SOURCES CHRÉTIENNES Directeurs-fondateurs : H. de J.ubac, s. J., et J. Daniélou, s. j. Directeur : C. Mondiserl, s. j. No 114 ROMANOS LE MÉLODE HYMNES INTRODUCTION, TEXTE CRITIQUE, TRADUCTION ET NOTES PAH José GROSDIDIER DE MATONS agrégé de T Université TOME III NOUVEAU TESTAMENT (xxi-xxxi) Ouvrage publié avec te concours du Centre National de la Recherche Scientifique LES ÉDITIONS DU CERF, 29, Bd 1965 dr la Tour-Maubourg, PARIS © 1965, by Les Éditions du Cerf. 138S5 FEEDS’ SIGLES ET ABRÉVIATIONS* A B C D G H J M N p O T V A = Athous Vatopcdinus 1041 (x®-xi®s.) = Athous Lavrae Γ 27 (xe-xi® s.) = Corsinianus 366 (xi® s.) = Athous Lavrae Γ 28 (xi® s.) = Sinaïticus 925 (x« s.) — Sinaïticus 926 (xi® s.) = Sinaïticus 927 (1285) = Mosquensis Synod. 437 (χπ® s.) = Messanensis 157 (xji® s.) = Patmiacus 212 (xi® s.) = Patmiacus 213 (xi® s.) — Taurinensis 189. anc. B IV 34 (xi® s.) = Vindobonensis Suppl, gr. 96 (xn® s.) — accord de C et de V 1. On prendra garde que, dans l'édition Tomadakis, on a cru devoir changer les sigles désignant les principaux kontakaria, et que ces sigles varient parfois d’un volume à l'autre. Notre manuscrit A devient B dans l’édition Tomadakis ; B. devient >. dans les vol. I et II, 1. dans les vol. III et IV. D devient dans le vol. I, 1 dans le vol. Il, Λ dans les vol. 111 et IV. Dans le vol. 1, L désigne l’accord de B et de D, et A désigne l'accord de ABD. G devient σ; II, s; J, Σ ; l’accord GJ est représenté par S. M devient m ; N devient μ; T devient t. C, P, Q, V restent sans changement; pet q représentent les γράφεται de P et Q. T désigne le Triodion, M les Ménées, II le Pentékostarion, E le nom d’Eustratiadis, R l'ouvrage de Pilra : Sanctus Homanux oeltrum melodorum princeps (Rome, 1888), X l'accord de C et de Pilra. 1— 2 8 a b c d c ί k 1 ni o p q r s u v w SIGLES ET ABRÉVIATIONS = Cryptcnsis A δ VI (χπι® s.) = Cryptcnsis Δ α I (χιβ-χιι® s.) = Cryptcnsis Δ a V (1101) = Cryptcnsis Δ a III (1114) = Cryptcnsis Γ β V (xi® s.) = Cryptcnsis Γ β XLIII (xi® s.) — Mosqucnsis 153 = Vallicellianus E 54 (xi® s.) = Vaticanus gr. 1212 = Vaticanus gr. 1531 (xv®-xvi® s.) = Vaticanus gr. 1829 (xi® s.) = Vaticanus gr. 1836 (xn° s.) = Vaticanus gr. 1869 (xin® s.) = Vaticanus gr. 2008 (xi® s.) = Vaticanus Regincnsis gr. 28 (xi® s.) = Marcianus 413 (xiv® s.) = Marcianus 1264 (xvi® s.) Akr. Amf. AS Camm, = K. Krumbachcr, « Die Akrostichis in der gricchischcn Kirchenpoesie » (Silzungsber. der bayer. Akad. d. Wiss., philos.-philol. and hislor. Klasse, Munich, 1903, vol. IV, p. 551-691) — A. Arnlilochij, Kondakarij υ Greetskom podlinnike X1I~XI II u. potokopisi moskovskoj Sinodal 'noj biblioteki n° 437 (Moscou, 1879)1 = J. B. Pitra, Analecta sacra spicilegio Solesmensi parata t. I (Paris, 1876) = Cammelli, Romani il Melode (Testi Cristiani, Florence, 1930) 1. C’est la description de M mentionnée p. 28. Elle comprend deux parties : dans la première, on trouve les lemmcs de M et le texte des prooimia et de la lre strophe de chaque hymne. Dans la seconde, l’auteur a reproduit une partie de l’édition Pitra, sans noter la séparation des vers et des kôla. Nous désignons cette seconde partie sous le nom de Supplement (Dopolnenie) qu’elle porte dans le titre russe. SIGLES ET ABRÉVIATIONS 9 — Krumbachcr (cf. Akr., Miscellen, Rom. u. Kyr., Sludien, Umarb.) Maas-Trypanis : cf. O Mioni = E. Mioni, Romano il Melode. Saggio crilico e died inni inediti (Turin, 1937) Miscellen = K. Krumbachcr, « Miscellen zu Romanos» (Silz. der bay. Ak., 1909, vol. XXIV, 3<> partie, p. 1-138) O = édition d’Oxford : P. Maas - C.A. Trypanis, Sancti Romani .Melodi Cantica, tome I (Cantica genuina), Clarendon Press, Oxford, 1063 Om = corrections et conjectures signées Maas dans l’édition d’Oxford O1 = corrections et conjectures signées Trypanis dans l’édition d’Oxford leg. O = lettres ou mots que nous n’avons pu lire dans Q, mais qui sont donnés comme sûrs par les éditeurs d’Oxford Pilra = Analecta sacra... (cf. AS)1 J. B. Pitra. Sanclus Romanus veterum melodorum princeps (Rome, 1888)1 Rom. u. Kyr. — K. Krumbachcr, « Romanos und Kyriakos » (Silz. der bay. Ak., 1901, p. 693-765) Sanclus Romanus: cf. Pitra Sludien — K. Krumbacher. « Studien zu Romanos » (Silz. der bay. Ak., 1898, vol. II, p. 69-269) Torn. = N. Tomadakis, 'Ρωμανού τού Μελωδού ύμνοι, t. I-IV (Athènes, 1952-1961) Umarb. — K. Krumbacher, « Umarbcitungcn bci Roma­ nos » (Silz. der bay. Ak., 1889, vol. II, p. 1-156) et P. Maas, « Grammatische und metrische Umarbeitungen in der Ueberlieferung des Romanos » (DZ 16, 1907, p. 565-587) Kr. 1. Cf. introduction, tome I, p. 45. 10 SIGLES ET ABRÉVIATIONS add. = addidit cl. = collabo, collaba conj. = conjecit del. = delevit c corr. = e correctione 1. n. = legi nequit rest. = restituit transp. = transposuit Qac — Q ante correctionem Qpc = Q post correctionem Q,nK = Q in margine Q»T = Q supra versum σ<ο>υ, <σώτερ> — lettres, mots, groupes de mots ajoutés pour rétablir le sens ou le rythme σ[ου], [σώτερ] = lettres, mots, groupes de mots illisibles sur e manuscrit et rétablis par conjecture μέλος : μέ].ρ.[ος R = mot corrigé sur le manuscrit par addition du p au-dessus du λ, sans que celui-ci soit effacé B = Byzantinische Zeitschrift BHG = Bibliotheca Hagiographica Graeca (3e édition, Bruxelles, 1957) EO = Échos d’Orient (Paris) PG = Migne, Patrologie grecque PL = Migne, Patrologie latine REB — Revue des Éludes byzantines REG = Revue des Études grecques SC — Sources Chrétiennes (Paris) I HYMNES SUR L’ANCIEN ET IE NOUVEAU TESTAMENT DEUXIÈME SECTION NOUVEAU TESTAMENT Deuxième partie (suite) : MINISTÈRE DU CHRIST XXL HYMNE DE LA PÉCHERESSE Éthérie nous apprend que le Mer­ credi Saint, dans la nuit, on recondui­ sait l'évêque de Jérusalem du Martyrium à l’église de ΓAnastasis a au chant des hymnes », et que là, on lisait un passage de l'Évangilc : Illum locum ubi ludas Scariollies toil ad ludaeos el defïniuit quid ei darenl, ul Iraderenl Dominum1. Quel était cet Évangile? Probablement le plus complet et le plus circonstancié, celui de saint Matthieu. Or, comme celui de saint Marc2, l'Évangilc de saint Matthieu lie étroitement l’épisode de la trahison de Judas à celui de l’onction à Béthanie, puisque c’est le regret cupide de l’argeni gaspillé qui pousse Judas à vendre le Christ aux Sanhédrites. Il est donc très probable que le passage de l'Évangilc lu ce jour-là contenait aussi l’histoire de l’onction à Béthanie, et peut-être l’hymne ou les hymnes dont parle Éthérie en faisaient-ils mention. En tous cas, la liturgie grecque actuelle pour ce jour est remplie d’allusions à ces deux faits, présentés le plus souvent en antithèse. La date donnée par les manuscrits pour les trois hymnes dédiés à la pécheresse que nous avons conservés est donc très vraisemblable et pourrait être originale. Il faut cepen­ dant remarquer un détail assez curieux : c’est que Romanos ne s’inspire que de saint Luc, lequel ne raconte pas l'onction Texte 1. Itinerarium Aetheriae, 34 (éd. 11. Pélrô, SC 21, Paris, 1948). 2. Les deux évangélistes s’accordent pour placer cet épisode deux jours avant la Passion, soit le mercredi. Saint Jean indique comme date : · six jours avant la Pâque >, soit le samedi précédent. Celte date a été généralement préférée par les exégètes occidentaux. 14 NOUVEAU TESTAMENT de Béthanie, mais est d’autre part le seul à en rapporter une autre, qui aurait eu lieu au début du ministère du Christ, en Galilée1. Romanos confondait-il les deux onctions que l’on distingue généralement, malgré la similitude des noms (l’hôte s’appelle Simon dans les deux cas) et des circonstances, et le fait que saint Luc ne mentionne pas celle de Béthanie? S'il le fait, il faut supposer qu'il choisit le texte de saint Luc pour pouvoir accentuer le côte moral et pénitentiel du texte évangélique. Ainsi traité, le sujet fait du poème un κατανυκτικόν parfaitement à sa place dans la liturgie de la Passion. S’il les distingue (ce qui est moins probable), il faut en conclure que la date primitive de notre hymne n’est pas celle que lui assignent les manus­ crits. Les trois poèmes que nous possédons sur ce même sujet sont, en effet, inscrits à la date du Mercredi saint, en accord avec la péricope du jour qui est tirée de Matthieu, 26, 6-16. Le plus fréquemment attesté est aussi celui dont la liturgie actuelle nous a conservé un fragment (le prooïmion et la première strophe) à l’office de matines de ce même jour. Il est anonyme et semble l’avoir toujours été, car le texte conservé par Q a bien l’air d’etre complet ; or l’acrostiche est ωδή εις τήν πόρνην, sans nom d’auteur. Nous en avons également des fragments dans A — 6 strophes, et l’acro­ stiche intact figure dans le lemme —, M (une strophe), D (le manuscrit, mutilé, s’arrête au milieu de la lre strophe), G et J (2 strophes), II (une strophe), T (3 strophes publiées par Pitra et aujourd’hui détruites). Seuls B, G et V ne le connaissent pas. Cet hymne, dont les premiers mots sont Υπέρ της πόρνης άγαΟέ, écrit sur un hirmos double extrême­ ment répandu : Ό ύψωθείς-Τή Γαλ'.λαία2, il a presque le 1. Le, 7, 36. 2. Le plus souvent, on le trouve avec la mention Ό μετά τρίτον ούρανόν, au lieu de Τη Γαλιλαία ; c’est le début de l'hymne anonyme sur VExallalion de la Croix, qui a eu une telle célébrité que l'hirmos XXI. LA PÉCHERESSE 15 même retrain que l’ouvrage de Romanos (έκ του βορβόρου των έργων μου ρϋσαί με) et le texte même est une copie servile de celui que l’on édite ici. Pitra l’attribue à Roma­ nos, mais il s’agit évidemment d’une de ces adaptations déjà signalées, qui avaient pour objet de transcrire sur un hirmos bien connu un poème dont l'hirmos était rare. Sa ressemblance avec le modèle a contribué à faire tomber celui-ci dans l'oubli. Le second hymne, encore plus rare que celui de Romanos, ne se rencontre que dans Q, qui le donne en entier avec un prooîmion Κατέχουσα, le même que le prooïmion II de GV pour l'hymne de Romanos, et dans M qui n’a que les trois premières strophes avec un prooïmion Ώς της πόρνης qui paraît original. Il est anonyme, l’acrostiche étant alphabétique. Ce n’est pas un hymne narratif ; l'essentiel du développement est occupé par une très longue adjura­ tion de la pécheresse au Christ, ce qui accentue encore le caractère pénitentiel du sujet, pour lequel l’hirmos Λύτός μόνος a donc été bien choisi. S'il est le plus récent des trois, son auteur a très bien pu emprunter le prooïmion à l'hymne de Romanos que, entre temps, l’hymne ‘Υπέρ της πόρνης άγαθέ avait fait tomber en désuétude. Mais ce n’est pas sùr : on constate que ce second prooïmion s’adapte parti­ culièrement à l’hymne alphabétique, d’un caractère plus moral, alors que l’intention de Romanos est avant tout mystique et narrative. Le fait que le prooïmion Κατέχουσα est idiomèle est un indice en faveur de l’ancienneté de l’hymne alphabétique, postérieur à Romanos cependant, car il porte la trace de son influence, notamment dans le refrain : δώρησαί μοι άφεσιν · της αισχύνης του βορβόρου των έργων μου. de son prooïmion, ‘O ύψωΟείς, a remplacé partout son propre modèle : Τον νυμφίον άδελφοί (2e hymne des Dix vierges), si l'on admet, naturellement, que le prooïmion *0 υψωθείς n’est pas antérieur à l'hymne '0 μετά τρίτον ουρανόν, dont l’auteur l’aurait emprunté ά un hymne disparu. 16 NOUVEAU TESTAMENT Λ la tradition représentée par Q et à celle, pour une fois assez peu différente1, qui nous est parvenue par CV, on peut en ajouter une troisième, apparentée à celle de Q. Elle est représentée par un sermon du Pseudo* Chrysostome2 déjà signalé et cité par Pitra, dans une note à la fin de son volume3. La correspondance entre les deux textes est remarquable, excepté au début où le PseudoGhrysostomc développe assez brièvement le thème : le Christ pardonne à tous ceux qui se convertissent à temps. L’antériorité de Romanos est ici évidente, et le PseudoChrysostome a fait son homélie en délayant le kontakion et en ajoutant l’exorde, sans doute parce qu'il trouvait que le mélode avait trop peu fait ressortir la leçon morale de l’épisode évangélique. Comme dans la plupart des autres hymnes, nous n'avons là aucun élément qui puisse nous permettre de dater la pièce, meme par rapport à d’autres, puisque l'hirmos n’a pas été réemployé par l’auteur. On y retrouvera la marque habituelle de Romanos, non seulement dans la composition et la liberté de l'auteur à l’égard de sa source évangélique, mais aussi dans les allusions liturgiques au sacrifice et surtout au baptême. La discrétion des éléments moralisants, la fougue passionnée avec laquelle est décrit l'état moral de la pécheresse, l’importance — au début et à la fin de l’intervention personnelle de l’auteur, une certaine incertitude dans la marche du récit où. après un début vigoureux et original, le poète, à partir de la strophe 13, se contente de paraphraser le texte de Luc avec une fidélité un peu scolaire, tout cela indique plutôt le Romanos de la 1. Les deux traditions sont de valeur à peu près équivalente, et il n'y a guère de raisons do préférer systématiquement l’une ou l’autre. 2. Psbvpo-Chrysostome, είς τήν πόρνην καί τδν Φαρισαίον, (PG 51), 531-536}, 3. Dans les Emendata ei Aucta, p. 681 b. XXI. LA PÉCHERESSE 17 Tènlalion de Joseph, par exemple, que celui de la maturité. Mais ce n'est qu’une impression. L hymne est idiomèle. Nous ne J lui connaissons qu un prosomoîon (dont le prooïmion est du reste idiomèle), c’est un autre hymne de Romanos, celui du Boiteux guéri par les apôtres. Le prooïmion I appartient à la série des prooïmia laconiques, pas plus longs que certains refrains, et qui ont peuiz-être, en effet, servi de refrain à une époque plus ancienne. . . Mètre υ-υ υ-υ υ-υ -υυ / υ-υ υ-υ υυυυυυ/ υ-υ υ-υ / |υυ-υ υ-υυ} Le prooïmion II, dont nous avons vu qu’il appartient à à deux hymnes, est également idiomèle. A la différence du premier, il a l’ampleur d’un oïkos, et il a même la parti­ cularité d’être plus long que la strophe ΟΙ έν πάση τη γη, hirmos de l’hymne alphabétique auquel il sert de prélude dans Q. υυυ-υ / υ-υυ -υυ υυυ-\> / υυ-υ υ-υυ υ-υυ υ-υ υ-υ / υ -υυ / υ-υυ υ-υ υυ-υ / υ-υυ 5 υ-υ υ -υ υ-υυ / υ-υυ υ-υ υ-υ / υυ-υ υ-υυ υυ- υ-υ υ-υυ / υυ-υ υ-υυ |υυ-υ υ-υυ 1 υ-υυ / υ- υυ- Le rythme des strophes est clair, à cause de la bonne tradition du texte ; dans un manuscrit comme dans les deux autres, les infractions à l’isosyllabie et ù l'iiomotonie sont fort rares. La structure de la strophe est régulière, NOUVEAU TESTAMENT 18 faite de deux périodes exactement égales qui en encadrent une troisième, moins longue de moitié à peu près. Les débuts de la lro et de la 3e période sont formés de vers semblables ; celui de la 3e également si l’on sépare en deux le 2° kôlon du v. 6, comme le font Pitra et les auteurs de l’édition d'Oxford. Peut-être ont-ils raison, car la division est constante dans le prosomoïon ; dans notre idiomèle, la strophe 16 fait exception, et la strophe 14 n’a pas un accent suffisamment marque à la 4e syllabe. La comparaison avec le prosomoïon montre encore que les vers 712 et 82 peuvent recevoir une syllabe finale supplé­ mentaire, qui porte un accent. Dans l'hymne de la Péche­ resse, on ne la rencontre jamais au v. 82, et une seule fois au v. 72, précisément à la strophe l1 ; pour une fois, Pitra a préféré corriger la strophe irrégulière, bien qu'elle fût la première, plutôt que de modifier le texte dans toutes les autres. Nous proposons donc schéma suivant : υυ-2 I υυ-υ ^ϋυ3 υ-υυ υϋ^4 I υυ-υ υυυυυ-υυ I υ^ϋυ υυ-υ -υυ -υυ -υυ -υυ5 -υυ υ-υυ Ι 29’syllabes \ υυ-υ υυ-υ 7 accents / υυ-υ / υυ-υ υυυ/ υυυ- / υυυ- 1. Λ la str. 10, dan» GV, le kôlon a également 7 syllabes ; mais la disposition des accents montre que le texte est fautif. 2. -υυ dans 3 strophes. 3. υυ- dans 1 strophe, Les kôla 1* et 2’ sont séparés en deux éléments de 4 et 3 syllabes dans l’édition d’Oxford. 4. -υυ dans 4 strophes. 5. Pitra sépare ce kôlon en deux (8 et 7 syllabes). XXI. LA PÉCHERESSE υ-υυ 56 syllabes 1 13 à 15 accents .1 19 υ-υυ / υυυ1 -υυ(-) υ-υυ υ-υυ / υυυ2 -υυ υυυυυ-υ / υυυυυ-υ υ-υυ υ-υυ / υυ-υ |υυ-υ 1. υυυ ou χυυ dans 5 strophes. 2. υυυ ou χυυ dans 9 strophes. υ-υυ| NOUVEAU TESTAMENT 20 Ti) μεγάλη πετράδι, κοντάκιον ε($ τήν πόρνην, Ιδιόμελον, τήνδε · του ήχο$ πλ. δ'. ταπεινού ‘Ρωμανόν Προοίμιον I Ό πόρνην καλέσα? υΙόν μετάνοιας θυγατέραν, Χριστέ ύ Θεό$, κάμε άναδείξα?, δέομαι, ^>υσαί με του βορβόρου των έργων μου. Προοίμιον II Κατέχουσα έν κατανύξει ή πόρνη τά ίχνη σου έβόα σοι έν μετανοϊφ τω είδότι τά κρύφια, Χριστέ ό sic Q : τη αγία δ', κοντ. εις τήν πόρνην, ήχ. πλ. S', φέρον άζροστιχί» του ταπεινού ‘Ρωμανού Δ Pitra (ήχ· 8' leg. Pitra, haud recte, ul videtw Πρ I l4 θυγατέρα Δ Pitra i| ό Θεός otn. Δ Pitra. Πρ II 2’ έν δάκρυσι λέγουσα add. Q Τόπι. (‘Ρωμανού βμνοι, II, ρ. τιή XXI. LA PÉCHERESSE. Pf. I-Π 21 de la Pécheresse Mercredi saint πλάγιος 3' prooïmion I : idiomèle prooïmion II : idiomèle strophes : idiomèles Acrostiche : TOT ΤΑΠΕΙΝΟΎ 'ΡΩΜΑΝΟΎ Mss : C f° 83r-86r (complet, avec pr. I et II) Q i° 77r-80r (complet, avec pr. I) V f° 102v-106r (complet, avec pr. 1 et 11) Éditions : Pitra, Analecta Sacra, I, n°XH, p. 85-92. Amfilochij, Supplément, p. 11-13 (repro­ duit Pitra). P. Maas-C. A. Trypanis, Sancti Romani Melodi Cantica, I, n° 10, p. 73-80. Hymne : Date : Ton : Hirmos : Prooïmion I Toi qui appelas une pécheresse ta fille1, ô Christ, faisant de moi aussi un fils de repentance2, je t’en supplie, sauvemoi du bourbier de mes œuvres. Prooïmion Π S’attachant, le cœur brisé, à tes traces, la pécheresse te criait dans son repentir, à Loi qui connais les secrets, 1. Légère inexactitude : dans l'Évangile, le Christ n’appelle • ma fille » qu'une seule femme, l'hémorrolsse après sa guérison (Matlh. 9, 22 ; Mc 5, 34 ; l.c 8, 48). Î1 désigne Marthe et les deux Marie par leur nom, et 1) appelle toutes les autres « femme », y compris sa mère. 2. G'csL-à-dire digne, par mon repentir, d’être pardonné. Sémitisme assez fréquent chez Romanos. 22 NOUVEAU TESTAMENT « Πώς σοι όττενίσω τοϊς δμμασιν ή πάντας άπατώσα 5 τοϊς νεύμασιν ; τόν εύσπλαγχνον Πώς σε δυσωττήσω ή σέ παροργίσασα τόν κτίστην μου ; ’Αλλά δέξαι τοντο τό μύρον πρός δυσώπησιν, Κύριε, τής αίσχύνης καί δώρησαί μοι άφεσιν του βορβόρου των Εργων μου. » α' Τά βήματα τοΰ Χρίστου καύάπερ αρώματα βλέπων ή πόρνη ποτέ βαίνομε να πανταχου καί τοϊς πιστοϊς πασι πνοήν $ωής χορηγούντο, των πεπραγμένων αυτή τό δυσώδες ίμίσησεν, 5 έννοοϋσα τήν αίσχύνην τήν έαυτής καί σκοπούσα τήν όδύνην πολλή γάρ θλϊψις γίνεται τότε τοϊς πάρνοις έκεί, ών είς εϊμι, καί έτοιμος δς πτοηΟεϊσα ή πόρνη πέλω είς μάστιγας ονκέτι έμεινε πόρνη, έγώ δέ καί πτοούμε νος 10 τήν δΓ αυτών έγγιγυομένην · έπιμένω τω βορζόρω των Εργων μου. Q V χ Πρ II 3’τω βμματι Q Tom. O|j 4* άπατήσασα Q Tom. Ο|| 4* τοϊς νευμαοη | τφ βλέμματιζ) Tom. Ο|| 7‘τούτο om. Q Tom. ,| 7* Κύριε : δέσποτα Q Tom.O 1 2‘ βλέπων ή πόρνη ποτέ corr. Maas : βλέπουσα ή πόρνη ποτέ eodd βλέπουσα πόρνη ποτέ corr. Pilra || 3‘ καί πασι τοϊς πιστοϊς corr. Pita Il 4 των έαυτη πεπραγμένων corr. Pitra, qui τό del. || 51 έννοώσα Q II 5’ξΓ έν αύτη Q j 6‘ δ·.’ αύτών Δ Pilra Ο : δι’ αύττ,ς Q έξ αυτών ΪΡ|| '1 * γάρ τότεγ. Ολϊψις Q | 7* πόρνοις τοΐσδε έκεϊ corr. Pitra || 8* κέλω Δ Q Pilra Ο : μέλλω Q || 9* πτοηΟεϊσα Δ Q ®· Pitra Ο : φοβηΟεϊσαβ Ps.-Cbry» C XXI. IA pécheresse. Pr. II - Str. 1 23 Christ, mon Dieu : « Comment fixerai-je les yeux sur toi, moi qui par mes œillades1 ai séduit tous les hommes? Comment fléchirai-je ton cœur miséricordieux, moi qui t’ai irrité, mon Créateur2? Reçois neanmoins ce parfum qui t’implore pour moi, et accorde-moi le pardon de la turpitude où je suis dans le bourbier de mes œuvres. » 1 Quand elle vit3 les paroles du Christ, comme des aro­ mates, se répandre partout et dispenser le souille de la vie à tous les fidèles, la pécheresse, méditant sur son abjection et considérant les souffrances qu’elle lui vaudrait, détesta la puanteur de ses propres actions ; car une grande afflic­ tion attend là-bas4 les débauchés, au nombre desquels je suis, inévitablement promis aux fouets qui firent peur à la pécheresse et la détournèrent de son péché ; mais moi, quelle que soit ma peur, je m’obstine dans le bourbier de mes œuvres. 1, 8 : Ps. 37, 17 1. Τοϊς νεύμασιν nous parait meilleur que la leçon de Q, τώ βλέμ­ μα?i, qui est assez plate. Νεύμα a pu n'être pas compris d'un reviseur, car on ne trouve qu’une fois le mol en ce sens dans le grec de l’Ancien Testament, chez Isaïe : έπορεύΟησαν ύψηλφ τραχήλφ καί έν νεύμασιν όφΟαλμών (Is. 3, 16). Le vers est peut-être une réminiscence de ce portrait que fait Isale dos filles de Sion, qui vont < le cou tendu et le regard provocant ». 2. Les vv. 5 et 6 seraient do rythme semblable si la dernière syllabe du kôlon 6* était supprimée. Il faut peut-être corriger παροργίσασα en παροργίσας. 3. La forme masculine βλέπων avec un sujet féminin est une de celles qui ont été restituées par P. Maas, Umarbeilungcn, p. 568. 4. Dans l’Enfer. Le v. 7’ est faux, mais je ne sais comment le resti­ tuer en l’absence d’autres témoins que C, Q et le Pseudo-Chrysostome, tous d’accord sur le même texte (celui du Pseudo-Chrysostome est : πολλή γάρ Ολϊψις χαΐ ύδύνη γίνεται τοϊς πόρνοις έκεϊ). NOUVEAU TESTAMENT 24 β' Ουδέποτε τών κακών άποστήναι βούλομαι, ών έκεΐ μέλλω όραν, ού μνήσκομαι τών δεινών ούτε λογίζομαι τήν τον Χρίστον εύσπλαγχνίαν πώς περιήλθε ^ητών με τόν γνώμη πλανώμενον · 5 δι* έμέ γάρ πάντα τόπον έξερευνςί, δι’ έμέ καί Φαρισαίω καί δείκννσι τήν τράπεζαν συναριστά ό τρέφων πάντας · θυσιαστήριον, ίν τούτη άνακείμενος καί χαρισάμενος τήν όφειλήν τοΤς χρεώσταις, ίνα θαρρών πας χρεώστης προσέλθη λίγων · « Κύριε, 10 λύτρωσαί με τον βορβόρου τών έργων μον. » 9 Y τής τραπέ^ης τον Χρίστον Ύπέκνισεν ή όσμή wvl δί καρτερικήν, τήν πρώην μέν άσωτον, τήν έν άρχή κννα καί έν τω τέλει άμνάδα, τήν δονλην καί θνγατίρα, τήν πόρνην καί σώφρονα. 5 Διά τούτο λίχνω δρόμφ φθάνει αυτήν, και λιπουσα τά ψιχία τής πάλαι Χανανίτιδος τά νπ’ αύτήν, τόν άρτον ήρι πλέον πεινάσασα, ψυχήν κενήν ίχόρτασεν, άλλ* ού κραυγή ίλντρώθη, οντω πιστενσασα, σιγή δέ μάλλον έσώθη · κλανθμω γάρ είπε · « Κύριε, 10 λντρωσαΙ με τον βορβόρου τών έργων μον. » Q V 2 3* ουδέ QO || 3* τήν του Θεοΰ Q Ps.-Ctirys. y 8' έν αυτή Δ Pilra JI1 Κύριε Δ Pitra : δέσποτα QO. 3 11 ύπέπνευσεν Q Ο || 3» τήν χύνα έν άρχή corn. Pilra || 4 θυγατέρα Δ Q Ο : έλευθέραν Q (τήν ποτέ δούλην τής αμαρτίας, νυν δέ έλευθέραν ' μετανοίφ Ps.-Chrya.) || 6* τά ύπ’ αυτήν : τά έαυτής Δ Pitrfi || ήρε τδν άρτον f 7* πλέον : πλεΐον Q Ο || 8* ποΟήσασα Δ Pilra || 10* λύτρωσαί με : ίγιφ με Q Ο. C XXL LA PÉCHERESSE. Str. 2-3 25 2 Jamais je ne me résous à renoncer au mal, je ne songe pas au sort terrible que je dois subir là-bas, je n’ai pas égard à la miséricorde dont le Christ m’environne, me cherchant quand je m’égare par ma faute. Car c’est pour moi qu’il quête partout, c’est pour moi qu’il dine avec le Pharisien, lui, le nourricier du monde entier ; et il fait de la table un autel de sacrifice où il s’étend, remettant leur dette à ses débiteurs, afin que chacun d’eux s’approche avec confiance en disant : « Seigneur, délivre-moi du bourbier de mes œuvres. * 3 L’odeur de la table du Christ affriola la fille naguère perdue, à présent ferme dans le bien, chienne d’abord et puis brebis, esclave et fille de famille, pécheresse et sage. Avidement elle y accourt et, dédaignant les miettes, elle a saisi le pain ; plus affamée qu’autrefois1 la Chananécnne, elle a rassasié son âme vide, car elle avait autant de foi. Mais aucun cri ne l’a rachetée ; son silence plutôt l’a sauvée, car elle a dit dans un sanglot : « Seigneur, delivre-moi du bourbier de mes œuvres. » 3, 3 8. : Matlh. 15, 27 ; Mc 7, 28 1. Pourquoi πάλαι? L’allusion â l’histoire de la Chananécnne exaucée par le Christ {Mc 7, 24-30, Matlh. 15, 21-28) semble évidente â première vue, mais rien n'indique qu’elle se soit passée avant l'onction de la pécheresse, au contraire : Luc rapporte l’histoire de la pécheresse avant d’autres épisodes (par exemple, la tempête apaisée) eux-mêmes rapportés par Marc et Matthieu avant l’histoire de la Chananécnne. L'auteur a peut-être voulu faire allusion aussi à la femme de Sarephta, nourrie grâce à Élie, épisode rappelé un peu plus haut dans l’Évangile de Luc (6, 26). NOUVEAU TESTAMENT 2C 5' Τήν φρένα δέ τής σοφής έρευνήσαι ήθελον έν αύτή δ Κύριος καί γνώναι πώς ίλαμψεν καί των ώραίων δ κτίστης, δ ώραιότατος ού τήν Ιδέαν πρΙν ίδη ή πόρνη έπόΟησεν · 5 ώς ή των εύαγγελίων βίβλος βοφ · Τοΰ Χριστού άνακειμίνου γυνή τις τότε ήκουσεν, ίν οίκιφ τοϋ Φαρισαίου, άμα καί έσπευσεν, ώθήσασα τήν έννοιαν πρός τήν μετάνοιαν · Ιδού καιρός ον έ^ήτεις · « Άγε, φησίν, ώ ψυχή μου, τί ίμμένεις έπέστη ό καθαίρων σε · 10 τώ βορβόρ<ρ τών έργων σου ; ε Απέρχομαι πρδς αυτόν, άφίημι τούς ποτέ, και ώς φιλοϋντά με Si’ έμέ γάρ ήλυθεν · του γάρ νυν πάνυ ποθώ, μυρίζω καί κολακεύω · κλαίω, στενάζω καί πείθω δικαίως ποδήσαί με · 5 όλλοιοΰμαι πρδς τδν πόθον τοΰ ποθητού, καί ώς θέλει φιληθήναι, πενθώ καί κοπακάμπτομαι, τούτο γάρ βούλεται · σιγώ καί περιστέλλομαι, άναχωρώ τών άρχαίων ούτω φιλώ τόν έραστήν μου· τούτοις γάρ τέρπεται · ϊνα αρέσω τώ νέω · Q V 4 1’ ήθελον : εΐ ποθείς conj. Pi Ira II 2‘-* πώς εν αύτη · έλαμψεν ό Ίησώ Q Ο 3’ καί τών όρέων (ώραίων Ο) έργάτην QO (καί ού μόνον ωραίος, άλ* καί τών ώραίων έραστής Pa.-Chrys.) || 5’ ώς conj. Pitra || 6* b/ οίκιϊ : οίκφ τώ conj. Pitra || 7‘ τότε : δτε Pitra 9‘ φησίν : λοιπόν Q O j| 10* τί πρι* μένεις Q Ο || 11 τών έργων σου Q Ο : τών έργων Δ τών έργων μου Pitri 5 1* 8ι’ εμέ γάρ ήλυθεν corr. Maas : δι’ έμέ γάρ έλήλυΟεν codd. δι’ fy έλήλυΟεν corr. Pitra | 21-’ τά ποτέ ... τά γάρ Q || 3’ φιλοϋντά : ποθούν Q Ο I 4 8ic Q Ο (δικαίων leg. Ο, quod non intellego) : &λαίω στενάζω w ποθώ ’ δικαίως φιλήσει με Δ κλαίω πενθώ καί στενάζω ' δικαίως φιλή» με corr. Pitra || 6’ φιλώ : ποθώ Δ Pitra || 8* τούτοις : ούτω Q || 91 άναχωρών{| C XXI. LA PÉCHERESSE. Slf. 4-5 27 4 Je voudrais sonder l’âme sage cl savoir comment a brillé en elle le Seigneur parfaitement beau et créateur de la beauté, qu’aima la pécheresse avant d'en avoir vu les les traits. .Ainsi le dit le livre des Évangiles : comme le Seigneur était à table dans la maison du Pharisien, une femme, dès qu'elle le sut, se hâta de s’y rendre, précipitant son âme dans la pénitence. « Allons, mon âme, dit-elle, voici le temps que tu demandais ; ton purificateur est là, pourquoi rester dans le bourbier de tes œuvres? 5 Je m’en vais à lui, car c’est pour moi qu’il est venu1. Je laisse mes anciens amis, car celui d’aujourd’hui je le désire passionnément, et puisqu’il m'aime, à lui mon parfum et mes caresses. Je pleure, je soupire et je cherche — mais de la bonne manière —, à le persuader de m'aimer. Le désir du désiré me transforme, et j’aime mon amant comme il veut être aimé. Je me prosterne en gémissant, c’est là ce qu’il veut ; je cherche le silence et la retraite, c’est là ce qui lui plaît. Je romps avec le passé pour plaire 4, 5 s. : Le 7, 36-48 1. THXuOeveat une restitution de P. Maas ( Umurbeitungen, p. 569). La forme έλήλυΟεν remonte ù l'archétype do GV et do O. 28 NOUVEAU TESTAMENT συντόμως αποτάσσομαι 10 έμφυσώσα τω βορ£όρω των έργων μου. S t φωτισθώ, ώς γέγραπται · Προσέλθω ούν πρός αύτόν, έγγίσω νυν τω Χριστώ, καί ού μή καταισχυνθώ · ού λέγει μοι · ‘ ‘Εως άρτι ούκ όνειδί^ει με, ή$ έν τω σκότει, καί ήλθες Ιδεϊν με τόν ήλιον. ' 5 Διά τούτο μύρον αϊρω καί πορευθώ · φωτιστήριον ποιήσω εκεί γάρ άποπλύνομαι τήν οίκιάν του Φαρισαίου · τάς άμαρτία$ μου · τάς άνομίας μου · έκεί καί καθαρ^ομαι κλαυθμω, έλαίφ καί μνρω κεράσω μου κολυμπήθραν καί λούομαι καί σμήχομαι 10 καί έκφεύγω του βορβόρου των έργων μου. r Έδέξατο ή 'Ραάβ 1 κατασκόπους πρότερον καί τής δοχής τόν μισθόν τής γάρ $ωής τάπας ώς πιστή εύρε $ωήν · υπήρχε τούτους ό πέμψας, του Ίησοϋ μου βαστάζων τό τίμιον όνομα. 5 Σωφρονούντας τότε πόρνη ξενοδοχεϊ, νυν παρθένον έκ παρθένου πόρνη ^ητεί άλεϊψαι μύρω · C f Q V 6 1’ έξ αύτών Q || 2’ τω Χριστώ : τω Θεφ 2 Ο f| 5’ αψω Q || 9* κερά: μου : κεράσομαι Q Ο κεράσω μοι Ps.-Chrys. 7 1 ’ ή : καί Q Ο K 3’ ά πέμψας τούτους ύπηρχε Q Ο !; υ τότε Δ Pi Ira || 6’ πόρνη ζητώ μύρω άλεϊψαι Q σωφρονουσα π , XXI. LA PÉCHERESSE. Str. 5-7 29 à l’ami nouveau, en un mot je souille, pour y renoncer, sur le bourbier de mes œuvres1. 6 J'irai donc à lui pour être illuminée, comme le dit l’Écriture : je vais approcher du Christ et je ne serai pas confondue. Il ne me fera pas de reproches, il ne me dira pas : ' Jusqu’à maintenant tu étais dans les ténèbres, et tu es venue me voir, moi le soleil. ’ Aussi je prendrai du parfum, et j’irai faire de la maison du Pharisien un bap­ tistère où je me laverai de mes fautes, où je me purifierai de mes iniquités. De larmes, d’huile et de parfum mêlés, je me remplirai une piscine où je me baignerai, où je me net­ toierai, où j’échapperai au bourbier de mes œuvres. 7 Rahab jadis avait accueilli des espions : en retour de son hospitalité, pour sa foi, elle trouva la vie. Celui qui les avait envoyés était la figure de la vie, car il portait le nom vénéré de mon Jésus2. Une courtisane alors accueillit de chastes hôtes3, aujourd’hui une courtisane cherche le fils 6, 1-2 : Ps. 33, 6 7, 1-7 : J09. 2 1. Allusion précise à la liturgie baptismale : le prôtre souffle sur le néophyte avant de lui demander : άποτάσσει τω Σατανςί ; par trois fois. Puis il souffle également sur l'eau et sur l’huile en priant Dieu d'en écarter les démons. Ce thème baptismal se développe à la strophe suivante : φωτίζειν au sens de < baptiser » (v. 1), composition du saint chrême (v. 9). 2. Le nom de Josué (Yehôsûa) a été transcrit ’Ιησούς dans la Septante. 3. Ou peut-être, si on suit comme Pitra la leçon de CV : « Une courtisane exerça une chaste hospitalité », ce qui revient â peu près au même (Rahab avait fait coucher les espions do Josué sur le toit, dissimulés sous des tiges de lin). Il est certain que la construction de ξενοάοχεΐν avec un régime direct est sans exemple. 2 NOUVEAU TESTAMENT 30 εκείνη μέν άπέλυσεν οϋσπερ ύπέκρυψεν · μένω κατέχουσα, Ιγΰ> δε δν ήγάπησα ούχ ώς κατάσκοπον κλήρων, άλλ’ ώς έπίσκοπον πάντων έκ τής ύλης κρατώ, και έξεγείρομαι 10 τού βορβόρου των έργων μου. η’ Ιδού καιρός έφθασεν δν ΙδεΙν έπόθησα · καί δεκτός ένιαυτός · ήμέρα μοι έλαμψε έν τοίς του Σϊμωνος αύλφται δ Θεός μου · σπεύσω προς τούτον καί κλαΰσω, ώς Άννα, τήν σπείρωσιν · 5 καν λογίσηταί με Σιμών έν μεΟυσμω, ώς Ήλΐ τήν Άνναν τότε, σιγή βοώσα · ‘ Κύριε, μένω κάγώ προσευχόμενη, τέκνον ούκ ήτησα, ψυχήν μονογενή $ητώ ώς Σαμουήλ τής ατέκνου, ήνπερ άπώλεσα · ’Εμμανουήλ της άνάνδρου, τής σπείρας ήρες όνειδος · 10 ^ΰσαι πόρνην τοΰ βορβόρου των έργων μου θ’ Νευροΰται μέν ή πιστή τοίς τοιούτοις ρήμασι, ποιείται δέ τήν σπουδήν πρός τήν τοΰ μύρου ώνήν, Q V 7 9‘ κλήρων : κληρώ Q πόλεως Ps.-Chrys. || 10* της ίλύος Q O || 111 βορβόρου : λύτρωσαν Q. 8 3*-’ έν τη οικία τοΰ Σϊμωνος αύλίζετα·. ό δβσπότη-ς Ps.-Chrys. || 6' μβνί C [| 10’ τη στείρα τδν υίδν ό δούς Δ Pilra. 1. Formule appliquée au Père par Ignace d’Antioche, Lettre i Magnésiens, III, 2. Ci. aussi sa lettre aux Smyrniolcs, VI11, 2 : ■ Partout' paraît l’évêque, que là aussi soit la communauté, de même que, part! où est le Christ Jésus, là est l’Églisc universelle.» Παντεπίσκοπος, ·( surveille tout ·, est un attribut de la Sagesse de Dieu, c’est-à-dire ; Verbe {Sag. 7, 23). XXI. LA PÉCHERESSE. Str. 7-9 31 vierge d’une vierge pour l'oindre de parfum. L’une ren­ voya ceux qu’elle avait cachés, mais moi je retiens celui que j’aime, je le garde parce qu’il est, non l’espion d'une contrée, mais le pontife universel1, et je me relève de la lie bourbeuse de mes œuvres*. 8 Voici venu le temps que j’ai désiré voir : le jour, l'année de grâce ont lui sur moi. Mon Dieu loge chez Simon ; je vais me hâter vers lui et pleurer, comme Anne, ma stérilité. Et quand Simon me croirait ivre, comme Héli le crut pour Anne, moi aussi je resterai là, priant et disant tout bas2 3: ‘ Seigneur, je n’ai pas demandé d’enfant, je demande l'âme unique que j’ai perdue. Comme Samuel, né de la femme sans enfants, Emmanuel, fils de la femme sans époux, tu as ôté son opprobre à la femme stérile: arrache la pécheresse au bourbier de ses œuvres » 9 La fidèle, prenant courage à ces paroles, se hâte d’ache­ ter le parfum. Elle s’en va dire au parfumeur : a Donne- 8, 2:1s. fil, 2 8, I β. : I Sam., 1 8, 10 : Le 1, 25 2. Entre les str. 7 et 8, le copiste de Q a laissé vide remplacement d'une strophe entière. 3. < Romano placet silentium loquax ·, remarque Pitra (p. 478, n. 4). C'est surtout cette prière silencieuse qui justifie l'allusion assez étrange à la mère de Samuel venant implorer un fils dans le sanc­ tuaire de Yahvé. La mention de Rahab est beaucoup mieux venue ; cependant, c’est le développement sur Anne et non le précédent qu'on retrouve dans la réfection Υπέρ της πόρνης άγαΟέ. 32 NOUVEAU TESTAMENT καί παραγίνεται βοωσα τώ μνροπράτη · « Δός μοι, εί έχεις, έπάξιον μύρον τοΰ φίλου μου, 6 τοΰ δικαίως φιλουμένου καί καθαρως, τοΰ πυρώσαντός μου πάντα μηδέν περί τιμήματος · καί τούς νεφρούς και τήν κ< τί άμφιζάλλεις μοι ; Κ&ν δέοι, μέχρι δέρματος έτοίμως έχω τοΰ δούναι καί των άσπέων μου ΐν’ εύρω τί άποδοΰναι ίκ τής ύλης τω σπεύσανπι καθάραί με 10 τοΰ βορβόρου των έργων μου. » ι Ό δέ ίδών της σεμνής τό θερμόν καί πρόθυμον, φησίν αυτή · « Λέξον μοι ότι τοσοΰτον σέ t τίς έστιν δν άγαπάς, ίπύρωσε (πρός) τό φίλτρον · άρα κ&ν έχει τι άξιον τούτου τοΰ μύρου μου ; » 5 Παραυτά δέ ή όσία ήρε φωνήν καί βοςτ συν παρρησίφ « Τί λέγεις μοι, ώ άνθρωπε ; τω σκευαστή των άρωμάτων · έχει τι άξιον ; τοΰ άξιώματος · Ούδέν αντοΰ άντάξιον ούκ ουρανός, ούτε γαϊα, ούδ’ όλος τοντω ό κόσμος συγκρίνεται τφ σπεύσαντι 10 ήύσασθαί με τοΰ βορβόρου των έργων μου. C Q V 9 4 έπάξιον μύρον : άξιον τό μύρον corr. Pitra '(j 6’ πάντα : μέλη Q 7* νΰν άμφιδάλης μοι Q [| 8’ κάν : el Δ Pitra || 9*-101 sic Q : τω σπεύοι καί έλθόντι · καθάραι της αίσχύνης μχ · ήσπερ έχω Δ Pitra ϊνα κάν μα τι έχω προσενέγκαι τφ οΰτω καθαρίσαι με Οέλοντι Ps.-Chrys., quem suspi licet aliquo exemplario usum esse in quo legeret : ΐν’ έχω τι προσενέγ* τω καθάραί με θέλοντι, vel aliquid hujuscemodi. 10 1ι 15ών : είδώς Δ Pitra ] 3* πρός expunctum in Q restitui II <...> τό φίλτρον Q (ότι τοσοΰτον έθέρμανέ σου τό φίλτρον Ps.-Cht έθελξε (έπέθελξε corr. Ο) πρός τό φίλτρον Δ Ο πρός τό αύτοΰ φίλτρον Οι1 corr. Pitra i 4 sic Δ : άρα καν έχη έπάξιον δούναι τοΰ μύρου μου Q i?’ άξιον έχει ’ τί τούτου τοΰ μύρου μου corr. Pitra | 6* καί έβόα (βο? 0 παρρησία Q Ο |] 7* ώ άνθρωπε τί λέγεις μοι Q Ο | 7· έχειν τι άντάξιον Δ ί, τι άξιον corr. Pitra |) 9* ούδ* δλως τούτων Q. XXL LA pécheresse. Sir. 9-10 33 moi, si tu en as, un parfum digne de mon ami, celui que j'aime avec raison, avec pureté, qui m’a enflammée tout entière, reins et cœur. Qu’il ne soit pas question du prix : qu’as-tu à hésiter? Je suis prête à donner, s’il le faut, jusqu’à ma peau et à mes os, pour avoir de quoi payer celui qui accourt me purifier de la lie bourbeuse de mes œuvres1. » 10 L’autre, voyant la ferveur et l'élan de la sainte, lui demande : a Dis-moi, qui est celui que tu chéris, pour t’enflammer d’amour à ce point? Est-il vraiment digne en quelque chose de mon parfum que voici ? n Aussitôt la sainte élève la voix et crie avec assurance au fabricant d’aromates : «Que me dis-tu là, loi? S’il en est digne? Rien n’est digne de sa dignité ! Rien, ni ciel ni terre2, ni le monde tout entier, n’est comparable à celui-là qui accourt me délivrer du bourbier de mes œuvres. 9, 6 : Ps. 25, 2 1. Le texte Ο j 2’ τό τερπνόν : τό καλόν Q Ο |1 3* εύρέθη : εισηλΟε Q Ο [| 5* α Ο C" Pitra : αύτω CV 64 ήρξατο : κατήρξε corr. Pitra || 6’-7’ ήρξατ προσε-ρ/ίσασαν uni. Ο ' 8‘ δέ : δ’ ώς corr. Ο". XXL LA PÉCHERESSE. Str. 11-12 35 11 Il est beau à voir, car il est fils de David : il fait mes délices, car il est fils de Dieu et Dieu lui-même. Je ne l’ai pas vu, mais j’ai entendu parler de lui, et la vision m’a blessée de celui dont la nature est invisible1. Michol, ayant vu David, s'éprit de lui2 ; moi, sans avoir aperçu le lils de David, je le désire et je m'éprends de lui. Elle dédaigna jadis ses biens royaux pour suivre David dans la pauvreté, et moi je méprise la richesse inique, et j'achète du parfum pour celui qui lave mon âme du bourbier de mes œuvres. » 12 La sainte, en sc taisant, interrompit son discours. Prenant son délicieux parfum, elle courut à la chambre du Pharisien, comme si on l’eût invitée, pour parfumer le repas. Simon, à ce spectacle, sc mit à blâmer le Maître, la péche­ resse et lui-même, l’un pour n'avoir pas reconnu celle qui l’approchait, l’autre pour l’impudence de son adoration, et lui-même pour avoir inconsidérément reçu de pareils 11. 5 I Sam. 18, 20-27 12, 1-4 : Le 7. 36-39 1. Il s’agit de vision intérieure, naturellement; la même idée est du reste exprimée à la str. 4, v. 4, où ιδέα semble n'avoir pas tout à fail le même sens. ΙΙρός τήν ιδέα·/ a choqué Pitra, qui a corrigé bien inutilement, puisqu'il avait le précédent de la str. 10, v. 3 : πρός τό φίλτρου. Φύσις άνβίδεος est une expression curieuse, mais sûrement innocente de toute intention polémique. Elle n’est là que pour fournir une sorte de jou de mots avec ιδέα. Sur la correction St’ αυτό, v. P. Maas, Urnarbeitungen, p. 570. 2. Michol est uno fille de Saül, que son pèro propose à David. Celui-ci sc récuse, car il est pauvre et no peut payer le mohar. Saül répond qu’il ne veut pas d’argent, mais cent prépuces de Philistins, espérant secrètement que David tombera aux mains de l’ennemi en allant conquérir sa dot. Mais David fait bonne mesure, lue deux cents Philistins et compto leurs prépuces au roi, qui doit lui donner sa fille. Ί NOUVEAU TESTAMENT 36 10 καί μάλιστα τήν κρά^ουσαν · « Έξελοϋ με τοϋ βορβόρου των έργων μου. » ιΥ' « Τούτο μέν έτελεσα · *6) άγνοια. Τ( φησιν ; ώς τινα των προφητών, έκάλεσα Ίησούν ήν έκαστος ήμών οίδεν, καί ούκ ένόησεν · ούτος καΐ^ούκ έγνω · εΐ ήν γάρ προφήτης, ίγίνωσκεν. » 5 ‘Ο έτά^ων 5έ καρδίας καί τούς νεφρούς, θεωρών του Φαρισαίου εύθίως τούτω γίνεται τούς λογισμούς έξαλλομίνους, ράβδος εύθύτητος, «’60 Σίμων, λέγων, άκουσον τής ίΐΓΪ σέ γενομένης 10 τό τής χρηστότητος καί ίπΐ τούτην ήν βλέπεις κλαυθμω βοώσαν · Κύριε, λύτρωσα! με τον βορβόρου των έργων μου. ώ' Μεμπτέος σοι έδοξα έπειδή ούχ ήλεγξα τήν σττεύδουσαν έκφυγεϊν άλλ’ ού καλώς, Σίμων, των αύτης άνομιών · ούκ εύλογος ή μομφή σου · σύγκρινον τούτο ύ θέλω είττεϊν σοι, καί δίκασον. 5 Όφειλέται δύο ήσαν τω δανειστή, ό μίν είς πεντακοσίων, έτερος δέ πενήντα μόνον, C Q V 12 10* έξελοϋμαι Q. 13 1* φησί τί ζ> || I4 μέν oni. Q 21 ως ένα των προφητών Ps.-Chrp 4 καί οιη. Δ Pitra |[ 5ι 8έ : τάς Q Ô || 6» έξαλλομένους : σαλευομένουςί (καί σαλευομένων αυτού των Ενθυμήσεων, γίνεται αύτω ένδοθεν γαλήν Χριστός Ps.-Chrys.) " 7‘ τούτω : τούτου Q 8' τό : τά Q Ο || 9‘ σί : Q U 10ι Κύριε : δέσποτα 14 3’ Σίμων : ποιείς δ μέλλω Ps.-Chrys.) I codd. πεντήκο'/τα μνών Q Ο I' 10’ Εγειρόν με Q Ο. conj. Pitra 4 θέλω : ίχω Q Ο (σύγκρινον π6* πενήντα μόνον corr. Ο“ : πεντήκοντα μ'corr. Pitra, eleganter, sed invito rhythmo. XXL LA PÉCHERESSE. Str. 12-14 37 hôtes, elle surtout, qui Criait : « Retire-moi du bourbier de mes œuvres. » 13 O inconscience ! Que dit-il? — « Voilà donc ce que j’ai fait : j’ai pris Jésus pour un des prophetes, et il n'a pas compris ; celle que connaît chacun de nous, lui ne l’a même pas reconnue ; il l'aurait fait s’il était prophète. » Celui qui sonde les reins et les cœurs, voyant jusqu’où s'égaraient les pensées du Pharisien, se fit aussitôt pour lui tin sceptre de rectitude1 en lui disant: «Simon, écoute quelle bonté s’est exercée sur toi et. sur celle que tu vois criant dans scs larmes : ' Seigneur, délivre-moi du bourbier de mes œuvres. ’ 14 Je t’ai paru à blâmer parce que je n’ai pas fait de repro­ ches à celle qui se hâte de fuir scs iniquités, mais ce n'est pas bien, Simon : ton blâme n'est pas fondé. Interprète ce que je vais te dire, et sois juge. Un prêteur avait deux débiteurs, l’un pour cinq cents deniers, l'autre pour cin- 13, 13, 13, 14, 1-8 : Le 7, 39-10 5 : Pe 7, 9 ; Jér. 17, 10 7 : Ps. 44, 7; Ilébr. 1, 8 5-9 : Le 7, 40-11 1. C'est-à-dire : il lui indiqua ce qui était juste, il usa do son pouvoir royal et divin pour exercer lu justice à son égard. L’expres­ sion est tirée du psaume 44, consacré à la louange du roi ot à la des­ cription de ses vertus. NOUVEAU TESTAMENT 38 πρός την άπόδοσιν και τούτοις άπορήσασι δ τι έχρήσατο. δ χρήσας έχαρίσατο Τίς ούν αύτόν έκ των δύο 10 ποθήσει πλέον, είπε μοι ; Τίς ώφειλε βοάν αύτω · ' "Εσωσάς με του βορβόρου των έργων μου* ; » 1€ Άκούσας δέ ό σοφός Φαρισαίος έφησε · « Διδάσκαλε, αληθώς ότι πλειότερον f φανερόν πδσίν έστιν όφείλει τούτον ποθήσαι ώ περισσότερον χρέος ό χρήσας κεχάρισται. » 5 Ό δέ Κύριος προς τούτα είπεν αύτω ■ « Όρθώς άπεκρίθης, Σίμων · δν σν γάρ ούκ έπήλειψας αντη έμύρισεν · δν ύδασιν ούκ ίνιψας αντη τοίς δάκρνσιν · ον ούκ ήσπάσω φιλήσας 10 όντως έστί καθάπερ λέγεις · καταφιλουσά με κράζει · * Έκράτησα τους πόδας σον, μή έμπεσω τώ βορβόρω των έργων μου. ’ is’ Νϋν δτε σοι έδειξα τήν ποθοΰσάν με στοργή, διδάξω σε, βέλτιστε, και ύποδείξω σοι τίς έστιν ό δανειστής, τούς τούτου χρεωφειλέτας, ών είς υπάρχεις, καί αΰτη ήν βλέπεις δακρύουσαν · 5 δανειστής δί άμφοτέρων πέλω έγώ, καί ού μόνον άμφοτέρων, αλλά καί των ανθρώπων πάντβ C Q V 14 8’ 5 τι έχρήσατο corn Ο* : ότι έφείσατο (έφήσατο Q) codd. 6 ώφείλετο corn Pitra |j 9* αύτόν : αύτοϊς Q. k 15 61 άπεκρίΟης όρθώς transp. Pitra || 6* καΟά καί βλέπεις Δ Pit Il 7* δν σύ γάρ ούκ ήλίίψας Δ καί δν σύ γάρ ούκ ήλειψας corn Pitra || 7· et αύτή leg. Pitra in C 10M1 έγειρόν με * τού βορβόρου...' Δ Pitra. 16 11 δτε : δτι Q Ο || 1 * τήν ττολυποΟοΰσάν με ζ> || 2* βέλτιστε : βέλτιε QIJ 4 αΰτη : αύτή Δ r, 6’ μόνον : μόνων Q. XXI. Ι.Λ PÉCHERESSE. Str. 14-16 39 quante seulement1 ; et, comme ils étaient embarrassés pour le paiement, le prêteur leur fit grâce de la dette. Lequel des deux l’aimera le plus, dis-moi? Lequel devrait lui dire : ‘Tu m’as sauvé du bourbier de mes œuvres’? » 15 Le sage Pharisien écouta et dit : « Maître, il est vraiment évident pour tout le monde que celui qui doit aimer le plus, c’est l’homme à qui le créancier a remis la plus grosse dette. » Le Seigneur à cela répliqua : a Tu as bien répondu. Simon, il en est bien comme tu dis : car celui que tu n’as pas oint, cette femme l’a parfumé ; celui à qui tu n’as pas verse d’eau, clic l’a lave de ses larmes : celui que tu n’as pas salué d’un baiser, elle le couvre de baisers en lui disant : ' J’ai saisi tes pieds pour ne pas sombrer dans le bourbier de mes œuvres. ’ 16 Maintenant que je t’ai montré celle qui m'aime avec tendresse, je vais t’apprendre, mon bon ami, qui est le créancier, et te nommer ses débiteurs : tu es l’un d’eux, et aussi cette femme que tu vois pleurer. De vous deux je suis le créancier, et non pas seulement de vous deux, mais 15, 1-9 : Le 7, 43-49 1. La conjecture πενήντα est de Krumbachbr. P. MaAS l'adopte (l'marbeilungtn, p. 572), en la corroborant fortement par deux exemples du 2* hymne aux Quarante martyrs, str. 7 et 8, cl par toute une série qui viennent d’une traduction grecque d’un hymne d’Éphrem aux mêmes saints (éd. Assemanl, II, 341 s.) La correction do μόνον en μνών, proposée par Pitra, est fort ingénieuse et s'appuie sur le texte du Le 7, 11, mais, quoi qu’en dise son auteur, elle no respecte pas le rythme. NOUVEAU TESTAMENT ■40 έγώ γάρ πασιν έχρησα τούτα ά έχουσιν, πνοήν, ψυχήν και αίσΟησιν, έν όσω έχεις, ώ ΣΙμων, τόν δανειστήν ούν του κόσμου, 10 σώμα καί κίνησιν · ' Λύτρωσαί με Ικέτευσον καί βόησον · τού βορβόρου τών έργων μου. * οττερ έποφείλεις μοι · Ού δύνασαι δουναΓ μοι κάν σίγησον, i να σοι μή καταδίκαζε χαρισθή ή όφειλή · τήν καταδεδικασμένην, μή εύτελίσης τήν εΰτελισμένην, ήσνχασον · 5 ού τών σών, ουδέ τών τούτης βούλομαι τι · χρεωλύτης άμφοτέρων νομίμως, Σίμων, έ^ησας, εγώ είμί, μάλλον δέ πάντων · άλλ* έχρεώστησας · έλθέ ούν προς τήν χάριν μου ΐδε τήν πόρνην ήν βλέπεις 10 ίν’ άποδώσης μοι · καΟάπερ τήν έκκλησίαν βοώσαν · ’ ’Αποτάσσομαι, ίμφυσώσα τώ βορβόρερ τών έργων μου. ’ ‘Υπάγετε, τό λοιπόν τών χρεών έλύΟητε · παρεκτός πόσης έστέ · πορεύθητε, ένοχης ήλευΟερώΟητε, μή πάλιν ύποταγήτε · τού χειρογράφου σχισΰέντος, μή άλλο ποιήσητε. » 5 Τό αύτό ούν, ’Ιησού μου, λέξον κάμοί, έπειδή σοι άποδοΰναι & χρεωστώ ούκ έξισχύω · C ζ> V 16 7’ & : δ Q II 8* ψυχήν, πνοήν Q Ο (έγώ πασιν έχάρισα άπερ » ϊλαβον, ψυχήν, πνοήν, σώμα, αίσΟησιν, γνώσιν, κίνησιν Ps.-Chrys.). 17 4 μήτε (μή V) εύτέλιζε τήν (τήν del. Pitra) εΰτελισμένην Δ Pitr* 6* άμφοτέρων : γάρ τών δύο Q || 6’ ήλΟον έγώ ύμΐν y.a). πάσι Q Ο || 8* t άποδώσω σοι Δ Pitra Γ 11 τού βορβόρου Q. 18 2* παρεκτός : γάρ έκτός Δ Pitra || 5ι τδ αύτό : τούτα Q. XXI. I.Λ pécheresse. Str. 16-18 •11 celui de tous les hommes. Ce qu'ils ont, c’est moi qui le leur ai prêté à tous : souiïle, vie et sentiment, corps et mouvement. Prie de tout ton pouvoir, Simon, le créancier du inonde, et dis-lui : ‘ Délivre-moi du bourbier de mes couvres. ’ 17 Tu ne peux pas me donner ce que tu me dois : lais-toi au moins, pour qu'on te tienne quitte. Ne condamne pas la condamnée, ne méprise pas la méprisée1. Silence ! Je ne veux rien de ta dette, ni de la sienne : je vous donne décharge à tous deux, et bien plus, à tous les hommes. Tu as vécu conformément 5 la loi, Simon, mais tu t'es endetté : pour me rembourser, viens donc à ma grâce. La pécheresse que voilà, rcgarde-la comme l'Église qui s’écrie : ‘ Je souille, pour y renoncer, sur le bourbier de mes fautes. ’ 18 Allez, désormais vous êtes quittes de vos dettes ; partez, vous ôtes déchargés de toute obligation. Vous voici libérés, ne retournez pas à la servitude. La cédule est déchirée, n’en refaites pas une autre2. » Parle-moi ainsi, à moi aussi, ô mon Jésus, puisque je ne suis pas capable de te rendre ton dû : avec l’intérêt, j’ai gaspillé même le capital. Ne me 1. · No illam condemna, quae so sponte damnavit, aut ultro sper­ nentem ec ne sperne », traduit Pitra. C’est peut-être le sens ; mais il nous semble plutôt que le Christ vise la réprobation injuste et hypo­ crite que les Pharisiens font peser sur la pécheresse, alors qu'euxmêmes sont loin d’être sans reproche. 2. Image reprise à saint Paul, Col. 2, 14 : la sentence de condamna­ tion portée contre l'homme a été « clouéo à la croix », c'est-à-dire exécutée sur la personne du Christ. 42 NOUVEAU TESTAMENT σύν τόκω γάρ άνήλωσα καί τό κεφάλαιον · διό μή άπαιτήσης με του τη$ ψνχήξ κεφαλαίου όσον τταρέσχεξ μοι, καί τής σαρκός μου τον τόκον · κουφίσας με ώ$ ενσττλαγχνοί, άνε$, άφ>ε$ τού βορβόρου τών Εργων μου. C Q V 18 7ι ανάλωσα Q || 8* όσον : όσα Δ Pilra J| 9* τόν τόκον : τού QO. XXI. LA PÉCHERESSE. Str. 18 43 redemande donc pas autant que tu m’avais prêté, l'intérêt du capital de mon aine et de ma chair. Soulage-moi dans ta miséricorde, fais-moi grâce, retire-moi du bourbier de mes œuvres. XXII. HYMNE DU POSSÉDÉ Si l’épisode de la guérison du ex e lépreux est la figure de la rédemption considérée comme le rétablissement de la nature humaine dans la beauté perdue par le péché d'Adam, celui du possédé de Gérasa la représente en tant que libération de l'humanité livrée à la mort qui « a régné depuis Adam ». A ce titre, elle trouve bien sa place dans la liturgie d’après Pâques. Est-ce à dire que la date assignée à cet hymne par Q est bien celle pour laquelle il a été composé? Pour une fois, nous trouvons dans le texte une allusion précise à son utilisation liturgique : il s'agit d'une agrypnie, expressé­ ment nommée à la strophe 1, c'est-à-dire d’une réunion nocturne où se chantent à la suite l’office de vepres et celui de l’orthros, pour servir de préparation à une fête célébrée le lendemain. Quelle est cette fêle? Romanos n’en dit rien. Ce peut être, soit un simple dimanche, soit une fête despo­ tique tombant un jour de semaine, comme l'Ascension. Or, la date donnée par Q est celle du mercredi de la 5° semaine, huit jours avant l'Ascension, actuellement la clôture de la mi-Pentecôte ; au temps de Romanos tout au moins, on ne voit pas que cette date justifie une agrypnie. II est plus raisonnable d’admettre, ou bien que le poème a été écrit pour une autre occasion, et que son emploi liturgique actuel ne remonte pas au temps du mélode, ou bien qu’il a été écrit pour une agrypnie monastique. Mais, hors des cas spéciaux comme V Hymne funèbre, nous ne croyons pas que Romanos ait écrit pour les moines. Le kontakion, genre qui cherche à mettre en œuvre, plus encore que 46 NOUVEAU TESTAMENT l'homélie, toutes les séductions de l’oreille et de l’esprit, est un moyen de vulgarisation particulièrement attrayant qui, de toute évidence, s’adresse au grand public, et non à des ascètes soucieux de mortifier leurs sens. Et d’ailleurs, au vie siècle, ces nouveautés liturgiques ne sont pas encore si bien vues dans un milieu à la fois conservateur et austère comme le monde monastique, pour qu’un rnélodc aussi populaire que Romanos ait éprouve le besoin de réserver exclusivement aux moines une partie de sa production : nous ne sommes pas encore, loin de là, aux siècles où la poésie religieuse est devenue le monopole de certains couvents, comme le Stoudios. La strophe 1 nous donne avec une remarquable précision le programme d'une vigile fréquentée par tout le « peuple fidèle » : on y mentionne d’abord des hymnes qui peuvent être, soit des tropaircs comme le Φως Ιλαρόν, soit tout simplement des psaumes, a David » représente le psautier, dont le chant est suivi d’une lecture, ou plutôt, semble-t-il, de plusieurs, comme le laisse entendre le terme εύτάκτω, a disposé en bon ordre n : au iv® siècle déjà, l'agrypnie dans les monastères d’Orient comprend trois lectures, une de l’Ancien Testament, une tirée des Épîtres, une des Évangiles. IJ en est de même en Occident au temps de saint Césaire d’Arles1. Les lectures sont suivies de l’exécu­ tion du kontakion, qui en est le commentaire. La fin de l’office ne nous est pas décrite. La lecture de cet hymne est quelque peu décevante pour qui s’attend à voir Romanos profiter de la présence des démons pour brosser une scène infernale dans le genre de celles qui reviennent — même un peu trop souvent — 1. Dane l'agrypniedécrite par Etiièrie (ch. 24, éd. H. Pétrô, SC 21, p. 197), la seule lecture est celle de l'Évangilo de la Résurrection précédée et suivie de psaumes et d’oraisons. Celle dont parle saint Basii.f. dans sa correspondance (lettre 107, PG 32, 764) ne mentionne aucune lecture, mais fait étal de cantiques chantés par un seul assis­ tant auquel répond l'assemblée entière, ce qui rappelle le kontakion. XXII. LE POSSÉDÉ 47 dans scs σταυρώσιμα et ses άναστάσιμα. Ici. rien de tel : réfrénant son imagination, il se borne à commenter le récit évangélique auquel il n'ajoute que des détails peu importants. C’est que nous n’avons pas atlaire dans ce poème au genre dit κατανυκτικόν : il ne s’agit pas d’émou­ voir vivement des auditeurs pour les faire rentrer en euxmêmes et les porter à la pénitence, à la compassion pour les souffrances du Christ et à la reconnaissance. L'intention du mélode est purement exégétique, et le poète s’elïace devant le prédicateur, aux prises avec un texte difficile, qui touche aux rapports du Christ avec les démons. On a vu que, dans les hymnes du temps pascal, un des thèmes majeurs que développait le poète est la divinité du Christ, et que les épisodes évangéliques qui lui servaient de sujet en donnaient les témoignages les plus frappants. D’ordi­ naire, ce sont les bénéficiaires ou les témoins du miracle eux-mêmes qui affirmaient être convaincus que JésusChrist est Dieu, et parlaient pour le poète ; ici, au contraire, les principaux témoins, on peut dire les victimes, du miracle, qui devraient plus que tout autre savoir à quoi s'en tenir sur la nature divine de celui qui les chasse, ignorent à qui ils ont affaire. Le difficile, pour le prédicateur, n’est pas d’expliquer à ses auditeurs l'ignorance des démons, c’est de la leur prouver : car en fait, s’il se contente du titre de Messie donné au Christ par la Samaritaine et en déduit qu'elle le reconnaît comme Dieu, on peut se demander pourquoi, lorsque le Christ est appelé « fils de Dieu » par les démons, la même conclusion n’est plus permise ; car « Messie » et « fils de Dieu » sont, dans l’Évangile, des termes équiva­ lents. Aussi les explications de l’auteur nous paraissentelles peu convaincantes, d'autant moins qu'il donne l’impression, si l’on peut dire, de courir deux lièvres à la fois : ne voulant pas perdre de vue la divinité du Christ, il s'ingénie à attribuer aux esprits impurs le maximum de crainte et de respect compatible avec ieur ignorance ; ils 48 NOUVEAU TESTAMENT savent que Jésus, qui a tout pouvoir sur eux, ne peut pas être simplement un homme, mais ils ne peuvent pas non plus comprendre qu’il est un Dieu, — incohérence plus gênante ici que dans les hymnes de la Passion où, à l’exemple des apocryphes, Romanos dédouble ingénieuse­ ment le personnage du diable en un Bélial, un « Dragon» aussi féroce que stupide, et un Hadès ou un Thanatos plus prudent et clairvoyant, convaincu par les résurrections répétées que le Christ a opérées avant de ressusciter luimême. Cette dogmatique laborieuse montre en tout cas que le premier souci du poète est d’établir l’ignorance des démons à l’égard de la personne du Christ, ignorance nécessaire pour expliquer pourquoi Γοικονομία de la rédemption n’a pas rencontré d’obstacle de la part de l’Enfer. Saint Paul en fait déjà une condition du triomphe de la sagesse divine : « Ce dont nous parlons, c’est d'une sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée, celle que dès avant les siècles Dieu a par avance destinée pour notre gloire, celle qu'aucun des princes de ce monde n’a connue ; s’ils l'avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire1. » L’hymne n’est en somme qu’un commentaire de ce passage ; l’idée semble du reste préoccuper le poète, car on la trouve, bien que traitée avec moins d’ampleur, dans le 1er hymne des Quarante martyrs2 : Romanos y affirme que le diable ne peut prévoir l’avenir, sinon il ne s’acharnerait pas ainsi contre les saints, car il saurait que le martyre leur procure la vie éternelle, et à lui-même un surcroît de honte. L’ignorance du démon n’est qu’un aspect de sa faiblesse, de son entière dépendance à l’égard de Dieu, dont il n’est 1. I Cor. 2, 7-8. Mémo si les princes de ce monde no sont pas les démons, comme le pensent la plupart des commentateurs, mais ceux qui détiennent l'autorité sur la terre, ils ont été inspirés par les démons. 2. Str. 11 ù 13. P. Maas l'a signalé dans Chronologie, p. 22-23, en citant une partio de la strophe 11. XXII. LE POSSÉDÉ •19 en somme qu’un intrument. En insistant sur cette vérité que le refrain vient rappeler à la fin de chaque strophe, le poète vise peut-être les hérésies dualistes comme celle de Manès, qu’il prend directement à partie dans son hymne à saint Démétrios ; peut-être aussi cherche-t-il à combattre la superstition inquiète de ses contemporains. On sait à quel point la croyance à l’action des esprits malfaisants, la pratique de la divination et de toutes les formes de magie étaient répandues à Byzance ; les sermons de saint Jean Chrysostome et des autres Pères sont pleins d’allusions à celte forme larvée du paganisme. En montrant que Satan et ses anges agissent uniquement sur la permission de Dieu, le prédicateur cherche à prouver indirectement que toute science magique est vainc, qu’il n’y a pas de formules, d’incantations ou de rites, pas de technique permettant à l'homme de mettre les démons à son service ou, inverse­ ment, de leur échapper : la seule défense efficace est l'adhesion sincère à la loi chrétienne, car Dieu ne peut souffrir que ses bons serviteurs soient inquiétés par l’Ennemi. Romanos a donc, nous semble-t-il, traité son sujet en choisissant avec clairvoyance de développer les considéra­ tions les plus utiles aux chrétiens de son temps. Mais là se borne toute son originalité : connaissant ses limites et se sachant médiocre théologien, il a suivi pas à pas un modèle auquel il a déjà eu recours plus d’une fois, Basile de Séleucie, dont il a pillé une homélie ζΐς τόν δαιμονιώντα1 pour en extraire toutes les idées qu’il dégage du récit du miracle, récit qui. lui, semble être original. On se rendra compte de l'importance de ses emprunts en comparant les principaux passages de l’homélie avec les strophes correspondantes de l’hymne. Ainsi, pour la str. 7 : Μάλλον δέ θανάτου ζωήν βαρυτέραν ύπομένειν κατεδικάζετο. Τοΐς μεν γάρ έπελΟών ό I. PG 85, 269 Β-277 C (c’est l’homélie 23). 50 NOUVEAU TESTAMENT θάνατος, κλέπτει τοϋ πάθους τήν αϊσΟησιν, καί των λυπούντων ελευθερίαν ό τάφος τοϊς τεθνεώσι χαρίζεται ‘ ό δε ήν τά μέν άλλα νεκρός, μόνον δέ ζών έν τω των άνιαρών έπαισθάνεσθαι ' καί τούτων ούκ είχε την άνεσιν (col. 272 C). Pour les str. 17-18 : « Τί ήμϊν καί σοί ; *Ω πόσους παραδραμόντες έν τω βίοι δικαίως ταύτης παρ’ αύτών ού πεπειράμεθα μάστιγος, άφόρετος ήμϊν ό πολέμιος ' άνύποιστα καθ’ ημών τα τοξεύματα. Τί ήμϊν καί σοί; Ισόχρονον τω σαυτού τόκω τον καθ’ ή μάς ήγειρας πόλεμον · γυμνούς ημάς των ήμετέρων είργάσω κτημάτων. Εϊδόν σε μάγοι τεχθέντα καί σοί προσεκύνησαν ημάς δραπετεύσαντες ' ήκουσαν φθεγγομένου τελώναι καί τήν ήμετέραν τελωνίαν άποδιδράσκουσι ’ πόρνας, τά ήμέτερα θηράματα, πρός έαυτόν διά μετάνοιαν έθήρευσας * εν ήμϊν μόνον ύπήρχε τό παραμύθιον, των ανθρώπων τά πάθη ’ καί τούτην ημών τήν τρυφήν περιέσπασας. Έκεϊ παραλύτους συνέσφιγξας, έκεϊ κωφούς του πάθους άπήλλαξας, έκεϊ τυφλοϊς τούς ηλιακούς άκτϊνας άπέδωκας, έκεϊ νεκρούς έκ τάφων άπέλυσας. Σαθρόν είργάσω του θανάτου τό δεσμώτηριον, ο πο?Λοϊς ήμεϊς ωκοδομήσαμεν μόχθοις. "Οσας άνθρώποις θεραπείας παρέσχησας, τοσαύτας ήμϊν τιμωρίας ύπήνεγκας » (col. 273 Β). Pour la str. 19 : Ού γάρ φέροντες τοΰ παρόντος τήν αστραπήν, άνεοόων οι δαίμονες " « Τί ήμϊν καί σοί, ’Ιησού ; » Πρός τό φαννόμενον τής σαρκός στασιάζουσιν, ούκ είδότες έν τη σαρκί κρυπτομένην θεότητα ' πού γάρ άν πρός δεσπότην οίκέτης βοήσειεν ' « Τί έμοί καί σοί ; » ΙΙεριφρονοΰσι τού βλεπομένου, μή δρώντες τόν βασανίζοντα (col. 273 Α). Έλεγεν άγνοών πρός αύτόν ’ « El υιός εϊ τοΰ Θεού, βάλε σεαυτόν κάτω. » Καίτοι εΐ πρός Θεόν έγνώκει φθεγγόμενος. πώς φοβεΐν πειραται τη προστάσει της καταπτώσεως ; Θεού γάρ φύσις ού βάθος, ούχ ύψος έπίσταται (col. 275 Λ). Pour la str. 20 : Υιόν μεν Θεού καλοΰσι, Θεόν δε τέως τόν υιόν ούκ έπίστανται ' υιοί γάρ Θεού κέκληνται καί οί δι’ αρετής ακρότητα τήν πρός Θεόν έχοντες οικειότητα. XXII. LE POSSÉDÉ i 51 Ουτω τό ' « Πρωτότοκος υιός μου Ισραήλ », καί πάλιν ’ « Ίδόντες δέ οί υιοί τού Θεού τάς θυγατέρας των ανθρώ­ πων » ' ού γάρ μόνον φύσεως, αλλά καί οίκειώσεως τδ όνομα γνώρισμα (col. 275 A). Pour la str. 21 : Ούκ αύτδς της έρωτήσεως πρός γνώσιν δεόμενος, άλλ* ημάς έκπαιδεύων πόσοις ανθρώπινον σώμα φονεύσι δαίμοσιν έκδοΟέν ούκ άπόλωλεν · αλλά πλήθος δαιμόνων καθ’ ενός στρατευόμενον άνελεϊν ούκ έςίσχυσεν (col. 275 Β). Pour la str. 24 : "Ινα μάθωμεν1 άνθρωποι ότι καί χοίρων είσίν ασθενέστεροι, όταν κωλύη Θεός. Πρός τούτοις, διδάξαι βούλεται τούς ανθρώπους ότι χαρά τοϊς δαίμοσιν ή των ανθρώπων απώλεια, καί τρυφώσιν εκείνοι τοϊς ήμετέροις κακοϊς. Οί γάρ μηδέ τής άνθρώπων φειδόμενοι κτίσεως, άλλα μέχρι των χοίρων την δυσμένειαν ένδεικνύμενοι, τί άν, εΐ γε συνεχωρούντο, κατά ανθρώπων ειργάσαντο ; (col. 275 Β). P. Maas a signalé l'emprunt le premier2, et l’a étudié avec des conclusions sévères pour Romanos ; et il est certain qu’une imitation aussi servile nous donne une idée plutôt défavorable de son talent de créateur. En revanche, elle est ά l’honneur de son humilité et de sa prudence : sur le terrain peu sûr de la dogmatique, il a préféré s’en remettre ά un guide éprouvé et, à ne considérer que l'édification de son public, il a bien fait. On ne peut demander à un poète qui est en même temps musicien et prédicateur d’être encore un penseur original. Cette pièce est un des deux prosomoïa du 2e hymne de la Résurrection, Τήν ζωήν τη ταφή, l’autre étant le 2e hymne de l'Enfant pro­ digue. Le prooïmion semble être un autoinèle, bien que la Mètre 1. L'auteur répond ù la question : « Pourquoi les démons ne peuvent-ils accomplir leur désir do passer dans le corps des pourceaux avant que le Christ ne le leur ait permis ? « 2. Dnx Kontakion (BZ 19, 1910, p. 285-306), p. 300-302. I NOUVEAU TESTAMENT 52 mention ίδιόμελον ne figure pas dans le lemme de Q. Le rythme en est le suivant : υυ-υ υυυυυ-υ υυ-υ υ-υυ / -υυ υυυ/ υυ-υ υ-υ / |υ-υ -υυ υυυυ-υ| L’hirmos Τήν ζωήν τή ταφή est un des plus curieux de Romanos : il est fait d’une suite ininterrompue d’éléments ternaires où l'accent est tantôt en première, tantôt en troisième position, groupés en kola parfois fort longs : 7 kola sur 12 ont plus de huit syllabes, l’un d'eux en a jusqu’à dix-huit, ce qui est exceptionnel dans toute la métrique de Romanos. Le schéma de notre hymne est un peu différent de l'idiomèle : le v. 3 n'est pas divisé en deux kola égaux, la fin du kôlon 8 a toujours la forme υυ-υυ(-), et jamais υ-υυυ(-), enfin la structure du kôlon 4 fait difficulté : dans l’idiomcle il a une variante régulière, mais il se termine toujours sur un élément proparoxyton, de sorte qu’on a : υυ- υυ- (υ)υυ-υυ. Dans notre hymne, ce kôlon a quatre structures différentes : υυυυ-υυ υυυ- υυυυ-υυ υυ- dans 13 strophes υυ-υυ υυ- dans 4 strophes υυ-υυ dans 5 strophes -υυ υυ- dans 3 strophes. υυ- 11 y aurait donc une syllabe supplémentaire qui serait ajoutée tantôt au début, tantôt à la fin du kôlon, chose que nous n’avons vue nulle part ailleurs chez Romanos. Nous considérons comme des fautes les trois cas où le kôlon compte 13 syllabes. Du reste, l’état du texte est franchement mauvais : on trouve 11 infractions à l’isosyllabic, soit la forte proportion de 44 pour 1000 kola. XXII. LE POSSÉDÉ 53 La structure métrique de la strophe devient donc celle-ci : ;>4 à 36 syllabes 10 à 12 υυ- υυυυ- υυ- 1 υυυυυυυυυυ(-)1 υυυυυυ(-)2 26 à 27 (-)υυ8 ou 9 accents -υυ ou 45 syllabes 14 QU 15 accents I 2. 3. 4. La La La Le υυυυυυ(-) υυυ-υυ •υυ -υυ ? -υυ -υυ -υυ ; -υυ -υυ -υυ -υυ -υυ υ-υ υυυυυυυυυυυυ(-)3 ι'υ-υ υ-υ|* forme longue apparaît 6 fois. forme longue apparaît 8 fois. forme longue apparaît 3 fois. refrain do l’idiomèle a la forme : υ-υ υ-υυ. NOUVEAU TESTAMENT 54 Τή δ' C' ίβδομάδος, κοντάκιον eiç τόν έσχηκότα τόν λεγεώνα τών ν(ύνι φέρον Ακροστιχίδα τήνδε · 5 ψαλμός οντός ΐστιν ’Ρωμανού πρός · Τήν $ωήν τή ταφή. Προοίμιον σέ Ικετεύομεν Τών Θαυμάτων σου μεμνημένοι, Κύριε, καί της βλάβης τής έξ αυτού · λυτρωΘήναι τοΰ πονηρού συ γάρ μόνος υπάρχεις ό πάντων δεσπότης. α Ό λαός ό πιστός έν Αγάπη Χρίστου συνελθών άγρυπνε! έν ψαλμοίς και φδαϊς · άκορέστως δέ έχει τούς ύμνους θεώ · έπειδή ούν Δαυίδ έμελφδησε, 5 καί άναγνώσει εύτάκτφ γραφών έπευφράνόημεν- Sic Q, qui tonum oui. (Τήν ζωήν τή ταφή ante primum oocuml- XXII. LE POSSÉDÉ. Pr. - Str. 1 Hymne : Date : Ton : Hirmos : Acrostiche Mss : Éditions : 55 du possédé de Gérasa mercredi de la 5e semaine après Pâques a' prooïmion : idiomèlc strophes : πρός * Τήν ζωήν τη ταφή : Ο ΨΑΛΜΟΣ ΟΤΤΟΣ ΕΣΤΙΝ 'ΡΩΜΑNOTT Q f° 139r-14Iv P. Maas, Das Konlakion (BZ 19, 1910, p. 285-306), p. 301-302 (str. 17 à 20)1. P. Maas-C. A. Trypanis, Sancii Romani Melodi Cantica, I, n° 11, p. 80-88. Prooïmion Nous souvenant de tes miracles, Seigneur, nous t'implo­ rons pour être délivres du Malin et du tort qu’il nous fait ; car toi seul es le Maître de tout. 1 Le peuple fidèle s’est, réuni en l'amour du Christ pour veiller dans les psaumes et les cantiques. Il ne se rassasie pas «l’élever des hymnes vers Dieu. Après que David a chanté8, nous nous sommes encore réjouis d’une lecture éphyinniou : v. g. Sag. 6, 7 ; 8, 3 1. La correction signée Orphanidis vient de l’apparat critique de P. Muas. 2. C’est-à-dire après le chant des psaumes; cf. l’introduction. NOUVEAU TESTAMENT 5β αύθις Χριστόν άνυμνήσωμεν καί tous έχθρούς στηλιτεύσωμεν · αυτή γάρ γνώσεως κιθάρα, της δέ γνώσεως τούτης Χριστός όδηγός καί διδάσκαλοί, ό πάντων δεσπότης. β' Ψάλλειν έσπί καλόν καί ύμνεΐν τόν θεόν καί τιτρώσκειν έλεγχοι; τού; δαίμονας πολεμίους άεί γενομένους ήμϊν. Τί δέ τούτους τιτρώσκειν έγνώκαμεν, 5 όταν τήν πτώσιν αυτών κωμφδουμεν γηθόμενοι · όντως πενθεί ό διά[£ολος], όταν δαιμόνων τόν θρίαμβον έν έκκλησίαις τρ[αγω]δώμεν · ού γάρ δΰναταί τι κατ’ άνθρώπων εί μή σνγχωρ[εΐ αύτώ' Ô πάντων δεσπότης. Άναξίοις άεί βοηθών ύ Χριστός καί όρών άθετουντας όργί^εται’ · οι έχθροί <μέν> ευθέως έπέρχονται, οΰκ ία δέ αυτούς ό [φιλάνθρωπος 5 έπί πολύ παρ’ {κείνων άμέτρως κολά^εσθαι. Έν άοράτω γάρ σχήματι οί δυσμενείς έπανίστανται [τοϊς] γυμνουμένοις τής προνοίας · άοράτως δέ πάνυ λυτροΰται αύτούς έκ τής πλάνης αυτών ό πάντων δεσπότης. 2 8 κατ’ άνθρώπων correxi : κατά άνθρώπων Q |] συγχωρει αυτω συγχωρη ό Θεός suppi. Ο β ν. 9 in Q“« . 3 3 μέν addidi : 8έ add. Ο». XXII. le possédé. Str. 1-3 57 bien ordonnée des Écritures. Λ nouveau célébrons le Christ par un hymne, et clouons les ennemis au pilori. Car c’est là la cithare de la connaissance, et de cette connaissance le guide et i’enseigneur est le Christ, le maître de tout. 2 Il est beau de chanter des psaumes et des hymnes à Dieu, et de blesser par nos reproches les démons, qui sont nos perpétuels ennemis. Nous savons comment les blesser: c’est quand nous montrons joyeusement la comédie de leur chute. Oui vraiment, le diable est en deuil quand nous représentons dans les églises le drame du triomphe sur les démons1, car il ne peut rien contre les hommes, que ce que lui concède le maître de tout. 3 Le Christ, toujours au secours des indignes, en les voyant qui le rejettent, s'irrite. Aussitôt les ennemis surviennent, mais l’ami des hommes ne permet pas qu’on soit puni par eux à l'excès, sans mesure. Sous une forme invisible, les adversaires se dressent contre ceux qui sont dépouillés de la Providence ; mais, d’une manière invisible, ceux-ci sont entièrement délivrés de leur erreur par le maître de tout. 1. Il s'agit là d'une métaphore, comme le montre lo jeu de mots κωμωδοϋμβν-τραγωδώμεν, non d'une véritable représentation théâtrale. Il n’est du reste pas impossible de comprendre : « lo triomphe des démons », triomphe tragique qui s'opposerait à leur chute ridicule. Cf. la 3* des catéchèses de saint Jean Chrysostome retrouvées à Slavronikila : « Le démon, après sa victoire, est menacé de la géhenne. Moi, si je suis vainqueur, je reçois la couronne. Lui, s’il triomphe, il est châtié. El pour que lu saches qu'il est châtié surtout lorsqu'il l'emporte. eh bien je te montrerai par un exemple... » (Cat. Ill, 10, éd. A. Wenger, Huit catéchises baptismales. SC 50, 1957, p. 156}. 38 NOUVEAU TESTAMENT 8' Λαλιαΐ οϋκ εΙσίν & φθεγγόμεθα νυν, άλλά έργα φωτ[ός] διελέγχοντα προφανή των δαιμόνων τήν νέκρωσιν · τ[ήν] Ισχύν ουν αντών έκπομπεύσωμεν 5 τήν άσΟενουσαν ή(νί]κα ό κτίστης προίσταται · ήλθεν Χριστός καί ήσΟένησαν · (ίφν)γον τούτον ώς δίκαιον · σώμα όρωντες έπλανώντο, ονκ είδότες ώς έστι Θεός άληθής καί θεόν υΙός ό πάντων δεσπότης. ε' Μάρτυς δέ άληΟής ό ευαγγελιστής διαγράψας τήν τού[των] ασθένειαν · τήν γραφήν ούν ήμεΤς διεξέλθωμεν. Έκ θίαλάτ]της είς γην έξελΟόντος Χριστού, 5 δαιμονίζομενός τις έκ τής πό]λεως ήρχετο · γέγονεν ούτος αίχμάλωτος καί έδονλώϋη τω δαίμονι · έθλιψε τούτον δεσμοίς πλείστοις, άλλ’ έπέστ[η] Χριστός τά δεσμό διαλύων τά χρόνια, ό πάντων δεσπότης. $ ‘Ο πικρός όλετήρ κυριεύσας αύτόν έπι χρόνους πολλούς διεκώλυε τά άσχήμονα κρΰππειν τοΰ σώματος · Q 4 5 προίσταται : προσίσταται corr. 0“ || 6« ίφ.^ον 8ι|ρρΙ 0 fortnsse restituendum). 5 2 τούτων supplevi : τούτου suppi. Om. XXil. LE POSSÉDÉ. Sir. 4 6 59 4 Ce ne sont pas de vains parlers que nous rapportons là, mais des faits lumineux, qui prouvent à l'évidence les coups mortels reçus par les démons : bafouons donc leur force qui faiblit au moment où le Créateur paraît devant eux. Le Christ est venu, et ils ont faibli. Ils le fuyaient, mais comme ils auraient fui un juste12: la vue de son corps les égarait, car ils ne savaient pas que Dieu véritable et fils de Dieu est le maître de tout. 5 Témoin véridique est l’Évangéliste8 qui a décrit leur faiblesse : lisons donc bien l’Écriture. Comme le Christ, venant de la mer, mettait pied à terre, vint un homme de la ville3* , possédé du démon. H était devenu le captif et l'esclave du démon, qui l'accablait de force liens, mais le Christ survint, qui défit les liens après bien des années, lui, le maître de tout. 6 Le cruel meurtrier, qui s’était rendu maître de lui pour de longues années, l’empêchait de cacher les parties 5. 1-5 : Matlh. 8, 28 ; Mc 5, 2 ; Le 8, 27 8. 1-5 : Matth. 8, 28 ; .Mc 5, 3 ; Le 8, 27 1. On pourrait peut-être suppléer ίψεγον : · Us lui adressaient des reproches comme à un juste ·, c’est-à-dire : ils osaient lui adresser des reproches, car ils le prenaient pour un saint homme, sans se douter qu’il était Dieu lui-même. Cf. str. 15, v. 3-5. 2. Le poète no précise pas lequel, car le récit du miracle se trouve dans les trois synoptiques. 3. Et non pas : · Un homme vint de la ville », ce qui serait absurde. Le détail est pris à Le 8, 27 : « Il se trouva en face d’un homme de la ville. » NOUVEAU TESTAMENT 60 1ματ[(ω] γάρ ονκ ίκαλύπτετο, 5 οίκιάν δέ οϋκ έμενεν, άλλ' έν [τοϊς] μνήμασιν. "ίύ συμφορά άδιήγητος ’ ώ τραγωδία ανέκφραστος · έμψυχος άνθρωπος έν τάφοις · άΰλιώτερος ήν των νεκρών, εΙ μή έφθασεν ό πάντων δεσπότης. I' Σώμα κεϊται νεκρόν ένταφίων’τιμή καλυπτόμενος ένδον του μνήματος · ή δέ γή τούτου κρύπτει τό άμορφον · εί γ[άρ] καί τάφος κατέχει τόν θνήσκοντα, 5 ού λυπηρόν, ού χρηστόν ούκ αίσθάνεται κείμενος. Ό δαιμονών δέ ό άθλιος [ού]δέ νεκρώ παραπλήσιος · 3ών γάρ είς τάφον κοπηνί[χΟη] και γυμνός ένταφίων καί πάσης ^ωής, εί μή έφθασεν ό πάντων δεσπότης. η [Ό] γάρ δαίμων αύτόν μεταξύ τών νεκρών καί τών ^ώντων πικρούς έβασάνι^εν, έκατέροις κακοϊς περί βάλλω ν αύτόν · ίν τοϊς $ώσιν άλύσεις έπέβαλεν, 5 έν τοϊς νεκροϊς είς φθοράν φυλακή έναπίκλεισεν, 1. Il ne parait pas indispensable de corriger καλυπτόμενος. Daw pensée du poète, c’est l’homme mort qui est sujet ; σώμα νεκρόν < une sorte d’apposition. Le sens est : · Un mort, c’est quelqu'un < 6 8 desunt 1res syllabae : αληθώς ante άθλιώτερος rest. Ora (τών σω νεκρών fortasse restituendum). 7 2 καλυπτόμενου corr. Om || 8 έ<ν>ταφίων corr. Ο : έτάφη . Nous ne voyons pas d'où viennent les épées, ni les aboiements. NOUVEAU TESTAMENT 64 κρά^ων · « ’Ρνσαί με του άδικοϋντος έχθροΰ καί έλέησον, ό πάντων δεσπότη?. » ια 9 τών Χριστού μαθητών · Ό χορό? ενσπλαγχνίσθη προσελθών υπέρ τούτου Ικέτευε, « Βλέψον, λέγων, Χριστέ, καί έλέησον πώς καθυζρίσθη ή φύσις ήν έπλασα?, 5 πώ? ό έχθρό? άτιμά^ει εΙκόνα τή? δόξη? σου, πώ? τυραννείται ό άνθρωπο? δν ταΐς χερσί σου έτίμησα?, πώ? τιμωρείται διά φθόνον έξ άρχής τού έχθροΰ · άλλά σώσον αυτόν, παντοδύναμε, ό πάντων δεσπότη?. τόν Ικέτην τόν σόν Σώσον, σώσον, Χριστέ, άδικοΰμενον ύπό του δαίμονο? καί Ιάτρενσον τούτον ώ? εύσπλαγχνος. Μή έγκαυχάσθω, σωτήρ, ό έχθρό? ήμών · 5 έν τή Ιδίςι κακίφ, μή είπη · * Ένίσχνσα’. Οίδαμεν ώ? άσθενή? έστι σοϋ βουλομένον, φιλάνθρωπε · μόνον άν νευσης, άπολεϊται · σώ γάρ νεΰμαη πάντα συνέστη, άεΐ δέ συνίσταται, ό πάντων δεσπότης. » 9 ιΥ Έπακούων Χριστός τών αύτού μαθητών, έπευφρα(ν[ετο τού]των τοΐς βήμασι καί ευθύ? πρός αντού? άπεκρίν[ατο] · « ’Αποδέχομαι τήν προθυμίαν ύμών, Q 11 1» redundat una syllaba ; *0 χορός σπλαγχνισΟεΙς fortasse 2 προσελθών correxi : καί προσελθών Q. 12 7 άν νεύσης scripsi : άννεύσης Q. XXII. le possédé. Str. 10-13 Go qui me fait injustice, et prends-moi en pitié, maître de tout*. » 11 Le chœur des disciples du Christ fut pris de compassion » ils vinrent à lui et l’imploraient pour l’homme en disant : « Regarde, Christ, aie pitié en voyant quelle violence a soufferte la nature que tu as créée, de quel déshonneur l’ennemi couvre l’image de ta gloire, quelle tyrannie pèse sur l'homme que tu as honoré de tes mains12, quelle puni­ tion lui est infligée par la haine originelle de l'ennemi ; allons, sauve-le, Tout-Puissant, maître de tout. 12 Sauve, sauve, Christ, ton suppliant victime de l’injustice du démon, et guéris-le par ta miséricorde. Que notre ennemi, Sauveur, ne se glorifie pas, que dans sa méchanceté il ne dise pas : ‘ Je l’ai emporté. ’ Nous savons qu’il est sans force quand tu veux, ami des hommes : un simple signe de ta tête, il périra. Car c’est par un signe de toi que l’univers a été formé et.qu’il gardera toujours sa forme, maître de tout, n 13 Le Christ, en écoutant ses disciples, se réjouissait de leurs paroles et leur répondit aussitôt : « J’agrée votre zèle, parce que je désire que vous deveniez miséricordieux. 12, 6 : Ps. 12, 5 1. Détail inventé par le poète, de même que l'intervention des disciples. Aucun dos possédés de l’Évangile ne supplie lui-même le Christ de le guérir. 2. C’est-à-dire : que tu as daigné former de tes propres mains. NOUVEAU TESTAMENT 66 5 έπειδή θέλω ύμδς έλεήμονας γΐνεσθαι · πριν δέ ύμεϊς δεηθήτέ μου, το[ύτω] παρέσχον τά σπλάγχνα μου, καί δι’ αυτόν παρεγενόμ(ην] ίκ θαλάττης νυνί, ό πριν ή γεννηθή προειδώς αύτόν, ό (πάντων δεσπότης.) ιδ' Σώσαι πόντος έγώ ήλθον έξ ουρανών ή αυτόκλητος πάν[των] βοήθεια · διά τούτο καί άνθρωπος γέγονα, Ινα τό γένος κατ[ά]ρας λυτρώσωμαι 5 τό συγγενές της σαρκός μου, διό καί σ[ε]σάρκωμαι έμψυχον σάρκα ό εύσπλαγχνος · θέλω γάρ σώίσαι] τόν άνθρωπο δν έλεήσας ήλθον θέλων έν παρθένω γαστρί, μή λιπών ουρανούς ώς άχώριστος, ό πάντων δεσπότης. » κ' Τούς αύτοϋ μαθητάς έκδιδάσκει Χριστός · ό δέ δαίμων πρ[ός] ταϋτα ίκώφευε καί έκτρέπεται πρός λοιδορίαν αύτου · τόν κριτήν ό κατάκριτος μέμφεται, 5 τόν δικαστήν τόν χρηστόν αΐτιαται ό άδικος · « Τί ήμϊν καί σοι, Ίησον ; φησίν · άνθρωπος εϊ τό φαινόμενον, ούχ ύποκείμεθα άνθρώπω · εί δέ σύ εΐ Θεός, δυσωπΓώ] ίνα μή βασανίσης με, ό πάντων δεσπότης. Q 13 5 γίνεσθαι ob tonum corr. noa Ο “ : γενίσΟαι Q. 14 7 ήλθον correxi : χατήλθον Q Ο I! 8 παρθένω : παρθένου corr. 15 6‘ σοί scripsi : σύ Q. XXII. le possédé. Str. 13-15 67 Mais avant votre prière, j’avais ouvert mes entrailles à cet homme, et c'est à cause de lui que je suis venu mainte­ nant de la mer, moi qui déjà le connaissais avant qu’il naquît, moi, le maître de tout. 14 Je suis venu des cieux pour sauver tous les hommes, secours spontané offert à tous les hommes. Voilà pourquoi je me suis fait homme, pour délivrer de la malédiction la race parente de ma chair ; aussi me suis-je incarné dans une chair animée, moi, le compatissant. Car je désire sauver l’homme, dont j’ai eu pitié au point de venir volontaire­ ment dans un sein vierge, sans quitter les cieux, car je suis indivisible, moi, le maître de tout. » 15 C’était ses disciples que le Christ instruisait ; le démon, lui, était sourd à ces paroles1, et recourut à l’injure. Le condamné récrimine contre le juge, l’injuste accuse le bon justicier, a Que nous veux-tu, Jésus? dit-il. Tu es homme d'après les apparences : nous ne sommes pas soumis à l’homme. Et si tu es Dieu, je te supplie de ne pas me tourmenter, maître de tout. 15, 6 : Matth. 8, 29 ; Mc 5, 7 ; Le 8, 28 1. Non parce qu'il ne veut pas entendre, mais parce qu’il ne le peut pas : le Christ l’a rendu sourd à ses paroles parce qu'elles affir­ ment sa divinité, qu’il ne veut pas encore faire connaître à la foule. Le premier démon mentionné dans l’Évangile (Mc 1, 23; Le 4, 33) l'avait reconnu comme · le saint do Dieu », maie ii reçoit l'ordre de se taire. Cf. aussi Mc 3. 11-12; Le.4, 41. NOUVEAU TESTAMENT 68 IS* Ίνα τί πρό καιρού βασανίσαι ήμας παρεγίνου, ίσχύειν οίόμενος δπερ δύναται μόνος ποιεϊν ό θεός ; 'Οτι γάρ τφ κριτή νποκείμεθα 5 τώ οΰρανίω, καί κρίσις φρικτή προτεθήσεται έν τή ήμέρφ τής κρίσεως, τούτο σαφώς ίπιστάμεθα · σύ δέ τόν χρόνον προλαμβάνεις καθ' ήμών ώς θεός καί ώς έχων τό κράτος άήττητον, Ô πάντων δεσπότης. •Γ Νύν γάρ ο!δα κάγώ σέ Μαρίας υΙόν, τόν πατρίδα κτησάμενον τήν NajapéT, καί ώς έξ ούρανών έπιτάττεις ήμϊν. Φορτικός ήμϊν ήλθες πολέμιος, 5 τών ήμετέρων δεινός θηρευτής άποδέδειξαι · πόσης τής γής έδεσπό^ομεν, πάντα αίχμάλωτα εϊχομεν · συ δέ ώς μέγας αύτοκράτωρ έπελθών σύθεντεϊς, άπελαύνων ήμάς ών κεκτήμεθα ώς πάντων δεσπότης. ΙΤ1 ‘Ρφδίως τούς ήμών μάγους μέμνημαι πώς γεννηθείς έ[κ Περ]σίδος άττέσπασας · 1. « Jésus de Nazareth » : c’est ainsi que le démon salue le Christ, le récit de la guérison d’un possédé dans la synagogue de Caphamaüm dans la note de la strophe 15 (Me 1, 23; Le 4, 33). L’expression cil utilisée par Basile de Séleucie qui en cite exactement l’origine. XXII. LE POSSÉDÉ. Str. 16-18 69 16 Pourquoi, avant le moment fixé, es-tu venu nous tour­ menter, en te croyant capable de ce que Dieu peut seul faire? Que nous soyons soumis au juge céleste, et qu’un jugement terrifiant nous soit réservé au jour du jugement, cela, nous le savons bien. Mais toi, tu devances le temps contre nous, comme si tu étais Dieu et comme si tu avais la puissance invincible, maître de tout. 17 Pour l’instant je te connais, moi aussi, pour le fils de Marie, qui as pour patrie Nazareth1, et tu nous donnes des ordres comme si tu étais des cieux. Tu es venu à nous en ennemi incommode, tu t’es révélé un redoutable chasseur des nôtres. Nous dominions la terre entière, nous tenions captif le monde entier, et toi, comme si tu étais le géné­ ralissime®, en nous attaquant tu agis en maître absolu, nous chassant de nos possessions, comme si tu étais le maître de tout. 18 kF Je n’ai pas de peine à me rappeler comment, à ta nais­ sance, tu as arraché nos mages à la Perse, comment tu as 16, 1-2 : Matth. 8, 29 18, 1-2 : Matlh. 1, 2 2. Λύτοχράτωρ a ici son sons militaire plutôt que politique. Les nombreux ώς do ces doux strophes expriment à la fois les doutes et les soupçons du démon, qui commence à deviner que Jésus est Dieu, mais se refuse encore à le croire. NOUVEAU TESTAMENT 70 σωφρονεϊν δέ τάς πόρνος μετέ[πει]σας ' πλεονέκτας τελώνας ί^ώγρησας ■ 5 tous δέ νε[κρού]ς ύφ’ ήμών κρατουμένους έσνλησας, τούς δαιμονών[τας] άπέλνσας, πάντων ήμδς άπεστέρησας, άπερ ού[δε!]ς έξ Άδάμ πράξαι ήδυνήθη ποτέ · αλλά, δέομαι, μή μαστιγώσης με ώς πάντων δεσπότης. » ιθ' ’έύς δεινός όλετήρ ούκ έπέγνω σαφώς τόν Χριστόν ώς αυτός έστιν ό ποιητής, διά του φαινομένου πλανώμενος. El yàp ήπίστατο είναι δεσπότην αύτόν, 5 ούκ &ν έτόλμησε λέγειν αύτω · « ΤΙ σοΙ καί ήμίν ; » Ταυτα ούκ έσπι γινώσκοντος, ώσπερ καί πρώην έπείρα^εν [είς] τό πτερυγιον κρανγά^ων · « El υίός εΐ θεού » · καί έκεί yàp άμφέζαλεν ότι έστιν ό πάντων δεσπότης. Κ Μή βανμάσωμεν δέ e εΐ υΙόν τον θεόν όνομά^ων ήγνόει τόν Κύριον · ύϊοΐ yàp θεού ίκαλονντό ποτέ cl άγαπώντες Θεόν παντοκράτορα · 18 3 μετέτχεσας suppi. Orphanidis : μζτ«ποίησας suppl. Maas || i Maas. 19 4 redundat una syllaba 7 κραΐ.υγά.'ζων Q,v. XXII. LE possédé. Str. 18-20 71 persuadé les pécheresses de redevenir sages12 *. Tu as pris à ton filet ces hommes d’argent, les publicains ; les morts retenus par nous, tu nous en as dépouillés ; tu as délivré les possédés, tu nous as prives de tout, choses que n'avait jamais pu faire aucun fils d’Adam. Mais, je t’en prie, ne me flagelle pas, comme maître de tout. » 19 Comme il n’est qu’un terrible destructeur, il ne reconnut pas clairement dans le Christ le Créateur en personne, trompé par l’apparence. Car s’il avait su que celui-ci était le Maître, il n’aurait pas osé lui dire : « Que nous veux-tu? » Ce mot n’est pas d’un esprit qui connaît : de même aupara­ vant, quand il avait tenté le Christ en s’écriant sur le pinacle : a Si tu es fils de Dieu... » Là aussi, il doutait que ce fût le maître de tout. 20 Ne nous étonnons pas que, tout en l’appelant fils de Dieu, il méconnût le Seigneur : car on appelait jadis fils de Dieu ceux qui aimaient le Dieu tout-puissant8. Israël fut appelé fils premier-né, et dans la Genèse, nous trouvons 18, 3 : Le 7, 36-50; Jn 8, 3-11 19, 6-8 : Matth. 4, 5-6; Le 4, 9 20, 3-4 : Sag. 2, 13.18 ; 5, 5 1. Nous ne voyons pas an v. 3 d’autre mot possible quo μετέπεισας ; mais la dernière lettre visible avant la lacune, ε, qui forme la fin d’une ligne, ne porte aucun accent, ce qui fait difficulté. Μετεποίησας, proposé par P. Maas, est peut-être la bonne leçon ; mais le vers aurait ainsi la forme longue do la variante avec un dernier accent proparoxy­ ton, ce qu’on trouve dans l’idiomêlo, mais non dans cet hymne. 2. Rarement dans (’Ancien Testament. Ce titre désigne, d’une part, Israël lorsqu'il observe la loi, cl d'autre parties anges (Job 1,6; Ps. 28, 1 ; Ps. 88, 27). V. la note suivante. NOUVEAU TESTAMENT 72 5 [υ!]ός πρωτότοκος ό Ισραήλ έπεκέκλητο, 6τι υΙοΰς άπεκάλεσε καί ίν τη Κτίσει εύρ(σκο[μεν] τούς γυναιξίυ ίπιφυρέντας · καί το[ι]ουτου ένόμι^εν είναι καί νυν τον φαινόμενου (τόν πάντων δεσπότην). κα Αυτός ούν 'Ιησούς, f ώς καί θεός Ισχυρός, άφανως τιμωρείται τόν δαίμονα καταλύσας αύτου τήν θρασϋτητα, καί φησι πρός αυτόν · « Τί τό όνομά σοι ; » 5 ’0)ς δικαστής φοβερός ίρωτφ τόν κατάρατον · οϋκ άγνοων δέ έρώτησευ, άλλ* ίνα γνώμεν τόν άνθρωπον δαίμοσι πόσοις έπειράσθη · « Λεγεών γάρ, φησίν, ίστι τόδνομά μοι, ώς έπίστασαι, ό πάντων δεσπότης. » Νυν δέ ώς κελευσθείς έξελθεϊν τοΰ άνδρός, ίστασία^ε καί καθικέτευε · ή θρασϋτης δέ πρός τό φαινόμενου, άλλ’ ή παράκλησις πρός τό άπόρρητου · 5 ή τώυ μαστίγων άνάγκη ίκίνει τήν δέησιυ. Χοίρων άγέλη υπήρχε δέ καί πρός τό όρος έζόσκετο · 1. Le sujet do άπεκάλεσε paraît être κτίσις, ce qui est bizarre. L passage est une allusion médiocrement claire à un épisode d’aille® mystérieux de la Genèse (6, 1-4) : « Lorsque les hommes commencée* d’être nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, H Ills de Dieu trouvèrent que les filles des hommes leur convenaient et III prirent pour femmes toutes celles qu'il leur plut... « L’origine polythélrt 20 9 τόν πάντων δεσπότην addidi : ώς πάντων δεσπότην add. Μ·8ΐ 21 1· καί del. 0°, fortasse recte || 7 έπειράσθη : έπαρείθη Q ΤΡ 8 τό όνομα : τούνομα corr. Οro. XXII. LE POSSÉDÉ. Str. 20-22 73 appelés fils ceux-là qui s’unirent avec des femmes1. Et tel le démon croyait-il qu’était, en cotte occasion aussi, d’après l’apparence qu’il avait pour lui, le maître de tout2. 21 Donc Jésus lui-même — car il est aussi le Dieu fort— punit le démon sans se découvrir en brisant son audace, et lui dit : «Quel est ton nom?» En juge redoutable, il interroge le maudit ; ce n’est point par ignorance qu’il l’interrogeait, mais pour que nous sachions par combien de démons l’homme était éprouvé : « Légion est mon nom, comme tu le sais, maître de tout. » 22 A présent, sommé de sortir de l’homme, il regimbait et implorait : audace apparente, mais supplication secrète. La contrainte du fouet provoquait la prière3. Il y avait là un troupeau de porcs qui paissait sur la montagne. 20, 5 : Ex. 4, 22 ; Ps. 88, 27 20, 6-7 : Gen. 6, 1-4 21, 4-9 : Mc 5, 9 ; Le 8, 30 22, 1 -23: 3 : Matth. 8, 30-31 ; Mc 5, 10-12; Le 8, 31-32 de cette légende est évidente, de même que celle des « fils de Dieu » formant la cour do Yahvé (Job 1, 6 ; 2, 1 ; Ps. 28, 1 ; Ps. 38, 7), empruntés au panthéon syro-phénicien. Les Pères ont vu d'abord dans ces « fils de Dieu » de la Genèse des anges déchus ; puis, é partir du tv” siècle, des hommes de la descendance de Soth. C’est cette dernière tradition que suit certainement Romanos, puisqu’il veut prouver que l’expression « fils de Dieu » peut désigner de simples hommes. 2. Le texte est elliptique jusqu'à l'obscurité ; nous avons dû traduire en glosant un peu. 3. Π y a là une restriction : ce n’est pas pour être agréable à Dieu quo le démon prie, comme fait le juste ; c’est uniquement par crainte. NOUVEAU TESTAMENT 74 είδεν ό δαίμων τήν άνάγκην καί βο·? τω Χριστώ · « El έκβάλλεις με, δός τό αίτούμενον ώς πάντων δεσπότης. κγ' Ό Χριστός ’Ιησούς, εΙ έκζάλλεις ίμέ, κάν τήν αίτησιν πλήρωσον ήνπερ αΙτώ, είσελθεΐν είς τούς χοίρους έπίτρεψόν μοι. » Τη προστάζει ούν τη τοΰ δεσπότου Χρίστου, τοϋ μέν άνΰρώπου έξήλΟον εύΟύς τά δαιμόνια, είς δί τούς χοίρους εΙσέρχονται καί είς κρημνούς άποπνίγονσιν. Όντως μεγάλα σου τά έργα, ό άρπάσας ή μας έκ χειρος τοΰ έχθροΰ, ό Θεός ήμών, <ό πάντων δεσπότης. > κ8' ‘Υός γάρ ούτε τινός ?ώον ή πετεινού οΐ δαίμονές εΙ'σι δυ]νατώτεροι, έάν μή ό Θεός συγχωρήση αντοϊς. Καί βλεπίε’· πώς οϋκ έτόλμησαν ο! τολμηροί ούδέ τοίς χοίροις αντ[οΤς] άκελεύστως έφίστασΰαι · δτε δέ έλαβον άδειαν, ούδέ [τών] χοίρων ίφείσαντο · ούτως ή^ούλοντο τά πάντα δια[6είναι], εΐ μή τη Ισχύϊ αύτού διεφΰλαττεν ό πάντων δεσπότης. 1. Cette strophe est condamnée par les éditeurs d’Oxford, qui notent « Stropham spuriam arguunt materia, metrum, acrostichis. * De fait, il fau supposer une synalèphc au v. 11 et le v. 4 est faux {encore que sa struetur soit la même qu’à la sir. 19). Il est vrai aussi qu’elle est on surnombre darl’acrostiche, chose assez fréquente chez Romanos ; les éditeurs d’Oxfoc Q 23 1* έμέ correxi : με QO. 24 1* ύός Tom. ('Ρωμανού ύμνοι II, ρ. τνα') fl 4 una syllaba redundar videtur fl 8 διαΟεϊ leg. O (fortasse διαφθείρειν ?). XXII. le POSSÉDÉ. Str. 22-24 75 Le démon vit la contrainte où il était et cria au Christ : « Si tu me chasses, accorde ma demande, puisque tu es le maître de tout. 23 Christ Jésus, si tu me chasses, exauce au moins la demande que je te fais, permets-moi d’entrer dans les porcs. » Donc, sur l’ordre du maître Jésus, les démons sont aussitôt sortis de l’homme : ils entrent dans les porcs et les noient dans des abîmes. Oui, grandes sont tes œuvres, toi qui nous as ravis à la main de l’ennemi, toi notre Dieu, le maître de tout. 24 Car les démons ne sont pas plus puissants qu’un porc, ni qu’aucun animal ou oiseau, si Dieu ne le leur accorde pas. Et considère que ces audacieux n'ont pas eu l'audace de s’établir même dans les porcs, sans en avoir reçu l’ordre. Mais, quand ils obtinrent la permission, ils n’épargnèrent pas même les porcs. C’est ainsi qu’ils auraient voulu dis­ poser de toutes choses, si, par sa force, le maître de tout ne les avait sauvegardées1. 23, 3-6 : Malt h. 8, 32 ; Mc 5. 13 ; Le 8, 32-33 23, 7 : Ps. 110, 2 tiennent pour suspectes toutes les strophes qui sont dans ce cas. Dans deux hymnes au moins (Jacob béni par Isaac et Quarante Martyrs II), nous ne voyons vraiment aucune raison de soupçonner un faux dans la strophe en surnombre. Ici non plus, dans la matière de la strophe, nous ne distinguons rien qui puisse faire conclure à son inauthenticité. Au contraire, on constate que le texte s'inspire, comme plusieurs autres strophes, do l’homélie de Basile de Séleucie dont on a cité des extraits dans l’introduction. Il faut donc admetire que le faussaire connaissait cette source de Romanos et s’est donné la peine de la mettre Λ contribution, pour compléter un hymne qui n’en avait nul besoin. Esl-ce bien vraisemblable? NOUVEAU TESTAMENT 76 K€ ol φιλουντε$ άεί Ύπηρέται Χρίστου, παραμένειν καί ψάλλειν εϊ[ς] δόξαν αύτοΰ, ο! πομπεύσαντες νυν τόν διάβολον, π(αρα]καλέσωμεν τόν κυβερνήτην ήμών 5 ΐνα καλώ$ τόν τοΰ Γβίου] παρέλΰωμεν κλύδωνα ■ οίδαμεν δέ ώ$ άκοίμητον έχ[ει] τό δμμα φρουρούν ήμας, καί ταΐς εύχαϊξ τή$ Θεοτόκου διασφ3ει λιμένα τόν εύδιον καί άγαθόν ό πάντων δεσπότη$. Q 25 4 una syllaba redundaro videtur || 5 βίου suppi, nos Ο. XXII. le possédé. Str. 25 77 25 Serviteurs du Christ, qui toujours aimez veiller et chanter à sa gloire, qui aujourd'hui avez bafoué le diable, prions notre pilote de nous faire franchir heureusement la tem­ pête de la vie. Nous savons qu’il a, pour nous garder, un œil qui ne connaît pas le sommeil1, et que, par les prières de la Mère de Dieu, il nous amène saufs au port tranquille et sûr, lui, le maître de tout. 1. Τό άκοίμητον δμμα est Io refrain même de l’hymne de la Tenta­ tion de Joseph. V. la note an proolmion 1 de cet hymne. XXIII. HYMNE DE L’HÉMORROÏSSE On retrouvera dans cette pièce le le double thème développé dans les hymnes réservés au temps pascal. Le mince épisode de l’hémorroïsse offre, comme celui du lépreux, l’avantage de symboliser clairement, par une maladie qui est en même temps une souillure corporelle, la souillure spiri­ tuelle qu’est le péché. D’autre part, la supériorité du Christ sur les thaumaturges de l’Ancien Testament appa­ raît ici d'une manière éclatante : personne no lui a dit de quelle maladie la femme était atteinte, personne même ne l'a averti qu’il y avait là une malade désireuse d'être guérie, et celle-ci n'a prononcé aucune prière. Au pouvoir de guérir les maux, le Messie ajoute donc une prescience sur­ naturelle dont on ne trouve aucun exemple chez les pro­ phètes qui l’ont précédé ; rien ne saurait mieux montrer le caractère indépendant, spontané de sa puissance, qui n’est pas subordonnée au bon vouloir du Père, car elle est celle-là même que possède le Père, elle n'est autre que la puissance divine. C’est ce que comprend aussitôt et affirme devant tous la miraculée elle-même, par un procédé que nous retrouvons dans les autres hymnes de la même série. Bénéficiaires ou victimes des miracles, démons et Phari­ siens, Samaritaine et lépreux, tous se transforment bon gré mal gré en témoins ; Romanos, héritier lointain de l’éloquence comme de la tragédie classiques, aime à donner à ses démonstrations la forme et la force d’un plaidoyer. L'auteur est parti — comme dans l'hymne du Lépreux — d’un épisode évangélique très brièvement raconté, et pour Texte 80 NOUVEAU TESTAMENT l’étoffer, il a eu recours à peu près aux mêmes procédés : il a amplifié les discours des deux principaux acteurs, le Christ et le suppliant. Dans le cas de l’hémorroïssc, dont l’évangéliste rapporte, non une parole, mais une simple réflexion qu’elle n’exprime pas à haute voix’, il a fallu tout d’abord expliquer la raison de ce silence qui, contras­ tant avec l’attitude du lépreux12, risque d'être interprété comme un mouvement de honte déplacée, donc comme une défaillance de la foi : c’est, dit le poète, une ruse pour trom­ per le démon. Il veut dire, semble-t-il — bien que le texte ne soit pas très clair — d'apres la suite, que si le démon était informé du désir de la femme, il ne manquerait pas d’ameuter contre elle la foule qui entoure le Christ, et qui la repousserait pour l'empêcher de le souiller par son contact3. La scène suivante accentue le caractère drama­ tique du récit, et par là porte bien la marque de Romanos, mais au prix d’une certaine incohérence : après avoir dit que la femme garda le silence, le poète donne l’impression — si du moins nous interprétons correctement le début de la strophe 5 — de présenter comme réelles l’opposition de la foule et la discussion qu’engage avec elle la prétendue muette, sans souci de donner l’éveil à Satan. Cette inconsé­ quence et cette incertitude rappellent curieusement l’hymne du Sacrifice d’Abraham, où le lecteur ne voit pas clairement si la discussion avec Sara a lieu dans l’imagination d’Abra­ ham ou dans la réalité. Peut-être, dans les deux cas, faut-il expliquer ce défaut de composition par l'influence d’un modèle maladroitement utilisé et trop brièvement résumé. 1. D'après Aie 5, 28 : « Si je louche au moins ses vêtements, je serai guérie. » 2. Cf. Lépreux, str. 4, v. 7 : · Il n’avait pas honte do montrer à tout ie monde l'abomination do son mal. » 3. « Lorsqu’une femme aura un écoulement de sang de plusieurs jours hors du temps de ses règles, ou si scs règles se prolongent, elle sera pendant la durée de cet écoulement dans le même état, d’impureté que pendant le temps de ses règles. » (Lév. 15, 25). XXIII. L’HÉMORROÏSSE 81 L’altercation entre la femme et la foule — qui, à la strophe 11, prend un ton très violent — ne figure pas dans le récit évangélique, où il est seulement question d’une cohue qui se presse autour du Christ, mais non d’efforts systématiques pour empêcher l’hémorroïssc de s’approcher ; elle provient sans doute de commentateurs qui ont éprouvé, eux aussi, le besoin d’expliquer le silence de la femme par un autre sentiment que le respect humain1. Dans l’hymne, elle sert aussi de prétexte pour réfuter une conception trop légaliste de la pureté et de l’impureté, et pour grandir davantage encore la personne du Christ en l’isolant au milieu d’un peuple attaché à ses vieux préjugés, incapable de comprendre le type de sainteté nouveau que lui propose le Christ parce que, comme les apôtres dans l'hymne de la Multiplicalion des pains, il n'a « que des pensées humaines ». Le miracle proprement dit, qui sert à faire éclater à tous les yeux la nature divine de son auteur, occupe toute la seconde moitié du poème, à partir de la strophe 12 ; et là encore, Romanos n’a pas suivi son modèle scripturaire avec beaucoup de fidélité. Dans le récit de Marc et de Luc, Jésus ne sait pas qui l'a touché, il cherche des yeux autour de lui, car il a senti qu’une vertu sortait de lui pour accom­ plir le miracle, en quelque sorte automatiquement ; et la femme se dénonce, malgré sa crainte, parce qu’elle voit que son acte n'est pas passé inaperçu. Ces détails mettent en évidence — comme les larmes versées au tombeau de Lazare — l’humanité du Christ ; trop même aux yeux de 1. Dans une des rares homélies sur ce sujet, l’homélie είς τήν άρχήν τής ίνδικτιωνος τοϋ νέου ίτους καί είς μάρτυρας καί είς αίμόρρουν, attribuée à saint Jean Chrysostomk (PG 59, 576-578), l’hémorroïsse exprime simplement la crainte d’être chassée par la foule si elle avoue publiquement son mal, mais ne dialogue pas avec elle. Il y a en général peu de points communs entre l’hymne et celte homélie, et Romanos no parait pas l'avoir connue; mais l’exégèse du poète et celle du prédicateur peuvent remonter aux mêmes sources. 82 NOUVEAU TESTAMENT Romanos qui a toujours peur qu’on ait l’air de douter de sa nature divine, et pour rendre celle-ci plus évidente, il n’hésite pas à apporter quelques retouches indiscrètes au texte sacré. La question posée aux apôtres1 : e Qui m’a touché? » est interprétée comme un trait d’ironie, du reste un peu lourde2 ; et si le discours du Christ se prolonge, peut-être plus que de raison, c’est pour bien montrer que, par sa prescience divine, Jésus connaissait tout de sa « voleuse », son identité comme sa maladie. Et pour que l’auditeur ne se méprenne pas, le même témoignage est porté aussitôt après par la miraculée elle-même, à qui le poète est obligé de prêter une assurance que l’Évangéliste lui refuse formellement3. Enfin, s’adressant à la femme, le Christ lui révèle que non seulement il la connaissait avant qu’elle se manifestât, mais qu'il a dirigé sa volonté et donné secrètement son accord au miracle que Marc et lui pré­ sentent presque comme involontaire. On ne peut dire qu’en glosant ainsi le texte de l’Écriture, Romanos en ait trahi le sens, ni que les Évangélistes aient eu l’intention de montrer dans le Christ un thaumaturge incapable de contrô­ ler pleinement son propre pouvoir ; mais enfin, il reste que l’interprétation du texte par le poêle a quelque chose de tendancieux, -— sans vouloir donner à ce terme un sens péjoratif : on dirait qu’il a semblé trop hardi aux contem­ porains des monophysites, et que, pour ne pas fournir à ceux-ci des arguments contre les orthodoxes, il a fallu montrer la divinité du Christ comme gouvernant à tout 1. Le texte ne dit pas que Jésus s’adresse aux apôtres, mais le détail est donné par le Pseudo-Chrysostome. Romanos et lui ont pu l’inventer indépendamment, car il ressort du texte : c’est Pierre qui, dans la version de Le (8, 45), répond à la question. 2. Même procédé dans le 1er hymne do la Resurrection de Lazare (str. 17), quand le Christ demande où est la tombe do Lazare : on ne pouvait laisser le lecteur supposer qu’il pût l’ignorer. 3. Comparer l’hymne, str. 17 : «Je n’ai pas peur de me montrer maintenant », et Me 5, 33 : · La femme, effrayée et tremblante... · XXIII. L'HÉMORROÏSSE 83 instant sa nature humaine, souci que les Évangélistes ne pouvaient avoir. La qualité dramatique du kontakion ne peut qu’en souffrir, parce qu’un drame se joue entre humains, et qu’il ne saurait naître lorsque l’acteur princi­ pal est le seul à tout savoir, à tout prévoir et à tout vouloir souverainement. On notera pour finir une certaine ressemblance entre cet hymne et celui du Lépreux, dont le sujet se prête au déve­ loppement des mêmes thèmes. La correspondance des deux premières strophes est frappante. L’hymne du Lépreux commence par une sorte d’invitatoire : « Chantons le Dieu, le bienfaiteur et le Sauveur de la race... » Celui de V Hémorroïsse débute d’une manière analogue : « Je te chante dans mes cantiques, Roi très haut... » La seconde strophe, dans chacun des deux poèmes, est un hymne à l’incarnation. Dans celui du Lépreux : « Le maître et le créateur du temps est descendu dans le monde au temps marqué... » Dans celui de V Hémorroïsse : « Tu as, de notre temps, marché sur la terre... » Les strophes suivantes sont occupées, dans le premier hymne, par des considérations sur l’horreur de la lèpre, et dans l’autre par une discussion vraie ou supposée destinée à montrer que sa maladie ren­ dait la femme impure, indigne d’approcher du Sauveur. Les réilexions de la femme correspondent ά celles du lépreux : de part et d’autre est mise en valeur la force de la foi qui permettra la guérison. Même la structure de la prière finale est commune aux deux hymnes ; elle est adressée au Fils de Dieu, qui règne éternellement (Lé­ preux), et qui s’est incarné pour nous (Hémorroïsse), pour lui demander de délivrer ses fidèles de leur péché, comme il a délivré de leur mal le lépreux et l'hcmorroïsse, car lui seul est sans péché (Hémorroïsse) et peut donc remettre les péchés (Lépreux) ; enfin les suppliants se réclament de l’intercession de la Vierge (Lépreux) et des saints (Hémor­ roïsse). Naturellement, on ne saurait déduire de ces rappro­ chements que les deux pièces sont contemporaines. 84 NOUVEAU TESTAMENT Il ne serait pas impossible, d’autre part, que l’hymne de l'Hémorroïsse soit à rapprocher dans le temps de deux autres poèmes dans l’acrostiche desquels figure le mot κυροΰ ; et qui sont le 2e hymne de la Résurrection (του κυροΰ 'Ρωμανού αίνος) et le 1er hymne des Martyrs de Sébaste (του κυροΰ 'Ρωμανού επηη)1. Mais cela ne nous aide guère à en fixer la date. Le rprooïmion est automele, du . ■ i ι « i moins on peut le supposer, le leimne de Q ne le donnant ni comme idiomèle ni comine prosomoïon. Son schéma métrique est celui-ci : Mètre 5 υυυ-υ / υ-υυ -υυ υυυ-υ υ-υυ -υυ / υυ-υυ / υ-υυ -υυ υ-υυ -υυ -υυυ υ-υ / -υυ| Ι-υ L’hirmos des strophes est celui que les kontakaria de Patmos désignent par les mots Οί έν πάση τη γη (premiers mots de l’hymne de Romanos pour la Toussaint) et les manuscrits italiens par Αυτός μόνος (Hymne funèbre d’Anastase). Quel que soit le véritable idiomèle, l’hirmos 1. Sur ce titre de κυρός, que Romanos est le seul mélode à s’attri­ buer, cf. P. Maas, Chronologie des Komanos, p. 31, cl la note. D’après l’auteur, il est peut-être à mettre en rapport avec l’allusion à une fonction occupée par le poète à la cour, qu’on trouve dans la strophe 3 du kontakion anonyme à saint Romands. P. Maas remarque aussi que, à l’époque du concile de Chalcédoine, les prêtres do tout rang ont le titre de κύρις, comme en font foi les Actes; du Concile, mais qu’au concile de 536 on no le trouve plus que doux fois. XXIII. L’HÉMORROÏSSE 85 est fort populaire : on lui connaît environ 40 prosomoïa, dont 4 signes de Rornanos12. En voici le schéma métrique : 44 à 46 syllabes \ υυ12 à 14 / accents \ 44 à 46 ( syllabes ) 12 à 14 1 accents ( υυ- υυ-υυ υυ- υυ- υυυ"υυ υ-υυ / υυ- υυ-υυ . / υυ-υ / υυ- υυ- υυ(-)1 υυ- υυ- υυ- υ-υυ υυυυυυυυ(-)$ υυυυυυυυ- / υυ(-)3 (υ)υ-υ45 |υυ-υυ{ 1. Trois seulement si on admet comme idiomèle l'hymne de la Toussaint ; je crois plus probable l'antériorité d'Anastasc. 2. La forme longue apparaît dans 3 strophes. 3. La forme longue apparaît dans 7 strophes. 4. La forme brève apparaît dans 6 strophes. 5. La forme brève apparaît dans 7 strophes. C'est le seul kôlon pour lequel la variante régulière soit bien attestée dans l’hymne d’Anastase. Dans celui de la Toussaint, les variantes sont rares, surtout pour les kôla 1’ et 2·. NOUVEAU TESTAMENT Tfl 8' της έκτης έξδομάδος, κοντάκιον ίΐς τήν αίμόρρουν, φέρον άκροο Τήνδ£ · ψαλμός τον κυρου ’Ρωμανού ήχος πλ. δ', πρός · 01 έν πάση τή γη μαρτυρήσαντες Προοίμιον ‘ά)$ ή αίμόρρους προσπίπτω σοι, Κύριε, όπως του άλγους και πταισμάτων μοι ινα ίν κατανύξει με £ύση, φιλάνθρωπε, παράσχης συγχώρησιν, καρδίας κραυγάζω σοι · Σώτερ σώσόν με. α' Ψάλλω σοι έν ώδαϊς, άναξ νψιστε, δτιπερ ού στερείς με τής δόξη· παρορφς μου γάρ τά άμαρτήματσ, θέλων μετανοοϋντα ευρί 1. Romanos n’emploie quo rarement le mot ώδή pour désigo propres productions ; il préfère ύμνος, έπος, surtout ψαλμός et aïvt ne rencontre ώδή que -1 fois dans ses acrostiches, encore ce nombre com) il 2 faux certains. En revanche, le mot est très employé après lui πρός ‘ Οι έν πάση τη γη μαρτυρήσαντες ante primum oecum Q. Q Πρ 5 σώτερ corr. nos Om ; σωτηρ Q Toni. 1 2* έμέ correxi : με Q Tom. O. XXIII. l’hémorroïsse. Pr. - Str. 1 87 de l'Hémorroïsse mercredi de la 6e semaine après Pâques πλάγιος δ' : prooïmion : idiomèle strophes : πρός · ΟΙένπάσητη γη (= Αύτάς μόνος) Acrostiche : ΨΑΛΜΟΣ ΤΟΥ ΚΥΡΟΥ ‘ΡΩΜΑΝΟΥ Mss : Q ί° 142Μ43ν Éditions : Tomadakis, 'Ρωμανού του ΜελωΪόΰ ύμνοι, t. IV, 2° partie, n° 41, p. 183-205 (éditeur : N. Livadaras). P. Maas-C. A. Try panis. Sancli Romani Melodi Cantica, I, n° 12, p. 88-93. Hymne Date : Ton : Hirmos : Prooïmion Comme l’hémorroïsse je me prosterne devant toi, Seigneur, pour que tu me délivres de la souffrance, ami des hommes, et que tu m’accordes le pardon de mes fautes, afin qu’avec componction de cœur je te crie : « Sauveur, sauve-moi ». 1 Je te chante dans mes cantiques1, roi très haut, puisque tu ne me prives pas de ta gloire : car tu négliges mes péchés, 15 acrostiches d'hymnes signés, dont 8 du Talas, et 36 anonymes), sans doute par analogie avec les ώδαί du canon. NOUVEAU TESTAMENT 88 δθεν λίττομαί σου έμοί γενέσθαι υπάρχων φύσει άναμάρτητος· τήν σήν μακροθυμίαν εΐ$ έπιστροφήν 5 καί μή είς καταφρόνησιν, δτι βοώ · Σώτερ σώσόν με. β' ’Αφθαρσίας ποσίν γης έπέζης νυν πάσι καταμερί$ων Ιάματα· πηροΤς γάρ έδωρήσω άνάζλεψιν, παρειμένοις δέ ίδωκας (σύ)σφη ούτως ούν έττακούσασα ή αίμόρρους χειρί καί λόγω καί Οελήματι · σοί πρσσήλθε σωθήναι, σιγώσα φωνή, 5 τή παλάμη δέ κρά^ουσά σοί έκτενώς · <Σώτερ σώσόν μ0 Ύ Λανθανόντως, καί γάρ άνθρωπον μά σωτήρ, σοί προσήρχετο, [ένόμιρ Ιωμένη δέ έξεπαιδεύετο ότι σύ Θεός άμα καί άνθρωπος. Λαθραίως ψαύει τοΰ κρασπέδου σου, τη παλάμη κρατούσα, ιμ σέ ένόμι^εν άποσυλαν τη χειρί, 5 υπό σοϋ έσυλήθη δέ κρά^ουσά σοι · Σώτερ σώσόν με. δ' Μαθεΐν θέλεις σαφώς πώς σεσύληται Όπερ είχε ποιήσαι ήπίστατο ό σωτήρ καί έσύλησεν. άκροατ ή γυνή, καί σιγά κλοπής {vast· Q 1 5’ σώτερ corr. nos Ora : σωτήρ Q Tom. 2 2’ σύσφιγξιν corr. nos O : σφίγξιν Q Tom. '| 3‘ zat Οελήματι corm μόνω 0. Q Tom. Ο. 3 3* κρατούσα correxi : κροτούσα Q Tom. κρατών corr. 0‘, qui «? τοΰσα leg. « 1. C'est-à-dire : par ton seul vouloir, sans aucune manifestation di volonté (comme à Cana, par exemple). Nous ne conservons cependi pas la leçon μόνω Οελήματι, qui viole le rythme et se lie mal à ci 4 précôde. XXIII. L'HÉMORROÏSSE. Str. 1-4 89 voulant me trouver repentant, toi qui par nature es sans péché. Aussi je te prie de faire que ta longanimité engendre en moi la conversion et non le mépris, car je m'écrie : «Sauveur, sauve-moi.» 2 Tu as, de notre temps, marché sur la terre avec des pieds d’incorruption, distribuant à tous la guérison : aux aveugles tu faisais don de la vue, de muscles aux débiles, par ta main, par ta parole, par ton vouloir1. Ce qu'ayant entendu dire, l'hémorroïsse s'approcha de toi pour être sauvée, et sa voix se taisait, mais sa main te criait sans cesse : « Sauveur, sauve-moi ». 3 En se cachant, Sauveur, elle allait à toi, car elle te pre­ nait pour un simple humain : mais sa guérison lui enseigna que tu étais Dieu et homme tout ensemble. Secrètement elle toucha ta frange, la saisissant de la main2, craignant dans son âme ; elle croyait te dépouiller par sa main, mais c’est toi qui la dépouillas quand elle te criait : « Sauveur, sauve-moi. » 4 Tu veux comprendre clairement, mon auditeur, comment le Sauveur a pu être dépouillé et dépouiller lui-même? La femme savait ce qu'elle avait à faire, et se tut parce que 3, 3 : Matth. 9, 20 ; .Mc 5, 7 ; Le 8, 44 2. Le texte de Q est bien κροτούσα, · faisant du bruit », ce qui est peu clair. Romanos veut-il dire que, la prière de la femme étant silencieuse, c’est sa main qui parle pour elle et se fait entendre du Christ ? Ce serait dit d’une façon bizarre et contournée. On a préféré corriger en κρατούσα, qui est la lecture des éditeurs d’Oxford. go NOUVEAU TESTAMENT εΐ γάρ έγνώρισεν, ίμάνθανεν 5 ό έχθρό? τήν τη? κόρη? σωτηρίαν καί_εΙ? άπόγνωσιν τούτην ένίί βαλ]λε · διά τούτο σιγή υπακούει αυτή? · Σώτερ σώσόν με. Ον γάρ μόνον εϊκό? έλογί^ετο ή αίμόρρου? καί έλεγε καθ' έαυτήν· « Πώ? όφθήσομαι τω παντεπόπτη μου, φέρΓουσα] τήν αίσχώ [πταισμάτων έάν Ιδη, χωρεϊ μου ώ? άκαθάρτου, Αιμάτων ήϋσιν ό ά[μώ]μητο? καί δεινότερον [ίσ]ταΐ μοι τούτο πληγή?, 5 ίάν άποστραφή με βοώσαν αύτώ · S Συνωθούσί με πόντε? όρώντέ? με, (Σώτερ σώσόν με.) / * Που νυνί συ προσέρ[χει ; j βοώντί?. Κατανόησαν, γύναι, τό αίσχό? σου, γνώθι [τί?] τίνι θέλει? έγγ: [w τφ άμωμήτω ή ακάθαρτο?. *Ά[πΓ·θι καί καθάρθητι άπό ρύπου, 5 καί τόν σπίλον τόν σόν άπ[οσμή]ξασα, 5 τότε τοντω προσέρχει βοώσα φωνή · Σώτερ σώσόν με. * 6 2* τίς suppl. Tom., leg. Ο || 4 άττοσμήξασα leg. Ο : έξάξασοί luj Tom. I] 5* προσέρχει : προσέρχοο corr. Om. 1. Κόρης est inattendu ; la tradition représente 1’hémorroisse pi'comme uno femme Agée. Quelle que soit la nature exacte de son flux sang, si elle en souffre depuis douze ans, c’est qu’elle a déjà un certain fir 2. Je comprends : pendant que la femme dérobe un miracle Christ, celui-ci s’introduit lui-même dans son ôrne, comme un vdd et lui dérobe sa propre volonté pour lui substituer lu sienne, « XXIII. L’HÉMORROÏSSE. Str. 4-6 91 c’était un vol : car si elle l'avait fait connaître, l’Ennemi aurait appris le salut de la jeune femme1 et l'aurait jetée dans le désespoir ; aussi le Christ l'enlend-il dire silen­ cieusement : « Sauveur, sauve-moi2. » 5 L’hémorroïsse ne se contenta vraisemblablement pas de penser et de se dire en elle-même8 : « Comment me ferai-je voir de celui qui observe tout, moi qui porte la honte de mes fautes? Si l'immaculé voit le llux de sang, il s’écartera de moi comme impure, et ce sera pour moi plus terrible que ma plaie s’il se détourne de moi malgré mon cri : Sauveur, sauve-moi. 6 En me voyant, tout le monde me bouscule : 1 Où vas-tu maintenant? me cric-t-on. Prends conscience de ta honte, femme, sache qui tu es, et de qui tu voudrais t'approcher maintenant : l’impure, approcher l'immaculé ! Va-t’en te purifier de La souillure, et quand tu auras essuyé la tache que tu portes, alors tu iras vers lui en criant : ‘ Sauveur, sauve-moi. ’ est clairement dit aux sir. IG et 18. C’est pour cela que la femme • savait ce qu'elle avait à faire ». C’est le Christ qui lui indique, par une inspiration secrète, lu manière de tromper le diable en dissimu­ lant son projet, auquel la foule ne pourra donc pus s’opposer. 3. Ού μόνον me paraît porter sur les deux verbes qui suivent, ce qui, on l'a vu, est en contradiction avec la strophe précédente. N. Livadaras voit une opposition entre les doux vorbes et traduit : « Et l’hémorroïsse ne réfléchissait pas seulement, comme il était naturel, mais elle se disait aussi en elle-même... » 92 NOUVEAU TESTAMENT — Του έμοΰ πάθους τάχα βουλεύεσΟε χαλεπώτεροι, άυ8ρ(ες,] ytvic μή γάρ νυν τή άγνοίφ κεκράτημαι ; δθεν αύτώ καί προσελεύσομίαι' ΟΙδα δτι αυτός καθαρός fcr- τών δνειδισμών ^νσθήναι καί τ [κηλίδυ μή κωλΰσητε ούν βώσιν δρέψασΟαί με · 5 διό, λίττομαι, άφετε κράίξαι ίμέ ·] η (Σώτερ σώσόν με.> / — Ού νοείς τί αΙτείς, γύναι · άπιθι, μή ήμεϊς υπό μέμψιν γενώμεθα. Άν έάσωμέν σε, πάντες αίτιοι τής αυτού άτιμίας δεικνύμεθα1 έάν δέ πάλιν σε θεάσωνται οΐ φοιτώντες αυτώ νυν προσιοϋσαν, ώσπερ καταφρονουντα[ς] μέμψονται ήμάς 5 καί ώς άφρονας κρινοΟσιν, ότι βοσς · Σώτερ σώσόν με. θ' δθεν έμέ σωΟήναι ού — Ύμεϊς, δύσμοροι, φθόνω κεκράτησθε, ή πηγή πασι βλύ^ει τά νάματα · χάριν τίνος αυτήν άπ ’Ιδού προσέρχομαι τφ πλάστη μου, καί έάν θυμωθή, ούκ ίστιν έάν δέ σώση με τής πληγής τής έμής, 5 τήν αίσχύνην κομίσησθε δτι βοώ · Σώτερ (σώσόν με.) 7 3‘ redundat una syllaba ; fortasse τοΰ όνείδους corrig. || 51 xράξ-ΙΊ leg. el suppi. 0° : χρά[ζειν αύτφ] suppi. Tom. 8 5* κρινοδσιν : κρίνουσιν rhythmus requirit. 9 4 έάν correxi : άν Q Tom. O J νυν post με add. Ο™. XXIII. L'HÉMORROÏSSE. Str. 7-9 93 7 — Vous cherchez sans doute, hommes, à m'être plus pénibles que mon propre mal? Suis-je donc sous l’empire de l'ignorance? Je sais qu'il est pur, lui, et c’est bien pour cela que j’irai à lui, pour être délivrée de l'opprobre et de l’infamie. Ne m'empêchez donc pas de cueillir la force ; pour cela je vous en supplie, laissez-moi crier1 : Sauveur, sauve-moi. 8 — Tu ne te rends pas compte de ce que tu demandes, femme. Va-t’en, que nous ne tombions pas dans le blâme. Si nous te laissons aller, nous apparaîtrons tous respon­ sables de son déshonneur. Si ceux qui l’entourent te voient encore approcher de lui, ils nous reprocheront de le mépri­ ser et nous jugeront fous, parce que tu dis : Sauveur, sauvemoi2. 9 — C’est vous, misérables, qui êtes sous l’empire de la jalousie : voilà pourquoi vous ne voulez pas mon salut. La source épanche ses flots pour tous : de quel droit la bouchezvous? Oui, je vais à mon Créateur, et s’il se fâche, il n'en sera pas à blâmer. Mais s'il me sauve de ma blessure, vous porterez la honte de mon cri : Sauveur, sauve-moi. 1. Si les éditeurs d’Oxford ne lisaient pas κράξαι, un serait tenté de restituer κράξω έγώ, plus conforme que κράξαι έμέ à la construc­ tion la plus courante de &çzc, dans la langue du Nouveau Testament. 2. Le manuscrit porle, en marge du f° 142τ, Λ la hauteur des deux premières lignes de la strophe 8, les mots : τό στόμα μου λαλήσει σο<φίαν>, καί ή μελέτη τής ζα<ρδίας μου σύνεσιν>. C'est une citation du Ps. 48, 4. Nous ne savons pas ce qu'elle fait là. 4 94 NOUVEAU TESTAMENT Καθοράτε αύτοϋ τά Ιάματα, καί τί τούς προσιόντας κωλύετε ; ’ Δεύτε πρός με νϋν, οΐ Καθ’ έκαστη ν βοδ καί προτρέπεται · ίγώ γάρ ύμας άναπαύσοιμι. * Χαίρει δώρου διδούς πάσι τήν üytfa καί υμείς τί κεντάσΟε [κωλύ]οντές με, 5 ώς -προφάσει τιμής, μή βοήσαι αύτώ · Σώτερ σώσόν με ; ια / [Ύμ]ών δμμασι τί ένεφάνησα ; ‘Ρώσιν γάρ ώς ούκ οίδατε [λήψ]^ μή γάρ μύσται υπάρχετε του Χρίστου ; Τί δέ άκολουθείτε (βτ. [νουν/τες αΰτ δθεν άπόστη[τε], καί μόνος ονχ ί Υμείς πτερνΐ^ετε τόν άχραντον · φθόνου, φόνου δυσοσμίαν πνέετε · 5 διά [τοϋτ]ο κωλύετέ με του βοαν · Σώτερ σώσόν με. » ι6' [’Ρή]σει$ Ύαντα$ α!μόρρου$ έλάλησε 1 τάχα πρά$ τον$ aogeïv [συ· καί λαθραίως κρασπέδου προσήψατο · ώσ[περ] άν6 [έπειράτ 10 'I κωλύοντες leg Ο, suppi. Toni. ; fortasse [δι]ώχοντες legi pol' 11 2’ στυγνοΰντες leg. O Q 3’ άπόστητβ leg. O 'j ούκ ένι : ούκίνι Q 1. Celle interrogation nous parati avoir une valeur oratoire? ·' me demandez pourquoi je me suis montrée à vous ? C’est paret sais ce que vous ignorez : que le Christ est capable de me guérir. > 2. C’est-à-dire des apôtres, l.n femme s’adresse à la foule des · et non au petit groupe des apôtres qui marchent aux côtés du Ghrt* qu’elle ne pourrait décemment traiter do jaloux et d'assassins. XXIII. l'hémorroïsse. Str. 10-12 95 10 Vous êtes témoins de scs guérisons : pourquoi donc barrez-vous le chemin à ceux qui approchent? Quotidienne­ ment il nous encourage en disant : * Venez à moi. vous que les maux accablent : moi, je pourrai vous soulager. ’ Il aime faire présent de la santé à tous. Et vous, pourquoi me rudoyez-vous en m’empêchant de lui crier, sous pré­ texte de respect : Sauveur, sauve-moi? 11 Pourquoi me suis-je montrée à vos yeux* 1? C’est que je recevrai de la force, d’une manière que vous ne connaissez pas. Seriez-vous donc des mystes du Christ2? Pourquoi lui faites-vous cette escorte maussade? C’est vous qui talonnez l’immaculé3. Ecartez-vous donc, même sans vous il n’est pas seul4. Vous exhalez une puanteur de jalousie, de meurtre : voilà pourquoi vous m’empêchez de crier : Sauveur, sauve-moi. » 12 Telles furent peut-être les paroles de la femme à ceux qui voulaient la chasser ; en cachette, elle toucha la frange : elle essayait de dépouiller, comme s’il n’eût été qu’un 10. 2-3 : Matth. Il, 28 3. Littéralement : < Vous lui marchez sur les pieds ·, mais πτερνίζω a aussi dans l'Ancien Testament le sens de · supplanter ». La foule s'arroge des droits qui sont ceux du Christ : elle n'a pas ù décider à sa place qui sera et qui ne sera pas guéri par lui. I. Il aura toujours les apôtres pour le protéger des importuns. Le texte est peu clair et métriqueinent suspect. NOUVEAU TESTAMENT 96 τόν τή θεότητι άκοίμητον · ό[μω]ς Χριστός ήνέσχετο τοΰ κλοπήν® πρΙν ό κλέψας πλευράν Εν Έ[δέμ] τοΰ Άδάμ 5 καί μορφώσας τήν κράξασαν νΰν έν κλοπή · Σώτερ σώσόν (μ 1 όσπις πρΙν ούκ ήγνόει [τί] πέποή [Ό τ]ά πάντα είδώς πρΙν γενέσεως, στραφείς είπε πρός τούς μαθητάς αύτοΰ · « [Τίς] (δή) ήψατο η [τοϋ κρσσπέδαώ καί Ελα^εν όττερ ήθέλησε ; [Πώ]ς φυλάττετε ούν τόν θησαυρόν μου ; Γρηγορούντων ύμών [τώ]ν ίμών μαθητών 5 μή κλαττείς έσυλήθην βοώση χειρί · Σώτερ σώσόν με ; ώ' [Ύπ]ό τίνος αυτό τούτο γέγονεν, υμείς γνώναι όφείλετε, φίλοι μου· νυν ύμίν έκκαλϋπτω ■ [νΰν] Εγνώρισα τό δραματούργημα, δυνάμεις τρόπω πώς Εχρήσατο · άφωνίφ προ[σ]ήλθεν ίμοί βοώσα καί κρατούσα στολήν ώσπερ Επιστολήν, θεραπείαν ΕδρΕψατο κρά^ουσά μοι · 5 Σώτερ σώσόν με. κ' [‘Ρώ'σιν Ελαζεν ή προσελθούσά μοι, τί μοι φθεγγει, ώ Σίμων Βαριωνά, 12 3’ 13 1· 14 2‘ 15 1‘ έλήστευε δύναμιν Εξ Εμού γάρ Ελήι ότι όχλοι πολλοί με συ όμως supplevi leg. Ο : δτι ώς suppl. Tom., invito metro, je τί log. Ο : ά suppl. Tom. 2’ δή addidi || 3* πώς leg. Ο. νΰν leg. Ο II 3’ δυνάμεις scr. Tom. : δυνάμης Q δυνάμει con 'Ρώσιν : 'Ρύσιν suppi. Toni. (’Ρωμανού ΰμνοι β', ρ. τν€') leg. Ο. 1. On retrouve le même reproche feint, la même ironie fanüflF presque les mêmes termes dans l’hymne de l’Annonciation, str. Ila Vierge, s’adressant ft Joseph, lui dit : « ΙΙώς ούν έφύλαςας τήν μου ; * XXIII. L'HÉMORROÏSSE. Str. 12-15 97 homme, celui qui par sa divinité ignore le sommeil. Pour­ tant le Christ accepta d’être volé, lui qui avait volé dans l’Éden la côte d’Adam et formé celle qui maintenant criait furtivement : Sauveur, sauve-moi. 13 Celui qui sait toutes choses avant l’origine, et qui déjà n'ignorait pas les sentiments de la femme, se retourna vers ses disciples et leur dit : « Qui donc vient de toucher ma frange et de prendre ce qu'il avait désiré ? Comment gardezvous donc mon trésor1 ? Pendant que vous, mes disciples, étiez à veiller, aurais-je par hasard été volé, dépouillé par une main qui disait : Sauveur, sauve-moi? 14 Par qui cela s'est-il fait? Vous devez le savoir, vous, mes amis. Je viens de vous faire connaître le drame, je vais maintenant vous révéler comment a procédé le voleur de la puissance2 ; en silence elle est venue à moi, clamant et tenant rna robe comme un message, elle a cueilli la guéri­ son en me criant : Sauveur, sauve-moi. 15 Celle qui venait à moi a reçu la force, car elle m'a dérobé une vertu. Pourquoi me dis-tu, Simon bar lonas, qu’une 12, 3 : Matth. 9, 20 ; Mc 5, 27 ; Le 8, 44 12, 4-5 : Gen. 2, 21-22 13, 2 : Mc 5, 30 ; Le 8, 45 15, I : Mc 5, 30 ; Le 8, 46 15, 2 : Mc 5, 31 ; Le 8, 45 2. Lu leçon ne parait pas très sûre. Il y a peut-être une faute d'orthographe et un rejet insolite. Dû plus, le pluriel δυνάμεις s'explique mal. 98 I NOUVEAU TESTAMENT Ού ψαύουσΐ μου τής θεότητος · αυτή, ψαύσασα δέ στολής όρωμένη;, θείας φΰσεεος σαφώς έδράξατο Σώτερ σώσόν pt. » καί ύγείαν [έκ]τήσατο κράξασά μοι · 5 I I IS [•(Ος] κατείδεν δέ δτι ούκ ίλαθεν, ή γυνή ταντα συνελογί^ετο · φησίν δτι « Όφθώ τώ σωτήρΐ μου ’Ιησού, καθαρθεϊσα τούς σττίλ?. fpw/ ούκέτι φόζος γάρ ούκ Εστι μοι · τή βουλή γάρ αύτου έξετέ[λουν] tout. δ ήθέλησε, τούτο καί έδρασα · 5 έν γάρ ττίστει προσήλθον βοώσα αύτώ · Σώτερ σώσόν μι. Μή ούκ ήδει δ πλάστης δ {πραττον, μόνον ψαύσασα, ήώσιν {τρύγησα, έπειδήπερ ήδέως σεσύληττ τώ Θεώ μου κηρύττουσα δτι έσην Διό ού δέδοικα ό[φθή]ναι νυν Ιατρός άσθενών καί σωτήρ τών ψυχών 5 καί δεσπότης τής φύσεως, ώπερ βοώ · Σώτερ σώσόν με. ‘η' Άγαθώ Ιατρώ σοι προσέφυγον, άπορρίψασά μου νϋν τό δνει Κατ’ ίμοϋ τόν θυμόν μή έγεϊρης σου, ό γάρ ήΟέλησας έτέ[λεσα] · σύ υπήρχες σ[υμ]ζιξά3ων 5 μηδέ [τή ι θεραπαίνη ιή ’ πριν λογϊσωμαι γάρ ττοιήσαι τό δρδμα ΐτρό$ αύτό · τήν καρδίαν μου ήδεις κρανγίά^ουΐσάν σοι · Σώτερ σώσόν·' Q 15 5* ύγείαν : ύγι«ί«ν corr. eadem manus. 16 2’ φησίν : καί φησίν leg. Ο || 2* τοΰ σπίλου μου corr. 0“ ' 3· supplevi : έξετέ)χσα log. Ο. suppl. Tom., invito metro. 18 5‘ κραυγάσασαν leg. O. XXIII. L'HÉMORROÏSSE. Str. 15-18 99 grande foule nie presse? Ils ne touchent pas ma divinité, mais cette femme, en louchant ma robe visible, a saisi manifestement, ma nature divine, et elle a acquis la santé; en me criant : Sauveur, sauve-moi. » 16 Voyant qu'elle n’était pas restée inaperçue, lu femme réfléchissait ainsi : « Je me ferai voir de mon sauveur Jésus, maintenant que je suis purifiée de mes souillures. Car je n’ai plus peur : c’est par sa volonté que j'accomplissais cela. Je n’ai fait que cela même qu’il désirait : je suis allée vers lui avec foi en lui disant : Sauveur, sauve-moi. 17 Ce n’est pas que le Créateur ignorât ce que je faisais, mais il m’a supportée parce qu’il est pitoyable. Rien qu’en le touchant, j’ai vendangé la force, puisqu’il s’était laissé volontiers dépouiller. Aussi n’ai-je plus peur d’être vue maintenant, en proclamant devant mon Dieu qu’il est le médecin des infirmes et le sauveur des âmes et le maître de la nature, à qui je dis : Sauveur, sauve-moi. 18 J’ai recouru à toi, le bon médecin, rejetant enfin mon opprobre. Ne dresse pas ta colère contre moi, et ne le fâche pas contre ta servante : je n’ai agi que selon La volonté, car, avant que j’aie pensé à accomplir cet acte, tu étais là, m’incitant à le faire. Tu savais que mon cœur te criait : Sauveur, sauve-moi. 100 XXIII. l'hémorroïsse. Str. 19-21 NOUVEAU TESTAMENT loi 19 — Νυν νευρώβητι, γύναι, τή πίστει σου Οέλοντά με σνλήσ.'ασα] · θάρσ< [λοπτόν’ où γάρ ένεκεν τοϋ έλεγχΟήναί σε τού(των) πάντων εΙ$ μίσ.; (παρήγαγόνσ; άλλ’ ϊνα τούτους νυν [τη] στώσωμαι 5 ώ$ συλονμ£νο$ χαίρω, ουκ άπεί ό[θεν] ίσο λοιπόν ύγιαίνουσα, μέχρι τέλους τή; νόσου σου κρά^ουσά [μοι] · (Σώτερ σ&ί, - Prends courage à présent, femme, toi qui par ta foi m’as dépouillé avec mon assentiment. Sois rassurée désor­ mais, car ce n’est pas pour te faire blâmer que je t’ai ame­ née au milieu de tous ces gens, mais pour leur donner l'assurance que quand on me dépouille je m’en réjouis, je je ne fais pas de reproches. Sois donc désormais en bonne santé, toi qui jusqu'à la fin de ta maladie me criais11 : Sauveur, sauve-moi. ί»' 20 άλλά πίατεω; τ[ή;] σή; τό κότερά Ου χειρό; τη; έμής τούτο έργον νϋν, πολλοί ήψαντο γάρ τοΰ κρασπέδου μου, έπειδή πίστιν ού προΓσήίγαγον · τής δυνάμεω; δέ ο. [έπέτίήρ σύ δέ πίστει πολλή έμοΰ άψαμέπ) τήν ύγείαν έδίρέ’ψω, δθεν σε νυν 5 έπϊ πάντων προήγαγον, ΐνα βοφ; ’ κα Ύίέ τοϋ Θεού άκατάληπτε υπάρχων μόνο; άναμάρτητο; · (Σώτερ σώσόν με.) > 21 , δι’ ή μάς σαρκωθεί; ώς φιλάνθρωπο;, J ώς έκείνην αΙμάτων τό πρότερον, ούτως άμαρτημάτων με λύτρω» ταΐ; εΰχαϊς καί πρεσ£είαι; τών άγίω. κλϊν[όν] μου τήν καρδίαν, μόνε δυνατέ, 5 Ceci n'est pas l'ouvrage de ma main2, mais 1’œuvre de ta foi. Car beaucoup ont touché ma frange, mais sans obtenir la force, parce qu’ils n’apportaient pas de foi. Toi qui m’as touchée avec beaucoup de foi, tu as cueilli la santé, c'est pourquoi je t’ai amenée maintenant devant tous, pour que tu dises : Sauveur, sauve-moi. » έπΐ το μελετάν σου τού; λόγου; άεΙ, Ινα σώσης με. Fils incompréhensible de Dieu, incarné pour nous par amour de l'humanité, comme tu as délivré déjà cette femme de son sang, de meme délivre-moi de mes péchés, toi qui es seul sans péché. Par les prières et l’intercession des saints, incline mon cœur, ô seul puissant, vers la méditation continuelle de tes paroles, pour que tu me sauves. 21, 2 : Ps. 50, 16 19 3* ώς correxi : ότι Q Tom. Ο || 4 δΟεν leg. Ο || 5’ μοι leg. Ο. J 20 1’ τό ante ίργον Q” τουργον core. 0‘. 1. Le Christ mo paraît vouloir louer, chez l’hémorrolsse, la vérance de la prière qui a fini par forcer la guérison. N. Liv 21, 4-5 : Ps. 118, 36.148 comprend νόσος comme une métaphore pour : « vie terrestre » et traduit : < toi qui me crics jusqu'à la fin de ta vie... > Placer un tel Jugement sur la vie dans la bouche du Christ, c'est en faire un disciple de Manès. 2. Τό ajouté au-dessus do la ligne devant, ίργον viole le mètre. Le copiste n’a pas remarqué que έργον est attribut et non sujet. .. >-ι μ mb·.··· . I’ ni ·>' ,.η β V Λ ,,ι XXIV. HYMNE DE LA MULTIPLICATION DES PAINS Ce poème est le dernier de la série des hymnes d’après Pâques, dont celui des Noces de Caria est le premier, après le dimanche de Thomas. Cette symétrie est sans doute voulue, chacun des deux miracles pouvant être pris comme un symbole de l'eucharistie. On a vu que ce thème avait été fort peu développé par Romanos à propos des noces de Cana. Dans cet hymne, au contraire, on le voit prendre la place d’un des deux thèmes pascals qui font l'armature des autres pièces de la même série : la restauration de la nature humai­ ne déchue ; il n’en est plus guère question qu’aux strophes 5 et 6. En revanche, celui de la divinité et de la toutepuissance du Christ garde toute son importance. Que la multiplication des pains soit la préfiguration de l'eucharistie — idée si essentielle qu’elle a été choisie pour le texte du refrain —, c’est ce que le récit évangélique suggère déjà en montrant le Christ dans l’attitude même qu’il aura en rompant le pain, au soir de la Cène : « Et levant les yeux au ciel, il dit la bénédiction1, d Cette inter­ prétation est devenue commune chez les commentateurs et les homélistes qui ont traité de ce miracle ; il en existe cependant une autre selon laquelle les pains représentent le Logos, la parole divine qui peut se propager à l’infini et nourrir toutes les âmes. Cette exégèse, de caractère plutôt _ic.xic 1. Mc 6, -11 ; MaltIt., Il, 19 ; Le 9, 16. 10-1 NOUVEAU TESTAMENT alexandrin, vient en effet d’Origène1. Romanos y fait allusion dans les strophes 4, 6 et surtout 9, et s’il l’a admise aussi, c’est que les deux interprétations, loin de s’exclure, se complètent : elles constituent deux approches d’une meme réalité spirituelle, qui est mystère pour l’intelligence. Mystère de l’habitation du Logos dans l’âme humaine, mystère de la présence du Christ dans l’eucharistie, mys­ tère de l’incarnation du Fils de Dieu conçu dans le corps d'une vierge (évoqué dans la dernière strophe), le miracle de la multiplication des pains symbolise tout cela en rappelant que l’essentiel de la doctrine chrétienne n’est accessible qu’à la (oi et non à la raison. La manifestation de la puissance divine du Christ ne parait jamais à Romanos suffisamment mise en valeur dans (’Évangile ; aussi est-il souvent conduit à souligner à gros traits les passages du texte d’où elle ressort le mieux, voire à les solliciter quelque peu. Dans cet hymne, l'essentiel de son récit a été emprunté, non à Jean2, mais aux synop­ tiques. qu’il complète le cas échéant les uns par les autres : ainsi, la mention de l’heure tardive vient de Marc et de Matthieu ; le chiffre de deux cents deniers, de Marc et de Jean ; c'est Jean encore qui indique qu'un enfant a apporté les pains, et c’est Marc qui signale le « bon ordre » dans lequel les apôtres rangent la foule pour lui distribuer la nourriture. Les modifications apportées au texte portent, comme 1. Dans son Commentaire sur Matthieu, L. XI (PG 13, 903 B911 A). Dans le Commentaire sur Matthieu de saint Jka.n Chrysos­ toms, où ce miracle est traité dans l’homélie 49 {PG 57-58, 495-504), nous n'avons presque rien trouvé que Romanos ait. pu utiliser dlrec loment. 2. Dans le récit de Jeun, c’est le Christ lui-même qui, feignani d’être embarrassé, demendo à Philippe où acheter des pains poui nourrir la foule, afin d’éprouver les apôtres. Cette version a l’inconvé nient de mettre moins bien en valeur le pou de foi des apôtres, ce qui rend les reproches du Christ moins justifiés. XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS 105 d'ordinaire, surtout sur les discours : de deux ou trois répliques, voire d’un simple mot qu'il trouve dans l’Évangile, Romanos tire, soit un sermon, soit une scène drama­ tique ; ce qui l’amène, pour créer un drame là où il n’y en a pas dans sa source, à grossir les oppositions, voire à les inventer, pour que l’affirmation de la divinité du Christ en ressorte plus éclatante. Ici, ce sont les apôtres qui font les frais du contraste, et c’est en leur reprochant leur manque de foi que le Christ porte témoignage sur luimême. Cette situation est suggérée ά l’auteur par le passage de Marc1 où, ά propos de la stupeur éprouvée par les apôtres en voyant le Maître marcher sur les eaux, le narra­ teur ajoute : « Ils n’avaient pas compris le miracle des pains, mais leur cœur était aveuglé. » D’autre part, dans le récit meme du miracle — celui que donnent les synop­ tiques du moins —, Jésus répond à l’inquiétude des apôtres par un mot qui peut sembler ironique : « Donnez-leur vousmêmes à manger. » Veut-il vraiment faire avouer aux apôtres leur propre impuissance? Ne cherche-t-il pas plutôt à leur communiquer la foi qui transporte les mon­ tagnes et permet à Pierre de marcher sur les eaux? Préci­ sément, l’épisode de la marche sur les eaux, dans Matthieu, suit immédiatement le récit de la multiplication des pains, et ce rapprochement n’est sans doute pas dû au hasard. En leur disant : « Donnez-leur vous-mêmes à manger », Jésus donne aux apôtres une leçon de foi, mais de foi agissante, non de celle qui consiste à attendre passivement que le Christ ait résolu le problème et fait tomber la manne du ciel. Cette foi paresseuse, et en somme égoïste2, c’est celle qu’envisage précisément Romanos parce qu’elle sert mieux son propos essentiel, qui est de montrer, comme il le 1. Mc 6, 52. 2. Romanos, on effet, précise que les apôtres eux-mêmes n’auront pas à souffrir, car Ils sont entraînés au jeûne (str. 8) ; leur sollicitude est purement désintéressée. 106 NOUVEAU TESTAÀŒNT dit à la strophe 7, que Jésus « est le Dieu et le créateur de l’univers », et que les apôtres, eux, «étaient faibles, car ils étaient créatures ». Aussi paraphrase-t-il la brève réponse du Christ dans un sens qui parait la trahir un peu, en la transformant en une sèche réprimande, celle d'un maître impatient qui s’agace de voir que ses propres disciples ont la prétention de lui donner une leçon de charité et de prévoyance : s’ils avaient compris qu'il est tout-puissant, ils ne viendraient pas le déranger dans sa prédication pour lui faire part de leurs « inquiétudes déplacées », trop matérielles. L'hymne de la Multiplicalion des pains n’est pas sans rappeler celui des Noces de Cana qui lui fait pendant au début du temps pascal. On remarquera que leurs acros­ tiches sont du mémo type : ποίημα ’Ρωμανού τού ταπινοΰ pour le premier, τδ έπος ’Ρωμανού ταπεινού pour le second. Le centre de ce poème est occupé, lui aussi, par un discours du Christ, adressé cette fois à sa mère, et dans lequel il a soin de préciser que les besoins de ses invités lui étaient déjà connus. Mais le ton des explications qu’il donne à la Vierge lorsqu’elle lui demande un miracle est fort diffé­ rent de celui qu’il emploie pour les apôtres : non seulement il lui parle avec la plus grande déférence — tout en affir­ mant fortement sa liberté à l’égard des contingences, sa toute-puissance divine —, mais il consent, en sa faveur, à déranger tout le plan qu'il avait conçu pour l’éducation spirituelle du peuple juif, et à accomplir un miracle qu’il tient cependant pour prématuré. Cet abaissement par lequel est limité volontairement un pouvoir dont, par ailleurs, le poète se montre si jaloux pour le Christ, montre bien quelle place éminente tient la Vierge dans son œuvre. 11 va sans dire que ce rapprochement ne signifie rien quant aux dates respectives des deux hymnes. Nous ne savons pas quand celui de la Multiplication des pains a été composé ; on peut dire tout au plus qu'il est probablement postérieur à son hirmos, celui de l’hymne de Thomas, 107 XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS M. Papazoglou croit pouvoir le placer à la même époque que l’hymne Sur le tremblement de lerre el l'incendie, seul ouvrage de Romanos dont nous connaissions la date avec une certaine précision. Son argumentation, fondée sur des analogies de style qu'il y aurait entre les deux pièces, n’est pas convaincante1. *C Prooï,nion es^‘ autômèlc. Les strophes suivent l’hirmos Τίς έφύλαζε (hymne de I'Incrédulité de Thomas), dont cet hymne est, à notre connaissance, l’unique prosomoïon. Mètre 1. Il rne semble que, là où M. Papazoglou croit voir des parallèles, il n'y a que des rencontres fortuites et remploi d’un vocabulaire banal, qu’on retrouve partout chez Romanos. Voici quelques-uns de ces rapprochements : Tremblement de lerre. tr.ziy&xo ό κτίστης (str. 5) ώς δεσπότης άγαθός (str. 2) παρά του φιλάνθρωπου (str. 8) σώσον τόν πιστόν λαόν σου, ώς έλεήμων (str. 18) την άφεσιν δός τήν των πταισ­ μάτων (str. 25) Multiplication des pains κτίστης τε του παντός έστιν (sir. 7) διδάσκει ό δεσπότης (sir. 2) ούκ έστιν..., φιλάνθρωπε (str. 12) διάθρεψον ήμάς πάντας, ώς έλεήμων (str. 22) καί δός ήμϊν την χάριν σου καί άφεσιν πταισμάτων (str. 22). Quel est l’hymne de Romanos où Dieu n’est pas qualifié de κτίστης, de δεσπότης, de φιλάνθρωπος ou d’έλcήμωvî Et y a-t-il une formule liturgique plus courante, surtout dans une prière finale, que άφεσις των πταισμάτων? Nous avons procédé de même en comparant cet hymne avec un autre pris au hasard —en l’occurrence celui d’Adam el Ève -, et nous avons trouvé tout autant de « parallèles », voire de plus probants : par exemple « Πλανασθε ούκ είδότες... » (Multiplica­ tion des pains, str. 13) et < ΙΙεπλάνησαι καί ού γινώσκεις » (/Idam et five, str. 11). Cette méthode ne parait donc pas pouvoir donner des résultats sûrs, à moins peut-être d'élre beaucoup plus sévère sur la probabilité des coïncidences. NOUVEAU TESTAMENT 108 Le rythme du prooïmion peut se figurer ainsi : υυ-υ / υ-υ υ-υ υυυυυ-υ / υ-υ υ-υ / υ-υυ υυυ-υ υ-υυ / υυυ-υ υυυ-υ / υ-υ υυυ- υυ/ |-υυυ -υυυ -υυ| υυυ- -υυ υ-υ Dans l’hirmos des strophes se présente une difficulté aggravée par l’absence d'autres prosomoïa. Le kôlon ll, dans l’idiomèle, a toujours la forme υυ -υυ. Dans notre hymne, on trouve aux strophes 16 et 20 une syllabe supplémentaire, ce qui donne : -ύυ -υυ. Le prosomoïon coin porte-t-il une variante régulière ignorée du modèle? Deux strophes seraient peu pour l’affirmer, bien que le texte, tel qu’il nous a été transmis, contienne peu de fautes métriques. Mais au même endroit, la strophe 12 présente une leçon qui ne signifie rien, et qu’il faut bien corriger en ajoutant une syllabe. Le début de la strophe 4 est suspect, lui aussi : καί νυν indique que ήλθον ne peut se rapporter qu’à la foule de ceux qui sont venus écouter l’hymne, or jamais Romanos n’emploie la troisième personne pour désigner son auditoire, auquel il s’identifie dans ses exordes comme dans ses prières finales. On trouve toujours « nous », et la strophe 2 comme la strophe 7 commencent à la pre­ mière personne. Nous pensons que, dans les strophes 4 et 12, le texte primitif a été corrigé — et fort maladroite­ ment — parce que. dans cet hirmos que personne n'em­ ployait, on ne s’était pas aperçu que Romanos avait intro­ duit une variante qui ne figurait pas dans l’idiomèle. De telles modifications de l’hirmos par l’auteur même qui l’a créé sont courantes chez Romanos. Le schéma métrique devient donc : XXIV. .MULTIPLICATION DES PAINS ϋυ(υ)1 -υυ / υϋ2 υυ- / υυ-υ υυυ- / υ-υυ υ-υ υ-ι□υ υυ -υ / υ-υυ υυ-υ -υυ υ/ -υυύ υυ-υ gî ou 64 Mlabes 16 A 19 accents syllabes 5 υ-υ υυ­ υ-υ υ-υυ -υυ -υ< / υυυυ­ |-υυ υ-υ ■’ accents Syllabes 8 accents 10 1. 2. 3. •1. 109 υ-υϋ3 / υυ-υ υ-υυ υυ/ -υυυ υ-υ υ-υυ / υ-υυ υ-υ -υυ -υ4 υυυυ-υ υυ-υυ| l*r accent faible ou inexistant dans 6 strophes. l«r accent faible ou inexistant dans 5 strophes. υ-υυ ou υυυχ dans 11 strophes ; υυυ- dans I strophe. 1·» accent faible ou inexistant dans 9 strophes. υυ-υυ NOUVEAU TESTAMENT 1 ιθ τή δ' -rifr 3' έ£δοράδο$, κοντάκιον its τούς πέντε άρτους, φέρον άκρ. τήνδε · ποίημα ‘Ρωμανόν τού ταπεινού ήχο$ πλ. 5' ... πρός · Τίς έφύλαξε τήν τον μαθητου. Προοίμιον Τούς έκ τής σής τρεφομένονς σαρκός, ίλεήμον, άπό λιμόν καί Ανάγκης των αΙωνίων όγαθών σου θυόμενος πάσης, τ?ί Ικεσίςι τής Θεοτόκου ότι υπάρχεις, σωτήρ, ο! ίν ούρανοϊς ότι άνθρωποι γηγενείς νψ[ουνται] τή διανοίφ μέτοχοι Χ[ριστον Τό σώμα γάρ αύτοϋ I άξίωσονή άρτος Αφθαρσίας έπονράνιος. α Πάντες άγγελοι Χοιστε ό ί I θαυμά$ουσι τά έπ[ίγεια], τά κάτω κατοικοϋντες καί οθάνονσι πρός τά άνω, δν’τες τοϋ ίστανρωμένου. πάντε[ς] άμα έσθίουσι τώ άρτφ τής $ωής πρόθυμοι προ σκυνουντες', πρός · τίς έφύλαζε κτλ. ante primum oecum Q. 2 1 i * επίγεια supplevi : έπίγ εια] leg. Ο || 4Χριστού leg. Ο : <γεγο«' suppl. Tom. ]' 6* προσκυνούντες supplevi : προσ<ιόν>τες suppl. Tom. θ XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Pr. - Str. 1 111 de la multiplication des pains mercredi de la 7° semaine après Pâques πλάγιος δ' prooïmion : idiomèle strophes : πρός ' Τίς έφύλαξε Acrostiche : ΠΟΙΗΜΑ ‘ΡΩΜΑΝΟΥ ΤΟΥ ΤΑΠΙΝΟΥ Mss : Q f° 149Γ-Ι52Γ Éditions : Tomadakis, 'Ρωμανού τοΰ Μελωδοΰ ύμνοι, t. IV, 2« partie, η® 45, ρ. 333-374 (éditeur : Ch. Papazoglou). P. Maas-C. A. Trypanis, Sancli Bornant Melodi Canlica, I, n® 13, p. 94-101. Hymne : Date : Ton : Hirmos : Prooïmion Nous que tu nourris de ta chair, ô Miséricordieux, délivre-nous de la famine et de toute détresse, Christ, toi qui es notre Dieu, et daigne, par la prière de la Mère de Dieu, nous accorder tes biens éternels, car Lu es, Sauveur, le pain céleste d’immortalité. 1 Tous les anges des cieux s'émerveillent de ce qu’ils voient sur la terre, car les hommes faits de terre, qui habitent icibas, s’élèvent par l’esprit et parviennent là-haut, partici­ pants du Christ crucifié. Car tous ensemble, ils mangent son corps, empressés à adorer le pain de la vie1, ils en éphymnion : Jn 6, 58 1, 4 : Héb. 3, 14 l. Nous suppléons -ροσζυνοϋντες, mais le texte est peut-être tout simplement προσελΟόντες : « approchant avec empressement du pain de vie ». NOUVEAU TESTAMENT 112 έντεϋθεν σωτηρίαν · άθάνατον έλπί^ονσιν κάν αί[σθη]τώς γάρ άρτος όράται, νοητώς άγιά^ει αυτούς ώς ύ[πάρχων] 10 (άρτος άφθαρσίας ίπουράνιος.) β' Ότι σάρξ έστι ό άρτος δνπερ λαμβάνΓο'μεν, τον ’Εμμανουήλ διδάσκει ό δεσπότης · αυτός πρώτος ττάντας (ήμας) έλήλυθεν έκουσίως, [ή] νίκα γάρ πρός τό πάθος άρτον τόν τής σωτηρίας · ίκλαίσε] Χρίστος 5 καί λέγει τοϊς αύτού άποστόλοις, ώς γέγραπται · « Γίροσέλθετε νννί, φάγετε από τούτον ζωής τής αίωνίου ■ [καί] τεύξεσθε έσθίοντες έστι γάρ σάρξ [μου αυτή ή βρώσις, έπειδήπερ έγώ ον ορατέ υπάρχω (άρτος άφθαρσίας έπονράνιος.) » 10 Ίσμεν άπαντες, όσοι έν Χριστώ ώς τώ άρτω τώ μυστικώ 5 τον σώματος Χριστού όντες καί άνυποκρίτου, ά[μα] τε καί τού αίματος έν πίστει τή αυτού ίσάγγελον έλπί^ομεν [έ]στι γάρ όντως προθύμως προσιόντ[ες}, ποτήριον σωτηρίου, λαμβάνοντες δέ πρός τούτοις γνώμ'·ης] καθαρός τήν πίστιν πάσαν κεκτήμ[ε]θα άπαντες μ^ε]τασχόντες, έκ τούτων πολιτείαν · τού πεπονθότος Ιησού τού Χριστού τό πανάγιον σώμα (άρτος άφθαρσίας ίπουράνιος. > 10 2 2 2ι add. nos Ο“. 3 6’ τη : το’-* Tom. XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Str. 1-3 113 espèrent le salut étemel. Si, pour les sens, il est un pain visible, spirituellement il les sanctifie parce qu’il est un pain céleste d'immortalité. 2 Que le pain que nous prenons soit la chair de l’Emma­ nuel. c'est ce que le Maître lui-même est le premier à nous enseigner à tous : à l'heure où il alla volontairement à sa Passion, le Christ rompit le pain du salut et dit ά ses apôtres, ainsi qu’il est écrit : « Approchez maintenant, mangez de ceci et vous recevrez en le mangeant la vie éternelle ; car c’est véritablement ma chair que cette nour­ riture, puisque moi que vous voyez je suis le pain céleste d'immortalité, a 3 Nous savons tous, nous qui possédons pleinement la foi dans le Christ, que, quand nous approchons avec empresse­ ment du pain mystique, en prenant aussi le calice du salut, si c’est dans une intention pure et sincère1, en participant tous au corps ainsi qu'au sang du Christ dans la foi que nous avons en lui, nous en espérons une vie semblable à celle des anges : car, en vérité, le corps très saint de celui qui a souffert, Jésus-Christ, est le pain céleste d'immortalité. 2, 4-10 : Matth. 26, 26-28; Mc 14, 22-24; Le 22, 19-20; I Cor. 11, 23-25 1. Ch. PapazoglôU donne à ce participo une portée plus générale et traduit : · Et si nous vivons avec une pensée pure et sans hypocrisie. » 114 NOUVEAU TESTAMENT 8' Ήλθομεν άπαντες πώς κράςει τά εύαχχίλίια] άκούσαι καί νϋν καί θαυμά^ειν τόν Ίησούν · διέθρεψεν έν έρήμω τάς πέντε πριν χιλιάδας · πάσ[ης] έκπλήξεως γίμον. θαύμα φοβερόν, 5 πέντε άρτους, ώς γέγραπται, Λαζών yàp ό σωτήρ ταύτας τάς χιλιάδας, έκτρέφει έξ αύτών σοφίφ τή άφράστω · καί πίάν·τες έκορέσθησαν ούδέ yàp πλήθους αυτός yàp άπορρήτως 8x(pu)j©v άρτων, έπειδήπερ παρήν ό Χριστός ό υπάρχων 10 άρτος άφθαρ(σίας έπουράνιος>. Μνήμην βούλομαι γεωργού (τε) καί ίατρου έσπευσεν ευθύς Έώρα δέ Χριστός φθάσαι τόν εύεργετούντα. πάντας καί έσπλαγχνίχετο, καί πρώτον ό σοφός καί δύναμιν χαρίζεται ούτοι δέ τότε παρόντος έν έρήμω, και έχουσα τάς άκάνθας ή χώρα ή άσθενουσα 5 τό πλήθος πώς δ ιετρέφετο· ποιήσασθαι νϋν δίδωσι θεραπείαν τή τούτων άσθενείφ · τής Ιατρεϊας άπολαύσαντες ίγνωσαν δτι ύπάρχει 10 άρτος αφθαρσίας <έπουράνιος>. Q 4 1* "ΗλΟομεν correxi : ΉλΟον Q Tom. Ο || 2· Οαυμάζειν core, no· 0 θαυμάζει Q Toni. 5 2’ τε add. nos Om j| 9 άπολαύσαντες corr. nos O,n : άπολαύβ»πάντες Q Tom, || υπάρχει : ύπάρχεις corr. Om. 1. La correction de θαυμάζει en Οαυμάζειν nous parait indispenu! pour rendre le texte intelligible. Celle de ήλθον en ήλθομεν Test peuW moins et fait difficulté pour le mètre (voir l’introduction), mais pen seule d’expliquer xal νϋν au v. 1 ·, que sans cela il faudrait corriger. L’â·»» s'adresse probablement ù son auditoire, entrée en matière fort bawü< XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Str. 4-5 I 15 4 Nous sommes tous venus aujourd’hui encore pour en­ tendre ce que disent les Évangiles, et admirer Jésus12; car autrefois, il nourrit mystérieusement cinq mille personnes dans le désert. Prodige terrible, plein de toute espèce d’épouvante ! Le Sauveur, prenant cinq pains, dit l’Écriture, en nourrit ces cinq mille personnes, et la Sagesse ineffable les rassasia toutes8 ; car elles n’avaient pas besoin d'une quantité de pains, puisque le Christ était là, qui est le pain céleste d’immortalité. 5 Je veux maintenant faire mémoire de la façon dont fut nourrie la foule. Quand le laboureur, le médecin fut dans le désert, la campagne affaiblie qui ne portait que des épines se hâta sur-le-champ de rejoindre le bienfaiteur3*. Le Christ les voyait tous et les prenait en pitié, et le sage commença par donner la guérison et par accorder la grâce de la force à leur faiblesse. Eux, alors, en jouissant de ce remède, connurent qu’il est le pain céleste d’immortalité. 5, 3 : lléb. 6, 8 5, 6-7 : .Malth. 14, I l ; Le 9, 11 ; Jn 6, 2 dont les hymnes offrent tin assez grand nombre d'exemples. S’il voulait parler de la foule dans le désert, ce serait la une anticipa­ tion bizarre et maladroite. 2. On a traduit par l'actif à cause du jeu de mots : ils furent rassa­ siés par la sagesse ineffable (.Jésus) et de la sagesse ineffable (le Logos). 3. La campagne affaiblie, c'est la société privée de la parole divine, et dans laquelle les soucis du monde ont fait pousser les épines qui menacent d’étouffer le bon grain (ci. la parabole du semeur). C'est de celte γη άκανθοφόρος qu'est née la fille d'Hérodiade (hymne de la Décollation de saint Jean-Baptiste, str. 17). La mention du • médecin » divin rend l’image quelque peu incohérente. 116 NOUVEAU TESTAMENT s Άπαξάπαντας / Ιάτρευε τούς έν θλίψϊσι, ό πάντων θεός θεραπεύων καί τών ψυχών λαμβάνων συγκληρονόμους πάντας τούς πτωχούς, 5 Έν δσφ δέ αύτοΐς τά πάθη ώς δυνάστην, à πλούσιος κληρονόμος μόνον έάν βουληθώσιν. ταΰτα εύηγγελί^ετο, τό μέτρον πρός δυσμάς φχετο της ή μέρας καί όλον τό συνάθροισμα κεκορεσμένον ύπήρχεν έν νηστείφ διδασκαλίας καί είδός ώς ύπάρχει Χριστός τοίς άνθρώπος 10 άρτος Αφθαρσίας <έπουράνιος>. Γ 'Ρφως μΑθωμεν έφθέγγοντο ο! Απόστολοι, τί μέν τώ Χριστώ ευθέως άπεκρίθη. τί δέ à σωτήρ πρός αυτούς τά μέλλοντα προεώρα. Αυτός μέν γάρ ώς προγνώστης ουτοι δέ ούδέν ί» τούτων ήδύναντο γνωναι · κτίστης τε του παντός ίστιν, αυτός μέν γάρ θεός αυτοί δέ άσθενεϊς ήσαν ώς όντες κτίσμα · αυτός μέν δυνατός έστιν, άλλα παρέσχε άδύνατοι δέ ούτοι · δύναμιν τούτος, διαθρέψας αύτούς θεϊκώς ώς υπάρχων 10 άρτος Αφθαρσίας έπουράνιος. f η *6ύς γάρ είδοσαν ο! τού λυτρωτού ή ήμέρα πρός τάς δυσμάς, « Διδάσκαλε, άνεβόων, 6 6’ φχβτο : etyero Απόστολοι ώς έξίδραμεν σπουδαίως προσελθόντες · I άπέκλινεν ή ήμέρα · 9 «Ιβός : είδώς Q. XXIV. MULTIPLICATION DES pains. Str. 6-8 117 6 Le Dieu de l’univers guérissait tous les affligés sans exception, soignant aussi les maladies de l’âme par sa puissance souveraine, prenant comme cohéritiers — lui, le riche héritier — tous les pauvres, pour peu qu'ils le voulussent. Pendant que la bonne nouvelle leur était ainsi annoncée, la mesure du jour12inclinait vers le couchant, et l’assemblée tout entière était, en plein jeûne, rassasiée d'enseignements, et voyait que le Christ est pour les hommes un pain céleste d’immortalité. 7 Sachons sans peine® ce que disaient les apôtres au Christ et ce que le Sauveur leur répondit aussitôt. Car lui, connaissant tout d’avance, il prévoyait l’avenir, eux n’en pouvaient rien savoir ; lui est le Dieu et le créateur de l’univers, eux étaient faibles, car ils n’étaient que créature ; lui est puissant, eux étaient impuissants, mais il leur conféra la puissance en les nourrissant d’une manière divine, car il est le pain céleste d’immortalité. 8 En voyant que le jour courait vers le couchant, les apôtres du Rédempteur se hâtèrent d’aller le trouver en s’écriant : « Maître, le jour a baisse, tout ce peuple est 6, 3 : Matth. 21, 38 ; Rom. 8, 17 ; Héb. 1, 2 8, 1-7 : Matth. 14, 15 ; Mc 6, 35-36 ; Le 9 12 1. Le soleil. 2. Le poète veut dire qu'on n’a aucune peine à imaginer la conver­ sation tenue entre le Christ et ses apôtres, car elle est rapportée d’une façon exceptionnellement détaillée dans les Évangiles, et ce qu’il ajoute de son cru est fort vraisemblable. NOUVEAU TESTAMENT 118 πας δέ ό λαός 5 ούτος νηστείαις έτάκη · έρημος, ώς έπίστασαι · ό τόπος δί έστιν πριν γενέσθαι έσπέραν, άπόλυσον αύτούς έλθόντες εις τάς κώμος · ίν’ άρτους άγοράσωσιν ούτοι νηστεύειν ού γάρ άρκονσιν ώς ήμεΤς, οίς παρίσχες Ισχύν ώς ύπάρχων 10 άρτος Αφθαρσίας ίπουράνιος. θ' Μέγας πέφνκας του κόσμον σωτήρ διαθρίψας δέ τόν λαόν tv λόγοις Αλήθειας, πρός τρίτον της σωτηρίας, ώδήγησας τους Ανθρώπους δεδωκώς αύτοίς 5 αύτοί μέν τάς ψνχάς γνώναι τήν δικαιοσύνην · νοητώς Απετράφησαν, τό σώμα δέ λοιπόν χρή^ουσι θεραπεΰσαι, καί τούτων αί μητέρες · καί μάλιστα τά νήπια δ μεριμνώντες καί γνώσιν πάντας έδίδαξσ; παρακαλοϋμεν ίνα θρέψης αύτούς, λντρωτά, ώς ύπάρχων 10 άρτος Αφθαρσίας έπουράνιος. ’Αλλά, Κύριε, πώς στέργουσί σε οΐ άνθρωποι, όρώμεν νννί άντί πάσης ούτοι τρυφής άν γένηται δέ έσπέρα, πόρος μέν ούδείς 5 καί πίπτουσιν είκός τούς λόγους άγαπώντες · καί μέλλουσιν ύποστρέφειν · άρτων έστίν έν έρήμω, ασιτίαν ού φέροντες. Άπόλυσον αύτούς · άπέλθωσιν, ώνήσωνται σφόδρα γάρ μεριμνώμεν ■ τροφός πρό τής έσπέρας · Q 10 2’ τρυφής : τροφής conj. Ο", fortasse recte j| 3* μέλλουσιν : μέλλ»·' conj. Tom. || 4* πόρος corr. O (quod jam conjecerat Tom.) : <5ρος Qty corr. Tom. ορος μέν ούδέν fortasse corrig. XXIV. -MULTIPLICATION DBS pains. Str. 8-10 119 consumé par le jeûne ; or l'endroit est désert, tu le sais. Renvoie-les avant que vienne le soir, pour qu’ils aillent acheter du pain dans les villages. Car ces gens-là ne sont pas capables de jeûner comme nous, à qui tu as donné la force parce que tu es le pain céleste d'immortalité. 9 Tu es, par ta nature, le grand sauveur du monde, et tu us enseigné à tous la connaissance ; en nourrissant le peuple avec des paroles de vérité, tu as guidé les hommes vers le chemin du salut en leur donnant de connaître la justice. Ils ont nourri spirituellement leurs aines, mais maintenant ils ont besoin de prendre soin de leurs corps, surtout les petits enfants et leurs mères ; nous en sommes inquiets et nous Le prions de les nourrir, Rédempteur, puisque tu es le pain céleste d’immortalité. 10 Du reste, Seigneur, nous voyons maintenant combien ces hommes t’aiment, car à tout plaisir ils préfèrent tes paroles ; mais si le soir vient, il faut quand même qu’ils s'en retournent. Il n’y a aucun moyen de trouver des pains dans le désert1, et ils tomberont probablement, ne pouvant supporter le manque de nourriture2. Renvoic-les, car nous 10, 5 : Mallh. 15, 32: .Mc 8, 3 10, 6-7 : Mat th. 14, 15 ; Mc 6, 36 ; Le 9, 12 1. 11 faut corriger όρος ou ούδείς au v. 4*. "Όρος ούδέν offre un sens plue Intéressant : il n’y a pas dans le désert la « montagne do pains · nécessaire pour nourrir une telle foule. Mais la correction πόρο; est paléographiquement plus vraisemblable. 2. Détail qui ne figure pas dans le récit de In première multipli­ cation des pains, mais seulement dans la seconde [Mallh. 15, 23-39 ; Afc 8. 1-9). NOUVEAU TESTAMENT 120 καί άποστόλους τούς μαθητάς σου συμπαθείν έξεδίδαξας πάσιν, υπάρχων 10 άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. » ια Νϋν ό Κύριος τί έφησεν έπακούσωμ[εν] · πρός τούς μαθητάς « Μεριμνώντες δότε τροφήν χορτάσματα άγορά^ειν · ού χρήρυσιν έξ έτέρων πάντας ένταύθα προθύμως. » θρέψατε αυτούς 5 Εύθυς δ’έ] πρός αυτόν καί άρτους τοίς πεινώσιν· άντεφθέγξαντο λέγοντες · « Άμέτρητός έστιν όχλος ό συνηγμένος, ώνήσασθαι, οίκτίρμον, καί άρτους αν θελήσωμεν διακοσίων ούκ έξαρκέσει δηναρίων αντοϊς · συ δέ πέφυκας μόνος 10 άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. 'Οπως ίμάθομεν ιδ 1 — καί τό άληθές ού κρϋπτομέν σοι, διδάσκαί κρίθινους ούχ εύρήσεις · εΙ μή πέντε άρτους ήμίν οΰδείς ήμών ουδέ τούτους παίς γάρ συμπαρών 5 ούκ έστιν <δέ> ήμϊν έκόμισεν έν έρήμφ · τούτους βαστάσας έπέστη · τρόπος άλλος, φιλάνθρωπε · πρός πλήθος δέ πολύ, άρκέσαι πώς δυνήσονται Έχει πρός τούτοις άπειρον, π[αν]οικτίρμον, οΐ πέντε άρτοι ού[τοι ; J δύο Ιχθύος, άλλά σπευσον καί θρέψου [αύΐτούς ώς ύπαρχων 10 άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. » Q 11 7’ άν Οελήσωμεν : άνΟελήσωμεν Q. 12 1’ έμάΟομεν correxi : μάΟωμεν Q Toni. Ο 5* δέ addidi. 1. Cette réponse, très ironique, relève le μεριμνώμεν employé deui par les apôtres et qui semble avoir piqué le Christ, car ses propre* ciples ont l’air de lui faire la leçon : ils font remarquer coinplaiBamx qu’ils ont compassion de gens dont lui-même ne semble pas se soi» XXIV. MULTIPLICATION DES pains. Str. 10-12 121 sommes très inquiets ; qu’ils s’en aillent acheter des vivres avant le soir. Tu as enseigné la compassion pour tous à les disciples et apôtres, car tu es le pain céleste d’immortalité. » 11 Écoutons bien maintenant ce que dit le Seigneur aux disciples : u Puisque vous êtes inquiets, donnez aux affamés des vivres et des pains. Us n'ont pas besoin d'acheter à d’autres des victuailles. Empressez-vous! Nourrissez-les tous ici même1. » Aussitôt ils lui répliquèrent : « Innombra­ ble est la foule rassemblée ici, et si nous voulons acheter du pain, Miséricordieux, deux cents deniers n’y suffiront pas. Mais toi, tu es le seul pain céleste d’immortalité. 12 A notre connaissance2 — et nous ne te dissimulerons pas la vérité, Maître —, tu ne trouveras rien que cinq pains d'orge à notre disposition. Encore n’cst-cc aucun de nous qui les a apportés dans le désert : il y a là un enfant, venu avec eux, qui les avait sur lui. Nous n'avons pas d’autres ressources, ami des hommes : à une grande, une immense foule, Miséricordieux, commentées cinq pains pourraient-ils suffire? Il a en plus deux poissons. Mais hâte-toi de les nourrir, car lu es le pain céleste d’immortalité. » 11, 1-4 : Matth. 14, 16; Mc 6, 37; Le 9, 13 11, 5-9 : Mc 6, 37 ; Jn 6, 7 12, 2, 8 : Matth. 14, 17 ; Mc 6, 38 ; Le 9, 13 12, 3-4 : Jn 6, 9 2. La proposition finale δπως μάθωμβν est inintelligible. Elle doit être la conséquence d’une correction maladroite et du reste inutile. Voir l’introduction. Ch. Papazoglou traduit : · pour dire la vérité », mais nous ne voyons pas comment il peut tirer ce sens de έμάΟομεν. NOUVEAU TESTAMENT 122 » lY ‘Υπό των αύτού Χριστός μαθητών ό τούς λόγους τούτους ( [ήχακ, α Πλανασθε ούκ είδότες άπεκρίθη ούτως αύτοϊς ' τον κόσμου δέ προνοοϋμαι · ώς κύαμον υπάρχω κτίστης · οίδα δέ σαφώς άρτι ών χρή^ουσιν ούτοι · 5 τήν έρημον όρώ καί τόν ήλιον δύναντα, τόν δρόμον δέ έγώ έταξα τω ήλίφ · τού πλήθους τού παρόντος · τόν κάματον έπίσταμαι οίδα τί μέλλω πράττειν είς τούτους · θεραπεύσω τήν πείναν αύτός ώς υπάρχων άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. 10 ιδ' Τοντο οΐεσθε άνθρώπινά με λογί^εσθαι, έσθ’ ότε ύμεϊς τά πάντα πριν γενίσθαι ούκ είδότες ότι έγώ τά κρύφια προγινώσκων, έπίστα[μαι] ώς δυνάστης · οίδα πρό [ύμ]ών 5 βουλή δέ τή υμών ότι ούκ έχετε άρτους · ήρμοσάμην [εΙπ]ών ύμΐν · * Παράσχετε τροφήν πασι τοϊς σνμπαροϋσι. ’ Φρονείτε γάρ Ανθρώπινα τί με[ριμ]νάτε, άτόπως μεριμνώντες · ώ μαθηταί μου, ούκ είδότες ώς πρόκειμαι άφθονος πάσιν άρτος άφθαρσίας έπουράνιος ; 10 Q 13 1’ redundat una syllaba ; ό del. O'. 14 1» λογίζίσΟαι scripsi : λογίζεσθε Q Ο άνΟρώπιν’ άνελογί Tom., qui άναλογίζ^σΟε conj. IJ 5* είπών leg. Ο : λέγων suppi. φρονεϊτί leg. Ο. XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Str. 1S-14 123 13 Quand le Christ entendit ces paroles de ses disciples1, il leur répondit en ces ternies : « Vous vous trompez, ne sachant pas que je suis le Créateur du monde ; mais je veille sur le inonde. Je sais bien maintenant de quoi ces gens-là ont besoin, je vois bien le désert et le soleil qui s’est couché, mais c'est moi qui ai fixé au soleil sa course2. Je connais l’épuisement de la foule qui est là, je sais ce que je vais faire pour elle. Je remédierai moi-même à la faim, car je suis le pain céleste d’immortalité. 14 Vous croyez quelquefois que je fais des raisonnements humains, ne sachant pas que, par ma puissance, je connais tout avant l’événement3. Par ma prescience des choses sécrètes, je savais avant vous que vous n’aviez pas de pain, mais je me suis accordé avec votre intention en vous disant : ‘ Procurez de quoi manger à tous ceux qui sont réunis ici. ' Vous n’avez que des pensées humaines, avec vos inquiétudes déplacées. Pourquoi vous inquiéter, mes disciples? Vous ne savez donc pas que je m’offre à profu­ sion à tous, pain céleste d'immortalité? 14, 7 : Malth. 16, 23 ; Mc 8, 33 1. ‘Υπό, dont l'emploi est ici insolite, est sans doute là pour les besoins de l'acrostiche, comme le fait remarquer Ch. Papazoglou. 2. Cf. saint Jean Chrysostomb, PG 57-58, 497 : El γάρ καί Ερημος ό τόπος, άλλ* ό τρέφων τήν οικουμένην πάρεστιν . εί δέ καί ή ώρα παρήλΟεν, άλλ’ ύ μή υποκείμενος ώρα ύμϊν διαλέγεται. 3. En invitant le Christ à s’inquiéter, les apôtres montrent qu’ils le considèrent comme un homme, qui no peut savoir ce que réservera l'avenir. 124 NOUVEAU TESTAMENT l€ [Ού8]έ μέμνησθε όπως ή έμή r παρθένος μήτηρ με ήτήσατο [έν] τοΐς γάμοις τοΐς έν Κανά οΐ τρέφοντες έν τοΐς γάμοις ’ ; ούκ έχουσιν [οίνον] ώδε ταύ[τη] πεισθείς ώς μητρί μου Όπως δέ έγώ 5 τήν φύσιν ώς Θεός είποΰσα · * Ύίέ μου, των ύδάτων με[τέβ]αλον, άμπέλου δέ χωρίς οίνον έδωρησάμην ; Διόπερ [δυ]νατός είμι καί άρτι διαθρέψαι άπαν τό πλήθος · νεύματι μόνω καί γάρ άμπελος πέφυκα καί τοϊς πεινω-σιν άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. 10 / 1$ [Ύ]μεΐς ού δύνασθε φροντΙ^οντες νυν τροφήν παρέχειν ώς [άνθρωποι* ο! ούτως μεριμνώντες, ή yàp θρέψατε τον λαόν ή θρέψαι αυτούς μηδ' δλως μόνος γάρ έχω 5 υπάρχων άγαθός Ισχύοντες σιωπάτε · πάντων φροντίζω ώς κτίστης ώς Θεός προαιώνιος, καί πάση δέ σαρκΐ πάσαν τροφήν παρέχω · υμείς δέ θεωρήσαντες καί ου νοείτε τό πλήθος μεριμνάτε τόν χορηγοϋντα, ότι άνωθεν πρόκειμαι πάσι παρέχων άρτον άφθαρσϊας έπουράνιον. 10 [Τί] λογί^εσθε καί λέγετε νυν ώς [ό]ρώντες νυν τόν λαόν, ’ Τις θρέψει τό πλήθος άπαν, καθ’ έαυτούς προεπίσταμαι, τόν τόπον καί τήν ώραν, λογί^εσθε, έν έρήμω ; ’ Q 15 1 * [ac del. 0‘ j| 3’ οίνον leg. O l| 7’ άρτι : δρτω corr. Ο. 17 2’ τόπον : τρόπον leg. Ο. I XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Str. 15-17 125 15 Vous ne vous souvenez même pas comment ma mère vierge me pria aux noces de Cana, en disant : ‘ Mon fils, voici qu'ils n’ont, plus de vin ici, ceux qui nous régalent à ces noces ’? Ni comment, par obéissance pour elle — car elle est ma mère —, j'ai changé la nature des eaux, car je suis Dieu, et sans vigne je leur ai donné du vin? Par consé­ quent, aujourd’hui aussi je suis capable de nourrir toute la foule d’un simple signe, car je suis la vigne et, pour les affamés, le pain céleste d’immortalité. 16 Vous, maintenant, vous ne pouvez pas, malgré vos soins, procurer de nourriture, n’étant que des hommes. Nourrissez donc le peuple, vous qui êtes si inquiets, ou alors, si vous n’avez pas du tout le pouvoir de les nourrir, taisez-vous : car moi seul, je prends soin de tous, étant le Créateur ; car je suis bon, étant le Dieu d’avant tous les temps, et à toute chair je procure toute sorte de nourri­ ture1. Vous, en considérant la foule, vous vous inquiétez, et vous ne songez pas au Dispensateur, à moi qui de làhaut m’offre à tous, procurant le pain céleste d’immortalité. 17 Ce que vous pensez, ce que vous dites en vous-mêmes en ce moment, je le sais déjà : en voyant le peuple, le lieu et l’heure, vous pensez : ‘ Qui nourrira toute la foule dans le 15, 2-3 : Jn 2. 3 15, 9 : Jn 15, 1.5 16, 6 : Ps. 135, 25 1. Il n’y a pas besoin de supprimer δέ comme le propose Ch. PapaWglou, ce qui, du reste, rendrait faux le v. 6J. La particule, employée ici d'une manière très classique, ne fait que souligner un exemple précis de la sollicitude divine : «... et en particulier, je procure toute sorte de nourriture. » & I2C NOUVEAU TESTAMENT ’Οθεν φανερώ; 5 ίγώ τόν ‘Ισραήλ γνώτε τίς πέφυκα, φίλοι · Ιν ίρήμψ διέθρεψα τούτοι; ίδωρησάμην · καί άρτου ούραυού έκ πέτρα; δέ έξήγαγον πρό; έπί τούτοι; τό ύδωρ ίν άνύδρω, όρτυχομήτραν παρεσχόμην άφθόνω; αυτοί; ώ; ύπαρχων 10 άρτο; άφθαρσία; έπουράνιο;. "ϊ [Άμα' δύναται καί λόγο; ίμό; [!ν]α γνωτε δέ τήν έμήν ΰ καί δείξω ώ$ θεό; καί άρτι δυναστείαν, τά νήπια καί τού; άνδρα; ποιήσατε κατά τάξιν άμα γυυαιξΐ καί νεύμα σώσαι τά σύμπαντα· πάσαι[;] νυν άνακλιθήναι, καρποφόρου τήν έρημον · έμου μέν τού; καρπού; νεύματι γεωργούντ(ο$], έργάται δέ δειχθήσεσθε ύμεϊ; καί ύπηρέται, καί διαθρέψω δλον τό πλήθο; άτι μόνο; ύπάρχω προκείμενο; πασιυ 10 (άρτο; άφθαρσία; έπουράνιο;). » ιθ' Πρό; ά ήκουσαν παρά του Χριστού, τή προστάξει γάρ τή αυτού εύθέω; άνακλιθήναι τό πλήθο; κατά τάξιν έποίησαν προσηκόντω; · στρωμναί καί τράπε^αι άμα. χόρτο; [ήν] αυτοί; 5 καί έσπευσαν οι άπόστολο Τού; πέντε δέ Χωριστό;] τότε άρτου; κομίζεται καί λέγει παρενθύ;, βλέψα; προ; τόν πατέρα · 18 1* Άμα leg. Ο : Άγαν suppl. Tom. :| 4* πάσαις vix legitur: leg. Tom. πά'ζτας corp. 0“ || 7‘ δέ del. Tom., invito metro || 9* · om. Tom. 19 1* xal έσπευσαν : κατέσπευσαν corr. O Χριστός : λαβών euppl. Tom. 4* στρώμναι scr. 0 XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Str. 17-19 127 désert? ’ Eh bien sachez clairement qui je suis, amis : c’est moi qui ai nourri Israël dans le désert et qui leur ai donne un pain du ciel. J'ai fait sortir du rocher l’eau dans un lieu aride, et en plus de tout cela je leur ai procuré des cailles à profusion, car je suis le pain céleste d’immortalité. 18 Ma parole et ma volonté peuvent ensemble sauver l’uni­ vers. Pour que vous sachiez le pouvoir que je possède en ce moment même, faites tout de suite asseoir en bon ordre les petits enfants, les hommes et aussi toutes les femmes, et, étant Dieu, je rendrai le désert plantureux. Pendant que je ferai d’un signe pousser les fruits, vous deviendrez, vous, mes ouvriers et mes serviteurs, et je nourrirai toute la foule, car seul je suis, offert à tous, le pain céleste d’immor­ talité. » 19 Λ l’ouïe des paroles du Christ, les apôtres s'empressèrent : sur son commandement, ils firent aussitôt asseoir la foule en bon ordre, comme il fallait ; l’herbe leur servait à la fois de lits et de tables. .Mors le Christ fait apporter les cinq pains et dit aussitôt en levant les yeux vers le Père1 : 17, 17, 17, 18, 19, 5-6 : Ex. 16. 4 ; Ps. 77, 24 7 : Ex. 17, 1-7 ; Ps. 77, 16 ; Ps. 135, 16. 8-9 : Ex. 16, 13; Nombr. 11, 31-32; Ps. 104, 40 3-4 : Mallli. 14, 19 ; Mc 6, 39 ; Le 9, 14 ; Jn 6, 10 5-6 : Matlh. 14, 19; .Mc 6, il ; Le 9, 16; Jn 6, 11 1. On remarquera que celle invocation au Père n'est pas une prière. Le poète veut montrer que lu puissance du Christ n'est pas subordonnée à celle du Père, mois no lui est pas non plus indépen­ dante ; elle est la mémo. Basile de S^leucih (homélie 33 είς τούς έκ τών πέντε άρτων τραφέντας πεντακισχιλίους, PG 85, 360 Β - 365 C) s'attache aussi à montrer que si Jésus s’adresse au Père, ce n’est pas pour lui demander la puissance, mais pour prouver aux Juifs calom­ niateurs qu’il ne se fuit pas plus grand que le Père. NOUVEAU TESTAMENT 128 « Τά έργα σου έργά^ομαι · υπάρχω γάρ υΙός σου, ολον έν πρώτοις [καί] γάρ τόν κόσμον μετά σου καί τοϋ πνεύματος έκτισα ώ[σπερ'; 10 άρτος άφθαρσίας (έπουράνιος.) » κ' Ιδού ώς κύριο» άνέμενον άνακείμενοι οΐ δούλοι Χριστού καί εύρον παραυτίκα · ύπ[ηρέ;την τόν Ίησούν εύλόγησεν ό δεσπότης, τούς πέντε γάρ τού[τους] άρτους ούτω φωνή άοράτω · λίγων προς αύτούς 5 « Αύξάνεσθε ύμείς αίσθητώς καί πληθύνεσθε, πόντος τούς σνμπαρόντας. » καί θρέψατε νυνΐ οΐ άρτοι τω Κυρίω · Εύθέως δέ ύπήκουσαν έτικτον ούτοι άορασίςι, ώσπερ είπεν αύτοίς ό Χριστός ώς υπάρχων 10 άρτος άφθαρσίας <ίπουράνιος>. κα Νοΰς ού δύναται άνθρώπων ούδείς πώς οΐ άρτοι οί ορατοί ή ανξησις δέ ή τούτων έν τοϊς μαθηταϊς 5 Τόν τρόπον ούκ είδώς τό θαύμα δλως λογίσασθαΐ;·.I έπέρρεον άοράτως · ή άφραστος πού ένήργει, άρα ή έν ταΐς τραπέ^αις ; τού άρρητου θεάματος τό θαύμα σιωπώ, πίστει δέ διορθούμαι τόν νούν μή έφικνούμενος πρός βάθος μυστηρίου, Q 19 9 ώσπερ leg. Ο 10 άρτος αφθαρσίας Qm«. 21 2’ έπέρρεον : έπέρρον Q·1·· (ε supra versum). 1. L’expression est intraduisible. Le poète ne veut pas dire seu ment que le Christ exprime sa volonté mentalement, sans que p sonne l’entende. ’Αόρατος qualifie Dieu et l’action divine en tant Ί XXIV. MULTIPLICATION OF.S PAINS. Str. 19-21 129 «Ce sont tes œuvres que j’opère : je suis ton fils, car au commencement j’ai créé le monde tout entier avec toi et avec l’Esprit, puisque je suis le pain céleste d'immorta­ lité. » 20 Voici que, comme des maîtres, les esclaves du Christ attendaient, attablés, leur serviteur Jésus, et ils le trou­ vèrent sur-le-champ : le Maître bénit ces cinq pains en leur disant d’une voix invisible1 : « Croissez et multipliez-vous pour les sens2, et nourrissez maintenant tous les convives. » Aussitôt les pains obéirent au Seigneur ; ils enfantaient invisiblement, comme leur avait dit le Christ, car il est lui-même le pain céleste d'immortalité. 21 Aucun esprit d’homme ne peut du tout concevoir ce miracle : comment les pains visibles se sont-ils succédé invisiblement? Où leur croissance inexplicable s’est-elle accomplie, aux mains des disciples ou sur les tables? Ne connaissant pas le comment de ce spectacle ineffable, je me tais sur le miracle, mais la foi me garde dans le droit chemin, car avec mon esprit je ne peux atteindre le fond 19. 7 : Jn 4, 4 20, 3-10 : Matth. 14, 19 ; Mc 6, 41 ; Le 9, 10 ; Jn 6, Il 20, 5 : Gen. 1, 23 ; 8, 17 l’un et l’autre sont au-dessus do la nature, accessibles seulement à l'âme et non aux sens. 2. Cette expression, mise dans la bouche de Dieu s'adressant â Adam, puis à Noé au sortir de l'arche, souligne l'identité du Christ et du Créateur. 130 NOUVEAU TESTAMENT δώδεκα βλέπωv άρτι κοφίνους πληρωθέντας κλασμάτων, ώς οϊδεν ό μόνος άρτος άφθαρσίας ίπουράνιος. 10 Kg' Ούτως πλήθυνον τό πλήθος τής εύσπλαγχνί καί πάσιν ήμϊν τό πλήθος έν ίρήμφ καί καθάπερ τότε, σωτήρ, έχόρτασας έν σοφίφ καί ίθρεψας έν δυνάμει, χόρτασον ήμδς 5 πάντας τήν δικαιοσύνην, έν τή πίστει σου, Κύριε · περι[σφίγγ]ων ήμάς διάθρεψον ήμάς πάντας, [ώς] έλεήμων, καί δός ήμϊν τήν χάριν σου ταϊς Ικεσίαις καί άφεσιν πταισμάτων τής Θεοτόκου, ότι μόνος Χριστός καί οϊκτίρμων ύπάρχεις, 10 άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. κγ' (Ύ]μνον άπαντες όφείλομέν σοι, καί πιστεύομεν ότι σύ ό τεχθείς έκ τής παρθένου μόνος δέ αύτός 5 τούς άρτους γάρ ήμεϊς Χριστέ, σωτήρ άναμ θεός ών πρό αϊώνων καί έμεινας δ ύπήρχες · οίδας τοΰ τόκου τό [θ]αϋμα · ούκ εϊδότες πώς έτικτον, τόν τόκον σου, σωτήρ, τόν έξ άπειρογάμου χωρήσαι πώς δυνάμεθα καρδίαις άνθρωπίναις ; Όθεν σε πάντες δοξολογουμεν ότι σύ εϊ Θεός του παντός καί ύπάρχεις 10 άρτος άφθαρσίας έπουράνιος. 22 5’ περισφίγγων leg. Ο, qui περίσφιγξον corr. περιλαδι Tom. (περισσεύων moluerim) ]| 6· ώς leg. Ο j| 9 χριστός (χς) χρηστός scr. Ο, fortasse recte. 23 3’ xcd έμεινας : <παρ>έμ«ινας Tom. XXIV. MULTIPLICATION DES PAINS. Str. 21-23 131 du mystère, en voyant maintenant douze paniers remplis de morceaux, comme le sait le seul pain céleste d’immor­ talité. 22 Multiplie ainsi en nous tous la multitude de tes miséri­ cordes, et de même qu’alors, Sauveur, tu as rassasié la multitude dans le désert par ta sagesse et l'as nourrie par ta puissance, rassasie-nous tous de la justice, en nous raffer­ missant dans la foi que nous avons en toi, Seigneur. Nourris-nous tous, Compatissant, et donne-nous ta grâce et le pardon de nos fautes, par les prières de la Mère de Dieu, puisque tu es le seul Christ, le seul miséricordieux, pain céleste d’immortalité. 23 Tous, nous te devons un hymne, Christ, Sauveur sans péché, et nous croyons que, tout en étant Dieu d’avant les siècles, en naissant de la Vierge tu es resté ce que tu étais. Mais toi seul Lu connais le miracle de ton enfantement : car nous qui ne savons pas comment les pains enfantaient, ton enfantement d’une femme ignorante du mariage, comment pourrions-nous, Sauveur, le comprendre avec nos cœurs d’hommes ? Aussi chantons-nous tous ta louange, car c’est toi le Dieu de l’univers, et tu es le pain céleste d’immortalité. 21, 8-9 : Matth. Il, 20 ; Mc G, 42 ; Le 9, 17 ; Jn 6, 13 22, 4 : Matth. 5, 6 XXV. HYMNE DE L’AVEUGLE-NÉ A la différence des hymes de Roma­ nos qui célèbrent des miracles du Christ, celui de V Aveugle-né figure, non seulement dans Q, mais dans la plupart des représentants de la famille orien­ tale : les Sinaïtici G et J, les athonites A et B (peut-ètre aussi D avant sa mutilation), M et T1. Il a même l’honneur d'être admis deux fois dans le Pentekostarion. Cependant, malgré cette popularité exceptionnelle, nous ne l’avons pas conservé en entier : même Q n'en donne qu'un fragment de trois strophes formant l'acrostiche *ΡΩΜ. Le nom de Romanos est aisément reconnaissable, mais n’est pas donné dans le lenune. Même l’inconnu qui a ajouté ces trois lettres dans la marge de l’hymne anonyme au Prophète Jonas ne semble pas avoir voulu attribuer cette pièce à notre mélode, ce qui nous paraît de sa part une preuve de discernement et de goût. Il est, en effet, impossible que ces strophes soient de Romanos : bien que, d’une manière générale, nous nous interdisions de nous appuyer sur des arguments purement esthétiques pour juger de l'authenticité d’un kontakion, la faiblesse et la gaucherie du style dans ces quelques strophes laissent bien au-dessus d’elles le pire Romanos. L'expression : το φως των έν τω σκότεί (str. I, ν. 2), qui reprend maladroitement à la fois le refrain et le v. 3 de la strophe 1 de l’hirmos, des vers amphigouriques et redon­ dants comme ή θεία βίβλος του εύαγγελίου της ειρήνης (str. 1, Texte 1. Par conséquent connu de Pitra, qui ne l’a pas vu ou l’a jugé indigne d’élre publié. 134 NOUVEAU TESTAMENT v. 5-6), τώ πνεύματι τώ Θείω, τώ παντουργώ καί θεϊκώ (str. 2, ν. 2), des répétitions comme celle de σοφίας της άρρητου (str. 1. v. 1, et str. 3, v. 6) et de άπολαμβάνει (str. 1, v. 8, et str. 3, au même vers) sentent l’indigence et le remplissage. Le refrain même est un pastiche servile de celui de l’idiomèle, τδ φώς το απρόσιτον, et Romanos n’a pas coutume de s’imiter lui-même d’une façon aussi scolaire. La métrique, sauf à la strophe 1, n'est pas meilleure que le style : à la strophe 2, deux accents tombent à faux au v. 6. le vers suivant n’a pas de coupe et le second accent est déplacé, le v. 82 est faux dans Q. La strophe 3 a été encore plus maltraitée : les vers 32, 4 et 92 sont faux, et il manque une coupe au v. 5. C’est beaucoup pour un fragment de trois strophes, même si les deux dernières ne se retrouvent que dans deux manuscrits ou un seul. /Xilleurs, le texte paraît fautif même quand le mètre est correct, et on ne voit guère comment expliquer grammaticalement les deux participes en -οντα des strophes 2 et 3. Le faux nous paraît d’autant plus probable que ni le prooïmion ni les strophes ne sont idiomèles, chose très rare chez Romanos, et que la forme de l’acrostiche est peu usitée dans son oeuvre : seuls l’hymne hautement suspect à saint Philippe et le fragment de trois strophes à sainte Matrona1 ont un acrostiche com­ mençant par le nom de Romanos. En revanche, on trouve souvent cette disposition chez les mélodes tardifs comme Gabriel ou Stéphanos. Le fragment qui nous a été conservé, malgré son peu de mérite, sans concurrence d'un autre hymne, a-t-il jamais été complet, ou le faussaire s’est-t-il contenté de composer juste le nombre de strophes nécessaires pour qu’on reconnaisse le nom de Romanos? L’hymne complet aurait dû avoir au minimum 11 strophes, ‘Ρωμανού έπος étant le 1. Fragment dont le début rappelle curieusement celui de notre hymne : 'Ρεϊθρά μοι λόγου δός, ό Θεός μου... ίνα ύμνήσω τήν σήν άμνάδα. XXV. l’aveugle-né 135 plus court acrostiche possible. Ces 11 strophes pouvaient être facilement remplies par le récit, non du miracle pro­ prement dit, puisque l’auteur expédie celui-ci en deux strophes — encore trouve-t-il le moyen de se répéter —, mais de l’enquête menée par les Pharisiens et qui aboutit à l'excommunication de Jésus. Mais si cette suite a jamais été écrite, elle a dû disparaître assez haut dans la tradition. Avec elle, voire avant elle, a sans doute disparu son modèle, qui était fort probablement Romanos lui-même. II n'y aurait rien d'étonnant à ce que le beau sujet de la guérison de l’aveugle-né ait tenté le mélodc, que le 4® Évan­ gile semble avoir particulièrement attiré : des poèmes comme ceux des Noces de Cana, de la Samaritaine, de la Résurrection de Lazare, du Lavement des pieds, en font foi. Nous pensons donc qu’il est arrivé à V Aveugle-né la même chose qu’à la Pécheresse: il a existé un hymne de Romanos, écrit sur un hinnos rare — probablement un idiomèle —, hirmos qui est tombé très tôt en désuétude. Comme le poème plaisait, on n’aura pas voulu le laisser perdre en le remplaçant par une composition tout à fait nouvelle ; on aura tenté de le récrire sur un hirmos très connu, et la transcription, en dépit de sa mauvaise qualité, a continué de connaître le même succès qu'avait eu l'original ; elle n’a jamais été concurrencée par une production plus récente. Dans le cas de la Pécheresse, nous avons eu la chance de conserver par deux témoins l'hymne de Romanos à côté de l’hymne Υπέρ της πόρνης άγαΟέ ; pour Γ Aveugle-né, la disparition du vieil hymne a été complète. L’hirmos est celui de l’hymne de l’Épiphanie :Τή Γαλιλαία, accompagné du prooïmion Έπεφάνης σήμερον, le plus fréquemment employé dans ce genre de strophes. On ne peut voir, sur trois strophes, s’il y a des changements notables par rapport au modèle, surtout quand on a affaire à un texte aussi incorrect. Mètre XXV. l'aveugle-né NOUVEAU TESTAMENT 136 syllabes |0 accents On rappelle le schéma du prooïmion : υυυ-υ υυ-υ -υυ I υυυυυ-υ -υυ -υυ -υυ» 2 υυ |υ-υυ -υυ) υυυ-υ / υυυ- μ·2 syllabes I 13 ou 14 accents Celui des strophes : υυυυ-υ υ-υυ -υυ υ-υ / υ^υυ υ-υυ υυυ58 syllabes 16 accents υ-υυ υ-υ υ-υυ υυυI υ-Τυ υυ-ύ υυ- υ-υ 3 10 υυ-υ / υ-υυ I -υυ υ-υ υυ-υ υυ-υ / υ-υυ / -υυ υ-υ υυυ-υ υ-υ υυ-υ υυ2υ υ-υ -υ υυ υ-υυ υυ-υ -υ υ-υ |υ-υυ -υυ| 137 -υυ υ-υ NOUVEAU TESTAMENT 138 Κυριακή e', κοντάκιο v eïç τόν lx γενετής τυφλόν, ήχος δ', πρός · ’Etre Τή Γαλιλαίφ. Προοίμιον Τής ψυχής τά όμματα ττεπηρωμίνος, σοί, Χριστέ, προσέρχομαι ώς ό τυφλός Ιχ γενετής, ίν μετά voit? κραυγάζων σοι · « Σύ τών έν σκότει τό φώς τό ύττέρλαμπρον. » α' 'Ρεϊθρόν μοι δώρησαι, Σωτήρ, σοφίας τής άρρητου και γνά [τής τό φώς τών ίν τώ σκότει καί πλανωμένων όδηγέ, Sic Q (Τή Γαλιλαίφ ante primum occum) : τή αύτή ήμερα κονδ. εις τόν τυφλόν, ήχ. δ', πρός ’ Έπεφάνης σήμερον Β Κυριακή ε' κονδ} τόν τυφλόν, ήχ. δ', πρός ' Έπεφάνης A G J κυριακή τοΰ τυφλού, κο ήχ. δ', πρός · Έπεφάνης σήμερον Μ. ΛBGJQΤ Πρ. 11 πεπειρωμένος Β πεπυρωμενος G .1 Τ|| 2' σοί : σε Τ || 2* έκ γι Τ |} 3 κραυγάζων σοι : καί κράζω σοι MT i 4* σύ : σοί Μ Τ |[ 4* ύπέρλαμαρι ανέσπερου Α. 1 1« σωτήρ : Χριστέ G J Τ (B 1. η.) |[ 2’ τό φώς : καί φώς Τ (B I. η.». XXV. L'AVEUGLB-Né. Pr. - Str. 1 Hymne : Date : Ton : H IRM os : Acrostiche Mss : Éditions : 139 de Γ Aveugle-né 5e dimanche après Pâques 8' prooïmion : πρός " Έπεφάνης σήμερον strophes : πρός . Τή Γαλιλαία : 'ΡΩΜ A f°261-r-v (prooïmion et str. 1) B f° 102r-v (prooïmion et str. 1) G f° 108v (prooïmion et str. 1) J fo 302v-303r (prooïmion et str. 1 ) M f° 294r-v (prooïmion, str. 1 et 2) Q f° 14Iv-142r (prooïmion, str. 1-3) T f° 186r (prooïmion et str. 1) Penlêkoslarion, 5e dimanche après Pâques et mercredi avant l’Ascension (prooïmion et str. 1 ). Amlîlochij, p. 149-150 (prooïmion et sir. 1), 197 (str. 2). Prooïmion Mutilé des yeux de l’âme, je viens à toi, Christ, comme l’aveugle-né, en te criant avec repentir : « Tu es, pour ceux qui sont dans les ténèbres, la lumière éclatante. » 1 Prodigue-moi, Seigneur, le torrent de l'ineffable sagesse et de la connaissance sublime, ô lumière de ceux qui sont éph. : !s. 9, 1 NOUVEAU TESTAMENT 140 ίνα έξισχύσω τά θαυμάσια τά σά ό πάλας διηγήσασθαι, 5 άπερ ή θεία βίβλος {δίδαξε τοΰ ευαγγελίου τής ειρήνης, παραθεΐσα ότι έκ γενετής τήν του τυφλού ττηρος ένυπάρχων οφθαλμούς μέν αίσθητούς καί τούς τής ψυχής, 10 θαυματοποιοί άπολαμζάνει tv πίστει άνακραυγά^ων · « Σύ των έν σκότει τό φως το ύπερλαμπρον. » β' ’ Υιός γεγεννημένος, 'Ούς συναίδιος Πατρί τω παντουργω καί Οεϊκω, τω Πνεύματι τω θείω, τήν των ‘Ιουδαίων ό καί συμξασιλεύων σκαιωρίαν καί βουλήν τήν άδικον ίλέγχοντα, 5 ήνίφξε tv σαβ^άτω οφθαλμούς τυφλού όντας, ύστερον δέ τοΰ έκ γενετής μέν νιψαμένου προστάζει τού [πλάστου · πηλω γάρ τούς όφθαλμούς χρίσας, το λεΐπον άν[ε]πλήρου ώς Θεός, πάλαι έκ χοός 10 ό τόν Άδάμ μέν ποιήσας άνθρωπον λόγω καί τών έν σκότει τό φως τό ύπέρλαμπρον. AB GJ QΤ 1 5’ έδίδασκε J <| 6‘ παραθεΐσα Λ : πορευΟήναι cett. (B 1. ιι.) || 6’ τοΰ τυφλβΙ τήν Λ J) 71 έκ γενετής : έκγεννητοΐς Τ έκγεννητίς Β || 7* πυράς Μ ||· προϋπάρχω A ύπαρχων G J || 81 μέν : τούς G J || 9‘ τούς : τά; G J καί τάς ψυχικός Τ | η άνακραυγάζων : κόρας κραυγάζων G J |’ 10' σύ : σοί Μ B || v. 10 om. A ( MQ 2 2*-1 το πνεύματι τά Οεϊον · τό παντουργόν καί θεϊκόν Μ || 5’ άνίφξεΜ 5 *-6’ τόν έκ γεννητοϊς μέν · τυφλόν δντα ύστερον Sé ' ν-.ψάμενον Μ 7' ττηλόν Μ || 7’ τό λεΐπον : τό λοιπόν Μ || 8* μέν om. Q || 10ι καί : σοί .Μ II ν. 10« om. Μ. XXV. l’aveugle-né. Str. 1-2 141 dans les ténèbres, guide des égarés, pour que j’aie, pauvre misérable, la force de raconter tes merveilles qu’a enseignées le divin livre de Γ Évangile de la paix, en nous exposant1 le miracle de l’aveugle, c’est-à-dire comment l’infirme de naissance reçut des yeux de chair, et aussi ceux de l'âme, en s’écriant avec foi : « Tu es, pour ceux qui sont dans les ténèbres, la lumière éclatante2. » 2 Le Fils, né du Père de telle façon qu’il lui est coéternel, et qui règne avec le Saint-Esprit, divin ouvrier du monde, reprochant3 aux Juifs leurs machinations et leurs desseins injustes, ouvrit, un jour de sabbat, les yeux à celui qui, d’abord aveugle de naissance, se lava ensuite sur l’ordre du Créateur. Car, ayant enduit les yeux de boue, il compléta ce qui manquait, puisqu’il est Dieu, lui qui jadis avait fait l'homme, Adam, avec de la poussière par sa parole, lumière éclatante pour ceux qui sont dans les ténèbres. 2, 5-6 : Jn 9, 14 1. ΠαραΟεΐσα est peut-être une correction, car c’est une leçon isolée de A, mais la leçon commune aux autres témoins est inintelli­ gible. 2. Le refrain (et peut-être, par conséquent, l'hirnios) a pu être suggéré à l’auteur par la fin de la réponse du Christ aux disciples qui lui demandent si c’est l’aveugle ou ses parents qui ont péché : · Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde (όταν έν τω κόσμω ώ, φως είμι τοΰ κόσμου) · {Jean 9, 5). 3. Le style de cette strophe est extrêmement embarrassé ; la forme έλέγχοντα est injustifiable grammaticalement, car elle ne peut se rapporter qu’à υιός. On pourrait corriger en έλέγχων τε, mais un τε isolé n’est pas habituel à Romanos. Les leçons peu cohérentes de M trahissent peut-être un essai de correction. NOUVEAU TESTAMENT 112 Y Μανθάνει δήμο$ τήν μαθητών • θείαν δεσττοτείαν Χρίστου τοί [διδασκάλου Φησί γάρ · « Έττηρώτων -ri? ήμαρτεν, ούτο$ ' Καρδιογνώστα και θεέ, ή οΐ γονείς σντοϋ, Ινα τυφλό$ γενήσεται ; * » 5 ’Οθεν τόν νουν τούτων διορθούμενος [καί] σοφίαξ τής όρρήτου κελεύει ούν εύθύ$ αυτόν πορενθήναι, καί νιψάμενο$ τρανώς φώ$ των άφθαλμών, 10 άτι ύττέρ δόξη$ καθίστατο ή ττήρωσΐ$ τούτου! « Σύ των έν σκότει απολαμβάνει χαρςτ βοώντα [ά]λήκτω · τό φώ$ τό νπέρλαμπρον. » 3 3* deesl una syllaba || 4 γενήσεται correxi : ούτως γενήσεται Q 81-* fortasse νιψάμενον... άττο>Λμβά'/ε·.ν corrig. || 9’ βοώντα correxi άναβοώντα Q. XXV. l'avelgle-né. Str. 3 143 3 Le peuple des disciples apprend le pouvoir divin du Maître, le Christ. Car il est écrit : « Ils demandèrent : ‘ Toi qui es Dieu et connais les cœurs, qui a péché, cet homme ou scs parents, pour qu’il soit ne aveugle? ’ d Aussi, redressant leur jugement en leur montrant que l'infirmité de cet homme n’était là que pour servir la gloire et la sagesse ineffable, il lui ordonne d’aller sur-le-champ se laver, et l’ayant fait, l’aveugle recouvre dans toute sa clarté la lumière des yeux, criant1 dans une joie sans fin : « Tu es, pour ceux qui sont dans les ténèbres, la lumière éclatante. » 3, 1-10 : Jn 9, 1-7 1. Antre accusatif inintelligible. On pourrait corriger le v. 8 en écrivant : νιφάμενον τρανώς άπολαμδάνειν, ce qui aurait l’avantage de ne pas laisser isolé πορευ&ηναι ; nous avons préféré ne pas toucher au texte, la similitude des deux fautes n’étant peut-être pas fortuite. Ces formes de participe en -ντα n’annonceraient-elles pas le grec moderne -ντας ? Dans ce cas, on aurait sûrement affaire à un autour beaucoup plus tardif que Komanos. • · - I nu Λ ,..| *ι»<η-I Jn .1 b. il ..J . ,. :;5jiL · .’·· ’>1 Jfauni an U***» ■«*<> î ?«?v »*«X XXVI. 1er HYMNE DE LA RÉSURRECTION DE LAZARE L'hymnographie ancienne ne nous a pas laissé, sur le sujet de Lazare, un bien riche trésor : outre le poème que nous éditons cidessous, et dont l’authenticité n’est pas contestable, il nous reste un hymne d’un certain Kyriakos, connu seule­ ment par la tradition italienne1, et un hymne que nous éditons à la suite de celui-ci parce qu’il est signé de Roma­ nos, mais qui est hautement suspect et dont la tradition est fort tourmentée. C’est le seul qui ait laissé une trace dans la liturgie actuelle. Il est grand dommage que nous n'en possédions pas plus, car la commémoration de la résurrection de Lazare fait partie de la liturgie de la Semaine Sainte, et cela au moins depuis la fin du rv« siècle ; il a donc probablement existé sur ce sujet une tradition hymnographique riche et ancienne, dont témoigne déjà Éthérie dans la description qu’elle fait de la procession au Lazarion, la veille des Rameaux2 : il est question d'hymnes à trois reprises, d’abord dans l’église élevée sur la route de Béthanie, à l’endroit où le Christ rencontra Marie, puis dans la procession qui se déroulait de cette église jusqu’au Lazarion, enfin dans le Lazarion même. Sans prétendre, Texte 1. Édité par Pitra, Analecta Sucra I, p. 284-288. C’est l'hymne Λάζαρον τόν φίλον σου, peut-être idiomèle. L'édition de Pitra est incomplète, car elle est faite sur C où le poème est amputé de son prooimion et des deux premières strophes (l'acrostiche est: ΠΟΙΗΜΑ ΚΥΡΙΑΚΟΥ). Édition complète de Krumbachcr, « Romanos und Kyriakos >, p. 726-735. V. au tome IV l’introduction de l’hymne de Judas. 2. Itinerarium Aetheriae 29, éd. Pétré (SC 21), p. 216-218. 146 NOUVEAU TESTAMENT évidemment, que ces hymnes avaient déjà le caractère narratif du kontakion, on peut supposer qu’on y évoquait avec une certaine précision l’événement qui s’était passé aux lieux où se faisait la cérémonie. Peut-être meme y trouvait-on déjà les éléments communs à toute la litté­ rature se rapportant au miracle : non seulement les kontakia, mais aussi les différentes pièces qui composent l’office actuel et les homélies consacrées au miracle. Dans toutes ces compositions, on affirme et réaffirme à satiété la divi­ nité du Christ, en dépit de son ignorance apparente des événements, du fait qu’il demande où est enterré Lazare, lui qui sait tout, et surtout de ses larmes : tout cela est de sa part pure condescendance, destinée à montrer à tous qu’il est aussi pleinement homme qu’il est Dieu. On a manifestement craint que le texte évangélique ne donnât prise à une interprétation arienne, et on a cherché à expli­ quer, même à atténuer ce que le Christ peut avoir de trop humain, de trop émotif dans le récit de saint Jean, et qui pourrait faire douter de sa divinité. Ces préoccupations, évidemment justifiées au iv° siècle, sont restées tradi­ tionnelles : on les retrouve constamment dans l’office1. Un autre trait, plus poétique que théologique, se retrouve plusieurs fois : c’est la personnification de la Mort ou de 1’Enfer qui se désole d’avoir à lâcher sa proie, et évoque les défaites que lui ont déjà fait subir Élie ou Elisée. Mais la scène dramatique entre 1’Enfer et la Mort n’apparait que chez Romanos. Lui est-elle originale? C’est possible : le mélode aime à mettre en scène des personnages infernaux, Thanatos, Hadès ou Bélial, notamment à propos de la Passion, puisque deux hymnes sur ce sujet les font appaI. Elles en rendent mémo la lecture singulièrement fastidieuse. Cet office ne compte pas moins do trois canons : la premier, chanté aux complies, est d'André de Crète ; les deux autres, chantés ensemble aux matines, sont do Théophane et de Cosmas. Aux premières vêpres, on chante aussi un poème de six strophes idiomèles, attribué à Léon le Sage. XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l) 147 raîtrc. Ce sont toujours des variations sur le thème bien connu de la descente aux Enfers, déjà popularisé par les apocryphes. Il est cependant plus probable que Romanos s'est inspiré d’une homélie ou d’un passage d'une homélie, car certaines parties de son poème sont d’une concision obscure, qui sent l'abrégé : c’est le cas, notamment, de la strophe 15, dont on ne sait trop si elle fait tout entière partie du discours des esprits infernaux, ou si elle se termine par une réflexion du poète. D’une façon générale, la composition de l’hymne est bizarre : la partie centrale — à peu près 9 strophes, soit la moitié du développement — est consacrée à la scène infernale, laquelle s’encadre entre deux autres parties de longueur très inégale, mais toutes deux inspirées du récit évangélique. Au début, après une strophe et demie de considérations sur le sens chrétien de la mort, l’auteur s’engage dans son récit, qu’il mène jusqu'au moment où le Christ part pour la Judée, résumant, parfois avec une certaine maladresse1, le texte de Jean, dont il néglige d’intéressants détails, comme les objections des disciples et la belle réponse du Christ : « N’y a-t-il pas douze heures dans la journée?...2 », ou encore l’intervention de Thomas3. On sent que la narration en elle-même n’inté­ resse pas le poète, elle ne lui sert que de prétexte à dévelop­ per le thème de la foi qui sauve de la mort. On s’attendrait donc à ce qu’il insiste sur l’entretien de Jésus avec Marthe, puis sur sa rencontre avec Marie, qui, dans le récit évan­ gélique, ont pour but de développer cette idée. Or ces deux épisodes ne sont même pas mentionnés ; apres la scène infernale, la narration reprend très brièvement, en une seule strophe qui sert surtout à vider un petit point de controverse : comment le Christ, qui sait tout, peut-il ignorer où se trouve le tombeau de Lazare? Et le récit 1. Voir par exemple la sir. 3, et la note 4. 2. Jn 11, 8-10. 3. Jn 11, 16. 148 NOUVEAU TESTAMENT s’arrête là. La résurrection, du moins vue de ce monde-ci (puisque, vue du inonde souterrain, elle est décrite avec force détails), n’est pas racontée. Une lacune aussi impor­ tante force le lecteur à se demander si le texte ne serait pas tronqué, comme il arrive quelquefois, par exemple dans l'hymne de l'Annonciation. Mais dans l’hymne de l’Annon­ ciation il n'y a pas de prière finale ; notre hymne en a une qui s'insère régulièrement dans l'acrostiche. Sans doute, cette prière est d’une métrique fort peu satisfaisante, et on y trouve un nombre anormal d’infractions à l’isosyllabie, mais ce n’est pas une raison pour la soupçonner d’avoir été fabriquée de toutes pièces afin de conclure un hymne abrégé, car le style n’a rien qui permette de supposer un faux. Du reste, au lieu de se donner cette peine, le faussaire n’avait qu'à prendre la prière qui, de toutes façons, ter­ minait l’hymne complet, quitte à changer seulement le premier vers pour l'accorder à l'acrostiche ; et dans ce cas, les irrégularités métriques restent inexpliquées. Si donc on admet que l'hymne nous est parvenu dans sa totalité, ce qui est le plus probable, on remarquera que le récit, s’il se termine ex abrupto, n’est du moins pas coupé n’importe où. Il s’interrompt au moment où le Christ, qui s’est arrêté avant l'entrée du village pour recevoir succes­ sivement Marthe et Marie, demande où est enterré Lazare : « Troublé, il demanda : * Où l’avez-vous mis? — Seigneur, viens voir ’, lui dirent-ils. Jésus pleura... Frémissant de nouveau en lui-même, Jésus sc rend au tombeau1. » Ce passage divise le récit évangélique en deux actes qui ont chacun une scène différente, et à ces deux actes corres­ pondent les deux phases de la cérémonie qui commémorait le miracle au temps d’Éthérie : « Quand arrive la 7e heure, tout le monde vient au Lazarium. Le Lazarium, c'est-àdire Béthanie, est à peu près au 2e mille de la ville. Quand on va de Jérusalem au Lazarium, à peu près à cinq cents 1. Jn 11, 33-35. XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l) 1-19 pas de cet endroit, il y a une église sur la route, là où vint au-devant du Seigneur Marie, sœur de Lazare. Donc, à l’arrivée de l'évêque, tous les moines viennent au-devant de lui ; le peuple entre, on dit une hymne et une antienne, on lit le passage de l’évangile où il est dit que la sœur de Lazare vint au-devant du Seigneur. On fait une prière et, tous ayant été bénis, on va de là jusqu’au Lazarium, au chant des hymnes. Quand on est arrivé au Lazarium, toute la foule s’y rassemble, si bien que non seulement l'endroit même, mais tous les champs alentour sont pleins de monde. On dit encore des hymnes et des antiennes appropriées au jour et au lieu, et, de même, toutes les leçons qu’on lit sont appropriées au jour1. » Bien qu’Éthérie ne parle pas expressément de deux lectures de l'évangile, mais seule­ ment d’une dans la première église, il semble bien ressortir du texte que, le miracle étant commémoré en deux stations successives, et {'Évangile lu dans la première église concer­ nant spécialement la rencontre du Christ et des sœurs de Lazare, il y avait deux lectures, donc deux pcricopes qui se faisaient suite : l’une, lue dans l’église où se réunissaient les fidèles, devait se terminer à peu près à l’endroit où s'arrête l'hymne de Romanos ; l’autre, lue au Lazarion, contenait le récit du miracle proprement dit. Ces deux péricopes ont dû servir de thèmes à des homélies dont les limites étaient les mêmes, et certaines de ces homélies servir à leur tour de modèles au mélode. Il est même possible que les hymnes chantés à cette occasion aient respecté cette division, et qu’il y ait eu par conséquent avant l’époque du kontakion des compositions poétiques dont le sujet ait été le même que celui de notre hymne, et ne racontant le miracle que jusqu’à l'entrevue du Christ et des deux sœurs, parce qu’on ne les chantait qu’à l'endroit où cette entrevue avait eu lieu. Nous ne savons pas s’il existait, du temps d’Éthérie. des hymnes grecs de caractère 1. Itinerarium Aetheriae, trad. Pétri, p. 217-219. 150 NOUVEAU TESTAMENT narratif, mais nous savons qu’il en existait en syriaque, et c’est en définitive de ce côté qu’il faudrait chercher les sources directes de Romanos. Nous avons un assez grand nombre d’homélies sur la résurrection de Lazare ; celles qui contiennent le plus d’analogies avec le poème de Romanos sont, comme si souvent, des apocryphes de Jean Chrysostome. Trois sur­ tout sont intéressantes, qui se font suite dans Migne, t. 62 : — εις τόν τετραήμερον Λάζαρον α' (PG 62. 771-776) εις τόν Λάζαρον β' (PG 62, 775-778) — εις τόν Λάζαρον γ' (PG 62, 777-80). On trouve notamment dans la troisième une description « physiologique d de la résurrection qui offre beaucoup de ressemblance avec celle de la strophe 13. Une homélie d’Amphilochios εις τόν τετραήμερον Λάζαρον1 présente aussi des points communs avec notre hymne. Cependant, aucun de ces trois ouvrages ne paraît avoir servi directement de source à Romanos. Le 1er hymne de la Résurrection de Lazare, bien que peu connu puisqu’il a été remplacé assez tôt par la médiocre composition qu’on trouve ù cette date dans tous les kontakaria, n’est pas dénué de valeur littéraire. L’élégie du début est bien tournée, et la scène entre l’Enfer et la Mort, si elle ne contient guère d’idées ou de traits qu’on ne retrouve chez les homélistes de la Passion ou meme dans les apocry­ phes, ne manque pas de pittoresque, et le ton en est varié, allant du trivial et presque du scatologique à une sorte d’amertume tragique qui a sa grandeur. Bien des détails sont d’un goût douteux, mais la faute n’en est pas toujours à l’auteur : le tableau de la « reconstitution » du mort au fond des Enfers, d’une crudité plus amusante que cho­ quante, est déjà un ornement presque obligé des homélies sur Lazare, et même on peut trouver que Romanos s’est 1. PG 39, 60 A - 65 C. XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l) 151 montré discret par rapport au Pseudo-Chrysostome, par exemple. Si le récit évangélique est, comme on l’a vu, mutilé d’une façon regrettable, du moins la leçon morale a presque constamment le pas sur les explications dogma­ tiques, dans lesquelles Romanos n’est généralement pas fort. En générai, la composition incertaine, le style chargé, qui cherche volontiers l'effet au détriment de la sobriété et du goût, mais aussi le développement ample et noble du sujet, font songer à un poème comme celui de la Tentation de Joseph, et nous pensons que tous deux sont de la même époque et se placent au début de la carrière du mélodc. Peut-être ont-ils été composés en Syrie. Λ ce groupe, nous joindrons volontiers l’hymne d'Ælie, auquel il semble que l'auteur fasse allusion dans la strophe 15. Sans doute, cela ne signifie pas que l’hymne à Élie était déjà composé quand celui de Lazare a été écrit, car Romanos pouvait fort bien emprunter ailleurs, pour le résumer en une seule strophe, un thème qu’il aura par la suite développé dans un poème entier ; mais on a déjà remarqué, à propos d’Élie, que ce thème est beaucoup plus syrien que grec. Cette édition est la troisième qui parait du 1er hymne de Lazare. La première édition a été donnée par E. Mioni, elle reproduit le texte de Q à peu près sans aucun change­ ment. La seconde est celle de J. Papadimitriou dans le tome I de l’édition Tomadakis. L'hymne appartient à la catégorie des idiomèles qui n'ont, pas été imités. Le prooïmion offre une particularité extrêmement rare, celle de comporter des variantes notées sous forme de γράφεται dans la marge de Q, variantes qui affectent le rythme ; comme il n’existe, à notre connaissance du moins, aucun autre exemple de prooïmion écrit sur ce rythme, nous ne connaissons donc pas exactement celui-ci. Le texte que nous avons retenu est celui des variantes, qui nous a paru métriquement plus satisfaisant : 152 NOUVEAU TESTAMENT / υυ-υ -υυ υυ-υ -υυ1 υυ-υυ / • υ-υ υυ-υυ υ-υ υ-υυ / 1 υυ-υυ υυ-2 5 / -υυ -υυ -υυ| / L’hirmos des strophes est caractérisé par la fréquence des éléments « dactyliques » où l’accent revient, toutes les trois svllabes. Les vers 8 et 9 soulèvent des difficultés ; il est possible qu’ils soient tous deux à variante régulière, mais ce n’est pas sùr parce que l’état du texte transmis par Q n'est pas bon ; les fautes sont nombreuses et affectent presque aussi souvent le sens que le mètre. Le vers 8 a dans 15 strophes la forme : -υ-υ/υυ-υυ, et dans ces 15 strophes il est coupé après la 4e syllabe. Dans 3 strophes, il manque une syllabe en tête du 2e kôlon, ce qui donne la forme : -υ-υ υ-υυ, et il est à remarquer que, dans deux de ces strophes, la coupe tombe à la 5® syllabe. C’est peu pour supposer une variante régulière, surtout si on constate que l’une des trois strophes irrégulières est la dernière, qui se signale par l’abondance des infractions à l’isosyllabie ; du reste, dans les trois cas, le rythme est facile à rétablir en ajoutant un mot d’une syllabe. Le cas du vers 9 est plus compliqué. La forme normale, qu’on trouve dans 14 strophes, est : -υ-υ/υυ-υυ- ; ce n'est, en somme, que le vers précédent allongé d’une syllabe accentuée, et, comme dans le vers précédent, il y a une coupe apres la 4e syllabe. Des 4 autres strophes, une est certainement fautive, la 3®, qui offre une lacune dans le 1er kôlon, le 2® et la coupe restant inchangés. Dans une des 3 strophes restantes, il n'y a pas de coupe et une syllabe manque entre le 2« et le 3® accent ; le vers a donc la forme : -υ-υυ-υυ-. Mais là encore, il s’agit de la dernière strophe, υ-υ υυ-υ υ-υ υ-υ υυ-υ υ-υ -υυ-υ 1. D’après la variante. Le texte a : υ-υ υυ-υυ υυ-υυ sans division. 2. D’après la variante. Le texte a -υυ υ- j 1 | I I 1 XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l) 153 dont on ne peut rien conclure. Restent les strophes 1 et 4 où le 1er kôlon est allongé d’une syllabe, mais celte syllabe n’est pas la même dans les deux cas, puisque le kôlon de la strophe 1 a la forme -υυ-υ, et celui de la strophe 4, la forme : -υ-υυ. Sans aller jusqu'à corriger le texte en ces deux endroits, nous pensons donc qu’il y a là des fautes plutôt qu'une variante régulière, puisqu’elle n'est justement pas régulière, ni fréquente. L’absence de variante au kôlon symétrique 81 rendrait, du reste, celle du kôlon 91 encore plus insolite. La division des kôla est parfois flottante dans l’édition Mioni. Nous avons, à l’exemple de M. Papadimitriou, détaché un petit kôlon de trois syllabes à la fin du v. 1. En revanche, il nous a semblé que Mioni avait bien fait de ne compter qu’un seul kôlon de douze syllabes au v. 11, avant l'éphymnion ; M. Papadimitriou voit là deux kôla, mais la coupe n’est pas régulière. Le schéma métrique de la strophe nous a paru être celui-ci • Γ~1 υυ-υυ11 JÜύ7-2 / -υυ L3syllabes .. . li •/ -υυ -υυ υυυυυυ-υ / 4 accents / υ-υ υυυ-ύ υυ-3 / ; / υ-υυ υυυυ/ υ^ΰυ υυυυ3 syllabes i 5 υυυ-υ υυ-υ υυ-υ υυυ-υ 1 8 ou 19 accents / υυ-υ υυ -υυ / υυυυυυ-υυ υυυυυυ-υ -υ -υ / υυ-υυ (ου : υ-υυ?) -υ -υ (υ?) / υυυυil syllabes? 10 υυ-υυ / υυ-υυ 3 accents υυυυυυυυ/ 1υυ-υυ -υυ -υυ -υυ -υυ| -υ / 1. -υυ dans G strophes au 1er kôlon. 2. -υυ dans 8 strophes au 2« kôlon. 3. υυ- dans 5 strophes au 1« kôlon. NOUVEAU TESTAMENT 15-1 Τώ σαζ^άτω τής s' ίζδομάδο$ τών νηστειών, κοντάκιον φδόμενον el$ δίκαιον καί τετραήμερον Λάζαρον, φέρον άκροστιχίδα τήνδν τού ταπεινού 'Ρωμανόν <ήχ°5> ττλ· β' Προοίμιον ’Επέστης έν τώ τάφω του Λαζάρου, Κύριε, καί τούτον τετραήμερον έκ νεκρών άνέστησας, δεσμεύσαξ τον Άιδην, δυνατέ · Μαρ(α$ δέ καί Μάρθας οίκτείρσς τά δάκρυα, ήχος add. Toni. || πλ. β' Q"'». Q Πρ. 2 sic QÏP Ο : ζα>. τούτον έξανέστησας τετραήμερον Q Μ i ont ' 1. Date sans valeur historique, puisque Jean, qui place la de l’onction à Bôthanie six jours avant la Pâque, c’est-à-dire ce samedi de Lazare, veille «les Rameaux, précise que, entre la ré: XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Pi'. 155 de la résurrection de Lazare (1er hymne) samedi de la 6e semaine du carême1 πλάγιος β' HiRMOS : prooïmiûn : idiomèle strophes : idiomèies Acrostiche : TOT ΤΑΠΕΙΝΟΥ ‘ΡΩΜΑΝΟΥ Mss : Q f° 50v-53r Éditions : E. Mioni, Romano il Melode, n° 9, p. 1992122. N. Tomadakis, ‘Ρωμανού του Μελωδοΰ ύμνοι, I, η° 7, p. 157-176 (éditeur : J.-Th. Papa­ dimitriou). P. Maas - C. A. Trypanis, Sancli Romani Melodi Cantica, I, n° 14, p. 102-109. Hymne : Date : Ton : Prooïmion Tu es venu sur la tombe de Lazare, Seigneur, et tu l'as ressuscité d’entre les morts après trois jours en enchaînant ΓEnfer, ô Puissant. Compatissant aux larmes de Marie et éph. : Jn 11, 23. 25 tlon et le dîner Λ Béthanie où eut lieu Ponction, Jésus s'était retiré pendant quelque temps à Ephraim pour échapper aux prêtres et aux Pharisiens. L'Église romaine commémore la résurrection de Lazare le vendredi de la 4· semaine de carême. 2. Les conjectures signées Maas dans notre apparat critique sont Urées du compte rendu donné par P. Maas à l'édition Mioni (BZ 39, 1939, p. 156-157). NOUVEAU TESTAMENT 156 έ£όας πρός αύτάς · στήσεται λίγων ■ « Άναστήσεται, Σύ e! ?ωή καί άνάστασις. » Λ ' α' καί τούς έν τή ταφή Τήν ταφήν βλέποντες καί γάρ οίδαμεν πόθεν έξήλθον άλλ* ούκ όφείλομεν · καί ποϋ πέλουσι νυν καί τί$ έχει αυτούς. Έξήλθον μέν τής πρόσκαιρου 3ωής, 5 κλαίομεν, άπαλλαγέντες τών πόνων aûriy, πέλουσι δέ έν άναπαύσει, προσδοκώντας τήν θείαν φαϋσιν · έχει τούτους ό φιλάνθρωπος άποδύσας τό πρόσκαιρον ένδυμα, ϊν’ ένδύση αιώνιον σώμα. Τί ουν μάτην όδυρόμεθα ; Τί άπιστοΰμεν 10 « Ό πιστεύων μοι τώ βοώντι Χριστώ · ούκ άπόλλυται · καν γάρ ίδη φθοράν, αλλά μετά φθοράν στήσεται λέγων · άναστήσεται, Σύ εΐ $ωή καί άνάστασις » ; Β ! β' Ό πιστός πάντοτε δ τι άν βούλεται έπειδή κέκτηται δύverrai, 4 τήν τά πάντα Ισχύονσαν πίστιν δι’ ής παρά Χρίστου Ισχύει δ ^ητεϊ. (*Η) πίστις (γάρ) μέγα κτήμά ίστιν, ήν ίχων άνθρωπος πάντων κρσπ Πρ. 5’ sic QÏP Ο : ίφησας αύταΐς Q Mioni Tom. delevi. 6’ καί στήσεται Ο·«ζ 1 7 IV correxi : tva Q || 9’ redundare videtur una syllaba 10* μ corr. nos Om : έν έμοί Q Mioni Torn. 11’ ϊδη scr. Tom. : ήδει Q MioniO άλλα μετά φθοράν 12’ καί ante στήσεται, hic cl in str. β'-ς', ali manus addidisse videtur, quod delevi, Mioni et Torn, servaverunt. 2 4’ ή... γάρ suppi, nos Om : ή... μέν suppi. Maas πίστις Q. 1. La variante donnée en marge de Q pour le v. 2 paraît plus satisfaissn’ pour le rythme. Le καί qui figure au refrain devant στήσεται n’appsrd qu’aux str. 1-6 et au prooïmion, toujours sous la forme d’une abrévlali’ (ς) dont le tracé très serré semble indiquer qu’elle a été ajoutée après B1 XXVI. RÉSURRBCTION DE LAZARE (1). Pr. - Str. 2 157 de Marthe, tu leur as parlé ainsi : « Il se relèvera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection1. » 1 En considérant la tombe et ceux qui sont dans la tombe, nous pleurons, mais nous ne devrions pas, car nous savons d’où ils sont sortis, où ils sont à présent, et qui les a : ils sont sortis de la vie éphémère, délivrés de ses peines ; ils sont dans le repos, en l’attente de la lumière divine2 ; celui qui les a, c’est l’ami des hommes, qui les a dévêtus de leur vêtement éphémère pour les revêtir d’un corps éternel. Pourquoi donc gémissons-nous sans raison? Pourquoi ne croyons-nous pas le Christ qui nous dit : « Celui qui croit en moi ne périt pas, car même s’il voit la corruption, après la corruption du moins il ressuscitera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection3. » 2 L’homme de foi peut toujours tout ce qu’il veut, puis­ qu’il possède la foi toute-puissante, par laquelle il reçoit du Christ la puissance qu'il lui demande. Car la foi est un grand trésor, qui donne pouvoir sur tout ù l’homme, quand 1, 5’ : Sag. 4, 7 1, 10-11 : Jn 3, 15; 11, 25 2. Ou plus exactement : « attendant d'être éclairés par Dieu », comme le soleil levant réveille ceux qui dorment : φαϋσΐζ est appliqué dans le récit de la Création ( Gen. 1, 15) à la fonction du soleil cl de la lune. Le terme est très rare, même dans la Septante, et choquait les puristes. Cf. saint Basile, Homélies sur l'Hexaémiron, VI, 51 B-D. 3. Nous n'avons pu traduire toujours de la même façon άναστή­ σεται, qui n'est pas facile à rendre, car il signifie tantôt « ressusciter », et tantôt · se rétablir ». 6 NOUVEAU TESTAMENT 158 5 είχον αύτήν καί έκαυχώντο Μαρία όμοΰ καί Μάρθα, τόν πιστόν άδελφόν αυτών Aàjapov, καί ώς είδον άσθενήσαντα πρός τόν πλάστην άπέστειλαν τούτην, « Σπεϋσον, λέγουσαι, δέσποτα · Ιδε ούτος 10 ον φιλεϊς άσθενεΐ · άλλά πρόφθασον καί σωθήσεται · έάν yàp έπιφάνης τό πρόσωπόν σου, στήσεται λέγων · άναστήσεται, Σύ εί 30ή <καί άνάστασις.) » γ' Ύπό τής πίστεως τών γυναίων κληθείς, ό αντεπάγγελτος έρχεται Ιατρός τών ψυχών καί σωμάτων βοήσας παραυτά πρός τούς φίλους αυτού ■ « Έγέρθητε, πορενθώμεν ήμείς έν Ίουδαίφ ού ήμέν ποτέ · 5 ήν ήδέως άναγινώσκω · έπιστολήν γάρ έδεξάμην καί γάρ πίστις ύπηγόρευσε, καί έλπίς άδιάπτωτος έγραψε, καί άγάπη έσφράγισε τούτην. Τί δέ κρύπτω τά φαινόμενα ; Μάρθα (- υ) 10 έδεήθη μου καί Μαρία πιστώς διά Λά3αρον ότι νυν άρρωστεί · έάν ούν έπιστώ, στήσεται λέγων · άναστήσεται, Σύ εί 3ωή καί άνάστασις. » δ’ Ταυτα φθεγξάμενος ό ίπιστάμενος τά ίνθυμήματα άπαντα τότε έμεινε δυο ήμέρας Q 2 5* dceel una syllaba ; ή ante Μαρία add. ΰ“|| 8 deesse videtur syllaba ; fortasse ώ δέσποτα supplendum. 3 9* desunt duae syllabae ; ίδε ante Μάρθα add. Om || 11’ έάν έπιστώ <-υ-υ-'υ> Mioni. I. On attendrait ταυτα ; τούτην annonce sans doute str. suivante, v. 5, mais la construction est très libre. XXVI. RÉSURRECTION DE I-AZARE (l). Str. 24 159 il l’a. Marie comme Marthe l’avaient et s’en faisaient gloire, et lorsqu’elles virent malade leur frère Lazare, le fidèle,elles mandèrent ceci1 au Créateur : a Hâte-toi, Maître ; voici, celui que tu aimes est malade, mais viens à temps et il sera sauve. Car si tu fais briller ta face2, il se relèvera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection. » 3 Appelé par la foi des femmes, voici venir celui qui spon­ tanément s’est fait le médecin des âmes et des corps3 ; il avait aussitôt dit à ses amis : « Debout ! Partons pour la Judée où nous étions naguère : j'ai reçu une lettre que j’ai plaisir à lire, car c’est la foi qui l'a dictée, l’espérance infaillible qui l’a écrite, et l’amour qui l'a cachetée. Pour­ quoi cacher ce qui se passe? Marthe et Marie me prient avec foi pour Lazare, car il est malade en ce moment. Si donc je vais auprès de lui4, il se relèvera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection. » 4 Ayant ainsi parlé, celui qui connaît toutes les pensées resta deux jours au lieu où il était, dit ΓÉcriture. Il attendit 2, 6-9 : Jn, II, 3 3, l : Jn II, 7 2, 10-11 : P·. 79, 4, 8.20 4,2-3 : Jn 11, 6 2. Symbole de la bienveillance divine, traditionnelle dans ΓAncien Testament. 3. Cf. Pseudo-Chrysostomh, lre homélie : Ίησοΰν, αληθινόν Ιατρόν (PG G2, 773). 4. Le poète prend quelques libertés avec le récit évangélique, d'après lequel le Christ laisse passer deux jours avant d'annoncer son intention do so rendre en Judée (Jn 11, 6), ce qui est évidemment plus naturel. Do même, l'Évangile semble suggérer que Jésus reçoit non une lettre, mais un message oral (Jn 11, 6 : « Quand il entendit qu’il était malade... »)· 160 ώς λέγει ή γραφή. ίν τώ τόπω ου ήν, ή γνώμη των άγαπώντων αυτόν · Παρε'μεινεν ίνα φανερωθή 5 καί γάρ ήγάπων τόν δεσπότην ού ποτέ μέν καί ούκ άλλοτε, Μάρθα, Λάζαρος καί άλλά πάντοτε, (πάντες) προσι ίν άνέσεσι καί έν άνάγκαις. *Οθεν ούτως τήν διάθεσιν θεωρών ό Χριστός πλέον αύξουσαν 10 τήν μέν έσωσε, τήν δέ έστεψε · περί γάρ του Λαζάρου είρήκει αύταΐς · στήσεται λέγων · « Άναστήσεται, Σύ εί $ωή καί άνάστασις. » <’ Άλλ’ εΙκός λέγετε · « Ποίαν μέν έστεψε τόν γάρ Λάζαρον οϊδαμεν ότι ποιαν δέ έσωσε · έξήρπασε Χριστός. » τής του Άιδου χειρός ήν έσωσεν έκ δαιμόνων έππά, Μαρία ήν, ώς φησίν ή γραφή, 5 δήλωσον, ήτις καί ήλειψε τώ μύρφ καί ίξίμαξε Οριξί πόδας τόν δοτήρα των άρωμάτων, τούς καθάραντας δλον τόν άνθρωπο άπό τής τοΰ δολίου κηλϊδος. Μάρθαν τότε ίστεφάνωσεν ότε πόθω 10 διηκόνει αΰτοΤς, ήν καί κλαίουσαν παρεθάρρυνε περί τοϋ άδελφου αυτής, λέξας αύτή · στήσεται λέγων · « Άναστήσεται, Σύ εί $ωή (καί άνάστασις). » Q 4 6’ ού ποτέ Q Μ i oni Ο : ούκ (sic) ότέ corr. Tom. || 6* πάντες si 81 ούτως corr. Ο* : οΰτος Q Mioni Tom. || 9’ redundare videtur una πλέον οδσαν corr. Ο*. 5 3* Χριστός oin. Mioni. XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Str. 4-5 161 pour qu’on vit paraître les dispositions de ceux qui l’ai­ maient : c'est que Marthe, Lazare et Marie aimaient le Maître, non pas un jour oui et l’autre non, mais constam­ ment, persévérant tous dans les jours de quiétude comme dans les jours d’angoisse. Aussi, voyant croître toujours ainsi ces sentiments, le Christ sauva-t-il l’une et couronna l’autre ; quant à Lazare, il leur avait dit de lui qu’il ressusci­ terait, qu’il se lèverait en disant : « Tu es la vie et la résurrection, d 5 Mais sans doute vous allez dire : « Laquelle a-t-il cou­ ronnée? Laquelle a-t-il sauvée? Explique-le, car pour Lazare, nous savons que le Christ l’a arraché à la main de l’Enfer. » Marie était, à ce que dit Γ Écriture, celle qu’il avait sauvée de sept démons, et aussi celle-là qui oignit de parfum le dispensateur des aromates, et de ses cheveux essuya les pieds qui nettoient l’homme tout entier de la souillure du Malin1. Marthe, il la couronna quand elle les servait avec amour — Marthe en pleurs qu’il rassurait sur le sort de son frère en lui disant : « 11 ressuscitera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la resurrection. » 5. 4 : Le 8, 2 δ, 5-7 : Le 8, 38 ; Jn 12, 3 5, 8-9 : Le 10, 38-42 5, 10-11 : Jn H, 24 I. Le toxin ne permet pas du tout de voir si Borna nos fait allusion à l’épisode de la pécheresse dans la maison do Simon le Pharisien, auquel il a consacré un hymne, ou de l’onction de Béthanie. Dans le premier cas, il identifie donc la pécheresse et Marie Madeleine, qu’il semble pourtant bien distinguer dans l’hymne en question. Dans les deux cas, il identifie Marie Madeleine et Marie de Béthanie, opi­ nion répandue en Occident depuis saint Grégoire, mois rare en Orient, où In liturgie et la plupart des Pères distinguent les trois femmes. Nous pensons que Romanos ne s’est seulement pas posé la question, et que, sur des points d’histoire ou d’exégèse de ce genre, il dépend entièrement de sa source du moment. NOUVEAU TESTAMENT 162 s' Πάλιν ό Κύριος τοϊς αύτοϋ μαΟηταϊς «Ίδε νυν Λάζαρος ό φίλος ήμών ίκοιμήθη, καί θέλω άπελΘεϊν άφυπνίσαι αυτόν. » κοίμησιν είπε τήν Θνήσίν ποτέ · Ήγνόουν δέ ότι ό λυτρωτής είπερ ουν ήν έκεϊ ό Παύλος, 5 έφησεν · τόν τοΰ Λόγου ένόει λόγον παρ’ αύτου γάρ διδασκόμενος, ταΐς αύτου έκκλησίαις ίπέση τούς νεκρούς λέγων κεκοιμημενους. Τις γάρ Θνήσκει τόν Χριστόν στέργων ; Πώς δέ πίπτει 10 Τό μυστήριον ό έσθίων αύτόν ; φυλακτήριον έχει έν τή ψυχή ’ έάν ουν καί φΘαρή, στήσεται λέγων · άναστήσεται, « Συ εΐ $ωή (καί άνάστασις.} » r Έπεί ουν έγνωσαν ότι ό Κύριος είπε τόν Θάνατον « Υπάγω τό λοιπόν διένευον πρός άλλήλους είκός κοίμησιν — καί γάρ είπεν αντοΐς παρρησίφ · άναστήσαι αυτόν » —, χειρί λαλοϋντες καί τή κορυφή · Q β 2‘ deesi una syllaba ; ό καί φίλος coni. Ο12 . 7 1* έγνωσαν conj. Maas, corr. Toni. : έγνωμεν Q .Mioni 1. Τόν τοΰ Λόγου λόγον : jeu de mois aussi fréquent qu’intraduisi! 2. En fait, l'euphémisme « dormir · pour « mourir < est aussi en grec qu’en latin cl en français. Ainsi dans la Septante : κοιμήΟήσομαι των πατέρων μου, jo dormirai avec mes pères (Gen. 47, 30), et inèmi Homère : κοιμήσατο χάλκβον ύπνον (II. 11. 241), il s’endormit d’un son de bronze. XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (1). Str. 6-7 163 6 I De nouveau le Seigneur dit à scs disciples : « Voici que maintenant notre ami Lazare s’est endormi, et je veux aller le réveiller. » Mais ils ne comprenaient pas que le Rédempteur avait appelé sommeil la mort. Certes, si Paul avait été là. il aurait, compris la parole du Verbe1 ; car, instruit par lui, il envoyait à ses Églises des lettres où il appelait les morts « ceux qui se sont endormis8 ». Qui peut mourir, en effet, s’il aime le Christ? Comment celui qui le mange peuUil succomber? 11 a dans son âme le mystère comme un phylactère3. Même s’il pourrit, il ressuscitera donc, il se lèvera en disant : a Tu es la vie et la résurrec­ tion. o 7 i Quand ils comprirent4*que le Seigneur appelait sommeil la mort. — car il leur dit ouvertement : « Je vais aller le ressusciter » —, ils se firent des signes entre eux, se parlant sans doute de la main et de la tête : a C’est un miracle avant I I 6, 1-i : Jn 11, 11-13 7, 1-3 : Jn 11, 1 l 6, 5-7 : 1 Cor. 15, 20 ; I Thess. 4, 13 3. Μυστήριον, dans (’Ancien comme dans le Nouveau Testament, comporte toujours une idée de salut. Ici, il s’agit sans doute de l’eucharistie, par allusion à Jean 6, 58. On sait que les Byzantins utilisaient énormément de phylactères do toute espèce {étoiles, parchemins, médailles) pour se préserver des maladies et des accidents. Les prédicateurs et les conciles ont inlassablement condamné cette pratique. 4. La correction do ίγνωμεν en έγνωσαν^ quoique violente, est indispensable à l’intelligence du texte. NOUVEAU TESTAMENT 164 5 « Θαύμα πρό θαύματος όρώμεν, ού γάρ ίμαθεν ά έφησεν, διά τούτο καί δειλιώμεν · ότι Λάζαρος τέθνηκεν, άλλ’ άσΟενεϊ, καί προλέγει à μέλλομευ βλέπε ιν. ι> Φόζος, θάμζος καί κατάπληξις. Τινές είπον 10 τούτον άνδρα ψιλόν, καί ούκ ήσχύν9ησαν τήν ίσχύν αυτού, ότι λόγον έρεΐ, καί εύθυ$ ό φθαρείς στήσεται λέγων · άναστήσεται, « Σϋ εί <3<*>ή καί άνάστασις). » η' ΊησοΟ$ έρχεται είς Ίουδαίαν νύν περιέπει άεί καί κατέχει τή γάρ Θεότητι τήν γην καί τούς ίκ γης Έλήλυθεν ούν ό πάντα πληρών 5 σώματι · ώς άκρίδας οίκτράς. έν ΒηθανΙφ τά θεία τελών · τών δέ ποδών αυτού τόν κτύπον τω θανάτω έψιθύρι^ε · ώς άκούσας ό Άιδης τά « Τίνες ούτοι οί πόδες, ώ θάνατε, οΐ πατήσαντες τήν κεφαλήν μου ; Οίμοι, τάχα Ιησούς πέλει, πάλιν ήλθεν 10 άποφενγει ούν, άναπράξας ήμας ■ ώς τό πρότερον ό τής χήρας υιός, καί ό Λάζαρος νϋν · στήσεται λέγων · άναστήσεται, Σΰ εί $ωή καί άνάστασις. Q 7 6* redundat una syllaba || 12’ καί odd. Tom. O. 8 3* καί τούς <υ-> έκ γης Μ ion i, sed hoc colum lacunam non pra 12’ καί add. Tom. O. 1. L’expression sc trouve déjà dans la lr® homélie du Pseudo-Ci tomb (PG 62, 771) : « (Lazare ressuscita) en ces jours où déjà le Christ do sauver le. monde par sa Passion et. s’exerce au miracle avant les i (πρδ θαυμάτων θαύματα γυμνάζοντος) », c'est-à-dire quo, par la résu de Lazare, il s’exerça en quelque sorte au miracle à venir de sa propr rection. Mais nous ne déduirons pas de ce passage, avec J. Papadii que Homanos a voulu, lui aussi, désigner le miracle de Lazare et le XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (1). StT. 7-8 165 un miracle que nous voyons là12,aussi nous avons peur : car on ne l’a pas informé de ce qu’il a dit. que Lazare est mort, mais seulement qu’il est malade, et il nous prédit ce que nous allons voir. » Crainte, effroi et stupeur. Et certains3 ont dit qu’il n’était qu’un homme ! Ils n'ont pas eu honte devant sa puissance, en voyant que, sur un mot de lui, le pourri ressuscitera, se lèvera en disant : « Tu es la vie et la résurrection. » 8 Λ présent Jésus va vers la Judée, dans son corps du moins ; car avec sa divinité, il embrasse et contient tou­ jours la terre et les enfants de la terre, comme de pauvres sauterelles3. Il est donc venu, celui qui remplit l’univers, à Béthanie pour y faire œuvre divine, Alors, en écoutant le bruit de ses pas, Γ En fer chuchotait à la Mort : « Quels sont ces pieds, ô Mort, qui marchent sur ma tête? Malheur I C’est sans doute Jésus, il est encore venu nous faire rendre gorge. Ainsi, comme l’autre fois le fils de la veuve, mainte­ nant c’est Lazare qui nous échappe ; il va ressusciter et se lever en disant : Tu es la vie et la résurrection. 8, 2-3 : 16. 40, 22 de Pâques. Il est. évident que le · miracle avant le miracle» veut dire : le fait miraculeux que le Christ connaisse déjà la mort do Lazare, et ensuite la résurrection du môme Lazare. 2. Les Nestoriens ; Justinien faisait aussi ce reproche ù Origène. Cf. 1* hymne de la Passion, str. 19, et la note 1. 3. Symbole de la multitude, particulièrement de celle des envahis­ seurs, dans la Bible, mais aussi image de la faiblesse de l'homme comparé à Dieu (/s. 40, 22 : « Celui qui trône au-dessus du disque terrestre, dont II voit les habitante comme des sauterelles ») ou aux géants qui habitaient la terre de Chanaan (jVomftr. 13, 34). NOUVEAU TESTAMENT 166 Θ' Νικητά θάνατε, άκουσον άκαταγώνιστε, καί άνέθητι τούτων τών κόπων · Άιδου τού φίλου σου, ού πίπτω γάρ αύτήν ■ μή φέρε μοι τροφήν, προσάγεις μοι δεδεμένους νεκρούς, καί κατοπινών εύθέως έμώ · ού κατέχω δέ φθειρομίνους χαίρω καί αίρω θαπτόμενους,, τούς έντός μου άναπράττομαι καί ούς ήτοιμάσω μοι άρπάρμ ι διά τϊ ουν (σύ) μάτην ταράττη ; Παυσαι, σπείλον, ώ θάνατε · τόν ίκ τής Ναζαρέτ · κτήσαι φίλον 10 ύποτάγηθι ένθυμούμενος ότι ό τετραήμερος μετά μικρόν Συ εί $ωή καί άνάσπασις. » στήσεται λέγων · τούτων, ό θάνατος "Ote δέ ήκουσε δθεν έκραύγασε άναστήσεται. ε’βρυξεν, καί θυμούμενος έφη τω Άιδη · καλώς μοι παραινείς ■ ήν ούκ έχόρτασας εως τοΰ νϋν νονθέτησον τήν γαστέρα τήν σήν καί ούκ εϊπας λοιπόν · * 'Αρκεί ι καί γάρ άπέκαμόν σοι φέρων, « *01$ άμοιρος κακών 5 άλλ* ήπλώθης ώς ή θάλασσα, M ποταμούς τελεντώντων δεχόμιι καί μηδέποτε κόρον λαμβάνω ν. Τί ούν τούτα πρός έμέ φθέγγει ; à διδάσκεις έμέ Πρώτον μάθε καί ήσύχασον καί εύτάκτησον · όν γάρ έχεις έντός μετά μίαν £οπήν στήσεται λέγων · άναστήσεται, Σύ εί (^ωή καί άναστασις.) Q 9 5* αίρω corr. Ο °* : έρώ V Mioni Tom. , 6· ήτοιμάσω μοι ^0Γ έτοιμάσομαι Q edd. || 7 σύ addidi || ματήν : ματαίως corr. O‘ j 3* 5 videtur una syllaba ; fortasse νΰν post στεΐλον addendum (cf. hyfd* •z6', v. 1’ : Νϋν στεΐλον) καί add. 0‘ || 12l καί add. Torn. O. 10 12‘ καί add. Tom. O. i XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Str. 9-10 167 9 Mort victorieuse, indomptable, écoule l’Enfer ton ami, décharge-toi de ces fatigues. Ne m'apporte pas de nourri­ ture, car je ne la digère pas. Tu m'amènes des morts dans leurs bandelettes1, et je les vomis aussitôt avalés. Quand on les enterre, j’ai plaisir à les prendre, mais quand ils se gâtent je ne peux pas les garder. Ceux qui sont en moi, on me les fait rendre, et ceux que tu m’as préparés2, on me les arrache. Pourquoi donc t'agiter en vain? Arrête-toi. Mort, reste tranquille, fais-toi un ami du Nazaréen, soumets-toi à lui. en pensant que bientôt le mort de trois jours ressusci­ tera, se lèvera en disant. : Tu es la vie et la résurrection. » 10 A ces mots, la Mort rugit et, poussant un cri de rage, dit à l'Enfer : « C’est parce que tu n’as pas éprouvé de mal­ heurs que tu me donnes de beaux conseils. Réprimande donc ton ventre, que jusqu'à maintenant, tu n’as jamais repu, car je n’en peux plus de te fournir, et lu ne m’as pas encore dit : * Cela me suffît mais tu t’es étalé comme la mer en recevant des fleuves de morts, sans jamais t’en rassasier. Pourquoi donc me parles-tu ainsi? Commence par apprendre ce que tu veux m'enseigner, calme-loi, reste à ta place. Car celui que tu as en toi va dans un instant ressusciter, se lever en disant : ‘ Tu es la vie et la résurrection. ’ 10, 5 : Prov. 30, 16 1. C’est ainsi que Lazare mort cal traditionnellement représenté. On sait que cette partie do la toilette funèbre s’appelait le λαζάρωμα (cf. P. KoukouléS, Βυζαντινών βίος και πολιτισμός, IV, ρ. 156). 2. Nous supposons que έτοιμάσομαι est une faute pour ήτοιμάσω μοι, qui est lui-même une faute métrique pour μοι ήτοιμάσω. Le moyen est un peu gênant, mais Romanos n’est pas un puriste. NOUVEAU TESTAMENT 168 ια ή 3ωΠ των βροτών "Υδωρ σοι έδοξεν δθεν έπλάτννας καί ούκ έπανσω άεί κατοπινών · μή πληθύνης σαντω. άρκέσθητι ούκοϋν, Οί πόδες yàp ών άκούεις φωνήν, & πάντοτε, (ώς) αφορώ, άπειλουντός είσι, κατά σου δέ ôpyijopévou, βήματα μέν έμβριμωμένου, τάς δέ πύλας σου διαλακτί^ο' τω μέν τάφω πpoσεyyί3ovτo5, καί την σήν κοιλιάν έρευνώντος. Μάλλον ήλθεν δ καθαίρων σε · χρήχεις τούτου, 10 ελαφρύνει ούν, έξωγκώύης yàp σύ ■ έάν Λάζαρος, από των έντοσθίων σου έκκενωθεϊς, στήσεται λίγων · — ‘Ρυπαρά βήματα Σύ εΐ $ωή (καί άνάστασις.} Άιδη τω φίλω σου, καί όρων τά κακά έπιχαίρεις · δακρύω έμαντόν · τά μέλη yàp του Λαζάρου δρώ Γ> ψθέγγη μοι καί αισχύνης μεστά έγώ δέ δι' αυτά άναστήσεται, άττερ διέ?»νσε πριν ή φθορά ώς προσδοκώντα άναστήναι · ότι έρπουσιν ώς μύρμηκες, _ μελετά yàp σνναθροισθήναι, έπειδή άνεχώρησαν σκώληκες 0 11 1' έδοξεν conj. Maas, con·. Tom. : εδειξεν O Mioni |] 2* καταπιώ corr. Maas : καταπίνων αυτούς Q edd 4’ ώς addidi || είσι corr. Tom. εστι Q Mioni , 6’ σου correxi : ού Q edd. 12* καί add. Tom. Ο. 12 1’ μεστά : μετά Mioni || 3’ δι’ αύτά corr. nos O’ : διά ταϋταζ) Mioc Torn. j| ο* προ. ]σ{.δοκώντα Q,T. 1. La leçon do Q, ού διαλακτίζοντος, a été défendue par M. Pt dimitriou, qui compare ce passage au récit des apocryphes où il dit que les portes de l’Enfer se brisent au moment où le Christ, a; XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). StT. 11-12 169 11 Tu as toujours considéré la vie des humains comme de l’eau, voilà pourquoi tu restais béant et tu ne cessais jamais d’engloutir. Que cela le suffise donc, n’augmente pas cette foule en toi. Car les pieds dont lu entends le bruit, je le vois de loin, sont ceux d’un être qui menace, les pas d’un être qui frémit, qui s’irrite contre toi, qui s’approche de la tombe, piétine tes portes1 et fouille dans ton ventre. Oui, il est venu, ton purgateur ; tu en as besoin, lu es tout enflé. Tu seras donc soulagé si Lazare, expulsé par les entrailles, ressuscite et se lève en disant : ‘ Tu es la vie et la résurrection. ’ 12 — Ce sont des propos infects et pleins d’ignominie que tu me tiens, à moi l'Enfcr. ton ami. Tu te rejouis en voyant mes malheurs ; moi, ils me font pleurer sur mon sort2. Car je vois les membres de Lazare, déjà dissous par la putré­ faction, qui semblent attendre la résurrection. Ils s’occupent à se rassembler, car ils rampent comme des fourmis main te­ ll, 2 : Is. 5, 14 sa mort, se présente devant elles et parle aux puissances infernales : άμα τω λόγω. Mais les portes n’en sont pas moins brisées. En fait, la correction, qui n’est pas violente, nous parait justifiée par une haplographie fort banale du σ. L’iconographie de la Descente aux Enfers montre constamment le Christ enfonçant et piétinant les portes de l’Hadés. 2. La correction de διά ταυτα en δι’ αυτά s’inspire de la série de corrections de διά τούτο en 8? αυτό proposées par P. Haas, Umarbeilungen, p. 570. NOUVEAU TESTAMENT 170 καί άφήκεν αύτά δυσοσμία. Οίμοι, όντως ’Ιησούς ήλόεν · ούτος, πέμψας τόν 03έσαντα τήν όσμήν πρός ήμάς, ευωδίασε · καί λοιπόν Ô φθαρείς άμα καί τεφρωθείς στήσεται λέγων · ’6ύς ούν άκήκοε Σύ εΐ ^ωή καί άνάστασις. » τούτων ά θάνατος, είτα καί έδραμεν, έκραξεν, τή παλάμη τόν Άιδην κατέχων · καί βλέπουσιν όμοΰ τεράστια, φρικτά · ένειραμένην τώ φίλω αυτού, τήν δσφρησιν τού uloü τού θεού 5 άναστήσεται, πρός τήν κλήσιν τού ^ωοδόι έξευτρεπί μούσαν τό σώμα τούς ύμένας δέ τούτω ύφα(νου< τάς μέν τρίχας εύθετί^ουσαν, καί τά σπλάγχνα αύτω συνιστώσαν, φλέβας πάσας διατείνουσαν, αίμα πάλιν 10 άρτηρίας δέ έπαφοϋσαν αύταΐς, καταρτί^ουσαν, ίνα έτοιμος Λάζαρος, όταν κληόή, στήσεται λέγων · άναστήσεται, « Συ εί ^ωή καί άνάστασις. » ιδ' Μόνον ούν Ιδοσαν *Αιδης καί θάνατος τούτα γινόμενα, άπαντα όδυνώμενοι είπον άλλήλοις · Q 12 12* καί add. Tom. Ο. 13 6‘ εύΟετίζουσχν : έ'Λετίζουσαν corr. Tom. |j 6’ νφαίνουσαν corr. Om : ύποφαίνουσαν Q cell. | 9* έπαφοΰσαν : έπαφεϊσαν corr. Om έπαφκ conj. Tom. 12’ καί add. Tom. O. 14 1‘ ϊδοσαν : εϊδοσαν corr. Tom. O. 1. On peut trouver que, pour un mort de quatre jours, Lazare cet d‘ un état bien lamentable. C’est qu’il est pris ici comme le symbole d» déchéance physique de l’homme, condamné ù l’anéantissement du corp·F le péché. Il y a peut-être aussi une réminiscence de la vision d’Ézédü XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Str. 12-14 171 nant que les vers se sont retirés et que la mauvaise odeur les a quittés. Hélas ’ Oui. vraiment, Jésus est venu : c’est lui qui. en nous renvoyant l’odeur, a parfumé le cadavre puant. Et maintenant, le mort pourri et réduit en cendres ressuscitera, sc lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrec­ tion1. » 13 La Mort, à ces paroles, poussa un cri, puis elle accourut en tenant l’Enfer par la main. Et tous deux ensemble, ils voient un spectacle monstrueux, terrifiant : le parfum du Fils de Dieu qui s’insinue en son ami, dispose son corps à l'appel du dispensateur de vie, lui plante des cheveux en bon ordre, lui tisse2 des séreuses3, lui recompose des entrailles, lui tend toutes scs veines où il lâche de nouveau le sang, le garnit d'artères pour que Lazare, tout prêt, quand on l’appellera, ressuscite et se lève en disant : Tu es la vie et la résurrection. 14 Λ peine l’Enfer et la Mort eurent-ils vu tout ce qui se passait qu’ils se dirent l'un à l'autre avec douleur : a Fini Le Pskuoo-Chrysostome (3* homélie, PG 62, 777) nous montre l'œil et le nez qui reviennent en place, les joues qui retrouvent leur forme, le cou qui s’attache aux épaules et à la tête, le couple •les mains qui se prépare au mouvement, les artère» qui s'emboî­ tent, les doigte qui sc remettent en rang, etc. 2. ‘Τποφαίνουσάν fait le kôlon trop long d'une syllabe et. ne veut pas dire grand’chose. La correction ύφαίνουσαν s'appuie sur le Psbcdo-Ckrysostomr, loc. cil. : ύμένες ύφαίνοντο 3. Le terme est quelque peu pédant, maie il n’y en a pas d’autre pour désigner les membranes qui tapissent les cavités intérieures du corps, comme les méninges, le péricarde ou le péritoine, — ce qui est exactement le sens du mot ύμήν. NOUVEAU TESTAMENT 172 « Οΰκέτι τά ήμών φανεΐται ή κρατεί · μεταποιούσα φθοράν cis $ωήν · ίγένετο ή ταφή ώ$ βαφή 5 και δ Θέλοον άκόπως τέμνει, νήμα λελόγισται τό μνήμα άδελφόν, ΰϊόν <ή> θυγάτριον, καί κομίζεται δν βούλεται, καί γελώσιν ήμας ο! γεώδεις. Δούλος άμα καί έλεύθερος, διαρπά3ει ήμδς · εϊ τις θέλει, 10 κάν ούράνιος, καν έπίγειος, βήμα μόνον ίρεϊ, καί εύθνς δ φθαρείς στήσεται λέγων · Σύ εϊ $ωή και άνάστασις. ιε ό Ήλίας ποτέ ‘Από γής γέγονεν καί ώς ήΟέλησε / άνθρωπος, τόν υΙόν άναστήσαι τής χήρας, παρέσχε δι’ ήμών ών Εφαγε μισθόν. 'Ανάλωσε τής πτωχής τήν τροφήν, 5 άναστήσεται, ό μέν προφήτης διετράφη, σνν τώ Άιδη άπαιτούμενος δεδώκαμευ δέ ήμεΐς τήν τιμήν· ό δέ Θάνατος διεστράφη ■ τδ παιδάριον δ έθανάτωσαν οΙ κλαυθμοί καί εύχαϊ των πεινώντων. Γή γάρ πάσα διεφθείρετο πείνη, δίψη, 10 δ παρθένος δέ ού γάρ ήν ύετός · ευφραινόμενος Q 14 5* νήμα corr. 0‘ : ήν μάλλον Q Mioni Tom. || 6’ ή addidi || 12‘» odd. Tom. O. 15 3’ ών scr. Tom. Ο : 5v Q Mioni || 1212καί add. Tom. O. 1. I.e v. 5’ est faux el n’a pas de sens. Nous nous ôtions résigné à comi ήν μάλλον en μέταλλον, en donnant à τέμνει le sens de >creuser»i Platon, Crilias 118 d : διώρυγες τετμημένοι) ; ήν pouvait être une dl'; graphie de la dernière syllabe de ζωήν, au v. 4*. Mais le kôlon restait tu La correction ingénieuse de M. Tryponis est préférable ù tous polnti vue. 2. Allusion aux trois résurrections do l'Évangile : celle de Lazare, fn do Marthe et de Marie, colle du ills de la veuve do Nairn {Le 7, 11-17!1 XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Str. 14-15 173 notre éclat ! Fini notre empire ! La sépulture est devenue comme une teinture qui change la corruption en vie. On prend la tombe pour un fil1 : quiconque le veut le coupe sans peine, et ramène qui il désire, frère, fils ou petite fille2, et les habitants de la terre se moquent de nous. Esclave aussi bien que libre, quiconque le veut nous dépouille ; qu’on soit du ciel ou de la terre, on n’aura qu’un mot à dire, et sur-le-champ le pourri se relèvera, ressuscitera en disant: * Tu es la vie et la résurrection. ’ 15 Élie fut jadis un homme de la terre, aussi quand il voulut ressusciter le fils de la veuve, il se servit de nous pour payer son écot. Il consomma la nourriture de la veuve, mais c’est nous qui en avons réglé le prix. Le prophète fut sustenté, et la Mort fut violentée avec l’Enfer, quand on leur réclama l’enfant qu'avaient mis à mort les pleurs et les prières des affamés3. Toute la terre était ravagée par la faim, la soif, car il n’y avait pas de pluie. Mais le prophète vierge dit avec allégresse à la veuve : ‘ Tu demandes ton 15, 1-12 : 1 Bois 17, 21 celle de la fille de Jaire (Aie 5, 22-24 et 35-43 ; Malllt. 9, 18-19 et 2326 ; Le 8, 40-42 et 49-56}. 3. L’ensemble de la strophe n’est pas très clair. Le poète vent dire que la résurrection de Lazare a été une plus grande défaite pour l’Enfer parce qu'elle lui a été arrachée sans contrepartie. Pour Élie, il n’en était pas de même : le prophète, par la rigueur avec laquelle il interdit à la pluie de tomber, avait procuré grâce à la famine do nombreuses victimes aux puissances infernales. C’est pour fléchir cette rigueur et incliner le cœur d'Élie à la compassion que Dieu fil mourir le fils de la veuve ; Élie le ressuscita pour reconnaître l'hospi­ talité de celle-ci. C’est en ce sens qu’on peut dire que l'enfant avait été mis à mort « par les pleurs et les prières des affamés ». Celte strophe ne se comprend à peu près que si l’on connaît l’hymne A' Élie. NOUVEAU TESTAMENT 174 πρός τήν χήραν φησίν ■ ‘Τόν υιόν σου 3ήΤίΙ$ ; στήσεται λίγων · Νεαρόν ήττημα Σύ εί 3ωΠ καί άνάσπασις. ’ τού άρχαίου ήμϊν λήθην έποίησε, συν τω Έλισσαιέ καί λοιπόν ώς ούδέν ό Ήλ(ας παρήλθε V άφ’ ήμών · οΐ μώλωπες των τραυμάτων αυτών, εύρίσκονται δέ άκμήν έν ήμϊν 5 πτώματος μάλιστα δέ τοΰ Έλισσαίου τοΰ ποιήσαντος μεγαλεία · καί θανών τού θανάτου άφήρπασε 3ων γάρ νέκυν έξανέστησε, τόν νεκρόν τόν αύτώ προσριφέντα. έπιστώσατο των πιστών ουδέ iis, δτι θνήσκει Τούτο πάντας ιυ όταν μάλιστα άλλα 3ήσ«ται, των άγιων τοϊς σώμασι προσκολληθή, στήσεται λέγων · άναστήσεται, Σϋ εΐ 3ωΠ κα1 άνάστασις. » νζ' 01 μέν ούν άπαντα τούτα έλάλησαν, καί όδυνώμενοι έπϊ τή τού Θανέντος έγέρσει, θρήνουντες ίαυτούς καί πάντα τά αυτών, Ό πλάστη? δέ δΓ ον καί παρήν 5 στένοντε$ μετά τό δήθεν έρωτήσαι κατέλαβε τοΰ νεκρού τήν ταφήν, πού ό Λάζαρος κατετέθη · 16 2: ούδέν corr. 0‘ : οϊδεν Q ήλΟεν corn Tom. || V ήμϊν : ύμϊν Tom. 5’ μεγαλεία corr. nos Ο : μεσάλια Q Mioni Tom. || 12* καί add. Tom. 0. ,17 3* αυτών : αύτών Tom. ]| 4‘ deesl una syllaba. 1. J. Papadimitriou considère quo le discours de ΓEnfer et de la Mer. s’arrête après le v. 4 de la str. 15 cl reprend avec la str. 16. 11 est posriblt en effet, que la fin de la str. 15 soit une sorte d'aparté du poète, pulsq» l'Enfer et la Mort y sont nommés à la 3e personne ; mais rien n’indique dv· le texte que le discours s'interrompe. 2. Lo texte de Q (le faiseur de nappes !) est d'une rare absurdité, >■ on admire qu’il ail pu être imprimé deux fois. La correction μεγαΐΐΰ qui rétablit l’accent sur l’avant-dernière syllabe, parait d’autant plu- XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Str. 15-17 175 fils? 11 ressuscitera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection1. ’ 16 La récente défaite nous a fait oublier l'ancienne chute, et désormais Élie avec Élisée, comme s’ils n’eussent rien été, sont sortis de notre mémoire. Et pourtant, on trouve encore sur nous les cicatrices des blessures qu'ils nous ont faites, Élisée surtout, le faiseur de prodiges2. Car, de son vivant, il ressuscita un cadavre, et mort, il arracha à la mort le cadavre qu’on avait jeté sur lui. Cela donne à tous l’assurance que pas un seul fidèle ne meurt, mais que chacun d’eux vivra, surtout quand il s’est attaché aux corps des saints, qu’il ressuscitera et se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection. » 17 Tout cela, ils le dirent en gémissant et s'affligeant .sur la résurrection du mort, menant leur propre deuil et le deuil de tout leur empire. Cependant le Créateur gagna la tombe de celui pour lequel il était là, après avoir demandé, paraît-il, où l'on avait mis Lazare3 : c'est par ironie qu’il 16, 5-7 : II Bois 13, 20-21 ; Sag. Sir. 18, 13-14 17, 4-7 : Jn 11, 34 sùro que le vers fait évidemment allusion à l'éloge d’Éüsée dans VEcclésiastique : « Pendant sa vie, il fil des prodiges (έποίησεν τέρατα), et dans sa mort ses œuvres furent merveilleuses. »(Sag. Sir. 48, 14). 3. Δήθεν oppose l’apparence à la réalité : « On croit qu’il a posé une question, mais cotte prétendue question n'est qu'ironie. » Nous n’avons trouvé que chez. Romanos cette interprétation peu convaincante et ce rapprochement forcé avec la scène du paradis terrestre. Amphilo­ chios (PG 39, 61 C) explique que Jésus pose celte question pour que tous, sachant où il se rend, l’accompagnent et soient témoins du miracle. Cela semble être aussi l’opinion du Psbudo-Ciirysostome (PG 62, homélie I, col. 774). NOUVEAU TESTAMENT 176 ά παλάμη ποιήσας τόν άνθρωπον, είρωνείφ yàp ήρώτησεν « Ποΰ κατάκειται Λάζαρο? ; » λίγων · θέλει γνώναι ά έπΙσταται · ώσπερ είπεν 10 όντως έλεγεν · πρώην ■ « Που εΐ, Άδάμ ; », « Που ό Λάζαρος ; » Ô τή Μάρθφ (υ - υ) εΙπών πρό μικρού · στήσεται λίγων · « Άναστήσετα Σύ εΐ ^ωή καί άνάστασις. » "f ‘Υψηλέ Κύριε, ταπεινών δέ πατήρ ό ίκ τοΰ μνήματος ώς έκ βήματος έξαναστήσας τόν Aàjapôv ποτέ ^ωώσας τή φωνή, τό πρόσωπόν σου ίδεϊν Ιλαρό παράσχου τοϊς προλαξούσιν ήμάς 5 εύσπλαγχνε, δός καί ήμϊν έν ήσνχΐφ καί τό τέλος τό άρέσκον σοι, τόν παρόντα καιρόν βιώσαι ίνα ^ώντες όμου τε και Θνήσκοι τη βουλήσει σου κυξερνηθώμεν. Νευσον, κέλευσον, δέσποτα, λέξον, Οέλησον σώσαι ήμάς · Q 17 11» desunt tres syllabae fortasse κλαιούση addendum i 12· add. Tom.’ O. 18 2’ βήματος : τοϋ βήματος Tom. |j έξαναστήσας corr. Tom. : i τησας Q Mioni || 7 βουλήσει core. O‘ : βουλή Q Tom. || 8 deesse i una syllaba ; fortasse ώ ante δέσποτα addendum || 9 deesse videt syllaba. XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (l). Str. 17-18 177 le demanda, lui qui avait fait l’homme de sa main. En disant : «Où Lazare repose-t-il?», il veut connaître ce qu’il sait déjà. De même qu’il avait dit jadis : « Où es-tu, Adam?», de même il disait : «Où est Lazare?», lui qui avait dit à Marthe un instant plus tôt : « Il ressuscitera, il se lèvera en disant : Tu es la vie et la résurrection. » 18 Très haut Seigneur, père miséricordieux des humbles, toi qui as jadis ressuscité Lazare, lui rendant la vie par ta voix, comme tu nous ressusciteras du haut de ton trône1, donne à ceux qui nous ont précédés de voir la joie sur ton visage. Donne-nous aussi de vivre le temps present dans la tranquillité, et de faire la fin qui te plaît, pour que, dans notre vie comme dans notre mort, nous soyons gouvernes par ta volonté. Un signe, un ordre, Maître, un mot, un décret de salut2 ' Car tu ne fais pas périr3 celui qui t’aime, 17, 9 : Gen. 3, «J 1. C’est le seul sens que nous voyons à ce vers, difficile ù inter­ preter, vu le laconisme do l’expression et le vague du mol βήμα. 2. Le v. 7 est faux, le v. 8 mal coupé, le v. 9 faux et mal coupé. On ne peut, guère comprendre σώσαι que comme un infinitif actif, dépendant de Οέλησον, mais λέξον reste sans lien syntaxique avec la suite. Tout cela est fort suspect. 3. 11 n'est nullement nécessaire do rétablir la forme classique άπόλλυς, car άπόλλεις, qu’on rencontre chez saint Basile, figure déjà dans la Septante, IV Macc. 6, 14 ; Τί τοϊς καζ.οϊς τούτοις σεαυτόν άλογίστως άπόλλας, Έλεαζάρ ; NOUVEAU TESTAMENT 178 10 ούκ άπόλλεις γάρ τόν ποθοΰντά σε, άλλα ^ώντα κρατείς καί Οανόντα καλείς, στήσεται λίγων · καίάναστήσετι « Σύ εί ^ωή καί άνάστασις. » 18 10* άπόλλεις : άπόλλυς Tom. || post ν. 12» σσΐ ύποτέτακται σωτήρ ' σύ γάρ ζωή καί άνάστασις add. Q ; quae cola supervacua ii cphymnium putavit esse Toin., correxilque : άλλα ζώντα κρατεί Οανόντα xaXcîÇ ' σοί ύποτέτακται πάντα σωτήρ · σύ γάρ ζωή καί ά'/άσ XXVI. RÉSURRECTION DE LAZARE (i). Str. 18 179 mais lu le gardes dans sa vie et tu l’appelles a sa mort, et il ressuscitera, il se lèvera en disant : « Tu es la vie et la résurrection’. » I. Il nous parait métrlqucment impossible que les deux kôla supplémentaires donnés par Q après le refrain normal représentent un second refrain introduit dans le texte, car le kôlon : σοί ύποτέτα- κται πάντα σωτήρ n'a rien qui rappelle le rythme des kôla ll’-lî* ; J. Papadimitriou fait valoir que le changement de refrain à la dernière strophe n'est pas inconnu chez Romanos, mais il nous semble que cela tient surtout Λ ce que la dernière strophe est très souvent remaniée ou corrompue. Le manuscrit semble avoir réuni bout à bout deux leçons du v. U1 (la seconde était sans doute un γράφεται dans son modèle), et la variante devait, être : ool ύποτέτακται πάντα σο>τήρ. Mais elle ne va pas du tout, avec ce qui précède ; il est donc possible qu’elle ait fait partie d'une rédaction totalement différente de la dernière strophe. Ces réfections, qui sont fréquentes, sont peut-être dues au fait que la fin du rouleau (le κοντάκιο») sur lequel on transcrivait l'hymne était souvent trouvée détériorée quand on recopiait l'hymne sur un codex. - XXVII. 2« HYMNE DE LA RÉSURRECTION DE LAZARE Le second hymne de la Résurrection de Lazare est en tous points différent du premier : par le rythme, qui n’est pas idiomèle, même pour le prooïmion ; par le style, qui est des plus médiocres ; par l’étendue, qui embrasse non seulement le miracle jusqu'à la resurrection incluse, mais encore l’entrée du Christ à Jérusalem ; par la composition, qui, du fait que le poète traite à la fois deux sujets différents, donne une désagréable impression de disparate ; enfin par la tradition, qui est fort troublée. On est donc conduit, dès la première lecture, à suspecter l’unité comme l'authenticité du poème, dont l'attribution à Romanos n'est attestée que par Q. Nous venons de dire que l’hymne était divisé en deux parties bien distinctes. La première s’étend de la strophe I à la strophe 11, et traite de la résurrection de Lazare. La seconde commence à la strophe 12 et va jusqu’à la 18° et dernière ; elle évoque la fête des Rameaux, mais dans un style et un esprit tout différents de la première partie. 11 ne s’agit plus d'un récit coupé de dialogues, mais d’une suite de strophes sans lien précis entre elles, chacune se suffisant à elle-même, et dont la manière n'est pas du tout celle du kontakion, mais rappelle plutôt les stichères de Romanos sur la Nativité, ou tout simplement les canons : ce sont des réflexions pieuses, des invocations, souvent intro­ duites par une exclamation, ou l’auteur s'exprime à la „ Texte 18? NOUVEAU TESTAMENT première personne du singulier ou du pluriel1. La dernière strophe est à la fois une exhortation à la prière et l’amorce d’un nouveau récit, celui de l'onction à Béthanie. Elle olTre aussi cette particularité de se terminer par un refrain différent : au lieu des larmes de Marthe et de Marie, ce sont celles d’Adam et d'Eve qui sont évoquées. Ce détail mérite d'etre souligné, car nous croyons qu’à l’époque de Romanos le refrain était immuable. M. Naoumidis, qui a publié cet hymne au tome 1 de l'édition Tomadakis, y discerne une unité profonde qui, selon lui, exclut l’hypo­ thèse d’un poème artificiellement fabriqué avec des frag­ ments d’origines différentes : ce serait l’opposition entre la bonté du Christ envers l’homme dont la mort fait sa proie depuis Adam, et la perversité de la créature humaine, perversité qu’elle doit aussi à Adam et qui lui fait répondre par l'ingratitude à la volonté salvatrice de son Rédempteur. C’est là un thème bien vague : à ce compte, et au prix d’un peu de subtilité, il serait facile de retrouver une « unité 1. On pout, en lisant les olllccs du samedi de Lazare et du dimanche des Hameaux dans lour forme actuelle, faire de nombreux rappro­ chements avec les dernières strophes de notre hymne. Ainsi plusieurs passages du canon d'André de Crète, chanté aux complies du vendre­ di : « Où est la folie des Hébreux ? Où est leur infidélité ?... Vous voyez ce mort bondissant de son tombeau à sa voix, et vous refuses votre foi au Christ ? » (4e ode), « O folio des Juifs 1 O endurcissement de ses ennemis ! Quelqu'un u-t-il vu un mort ressusciter de son tombeau ? · (5« ode) rappellent la strophe 12 ; le stichère chanté aux petites vêpres des Rameaux : « Faisons bruire & l’unisson, croyants, les palmes de nos vertus, et nous aussi, comme les enfants, offrons-les au Christ ; étendons les voiles de nos bonnes œuvres et reccvons-le mystiquement » rappelle â la fois les « rameaux de l’ftme · de la str. 14 et les < vêlements de Joie » de la str. 15. On pourra aussi comparer à la str. 17 plusieurs passages des deux canons chantés aux matines du samedi : « Vous qui avez ressuscité Lazare, ce mort de quatre jours qui sentait déjà, ressuscitez-moi aussi, moi qui suis maintenant mort à cause de mes péchés et qui gis dans la fosse et dans l’ombre téné­ breuse de la mort...» (5’ ode du 1er canon; cf. aussi le dernier tropaîre de la 3· ode). XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il) 183 profonde» à n’importe quel centon. M. Naoumidisfait aussi remarquer que la première partie non plus ne présente pas le caractère dramatique qui distingue ordinairement Romanos, et que les dialogues y sont rares. C’est exact, mais rien ne prouve que cette première partie soit elle-même de Romanos. Il est du reste remarquable que, dans l’acros­ tiche, la seconde partie de l’hymne occupe exactement le mot ‘ΡΩΜΑΝΟΥ, comme si, pour y introduire un déve­ loppement nouveau, on avait amputé le poème primitif du nom de son véritable auteur pour le remplacer par celui de Romanos. Cependant la vérité n’est probablement pas aussi simple : M. Naoumidis fait observer que le récit est coinpletetse termine avec le mot ΤΑΠΕΙΝΟΥ. Si l’hymne primitif avait une unité, il devait raconter seulement l’histoire de Lazare : et dans ce cas, que pouvaient bien contenir les strophes que l’on aurait supprimées? Si nous soupçonnons ce poème d’ètre un faux, c'est donc beaucoup plus ù cause de la différence de style entre ses deux parties et de l’aspect plus récent de la seconde, que par leur coïnci­ dence avec les mots de l'acrostiche. Gela ne veut pas dire, bien entendu, que nous jugions l'acrostiche inattaquable. On y trouve deux anomalies : au début de la strophe 9, le participe Νεύματι οΰν ίδίω κελεύσας est d’une syntaxe peu admissible pour Romanos, et il semble que, dans la suite de la strophe, les vers 4-5 portent la trace d'une correction dans le texte de Q, correc­ tion entraînée par un remaniement des trois premiers vers. Ici. le texte des autres témoins parait meilleur. L’expres­ sion Νεύσον τδ οδς σου (str. 16), avec un régime à l’accu­ satif. est sans exemple. On remarque encore que deux vers initiaux, ceux de la strophe 5 ("Aux/, δέ ηχούσαν των ρη­ μάτων) et de la strophe 13 (”Ω της άφατου σου εύσπλαγχνίας) se retrouvent, du moins sous des formes très voisines, dans deux autres hymnes signés de Romanos, mais apo­ cryphes l'un et l’autre. et écrits sur le même hirmosTpàνωσον : le 2e hymne aux saints Anargyres, dont la strophe 8 184 NOUVEAU TESTAMENT commence par : Ώ της άφάτου φιλανθρωπίας, el l’hymne aux saints Gourias, Samonas et Abibos, dont la strophe 7 débute ainsi : "Αμα δέ ήκουσε των ρημάτων. S’il est suspect, l’acrostiche du poème tel qu’il nous a été conservé par Q est du moins cohérent, ce qui n’est pas le cas du texte fourni par les autres konlakaria. Leur recen­ sion montre qu’ils ne contiennent qu’une faible partie des strophes données par Q, parfois profondément remaniées, et de plus, un certain nombre d'autres, inconnues de Q. Le fait avait déjà été signale par Krumbacher1. La réfection de nos strophes 6 et 9 ayant porté même sur les premiers vers, il s’ensuit que ces strophes, qui dans Q commencent respectivement par Πάντες όμοΰ et par Νεύματι ούν ίδίω, ne sont pas immédia lenient reconnaissables sur les autres manuscrits, où elles débutent par Τ1Ιλθεκαίνύν (str. G) et par Γης τά θεμέλια (str. 9). D'autre part, l’ephymnion πάσι παρέχων θείαν άφεσιν qui termine le premier prooïmion donné par Q : *H πάντων χαρά, vient concurrencer l’éphymnion Μαρίας και Μάρθας τά δάκρυα. Cette dualité deséphymnia suffit à prouver qu’on a affaire à deux hymnes diffé­ rents, mélangés dans plusieurs kontakaria et dans l’édition de Pitra, qui n’a pas connu Q. Le prooïmion II de Q : ‘0 πάντων, Χριστέ, ne se rencontre pas ailleurs, excepté dans M. Pour plus de clarté, nous indiquons ici l’ordre des strophes dans les kontakaria que nous avons utilisés, en donnant pour chacune son début dans le manuscrit où elle figure, puis, s’il y a lieu, son début dans Q, son numéro d’ordre dans Q si elle fait partie du kontakion de Q, enfin l’ephymnion qu'elle a dans chaque manuscrit. 1. Akrostichis, p. 582-583. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il) B A 185 D prooïmion I prooïmion I prooïmion 1 '0 ούρανόν Ό ουρανόν Τοϊς μαΟηταϊς : 4 Ήλθε ( = Πάντες): 6 ‘0 ούρανόν Τοΐς μαΟηταϊς : 4 ΤΗλΟεν( ««Πάντες): 6 ' Τοϊς μαΟηταϊς : 4 Ήλθε { — Πάντες): 6 1 Γης ( ™ Νεύματι): 9 (pas d'ôphymnion) ΈπΙ την πόλιν 1 ΈπΙ τήν πόλιν Ήπλωσαν Γης ( = Νεύματι) : 9 1 La strophe Γης ex­ ceptée, l’éphymnion est partout πάσι παρέχων L'ôphymnion est partout πάσι πα­ ρέχων, sous la forme : ίωρούμευος πάσι G Η Δέσποτα Κύριε L’éphymnion est partout πάσι παρέ­ χων .1 prooïmion I prooïmion I prooïmion I Τοϊς μαΟηταϊς : 4 Ό ουρανόν {éphymnion : πάσι δωρούμενος) Τοϊς μαΟηταϊς : 4 Ό ουρανόν | éphymnion παρέχων : πάσι ‘0 ούρανόν éphymnion : πάσι παρέχων . NOUVEAU TESTAMENT 186 M prooïmion I Τ prooïmion I Τοΐς μαθηταϊς : 4 Τοϊς μαΟηταΐς : 4 ; (éph. : πασι παρέ- (éph. : πάσι παρέχων) χων) Ό ούρανόν (éph. : πάσι παρέχων) τΙΙλ0ξ ( - ΓΙάντες) : G (éph. : πάσι παρέχων) Γης ( - Νεύματι) : 9 V prooïmion I *0 ουρανός : (éph. : δωρούμενος πάσι) (éph. : πάσι παρέχων) prooïmion II Τόν όδυρμόν : 1 i (éph. : Μαρίας) '0 ούρανόν ■éph. : Μαρίας) Τόν όδυρμόν : 1 (éph. : Μαρίας) “Ολοι συνδράμωμεν :2 (éph. : Μαρίας) Ύπό της πίστεως : 3 (épi). : Μαρίας) ‘Υπό της πίστεως : 3 1 (éph. : πόαπ παρέχων) *Υλην ρευστήν : 18 (éph. : Μαρίας) Pitra, qui ne s’est servi que de T, en a publié les strophes dans l’ordre suivant : Τοίς μαθηταις, "Ολοι συνδράμω μενΐ Ύπύ της πίστεως, Τον οδυρμόν, Ό ουρανόν, Γης ( = Νεύματι), "Υλην δευστήν. Quant à l’éphymnion, il ne s'est pas aperçu qu’il était double, et là où T donne le second, il a cru à une interpolation et a corrigé en ajoutant le premier éphymnion à la suite du second dans les strophes où il le trouvait. L’ensemble des strophes données par la tradition, y compris Q, se partage donc en trois séries : 1) les strophes qu'on trouve seulement dans Q. c’cst-àdire la 5e, la 7e, la 8e, la 10e, la 11e, la 12e, la 13e. la 14% la 15e, la 16e, la 17e, toutes avec l’éphymnion Μαρίας, ; qui ne saurait nulle part être remplacé par l’éphymnion πδσιπαρέχων, sinon au prix d'un remaniement des derniers vers ; 2) les strophes communes à Q et aux autres kontakaria, et qui sont. dans l’hymne signé de Romanos, les strophes 1, XXVII. RÉSURRECiJON ÜE LAZARE (il) 187 2, 3, 4, 6, 9 et 18. Trois d’entre elles, les strophes 1,2 et 18 ont l’éphymnion Μαρίας. La strophe 3 n’a l’éphymnion πάσι παρέχων que dans M, où il est évidemment posticlu·, raccroché au texte par une correction maladroite de l'avant-dernier vers. Dans la strophe G, les derniers vers du texte de Q ont été également remaniés de diverses manières partout ailleurs, mais de telle façon que le texte n'est cohérent que dans A, pour y introduire l’éphymnion πάσι παρέχων, qui n’est sûrement pas original. 11 en est de même pour la strophe 9, où la correction est également générale, diverse et maladroite. On ne peut hésiter que pour la strophe 4 ; 3) les quatre strophes qu’on ne trouve pas dans Q : 'Ο ούρανόν, ΈπΙ τήν πόλιν, ‘ΊΊπλωσαν, Δέσποτα Κύριε, et qui ont l’éphymnion πασι παρέχων, à l'exception delà strophe Ό ούρανόν qui, par une erreur étrange, porte l’éphymnion Μαρίας dans M, ce qui est absurde, puisque le sens devient : o 11 fait les larmes de Marie et de Marthe. " Il est donc clair qu’on a en réalité deux hymnes, dont l’un comprenait les strophes de la troisième série, avec l’éphymnion πάσι παρέχων et le prooïmion 1, l’autre toutes les autres strophes (il n’y a un doute que sur la 4e), avec l’éphymnion Μαρίας et le prooïmion II. Seul le rédacteur de M. ou son modèle, l’a senti, et a essayé de reconstituer deux hymnes différents, mais en se trompant complètement sur l’attribution des strophes dont il disposait ; aussi n'avonsnous pas lieu de croire qu'on puisse retrouver en M la trace d’une tradition issue directement de l’époque où les deux kontakia étaient distincts : le copiste a simplement essayé de trier, non sans maladresse, des prooïmia et des tropa ires qui lui étaient, si l'on peut dire, fournis en vrac. Il semble que, en dehors de Q, la tradition de notre fragment composite soit double : d’une part A, B et D, qui donnent la strophe ΊΙλθβ et ajoutent, ou ajoutaient avant abréviation. les trois derniers tropaires de la troisième série : d'autre part T, qui ne connaît pas la strophe ΤΙΙλθε, 188 NOUVEAU TESTAMENT mais possède les trois premières strophes de l’hymne de Q. L’examen des variantes, qui sont d’une abondance et d’une confusion extraordinaires, ne permet pas de dire si le texte des Sinaïtici se rattache plutôt à T ou à ABD. La présence des strophes ΈπΙ την πόλιν, "Ηπλωσαν, Δέσποτα Κύριε, permet de conclure à l'existence d’un hymne tout à fait indépendant de celui que O attribue à Romanos ; l’éphymnion en était certainement πασι παρέχων, le prooïmion était probablement notre actuel prooïmion I. Les deux premières strophes ont pour sujet 1’entrée du Christ à Jérusalem et sont des fragments d’un véritable récit, ce qui porte à croire qu’elles sont anciennes. La troisième est une prière finale dont, du reste, rien n’indique qu’elle sc rapporte à l’hymne en question. Elle présente une curieuse anomalie : son premier mot com­ mence par Δ, ce qui paraît impossible pour une strophe finale ; quel est le mot grec, même un nom propre, qui finit par un Δ? Il est bien peu probable que le poème complet eût un acrostiche se terminant par ύμνος δ', ou αίνος δ', car nous ne possédons aucun exemple d’un pareil acrostiche. D'autre part, l’expression Δέσποτα, Κύριε, for­ mée de deux vocatifs placés en asyndète et presque équiva­ lents pour le sens, est singulièrement bizarre et gauche. Comme la plupart des dernières strophes finales se termi­ nant en Y, on attendrait "Τψιστε Κύριε, et c’était peut-être la leçon originale. Mais pourquoi ce changement d’initiale? Il ne peut correspondre qu'à un remaniement de l’acro­ stiche, d’ailleurs difficilement explicable. On aura pu abré­ ger le poème de façon à arrêter l’acrostiche au milieu d’un mot, sans pour cela vouloir sacrifier la prière finale : c'est ainsi que l’on trouve parfois des hymnes dont trois strophes seulement, formant l'acrostiche ΙΙΩΔ (abréviation de ή ώδή), ont été conservées. On a peut-être affaire ici à un cas de ce genre. Quoi qu’il en soit, il semble que ces trois strophes aient fait partie d’un poème consacré à la commémoraison des Rameaux. Les strophes ΈπΙ τήν πόλιν et "Ηπλωσαν XXVII. résurrection de lazare (ii) 189 paraissent, se faire suite, ce qui fait soupçonner que l’acros­ tiche a pu contenir le mot δέησις. Sans doute, c’est un terme qui convient mal à un kontakion, généralement qualifié par son auteur ά'ΰμνος, de ποίημα ou d’αίνος ; mais nous possé­ dons un hymne de Homanos où le mot. δέησις est dans l'acrostiche, et qui n'en a pas moins un caractère tout à fait narratif : c'est l'hymne de VEnfanl prodigue. La strophe ’Επί τήν πόλιν prenant le récit des Hameaux à peu près à son début, il ne reste guère de place avant elle que pour un tropaire d’introduction qui correspondrait bien ù la strophe Δ manquante, du moins dans le cas où l’hymne perdu racontait seulement rentrée à Jérusalem : 1'acrostiche devait alors commencer par δέησις et se terminer par le nom de l’auteur. Mais en était-il bien ainsi? La première strophe de la troisième série, 'Ο ούρανόν, se rapporte au miracle de Lazare ; elle pourrait lui servir d’introduction, ou bien à la rigueur s'insérer dans le corps du récit au moment où le Christ, ayant annoncé à scs disciples la mort de Lazare, se met en route pour Béthanie. Si nous avons un vestige du récit de ce miracle, il est évident que ce récit venait avant l’entrée à Jérusalem et que l'hymne se terminait par le mot δέησις, ou du moins que ce mot n’était pas en tète. Le style extrêmement faible de cette strophe à la fois creuse et boursouflée, et aussi le fait que c’est très probablement une strophe de début, ce qui ne s’accorderait pas avec le féminin δέησις, la forme de l’acrostiche ne pouvant être alors que ό ... ύμνος ou ô ... ψαλμός, nous fait supposer plutôt que sa composition est très tardive et date de l’époque où l'hymne n'apparaissait déjà plus que sous la forme d’un misérable fragment. La partie de l’hymne concernant la résurrection de Lazare peut sans doute être aussi ancienne que celle qui raconte l’entrée à Jérusalem, du moins nous ne pouvons prouver le contraire. Mais nous avons l'impression que, à haute époque, les deux sujets n’étaient pas mélangés. Dans l’office actuel des Hameaux, on trouve plusieurs fois la mention de Lazare, 7 190 NOUVEAU TESTAMENT et inversement ; mais dans les ouvrages liturgiques anciens, il n’e.n est pas de même : ni le premier hymne de Romanos sur Lazare, ni celui de Kyriakos, ni le curieux cantique des Rameaux publié, par Pitra sous le titre : Idiomelum Palmarum1, et qui est sûrement fort ancien, ne parlent d’autre chose que de la fête qui fait leur sujet. Dans l’hymne de Romanos sur les Rameaux, il est bien question à la strophe 4 de « ceux qui sont encore à détacher Lazare et ne savent pas qui l’a ressuscité », mais l'allusion, qui figure à côté de la mention des deux autres résurrections connues par l’Évangile, celle de la fille de Jaïre et celle du fils de la veuve, n’a pas de portée liturgique : elle est là pour prouver la puissance divine du Christ. Au reste, si l’on suppose que le poème dont nous avons conservé les fragments traitait à la fois des deux sujets et suivait par conséquent le même plan que celui attribué à Romanos, il faut bien admettre d’un hymne à l’autre des rapports d'imitation très directs. C'est ce que pense M. Naoumidis : pour lui, l’hymne perdu est d'un imitateur de Romanos, assez proche de lui dans le temps et « subissant son influence ». Que les deux poètes soient proches l'un de l’autre, cela paraît probable et c’était aussi l’avis de Pitra2, mais il y a beau­ coup plus qu’une influence : si la strophe Γής-Νεύματι et même la strophe ΤΗλΟε-Πάντες peuvent passer pour des imitations assez libres les unes des autres, la strophe Τοϊς μαΟηταϊς est un pur plagiat de la strophe 4 de Romanos. En revanche, la strophe Δέσποτα et les deux strophes qui traitent de l'entrée à Jérusalem : Έπί τήν πόλιν οΙ’Ήπλωσαν, n’ont rien de commun avec la seconde partie de l'hymne de Romanos, et on se demande pourquoi le plagiat s’est limité à la résurrection de Lazare, sinon pour une de ces deux raisons : parce que le plagiaire, s'il connaissait le 1. Analecla Sacra I, p. 467-177. 2. « Votus melodus videtur, aequo a Romani schola longe rece-1 dit» {Analecta Sacra I, p. 473, note critique). XXVII. Rf-SLRRECTION DE LAZARE (il) 191 début de l'hymne de Romanos, n'en connaissait pas la fin ; ou parce qu’il avait à sa disposition un autre texte sur 1’entrée à Jérusalem, texte qu’il aura pu utiliser tel que! et compléter à peu de frais en plagiant le début de notre hymne. Les deux raisons peuvent fort bien s'ajouter l’une à l’autre, mais seule l’hypothèse d'un hymne à compléter peut expliquer suffisamment le plagiat. Il ne semble pas que les remanieurs d’anciens kontakia aient travaillé seule­ ment pour le plaisir d’aligner des vers médiocres : ordinai­ rement, les réfections ont pour motif le désir d’adapter à un mètre connu un poème connu et admiré, mais écrit sur un rythme idiomèle rarement employé. Ici, ce n'est pas le cas, puisque l’hymne de Romanos suit l’hirmos qui est de beaucoup le plus populaire. Dans ces conditions, pourquoi refaire un poème sinon pour le compléter? Et pourquoi le compléter si l’hymne de Romanos avait déjà été complet quand on l'a imité? Sans doute la présence de la strophe Ό ούρανόν. qui ne doit rien à l’hymne de Roma­ nos, permet-elle de supposer que l'hymne primitif qui avait pour éphymnion πάσ·. παρέχων traitait déjà de l’entrée à Jérusalem, mais après tout, cette strophe a pu être composée de toutes pièces par le plagiaire pour servir de transition ou d’introduction. On remarquera enfin — bien que cette observation n’ait qu’une porte limitée — que l’éphymnion πασι παρέχων Οείαν άφεσιν, s’il est par lui-même fort vague et général1, s’adapte cependant beaucoup mieux à un poème des Rameaux : l'entrée à Jérusalem, prélude à la Passion, est étroitement liée au thème des souffrances rédemptrices du Christ et du I. On on trouve l’équivalent dans des hymnes comme celui de saint Komain le martyr, IR novembre (πάσι παρέχει πταισμάτων συγχώρησιν), le 3* hymne à suint André, 30 novembre (mémo éphym­ nion), le l*r proéorlion de l’Annonciation {καί τοϊς πβσουσιν παρέχεις συγχώρησιν), le 3e hymno à saint Georges, 23 avril (même éphym­ nion), bien qu’il soit peu orthodoxe de demander à un saint, iùl-ce à lu Vierge, le purdon de ses péchés. 192 NOUVEAU TESTAMENT pardon accordé par Dieu à Adam. En revanche, on ne voit pas ce que la résurrection de Lazare peut avoir à faire avec a l’absolution divine ». Dans l’hymne de Romanos, c’est le contraire : l’éphymnion ne va qu’avec le récit de la résur­ rection, et le poète n’a pu l’adapter à la seconde partie de son hymne qu’au prix de pénibles acrobaties, et surtout parce que cette seconde partie ne constitue pas un récit. La forme métrique de l’éphymnion πασι παρέχων est normale, c’est celle-là meme qu’elle a dans le modèle Τρά­ νωσαν. Une autre forme allongée d’une syllabe au second kôlon, ce qui donne υ-υ υ-υ/υυ- υυ-, et qui est celle de l’hymne à saint Syméon Stylite1, apparaît aussi souvent dans les prosomoïa : on rencontre l’une et l’autre forme environ vingt-cinq fois chacune en P. En revanche, la forme abrégée υ-υ υ-υ/υ-υυ. qui est celle de l’éphymnion Μαρίας καί Μάρθας, est fort rare : P ne l'offre que trois fois. Qui est l'auteur du poème dont l’éphymnion est πάσι I παρέχων, ou plutôt, si ce poème est formé de deux parties inégalement anciennes, qui est le plagiaire qui l’a complété à l’aide de l'hymne de Romanos? L’état actuel de notre fragment ne nous permet pas de le dire, mais on remarquera qu’en A et en D on trouve deux strophes consécutives, la strophe τΗλθε et la strophe Γης, qui peut-ètre se suivaient déjà dans le poème intact, formant l’acrostiche IIΓ ; dans quel mot faisant partie d’un acrostiche ce groupe peut-il apparaître? Nous ne voyons guère que Γρηγόριος, ce qui n’aurait rien d’invraisemblable, car nous avons conservé plusieurs kontakia ou fragments signés de ce nom. Pitra avance l'hypothèse qu’il s’agit de Grégoire, de Syracuse, I 1. Cet hymne est souvent donne comme l’idiomèle dans les kontakaria, c’est-à-dire que la mention πρός est suivie, non de Τράνωσαν, 3 mais de : Τοΰ Συμεών τόν άμεμπτον βίον, qui est le premier vers de cet hymne. Il n’y a cependant aucune difference métrique, si ce n’est l’éphymnion, avec l’hymne des Apôtres. XXVII. R feu ERECTION DE LAZARE (il) 193 mélode sicilien du vne siècle1. On peut aussi penser à Grégoire le Décapolite, maître de Joseph, qui ne peut donc être antérieur à la première moitié du ix® siècle ; c’est bien tard. De toutes manières, l’attribution d’un hymne sur la foi de deux lettres dont on n’est pas sûr qu’elles se suivaient dans l'acrostiche ne peut être que très problématique. Nous n’y insisterons pas davantage. Si nous pouvons affirmer que les strophes communes aux deux poèmes portaient à l’origine l’éphymnion Μαρίας και Μάρθας, encore que la chose soit douteuse pour la strophe Τοις μαθηταΐς, en revanche rien ne nous permet d’être certain que les débuts de strophes soient primitifs dans le poème de Q : nous avons vu que 1’acrostiche était suspect par certains détails. L’enchaînement du récit n’est pas non plus toujours satisfaisant ; il est même incohérent entre les strophes 4 et 5, et M. Naoumidis l’a reconnu, puisqu’il a noté d’une croix l’avant-dernier vers de la strophe 4, dont le rythme est pourtant irréprochable. Le Christ, ayant appris que Lazare est malade, annonce aussitôt sa mort aux disciples, et le miracle dont il sera l’objet ; et les disciples, comme s’ils n’avaient pas entendu la fin de la strophe, répondent : « Le sommeil est salutaire aux hommes. » On dirait qu’à la première moitié de la strophe 4, intacte seulement jusqu’au vers 5, on a collé absurdement la seconde moitié d’une autre strophe qui ne pouvait que suivre la 5®. On remarquera une autre ano­ malie à la strophe 8 : le Christ vient de s’approcher du tombeau et de prier son Père. Mais le miracle n’a pas lieu tout de suite : Jésus prend le temps de se retourner vers Marthe et de lui dire : « Je suis la lumière du monde et la résurrection de tous les morts... » On attendrait plutôt ces paroles tout de suite après les plaintes des deux sœurs, et 1. Analecta Sacra 1, p. 273, à propos do trois strophes (plutôt médiocres) à saint Marcien, formant l’acrostiche ΓΡΙΙ. Il y a aussi quelques inédits dans P. 194 NOUVEAU TESTAMENT dans le récit évangélique il en est bien ainsi. Du moins le récit est-il cohérent, et il n'est pas impossible que la trans­ position vienne du poète même et non de l’arrangeur. En général, la trame très lâche du développement et sa rapi­ dité — on a l’impression, en le lisant, d'un résumé ; les faits sont réduits à leur plus simple expression, les dia­ logues embryonnaires ne permettent pas de dire s’il est fait de strophes choisies entre lesquelles on a laissé des lacunes, mais la chose est très possible. L’état de la tradition ne nous autorise pas à en dire davantage. Nous pouvons du moins conclure que l'unité de l’hymne donné par Q et son authenticité nous paraissent douteuses et même peu probables. Il nous semble rai­ sonnable. quoique peut-être un peu compliqué, de suppo­ ser à l'origine deux poèmes : un sur la résurrection de Lazare qui avait pour prooïmion l’actuel prooïmion II de Q : '0 πάντων, Χριστέ, pour éphymnion Μαρίας καί Μάρθας τά δάκρυα, et un acrostiche que nous ignorons. C’est celui qui a servi à former la première partie de l'hymne de Q. Un autre, consacré à l’entrée à Jérusalem, avait le prooï­ mion I, l’éphymnion πασι παρέχων θείαν άφεσιν et un aeros- , tiche qui contenait peut-être le mot δέησις. Il semble que les deux prières finales aient été conservées, ce qui est assez fréquent dans les hymnes dont on n’a qu’un fragment. Les deux poèmes doivent être assez anciens, mais postérieurs à Romanos, puisqu’ils sont écrits sur un hirmos de lui. On a profité de cette identité de mètres pour fondre les deux poèmes en un seul en utilisant l’éphymnion le plus com­ mode, celui de l’entrée à Jérusalem. Ce sont les fragments de cette composition hybride que nous ont conservés tous les kontakaria autres que Q. Elle a probablement eu un acrostiche cohérent, mais nous n’en sommes pas sûrs. Si elle n’en avait pas, il n’y a aucune raison pour que les strophes de la deuxième série n’aient pas gardé intacts leurs premiers vers, dont Q donnerait alors une version arrangée. Quoi qu’il en soit, un quatrième hymne aura été XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il) 195 fabriqué, pour les mêmes raisons liturgiques qui ont, fait naître l’autre hymne composite, c’est-à-dire le souci de lier la commémoraison des deux fê,tes, par un rédacteur qui aura composé lui-même la partie correspondant à l’acrostiche ΡΩΜΑΝΟΥ, soit parce qu’il ne connaissait pas le poème δέησις, soit — plus probablement — parce qu’il trouvait plus expédient d’écrire des strophes entière­ ment nouvelles que d'en utiliser de plus anciennes dont il lui aurait fallu changer à la fois l’éphymnion et les premiers vers. Mais il les a écrites dans la manière de son époque, qui nous paraît tardive. Il s’est même produit un début de mélange de ce dernier hymne avec la composition précé­ dente, mélange dont nous trouvons la trace en T, qui a conservé la dernière strophe de l’hymne attribué à Roma­ nos ; cette strophe, en effet, n’a certainement pas pu être utilisée par les rédacteurs du premier hybride. L’attribu­ tion frauduleuse à Romanos d’un poème qui n’est pas de lui est normale ; nous attendons encore qu’on nous montre des exemples du contraire. Les deux hymnes sont entièrement .. , , . .· .. prosomoia, c est-a-dire que ni le prooimion ni les strophes ne sont idiomèles. Bien que rare chez Romanos, cette particularité ne saurait être invoquée contre l’authenticité de l’hymne signé de lui, car on l’observe dans des poèmes certainement authentiques, comme l’hymne Sur le Iremblemenl de terre et l'incendie, écrit sur l’hirmos Έπεφάνης - Τη Γαλιλαία. Les deux prooïmia sont sur le modèle de celui de l’hymne à saint Syméon Stylile, Τά άνω ζητών, très souvent imité, mais avec de fréquentes variantes de détail. L’hirmos est celui-ci : Mètre U- υυuυυ-υ υυ-υ |υ-υ υ-υυ / υυ/ -υυ -υυ -υυ υ-υ f υ-υυ υ-υυ / υυ- υ-υυ υυ-υ υυ-Ι -υυ- 196 NOUVEAU TESTAMENT Il devient dans l’hymne signé de Romanos (prooïmion • II Q) : / υ-υυ υ-υυ υυυυυ/ υ-υυ υ-υ υυυ-υ υ-υυ υ-υυ -υυυ -υυ / υυυ-υ υυ-υ υ-υ / υ-υυ| 5 |υ-υ On voit que les variantes ne portent pas seulement sur l’éphymnion ou la place des accents intérieurs, mais aussi sur le nombre des syllabes. C’est ce que confirme l’analyse du prooïmion I qui précédait primitivement le second hymne : -υυ υυυ/ υ-υυ υ-υυ υ-υυ υυυ/ υυ-υ υ-υυ υ-υυ / -υυυ υυ-υ υ-υυ -υυ 5 |υ-υ υυ-υυ| υ-υ / L’hirmos des strophes, Τράνωσον, qui est celui de l’hymne des Apôtres, ofïre la particularité d’etre moins clair et moins régulier dans le modèle que dans ses principales imitations. C’est peut-être la raison pour laquelle on trouve si souvent, dans les lemmes. la mention : Του Συμεών τον άμεμπτον βίον (hymne de saint Syméon Stylite) au lieu de : Τράνωσον. Dans le poème signé de Romanos, le rythme ne s’éloigne de l’hirmos sur aucun point important ; on observera cependant une originalité — du moins ne l'avons-nous, jusqu’ici, relevée nulle part ailleurs — : au vers 5, il y a une coupe régulière après la 7e syllabe, qui sépare donc le vers en deux kola. D’autre part, l’hirmos présente trois vers à variante régulière, ce qui est fort rare : ce sont les vers 6S, 72 et 82, qui tous trois ont la forme υυ-υυ-υυ-υυ(-). Du moins ces trois variantes se rencontrent-elles dans les prosoinoïa, qui sont fort nombreux, et en particulier dans les hymnes apocryphes signés de Romanos : le 2e hymne aux Anargyres, les hymnes à saint Jean l’Évangéliste, à XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il) 197 saint Gourias et ses compagnons, et à saint Athanase. Mais elles y sont inégalement fréquentes : la variante du vers 612 est celle qu’on rencontre le plus souvent, celle du vers 72 est toujours rare (l’hymne à saint Athanase ne l'a pas), celle du vers 82 est moins fréquente que celle du vers 62 et plus que celle du vers 73. Certains poèmes ont très peu de variantes : l’hymne de saint Athanase n’en offre qu’un seul cas pour l’ensemble des trois vers, au vers 62, sur 18 strophes. Si on se reporte aux deux hymnes qui ont été considérés comme les idiomèles, on trouve que l’hymne à saint Syméon ignore les variantes aux trois vers, tandis que l’hymne aux Apôtres en présente fréquemment aux vers G2 et 82, rarement au vers 72. Notre hymne de Lazare est, sur ce point, d’une métrique plutôt rigoureuse : il n’a pas la variante au vers 72, et une fois seulement au vers 82 x. Nous avons disposé le mètre de cette façon : Isyllabes ’ υυυ ' 5 / -υυSi à 56 lyllabes 1 / υυυ -υ i υυυ -υ υυ-υ -υυ υυυ υυ­ υ-υ -υ υυ- / υυυ-υυ υυ-υ υ-υ -υυ |υ-υ / -υυ -υ υυ-υ υυ- υυ υ-υ2 / υυυυυυυ(-)3 υυυυυυ-υυ / -υυ / υυυυυυυ-υ / υ-υυ| 1. Pour les vers 7* et 8’, comme c'est généralement lo cas pour les vers à variante régulière, mais peu fréquente, c’est la forme brève qui est normale. 2. Ces deux krtla ne sont pas séparés dans l'édition Tomadakis. Pour le 2' kôlon, la forme υ-υ-υ apparaît 8 fois, la forme -υυ-υ 6 fois, la forme υυυ-υ 4 fois. Nous ne tenons pas compte des strophes appar­ tenant à l'hymne πάσι παρέχων et données en appendice. 3. La forme longue apparalt 6 fois. I. La forme longue apparatt 1 fois. υυ(-)1 198 nouveau TESTAMENT Έτερον κοντάκιον εΙ$ τόν όσιον καί δίκαιον Λάζαρον τόν τετραήμιροι φέρον άκροστιχίδα τήνδε · τον ταπεινού ‘Ρωμανού ήχο$ β', ττρός · Τά άνω ^ητών. Sic Q («Mo 8μ«ον ant. pr. Π add. Q) : T «Λβά,φ τής εί« τ0: Μ**™ λί^· ΪΧ· ?·, πρός ■ Τά ίνω ζητών Λ KdS η κ’ΐ “ T α“χΐ!.ίγί™ %<■ β'· ■ Τ* **« ® r2^“" -ς ίχ· ?·, -Ρό« ■ Τά 4νω ζητών Σαύδατφ της ς έδδομβωος των νηστειών κονδάχιον είς δίκαιον Λαζαογ ήχ. β Γ.ρός · Τά άνω ζητών G Κον&χκιον ψαλλόμενοι Λ '■ «γιον Λάζαρον ηχ. β, Τα άνω ζητών Μ· -Ετερον κονδάκιον roG Λαςαρου, ήχ. β , Τα άνω ζητών Μ· Τώ σαβοάτω τών βαΐων Τ Τφ τής ς' έδδομάδος των νηστειών κονδάκιον του όσίου Λαζάρου, ή/ β\ Τα dc/ω ζητών-1 ρανωσον V. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il) 199 de la résurrection de Lazare (2e hymne) samedi de la 6° semaine de carême β' prooïmion : πρός ' Τά άνω ζητών strophes : πρός * Τράνωσον. Acrostiche : ΤΟΥ ΤΑΠΕΙΝΟΥ 'ΡΩΜΑΝΟΥ Mss : A fo 225Γ-226Γ Β f° 85ν-86Γ D fo 224v-226r G fo 96r-v II fo 47v-48r J f° 270r-v M fo 262r-263v Q fo 53r-55r (pr. 'Η πάντων χαρά, pr., Ό Πάντων Χριστέ, et toutes les les strophes Μαρίας και Μάρθας) T fo 165r-166v V fo 88r-v Pour le détail du contenu des manuscrits autres que Q, voir l’introduction. Éditions : Triodion, samedi avant le dimanche des Rameaux (pr. 'H πάντων χαρά, et str. 4 très remaniée). Pitra, Analecta Sacra I, p. 473-475 (v. l’introduction). Amfilochij, p. 143 (pr. ΊΙ πάντων χαρά, et str. I). E. Mioni, Romano il Melode, n° (0, p. 213223. N. Tomadakis, 'Ρωμανού τοΰ Μελωδοΰ ύμνοι, I, n°8, p. 185-194 (éditeur : M. Naoumidis). P. Maas - G. A. Try panis, Sancti Romani Melodi Cantica, I, n° 15, p. 110-116. Hymne : date : Ton : Hirmos : NOUVEAU TESTAMENT 200 Προοίμιον τήν γνώσήν έπιοτάμενος, Ό πάντων, Χριστέ, τόν τάφον μαθεΐν ήρώτας του Λαζάρου, καί έλθών αύτόν ήγειρας κατοικτειρήσας ώς εύσπΐ τεταρταίου όντα, παντοδύναμε, Μαρίας καί Μάρθας τά δάκρυα. α Τόν όδυρμόν Μαρίας καί Μάρθας έπιστάς ό δεσπότης, μεταβάλλει ευθύς έγείρας αυτών τόν σύγγονον · ήν ούν ίδέσθαι θαύμα θαυμάτων, πώς ό άπνους έξαίφνης Τής γάρ φωνής έμπνους ώράτο. κατελθούσης, του άδου συνέσεισε τά κλείθρα πύλας τε άμα νεκρόν δέ αύθις καί μοχλούς του θανάτου συ άνέοτησε τεταρταίου, οίκτεί [εύσπί Μαρίας καί Μάρθας τά δάκρυα. β' Όλοι συνδράμωμευ μετά πόθου έως τής Βηθανίας Μ ζ> τού Ιδέσθαι έκεϊ (Πρ.) Μ Q Τ 1 3 αύτών : αύτόν Μ || 4 ήν ούν Q : ίν’ ούν Τ ίνα ούν Μ ώς οί Pitra K θ* του ςίδου : είς τού αδου corr. Pilra, quem secutus est S 7’ του θανάτου : τούς τοϋ άδου Τ Pitra || μοχλούς : μόχθους Μ || 8’ νεκ£ τόν δέ νεκρόν corr. Pilra, quem secutus esi Mioni || αύθις άνέσι έξανέστησε Q T edd. || 91 Μαρίας : Μαρίας τε corr. Pitra |] 9’ ό πάσι θείαν άφεσιν add. Pitra. XXVII. RESURRECTION DE LAZARE (11). Pr. - Str. 2 201 Prooïmion Toi qui possèdes la connaissance de tout, Christ, tu as demandé qu’on t’apprenne où était la tombe de Lazare1, et tu es venu le ressusciter au quatrième jour, ô ToutPuissant, prenant en pitié dans ta miséricorde les larmes de Marie et de Marthe. 1 Arrêtant les gémissements de Marie et de Marthe, le Maître les changea aussitôt en joie, en ressuscitant leur frère. On put voir ainsi le miracle des miracles, et comment tout à coup le souille réapparaissait en celui qui n'avait plus de souffle. Quand sa voix y descendit, il ébranla les serrures de ΓEnfer, il brisa les portes de la Mort avec leurs verrous, il ressuscita le mort2 au quatrième jour, prenant en pitié dans sa miséricorde les larmes de Marie et de Marthe. 2 Courons tous ensemble avec amour jusqu’à Béthanie, pour y voir le Christ pleurer son ami. Car, voulant imposer 1, 7 : Ps. 106, 16: Is. 45, 2 1. C'est précisément par ce détail que se termine le 1er hymne de la Resurrection de Lazare. V. l'introduction à l'hymne précédent. 2. Le v. 8’ cet faux, tant pour l'accent que pour le mètre, dans Q et T. La leçon de Μ, αύθις άνέσττ/jcv, est probablement une cor­ rection ; on en retrouve une du même genre au mémo vers de la sir. 3, où il y a une faute tout à fait semblable, ce qui est bizarre. La cheville αύθις est à la rigueur admissible en cet endroit, elle ne l'est guère à la etr. 3. NOUVEAU TESTAMENT 202 Χριστόν τόν φίλον δακρύοντα · θέλων yàp πάντα νσμοθετήσαι, ô διπλούς υπάρχων · πάντα πράττει τή φύσει πάσχει μεν ούν ώς υίός τού Δαυίδ, ώς υίός δέ Θεού τόν κόσμον πάντα λυτρούται άπό πάσης κακίας τού δφεως, άνιστφ, οίκτειρήσας ώς φ καί τεταρταϊον τόν Λάζαρον τά δάκρυα). Μαρ<ίας καί Μάρθας γ' Ύπό τής πίστεως αί γυναίκες συνεχόμενα! άμα τω Χριστώ καί Θεω προκαταγγέλλουσι θάνατον τόν τοΰ συγγόνου, λέγουσαι ούτως · 5 « Σπεΰσον, φθάσον, ό άεΐ Λάζαρος γάρ, παρών έν πάσι · όν φιλεϊς, άσθενεί · έάν ούν έπιστής, ό θάνατος δραπετεύσει καί ό φίλος φθοράς λυτρωθήσεται · οί δέ 'Εβραίοι θεάσονται Μαρίας καί Μάρθας ότι σν κατοικτείρεις ώς εύσπλαγχ» (τά δάκρυα). » Q Τ 2 6’ μέν ούν Τ Pitra Mioni : μέν Q Toni. ,| 6* sic corr. Pilra :.4v τοΰ Δ. ώς υίός δέ τοΰ Θ. Q ώς υίός Δ. υίός δέ Θ. Τ ώς υίός τοΰ Δ. ώςν δέ τοΰ Θ. corr. Mioni, quem seculus est Tom., sed invito metro | Μαρίας : Μαρίας τε Pitra. M Q T 3 2‘ συνεχόμενοί : συνερχόμενα', Pitra || 4 τόν τοΰ correxi : τοΰ B συγγόνου λέγουσαι ούτως Q Tom. τοΰ ίδίου συγγόνου λέγουσαι corr. Μ Ο"’ συγγόνου τοΰ Ιδιου λέγουσαι corr. Pitra || 51 σπεΰσαι φΟάσαι Μ| δραπετεύει MT Pitra || 8’ οί δέ Εδραίοι Pitra Mioni : 'Εδραίοι δέ ί Tom. Ο 'Εβραίοι αύΟις Μ || 8*-9ι <5τι σύ κατοιζτείρεις τούς μέλποντας πάσι ... Μ ότι σύ καί οΐκτείρεις τά δάκρυα, ό πάσιν ... corr. Pitra. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 2-3 203 sa loi à toutes choses, il fait tout en étant double de nature1. Si donc il souffre, c’est comme fils de David, mais comme fils de Dieu, il délivre le monde entier de toute la malice du serpent, et au quatrième jour il ressuscite Lazare, prenant en pitié dans sa miséricorde les larmes de Marie et de Marthe. 3 Soutenues toutes deux par la foi, les femmes annoncent d'avance au Christ la mort de leur parent2, en disant : « Hâle-toi. viens, toi qui es toujours présent en tous lieux : Lazare, que tu aimes, est malade. Si tu viens donc auprès de lui. la mort déguerpira, et ton ami sera sauvé de la corruption, tandis que les Hébreux verront que tu as pris en pitié dans ta miséricorde les larmes de Marie et de Marthe. » 2, 6-7 : Rom. 1, 3 3, 1-6 : Jn 11, 3 1. C’est-à-dire : tout ce qu'il fait a un double aspect, une double signification, du fait de sa double nature. Ainsi ses larmes attestent â la fois sa sensibilité d'homme et son intention divine d'arracher Lazare à la mort. Naturellement, cette insistance à marquer la dualité de natures dans le Christ ne suffit pas à prouver que l’hymne est contemporain du monophysisme : ce thème des larmes du Christ prouvant sa nature d’homme est resté un lieu commun dans tous les textes relatifs au miracle de Lazare. 2. Τοΰ Ιδίου est mélriquernenl impossible. Nous pensons que la chute de τόν a entraîné une correction maladroite. La suppression de οΰτως, proposée par Pitra qu'a suivi Mioni, déplace le dernier accent du kôlon, ce qui est encore moins permis que de toucher à l'isosyllabie. NOUVEAU TESTAMENT 204 3' Τοϊς μαθηταϊς ό κτίστης τών όλων προηγόρευσε λέγων · « ’Αδελφοί καί γνωστοί, ήμών ό φίλος κεκοίμηται », μυστικώς τούτους προεκδιδάσκων ώς κτίστης πάντων. δτι πάντα γινώσκει b « Άγωμεν ούν, πορευθώμεν καί ίδωμεν ξίνην ταφήν, καί τής Μάρθας ταχύ άπαλείψι καί θρήνον τόν τής Μαρίας τόν Λάζαρον γάρ έκ των νεκρών άναστήσας, οίκτείι [εύσπ? (Μαρίας καί Μάρθας τά δάκρυα). » ε' Άμα δέ ήκουσαν των βημάτων, ot άποστολοι πάντες ώς έκ μίας φωνής έζόησαν προς τόν Κύριον · « Ύπνος άνθρώποις πρός σωτηρίαν, ούχί δέ προς άπώλειαν πάντως νπάρχει. » 5 Όθεν αύτός παρρησία ί£όα · « Άπέθανεν · άπών γάρ ώς βροτός πέλω, ώς Θεός δέ τά πάντα έπίσται Έάν ούν όντως προφθάσωμεν, τόν νεκρόν άναστή [πα Μαρίας καί Μάρθας τά δάκρυα. » ABDGJM Q Τ 4Ϊ1 των όλων : τοΰ κόσμου D | 4 τοΰτοις (τούτους Ο Τ) προλέγ φαίνων Β) και έκδιδάσκων A U 1) G J Μ Τ Triodion τούτο προ) έκδιδάσκω corr. Pitra || 51 sic G J M Q Mioni Tom. O : δτι πάντα B δτι πάντα γινώσκεις Triodion ο πάντα γινώσκων A δ τά πάντα "j Pitra δ τοΰ κόσμου δεσπότης D '1' || 5’ ώς κτίστης πάντων Λ G .1 Μ Τ Pitra : ό κτίστης πάντων Β και κτίστης πάντων D Τ και περιέπει Q Tom. Ο 'J 7* άπαλήψωμεν Mioni [| ”’-9* sic Q Tom. Ο : καί τύν Λάζαρου δψόμεΟα * έκεϊ γάρ μέλλω Οαυματουργεϊν (Οέλων Οαυματουργ έκτελών τοΰ σταυρού (έκτελεϊν τε σταυρού corr. Pitra) τά προοϊμο προοίμιον Α) · ό πάσι παρέχων (τοϊς πάσι παρέχων A Μ δωρούμενος πί θείο'? άφεσιν celt- Triodion Pitra |’ 8’άναστήσω οίκτείρας conj. Toi Q (5) XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 4-5 205 4 Le Créateur de l'univers fit à ses disciples cette prédiction : « Frères et compagnons, notre ami s’est endormi », leur enseignant à l’avance, d'une façon cachée, qu'il connaît tout parce qu’il a tout créé. « Allons donc, mettons-nous en route pour voir la tombe singulière1, et pour essuyer bien vite les pleurs de Marie et de Marthe. Car, en ressusci­ tant Lazare d’entre les morts, je prends en pitié les larmes de Marie et de Marthe. » 5 En écoutant ces mots, les apôtres dirent tous d’une seule voix au Seigneur : « Le sommeil a été donné aux hommes pour leur salut, et pas du tout pour leur perte. » Aussi leur fut-il dit ouvertement : « Il est mort — car en tant que mortel je suis loin de lui, mais en tant que Dieu je sais tout—. Oui, vraiment, si nous arrivons à temps2, je ressus­ citerai le mort et j’arrêterai les larmes de Marie et de Marthe. » 4, 1-3 : Jn 11, 11 5, 1-6 : Jn 11, 12-14 1. C’est-ft-dire étonnante par le miracle qui va s'y produire, et unique en son genre : la seule tombe dont, jusqu'ici, un homme soit sorti vivant (la fille de .faire et le jeune homme de Naïm n'étaient pas encore au tombeau quand le Christ les a ressuscités). 2. Empressement d'autant plus étrange que, dans le texte de Jean, 11, 6, le Christ fait exprès de s'attarder deux jours. Si l'auteur le fait se hâter, c’est que, dans son esprit, il est nécessaire de prévenir ίπροφ-Οάσωμεν) la décomposition du corps. C’est ΙΛ un sentiment populaire que le christianisme n'a pu totalement effacer : on peut encore quelque chose seulement tant que subsiste l'apparence corpo­ relle. NOUVEAU TESTAMENT 206 s' Πάντες όμού έπέστησαν τότε, προίΗτήντων δέ τούτοις καί έζόων πικρώς Μαρία τε καί ή σύγγονος · « Κύριε, ποϋ ής ; "Οτι παρήλΟεν ό ον έπόθεις, καί ήδη παρών ούκ έστι. » Ταυτα αυτών έκ^οώντων, αυτός ύπεδάκρυσεν · ήρώτα δέ · « ΓΤοΰ ό τάφος τού έμοϋ προσφιλούς, όνπερ μέλλα κατοικτείρας ώς μόνος φι δεσμών του άδου λυτρώσασδαι, 1θΡ< Μαρίας καί (Μάρθας τά δάκρυα) ; » I Έπιστάς οΰν έπί τό μνημεΐον, ό έν κόλποις υπάρχων τού Ιδίου Πατρος ώς γόνος τούτου έ^όησε · « Σύ με άπέστειλας είς τόν κόσμον όπως τούς νεκρωΟέντας 5 Ήλυόα ουν ζωοποιήσω. καί ένταύβα έγεϊραι τόν Aàjapov ABD Μ Q 6 1 Ήλθε Χριστός (Ήλθε καί νΰν Λ) έπί τό μνημίίον A Β D Μ προϋπήντουν δέ τούτη» (τούτου D) ABD Μ || 2* καί έβόουν πικρά έκβοώσαι πικρώς A Β καί έΟρήνουν πικρώς Μ || 3 Μαρία καί ή σόγγο^ Μαρία ταΰτης ή σύγγονος Λ Μαρία τε καί ή σύζυγος Μ || '» πού ής ότι παρή Β Μ : ποϋ ής οτε παρήλθεν A ποϋ ήν οτι παρήλΟον Π που el ότι παρή Q Mioni Tom. Ο 51 καί ήδη Λ : καί ιδού Q Mioni Toni, καί ίδώς D καί Β καί ίδεις Μ καί ίδε corn O‘ || 5* παρών : νυν γάρ Β (| 6’ ύπεδάκρυπ 71-* ήρώτα ποϋ ήν ό τάφος ■ του έμοΰ προσφιλούς καί παρέστησαν Λ Β ! ] 8'-9* Εβραίοι όχλοι του θαύματος · Οεαταί ίνα γένωνται τότε πΐ (τότε πιστότατοι Μ πώς ό Χριστός Λ) · τοΐς πάσι (ό πασι D) παρί Οείαν άφεσιν Λ D Μ 'Εβραίων παϊδος χάριν τοΰ θαύματος · θεατοί γένωνται θαυμάτο>ν Χρίστου * δωρούμενος... Β Q 7 5’ ήλυΟα corn Maas : ήλΟον (J Mioni Tom. ήλυΟον Om. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 6-7 207 6 Ils s’y rendirent alors tous ensemble, et Marie et sa sœur, allant à leur rencontre, s’écriaient avec amertume : « Sei­ gneur, où étais-tu1? Car il s’en est allé, celui pour qui tu avais tant d’affection, et déjà il n’est plus là. n Comme elles criaient ainsi2, lui, il pleura quelque peu. Il demanda : « Où est la tombe de mon ami, que je vais maintenant délivrer des chaînes de l'Enfer? Car j’ai pris en pitié, puisque je suis le seul ami des hommes, les larmes de Marie et de Marthe. » 7 Debout près du monument, celui qui est dans le sein de son Père qui l’a engendré s’écria : a Tu m’as envoyé dans le monde pour que je rende la vie aux morts. Je suis donc venu3 ici encore pour réveiller Lazare et pour montrer aux 6, 1-5 : Jn 11, 20-21 7, 1-9 : Jn 11, 41-42 6, 6-8 : Jn 11, 33-34 1. La leçon de Q : ποϋ eï, est peu satisfaisante, à moins de suppo­ ser que .Marthe et Marie cherchent le Christ sur la route sans savoir exactement où il est. IIoû’Tjçest une allusion à Jean 11, 21 et 32 : ■ Seigneur, si tu avais été là, mon frère no serait pas mort ! > "Οτε est évi­ demment plus séduisant, mais c’est une variante isolée de A qui parait être une correction ; la lectio difficilior nous u paru plus sûre. 2. Έκοοώντωνβο rapportant aux deux sœurs a choqué M. Naoumidis, qui suppose que le poète a voulu montrer tous les assistants pleurant avec Marthe et Mario. Mais l’accord d’un participe masculin pluriel avec un sujet féminin est bien attesté chez Romanos, et on le trouverait sans doute chez d’autres mélodes anciens. On en a vu deux exemples dans le 1« hymne de Joseph (str. 4·, v. 1 : str. 8, v. 2). Cf. P. Maas, Umarbeitungen, p. 567-568. 3. Nous suivons P. Maas, qui restitue ήλυθα plutôt queî^.uOov, parce que les formes ήλυΟας (Hameaux, str. 10, v. 1l, texte de D) et ήλυΟαν {Sacrifice d'Abraham, str. 16, v. 4’) sont attestées chez Romanos. Cf. P. Maas, ib., p. 568-569. 208 NOUVEAU TESTAMENT δτι μέλλω έκ τάφου άνίστασθαι καί δεΐξαι τοΐς 'Ιουδαίοι; τεταρταίου ^ωώσας, οΙκτεΐραςΛ τριήμερος, δ τόν φίλον μου <τά δάκρυα). » Μαρίας καί Μάρθας η' Ίνα δέ παύση Μάρθας τόν Θρήνον, ττροσφωνήσας αυτή ό σωτήρ τών άπάντων θεϊκώς τότε έφθέγξατο · < ’Εγώ υπάρχω τό φώς του κόσμου καί άνάστασις πάντων 5 τών νεκρωθέντων · πεποιΘώς είς αιώνας où Θνήξεται · εις τούτο γάρ έπεφάνην τόν Άδάμ άναστήσαι καί τούς Άδάμ, ό είς έμέ καί τεταρταίου τόν Λάζαρον Μαρίας (καί Μάρθας έξεγεϊραι, οίκτείρας ώς EÛcnrto τά δάκρυα). » θ' Νεύματι ούυ Ιδίω κελεύσας, έσαλεύθη ό <£δης καί θανάτου Ισχύς καί διαβόλου τό φρύαγμα, ότε έφώνει τόν τεταρταίου έκ τών καταχθονίων 5 δνπερ Ιδών 'Αβραάμ τε καί πάντες οΐ δίκαιοι έζόων · « Νυνί θαρσεϊτε, Q τούτον έγείρας ■ δτι ήκει ή πάντων άνάστασις 8 3 έφθέγξατο : -ροσεφθέγξατο corr. 0‘, invito metro Άδάμ corr. Om. .3 711 Adi A D Q Τ 9 1-2’ Γης τά θεμέλια έσαλεύθη ' καί τοΰ άδου τά κλείθρα A D Τ Pitr 4 sic Λ : βτε έφώνησας τον τεταρταίου D δτε έφώνησας (έφώνησε Pitra) τεταρταίου Τ Pitra φωνή δέ καλέσας τόν σεσηπότα Q Mionl Το(Π.< 5’ έγείρας Q Mioni Ο : εγείρει corr. Tom. καλέσας A D Τ Pitra 6! rw1 ίδών D εΐδον αύτόν Τ ? Pitra ΐ| 6» οί δίκαιοι AQ Mioni Tom. : ol άπ αίΛ Τ οί άκ- αέωνος νεκροί D Pitra || 7’-* θαρροΰντες (έοόησαν Λ) δτι έγγΟ ή χαρά, ή (ή om. D) ζωή καί άνάστασις (ή λύτρωσες A) A D Τ Ρίίπ XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 7-9 209 Juifs que je dois me relever de ma tombe le troisième jour, moi qui rends la vie à mon ami le quatrième jour, prenant en pitié les larmes de Marie et de Marthe. » 8 Pour mettre fin aux lamentations de Marthe, le sauveur de l'univers, s'adressant à elle, proféra alors ces paroles divines : « Je suis la lumière du monde et la résurrection de tous les morts. Celui qui a cru en moi ne mourra jamais, car si je me suis manifesté, c’est pour ressusciter Adam et les fils d'Adam, et pour réveiller Lazare au quatrième jour, prenant en pitié dans ma miséricorde les larmes de Marie et de Marthe. » 9 Son ordre donne d’un signe de tête ébranla l’Enfer. et la puissance de la Mort, et l’arrogance du Diable, quand il appela le mort de quatre jours, l’éveillant de dessous la terre1. En le voyant, Abraham et tous les justes s’écriaient : « Prenez courage à présent, car la résurrection de tous est 8, 4-6 : Jn 11, 25-26 1. Le texte de ADT pour le v. 1 est uno citation du Ps. 81, 5 : ΣαλευΟήσονται πάντα τά θεμέλια της γης. Il serait étonnant qu'un faussaire ait eu l'habileté d'insérer une telle citation dans un contexte qui lui était imposé. D'autre part, les deux participes juxtaposés dans Q aux vv. 4-5 : χαλέσας, έγείρας, surtout après le κελεύσας du v. 1, sont d’une syntaxe très maladroite. La correction de M. Naoumidis au v. 5 : εγείρει, est peu sûre, car le participe a pour lui l’ensemble de la tradition. Il semble bien que le remanieur de Q a corrigé le v. 4, peut-être pour rendre plus clair le sens obscurci par le nominatif absolu κελεύσας : le lecteur voit tout de suite que le sujet dos trois participes est le même. NOUVEAU TESTAMENT 210 δεσμών θανάτου λυτρώσασθαι όν φιλεϊ, κατοικτί(| [eûcrrr? (τά δάκρυα). » Μαρίας καί Μάρθας ι "Ον ττρός όλίγον ίσχε δεσμώτην κάτω Λάζαρον ‘Αιδης, ώς αιχμάλωτος νϋν όράται τούτον στερούμενος · τού βασιλέως γάρ τών άγγελον Ισχύς έλύθη, έπελθόντος, δαιμόνων 5 καί ό πρός γην τή κοιλίφ συρόμενος όφις νϋν ξύλινη λόγχη τά στέρνα κεντηθείς, ώς νεκρός άποδεΐκνυται · Άδάμ δέ χαίρει, θεώμενος τόν Χριστόν καποικτείρον Μαρίας (καί Μάρθας τά δάκρυα). ια » Ύπεξελθών του τάφον ό φίλος σουδαρίω τάς όψεις καί τάς χεϊρας αύτοϋ συνδεδεμένος έδείκνυτο · λύουσι τούτον οι δεσμευθέντες τάς καρδίας τώ φθόνω καί τοϊς ώσίν τής βασκανίας ώς άσπίδες βυοΰντες καί πρός σφαγήν Λ D Q Τ 9 S1-’ ήγέρΟη ούν δεδεμένος ’ καί έχάρησαν πάντες δτι Χριστός Λ ήχέρΟη(lie δεδεμένος χερσίν · καί ποσίν καί έξέστησεν απαντας D ήγέρΟη δεδεμένος χερσί1» — καί ποσίν καί εξέστησεν Τ ώς ήγέρΟη ό δεδεμένος χερσίν ’ ούτως καί άνχστί; σει τε άπαντας Pitra || 9’-*όπάσι παρέχων Οείαν άφεσιν D Τ Pitra (ν. 9 om.A! Q 10 2ι κάτω : κατά Μ toni || 21 αιχμάλωτος : αιχμάλωτον corr. II 7* τά στέρνα : τό στόμα leg. Ο. 11 6* βυοΰντες : βιοΰντες conj. Torn. 1. Cette strophe a do quoi rendre perplexe, car l’auteur parait ab*rdonner complètement son sujet : il s'agit maintenant de la descente di Christ aux Enfers et non plus de la résurrection de Lazare. La « lance ά bois » ne peut être que la Croix. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 9-11 211 là pour délivrer des liens de la mort celui qu’elle aime, prenant en pitié dans sa miséricorde les larmes de Marie et de Marthe. » 10 Lazare, qu’un instant plus tôt il retenait enchaîné, main­ tenant qu’il est prisonnier l’Enfer s’en voit dépouillé ; car, sous l’assaut du roi des anges, la force des démons s’est dissoute, et le Serpent qui rampe à terre sur le ventre, le poitrail transpercé maintenant par la lance de bois, est devenu pareil à un cadavre. Mais Adam sc réjouit, voyant le Christ prendre en pitié, dans sa bonté, les larmes de Marie et de Marthe1. 11 Sortant de la tombe, l’ami se montrait les yeux et les mains bandés dans le suaire. Il est détaché par ceux qui ont le cœur bande d’une haine dénigrante, qui se bouchent les oreilles comme des aspics2 et préparent leurs bras pour 11. 1-4 : Jn 11, 44 11, 6 : Ps. 57, -1 2. M. Naoumidis, qui juge le v. 6 obscur et n’a, chez les écrivains qui ont traité do l’aspic, rien trouvé qui permette de l’éclairer, propose do corriger βυοΰντες en βιοϋντες, avec lo sens de : « qui vit grâce à son ouïe, espion ». La correction est inutile : ce vers est une réminiscence du Ps. 57, 5-6, où il est question des impies qui ont du venin de serpent, · sourds comme l’aspic qui se bouche les oreilles (ώσεί άσπίδος κωφής καί βυούσης τά ώτα αύτής) de peur d’entendre la voix des enchanteurs, du charmeur expert en charmes ». Cette légende se retrouve duns tous les bestiaires, qui expliquent comment l’aspic parvient Λ se boucher une oreille avec sa queue, l’autre en l’appliquant contre la terre. Le datif τοϊς ώσί et la forme contracte βυοΰντες font dilliculté. Le Thésaurus cite la forme βυέω, mais sans aucune référence. NOUVEAU TESTAMENT 212 άδικωτάτην τάς χείρα? έτοιμά^οντε?, διτω? ίκχίωσιν άθωον αίμα καί δίκαιον τοϋ νεκρού? άνιστώντο? καί παύ τά δάκρυα). Μαρία? (καί Μάρθα? ‘Ρήματα παίδων άκηκοότε? καθαρά? έκ καρδία? καί χειλέων άγνών, θορύβου πάντε? έπλήσθησαν λέγοντε? άμα · « Τί? ίστιν ούτο? ; » 5 "ίύ μανία? καί πάση? 01 πρό μικρού άσυνεσία?. άνιστάμενον βλέποντε? τον έν νεκροί? υπάρχοντα όδωδότα, σγνοοΰσι τί? ήγειρε καί έλυσε φωνή τοϋ Άιδου τήν δύναμιν καί κατέπαυσε φύσει ώ? τά δάκρυα). (Μαρία? καί Μάρθα? ‘Υ' '(ύ τή? άφάτου σου εύσπλαγχνία?, ‘Ιησού πανοικτίρμον · ό δι'έμέ κατ’ ίμέ γενόμενο?, ώ? ηύδόκησα?, πώ? έπί πώλου μετριάζει? καί εί? πόλιν προφθάνει? 5 ών τήν δεινήν των θεοκτόνων, άπιστίαν προ^λέπων, έκέλευσα? Q 13 5* Λ : ώ Mioni. 13 2’ ό del Ο» II 4 deest una syllaba ; fortasse σύ ante μετριάζεις addendum : μετεωρίζω conj. O‘. 1. L'auteur lie deux épisodes distincts : celui do l'entrée à Jérusalem où, d'après Mallh. 21, 10, la foule s’émut et demanda : «Qui est cet homme ? · et, un peu plus tard, celui des guérisons opérées dans le Temple (21, 15) : c’est à ce moment que sc place l'hosanna des enfants, qui déchaîne l'indignation des prêtres et des scribes. Mais la confusion est traditionnelle dans les textes liturgiques. XXVII. RESURRECTION DE LAZARE (il). Sir. 11-13 213 le meurtre le plus injuste : répandre le sang innocent et juste de celui qui ressuscite les morts et met fin aux larmes de Marie et de Marthe ! 12 Ayant dans les oreilles les paroles des enfants, sorties d’un cœur pur et de lèvres innocentes, ils étaient tous remplis de trouble, disant tous à la fois : « Qui est cet homme1? » O folie, ô totale inintelligence ! Us viennent de voir ressusciter celui qui n’était qu'un cadavre fétide parmi les autres, et ils ne savent pas qui l'a réveillé, qui a brisé par sa voix la puissance de l’Enfer et, par sa natu­ relle miséricorde, a mis fin aux larmes de Marie et de Marthe. 13 O ta miséricorde ineffable, Jésus très compatissant ! Toi qui as daigné pour moi venir jusqu’à moi, comment peux-tu monter modestement un ânon2 et venir à la ville de ces déi­ cides, dont tu prévois la monstrueuse incrédulité, puisque tu leur as ordonné de défaire de leurs propres mains les 11, 7-8 : Ps. 105, 38 ; Prov. 6, 17 12, 1-1 : -Matth. 21, 10.15 13, 6-7 : Jn 11, U 2. On pourrait rétablir l’isosyl labié en ajoutant σύ devant μετριά­ ζεις. En général, les fautes métriques de la première partie sont faciles à expliquer et à corriger ; il n’en va pas de même à partir de la str. 14, car les fautes de la seconde partie sont probablement impu­ tables ù l'auteur lui-même. L’emploi insolite de μετριάζεις fait soupçonner à C. A. Trypanis une corruption du texte. Il a peut-être raison, mais la correction μετεωρίζη, qu’il propose en note, comporte une idée de pompe et de fierté ostentatoire qui est toute contraire au sens général du texte. NOUVEAU TESTAMENT 21·1 χερσίν ίδίαις Λαζάρου τά δεσμό διαλύσαι, ίν’ (δώσι άποκτεΤναι, μηδ’ δλως οϊι δν μετ’ όλίγον βουλεύονται (τά δάκρυα). Μαρίας καί Μάρθας ώ' Μετά βαίων πάντες έξήλθον τής έλεύσεώς σου, ets άπάντησιν, σώτερ, τό ώσαννά σοι κραυγά^οντες. Νυν δέ ήμεΐς τόν ύμνον οΐ πάντες έκ στομάτων οίκτρών 5 τού$ τής ψυχής προσφέρομέν σοι, ίπισείοντες κλάδους, καί κρά^ομεν ■ < Ό ών έν τοϊς ύψίστοις σώσον κόσμον δν έπλασας, Κύριε, τάς ήμών, ώσπερ πρώην έξήλε καί άμαρτίας έξάλειψον <τά δάκρυα). » Μαρίας καί Μάρθας ιε » Άγει πανήχυριν έτησίαν ή σεπτή Εκκλησία συγκαλουσα πιστώς τά τέκνα τούτης, φιλάνθρωπε, μετά βαίων προσυπαντώσα καί χιτώνας στρωννύουσα ευφροσύνης, 5 όπως αύτός μετά τών μαθητών σου καί φίλων σου τούς πόδας έπι£ι£άσης καί εΙρήνην βαθεϊαν τοϊς δούλοις σου έπιβραβεύσης καί Ολίψεως. Μαρίας καί Μάρθας άπαλλάξης, ώς πρώην τά δάκρυα. Q 14 5* ;deest una syllaba || 5*-6* προσφέρωαεν ... ζράζωμη» Ο [] 71 una syllaba ; ό όντως έν τ. ύ. corr. 0‘. 15 3 ταύττ^ς : αυτής fortasse corrig. || 8’ άπήλειψας : άπείληψχς XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 13-15 215 liens de Lazare, pour qu’ils voient celui que bientôt après ils délibéreront de tuer, sans la moindre pitié pour les larmes de Marie et de Marthe? 14 Avec des palmes ils sortirent tous au-devant de toi, Sauveur, lors de ta venue, en clamant pour toi l’hosanna. Aujourd'hui, c'est nous tous qui te présentons l’hymne de nos misérables bouches, en agitant les rameaux de l’âme1, et nous clamons : a Toi qui es dans les hauteurs, sauve le monde que tu as fait, Seigneur, et efface nos péchés, comme tu as jadis effacé les larmes de Marie et de Marthe, n 15 L’Église vénérable célèbre la fête annuelle en convo­ quant scs enfants avec foi, ô ami des hommes, en allant à ta rencontre avec des palmes, en étendant des vêtements de joie pour que. avec tes disciples et tes amis, Lu y poses les pieds, et que tu récompenses tes serviteurs d’une paix profonde2, et que tu les libères de l’oppression, comme tu as jadis essuyé les larmes de Marie et de Marthe. 13, 8 : Jn 12, 10 14. 1-3 : Mallh. 21, 8-9 ; Mc 11, 8-10 1. On retrouve cette image dans la liturgie actuelle du dimanche des Palmes : · Offrons, mes frères, les palmes de nos vertus nu Christ · (stichèrea des psaumes du lucernaire, aux petites vêpres). 2. I.’ânon sur lequel est monté le Messie est un symbole de paix, par opposition au cheval de guerre. Cf. Zach. 9, 9 : πραός καί έπιβεβηχώς êrd ύποζύγιον καί πώλον νέον. ■r- NOUVEAU TESTAMENT 216 Νενσον τό ούς σου, Θεέ τών όλων, καί ήμών δεομένων άκουσον, καί δεσμών τών τοϋ θανάτου έξάρπασον · οί γάρ ίχθροί ήμών άεί κυκλούντες 5 όρατώς καί άοράτως έπαπειλοϋσι τού θανατώσαι ήμάς καί τήν πίστιν άρπάσαι λοιπόν · άνάστα, καί διά τάχους άπολέσθωσαν πάντες καί γνώτωσαν καί οίκτείρεις ή μάς, ώσπερ ώκτειρας ότι σύ εί ό θεός ήμών Μαρίας καί Μάρθας (τά δάκρυα}. ‘Γ 01 νεκρωθέντες ταΐς άμαρτίαις καί έν τάφω οίκοϋντες άττό γνώσεως κακών, τάς άδελφάς μιμησώμεθα του πιστού Λαζάρου, Χριστώ βοώντες 5 έν κλαυθμώ καί έν πίστει « Σώσον ήμας, καί τη αγάπη · ό βουλήσει γενόμενος άνθρωπος, καί τάφου άμαρτημάτων έξανάσπησον, μόνε άθάνατε, λιταΐς Λαζάρου τοΰ φίλου σου, Μαρίας καί Μάρθας φ ον έγείρας άπήλειψας, Κύς (τά δάκρυα). » Q 1β 4 redundat una syllaba. 17 2* άπό γνώσεως correxi : άπογνώσεως Q Mioni Toni. Ο (sed dundat una syllaba ; fortasse άπό γνώμης κακής corrig.) || 4 redund una syllaba || 4-5’ Χριστώ βοώντες ’ « Έν κλαυθμώ... · interpunù Mioni l| 8* λιταϊς τοϋ] Λαζάρου Tom., qui τοϋ perperam legit in Q [ I άπείληψας Mioni. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Str. 16-17 217 16 Incline ton oreille, Dieu de l'univers, entends nos prières, arrache-nous aux liens de la mort. Car nos ennemis, qui toujours nous environnent visiblement et invisiblement1, menacent de nous mettre à mort et de nous arracher désor­ mais la foi. Lève-toi, que bien vite ils soient tous détruits et connaissent que tu es notre Dieu, et que tu as pitié de nous, comme tu as eu pitié des larmes de Marie et de Marthe. 17 Nous qui sommes morts par nos péchés, et qui habitons dans la tombe à cause de la connaissance des maux2, imitons les sœurs de Lazare le fidèle en criant au Christ avec larmes, foi et amour : « Sauve-nous, toi qui as voulu te faire homme, et ressuscite-nous de la tombe des péchés, seul immortel, par les prières de Lazare ton ami, que tu as réveillé en essuyant, Seigneur, les larmes de Marie et de Marthe. » 16, 4 : Ps. 16, 9.11 17, 1 : Éphés. 2, 1 16, 7-8 : Ps. 82, 18-19 1. Si ces «ennemis visibles» sont ceux de l’empire, cette strophe où la tristesse et l’angoisse percent sous le convenu du style ne peut guère se rapporter à l’époque de Justinien. Le mot κυκλούντες évoque un siège : celui de 626 ? Ceux de 67.3-677, ou même do 717-718 ? Il est vrai qu’il y a là une allusion scripturaire banale. 2. Je comprends : à cause de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ( Gen. 2, 9 : τό ξύλον τοϋ είδέναι γνωστόν καλού καί πονηρού) dont Adam a mangé, ce qui a causé notre mort. Si on tient à conserver άπογνώσεως en un seul mot, le sens devient : «la tombe du désespoir que nous causent nos maux ·, ce qui est moins satisfaisant : c'est du péché et non du désespoir que l’homme est prisonnier avant la venue du Christ. De toute façon l’expression est suspecte, car le kôlon est faux rnêtriqiiement. NOUVEAU TESTAMENT •218 «ί ‘Υλην Ρευστήν μισήσωμεν πάντε$ καί Χριστώ τφ σωτήρι ύπαντήσωμεν νυν έν ΒηΟανία σττεύδοντι, όπως αύτφ σννεστιαθώμεν 5 συν τφ φίλω Λα^άρω καί ταΙ$ αυτών καί άποστόλοις, Ικεσίαις ^υσθώμεν τών πρώην κακών · τοϋ νοϋ δέ πασαν κηλίδα καθαρβέντες, άμέμπτως όψόμεδα αύτοϋ τήν θεΐαν άνάστασιν Άδάμ τε καί Εΰα$ ήν παρέσχεν ήμΐν, άφελόμεν< τά δάκρυα. Q Τ 18 3 deesl una syllaba; είς τήν ΒηΟανίαν corr. Pilra οψά Pitra Mloni|| S1 την om. T, rosi. Pilra ■ 9' Άδάμ : τοΰ Άδάμ Pilra || v. 9* ό πάσι παρέχων Οείαν άφεσιν add. Pilra. XXVII. RÉSURRECTION DE LAZARE (il). Sir. 18 219 18 Haïssons Lotis la matière fugitive, et allons maintenant à la rencontre du Sauveur, le Christ, qui se hâte vers Béthanie, alin de dîner avec lui, avec son ami Lazare et avec les apôtres12 , d’etre par leurs prières délivrés des maux passés. Si nous nettoyons notre âme de toute tache, nous verrons avec un cœur sans reproche su divine résurrection, qu'il nous a accordée en effaçant les larmes d’Adam et d’fcvc*. 18, 2-6 : Matlh. 26, 6-7; Mc 14, 3; Jn 12, 1-2 1. On remarquera que l'auteur place, comme Matthieu et Marc, le repas à Béthanie après l'entrée à Jérusalem, ce qui est assez illo­ gique, puisqu’il a jusqu'ici pris pour modèle le récit de Jean, quia adopté l'ordre inverse. 2. On ne peut comprendre αύτοΰ τήν Θείαν άνάστασιν que comme la résurrection du Christ, qui délivre Adam et Êve de l'Enfer et, en réparant leur faute, est le gage du salut pour tous les hommes ; ceux-ci sont donc invités à se purifier en vue de la fête pascale (cf. hymne de la Tentation de Joseph, pr. I ; t. ί, p. 260). Mais όψόμεΟα et παρέσχεν sont bizarres : on les entendrait mieux si le poète voulait parler de la résurrection au dernier jour. NOUVEAU TESTAMENT 220 Προοίμιον Ή πάντων χαρά, Χριστός, ή άλήθεια, τό φως, ή ^ωή, του κόσμου ή άνάκλησις τοΐς έν γή πεφανέρωται τή αύτου άγαθότητι, γέγονε 5 τύπος τής άναστάσεως, θείαν άφεσιν. τοΐς πάσι παρέχων Ό ουρανόν καί γήν στερεώσας, ήλιον καί σελήνην καί άστέρων πληθύν μετά βροτών συναυλί^εται · πάντας διδάσκων καταφωτί^ει 5 καί παράδοξα τούτοις Ήλθε καί νυν θαυματουργών τε. ΒηθανΙα τή κώμη του σώσαι αυτούς, Πρ. 2’ άνάκλησις Q Mioni : άνάστασις B I) G J Q γρ T V Pitra 4* αύτοϋ : αύτου Totn. ? καί ante αύτου add. A || γέγονε : καί γέγονε Triodi γενόμενος G .1 [] 4’-· της (καί τής Β) άναστάσεως τύπος γέγονε transp. Β II 5' τοΐς πάσι παρέχων Q T V Mioni Tom. : ύ πάσι παρέχων D G J Pii δωρούμενος πάσι Β Η ;| 5· άφεσιν : άνάστασιν V. ABDGHJ.M QTV Ό ουρανόν 2' ήλιον καί : ήλιόν τε καί Μ 3-4 μετά βροτούς φωτίζω» ’ θαυματουργών nec plura J || 4 sic A : πάντας διδάσκων (τε add. PiUi καί φωτίζων DUT Pitra πάντας διδάσκων πάντας φωτίζων G πάντ φωτίζων καί άγλάζων Μ πάντας διδάσκων καί παραδόξως Β || 5’-* τούπ θαυματουργών τε ' καθώς έπέστη Β καί θαυμάτων ακτίνας ’ πασιν έκπέμ^ G J K 5· θαυματουργών τε corr. Pitra : θαυματουργών A θαυματουργοί H MV θαυματουργούν™ D T f| 6’ ήλθε : δθεν V | 6* sic Λ : έν Βηθανί? κώμη Β D G H J Μ Τ Βηθανίαν είς κώμην corr. Pitra έν ΒηΟανΐφ έπέτ V II αΰτοός : αύτην A Μ βροτούς G J. I APPENDICE : STROPHES DE L’HYMNE Πάσ! παρέχων Prooïmion Le Christ, la joie de tous, la vérité, la lumière, la vie, la restauration du monde, s’est manifesté aux gens de la terre par sa bonté, il est devenu le modèle de la résurrec­ tion1, lui qui accorde à tous l’absolution divine. Celui qui a établi le ciel et la terre, le soleil et la lune, et la multitude des étoiles, habite avec les mortels ; il illumine tous les hommes en les enseignant et en faisant pour eux des miracles merveilleux. Le voici venu au bourg de Béthanie, pour les sauver, leur montrer de divins pro- '0 ουρανόν, 1-2 : Ps. 135, 6-9 ; Is. -12, 5 ; 44, 24, etc. 1. C’est-à-dire dû la résurrection des hommes au dernier jour, dont celle du Christ est la garantie, car il est ■ les prémices de ceux qui dorment » (I Cor. 15, 20). 8 222 NOUVEAU TESTAMENT καί έγεϊραι τόν φίλον τόν Aàjapw και δεΐξαι τέρατα θεία, τά πάντα θέλων καί ιτράττων αυτός τή βουλή καί άχράντιι [δυνάμει αύτοΟ θείαν άφεσιν. τοϊς πάσι παρέχων ΈττΙ τήν πόλιν σπενδων ίλθήναι, έξαττέστειλε τούτου μαθητάς ό σωτήρ τοϋ πορευθέντα; κομίσασθαι πώλον υιόν τε ύπο^υγίου, έν αύτώ έπι^ήναι 5 ό ούρανόν καταξιώσας θρόνον ίχων καί γην ύποπόδιον · Ιλασμόν καί χαράν τοϊς αυτόν έκ ψυχ καί ήλθεν φέρων εΙρήνην, προσδεξαμένοις καί ψάλλουσιν έκ καρδίας συν πόθω · « Έπέσ[ΧρΟ θείαν άφεσιν. » τοϊς πάσι παρέχων Ήπλωσαν ουν χιτώνας οΐ όχλοι, κλάδους τε καί βαία ταϊς χερσιν ταϊς αύτών κατέχοντες προϋπήντησαν ABDGHJMTV Ό ουρανόν, H 7’ καί δεΐξαι θεία τεράστια Λ καί δήπου ένστολοι θεία V | 7* έγεϊραι : έγειρε Η || τόν φίλον τόν Λάζαρον D T Pitra :ι φίλον αύτοΰ Λάζαρον A Β V έκ τάφου τόν Λάζαρον Μ τόν φίλον του μι ματος GJ || 8’ sic D G J T Pitra (sed redundat ima syllaba) : πάντα καί πρ. αυτός Η V πάντα γάρ θέλων πράττει αυτός Μ πάντα δέ θέλω* i πράττων καλώς Λ || 8’ sic Λ : τη βουλή τη άχράντω καί δυνάμει αύ Β D H Μ T V τη άχράντω βουλή καί δυνάμει αύτοϋ G J τη βουλή τη άχρΜ δυνάμει τε corr. Pitra || 9' τοϊς πασι παρέχων Λ : ό πάσι παρέχων DGJ Pitra ο πασι δωρούμενος Β Η δωρούμενος πάσι V Μαρίας καί ΜάρΟ: Μ ί 9’ τά δάκρυα Μ. A D ’Επί 2’ έξαπέστειλον D || 2’ ό σωτήρ : εύλαβεϊς Ι> 3 πορουθέντας : πομ Οήναι D [| 4 τε oro. D || 5* καταξιώσας : μή άπαξιωσας D || 6* καί γην !' γην D K 8* έκ καρδίας correxi : έκαρδίας Α|[7!-9* ιλασμόν καί χάριν > άντίληψιν ’ τοϊς τούτον πίστει προσδέξασΟαι ’ έκ καρδίας ποΟοΰσιν > ψάλλουσιν · ό πάσι παρέχων... D. D 'Ήπλωσαν 3 προύπήντησαν D . XXVII. résurrection de Lazare (π). Appendice 223 diges et ressusciter son ami Lazare, lui qui veut et fait tout par sa volonté et sa puissance sans défaut1, et qui accorde à tous l'absolution divine. Tout en se hâtant d’aller vers la ville, le Seigneur envoya ses disciples pour lui ramener un ânon, le petit d’une bête de somme, car il daignait monter dessus, lui qui a le ciel pour trône et la terre pour escabeau. Et il vint portant la paix, la reconciliation et la joie à ceux qui l’accueillent de toute leur âme et qui chantent de tout leur cœur avec amour : « Le Christ est là, qui accorde à tous l’absolution divine2, n Les foules étendirent donc leurs vêtements et, tenant dans leurs mains des rameaux et des palmes, vinrent à la Έττί, 1-5 : Matth. 21, 1-7; Mc 11, 1-7; Le 19, 29-35; Jn 12, .12-15; Zach. 9, 9 Έττί, 6 : Is. 66, 1 Ήπλωσαν 1-7 : Matth. 21,8-9; Mc 11, 8-10; Le 19, 36-38 ; Jn 12, 13 1. La tradition de cotte strophe est aussi embrouillée que son stylo. Le v. 8‘ a une syllabe de trop ; à la stropho "Ηπλωσαν également ; à la strophe Δέσποτα, il en a deux. C’est peut-être une varianto régulière qui ne figure pas dans l'idiomèle. La leçon de M, qui est la meilleure pour le sens (« il peut tout faire, s’il le veut »), a l'air d'une correc­ tion. Λ et GJ semblent avoir cherché aussi il corriger un texte qui, à l’origine, ne devait pas être métriquernent correct. 2. On a suivi le texte de A. Celui de D contient deux vers faux, le refrain est maladroitement relié à la strophe, et la leçon du v. 2’ : μαθητάς βύλαδεΐς, est ridicule. NOUVEAU TESTAMENT 224 τόν έν έρήμω τό πρώτον τούτοι? μάννα δοτούντα, τεσσαράκοντα έτη 5 καί ταϊ$ φωναϊ? άνυμνοΰντε? ÉKpaùyajov τό « ώσαννά υίώ Θεού τοΰ ύψίστου καί Δαυίδ » ; άναμέλποντε? έλεγον · « Χαρά yàp yéyovsv πδσιν ήμϊν ό πασι παρέχων ή καλή παρουσία καί ελευσν θείαν άφεσιν. » Δέσποτα, Κύριε, όταν μέλλη? κρϊναι πάντα τόν κόσμον καί άποδοϋναι αύτοϊ? καΟάπερ έκαστο? έπραξεν, στήσον τήν πίστιν (τήν) του λαού σου · 5 τόν βασιλέα · κατακόσμησον νίκαι? δό? καί ήμϊν ίλασμόν των πταισμάτων καί λύσιν παόών άμέτρων, άκαταισχύντους παραστήναι τώ βήματι τω φρικτφ · έν μετανοία περαίωσον ήμά? ταϊ? εύχαϊ? τής άχράντου μητρ [σου, σωτή. ό πασι παρέχων Οείαν άφεσιν. D 'Ήπλωσαν 4 b> έρήμω scripsi : ένέριμω Γ) ”, 7’ Θεού correxi : τοΰ D J) 81 redundat una syllaba ·[ ήμϊν correxi : ύμϊν D. , Q Δέσποτα 4 τήν πίστιν τήν τοΰ λαού σου correxi : τήν τοΰ λαοΰ σου πίοD ![ 81 παιραιωσον D ; redundant duae syllabae (στερέωσον fortasse corrig XXVII. RÉSURRECTION de LAZARE (il). Appendice 225 rencontre de celui qui jadis, dans le désert, leur avait donné la manne pendant quarante ans. et leurs voix s’exaltaient en clamant : « Hosanna au Fils du Dieu très-haut et de David ! » Voilà ce que disaient leurs chants. « Car c’est joie pour nous tous que l’heureuse venue, l’heureux avène­ ment, celui qui accorde à tous l’absolution divine1. ■> Maître, Seigneur, puisque tu dois juger le inonde entier et rendre à chacun selon ses œuvres, affermis la foi de ton peuple, fais à l’empereur une parure de victoires. Donnenous encore d’expier nos péchés, de nous affranchir de nos passions immodérées, de comparaître sans sujet de honte devant ton tribunal terrible. Fais-nous traverser la vie dans la pénitence, par les prières de ta mère imma­ culée. Sauveur, toi qui accordes à tous l’absolution divine2. 1. On remarquera le style singulièrement désordonné de toute la lin de la strophe. Παρουσία et ίλευσ'.ς sont les deux termes employés dans le Nouveau Testament pour désigner la venue du Christ sur la terre, l’un dans les Ades (7, 52), l’autre dans la 2e Èpttni de Pierre (1, 16). 2. La construction de παραστηναι en complément d’objet, parallèlement à deux substantifs cl sans liaison avec eux, est dure. Il serait plus dur encore de lui donner un sens final : « pour que nous comparaissions... * Περαίωσαν (qui est peut-être une faute pour στερέωσαν) est également suspect, car le kôlon a deux syllabes de trop. On attendrait quelque chose comme τήρησαν. XXVIII. 1er HYMNE DE L’ENFANT PRODIGUE Le dimanche de Γ Enfant prodigue Texte correspond dans le rite latin à la Septuagesime ; il précède celui du carnaval. Les deux thèmes suggérés aux prédicateurs par la parabole, celui de la nécessité de la conversion intérieure et celui de la misé* ricode divine, ont donc bien leur place dans cette période de préparation au carême. Cette date, donnée par presque tous les kontakaria, remonte-l-elle à l’époque de Romanos? Nous n’en savons rien, et on ne trouve rien dans le texte de l’hymne à ce sujet. On observera cependant que Q, le seul manuscrit avec A qui nous l’ait transmis, le donne à la date du 2e dimanche de carême. Tradition ancienne ou usage local? On ne peut en décider, Q étant le seul kontakarion à assigner un hymne au 3e dimanche, actuellement réservé à la fête récente de Grégoire Palamas1. Il existe sur le même sujet cinq hymnes ou fragments d'hymnes. Le premier, le plus connu et le plus reproduit de beaucoup — le prooïmion et le premier oïkos en ont du reste été recueillis dans le Triodion -, est anonyme et incomplet : c’est l'hymne Τής πατρώας δόξης σου, publié en partie par Pitra2. Huit kontakaria en donnent des 1. C'est à cette anomalie qu’on doit d’avoir conservé le poème dans Q, qui est mutilé et no commence qu’au dimanche de Γάπόχρε<ος. 2. 4.$, p. 160-402 ; sur T seulement, car G et V ignorent le diman­ che de l’Eniant prodigue, et M n'a pas cet hymne. 228 KOUVEAt.’ TESTAMENT extraits : A (str. TE)1, B (str. TOY), D (str. TYE), G (str. TOY). H (str. T), J (str. TOY), N (str. T), T (str. TYE) ; Q, avant sa mutilation, avait peut-être le texte complet. Sur son origine et son contenu, nous renvoyons à l’intro­ duction du second hymne. Un troisième et un quatrième fragment sur l’enfant prodigue se rencontrent dans M seulement : l’un est l'hymne "Ασωτος κάγώ, sur le double hirmos Τά άνω ζητών-Τράνωσον ; il n’en subsiste que trois strophes. L’autre est un hymne formé du prooïmion du 2e hymne de Romanos et de deux strophes originales sur l’hirmos Τό φοβερόν σου. Des cinq hymnes, le seul complet est donc le notre. Son authenticité ne semble pas devoir être mise en doute : on remarquera en particulier qu’il fait partie de la série des cinq hymnes composés sur l’hirmos Et και έν τάφω2, pour lequel Romanos parait avoir eu une vraie prédilec­ tion. D’autre part, il porte bien la marque du mélodc : loin d’être une paraphrase servile de la parabole, il se présente autant comme une sorte d’hymne à l'eucharistie que comme une homélie moralisante. Les préoccupations liturgiques y sont constamment visibles, comme dans des grands hymnes tels que ceux de la Nativité et de la Résurrection, 1. Dans A, ce fragment précède immédiatement le poème de Romanos, d’où l’erreur de Λ. PapadOPOUI.OS-K6ha.MBUS (Αθωνικά κονδακαρίων αντίγραφα. BZ 6, 1897, p. 375-386), qui, ne remarquant pas qu’il y avait deux hymnes différents, a lu l’acrostiche ainsi : τετ(άρτη) δέησις καί τούτη 'Ρωμανού, le second Τ étant en tailla première lettre du prooïmion du second poème. 11 en a déduit que Romanos avait écrit quatre hymnes sur l’enfant prodigue, opinion partagée par KrumbaCHRR {Akroslichis, p. 587), sur la foi de ce renseignement. 2. Peut-être six, s’il faut ajouter l'hymne anonyme aux Pères de Nicie, que P. Muas incline à croire de Romanos. En revanche, il faut reconnaître que l’authenticité du 1er hymne à saint Georges et surtout de l’hymne à saint Jean Chrysoslome n’est pas au-dessus de tout soupçon. XXVIII. L’ENFANT PRODIGUE (l) 229 où les intentions dogmatiques se doublent volontiers d’allusions aux mystères qui vont être célébrés. Cette habileté, il est vrai, ne peut être rapportée au mélode que dans une mesure assez faible : à partir de la strophe 4 jusqu’à la fin, l’hymne s'inspire, et de fort près, d’une homélie attribuée à saint .Jean Chrysostome1. La marche du récit est à peu près la même : si l'auteur de l’homélie, à la différence du mélodc, ne passe pas complètement sous silence la première partie de la parabole — jusqu'au retour du prodigue repentant —, du moins il la traite rapidement et, en revanche, s’étend longuement sur la joie du père qui a retrouvé son fils et sur la description du festin. De même, la scène finale entre le fils aîné et le père est développée avec abondance dans les deux textes. Le symbolisme est le même également, d’où l'importance donnée au festin et notamment au veau gras, détail secondaire dans le texte évangélique : c’est que ce veau gras est l’image du Christ, qui s’offre lui-même dans le banquet eucharistique. Il n’est pas jusqu’aux citations scripturaires dont ce banquet est le prétexte, que Romanos n’ait empruntées à l’homélie. Mais ce démarquage peu discret ne saurait être un argument contre l’authenticité du poème : on sait que Romanos en est assez coutumier. On remarquera, en lisant les lemmes, que l’acrostiche est cité inexactement par Q comme par A. Ce dernier supprime l'article ή devant 'Ρωμανού, ce qui estevidemment une inadvertance, car la strophe correspondante est bien à sa place dans le texte. En revanche. Q ajoute l’article τοΰ devant 'Ρωμανού. On pourrait croire que le texte du poème a été abrégé par la suppression de trois strophes entre la 15e et la 16e. La lecture de ces deux strophes montre qu’il ne peut pas y avoir de lacune, puisqu'on annonce dans la 15e le discours qui commence à la 16e, et le texte de l’homé- 1. Είς την παραβολήν περί τού άσωτου (PG 59, 515-521). NOUVEAU TESTAMENT 230 lie le confirme. Il s'agit donc, là aussi, d’une erreur du copiste. L’hirmos est, comme on l’a dit plus Mistre haut, celui du 1er hymne de la Résur­ rection : Τόν πρό ήλιου ήλιον. A ce type d’oïkos correspond toujours un prooïmion sur l’hirmos : Εί καί έν τάφω. C’est bien l’hirmos du prooïmion II, le seul que donne A. En revanche, le seul prooïmion donné par Q, le prooïmion I, est idiomêle. Le schéma métrique en est celui-ci : υ-υυ υ-υυ / υυυ-υ υ-υυ υυ-υ -υυ / υυ-υ υ-υυ / υυ-υ -υυ | υυυ-υ / υ-υυ -υυ -υυ| Ε. Pétrounias, premier éditeur de cet hymne dans l’édition Tomadakis, le rejette comme non authentique, car, dit-il, Romanos a observé la loi de l’isosyllabie avec une particulière rigueur dans cet hymne, et une telle fidélité à l’hirmos exclut la présence d’un prooïmion idiomêle. J'avoue que je ne comprends pas du tout son raisonnement ; la réunion d’un prooïmion idiomêle et d’oïkoï qui ne le sont pas est des plus courantes chez Romanos, quelle que soit d’autre part sa fidélité à l’hirmos. Cette fidélité est-elle du reste variable? Nous ne pouvons en juger ainsi que si nous considérons a priori le manuscrit de Patmos comme impeccable, ce qui ne nous paraît pas être le cas, loin de là. La lecture des deux prooîinia donne plutôt l’impression que celui de A est une paraphrase de l’idiomèle, du reste habilement faite. Ici comme ailleurs, on aura substitué à l’idiomèle l’hirmos attendu qui correspond à l’oïkosTôv7tpô ήλιου, pour des raisons de commodité : les prooïmia rares, dont la mélodie est peu connue, ont été ainsi éliminés peu à peu au profit des airs plus populaires. XXVIII. L'ENFANT PRODIGUE (l) 231 On rappelle l’hirmos Et καί έν τάφφ, celui du prooïmion II : υ-υυ -υυ υυυ-υ / υυυ-υ / υ-υυ -υυ υυ-υ υυυυυυ­ / υυ-υ υ-υ υ-υυ -υυ / 5 υυ-υ υ-υ υ-υυ -υυ / |υυυ- υ / υ-υυ -υυ| L’hirmos Τόν 'πρό ήλίου, que nous donnons d’autre part à su place, est celui-ci : f—> ί—ϊ 1 υυυυυυυυυ-1 υυ-υ 45 syllabes υ-υυ υ-υ / υυ-υ υυ-υ J2 accents 11 υ-ύ2 υ-υ / υ^ϋυ3 υυ-υ ί ί i Ô ί υυυ-υ ^syllabes i 10 à 13 accents I5$y)labcs 1 9 à 16 accents 1/1 1. 2. 4. 3. 5. 6. 7. 8. -υυ 10 / 2υυ 2υυ υυ^ΰυ υ-υ4* υ-υ* υ-υυ / -υυ υυυ-υυ / υυυυ-υ / υΰυ-υ / υυ-υυ / υυυ-υ / υυυβ υ-υυ / υ- υυ- ϋυυ-υ7 υΰυ-υυ υΰυυ-υ υΰυ-υ8 Accent souvent flottant : on trouve -υυυ ou υυ-υ. 1·Γ accent faible ou inexistant dans 7 sir., déplacé dans 4 str. υυυ- dans 6 str. l«r accent faible ou inexistant dans 6 str. 1" accent faible ou inexistant dans 12 str. l*r accent faible ou inexistant dans 7 str. 1er accent faible ou inexistant dnns 13 str. Le 1er accent est rare dans ces 6 kôla. NOUVEAU TESTAMENT 232 17 syllabes ' 4 accents / υ-υυ υ-υυ1 υ-υυ |υυυ-υ / / υυ-υυ υ-υυ -υυ| 11 n’y a aucune différence importante avec l’hirmos. D’après E. Pétrounias, le v. 4X compte une syllabe de plus, mais nous n’avons rien remarqué de semblable. On notera cependant que le v. 12 ne peut que rarement se par­ tager en deux éléments de quatre syllabes, à la diffé­ rence de l’hirmos ; en revanche, le premier accent ne flotte pas entre la 2e et la 3e syllabe. En principe, ce poème ne saurait être antérieur à l’hirmos, de sorte que le mètre nous fournirait la seule indication chronologique, comme c’est souvent le cas. Mais l'hymne de la Résurrection, qui doit plutôt appartenir à la maturité du mélode. est-il le véritable hirmos? P. Maas en doute, non sans vraisemblance, en observant que le texte de l’hymne aux Pères de Nicée est mieux adapté au rythme que celui 1. Il y a une séparation entre les deux kôla de 4 syllabes dans 9 sir. seulement. XXVIII. L’ENFANT PRODIGUE (i) 233 de l’hymne de la Résurrection. Or l'hymne aux Pères de Nicèe a été écrit, semble-t-il, aux environs de 540. On ne peut préciser davantage ; M. Tomadakis voit dans l’absence d'épithète tel que ταπεινού dans l'acrostiche un indice chro­ nologique, mais c’est là une hypothèse qui demande encore à être confirmée. 23G NOUVEAU TESTAMENT οίκτιρμοίς άνεφίκτοις καί πάλιν μοι δώρησαι δεσπότης καί κύριος. ό των αΙώνων a εύτρεπισθέν έξαισίως Δείπνου κατίδωμεν ήμεϊς σαχρρουήσανη δέ όμως · τω πρώην μέν άσώτω, πατήρ γάρ ό τούτου μετανοούντα τούτον δέχεται ώς φιλάνθρωπος, χαίρων τη τούτου τη δέ μετανοίφ 5 ή μάλλον πάντων άνθρώπων « Σπεύσατε τό δείπνου ήμϊν λέγει πρός τούς δούλους · ποιήσαι τό πανάγιον. Σπεύσατε, 10 πάντως τόν μόσχον θύσατε ονπερ έγέννησε παρθένος δάμαλις, ότι ό υΙός μου άπώλετο πρώην άλλ’ εύφρανθωμεν · καί νΰν εύρέβη · νεκρός ήν καί άνέ^ησεν ιέν τοίς σπλάγχνοις μου, δυ Σλάβον δεσπότης καί κύριος. » ό των αΙώνων Ρ' καί μετάσχωμεν τοϋ δείπνου, “Ενθεν σπουδάσωμεν νυνί ίάν άξιωθώμευ τω πατρί σννευφρανδήναι · συνεστιαθώμεν τω βασιλεί των αΙώνων · τούς διδούντας μακαριότητα, άρτους παρέχει άγιον αίμα πόμα δέ δωρεΐται 5 πρόξενον άφθαρτου καί άτελεντήτου ^ωής, παρΐστανται δέ άγγελοι. Ιδωμεν πρώτος μέν αυτός ό κύριος 10 εύθύς πατριάρχαι, A πώς άνεκλίθη ό προτρεψάμενος ■ χοροί άποστόλων 0 1 5* χαίρων τη A Qpc : χαίροντι Qac || 14’ αιώνων A : όλων Q. 2 i ’ μετασχώμεν corr. Ο l| 3’ συνεσδιάσωμεν Q || 3’ αΙώνων A : αγγέλων 9 Tom. Ο ϊ| 4s διδοΰντας Λ Tom. : δίδοντας Q Ο || 8’ άνεζλίΟη corr. Tom.: άνεκλήΟη codd. XXVIII. l’bnfant prodigue (i). Pr. π - Str. 2 237 passions, rcnds-la moi par ta miséricorde inégalable, ό Seigneur et maître des siècles. 1 Regardons le banquet magnifiquement ordonné pour l’enfant prodigue devenu sage : son père — ou plutôt celui de tous les hommes — accueille son repentir, car il aime les hommes. Joyeux de son repentir, il dit aux serviteurs : « Vite, préparez-nous le banquet sacré. Vite, sacrifiez le veau que mit au monde une génisse vierge, car mon fils était perdu et le voilà retrouvé. Ah ’ Réjouissons-nous : il était mort et il revit, celui que j’ai accueilli dans mon sein, moi, le Seigneur et maître des siècles. » 2 Empressons-nous donc aujourd'hui de prendre part au banquet, si nous avons été juges dignes d’entrer dans la joie du Père. Soyons les convives du roi des siècles : il offre des pains qui donnent la béatitude, et comme breu­ vage il prodigue le sang sacré qui procure la vie sans corrup­ tion et sans fin. Et les anges y assistent. Voyons comment, le premier, s’est attablé le Seigneur qui nous a attirés à lui1 ; aussitôt après, tes patriarches, les chœurs des apôtres, éphymnion : p. ex. Tob. 13, 7 1, 10-12 : Le 15, 24 1. Qui nous ordonne de venir au banquet (et. Le 14, 23 : άνάγκασον είσελθεϊν), ou peut-être : qui nous a exhortés par cette parabole. E. Pêtrounias met les deux vers suivants au discours direct. Ce cortège de justes entrant dans la salle du banquet rappelle le cortège des patriarches, des prophètes et des saints qui entrent au paradis dans les représentations du Jugement dernier. NOUVEAU TESTAMENT 234 Τή κυριακή τής β' ίζδομάδος τών νηστειών, κοντάκιον κατανυκτικόν ε!ς τόν άσωτον υΙόν, φέρον άκροστιχίδα τήνδε · δέησ ις καί ταύτη ή τοϋ * Ρ ω μ α ν συ ιτλ. δ', πρός · Τόν πρό ήλιου ήλιον. Προοίμιον I Τόν άσωτον έ^ήλωσα ταϊς «ΐττόττοις μου πράξεσι, καί ώς έκείνος ιτρασιτΙτΓΎω σοι και ^ητώ τήν άφεσιν, Κύρ« ό τών αΙώνων δεσπότην καί κύριος. , διό μή παρίδης με, Προοίμιον II Τής μυστικής σου τραπ^ης, άθάνατε, τόν άσωτία φθαρέντα άξίωσον, καί τήν πρώτην καταστολήν ήν παθών ταϊς κηλίσιν τής χάριτός <σου> ό τάλας Ιμόλυνα sic Q (πρός etc. ante lum oecum) : έτερον κονδάκιον τοϋ άσωτου, ό « ψάλλομεν ήχ. πλ. δ', πρός · El καί έν τάφω ' ή άκροστιχίς ούτως ' Δίψ» καί ταύτη 'Ρωμανού Α. Q (ΠΡ. I.) Λ Πρ. Il I1 μυστικής : πατρικής kg. Toin.||3‘ καταστολήν corr. Tom. καστολήν A || 3’ τής χάριτός σου correxi : τής χάριτος ΑΟ τήν τής χάρΐ«| corr. Tom. ί XXVIII. L'ENFANT PRODIGUE (l). Pr. I-II Hymne : Date : T on : IIiRMOS : Acrostiche Mss : Éditions : 235 de l’Enfant prodigue (1er hymne) d'après A : dimanche τού άσώτου (= diman­ che précédant celui de Γάπόκρεως) d’après Q : 2e dimanche de carême πλάγιος δ' prooïmion I : idiomèle prooïmion 11 : πρός * El καί έν τάφω strophes : πρός . Τόν πρό ήλίου ήλιον : ΔΕΗΣΙΣ ΚΑΙ ΤΑΥΤΗ Η ‘ΡΩΜΑΝΟΥ1 A f° 197Γ-203Γ (complet, pr. II seulement) Q f° 22v-26r (complet, pr. I seulement) N. Tomadakis, ‘Ρωμανού του Μελωδοΰ ύμνοι, I. II, n° 25, ρ. 253-282 (éditeur : Εν. Pétro unias). P. Maas-C. A. Trypanis, Sancti Romani Melodi Cantica, I, n° 49, ρ. 420-430. Prooïmion I Dans mes folles actions j’ai rivalisé avec l’enfant pro­ digue, et comme lui je me jette à les pieds en implorant ton pardon, Seigneur : ne me méprise pas, Seigneur et maître des siècles. Prooïmion Π Rends-moi digne de ta table mystique, ô immortel, moi qu’a perdu la prodigalité, et la première robe de ta grâce que j'ai misérablement souillée des taches faîtes par les 1. Sur la forme ταύτη, v. P. Maas, Umarbeitungen, p. 574-575. NOUVEAU TESTAMENT 238 καί ol προφήται μετά μαρτύρων · πλησίον δέ άνέκλινε ύϊόν αύτοΰ τόν άσωτον δεσπότης καί κύριος. ό τών αίώνων Ή δέ έστία τίς έστι μάΟωμεν πρώτον τού δείπνου έχ τών εύοτγγελίων, ίνα καί έπευφρανόώμεν · της ούν τοΰ άοώτου παραβολής μνημονεύσω · έγυμνώθη πάσης της χάριτος, ούτος γάρ πρώην πάσαν τήν ούσίαν καταναλώσας, τρέχει σύν πολλοϊς όδυρμοϊς καί πρός τόν πατέρα βοών · « Πάτερ, ήμάρτηκα ». Είδε ν ούν, έσπευσε καί ύπαπήντησε πάντα ό βλέπων καί κατεφίλησε τόν τράχηλον τούτου 10 Θεός γάρ ίστι τού έπιστραφέντος · μετανοούιπων · ήλέησεν ώς εύσπλαγχνος τόν πταίσαντα ό τών αίώνων ύϊόν αύτοΰ δεσπότης καί κύριος. δ' Σωτήρ ό πάντων κατιδών τότε ήμφιεσμένον ρερυπωμένην ίσΰήτα τόν ύϊόν κατεσπλαγχνίσΟη · εύθύς ούν τοϊς δούλοις « Δότε σνντόμως τήν στολήν τήν πρώτην τω τέκνω μου ήν ή κολυμπήθρα 5 τοϊς ύπουργοΰσιν Ιζόα · ήν κατασκευάζει πασιν ύφαίνει, χάρις ή τοΰ πνεύματός μου. καί σπεύσαντες ένδύσατε · μέμνησθε πώς αύτόν ένδεδυμένον A Q _ ,» 3 2* εύφρανϋώμεν A || 3s μνημονεύσω Q : μνημονεύω A || 7 Sic Q Tom. 0 ήμάρτηζα πάτερ Λ || 8» είδεν Λ : (δεν Q Tom. || 9‘ sic Q Tom. Ο : ύπήντης A || 10* τοΰ om. Q. 4 2* κατεσπλαγχνίσθη corr. Om : καί έσπλαγχνίσΟη codd. Tom. XXVIII. L’ENFANT PRODIGUE (l). Str. 2-4 239 les prophètes avec les martyrs. Près d’eux, le fils prodigue, à la place que lui a donnée son père, le Seigneur et maître des siècles. 3 Quel est le foyer1 où se fait ce banquet? Apprenons-le d’abord des Évangiles, afin de partager cette joie. Je vais rappeler la parabole de l'enfant prodigue. Il fut d’abord dépouillé de toute la grâce, car il avait dilapidé tout son avoir, et il courut vers son père avec de grands sanglots, en criant : « Père, j'ai péché ! » Celui qui voit tout le vit, et, se hâtant à sa rencontre, embrassa, étreignit son fils repen­ tant, car il est le Dieu des pénitents. Il eut pitié dans sa miséricorde de son enfant qui avait failli, lui qui est le Seigneur et le maître des siècles. 4 Le Sauveur de tous, voyant le vêtement souillé qui cou­ vrait alors son fils, fut ému de pitié ; il cria aussitôt aux esclaves qui le servaient : « Donnez vite la première robe2 à rnon enfant, celle que la piscine baptismale tisse pour tous, et que fabrique la grâce de mon Esprit, et dépêchezvous de la lui passer. Rappelez-vous comment, quand il 3, 3-4 : Le 15, 22 3, 4-10 : Le 15, 13.20-21. 1. 'Εστία peut désigner une salle de banquet ; on trouve déjà le mot avec ce sens dans Polybe (έστία κοινή), 29, 5, 6. 2. Dans le texte évangélique, la « première robe > signifie « In meil­ leure robe ». Ici, c'est aussi la robe originelle, souillée par le péché et recouvrée par la grâce. NOUVEAU TESTAMENT 240 καί έδειγμάτισε έχθρός άπέδυσε τοΐς δαίμοσι πάσι, 10 βαλλόμενος φθόνω τής γής άπάσης, τόν βασιλέα δι* δν τόν κόσμον άπαντα δν παρήγαγον, έκόσμησα δεσπότης καί κύριος. ό των αιώνων Ίδον αυτόν καί παριδεΐν ου στέγω τόν γυμνωθέντα · ού φέρω βλέπειν ούτως έμή γάρ αισχύνη Ιδίαν δόξαν τό όνειδος τού παιδός μου · τήν τού τέκνου δόξαν ήγήσομαι. Σπεύσατε ούν, δούλοι 5 τήν εικόνα μου τήν θείαν · καί λειτουργοί μου, άπαντα τα μέλη αύτού · άνακαλλωπίσαι είσί γάρ μοι έράσμια. Κρίνω γάρ άτοπον ή άπρονόητον τούτον όρασΟαι ή ακαλλώπιστου έμοί προσδραμόντα τόν έν μετανοίφ 10 καί τής συγγνώμης άξιωΟέντα · στολήν τούτον ένδύσατε τής χάριτος, ώς προσέταξα ό τών αιώνων A δεσπότης καί κύριος. Q 4 9‘ άπέδυσε : έπέδυσε A || 11’ άπάσης om. Λ. 5 I1 “Ιδον : Εϊδον QYP || 1’ ού στέγω τόνγ. A Tom. : τόνύπ’ έχΟρωνΤ­ ού στέργω τόν γ. corr. Ο || 6’ άπαντα Λ Τόπι. Ο : πάντα Q 10’ έμοί Αθ δέ μοι Q 5’ έμοί corr. Tom. XXVIII. L’ENFANT PRODIGUE (l). Str. 4-5 241 était vêtu, l'Ennemi l'a dévêtu, l'a livré en spectacle à tous les démons, car il poursuivait de sa haine le roi de la terre entière, pour qui j’ai orne le monde entier que j’ai créé, moi. le Seigneur et. maître des siècles1. 5 Je l'ai vu, et je n’accepte pas de mépriser sa nudité. Je ne supporte pas de voir ainsi mon image divine, car c'est ma honte que l'opprobre de mon enfant, et la gloire de mon fils, je la tiendrai pour mienne2. Dépêchez-vous donc, mes esclaves, mes serviteurs, de rendre leur beauté à tous ses membres, car ils sont l'objet de mon amour. Je trouve inconvenant de voir prive de soins, de parure, celui qui accourt à moi dans le repentir et qui a mérité mon pardon. Mettez-lui la robe de la grâce, c’est l’ordre du Seigneur et maître des siècles. 1. Cf. Ps.-Cjihysostome : Έξενέγκατε τήν στολήν τήν έν τοΐς ΰδασί τής κολυμβήΟρας ύφαινομένην. Έξενέγκατε τήν στολήν τήν έκ τοΰ πνευματικού πυράς κατασκευαζομένην, καί ένδύσατε αυτόν. 'Ενδύσατε τόν εαυτόν άποδύσαντα, ένδύσατε τόν νέον Άδάμ, δν έγύμνωσεν ό διάβολος ' ένδύσατε τόν βασιλέα τής κτίσεως ' κοσμήσατε τούτον, δι’ δν τόν κόσμον έκόσμησα. 2. Cf. Ps.-Chrysostome : Καλλωπίσατε τού υΐοΰ μου τά φίλτατα μέλη ’ ού φέρω γάρ αύτόν άκαλλώπιστον καθοραν · ού φέρω τήν έμήν εικόνα γεγυμνωιχένην καταλιπεϊν · έμόν ήγοϋμαι τό όνειδος τοΰ έμοϋ παιδός, έμήν δόξαν ηγούμαι τούτου τήν εύκλειαν. 242 NOUVEAU TESTAMENT s Στήλη αίδέσιμος ίνά ίστί τή κτίσει ό παίς μου, τήν χεϊρα δακτυλίω καλλωπίσατε τήν τούτου · τριάδος τής άχωρίσπου, άρρα£ών γάρ εστι ίνα φρουρεΐται 5 / ύττό τούτης, ώς προσδραμών αύτή, ίνα τήν σφραγίδα τούτην προφέρων φαίνεται μακρόθεν ότι ύϊός μου έσπίν του πάντων βασιλεύοντος· γένηται 10 τοϊς έναντίοις γνώριμος καί φοξερώτατος φανή τοϊς δαίμοσι καί τω διαβόλω τω ύπερηφάνω, ίνα μηκέτι αύτφ έγγ 13η · όρων γάρ τήν σφραγίδά μου ούχ ϊσταται ήνπερ δίδωμι, ό των αίώνων δεσπότης καί κύριος. Γ Καί ούδέ πόδας τούς αύτοϋ άνασφαλίστους έάσω · ού θέλω ούδέ τούτους ύποδήσατε ούν μή πάλιν εύρη 5 γεγυμνώσθαι τής προνοίας · σνντόμως τόν γυμνωθέντα, ό πανούργος όφις καί δόλιος πτέρναν τοΰ παιδός μου καί έπιβουλεύση γεγυμνωμένην διά τής κακίας αύτου τω πρψω ό παμπόνηρος. 6 1 ’ έστί : εσται corr. Ο ” |J τη κτίσει : h τή κτ. A 4 ’ ύπ’ αΜί 5’ προφέρων A Tom. Ο : προσφέρων Q || 9* φανή Tom. Ο : φ^ει A φαιν*1 7 2’ προνοίας : προνοίας μου Λ || 31 άψηοδήσατε QK'e· XXVIII. L’ENFANT PRODIGUE (l). Stf. 6-7 •213 6 Afin que mon enfant soit pour la création une stèle vénérable1, embellissez son doigt d’un anneau. C’est le gage de l’indivisible Trinité, pour qu’il soit sous sa sauve­ garde. puisqu’il a recouru à elle ; afin que, lorsqu'il portera ce sceau, on le reconnaisse de loin comme mon fils, le fils du roi universel. Qu’il soit bien connu des adversaires, que sa vue soit terrifiante pour les démons et pour le diable orgueil­ leux, de sorte qu’il ne l’approche jamais plus. Car il lâche pied en voyant mon sceau que je donne, moi le Seigneur et maître des siècles2. 7 Et ses pieds, je ne les laisserai pas non plus sans protec­ tion ; je ne veux pas non plus qu’ils soient dépouillés de ma sollicitude. Chaussez donc vite ses pieds nus, pour que le serpent malin et ruse ne trouve pas nu le talon de mon enfant, et que le scélérat, par méchanceté, ne tende passes 6, 2 : Le 15, 22 7, 4-5 : Gen. 3, 15 6, 3 : Le 15, 22 1. Στήλη n’csl pas clair. Le symbole de l’anneau est familier â ΓAncien Testament : un roi donne à un particulier son sceau pour l'honorer et aussi pour lui déléguer son pouvoir (ainsi lo Pharaon dans l'histoire de Joseph). L'homme, ainsi investi d’une vice-royauté sur la création, devient, soit la colonne, soit la base, la pierre angulaire, soit peut-être le mémorial de la grâce de Dieu, la stèle vivante où s’inscrit, la nouvelle alliance. On ne peut guère décider entre ces diverses interprétations possibles. Le Ps.-Chrysostome n’est ici d'aucun secours. 2. Cf. Ps.-Chrysostome : Δότε καί δακτρλ’.ον εις την χεϊρα αύτοΰ, ίνα φορή τόν άρραβώνα τοΰ Πνεύματος, καί φορών αύτύν φρουρηθη ύτν* αύτου του Πνεύματος, ίνα τήν έμήν σφραγίδα περιφέρων φοβερός ή ττασι τοϊς ττολεμίοις τε καί έναντίοις, ίνα πύρρωθεν φαίνηται ποίου πατρός έστιν ουτος υίός. 244 Δύναμιν NOUVEAU TESTAMENT τω υϊώ μου, δίδωμι ΐν’ώς αδύνατον 10 πατή τόν δράκοντα, ΐνα έπιβαίνη μετά παρρησίας έπϊ άσπίδα καί βασιλίσκον, καί έπί τόν παράδεισον δν έφΰτευσα, πορεύεται δεσπότης καί κύριος. ό των άίώνων η' ’Αλλ’ υπέρ πταίσαντος λοιπόν θύσατε νϋν, καθώς είπον, τόν μόσχον τόν παρθένον τόν μή δαμασθέντα τόν προθυμίφ υ τόν υΙόν τόν τής παρθένου, $υγω τω τής άμαρτίας, πρός τούς έλκοντας πορευόμενον ■ ού γάρ στασιάζει πρός τήν θυσίαν, άλλά τόν αύχένα κλίνει έκουσίως αύτοϊς τοΐς θύειν έπισπεύδουσιν. ’Ελκετε, 10 τόν ζωοδότην θύσατε τόν και θυομενον καί μή νεκρούμενον, τόν ^ωοποιοϋντα πάντας τούς ίν φδη, ΐνα φαγόντες έπευφρανθώμεν · νεκρός γάρ ήν, ώς πρόειπον, καί έ^ησεν όν έλέησα ό των αιώνων δεσπότης καί κύριος. θ' Ιερείς, δούλοι μου πιστοί, θύσατε τούτον τόν μόσχον καί δότε πάσι τρώγειν τόν άσπιλον μόσχον, τόν σιτευθέντα τοΐς τού δείπνου μου άξίοις τόν καθαρόν κατά πάντα, έξ άσπόρου γης ήσπερ έπλασε · A Q 7 9* tv* ώς : ΐνα ώς Α. 8 2’ τόν ante της om. A | 3’ τω oui. A || 10* άδη : άδου A || πρόειπον scripsi : ώς προεϊπον codd. Tom. ώς προίλεγον coit. Om. 9 11 μου : νυν Q Ο. XXVIII. l'enfant prodigue (i). Str. 7-9 245 pièges au doux*. Je donne à mon fils le pouvoir de fouler aux pieds le dragon déchu de sa puissance, de inarcher avec confiance sur l’aspic et sur le basilic, et de se promener dans le paradis que j’ai planté, moi le Seigneur et maître des siècles. 8 Mais pour le pêcheur, je l’ai déjà dit, sacrifiez tout de suite le veau, fils vierge de la vierge, qui n’a pas été soumis au joug du péché, qui s’empresse au-devant de ceux qui l’entraînent. Car il ne se révolte pas contre le sacrifice, mais de lui-même il incline la nuque devant ceux qui accourent pour le tuer. Entraînez, immolez le dispen­ sateur de 1a vie, qui est sacrifié mais non mis à mort, qui donne la vie à tous les hôtes des Enfers, pour que nous le mangions dans la joie1 2. Il était mort, je le répète, et il revit, celui que j’ai pris en pitié, moi, le Seigneur et maître des siècles. 9 Prêtres, mes fidèles serviteurs, immolez ce veau, et à tous ceux qui sont dignes de mon banquet, faites manger du veau sans tache, parfaitement pur, nourri par la terre 7, 9-11 : Ps. 90, 13 ; Le 10, 19 8, 10 : Rom. 4, 17 8. 1-2, 7, 11 : Le 15, 23 8, 12-13 : Le 15, 24 1. Ibid.: Δότε καί ύποδήματα εις τούς πόδας αΰτοΰ, ϊνα μή πάλιν εύρη ό δφις γυμνήν τήν πτέρναν αύτοΰ, καί πατάξη αύτόν διά του κέντρου. 2. Cf. Ps.-CiinYSOSTOMB : Καί ένέγκαντες τόν μόσχον τόν σιτευτόν θύσατε. Ποιον μόσχον λέγει σιτευτόν ; "Όν ή δάμαλις Μαρία παρθένος έγέννησεν ένέγκατε τόν μόσχον τόν άδάμαστον, τόν μή δεξάμενον αμαρτίας ζυγόν, τόν παρθένον καί έκ παρθένου, τόν άκολουΟοϋντα τοΐς άκολουΟοΰσιν αύτω, ούκ έξ άυάγκης, άλλ’ έκουσίως ' τόν μή χρώμενον τη δυνάμει αύτου, μηδέ τοΐς κέρασιν, άλλ’ έτοίμως ύποκλίναντα τον έαυτοΰ αυχένα τοΐς σφάττειν Οέλουσι. NOUVEAU TESTAMENT 240 δότε δέ πρός τούτοις τίμιον πόμα, αίμά τε καί ύδωρ το έκ τής πλευράς τής avroü 5 πηγά^ον τοϊς πιστεύουσι. Πάντες ούν φάγετε τούτον · πάντοτε άλλ’ ού μερί^ίτοα, κάν γάρ μελί^εται, 10 ουδέ διαιρείται, ουδέ δαπα verrai, άλλ’ ε!ς αΙώνας χορτάσει πάστας · είς Εδεσμα γάρ πρόκειται πανάγιον ό φιλάνθρωπος, ό των αίώνων δεσπότης καί κύριος. » ι ό Θίασος ώς έδείπνει Τών κεκλημένων πας λοιπόν καί πάντες εύφρανθέντες ό πατήρ μέν πρώτος « ΓεύσασΟε, λέγων, έμελώδουν Θεϊον ύμνον · κατήρξατο τών παρόντων, καί ίδετε ότι Χριστός είμι ». ό ψαλμολόγος Είτα μετά ταυτα 5 / κρούων τήν κιθάραν κράζει ήδυτάτη φωνή · « Σπουδαίος προσαγάγετε θύματα άχραντα, ευλογημένα, πρός τό πανάγιον 10 άνοίσατε μόσχον Καί μετ’ αύτόν δέ θυσιαστήριον · μετ’ ευχαριστίας. » βοα ό Παύλος · « Τό πάσχα το ήμέτερον έτύθη νυν ό τών αίώνων ’Ιησούς Χριστός, δεσπότης καί κύριος. » Λ Q 9 6* αίμά τε : αίμα δέ Α. 10 4* Χριστός : χρηστός corr. Tom. ||5ι ταυτα ; τούτο Q Ο |ϊ 6’ Φ κιθάραν A Toni. : τη κιθάρα Q || G’ sic A Tom. Ο : κράζειν δυνατά τρ φωνή Q || 13’ ’Ιησούς Χριστός : ό Χριστός A Ιησούς δ Χριστός Ο. 1. Cf. Ps.-CiiRYSOSTOME : Θύσατε ούν έκόντα θυόμενου, θύσατε τό* ζωοποιούντο τούς θύοντας, θύσατε τόν θυόμενου καί μή νεχρούμευον, θύσατι -όν μχλιζόμενον καί τούς μελίζοντας αυτόν άγιάζοντα, θύσατε τόν έσθιόμενο' XXVIII. l'enfant prodigue (i). Str. 9-10 247 non ensemencée qu’il a créée. Donnez-leur aussi un pré­ cieux breuvage, du sang et de l’eau qui jaillissent de son flanc pour tous les croyants. Tous, en tout temps, mangezen : tout démembré qu’il est, il n’est ni partagé, ni divisé, ni consommé, mais il rassasie tous les hommes pour l’éter­ nité1. Il s’offre en aliment sacré par amour des hommes, lui, le Seigneur et maître des siècles. » 10 Puis, tandis que festoyait la joyeuse société des convives, et que tous, en liesse, chantaient un hymne à Dieu23 , le père, le premier, donna le signal aux invités en disant : « Goûtez et voyez que je suis le Christ2. » Après lui le psalinisle, jouant de la cithare, chante d’une voix très douce : « Hâtez-vous d’amener des victimes pures, bénies, à l’autel consacré. Sacrifiez un veau avec des actions de graces4. » Ensuite Paul élève la voix : « Notre Pâque a été immolée. Jésus-Christ, le Seigneur et maître des siècles. » 9, 6-7 : Jn 19, 34 10. 7-10 : Ps. 50, 21 10, 4 : Ps. 33, 9 ; I Pierro 2, 3 10, 12-13 : I Cor. 5, 7 παρά τών είδότων αύτδν κα·. μηδέποτε δαπανώμενον, θύσατε τδν τούς έσϋίοντας μακαρίους άπεργαζόμενον. 2. L’usage des chants et de la musique instrumentale dans les banquet», hérité des Anciens, est bien connu à. Byzance ; nu banquet impérial de Noël on sait qu’on chantait l’hymne do Romanos : Ή Παρθένος σήμερον. Toutes les citations scripturaires de cette strophe se retrouvent dans l’homélie du Ps.-Chrysostome, ainsi que la matière du Trisagion que chantent les anges à la strophe suivante. 3. Le texte du psaume est : « Goûtez et voyez que le Soigneur est doux (χρηστός). » Mais il n’y a pas lieu de changer l’orthographe des manuscrits, le Jeu de mots χρηστός-Χριστός étant banal chez les homélistes. 4. Nouveau jeu do mots sur ευχαριστίας. Les vv. 7-8 ont été ajoutés par le mélode : ils no figurent ni dans un psaume, ni dans lo texte du Ps.-Chrysostome. NOUVEAU TESTAMENT 248 ια οί ύπουργουντες τώ δειπνώ Άγγελοι είδοσαν αύτούς καί συντόνως μελωδουντας, ούτως ευφραινόμενους καί ήρξαντο υμνωδίας · καί 3ηλουσι τούτους τίς δέ ô ύμνος 5 9 έπακούσωμεν, εί δοκεΐ ύμϊν · « Άγιος εί, πάτερ, δ εύδοκήσας τοΰ σφαγιασθήναι ύττέρ των άνθρώπων νυν! τόν μόσχον τόν άκήρατον · καί ό υίός σου έστι δέ άγιος 10 έκώυ θυόμενος ώς μόσχος άσπιλος, δς καί àyiàjet τούς βαπτι ραμένους τής κολυμπήθρας · ίν τή δυνάμει τό πνεύμα πάλιν άγιον τοϊς πιστεύουσιν ô δίδωσι δεσπότης καί κύριος. » ό των αΙώνων ι€' ταύτα ήγνόει, διότι Υίός ό πρώτος παντελώς έτύγχανεν έκείνος εις αγρόν πεπορευμένος άλλά νποστρέψας Ακούει τής συμφωνίας καί παίδα ένα μεταπέμπεται καί πυνθάνεται · « Τί άν είη τούτο ; 5 λέγε συντόμως · καί γάρ μυστικός μοι ήχος είς τά ώτα κτυπεϊ μεγάλης πανηγύρεως · λέγε μοι τί έστι τούτο τό δράμα · τις τά προσήκοντα έμοί μυστήρια καί πάντα τόν πλούτον 10 έμου άπόντος τής θείας θυσίας μερίζει άλλοις ; Λ 11 2* συντόνως : συνσυντόνως Α || 5’ sic Q Tom. Ο : άγιος ό πατήρ λ 6’ τοΰ οπι. Α. 12 6* μοι : μου Α. XXVIII. L'ENFANT PRODIGUE (i). Str. 11-12 249 11 Les anges, qui servaient le banquet, les voyant ainsi se réjouir et chanter en harmonie, les imitèrent et entonnèrent leur hymne. Quel est cet hymne? Écoutons-le, s’il vous plaît : «Tu es saint, ô Père, toi qui aujourd'hui as bien voulu que soit égorgé pour les hommes le veau sans tache. Saint est ton Fils, qui subit de son plein gré l’immolation, car il est le veau immaculé qui sanctifie ceux qui sont bap­ tisés dans la vertu de la piscine. Et saint encore Γ Esprit que donne aux croyants le Seigneur et maître des siècles. » 12 Le fils aîné ne savait rien de cela, car il était par hasard allé aux champs. Mais à son retour il entend le concert, fait venir un serviteur et lui demande : a Que peut-il bien se passer? Dis-le vite. Un bruit mystérieux résonne à mes oreilles1 : on dirait une grande fête. Dis-moi ce qu’on fait ici. Les mystères qui me reviennent et toute la richesse du sacrifice divin, qui les distribue à d’autres en mon absence2? 12, 1-5 : Le 15, 25-26 1. Cf. le Pfi.-CHRYSOSTOMK : ΤΙχός τις περιεκτύπει μου τά ώτα. 2. Le poète, et l’homélisle qui lui sert de modèle, jouent sur le mol μυστήριον, qui est à prendre à la fois au sens liturgique de * sacre­ ment · (ici, ù la fois le baptême, la pénitence et l’eucharistie), et au sens biblique de « dessein de Dieu sur les hommes », en vue de leur salut (Sag. 2, 22) : cette intention salvatrice, dans la pensée du fils aîné, doit être réservée au seul juste. Cf. Ps.-Chrysostomr : Nat, xal μή παρόντος έμοΰ άλλοι τά έμά μυστήρια παρά τήν έμήν απουσίαν έν τή έμή αύλή μερίζονται. Un peu plus haut, le terme μυστικός est aussi à double sens, car μυστικός ύμνος est le nom parfois donné au Trisagion, que les anges chantaient â la strophe précédente. NOUVEAU TESTAMENT 250 Μή άρα πάλιν δίδωσι ό γεννήσας με χαρίσματα ό των αίώνων δεσπότην καί κύριος ; > ‘Υ* είπεν πρός τούτον σπουδαίων Τότε ό παίς έρωτηθείς ότι « Ό άδελφός σαν ηύφράνθη δέ τούτον καί έπειδήπερ 5 παρεγένετο ό νέος · άπολαξών ό πατήρ σου, ίρρωμένον τούτον έδέξατο, έθυσε τον μόσχον τόν σιτευθέντα καί έπί τό δεϊπνον τούτο προετρέψατο νϋν τούς φίλους καί γνωστούς αυτού. » Ταυτα ουν ούτος άκούσας άπαντα ευθύς έξίστατο καί ούκ έξούλετο τω δειπνώ παρείναι 10 τω τής ευωχίας, τοϊς γινομένοις, ώς ώργισμένος είπών · « Ούκ είσελεύσομαι, & έποίησεν ούκ όψομαι ό των αίώνων δεσπότης καί κύριος. » ιδ' Ήμϊν ύπογραμμόν Χριστός διδάσκει διά τούτου τής καί τούς δικαίους Δεύτε ουν, γνωμεν 5 τής έαυτοΰ ευσπλαγχνίας καί άμέτρου συμπαθείας πρός φθόνον έρεθι^οΰσης. πώς παρακαλών αύτόν ίσταται ούτος ό γεννήσας ούτος ό τών όλων τούς άμφοτέρους, πρύτανις καί κτίστης Θεός, ό θέλων πάντας σώ^εσθαι · άφατος, άφραστος τοϊς σω^ομένοις A Q 12 14’ ό om. Q. 13 5» τόν σιτβοΟέντχ : τόν σιτευτόν A || 6» τούτο Λ : τούτου Q Tom ■ 13’ ούκ : ούχ Q. 14 2' τούτου Λ Tom. : τούτο Q Ο II 4« ϊσταται : ίστατο Λ XXVIII. L'ENFANT PRODIGUE (i). Str. 12-14 ■251 Est-ce que celui qui m’a engendré, le Soigneur el maître des siècles, ferait de nouveaux dons1?» 13 Alors le serviteur qu’il interrogeait lui répond avec empressement: «Ton jeune frère est là. Ton père s’est réjoui en l’accueillant, et parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, il a sacrifié le veau gras et vient de convier à ce banquet ses amis et connaissances. » En apprenant tout cela, l’autre aussitôt s’emporta ; il ne voulait pas assister au repas de fête, car il était fâché «le ce qui se passait et disait : σ Je n’entrerai pas, je ne veux pas voir ce qu’a fait le Seigneur et maître des siècles ! » 14 Le Christ, pour nous enseigner, nous donne ainsi un exemple de sa miséricorde, de sa compassion infinie, qui va jusqu'à heurter les justes. Eh bien, apprenons comment se lève pour te supplier ce père qui les a engendrés l’un et l'autre, ce Dieu gouverneur2 et créateur de l'univers, qui veut sauver tous les hommes. Ineffable, indicible est ta 13, 1-11 : Le 15, 27-28 14, 4-5 : Le 15, 28 14, 7 : I Tim. 2, I 1. Χάρισμα désigne Voulu ospèco de don ou de faveur, mois parti­ culièrement les · charismes ·, les grAces spirituelles que Dieu accorde notamment par lo baptême. La robe, Panneau, les chaussures en sont les symboles. Πάλιν fait allusion à la part d'héritage déjà reçue par le fils cadet. 2. On rencontre dans la Septante (Sag. 13, 2) l’expression πρυτάνεις κόσμου appliquée aux étoiles, dans lu pensée des païens qui adorent les astres. NOUVEAU TESTAMENT 252 έστί, φιλάνθρωπε · ή εύσπλαγχνία σου 10 άεΐ θεραπεύεις, τούς μέν γάρ δικαίους άνακαλεϊσαι · άμαρτωλούς δέ τόν δίκαιον ίφύλαξας, περιέσωσας, τόν άλλον δέ δεσπότης καί κύριος. ό τών αίώνων 1€ Ήγειρε πεσόντα υΙόν δούς δεξιάν ό οίκτίρμων, τόν άλλον δέ όμοίως ύπεστήρισεν έστώτα · τόν κείμενον κάτω τόν δέ έστώτα άνέστησε σνμπαθήσας, πεσεΐν άλως ού συνεχώρησε · τόν μέν έν πενίφ 5 όντα πλοντί^ι, γενέσθαι^ ούκ εϊασε πτωχόν, τόν δέ έν τφ πλούτω άλλ’ έσωσε τούς άπαντας. Δεύτε ούν, τί τφ πατρί μέν μάθωμεν καί ούκ έξούλετο ό παΐς έφθέγγετο τώ δείπνω παρείναι 10 ώς ώργισμένος τώ εύτρεπιοΟέντι, τοϊς γινομένοις · αύτός δέ ό πατήρ αύτοϋ πώς ίστατο ό τών αίώνων δνσωπών αυτόν, δεσπότης καί κύριος. 1$ 'Ρήματα έφη τφ πατρί ό υίός άγανακτήσας · τή βουλήσει σου δουλεύων « Τοσούτον χρόνον έχω καί ταϊς έντολαΐς σου καί ούδεμίαν Λ αεί ύπηρετησάμην, έντολήν σου όλως παρέτρωσα · οίδας, κάν μή λέγω, 5 / ώς άληθεύω, Q 14 13* περιέσωσας : ήλέησας Λ. 15 1* πεσόντα : πταίσαντα A Ο 6” sic Q Torn. Ο (εΐ’α conj. O’i πτωχόν γενέσΟαι ούκ (ασεν Λ || 9’ έύούλετο : ήοούλετο Α. 16 2’ βουλήσει : βουλή A XXVIII. l'enfant prodigue (i). Str. 1416 253 miséricorde pour ceux que tu sauves, ami des hommes. Tu prends constamment soin des justes, et lu appelles à toi les pécheurs. Le juste, tu l’as protégé, mais l’autre, tu l’as sauvé, Seigneur et maître des siècles. 15 Le Miséricordieux a relevé, en lui tendant la main, le fils qui était tombé ; en même temps il a soutenu l’autre, qui était debout. Il a pris en pitié celui qui gisait par terre et l’a redressé, mais sans permettre du tout la chute de celui qui était resté debout. Il a enrichi l’indigent, mais sans laisser le riche devenir pauvre : il les a tous sauvés1. Eh bien, apprenons ce que l’enfant disait à son père, refusant d’assister au banquet déjà dressé, car il était fâché de ce qui se passait2, et comment son père était là à le supplier, lui, le Seigneur et maître des siècles. 16 Le fils en colère tint ce discours à son père : « Voilà si longtemps que je suis l’esclave de ta volonté, et que sans cesse j’ai obéi à tes ordres, sans en transgresser un seul ! 18, 1-7 : Le 15, 29 1. Cf. Ps.-Chrysostomk : Καί τόν αμαρτωλόν ήλέησε, y.cà τόν δίκαιον έκολάκεικτε ’ καί τόν ίστάμενον ούκ άφήκε πβσεϊν, καί τόν πεσόντα ήγειρε, καί τόν πένητα πλούσιον άπέδειςε, καί τόν πλούσιον ού συνεχώρησε τω φθάνω γενέσΰαι πτωχόν. 2. Il semble y «voir aux vv. 10-11 une lacune, remontant à l'arché­ type, et comblée à l’aide des vers correspondants de la strophe 13. On en a d’autres exemples chez Romanos, généralement aux vers précédant immédiatement le refrain. 9 NOUVEAU TESTAMENT 251 καί ύπέρ των πόνων τούτων ον παρεσχες έμοί ώς τέκνω σου καν έριφον · πάντοτε έν {ρημίαις θλίβομαι και υστερούμενος καί κακουχούμενος ίν καύσωσι πλείστοις 10 καί Ιν τοΤς χειμώσιν, τή σή δυνάμει, Ινα άρέσω καί δλως έπιστρίψαντα προετϊμησας, τόν άσωτον ά των αιώνων δεσπότης καί κύριος. τούτον τόν καταφαγόντα ’ύ)ς είδες δέ τόν ύϊόν τόν πλοντόν σου συν πόρναις, ευθύς έσφαξας τόν μόσχον έχρήν γάρ, ώς οίμαι, καί διελεγξαι, άποστρέψαι δέ καί τό πρόσωπον ■ αλλά παραχρήμα 5 κάν μέμψασθαι διά λόγων καί κατηλέησας, τούτον έδέξω, πρώτον συνεπλάκης αντφ, στολή δέ κατεκόσμησας · έντιμον ίδειξας τω δακτυλίω και περιέσφιγξας 10 έποίησας δεϊπνον καί προετρέψω τοίς ύποδήμασιν · πρός τήν ευωχίαν τούς φίλους πάντας · τιμάς τοιαύτας ίδωκας τω πταίσαντι, έπισπρέψαντι, ό των αιώνων δεσπότης και κύριος. » A Q 18 ΙΟ1 καύσωσι corr. nos Om : καύσωνι codci. Tom. (qui πλείστω co^ 17 1’ δέ om. A y 2’ ευθύς έ'σφαξας A Tom. Ο : έθυσας σφάζας Q πρώτον Q : πρώτος Λ Tom. Ο. XXVIII. l’enfant prodigue (i). Str. 16-17 255 Je n'en dis rien, mais tu sais bien comme c'est vrai. Et pour prix de ces travaux, tu ne m’as pas même donne un chevreau, à moi, ton fils. Je peine sans fin dans les soli­ tudes, me privant, me donnant du mal, durant tant de jours brûlants1, au long des hivers, pour plaire à ta puis­ sance2 ; et le prodigue qui revient à toi, tu en fais bien plus grand cas que de moi, Seigneur et maître des siècles. 17 Quand tu as vu ce fils qui a dévoré ton bien avec des prostituées, aussitôt tu as tué le veau. Il aurait fallu, à mon avis, au moins le blâmer en paroles, lui faire des reproches, et même détourner de lui ton visage. Mais tu l’as reçu sans délai, tu l’as plaint, tu as commencé par l'embrasser, puis tu lui as passé une robe, tu as honoré son doigt de l’anneau, tu lui as mis des chaussures, tu as pré­ paré un repas de fête, Lu as invité tous tes amis. Voilà les honneurs dont tu as comblé le coupable repentant, Seigneur et maître des siècles. » 1Θ, 9 ; lléb. 11, 37 17, 1-2 : Le 15, 30 1. Le datif pluriel καύσωσι. que nous restituons, ne semble se rencontrer nulle part, de sorte qu'il aura peut-être choqué un copiste, d'où la correction incomplète. L'ne correction en καύμασι serait trop violente, quoique co terme ligure dans le passage de lu Genèse (31, •10) où Jacob rappelle à Laban ce qu'il a souffert à son service, passage dont s'inspire cette strophe. 2. Cf. Ps.-Chrysostome : περιέρχομαι h μηλωταϊς, bt αΐγείοις δέρμασιν. υστερούμενος, Ολιβόμενος, κακουχούμενος. C'est uno citation littérale de Hèb. Il, 37. que Romanos utilise plus librement. NOUVEAU TESTAMENT 256 «ί Μόνον δέ τούτα ό πατήρ ήκουσε παρά τον τέκνου, ευθέως άπεκρίθη σύν πραότητι πρός τούτον · καί άκουσον τον πατρός σου. « Κλίνόν σου τά ώτα ούχ άπέσπης γάρ μου ούδέποτε · Σύ μετ’ έμοϋ εί, συ τής έκκλησίας 5 ούκ έχωρίσθης · σύ μοι συντνγχάνεις πάντοτε παρών σύν έμοί, σύν πδσι τοίς άγγέλοις μου. ήλυΟε Οντος δέ κατησχυμμίνος, βοών ■ * ’Ελέησον ■ γυμνός καί άμορφος, 10 καί καθικετεύω ήμάρτηκα, πάτερ, ίνώπιόν σου · ό πλημμελήσας ώς μίσθιόν με πρόσδεξαι καί θρίψον με ώς φιλάνθρωπος, ό τών αίώνων δεσπότης καί κύριος. * ιθ' ’Αδελφός ίκραξεν ό σός · * Σώσόν με, άγιε πάτερ τοΰ κλαυθμού τούτου άκούων ; Τί είχον ούν ποιήσαι μή έλεήσαι καί σώσαι Πώς δέ έδυνάμην τόν ύϊόν μου 5 τόν θρηνοϋντα καί όδνρόμενον ; τόν έγκαλοΰντα · Σέ κριτήν αίρουμαι δίκασόν μοι, τέκνον, ό καταμεμφόμενός μοι, καί γίνου διαγνώμων μοι. Χαίρω γάρ πάντοτε φιλαι-θρωπίφ · πώς ονν άπάνθρωπος 10 *Ον έπλασα πρώην καί οίκτειρήσω γενέσθαι Ισχνόν ; πώς μή έλεήσω μετανοοϋντα ; A Q 18 3* σου om. Α || 8’ ήλυθε corr. Maas: ήλθε codd. || 11’ό : ώζ 131 με om. Α. 19 7 διαγνώμων A Tom. Ο : διαγνωμών Q. XXVIII, l'enfant prodigue (i). Str. 18-19 257 18 A peine eut-il entendu son fils parler ainsi que le père lui répondit avec douceur : u Prête l’oreille, écoute ton père. Toi, tu es avec moi, car jamais tu ne t’es éloigné de moi ; toi, tu ne t’es pas séparé de l’Église ; toi, tu es tou­ jours présent à mes côtés, avec tous mes anges1. Mais celui-ci, il est venu2 couvert de honte, nu et sans beauté, en criant : ‘ Pitié ! J’ai péché, père, et je supplie en coupable devant ta face. Accepte-moi comme journalier et nourrismoi, car tu aimes l’homme, Seigneur et maître des siècles. ’ 19 Ton frère a crié : * Sauve-moi, père saint ! ’ Que me restait-il donc à faire en entendant cette plainte? Comment pouvais-je ne pas prendre en pitié, ne pas sauver mon fils qui gémissait, qui sanglotait? Je t’en fais juge, toi qui accuses. Juge-moi, mon fds, Loi qui me blâmes, et sois mon arbitre. Ma joie en tout temps, c’est d’aimer les hommes : comment donc aurais-je eu la force de me rendre inhumain? C’est ma créature : comment ne pas en avoir pitié? Comment ne pas avoir compassion de son repentir? 18, 3 : Ps. 16, 6 18, 10-12 : Le 15, 21 18, 4 : Le 15, 31 1. Cf. Ps.-Chrysostome : Σύ τών έμών κόλπων ούκ έχωρίσθης ποτέ, σύ της έκκλησίας τής έμής ούκ άπεσκίρτησας..., σύ μετά τών αγγέλων έντυγχάνεις διά παντός. 2. Sur la forme ήλυθε, imposée par le mètre, cf. P. Ma as, Umarbciluiigcn, p. 569. NOUVEAU TESTAMENT 258 Τά σπλάγχνα μου έγέννησαν δ έλέησα τό τέκνον μου δεσπότης καί κύριος. δ τών αιώνων K τά έμά πάντα σά έστι, Nôei ά λέγω σοι, υΙέ · παρασχείν τών άγαθών μου · κάκείνω έ^ουλήΟην ήν έχεις περιουσίαν · άμείωτος ίστιν λαζών δέδωκα τώ σνγγόνω σου · ού γάρ ίκ τούτης έκ τών θησαυρών μου 5 τούτω παρέσχον. κτίστης καί πατήρ άγαΟός, Εις είμι τών δύο φιλάνθρωπος καί εύσπλαγχνος · σέ τιμώ, ■ώς προαιρέσει τέκνον μου, καί θεραπεύσαντα, άεί με στέρξαντα 10 διά τό σπουδάσαι κάκείνω συμπάσχω τη μετανοίφ προσκαρτερήσαι · εύφραίνεσόαι ούν έδει σε σύν άπασιν δ τών αΙώνων οίσπερ κέκληκα, δεσπότης καί κύριος. κα ΟΟεν σύν άπασιν, υΙέ, τοϊς είς τό δεϊπνον κληΟεϊσιν εύφραίνου καί μελώδει άπώλετο καί εύρέΟη · ό γάρ άδελφός σου ουπος νεκρός ήν 5 μετά πάντων τών αγγέλων · καί άπροσδοκήτως άνέ^ησε. » Ταϋτα ούν άκούσας καί ήγαλλιάτο ούτος έπείσύη μετά τού συγγόνου αύτοΰ, καί ψάλλω ν ταΰτα έλεγε ν · « Άπαντες κράξατε δτι μακάριοι 10 πάσα άμαρτία, μετ’ ευφημίας, ώνπερ άφίεπαι καί ή άνομία A Q 20 2Χ έβουλήΟην : ήβονλήΟην A || 13* σύν άπασιν : σύν πασιν A. J 21 6’ καί ήγαλλιάτο : καί ήγαλλιάσατο Q Ü 9* ώνπερ : ών Q || 10* ή °®' XXVIII. L’ENFANT PRODIGUE (l). Str. 19-21 259 Mes entrailles ont engendré mon enfant, que j’ai pris en pitié, moi, le Seigneur et maître des siècles1. 20 Comprends ce que je te dis, mon fils : tout ce que j’ai est à toi, à lui je n'ai Voulu donner que de mon bien. La fortune que tu as n’en est pas diminuée, car ce n’est pas en prenant dessus que j’ai fait des cadeaux à ton frère ; je lui ai donné de mes trésors. Je suis de vous deux le créateur unique, l'unique père, bon, aimant et miséricordieux2. Je t’honore, mon fils, car tu m’as toujours aimé et servi spontanément ; et lui, j'en ai compassion, car il se livre tout entier à son repentir. Tu devais donc partager la joie de tous ceux que j’ai invités, moi, le Seigneur et maître des siècles. 21 Ainsi donc, mon fils, réjouis-toi avec tous les invités du banquet, et mêle tes chants à ceux de tous les anges, car ton frère était perdu et le voilà retrouvé, il était mort et, contre toute attente, il est ressuscité. » A ces mots, l’autre se laissa persuader. Il se réjouissait avec son frère et psal­ modiait ainsi : « Poussez tous des acclamations ; heureux ceux à qui tout péché a été remis, et dont les fautes sont 20, I : Jn 17, 10 21, 1-4 : Le 15, 32 20, 12 : Le 15, 32 21, 9-11 : Ps. 31,1; Rom. 4, 7 1. Cf. Ps.-Ciirysostome : Tl εϊχον ποιησαι πρός τά ρήματα ταϋτα ; Ήδυνάμην μή έλεήσαι τόν έμόν υιόν προσελΟόντα μοι ; Σύ δίζασον ΰ Ουμούμενος. Άλλ’ ού πέφυκα, φιλάνθρωπος ών, άπάνΟρωπόν τι διαπράξασΟαι ' ού δύναμαι μή έλεήσαι δν έγώ έποίησα ’ ού δύναμαι μή οΐζτείρειν δν έζ. τών έμών σπλάγχνων έγέννησα. 2. Cf. Ps.-Ciikysostomk : Μή τά σά άπήγαγον, κάκείνω προσήγαγον ; Μή σέ άπέδοσα, ζάκεϊνον έπέδυσα ; Ούχί έκ τών έμών έχαρισάμην τό έλεος ; Ούχ όμοιος είμε καί σοϋ κάκείνου Πατήρ ; NOUVEAU TESTAMENT 260 καί έξηλείφθη. έπεκαλύφθη Σέ ευλογώ, φιλάνθρωπε, δς έσωσα? καί τόν σύγγονον, ό τών αίώνων δεσπότη? καί κύριος. » κβ' Υίέ καί Λόγε τον Θεού, δημιουργέ τών άπάντων, αίτοΰντες δυσωπούμεν ίλέησον πάντα? ήμαρτηκότα? τους σέ έπικαλουμένονς · ώς τόν άσωτον περιποίησαι · πρόσδεξαι καί σώσον 5 οΐ ανάξιοί σου δούλοι · τούς έν μετανοίφ 8ι* εύσπλαγχνίας τρέχοντος πρός σέ, βασιλεύ, κραυγάζοντας · « Ήμάρτομεν. > Δός ήμΐν ΙΟ ώσπερ τή πόρνη, δάκρυα, καί τήν συγχώρησιν ώνπερ ήμάρτομεν, καί ώς τόν τελώνην οίκτείρησον πάντα? ταϊ? Ικεσίαις τη? Θεοτόκου, μετόχου? τε του δείπνου σου άνάδειξον ώς τόν άσωτον, ό τών αίώνων δεσπότης καί κύριος. A Q 22 5* πρόσδεξαι : καί πρόσδεξαι A || 5’ δι’ εύσπλαγχνίας Q : δι’ νίαν A K 8‘ δός oin. AJ 12 τε A Ο : καί Q. Tom. XXVIII. L'ENFANT PRODIGUE (i). Str. 21-22 261 couvertes et effacées1. Je te loue, ύ ami des hommes, toi qui as sauvé aussi mon frère, Seigneur et maître des siècles. » 22 Fils et Verbe de Dieu, Créateur de toutes choses, nous te prions, nous t’implorons, nous, tes indignes serviteurs ' aie pitié de tous ceux qui t'invoquent, épargne les pécheurs comme tu as épargné le fils prodigue, accueille et sauve par ta miséricorde ceux qui recourent à toi dans leur repentir, ô roi, en criant : 37 syllabes 10 ou 11 accents L·»1 j ( υυ- 26 ou 27 . „ ,, . \ υυsyllabes 8 accents ' υυ- υυυυυυ-υυ / υυ- υυ- I υυ- υυ- υυ(-)1 υυ-υυ2 (υ)υυ-υυ3 -υυ -υυ -υυ -υυ 1. Ou a la forme longue de la variante, et le 3' accent est dé­ placé, ce qui donne : υυ- υυ- υ-υ υυ2. Dans l'hymne du Possédé, ce vers prend la forme : υυ- υυ- υυυυ(-), avec une variante et sans division en deux kûla. 3. On a la forme brève de la variante. XXIX. L’ENFANT PRODIGUE (il) il ou 15 syllabes μ ou 15 tccenls -υυ 1 1 -υυ -υυ -υυ -υυ -υυ υ-υ1 υυ- υυ- υυ- -υυ -υ -υυ υυ/ 267 υυυυ- -υυ υυ(-)2 υυ- υυ- υυ-|3 1. Nous avons corrigé le vers, qui était faux par excès d'une syllabe : -υυυ-υυ υ-υ 2. On a la forme longue de la variante. 3. Le refrain de l’idiomèle est beaucoup plus court : υ-υ υ-υυ NOUVEAU TESTAMENT 268 Κυριακή πρό τής άποκρέον, κονδάκιον είς τόν άσωτον υΙόν, φέρον τιχιδα τήνδβ · τον ταπεινόν ήχος α’, πρός · Τή 'Ρωμανού τή ταφή. Προοίμιον ’Αγκόλας πατρικός διαυοΐξαί μοι σπεϋσον · άσώτως τόν ίμόν κατηνάλωσα βίον, άφορών των οίκτιρμών σου, σ< είς πλούτον άδσπάνητον νυν πτωχεύουσαν 5 μή ύπερίδης καρδίαν · σοι γάρ, Κύριε, « Ήμαρτον, πάτερ, έν κατανύξει κραυγάζω · ε!ς τόν ουρανόν καί ίνώπιόν σου. » α' Τού σωτήρος ήμών καθ’ έκάστην ήμϊν τή οίκεία φωνή βοωντος έν γραφαϊς του άσώτου uioü τήν μετάνοιαν, άποθώμεθα πάσαν άσέζειαν sic D : Κονδάκια άρχόμενα άπο τής κυριακής τοΰ άσώτου εως των πάντων ’ κονδ. τοΰ άσώτου, ήχ. «' (ante lum occurn : ό οίκος · Τή Θε προσδράμωμεν) Μ. Πρ. 2* των έμών Μ || ·'«» νΰν πτωχεύσασαν Μ || 5’ σο( scripsi : σύ c D 1 2 έν γραφαϊς scripsi : έγγραφαΐς D XXIX. L’ENFANT prodigue (il). Pr. - Str. 1 Hymne : Date : Ton : Hirmos : Acrostiche Mss : Éditions : 269 de l’Enfant prodigue (2e hymne) dimanche τού άσώτου α' prooïmion : automèle strophes : πρός ' Τήν ζωήν τή ταφή Τ<ΟΥ ΤΑΠΕΙΝΟΥ ‘ΡΩΜΑΝΟΥ > D f° 208r-v (prooïmion el str. 1) M f° 237r-v (prooïmion seulement) inédit. Prooïmion Vile, ouvre-moi Les bras paternels : j’ai dissipé1 comme un prodigue tout mon bien, comptant sur l’inépuisable richesse de tes miséricordes, Sauveur. A présent que mon cœur est pauvre, ne le dédaigne pas ! A toi, Seigneur, je cric avec componction : «J'ai péché, père, contre le ciel et envers toi.2 » 1 Puisque notre Sauveur nous annonce tous les jours de sa propre voix dans les Écritures le repentir du fils pro­ digue, renonçons à toute impiété et jetons-nous aux pieds refrain : Le 15, 21 1. La forme à faux augment κατηνάλωσα- pseudo-purisme pour κατανάλωσα - que l'on trouve dans les deux manuscrits ne semble pas attestée dans d'autres textes. 2. Le refrain, qui ne suit pas l'hirmos, est une citation littérale de saint Luc. Dans le refrain de l’hymne du Possédé d’une légion de démons, l'hirmos n’est pas suivi non plus. 270 5 NOUVEAU TESTAMENT καί τφ πατρί τφ είδότι τά πάντα προσπέσωμεν · οϊδε γάρ, οίδεν έκδέχεοθαι τήν τών πταιόντων μετάνοιαν, Ενδυμα δέ τής άφθαρσίας έπιστρέφοντας μόνον Ενδύει αυτός τούς βοώντας κλανθμφ · < Ήμαρτον, πάτερ, είς τόν ουρανόν καί Ενώπιον σου. » 1 7 ένδυμα δέ correxi : ενδυ μαδέ τό D || 8 κλαυΟμφ correxi : ΖΛαΟμφΒ. XXIX. l'enfant prodigue (ii). Str. 1 271 du Père qui sait toutes choses : car il sait, oui, il sait accueillir le repentir de ceux qui ont failli ; mais le vête­ ment d’incorruption, il en revêt seulement ceux qui, revenant à lui, crient avec larmes : a J’ai péché, père, contre le ciel et envers toi. » 1, 7 : I Cor. 15, 53-54 XXX. HYMNE DU RICHE ET DE LAZARE L hymne du riche et de Lazare, j , . . . . dernier de la série des poèmes consa­ crés aux paraboles du Christ1, nous est arrivé comme la plupart d’entre eux en mauvais état : les passages dont le sens apparaît corrompu ne sont pas nombreux, mais les infractions métriques, généralement difficiles à corriger, atteignent la proportion de 52 pour 1000 kôla au moins, et peut-être de 60, si l’on n’admet pas que le poète ait introduit dans son hirmos un et peut-être plusieurs vers à variante régulière, ce que l’état du texte rend douteux. Néanmoins l’authenticité semble incontestable, l’hymne porte la marque de Romanos, notamment par l’abondance vrai­ ment remarquable des citations scripturaires, favorisée pat­ ie caractère lyrique de plusieurs strophes, celles où le mélode déplore la brièveté de la vie humaine, avec un accent mélancolique qui n’est pas toujours indigne de son modèle biblique. Ce modèle est souvent le livre des Psaumes, mais plus encore celui de la Sagesse, que Roma­ nos a, par moments, littéralement pillé. Cette particularité se retrouve dans quelques-uns des meilleurs hymnes, par exemple celui du Triomphe de la Croix. La date ne peut être précisée ; tout au plus peut-on dire que l’hymne est postérieur au 2° kontakion de la Nativité : Τύν άγεώργητον βότρυν, qui est son idiomèle. Mais ce n'est pas beaucoup ~ Texte 1. Si l'on excepto l’hymne do la Résurrection et des dix drachmes ; mais celui-ci est en fait consacré à la Résurrection. 11 y est fort peu question des dix drachmes. 274 NOUVEAU TESTAMENT dire, car nous avons vu que cet hymne est à attribuer plutôt au début de la carrière de Romanos. Le premier des deux éditeurs que l'hymne a déjà trouvés, E. Mioni, a cru y discerner une intention purement didac­ tique et morale, à l’exclusion de toute poésie. Ce n'est pas notre impression. Les digressions élégiaques que se permet le poète sur la condition humaine, et qui rappellent celles qu’on trouve dans V Hymne funèbre, sont au contraire la partie la plus originale de son ouvrage. L'enseignement religieux, en revanche, est à peu près le même que celui qui se dégage des homélies du iv° et du ve siècles consacrées au même sujet, et avec lesquelles, du reste, Romanos ne semble pas avoir de rapports directs1. Λ. Bayonas, dans l’édition Tomadakis, fait du thème de la a foi qui sauve » le centre de l’hymne, ce qui ne semble pas évident. Plutôt que la foi, c’est la charité qui est évoquée là, comme dans les homélies correspondantes où le portrait du riche est généralement chargé. Romanos, lui aussi, fait de Lazare un saint, ou peu s’en faut, et du riche un mauvais riche, édulcorant quelque peu le sens de la parabole évangélique. Mais ce n’est pas lui le responsable de cette exégèse pru­ dente. A. Bayonas considère le texte comme idiomèle, car il ne porte dans Q aucune indication d’hirmos. Cependant le copiste de Q ne le donne pas comme idiomèle : il a simplement laissé en blanc la place de l'hirmos, qu’il ne trouvait pas dans son modèle. En fait, seul le prooïmion a un rythme original. 1. Outre la série bien connue des sept grandes homélies do saint Jban Chrysostomb (PG 48, 963-1054) prononcées ù Antioche à l’occasion des Saturnales, on connail encore un sermon attribué au mémo Jean Chrysostomb (PG 64, 433-144), qui présente des ana­ logies frappantes avec une homélie d’AsTfcRios (PG 40, 163-180), vigoureuse déclamation contre le luxe, et un sermon d'EusÈBB «'Alexandrie (PG 86-1, 423-452) sur l'aumône, le Jugement dernier et la parabole de Lazare. XXX. LE RICHE ET LAZARE 275 L’hirmos des strophes, correctement identifié par Mioni, est celui (fort rare) du 2e hymne de la Nativité : Τδν άγεώργητον βότρυν. Comme chaque fois que Romanos réutilise un de ses propres hirmoï pour l’adapter à un ouvrage nouveau, il lui a fait subir quelques modifications de détail : — la coupe des vers a été remaniée. Le v. 3 n’est plus divisé en deux kôla égaux. Les deux coupes du v. 4 ne sont pas régulières : celle qui tombe entre les kôla 41 et 42 est fausse dans 2 strophes, celle qui sépare les kôla 42 et 43 tombe à quatre reprises (et notamment à la str. 20, où la première coupe est déjà irrégulière) une syllabe trop loin. Du reste dans trois de ces cas, le vers est suspect, l’isosyllabie ou l'homotonie n’étant pas respectée. Aux vv. 7 et 8, qui sont rythmiquement identiques, la coupe hésite entre la 5e et la 6e syllabe, alors que dans le modèle elle est toujours après la 5e ; — autant qu'on puisse le voir à travers un texte dont la tradition n’a guère respecté la régularité rythmique, il est possible que les vv. 72 et 82 offrent une variante régulière. Alors qu’ils ont habituellement la forme υυυ- υυυ-, ils pourraient prendre la forme υυ- υ-υυ ; il y aurait donc non seulement suppression d'une syllabe, mais déplacement de l’accent final. Du reste, la présence d’un accent final irrégulier, qui est rare dans les autres hymnes, est ici fréquente, ce qui me paraît l’indice d’un mauvais étal du texte. Peut-être peut-on aussi invoquer, dans certains cas, pour expliquer les irrégularités du mètre, le fait que les citations scripturaires sont particulièrement nombreuses ; il est vrai que le mélode cite fort librement, même le texte évangélique. Le rythme du prooïmion est celui-ci : υυυυ- -υ υ-υ / υυυ-υυ υυυ-υ υ-υ υ-υ υυ-υ υυυυ- / -υ υ-υ |υ-υυ -υυ| 276 NOUVEAU TESTAMENT Celui des strophes prend la forme suivante : 1 14 accents υυ-υ / υ-υυ υ-υυ υυΰ^ υυ-υ / υ^ΰυ υ-υυ υυ-υ / υυ-υ1 υυυ-υ / υυΰ^ υυυ/ υυυ- 57syllabes ’1 ) 32syllabes \1 9 accents / 5 υυ-υ -υυ υ-υυ / -υυ -υυ / υυυ- υ-υυ -υυ2 υυ-υ υ-υυ 1. Les coupes en pointillé sont celles de l’idiomèle, non respectées par le prosomolon. 2. Ce kdlon a quelquefois 8 syllabes dans le texte de P pour l’idlo· mêle ; il les a toujours dans l'autre prosomolon de Romanos, l'hymne de VAdoration de la Croix. Ici, la formo à 8 syllabes (υ-υυ υ-υυ) »e rencontre peut-être à la str. 13. XXX. LE RICHE ET LAZARE 277 υυ-/υ* υυ-υ υυ- (ou : υ2 υυ- υυ- υ-υυ)2 υυ υυ-/υ® υυ-υ υυ- (ou : υ2 υυ- υυ- υ-υυ)4 ’ / υϋ^υ -υυ υυυi 10 υ^ΰυ υυυυ-υ υυ-υ ί/ υυ-υ υ-υυ |υ-υυ -υυ| 1 i ί( Msyllaboe ί 15àl7 accents 1. 2. 3. 4. 5. La coupe est υ- υυ- dons 15 strophes, υ- υυ-υ duns β strophes. Lu forme υυ- υ-υυ apparaît dons 3 strophes. La coupe est υ- υυ- dans 14 strophes, υ- υυ-υ dans 7 strophes. La forme -υυ υ-υυ apparaît dans 1 strophe. Mioni fait commencer la 3m· période au kdlon 9*. NOUVEAU TESTAMENT '2.Ί8 Τή 8' TÔS < έβδομάδος τών νηστειών, κοντάκιον κατανυκτικόν εί$ τόν πλούσιον καί τόν Λάζαρον, ού ή άκροστιχίς αυτή · ποίημα ήχοίπλ. β'. 'Ρωμανού ταπεινού 1 Π ' Προοιμιον Ε( καί τών έμών βλέπω πταισμάτων υπέρ άριθμόν ψάμμου τό πλήόοΐ, άλλα τό άφατον τών οίκτιρμών σου γινώσκων κραυγάζω · « Οίκτειρόν με Πνευματική ύμν<*>5ί Υ' Ίδών τόν Λάζαρον τότε ό πλούσιος, ώς άσπλαγχνος, όργίλω άπανθρωπία τόν πένητα βδελνττόμενος άσθενείφ τετρωμένον καί άπανθρώπως 5 όδυνώμενον δέ παρέζλεπε ούδέποτε έλεών άποστρεφόμενος αυτόν Ô εύσθενής, λιμώ τε φθειρόμενον, ό Θεόν μή φοβούμενος. Q 2 4* άπόδοσιν corr. Oa : άνταπόδοσιν Q Tom. || 7ι τοϋτο : αύτό corr 3 2’ redundat una syllaba; βδελύττεται corr. O‘|' 51 δέ : τε < Ο® XXX. LE RICHE ET LAZARE. StT. 1-3 281 Saint-Esprit. En t'adorant avec foi, nous confessons en toi la Trinité indivisible, trois fois saint. Et toi, illumine de ta lumière ceux qui avec tes saints crient vers toi dans leur foi, comme tu fis pour Lazare le juste. Car nous avons lu sa vie dans les Écritures, et la dureté de l’ennemi des hommes envers lui. L’un, tu l'as envoyé dans la géhenne du feu ; l’autre, dans le sein d’Abraham. Et nous, miséri­ cordieux, sauve-nous de ta colère, aie pitié de nous, Sei­ gneur. 2 Le Seigneur de gloire, qui aime l’humanité et désire le salut de tous, a fait connaître l’avenir en esquissant d’avance dans la Bible l’image de la rétribution qu’il donnera alors aux bons et aux méchants. Nous qui venons d’écouter la vie de ce rapace, considérons notre propre cas et interrogeons-nous. Car voici ce que dit l’Écriture inspirée de Dieu : il y avait un homme, riche de grands biens, qui s’habillait de force lin et de pourpre brillante, savourant le plaisir de sa gloire, faisant bonne chère et ne criant pas : » Pitié, Seigneur ! » 3 En voyant Lazare, le riche, qui, par dureté de cœur méprisait avec une coléreuse inhumanité le pauvre éprouvé par la maladie et le repoussait inhumainement, lui qui pourtant était prospère, le riche n’avait pas égard à l’homme souffrant, consumé par la faim, car il ne s’api­ toyait jamais, cet homme sans crainte de Dieu, hautain 1, 9-10 : Le 16, 22-23 2, 8-11 : Le 16. 19 NOUVEAU TESTAMENT 282 ύπερηφανών τόν άδελφόν ό δυσμενής, καί άνηλεώς βλέττων έν τττωχείφ αύτόν γυμνόν όντα πάντοτε (υυυ-) κατακείμενον ώς σκεύος ίν τω πυλών, αύτοϋ 10 « Έλέησον, Κύριε. » τεΟλασμένον, Kpauyâjovrcc · *Η υπερήφανος γνώμη I είργάσατο τόν πλούσιον, άνελεήμονα φύσει, άπάνΟρωπον καί άφρονα · έπελπίσας γάρ τω πλούτω, έφυσιοΰτο, 5 καί ίν τοϊς χρήμασιν αύτοΰ Άλλ' ώς ίφη ήμϊν τό σύγγραμμα, τω οίνω μεθυσκόμενος, ήν γαυριών. λαμπρώς εύφραινόμενος, άσελγείαις δεδούλωτο · ος και ένδημών καί έκπορευόμενος, έώρα έν γή Λάζαρον ψιχίων ένδεή έν στεναγμοϊς, καί πρό πύλης κείμενον 10 τό σώμα βλέπων αύτοϋ άσύενείφ τετρωμένον, καί ούδ’ ούτως έβόησεν · « Έλέησον Κύριε. » e' Μακρόθυμων καρτερίφ ό Λάζαρος νπίμενεν · ώς δέ έώρα εΙκότως τόν πλούσιον έσΟίοντα, έπεθύμει καί έ^ήτει έκ τών ψιχίων 5 τών έκπιπτόντων παρ' αύτοϋ Κατακείμένος γάρ παράλυτος μετάλαβε τραυμάτων πεπλήρωτο · 0 3 v. 9* deesl ; fortasse καί ένδεή supplendum || 11’ έρριμ^ τεΟλασμένον add. Tom. 4 6’ redundat una syllaba || 8’ redundat una syllaba. 1. d’où 2. faite Lu lacune du v. 9* a été mal localisée par .Mioni et par Tomadakif la restitution inutile au v. 111. 2 Toute cette strophe est d’un style embarrassé, presque uniqnetnen avec des participes, que l’on n’a pu rendre tels quels. XXX. LE RICHE ET LAZARE. StT. 3-5 283 envers son frère par malveillance, et considérant sans pitié dans sa pauvreté l’homme toujours nu1 qui gisait à sa porte comme un pot cassé, et criait : « Pitié, Seigneur2 ! » 4 Sa superbe avait rendu inhumain et insensé le riche, déjà naturellement impitoyable. Confiant dans sa richesse, il se gonflait de suffisance et mettait toute sa vanité dans son argent. Or — ainsi nous dit le Livre — lui qui faisait la fête avec magnificence et s’enivrait de vin, il était devenu l’esclave de l’immoralité; en sortant et en rentrant3,)! voyait par terre Lazare à qui on ne donnait pas même des miettes, étendu gémissant devant la porte, et, en regardant son corps éprouvé par la maladie, meme alors il ne s’écria pas : « Pitié, Seigneur4 ! « 5 Avec une patience résignée, Lazare endurait tout. Mais naturellement, lorsqu’il voyait le riche manger, le désir et l’envie le prenaient d'avoir sa part des miettes qu’il laissait tomber. Car il gisait paralytique5, rempli de plaies ; il était 3, &-1Ü : Le IG, 20 4, 3-1 : Ps. 51, 9 4. 8-10 : Le IG, 20-21 5, 3-1 et 9-10 : Le 1Ô, 21 3. Détail qu'on retrouve dans l'homélie cFAstAriqs : έκειτο πρό της πύλης, είσιόντος καί έςιόντος θέαμα (PG 40, 172 C). 4. L'Évangile ne dit pas que le riche fût aussi orgueilleux, mais tes commentateurs ont pris soin d'expliquer qu'il peut y avoir de bons riches (EusAbe d'Alexandrie cite l’exemple d’Abraham) et do mauvais pauvres (Astêjuos, col. 170 C). 5. Ce détail non plus ne ligure pas dans l'Evangile. Si le pauvre gisait toujours à la porte du riche, c'est que, pour ainsi dire, il y logeait. NOUVEAU TESTAMENT 284 δεινώς δέ έπτώχευεν άσθενείαις κρατούμενος, βοών έκτενώς ίν τή εύχή πρός τόν θεόν, τά έλκη όρων τής άνιάτου συμφοράς · ώς Ιατροί όθεν καί σννέπασχον οΙ κύνες τω άσθενεϊ, ι0 και άνέλειχον τά έλκη « Έλέησον Κύριε. » τού έν θλίψει KpauyâjovToç · ’Ανεξερεύνητα πάντα τά κρίματα τού πλάσαντος · τόν μέν γάρ ενταύθα κρίνει, τόν δέ έκεΐ εις γέενναν · έκαστος κατά τό ipyov καθώς μετρήσει, 5 καί μετρηθήσεται αύτω Ταϋτα δέ τινες έλογίσαντο παρά Θεού. σκιάν καί ίνύπνιον, έως άν κατήντησαν εις τήν γέενναν τήν άσζεστον · ώς ούτος ό άρπαξ καί μισόθεος άνήρ τρυφήν τά αύτοΰ πριν έλογίσατο κακώς, λέγων · « Ούκ ίστι θεός ούδέ κριτής ό Κύριος τών βροτών · 10 διά τούτο εύωχούμαι, ίντρυφώ, σκιρτώ καί ού βοώ · Έλέησον Κύριε. » Γ ‘Ρύπον εί είχεν κηλΐδος ό Λάζαρος τοϊς πταίσμασι μικρόν πρός έτασιν, ούτω προσκαίρως ένθεν κρίνεται, έως δτου άνηρέθη Q Ιί 6 5* σκιάν καί ένύπνιον corr. nos ()< : σκιάν xal ύπνον Q καπνόν, σκιά καί ύπνον corr. Tom., invito rhythmo || 8‘ αύτοΰ : «ύτοϋ corr. Tom. 1. MCmo imago chez Eusèbe d’Alkxandrir : καθώς ευάρεστοι Tive Ιατροί σπογγίζοντες καί τούς μώλωπας Οεραπεύοντες (P G 86-1, 444 D-44? A). De même dans l'homélie attribuée à saint Jean Chrysostome : ùi άριστοί τινες ιατροί Οεραπεύοντες τά έλκη (PG 64, 440 Β). 2. Allusion possible à la 2· Êpttre de Pierre, 2, 3 : ηδονήν ήγούμενοι τήν H ήμερα τρυφήν. Il est possible que κακώς se rapporta, non ù ce qui précède. XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 5-7 285 dans une affreuse pauvreté, en proie aux maladies, criant sans répit vers Dieu dans sa prière et regardant les ulcères de son incurable misère. Aussi les chiens eux-mêmes, comme des médecins, compatissaient-ils à sa maladie1 ; ils lé­ chaient les ulcères de celui qui criait dans son accablement : « Pitié, Seigneur ! » 6 Insondables sont tous les jugements du Créateur : l’un, il le juge ici-bas, l’autre là-bas pour la géhenne. Chacun selon ses actes, comme il aura mesuré, il lui sera mesuré par Dieu. Voilà ce que certains ont cru n’ètre que fantômes et rêves, jusqu’au jour où ils ont abouti à la géhenne inex­ tinguible. De même, cet homme rapace et ennemi de Dieu avait cru que son partage n’était que plaisir—maisà tort—, quand il disait2 : « Dieu, le juge, le Seigneur des mortels, n’existe pas ; c’est pourquoi je fais bonne chère, je me soigne, je me tiens en joie et je ne cric pas : Pitié, Sei­ gneur. » 7 Si Lazare avait à cause de ses fautes une tache d'impu­ reté3, petite à l’examen, il subit ici-bas ce châtiment tran­ sitoire, jusqu’à ce que son péché soit effacé par les 6, 1 : Rom. 11, 33 6, 9 : Ps. 13, 1 8, 3-1 : Matth. 7, 1-3 ; Le (J, 38 mais à λίγων : « disant celte mauvaise parole... » C’est ainsi que ponctue Λ. Dayonas. 3. Idéo qu’on retrouve chez saint Jean Chrysostome, pour expliquer que Lazare ait pu être si ma) partagé en ce monde, malgré sa vertu (PG -18, λόγος γ', col. 998). 10 NOUVEAU TESTAMENT 286 ή άμαρτία 5 ώς έν Trupl· τοΐς πόνοις τοϋ σώματος νυν, el μή μόνος Κύριος · Ούδείς έστι yàp αναμάρτητος, δΟεν ό Ελάχιστος j μετά φειδοΰς κριθήσεται, δυνάσται λαών δέ Ετασθώσι δυνατώς, ώς έφη τό πρΙν έν παροιμίαις Σολομών · βρώμα πυρός ούτοι yàp χενήσονται 10 καί δίκαιον άποστάντες · οί άμελοΰντες Θεού δι· ών ήμάς βυσάμενος Ελέησον, Κύριε. η' ύχλούμενος ό όσιος, *ως Εκ πολλής άσθενείας δεχόμενος τάς άδύνας εΙκότως τούτα έφησεν ■ « Πρώην μέν Εν τοϊς άρχαίοις Ίώ£ πτωχεύσας, Εχκαρτερών έν τή πληχή 5 έγώ δέ τάν θάνατον Ετοιμον έρρύσόηαύτη; όρώ Εναντίον μου · διό μή παρίδης με, άλλά δέξαι τό πνευμά μου, ότι κατελείφθην ύπό πάντων ώς νεκρός · άπέλθω ούν νϋν καί ούχ υπάρξω λυπηρός, ώς οίκιφ, κατσικών έν μνήματι 10 ώς χνοϋς είς χήν κατελθών · ό Θεός μου, κραυχάρντα · άλλά ρΰσαΐ με Εξ <£δου, Έλέησον Κύριε. » θ' Μετά τοιαύτας δεήσεις, ό I ό πάντα έπιστάμενος τώ Εν όδύναις έπεϊδεν καί Επεμψε τήν λύτρωσιν δι’ άχχέλων ταξιάρχων Q 7 6ι ό correxi : ώς Q Τόπι. Ο 3ς conj. Orphanidis. 8 7 κατελήφθην Q || 9’ obaâ scr. Maas : οικία Q || 10' χνους : Γ’ Mioni χοϋς conj. Orphanidis, corr. 0111* Κύριε corr. .Mioni, quem sequit} Tom. : με Q, 9 3 ταξιάρχων scr. Ο : ταξιαρχών Q. 1. La correction ό, au v. 6', s'appuie sur le texte scripturaire : ό Ελάχιστος συγγνωστός έστιν Ελέους. Ώς a pu être introduit par un COJ qui n’a pas vu ia portée générale du vers et l’a rapporté à Lazare. XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 7-9 287 souffrances de son corps dès maintenant, comme dans le feu. Car personne n’est sans péché, que le Seigneur seul. Aussi le petit1 sera-t-il jugé avec ménagement, mais les puissants des peuples seront éprouvés puissamment, comme Salomon l’a déjà dit dans les Proverbes2. Car ceux-là deviendront la pâture du feu qui négligent Dieu et s'écar­ tent de la justice. Délivre-nous donc, aie pitié de nous, Seigneur. 8 Le saint, endurant les tourments d’une dure maladie, acceptait son martyre en disant sans doute3 ceci : a Avant moi, dans les anciens temps, Job devenu pauvre, pour avoir enduré sa plaie avec patience, en fut délivré ; mais moi, je vois la mort toute prête contre moi. Ne te détourne donc pas de moi, mais reçois mon esprit, car je suis aban­ donné de tous comme un cadavre. Je vais donc partir, et je ne serai plus malheureux quand j’habiterai dans le tom­ beau comme dans une maison, comme de la poussière qui retourne à la terre. Mais sauve-moi de ΓEnfer, mon Dieu, moi qui te crie : ‘ Pitié, Seigneur ! ’ » 9 Sur de telles prières, celui qui sait tout abaissa son regard vers celui qui souffrait, et lui envoya la délivrance 7, 6-8 : Sag. 6, 6 8, 8 : Ps. 38, 14 9, 2M : Le 16, 22 8, 9 : Ps. 48, 12 2. Inexact : la citation provient du Livre de la Sagesse. 3. Τάχα ou εικότως introduisent généralement les passages où le poète s'écarte délibérément do son modèle évangélique pour y ajouter de son cru. Saint Luc no dit nullement, en effet, quo Lazare fût spécialement pieux ni qu’il fût mort en odeur de sainteté. 288 NOUVEAU TESTAMENT έκ τών τοϋ σώματος δεινών του μεταστήσαι 5 τόν ώς φίλοι οΐ άγγελοι Τούτω δέ άθρόως έπέστησαν ώς δικαίφ συμπάσχοντες · αυτόν κολακεύοντας, ούς ττόθω όρων ού θορυβείται τη ψυχή, τήν έξοδον δέ ούκ ήγωνία έννοών. Τούτον άσπασάμενοι 10 ώς προσφιλείς πορεύονται έν χαρά, καταλείψαντες τό σώμα έν τη γη τοϋ κραυγά^οντος · Άλλ’ άνεθείς τής όδύνης, « ‘Ελέησον Κύριε. » άμωμος έπορεύετο ό δίκαιος γηθόμενος · μετά άγΙων άγγέλων καταφθάσας δέ τό βήμα Κυρίω τώ πάντων κριτή, καί προσκυνήσας 5 Εύμενώς δέ τούτον προσέταξεν είχε χαράν. ό πάντα δυνάμενος οίκεϊν [με]τά 'Αβραάμ είς τον θειον παράδεισον. Μακάριος γάρ δν έξελέξω, άγαθέ, έν αύλαϊς σου, λυτρωτά, καί δν προσελάβου κατοικείν τήν άφατον 10 δόξαν άεί τοϋ οίκου σου καί όρδν & καί ήμϊν δωρούμενος άπερ νους βροτών ούκ έγνω · έλέησον Κύριε. ια' Νέμων ό κριτής έκάστφ τά δίκαια ώς δίκαιος, άγγέλους έξαποστέλλει όζεις καί όλοθρεύοντας συλλαβέσθαι άποτόμως Q 10 1’ άμώμως corr. Οι|| 6* μετά : τά Mioni Tom. 1. Les taxiarqnes sont saint Michel, à qui est plus spécialement rés ce titre et la fonction de psychopompe, et saint Gabriel qu’on lui adj parfois. — Romanos a tendance à accentuer les noms masculins paroxy de la 1Γ· déclinaison, nu génitif pluriel, comme les masculins en -ος. XXX. LE RICHE ET LAZARE. Stf. 9-11 •289 par ses capitaines angéliques1, pour dérober le pieux Lazare aux supplices de son corps. En foule, les anges vinrent à lui, comme des amis, le caressant et compatissant avec lui, car c'était un juste. En les voyant, plein d’amour, il n’est pas troublé en son âme, il n’est pas pris d’angoisse à la pensée du départ. L’ayant salué amicalement, ils s'en vont avec lui dans la joie, laissant dans la terre le corps de celui qui criait : « Pitié, Seigneur ! » 10 Or, échappant à scs souffrances, le juste marchait sans tache avec les anges saints, dans l’allégresse. Quand il eut approché du trône2 et qu’il eut adoré le Seigneur, juge de tous, il connut la joie. Avec bienveillance, celui qui peut tout décida qu’il habiterait avec Abraham dans le divin paradis. Heureux l'homme que tu as choisi, Dieu bon, et que tu as pris dans tes parvis, Rédempteur, pour habiter à jamais l’inexprimable gloire de ta maison et voir ce que l’esprit des mortels ne connaît pas ! Gela, donne-le nous et prends-nous en pitié, Seigneur. 11 Le juge qui, dans sa justice, distribue à chacun sa juste part dépêche de rapides anges exterminateurs, pour saisir inexorablement celui qui n’avait pas voulu avoir compas10, 5-6 : Le 16, 22 10, 7-10' : Ps. 64,5 p. ex. le 3« hymne de lu Résurrection, sir. 21, v. 4 : ψε ύστων. Peut-être en fait-il autant même pour des féminins (cf. hymne de Noi, str. 13, v. 6 : Οαλάσσων}. 2. Nous traduisons approximativement βήμα par « trône », mais le terme est à la fois plus riche et plus vague : il désigne à la fois le tribunal, le trône impérial et le sanctuaire, la partie de l’église où seules pénètrent les personnes consacrées A Pieu. 290 NOUVEAU TESTAMENT τόν μή θελήσαντα συμπάσχειν τώ πτωχφ 5 ΆΟρόως δέ τούτω έπέστησαν ώς γηγενεΤ. οί έττί τής φάσεως έν προφυλακή νυκτός, οΰς Ιδών άπεπλήκτησε · τφ βέλει τρωθείς τφ τού όλοθρεύοντος, έδίδου ψυχήν, βράχων τε καί άγωνιών. ό ψαλμωδός · Φανερώς γάρ φθέγγεται 10 « Τά βέλη του δυνατού σύν τοϊς άνΟραξιν υπάρχει, άναιροΰντα τούς μή κράζοντας · * Έλέησον Κύριε *. » 1 ιδ Όντως τά βέλη Κυρίου οργή διακορεύεται έπί υΐοΰς άδικίας · διό καί τούτω έφθασεν ή ώδίν ώς (τη) τικτούση, καί καταλείπει 5 τά πριν ύπάρξαντα αύτφ Πάντες δέ οί φίλοι καί ίδιοι άλλοις άκων. έτήρουν τάν κείμενον, τά άπληστου μεμφόμενοι · πρός άλλήλους δέ έλεγον · « Ούχ ουτός έστιν ό μή φοβούμενος Θεόν καί άνθρωπον όλως μή έλεήσας ποτέ ; » Καί σπονδαίως Οάψαντες 10 μερίζονται τά αύτοΰ τούτον εις γην, ά κατέλιπεν άδίκοις θησαυροϊς · ού γάρ έκραξεν · « ’Ελεησον Κύριε. » |ι ■ 11 4*-’ deest una syllaba 4* γηγενή Q γηγενή Mioni|| 11' redunô una syllaba ; τούς del. Om. 12 1’ Όντως : Ούτως Mioni Tom. || 3 τη add. Maas 41 tonus corr gcndus K 6l redundat una syllaba ; fortasse μέμφοντες çorrig. J] ίκληβτ corr. Tom. : άπλαστον Q Mioni || 10* άδίκοις : άδύτοις corp. Tom. l. Προφυλακή a un sens purement militaire dans la langue classique, désigne parfois dans la Septante in veille de nuit sans que celles un caractère militaire : ainsi In nuit pascale est une προφυλακή en Γ XXX. LE RICHE ET LAZARE. Sir. 11-12 291 sion du pauvre, comme on le doit à un fils de la terre. En foule, les exécuteurs de la décision vinrent à lui pendant la veille de la nuit1, et leur vue le frappa de stupeur. Blessé par la flèche de l’exterminateur, il rendait l’âme avec grincements de dents et angoisse. Car elle est claire, la parole du psalmiste : « Les flèches du Puissant, avec la braise, sont là qui détruisent ceux qui ne crient pas : Pitié. Seigneur2 ! » 12 Oui, les flèches du Seigneur volent avec colère sur les fils d’iniquité ; aussi les douleurs le prirent-elles comme une femme qui accouche, et il dut maigre lui laisser à d’autres les biens qui lui avaient appartenu. Tous ses amis et scs proches l'observaient sur son lit. lui reprochant son insatiable avidité, et ils disaient entre eux : « N’est-ce pas là celui qui ne craignait pas Dieu, et qui n’a jamais eu pitié d’un homme? » Et, l’inhumant en hâte dans la terre, ils se partagent les biens qu’il avait laissés à d’injustes trésors3. Car il n’avait pas crié : « Pitié, Seigneur 1 u 11, 10 : Ps. 119, I 12, 1 : Ps. 76,18 12. I : Ps. -18, 11 12,2*-3 : Ps. 17, 7 ; 1 Thess. 5,3 12. 9 : Le 16, 22 neur de lahvé. Le mot traduit assez exactement 1« latin -caput vigiliarum · (premier quart de la nuit). 2. Ce verset du Ps. 119 semble s’appliquer plutôt (du moins dans l’interprétation de la Septante) aux ravages causés par la langue perfide : les flèches du tyran et les charbons dévastateurs en sont les symboles. 3. Il n'y a pas lieu de corriger άδίκοις en άδύτοις. Ce modeste hypallage, qu’on peut bien permettre à un poète, est autorisé par Matth. 12, 35, et Le 6, -15, qui parlent de ce que l'homme tire du > bon trésor* et du « mauvais trésor» de son âme. NOUVEAU TESTAMENT 292 lY Ύλη πολλή των πταισμάτων κρινόμενος ό πλούσιος « Πολλά μέν ήμάρτηκα · είκότως ένεθυμήθη · τίς δέ ή αίτια έστίν άτι ένταϋθα 5 νυν τηγανί3ομαι φλογί 'Οτε ταυτα ήκουσεν Κύριος άνηλεώς ; » ό πάντα έπισπάμενος, τήν αΙτίαν τής κρίσεως. δεικνύει τώ πταΐσαντι ΕΙς φδην γάρ ών, έπί τό ύψος άφορα καί Λάζαρον βλέπει έν τοΤς κόλποις 'Αβραάμ · όθεν καί έπεγίνωσκε 10 τόν πρίν πτωχόν δν παρέβλεπεν έν κόσμω καί άλλοιονται τηρών ευωχούμενος, μή βοών · Τότε θαυμάτων ό άρπαξ < ’Ελέησον Κύριε. » καύ’ έαυτόν έφΟέγγετο · « Ούτος ύπάρχει ό πρώην έν τοΐς προΟύροις κείμενος, δν ψιχίων ούκ ήξίουν ; καί δόξαν έχει, ήν ούκ είδον έν τή γή ; Καί πόσον φέγγος 5 Καί τί νϋν βοήσω ή σκέψομαι ; Ινα βανίδι μικρά Αίτήσω τόν Aàjapov καταψύξη τήν γλώσσάν μου ; Αίσχύνομαι νυν τούτον αίτήσαι τόν πτωχόν, δν ί£λεπον πρίν καί των ψιχίων ένδεή. ’Αβραάμ αίτοϋμαι ούν · 10 έλέησον τόν υΙόν ‘ Πάτερ, βοών, καί άπόστειλον ταχέως τόν βοήσαντα Aàjapov · Έλέησον Κύριε Q 13 2’ deest una syllaba ; έξημάρτηκα conj. 0‘ ] 5* δτε corr. λ δΟεν Q cdd. || 6’ δεικνύει corr. Maas : δεικνύων Q odd. || 7* αφορά co: όρα Q edd. 14 8* έολεηον conj. Tom., corr. Ora : βλέπων Q Mioni. XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 13-14 293 13 Tandis qu'on le punissait pour l’énormité de scs fautes, le riche pensait sans doute : a J’ai beaucoup péché, niais quelle est la raison pour laquelle je suis à présent rôti ici dans la flamme, sans pitié? » Quand le Seigneur, qui sait tout, entendit scs paroles, il montra au pécheur le motif de sa punition1 : de l’Enfer où il était, il regarda en haut et vit Lazare dans le sein d’Abraham. Il reconnaissait l'ancien pauvre et. fut bouleverse, en observant celui qu’il avait méprisé dans le monde, quand il faisait, bonne chère et ne criait pas : « Pitié, Seigneur ! » 14 /Mors, étonné, le rapace se disait en lui-même : « C'est là celui qui naguère gisait devant ma porte, et à qui je ne daignais pas donner des miettes? Et quel éclat, quelle gloire il a, que je n’ai pas vus sur la terre ! Que vais-je donc crier maintenant, que vais-je imaginer? Prierai-je Lazare de me rafraîchir la langue d’une petite goutte d’eau? J’ai honte à présent de prier ce pauvre, que je voyais naguère mendier meme des miettes. Je vais donc prier Abraham en criant : ‘ Père, aie pitié de ton fils et envoie vite Lazare qui criait : Pitié, Seigneur ! ’ 13, 7-8 : Le 16, 23 14, 5’-6 et 9’11 : Le 16, 21 1. La double correction de P. Maae me paraît certaine : SOcv aura été amené par une confusion avec le début du v. 9, et le participo δβικνύων est eans doute un essai de correction. NOUVEAU TESTAMENT 294 L€ 'Αδίκως πριν τω Λα^άρω ένήδρευσα ώς πένητι άδίκως έπορεύθην δέ άνομιών ίνεπλήσθην · γανριώυ έπϊ τω πλούτω · άλο^ώυ ώυ δέ άπεπλανήθην τής όδοϋ 5 καί τό φως έμοί ούκ έπέλαμψεν, όδούς όσιότητος, τής αληθούς, ότι ούκ έπέγνωκα παροδεύσας τόν βίον μου. Παρήλθεν ό πλούτος ώς άράχνη καί σκιά καί ώς έξανθών χόρτος έπί δώματος · ώς ναύς δέ διέδραμεν ίν τω βυΟω, ίχνος ούκ έστιν εύρεϊν · 10 άυωφέλητον ούν έστι τό ενταύθα κραυγάζει ν με · 'Ελεήσου Κύριε. IS Πλούτος καί βίος παρήλθεν · καί καπνός ύπό άνεμου / ώς άχνη ύττό λαίλαπος έκδιωχθείς ού φαίνεται, ούτως μου τό πνεύμα, άφνω έκπορενθέν, 5 εμού διεχέθη ώς χαύνος Σκιά yàp ό βίος παντί θνητω · νυυί άήρ. ούκ ίστιν άνάλυμα Q 15 8’ έπϊ δώματος scr. Tom. : επιδόματος Q. 16 2’ καπνός : κάπυη corr. O' 4' dnest tina syllaba; έκπορι fortasse corrig. ,j 4*** redundat una syllaba ; fortasse ώς χαύνος νΰν corrig. D 4’ μου διεχύθη ώς χαύνος corr. Maas (χαυνός conj. Ο). 1. Le récit évangélique ne dit rien de loi, niais le poète se entraîner par une réminiscence biblique. Toute cette strophe est un table centon formé de passages de psaumes ou d'écrits sapientiaux. 2. L’image est inspirée de Sa/j. 5, 10, mais n'est pas tout à fait la semblc-l-ll. Je comprends qu'il s'agit, non plus d’un navire qui a < XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 15-16 295 15 Injustement, j’ai tendu naguère des pièges à Lazare, parce qu’il était pauvre1; je me suis gorgé d'iniquités; j’ai marché dans l’injustice, m’enorgueillissant de ma richesse. Par jactance, je me suis égaré hors de la vraie route, et la lumière n’a pas brillé sur moi, car je n'ai pas reconnu les roules de la sainteté, et j’ai manqué ma vie. La richesse a passé comme une toile d’araignée, comme une ombre, comme l’herbe qui se flétrit sur la terrasse. Et comme un navire elle a couru à l’abîme2, et on ne peut trouver sa trace. Il m’est donc inutile de crier ici : Pitié, Seigneur ! 16 Vie et richesse ont passé. Comme la balle du blé chassée par un tourbillon, ou la fumée par le vent, ne sont plus visibles, ainsi mon souille, soudainement envolé, s’est à présent dispersé comme un air léger3. La vie n’est qu’ombre 15, 15, 15, 16, 1 : Ps. 9, 30 7 : Job 27, 18 9-10’ : Sag. 5, 10 3-4 : Sag. 2, 3 15, 4»-5‘ : Sag. 5, 6 15, 8 : Ps. 101, 12 ; 102, 15 ; 128, 6 16, l’-2 : Sag. 5, 14 16, 5*-6‘ : Sag. 2, 1 à l’horizon et dont on ne voit plus le sillage (image de la vie humaine), mais d'un navire dont la course a abouti à un naufrage ίέν τω βυΟω). 3. On a renoncé à corriger le v. 4, qui est entièrement faux pour le mètre et l'accent. Nous inclinons à supposer qu'on a corrigé νυν en νυνί pour rétablir un kôlon indépendant, qui pourtant n’existe pas dans trois autres strophes, et que la correction a rendu faux l’accent final du kôlon 4. Quant au kôlon 4‘, il n'est peut-être pas trop hardi d'y restituer un participe neutre singulier έκπορευΟέντα, forme dont on a d’autres exemples certains chez Romanos. NOUVEAU TESTAMENT 296 ότι σφόδρα ήμάρτηκα. έν τή τελευτή έμοϋ, Δικαίων ψυχαί έν ταϊς χερσί δέ τού θεού, καί ούκ ίγγιεΐ μάστιξ σκηνώματι αυτών · διό νυν κεκράξομαι πρός ’Αβραάμ καί πεμφθήναι τόν γνωστόν μου έξιλεώσαι Θεόν 10 ’Ελεησον Κύριε. » τόν βοήσαντα Aàjapov ' K ό πλούσιος κρινόμενος, Ευθύς νευροΰτσι έν τούτοις καί ’Αβραάμ έδυσώπει δακρύων καί βοών αύτω · « - Πάτερ ’Αβραάμ, οίκτείρας καί πέμψον Λάζαρον δροσίσαι με σπουδή, σπλαγχνίσθητί μοι 5 Τή φλογί δεινώς όδυνώμενος άπονη ya νίβομαι · άλλα πρόσχες τή κρίσει μου · διό μή παρίδης με, έλθέτω πρός με όνπερ παρέβλεπον μισών, όρων ένδεή καί έκτηκόμενον λιμώ · νυν γάρ ούτος πλούσιος, κρινόμενος έν φλογί · 10 χείλη τά μή βοήσαντα · έγώ πτωχός, διό ούτάς μου δροσίση ’Ελεησον Κύριε. ιη' - ’Ιδού πατέρα φωνεϊς με, μή γνούς μου τό φιλόξενον · ούκ άν γάρ βλέπων παρείδες τόν έν πτωχεία Λάζαρον · ούτος γάρ δνπερ καλέεις Q 16 7’-* δικαίων δέ ψ. έν ταϊς χ. τοϋ Θεού conj. Tom. 17 9* έγώ corn, nos Om : έγώ δέ Q. 1. Άνάλυμα est un hapax, mais on trouve αναλύω et άνάλυσις Bible, avec les deux sens de « délivrer · et de » retourner en arriére ». passage qui a inspiré ce vers (Sag. 2, 1) : καί ούκ έστιν ϊασις b/ ανθρώπων, καί ούκ έγνώσΟη ό άναλύσας έξ άδου, les traducteurs entre: «on ne connaît personne qui délivre de l’Enfer», et : connaît personne qui soit revenu de l’Enfer ». dans Dana lj ) τελευίτ hésiti «on XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 16-18 297 pour tout mortel. Dans ma propre fin, nul recours1, car j'ai gravement péché. Les âmes des justes, elles, sont dans les mains de Dieu, et Je fouet ne s’approchera pas de leur tente. Aussi vais-je crier vers Abraham pour qu’il apaise Dieu et que me soit envoyé Lazare, que je connais et qui criait : Pitié, Seigneur ! » 17 Aussitôt, le riche puni reprend cœur à ces pensées, et implore Abraham en pleurant et en lui criant : « Père Abraham, sois pitoyable, laisse-toi toucher et envoie Lazare me rafraîchir bien vite ! Je souffre atrocement, rôti à la flamme2. Ne me méprise donc pas, mais considère ma punition. Que vienne à moi celui que je méprisais par haine, le voyant prive de tout et consumé par la faim. Car mainte­ nant c'est lui le riche, et moi le pauvre puni dans la flamme ; donc, qu’il rafraîchisse, lui, mes lèvres qui n’ont pas crié : Pitié, Seigneur ! 18 Voilà que tu m’appelles père, sans connaître ma vertu d’hospitalité : autrement, en voyant Lazare dans la pauvreté, tu ne l’aurais pas méprisé3. Car lui que tu invo16, 7-8 : Sag. 3, 1 ; Ps. 90, 10 17, 3-4 : Le, 16, 24 2. Le pittoresque άποτηγανίζομαι se trouve déjà chez saint Jean Chrysostom e (PG 48, 1039 et 1050). 3. Le riche, n'étant pas hospitalier, ne peut prétendre être le digne fils d'Abraham, qui reçut le Seigneur avec tant de profusion sous lo chêne do Mambrô (Gen. 18). Cf. Mailh. 3, 9 : « N’essayez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père. Car je vous dis que do ces pierres-ci Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. > La même pensée se retrouve dans Eusède d’Albxandhib (PG 86-1, 448 A-B). NOUVEAU TESTAMENT *298 σϋ δ* όδυνδσαι ίν πυρί, παρακαλεΐται · 5 Ούκ ώκτείρησας, ούκ ήλέησας άθλιοί ών. ίν τή παροικία σου τόν δίκαιον Aàjapov έν πτωχείφ φερόμενον · οΰκ ένεθυμήθης ώς θνητός τά του θεού, άλλ’ έμεινας μάτην θησαυρΙ^ων τόν χρυσόν · ένδεή παρέβλεπες 10 μή έλεών, ώς πλούσιος καί φθαρτός · προστιθέμενος τώ πλούτω πλούτον άλλον, ούκ έκραζες · 'Ελέησον Κύριε. ιθ' άπήλαυσα, ώς έφησας, - Νυν τής προσκαίρου άπάτης πικρώς βασανιζόμενος · καί έν τώ άδη υπάρχω όθεν έρωτώ σε, πάτερ, έξαπόστειλον 5 τόν Λάζαρον ώς ύετόν 'Αβραάμ δέ τούτω άντέφησεν · έν βίφ τά άγαθά · γλώσση έμή. » « ’Απέλασες, άνθρωτεε, όθεν ού κεχρεώστησαι · καί Λάζαρος πάντα τά κακά έλαβεν, ώς βέλη τά έλκη έν τω σώματι αύτου · όθεν ούκ έτά^εται 10 ώς πληρωθείς των άπεκείθεν κακών, ίνα τούτων άπολαύση των καλών, ότι έκρα^εν · 'Ελεήσον Κύριε. κ' Ούκ ών άνοικτίρμων νυν σοι άλλ’ ότι μέγιστον χάος τοιαυτα έφην, άνθρωπε, ύπάρχει μεταξύ ήμών, îva μή οΐ έν τώ φδη ίνταϋθα έρχωνται, μήθ' ήμεϊς διαπερώμεν πρός ύμάς. » Q 18 4’ δ’ correxi : δέ Q Mioni Tom. 19 Is άπέλαυσα corr. Tom. || 6‘ τά άγαθά : τ’ αγαθά Tom. 20 2’ ήμών corr. Tom. : ήμών καί ύμών Q Mioni 1. Ώς introduit les motifs qui auraient dû rendre le riche plus miséri­ cordieux : i! avait de quoi faire l’aumône, et sa condition de mortel lui interdisait tout orgueil. XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 18-20 299 ques, il est consolé, et toi tu souffres dans le feu, miséra­ blement. Tu n’as eu ni pitié ni compassion, pendant ton séjour sur la terre, pour Lazare le juste qui croupissait dans la pauvreté. Tu n'as pas pensé, comme le doit un mortel, aux choses de Dieu, mais tu es resté à entasser l’or en vain. Sans pitié, tu méprisais le miséreux, alors que tu étais riche et périssable1 ; à la richesse ajoutant d'autres richesses, tu ne criais pas : ‘ Pitié, Seigneur. ’ 19 — J’ai joui maintenant de cette illusion éphémère, comme tu le disais, et je suis dans Γ En fer, durement tourmenté. Je t’en prie donc, père, envoie Lazare comme une pluie sur ma langue. » Mais Abraham lui répliqua : a Tu as reçu, homme, les biens dans ta vie, on ne te doit donc plus rien23; et Lazare a reçu tous les maux, les ulcères comme des flèches dans le corps. Il n’est donc pas éprouvé : c’est qu’il a été comblé de tous les maux de là-bas, pour jouir de ces biens-ci5, car il criait : ‘ Pitié, Seigneur ! ’ 20 Si je viens te dire cela, homme, ce n’est pas que je sois impitoyable, mais c’est parce qu’un très grand abîme existe entre nous, afin que ceux qui sont en enfer ne viennent pas jusqu’ici, et que nous ne puissions passer 19, 5-7 : Le 16, 25 20 : Le 16, 26-31 2. Saint Jean Chrysostome {PG 48, 3« homélie, col. 996-997) explique que άπέλάβίς n’est pas synonyme de έλαβες, car il n’est pas d'être si perverti et si dur qui n’ait quelques bonnes actions à son actif. On a donc e donné son dû * au riche en lui procurant le confort et le luxe dans cette vio, et on ne lui doit plus rien. 3. Cf. str. 7, et la note. 5 300 NOUVEAU TESTAMENT Πρός τούτα τω ’Αβραάμ έφησε · « Σου δέομαι, κύριε, έγείραί με έκ νεκρών I τοΟ_άναχγεϊλαι τω γένει μου, μήπως καί αυτοί σΰν έμοί κριθήσονται. » Άντέφη δ’ αύτω · « Έχουσι προφήτας καί Μωσήν · ταΐς διδαχαΐς · αυτών άκουσάτωσαν 10 ός δ’ αν τούτοις μή πειούή, ούδ'έκ τάφου άν καθίδη Έλέησον Κύριε. » διανιστάμενον φθέγξηται * κα' Υιέ Θεοΰ, σώσον ή μας ώς μόνος άτελεύτητος · άνΟρώπου γάρ αί ήμέραι ώς άνθος χόρτου έσονται · ώς χλόη πρωί άνθήσει, τό δέ έσπερος 5 άποπέσει, σκληρυνΟή ότι πνεύμα ήλΟεν έν (5ισίν ήμών καί ξηρανθή, καί ώς ούχ ύπάρξαντες ώς σκιά παρερχόμενοι. πάλιν γενησόμεθα, Έν τφ ούν έκλείπειν τήν ψυχήν μου άπ’ έμού, μή όντος λντρουμένον μηδέ σώ^οντος, αυτός με έξάρπασον 10 ώς λυτρωτής τής άπειλής τού πυρός, άκατάκριτόν με δείξας μετά πάντων τών δούλων σου · έλέησον Κύριε. Q 20 6’ του άγγειλαι corr. Ο* || 8’ rqdundat una syllaba |· 10’καθίδη con Orphanidis : καΟεύδη Q Mioni Tom. || î 11 άνιστάμενον φΟέγξεται corr. Ο°. 21 4‘ τδ δέ correxi : τδ δ’ ζ) || 4* άποπέσει : άποπέσοι Q Mioni || dee»' una syllaba, καί ante σκληρυνθγ} add. Om jj 5’ redundat una uyllat5 Il 51 ώς Q,T j] 6* σκιά : σκιάν corr. Mioni β 8 λυτρομίνου Mioni. XXX. LE RICHE ET LAZARE. Str. 20-21 301 jusqu’à vous. » Λ ces paroles, il dit à Abraham : « Je te supplie, Seigneur, de me réveiller d'entre les morts pour rapporter cela à ma famille, de peur qu’eux aussi ne soient punis avec moi. » Il lui répliqua : « Ils ont les prophètes et Moïse, qu’ils écoutent leurs enseignements. Celui qui n’est pas convaincu par eux, même s’il voit un mort se relever de sa tombe, ne dira pas : Pitié, Seigneur ! » 21 Fils de Dieu, sauve-nous, toi, le seul qui ne connaisse pas de fin. Car les jours de l’homme seront comme la fleur de l’herbe : comme le gazon il fleurira le matin, le soir il tombera, durcira et se desséchera, parce qu’un souffle est venu dans nos narines, et nous redeviendrons comme si nous n’avions pas été, passant comme l’ombre. Quand donc mon âme me quittera, sans personne pour me racheter ni me sauver, arrache-moi, mon Rédempteur, à la menace du feu, m’épargnant la condamnation comme à tous tes servi­ teurs. Pitié, Seigneur ' 21, 2 : Ps. 102, 15 21, 5-6 ‘ : Sag. 2, 2 21, 3-4 : Pe. 89, 5-6 21, 6’ : Ps. 101, 12 XXXI. HYMNE DES DIX VIERGES (2υ hymne) II existe deux hymnes de Romanos είς τάς δέκα παρθένους, mais seul celui qu'on publie ici mérite ce titre, l'autre étant en réalité consacré au Jugement dernier ; il n'y est question de la parabole des dix vierges qu’au début, aussi a-t-on préféré le réserver à la 2e section. Tous deux ont du reste leur place au Mardi Saint, puisque l'Évangile de la liturgie des pré­ sanctifiés pour ce jour (Mail. 24, 36-46) contient à la fois la parabole et le tableau du Jugement dernier. Les deux thèmes sont du reste étroitement môles dans le reste de l’office, et on ne s’étonnera pas de trouver la parousie largement évoquée dans notre hymne. La tradition du texte pose des problèmes dont Krumbacher a longuement traité dans son édition, et que Pitra, tributaire de Δ (CV). n’a pu soupçonner. Nous possédons, en effet, deux éditions fort différentes de cette pièce, l’une dans CV, l'autre dans Q. Le texte de CV, qui est le plus court, forme l’acrostiche : τού ταπεινού 'Ρωμανού ωδή α. L’acros­ tiche de Q est : τού ταπεινού 'Ρωμανού τούτο το ποίημα. Quel est le plus ancien état du poème ? D’après Krumbacher qui a sûrement raison, c’est celui qui nous est transmis par Q : l’hymne primitif a été abrégé après coup. Il en voit des preuves notamment dans le début de la strophe 12 (11 dans CV) pour lequel le texte de Q est clair, alors qu’il n’y a pas de sujet dans celui de CV ; et aussi dans la réfection de la strophe 29 (21 dans CV) qui n'est pas exigée par l'acros­ tiche et semble avoir eu pour seul but de masquer la lacune Textc NOUVEAU TESTAMENT 304 entre les strophes 24 et 29. Les strophes 8, 11, 20, 22, 23, 25, 26, 27 et 28 de Q ne figurent donc pas dans GV ; comme leur disparition mutilait l’acrostiche, le rcmanieur a dû modifier le début de onze des strophes qu’il avait gardées. Le schéma suivant montre la correspondance entre les deux textes ; on a souligné l’initiale des strophes qui ne se retrouvent pas dans GV. Il > 4 h 4 ? · » l* U 19 )> 34 U 2» i: Il It 49 U tt tt M K Μ » Μ M » *1 Q: T O r T Λ Π B 1 X O T ? Û M A X O T T O T TO T O n O ! H 11111 I \-11 Λ CT: T O T T A II E I N O T P Q M'A ΧΟΪή A H A 1 -////////ζ^=Δ - On constate que le remanieur a cherche, non sans habi­ leté, à toucher le moins possible aux débuts de strophes : les suppressions se situent de préférence à la fin du poème, et il s’est arrangé pour n’avoir pas à changer les premiers kola des str. 21, 29 et 31. En général — et Krumbacher le remarque d’ailleurs —, la réfection paraît avoir eu pour objet d’améliorer la qualité littéraire du poème, qui est long, diffus et assez négligemment écrit ; et il faut convenir que le résultat est assez heureux, et décèle du savoir-faire et même du goût. Le sermon du Christ qui occupe toute la dernière partie a été considérablement élague, et il en avait besoin, car les redites n'y manquent pas ; en revanche, le remanieur lui a annexé les deux strophes qui précèdent la prière finale (en inversant leur ordre) pour dissimuler l’absence de la strophe 27 où l’on voyait l'effet produit par ce discours sur les habitants du ciel, saints et anges rassem­ blés. On peut donc distinguer dans le texte de GV deux sortes de remaniements distincts, mais évidemment de la même époque et du même auteur : — ceux du début des strophes, qui sont plus ou moins étendus (parfois limités à un seul kôlon) et ne servent qu’à modifier l’acrostiche ; XXXI. LES DIX VIERGES 305 — ceux qui ont pour objet de raccorder la trame du récit ou du discours par-dessus les strophes manquantes. C’est le cas de la str. 12, entièrement récrite, et des str. 24 et 29. On rencontre à l’intérieur des strophes un troisième genre de remaniement, qui semble répondre à un souci purement stylistique : ainsi les vv. 7-9, dans la str. 5. Ils proviennent probablement du même remanieur, sans qu’on puisse l’affirmer catégoriquement. L’acrostiche, tel qu’il se présente dans le texte de CV, a une forme insolite : la lettre Λ qui le termine est-elle dépour­ vue de sens, comme Krumbacher incline à le penser, ou représente-t-elle le chiffre 1 ? Dans le second cas, il faudrait supposer que le remanieur connaissait l’autre hymne de Bernanos : on pourrait donc supposer qu'il n’était autre que Romanos lui-même qui, peu satisfait de son œuvre, l’aurait retouchée en l'abrégeant. Krumbacher n’avance cette hypothèse que pour l’écarter aussitôt, car le remaniement lui donne l'impression d’un replâtrage relativement discret : et en effet, il semble que Romanos lui-même n’aurait pas hésité à refondre tout l’ensemble d’une manière plus hardie. Selon Krumbacher, la réfection doit être assez tardive, et d'origine italienne : la famille orientale ne l’aurait pas connue. En fait, l’examen de la tradition ne nous permet guère de l’affirmer avec certitude, vu sa pauvreté : l'hymne n’est représenté dans les kontakaria autres que CV et Q que sous la forme d’un prooïmion et d’une strophe unique dans H, deux dans G et J, quatre dans T, six dans M ; or le remaniement commence ù la str. 7. En ce qui concerne M. en particulier, on a le droit d’hésiter : dans les quatre premières strophes, et surtout dans la quatrième, il s'accorde plutôt avec CV contre Q ; en revanche, dans la str. 5, l’accord de M et de Q contre CV est constant, comme si M avait suivi successivement deux modèles, ou comme si le remaniement de la str. 5 se plaçait à un moment de la tradition différent de ceux où auraient été retouchées les précédentes. C'est à la str. :>, en effet, NOUVEAU TESTAMENT 306 qu'on trouve la variante importante que nous avons mentionnée plus haut, et qui occupe les vv. 7-10. Aucun des manuscrits ne dérivant directement de l’un des autres, on a le choix entre deux filiations possibles : a β a ï 3 Q Si nous admettons la première, le texte de la str. 4 est une innovation de Q. Cela paraît peu probable : le v. 2 dans CV pèche contre l’homotonie à la fin du second kôlon (peut-être parce que la fin manquait après πορείαν, et qu’on aura essayé de combler la lacune), et la leçon δδευσιν de M a bien l’air d’une correction sur le texte de CV. Au v. 58, la leçon οΐάκων au lieu de τού; ναύταις est mau­ vaise : a n’obéissant ni à l'art du pilote ni à celui du gou­ vernail » ne signifie pas grand’chose. Au v. 91, la leçon de CVM est fausse métriquement : il y a une syllabe de trop. Nous pensons donc que la strophe a été l’objet de correc­ tions ou de retouches malheureuses au niveau de δ, l'an­ cêtre commun de M et de CV, et que Q a conservé le texte primitif. En revanche, il faut bien admettre que, à la str. 5, c’est ε, l’ancêtre de CV, qui innove, et que là commence probablement le travail de l’abréviatcur, à un moment où l'archétype de M s’est déjà détaché de la tradition qui oppose MCV à Q. On remarquera, du reste, que CV n’a pas de prooïmion original pour cet hymne, chose d’autant plus insolite que le texte est fort différent de celui de la tradition orientale : c’est peut-être là l'indice d’une réfec­ tion tardive et qui n’est pas l'oeuvre d’un véritable mélode, XXXI. LES DIX VIERGES 307 car un nouveau prooïmion idiomèle — comme le sont en général ceux de CV — suppose une création musicale, donc une nouvelle exécution de l’hymne, et non pas seule­ ment l’amélioration d’un texte écrit. Somme toute, la tradition du texte de notre hymne serait assez claire si le groupe El (str. 7-8) n’avait pas été l’objet dans C et V d’un remaniement difficile à expliquer. Ces deux strophes forment dans Q une digression apparente, mais qui en fait n’en est pas une. A la strophe 5, le poète prend soin d’avertir l'auditoire que le sens caché de la parabole est donné par Matthieu : c’est, le récit du Jugement dernier qui la suit de près, et dont la venue inopinée de l'époux n’est que la ligure ; la vraie digression, c’est la str. 6. sans laquelle la suite des idées serait plus claire. Cette évocation de la parousie occupe deux strophes dans Q, la 7e et la 8° ; une seule dans CV. la 8e, qui est la str. 7 de Q, légèrement modifiée au début. Donc la str. 8 de Q n’existe pas dans le texte de CV, qui par conséquent n’a pas de strophe E pour compléter le mot ΤΑΠΕΙΝΟΊ”. La lacune a été comblée cependant, et d’une manière fort étrange : on est allé chercher une des strophes laissées sans emploi par la réfection du texte, en l’occurence la str. 16, qui commençait par un N et dont on a également modifié le début pour lui donner l’initiale E. La difficulté consiste dans le fait que la strophe 16, qui forme la fin de la prière des vierges folles suppliant l'époux de leur ouvrir la porte, n’a rien à faire au début de l’hymne, dont elle interrompt absurdement le développement : la maladresse de ce déplacement apparaît au premier coup d’œil, de sorte que Pitra, qui pourtant ne pouvait soupçonner l'existence de deux éditions, a relégué la strophe N à la fin, ne sachant qu’en faire (« cum nulla opportune sedes reperiatur »). Et Krumbacher observe avec raison que ce replâtrage dénué de bon sens ne saurait être attribué avec vraisem­ blance à l’habile remanieur qui a transformé l’acrostiche dans la tradition de CV. 308 NOUVEAU TESTAMENT Ce déplacement n’est pas la seule anomalie qui attire l’attention sur le groupe El. Dans Q, l’initiale E de la strophe 7 est obtenue au prix d’une faute d'orthographe : Είδεΐν pour Ίδεΐν. Comme elle occupe la position de la strophe 1 dans CV, le remanieur n’avait pas à modifier le début, mais simplement à corriger la faute ; il a cependant changé le premier kôlon, pour des motifs qui nous échappent mais qui ne peuvent être que stylistiques1. Chose encore plus curieuse, le remanieur qui a déplacé la strophe N dans CV pour en faire une strophe E a commis la même faute d’orthographe : au lieu de l’impératif “ϊδε, seule gra­ phie possible et d’ailleurs rétablie par Pitra, il a écrit l’aoriste Είδε, qui n’a pas de sens. Ainsi, dans les deux acrostiches, la strophe E est en réalité une strophe I. Si on part du fait évident que la strophe N (16 de Q) a été indûment déplacée, probablement à une date postérieure au remaniement de CV, on admettra aisément que l’auteur de ce second remaniement n’ait pas eu plus d'orthographe que de bon sens, et que la forme Είδε soit une maladresse de son cru. Mais d’une part, on ne saurait attribuer une origine semblable à la faute d’orthographe qu'on trouve à la str. 7 de Q et qui reste donc à expliquer ; d’autre part, la question se pose de savoir quel était l’état du texte de CV avant le déplacement de la str. 16, et pourquoi ce déplacement a été jugé nécessaire. Krumbacher distingue trois hypothèses possibles : 1) les deux strophes 7 et 8 de Q existaient dans le modèle utilisé par le principal remanieur, auteur de la version abrégée de CV. Le début de la strophe 7 ayant été changé, celle-ci s’est trouvée commencer par un I, ce qui du reste était aussi le cas si on se contentait de rétablir l’ortho­ graphe de. ίδεΐν. La strophe 8 de Q, débutant aussi par un I, est devenue superflue, puisqu’aussi bien on trouve des 1. Peut-être a-t-il trouvé είδεϊν insuffisamment clair, puisqu’il l’a remplacé par γνωναι. Mais Ιδού n’est qu’une cheville. XXXI. LES DIX VIERGES 309 hymnes de Komanos où le E ne figure pas dans le mol. ταπεινός. Le remanieur l’a donc supprimée. Plus lard, un copiste, constatant l’absence d’une strophe E dans l’acrostiche, a comblé la lacune en se servant de la strophe 16 de la version Q, sans tenir compte du lait qu’elle ne convient pas du tout à pareille place et que le premier mot devrait être écrit ϊδε. 2) dans le modèle du remanieur, El était représenté par l’unique strophe Ίσμεν. G’est l’hypothèse la moins probable, car elle n’explique ni pourquoi cette strophe a disparu de CV, ni pourquoi la strophe Ίδεΐν (’Ιδού) se retrouve dans Q. 3) Enfin, seule la strophe Ίδεΐν (str. 7 de Q) figurait dans le modèle, auquel le premier remanieur l’a empruntée, en la transformant sans changer l'initiale ; dans ce modèle, le mot ίδεΐν devait être correctement orthographié, et l’adjectif ταπεινός avait la forme ταπινός, ce qui n’a rien de rare. Si la strophe Ίσμεν ne se retrouve pas dans CV, c’est donc tout simplement parce qu’elle n’existait pas au moment du premier remaniement. Un second remanie­ ment, fort maladroit, a rétabli une strophe E dans CV, comme on l'a vu ; mais la même chose est arrivée dans la tradition de Q : un copiste a cru l'acrostiche incomplet et a fabriqué une strophe supplémentaire pour combler ce qu’il croyait être une lacune. Les deux interpolations n’ont pas été faites au même endroit dans les deux traditions : en CV, la strophe Νευσον, devenue Είδε, a été insérée avant la strophe I ; en Q au contraire la nouvelle strophe a été mise à la place de la strophe I, devenue strophe E grâce à une licence orthographique1. Sans se décider nettement pour une des trois hypothèses, Krumbacher incline à admettre plutôt la troisième, et ]. La stropho Ίσμεν so retrouve dans T, transformée on strophe A, ce qui suppose un remaniement de plus... 310 NOUVEAU TESTAMENT elle nous paraît en effet la plus vraisemblable, bien qu’elle entraîne des difficultés. L’éditeur de cet hymne dans le tome II de l’édition Tomadakis, Ivi Antonopoulou, lui préfère la première, objectant que la troisième est fort compliquée et suppose l’intervention d'au moins trois remanieurs ; qu’il était d’autre part plus facile au prétendu remanieur de Q de garder la forme Ίδεϊν et d’ajouter plutôt une strophe E avant la strophe Ίδεϊν qu’une strophe I après, qu’il y a un lien logique étroit entre la strophe *Ίσμεν et le début de la strophe 9, ce qui prouverait le caractère primitif de la première, enfin que la plupart des hymnes de Romanos ont dans l’acrostiche la graphie ταπεινού, ταπινοΰ ne constituant que l’exception. Il est vrai que l’hypothèse imaginée par Krumbacher est compliquée ; mais si on refuse d'admettre cette cascade de remaniements, il faut se résigner à laisser inexpliquée la mauvaise orthographe Είδεϊν. Qu'il eût été plus simple de fabriquer une strophe E ne nous paraît nullement évident, car l’acrostiche n’est ni la seule, ni la principale difficulté pour qui veut insérer une nouvelle strophe dans un hymne : il faut aussi savoir ce qu’on y mettra. Or, il était bien plus délicat de donner une suite à la sir. 6, qui, on l’a vu, constitue une sorte de digression, que d’exploiter le thème banal et facile du Jugement dernier esquissé dans la strophe Είδεϊν, et déjà traité deux fois par Romanos1. On 1. Dons le 1er hymne des Dix vierges cl dans l'hymne du Jugement dernier. Les rapprochements do notre strophe "Ίσμεν avec ce dernier hymne ne sont peut-être pas tous fortuits et dus seulement Λ la similitude des sujets. Cf. Jugement dernier, str. 13 : Οανήσονται ... ol Χριστόν άναμένοντες (sir. "Ίσμεν, 2 : έγερεϊ μένοντας Χριστόν). Jugement, str. 16 : Νυμφίε Οεΐε, σωτήρ ήμών (str. Ίσμεν, 3 : τόν καλόν νυμφίον..., τόν ίναρχον Θεόν ήμών). Jugement, str. 17 : ένηχούσης τής σάλπιγγος (str. Ισμεν, 1 : ή σάλπιγξ έξαπίνης ήχοϋσα). El surtout Jugement, str. 18 : όσοι γάρ τήν πίστιν μετά καί τών έργων Βεδαίαν άττεδείξαντο (str. "Ίσμεν, 9 : τότε γάρ αύτοϊς ή πίστις μετά τών έργων...). C'est Ιό justement Ιο · lien logique » invoqué par Ivi Antonopoulou. Il est curieux de remarquer que, précisément, Krumbacher trouvait XXXI. LES DIX VIERGES 311 remarquera en effet qu'il n’y a pas dans la strophe ’Ίσμεν une idée neuve par rapport aux précédentes ; ce n'est qu’une description qui n’apporte rien au progrès de la pensée, et dont on pourrait facilement se passer. Quant au lien logique avec la strophe 9, il est constitué essentielle­ ment par le kôlon 92 : ή πίστις μετά τών έργων. Après avoir montré la puissance des bonnes œuvres, le poète illustrerait celle de l'aumône par une allégorie lyrique. C’est vrai, mais, outre que le raccord n’est pas hors de la portée d’un faussaire un peu habile, on pourrait tout aussi bien soutenir que le « lien logique » est encore plus étroit avec la str. 10 : à l’évocation des morts sortant des tombeaux succède celle des vierges s’éveillant comme sur un lit nuptial et non comme dans une tombe. En fait, la composition de tout le début de l’hymne est assez lâche, et les articulations logiques ne sont pas ce qu’il y a de plus évident dans la succession des strophes. Le quatrième argument n’emporte pas non plus la conviction : s’il est exact que la graphie ταπινοΰ est peu frequente, on ne l'en rencontre pas moins dans 8 acrostiches donnés par PQ, et parmi lesquels nous ne comptons pas ceux des hymnes où une strophe E a été ajoutée plus tard, comme celui de .Marie à la Croix ou le Chant funèbre. En revanche, nous ne connaissons pas de poèmes où l’acrostiche primitif aurait été ταπεινού, remplacé ultérieurement par ταπινου. Tant qu’on ne connaîtra pas mieux la double tradition de ce texte, il nous semble donc qu’il y a de meilleures raisons de tenir la strophe "Ισμεν pour très probablement apocryphe. Reste une question A résoudre, et non la moins embarras­ sante : où le second remanieur de CV. le responsable du que la strophe 9 s'insérait mal dans le développement général, qui devrait mener directement du Jugement dernier ft l’explication de la parabole, laquelle on est l’allégorie selon le poète. Tout cela montre qu’il ne faut pas trop faire fond sur des considérations stylistiques quand il s’agit d’apprécier l’authenticité d’une strophe. 312 NOUVEAU TESTA MENT déplacement de la str. Νεΰσον-Εϊδε, est-il allé chercher cette strophe qui — quelle que soit l’opinion adoptée sur l’origine de la strophe "Ισμεν — ne pouvait figurer dans son modèle? Ivi Antonopoulou suggère, sans d’ailleurs y insister beaucoup, qu’elle a pu faire partie de l’acrostiche remanie de CV à la faveur d’un redoublement du N de ‘ΡΩΜΑΝΟΥ. De tels redoublements d’une seule lettre à l'intérieur de l’acrostiche, et non pas seulement à la fin. existent en effet1 : l’hypothèse est donc intéressante, mais elle ne résiste pas à l’examen du texte. La prière des vierges folles, dont la strophe Νευσον forme la conclusion, occupe dans Q les trois lettres MAN du mot‘ΡΩΜΑΝΟΥ, la réponse du Christ commençant à la strophe O. Mais dans la réfection, les strophes étant déjà décalées d’un rang, la prière forme les deux strophes ΩΜ, et la réponse du Christ débute à la lettre A. II n’y a donc pas de place pour une strophe N, car l’acrostiche serait ‘ΡΩΜΝΛΝΟΥ. 11 faudrait supposer, pour obtenir ‘ΡΩΜΑΝΝΟΥ, que le discours du Christ s’interrompait après la strophe A, coupé par une prière des vierges folles qui reprenaient brusquement la parole, puis retrouvait son fil à la strophe ‘Υμϊν (str. Νυν ουν έκφαίνω de Q) comme si de rien n’était. 1. Par exemplo, le nom du Tains est écrit tantôt TAAA, tantôt TA A AA. Il est à remarquer que les deux exemples donnés par P. Nicolopoulos dans sa description de Q (éd. Tomadakis, t. Il, p. σξΟ') no sont guère probants : on trouve bien un ‘ΡΩΜΑΝΝΟΥ dans Q pour l’hymno de V Incrédulité de. Thomas, mais non dans A ni dans CV. A donne d'ailleurs une troisième version différente des deux autres ; il est donc probable qu'on a affaire à une réfection, et que Q a additionné deux traditions. C’est encore plus évident pour l’hymne aux Pères de Nicée, peut-être de Bomanos. dont l'acrostiche dans Q est είς άγιους π πατέρας. Une des strophes π est une réfection de l’autre en vue d’ajouter la mention du 5° concile et du synode contre Sévère. Voir l'édition de cet hymne donnée par P. Maas, Frühbyzanltnische Kirchenpoesic (Kleine, Teate, für llteologlsche und philologische Vorlesungen und Uebungen, fasc. 52-53, Bonn, 1910), p. 23-32. XXXI. LES DIX VIERGES 313 Ce n’est nullement vraisemblable. On doit donc bien admettre que le second remanieur de CV avait le texte ancêtre de Q sous les yeux ; il est dommage qu’il n'en ait pas mieux profité. Il est, sinon certain, du moins fort probable que ce texte ne comportait pas la strophe *Ίσμβν, car il aurait été vraiment trop absurde de ne pas s'en servir pour améliorer l’acrostiche ταπινοΰ. Nous aboutissons ainsi à quatre étapes dans l’histoire de notre texte : 1) texte primitif (celui de Q, sans la strophe "Ισμεν) : acrostiche ταπινοΰ. 2) texte abrégé par le premier remanieur italien, sans déplacement de la strophe Νευσον : acrostiche ταπινοΰ. 3) texte 2) complété par le déplacement de la strophe Νευσον prise sur le texte 1) (texte de CV actuel) : acrostiche ταπεινού. 4) texte actuel de Q, avec addition do la strophe "Ισμεν : acrostiche ταπεινού. Il faut donc compléter ainsi le stemma : ά - 1) ε = 2) ζ - 3) 0-4) Si c’est bien là la filiation qu’il faut admettre, on cons­ tate que les deux traditions de Romanos, l’occidentale et l’orientale, n’ont pas été rigoureusement sans rapports l'une avec l’autre, même à une époque tardive : elles ont eu l'occasion de se contaminer, et rien ne nous certifie par conséquent que le texte de CV remanié n’a pas été en NOUVEAU TESTAMENT 311 partie corrigé à nouveau d’après un exemplaire oriental. La tradition de Q est-elle, de son côté, parfaitement pure? 11 est permis d’en douter, non seulement à cause de la strophe *Ισμεν, mais en présence de strophes pour lesquelles le texte de CV paraît le meilleur, comme le remarquait Krumbacher lui-même : c'est le cas notamment de la strophe 19 de Q (17 de GV). Du reste, l’existence dans Q, et dans O seulement, d’un second prooïmion idiomèle peut être l’indice d’un remaniement ancien. Nous ne connaissons pas la date du 2° hymne des Dix vierges ; comme il est prosomoïon de l’hymne de l'Épipha­ nie Έπεφάνης σήμερον, il est probable qu’il lui est postérieur, mais la précision n’est pas bien grande, car l’hymne Έπεφάνης a été écrit avant 532, puisque le kontakion sur la sédition Nika est aussi son prosomoïon. Nous ne connaissons pas non plus de source directe que le mélode ait suivie de très près, mais l’idée générale, celle que la charité est une vertu supérieure à la continence et que l’exercice de celle-ci ne dispense pas de celle-là, n'est pas originale à Romanos : elle a été développée en parti­ culier par saint Jean Chrysostome, dans une homélie Περί εύσπλαγχνίας και τών δέκα παρθένων1, que Romanos a sans doute connue, car le texte de l’hymne et celui de l’homélie se rencontrent parfois. Ce dernier a également servi à un anonyme qui a mis sous le nom du Chrysostome un autre sermon εις τήν παραβολήν τών δέκα παρθένων και περί έλεημοσύνης2, auquel Romanos est peut-être aussi redevable, bien que les rencontres puissent cette fois s’expliquer par l’influence d'un modèle commun. L’hymne n’est pas idiomèle, du moins pour les strophes : l’hirmos est celui du 1er hymne de l’Épiphanie, Έπεφάνης σήμερον. Mètre 1 PG 49, 291-300. 2. PG 59, 527-532. XXXI. LES DIX VIERGES 315 Le prooïmion primitif étant probablement celui qui est commun à CV, à M et é Q, Τόν νυμφίον άδελφοί, on s’attend à ce qu’il soit idiomèle, comme c’est généralement le cas pour les prosomoïa de Romanos. Or, il est donné comme prosomoïon, de Ό ύψωθείς έν τη σταυρφ dans les quatre témoins, ce qui pose un petit problème. Le prooïmion '0 ύψωΟείς est celui d’un hymne très connu, anonyme bien qu’apparemment complet, celui de l’Exaltation de la Croix1. La dernière strophe contient une allusion transparente aux «nouveaux Azotiens » qui ont pris « l'arche divine et la ville sainte », mais qui ensuite ont été vaincus ; ce sont évidemment les Perses de Chosroès chassés de Palestine par Iléraclius qui y entra en 630, ce qui fait dater cet idiomèle imité par Romanos d’environ un siècle après Romanos. Il faut donc supposer, ou bien que le véritable idiomèle est le prooïmion des Dix vierges, ou que l’hymne Ό ύψωΟείς est ancien, mais qu'il a été remanié au temps d’Héraclius. La première hypothèse est la plus séduisante, à cause de la bonne adaptation des paroles du prooïmion de Romanos au rythme. C’est à elle que se rallie S. Baud-Bovy dans l’article qu’il a consacré à la question2. On donne ici, pour plus de clarté, le texte du prooïmion de l’hymne pour l’Exaltation de la Croix, puis le schéma 1. L'acrostiche est ό ΰμνος είς τήν ύψωσιν. La lr’ strophe com­ mence par 'Ο μετά τρίτον ουρανόν, mots qui désignent généralement l'hirmos Τή ΓαλΟ.αία dans les Icmmes quand le prooïmion est sur Ό ύψωΟείς, conséquence de l’habitude qu’ont les copistes de considérer les hirmoi comme formant des couples indissociables. 2. S. Baud-Bovy, «Sur un prélude de Romanos » (Byzanfïon 13, 1938, p. 217-238). 316 NOUVEAU TESTAMENT métrique de cette pièce comparée avec celui de Τδν νυμφίον αδελφοί : Ό υψωθείς έν τώ σταυρώ έκουσίως, τώ έπωνύμω σου καινή πολιτεία τούς οίκτιρμούς σου δώρησαι, Χριστέ δ Θεός ■ εύφρανον έν τη δυνάμει σου τούς πιστούς βασιλείς ήμών, νίκας χορηγών αύτοϊς κατά των πολεμίων " τήν συμμαχίαν έχοιεν τήν σήν, δπλον εΙρήνης, άήττητον τροπαιον. Exaltation de la Croix: υυυ- υυυ- / υυ-υ υυυ- υυυ- I υυ-υ υυυ- υ-υυ / υ- υυ-υυυ υυ-υυ / υυ- υυ-υυ 5 -υυυ -υυ / υυ-υ υ-υ υυυ-υ / -υυ υ-υυ -υ / | υ-υυ -υυ | Dix vierges : υυ-υ υυ- / υυ-υυ υυ-υ υυ- / υυ-υυ υυυ- υ-υυ / υ- υυ-υυυ -υυ / υυ-υ υ-υ 5 -υυυ -υυ / υυ-υ υ-υ υυυ-υ / -υυ υ-υυ -υ / | υ-υυ -υυ | Les débuts des deux schémas sont légèrement différents dans la coupe des kola et la disposition du second accent, et c’est le schéma du prooïmion Ό υψωθείς qui est constam­ ment imité, pour les deux premiers vers, dans les 40 prosomoïa que nous connaissons de ce type. En revanche, au vers 4, on ne rencontre presque jamais le schéma donné par l’hymne de l’Exaltation de la Croix, mais toujours (à une exception près) celui des Dix vierges, où on remarquera la symétrie parfaite avec le vers suivant. Baud-Bovy en déduit, sûrement avec raison, que le prooïmion de l’hymne de l’Exaltation a été corrigé tardivement, bien qu’on le trouve sous sa forme actuelle dans tous les témoins, ce qui est peut-être dû au caractère en quelque sorte officiel de la correction. Λ la place de : εύφραυον έν τη δυνάμει σου τούς πιστούς βασιλείς ήμών, il rétablit : εύφρανον τη δυνάμει σου τδν πιστόν βασιλέα, ce qui entraîne au v. 5 la correction facile de αύτοϊς en αύτώ, et au v. 6 la disparition de la forme classique έχοιεν. qu’il propose de remplacer par εχοντι. XXXI. LES DIX VIERGES 317 Nous préférerions ίν’ έχη, ou δώρησαι, ou quelque chose de ce genre. En tout cas, la mention d’un souverain unique permet de se reporter aux années qui ont immédiatement, suivi la reprise de Jérusalem, et rien ne s'oppose à ce que l'hymne Ό ύψωΟείς soit effectivement de cette époque. Sa grande popularité lui aura valu d’éclipser le véritable idiomèle. prooïmion d’un poème qui, pour être de Romanos, n’en est pas moins médiocre, somme toute, et relativement peu connu1. Le prooïmion II, qui a la forme d'une prière et non d’une exhortation comme le premier, est un automèle, probable­ ment ancien, qu’on ne trouve que dans Q. Son schéma est le suivant : υυ-υ υυυ-υ -υυ υ-υυ υ-υ -υυ υυ-υ υυυ-υ / υυ-υυ / υυ-υυ / |υ-υυ -υυ| / υ- υυ- Le texte en est assez insignifiant, comme le remarque Krumbacher2 qui le juge fait d’emprunts au prooïmion I. Ce n'en est pas moins un idiomèle, il peut donc être ancien et témoigner d’une reprise de l'ouvrage. L’ne particularité curieuse de cet hymne est l'existence de trois prooïmia originaux dans les kontakaria sinaïtiques. Le prooïmion III ne se trouve que dans H. C’est un prosomoïon de l’hirmos Ό υψωθείς (ou : Τύν νυμφίον αδελφοί), qui suit le schéma du premier pour les vv. I et 2, et aussi pour 1. S. Eustratiaüis, répondant à l'article de Baud-Bovy ('Ρωμανός ό Μελωδός καί τά ποιητικά του έργα, ΕΕΕΣ 15, 1939, ρ. 185-6, note 1), affirme au nom de la tradition ecclésiastique l’authenticité du texte traditionnel : les βασιλείς sont Justinien et Théodora, donc l'hymne est do Romanos. Cette attribution ne fait « aucun doute » pour N. Livadaras (T6 πρόβλημα τής γνησιότητας τών άγιολογικών ύμνων τού ‘Ρωμανού, ρ. 23, n. 1). Ce qui est douteux, c’est qu'ils aient l'un et l’autre lu l’hymne en entier, ou seulement la notice de Pitra. 2. Umarbeitungen, p. 75. 11 NOUVEAU TESTAMENT 318 le v. 41 ; il est l'exception dont on parlait plus haut, car tous les autres prosomoïa de Ό ύψωΟείς suivent pour ce vers le schéma de Τόν νυμφίον άδελφοί. Il serait plus exact de parler de demi-exception, car le kôlon -I2 n’a que 7 syl­ labes au lieu de 8. Ce qui donne le schéma : υυυ-υ -υυ 5 -υυ υυυυυ-υ υυυ-υυ -υυυ -υ -υυ υυ-υυ / υυυυ-υ υ-υυ υ-υυ 1 υυ-υ -υυ i -υυ υυ-υ 1 -υυ υ/ -υ |υ-υυ . / υ-υ υ-υ -υυ| Le prooïmion IV est commun à G et à J : il est écrit sur l'hirmos attendu Έπεφάνης, compagnon le plus fréquent de l'hirmos Τη Γαλιλαία, et dont on rappelle le schéma : υυ-υ -υυ / υυυ-υ υυ-υ -ου υυυυυυυυυ-υ υ-υυ -υυ -υ / |υ-υυ -υυ| Ivi Antonopoulou, jugeant avec raison que les cinq prooïmia1 ne sauraient avoir tous fait partie du texte original, pense que celui qui convient le mieux au texte est ce prooïmion IV, parce que c’est le seul où l’on retrouve l'idée maîtresse du poème : la supériorité de l’aumône sur la continence. Il nous paraît au contraire le plus suspect de tous, car il n'est donné que par deux manuscrits sans auto­ rité, et le refrain n’est pas celui des strophes, mais celui du kontakion précédent, qui est l’hymne du Lundi Saint, Ό ’Ιακώβ ώδύρετο, dans G. Pour Ivi Antonopoulou, ce changement serait dû à une inadvertance du copiste, et la présence du même refrain dans le texte de J prouverait que G est une source directe de J, ce qui est du reste possible. 1. En fait, il y en a six, en comptant celui de T qu'elle n’édite pas. XXXI. LES DIX VIERGES 319 Cependant, même en admettant que le copiste de G, en copiant les deux strophes qui suivaient le prooïmion, ne se soit pas aperçu de son erreur ou n’ait pas cherché à la corriger, il reste à expliquer pourquoi un refrain qui compte deux syllabes de moins qu’il ne devrait ne viole pas le mètre. Le refrain de l'hymne du Lundi Saint est, en effet, στέφος άφθαρτον ; celui des Dix vierges est, dans GJ, Χριστέ, στέφος άφΟαρτον. Si le mot Χριστέ était dans le modèle de G, le refrain ne pouvait être τόν άφΟαρτον στέφανον, car il aurait compté deux syllabes en excès ; s’il n’y figurait pas, il ne faut plus parler d’inadvertance : le changement a été déli­ béré, puisqu'on a pris garde, en ajoutant un mot, de respec­ ter l’isosyllabie. Il nous semble donc plus probable que le prooïmion Τάς φρονίμους a toujours eu pour refrain Χριστέ, στέφος άφθαρτον, d’ailleurs impossible à corriger sans supprimer le mot Χριστέ aux dépens de la clarté, et que par conséquent il est un vestige d'un autre hymne disparu, peut-être une seconde réfection du nôtre1. Le prooïmion V, donné uniquement par J, est d'un style assez semblable au précédent, et il est écrit sur le même hirmos Έπεφάνης. Le prooïmion VI, donne par T, est encore un prosomoïon de *0 ύψωΟείς. L’hymne proprement dit est un prosomoïon de Τη Γαλιλαία, dont on rappelle ici le schéma métrique : i. Faut-il, du reste, fonder l'authenticité d'un prooïmion sur le rapport plus ou moins étroit qu'il a avec le texte ? Cela me parait un peu arbitraire, car après tout Romanos n’a jamais fait savoir si c’était bien là sa conception du bon prooïmion. Dans l’hymne du Lépreux, par exemple, on trouve dans le prooïmion une allusion à la lèpre du péché, mais non à l’idée essentielle du poème : la foi du lépreux dans la toute-puissance du Christ et sa soumission à la volonté divine. NOUVEAU TESTAMENT 320 υυυ58syllabes \ 16 accents < (10+6) / -υυ υυυυ.υυ 35 syllabes J5 10 accents I υ-υυ υ-υ υυ-υ υ-υ υ-ύυ1 υ-υ υύϋ^ / / ,ϊ;υ υ-υυ ( / / ύ:υυι ι. υυυ- υυ- υ-υυ2 υ-υυ / υ-υυ υυ-υ3 / / -υυ υ-υυ υ-υ / -υυ υ-' 1. Cette hésitation de l'accent est pou marquée dans l’idiomèle. 2. υυ-ύ dans l’idiomèle (ici on ne trouve qu’une fois υυυ-, à la str. 7, dans le texte de CV seulement). 3. Dans l’idiomèle, ce kôlon est séparable en doux kôla égaux A toutes les strophes ; ici, seulement dans 16 strophes sur 31. XXXI. LES DIX VIERGES l2$yl)abes 16 accents (10 + 6) υΐ?·1 υυ-υ -υυ υ-υυ ύ-υ 10 321 / υ-υ ύ-υ υυ-υ υυυ / υ-υυ υυ-υ / -υ |υ-υυ -υυ| / 4. Les accents de ce kôlon sont plus réguliers dans l’idiomèle. 322 NOUVEAU TESTAMENT Έτιρον κοντάκιον its τά$ ί παρθένους, φέρον άχροστιχίδα τήνδε · τού ταπεινού ‘Ρωμανού τούτο τά ποίημα ήχος δ', πρός · Ό ύψωθίΐς Ιν τώ στανρώ. Sic Q : ετερον κονδ. τη μεγάλη τρίτη in marg. sup. Q j| φέρον : φέρε Camm.ll (ante Π"“ prooemion) : άλλο ίδιόμελον Q (ante 1»«= str.) τ.ρ6ς '0 μετά τρίτον ουρανόν Q || Τή αγία γ' κονδ. ε(ς τάς ι' παρθένους, ήχ. & πρός · ‘0 ύψωΟείς (ante l*m stropham) : —ρός · Τή Γαλιλαί? (in marg, snp. folii 99Γ) φέρον άχροστιχίδα · τοΰ ταπεινού 'Ρωμανού ώδή V Τή άγί^ γ' κονδ. είς τάς ι' παρθένους, ήχ. δ' πρός ’ Ό ύψωΟείς έν τω σταυρφ (in marg.) Τή Γαλιλαία C Τή αγία καί μεγάλη τρίτη κονδ. εις τάς ι' παρθένου;, ήχ δ', πρός · Έπεφάνης σήμερον G Κονδ. τη άγια καί μεγάλη ν', πρό; Ό ύψωΟείς II Τή άγί? καί μεγάλη γ' κονδ. ήχ. δ', πρός ' Έπεφάνης J Κονί τή αγία καί μεγάλη γ', ήχ. δ', *0 ύψωΟείς & τώ σταυρώ (ante Iao stropham ό οϊκος · Τή Γαλιλαία των Μ Κονδ. τή άγία και μεγάλη ν' εις τάς ι' παρθένους, ήχ· δ’, πρός · '0 ύψωΟείς Τ (ί° 169’) "Ετερον κονδάκιον εις τήν παράβββπ των νηστειών καί περί έλεημοσύνης · ψάλλεται δέ τη αύτή κυριακή (id της τυροφάγου) πρός · ύψωΟείς Τ (Ρ 160*). 1. Le prooïmion VI et la strophe 8 ont été publiés par Pi Ira comme fragment anonyme, p. 471-172. Dans T, ils forment avec les str. 1, 31 et un kontakion είς τήν παράβασιν των νηστειών à la date du dimanche τή. τυροφάγου. XXXI. LBS Dix VIERGES Hymne : Date : Ton : Hirmos : Acrostiche Mss : Editions : 323 des Dix Vierges (2° hymne) Mardi Saint 8' prooïmion I : πρός ' '0 ύψωΟείς (en réalité idiomèle probable) prooïmion II : idiomèle prooïmion III : πρός · ‘0 ύψωΟείς prooïmion IV : πρός ' Έπεφάνης prooïmion V : πρός ' Έπεφάνης prooïmion VI : πρός · Ό ύψωΟείς strophes : πρός ' Τή Γαλιλαία : ΤΟΥ ΤΑΠΕΙΝΟΥ ‘ΡΩΜΑΝΟΥ ΩΔΗ Λ (CV) ΤΟΥ ΤΑΠΕΙΝΟΥ ‘ΡΩΜΑΝΟΥ ΤΟΥΤΟ ΤΟ ΠΟΙΗΜΑ (Q) G f° 80Γ-83Γ (avec le pr. I) G f° 99'-v (pr. IV, str. 1 et 2) II fo 49v-50r (pr. Ill, str. 1) J fJ274'-275' (pr. IV, str. 1 et 2 ; pr. V, str. 2) M f° 268'-269v (pr. I, str. 1 à 6) Q f° 72'-76' (avec pr. I et II) T)fo 160v-161v? (pr. VI, str. 31, 9 et 8)1 jf° 169’-170' (pr. I et str. I à 3) V f° 98v-102v (avec le pr. I) Triodion, Mardi Saint (le prooïmion I seu­ lement, comme Ier kathisme de matines)3. Pitra, Analecta Sacra, I, n° XI p 77-85 (texte de GV). 2. Reproduit dans Chbist-Paranikas, Anthologia graeca minum Christianorum (Leipzig, 1871), p. 59. ear· NOUVEAU TESTAMENT 324 Προοίμιον I Τόν νυμφίον, άδελφοί, άγαπήσωμεν, τάς λαμπάδας έαυτών εύτρεπίσωμεν, έν άρεταϊς έκλάμποντες ίνα ώς αΐ φρόνιμοι, 5 τοϋ Κυρίου έλθόντος, έτοιμοι είσέλθωμεν ό γάρ οίκτίρμων καί πίστει όρθή, σύν αύτω έν τω γάμω · δωρον ώς Θεός πάσι παρέχει τόν άφθαρτον στέφανον. Προοίμιον II Ό νυμφίος τής σωτηρίας, ή έλπίς των σε άνυμνούντων, Χριστέ ΰ ■ δώρησαι ήμίν τοΐς αίτοΰσί σε άσπιλον εΰρεϊν έν τω γάμω σου, ώς αΐ παρθένοι, τόν άφθαρτον στέφανον. CMQ T V Πρ. I 1’ Τόν νυμφίον QÏP Δ T odd. : Τόν νυμφώνα Q Τω νυμφίφ V. || 3’ έν άρεταΐς έκλάμποντες Δ QÏP Triodion Pilra Tom. : ταϊς άρ. έκλίμποντες Μ Kr. Camni. Ο ταΐς άρ. έκλαμπούσας Q άρεταΐς έκλάμποντες Τ έν άρ. έκλάμποντας fortasse corrig. ’ 3* καί νέα τη μορφή Τ ]| 4* έλθόνάΚ παρθένοι Δ Triodion Pitra έλΟόντες Μ || 5’ έν τω γάμω : είς τούς γάμου; C sub rasura Triodion Pitra είς τόν γάμον Μ || 6’-* ώς γάρ... ό Θεός transp Μ ώς γάρ... ώς Θεός Τ||6’ οίκτίρμων : νυμφίος Triodion || 7’ παρίχβ δωρεϊται Μ. Q Πρ. Il 1* Ό νυμφίος QÏP Kr. Ο : Ό νυμφών Q Tom. || 1’ σε άνυμνού®·, transp. Kr. : άνυμνούντων σε Q Tom. Ο. XXXI. LES DIX VIERGES. Pr. Ι-Π 325 Amfilochij, p. 144-145 (prooïmion I et str. 1) ; p. 194 (sir. 2 à 6, en fac-similé) ; Supplément, p. 10-11 (str. 20-23 d’après Pitra). Krumbacher, Umarbeilungen, p. 45-70 (texte de Q). Cammelli, Romano il Melode, p. 116-211. Tomadakis, ‘Ρωμανού του Μελωδοΰ ύμνοι, t. II, η° 28, p. 333-377 (éditrice : Ivi Antonopoulou). P. Maas-G. A. Trypanis, Sancti Romani Melodi Cantica, I, ιι° 47, p. 395-409. Prooïmion I Aimons l’époux, mes frères, apprêtons nos lampes, brillants de vertus et de vraic foi, afin que, comme les vierges sages, à la venue du Seigneur, nous arrivions toutes prêtes aux noces avec lui : car le Miséricordieux offre à tous en présent, puisqu’il est Dieu, la couronne incorruptible. Prooïmion Π Toi, l'époux de salut, l’espoir de ceux qui te chantent, Christ Dieu, accorde à nous qui t’implorons de trouver sans tache1 dans tes noces, comme les vierges, la couronne incorruptible. refrain : I Pierre 5,4 ; I Cor. 9, 26 1. Άσπιλον est peu clair; l’épithète convient mieux ?» la robe baptismale. Le poète pense peut-être à la couronne nuptiale, symbole de l’union mystique avec le Christ, auquel l’âme chrétienne doit demeurer irréprochablement fidèle. NOUVEAU TESTAMENT 326 Προοίμιον III Έν τή δευτέρφ σου, Χριστέ, παρουσίφ, όταν καθήση?, ό θεό?, έπί θρόνου του φοβερού σου, δέσποτα κατενώπιον πάντων · δέομαι μή καταισχύνη? με 5 φιλάνθρωπε, άνοιξον τά? θύρα? μοι τοΰ νυμφώνα?, οίκτϊρμον, τότε γυναιξίν, ώ? ταΐ? φρονίμοι? πασιν παρέχων τόν άφθαρτον στέφανον. Προοίμιον IV TÔS φρονίμου? μίμησαι, ψυχή, παρθένου?, και αυτών ^ηλώσασα τήν έλεήμονα στοργήν, έν μετάνοια νυν κραύγαζε · « Πάσι παράσχου, Χριστέ, στέφο? άφθαρτον. » Προοίμιον V Ό νυμφών ηύτρέπισται, ψυχή άθλία · έκδαπανά? σου τήν ^ωήν εω? πότε πάθεσιν καί ούκ έργά^ει τοΰ δέξασθαι ώ? αΐ παρθένοι τόν άφθαρτον στέφανον ; Προοίμιον VI |SJÙV ό καιρό? των άρετών έπεφάνη καί έπΐ θύραι? ό κριτή? · μή στυγνάσωμεν, Η Πρ· I" GJ Πρ· IV J Ρρ V 2* έχδαπανας σου : έκδαπανά σου perperam leg. Tom. |-jp pitra. T VI 21 έπΐ Οόρα-,ς scr. Pi Ira : έπιΟόρες T || 2* μή νυστάξω XXXI. LES DIX VIERGES. Pf. HI-VI 3'27 Prooïmion m Dans Ion second avènement, Christ, quand tu siégeras, loi qui es Dieu, sur ton trône redoutable, Maître qui aimes les hommes, je t’en prie, ne me couvre pas de honte devant tous. Ouvre-moi les portes de la chambre nuptiale, Miséri­ cordieux, comme tu l'as fait alors pour les femmes sages, offrant à tous la couronne incorruptible. Prooïmion IV Mon âme, imite les vierges sages et, tâchant d’égaler leur amour compatissant, crie dès maintenant dans ton repentir : « Offre à tous, Christ, la couronne incorrup­ tible1. n Prooïmion V La chambre nuptiale est disposée, ô âme misérable : combien de temps encore vas-tu gaspiller ta vie dans les passions, sans travailler pour recevoir comme les vierges la couronne incorruptible? Prooïmion VI Aujourd’hui est apparu le temps des vertus, et le Juge est aux portes. Ne nous consternons pas, mais allons, pr. ΠΙ, 2 : Matth. 25, 32 1. Ce prooïmion et le suivant ont la forme d'une apostrophe du poète à son ftmo, sans doute parce que ce procédé est le plus courant pour les κατανυκτικά. 328 NOUVEAU TESTAMENT άλλά δεντε, νηστεύοντες καί έλεημοσύνην, δάκρυα, κατάνυξιν 5 προσάξωμεν υπέρ ψάμμον θαλάσσης · κρά^οντες · < Ήμάρτομεν άλλ’ άνες πασιν, i να καί σχώμεν πάντων ποιητά, τόν άφθαρτον στέφανον. » a τής έν εύαγγελίοις Τής Ιερός παραβολής έξέστην, ένθυμήσεις πώς τήν τής άχράντου άκούσας των παρθένων, καί λογισμούς άνακινών, παρθενίας άρετήν αΐ δέκα μέν ίκτήσαντο, 5 ταϊς πέντε δέ παρθένοις έγένετο αΐ δέ άλλαι ταϊς λαμπάσιν Διό προτρέπεται 10 έξήστραπτον τής φιλανθρωπίας. αύτάς ό νυμφίος καί είσάγει έν χαρφ ότε ουρανούς άκαρπος ό πόνος, έν τώ νυμφώνι, άνοίγει καί διανέμει πασι δικαίοις τόν άφθαρτον στέφανον. Τ Πρ. VI 5* ψάμμον corr. Pitra : ψάμμου Τ. CGHJMQ Τ V 1 1’ της του εύαγγελίου Η Τόπι. G J || 2’ έξέστην : έξεστίν Μ j 2*·’ ένθυμήσεις και λογισμούς : ένθυμήσεις τόν λογισμόν V ένΟυμήσει τον λογισμό* C εύφημίαις καί λογισμοις Η |( 3’ άχράντου : άφθαρτου Η αγνείας καί GJ II 4 έκτήσαντο : έσχήκασιν Δ έφύλαςαν Τ Pitra || 5’ φθαρτός ό νυμφίος G J II4 -5 έδόζει μέν έκτήσαντο ’ ταΐς πέντε μέν παρθένοις ' αίρένετο ’ άκαρπος ό πόνος Η || θ’ της έλεημοσύνης G J || 7’ διό προέτρεψεν Μ Μ προσδέχεται Tom. || 7*-» προσδέχεται αύτάς · Χριστός ό νυμφίος Η προτρέπεται αύτάς · Χριστός ό νυμφίος Τ || 8’ καί είσήγαγεν αύτάς Μ καί εισάγει αύτάς H || 8’ εις τόν νυμφώνα Pitra |] 7-8 διό δή καί αύτάς ' προτρέπεπβ όντως · ό νυμφίος σύν αύτω ’ ένδον εισάγων G J |) 9’ όταν ούρανούς Δ Η Pilra Tom. όταν ό Χριστός Μ ότε ούρανούς αύτός ό υίός G J || 10’ πάίΐ παρέχων Τ πασι δωρεϊτα·. Μ της βασιλείας G J. ■ XXXI. LES DIX VIERGES. Pr. VI - Str. 1 329 jeûnons et présentons des larmes, de la contrition, des aumônes en clamant : π Nous avons péché, plus qu’il n’y a de sable dans la mer. .Mais toi, fais grâce à tous, créateur de tout, pour que nous ayons aussi la couronne incorrup­ tible. » 1 Quand j’ai entendu la sainte parabole des vierges qui est dans les Évangiles1, je suis resté stupéfait, remuant pensées et réflexions : comment se fait-il que toutes les dix aient possédé la vertu de virginité immaculée, mais que pour cinq vierges ces peines soient restées sans fruit, alors que les autres ont brillé d'une lumière éclatante, grâce aux lampes de la bonté2? C'est pourquoi l’époux les attire à lui, et les amène dans la joie jusqu’à la chambre nuptiale, quand il ouvre les cieux et. décerne à tous les justes la couronne incorruptible. 1. En fait, dans un seul Évangile (Mallh. 25, 1-13). 2. Krumbacher fait remarquer la maladresse de la double oppo­ sition μεν... δέ... δέ... NOUVEAU TESTAMENT 330 β' Ούκούν ^ητήσωμεν ήμεΐς τήν χάριν κοί τής θείας γραφής τούτης [τόν τρόπον · υπάρχει πάσιν όδηγός, άφθάρτου γάρ ίλπίδος ή θεόπνευστος γραφή ώσπερ ούν καί πάσα καθέστηκεν ωφέλιμος. 5 Χριστώ ούν τω σωτήρι « Βασιλεύ προσπίπτοντες, βασιλευόντων, κράξωμεν προθύμως ■ φιλάνθρωπε, δός πασι τήν [γνώσιν · όδήγησον ήμας πρός τάς έντολάς σου, ίνα γνωμεν τήν οδόν όδεΰσαι έπιποθοϋμεν, τούτην γάρ ήμείς 10 τής βασιλείας · ίνα καί σχώμεν τόν άφθαρτον στέφανον. » / Υ ‘Υπό τής πίστεως αύτής καί τής επαγγελίας οΐ πλεϊστοι τών [άνθρωπον ποθοϋσιν ίφικέσθαι όθεν διά τούτο τής βασιλείας τού Θεού ■ παρθενίας αρετήν φυλάττειν κατεπείγονται ■ 5 άσκοϋσι καί νηστείας, ταϊς εύχαΐς κατόρθωμα προσκαρτερουσι, μέγιστον έν βίω, τό δόγμα δέ άχραντον [τηροΰσίν· CGJMQ TV 2 I1 ζητήσωμεν : ζηλώσωμεν Τ||ήμεϊς : ύμεϊς Μ || 1’ γραφής : δίλτοι G J K 2‘ sic Δ Μ Pitra : άφατου γάρ έλπίδος G J άφθάρτου γάρ νυμφώνα Q Kr. Camm. Tom. Ο|| 3’ πασα : πάσαν G J πάσιν Δ || 3* γραφή : γρα^ήζ G ωφέλιμος καθέστηκε G J Q Kr. To ni. || 6‘ βασιλεύ : βασιλεύς T || 9' ημείς : ύμεϊς Μ || 91-’ ταύτην δέ ήμϊν ' παράσχου ταϊς σε ποθοϋσιν G J || 9’ έπιποθοϋμεν : έπιθυμοϋμεν Δ Pitra || ΙΟ1 τής βασιλείας G J. C.MQ T V 3 I1 αύτής : αύτών Δ Pitra [| 31 τοϋτο : ταύτης Μ || 51 άσκοϋσι : άσκησε Μ II 6ι προσκαρτερουσι : τε καρτεροϋντες Μ 6* δέ : μέν corr. Pitra]6’ τηρίόσι Τ XXXI. Uis nix VIERGES. Sir. 2-3 331 2 Cherchons donc dans cette page de Γ Écriture sainte la grâce qu'elle offre et le sens qu'elle renferme. Car elle est pour tous le guide qui mène à l’espérance incorruptible1 : telle est l'utilité de toute l'Écriture inspirée de Dieu2. Jetons-nous donc aux pieds du Christ, notre Sauveur, et crions avec ferveur : « Roi des rois, arni des hommes, donne à tous la connaissance, guidc-nous dans la voie de tes commandements pour que nous connaissions la route du royaume, car c'est elle que nous aspirons à suivre pour avoir aussi la couronne incorruptible. » 3 Mus par cette foi et par la promesse, la plupart des hommes désirent parvenir au royaume de Dieu, et c'est pourquoi ils s’efforcent de garder la vertu de virginité. Ils s’exercent aussi au jeûne, la plus grande des bonnes œuvres3, pendant leur vie ; ils prient assidûment, ils 2, 3-4 : II Tim. 3, 16 3, 6' : Act. I, 14 2, 7 : Ps. 118, 35 1. La leçon de CV.M, qui paraît plus cohérente, s’appuie sur Sag. 3, 4 : ή έλπίς αυτών άΟανασίας πλήρης. 2. Dans CV, on observe la même correction de πάσα on πάσιν à la str. lb, v. 8. Krumbacher suppose quo celte construction de πάς au singulier avec un article a choqué le remanieur. 3. La leçon de M pour le v. 6 : « toujours assidus aux prières et aux agrypnies », porte bien la marque d’une retouche monastique. NOUVEAU TESTAMENT 332 έλλείττει δέ αύτοΐς ή φιλανθρωπία καί εύρίσκεται λοιπόν μή έχων τήν εύσπλαγχνίαν πδς γάρ έξ ήμών 10 μάταια πάντα · ούτε λαμβάνει τον άφθαρτον στέφανον. δ' πάντων κατηρτισμένων, Τόν πλοϋν ποιούμενοι τινες λιπόντες τήν [όθόνηι πορείαν ού κτών[ταί] ποτέ · ενθεϊαν έν θαλάσση τότε γάρ τού δρόμου έμποδίζεται ή ναύς καί άπρακτος καθίσταται, 5 δουλεύουσα, ού τέχνη κυβερνήτου ούτε δέ τοΐς ναύταις. Τόν αύτόν δή τρόπον πάντες οΐ σπεύδοντες πρός τή» 'βασιλείαν, κάν πάσης αρετής σωρεύσουσι φόρτον, εύσπλαγχνίας δέ είσι τοίς προς ούρανόν 10 ού κομιοϋνται γεγυμνωμένοι, λιμέσιν ού προσορμώσιν, τόν άφΟαρτον στέφανον. ε' ‘Απασών μεϊ^ον άρετών τήν Ελεημοσύνην παρέδωκεν άνθρώποις πέντε μέν φρονίμους ό πάντων κριτής κρίνα; διδάξας τήν παραβολήν · τάς τό ίλαιον σαφώς CMQ <Τ> V 3 6*-7* διά παντός ' καί ταϊς άγρυπνίαις ’ καλύπτεται αύτοϊς Μ } ί1 εύρίσκονται Μ j| 9’ πας γάρ ές ήμών : ούδείς γάρ ήμών Δ Μ Ί- Pitre) 9* άσπλαγχνίαν Μ || 40* τότε λαμβάνει Δ T Pitra ϊνα καί σχόμεν Μ. CMQV 4 1’ ποιούμενοι : άνύοντες Δ Μ Pilra Ο [; 2’-’ εύΟείαν ού ποιούνται' τήν έν Οαλάσσγ, πορείαν Δ Pilra ευθείαν ού ποιούνται · τήν έν ()αλάσ<η δδευσιν Μ || 3» τ<ρ δρόμοι Μ || 5* τέχνην V j| 5* τοΐς ναύταις : οίάκων Δ Η Pilra O' 61 δή : δέ Μ Camm. || 6* οί πλέοντες Q XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 3-5 333 gardent pur le dogme, mais il leur manque la bonté, et des lors tout se révèle vain : car quiconque d’entre nous ignore la miséricorde ne recevra pas la couronne incorruptible. 4 Des marins munis d’un gréement complet, si la voile leur manque, n'arriveront jamais à tracer leur route droite en mer, car alors le navire est entravé dans sa course et reste là inerte, sans obéir à l'art du pilote, ni aux matelots. De même, tous ceux qui se hâtent vers le royaume peuvent bien entasser une cargaison faite de toutes les vertus : s’ils sont dépourvus de miséricorde, ils ne jetteront pas l'ancre dans les ports du ciel, ils no remporteront pas la couronne incorruptible. 5 Jugeant que la plus grande de toutes les vertus, c’est l’aumône, le juge de tous nous a livré son enseignement par cette parabole : les cinq qui avaient prudemment apporté l’huile, il les a appelées sages, et folles celles qui s’étaient Tom. |j 7’ σωρεύσωσι φόρτον Δ Pitra φροντίδων ύπαρχοι Μ || 9'-’ ού φθάνουσι λοιπόν (ούτε φΟάνουσιν corr. Pilra) · λιμένας έπουρανίους Δ Μ Pitra , 10ι ούδέ φοροΰσ·. Δ ούτε φοροΰσι corr. Pitra ϊνα καί σχόμεν Μ. CMQV 5 11 μεϊζον scr. Tom. : μείζων Δ Μ Q Ο μείζον’ corr. Pitra Kr. Comm. 'Απάντων μείζω άγαΟών conj. Pitra ,| 1 * κρίνος ό έλεήμων Δ Pitra K 31 xb/τε μέν : πέντε Δ πέντε τάς corr. Pitra || 3’ τάς : τούς Μ || 4 βαστάσαντας corr. Maas (Umarb., p. 568) : βαστασάσας codd. edd. || 3M τών παρθένων προσειπών · τάς βασταζούσας έλαιον Δ Pilra. NOUVEAU TESTAMENT 334 βαστάσαντα? έκάλεσε, ό μωρά? δέ τά? τόν δρόμον τελέσαντα? Καί τήν δύναμιν τήν ταύτη? άνευ τού έλαίου. ήκούσαμεν Kpàjovro? Ματ· (Οσιον τά βήματα πάντα ή? πάλιν έπελθεϊν πρό? είδότας τά? γραφά? όθεν τόν σκοπόν 10 άτοπου κρίνω · τόν τούτη? άνα^ητώμεν, Ϊνα καί σχώμεν Πολλή ή τή? παραβολή? τόν άφθαρτου στέφανον. έστί διδασκαλία. καί ταπεινοφροσύνη? πάση? φιλανθρωπία? όδά? καί πάσιν όδηγό? · ήγουμένου? του λαού άνακτα? ρυθμίζει, διδάσκει τήν συμπάθειαν. 5 Καθάπερ γάρ τι? οίκον ύπίρλαμπρον όυόνητο? εί μή τούτον όροφώση, ούτω? τά? άρετά? προσθηση αύταΐ?, ώστε μή έχειν γίνεται ό πόνο?, ό οίκοδομήσα?, καί τόν όροφον εί μή 10 κτίσα? καί πλήρωσα?, τη? συμπάθεια? άπόλλυσι τού? καμάτου?, τόν άφθαρτου στέφανου. CMQV 5 5* μωρός : μονάς Μ || 5’ τελέσαντας corr. Kr. : τβλεσάσας Q Ton τελέσας Μ πληρωσάσας Δ Pitra '| 6’ κράζοντας : λέξαντος C Pilra λέξαντ'ι V || 7* ής : είς Μ || 9’ άναζητοΰμεν Μ (] 7’-9’ πρός γάρ διόρθωσιν ’ tfiû’ τών έν βίω ' ή θεόπνευστος γραφή ' ταϋτα διδάσκει ’ πάντες οΰν πίστα' έλεήμονες δειχθώμεν (οικτίρμονες ένδειχθώμεν vel έλεεινοί τε δειχθδρ conj. Pilra) Δ Pitra || v. 10’om. Μ. β 1’ έστίν Μ ’ 5* γάρ om. Δ || καθαπερεί corr. Pitra II 6’ πόνος : M (I 7’ ούτως : ούτω Δ Pilra ούτως καί Tom. [] 7* ό οίκοδομήσας Δ edd οίκοδομήσας Μ ό ώκοδομήσας Q || 8’ καί τόν όροφον μηθείς {pro μή 8cUl Μ εί μή καί τόν όροφον Δ Pitra || 8’ τή συμπάθειας Μ τής εύσπλαγχνίβ^ Pitra K 9ι προσθηση scr. Kr. : προσθήσει Δ Μ Pitra Tom. προσθή Q|n 10 om. Μ. XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 5-6 335 mises en route sans leur huile1. En outre, nous avons entendu Matthieu nous en dire la signification2 ; je trouve hors de propos d’en répéter tous les termes à des gens qui connaissent les Écritures3. Recherchons-en donc le but, pour avoir aussi la couronne incorruptible. 6 Riche est l’enseignement de cette parabole, qui pour tous est la route et le guide menant à toute bonté et à toute humilité. Elle est la règle des rois, elle enseigne la compas­ sion ύ ceux qui gouvernent le peuple. De même qu’un homme qui a bâti et meublé une maison magnifique, s’il ne l’a pas couverte d’un toit, voit son travail devenir inutile, celui qui a construit l'édifice des vertus, s’il n’y ajoute pas le toit de la compassion, perd sa peine, de sorte qu’il n’aura pas la couronne incorruptible. 1. Du moment que l’on restitue la formo de participo masculin ■χλίσαντας avec Krumbacher, il est logique de corriger aussi βαστασάσας en βαστάσαντας au v. 4, comme a fait P. Maas, pour rétablir l'accent intérieur. 2. La parabole des dix vierges no comporto pas dans Matthieu (seul à la donner) d’explication comme celle du semeur ; mais elle est. suivie immédiatement de la parabole des talents, puis du tableau du Jugement dernier largement évoqué par Romanos aux str. 7-8 et 17-28 : rapprochement évidemment voulu par l’évangéliste. L’en­ semble forme la longue pérlcope qui est lue encore actuellement à la liturgie des Présanctifiês le Mardi Saint. Le texte de Romanos permet do supposer quo, de son temps, l’Évangilo do co jour était déjà le même et qu’il était aussi long. 3. Krumbacher souligne la platitude de ce passage, qui semble avoir choqué aussi le rcmanieur do CV. Mais le texte de CV (< C’est pour nous diriger dans la vie que l’Écrituro nous enseigne cela ; fidèles, montrons-nous donc tous miséricordieux ») n’eat qu’un remplissage oiseux. NOUVEAU TESTAMENT 336 V εί τά τής Siovolo, τής θείας γραφής τούτης, Είδείν ίσχύομεν τόν νουν άμματα γρηγοροΰντα έπανατείνωμεν Χριστώ · τής ψυχής τοϊς όοΟαλμοϊς δόξωμεν ούν βλέπειν τήν πάγκοσμον άνάσπασιν, 5 Χριστόν δέ τόν σωτήρα δεικνύμενον δς καί νϋν γάρ βασιλεύει Καν στασιά^ουσι καί κύριος 10 ότε παρέξει τόν άφθαρτον στέφανον. η ή σάλπιγξ έξαπίνης νεκρούς τούς άπ' αίώνων αϊφνίδιον, καί έτοιμους τάς λαμπάδας II ηχούσα δΓ άγγίλα έγερεϊ μένοντας Χριστόν τόν καλόν νυμφίον, ύίόν τόν τού Θεού, τόν άναρχον Θεόν ήμών · κραυγής τε γινόμενης | πάντα? χωνεϋσει · δυνήσεται άντιστήναι, [Ίσμεν γάρ πάντες ώς φωνή 5 έστί καί δεσπότη?. τινες άγνοοϋντες, άλλ' ή φλόξ ή τού πυρός τότε ούν οΰδείς πάντων βασιλέα, "^Η πάντες άπαντώσι, οι έχοντες τάς έλαιοθρέπτους C Q V 7 1’-’ ’Ιδού σαφώς (Ίδοΰσα φώς leg. Kr. Ο) γνωναι έστι * τήν γραφήν τούτην Δ Pitra || 1’ εί τά : cira C Pitra || 2s έπανατείνωμεν Χριστό QÏP Kr. Camrn. Torn. : έξαναστησωμεν Χριστοί Q έπανατείνωμεν Θεφ i Pitra y 3’ τοϊς ψυχικοις οφΟαλμοίς Δ Pitra || 4 τήν (τήν del. Pitra) παγκόσ­ μιον άν. Δ Pitra {] 6* δς scr. Kr. : ώς Δ Pitra [] καί νυν γάρ : άεί μέν Q Ton Ί 6’ κύριος Q"·» 71 στασιάσουσι Pitra Kr. Camm. Ο j| 8’ πάντας χωνεύσο πάντα χωνεύει Q Tom. || 91 ούν : γάρ Q Kr. Camm. Tom. || 9’ άντιστηναι A Pitra : άντιπίπτειν Q celt. edd. || ΙΟ1 παρέξει Δ Pitra : παρέχει Q celt, edd Q T 8 1‘ πάντες : ol πά'ζτες Q“s|| φωνή scr. Kr. O : φωνεΐ Q Tom.|| 1M‘ Άνάστασιν μέντοι ποιεϊν (ποιεί corr. Pitra) ‘ ^ερσιν '/εκρών σάλπιγξ ήχοΰσα δι’ αγγέλου ’ ύμνουσι γάρ νυν πάντες ’ καί άναμένουσι Χρισπ T|;5‘ κρ. δέ γινόμενης corr. Kr. κρ. δέ γενομένης Τ|| 6* έλαιοΟρέπτο»; scr. Kr. Ο : έλεοΟρίπτους Q Tom. Ελεημοσύνην Τ XXXI. LES DIX vierges. Str. 7-8 337 7 Nous pouvons voir le sens de ce passage de la sainte Écriture, si nous élevons vers le Christ les yeux vigilants de l’intelligence : figurons-nous donc voir avec les yeux de l’âme la résurrection universelle, le Christ sauveur apparaissant comme roi de l'univers, lui qui dès main­ tenant est le roi, le Seigneur et le Maître. Même s’il en est qui se révoltent, ne voulant pas le reconnaître1, la flamme du feu les fera tous fondre, car personne ne pourra lui résister en ce moment-là où il accordera la couronne incorruptible. 8 [Nous savons tous comment la voix de la trompette, résonnant brusquement au souffle de l’ange, éveillera les morts qui depuis des siècles attendaient le Christ, le bon epoux, fils de Dieu et lui-même notre Dieu éternel. Quand le cri retentira tout à coup, tous se présenteront, et ceux qui auront toutes prêtes leurs lampes nourries d’huile2 8, 1-2 : I Cor. 15, 52 ; Matth. 24, 31 1. La leçon στασιάσου©’., que Krumbacher lit à tort dans Q et qui est une correction de Pitra, ne peut être admise si on suit le texte de CV (καί νΰν γάρ) pour le v. 6. Le sens est : « Le Christ apparaîtra comme le roi de l'univers parce qu’il l'est déjà, malgré les apparences ; et ceux qui, actuellement, se révoltent contre lui seront alors châtiés. * Romanos n'a pas pu vouloir dire que, le jour du jugement, il y aura encore des hommes pour nier la toutepuissance et la royauté du Christ. 2. Ou : nourries de miséricorde, si l’on admet l'orthographe de Q. Krumbachcr remarque que le nom de l'huile, έ'λαιον, est constamment écrit avec un c pour ai dans Q. Ce qui ne signifie pas que la confusion soit duc au copiste ; au contraire, le jeu de mots έλεος-έλαιον est évidemment voulu par l'auteur. 338 NOUVEAU TESTAMENT μετά του νυμφίου, εΙσέρχονται ευθύς βασιλείαν ουρανών 10 κλήρονομού ντες · τότε γάρ αύτοΤς ή πίστις μετά των έργων δώσει άξίως τόν άφθαρτου στέφανον.] Θ' Νικά τάς άλλα? άρετάς ή ίλεημοσύνη •πασών προκαθημένη ή όντως λαμπροτέρα τών άρετών παρά θεώ · υπερβαίνει μετ’ αυτόν τέμνει τόν άέρα, σελήνην καί τόν ήλιον, 5 τήν είσοδον καί φθάνει άπροσκόπως καί ούχ ϊσταται ούδ' ούτως, τών έπουρανίων, άλλ* έρχεται μέχρι τώ [άγγύω έκτρέχει τους χορούς καί τών άρχαγγέλων, ίνινγχάνει τφ θεώ παρίσταται δέ 10 ύπέρ άνθρώπων, τφ θρόνω του βασιλέως, τούτον αιτούσα τόν άφθαρτον στέφανον. 8 10’ άξίως : άξιον Tom. CQTV 9 1 * τάς άλλας άρετάς : πάσας άρετάς Τ άπασαν αρετήν Δ άπάσας dpi corr. Pitra] 1* συνημμένη τη πίστει Δ Pitra [j 2’ πολλών προζαθημέν χαί ύπέρζειται πάντων Δ Pitra || 2* τών ά. παρά Θεού Τ ώς βασιλεύ® αγαθών Δ Pitra || 5* τών έπουρανίων Q Kr. Comm. Tom. Ο : τήν έπουρέ QYP TV τήν έπουρανίαν C Pitra 6* καί ούχ ϊσταται : ούκ ϊσταταΙ 7’ τούς : δέ V Pitra || ν. 7»-· om. C]9‘ δέ γάρ Δ Τ || 8’-9· Ορ-όν^» παρίσταται ’ τοΰ βασιλέως ‘ ού μή άποστή · έως ό ΰψιστος νέμει (cfl 35, 18) corr. et add. Pitra, qui v. 8’-’ damnavit || 10’ πασιν αίτουσ*. πασιν αίτοϋσι corr. Pitra. XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 8-9 339 entreront, aussitôt avec l'époux, heritiers du royaume des cieux ; car alors la foi jointe aux œuvres leur donnera avec justice la couronne incorruptible.] 9 L’aumône l'emporte sur les autres vertus : elle est vraiment plus éclatante, et pour Dieu elle vient en tête de toutes les vertus. Elle fend l’air, elle en sort pour dépasser le soleil et la lune, elle arrive sans s'égarer à l’entrée du monde céleste, et même là ne s’arrête pas. mais va jus­ qu'aux anges, franchit même les chœurs des archanges, intercède auprès de Dieu pour les hommes1 ; elle se tient devant le trône du Roi en lui demandant la couronne incorruptible2. 8, 8 : Matth. 25, 34 9, 3-8 : Sag. Sir. 35, 17 8, 9 : Jac. 2, 20-26 9, 8-9 : Rom. 8, 34 ; 14, 1.0 1. La conjecture do Pitra, qui a placé trop bas la lacune de C, n’est pas aussi arbitraire qu’elle le parait : les vv, 3-8 s’inspirent libre­ ment de VEcclésiastique (35, 17) : προσευχή ταπεινού νεφέλας διήλθεν, καί έως συνεγγίση, ού μή παρακληΟή. Pitra a utilisé à son tour le v. 18 : καί ού μή άποστή έως έπισκέύηται ό ΰψιστός, καί κρίνει δικαίοις καί ποιήσει κρίσιν. 2. Cette strophe s'inspire de très près do saint .Jean Chrvsostomk (PG 49, 293) : Λέγω 8ή τήν έλεημοσύνην τήν βασιλίδα τών αρετών, τήν ταχέως άνάγουσαν είς τάς άψΐδας τών ούρανών τούς ανθρώπους, τήν συνήγορον τήν άρίστην... Μεγάλα τά πτερά της έλεημοσύνης ’ τέμνει τόν άέρα, παρέρχεται τήν σελήνην, ύπερδαίνει τάς άκτΐνας τού ήλιου, είς αύτάς άνέρχεται τάς άψΐδας τών ούρανών. Άλλ’ οΰτ’ έκεΐ ισταται, άλλα καί τον ούρανύν παρέρχεται, καί τούς δήμους τών άγγέλων παρατρέχει, καί τούς χορούς τών άρχαγγέλων, καί τάς άνωτέρας πάσας δυνάμεις, καί αύτώ παρίσταται τώ Ορόνω τφ βασιλικά. NOUVEAU TESTAMENT 3·ί0 I Ούκουν κατίδωμεν τάς ήμεϊς πέντε τάς πανσόφου? έξ ύπνο» [άναστάσο, καί ούκ έκ τάφου τών νεκρών * καΟάπερ έκ παστάδα; έλαιον γάρ Ηχον, καί ευθύς τάς τής ψυχής λαμπάδας κατεκόσμησαν. 5 άνέστησαν ΑΙ άλλαι δέ όμοίως άΟροον σύν ταύταις, σκυθρωπά προσκεκτημέναι έσ^έσθησαν μέν γάρ 10 καί συμπίπτω [κόται αΐ τούτων λαμπάδες, τά άγγεΐα δέ αυτών έλαιον λαζείν τά πρόσωπα κουφά έδείχθη ' έ^ήτουν έκ των φρονίμων τών δρεψαμένων τόν άφΟαρτον στέφανον, ια' Ύπολαζούσαι α! σοφαί φησί ταϊς άνοήτοις · ήμϊν τε πασι καί ύμΤν · δ έσχομεν έν κόσμω ούτε γάρ Οαρροϋμεν « Μήποτε ούκ άρκέστ ούτε έχομεν σαφώς ένέχυρον τήν έκξασιν. » 5 Καί γάρ ό τών δικαίων νυν σύλλογος άπας άμφι£άλλει καί φοβείται έν τή κρίσει τό άδηλον τό τού κριτηρίου, έως άν πρόδηλος φανήται ή ψήφος καί λυτρώσηται αύτούς τόν έλεον ούν 10 πάσης δουλείας · μερίζει δ πάντων κτίστης, όστις δωρεϊται τόν άφΟαρτον στέφανον. € Q V 10 2ι παστάδας : παστάδων Δ Pitra ”2’ καί ούκ έκ τάφου : άλλ r έκ τάφων Δ Pitra ]|3ι Eteov Δ Pitra J'S1 δέ : μέν corr. Pitra]; 5’ άΟρ* corr. Pitra : άΟροον Ο άΟρύον codd. cett. edd. || 61 σκ. 3έ κεκτημί corr. Pitra || 71 καί γάρ έσοέσΟησαν corr. Pitra || 9X έλεον Δ 9M0’ έζήτουν παρά τών άλλων * ίνα καί σχώσιν Δ Pitra. Q 11 1’ άρκέσε'. scr. Kr. : άρκέση Q Tom.||3* σαφώς : σαφ^ς Q || Τ φανήτας Q Tom. : φανή τε corr. Kr., quem sequitur Camm. φανεΣταζΟ’ XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 10-11 341 10 Considérons donc les cinq sages s’éveillant du sommeil comme d’un lit nuptial et non d’un tombeau pour les morts : elles avaient de l’huile et garnirent aussitôt les lampes de leurs âmes. Les autres pareillement s'éveillèrent tout à coup avec elles, le visage sombre et défait, car leurs lampes s’étaient éteintes et leurs vases apparurent vides. Elles cherchèrent à se faire donner de l’huile par les prudentes qui avaient cueilli la couronne incorruptible. 11 Les sages prirent la parole pour dire aux folles : « Peutêtre ne suffira-t-il pas, pour nous toutes et pour vous, de ce que nous avons acquis dans le monde ; car nous ne sommes pas rassurées, et certes nous n’avons aucune garantie quant à l’issue de notre attente». Ainsi, le collège entier des justes est encore en suspens, et craint dans le jugement la pensée secrète du tribunal, jusqu’à ce que l’arrêt soit rendu public2 et les affranchisse de toute ser­ vitude ; car celui qui distribue la pitié, c’est le Créateur de toutes choses, qui donne la couronne incorruptible. 11, 1-2 : Matth. 25, 9 11, 8 : Rom. 8, 21 1. Est-il bien nécessaire de corriger φανήται en φανή re, comme lo fait Krumbacher ? Un subjonctif formé sur le futur φανεΐται est vraisemblable, en admettant que le poète distingue clairement entre le futur et le subjonctif, qui a souvent chez lui le sens d'un indicatif futur. NOUVEAU TESTAMENT 342 ‘Ρητώς al φρόνιμοί φησιν ■ « Άπέλθατε, ζητείτε έκεϊ πρός πή [πωλοΰντο. εΙ άρα δυνηθήτε έλαιον πρΐασθαι νννί. » ώς άνόητοι όχι Aurai δ’ άπατώνται καί σπεύδουσιν ώνήσασθαι, 5 δτε τής πραγματείας τόν άκαρπον παροδεύσας καί συγκλείσας τήν τότε ταραχήν κέκλεισται ό χρόνος, τοίς άπασι αυτών ΰπογράφει καί τόν θόρυβον σαφώς άδύνατον γάρ 1Q δρόμον των άφρόνωι I τούτων έλέγχει · έ^ήτουν ώς μή φρονοΰσαι, όθεν ούκ έσχον τόν άφθαρτον στέφανον. ‘Υ ‘(ύς δέ τοϋ δρόμου τό κενόν έπέγνωσαν εις τέλος, ύπέστρεψαν 4 (πέη καί ευρον τόν νυμφώνα κράξασαι δέ πάσαι άποκλεισθέντα του Χριστού · έν φωνή όδυνηρφ καί στεναγμοΐς καί δάκρυσι · 5 « Τής σής φιλανθρωπίας, άθάνατε, καί ήμΐν ταϊς δουλευσάσαις άνοιξον τήν θύραν τώ κράτει σου έν τή παρθένοι C Q V 12 31 αύται δ’ άπατώνται corr. Kr. : αύται δέ άπατώνται Q (αύτχ QTP) αύται δέ άπατώνται Tom.||5· τοϊς om. Tom. || Ι’-ΙΟ* ‘Υπάγεα φησιν αύταϊς (φασίν corr. Pitra) ’ ζητείτε τούς πωλούντας ‘ εΐ άρχ δυνηθήπ πρΐασθαι (ώνεϊσίΐαι corr. Pilra) παρά τούτων ' έλαίου μέτρον έχυταί; αμα δέ άπηλθον ‘ επέστη ό νυμφίος (καί έπέστη ό Χριστός corr. Pitra καί παραυτϊκα άπασαι ' σύν αύτω συνηλΟον (αύτω συνήλθαν πέντε W Pilra) " αί φρόνιμοι " ένδον του νυμφώνος ‘ του αγίου, καί αί Ούραι * bàlif Οησαν " αί της εύσπλαγχνίας ' πολλά ούν δράσασαι " αί όντως άθλια» |ι ίθλιαι όντως transp. Camm.) " καί μή εύρουσαι (έχουσαι corr. Piln λαβεΐν ’ όπερ έζήτουν " θρήνον, ύδυρμόν · κωκυτόν άναλαβοϋσαι ίχναδαλοΰ* corr. Pitra) " ύλως ούχ εύρον * τόν άφθαρτον στέφανον Δ Pitra. Cummi sequitur Q a v. 1» ad v. 2*, Δ a v. 3’ usque ad finem. 13 l1-11 'Ραδίως τούτο τό κενόν (καινόν C Pitra) ' νοήσασαι αί πένα ύπέστρεψαν ευθέως Δ Pitra ||3* κράξασαι : έκραξαν Δ Pitra Camm XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 12-13 343 12 Les sages dirent en propres termes1 : « Allez-vous-en demander aux marchands si vous pourriez acheter de l’huile encore à cette heure. » Les autres tombent dans le piège, comme des sottes qu’elles sont toujours, et courent à leur emplette, alors que le temps des affaires est clos pour tout le inonde, imposant une borne à la stérile course des folles, qui ne sauraient le rattraper. Il fait ressortir leur agitation du moment et blâme clairement leur trouble2. Car elles demandaient l’impossible, dans leur déraison : aussi n’curcnt-elles pas la couronne incorruptible. 13 Quand elles reconnurent enfin la vanité de leur course, les cinq s’en retournèrent et trouvèrent fermée la chambre nuptiale du Christ. Elles crièrent toutes d'une voix doulou­ reuse, avec des sanglots et des larmes : « Immortel, ouvre la porte de ta bonté à nous aussi, qui avons servi ta puis- 12, 1-1 : Matth. 25, 9-10 13, I : Gai. 2, 2 13, 1-10 : Matth. 25, 10-12 1. ‘Ρητώς indique que le poète va citer littéralement l’Écriture, peut-être aussi que seul le sens littéral de leur» paroles apparaît pour l’instant, mais que le sens spirituel sera expliqué plus tard (sir. 28). 2. On a traduit un pou librement lo milieu de la strophe, qui est difficile. C’est bien le temps écoulé, qui, on forçant les vierges folles à B’aglter pour le rattraper, révèle leur trouble et les fait apparaître comme coupables. — Cf. Tuéophylactb, Enarratio in Evang. Matthaei: τότε ίζήτουν τδ έ’λαιον, βτε ούκέτι καιρός πραγματείας ,PG 123, 423 D). NOUVEAU TESTAMENT 344 πρός τούτος κραυγάζει · τότε ό βασιλεύ « Οΰκ άνοίγεται ύμίν υπάγετε οόν έκ μέσου · ούκ οίδα υμάς · 10 ή βασιλεία · τόν άφθαρτον στέφανον. » οΰ γάρ φορεϊτε ιδ' Μόνον δέ ήκουσαν Χριστού του πάντων βασιλέως βοώντος τη [τάς πέν « Τίνες έστέ, ούκ οίδα », πληροΰνται πόσης ταραχής · κλαύσασαι βοώσι · < Δικαιότατε κριτά, άγνείαν έτηρήσαμεν · 5 έγκράτειαν δέ πασαν ήσκήσαμεν, κατετάκημεν νηστείαις, ένικήσαμεν ήμεις τήν άκτημοσύνην καί τάς όρέξεις · μετήλθομεν πολιτείαν, ίνα καί σχώμεν 10 ίστέρξαμεν τής άκολασίας τήν φλόγα τοϋ πυρός άχραντον αεί μετά προθυμίας τόν άφθαρτον στέφανον. 1€ . ’Αλλά μετά τάς άρετάς t καί χάριν παρθενίας τό πυρ τό τής λαγνείας μετά πλείστους πόνους, καί τό κοπαπατήσο καί φλόγα τήν των ήδονων, δτε των έν ούρανοϊς τόν βίον έ^ηλώσαμεν C Q v J 13 7* κραυγάζει Q odd. : έκραύγασεν Δ. 14 l’-S* 'Ως 8έ άκήκοον (άκήκοαν corr. Pitra) Χριστού ’ του πάνα βασιλέως ’ τοιαΰτα είρηκότος · έξίστησαν βοώσαι ’ Δικαιοκρίτα άγαΟέ '1 έτιποΟούμχν ' καί διά σέ έαυτά; ’ νηστείαις κατετήξαμεν · ivvcittv, άγρν νίαν ‘ ήσκήσαμεν Δ Pitra 5’ μετά πάσης προθυμίας Tom. |Ι 6* γαλμφίίο καρτερούσα». Δ Pitra. 15 Γ-’ Μετά τοσαότην άρετήν ' καί χρήσιν της άγυείας Δ Pitra XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 13-15 345 sance dans la virginité ! d Alors le roi leur crie : « Le royaume ne vous est pas ouvert, je ne vous connais pas. Allez-vous-en donc, disparaissez, car vous ne portez pas la couronne incorruptible. » 14 Dès qu’elles ont entendu le Christ, roi de l'univers, crier aux cinq : « Je ne sais pas qui vous êtes », un grand trouble les envahit. Elles crient en pleurant : « O le plus juste des juges, nous avons gardé la chasteté, nous avons pratiqué la tempérance en toutes choses, avec ardeur nous nous sommes consumées dans les jeûnes, nous avons recherché la pauvreté. La flamme du feu de la licence et ses appétits, nous les avons vaincus ; nous avons toujours mené une vie pure, afin d’avoir aussi la couronne incorruptible1. 15 Mais après une vie de vertu, et la grâce de la virginité, après avoir piétiné le feu de la lubricité et la flamme des voluptés, après tant de travaux, alors que nous avons imité la vie qu’on mène dans les cieux — car nous nous 1. Cf. le Psbvdo-Chrysostomk : Τήν άγνείαν έφυλάξαμεν, δπερ έπλασας ήμϊν σώμα άφΟαρτον διετηρήσαμεν, ού προύδώκαμεν τά μέλη τοιςπάΟεσι, στεφάνους παρά της σης δεξιάς προσεδοκήσαμενδέξασΟαι... Μάτην οΰν, δέσποτα, τόν πόνον καί τήν ταλαιπωρίαν της σαρκός ύπεμείναμεν ; Μάτην άγρυπνίαις καί νηστείαις έαυτάς κατετήξαμεν ; Μάτην τόν ουράνιον νυμφίον μέχρι τέλους ποΟησασαι, τήν παρθενίαν άτρο>τον διεφυλάξαμεν ; (PG 59, 530). NOUVEAU TESTAMENT 346 5 — καί γάρ των άσωμάτων έσπεύσαμεν τά τοιαϋτα καί τοσαυτα, πολλής γάρ άρετης άτιμα ευρέθη · ώς ίοικεν, έδείξαμεν πόνον, καί ματαία ή έλπίς Τ( οδν προσποιεϊ 10 εχειν πολιτείαν —, πάσα έδείχθη. τήν άγνοιαν, ό παρέχων τόν άφθαρτον στέφανον ; πασιν οίς θέλεις is' Νεΰσον, σωτήρ, καί έφ’ ήμας, μόνε δικαιοκρίτα, άνοιξόν σου [Νρ δέξαι είς τόν νυμφώνα καί μή άποστρέψης τάς σάς παρθένους, λυτρωτά, τό σόν πρόσωπον, Χριστέ, των έπικαλουμένων σε, 5 ίνα μή στερηθώ μεν της χάριτος μή γενώμεθα αίσχύνη μή μέχρις οϋν παντός σου τής άθανάτου, καί όνειδος ή μας παρεάσης τοϋ νυμφώνός σου, Χριστέ, πάρεξ γάρ ήμών 10 έπί των άγγέλων · ΐστασθαι ίξω · ούκ ήσκησαν τήν άγνείαν, αϊς καί παρέσχες τόν άφθαρτον στέφανον. » C Q V 15 5* σχβΐν τήν πολιτείαν C Pitra έχειν τήν πολιτείαν V 6e ώς έοιχπ φιλάνθρωπε QYP || 72 πολλής : πολΰν C Pitra 72 πόν^ν V || 8· Jtfc έδείχθη : πδσιν έφάνη Δ Pitra |j 92 οδν : ού corr. Pitra || 9' τήν έλεημοσύη ό παρέχων Δ τό έλεος ό παρέχων corr. Pitra. 18 I2 Νεΰσον : Είδε Δ Ίδε corr. Pitra || σωτήρ Δ Pitra Kr. Camnt σώτερ Q Tom. || 2* xai δέξαι είς τήν ν. Δ καί δέξαι εις ν. corr. Pitraji Χριστέ : ημών Δ Pitra || 5* της αθανασίας Δ Pitra (j 6* γινώμεθα Pitr Camm. || 7’ μή μέχρις οδν πάσας Δ μή πάσας μάκρυνον corr. Pitra j| 7’ ήμΐ μή χωρίσης Δ Pitra || 9’ πάρεξ : τίνες... : corr. Pitra || 101 πώς οδν ζητεί·: Δ πώς ού φοροΰμεν corr. Pitra. XXXI. LES DIX VIERGES. StF. 15-16 347 sommes efforcées de nous conduire comme les incorporels1 tant de si grands mérites ont été jugés, semble-t-il, sans valeur2 : d’une grande vertu nous avons montré l’effort, et vainc s’est montrée toute notre espérance. Pourquoi donc feins-tu de ne pas nous connaître, toi qui offres à tous ceux que Lu veux la couronne incorruptible? 16 Dis oui, Sauveur ! Ouvre ta porte devant nous, seul juste juge ! Reçois dans ta chambre nuptiale tes vierges, Rédemp­ teur, et ne détourne pas ton visage, Christ, de ceux qui t’invoquent, afin que nous ne soyons pas privées de ta grâce immortelle, que nous ne devenions pas honte et opprobre devant les anges. Ne nous laisse pas à jamais debout hors de ta chambre, Christ ! Car elles n’ont pas pratiqué mieux que nous la chasteté3, celles à qui tu as offert la couronne incorruptible. » 16, 3 : Ps. 26, 9 16, 6 : Dan. 3, 9 1. Ci. saint Jean Chhysostome : Τοϋτο τά άνομα (= παρθένον) άκούων έρυθριώ, μετά τοσαϋτην άρετήν, μετά παρθενίας άσκησιν, αετά τό σώμα είς ουρανόν άναπτερώσαι, μετά τό πρός τάς άνω δυνά­ μεις τήν άμιλλαν έχειν καί τόν καύσωνα ύπομεϊναι, μετά τό τήν κάμινον τής ηδονής καταπατήσαι (PG 49, 293). 2. Le texto do Q affaiblit la vigueur do cette ironie amère, en faisant do ces deux phrases des interrogatives. 3. Littéralement : · sans nous », c'est-à-dire : elles n'ont pas été les seules à pratiquer la chasteté, nous l’avons fait aussi. Pitra rattache à tort πάρεξ à έξω, et tient, l’expression pour un « otiosum glossema », d'où sa correction. NOUVEAU TESTAMENT 348 Ούτως έρούσαις ταϊς μωραΐς προς τόν κριτήν άπάντων, ττρ> [τούτος Χριστός Ιφη « Πρόκειται νυν ή κρίσις τής φιλανθρωπίας δίκαια καί άληθινή · άπεκλείσθη ό καιρός, ούκ έστι νυν συμπάθεια · 5 έπειδήπερ μετάνοιας ού δέδοται τόπος τοΐς ένταΰθα · ό πρώην οίκτίρμων, ούκέτι συμπαθής άλλ’ άπότομος κριτής ό έλεήμων · ίδείχθητε ίν τώ κόσμω · άσπλαγχνοι υμείς 10 Ούρα τοΐς άνθρώποις, ήνέφκται ούκίτι εύσπλαγχνίας πώς ούν ζητείτε τόν άφθαρτον στέφανον ; ιτ1# Ύμϊν ούν λέγω φανερώς έπί των άρχαγγέλων καί πάντων τώί IW & πέπονθα έκ τούτων εύρόν με έν θλίψει τών σύν έμοί συνελθουσών · καί πεινάσαντα σφοδρώς, έσπούδασαν χορτάσαι με · 5 διψήσαντα δέ πάλιν έπ< .τσαν ξενιτεύσαντα ίδοϋσαι δεσμοϊς κρατούμενον 10 όθεν καί εύρον συνήγαγον ώσπερ έγνωσμένον περιεποιοΟντο · έσκεψαντο δέ με πάσαν άκριζώς πάση προθυμίφ · καί άσθενοΰντα · έφύλαξαν έντολήν μου · τόν άφθαρτον στέφανον. C Q V 17 l‘-2’ Άλλ’ ώς τοιαϋτα αί μωραί ‘ έροϋσι πρός τόν χτίστην ' πή ταΰτας άπεχρίΟη ’ Νυν ή κρίσις (Ή κρίσις νυν Iransp. Pitra) έπέστη (κατέσ: V) Δ Pitra I 3* τής γάρ εύσπλαγχνίας Δ Pitra 6’ τόποις V. 18 I1 Νΰν ούν έχφαίνω φανερώς Δ Pitra ’ 2* συνελθουσών : είσελθουοί Δ Pitra U 81 δέ με Δ Pitra : με δέ Q Kr. Camm. Tom. 8* έμέ Ο. XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 17-18 349 17 Aux insensées qui parlaient ainsi au Juge universel1, le Christ répondit : « C’est maintenant qu’est rendu le juge­ ment juste et véridique. Le temps marqué pour la bonté a pris fin, il n'y a plus de compassion. La porte de la clé­ mence n’est plus ouverte aux hommes, puisqu'au repentir il n'est plus donné de place pour ceux d’ici-bas. Celui qui naguère était pitoyable n'est plus compatissant, mais c’est un juge rigoureux que le Miséricordieux. Vous autres, vous vous êtes montrées insensibles dans le monde : comment donc pouvez-vous demander la couronne incor­ ruptible? 18 Je vais clairement vous dire, devant les archanges et devant tous les saints, quel traitement j’ai reçu de celles-là qui sont entrées avec moi2. Elles m’ont trouvé dans la peine et grandement afîamé, et elles se sont empressées de me rassasier; quand j'ai eu soif aussi, elles ont mis tout leur zèle à me donner à boire ; me voyant étranger, elles m’ont accueilli comme un ami familier ; quand j’étais dans les chaînes, elles ont pris soin de moi ; elles m’ont encore visité quand j’étais malade ; elles ont gardé scrupuleuse­ ment tous mes commandements, aussi ont-elles trouvé la couronne incorruptible. 17, 6 : Sag. 12, 10 18, 3-8 : Mûtlh. 25, 35-36 1. Sur la forme έρούσαις, v. In note ύ la str. 1 du 1·' hymne de Joseph. La construction έρούσαις ... πρός ταύτας est singulièrement libre, voir négligée ; ce qu’a vu le remanicur de CV, car il l'a remplacée par une subordonnée avec ώς. 2. Kruinbacher fait remarquer ingénieusement que la correction είσελθουσών, dans CV, vient peut-être de ce que συνελθουσών a un sens érotique. 12 NOUVEAU TESTAMENT 350 ιθ' εδράσατε έν κόσμω, Τοιοϋτον ouv ούδέν ύμεΤ; καί τήν έν λόγοι; άρετήν · άσκουσαι παρθενίαν άνευ τοίνυν έργων φυλάξασαι νηστεία, εύσεβών καί έντελών είκή κεκοτπάκατε · 5 τού; ξένου; δεομένου; παρείδετε ούδεμίαν τοί; ττεινώσιν ύττόκρισι; ύμα; ώρέξατε χεϊρα βοηθεία; ♦ ίξέθρεψε μόνη · έσεμνύνεσΟε άεΐ κρούουσι πτωχοί; 10 καί τού; άσΟενοϋντα;, τή άττηνεία · δλως ούκ έβοηθεΐτε ■ πώ; ούν 3ητείτε τόν άφθαρτον στέφανον ; κ *0λω; πρό; οίκτον έαυτά; ούκ ήνέσχεσΟε δούναι, γυμνού; < [προσήλυτα καί ξένου; ύττό σκέττην ττρό$ τού; πικρώ; όντα; μή είσαγαγουσαί ποτέ · έν δεσμοί; καί φυλακαί; τήν άκοήν έφράξατε · 5 τού; (μέν) έν άσθενεία ούκ είδατε · καί ένδείςε δεομένου; άλλ’ είχετε άεΐ τού; δέ έν πτωχεία ούδ’ ίλαρα δψει έωρατε, τήν άττανΟρωπΙαν C Q ν 19 I1 Ούδέν τοιουτον ούν υμείς Δ Pitra | 1’ sic Δ Pitra Kr. Caiiiin. h χόσμω έποιήσατε Q Tom. 1’ φυλάξασαι : φυλάξαι Q ;| 21 άσκησα·. Q || 3* έ-?τελών corr. Pitra : έ·/το>.ών codd. , 5» ξένους καί δεομέι Δ Pitra" ό1 παρίδετε codd. || 63 χεϊρα σωτηρίας Δ Pitra (σωτηρίας χι conj. Pitra) II 7* έξέτρεφε Δ Pitra || 8* έσεμνύνασδε corr. Pitra ] 8' άπη'Λ·? Δ Pitra Kr. Camrn. : τη άηονοία Q τη άπονί? scr. Tom. κρούουσι Δ QYP odd. : κράζουσι Q || 9» δλως ούκ έβοηΟάσατε Q ούχ & έβοηΟείτε transp. Pitra. Q 20 2’ ύτοσκίπην Q||5‘ μέν add. Kr. 5* είδατε corr. Kr. : ofêrs XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 19-20 351 19 Vous autres, vous n’avez rien fait de pareil dans le monde : vous avez observé le jeûne, garde la virginité1 et la vertu qui lient en des paroles, mais, sans œuvres pieuses et parfaites, vous avez travaille pour rien. Vous avez dédai­ gné les étrangers et les malades dans le besoin, vous n'avez pas tendu de main secourable aux affamés. La seule hypo­ crisie vous a nourries ; toujours vous vous faisiez honneur de votre dureté, jamais vous ne secouriez les pauvres qui frappaient chez vous. Comment donc pouvez-vous réclamer la couronne incorruptible? 20 Jamais à la pitié vous n’avez consenti : ceux qui étaient nus et arrivaient de l’étranger2, jamais sous votre toit vous ne les avez reçus. Λ ceux qui souffraient dans les chaînes et les prisons vous avez fermé vos oreilles, vous n’étes pas allées voir les malades, vous n’avez pas fait bon visage aux solliciteurs poussés par l’indigence et la misère, mais vous 20, 3-5 : Prov. 21, 13 1. On remarquera à propos de ces deux participes l'emploi 1res libre que Romanos fait du présent en le mélangeant constam­ ment avec des imparfaits et des aoristes, selon les besoins du mètre. Cf. la str. suivante, v. 9-10 : δρώντες (que l’on a essayé de corriger en inventant une curieuse forme d'aoriste athématique δράντες)... ζητείτε. 2. Προσήλυτους évoque l'idée d'étrangers établis do longue date dans le pays (comme μέτοικοι), et auxquels les .Juifs, d’après l’an­ cienne Loi, devaient non seulement l’hospitalité comme aux étran­ gers de passage, mais les mêmes égards qu'à ceux de leur propre race (Lév. 19, 34 : * Il sera pour vous comme l’un de vos compatriotes et tu l'aimeras comme toi-mémo. ») Ici, le terme me paraît avoir un sens beaucoup plus large et être pratiquement l’équivalent de ξένοι. NOUVEAU TESTAMENT 352 καί παρήν ύμϊν όργή άντ’ εύσπλαγχνίας ' πώς oui» ol ποτέ τοιαντα έν βίω δρωντες άρτι ζητείτε τόν άφθαρτον στέφανον ; ΙΟ προσείχετε tous πάντας, Ύπερηφάνοις όφθαλμοΐς γεγόνατε τοϊς πάσιν κατά των πταιόντων iί . I πτωχούς κση [φρο&Τϊ άσυμπαθεϊς, άνηλεεϊς ' ίκινείσθε άφειδώς αί καθ’ έκάστην πταίουσαι · 5 κατά των όμοφύλων έφρονεΐτε τά μεγάλα, κομπά^ουσαι τοϊς κατωρθωμένοις · ώς άπερριμμένους, τούς μή νηστεύοντας τούς έν γάμω βδελυκτοΰς εϊχετε πάλιν · ήγείσθε ώσπερ δικαίας, μάνας έαυτάς μήπω λαξοϋσαι 10 ώς μή πλημμελούσαι απάνθρωποι Τήν μεν νηστείαν εϊχετε έχρήσύε λοιδορίφ ήν ύμϊν άγνεία τόν άφθαρτον στέφανον. μή θίγοντες βρωμάτων · τη δέ πρός τΜ [άνθρώποί και συκοφαντίαις άεί · καί αύτή ού καθαρά · τω βΰπω γάρ των ρήσεων 5 (καί) τούτην καθ’ ήμέραν έχραΐνετε · τίς ουν ώφελία C Q V 20 9’ δρωντες : δράντες QYP. 21 1*-* πάντας έΟεωρεϊτε ’ πάντων χατεφρονεϊτε (καταφρονείτε V] έθεωρεϊτε πάντας · χατεφρονεϊτε πάντων conj. Pilra || 2* άνελεεϊς Δ Pit Toni. Il 6’ έφ. δέ μεγάλα Δ Pitra || G* τοϊς κατωρθωμένοις : τη άλαζοντ Δ Pitra II 7* ώς άπερριμμένους : άποστρεφόμεναι Q Toni. || 8* πάλιν : πά* Δ Pitra. 22 31 ύμϊν corr. Kr. : έν ύμϊν Q Tom. ] 4 ρήσεων Kr., qui ρέσεωνί^ ί-.·] Q ρύσεων QTP|ΐ 5’ καί τούτην conj. Kr. : ταύτην Q Torn. TOUpid corr. O1 H 5* ώφελία corr. Kr. : ώφέλεια Q Tom. W XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 20-22 353 étiez toujours inhumaines ; il n’y avait que de la colère en vous, au lieu de compassion. Comment donc, vous qui agissiez ainsi dans la vie, pouvez-vous réclamer maintenant la couronne incorruptible? 21 Vous regardiez le monde avec des yeux hautains, vous méprisiez les pauvres. Envers tous vous avez été sans cœur, sans pitié. Vous vous emportiez sans indulgence contre les pécheurs, vous qui péchiez à tout moment. Inhumaines envers ceux de votre race, comme si vous n’aviez jamais commis de fautes, vous alliez étalant vaniteusement vos bonnes œuvres. Vous regardiez comme des réprouvés ceux qui ne jeûnaient pas, ceux qui étaient mariés comme des infâmes. Il n’y a que vous-mêmes que vous teniez pour justes, vous qui pourtant n’aviez pas encore obtenu la couronne incorruptible. 22 Vous observiez le jeûne, en ne touchant pas à la nourri­ ture1 : mais envers les hommes vous usiez sans cesse de médisance et de calomnie. Votre chasteté elle-même n’était pas pure, car vous la salissiez tous les jours, elle aussi, par la souillure des paroles. A quoi bon la vertu, si l’on n’a pas 1. Θίγοντες, qu’il n’y a pas à corriger en θιγόντες, est un pré­ sent du formation analogue à έρώ (cf. str. 17, v. 1), et l’accord d’un participe masculin avec un sujet féminin est bien connu chez Roma­ nos (cf. P. Maas, Umarbeitungen, p. 567-8). Il est vrai qu’ici la pensée du Christ a une portée générale, ol qu’en réalité il s’adresse à tous les hommes. NOUVEAU TESTAMENT 354 ή σεμνότης, et μή έχει Συμφέρει ούν τινα τήν έννοιαν ίσθίειν καί πίνειν καί διάγειν συνεπώς ήπερ νηστεύειν νηστεύειν τών βλαπτόντων · καί μή ίκ πάντων 10 πάσαν σεμνοτάτην ; τόν άφθαρτον στέφανον ; πώς γάρ αίτήσει I κγ Ούκ οίκοδομεϊταί ποτέ νηστεία, εί μή έχει καί πράξεων τών χαλεπών, ίκ λογισμών άτόπων ούδέ στερεονται τά πάντα <έξελ)ούσα ή ίγκράτεια σαρκί έν άκρατεΐ διάγουσα. 5 Υπάρχει γάρ νηστείας δέον τούτην καταθεΐναι, '0 έλεος αυτήν ώς έρυμνάν οίκον άνεγείραι · λαμπρύνει μεγάλως καί εύσέ&ια αύτήν αύται ούν αύτήν 10 καί έν άσφαλεία θεμέλιος, καί προξενοϋσι πάλιν πιαίνει · ώς τείχη περιφρουροϋσι τόν άφθαρτον στέφανον. Q *1 22 8* ήπερ : είπερ Q || 9’ tomi» corrigendus est || 9* deest una syllabi σε ante βλαπτόντων add. Kr. 9’-* κρίνα·, άδελ- (φούς, vel άδελφέζί | μεγάλη γάρ βλάβη έστι QÏP. Ζ 23 1’ ποτέ corr. Kr. Ο : ούν ποτέ Q Tom.||l‘ έξελοϋσα rest. Kr 5’ νηστείας corr. Kr. Ο : της νηστείας Q Tom. || 6’ ώς έρυμνόν corroi ώς όρμον QO ώς όρμον καί corr. Kr. εις όρμον corr. Tom. ||7· corr. Kr. ; τό έλεον Q. l. Tout le v. 9 est suspect, car l'acccnt final du 1er kôlon est faux, H manque une syllabe au second. C’est peut-être une conjecture pour combl une lacune, comine il arrive fréquemment à la fin des strophes. Le γράψε* est métriquement correct, mais impossible à lier avec le v. 8 : conjeét» maladroite, ou vestige «l'une rédaction toute différente des derniers ve* Il n’y a pas assez de témoins pour en décider. XXXI. LES Dix VIERGES. Str. 22-23 355 une pensée parfaitement vertueuse? Il vaut mieux manger et boire, et vivre avec intelligence, que jeûner, mais sans jeûner à l’égard de tout ce qui est nuisible1. Comment demander alors la couronne incorruptible? 23 Le jeûne ne peut s’édifier, à moins que d’arracher toutes les racines de pensées déplacées et d’actions méchantes. Et on ne peut affermir dans lu chair la maîtrise de soiméme, si on vit sans se maîtriser : le jeûne a des fondations, et il faut l’asseoir sur une base sûre, le bâtir comme une maison forte2. La pitié lui donne un grand éclat, et la piété le rend fécond aussi ; ces deux vertus le protègent comme une ceinture de remparts, et lui procurent la couronne incorruptible. 2. La correction de Krumbacher pour le v. 6*, qui est faux (on devrait avoir υ-υυ) est peu satisfaisante car, quoi qu'il en dise, il n’est pas normal de terminer un kôlon sur un καί. Il comprend : « Il y a un fondement du jeûne, et l'homme doit l’établir sûrement, comme une ancre, et bâtir sa maison sur lui, c'est-à-dire : la miséri­ corde, qui illumine le jeûne, et la piété, qui le fortifie. » Mais ταύτην désigne le jeûne (νηστεία) et non la fondation (θεμέλιος), et la cohérence de l'image exige que le jeûne soit comparé â une maison dont il faut poser les bases, puis élever le gros-ceuvre avant de l'orner et de la meubler, voire de la fortifier. L’idée générale de l'hymne est que la νηστεία a besoin d'une base sûre qu'elle trouve dans la cha­ rité ; elle ne saurait être elle-même une fondation. Lee autres vertus sont le socle qui la soutient (v. 4-5), le luminaire et le mobilier qui l'ornent (v. 7), les provisions qui rendent la maison plantureuse (v. 8), l'enceinte fortifiée qui la protège (v. 9). Ivi Antonopoulou comprend : « Il faut élever la maison du jeûne sur un terrain sûr (όρμον) ·, ce qui nous parait exact, mais sa correction ne rétablit pas le rythme. NOUVEAU TESTAMENT 356 J νηστεία καί άγνεία Τί ούν ώφέλησεν υμάς Πραότητα ήρνείσθε, πράος δέ υπάρχων, ( μετά άλα^ονείας ; θυμόν έστέργετε άεί · έπεπόθουν τούς πρσείς, διδούς αύτοϊς τήν άφεσιν · y άρνοΰμαι τους νηστείαν μετά άσπλαγχνίας, φυλάττοντας καί προσδέχομαι δέ μάλλον τούς έσθοντας μετά εύσπλαγχ[νίας παρθένους δέ μισώ όντας άπανθρώπους, φιλανθρώπους δέ τιμώ ό γάμος έν σωφροσύνη, τΐμιός έστιν 0 γεγαμηκότας · δθεν καί έχει τόν άφθαρτον στέφανον. Κ€ Ου ξίφος ώξυνα έγώ 9 πρός τούς ήμαρτηκότας, πράον πρός τούς άνθρώπονς κλαύσασαν τήν πόρνην άλλ’ έσχον άεί βλέμμα ό τών άνθρώπων ποιητής· έδεξάμην εύμενώς καί δέδωκα τήν άφεσιν · 5 στενάξαντα τελώνην ήλίησα ότι είδον τήν βεζαίαν προς πάντας συμπαθής καί ούκ άπωσάμην, μετάνοιαν τούτω ένοικούσαν* έδεϊχθην Ô κτίστης, C Q V '2A 1»-2* "Ωσπερ ούκ έσωσε·? ύμας (ημάς V) * ή άσπλαγχνος παρθτ>ό (ή dei Pitra, qui etiam ή άσπλαγχνος άγνεία conj.) · ούτως ούδέ νηστεία προσενεχθεϊσα (προενεχθεϊσα corr. Pilra) παρ' ύμών Δ Pitra || 3’ δέ : γά Δ Pitra || 3’ έπεπόθουν : έπιποθώ Δ Pitra || v. 6‘-· om, Δ || G1 τούς ίσθοντα correxi : τούς έσθίοντας Q Tom. έσθίοντας corr. Kr. | 7* όντας corr. Kr. τούς όντας Q Tom. || 8* φιλανθρώπους : άλλ' άνθρώπους Tom. :·, 7MO παρθένους ού φιλώ ' tuouiui, άπανθρώπους * άγαπώ δέ τάς άγνάς ' καί φίλα··· Ορώπους ’ αύται γάρ είσιν · έμοί έράσμιαι ‘ ταύταις δέ δώσω ' τόν ά. Δ|| 6*-10’ ού φιλώ κακός παρθένους ' άπανθρώπους * άγαπώ δέ μάλλον άγνάς, εύγνώμονας · πάσι φιλάνθρωπους ‘ άς εισάγω έν χαρα ’ είς w νυμφώνα ' είσί γάρ αύταί · τώ νυμφίω έράσμιαι ' δθεν καί έχει ' τόν ά. Λ corr. et add. Pitra. XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 24-25 357 24 A quoi vous ont servi le jeûne cl la chasteté, associés à la vanité? Vous avez refusé la douceur, vous avez toujours cultivé la colère. Mais moi qui suis doux, j’aimais les doux, cl je leur accordais le pardon. Je renie ceux qui observent le jeûne, mais qui sont sans miséricorde, et j’accueille plutôt ceux qui mangent1, mais qui sont miséricordieux. Je hais les cœurs vierges, mais inhumains, et j’honore les époux, s'ils sont charitables ; le mariage dans la tempérance est chose précieuse, c’est pourquoi il obtient la couronne incorruptible. 25 Je n'ai pas, moi, aiguisé d'épée contre les pécheurs, mais j’ai toujours eu un regard de douceur pour les hommes, moi qui avais fait les hommes. J’ai accueilli avec bonté la pécheresse pleurante, et je lui ai donné le pardon. J’ai pris en pitié les larmes du publicain et je ne l’ai pas repoussé, car j’ai vu le ferme repentir qui habitait en lui. 24, 3 : Matth. 11, 29 25, 3 : Le 16, 38 24, 9 : Héb. 13, 4 25, 5-6 : Le 18, 10-14 I. Krumbachor suppose que l'article devant έσθίοντας, qui allonge le kôlon d’une syllabe, est une faute de copiste due à la présence de l'article au v. 5‘. Le parallélisme des w. 5 et 6 nous fait plutôt, penser à une correction de puriste, qui aura remplacé par έσθίω le verbe ίσΟω, bien attesté dans la langue des Septanto ; ou peut-être est-ce une simple inadvertance. NOUVEAU TESTAMENT 358 άρνησάμενον έμέ δόχρυσιν έγώ 10 ωκτειρα Πέτρον, συνέπαθον τοίς έκείνου δτι έ^ήτει τόν άφθαρτον στέφανον. κ$' Περί δέ τών συνελθουσών W έμοϊ έν τώ ννμφώνι τάς έντολάς μου έπί γης ■ * Έφύλαξαν σπουδαίως γέγοναν ταΐς χήραις είπω επί του πλήθους · Αντιλήπτορες Αεί καί όρφανούς ήλέησαν · 5 τοίς έν στενοχωρίαις καί ουδέποτε τήν θνραν ΙΑτρευον άεί απέκλεισαν πένησιν ή ξένοι? · τούς έν άσθενείαις, οϋς ήγήσασθε υμείς Ούκ οίδα ύμάς · 10 καί τοίς θλιζομένοις, συνέπασχον άπερριμμενους. Αρνουμαι τάς ύπανθρώπους, τανταις δέ δώσω τόν άφθαρτον στέφανον. ’ » < 11 Ό τών Αγγέλων δέ χορός θαυμάζει υπάκουων Χρίστου τοΰ βασιλέως ταΐς πέντε μαρτυρουντος ταϊς είσελθούσαις σύν αύτώ. “ “(ύ της παρρησίας τών άγιων τοΰ Χρίστου μεγίστου τε καυχήματος · 5 έπί τοσούτων δήμων κομίζονται έπί τούτων και αί άλλαι ψήφον Αφθαρσίας · Απόφασιν δέχονται έσχάτην 27 Contra versum -σαις σύν αύτώ... με (γίστου) eadem manus & ημών add. in margine 4 μεγίστου : τοΰ μεγίστου Toni. 1. Le molest violent. Il y a là sans doute une allusion à la conception biblique de la maladie, punition envoyée pour expier, soit les péchèsdi patient, soit ceux de ses pères. Cf. le récit de la guérison de l’aveugle-né dec? l’Évangile do Jean (9, 2 : · Maître, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? »). 2. TCf. saint Jkan Ciirysostomk : Εννόησαν λοιπόν τήν ζαρρηοέ» τήν έπέ τών Αγγέλων, τό καύχημα τό έπί τών δήμων τών άνω. Ώι XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 25-27 359 Moi, le Créateur, je me suis montré compatissant pour tous ; Pierre qui m’avait renié, je l’ai pris en pitié, et aux larmes de cet homme j’ai compati, moi ! car il demandait la couronne incorruptible. 26 Quant à celles qui sont venues avec moi dans la chambre nuptiale, je dirai d'elles devant tout le monde : ‘ Elles ont gardé soigneusement mes commandements sur terre, elles ont toujours été des protectrices pour les veuves, elles ont eu pitié des orphelins. Avec les angoisses, les afTligcs, elles ont compati, et jamais elles n’ont fermé leur porte aux pauvres ou aux étrangers. Elles soignaient toujours les gens en proie aux maladies, que vous autres, vous consi­ dériez comme des réprouvés1. Je ne vous connais pas, je renie les inhumaines, mais δ celles que voici je donnerai la couronne incorruptible. ’ » 27 Le chœur des anges s’émerveille en écoutant le Christ témoigner pour les cinq qui sont entrées avec lui. O assu­ rance, ό sublime orgueil des saints du Christ2 ! Devant tant de peuples, clics remportent le verdict d’immortalité3 ; devant ces peuples aussi, les autres reçoivent la sentence 25, 8-9 : Matth. 26, 75 27, 3-4 : Héb. 3, 6 26, 3 : Ps. 58, 17 27. 5 : Apoc. 5, 17 Χριστός μαρτυρεί, πώς ούκ δν σχή παρρησίαν ύπέρ άγγέλους ; (PG 49, 295). 3. La correction marginale, qui ne correspond à aucun signe de renvoi dans le texte, no peut guère sc rapporter qu’à δήμων. Ce doit être une conjecture, peu heureuse du reste, cl inutile. NOUVEAU TESTAMENT 360 καί κλαύσωσι πικρώ; άτέλεστον θρήνον, ΎΟ'^ των άγιων ότι βλέπουσι χορούς έχοντας ίκ <τού> έλέου τήν παρρησίαν, 10 τόν άφθαρτον στέφανον. πάντα; φορούντα; κη' ’Ιδού ούν πρόδηλά είσι τά εί; τήν βασιλείαν καλούντο τού; άνθρώ- [που;· τά; έντολά; τά; τοΰ Χριστού- σπεύσωμεν ούν φυλάξαι πρόκειται εΐ; πρασιν, &ν θελήσωμεν λαξεϊν, έν άγοραΐ; τό έλαιον · 5 είσι δέ οί πωλούντε; καθ’ ίκάστην τήν ήμέραν Καί δύο yàp λεπτών τί ούν άμελούμεν ; πιπράσκουσι · λαμ£άνομεν πάντω; όσον λά£η τι; διδού; χρήματα πλεϊστα · έτά^ει ό πάντων κτίστη;, μέτρα γάρ ήμών 10 Ελεημοσύνην · οί χρ^οντε; ούτω; παρέχων τόν άφθαρτον (στέφανον). κθ' βαρεία ούχ υπάρχει · *Η έντολή ή τοϋ θεού δούναι δ ούκ Ισχύει;, δύο μόνον έχει; ούδέ γάρ παραγγέλλιι αλλά προαίρεσιν ^ητεΐ · ύξολού; έπί τη; γή; ; Ούδέν δέ άλλο κέκτησαι ; 5 Τούτου; ό πανοικτίρμων προσδέχεται καί προτίμησίν σοι δώσει πάντω; ώ; δεσπότη;, τού χρήματα πλεϊστα δεδωκότο;. Q 27 9’ τού suppi. Kr. 28 3’ πρόκειται corr. Kr. : πρόκεινται Ç> || 53 Ελεημοσύνης Tom. 17' πάντως corr. Kr. : παντός Q Tom. πάντως Comm. || 8‘ λάδη : λαμβάνει Tom. C Q V 29 5* πάντως corr. Kr. : πάντας Q || Ρ-θ* Ή έντολή μου φορτική ούδέ {ούδέν corr. Pitra) <5λως υπάρχει ' ουδέ?? γάρ παραγγέλλω · ύιΐζ' δύναμίν ίραι · άλλα προαίρεσιν ζητώ · πέντε εί {εί del. Pitra) μόνους ίχ« οβολούς ό γηγενής · ούδέν δέ άλλο κέκτηται ' Ελάχιστου έκ τούτων · προοδίχομαι · μέρος ώς δεσπότης * προτιμήσας (προτίμησίν V) ύπερπλούσ» (προτιμήσας τοϋ πλουσίου corr. Pitra) · τάν (τοϋ corr. Pitra) χρήματο πο/λά δεδωκότα (δεδωκότος corr. Pitra) ' Δ Pitra. XXXI. LES DIX VIERGES. Str. 27-29 361 dernière, et elles pleureront amèrement une lamentation sans fin, car elles voient que les chœurs des saints ont l’assurance qui vient de la pitié, et portent tous la couronne incorruptible. 28 Voilà publiquement révélé ce qui appelle les hommes au royaume. Mettons donc notre zèle à garder les commande­ ments du Christ : l’huile, si nous voulons en acquérir, est en vente sur les marchés. Les marchands sont ceux qui demandent l’aumône, ils vendent tous les jours : pourquoi donc celte négligence1? Bien mieux, pour deux sous nous en recevons tout autant que celui qui a donné une fortune ; car ce sont nos moyens qu’examine le Créateur de toutes choses, donnant ainsi la couronne incorruptible. 29 Le commandement de Dieu n’est pas rude : il ne prescrit pas de donner ce qu'on ne peut pas, mais c’est l’intention qu’il demande. Tu n’as au monde que deux oboles? Tu ne possèdes rien d’autre? Le Miséricordieux les reçoit quand même, car il est le Maître, et il te donnera la préférence sur 28, 7-8 : Mc 12, 42-13 ; Le 21, 2-3 1. Cf. saint Jean Chrysostom r : Τίνες δέ οί έμποροι τοϋ έλαίου τούτου ; ΟΙ πτωχοί οί πράς τήν ελεημοσύνην καθεζόμενοι πρδ της έκκλησίας. Καί πόσου ; "Οσου θέλεις ’ τιμήν ούκ έπιτίθημι, ίνα μή πενίαν προβάλλη (P G 49, 294). NOUVEAU TESTAMENT 362 ίνα προσενέγκης ; Ούκ έχεις όβολόν Δός ποτήριον ψυχρού δέχεται αύτό 10 τω δεομένω · Χριστός μετ' ευχαριστίας, τόν άφθαρτον στέφανον. •πάντως διδούς σοι λ' Μικρά λαμβάνων ό σωτήρ μεγάλα άντιδώσει · άντΙ γάρ των [προσκαίρων άπόλαυσιν δωρεΤται των αιωνίων άγαθών. Δός βραχύ τι άρτου καί λαμβάνεις άντ’ αυτού τόν τής τρυφής παράδεισον · 5 ού βλάψει σε ή πενία, ούκ ενδεια, ούδέ γάρ λογοθεσίφ ό γάρ έλάχιστός ύπόκεισαι · μή ^ήτει έντεύθεν · συγγνώμην λαμβάνει, δυνατοί δέ δυνατώς εύγνώμων γενοϋ, 10 έάν ύπομείνης, λογοθετούνται · Τν’ εύρης τήν βασιλείαν καί <Ινα> λάβης τόν άφθαρτον στέφανον. λα' Άνες μοι, άνες μοι, σωτήρ, τώ κατακεκριμένω παρά πάντας άνθρώ- [πους · ού πράττω γάρ ά λέγω καί συμβουλεύω τοΐς λαοίς, C Q V 29 7*-10* ούκ έχεις όδολούς ' βροτέ, προσενέγκαι (προσένεγκαι C βροτέ, προσενίγκον corr. Pitra, qui etiam προσένεγκαι τότε conj.) ‘ κάν ποτήριον ψυχροΰν ’ τω δεομένω ' καί τοΰτο έγώ (τούτο καί έγώ transp. Pitra) · προσδέχομαι εύχαρίστως · πάντως παρέχων * τόν &. στ. Δ Pitra. 30 1'-* Δίδω ρεγάλας δωρεάς (Δωρώ μ. δ. corr. Pitra) · τοΐς μικρά δωρουμένοις Δ Pitra ' 1* γάρ : γε Tom. || 2Χ δωρεΐται : παρέχω Δ Pitra :| 3’-* τω δόντι (δίδοντι corr. Pitra) άρτον · άντιδίδωμι αύτώ Δ Pitra ] 5* ή del. Kr. Of) 5*-’ ούκ ένδειαν ύπομίνεις QYP [| 5’-6* ού βλάψει (ού κρατεί V) ή πενία ' τόν ένδεή ' Ον έκουσίως · ύπομένη θεαρέστως · λυτρούμενος ' του λογοθεσίου Δ Pitra ί 9’-* εύγνοιμονες ούν · λήψονται τήν παρουσίαν (παρρησίαν corr. Pitra) Δ Pitra[j 10* ίνα add. Kr. : τότε φοροϋσαιΔ Pitra. C Q Τ V 31 1‘ σωτήρ : Χριστέ Δ Τ Pitra || 1* παρά : ύπέρ Τ Pitra XXXI. les dix vierges. Str. 29-31 363 celui qui a donné une fortune. Tu n’as pas une obole à offrir1? Donne un verre d’eau fraîche au solliciteur; c’est le Christ qui le reçoit, avec reconnaissance, te donnant assurément la couronne incorruptible2. 30 Le Sauveur, même s'il reçoit peu, te rendra beaucoup ; car, pour des dons périssables, il accorde la jouissance des biens éternels. Donne un peu de pain, et tu recevras en échange le paradis de délices. La pauvreté ni le dénuement ne te feront de tort, si Lu prends patience ; car tu n'es pas soumis à la reddition de comptes. Ne réclame donc pas, car le petit trouvera de l'indulgence, tandis que les puissants seront puissamment éprouvés3. Sois généreux pour trouver le royaume et recevoir la couronne incorruptible. 31 Grâce, grâce pour moi, Sauveur, qui suis condamne par tous les hommes. Car je ne fais pas ce que je dis et conseille 29, 8 : Matlh. 10, 42 30, 7-8 : Sag. 6, 7 30, P-2 : II Cor. 4, 18 1. Kriimbacher note l'aspect déjà néo-grec de la construction : δεν έχεις πεντάρα và προσφέρης ; le. remanieur de CV a corrigé en introduisant un infinitif que le copiste de C interprète comme un impératif; mais l’accent final du kôlon 7* devient faux, d’où une nouvelle correction de Pitra qui n’avait pas vu la leçon do V. 2. Cf. saint Jean Curysostomf. : Έχεις οβολόν ; Άγόρασον τόν ούρανόν ’ ούχ ότι εΰωνος ό ουρανός, άλλ’ ότι φιλάνθρωπος ό δεσπότης. Ούκ έχεις ύβολόν ; Ποτήριον δός ψυχρού ύδατος. Δδς άρτον, καί λαβέ παράδεισον · δός μικρά, καί λαβέ μεγάλα · δδς θνητά, καί λαβέ άΟάνατα * δάς φθαρτά, καί λαβέ άφθαρτα. (PG 49, 294). 3. C’est-à-dire : seront rigoureusement contrôlés. Citation presque littérale de Sag. 6, 7. NOUVEAU TESTAMENT 364 <56ev σοι προσπίπτω · δύ$ κατάυυξιν, σωτήρ, κάμοί καί τοΐς άκούουσιν, 5 Ϊνα τάς έντολάς σου φυλάξωμεν και μή μείνωμεν θρηνουντες έλέησον ήμάς κάλεσον ήμάς, Q Τ πάντας σωΟήναι · σώτερ, είς τήν βασιλείαν, Τνα καί σχώμεν C έξω τού νυμφίο· [ν'©;· τή σή εύσίτλαγχνί?, ό βουλόμενος άεί 10 πάσας έν τω βίω καί κρά^οντες τόν άφθαρτου στέφανον. V 31 || 4 κάμοί : έμοί Δ || 5* ΐνχ : ϊνα καί V |] 5* πάσας τάς έν βίφ Δ || 6» έξω : εκτός corr. Pitra [| 9’ έλέησον ήμάς Τ || 9’ σώτερ : σωτήρ corr. 0‘ [I πρεσβείαις της Θεοτόκου Δ Τ Pitra άλλο ’ πρεσβείαις της Θεοτόκου I 10* πάσι (πάσιν V) παρέχων Δ. XXXI. LES DIX vierges. Str. 31 365 aux foules. Je me jette donc à tes pieds : donne-moi la componction, Sauveur, donnc-la aussi à ceux qui m’écou­ tent, afin que nous gardions tous tes commandements dans cette vie, et que nous ne restions pas gémissant et criant hors de la chambre nuptiale. Aie ’pitié de nous par ta miséricorde, toi qui veux que toujours tous soient sauvés. Appelle-nous, Sauveur, dans le royaume1, pour que nous ayons aussi la couronne incorruptible. 1. C, V, T et le manuscrit qui a fourni les variantes marginales de Q ont, au lieu do : · dans le royaume », les mots : « par l’inter­ cession do la Mère de Dieu » (voir apparat crit.J. La mention do la Vierge dans la prière finale, peu fréquente chez Romanos, a été très souvent ajoutée plus tard. Ici, la correction doit être assez ancienne, puisque les deux traditions la connaissent. TABLE DES MATIÈRES Pages Siglcs et abréviations.................................................... 7 Texte et Traduction 2° section: Nouveau Testament Deuxième partie: Ministère du Christ (suite) XXI. — Hymne de la Pécheresse....................... 13 — Hymne du Possédé................................... — Hymne de l’Hémorroïsse...................... - Hymne de la multiplication des pains. — Hymne de Γ Aveugle-né........................ 1or Hymne de la résurrection de Lazare. — 2e Hymne de la résurrection de Lazare. — l®r Hymne de l’Enfant prodigue.......... — 2° Hymne de l’Enfant prodigue........... — Hymne du riche et de Lazare............... — Hymne des dix vierges........................... 45 79 103 133 XXII. XXIII. XXIV. XXV. XXVI. XXVII. XXVIII. XXIX. XXX. XXXI. 145 181 227 263 273 303 SOURCES CHRÉTIENNES LISTE COMPLÈTE DE TOUS LES VOLUMES PARUS Λ'. B. — L'ordre suivant est celui de la date de parution (η· 1 en 1942), et il n’est pas tenu compte ici du classement en séries : grecque, latine, byzantine, orientale, textes monastiques d'Occident ; et série annexe : textes para-chrétiens. Sauf indication contraire, chaque volume comporte le texte original, grec ou latin, souvent avec un apparat critique inédit. La mention bis indique une seconde édition. F 1 bis. Grégoire de Nysse : Vic de Moise. J. Daniélou, S. J., prof, à l'Inst. cath. de Paris (1956) ........................................ 14,10 2 bis. Clément d'Alexandrie : Protreptique. C. Mondcsert, S. J., prof, aux Fac. cath. de Lyon, avec la collaboration d'A. Plassart, prof, à la Sorbonne (réimpression 1961) .. 12,00 3. Atiiénagorë : Supplique au sujet des chrétiens. G. Bardy (trad, seule) (1943) ........................................................................... Épuisé 4 bis. Nicolas Cabasïlvs : Explication de la divine Liturgie. S. Salaville, A. A., de l’Inst. fr. des Et. byz. .. En préparation 5 bis. D1AD00UE de Photicé : Œuvres spirituelles. E. des Places, S. J., prof, à l'Inst. biblique de Rome ( 1955) .. 14,10 6. Grégoire de Nysse : La création de l'homme. J. Laplace, S. J., et J. Daniélou, S. J. (trad, seule) (1944) ............. Épuisé 7 bis. Origène : Homélies sur la Genèse. II. de Lubac, S. J., prof, à la Fac. de Théol. de Lyon, et L. Doutreleau, S. J. En préparation 8. NlCÉTAS Stéthatos : Le paradis spirituel. M. Chalendard, doct. ès lettres (1945)........................... Remplacé par le n° 81 9 bis. Maxime le Confesseur : Centuries sur la charité. J. Pcgon, S. J., prof, à la Fac. de Théol. de Fourvièrc En préparation 10. Ignace d'Antioche : Lettres. — Lettre et Martyre de Polycari’e de Smyrne. P .-Th. Camelot, O. P., prof, aux Fac. dominie, du Saulchoir (3· édition, 1958) ........... 12,00 11 bis. Hippolyte de Rome : La Tradition apostolique. B. Botte, O. S. B., au Mont-César ....................... En préparation 12. Jean Moschus : Le Pré spirituel. M. J. Rouët de Journel, S. J., prof, à l’Inst. cath. de Paris (trad, seule) (1946) .. Épuisé 13 bis. Jean Chrysostome : Lettres à Olympias. A. M. Malingrey, agr. de l’Universïté ........................................En préparation Trad, seule (1947) .... 8,70 F 14. HIPPOLYTE : Commentaire sur Daniel. G. Bardy et M. Le­ fèvre (1947) ....................................................................................Épuisé Trad, seule .... 9,60 15. Athanasb d'Alexandrie : Lettres à Séraplon. J. Lebon, prof, à l’Univ. de Louvain (trad, seule) (1947)................... 8,10 16. Origine : Homélies sur l'Exode. H. de Lubac, S. J., et J. Fortier, S. J. (trad, seule) (1947) ........................................ 10,50 17 bis. Basile de CÉSARÉH : Traité du Saint-Esprit. B. Proche, O. P.................................................................................. En préparation Trad, seule (1947) .... 10,50 18. Athanase d'Alexandrie : Discours contre les païens. De l'incarnation du Verbe. P.-Th. Camelot, O. P. (trad, seule) (1947) .......................................................................................... 12,30 19. Hilaire de Poitiers : Traité des Mystères. P. Brisson, prof, à rÙniv. de Poitiers (1947) ............................................ 7,50 20. Théophile d’Antioche : Trois livres à Autolycus. J. Sen­ ..................................................................................... 10,80 Trad, seule .... 7,20 21. ÊtbÉrtb : Journal de voyage. H. Pétré, prof, à SainteMarie de Neuilly (réimpression 1964) ...................... 11,70 22 bis. Léon le Grand : Sermons, t. I. J. Leclercq, O. S. B., et R. Dollc, O. S. B., à Clervaux (1964) ....................... 18.00 23. Clément d'Alexandrie : Extraits de Tliéodote. F. Sagnard, O. P., prof, aux Fac. du Saulchoir (1948) ..................... Épuisé 24 bis. Ptolémée : Lettres à Flora. G. Quispel, prof, à l’Univ. d’Utrccht .............................................................. .............. En préparation 25 bis. Ambroise de Milan : Des sacrements. Des mystères. B. Botte, O. S. B. (1961) ................................................................. 13,20 26. Basile de Césaréb : Homélies sur l’Hexaéinéron. S. Giet, prof, à l’Univ. de Strasbourg (1950) .................................... 19,50 27. Homélies Pascales, t. I. P. Nautin, chargé de recherches au C. N. R. S. (1951) ......................................................................... 8,40 28. Jean Chrysostoms : Sur rincompréhcnsibilité de Dieu. F. Cavallera, S. J., prof, à l’Inst. cath. de Toulouse, J. Daniélou, S. J., et R. Flacelière, prof, à la Sorbonne (1951) .................................................................................................. Épuisé 29. ORIGfeNE : Homélies sur les Nombres. J. Méhat, agr. de l’Univ. (trad, seule) (1951)............................................................. 21,00 30. Clément d'Alexandrie : Stromate I. C. Mondéscrt, S. J., et M. Caster, prof, à l’Univ. de Toulouse (1951) ........... Épuisé 31. Eusèoe de Césarée : Histoire ecclésiastique, t. I. G. Bardy (réimpression 1965) ......................................................................... 17,40 32. Grégoire le Grand : Morales sur Job. R. Gillet, O. S. B., et A. de Gaudemaris, O. S. B., à Paris (1952) ................... 14,40 33 bis. A Dlognète. H.-I. Marrou, prof, à la Sorbonne .... 15,00 der (1948) 34. de Lyon : Contre les hérésies, livre III. F. Sagnard, O. P. (1952) ................................................................................... Épuisé Irénée 35 bis. Tertullien : Traité du baptême. F. Refoulé, O. P. En préparation F 36. Homélies Pascales, t. II. P. Nautin (1953) ........................... 5,85 37 bis. Origène : Homélies sur le Cantique. O. Rousseau, O. S. B., à Chevctognc .......................................En préparation 38. Clément d'Alexandrie : Stromate II. P. Camelot, O. P., 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. Lactancb : De la mort des persécuteurs. 2 volumes. J. Moreau, prof, à l'Université de la Sarre (1954) ........... Théodore! de Cyr : Correspondance, t. I. Y. Azéma, agr. de l’Univ. (1955) ..................................................................... Eusébe de Césarée : Histoire ecclésiastique, t. II. G. Bardy (1955) ......................................................................................................... Jean Cassien : Conférences, t. I. E. Pichcry, O.S.B., à Wisques (1955) ................................................................................. S. Jérôme : Sur Jonas. P. Antin. O.S.B., à Ligugé (1956). Philoxène de Mabboug : Homélies. E. Lemoine (trad. seule) (1956) ............ Ambroise de Milan : Sur S. Luc, t. I. G. Tissot, O.S.B., à Quarr Abbey (1957) ..................................................................... Tertullien : De la prescription contre les hérétiques, P. de Labriolle et F. Refoulé, O. P. (1957) ........................... Philon d'Alexandrie : La migration d'Abraham. R. Cadiou, prof, à l'Inst. cath. de Paris (1957) ........................... Homélies Pascales, t. III. F. Floëri et P. Nautin (1957). 49 bis. Léon le 25,80 7,80 19,20 19,50 8,10 21,00 21.00 9,60 6,00 7,80 Grand : Sermons, t. II. R. Dolle, O. S. B. En préparation 50. Jean Chrysostome : Huit Catéchèses baptismales inédites. A. Wcngcr, A. A., de l’Inst. fr. des Et. byz. (1957)........... 16,50 51. Syméon le nouveau Théologien : Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques. J. Darrouzès, A. A. (1957) .... 9,60 52. Ambroise de Milan : Sur S. Luc, t. II. G. Tissot, O.S.B. (1958) 18,00 53. Hermas : Le Pasteur. R. Joly (1958) ........................................ 1950 54. Jean CASSIEN : Conférences, t. II. E. Pichcry, O. S. B. (1958) ...................................................................................................... 21,00 55. Eusèbe de Césarée : Histoire ecclésiastique, t. III. G. Bardy (1958) ...................................................................................................... 17,50 56. Athanase d’Alexandrie : Deux apologies. J. Szymusiak, S. J. (1958) ......................................................................................... 12,90 57. ThéODORET de Cyr : Thérapeutique des maladies hellé­ niques. 2 volumes. P. Canivet, S. J. (1958) ....................... 48,00 58. Denys l’Aréopacite : La hiérarchie céleste. G. Heil, R. Roques, prof, ù la Fac. de Théol. de Lille, et M. de Gandillac, prof, à la Sorbonne (1958) .................................... 24,00 59. Trois antiques rituels du baptême. A. Salles, de l’Oratoire (trad, seule) (1958) ............................................................. 3,60 60. Aelred de Rievaulx : Quand Jésus eut douze ans... Dom Anselm Hoste, O. S. B., à Steenbrugge et J. Dubois (1958) ......................................................................................................... 6,60 F 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. Saint-Thierry : Traité de la contemplation de Dieu. J. Hourlicr, O. S. B., à Solesmes (1959) ........... IrénÉB DE Lyon : Démonstration de la prédication aposto­ lique. L. Froidcvaux, prof, à l'institut catholique de Paris. Nouvelle trad, sur l’arménien (trad, seule) (1959). Richard de Saint-Victor : La Trinité. G. Salet, S. J., prof, à la Fac. de Théol. de Lyon-Fourvière (1959) .... Jean Cassien : Conférences, t. III. E. Pichery, O. S. B. (1959) Gélase I" : Lettre contre les Lupercales et dlx-hult messes du sacrament aire léonicn. G. Pomarès, Dr en théol. (1960) ......................................................................................... Adam de Perseigne : Lettres, t. I. J. Bouvet, sup' du grand séminaire du Mans (1960) ............................................ Origène : Entretien avec Héraclide. J. Schcrcr, prof, à l’Univ. de Besançon (1960) ........................................................ Marius Victorinus : Traités théologiques sur la Trinité. P. Henry, S. J., prof, à l’institut catholique de Paris, et P. Hadot, attaché au C. N. R. S. Tome 1. Introd., texte critique, traduction (1960). Id. — Tome II. Commentaire et tables (1960). Les 2 vol. Clément d’Alexandrie : Le Pédagogue, t. I. H.-I. Marrou et M. Harl, prof, à la Sorbonne (I960) ................................ Origène : Homélies sur Josué. A. Jaubert, agrégée de FUniversité (1960) ............................................................................. Aaiédée de Lausanne : Huit homélies mariales. G. Bavaud, prof, à Fribourg, J. Dcshusscs et A. Dumas, O. S. B., à Hautccombe (I960) ..................................................................... Eusèoe de CésarÉe : Histoire ecclésiastique, t. IV. intro­ duction générale de G. Bardy et tables de P. Périchon (1960) Léon le Grand : Sermons, t. III. R. Dolle, O.S.B. (1961). S. Augustin : Commentaire de la 1" Epître de S. Jean. P. Agaësse, S. J., prof, à la Fac. de Philos, de Vals-prèsLe-Puy (1961) ..................................................................................... Aelred de Rievaulx : La vie de recluse. Ch. Dumont, O. C. S. O., à Scourmont (1961) ................................................ Defensor de Liglgé : Le livre d’étincelles, t. I. H. R<> chais, O. S. B., à Ligugé (1961) ................................................ GUILLAUME DE 78. Grégoire de Narek : Le livre de Prières. I. Kéchichian, S. J., à Beyrouth (trad, seule) (1961) .................................... 79. Jean Chrysostome : Sur la Providence de Dieu. A.-M. Malingrey (1961) ..................................................................................... 8,40 9,60 24,00 15,00 13,80 10,50 9,60 49,50 16,80 30,00 15,00 24,00 15,60 18,00 13,80 18,00 25,20 19.50 80. Jean Damascene : Homélies sur la Nativité et la Dormi­ tion. P. Voulet, S. J. (1961) ......................................................... 14,70 81. Nicétas Stétilatos : Opuscules et lettres. J. Darrouzès, A. A. (1961) .......................................................................................... 39,00 82. Guillaume de Saint-Thierry : Exposé sur le Cantique des Cantiques. J.-M. Déchanet, O.S.B. (1962) ................. 21,00 F 83. Dioymb l’Aveugle : Sur Zacharie. Texte inédit. L. Dou- trclcau, S. J. Tome I. Introduction et livre I (1962). 84. Id. — Tome II. Livres II et III (1962). 85. Id. — Tome III. Livres IV et V, Index (1962). Les 3 vol. 86. Defensor DE Ligugé : Le livre d'étincelles, t. II. H. Rochais, O. S. B., à Ligugé (1962) ................................................ 87. ORIGINE : Homélies sur S. Luc. H. Crouzcl, F. Fournier, et P. Périchon, S. J. (1962) ........................................................ 88. Lettres des premiers Chartreux, tome I : S. BRUNO, Guigues, S. Anthelmh. Par un Chartreux (1962) ............... 89. Lettre d'Aristée à Philocrate. A. Pelletier, S. J., D' èslettres (1962) ......................................................................................... 90. Vie de sainte Mélanie. Dr D. Gorce, D' ès-lcttrcs (1962) .. 91. Anselme de Cantorbéry : Pourquoi Dieu s’est fait homme. R. Roques, Dir. d’ét. à l’Ec. prat. des Hautes Etudes (1963) 92. Dorothée de Gaza : Œuvre» spirituelles. L. Régnault et J. de Préville, O. S. B., à Solesmes (1963) ........................... 93. Baudouin de Ford : Le sacrement de l'autel. J. Morson, O. C. S. O., E. de Solms, O. S. B., J. Leclercq, O. S. B. Tome I (1963). 94. Id. — Tome II (1963). Les 2 vol.................................................... 95. Méthode d'Olymfb : Le banquet. H. Musurillo, S. J., V.-H. Dcbidour, agrégé de l'université (1963) ................... 96. Syméon le Nouveau Théologien : Catéchèses. Mgr B. Krivochéine et J. Paramelle, S. J. Tome I. Introduction et Catéchèses 1-5 (1963) ......................... '...................................... 97. Cyrille d’Alexandrie : Deux dialogues christologlques, M.'G. de Durand, O. P., prof, à l'institut d'Et. Méd. de Montréal (1964) ................................................................................. 98. Théodoret de Cyr : Correspondance, t. II. Y. Azéma (1964) 99. Romanos le Méiodp : Hymnes. J. Grosdidicr de Matons, agrégé de l'Université. Tome I. Introduction et Hymnes I-VIII (1964) ..................................................................... 100. Irénéb de Lyon : Contre les hérésies, livre IV. A. Rous­ seau, O. C. S. O., avec la collaboration de B. Hcmmcrdinger, Ch. Mercier, L. Doutreleau (2 vol.) (1965) .... 101. Quodvultdeus : Livre des promesses et des prédictions de Dieu. R. Braun, prof, à l’Univ. d’Aix-Marseille. Tome I (1964). 102. Id. — Tome II (1964). Les 2 vol................................................ 103. Jean Chrysostome : Lettre d’exil. A.-M. Malingrcy, Maître de Conf. à l’Univ. de Lille (1964) ........................... 104. Syméon le Nouveau Théologien : Catéchèses. B. Krivochéine et J. Paramelle. Tome II. Catéchèses 6-22 (1964). 105. La Règle du Maître. A. de Vogué, O. S. B., à la Pierrequi-Vire. Tome I. Introduction et chap. 1-10 (1964). 106. Id. — Tome II. Chap. 11-95 (1964). Les 2 vol....................... 107. Id. — Tome III. Concordance et Index orthographique. J.-M. Clément, J. Neufville et D. Demcslay, O. S. B. (1965) 84.00 15,00 33,00 17,40 24,00 24,00 33,00 42,00 36,00 30,00 38,70 45,00 22,80 42,00 96,00 48,00 15,00 39,00 64,80 35,10 F 108. Clément d'Alexandrie : Le Pédagogue, tome IL Cl. Mondésert et H.-I. MarroU (1965) ................................ 109. Jean Cassien : Institutions cénobitiques. J.-C. Guy, S. J. (1965) ......................................................................................................... 110. Romanos le Mélodb : Hymnes. J. Grosdidier de Matons. Tome II. Hymnes IXXX (1965) ............................................ 111. Théodore? de Cyr : Correspondance, t. III. Y. Azéma (1965) ...................................................................................................... 112. Constance de Lyon : Vie de S. Germain d’Auxerre. R. Bonus (1965) ............................................................................. 113. Syméon le Nouveau Théologien : Catéchèses. B. Krivochéine et J. Paramelle. Tome III. Catéchèses 23-34, Actions de grâces 1-2 (1965) ......................................................... 114. Romanos le Mélode : Hymnes. J. Grosdidier de Matons. Tome III. Hymnes XXI-XXXI (1965). SOUS PRESSE Grégoire de Nyssb : Traité de la Virginité. M. Aubineau, S. J. Jean Chrysostome : Lettres à Théodore. J. Dumortier. Cyrille de Jérusalem : Catéchèses mystagogiques. A. Piédagnel. Syméon le Nouveau Théologien : Traités théologiques et éthiques. 2 vol. J. Darrouzcs. S. AUGUSTIN : Sermons pour la Pâque. S. Poque. S. êphrem : Commentaire sur le Diatcssaron. L. Leloir. Anselme de Havelberg : Dialogues, Livre I. G. Salet. Ste Gertrude : Œuvres spirituelles. Par les moines de l'Abbayc de Saint-Paul de Wisques. Tomes I et II. Sulpice Sévère : Vic de S. Martin. 3 vol. J. Fontaine. Méliton de Sardes : Sur la Pâque. O. Perler. 24,00 39,00 37J0 25,20 16,20 39,00 SOURCES CHRÉTIENNES Adam dk Perseigné. Lettres, I : 66. RïEVAULX. Quand Jésus eut douze ans : 60. lui vie de recluse : 76. AJILRED DR AMBR01S8 D€ MILAN. Des sacrements ; 25. Des mystères : 25. Sur saint Luc, I-VI : 45. — VII-X : 52. Amêdée ds Lausanne. Huit homélies mariales : 72. ANSELME DE CàNTORMIRY. Pourquoi Dieu s'est fait homme : 91 Lettre d’ARiSTÉB : 89. Athanasc d’Aijïxandrie. De l’incarnation du Verbe : 18. Deux apologies : 56. Discours contre les païens : 18. Lettres à Sérapion : 15. Athékacore. Supplique au sujet des chrétiens : 3. Augustin. Commentaire de la première Êpîtrc de saint Jean : 75. B\$(LB dp. CRsarée. Homélies sur l’Hexaéméron : 26. Traité du Saint-Esprit : 17. Baudouin de Ford. Le sacrement de l’autel : 93 et 94. Cassien, voir Jean Cassien. Chartreux. Lettres des premiers Chartreux, I : 88. Clément d’Alexandrie. Le Pédagogue, 1 : 70. Π : 108. Protrcptiquc : 2. Stromate I : 30. Stromate II : 38. Extraits de Théodotc : 23. Constance de Lyon. Vie de S. Germain d’Auxerre : 112. Cyrille d’Alexandrie. Deux dialogues christologiqucs : 97. Defensor de Licucé. Livre d'étincelles, 1-32 : 77. 33-31 : 86. Drnys L’ARÔOPAGITI!. La hiérarchie céleste : 58. Djadoque de Photicé. Œuvres spirituelles : 5. Didymb l’Aveuglr. Sur Zacharie, I : S3. Π-ΙΙΙ : 84. — IV-V : 85. A DlOGNfcîB : 33. Dorothée de Gaza. Œuvres spirituelles : 92. ÊTHÉRIE. Journal de voyage : 21. EüSteE Dfi CÉSARÉE. Histoire ecclésiastique, I-IV : 31. — V-VH : 41. — VIII-X : 55. — Introduction et Index : 73. Gélase 1«. lettre contre les lupcrcales et dixhuit messes : 65. Grégoire de Narex. Le livre de Prières : 78. Grégoire de Nyssb. La création de l’homme : 6. Vie de Moïse : 1. Grégoire le Grand. Morales sur Job : 32. Guillaume de Saint-Thierry. Exposé sur le Cantique : 82. Traité de la contemplation de Dieu : 61. Hermas. Le Pasteur : 53. Hilaire dp. Poitiers. Traité des Mystères : /9. Hippolyte de Rome. Commentaire sur Daniel : 14. La Tradition apostolique : 11. Homélies Pascales. Tome I : 27. - II : 36. — III : 48. Ignace d’Antiochl*. Lettres : 10. Iréném de Lyon. Contre les Hérésies, II! : 34. IV : 100. Démonstration de la prédication apostolique : 62. Jean Cassien. Conférences, I-VII : 42. — VIII-XVII : 54. — XVI1I-XX1V : 64. Institutions : /0?. JEAN CHRYSOSTOMS. Huit catéchèses baptismales : 50. Lettre d'exil : 103. Lettres à Olympias : 13. Sur Tincompréhensibilité de Dieu : 28. Sur la providence de Dieu : 79. Jean Damascene. Homélies sur la Nativité et la Dor­ mition : 80. Jean Moschus. Le Pré spirituel : 12. JÉRÔME. Sur Jonas : 43. Lactance. De la mort des persécuteurs : 39 (2 vol.). Léon lb Grand. Sermons, 1-19 : 22. — 20-37 : 49. — 38-64 : 74. Marius Victorinus. Traités théologiques sur la Trinité · 68 et 69. Maxime le Confesseur. Centuries sur la Charité ; 9. Méianib, voir Vie. Méthode dOlymhl Le banquet : 95. Nicétas Stéthatos. Opuscules et Lettres : 81. Nicolas Cabasilas. Explication de la divine liturgie · 4 Origène. Entretien avec Héraclide : ^7. Homélies sur la Genèse : 7. Homélies sur l’Exode : 16. Homélies sur les Nombres : 29 Homélies sur Josué : 71. Homélies sur le Cantique ; & Homélies sur saint Luc : 87. Philon d'Alexandrie. La migration d'Abraham : 47. Philoxènb de Mabboug. Homélies : 44. POLYCARIU DE S.MYRNB. Lettre et Martyre : 10. Ptolémée. Lettre à Flora : 24. Qlwvultdeus. Livre des promesses : 101 et 102. RÎîCle du Maître. Tome I : 105. — H : 106. — III : 107. Richard de Saint-Victor. La Trinité : 63. Rituels. Trois antiques rituels du Baptême · 59. Romanos le Méloob. Hymnes, I : 99. Il : 110. — III : 114. Symôon lu Nouveau Théologien. Catéchèses, 1-5 : 96. — 6-22 : 104. — 23-34 : 113. Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques : 51. Tertullicn. De la prescription contre les héré­ tiques : 46. Traité du baptême : 35. Théoooret de Cyr. Correspondance, lettres 1-LII : 40. — lettres 1-95 : 98. — lettres 96-147 : 111. Thérapeutique des maladies hellé­ niques : 57 (2 vol.). Théoootb. Extraits (Clément d'Alex.) : 23. Théophile d'Antioche. Trois lettres à Autolycus : 20. Vie du sainte Mélanlu : 90. Également aux Éditions du Cerf : LES ŒUVRES DE PHILON D’ALEXANDRIE publiées sous la direction de R. Arxaloez, C. Moxdésert, J. Pouilloux. Texte grec et traduction française. Volumes déjà parus : F 1. Introduction générale, De opificio mundi. R. Arnaldez (1961) ...................................................................................................... 2. Legum allegoriae. C. Mondésert (1962) .................................... 3. De cherubim. J. Gorez (1963) .................................................... 5. Quod deterius potlorl insidiari soleat. I. Feuer (1965). 7-8. De glgantibus. Quod Deus sit immutabilis. A. Mosès (1963) ...................................................................................................... 9. De agricultura. J. Pouilloux (1961) ........................................... 10. De plantatione. J. Pouilloux (1963) ........................................... 11-12. De ebrietate. De sobrietate. J. Gorez (1962) ................... 13. De confusione linguarum. J .-G. Kalin (1963) ...................... 14. De migratione Abrabaml. J. Cazcaux (1965) ........................ 18. De mutatione nominum. R. Arnaldez (1964) ....................... 19. De somniis. P. Savinel (1962) ........................................................ 21. De loscpho. J. Laporte (1964) .................................................... 23. De Decalogo. V. Nikiprowctzky (1965) ................................ 26. De virtutibus. R. Arnaldez, A.-M. Vérilhac, M.-R. Scrvcl et P. Delobre (1962) ..................................................................... 27. Dc praemiis et poenis. De exsecrationibus. A. Beckaert (1961) ...................................................................................................... 29. De vita contemplativa. F. Daumas et P. Miquel (1964) .. Sous presse : 4. De sacrificiis Abells et Cainl. A. Méasson. 20. De Abrahamo. J. Gorez. 15,60 24,60 7,80 12,00 15,00 9,60 11,70 14,70 15,00 21,00 12,90 21,00 12,60 12,90 15,00 12,60 12,00 IMPRIMERIE A. BONTEM PS, LIMOGES (FRANCE) Registre des travaux : Imprimeur: 21.659— Éditeur: 5.47*2 Dépôt légal : 4« trimestre 1965