XIV HOMÉLIES DU IXe SIÈCLE ixsc-n- » SOURCES CHRÉTIENNES Directeurs-fondateurs : H. de. Lubac, s. J., et J. Daniélou, s. j. Directeur : C. Mondesert, s. j. N» 161 XIV HOMÉLIES DU IXe SIÈCLE D'UN AUTEUR INCONNU DE L’ITALIE DU NORD INTRODUCTION TEXTE CRITIQUE, TRADUCTION ET NOTES par Paul MERCIER Cet ouvrage est publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique LES ÉDITIONS DU CERF - 29, Bd de Latour-Maubourg PARIS 7e 1970 6A (ο Ο <56 Zî LS J b ! NIHIL OBSTAT î IMPRIMATUR : Lyon, le 8 juin 1970 B. de Vrkgille, sJ. Lyon, le 20 juin 1970 Paul Bony, c.d. © Les Éditions du Cerf, 1970 INTRODUCTION Les homélies qui font l’objet de cette publication n’ont jamais encore été éditées en tant que collection. Elles figurent comme des pièces à part dans la Patrologie latine de Mignc : — soit dans ΓAppendice des œuvres de saint Ambroise, PL 17, Serm. 1, — 3, — 14, — 15, — 17, 603-605, Hoc tempus... Horn. I — II 608-610, Domini nostri... — IV 630-632, Redimite vos... — V 633-634, Adest tempus... 636-637, Eccc appropin­ — VI quant... — 25, 654-656, Eccenunc tempus... — VII — 29, 664-665, Agite, fratres, gra­ ■1 tias... IX —■ 30, 665-667, Scitote fratres... ■ ■ VIII — XI — 31, 667-668, Veniente Domino... — 32, 668-669, Video vos... —■ X — 34, 671-672, Audistis, fratres... —· XII — 36, 675-676, Magna est hodier­ ■ ■ XIII na... — soit dans ΓAppendice des sermons de saint Augustin, PL 39, Serai. 139, 2018, Dies ista et festi­ vitas... Hom. HI — soit, enfin, dans F Appendice des œuvres de saint Maxime, PL 57, Serm. 14, 871-872, Audistis, fratres carissimi... Hom. XIV Le fait qu’elles n'aient trouvé place ainsi qu’en appendice témoigne de l'hésitation des éditeurs à leur sujet. Jusqu'à 8 INTRODUCTION nos jours, en effet, ces homélies ont posé des questions et leur provenance est demeurée incertaine. Bien qu’elles figurent généralement sous le nom de saint Ambroise dans un grand nombre de manuscrits, nous le verrons ’, et bien qu’elles aient été éditées à Borne, pour la première fois, dans les Opera Ambrosii, il n’est plus ques­ tion depuis les Mauristes de les attribuer au grand évêque de Milan *2. Les savants bénédictins ne s’y sont pas trompés, elles n’ont vraiment rien d’ambrosien. On a songé, pour plusieurs d’entre elles, à saint Césaire d’Arles : ainsi les Mauristes eux-mêmes qui avançaient ; ce nom pour les homélies II, III et VIII3; de même, par la suite, C. F. Arnold pour les homélies I, III et VI456 et j C. Callewaert qui suggérait de restituer à l’évêque d'Arles les deux homélies VI et VU r*. Au XVII Ie siècle déjà, Casimir 1 Oudin n’hésitait pas, dans son projet d’édition des œuvres de saint Césaire, à ranger même parmi celles-ci l'ensemble des homélies I à XIIIe. Mais Oom G- Morin, l’éditeur de I Césaire, devait protester énergiquement contre une telle attribution 7. !. Cf. infra, chap. IV, p. 85-103. 2. Nous parlons de» treize premières que les Mauristes trouvaient dans l'édition romaine des œuvres d'Ambroise. Pour l'hoin. XIV, voir infra, p. 107-108. 3. Cf. l'introduction à ces trois sermons : horn. II : ad stylum fCaesarti) totus hic sermo satis accedit (PL 17, 608) ; HI : Caesarianis omnino est annu· meraudus (PL 39,2018 A) ; VIII : Non tantum ocra ille rcccdit a stylo Cacsarii, cujus etiam in sermonibus unum habemus, qui primis verbis cum hoc congruat (PL 17, 665). L'homélie HI est attribuée de même à Césaire par les béné­ dictins de Saint-Maur dans leur Histoire littéraire de la France, t. IV, réédi­ tion de Paris, 1866, p. 207. 4. C. F. Aknold. Caesarius von Arelate, Leipzig 1894, p. 438-140. 5. C. Caixi.waekt, « Le carême à Milan au temps de saint Ambroise », dans la Revue Rénédictinc, 32 (1920), p. 21. 6. C. Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclesiae antiquis..., t. L Leipzig 1722, col. 1347. L'auteur assigne respectivement aux homélies i à XIII les numéros 47, 51, 57. 59, 60, 64, 66, 72, 71. 74 , 73, 75 et 83 de sa future édition. 7. CL CCL 103 (1953), p. XX-XXI; 104, p. 955$. L'édition première reprise pur le Corpus Christianorum est de 1937. INTRODUCTION 9 Plus récemment, Dom H. Leclercq, citant un passage de l’homélie VII dans un article du DACL, suggérait en passant que cette homélie « pourrait appartenir à la fin du ive siècle ou au commencement du vc et à la province de Milan ou à la Gaule cisalpine 12». Naguère, enfin, dans un article de la Revue lîénédictine, Dom C. Lambot proposait d’attribuer l’homélie XII, Audistis fratres quod sanctae mulieres..., à saint Grégoire le Grand : il pourrait s’agir, pensait-il, de notes prises à l’audition de l’une de ses prédications pascales 8... C’est précisément cet article de Dom C. Lambot qui devait amener M. l’abbé R. Étaix, professeur d’IIistoire Ecclésias­ tique aux Facultés Catholiques de Lyon, à examiner dans le cadre d’une étude sur saint Grégoire le Grand la tradition manuscrite de cette homélie, et à découvrir l’ensemble des quatorze pièces dans un manuscrit de Florence, du xve siècle, le Laur., Plut. XIV, 10, et bientôt dans trois autres, dont un du xiic siècle. On devine les questions posées par cette découverte : ces homélies présenteraient-elles des liens ? Formeraient-elles une collection ? Proviendraient-elles finalement du même auteur ? C’est parce que l’examen attentif des textes à la lumière de la critique externe et de la critique interne parait apporter une réponse positive à ces questions que nous pouvons éditer aujourd'hui ces homélies en tant que collec­ tion. 11 est clair que nous devrions commencer par présenter cette justification : clic constituera l’essentiel de l’introduc­ tion. On nous permettra toutefois, avant d'entrer dans le détail d’une analyse parfois technique et pour rester fidèle à l’esprit de la collection Sources Chrétiennes, de jeter, dims un premier chapitre, un regard d’ensemble sur ces homélies. Les chapitres suivants seront consacrés aux problèmes de l'unité d'auteur, de la date et du lieu d’origine, aux témoins du texte, manuscrits et éditions. 1. H. Lbclbrcq, art. Laudes, DACL, t. VIII (1928), col. 1896. 2. Revue Rfnédicline, 54 (1942), p. 12-15. 10 INTRODUCTION Ainsi qu'on le vérifiera plus loin, le texte des homélies qui figure dans la Patrologie latine de Migne est particulièrement corrompu et peu utilisable. Il était donc nécessaire de le revoir. Pour la première fois, nous en donnons une édition critique. *** Cet ouvrage est la reprise d'une thèse de doctorat présentée en 1966 devant la Faculté de 'rhéologie Catholique de Lyon, et c’est pour nous un agréable devoir de remercier M. l’abbé R. Étaix qui l’a patronnée. C’est lui qui est à l'origine de ce travail, on vient de le dire ; il l’avait même ébauché avant de nous le confier, et n'a cessé d'apporter l’essentiel de la documentation, au point qu’il serait honnête de mentionner son nom au bas de la plupart des pages... C’est pourquoi nous voudrions ici, en lui exprimant notre profonde gratitude, lui restituer en quelque sorte ce qui lui appartient. C’est un devoir aussi de remercier les autres membres du. jury dont l’apport nous a été précieux, MM. C. Perrot et R. Soullard, et, très particulièrement, M. l’abbé R. Béraudy dont les remarques et indications en matière liturgique ont été extrêmement utiles, ainsi que M. le Doyen M. Jourjon qui a bien voulu revoir la traduction. Que tous ceux, enfin, qui nous ont apporté leur aide$ notamment Mgr P. Borella, M. l’abbé R. Ainiet, Dom J. Lemarié, Mlle A. Mutzenbecher, ainsi que MM. les Biblio­ thécaires auxquels nous avons eu recours pour obtenir ‘ les microfilms et les renseignements nécessaires, veuillent 1 bien trouver ici l’expression de toute notre reconnaissance. CHAPITRE PREMIER UNE PRÉDICATION SIMPLE POUR UN PEUPLE DE CHRÉTIENS I) y a toujours deux acteurs dans une prédication : un pasteur et un peuple, un pasteur lié à son peuple par la mission qu’il a reçue de lui annoncer la Parole de Dieu ; un peuple lié à son pasteur par la docilité qu’il doit lui témoi­ gner dans la foi : « Croyez-le très fermement, frères, il serait périlleux pour nous de ne pas vous annoncer les mystères de notre Sauveur, mais il est périlleux pour vous de ne leur prêter que peu d’attention » (horn. X, 45-47). Sans entrer ici dans une analyse détaillée de chacune des homélies, nous voudrions en aider la lecture en évoquant le visage de ce peuple et les traits de cette prédication. 1. Un peuple de chrétiens Et d’abord un peuple d’hommes marqués par leur époque : ce n’est pas par hasard que nous voyons apparaître dans l'hom. I, destinée à préparer les cœurs à la venue de Dieu en la fête de Noël, l’image de l'homme qui prépare sa maison pour recevoir son senior (1. 8), ou, dans l’hom. IV, l’allusion à ces hommes qui servent (servire) un roi terrestre au péril de leur vie et moyennant d’immenses difficultés pour un bénéfice (beneficium) appelé à bientôt disparaître (1. 51-52). Ces termes senior, servire, beneficium nous renvoient à un monde déterminé, celui de la féodalité qui s'instaure progrès- 12 INTRODUCTION sivement au ix« siècle clans tout L’Occident, et, en particulier, dans l'Italie du Nord à laquelle appartiennent ces homélies Les cadres anciens de L’État, de la propriété et des relations qu’ils supposaient entre les hommes disparaissent. Des liens nouveaux entre les personnes apparaissent, liens de dépen­ dance personnelle et de fidélité, du simple paysan à l’égard de son seigneur comme du seigneur envers son roi. Moyennant la charge d’un service service militaire à cheval surtout —, le roi accordera au seigneur la jouissance d’une partie de scs domaines, c’est-à-dire un bénéfice ; et de même le seigneur au tenancier la possession d’une terre à charge d’une corvée ou d’une redevance. Face aux dangers du dehors, aux Incur­ sions des Sarrazins assez forts pour mettre, par exemple, le siège devant Rome en 846 et saccager les basiliques Saint-Pierre et Saint-Pau 1-hors-les-Murs, à celles, plus tard, des Hongrois, l’aspect extérieur des villes même se transfor­ me, les chateaux forts se construisent. De plus en plus les populations urbaines ou rurales vivent sous la protection et le gouvernement des seigneurs 1 2. Ce peuple féodal, peuple de maîtres qui chassent, peuple de tenanciers qui vivent de leurs champs, de leurs vignes, de leurs arbres, de leurs bêtes ou de leur jardin, de leur com­ merce, c’cst le peuple de nos homélies. 11 est là à l’église, bien habillé surtout en une fête comme celle de Noël (horn. I, 30-31), présent chaque dimanche en grand nombre (çf. horn. IX, 25), mais plus nombreux peut-être encore au jour des Rameaux où le prédicateur commence son homélie par ces mots : « Je vois, frères, que vous êtes venus à l’église avec plus d’empressement que de coutume » (horn. X). C’est même chaque jour en carême que l’église sera remplie pour la messe (horn. VII, 75), célébrée à l’heure de none. Les fidèles du reste ne sont pas là seulement pour la messe, mais nombreux aussi le dimanche et même en semaine, particulièrement au temps de l’Avent et du carême, ceux 1. Cf. infra, p. 71. 2. Voir J.CAi.MR-rnt, Le monde ftodal, Paris 1951, p. 158-167 ; F. L. Ganshof, Qu'est-ef. qtte la féodalité? 3· edit., Bruxelles 1957, 2· partie. UNE PRÉDICATION SIMPLE 13 qui attendent devant la porte de l’église dès avant le lever du jour pour participer à l’office du matin (hom. VII, 76-78). Certes ce peuple ne compte pas que des saints, mais des chrétiens de toutes sortes... Il y a les bons, honnêtes et persé­ vérants dans les bonnes œuvres, ceux qui pourront se reconnaître au milieu du carême fidèles aux consignes de pénitence données par leur pasteur (hom. IX, 5-10). Mais il y a aussi les autres, les chrétiens moyens, ou meme les mauvais chrétiens, ceux qui se cachent sous ces listes de péchés et de vices qui reviennent si fréquemment dans nos homélies : orgueilleux, méchants, luxurieux, avares, voleurs, ivrognes, et tout particulièrement colériques et emportés... Avec insistance, le pasteur leur prêche les vertus chrétiennes, l'humilité, la charité, la chasteté, l’obéissance et la patience. A tous il rappelle, notamment au début de ΓAvent et du carême, les exigences pénitentielles concernant la prière, le jeûne et l'aumône, ainsi que la confession l. N’imaginons pas cependant que tous acceptent sans réticence ces exigences parfois si coûteuses, l’homélie VII est particulièrement révé­ latrice à ce sujet. Ce n’est certainement pas sans raison, en effet, que le pré­ dicateur insiste avec tant de force sur la confession : « Pour­ quoi le pécheur rougirait-il de faire connaître ses péchés qui sont vus et connus par Dieu, par tous les anges et toutes les âmes élues? La confession libère l’âme de la mort, la confession ouvre le paradis, la confession donne l’espérance du salut. C’est pourquoi l’Écriture dit : ‘ Dis toi-même tes fautes, afin d’être justifié. ’ Ces paroles nous montrent qu’il ne mérite pas d’etre justifié celui qui ne veut pas confesser ses péchés durant sa vie » (hom. VII, 4-12). Pareille insis­ tance trahit sans doute bien des réticences devant l’accu­ sation des péchés, et d’autant plus grandes que l’indis­ crétion des pénitentiels l’avait rendue plus onéreuse. Elles ne sont d’ailleurs pas limitées à cette époque et à ce coin d’Italie : au vnie siècle déjà, un concile bavarois insistait en des termes analogues sur la nécessité de la confession : 1. Voir infra, p. S3, n. 1. 14 INTRODUCTION Melius esi hic in praesenti erubescere in conspectu unius homi­ nis quam in futuro judicio coram cunctis gentibus *. Les déclarations de l’hoin. VII sur la confession seront reprises et souvent répétées dans les collections canoniques du moyen âge s. La réticence des chrétiens se manifeste aussi pour le jeûne. Nous entendons bien ces paysans s’excuser eux-mêmes ou peut-être sc plaindre à leur curé : « Nous ne pouvons pas travailler et jeûner I » Précisons que le jeûne se prolongeait jusqu’à l’heure de none (bom. VII, 73), et pratiquement même jusqu’après la messe célébrée à cette heure et les vêpres qui la suivaient 3. Mais la réponse vient sans hési­ tation : « C’est parce qu’ils ne veulent pas qu’ils ne peuvent pas ! Qu’ils travaillent moins de manière à pouvoir jeûner ! » (horn. VII, 69-70). 11 est encore un domaine où la réticence du peuple chrétien est particulièrement forte : c’est l’acquittement de la dime. Avec quelle lourdeur le pasteur n’en rappelle-t-il pas l’obli­ gation : « Dieu t’a donné neuf parts, mais il s’est réservé la dixième, et si tu ne donnes pas à Dieu cette dixième part, il t’enlèvera les neuf autres » (horn. VII, 31-33). L'argument d'ailleurs n’est pas nouveau, on le rencontre déjà chez saint Césaire d’Arles : Novem tibi partes retractae sunt, quia decimam dare noluisti... si tu illi decimam non dederis, tu ad decimam revoceris (CCL 103, 144-145). Et que beaucoup fussent tentés de s’en tirer aux moindres frais, on le devine facilement lorsqu'on entend le prédicateur insister sur ce que doit être la dîme : « Qu'est-ce que donner loyalement sa dime, sinon ne jamais offrir à Dieu trop peu ou le plus détestable de son grain ou de son vin, des fruits des arbres, de son bétail, de son jardin, de son commerce ou de sa chasse ? » (1. 25-28). Que penser encore de la fidélité du peuple chrétien à l’exigence de la continence conjugale au temps de l’Avent : « Nous vous exhortons... à vous abstenir avec le plus grand soin non seulement de toute impureté, mais même de votre 1. Manst, XIII, 1026; voir également A. Werminghoff, Concilia aevl karolini, t. I. Hanovre 1006, p. 52, où le texte est daté de 740-750. 2. Voir infra, p. 74-77. 3. Voir infra, p. 80, note 2. UNE PRÉDICATION SIMPLE 15 propre femme » (hom. I, 22-24), et du carême : « Qu’absolument personne ne s’unisse à sa femme avant l’octave de Pâques » (hom.VII, 81-82)1 ? On peut se demander dans quelle mesure une telle règle était acceptée et suivie... Pourtant, malgré ces réticences, ce peuple a la foi. Malgré ses lenteurs, ses péchés, il croit en Dieu et en son Fils Jésus qui vient dans la chair pour nous conduire au ciel : « C'est pour cela que le Fils de Dieu est venu sur la terre, afin qu’en suivant ses exemples vous puissiez monter de la terre dans le ciel » (hom. III, 57-59). Il croit au péché et au drame de la chute originelle. Il croit au diable dont la mention revient dans huit homélies sur quatorze et à sen action persécutrice, même si l’imagerie qui l’accompagne parfois peut paraître enfantine : « C’est pour les perdre que le diable aime ses fils, comme le glouton aime le porc : pour le manger » (hom. VIII, 21-23). C’est le diable qui est à l’œuvre pour nous détourner du chemin de la crèche et par scs séductions nous entraîner chez Hérodc (hom. III, 37-39). il faut lutter pour ne pas se laisser vaincre par ses ruses, et pour échapper à son esclavage (hom. IV, 47-50 ; X, 41-43). Ce peuple sait que Jésus vient pour son salut, qu'il est racheté par le sang précieux du Christ (hom.VII, 96-97), que son séjour ici-bas n’est, selon le mot de saint Grégoire, qu’un séjour à l’étranger, sa vraie patrie le paradis (hom. Ill, 53-54). Ajoutons-le, nous devinons dans ce peuple, malgré ce qu’il peut présenter encore de rudesse, une âme pleine de déli­ catesse, de douceur, de « dévotion » au sens que le moyen âge donne à ce mot, c’est-à-dire d’une disposition intérieure de foi, de tendre piété dans la prière 2... Illi vero possunt... dulcius ac devotius Deum laudare, qui ita sicut in quadra­ gesimae capite novimus, uivere studuerunt (hom. IX, 5-7). Façonné par la sainte Écriture, le chrétien de nos homélies entre à son tour dans cette Histoire sainte. Il est capable de pleurer, de s’émouvoir contre les Juifs persécuteurs du 1. Voir infra, p. 153, n. '2. 2. Voir J. Chatjllon, art. Devofio. dans le Dictionnaire de Spiritualité, III, 710. 16 INTRODUCTION Christ ; — notons ici l'antipathie visible contre les Juifs incrédules qui persécutent le Christ (horn. VIII, 47-53), les Juifs maudits (hom. IX, 53), dont on souligne l'attitude mensongère, les paroles injurieuses à l’égard du Seigneur (hom. VIII, 10-12, 40-43), avec qui on refuse de « sabbatiser ’ » (hom. V, 41). Il veut s’associer aux nobles exemples de l’Écriture, Moïse, Élie, les Ninivites, Pierre, Nathanaël. Il sait que Dieu se fait voir à ceux qui l’aiment (hom. VIH, 62-63) et il est capable de désirer voir Dieu. Profondément marqué également par la liturgie, c'est en elle qu’il communie à l’Écriture et découvre l'actualité de la Parole, qu’il monte lui aussi, au jour de Noël, de la Galilée, c'est-à-dire du monde qui passe, à la Judée de la vraie foi, afin de devenir Bethléem, c’est-à-dire la maison du Christ (hom. II, 17-20) ; qu’il offre des présents en la fête de l’Épiphanie (hom. III, 46-48); qu’au jour de Pâques il passe de ce monde vers le Père en rejetant le vieux levain (hom. XII). Spontanément il entre dans les gestes qui lui sont proposés par la liturgie pour les accomplir spiri­ tuellement. Tel est le peuple que nous entrevoyons à travers ces homélies, peuple du moyen âge, peuple au sang chaud et aux péchés bien marqués mais peuple capable de croire et d’aimer. Nous pouvons maintenant nous tourner vers le pasteur. 2. Une prédication simple mais non pauvre Le visage concret de ce pasteur nous demeure inconnu. Était-il prêtre ou évêque? Fait-il allusion à sa propre qualité lorsqu’il déclare dans l’hom. VIII : a C’est mensonge de se dire chrétien et de ne pas faire les œuvres du Christ. C’est mensonge de se déclarer prêtre ou clerc et d’accomplir des choses contraires à cet ordre » (1. 29-32), ou faut-il songer à 1. Voir infra, p. 181, η. 1. UNE PRÉDICATION SIMPLE 17 un évêque parlant à des clercs et à des prêtres ? Nous ne pouvons le dire. On pourrait se demander également si ces sermons ont bien été prêchés tels quels. On ne manquera pas, en effet, d’être frappé dès l’abord par l’extrême brièveté de ces pièces, en particulier des homélies pour ΓAvent, la Quinquagésime et la fête des saints Nazairc et Cclse. Cette brièveté tranche par rapport aux développements habituellement plus longs d’un saint Augustin, d’un saint Léon, d'un saint Grégoire le Grand ou d’un Paul Diacre, à tel point que l'on peut se demander, en effet, s’il ne s’agirait pas ici de schémas en vue d'une prédication ou de notes prises à l’occasion d’une prédication, plutôt que de sermons totalement écrits. Cette dernière hypothèse d’ailleurs est celle que formulait Dom C. LambOt à propos de l’hom. XII. En fait, le soin de la composition, la précision des phrases, la dépendance parfois étroite des sources, dans l’hom. II ou l’hom. V par exemple, invitent à penser plutôt à des pièces écrites. Nous le verrons d’ailleurs, la brièveté et la concision apparaissent comme des traits caractéristiques de ccttc collection. Ajoutons que cette brièveté n’est pas chose exceptionnelle pour l’époque. Le manuscrit de Bâle, Univ. B. VII 6, qui date du xii® siècle mais pourrait renvoyer, selon Dom G. Morin, à un document milanais de l’époque carolin­ gienne l, présente lui aussi de courtes homélies dans le genre des nôtres. Ces quatorze pièces laissent apparaître en tout cas une prédication remarquable par sa simplicité et son caractère pastoral. 1. G. Morin, ■ Λ travers les manuscrits de BAlc. Notices et extraits des plus anciens manuscrits latins ■ dans Basler Zeitschrift für Geschichte und Alterfurnskunde. 26 (1927), p. 175-249, que nous citons d'après H. Barré, Zxs homéHaircs carolingiens de l'Écolc d'Auxerre, collection « Studi c Testi », 225, Vatican 1962, p. 27. H. Barré renvoie aussi pour ce manuscrit à G. Meyer et M. BurckaRut, Die mitlelalierliche Ilandschriften der Unluersittilsbiblio· ihek Basel. Basel, t. I (1960). p. 670-673. 18 INTRODUCTION Des pièces simples Il est bien clair, en effet, que nos homélies n’ont pas le génie des serinons de saint Augustin, ou la solennité — qui n'était pourtant pas sans simplicité — des serinons du pape saint Léon. Plus proches à certains égards des sermons de saint Césairc d’Arles ou de saint Grégoire le Grand, elles n’en égalent pas la richesse de pensée et l’habilité de développe­ ment... Ce sont des pièces sans éclat, sans artifice oratoire, dépouillées, presque sèches, des pièces humbles et simples. Simplicité pourtant ne veut pas dire pauvreté. Ces ser­ mons ne sont pas vides et ils doivent de ne pas l’être à leur contact avec les Pères. Le relevé des sources patristiques montrera combien ces pièces sont dépendantes de la tradi­ tion patristique : Bèdc le Vénérable, saint Grégoire, saint Césaire d’Arles, saint Augustin... Disons même, sans nier pour autant l’originalité de l’auteur, qu'il n’y a peut-être pas dans ces quatorze homélies d’idée vraiment nouvelle, qui n’appartienne déjà au trésor des Pères. C’est ce contact avec les Pères qui leur assure une réelle richesse spirituelle. Sans doute cette prédication reste-t-elle essentiellement morale. Ainsi dans l’homélie de Noël, l’auteur ne s'arrête-t-il pas sur le mystère de l’Incarnation. Son explication du texte évangélique n’est guère qu’une invitation à aimer la paix, à donner à Dieu le tribut de la foi et de la bonne conduite, à pratiquer les bonnes œuvres, à pardonner, etc... (horn. II). De même au matin de l'Épiphanie, après avoir rappelé brièvement les différents mystères célébrés en cette fête, il invitera surtout ses paroissiens à rejeter loin d’eux les mauvai­ ses actions, à venir à l’église avec ardeur et empressement à l’exemple des mages, comme eux à offrir au Seigneur des présents, à s'offrir eux-mêmes, à pratiquer la foi, l’espérance, la charité, la patience, l’humilité et la chasteté, à rejeter le vol, la luxure, la haine, l’orgueil et tout ce qui est mal... (hom. III). Il serait facile de reprendre ainsi chaque homélie et de faire ressortir le caractère essentiellement moral de cette prédication. Morale, celle-ci n’est pourtant aucunement desséchante, UNE PRÉDICATION SIMPLE 19 parce qu’elle n’est pas coupée de son lien avec les mystères du salut, mais tout entière en référence au Seigneur à accueil­ lir, à suivre, à imiter, à aimer. C’est pour préparer sa venue qu'il s’agit de faire l’aumône, de venir à l’église, de rejeter impureté, haine, colère et emportements, jurons, blasphè­ mes, orgueil, etc... (horn. 1, § 2) ; pour l’honorer en lui offrant des dons agréables qu’il est demandé de pratiquer la foi, l’espérance et la charité, la patience, l’humilité, la chasteté... (horn. III, § 2) ; pour avoir part à l’homme nouveau qu’il faut renouveler sa vie au temps de la Septuagésime (horn. IV, §2). C’est pour imiter la patience du Seigneur devant les insultes des Juifs que l’on doit pratiquer la patience (horn. VIII, §3) ; pour ne pas lapider Jésus à leur exemple qu’il faut fuir le mensonge (horn. VIII, §5); pour rencontrer le Sauveur que nous sommes invités à venir, comme les saintes femmes, avec le parfum des bonnes œuvres et des vertus, et ù fuir les vices (horn. XII, §2). C’est cette référence permanente à la per­ sonne du Seigneur qui fait de cette prédication une prédica­ tion nourissantc pour la foi et la vie spirituelle. Bien que renseignement proprement dogmatique ne soit pas développé pour lui-même, comme nous venons de le dire, et que l’auteur ne s’attarde jamais dans une contemplation plus gratuite du donné de la foi, cette prédication n’est pas toutefois sans contenir de manière diffuse un enseignement réel sur les principaux mystères du salut, l'incarnation et Pâques. Il y a ainsi dans les deux homélies de Γ A vent et de Noël un enseignement véritable sur l'abaissement de Dieu dans l’incarnation et le motif profond de sa venue : « Juste, il est venu vers nous qui étions pécheurs pour de ces pécheurs faire des justes ; saint, il est venu vers nous impies pour nous faire saints ; humble, il est venu vers les orgueilleux pour de ces orgueilleux faire des humbles o (horn. I, 15-18) ; « C’est à juste titre qu'il naît en chemin, lui qui venait nous montrer le chemin. Il a voulu reposer dans une crèche étroite, lui qui venait préparer pour nous les larges espaces du royaume céleste. Il a voulu être enveloppé non dans des langes de soie ou tissés d’or mais dans des langes grossiers, lui qui venait nous rendre la robe de l’immortalité » (horn. II, 24-29). En quelques mots l’homélie de Pâques apporte de même un 20 INTRODUCTION enseignement capital : « Célébrant la sainte fête de Pâques, vous devez savoir, frères, ce qu’est Pâques. Pâques signifie passage. Cette fête est ainsi appelée parce que c'est en elle que les fils d’Israël ‘ passèrent ’ d’Égypte, en elle aussi que le Fils de Dieu ‘ passa ’ de ce monde au Père. Mais à quoi vous sert-il de fêter Pâques si vous n’imitez pas ce que vous célébrez, à savoir si vous ne * passez ’ pas d’Égypte, c’est-àdire des ténèbres des vices à la lumière des vertus, et de l'amour du monde à l’attrait de la patrie céleste? » (hom. XII, 31-39). Nous pouvons reconnaître également, à travers cette prédication, des thèmes plus marqués : ainsi un sens profond de la grâce, une véritable perspective eschatologique. Ce sens de la grâce se manifeste, par exemple, dans l’invita­ tion à rendre grâces pour les bonnes oeuvres (hom. 111, 15-16), pour la protection de Dieu et la fidélité aux exercices de carême (hom. IX, 3-7) ; dans la conviction que c’est la grâce de Dieu qui permet de vivre dans la chasteté (hom. IV, 35), de garder ce qui a été promis dans le baptême (hom. III, ΙΟ­ Ι 1 ; XI1, 60), que c’est Dieu qui donne libéralement le denier de la récompense éternelle (hom. IV, 55-56) ; il s’exprime régulièrement dans les formules qui reviennent en finale des homélies : Ipso praestante, Quod ipse concedat. Notons aussi un réel sens eschatologique, dont témoigne notamment la référence, si fréquente dans ces homélies, à la patrie céleste Peut-être cette attention portée à la patrie céleste ne va-t-elle pas d’ailleurs sans une certaine dépré­ ciation des valeurs du monde et un certain pessimisme à leur égard : « Voici, frères très chers, le temps qu’on appelle Sexagésimc. Aussi bien est-il nécessaire que la vie soit chan­ gée, les mœurs corrigées, le inonde méprisé et la patrie céleste plus ardemment aimée u (hom. V, 2-5) ; « S’il existe trop d’insensés pour chérir l’exil au lieu de la patrie, méprisez quant à vous celte vie malheureuse et peu sûre, afin de par­ venir au bonheur très sûr de la patrie céleste » (hom. III 54-57). 1. Voir infra, p. 37. UNE PRÉDICATION SIMPLE 21 Un souci essentiellement pastoral Plus encore peut-être que par leur simplicité, ces homélies sont remarquables par leur caractère essentiellement pasto­ ral. Le souci premier du prédicateur est d'atteindre son peuple et d’obtenir de chacun une réponse. Déjà sans doute cette visée pastorale se traduit dans l’insistance que nous avions signalée sur l’aspect moral, une insistance qui tient à la volonté du pasteur de souligner avant tout les conséquences de l'Évangile pour la vie de ses parois­ siens. Cette visée pastorale se traduit aussi par un style concret et imagé. L’auteur recourt à de fréquentes comparaisons. Préparant les fidèles à Noël, il compare la venue de Dieu à la venue du seigneur pour lequel il faut nettoyer et orner sa maison (hom. 1, 7-11). Il dira de meme au jour de la Nativité : « Nous donnons des présents aux rois et aux amis que nous recevons chez nous, et nous ne donnerions rien au créateur de toutes choses lorsqu’il vient vers nous ? <■ (hom. II, 77-78) ; remarquant chez certains la recherche d’habits précieux, il les avertira : « Soyez quant à vous préoccupés davantage des richesses et des vêtements spirituels « (hom. 1, 31-32). Ailleurs il opposera l’empressement des hommes à rechercher des avantages terrestres et leur peu d’ardeur pour le royaume de Dieu : « De malheureux hommes servent un roi terrestre au péril de leur vie et moyennant d’énormes difficultés pour un bénéfice très vite passé et disparu, pourquoi ne serviriezvous pas le roi du ciel pour obtenir le bonheur du Royaume ? n (horn. IV, 50-53) ; commentant l’évangile de l’aveugle-né, il s’écriera : « Qui y a-t-il en ce moment, parmi toute cette foule, qui, s’il devait, je ne dis pas être tué, mais seulement perdre les yeux, ne donnerait pas, pour y échapper, tout ce qu’il possède ? Mais si vous craignez ainsi la mort de la chair, pourquoi ne craindriez-vous pas la mort de l’àmc ?... Et si vous tenez ainsi aux yeux du corps que vous perdrez bientôt par la mort, pourquoi n’aimcricz-vous pas les yeux spirituels par lesquels vous pourrez voir sans fin votre Dieu et Sei­ gneur ? « (hom. IX, 25-34). 22 INTRODUCTION Elle sc traduit encore par un certain nombre de formules vigoureuses appelées à frapper et heurter l’auditeur. Rele­ vons-en quelques-unes : « 11 est mieux d’éviter le péché que de le corriger » (hom. III, 38) ; « Il ne mérite pas d’être justifié celui qui ne veut pas confesser scs péchés durant sa vie » (hom. Vil, 10-11) ; « La vraie pénitence, c’est la contri­ tion du cœur et la douleur de l’âme pour le mal qu’on a commis » (horn. VII, 13-14) ; « C’est mensonge de se dire chré­ tien et de ne pas faire les œuvres du Christ » (hom. VIII, 29-30) ; » 11 y a artifice lorsqu’on dit des paroles de paix à son prochain avec les lèvres, et qu’on garde pour lui de la colère dans le cœur » (hom. XIV, 18-20). Plus encore, ce souci pastoral apparaît dans un ton extrê­ mement direct, presque brutal parfois. Avec force, le pasteur interpelle ses auditeurs : « Veillez, frères, à ne pas lapider Jésus... » (hom. VIII, 47-48) ; >·. Redoutez, frères, cette nuit dont le Sauveur dit : la nuit vient dans laquelle nul ne peut travailler » (hom. IX, 41-42). 11 n’hésite pas à redoubler son avertissement pour lui donner plus de vigueur encore : « Veil­ lez, frères, veillez à ce qu'il n’y ait pas chez vous de vieux levain » (hom. XII, 55-56); « Voyez, frères, voyez ce qu’a fait l’orgueil... n (hom. XIII, 16) ; « Fuyez, frères, un tel père ; fuyez selon l’avertissement du prophète... » (hom. VIII, 14-15). Ailleurs il renvoie chacun à sa conscience : « Frères,... regardez vos cœurs et vos pensées... » (hom. 111, 15) ; « Reve­ nez à votre conscience, bien-aimés... » (hom. X, 43). C’est dans ce sens également d’une interpellation vigoureuse de l’auditoire, qu’il faut comprendre l’expression et vos (fratres), qui revient si fréquemment dans les homélies 1 : >·. Imitez les mages... Ils lui ont offert des présents précieux. OfTrez-lui quant à vous vos âmes » (hom. Ill, 19-21) ; « Et de même aussi que celui qui lutte contre un autre s’abstient de tout, ainsi vous-mêmes devez-vous vous abstenir de tous les vices » (hom. IV, 47-49) ; « Que cherchaient ces saintes femmes dans le tombeau, sinon le corps du Seigneur Jésus ? Et vous-mêmes que cherchez-vous dans l’Église, sinon Jésus, c'est-à-dire le Sauveur ? » (hom. XII, 12-15). 1. Voir infra. p. 36. UNE PRÉDICATION SIMPLE 23 Le prédicateur s’efforce d’aller pour ainsi dire chercher chaque auditeur dans la situation où il se trouve, dans la catégorie particulière qui est la sienne : « Que celui qui était adultère promette à Dieu la chasteté ; celui qui était avare, la libéralité ; celui qui était porté au vin, la sobriété ; celui qui était orgueilleux, l’humilité ; celui qui était mauvaise langue, la charité n (hom. II, 70-72) ; a Qui passe de la luxure... à la chasteté a renouvelé sa vie. Qui avait l’habitude de voler les biens d’autrui... Qui était orgueilleux..., qui avait coutume de calomnier ses frères... » (hom. IV, 15-20); etc... Ainsi se traduit sa volonté de s’adresser à tous et à chacun en parti­ culier : » Je vous engage tous et vous exhorte chacun en particulier » (hom. VII, 21-22). De tous, bons ou mauvais, il veut obtenir un changement, un progrès, un mouvement en avant : « De même que se renouvelle celui qui passe du mal au bien, de mémo se renouvelle celui qui passe du bien au mieux » (hom. IV, 12-14) ; « Vous pécheurs qui célébrez cette fête, passez des vices aux vertus ; vous qui êtes bons, passez des vertus aux vertus ; et qu’il n’y ait ainsi personne à demeurer sans faire son passage » (hom. XII, 47-50). 3. Un témoignage utile Il nous reste à dire en conclusion l’apport de cette collec­ tion au plan de l’histoire de la liturgie et de la vie chrétienne, et de l’histoire de la prédication. C’est notamment grâce aux indices fournis par la liturgie qu’il est possible, nous le verrons, de montrer que ces homélies forment une collection, de dater celle-ci et de la localiser au moins relativement. Mais à leur tour les homélies apportent un certain nombre d’indications concernant la liturgie et la vie chrétienne en cette région de l’Italie et pour le ix® siècle. Notons, par exemple, la longueur de l’office de Noël (hom. 11, 62), les trois miracles de l’Épiphanie et l’importance donnée en ce jour à l’adoration des mages (hom. III), l’existence de la procession des Rameaux (hom. X et XI) ; la participation des fidèles à la messe en semaine pendant le carême (hom. VII, 75) ; la fréquence de la communion, spécialement en carême 24 INTRODUCTION (hom. VII, 85-86) ; la présence des fidèles à matines (horn. VII, 75-77); l’interdiction des relations conjugales pendant 1’Avent et le carême (hom. I, 23-24 ; VII, 81-82); les pratiques de pénitence pendant le carême (hom. VII) ; le jeûne et son orientation vers le soulagement des pauvres (hom. VII, 91 ; IX, 50-51) ; la durée du jeûne (hom. VII, 63-64) ; la confession demandée pendant ΓAvent et le carême, mais possible aussi à toute autre époque de l’année (hom. VU, 17-19)... Toutes ces indications ne nous apprennent sans doute rien de nouveau, mais confirment ce que nous savions par ailleurs et le précisent pour cette région de Γ Italie et le ixe siècle. L’apport de notre collection se situe plus encore au plan de l'histoire de la prédication. Sans doute, nous venons de le dire, il s’agit là de pièces humbles et sans éclat, de pièces mineures. Mais les pièces mineures ne sont pas sans intérêt pour l'historien : quelle fausse histoire de la prédication celle qui ne tiendrait compte que des sermons de Notre-Dame de Paris, et oublierait la prédication plus humble des paroisses qui constitue pourtant la part la plus large de la prédication chrétienne! Ces pièces mineures ne sont finalement pas moins importantes que les autres pour la connaissance de la prédica­ tion de l’Église. A ce point de vue, cette collection d’homélies apporte un témoignage précieux pour une époque et une région sur les­ quelles nous ne sommes pas tellement renseignés l. Les homélies d’Alton de Verceil (t 961) et de Ratifier de Vérone (f 974), pour la même région, nous reportent un bon siècle plus tard. On peut mentionner cependant, pour le ixc siècle, le manuscrit de Bâle, Univ. B. VII 6, d’origne italienne très 1. On aurait pour Je jx* siècle un certain nombre de témoignages sur la prédication en dehors de l'Italie : ainsi l'homiliaire de Mondsee, recueil d’homélies dédié entre 811 et 819 par Lanpcrthus. abbé de Mondsee en Bavière, A i’archcvèquc do Cologne ; l'homiliaire dit de « Saint-Père do Chartres » de la première moitié du ιχ· siècle ; les deux recueils d’homélies de Raban, le premier destiné à Haistulphc de Cologne, entre 814 et 826, le second entrepris pour l’empereur Lothalre entre. 847 et 855. Voir H. Babbé op. cl!., p. 1-30. UNE PRÉDICATION SIMPLE 25 vraisemblablement, dont les courtes homélies ne sont pas sans analogies avec les nôtres. Comme l’a montré II. Barré dans son étude sur les homiliaires carolingiens \ l’époque carolingienne marque dans l’histoire de la prédication un tournant, caractérisé avant tout par le passage du sermon à l’homélie et par l’originalité des auteurs qui ne se contentent plus de citer les Pères de manière continue, mais les utilisent désormais de façon libre et originale. Notre collection témoigne bien de celle évolution : d’une part, en effet, il s’agit pour la plupart des pièces « d’homélies », c’est-à-dire de l’explication des textes liturgiques du jour et de leur application au peuple chrétien ; et nous noterons plus bas, d’autre part, l’originalité de l’auteur qui ne copie pas servilement, mais utilise librement, choisit et recompose à sa manière... Ainsi ce nouveau témoignage s’intègre-t-il bien dans le tableau d’ensemble de la prédication du IXe siècle tel que nous le connaissions déjà, tout en le complétant et en le précisant pour sa part. 1. Voir H. BaRJR& op. cil. (et. .sujv à « Dieu », sinon parce que l’auteur avait devant les yeux non la péricope romaine, mais la péricope milanaise Jn 14, 15-31, dont les premiers versets insistent très fortement sur la venue de l’Esprit : Et ego rogabo Patrem, et alium Paraclitum dabit vobis, ut maneat vobiscum in aeternum. Spiritum veritatis... (Jn 14, 16)? Horn. XIV : L’homélie renvoie explicitement à l'évan­ gile de Jn 1, 43 s. : audistis, fratres carissimi, ex lectione sancti euangelii, quod Dominus beatum Philippum apostolum ad sequendum se vocaverit. Elle est en accord avec les témoins anciens du rite ambrosien qui connaissent la fête des saints Naz.aire et Celse et indiquent comme évangile Jn 1, 43-51. Il y a donc correspondance parfaite entre les homélies envisagées et le cycle des lectures ambrosien nos. Ainsi ce premier indice d'ordre liturgique montre que les homélies ne sont pas des pièces disparates rassemblées par hasard, mais forment bien une collection attachée à une Église déterminée. 11 suggère même, bien que sans le prou­ ver, l’idée d’un auteur unique. Peut-être avons-nous d’ail­ leurs un autre indice liturgique dans le sens de celle unité I l H. 2 34 INTRODUCTION profonde des homélies : le lien explicite entre l’hom. VII et l’hom. IX où le pasteur se réfère à l’instruction donnée au début du carême : Illi vero possunt... Deum laudare, qui ita sicut in quadragesimae capite novimus, vivere studue­ runt (l. 5-7). 2. Los indices de vocabulaire et de style Malgré la brièveté des textes, qui ne permet pas d’atten­ dre beaucoup de l’enquête littéraire, on peut relever cer­ tains « tics littéraires », certaines tournures, locutions ou expressions caractéristiques : a. Le couple sicut... ila, presque toujours utilisé dans la même fonction d'application d’un enseignement ou d'un exemple aux fidèles : Horn. I, II, III, IV, VI, VII, XII, XIII, XIV, 29-31 : et sicut multi sunt solliciti... ita vos sollici­ tiores 32-33 : quia sicut anima melior est carne... ita deliciae spiritales 13-14 : nam sicut Caesar Augustus... Ita Deus verus Augustus 6-8 : sicut per stellam novam... ita per caeleste desiderium 49-50 : et sicut illi par aliam viam... ita et vos 11-13 : nam sicut renovatur... ita renovatur 43-45 : quia sicut non omnes... ita non omnes 47-48 : et sicut ille... ita et vos 67-68 : et sicut nullus desperare... ila nullus 7-8 : quia sicut aqua... ita elcmoslna (Sag. Sir. 3, 33) 24-26 : quia sicut illi... ita et vos 45 : sicut aqua... ita elcmoslna (Sag. Sir, 3, 33) 27-28 : unde sicut neccssc est... ita expedit omnino 51-52 : ct sicut ludei... ita omnis Christianus 36-37 : et sicut nobilis homo... ila Spiritus sancti 8-9 : quia sicut apostolus... ita beatus Nazarius b. Le couple ideo... quia ou quia... ideo : Ham. III, 2-3 : Dies ista... ideo epiphania appellatur, quia in ea 30-31 : sed ideo non invenit quia male quaesivit l’unité d’auteur 35 IV, 8-9 : et quia nova nomina hoc tempus habet, ideo omnis Christianus V, 26 : Quadragesima ideo servatur quia Moyses 28-29 : Quinquagesima ideo servatur... quia si 33-34 : Sexagesima ideo celebratur... quia si 36-38 : Septuagesima... ideo celebratur, quia si VII, 28-30 : quia de omni substantia... et ideo non licet 69-70 : Ideo non possunt quia nolunt X, 37-39 : Et quia palma victoriam significat... Idcoquc scire debetis XII, 11-12 : sed quia otiosi sunt... ideo illum non merentur videre 32-33 : Ideo... ista festivitas, quia in ipsa XIII, 6-7 : qui ideo donum dicitur, quia et antequam c. La locution conjonctive id est (plus rarement hoc esi), dont la fréquence dans l’hom, XII était relevée par Dom C. Lambot comme un signe de parenté avec Grégoire le Grand L La locution id est revient 41 fois dans les hom. XII (11 fois), IV et IX (6 fois), II (4 fois), X et XIII (3 fois), V et VII (2 fois), III, VIII, XI et XIV (1 fois). Hoc est figure 2 fois dans l’hom. XII, 1 fois dans l’hom. IX. d. Ecce en début de phrase : Cette tournure se rencontre sept fois, sans compter quatre autres cas où il s’agit d’une citation scripturaire : Horn. I, IL VI, VII, 7 22 46 2-4 2 64 VIII, 40 : Ecce si aliquis vestrum : Ecce narrat evangelium : Ecce, inquit, evangelizo vobis (Le 2,10) : Ecce appropinquant dies sancti... Ecce nunc tempus acceptable, ecce nunc dies salutis(// Cor. 6, 2) : Ecce nunc tempus adest : Ecce Ninivitas parvulos lactantes : .Ecce cum multa convicia 1. Voir supra, p. 9, note 2. 36 INTRODUCTION XII, 25 XIV, 10 : Ecce. Maria perseverando : Ecce vere Israelita (Jn I. 47) e. L’expression el uos coniine uno interpellation particulièrement vigoureuse du peuple chrétien, un appel à imiter l’exemple proposé ou à prolonger dans sa vie renseignement reçu. On relève six fois cet emploi dans l'hom. Ill, une fois dans les hom. IV, VI et XII. Notons de meme l’expression et nos dans l’hom. II, 59 : Hom. Ill, 20 31 Cf. in, 33 34-35 46 50 IV, VI, 48 26 : Ι1Π... munera obtulerunt» et uos offerte illi animas vestras : non invenit quia male quaesivit. Et uos male qaeritis, si Cavete ut... et uos pereatis stellam perdiderunt. Et uos si ad diabolum munera obtulerunt. Et uos, fratres, offerte illi sicut illi per aliam viam reversi sunt... ita et uos : sicut ille... ab omnibus se abstinet, ita et uos : : : : : sicut illi... ita et uos pacnilcndo liberari meruerunt, ΧΠ, 13-14 : Quid quaerebant... mulieres... Et uos quid quaeritis in Ecclesia : pax... hominibus bonae voluntatis dicitur. 59 II, Simus ergo et nos bonae voluntatis f. Les expressions : — moneo quapropter ilom.Xll, 70-71 : moneo quapropter et contestor X11. 45 : moneo quapropter, fratres — scire debetis Hom.VH, 46 : et hoc sciredebetis quia unusquisque 89-90 : et hoc scire debetis quia quicquid 6 40 XII, 39 X, : Scire debetis quia sicut hodie est : Ideoque, fratres, scire debetis : Debetis scire, fratres l’unité d'auteur — videte Hom. HI, 15 Vllf, 47 X. 44 37 : et videte corda et cogitationes vestras : Videte, fratres, ne... lapidetis Salvatorem : Redite ad conscientias vestras et videte si spiritaliter facitis XII, 55-56 : Videte, fratres, videte ne fermentum vetus apud vos XIII, 16 : Videte, fratres, videte quid fecit superbia - caelestis patria Hom. Ill, 56-57 : ut pervenire valeatis ad patriae caelestis felicita­ tem V, 4 VI, 3d X, 27 : ut... caelestis patria ardentius diligatur : a omnibus sordibus et immundis 1. Cette homélie et l'hom. VII présentent des parallèles très nets avec plusieurs sermons Inédits et d'auteur inconnu» du ms. de Turin, F II 20. Voir sur ce point l’appendice» p. 137-1.38. 46 INTRODUCTION rebus ipsam domum mundassct, et quaeque honesta et necessaria essent, secundum suam possibilitatem praeparasset. Cf. CÉSAIRE, Serm. 187, 2 et 3 (CCL 104, 764), où l’évéquc d’Arles développe un long parallèle entre la préparation d'une fète, la célébration d’un anniversaire, et la venue de Dieu. 2. 19-24 : Quapropter hortamur, ut his diebus... non solum ab omni immunditia, sed etiam ab uxoribus propriis studiosissime vos contineatis. CÉSAIRE, Serm. 187, 4 ; CCL 104, 765 : Et ideo, fratres dilectissimi, sicuti omni tempore ab adulteriis et miserrimis concubinis, ita etiam a propriis uxoribus ante multos dies abstinere debetis, quotienscumque aut natalem domini aut reliquas sollemnitates celebrare disponitis. Cf. également Césaire, Scrrn. 188, 3; CCL 104, 768. Homélie. II. 3. 8-11 : Tanta quippe fuit pax, Filio Dei apparente in carne, per duodecim annos, ut omnes secundum Esaiae vaticinium < conflarent gladios suos in vomeres et lanceas suas in falces ». Bèdk, In Luc., 1,2; CCL 120, 45 : Cuius auctor ac moderator Augustus tanta iuxta fidem historiarum duodecim annos circa tempus nativitatis dominicae pace regnavit ut tam forlnccsis quam civilibus bellis tota orbe sopitis spiritale prophetae prae­ sagium etiam ad litteram videatur implesse... « Et conflabunt, inquit, gladios suos ». 4. 11-13 : Ideo vero Filius Dei, auctor pacis, tempore pacis nascitur, ut omnes sequaces suos pacem amare doceret. Bède, Hom. 1,6; CCL 122, 37-38 : Pacis ergo temporibus natus est Dominus noster... Praemisit ergo tempora pacis et sic apparens in carne ipse auctor pacis et temporum conditor... pacis aeternae gaudia praedicavit. 5. 13-15 : Nam sicut Caesar Augustus misit Gyrinum ad exigen­ dum censum, ita Deus verus Augustus misit praedicatores in mundum ad censum fidei exigendum. BfcnF., In Luc., 1,2; CCL 120, 45-46 : Qui vocabulum Augusti perfectissime complens utpote suos et augescere desiderans et ipse augere sufficiens censoribus suae professionis non ablatione pecuniae subicctos sed fidei oblatione signare praecepit. Euntes, inquiens, in mundum universum praedicate cvangclium omni creaturae, qui crediderit et baptizatus fuerit salvus erit. Cette exégèse remonte à Ambroise, In Luc., 11, 36 (SC 45, 8889), qui la développe longuement. l’unité d’auteur 47 6. 17-18 : ascendamus de'Galilca, id est de volubilitate mundi In ludeam rectae confessionis. Bèdf., Iu Lue., 1, 2 ; CCL 120, 48 : Cotidie Dei genetrix ecclesia... de rota mundanae conversationis quod Galilea sonet In civitatem luda confessionis videlicet... censum suae devotionis aeterno regi persolvit. 7. 19-21 : quatenus Bethlcein, id est domus panis, esse mercamur, Illius videlicet qui dicit : Ego sum panis vivus qui de caelo descendi. Bède, ibid. : Bene non solum propter indicium regii stemmatis, sed et propter nominis sacramentum dominus in Bethlcein nascitur. Bethleem namque domus panis interpretatur. Ipse namque est qui ait : Ego sum panis vivus qui de caelo descendi. (Voir Grégoire, Hom. in eu., VIII, 1 ; PL 76, 1104 A). 8. 24-25 : Et bene in via nascitur, quia viam nobis ostendere venerat. Bède, ibid. ; CCL 120, 50 : Quamvis hoc quod non in parentum domo, sed in diversorio cl in via nascitur per significationem intellegi altius potest. Ipse namque ait : Ego sum via et veritas et vita. Qui ergo per divinitatis essentiam veritas et vita permanet per incarnationis mysterium via factus est qua nos ad patriam ubi veritate et vita frueremur adduceret. (Voir Grégoire, ibid.). 9. 25-31 : Voluit in angusto praesepi reclinari, qui venerat nobis regni caelestis latitudinem praeparare. Non in sericis vel in auratis pannis, sed in vilibus involvi voluit, qui nobis immortalitatis stolam reddere venerat. Cunis astringi se permisit, qui nostros pedes et manus ad opera bona agenda solvere properaverat. Bède, In Luc., 1, 2 ; CCL 120, 49 : qui totum mundum vario vestit ornatu pannis vilibus involvitur ut nos stolam primam reci­ pere valeamus per quem omnia facta sunt manus pedesque cunis adstrlngitur ut nostrae manus ad opus bonum exerlac nostri sint pedes in viam pacis directi qui caelum sedes est duri praesepis angustia continetur ut nos per caelestis regni gaudia dilatet. 10. 38-42 : Pastores vero qui nascente Dei Filio super gregem suum vigilant et angelos vident, sanctos praedicatores significant, qui quo maiorem habent studium animarum custodiendarum, eo frequentius angelica allocutione relevari merentur. Bède, ibid. ; CCL 120, 50: Bene autem vigilantibus pastoribus angelus apparet eosque Dei claritas circumfulget quia illi prae cete­ ris videre sublimia merentur qui fidelibus gregibus praccsse sollicite sciunt dumque Ipsi pie super gregem vigilant divina super eos gratia largius coruscat. (Voir Grégoire, Hom. in eo., VIII, 1; PL 76, 1104 B). 11. 50-56 : Uno itaque angelo cum pastoribus loquente, subito 48 INTRODUCTION multitudo angelorum apparens hanc vocem emiserit : Gloria in excelsis... In quo facto moraliler monemur, ut uno fratre legente vel docente, vel quodlibel opus bonum agente, multitudo fidelium in laudem prorumpat, et ad imitandum bonum quod cernit assurgat. Bèoe, ibid. ; CCL 120, 52 : Uno evangcllzantc nuntio natum in carne Deum mox multitudo militiae caelestis advolans consono in laudem creatoris ore prorumpit ut et sui sicut semper obsequii devotionem Christo impendat et nos suo pariter instituat exemplo quoties vel aliquis fratrum sacrae eruditionis verbis insonuerit vel ipsi lecta sive audita quae pietatis sunt ad mentem reduxeri­ mus Deo slatim laudes ore corde et opero reddendas. Homélie 111. 12. 6-9 : Utinam sicut per stellam novam hodie Christus redemp­ tor noster ostensus est gentibus, ita per caeleste desiderium vestris ipse semper se faciat manifestum cordibus. Missel amhrosien, Dominica in epiphania, Oratio super populum (Sacram, liergom., éd. Λ. Parhdi, n° 19o) O Deus qui hunc diem electionis gentium primitis consecrasti et per luminis tui stellam manifestum te nobis ostendisti, tribue quaesumus quaesumus ut nova caelorum mirabilis claritas in nostris semper cordibus oriatur, qui vivis. 13. 12-13 : Et qui aquas hodie convertit in vinum, qulcquid in vobis insipidum est in spiritalem commutet intellectum. Grégoire, Hom. in Ezcchiel, VI, 7 ; PL 76, 831 B-C : Qui enim mutare aquam in vinum potuit, etiam vacuas hydrias valuit vino statim replere. Sed impleri hydrias aqua jubet, quia prius per sacrae lectionis historiam corda nostra replenda sunt. Et aquam nobis in vinum vertit, quando ipsa historia per allegoriae mysterium in spiritalem nobis intclligentiam commutatur. 14. 23-24 1 : plus Deus voslpsos quam substantiam vestram diligit. Césaire, Serm. 39, 4 ; CCL 103, 175 : non enim tam res nostras, quam nos ipsos desiderat Deus. 15. 25-2G’ : Isti tales quasi sua offerunt Deo et scipsos diabolo. Césaire, Serm. 32, 1 ; CCL 103, 139 Nam rogo vos, fratres, quae iustitia est, ut aliquis criminosus pecuniam suam per elymosinam Deo offerat, et animam suam diabolo per luxuriam tradat. 1. Ces deux rapprochements η·* 14 et 15 sont signalés par Dom G. Morin, qui écrit à propos de Thorn. III : ... nihil habet quod Caesarium proprie referat ; neque enim multum probat unius sententiae cum duobus loels Caesarli (serm. huius editionis 39 et 32) obtenta similitudo (CCL 104, 961). l’unité d’auteuk 49 16. 43-46 : 1111 magi et tres et reges fuisse dicuntur, et tria munera obtulerunt, quoniam verum Deum et regem et verum hominem in carne mortali apparuisse cognoverunt. Et vos, fratres, offerte illi aurum caelestis sapientiae et thus mundae orationis et myrram perfectae mortificationis. Grégoire, Horn, in eo., X, 6 ; PL 76, 1112 D : Aurum quippe regi congruit, thus vero in Dei sacrificium ponebatur, myrrha autem mortuorum corpora condiuntur. Eum ergo magi quem adorant etiam mysticis muneribus praedicant, auro regem, thure Deum, myrrha mortalem. Hom. in eo., X, 6 ; PL ~6, 1113, A-B f Quamvis in auro, thure et myrrha intelligi et aliud potest. Auro namque sapientia designatur... Thure autem quod Deo incenditur virtus orationis exprimitur... Per myrrham vero carnis nostrae mortificatio figuratur... Nato ergo Regi aurum offerimus, si in conspectu illius claritate supernae sapientiae resplendemus. Thus offerimus si cogitationes carnis per sancta orationum studia in ara cordis incendimus. Myrrham offeri­ mus, si carnis vitia per abstinentiam mortificamus. 17. 49-54 : Et sicut illi per aliam viam reversi sunt in regionem suam, ita et vos qui a paradiso recessistis superbiendo, inoboe­ diendo et cibum prohibitum comedendo, curate illuc per humilita­ tem et oboedientiam atque abstinentiam redire. Vita ista praesens peregrinatio est, patria vero nostra paradisus est. Grégoire, Hom. in eo., X, 7 : PL 76, 1113 C-D : Regio quippe nostra paradisus est, ad quam, lesu cognito, redire per viam qua venimus prohibemur. A regione etenim nostra superbiendo, ino­ boediendo, visibilia sequendo, cibum vetitum gustando, discessi­ mus ; sed ad eam necesse est, ut flendo, obcdlcndo, visibilia contem­ nendo, atque appetitum carnis refrenando, redeamus. Homélie IV. 18. 2 : Redimite vos, dum vos pretium habetis. Césaire, .Sermo 33, 3; CCL 103, 145 : Redime te, homo, dum vivis ; redime te ipse, dum potes : redime te, inquam, dum pretium in manibus habes : redime te, ne, dum te mors avara praevenerit, et vitam simul et pretium perdas. 19. 61-66 : Absit ul talis de Dei misericordia desperet, quia allii prima hora, alii tertia, alii sexta, alii nona, alii undecima ad Dei vocantur vineam, id est alii in pueritia, alii in adolescentia, alii in iuventute, alii In senectute, alii in decrepita aetate ad Dei servitium pertrahuntur. 50 INTRODUCTION Ghégoire, Hom. in eu., XIX, 2 ; PL 76, 1155 B’ : Mane quippe intellectus nostri pueritia est. Hora autem tertia adolescentia intel· ligi potest, quia quasi jam sol in altum proficit, dum calor aetatis crescit. Sexta vero Juventus est, quia vclut in centro sol figitur, dum in ea plenitudo roboris solidatur. Nona autem senectus intolli* gitur, in qua sol vehit ab alto axe descendit, quia ea aetas a calore juventutis deficit. Undecima vero hora ea est aetas quae decrepita vel veterana dicitur. 20. 68-72 : nullus pro sola fide securus esse debet, sed potius perti­ mescere hoc quod dicitur : Multi enim sunt vocali, pauci vero electi. Quod vocati sumus per fidem, novimus, sed si sumus electi, nescimus. Gréooike, Horn, in eo., XIX, 6; PL 76, 1158 A : Quia cnim multi vocati, sed pauci electi sunt, primum est ut de sc quisque minime praesumat, quia etsi jam ad fidem vocatus est, utrum perenni regno dignus sit nescit. Homélie V. 21. 5-9 : nam senarius numerus... perfectionem significat. Hinc est quod ille qui sexta dic fecit hominem, in sexta aetate et sexta feria et sexta hora Illum voluit redimere. Augustin, De Genesi ad litteram, IV 7, 14 ; PL 34, 301 : Non possumus dicere, propterca senarium numerum esse perfectum, quia sex diebus perfecit Deus omnia opera sua; sed propterea Deum sex diebus perfecisse opera sua, quia senarius numerus perfectus est. Les paragraphes 2 et 3, consacrés à l’origine des termes • Quinquagésime », « Scxagésime », « Scptuagésime », et à la signification de ccs temps liturgiques, présentent un parai-.· lèle manifeste et suivi avec la lettre adressée par Charle­ magne à Alcuin sur le même sujet, lettre authentique publiée par E. Dümmler dans les Monumenta Germaniae historica, Epistolae, IV (1895), n° 144, p. 288-230 12. On nous permettra de citer les textes malgré leur longueur. 1. Cette exégèse est d’ailleurs classique. Voir, par exemple, JÉnô» Comment, in Maith., III, 20 ; PL 26, 141 IJ. 2. On pourrait rapprocher également ces paragraphes de Pscudo-Ai.cui Liber de divinis officiis, VIH (PL 101, 1182-1184) et de Pseudo-BÈi De officiis libellus (PL 94,532-534). Mais l’examen de ccs textes oriente mol vers l’idée d'uno dépendance de l'homélie V par rapport ù ces écrits aj cryphcs, que vers celle d’une dépendance commune de ces écrits et do noi homélie V par rapport à la lettre de Charlemagne. l’unité d'auteur 51 22. Origine du terme « Quinquagésime ». 14-16 : Quadragesima enim sex septimanas habet, cui addidit Theiesphorus pontifex septimam hebdomadam, et vocatum est hoc tempus quinquagesima. Charlemagne. Religione vero crescente, a Thclesphoro ponti­ fice, qui post Petrum principem apostolorum nonus in sancta ecclesia Romana claruit, septem cbdomadae in abstinentia dedica­ tae sunt. Et hoc tempus quo alio nomine rectius vocare quam quin­ quagesimam ordine rationabiliter debuerunt? 23. Origine des termes « Scxagésime », « Septuagésime », « Octogésime »... 16-25 : Deinde ab aliis addita est octava septimana, et voca­ tum est ipsum tempus sexagesima. Postmodum vero addita est nona hebdomana, et dicta est septuagesima. Quoniam sicut a quattuor quadragesima et a quinque quinquagesima et a sex sexagesima et a septem septuagesima dicitur, unde si quis modo adderet decimam septimanam, non eam vocaremus decagesimam, sed octogesimam, servato numeri ordine, quia post septem a quo septuagesima sunt octo. Charlemagne : Exhinc et deinceps collecta ratione, qui octo ebdomadas observare studuerunt, sexagesimam gradatim nomina­ verunt. Similiter qui novem, septuagesimam iuxta praefatam rationem nomen imposuerunt. Et non ob numerum ebdornadarum vel dierum, sed tenorem nominis servantes, haec nomina consue* runt. Voluti si qui nunc fuissent, qui decimam cbdomadam addere pro aliqua iusta ratione voluissent — non propter numerum ebdomadarum decagesimam seu quolibet alio nomine, vel propter numerum dierum septuagesimam — sed octogesimam, ordine conservato vocabulorum, recto tramite, pergendo nuncupare debuissent. 24. Développement sur la Quadragésime. 26-28 : Quadragesima Ideo servatur, quia Moyses et Hellas et Salvator quadraginta diebus et noctibus ieiunasse leguntur. Ce passage ne trouve pas de parallèle précis dans la lettre de Charlemagne, sinon dans la mention du jeûne du Christ au début du paragraphe suivant. Mais peut-être y a-t-il un contact avec la lettre d’Alcuin à Charlemagne au sujet de ccs mêmes temps liturgiques : Alcuin Episl., LXXX ; PL 100, 261 : Quadragenarius vero per decadas quater ductus, paenitentiac typum tenere multis in locis constat. Unde et ipse Dominus noster quadraginta diebus jejunavit (Malth. 4, 2), cujus praedicatio prima fuit : Pacnitentiam agite, appropinquavit regnum caelorum (Matth. 3, 2). Et sicut Moyses legem, Elias prophetiam (Ex. 34, 28 ; 11 Rois 19.8), ita ipse Dominus 52 INTRODUCTION noster evangelicam praedicationem quadraginta dierum jejunio dedicavit. 25. Développement sur la Quinquagésime. 28-33 : Quinquagesima ideo a quibusdam servalur, in qua sunt quinquaginta dies, quia si subtraxeris septem dominicas, non amplius remanent in abstinen­ tia nisi quadraginta et duo dies; et in ipsis duobus diebus alii iciunant, id est in cena Domini et in sabbato sancto, alii non. Chari.emao.xe : Quinquagesima vero ideo dicitur et observatur a nonnullis : et ut decimas dierum ieiunandi, omnipotenti Deo offerre valeant, et imitari Dominum nostrum lesum Christum, qui quadraginta diebus ieiunium sacratissimum implevit. A quinqua­ gesima namque usque in pascha septem ebdoinadac sunt, quae faciunt dies quinquaginta. Ex quibus si octo dominicos dies abstra­ xeris, in quibus ieiunium non licet observare, remanent quadra­ ginta et duo dies. Et hi duo dies, quinta videlicet et septima feria, qui quadragenarium numerum excedunt, apud quosdam ieiunio dedicantur; apud quosdam in refectionem propter cacnam domini­ cam et sanctum sabbatum habentur. 26. Développement sur la Scxagésimc. 33-36 : Sexagesima ideo celebratur, in qua sunt octo hebdomadae et dies sexaginta ; quia si subtraxeris octo dominicos dies et octo quintas ferias, quadraginta solummodo dies remanent ieiunii. Chari.kmac.ne : Sexagesima autem, ut aestimamus, proptcrca a nonnullis observatur : et ut decimas dierum corporis sui dare omni­ potenti Deo possint, et Dominum nostrum lesum Christum in quadragenario numero particulatim ieiunando imitari, et ut pri­ mam vel quintam feriam a ieiunando vacare valeant. Λ sexagesima quippe usque in sanctum diem resurrectionis octo ebdomadae sunt. Ex quibus si de singulis cbdomadibus primam et quintam feriam?! subtraxeris et ipsum sanctum diem paschae, quadraginta tantum dies remanent in abstinentia. 27. Développement sur la Septuagéslmc. 36-43 : Septuagesima vero a qua usque in pascha sunt novem septimanae, id est sexaginta quattuor dies, ideo ab aliquibus celebratur, quia si subtraxeris novem dies dominicos propter Domini resurrectionem, cl novem quintas ferias propter dominicam cenam, et totidem sabbata ne videamur sabbatizare cum ludeis, non amplius quam triginta sex remanent dies ad iciunandum. Charlemagne : Septuagesima namque, ut aestimamus, proptcrca ab aliquibus observatur, ut et decimas dierum Deo dare queant, et primam vel quintam nccnon et septimam feriam ieiunium solvere possint. Λ septuagesima vero usque in pascha novem ebdomadae sunt, quae faciunt dies sexaginta quattuor. Ex quibus si dc unaquaque ebdomada tres praefatos subtraxeris dies et pascha­ lem sacratissimum, triginta sex dies in abstinentia remanent. Hi l’unité d’auteur 53 vero sabbatum, in quo Deus ab omnibus operibus requievit, non solum ob superstitione ludaeorum nec propter mandata legalia Veleris Testamenti quae sunt umbra futurorum, sed ne cum Judaeis sabbatizantur ieiunium solvere conantur ea praecipue causa, quia Ipso vesperascente die, gaudium sanctae resurrectionis a fidelibus honorifice celebratur. Homélie VII. 2-S. 1-1-16 : Paenitentla est et mala praeterita plangere et plan­ genda ilerum non committere. Ghégoiki-:, Hom. in eo. XXXIV, 15 : PL 76, 1256 B : Paenitentiam quippe agere esi et perpetrata mala plangere, et plangenda non perpetrare. Homélie VIII. 29. 10-11 : Ait enim : Vos cx patre diabolo estis, ac si dicat : • Cur patrem mutatis, nunc Abraham, nunc Deum? Egq vobis ostendam patrem vestrum : Pater vester diabolus est, non creando, sed decipiendo. » Augustin, Tract. XI. II in Joan. 9-Hl; PI. 35, 1072-1073 : Ideo non poterant cognoscere, quia non poterant audire. Sed unde audire non poterant, nisi quia corrigi credendo nolebant? Et hoc unde? Vos a patre diabolo estis. Quamdiu patrem commemoratis? Quamdiu patres mutatis, modo Abraham, modo Deum? Audite a Filio Dei, cujus silis filii : A patre diabolo estis... Unde ergo Judaei filii diaboli? Imitando, non nascendo, 30. 36-38 : Nam quod alibi legitur : Omnis homo mendax, intelligendum est in quantum homo, in quantum carnalis non in quan­ tum spiritalis. Grégoire, In Job, 22, 16; PL 76, 235 A : In tantum vero et ipse mendax, in quantum homo : in tantum autem omnino non mendax, in quantum per excessum mentis super hominem. 31. 39-16 : monet vos cvangelica lectio, ut patientes sitis... pro suis iniquitatibus corriguntur? Grégoire, Horn, in eo., XVIIl, 4 ; PL 76, 1151-1153. Il y a sans doute contact entre notre hom. VIII et l’hom. XV111 de Grégoire qui commente le même texte scripturaire, Jn 8, 45-69 : « S’il l’avait voulu, dit saint Grégoire, le Soi- 54 INTRODUCTION gneur pouvait par un simple mouvement intérieur de sa volonté maîtriser ses ennemis ou les faire subitement mourir. Il ne l’a pas voulu, afin de nous apprendre à supporter la colère d’autrui alors même que nous pourrions résister. » L’auteur de l’hom. VIII reprend la même idée : « Et si le Seigneur a gardé patience devant des paroles blasphé­ matoires, lui qui pouvait d’un seul mot plonger scs ennemis dans l'abîme, pourquoi de misérables hommes pleins de péchés ne gardent-ils pas patience lorsqu’ils entendent une remarque dure ou sont repris pour leurs propres fautes ? » Homélie IX. 32. 54-58 : Dixerunt enim cacco : Tu discipulus cius sis... Illi dixerunt hoc maledicentis voto, sed magna benedictio quain ipse concedat consequi, qui vivit. Augustin, Enar. in Psalm. XXXIX, 26; CCI. 38, 443: Hoc ail evangelists. Maledixerunt ci dicentes : Tu sis discipulus ejus. Illis maledicentibus, Dominus benedixit ; fecit quod illi dixerunt, retribuit autein illis quod maledixerunt. Homélie X. 33. 12-15 : Per hos quidem quinque dies, id est ab isto usque ad vesperum quintae feriae quando post cenam traditus est, omni dic docuit in templo et omni nocte mansit in monte Oliveti. Bède, In Marc., III, Π ; CCI. 120, 576 : ... per omnes quinque dies ex quo Hierosolima ascenderat usque ad tempus passionis hoc ipsum semper agere solebat ut per diem in templo doceret noctibus vero exiens moraretur in monte oliveti sicut in Lucas legimus. 34. 15-20 : Et quia decima luna recludebatur agnus qui quarta decima luna erat immolandus a liliis Israel, bene iste verus agnus, id est Christus Dominus, eo dic intravit in Icrusalein, qui erat sexta feria crucifigendus, quo ille typicus agnus recludebatur. Bède, ibid. ; CCL 120, 576 : Decima ergo die mensis primi, agnus qui in pascha immolaretur domum introduci iussus est quia ct dominus decima dic eiusdem mensis, hoc est ante quinque dies paschae, in civitatem In qua pateretur erat ingressurus. Et sicut agnus de toto grege electus certum suae victimationis diem expectabat ita et dominus coniurante adversum se omni seniorum ct principuin concilio certus praestolabatur horam in qua se ipsum pro salute mundi oblationem Deo et hostiam in odorem suavitatis l’unité d’auteur 55 offerret. Immolabatur agnus quarta decima dic primi mensis ad vesperam. Et dominus eadem hora agnum cum discipulis mandu­ cans ubi legalis paschae decreta complevit egressus est cum cis statim ad locum orationis ubi comprehensus a ludaeis ct ligatus lam sacramenta beatae suae victimalionis inchoaret 35. 23-24 : Quae pia mat ei£ Ecclesia corpoliter ideo hodie celebrat, ut flat.,., spiritaliter Missel ambrosien. Dominica in ramis palmarum, Benedictio super olivas (Sacram. Bergom., éd. A. Paredi, n0 -161) : praesta ut quod populus tuus tua veneratione hodierna die corporaliter agit, hoc spiritaliter summa devotio perficiat. 36. 25-32 : Asinam Dominus sedet ct Icrusalem tendit, cum animas vestras inhabitans, mundum istum despicere et caelestem patriam diligere facit. Vestimenta in via ante Deum iactatis, si viam illi ad vos veniendi praeparando corpora vestra per abstinentiam casti­ gatis. Ramos vero dc arboribus praeciditis si sanctorum patrum virtutes amando, viam vobis veniendi ad Deum praeparetis. Bède, In Marc., III, 11 ; CCL 120, 573 : ... salvator noster asellum sedens Hierusalem tendit quando uniuscuiusque fidelis animam regens videlicet iumentum suum ad pacis intimae visionem ducit. Multi autem vestimenta sua in via sternunt quia corpora sua per abstinentiam edomant ut ei iter ad mentem parent vel exempla bona sequentibus praebeant... Frondes vel ramos de arboribus caedunt qui in doctrina veritatis verba atque sententias patrum de eorum eloquio scerpunt et haec in via Dei ad auditoris animum venientis humili praedicatione submittunt. I. On trouve un développement analogue dans une homélie du manuscrit VIII de Verceil, l’hom. Scire debet vestra fraternitas..., pour le dimanche des Rameaux (ΓΤ. 266v-268r), dont R. Étalx signale la parenté avec l’hom. X (cf. R. Ètaix, Fragments nouveaux du Commentaire sur Matthieu de Chromacc (TAquiUe, t. I, Lyon 1960 (thèse manuscrite), p. 80) : · Prcceptum erat in lege ut filii Israel pasca celebraturi decima dic primi mensis prima luna recluderent agnum, et quarta decima die immolarent eum ad vesperum. Et quia ille agnus Christum significat, bene illo die venit Iste verus agnus in Hierusalem quo dic ille typicus recludebatur. Nam per istos quinque dies assidue docebat in templo ct nocte Ibat in monte Oliveti quous­ que quinta feria nocte a luda traditus et a ludeis est comprehensus. Ac per hoc sicut tunc adducebatur agnus ex agro ct recludebatur quousque immolaretur, ita hodie Christus qui est venis agnus adductus est a turbis de monte Oliveti cum laudibus In Hierusalem ct fuit ibi iugiter quasi reclusus quousque pro salute huius humani generis crucifixus est. » La présence dc plusieurs expressions (bene iste verus agnus... ; ille typicus agnusj inconnues du passage parallèle dc Bède, dans l’homélie de Verccil ct l’hom. X, domic ù penser que Bède n’est pas, ici, la source directo ou, au moins, unique. 56 INTRODUCTION Ce développement n’est d’ailleurs que la reprise de Grégoire, Horn, in Ezech., 11, 5, 2 ; PL 76, 985 B. Homélie XI. 37. 20-2-1 : Palmae aulcin radix aspera est, sed nitorem maximum habet in fine, id est in cacumine, ostendens per huius vitae asperi­ tatem in decorem caelestis patriae nos debere extolli. Unde et David propheta psalmographus de iusto viro canit : lustus ut palma tlorcbit (Ps. 91, 13). Augustin, Enar. in Psalm. XCI, 13 : CCL 39. 1288 : In palma altitudinem significavit. Porte et hoc significavit in palma, quia in novissimis suis pulchra est ; ut initium eius a terra ducas, finem ipsius in cacumine, ubi habet lotam pulchritudinem : aspera radix videtur in terra, pulchra coma sub caelo est. Erit ergo ct tua pul­ chritudo in fine. Radix tua fixa sit, sed sursum versus habemus radicem nostram. Radix enim nostra Christus est, qui ascendit in caelum. Humiliatus exaltabitur. 38. 33-38 : Osanna in excelsis. Adventus enim incarnationis domi­ nicae non solum hominum salus fuit in terra, sed etiam angelorum in caelo, quia dum homines in terra salvantur, angelorum numerus qui diabolo cadente minoratus fuerat, integratur in caelo. Saint Augustin développe longuement ce thème, en parti­ culier dans ΓEnchiridion. Augustin, Enchiridion, XXIX ; PL 40, 246 : alia vero creatura rationalis quae in hominibus erat, quoniam peccatis atque suppliciis et originalibus et propriis tota perierat, ex ejus parte reparata, quod angelicae societati ruina illa diabolica minuerat, suppleretur. Cf. encore sur ce thème Augustin, De eiv. Dei, XXII, I ; CCL 48. 807 ; cl Grégoire, Horn, in eu., XXI, 2 ; Pl. 7G, 1171 A. Homélie XII. 39. 2-3 : Audistis, fratres, quod sanctae mulieres quae cum aro­ matibus ad monumentum venerunt, angelos viderunt. Grégoire, Hom. in eo., XXI, 2; PL 76, 1170 D : Audistis, fratres charissimi, quod sanctae mulieres quae Dominum fuerant secutae cum aromatibus ad monumentum venerunt. 40. 8-10 : Nos per hoc monemur ut cum aromatibus, id est cum odore bonorum operum et pleni virtutibus, Deum quaeramus. Grégoire, ibid. ; PL 76, 1170 C-D : Et nos ergo... si, odore vir­ tutum referti, cum opinione bonorum operum Dominum quaeri- l’unité d’auteur 57 mus, ad monumentum profecto illius cum aromatibus venimus. Illae autem mulieres... cum virtutum odoribus ad Dominum per sancta desideria proficiscuntur. •11. 25-29 : Ecce Maria perseverando ad monumentum quem quaerebat invenit, quia qui perseveraverit usque in finem, hic salvus erit. Unde... expedit omnino ut in bono quod inchoastis, firmissime perseveretis. (înftooinE, Hom. in eu., XXV, 1 ; PI. 76. 1189 C : Unde contingit ut eum sola tunc videret, quae remansit ut quaereret, quia nimirum virtus boni operis perseverantia est, et voce Veritatis dicitur : Qui autem perseveraverit usque in finem, hic salvus erit. 42. 52-55 : omnis Christianus... per omne tempus vitae suae, quae per septem volvitur dies, simpliciter ct innocenter debet conversari. Grégoire, Moralia in Job, XXV, S; PL 76, 758 D : Hinc est quod per septem dies hoc totum vitae praesentis tempus evolvitur. Homélie XIII. 43. 6-8 : qui « Spiritus sanctus » ideo donum dicitur, quia et ante­ quam esset cui daretur, iam donabile donum erat. Auoustin, De Trinitate, V, 15, 16; PL 42, 921 : An Spiritus sanctus esset donum et antequam daretur... An semper procedit Spiritus sanctus, et non ex tempore, sed ab aeternitate procedit ; sed quia sic procedebat ut esset donabile ; jam donum erat, et antequam esset cui daretur? Cf. également. Augustin, ibid., XV. 19, 36. •14. 16-19 : Videte, fratres, videte quid fecit superbia et quid promeruit humilitas. Superbia divisit linguas, quando turrim aedificare homines voluerunt pertingentem usque ad caelum. Grégoire, Hom. in eo., XXX, 4 ; PL 76, 1222 C : qui vero contra Deum turrim aedificare conati sunt communionem unius lin­ guae perdiderunt, in his autem qui Deum humiliter metuebant linguae omnes unitae sunt. Hic ergo humilitas virtutem meruit, Illic superbia confusionem. C’est le même thème de part et d’autre : l’orgueil qui disperse, illustré par la référence à la tour de Babel, et l'humi­ lité qui rassemble. Ce thème d’ailleurs fait partie de la liturgie du jour de la Pentecôte. \ il apparaît dans Voratio super sindonem : 1. Il est également l’un «les thèmes habituels de la catéchèse patristique 58 INTRODUCTION Praesta ut gentium facta dispersio divisione linguarum, ad unam confessionem tui nominis caelesti munere congregetur. et Ia préface : Et dispersio linguarum, quae dudum per superbiam in confu­ sione facta fuerat, nunc per Spiritum sanctum adunatur ’. 45. 17-21 : Superbia divisit linguas, quando turrim homines aedi­ ficare voluerunt pertingentem usque ad'eaelum. Prius enim erat una lingua, id est hcbraca, quae humana dicebatur. Sed nc perficerent superbi quod coeperant, factae sunt septuaginta duae linguae. Augustin, De ero. Dei, XVI, 6 ; CCL 48, 507 : Ex illis igitur tribus hominibus, Noc filiis, septuaginta 1res, vel potius, ut ratio declara­ tura est, septuaginta duae gentes totidemque linguae per terras esse coeperunt, quae crescendo et insulas impleverunt, et ibid., XVI, 11 ; CCL 48, 513 : Il n‘y avait qu'une langue avant le déluge. Saint Augustin explique ensuite que cette langue fut conservée dans la famille d’Hébcr après la confusion des langues. Il continue : ideo deinceps Hcbrea est nuncupata. Tunc enim opus erat cam distingui ab aliis linguis nomine proprio, sicut aliae quoque vocatae sunt nominibus propriis. Quando autem erat una, nihil aliud quam humana lingua vel humana locutio vocabatur, qua sola universum genus humanum loquebatur. 46. 30-36 : Si... domos vestras praeparatis et ornatis quando potentem personam cxpectatls, multo magis mundanda sunt corda ab odio et ira atque Invidia et omni malitia... ut Spiritus sanctus ad vos venire et apud vos mansionem facere dignetur. Cf. Grégoire, Horn, in eo., XXX, 2 ; PL 76, 1220 D - 1221 A : Le pape commente la meme parole de Jésus : Pater meus diliget eum, et ad eum veniemus, et mansionem apud eum faciemus (Jη 14, 23) et compare la venue de Dieu à la venue d'un hôte ami, riche et puissant, pour lequel on prépare sa maison. Homélie XIV. 47. 18-20 : Dolus est enim, si quis pacem~proximo loquitur in orc et iram servat in corde. qu’on retrouve, par exemple, chez Grégoire de Nazianze, Jean Chrysostome et Augustin. Voir R. Cauii5., La Pentecdie, revolution de lu cinquantaine pascale ait cours des cinq premiers siècles, Tournai 1965, p. 228-232. 1. Sacram. Bergom., éd. Paredi, p. 205, η4β 771-773 ; Sacram. Véron., éd. Mohlberg, n«” 217 et 191. l’unité d’auteuk 59 Augustin, Tract. VII in Joan., 18 ; PL 35, 144G : Dolus fraus est, simulatio est. Quando «aliquis aliquid in corde tegit, et aliud loqui­ tur, dolus est. Cette longue liste de parallèles appelle deux remarques : — D'une part, les textes cités ne constituent certaine­ ment pas toujours la source effectivement connue et utilisée par l'auteur de l'homélie. Celui-ci a pu connaître un autre document, plus récent ou plus ancien, combiner peut-être plusieurs sources... Les rapprochements que nous avons signalés n’ont donc qu’une valeur indicative. — D’autre part, la liste qui précède ne prétend absolu­ ment pas être exhaustive. On aura remarqué qu’elle compre­ nait seulement quelques références pour les homélies VII, IX et XIV, aucune pour l’homélie VI. Cela ne signifie pas que ces homélies n’admettent, pas de sources ou n’en admettent pas davantage, le contraire est même plus que vraisemblable surtout pour l’homélie IX, cela signifie simplement que nous n’avons pas trouvé ces sources. Une enquête plus appro­ fondie révélerait très certainement de nouveaux contacts avec les Pères déjà cités ou avec d’autres l. Telle quelle pourtant cette liste nous renseigne suffisam­ ment. Elle nous révèle dans ces quatorze homélies une même 1. En particulier, nous n'avons pas cité Origène, dont les Homélies sur saint Lue, les Tomes sur saint Matthieu sont traduits et commencent A se répandre au xx· siècle ; cf. H. dk Lviiac, Exégèse médiévale, t. I, 1959, p. 224-225. Il est d’ailleurs difficile de saisir l'influence d’Origènc qui se manifeste souvent à travers les exégèses de saint Jérôme, saint Augustin et saint Grégoire. Remarquons également que l’influence de Césaire d’Arles est beaucoup plus profonde que ne pourrait le donner ù penser le petit nombre des contacts relevés. Bien des termes, des expressions ou des tour­ nures de phrases (ainsi El idco ou Et quia en début de phrase : hom. III, 27, 54 ; IV , 8, 25-26 ; V» 3 ; XI, 40 ; Ecce en tête de phrase : voir supra, p. 35-36 ; Isti tales : hom. Ill, 25 ; VII, 40 ; cf. IX, 18 ; quia tales..· sunt : hom. Vil, 61 ; Soient en début de phrase : hom. VII, 68 ; XIV, 11 ; Sunt qui : hom. XIII, 10, 39 ; Redite ad conscientias : hom. X, 43 ; etc...), surtout un ton d’ensemble à la fois simple et direct lui doivent certainement beaucoup. C’est ce qui explique que des critiques avertis aient pu, Λ diverses reprises, avancer son nom pour plusieurs «les homélies. 60 INTRODUCTION et identique manière d’utiliser les sources, caractérisée avant tout par sa liberté et sa concision : 1. Sa liberté : L’auteur ne recopie pas sa source ; il choisit les idées qui lui conviennent et les redonne de manière origi­ nale. Prenons simplement quelques exemples : n° 9 : Les thèmes sont les mêmes dans le court parallèle avec Bède : la pauvreté des langes, destinée à nous obtenir la restitution du vêtement premier de l'immortalité ; les liens qui enserrent l’enfant, afin que nous soyons conduits à agir pour le bien ; l’exiguïté de la crèche et du berceau, afin que nous jouissions du ciel. Mais quelle originalité dans la manière dont ils sont traités ! Bède mettait en lumière la souveraineté du Christ sur le monde : qui totum mundum vario vestit ornatu; per quern omnia (acta sunt; qui caelum sedes est. L’auteur de l’hom. Il n’a pas repris ces éléments, mais il souligne par contre la liberté souveraine de la volonté du Seigneur dans l’incarnation : voluit reclinari; involvi votuit; cunis astringi se permisit. 11 y avait dans l’opposition de Bède entre l’exi­ guïté de la crèche et l'épanouissement du ciel une nuance d'opposition morale entre la dureté d’ici-bas (duri praesepis angustia) et la joie du ciel (per caelestis regni gaudia dilatet). Notre auteur en reste au niveau d’une opposition matérielle. Notons encore l’originalité dans l’expression des mêmes idées : qui nobis immortalitatis stolam reddere venerat (horn. II): ut nos stolam primam recipere valeamus (Bède) ; qui nostros pedes et manus ad opera bona agenda solvere properaverat (hom. II) : ut nostrae manus ad opus bonum exerlae nostri sint pedes in viam pacis directi (Bède). n° 20 : Dans celte homélie sur la Septuagésimc, l’au­ teur reprend les thèmes développés par Grégoire le Grand dans son horn. XIX : l’invitation à ne pas se prévaloir, au point de vue du salut, de son appartenance à l'Église (hom. IV, §6 et Grj&o., Horn, in ev. XIX, 5-6), avec la même réfé­ rence à Afatth. 20, 16 ; l’invitation à ne pas désespérer ù cause de ses péchés (hom. IV, § 5 et Ghég., Ibid., XIX, 7). Il laisse cependant de côté un autre thème sur lequel le pape insistait beaucoup, à savoir que nous n’avons pas à juger du salut des l’unité d'auteur 61 autres ; il n’envisage quant à lui que la présomption ou le désespoir en ce qui regarde le salut personnel. — n° 29 : Notons l’originalité du commentaire de la parole de Jésus vos ex paire diabolo estis (Jn 8, 44) par rapport à saint Augustin : Horn. VIII : Pater vester diabolus non creando sed decipiendo. Augustin : Judei filii diaboli non nascendo. La formule de l’hom. VIII n’est pas celle d’Augustin le sujet est différent : il s’agit ici du démon, là des Juifs —, mais elle en est l’exacte réplique. — L’originalité de l’auteur apparaît même, dans le cas où le parallèle est le plus étroit, ainsi au n° 17, où l’on pourrait mettre en synopse le texte de l’hom. Ill et celui de Grégoire : Horn. III: Patria vero nostra paradisus esi Gbég. : Rcglô quippe nostra paradisus est Horn. Ill : qui a paradiso recessistis superbiendo, inoboediendo Grko. : a regione etenim nostra superbiendo, inoboediendo Horn. III : cibum prohibitum comedendo (recessistis) Gréo. : cibum vetitum gustando discessimus Horn. Ill : curate illuc humilitatem et oboedientiam Ghèo. : ad eam necesse est uL flendo, obediendo Horn. III : atque abstinentiam redire Grég. : atque appetitum carnis refrenando, redeamus Le parallèle est pins littéral que précédemment. Faut-il souligner que l’utilisation n’est pas servile ? L’auteur a repris librement certains termes, il en a laissé d’autres, il a modifié certaines expressions, en toute liberté. 2. Sa concision : Elle frappe immédiatement le regard dés que l’on parcourt les pages précédentes. L’auteur ne développe pas, bien au contraire, il abrège, ramasse de longs développements en des formules brèves, directes et vigou­ reuses. Voici quelques exemples particulièrement nets : — 11° 16 : Dans l’hom. X pour l’Épiphanie, le pape saint Grégoire développe longuement le symbolisme des trois présents. Considérés par rapport au Christ, ils signifient sa 62 INTRODUCTION royauté (l’or), sa divinité (l’encens) et son humanité (la myrrhe) ; considérés par rapport à la vie chrétienne, ils signifient la sagesse spirituelle (l’or), la prière (l'encens) et la mortification (la myrrhe). La concision avec laquelle l’auteur de l’hom. III a repris et ramassé ce double symbo­ lisme dans les deux courtes phrases du § 5 est absolument remarquable. — n° 18 : Notons la brièveté et la vigueur avec lesquelles l'auteur de l’hom. IV reprend l’exhortation de Césaire : redimite vos, dum vos pretium habetis ! — n° 40 : La comparaison avec l’hom. XXI de Grégoire fait ressortir la concision de l’auteur : tout un développement se trouve ramassé en une brève relative ou quelques mots d’explication introduits par id est. — n° 45 : remarquons ici comment les longs développe­ ments de la Cité de Dieu se trouvent condensés dans ces quel­ ques phrases de l’hom. XIII. Cette concision d’ailleurs n’est pas toujours sans inconvé­ nient : il arrive, en effet, qu’elle rende difficilement compré­ hensible la pensée de l’auteur. Tel est le cas, par exemple, de l’hom. III, 12-13 : Et qui aquas hodie convertit in vinum, quicquid in vobis insipidum est in spiritalem commutet intellec­ tum. 11 serait bien difficile de saisir toute la richesse de cette pensée si l’on n'avait pas dans l’esprit l’arrière-plan grégo­ rien : «celui qui a pu changer l’eau en vin, aurait pu aussi remplir aussitôt de vin des outres vides. S’il ordonne qu’on les remplisse d’eau, c’est parce que nos cœurs doivent être remplis d’abord par l’histoire de la lecture sacrée. Et il trans­ forme pour nous l'eau en vin lorsque, par le mystère de l’allé­ gorie, l’histoire elle-même se trouve convertie pour nous en sagesse spirituelle... » Tel est le cas aussi de l’hom. IX, 54-58 : Dixerunt enim caeco : Tu discipulus eius sis... Illi dixerunt hoc maledicentis voto, sed magna est benedictio quam ipse vobis concedat consequi, qui vivit... Comment saisir la pensée de l’auteur sans passer par Augustin : « Ils le maudirent en lui disant : tu es son disicple. Eux le maudissaient, le Seigneur l’a l’unité d’auteur 63 béni : il accomplit pour lui leur parole à son sujet ; quant à eux, il leur rend leur malédiction. » On aura sans doute remarqué en parcourant les pages pré­ cédentes que chaque homélie était assez nettement colorée par l’influence d’une source dominante : Césaire pour l’hom. I, Bèdc pour les hom. II et X ; Grégoire pour les hom. Ill, IV et XII ; Charlemagne pour l’hom. V ; Augustin pour les hom. VIII, XI, XIII et XIV. Cette constatation rend d’autant plus parlante et significative l’uniformité dans l’utilisation des sources. Il y a là un argument très fort en faveur de l’unité d’auteur des homélies. 5. Los citations scripturaires Restant dans la perspective de ce chapitre sur l’unité d'auteur, nous examinerons successivement les formules de citation de l’Écriture, l’application du texte scripturaire et les versions citées. a. Les formules d’introduction des citations. Ces formules présentent une grande diversité à l’intérieur même de chaque homélie. On peut cependant relever pour l’ensemble des textes quelques expressions ou tournures relativement fréquentes : : secundum Esaiac vaticinium 9 : secundum illum psalmi versiculum 73 : secundum Illud quod scriptum est IV, 40 VII, 44 : secundum quod scriptum est : secundum quod sanctus Tobias agere docuit 49 : Hinc enim admonet apostolus, dicens IV, 10 VIII, 14-15 : sicut propheta admonet. Ait enim XII, 56-57 : sicut monet apostolus dicendo VI, : quia sicut aqua extinguit ignem 7 : quia sunt quaedam peccata quae non dimit­ 9 tuntur nisi per orationem et iciunium : quia sicut non omnes qui in stadio currunt 43 VIII, 32 : quia Del verba sunt. Ait enim propheta Del Horn. II, INTRODUCTION 64 IX, XII, XIII, IV, VU, 36 : quia veniet nox in qua nemo potest operari 26 : quia perseveraverit usque in finem 28 : quia Spiritus sanctus non habitat 23-2-1 : Frequenter audistis 52 : audire a Domino 58 : : si ista... non feceritis, audietis VIII. ·1 : audierunt a Domino 5 : cum evangclium legeretur audistis 7 : audierunt XII, 2 : Audistis, fratres XIV, 2 : audistis... ex lectione sancti evangelii Si cette enquête sur les formules de citation n’apporte pas d’indication précise concernant l'unité des homélies, disons au moins que la permanence de ces diverses formules dans l’ensemble des homélies, en même temps que l’existence de quelques tournures caractéristiques, vont dans le sens de cette unité. Mais plus significative à ce point de vue est la manière dont le texte scripturaire se trouve appliqué aux fidèles qui entendent. b. L’application de l’Écriture. La répercussion du texte est immédiate. Il n’y a pour ainsi dire pas de transition entre la citation et l’appel à la conver­ sion. Le prédicateur enchaîne directement, presque brutale­ ment ; il engage son auditeur dans le mouvement même du texte sacré et le provoque à l’action. Voici quelques exem­ ples qui permettront d'en juger : Horn. II, III, VI. 31-35 : Exclamandum est cum psalmista : Quid retri­ buam Domino pro omnibus quae retribuit mihi? Ille quidem invenit calicem quem retribueret, nos vero reddamus quod possumus, id est clcmosinas, vigilias... 58-59 : pax in terra esse hominibus bonae voluntatis dicitur. Simus ergo et nos, fratres, bonae voluntatis... 19-20 : Illi pretiosa munera obtulerunt, et vos offerte... 3-5 : Ecce nunc tempus acceptable, ecce nunc dies l’unité d’auteur 65 salutis. Ideo sollicitiores vos esse oportet in vigiliis... VIII, 33-35 : Ait enim propheta Dei : Perdes omnes qui loquuntur mendacium. Transite quapropter, fratres, a mendacio ad veritatem. XIV, 22-24 : Beati paci ilei... quoniam ipsi Deum videbunt. Interroget unusque conscientiam suam... En quelques cas cependant une brève formule de liaison vient s’intercaler entre la citation scripturaire et le dévelop­ pement qui suit : 50-53 : Uno itaque... bonae voluntatis.In çuo facio moraliter monemur... VII, 9-11 : Dic tu iniquitates tuas ut justificeris. His ver­ bis ostenditur quia non meretur iustifleari qui... VIII, 7-9 : Si Deus pater vester esset, diligeretis utique me. His verbis aptissime demonstratur quod mali et cupidi... Horn. II, Parfois l’application est moins directe, mais non moins vigoureuse. Le prédicateur rejoint les personnes en exami­ nant les différentes situations où elles peuvent se trouver : Horn. IV, 10-18 : Renovamini spiritu mentis; item : Etsl exterior homo noster corrumpitur, tamen interior renovatur de dic in diem. Nam sicut renovatur qui de malo transit ad bonum, ita renovatur qui de bono transit ad melius. Qui de luxuria... Qui aliena rapere iniustc consueverat... Qui superbus... etc. VIII, 15-20 : Ait enim ; Obliviscere populum tuum et domum patris tui... Ille obliviscitur populum suum qui relinquit vilia sua. et ille obliviscitur domum patris sui qui mundi huius falsas divitias conlcmpnil. Ce ton direct et pastoral se rencontre sans doute ailleurs, on le trouve, par exemple, dans certains sermons de Césaire d’Arles (cf. les serm. 208, 209) ; mais si remarquable et constant ici, il constitue une note caractéristique de ces homélies, et témoigne en faveur de leur unité d’auteur. H H. 3 66 INTRODUCTION c. Les versions citées. Les citations scripturaires sont dans l'ensemble conformes au texte de la Vulgate. 11 y a cependant «les exceptions dont voici la liste : 11-12 : {II Cor. 4, 16) Etsi exterior homo noster corrumpitur, tamen interior renovatur de die in diem. Vulg. : licet is qui foris est, noster homo corrumpatur, tamen qui intus est renovatur de die in diem. VI, 7-8 : (Sag. Sir. 3, 33) quia sicut aqua extinguit ignem, ita elemosina extinguit peccatum. Vulg. : ignem ardentem extinguit aqua, et clccmosina resistit peccatis. VII, 9-10 : (Is. 43, 26) Dic tu iniquitates tuas ut iustiflceris. Vulg. : Reduc me in memoriam... ut justificeris. IX, 42 : (Jn 9, 4) Veniet nox, in qua nemo potest operari. Vulg. : Me oportet operari opera ejus qui misit me, donec dies est ; venit nox quando nemo potest operari. Horn. IV, : (Jn 9, 28) Dixerunt enim caeco : Tu discipulus eius sis. Vulg. : ct dixerunt : Tu discipulus illius sis. 10-11 : (Lc 19, 37) et cum iam appropinquaret ad descensum montis Oliveti. Vulg. : Et cum appropinquaret jam ad des­ censum montis Oliveti. 8-9 : (Mallii. 21, 8) Alii autem de eadem turba ramos caedebant de arboribus. Vulg. : alii autem caedebant ramos de arboribus. 54 X, XI, 32-33 : (Mattii. 21, 9) Osanna in excelsis, benedictus qui venit in nomine Domini, osanna in excelsis. Vulg. : Hosanna filio David ! benedictus qui venit in nomine Domini; hosanna in altissimisl XII, 23-24 : (Ps. 140, 2) Dirigatur oratio nostra sicut incensum in conspectu luo. Vulg. : Dirigatur oratio mea sicut incensum in conspectu tuo. Plusieurs de ces leçons figurent dans de vieilles versions l’unité d’auteur 67 latines. On les trouve aussi chez des écrivains anciens : Ainsi les variantes de l’hom. IV, dans la citation de /I Cor. 4, 16 : Elsi, exterior /interior, sont connues d’Ambroise, de Jérôme et d'Augustin 1 ; la leçon de l’hom. VI, 7-8 : sicut aqua extin­ guit ignem, ita elemosina extinguit peccatem, (Sag. Sir. 3, 33) figure chez Optat de Milève, Léon le Grand, Maxime de Turin2 ; celle de l’hom. VII, 9-10 : Dic tu iniquitates tuas ut iustificeris (Is. 43, 26), chez Ambroise, Grégoire et Jérôme3. La leçon veniet de l’hom. IX, 42 (veniet autem nox, Jn 9, 4) se trouve dans de vieilles versions latines dont plusieurs originaires d’Italie 4, de même que la leçon eius, I. 54 (tu discipulus eius sis, Jn 9, 28) 5. D'autres variantes s’expliquent suffisamment par le con­ texte de l’homélie : la leçon nostra (dirigatur oratio nostra, Ps. 140, 2) est appelée par le pluriel du développement de l’hom. XII ; l'inversion ramos caedebant de Thom. XI, 9 est peut-être déterminée par le style de la phrase où s’insère cette citation de Matth. 21, 8. Dans cette môme hom. XI, la leçon Osanna in excelsis, benedictus qui venit in nomine Domini ; osanna in excelsis est due à l'influence de la liturgie : c'est le texte du Benedictus de la messe. Restent deux leçons, la variante in qua de Thom. IX, 52 (in qua nemo potest operari, Jn 9, 4) et l’inversion et cum iam appropinquaret de l’hom. X, 10, qui ne s'expliquent pas par le 1. D'après Wordsworth and Wbitjï, Nooum Testamentum, t. II, Oxonli 1898, p. 310. 2. Ct. P. Sabatier. Bibitorum sacrorum lulinae versiones antiquae..., t. II, Reims 1713. 3. Ct. P. Sabatier, ibid., p. 5S9. ■1. Elle figure dans les mss b (Veronensis, ιν-ν· s.), e (Palatinus, ιν-ν· s.), t (Brixianus, vi* s.), q (Monacrnxis, vit· s.), r‘ (Usserlantis I, νΐ-νπ· s.). Voir Wordsworth and White, Noptun Testamentum. t. I, p. 570-571 ; A. JCliciier. Ilalu. Das Ne«e Testament in altlateinischer Uberltefcrung, t. IV, Berlin 1003, p. 1O0. 5. liius est atteste dans les mss Λ* sed correct. (Amialinus, vu-vin· s.), E (Egcrloncnsis, VI1I-1X· s. ), » ( Vercellensis, ιν· s.), e (Palatinus, iv-v» s.), t (Brixianus, νι· s.), tT* (Corbeiensis. iv* s.), 1 (Behdlgeranus, vn-vili* s.). Voir Wordsworth and White, Ibid., p. 575 ; A. JOlichrr, Itala, t. IV, p. 107. 68 INTRODUCTION contexte et pour lesquelles nous n’avons pas trouvé de témoin ancien \ L’examen des citations scripturaires n’apporte donc pas d’élément nouveau au point de vue de l'unité des homélies. Nous remarquerons seulement que les variantes ne se limi­ tent pas à une des homélies, mais concernent sept d'entre elles. CONCLUSION A vrai dire, aucun des arguments précédents n’apporte la preuve absolument claire et décisive de l’unité d'auteur des homélies, mais de telles preuves existent-elles en matière littéraire ? Il reste que pris ensemble, les indices envisagés soit au plan de la critique externe : la présence de ce groupe d’homélies dans différents manuscrits, soit au plan de la critique interne : le cadre liturgique, les particularités de style, la manière commune d’utiliser les sources et, d’une manière plus générale, le ton extrêmement simple et direct de l’ensemble des homélies paraissent vérifier suffisamment l’hypothèse de l’unité d’auteur. Dans des homélies aussi différentes à première vue que l’hom. V, par exemple, avec scs développements sur les termes « Quinquagésimc », « Sexagésime », « Septuagésime »..., l’hom. VII qui détaille les obligations et exigences du carême ou l’hom. XII qui nous fait entrer dans l’intelli­ gence spirituelle du texte évangélique de la Résurrection, c’est bien finalement, nous paraît-il, le même auteur qui, en des temps différents, à partir aussi de sources diverses, interpelle son peuple pour le convertir à Jésus-Christ. 1. Cf. A. JCX.ÏCHRR, Itala, t. IV. p. 100; t. Ill (Berlin 1954). p. 217. CHAPITRE III LIEU ET DATE En dehors d’une allusion peu claire, mais néanmoins précieuse, de l’hom. II à des événements douloureux surve­ nus propter dissonantiam regum (1. 64-66), les homélies ne contiennent aucune référence à un lieu déterminé ou à un événement connu qui permette de les situer et de les dater avec précision. 11 reste donc à recueillir attentivement les indices suscep­ tibles de nous conduire ù une localisation et une datation au moins approximatives. I. LOCALISATION DES HOMÉLIES 1. Notons d’abord les indications de la critique externe. Ainsi que le montrera la section suivante de cette introduction, nos homélies ont été utilisées par un grand nombre d’homiliaires, et nous avons dit déjà qu’elles fleuraient en totalité dans quatre manuscrits. Or si l’on examine la carte des codex dont on peut déterminer la provenance (voir in/ra, p. 112), on constate que la plupart d’entre eux viennent d’une région de l’Italie relativement déterminée : Florence, Pistoie, Reggio, Plaisance, Bobbio, Brembio, Bergame..., disons approximativement la région Centre-Nord : c'est là qu’ont été copiées et recopiées ces homélies. Faut-il dire plus : c’est là qu’elles ont été composées et prêchées pour la première fois? N'y aurait-il pas un lien entre cette 70 INTRODUCTION zone de diffusion des manuscrits et l’origine même de la collection? Ces constatations n’apportent assurément aucune réponse décisive, mais elles suggèrent un lieu d’origine et confirment pour leur part les indications de la critique interne. 2. Ces indications de la critique interne consistent essen­ tiellement dans le système des lectures liturgiques supposées par les homélies, dont nous avons démontré plus haut qu’il était en accord avec le cycle liturgique ambrosien. Cette constatation nous renvoie évidemment vers Milan, mais il faut ajouter aussitôt que le rite ambrosien, au moyen âge déjà, ne se limitait pas à Milan et au diocèse de Milan, il s’étendait aussi aux Églises en dépendance de la métropole cisalpine, telles que Bergamc, Brescia, Pavie, Novare... ; son influence se faisait même sentir à Ravcnne, Aquilée, Coire, et au-delà encore : un document du vn-vnie siècle, le fascicule palimpseste Sainl-Gall 908, témoigne de cette influence jusqu’à Saint-Gall1. Aussi bien voudrions-nous situer avec plus de précision le lieu d’origine de la collection, mais le peut-on ? L’entre­ prise, hélas 1 parait singulièrement compromise : d'une part, en effet, nous connaissons très mal les particularités litur­ giques locales des diverses Églises (concernant, par exemple, les lectures liturgiques ou le sanctoral) sur lesquelles nous pourrions nous appuyer ; d’autre part et surtout, nos homé­ lies ne fournissent pas d’indice à ce sujet, en dehors de la fête des saints Nazaire et Celse et des rapprochements signalés avec les codex C. 39 Inf. et Reginensis 9. La fête des saints Nazaire et Celse se trouve attestée dans les témoins proprement ambrosiens, tels que les sacramentaires de Bergame et de Biasca, le capitulaire de Busto, l’évangéliaire A. 28. Cette fête remonte d’ailleurs à saint Ambroise lui-même, dont le diacre Paulin 2 nous dit qu'il découvrit vers la fin de sa vie les corps de deux martyrs, les saints Nazaire et Celse, et fit transporter le corps de 1. Sur l'extension du rite ambrosien, voir P. Borella. H rilo...» p. 103 s. ; pour le palimpseste Saint-Gall 908, voir (bld., p. 10Ô. 2. Paulin. Vite Ambrosii, H. IL L.,.377. LIEU ET DATE 71 saint Nazaire dans la basilique des Apôtres qui prit plus tard le nom de Saint-Nazaire. Paulin ne dit pas que saint Ambroise ait déplacé les reliques de saint Celse, mais toujours est-il que la mémoire de ces deux martyrs se trouva associée par la suite 1... Cette fête cependant n’était, pas célébrée seulement à Milan et dans le diocèse de Milan, elle l’était aussi en dehors de ce diocèse puisqu’elle figure également dans des codex qui ne sont pas proprement milanais, bien que de type ambrosien, le ms. Rcginensis 9 et l’évangéliaire C. 39 Inf. de l’Ambrosienne 2. Elle ne peut donc, par consé­ quent, permettre une localisation plus précise de la collec­ tion. De leur côté, les trois rapprochements signalés avec les deux codex C. 39 (voir supra, p. 28, 32, hom. Ill et XII) et Reginensis 9 (voir p. 32, hom. XII) ne peuvent nous rensei­ gner davantage, puisque nous ne connaissons pas l’origine précise de ces deux manuscrits, et que rien n’autorise à pen­ ser que les péricopes sur lesquelles nous avons constaté une convergence sont le fait d’une particularité locale, et non le simple témoignage de la pratique ambrosienne plus ancienne. En définitive, il ne nous est donc pas possible actuellement de localiser la collection avec plus de précision. Rien ne permet d’écarter une origine proprement milanaise, mais rien ne permet non plus de l’affirmer. Nous devons finale­ ment nous contenter d’une approximation et dire simple­ ment : l'Italie du Nord3. Ajoutons simplement que ces homélies ne sont pas d’ori­ gine monastique. Elles s'adressent à un peuple de gens qui habitent parfois loin de l’église, qui travaillent et doivent 1. Pour les renseignements précédents, ci. If. bisctcncQ, en DACL, V, 882, 895. 2. La fête des saints Nazaire et Cclsc fut également connue très tôt en Gaule, ainsi à Autun, Béziers et Embrun 0(1 furent apportées des reliques de ces deux martyrs et oïi les églises cathédrales leur furent dédiées. Cf. É. Griffe, La Gaule chrétienne à l'éiwque romaine, t. III, La cité chrétienne, Paris 1965, p. 37. 3. Cependant nous aurions peut-être un indice en faveur de Milan du côté de l'hornllinfre de Turin, F II 20 : voir Fappcndlce, p. 143-144. 72 INTRODUCTION donner la dime de leur grain et de leur vin, de leur jardin, de leurs fruits, de leur commerce, de leurs bêtes et de leur chasse (hom. VII, 76-77 ; 26-28). C'est dire qu’il ne s’agit pas d’une église monastique, mais d'une église paroissiale d’Italie du Nord. On peut relever un dernier détailx. L’homélie X fait allusion aux rameaux d’oliviers portés par les fidèles (1. 40). Commentant les mots de Matthieu : ramos caedebant de arboribus (Maith. 21, 8), l’auteur de l’hom. XI ajoute qu’il s’agissait surtout d'oliuiers, puisque la chose se passait sur le mont des oliviers (1. 9-10) ; il précise aussi que les fidèles portent des rameaux de palmiers ou d’oliviers (I. 13), et décrit le symbolisme de ces deux arbres (§ 2). Cette insis­ tance sur les rameaux d’oliviers dont il n’est question ni dans les évangiles, — saint Jean parle simplement de rameaux de palmiers, ni en Bode le Vénérable, rejoint l'insistance de la liturgie ambrosienne elle-même 12 et confir­ me à sa manière l’origine méditerranéenne des homélies. II. DATATION DES HOMÉLIES 1. Critique externe Nous disposons ici de deux indices : l’âge des manuscrits et les citations des homélies dans les collections canoniques. 1) L’âge des manuscrits. Le plus ancien des manuscrits contenant la collection complète est le Vaticanus lat inus 264, qui date du xne siècle. Mais nous avons un témoignage plus intéressant du côté des hoiniliaires, puisque l’homiliairc de Turin, Bibl. Naz., F 11 1, Cette remarque est de M. l’abbé H. Béraudy. 2. Voir supra, p. 30. note 1, les textes de la préface de la première messe des Rameaux et de la bénédiction super olivas. LIEU ET DATE 73 20, date, d’après C. Cipolla, de la fin du x® siècle1. Il y a donc là une première indication concernant le terminus ad quem de la collection : celle-ci ne peut-ètre posté­ rieure à la fin du x® siècle. Mais il semble que nous puissions dire davantage. Le ms. de Turin, en effet, ne contient qu’une partie des homélies : n’est-ce pas le signe que ces pièces viennent, directement ou indirectement, d’un document plus complet ? autrement dit, que ce manuscrit en suppose un ou plusieurs avant lui ? L’étude des variantes montre d’ailleurs que ce manuscrit de Turin connaît un texte déjà diversifié, dont il ne repré­ sente lui-même qu’une ligne d’évolution. L'histoire du texte ne commence pas avec lui, elle remonte plus haut. Ces conclusions reçoivent en outre une confirmation du codex lui-même. Il se trouve en effet que le folio 216r présente une rupture anormale dans le texte. Après une ligne en sommet de page, qui forme la conclusion d’un sermon In adventu Domini (ff. 215v-216r), le texte reprend aussitôt, à la ligne, et nous sommes ici, manifestement, au milieu d’un autre développement pour le même temps de 1’Avent : f. 215* fin : ... ad haec agenda adiuvet, f. 216' : vos ille cuius adventum caclebratis qui vivit et regnat per inf. am quia adventum domini celebrare coepistis, fratres karissimi, debetis vos mundare ab omnibus vitiis, ut digne ipsius domini nativitatem colere possitis... Comment expliquer cette rupture du texte ? Tout simple­ ment sans doute par une distraction du copiste : il recopiait un autre manuscrit contenant des homélies pour l’Avent et aura sauté par mégarde un folio... Bref si le manuscrit de Turin est lui-même de la fin du xc siècle, ces remarques nous invitent à faire remonter le terminus ad quem de la collection plus avant dans le cours du xe siècle, sans que la critique externe permette de préciser davantage. 1. C. Cipolla, Codtcl Bobbiesi della B. N. d( Torino, t.I, Torino 1907. p. 165. 74 INTRODUCTION 2) Les citations canoniques. Plusieurs de nos homélies ont été citées dans les collections canoniques du xn® siècle. A vrai dire, ces citations n’appor­ tent pas d’élément nouveau pour la datation, étant donné leur époque relativement tardive. 11 nous paraît pourtant utile, en les signalant, d’attirer l’attention sur l’utilisation des homélies dans ces collections, a. Le décret de Graticn. Dans son Décret, Gratien cite à plusieurs reprises, sous le nom d’Ambroise, les homélies V, VII et VIII. Voici la liste de ces citations : — c. 5 D IV ; Friedberg », col. 6 : Item Ambrosius in libro ser­ monum. Quadragesima sex septimanas habet, cui additit Thcicsphorus Pontifex septimam ebdomadam, et vocatum est hoc tempus quin­ quagesima. Horn. V, 14-16 — c. 5 C XVI q. II ; Friedberg, eoi. 786 : Item Ambrosius sermone 1 de Quadragesima. Nam qui Deo non vult reddere decimas, quas retinuit, et homini non studet reddere quod iniuste ab eo abstulit, non timet adhuc Deum, et ignorat quid sit penitencia veraque confessio. Iste talis homo non potest veram facere elemosinam. Horn. VII, 35-41 — c. 4 C XVI q. VI1 ; Friedberg, col. 801 : Item Ambrosius in sermone Quadragesimae (cuius initium : Ecce nunc tempus). Quicumquq recognoverit in se quod fideliter non dederit decimas suas... nul de ipsa venatione sua? Horn. VII, 23-28 — c. 20 C XXII q. V ; Friedberg, col. 888 : Unde Ambrosius ait in sermone habito in dominica de Abraham : CXX... Cavete, fratres, mendacium, quia omnes qui amant mendacium... et contraria huic ordini operari. Horn. VIII, 24-32 — c. 39 D I; Friedberg, col. 1167-1168 : Idem (Ambrosius) in sermone Quadragesimae. Ecce nunc tempus acccptabile adest,... et plangenda iterum non committere. Horn. VII, 2-16 1. Aemilius Fribdbrro, Decretum Magistri Grattant, Leipzig 1879. LIEU ET DATE 75 — c. 1 Dill; Friedberg, col. 1211 : Ut cnim nit Ambrosius, in quodam sermone Quadragesimae. Penitencia est ct mala prêterita plangere, et mala plangenda iterum non committere. Horn. VII, 14-16 Comme nous venons de le dire, la date de composition du Décret, qui se situe entre 1140 et 1150, ne présente pas grand intérêt pour la datation des homélies, puisque riiorniliairc Turin, P II 20 permet de remonter un siècle et demi plus haut. Pourrait-on, au moins, obtenir quelques indications du côté des sources du Décret ? La citation de Fhom. λΓ, 14-16, en Gratien c. 5 D IV, vient peut-être d’Anselme de Lacques auquel Friedberg renvoie en note. Migne ne donne que le titre de ce canon (PL 149, 517), mais on en trouvera le texte complet dans VAnselmi Collectio canonum de Thancr, Œnipontc 1915, fasc. II, c. 157, p. 427. Ce texte figure également dans la Collection en deux livres publiée par Bernhard, dans la lievue de Droit canonique, 1962, livre II, c. 40. Selon cet auteur, ce canon appartien­ drait à la couche la plus récente de la Collection, c’est-à-dire à celle qui reprend Anselme de Lacques >. Friedberg renvoie de même pour c. 1 D III à Yves de Chartres (t 1116), Décret XV, I. La formule d’Yves de Chartres : Pacnitentia est peccata praeterita deflere, ct deflenda non admittere (PL 141, 857) n’est ni celle de Grégoire ni celle de l’hom. VII ; elle tient sans doute, elle aussi, à une utilisation originale de la sentence de Grégoire. Nous sommes sans renseignements sur l’origine des autres citations. M. l’abbé Ch. Munier, consulté à ce sujet, nous écrit : »... l’origine directe des fragments est bien probléma­ tique : les seuls points de contact (Anselme, pour D. 4, c. 5 — et Yves, Décret, pour De pen. 1). 1, c. 39 et D. 3, c. 1) ne suffisent pas à décider d’un emprunt direct. Il faut donc recourir à l’hypothèse, soit d’une collection mineure, encore inconnue..., soit d’une chaîne de textes patristiques ita­ lienne... » (lettre du 10 août 1964). 1. Cette recherche sur Gmtien c. 5 D IV n été faite par le R. P. R. Souhird, O.P., maître de conférences Λ la Faculté de Droit canonique de Lyon. Nous l'on remercions. 76 INTBODUCTION b. Pierre Lombard. Friedberg signale encore, à propos de Gratien c. 39 D 1 ct c. 1 D III, deux textes parallèles de P. Lombard : — Sentences, 1. IV, D. 17, 1 ; PL 192, 880 : Dic tu iniquitates tuus ut justificeris. Item Ambrosius : Non potest quisquam justi­ ficari a peccato, nisi peccatum ipsum antea fuerit confessus. Idem dicit : Confessio a morte animam liberat, confessio aperit paradisum, confessio spem salutis tribuit, quia non meretur justificari, qui in vita sua non vult peccatum confiteri. Illa confessio vos liberat quae fit cum paenitenlia. Poenitentia vera est dolor cordis, ct amaritudo animae pro malis quae quisque commisit. (Cf. Horn. VII, 9-14) — Sentences, I. IV, D. 14, 1 ; PL 192, 869 : Est autem pacnitcntia, ut ait Ambr., mala praeterita plangere, et plangenda iterum non committere. (Cf. Horn. VII, 14-16) La citation de l’hom. VII, est moins littérale que celle du Décret. Nous ne sommes pas mieux renseignés sur les sources du Lombard que sur celles de Gratien. c. A la suite de Pierre Lombard et de Gratien, différents auteurs du xne siècle citent également le début de l'hom. VII comme une autorité (cf. P. Anciaux, Le sacrement de pénitence au XII* siècle, Gcmbloux 1949) : — Raoul l’Ardent; ms. Paris., B. N., lat. 3229, f. 120'(P. Anciaux, p. 406) : Item idem (Ambrosius) : Non meretur iustificari qui in vita sua peccatum suum non vult confiteri. — L’auteur de la Somme .Ve transgrediaris: ms. Vat. lat. 107.54, f. 39' (P.Anciaux, p. 430) : Non meretur iustificari qui in vita sua non vult peccatum confi­ teri. — Roland Bandinelli, Sententle (cf. A. Gletl, Die Sentenzen..., p. 246-247 ; P. Anciaux, p. 210) : Idem (Ambrosius) in sermone XL : Ecce nunc tempus accepta* bile... salvandi tribuit. — Barthélemy d’Exeter, Penltentiale, c. IX (cf. A. Morey, Bartholomew of Exeter..., p. 180 ; P. Anciaux, p. 454) : Idem (Ambrosius) in Sermone Quadragesimae : Ecce nunc LIEU ET DATE 77 tempus acceptable adest, in quo confessio a morte animam liberat. Confessio aperit paradisum, confessio spem salutis tribuit. — L’auteur de la Somme .Ve ad mensam ; ins. Flor., liibl. Laur., Plui. XX, 38, fi. 77’-78' (P. Anciaux, p. 433) : Item Ambrosius : ... Confessio enim a morte liberat animam. Confessio aperit paradisum, spem salutis tribuit. Non enim potest homo mereri iustificari a peccato nisi in hac vita prius fuerit pecca­ tum confessus. — Pierre le Mangeur, De sacramentis (R. Martin, Pierre le Man­ geur., p. 58·-59· ; P. Anciaux, p. 359-360) : Quid sit penitentia... Item Ambrosius : Pcnitentia est preterita mala plangcrc et plagenda iterum non committere, id est nolle committere. Item Ambrosius : Vera penitentia est dolor cordis et amaritudo anime pro malis que quisque commisit, et ibid. (R. Martin, Pierre le Mangeur..., p. 97*-98· ; P. Anciaux p. 398) : Idem Ambrosius : Confessio liberat animam a morte. Confessio aperit paradisum. Confessio tribuit spem salutis, quia non meretur iustificari qui in vita sua peccatum non vult confiteri. — Ajoutons le Manuel de confession du ms. Avranches 136, public par M. l’abbé P. MIchaud-Quantin, Sacris Erudiri, XVII, I (1966), p. 5-54. Selon cet auteur, le Manuel date de la deuxième moitié du xii* siècle, peut-être entre 1155-1165; il est d’origine normande. On lit au chapitre I, 1. 2-3 (éd. P. Michaud-Quantin, p.14): Poenitentia est ante acta mala flere et flenda iterum non com­ mittere. L’étude des collections canoniques et de leurs sources n’ap­ porte donc pas d'élément nouveau pour la datation des homélies, et nous en restons au terme de cette enquête de critique externe aux indications fournies par l’homiliaire de Turin. Bien entendu les textes canoniques ne représentent qu’une part de la littérature du moyen âge, et il conviendrait de mener une enquête plus étendue. Mais les quelques recherches entreprises en ce sens n’ont donné aucun résultat positif. En particulier, les homélies ne paraissent pas avoir été utilisées dans les textes conciliaires de l'époque carolin­ gienne. 78 INTRODUCTION 2. Critique interne On examinera succssivement les trois indices suivants : les sources utilisées, les données liturgiques et l’allusion de l’homélie IL 1) Les sources utilisées. C’est la lettre de Charlemagne à Alcuin qui représente la plus récente des sources précédemment identifiées. Cette lettre a d’ailleurs l'avantage de pouvoir être datée avec précision, elle est du début de février 798. Nous tenons donc là une donnée ferme quant au terminus a quo de la collection : celle-ci ne peut remonter au delà de 798. 2) Les données liturgiques. C’est encore le système des lectures à la base de la collec­ tion qui constitue l’indice le plus intéressant L 1. L'avertissement donné au début du carême : .Vfaneo... ut qui iuxla ecclesiam est. et occurere potest. quotidie audiat missam (hom. VII. !. 74-75) pourrait constituer aussi un élément de dotation intéressant si la thèse d*O. Helming sur les fériés de Jeûne de carême à Milan était exacte (O. HeimïNG, < Aliturgischc Fastcnfcricn in Malland ». dans Archio fur Liturgiewissenschaft. Band II (1952)» p. 44-60). D’après cet auteur, en riTct, primitivement les fériés de jeûne de carême à Milan ne comportaient pas de messe, elles étaient a-Hturgiqucs, et c'est Λ l’époque carolingienne qu’au­ raient été introduites les messes de fériés de jeûne» vraisemblablement mémo par Odelbert (f 813). La mention de Phom. VII nous inviterait ainsi à no pas faire remonter la collection au-delà de cette époque. Mais cette thèse parait fort discutable : P. Borella pense nu contraire que l’Euchnristie était célébrée quotidiennement ύ Milan, et ccln déjà au temps de saint Ambroise (P. Borella. Il rito.... p. 371-373). Il en donne pour preuves les textes suivants dont les deux premiers furent prononces vers la fln du carême : AsriiROlSB» Epist.. 20» 15 (PL 16, 998 C) ; De Patriarch.. 9. 28 (CSEL 32. 2. 147); De virginibus. I. 11» 65 (PL 16, 206 C) ; R. Bénuidy signale dans le même sens In psalm. CXVIII exp.. VIH. 48 {PL 15, 1314 B-C). Nous ne pouvons donc nous appuyer sur cette thèse. LIEU ET DATE 79 En montrant plus haut l'accord des homélies avec le cycle liturgique ambrosicn, nous avons parlé d’une manière générale des « témoins anciens » de la liturgie milanaise. 11 convient d’apporter maintenant quelques précisions, car ces témoins ne renvoient pas tous à la même époque. Les deux mss C. 39 Inj. et Rcginensis 9 sont du vii-vni® siècle, les autres du ix®. Mais on peut préciser encore l’âge de ces derniers suivant qu’ils ont subi ou non l’influence romaine, reconnaissable notamment à la présence du dimanche de la Septuagésimc L. Ainsi ce dimanche manque dans le capitu­ laire de Busto, dont le contenu témoigne de l’époque pré­ carolingienne ; il figure au contraire dans l’évangéliaire A. 28 Inf., les sacramentaires de Bergame et de Biasca, par conséquent plus tardifs. Remarquons pourtant que le ms. A. 28 est nettement antérieur aux deux autres : son sancloral ignore encore certaines fêtes d’apôtres que les livres milanais postérieurs ont pris aux galésiens du vin® siècle ; il est lui aussi de type pré-carolingien. Finalement donc, les mss C. 39 Inf. et Rcginensis 9 nous renvoient au vii®-vm· siècle. L’évangéliaire de Busto et le ms. A. 28 sont du début du ix® siècle, bien qu’A. 28 témoigne déjà de l’influence romaine. Le sacramentairc de Bergame ne remonte pas au delà du milieu du ix® siècle, celui de Biasca est de la fin du ix® ou du début du x® par son contenu. Si nous reprenons maintenant l’examen des homélies à la lumière de ces données, nous pouvons faire les remarques suivantes : L’hom. IV in septuagesima nous renvoie vers les missels qui ont subi l’influence de Rome ; les hom. Il et VIII nous renvoient même plus précisément vers les missels récents de Bergame et de Biasca, si les péricopes évangéliques à la 1. D’après A. Chavasse, la Septuagésimc fit son apparition à Home nu cours du vu· siècle. Home, en effet, l’ignorait encore à l'époque du pape saint Grégoire le Grand qui organise scs livres liturgiques en fonction de la seule Scxagésiine. Voir A. Chavasse, · Ιλ structure du carême et les lectures des messes quadragésimalcs dans la liturgie romaine», dans La Maison-Dieu, 31 (1952), p. 92. C’est de là qu'elle passe à Milan et en Italie du Nord Où les lectures assignées à ce dimanche dans les manuscrits qui le connaissent sont précisément les lectures romaines. 80 INTRODUCTION base de ces homélies sont bien respectivement Le 2, 1-14 et Jn 8, 31-59. Inversement l’hom. III et Thorn. XII, ainsi que nous l'avons vu (et. supra, p. 29, 32), nous rapprocheraient plutôt des témoins plus anciens, les codex C. 39 et Regincnsis 9. En même temps donc, nous sommes invités d'une part à ne pas trop remonter la collection : il s’agit d’une liturgie qui a subi l'influence romaine, et donc postérieure au type le plus archaïque qui existait encore au début du siècle, ainsi qu’en témoigne le ms. de Busto ; d’une liturgie très proche également des sacramentaircs de Bergame et de Biasca, en usage dans la deuxième partie ou la fin de ce siècle ; nous sommes invités d’autre part à ne pas trop la descendre, puisqu’elle présente encore certaines traces d’archaïsme *. N’est-ce pas un indice en faveur du milieu du ixe siècle 12 ? 1. Si évidemment les lectures liturgiques des codex C. 39 Jnf. et Regin. 9, avec lesquelles nous avons noté une convergence des hom. III et XII, s’explique bien par l'ancienneté de la pratique liturgique et non par un usage particulier. 2. H faut signaler la mention dans l’hom. VII du Jeûne usque ad nonam : Qualis chrislianus est qui tali tempore non ieiunat vel usque ad nonam (1.63-64) ? ... .Moneo quapropter et contestor ut nullus vestrum, nisi forte sit infirmus aut infans, usque tn pascha, nisi in dominicis diebus, ante nonam manducet aut bibat (1. 70-73). Celte mention pourrait surprendre à première vue. D'après le canon suivant de Théodulphc d’Orléans, datant d'avant 813 (selon Carlo de Clercq, La législation religieuse franque de Clouts à Charlemagne, Louvain-Paris 1936, p. 260), le Jeûne, en effet, va usque ad vesperam : · Soient pinces, qui se jejunare putant, mox ut signum audiunt ad nonam, manducare : qui nullatenus Jejunare credendi sunt, si ante mandu­ caverint, quam vespertinum celebretur officium. Concurrendum est enim ad missas, el auditis missarum solemnibus, sive vespertinis officiis, largitis eleemosynis ad cibum accedendum est. Si vero aliquis necessitate constrictu· I fuerit, ut ad missam convenire non valeat, aestimata vespertinae hors, completa orntionc sua. Jejunium absolvere debet · (Capitulare Theodulfl, Mansi, XIII, 1005). Et ccttc pratique est attestée au XI· siècle encore, ulmi par Bernold de Constance : « Nec Juxta canones quudragcsimaliter jejunare censemus, si ante vesperam reficimur » (Mlcrologus, XLIX ; PL 151, 1013), ou par le concile de Rouen : · Nullus in quadragesima prandeat antequam, I hora nona peracta, vespertina Incipiat. Non enim jejunat qui ante manducat · Ordeiuc Vital, Hist, eccles., II, 4,15 ; PL 188,343 B). En fait, selon M. R. Béraudy, la différence entre ces témoignage* et LIEU ET DATE 81 3) L’allusion de l’homélie II. Éclairée maintenant par les données précédentes, cette allusion pourrait permettre de confirmer les résultats obtenus. Rappelons d’abord le texte : Phom. VII est plus formelle que réelle. Car il ne faut pas oublier que la messe était célébrée en carême à l’heure de none, ainsi que l’attestent le canon de Théodulphc que nous venons do citer, et bien d’autres témoignages, par exemple : Honorius d'Autun : ■ Tribus horis licet missam cantare... In festis tertia ; in privatis diebus sexta ; in quadragesima vel In diebus jejunii nona hora · (Gemma animae, 1, 113; PL 172, 581 C); Sicard db Crémone : · Haec autem missa (in capite jejunii) cantetur In nona, et mox vespera sequatur, ut in Quadragesima » (Mitrale, VI, 4 ; PL 213, 255 A); Bernold de Constance : « In hoc enim quadrago.dmnlc jejunium ab aliis differt diebus, quod In aliis post nonam, in hoc autem post vesperam refi­ cere debemus... Unde et missa in iis diebus (quadragesima) non ad sextam, sed ad nonam merito celebratur. Est enim ecclesiastica consuetudo ut ad nonam reficiatur, cum ad sextam missam celebramus ; ad vesperam autem, cum ad nonam sacrificamus · (Microloqus, XLIX ; PL 151, 1013); Pjrrrb le Mangeur : « Temporibus vero jejuniorum post sextam differtur missae officium, ut usque post nonam protrahatur abstinentia ciborum. In quadragesima vero etiam usque post nonam differtur missalc officium, ut etiam usque post vesperas refectio differatur · (Serm. XI in quadra· qesima ; PL 198, 1753 D). Ainsi donc, étant donné que la messe était célébrée Λ l’heure de none, et qu’on ne mangeait qu’après la messe, et même après l’office des vêpres qui la suivait, on Jeûnait finalement usçric ad vesperam. Il n’y a donc pas de différence réelle entre le Jeûne usque ad nonam et le jeûne usque ad cvsperam, il n’y a qu'une différence dans l'expression, mais celle-ci traduit toute­ fois une divergence dans la manière de concevoir la rupture du Jeûne : pour les uns, l'Eucharistio ne rompait pas le Jeûne, ce sont les partisans du Jeûne usque ad vesperam ; elle le rompait d’après les autres, ce sont les partisans du Jeûne usque ad nonam. Or cette divergence n'était pas sans impliquer également des conséquences pratiques : d'après les partisans du jeûne usque ad vesperam, en effet, ceux qui ne pouvaient participer Λ la messe devaient attendre l’heure de vêpres pour prendre quelque nourriture, ainsi que le précise le canon cité de Théodulphc d'Orléans ; au contraire. Us pouvaient manger, d’après les autres, dès l'heure do none : c'est dans cette perspective que so situerait l’hom. Vil. Ajoutons encore une remarque : la formulation de l’hom. VII : qualis Christianus est qui non ieiunat vel usque ad nonam ? laisse entendre que certains chrétiens prolongeaient plus longuement leur Jeûne. C’est ce que nous verrons d'ailleurs apparaître en toute clarté chez Rathibr de Vérone (j 974), lorsque nous entendrons l'évêque reprendre vigoureusement ces 82 INTRODUCTION Sensum namque cvangelicae lectionis et propter brevitatem diei et prolixitatem divini officii sub brevitate perstrinximus, ut vos monere possimus de his quae ad vestram specialiter salutem perti­ nent. Monendi cniin sumus ut afllictionem quae supervenit nos propter dissonantiam regum, nostris reputare studeamus peccatis. Ut ergo ct ab ista persecutione et ab aeterna damnatione liberari mercamini, unusquisque quid In se reprehensibile recognoscit... corrigat (1. 61-70). Offeramus ergo ei nosipsos, quatenus et a praesentibus malis et ab aeternis cruciatibus ipsius ineffabili pietate liberati... perpetuo valeamus gaudere (1. 79-83). Les termes afflictio, persecutio évoquent une situation grave, dramatique peut-être, dont la nature demeure malheu­ reusement très imprécise L Une chose pourtant est claire : cette situation est liée à la « dissonance entre les rois ». Cette mention « des rois », dans le cadre du ix° siècle vers lequel nous orientent les arguments précédents, nous renvoie très certainement à la divisio imperii de l'année 806, qui partageait l'Empire entre les trois fils de Charlemagne et leur conférait le titre royal. Un instant mise en question, on le sait, par la mort prématurée de Pépin (810) et de Charles (811), cette division de l’Empire sera consacrée à nouveau, bien que dans un esprit différent, par le partage de 8172. chrétiens qui prétendent jeûner jusqu'au soir au lien de prendre quelque chose à noue, mais sc rattrapent la nuit : < Vituperamus ct illorum ridi­ culosam nimium stultitiam, qui contra concessam nona hora diri omnibus sumendi quidlibet licentiam, usque ad noctem quotidie jejunium eligunt protelare, ut nocte quasi cum licentia ventrem valeant ingurgitare (Serm. II de quadragesima, 6; PL 136, 695). L’hom. VII connaît déjà, semblc-t-il, cette tendance ascétique de certains chrétiens, mais rappelle à tous le devoir commun et la pratique générale du jeûne usque ad nonam. 1. Afflictio signifie calamité, infortune, douleur profonde, consécutive, par exemple, aux violences des invasions (cf. le Sacram. Icon., ΧΧΠ, 1). Persecutio évoquerait plutôt une persécution contre les chrétiens, mais U ne faut pas presser Ici le sens de ce terme qui est appelé pour une part i»ar l'assonance et le parallélisme avec le deuxième membre de la phrase : Ut erqo et ab ixta persecutione — et ab aeterna damnatione. On retrouve ce même souci de l’assonance à la fin du paragraphe : quatenus et a praesentibus malis — et ab aeternis cruciatibus. 2. Cf. L. Halphkn, Les Barbares, collection « Peuples ct Civilisations % Paris 1926, p. 271-273. LIEU ET DATE 83 Dès 813 d'ailleurs, Charlemagne avait accordé la dignité royale à Bernard, le jeune fils de Pépin ; Lothaire, également, avait été couronné roi par son père Louis le Pieux en 814. La mention des rois est donc normale après 806. Le terme dissonantia, de son côté, nous renvoie à l’époque qui a suivi la mort de Charlemagne. Plus qu'une simple divergence de vues, il signifie en effet un désaccord grave, un litige, une dispute, une violente opposition l. Or de telles divisions ne se sont pas produites avant 814, c’est-à-dire avant la mort de Charlemagne. Même après la divisio imperii de 80G, l’empereur avait gardé pour lui seul le plein domi­ nium sur le royaume23, et sa main puissante avait su main­ tenir l’unité de l’Empirc, dont le souci marque tellement les dernières années de sa vie. C’est après sa mort que les mésententes se lèveront et que les divisions s’installeront entre les rois. Elles viendront très vite, dès 817, année où le jeune roi d’Italie, Bernard, essaie d’organiser un soulèvement contre l’autorité impériale. Il n’est pas sûr pourtant que l’expres­ sion dissonantia regum s’applique à cette situation. Elle évoque une division plus large, telle que les affrontements qui vont opposer d’abord les fils de Louis le Pieux à leur père, puis, de manière sanglante, les frères entre eux après la mort de l’empereur survenue en 840. Nous trouvons d'ailleurs le terme dissonantia dims un texte de cette époque, appliqué précisément à ces divisions entre frères : Curn inter illos dissensio facta est, venerunt ipsi reges, in unum locum ct dissonantiam iliorum coadunaverunt Et il se pourrait bien que notre homélie renvoie, elle aussi, à ce milieu du ixe siècle. Ce siècle sans doute connaîtra 1. Cf. J. I·’. NtBRMEVER, Mediae latinitatis lexicon minas, Leiden, fuse. 4 (1956), terme dissonantia. 2. Cf. A. Kleinciausï, Charlemagne, Paris 1934, p. 310-311. 3. Cf. Annales Xantenses, pour l'année 813 (éd. Simson, p. 13), cité par J. F. Nlermcycr fop. elt., (bW.). Ce texte nous est communiqué par M. R. Êtaix. 84 INTRODUCTION beaucoup d'autre luttes et affrontements entre les rois, mais le terme dissonantia ne s’y comprendra peut-être plus aussi bien... Il y a en effet dans cette idée de « disso­ nance » une référence profonde À l’unité ct ù la paix qui devraient être, presque une sorte dc scandale devant la division : parlerait-on de dissonance s’il s’agissait d'opposi­ tions entre des rois étrangers ou ennemis, entre des nations différentes ? Le terme, au contraire, se comprend parfai­ tement à une époque où l’unité de l’Empire, vécue effecti­ vement sous Charlemagne et proclamée par Louis le Pieux comme un idéal religieux l, reste encore dans la conscience de tous une réalité très proche, et où la royauté partagée entre frères apparaît précisément comme un gage de cette unité. Plus on avancera par contre dans le ixe siècle, plus il deviendra difficile de parler de « dissonance ». La fin du siècle est l’histoire de la dislocation de l’Empire, de son émiettement, de son morcellement entre les fils dc rois ; la royauté elle-même s’y dégrade, la conscience de l’unité peu à peu s’affaiblit sous le poids des événements ct de l'anar­ chie grandissante. Nous pouvons conclure. Le milieu du ixc siècle, c’est l’époque vers laquelle nous orientaient les données litur­ giques, et vers laquelle nous ramène cette allusion à la disso­ nance entre les rois. Telle est la date que, sur la base de ces deux indices, nous pouvons retenir pour cette collection d’homélies. 1. Cf. L. Halphen, op. elt. ** CHAPITRE IV LES TÉMOINS MANUSCRITS Il convient de distinguer : — d’une part, les manuscrits qui contiennent la collection des quatorze homélies : — d’autre part, les témoins partiels, homiliaires proprement dits et autres manuscrits, qui ne possèdent qu’une ou quel­ ques-unes d’entre elles. Pour chacun de ces deux groupes, nous présenterons rapi­ dement les manuscrits et nous essaierons de les classer. 11 faut ajouter que nous devons une très grande partie des renseignements qui suivent à M. l'abbé R. Étaix, plusieurs aussi à Dom J. Lemarié. Qu’ils veuillent bien trouver ici l’expression de notre vive gratitude. I. LES MANUSCRITS CONTENANT LA COLLECTION COMPLÈTE DES HOMÉLIES 1. Présentation des manuscrits (en marge, le sigle adopté pour désigner le codex dans cet ouvrage) 1. Florence, Biblioteca Laurenziana, Plut. XIV, cod. 10. Manuscrit dc parchemin de 359 f., datant du xve siècle. Le titre suivant, au f. 2, en présente ainsi le contenu : In hoc 86 INTRODUCTION volumine continentur epistolae et sermones sancti Ambrosii epi­ scopi mediolanensis. Après diverses pièces ambrosiennes ou pseudo-ambrosiennes, vient (fl. 221v-347r) une des collections d’homélies de Maxime de Turin décrites par Mu® A. Mutzenbccher *. Suivent nos quatorze homélies, précédées de l’argument suivant — lequel n'est d’ailleurs que la reprise du début de l’hom. LXXX1X de Maxime de Turin 12 : Debemus si placet hos dies aliquid huberius predicarc, et revertens a tanto examine sacerdotum, dulci vos sermone refefret. liene dixi. lam supra· scripta3. Voici la liste des homélies avec l’indication des folios: Horn. 1, f. 347'-347v ; II, fl. 347M49'; III, fl. 349r-35(J'; IV, fl. 35O'-351' ; V, fl. 351'-352r ; VI, f. 352'352v ; VII, fl. 352v-354'; VIH, fl. 354'-355'; IX, L 355'355v ; X, f. 356'-356'· ; XI, fl. 356^-357' ; XII, fl. 357v-358’ ; XIII, fl. 358v-359' ; XIV, f. 359'-359’. La rubrique suivante, au f. 359v, conclut le manuscrit : Expliciunt sermones sancti Ambrosii episcopi mediolanensis de diversis materiis : quos si quis dilligcnter percurrat, talem doctrinam invenerit, quid sibi necessarium ad salutem fuerit liquido et omnino penitus recognoscet. Arnen. Le codex est écrit par une seule main, dans une belle écriture humaniste ; les quelques corrections viennent du copiste lui-même ou d’une main contemporaine. Peut-être a-t-il été écrit à Florence même, comme le manus­ crit suivant avec lequel il présente de nombreuses analogies. Analysé dans A. M. Bandini, Catalogus codicum latinorum Bibliothecae. Mediceac Laurenttanae, Florence 1774-1793, t. I (1774), col. 102-113 4. P 2. Paris, Bibliothèque Nationale, latin 1767. Manuscrit de parchemin de 201 f., 345 x 235, écrit en 1. Voir l’introduction du volume : Maximi episcopi taurinensis sermones, CCL 23 (1962). p. Liv. 2. CCL 23, 361. 3. Les mots lam suprascripta sont sans doute une réflexion du scribe qui renvoie au texte déjà copié. 4. Voir aussi Melle MvTZBNnBCJlRR, dans l’introduction aux sermons de saint Maxime. CCL 23, p. Xbvm. LES TÉMOINS?MANUSCRITS 87 1489 à Florence, d’après la mention du f. 201v : Manu cantis Bonagii de Canlinis, clerici sancte Marie Floris de Florentia, XXF elatis sue anno nati, perscriptum est idibus julii Ai CCCC LXXXVIII1. Π s’agit d’un manuscrit de luxe exécuté pour Mathias Corvin, roi de Hongrie, dont les armes ont été grattées au f. 1 et remplacées par celles de Ferdinand 1«', roi d'Aragon, roi de Naples. Ce codex contient des œuvres diverses de saint Ambroise, saint Maxime et saint Basile, notamment une collection des sermons de saint Maxime, identique à celle du manuscrit précédent, f. 5V-152V, ainsi que la reprise, au f. 152’, du début de l’homélie LXXXIX : Debemus hos complures... Suivent les quatorze homélies : Horn. I, f. 153'-153v ; II, ff. I53M55' ; III, fl. 155M56' ; IV, fl. 156M57' ; V, fl. 157'158'; VI, f. 158r-158* ; VII, fl. 158’-160'; VIII, fl. 160'161' ; IX, fl. 161'-162r; X, fl. 162'-163' ; XI, fl. 163'-164.165' (ce folio porte un double numéro) ; XII, fl. 164. 165'-166'; XIII, f. 166'-166v ; XIV, fl. 166M67'. Après une page blanche (f. 167v), le manuscrit continue par le De paenilentia de saint Ambroise. On trouvera l’analyse du manuscrit en Ph. Lauer, Catalogue général des manuscrits latins de la Bibliothèque Nationale, t. II, Paris 1940, p. 162-163. 3. Vatican, Urbinas latinus 42 (olim 95). Codex de parchemin de 221 f., 363 x 242, datant du xve siècle. Ce manuscrit renferme des œuvres diverses de saint Ambroise, saint Augustin, saint Maxime de Turin, saint Basile et Guillaume de Saint-Thierry. Les deux premiers folios contiennent deux sermons attri­ bués à saint Ambroise : les sermons Rogo vos, /rat. caris... (Augustin, Append., Serm. 142 ; PL 39, 2022-2025 = Césaire, Serm. 199 ; CCL 104, p. 803-807) et Quant timendus... (Ps.Ambroise, Serm. 24 ; PL 17, 651-654), ainsi qu'une inter­ prétation du nom d’Ambroise au f. 6. Au même folio, la suscription Sequentia sermonum compilati per prefatum sanctis­ simum Ambrosium Archiepiscopum mediolanensem. Prefatium introduit la collection des sermons de saint Maxime qui s’achève, comme dans les manuscrits précédents, par la 88 INTRODUCTION reprise de l’homélie LXXXIX. Suivent nos homélies : Hom. 1, fl. 118’419' ; II, fl. 119'420' ; III, fl. 120'421' ; IV, fl. 121'422'; V, f. 122'422’; VI, fl. 122’423'; VII, if. 123'124v ; vni, fl 124’425’; IX, fl. 125’426'; X, fl. 126'127'; XI, ί. 127'427’; XII, fl. 127’428’; XIII, fl. 128’129' ; XIV, f. 129'429’. Après un folio vierge (f.l30'-l 30’), le manuscrit continue par un commentaire de Guillaume sur le Cantique des Cantiques. On ne connaît pas la provenance de ce codex. Analysé en C. Stornajolo, Codices Urbinates lalini, t. I. Vatican 1902, p. 47-49. V 4. Vatican, Vaticanus latinus 264. Manuscrit de parchemin de 324 f., 512 x 337, datant du xiic siècle x. Ce codex contient des œuvres variées d’Ambroise, de Maxime de Turin et de divers autres Pères. Il contient notam­ ment, comme les manuscrits précédents, une des collections de Maxime de Turin (fl. 75'417’). Suivent au f. 117’, sous le nom de saint Ambroise, nos quatorze homélies précédées du début de l’hom. LXXXIX de Maxime de Turin : Horn. I, f. 117’ ; II, fl. 117’418' ; III, f. 118' ; IV, f. 118'118’ ; V, fl. 118’419' ; VI, f. 119' ; VII, f. 119'419’ ; VIII, f. 119’ ; IX, fl. 119’420' ; X, f. 120'420’ ; XI, f. 120’; XII, fl. 120’421' ; XIII, f. 121' ; XIV, f. 121'. Après trois pages blanches (ff. 121’, 122' et 122’), le manuscrit poursuit au f. 123' par diverses œuvres ambrosiennes ou pseudo-ambrosiennes. D'après l’écriture, ce codex a été copié en Italie1 2, peut-être dans le Nord 3. 1. Le catalogue imprimé porte xx-xn· siècle. Mais les indications fournies par M. Vcxln, de la Bibliothèque Nationale, invitent Λ rc.cnir plutôt le Xi!· siècle : < 11 ne faudrait peut-être pas trop vieillir ce manuscrit », écrit M. Vezin. « J’observe la ligature a? qui est une caractéristique relativement récente · (lettre en date du 21-10-1965). 2. Communication de M. J. Vezin (lettre citée) : < L’aspect général de récriture avec ses formes plutôt arrondies, la lettre — z, les abréviations qui, que.bs b?«bus ne laissent pas de doute : ce codex a été copié ai Italie, ‘mais dans quelle région de la Péninsule ? > 3. Selon Mlle Pellegrin, chef de la section latine à l’institut de Itechercbc 89 LES TÉMOINS MANUSCRITS Analysé en Marcus Vatasso et Pius Franchi de’ Cavalieri, Codices Vaticani latini, t. I (codices 1-678), Rome 1902, p. 190-193 *. 2. Filiation des manuscrits contenant la collection complète des homélies a. L’étude des variantes permet de distinguer nettement le manuscrit V des trois autres, et de reconnaître l'indépen­ dance réciproque de ce groupe F-P-R et de V. D'une part, en effet, V présente des variantes positives qui corres­ pondent, sans aucun doute, à des omissions dans les manus­ crits F-P et R ; d’autre part, ceux-ci possèdent des éléments très certainement omis par V. Voici quelques exemples particulièrement clairs : : se abstinet, ita et vos ab omnibus VI, 24-25 : quia sicut... ...illi provocaverunt VII, 30-31 : et ideo... ...sibi reservavit X, 2 : quam soletis 41-42 : qui opera... ...palmam portat P R — — — + — — — + + + — — —— — — + Horn. IV, 48 — — — V F + + + + b. Si l’on regarde maintenant les trois manuscrits F, P et R, l’étude des variantes permet de séparer à nouveau et d’Histoiro des Textes, à laquelle nous avons soumis la photographie d’un folio du manuscrit : · D’après l’aspect de l’écriture... et la décoration des initiales, il me parait à peu près certain que le manuscrit a été écrit en Italie, probablement dans le Nord · (lettre en date du 27-10-1965). 1. Lu référence indiquée pour l’hom. L f. 117T : PL 17, 625-626, doit être corrigée en : PL 17. 603-605 ; de même la référence Λ Maxime de Turin, Senti. 8, pour le f. 121r, en : Maximr de Turin» Appendice. Serm. 14. 90 INTRODUCTION F et P de R, et de reconnaître l'indépendance réciproque des deux premiers par rapport au troisième. F et. P, en effet, ne peuvent pas dépendre de R, car on constate chez ce dernier l’absence, très certainement fautive en plusieurs cas, d’un certain nombre de mots, ainsi per fidem (IV, 53); tarn (IV, 59); quatenus (IV, 81); ini uste (VI, 12) ; animae (VII, 13) ; facere (IX, 18) ; etc... ; ou même de phrases : ergo fratres censum fidei (II, 16) ; secundum illorum exemplum (VI, 26-27), présents en F et P. Mais R, d'autre part, ne peut dépendre de F ou de P, car il s’accorde tour à tour avec le premier ou avec le second contre l’autre, soit avec F contre P : dilectione P, delectatione F-R (I, 26) ; in P, cum F-R (I, 40) ; veniam P, ut nostra F-R (11, 36) ; vero F-R, om. P (II, 42) ; scimus P, simus F-R (II, 59) ; etc... ; soit avec P contre F : meremur F, merentur P-R (II, 42) ; libertati F, liberati P-R (II, 81) ; ut F, add. el P-R (III, 15) ; etc... ; et maintient en outre contre l’un et l’autre des leçons originales : quod R, qui F-P (VIII, 53); ne sitis R, nescitis F-P (VIII, 67) ; minoratus R, immoratus F, imminutus P (XI, 37). c. L'examen des variantes entre F et P montre enfin qu'il n’y a pas dépendance directe de l’un des deux manus­ crits par rapport à l’autre, mais que l’un ct l’autre dépendent d’un manuscrit que nous ne connaissons pas. Chacun d’eux en effet présente un certain nombre de leçons aberrantes qui ne se retrouvent pas dans l’autre : cernit : erant F (II, 56) ; liberati : libertati F (II, 71) ; si : nisi P (III, 39) ; ipso add. nos P (III, 39) ; ab om. P (IV, 37) ; operis praem. corporis F (IV, 37) ; amaritudo : amaritudine F (VII, 13) ; atque : et P (VII, 19); admonet praem. et P (VIII, 15); convenisse : advenisse P (X, 3) ; sternebant : servabant F (X, 22). d. Nous pouvons donc, en résumé, dresser le stemma sui­ vant : LES TÉMOINS MANUSCRITS 91 Π. LES TÉMOINS PARTIELS 1. Présentation dos manuscrits 1) Les homiliaires. 1. Assise, Bibi. Secreto del S. Convento, cod. 694. Manuscrit de 395 f. xin* siècle. Présente la quasi-totalité du Bréviaire franciscain. Analysé en P. Giuseppe Abate, O. F. Μ., a II primitivo breviario francescano (1224-1227) », dans Miscellanea francescana, vol. 60 (1960), fasc. 1-11, p. 47-240. Contient, sous le nom d’Ambroise, les trois homélies I, f. 8r-8v ; VIII, f. 117r-l 17v ; XII, f. 146«-146v. 2. Bergame, Bibi. Civica, Fundo caltedralc, 7l. Horniliairc pour la partie d’hiver. 1125 d’après le colo­ phon. Provient de la cathédrale Saint-Alexandre de Bergame. Contient les homélies suivantes, attribuées à saint Ambroise : Horn. I, f. 23r-23»; II, ff. 46M7' ; III, fi. 86*87«·; IV, fT. 126r-127r ; V, ff. 128v-129r ; VI, f. 131r-131v ; VII, ff. 142v-143v; IX, fl. 175v-176«; VIII, ff. 179'-180r; X, il. 193r-194r ; XI, f. 194M94*. 3. Bergame, Bibi. dei Clero S. Alessandro, cod. 224. Manuscrit de 228 f., 410 x 280. xi° siècle. Homiliaire pour la partie d’été. Apparenté an cod. de Plaisance, Bibl. Capit. 60, ct. infra, n° 21. Contient l’homélie XII. 4. Busto-Arsizio, Biblioteca Capitolare, cod. Μ. I. 19. XVe siècle. Contient les homélies I et II, ff. 2v-4*. 5. Florence, Biblioteca Laurcnziana, Plut. XIV, cod. 1. Manuscrit de 197 f., 545 X 360. Du début du troisième 1. L«s manuscrits 2. 3 et 4 nous ont été obligeamment signalés par J. Lemarié. 92 INTRODUCTION quart du xn® siècle d’après E. B. Garrison, Studies in the history of mediaeval Italian painting, t. II, Florence 1955-1956, p. 98. Homiliaire pour la partie d’hiver. D’origine toscane\ Ce manuscrit et les homiliaires suivants de la Bibliothèque Laurentienne sont analysés dans A. M. Bandini, Catalogus codicum latinorum Bibliotecae Mediceae Laurentianae, Florence 1774-1793 ; cf. pour ce codex, t. I, col. 67-90. Contient sous le nom d'Ambroise les homélies I, f. 2r ; IV, fi. 93r-94r ; V, f. 96'-96v ; VI, f. 98' ; VII, fl. lOo^-lOe^ ; IX, fi. 141v-142r ; X, f. 149'-149v ; XI, fi. 149M50'. Fc 6. Florence, Bibl. Laur., Plut. XVI, cod. 41. Manuscrit de 245 f., 340 x 305. Date du second quart du xiie siècle et provient dc la région florentine, selon E. B. Garrison (op. cit., t. Ill (1957-1958), p. 295). Homiliaire du premier dimanche de l’Avent au samedi saint. Analysé en Bandini, t. I, col. 296-311. Contient les deux homélies XI, f. 222r, ct X, f. 223r-223\ attribuées à saint Ambroise. Fd 7. Florence, Bibl. Laur., Plut. XVII, cod. 42. Manuscrit de 312 f., 540 x 355. Troisième quart du xn® siècle, scion E. B. Garrison (op. cit., t. II (1955-1956), p. 222). D’origine toscane12. Couvre la période qui va du premier dimanche de l’Avent au samedi saint. Analysé en Bandini, t. I, col. 439-449. Contient l’homélie III, f. 70, sous le nom de saint Ambroise. 1. Ce manuscrit, ainsi que le codex Florence, Bibl, Laur,, Plut, XVJI, 42, signalé plus loin (n° 7), porte l'inscription Isle omclic surit ccclcsie Sgdon, restée longtemps énigmatique (cf. K. Êtaix, Fragments nouveaux du Commentaire sur Matthieu de Chromace d'Aquilée, t. I. Lyon i960 (thèse manuscrite), p. 105 ; et E. B. Garrison, op. cit., t. II, p. 52). Melle Anncliese Maier, qui ne connaissait pas d’ailleurs l’existence dc nos homiliaires, a montré récemment que les manuscrits qui portent ccttc inscription ont appartenu Λ l’église de Sidon en Phénicie (A. Maier, · Die Handsetriften der Ecclcsia Sidoncnsis », dans Manuscrijda, XI, n° 1, mars 1967). Mais il demeure que nos deux manuscrits ont certainement été copiés et composés en Toscane, o(i ils sont revenus après un long périple. 2. Cf. la note précédente. LES TÉMOINS MANUSCRITS 93 fe 8. Florence, Bibl. Laur., Aedilium 138. Manuscrit dc 269 L, 560 x 370. Fin du troisième quart ou début du quatrième quart du xn* siècle, selon E. B. Garrison (op. cit., t. IV (1960-1962), p. 308-310). Couvre la pars hie­ malis, du temps dc l’Avent au samedi saint. Était autrefois possession dc l’Église métropolitaine de Florence. Analysé en Bandini, t. I du Supplément, col. 343-364. Contient les homélies X, f. 242'-242* et XI, if. 242v-243'. Fl 9. Florence, Bibl. Laur., Aedilium 142. Manuscrit de 233 f., xue siècle. Homiliaire du mercredi des Cendres au samedi saint. Provient dc l'église cathédrale de Florence dont le premier folio porte la marque. Analysé Bandini, Supplément, t. I, col. 409-418. Contient les homélies X, il. 192M93' ct XI, f. 193'-193v. Fg 10. Florence, Bibl. Laur., S. Croce, Plut. XXX, cod. 1. Manuscrit de 248 f., 560 x 330. Fin du troisième quart du xn® siècle, selon E.B. Garrison (op. cit., t. III (1957-1958), p. 46). Couvre toute la pars hiemalis, du premier dimanche de l’Avent au samedi saint. On n’a pu encore identifier l’Église désignée dans l’inscription suivante, au premier folio : Liber sanctae Trinitatis de Eremo ab adventu usque ad Pascha Domini. Analysé en Bandini, t. IV, coi. 217-232. Contient l’homélie X, f. 241v, sous le nom de saint Ambroise. Md 11. Madrid, Biblioteca Nacional, 78. Manuscrit de 375 f. Deuxième quart du xn® siècle d'après E. B. Garrison (op. cit., t. III, p. 148). Ce codex qui présente des rapports avec celui de Borne, Bibl. Naz., Sessor. 7, ins. du xi® s. provenant de l’église Saint-Sauveur de Settimo, est très vraisemblablement lui aussi, d’origine italienne1. Analysé en Inventario general de manuscrites de la Biblio­ teca Nacional, t. I, Madrid 1953, p. 68-83. Attribue à saint Ambroise les quatre homélies IX, fl. 102v103'; VIII, f. 123'-123v ; X, fï. 137M38'; XI, f. 138'. 1. Origine toscane, peut-^tre florentine, scion E. B. Garrison (op. cil.9 III, p. 148). 94 INTRODUCTION Am 12. Milan, Biblioteca Ambrosiana, cod. Ί Nous connaissons par les Mauristes l’existence d’un manuscrit de l'Ambrosienne qui a servi à la révision de l’ho­ mélie V. Bien que les deux variantes conservées dans l’appa­ rat des Mauristes ne permettent pas de préciser le genre du manuscrit, on peut penser qu'il s’agit d’un homiliaire Ox 13. Oxford, Bodleian Library, Rawlinson D 873. Manuscrit de 230 f. Fin du xne siècle 12. Contient des homé­ lies sur l’évangile pour la période liturgique qui va du dimanche de Pâques au XXIIIe dimanche après la Pente­ côte. Provient de l’église Saint-Jean-Baptisle de Reggio (Émilie)3. Analysé en Catalogi codicum manuscriptorum, partis quin­ tae, fasciculus quartus, Oxford 1898, col. 52-53. Contient l'homélie XII, fi. 13v-14v. Mz 14. Paris, Bibliothèque Mazarine, 400 (572). Manuscrit de 328 f., 382 x 272. xv° siècle. Pars hiemalis, temporal et sanctoral, d’un homiliaire destiné à la lecture réfectoriale du monastère de Korsendonc, ainsi qu’en témoigne l’inscription suivante lue au f. 328 : Explicit pars hiemalis refecloralis de tempore et de sanctis domus regularium in Korsendonc, per manum fratris Johannis Reys, de Tongris. Jean Reys, mort en 1454, fut prieur des chanoines réguliers de Tongres. Signalé en A. Molinior, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Mazarine, Paris 1885. Contient les homélies 1 et VIII. Ba 15. Bruxelles, Bibliothèque Royale, cod. 80-84 (Van den Gheyn, 1952). 1. Cf. in/ra. p. 124. 2. Cf. Salvatore Gennaro, · Note stiUa trfldizione maiioacrltta delta Vita s, Maximi episcopi retensis ·, dans Oikouniene. Studl pa leveristiani in onorc dd Concilio Ecumenico Vaticano //, Catania 1964, p. 542. 3. D’après Grnnaro encore, qui écrit : ■ Il codice provenio dal Γ Italia (Keggio Emilia)... nel f. 1 si legge : Isle liber est Ecclesiae S. Johanrüs Haptiste de Hcgio iusta plateam ed alla fine : Honùliarius Ecdcsiac S. Johannis K. de Keyio · (ibid.). Il no s’agit pas de Riez, comme on l’a cru parfois... LES TÉMOINS MANUSCRITS 95 Manuscrit de 232 f., 392 x 272. xvc siècle. Nous signalons ici ce manuscrit qui doit être rattaché au précédent dont il forme le complément >. 11 constitue la pars aestiva (du temps de Pâques au xxme dimanche après la Pentecôte) du leclionnaire de ce même réfectoire de Korsendonc. Il lut écrit aussi de la main de Jean Keys. Ce manuscrit était autrefois propriété de la Bibliothèque Nationale dont il porte l'es­ tampille R. F. Brièvement analysé par J. Van den Gheyn, dans le Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Royale de Bel­ gique, t. III, Bruxelles 1903, p. 210-211. Contient l’homélie XII, fl. 2v-3r. Pa 16. Paris, Bibliothèque Nationale, latin 792. Manuscrit de 80 f. xie siècle. Contient un certain nombre de pièces rares. Couvre seulement la première partie de la pars hiemalis, de Γ Avent au mercredi des Cendres. Provient de l’église Saint-Pierre de Brembio en Lombardie. Contient les deux homélies IV, f. 73r-73v, et V, f. 75r-75r, attribuées à saint Ambroise. Pe 17. Paris, Bibliothèque Nationale, latin 794. Homiliaire italien. xi-xne siècle. Pars hiemalis. Contient sous le nom d'Ambroise les deux homélies XI, fl. 190v-191r et X, fl. 191M92». Pb 18. Paris, Bibliothèque Nationale, latin 797. Manuscrit de 232 f., 365 x 275. xi-xu® siècle. Homiliaire pour la partie d’hiver. Proviendrait de l’Italie du Nord. Contient, sous le nom d’Ambroise, les trois homélies I. IL llv-12r ; IV, Π. 116»·-117Γ ; VII, f. 137r ; et, sous le nom de saint Maxime, l’homélie IX, fl. 177r-178r. Pc 19. Paris, Bibliothèque Nationale, latin 3791. Manuscrit de 261 f., 485 x 340. xi-xne siècle. De diverses mains. Comprend tout le temporal et quelques morceaux du sanctoral. Serait, d’après l’écriture, du midi de la France, 1. Cf. DK Bruyne. dans In Itarue Mnédictlne. 37 (1025). p. 174. 96 INTRODUCTION sinon de l’Espagne, mais se rapproche par son contenu des homiliaires italiens. Contient l'homélie XII, f. 146r-146v ; ce folio peut être daté du xii° siècle. Ps 20. Pistoie, Biblioteca Capitolare, ms. 163 12. Restes d’un homiliaire, pars hiemalis, avec fragments du sanctoral été, le tout en désordre et nombre de folios lacérés, provenant de la cathédrale de Pistoie. Contient, attribuées à saint Ambroise, les homélies IV (incomplète de la fin), p. 26 ; VI (manque la conclusion), p. 63 ; et quelques fragments de l'homélie V, p. 67 (le folio est lacéré). Pi 21. Plaisance, Biblioteca Capitolare, cod. 60 ·. Manuscrit de 296 f., 470 x 320. Deuxième moitié du xn· siècle. Homiliaire pour la partie d'été, du dimanche de Pâques au dernier dimanche après la Pentecôte. Se rattache au codex suivant dont il forme le complément — la cote est malheureusement inversée. Les deux manuscrits proviennent très certainement de la cathédrale de Plaisance. Ils n'ont pas encore été analysés. Contient l’homélie XII, f. 28r-28v, sous le nom de saint Ambroise. Pn 22. Plaisance, Biblioteca Capitolare, cod. 61. Manuscrit de 374 f. Deuxième moitié du xue siècle. Couvre toute la pars hiemalis du temps de 1’Avent au samedi saint. Contient les homélies IV, (T. 129r-131r (le manuscrit n'est pas folioté ; l'indication des folios, établie d’après le micro­ film, peut comporter une erreur d’un ou de deux folios) ; V, f. 134^-134'· ; VII, ff. 160M61*; X, iï. 335r-336r; XI, f. 336r-336v. 1. Manuscrit signalé par J. Lemûrié. 2. C*cst J. Lcnwrîé qui nous a signalé la présence de plusieurs homélies dans cc$ manuscrits et nous a communiqué les renseignements concernant ces codex 21 et 22. LES TÉMOINS MANUSCRITS 97 Rs 23. Rome, Archivio di Stato, Ospedale San Salvatore, cod. 993-994. Manuscrit de 37-1 f., 430 x 330. xi® siècle. Homiliaire pour la partie d’hiver. Contient l’homélie X, fl. 359v-360r, attribuée à saint Ambroise. La 24. Rome, Archivio det Laterano, Λ 77. Manuscrit de 226 f., 550 x 355. Troisième quart du xiie siècle, scion E. B. Garrison (op. cit., t. IV, p. 294). D'après le même auteur (ibid.), proviendrait de la Toscane. Couvre la pars hiemalis. Contient l'homélie X, f. 194r, sous le nom de saint Ambroise et l’homélie XI, f. 194v, sous le nom de saint Maxime. Il 25. Rome, Biblioteca Vallicelliana, Tomo VIL Manuscrit de 252 f. xiii-xiv® siècle. Homiliaire couvrant le sanctoral. Analysé en Indici c cataloghi nuova serie VU, catalogo dei manoscritti della bibliotheca Vallicelliana, vol. I, Insti­ tuto Poligrafico dello Stato, Libreria dello Stato, 1961, p. 86145. Contient l’homélie III, fl. 60v-61v, attribuée à saint Ambroise. Fi 26. Rome, Biblioteca Vallicelliana, cod. ? Nous connaissons par les Mauristes l'existence d’un manuscrit de la VaUlccllienne, sur lequel nous ne sommes pas autrement renseignés, contenant les homélies VI et VII. L’étude des quelques corrections apportées par les Mauristes sur la base de ce manuscrit nous révèle une leçon originale pour l’hom. VII, 23-25. a 27. Turin, Biblioteca Nationale, FIS. Manuscrit de 264 f., 420 x 280. Début du xu® siècle. Très proche par son contenu du ms. de Venise, Bibl. Marc., ZL CLIII. D’après la note du f. 76 : Sermonarius iste est ecclesia sancte Marie de Arceto, provient de l'église Sainte-Marie d’Arceto, non loin de Reggio, Émilie. (H. 4 98 INTRODUCTION Analyse partielle en J. Lemarié, « Quatre homiliaires du xnc siècle de la région bolonaise », dans Miscellanea liturgica in onore di Sua Eminenza il cardinale G. Lercaro, vol. 1, 1966, p. 16, 19-20. Contient au moins les homélies II, IV, V et VI. Tu 28. Turin, Bibliotcca Nationale, F II 20. Manuscrit de 232 f., 275 x 330. x-xi® siècle. Provient de Bobbio. Le codex est de diverses mains et fut composé à des époques différentes. Sur ce manuscrit, voir l’appendice infra, p. 127-144. Contient sans indication d'auteur, sauf pour l’homélie VII attribuée il saint Augustin, les six homélies 1, f. 216r-216v ; VII, fï. 218Γ-219Γ ; VIII, f. 219'-219v ; IX, fi. 219v-22Qv; X, fi. 220v-221r ; XII, fi. 222*-223L Rg 29. Vatican, Heginensis, cod.'l Parmi les manuscrits utilisés par les Mauristes pour la révision des homélies, figure un codex du Vatican, Ileginensis (voir les hom. IV et V). Il s’agit vraisemblablement d’un homiliairc. Vc 30. Vatican, Vaticanus latinus 1270. Manuscrit de 190 f., 555 x 380. Fin du deuxième quart du xne siècle, selon E. B. Garrison (op. cit., t. IV, p. 397406). Proviendrait, d’après le même auteur (ibid.), de l'Émilie-Romagne, et aurait été écrit dans et pour la région de Ravenne. Analysé partiellement en IL Ehrensberger, Libri liturgici bibliothecae apostolicae vaticanae, Freiburg in Br. 1897, p. 136139. Contient l’homélie XIH. Vd 31. Vatican, Vaticanus latinus 1270. Manuscrit de 311 f., 292 x 190. xvc siècle. Proviendrait soit de la région sud de Milan-Turin, soit de la Toscane d'après Dom .1. Lemarié. Signalé en II. Ehrensberger, ibid., p. 125. Contient les homélies I, f. 9Γ ; VIII, fi. 280r-281v ; X, fi. EES TÉMOINS MANUSCKITS 99 306Γ-307Γ ; XI, f. 3O7'-3O7v. Les homélies Vi II et X sont attribuées à saint Ambroise. 32. Vatican, Vaticanus latinus 6150. Manuscrit de 192 f., 545 X 367. Troisième quart du xii° siècle, d’après E. B. Garrison (op. cil., I. IV, p. 73-76). Ce codex et les deux suivants (Val. lat. 6151 et 6152) constituent les trois tomes d’un même homiliaire, écrit probablement pour l’usage du sud de la Toscane, d’après le même auteur (ibid.). Signalé en II. Ehrensberger, ibid., p. 111-112. Analysé dans le Catalogue manuscrit des manuscrits ualicano-latins, p. 448-459. Contient, sous le nom de saint Augustin, les deux homélies X, IL 159'-160r, et XI, f. 160r. Π 33. Vatican, Vaticanus latinus 6451. Manuscrit de 247 f., 545 x 360. xu° siècle. Homiliaire pour la partie d’été, du dimanche de la Résurrection ή ΓAvent. Voir le ms. précédent. Analysé dans le Catalogue manuscrit..., p. 459-475. Contient les homélies XII, f. 5V, et XIII, f. 56r-56v, sous le nom de saint Ambroise. fa 34. Vatican, Vaticanus latinus 61-52. Manuscrit de 142 f., 540 x 357. xn° siècle. Voir les deux • manuscrits précédents. Analysé dans le Catalogue manuscrit..., p. 475-482. Contient les homélies VII, I. 2r-2v : IX, f. 93v ; X, f. 101r, et XI, f. 101r-101v. Les trois dernières sont attribuées à saint Ambroise. 35. Vatican, Vaticanus latinus 13013. Manuscrit de 201 f. xi° siècle. Cet homiliaire, très proche du V<;/. lat. 1276, contient les deux homélies VIII, I. 65r-65v, et XII, 11. 86v-87r, sous le nom de saint Ambroise. 'a 36. Venise. Bibliotcca Marciana, ZL CLII1. 100 INTRODUCTION Manuscrit de 316 f., 530 x 360. xn° siècle (vers 1133). Couvre toute la pars hiemalis, du premier dimanche de l’Avcnt au samedi saint. Proviendrait de la région de Bologne, selon Dom J. Lemarié (« Quatre hoiniliaires du xne siècle de la région bolonaise », dans Miscellanea liturgica in onore di Sua Emincnza il cardinale G. Lercaro, vol. I, 1966, p. 4-9), de la Vénétie, d’après E. B. Garrison (op. cil., t. IV, p. 374). Analysé en J. Valentinelli, Bibliotheca manuscripta ad S. Marci Venetiorum, codices M.SS Latini, t. II, Venise 1869, p. 159-162 . Analyse partielle en J. Lemarié, article cité. Contient les homélies I, f. 9V ; II, cette homélie figure deux fois, f. 39r-39v et f. 76r-76v : nous indiquerons ce deuxième texte sous le siglc Vm' ; III, ί. 104Γ-104ν ; IV, attribuée à saint Augustin, f. 126r-126v ; V, f. 135r-135v ; VI, f. 140r-140v ; VII, fi. 164v-165v. Vn 37. Venise, Bibliotcca Marciana, ZL CLIV. Manuscrit de 188 f., 589 x 382. xn* siècle. Cet homiliaire forme la suite du précédent. Couvre la pars aestiva, du jour de Pâques au xxinc dimanche après la Pentecôte. Analysé en J. Valentinelli, ibid., p. 163-164. Analyse partielle en J. Lemarié, ibid. Contient l’homélie XIII, if. 76v-77r. Vr 38. Vérone, Biblioteca Capilolare, LX.XX (43])x. Manuscrit de 248 f., 480 x 332. xii-xm® siècle. Homiiiaire pour la partie d’été. Provenance inconnue. Contient l’homélie XII, fi. 3r-4v. We 39. Vienne, Xationalbibliothck, cod. 4440 *. Manuscrit papier. xv« siècle. Homiliaire pour la partie d’hiver. Contient, sous le nom d’Ambroise, les homélies IV, fl. 99v-100v, et V, fi. 101v-102r. 1. Communication de J. lemarié. 2. Renseignements communiqués par J. I^emnrlé. jff It LES TÉMOINS MANUSCRITS 1 40. Vienne, Nalionalbibliothek, series nova cod. 3896. Manuscrit daté de 1467 ct provenant de Buxheim (Alle­ magne du Sud). Renferme, aux ff. 236-247V ct 276r-299v, vu homiliaire patristique pour le temps de l’Avcnt ct de Noël, proche des mss Paris, B. N., lat. 792 et lai. 797. Contient l'homélie I, f. 245r (pour le IIe dimanche de l'Avent, anonyme). 2) Les autres manuscrits 1. Avignon, Bibliothèque Municipale, cod. 248 (ancien fonds 172). Manuscrit de papier de 182 f., 225 x 150. Deuxième moitié du xv® siècle. Œuvres diverses de saint Jean Chrysostome, saint Augustin, saint Anselme, saint Thomas d’Aquin, etc... Analysé dans le Catalogue des manuscrits des bibliothèques publiques de France, I. XXV11, Paris 1894, p. 163-167. Contient l'homélie XII, fl. 185v-186v, attribuée à saint Ambroise. Bu 2. Bruxelles, Bibliothèque Royale, cod. 21857. Fin du xnc siècle. Pièces d’auteurs divers. Origine inconnue. Contient l’homélie VIII, ff. 24v-25v. & 3. Cambrai, Bibliothèque Municipale, cod. 490 (458). Manuscrit de 112 f., 278 x 183. xn« siècle. Œuvres diverses attribuées à saint Ambroise. Appartenait, depuis le XVIe siècle au moins, à l'abbaye Saint-Sépulcre. Décrit dans le Catalogue des manuscrits des bibliothèques publiques de France, I. XVII, Paris 1891, p. 181-182. Contient l'homélie VIII, fl. 76v-77r. G: 4. Graz, Universitâtsbibliothck, 1239. Deuxième moitié du xive siècle. Provient de la Chartreuse de Seitz. Textes variés, dont quelques sermons pour l'Avent. Analysé en Anton Kern, Die Handschriflen der Universitütsbibliothek Graz, Band II, Wien 1956, p. 264-265. 102 INTRODUCTION Contient l’homélie I, f. 98 (environ : le catalogue n'indique pas la foliation exacte). Ml 5. Malines, Grand Séminaire, cod. 35. Manuscrit de papier de 107 f., 251 X 190. xve siècle. D’après l'inscription, de la main du copiste, lue au f. 2r : Liber monasterii beate Marie de busco momini Ysaac iuxla nivellam ad unum miliare situait, le codex provient du prieuré des Augustins de Bois-Seigneur-Isaac. Analysé en C. de Clcrcq, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de Belgique, vol. IV, Catalogue des manus­ crits du Grand Séminaire, de Malines, Gembloux-Paris 1937, p. 94-96. Contient l’homélie VI11, IT. 106v-107r, sous le titre : Sermo eiusdem (Ambrosii) de eo quod scriptum est si filii Abrahe estis. Ro 6. Rome, Bibliolcca Xazionale, Fundo Vittorio Emanuele, 37. Manuscrit de 153 f., 143 x 106. xv® siècle. Œuvres variées de saint Bonaventure, saint Bernard, Eugène IV, saint Antonin, Nicolas IV... Le f. 2 porte l’inscription suivante : Isle liber perlinet ad locum sancti Angeli de Ocra. Contient l’homélie VIII, IL 2lr-22v, attribuée à saint Ambroise. St 7. Stuttgart, Wûrttembergische Landesbibliolhek, H. B., Vil, 24. Manuscrit de 182 f. Fin du xic siècle. Provient de Wein­ garten. Originaire de l’Allemagne du Sud. Analysé en .1. Autenricth, Die Handschriften der Würtcmbergischen Landesbibliothek Stuttgart, zweiter Reihe (die Handschriften der ehemaligen koniglichen Hofbibliothek), dritter Band, I larrassowitz, Wiesbaden 1963, p. 168-169. Contient l’homélie V, f. 181v, sous le nom de saint Ambroise. Va 8. Vatican, Urbinas latinus 41. Manuscrit de 247 f., 372 x 259. xv® siècle. Œuvres variées attribuées à saint Ambroise. Analysé en C. Stornajolo, Codices Urbinates latini, t. I, Vatican 1902, p. 45-47. LES TÉMOINS MANUSCRITS Contient les homélies VI, f. 213** ; X, IL 213 *-214«· * 214^-214 ; XII> f. 214 * ; V, f. 233r-233 *. 103 ; XI, f. 9. Vienne. Nalionalbibliothek, cod. 1038 (Univ. 551). Manuscrit de 237 f. xv® siècle. Pièces variées (Gerson, Anselme...). Contient l’homélie xii, ff. 35r-38v, sous le titre : 5. Ambro­ sius. Sermo de mulieribus sepulcrum Christi visitantibus. Analysé en Tabula codicum manu scriptorum... in biblio­ theca palatina vindobonensi asservatorum, vol. Ill, Vienne 1969, p. 146. 2. Essai do classification des témoins On sait quo par suite des interpolations et des remanie­ ments qui ont joué dans la composition des homiliaires \ les homélies d’un meme manuscrit n’ont pas nécessairement toutes suivi le même chemin, mais peuvent avoir une histoire originale. Il est possible par conséquent que deux manuscrits A ct B présentent un texte très proche pour une homélie donnée, alors qu'ils différeront considérable­ ment pour une autre homélie commune. Tel est le cas, par exemple, pour notre manuscrit Fa qui présente un texte relativement proche de V pour les horn. I, IV, V, VI, VII, X et XI, mais beaucoup plus éloigné pour l’hom. IX. Il n'est donc pas possible de partir, pour cet essai de classification, des homiliaires ou autres manuscrits eux-mèmes, il faut partir de chaque homélie ou, éventuellement, de chaque groupe d’homélies, pour reconnaître à cette échelle les familles de témoins et marquer, si possible, leurs liens. Malheureusement cette méthode se heurte dans le cas présent à de graves obstacles : la brièveté de nos homélies et l’absence de variantes significatives, qui expliquent la pauvreté des résultats obtenus. 1. H. BaiihC, Lw homéliaires carolingiens de l’Êcole d'Auxerre, Collection • Studi c Tcsti ·, 225, Vatican 1962. 104 INTRODUCTION Homélie I. Notons la parenté des deux mss Bc et Pb, attestée par plusieurs variantes communes : l’omission de in carne (1. 13-14) ; l'inversion in ilia die lion. ... videantur (1. 30-31) ; les leçons repellatis : pellatis (1. 26) ; vestibus : vestimentis (I. 35) ; per hanc sint : fiant inde (i. 37). L’er unen des variantes montre cependant qu’il n’y a pas dépendance directe de l'un de ces deux mss par rapport à l’autre. Nous ne pouvons pas préciser ici les relations entre les divers témoins. Homélie II. Les deux textes Vm et Vm' du meme ms. Vm sont proches l’un de l'autre, bien que sans dépendance directe de l'un par rapport à l’autre. Si nous les comparons avec les mss F-P-H-V, les homiliaires Bc, Vm-Vm' paraissent ne former qu’une meme famille avec V. Nous proposons donc le siemma suivant : Homélie III. Malgré bien des variantes de détail, les mss Fd et VI présentent une réelle parenté, ainsi qu'en témoignent les leçons communes : offerte : af- (1. 20) ; dona : bo- (1. 22) ; fuisse : esse (1. 43) ; venit : descendit (1. 58). On peut leur joindre le ms. La qui s’accorde avec eux sur les deux leçons bona et descendit. LES TÉMOINS MANUSCRITS 105 D'après les leçons : commutet : convertet (1. 13) ; male add. Christum (1. 31) ; aliter : ία-(I. 32), les mss V Bc Vm Fd La VI forment eux-mêmes un groupe nettement carac­ térisé par rapport aux mss F-P-R. Il est difficile de situer les mss Bc et Vm à l'intérieur de ce groupe, peut-être Vm se rapproche-t-il davantage des mss Fd La VI (omission de et \ 1. 43). On peut dresser le stemma suivant : Homélie IV. Une variante particulièrement significative, l’omission de nisi praesens dominica (1. 5) suivie de la même addition correspondante presens et (1. 6), et la leçon aeterni regni (1. 53) révèlent la parenté des deux mss Bc et Pb. De même la leçon nisi praesens dominica (1. 5) et l'inversion debet vitam suam (1. 9) communes aux deux mss Pa et Pn suggèrent une parenté entre ces deux mss. Il ne parait pas possible de préciser pour cette homélie les relations entre les différents témoins ou groupes de témoins. Homélie V. La parenté entre les deux mss Pa et Pn y est plus claire. Elle ressort, en particulier, des deux variantes pontifex : papa (1. 15) ; alii non conservé en fin de phrase (1. 32-33). Il n’y a pas cependant dépendance directe de l'un par rapport à l’autre. 106 Homélie INTRODUCTION VI. L’examen des variantes montre que les mss Fa et Vm appartiennent à une même famille : cf. l’inversion si... habere, reddat...abstulit (I. 13); la leçon a quo : hoc quod (1. 13); mais ne dépendent pas l’un de l’autre. Le groupe F-P-R est nettement caractérisé par rapport à l'ensemble des autres mss (cf. l’omission de Domini... laetiores, 1. 27-28). Nous proposons donc le stemma suivant : Homélie VII. Diverses leçons communes aux mss De Fa Pb Pn Vg Vm, l’omission du membre de phrase et ideo... sibi reservauit (1. 30-31), l’addition de acceptable (1. 2), l’omission de vero (1. 12), montrent que ces mss appartiennent à une même famille, d’ailleurs très proche de V qui présente également ces deux dernières variantes. Le ms. de Turin (Tu) possède un texte original, mais plus proche ici de F-P-R. On peut dres­ ser le stemma suivant : LES TÉMOINS MANUSCRITS 107 Homélie VIII. On peut discerner les deux familles de témoins suivantes: — Cb-Bu-Ml : ces trois mss sont très proches l’un de l’autre, ainsi que le montre l’omission du membre de phrase sicut... audistis (1. 4-5), et des termes el (1. 26), in quantum 2 (I. 37), convicia (1. 40), superius (1. 64), multa (1. 66). L'examen des variantes montre en outre le lien particulièrement étroit entre Gb et Bu, et la dépendance de ce dernier par rapport à Cb. Br-Vd : les variantes communes à ces deux mss, la leçon regnat : habitat (1. 17), l’omission de namque (I. 29), ludei (1. 49), et1 (1. 62), l’inversion sitis patientes (I. 39-40), l’addition finale cum Patre... per infinita et immortalia saecula saeculorum montrent leur parenté. Il n’y a pas, semble-t-il, dépendance directe de l’un par rapport à l’autre. 11 nous paraît impossible de préciser ici les relations entre ces différents témoins et groupes de témoins. Homélie IX. Deux groupes de témoins sont reconnaissables : Fa-Vg-Md : les deux mss Fa et Vg présentent ici un texte absolument identique, avec des variantes originales : pro hoc possunt (1. 5) ; iciunare : -nando (1.8) ; dare : dando (1. 9) ; si add. cui (1. 38). On peut leur rattacher le ms. Md qui possède avec eux bon nombre de variantes : propter : pro (I. 7) ; ista : ita (1. 11) ; potuit a nativitate (1. 15-16) ; non sit nisi : sit (1. 29); habeat : -bel (1. 31); moriendo : -entes (1.32); sicut om. (1. 39) ; malum : -le (1. 43) ; pauperibus add. erogando (1. 51) ; hoc om. (I. 56). Bc-Pb : les leçons communes non sit nisi (I. 29) ; perdetis : -ditis (1. 32) ; cibo : cybis (1. 47), suggèrent qu’il existe une parenté entre ces deux mss, mais celle-ci n’apparait pas aussi nettement que dans le cas des mss précédents. Nous ne pouvons pas ici préciser davantage les relations entre les témoins. 108 INTRODUCTION Homélies X el XI. Nous groupons ces deux homélies qui figurent générale­ ment ensemble dans les mss. L’examen des variantes (voir le tableau sur feuille séparée jointe à ce volume) permet d’abord de reconnaître les familles suivantes : Fa-Vg : il existe une nette parenté entre ces deux mss qui possèdent les mêmes leçons originales : les inversions fratres hodie, vos (X. 2) ; caedentes similiter... hodie similiter (X, 21-22); les leçons pietate : potestate (X, 57); cunela : omnia (X, 60) ; l'addition et sternebant in via (XI, 9). Il n'y a pas cependant dépendance directe de l’un par rapport à l’autre ; les quelques variantes propres à chacun suggèrent plutôt une dépendance parallèle par rapport à une source très proche. Fe-Md : la parenté de ces deux homiliaires apparaît très nettement, surtout dans l’homélie XI, où nous relevons la même addition decantabat add. dicens (1. 32), la même omission de bened... in excelsis (1. 33), la même inversion Christus benedictus (1. 43), les mêmes leçons poposceranl : ex- (1. 41), pervenire : venire (1. 44). Là encore quelques variantes propres à chaque ms. montrent qu’il n’y a pas eu copie directe de l’un sur l’autre, et font songer à une dépen­ dance parallèle. — Ff-Ve : les variantes communes, leçon hodie : bene (X, 23), l’omission de vivit (X, 59), les inversions tendit Jerusalem (X, 26), in operatione exhibentes (XI, 26), Dominus Christus (XI, 29) montrent la parenté de ces deux mss. La-Rs : les quelques variantes dont nous avons la collation pour l’hom. X, la seule qu'ils possèdent en commun, permettent de penser que ces deux mss appartiennent à une même famille. Notons, en particulier, les leçons communes ille om. (1. 19) ; maius om. (1. 24) ; carissimi : dilcctis-(l. 43) ; facitis... agilis ~ (1. 44). Au niveau d’une parenté plus large, l’examen des variantes permet encore de remarquer : — Le groupe V-Bc-Pn, caractérisé par l’omission de quam LES TÉMOINS MANUSCRITS 109 soldis (X, 2), de ramos (XI, 15), et la leçon caedentes... hodie similiter (X, 21-22), auquel il faut sans doute rattacher les mss Fa-Vg qui omettent également quam soletis. — Le groupe Fe-Md-La-Rs-Va caractérisé surtout par les leçons inhabitans : habitans (X, 27) et Deum : Dominum (X, 28), auquel se rattacheraient peut-être les mss Ff-Ve-Vd, si l’on en croit les leçons quod : quia (X, 9) et a : ab (X, 34). Il est difficile de situer le ms. Tu, qui présente d’assez nombreuses leçons originales. Homélie XIJ. La brièveté du texte et l’absence de variantes significatives ne permettent pas de déceler la filiation des manuscrits, en partie nouveaux car il s'agit du début d’une nouvelle pars, qui transmettent cette homélie. Homélie XIII. Nous ne disposons pas de variantes significatives pour préciser la relation des mss Vf et Vn par rapport à V et F-P-R. Homélie XIV. L’hom. XIV admet le stemma des mss F-P-R-V, ses seuls témoins. Tels sont les résultats de notre analyse. Us restent assez pauvres et pour une part hypothétiques. Nous espérons que la découverte de manuscrits nouveaux permettra d'apporter plus de clarté. TABLEAU RÉSUMÉ DES TÉMOINS 1. Par manuscrit 1<> Λ/ss comportant l'ensemble de la collection : F, P, R, V. 2° Témoins pari tels : A. Ilomili aires X XI -1 x VH! + + 4- + + 4- + -F 4-F •F 4- 4- + 4- 4 -4 - 4- -i- +-I + 4- 4- 4- + 4- 4- 4- + 4- -F 4- 444- -F -F -F ___________ 4- -F-F -F 4 -4 - 4- 4- -F 4- 4- 4-________ 4- -F -F -F + 4- 4- 4- 4- 4- ___________ 4-4- 4- + 4- -F -F + + 4- 4- 4- -F + 4- 4- 44- 4- -F -F 4-4-F + + + 4- + + + VH + Br Bc Bl Bs Fa Fc Fd Fc Ff Fg Md Arn Ox Mz Ba Pa Pb Pc Pc Ps Pi Pn Rs La VI VI Tn Tu Rg Vc Vd Ve Vf Vg Vh Vrn Vn Vr We Wf VI i 1 HI > II < ------ XII XIII 4- + + 4- 4- 4- 4- 44- « 4- XIV 111 LES TEMOINS MANUSCRITS D. Autres manuscrits 1 III IV V VI vn VIII IX X l~ XJI XIII X(V + ++ ++ Av Bu Cb Gz Ml Ro St Va Wl il + + + 1 + + + + 2. Par homélie :FP B V Bc Br Bs Fa Gz Mz Pb Tu Vd Vm Wf F P B V Bc Bs Tn Vm II F P R V Be Fd VI Vm III F P B V Bc Fa Pa Pb Ps Pn Rg Tn Vm We IV F P n V Bc Fa Am Pa Ps Pn Rg St Tn Vm We * p β V Bc Ea Ps Tn Vi Vm Va V Bc Fa Pb Pn Tu Vi Vg Vm VI : F p B V Bc Br Md Mz Tu Vd Vh Bu Cb Ml VU : F P R ylll Ro P R V Bc Fa Md Pb Tu Vg Rs ïX ’ F P P V Bc Fa Fc Fc Ff Fg La Md Pn Ve Vg Va X Tu Vd Vc ,FPP V Bc Fa Fc Fc Ff La Md Pn Vd Ιίοιη. I XI .’vg vil F P B V B1 Br Ox Ba Pc Pi Tu Vf Vh Vr Av xH U"’1 V Vc Vf Vn 112 INTRODUCTION CHAPITRE V LES ÉDITIONS Les homélies 1 à XIII furent éditées pour la première fois à Rome, en 1585, parmi les Opera Ambrosii. Les premières éditions d’Ambroise (Cribellius, Milan 1490 ; Amerbach, Bâle 1492 ; Froben (édition d’Érasme), Bâle 1527) ne les connaissent pas, mais présentent la collection des sermons de saint Maxime. Cependant c’est dans l'une des reprises de l’édition d’Am­ broise par Érasme, chez Charles Guillard et Guillaume Des­ boys (Paris 1549), que nous voyons apparaître pour la pre­ mière fois l’homélie XIV, à la suite d'une homélie nouvelle in natali sanctorum martyrum Nazari i et Celsi, ajoutée aux sermons de saint Maxime (t. III, c. 798) x. L’éditeur lui-même signale la provenance de cette double pièce (t. I, fol. de garde, v°) : Sermonibus hactenus impressis primi substituimus eum qui per S. Doctorcm habitus uidetur in die natali S. Martyrum Nazarij et Celsi, ex bibliotheca Cluniacensi desumptum. Il l’a tirée de la bibliothèque de Cluny, aujourd'hui hélas! en grande partie perdue. Le catalogue de l’ancienne bibliothèque, rédigé sous l’abbé Hugues III (1158-1161), existe encore : il mentionne un volume conte­ nant les passions des saints Nazaire et Celsc, ainsi que des 1. EUc figurera de infime dans l’édition des œuvres de saint Ambroise de Guillaume Merlin et Sébastien Nivelle, t. Ill, Paris 1569, c. "97 ; et dans celle de Jacques du Puis, Sébastien Nivelle et Michel Somnius, t. V. Paris 1586, c. 920. 114 INTRODUCTION sermons, hymnes et messes pour leur fête (ci. L. Delisle, Cabinet des manuscrits, Paris 1874, p. 468, n° 274). Probable­ ment était-ce là le volume qui a servi à notre éditeur... En tout cas, il faut songer à un ouvrage de ce genre, à un homi­ liaire, car on s’expliquerait mal autrement que l’éditeur n’ait pas introduit dans son œuvre l’ensemble des quatorze homélies. Ainsi éditée pour la première fois chez Guillaru et Desboys, l’hom. XIV devait passer dans les éditions de saint Ambroise qui dépendent de cet ouvrage, celle de Merlin et Nivelle et celle de Gillot par exemple (parues toutes les deux en 1569), où put la voir Guillaume Cave (f 1713) qui l’attribuait d’ailleurs à Maxime de Turin (cf. PL 57, 870 A et 871 B). Elle fut introduite par Bruno Bruni, dans l’appendice de son édition des oeuvres de saint Maxime (Rome 1784), parmi les sermons douteux (n° XIV). C’est cette édition qui se trouve reprise dans la Palrologie latine de Migne (PL 57 ; pour l’hom. XIV, voir append., serm. XIV, PL 57, 871). Il reste à reprendre maintenant l’histoire du texte édité pour les treize autres pièces. Cette histoire se concentre d’ailleurs en deux grands moments : l’édition romaine elle-même et les Mauristes. 1. L’édition romaine1 L’édition romaine des œuvres de saint Ambroise fut réalisée par le cardinal de Montait© 2. Elle comprend cinq 1. On trouvera de précieux renseignements sur l'édition romaine des Pères ά cette époque dans : Pierre Petitmencin, « A propos des éditions patristlques de la Contre* Réforme : le Saint Augustin de la Typographie Vaticane »dans le Supplément à la Revue des Études augustinicnnes, Richer· dies august in ien nes, vol. IV (1966). p. 200-206. 2. Sur les principes qui commandent l'édition romaine de saint Ambroise, voir la dédicace du tome I (1580) à Grégoire XIII : obscura explicuimus, manca supplevimus, adieda refecimus, transposita reposuimus, depravata emendavimus, omnia denum ut germanam Ambrosii phrasim redolerent eiusque dignitati atque gravitati responderent sedulo curavimus (f. 3r) ; ainsi que redresse de J. B. Bandini à Sixte-Quint, en tête du tome V. 1-es Mauristes LES ÉDITIONS 115 tomes : les quatre premiers parurent de 1579 à 1582 ; le cinquième, qui contient précisément les lettres et serinons de saint. Ambroise, dut attendre jusqu’en 1585, par suite de l’élévation au souverain ponti lient du cardinal de Montalto, sous le nom de Sixte-Quint. On le doit à Jean-Baptiste Ban­ dini. Cette édition marque une étape importante dans l’histoire du texte des homélies, non seulement parce qu’elle en est la première édition, celle qui fera la loi pendant près d’un siècle, mais aussi parce que l’éditeur n’hésite pas à toucher au texte lui-même sous prétexte de le rendre à son antique intégrité et de lui redonner une saveur ambrosienne. Nous pouvons résumer son intervention dans les points suivants : 1) 11 reproduit la collection des sermons pseudo-ambrosiens de saint Maxime, mais introduit dix-neuf pièces nouvelles, parmi lesquelles figurent les hom. 1 à X111 x. Où les a-t-il prises? Il ne le dit pas, mais si l’on remarque qu’outre nos homélies, trois autres pièces (les sermons Quam timendus..., Rogo vos..., et liane baptismi...') se retrouvent aussi dans les manuscrits F-P-R, on peut penser qu’il les a Jugeront sévèrement cette édition (et. Pi. 14, 18), et noteront dons l'aver­ tissement qui précède les sermons publiés en appendice : ... et multa cum in titulis turn in ipso contextu, quo viderentur magis ambroslani, propria immutavit auctoritate, unde contigit in errorem induci homines alloqui saga­ cissimos (PL 17, 385-580 Λ). 1. Outré ces treize homélies, nous avons les six sermons suivants : — Semi. VI (le numéro est celui de l'édition romaine) in dominica quarta adventus, Propitia divinitate, fr. dll... (— CBsairr, Srrm. 187, CCL 104, 763-766). Serm. XVIII, in octava Epiphaniae, Hanc baptismi lesu Christi... ( forme très altérée «le JÉnÔMK, Horn. 28 ; CCL 78, 530-532. Cf. Clavis, n° 599 ; et B. Capbllb, Rev. Bfn., 36 (1924), p. 165-180). — .Serai. XXV, in feria quarta cinerum, Dominus cl Salvator noster... ( Césaihk, Serm. 198, CCL 101, 799-802). — Serm. XXVI, in feria quinta post cineres. Rogo vos, fr. chartssimi... (- CÉSAIHK. Serm. 99. CCL 104. 803-807). Serm. XXXIII, in feria secunda post dominicam I Quadr., Quam timen­ dus est... (— Pscudo-AMBROisK, Serm. 24, PL 17, 651-654). — Serm. LVIII, in ascensione Domini, Laudemus Dominum...(ci. G. Morln, CCL 104, 974 : adulterata recensio sermonis 16 huius nostrae editionis). 116 INTRODUCTION tirées d’un codex analogue, et même d’un manuscrit proche de ce groupe, étant donné la rencontre de plusieurs variantes caractéristiques *. Cette hypothèse se heurte toutefois à une objection : si l’éditeur romain a bien utilisé un manuscrit contenant les qua­ torze homélies, pourquoi n’a-t-il pas gardé aussi la dernière ? On peut penser qu’il l’a écartée volontairem *nt. Nous en avons d'ailleurs une confirmation : l'éditeur romain repro­ duit en effet dans les Sermones de sanctis l’homélie Etiamsi martyribus..., pour la fête des saints Nazaire et Celsc, qu’il a prise selon toute vraisemblance dans l’une des éditions antérieures d’Ambroise, celle de Guillard ou de Merlin, où elle figurait précisément avec notre hom. XIV. Il a donc certainement connu cette hom. XIV, mais l’a écartée, et pour quelles raisons? tout simplement peut-être parce que cette homélie si courte lui aura paru constituer avec l’homé­ lie précédente un doublet assez pauvre et, somme toute, peu digne d'Ambroise. 2) Il bouleverse l'ordre des collections qui lui servent de base, et redistribue l’ensemble des sermons selon le plan de l’année liturgique romaine. Cette intention apparaît clairement dans le déplacement de l’hom. VIII, in dominica de Abraham, au dimanche de la Passion. Comme nous l’avons dit1 2, ce dimanche de Abraham est propre à l’Italie du Nord ainsi qu’à certains diocèses de l’Espagne et du Bénévent. Ne trouvant donc quant à lui aucune mention d’Abraham dans la liturgie de ce troisième dimanche de carême, l’éditeur romain de 1585 assigne à cette homélie une nouvelle place : le dimanche de la Passion, dont l’évangile (Jn 8, 46-49) parle justement d’Abraham. Peutêtre d’ailleurs n’est-il pas totalement responsable de ce déplacement : il a pu trouver une invitation en ce sens dans le manuscrit utilisé lui-même, ainsi que nous le voyons, par exemple, dans le Vaticanus latinus 264, où une main plus 1. Omission des membres de phrase : quia sicut illi... provocaverunt (hom. VI. 24-25) ; qui... portat (hom. X, 41-42). 2. C(. supra, p. 29, n. 1. LES ÉDITIONS 117 récente a inscrit dans la marge un nouveau titre pour cette homélie : dominica de passione. De même l’hom. VI in quinquagesima est transportée au premier dimanche de carême, l’hom. VII in quadragesima au mardi de la première semaine de carême. On voit là un exemple de la liberté avec laquelle en use l’éditeur romain. Mais celle-ci apparaît avec plus de netteté encore lorsqu’on examine le texte lui-même. Sans connaître en effet de manière précise le ou les documents qui ont pu servir de base à l'édition, ce que nous savons de la tradition manuscrite permet de deviner toute l’étendue des libertés prises par l’éditeur vis-à-vis de son texte. 3) Il fait les retouches imposées par le déplacement des homélies : — Il modifie les titres (cf. tableau ci-dessous, p. 121). — Il transforme, en fonction de sa nouvelle situation, l’initium du sermon in quinquagesima déplacé au premier dimanche de carême : « Ecce adsunl (au lieu de « appropin­ quant ») dies sancti et tempus acceptable, fratres charissimi, de quo nunc lectum est : ecce nunc tempus acceptable. » Il ajoute une incise pour rattacher l’hom. VII, déplacée au mardi de la première semaine de carême, à l’épttre du dimanche précédent qui lui servait primitivement de point de départ : « Ecce nunc tempus acceptable, ut superiori dominica legimus. » — De même le transfert de l’hom. VIII au dimanche de la Passion dont la péricope évangélique (Jn 8, 46-59) ne corres­ pond pas exactement à celle du dimanche de Abraham (Jn 8, 12-59) mais en recouvre seulement la dernière partie, l’oblige à modifier la référence au texte évangélique : « sicut ante verba euangelii, quod nunc audistis » (au lieu de : « sicut modo cum evangelium legeretur audistis »). 4) Il revoit le fond, précise la pensée, corrige, glisse un commentaire, amplifie, développe, reprend même complète­ ment certains passages : Horn. II, 18 : < in ludeani rectae confessionis · devient : « in ludeani, id est rectae confessionis regionem ». 118 INTRODUCTION : « El bene in via nascitur » devient : « Et bene dicit : · ibant » ut ostendat quod in via nasci· lur ». Hom. Vil, 87-8*8 : in quadragesima vero moneo ut die omni, aut saltem, ut dixi, omni dominica, offeratis et communicetis. Hom. VIH, 52-53 : « hoc laciunt Christiani hodie male viventes, quod tunc Accerunt ludei Christum perscquanles » devient : « hoc faciunt Christiani hodie male viventes eo quod tunc Christum vittis persequuntur ». Hom. II, 24 Hom. X, 22 : in itinere Salvatoris : in itinere Salvatoris super asinam sedentis. II corrige ce qui lui parait fautif : — Il rectifie ainsi les calculs embarrassants de l’hom. V, §3:8 x 7, qui faisaient 60, redeviennent 56, et 9 x 7, qui faisaient 61, redeviennent 63 ! — Il corrige l’hom. VIII qui semblait situer la parole de .Jésus Ego et Pater ad eum veniemus... (Jn 14, 23) avant le chapitre 8 : « sicut ipse dilectori suo inferius pollicetur dicens » (au lieu de superius promisit). — 11 glisse un commentaire : Hom. II, 23-24 : « pannis ipsum involutum posuerit in praesepio. » Il ajoute : « quae nec mysterio vacant. Voluit enim Christus pannis involvi ut nos a laqueis mortis absolveret. » Hom. TH, 6 : In vinum potestate divina convertisse. Hom. VII, 74-75 : qui luxta ecclesiam est et sine gravi impedimento potest, quotidie audiat missam. Hom. XI, 17-18 : « oliva enim quia solamen dolorum atque labo­ rum portat in fructu. · 11 précise : · oliva enim quia oleum ut solamen dolorum atque laborum portat In fructu, oleo enim quia ct vulnera curantur et aestus levatur. » II insiste en déformant : Hom. VI, 20 : « Credite et firmissime credite » devient : « Credite firmissime mihi (I), fratres, et nullatenus dubi­ tetis. » LES ÉDITIONS 119 Hom. VII, 47-49 : ■ Qui habet multum, debet tribuere multa, et qui parum habet, debet parum dare > devient : · qui habet mullum, debet tribuere multa, et qui parum habet Juxta paucum non Umeat eleemo­ synam facere. » Hom. VII, 61-62 : il amplifie la menace : Non audeo tacere ut non revelem periculum, et grande malum quod oobis, nisi emendetis vitam, imminet. Il reprend en entier certains passages : ainsi le début de l’hom. II, pour le jour de NoCl, qu’il calque de plus près sur le texte évangélique (Le 2, 4-5) ; de meme le début de l’hom. XII, pour le dimanche de Pâques. Il introduit tout un déve­ loppement sur le jeune homme dont parle l’évangile dc Marc lu à Rome ce jour-là (Mc 16, 1-7) mais qu’ignore la péricope johannique (Jn 20, 11-18) à la base dc l’hom. XII. 5) Il revoit les citations scripturaires : — Il harmonise l'une avec le texte de la Vulgate : Hom. XI, 32-33 : « Osanna in excelsis, benedictus qui venit (Matth. 21, 9) devient : « Hosanna filio David I benedictus qui venit... · revoit l’autre d’après le texte grec1 : Hom. II, 10 : « conflarent gladios suos in vomeres » (Is. 2, 4) devient : « contenderent gladios suos in aratra. » — Il remplace, dans l’hom. VII, 44-45, la citation de Sag. Sir. 3, 33 : « Sicut aqua extinguit ignem, ita elemosina extinguit peccatum », par une autre qui lui parait meilleure : < peccata tua eleemosynis redime » (Dan. 4, 24) ; et, dans l’hom. VI, 7-8, modifie cette même citation : sicut ignem ardentem extinguit aqua, ita eleemosyna veniam impetrabit peccati. — Il développe les citations : Hom. VI, 9-11 : · quia sunt quaedam peccata quae non dimittun­ tur nisi per orationem et ieiunium. » Il ajoute : « sicut Salvator ail : Hoc genus non eicitur nisi per orationem et ieiunium » (Maith. 17, 21). 1. On peut le supposer, car d’après P. SxnATiF.n, Bibliornm sacrorum latinae verstones antiquae..., t. Il, Reims 1743, la leçon contenderent ne *o retrouve pas dans les vieilles versions latines. 120 INTRODUCTION ; * Ite in ignem aeternum. · Il ajoute : t qui para­ tus esl diabolo et angelis eius ». Horn. VII, 58 6. Enfin il corrige le style : — Il élimine certaines tournures, ainsi Ecce en tète de phrase : Hom. I, Horn. II, 76 22 Hom. XII, 25 : Ecce $1 aliquis : Nam si. : Eccc narrat evangelium : Narrat praeterea evangelium. : Eccc Maria perseverando : Attendite insuper quod audistis nempe Maria Magdalena quia perseverando. — Il remplace le verbe facere par des termes moins géné­ raux : Horn. I, 5 Horn. VII, 65 : Sermones... ad populum fecerunt : habuerunt. : iumenta fecerunt iciunare : ... iciunare manda­ runt. — Il remplace certains raccourcis par des formules plus coulantes : 75-76 : Valde quippe inhonestum est, fratres, ut ullus sit qui : valde quippe honestum est, fratres, ut nullus Horn. VII, 70-71 : Moneo quapropter et contestor : moneo ea et contestor uos. Horn. II, : qui ita sicut in quadragesimae capite novimus, vivere studuerunt : qui ita sicut in quadragesi­ mae capite didicerunt, Militer huc usque vivere studuerunt. Horn. XII, 11-12 : illum non merentur videre : illum non merentur invenire, nec inventum videre. Horn. IX, 6-7 Ces indications ne. constituent pas un inventaire exhaus­ tif des retouches apportées par l'éditeur romain. Loin de làl Telles quelles pourtant, elles suffisent à donner une idée de l’extrême liberté avec laquelle il a traité le texte ; les change­ ments réalisés sont parfois si considérables que l’on peut se 121 LES ÉDITIONS demander si l’on est toujours en présence de la même homé­ lie... Réimprimée à Paris en 1586 ’, 1603, 1614, 1632, 1642 et 1661, celle édition devait faire la loi jusqu'à la venue des Mauristcs. C’est d’elle que dépendent, par exemple, les homélies publiées par Combeflls12. TABLE DE CORRESPONDANCE ENTRE LES MANUSCRITS ET UÉDITION ROMAINE Manuscrits Édition romaine I In adventu Domini Hoc tempus... 11 In dominica prima adventus Hoc tempus... II In nativitate Domini D. N. I. C. nativitatem... VII In die natalis Domini D. N. I. C. nativita­ tem... III In epiphania Domini Dies ista... XII In epiphania Domini Dies ista... IV In septuagesima Redimite vos... XXII In septuagesima Redimite vosipsos V In sexagesima Adest tempus... XXIII In sexagesima Adest tempus... VI In quinquagesima Ecce appropinquant... XXVIII Dominica prima quadrag. Eccc adsunt dies sancti... VII In quadragesima Eccc nunc tempus adest XXXIV Ferla tertia post dom. I quadr. Eccc nunc tempus acccptabile... 1. Par suite des retards intervenus dans !a parution de l'édition romaine, cette édition parisienne de 1586 (chez Du Puis, Nivelle et Somnlus) ne dépend pas de l'édition romaine pour le tome V. 2. Combrpils, Bibliotheca Patrum condonatorla. Paris 1662. Hom. I : t. 1. p. 6 ; VI : p. 146 ; VII : p. 147 ; XI : t. III, p. 385 ; X : p. 38. Cf. également dans Azor, Institutionum moralium, t. I, Lyon 1602,1. VU, 27, 751-752, les citations de l’hom. VIL 122 VIII IX INTRODUCTION In dominica II quadr. Scitote, fratres... XLIII Dominica IV quadr. Agite fratres... XLIV Dominica in passione Scitote, fratres... XLV Dominica In palmis Veniente Domino... XLVI Dominica in palmis Video vos... In dominica III quadr. Agite fratres... In ramis palmarum Video vos fratres... XI Item in ramis palmarum Veniente Domino... XII In pascha Audistis, fraires... LIV Dominica resurrectio­ nis Dom. Audistis, fratres... XIII In pentecosten Magna est hodierna... LIX In die pentecostes Magna est, f. c., hodierna... XIV In nat. sanet. Nazari... Audistis, c.f., ex Icci. 2. Les Mauristes L’édition des œuvres d’Ambroise par les moines de SaintMaur parut à Paris, de 1686 à 1690, chez Jean-Baptiste Coignard. D’après Dom B. Botte, cette édition des Mauristes est nettement inférieure ù leurs éditions des autres Pères latins : « Dom Jacques du Frisch et Dom Nicolas de Nourri, qui en furent chargés, n'avaient pas l’envergure d’un Mabillou, et leurs collaborateurs ne furent sans doute pas tous également LES EDITIONS 123 compétents x. » Il reste, écrit Dom Botte, que malgré ses lacunes, cette édition marquait le retour à de saines métho­ des de travail : on revenait aux sources manuscrites et aux vieilles éditions de beaucoup supérieures à l’édition romaine. Ces remarques valent aussi pour les sermons. Nous exami­ nerons l’œuvre réalisée par les Mauristes en ce domaine ; la chose est facile d’ailleurs puisque les moines eux-mêmes nous présentent leur travail dans une longue introduction 12. t) Les Mauristes réexaminent l’ensemble des pièces comprises dans l’édition romaine, et n’en découvrent aucune 3 qui soit susceptible d’être attribuée avec quelque vraisem­ blance à saint Ambroise. Toutes, estiment-ils, trahissent en effet une main plus récente, celle de saint Maxime pour un bon nombre. 2) Ils adoptent pour l’édition les principes suivants : - ils laissent de côté les sermons déjà édités dans les œuvres d’autres Pères. Tel est le cas pour le sermon XII de l’édition romaine, le sermon In Ephiphania, Dies ista et fes­ tivitas..., publié déjà par les Mauristes dans l’Appendice des sermons de saint Augustin (serin. 139) 4. Un index indique la numérotation des homélies dans l’édition romaine, et, parallèlement, la référence aux vieilles éditions ou aux œuvres des Pères qui les contiennent. — Ils publient, par contre, sous la rubrique Sermones sancto Ambrosio hactenus ascripti, les autres sermons jusque1. B. Botte, dans l'introduction de l'ouvrage Ambhoisr de Milan, Des sacrements..., SC 25 bis (1961), p. 41. 11 y eut d’ailleurs une tentative do réédition. Lorsque l'édition de 1GS6 fut épuisée* on décida, à cause de ses défauts» de lu corriger. · On adjoignit a Dôm de Nourri un nouveau Colla­ borateur, Dom Jean Carré : mais l'édition passa ensuite à Dom Louis Lémerault, bibliothécaire de Saint-Gcnmiin-dcs-Prés, qui fit imprimer le premier volume. On garda cc volume en magasin, en attendant la suite, qui ne vint jamais. Dom Lémcrault mourut en 1756. La seconde édition était pour ainsi dire mort-née. Le premier volume no fut sans doute jamais mis dans le commerce, car personne ne semble l’avoir jamais vu · (Ibid., p. 41). 2. Opera Ambrosii, t. II. Paris, J.-B. Colgnard, 1690, Appendice, c. 367-374. 3. Kn dehors des quatre sermons In /unere Valentlani, In funere Theodosi, De Basilicis non tradendis et De reliquiis Sanctorum Gcrvasii et Protasii. 4. Opera Augustini, Sermones, t. V (1683), c. 248. 124 INTRODUCTION là attribués à saint Ambroise et non encore édités dans les œuvres d'autres Pères. Ils éditent ainsi les hom. I, II, et IV à XIII, avec une numérotation nouvellex. Là également, un index indique le numéro de l’homélie dans l’édition des Mauristes et la référence aux anciennes éditions de saint Ambroise, ainsi qu’à l’édition romaine. 3) Quant au texte lui-même, les Mauristes le révisent à partir des vieilles éditions d’Ambroise et de quelques manus­ crits. Révision bien restreinte en ce qui concerne nos homélies elles-mêmes! Elle n’atteint que les hom. IV, V, VI, et VII, pour lesquelles d’ailleurs elle reste extrêmement limitée. Les manuscrits utilisés pour la révision de ces homélies sont un codex Vaticanus. Reginensis, de la bibliothèque de la Reine (hom. IV et V), un codex de la bibliothèque Ambrosienne (hom. IV et V) et un codex de la bibliothèque Vallicellienne (hom. VI et Vil). Ces ouvrages ne contenaient certainement qu’une partie des homélies, car on s’explique­ rait mal, dans le cas contraire, que la révision des Mauristes n’ait pas porté sur toutes. Sans doute s’agissait-il d’homiliaircs. Quant à savoir à quelle famille appartenaient ces manus­ crits, les quelques variantes connues ne fournissent pas d’in­ dications sérieuses, sauf peut-être en ce qui concerne l’hoin. VI, où l'absence du membre de phrase quiasicul Hit peccando... provocaverunt (1. 24-25) donne à penser que nous sommes en présence d’un texte proche du groupe F-P-R. Rappelons également que la leçon de l’hom. VII quod fidelem non decet, emendet (1. 23-24), introduite à partir du texte de la Vallicelliennc, est loin des textes connus. Aussi limitée, cette révision ne permet pas à l’édition des Mauristes d’éliminer les insuffisances de l’édition romaine. Comme celle-ci, elle demeure donc peu utilisable. Réimpri­ mée à Venise en 1740 et 1751 (4 vol. in-fol.), 1781 et 1782 1. C’est la numérotation qui est passée dans .Vigne. Cf. supra, p. 7. les éditions 125 (8 vol. in 4°), cette édition a été reproduite en 1845 dans la Petrologic latine de Mignc (t. 13-17). L’édition de Ballerini, Milan 1875-1883 (6 vol. in-fol. ; les sermons sont au tome VI, 1883), présente le texte des Mauristes et n'ajoute que quelques rares notes complémentaires. APPENDICE LE MANUSCRIT DE TURIN B. N. F II 20 12 ET LA COLLECTION DES QUATORZE HOMÉLIES 1. Le manuscrit de Turin A diverses reprises il a été question dans cette introduc­ tion du manuscrit de Turin B. A’. /·' Il 20, dont l’ancienneté fait un témoin exceptionnellement précieux d’une partie de nos homélies. Mais ce manuscrit oflrc un autre intérêt : il contient plusieurs pièces inédites dont certaines rappellent manifestement les nôtres et présentent même avec elles quelques contacts. Nous voudrions dans cet appendice attirer l’attention sur ce point. Le ms. de Turin paraît composé de deux parties bien distinctes dont la seconde comprend les fol. 183r-232v2. Après un certain nombre de pièces variées dont plusieurs ont pu être identifiées, une série d’homélies pour l’année liturgique commence au f. 215V, où l’on constate d’ailleurs un changement d’écriture, et va jusqu'à la fin du manuscrit. Bien que cette section (Π. 215*-232v) ne constitue certaine­ ment pas un bloc à part dans le manuscrit3, nous nous limite1. Rappelons que ce manuscrit nous a été signalé par J. I^emarlé, quo nous remercions très vivement. 2. Nous n’avons pu voir le manuscrit ou disposer d’une analyse détaillée . 128 INTRODUCTION rons toutefois à clic afin de restreindre le plus possible cet appendice. Le ms. de Turin n'ayant pas été analysé encore, il est nécessaire de donner d’abord l'analyse des ff. 215 à 232 : (fi. 215’-21Cr) : Scrmo de adventu Domini. Quanto magis adpropinquat dies dominicae nativitatis... /... ad hacc agenda adiuvet vos ille cuius adventum cac^bratis qui vivit et regnat per infinita. (f. 216r)... quia adventum Domini celebrare coepistis.../...ad cele­ brandum Domini nativitatem pervenire valebitis. (f. 216’-216v) : Item alio sermo de adventu Domini. Hoc tempus, k. Γ. in Christo... /...lactari spiritaliter mercantur ipso praestante qui cum Patre. (Horn. I). (fi. 216”-217'). Sermo in sanctae Mariae. Domini et salvatoris nostri Ihcsu Christi adventum... /...quatenus a sanctissimo fructu ventris tui mereamur benedici qui cum Patre et Spiritu sancto. (fi. 217»-218r) : Sermo de quadragesima. Audistis, dilectissimi fratres in Domino, Christum... /...quum patientiam ipse vobis habere concedat, qui cum Patre et Spiritu sancto. (fi. 218r-219r) : Item sermo sancti Augustini in quadragesima. Eccc nunc tempus adest in quo et peccata vestra... /...et pretio sui sanguinis redimere voluit, qui vivit et regnat. (Horn. VII). (f. 219r-219v) : Item alio sermo in quadragesima. Scitote, fratres, quia cuius opera quisque facit... /... eius gratiam in suis cordibus susceperunt. Quod ipse vobis concedat qui vivit et regnat. (Horn. VIII). (fi. 219,’-220r) : Sermo in medio quadragesimae. Agite, fratres, gratias... /... sed magna est benedictio quam ipse vobis concedat consequi, qui vivit et regnat per omnia saecula saeculorum. Amen. (Horn. IX). (ff. 220»-221») : Sermo in ramis olivarum. Video, fratres, hodie attentius quam soletis... /...pietate redemit Ihcsus Christus Dominus noster, qui cum Patre. (Horn. X). (f. 221f-221T) : Sermo de eodum die. Admonendi estis, f. k., ut quanto magis dies paschalis adpropin­ quat.../...facite clcrnosinam ut vobis prosit quod tacitis. Prestante Domino nostro. (ff. 221v-222r) : Alio sermo de eodem dic. , Appropinquante tempore passionis... /... animam eius tranferct ad caelestis regni felicitatem, qui vivit. APPENDICE 129 (Π. 222r-223r) : Item sermo in Pascha. Audistis, fratres, quod sanctae mulieres... /...quod in baptismo promisistis custodieritis, quod ipse vobis concedat qui vivit et regnat in inAnita saecula saeculorum. Amen. (Horn. XII). (f. 223r-223’) : Sermo de eodem dic. Veneranda csL hacc festivitas, f. k., et imitanda... /... ad unam caelestem festivitatem pervenire valeatis. Quod ipse praestare Dominus. (ff. 223·-224·) : Item sermo de eodem die. In tam praeclara soilcmpnitate resurrectionis... /...cum gaudio mereamur esse participes. Quod ipse prestare dignetur qui cum Patre et Spiritu sancto vivit. (ff. 224T-225r) : Sermo santi Ambrosii in albas. Agite gratias omnipotenti Deo, f. k., quia singulis annis... /... et vos pretio sui sanguinis redemit, qui cum Deo Patre et Spiritu sancto vivit et regnat per omnia saecula sacculorum. Arnen. (1T. 225r-22Gr) : Sermo de purgando cordis oculo utilis... Necessc est, fratres, ut de cordis simplicitate.../...Dominum ac redemptorem suum videre atque laudare valeant per infinita saecula saeculorum. Amen. (f. 226r-22G”) : Item sermo ad populum. Timeo, fratres, periculum vestrum et meum... /...cl nos et vos a periculo liberabitis. (ff. 226T-227») : Item sermo dilectionis Dei et proximi.. Dominus dicit in evangelio : Qui diligit me.../...Inde reficitur de dulcissimo fonte. (Cf. Angers, Bibi. Mun., 241 (232), xni’ s., f. 68’ : Collectio anonyma 197 sermonum et sententiarum (ff. 25263 bis), sermo 37, de dilectione). (ff. 227*-228r) : Item sermo sancti Augustini. .Modo habemus tempus, f. k.. ad poenitentiam... /... quia mandata tua, Domine, non sum oblitus. (f. 228T) Item alio sermo de litania. F. k., Dominus in evangelio dicit : Petite et dabitur vobis.../,.. et aures cius in preces eorum. Prestanlc Domino nostro. (f. 228r-228”) : Item sermo eiusdem. F. k.. ad memoriam vos reducimus quod sacras paginas... /...quid per aquam nisi baptismum sacramentum significat. (Voir Dom G. .Morin CCL 103, p. XLvm, n“ 39 ; 101. 966 et PL 67, 1079). (IT. 228T-229r) : Sermo de disciplina principum in ecclesia. Potestas imperialis et regalis ideo a Deo ordinata est.../...qui per crucem et sanguinem suum nos dignatus est redimere in terris, Ihcsus Christus Dominus noster qui cum aeterno Deo Patre et Spiri­ tu sancto vivit et regnat in saecula saeculorum. Amen. (Cf. Vatican, Beg. lat. 407, ιχ· s., ff. 9O’-92r. Voir A. Wilmart, Codices reginenses lalinl, t. II, Vatican 1945, p. 485). 14 H. 5 130 1NTBODUCTION (IT. 229’-230») : Serino in festivitate sancti Petri. Quia sollemnitatem hanc diem beat, apostolorum Petri et Pauli... /... quorum festivitatem celebrabitis in terris. Prostante Domino nostro Ihcsu Christo cui est honor et imperium per infinita. (Π. 230r-231r) : Sermo in festivitate sancti Laurentii. Quamvis omnium sanctorum martirurn admiranda est... /...ut ipsori possitis adipisci consortia. Quod ipse vobis concedat. (f. 231r-231») : Sermo In festivitate beati cuiuslibet confessoris1. Magna est hodierna festivitas in ecclesia.../, ipsius societatem habere moramini in caelis. Prestantc Domino nostro. (fT. 231T-232’) : Sermo in nat. cuiuslibet sancli confessoris. Cum enim, f. k., sollemnitatem sanctorem celebramus... /...quod ipse unicuique nostrum concedat qui sui sanguinis precio nos rede­ mit, qui vivit et regnat cum Patre et Spiritu sancto Deus. Si l’ensemble «le ces pièces suit le déroulement normal de l’année liturgique, quelques-unes pourtant (ont exception. Il s’agit des sermons suivants : — dilectionis Dei et proximi (ίΤ. 226v-227r), qui traite de la charité sans référence ù un temps liturgique déterminé. 11 s’agit moins d’ailleurs d’un sermon que d’un tissu de citations de l’Êcriture et des Pères. — sancti Augustini (ff. 227v-228r) : très courte exhortation à la pénitence, à partir de 11 Cor. 6, 2 : Eccc nunc tempus acceptabile, eccc nunc dies salutis, qui n’est visiblement pas à sa place ici. — de litania (f. 228r-228v) : cette pièce n’est que le début d’une homélie qui figure dans une ancienne collection d’homé­ lies dite Liber sancti Cacsarii episcopi; voir G. Morin en CCL 104, 966 et 103, p. xlv-xi.ix. Cette homélie qui cite non seulement Augustin et Isidore, mais aussi Grégoire, ne peut évidemment être attribuée à saint Césaire. M. B. Étaix nous signale qu’elle est éditée en PL 67, 1079-1081. Il s’agit essentiellement d’une exhortation à la pénitence et, pour les premières lignes reproduites dans le manuscrit de Turin, d'une sorte de symbole des principaux événements du salut. 1. Le nom du saint a malheureusement été gratté dans les deux derniers sentions, dans le titre et dans )<· texte, et de manière si radicale que toute lecture est impossible (communication de M. le Prof. Bassi, directeur de la Bill. Naz. de Turin ; lettre du 3O.-i.1965). 131 APPENDICE Cette pièce ne peut trouver place ici dans le déroulement du cycle liturgique. — de. disciplina principum in ecclesia (IT. 228v-229») : ser­ mon connu par ailleurs et consacré au bon usage de l’autorité. — On peut hésiter enfin, nous le dirons dans un instant, pour les deux sermons de purgando cordis oculo et ad popu­ lum. Au contraire, les autres pièces s'intégrent bien dans le cadre normal de l’année liturgique : ile adventu Domini, Quanto magis adpropinquat... ... de adventu, quia adventum Domini... item de adventu, Hoc tempus... in sanctae Mariae, Domini et Salvatoris... dc quadragesima, Audistis, dii. fratres... item... in quadragesima, Ecce nunc tempus... item in quadragesima, Scitote, fratres... in medio quadragesimae, Agite fratres gratias... in ramis olivarum, Video, fratres... de eodem dic, Admonendi estis... de eodem die, Appropinquante tempore passionis... in pascha. Audistis... de eodem die, Veneranda est haec festivitas dc eodem dic, In tam praeclara sollemnitate... sancti Ambrosii in albas. Agite gratias... (de purgando cordis oculo, Nccessc est, fratres...) (ad populum. Timeo, fratres...) dc litania, F. k., Dominus in evangelio... sancti Petri, Quia sollemnitatem... sancti Laurentii, Quamvis omnium sanctorum... beati cuiuslibet confessoris, Magna est hod. fest. cuiuslibet sancti conf., Cum enim f. k. soliemnit. Tu-A Tu-B Horn. Tu-C Tu-D Hom. Horn. Hom. Horn. Tu-E Tu-F Horn. Tu-G Tu-H Tu-I Tu-J Tu-K Tu-L Tu-M Tu-N Tu-0 Tu-P I VII VIII IX X XII (On désignera désormais ces homélies à l’aide des sigles ci-dessus.) Non seulement d’ailleurs elles s’intégrent bien dans le cycle liturgique, mais elle correspondent pour la plupart au cycle liturgique ambrosien, ainsi que nous pouvons le véri­ fier : — Horn. Tu-A : Cette homélie pour l’Avent commente l’entrée de Jésus à Jérusalem : Audistis modo quod iam tem- 132 INTRODUCTION pus dominicae passionis adesset, venerit ipse Dominus ad montem Oliveti... Différents détails de l'homélie, la mention des animaux asinam ct pullum, par exemple, montrent qu’il s’agit du récit de Matth. 21, 1, qui constitue précisément la lecture du IVe dimanche de Γ Avent ambrosien, Matth. 21, 1-9 ». — Uom. Tu-C : Cette homélie in sanctae Mariae célèbre en même temps la nativité du Sauveur et la maternité de la Vierge Marie. Elle commente, en particulier, la salutation de l’ange Ave Maria gratia plena (Le 1, 28) et la réponse de Marie Ecce ancilla Domini (Le 1, 38). Ces données sont en plein accord avec la liturgie ambrosicnne qui fête précisé­ ment la maternité de la Vierge Marie au VIe dimanche de 1‘Avent. Celui-ci comprend deux messes dont la seconde ad sanctam Mariam a pour évangile Le 1, 26-38. Horn. Tu-D : Nous sommes avertis que l’on a lu le récit de la tentation de Jésus au désert : Audistis... Christum Salvatorem nostrum ductum in desertum a sancto Spiritu fuisse... 11 s’agit de la péricope évangélique du dimanche in caput quadragesimae, Matth. 4, 1-11. — Horn. Tu-E : Cette homélie fait allusion aux rameaux que portent les fidèles. Elle commente le récit de l’entrée de Jésus il Jérusalem, très vraisemblablement Jn 12, 12-13, qui constitue la péricope attestée par les livres liturgiques ambrosiens pour la première messe des Rameaux, célébrée à Saint-Laurent, avec des allusions à Matthieu. Remarquons le même emprunt que dans l’hom. X à la bénédiction super olivas : Debetis spiritaliter agere quod celebratis 1 2. — Tu-H : Il nous est précisé que Fauteur commente Jn 20, 11 : Audiamus quid presens evangclica lectio retulerit: Maria, inquit, stabat ad monumentem foris plorans... Il s’agit de l’évangile pour le jour de Pâques, selon les sacramen taires milanais. — Horn. Tu-I : Cette homélie ne fait pas allusion aux textes du jour, mais la fête qu’elle célèbre est typiquement 1. Voir le tableau infra. 2. Cf. supra, p. 30, n. 1. APPENDICE 133 milanaise 1 : la depositio sancti Ambrosii était même célébrée le jour anniversaire de la mort du saint évêque, le jeudi de la semaine in albis, c’est pourquoi l'homélie porte le titre de Sermo sancti Ambrosii in albas. Hom. Tu-M : L'auteur cite successivement Jn 21, 15 et Matth. 16, 17-18. Ces deux citations répondent bien aux lectures de la fête des apôtres Pierre et Paul, Jn 21, 15-19, et de la vigile de cette fête, Matth. 16, 13-19, selon les sacramentaires de Bergarne 2 et de Biasca 3. Horn. Tu-N : L’épitrc de la messe nous est explicite­ ment désignée : qui parce seminat, ut hodie tectum est, parce et metet. Cette citation de // Cor. 9, 6 correspond bien à l'épître de la messe de saint Laurent attestée à Milan, II Cor. 9, 6-9. L'auteur cite également Jn 12, 24 et fait allusion à Jn 12, 25 ; il s’agit de l'évangile de ce jour Jn 12, 21-33. — Tu-P : L’homélie porte le titre Sermo in festiv. nal. cuiuslibet sancti confessoris. 11 s’agit en fait — le contenu de l’homélie le montre — d'un sermon in nat. plurimorum sanctorum. L’auteur cite la parole de Jésus : lam non dicam vos servos sed amicos (Jη 15, 15) : cette citation correspond bien ù la lecture évangélique mentionnée dans les sacra­ mentaires de Bergarne4 et de Biasca5 pour la messe de plusieurs saints martyrs et confesseurs, Jn 15, 9-16. — On pourrait se demander également si les deux ser­ mons Tu-J et Tu-K ne s'intégrent pas dans ce cycle liturgi­ que ambrosien : il pourrait s'agir de deux homélies de litania. Le sermon Tu-J, d’une part, développe en effet le thème de la pureté d’intention à partir de la citation de Matth. 5, 8 : lîeati mundo corde, et s’arrête assez longuement en finale sur Matth. 6, 25 s. : Nolite solliciti esse... Or la première de ces citations appartient à l’évangile mentionné pour le premier 1. Elle figure dans 1rs anciens missels proprement nmbroxiens. Cf. P. BonELLA, Il capilolare... in Bnsfo-drsirio. p. 222-223. 2. Sacram. Bergom.. ëd. A. Pnredl, p. 254-257. 3. Missel de Biasca, éd. O. Hcming, p. 133, n· 920 C ct p. 131. n· 010 B. 4. Sacram. Bcrgom., ibid.. p. 296-297. 5. .Missel de Biasca, ibid.. p. 161, η· 1104 C. 134 INTRODUCTION jour des Litanies par les sacramentaires de Bergame 1 ct de Biasca2 cl le ms. C. 39 3 Inf. ; la seconde, à l’évangile mentionné parle Capitulaire de Busto 45 . Le sermon Tu-K, d’autre part, est. une exhortation morale assez générale développée à partir d’Éz. 33, 6 s. bien que le verset 6 seul soit cité. Or Éz. 33, 7-17 figure précisément dans le factionnaire de Milan comme lecture, quoique en dehors de la messe, pour le pre­ mier jour des Litanies °. Au contraire, il faut certainement écarter de l’ensemble précédent l’hom. Tu-F, pour le jour des Rameaux. Elle commente, en effet, Matth. 21, 1 s., avec quelques allusions à .Jean cl à Luc, tandis que la péricope ambrosienne est. Jn 20, 11-18. 11 faut écarter aussi, semble-t-il, l’hom. Tu-L de litania : cette pièce extrêmement brève part de Maith. 7, 7 : Dominus in euangelio dicit : Petite, et dabitur uobis..., texte qui ne corres­ pond à aucun des évangiles attestés pour les jours «les Lita­ nies. Mais on peut tout de meme hésiter, car il n’est pas prouvé que cette citation renvoie sûrement à l'évangile du jour. L’auteur cite encore Ps. 144, 18 ; P.s. 102, 13 ; Matth. 10, 37 ct Ps. 33, 16. Nous ne pouvons rien dire des hom. Tu-B et Tu-G qui ne laissent pas apparaître les lectures du jour. Il est difficile également de voir si l’hom. Tu-M in festiuilate beati cuiuslibet confessoris appartient ou non au cycle ambrosien ; elle cite I Cor. 11, 29 ; Ps. 36, 27 ; Matth. 5, 20 ct Éz. 33, 6, mais il n’est pas dit que ces textes appartiennent aux lectures liturgiques du jour. Comme on le voit, celle section du manuscrit de Turin (IL 215-231) n’est donc pas homogène. Elle comprend des pièces provenant de sources diverses et sa composition nous 1. Sueram, Ifcrgom., ibid., p. 195. 2. Missel de Biasca, ibid., p. 9-1, n* 672 B. 3. DACL, V, 891. 4. Cf. P. Bohei.la, H capilolare,,. in Busto Arsizio, p. 218, n* CXXXU ; A. Pahicih, · L’évangcliarlo <11 Busto Arsizio », duns Miscellanea litur/jica in onore di... il Card, G. Lcrcaro, t. 11, Dc-scléc ct CIc, 1967, p. 207-210. 5. DACL. V, 294» n· 91. APPENDICE 135 demeure obscure. Peut-être la découverte de nouveaux manuscrits apportcra-t-elle un jour un peu de lumière... Mais quoi qu’il en soit de la composition de ces folios, il était important pour nous de noter la présence dans cette section du manuscrit de plusieurs pièces inédites qui se rat­ tachent incontestablement au cycle liturgique ambrosien. 2. Analogies et contacts entre les quatorze homélies et celles de Turin a. Une lecture même rapide du manuscrit de Turin révèle une ressemblance frappante entre certaines de ses pièces ct nos quatorze homélies. On en jugera d’après les deux textes ci-dessous que nous donnons à titre d’exemples : SERMO DH ADVENTU DOMINI * 11 11 '· (Tu-Λ) : 1. Quanto magis adpropinquat dies dominicae nativitatis, tanto magis vos prepararc debetis, ut digne ipsam diem caelebrare possi­ tis, id est peccata vestra per vestram confessionem manifestando atque ieiunando et clemosinas faciendo et ab uxoribus vestris vos abstinendo, et maxime odium, iram ct indignationem atque super­ biam a cordibus vestris repellendo. Si secundum hanc admonitionem fratres karissimi, vixeritis, salubriter nativitatem Domini cele­ brabitis. 2. Audistis modo quod cum iain tempus dominicae passionis adesset, venerit ipse Dominus ad montem Oliveti et ad Bethaniam atque Bcthfage, et inde miserit duos discipulos ad adducenda sibi animalia. Scitote quod omnia ista nomina congruunt primitive aecclcsiae. Ipsa est mons Oliveti, id est mons luminis et chrismatis. Ipsa est et Bethania, id est domus obedientlae ; ipsa est ct Bcthfage, id est domus bucce sive maxillarum propter virtutem sanctae predicationis. 3. Attendite, fratres, quia hoc quod contra apostolos erat castaellum. Hoc significabat quod contra primitivam ecclesiam lotus erat mundus. Per asinam designatur shtagoga quae iuguin legis 11-13 Cf. Matth. 21, 1-3. 14-17 Cf. Bède, In Luc., V. 19 ; CCL 120. 342. 18-19 Cf. Mallh. 21, 2. 136 INTRODUCTION traxit. Per pullum vero indomitum, populus gentilis qui nullum habuit legislatorem ; et per vestimenta, apostolorum virtutes. Omnis homo qui virtutes apostolorum suscipit, Christum habet sessorem. Nam illi qui corpora sua ad marlirium tradunt, et illi qui carnem suam per abstinentiam domant, quasi vestimenta sternunt in via. Illi vero qui ab Abraham adsumunt oboedientiam et a loseph castitatem et a David humilitatem, quasi ramos cedunt de arboribus et sternunt in via. »· •I 4. Per hoc quod turbae précédant et quae secuntur Osanna clamant, significat quod una eademque tide ludei et gentiles salvati sunt, quia quod nos credimus factum de Cliristo, illi credebant futurum. Et quid est dicere : Osanna in excelsis, nisi dicere : Salva nos, obsecramus, tu qui es in excelsis. 5. Tam brevis est haec admonitio, ut nulli fastidium gen oret, et tam aperta, ut nullus se de ignorantia excusare possit. Ita mundate conscientias vestras ab omnibus sordibus peccatorum, sicut mundat homo domum suam qui vult ea suscipere seniorem suum. Ad haec agenda adiuvet vos ille cuius adventum caclcbratis qui vivit et regnat per infinita. SERMO IN RAMIS OLIVARUM (Tu-E) ! 1. Admonendi estis, fratres karissimi, ut quanto magis dies pas­ chalis adpropinquat. tanto magis vos preparetis, ut digne illud cele­ brare possitis. Ecce si aliquis suum seniorem debuisset in domum suam suscipere, quomodo domum suam preparando mundasset, ut nihil sordidum, nihil reprehensibile ibi vidisset. Quanto magis debetis corda vestra mundare ab omni odio et ira atque superbia et maxime a falso testimonio, et ab adulterio et rapina. Si ista et his similia a vobis rcicitis, quasi domus vestras mundatis. »· 2. Sed sicut non sulllcit ut aliquis domum suam mundet nisi aetiam hornet, ita non sulllcit ut Christianus qui vult Christum in 21-23 Cf. Bèok, ibid. 21 Cf. Btim, In Lue., V, 19 ; CCI. 120, 344. 24-28 Cf. Hftr>F., ibid. Gr&Goirb, Hom. in Ezr.ch., II. 5. 2 ; PL 76.9X5 C). 27-28 Cf. Matth. 21, 8. 30 Matth. 21. 8. 31-32 Cf. Matth. 21, 9. 31-35 Cf. BftDB, In Marc.. III, 11; CCI. 120. 573 (- Gréooirk, ibid.; PL 70. 985 D — 980 A). 35 .Matth. 21, 9 fVulo. : altlsslmls). APPENDICE i» * ’» ’· 137 corde suscipere, ut malum non agat, nisi acliain et bonum studeat, sicut scriptum est : Declina a malo et fac bonum. Quapropter abicite odium, ct caritatem amate, abicite iram et amate patientiam, Nolite maledicere, sed potius benedicite. Nolite aliena rapere, sed potius vestra indigentibus date. Si meum audistis consilium, cum gaudio et laetitia celebratis sollempnitatem vestrae redemp­ tionis. Ad hoc vero Dominus passus est ct resurrexit, ut vos ab aeterna morte redimeret. 3. lam quia hodie ramos olivae portatis, debetis spiritaliter agere quod corporaliter celebratis. Sicut hodie est, id est sexto die ante passionem suam, Salvator noster ascendit asellum in monte Oliveti, ut veniret in Hierusalem. Quod cum audisset turba quae venerat ad diem festum, occurit ei cum ramis palmarum. Alii vero cedebant ramos de arboribus olivarum ct sternebant in via. Ad illorum exem­ plum portatis hodie ramos. Palma victoriam significat. Si mundum et diabolum vincitis, bene portatis palmam. Quod si diabolus vos vinctos tenet, sine causa palmam portatis. Oliva misericordiam ct elemoslnain significat : Qui secundum quod potest elemosinam facit, bene olivam portat, qui vero avarus est, sine causa portat ramum olivae. Vincite diabolum, facite elemosinam, ut vobis prosit quod facitis. Prestante Domino nostro. 13 Ps. 36, 27. 21- 22 Cf. Jn 12, 1. 22- 25 Cf. Jn 12, 12-13 ; Matth. 21. 1-11 ; Me 11, 1-11. 24-25 Matth. 21, 8. b. On peut même noter quelques contacts entre les homé­ lies de Turin ct les nôtres. Voici les principaux : 7-13 : Ecce si aliquis vestrum seniorem suum in domum suam suscipere debuisset, ab omnibus sordibus ct immundis rebus ipsam domum mundasset... quanto magis se mundare debet creatura... Hom. Tu-A, 39-40 : Ita mundate conscientias vestras ab omnibus sordibus peccatorum, sicut mundat homo domum suam qui vult ea suscipere seniorem suum. Hom. Tu-C : Sr aliquis vestrum debuisset in domum suam seniorem suum suscipere, quomodo tunc domum suam non solum mundasset, sed aetiam ernundasset... Horn. I, 138 INTRODUCTION Hom Tu-E, 4-7 : Ecce si aliquis suum seniorem debuisset in domum suam suscipere, quomodo domum suam preparando mundasse! ut nihil sordidum, nihil reprehensibile ibi vidisset. Quanto magis debetis corda vestra mundare... Horn. 1, Hom. Tu-A, Horn. VII, Hom. Tu-D Horn. VII, VII, VII, 19-28 : Quapropter hortamur, ut his diebus abundan­ tius elemosinas faciatis, ad ecclesiam frequen­ tius conveniatis, confessionem peccatorum vestrorum purissime faciatis ; et non solum ab omni immunditia, sed etiam ab uxoribus propriis studiosissime vos contineatis ; odium nihilominus iram et indignationem, clamorem et blasphemiam, superbiam atque iaclantlam, cum omni carnali delectatione procul a vobis repellatis, ut cum dies dominicae nativitatis advenerit, salubriter ipsam celebrare possitis. 1-9 : Quanto magis adpropinquat dies dominicae nativitatis, tanto magis vos preparare debetis, ut digne ipsam diem celebrare possitis, id est peccata vestra per vestram confessionem mani­ festando atque ieiunandoctelemosinas faciendo et ab uxoribus oestris oos abstinendo, et maxime odium, iram et indignationem atque super­ biam a cordibus vestris repellendo. Si secundum hanc admonitionem, f. k., vixeritis, salubriter nativitatem Domini celebrabilis. 68-70 : Solent enim dicere : Non possumus laborare et ieiunarc. Ideo non possunt, quia nolunt. Saltim laborent minus ut ieiunarc possint. '■ Sunt enim qui dicunt : non possum in campo vel sive vinea laborare et ieiunare... Et ideo melius est cis minus laborare et pauperes esse, et post hanc vitam... in caelo gaudere... 70-73 : Moneo quapropter et contestor ut nullus ves­ trum, nisi forte sit infirmus auL infans, usque in pascha, nisi in dominicis diebus, ante nonam manducet aut bibat. 7-1-75 : Moneo etiam ut qui iuxta ecclesiam est, et occurrere potest, quotidie audiat missam ; et qui potest omni nocte ad matutinum officium veniat. 81-83 : Nullus omnino uxori suae iungatur ante octavas paschae. Quicumquc iram aut odium contra alterum tenet, dimittat illi... APPENDICE Horn. Tu-D 139 : ... dimittite peccantibus in vos, elemosinas facite, pedes pauperum cottidic lavate. Vos qui iuxfa ecclesiam habitatis ad matutinum venite, cottidic missam audite, confessionem vestram Deo et sacerdoti pure et humiliter facite, ab uxoribus vestris vos abtinete. Nullus exceptis infirmis et infantibus ac senibus, ante horam nonam omnino manducet. 3. Une question posée On pourrait songer d’abord, pour expliquer ces contacts, ii l’utilisation d’une ou de plusieurs sources communes par des auteurs différents, ou même à des contacts directs entre ces homélies. Cette double hypothèse n’a rien que de très vrai­ semblable quand on sait comment les auteurs se sont copiés les uns les autres, et quel jeu complexe a pu intervenir dans la composition des textes. Mais ne faut-il pas aller plus loin ici? Le voisinage de ces textes dans un même manuscrit, l’analogie du contenu, la similitude du ton d’ensemble suggèrent, en effet, l’hypo­ thèse d’une parenté plus profonde : les homélies de Turin n’auraient-clles pas le même auteur que les nôtres? a. Disons tout de suite que la question appelle sans hésitation une réponse négative pour les deux hom. Tu-F et Tu-H : — Ainsi que nous l’avons vu, l’hom. Tu-F ne peut pas se rattacher au cycle liturgique ambrosien. En outre, la multi­ plication des termes interpretatur, intelligitur, significatur, consistunt, alio sensu, tertio sensu, aUegorice, moraliler... montre que nous sommes ici sans aucun doute en face d'une autre source. — Bien qu’elle se rattache au cycle liturgique ambro­ sien, l’hom. Tu-H se distingue nettement des autres pièces du ms. de Turin, par sa longueur : elle est beaucoup plus longue que les autres ; par le style du commentaire, ainsi que le montrent les transitions suivantes : Videamus nunc ne..., 140 INTRODUCTION sed iam audiamus..., sed revertamur ad propositam lectionem... ; par la manière d’utiliser les sources dont on peut se rendre compte d’après le rapprochement suivant avec saint Grégoire le Grand : Tu-H : Maria, inquit, stabat ad monumentum foris plorans. Pensandum est nobis, dilectissimi, huius mulieris mentem quanta vis amoris accenderat quae a monumento Domini actiam disci­ pulis recedentibus, non recedebat. Exquireb t iterum quae prius non invenerat, quaesivit ct flevit et amoris igne succensa de cius ardebat desiderio quem ablatum credidit de· monumento. Unde contingit ut prius eum sola videret. Quia certe virtus boni operis perseverantia est. ut ipse Dominus ait : Qui autem perseveraverit usque in llncm, hic salvus erit... GnÉGOlRB, Hom. in ev., XXV, I ; PL 76, 1189 B-C : Maria autem stabat ad monumentum foris plorans. Qua in rc pensandum est hujus mulieris mentem quanta vis umoris accenderat, quae a monumento Domini, etiam discipulis recedentibus, non recedebat. Exquirebat quem non invenerat, flebat inquirendo, et amoris sui igne succensa, ejus quem ablatum credidit ardebat desiderio. Unde contingit ut cum sola tunc videret, quae remansit ut quaereret, quia nimirum virtus boni operis perseverantia est, ct voce Veritatis dicitur : Qui autem perseveraverit... Contrairement à ce que nous avions constaté pour notre collection d’homélies, le parallèle ici est presque littéral, on recopie. Il n’est donc pas possible de songer au même auteur. b. L’hypothèse de l’unité d'auteur, au contraire, peut être envisagée sérieusement pour d’autres pièces où se retrouvent plusieurs des particularités que nous avions relevées dans notre collection, et, en particulier, pour les deux hom. Tu-A ct Tu-E. Nous nous limiterons à ces deux exemples. On peut relever là aussi l'emploi : — du couple sicut... ila : Tu-A, 39-40 : Ha mundaLc conscientias vestras... sicut mundat homo Tu-E, 11-12 : sicut non sufficit... ita non sufficit ; — de la locution id est, 4 fois en Tu-Λ, 1 fois en Tu-E; — de l’adverbe Ecce en tête de phrase : hom. Tu-I, 4 : Ecce si aliquis... Notons également une tournure caractéristique commune à ces deux hom. et à l’hom. X : il s’agit d’un même schéma APPENDICE 141 utilisé pour inviter les fidèles à préparer les fêtes qui appro­ chent : 47-51 : Monemus denique ut quanto magis sollemnitas paschalis appropinquat, tanto magis i>os praeparetis, mundantes vos ...ut digne illam diem celebrare possitis Hom. Tu-A, 1-3 : Quanto magis adpropinqnat dies dominicae nativitatis, tanto magis dos preparare debetis, ut digne, ipsam diem caelebrare possitis Hom. Tu-E, 1-1 : Admonendi estis, f. k., ut quanto magis dies paschalis adpropinquat, tanto magis dos prépa­ rais, ut digne illud celebrare possitis. Horn. X, Pourtant, si la finale de 1’hom. Tu-E (Prestante Domino nostro) est conforme au schéma de plusieurs de nos homélies, la finale de l’hom. Tu-A est différente : Ad haec agenda adiuvel vos ille cuius adventum caclebraiis, qui vivit et regnat per infinita. — En ce qui concerne les thèmes de prédication, nous avons relevé déjà la comparaison entre la venue du Christ et la venue d’un personnage important : voir les références supra, p. 137-138. — Enfin, l’examen de la manière dont l’hom. Tu-A utilise ses sources permet d’aboutir à des conclusions analogues à celles auxquelles nous étions parvenus pour la collection des quatorze homélies : Horn. Tu-A, 15-18 : Ipsa (primitiva Ecclesia) est mons Oliveti, id est mons luminis ct chrismatis. Ipsa est dc Bethania, id est domus obedientiae ; ipsa est et Bethfage, id est domus bucco sive maxilla­ rum propter virtutem sanctae predicationis. BfcnF., In Luc., V, 19 ; CCI. 120, 342 : Bethphage autem domus buccae, Bethania domus oboedientiae dicitur... Quae pulchre civitates in monte oliveti positae referuntur, hoc est in ipso domino qui nos unctione spiritalium carisinalum et scientiae pictatisque luce refovet. Hom. Tu-A, 21-23 : Per asinam designatur slnagoga quae iugum legis traxit. Per pullum vero indomitum, populus gentilis qui nullum habuit legislatorem. BftnK, ibid. : Asina quippe quae subiugalis fuit et edomita iugum 142 INTRODUCTION legis traxerat sinagogam significat, pullus asinae lascivus et liber populum nationum demonstrat. Horn. Tu-A, 24 : et per vestimenta apostolorum virtutes. Bède, in Lue. V, 19 ; CCL 120, 344 : Vestimenta apostolorum vel doctrina virtutum vel edissertio scripturarum vel certe ecclesiasti­ corum dogmatum varietates intelligi possunt quibus illi corda hominum ante nuda ct frigida quo Christo sessore digna fiant operiunt. Horn. Tu-A, 24-28 : Omnis homo qui virtutes apostolorum suscipit, Christum habet sessorem. Nam illi qui corpora sua ad martirium tradunt, et illi qui carnem suam per abstinentiam domant, quasi vesti­ menta sternunt in via. Bède, ibid. : Portante dominum asino discipuli vestimenta in via sternunt quia proprii se corporis exuentes amictu viam simpli­ cioribus Dei famulis suo sanguine parant ut videlicet inoffenso gressu mentis Hicrosolima quo lesus ducit incedant... Quia vero iuxta alios cvangclistas non discipuli tantum sed et plurimi de turba sternebant vestimenta sua in via possunt per cos etiam hi designari qui exempla martyrum secuti corpora sua per abstinen­ tiam edomant ut domino iter ad mentem parent vel exempla bona sequentibus praebeant. (Cf. Grégoire, Hom. In Ezech., II, 5, 2 ; PL 76. 985 C). Hom. Tu-A, 31-35 : Per hoc quod turbae prcccdunt ct quae sccuntur Osanna clamant, significat quod una cadcmque fide ludei ct gentiles salvati sunt, quia quod nos credimus factum de Christo, illi credebant futurum. Bède, In Marc., Ill, 11 ; CCL 120, 573 : Sed qui praeibant et qui sequebantur clamabant : Osanna. Praecessit quippe ludalcus populus, secutus est gentilis. Et quia omnes electi sive qui in ludaea esse poterant sive qui nunc in ecclesia cxlslunl in mediatorem Dei ct hominum crediderunt et credunt qui praeeunt et qui sequuntur Osanna clamabant. Osanna autem Latina lingua salva nos dicitur. Ab ipso enim salutem ct priores quaesierunt et praesentes quaerunt et benedictum qui venit in nomine domini confitentur quoniam una spes una fides est praecedentium atque sequentium populorum. Nam sicut illi expectata passione ac resurrectione cius sanati sunt ita nos praeterita passione illius ac permanente in saecula resurrec­ tione salvamur. Quem enim priores nostri ex ludaico populo credi­ derunt atque amaverunt venturum hunc nos et venisse credimus ct amamus eiusque desiderio accendimur ut cum facie ad faciem contemplemur. ( Grégoire, Hom. In Ezech. Il, 5, 2; PL 76, 985 D - 986 A). APPENDICE 143 4. Conclusion 1. Considérant les hoinélics'de Turin, nous avons formulé l’hypothèse dc l’unité d’auteur avec les quatorze pièces de la collection précédente, ct apporté divers indices en ce sens pour plusieurs de ccs homélies. Peut-on finalement donner une réponse affirmative? Nous ne le pensons pas : les indices précédents permettent dc poser la question, ils ne permettent pas de la trancher. 11 faut bien remarquer d’ailleurs que nous n’avons pas ici, lorsqu’il s’agit dc l’unité entre les homélies de Turin et les nôtres, les mêmes éléments dc réponse dont nous disposions lorsqu'il s'agissait de l'unité d'auteur entre nos quatorze pièces. Si dans ce dernier cas, en effet, il a été possible de parvenir à une conclusion, c’est parce que nous disposions de deux séries d’arguments, à savoir des arguments de critique externe et des arguments de critique interne, dont la convergence faisait la force. Dans leur brièveté meme et leur sécheresse, les constatations de la critique externe n’en étaient pas moins essentielles ù la démonstration de l’unité. Au contraire, nous n’avons ici malheureusement aucun indice de critique externe, et nous sommes réduits aux indications, insuffisantes ù elles seules, dc la critique interne... C’est pourquoi nous ne pouvons finalement que poser la question — et c’était le but de cet appendice —, en espérant que la découverte de nouveaux manuscrits apportera un jour quelque clarté. 2. Afin de faciliter la tâche, nous n’avons considéré que les homélies contenues dans les fol. 215-232 du ms. de Turin. La question de parenté et même d’unité d’auteur peut se poser aussi pour d'autres homélies, ainsi le sermo utilis cottidianis diebus, Plenus est mundus Christianis... (ff. 212v213r) qui présente également de profondes analogies avec nos homélies. 3. Enfin, si l’hypothèse de l’unité d'auteur devait être confirmée pour l’homélie S. Ambrosii in albas, nous aurions 144 INTRODUCTION peut-être là un indice concernant l’origine des homélies. La fête de la Depositio S. Ambrosii le jeudi dans l’octave de Pâques ne figure pas, en effet, dans le codex C. 39 Inf., non plus d’ailleurs que la fête de l’ordination de saint Ambroise On peut se demander si celle absence n’est pas le signe que ces deux fêtes étaient proprement milanaises et limitées au diocèse de Milan... L’homélie S. Ambrosii in albus pourrait alors, au cas où l'unité d’auteur serait vérifiée, montrer l'origine proprement milanaise de notre collection. 1. Cf. G. Morin, dans la Revue Bénédictine, 20 (1903), p. 385. LISTS DES PRINCIPAUX TÉMOINS ANCIENS DE LA LITURGIE AMBROS1ENNE ’ — Le codex de Milan, Ambros., C. 39 Jnf., ms. des évan­ giles du vi® siècle, présentant des notes marginales relatives aux lectures liturgiques du vn-viu® siècle. Ces notes, publiées et commentées pour la première fois par Dont G. Morin (Revue Bénédictine, 20 (1903), p. 375-388), révèlent une liturgie apparentée à l’usage milanais, mais qui ne fut jamais utilisée à Milan même. Voir DACL, V, 882-895; G. Morin, op. cit. ; P. Borella, Il rito ambrosiano, Brescia 1964, p. 32. Le codex Vaticanus, Reginensis lat. 9, Capitulare epis­ tularum S. Pauli, du vne siècle. Son origine précise est incer­ taine, Pavie selon Dold, Ravenne selon Gambcr. Il provient en tout cas de l’Italie du Nord. Voir DACL V, 281-284 ; XI (J. Leclercq), 1098-1101 ; G. Morin, Revue Bénédictine, 15 (1898), p. 104-106 ; 20 (1903), p. 387-388 ; P. Borella, Il rito..., p. 31-32. — Le Capitulaire des évangiles rattaché à l’évangéliaire de Busto-Arsizio. Ce capitulaire découvert et publié par Mgr P. Borella (Ambrosius 1934) pourrait être du ix° siècle. C’est le plus ancien capitulaire ambrosien des évangiles qui nous soit conservé ; son contenu renvoie à l’époque pré­ carolingienne. Voir P. Borella, « Il Capitolare ed Evangeliario ambrosiano di San Giovanni Battista in Busto-Arsizio » dans Ambrosius, X (1934), p. 210-232 ; II rito..., p. 20-21. Une nouvelle étude en a été faite par Mgr A. Parcdi, c L'evangcliario di Busto Arsizio », dans Miscellanea liturgica 1. Voir le tableau des lectures de la liturgie nmbroefentie sur les feuilles séparées jointes à ce volume. 146 INTRODUCTION in onore di S. Em. il Cardinale Giacomo Lercaro, t. II, Descléc et Cie, 1967, p. 207-249. Le Capitulaire est édité p. 214-224. — L'évangéliaire de Milan, Ambros., A. 28 In/., ms. du ix® siècle. Comme le précédent, ce ms. est de type pré-caro­ lingien par son contenu : il n’a pas certaines fêtes d’apôtres que les livres milanais postérieurs ont pris aux gélasiens du vin® siècle. Voir P. Borclla, Il rito..., p. 20-21. Le sacramentaire de Bcrgame, édité par A. Paredi, Sacramentarium Bergomense, en Monumenta Bergomensia, VI, Bergamo 1962. De la fin du ix° siècle, selon Mohlbcrg, ou du milieu du ix® selon Bishop. Notons qu’il s'agit d’un manuscrit monastique, et par conséquent d’un témoin moins pur de la liturgie ambrosicnne. Voir A. Paredi, op. cit. ; DACL V, 284-290 et 873-880 ; P. Borclla, Il rito..., p. 23 ; R. Amiet, a La tradition manuscrite du missel ambrosien », dans Scriptorium, XIV, I (1960), n° 7. — Le missel de Biasca, longtemps considéré comme le plus ancien témoin de la liturgie ambrosienne, Ambros., A. 24 bis Inf. Ms. de la fin du ix« siècle. Édition incomplète par A. M. Ceriani, Monumenta sacra et profana, VIII, Milan 1890. Il vient d’être édité par Odilo Heiming : Corpus ambrosiano liturgicum II. Das ambros ianische Sakramentar uon Biasca (Die Handschrift Mailand Ambrosiana A 24 bis infj. I. Teil : Text, Münster 1969, dans la collection « Liturgiewissenschaftliche Quelle» und Forschungen », Heft 51. NORMES ADOPTÉES POUR L’ÉDITION 1. Orthographe L’orthographe varie évidemment suivant les manuscrits, leur fige et leur lieu d’origine. Elle varie même à l'intérieur de chacun d'eux. Il était donc nécessaire d’uniformiser. Nous avons suivi pour ce faire les principes énoncés par J. Leclercq, C.-H. Talbot et H.-M. Rochais dans leur récente édition des œuvres de saint Bernard *. Comme eux, nous avons distingué le v et l’u ; nous avons écarté le /, et préféré l’i simple à Vil double pour les pronoms, les verbes et les génitifs. Nous avons gardé cependant la graphie spiritalis, connue de la plupart de nos manuscrits, de préférence à la graphie spiritualis. Dans les cas douteux, nous avons suivi l’orthographe proposée par A. Ernout et A. Meillet dans leur Dictionnaire étymologique de la langue latine, Paris, 4e édition, 1959/1960. 2. Titres des homélies et paragraphes A part deux ou trois exceptions (cf. supra, p. 102, n° 5, p. 103, 9), les titres des homélies ne présentent guère d'origi­ nalité. Leur seul intérêt est de mentionner assez souvent un nom d’auteur, mais nous l’avons signalé déjà dans la descrip­ tion des témoins. C'est pourquoi nous n’avons reproduit 1. S. Bernardi Opera, vol. I, Romae 1937, p. lxii-lxiii. 148 INTRODUCTION dans l'apparat que les variantes des titres dans les quatre codex contenant la collection complète. Nos manuscrits ne comportent pas de paragraphes, ceuxci ont été introduits par l’édition romaine dont nous avons gardé la division, sauf en quelques cas où il a semblé que s’imposait une autre coupure. 3. L’apparat Sans pouvoir atteindre absolument tous les manuscrits signalés ci-dessus, nous en avons vu cependant un bon nombre. Fallait-il. d’une part, retenir tous ces manuscrits pour l'établissement du texte ? 11 est clair que lorsqu’il constate la dépendance d’un témoin B par rapport à un autre A, l’édi­ teur peut faire l’économie du premier. Mais le cas ne se pré­ sente ici que deux fois : dans l’hom. VIII où l’on constate la dépendance de Bu par rapport ù Cb, et dans l’hom. XIV, où les éditions M et C dépendent très vraisemblablement de G. Aussi bien avons-nous pu omettre de donner les variantes de ces trois témoins Cb, M et C. Mais en dehors de ce cas, nous ne pouvons écarter aucun manuscrit, puisque chacun peut, meme à l’intérieur d’une famille donnée, conserver une leçon originale. Fallait-il, d’autre part, donner toutes les variantes de cha­ que témoin ou ne retenir que celles qui présentent des chances d’être authentiques — il y a, en effet, des leçons pour lesquelles l’éditeur hésite et où la leçon conservée en apparat présente autant de probabilité d’être la bonne, ou presque autant, que la leçon introduite dans le texte—, I ou celles encore qui permettent de reconnaître une famille de manuscrits? On peut hésiter entre ces deux méthodes. Nous avons préféré pour notre part mettre sous les yeux du lec- ; tour l’ensemble des variantes, quitte à signaler par un astérisque celles pour lesquelles nous hésitions davantage. Toutefois pour quelques manuscrits qui présentaient des leçons originales nombreuses et particulièrement fautives,.; et que nous avons alors signalés dans la note d’introduction NORMES DE CETTE EDITION 149 de l’homélie, nous avons renoncé à garder toutes les variantes afin de ne pas grossir démesurément l’apparat. Dans le même but, on a laissé de côté les variantes ortho­ graphiques, sauf en quelques cas où elles présentaient un intérêt particulier. Lorsqu’il s’agissait d’une leçon propre à un manuscrit, nous avons conservé, bien entendu, l’ortho­ graphe du manuscrit. Enfin, on a donné un apparat positif lorsque la leçon retenue ne se trouvait attestée que par un ou quelques rares manus­ crits (voir, par exemple, hom. XI1, 11 : id est). 4. Abréviations de l’apparat critique pracm. add. orn. 1 2 1 9 29 3··· • praemisit addidit mutato ordine scripsit omisit post sigla codicum : ante correctionem post sigla codicum : post correctionem, scriptoris ipsius vel alterius post verba : prior, secundus, tertius... quod est forte lectio authentica Pour les sigles des manuscrits, voir le dépliant à la fin du volume. 150 SERMON I I. SERMO IN ADVENTU DOMINI 1. Hoc tempus, carissimi fratres in Christo, non sine causa Domini adventus vocatur. Ideo namque sancti Patres Domini celebrare coeperunt adventum et ser5 mones de his diebus ad populum fecerunt, ut sc unus­ quisque fidelis praeparet et ement'-l, ut digne Dei ac Domini sui nativitatem valeat celebrare. Ecce si aliquis vestrum seniorem suum in domum suam suscipere debuisset, ab omnibus sordibus et immundis rebus ipsam 10 domum mundasset, et quaeque honesta et necessaria essent, secundum suam possibilitatem praeparassct. Et si hoc facit mortalis suscepturus mortalem, quanto magis se mundare debet creatura, ut suo creatori apparenti in carne non displiceat ? 15 2. Ille iustus venit ad nos peccatores, ut ex pecca­ toribus faceret iustos : pius venit ad impios, ut nos faceret pios ; humilis venit ad superbos, ut ex superbis faceret Ont été vus, outre les quatre manuscrits comportant la collection complète, les mss Bc Br Fa Pb Tu et Vm. Nous avons tenu compte également des variantes de Vd, dont nous devons la collation à M. R. ÊtalX. L’Avent comprenait six dimanches à Milan, mais on ne peut dire avec certitude quel dimanche ce sermon a été prêché, car il ne fait aucune allusion aux lectures du jour. Il conviendrait bien pour le premier dimanche de ΓA vent. 1. Domini add. nostri Yhesu Chrisli P || 2 fratres carissimi ^-Br V<1 Vm || fratres om. Pb || 3 adventus Domini -s- Fa t coeperunt celebrare Vm || 5 se om. Bc* || G praeparet : -caret V add. sc Bc || Dci om. F P B 7 sui : nostri Bc || nativitatem : natairm Vm 8 Seniorem Vd1 : amicum Vd* fl suant ont. Pb I. 9 sordidus : -didis Pb || 10 quaeque : quaecumque Br1 Vd quae Bcs Vm || 11 possibilitatem suam — P II 13 creatura delict ~~ · F P B Tu B 13-14 in carne om. Bc Pb || in carne apparenti — Vm || 15 iustus : -tos Tu 11 16 nos ont. F p R Bc pour l’avent du seigneur 151 I. SERMON POUR L’AVENT DU SEIGNEUR 1. Ce n'est pas sans raison, frères très chers dans le Christ, que ce temps est appelé Avent (avènement) du Seigneurl. Si les saints Pères, en effet, ont entrepris de célébrer l’avènement du Seigneur et d’adresser au peuple des sermons pour ces jours 2, c’est afin que chaque fidèle se prépare et s’amende, de manière à pouvoir célébrer dignement la naissance de son Dieu et Seigneur. Imaginez que l’un de vous doive recevoir son seigneur dans sa maison, voyez comment il ferait disparaître de là toutes les saletés et toutes les choses malpropres, et préparerait selon scs moyens ce qui est convenable et nécessaire. Or s’il agit ainsi, l’homme mortel qui doit recevoir un mortel, combien davantage faut-il que la créature se purifie pour ne pas déplaire à son Créateur lorsqu’il apparaît dans la chair3? 2. Juste, il est venu vers nous qui étions pécheurs pour de ces pécheurs faire des justes ; saint, il est venu vers nous impies pour nous faire saints ; humble, il est venu vers les orgueilleux pour de ces orgueilleux faire des 7-14 Cf. CÉSA1HE, Serm. 187, 2-3 (CCL 104, 764). 1. · Comme le terme Épiphanie qu’il traduit parfois, le terme adventus est un mot chrétien d’origine profane. D’un point do vue cultuel, il signifiait la venue annuelle de la divinité dans son temple pour visiter ses fidèles... L'étiquette de cour désignait pareillement la première visite officielle d’un personnage important lors de son avènement ou de son entrée en charge · (P. Jounbl, « Le temps de Noél », «Vins L'Eglise en prière, Paris 1961, p. 734). 2. Dès la fin du iv· siècle, la Gaule et l’Espagne connaissent une prépa­ ration ascétique aux fêtes de Noël et de l’Épiphanie. C’est dims lu second© moitié du vi· siècle seulement que l’Avcnt apparaît dans les sacramentaires et lectionnaires romains. Voir P. Jounel, ibid., p. 735. Il est attesté à Milan dims le Capitolare epistularum du ms. llcg. 9 du vii-vm· siècle. 3. Il s'agit du Christ qui seul s’incarne. A la suite de saint Paul et de saint Jean, les Pères approprient la création au Verbe. Cf. Ignacb, Ad Ephes., 15 (.SC 10 «, p. 70) ; Justin, Dial. 62 ; Apol. II, 6 ; Irénée, Adv. hatr. I. 22, 1. 152 20 25 30 35 40 SERMON I humiles. Quid plura ? Ille natura bonus venit ad homines qui erant pleni omnibus malis. Quapropter hortamur, ut his diebus abundantius eleinosinas faciatis, ad eccle­ siam frequentius conveniatis, confessionem peccatorum vestrorum purissime faciatis ; et non solum ab omni immunditia, sed etiam ab uxoribus propriis studiosissime vos contineatis; odium nihilominus iram et indignationem, clamorem et blasphemiam, superbiam atque iactantiam, cum omni carnali delectatione procul a vobis repellatis, ut cum dies dominicae nativitatis advenerit, salubriter ipsam celebrare possitis. 3. Et sicut multi sunt solliciti de carnalibus divitiis et de pretiosis vestimentis, ut honorabiliores caeteris videantur in illa dic, ita vos sollicitiores estote de spiri­ talibus divitiis et vestimentis, quia sicut anima melior est carne, ita deliciae spiritales meliores sunt quam carnales. Et multo melius est animam ornare virtutibus quam corpus pretiosis induere vestibus. 4. Haec admonitio, fratres, idcirco ad vos facta est, ut qui boni sunt per hanc sint meliores, et qui malos se esse recolunt certissime convertantur, ut pariter in die domi­ nicae nativitatis laetari spiritaliter mereantur, ipso praestante, qui cum Patre et Spiritu sancto vivit et regnat per infinita saecula sacculorum. Amen. 18-19 homines qui erant : nos qui eramus Bc || 19 pleni om. F P K || 20 his praem. in Vd || 23-24 vos studiosissime F P R [| 24 vos om. Vd || contineatis vos ~~ Vm || et om. P Vd || 26 delectatione (dilectione PJ carnali P Fa II a vobis procul Bc Pb || repellatis : pci- Be Pb || 27 advenerit : •nil R evenerit Be || 30 ut : ct Vm || 30-31 in [om. Be] illa dic honorabiliores j c. v. Bc Pb !| 35 vestibus : -timentis Bc Pb || 37 per hanc sint : fiant inde Bc Pb || meliores sint Fn Vm || mnlos : -le F -lo P ut oid. || 38 in om. Br Vd H dominicae : -co F || 39 mercantur : -nmur R || 40 praestante Vd1 : operante Vd1 || cum : in P || 40-41 et Spiritu... Arnen om. Tu 22-24 Cf. Césàire, Serm. 187, 4 (CCL 104» 765) et Serm. 188,3 (CCL 104. 768). POUR L* AVENT DU SEIGNEUR 153 humbles. Quoi encore? Lui dont la nature est bonté, il est venu vers des hommes qui étaient remplis de tous les vices. C’est pourquoi nous vous exhortons à faire en ces jours des aumônes plus abondantes ; à venir plus fréquemment à l’église, à faire en toute loyauté la confession de vos péchés 1 ; à vous abstenir aussi avec le plus grand soin non seulement de toute impureté, mais même de votre propre femme 2 ; à rejeter loin de. vous haine, colère et emportements, jurons et blasphèmes, orgueil et vantardise, ainsi que toute jouissance chamelle; de sorte que lorsque arrivera le jour de la naissance du Seigneur, vous puissiez le célébrer pour votre salut. 3. Et tandis que beaucoup sont préoccupés de biens charnels ou de vêtements précieux, afin de passer en ce jour pour plus dignes de respect que les autres, soyez quant à vous préoccupés davantage des richesses et des vêtements spirituels, car dc même que l’âme, est meilleure que la chair, de même les plaisirs spirituels sont meilleurs que les charnels. Et il vaut beaucoup mieux orner l’àmc dc vertus que vêtir le corps d'habits précieux. 4. Cette exhortation, frères, elle vous est faite afin que grâce à elle ceux qui sont bons deviennent meilleurs, que ceux qui se reconnaissent mauvais sc convertissent résolument, et que tous obtiennent ainsi de se réjouir spirituellement au jour de la naissance du Seigneur. Qu'il vous en fasse la grâce, lui qui vit et règne avec le Père et l'Esprit-Saint dans tous les siècles des siècles. Amen. 1. L'obligation dc 1r confession en carême, ainsi qu’à d’autres époques dc l’année et. en particulier» pendant Γ Avent, est déjà d'usage fréquent au !x· siècle. Voir É. Amann, art. Pénitence dans le DTG, Xll, 885-886, ainsi que Ê. VacandaRO, art. Confession, ibid.. Ill, 885-886. 2. L'abstention des relations conjugales était demandée régulièrement pendant ΓAvent comme pendant le carême, ainsi que plusieurs jours avant la communion ; cf. infra, p. 193. n. 4. 154 SERMON II II. SERMO IN NATIVITATE DOMINI 1. Domini nostri lesu Christi, fratres, celebrantes nativitatem, videamus sensum huius cvangelicae lectionis quae modo lecta est. Dicit enim sanctus evangelista per 5 edictum Augusti descriptum esse universum mundum, et ob hoc ascendisse loseph a Galilea in Nazareth in ludeam ct Belhleem civitatem David, ut ibi pro se red­ deret censum. Tanta quippe fuit pax, Filio Dei apparente in carne, per duodecim annos, ut omnes secundum Esaiae 10 vaticinium conflarent gladios suos in vomeres et lanceas suas in falces. Ideo vero Filius Dei, auctor pacis, tempore pacis nascitur, ut omnes sequaces suos pacem amare doceret. Nam sicut Caesar Augustus misit Cyrinum ad exigendum censum, ita Deus verus Augustus misit 15 praedicatores in mundum ad censum fidei exigendum. Reddamus ergo, fratres, censum fidei ct bonae actionis. Nullus remaneat, omnes ascendamus de Galilea, id est de volubilitate, mundi, in ludeam rectae confessionis, Le texte a été établi à partir des manuscrits F P K V Bc et de l'homiliairc de Venise, où cette homélie ligure d’ailleurs deux fois. I! y a manifestement un lien entre ces deux textes que nous indi­ quons sous les sigles Vm et Vin* : ils appartiennent à la même famille, sans dépendance directe cependant de l’un par rapport à l'autre. I. Domini add· nostri P || 4 sanctus o/n. Vm || 5 descriptum : scriptum Bc D mundum universum F P || 6 in1 : a Vm Vm* || 9 omnes om. Vm Vm* I, 10 vaticinium : -ciuni R || 11-12 tempore pacis om. Vm || 14 verus Deus Vm Vm’ [| 16 ergo f.c.f. om. R POUR LA NAISSANCE OU SEIGNEUR II. SERMON POUR LA NAISSANCE SEIGNEUR 155 DU 1. Célébrant, frères, la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, regardons le sens du passage d'évangile qui vient d’être lu. Le saint évangéliste dit que le monde entier fut recensé par ordre d’Auguste, ct que, pour cela, Joseph monta de Nazareth en Galilée à Bethléem de Judée, la cité de David, afin d'y payer pour lui l’impôt. Or il y eut pendant douze années, au moment où apparaissait dans la chair le Fils de Dieu, une paix si grande que tous, selon l’oracle d’Isaïe, « forgeaient de leurs épées des socs et de leurs lances des faucilles ». Le Fils de Dieu, en effet, auteur de la paix, naît au temps de la paix, afin d'appren­ dre à tous ses disciples à aimer la paix. Et de même aussi que César Auguste envoya Cyrinus pour percevoir l’impôt, de même Dieu, le véritable Auguste, a-t-il envoyé dans le inonde des prédicateurs pour percevoir le tribut de la foi. Remettons donc, frères, le tribut de la foi et de la bonne conduite. Que personne ne demeure en arrière ; tous, montons de la Galilée, c’est-à-dire du monde qui passe, vers la Judée de la vraie foi, de manière à ce que Il s’agit d’une homélie pour la messe du jour de Noël, où étaient lus Héb. 1, 1-8 ct Le 2, 1-14. Comme on le sait, la messe de minuit n’est apparue que tardivement à Milan, suus l'influence de Rome, et n’a eu qu’une importance secondaire (cf. P. Borella, Il rito..., p. 342). Ainsi qu’en témoignent les citations patristiques, le prédicateur s’inspire fortement du commentaire de Bède sur saint Luc, et, à travers lui, de l’hom. VIII de Grégoire sur les Évangiles. 4-8 Cf. Le 2, 1-4. 8-11 Cf. Bèdk, In Lue., I. 2 (CCL 120, 45). 10- U Is. 2, 4. 11- 13 Cf. BÔOR, nom. I, G (CCL 122, 37-38). 13-15 Cf. Bède, In Luc.. I, 2 (CCL 120, 15-16) ; Ambroise, In Lue., II. 36 (SC 15, 88-89). 17-18 Cf. Bède, ibid. (CCL 120, 48). 156 20 SERMON II quatenus Bethlcem, id est domus panis, esse mereamur, illius videlicet qui dicit : Ego sum panis vivus qui de caelo descendi. 2. Ecce narrat evangelium quia cum genuisset beata 25 30 35 40 semper virgo Maria Christum, pannis ipsum involutum reclinaverit in praescpio. Et bene in via nascitur, quia viam nobis ostendere venerat. Voluit in angusto praesepi reclinari, qui venerat nobis regni caeli Ais latitudinem praeparare. Non in sericis vel in auratis pannis, sed in vilibus involvi voluit, qui nobis immortalitatis stolam reddere venerat. Cunis astringi se permisit, qui nostros pedes et manus ad opera bona agenda solvere propera­ verat. Quid ad haec dicendum est, fratres ? Exclamandum est cum psalmista : Quid retribuam Domino pro omnibus quae retribuit mihi 'l Ille quidem invenit calicem quem retribueret, nos vero reddamus quod possumus, id est elemosinas, vigilias, lacrimas, pacem. Dimittamus in nobis peccantibus, ut nostra nobis dimittantur a Deo peccata. 3. Pastores vero qui nascente Dei Filio super gregem suum vigilant et angelos vident, sanctos praedicatores significant, qui quo maiorem habent studium animarum custodiendarum, eo frequentius angelica allocutione relevari merentur. Angelo vero apparente, pastores tur- 24 reclinaverit : -vit Bc Vm |J 25 praesepi : -pio P -pe Vm || 20 reclinari : incli- F P R K 29 cunis : cuius F P R l| 30 properaverat : -paraverat P -peravit R y 30 peccantibus u. n. : petentibus veniam P || a Deo dimittantur **Vm Vm’ II Deo : Domino Bc |( 39 sanctos om. R || vident : -deant F P R | 40 maiorem : maius Bc || habent s. : curam habeat F P R || 11 custodiendarum om. F P R K 42 relevari : revelari R Vm Vm’ || merentur : -remur F || vero Orti. P POUR LA NAISSANCE DU SEIGNEUR 157 nous méritions d’être Bethléem, c’est-à-dire la maison du pain, à savoir la maison de celui qui a dit : « Je suis le Pain vivant descendu du ciel, n 2. Voici, rapporte l’évangile, qu’après avoir mis le Christ au monde, la bienheureuse Marie toujours vierge l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche. Et c'est à juste titre qu’il naît en chemin, lui qui venait nous montrer le chemin. Il a voulu reposer dans une crèche étroite, lui qui venait préparer pour nous les larges espaces du royaume céleste. 11 a voulu être enveloppé, non dans des langes de soie ou tissés d'or, mais dans des langes grossiers, lui qui venait nous rendre la robe de l’immortalité. Il a permis qu’on l’enserrât dans un berceau, lui qui accourait en hâte délier nos pieds et nos mains en vue de l’accomplissement des bonnes œuvres. Que dire devant cela, frères ? 11 faut nous écrier avec le psalmiste : « Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu’il m’a donné ? » Et si le psalmiste peut élever en action de grâces la coupe du salut, donnons pour nous ce que nous pouvons, c’est-à-dire aumônes, veilles, larmes, paix. Pardonnons à ceux qui pèchent contre nous, afin que nos péchés nous soient pardonnes par Dieu. 3. Quant aux bergers qui veillent sur leur troupeau et voient les anges lors de la naissance du Fils de Dieu, ils symbolisent les saints prédicateurs qui méritent d’être d’autant plus fréquemment réconfortés par la parole des anges qu’ils ont un plus grand zèle à garder les âmes. 19- 21 Cf. Bèdb, ibid; Grégoire, Horn. in ev. VIII, 1 (PI. 76, 1104 Λ). 20- 21 Jn 6, 41. 22-24 Cf. Le 2. 7. 24- 25 Cf. BÉDR, ibid. (CCL 120, 50); GnÉGOiitK, ibid. 25- 31 Cf. BÉDR, ibid. (CCL 120. 19). 32-33 Pt. U5, 12-13. 38-49 Cf. Le 2, 8-10. 38-42 Cf. Béde, ibid. (CCL 120, 50); Grégoire. Horn. in ei>. VI U, 1 (PL 76. 1104 B). 158 SERMON Π bantur, quia humanae naturae est ad angelorum aspec­ tum pavere, et bonorum est angelorum consolationem 45 adhibere timentibus. Unde mox pastores alloquitur : Nolite timere. Et subdit quare : Ecce, inquit, evangelizo vobis gaudium magnum, quod erit omni populo. Pulchre dicit : Omni populo, quia de omni populo venerunt ad fidem. 50 4. Uno itaque angelo cum pastoribu loquente, subito multitudo angelorum apparens hanc .vocem emiserit : Gloria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis. In quo facto moraliter monemur, ut uno fratre legente vel docente, vel quodlibet opus bonum 55 agente, multitudo fidelium in laudem Dei prorumpat, ct ad imitandum bonum quod cernit assurgat. Apparente vero Filio Dei in carne, gloria in excelsis Deo canitur et pax in (erra esse hominibus bonae voluntatis dicitur. Simus ergo et nos, fratres, bonae voluntatis, quatenus 60 in pace vivere mereamur. 5. Sensum namque evangelicac lectionis et propter brevitatem diei et prolixitatem divini officii sub brevi­ tate perstrinximus, ut vos monere possimus de his quae ad vestram specialiter salutem pertinent. Monendi enim G5 sumus, ut afflictionem quae supervenit nos propter dis- 47-18 pulchro d. o. p. o/n. Vm || 48 venerunt : -nlunt R || 51 angelorum multitudo Vm Vm’ || emiserit V1 F i’ R: -sit· V* Bc -serunt Vm Vm’ || 54 vel1 o/n. Vm | 55 et οτη. P || 5G cernit : erant F || 57 gloria : -riam P | 59 Simus : Scimus P Bc (I fratres om·. V Bc Vm Vm’ i| G1 et om. P || G3 possimus : -sumui F |i G4 vestram : -trum R 50-56 CL IteDR. ibid. (CCI. 120» 52). 52-53 Le 2, 14. 57-58 Lx 2, 14. POUR LA NAISSANCE DU SEIGNEUR 159 A l’apparition de l’ange encore, les bergers sont saisis de frayeur, car il est propre à la nature humaine d’être troublée par la vue des anges, mais il appartient aux bons anges de consoler ceux qui craignent. C'est pourquoi (l’ange) dit aussitôt aux bergers : « Ne craignez pas. d Et il ajoute pourquoi : « Voici, dit-il, que je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple. » Il dit très bien : « pour tout le peuple », car c’est de tous les peuples que l’on est venu à la foi. 4. Et tandis qu’un ange parle ainsi avec les bergers, une foule d’anges apparaît soudain et fait entendre ces paroles : « Gloire à Dieu au plus haut des cicux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. ·· Ce fait contient pour nous une leçon morale, à savoir que lorsqu'un frère lit ou enseigne, ou accomplit quelque bonne œuvre, c'est toute la foule des fidèles qui doit rendre gloire à Dieu et s’efforcer d’imiter le bien qu’elle discerne. Enfin, au moment où le Fils de Dieu apparaît dans la chair, (les anges) chantent : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux », et il est dit que « la paix est sur la terre pour les hommes de bonne volonté ». Soyons donc nous aussi, frères, de bonne volonté, de manière à ce que nous obtenions de vivre dans la paix. 5. En raison de la courte durée de ce jour comme du long développement de l’office divin ’, nous avons réduit l’explication de la lecture évangélique, afin de pouvoir vous parler de ce qui concerne spécialement votre salut. Car il faut que nous en soyons avertis : les malheurs qui 1. L’ofilce ambrosien du Jour de Noël était· en effet· particulièrement abondant. Il comportait des matines (au sens ancien du terme : un office matutinal, voir infra9 p. 192. note 1) composées de trois longues lurmae. Ce terme qui signifie « troupes » supposerait, d’après une hypothèse de M. Magis­ trat ti, que le clergé n’assistait pas au complet à tout Foflïce, mais y paraissait par groupes successifs; voir DACL, I, 1122-1423, ct P. Borella, //rffo..., p. 231-232. il comportait nus>i un office vespéral plus développé, puisqu'on chantait des doubles vêpres, celles de Noel et les premières vêpres de saint Étienne ; voir P. Borbixa, Il rito..., p. 349. 160 70 75 80 85 SERMON Π sonantiam regum, nostris reputare studeamus peccatis. Ut ergo ct ab ista persecutione ct ab aeterna damna­ tione liberari mereamini, unusquisque quid in se reprehen­ sibile recognoscit, in hac die in qua Filius Dei nascitur, corrigat, id est qui fuit adulter, voveat Deo castitatem; qui avarus, largitatem ; qui ebriosus, sobrietatem ; qui superbus, humilitatem ; qui detractor, caritatem. Voveat et reddat secundum illum psalmi versiculum : Vovete et reddite Domino Deo vestro. Nos fideJter voveamus, ille dabit possibilitatem solvendi. Valde, quippe inhonestum est, fratres, ut ullus sit qui non hodie Domino aliquid offerat. Regibus vel amicis susceptis munera damus, et creatori omnium ad nos venienti nihil dabimus ? Nihil enim a nobis magis requirit quam nosipsos. Offeramus ergo ei nosipsos, quatenus et a praesentibus malis et ab aeternis cruciatibus ipsius ineffabili pietate liberali, in caelestis regni heatitudine suscepti, perpetuo valeamus gaudere. Praestante ipso Domino ac redemptore nostro lesu Christo, cui est honor ct gloria cum Patre et Spi­ ritu sancto per infinita saecula saeculorum. Arnen. 67 ab neterna : ab terrena P || 68 liberari : -re Vm’ || mereamini : -nmur R j quid : quicqtiid 1' P R | 74 reddite pracm. votum R || 77 offerat :-fert R J 81 Uberati : libertati i' || 82 caelestis : -te Γ R || suscepti : suscepisti F‘ suscepti F* ul uid. || 81 honor praem. omnis* F 1’ R. 73-74 Fi. 75, 12. POUR LA NAISSANCE DU SEIGNEUR 161 nous sont survenus à cause dc la dissonance des rois \ sont à mettre au compte de nos péchés. Si donc vous voulez obtenir d’être libérés et de celte persécution et de la damnation éternelle, que chacun, en ce jour où naît le Fils dc Dieu, corrige ce qu’il découvre en lui-même de répréhensible, c’est-à-dire que celui qui était adultère promette à Dieu la chasteté ; celui qui était avare, la libéralité ; celui qui était porté au vin, la sobriété ; celui qui était orgueilleux, l'humilité ; celui qui était mauvaise langue, la charité. Qu’il fasse une promesse ct l'acquitte, conformément à ce verset du psaume : « Faites des vœux avec foi, et acquittez-les au Seigneur votre Dieu. » Faisons des vœux avec foi, il nous donnera, lui, de pouvoir les accomplir. Il serait tout à fait inaccep­ table, frères, qu'il y ait. quelqu’un qui n’offre pas aujour­ d'hui quelque chose au Seigneur : nous donnons des présents aux rois ct aux amis que nous recevons chez nous, et nous ne donnerions rien au Créateur de toutes choses lorsqu’il vient vers nous ? Mais il n’attend rien dc notre part plus que nous-mêmes. Offrons-nous donc nousmêmes à lui, afin que délivrés par sa miséricorde ineffable et des maux présents ct des tourments éternels, admis dans le bonheur du royaume du ciel, nous puissions nous réjouir éternellement. Qu’il nous en fasse la grâce lui, notre Seigneur et rédempteur, .Jésus-Christ, à qui sont honneur et gloire avec le Père et l’Esprit-Saint dans tous les siècles des siècles. Amen. 1. Voir supra, p. SI S4. 14 H. 6 162 SERMON Hl III. SERMO IN EPIPHANIA DOMINI 1. Dies ista ct festivitas quam hodie, fratres, cele­ bratis, ideo epiphania, id est apparitio sive manifestatio appellatur, quia in ea Christus, stella duce, gentibus est 5 manifestatus, et a Iohanne hodie dicitur baptizatus, ct aquam in vinum convertisse narratu . Utinam sicut per stellam novam hodie Christus redemptor noster ostensus est gentibus, ita per caeleste desiderium vestris ipse semper se faciat manifestum cordibus. Et qui a servo 10 suo hodie baptizari voluit, donet vobis ut quod in bap­ tismo promisistis, per humilitatis virtutem servare pos­ sitis. Et qui aquas hodie convertit in vinum, quicquid in vobis insipidum est in spiritalem commutet intellectum. 2. Erigite, fratres, ad Deum nostrum animas vestras, 15 et videte corda et cogitationes vestras, ut pro bonis actibus vestris Deo gratias agatis, et mala vestra longe a vobis proiciatis. Imitamini istos magos, ut eo studio et ardore semper ad ecclesiam veniatis, quo illi desiderio dc longinquis regionibus Christum adoraverunt. Illi Ont été utilisés pour rétablissement du texte les manuscrits F P R V Bc Fd La VI et Vm. Nous avons disposé seulement dc la collation de quelques variantes en ce qui concerne La. 1. In epiphania D. sermo R || Domini add. nostri Yhesu Christi P |] 1 3 sive m. om. Bc || 5 a : ab P || 6 Utinam : Utique R || 9 semper om. V· | se semper *** Bc La’ ' sc om. · V1 ut uid. F P R La1 Fd VI || manifestum ’ F P R î| 10 vobis : no- F P II || 12 in vinum convertit faciat (fuerat F P) — Fd II 13 in1 om. Bc j| vobis : no- Vm || commutet : convertet F P R || 14 Deum : Dominum Vm || nostrum : ves- R ’| 15 ut add. et P R || 17 ut F P R Bc : ct ♦ V Fd La VI Vm pour l’épiphanie du seigneur III. SERMON 163 POUR L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR 1. Ce jour de fête que vous célébrez aujourd’hui, frères, est appelé « épiphanie », c’est-à-dire « apparition » ou « manifestation » : En ce jour, en effet, le Christ fut manifesté aux nations guidées par l’étoile ; il est dit aussi qu’aujourd’hui il fut baptisé par Jean, et l’on rapporte qu’il changea l’eau en vin. Ainsi, de même que par cette étoile nouvelle le Christ notre rédempteur fut aujourd’hui montré aux nations, plaise à Dieu que par un attrait céleste il se fasse lui-même toujours visible à vos cœurs. Puisse-t-il, lui qui voulut aussi être baptisé aujourd’hui par son serviteur, vous donner de pouvoir garder par la force de l’humilité ce que vous avez promis dans le baptême ; lui qui, enfin, changea aujourd'hui l'eau en vin, qu’il transforme tout ce qu’il y a en vous d'insi­ pide en sagesse spirituelle. 2. Frères, élevez vos âmes vers notre Dieu, regardez vos cœurs et vos pensées afin de rendre grâces à Dieu pour vos bonnes actions et de rejeter loin de vous les mauvaises. Imitez les mages, ct mettez toujours pour venir à l'église l’ardeur et l’empressement avec lesquels ils ont désiré et adore le Christ du fond de leurs lointaines contrées. Les lectures de ce jour sont Titc 3, 3-7 ct Matth. 2, 1-12. La litur­ gie fait également allusion au baptême de Jésus (Matth. 3, 13-17) ct au miracle de Cana (Jn 2, 1-11). L’influence de saint Grégoire est très nette dans cette homélie. 4-5 CL Matth. 2, 1-12. 5 Cf. Matth. 3, 13-17. fi CL Jn 2, 1-11. 6-9 Cf. Missel Ambrosicn, Dominica in epiphania. Oratio super populum (Sacram. Bergoin., éd. A. Pared!, η· 196). 12-13 Cf. GRitoomrc, In Ezech., I. hom. VI, 7 (PL 7G. 831 B-C). 1S-19 Cf. Matth. 2, 2. 19-20 CL Matth. 2, 11. 164 20 25 30 35 40 SERMON HI pretiosa munera obtulerunt, et vos offerte illi animas vestras. Si lidcm, spem, caritatem, patientiam, humili­ tatem et castitatem diligitis, delectabilia dona ilii offertis, quia plus Deus vosipsos quam substantiam vestram diligit. Mulli enim sunt qui faciunt elemosinas, et tamen peccare non cessant. Isti tales quasi sua offerunt Deo et seipsos diabolo. Nullam habet Deus cum diabolo partem. Et ideo sive furtum, sive luxuriam, sive odium, sive superbiam et quicquid mali est, a vobis cum Dei adiutorio repellite, ut lotos vos vester creator possideat. Attendite quia Herodes Christum quaesivit, sed ideo non invenit quia male quaesivit. Et vos male quaeritis, si bona opera pro humana laude facilis. Cavete ut taliter quaerendo, et illum non inveniatis et vos pereatis. 3. Magi ad Herodem intrantes stellam perdiderunt. Et vos si ad diabolum accesseritis peccando, lucem spiritalem non habebitis, nisi forte per confessionem el pacnitenliam denuo ab illo recesseritis. Moneo ne intretis ad Herodem, quia melius est peccatum cavere quam emendare. Nam si ipso suadente peccaveritis et per pacnitentiam ab 1110 recesseritis, gratiam perditam recipietis, sicut et magi postquam ab Herode recesserunt, stellam quam perdiderant videre meruerunt. 4. Illi magi et 1res el reges fuisse dicuntur, et tria 20 offerte : ni- Fd V] || 22 dona : bo- Fd La Vi ' illi dona — R offertis 1111 ~~ Fd || 29 repellite : -lalur P || vester : nus- F P R VI l| 30 Christum om. La U 31 male* add. Christum F P R || 32 taliter : a- V Bc Fd La V] Vm || 36 penitentiam ct confessionem ~~ Fd || 37 ad Herodem intretis Vm || 39 si : nisi P ]| ipso add. nos P» |· 13 et* ont. Fd Lu VI Vm || fuisse : esse Fd VI 23-24 Cf. CÉSAine, Serm. XXXIX, 4 (CCL 103, 175). 25-26 Cf. CÉSAIRE, Serm. XXXII, 1 (CCL 103, 139). 30 Cf. Mallii. 2. 3-8. 34 Cf. Mallh. 2. 9. 43-40 Cf. Grégoire, Horn. X. 6 (PL 70, 1112 D. 1113 Λ-R). 43-14 Cf. .Mallh. 2, 11. pour l’Épiphanie du seigneur 165 Ils lui ont offert des présents précieux, offrez-lui quant à vous vos âmes. Si vous pratiquez la foi, l’espérance, la charité, la patience, l’humilité et la chasteté, ce sont des dons très agréables que vous lui offrez, car Dieu vous aime vous-mêmes plus que vos biens. Nombreux sont ceux qui font des aumônes et cependant ne cessent de pécher. Ceux qui agissent de la sorte offrent pour ainsi dire leurs biens à Dieu et s’offrent eux-mêmes au diable. Dieu n’a aucune part avec le diable. C’est pourquoi donc vol, luxure, haine, orgueil et tout ce qui est mal, écartez-le de vous avec l’aide de Dieu, afin que votre créateur vous possède tout entiers. Notez qu’Hérode a cherché le Christ, mais il ne l’a pas trouvé parce qu’il l’a mal cherché. Vous aussi cherchez mal, si vous faites de bonnes œuvres pour en tirer considération de la part des hommes. Prenez garde qu’en cherchant ainsi vous ne le trouviez pas et périssiez. 3. Les mages perdirent l’étoile en entrant chez Hérode. Et vous de même, vous n'aurez fias la lumière spirituelle si vous vous approchez du diable par le péché, à moins de vous en écarter à nouveau par la confession et la péni­ tence. Je vous exhorte à ne pas entrer chez Hérode, car il est mieux d’éviter le péché que de le corriger. Si cepen­ dant il vous arrivait de pécher, séduits par le diable, vous pourriez retrouver la grâce perdue en vous écartant de lui par la pénitence, de même que les mages, après s’être écartés d’Hérode, obtinrent de voir l’étoile qu’ils avaient perdue. 4. Ces mages, dit-on, étaient trois *, et ils étaient rois1 2, 1. Le nombre des mages a varié à l’époque ancienne où l’on en comptait tantôt deux, tantôt quatre ou trois ; saint Léon parle couramment de trois comme d’une opinion connue et admise ii son époque. Voir sur ce point DACL. X. 991. 2. Leur qualification de rois tient à une remarque faite en passant et gratuitement par Tcrtullicn : · De illo autem tunc auri munero etiam David. Et dabitur illi ex auro Arabiuc» et rursus reges Arabum ct Saba munera oiTcrent illi : nam et magos reges habuit fere Oriens · (Ada. Iudcos> c. IX ; Ada. Marcionem. III, c. XIII ; De idololatria, c. IX); voir DAGi-, X» 985. 166 45 50 55 60 SERMON UI munera obtulerunt, quoniam verum Deum et regem et verum hominem in carne mortali apparuisse cogno­ verunt. Et vos, fratres, offerte illi aurum caelestis sapien­ tiae et thus mundae orationis et myrram perfectae mortificationis. 5. Et sicut illi per aliam viam reversi sunt in regionem suam, ita et vos qui a paradiso recessistis superbiendo, ino­ boediendo et cibum prohil itum comedendo, curate illuc per humilitatem et obqcdicntiain atque abstinen­ tiam redire. Vita ista praesens peregrinatio est, patria vero nostra paradisus est. Et quia nimis stulti sunt qui exilium pro patria diligunt, vos despicite hanc miseram et incertam vitam, ut pervenire valeatis ad patriae caelestis felicitatem certissimam. Ad hoc namque Filius Dei de caelo venit ad terras, ut vos cius exempla sequendo potuissetis de terra in caelum ascendere. Quod ipse vobis concedat cuius regnum et imperium sine fine permanet in saecula saeculorum. Anien. 47 myrram : mur- R ,| 54 nimis : minus Vm i| 55-56 incertam v. ct miseram Vm y 58 venit : descendit Fd La VI || ut : et Vm || vos : nos V || 59 in : ad R H 60 vobis : no- F P R || sine fine om. Bc pour l’épiphanie du seigneur 167 et ils offrirent aussi trois présents, car ils avaient reconnu l'apparition dans la chair mortelle de celui qui est vrai Dieu ct roi ct vrai homme *. Vous aussi, frères, offrez-lui l’or de la sagesse céleste, l’encens de la prière pure et la myrrhe de la parfaite mortification. 5. Et de même que les mages retournèrent dans leur pays par un autre chemin, vous aussi qui vous êtes écartés du paradis en vous montrant orgueilleux, en désobéissant ct en mangeant la nourriture défendue, prenez soin d'y retourner par l’humilité, l’obéissance et l'abstinence. Cette vie présente est un séjour à l’étranger ; notre vraie patrie, c’est le paradis. Et s’il existe trop d’insensés pour chérir l’exil au lieu de la patrie, méprisez quant à vous cette vie malheureuse et peu sûre, afin de parvenir au bonheur très sûr de la patrie céleste. Car c’est pour cela que le Fils de Dieu est venu sur la terre, afin qu'en suivant scs exemples, vous puissiez monter de la terre dans le ciel. Que lui-même vous l’accorde, lui dont le royaume et l’empire demeurent sans fin dans les siècles des siècles. Amen. 49-50. Matth. 2, 12. 49-54 Cf. Guégoire, Horn. X, 7 (PI. 76, 1113 C-D). 1. C’est à saint Irénée que l’on doit le premier développement sur le symbolisme des présents: Ado. haeres. III. 9. 2; SC 34, 156-157. Voir DACL, X, 985. 168 SERMON IV IV. SERMO IN SEPTUAGESIMA 1. Redimite vos, dum vos pretium habetis. Quando novum tempus, fratres carissimi, inchoatis, vestram vitam renovare debetis. In toto anno non dicitur ulla 5 dies septuagesima, nisi praesens dominica, nec sexage­ sima, nisi sequens dominica ; neque quinquagesima, nisi abhinc tertia dominica; nec quadragesima, nisi abhinc quarta dominica. Et quia nova nomina hoc tempus habet, ideo omnis Christianus renovare vitam suam debet. 10 Hinc enim admonet apostolus, dicens : Renovamini spiritu mentis ; item : Etsi exterior homo noster corrum­ pitur, tamen interior renovatur de die in diem. Nam sicut renovatur qui de malo transit ad bonum, ita renovatur qui de bono transit ad melius. 15 2. Qui de luxuria vel qualibet immunditia transit ad castitatem, vitam suam renovavit. Qui aliena rapere iniuste consueverat, si sua coeperit misericorditer dis­ tribuere, vitam suam renovat. Qui superbus ad humili­ tatem transierit, et qui amabat detrahere fratribus, si Ont été utilisés pour l'établissement du texte les manuscrit» F P R V Bc Fa Pa Pb Pn Rg Vm et We. 1. In septuagesima sermo — R || septuagesima j>racm. ipsa P | 2 vos1 add. fratres Vm || vos1 om. F P R Pb Pn Vm | 3-1 vitam vestram ~~ Vm || 5 dies : dic V Fa || nisi praesens <1. Pa Pn i. mg. nisi hodierna dominica Vm nisi in hoc die Fa o/n. I·’ P R V Bc Pb || ncc : neque Pn I. mg. || 5-6 nee sexagesima n. s. d. om. Pa || 6 nisi1 add. presens el Bc Pb || ncque add. in F P H II 7 nec F P R V Bc p. core. Fu : neque Pa Pb Pn Vm || 8 nomina nova Pb | 9 suam orn. R ;| debet vitam s. Pa Pn || 11 mentis add. vestrae Bc Pn || exterior : -nis F P -rius R | 13 transit : -siit V Be Vm || 17 consueverat : -ril R || coeperit : -pit Pb || 18 renovat : -vavlt Pa Pb Pn POUR LA SEPTUAGESIME IV. SERMON POUR LA 169 SEPTUAGÉSIME 1. Rachetez-vous pendant que vous avez l’argent. Au moment, frères très chers, où vous commencez un temps nouveau, vous devez renouveler votre vie. Il n’est pas de jour dans toute l'année qui soit appelé Septuagésime, sinon le dimanche présent ; Sexagesime, sinon le dimanche suivant ; Quinquagésime, sinon le troisième dimanche à partir de maintenant, et Quadragésime, sinon le quatrième dimanche à partir de mainte­ nant. Et puisque ce temps a des noms nouveaux, tout chrétien doit renouveler sa vie. C’est pourquoi l’apôtre en effet nous exhorte en disant : « Renouvelez-vous par des pensées toutes spirituelles »; et aussi : a Bien que l'homme extérieur en nous s’en aille en ruines, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. » Or de même que se renouvelle celui qui passe du mal au bien, de même se renouvelle celui qui passe du bien au mieux. 2. Qui passe de la luxure ou de quelque impureté que ce soit à la chasteté a renouvelé sa vie. Qui avait l’habitude de voler les biens d’autrui, s’il se met à distri­ buer les siens par charité, renouvelle sa vie. Qui était orgueilleux et passe à l’humilité, qui avait coutume de calomnier ses frères et commence à les aimer, sans aucun Les lectures liturgiques du jour sont les lectures romaines, / Cor. 9, 24 - 10, 5 et Maith. 20, 1-16. On notera l’influence de l’hom. XIX de saint Grégoire. 2 Cf. Ci-saibe, Serm. 33. 3 {CCL 103, 145). 10- 11 Éphés. 4, 23. 11- 12 II Cor. 4,16 ( Vulg. : licet is qui foris est, noster homo corrumpatur, tomen i» qui intus est renovatur de dio in diem). 170 20 25 30 35 40 SEHMOX IV coeperit fratres diligere, sine dubio renovat vitam suam, quia qui erat membrum diaboli male vivendo, incipit cssc in corpore novi hominis, id est Domini nostri lesu Christi, per fidem rectam et bonam operationem. Fre­ quenter audistis, fratres, duos esse homines, id est Adam et Christus ; ille dicitur vetus, iste dicitur novus. Et ideo qui malus est, vetus est, imitando illum qui fuit in paradiso superbus ct inoboediens. Qui vero bonus est, novus est, sequendo illum qui dicit : Discite a me quia mitis sum et humilis corde, et de quo apostolus ait : Fac­ tus est oboediens usque ad mortem. 3. Sed quia hoc tempus novum nomen habet, ad­ monemus illos qui veteres sunt male vivendo, sint novi bene conversando. Admonemus illos qui iam novi sunt per bona opera renovari studeant in hoc novo tempore per opera meliora. Qui Verbi gratia novus est per castitatem cessando a malo opere, renovetur cessando ab ipsius operis delectatione. Similiter qui humilis et oboediens et misericors ct patiens est, renovetur ncccsse est orando quotidie ct proficiendo in ipsis virtutibus, secundum illud quod scriptum est : Ibunt de virtute in virtutem. 20 fratres ceperit Fa Vm || 23 Frequenter add. enim Pb | 24 fratres add. karissimi Pa Pb Pn | id est om. R || 25 dicitur’ : vocatur F P R om. Bc || 26 est* om. F. P. R. || 27-28 Qui novus vero bonus est ~~ Pa || 28 a me om. Vm [| 29 dicit apostolus Bc |j 31 nomen : non Fa Pa | habet : hcc P || 32 vivendo add. ut Bc Pa | sint : sunt P || 34 opera add. ut P || 35 Qui (verbi g. qui —) We* i. mg. : om. F P R V Bc Fa Pu Pb Pu Rg Vm |] 37 ab om. P || operis : -re R praan. corporis F || 38 est add. ut in melius Bc’ ,· 38-39 cotidie necesse e. — Pb || 39 ipsis : -sius V Fa Vm 24-25 28- 29 29- 30 40-41 Cf. 1 Cor. 15, 45 ; Coi. 3, 9-10 ; Pom. 6,4-7. Matth. 11, 29. Phil. 2, 8. Ps. 83, 8. POUR LA SEPTUAGÉSIME 171 doute renouvelle sa vie, car s’il était membre du diable par sa vie mauvaise, il fait partie désormais par la foi et les bonnes œuvres du corps de l’homme nouveau, c’est-à-dire de notre Seigneur Jésus-Christ. Vous l'avez entendu souvent, frères, il y a deux hommes, c’est-à-dire Adam et le Christ : celui-là est dit le vieil homme, celui-ci est dit l'homme nouveau. Qui donc est mauvais est vieux, parce qu’il imite celui qui fut dans le paradis orgueilleux et désobéissant1. Qui est bon au contraire est nouveau, parce qu’il suit celui qui dit : a Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur », et dont l’apôtre aussi déclare : « Il se fit obéissant jusqu’à la mort. » 3. Mais puisque ce temps a un nom nouveau, nous exhortons ceux qui sont vieux par une vie mauvaise à être nouveaux par une bonne conduite. Ceux qui déjà sont nouveaux par leurs bonnes œuvres, nous les exhor­ tons à se renouveler avec ardeur en ce temps nouveau par des œuvres meilleures. Celui qui, par la grâce du Verbe 2, est nouveau par la chasteté et a renoncé aux œuvres mauvaises, qu'il se renouvelle en renonçant même à la jouissance intérieure de ces œuvres. Et pareil­ lement celui qui est humble, obéissant, miséricordieux, patient, il est nécessaire qu’il se renouvelle par la prière quotidienne et le progrès dans les vertus elles-mêmes, selon ce qui est écrit : « Ils iront de vertu en vertu. » 1. Ix· thème de la désobéissance d’Adam était présent à la liturgie de la Scptuagésimc et du carême. Voir O. RoV&SgAU, « Péché ct pénitence dans l’année liturgique » dans Im Maison-Dieu, 55 (1958), p. 64-C7. Le jeûne du carême a pour but de réparer l’intempérance ct la désobéissance du premier homme, ainsi que l’exprime la préface ainbrosiennc de la Quinquagésime : • Aeterne Deus, inluminator ct redemptor animarum nostrarum, qui nos per primum Adam abstinentiae lege violata paradiso electos fortioris leiunil remedio adnmique patriae bcatltudbicm per gratiam revocasti ; nosque pia institutione docuisti quibus observationibus liberemur, per Christum Dominum nostrum · (Sacram. Bergom., éd. Λ. Psiredi, n° 278). 2. L’exprcsslon Verbi gratia n’est pas inconnue, puisqu’on la trouve, par exemple, dans un texte du ms. de Turin, B. N., F II 20, f. 21 lv. On pourrait aussi conjecturer Qui Dei gratia. 172 45 50 55 60 SERMON IV 4. Nemo vestrum, carissimi, securus sit quia baptizatus est, quia sicul non omnes qui in stadio currunt, accipiunt bravium, id est munus, sed ille qui prius cur­ rendo pervenit, ita non omnes qui habent fidem salvan­ tur, sed illi tantum qui in bono quod inchoaverunt opere, perseverant. Et sicut ille qui adversus alterum pugnat ab omnibus se abstinet, ita et vos ab omnibus vitiis absti­ nere debetis, ut diabolum, vestrum persecutorem, supe­ rare possitis. Miseri homines cui., periculis vitae suae et immensis laboribus serviunt regi terreno pro beneficio cito transituro et perituro ; quare vos non serviatis regi caelesti pro regni beatitudine? Iam quia per fidem ad vi­ neam, id est ad sanctae ecclesiae unitatem vocati estisa Do­ mino, ita vivite, ita conversamini, ut denarium, id est regni caelestis felicitatem, Deo largiente, accipere valeatis. 5. Nemo desperet dc magnitudine peccatorum suorum, dicendo : Mulla sunt peccata mea, in quibus usque ad senectutem et decrepitam aetatem perseveravi, iam pro­ mereri non potero indulgentiam, maxime quia peccata me dimiserunt, non ego illa. Absit ut talis de Dei mise­ ricordia desperet, quia alii prima hora, alii tertia, alii sexta, alii nona, alii undecima ad Dei vocantur vineam, id est alii in pueritia, alii in adolescentia, alii in iuventute, 44 id est : et stet F stet P istet R a, corr. || 46 quod om. 1’ P R || 47 alte· rum : alium Vm [| pugnat : purgat F pugnant Vm || 48 se abstinet i. c. v. a. o. om. F P R II et om. Pa Pb || 51 serviunt :-vitis Bc || terreno : aeterno Fa || 52 cito o/n. P 1*0 | transituro : -torio Pb || serviatis : -vatis P -vitis Bc || 53 caelesti : -tis F P R V | pro odi. F PR | regni pracm. aeterni Bc Pb |J pro beatitudine aeterni regni Pb || beatitudine : -nem F || per fidem om. R || 5-1 ad om. P || 57 de magnitudine p. s. desperet Pb || 59 iam odi. R || 64 id est : idem F P Bc | in1 : a R om. Pn 43-44 Cf. 1 Cor. 9. 24. 48 I Cor. 9» 25. 53-54 Cf. Matth. 20, 1-16. 61- 66 Cf. GitfmoiRE, Horn, in ev., XIX, 2 (FL 76, 1155 B). 62- 63 Cf. Mfitth. 20, 1-16. POUR LA SEPTUAGESIME 173 4. Qu’aucun d’entre vous, bien-aimés, ne se croit en sécurité sous prétexte qu’il est baptisé, car de même que ceux qui courent dans le stade ne reçoivent pas tous le bravium, c’est-à-dire le prix de la victoire, mais celui-là seul qui est arrivé le premier dans la course, de même ne sont pas sauvés tous ceux qui ont la foi, mais ceux-là seulement qui persévèrent dans les bonnes œuvres qu’ils ont commencées. Et de même aussi que celui qui lutte contre un autre « s’abstient de tout », ainsi vous-mêmes devez-vous vous abstenir de tous les vices, afin de pou­ voir vaincre le diable, votre adversaire l. De malheureux hommes servent un roi terrestre au péril dc leur vie et moyennant d’énormes difficultés pour un bénéfice très vite passé et disparu ; pourquoi ne serviriez-vous pas le roi du ciel pour obtenir le bonheur du Royaume? Et puisque déjà par la foi le Seigneur vous a appelés à sa vigne, c’est-à-dire à l'unité de la sainte Église, vivez, conduisez-vous de telle sorte que, grâce à la libéralité divine, vous puissiez recevoir le denier, c’est-à-dire le bonheur du royaume céleste. 5. Que personne ne désespère à cause de la grandeur de scs péchés, et ne dise : Nombreux sont les péchés dans lesquels j'ai persévéré jusqu’à la vieillesse et l'extrême vieillesse, je ne pourrai plus désormais obtenir le pardon, surtout que ce sont les péchés qui m'ont laissé, non pas moi qui les ai rejetés. Que celui-là ne désespère absolu­ ment pas de la miséricorde divine, car les uns sont appelés à la vigne dc Dieu à la première heure, d’autres à la troisième, d’autres à la sixième, d’antres à la neuvième, d’autres à la onzième, c’est-à-dire que les uns sont conduits au service de Dieu dans l’enfance, d’autres dans 1. Le temps du carôme est le temps dc la lutte, du combat chrétien. Voir O. Koi sskau. url. cit., p. 71-74. C’est le sens dc l’oraison saper sindonem de la Sexagésimc : < Concede nobis, Omnipotens Dcus, présidia militac Christianae sanctis inchoare ieiuniis ut contra spiritales nequitias pugnaturi, continentia salutaris muniamur auxiliis · (.Socru/n. ttergom.. éd. A. Pared!, η· 271). 174 SERMON IV 65 alii in senectute, alii in decrepita aetate ad Dei servi­ tium pertrahuntur. 6. Et sicut nullus desperare debet in quacumque aetate sit, si ad Deum converti voluerit, ita nullus pro sola fide securus esse debet, sed potius pertimescere hoc 70 quod dicitur : Mutti enim sunt vocati, pauci vero electi. Quod vocati sumus per fidem, novimus, sed si sumus electi, nescimus. Tanto ergo debet unusquisque humilior esse, quanto si sit electus ignorat. 7. Concedat vobis omnipotens Deus, ut non sitis de 75 illorum numero qui mare rubrum sicco vestigio transie­ runt et manna in deserto manducaverunt ct potum spiri­ talem biberunt, et propter murmurationem suam in eremo perierunt, sed de illorum qui terram repromissionis intraverunt et fideliter in ecclesiae vinea laborando, 80 denarium perpetuae beatitudinis percipere meruerunt, quatenus cum capite vestro Christo vos qui eius membra estis, possitis regnare per infinita saecula saeculorum. Arnen. 65 in1 om. F || servitium : -tin F R ! ' 66 pertrahuntur (protrahuntur R) praem. non F P R1 || 68 voluerit : -rint Fa | 69 pertimescere : timere Bc || 72-73 esse unusquisque h. F P R esse humilior Pa Pn Vm [ 73 esse ozn. Be y 78 de om. R | 79 vinea : -nm Bc ]| 80 perpetuae b. οτη. Bc || 81 quatenus om. R || vestro : vero R || 81-82 estis membra eius Pn POUR LA SEPTUAGESIME 175 l'adolescence, d’autres dans la jeunesse, d’autres dans la vieillesse, d’autres dans l’extrême vieillesse. 6. Et de même que personne, quel que soit son âge, ne doit désespérer s’il veut se convertir à Dieu, personne non plus ne doit se croire en sécurité en raison de sa seule foi, mais doit bien plutôt redouter ce qui est dit : a Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. » Que nous soyons appelés par la foi, nous le savons, mais si nous sommes élus, nous l’ignorons. Chacun doit donc être d’autant plus humble qu’il ignore s’il est élu. 7. Que le Dieu tout-puissant vous accorde de ne pas être du nombre de ceux qui traversèrent la mer Rouge à pied sec, mangèrent la manne dans le désert, burent le breuvage spirituel, ct périrent cependant à cause de leurs murmures dans le désert, mais du nombre de ceux qui entrèrent dans la terre promise ct obtinrent en tra­ vaillant fidèlement dans la vigne de l’Église de recevoir le denier du bonheur éternel, de sorte qu’avec le Christ votre tête vous puissiez, vous qui êtes ses membres, régner dans tous les siècles des siècles. Amen. 68-72 Cf, GRéGOlRB, /font. in eo., XIX, 6 (PL 76, 1158 A). 70 Matlh. 20, 16. 75-77 Cf. I Cor. 10, 1-5. 176 SERMON V V. SERMO IN SEXAGESIMA 1. Adest tempus, carissimi fratres, quod sexagesima vocatur. Et ideo necesse est ut vita mutetur, mores corrigantur, mundus despiciatur, et caelestis patria 5 ardentius diligatur, nam senarius numerus, a quo sexaginta et sexagesima et sexcenti et sex milia derivantur, perfectionem significat. Hinc est t,uod ille qui sexta die fecit hominem, in sexta aetate et sexta feria et sexta hora illum voluit redimere. Unde quia iam septuagesimam 10 celebrastis, et hodie sexagesimam celebratis, ac deinde quinquagesimam et quadragesimam, Deo propitio, cele­ braturi estis, istorum nominum misteria vobis mani­ festare debemus. 2. Quadragesima enim sex septimanas habet, cui addi15 dit Thelcsphorus pontifex septimam hebdomadam, et Le texte est établi Λ partir des manuscrits F P R V Be Fa Am Pa Pn Rg St Va et Vm. Dans le ms. de Stuttgart, les dernières lignes (et a quinque, quinquagesima... septuagesima octo) ont été grattées. On lit à la place, écrits par une première main, les mots Et vérité et les deux lettres T E. Suivent deux lignes de signes inscrits par une autre main. Au-dessous, enfin, de la première main, le mot conditor. Manque également la dernière phrase du paragraphe 3 : Quod omni devotione... saeculorum. Amen. Le ms. Va présente de nombreuses variantes, dont plusieurs manifestement fautives, qui Λ elles seules grossiraient l’apparat du tiers. C’est pourquoi nous ne donnerons pour ce codex que les variantes communes avec d’autres manuscrits. On omettra égale­ ment les leçons du ms. Wo comme pour l’homélie précédente. I. In sexagesima sermo R J 2 fratres carissimi — Pa St Vm |j 4-5 attentius caelestis patria Vm J| diligatur ardentius -'· St |) 6 ct sexagesima om. St D derivantur : diriguntur St || 9 ilium : ipsum St || voluit ilium — Vm || quia Pn Va : qui F P R V Be Fa Pa St Vm | 11-13 quinquagesimam POUR LA SEXAGESIME V. SERMON POUR LA 177 SEXAGÉSIME 1. Voici, frères très chers, le temps qu’on appelle Scxagésime. Aussi bien est-il nécessaire que la vie soit changée, les mœurs corrigées, le inonde méprisé et la patrie céleste plus ardemment aimée, car le nombre six d’où dérivent soixante, Sexagésime, six cents et six mille, signifie la perfection. De là vient que celui qui a fait l’homme le sixième jour, a voulu aussi le racheter au sixième âge, le sixième jour de la semaine et à la sixième heure *. Et puisque vous avez célébré la Septuagésime, que vous célébrez aujourd’hui la Sexagésime et allez célébrer ensuite, si Dieu le permet, la Quinquagésime et la Quadragésime, nous devons vous faire connaître la signification symbolique de ces noms. 2. Le carême a six semaines. A celles-ci le pontife Thélesphore ajouta une septième semaine 1 2, et ce temps celebraturi et quadragesimam Deo p. estis Vm || 11-12 celebraturi propi­ tio B K 13 debemus : -bentur Vm || 14 enim om. St || 15 pontifex : papa Pa Pn 5-9 Cf. Augustin· De Gen. ad lia., IV, 7, 14 (PL 34, 301).. 14-13 Cf. Charlemagne, Epist. ad Albinum (Monum, German, hist.. Epist.. IV. η· 144. p. 228-230, Dümmler). 1. Saint Augustin développe avec insistance la même Idée : la vertu du chiffre six ne vient pas de ce que Dieu a créé le monde en six Jours, mais Dieu a créé le inonde on six jours, parce que ce nombre six est parfait. Voir H. de Lubac, Exégèse médiévale, t. IV, Paris 1964, p. 20. 2. Comme sa source, l’auteur attribue au pape Thélesphore l’institution do la Quinquagésime. Cette opinion était appuyée vraisemblablement sur les Fausses décrétales qui contenaient deux décrets dans ce sens. Voir le Liber Pontificalis, éd. L. Duchesne, I, 129. Mais elle n’est pas fondée en réalité puisque la Quinquagésime n’est apparue dans l'Église d’Occidcnt qu’au début du vi· siècle ; cf. A. Chavasse, · Le cycle pascal >,dans L*Église en prière, Paris 1961. p. 702, 707. 178 20 25 30 35 SERMON V vocatum est hoc tempus quinquagesima. Deinde ab aliis addita est octava septimana, et vocatum est ipsum tempus sexagesima. Postmodum vero addita est nona hebdomada, et dicta est septuagesima. Quoniam sicut a quattuor quadragesima et a quinque quinquagesima et a sex sexagesima et a septem septuagesima dicitur, unde si quis modo adderet decimam septimanam, non eam vocaremus decagcsimam, sed octogesimam, servato numeri ordine, quia post septem a quo septuagesima sunt octo. 3. Quadragesima ideo servatur, quia Moyses ct Helias et Salvator quadraginta diebus et noctibus iciunasse leguntur. Quinquagesima ideo a quibusdam servatur, in qua sunt quinquaginta dies, quia si subtraxeris septem dominicas, non amplius remanent in abstinentia nisi quadraginta et duo dies ; et in ipsis duobus diebus alii iciunant, id est in cena Domini ct in sabbato sancto, alii non. Sexagesima ideo celebratur, in qua sunt octo heb­ domadae et dies sexaginta, quia si subtraxeris octo domi­ nicos dies et octo quintas ferias, quadraginta solummodo 16 est om. F P R l[ quinquagesima : -mnm Fa || 17 ipsum : -sius Fa Pa Pn hoc Vm || 19 dicta : -tum St Va || 20 et a quinque q. om. F P R Fa Pa Va j| 21 et’ : ita Va ita ct Fa [] sex ont. P || 23 vocaremus : -camus Pa || 25 sunt : sint R || octo : septem Pa || 26 quia : quid F || 28 Quinquagesima add. vero F [| 30 non : vero P '| remanent : -net St || 31 duo : -os V Va Vm || diebus om. Pa | 32 id est om. R || in cena pracm. alii R || in* om. R || 32-33 id est in cena...alii non : alii vero non id est... sancto · V* || alii non Pa Pn : om. F P R V1 Be Fa St Va Vm || 34 quia Bc Vm : om. F P R V Fa Pa St Va || 35 solummodo : solum R 26-27 Cf. Ex. 34, 23 ; I Rois 19. 8 ; Matth. 4, 2. 1. Le Thesaurus linguae Minae, Lipsiac 1910, ne donne pas d’autre référence que notre homélie en co qui concerne ce terme. POUH EA SEXAGESIME 179 fut appelé Quinquagésime. Par la suite, d’autres ajoutè­ rent une huitième semaine, et ce temps fut lui-même appelé Sexagesime. Plus tard fut ajoutée une neuvième semaine, et elle fut dite Septuagésime. Et de même que Quadragesime tire son nom de quatre, Quinquagésime de cinq, Scxagésiine de six et Septuagésime de sept, de même si quelqu’un devait ajouter une dixième semaine, nous ne l’appellerions pas « Décagésime 1 », mais « Octogésime », de manière à conserver l’ordre des chiffres, puisque apres le sept d’où est tiré Septuagésime vient le huit. 3. On observe le carême, parce que Moïse, Élic et le Sauveur ont jeûné quarante jours et quarante nuits, ainsi qu’on le lit dans l’Êcriture. Certains observent la Quinquagésime qui comprend cinquante jours, car si l’on soustrait sept dimanches, il ne reste plus que quarante-deux jours de jeûne2; dans ces deux derniers jours d’ailleurs, c’est-à-dire la Cène du Seigneur et le samedi saint, certains jeûnent, d’autres non. Si on célèbre la Sexagésimc qui comprend huit semaines et soixante jours 3, c’est parce qu’il ne reste que quarante jours de 2. Le calcul des Jours de jeûne est d’ailleurs plus précis dans la lettre de l'empereur· qui tient compte explicitement du jour de Pâques lui-même· que dans Thorn. V. On le remarque nettement dans le cas de lû Septuagésime : les deux documents comptent neuf semaines dc la Septuagésime à Pâques, c'est-à-dire 64 jours (en comptant le jour d’arrivée ). Or si l'on retire 9 dimanches, 9 jeudis cl 9 samedis, il ne reste plus, selon Thorn. V, que 36 jours de jeûne : l’auteur a donc retiré aussi, mais il ne le dit pas, le jour dc Pâques lui-même, tandis que la lettre de Charlemagne contient cette précision : Ex quibus si de unaquaque ebdomada tres praefatos subtraxeris dirs rl [uschalem meratissimum^ triginta sex dies in abstinentia remanent. 3. Il faut corriger ct lire très vraisemblablement quinquaginta septem comme il ressort du parallélisme avec la Quinquagésime ct la Sexagésimc : Quinquagésime : 7 .semaines 49 jours + Pâques — 50 jours. Si l’on retire 7 dim. + Pâques, il reste 42 Jours. Sexagésimc : 8 semaines — 56 jours + Pâques — 57 jours. Si l’on retire 8 dim. + S jeud. 4- Pâques, il reste 40 jours. Septuagésime : 9 semaines = 63 jours + Pâques = 64 jours. Si Ton retire 9 dim. -r 9 jeud. + Pâques, il reste 36 jours. 180 SERMON V dies remanent ieiunii. Septuagesima vero a qua usque in pascha sunt novem septimanae, id est sexaginta quattuor dies, ideo ab aliquibus celebratur, quia si subtraxeris novem dies dominicos propter Domini resurrectionem, et 40 novem quintas ferias propter dominicam cenam, et totidem sabbata nc videamur sabbatizare cum ludeis, non amplius quam triginta sex remanent dies ad ieiunandum. Quos omni devotione ipse nos observare concedat qui vivit et regnat cum Deo Patre in unitate Spiritus 45 sancti per cuncta saecula saeculorum. Arnen. 36 remanent dies w R || a om. F || 37 sunt : sint R || novem sunt St || sexnginta : septuaginta R | quattuor : 1res Bc» || 39 dominicos dies st Va Vm II resurrectionem Domini Pn || -11 sabbata F Bc Fa Pa Pn Vm : sabatn It sabatha P sapata St' sapatl St’ sabbati V Va j| ludeis: videtis Vm || 42 quam triginta : quadraginta Bc | sex prném. ct Pn St | «lies remanent ~~ Pa St Va Vm || 13 omni : cum P cum omni Vm || nos F P R V Bc : vos · Fa Pa Pn Va Vm vobis Fu || observare : con- Va Vm || 45 cuncta : omnia Pn POUR LA SEXAGESIME 181 jeûne lorsqu’on soustrait huit dimanches et huit jeudis. Certains célèbrent la Septuagesime, à partir de laquelle il y a neuf semaines jusqu’à Pâques, c’est-à-dire soixantequatre jours, car si l'on soustrait neuf dimanches à cause de la résurrection du Seigneur, et neuf jeudis à cause de la Cène, et autant de sabbats pour ne pas paraître « sabbatiser » avec les .Juifs *, il ne reste plus que trente-six jours de jeûne 3. Qu’il nous accorde de les observer avec beaucoup de piété, lui qui vit et règne avec Dieu le Père dans l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen. 1. Pour ne pas paraître · sabbntiscr · avec les Juifs : peut-être faut-il comprendre : pour ne pas paraître jeûner avec les Juifs. On croyait, en effet, Λ tort, dans le monde gréco-romain ancien que les Juifs jeûnaient le jour du sabbat. Voir E. SciifïRRR, Geschtchte des jüdischen Volke* im Zeitaltcr Jesu Chris!i, p. 298, note 23. Nous remercions M. C. Perrot d’avoir attiré notre attention sur ce point. 2. L’auteur ne précise pas explicitement les raisons qui ont entraîné l'extension du jeûne de carême. D’après la lettre de l'empereur, celle-ci tient au fait que l’on ne jeûnait pas le dimanche et, dans certaines Eglises, le Jeudi, voire même Je samedi, et du désir de donner â Dieu la dîme des Jours de l’année. Voir, par exemple, Grégoirb, Horn. XVI, 5; PL 76, 1137. 182 SERMON VI VI. SERMO IN QUINQUAGESIMA 1. Ecce appropinquant dies sancti et tempus accepta­ ble, fratres carissimi, de quo scriptum est : Ecce nunc tempus acceptable, ecce nunc dies salutis. Ideo sollici­ 5 10 15 20 tiores vos esse oportet in vigiliis, in iéiuniis, in elemosinis et orationibus. Qui usque modo elemosinam fecit, amplius his diebus faciat, quia sicut aqua extinguit ignem, ita e.temosina extinguit peccatum. Qui usque modo ieiunavit ct oravit, modo amplius ieiunct et oret, quia sunt quaedam peccata quae non dimittuntur nisi per orationem et ieiuniurn. Si quis iram tenet adversus alterum, dimittat ei ex corde. Si quis ab aliquo iniuste aliquid abstulit, reddat ei a quo abstulit, si cupit Deum propitium habere. Nam quamvis omni tempore Christianus a maledictio­ nibus, a conviciis, a iuramentis et risu nimio atque verbis otiosis se abstinere debet, maxime tamen his sanctis diebus, qui ad hoc constituti sunt ut peccata totius anni in his quadraginta diebus per paenilentiam deleantur. 2. Credite et firmissime credite, fratres, quia si in his diebus puram confessionem feceritis et taliter, sicut diximus, pacnitucritis, omnium peccatorum vestrorum Ont été vus les manuscrits F P R V Be Fa VI Vin cl Va. Cette courte homélie ne fait aucune allusion aux textes du jour, II Cor. 6,14 - 7,3 et Matlh, 13, 24-43. Elle est toute tournée vers le début du carême, et rappelle les œuvres traditionnelles de la pénitence, l'aumône, la prière et le jeûne. 5 in* : pracm. et Fa 'J in* : et P ef in Vm || 12 iniuste om. R '| 13 si cupit D. p. 11. reddat ei hoc quod abstulit Fa Vm |· 15 a* : ab P || 17 diebus sanctis Vm H peccata : -ti F |' 18 anni : cum F || 20 firmissime : ferventis- P || 21 puram : vestnun Vm POUR LA QUINQUAGESIME VI. SERMON POUR LA 183 QUINQUAGÉSIME 1. Voici, frères très chers, qu’approchent les jours saints et le temps favorable dont il est écrit : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. » Il faut donc que vous soyez plus généreux pour les veilles, les jeûnes, les aumônes et les prières. Que celui qui a fait l’aumône jusque-là, la fasse davan­ tage en ces jours, car « de même que l’eau éteint le feu, de même l’aumône éteint le péché ». Qui a jeûné et prié jusque-là, qu’il jeûne maintenant et prie davantage, car il est certains péchés qui ne sont remis que « par le jeûne et la prière ». Si quelqu’un garde de la colère contre un autre, qu’il lui pardonne avec cœur. Si quelqu’un a pris injustement quelque chose, qu’il rende à celui auquel il a pris s’il désire que Dieu lui soit favorable. Car bien qu’en tout temps le chrétien doive s’abstenir des médi­ sances, des paroles injurieuses, des jurons, des plaisan­ teries grossières et des paroles inutiles, il le doit surtout néanmoins en ces saints jours qui ont été établis préci­ sément pour que la pénitence de ces quarante jours efface les péchés de toute l’année. 2. Croyez, frères, et croyez-le très fermement, si vous vous confessez loyalement en ces jours et si vous faites pénitence, ainsi que nous l’avons dit, vous obtiendrez du Seigneur très miséricordieux le pardon de tous vos 3-4 II Cor. 6. 2. 8-9 Sa(j. Sir. 3. 33 ( Vulg. : ignem ardentem extinguit aqua, et eleemosyna resistit peccatis). 10-11 Matth. 17. 20. 184 SERMON VI remissionem cum Ninivitis a miscricordissimo Domino impetrabilis. Quia sicut illi peccando iram Dei super se 25 provocaverunt, sed in sacco et in cinere paenitendo liberari meruerunt, ita et vos si ex loto corde secundum illorum exemplum ad Deum clamaveritis, Domini super vos misericordiam provocabitis, in tantum ut laetiores et securiores diem dominicae resurrectionis celebretis, 30 et felices ad caelestem patriam post hanc vitam transeatis, praestante Domino nostro lesu Christo, qui cum Patre et Spiritu sancto vivil et regnat per omnia saecula saeculorum. Arnen. 23 Ninivitis ; invenuis P ut uld. || 24-25 Quin sicut... provocaverunt om. F P R II 25 in* om. Bc Vm l| 26-27 secundum i. e. om. R || 27 Domini : dum P II 27-28 Domini... inctiorcs om. Vm || 30 transeatis : -sibilis Vm || 32 regnat add. Deus Vm || per omnia : in Bc 23-28 Cf. Jonas 3,1-10. POUR LA QUINQUAGESIME 185 péchés avec les habitants de Ninive. Car de même que les Ninivites, après avoir attiré sur eux la colere de Dieu par leurs péchés, obtinrent leur délivrance par la pénitence dans le sac ct la cendre, de meme vous aussi, vous atti­ rerez sur vous la miséricorde du Seigneur, si à leur exem­ ple vous criez vers Dieu de tout votre cœur. Ainsi pourrezvous célébrer avec plus d'allégresse ct d’assurance le jour de la résurrection du Seigneur, et passer joyeux, après cette vie, dans la patrie céleste. Que notre Seigneur Jésus-Christ vous l’accorde, lui qui vit ct règne avec le Père et l’Esprit-Saint dans tous les siècles des siècles. Amen. 186 SERMON VII VIL SERMO IN QUADRAGESIMA 5 10 15 20 1. Eccc nunc tempus adest, in quo ct peccata vestra confiteri Deo et sacerdoti, et per ieiunia et orationes et lacrimas atque elemosinas delere debetis. Quare eru­ bescat peccator manifestare peccata sua, quae et Deo et angelis omnibus atque cunctis electis animabus sunt nota et manifesta ? Confessio a me te animam liberat, confessio paradisum aperit, confessio spem salvandi tribuit. Unde scriptura dicit : Dic lu iniquitates luas ut iustificeris. His verbis ostenditur quia non meretur justificari qui in vita sua peccata non vult confiteri. Illa vero confessio vos liberat quae fit cum paenitentia. Paenilentia vera est dolor cordis et amaritudo animae pro malis quae quisque commisit. Paenitentia est et mala praeterita plangere et plangenda iterum non com­ mittere. 2. Et quamvis omnes dies quibus homines vivunt apti sunt paenitentiae, tamen isti dies sunt plus apti et con­ grui ad confitendum peccata et ad ieiunandum atque ad elemosinas faciendas, quoniam peccata totius anni istis diebus potestis diluere. Idcoque moneo omnes et hortor singulos ut quicquid in vobis reprehensibile cognoscitis, Le texte est établi à partir des manuscrits F P R V Bc Fa Pb Pn Tu Vi Vg et Vni. 1. In quadragesima sermo Π || 2 tempus add. acceptable tempus Bc Fa Pb Pu Vg Vm II 5 et •We 7/. 7-2O Jnl2,12... Jn)2. Jn 12,12-13 Jail. 53... Jnli.55 - 12, 1! π mess, z,15 ·3,5 Λ 20,1-18 Jn20. 11.7.---I Cor. 5. 6... Jn20, 11-18 1 Cor. 15,3-10 JnlU, Iblo Col. 3. /-/ Tite 2. H... Matth. 5, die latio, ad missam Nat. Scm Nazari et Celsi, mane ad missam. Nat. sci Inurenti, mane ad missam. In nat. conrcss. In nat. plunm. sanctorum. I Cor 12 1 Matth. 2.1-12 Til/· » * Λ UC £, i1 It '3.2 Matth. 2ÔMJ6 1 Car 0 Ji ia λ - *._ 4 Matth. 13. 4^]~~~ I Cor. 9. 7-12 Matth. 13, ~2471---U COf. O» 7j - 7t J Matth. 471-11 ’ II Car, 6, J. !Q JnS. 31-59 I Thru. 2, JO -J, 8 Jn9.1-38 ----I Thru. 4,1-J/ Jn 12.12-13 Jnll.55 - 12, n Π Thext. 2,14 - 3 3 Jn20. ÎT-18 *"■ I Cor- 15. 3-10 JnlO. 11-18 Col. 3. l-l % die secundo, ad missam Dic scto pcntocost.» in reeledia mainri Vig. nat. apost. Petri et Pauli mane ad missam. Matth. 3. 13-17 Tito 3, 3-7 Jnl4. 7^31 Jn.14. 15.. ’--------- Jn 1. 43Z------- J* 1.43... Jn 1.43-51 Matth. 5.1-12 Matth. 5,1-12 Joel 2.12-21 Joel 2,12-21 Matth. 15. 29-31 Matth. IS. 29-31 Or. 14, 2-10 Os. 14. 2-10 Matth. 15, 32-38 Matth. 15. 32-38 Sag. 36. 1-10 -^rg- 36. 1-7 Jn 14. 15-27 Jn 14,15-27 I Cor. 12,bl J I Cor. 12. bll Matth. 16,13-19 Matth. 16. 13.19 r-phir. 1,3-14 Ephit.l. 3.14 In 21,15-19 H Cor. H, K.J2 9 Jn2i. 15-19 Η Cor. 11.16 -12.9 Jn 1.43-51 Jnl.4bsi vw. 1^-23 Col-1,13-23 Jn 'Ù. 24-33 Jn 12. 24-33' II Car. 9.6-9 II Car. 9, 6-9 Matth. 25. 14.-2X Matth. 25. 14-23 I Tim. 6,12-16 1 Γ^· ό. 12-16 Jnl5, 9-16 11, 33-37 mb. 11, 33.37 TABLEAU DES VARIANTES F Horn. X l 2 3 4 8 9 10 12 13 16 19 20 21 21-22 23 24 25 26 ____ 27 28 31 34 35 35 ______37 38 39-40 41-42 43 44 47 ______ 49 51 53-54 57 58 59 59-60 60 fratres hodie vos quam soletis ramos hoc facere veniret quod iam voce magna id est qui ille straverunt turbae in via hod. caed... similiter caed... hod. similiter c. simii... hod. similiter hodie maius anima sancta tendit Jerusalem inhabitans Deum lactatis ante Deum vobis ab a’ humilitatem manu_______________________________ ei ita fratres______________________________ qui opera... portat carissimi agitis... facitis periculum est vos2_________________________________ illam diem possitis vel contra accipiet vobis pietate vivit et regnat Deus per cuncta cuncta saecula praem. in P R V Bc Pn om. om. om. PRINCIPALES DES HOMÉLIES X ET XI Fa vg om. /**/ om. Fe Md -mis •mis La Rs Va Ff Ve Vd Tu Λ-· -nissct quia quia vel vel ? om. om quia om. quia quia quia quia om.. om. quia om. quia om. X» om. + om. + om. + + + + λ. + + om. -gis bene -gis -gis om. om. bene om. «X/ /k/ habDnm habDnm no- no- hab? habDnm habDnm ab ab ab ab ? -nus /v -nus -nus -nus -nus dii. dii. /v* om. om. Dnm ab om. ab om. ab mans -nus om. om. om. -nus om.. om. om. om. -simus om. -simus om. susno- no- nopot. om. om. om. •om. pot. om. om. omnia om. om. om. om. praem. praem. omnia om. om. om· om. om. om. om. om. om. om. om. Hom. XI 7 9 13-14 14 15 16 ______ 20 21 22 23 ______ 26 29 32 33 36 _____ 40 40 41 43 43 " ' ' — 'T / 1 44 regis arbonbus add. et s.i.v. ramos... fesiiv. in inanibus portemus ramos magno oleos ____________ id est i.c. decorem et in oper. exhibentes Dominus Christus decant, add, dicens_________________ bened... excelsis.... - .. - , ■ _ - „--1·· .··in ............. salvantur caelis_______________ magna cum poposcerant vos Christus benedictus T...... — ·* - · ■ —1. pervenire ges -ges -ges vm. om. om. -ges -ges ------- ·>« ------- add. om. e- c- e- om. om. om. add. om. om. -e -c -e om. "C -e om. AZ add. om. om. add . om. •sol- -Io — !■ A/ VA" om. a» a/ A» AV_ cx- a* sol-Io zv om. A* az VC- ve- Az AZ ■■■ om. ·"· t Col TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION.................................................... 7 ior : Une prédication simple pour un peu­ ple de chrétiens..................................................... 11 chapitre 1. Un peuple de chrétiens........................................ 11 2. Une prédication simple mais non pauvre........ 16 3. Un témoignage utile........................................... 23 n : L’unité d’auteur ............................... 26 I. Les données de la critique externe ............... IL Les données de la critique interne................. 1. Le cadre liturgique.................................... 2. Les indices de vocabulaire et de style .... 3. La permanence de certains thèmes .......... 4. Une même manière d’utiliser les sources... 5. Les citations scripturaires......................... Conclusion........................................................ 26 27 27 34 40 45 63 68 m : Lieu et date .................................... 69 I. Localisation des homélies.............................. IL Datation des homélies.................................... 1. Critique externe.......................................... a) L’âge des manuscrits ............................. b) Les citations canoniques ....................... 69 72 72 72 74 chapitre chapitre 264 TABLE DES MATIÈRES 2. Critique interne........................................... a) Les sources utilisées................................ b) Les données liturgiques........................... c) L’allusion de l’homélie II ..................... 78 78 78 81 iv : Les témoins manuscrits................... 85 chapitre I. Les manuscrits contenant la collection com­ plète ............................................................. 85 1. Présentation des manuscrits ..................... 2. Filiation des manuscrits............................. 85 89 II. Les témoins partiels........................................ 91 1. Présentation des manuscrits ..................... d) Les homiliaires........................................ b) Les autres manuscrits............................. 2. Essai de classification des témoins............ 91 91 101 103 Tableau résumé............................................ 110 Carte des manuscrits et des homiliaires.... 112 v : Les éditions.......................................... 113 1. L’édition romaine............................................ Table de correspondance entre les manuscrits et l’édition romaine.................................. 2. Les Mauristes.................................................... 114 121 122 : Le manuscrit de Turin B.N. F II 20 et la collection des quatorze homélies.............. 127 chapitre appendice Liste des principaux témoins anciens de la Liturgie ambrosienne (voir l'encart) TABLE DES MATIÈRES 265 Table des pêricopes liturgiques attestées par les témoins ambrosiens anciens (voir l'encart) Normes adoptées pour l’édition.............................. 146 Sigles et abréviations (voir le dépliant à la fin du volume) TEXTE ET TRADUCTION DES SERMONS Pour Γavent du Seigneur............................ Pour la naissance du Seigneur ................ Pour l’Épiphanie du Seigneur.................... Pour la Septuagésime................................. Pour la Sexagésime..................................... Pour la Quinquagesime ............................. Pour le premier dimanche de carême .... Pour le dimanche « d'Abraham >·.............. Pour le troisième dimanche de carême ... Pour les Rameaux ..................................... Pour les Rameaux ..................................... Pour Pâques ............................................... Pour la Pentecôte....................................... Pour l’anniversaire des saints Nazairc et Celse ....................................................... 150 154 162 168 176 182 186 196 202 208 214 218 224 Index scripturaire ................................................ Index des auteurs anciens ................................... Index des mots...................................................... 233 235 237 I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII. XIII. XIV. 228 INDEX SIGLES ET ABRÉVIATIONS I. MANUSCRITS 1. Manuscrits 1 2 3 4 F P R V comportant la collection complète Florence, Biblioteca Laurenziana, Plui. XIV, cod. 10, xv» s. Paris, Dibliothèqitc Nationale, latin 1767, xv· s. Vatican, Urbinas lalinus 42 (olim 95), xv s. Vatican, Vaticanus lalinus 264, xn· s. 2. Témoins partiels Λ) Homiliaires 1 2 3 15 Br Be Bl Ba Assise, Biblioteca Secreto del S. Convento, cod. 694, χπι· s. BeRoame, Biblioteca Civica, Fundo Calledralc, cod. 7, xit* s. Biblioteca del Clero Alessandro, cod. 224, xi« s. Bruxelles, Bibliothèque Boyale, cod. 80-84 (Van denGheyn, Bs Fa Fc Fd Fe Ff Fg Md Ain Ox Mz Pa— Pc Pb Pc Busto-Arsizio, Biblioteca Capitolare, cod. Μ. I. 19, xv· s. Florence, Bibl. Laurenziana, Plui. XIV, cod. 1, χιι· s. — — — Phil. XVI, cod. 41, XU’S. — — — Plui. XV11, cod. 42, xn«s. — — — Aedilium 138, χπ· s. — — — Aedilium 142, xnes. — — — $· Croce, Plut. XXX,cod. /,xit«s. Maori», Biblioteca Nacional, cod. 78, xn· s. Milan, Biblioteca Ambrosiana, cod. ? Oxford, Bodleian Library, Rawlinson, D 873. Paris Bibliothèque Mazarine, cod. 400 (572), xv" s. Bibliothèque Nationale, latin 793, xx* s. — — — — 794, xx-xii® s. — — — — 797, xi-xxx® s. — — — — 3791, xi-xji· s. 1952), xv· s. •I 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 16 17 18 19 SIGLES ET ABRÉVIATIONS 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 Pistoie, Biblioteca Capitolare, cod. 163. Plaisance, Biblioteca Capitolare, cod. 60, xn* s. — — — cod. 61, xn· s. Rome, Archivio di Stalo, Ospedale San Salvatore, cod. 093-991. XIe s. La Archivio del Laterano, A 77, xn® s. VI Biblioteca Vallicelliana, Tomo VII, xni-xtv® s. VI — — — cod. ? Tn Turin, Biblioteca Nazionale, F l 5, xu· s. Tu — F il 20, x-xi» s. Rg Vatican, Rcginensis, cod. ? Vc Vaticanus latinas 1270, xn® s. Vd — Vaticanus latinas 1276, xv® s. Vc — Vaticanus latinas 6450, χιι· s. Vf — Vaticanus lalinus 6451, χιι· s. Vg Vaticanus lalinus 6452, xn· s. Vh Vaticanus latinas 13913, xi* s. Vm Venise Biblioteca Marciana, 7.1. CLUI, xn® s. Vn — — — 7.1. Cl.l V, xn® s. Vr Vérone, Biblioteca Capitolare, cod. LXXX (431), xii-xm· s. Wc Vienne, National bibliolhck, 4440, xv· s. Wf Vienne, Nalionalbibliolltek, series nova, cod. 3896, xv® s. Ps pi Pn Ps B) Autres manuscrits 1 Av 2 3 4 5 6 Bu Cb Gz Ml Ro 7 St 8 9 Va Wi Avignon, Bibliothèque Municipale, cod. 248 (ancien fonds 172), xv® s.| Bruxelles, Bibliothèque Royale, cod. 21.857, xn· s. Cambrai, Bibliothèque Municipale, cod. 490 (458), xu*$. Graz, Ünivcrsitütsblbliothek, cod. 1239, xiv® s. Malines, Grand Séminaire, cod. 35, xv® s. Rome, Biblioteca Nazionale, Fundo Viltorio Emanuele, 37, xv® s. Stuttgart, Wiirltembergische Landesbibliolhek, H. B., VU, 24, xi® s. Vatican, Urbinas lalinus 41, xv® s. Vienne, Nationalbibliothek, cod. 4038, xv· s. II. ÉDITIONS (pour l’hom. XIV) G M C Ambroise (Saint), Opera, Paris, Guillard ct Desboys, 1549. — — — — — — — — Merlin ct Nivelle, 1569. du Puis, Nivelle et Somnius, 1586. SOURCES CHRÉTIENNES LISTE COMPLÈTE DE TOUS LES VOLUMES PARUS A'. B. — L’ordre suivant est celui de la date de parutl n (n° 1 en 1942), et il n’csl pas tenu compte ici du classement en séries : grecque, latine, byzantine, orientale, textes monastiques d’Occident ; ct série annexe : textes para-chrétiens. Sauf indication contraire, chaque volume comporte le texte ori­ ginal, grec ou latin, souvent avec un apparat critique inédit. La mention bis indique une seconde édition. 1. Grégoire (1968). de Nysse : Vie de Moïse. J. Daniélou (3* édition) 2 bis. Clément d’Alexandrie : Protreptique. C. Mondésert, A. Plassart (réimpression 1961). 3 bis. Athénagore : Supplique au sujet des chrétiens. En préparation 4 bis. Nicolas Cabasilas : Explication do la divine Liturgie. S. Salaville, R. Borncrt, J. Gouillard, P. Périchon (1967). 5. Diadoque de Photicé : Œuvres spirituelles. E. des Places (3· édition) (1966). 6 bis. Grégoire de Nysse : La création de l’homme. En préparation 7 bis. Origènk : Homélies sur la Genèso. H. de Lubac, L. Doutrelcau. En préparation 8. Nicétas Stéthatos : Le paradis spirituel. M. Chalendard. Remplacé par le n° SI. 9 bis. Maxime le Confesseur : Centuries sur la charité. Enjpréparalion 10. Ignace d’Antioche : Lettres. — Lettres et Martyre de Polycarpe de Smyrnr. P.-Th. Camelot (4* édition) (1969). 11 bis. Hippolyte de Rome : La Tradition apostolique. B. Botte (1968). 12 bis. Jean Moschus : Le Pré spirituel. En préparation 13. Jean Chrysostomb : Lettres à Olympias. A.-M. Malingrey. Trad, seule (1947). 2· édition avec le texte grec (1968). 14. Hippolyte de Rome : Commentaire sur Daniel. G. Bardv, M. Lefèvre. Trad, seule (1947). 2e édition avec le texte grec. En préparation 15. Athanasb d’Alexandrie : Lettres à Sérapion. J. Lebon. Trad, seule (1947). 16. Origène : Homélies sur l'Exode. H. de Lubac, J. Fortier. Trad, seule (1947). 17. Basile de Césarék : Sur le Saint-Esprit. B. Pruche. Trad, seule (1947). 2« édition avec le texte grec (1968). 18. Athanase d’Alexandrie : Discours contre les païens. De l’incarnation du Verbe. P.-Th. Camelot. Trad, seule (1947). 19 bis. Hilaire de Poitiers : Traité des Mystères. P. Brisson (1967). 20. Théophile d’Antioche : Trois livres à Autolycus. G. Bardy, J. Sender. Trad, seule (1948). 2' édition avec le texte grec. En préparation 21. Éthérie : Journal de voyage. H. Pétré (réimpression 1964). 22 bis. Léon le Grand : Sermons, t. L J. Leclercq, R. Dollc . (1964) 23 bis. Clément d’Alexandrie : Extraits de Théodote. En préparation 24 bis. Ptolémée : Lettre à Flora. G. Quispcl (1966). 25 bis. Ambroise de Milan : Dos sacrements. Dos mystères. Explication du Symbolo. B. Botte (1961). 26 bis. Basile de Césarée : Homélies sur l’Hexaéméron. S. Giet (1968). 27 bis. Homélies Pascales, t. I. P. Nautin. En préparation 28 bis. Jean Chrysostomb : Sur l'incompréhensibilité do Dieu. Sous presse 29 bis. Origène : Homélies sur les Nombres. A. Méhat. En préparation 30 bis. Clément d’Alexandrie : Stromate I. En préparation 31. EvsfeuK de Césarék : Histoire ecclésiastique, t. I. G. Bardy (réimpression I960). 32 bis. Grégoire le Grand : Morales sur Job. R. Gillet. A. «le Gaudeinarls. En préparation 33 bis. A Diognète. H. I. Marrou (1965). 34 bis. Irénée de Lyon : Contre les hérésies, livre III. En préparation 35 bis. Tertullien : Traité du baptême. F. Refoulé. • En préparation 36. Homélies Pascales, t. IL P. Nautin (1953). 37 bis. Origine : Homélies sur le Cantique. O. Rousseau (1966). 38 bis. Clément d'Alkxandrib : Stromate II. En préparation 39 bis. Lactance : De la mort des persécuteurs. 2 vol. En préparation 40. Théodorkt de Cvr : Correspondance, t. I. Y. Azéma (1955). 41. Eusèbe de Césarék : Histoire ecclésiastique, t. IL G. Bardy (réimpression 1965). 42. Jean Cassi en : Conférences, t. L E. Pichcry (réimpression 1966). 43. S. Jérôme : Sur Jonas. P. Autin (1956). 44. Piuloxène de Mabdouo : Homélies. E. Lemoine. Trad, seule (1956). 45. Ambroise de Milan : Sur S. Luc, t. I. G. Tissot (1957). 46. Tertullien : De la prescription contre les hérétiques. P. de Labriollc, F. Refoulé (1957). 47. Philon d'Alkxandrib : La migration d’Abraham. R. Ga­ diou (1957). 48. Homélies Pascales, t. III. F. Floëri, P. Nautin (1957). 49 bis. Léon le Grand : Sermons, t. II. R. Dollc (1969). 50 bis. Jean Chrysostomb : Huit Catéchèses baptismales inédites. A. Wengcr (1970). 51. Syméon le Nouveau Théologien : Chapitres théolo­ giques, gnostiques et pratiques. J. Darrouzès (1957). 52. Ambroise de Milan : Sur S. Luc, t. II. G. Tissot (1958). 53 bis. Hermas : Le Pasteur. R. Joly (1968). 54. Jean Cassien : Conférences, t. II. E. Pichcry (réimpression 1966). 55. Eusère DF. Césarée : Histoire ecclésiastique, t. III, G. Bardy (réimpression 19G7). 56. Athanase d’Alexandrie : Deux apologies. J. Szymusiak (1958). 57. ThéODORet de Cyr : Thérapeutique dos maladies hellé­ niques. 2 vol. P. Canivet (1958). 58 bis. Denys l’Aréopaoitk : La hiérarchie céleste. G. Ilcil, R. Roques, M. de Gandillac. En préparation 59. Trois antiques rituels du baptême. A. Salles. Trad, seule (1958). 60. Aelred de Rikvaulx : Quand Jésus eut douze ans... A. Hoste, J. Dubois (1958). 61 bis. Guillaume de Saint-Thierry : Traité de la contem­ plation de Dieu. J. Hourllcr (1968). 62. Irénée de Lyon : Démonstration do la prédication apos­ tolique. L. Froidevaux. Nouvelle trad, sur l’arménien. Trad, seule (1959). 63. Richard de Saint-Victor : La Trinité. G. Salet (1959). 61. Jean Cassien ; Conférences, t. Ill, E. Pichery (1959). 65. Gélase Ier : Lettre contre les Lupercales et dix-huit messes du sacramontaire léonion. G. Pomarés (1960). 66. Adam de Perseigne : Lettres, t. I. J. Bouvet (1960). 67. Orioène : Entretien avec Héraclide. J. Scherer (1960). 68. .Marius Victorinus : Traités théologiques sur la Trinité. P. Henry, P. Hadot. Tome I. Introd., texte critique, traduc­ tion (1960). 69. Id. Tome II, Commentaire et tables (1960). 70. Clément d’Alexandrie : Le Pédagogue, t. I. H. I. Marrou, M. Harl (1960). 71. Orïgéne : Homélies sur Josué. A. Jaubert (1960). 72. A.médée de Lausanne : Huit homélies mariales. G. Bavaud, J. Dcshusses, A. Dumas (1960). 73. Eusèhe dk Césarée : Histoire ecclésiastique, t. IV. Introd. générale de G. Bardy et tables de P. Périchon (1960). 74. Léon le Grand : Sermons, t. III, R. Dolle (1961). 75. S. Augustin : Commentaire de la lre Épître de S. Jean. P. Agaésse (réimpression 1966). 76. Aelred de Rikvaulx : La vie de recluse. Ch. Dumont (1961). 77. Defensor de Liguoé : Le livre d’étincelles, t. I. H. Rochais2(1961). 78. Grégoire de Narek : Le livre de prières. I. Kéchichlan. Trad, seule (1961). 79. Jean Chrysostomb : Sur la Providence de Dieu. A.-M. Malin grey (1961). 80. Jean Damascene : Homélies sur la Nativité et la Dor­ mition. P. Voulet (1961). 81. Nicétas Stétuatos : Opuscules et lettres. J. Darrouzès (1961). 82. Guillaume de Saint-Thierry : Exposé sur le Cantique dos Cantiques. J.-M. Déchanct (1962). 83. Didymb l* Avevglf. : Sur Zacharie. Texte inédit. L. Doutreleau. Tome I. introd. et livre I (1962). 84. Id. — Tome II. Livres II et III (1962). 85. Id. — Tome III. Livres IV et V, Index (1962). 86. Defensor de Liouoé : Lo livre d'étincelles, t. IL H. Po­ chais (1962). 87. Origène : Homélies sur S. Luc. H. Crouzel, F. Fournier, P. Périchon (1962). 88. Lettres des premiers Chartreux. Tome I : S. Bruno, Guigues, S. Anthf.lme. Par un Chartreux (1962). 89. Lettre d'Aristée à Philocrate. A. Pelletier (1962). 90. Vio do sainte Mélanio. D. Gorce (1962). 91. Anselme df. Cantordéry : Pourquoi Dieu s’ost lait homme. R. Roques (1963). 92. Dorothée de Gaza : Œuvres spirituelles. L. Régnault, J. de Préville (1963). 93. Baudouin df. Ford : Lo sacrement de l'autol. J. Morson, É. de Solms, J. Leclercq. Tome I (1963). 94. Id. — Tome II (1963). 95. Méthode d’Olympe : Le banquot. H. Musurillo, V.-H. Dcbldour (1963). 96. Syméon le Nouveau Théologien : Catéchèses. Texte cri­ tique. B. Krivochéine, J. Paramcllc. Tome I. Introd. et Cat. 1-5 (1963). 97. Cyrille d’Alexandrie : Doux dialogues christologiques. M. G. de Durand (1964). 98. Tiiéodoret de Cyr : Correspondance, t. II. Y. Azéina (1964). 99. Romanos le Mélode : Hymnes. J. Grosdidier de Matons. Tome I. Introd. et Hymnes I-VIII (1964). 100. Irénék df. Lyon : Contre los hérésies, livre IV. Λ. Rous­ seau, B. Hcminerdinger, Ch. Mercier, L. Doutreleau. 2 vol. (1905). 101. Qvodvultdkus : Livre des promesses et des prédictions de Dieu. R. Braun. Tome I (1964). 102. Id. — Tome II (1901). 103. Jean· Chrysostoms : Lottro d'exil. A.-M. Malingrey (1964). 104. Syméon le Nouveau Théologien : Catéchésos. B. Krivochélnc, .1. Paramelle. Tome II. Cat. 6-22 (1964). 105. La Règle du Maître. A. dc Vogüé. Tome I. Inlrod. ct chap. 1-10 (1964). 106. Id. — Tome II. Chap. 11-95 (1964). 107. Id. Tome III. Concordance et Index orthographique. J.-M. Clément, J. Ncufvilie, D. Demeslay (1965). 108. Clément d’Alexandrie : Le Pédagogue, t. II. C. Mondésert, H. I. Marrou (1965). 109. Jean Cassien : Institutions cénobitiques. J.-C. Guy (1965). 110. Romanos lu Mélode : Hymnes. .1. Grosdidier de Matons. Tome II. Hymnes IX-XX (1965). 111. Théodoret de Cyr : Correspondance, t. III. Y. Azéina . (1965) 112. Constance de Lyon : Vie de S. Germain d’Auxerre. R. Borius (1965). 113. Syméon le Nouveau Théologien : Catéchèses. B. Krivochéine, J. Paramelle. Tome III. Cat. 23-34, Actions dc grâces 1-2 (1965). 114. Romanos le Mélode : Hymnes. J. Grosdidier de Matons. Tome III. Hymnes XXI-XXXI (1965). 115. Manuel II Paléologue : Entretien avec un musulman. A. Th. Khoury (1966). 116. Augustin d’Hippone : Sermons pour la Pâque. S. Poquc . (1966) 117. Jean Ckrysostomk : A Théodore. J. Dumortier (1966). 118. Anselme de Havelberg : Dialogues, livre I. G. Salet (1966). 119. Grégoire de Nysse : Traité do la Virginité. M. Aubincau (1966). 120. Origéne : Commentaire sur S. Joan. C. Blanc. Tome I. Livres I-V (1966). 121. Éphrem de Nisibe : Commentaire do l’Évangile concor­ dant ou Diatessaron. L. Leloir. Trad, seule (1966). 122. Syméon le Nouveau Théologies : Traitée théologiques et éthiques. J. Darrouz.ès. Tome L Théol. 1-3, Éth. 1-3 (1966). 123. Méliton de Sardes : Sur la Pâque (et fragments). O. Perler (1966). 121. Expositio totius mundi et gentium. J. Rongé (1966). 125. Jean Chrysostomk : La Virginité. II. Musurillo, B. Grillcl (1966). 126. Cyrille DK Jérusalem : Catéchèses mystagogiquos. A. Piédagncl, P. Paris (1966). 127. Gertrude d’Helfta : Œuvres spirituelles. Tonie I. Les Exercices. J. Hourlicr, A. Schmill (1967). 128. Romanos le Mélode : Hymnes. J. Grosdidier dc Matons. Tome IV. Hymnes XXXILXLV (1967). 129. Syméon le Nouveau Théologien : Traités théologiques et éthiques. J. Darrouz.ès. Tome II. Éth. 4-15 (1967). 130. Isaac de l’Étoile : Sermons. A. Hoste, G. Salct. Tome I. Inlrod. et Sermons 1 17 (1967). 131. Rupert de Deutz. Los couvres du Saint-Esprit. J. Griboinont, É. de Solms. Tome I. Livres I ct II (1967). 132. Origène. Contre Colso. M. Borrel. Tome I. Livres I et II . (1967) 133. Sui.rir.K Sévère : Vie de S. Martin. J. Fontaine. Tome L Tntrod., texte et traduction (1967). 134. Id. — Tome IL Commentaire (1968). 135. Id. — Tome III. Commentaire (suite) (1969). 136. Orioène : Contro Celse. M. Borret. Tome IL Livres ΠΙ cl IV . (1968) 137. Éphrem de Nisibe : Hymnes sur lo Paradis. F. Graflln, R. Lavenant (trad, seule) (1968). 138. Jean Chrysostomf. : A une jeune veuve. Sur le mariage unique. B. Grillet, G. II. Ettlinger (1968). 139. Gertrude d’Helfta : Œuvres spirituelles. Tome H. Le Héraut. Livres I et IL P. Doyèrc (1968). 110. Rufin d’Aquilée : Les bénédictions dos Patriarches. M. Simonctti, H. Hochais, P. Antin (1968). 141. Cosmas Indicopleustès : Topographie chrétienne. Tome I. Introduction ct livres I-IV. W. Wolska-Conus (1968). 142. Vie dos Pères du Jura. F. Martine (1968). 143. Gertrude d’Helfta : Œuvres spirituelles. Tome 111. Lo Héraut. Livre III. P. Doyère (1968). 144. Apocalypse syriaque do Baruch. Tome I. Introduction et traduction. P. Bogacrt (1969). 145. Id. — Tome II. Commentaire ct tables (1969). 116. Doux homélies anoméennes pour l’octave do Pâques. J. Liebaert (1969). 147. Origènk : Contre Colao. M. Borret. Tome III. Livres V et VI (1969). 148. Grégoire le Thaumaturge : Remorciomont à Origéne. — La lettre d’Origène à Grégoire. H. Crouzcl (1969). 149. Grégoire de Nazianze : La passion du Christ. A. Tuilier . (1969) 150. Origéne : Contre Colso. M. Borret. Tome IV. Livres VII et VIII (1969). 151. Jean Scot : Homélio sur le Prologue de Jean. É. Jcauneau (1969). 152. Irénée dk Lyon : Contre les hérésies, livre V. A. Rous­ seau, L. Doutreleau, C. Mercier. Tome I. Introduction, notes justificatives et tables (1969). 153. Id. Tome II. Texte et traduction (1969). 154. Chromace d’Aquilée : Sermons. J. Lcmarié. Tome I. Ser­ mons 1-17 A (1969). 155. Hugues de Saint-Victor : Six opuscules spirituels. R. Baron (1969). 156. Syméon le Nouveau Théologien : Hymnes. J. Roder, J. Paramclle. Tome I. Hymnes I-XIV (1969). 157. Origéne : Commentaire sur S. Joan. C. Blanc. Tome II. Livres VI et X (1970). 158. Clément d’Alexandrie : Le Pédagogue. Livre III. Cl. Mondésert, H. I. Marrou et Ch. Matra y (1970). 159. Cosmas Indicopleustés : Topographie chrétienne. Tome IL Livre V. W. Wolska-Conus (1970). 160. Basile de Césarée : Sur l’origine de l’homme. A. Smets et M. van Esbroeck (1970). 161. Quatorze homélies du IXe siéclo d’un autour inconnu do l'Italie du Nord. P. Mercier (1970). SOUS PRESSE OU PROCHAINE PUBLICATION Guioues H : Lettre sur la vie contemplative (ou Échelle des moines). Douze méditations. E. Collcdgc, J. Walsh. Isaac de l’Étoile : Sermons. Tomes H ct III. A. Hostc, G. Salet. Gukrric d’Igny : Sermons. Tomes I ct II. J. Morson, H. Costello, P. Deseille. Évaorf. î.e Pontiqub : Le traité pratique. 2 volumes. A. ct C. Guillaumont. OrioÈne : Commentaire sur S. Matthieu. R. Girod. Tonic I. Livres X ct XI. Chromace D’Aquilée : Sermons. J. Lcmarié, Tome 11. Richard Rolle : Le chant d'amour (Melos amoris). F. Vandenbroucke ct les Moniales de Wisqucs. 2 volumes. Rupert de Deutz : Los œuvres du Saint-Esprit. J. Gribomont, É. de Solms. Tome ΙΓ. Clément de Rome : Première Épitre aux Corinthiens. A. Jaubert. Ambroise de Milan : La Pénitence. R. Gryson. Jean Scot : Commentaire sur l’évangile de Jean. E. Jeauneau. Césaire d’Arles : Sermons. Tome I. NI. J. Delage. Nouvelles homélies pascales. M. Aubincau. Épître de Barnabé.R. A. Kraft et P. Prigent. S0 U RCES CH R ÉT ί ENNES (1-160) Adam de Prrsrione Lettre*. I : 66 ÀELRRD DE KlftVAULX Quand Jésus eut douze ans : 60 La vie de recluse : 76 Ambroise de Milan Des sacrements : 25 Des mystères : 25 Sur saint Luc. I-VI : 45 — VII-X : 62 Amédée db Lausanne Huit homélies mariales : 72 Anselme de Cantorbéry Pourquoi Dieu s’est fait homme : 91 Anselme de Havelberg Dialogues. 1 : 118. Apocalypse de Baruch : 144 cl 145 Lettre d’Aristée : 89 Athanase d’Alexandrie De l'incarnation du Verbe : 18 Deux apologies : 56 Discours contre les païens : 18 Lettres â Sérapion : 15 ΑτηΛναοοκβ Supplique au sujet des chrétiens : 3 Augustin Commentnire de la première ÉpStre de saint Jean : 75 Sermons pour la Pâque : 116 Basile de Césarék Homélies sur J'Hcxaéméron : 26 Traité du Snint-E&prit : 17 Sur l’origine de l’homme : 160 Baudouin de Ford Le sacrement de l'autel : 93 et 94 Cassjen. oo/r Jean Cassien Chartreux lettres des premiers Chartreux. ! : S3 Chromage d’Aquilée Sermons, I : 154 Clément d’Alexandrie Le Pédagogue, I : 70 H : 108 — III : 158 Protreptique : 2 Stromate l : 30 Stromate II : 38 Extraits de Théodoto : 23 Constance de Lyon Vie de S. Germain d'Auxerre : 112 Cosmas Indicoplkustés Topographie chrétienne. 1-IV : 141 V : 159 Cyrille d’Alexandrie Deux dialogues christologiqucs : 97 Cyrille db Jérusalem Catéchèses mystagoglques : 126 Defensor de Ligvgé Livre d'étincelles. 1-32 : 77 — 63-81 : 86 Denys l’Aréopagite La hiérarchie céleste : 58 Diadoqur de Pkoticé Œuvres spirituelles : 5 Didyme l’Aveugle Sur Zacharie, 1 : 83 II-1II : 84 — IV-V : 85 A DiooNÈTR : 33 Dorothée de Gaza CEuvrcs spirituelles : 92 ËPKRBM DR NlSIBB Commentaire de i'Évangilc concor­ dant ou Diatessaron : 121 Hymnes sur le Paradis : 237 ÊTHÉHIE Journal de voyage : 21 EUSÉBR DE CÉSARÉE Histoire ecclésiastique. I-1V : 31 V-VII :41 — V1II-X:45 — Introduction et Index : 73 Expositio totius mundi : 124 Gélasr 1er Lettre contre les Lupercales et dixhuit messes : 65 Gertrude d’Helfta Le Héraut, I-ïï : 139 — 111:143 Les Exercices : 127 GkÉGOIRB DR NaREK Le livre de prières : 73 Grégoire de Nazianzr La passion du Christ : 149 Grégoire de Nysse 1-a création de l'homme : 6 Traité de la Virginité : 119 Vie de Moïse : 1 Grégoire le Grand Morales sur Job : 32 Grégoire lr Thaumaturge Remerciement û Orlgènc : 148 Guillaume de Saint-Thierry Exposé sur le Cantique : 82 Traité de la contemplation de Dieu : 61 Herman Le Pasteur : S3 Hilaire dk Poitiers Traité des Mystères : 19 Hippolyte dr Rome Commentaire sur Daniel : 14 La Tradition apostolique : 11 DEUX HOMÉLIES ANOMÉENNES : 146 I lO.MÉLIES PASCALES Tome 1 : 27 — II : 36 — III : 48 Hugues dp. Saint-Victor Six opuscules spirituels : 166 Ignace d'Antioche Lettres : 10 Irénée de Lyon Contre les Hérésies, 111:3/ — IV ; 100 V : 162 et 153 Démonstration de la prédication apostolique : 62 Isaac db l’Êtoile Sermons, 1-17 : 130 Jean Cassien Conférences. I-VÏI : 42 VHI-XVH : 54 — XVHI-XX1V : 64 Institutions : 109 Jean Ciirysostomk Λ une jeune veuve : 138 Λ Théodore : 117 Huit catéchèses baptismales : 60 Lettre d'exil : 103 lettres à OJympias : 13 Sur l'incompréhcnxibilité de Dieu : 28 Sur le mariage unique : 138 Sur la Providence de Dieu : 79 La Virginité : 126 Jean Damascénf. Homélies sur la Nativité et la Dor­ mition : 80 Jean Moschus Le Pré spirituel : 12 Jean Scot Homélie sur le Prologue de Jean : 161 Jérôme Sur Jonus : 43 Lactancb De la mort des persécuteurs : 39 Léon le Grand Sermons, 1-19 : 22 — 20-37 : 49 — 38-04 : 74 Manuel H Paléologuk Entretien avec un musulman : 115 Marius Victoiunus Traités théologiques sur la Trinité : 68 et 69 Maxime le Confesseur Centuries sur la Charité : 9 Mélanie, voir Vie Méliton de Sardes Sur la Pâque : 123 Méthode d’Olympe Le banquet : 96 Nigétas StétiiaTOS Opuscules ct Lettres : 81 Nicolas Cabasilas Explication de la divine Liturgie : 4 Origène Commentaire sur S. Jean, I-V : 120 — VI et X: /37 Contre Celse, MI : 132 — III-IV : 136 — V-VI : 147 — VH-VIII : ISO Entretien avec Héraclidc : 67 Homélies sur la Genèse : 7 Homélies sur Γ Ex ode : 16 Homélies sur les Nombres : 29 Homélies sur Josué : 71 Homélies sur le Cantique : 37 Homélies sur saint Luc : 87 Lettre Λ Grégoire : 148 Philon d’Alexandrie La migration d’Abraham : 47 Philoxéne de Mabboug Homélies : 44 POLYCARPE DE SMYRNE Lettres al Martyre : 10 Ptolémér Lettre à Flora : 24 Quodvultdeus Livre des promesses : 101 et 202 Règle du Maître Tome I : 105 — II : 106 — Ill : 107 Richard de Saint-Victor La Trinité : 63 Rituels Trois antiques rituels du Baptême : 59 Romanos le Mélodk Hymnes, I : 99 — II : 110 — 111:114 — IV : 128 Rufin d’Aquilér Les bénédictions des Patriarches : 140 Rupert de Deutz Les œuvres du Saint-lvsprit. Livres I-II : 131 Sulpice Sévère Vie de S. Martin, t. I : 133 t. II : 134 — t. III : 135 Syméon le Nouveau Théologien Catéchèses, 1-5 : 96 — 6-22 : 104 — 23-24 : 113 Chapitres théoioglqucs, gnostiques et pratiques : 51 Hymnes, 1-14 : 156 Traités théologiques et éthiques, I : 122 et II : 129 Tertullien De la proscription contre les héré­ tiques : 46 Traité du baptême : 35 Théodoret »b Cyr Correspondance, lettres I-LH : 40 — lettres 1-95 : 98 — lettres 90-147: 111 Thérapeutique des maladies hellé­ niques : 57 Théodots Extraits (CMmenl d'Alex.) : 23 Théophile d’Antioche Trois livres ù Autolycus : 20 Vie d’Olvmpias : 13 Vie de sainte Mélanir : 90 Vie des Pères du Jura : 142 Également aux Éditions du Cerf : LES ŒUVRES DE PHILON D’ALEXANDRIE publiées sous la direction de R. Arnaldez, C. Mondésert, J. Pouilloux. Texte grec et traduction française. Volumes déjà parus : 1. Introduction générale, Do opificio mundi. R. Arnaldez (1061). 2. Logum allegoriae. C. Mondésert (1962). 3. Do cherubim. J. Gorez (1963). 4. De sacrificiis Abolis et Cai ni. A. Méasson (1966). 5. Quod doterius potiori insidiari soloat. I. Feuer (1965). 7-8. De gigantibus. QuodDous sit immutabilis. A. Mosis (1963). 9. Do agricultura. J. Pouilloux (1961). 10. Do plantatione. J. Pouilloux (1963). 11-12. De ebriotate. Do sobrietate. J. Gorez (1962). 13. De confusione linguarum. J.-G. Kahn (1963). 14. De migratione Abrahami. J. Cazcaux (1965). 15. Quis rerum divinarum heres sit. Μ. I lari (1966). 16. Do congressu eruditionis gratia. M. Alexandre (1967). 17. De fuga. E. Starobinsky-Safrau (1970). 18. De mutatione nominum. R. Arnaldez (1964). 19. De Somniis. P. Savincl (1962). 20. Do Abrahamo. J. Gorez (1966). 21. Do losepho. J. Laporte (1964). 22. De vita Mosis. R. Arnaldez, C. Mondésert, J. Pouilloux, P. Savinel (1967). 23. Do Docalogo. V. Nlkiprowetzky (1965). 26. Do virtutibus. R. Arnaldez, A.-M. Vérilhac. M. R. Serve!, P. Delobrc (1962). 27. De praemiis et poonis. Do exsecrationibus. A. Beckaert (1961). 29. De vita contemplativa. F. Daunias, P. Miquel (1964). 30. De aeternitate mundi. R. Arnaldez et .1. Pouilloux (1969). 31. In Flaccum. A. Pelletier (1967). Sous presse : 25. Do specialibus legibus. Livres III-IV. A. Moses. Les traités non encore publiés paraîtront en 1970 et 1971. ACHEVÉ Ij’lMPRIMER SUR LES PRESSES DE L* IMPRIMERIE TARDY QUERCY AUVERGNE A BOURGES LE DIX OCTOBRE MCMLXX Numéro d'édition 6008 Numéro d’impression 6350 Dépôt légal 4° trimestre 1970