveur Homme et Dieu et pour qu’on puisse affirmer que le Fils est l’égal du Père. 78 THÉODORET DE CYR NOv γάρ τούς μέν ταπεινούς τών λόγων ώς άνθρώπω προσάπτομεν, τούς δέ ύψηλούς καί θεοπρεπεΐς ώς Θεώ, καί εύπετής άγαν ήμΐν έστιν ή τής άληθείας άπόδειξις. ’Αλλά γάρ ύπερβαίνει μέτρον επιστολής δ περί τής πίστεως λόγος. 5 ’Αρκεί δέ καί τα όλίγα ταΟτα Νημάτια δεΐξαι τόν τής άποστολικής πίστεως χαρακτήρα. | 22. ΟΥΛΠΙΑΝζΙ ΚΟΜΗΤΙ. 3» Τούς λόγους φασίν καί τά ούκ ευ διακείμενα τών ήθών μεταρυθμί&ειν καί άμείνω ποιεΐν. ΈμοΙ δέ δοκεΐ, τά παρά τής 10 φύσεως είς κάλλος κραθέντα, αυτά τούς λόγους κοσμεΐν, καί μή δεισθαι ρημάτων· καθάπερ ούδέ τά ευ πεφυκότα τών σωμά­ των χρήζει τών έπεισάκτων χρημάτων. Τούτοις δ έλλωγιμώτατος ’Αθανάσιος δ ^ήτωρ λαμπρύνεται. 'Ήσε δέ με πλέον, έραστής θερμός τής ύμετέρας μεγαλοπρεπείας γεγονός. ΆεΙ 15 γάρ ύμάς εύφημών διατελεΐ. ‘Αμιλλώμενος δέ έγώ καί διεξιών τά ύμέτερα, τοΐς έπαίνοις ένίκων· πλείονα γάρ ύμών έπίσταμαι κατορθώματα. Άνιώμαι δέ μή πάντα έπαινών τά ύμέτερα, άλλά τδ κεφάλαιον τών άγαθών έλλείπον τοΐς έπαίνοις δρών· δπερ εΐ δοίη προσγενέσθαι Θεός, έν άπασι τοΐς τής άρετής 20 ειδεσι κατά πάντων αχήσετε τδ κράτος, | τών τήν αύτήν ύμίν 37ν βιοτήν μετιόντων. 2-3 ίυπετηΐ Ν Ί : -πριπης Λ (ίόπ«τήΐ i. nig. manu rccentiore) |) 14 γίγονώς codd. : γινόμενο; P || 15 διατελεΐ codd. P : διατίλει Sirm. διετέλει Noes. 1. On peut noter la difficulté que Théodoret éprouve encore à cette époque à admettre la communication des idiomes. Sur la pen­ sée de T. en matière christologique et révolution de sa doctrine, outre M. Richard, « Notes sur l’évolution doctrinale de Théodoret», in HS PT 25 (1936), p. 459-481, on se reportera en dernier lieu à P.-Tu. Camelot, u De Nestorius à Eutychès », in Chalkedon, I, 213-242 et, du même, Éphèse et Chalcédoine (Histoire des conciles œcuméniques, t. II), Paris, Éd. do l’Orantc, 1962, p. 85-88 : l’év. de LETTRES 21-22 7tt Car aujourd’hui les mots humbles qui sont pronon­ cés à son endroit, nous les appliquons au Christ en tant qu’hommc, tandis que nous réservons au Christ en tant que Dieu les mots élevés et qui conviennent à Dieu \ et la démonstration de la vérité nous est ainsi très facile. Mais ces discussions sur la foi dépassent les limites d’une lettre. Ces quelques mots suffisent cependant à mani­ fester ce qui caractérise la foi des apôtres. 22. Au comte Ulpien 2. La parole, dit-on, transforme même les caractères mal ordonnés et les améliore. Pour moi, je pense que ce sont les caractères tempérés par la nature en vue de leur beauté qui sont l’ornement de la parole et qu’ils n’ont pas besoin du secours des mots : tout comme les corps naturellement beaux ne demandent pas de cou­ leurs empruntées. C’est dans cet art, sans doute, que brille le très distingué orateur Athanasc. Mais il m’a d’autant plus charmé qu’il est ardemment épris de votre Magnificence : car il ne cesse de faire votre éloge. Pour moi, rivalisant avec lui et énumérant vos actions, je l’emportais sur lui par mes louanges parce que je con­ nais un plus grand nombre de vos mérites. Mais je souffre de ne pouvoir tout louer en vous et de voir qu'il manque à votre éloge la source de tous les biens 3 : assu­ rément, si Dieu vous accorde en outre ce don, c’est en tous les genres de vertus que vous l’emporterez sur ceux qui mènent la même vie que vous. Cyr, dans son souci de distinguer les natures, «n’a pas saisi ce qu'est la personne, dans son unité concrète et vivante... » (p. 86). 2. Sur Ulpien ci. t. 1, p. 46. — La lettre peut dater des années 443-448. 3. C’est-à-dire la foi chrétienne. 80 1HÉODORET DE CYR •23. ΑΡΕΟΒΙΝΔΑ DATPIKIQ. ΠλοΟτον καί πενίαν τοΐς άνθρώποις διένειμεν δ τών 'όλων Δημιουργός τε καί Πρύτανις, ούκ άδίκω ψήφω χρησάμενος, άλλ’ άφορμήν ώφελείας τοΐς πλουσίοις παρέχων, τών πενήτων 5 τήν ίνδειαν. Οβτω καί τάς παιδείας τοΐς άνθρώποις έπάγει, ού μόνον δίκας τών πεπλημμελημένων πραττόμενος, άλλά καί πρόφασιν εις φιλανθρωπίαν τοΐς εύπόροις πορίζων. ’Επειδή τοίνυν μάστιγας ήμίν τήτες έπήνεγκεν δ Δεσπότης, τών μέν αμαρτημάτων έλάττους πολλώ, ίκανάς δέ δμως άνιάσαι τούς 10 γεωργοϋντας — καί ταύτας πρώην διά τών ύμετέρων γηπόνων τήν ύμετέραν μεγαλοφυίαν έδίδαξα —· οίκτείρατε, παρακαλώ, τούς τής γής άροτήρας, τδν μέν πόνον είσενεγκόντας, δλίγον δέ κομισαμέΐνους καρπόν· καί γενέσθω ύμΐν ή δυσετηρία τής 38Γ πνευματικής εύετηρίας ύπόθεσις· καί τδν έλεον τδν θειον διά 15 τοΟδε τοΟ έλέου τρυγήσατε. Τούτου γάρ δή χάριν καί δ λαμπρό­ τατος Διονύσιος πρδς τδ ύμέτερον μέγεθος εδραμεν, τά πάθη διδάξων, ϊνα τήν ΐασιν δέξηται· οΤον δέ τινα ίκετηρίαν τάδε προσφέρει τά γράμματα, πλείονος άπολαύσεσθαι φιλανθρω­ πίας διά τούτων έλπίζων. 20 •24. ΑΝΔΡΕΑ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΣΑΜΟΣΑΤΩΝ. Ποθεί μέν, ευ οίδα, τήν ήμετέραν συνουσίαν ή σή φιλοθεία, τής θείας Αγάπης ύπάρχουσα τρόφιμος. ’Εγώ δέ πλέον ίμείρο- 3 Post Πρύτανις verba ό όλων θεός Ρ |; 8 τήτ«< οι». Ρ || 12 πόνον codd. : σπόρον Ρ || 14 πνίνοατικής codd. : πατρικής Ρ || τδν... τδν codd. : τδ... τδ Ρ || 17 οίον δέ τ·.να codd. : οίαν ταντα Ρ || 18 άπολαόσιβθαι ΝΖ 1* : -σασδαι A 1. Il nous reste deux lettres adressées à ce personnage : les ép. 23 et XV111. Malgré les orthographes differentes — Aréobindus ou Aréobinda — il s'agit du même dans les deux cas. U fut vraisembla­ blement magister militum per Orientem, puisque l’év. de Cyr lui écrit au sujet des impôts d'une place de l'Euphratésio. S'il faut identifier le Denys dont il est fait mention vers la fin de la lettre avec le comte auquel il est fait allusion dans l’cp. 42, l’ép. 23 date­ rait au plus tôt de 447, puisque dans l’ép. 42 le comte nous est LETTRES 23-24 81 '23. Au PATRICK Aréobinda1. Le Créateur et Maître de Cunivers a distribué aux hommes la richesse et la pauvreté non point selon une juste sentence, mais pour fournir aux riches une occa­ sion de se rendre utiles à la misère des pauvres. De la même façon aussi, s’il inflige aux hommes des châtiments, ce n’est pas seulement pour les punir de leurs fautes, mais aussi pour fournir aux riches une occasion d’exer­ cer leur bonté. Ainsi donc, puisque le Seigneur nous a frappés cette année de calamités2, bien plus légères certes que nos péchés, mais capables cependant d’ac­ cabler nos laboureurs j’en ai informé tout récem­ ment ton Excellence par vos agriculteurs — ayez pitié, je vous le demande, de ceux qui ont labouré cette terre, qui ont dépensé leur peine et n’en ont retiré que maigre récolte ; que la disette de cette année soit pour vous une occasion d'abondance spirituelle et faites en sorte de récolter pour vous-mème grâce à votre propre pitié, la pitié de Dieu. Car si le très illustre Denys8, lui aussi, a couru vers votre Grandeur, c’est pour vous faire connaître ces malheurs et en recevoir de vous la guérison. C’est comme une sorte de supplication qu’il vous apporte celte lettre, espérant, grâce à elle, obte­ nir de vous plus de bienveillance. 24. A André de Samosate *. Ta Piété, fille de la divine charité, désire, je le sais bien, notre commerce. Pour moi, je le désire plus encore représenté dans l’exercice de scs fonctions, tandis que sa mission est terminée à l'époque où l’ép. 23 est composée. Sur cette question cf. t. I, p. 90, n. 4. 2. Reminiscence possible de Iléb. 12, 6. 3. Sur Denys, cf. t. I, p. 88, n. 2 et 4. 4. Sur André, cf. t. J, p. 31. — Date de l'épître : inconnue. Correspondance. 11. 6 82 5 10 15 20 THÉODORET DE CYR μαι, δσω καί πλείονά μοι προσγίνεσθαι τήν έκ τής συνουσίας ώφέλειαν έπίσταμαι. Πέφυκε γάρ -πως ή ίνδεια τήν Επιθυμίαν έξάπτειν· άλλα τό δούναι τό ποθούμενον δυνατός των όλων δ Κύριος. Αύτός γάρ Ιθύνει τά σύμπαντα καί | τό συνοίσειν 38 μέλλον έπίσταται και τοΟτο πρυτανεύων έκάστω διατελεί. Έγώ δέ "όσον εύφράνθην τοίς γράμμασιν έντυχών τής σής άγιότητος, δείξαι διά λόγων ού δύναμαι. Ηύξ,ησε δέ μοι τήν θυμηδίαν καί ό τιμιότατος καί εύλαθέστατος διάκονος Θαλάσ­ σιος, απερ μαθεΐν έπόθουν διηγησάμενος. Τί γάρ μοι, δέσποτα, τής σής εύκληρίας έρασμιώτερον; Τίδέ ούτω ταύτην μεγάλην ■ποιεί, ώς τών καθ' ήμδς μεγάλων <τό μέγιστον) ή τοΟ φρονή­ ματος μετριότηςζ ’Ιατρό γάρ σοφό τε καί σπουδαίω πεποίηκας ■παραπλήσιου, 8ς ούκ άνέμεινε τήν κλήσιν, άλλ' αύτόματος ■πρός τούς δεομένους θεραπείας άφίκετο. ΤοΟτό με πάσης ένέπλησεν ήδονής, καί τό Δακρυόεν γελάσασα έγνων τή πείρα, καί τοΟ ποιητοΟ κατέμαθον τήν διάνοιαν. Παράσχοι δέ τόν αγαθόν δ φιλό|τιμος χορηγός καί τήν σήν δσιότητα δια- 39 πρέπειν έν τούτοις, καί ήμδς των άρίστων άνδρόν £ηλοϋν γοΟν τά άξιέπαινα. Έπάρκεσον τοίνυν, ω φίλη κεφαλή, καί τόν δοΟναι δυνάμενον πεισον δοΟναι τήν αϊτησιν. 25. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Ήνίκα μέν δ Μονογενής Θεός ένηνθρώπησε καί τήν ήμετέραν φύσιν λαθών τήν ήμετέραν έπραγματεύσατο σωτηρίαν, δρωντες οί τηνικάδε άνθρωποι τόν εύεργεσιων τήν πηγήν ούκ 25 έπετέλεσαν έορτήν. Έπί δέ τοΟ παρόντος, πάσα γή καί θά- 3 δυνατός N i. ûig. scriptum librarii manu 12 11 ημάς A : υμάς N Z i| τό μίγιστον i. mg A non eadem, ul vid., manu : oiu. NZ || 22-23 την ήμ?τίραν φόαιν λαβών seel. Sirin. 1. Iliade, VI, 484. 2. Date de l’épîtro : inconnue. — Nous ne savons à qui est adres­ sée cette lettre ; il est sùr toutefois qu'il s’agit d'un homme d'Église, lettres 24-25 83 et cela d’autant plus que je sais que les avantages que me vaudra ce commerce seront pour moi plus nombreux. Car il est en quelque sorte dans la nature de l'indigence d’enflammer le désir : mais nous accorder ce que nous désirons, le Maître de l’univers en est capable. A lui seul, en effet, il dirige tout, sait ce qui nous sera utile et ne cesse de le fournir à chacun. Pour moi je ne sau­ rais manifester par des mots la joie que j’ai eue à rece­ voir la lettre de ta Sainteté. Mais le très honorable et très pieux diacre Thalassius a encore accru ma joie en me racontant ce que précisément je désirais apprendre. Qu’y a-t-il, en effet, ô maître, que je puisse pour ma part désirer plus que ton bonheur ? Et qu’cst-cc qui peut rendre grand ce bonheur autant que ce qu’il y a de plus important chez les grands de notre temps, la modestie des sentiments ? Car tu as agi comme un médecin habile et plein de zèle qui, sans attendre qu’on l'appelle, est venu de lui-même vers celui qui avait besoin de ses soins. Voilà qui m’a rempli d’un véritable plaisir, j'ai appris par expérience ce que c’était qu’un rire mêlé de larmes 1 cl j'ai compris la pensée du poète. Que dans sa libéralité le Dispensateur des biens accorde à ta Sain­ teté d’exceller en ceux-ci et, à nous, de nous remplir de zèle pour tout cc que les meilleurs jugent digne de louanges. Viens donc à mon secours, ô tête qui m’est chère, et persuade Celui qui le peut de nous donner cc que nous demandons. 25. Lettre festai.e *. Lorsque le Fils unique de Dieu s'incarna et, revêtant noire nature, opéra notre salut, les hommes de ce tempslà qui avaient sous les yeux la source même des bienfaits ne connurent pas de fête. Mais aujourd’hui la terre en- en raison mime du titre que Théodoret lui décerne. Mais est-ce un évêque, un moine ou un simple prêtre ? 84 rnÉODORBT DE Γ.ΥΚ λαττα καί πόλεις καί κδμαι, καίτοι τδν ευεργέτην ούχ δρδσαι τοίς αίσθητοίς δφθαλμοίς τήν τδν εύεργεσιδν έορτάζουσι μνήμην· καί τοσαύτην αί πανηγύρεις αυται πηγάζουσι Θυμη­ δίαν, ώς πάντοσε διατρέχειν τής πνευματικής εύφροσύνης τά 5 νάματα. Διά γάρ τοι τοΟτο καί ήμεϊς νΟν τήν σήν θεοσεδείαν 39? προσφθεγγόμεθα, καί τήν έγγενομένην ήμίν έκ τδν εορτών σημαίνοντες εύθυμίαν, τάς σάς έπαγγέλλομεν προσευχάς, ϊνα ταύτην εις τέλος φυλάξωμεν. 26. ΑΛΛΗ ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Διηνεκως μεν αί τής Δεσποτικής φιλανθρωπίας πηγαί τοίς πιστεύουσι διαδλύζουσι τάγαΟά· φέρουσι δέ τι πλέον αί τδν μεγίστων εύεργεσιδν τήν μνήμην ϊχουσαι πανηγύρεις τοίς μετά πλείονος έορτάζουσι προθυμίας. Ταύτας έπί τοΟ παρ­ όντος έπιτελέσαντες καί τήν τούτων εύλογίαν τρυγήσαντες, 15 προσφθεγγόμεθά σου τήν εύλάδειαν. ΤοΟτο γάρ καί δ τής έορτής καί δ τής άγάπης παρακελεύεται νόμος. 10 27. ΑΚΥΛΙΝζλ ΚΑΙ ΔΙΑΚΟΝΟ ΑΡΧΙΜΑΝΔΡΙΤΗ. Ούδείς δρφανίαν δδύρεται τής θείας υιοθεσίας ήξιώμενος. 20 Τί γάρ τοΟ άνω Πατρδς ή δυνατώτερον ή κηδεμονικώτερον ; Δι' αύτδν | γάρ καί οί κάτω πατέρες, πατέρες. ΑύτοΟ γάρ 40r βουλομένου, οί μέν φύσει, οί δέ χάριτι πατέρες καθίστανται. ’Εκείνον τοίνυν κατέχωμεν καί τδν άπελθόντων τήν μνήμην φυλάξωμεν άσδεστον. Όνήσει γάρ ή μάς ή τδν εδ βεδιωκοτων 25 άνάμνησις, είς τήν έκείνων διεγείρουσα μίμησιν. 3 αυται codd. : seel. Sinn. il II τάγαΟά : Λ : τά άγαθά ΝΖ || | 15 Post γάρ verbum χχ:. om. Z A 1. Destinataire et date do l’épître : inconnus. r lettres 25-27 85 tière, la mer, les villes et les bourgs, tout en ne voyant pas de leurs yeux charnels le Bienfaiteur, célèbrent néanmoins par une fête le souvenir de ses bienfaits, et ces solennités répandent une telle allégresse que de tous côtés coulent les flots de la joie spirituelle. C’est pour­ quoi, nous aussi, nous saluons en ce jour ta Piété et, manifestant, la joie que les fêtes ont fait naître en nous, nous implorons tes prières afin de la conserver jusqu'au bout. 26. Autre lettre fbstale ’. C’est sans cesse que les sources de la bonté du Maître déversent leurs bienfaits sur ceux qui ont la foi ; mais les solennités qui commémorent le souvenir des plus grands bienfaits apportent quelque chose de plus à ceux qui vivent ces fêtes avec des sentiments plus ardents. En ce jour où nous les avons célébrées et où nous en avons recueilli la bénédiction, nous saluons ta Pieté, comme la fête et la charité nous en font une loi. I 27. Λ Aquilinus, DIACRE ET ARCHIMANDRITE*. Personne ne se lamente d'être orphelin s’il a été jugé digne de l’adoption divine. Y a-t-il, en effet, puissance plus grande que celle de notre Père céleste ? Y a-t-il plus grande providence ? Car c’est de lui que les pères d’ici-bas tirent leur paternité, puisqu’il suffit de sa volon­ té pour que les uns deviennent pères par nature, les autres par un bienfait de sa grâce. Attachons-nous donc è Lui et gardons impérissable le souvenir des défunts. Car la mémoire de ceux qui ont vécu comme il faut nous aidera en nous incitant à les imiter. 2. Sur Aquilinus, cf. t. I, p. 39 et la note 5. — Date de l’épîtrc : inconnue. 86 THEODOREI' DE CYR 28. ΙΑΚΩΒΩ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΩ KAI MONAZONTI. ΟΙ τοίς πόνοις τής άρετής λαμπρύναντες τήν άκμήν μεθ' ήδονής πρδς τδ γήρας έλαύνουσιν· έπί μέν ταΐς προτέραις 5 εύφραινόμενοι νίκαις, τών δέ πλειόνων άγώνωυ διά τδ γήρας άπηλλαγμένοι. Ταύτην ήγοϋμαι τήν ήδονήν καί τήν σήν εχειν φιλοθεϊαν. καί ρδον φέρειν τδ γήρας, μεμνημένην τών τής νεότητος πόνων. 29. ΑΠΕΛΛΙΩΝΙ. 10 Τά Καρχηδονίων πάθη τής Αίσχύλου καί | Σοφοκλέους 40’ τραγωδίας έδείτο, 'ίσως δ' άν καί τήν έκείνων ένίκησε γλώτταν τδ μέγεθος τών κακών. Ή γάρ πάλαι καί ‘Ρωμαίοις δυσάλωτος, μάλλον δέ ή τή μεγίστη ‘Ρώμη πολλάκις περί πρωτείων έρίσασα καί τδν έσχατον αύτή κίνδυνον επιστήσασα, νθν βαρ15 θάρων γεγένηται πάρεργον. ΟΙ δέ τήν πολυθρύλητου αύτής κοσμοΟντες βουλήν είς πάσαν άλώνται τήν οικουμένην, Αφορ­ μήν εχοντες βίου τών φιλοξένων τάς χειρας. ΚινοΟσι δέ τοίς δρώσι δάκρυα, καί διδάσκουσι τών άνθρωπείων πραγμάτων τδ σφαλερόν τε καί εύρίπιστον. Πολλούς μέν οδν καί άλλους 20 έθεασάμην έκειθεν έληλυθότας, καί δέος έδεξάμην. Ού γάρ οΤδα, κατά τήν Γραφήν, τί τέξεται ή έπιοΟσα. “Αγαμαι δέ ούχ ήκιστα τδν θαυμασιώτατον καί μεγαλοπρεττέστατον Κελεστιακόν· φέρει γάρ γενναίως τήν συμφοράν, καί τήν τής ] 15 πολνΟρόλητον ΝΖ : -δρόλλητον A 1. Sur Jacques, ci. t. 1, p. 43. — Date de l’épître : inconnue. 2. Sans doute un fonctionnaire qui devait demeurer en Orient, dans les provinces de Syrie ou de Phénicie, où habitaient précisé­ ment les autres correspondants, mieux connus de nous, tels que Domnus, Irénée, Pompeianus, Thêoctistc, à qui l’év. de Cyr envoie l'exilé Cclestiacus. — C’est en 443 qu'il paraît raisonnable de situer la série des huit lettres 29-36 (qui recommandent toutes le même personnage), ainsi qu’il résulte de plusieurs indices. LETTRES 28-29 28. A Jacques, prêtre et 87 moine1. Ceux qui ont illustré par les combats de la vertu le printemps de leur vie, s’avancent avec joie vers la vieil­ lesse, heureux qu’ils sont des victoires passées et délivrés par l’âge de luttes plus nombreuses. Ce plaisir, ta Piété, je pense, elle aussi, l’éprouve et supporte plus facile­ ment sa vieillesse au souvenir des combats de sa jeunesse. 29. A Apellion ·. Les souffrances des Carthaginois réclameraient la tra­ gédie d’Eschyle et de Sophocle et peut-être même la grandeur de leurs maux dépasserait-elle la langue de ces poètes. Car cette ville, dont les Romains eurent jadis de la peine à s’emparer, ou plutôt qui a souvent lutté contre la toute-puissance de Rome pour conquérir la prééminence et lui a fait courir les pires dangers’, est devenue aujourd’hui le jouet des barbares. Ceux qui étaient l'ornement de sa curie si renommée errent par toute la terre, ne recevant leur subsistance que de la main de leurs hôtes. Ils font verser des larmes à ceux qui les voient et mettent au grand jour la fragilité et l’instabilité des choses humaines. J’en ai certes vu bien d’autres* qui sont partis de là-bas et j’ai eu peur : car je ne sais, comme dit l’Écriture, « cc qu’engendrera le lendemain * », mais j'admire surtout le très remarquable et très magnifique Celestiacus, car il supporte avec cou3. Au cours des guerres puniques qui s’achevèrent par la défaite de Carthage en l/«6 av. .T.-C. Cette indication donne à penser que les έρ. XXÏT, XX1I1 de la Coll. Palm, et 52,53 de la Coll. Sirm. sont antérieures à la série des lettres 29-36. Ainsi Maximien, Florent, Cyprien, dont il est question dans ces lettres, sont probablement du nombre de ceux qui passèrent à Cyr avant Celestiacus. 5. Prov. 27,1. 88 5 THEODORET DE CYR εύπραξίας μεταβολήν άφορμήυ ποιείται φιλοσοφίας, καί τών ζρ δλωυ τδν Πρύτανιυ άυυμνει, καί τούτο συμφέρον ύπείληφεν, δπερ έκεινος ή γενέσθαι προσέταξεν, ή γινόμενον ούκ έκώλυσεν. “Αρρητος γάρ τής θείας προμήθειας ό λόγος. ΤοΟτον μετά τής δμοξύγου καί τών παίδων τιερινοστοΟντα *Α6ραμιαίας άξιωσάτω φιλοφροσύνης ή ύμετέρα μεγαλοπρέπεια. Τή γάρ ύμετέρα μεγαλοψυχία θαρρών, ξεναγός αύτών γεγένημαι, καί τήν φιλότιμου ύμώυ ύποδείκνυμι δεξιάν. 30. ΑΕΡΙΩ 10 15 20 25 ΣΟΦΙΣΤήΙ. ’Ιδού καιρός τήν ύμετέραν ακαδημίαν δειξαι τών λόγων τήν ωφέλειαν. ’Ακούω γάρ σύλλογον λαμπρόν άναίρεσθαι πρός ύμάς, καί τό συνέδριον έξ άνδρών είναι προγονική περιφανεία σεμνυνομένων, καί τήν γλώτταν κεκαθαρμένων, καί τούς λό­ γους ύμιν γίνεσθαι περί τε [ άρετής καί άθανασίας ψυχής, /,ρ καί τών άλλων δσα τούτοις συμβαίνει. Δείξατε τοιγαροΟν ήμίν είς καιρόν τής ψυχής τήν εύγένειαν, καί τής άρετής τδν άξιόκτητον πλοϋτον, καί δέξασθε τόν θαυμασιώτατον καί μεγαλοπροπέστατον Κελεστιακόν, ώς τής άνθρωπείας εύημερίας δεδιδαγμένοι τάς άγχιστρόφους μεταόολάς. Καί γάρ αύτός έκόσμει μέν πάλαι τήν Καρχηδονίων μητρόπολιν* πολλοΐς δέ ξένοις άνεπέτασε τάς θύρας τής οικίας, τής ετέρων δέ φιλανθρωπίας ούκ ήλπισεν έπιδεήσεσθαι. ΓενοΟ τοίνυν αύτώ γλώττα, καί συνηγόρησον. ώ φίλη κεφαλή, τής σής δεομένω φωνής- τής γάρ ποιητικής ούκ άνέχεται παραινέσεως, ή κελεύει τόν δεόμενου, καί £ήμ’ Sv τι διδφ· καί πείσου τού 14 γίνισδαι ΝΖ : γίνίββχι A (γίνίββαι i. mg. alia manu) |) 25 ρημ’αν τι δίδω (διδώ s. 1. scr. non eadem manu) A : ρήμ’άν τί α·’δω N όήμ’άνΰ αΐδίΐ Z ρήμα αν τι διδώ Sirm. Hic locus laborare videtur Gen. 18, 1-8. 2. Sur Acrius, cf. t. I, p. 45. 3. Cette dernière proposition est très obscure. Peut-être convien­ drait-il de mettre un point en haut après τόν δεόμίνον et de voir dans la phrase susdite la citation annoncée et. peut-être altérée : s ... Et s'il donne quelque parole. n II faudrait retrouver le texte auquel Théodoret fait allusion. 1. CL LETTRES 29-30 89 rage son malheur, fait de ce renversement de sa fortune une occasion d’exercer sa sagesse, élève des cantiques à la gloire du Maître de l’univers et pense qu’il y a de l’utilité dans les événements mômes que Celui-ci a or­ donnés ou qu’il n’a pas empêché de se produire. Car ineffables sont les desseins do la divine Providence. Que cet homme, qui erre avec sa femme et ses fils, soit jugé par votre Magnificence digne d’un accueil comparable à celui d’Abrahani *. C’est parce que j'ai confiance en votre grandeur d'âme que je me suis fait leur guide auprès de vous et leurs fais entrevoir votre généreuse hospitalité. 30. Au sophiste Aérius2. Voici venu pour votre académie le moment de mon­ trer l'utilité des disputes. J’entends dire, en effet, qu’une illustre assemblée se réunit chez vous et que cette assem­ blée est composée d’hommes qui se vantent de l’éclat de leurs ancêtres et parlent une langue de puristes, cl que, d’autre part, vos discours roulent sur la vertu, l’immortalité de l’âme et les autres sujets qui touchent à ceux-ci. Montrez-nous donc à propos la noblesse de votre âme, le précieux trésor de votre vertu, en accueillant le très remarquable et. très magnifique Celestiacus, comme des hommes instruits des changements soudains qui frappent la félicité humaine. Car lui aussi était autre­ fois l’ornement de la métropole de Carthage, à une foule d’étrangers il a ouvert les portes de sa maison, mais il ne pensait pas qu’il aurait, lui aussi, un jour, besoin de la bienveillance d’autrui. Deviens donc son porte-parole et prête, ô tête qui m’est chère, le concours de ton élo­ quence à celui qui en a besoin : car il ne supporte pas 1’exhortation du poète qui encourage le pauvre, s'il vient à prononcer quelque parole8; persuade, d’autre part, ceux de ton assemblée qui le peuvent de rivaliser 9Π THÉODORET DE CYR συλλόγου τούς δυναμένους τήν ’Αλκινόου ζηλώσσι φιλοξενίαν, καί τήν άδόκητον αύτώ προσ|πεσοΟσαν έξελάσαι -πενίαν, καί 42’ %ήν δυσκληρίαν είς εύκληρίαν μεταβαλείν καί τδν φιλάνθρω­ πον ύμνήσαι Δεσπότην, δτι τοις άλλοτρίοις ημάς σωφρονίζει 5 παθήμασι, καί ούχ ήμάς είς έτέρων παρέπεμψεν οίκιάς, άλλ’ είς τάς ήμετέρας άλλους ήγαγε θύρας- καί φιλανθρωπία χρωμένοις ύπισχνείται δώσειν & μήτε λόγος είπείν, μήτε νοΟς ίσχύει λογίσασθαι. 31. ΔΟΜΝΩ ΕΠΙΣΚΟΠΉ ΑΝΤΙΟΧΕΙΑΣ. Τώ θαυμασιωτάτω καί μεγαλοπρεπεστάτω Κελεστιακώ -πατρίς μέν ή πολυθρύλητος Καρχηδών, γένος δέ τδ έν εκείνη γεγενημένον περίβλεπτον. ’Αλλά νΟν έξ έκείνης έληλαμένος, τήν ξένην περινοστεί, καί των φιλοθέων τάς χείρας περισκο­ πεί. “Εχει δέ καί φορτίον, άναγκαιον μέν, έπιτεινον δέ τήν 15 φροντίδα- τήν γαμετήν λέγω, καί τά παιδία. καί τούς οικείους, ών ένεκα πλειόνων δείται δαπανημάτων. ‘Εγώ δέ αύτοΟ τήν 42'’ γνώμην τεθαύμακα. ‘Ως έξ ούρίων γάρ φερόμενος, οβτω τδν Κυβερνήτην ύμνεί, καί τοΟ χαλεπού κλύδωνος ού πεφρόντικεντήν γάρ εύσέβειαν έκ τής συμφοράς έκαρπώσατο, καί τδν 20 τρισμακάριον αύτφ τούτον καρπόν ή δυσκληρία προσήνεγκεν. Ή νίκα γάρ τής εύπραξίας άπέλαυεν, τούς τοιούτους ού προσίετο λόγους- έκείνης δέ γυμνωθείς, συναπέβαλε τήν Ασέ­ βειαν, καί νΟν εχει τδν πλούτον τής πίστεως- οΰ δή χάριν τής δυσπραξίας εκείνης καταφρονεί. Παρακαλώ τοίνυν τήν σήν 25 άγιωσύνην, άποφήναι αύτώ πατρίδα τήν ξένην, καί προτρέψαι τούς πλούτω κομώντας ψυχαγωγήσαι τδν τής αυτής γεγενη­ μένον συμμορίας, καί τής συμφοράς διαλϋσαι τδ νέφος. Προσήκει γάρ τούς τήν αύτήυ φύσιν λαχόντας, καί δμοίως μέν πλημμελοΟντας, τήν δέ τιμωρίαν j διαφυγόντας, τοις δυσημερίφ 43r 10 6 ήμετέρας code!. : ύμε- Sirin., ut apparet, non apte || 6-7 χρωμίτφ’.ς i. mg. Λ alia manu : -μένος N Z || il ζολυθρύλητος N Z : -θρύλλητος A || 21 άπίλαυιν codd. : άπ/j- Sirin. 1. Odyssée, VII-VIII. 2. Sur Domnus, ci. t. I, p. 29. 91 LETTRES 30-31 d'hospitalité avec Alcinoüs >, de chasser la pauvreté qui s’est abattue à l’improvistc sur cet homme et de changer son adversité en prospérité ; persuade-les de chanter des cantiques à la gloire du Maître plein de bonté qui nous instruit par les malheurs d'autrui, qui, au lieu de nous avoir envoyés nous-mêmes dans des maisons étrangères, a amené les antres à nos portes et qui pro­ met à ceux qui sont bons de leur donner ce que ni la parole ne peut dire, ni l’esprit concevoir. 31. A Domnus, évêque d’antioche ·. Le très admirable et très magnifique Celestiacus avait, pour patrie l’illustre cité de Carthage et pour famille ce que cette cité contenait de plus remarquable. Mais voici qu’aujourd’hui, chassé de cette cité, il voyage sur la terre étrangère et cherche de tous côtés l’appui de ceux qui sont les amis de Dieu. Il a aussi un fardeau — nécessaire certes — mais qui accroît ses soucis : je veux dire son épouse, scs enfants, ses parents, qui lui imposent un surcroît de dépenses. Pour moi, j’ai admiré ses sen­ timents. En effet, tout comme s’il était poussé par des vents favorables, il loue le divin Pilote sans s’inquiéter de la rude tempête. Car le malheur a produit chez lui la piété est c’est la mauvaise fortune qui lui a valu ce fruit trois fois béni. En effet, tandis qu’il jouissait, de la prospérité, il ne tenait pas de tels propos, mais dépouillé de celle-ci, il rejeta du même coup l’impiété et il possède maintenant le trésor de la foi, grâce à quoi il peut mépri­ ser cette adversité. J’invite donc ta Sainteté à lui redon­ ner une patrie sur la terre étrangère et à pousser ceux qui s’enorgueillissent de leurs richesses à réconforter celui qui fut du même rang qu’eux et à dissiper le nuage de son infortune. Car il convient que ceux à qui est échue en partage la même nature et qui, tout en ayant commis des fautes semblables, ont échappé au châtiment, ap- 92 THÉODORET DE CYR περιπεσοΟσι ψυχαγωγίαν προσφέρειν, καί τή περί τούτους συμπαθεία τδν Θεόν ίλεοΟσθαι. 32. ΘΕΟΚΤΙΣΤΩ 5 10 15 20 ΕΠΙΣΚΟΠφ. Et πδσι τοϊς πλημμελοΟσιν έπέφερε παραυτίκα τάς τιμω­ ρίας δ τών δλων Θεός, πάντας αν άρδην άπώλεσαν. ’Επειδή δέ φειδοϊ καί φιλανθρωπία δικάζει, τούς μέν κολάζει, τοϊς δέ τάς τούτων τιμωρίας άντί διδασκαλίας προσφέρει. ΤοΟτο καί έφ' ήμών τιεποίηκεν δ φιλάνθρωπος. Τούς γάρ άπδ τής πάλαι μέν Λιβύης, νΟν δέ Αφρικής καλουμένης, ταϊς ήμετέραις προσάγει θύραις, καί τά τούτων έπιδεικνύς παθήματα, δειμαίνειν παρασκευάζει καί τώ δέει πρδς συμπάθειαν διεγείρει· καί δύο κατά ταύτδν έντεΟθεν κατασκευάζει· ημάς τε γάρ έκ τής εκείνων παιδείας όνίνησιν, καί έκείνοις δι* ήμών προσφέρει παραψυχήν. | Ταύτην παρακαλώ σου τήν θεοσέβειαν δρέξαι ( τώ θαυμασιωτάτω καί μεγαλοπρεπεστάτω Κελεστιακώ· τήν γάρ εκείνων μητρόπολιν πάλαι κοσμήσας, νΟν ού πόλιν, ούχ εστίαν έχει, ού τών άναγκαίων τήν χρείαν. Προσήκει τοίνυν τούς κατά τήν σήν όσιότητα ψυχάς ποιμαίνειν πεπιστευμένους είσηγεϊσθαι τοϊς πολίταις τά σύμφορα· δέονται γάρ τής τοιαύτης διδασκαλίας. Ου δή χάριν ο θειος ’Απόστολος τώ μακαρίω Τίτω γράφων καί ταΟτα προστέθεικεν. Μανθανέτωσαν δέ οί ήμέτεροι, καλών έργων προίστασθα ι εις τάς άναγκαίας χρείας. El γάρ ή ήμετέρα πόλις, έρημος ούσα καί δλίγους οϊκήτορας έχουσα, καί τούτους πτωχούς, 3 Tit. post έπιοχώΐω i. mg. βεροία{ add. Λ '| 12 ταυ rôv scripsi : ταντόν N ταυτά Z A 1. A Théoctiste, évêque de Bérêe, sont adressées les cpîtres 32 et 135. Sur lui, ci. t. I, p. 34. Sans qu'on soit exactement renseigné sur sa chronologie, on peut dire qu’il était évêque en 443 lorsque Théodoret lui envoie son ép. 32 et qu'il assista au synode d'Antioche en 444 (Maksi, Vil, 3'25 c). Il ne devait pas assister au concile de 449, mais il fut présent à celui de Chalcédoine {ACO IJ, I, 2, p. 143 (339) n° 54). 2. Le nom de Libye a désigné dans l'antiquité des territoires d’étendue assez variée : tandis que dans Homère le mot s'applique lettres 31-32 93 portent une consolation à ceux qui sont tombés dans le malheur et, par leur commisération à l’égard de ces derniers, s’attirent la faveur de Dieu. 32. A i. ÉvftQUE TuÉocrisTE *. Si à tous ceux qui pèchent le Dieu de l'Univers infli­ geait aussitôt le châtiment, c’est tous les hommes qu’il ferait périr sans exception. Mais parce qu’il nous ménage et juge avec bonté, tandis qu’il punit les uns, il instruit les autres par le châtiment des premiers. C’est de cette façon que de nos jours encore a agi ce Dieu qui aime les hommes. Il conduit en effet à nos portes les gens de l’ancienne Libye, appelée maintenant Afrique2, par le spectacle de leurs souffrances nous inspire la crainte et, pur la crainte, nous incite à la commisération, obte­ nant ainsi du même coup deux résultats : à nous il rend profitable leur châtiment, à eux il apporte par nous un réconfort. C’est ce réconfort que je demande à ta Pieté de fournir au très admirable et très magnifique Celcstiaens qui, après avoir été jadis l’ornement de la métro­ pole d’Afrique, ne possède plus aujourd'hui ni cité, ni maison, ni même le nécessaire. Il convient donc que ceux à qui a été confiée la charge de pasteur d’âmes auprès de ta Sainteté3 suggèrent à leurs concitoyens l'attitude qui leur sera profitable : car ils ont besoin d'un tel ensei­ gnement. C’est pour ce motif que le divin Apôtre écri­ vant au bienheureux Tite a ajouté ces mots : « Que les nôtres aussi apprennent à être les premiers dans la pratique des œuvres bonnes pour subvenir aux besoins urgents 4. » Car si notre cité, qui est perdue et ne compte à tout le territoire qui s’étend de l’Égypte à l'Océan, il s'emploie d'ordinaire pour désigner tantôt l’Afrique entière, tantôt la région entre l’Égypte et les Syrtes. 3. Les prêtres du diocèse de Bérée. TH. 3, 14. 9·ί THBODORET DE CYR ψυχαγωγεί τούς άφικνουμένους, πολλώ μάλλον προσήκει τήν Βέροιαν εύσεβεία συντεθραμμένην τοΟτο ποιείν μάλιστα τής σής δσιότητος ήγουμένης. | 33. ΣΤΑΣΙΜΩ ΚΑΙ ΚΟΜΗΤΙ 44 ΠΡΩΤΕΥΟΝΤΙ. Τραγικής έδείτο γλώττης τοΟ μεγαλοπρεπεστάτου καί ενδοξοτάτου ΚελεστιακοΟ τά πάθη. Εκείνοι γάρ τάς άνθρωπείας άποχρώντως συμφοράς τραγωδοΟσιν· έγώ δέ τήν σήν έν κεφα­ λαίο διδάσκω μεγαλοπρέπειαν, ώς πατρίς μέν αύτώ ή πάλαι 10 παρά πάντων άδομένη Λιβύη, πόλις δέ ή περίβλεπτος Καρχηδών, συμμορία δέ καί πάτριά ή λαμπροτάτη βουλή· πλοΟτος δέ πολύς καί £έων ύπέρ τήν χρείαν. ’Αλλά ταΟτα πάντα μΟθός έστι νθν, καί διήγημα των πραγμάτων γεγυμνωμένον. Πάντων γάρ αύτδν έκείνων δ βαρβαρικδς έστέρησε πόλεμος. 15 Τοιαύτη δέ τών ανθρώπων ή εύκληρία, ούκ' άεί τοίς αύτοις προσμένειν έθέλουσα, άλλά καί πρδς ετέρους μεταβαίνειν έπειγομένη. ΤοΟτον πρδς τήν σήν μεγαλοπρέπειαν ξεναγώ, καί τής παρά πάσιν άδομένης φιλοτιμίας αύτδν άπολαΟσαι πα|ρακαλώ. Άξιώ δέ καί πάντας τούς έν τέλει καί εύπορωτά- t&r 20 τους διά τής σής αύτδν γνώναι θαυμασιότητος· Υνα κάκεΐνοις 13 ordo γιγυμνω;4νον τών πραγμάτων Noes. || 20 ζάζεινο'.ΐ : zaxttνοις Ν ζάζιίνοίς ΖΑ 1. Sur la pauvreté du diocèse de Cyr, à laquelle il est. souvent fait allusion dans la Correspondance, voir en particulier Γόρ. 42. 2. Probablement un haut fonctionnaire de I Orient (dont il est difficile de dire s’il est encore en activité ou non), comme Apellion et Patricius. Sur les πρω-ίύοντίΐ, cf. P. Petit, Libanitis cl la vie municipale à Antioche au IVe siècle après J.-C., Paris 1955, p. 8889 et la note G de la p. 89 où l'ép. 33 est justement citée : seul Théodorcl nous fait connaître ici un πρωτίόων porteur du titre de cornes. 3. Nous entendons par CCS mots que l’on était héréditairement boulcute dans la famille de Cclestiacus, ce qui souligne, si tel est bien le sens du passage, le dévouement de sa famille à la cite, cf. à ce sujet P. Petit, op. cil., p. 325-329. 4. Cf. Euripide, Trou. 1204-1206 : « ...avec ses caprices, la for- LETTRES 32-33 95 que quelques habitants — et encore pauvres 1 — console ceux qui viennent vers elle, combien plus convient-il que Béréc, qui a été nourrie dans la piété, agisse de même : surtout lorsque ta Sainteté y préside. 33. A Stasimus, comte et primat a. Il faudrait la langue des tragiques pour exprimer les souffrances du très magnifique et très illustre Cclcstiacus. Ceux-là, en effet, représentent comme il faut dans leurs tragédies les malheurs des hommes ; pour moi, je fais simplement savoir à la Magnificence que cet hommelà avait pour patrie la Libye, chantée autrefois par tout le inonde, pour cité la célèbre Carthage, qu’il prenait rang par hérédité dans son très illustre sénat’, qu'il avait de grandes richesses, qui affluaient au-delà de ses besoins. Mais tout cela n’est plus aujourd'hui que mythe et mots dépouillés de réalité. Car de tous ces biens il s’est trouvé dépossédé par la guerre des barbares. Ainsi sans doute va la félicité humaine, qui ne veut pas demeurer toujours auprès des memes mais se hâte de passer à d’autres*. J’introduis cet hôte auprès de ta Magnifi­ cence et j’invite celle-ci à lui permettre de jouir de ta bonté, que tout le monde loue. J'ajoute cette prière : que ton Excellence le fasse connaître de tous ceux qui occupent une fonction publique6 et des plus riches, tune ressemble à un homme fantasque : elle saute tantôt d’un côté, tantôt de l'autre, et jamais le même homme ne garde sa faveur » (é. Toutes les formes de la vertu sont à louer, mais la bonté, elle, embellit même les autres. C’est elle que nous deman­ dons sans cesse au Dieu de l’univers, e’est par elle seule que nous obtenons le pardon quand nous commettons une faute, c’est elle qui fait que les riches se penchent sur les pauvres. Parce que je sais que celte vertu brille en votre Magnificence, c’est avec confiance que je lui recommande le très admirable et très magnifique Cclcstiacus, un homme qui fut à la tête d’une immense for­ tune et d’une quantité de biens, et qui, quoique subi­ tement privé de tout cela, supporte sa misère avec bonne humeur, comme bien peu savent supporter leurs richesses. Ce qui a été à la source de ce drame, cc sont les événe­ ments de Libye et de Carthage et le fléau barbare. Aussi l’ai-jc pour ma part introduit auprès de votre Grandeur : vous, ml.roduisez-le auprès des autres et incitez-les à la pitié car votre récompense sera plus grande si vous enseignez la bonté à un grand nombre. 35. A l’évêque Irénéb*. Mille sortes de vertus, maître, brillent en toi, mais c’est surtout la bonté qui orne la Sainteté, ainsi que le mépris de l’argent et la promptitude avec laquelle la main fournit le remède à ceux qui en ont besoin. Cependant ceux qui, après avoir vécu dans la prospé­ rité, sont tombés dans l’adversité, sont à tes yeux, ô ami de Dieu, ceux qui méritent davantage que l’on veille sur eux. C’est, parce que je sais bien cela que je fais connaître à la Piété le très admirable et très magniCorrespondance. IL ? 98 THÉO»ORET OE CYR Κελεστιακόν· δυ πάλαι μέν εν Καρχηδόνι πλοΟτος έδείκνυ 45» καί δυναστεία λαμπρόν· νΟν δέ τούτων γεγυμνωμένου εύσέβεια καί. φιλοσοφία κοσμεί· φέρει γάρ τήν δοκοΟσαν δυοπραξίαν εύθύμως, επειδή καί τής ψυχικής αύτώ σωτηρίας γεγένηται 5 πρόξενος. Ουτος άφίκετο μέν πρδς ημάς μετά γραμμάτων τήν προτέραν αύτοΟ διδασκόντων εύημερίαν· συχνάς δέ παρ' ήμιν διατρίψας ήμέρας, παρέσχεν τής πείρας τήν μαρτυρίαν. Οδ δή χάριν αυτόν καί σπουδαιότερον τή ση συνιστώμεν άγιωσύνη, καί παρακαλοΟμεν καί τοίς τής πόλεως εύπόροις δήλον αυτόν 10 διά τής σής γενέσθαι φιλοθείας· είκδς γάρ αύτούς, τά κατά αύτόν μεμαθηκότας, καί τήν ϊσηυ δείσαντας συμφοράν, σπουδάσαι διά τής συμπάθειας τήν τιμωρίαν διαφυγειν. ’Αναγκά­ ζεται γάρ περινοστεΐν, ατε δή πλειόνων δαπανημάτων δεόμε­ νος- ούνεστι γάρ αύτώ | καί γαμετή καί παιδία καί οί 46» 15 συμφυγόντες οίκέται τών βαρβάρων τάς χεϊρας. 36. ΠΟΜΠΕΙΑΝΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΕΜΕΣΗΣ. Άμφότερα οΐδα σαφώς, καί τών χρημάτων τήν σπάνιν καί τήν μεγαλοψυχίαν τής γνώμης, καί ώς τήν ϊνδειαν ή φιλοτι­ μία νικά. Διά τοι τοΟτο συνίστημίσου τή όσιότητι τόν θαύμα| 20 σιώτατον καί μεγαλοπρεπέστατου Κελεστιακόν, πολλών μέν χρημάτων καί κτημάτων πάλαι δεσπότην γεγενημένου, μετά μόνης δέ τής ελευθερίας τών βαρβάρων τάς χεϊρας διαφυγόντα, καί πρόσοδον είς άφορμήν βίου νΟν έχοντα τών κατά τήν σήν φιλοθείαν τήν εύσπλαγχνίαυ. “Εχει δέ καί φροντίδων 25 έσμόν· σύνεστι γάρ αύτώ καί ή τοΟ βίου κοινωνός, καί τά παι- | δία, καί θεράποντες, ού δία χρείαν μόνην, άλλά καί διά φιλάνi Ορωπίαν συνόντες· ούχ ηγείται γάρ οσιον άπολΟσαι τούς ούκ 46*1 22 ΐλίνΟιρίας A : -ρ x; N Ζ 1. Sur Poinpei.mus, ci. t. I, p. 34. | LETTRES 35-36 99 fique Celestiacus, un homme qu’autrefois à Carthage ses richesses et sa puissance rendaient illustre et à qui, maintenant qu’il est dépouillé de ces avantages, la piété et la sagesse servent d’ornements, car il supporte de bon cœur ce qui passe pour être l’adversité, puisque cette adversité est même devenue pour son âme la source du salut. Cet homme est venu vers nous avec des lettres ’ÉmÊSE *. Je connais bien à la fois l'exiguïté de tes ressources et ta grandeur d’âme et je sais aussi que ta générosité triomphe de ta pauvreté. C'est pourquoi je recommande à la Sainteté le très admirable et très magnifique Colestiacus, qui fut jadis à la tète d’une immense fortune et de biens considérables, qui n’a échappé aux mains des barbares qu’avec la liberté pour tout bien et n’a plus aujourd'hui comme moyen d’assurer sa subsistance que la commisération de ceux qui sont semblables à ta Piété. Il est aussi assailli par un essaim de soucis, car il est accompagné de celle qui partage sa vie, de scs enfants et de ses serviteurs, qu'il garde avec lui non seulement en raison des services qu’ils lui rendent mais aussi parce qu’il a pitié d’eux, considérant que ce serait 100 5 THÉODORET DE CYR άνασχομένους καταλιπεΐν. ΤοΟτον καί τοΐς εύποροΟσι τών πολιτών γνώριμον γενέσΒαι διά τής σής φιλοθείας παρακαλώ· οΐμαι γάρ, ώς καί παρά τής σής όσιότητος διδασκόμενοι, καί τήν τής εύπραξίας όρώντες μεταβολήν, τήν σήν, δέσποτα, μεγαλοψυχίαν μιμήσονται, καί τής δυνατής αύτόν άξιώσουσι θεραπείας, τής φύσεως τδ κοινόν λογισάμενοι. 37. ΣΑΛΟΥΣΤΙΩ 10 15 20 ΑΡΧΟΝΤΙ. "Οταν οί δρχειν λαχόντες άκλινώς κατέχωσι τήν τής δίκης τρυτάνην καί ϊσως τήν άρτάνην άνέλκωσι, παντοδαπών άγαθών τοΐς άρχομένοις προξενοΟσι ψοράν. Άν δέ δή καί σύνεσις άποχρώσα προσή, καί φιλανθρωπίας τώ ταύτης δεομένω προστίθηται ψήφος, πολλαπλάσια τοΐς ύπηκόοις έκ τών άρχείων άναβλυστάνει καλά. Τούτων διά τής σής λαμπρότητος άπολαύσαντες Έυφρατήσιοι, | καί τήν πείραν διδάσκαλον ‘7 έχοντες τών τής προτέρας άρχής άγαθών, έχόρευσαν επί τοΟ παρόντος τήν σήν μεμαθηκότες μεγαλοπρέπειαν έγχειρισΒήναι τής άρχής τά πηδάλια. 'Εγώ δέ μειζόνων αύτούς εύχομαι τυχεΐν άγαθών, καί τήν σήν λαμπρότητα πλείονος εύκλειας μεταλαχεΐν· προστεθήναι δέ τοΐς δλλοις καλοΐς καί τδν κολοφώνα τών άγαθών τήν εύσέβειαν, ϊνα μή χωλεύη τών έγκωμιαζόντων δ έπαινος. "Ηλπισα δέ καί συντεύξεσΒαϊ σου τή 13 άναδλυστάνίΐ X’ 7. : άναόλασ~άν<: Λ (i. mg. ά?α6λυστάν«: non eadem manu) | 19 μΐταλαχ<ΐν N 7. : -λαδίϊν Λ fi. mg. μςταλαχείν non eadem manu 1. Snr Saluste qui est, comme Néon (ép. XXXVII de la Coll. Point., t. 1, p. 101) un gouverneur de l'Euphratêsie, cf. 1.1, p. 53. Date vraisemblable : printemps de 445, si l'on suit l'argumentation de Gunther [Theodorei von Cyrus und die Kâmpfe in tier Orienlalische JKirche, Aschaffenburg 1913, p. 10 s.) selon qui le sacre de l'évêque Étienne, qui succéda à Jean (mort à la fin de 444) sur le siège de Iliérapolis, ayant eu lieu sans doute au début de 445, peut avoir rendu nécessaire la présence de Théodoret à l'assemblée des évêques d'Euphratésie réunis dans cette ville pour l'ordination Γ LETTRES 36-37 101 mie impiété que de renvoyer ceux qui n’ont pas consenti à l’abandonner. Je prie ta Piété de le faire connaître aussi aux plus riches de tes concitoyens, car je pense qu'instruits par ta Sainteté et voyant de leurs yeux l’in­ constance de la fortune, ils imiteront, ô maître, ta gran­ deur d’âme et assisteront cet homme autant qu’ils le pourront, en songeant que nous sommes tous semblables. 37. A l'archonte Saluste x. i Quand ceux qui ont obtenu du sort un commande­ ment maintiennent droite la balance de la justice et élèvent de façon égale le cordeau, ils constituent pour ceux qui sont placés sous leur autorité la source d’une foule de biens de toutes sortes. Si à cela s’ajoute une sagesse suffisante et s’ils prennent une sanction humaine en faveur de celui qui en a besoin, ce sont de multiples avantages que déversent sur leurs sujets les magistrats. Les Euphratésiens qui, grâce à ta Magnificence, ont joui de ces avantages et qui sont instruits par l’expé­ rience des biens que leur a procurés ton premier comman­ dement, ont exulté aujourd’hui en apprenant que c’est ta Majesté qui a pris en mains le gouvernail*. Quant à moi, je forme des vœux pour que ceux-ci obtiennent des bienfaits plus nombreux encore, que ta Majesté en retire une gloire plus grande et que la foi s’ajoute à tes autres mérites comme le couronnement des biens, afin que la louange de ceux qui te célèbrent ne soit pas boi­ teuse3. J’avais espéré rencontrer ta Magnificence au moment où je fus contraint de passer plusieurs jours d'Êticnnc, à laquelle Domnus d'Antioche assista aussi (de meme Tillemont, Λ/ém. hist. eccl., XV, 260). 2. Saluste a reçu un second commandement clans l’Euphratêsie comme gouverneur de cette province. 3. Salustc n'est donc pas encore chrétien au moment ou Théodo­ ret lui envoie Rnn épîtro. 102 THEODORET DE CYR μεγαλοπρεπεία. ήνίκα πλείους έν 'Ιεραπόλει διαγαγεΐν ήναγκάσθην ήμέρας· καί τών άφικνουμένων διηνεκώς έπυνθανόμην, εί έκομίσθη σου τή θαυμασιότητι τά σύμβολα τής άρχής. Επειδή δέ ή θεία καί σωτήριος κατήπειξεν εορτή, τήν έγχει5 ρισθεΐσαν ήμίν κατελάβομεν πόλιν. ΝΟν δέ τά τής σής μεγα­ λοπρέπειας δεξάμενοι γράμματα, καί λίαν ήσθέντες, καί τό τής I προσρήσεως έκτίνομεν χρέος, καί τδν τιμιώτατον καί 47’ εύλαβέστατον διάκονον, σύν Θεώ φάναι, τόν ύδροσκόπον ώς έκέλευσας άπεστείλαμεν παραυτίκα. Παράσχοι δέ δ φιλάν­ 10 θρωπος Δεσπότης πορίσαι αυτόν καί τή πόλει χρείαν καί τή λαμπρότητί σου πρόφασιν εύδοξίας. 38. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Ή μέν θεία καί σωτήριος εορτή τών θεοσδότων ήμίν Αγαθών προσενήνοχε τάς πηγάς, τοΟ σταυροΟ τήν εόλογίαν, τήν Αθα­ 15 νασίαν, τήν έκ τοΟ ΔεσποτίκοΟ θανάτου βλαστήσασαν τοΟ Κυρίου ήμών ΊησοΟ τήν Ανάστασιν, ή τήν κοινήν Ανάστασιν έπαγγέλλεται. ΤαΟτα ή έορτή προσφέρουσα, καί τής θείας χάριτος τήν φιλοτιμίαν έπιδεικνΟσα, τήν πνευματικήν εύφροσύνην έπραγματεύετο. Τών δέ συμφορών τό μέγεθος καί τό 20 πλήθος πάντοθεν ήμδς περιστοιχίζον, τής εορτής τήν θυμη­ δίαν J ήμαυρωσε, καί οίμωγάς καί θρήνους ταΐς ύμνωδίαις 48 Γ Ανέμιξε. ΤοιαΟτα γάρ τά τής αμαρτίας κυήματα. ΑΟτη γάρ δδύνης τόν βίου ήμών ένέπλησε. Διά ταύτην έρασμιώτερος 1. Voir ρ. 100, η. 1. 2. Par laquelle Salust.e annonçait que sa charge venait de lui être renouvelée. 3. Inconnu. Ύδροσχόπος : Jilt. un sourcier ou un puisatier (walerseeker ou well-sinker, d’après Liddf.ll-Scott, qui renvoie au Corpus Glossariorum latinorum. Leipzig 1888-1924 et, pour le verbe i>5ccioxonicv, à Heuzey-Daumf.t, Mission archéol. de Macédoine, n° 113, Thessalonica). Mais le mot désigne aussi un fonctionnaire du ser­ vice des eaux et de la construction des aqueducs (voir H. Τηέηκ>·ατ, art. Elicalor, dans DAGR II, p. 5S2 cl E. Saglio, art. Aquilex, ibid. I, p. 347, qui fournit de nombreuses références). Or nous sa­ vons justement que Théodoret avait fait construire à Cyr un aque- 103 LETTRES 37-38 <\ Hicrapolis * et je ne cessais de demander à ceux qui arrivaient si ton Excellence avait reçu les insignes de sa charge. Mais la divine fête du salut nous pressant, nous avons regagné la cité qui nous a été confiée. Au­ jourd’hui cependant que nous avons reçu la lettre * que ta Magnificence nous a adressée et qui nous a comblé de joie, nous acquittons notre dette de salutations et nous t’avons envoyé sur-le-champ, ainsi que tu nous l'as demandé, le très honorable et très pieux diacre, par la grâce de Dieu notre sourcier Fasse la bonté du Maître qu'il rende service à ta cité et fournisse à ton Altesse un motif de gloire. 38. Lettre festale 4. La divine fête du salut nous a ouvert les sources des dons de Dieu, le bienfait de la croix, l’immortalité, la résurrection née de la mort de notre Maître Notre-Seigneur Jésus-Christ, promesse de la résurrection géné­ rale. La fête qui nous apporte ces bienfaits et nous dé­ couvre la munificence de la grâce divine invitait les âmes à la joie. Mais la grandeur et la multitude des maux qui de toutes parts nous enveloppent ont obscurci la joie de cette fête et ont mêlé à nos chants gémissements et lamentations. Voilà bien les fruits du péché, car c'est lui qui a rempli de douleurs notre vie. C’est à cause de duc pour remédier au manque d'eau dont la ville souffrait jusque là (ép. 81). 4. Cette épîtro, comme les ép. 4, 6, 25, 26, est adressée à une per­ sonne d'Êglise. L'allusion très nette aux malheurs qui l'accablent permet de supposer que l’cpître se rapporte, comme les epîtres 5, 39, 54, 56, 63, ù la fête do Pâques 449, c’est-à-dire à l'un des mo­ ments justement les plus sombres de la carrière de Théodoret : aucune do ces epîtres ne saurait en effet appartenir à l'aimée 451 qui vit la fin des maux de l’évêque de Cyr, ni non plus à l’année 450, durant laquelle ce dernier n'avait pas charge d'âmes. 104 THÉODORET DE CYR ήμίν δ θάνατος τής ζωής· διάταύτην καί τδν μέλλοντα πεφρίκαμεν βίον, τδ άδέκαστον έκείνο κριτήριου φανταζόμενοι. Εύξάσθω τοίνυν ή θεοσέβειά σου, τής θείας ημάς φιλανθρω­ πίας τυχειν, καί τδ στυγνόν τοΟτο καί φοβερόν διαλυθήναι 5 νέφος, καί αιθρίας ήμδς ώς τάχιστα καθαρας άπολαΟσαι. 39. ΑΛΛΗ ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Έβουλόμην τά θυμήρη γράφειν, καί τής εορτής άδειν τήν πνευματικήν εύφροσύνην· άλλ' ούκ έδ των άμαρτημάτων τδ πλήθος, τάς θεηλάτους ήμίν τιμωρίας έ πάγον. Τίς γάρ τοσαύ10 την άναλγησίαν νοσεί, ως μή λαβείν αϊσθησιν τής θείας 4 οργής; Εύξάσθω τοίνυν ή εύλάοειά σου, τά πράγματα μεταβο­ λής τυχειν αγαθής, ϊνα καί ήμεϊς μεταβάλωμεν των γραμμάτων τδν χαρακτήρα, καί άντί θρήνων έπιστέλλωμεν τά θυμήρη. 40. ΘΕΟΔΩΡΟ ΤΟΠΟΤΗΡΗΤΗ. Ό μέν τής εορτής νόμος έορταστικήν παρεγγυδ γράφειν επιστολήν, τδ δέ τών συμφορών νέφος ούκ εϊασεν ήμδς συνή­ θως τρυγήσαι τήν εύφροσύνην τής έορτής. Τίς γάρ οίίτω λίθινος, ώς θυμουμένου τοϋ Δεσπότου καί χαλεπαίνοντος μή άσχάλλειν καί δεδιέναι, καίτήν μνήμην τών πεπλημμελημένων 20 άνακινειν, καί τήν δικαίαν προσδέχεσθαι ψήφον; ΤαΟτα τής πανηγύρεως ήμίν τήν θυμηδίαν ήμαύρωσε. Πιστεύομεν δέ, ώς 15 9 ήμίν codd. : ύμϊν Si rm. 1. Cf. ρ. 103, n. 4. 2. Sur le rapport que Théodoret établit, après d’autres, entre scs épreuves et ses péchés, voir aussi ép. 41 à Claudien et ailleurs. Do même saint Basile, όρ. XXIX, 13-17; L1X, 18-19; CXXI1, 3-4: CXXIV, 10-11 (éd. Y. Courtonne, Coll, des Univ. de France}. 3. Sur Théodore, cf. t. I, p. 47. — L’ép. 40 n'cst vraisemblable­ ment pas de la même date que les 6p. 38 et 39. En effet, elle parait avoir été composée en un temps où l’évêque de Cyr pouvait encore s'illusionner sur l'étendue de sa disgrâce. D'autre part, il semble 105 LETTRES 39-40 lui que la mort nous est plus désirable que l’existence et à cause de lui que nous allons jusqu’à frémir à la pen­ sée de la vie future, lorsque nous nous représentons ce tribunal impartial. Que ta Piété prie donc afin que nous obtenions la miséricorde divine, que ce nuage de tris­ tesse et de crainte se dissipe cl que nous jouissions le plus lot possible d’un ciel pur et serein. 39. Autre lettre festale *. J’aurais certes voulu n'écrire que des choses joyeuses ci chanter la joie spirituelle de cette fête, mais je ne le puis en raison de la multitude de nos péchés qui attire sur nous les châtiments de Dieu2. Qui, en effet, est atteint d’insensibilité au point de ne pas sentir la colère de Dieu ? Que ta Piété prie donc pour que notre situation change et s’améliore, afin que nous aussi nous changions le ton de nos lettres et qu’au lieu de gémir nous n’écrivions que des choses joyeuses. 00. Au vicaire Théodore *. La loi de la fête prescrit d’écrire une lettre festale, mais le nuage de nos malheurs ne nous a pas permis de ressentir comme d’habitude la joie de cette fête. Qui est assez de pierre, en effet, pour n’ètre pas angoissé quand le Maître est irrité et se fâche, pour n'ètre pas saisi par la crainte, pour ne pas évoquer le souvenir de ses fautes et ne pas attendre la juste sentence ? Ce sont là des pensées qui ont assombri pour nous la joie de la fête. Nous avons cependant confiance que, dans sa bonté, bien que ce soit la première fête de Pâques que l’auteur passe dans l’éprouve puisque les événements ne lui permettent pas, dit-il, do ressentir comme d’habitude (συνήθως) la joie de la fête. Pour ces doux raisons la date la plus vraisemblable paraît être le temps de Pâques 448. 106 THEODORET DE CYB φιλάνθρωπος ώυ ό Δεσπότης ούκ έμπεδώσει τοίς εργοις τήν άπειλήν, άλλά νεύσει καί | διαλύσει τά σκυθρωπά, καί ανοίξει 49 τάς τοΟ έλέου πηγάς, καί τήν συνήθη δείξει μακροθυμίαν. Τό δέ ύμέτερον εγώ προσφθεγγόμενος μέγεθος, μηνυθήναί μοι τήν 5 τριπόθητον υμών ύγεΐαν παρακαλώ. 41. ΚΛΑΥΔΙΑΝφ. Ή μέν θεία πανήγυρις τάς πνευματικός ήμίν συνήθως προσενήνοχε δωρέας· οί δέ πικροί τής αμαρτίας καρποί τού­ των άπολαΟσαι μετ’ εύφροσύνης ούκ εϊασαν. ΤοιαΟτα γάρ τά 10 έκείνων βλαστήματα· καί εξ αρχής μέν άκάνθας καί τριβό­ λους καί ίδρωτας καί πόνους καί λύπας έθλάστησεν έπί δέ τοΟ παρόντος, καί τήν γήν κλονεί καθ' ήμών, καί τά φΟλα τών βαρβάρων πάντοθεν ήμίν έπέστησεν. ‘Ημείς δέ θρηνοΟμεν, δτι τόν άγαθδν Δεσπότην εύεργετειν βουλόμενον τάναντία ποιεΐν 15 βιαζόμεθα, καί τιμωρίας έπάγειν | καταναγκάξομεν. Ψυχαγω- 4 γούμεθα δέ δμως, τοΟ έλέου τήν άβυσσον λογιξόμενοι· καί πιστεύομεν ότι ούκ άπώσεται Κύριος τόν λαόν αύτοΟ, καί τήν κληρονομιάν, αύτοΟ ούκ έγκαταλείψει. Τήν δέ σήν μεγαλοπρέ­ πειαν προσφθεγγόμενος. παρακαλώ μηνυσαί μοι τήν άξιέ20 ραστον σαυτοΟ ύγείαν. 42. ΚΩΝΣΤΑΝΤΙΝΟ ΕΠΑΡΧζλ. Ε£ μέν μηδεμιάς βιαξομένης άνάγκης γράμμασιν έχρησάμην πρδς τδ ύμέτερον μέγεθος, αύθαδείας &ν τυχόν ώφλησα δίκην, 3 ίλέον ΝΖ : tAîo-j; Λ («λίου i. mg. alia manui ,| ii «ίλάστησιν codd. : -σαν Sirm. || 17 αντοδ scripsi : αΰτο·3 codd. j| 18 αντοδ scripsi : χΰτοϋ codd. : || 21 Tit. κωνσταντίνα» scripsi : -τίω codd. librarii, ut vid., errore (cf. I. I, lntrod.y p. 50-51) | 22 pr,8cpt£; Z Λ : μήδΐ uti< N 1. Snr Claudien, cf. t.1, p. 47.— Date vraisemblable : Pâques 447. 2. 11 est question ici de tremblement de terre et d'invasions bar­ bares. 11 doit s’agir du tremblement qui selon Evagrius (H. E. 1, 17, in PG 8G, 2468) se fit sentir jusqu'à Antioche et qui se produisit sans doute le 26 janvier 447. La même année les hordes d'Attila LETI RES 40-42 107 le Maître n’exécutera pas sa menace mais fera un signe, dissipera cette tristesse, ouvrira les sources de sa miséricorde et manifestera sa patience habituelle. Pour moi, saluant votre Grandeur, je l'invite à m’an­ noncer cc que je souhaite tant : qu’elle est en bonne santé. 41. A Claudien1. La divine solennité nous a apporté comme d’habi­ tude ses dons spirituels, mais les fruits amers du péché ne nous ont pas permis d’en jouir dans l’allégresse. Voilà bien ce qu’il produit : au début il a fait naître épines, chardons, sueurs, peines, chagrins, mais aujourd’hui il secoue la terre contre nous et a lancé de toutes parts sur nous les nations barbares â. Pour nous, nous pleurons de forcer le bon Maître qui veut notre bien à faire tout le contraire et de le contraindre à nous infliger des châ­ timents. Et cependant nous nous consolons en considérant l’abîme de sa miséricorde et nous avons confiance que le Seigneur ne repoussera pas son peuple et n’abandonnera pas ses héritiers. En saluant ta Majesté, je l’invite à m’annoncer cc qui m’est le plus cher : que tu es en bonne santé. 42. Au préfet Constantin 3. Si sans y être contraint par aucune nécessité j’avais écrit à votre Grandeur, peut-être me ferais-jc à juste franchissaient le Danube, ravageaient la Thrace et la Macédoine et jetaient la panique dans toute la partie grecque do l’Empire (cf. L. Halphen, Le» Barbares, des grandes invasions aux conquêtes turques du XIe siècle. Peuples et Civilisations, V. Paris 1926, p. 30 et aussi E. Stf.in, Histoire du Bas-Empire, t. I, De l’Étal Romain à l'Etat Byzantin, Paris 1959, é2 ·, Mc 0, 40. 3. Vraisemblablement un jnriconsconsulte de Constantinople. La Real-Encydopâdie connaît pour le v« siècle deux personnages du nom de Pierre : l’un est un vir clarissimus mort en 460 (PIF XIX, 2, p. 1321, n° 15). l’autre, qui a précisément le titre de scholasticus, LETTRES 45-46 121 perdre complètement notre pays par le rôle de délateur qu'il a assumé et en répandant des calomnies sur l’en­ quête qui a été faite. Et cela quand, pour ainsi dire, le monde entier sait le poids des impôts qui frappent notre région et que tant de propriétés ont été par suite aban­ données par ceux qui les cultivaient. Mais lui, sans tenir compte de l’excommunication, après s’être dérobé au saint concile, a dirigé les coups de sa langue contre nos malheureux pauvres. Que votre Magnificence accepte donc de veiller à ce que le mensonge ne triomphe pas de la vérité. La même prière, je vous l’adresse aussi en faveur des Ciliciens Car nous ne cesserons de pleurer tant que l’injustice ne sera pas détruite. Le Maître de l’univers répondra à ce zèle, lui qui a promis récompense ne fût-ce que pour une goutte d'eau 2. 46. A l'avocat Pierre3. Chez ceux qui attachent un grand prix à la justice, rien ne saurait arrêter le louable zèle qu’ils déploient pour la défendre. Ta Magnificence confirme encore ces vues, puisqu’elle s’est affligée des nouvelles qu’elle a reçues récemment et n’a point consenti à mépriser la justice outragée mais, écartant à propos le décourage­ ment, a fermé avec raison la bouche à l’ennemi de la vérité *. Quand nous avons appris cela, nous avons éprouve h l'égard de ta Magnificence un amour encore plus ardent, ayant trouvé la vraie sagesse unie à l’élo­ quence, et nous la prions avec plus d’empressement à la fois de détruire le mensonge de cet excellent homme est très probablement le destinataire de l’ép. 4G. C’est un avocat surtout connu à cause des nombreuses lettres que lui adressa Isi­ dore de Pêluse (PG 78, cf. index ad v. Petrus scholasticus), maïs qui ne renseignent guère sur le personnage en raison de leur thème trop général· 4. Athanase de Perrhc. 122 THÉODORET DE CYR σαι τό ψεύδος, καί τήν τών άθλιων πενήτων κρατΰναι παραψυχήν. | 47. ΠΡΟΚΛΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ 56r ΚΩΝΣΤΑΝΤΙΝΟΥΠΟΛΕΩΣ. Πέρυσι μέν ή άγιότης ύμών τοΟ χαλεπού κλύδωνος ήλευθέρωσε τον περίβλεπτον Φίλιππου τόν τής ήμετέρας πρω­ τεύοντα πόλεως, καί γαλήνης διά τήν τής σής όσιότητος άπολαύσας κηδεμονίαν, τών ύμετέρων εύφημιών τάς ήμετέρας ένέπλησεν άκοάς. Άλλ' έκείνην άπασαν τήν σπουδήν ό εύλα- | 10 θέστατος επίσκοπος ό δείνα άχρηστον άποφήναι πειράται, ! τήν πρό δύο καί δέκα ετών πολλάκις γεγενημένην έποψίαν τής χώρας συκοφαντών, καί κατηγορίαν άναδεξάμενος ουδέ τοίς 1 έπιεικέσι τών Ανδραπόδων άρμόττουσαν. ‘Αλλά σου δέομαι τής ίεράς κεφαλής, παΟσαι μέν τήν εκείνου ψευδολογίαν, πεισαι 15 δέ τούς ύπερλάμπρους ύπάρχους κρατΟναι τήν ψήφον, ήν ένδίκως καί φιλανθρώπως έξήνεγκαν· Τώ δντι γάρ βαρυτάτην μέν άπογραφήν ύπέρ πάσας τής έπαρχίας τάς πόλεις ή 56’ ήμετέρα πόλις έδέξατο· πάσης δέ πόλεως κουφισΟείσης, μεμένηκεν αύτη μέχρι καί τήμερον ύπέρ μυριάδων καί 20 δισχιλίων είσφέρουσα ζυγών Όψέ δέ ποτέ μόλις πεισθέντες οι τόν ύψηλόν έκείνον θρόνον λαχόντες, έπόπτας τής χώρας άπέστειλαν· καί τήν παρ' εκείνων έκπεμφθεισαν γνώσιν έδέξατο μέν πρώτος δ τής μεγαλοπρεπούς μνήμης ’Ισίδωρος, j έθεβαίωσε δέ δ έυδοξότατος καί φιλόχριστος ό κύριος Φλω- I 25 ρέντιος. Άκριθέστερον οέ πάσαν την ύπόθεσιν έξετάσας ό νΟν ταύτας κατέχων τάς ήνίας, καί δικαιοσύνη τόν θρόνον κοσμών, I 5 10 επίσχοκος N Ζ. : οιη. Λ| sed i. mg. add. non eadem manu || 1 II δύο ζ.α· δέζχ Λ : δϊζα ζ«ι δύο ΝΖ [| 24 Ante κύριος verbum ό seel. Si rm. fl 1. Sur Proclus, à qui sont aussi adressées les ép. XV et XX de la Coll. Palm, et qui est l'un des correspondants de Théodoret que nous connaissons le mieux, ci. t. I, p. 27-28 et la note 3 de la page 86. Proclus devait disparaître en juillet 446 et c’est certainement peu do temps avant cette date que fut écrite l’ép. 47. LETTRES 46-47 123 et de fortifier chez nos malheureux pauvres les motifs de consolation. 47. A Proclus, évêque de Constantinople *. L’année dernière votre Sainteté a délivré de la dure tempête l’illustre Philippe, le curiale de notre cité qui, ayant goûté le calme grâce au soin de ta Sainteté, a empli nos oreilles de vos louanges’. Mais le très pieux évêque s’efforce de rendre vaine toute celle activité par les ca­ lomnies qu'il répand contre l'enquête faite à plusieurs reprises depuis douze ans dans notre région 3 et par l’ac­ cusation qu’il a entreprise et qui serait indigne même d'esclaves tant soit peu équitables. Je prie donc la sainte tête de mettre un terme aux mensonges de cet homme et de persuader les illustres préfets * de confirmer la sentence juste et bonne qu'ils ont portée. Car réellement notre cité a été frappée d'un impôt plus lourd que toutes les cités de la province et, tandis que chaque ville a béné­ ficié d'un allègement, celle-ci est restée jusqu’à présent dans l’obligation de verser l'impôt pour plus de soixantedeux mille arpents. Un jour enfin, après s’être laissé difficilement persuader, ceux qui occupaient, cet illustre trône envoyèrent des inspecteurs dans le pays : le rap­ port qu'ils adressèrent fut d'abord approuvé par Isidore de magnifique mémoire, puis confirme par le très glo­ rieux et ami du Christ seigneur Florent. A son tour, après un examen plus attentif de toute l’affaire, celui qui lient aujourd'hui en mains ces rênes et orne son siège 2. l.o curiate de Cyr, Philippe, déjà nommé dans les 6p. anté­ rieure.’, a donc entrepris le voyage de Constantinople en 445-446 et a bénéficié de l'hospitalité de Proclus. Voir aussi i'ép. XVII de la Coll. Palm., t. I, p. 88, et la note 2. 3. Cf. p. 108, n. 1. 4. Sur les divers sens du mot ύπαρχος à l'époque du Bas-Empire, ci. P. Petit, op. cil., p. 170, n. 9. 124 THEODORET DE CYR βασιλικούς ταύτην έκύρωσε ψήφοις. '0 δέ φιλαλήθης άνήρ, διά τήν πρδς Ενα δυσμένειαν, τδν -περίβλεπτον λέγω Φίλιππον, τόν κατά τών πενήτων άνεδέξατο πόλεμον. Οΰ δή χάριν τήν σήν άγιωσύνην άντιβολώ, άντιτάξαι τή άδΐκω | γλώττη τήν 57τ 5 δικαίαν σου γλώτταν, καί τής άληθείας πολέμουμένης, ύπερασπίσαι, καί ταύτης μέν δεΐξαι τδ άμαχον, τοΟ δέ ψεύδους έλέγξαι τδ μάταιου. 48. ΕΥΣΤΑΘΙΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΒΗΡΥΤΟΥ. Δέδεγμαι τήν κατηγορίαυ άσμένως, καίτοι διαλΟσαι ραδίως 10 δυνάμενος τήν γραφήν. ^Εγραψα γάρ ού τρις μόνον, αλλά καί τετράκις. Δυοιν δέ θάτερον ύποπτεύω· ή τούς τά γράμματα κομίζειν ύπισχνουμένους περί τήν άπόδοσιν άδικείν, ή τήν σήν θεοσέβειαν δεχομένηυ, εΐτα πλειόνων δριγνωμένην. ραστώ­ νης καθ’ήμών ύφαίνειν γραφήν. Έμέδέ, ώς εφην, ούκ άλγύυει 15 τδ κατηγόρημα· φίλτρου γάρ έμπύρευμά μοι παραδηλοϊ. Έχου τοίνυν τής τέχνης, καί μή παύση γραφόμενος, καί τήν έντεΟθεν ήμίν πραγματευόμενος ήδουήν. 49. ΔΑΜΙΑΝΩ ΕΠΙΣΚΟΠΈΣ ΣΙΔΩΝΟΣ. Τά κάτοπτρα τών είσορώντων τάς όψεις έκμά^τεσθαι 5 20 πέφυκεν. ΟΙ τοίνυν είς ταΟτα βλέποντες τάς οικείας όρώσι μορφάς. Ταύτδ δέ τοΟτο καί αί κόραι ποιοΟσι τών όφθαλμώυ· τούς γάρ άλλοτρίους χαρακτήρας έν έαυταΐς έκτυποΟσι. ΤοιοΟτό τι καί ή σή πέπονθεν δσιότης. Ού γάρ τδ ήμέτερον έώρακεν ειδεχθές, άλλά τήν οίκείαν ώραν εΐδεν καί τεθαύμα25 κεν. Έμοί γάρ ούδέν έκείνων ών εϊρηκας πρόσεστιν. Εύχομαι 14 δί Ν : οι». Z Λ | 17 ήμίν ΝΖ et i. mg. A add. alia mon» : om. A 1. Constantin. à qui est adressée Γάρ. 42. 2. Sur Eustathe, cf. I. 1, p. 33. - - Date : entre 443 et 448, comme l’épître suivante à Damien de Sidon. 3. Sur Damien, cf. t. I, p. 35. LETTRES 47-49 125 de sa justice *, l’a sanctionné par un décret impérial. Mais l’homme qui aime la vérité, à cause de sa haine contre un seul homme — je parle de l’illustre Philippe — a entrepris la guerre contre les pauvres. C’est pourquoi je supplie ta Sainteté d’opposer à cette langue d’injus­ tice la tienne qui est celle de la justice, de défendre la vérité attaquée, de montrer le caractère invincible de celleci et, par contre, de faire éclater la vanité du mensonge. 48. A Eustathe, évêque de Béryte ’. C'est avec joie que j'ai accueilli ton accusation, bien qu’il me fût facile de réfuter le grief. Car je t’ai écrit non pas seulement trois, mais quatre fois. Seulement j’ima­ gine de deux choses l’une : ou ceux qui me promettent de porter les lettres ont le tort de ne pas le faire, ou ta Sainteté les reçoit mais ensuite, comme elle en désire un plus grand nombre, elle tisse contre nous une accu­ sation de négligence. Pour moi, ainsi que je le disais, celte accusation ne me cause aucune peine : car elle ne fait que me manifester la flamme de ton amour. Reste donc fidèle à la méthode, ne cesse pas de m’accuser et de faire naître ainsi le plaisir qui en découle. 49. A Damien, évêque de Sidon8. Le propre des miroirs est de refléter le visage de ceux qui les contemplent. Ceux qui dirigent leurs regards vers eux y voient donc leur propre image. Le même phéno­ mène a lieu avec la pupille de l’œil : celle-ci reproduit en elle les traits d'autrui. Quelque chose de semblable s’est passé pour la Sainteté : au lieu de voir notre lai­ deur, elle a vu et admiré sa propre beauté, puisque aucun des avantages dont tu as parlé ne m’appartient *. Je 4. Nous ne connaissons pas les circonstances qui ont amené cet 126 THEODORE I DE CYR δέ δμως τούς λόγους εκείνους βεδαιωθήναι τοΐς έργοις· άντιδολώ δέ καί τήν σήν φιλοθείαν έπαρκέσαι ταις προσευχαΐς, Ινα μή χωλεύωσιν αί εύφημίαι τής άληθείας γεγυμνωμέναι. 50. ΓΕΡΟΝΤΙζλ ΑΡΧΙΜΑΝΔΡΙΤΗ. Ζωγραφοϋσι πολλάκις τούς τών ψυχών χαρακτήρας οι λόγοι, καί τάς άοράτους έκείνων είδέας άποκαλύπτουσιν ώσπερ άμέλει καί νΟν τής σής θεοσεδείας τά γράμματα τής ίερδς σου ψυχής παρέδωκε τήν εύσέδειαν. Το γάρ | προσμένειν 5 εκείνο τδ κριτήριου, καί δειμαίνειν, καί συνηγόρους περισκο10 -πείν, καί προϋφαίνειν άπολογίαν, κηρύττει σαφώς τής ψυχής τήν περί τά θεία σπουδήν. ‘Ημείςδέ νωθεις τινες καί ύπνηλοί, καί ραστώνη συντεθραμμένοι καί πολλής προσευχών έπικουρίας δεόμενοι. "Ορεξον τοίνυν ταύτας, θεοφιλέστατε, 'ίνα διαναστάντες νΟν γοΟν, έπιμέλειάν τινα τής ψυχής ποιησώ15 μεθ 5 51. ΑΓΑΠΙΩ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΩ. Άξιάγαστα μέν καί αύτά καθ’ αύτά τής άρετής τά κατορ­ θώματα* άξιαγαστότερα δέ φαίνεται γλώττης έπιτυχόντα, διηγεισθαι λαμπρώς αύτά δυναμένης. Τούτων ούδετέρου διή20 μαρτεν δ θεοφιλέστατος επίσκοπος δ κύριος Θωμάς* αλλά τούς μέν ύπέρ τής εύσεδείας αύτδς είσενήνοχε πόνους· έσχε δέ καί γλώτταν έπαινοΟσαν άξίως τούς πόνους, τής σής | 17 καί seel. Sirm., prob. Noes. |J καθ’ αύτά 7. A : καθαυτά N échange de correspondance ; il est mime impossible de dire si Da­ mien a félicité Théodoret de scs vertus ou s’il s'agit d'un éloge à propos de quelque ouvrage. 1. Sur Gcrontc, cf. t. 1, p. 40 et la note 3. — Aucune date précise ne saurait être donnée pour cette épître qui a pu être écrite entre . 443 et 448, comme les ép. 13, 59, 73, 75, 76. 2. Inconnu. Cf. t. I, p. 40-42. — Date possible : entre 443 et 448. 3. Outre Thomas de .Mopsueste (ACO 1, 4, p. 196, 15), nous con­ naissons quatre autres évêques de ce nom, que nous trouvons dans LETTRES 49-51 127 voudrais cependant que les faits viennent confirmer les paroles et je supplie ta Piété d’obtenir par ses prières que tes louanges ne soient pas imparfaites parce que dépourvues de réalité. 50. A l'archimandrite Géro.nte Le langage exprime souvent les caractères de l’âme et découvre ses pensées inaccessibles au regard : c’est ainsi assurément qu’aujourd’hui la lettre de ta Piété a révélé l’amour de ta sainte âme pour Dieu. Car vivre dans l’attente de ce puissant tribunal, en éprouver de la crainte, chercher des avocats, préparer sa défense, voilà qui proclame clairement le zèle de ton âme pour les choses divines. Nous, au contraire, tels des gens sans énergie, endormis et habitués à l’indolence, nous avons besoin du puissant secours de tes prières. Accorde-les nous donc ces prières, ami très cher à Dieu, afin que maintenant du moins, nous sortions de notre sommeil et prenions quelque soin de notre âme. 51. Au prêtre Agapius *. Admirables certes les traits de vertu le sont par euxmêmes, mais plus admirables encore apparaissent-ils lorsqu’ils trouvent une langue capable de les raconter avec éclat. De ces deux choses aucune n’a manqué à l’évcque très cher à Dieu, le seigneur Thomas 3 qui, d une part, a fourni personnellement les efforts nécessaires en faveur de l’orthodoxie et, d’autre part, a trouvé pour les listes do Cholcëdoinc : Thomas de Porphyréon (il». II, 1, 2, p. 145 (341), n0 121), Thomas d’Evaria (»&., n° 128), Thomas de Thcodosiopolis (té., p. 149 (345), n° 258) et Thomas d’Aulios (ib., p. 154 (350), n° 424). Il n'est pas impossible que le Thomas de notre épître soit celui de Porphyréon OU celui d’Evaria, deux villes non éloignées de l’Euphratésic. 128 THÉODOBET DE CYK φιλοθείας. ‘Ημείς δέ αύτάν ήδιον έθεασάμεθα μετά τοιαύτης 58» άφικόμενον μαρτυρίας· καί τιρδς όλίγον αύτοΟ μετασχόντες τής συνουσίας, είς τήν έγχειρισθεϊσαν τιροεπέμψαμεν πόλιν. 32. ΙΒΑ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΕΔΕΣΗΣ. Τής κοινής, οΐμαι, προμηβούμενος σωτηρίας, ό τών 'όλων Θεάς συμφοράς επιφέρει τισί τινας, 'ίνα τοϊς μέν ήμαρτηκόσιν άλεξίκακον ή παιδεία γένηται φάρμακον, τοϊς δέ τής άρετής άθληταΐς καρτερίας ύπόθεσις, τοϊς δέ γε ταύτας θεωμένοις άρχέτυτιον δνησιφόρον. Πεφύκαμεν γάρ πως άνα10-πίμπλασΟαι δέους, άλλους τιμωρούμενους όρώντες. ΤαΟτα λογιζόμενος, τά τής Λιβύης κακά κέρδος ύπολαμδάνω κοινόν. Πρώτον μέν γάρ τήν προτέραν έκείνων ένΟυμούμενος εύιιραξίαν, καί βλέπων τήν άθρόαν μεταβολήν, δρω τών άνθρωπίνων πραγμάτων τάς άγχιστρόφους τροπάς, καί διδάσκομαι μήτε 59' 15 ταΐς εύημερίαις ώς διαρκέσι θαρρεΐν, μήτε τάς δυσκληρίας ώς χαλεπάς δυσχεραΐνειν. ΕΪτα τών πεπλημμελημένων άνανεοΟμαι τήν μνήμην, καί δέδοικα μή τοϊς ϊσοις περιπέσω παθήμασι. ΤαΟτα δέ γράψαι νΟν ήναγκάσθην, τόν θεοφιλέστατου 5 3 πόλιν om. Λ sed i- nig. add alia mnnu τ·.νά; N G τισί τινας : τ:σί j 1. Le billet dont Thomas était sans doute porteur et par lequel Agapius recommandait à Théodoret cet évêque, en le mettant au courant de ses traits de vertu. 2. Sur Ibas, cf. t. I, p. 30-31. — Les deux ép. 52 et 53, qui recoinmandent, le même évêque Cyprien, ont dû être composées ensemble. Comme les autres lettres qui ont trait aux exilés d'Afrique, il est évident qu’elles ont etc écrites après la chute de Carthage en 439, mais elles doivent être antérieures (de même que les ép. XXII et XXIII de la Coll. Palm.) aux autres , ainsi qu’en témoigne l’ép. 29 : Maximicn, Florent et Cyprien sont probablement du nombre de ceux qui passèrent à Cyr avant Celcsliacus. Comme les ép. 29-36 datent vraisemblablement des années 443-444 (cf. p. 87, u. 2), on 12 1 < I j ( LETTRES 51-52 129 les louer dignement une langue, celle de ta Piété. Nous l’avons vu, quant à nous, avec d’autant plus de plaisir qu'il était accompagné d’un tel témoignage1 et, après avoir joui quelque temps de son commerce, nous l’avons escorté jusqu'à la ville qui lui a été confiée. 52. A Idas, évêque u’Edesse 2. C’est parce qu’il veille, je pense, au salut de tous les hommes que le Dieu de l’univers inflige des épreuves à certains, afin que pour les pécheurs le châtiment soit un remède salutaire, pour les athlètes de la vertu un moyen de prouver leur constance, pour ceux enfin qui en sont témoins un exemple utile. Car il est dans notre nature d’être envahis par je ne sais quelle crainte lorsque nous voyons les autres punis. Cette réflexion me conduit à penser que les malheurs qui se sont abattus sur la Libye3 sont un avantage pour tous. Car, tout d’abord, quand je considère la prospérité antérieure de ce peuple et que je regarde le changement total qui s'est opéré, je vois combien les choses humaines sont sujettes à des retour­ nements soudains et j’apprends à ne pas plus me fier aux succès comme à des choses durables qu’à me plaindre de la mauvaise fortune comme d’une chose pénible. Ensuite je revis le souvenir de mes fautes et je crains de tomber dans les memes malheurs. Cc qui m’a contraint aujourd’hui à écrire ces pensées, c’est le désir de faire connaître à ta Sainteté l’évêque peut conclure que les ép. 52 et 53 sont, aussi sensiblement de la meme époque, mais un peu antérieures. 3. L'invasion des Vandales avec la chute do Carthage le 19 oct. 039 : dès lors Genseric ne cessa pas d’exercer une forte pression et d'étendre son empire sur les parties les plus riches de l’Afrique du Nord. Pour les faits voir F. Lot, Les destinées de Γ Empire en Occi­ dent de 395 à 888 (Gî.otz, Hist, du M.-Age, I}, 1928, p. 53; il faut ajouter : L. Schmidt, Gcschidilc d. Vandalen (1901), p. 47-49, et F. Martroye, Genseric (1907), p. 129-139. Correspondance. Π. V 130 THÉODORET UE CYR έπίσκοπον Κυπριανόν γνώριμον ποιών -rf) σή δσιότητι· δς δρμδται μέν έκ τής πολυθρυλήτου Λιβύης, ήνάγκασται δέ τήν ξένην περινοστεΐν, διά τήν τών βαρβάρων ώμότητα. Γράμματα δέ ήμίν κεκόμικεν τοΟ δσιωτάτου έπισκόπου τοΟ κυρίου Εύσε5 61ου, δς τδ Γαλατών έθνος Ιθύνει σοφώς. ΤοΟτον μετά τής συνήθους φιλοφροσύνης ύποδεξαμένη σου ή φιλοθεΐα, προπεμψάτω μετά γραμμάτων πρδς οΟς άν έθέλη κυρίους καί θεοφιλεστάτους επισκόπους· ϊν’ αύτδς μέν τής αισθητής άπολαύση παραψυχής, άντιδώ δέ αύτοίς τά έπουράνια καί μόνιμα 10 κέρδη, j 53. ΣΩΦΡΟΝΙΩ ΕΠΙΣΚΟΠφ ΚΩΝΣΤΑΝΤ1ΝΗΣ. Καί τδ φιλόδωρον καί τδ μεγαλόδωρον τής σής, θεοφιλέστατε, δεξιάς έπιστάμενος, προξενώ σου τή δσιότητι ποθού15 μενον κέρδος. "Ωσπερ γάρ τούς περί τά παρόντα κεχηνότας, οί τής διά χρημάτων θεραπείας δεόμενοι άνιώσιν δρώμενοι· οδτως εύφραίνουσι τούς φιλότιμους οί τοιοϋτοι φαινόμενοι, έπειδή τών έπουρανίων πραγμάτων έφίενται. Εις τοίνυν τών έκείνα προξενούντων έστίν δ θεοφιλέστατος έπίσκοπος Κυ­ 20 πριανός· δς πάλαι μέν τών άλλους θεραπευόντων έτύγχανεν <5ν, νϋν δέ τάς τής Λιβύης τραγωδών συμφοράς, εϊς τάς άλλων άποθλέπει χείρας, καί τών φιλοθέων ψυχών τήν φιλοτιμίαν προσμένει. ‘Απολαυσάτω τοίνυν καί αύτδς τής σής φιλαδελφίας, καί μετά γραμμάτων πρδς έτέρους προπεμφθήτω λιμέ­ 25 νας. 2 πολυθρύλητου ΝΖ : -Ορυλλήτον A ,| 8 αίσθηση; ΝΖ el add. s. 1. A alia manu : αγαθής Λ Sirin. || 9 Post αυτοί; verba δ Θεός s. 1. add. A alia manu 1. Quel est ce Cyprica ? Peut-être l’episcopas plebis Tuburbita· norum majorum en Afrique, qui assistait au concile de Carthage de 610 (Mansi, IV, 122 Λ). Il s’agirait de l’évêque «le Tuburbo majut (Henchir Kashat ou Pont du Fahsj en Afrique proconsulaire, men­ tionné comme évêché pour la première fois en 256 (cf. Allas de l’An· tiquité chrétienne, par F. van deh Meek et Christine’Mourman», Ed. Sequoia, Paris-Bruxelles 1960, p. 203). 59» LI TIKES 52 53 131 très cher à Dieu Cyprien ' qui, parti en hâte de la célèbre Libye, en est réduit à errer sur la terre étrangère à cause de la férocité des barbares, il était, en outre, pour nous porteur d’une lettre du très saint évêque le seigneur Eusèbequi gouverne avec sagesse le peuple galate. Qu’après l’avoir reçu avec sa bonté coutumière, la Piété l’envoie, muni d’une lettre, vers les évêques vénérables et très chers à Dieu qu’elle voudra, afin que, pour sa part, il jouisse des consolations temporelles et qu’en échange il leur obtienne les récompenses célestes et durables. 53. A Sophronius, évêque de Constantine23. Parce que je sais, ami très cher à Dieu, combien ta main est généreuse et libérale, je viens offrir à ta Sain­ teté un avantage qu elle souhaite. Car si la vue de ceux qui ont besoin d’une aide matérielle est une torture pour les gens qui sont en admiration devant leurs richesses, par contre, leur spectacle réjouit les âmes généreuses qui brûlent de posséder les biens célestes. Voici donc un de ceux qui procurent ces biens : l’évêque très cher h Dieu, Cyprien, qui fut autrefois du nombre de ceux qui secouraient les autres et qui, aujourd’hui, pleurant sur les malheurs de la Libye, regarde vers les mains d’autrui et attend tout de la générosité des âmes qui aiment Dieu. Qu'il jouisse donc, lui aussi, de ta charité frater­ nelle et que, muni de lettres, il soit envoyé vers d’autres ports. 2. Eusèbe d'Ancyrc en Galatie, avec qui Théodoret a correspondu plusieurs fois (cf. ép. II de la Coll. Patin., 82 et 109 de la Coll. Sirm.]. Les deux évêques eurent les meilleures relations jusqu’en 448. 3. Sur co personnage, ci. t. I, p. 35-36. Constantine, dont Sophro­ nius est évêque, était une ville de lOsroène qui fut appelée aussi Antoniuopolis cl Thclla (ci. Martin, /Ides, p. 89, n. b}. — Sur la date de l’ép., cf. p. 128, n. 2. 132 THEODORET DE CYR 54. EOPTΑΣΤΙΚΗ. | Al θεΐαι καί σωτήριοι πανηγύρεις καί τούς άθυμοΟντας ψυχαγωγοΟσι, καί τούς εύθυμούντας εύθυμοτέρους ποιοϋσι· καί τοΟτο τή πείρα μεμάθηκα. Τοΐς γάρ τής άθυμίας βατττι5 ζόμενος κύμασι, κρείττων τοΰ £οθίου γεγένημαι τούς τών έορτών δρμους ίδών. Εύξάσθω τοίνυν ή θεοσέβειά σου τέλεόν με τής πικράς ταύτης ζάλης άπαλλαγήναι, καί -παρά τοΟ φιλανθρώπου Δεσπότου λήθην τιυά τής άχθηδόνος λαβείν. 55. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. Χαλεπώς μέν ήμδς ή άθυμία διέθηκεν Φύσιν γάρ άνθρωπείαν, άλλ' ούκ άδαμαντίαν έλάχομεν. Τής δέ Δεσποτικής ’Επιφάνειας ή μνήμη φάρμακον άλεζίκακόν μοι γεγένηται. Αύτίκα τοίνυν καί γράφω κατά τόν νόρον τής εορτής, καί προσφθέγγομαι τήν ύμετέραν μεγαλοπρέπειαν, ήν εύδοκιμεΐν 15 καί διαπρέπειν προσεύχομαι. | 10 56. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. ’Ακμάζει μέν ετι μοι τά τής λύπης, καί χαλεπός αΰτη προσβάλλει τώ λογισμφ· τόν δέ τής θείας έορτής πληρώσαι νόμον ύπέλαδον δίκαιον. Αύτίκα γοΟν καί τοΐς γράμμασι κέχρη20 μαι, καί τήν εύλάθειάν σου προσφθέγγομαι, καί τής αγάπης έκτίνω τό χρέος. Ι4 ήν Ν Λ : ην Ζ | IS θείας oui. Λ 1. Sur le destinataire cl la date «le cette épîtrc, cf. p. 103, n. 'i. 2. Puisque la pensée de l'apparition du Seigneur a été pour G0’ LETTRES 54-56 133 54. Lettre festale Les divines solennités de la fête de notre salut con­ solent ceux qui sont abattus et. augmentent la confiance de ceux qui la possèdent déjà : cela je le sais justement d’expérience. Car tandis que je m’enfonçais dans les ilôts du découragement, j’ai triomphé des vagues en voyant le port, c’est-à-dire la fête. Que ta Piété prie donc afin que je sois tout à fait libéré de cette dure tem­ pête et que j’obtienne de la bonté du Maître un moyen d’oublier ma peine. 55. Lettre festale La tristesse a péniblement affecté notre âme, car la nature que nous avons reçue en partage est une nature humaine et non pas d'acier. Mais le souvenir de la mani­ festation du Maître a été pour moi un remède contre le mal. Je vous écris donc aujourd’hui pour me conformer à la coutume de la fric cl je salue votre Magnificence, à qui je souhaite une réputation glorieuse cl éclatante. 5G. Lettre festale’. Les effets du chagrin ont encore en moi toute leur violence et ébranlent durement rnon esprit : mais j’ai pensé qu’il était juste de satisfaire à la coutume de la divine fête. C’est pourquoi je t’écris, salue la Piété et acquitte ma dette d'amour. Thèodoret un remède contre le mal, cette épïtre — qui doit être de l’année 440 — aurait trait à la fête de l’Épiphanie du G janvier. 3. Cf. p. 103, n. 4. 134 THÉODORET DE CYR 57. ΕΥΤΡΕΧΙΩ ΥΠΑΡΧΩ. Δέδωκεν ήμίν τών δλων δ Πρύτανις καί τούτο, τής ύμετέ­ ρας μεγαλοφυίας άκοΟσαι τδ γέρας, καί συνησθήναι μέν ύμίν ουτω τετιμημέυοις, συνησθήναιδέ τοϊς άρχομένοις ύπδ τοιαύ5 της ίθυνομένοις πραότητος. ’Εγώ δέ άδικον ώήθην σιγή κρύψαι τήν ευθυμίαν, καί μή δηλώσαι ταύτην τοϊς γράμμασιν. 'Ότι γάρ θερμοί τής ύμετέρας μεγαλοπρεπείας ύπάρχομεν έρασταί, παρ' ύμών τοΟ φίλτρου τάς άμοιβάς είληφότες, πέπεισται •πάντως ή ύμετέρα μεγαλοπρέπεια. Ως έρασταί δέ | τοιοΰτοι, 61 10 τδν τών άγαθών ίκετεύομεν χορηγδν ταις παντοδαπαΐς αύτοΟ δωρεαις περικλύζειν ύμ&ς άεί. 58. ΝΟΜΩ ΥΠΑΤΩ. Διχή μοι μερίζει τήν γνώμην ή περί τοΟ γράψαι τώ ύμετέρω μεγέθει βουλή. Τών μέν γάρ ύμετέρων φρενών είδώς έξηρτη15 μένα τά πράγματα, καί τάς κοινάς ύμίν έπικειμένας φροντίδας δρών, άμεινον ήγοΟμαι σιγδν· τδ ευρύ δέ πάλιν καί πολυχώρητον τής ύμετέρας έπιστάμενος διανοίας, σιωπάν ούκ Ανέχο­ μαι, δεδιώς μή ραστώνης όφλήσω γραφήν. Κεντει δέ με καί πόθος, δν ή βραχεία γεΟσις τής ύμετέρας ένεποίησε θέας. 20 Έμφορηθήναι γάρ με ταύτης έστέρησε τής τρισμακαρίας εκείνης κεφαλής ή νόσος καί τελευτή. Ού δή χάριν επινοώ 1 Tit. Evrpr/io> scripsi : iv- codd. || t0 ζύτον scripsi : αύτον codd. ;l 15 Ι.πζ.ε-.μίνα; codd. : ιπτ,&τημένας P Sakk. I| 20 γάρ v.t codd. P Sakk. : μ= γάρ Si rm., prob. Noes. |l 21 ζα· πλίντή OR). P 1. A Eutrcque sont aussi adressées les ép. 80 et 91. De la lettre S0 il résulte que ce personnage était toujours préfet d’Oricnt lorsque Théodoret fut relégué dans son diocèse en mars 448. I .’évêque de Cyr lui donne encore ce titre un peu plus tard, lorsqu'il lui demande de prendre en mains la défense des Orientaux (ép. 91). — Date : fin de 447 ou début de 448 car, d’une part, si Eutrèqne exerçait encore la charge de préfet en avril 448, Antiochus lui succéda peu après, et, d’autre part, c’est dès 447 qu’F.utrèque dut remplacer Constantin. LETTRES 57-58 135 57. Au préfet Eutrèqub x. Le Maître de l’univers nous a accordé même cette faveur d'apprendre la dignité 23 4 qu’a reçue votre Excel­ lence, de vous féliciter d'avoir obtenu un si grand hon­ neur et de féliciter aussi vos administrés d’être gouver­ nes par une telle mansuétude. Pour moi, j ai pensé que ce serait manquer à la justice que de laisser ma joie dans l'ombre du silence et de ne pas la manifester par une let tre. Car votre Magnificence sait bien que nous l'aimons ardemment et qu’à notre tour nous avons reçu des preuves de votre amour. C’est parce que telle est l’ardeur de notre affection que nous supplions le Dispensateur des biens de vous inonder toujours de la diversité de ses dons. 58. Au consul Nomus ’. I.a question que je me pose, de savoir si je dois écrire à votre Grandeur, déchire ma pensée. Car, d’une part, sachant que c’est de vous que dépendent toutes choses et voyant les soucis d’intérêt commun qui pèsent sur vos épaules, je pense que le silence serait, préférable ; mais, d’autre part, comme je connais l'ampleur et Γéten­ due de votre intelligence, je ne peux me résigner à me taire, par crainte de me faire taxer de paresse. Ce qui me stimule aussi, c’est le regret qu'a fuit naître en moi le peu de temps dont j’ai disposé pour jouir de votre vue *, puisque la maladie et la mort de cet homme trois fois 2. La préfecture du prétoire. 3. Sur Nomus, cf. t. I, p. 49. — Date possible : 445. Cette lettre figure sous le n° XVI dans la Coll. Palm. (cf. t. I, Introd., p. 9, n. 3). 4. Selon Tjllemont (Mem. hist. eccl. XV, 268), c’est à ce monientlü qu’il faudrait rapporter la signature par Théodoret de la lettre synodique de Proclus, évêque de Constantinople, dont Théodoret park· dans l’ép. 86 à Flavien. 136 THÉODORET DE CYR μοι φάρμακον ψυχαγωγίας τά γράμματα. Τδν δέ τών δλων 61» Ικετεύω Δεσπότην, ίθύνειν ύμών τδν βίου, καί φέρειν έξ ούρΙων άεί, ΐνα τής ύμετέρας προμηθείας άπολαύσωμεν άπαντες. 5 59. ΚΛΑΥΔΙΑΝΩ. Τάς ειλικρινείς φιλίας ούτε τοπική διάστασις διαλύειν Ισχύει, ούτε χρόνος εξίτηλους εργάζεται. Τοίς μέν γάρ σώμασι λυμαίνεται, καί τδ μέν άνθος άποσυλά, τδ δέ γήρας έηάγει· τής δέ γε φιλίας αύξει τδ άνθος, πλείονα προσφέρων 10 τά ζώπυρα. Διά τοι τοΟτο κάγώ πολλοΐς σταθμοΐς τής σής μεγαλοπρεπείας άφεστηκώς, τήν προσρητικήν ταύτην επιστο­ λήν γράφω, τοίς τής φιλίας δηλονότι νυττόμενος κέντροις. Κομίζει δέ ταύτην Πατρωϊνος δ δρακωυάριος, άνήρ αίδοΟς άξιώτατος διά τήν τής ψυχής αρετήν τούς γάρ θείους νόμους 15 μετά πολλής φυλάττειν προθυμίας έπείγεται. ΜηνΟσαι τοίνυν ήμΐν δι’ αύτοΟ, | θαυμασιώτατε, καταξίωσον τήν άξιάγαστον 62 ήμΐν τοΟ σοΟ μεγέθους ύγείαν, καί τδ τριπόθητον τής ύποσχέ- σεως πέρας. 60. ΔΙΟΣΚΟΡφ 20 ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΛΕΞΑΝΔΡΕΙΑΣ. Πολλοΐς μέν καί άλλοις εϊδεσιν άρετής κοσμεΐσθαι τήν σήν άγιωσύνην άκούομεν — ύπόπτερος γάρ ή φήμη πάντοσε δια- 3 Ιπολαύσωμίν P Sakk. : -λαύωμεν coihl. || 10 χάγώ : ζαγώ Ν χάγώ Z A I 12 δηλονότι Z Λ : δηλον δτ: Ν | 13 δ seel. Sirm., prob. Noes. || 20 χαί codd. : γάρ scr. Nocssell 1. Probablement un parent cie Nomus. 2. Cl. p. 106. ii. 1. Date : entre 443 et 448 (of. p. 126, n. 1). 3. Claudien résidait sans doute à Constantinople où il occupait peut-être dans la chancellerie impériale un poste de premier plan, ainsi que pourraient le faire supposer les titres que Théodoret lui décerne dans les trois epitres qu'il lui adresse. 4. En recommandant ainsi à Claudien Patroïnus, Théodoret rap­ pelle explicitement à son correspondant sa promesse de se conver- LETTRES 58-60 137 bienheureux1 m’ont empêché de m’en rassasier. Aussi vois-je dans ma lettre un moyen de me consoler. Je supplie par ailleurs le Maître de l’univers de guider votre vie et de la seconder toujours de ses vents favo­ rables, afin que nous puissions tous bénéficier de votre providence. 59. A Claudiex ’. Les authentiques amitiés ne sauraient être ni détruites par la distance ni fanées par le temps. Car si ce dernier endommage les corps, ravit à la jeunesse sa fleur et amène la vieillesse, par contre il fait croître la fleur de l'amitié en fournissant à sa flamme plus d’aliments. C’est pour­ quoi, à mon tour, séparé de ta Magnificence par de nom­ breuses étapes3, je t’écris cette lettre de salutations, évidemment piqué par l'aiguillon de l'amitié. Celui qui te l’apporte est le porte-enseigne Patroïnus, un homme à qui sa vertu morale mérite au plus haut point le respect, puisqu’il met tant de zèle h observer les lois de Dieu *. Daigne donc, homme admirable, nous faire savoir par son intermédiaire que ta Grandeur jouit de l'état de santé que nous désirons et nous apprendre que la pro­ messe a eu le terme tant souhaité. GO. A Dioscore, évêque d’Alexandrie*. Nous entendons dire que bien des formes de vertus ornent ta Sainteté — car la renommée aux ailes rapides, courant de tous les côtés, a empli du bruit de ta gloire tir. Il rappellera cette même promesse, mais en termes plus voilés, dans l’ép. 99, qui date de sa relegation à Cyr (448). 5. Sur Dioscore, cf. t. J, p. 29. — Puisque Théodoret félicite Dioscorc de son élévation à l'épiscopat, qui eut lieu en 444, cette lettre doit être de la fin de cette année. Elle fut portée à Dioscore par Eusèbe en même temps que les lettres 61 et 62 destinées aux prêtres Archibius ci Jean, deux Egyptiens, semble-t-il. 138 5 10 15 20 TUÉODORET DE CYR δραμοΟσα τής σής εύκλειας τάς άπάντων ένέπλησεν άκοάς —· ούχ ήκιστα δέ απαντες άδουσι τδ τοΟ φρονήματος μέτριου· 8 νομοθετών δ Δεσπότης έαυτδν ήμίν άρχέτυπον προύθηκεν, Μάθετε, λέγων, Επ’ έμοϋ, 8τι πρδός είμι καί ταπει­ νός τή καρδία. Φύσει γάρ Ûv ύψηλός, μάλλον δέ ΰψιστος Θεός, τδ πράου καί ταπεινόν ένανθρωπήσας ήσπάσατο φρό­ νημα. Εις αύτδν ουν άφορών, ούχ δρδς, δέσποτα, των Ερχο­ μένων τδ πλήθος, ούδέ των θρόνων τδ ύψος, άλλα τήν φύσιν βλέπεις, καί τάς άγχιστρόφους τοΟ βίου μεταθολάς, | καί τοις 62» θείοις νόμοις άκολουθεϊς, ών ή φυλακή προξενεί τών ούρανών τήν βασιλείαν. Ταύτηυ σου τής δσιότητος τήν ταπεινοφροσύ­ νην άκούων, θαρρώ διά γραμμάτων τήν ίεράυ σου καί Θεώ φίλην περιπτύξασθαι κεφαλήν, καί προσευχάς έπαγγέλλω, ών δ καρπός σωτηρία. Πρόξενος δέ μοι τούτων γεγένηται τών γραμμάτων ό θεοσεδέστατος πρεσδϋτερος Εύσέδιος· τήν αύτόσε γάρ άποδημίαν αύτοΟ μαθών, παραυτίκα τήν επιστολήν ύπηγόρευσα, παρακαλών σου τήν αγιότητα, ταΐς μέν εύχαΐς ήμας ύπερεϊσαι, τοίς δέ γράμμασι τήν πνευματικήν πανδαισίαν ένΟείναι, καί πεινώσιν έκπέμψαι τήν άξιάγαστον τών λόγων εύωχίαν. 61. ΑΡΧΙΒΙΩ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΩ. Ούκ ήμέλησα τάς δύο πρώην δεξάμενος τής σής Οεοσεδεΐας έπιστολάς, άλλ' έπέστειλα παραυτίκα, καί τώ θεοφιλεστάτω πρεσδυτέρω Εύσεδίω | τά γράμματα δέδωκα. Μελλήσεως δέ 25 γενομένης τινός, τδ παρόν νΟν άνεθάλετο. ‘Η γάρ ώρα λοιπόν 13 πίρίΛτύξασβα! scr. Noes. : πίριπτύσσισύαι codd. nepm-asasOac I Sirm. '| έπαγγίλλω N Z : άζ· A (i. mg. ίπαγγίλλω non eadam inanu) || J 18 ήμϊ; N : vuxç Z A 1. Maith. 12, 29. 2. Inconnu par ailleurs. 3. Snr l'interprétation possible de cette lettre dont le ton cha­ leureux surprend quand on sait quels étaient les sentiments de l'év. d’Alexandrie, voir Tn.i.i:mont, Mém. hist, ccd., NV, 222 : l'épîtrô 11'est-elle pas pour l'évêque de Cyr un moyen de prodiguer à Γ Égyp­ tien un enseignement plus encore qu’un éloge dont la sincérité ne LETTRES 60-61 139 les oreilles de chacun — mais ce que, sans exception, on loue plus que tout, c'est la modération de tes senti­ ments, cette modération dont le Maître, en nous dic­ tant ses lois, nous a proposé en lui-même le modèle, lors­ qu’il a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur1. » Et, en effet, lui qui par nature est élevé, ou plutôt qui est le Dieu Très-Haut, par son incarnation a recherché la douceur et l’humilité. Aussi, les yeux fixés sur lui. tu ne vois, maître, ni la foule de tes sujets, ni l'élévation de ton trône, mais ne regardes que la nature et les vicissitudes rapides de la vie et demeures fidèle aux lois de Dieu qui procurent, lorsqu’on les observe, le royaume des cieux. C’est, parce que j’entends parler de Γhumilité de ta Sainteté que j’ose embrasser par lettre ta tête sacrée et chère à Dieu et que je t'offre mes prières dont le salut est le fruit. Le dépositaire de cette lettre est le prêtre très pieux Eusèbe2, car dès que j’ai appris son départ vers ton pays, j’ai dicté cctlc lettre pour inviter ta Sainteté à la fois à nous fortifier de scs prières, à nous servir par ses lettres le banquet, spirituel et à envoyer à ceux qui ont faim l’admirable festin de ses paroles ’. 61. Au prêtre AncniBius *. Loin d’avoir négligé de répondre aux deux lettres que j'ai reçues récemment de ta Piété, je t’ai écrit et j’ai confié mon êpître au prêtre très cher à Dieu Eusèbe. Mais un retard est. survenu cl ce qui était prêt s’est trouvé différé. Car le temps, par la suite, a retenu les vaisseaux s'expliquerait quo si. à la date de 444. l'év. de Cyr ignorait encore les dispositions de Dioscore ? 4. Sur Archibius, cf. t. I. p. 43. — Deux raisons invitent à penser que cette êpître est de '»44 : tout d'abord le fait que, comme les épltres GO et 62, elle a etc confiée au même messager Eusèbe, ensuite I'· fait que dans nos manuscrits les cpîtrcs 61 et 62 viennent immédia­ tement après l'épîlrc au patriarche d’Alexandrie. 140 THEODORET DE CYR εϊσω τών λιμένων κατείχε τά σκάφη, τοΟ πελάγους ύποδεικνΟσα τήν ζάλην, καί ναύτας καί κυθερνήτας διαναπαύουσα. Εκτίνω τοίνυυ τόδε έπί τοΟ παρόντος τδ χρέος, ούχ '(να μή δφείλω, άλλ’ '(να τά χρέος αύξήσω, ΤοΟτο γάρ τδ δφλημα πολ­ 5 λαπλάσιον έκτιννύμενον γίνεται. Οί γάρ φυλάττειν έσπουδακότες τής φιλίας τούς νόμους, έρεθίζουσι τό φίλτρον, καί Οερμότερον άπεργάζονται, καί τδν σπινθήρα ποιοΟσι πυρσόν· ύπδ δέ τούτου πυρπολούμενοι. νικάν άλλήλους τφ ποθώ φιλοτιμοΟνται. Δέξαι τοίνυν τήν απολογίαν, ω σεδασμία μοι κεφαλή, 10 καί δος τήν συγγνώμην, καί πέμψον ήμίν επιστολήν, τήν σήν ύγείαν μηνύουσαν. 62. ΙΩΑΝΝΗ ΠΡΕΣΒΥΤΕΡζΙ. Î Τδ Λάθε βιώσας, εϊρηκε μέν τις τών πάλαι | καλουμένων 63’ σοφών. ‘Εγώ δέ τήν γνώμην έπαινέσας, έδουλήβην έργω βε15 βαιώσαι τδν λόγον. Ούδέν γάρ άπεικός ώήθην ποιεϊν καί παρά τών άλλων συλλέγων τδ χρήσιμον. Καί γάρ τάς μελίττας φασίν ούκ άπό τών εδωδίμων μόνον, άλλά καί άπδ τών πικρών βότα­ νών, καίτά κηρία συλλέγειν καί τήν γλυκείαν δρόσου άρύεσθαι. Εΐδον δέ ?γωγε καί πέτραις άγόνοις ένιζανούσας καί τήν 20 νοτίδα τήν δλίγην άνιμωμένας. Πολλώ δέ δήπουθεν δικαιότε­ ρου, τούς τώ λόγω τετιμημένους πάντοθεν καρπουσθαι τήν ώφέλειαν. ’Εγώ μέν οδυ, ώς εφην, πειρώμαι λανθάνειν καί 5 ίζ.τιννύξ«νθν codd. : lut- Sirrn. seel. Sirrn. || 21 τώ add. Sirni. 17 Aule ίδωοιμων verbinn τών 1. Snr Jean, cf. t. I, p. 42. 2. ΛάΟι βιώσας. Thesaurus, s. v. βιώο : Pervulgatum Pythagorae aut Epicuri dictum es! ΛάΟι βιώσας, de quo disputat Plutarchus sin­ gulari libello inter Moralia, p. 1128. Theodorei pensait sans doute à Pythagora. 3. Τών άλλων désigne les païens. On peut rapprocher cette expression de celles qui sont composées avec l'adverbe ίξωΟίν pour désigner le paganisme, p. ex. ή ϊξωΟιν σοφία, οί Σξωίΐν φιλόσοφοι. etc. 4. Sur la comparaison des abeilles, cf. Théodoret, ép. XIX et LETTRES lit-62 141 dans les ports, annonçant la tempête sur la mer et arrê­ tant murins et pilotes. J'acquitte donc à présent ma dette, non point avec l’intention de n’être plus ton débi­ teur mais afin de l’être davantage. Car il s'agit d’une dette qui s'accroît au fur et à mesure qu’on l'acquitte. Ceux, en effet, qui mettent leur zèle à observer les lois de l’amitié excitent l'amour, le rendent plus ardent, font de l’étincelle un brasier et, consumés par ce feu, rivalisent d'amour pour se vaincre mutuellement. Accep­ te donc, tête que je vénère, ma défense, accorde-moi ton pardon et envoie-nous une lettre qui nous apprenne que tu es en bonne santé. 62. Av prêtre Jean1. « Vivez cache 2 », a dit l’un de ces anciens appelés sages. Pour moi, j’ai loué cette maxime et j'ai voulu confirmer les mots par des actes. Car j'ai cru ne rien faire d’absurde en recueillant même chez autrui3 ce qui est utile. Et, en effet, ce n'est pas seulement sur des plantes comes­ tibles mais aussi sur des plantes amères que les abeilles recueillent leur miel et puisent leur doux suc4. Moi-même j’en ai vu se poser sur des pierres arides et. en retirer un peu de rosée. Λ plus forte raison assurément est-il juste que les êtres doués d'intelligence tirent leur profit de partout. Pour ma part, je l'ai dit, je m’efforce de vivre caché et, plus que tout, c’est la tranquillité 8 que je chéXXVII .le la Coll. Palm. ici. l. I. p. 90-91 et 94-95), Thérap., 1,126. Voir aussi saint Ghkg. i»f. Naz., Or. 43, 13 {PG 3G, 512 A) ; saint Basile, De leg. libris gentil., c. 3 (PG 31, 569 C) et chez les païens, [·. ex. Plut., De prof, in virt., 8, 79 C (Moralia I, p. 158, 9-15, Pohîenz) à propos du fr.47 de Simonide; De tranquil!. animi., 5,467 C (ίδ. Ill, p. 194, 6-9,1 etc. Autres références dans Canivet, Hist, entr. apol., p. 130. 5. Ou peut-être même la vie monastique, désignée couramment par cette expression : ησυχίαν άσπάζοααι. Théodoret serait alors retourné provisoirement dans son couvent à cette époque. M2 THÉODORET DE CYH •πάντων μάλιστα τήν ήσυχίαν «σπάζομαι. Έπανελθών δέ πρώην άπδ τής ύμετέρας ό θεοσεδέστατος πρεσδύτερος Ευσέ­ βιος, άπήγγειλε συνουσίαν ύμίν τινα γεγευήσθαι, καί μεταξύ λόγου τινδς καί τήν περί ήμών κινηθήναι, | καί τήν σήν Θεο- 64’| 5 σέβειαν εύφήμως τής έμής μνησθήναι σμικρότητος. ’Εγώ δέ άγνωμου ώήθην, καί λίαν άδικον, τδν εΰ καί καλώς μεμνημένον μή τοίς ϊσοις άμείψασθαι. Εί γάρ καί μηδέν άξιον ευφημίας είργάσμεθα, άλλ' οδν τών ούτως έπαινούντωυ θαυμάζομεν τδν σκοπόν. ’Αγάπης γάρ ό τοιοϋτος έπαινος ?κγουος. Προσ10 φθέγγομαι τοίνυν τήν σήν Θεοσέβειαν, διακόνω χρώμενος τών γραμμάτων έκείνω. δς καΐτούς άγράφους σου λόγους, οΟς περί ήμών διεξήλθες, πρώην ήμϊν κεκόμικε. Δεξάμενος τοίνυν, βεοφιλέστατε, τήν επιστολήν, άμειψαιτά γράμματα γράμμασιν. *Ηρξας μέν γάρ λόγων αύτός, εγώ δέ γραμμάτων καί ήμειψά15 μην γράμμασι τούς λόγους. Λείπεται τοίνυν σε τά γράμματα γράμμασιν. 63. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. | Τών μέν άλλων τής έορτής άγα6ών συνήθως άπελαύσαμεν. 64’ Καί γάρ τήν τών σωτηρίων παθημάτων έωρτάσαμεν μνήμην, 20 καί διά τής Δεσποτικής άναστάσεως f δεξάμεθα τά τής κοινής άναστάσεως εύαγγέλια, καί τήν άρρητον τοϋ ΘεοΟ καί Σωτήρος ήμών φιλανθρωπίαν ύμνήσαμεν· ή δέ τών’Εκκλησιών ζάλη καθαρδς μεταλαχεΐν εύφροσύνης ούκ εϊασεν. Εί γάρ ένδς μέλους άλγοΟντος δλον κοινωνεί τής οδύνης τδ σώμα, παντός 25 ταραττομένου τοΟ σώματος πώς 2νεστι μή θρηνεΐν ; ’Επιτεί­ νει δέ ήμιν τήν άθυμίαν τδ νομίζειν είναι ταΟτα τής πσντελοϋς αποστασίας προοίμιον. Εύξάσθω τοίνυν ή θεοσέβειά σου, εί μέν ταθτα ούτως έχει, τής θείας ημάς επικουρίας τυχεϊν, 4-5 Οεοσίδιιαν codcl. : εύσίδίΐαν Sirin. | 12 ήμϊν seel. Sirin. || I ■13 Post σε verbum lacunam esse consuimus 1. Le messager de l'évêque de Cyr en Égypte, devant qui .Jean avait fait l’éloge de Théodoret. 2. Sur le destinataire et la date de cette ép., et. p. 103, »· 4. 3. Cf. / Cor. 12, 2G. 1 LETTRES 62 63 143 ris. Or voici que, revenant récemment de votre pays, le très pieux prêtre Eusèbe nous a raconté qu’une réunion avait eu lieu chez vous, qu’au milieu d’une conversation il fut aussi question de nous et que ta Piété avait parlé en termes élogiciix de notre pauvre personne. J'ai donc pensé que ce serait une marque d’ingratitude et man­ quer par trop à la justice que de ne pas répondre de la meme façon à celui qui a parlé de nous si bien cl si hono­ rablement. Car bien que nous n’ayons rien fait qui mérite d’être loué, du moins admirons-nous l’intention de ceux qui nous louent de la sorte, puisqu’une telle louange est le fruit de l’amour. Je salue, donc ta Piété, usant pour porter celte lettre de celui qui nous a récemment rap­ porté les propos que lu as tenus de vive voix à notre sujetl. Ainsi quand tu auras reçu cette lettre, homme cher à Dieu, à ton tour, envoie m’en une. Car si tu as été le premier à parler, moi je suis le premier à écrire et je réponds par une lettre à tes propos. Il te reste donc, pour ta part, à payer une lettre d’une lettre. 63. Lettre festale *. Nous avons joui comme d'ordinaire des bienfaits de la fête. Car nous avons commémoré le souvenir des souf­ frances rédemptrices, par la résurrection du Maître nous avons reçu l’heureuse nouvelle de la résurrection générale et nous avons chanté la bonté ineffable de notre Dieu et Sauveur : mais la tempête dont souffrent les Églises ne nous a pas permis de goûter une joie sans mélange. S'il suffit en effet qu'un seul membre souffre3 pour que le corps entier souffre avec lui, quand c’est tout le corps qui est malade^ comment pourrait-on ne pas pleurer ? Mais ce qui accroît encore notre tris­ tesse, c’est de penser que c’est là le prélude de l’aposlasc générale. Que ta Piété prie donc, si les choses en sont bien là, afin que nous obtenions le secours divin L 1 H THEODOHET DK CYK Κνα δυνηθώμεν άντιστήναι, κατά τδν θειον ‘Απόστολον, τή ήμέρα τή πονηρά. Εί δέ τις χρόνος ύπολέλειπται τή τοΟδε τοΟ βίου | συστάσει, λυθήναι τδν κλύδωνα, καί τήν προ- 65» τέραν γαλήνην τάς ’Εκκλησίας άπολαβείν ϊνα μή έπιπλείστον 5 οί τής άληθείας έχθροί ταΐς ήμετέραις έπαγάλλωνται συμφοραΐς. 64. ΕΟΡΤΑΣΤΙΚΗ. 'Ηνίκα μέν τδ σωτήριον πάθος υπέρ τοϋ γένους τών άυθρώπων δ Δεσπότης ύπέμεινεν, ήθύμειλίαν δ τών Ιερών άποστό10 λων χορός· ού γάρ ήδεσαν άκρικώς τδν τοΟ πάθους καρπόν. Επειδή δέ ϊγνωσαν τήν έντεΟθεν βλαστήσασαν σωτηρίαν, εύαγγέλιον έκάλεσαν τοΟ πάθους τδ κήρυγμα, καί τοϋτο πάσιν άνθρώποις προθύμως προσήνεγκαν. Οί δέ πεπιστευκότες, &τε δή τδν νοΟν φωτισθέυτες, άσπασίως τοΟτο δεξάμενοι, έορτά15 £ουσι τοΟ πάθους τήν μνήμην, καί τδν τοΟ θανάτου καιρόν δημοθοινίας εχουσι καί πανηγύρεως άφορμήν. Συνημμένη γάρ ή άνάστασις άπελαύνει τοϋ θανάτου τδν θρήνου, καί τής κοινής άναστά|σεως εχέγγυος γίνεται. Ταύτης επί τοΟ παρ- 65* όντος μεταλαχόντες τής εορτής, προσφθεγγόμεθά σου τήν 20 θεοσέθειαν, οϊόν τινα εύοσμίαν έκπέμπουτες τής εορτής τά μηνύματα. 65. ΖΗΝΩΝI ΣΤΡΑΤΗΓΩ. Τδ μέν τοίς άνθρωπείοις παθήμασι βάλλεσθαι, πάντων άνθρώπων κοινόν· τδ δέ φέρειν γενναίως καί τής τούτων 25 περιγίνεσθαι προσβολής, ούκ ετι κοινόν. Εκείνο μέν γάρ τής 3 τοϋδί τον Ν : τουδε Ζ του A (δι i. mg. alia manu) J 12 τον πίθον; τό χήρυγμα codd. : τό τοί πίθον; χήρνγμχ Noes. || 15 τον 123 seel. Sinn. Il 16 χαΐ om. A (i. mg. add. alia manu) || 17 άπελαύνιι NZ : απολαύει A αποβάλλει Sinn. ,| 20 τά seel. Noes. 1. Éphis. 6, 13. 2. Date et destinataire inconnus. 3. ΔημοΟο·.νία; : liti. : un banquet, mais sans doute convient-il de donner ici à ce mot un sens plus général, à moins qu’il faille voir LETTRES 63-C5 1 15 par lequel il nous sera possible, selon le mol du divin Apôtre, de «résister au jour de malheur1». Si, par contre, un certain temps nous a été laissé pour reconstruire la vie, prie pour que la tempête s'apaise et que les Églises recouvrent leur tranquillité première, afin que les enne­ mis de la vérité ne se réjouissent pas à l’excès de nos malheurs. 64. Lettre festale 2. Lorsque le Maître endura pour le bien du genre humain les soulFrances salvatrices, le chœur des saints apôtres fut plongé dans l'affliction parce qu’ils voyaient mal le fruit de ces soulFrances. Mais lorsqu’ils eurent connais­ sance du salut dont elles avaient été la semence, ils don­ nèrent le nom de bonne nouvelle à l’annonce de sa passion et la portèrent avec empressement à tous les hommes. Quant à ceux dont l’esprit a été illuminé par la foi, ayant accueilli avec joie cette nouvelle, ils célèbrent par une fête le souvenir de la Passion et font de ce temps de la mort du Sauveur l’occasion d'une fête 3 et d’une solennité. Car la résurrection du Sauveur, qui est liée à sa mort, chasse la douleur que cette mort avait causée et devient le gage de la résurrection générale. Ayant aujourd’hui participé à cette fêle, nous saluons ta Piété en t’en en­ voyant les enseignements comme un agréable parfum. 65. Au GÉNÉRAL ZÉNON *. Être atteint de souffrances humaines est chose com­ mune à tous les hommes : mais les supporter avec gran­ deur d’âme et triompher de leur assaut n’est déjà plus commun à tous. Car cela est le fait de notre nature, une allusion (pou probable, semble-t-il) au banquet eucharistique célébré en ce jour. Sur Zenon, cf. t. 1, p. 51. — Dale probable : avant 448, tan­ dis que Zénon exerçait son commandement en Orient. Correspondance. 11. 10 IJlÉODOKET DE CYH 146 5 10 15 20 φύσεως, τοΟτο δέ τής προαιρέσεως. Διδ δή καί τούς φιλοσοφοΟντας θαυμάζομεν, ώς τά βέλτιστα προαιρουμένους καί γνώμη τά πάθη νικώντας. Τήν δέ φιλοσοφίαν κατασκευάζει τδ έν ήμΐν λογικόν, ήγούμενον τών παθών, άλλ' ούκ άγόμευον ύπ' αύτών. °Εν δέ τών άνθρωπείων παθημάτων ή λύπη· ταύτης περιγίνεσθαι παρακαλοΟμεν τήν ύμετέραν μεγαλοπρέ­ πειαν. 'Ρόδιον δέ τοΐς καθ' ύμδς νικήσαι ' τδ πάθος, τήν τε 66* φύσιν λογιζομένοις καί τδ άκερδές τοΟ πένθους ένθυμουμένοις. Τίς γάρ δνησις έσται τοΐς άπελθοΟσιν, ήμών δλοφυρομένων καί θρήνοις κεχρημένων; "Οταν τοίνυν τδ κοινδν τών ώδίνων είς νοΟν λαμβάνωμεν, καί τδν μακρδν τής συνηθείας χρόνον, καί τάς λαμπρός στρατηγίας, καί τάς πολυθρυλήτους άριστείας, λογισώμεθα ώς καί άνθρωπος δ τούτοις κοσμού­ μενος, καί ύπδ τδν δρον τοΟ θανάτου τελών· καί πρδς τούτοις, δτι Θεός πρυτανεύει τά σύμπαντα, καί τδ συνοίσειν μέλλον άκριθέστερον έπιστάμενος, πρδς τοΟτο κυβερνά τά άνθρώπεια. ΤαΟτα ώς έν έπιστολής μέτρω γέγραφα, παρακαλών τήν ύμε­ τέραν μεγολοφυϊαν χαρίσασθαι πασιν ήμΐν τήν ύμετέραν ύγείαν, ήν οΐδεν εύθυμία φυλάττειν, άθυμία δέ λύειν. Διά γάρ τοι τοΟτο καί τήν έπιστολήν έγραψα, τής κοινής | προμη- 66’ θούμενος ώφελείας. 66. ΑΕΡΙΟ ΣΟΦΙΣΤΗ. Είς τήν τριπόθητον υμάς πανήγυριν ή τετοκυΐα καί θρεψα- μένη καλεΐ. Ό γάρ ίερδς σηκδς καί τδν δροφον έλαθε, καί τδν 25 προσήκοντα κόσμον προσέλαβε καί τούς οίκήτορας οΐς έδομήθη 12 πολυβρυλήτονζ ΝΖ : -Ορυλλι{τους Λ || 17 έν om. A (i. mg. add. I alia manu) |j 20 το: om. Λ sed s. 1. add. non eadem ul vid., manu 1. Sur faction universelle de la Providence voir notre ouvrage, Thiodoret de Cyr, Discours sur la Providence. Paris, Les BellesLettres, 1954, p. 53 s. 2. Sur ce personnage, ci. p. 88, n. 2. — Sur la date, probable­ ment antérieure au concile d’Éphèse de 431, des épîtres 66 et 67, LETTRES 65-66 147 ceci celui de notre volonté. C’est pourquoi nous admi­ rons précisément les sages de choisir le meilleur parti et de surmonter les souffrances par la raison. Ce qui ouvre la voie à la sagesse, c’est la pensée qui est en nous et qui commande aux affections au lieu de se laisser guider par clics. Parmi les affections humaines il en est une la tristesse — dont nous exhortons votre Magni­ ficence à triompher. Or c'est chose facile à des hommes tels que vous que de vaincre la souffrance si à la fois vous considérez notre nature et réfléchissez à l’inutilité de la douleur. Quel profit, en effet, celui qui s’en est allé tire­ ra-t-il de nos plaintes et de nos larmes ? Aussi lorsque nous pensons aux liens de la naissance, à l’amitié créée par le temps, à l’éclat des charges militaires, aux exploits que tout le monde célèbre, songeons que celui qui était orné de ces avantages était aussi un homme et qu’il reslait soumis au terme fixé par la mort ; et songeons aussi que Dieu dirige tout et que, sachant plus sûrement que nous où sont nos intérêts, c’est vers celte fin qu’il con­ duit les affaires humaines1. J’écris ces pensées comme on peut le faire dans le cadre d’une lettre, invitant votre Grandeur à garder pour notre bien à tous la bonne santé qui est la vôtre, cette santé que la joie sait maintenir et la tristesse détruire. Car c’est précisément là le motif pour lequel, me souciant de l’intérêt général, j’ai com­ posé cette lettre. 66. Au sophiste Aëkius *. Celle qui vous a mis au monde et vous a nourri ’ vous invite à la fête tant souhaitée. Car le saint édifice a reçu son toit, les ornements qui convenaient s’y sont ajoutés et il attend avec impatience ceux en l’honneur de qui il a voir t. I, p. !00, n. 5 et notre article, « Sur la chronologie de trois lettres de Theodorei de Cyr », in RE G 67, 1956, p. 82-96. 3. La ville de Cyr d’oû Aërius devait être originaire. 1-18 THÉODORET DE CYR •ποθεί. ’Απόστολοι δέ οΰτοι καί προφήται, Παλαιδςκαί Καινής Διαθήκης μεγαλόφωνοι κήρυκες. Κοσμήσατε τοίνυν τή παρου­ σία τήν εορτήν, καί τάς έκ ταύτης άναβλυζούσας εύλογίας άρύσασθε καί θυμηρεστέραν ήμίν έργάσασθε τήν πανήγυριν. 67. ΜΑΡΑΝΑ. Σδν μέν έργου, ώ άριοτε, τδ καί τούς άλλους εις τήν τών εγκαινίων πανήγυριν καλεΐν. Έκ γάρ τής σής σπουδής τε καί προθυμίας καί δ θειος έδομήθη σηκός καί οί μεγαλόφωνοι τής άληθείας άφίκουτο κήρυκες oc τοθτον ο’κήσοντες καί | τούς G7 10 πιστώς προσιόντας φρουρήσοντες. Γράφω δέ όμως σημαίνων τής εορτής τόν καιρόν. 68. ΕΠΙΦΑΝΙΩ. Έθουλόμην μή μόνον ώς πολίτας, άλλα καί ώς δμοπίστους ύμας καί όμοσκήνους, εις τήν τών άγίων άποστόλων καί προ15 φητών συγκαλέσαι πανήγυριν· άλλ* ούκ έδ τδ τής προλήψεως πάθος. Ου δή χάριν τά τής ένεγκούσης μόνα προβάλλομαι δίκαια, καί παρακαλώ τής άξιεράστου τών άγίων άποστόλων καί προφητών μεταλαχείν εύλογίας. Ταύτην γάρ τήν μετάληψιν ούδεμία κωλύει διχόνοια. 2 διαθήκης s. 1. add. Λ alia manu 'J 19 οΰδίμία Z A : οόδε μία N j διχόνοια N p. corr. A : -νια Ί 1. Vraisemblablement sur l'initiative de Théodoret lui-même qui reçut de Phénieio et de Palestine des reliques de divers prophètes et apôtres et les reçut solennellement avec le chant des psaumes, accompagnées de tout le peuple de la ville et de la campagne (cf. H. li. 21, in P 6' 82, 1444 BC). C’est dans celle église que Théodoret fit construire un tombeau pour l’illustre Jacques de Cyr. 2. Marana est avocat cl appartient au diocèse de Cyr. Il resta fidèle à son évêque en butte à la persécution, voulut lui dire com­ bien il souffrait des maux qu'endurait l’ilglise, et Théodoret l’en remercia (ép. 124). 3. Inconnu par ailleurs. — Sur la date, impossible à déterminer, de cette cpître, voir notre art. cité, p. 84. lettres 66-68 1 49 été élevé Ce sont les apôtres cl les prophètes, sublimes hérauts de ΓAncien cl du Nouveau Testament. Honorez donc de voire présence cette fête, venez y puiser les bénédictions qui en jailliront et accroître pour nous la joie de cette solennité. 67. A Maraxa’. En vérité c’est à toi, mon cher ami, qu’il appartient d'inviter aussi les autres à la fête de la dédicace, puisque c’est grâce à ton zèle et à tes soins que le saint édifice a clé bâti et que sont arrives les sublimes hérauts de la vérité qui l'habiteront et protégeront ceux qui s’appro­ cheront d’eux avec foi. J’écris cependant pour te faire connaître la date de la fête. 68. Λ Epiphane3. Ce n’est pas seulement à titre de concitoyen mais aussi d’ami qui partage ma foi et mon toit 45que je vou­ drais vous inviter à la solennité des saints apôtres et pro­ phètes, mais les préjuges dont vous souffrez® ne le per­ mettent point. C’est pourquoi je ne mets en avant que le titre de compatriote et je vous invite à bénéficier de la chère bénédiction des saints apôtres et prophètes, puisque aucun dissentiment ne s’oppose à ce que vous y participiez. 4. Le mot όαόσχηνος doit s’entendre au figuré, il ne fait qu'expri­ mer sous forme imagée la même idée déjà exprimée par όρόπίβτος. 5. L’empêchement en question est la foi hétérodoxe ou, plue pro­ bablement, le paganisme d’Épiphanc. Le mot χράληψις, en pareil contexte, signifie préjugé et s’oppose par suite soit à la réflexion, soit à la foi (cf. Tkérap. 1,82,84,90; II, 41 ; IX, 73). En tant qu'nhstacle à la foi, la τφο'ληψις est réellement un κάβο;. Et cepen­ dant l'expression totale constitue une formule générale d'allure assez neutre, voulue par l’auteur, et que justifie le souci de ne pas blesser Êpiphane. 150 THÉODORET DE CYR 69. ΕΥ ΓΡΑΦΙΑ. El μή με τά τής άνάγκης κατείχε δεσμά, ευθύς άν εδραμον, τήν Κοίμησιν γνούς τοΟ μεγαλοπρεπούς καί άοιδίμου δμοζύγου τής σής θαυμασιότητος. Παμπόλλας γάρ ύμιν όφείλω χάριτας, 5 διαφόρως έγώ παντοδαπής τιμής ' παρ' ύμών άπολαύσας. 67’· Επειδή δέ £κων έκωλύθην άποδοΟναι τά χρέος, άτοπον ώήθην γράμματα πέμψαι παρ' αύτήν τήν τοΟ πένθους άκμήν, ούτε τοΟ γραμματοφόρου συντυχειν δυναμένου τή σεμνοπρεπεία τή σή, ούτε τής όδύνης συγχωρούσης τοίς γράμμασιν έντυ10 χείν. ΤοΟ δέ λογισμοΟ λοιπόν χώραν έσχηκότος άνανήψαι, καί άγξαι τά πάθος, καί κολάσαι τοΟ πένθους τήν άμετρίαν, έθάρρησα γράψαι καί τήν σήν παρακαλέσαι θαυμασιότητα, καί τήν άνθρωπείαν φύσιν έπεσκεμμένην, καί τό κοινόν τοΟ πάθους λογιζομένην, καί πρδς τούτοις τά θεία πεπαιδευμένην, μετρή15 σαι τή πίστει τήν άθυμίαν. Ού γάρ άπέθανεν δ πάντα δριστος έκεινος άνήρ, κατά τήν τοΟ Κυρίου φωνήν, άλλά καθεύδει ύπνον τοΟ συνήθους μακρότερον. Ταύτην γάρ ήμίν ό Δεσπότης | δέδωκε τήν έλπίδα· ταύτην έκ τών θείων λογίων 68r δεδέγμεθα τήν ύπόσχεσιν. Οίδα μέν ουν, ώς άνιαράν ο χωρι20 σμός, καί λίαν άνιαρόν, καί διαφερόντως δταν καί ήθών εύαρμοστία, καί χρόνος μακρότερος τήν φιλίαν αύξήση· άλλ αποδημίας £στω, μή τελευτής, ή λύπη. Διαφερόντως δέ τοίς έν εύσεβεία τεθραμμένοις ή τοιαύτη προσήκει φιλοσοφία· ή καί τήν ύμετέραν σεμνοπρέπειαν κοσμηθήναι παρακαλώ. 4 γάρ N i. mg. eadem manu ί| 18 δίδωχι Λ : δίδωχεν ΝΖ εδωχ< : Noes. II 21 φιλίαν i. mg. A : φιλοσοφίαν ΝΖ 1. Sur Eugraphie, ci. p. 34, n. 2. — Date : début 449 ou fin 448, donc antérieure à l'ép. 8. En eiTet, Théodoret y fait vraisemblable­ ment allusion, dès le début, au décret imperial qui le retient à Cyr. D’autre part, nous ne sommes plus au temps de Pâques, comme dans la lettre 8, puisque cette dernière, qui est postérieure à la lettre 69, semble être écrite justement au moment des solennités pascales. LETTHE 69 151 69. A Eugraphie ’. Si les liens de la nécessité ne m’avaient retenu, c’est aussitôt que j’aurais couru vers vous à la nouvelle que le magnifique et glorieux époux de ta Majesté était entré dans le sommeil de la mort. Car infinie est ma dette de reconnaissance envers vous, puisque j’ai plus que tout autre reçu de vous mille marques d'honneur. .Mais étant donné que j'ai été malgré moi empêché d’acquitter ma dette, j'ai pensé qu’il ne convenait pas de t’envoyer une lettre au plus fort de ta douleur, puisque celui qui l’aurait portée ne pouvait rencontrer ton Excellence et que, d’autre part, la douleur ne te permettait pas de la lire. Par contre, aujourd’hui que ta raison a eu le temps de se ressaisir, de maîtriser ta douleur, de contenir l’excès de ton chagrin, j'ai osé t’écrire pour exhorter ton Excel­ lence à considérer la nature humaine, à reconnaître l’u­ niversalité de ce mal et, fortifiée en outre par les ensei­ gnements divins, à mettre par la foi une limite à son abattement. Car il n’est pas mort cet homme si excel­ lent en toutes choses mais, selon le mot du Seigneur il ne fait que dormir d'un sommeil plus long qu’à l’ordi­ naire. Telle est bien en effet l’espérance que le Maître nous a donnée, telle est la promesse que nous avons reçue des enseignements divins. Je sais certes que c’est une chose pénible, très pénible môme, que la séparation, surtout quand l’harmonie des caractères et un temps assez long ont augmenté l’affection ; ne fais cependant que pleurer un départ, non une mort. Plus qu’à qui­ conque c’est à ceux qui ont grandi dans la foi que con­ vient une telle sagesse, dont j’invite aussi votre Majesté à faire sa parure. 2. Cf. Le 8, 52. Même idée ép. XLVII de la Coll. Palm, à Eurycianus (t. T, p. 112-113). 152 THÉODORET DE CYR Προσφέρω δέ τήν παραίνεσιν, ούχ ώς αναλγησίαν νοσώντώ δντι γάρ ήλγησα τήν ψυχήν, τής φίλης έμοί κεφαλής τήν εκδημίαν μεμαθηκώς. Άλλ' είς νοϋν 26αλον τών δλων τόν Πρύτανιν, καί τήν άρρητον αύτοΟ σοφίαν, τήν άπαντα πρός 5 τό συμφέρον οίκονομοϋσαν. Καί τήν σήν -παρακαλώ θαυμασιότητα ταΟτα δή λογίζεσθαι, καί τοΟ -πάθους | περιγενέσθαι, καί 68» τόν -πάντων ήμών Δεσπότην ύμνήσαι Θεόν- άρρήτω γάρ -προ­ μήθεια κεχρημένος τά καθ' ημάς κυβερνά. 70. ΕΥΣΤΑΘΙΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΙΓΩΝ. Τραγωδίας άξιον τό κατά τήν εύγενεστάτην Μαρίαν διήγημα. Αδτη γάρ έστι μέν θυγάτηρ τοΟ μεγαλοπρεπεστάτου Εύδαίμονος, ώς καί αύτή φησι καί άλλοι τινές μεμαρτυρήκασιν. Έν δέ τή καταλαβούση συμφορά τήν Λιβύην, τής προγο­ νικής ελευθερίας έξέπεσε, καί είς δουλείαν μετέπεσεν. *Έμπο15 ροι οέτινες, αύτήν παρά τών βαρβάρων πριάμενοι, διεπώλησάν τισι τήν ήμετέραν οϊκοΟσιν. Συνεπράθη δέ αύτή καί παιδίσκη, πάλαι τήν οίκετικήν τάξιν εχουσα παρ’ αύτή- κοινή τοίνυν εΐλκον τόν πικρόν τής δουλείας ζυγόν, ή τε Οερά-παινα καί ή δέσποινα. Άλλ' ούκ ήθέλησεν άγνοήσαι τό διάφορον ή θερά20 παινα. | ούδέ τής προτέρας έπελάθετο δεσποτείας- άλλα τήν 69* εύνοιαν τή συμφορά διεφύλαξε, καί μετά τήν τών κοινών δεσποτών θεραπείαν έθεράπευε τήν νομιζομένην όμόδουλου, άπονίπτουσα πόδας, έπιμελομένη στρωμνής, καί τής άλλης ώσαύτως έπιμελείας φροντίζουσα. ΤοΟτο τοϊς πριαμένοις 25 έγένετο γνώριμον. ’Εντεύθεν έθρυλήθη κατά τήν πόλιν ή τε ταύτης ελευθερία καί τής θεραπαίνης ή εύτροπία. ΤαΟτα μεμαθηκότες οί παρ' ήμίν Ιδρυμένοι πιστότατοι στρατιώται — έγω γάρ τηνικαΟτα άπήν —, καί τοϊς πριαμένοις άπέδοσαν 10 5-6 Οαυμασιότητα codd. : όσιότητα Sirin. || 15-16 οιεπώλησάν τισι : -σαν τ·.σί ΝΖ || 18 τής seel. Sinn. ,| 25 έθρυλήθη N Z : έθρυλλήθη A 1. Sur Eustathc, ci. t. I, p· 33-34. — Date de l'épitro : inconnue. Tout au plus peut-on dire, puisqu elle a etc éditée, comme les épîtres 10, 19, 20, 22, 51, avec d'autres lettres de cette époque, qu'elle a pu être écrite entre les années 443 et 448. LETTRES 69 70 153 Et si je vous exhorte, ainsi, ce n’est point que je sois, pour ma part, atteint d'insensibilité, car j'ai réellement souffert dans mon âme lorsque j’ai appris le départ d'un ami qui m’était cher. Mais je me suis remis en mémoire le Maître de l’univers et son ineffable sagesse qui dis­ pose toutes choses en vue de nos intérêts. J’invite donc ton Excellence à méditer ces pensées, «h triompher de sa douleur et à louer Dieu, notre Maître à tous : car c’est avec une providence ineffable qu’il gouverne toutes nos affaires. 70. A Evstatde, évêque d'Aegées *. Digne d'une tragédie est ce que l’on raconte au sujet de la très noble Marie. Celle-ci, selon ses propres paroles et selon le témoignage d’autres personnes, est la fille du très magnifique Eudaimon. Mais, dans la catastrophe qui s’est abattue sur la Libye, elle perdit la liberté de ses ancêtres et tomba en esclavage. Cependant, des marchands qui l’avaient achetée aux barbares la ven­ dirent à des gens de chez nous. Avec elle fut vendue aussi une jeune fille qui remplissait autrefois à ses côtés le rôle de servante : ainsi donc servante et maîtresse ont porté ensemble le joug amer de la servitude. Mais la servante n'a pas voulu ignorer leur différence de con­ dition ni oublier l’autorité sous laquelle elle vivait jadis : elle a conservé dans le malheur ses bonnes dispositions et, après avoir servi leurs maîtres communs, elle servait aussi celle que l’on croyait esclave comme elle, lui lavant les pieds, préparant sa couche et veillant de la même manière à tout le reste. Cela vint à être connu de ceux qui les avaient achetées. Il s’ensuivit que l’on parla beaucoup à travers la ville de la naissance libre de l’une et des bons sentiments de l’autre. Ayant appris la chose, les soldats pleins de foi qui vivent sur notre sol — car, pour nia part, j’étais alors absent — payèrent le prix 154 TIIÉOOOHET de CYR τήν τιμήν καί ταύτην τής δουλείας έξήρπασαν. 'Εγώ δέ μετά τήν έπάνοδον. διδαχθείς καί τδ δράμα τής συμφοράς, καί τών στρατιωτών τήν άξιέπαινον δρεξιν, τά αγαθά μέν έπηυξάμην έκείνοις, τήν εύγενεστάτην δέ κόρην τών εύλαδεστάτων τινί 5 διακόνων παρέδωκα, σιτηρέσιον άρκοΟν χορηγεισθαι τταρεγ- 69» γυήσας. Δέκα δέ διεληλυθότων μηνών, μαθοΟσα τδν -πατέρα ζήν έτι καί άρχειυ έν τή Δύσει, έπεθύμησεν εικότως πρδς εκείνον έπανελθεΐν καί τινων είρηκότων, ώς άπδ τής Εσπέ­ ρας έμποροι πλεΐστοι καταίρουσιυ εις τήν νΟν παρ' ύμιν έπι10 τελουμένην πανήγυριν, ήτησε μετά γραμμάτων έμών τήν αποδημίαν ποιήσασθαι. Τούτου χάριν ταύτην γέγραφα τήν έπιστολήν, παρακαλών σου τήν θεοσέβειαν, ώς εύγενοϋς φροντίσαι βλαστήματος, καί κελεΟσαί τινι τών εύλαβεία κοσμουμένων, καί ναυκλήροις καί κυδερνήταις καί έμπόροις διαλε15 χθήναι, καίπιστοΐς αύτήν άνδράσι παραδοϋναι, άποκαταστήσαι τώ πατρί δυναμένοις. Πάντως γάρ 'ότι πάμπολλα κερδανοΟσι παρά πάσαν άνθρωπίνην έλπίδα τώ πατρί τήν παίδα προσάγοντες. | 71. ΖΗΝΩΝΙ 20 ΣΤΡΑΤΗΓ^ ΚΑΙ ΥΠΑΤΩ. Τήν ύμετέραν άνδρείαν θαυμάζουσιν άπαντες, ώς ήμερότητι καί πραότητι κεκραμένην, καί τοΐς μέν οϊκείοις ήπίως, τοΐς δέ πολεμίοις άνδρείως προσφερομένην. Τδν άξιέπαινου δέ ταΟτα δείκνυσι στρατηγόν. Στρατιώτην μέν γάρ ή άνδρεία κοσμεί, τδν δέ στρατηγόν πρδ τής άνδρείας ή φρόνησις- καί 25 μετά τούτων σωφροσύνη καί δικαιοσύνη, δι’ ών δ τής αρετής συναθροίζεται πλοΟτος. Συλλέγει δέ τοΟτον ή τών άγαθών δρεγομένη ψυχή· καί ήδιστον ήγείται τδν πόνον, εις τδ γλυκύ 16 ότι N Z : om. Λ 1. Le mot “ανηγορις, que Théodore! emploie d'ordinaire pour désigner mie fête religieuse, désigne d'une façon générale toute réunion pour une fête quelconque, foire, jeux, spectacle, marché, etc. On peut mesurer l'importance de certaines de ces fêtes par l'arrivée à Aegêes de vaisseaux venus même d’Occident. 70» LETTRES 70-71 155 ίι ceux qui l'avaient achetée et l’arrachèrent à la servi­ tude. Pour moi, mis au courant, après mon retour, et de ce malheureux drame et du très noble désir des sol­ dats, pour ces derniers j'ai demandé à Dieu ses bien­ faits et j’ai confié cctle jeune fille de haute naissance à l'un de nos diacres les plus pieux, à qui j'ai demandé de lui assurer un entretien convenable. Dix mois s’étaient écoulés lorsque, ayant appris que son père vivait encore et exerçait une charge en Occident, elle désira naturel­ lement retourner auprès de lui ; le bruit ayant couru qu’un très grand nombre de marchands se rendaient à la foire1 qui se lient, actuellement chez vous, elle demanda à partir avec une lettre de moi. Voilà pourquoi j'ai écrit la lettre que voici, par laquelle j’invite ta Piété à prendre soin d’une enfant de bonne famille cl à demander à l’un de ceux qu’orne la piété de s’entre­ tenir avec armateurs, pilotes et marchands, afin de la confier à des gens sûrs qui puissent la remettre à son père. Car immense certainement sera la récompense de ceux qui contre toute espérance humaine auront ramené au père son enfant. 71. A Zenon, général et consul*. Tout le monde admire votre courage que l’on voit tempéré de douceur et de mansuétude, tendre envers vos familiers mais viril à l’égard de vos ennemis. Voilà qui révèle un général digne de louanges. Car si le courage est l’ornement du soldat, celui du général, avant le cou­ rage, est le bon sens et, avec ces mérites, la modération et la justice, par lesquelles s’amasse le trésor de la vertu. Ce trésor, l’âme avide du bien le recherche, et plein de 2. Sur Zenon, cf. p. 145, n. 4. Zénon était en charge en Orient lorsqu'il obtint, la consulat à la fin de 447 pour l'année 448 : c'est à cette occasion que l'évéque de Cyr lui adressa la présente épître. 156 THÉODORET DE CYR τών καρπών άποθλέπουσα. Τοίς γάρ τής Αρετής άθληταΐς Αθλα προτέθεικεν οΤά τις Αγωνοθέτης φιλότιμος δ τών δλων Θεός, τά μέν έν τώδε τώ βίω, τά δέ έν έκείνω τώ πέρας ούκ ϊχοντι. Τών τήδε μέν ουν τδ ύμέτερον άπέλαυσε μέγεθος, καί 5 τδ άκρότατον έδέξατο γέρας· εϊη δέ καί τών μονίμων | εκείνων 7( καί διαρκών τήν ύμετέραν μεγαλοφυΐαν τυχείν Αγαθών, καί μετά τής ύπατικής άμπεχόνης προσλαβεΐν τήν άρρητον καί θείαν περιβολήν. Κοινή γάρ πάντων εύχή τών εκείνης τής δωρεδς έπισταμένων τδ μέγεθος. 10 72. ΕΡΜΕΣΙΓΕΝΕΙ ΠΑΡΕΔΡζΙ. Ή νίκα τών Ανθρώπων δ τής άγνοιας κατεκέχυτο ζόφος, ού τάς αύτάς Απαντες έορτάς έπετέλουν. Αλλά διηρημένας εΐχον κατά πόλεις τάς πανηγύρεις. Έν “Ηλιδι μέν γάρ 'Ολύμπια ήν, έν Δελφοις δέ τά Πύθια, έν δέ γε τή Σπάρτη τά ‘Υακίν15 Οια, Άθήνησι δέ τά τε Παναθήναια καί τά Θεσμοφόρια καί τά Διονύσια. ’Επίσημα δέ ήν· καί Αλλοι δέ Αλλων έπετέλουν δημοθοινίαν δαιμόνων. Επειδή δέ τδ νοερδν φώς τήν Αχλύν εκείνην έσκέδασε, πανταχοΟ γής καί θαλάττης ήπειρώται καί νησιώται κοινή τοΟ ΘεοΟ καί Σωτήρος ήμών έπιτελοΰσι τάς 20 έορτάς· | καί ένθα Αν τις άποδημήσαι θελήση, καν πρδς ήλιον 7 άνίσχοντα. κ&ν πρδς δυόμενον, πανταχοΟ τήν αύτήν εύρήσει κατά τδν αύτδν χρόνον έπιτελουμένην πανήγυριν. Ούδέ γάρ κατά τδν Μωϋσέως νόμον, τδν τή ’Ιουδαίων άσθενεία συμδαί- ! 4 άπέλαυσε ΝΖ: άπη- λ || 15 -ι om. Λ {i. mg. add. non eadem manu) || 17 δημοβοινΐαν Noes. : ώμο&οινίαν codd. 1. Sur Hermêeigénes, cf. t. I, p. 45-46. — Date : inconnue. 2. Au particularisme et à la diversité des cultes païens, Théodo­ ret oppose ici triomphalement Γ universalité et Punite du culte chrétien. Voir une énumération semblable de fêtes et mystères païens dans Thérap., VIT, 10 et, à propos de la substitution du culte chrétien aux cultes païens, ib., VIII, 62 s. Malgré les affirma­ tions do Théodoret, il ne faut pas oublier que des fêles telles que les Olympiques et les Pythiqucs, qui réunissaient des Grecs de tous I lettres 71-72 157 douceur est à scs yeux l’effort» parce qu elle a en vue la douceur de ses fruits. Car devant les athlètes de la vertu, le Dieu de Γ univers, tel un magnifique agonothète, a placé des récompenses, les unes en cette vie, les autres en celle qui n’a pas de terme. Celles d’ici-bas, certes, votre Grandeur les a connues et elle a obtenu le suprême honneur : plaise au Ciel, cependant, qu’il soit donné à votre Excellence d’obtenir aussi les biens stables cl du­ rables et de recevoir, en même temps que le vêtement du consul, la robe sacrée et divine ! Car tel est le vœu de tous ceux qui savent la grandeur de ce don. 72. A l’assesseur Hermésigènes ». A l'époque où les ténèbres de l’ignorance envelop­ paient le genre humain, les hommes ne célébraient pas tous les mêmes fêtes, mais chaque cité avait ses fûtes particulières. A Elis c’était les Olympiques, à Delphes les Pythiqucs, à Sparte les Ilyacinthies, à Athènes les Panathénées, les Thcsmophories et les Dionysies. C’étaient là des fêtes remarquables, mais, en outre, chaque cité organisait des solennités en l’honneur d’autres divi­ nités. Mais depuis que la lumière de l’esprit a dissipé ce brouillard, partout, sur terre et sur mer, continentaux et insulaires, tous ensemble, célèbrent les fêtes en l'honneur de notre Dieu et Sauveur ; et, quel que soit le lieu où l’on voudra se rendre, aussi bien vers l’Orient que vers l’Occident, partout on trouvera la même fête célé­ brée en même temps ’. Car il n’est plus nécessaire, comme dans la loi de Moïse, qui convenait à la faiblesse des Juifs, de se rassembler en une seule ville3 pour y célépays auprès Je quelques-uns des sanctuaires les plus renom­ més et revêtaient une rare magnificence, étaient pour ceux qui y participaient des occasions de rencontre au cours «lesquelles ils savaient prendre conscience de leur communauté. 3. Jérusalem, centre du culte judaïque. 158 THEODOREI DE CYR νοντα, είς μίαν Ανάγκη συνιέναι πόλιν, καί τών εύεργεσιών έορτάζειυ τήν μνήμην- Αλλά πδσα -πόλις, καί -πδσα κώμη, καί άγροί, καί έσχατιαί, τής θείας ένεπλήσθησαν χάριτος- καί έν παντί τόπω σηκοί θειοι καί τεμένη καθιέρωνται τώ τών όλων 5 θεώ. Διά τοι τοΟτο καί κατά πόλεις διηρημένοι πανηγυρίξομεν, καί αύ πάλιν κοινωνοΟμεν άλλήλοις τών εορτών. Τον γάρ αύτδν Θεόν τε καί Δεσπότην τοϊς ύμνοις γεραίρομεν. καί τάς μυστικάς αύτώ θυσίας προσφέρομεν. Τούτου δή χάριν καί διά γραμμάτων άλλήλους οί γειτονεύ|οντες προσφθεγγόμεθα, τήν 71 10 έκ τής εορτής έγγινομένην θυμηδίαν σημαίνοντες. ΤοΟτο κάγώ νΟν ποιώ, καί τήν έορταστικήν πρόσρησιν τή σή μεγαλοπρε­ πείς προσφέρω. Άντιδώσει δέ καί αύτή πάντως τήν ί'σην, καί τιμήσει τδν νόμον τής εορτής. 73. ΑΠΟΛΛΩΝΙΟΙ. Θεμιστοκλέα τον Νεοκλέους, τον άριστον εκείνον καί άξιάγαστον στρατηγόν, θαυμάζων δ συγγραφεύς φυσικήν αύτώ μόνην προσμεμαρτύρηκεν αρετήν- Περικλέα δέ, τδν Ξανθίππου, καί τήν άπδ τής παιδείας έφη προσειληφέναι δεινό­ τητα καί τήν πειθώ τοϊς λόγοις έπιστάζειν, καί ταύτη κατα20 κηλεϊν τούς ακούοντας, καί Ικανόν γενέσθαι γνώναί τε τά δέοντα, καί έρμηνεϋσαι ταΟτα. Ούδέν γάρ άπεικδς περί αύτοΟ γράφοντα τοϊς αύτοΟ λόγοις 1 κεχρήσθαι. ΤαΟτα καί τήν σήν 72Γ λαμπρύνει μεγαλοπρέπειαν. Καί γάρ δεξιάν σοι φύσιν έδωκεν δ δημιουργήσας Θεός, καί τής παιδείας ή μετουσία τδ ταύτης 25 δείκνυσι κάλλος. Ούδέν τοίνυν ελλείπει τώ πλούτω τής αρε­ τής, ή μόνη τοΟ πεποιηκότος ή γνώσις- ταύτης γάρ προσ15 10 ζάγώ : ζ.χγώ Ν ζάγώ ΖΑ | 19-20 κχταζηλε-ν ΝΖ : -κλΐ'.ν Λ 1. Sans doute à distinguer de l'autre Apollonius, destinataire de l’ép. 103, qui fut préfet du prétoire en 442-443 et assista à Chalccdoine (ACO Π, 1. 2, p. 69, n° 14). Il s’agit ici plus vraisemblable­ ment. du frère de Huius {PW II, 2, p. 125, n° 691 qui fut l’un des deux maîtres de la milice à Constantinople en 442, maigre Tn.i.EMONT qui pensait. (Hist. des emp., VI, 73) qu’il s'agissait dans les LETTRES 72 73 159 brer le souvenir des bienfaits reçus, mais chaque ville, chaque bourg, les campagnes et les lieux les plus retirés ont été remplis de la gràce de Dieu et en tout lieu édi­ fices religieux et sanctuaires sont consacrés au Dieu de l'univers. Aussi nous rassemblons-nous séparément dans nos cités respectives bien que participant tous aux mêmes fêtes. Car c’est le même Dieu et le même Maître que nous honorons de nos hymnes et à qui nous offrons les sacri­ fices mystiques. C'est, pourquoi aussi entre voisins nous nous saluons par lettres, manifestant ainsi la joie que la fête fait naître en nous. C'est ce que je fais moi-même à cette heure, en adressant, à ta Magnificence la salu­ tation rituelle. A son tour, j’en suis sûr, elle m'enverra la même salutation et se conformera ainsi à la coutume de la fête. 73. A Apollonius*. L’historien *, admirant. Themistocle, le fils de Néoelès, ce chef si éminent et si digne d'être loué, a témoi­ gné en sa faveur d’une vertu simplement naturelle, tan­ dis que Périclés, le fils de Xanthippe, ayant, selon lui, ajouté à celle-ci le talent, fruit, de l’éducation, répan­ dait la persuasion sur ses discours, par clic captivait scs auditeurs et se montrait aussi capable de savoir ce qu'il faut faire que de le dire. Il est en effet bien naturel que, parlant de lui, j’emploie ses propres termes. Ces mérites brillent aussi en ta Magnificence, puisque le Dieu Créateur t’a doué d'une heureuse nature et que l’édu­ cation qui s’y est ajoutée en manifeste la beauté. Rien ne manque donc au trésor de ta vertu que la connaissance de Celui qui en est l’auteur. Car si cette connaissance deux cas du même personnage, lequel, d’abord païen, se serait ensuite converti. 2. Thvcyoidr. Cf. : I, 138, 3 (portrait de Thémistode) et 139, 4 (Périclés), sans citation textuelle. 160 rilÉOOOBET DE CYB γενομένης, τελεοτάτην έξομεν τδν άγαθδν τήν φοράν. ΤαΟτα γνούς ύμδν τήν ίφιξιν έπιστέλλω, τόν τδν άγαθων άντιβολδν χορηγόν, καί φωτός άκτινα χαρίσασθαι τώ τής ψυχής όπτικφ, καί τής δωρεάς έπιδείξαι τό μέγεθος, καί τής κτή­ 5 σεως εκείνης έξάψαι τόν έρωτα, καί ποθήσαντι δωρήσασθαι τό ποθούμενον. 74. ΟΥΡΒΑΝΩ. Δέδωκεν ήμίν ό μεγαλόδωρος Δεσπότης καί ταύτης πάλιν άπολαθσαι τής εορτής, καί τήν έορταστικήυ πρόσρησιν 10 πέμψαι I τή μεγαλοπρεπείς τή σή· ήν ύγιαίνειν τε καί δια- ’ λάμπειν εύχόμεθα, καί τής άρρήτου καί βεοσδότου μεταλαχεΐν δωρεάς, ή τδν έλπιζομένων άγαθων τοίς προσιουσι τά σπέρ­ ματα χορηγεί, καί τής τέλος ού δεξομένης ζωής τε καί βασι­ λείας τά σύμβολα δίδωσιν. ΤαΟτα τόν φιλάνθρωπον Δεσπότην 15 άντιβολοΟμεν τω σώ μεγέθει δωρήσασθαι· πεφύκασι γάρ οί φιλοΟντες τά άγαθά τοίς φίλοις αίτεΐν. 75. ΤΟΙΣ ΚΛΗΡΙΚΟΙΣ ΒΕΡΟΙΑΣ. “Εγνων ώς εικότως περί τήν ύμετέραν διάκειμαι θεοσέβειαν. Πέπεικε γάρ με τής εύλαβείας ύμων τά γράμματα, ώς άγαπδν 20 άνταγαπδμαι. Πολλάς δέ έχω τής περί ύμδν άγάπης τάς άφορμάς. Πρώτον μέν, τό τόν ύμέτερον πατέρα, τόν μέγαν έκείνον καί άποστολικόν άνδρα, καί έμόν γεγενήοθαι πατέρα. 8 πάλιν N Ζ : s. 1. A non eadem manu 1. Sur Urbanus, cf. I. I, p. 46. — Date de l'épîtro : inconnue. 2. La fêle de Pâques par la résurrection du Christ, fournil aux hommes l'image de leur propre résurrection et leur garantit la promesse de vie éternelle ; mais les biens qui nous sont destinés no nous seront donnés que dans la mesure où nous aurons su profiler des mérites qui nous ont été acquis par le Christ : il faut donc s’approcher de lui pour recevoir les grâces qui nous sont nécessaires et qu'il nous reste à taire fructifier. Souvenir possible de Gai. 6, S et J Cor. 15, 43-44. 3. L’ép«:doït être antérieure à 448 et a pu être écrite à partir do 443, comme la suivante. LETTRES 73-75 161 vient à s’y ajouter, nous aurons alors la somme la plus parfaite des biens. C’est à la nouvelle de votre arrivée que je vous envoie cette lettre, en suppliant le Dispensateur des biens de gratifier l'œil de votre âme d’un rayon de sa lumière, de vous montrer la grandeur de scs dons, d’allumer en vous le désir ardent de les acquérir et de faire présent à votre âme de ce qu’elle désire. 74. A Urbanus ’. La munificence du Maître nous a accordé de jouir à nouveau de cette fête et d’envoyer à ta Magnificence la salutation habituelle. Notre souhait est qu’elle se porte bien et soit florissante, et qu’elle obtienne aussi le don ineffable de Dieu qui fournit à ceux qui s’appro­ chent de lui la semence des biens attendus et leur donne l’image de la vie et du royaume qui n'auront pas de fin 2. Voilà ce que nous supplions le Maître d’accorder dans sa bonté à ta Grandeur, car il est naturel que ceux qui aiment demandent les biens pour ceux qu’ils aiment. 75. Aux clercs de Bérée 3. J’ai compris que j’avais raison d’éprouver à l’égard de votre Piété les sentiments que j’éprouve, car votre lettre m’a convaincu que mon affection était payée de retour. Multiples sont les raisons que j’ai de vous aimer. La première, c’est que votre père, ce grand et admi­ rable apôtre *, fut aussi le mien. La deuxième, que je 4. L'illustre cl vénérable Acaco de Bérée, consacré par Mélèce d'Antioche en 379, demeuré évêque de cette ville pendant 58 ans, mourut en 437. Les termes dans lesquels Théodoret parle de lui montrent bien l'affection qui Punissait au vieil évêque & qui son grand âge et sa piété avaient conféré jadis un très grand prestige. Il compte parmi les sources de V Histoire Religieuse de Théodoret qui, à ce titre, peut considérer comme un de ses pères spirituels cet homme qui, devenu évêque, continuait â mener la vio ascétique. Correspondance 1!. H THÉODORE! 162 DE CYR Δεύτερον δέ, τδ καί τόν βεοσεβέστατον έπίσκοπον, | τόν νΟν 73» τήν ύμετέραν ’Εκκλησίαν Ιθύνοντα, ομόψυχον έχειν καί γνή­ σιον άδελφόν. Τρίτον, τών -πόλεων τό γειτόνημα. Τέταρτον, τό θαμά πρδς άλλήλους ήμάς φοιτάν. Ικανόν δέ τούτο καί 5 τεκειν φιλίαν, καί τεχθεΐσαν αύξήσαι. El δέ βούλεσΟε, καί πέμπτην έρώ· ήν παρέχει συνάφειαν γλώττα πρδς άκοήν — ή μέν γάρ προφέρει τούς λόγους, ή δέ δέχεται τούτους —, ταύ­ την καί ημείς έχομεν πρός ύμ&ς. Καί γάρ ύμείς ήδιστα τών ήμετέρων έπακούετε λόγων, κάγώ τήν λιβάδα μου τήν σμικράν 10 άσπασίως είς ύμδς άναλίσκω. 'Ο δέ κολοφών τής ένώσεως, ή συμφωνία τής πίστεως· τό μηδέν τών νόθων είσδέξασθαι δογμάτων, άλλα τήν παλαιάν εκείνην καί άποστολικήν φυλάττειν διδασκαλίαν, ήν ή σεβασμία ύμιν προσενήνοχε πολιά. ήν αρετής Ιδρώτες έξέθρεψαν. Παρακαλώ τοίνυν τήν ύμετέραν | 15 θεοσέβειαν νΟν πλείονα τής ποίμνης ποιήσασθαι προμήθειαν, 73» καί φυλάξαι τω ποιμένι ταύτην άλώβητον, καί μετά παρρησίας είπεϊν τόν άξιέπαινον τοΟ πατριάρχου λόγον- Θηριάλωτον ούκ ένήνοχά σοι. 76. ΟΥΡΑΝΙΩ ΑΡΧΟΝΤΙ ΚΥΠΡΟΥ. Τήν είλικρινή φιλίαν κρατύνει μέν συνουσία, τοπική δέ ού διατέμνει διάστασις- Ισχυρά γάρ τά ταύτης δεσμά. Καί τούτο γνοίη μέν &ν τις καί έξ ετέρων πολλών· άπόχρη δέ καί τά καθ’ ή μας έπιδειξαι τοΟ λόγου τ' άληθές. Πολλά γάρ ή μας διίστησι καί δρη καί πόλεις καί θάλαττα· άλλ' ούδέν εσβεσεν τής σής 25 μεγαλοπρεπείας τήν μνήμην. Εύθύς γάρ ήν τινα ίδωμεν έξ 20 $ Οαμά Ν’ : θαύμα Z Λ 1. Théoctiste, successeur d'Aeace sur le siège do Béréc. Sur ce personnage, ci. p. 92, n. 1. Nous ne savons pas exactement s’il fut le successeur immédiat d’Acace. 2. Béréc, située au nord de la province de Syrie, sur remplace­ ment de l’actuelle Alcp, se trouvait tout près de la frontière qui séparait celte dernière province do l'Euphratésie. Sur la proximité de Béréc et do Cyr, ci. le récit de 17/. R., 7J(r 82, 1436 1) -1437 A. LETTRES 75 76 163 considère l’évêque si pieux qui gouverne aujourd'hui votre Église1 comme un véritable frère uni à moi par le cœur. La troisième, que nos deux cités sont voisines La quatrième, nos fréquentes relations. Ces raisons sullisent à faire naître l'affection et, quand elle est née, à l’accroître. Mais, si vous le voulez bien, j’en dirai encore une cinquième : le même accord qui existe entre la langue et l’oreille — puisque l’une prononce les mots et l’autre les reçoit — existe aussi entre nous. Car si vous écoutez avec tant de plaisir nos semions, de mon côté, j'ai de la joie à déverser sur vous mes gouttelettes. Mais ce qui achève notre union, c’est l’accord de notre foi : le fait de n’avoir admis aucune fausse croyance mais de garder cette grande et antique doctrine des apôtres que de vénérables cheveux blancs vous apportèrent et que les sueurs de la vertu ont nourrie. J’exhorte donc votre Piété à prendre aujourd’hui plus de soin que jamais de son troupeau, à le conserver intact à son pasteur, afin de pouvoir dire sans crainte le mot admirable du pa­ triarche : « Ce qui était déchiré par les bêtes sauvages, je ne le l’ai pas rapporté*. » 76. A Uranius, gouverneur de Chypre*. Si la présence fortifie la véritable amitié, la distance ne la détruit pas. car scs liens sont robustes. C’est ce qu’il serait aisé de reconnaître bien autrement, mais notre propre cas suffit à montrer la vérité de ce propos. Bien des obstacles, en effet, nous séparent : des montagnes, des villes, la mer, et cependant rien n’a pu éteindre le souvenir de la Magnificence. Car dès que nous voyons 3. Gen. 31, 39. 4. Sur Uranius, ci. t. I, p. 54, et sur la date do l'cpitre la note 3 de l’ep. 75. On peut supposer que T. avait connu jadis Uranius autrement que par lettres puisque, dit l’évcquc de Cyr, la distance qui les sépare aujourd’hui n’a pas nui à leur amitié. 164 5 10 15 20 25 THÉOVORET VE CYR εκείνων άφιγμένον τών πόλεων, αϊ τής θαλάττης είσίν άγχιτέρμονες, τήν Κύπρον καί τδν ταύτης δριστου κυβερνήτην είς μέσον ό λόγος προφέρει., καί γαννύμεθα τδ σδν άκού|οντες 74r κλέος. ΝΟν δέ διαφερόυτως πολλής ένεπλήσθημεν θυμηδίας· τδ γάρ πάντων ήμίν έρασμιώτερου μεμαθήκαμεν. Τί γάρ ήμΐυ, ω άριστε, θυμηρέστερον τοΟ τήν άξιέπαινόν σου ψυχήν τά τής γνώσεως φωτί πεφωτισμένην ϊδείν; Τδν γάρ πολλοίς κοσμούμενου εϊδεσιν άρετής δίκαιον ήγούμεθα καί τδν ταύτης προσλαβεΐν κολοφώνα· καί πιστεύομεν ώς όψόμεθα τδ ποθούμενον. ‘Αρπάσει γάρ δήλον δτι προθύμως ή σή λαμπρότης τήν θεόσδοτον δωρεάν, παρά γνησίων φίλων καί σαφώς ταύτης έπισταμένων τδ μέγεθος προτρεπομέυη, καί πρδς τδν μεγαλόδωρου ποδηγουμένη Θεόν, 8ς πάντας ανθρώπους θέλει σωθήναι, καί είς έπίγνωσιν άληθείας έλθεΐν, καί δι' άνθρώπων άνθρώπους σαγηνεύει πρδς σωτηρίαν, ε’ς άγήρω ζωήν τούς άγρευομέυους άπάγωυ. ‘Ο μέν γάρ ίχθυολχδς τών θηρευομένων τήν ' ξωήν άφαιρείται· δ δέ ήμέτερος άσπαλιευ- 74ν τής, δπερ &ν ξωγρήση, τών πικρών ελεύθεροί τοΟ θανάτου δεσμών. Τούτου χάριν έπί τής γής ώφθη, καί τοίς άνθρώποις συυανεστράφη , καί διά τής δρώμενης άυθρωπότητος τήν ζωηφόρον τοίς άνθρώποις διδασκαλίαν προσήυεγκεν, καί λογικοίς πρέπουσαν πολιτείαν ένομοθέτησεν· καί τούς νόμους ταΐς θαυματουργίαις κρατύνας, κατέλυσε τώ τής σαρκδς θανάτω τδν θάνατον καί ταύτην άναστήσας, πδσιν ήμίν ύπέσχετο τήν άνάστασιν, έχέγγυον Αξιόχρεων τής ήμετέρας άναστάσεως τοΟ τιμίου σώματος αύτοΟ οεδωκώς τήν άνάστασιν. Ουτω δέ τούς άνθρώπους, καί ταΟτα μισοΟυτας, ήγάπησευ, ώς τδ τής οικονομίας μυστήριον παρά τισιν άπιστείσθαι διά 9 πιστιΰοαεν A : —ti»y.ev N Ζ '| 17 φηρκνομίνων codd. : Τηρημένων I Sirni. | 21 ζωηρόρον A : ζωο- N Z || 26 αυτοί : αύτοΰ codd. 1. Les villes qui bordent le rivage de Chypre. 2. 1 Tim. 2, 4. LETTRE 76 165 quelqu’un de ces villes voisines de la mer1 venir vers nous, nous en venons aussitôt à causer de Chypre et de son excellent, gouverneur et nous sommes tout heureux d’en­ tendre parler de ta gloire. Mais aujourd’hui plus que jamais nous avons été rempli d'une immense joie, car nous avons appris ce qui nous est plus cher que tout. Quelle plus grande joie, en effet, homme excellent, que de voir Ion âme si digne de louanges illuminée par la lumière de la connaissance ? Car il est juste, pensons-nous, que celui qu’ornaient déjà tant de formes de la vertu y ajoute encore son couronnement et nous avons confiance que nous verrons se réaliser notre désir. Ta Splendeur, en effet, saisira sans aucun doute avec ardeur le don que Dieu lui fait, si elle est stimulée par de vrais amis qui connaissent bien la grandeur de ce don et conduite par eux jusqu’à ce Dieu généreux « qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité’», et qui, par des hommes, fait tomber d’autres hommes dans les filets du salut3 pour conduire ceux qu'il saisit vers une vie sans vieillesse. Car si le pêcheur ordinaire ôte la vie aux poissons qu’il prend, le nôtre, au contraire, affranchit ceux qu’il saisit des liens amers de la mort. C’est pour cela qu’ « il est apparu sur la terre et a vécu avec les hommes4», que par son humanité visible il a apporté aux hommes la doctrine de vie et a établi des lois en harmonie avec la raison, a donné à ces lois l’appui de ses miracles et, par la mort de sa chair, a détruit la mort elle-même, a ressuscité cette chair et, par là, nous a promis à tous la résurrection, après avoir donné comme gage sûr de notre résurrection celle de son pré­ cieux corps. Et il a tant aimé les hommes - alors même que ceux-ci le haïssaient - que certains ne peuvent croire au mystère de l’incarnation à cause de l’excès même 3. Cf. Maith. 4. Har. 3, 38. 19. 166 DE CYR IIIEODOREI τήν τών παθημάτων ύπερβολήν. Άπόχρη δέ δείξαι τής φιλαν­ θρωπίας τήν άβυσσον καί τδ τούς άπιστοΟντας £τι καθ' ήΙμέ- '5 ραν έκάστην καλείν. Ποιεί δέ τοΟτο, ούχ ώς άνθρωπίνης θεραπείας δεόμενος — τίνος γάρ ενδεής τών όλων δ Ποιη- 5 τής —, άλλ' ώς διψών έκάστου τήν σωτηρίαν. “Αρπασον τοίνυν, ώ θαυμάσιε, τδ δώρου καί τδν φιλόδωρον Ομνησον καί μεγίστην ήμίν καί θυμηρεστάτην προξένησον έορτήν. 77. ΤΗΣ 10 ΕΥΛΑΛΙΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΠΕΡΣΙΚΗΣ ΑΡΜΕΝΙΑΣ. “Εγνων ώς έζήτησεν δ Σατανάς σιυιάσαι καί υμάς ώς τδν σίτον, καί έυδέδωκεν ό Δεσπότης, ϊνα δείξη τδν σίτον, ϊνα τδν χρυσδν δοκιμάση, ϊνα τούς δοξάζοντας άντιδοξάση, ϊνα τούς άθλητάς στεφανώση, ϊνα τούς άριστέας άνακηρύξη. ’Εγώ μέυτοι δέδια καί φρίττω, ού περί ύμών άγωνιών τών 15 γενναίων τής άληθείας άγωνιστών, άλλ' είοώς δτι συμβαίνει καί άσθενέστερον διακείσθαί τινας. Εί γάρ έν δυοκαίδεκα άποστόλοις εϊς εύρέθη προδότης. εύδηλον άτι I έν τιολλαπλα- 75» σίοις άνθρώποις τχλείους εϋροι τις αν τής τελειότητας άποδέοντας. ΤαΟτα λογιζόμενος συνεχώθην καί άθυμίας ένεπλή16 διαχραθαί τινας : -χίίσθαι τινάς ΝΖ 1. Do ΓIncarnation et de scs effets, Théodore! parle longuement dans le De Providentia, X (PG 83, 740-773). 2. Dans les doux lettres 77 et 78 Thcodoret traite le même sujet : 1 de l’attitude a tenir envers ceux dont la foi a fléchi nu cours de la persécution et qui veulent a nouveau être admis à la communion de Γ Église. Les deux évêques Eulalius et Eusèbe auxquels elles sont respectivement adressées habitaient l’Arménie persique, province du nord de la Mésopotamie qui, avant d’être rattachée à la Perse, appartenait au diocèse du Pont. Aucun indice ne permet de dater ces deux lettres avec certitude. 11 pourrait s’agir de la persécution du roi Isdrgcrd II (438-457) dont les premiers actes de répression 4 n’apparaissent guère avant 445-446. Ce serait donc plutôt vers cette date, ou un peu plus lard, qu’auraient été composées nos deux | lettres. Mais rien, d’autre part, n’autorise à dire si les lapai en lettres 76 77 167 de ses souffrances1. I! suffît cependant, pour montrer l’abîme de sa bonté, de voir qu’aujourd’hui encore il appelle chaque jour à lui les incrédules. Et, s’il le fait, ce n’est point, certes, qu’il ait besoin du service des hommes que pourrait-il manquer, en effet, au Créateur de l’univers ? mais parce qu’il a soif du salut de cha­ cun. Aussi, homme admirable, saisis ce don, chante la munificence de son auteur et procure-nous ainsi, à nous, la plus grande et la plus joyeuse des fêtes. 77. A Eulalius, évêque d'Arménie persique2. Je sais que Satan a cherché à vous passer, vous aussi, au crible, comme le blé *, et que le Maître l’a permis afin de faire connaître le froment, d’éprouver l'or, de glori­ fier à son tour ceux qui le glorifient, de couronner les athlètes, de proclamer les vainqueurs. Assurément, si j’éprouve, quant à moi, de la crainte et si je tremble, ce n’est point que je sois inquiet pour vous, les valeu­ reux combattants de la vérité, mais parce que je sais que certains peuvent, ne pas avoir la même fermeté. Car si parmi les douze apôtres il s’est trouvé un traître, il est. bien évident que dans une telle foule on en trouvera davantage qui s’écartent de la perfection. C’est en pen­ sant à cela que j’ai été bouleversé et rempli d’une grande question sont de fraîche date ou s'il s'agit de chrétiens « tombes » nu cours d'une persécution plus ancienne. Sur les dates des persé­ cutions perses, cf. J. Labourt, Le christianisme dans Γ Empire perse sous la dynastie des Sassanides (224-632), Paris 1904, mais aussi, plus récemment, A. Christensen, L'Iran sous les Sassanides, 2° éd., Copenhague 1944, p. 281 s. et L. Halphen, Les Barbares. Lies grandes invasions aux conquîtes turques, 5e éd., Paris 1948, p. 110 s. Sur les supplices infligés aux chrétiens de Perso, mais à une date plus ancienne, dans les dernières années du règne de Isdegerd I (mort à la fin de 420) et sous le règne de Bahram V, son suc­ cesseur, voir Tkéodohet. H. E.. V, 38 {PG 82.1272-1273). 3. Cf. Γχ 22, 31. 168 5 10 15 20 25 IHÉODOKET DH CYR σθην πολλής. El γάρ πάσχει ëv μέλος, κατά τδν θείου ’Απόστολον, συμπάσχει πάντα τά μέλη. Μέλη δέ άλλήλων έσμέν, καί είς £ν σώμα τελοΟμεν, κεφαλήν έχοντες τδν Δεσπότην Χριστόν. Μίαν δέ δμως έσχον τού πάθους παραψυχήν, τήν ύμετέραν είς νοϋν λαμθάνων δσιότητα. Τοΐς γάρ βείοις έντραφέντες λογίοις, καί παρά τοΟ άρχιποιμένος μεμαθηκότες τί τδν άγαθδν χαρακτηρίζει ποιμένα, εΰδηλον άτι τήν ψυχήν ύμών θήσετε ύπέρ τών προβάτων. Ό γάρ μισθωτός, όταν ϊδη τδν λύκον ερχόμενον, φεύγει, άτι μισθω­ τός έστι, καί ού μέλει αύτώ περί τών προβάτων, κατά τήν τοΟ Κυρίου φωνήν· δ δέ ποιμήν δ καλός τήν ψυχήν αύτοΟ τίθησιν ύπέρ τών προβάτων. Οΰτω καί στρατη­ γός I Χρίστος ούκ έν εΙρήνη δείκνυσι τήν ο’κείαν άνδρείαν, 76 άλλ' έν τώ τοΟ πολέμου καιρώ, καί τούς άλλους διεγείρων, καί αύτδς προκινδυνεύων τής στρατιάς. *Άτοπον γάρ τής μέν στρα­ τηγικής αύτδν άπολαύειν τιμής, έν δέ τώ τής χρείας καιρώ τούς κινδύνους άποδιδράσκειν. ΤαΟτα καί οί τρισμακάοιοι προφήται διετέλουν ποιούντες· καί τής μέν σωματικής σωτηρίας ήμέλουν πάντα δέ πόνον καί κίνδυνον ύπέρ τών μισούντων αύτούς καί άποστρεφομένων ’Ιουδαίων άυεδέχοντο. Περί τούτων φησίν δ θείος ’Απόστολος, "ότι Έλιθάσθησαν. έπρίσθησαν, έπειράσθησαν, έν φόνω μαχαίρας άπέθανον. Περιήλθον έν μηλωταις, έν αίγείοις δέρμασιυ, ύστερούμενοι. θλιβόμενοι, κακουχούμευοι, ,; z\ p. corr. s. 1. non. nt vid., librarii manu || 8 έμόάλβτι N : iucxÀXen 7.Λ || 13 μηδέ Z : μή 8« ΝΑ | 14 μηδέ 7. : μή δέ ΝΑ ι, 17 Verba εως... Ορηνηαωαιν seel. Sirm. || 18 Ante τύραννον verbum τόν om. A 1. Cf. Maith. 26, 69-75. Sur le triple reniement et la triple confes­ sion de saint Pierre, voir le beau commentaire de Théodoret dans son Disc, sur la Charité {PG 82, 1508 B - 1512 A). 2. Ps. 39,3. Bien que seuls les mots êz λάκκον ταλαιπωρίας καί άκό πηλού ύλίως soient cités textuellement, nous soulignons aussi les mots suivants qui font (approximativement) partie de la citation. 3- Citation presque littérale de Ps. 39, 4. 4. Théodoret se fait ici l'écho de la tendance qui s'était mani­ festée progressivement dans l’Êglisc au fur et à mesure que, les F LETTRE 77 175 de qui il avait fait comme la base et le fondement de l’Église — fût ébranlé et le reniât *, et qu’il le redressa ensuite, enseignant du même coup deux choses : qu'il ne faut pas se lier à soi-même et qu'on doit affermir ceux qui sont ébranlés. Tendez donc la main, je vous en supplie, à ceux qui ont glissé, tircz-les « du lac de misère et de la fange boueuse et établissez leurs pieds sur la pierre 2 » ; mettez dans leur bouche un cantique nouveau, hymne en l’hon­ neur de notre Dieu, afin que l’exemple de perdition qu’ils furent devienne un exemple de salut et que beaucoup voient et craignent le Seigneur notre Dieu et espèrent en lui Qu’ils soient écartés de la partici­ pation aux saints mystères mais qu'ils ne soient pas écartés de la prière des catéchumènes ni de la lecture des saintes Écritures ni des exhortations des docteurs. En cc qui concerne les saints mystères, qu’ils n'en soient pas exclus jusqu’à leur mort, mais seulement pour un temps déterminé : jusqu'à ce qu’ils reconnaissent leur mal, désirent leur guérison et pleurent, comme il convient, d’avoir abandonné le véritable roi pour passer au ser­ vice du tyran et délaissé leur bienfaiteur pour sc livrer à leur ennemi. C’est cc qu’enseignent aussi les canons des saints et bienheureux Pères ♦. Je vous écris cela non pour l’apprendre à votre Sain­ teté, mais pour l’en faire souvenir fraternellement et parce que je suis qu'un pilote, fût-il excellent, à l'heure persécutions devenant moins fréquentes, elle avait eu moins à craindre les apostasies : la discipline a l’égard de ces chrétiens qui n'avaient pas eu la force de résister a la violence de leurs persécu­ teurs et qui demandaient à être réintégrés dans la communauté s'était pen à peu relâchée de sa sévérité. Parmi les canons discipli­ naires relatifs aux lapsi t et pour ne s’en tenir qu’a l’Orient, voir les canons 1-7 du concile d’Ancyrc en Galatie (314) dans Mansi, II, 513, et les canons 11-14 du concile de Nicée (325), ibid., Il, 668 s. Cf. aussi saint Basile, ép. CCXVI1, canon SI (lettre à Amphiloque d’Iconium). TiléODORET UE C.Yll 176 στος, έν ici καιρώ τοΟ χειμώνος, καί τής παρά τών ναυτών ύπομνήσεως δείται. Οδτω καί Μωϋσής έκείνος ' ό μέγας, δ 79» πανεύφημος, δ τά πολυθρύλητα έκεινα θαυματουργήσας, τήν τοΟ Ίοθδρ έδέξατο συμβουλήν, άνδρδς έτι τή περί τά είδωλα 5 πλάνη κατεχομένου. Ού γάρ άπειδεν εις τήν άσέβειαν, άλλα τής συμβουλής συνείδε τδ χρήσιμον. Πρδς δε τούτοις παρα­ καλώ ύμών τήν δσιότητα σπουδαίαν ύπέρ έμοΟ τώ Θεώ προσενεγκείν προσευχήν, ϊνα τάς λειπομένας μοι τής ζωής ημέρας κατά τούς αύτοΟ πολιτεύσωμαι νόμους. ΤαΟτα διά τοΟ τιμιω10 τάτου καί εύσεδεστάτου πρεσβυτέρου Στεφάνου γέγραφα· δν είδον ήδέως διά τήν τών ήθών κοσμιότητα. 78. ΕΥΣΕΒΙΩ ΤΗΣ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΠΕΡΣΙΚΗΣ ΑΡΜΕΝΙΑΣ. "Οταν δ κυβερνήτης τι πάθη, ή δ πρωρευς, ή τών ναυτών δ 15 πρώτος τήν εκείνου χρείαν πληροί, ούκ αύτοχειροτόνητος κυβερνήτης | γινόμενος, άλλα τής τοΟ σκάφους προμηθούμε- S0' νος σωτηρίας. Οδτω πάλιν έν πολέμω, τοΟ στρατηγού πεσόντος, τών χιλιάρχων δ πρώτος τήν στρατηγίαν κοσμεί, ού τήν έξουσίαν άρπάζων, άλλά τών δμοφύλων φροντίζων. Οδτω καί 20 δ τρισμακάριος Τιμόθεος τοΟ θεσπεσίου Παύλου τδν τόπον έπλήρου παρ' εκείνου πεμπόμενος. Προσήκει τοίνυν τήν σήν θεοσέβειαν καί κυβερνήτου καί στρατηγού καί ποιμένος οπού- I δήν άναδέζασθαι, καί πάντα κίνδυνον ύπέρ τών τοΟ Χριστού 3 πολυθρύλητα N Ζ : -θρνλλητα A | 10 ιύαεό-στάτου Ν : εύλχ&οτατον ΖΛ mg. εύσ. alia manu | 12 Til. έπ:σχ6πω Λ : πρίίνυτΡ.ω ΝΖ librarii, ut vid., errore 1. Cf. Ex. 18, 24. < Il (Thëodorot} pario dans cee deux lettres avec beaucoup d’autorité. Mais il y mêle tant de marques d'humilité, sc comparant meme Λ Jethro, dont Moïse reçut le conseil, quoique ce fust un idolâtre, qu’on voit bien quo c’est la charité qui parle, et. non un esprit d'emprise et do domination. Il les supplie de prier pour lui, le pouvant faire avec d'autant plus de confiance qu'ils souffraient pour J.-C. » (Tillemont, jWcdi. hist. eccl. XV, 244-5). 2. Inconnu par ailleurs. Il est vraisemblable que ce prêtre avait I 1 I ] 1 j LETTRES 77-7# 177 de la tempête, a encore besoin des conseils des matelots. Car c’est ainsi que Moïse lui-même, le grand Moïse, à la réputation universelle, lui qui accomplit tant de pro­ diges fameux, reçut le conseil de Jéthro x, un homme encore esclave de l’erreur sur les idoles. Car il ne regarda pas son impiété, mais seulement l’utilité de son conseil. En outre, je demande ii votre Sainteté d’adresser à Dieu en ma faveur une ardente prière, afin que je ménage selon ses lois les jours qu’il me reste <1 vivre. J’ai écrit cette lettre pour vous l’envoyer par le moyen du très vénérable et très pieux prêtre Etienne 2, que j’ai vu avec plaisir à cause de la beauté de ses mœurs. 78. A Eusèbe, évêque d’Arménie persique*. Lorsqu’un accident arrive au pilote, c’est le timonier ou le premier des matelots qui prend sa place, non pour s’instituer lui-même pilote, mais pour veiller au salut du vaisseau. De même aussi dans la guerre, si le général vient à tomber, le premier des chiliarques prend le com­ mandement, non pour s’emparer du pouvoir, mais par souci de ses compagnons. Ainsi encore le bienheureux Timothée tint la place du divin Paul, lorsqu’il fut envoyé par lui*. Il convient donc à ta Piété de déployer le zèle d’un pilote, d’un chef d armée, d'un pasteur, d’accepter avec joie n'importe quel danger pour les brebis du Christ et de ne pas laisser le troupeau sans protecteur, été chargé par Eulalius de mettre Théodorot au courant des faits qui s’étaient passés dans son diocèse et de lui rapporter la réponse de l’évêque do Cyr. 3. A ce qu'il semble, Eulalius et Eusèbe auraient occupé succes­ sivement le même siège, et Eulalius serait l'autre évêque qu'Eusèbe doit remplacer. Telle était déjà l’opinion de Tillemont (.Mém. hist, eccl., XV, 244). Mais il paraît impossible, en l'absence de toute indi­ cation précise, de dire exactement dans quelles conditions Eusèbe succéda à Eulalius. 4. Cf. Z Cor. 4, 17 ; Il Thess. 3, 1. Correspondance. 11. 12 178 ruÉODOHEl DE CYR •προβάτων μεθ' ήδονής καταδέζασθαι, καί μή καταλιπείν έρημα κηδεμόνος τά θρέμματα· άλλα καί τδ συντετριμμένου καταδήσαι, καί τδ πεπτωκδς άνορθώσαι, καί τδ πλανώμενον έπιστρέψαι, καί τδ ύγιαΐνον τή ύγιεία φυλάζαι, καί τούς άγαθούς 5 ποιμένας μιμήσασβαι, ο" πρδ των ποιμνίων | έστδσι, καί τδν 80 πρδς τούς λύκους άναδέχονται πόλεμον. 'Άναμνησθώμευ δέ καί τών τοΟ πατριάρχου Ιακώβ βημάτων, & τοΟ κηδεστοΟ τήν άχαριστίαν διελέγχων προσήνεγκευ. ’Εγώ ήμην συγκαιόμενος τφ καύματι τής ήμέρας, καί τώ παγετό τής 10 νυκτός· καί άφίστατο δ Οπνος τών δφθαλμών μου. Κριούς τών προβάτων σου ού κατέφαγον, θηριάλωτον ούκ ένήνοχά σοι. ’Εγώ άπετίννυον παρ’ έμαυτώ αρπάγματα τής ήμέρας καί τής νυκτός. Ούτοι ποιμενικοί χαρακτήρες, οΰτοι νόμοι τής τών προβά15 των έπιμελείας. Et δέ άλόγων προβάτων τοσαύτην δ θαυμάσιος άνήρ έποιήσατο πρόνοιαν, καί ταύτην τώ πεπιστευκότι τήν απολογίαν προσήνεγκεν, τί ού ποιητέον ήμΐν. λογικά μέν έγχειρισθεΐσιν πρόβατα, παρά δέ τοΟ ΘεοΟ τών όλων ταύτην 20 δεζαμένοις τήν έπιμέλειαν, καί λο|γιζομένοις ότι ό Δεσπότης 81Γ ύπέρ τούτων έδωκε τήν ψυχήν ; Τίς δέ ού δέδιέ τε καί πέφρικεν άκούων τού ΘεοΟ διά τοΟ ’Ιεζεκιήλ λέγοντος, ‘ότι Κρινώ άναμέσον ποιμένος καί προβάτου, διότι τδ γάλα ήσθίετε, καί τά έρια περιεβάλλεσΟε, καί τά πρό25 6ατα ούκ έβόσκετε. Καί πάλιν, δτι Σκοπόν δέδωκά σε τώ οϊκω Ισραήλ, καί εάν μή διαστείλη τώ άνόμω, τοΟ άποστρέψαι τδν άνομον άπδτής όδοΟ αύτοΟ τής πονηρδς, δ άνομος εκείνος έν τή άνομία αύτοΟ άποθανείται, τδ δέ αΧμα αύτοΟ έκ τής χειρός σου έκ- 2 κηδίμόνο; Ν : μηδί μόνος 7. μηοΐ μόνα Λ | 10 μου N : ΟII). 7. Λ || 12 ίνηνο/ά σο'. Ν : ένηνόχαοι 7. a. corr. Λ scd s. I. sot scr. alia manu | 19-20 orilo δίςαμένοις ταύτην Λ || 25 îôo'jzîti N Z : ίόοσχησαπ A 1. Cf. Éz. 34. 4. 2. Gen. 31, 40. 3. Do même saint Jean Cjirysostomk (ép. 54 au prêtre Géronte, LETTRE 7S 179 mais de panser la brebis blessée, de redresser celle qui est tombée, de remettre dans la bonne voie celle qui s’en est écartée, de garder en santé celle qui est saine 1 et d’imiter les bons pasteurs qui se tiennent à la tête de leur troupeau et soutiennent le combat contre les loups. Souvenons-nous aussi des paroles que prononça le pa­ triarche Jacob pour montrer l’ingratitude de son beaupère : « J’étais dévoré le jour par la chaleur, et la nuit par le froid, et le sommeil fuyait de mes yeux. Je n’ai pas mangé les béliers de ton troupeau. Ce qui était déchiré par les bêtes sauvages, je ne’ te l’ai pas apporté. C’est moi qui payais ce qui avait, été dérobé de jour et ce qui avait été dérobé de nuit » Telles sont les marques du vrai pasteur, telles sont les lois qui président au soin des brebis. Que si cet homme admirable a pris un tel soin de brebis qui étaient dépourvues de raison et a usé d’une telle défense devant celui qui les avait confiées à sa bonne foi, que ne devons-nous pas faire, nous à qui ont été confiées des brebis douées de raison, nous qui avons reçu du Dieu de l'univers celle mission, si nous songeons que le .Maître a donné sa vie pour elles 3 ? Qui n'a éprouvé de la crainte et n'a frémi en entendant Dieu dire par la bouche d’Ézéchiel : « Je jugerai entre le pasteur et les brebis, parce que vous vous nourrissiez du lait, vous vous revêtiez de la laine et vous ne paissiez pas les brebis4.» Et encore : « Je t'établis comme sentinelle pour la maison d’Israël ; et si tu ne prescris pas à l’impie de s’écarter de sa voie mauvaise, cet impie mourra dans son impiété et PG 52, 638-639) : a Si Jacob, veillant sur des animaux sans raison, a durant quatorze années rempli les fonctions d’un serviteur, s’il a supporté la chaleur, le froid et tant de veilles dans ccl emploi d’un vil mercenaire, songez à ce que doivent faire et souffrir ceux à la foi desquels des brebis raisonnables sont confiées, pour empêcher qu’il n’en périsse aucune. » 4. Éz. 34, 3.17. 180 THEODORET DE CYR ζητήσω. Τούτοις συμφωνεί καί τά παραβολικός ύπό τοΟ Κυρίου είρημένα· ΔοΟλε άργέ καί δκνηρέ, έδει σε τό άργύριόν μου καταβαλείν έπί τόν τραπεζίτην, κάγώ έλΟών μετά τόκου άπήτησα &ναύτό. Διαναστώμεν τοί5 νυν, παρακαλώ, καί τών τοΟ Δεσπότου προβάτων ύπερμαχήσωμεν. ’Εγγύς δ τούτων Δεσπότης έπιφανεΐται | πάντως, και 81 V τούς λύκους άποσκεδάσει, καί τούς ποιμένας δοξάσει. Άγαθός γάρ Κύριος τοίς ύπομένουσιν αύτόν καί ψυχή, ή ξητήσει αύτόν. Καί μή δυσχεράνωμεν τόν έπαναστάντα 10 χειμώνα· οΐδε γάρ τό συμφέρον δ τών άπάντων Δεσπότης. Διά τοΟτο γάρ καί τώ Άποστόλω αίτήσαντι τών πειρασμών τήν άπαλλαγήν, τήν αϊτησιν ού παρέσχεν, άλλ’ είπεν· ’Αρκεί σοιή χάρις μου, ή γάρ δύναμίς μου έν άσθενεία τελειοΟται. Ένέγκωμεν τοίνυν γενναίος τά προσπίπτοντα 15 λυπηρά. Έν τοίς πολέμοις οί άριστεύοντες δείκνυνται- έν τοίς άγώσιν οί άθληταί στεφανοΟνται· ή τής Οαλάττης ξάλη δήλην ποιεί τοΟ κυβερνήτου τήν τέχνην· τό πϋρ τόν χρυσόν δοκι­ μάζει. Μ ή μόνον δέ ήμών αύτών, παρακαλώ, φροντίσωμεν, άλλά 20 πλείονα τών άλλων ποιησώμεθα πρόνοιαν, καί μή μόνον τών | ύγιαινόντων, άλλά πολλώ μάλλον τών άσθενούντων. Άποστολι- 82 Γ κός γάρ έστι νόμος διαρρήδην βοών· Παρακαλειτε τούς όλιγοψύχους, άντέχεσθε τών άσθενών. Όρέξωμεν τοίνυν χειρα τοίς κειμένοις. Οεραπεύσωμεν αύτών τά τραύ25 ματα, στήσωμεν καί αύτούς έν τή παρατάξει κατά τοΟ διαβό­ λου· ούδέν αύτόν ούτως άνιάσει, ώς τό πάλιν τούτους ίδείν πολεμοΟντας καί βάλλοντας. Φιλάνθρωπός έστιν δ Δεσπότης, δέχεται τών πλημμελούντων τήν μεταμέλειαν· άκούσωμεν αύτοΟ λέγοντος· Ζώ έγώ, λέγει Κύριος· εί θελήσει θε30 λήσω τόν θάνατον τοΟ άμαρτωλοΟ, ώς τό Απιστρέ3 χ«γώ : χαγώ Ν χχγω Ζ A || 24 Z«‘P» codd. : χείρ« Sir». || 28 pcταμίλπαν NZ : ΐπιμίλιιχν A 1. Id. 3, 17.18. 2. Lc 19, 23. 3. Lam. 3, 25. LETTRE 78 181 je redemanderai son sang de ta main » Les paraboles du Christ, elles aussi, rendent le même son : a Servi­ teur indolent et paresseux, pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? lit à mon retour je l’aurais recouvré avec un intérêt2. » Debout donc, je t’en prie, et combattons pour les brebis du Maître. Leur Maître qui est. tout, proche se manifestera à coup sûr, il dis­ persera les loups et glorifiera les pasteurs : « Car le Sei­ gneur est bon pour ceux qui l'attendent et pour l’âme qui le cherche3. » Ne nous fâchons pas devant la tem­ pête qui s’est levée, car le Maître du monde sait ce qui nous convient. C'est pour ce même motif que ΓApôtre lui ayant demandé, lui aussi, d’étre délivré des épreuves, il n'exauça pas sa prière, mais lui dit : « Ma grâce te suf­ fit car c’est dans la faiblesse que ma puissance se montre tout entière *. « Supportons donc avec courage les peines qui s’abattent sur nous. C’est à la guerre que se révèlent les hommes forts, c'est dans les combats que les athlètes sont couronnés, c’est l’agitation de la mer qui manifeste l'habileté du pilote, c’est le feu qui éprouve l’or. Et, je t’en supplie, ne prenons pas soin seulement de nous mais veillons davantage aux autres, et non seu­ lement à ceux qui sont forts, mais aussi et bien plus à ceux qui sont faibles. Car il y a une loi de l’Apôtre qui proclame expressément : « Consolez les pusillanimes, soutenez les faibles ». » Donc, tendons notre main à ceux qui sont à terre, soignons leurs blessures, plaçons-les même, eux aussi, dans le combat à soutenir contre le démon ; rien ne lui causera autant de tourment que de les voir à nouveau combattre et frapper. Le Maître est bon. il accepte le repentir des pécheurs, écoutons ses paroles : « Moi je suis vivant , dit. le Seigneur ; s’il le veut, je veux la mod du pécheur, comme je veux sa convcr4. Il Cor. 12, 9. 5. I Thess. 5, 14. 182 THÉODORET DE CYR ψαι αύτδν καί £ήν. Διά τοΟτο καί δρκον τώ λόγω προτέθεικεν, καί ό τοίς άλλοις άπαγορεύων τούς όρκους, όμώμοκεν, ϊνα πείση ώς τής ήμετέρας μεταμέλειας καί σωτηρίας έφίεται. Τούτων αί θείαι βίβλοι μεσταί, καί αί παλαιαί, καί αί 5 καιναί. ΤαΟτα καί 1 οΐ κανόνες τών αγίων Πατέρων διδάσκου- 82Τ σιν. ’Εγώ δέ αύτά ούχ ώς άγνοοϋσιν ύμίν γέγραφα, άλλ' ώς είδότας άνέμνησα· καί έμιμησάμην τούς επί της γής έστώτας, καί τοίς κλυδωνι&ομένοις έπικουροϋντας, καί ή πρόβολον έπι10 δεικνύντας, ή βράχος κεκρυμμένον μηνύοντας, ή σχοίνον δβχομένους καί έλκοντας. Ό δέ θεός τής ειρήνης συντρίψει τδν Σατανδν ύπδ τούς πόδας ύμών έν τάχει. καί εύφρανεί τάς ήμετέρας άκοάς τή ύμετέρα γαλήνη, είπών τή μαινομένη θαλάττη· Σιώπα, πεφίμωσο. Υμείς δέ τάς ύπέρ ήμών 15 προσευχάς αύτώ προσενέγκατε. Πλείονα γάρ έχετε παρρησίαν, ώς τούς ύπέρ αύτοΟ κινδύνους άναδεξάμενοι. 79. ΑΝΑΤΟΛΙΩ ΠΑΤΡΙΚίρ. Δέδωκεν ήμίν δ Δεσπότης Θεδς μεγίστη ν παραψυχήν έν τφ παρόντι καιρώ τήν ύμετέραν μεγαλοπρέπειαν καί τώ κλύ20 δωνι τδν λιμένα | παρέσχε κατάλληλον. Διά τοι τοΟτο θαρ- 83Γ ροΟντες τά λυποΟντα διοάσκομεν τδ ύμέτερον μέγεθος. Πρώην μέν οΟν έγνωρίσαμεν ύμών τή μεγαλοφυία. ώς ύπέδειξαν ήμίν οί περί τδν μεγαλοπρεπέστατου κόμητα‘ΡοΟφον ύπομνηστικδν τή βασιλική γεγραμμένον χειρί, παρακελευόμενον τώ άνδρείο4 Οίΐαι Sirin. : θειοι codd. |'; 12 ιΰφρανεϊ A : -vot N Z 1. As. 33, 11. 2. Cf. ép. 77, p. 174, n. 4. 3. Cf. Rom. 16, 20. 4. Mc 4, 39. 5. Sur Anatole, cf. t. J, p. 47-48. — Date : environ avril 448, au début de la relégation de T. dans son diocèse, de mémo que les ép. 80 et 81, ainsi qu'il ressort du contenu même de ces lettres dans lesquelles l'év. de Cyr se borne à réfuter les accusations qui ont LETTRES 78-79 183 sion et qu’il vive 1 ! » C’est pourquoi il a juré avant, de prononcer ces paroles et Celui qui interdit aux autres de jurer a lui-même juré afin de nous persuader qu’il désire notre repentir et notre salut. De ces enseignements les saints livres sont pleins, aussi bien ΓAncien que le Nou­ veau Testament. Et c'est eux aussi que contiennent les canons des saints Pères 4. Tout cela je ne l’écris pas comme à quelqu'un qui l’ignorerait, mais pour le rappeler à quelqu'un qui le sait déjà, et j'ai fait comme ceux qui sont sur la terre ferme et qui portent secours à ceux qui sont aux prises avec la tempête, soit en leur signalant un rocher, soit en leur indiquant un écueil caché, soit en saisissant un cable et en les remorquant. Le Dieu de la paix écrasera vite Satan sous vos pieds * et réjouira nos oreilles en nous apprenant que vous jouissez de la tranquillité, lui qui a dit à la mer en furie : « Tais-toi ! silence 4 !» De votre côté, offrez à Dieu vos prières pour nous. Car vous pouvez parler plus librement en raison des dangers que vous avez courus pour lui. 79. Au patrice Anatole 5. Dieu, notre Maître, nous a donné dans la circons­ tance présente une bien grande consolation en la per­ sonne de voire Magnificence et nous a fourni le port qui convenait au milieu de la tempête. Aussi est-ce avec confiance que nous apprenons «à votre Grandeur les maux qui nous affligent. Tout récemment nous avons fait savoir à votre Excellence que les gens du très magni­ fique comte Rufus nous avaient montré un billet écrit de la main de l’empereur, ordonnant au très vaillant motivé l’ordre, do relégation, sans chercher encore à défendre sa doctrine, comme il le fera dans l’ép. 82. L’ép. 79, n’étant pas la pre­ mière lettre écrite à Anatole apres sa relégation, est peut-être pos­ térieure aux ép. 8Û et 81. 181 THÉODORET DF. CYR τάτω στρατηγφ, μετά φρονήσεως καί έμμελείας παρασκευάσαι ήμδς έν τή Κύρρω διάγειν, καί είς έτέραν μή άπιέναι τιόλιν, ώς συνόδους συνεχώς είς τήν ‘Αντιόχειαν συνάγοντας, καί τούς όρθοδόξους ταράττοντας. Έ-nl δέ τοΟ -παρόντος γνωρίζω, 5 ώς τώ βασιλικό -πεισθείς γράμματι τήν Κύρρον κατέλαβαν καί ή έ-πτά διελθουσών ημερών, άτιέστειλαν -πρός με τόν καθωσιωμένον Εύφρόνιον, τδν στρατηλατιανόν, μετά γραμμά­ των ά-παιτοΟντές με καθομολογήσαι έγγράφως, ώς ένεφανίσθη μοι τδ βασιλικόν γράμμα- έγώ δέ καί τοΟτο -πε-ποίη|κα, καί 83* 10 ύπεσχόμην τή Κύρρω καί τή ταύτης προσεδρεύειν χώρα, καί τάς έγχειρισθείσας μοι -ποιμαίνειν ψυχάς. Παρακαλώ τοίνυν τήν ύμετέραν μεγαλοφυίαν, μαθειν άκρι6ώς, καί εί άληθώς ταΟτα -προστέτακται, καί διά -ποιαν αϊτίαν. Έγώ γάρ άλλας μέν αμαρτίας έμαυτώ πολλάς σύνοιδα, ού μήν 15 ή είς τήν ’Εκκλησίαν τοΟ ΘεοΟ, ή είς τήν κοινήν εύταξίαν οίδά τι -πλεμμελήσας. Καί ταΟτα γράφω, ούχ ώς δυσχεραίνων τήν έν Κύρρω διαγωγήν ώς γάρ έπί τής άληθείας. πάσης ■πόλεως λαμ-προτάτης αίρετωτέραν ταύτην ήγοΟμαι, διά τό •παρά τοΟ ΘεοΟ μοι τοΟτον δεδόσθαι τδν κλήρον. Τδ δέ ανάγκη 20 ■προσδεδέσθαι, καί μή γνώμη, δοκεί πως είναι ανιαρόν, καί ■πρδς τούτοις -πρόφασίν δίδωσι τοϊς άδικοΟσι θρασύνεσθαι καί ταις ήμετέραις μή -πείθεσΒαι παραι|νέσεσιν. 84* Ου δή χάριν παρακαλώ τδ ύμέτερον μέγεθος, εί μέν ούδέν τοιοΟτο -προστέτακται, δήλόν μοι τοΟτο -ποιήσαι- εί δέ άληθώς 8 άπαποΰντίς μι : -τοίντες οε codd. || 9 πεποίηχα, καί sic inter­ punxi : πεποίηχα. Και N J 19 τοΰ οιη. Λ (i. mg. add. alia manu' 1. La lettre à laquelle il est fait ici allusion est perdue. Le comte Rufus est le frère d’Apollonius, le destinataire de l’ép. 73. Le géné­ ral qui a reçu mission d’exécuter l’ordre de l’empereur est Zenon (cf. cp. 82), que T. console de la mort do son frère dans l’ép. 65 et qu’il félicite en 447 d’avoir reçu les insignes consulaires (ép. 71). La lettre 80 à Eutrèque nous a conservé le texte de l’édit impérial, mais nulle part, ni dans le Codex de Théodose ou de Justinien, ni dans les actes d’aucun concile, ce texte ne nous a été rapporté avec sa date. 2. On voit qu’à cette date, bien que le clan d’Eutychès ne fût sans doute pas étranger à la sanction prise contre l’évêque do Cyr, officiellement ce n’est pas sa foi qu’on incrimine. LETTRE 79 185 général 1 de veiller avec soin et prudence à ce que nous demeurions à Cyr et à ce que nous n’allions pas dans une autre ville, sous prétexte que nous ne cessons de réunir des synodes à Antioche et de jeter le trouble parmi les orthodoxes 2. Aujourd’hui je vous fais savoir que, docile à l'écrit de l’empereur, j’ai gagné Cyr34, que, six ou sept jours après, on a dépêché vers moi, de la part du maître, le dévoué Euphronius, porteur d’une lettre, pour me demander de reconnaître par écrit que le billet de l’empereur m’avait été présenté* ■ ce que pour ma part je lis—, et que je promis de demeurer à Cyr et dans sa région pour y être le pasteur des âmes qui rn’ont été confiées. .Je demande donc à votre Excellence d’essayer de savoir exactement à la fois si tels ont bien été les ordres donnés et. quelle en a été la raison5. Car j’ai bien cons­ cience d’avoir commis beaucoup d’au 1res fautes, mais je n’ai péché, que je sache, ni contre l’Eglise de Dieu ni contre la discipline commune. Et si j’écris cela, ce n’est certes point que je me plaigne de séjourner à Cyr : car, à dire vrai, je considère cette ville comme préférable à toute autre, fût-ce la plus illustre, pour la raison que c’est celle que Dieu m’a confiée en partage. Mais le fait d’être lié par une nécessité et. sans que ma volonté y soit pour rien, voilà qui me fait l’effet d’une sorte de supplice et, de plus, donne à ceux qui sont malhonnêtes prétexte pour prendre de l’audace et. ne pas obéir à nos avis. Voilà précisément la raison pour laquelle je prie votre Grandeur, au cas où aucun ordre de cette nature n’au­ rait été donné, de me le faire savoir ; mais si véritable· 3. Théodoret se trouvait en effet alors à Antioche, ainsi qu’il résulte de l’ép. 80. 4. Il s'agit d'un véritable accusé de réception. 5. Ci. aussi ép. 80 : même doute sur l'authenticité de l’édit qui le frappe et sur lu réalité de sa disgrâce. 186 THÉODORET DE CYR τοϋ καλλινίκου βασιλέως έστί τά γράμματα, διδάξαι αύτοΟ τήν εύσέδειαν, μή πείθεσθαι £αδίως διαβολαΐς, μηδέ μόνοις τοίς κατηγόροις διδόναι τάς άκοάς, άλλ’ άπαιτεΐν εύθύνας τδν κατηγορούμενον. ”Ηρκει δέ καί αύτή τών πραγμάτων ή μαρτυ5 ρία πείσαι αύτοΟ τήν εύσέδειαν, ώς ψευδή τά καθ' ήμών είρημένα. Πότε γάρ ημείς τήν αύτοΟ γαληνότητα περί πράγ­ ματος ήνωχλήσαμεν, ή τούς μεγάλους άρχοντας, ή τοίς ένταΟΟα κεκτημένοις, πολλοΐς οδσιν καί λαμπροίς, βαρείς έγενόμεθα; "Οτι δέ καί πολλά τής εκκλησιαστικής προσόδου είς 10 τά δημόσια άυηλώσαμεν οίκοδομήματα, στοάς έγεί ροντες καί 84’ λουτρά, καί γεφύρας κατασκευάζοντες, καί τών κοινών τών άλλων επιμελούμενοι, οίδεν ή ύμετέρα μεγαλοψυΐα. Et δέ διά τοΟτό τινες δυσχεραίνουσιν, δτι τών τής Φοινίκης ’Εκκλησιών θρηνοΟμεν τήν κατάλυσιν, πεπείσθω ύμών τδ μέγεθος, ώς ούχ 15 οιόν τε ήμδς μή άλγειν, όρώντας τών ’Ιουδαίων τδ κεράς είς Ιίψος αϊρόμενον, καί τούς Χριστιανούς εν οδυρμοίς καί θρή­ νους. κ&ν είς αύτάς πέμψωσι τάς τής οικουμένης εσχατιάς. Καί τών άποστολικών δέ δογμάτων μή ύπερμαχείν ού δυνάμεθα· μεμνήμεθα γάρ τής άποστολικής λεγούσης φωνής· 20 ΠειΒαρχείν δει Θεώ μάλλον ή άνθρώποις. Καί τών ένταΟθα δέ λυπηρών τδ τοΟ Δεσπότου Χριστοϋ δικαστήριον ήμιν φοβερότερου· έκείνω γάρ πάντες παραστησόμεθα, τών είρημένων καί πεπραγμένων εύθύνας ύφέξοντες. Δι' εκείνο τδ δικαστήριον φορητά ήμιντοΟ [ παρόντος βίου τά σκυθρωπά. 85Γ 25 ΆρκοΟσα γάρ ψυχαγωγία τοίς άδικουμένοις ή τών μελλόντων 13 τουτό τινες : τούτο τ:νή codd. ,| 17 ίσ/ατιάς Λ : -ΐ; ΝΖ | 22 παραοτησόυε9α ΝΖ : -σοίμεθχ A p. corr. eadem. ut vid., manu 1. Sur les travaux d'urhanisme entrepris par l'év. do Cyr dans son diocèse, voir aussi l'ép. 1392. Sans doute allusion i\ la déposition d'Irénée qui est, en effet, le premier fait perpétré au grand jour par lequel les monophysitos, appuyés par Dioscore, entendaient manifester leur intention de poursuivre les évêques et les prêtres orthodoxes et de leur enlever leurs places, sous prétexte d'hérésie. Sur I rénée, cf. ép. 3, n. 1. 3. Sur l’attitude des Juifs dans la première moitié du vc siècle à Antioche et en Syrie, telle qu’elle est évoquée à travers l image LETTRE 79 187 nient la lettre est du glorieux empereur, de recomman­ der à sa Piété de ne pas se laisser persuader facilement par des calomnies ni de ne pas donner audience seule­ ment aux accusateurs, mais de consulter aussi l’accusé. Du reste le seul témoignage des faits suffirait à persua­ der sa Piété qu’il n’y a que mensonges dans les accusa­ tions lancées contre nous. Λ quel moment, en effet, avonsnous importuné pour quelque affaire que ce soit, sa Sérénité ou ses hauts fonctionnaires, ou avons-nous été à charge aux nombreux et illustres propriétaires qui vivent ici ? En revanche, votre Excellence sait bien que nous avons dépensé sur les revenus de notre église des sommes importantes pour bâtir des édifices publics, en érigeant des portiques et des bains, en construisant des ponts, en pourvoyant à d’autres travaux d’intérêt général ’. Si, d'autre part, certains se fâchent parce que nous nous lamentons sur la ruine des Églises de Phénicie ’, que votre Grandeur sache bien que nous ne pouvons pas ne pas pleurer en voyant les Juifs dresser orgueilleusement leur corne’ et, par contre, les chré­ tiens être dans les gémissements et le deuil, iraient-ils se réfugier aux extrémités mêmes de la terre. Et nous ne pouvons pas ne pas combattre pour défendre la doc­ trine des apôtres au souvenir de cette parole de ΓApôtre : « Il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ♦. » D’ail­ leurs, plus que les tourments d’ici-bas, c’est le tribunal du Christ notre Maître que nous avons à craindre : car devant ce tribunal nous comparaîtrons tous pour rendre compte de nos paroles et de nos actes. C’est la pensée de ce tribunal qui nous rend supportables les amertumes de la vie présente, car pour les victimes de l’injustice suffisante est la consolation qu’elles tirent de l’espérance biblique de la corne. Symbole de puissance ou de force agressive dans ΓΑ. T. (cf. Ps. 75, 6; 89. 13 ; 92. 11 ; Dcut. 33, 17). voir P. Canivet, Hist. enlr. apot., p. 30. 4. Ad. 5, 29. THÉODORET DE CYR 188 έλπίς. 'Ημΐν δέ προστέθεικεν δ φιλάνθρωπος Δεσπότης καί τήν ύμετέραν μεγαλοφυίαν, πίστει καί φιλοθεία λαμπρυνο- μένην. 80. ΕΥΤΡΕΧΙΩ 5 ΥΠΑΡΧΩ. ΈΟαύμασα λίαν δτι τάς καθ’ ήμων έπιδουλάς ού μεμήνυκεν ημΐν τδ ύμέτερον μέγεθος. Τδ μέν γάρ διαλΟσαι ταύτας είχεν ϊσως δυσκολίαν τινά τοΐς τδ ψεΟδος έξελέγχεινού δυναμένοις· τδ δέ γνωρίσαι τά τυρευόμευα ού δυναστείας έχρηζεν, άλλ’ ευνοϊκής διαθέσεως. Καί ήμεϊς μέν ήλπίσαμεν, τής ύμετέρας 10 μεγαλοπρέπειας είς τήν βασιλίδα κληθείσης πόλιν, καί τδν ύψηλδν τδν ύπάρχων θρόνον λαχούσης διακοσμείν, πάσαν έκκλησιαστικήν κατευνασθήσεσθαι ζάλην. Έπειράθημεν δέ θορύβων, οΟς ούδέ έν άρχή τής διαστάσεως | έωράκαμεν. Έν 85* θρήνοις γάρ α*ι τής Φοινίκης Έκκλησίαι· έν θρήνοις δέ καί αΐ 15 τής Παλαιστίνης, ώς άπαντες άπαγγέλλουσι· δηλοί δέ τδ πένθος καί τών θεοφιλεστάτων έπισκόπων τά γράμματα. Στένουσι δέ οί παρ' ήμίν άγιοι άπαντες, καί πας εύσεδής όλοφύρεται σύλλογος· καί παΟλαν τδν προτέρων ταραχών προσδοκδντες, έτέρας πάλιν έδεξάμεθα. Καί γάρ ήμεις είς 20 τήν Κύρρον περιωρίσθημεν, εΐπερ άληθές τδ δειχθέν ήμΐν <τδ) ύπομνηστικόν, δ φασιν ύπ' αύτοΟ γεγράφθαι τοΟ καλλινίκου ήμδν βασιλέως· ίΐχει δέ οϋτως· Επειδή ο δείνα ό τήσδε τής πόλεως έπίσκοπος συνεχδς άθροίζει συνόδους ταράττει τοΟτο τούς όρθοδόξους, μετά τής 25 προσηκούσης έμμελείας καί φρονήσεως παρασκεύασον αύτδν έν τή Κύρρω διάγειν, καί είς έτέραν μή καί άπιέναι πόλιν. 20 τό fcr/ttv oni Z A ,1 τό addidi : om. codd. 1. Sur Eutréque, cf. ép. 57, n. 1. 2. Les intrigues du clan d’Eutychée en particulier. 3. Nous ne savons rien de plus au sujet des malheurs de la Palestine dont il est ici question (et dont ne parlait pas l’ép. 79). D'après j GüxtiiRR (op. cil., V, p. 36-37) il pourrait s'agir des menées ambi­ tieuses de l’évêque de Jérusalem, Juvénal, qui rêvait de supplanter en Orient le patriarche d'Antioche, Domnus. LETTRES 79-80 189 des biens à venir. Mais, à nous, le Maître, dans sa bonté, a encore donné votre Magnificence qui brille par sa foi et sa piété. 80. Au préfet Eutréque l. J’ai été fort surpris que votre Grandeur ne nous ait pas signalé les embûches dressées contre nous*. Car si les détruire comportait peut-ctre des difficultés pour quelqu’un qui se trouvait dans l’impossibilité de réfu­ ter le mensonge, par contre, pour faire connaître ce qui se tramait, la puissance n’était pas nécessaire, la simple bienveillance suffisait. Pour nous, à vrai dire, nous avions espéré, puisque votre Magnificence avait été appelée dans la capitale et s’était vu désignée pour exercer la haute fonction de préfet, que toute tempête s’apaiserait dans l’Église. Cependant nous avons connu des troubles que même au début du schisme nous n’avions pas eus en spectacle. Dans le deuil, en cITet, sont les Églises de Phénicie, dans le deuil celles de Palestine3, d’après ce que tout le monde rapporte et comme le manifestent les lettres mêmes des évêques chers à Dieu. Tous les saints qui vivent autour de nous gémissent et toute pieuse assemblée se lamente, et tandis que nous atten­ dions la fin des premiers troubles, voici que nous avons eu, au contraire, à en subir d'autres. Car, pour nous, nous avons été relégué à Cyr, si vraiment authentique est le billet qu’on nous a montré et qu’on prétend avoir été rédigé de la main même de notre glorieux empereur ; il est ainsi conçu : « Puisqu'un tel, évêque de cette ville, rassemble sans cesse des synodes et trouble par là les orthodoxes, veille avec les soins et la prudence qui con­ viennent à ce qu’il demeure à Cyr et n’aille en aucune autre ville ♦. » 4. Sur cct édit, cf. p. 18'», η. 1. 190 IHÉODOHET DE CYR ’Εγώ μέν ουν εστερξα τήν ψήφον καί τήν ήουχίαν άσπά|ζομαι. Καί μαρτυρεί μου τή γνώμ,τ] τδ ύμέτερον μέγεθος. 86Γ Οΐδε γάρ δπως εις τήν ’Αντιόχειαν είσιών άσυντάκτως έξήειν, διά τούς έπισχείν αύτόθι με βουλομέυους. Ήδίκησαν δέ προ5 ψανώς οΐ τάς άκοάς έκατέρας δεδωκότες τοίς συκοφάνταις, καί θατέραν ήμίν ού φυλάξαντες. Καί γάρ τοίς άνδροφόνοις καί τοίς τάς άλλοτρίας άποσυλώσιν εύνάς άπολογίας δέδοται χώρα, καί ού πρότερον δέχονται τής τιμωρίας τήν ψήφον, εως &ν έλεγχθώσι παρόντες, ή συνομολογήοωσιν, ώς αληθής ή 10 γραφή. Άρχιερεύς δέ πέντε καί είκοσι έπισκοπεύσας έτη. καί τδν πρδ τούτου χρόνον έν άσκητηρίω βιώσας, ούκ ενοχλήσας ποτέ δικαστήριον, ούδέ παρά του πώποτε γραφήν ύπομείνας, συκοφαντίας γεγένηται παρανάλωμα, ούοέ τοίς τυμβωρύχοις παραπλησίως άξιωθείς δέξασθαι πεΟσιν, εί άλη|θή τά κατη- 8G’ 15 γορήματα. Άλλ' οΐ μέν ήδίκησαν, έγώ δέ ούκ ήδίκημαι· άλλά καί εις μεί£ους αηδίας ηύτρέπισμαι. KSv γάρ μυριάκις δυσχεραίνωσιν δτι θρηνώ τής Φοινίκης τάς συμφοράς, ού παύσομαι τοΟτο ποιών εως &ν ταύτας όρώ. Μόνον γάρ μοι φοβερόν τδ θειον κριτήριου. Αύτούς δέ βμως εύχομαι συγγνώμης παρά 20 τοΟ Θεοΰ τών δλων τυχείν- τδ δέ ύμέτερον μέγεθος αεί μέν εύδοκιμείν’καί διατιρέπειν έν απασι τοίς άγαθοΐς, κατά δέ τοΟ ψεύδους παρρησιάζεσθαι καί τής άληθείας ύπερμαχειν. Ίστωσαν δέ οΐ ταΟτα κατασκευάσαντες, ώς καν είς τάς εσχατιάς τής οικουμένης άπέλθω, ούκ έάσει Θεδς τά ουσσεβή δόγματα 25 κρατυνθήναι, άλλά νεύσει καί καταλΰσει τούς τά μυσαρά θρησ­ κεύοντας δόγματα. 7 όεδοται A : 5·.- N Ζ || 10 £πισζοπΐυσα< codd. : -.τήσας Simi. |' 12 παρά του ρ. coir. Λ : παρ' αυτού N Ζ |> 10-17 δυσχίραινωσιν codd. : -νουσ:ν Noes. 1. Même protestation contre la procedure qui lui est appliquée dans les ép. 81, 88, 89, 90, 91, 94, 113, 119, 139 et passim. 2. C'est donc bien en 423 que Thcodoret a clé nommé évêque de Cyr. On sait que cette date a parfois été contestée. LETTRE 8Û 191 Pour moi, certes, j’ai accepté l'arrêt et je recherche la solitude. Votre Grandeur est témoin de mes sentiments car clic sait comment, venu à Antioche, j’en suis parti précipitamment à cause de ceux qui voulaient m'y rete­ nir. Par contre, ils ont commis une injustice manifeste ceux qui ont prêté leurs deux oreilles aux calomnia­ teurs sans nous réserver à nous l’une d’elles. Aux homi­ cides, en effet, comme à ceux qui violent la couche d’autrui, on donne le moyen de se défendre et la con­ damnation n’est pas portée contre eux tant qu’euxmêmes étant présents, ils n’ont pas été convaincus de leurs fautes ou tant qu’ils n’ont pas avoué que l’accu­ sation est justifiée *. Et un pontife qui a été évêque pendant vingt-cinq ans2, El toutefois l’homme tpii parlait ainsi ne croyait pas au Christ notre Maître, mais était l’esclave de l’erreur polythéiste. Eh bien ! moi, sans qu’on m’ait demndé s’il était vrai ou non que je réunissais des conciles, pour quelle raison je les réunis­ sais, sans qu’on ait dit quel dommage cela causait aux intérêts de l’tëglise ou de l’Etat, pareil à ceux qui ont commis les plus grands délits, on m’écarte des autres villes ; ou plutôt, tandis qu’à tous les autres toutes les villes sont ouvertes, non seulement aux parti­ sans d'Arius et d’Eunomius, mais aussi aux manichéens et aux marcionites, à ceux qui souffrent des erreurs de Correspondance. IL 13 194 thkodorbt de cyr καί Μουτανοϋ νοσούσι, καί μέντοι καί "Ελλησι καί Ίουδαίοις· έγώ δέ, τών εύαγγελικών ύπεραγωνιζόμένος δογμάτων, πάσης εϊργομαι τιόλεως. Άλλ' | έναντία φρονείν ή μάς φασί τινες. 88 * Ούκοϋν γενέσθω συνέδρων, παρέστωσαν τών θεοφιλέστατων 5 επισκόπων οί κρίνειν είδότες, παρέστωσαν τών έν τέλει καί άξιωμάτων οί τά θεία πεπαιδευμένοι· ειπωμεν & φρονοΟμεν, είπάτωσαν οί κρίνοντες, ποιον φρόνημα συμβαίνει τή τών άποοτόλων διδασκαλία. ‘Αλλά γε ταΟτα γέγραφα. ούτε τήν μεγίστην πόλιν ίδειν 10 έφιέμευος, ούτε είς άλλην άπάραι γλιχόμενος. Τώ δντι γάρ μάλλον άσπάζομαι τήν ήσυχίαν τών έν μοναχικώ προσχήματι τάς ’Εκκλησίας οίκονομειν βουλομένων. "Ιστω γάρ ύμών τδ μέγεθος, ώς ούτε έπί τοΟ μακαριωτάτου καί έν άγίοις Θεοδότου, ούτε επί τοΟ τής μακαρίας μνήμης Ίωάννου, ούτε επί 15 τοΟ άγιωτάτου επισκόπου του κυρίου Δόμνου, έκών είς τήν ’Αντιόχειαν είσήειν· άλλα καί πεντάκις καί έξάκις καλούμενος μόλις ύπήκουον· καί ύπήκουον τώ εκκλησιαστικό κανόνι 88* πειθόμενος, δς κινδυνεύειν παρακελεύεται τδν καλούμενου είς σύνοδον, καί παραγίνεσθαι μή βουλόμενον. Είσίοντες δέ τί 20 τών άπαρεσκόντων Θεώ πεποιήκαμεν ; δτι τδν δείνα καί τδν δείνα σιγής άξίας παρανομίας τετολμηκότας τών ίερών έχωρίσαμεν καταλόγων ; ’ότι τούς έπαινουμένους καί βίω κοσμουμένους τή τής ίερωσύνης χειροτονία προσάγομεν ; ότι τοΐς 15 του123om. Λ 1. C’est de nestorianisme que Théodorct était accuse parles amis d’Eutychcs cl de Dioscore, cl. Duchesne, Hist. anc. de ΓÉglise, t. III. p. 401. 2. Les moines partisans d'Eutychcs, principaux responsables de sa disgrâce. A propos des moines qui se mêlent abusivement des affaires ecclésiastiques, cf. P. Canivet, e Théodorct et le mona­ chisme syrien avant, le concile de Chaleédoinc », dans Théologie de la vie. monastique, ch. XII, Coll. Théologie, Paris, Aubier, 1961, p. 2>4-282. 3. Thcodole, patriarche d’Antioche, mourut vers 429, ainsi qu’on peut le déduire des ép. 81, 83 et 113. Des relations toutes LETTRE 81 195 Valentin el de Montan, et même aux païens et aux Juifs, moi, qui combats pour la doctrine de l’Évangile, on m’écarte de toute cité. 11 est vrai que certains prétendent que nous avons des idées contraires à cette doctrine ». Qu'on tienne donc un concile où siégeront ceux des évêques très chers à Dieu qui savent juger, où siégeront aussi ceux des gens en charge et des bouleutcs qui sont instruits des choses divines, où nous pourrons exprimer nos croyances, où les juges, eux, pourront dire quelle est la doctrine qui est conforme à renseignement des apôtres. Et toutefois, si j’écris cela, ce n’est pas que j'aspire à voir la capitale ni que je désire partir pour une autre cité. Car la vérité est. que j’aime la tranquillité plus que ceux qui veulent régenter les Églises tout en étant dans l’état monastique a. Que votre Grandeur sache, en effet, que ni du temps du bienheureux et saint Théodore, ni du temps de Jean d’heureuse mémoire, ni à l’époque du très saint évêque notre maître Domnus8, ce n'est de ma propre initiative que je me suis rendu à Antioche, mais que c’est après avoir été appelé cinq et six fois que j’obéissais, et avec peine, et que, si j’obéissais, c’était pour me soumettre à la règle de l’Église qui veut que l’on considère comme coupable celui qui. appelé à un synode, refuse de s’y rendre *. Et, en y allant, qu’avousnous fait de désagréable à Dieu ? Est-ce le fait d'avoir rayé des saintes tables tel ou tel qui avait osé commettre des forfaits qu’il vaut mieux taire ? ou de promouvoir à l'ordre du sacerdoce des hommes qu'on loue et d’une vie éclatante ? ou de porter aux peuples l’enseignement filiales avaient uni l’év. de Cyr à son père Théodotc. Les lettres XXXII et XLV de la Coll. Palm. (cf. I. I, p. 98 et 109) lui sont adressées. En 441-2 Domnus avait succédé à son oncle Jean comme patriarche d'Antioche. 4. 40® canon du concile de Laodicée, cd. Pitba, Juris ecclesiastici graccorum Historia et Monumenta, I, Rome 1864, p. 501. 196 THÉODORKT DE CYR λαοίς τήν εύαγγελικήν διδασκαλίαν προσφέρομεν ; Et ταΟτα γραφής άξια καί τιμωρίας, καί τάς μείζους ύττέρ τούτων ήδιστα τιμωρίας οεχόμεθα. Άλλα γάρ άναγκάζουσί με οί συκοφάνται. Καί πρδ αύτής 5 τής συλλήψεως ύπέσχοντό με τώ Θεώ προσφέρειν οί φύσαντες, καί έκ σπαργάνων κατά τάς έπαγγελίας άνέθηκαν, τροφής τοιαύτης ήξίωσαν. Έν μοναστηρίω τδν πρδ τής έπισκοπής | διατελέσας χρόνον, άκων τήν τής έπισκοπής έδεξάμην χειρο- 89« τονίαν. Πέντε καί είκοσι διετέλεσα ετη. ούτε κατεντευχθείς 10 ύπό τίνος, ούτε αίτιασάμενος έτερον. Ού προσήδρευσέ τις δικαστηρίω τών ύπ' έμέ εύλαβεστάτων κληρικών έν τοσούτοις έτεσιν. Ούκ όβολόν, ούχ ίμάτιον -παρά τίνος έδεξάμην. "Ενα άρτον ή ώδν ούδείς των έμων συνοίκων έδέξατο πώποτε. Πλήν τών £ακίων ών περιβέβλημαι, ούδέν κτήσασθαι ήνεσχόμην. 15 Δημοσίας στοάς έκ τών εκκλησιαστικών -προσόδων άνέστησα1 γεφύρας δύο μεγίστας ώκοδόμησα. λουτρών έπεμελήθην κοι­ νών· έκ τοΟ παραρρέοντος ποταμού τήν πόλιν <μή> ύδρευομένην εδρών, τδν αγωγόν κατεσκεύασα, καί τήν άνυδρον πόλιν ύδάτων έπλήρωσα. Καί ϊνα ταΟτα καταλίπω, κώμας όκτώ τής 20 Μαρκίωνος καί τάς πέριξ κειμένας ασμένως πρδς τήν Αλή­ θειαν έποδήγησα- άλλην κώμην Εύνο'ιμιανών πεπληρωμένην, 89’ καί άλλην Άρειανών, τώ φωτί τής θεογνωσίας προσήγαγον, καί διά τήν θείαν χάριν ούδέ έν παρ’ ήμίν αιρετικών ύπελείφθη ζιξάνιον. Καί ταΟτα ούκ άκινδύνως πεποίηκα, άλλα τδ 16-1“ λουτρών κοινών i. mg. Ν mam: recent i || 17 E sequentibus 1 ante Κριυομίνην verbum μη (vel ov) legend, esse patet || 19 τη; | Sirin. : τήν codd. | 20 Post Μαρχίωνο; verbum lacunam esse censuimus | άσμίνω; N Z : άσμ:ν«< A 1. Nous avons là uno preuve de l'importance du rôle joué par I Théodoret non seulement dans son propre diocèse, mais même J ailleurs, à Antioche en particulier. Sur ses succès oratoires, cf.■ ép. 83, 90, 91 cl passim. 2. Snr le caractère religieux de l’éducation que l’évèquo de Cyr reçut étant jeune, Vllisl. rd. est pleine de précieuses indications t (cf. en particulier les chap, consacrés à Pierre de Galatie, Mncédonius, Zenon]. 3. Cf. ép. 16, p. 62. n. 1. LETTRE 81 197 de Γ Évangile* ? Si ce sont là des actes qui meritent accusa­ tion et châtiment, c’est de grand cœur que nous acceptons des châtiments môme plus grands que les nôtres. Oui, mes délateurs me forcent à parler. Avant même de m’avoir conçu, mes parents avaient promis de me consacrer à Dieu et, dès le berceau, suivant leur pro­ messe, ils me consacrèrent à lui cl me donnèrent une éducation appropriée a. Après avoir passé dans un monas­ tère les années qui précédèrent mon élévation à l’épis­ copat, c’est malgré moi que je fus élu évêque 3. J’ai ainsi vécu vingt-cinq ans, sans que nul ne me citât en justice et sans accuser moi-même personne. Pas un des pieux clercs qui sont sous mes ordres ne s’csl assis, pen­ dant tant d'années, à un tribunal. De personne je n’ai reçu ni obole ni vêtement. Aucun des gens de ma mai­ son n’a jamais reçu un seul pain ou un seul œuf. En dehors des loques dont je suis vêtu, je n’ai rien voulu acquérir. Avec mes revenus ecclésiastiques j’ai érigé des portiques pour le public ; j’ai bâti deux ponts im­ menses, j’ai veillé à l’entretien de bains publics ; alors que j’avais trouvé une ville qui ne lirait aucune eau du fleuve qui la baigne, j’ai construit l’aqueduc, et cette ville qui était sans eau s’en est trouvée abondamment pourvue *. Et, sans parler de cela, j’ai eu la joie d’ame­ ner à la vérité huit bourgs infestés par l’erreur de Marcion, ainsi que les régions avoisinantes; j’ai conduit à la lumière de la connaissance de Dieu un autre bourg qui était rempli d’eunomiens et un autre d’ariens et, grâce à Dieu, plus une seule ivraie d’hérésie n’est demeu­ rée chez nous s. Cette œuvre je ne l’ai pas accomplie sans '·. A propos de la manière dont un évêque pouvait disposer de ses biens et sur In façon dont Théodoret évêque pratiquait la pau­ vreté, cf. P. Canivet, « Théodoret et le inessalianisme », dans Revue MabiUon, 51, 19G1, p. 30-31. 5. Sur le succès de théodoret auprès des hérétiques qu'il ramena à la foi, cf. ép. S3, 113. 198 THÉODORET DE CYR αίμά μου τιολλάκις έκχύσας, -πολλάκις καταλευσθείς ύη' αύτών, καί είς αύτάς φθάσας τοΟ &δου τάςττύλας. Άλλα γάρ άφρων έγενόμην καυχώμενος· τής δέ ανάγκης, ού τής γνώμης τά είρημένα. Τούτο δέ καί δ τρισμακάριος ΠαΟ5 λος ήναγκάσθη δρασαί ποτέ, τών κατηγορούντων έμφράττων τδ στόμα. Στέγω δέ όμως τήν δοκοΟσαν άτιμΐαν καί τιμήν άκραν ύπολαμβάνω· άκούω γάρ τής άποστολικής βοώσης φω­ νής· Πάντες οί θέλοντες ζήν εύσεδώς έν Χριστώ ΊησοΟ διωχθήσονται. Τήν δέ ύμετέραν μεγαλοπρέτιειαν 10 παρακαλώ φροντίσαι τών έκκλησιαστικών -πραγμάτων, καί τήν έπαναστασαν κατευνάσαι ζάλην· τώ δντι γάρ ουδέ έν άρχή θφτ τής διαστάσεως τοιαύτη τήν Εκκλησίαν κατέλαβε σύγχυσις. ΟύδεΙς ύμας διδάσκει τών κινδύνων τδ μέγεθος, τών έν Φοι­ νίκη Χριστιανών τούς θρήνους, τών παρ' ήμίν άγιωτάτων μο15 ναζόντων τούς δδυρμούς. Ου δή χάριν καί ττλείοσιν έχρησάμην λόγοις, ΐνα μαθοΟσα ύμών ή μεγαλοφυία τών Εκκλησιών τδν κλύδωνα κατατιαύση τούτον καί τήν έντεΟθεν ώφέλειαν καρ•πώσηται. 82. ΕΥΣΕΒΙφ 20 ΕΠΙΣΚΟΠζλ ΑΓΚΥΡΑΣ. “Ηλ-πισα συχνάς έν τώ -παρόντι καιρώ δέξασθαι τής σής άγιωσύνης έπιστολάς. ΓΊροδηλοτάτην γάρ ύτιομεμενηκότες συκοφαντίαν, παραψυχής άδελφικής έδεόμεθα. Οΐ γάρ τήν Μαρκίωνος καί Βαλεντίνου καί Μάνητος καί τών άλλων 2 είς As. 1. add. non eadem manu : om. Ν’Ζ || 4 τοωμακάρχάς N Z. : μαζαρίος A | S δρασα: -ο-,τ : δράσα: -ο~ codd. 16 τόν Ν 7. : τών Λ 1. Cf. Il Cor. 11-12, 13. 2. II Tim. 3, 12. 3. Sur Eusèbe, cf. t. 1, p. 34-35. — Date probable : déc. 448. L’cp· est donc postérieure aux ép. 79-81, ainsi que le prouve son contenu : au moment où elle est écrite, Alexandrie s'est dressée contre l’év. de Cyr cl la calomnie circule, qui l’accuse «le prêcher deux Fils : LETTRES 81-82 199 clangers, mais en versant souvent mon sang, en étant souvent lapidé par eux et conduit jusqu’aux portes mêmes de la mort. Sans doute j'ai été insensé de me vanter de la sorte : toutefois, si j'ai parlé, c’est contraint par la nécessité, ce n'est pas de moi-même. Cela, le bienheureux Paul, lui aussi, fut un jour obligé de le faire pour fermer la bouche des ses accusateurs ». .Je supporte néanmoins ce qui semble un déshonneur et je le considère comme un très grand honneur, car j’entends la voix de l'Apôtre qui s'écrie : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus souffriront persécution ’. » Je de­ mande cependant à votre Magnificence de prendre soin des affaires de ΓEglise et d’apaiser la tempête qui s’est levée : car, réellement, pas même dans les débuts du schisme on n’avait vu ΓEglise en proie à une telle con­ fusion. Personne ne vous informant de la gravité des dangers, ni des lamentations des chrétiens de Phé­ nicie, ni des plaintes des très saints moines de chez nous, je me suis étendu assez longuement, afin qu'ayant eu connaissance de la tempête qui secoue les Églises, votre Magnificence l'apaise et recueille les fruits qui en résul­ teront. 82. A Eusèbe, évêque d’Ancyre *. J’avais espéré recevoir, dans la circonstance présente, de nombreuses lettres de ta Sainteté. Victime, en effet, d’une calomnie plus qu'évidente, nous avions besoin d’une consolation fraternelle. Car ceux qui de nos jours re­ nouvellent l’hérésie de Marcion, de Valentin, de Manès ceci n'arriva qu’au milieu de 448. D’autre part, l’ép. pourrait être de peu postérieure à l’ép. 109, adressée elle aussi à Eusèbe, en un temps ou la condamnation d'Eutychés n’était pas encore parvenue en Orient; c'est peut-être quand T. vit qu’Eusêbe laissait cette dernière sans réponse qu'il composa l’ép. 82. 200 THEODORE! DE CYR δοκιτών αϊρεσιν επί τοΟ παρόντος Αυανεούμενοι, δυσχεραίνοντες 8τι τήν α'(ρε|σιν αύτών Αντικρυς στηλιτεύομεν, έξ- θθ* απατήσαι τάς βασιλικός έπειράθησαν Ακοάς, αίρετικούς ήμας ά-ποκαλοϋντες, καί είς δύο μερίζειν υιούς συκοφαντοΟντες τον 5 ενα Κύριον ήμών ΊησοΟν Χριστόν, τδν ένανθρωπήσαντα Θεδν Λόγον. Άλλ’ ούκ έπεισαν ώσπερ ήλπισαν λέγοντες. Ου δή χάριν ύπομνηστικδν έγράφη τώ μεγαλοπρεπεστάτω καί ένδο- 10 15 20 25 ξοτάτφ στρατηγό καί ύπάτω, αιρέσεως μέν κατηγορίαν ούδεμίαν έχον, άλλας δέ τινας αίτιας, καί ταύτας ψευδείς. Συνό­ δους γάρ ελεγόν με συχνός είς τήν ’Αντιόχειαν συναγείρειν, καί τοΟτό τινας λυπεΐν, καί διά τούτο χοήυαί με ησυχίαν Αγειν, καί τάς έγκεχειρισμένας οίκονομεϊυ Εκκλησίας. Τούτου μοι τοίνυν τοΟ υπομνηστικού δειχθέντος, ήρπασα τήν ψήφον, ώς πρόξενον αγαθών. Πρώτου μέν γάρ τήν τριπόθητον Απέλαθον ήσυχίαν. Εΐτα δέ πολλάς ελπίζω τών ύπ' έμοΟ πλημμεληθέντων έξαλειφθήναι κηλίδας | διά τήν τυρευθεΐσαν καθ’ 91* ήμών Αδικίαν ύπδ τών τής αλήθειας έχθρώυ. "Εδειξε δέ καί λίαν έναργώς καν τώ παρόυτι βϊω τών όλων δ Πρύτανις, δσην τών Αδικούμενων ποιείται κηδεμονίαν. ‘Ημών γάρ ήσυχίαν Αγόντων, καίεΐσω τών τής πατρίδας δρων είργομένων, καί τών κατά τήν ’Ανατολήν πάντων Ανιωμένων μέν, καί πικρώς όδυρομένων, σιγάν δέ διά τδ προσπεσδν δέος ήναγκασμένων (τά γάρ καθ' ήμών γεγενημένα, τδ τής δειλίας πδσιν ένέθηκε δέος), αύτδς δ Κύριος έκ τοΟ ούρανοΟ διέκυψε, καί τών τήν συκοφαντίαν ύφηνάντων τήν συκοφαντίαν διήλεγξε, καί τδ δυσσεθές αύτών έγύμνωσε φρόνημα. Οδτοι καί τήν ’Αλεξάν­ δρειαν έξώπλισαν καθ' ήμών. καί τάς πάντων Ακοάς περιθομ| 6ο0σι διά τών άξίων αύτών ύπουργών, ώς ήμεις ΑνΟ’ έυδς δύο κηρύττομεν υιούς. ’Εγώ δέ τοσοΟτον απέχω τού μυσαροΟ τού8 ζα: om. Λ |’, 8-9 ούδεμιαν : ούδέ μιαν N J 11 τούτο τινας : ί τούτο τινας codd. || χρίναί uc : χρήναι με Λ | 27 «(•«όπλισαν Sirin. : ι έςετοζησαν codd., ut vid., sine sensu 1. Zenon. Cf. p. 155, n. 2. 2. En effet, vers 1rs mois de mai-juin •‘>■58, le patriarche d’Alcxandric envoyait des évêques à Constantinople avec la mission de ■ perdre Théodoret aux yeux de l'empereur et d'armer contre lui de LETTRE 82 201 et des autres docètes, supportant mal de nous voir flé­ trir ouvertement leur hérésie, ont tenté d’abuser com­ plètement les oreilles de l’empereur, en nous donnant le nom d’hérétique et en nous accusant faussement de divi­ ser en deux fils notre unique Seigneur Jésus-Christ, le Verbe Dieu fait homme. Mais leurs discours n’ont pas eu tout l’efTet espéré. C’est pourquoi un billet a été écrit au très magnifique cl très illustre général et con­ sul qui ne contenait aucune accusation d’hésésie, mais d'autres griefs, mensongers eux aussi. Ils prétendaient, en effet, que je réunissais sans cesse des synodes à An­ tioche, que cela causait du tort à certains, que j’étais tenu, en conséquence, de rester tranquille et de gouver­ ner les Églises qui m’ont été confiées. Ainsi donc, quand ce billet m'a été présenté, j’ai saisi la sentence comme une source de bienfaits. Car tout d’abord j’ai recouvré le repos tant souhaité. Ensuite, j’espère que de nom­ breuses souillures causées par mes péchés ont été effa­ cées grâce à l’injustice tramée contre nous par les enne­ mis de la vérité. Mais le Conducteur de l’univers a montré de toute évidence quel soin il prenait, meme en cette vie, des victimes de l’injustice : car tandis que nous vivions tranquille, confiné dans les limites de notre patrie, et que tous les Orientaux, quoique gémissant et se plai­ gnant amèrement, étaient cependant contraints au silence à cause de la crainte qu’on leur avait inspirée en effet les coups portés contre nous ont mis au cœur de tous la peur des lâches —, le Seigneur lui-même s’est penché du haut du ciel, a réfuté la calomnie de ceux qui ont tramé la calomnie cl a mis à nu l’impiété de leur intention. Ces hommes-là sont allés jusqu’à armer Alexan­ drie contre nous et bourdonnent aux oreilles de tous, par le moyen Je leurs agents, qui sont dignes d’eux, que nous prêchons deux Fils au lieu d’un2. Cependant nombreux adversaires, entre autres les accusateurs d’Ibas qui sé­ journaient alors dans la capitale, après avoir fui Antioche. 202 THÉODORET DE CYR του φρονήμα|τος, δτι καί τινας τών άγιων Πατέρων τών έν 91 Νικαία συνεληλυθότων εύρηκώς πρδς τήν Άρείου μανίαν έν συντάγμασιν άποτεινομένους, καί άναγκα£ομένους διά τδν ■πρδς έκείνους άγώνα πλείονι διαιρέσει κεχρήσθαι, δυσχεραίνω 5 καί ού προσίεμαι τήν τοιαύτην διαίρεσιν· οΪδα γάρ ώς ή άνάγκη τής διαιρέσεως άμετρίαν είργάζετο. Καί '(να με μή τις ύπολάβοι δεδιότα νΟν ταΟτα λέγειν, εξεστι τώ βουλομένω τοίς παλαιοϊς μου συγγράμμασιν έντυχεϊν, τοίς πρδ τής συνόδου τής έν Έφέσω, καί τοίς μετ' έκείνην 10 τοίς πάλιν -πρδ δυοκαίδεκα ετών. Διά γάρ τήν τοΟ ΘεοΟ χάριν, καί τούς προφήτας άπαντας ήρμηνεύσαμεν, καί τδ Ψαλτήριον, καί τδν 'Απόστολον· καί πρδς τούς τά Άρείου φρονοΟντας, καί πρδς τούς τα Μακεδονίου νοσοϋντας, καί πρδς τήν Άπολιναρίου τερθρείαν, καί πρδς τήν Μαρκίωνος λύτταν | 15 συνεγράψαμεν πάλαι· καί έν έκάστω τών συγγραμμάτων, διά 92 τήν τοΟ ΘεοΟ μου χάριν, τδ εκκλησιαστικόν φρόνημα δια­ λάμπει. Καί μυστική δέ ήμίν συγγέγραπται βίβλος, καί περί Προνοίας έτέρα, καί πρδς τάς πεύσεις τών Μάγων άλλη, καί τών άγιων οΐ βίοι καί πρδς τούτοις ετερα πολλά, ϊνα μή καθ’ 20 έκαστον λέγω. ΆπηρίΘμησα δέ ταΟτα. ού φιλοτιμία χρώμενος, άλλα πρόκλησιν προσφέρων, καί τοίς κατηγόροις, καί τοίς κρίνειν έθέλουσιν, όποια αν έθέλωσι βασανίσαι τών συγγραμ­ μάτων. Ού γάρ εύρήσουσιν ήμ&ς, διά τήν τοΟ ΘεοΟ μου χάριν. 4 <5ια·.οέοι·. Ν : διαρρίβίΐ Z a corr. A sed s. 1. δ:χιρέαει non eadem manu | 10 τοίς on». A || 19 ο·· βίο·, codd. : δ βίος Sirm., quern secu­ lus est Noes. 1. L'évêque de Cyr vise en particulier Eustathe d’Antioche qui, des Porcs do Niccc dont il nous reste quelque écrit, semble être le seul à avoir professé un dualisme excessif. Sur la christologie d’Eustathe d’Antioche, outre Saï.avillr, art. Eustalhe, dans DTC V (1913), 1554-1565 et 1574-1576, voir A. Grillmeier, « Die theologische und sprachliche Vorhereitung der christologischcn Formel von Chalkedon», dans ChaUtedon I (19511,124-130, et M. Spanneut, a La position thcologiquo d’Euslathe d’Antioche », dans JThSt, Oxford, N. S. 5 (1954), 220-224. On peut voir que l’admiration de LETTR8 82 203 je suis, pour ma part, si éloigné de celle infâme croyance qu’ayant trouve que certains des saints Pères qui s’étaient réunis à Nicée et qui luttaient dans des ouvrages contre la folie d’Arius, étaient contraints par les nécessités de la lutte contre ces gens-là d'établir une trop grande dis­ tinction dans le Christ, j’en suis attristé et n’admets pas semblable distinction : car je sais que c’est la nécessité qui a amené un excès dans la distinction l. Et afin que nul ne s'imagine que c’est la peur qui me fait maintenant parler ainsi, quiconque le désire peut lire mes anciens ouvrages, aussi bien ceux que j’ai écrits avant le concile d'Êphèse que ceux que j'ai écrits après, depuis douze ans. Car, grâce à Dieu, nous avons commenté tous les prophètes, le psautier et l’Apôtre ; contre les tenants d’Arius, contre ceux qui souffraient, de l'hérésie de Macedonius, contre les arguties d’Apollinaire et la fureur de Marcion, nous avons jadis composé des trai­ tés, et par la grâce que Dieu m’a donnée, en chacun de ces traités brille la pensée de l’Êglise. Nous sommes aussi l’auteur d’un livre mystique, d'un second sur la Providence, d’un autre contre les questions posées par les Mages, de la Vie des Saints et, en outre, d'une foule d'autres, pour ne pas les citer en détail ’. Si j’ai ainsi énuméré mes ouvrages, ce n'est pas par amour de la gloire, mais pour inviter mes accusateurs aussi bien que ceux qui désirent nie juger, à examiner n’importe laquelle de mes œuvres qu’ils voudront. Car, grâce à mon Dieu, Théodoret pour les défenseurs de la foi n’allait pas sans discerne­ ment, cf. sur ce point M. Richard, « Notes sur l’évolution doctri­ nale de Théodoret », dans RSPT 25 (1936), p. 459-481. 2. Des ouvrages cités ici nous ne possédons plus que les Commen­ taires sur les Prophetes, les Psaumes et les Êpitres de. saint Paul, le De Providentia et V Histoire Religieuse, designee sous le titre de Vie des saints. Sur la chronologie do ccs œuvres, cf. M. Richard, « L’ac­ tivité littéraire de Théodoret avant le Concile d’itphèse », dans HSPT 24, (1935), p. 83-106. 201 THÉODORET DE CYR άλλο τι φρονοΟντας, ή &ττερ -παρά τής αγίας Γραφής παρει- λήφαμεν. ΤαΟτα τοίνυν μαθοΟσα παρ' ήμών ή άγιότης σου διδαξάτω τούς άγνοοΟν εας, καί τάς λοιδορούσας ήμας άχαλινώτους 5 γλώττας, καί τούς έξηπατημένους πειθέτω, μή τοιαΟτα περί ήμών δοξάζειν, οΐα παρά τών συκοφαντούντων έμα^θον, άλλα 92* πείθεοθαι τώ νομοθέτη βοώντι· ’Ακοήν ματαίαν ού παραδέξη, καί άναμένειν τήν τών τιραγμάτων έξέταοιν. Έγώ δέ εύχομαι μέν γαλήνης άπολαΟσαι τάς Εκκλησίας, καί τδν 10 μακράν τοΟτον καί χαλεπόν διαλυθήναι χειμώνα. Εί δέ ούκ tfi τών ήμετέρων αμαρτημάτων τδ πλήθος, άλλ' έξεδόθημεν διά ταΟτα τώ σινιάζοντι, εύχόμεθα τών ύιιέρ τής πίστεως κινδύ­ νων μεταλαχεΐν ϊν' έπειδή τήν άπδ τού βίου παρρησίαν ούκ έχομεν, από γε τοϋ φυλάξαι τήν πίστιν άκίβδηλον, οίκτου 15 τύχωμεν καί συγγνώμης έν τή τής Δεσποτικής έπιφανείας ή μέρα. ΤαΟτα δέ ήμΐν συνεύξασθαι καί τήν σήν παρακαλοΟμεν άγιωσύνην. 83. ΔΙΟΣΚΟΡΩ ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΛΕΞΑΝΔΡΕΙΑΣ. Μεγίστηυ φέρει τοις συκοφαντουμένοις παραψυχήν τά τής 20 θείας Γραφής διηγήματα. "Οταν γάρ τις ύπδ γλώττης άχαλι- 1 άλλο τι ; άλλο τι codd. || 6 συζοφαντούντων ΝΖ : βυζοφαντόίν Λ | 18 Til. Δ'.οσζορω έόίσχόηω Άλεξανδρείας N Ζ : άφικνονμίνων codd. : άφικομένων BV || 26 καί om. V II 26-27 βιαζόμινο; : βουλόμίνο; BV | 27 μόνον : μόνην codd. 1. Sur Théodote, Jean et Domnus, cl. p. 194, n. 3. Correspondance. It. U 210 5 10 15 20 25 THEODORET DE CYR τοΟ λόγοις προσμαρτυρών. Καί δ μέγας δέ τής οικουμένης διδάσκαλος, δ Οεσπέσιος ΠαΟλος, έσχατον έαυτδν τών άγιων καί -πρώτον τών αμαρτωλών δυομάζων άεί, ήναγκάσΟη, τών ψευδηγόρωυ έμφράττων τά στόματα, τδν τών οικείων πόνων ένθείναι κατάλογον- καί δεΐκνυς ώς τής άνάγκης ήν, άλλ' ού τής γνώμης ή τών παθημάτων διήγησις, έπήγαγευ- άφρων έγενό|μην κοήυχώμενος- ύμείς με ήναγκάσατε. Οί ’Εγώ δέ άθλιον έμαυτδν καί τρισάθλιον οίδα- πολλοίς γάρ ύπόκειμαι πλημμελήμασι- διά μόνην δέ πίστιν έν τή τής θείας έπιφανείας ήμερα φειδοΟς τίνος άπολαύσεσθαι προσδοκώ. Τοίς γάρ τών άγίων πατέρων άκολουθεΐυ ΐχνεσιν καί προθυμοθμαι καί προσεύχομαι καί τήν εύαγγελικήν διδασκαλίαν, ήν έν κεφαλαίο παρέδοσαν ήμιν οί έν Νίκαια τής Βιθυνίας συνεληλυθότες άγιώτατοι πατέρες, σπουδάζω φυλάττειν άκήρατον. Καί ώσπερ ενα πιστεύω είναι Θεόν Πατέρα καί εν ΠνεΟμα άγιου έκ τοΟ Πατρδς εκπορευόμενου, ούτως ενα Κύριον ΊησοΟν Χριστόν, Υίδν τοΰ Θεού μονογενή πρδ τών αιώνων έκ τοΟ Πατρδς γεγεννημένον, άπαύγασμα τής δόξης καί χαρακτήρα τήςτοϋ Πατρδς ύποστάσεως, διά τήν τών ανθρώπων σωτηρίαν σαρκωθέντα καί έναυθρωπήσαντα καί κατά σάρκα έκ Μαρίας τής Παρθένου τεχθέντα. Ουτω γάρ ήμάς καί δ πάνσοφος 91 έδίδαξε ΠαΟλος- *£1ν οί πατέρες, φησί, καί έξ ών δ Χριστός το κατά σάρκα, δ ών έπί πάντων Θεδς εύλογητδς είς τούς αιώνας. :Αμήν. Καί πάλιν- Περί τοΟ ΎΐοΟ αύτοΟ τοΟ γενομένου έκ σπέρματος Δαυίδ 1 προσμαρτυρών : μαρτύρων B V | 2 δ θεσπεσω; Παύλος oni. BV |ί 5 ένΟεΐναι : ίζΟεί.α·. VA :| 5-6 ήν, άλλ’ ού τή; γνώμης codd. A :η άλοϋς ήν BV Garn. 1| 7 ζαυχώμενος : καυχόμενσς V || 7 υμείς με : υμείς <>; με V I 8 ίμαυτόν : Ιμ' αύτώ V || ϋ μόνην δε πίστιν : δέ |λόνης πίστεως BV II 10 άπολαύσεσθαι : -σασΟαι V |· I ϊ γάρ : μεν γάρ BV || 11-12 προΟυμζιΰμα: καί προσεύχομαι : προΟυμούμενον zxi προσευχόμενο·/ V Garn. || 13-14 συνεληλυΕότες ΝΖ: συνε/.Οόντες Λ συναχ&ίντε; B V Garn. || 14 post πατέρες verba ήν και ή έν Έφε'σω αγία σύνοδο; κρατείν διηγόρενσεν add. ΒΥΑΣ. quae secludenda esse putavi || 16 όντως : ούτως και ΒΥΛ J 17 του1 oin. BV ]| ante τών verbum πάντων add. codd. |, 19 τού πατρό; ο:η. BV || 22 ϊδίδαςε codd. ΑΣ : διδάσκει B V |, 24 post αιώνας verba τών αιώνων add. codd. || 24 ζα: πάλιν oxn. Β\ LETTRE 83 21 1 ver l'éclat de mes discours mais seulement leur ortho­ doxie. Le grand docteur des nations, lui aussi, le divin Paul, lui qui s’appelle toujours le dernier des saints et. le premier des pécheurs, fut contraint, pour fermer la bouche aux menteurs, de dresser le bilan de ses tra­ vaux, cl, pour montrer que c’était par nécessité et non volontairement qu'il faisait le récit de ses tribulations, il ajoute : « Je viens de faire l’insensé en me glorifiant, mais c'est vous qui m'y avez contraint *. » Pour moi, certes, je connais ma misère, ma grande misère, car je suis écrasé sous le poids de mille fautes, mais, grâce à ma foi — cl à elle seule — j’espère, au jour de la manifestation du Seigneur, obtenir quelque ménagement. Car marcher sur les traces des saints Pères, voilà ce à quoi je mets mon zèle tout entier, voilà mon souhait et je m'applique à conserver dans sa pureté ren­ seignement de l’Evangile dont les très saints Pères réunis à Nicée en Bithynie nous ont transmis le symbole. El de même que je crois à l’existence d’un seul Dieu Père et d’un seul Esprit-Saint, qui procède du Père, je crois aussi qu’il n’existe qu’un seul Seigneur JésusChrist, Fils monogêne de Dieu, engendré du Père avant les siècles, splendeur de sa gloire, empreinte de la sub­ stance du Père, incarné cl fait homme pour le salut des hommes et né selon la chair de la Vierge Marie. Tel est aussi renseignement que nous a livré le très docte Paul : « ... à qui appartiennent les patriarches et de qui est issu le Christ selon la chair, lequel est au-dessus de toutes les choses, Dieu, béni éternellement. Amen 3 » El encore : « ... qui concerne son Fils issu pour la chair de la race de David, mais établi en sa puissance de Fils de Dieu pour 1. U Cor. 12, 11. Autorité souvent invoquée par Théodoret, voir p. ex. ép. 81. 2. Rom. 9, 5. 212 THEODOHET DE CYH κατά σάρκα τοΟ δρισθέντος YloO Θεού έν δυνάμει κατά πνεΟμα άγιωσύνης. Διά γάρ τοι τοΟτο καί Θεοτόκον άποκαλοΟμεν τήν άγίαν Παρθένον καί τούς τής προσηγορίαν ταύτην παρακουμένους, άλλοτρίους τής εύσεβείας ήγούμεΟα. 5 ‘Ωσαύτως δέ καί τούς είς δύο πρόσωπα ή δύο υιούς ή δύο κυρίους μερίζοντας τδν ένα Κύριον ήμών ΊησοΟν Χριστόν κίβδηλους όνομάζομευ καί τής των φιλοχρίστωυ άποκρίνομεν μοίρας. Ήκούσαμεν γάρ τοΟ θειοτάτου Παύλου λέγοντος· Εις Κύριος, μία πίστις, εν βάπτισμα. Καί πάλιν· ΕΤς 10 Κύριος ΊησοΟς Χριστός, δι* ου τά πάντα. Καί αδθις· ΊησοΟς Χριστός χθές καί σήμερον ό αύτός καί είς τούς αΐώυας. Καί έτέρωθι· ‘Ο καταβάς αύτός | έστιν 96Γ καί δ άναβάς ύπεράνω πάντων τών ούρανώυ. Καί μυρίας δέ τοιαύτας έτέρας εστιν εύρείν παρ' αύτώ φωνάς τδν 15 ένα Κύριον κηρυττούσας. Ούτω καί δ θείος εύαγγελιστής βοά· Καί δ Λόγος σαρξ έγένετο καί έσκήνωσεν έν ή μ ΐν, καί έθεασάμεθα τήν δόξαν αύτοΟ, δόξαν ώς μονογε" νοΟς παρά πατρός, πλήρης χάριτος καί αλήθειας. Καί δ τούτου δέ δμώνυμος, δ Βαπτιστής φημί, βοδ λέγων· 20 Όπίσω μου έρχεται άνήρ δς έμπροσθέν μου γέγονεν, 'ότι πρώτός μου ήν. Καί τδ εν πρόσωπον οείξας άμφότερα τέθεικεν καί τά θεία καί τά άνθρώπεια. Άνθρώπειον μέν γάρ καί τδ άνήρ καί τδ Ερχεται, θειον δέ τδ δτι πρώ­ τος μου ήν. Άλλ' όμως ούκ άλλον οΐδε τδν όπίσω ερχόμενον 25 καί άλλον τδν πρδ αύτοΟ δντα, άλλά τδν αύτδν οΐδεν προαιώ12 ίβτιν om. V | 13 πάντων τών ουρανών codd. : τών ουρανών πάν­ των V Garn, τών ουρανών Λ || 14 έτέρας om. VA || «υριιν : tôitv BV D 17-18 μονογίνοΰς :-γίννους V || 19 δέ : yc codd. B || ό βαπτιστής φημί om. BV | βοα codd. ΑΣ : έθόα BV || 22 άνΟρώιπια άνθρώnctov codd. : ανθρώπινα ανθρώπινον BV Garn. || 23 τό12 on). BV || τό3 on). BV j 24 άλλον : άλλο V || 25 άλλά τύν αυτόν ο’δΐν ί-δί Α) προαιώνιο* codd. : άλλ' αυτόν οίδί τον πρό αιώνων V Garn. 1. Bom. 1, 3. 2. Sans doute la position nestoricnne est-elle ici nettement con­ damnée, mais Neslorins n'est pas nommé. LETTRE 83 213 son esprit de sainteté » C’est pour cette raison que nous appelons aussi mere de Dieu la \ ierge sainte et que nous considérons comme étant en désaccord avec la foi ceux qui lui refusent ce titre. De la même manière aussi ceux qui divisent en deux personnes, ou en deux lils, ou en deux seigneurs, notre unique Seigneur JésusChrist, nous les appelons falsificateurs et nous les retran­ chons de la communauté chrétienne 2. Car nous avons entendu la parole du très divin Paul : « Un seul Sei­ gneur, une seule foi, un seul baptême » Et encore : « Un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses 4. » Et d’autre part : « Jésus-Christ est. le même hier et aujourd'hui ; il le sera éternellement *. » Et ail­ leurs : « Celui qui est descendu est celui-là même qui est monté au-dessus de tous les vieux ·. » Mille autres textes semblables peuvent être découverts chez saint Paul, qui proclament qu’il n’existe qu’un seul Seigneur. De même aussi le divin évangéliste s’écrie : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire comme celle qu’un fils unique a de son Père, plein de grâce et de vérité ’. » Et l’homo­ nyme du précédent, je veux dire le Baptiste, s'écrie lui aussi: a Un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu’il existait avant moi ’. » Et après avoir montré l’unité de la personne, il affirma les deux natures, divine et humaine : l’humaine par les mots homme et il vient, la divine en disant parce qu'il existait avant moi. Et cependant il sait que celui qui vient après lui n'est pas autre que celui qui était avant lui, mais il sait que le 3. Éphis. 5. 1 Cor. 8, 6. 5. Hcb. 13, 8. 6. Éphêe. 4, 10. 7. Jn 1, 14. 8. Id. 1, 30. 214 THÉODORET DE CYR νιον μέν ώς θεόν, δνθρωτιον δέ μετ' αυτόν εκ τής Παρθένου τεχθέντα. Οϋτω καί ' δ τρισμακάριος Θωμάς τή τοΟ Κυρίου Οδ* σαρκί τήν χειρα προσενεγκών Κύριον ώνόμασε καί Θεόν, διά τής δρώμενης φύσεως καταμαθών τήν αόρατον. Οϋτω καί 5 ήμεις τής μέν αύτοϋ σαρκός καί τής θεότητος τήν διαφοράν έπιστάμεθα, ένα δέ ϊσμεν Υίδν τδν ένανΟρωτιήσαντα Θεόν Λόγον. ΤαΟτα γάρ καί -παρά τής θείας Γραφής έδιδάχθημευ καί παρά τών ταύτην ήρμηνευκότων Πατέρων, ’Αλεξάνδρου καί Άθανα10 σίου τών μεγαλοφώνων κηρύκων τής άληθείας, οΐ τδν άποσ- τολικδν ύμών διεκόσμησαν θρόνον, καί Βασιλείου καί Γρηγο- ρίου καί τών δλλων τής οίκουμένης φωστήρων ‘ότι δέ καί τοίς τών μακαρίων Θεοφίλου καί Κυρίλλου συγγράμμασιν κεχρημένοι τούς άντιλέγειν τολμώντας καί διά τούτων έπιστομίζομεν, 15 αύτά μαρτυρεί τά γράμματα. Τούς γάρ τής δεσποτικής σαρκός | καί τής θεότητος τήν διαφοράν άρνουμένους καί 97* 3 Post θίόν verba «ίπών ό 75 μου χαι ό 05 μου add. BV | 4 τήν codd. : τόν V j| 5 της* om, codd. || 8 γάρ oui. BV Οίίας codd. ΛΣ : άγιας BV || 9 ante πατέρων verbum άγιων add. BV | 11 οΐΕχότμησαν codd. : χατ- BV || 12 ϋτι 81 codd. Σ : δτι Λ om. BV || 13 μακαρίων codd. : μαχαριωτάτων B VA | βυγγράμμασιν codd. ΑΣ : γράμμαοι BV || 14 χαι (om. Λ) .,.έπιστομίζομεν codd. ΛΣ : «χιστομίζομίν χαι διά τούτων ώβ B V | 15 γράμματα codd. : πράγματα ΒΥΑΣ ' 1. Cf. Jn 20, 28. 2. L'épître 83, véritable écrit doctrinal, résume nettement la pensée de Théodoret sur l'incarnation et. sur l'union sans confusion des deux natures dans l'unique personne du Christ. Sur les rapports entre les positions nestoriennes et outychicnnes, cf. l)TC \r, 15821609, XI, 76-157, mais surtout P.-Tu. Camelot, « De Nestorius à Eutychès ; l'opposition de deux christologies >, dans Ckalkedon, I, 213-242, et du meme, sur la théologie de Théodoret, tiphèse et Chalcédoinc, 1961, p. 86-88. 3. C'est en 328 qu'Athanase succéda à l'évêque Alexandre d’Alexandrie, dont il avait été d’abord le diacre et le secrétaire au concile de Nicée, en 325. Λ cette date il avait déjà glorieusement discuté avec les Ariens. On sait que son épiscopat fut presque LETTKK 83 215 même existe éternellement comme Dion et, comme homme, est né, après lui, Saint Syméon Stylitc et scs premiers biographes n, dans ΛΒ 61, 1943, I». 29-71). Ceci montre en particulier que l’évêque d'Alexandrie ne tint point rigueur à l’évêque de Cyr des coups qu’il lui avait portés au moment de sa réponse aux attaques do Cyrille contre la mémoire de Diodore do Tarse et de Théodore, de Mopsucste, en 438 ; sur ce sujet voir M. Richaud, e Proclus de Constantinople et le Théopaschisme ». dans UHF. 38 (1942), p. 303-331. 218 5 10 15 20 25 THÉODORET DE CYR "Οτι δέ καί τοΐς περί Νεστορίου ύπαγορευθεισι τόμοις ύπδ τοΟ τής μακαρίας μνήμης Ίωάννου δίς ύπεγράψαμεν, μαρτυροΟσιν ήμών αί χείρες. Άλλ* οΰτοι ταΟτα περί ήμών θρυλοΟσι, τήν οίκείαν νόσον τή καθ' ήμών συκοφαντία συσκιάζειν πειρώμενοι. Άποστραφήτω τοίνυν ή όσιότης σου τούς λαλοΟντας τδ ψεΟδος καί τής εκκλησιαστικής φροντισάτω γαλήνης καί τούς διαφθεΐρειν τολμώντας τής άληθείας τά δόγματα ή τοϊς άλεξικάκοις θεραπευέτω φαρμάκοις ή τήν θεραπείαν μή δεχομένους ώς άνηκέστως διακειμένους τών ποιμνίων έξελασάτω, Χνα μή τής έκείνων λώβης μεταλάχη τά πρόβατα· ήμδς δέτής συνήθους άξιούτω j προσρήσεως. "Οτι γάρ δ φρονοΟμεν 98γ γεγράφαμεν, μαρτυρεί καί τά παρ' ήμών συγγραφέντα εΧς τε τάς θείας Γραφάς καί κατά τών τά Άρείου καί Εύνομίου φρονούντων. Πρδς δέ τούτοις καί σύντομον άκροτελεύτιον τίθημι· Et τις ού λέγει τήν αγίαν Παρθένον Θεοτόκον ή ψιλόν άνθρωπον άποκαλεί τδν Κύριον ήμών ΊησοΟν Χριστόν ή εις δύο υιούς μερίζει τδν ένα Μονογενή καί πρωτότοκον πάσης κτίσεως, έκπέσοι τής είς Χριστόν έλπίδος καί έρεί πάς ό λαός· Γένοιτο, γένοιτο. Τούτων δέ παρ’ ήμών οθτως είρημένων τάς ίερώς σου εύχάς παρασχείν μοι, δέσποτα, καταξίωσαν καί άντιγράφοις εύφράναι, δηλοθσιν ώς άπεστράφη σου ή άγιωσύνη τούς συκοφάντας. Πάσαν τήν σύν τή σή θεοσεθεία έν Χριστώ άδελφότητα έγώ τε καί οί σύν έμοί προσαγορεύομεν. 1-5 ότι ...ιτειρώμενο·. B V : om. codd. | 2 Ιωάννου om. Σ | δίς om. Λ |' 3 βρυλουσι : Ορυλλοΰσι B V | 6 άποστραφήτω codd. : άπογρα?ήτω V | η όσιο'της σου codd. : r σή όσιότης B V '| τούς codd. Λ : αυτούς BV Ι| 8 τολμώντας codd. Λ : ίπιχε φούντας BV || 9 Οεραπευίτω codd. Λ : έζείνων Οεσαπεύσαι BV || 11 μεταλάχη (·χη NI codd. : μεταλάση Β\ | 13 γεγράφαμεν codd. Λ Σ : γράφομεν B V || τι om.V | 14 τάΒΣοιη. codd. του V J 17 ού λέγει codd. Σ οΰχ ομολογεί B VA || 18 άποκαλεΐ BV : ζαλει codd. |; υιούς oui. ΛΣ | 19 τάσης : πάσης τής BV |, 20 έρεϊ codd. : είπάτω B V | 22-27 τούτων ...πσοσαγοτεΰομεν om. codd. || 26 σύν τί| om. V LETTRE 83 219 Que par deux fois nous avons souscrit aux tomes sur Nestorius publiés par Jean d'heureuse mémoire1, nos mains elles-mêmes en témoignent. Mais si ces gens-là répandent de tels bruits sur notre compte, c’est pour essayer par leurs calomnies de faire l’obscurité sur le mal dont eux-mêmes souffrent. Que ta Sainteté écarte donc ceux qui profèrent le men­ songe, qu’elle ait le souci de la tranquillité des Églises; quant à ceux qui entreprennent d'altérer les croyances orthodoxes, ou bien quelle leur applique les remèdes salutaires, ou bien, s’ils repoussent ces soins, qu’elle les rejette du troupeau comme incurables, afin que les bre­ bis ne soient pas contaminées par eux, et qu’elle nous accorde, à nous, les égards habituels. Que ce que nous avons écrit ici correspond bien à ce que nous pensons, c’est ce qu’attestent ausi bien les livres que nous avons composés sur la sainte Écriture que ceux que nous avons écrits contre les sectateurs d’Arius et d’Eunomius. A cela j'ajoute en résumé, pour terminer, que si quel­ qu'un dit que la Vierge sainte n'est pas mère de Dieu, ou appelle simplement homme Notre-Seigneur Jésus-Christ, ou divise en deux fils l’unique Monogène et premier-né de toutes les créatures, il doit être déchu de l’espérance du Christ, et que le peuple entier s’écrie : amen! amen! Cela dit de mon côté, daigne, toi, ô maître, m’accor­ der tes saintes prières et, à ton tour, me réjouir par une réponse qui montre que ta Sainteté a écarté les calomniateurs. Ceux qui m’entourent et moi-même saluons tous les frères qui sont unis à ta Pieté dans le Christ. I. Sur l'identification de ccs deux écrits, cf. M. Richard, « Thcodoret, Jean d’Antioche et les moines d'Orient», dans MSR 3 (1946), p. 147-156. L’un des deux tomes dont il est ici question serait la synodale adressée par Jean d’Antioche à Proclus de Constantinople au terme de la mission d’Aristolaüs (Syn. 287 (197))» l’autre, qui ne nous est point parvenu, était sans doute destine à l’empereur. THÉODORET DE CTH 220 8ί. ΤΟΙΣ EN ΚΙΛΙΚΙΑ ΕΠΙΣΚΟΠΟΙΣ. Τάς καθ' ήμών γεγενημένας συκοφαντίας μεμάθηκεν -πάν­ τως ή ύμετέρα φιλοθεϊα. Οΐ γάρ τάναντία τή αλήθεια φρο5 10 15 20 νοΟντες είς δύο μερίζειν ή μάς υίούς φασι τόν £να Κύριον ήμών Ίησοϋν Χριστόν τδν μονογενή τοΟ ΘεοΟ Υίόν. Λεγουσι δέ τινες τής συκοφαντίας αύτούς λαμθάνειν τάς άφορμάς έκ τινων εύαριβμήτων -παρ' ύ| μϊν ταΟτα φρονούντων, καί είς δύο πρόσωπα διαιρούντων τδν ένανθρωπήσαντα Θεόν Λόγον. Ους δει τής άτιοστολικής έπακοΟσαι φωνής διαρρήδην βοώσης· Εις Κύριος ΊησοΟς Χριστός, δι' ου τά πάντα. Καί πάλιν· Ε’ς Κύριος, μία πίστις, έν βάπτισμα. ‘Έδει δέ αυτούς καί ταις Δεσποτικαις άκολουθήσαι διδασκαλίαις. Καί γάρ αύτός δ Κύριος οδτω φησίν· Ούδείς άναθέδηκεν είς τδν ούρανόν, εί μή δ έκ τοΟ ούρανοΟ καταδάς, δ Υιός τοΟ άνθρώπου, δ ών έν τώ ούρανώ. Καί πάλιν· ’Εάν συν ϊδητε τδν Υιόν τοΟ άνθρώπου άναθαίνοντα 8-που ήν τδ πρότερον. Καί ή παράδοσις δέ τοΟ άγίου βαπτίσματος ένα Υιόν ήμδς είναι διδάσκει, ώς ένα Πατέρα, καί εν άγιον Πνεύμα. Καταξιωσάτω τοίνυν ή ύμετέρα φιλοθεϊα, εϊπερ δίρα τινές δλως είσίν — εγώ γάρ ού πείθομαι —, τοϊς άποστολικοις δόγμασιν άπειθοΟντες, καί έπιστομΐσαι αύτούς, καί εκκλησιαστικός σωφρονίσαι, καί διδάξαι τοϊς τών άγίων Πατέρων άκολου|θεΐν ϊχνεσι, καί τήν έν Νικαία τής Βιθυνίας έκτεθείσαν πίστιν 2-3 πάντως om. A sed i. nig. add. manu posteriore || 4 ordo utovi μ»ρίζ«ν ημάς A || 7 υμϊν codd. : ήμίν Sinn. || Iti ovv codd. : seel. Sinn. || 24 ΐζτ-Οίΐσαν NZ : om. A 1. Sur les destinataires de cotte épître, et. t. 1, p. 27 ct 37. — : Date probable : avril-mai 448, puisqu’il y est question d'une en­ quête â faire dans la province de Cilicie sur la foi qu'on y professe , et qu’on procéda sans doute à ccttc enquête avant même l'échange de correspondance entre Alexandrie et Antioche (voir à l'appui de cette thèse les arguments fournis par Güstheu, op. cil., VI, p. 4243}. Sur la composition du corps épiscopal des deux Cilicies à cette LETTRE 84 221 84. Aux ÉVÊQUES DE ClLICIE *. Les calomnies dont nous avons été l’objet sont bien connues de votre Piété. Ceux, en effet, qui disent le con­ traire de lu vérité prétendent que nous divisons en deux Fils notre unique Seigneur Jésus-Christ, le Fils Mono­ gène de Dieu. Or certains disent que ceux-ci trouvent un fondement à leur calomnie dans l’opinion de quelques gens peu nombreux de chez vous qui divisent en deux personnes le Verbe Dieu fait homme. Ceux-là, il faut qu’ils entendent la voix de ΓApôtre qui proclame expres­ sément : u Un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses 2. » Et encore : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême*. » Il faudrait qu’ils suivent aussi les enseignements du Maître. Car le Seigneur lui-même déclare : « Personne n’est monté au ciel si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel4 ». Et encore : « Et si vous voyez le Fils de l’homme remonter là où il était auparavant 6. » La formule tra­ ditionnelle du saint baptême, elle aussi, nous enseigne qu’il n’y a qu’un seul Fils, comme il n’y a qu’un seul Père et un seul Esprit-Saint. Que votre Piété daigne donc, s’il y a vraiment des gens — car, pour ma part, je n’en suis pas convaincu qui ne se soumettent, pas aux croyances des apôtres, leur fermer la bouche, les redresser selon les lois de l’Église, leur apprendre à marcher sur les traces des saints Pères et à garder intacte la foi exposée par les saints et bienheureux Pères à Nicée en Bithynie, puisqu’elle livre époque voir : (Cilicie 1) ACO II, 1, 2, p. 142 (338) n° 22; ibid., p. 144 (340) n° 102-106 ; Flemming, A bien, p. 8, 2 ; — (Cilicie 11) Flemming, np. cil., p. G, 27 ; ACO 11, 1, 1, p. 72 (208) n° 93. 2. 7 Cor. 8, 6. 3. Éphês. 4, 5. 4. Jn 3, 13. 5. Id. 6,62. 222 THEODORET DE CYR ύπδ τών άγίων καί μακαρίων Πατέρων άκήρατον φυλάττειν, δτε δή τήν ευαγγελικήν καί άποστολικήν διδασκαλίαν έν κεφα­ λαίο διδάσκουσαν. Πρέπει γάρ ύμϊν, θεοφιλέστατοι, καί τής τοΟ ΘεοΟ δόξης καί τής κοινής εύκλείας φροντίσαι, καί μή 5 περιιδείν τήν κατά τοΟ κοινοΟ χωροθσαν λοιδορίαν διά τήν τών δλίγων τούτων άνθρώπων άμαθίαν, ή φιλονεικίαν, εϊπερ τινές δλως είσίν, εί καί μή κατά τούτων, ώσπεροΟν καί καθ' ήμών, παρέθηξαν τάς γλώσσας οί συκοφάνται. ΚαταξιοΟτε δέ μνημονεύειν ήμών έν ταις πρδς τδν Κύριον προσευχαΐς. ΤοΟτο 10 γάρ δ τής άγάπης παρακελεύεται νόμος. 85. ΒΑΣΙΛΕΙΑ ΕΠΙΣΚΟΠΩ. Κεφάλαιον τών αγαθών τήν άγάπην ο θεσπέσιος προσηγόρευσε ΠαΟλος, καί ταύτη τρέφεσθαι τής πίστεως τούς τρο­ φίμους παρεκελεύσατο. Ταύ|της έχουσα τδν πλοΟτον ή σή 15 θεοσέβεια, καί άττερ έχρήν εισηγήσατο, καί τά θυμήρη μεμήνυκε. Τί γάρ θυμηρέστερον τοίς φοβουμένοις τδν Κύριον τής τών δρθών δογμάτων ύγείας τε καί συμφωνίας; Εΰ ίσθι τοίνυν, θεοφιλέστατε, ώς άγαν ήσθημεν τά περί τοΟ κοινοΟ φίλου μεμαθηκότες· καί ‘όσον πρώην ήλγήσαμεν, άκούσαντες ώς μίαν 20 είναι φύσιν σαρκδς καί θεότητος λέγει, καί ώς άντικρυς τή άπαθεί Οεότητι τδ σωτήριον πάθος προσάπτει, οΰτως ηύφράνθημεν τοίς τής σής όσιότητος γράμμασιν έντυχόντες, καί με­ μαθηκότες ώς ακεραίους φυλάττει τάς τών φύσεων ιδιότητας, καί ούτε τδν Θεδν Λόγον είς σάρκα τετράφθαι φησίν, ούτε τήν 25 σάρκα είς θεότητος μεταβεβλήσθαι φύσιν· άλλ' έν τώ ένί Υιώ, τώ Κυρίω ήμών ΊησοΟ Χριστώ, τώ ένανθρωπήσαντι Θεώ Λόγω, 5 του del. Sinn. J 6 ι’ίχ<ρ τινίς : t”r.:ç ζ:ν:; codil. 1. Sur Basile, of. t. 1, p. 32 et 35. Date : postérieure à l'ép. 83, ainsi qu’il ressort do la fin du billet qui contient une allusion évi­ dente à cette cpilre, la lettre a pu être composée en sept. 44$. 2. Ci. I Cor. 13, 4-13. Et souvenir possible de Cal. 3, 11. 3. Dans la lettre que Basile avait dû adresser â T. au sujet du personnage dont la foi paraissait suspecte. Basile avait rassuré l'évêque de Cyr et peut-être proposé des mesures pratiques en vue LETTRES 84-85 223 en abrégé la doctrine de l'Evangile et des apôtres. Car il vous appartient, hommes très chers à Dieu, de veiller à la gloire de Dieu, comme à votre renom à tous, et de ne pas regarder avec indifférence l'injure qui s’étend à tous du fait de l’ignorance ou de l’amour des querelles de quelques-uns — si vraiment il y en a —, bien que nos calomniateurs n’aient point aiguisé leur langue contre ces derniers comme ils l’ont fait contre nous. Daignez aussi vous souvenir de nous dans vos prières au Seigneur, comme la loi de la charité vous y invite. 85. A l’évêçüe Basile’. Le plus haut des biens, voilà comment l’admirable Paul a appelé la charité et c’est d'elle qu'il a invité les (ils de la foi à se nourrir2. Riche de ses trésors, ta Piété a émis l’avis qu'il fallait et a annoncé de joyeuses nouvelles’. Quelle joie plus grande, en effet, pour ceux qui craignent le Seigneur que de savoir intacte et admise par tous la vraie doctrine? Sache donc, ami très cher â Dieu, que nous avons été tout heureux de ce que nous avons appris au sujet de notre ami commun : autant naguère nous avions été peiné en entendant dire qu’il prétendait que chair et divinité ne formaient qu’une même nature et. qu’il attribuait ouvertement à I impassibilité de la nature divine les souffrances rédemptrices, autant nous nous sommes réjoui en lisant la lettre de ta Sainteté et en apprenant qu’il conserve intactes les propriétés des natures et qu’il ne dit ni que le Verbe de Dieu s’est changé en chair ni que la chair s’est transformée en nature divine, mais que, selon lui, dans l’unique l’ils Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Dieu Verbe fait homme, d'une réconciliation. Cette lettre de Basile peut avoir été la réponse à une première lettre Je T. qui aurait été contemporaine de l’ép. 84 aux évêques de Cilicie, en avril-mai 448. en tout cas antérieure à l’ép. 83 à Dioscore, qui est du début de l’été. 224 5 10 15 20 THEODORET DE CYR άσυγχύτους μέμενηκέναι φησίν τάς έκατέρας | φύσεως Ιδιό- ΊΟΟ* τητας· καί τδν τών όλων Θεάν άνυμνήσαμεν έπί τή τής θείας πίστεως συμφωνία. ΕΙς μέντοι Κιλικίαν έκατέραν γεγράφαμεν, καίτοι σαφώς ούκ είδότες, ειπερ τινές είσιν έναντία τή άληθεία φρονοΟντες, καί παρηγγυήσαμεν τοίς θεοφιλεστάτοις έπισκόποις ΙχνεΟσαι καί ζητήσαι, εϊττερ έίρα τινές είσιν είς δύο υιούς διαιροΟντες τδν ένα Κύριον ΊησοΟν Χριστόν· καί ή -παραινετικός σωφρό­ νισαν, ή τοΟ καταλόγου χωρίσαι τών άδελφών. Τώ οντι γάρ δμοίως άποστρεφόμεθα καί τούς μίαν φύσιν οαρκδς καί θεότητος εΐναι λέγειν τολμώντας, καί τούς είς δύο υιούς μερί­ ζοντας τδν ένα Κύριον ήμών ΊησοΟν Χριστόν, καί τών άποστολικών όρων εξω βαίνειν έπιχειροΟντας. 'Ότι δέ καί πρδς ειρήνην έσμέν εύτρεπεις, θαρρείτω σου ή όσιότης. El γάρ δ Προφήτης φησίν- Μετά τών μισούνταν τήν είρήνην ήμην είρηνικός, πολλώ μάλλον ήμείς τήν κατά Θεόν είρήνην άσπαστώς ! προσδεχόμεθα. ’Επειδή δέ καί εις τήν Άλε- 100’ ξάνδρειάν τινες έδραμον τών τώ ψεύδει συντεθραμμένων, καί συκοφαντίας έρραψαν καθ’ ήμών, καί τοίς τοιούτοις λόγοις ύπαχθείς ό θεοφιλέστατος τής πόλεως έκείνης επίσκοπος, καί τοι πληροφορηθείς οι’ ήμετέρων γραμμάτων, τινά τών θεοσεβεστάτων έπισκόπων εις τήν βασιλεύουσαν άπέστειλε πόλιν· καταξιωσάτω σου ή θεοσέβεια τήν οίκείαν εύνοιαν δείξαι συνήθως καί άντιτάξαι τώ ψεύδει τήν άλήθειαν. 5 ειπερ τινίς : εΐπίρτινίς N Z ttr.it, -.·.·/■; Λ '18 ’Αλεξάνδρειάν τ:νε« : ’Αλεξάνδρειαν τινες codd. 1. Cf. ép. 84. 2. Ρβ. 119, 7 (des ί.ΧΧ). 3. Rien n’atteste mieux que ce qui est dit ici par Théodoret l'inefficacité de l’ép. 83 et l’esprit intrigant de l'év. d’Alexandrie LETTRE 85 225 les propriétés de chaque nature sont demeurées sans confusion, et nous avons loué le Dieu de l’univers pour cette unité de la foi divine. Nous avons cependant écrit aux deux provinces de Cilicie1, bien que ne sachant pas exactement s'il y avait des gens qui eussent des croyances contraires à la vérité, et nous avons exhorté les évêques très chers à Dieu à chercher de près à savoir s’il y en avait vraiment qui divisaient en deux Fils l’unique Seigneur .Jésus-Christ et soit à les redresser par un avertissement soit à les retrancher de l'assemblée des frères. Car réellement nous repoussons de la même façon et ceux qui osent prétendre que chair cl divinité ne forment qu'une seule nature et ceux qui divisent en deux Fils notre unique Seigneur .Jésus-Christ et entreprennent de sortir des définitions apostoliques. Que, par ailleurs, nous sommes prêt à faire aussi la paix, ta Sainteté peut en être per­ suadée. Car si le prophète dit : « J'étais pacifique avec ceux qui haïssent la paix’», combien plus volontiers, nous, accueillons-nous la paix qui est selon Dieu ! Mais puisque quelques-uns de ceux qui se sont nourris de men­ songes ont couru vers Alexandrie et ont lissé contre nous des calomnies, et que, circonvenu par de tels propos, l’évêque très cher à Dieu de cette ville, quoique plei­ nement rassuré par nos lettres a envoyé dans la capi­ tale l’un de ses très pieux évêques, que ta Piété daigne nous marquer sa bienveillance habituelle et au mensonge opposer la vérité. qui, malgré les apaisements que contenait cette lecture, avait entre les ép. 83 et 85 dépêché à Constantinople un émissaire charge d'en­ tretenir le soupçon d’hérésie à l’endroit de T. et, sans doute aussi, de le diffamer auprès de Flavien. Correspondance. II. 15 226 THÉODORET DK CYIl 86. ΦΛΑΒΙΑΝΩ ΕΠΙΣΚΟΠΉ ΚΩΝΣΤΑΝΤΙΝΟΥΠΟΛΕΩΣ. Πολλάς μέν έν τώ παρόντι καιρώ, τά πάντα Οεοφιλέστατε, τρικυμιών εδεξάμεθα ιτροοβολάς, καί τδν τοϋ παντός έτακαλεσάμενοι Κυβερνήτην, άντισχείν ήδυυήθημευ πρδς τδν κλύ5 δωνα· τά δέ νΟν καθ’ ήμών έπιχειρηθέντα πάσαν τραγικήν υπερβαίνει διήγησιν. Νομίσαντες γάρ σύμμαχου σχήσειν καί 101’ συνεργδν είς τά κατά τής άποστολικής πίστεως τυρευόμευα, τδν θεοφιλέστατον τής ’Αλεξάνδρειάς έπίσκοπον, τδν κύριον Διόσκορον, άπεστείλαμεν ενα τών παρ' ήμΐυ εύλαθεστάτων 10 πρεσβυτέρων, συνέσει κοσμούμενον, μετά συνοδικών γραμμά­ των, διδάξαυτες αύτοΟ τήν θεοσέβειαν, ώς ταΐς γεγενημέναις επί τοΟ τής μακαρίας μνήμης Κυρίλλου συνθήκαις έμμένομεν, καί τήν τε παρ' αύτοΟ γραφεΐσαν στέργομεν επιστολήν, τήν τε τοΟ μακαριωτάτου καί έν άγίοις ’Αθανασίου, ήν πρδς τδν 15 μακάριον ’Επίκτητου εγραψεν, άσπασίως δεχόμεθα· καί πρό γε τούτων, τήν έν Νικαία τής Βιθυνίας έκτεθεΐσαν πίστιν ύπδ τών άγίων καί μακαρίων Πατέρων. Καί παρεκαλέσαμεν τούς τούτοις έμμένειν ού βουλομένους έμμείναι παρασκευάσαι. 18 τούτοις codd. : τ{ο:)οότο:ς supp. Sinn., ut vid., sine utilitate 1. Sur Flavien, cf. p. 38, n. 2. Cette lettre existe à la fois en grec dans la Coll. Sirin, et en traduction syriaque, dans les actes du concile d'ÉpbèW de 449, où elle est attribuée à Domnus, les deux textes différant par la conclusion : dans le texte syriaque Domnus annonce à Flavien l’ordination de Photius de Tyr comme ayant eu lieu le 9 sept. Sans entrer dans Je détail de la démonstration, il semble bien que l'cp. 8G de notre collection est seulement le brouil­ lon, dont la rédaction revient à Théodore!, de la lettre préparée pour Domnus à l’intention de Flavien, et que le texte syriaque représente le dernier état de la lettre, retouchée par Domnus et adressée à Flavien. — Date : envoyée par Domnus en sept. 448. 2. Il s’agit des mesures de réconciliation prises au lendemain du concile d'P.phèsc de 431, qui aboutirent à l'acte d'union «le 433. La lettre dont il est question est sans doute celle que Cyrille adressa à Acacc iSynodicoii LV-LVI) en réponse à la lettre des Orientaux que celui-ci avait fait transmettre par l'intermédiaire «lu tribun Arislolaüs. Acace, une fois en possession de cette lettre, la commit* lettre 86 86. A Flavien, évêque de 227 Constantinople C’est fréquemment, certes, que dans les heures pré­ sentes nous avons eu à subir, homme si cher à Dieu en toutes choses, l’assaut de la tempête et que, ayant invo­ qué le Pilote de l'univers, nous avons pu résister aux flots ; mais aujourd'hui ce qui a été ourdi contre nous dépasse tous les récits de la tragédie. Comme nous pen­ sions, en effet, trouver un allié et un soutien, pour com­ battre l'agitation qui sc fait contre la foi des apôtres, en la personne de l’évêque d’Alexandrie très cher à Dieu, le seigneur Dioscore, nous avons envoyé auprès de lui l’un de nos prêtres les plus pieux, doué d’intelligence, muni d’une lettre synodale, informant sa Piété que nous restions fidèle aux accords passés au temps de Cyrille «l'heureuse mémoire, que nous étions satisfait «le sa lettre2 et que nous recevions volontiers celle que le bienheureux et saint. Athanase écrivit au bienheureux Epictète3 et, antérieurement, la foi exposée à Nicée en Bithynie par les saints et bienheureux Pères. Et nous l’avons exhorté à persuader de rester fidèles à ces textes ceux qui s'y refusaient. Mais quelqu'un4 parmi niqua à Alexandre de Hiérapolis cl à Théodoret (cf. Fi.iciif.-Martin, IV. 291 s.). 3. La Lettre à Épictète. (texte dans PG 20, 1049-1070 ; éd. sépa­ rée par G. Ludvic. léna 1911, cl, dans les «leux versions latines qui nous en sont parvenues, par E. Schwartz. ACO I. 5, 2, 321 8.) appartient, comme «leux autres lettres dogmatiques adressées à Adelphe et à Maxime, aux dernières années de la vie d'Athanase. Elle répond aux questions qu'Épictète avait posées concernant le corps du Christ et les relations ent re les deux natures. Louée par le concile de Chalcédoinc. apres avoir déjà fait figure d'autorité nu lendemain du concile d'Ephèse «le 431, elle est aussi utilisée par Théodoret dans VEranistes, liv. I \PG 83, 73). Sur cet écrit voir .1. Lrron, * Alteration doctrinale de la Lettre à Epictète de saint Athanase », dans 1(111·: 31 (1935), 713-7614. Peut-être le moine Théodore (d'après Hî.f.-I.ec., Jlisl. des Cone., IL 510. n. 2). 228 THÉODORET DE CYR Άλλά τις έντεΟθεν δραμών τών τάναντία φρονούντων καί τούς θορύβους τούτους | εργαζομένων, έξαπατήσας τών αύτόθι 101’ τινάς, καί μυρίας καθ' ήμών συκοφαντίας ύφήνας, παρεσκεύασεν άθέσμους καθ’ ήμών έκόοήσεις γενέσθαι. 5 Ό δέ θεοφιλέστατος επίσκοπος Διόσκορος γέγραφεν ήμίν έπιστολήν, ήν ούκ εδει γράψαι τδν παρά τοΟ τών όλων Θεού μεμαθηκότα άκοήν ματαίαν ού παραδέχεσθαι. Πιστεύσας γάρ τοίς καθ’ ήμών είρημένοις, ώς άκριδώς τούτων έκαστον έξετάσας, καίέκ τής βασάνου μεμαθηκώς <τ)άληθές. ούτως ήμών 10 κατεψηφίσατο. Άλλ' ήμείς γενναίως τήν συκοφαντίαν ήνέγκαμεν καί χρηστοις γράμμασιν ήμειψάμεθα καί πεπείκαμεν αύτοΟ τήν θεοσέβειαν, ώς πάντα ταΟτα ψευδή καί ώς ούδείς τών τής Ανατολής θεοφιλεστάτων έπισκόπων εναντία τοίς άποστολικοίς φρονεί δόγμασιν. Έπείσθησαν δέ καί δι' αυτής 15 τών πραγμάτων τής πείρας καί οί άποσταλέντες πα'ρ' αύτοΟ 102Γ εύλαδέστατοι κληρικοί. Ό δέ πάσιν έρρώσθαι φράσας καί τοίς συκοφαντοΟσι τάς άκοάς έκδούς πράγμα πεποίηκευ ούδαμώς πιστευθήναι δυυάμενον, εί μή πάσαν είχε μαρτυροΟσαν τήν ’Εκκλησίαν. Ήνέσχετο μέν γάρ τών άναθεματιζόντων ή μάς· 20 άναστάς δέ καί προσφωνήσας τάς εκείνων φωνάς έπεθεβαίωσε. Προς δέ τούτοις καί τινας τών θεοφιλεστάτων επισ­ κόπων είς τήν βασιλεύουσαν άπέστειλεν, ώς εγνωμεν, πόλιν, αύξήσαι τούς καθ’ ήμών θορύβους έλπίζων. 'Ημείς δέ πρώτον μέν τδν τών δλων ’Επόπτην πρόμαχον 25 £χομεν· ύπέρ γάρ τών θείων αύτοΟ δογμάτων άγωνιζόμεθα. “Επειτα δέ καί τήν σήν άγιωσύνην παρα.καλοΟμεν τής πολεμουμένης πίστεως ύπερμαχήσαι καί τών πατηθέντων ύπεραγωνίσασθαι κανόνων. Έν έκείνη γάρ τή βασιλευούση πόλει συνελθόν|τες οί μακάριοι Πατέρες, ουμφώνως τοίς έν Νικαία 102’ 9 (τ)άλη(Ιίς Noes. : άλη&ίζ codd. 1. Sur celte indication, qui inclinerait à penser que la lettre est écrite par Domnus, non par Tliêodorct (car il ne semble pas que Dioscore ait jamais écrit personnellement à l’év. do Cyr), voir p. 226, n. 1. LETTRE 86 229 ceux qui partagent la doctrine opposée cl qui sont, à l'origine de ces troubles est parti précipitamment d’ici, a abusé là-bas un certain nombre de personnes, tissé contre nous mille calomnies et suscité à notre endroit des Cris impies. De son côté, l’évêque très cher à Dieu Dioscore nous a écrit une lettre1 que n’aurait, pas dû écrire un homme à qui le Dieu de l’univers a appris à ne pas accueillir la parole mensongère. Car ayant accordé crédit aux propos tenus contre nous, de la môme manière que s’il avait examine avec soin chacun d’eux et obtenu la vérité à l’épreuve, il a porté contre nous condamnation. Pour nous, nous avons supporté courageusement la calomnie, nous avons répondu par une lettre aimable et avons prouve à sa Piété que tout cela n’était que mensonge cl qu'aucun des évêques très chers à Dieu de l'Oricnt ne professait une doctrine contraire à celle des apôtres. L’expérience même des faits a convaincu les clercs très pieux qu’il avait envoyés. Mais lui, ayant congédié tout le monde et prêté ses oreilles à la calomnie, a eu une conduite à laquelle personne n’oserait croire si toute l’Église n’était là pour en témoigner. Car, d’une part, il a supporté ceux qui nous jetaient l’anathème et, d’autre part, se levant et ajoutant sa voix à la leur, a renforcé leurs cris. En outre, il est allé jusqu'à envoyer certains de ses évêques chers à Dieu, ainsi que nous l’avons appris, dans la ville impériale, espérant accroître le tumulte qui s’élevait contre nous. Mais nous, nous avons tout d’abord pour défenseur Celui qui veille sur l’univers, car c’est pour ses ensei­ gnements divins que nous luttons. Ensuite, nous prions aussi la Sainteté de combattre en faveur de la foi attaquée et de lutter pour les canons qui ont été fou­ lés aux pieds. Car les bienheureux Pères qui se sont rassemblés dans la cité impériale, en plein accord avec ceux qui s’étaient réunis à Nicée, délimitèrent les dio- 228 5 10 15 20 25 THEODORET DE CYR Άλλά τις έντεΟθεν δραμώυ τόν τάναντία φρονούντων καί τους θορύβους τούτους εργαζομένων, έξαπατήσας τόν αύτόθι 101 τινάς, καί μυρΐας καθ’ ήμών συκοφαντίας ύφήνας, παρεσκεύασεν άθέσμους καθ' ήμών έκδοήσεις γενέσθαι. ‘O δέ θεοφιλέστατος έπίσκοπος Διόσκορος γέγραφεν ήμίν επιστολήν, ήν ούκ εδει γράψαι τδν παρά τοΟ τών ’όλων ΘεοΟ μεμαθηκότα ακοήν ματαίαν ού παραδέχεσθαι. Πιστεύσας γάρ τοίς καθ’ ήμών είρημένοις, ώς άκριθώς τούτων έκαστον έξετάσας, καί έκ τής βασάνου μεμαΟηκώς (τ' άληθές, οΰτως ήμών κατεψηφίσατο. Άλλ' ήμείς γενναίως τήν συκοφαντίαν ήνέγκαμεν καί χρηστοΐς γράμμασιν ήμειψάμεθα καί πεπείκαμεν αύτοΟ τήν θεοσέβειαν, ώς πάντα ταΟτα ψευδή καί ώς ούδείς τών τής Ανατολής θεοφιλεστάτων επισκόπων εναντία τοίς άποστολικοις φρονεί δόγμασιν. Έπείσθησαν δέ καί δι’ αύτής τών πραγμάτων τής πείρας καί οί άποσταλέντες πα;ρ' αύτοΟ 102 εύλαβέστατοι κληρικοί. Ό δέ πάσιυ έρρώσθαι φράσας καί τοίς συκοφαυτοΟσι τάς άκοάς έκδούς πράγμα πεποίηκεν ούδαμώς πιστευθήναι δυυάμενον, εί μή πάσαν εΐχε μαρτυρούσαν τήν Εκκλησίαν. Ήνέσχετο μέν γάρ τών άναθεματιζόντων ήμδς· άναστάς δέ καί προσφωνήσας τάς έκείνων φωνάς έπεβεθαίωσε. Προς δέ τούτοις καί τινας τών θεοφιλεστάτων επισ­ κόπων είς τήν βασιλεύουσαν άπέστειλεν, ώς ίίγνωμεν, πόλιν, αύξήσαι τούς καθ’ ήμών θορύβους έλπίζων. ‘Ημείς δέ πρώτον μέν τδν τών όλων ’Επόπτην πρόμαχον έχομεν· ύπέρ γάρ τών θείων αύτοΟ δογμάτων άγωνιζόμεθα. “Επειτα δέ καί τήν σήν άγιωσύνην παρακαλοΟμεν τής πολεμουμένης πίστεως ύπερμαχήσαι καί τών πατηθέντων ύπεραγωνίσασθαι κανόνων. Έν εκείνη γάρ τή βασιλευούση πόλει συνελθόν|τες οί μακάριοι Πατέρες, συμφώνως τοίς έν Νίκαια 102* 9 <τ)άληθίί Noes. : άλτ,0<$ codd. 1. Sur cette indication, qui inclinerait à penser que la lettre est écrite par Dornnus, non par Théodoret (car il ne semble pas que Dioscore ait jamais écrit personnellement à l’cv. de Cyr), voir p. 226, n. 1. LETTRE 86 229 ceux qui partagent la doctrine opposée et qui sont à l’origine de ces troubles est parti précipitamment d’ici, a abusé là-bas un certain nombre de personnes, tissé contre nous mille calomnies et suscité à notre endroit des Cris impies. De son côté, l’évêque très cher à Dieu Dioscore nous a écrit une lettre* que n’aurait pas dû écrire un homme à qui le Dieu de l'univers a appris à ne pas accueillir la parole mensongère. Car ayant accordé crédit aux propos tenus contre nous, de la même manière que s’il avait examiné avec soin chacun d’eux et obtenu la vérité à l’épreuve, il a porté contre nous condamnation. Pour nous, nous avons supporté courageusement la calomnie, nous avons répondu par une lettre aimable et avons prouvé à sa Piété que tout cela n’était que mensonge cl qu'aucun des évêques très chers à Dieu de l’Orient ne professait une doctrine contraire «à celle des apôtres. L’expérience même des faits a convaincu les clercs très pieux qu’il avait envoyés. Mais lui, ayant congédié tout le monde et prêté scs oreilles à la calomnie, a eu une conduite à laquelle personne n’oserait croire si toute l’Église n’était là pour en témoigner. Car, d’une part, il a supporté ceux qui nous jetaient l’anathème et, d’autre part, se levant et ajoutant sa voix à la leur, a renforcé leurs cris. En outre, il est allé jusqu’à envoyer certains de scs évêques chers à Dieu, ainsi que nous l’avons appris, dans la ville impériale, espérant accroître le tumulte qui s’élevait contre nous. Mais nous, nous avons tout d’abord pour défenseur Celui qui veille sur l’univers, car c’est pour ses ensei­ gnements divins que nous luttons. Ensuite, nous prions aussi ta Sainteté de combattre en faveur de la foi attaquée et de lutter pour les canons qui ont été fou­ lés aux pieds. Car les bienheureux Pères qui se sont rassemblés dans la cité impériale, en plein accord avec ceux qui s’étaient réunis à Nicée, délimitèrent les dio- 230 JHéODORF.T DE CYR συναθροισθεΐσι τάς διοικήσεις διέκριναν, καί έκάοτη διοικήσει τά έαυτής άπένειμαν, άντικρυς άπαγορεύσαντες έξ έτέρας τινάς διοικήσεως έτέρα μή έπιέναι, άλλά τδν “Αλεξάνδρειάς έπίσκοπον τά τής Αίγυπτου μόνα διοικείν, καί έκάστην διοί5 κησιν τά οικεία. 'Ο δέ τούτοις έμμένειν τοίς δροις ού βούλεται, άλλ’ άνω καί κάτω τοΟ μακαρίου Μάρκου τδν θρόνον -προβάλ­ λεται· καί ταΟτα σαφώς είδώς, ώς τοϋ μεγάλου Πέτρου τδν θρόνον ή Άντιοχέων μεγαλόπολις έχει, δς καί τοΟ μακαρίου Μάρκου διδάσκαλος ήν, καί τοΟ χορού τών άποστόλων -πρώτος 10 καί κορυφαίος. Άλλ' ήμεις τοΟ μέν θρόνου τδ ύψος έτιιστάμεθα, εαυτούς δέ καί γινώσκομεν καί μετροΟμεν. Τήν γάρ ά-ποστολικήν ταπεινοφροσύνην άνωθεν μεμαθήκαμεν. Τήν δέ σήν δσιότητα παρακαίλοΟμεν, μήτε τούς αγίους κανόνας •πατουμένους -παριδειν, καί τής θείας πίστεως ύπερμαχήσαι 15 -προθύμως. Ε’ς ταύτην γάρ εχομεν τήν ελπίδα τής σωτηρίας καί διά ταύτης τυχείν προσοοκώμεν φιλανθρωπίας. "Ινα δέ μηδέ τοΟτο άγνοήση σου ή οσιότης, ϊσθι, δέσποτα, ώς τήν πρδς ήμδς έσχε μικροψυχίαν, έξ ου τοίς παρ’ ύμιν γεγενημένοις συνοδικοις έπί τοΟ τής μακαρίας μνήμης Πρόκλου 20 συνεθέμεθα, τοίς τών άγιων Πατέρων κανόσιν άκολουθή- σαντες- καί περί τούτου καί άπαξ ήμίν καί δίς ένεκάλεσεν, ώς προδεδωκόσι καί τής Άντιοχέων, ώς λέγει, καί τής Άλεξανδρέων ’Εκκλησίας τά δίκαια. Τούτων μεμνημένος καί και­ ρόν εύρών, ώς ύπέλαδε, τήν δυσμένειαν έδειξεν. “Αλλά τής 25 άληθείας ούδέν ίσχυρότερον. ΟΊδε γάρ αυτή καί δι' δλίγων 2 έτέρας ΝΖ : ίχαπφας Λ || 10 μεν om. A Sirm. non apte I1 17 μηδε : μή δ’· N Z b» ταντη; codd.:-την 1. Allusion au 2e canon de Constantinople en 381, qui n’est qu'une répétition du 6e et, en partie, du 5e canon de Nicée. Il est intéressant de noter que si les empiétements de l’cv. d’Alexandrie justifient les protestations de T., le recours que l'év. de Cyr adresse en quelque sorte contre Dioscore à Flavicn dé Constantinople équivaut à une instinctive reconnaissance de la suprématie de Constantinople en Orient, et cette lettre est ainsi comme un prélude au canon 28 du concile de Chalcédoine qui accorde effectivement à Constantinople la seconde place d'honneur après Rome. Sur cette question voir LETTRE 86 231 cèses cl attribuèrent à chacun l’administration de ses propres affaires, interdisant ouvertement à ceux d’un dio­ cèse d’empiéter sur l'autre, mais ordonnant à l’évêque d’Alexandrie de n'administrer que les affaires de l'Égypte et à chaque diocèse scs affaires propres1. Cependant lui ne veut pas s’en tenir à ce règlement et remue en tous sens le siège du bienheureux Marc, et cela, quand il sait fort bien que la grande ville d'Antioche possède le siège du grand Pierre, qui était maître du bienheu­ reux Marc et le prince et le chef du chœur des apôtres *. Pour nous, nous avons certes la grandeur de notre trône, mais nous nous connaissons aussi nous-inême et mesu­ rons nos limites. Car c’est dès le début que nous avons été instruit de l’humilité des apôtres. Nous prions donc ta Sainteté de ne pas laisser avec indifférence fouler aux pieds les saints canons mais de lut ter avec zèle pour la défense de la foi divine. C’est, en elle, en effet, que nous plaçons l’espérance de notre salut et c’est par elle que nous espérons obtenir miséricorde. Mais afin que ta Sainteté n’ignore pas non plus ce point, sache, maître, que cet évêque manifeste à notre égard cette bassesse d'âme depuis que nous avons sous­ crit aux décrets synodaux pris chez vous du temps de Proclus d'heureuse mémoire, fidèle en cela aux canons des saints Pères : sur ce point, à deux reprises, il nous a adressé des reproches, prétendant que nous trahissions, à ce qu’il dit, les droits des Eglises à la fois d’Antioche et d’Alexandrie. C’est en se souvenant de cela et en ayant cru trouver une occasion favorable qu’il a manifesté son hostilité3. Mais la vérité est plus forte que tout car, elle, J. Gacdemet, L'Église dans VEmpire romain s.) {Coll. Hist. du droit et des institutions de l’Église en Occident. I. III, Paris, Sirey. 1958;, p. 389-396. 2. Cf. Eusèbh. H. E., 11. 16, éd. Bardy, SC 31 (1952), t. I, p. 71 et la note 1. 3. L'adhésion des Antiochiens aux décrets synodaux de Proclus 232 THÉODORHT DE CYR νικδν. Παρακαλώ δέ σου τήν άγιότητα καί μνημονεύειν ήμών έν ταΐς | -πρδς τδν Κύριον -προσευχαΐς, ϊνα άντισχείν δυνη- 103» θώμεν -πρδς τά διάφορα κύματα. 87. ΔΟΜΝΩ 5 ΕΠΙΣΚΟΠΩ ΑΠΑΜΕΙΑΣ. *0 μέν τής φιλαδελφίας άπήτει νόμος πολλάς ήμδς έν τφ παρόντι καιρώ δέξασθαι -παρά τής σής Φιλοθεϊας έπιστολάς. Παρεγγυδ γάρ δ θείος ’Απόστολος κλαίειν μετά κλαιόντων, καί χαίρειν μετά χαιρόντων. Έδεξάμην δέ ούδε- μΐαν, καίτοι -παραγενομένων εναγχος ·πρδς ήμδς τών τε 10 Οεοσεδεστάτων μοναζόντων τής ύμετέρας μονής, καί τοΟ Οεοσεθεστάτου 'Ηλιου τοΟ πρεσβυτέρου. Έγώ δέ γράφω καί ■προσφθέγγομαί σου τήν όσιότητα καί γνωρίζω ώς ήρκεσεν ήμϊν άντί πάντων ή τοΟ Δεσπότου ψυχαγωγία. Τώ δντι γάρ, ούδ’ εί Ισάριθμα τών ήμετέρων τριχών σχοίημεν στόματα, 15 ύμνήσαι αΰτδν άξίως ίσχύομεν, διά τήν είς αύτδν | δμολογίαν 104' τής δοκούσης ατιμίας άξιωθέντες, ήν πάσης τιμής σεδασμιωτέραν ήγούμεθα. Εί δέ καί τάς έσχατιάς τής οικουμένης οϊκήσαι κατακριθείημεν, -πλέον αύτδν άνυμνήσομεν, δσω μειζόνων άγαθών άξιούμεθα. Εύξάσθω δέ 'όμως ή όσιότης σου καί αίτη20 σάτω ταΐς άγίαις Έκκλησίαις γαλήνην. Τής γάρ τούτων Ενεκα ζάλης καί ήμείς θρηνοΟμεν καί στένομεν καί δλοφυρόμεθα. Καί γάρ έξέωσαν, ώς έγνωμεν, ταύτην οί άπδ Όσροηνής κληρικοί, μυρία -πάντων ήμών καταχέαντες, καίτοι δμοΟ ούδέ 8-9 οοδίμι’βν : ούδβ μίαν ΝΖ || 1ί γράφω codd. : γίγραφα Si rm. || 18 χαθαχρ:βιίημ£ν codd. : -βωμιν Sirm. | 22 έξίωσαν A p. corr. : ίξΰ^αν >' Ζ *1 23 χατα·/ία·?τις codd. : -χίοντ«ς Sirm. n'avait pu que déplaire au patriarche d’Alexandrie toujours jaloux des privilège? de son siège. Sur les efforts de Proclus en vue d’ac­ croître son autorité personnelle et celle de son siège, cf. FlicheΜλιιτιν, IV’, 206-207. Proclus était mort en juillet 446. 1. Sur Domnus, cf. t. I, p. 33. — I.'épître appartient au groupe de lettres (87-91, 97, 98, 102, 105, 107, 108 et probablement 21) qui sont antérieures au second concile d’Éphèse et sont sans doute de l'été et de l’automne de 448. Elle a dû être rédigée au début de | LETTRES 86 87 233 elle peut triompher même avec de faibles moyens. J’invite ta Sainteté à se souvenir de nous dans ses prières au Seigneur, afin que nous ayons la force de résister à ces courants contraires. 87. A Domnus, évêque d’Apamée1. La loi de la charité fraternelle réclamait qu'en ce moment nous recevions beaucoup de lettres de ta Piété. Car le divin Apôtre invite « à pleurer avec ceux qui pleurent et à se réjouir avec ceux qui se réjouissent2 ». Or je n’en ai reçu aucune, bien que récemment fussent venus vers nous les moines très pieux de votre monas­ tère et le prêtre très pieux Elias. Je t’écris cependant, salue ta Sainteté et lui fais savoir que la consolation du Seigneur nous a suffi et nous a tenu lieu de tout. Car véritablement aurions-nous autant de bouches que de cheveux, nous ne pourrions le louer autant qu’il le mérite puisqu'il cause de la confession que nous avons faite de lui, on nous a jugé digne de ce que l'on considère comme une infamie, mais que pour notre part nous estimons plus honorable que tous les honneurs °. Et serions-nous condamné à habiter aux extrémités de la terre, nous le louerons d’autant plus que nous serons jugé digne de plus grands biens. Néanmoins que ta Sain­ teté prie et demande pour les saintes Églises la tranquil­ lité. Car c’est h cause de la tempête qui les agite que, de notre côté, nous nous lamentons, nous gémissons, nous sommes dans les larmes, puisque, nous le savons, les clercs dOsrocnc ont chassé cette tranquillité, en répan­ dant contre nous tous mille calomnies, bien que, personl'été : comme dans l’épître 111 à Anatole, il est surtout question des calomnies répandues contro l'évêque de Cyr par les clercs d’Osroène. 2. Bom. 12, 15. 3. Sa relégation. 234 THEODORET DE CYR συνδικάσαντος, ούδέ τής έπ' αύτοΐς κοινωνήσαντος ψήφου, άλλά, ώς οίδέ σου ή δσιότης, καίτήν κοινωνίαν αύτοΐς δοθήναι τό Πάσχα παρακαλέσαντος. Άλλά ράδιου τοίς συκοφάνταις λέγειν & βούλονται. ‘Ημάς δέ δ τού Δεσπότου παραμυθεΐται 5 μακαρισμός. Μακάριοι γάρ έστε, φησίυ, δταν | όνειδί- 104» σωσιν ύμάς, καί διώξωσι, καί εϊπωσι πδν πονηρόν £ήμα καθ’ ύμών ένεκεν έμοΟ, ψευδόμενοι. Χαίρετε καί άγαλλιάσθε, 8τι δ μισθός ύμών πολύς έν τοίς ούρανοΐς. 10 88. ΤΑΥΡΩ ΠΑΤΡΙΚΙΟ. Ύπερδαίνειν με τούς όρους οΐ συκοφάνται βιάζονται καί γράφειν ύμΐν, τοις τάς μεγίστας κεκοσμηκόσιν άρχάς καί τάς ύπερτάτας ε’ληχόσι τιμάς άναγκά£ουσιν. Ού δή χάριν παρα­ καλώ συγγνώμης μεταλαχεΐν. Γράφω γάρ ούκ αύθαδεία χρώ15 μενος, άλλ' ύπό τής χρείας ωθούμενος· ούδέ τδ σκυθρωποΐς τισιν άδίκως περιπεσεΐν ύφορώμενος — τούτο γάρ ώς έπίπαν πεπόνθασιν άπαντες οί τώ Θεώ γνησίως δεδουλευκότες —, άλλά τήν ύμετέραν μεγαλοφυίαν πείσαι βουλόμενος, ώς ψευδείς καθ' ήμών ώδίνουσι λόγους οί τών ήμετέρων κατηγοροΰντες 20 δογμάτων. ‘Ημείς μέν γάρ, μετά τήν μητρώαν θηλήν, τήν άπο'στολικήν τροφήν έδεξάμεθα, καί τήν έκτεθεΐσαν έν Νι- 105'1 καία πίστιν ύπό τών άγιων καί μακαρίων Πατέρων καί μεμα!ί δταν : δ-.' αν Ν 1. 11 est fait ici allusion â l’affaire d'ibas, évêque d’Édesse, métropole de l'Osroèno, qui fut sans doute l'objet de très vives attaques de la part de scs clercs. Sur toute cette affaire voir Héf.Lkc.: op. cil., II, 1, p. 490 et suiv. ; Güntker, op. cil., III, p. 13-26 : DTC III, 1257-9; Hofmann et Buchberger, Lexicon fur Théologie und Kirche, IV, 292. 2. Matlh. 5, 11-12. 3. Sur Taurus, cf. t. I, p. 49. — Les lettres 88-91, qui sont adres­ sées toutes les quatre à de hauts dignitaires de la cour et ont le même objet, ont été vraisemblablement écrites au même moment, sans doute en sept.-déc. 448 : en clïel lu dernière, destinée à EuLrèquc, contient une allusion â l'attaque des clercs d’Edesse, leur composition doit dune être située après la rédaction de la lettre 111 H r lettres 87-8S 235 nettement, je n'aie point, été présent au jugement et n’aie pas été associé à la sentence portée contre eux mais que, comme la Sainteté le sail, je sois allé jusqu’à demander que la communion leur soit rendue pour la Pâque1. Seulement il est facile à des calomniateurs de dire ce qu’ils veulent. Pour nous, la béatitude du Maître nous encourage : « Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira fausse­ ment toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux s. » 88. Au patrice Taurus’. La calomnie me force à transgresser les règles cl m'oblige à vous écrire, à vous qui avez illustré les plus hautes charges et avez obtenu les honneurs les plus élevés. C'est pour­ quoi je vous demande de m’accorder votre pardon. Car ce n’est point la présomption qui me fait écrire, mais la né­ cessité qui m'y pousse; ce n’est pas non plus par crainte de tomber injustement dans je ne sais quels maux car c’est là un sort qu’ont connu pour ainsi dire tous ceux qui ont servi Dieu d’un cœur sincère —, mais parce que je veux persuader votre Magnificence qu’il n’y a que mensonge dans les paroles que forgent contre nous ceux qui nous reprochent nos croyances. Pour nous, en effet, après le sein maternel, c’est la nourriture des apôtres que nous avons reçue * et c’esi la foi exposée à Xicée par les saints et bienheureux Pères que nous avons où, pour la première fois, il est question des calomnies répandues contre Théodoret par les accusateurs d’Ibas. il n’est pas impossible, d'autre part, que plusieurs des lettres qui réfutent l’accusation d’hérésie aient été remises â leurs destinataires par les évêques de Syrie se rendant à Constantinople pendant l'hiver de 448 pour y défendra la foi des Orientaux : l'ép. 88 serait de celles-là. 4. Sur la formation pieuse de Théodoret, cf. t. I, Introït., p. 1415. 236 THÉODORET DE CYR θήκαμεν καί διδάσκομεν- καί τούς άλλο τι παρά ταύτην φρονοΟντας δυσσεβείας γραφόμεΟα. Εί δέ. τις ίίτερα διδάσκειν ήμάς παρά ταύτην ισχυρίζεται, μή ερήμην κατηγορείτω, άλλα παρόντας έξελεγξάτω. Τοϋτο γάρ καί τοϊς Οείοις νόμοις καί 5 τοϊς άνθρωπείοις δοκεί. Τίνι δέ οΰτω προσήκει τών Αδικούμε­ νων ύπερμαχεϊν, ώς ύμΐν, ώ φιλόχριστοι, οΐς καί τοΟ γένους ή περιφάνεια, καί τών αξιωμάτων τά ύψος, καί μέντοι καί τά τών νομίμων πρωτεύειν, -παρέχει τήν παρρησίαν; 89. ΦΛΩΡΕΝΤΙΩ ΠΑΤΡΙΚΙίΙ. Μείζονι μέν ή κατ’ έμαυτάν έγχειρώ πράγματι, τώ ύμετέρω μεγέθει πέμπων έπιστολάς. Άλλ' ού θρασύτης αίτια τής τόλμης, άλλ' οί ταϊς καθ' ήμών λοιδορίαις χρησάμενοι. Προύργου γάρ ύπελάβομεν, διδώξαι τάς άκλινεΐς ύμών άκοάς, ώς άντικρυς ημάς συκοφαντοΟσιν οί τών ήμετέρων κατηγο15 ροΟντες δογμάτων. ‘Ημείς δέ ετερα μέν πλεϊστα πεπλημμεληκέναι φαμέν- τήν δέ γε δογματικήν τών αποστόλων διδασκα­ λίαν μέχρι τοΟ παρόντος άλώβητον έφυλάξαμεν, καί διά ταύτην μόνην οίκτου τυχείν καί φιλανθρωπίας έν τή τής Δεοποτικής έπιφανείας έλπίξομεν ήμερα. Υπέρ γάρ ταύτης πράς τάς ‘20 παντοδαπάς αίρέσεις διατελοΟμεν άγωνιξόμενοι- ταύτην διηνεκώς τοϊς τροφίμοις τής εύσεβείας προσφέρομεν- διά ταύτης λύκους μυρίους είς πρόβατα μεταβαλόντες, τώ πάντων ήμών Άρχιποιμένι καί Σωτήρι προσενηνόχαμεν. ΤαΟτα δέ ήμίν παρέδοσαν ού μόνον οί απόστολοι καί προφήται. αλλά καί οί 25 τά τούτων ήρμηνευκότες συγγράμματα, Ιγνάτιος, Εύστάθιος, Αθανάσιος, Βασίλειος, ' Γρηγόριος, Ιωάννης, καί οί άλλοι τής 10 1 άλλο τι : άλλο' τι codd. || 4 εξελεγίάτω A : βλεγξάτω N Ζ || 10 η add. A s. 1. non eadem manu : om N Z || 22 μεταβαλό·/τε{ N Z : -βαλλοντες A | 24 oi om. N Z 1. Sur Florent, cf. t. I, p. 49-50. 2. Cf. I Pierre 5, 4. 3. Pour Γidentification de cc personnage, voir p. 215, n. 4. LETTRES 88-89 237 apprise et que nous enseignons, et nous accusons d’im­ piété ceux Ν : μαίατοω Z Λ || Λ 14 ορών oui. Ν 21 ζαζοδοξία; codd. : xevo- Sinn. ul vid., non apte 1. Sur ce correspondant, ci. t. I, p. 51. 2. Nouveau témoignage fourni par Théodoret lui-même de son activité oratoire. 11 est regrettable que nous n'ayons à peu près plus aucune trace de cette activité. Les rares extraits de sermons qui sont édités au tome 84 de la P(7 (col. 33-60) ne sont même pas LETTRES 89 90 239 et, antérieurement, par les saints Pères réunis à Nicée, dont nous conservons intacte, comme l’héritage d’un père, la confession de foi, tandis que ceux qui osent vio­ ler leur doctrine, nous les appelons corrompus et enne­ mis de la vérité, .le demande donc à votre Magnificence, ainsi mise au courant par nous, de fermer la bouche à ceux qui ont usé de calomnies à notre égard. Car il serait, je pense, étrange que l'on prenne pour véridique ce que l’on prononce contre les absents, tandis qu'il est juste et conforme au droit que ceux qui veulent poursuivre quelqu'un fassent leur accusation en présence de l’accusé et qu’ils fournissent leurs preuves. Car c’est ainsi seule­ ment que les juges pourront facilement découvrir la vérité. 90. Au maître Lupicinus >. Tandis qu’ayant terminé les luttes de la jeunesse et franchi le seuil de la vieillesse, nous avions espéré, en raison de notre âge, bénéficier de plus d’égards, voici que nous essuyons les traits de la calomnie et sommes contraint d’opposer une défense aux accusations portées contre nous. C’est pourquoi nous prions votre Excellence de ne pas ajouter foi aux mensonges de nos accusa­ teurs. Car si j’étais de ceux qui gardent le silence, peut-être pourrait-on me soupçonner d’avoir des opinions condamnables. Mais puisque nous ne cessons de parler dans les églises, nous avons, grâce à Dieu, d’innombrables témoins de l'orthodoxie de nos croyances 8. Ce sont, effet, les définitions et les lois des apôtres que nous suivons et nous réglons notre enseignement sur la foi exposée à Nicée par les saints et bienheureux Pères, en la pré­ au then tiques. Nous ne pouvons, en définitive, juger du talent ora­ toire de l'évêque de Cyr que par les Discours sur la Provitlsncc, mais ceux-ci représentent une forme d’éloquence assez, particulière, puis­ qu'ils se rattachent bien plus à la littérature apologétique qu’à la littérature proprement hmnilétique. 240 1HÉOUOREI OK CYR τινα κανόνα καί γνώμονα τοίς λόγοις προσφέροντες, τήν διδασκαλίαν εύθύνομεν. E’ δέ τις ί-τερά τινα | παρά ταυτα 10 φρονείν ήμ&ς Ισχυρίζεται, -παρόντων κατηγορείτω, μή άπόντας συκοψαντείτω. Δίκαιον γάρ λόγων μεταλαχειν καί τδν 5 φεύγοντα καί πρδς τήν γεγευημένην κατηγορίαν τήν απολο­ γίαν ποιήσασΟαι, καί τηνικαΟτα τούς δικάζοντας κατά τούς νόμους τήν ψήφον έζενεγκειν. Τούτων άπολαΟσαι κάγώ διά τής ύμετέρας μεγαλοπρεπείας παρακαλώ. Εί 8’ ερήμην τινές ήμών καταψηφίσασθαι βούλονται, άσπαστώς καί τήν άδικον 10 δεχόμεθα ψήφον. Άναμένομεν γάρ τδ τοΟ Δεσπότου κριτήριον, ένθα ούτε μαρτύρων, ούτε κατηγόρων δεόμεθα. Πάντα γάρ γυμνά καί τετραχηλισμένα ενώπιον αύτοΰ κατά τδν θειον ‘Απόστολον. 91. EYTPEXIQ ΥΠΑΡΧΩ. 15 Τήν περί ημάς διάθεσιν τής ύμετέρας μ-.·γαλοπρεπείας οίδα σαφώς καί λόγων ού δέομαι ταύτην με διδασκόντων. Σαφέστε­ ρου γάρ διδάσκει | τών λόγων τά πράγματα. Τής δέ γεγευημέ- 10' νης είς ή μάς άδικίας έδουλόμηυ τήν αιτίαν μαθεΐν. Καινότατον γάρ ύπομένομεν πράγμα, κατά ταύτόν άγαμοι καί δίγαμοι 20 πολεμούμενοι. Εί οέ οί νΟν τάς καθ' ήμών συκοφαντίας ύφήναντες παραχαράττειν ήμ3ς τήν εύαγγελικήν διδασκαλίαν φασίν, τί δήποτε μή παρόντας έλέγχουσιν, άλλ’ απάντων κατηγοροΰσι; ΤοΟτο γάρ αύτών μάλιστα διελέγχει τδ ψεΟδος. Εϊδότες γάρ ώς πολλάς έξομεν μυριάδας, τοΐς άποστολικοίς 25 ήμών δόγμασι μαρτυρούσας, έρήμην έποιήσαντο τήν γραφήν. Αλλά χρή τούς έννόμως δικάζοντας τώ κατηγορουμένω θατέ- 0 του<· οπι. ΖΑ [ 19 ταυτόν scripsi : ταυτόν coiltî. 1. Cf. ïléb. fl, 13. 2. Sur Eulrùque, cf. ép. 57, n. 1. 241 LETTRES 90-91 nant comme norme et règle de nos sermons. Si I on sou­ tient cependant que nous pensons autre chose que cela, qu’on nous accuse en notre présence au lieu de nous calomnier en notre absence. Car il est juste que l'accusé, lui aussi, ait droit à la parole et puisse opposer sa défense à l'accusation portée contre lui, et qu’alors seulement les juges prononcent leur sentence selon les lois. C'est de cette procédure que je demande de bénéficier, moi aussi, par l’entremise de votre Magnificence. Et néanmoins, si certains veulent, nous condamner par défaut, c’est avec joie que nous supporterons cette sentence malgré son injustice. Car nous attendons le tribunal du Maître, où nous n'avons besoin ni de témoins, ni d’accusateurs, puisque, devant lui, tout est découvert et mis à nu, selon le divin Apôtre x. 91. Au préfet Eutrîcqub*. Je connais fort bien les sentiments de votre Magni­ ficence à notre égard et je n’ai pas besoin que vous me les exprimiez pour me les faire connaître : car l’ensei­ gnement des faits est plus clair que celui des mots. Mais ce que je désirais apprendre, c’est la cause de l’injus­ tice qui a été commise contre nous. Car nous subissons une chose tout à fait inouïe, puisqu'on nous attaque à la fois comme non marié et comme bigame. Que si ceux qui ont aujourd’hui tissé des calomnies contre nous prétendent que nous altérons l'enseignement de l’Evan­ gile, pourquoi donc n’cssaicnt-ils pas de nous convaincre d’erreur en notre présence au lieu de nous accuser en notre absence ? C’est, en effet, là ce qui prouve le plus leur mensonge. Car comme ils savaient que nous dispose­ rions d'une multitude de témoins prêts à attester le carac­ tère apostolique de notre enseignement, c’est en notre absence qu’ils ont intenté leur accusation. Cependant des juges respectueux des lois doivent garder l’une de Correspondance. 11. Iti 242 theOdoret de cyr ραν ταΐν Ακοαίν άκεραίαν φυλάξαι, Et δέ τοΐς τών Αντιδίκων 1 λόγοις έκατέραν προσφέρουσι καί τήν έκείνοις δοκοϋσαν έκφέρουσι ψήφον, στέρξομεν τήν Αδικίαν, ώς τής τών ούρανών πρόξενον βασιλείας· καί τδ άκλι'νές έκεινο δικαστήριον 108* 5 προσμενοϋμεν, δνθα ούτε κατήγορος, ούτε συνήγορος, ούτε μάρτυς, ούτε Αξιωμάτων διαφορά, Αλλ' δργων καί λόγων κρίσις, καί ή κατ' αξίαν Αντίδοσις. Πάντες γάρ, φησί, παραστησόμεθα τώ βήματι τοΟ ΧριστοΟ, ϊνα κομίσηται Εκαστος τά διά τοΟ σώματος πρδς & έπραξεν, εϊτε 10 αγαθόν, εϊτε κακόν. 92. ΑΝΑΤΟΛΙΩ ΠΑΤΡΙΚΙ^. Τούς μέν θεοσεθεστάτους έπισκόπους εις τήν βασιλεύουσαν Ανελθεΐν παρεσκεύασε πόλιν ό οσιότατος Αρχιεπίσκοπος δ κύριος Δόμνος, ώστε τήν κατά πάντων ήμών γεγενημένην 15 διελέγξαι συκοφαντίαν. Τής δέ ύμετέρας μεγαλοφυϊας διαφερόντως επί τοΟ παρόντος δεόμεθα, επειδή τών δλων δ Κύριος καί πίστιν ύμιν ειλικρινή δέδωκε, καί ζήλον ύπέρ ταύτης θερμόν, καί φρένας συνέσει κεκοσμημένας, καί πρδς τούτοις δύναμιν τοΐς Αγαθοις | ύμών ύπουργοΟσαν βουλεύμασιν. Έπα- 108’ 20 μύνατε τοιγαροΟν τοΐς Αδικουμένοις, καί τδ ψεΟδος καταγωνί9 5cà codd. : ίδια s. I. Λ alia, ut vid., manu 1. Juxtaposition de deux textes : Rom. 14, 10 cl 11 Cor. 5, 10. Même citation à propos du jugement dernier dans De Prov., IX, in fine (PG 83, 740 AB). Voir le commentaire du second texte par Théodoret lui-même dans le Commentaire des Êpltrcs de saint Paul (PG 82, 408 D}. Nous maintenons dans le texte la leçon état, au lieu de ϊδ·.α adopté par Sinnond, texte lu par la Vulgate (les choses propres du corps, c’est-à-dire ce qui est dû au corps). 2. L'épître 92 appartient à la série des lettres 92-96, 99-101, 103, 104, 10G et 109, qui sont toutes contemporaines. Ccs lettres sont destinées à des habitants de la capitale, sauf la 109,: qui est adressée à Eusèbe d’Ancyre. Dans toutes il est question de la délégation d'évêques syriens qui montent à Constantinople en hiver pour y défendre la foi des Orientaux. Les douze lettres furent composées avant le départ de la délégation, c'est-à-dire à la fin de 448. D'autre Μ ? LETTRES 91-92 243 leurs oreilles attentive aux paroles de l'accusé. Et pour­ tant s’ils prêtent l'une et l'autre aux propos de nos adver­ saires et rendent la sentence qui plaît, à ces derniers, nous supporterons l'injustice avec la pensée qu’elle nous ouvre le royaume des cieux et nous attendrons le puissant tribunal où règne l’équité, où il n’y a ni accu­ sateur, ni avocat, ni témoin, ni différence entre les digni­ tés, mais jugement sur les actes et les paroles et rétri­ bution suivant les mérites. « Car tous, est-il dit, nous aurons à comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qu’il a mérité, étant dans son corps, selon ses œuvres, soit en bien, soit en mal b » 92. Au pathice Anatole s. Le très saint archevêque, le vénérable Domnus, a fait monter vers la capitale ses très pieux évêques, afin de réfuter la calomnie lancée contre nous Mais c'est sur­ tout de votre Excellence que nous avons besoin en ce moment, puisque le Seigneur de l’univers vous a donné une foi toute pure, un zèle ardent pour la défendre, un esprit qu'embellit, la sagesse et, en outre, une puissance qui seconde vos bons desseins. Portez donc secours aux victimes de l’injustice, luttez contre le mensonge et part, le ton attristé de la lettre semble prouver qu’au moment où il l’écrivait, Théodoret ignorait encore la décison du synode do Cons­ tantinople qui venait de condamner Eutychês (22 nov. 448) : or, en décembre, il connaissait la nouvelle (cf. cp. 11, p. 38. note 2). Ccs lettres ont donc été vraisemblablement composées en nov. 448. 3. Domnns n’allait pas persévérer dans les bonnes intentions qu'il avait manifestées pendant les premiers temps de son épiscopat puisqu'il devait, au concile de 449, ratifier la sentence portée contre l'év. do Cyr. Sur l'initiative de Domnus à laquelle il est fait ici allusion, voir P.-Τη. Camelot, « De Nestorius à Eutychês », dans Chalkedon, I, 234 et la note 92. Le F. Camelot nous paraît situer un peu tard nu début de 449 l’envoi par Diminua de la délégation des év. syriens, voir ci-dessus note 2. 244 THÉODORET DE CYR σασθε, καί τής Αποστολικής διδασκαλίας πολεμουμένης ύπερμαχήσατε. Συνεργήσει γάρ δήπουθεν τών Εκκλησιών δ Δεσπότης καί Κυβερνήτης τή τής ύμετέρας μεγαλοπρεπείας σπουδή, καί διαλύσει τδ νέφος τδ σκυθρωπόν, καί καθαρόν 5 αιθρίαν χαριείται τοΐς τροφίμοις τής πίστεως. Et δέ καί συγχωρήσοι τδν χειμώνα νικήσαι, τδ μέν ύμέτερον μέγεθος τέλειον Απολήψεται τδν μισθόν, ήμείς δέ τδν κλύδωνα στέρξομεν, καί £νθα &ν ήμώς έξώση, μετά ψυχαγωγίας διάξομεν, τδ θειον κριτήριον Αναμένοντες, καί τήν όρθήν έκείνην καί 10 δικαίαν προσμένοντες φήφον. 93. ΣΕΝΑΤΩΡΙφ ΠΑΤΡΙΚΙζλ. Καί διά τών θεοφιλεστάτων καί δσιωτάτων έπισκόπων προσφθέγγομαι τήν ύμετέραν μεγαλοπρέ|πειαν, ής τήν μνήμην 109*Λσθεστον περιφέρω. Καταλαβειν δέ αύτούς τήν βασιλίδα 15 παρεσκεύασε πόλιν δ οσιότατος επίσκοπος δ κύριος Δόμνος, ϊνα τδ καθ' ήμών συντεθέν διαλύσωσι ψεΟδος. Προφανή γάρ τινες καθ' ήμών συκοφαντίαν έξύφηναν, καί ζάλης τάς ‘Εκκλησίας ένέπλησαν, ύπέρ ών δ Δεσπότης Χριστός σταυρόν ύπέμεινεν αισχύνης καταφρονήσας, ύπέρ ών δ τών θείων 20 Αποστόλων χορός καί τών νικηφόρων μαρτύρων οί δήμοι ταις παντοδαπαΐς τοΟ θανάτου παρεδόθησαν Ιδέαις. ‘Υπέρ τής τού­ των ειρήνης τήν ύμετέραν άγωνίσασθαι μεγαλοφυΐαν παρα­ καλώ. ‘Ράδιον μέν γάρ ήν τώ τών ‘όλων Θεώ νεΟσαι καί λΟσαι τά σκυθρωπά· Αλλ’ Αναβάλλεται καί τών πολεμουμένων τήν 25 Ανδρείαν έπιδεικνύς καίύμίν Αφορμάς είς ώφέλειαν παρέχων. 13 μνημην ΝΖ : τιμήν Λ J 22 ύμετέραν N p. corr. Λ : ήμε- Ζ || 25 άνδριίαν ΝΖ : -δρίαν a corr. A (t: pro t s. 1. alia manu) |; apïv N Z : ήμΐν A 1 LETTRES 92-93 245 défendez la doctrine des apôtres que l'on attaque. Car sans aucun doute le Maître cl. Pilote des Eglises aidera le zèle de votre Magnificence, dissipera ce sombre nuage et gratifiera d'un ciel serein les nourrissons de la foi. Mais même s’il permet que la tempête triomphe, votre Grandeur, elle, recevra sa pleine récompense tandis que, de notre côté, nous saurons supporter l'orage et, où qu’il nous jolie, nous vivrons dans la joie, attendant, le jugement de Dieu, dans l’espoir de sa sentence droite cl juste. 93. Au Patrice Senator12. Par les très pieux et. très saints évêques je salue voire Magnificence, dont je répands partout l’impérissable souvenir. Or voici que le très saint évêque, le vénérable Domnus, leur a fait gagner la capitale afin d'y détruire le mensonge fabriqué contre nous. Car certains ont lissé contre nous une calomnie évidente et ont rempli d'agi­ tation les Églises pour lesquelles notre Maître le Christ, méprisant l’ignominie, a subi la croix, pour lesquelles le chœur des divins apôtres et la foule des martyrs vic­ torieux ont été livrés à tontes sortes de morts. C’est pour la paix de ces Eglises que je demande à votre Magni­ ficence de lutter. Car il eût été facile au Dieu de l'univers de faire un signe pour dissiper ces tristesses, mais il larde afin de manifester le courage de ceux à qui on fait la guerre cl de vous fournir, à vous-même *, des occasions de vous rendre utile. 1. Sur ce personnage, cf. êp. 44, n. 1, et sur la date p. 242, n. 2. 2. Le pronom ύρΐν, qui est la leçon du manuscrit do Naples, nous parait plus satisfaisant que ξρϊν fourni par le Rerolenais et adopté par Sirmond et Noesselt. Il désigne en effet Senator, qui peut se rendre utile par son intervention en faveur des évêques syriens, par opposition à ceux qu’on attaque (τών πολίρουρένων}, au rang desquels figure Théodorct. 246 ΤΠΕΟηΟΒΕΤ DE CYR 94. ΠΡΩΤΟΓΕΝΕΙ ΥΠΑΡΧφ. Πάλαι μέν δέδωκεν ύμίν δ φιλάνθρωπος Δεσπότης δύ|ναμιν 10$ άρκοΟσαν ύπουργήσαι τή γνώμη. Ηύξησε δέ ταύτην έπί τοΟ παρόντος, ϊνα £8ον καί τής άληθείας πο?^εμουμένης ύπερμα5 χήση τδ ύμέτερον μέγεθος καί καταλύση τδ ψεΟδος καί ταΐς ΈκκλησΙαις τήν ποθουμένην πρυτανεύση γαλήνην. Όπόσης γάρ ένεπλήσθησαν ζάλης τής έώας αί Έκκλησίαι, παρά πολ­ λών μέν καί άλλων ή ύμετέρα μεγαλοφυία μεμάθηκεν, άκριβέστερον δέ παρά τών θεοφιλεστάτων επισκόπων μαθήση, οΐ τής μακρδς ταύτης αποδημίας έν ώρα χειμώνος τούτου χάριν ήνεσχοντο, μετά τήν θείαν χάριν τή τής ύμετέρας εξουσίας 10 προμηθεία θαρροΟτες. Λύσατε τοίνυν ήμίν, ω φιλόχριστοι, τδν χειμώνα καί τήν σκοτομήνην εις αίθρίαν καθαράν μεταβάλετε, καί τάς καθ’ ήμών κινηθείσας χαλινώσατε γλώττας. ‘Ημείς γάρ διά τήν θείαν χάριν, τών άποστολικών | διηνεκώς ύπερ- 110 μαχοΟμεν δογμάτων, καί τήν έκτεθεΐσαν έν Νικαία πϊστιν 15 φυλάττομεν άσυλον, καί τούς ταΟτα παραχαράττειν τολμών­ τας τά δόγματα άσεβείς δνομάζομεν. Καί τούτων μάρτυρες οί παρ’ ήμών κατηχούμενοι, οί παρ' ήμών βαπτιζόμενοι. οί τών έν ταις έκκλησίαις διαλέξεων έπαίοντες. Et δέ κατηγορείν έννόμως έθέλουσι, χρή παρόντας έλέγχειν, ούκ άπόντας συκο20 φαντειν. Οίίτω γάρ καί τοίς άλλοις ή ύμετέρα μεγαλοφυία δικάζουσα πράγμασιν εκφέρει τάς ψήφους, έκ τών τής κατη­ γορίας καί άπολογίας λόγων συνορώσα τδ δίκαιον. 1. Sur Protogènc, voir t. I, p. 50, et sur la date p. 242« n· 2. LETTRE 96 247 94. Au préfet Protogène x. Certes depuis longtemps, dans sa bienveillance, le Maître vous a donné assez de puissance pour réaliser vos desseins. Mais voici qu’il a accru aujourd’hui cette puissance * afin que votre Grandeur ail plus de facilité à défendre la vérité qu’on attaque, à détruire le men­ songe et à rendre aux Églises le calme désiré. De quelle tempête, en effet, ont été emplies les Églises d’Orient, votre Grandeur l’a sans doute appris de bien d’autres bouches, mais elle en sera informée plus exactement encore par les évêques très chers à Dieu qui ont, à cette fin, en plein hiver, supporté les fatigues de cc long voyage, mettant leur confiance eu la grace de Dieu et ensuite en la providence de votre Autorité. Chrétien, dis­ sipez donc pour nous la tempête, changez la nuit obscure en une clarté sereine et mettez un frein aux langues qui se sont déchaînées contre nous. Car pour nous, grâce à Dieu, nous ne cessons de lutter pour la doctrine des apôtres, nous gardons intacte la foi exposée à Nicée et traitons d'iinpies ceux qui osent falsifier cette doctrine. Nous avons pour en témoigner ceux que nous catéchi­ sons, ceux que nous baptisons, ceux qui entendent nos prédications dans les églises. Et s’ils veulent nous accuser selon les règles, c’est en notre présence qu’ils doivent nous convaincre, au lieu de nous calomnier en notre absence. Car c’est bien ainsi que votre Magnificence, lorsqu’elle juge aussi des autres affaires, prononce ses arrêts, c’est-à-dire en confrontant les paroles de l’accu­ sation et celles de la défense, pour découvrir où est le droit. 2. Prologêno venait d’obtenir lu dignité do consul designatus pour 449. 248 THÉODORET DE CYR 95. ΑΝΤΙΟΧΩ YHAPXQ. Τής μεγίστης αρχής τάς μέν φροντίδας άπέθεσθε, τό δέ κλέος ύμών παρά πάσιν άνθει. Οί γάρ τάς ύμετέρας εύεργεαίας τρυγήσαντες άδουσι ταύτας ενδελεχώς — πλείστοι δέ 5 ούτοι καί | πανταχοΟ —, καί πολλοϊς τάς εύφημίας προσφέ- 110ν ροντες, καί τάςέκείνων γλώττας πάλιν εις επαίνους κινοΟντες. Έγώ δέ γάννυμαι, θεωρών τόν άξιέραστον καρπόν, τήν πολυ­ θρύλητου ώραίξοντα £ί£αν. Ου δή χάριν έπί τά μεί£ω καί τελειότερα τήν ύμετέραν μεγαλοφυίαν παρακαλώ, καί τής τών 10 Εκκλησιών άξιώ φροντίσαι γαλήνης. ΠολλοΟ γάρ ταύτας χειμώνος ένέπλησαν οί τάς καθ’ ήμών συκοφαντίας ύφήναντες. Διά τοι τοΟτο καί οί θεοφιλέστατοι έπίσκοποι καί μακράς οδοιπορίας καί άσθενείας καί γήρως καταφρονήσαντες καί τά σψέτερα ποίμνια καταλιπόντες άποίμαντα, τήν μακράν 15 ταύτην πορείαν έστείλαντο, διελέγξαι τό κατά πάντων ήμών συντεθέν έπειγόμενοι ψεΟδος. Έπαμυνάτω τοίνυν αύτοίς τό ύμέτερον μέγεθος καί τής συκοφαντουμένης έώας κηδόμενον καί τής άποστολικής προμηθούμενον πίστεως. | Πρέπει γάρ 111Γ ύμίν τοίς άλλοις κατορθώμασι καί τόδε προσθείναι τό κλέος. 7-8 ΐίολυΟρύλητον ΝΖ : Ορύλλητον Λ 1. Cet Antiochus doit être sans doute distingué du personnage de même nom auquel est adressée l’épître XXXIX de la Coll. LETTRE 95 95. Au préfet 249 Antiochus1. Vous avez déposé les soucis de votre très haute charge, mais votre gloire fleurit partout. Car ceux qui ont recueilli vos bienfaits — ils sont légion et il y en a en tout lieu — ne cessent de les chanter en faisant connaître vos mérites d’un grand nombre cl en incitant les langues à vous louer. Pour moi, je suis tout heureux de contempler le fruit aimable qui orne la tige que tant de bouches célèbrent. C’est pourquoi je convie votre Magnificence à des œuvres plus grandes et plus parfaites et lui demande de veiller à la tranquillité des Églises. Car ceux qui ont tissé contre nous leurs calomnies ont empli ces Eglises d'une grande tempête. C’est pourquoi, de leur côté, les évêques très chers à Dieu, méprisant à la fois longueur du voyage, infirmité, vieillesse, laissant même sans pasteur leurs propres troupeaux, ont entrepris ce long voyage, pour se hâter de réfuter le mensonge fabriqué contre nous. Que votre Grandeur vienne donc à leur aide en prenant soin de l’Orient calomnié et en veillant sur la foi des apôtres. Car il convient qu’à vos autres exploits vous ajoutiez encore cette gloire. Patm. (cf. t. T, p. 103). Antiochiis, préfet du prétoire en 448, avait relevé les constructions de la capitale détruite par un incendie ’At.EXAN«>nip. : La migration d'Abraham. K. Cadiou, prof, à l’Inst. calhol. de Paris (195,7)....................................... 6,00 •x. Homélies Pascales, t. III. F. Floéri et P. Nautin (t957)... 7,80 49. Léon «h Ghano : Sermons, t. 11. R. Dollc, O.S.B. (1957) . Épuisé 50. Jean Chkysosto.mk : Huit Catéchèses baptismales inédites. A. Wenger, Λ. A., de l'inst. fr. des El. byx. (1957) ... 16,50 □ 1. Syméon lk nouveau Tiikoluoikn : Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques. J. Darrpuzès, A. A. {1957).......... 9,60 52. Ambroise »r Milan : Sur S. Luc. t. II. G. Tissot, O.S.B. (1958).............................................................................................. 18,00 53. Hbrmas : Le Pasteur. R. Joly (1956)......................................... 19,50 51. JbaN Cassirx ; Conférences,l. ILE. Pichcry, O.S.B. (1958).. 21,00 55. Eusiu’u »8 CAsahhk : Histoire ecclésiastique, t. III. G. Bardy (J958)........................................................................... 17,50 56. Atuanasr r>*ALKXANnntR : Deux apologies. J. Szymusiak, S. J. (1958)..................................................................................... 12,90 57. ΤιικοηοηΒτ ηκ Cru : Thérapeutique des maladies hellé­ niques. 2 volume». P. Canivet, S. J. (1958).......................... 48,00 58. Drnys l’ArAopagitk : La hiérarchie céleste. G. Ilcil, R. Roques, prof. Λ la Fac. de Théol. de Lille, et M. de Gandillac, prof, A la Sorbonne (1958)................................. 24,00 59. Trois antiques rituels du baptême. A. Salles, de l'Oraloireftrad. seule) (1958)............................................................ 3,60 60. ÀRI.RBD t>B Rirvaulx : Quand Jésus eut douze ans... Dom Anselme Hoste, O.S.B., & Slccnbruggc et J. Dubuis (1958!. 6,60 61. Gl-ii.laumk or Saint-Thierry : Traité do la contemplation do Dieu. Dom J. Hourlier. O.S.B.. A Solesmes (1959)... 8,40 F 62. Irknbb dr Lyon : Démonstration de la prédication aposto­ lique. L. Froide vaux, prof. A l'institut catholique de Paris. Nouvelle trad, sur l’arménien (trad, seule) (1959).. 63. Brena rd ob Saixt-Victor : La Trinité. G. Salcl, S. J.. prof, à la Fac. deThéol. de Lyon-Fourvicrc. (1059)............ 64. Jhax Cassi kx : Conférences, I III. E. Pichery.O.S.B.(1959). 65. Gblasb I·’ : Lettre contre les Lupercales et dix huit messes du sacramcnlaire léonien. G. Pomarès, I)· en théol. (1960)................................................................................. 66. Adam dk Pbrsbigxb : Lettres, t. 1. J. Bouvet, sup* du grand séminaire du Mans (1960).......................................................... 67. Orig&xb : Entretien avec Heraclide. J. Schcrcr, prof. Λ l’Univ. de Besançon (I960)........................................................ 66. Marivs ViCTomxus : Traités théologiques sur la Trinité. P. Henry, S. J., prof, à l'institut catholique de Paris, et P. Hadot, charge de rcch. au C.N.R.S. Tome I. Inlrod., texte critique, traduction (1960). 69. Id. — Tome II. Commentaire cl tables (1960). Les 2 vol. 70. Clbxbxt d’Ai.kxaxurir : Le Pédagogue, t. I. H.-I. Marrou et M. Harl, prof, à la Surbonne (1960).................................. 71. OniG&N» : Homélies sur Josnê.A. Jaubcrt,agrégée de l'Universitê (I960)................................................................................ 72. Ambdéb db Lavsanxr: Huit homélies mariales. G. Bavaud, prof, à Fribourg, J. Dcshusscs et A. Dumas, O.S.B. à Haulecombe (I960).................................................................... 73. EksAbr de Cbsarkr: Histoire ecclésiastique, t. IV. Introd. générale de G. Bardy cl tables de P. Périchon (1960)........ 74. Léon lb Grand : Sermons, t. Ill R. Dollc, O.S.B. (1961). 75. S. Augustin : Commentaire de la I’· Épitre de S. Jean. P. Agacsse, S. J., prof, à la Fac. de Philos, de Chan­ tilly (1961)..................................................................................... 76. Aelkbd du Rirvaiilx : La vio de recluse. Ch. Dumont, O. C. S. O., à Scourmonl (1961)............................................ 77. Defrxsou or Ligugb : Le livre d’étincelles, I. I. H. Ho­ chais. O. S. B., à Ligugé (1961).............................................. 78. Grkooirh dbNarbk : Le livre de Prières. I. Kéchichian, S. J. (trad, seule) (1961)....................................................................... 79. Jean Ckrtsostoxh : Sur la Providence de Dieu. A. M. Malingrcy (1961)............................................................................... 80. Juan Damascèxb : Homélies sur la Nativité et la Dormi­ tion. P. Voulcl, S. J. (1961)..................................................... 81. Nicktas StAthatos : Opuscules et lettres. J. Darrouzès, A. A. <1961).................................................................................. 82. Guillaume nu Saixt-Thibrrt : Exposé sur le Cantique dos Cantiques. J.-M. Déchanct, O. S. B. (1962)................ 9,60 24,00 15,00 13,80 10,50 9,60 49.50 16,80 30,00 15.00 24,00 15,60 18,00 13,80 18,00 25,20 19.50 14,70 39,00 21.00 F S3. Diutmb l Aveuolk Sur Zacharie. Texte inédit. L. Doutre· leau, S. J. Tome I. Introduction et livre 1 (1962). $4. Id. — Tome II. Livres II et 111 (1962). 85. Id. — Tome ill. Livres IV et V, Index ;1962). Les 3 vol ... 86. DuFBNbOR db Liouob : Le livre d'étincelles, t. H. IL Ho­ chais, O. S. B. A Ligugé (1962)................................................ 87. Ohioknk : Homélies sur S. Luc. H. Crouxel, F. Fournier el P. Périchon, S. J. (1962)..................................................... 88. Lettres des premiers Chartreux, tome 1 : S. Bruno, Gu mues, S. Anthklmb. Par un Chartreux (1962)................ 89. Lettre d'Aristée à Philocrate. A. Pelletier, S. J. (1962*........ 90. Vie de sainte Mélanie. Dr D. Gorce. D’ ès lettres (1962)........ 91. Anselme n» Cantoiwéiiy : Pourquoi Dieu s’est fait homme. R. Roques. Dir. d’Él. ù l’Éc. prat. des H. E. (1963)........... 92. Dorothée db Gaza: Œuvres spirituelles. L. Régnault et J. de Préville, O. S. B., à Solesmes (1963)............................. 93. Baudouin i»k Foiu> : Le sacrement de l'autel. J. Morson, O. C. S. O , E. de Solms. O. S. B., J. Leclercq, O. S. B. Tome I (1963). 91. Id. — Tome II (1963). Les deux vol.......................................... 95. Méthode dOly.mpb : Le banquet. H. Musurillo, S. J., prof. Λ Fordham Univ., et V.-H. Dcbidour, agrégé de l’Univ. (1963)................................................................................. 96. Symbon le Nouveau Théologies : Catéchèses. Texte cri­ tique. Mgr B. Krivochéine et J. Paramcllc. S. J. Tome 1. Introduction et Catéchèses 1-5 (1963).................................... 97. Cyrille d’Alrxandhib : Deux dialogues chrislologiques, M. G. de Durand, O. P. prof, à l'institut d’Ét. Méd. de Montréal (1964)............................................................................. 98. ThAodorrt dr Cyr: Correspondance, I. II. Y Axé ma, agr. de l’Univ. (1964). SOUS PRESSE : Symeon lb Nouveau Théologien : Catéchèses. Texte cri­ tique, t. II et HI. B. Krivochéine et J. Paramellê, S. J. Quodvui.tdbus : Livre des Promesses et des Prédictions. R. Braun. Jean Cassi bn : Institutions. J.-G. Guy, S. J. Théodoret de Cyr: Correspondance, t. HI. Y. Azcina. Jkan Chrysostomk : Lettre d'exil. A. M. Malingrey. La Règle du Maître. 3 volumes. A. de Vogué, O. S. B. Romanos lu Mêlodb : Hymnes. Tome 1. J. Grosdidier de Matons. 84,00 15.00 33,00 17.40 24.00 24.00 33.00 42,00 36,00 30.00 38,70 45,00 LISTE ALPHABÉTIQUE DES VOLUMES Adam de Perse ignic. Lettres» I : 66. AELRED DF. IXlEVAVLX. Quand .Jésus eut douze mu : 60. La vie de recluse : 76. Ambroise db Milan. Des sacrements : Des mystères : 55. Sur saint Lue, I-VI : 45. — V1I-X : 52. Amédée de Lausanne. Huit homélies mariales : 72. ANSELME DF. ÇaNTORDERY. Pourquoi Dieu s’est fait homme : 51. Lettre ü’Aristée : 89. Atmanase d’Albxandrie. De ΓIncarnation du Verbe : JS. Deux apologies : 55. Discours contre les païens : j$. Lettres à Sérapion : 15. Attténagore. Supplique au sujet des chrétiens : .7. Augustin. Commentaire de lu première Épi Ire de saint Jean : 75. Basile de Césarée. Homélies sur l’Hcxaéméron : 26. Traité du Saint-Esprit : 17. Baudouin de Ford. Le sacrement de l'autel : 93 cl 94. Cassien, voir Jean Cassicn. Chartreux. Lettres des premiers Chartreux, 1 : M. Clément d’Alexandrie. Le Pédagogue, ί : 70. Protreptiquo : 2. Stromate 1 : 30. Stromate II : 38. Extraits de Théodote : 2J. Cyrille d'Alexandrie. Deux dialogues christologiqucs : 97. Défensor de Ligugé. Livre d’étincelles, 1-32 : 77. Livre d’étincelles, 33-81 : 86. Denys l’Aréopagitb. La hiérarchie céleste : 58. Djadoqur dr Pnoncé. Oeuvres spirituelles : 5. Didyme i/Avevgle. Sur Zacharie, I : Λ.7. — 11-Π1 : 84. — IV-V : S5. A DtOGNÈTB : 33. Dorothée dr Gaza. Œuvres spirituelles : 92. ÉTHÉRIE. Journal de voyage : 21. EUSÉRF. DE CÉSARÉE. Histoire ecclésiastique, I-IV : 3 J. — V-VIltiL — VIII-X : 55. — Introduction et Index : 73. Gélase I«L Lettre contre les lupercalcs cl dixhuit messes : 65. Grégoire dr Narf.k. Le livre du Prières : 78. Grégoire DR Nyssf. : La création de l’homme : 6. Vic de Moise : J. Grégoire i.f. Grand. Mondes sur Job : 32. Guillaume de Saint-Tjiirrrv. Exposé sur le Cantique ; 82. Traité de la contemplation d< Dieu : 61. Hermas. Le Pasteur : 53. Hilaire de Poitiehs. Traité des Mystères : J9. Hippolyte de Rome. Commentaire sur Daniel : jl La Tradition apostolique : 1 J. Homélies Pascales. Tome I : 27. — H : 36. Ill ; 48. Ignace d’Antioche. Lettres : /£. Irénée de Lyon. Contre les hérésies, JII : 34. Démonstration de la prédication apostolique : 62. Jean Cassucn. Conférences, 1-VII : 42. — VIII-XVI1 : 54. — XVIII-XXIV : 6/. Jean Chrysostome. Huit catéchèses baptismales : 50. Lettres à Olympias : 13. Sur rincompréhcnslbillté de Dieu : 28. Sur la providence de Dieu : 79. Jean Damascene. Homélies sur la Nativité et la Dor­ mition : 60. Jean Moschus. I-e Pré spirituel : 12. Jérôme. Sur Jonas : 43. Lactange. De la mort dos persécuteurs : 39 (2 vol.). Léon le Grand. Sermons. 1-19 : 22. 20-37 : 49. — 33-64 : 74. MaRIL’S Victorinvs. Traités théologiques sur la Trinité : 68 et 69. Maxime le Confesseur. Centuries sur la Charité : 9. Mêlante : voir Vie. Méthode d’Olympe. Le banquet : 95. Nicétas Stéthatûs. Le paradis spirituel : l. Opuscules et Lettres : 81. Nicolas Cabasilas. Explication de hi divine liturgie : 4. Ohigêne. Entretien avec Hérnclide : 67. I lomélies sur la Genèse : 7. Homélies sur l’Exode : 16. Homélies sur les Nombres : 29. Homélies sur Josué : 71. Homélies sur le Cantique : 37. Homélies sur saint Luc : 87. Philon d’Alexandrie. La migration d*Abraham : 47. Pliloxène de Mabboug. Homélies : 44. POLYCARPE DR SMYRNE. Lettre et Martyre : 10. Ptolémée. Lettre à Flora : 24. Richard de Saint-Victor. a Trinité : 63. I. Rituels. Trois antiques rituels du Baptême : 59. Syméon le Nouveau Théologien. Catéchèses, 1-5 : 96. Chapitres théologiques, gnostlques et pratiques : 31. Teutuli.ii’.n. De In prescription contre les héré­ tiques : 46. Traité du baptême : 33. Thêodoret de Cyr. Correspondance, lettres I-L1I : 40. Thérapeutique des maladies hel­ léniques : 57 (2 vol.). TnÉonoTE. Kxtraits (Clément d'Alex.) : 23. Théophile d’Antioche. Trois lettres à Autolycus : 20. Vie de sainte Mêlante : 90. également aux Éditions du Cerf : LES ŒUVRES DE PHILON D’ALEXANDRIE publiées sous la direction de H. Aknaldez, C. Moxoésert, J. Pouilloux. Texte grec et traduction française. l'obimes déjà parus : 1. Introduction générale, De opificio muudi. K. Arnaldez. (1961)............................................................................................... 2. Logum allegoriae. C. Mondéserl, S. J. (1962)........................ 3. De cherubim. J. Gorcz(1963).................................. 15,60 24,60 7.80 7.8. Do giganlibus. Quod Deus sit immutabilis. A. .Mosès (1963). 15,00 9. De agricultura. J. Pouilloiix, prof, à l'Univ.de I.you(1961). 9,60 10. De plantatione. J. Pouilleux (1963)......................................... 11,70 11-12. De ebrietate. De sobrietate. J. Gores (1962)....................... 14.70 13. De confusione linguarum. J.-G. Kahn (1963}......................... 15,00 21,00 19. Do somniis. P. Savinel (1962)........................................................ 26. De virtutibus. K. Arnaldez, A.-M. Vcrilhac, M.-R. Serve! cl P. Dclobre (1962)................................................................... 27. De praemiis et poonis. Do exsecrationibus. A. Bcckacrt, prof, à l'inst. Calh. de Pans (1961)......................................... 29. De vita contemplativa. F. Dau mas cl P. Miquel (1964)........ Sans presse : 18. De mutatione nominum. 1t. Arnaldez. 21. De losepho. J. Laporte. 15.00 12.60 12,60