I COMMENTAIRE du TRAITÉ DE LA VRAIE DÉVOTION A LA SAINTE VIERGE du B' L.-M. GRIGNION de MONTFORT ϋ>Π!0Λ'$ thadths LIBRAIRIE MARIALE Calvaire-Montiort PONTCHATEAU (L.-I.) Accepté por la Commission de Contrôle du Papier d’Édltlon N’ 16.431 > οολπ nsi sn[ iîS uoq| Nihil obstat: Th. KONSIN, Snp. ,Gen. Sancti Laurentii ad Scparim, dic 11 Octobris 19 j3. In festo Maternitatis B.il.V. Imprimatur : Rhcdonis, die S* Decembris t CLEMENS, Archi epi scopus. Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays .. ■■ â VIERGE MARIE NOTRE ■ MÈRE ET MAITRESSE . cil témoignage de liliale servitude; AU PÈRE DE MONTFORT |x)iir commémorer la découverte de 22 Avril son 1842-1942 Traité Parmi les tâches que les Supérieurs * confe rs, il y a eu celle de donner à nos jeunes reliait <" h, Cmpatrni.: pages une somme considérable de vérités dogmatique et de conseils spirituels. Le Bienheureux exprime, dans maints passages il i, son dessein de ne dire les choses qu’en abrégé. Son livre est une Mariologie résumée. Il expose le plan de l’in carnation rédemptrice et y situe le rôle de la Très Sainte Vierge, tant dans Vacquisition que dans la dis­ tribution des grâce#; mais s’il le fait en lignes fortt ment tracées, c’est à I’ordinaire en peu de mots. Pour confirmer, dit-il, ce qu’il avance, il pourrait alléguer (1) N" 41, 105, 111, 115, IM, 226, 0-18. etc. PItÊFACB 9 les Saintes Ecritures, la tradition, des faits de l’hisfoire, mais il ne veut pas s’attarder à le faire (1). Henoit JV n’a pas manqué de signaler ce caractère particulier du Traité: si le livre, note-t-il, est d’une grande autorité et d’une grande onction, il est « petit par le volume » (2) : densité doctrinale enclose en un texte bref! Pareille concision appelle naturellement des explications : il y a là comme de riches gisements, d’où l'on peut largement extraire et monnayer. Ainsi, sc trouve justifiée l’idée de commenter un tel ouvrage: par des gloses, des déductions, des conclu­ sions et autres développements, nous avons cherché à faire épanouir ce qui ne s’y trouvait, pour ainsi dire, qu’en germe. Le commentaire sera plus ou moins abon­ dant. Parfois, il reprendra plusieurs fois le texte qt le disséquera pour en faire ressortir la richesse et la plé­ nitude. Quand le texte est suffisamment détaillé, le commentaire sc rendra plus utile, en détachant les idées principales et en les mettant en relief. Il sera indispensable, de toutes façons, d’avoir la Vraie Dévotion sous les yeux. C'est par la confronta­ tion du commentaire et du Traité que l'on comprendra l’unet l’autre et que l’on retirera le fruit désiré. t · Dans l'ensemble et le détail, le plan de l’ouvrage est celui du Traité lui même. Nous l'indiquerons plus loin. Toutefois, avant d’aborder le commentaire proprement dit, nous avons cru utile de faire connaître l’éclosion de la dévotion mariale mortfortaine: nous en présen­ tons l’historique en guisç d'introduction. Le volume est étendu: nous avons voulu néanmoins éviter 1rs longueurs. A qui désirerait acquérir tout d'a­ bord ou se récapituler après coup la notion précise et détaillée du saint Esclavage, nous conseillerions de lire, dans la 11” partie, le chapitre Pr (Nature de la Parfaite Dévotion} et le chapitre IV (Pratiques de la Parfaite Dévot ion i. avre le supplément à ce chapitre (La com­ munion livre Varie) et la conclusion générale. in N" *2· et,v I i u >s 3p k\id uos ;Mlb HO >n;xl os V PRÉFACE S» I on nous demandait non sources, noun diribnn quo tout ce gui ne rapporte û la théologie noun a nervi d’anpui moral. 1 De la .Uariologie dogmatique, noun rappelons ce qui ent nécessaire pour la compréhension du Traité Lee preuves de cen affirmations sont fournitn par noir,} « Maunak* Mariologiæ Dogmaticæ ■· Hi. Non* » ren­ voyons fréquemment en note, sous 1rs initial, s I/. !/./>, Les auteurs, que nous avons utilisés pour la campo· sition meme, sont crux qui sont cités en d, pagr. Beaucoup d’autres pourraient l’étr, ; cependant, com­ me certains n'ont pas envisagé les sujets ,-j-act, m, nt du même point de vue, les réfennets doivent ,’trt suri cil­ lées d'assez prés. Nous donnons ci-après une bibliogrophi, abondante : les lecteurs qui le désirerait nt pourront g puiser, sur un point ou sur un autre, de plus amples renseigne­ ments. • · Montfort. dans son Traité, s'c. Le Cardinal Charnel ij-.iH que C’était « la plus puisante synthèse, qu'il connût, des principe pt théologie mariale (8) Préface. BIBLIOGRAPHIE ALES <· 13-14. BAINVEL - DE LA BROISE (S. J.). — Marie, Mère de grâce, Paris. Beauchesne, 1921 BARRY (Paul), s. J. — L ■ paradis ouvert à Philagie, par 100 dé­ votions à la Mère de Dieu aisées à pratiquer. bernard (S). Œuvres complètes, traduction Charpentier, Paris. Vivès. 1853 bernard ο. P. Le mystère de Marie, Paris, Desclée, 1933. Bf.Rl l.i.E (Card de). Œuvres complètes, Paris, Migne, 1856. Boss VET. 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Elles empê< lo-rent également de reconnaître en Marie, femme du charpcn tier Joseph, extérieurement confondue dans la foule de ses semblables, cette femme extraordinaire, cette Vierge féconde, attendue comme un véritable prodige. Cette obscurité a été providentielle. Voulue patDieu, acceptée, ou mieux demandée par Marie, elle entrait dans l’exécution du plan de la Rédemption. Il faut y réfléchir pour expliquer cette anomalie: celle après laquelle toutes les générations précédentes avaient soupiré; celle que toutes les générations sui- (1) Genèse, ch. III, 15. (2) Isaïe, VII, 14. Pour l'explication de ces deux textes, voir MM l) π* 42-4Λ et 102. AVANT L.H PÈ11E DB MONTFORT vantes devaient proclamer bienheureuse, était absolu­ ment incou nue de la génération au milieu de laquelle elle vivait. Même lorsque son divin Fils révélait aux foules la dignité suprême dout il était revêtu, ces fou­ les elles mêmes ne tiraient pas la conclusion spontanée qui déroulait de ses paroles; la gloire de celle qui l'avait mitf au monde. Et*si une femme, un jour, éleva la vnix pour exalter le mérite «le cette Mère, est-ce bien su grandeur véritable qu’elle voulait exalter ? Ne pro­ clamait «die pas plutôt la, fierté qu’elle attribuait à celle qui avait donné 1·· jour à un si prestigieux orateur ? Le Bienheureux Père «le Montfort analyse finement dans win Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, N*"· 2-5 et 49, les misons de cette obscurité. Nous les retrouverons au cours du Commentaire que nous entreprenons. Pour le moment nous voulons seu­ lement signaler un des effets «le cette obscurité, à savoir la lenteur relative avec laquelle la dévotion à Marie s’est développée dans le momie. Retraçons. dans les grandes lignes, son évolution siècle par siècle. SIECLE — Le culte de Marie 1’ DU I* existe plutôt sous forme spéculative et théologique. Ses privilèges sont attaquées par les hérésies et défendues par les chrétiens. On honora tout d'abord en elle sa 1 trginité perpétuelle (3). D une part, en ctïet. la conception virginale du Christ était regard· <■ alors comme la preuve suprême de sa divinité. On avait tout dit de lui lorsqu >n avait affirme dans le Credo : « Natus ex Marta Vtrffine » <4 * D’autre part les premières tonnes de l’ascéttsme chiétk n évoluèrent rapidement vers la pratique de la continence Marie ayant été la première â faire profession et meme vu 1. de virginité (5). elle se proposait naturellement comm - exemple a x .'unes chastes. Pour détruire son influence, l’hcn 4r et l'esprit mondain essayèrent de diminuer l’auréole virginale mb> ir>nt la personne de la Mère du Christ. Mais ce fut en vain Lu. blasphèmes d'Ht'lvidius et de Jovinien ne serviren qu a .15« .t···. fi s vigoureuses répliques de saint Ambroise et surtout de .'..uni Jérôme, et à mettre davantage en lumière la perpétuelle virginité de Marie. .Au temps de saint Justin (6». de saint Irénée (7) et de Tertul'.en 18) on attira l’attention sur le rôle de Marie dans notre 111 (Il (5) («) is) Vi>ir Pt»iT.H détache d i cycle de Noël et devient une fête proprement mariale. On célè­ bre, à ce moment, la Dormition de la Vierge, et la Purifie tton (seule) est fêtée à Antioche en 526 La Liturgie occidentale fait aussi une large place à Mort»· Au VIe siècle, on signale en Gaule, en Espagne, et à Rome jxutétre. une commémoraison de la Vierge dans le tempe de Noël. Au VU® siècle paraît l’Annonciation, fixée au 25 mars, rauf < n Espagne où elle tombe le 18 mars. La Nativité de Marie est. célé­ m brée Reims et à Rome; toutefois sa diffusion est lent*·. L’As­ somption est -plus répandue. Mais la Purification ne s’étendra que plus tard. Outre ces fêtes générales, certaines Eglises ont des fêtes par­ ticulières. Byzance par exemple, célèbre chaque année l'anniver­ saire de sa délivrance des Avares, obtenue par l'intercession de Marie. (ft) De sancta virginitate, η* 0. (10) Epist, Lib., Π, 180 P. G. LXXIX. 208. AVANT LE PÈRE DE MONTFORT 17 cérémonies comportent parfois des processions, souvent des homélies et une hymnographle très riche. De plus, au VI- siècle le nom de Marie est introduit dans le « Communicantes » du Canon de la Messe. Plus tard, le calendrier liturgique s’enrichira encore de quel­ que» fûtes mariales: la Visitation (ΧΠ1’ s.), la Présentation de Marie (XIV s.). les Epousailles (XIVe s.), la Conception (du XII· nu XV·· siècle, suivant les pays (11). Cch II αν π (..stations artistiques. — Dans cet ordre, la première importance revient aux églises consacrées à Marie, puis à l’iconographie mariale. églises consacrées à Mari··. D’après Orisar (combattu cependant par Mgr Duchesne), saint Sylvestre aurait érigé une église à Rome en l'honneur de Marie, dans le voisinage du tem­ ple de Vesta. Il est possible aussi que la Basilique où se tint le Concile d’Ephèsc. fut dédiée à la Sainte Vierge. Quoiqu'il en soit, le V siècle vit se généraliser cet usage à Constantinople, ά Jérusalem et à Rome. Dans ceUe dernière ville Sixte HT <432440) dédia à. Marie la Basilique libérienne reconstruite, celle qui s'appelle depuis Samte-Marie-Majeure. Boniface I·» (608-615) dédia l’ancien Panthéon ù Sainte-Marie des Martyrs. et Jean VTL (705-707) lit construire à. Saint-Pierre une chapelle de la Vierge, détruite à la Renaissance et grava sur l'ambon de Santa Maria antiqua une inscription célèbre, dont nous parlerons plusieurs fois (12). ' '= Au Moyen-Age, plusieurs merveilleuses cathédrales sont dédiées à Marie: trente en France. dix-huit en Angleterre. L’Iconographie mariale est inaugurée dans les Catacombes de Sainte-Priscille par une fresque remontant au milieu du II* siècle et représentant la Vierge et l'Enfant. Ce mode de repré­ sentai.on se fixe vers le VI’ siècle. La Vierge est assise, en pos­ ture de Reine. Autour de son front brille le nimbe. Quelques images même prétendent remonter jusqu'aux contemporains de Marie et nous donner ses véritables traits: par exemple la Madone dite de saint Luc. dont les copies se répandirent de tous les côtés. Elles s’inspirent plutôt des Evangiles apocryphes et nous manifestent plus exactement le côté populaire de la dévotion à Marie. La querelle de Γ/conociasme (VHI'-IX· s.) fournit à l'Eglise 1’occiuilon de préciser le culte des images et de distinguer les différentes sortes de culte : le culte de dulie commun à tous les &ünts et le culte d'hyperdulie réservé à la (Bienheureuse Vierge Marie Du rcetc l’iconoclasme ne s’attaqua pas à la dévotion mariale, môme s’il réprouvait les images de Marie. Plus tard, la peinture et la sculpture multiplièrent leurs chefs-d’œuvre La Vierge Reine, assise, portant le sceptre devient peu à peu. sous l’influence des mystiques, plus femme, plus mère plus pathétique. Peut-être mieux ce furent ses douleurs qui inspirèrent le plus heureusement les artistes. (11) Voir M. M. D., n’ 54. (12) Voir Llb. l’ont If., Tome I, p. 285, note 2; p. 817; p. 886. lvtkoi»c< τιοχ histoiuqck (ECVKKS THKOUWIQfES ΚΓ IJTTKItAIHE'S. fx*N ensci gnements des Pères se présentant le plim souvent k.us /orme d'homélies adaptas â la fête du jour, ces homélies traiteront de Marie dans la mesure mèrn .□e où leg fêtes mariales se niulti]>lieronf (VT \Ί 11 s. i La tliêologic mariale proprement dite rom mène»· av<*r Saint Jean Damaseèhe (t 734). Elle est précisi-e au MoyenAge; s’ap/uiyant sur les données script lira ires »«t tradi­ tionnelles, elle met en relief la pijissain···, la piirrt<· et la dignité de Marie. L·) littératun* contemporaine ron-.u r»· des a-iivre* de tout genre à la qnestion mariale: poôt···.. ilr.im.iiur ίΟΛ jes unystèresi, orateurs. my*ti r h ali-·. : . ni plication pour chanter la gloire de -Marie. -l '.ip Μαχικ^τλτιο\χ i>î:s pratiqvrs 01: rnrrt: marîal». Tonte dévotion véritable n>pin· a >«· traduire par de multiples pratiques mêlées Λ h» vir ordinaire. Parmi ces pratiques nous rr.’cvotu · Le Petit Office (X-s.). — Le PtLi Office de Mane-Immaculée (XVe 8.), — La dévotion aux sept ,·: ;-..;x .· ,»· do .: .r.·. de Marie (XIV' sj, — La consécration du samedi λ Marie 11 la Messe De Beata ce Jour-là (IX’ *.». L'Are Maria se compote au XIII stecJe ,·· «<· généralise au XV*. On récite parfois en l'honn ir de ?dar:e eu j ;vnun- . dont .’es initiales rapprochée» composent son nom Afop Al Dominum cum tribularer damci-i. Reirtbw'· fn eu·’,: rt- -tdo Ad te letavi. La sonnerie de l'Angetus remonte aux XIV et XV .··< La tradition atlriûue â saint Dom.n.que l'institu·. n ■ o .■ <1 i XV1 s.i <14) A la fin du XV' siècle, le Bienheureux Αλι ·: >f i Roche en généralisa la pratique. Les Carmes, spécialement raint Simon Slock -XIII . > r indirent le scapulaire du Mont Carmel Au Moyen-Age se multiplient Ire Ordres religieux <* Confréries en l'honneur de Marie. Ά la même époque λ· fond-ut des pèlerinages célèbres et très ftéq :< ηυh, Ton possède soit des reliques de Marie (rot , celmum. rtc.jè soi* plus souviu> rain siene de sujéliot) un »ί«·<·1·· précédent, le Protestantisme s’était vioIcniiiirnt attaqué à cette dévotion, l'accusant de rejeter le (ΊιγΙμΙ duns l’nmbrr, pour aiguiller les cœurs vers Mnrie, rt faire i.v cette mâture une sorte de divinité seiou raide. πμ E En présence de ci» attaques, les catholiques n’é­ taient pas resté* inertes. Saint Pierre Canimus, Bellarmin, Suarez, pêtau, Saint François de Sales avaient expliqué triomphalement la théologie mariale catholi­ que et vengé l'bonneiir de la Mère de Dieu. Saint Fran­ çois de Sales employa même une formule qui devait indiquer la voie aux principaux auteurs «lu XVII' siè­ cle. Il disait: « Nous allons Λ Marie par Dieu luimême .. (DJ). Du cuit»: de Notre Seigneur naît infailli­ blement le culte de sa Très Sainte Mère. Pour connaî­ tre pleinement la Mere il faudrait d'abord* connaître le Fils (17,. (’’est de là qu’est parti ce que 11. Brémond a appelé très justement «· l’Ecole Française ». Le Cardinal de Bertille, premier et principal représentant de cette Ecole, est avant tout l’apôtre du Verb© Incarné. Mieux que tout autre il a chanté ce mystère adorable dans tous ses écrits, mais spécialement dans son œuvre maî­ tresse: « Discours de l’état et des grandeurs de Jésus par l’union ineffable de la Divinité aveç ΓHumanité, et de la dependance de servitude qui lui est due et à sa Très Sainte Mère en suite de cet état admirable·». Pour lui. 1·· Verbe Incarne cet le modèle suprême auquel nous <1···, οη.·· η<·;> conformer L’état de servitude dans lequel son humanité *’c*t trouvée constituée à l’égard de sa divinité, par suite du mystère dr l'incarnation, nous indiquera à quel point nou· mêm« > noiw devons nous soumettre à Dieu. Mais, comme entre la Mere et le Fils la liaison est très étroite, il est impossi­ ble d’appurtrnir ù. l’un sans appartenir à l'autre. tut l .i lide détaillée de ci* ocJaves d'amour et de leurs formes de dévotion »<-r« d< nin ·· dan» le commentaire ^es n“ 158 ù KW de la Vraie Dévotion. M a. Il”) F. Vim, Saint Françoli de Salit, Directeur d’dmes, p. 682, (17) S Lu nrvr be Bnniam, Opera omnia. Vol. I, p, 455.150, Vraie Devotion, η· r.» •ο HISTORIQnE En retour de «· que «i Mère lui a donné. Jésus lui n fait part de su propre ffrandeur et de sa propre royauté. Ce n’«U d.»nc paa nofre dévotion qui nous assujettit A cette grande R.-:n<· KUr ost < Notre-Dame ». Indépendamment de notre volonté N oua ne fui appartenons pas parce que nous nous donnons à elle, mais perce que Jésus-Christ, à qui nous sommes, nous a donnée A elle. Pour nous aider, d’une part A acquérir cotte r< ■ ^mlibnre avec Jésus, d'autre part A exprimer parfaitement n<>-, relations anr Morte, BéruUe préconise l’état de nrmrud· vohuitalro A l’égard de Jésus et de Morte. Cet état ne répugne jxia A la dilation adoptive qui nous a été concédée Mais de même q tirJésus était à la fols Fils et .serviteur do w»n Père· FU» par nature, serviteur par miséricorde pour nous, de même nous som­ mes à'la fais serviteurs et enfants de Du-u. servtUnim |xtr nature et enfants par miséricorde. Et de même que J<‘.u·, V«vu china une ndmirahle dépendance de sa Mère, au titre de .-.a nilatuai à son égard, de mémo nous sommes en relation de servitude à l’égard dé Mario au titre de* sa Maternité pour noua Oct état de servitude s’inaugure wlrnneürtn· nt par un acte doblation et d'offrande. qui n'est pna autre ch.vie qu’une re-sovation des r. Donation complète. qt;·. nr laisse rien échapper, et qui rmbravr le temps rt l’éternité · 19» Elle s’adresse A la fols A Jésus-Chris’. et .1 Mark» en l'honneur des liaisons mutuelles, inelfables et inconnues du PU.·» de Dieu et de la Vierge » (20). Cependant, Rérulle n’est pa.- le créateur «le rette forme de dévotion. Il fut très probablement mis en contact avec elle au cours d’un voyag»· qu’il lit en Espagne. Lâ, il admira les florissantes confréries du saint esclavage qui avaient été établies par le Père Simon de Roias, religieux de FOrdre de l.i T inité. I>e là elles furent transportées dans le- Pays B.«s, .dors sous la domination espagnole, par b* Père Barthélemy .de Los-Rios, de l’ordre de saint Augustin, et jn.-qne dans les Indes par le zèle des mi»-ionnaircs. l.· < ! » li gieux théatins’ la répandirent dans le neuiurn» do N&ples, en Sicile pf en Savoir· (21). De retour en France, Bérulle m· fit h- défenseur et le propagateur de cet esclavage «l’amour, -urtout auprès des Ames consacrées dont il avait la «lin·, lion. Et c’est précisément en se défendant luimrim· · ont ri­ les attaques sans nombre que lui attira r«*t apostolat qu’il eut l’occasion d’exposer sa doctrine maria!··. (16) Voir Tivuv, Le Cardinal de Bérulle, p. 385. (li) Voir Bo« BGOisc, Préface aux Prêtres de l'Oratnir··. il uui«nklrc des N" 158 à 188, du Traité. I.B VEIIH I»H MONTFORT 21 Si, de Bérulle, none passons à quelques autres repré­ sentants de l’Ecole Français, noue trouvons d’abord M. Ollcr, fondateur du Séminaire de Saint-Sulpice. La spiritualité snlplclenne se résume eu une phrase: Jéeus vivant en Marie (22). C'est encore l’imitation du Verbe incarne, mois portant surtout sur les dispositions que Jésus a manifestée* durant les tout premiers mois de son existence terrestre. Dépendance absolue de Marie, en tout co qui concerne la conservation et le développe­ ment de *a vu· temporelle; mais dé|»endnnce pleinement cou"· lente et parfaitement volontaire (23). Pour réaliser cette dépi-ndancc, les séminaristes étaient invités λ accomplir toutes leurs net ions par Marie, avec Marie, et · a Marie, comme le leur rappelait une inscription entourant un tableau de la Vierge à la chapelle: a Per ipMtim, et vum ip*a et in ip*n ». Saint Jean Eudes pratique et enseigne le Saint Esclavage de Jésus et de Marie, et il proclame leur royauté sur tous les cœurs. Mais principalement il accentue le caractère affectueux de la dévotion mariale, en attirant l'attention des âmes sur « If Cœur admira­ ble de lu Trèe Sacrée Mère de Dieu ». Γη grand nombre d’autres auteurs viennent encore offrir à Marie l'hommage de leurs œuvres et de leurs talents. De plusieurs il sera question une fois ou 1 au­ tre dans le < <»ur> du commentaire. Pour le moment, il suffit d’avoir indique brièvement les courants princi­ paux de la pensée mariale an XV11· siècle. II. - La dévotion à la Sainte Vierge prêchée par le B1 L.-M. Grignion de Montlort Si nous avons rappelé à grand traits l’origine et le développement de la dévotion ù Marie jusqu’au début «lu WHI siècle, ce n’est pas dans le but de refaire un travail, accompli par tant d’autres et avec plus de détail", (’’est pour montrer que le Père de Montfort appartient \ entablement à V Eglise et à son temps. ·-·.’■ \ ir Toqiiiiiï, i>('CTia\’ nrsTPKiqt’E LE ΓΕΠΕ DE MOXTFOHT c inb !»»’ α·Λΐμι.·>!Ρ .111IO^ Joyeux, en effet, πι|μ>μ»· un bouquet avec des (leurs cueillies ça et là. ou m e*t à bon droit regardé comme l'auteur, mots pouvons donc attribuer ù notre Bienheureux cette «lortrine «pii forni»· un tout merveilleux de vérités et de pratique* emprun tées à diverses écoles. D'autant plus que son œuvre n·· s’est pas bornée Λ les grouper; il les a encore ··« Inir····*. développées ou perfectionnées en plusieurs points. Combien dans les sciences et dans les arts «ont devenu* à ce titre chefs d’Ecole ». Et le Père Lhoumeau cite en exemple Sainte Thérèse en spirit unlit·· et Palest rinn en polyphonie, justifiant ainsi 1«· titre de son livre: i.i vie spirituelle Λ l’école du Bienheureux L. M. (Irignion »1»· Montfort. Nous espérons, nous aussi, montrer dans «·«· livre «pie Montfort est vraiment un chef d’école, par m puissant© individualité et par la haute valeur de sa doctrine nia riale. Cependant. avant d’entrer dans le vif du commen­ taire, il est indispensable île présenter à nos lecteur» l’auteur et l’ouvrage que nous nous projMi-ons «le com­ menter. .Mais pour être complet, et pour mieux indi­ quer nos références montfortaines. nous parlerons d’abord des autres écrite du Saint Mi.*-i»>nnaire. g 1. — LE BIENHEUREUX L.-M. GRIGNION DE MONTI ORT Quand Dieu destine un homme :ï un»· fonction *p·· cialement ardue et spécialement importante. il a -oin. dit Saint Thomas. île Ini assurer toute* le* grâce* von lues pour s’en acquitter dignement. (IIP, qu. XXVII; art. 5, ad I.) Cette règle s’applique au Bienheureux L. M. ·!«· Montfort. Il naquit ;1 Montfort-sur-Meu, alors Montfort la Cane, le 31 janvier 1673, dans la pleine gloire littéraire et mariale du XVII’ siècle. Il reçut au baptême I·· prénom de Louis, auquel il ajouta spontanément Λ In Confirmation celui de Marie. Plus tard il renonça an titre de sa famille « de la Bachelleraie » et même à son 23 nom « Grignion n, et se üt appeler, par reconnaissance pour la grace dn baptême, le plus beau titre de noblesse «lu chrétien : « Louis-Marie de Montfort ». Dieu lui avait donné une mère «pii était un modèle de patience et «le résignation chrétiennes au milieu des plus pénibles »lifticultés domestitpies. Peut-être, dans l’cuchnlnenient mystérieux «les grâces divines «pii cons­ tituent la prédestination, cette piété liliale ne fut pas étranger·· Λ sa piété mariale. Il donna dè* m.·* premières années «les signes mani­ festes de M.i dévotion précoce et extraordinaire envers Marii·. Il «*ntrainait sa srur cadette Louise à réciter • b··» clinpidet·· avw lui «-n disant : ·< Ma chère sœur, vous -en·» tout·· Iwll·· ««t tout le monde vous aimera, si vous aimez, bien le Imhi Dieu ». A l’exemple de son frère • ••Ile ci entraînait *··* compagnes, (’’est déjà l’apfttre et h; chef «l’école «pii se laÎMsc entrevoir. r ■ Tout ce «pii peut contribuer a la gloire «le Marie, «lit le l’rre d.· (’lorivièn· (21», était l’objet particulier de ne», «ados. <’’était toujour* un nouveau plaisir pour lui «l’entoudn· parler ·!«· ses grandeurs et «le ses mystè­ res. Il visitait se* «hajsdles. ornait ses images, et ne passait point de jours *.in- réciter s«>n chapelet ». A don?.·· ans. en 16S5, il vint étudier à Rennes dans 1«· collège Saint Thomas, tenu par les Pères Jésuites, et devenu depni* 1«· I.v····»· de l'Etat. Ce c«>llège, «pii avait ••té célèbre par s··-, mailr»· et ses élèves, donnait a une élite, dont tit bientôt partie notre Bienheureux, une boum· formation mariale. le moyen en était la Congré­ gation de la Sainte Vierge, établie à l’intérieur même dn collège. Du temp* du Bienheureux, cette Congréga­ tion était dirigée par h· R. P. Prévost, professeur de philosophie. M. Blain, parlant de la dévotion du Père Ptevosf n la Sainte Vierge et de son influence sur Louis Marie, assure’. «< Je dirais que Louis (Irignion l'aurait prise lcctt«· dévotion) chez lui (le P. Prévost) s'il ne l’avait pas fait paraître «lès le berceau » (25). Durant cette période le Bienheureux .traduisit sur­ tout sa piété mariale par la visite quotidienne et pro- Vu du Blrnbrorcux L -M. Griicnlon de Montfort, p. n. (25) Mt'moir · iimiiu* rite* sur U vie de Loul^-Marie Grignion, par. VI INTRODUCTION HISTORIQUE - longve des sanctuaires détliés A Marie: Notre-Dame de la Faix, dans la chapelle des Carmes, Notre-Dame de Bonne-Nouvelle dans le cloître des Dominicains, sur­ tout Notre-Dame des Miracle*, en l’église Saint Sau­ veur. U confiait Λ sa bonne Mère toutes ses inquiétudes, particulièrement celles qui concernaient son avenir, et, un jour, Marie lui révéla clairement sa vocation sacer­ dotale: « Tu seras prêtre » (26). Par un concours de circonstances pmi idrnttelles, il fut amené A Paris, pour y suivre les cours ·.·ι v ir qu’il étudiait les œuvres du Chanoine Boudon, Ar--hi diacre d’Evreux, particulièrement « /e* .viintcx roir< de la Croix » et « Dieu seul, ou le Saint E*elava>)< de Vadmirable Mère de Dieu » (n° 159 et 16.3). Le munus crit du Baron de Renty sur Marie de* Vallée» He trou vait à Saint-Sulpice. Le Bienheureux en prit connaisance et le cite au n* 47. Il profita aussi grandement de son séjour à SaintSulpice pour consulter d’autres auteurs célèbres, soit de la Compagnie de Jéçus, comme le Père Poiré, dans son ouvrage: « La triple couronne de la Sainte Vierge (n° 26), qui lui fut un véritable arsenal ; le Père Paul (28) Lo'EiUje, Le Bienheureux L.-M. Grignion de Montfort, p. 33 LE pfcUE 1>E MONTFORT Barry. dans «on livre « Le ciel ouvert à Philagie » (n" 117» ; Suarez, qu’il appelle « Le docte et pieux Suaη·ζ π in·' 40) et Cornelius a Lapide (n° 61); aolt de» autres congrégation*, comme le 1*. Simon de Roias, et le I’. Barthélemy de Los Rios. Ce dernier avait prouvé diniM non livre « liierarchia Mariana » .« l'antiquité, |’«-jr· Ih ncr et bi solidité de cette dévotion » (n® 160). Il M’appuie nuipd nu a® 244 «ur l’autorité de M. Trou· son, Supérieur général du Séminaire de Saint-Hulplce. Λ ret te époque, Montfort témoignait de son zèle marial en ornant avec soin la chapelle de la λ ierge dans régliac de Saint Sulpice, et en saluant dévotement, au pns.xage, les images ou statucttea placées au-dessus des portes, dans «les nichée parfois imperceptibles. L·· Bienheureux ai firme aussi (n“ 118) avoir conversé avec les plus Maints et savants personnages de son temps. La. il est plus difficile de donner des noms. Toutefois, scs relations ave·· les Bénédictine· du SaintSacrement de Paris et de Rouen, avec les Jésuites de Nantes, et avec Saint Sulpice ont pu lui permettre des rencontres fort utiles pour accroître ou communiquer son amour pour Marie. Ainsi préparé, sûr de lui et de sa doctrine, le Bien­ heureux enseigne, m public et en particulier, en chaire et au confessionnal, son admirable secret «le sain­ teté 1-7». Enfin pour qu’il ait une plus large diffusion, il se résigne à le mettre par écrit, en composant son Traité de la Vraie Dévotion (28). § 2. LES ŒUVRES DU BIENHEUREUX P. DE MONTFORT l/ s œuvres du Bienheureux Père de Montfort sont inspirées par h-s nécessités de ses études personnelles ou de son apostolat, il a ainsi rédigé un grand nombre de résumés, de recueils, etc... auxquels nous avons déjà fait allusion, et qui sont tous restés inédits sinon per­ dus. Il H composé de nombreux canevas de sermons, également inédits. Ses œuvres imprimées sont néan- •271 Vraie Dévotion, n* 110 — Secret n· i — Cant, du Salât Esclavage, [ei J. Rtr. 1». ~ (M) V. !>., n· 110. I.VTBODUCTIOX moins asses nombreuses. Nous ne signalerons i<· les pins ^portantes, celles qui nous serviront a comprendre le Traité lui-même. " * La première en date de ce» œuvre» «omble être L’Amour de la Sagesse éternelle, opuacule de 2Ü0 pages environ, (pii, d’après toutes probabilité», aurait été composé entre le mois de septembre I7n.3 h Je moi· de mars 1704, presque au debut de la \ ie sacerdotale du Bienheureux. Celui-ci se trouvait alors à Taris, dane un obscur réduit de la rue du Pot de Fer, savourant le mépris dont il était universellement l’objet, l’ans plu­ sieurs lettres il réclame des prières speciales pour lui obtenir la divine Sagesse. « Cette pensée de la Sagesse hanta Montfort sujet d abord de ses méditations, elle devint bientôt le grand objet de ses amours, le centre divin vers lequel convergeaient tous ses labeurs. « Pour lui. le Christ-Sagesse, et Sagesse-crucifiée, domine uniu Préparé par l'Ancien Testament, et spécialement pin les Lires S sapientiaux, le Christ-Sagesse s'épanouit dans la prédication . évangélique et les épitres. Il domine ainsi 1 activité de 1 Eglise et de ses Saints. « Si l’homme est créé, c’est par cette Sagesse et pour cette Sagesse. Si la Sagesse s’incarne et est crucifiée, c'est pour que l’homme devienne sage de l’Etenelle Sage.*>se, e* fou de la sainte folie de la Croix. « Tout doit céder le pas, pour faire place à l'unique ri cherche de runique Sagesse, Jésus-Chnst. Aucun sacrifice n’est de trop pour l’acquisition d’un si grand trésor. « Mais, hélas, combien peu d'hommes connaissent la Sagesse. Combien se trompent sur sa nature. Combien peu la recherchent. Combien surtout se trompent sur le grand moyen de l’acquérir, qui est une « Vraie Dévotion » à la Très Sainte Vierge. a C’est un malheur immense que de manquer ainsi l’unique et magnifique destinée que Dieu nous a préparée dans ion umo*. r. car celui qui, par sa faute, ne trouve pas la Sagf .ssc Incarnée. Jésus-Christ, que pourrait-il trouver sinon la mort éternelle et l’enfer ? « Or, Montfort le constate avec peine: ce sujet de la Sagesse ·■· n’avait pas encore été traité comme il le méritait, et il ne put supporter que sa langue se tût. H médita, il nria, il varia; enfin il écrivit. » (29). Il nous donne lui-même au n° 14 1θ plan sommaire de son ouvrage : « Dès son origine, nous la contemplerons (la Sagesse) dans l'éternité, résidant dans le sein de son (29) Introduction historique du R. p. Huré, P. 4 et 5 rons dun.s· le temps brillante dans la création de l’uni­ vers. Nous la- regarderons ensuite toute humiliée dans son 1 nearnation et dans sa vic mortelle, et puis nous la trouverons glorieuse et triomphante dans Iqs deux. « Entüi nous verrons quels sont les moyens pour l'acquérir et la conserver. » C'est avec raison que l’on a vu dans ce Traité une « puissante synthèse de spiritualité » (30) montfortaine. On y découvre en germe toute la doctrine du saint mis­ sionnaire. Le Traité de la Vraie Dévotion est inclus dans le chapitre XVII : le 4e et le plus puissant moyen d’acquérir· la Sagesse et le seul moyen de la conser­ ver, a savoir: « l'ne tendre et véritable dévotion à la saint»’ I ierge >». On trouve dans ce chapitre toutes les divisions et subdivisions du Traité de la Vraie Dévotion : première et deuxième parties, nécessité et nature de la Vraie Dévotion. La Lettre aux Amis de la Croix est esquissée dans les passages magnifiques où l’auteur chante le triomphe de la Sagesse éternelle dans la Croix et par la Croix (Ch. XIV). Enfin le missionnaire y parle avec enthousiasme du Rosaire (Ch. XV, n° 193). La Lettre aux Amis de la Croix a été écrite par le Père de Montfort en 1714, au sortir d’une fervente retraite qu’il lit à Rennes, sous la direction des Pères désuites. Elle s’adresse à la Confrérie des Amis de la Croix, organisée par lui à Nantes et ailleurs. Elle tra­ II au cours de sa duit les hautes pensées qu’il a méditées retraite. Après avoir défini l’Ami de la Croix, il trace le pro­ gramme qu'il doit réaliser: « Toute la perfection évan­ gélique consiste: 1° à vouloir devenir un saint; 2° à s’abstenir: qu’il renonce à soi-même; 3° à souffrir: qu'il porte sa croix; 4° à agir: qu’il me suive ». Dans le Commentaire enflammé qui suit, Montfort sonne le ralliement des âmes vaillantes. Il est sur son terrain ; lui-même a vécu les leçons qu’il donne aux autres. Car il est rare de trouver, même parmi les saints, un homme aussi bafoué, aussi humilié, aussi calomnié, et en même temps aussi héroïque dans sa patience. (80) Edition-type du R. P. Huré, frontispice. ο Q tw* v •\S\<\ j\\yc 2AV4 32 • 1« )V ·’··· t w*·* mtnt· |i ιχτκοησσποΝ historiqüh Le Secret de Marie est également une lettre que le Père de Montfort écrivit, non A une collectivité, comme la précédente, mais A une Ame fervente, pour qu’ellemême la lût et la communiquât <· aujr pvmonn^ qui le .· fions, persécutions, zèle du salut des Ames eh détache­ ment ». (31) Cette lettre expose brièvement k· Saint R»cLiv.ig»'. t.·; quil peut être pratiqué par de* âmes avancées en perfect umi Crttc synthèse mariale est à la fob plus vivante et plu* aecr xible aux simples fidèles que Je Traité lui-même. On y trouve atiaul de» aspects spéciaux. < L'idée dominante du « Grand Sccrr t ». qu u nous livre pour que nous devenions des saints, ne se trouve jmm au même titre dans la « Vraie Dévotion ». et la nécrmite de nous sanctifier par Mari,' nous apparaît ici plus demonetraUve que dans le Traité. Enfin dans le Secret Je Bienheureux .Vadr-wo directement â l'âme: aussi lui donne-t-tl dea aperçu* et >. Après une courte Introduction (η· I et 2) od !,· Bienheureux dit à quelles conditions le Secret de Marie sera livré et pta­ ble, une I" partie. qui va du ne 3 an n· 37 nous rnactene la nécessité d’une craie dévotion en général. H faut devenir un saint (n·» 3» : pour cela U faut la grâce (n· 4-8) ; que Ibn ne trouve que par Marie Cn* 7-23»; à condition d’avoir envers elle une vraie dévotion tn 23 37 >. Une IIe partie expose la vraie Dévotion spéciale au Bienheu­ reux. mais en suivant un plan moins rigoureux que dan.. uj Impartie. Cette vraie Dévotion est Je Saint Λ scia page Monîïort en dit successivement : 1° La nature et l'étendue (28-34); 2° L’excellence (35 A 42) : 3° Les pratiques intérieures (43-52); 4° Les fruits merveilleux (53-57) ; 5° L’efficacité à la fin des temps (58-59? ; 5° Les pratiques extérieures (60-85). L’opuscule se termine par une oraison A J&Ua et un- <>r > <.n à Marie (66-69), et par quelques conseils sur La culture r· ; 1U-. croissement de l'arbre de vie. ou sur la manière de faire vivre '■ I régner Marie dans nos Ames (70-78) C'est la nat:> relie de cette lettre. H Le Secret admirable du Très Saint Rosaire. Ce livre, qui resta longtemps manuscrit, est une adaptation originale du grand ouvrage d’Anfonin Thonuis, intitulé « Le Rosier mystique de la Vierge n, dont l’édition de Rennes, en 1G98, eut un spécial retentisse­ ment. _ ____ __ __ __ (SI) Préface de l’édition-type, p, III et IV us rfcae on monttout 29 Le livre se présente différenunent selon que l’on considère le manuscrit original ou les éditions imprlmécs. Le manuscrit comporte d’abord 49 chapitres, intitu­ lés : lr· rose, 2’ row, 3· r<»*«·, etc. Vient ensuite une pre­ mière méthode pour bien réciter le rosaire. Puis les règle* principales «lu Saint Rosaire. Puis deux roses, un·' blanche et une rouge, un roller mystique et un bou­ ton do rose. <’es derniers passages ne sont pas des cha­ pitres comme les rose* prêcédentas, mais des dédicaces·. I- ma prêtre» (ro*** blnnc.be); 2* aux jiécheurs (rose rouge); 3· aux Ames dévotes (rosier mystique), et •1· aux petits enfants (bouton de rose). Puis une mé­ thode plus abrégée. Enfin deux notes latines terminent le livre. 1 “* i Le*î édition* imprimé·-» ont modifié cet ordre et non sans raisons. Elles ont mis en tête «lu livre les quatre dédicaces «pie le Bienheureux avait mises a la tin; co qui est très naturel. Et, pour finir un nombre qui sem­ ble incomplet (49) elles ont intitulé 50· rose 1 exposé des méthodes, ce qui correapond assez bien à l’ordre logique. Les Cantiques· Montfort a été avant tout missionnaire. Ί on» ses autres travaux sont en fonction de cette œuvre primor­ diale. Ainsi, tout le long de sa carrière sacerdotale, et mémo déjii pendant son séminaire, mais en vue de l’ave­ nir, il a été amené à composer un nombre considérable do cantiques. (’«•pendant, par»·· qu’il était suffisamment riche, on lui a prêté généreusement, De nombreux cantiques, reproduit h dans les recueils sans nom d’auteur, ou avec b··* initiales D.S., ont été faussement considérés H comme « tant «b· lui. Γη sérieux travail de discrimina ­ tion s'imposait. flM Ce travail a été entrepris et mené à, bonnes fins par fr λ*. Fernand Fradtt, S. If. If. (22). De cette étude fort documentée il résulte que le Bienheureux P. de Montfort est l'auteur incontestable de 1G6 cantiques; qu’il en a remanié 9 et que 30 lui sont attribués par la («■.'» I.< ceuvre· du Bienheureux de Montfort, poète mystique et popu­ laire. Scs cantique», avec étude critique et notes. n 30 iXTKonucTiox unfToaimnc tradition, sans qu’il y ait aucune preuve du contraire. Cela donne, le total surprenant de 23. lis υ>τ« (33). 1)’antres cantiques, et de très beaux, pmcM-nt, aussi sous .«.un nom. Mais nous jMiseédons »1«·μ preuves qu’il* proviennent attend le moins. Un ou plusieurs couplets, sons forme d'.iiiu-u»n «m de prière, sont la conclusion habituelle d-s cantique·*, quel que soit le sujet traité (34). Nous utiliserons particulièrement -· - rant ur* «ur le mépris du monde et aee pièges, p«»nr éclatr-r quel· ques* unes des pratiques extérieures du Saint I «.· î.iv.vge. $3. LE TRAITE. DE LA VRAM DEVOTION Quel que soit le mérite de m*h antres œuvr··?» < · : m Traité de la Vraie Dévotion que h· Bienheureux r de Montfort doit actuellement su plus grande renomme»’. Sa Sainteté Benoit XV, écrivant au T. R Γ Lhoit eau, Supérieur général des deux Congrégations Mont fortainee, â l’occasion du deuxième cvntemür»· .le la mort de leur Bienheureux fondateur, le ’JS avril 1 ·»!»;, lui disait : « Le Bienheureux de Montfort a voulu (pie ce tut votre esprit particulier et propre de promouvoir parmi (X!) Voir Litre cité, Introduction, p. je, note* 2 cl 3 «M) Ibid., p, 70-71. ι.κ thaitÎ: ι>« ι.λ νΗΛίκ pfsvomox 31 le#» bouillie* |<> règne de Jésus en propageant le culte de Hn divine Mère. Or, comme moyen très efficace de cet upoatolnt, il v«»ui» légua, |w>ur que vouh l'expliquiez avec ft'du iiux ndrl> H, ce iivr«- écrit de na main: « De la Vraie Devotio» a lu Sainte Vierge ·», livre petit par le volume, muift d’une ni grande autorité et d’une si grande onc­ tion U i.’L’o, ‘ Ή • '’r«t done |κ·ιιγ répondre à cette vocation montforlaine «t a re dealt du Huuveraln Pontife, que non» γημλΙργοπ* d’rtpiiqurr avec MJ in re Traité, espérant uinmi travailler rflh a* cment a l’établUM-nieiit du règne dr Jêaun par Marie. · r I»·· ··.· Traite, diMitis d’abord brièvement l’hittoire, l’.fut a, lurl, le i thumnr cl le titre. tes questions gcnernlen, um· fois γ···.ο1ιιγ·», aeroni d un grand secours pour non»* aider plus tard a replacer chaque détail dium 1 ••nn‘*ml»l<· d»· «·· inoiiuiurht incomparable, élevé à la gloire de Marie. Λ» HI.HTO1KK 1>1 ΤΙΙΛΙΤΡ. Montfort, nous l’avons «bja «lit, fut avant tout misftionnnir»·. Mais, partout ort il donnait les exercices do la niis-jon, il s’appliquait à établir la dévotion du Suint E*'lavag«*. ♦· «h· connais. dit M. de* Bastlèrcs, un trè*. grand nombre de (H-rheurs M-andalcux, Λ qui il a inspiré cette dévotion... qui M»nt parfaitement conver­ ti*. et dont la conduite eut tr«*M exemplaire · (36). Il est ovulent, toutefois, que 1rs l«ons chrétiens surtout nppt'criaient sa doctrine et profitaient «le cette dévo­ tion. < «’t ensrigneinent. «pic le saint missionnaire avait donné d*nb«*rd ΐ «· A'/uni· ifr par Marie, nui ι&οΛ. ·< jjfij «a»a Vie de MtM.tr,- I. M. Orientai de Montfort, p. 315-81« Pour toutes <-·. ni, .’ .>«, voir Lettre circulaire «tu T. K. P. Ronsfn 1" janvier t«42. Ι,ι Ι..· υ.· «le. Prêtre* de Marie Heine de» C«rurs janvier-mal 11U2. [i:> KoiAtlon écrite par Mme d Orlon. 32 INTRODUCTION HISTORIQUE façon, il travailla rapidement, d’enthousiasme, et comme poussé par une inspiration divine. Son histo­ rien Grandet va même jusqu’à dire: « Il composa en trois jours un livre des avantages de cet esclavage, qui fut trouvé admirable » (38). Cependant il est permis de se demander si ces paroles s’appliquent au Traité de la Vraie Dévotion ou au Secret de Marie. A sa mort, Montfort légua son manuscrit intact au Révérend Père Mulot, qu’il avait choisi comme succes­ seur et exécuteur testamentaire. Celui-ci savait quel trésor il tenait entre les mains. Abrité d’abord à SaintPompain· dans la cure hospitalière du Prieur, frère du Révérend Père Mulot, ce trésor regagna, dès l’année 1722, Saint-Laurent-sur-Sèvre, où le Père de Montfort était mort en 17Î6, et où les Pères de la Compagnie de Marie venaient d’établir leur Maison-Mère près de la tombe de leur Fondateur. Jusqu’à la Révolution, la Compagnie de Marie grandira lentement gênée dans son expansion par les décrets royaux limitant à douze le nombre de ses mem­ bres. Ceux-ci néanmoins travaillent avec courage, prê­ chant missions et retraites dans tout l’Ouest de la France. Toujours leur prédication s'inspirera de la Π doctrine du Traité. Toutes leurs missions étaient co nsacrées à Marie, Reine des Cœurs, et, partout où θ’était possible, ils érigeaient des Confréries du Saint Esclavage. Ce fut même un des griefs que l’on fit valoir contre eux pour essayer d’obtenir du Roi leur suppres­ sion. En conséquence, les religieux Montfortains n’osè­ rent demander le « Privilège du Roi », nécessaire a la publication de tout livre et l’ouvrage de leur Père resta manuscrit. Survinrent les troubles de 1789 et 1791. Les révolu­ tionnaires de toutes nuances n’hésitèrent pas à dési­ gner Saint-Laurent-sur-Sèvre comme le foyer d’où monte cette flamme de fanatisme qui bientôt embrasera la Vendée. Pour vaincre cette résistance aux lois, les Gardes nationaux de Cholet multiplient leurs perquisi­ tions dans la maison des missionnaires. Us s’emparent de tout ce qu’ils trouvent: lettres intimes, papiers, bro­ chures, manuscrits. C’est le moment de la réalisation de la prophétie, que Montfort avait écrite dans son (88) Vie, page 316. ■· · LE TRAITÉ DE LA VRAIE DÉVOTION 33 Traité soixante-dix ans auparavant: « Je prévois bien des bêtes frémissantes (pii viennent en furie pour déchi­ rer, avec leurs dents diaboliques, ce petit écrit et celui dont le Saint-Esprit s’est servi pour l’écrire » (n° 114). 1 >ans ces bêtes frémissantes, qui déchirent le livre du Γ. de Montfort ainsi que sa réputation, on a vu en tout premier lieu les démons (39), se servant de toutes sor­ tes d’instruments, même bien intentionnés, pour déchi­ rer physiquement le livre du Bienheureux, et pour déchirer moralement sa réputation. Ces mêmes atta­ ques s’adressent, du reste à « ceux et celles qui le liront (cet écrit i et le réduiront en pratique ». Ceci jieut donc être vrai de tous les temps, mais s'est vérifié plus particulièrement lors de la Révolution. Peut-être, on effet, le manuscrit tomba-t-il sous les yeux des gardes nationaux? Peut-être fut-il examiné, malmené, jeté a terre, lacéré, privé de quelques-uns de ses feuillets. En tout cas, la deuxième partie de la pro­ phétie se réalisa au pied de la lettre. Si ces hommes en furie ne réussi rent pas à détruire de leurs dents diabo­ liques le Traité de la Vraie Dévotion, « du moins » obli­ gèrent-ils les missionnaires à « l'envelopper dans les ténèbres et le silence d’un coffre ». (’’est vraisemblablement alors, en effet, que les Pères de Saint-La iirent-sur-Sèvre, instruits par l'expé­ rience. et p uivant s'attendre à de nouvelles perquisi­ tions, tirent pratiquer dans un champ une sorte de souterrain. On y déposa, « dans les ténèbres et le silence d'un coffre », toutes les choses précieuses que l'on voulait sauver, en particulier le Traité de la Vraie Dévotion. Sur la lin du XVIII· siècle, la tempête sembla s'apaiser. Est ce dès ce moment-lù ou un peu plus tard que l'on ramena à la Maison-Mère ce qui avait été caché une dizaine d'années auparavant? On n'a pu jusqu'à présent préciser la date de ce retour. Toujours est il (pie les années suivantes, on réunit tous les écrits de Montfort en vue du procès de béatification. La liste de ces écrits est longue, puisqu’elle compte 291 pièces. Mais il y manque la principale: le Traité de la Vraie Dévotion. Disparition presque aussi inexplicable que l’absence totale de recherches ou du moins d'inquiétu­ des au sujet du précieux manuscrit. Le démon pouvait (30) Voir Média trice ci Heine, Avril 1942. ----- INTRODUCTION HISTORIQUE bien triompher. Il tenait le Traité profondément ense­ veli dans les ténèbres et le silence d’un eo/Ire, « afin qu'il ne paraisse pan » (Vraie Dévotion. nu 11-11. Satan ne redoutait rien tant que sa publication. Finalement, le 22 avril 18-12, un religieux montfortain, ayant besoin de documents pour composer un ser­ mon sur la Très Sainte Vierge, alla chercher, à la bibliothèque commune, dans une caisse ou un placard contenant un grand nombre de vieux cahiers et de livres tronqués. Il tomba sur un manuscrit dont les pages jaunies trahissaient l’antiquité. .Après en avoir lu quelques pages, il le prit, espérant en tirer quelques services pour la composition «le son sermon. Il lut par hasard le passage où l’auteur parle des missionnaires delà Compagnie de Marie, et il reconnut le style «4 les pensées de ΓAllocution du Père de Montfort a ses mis­ sionnaires. Dès lors, il ne douta plus que ce cahier ne fût de lui. Il le porta au Supérieur de ce temps là. «pii, lui, reconnut parfaitement l’écriture «lu Bienheureux. Ne venait-il pas, en effet, de suivre cette écriture tout le long des 291 pièces réunies dans le procès ?... ' Les quelques missionnaires qui avaient échappé à la mort avaient eu trop à faire pour réorganiser la biblio­ thèque. Les bouleversements et les changements du per­ sonnel entraînèrent l’oubli de plusieurs traditions et personne ne savait plus ce que le manuscrit était devenu. En annonçant ces persécutions contre son pet it ce rit. Montfort avait ajouté: « Mais qu’importe 1 Mais tant mieux! Cette vue m’encourage et nie fait espérer un grand succès » (n° 114). Cette prophétie s’est encore réalisée, l’iir. «.itant des ténèbres et du silence d’un coffre, le manuscrit fut publié dès le début de l’année 18-13. L’année suivante, nouvelle édition. En 1900, on pourra compter au moins seize éditions françaises, quatre anglaises, quatre ita­ liennes, trois polonaises, deux canadiennes, deux hol­ landaises, une allemande, une espagnole et une américaine. Et de nos jours cette diffusion est au moins tri­ plée. Enfin, pour que tous les lecteurs de la Vraie I )évotion puissent consulter eux-mêmes le texte original du saint Missionnaire, ce texte a été photographié page par page et reproduit sur des clichés en cuivre. Et l’année centenaire 19-12 a vu la· première publication de ce manuscrit multiplié. LIJ TRAITÉ DE LA VRAIE DÉVOTION λOU B) JETAT ACTUEL· DU TRAITÉ En quel état le Traité fut-il retrouvé ? Dans sa pr<;. face, l<* premier éditeur écrivait: « Ou remarque que par une sorte île providence, bien que toutes les feuilles du manuscrit lussent séparées les unes des autres, tou­ tes cependant étaient à leur place et bien conser­ vées » (40). ·? ‘ gj Γ - Ki Toutefois, certains passages du livre peuvent nous faire dmiier que nous possédions l’ouvrage entier. Au numéro 227, .Montfort écrit (41): « Après avoir comme j’ai dit dans la première partie de cette prépa­ ration au règne de Jésus-Christ, employé douze jours au moins à se vider de l’esprit du monde, contraire à celui de Jésus-Christ ». Or, dans le livre tel que nous le possédons, il n’est nulle part question de ces douze jouis necessaires pour se vider de l’esprit du inonde. La premiere partie dans laquelle cette pratique était traitée et recommandée a donc disparu. .Même remarque pour le numéro 256, où Montfort écrit : « Les fidèles serviteurs de Marie doivent beau­ coup mépriser, haïr et fuir le momie corrompu, et se servir des pratiques de mépris du monde que nous avons données dans la première partie ». De ces prati­ ques aucune trace dans le Traité actuel. La « première partie », en laquelle elles étaient conseillées, n’existe donc plus. _ B Au numéro 22S, le Bienheureux signale, comme prière à reciter tous les jours de la première semaine, les litanies du Saint Esprit et l’oraison qui suit, com­ me il est marqué « thins la première partie 'de cet ouvriit/t >. Or ces prières sont introuvables dans l’œu­ vre telle que nous la possédons actuellement. En tin. au numéro 231 nous lisons: « Ils réciteront la formule de Jour consécration, qu’ils trouveront ciaprès ». Et le numéro 23G mentionne aussi la bénédic­ tion des chaînettes, « qui est ci-après ». Or, le manus­ crit ne contient ni la· formule ni la bénédiction indi­ quées. Tout cela nous oblige à conclure à l’existence, dans l’ouvrage de Montfort, d’une première partie, qui ne (40) V. D. β· édition, prêt. p. VIII. Voir Circulaire du T. R. P. Ronsln, 1" janvier 1942, p. 7. (41) Voir Médiatrice Reine, Avril 1942, p 7 et SQQ. W υκ>Α kwiax - » WA LA VMOA H \ > *3 * *■ L> \VûMva\ ïW’^XWà’ù 1 36 INTRODUCTION HISTORIQUE nous est pas parvenue, et qui a été détachée de la seconde: la partie mariale que nous possédons. D’an­ tre part, il manque encore quelques pages ù la fin de cette partie mariale, celles contenant la formule de consécration et la bénédiction des chaînettes. Cependant l’étude sérieuse du Traité tel (pie nous le possédons montre que nous avons en celui ci un tout complet. Nous en avons l’introduction. qui, de toute évidence est intacte, avec proposition, démonstration et conclusion. Le Traité lui-même aborde toutes les questions soulevées par l’évolution du sujet. Que poiivait donc contenir la première partie ? Ce devait être une sorte de Traité sur l’esprit du inonde contraire à l’esprit de Jésus (’lirist. Nous savons, en effet, avec certitude (n·’ 227 et 25(1) qu’y étaient indiquées des pratiques de mépris du monde, et que Ton y donnait des directives pmir se vider de l'es­ prit du inonde. L’ensemble des deux parties formait une préparai ion I complète an règne de Jésus-Christ ni 227i .prépara­ tion d’abord négative, en se vidant de l’esprit du inonde, contraire à celui de Jésus-Christ : préparation positive en second lieu, par I’utilisation du grand moyen pour établir ce règne: la Très Sainte Vierge Marie et la parfaite dévotion à son égard. 3 Reste la partie mariale dans son intégrité. Et c’est d’emblée la plus importante de l'œuvre du Père de Montfort. C) DIVISIONS DU TRAITÉ Le Bienheureux a écrit ce livre d’un jet sans mar­ quer lui-même les divisions hors texte, à l'exception de quelques chapitres, signalés maintenant à l’aide d’une astérisque (42). Dans le texte cependant, il a donné quelques indications précieuses (43), mises en évidence par les éditeurs successifs, les derniers principalement. (42) Voir n’ .120, a Parfaite consécration h Jésus-Christ >; — n* 918 « les effets merveilleux que cetite dévotion produit dans une âm»· qui y est fidèle »; — n* 220, « les pratiques particulières rie celte dévotion. Pratiques extérieures »; — n· 257, « Pratiques particulières « t intérieures pour ceux qui veulent devenir parfaits n; — n" 200, « Manières de prati­ quer cette dévotion dans la Sainte Communion. Avant la communion »; —n* 267, < Dans la communion » ; — n* 270, « Après la communion ». (43) Voir spécialement n" 60, 90, 134, 183, 218 257 LE TRAITÉ DE DA VRAIE DEVOTION Elles correspondent fidèlement à la pensée du Père de .Montfort, et nous pouvons nous y fier, pour rechercher et retrouver· les grandes évolutions de cette lumineuse pensée. Comme dit le P. J.-B. Arnaud, Missionnaire niontfortain (44): « L’auteur indique toutes ses divi­ sions, non pas à la manière de quelqu’un qui va envoyer son manuscrit à l’imprimeur, mais plutôt à la manière d’un prédicateur, avec des transitions qui rappellent ce qui est dit et prépare ce qui suit ». De plus, en entreprenant son travail, Montfort n’a en vue que de former un vrai dévôt à la Sainte Vierge (n® 110) et par conséquent de lui enseigner le Saint Esclavage. Depuis la première ligne jusqu’à la dernière, c’est cette forme de dévotion qu’il veut exposer. Nom­ breuses sont les formules qui le prouvent (45). Cepen­ dant, avant de pouvoir se livrer à cette étude appro­ fondie du Saint Esclavage lui-même, il est obligé de parler de questions plus générales, se rapportant à toute dévotion à la Très Sainte Vierge, quoique se véri­ fiant très spécialement et très parfaitement dans l’es­ clavage d’amour. Il en résulte que, mettant d’une part ce qui concerne toute dévotion à Marie, et d’autre part ce qui a pour objet unique la parfaite dévotion à Mûrie, nous pouvons nous-mêmes distinguer deux grandes parties dans le Traité: 1° — De la vraie dévotion à la Très Sainte Vierge en général. De la parfaite dévotion en particulier. Entrons maintenant dans plus de détails. On discute pour savoir si les numéros 1 à 13 cons­ tituent une Introduction. Les éditeurs modernes ont résolu cette question dans le sens de l’affirmative, en II donnant ce titre au treize premiers numéros, et en fai­ sant commencer le premier chapitre de la première par­ tie au numéro quatorze seulement. L'idée dominante est celle-ci: La connaissance et le règne de Jésus seront la suite nécessaire de la connais­ sance et du règne de Marie. Or, Marie n’est pas assez (44) Etude curieuse, n. 7. (45) Voir les n·· 60, 77, 82, 86, 88, 112. A·.***·*” vtu Λ 1MOA Q IW>X V\ tW * * cyÿ v_\ vw>* w *k\^ u * VC λ ft. e O‘ < INTRODUCTION HISTORIQUE connue : d’abord paire qu’elle-inéme a voulu rester ca«liée par humilité, ensuite parce que Dieu l’a fait trop belle et trop au-dessus de nous. Alors comment voulezvous que le règne de Jésus arrive? Voilà pourquoi Montfort se dévoue de toutes façons à prêcher Alarie pen­ dant ea rie entière, et, pour ’que sa prédication ne meure pas avec lui, il la consigne par écrit dans son Traité. La Première Partie, qui va du n° 14 inclusivement, parle de la Vraie Dévotion Sainte Vierge en général. Ce qui en est dit donc à toute vraie dévotion, tout en valant chef de la parfaite dévotion. au n“ 1 à la Ti s’applique iu premier Cette première partie se divise en deux chapitres: Chapitre Fr: Nécessité de la λ raie Dévotion il4-59), Chapitre II : Sature de la Vraie Dévotion (60-119). Dans le chapitre 1«. Après avoir dit brièvement la nature de cette nécessité (14-15), le Bienheureux expose les principes sur lesquels eUe se base: 1er Principe: Dieu a voulu se servir de Marie avant l’incarna­ tion (n° 16). tion (n° 17-21). 3e Principe: Dieu veut se servir de Mare après l'incarnation, Dans chacun de ces principes le P .de Mon· for* examine séparément la conduite de chacune des trois Personnes divines, et en tire les conclusions appropriées. Du n° 37 au n° 59, Montfort explique l’étendu^ de cette nécessité, à savoir: 1° Marie est Reine des cœurs (37-38). 2° Marie est nécessaire: a) à tous les hommes pour faire leui b) spécialement â ceux qui sont appelés à une salut <3942) c) plus spécialement encore a ceux haute perfection (4348) qui vivront dans les dernière siècles .(49-59). Dans le chapitre Π. Montfort explique la nature de la Vraie sophe, en distinguant, pour ainsi dire, le genre et l’espèce. flïî H établit un certain nombre de vérités jondemen taies, qui doivent se retrouver dans toute dévotion, et en particulier dans toute dévotion à Marie. LE TRAITE DE LA VRAIE DÉVOTION Pour compléter le chapitre de la nature de la Vraie Dévotion, le Bienheureux énumère brièvement les différentes modalités qu'elle peut revêtir, et les différentes pratiques qu’elle comporte. (NM 115-119.) Cependant, les derniers numéros (118-119) sont des numéros de transition. Déjà ils parlent de la pratique parfaite, à laquelle .Montfort va s’attacher dans la suite. Et l’on comprend que certains auteurs, comme Je Père Pabcrf dans son édition anglaise du Traité, aient fuit commencer la 2" partie au n° 118. Cette Deuxième Partie parle donc exclusivement de la Parfaite Dévotion, ou du Saint Esclavage. Dans tin Ier chapitre, Montfort en donne la nature : c’est une consécration de soi-même à Jésus-Christ par les mains de Marie, et cela en qualité d’esclave d’amour. Cette donation a donc dans l’ordre surnaturel, la même extension que la donation de l’esclave dans l’ordre naturel (n°· 120-133 à confronter avec les noa 68 à 77) *.'^1 I Dans le II" chapitre il explique les raisons qui justifient cette dévotion et la recommandent aux âmes. Ce chapitre se divise en deux sections : lrt Section: Enumération des « motifs qui nous doivent rendre cette dévotion recommandable ». Ces motifs sont au nombre de huit < 135-182). De plus développé est le cinquième : cette dévotion conduit à l'union avec Notre-Seigneur. Montfort y trace l'histo­ rique de cette dévotion. 2' Section : Les mêmes vérités, mais spécialement celles qui ont été éœumérées à l’article m de la précédente section (Voir la fin du n 150», sont expliquées sous la figure biblique des bons services de Rébecca envers Jacob, et de la dévotion de Jacob envers Rébecca pour s’attirer ces bons services (183-212). Dans 1< ill’ chapitre, le Bienheureux étudie «les merveilleux effets qu’elle (cette dévotion) produit dans les âmes fidèles », autre aspect des avantages qu’elle procure. Ces effets sont au nombre de sept , et s'enchaînent les uns aux autres avec une logique que nous aurons l’occasion d’admirer plus tard (213-225). Enfin le IV- chapitre attire l’attention sur les pratiques de Za parfaite dévotion, pratiques extérieures et pratiques intérieu­ >>· initiale garde toujours res, nécessaires pour que la consécration sa plein ■ efficacité, et maintienne l'âme sous la dépendance de Marie (226-265). ‘ Un supplément à ce chapitre IV montre cette dévotion parfai­ tement réalisée dans l’acte principal de la vie chrétienne: la communion avec Marie (226-273). ' 3 1 Nous avons donné les divisions et subdivisions aux­ quelles nous nous attacherons dans la suite du Com­ mentaire. Certaines questions de détail pourraient être envisagées différemment. Il sera bien difficile, peutêtre, de satisfaire tous les goûts sur ce point. Nous nous sommes inspirés le plus possible, et même unique- VA · A ΠΛ kHfcd AQ ν-λ '-*<·'** I Δ A * * * 5 . 40 INTRODUCTION HISTORIQUE ment du Père de Montfort lui-même et du sens le plus obvie des textes. Ce sera du moins notre excuse auprès de ceux qui pensent autrement. D) LE TITRE Dü TRAITE C’est une question à résoudre avant d’aborder le commentaire. Montfort n’a pas mis de titre à son manuscrit. Estce une omission de sa part? Ixj premier feuillet, sur lequel le titre était écrit, s’ost-il perdu?... Cette seconde hypothèse est la plus naturelle. Le manuscrit commence bien par une feuille blanche, mais qui semble avoir été ajoutée après coup. ( ’ar la première page du Bienheureux, on le voit, y a été accolée. Cette première page elle-même ne suppose aucun tit re à venir. Elle est comme toutes les autres: un petite croix en tête, une marge bien régulière des deux côtés, et vingtquatre lignes de texte. Seul le nombre des lignes varie quelquefois d’une page à l’autre, 25, 2G, et même 27. Mais si nous n’avons pas le titre authentique du ma­ nuscrit, tous admettent le titre donné par les premiers éditeurs: « Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge ». Seul, Monsieur le Chanoine Didiot, dans l’édition qu’il publia en 1891, à Bennes, chez Caàllière, le trouve trop prétentieux et lui substitue pour son propre compte le titre plus modeste: « Traité de la Dévotion à la Sainte Vierge » (4G). Et pourtant, tous les efforts du Bienheureux ten­ dent à découvrir la vraie dévotion à .Marie (Cf. n° 82, 90, 91, 110, 111, etc...) et à former « un vrai dévêt· à Marie » (n° 111). La dévotion à la Très Sainte Vierge pouvant être vraie ou fausse, comme Montfort l’ensei­ gne du n° 90 au n° 119, il ne suffit pas de dire: Traité de la dévotion à la Sainte Vierge, pour exprimer la · nature propre de son livre. Dévotion est un terme qui peut s’appliquer à deux choses différentes. Tant que l’on n’aura pas spécifié de laquelle on veut parler, on n’aura pas donné les déterminations nécessaires. Et cela justifie le titre: Traité de la vraie Dévo· tion à la Sainte Vierge., Ufl) Pase III. I LE TRAITÉ DE LA VRAIE DÉVOTION 41 On pourrait également (lire: Traité du Saint Etclartif/e, car telle est la forme spéciale (le vraie dévotion, à laquelle Montfort veut conduire ses disciples. C’est la première dénomination qui a prévalu, et très justement, car elle englobe les deux grandes divi­ sions du Traité, le Saint Esclavage étant la plus par­ faite de toutes les vraies dévotions à Marie, ou, si Ton préfère, la vraie dévotion par excellence, la vraie dévo­ tion sans aucune détermination. La logique l’impose donc, et il est probable que si Montfort avait voulu prendre un titre lui-même pour Ison manuscrit, il n’en aurait pas choisi un autre (47), —---------- ---------- -------- ---------- —— ~— · . » · JT : (47) Cependant le T. R. P. Lbeumeau trouve que ce titre ne convient proprement ni au livre, ni à la dévotioa. Le ligne de Jésu» par Marie juillet ItOl, p. ÎW. 11 II 11 π 11111 COMMENTAIRE DU TRAITÉ DE LA VRAIE DÉVOTION INTRODUCTION Montfort développe une pensée, dont voici les gran­ des lignes : Marie est le moyen par lequel Jésus est venu à nous et doit régner sur nous (N° 1). Cela suppose évidem­ ment qu’elle soit connue, aimée et servie. Or Marie n’est pas assez connue (n° 2 à 12). Donc Jésus ne l’est pas assez lui non plus. Et, comme un jour il doit être parfaitement connu, cela n’arrivera que parce que Marie sera mieux connue elle aussi (n° 13). Etablissons le détail de chacune de ces propositions. I H Ë π - ·- ■ * * j ♦♦ 4 § I. — LA CONNAISSANCE ET LE REGNE DE MARIE NÉCESSAIRES A LA CONNAISSANCE ET AU RÈGNE DE JÉSUS % « C'est par la très sainte Vierge Marie que J à su s-Christ est venu au monde1 et c'est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde. » (1) Cette phrase est l’expression de la foi constante de l'Eglise dans la Médiation de Marie. Le premier mot de la révélation nous la montre dans ce rôle (Gen. HT, 15) et la prophétie de (1) Les numéros que nous mettons en mante et que nous rappelons en ïï„Haee8 SOnt exBctCTsen* <*” Trotté, Hs guideront le lecteur dans 1 étude comparée du Commentaire du Traité MARIE PAS ASSEZ CONNUE N° 43 Saint Jean concernant les derniers tempe nous dit aussi qu’elle apparaîtra alors comme telle: « Signum magnum apparuit in cœlo : mulier amicta sole. Un grand signe est apparu dans le cidl: une femme revêtue du eoleil » (Apec. XII, 1). Mais, dès ces ’ premiers mots, Montfort exprime la conclusion quH tirera de cette grande vérité pour l’établissement de sa parfaite dévotion: 1111 Jésus doit régner dans le monde par Marie, puisque c’est par elle qu'il est venu au monde. § ΙΓ. — t1 IT MARIE PAS ASSEZ CONNUE ^x·'* XX X * C’est là, avons-nous dit, toute l’idée qui domine les numéros 2 à 12. Cri d’angoisse très compréhensible, quand on sait (pie le règne de Jésus doit être la consé­ quence du règne de Marie (2). (Voir n° 13.) Voyons comment Montfort prouve cette vérité. 1° MARIE CACHÉE PENDANT SA VIE MORTELLE Ijc Bienheureux écrit au N® 2: Marie a été très cacher dans sa vie, c'est pourquoi elle est appeler par le Saint-Esprit cl /’Eglise: alrna Mater, Mère cachée cl secrète, » - · / /. h Le sans qu'il donne à ce mot « aima », cachée et secrète; le fait qu’il attribue cette dénomination au Saint-Esprit et à l’Eglise (au Saint-Esprit dans l’Ecriture et à l’Eglise dans la •m; non pas Liturgie , prouve qu’il choisit pour origine de ce mot, le latin alere, nourrir (3), mais le verbe hébrai αΖατη, se cacher, être caché. De ce verbe, en hébreu, dérive le substantif aimait, (2) Aussitôt après la première phrase, où il y a déjà quelques mots de biffés ·1 quatre de changés le manuscrit porte un alinéa entier de six lignis cl demie complètement biffé. Le a ι·η i : · I * Ί •r Muri· ·: été 1res peu connue dans le premier avenement de son Fs.lsf tire beaucoup dans le second. SI elle a étr cachée dans XIH cation est très conforme au sens donné pur le Suint-Diprit au mot « almah » (Is. VII, 14) et elle met en un relier .-wiULroant l'intonation de l'antienne, où le mot « aima » »..· si n» f U ment distingué des autres. Marie est donc bien appelée « pur ë' SaintEsprit et par ΓEglise » Mère cachée et secréte. *> DEUX RAISONS DE CET EFFACEMEN Γ Montfort donne deux raisons de cet efface­ ment: l’humilité et la transcendance de la Vierge. Marie a demandé au Seigneur de la cacher le plu* pos­ sible, et de son côté Dieu l’a voulue si belle qu’il est senl capable de la connaître. A) L’humilité de Marie. (( (t « « Son humilité a été si profonde qu'elle na / 's: <··»; «ur la terre d'attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher elle-même et à toute créature; pour n’ètre connue que de Dieu seul. » (N·* 2.) Marie est en effet, la/emmc idéale, et, comme ι»·Ηρ, elle devait avoir une prédilection marquée jHiiir la modcstie, le plus bel ornement de la femme. Elle ·de plus la sainte par excellence, et alors rhuinilit·· im pose absolument. Plus l’édifice de la sainteté doit ver, plus les bases de l’humilité doivent être pr<»f<»îi»h·.*·. Non seulement Marie se cache, mais e/Ze xupplir Dieu de la cacher: « Dieu, pour l'exaucer dans les demandes qu'elle lui fit « de la cacher, appauvrir et humilier. » De telles prières lui étaient si agréables’. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait ... « pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa « naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa ré(4) Lib. Ill, in cap. VII, IsaT&e. mauie pas assez connue 45 « surreetion et assotnplion à l’égard de presque toute « créature humaine. „ 3). rTous scs mystères, en effet, restèrent à peu près inconnus, môme de ceux auprès desquels elle vivait. D'abord scs parents: ·· 5··* parents même ne la connaissaient pas.., n ...quoi qu’eu nient dit les livre» apocryphes, spécia­ lement h· l’eut» i ungite de Jacques (5). lis devaient soupçonner quelque chose de sa sainteté, soit pour,en avoir et·· prévenus par un ange, comme le dit le même Protévangil··, soit à cause du miracle de la virginité fécond··. Mais ils <· ne la connaissaient pas », parce qu’ils n·· pouvaient avoir idée de sa véritable grandeur: sa destination a la Maternité divine. Elle l’ignorait du reste elle meme à ce moineutlù. Ensuite les Anges: (I t< (t ·< Et 1rs anges se demandaient souvent les uns aux autres : Quae est ista... Qui est cdte4d ? Parce que le Très-Haut la leur cachait, ou, s'il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage.» En effet, de science naturelle, les Anges pouvaient connaître le côté extérieur de la vie de Marie. Mais sa vie intime, ses actes intérieurs, qui se succédaient jour et nuit sans interruptions, depuis son ImmaculéeConception, et qui la faisaient croître en grâce à cha­ que instant dans des proportions inouïes (G), personne ne pouvait le connaître, si ce n’est Dieu, et ceux à qui Dieu le révélait. Par la vision béatifique, les Anges voyaient, mais ne comprenaient pas les. grandeurs de Marie, celles ci lui venant de la Maternité divine et, en dernière analyse, de Dieu. Voilà pourquoi « Si Dieu leur en révélait quelque chose, il leur en cachait infini­ ment davantage ». . . r Enfin 1rs hommes qui l’avaient sous les yeux: « Dim le Père a consenti qu'elle ne fil point de miracle u dans sa vie, du moins qui éclatât, quoiqu'il lui en eût « donné la puissance. Dieu le Fils a consenti qu'elle ne (S) Nn»KHT, Marie dans l'Egllte anténtcéenne, p. 160-16*. (0) Tout ctcl a été établi en Marlologle dogmatique. tt»MMKVTAlRE DE l/lXTKODCCTlON n parlât presque point, quoiqu'il lui eût communinuè , le Père] dont il s’csl résert<1 la connaissance et lu lé­ sion, Marie est la Mère admirable du Fils, qn'd a ;·> plaisir à humilier cl Λ cacher pendant sa vie. puiir fm " riser son humilité, la traitant du nom dr E<*nun> , M i·· comme une étrangère, quoique, dans son cœur d l'.-xf nid' et aimât plus que tous les Auges et tous 1rs homines. Marie est la fontaine scellée et l’Epouse fidèle du Saint Esprit où il n'y a que lui qui entre. Marie eM le Sanc­ tuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et plus divinement qu'en aucun autre lieirtle l'univers sans excepter sa demeure sur les t’hêrit (7) Voir Μ. M. D., spécialement le n‘ 800. Psi V»j|r4)oa· RBUlBIM, La Doctrine de l’^cfomption de la ΤτΑ. Vitra', Téqui, Paris, 1918, p. W ‘S lnt MAÏIIB PAS ASSEZ COKXVB 47 «< bins cl les Séraphins ; el U n’est pas permis ft aucune n créature, quelque pure qu'elle «oit, d'y entrer sans « un grand privilège. ’> 'ΉΗΚ^ D.ltu. ce passage Monlfurt accumule les < xprers .ons bibliques pour montrer junqu'ft quel point Dieu se réserve la jxx-scfsion do Marie, connu·· U ee n-txrviüt autrclois la possession du Tem­ ple et de Γ Arche (surmontée de Chérubins) (ûi, comme l'époux des cantique» »c réservait la ρ<*5«Έβΐοη de l’épouic. en '.'appelant jardin fermé. îonuunc scellée (10), etc... Pour garder même plus sûrement Mm U6*or. n ufl cte extérieurement de ne pas y ut tacher tant dr prix Cependant 1'exprete.on « Femme. Mulier » dont il or.t ici question ne revê-t pas nécessairement cette Idée dtnditTérnncc. NoUr-iy-lgneur ne l’emploie que dans Ica gran­ des circonstance* 'Cana. 1' Calvaire), ou le Rédempteur lait upi>. ft lu Corédcmptrioe, le Nouvel 'Adam ft la Nouvelle Eve (11) Tant qu’Evc contribue· ft la chute, elle eetnommée < Mu­ ller » <12·. Quand Marie coladxxe à la réparation, elle est nom­ mée « Muller a /*r» nrex. Malgré TenthouMiasme lyrique dont ce passage déborde, rargmni;ntation est très bien menée. La parole du Père de Montfort est chargée de réminiscen­ ces bibliques, liturgiques, et patristiques, qui nous eni rai liviai'-nt trop loin s’il fallait tout reconstituer. Contentons-nous d’indiquer le» ûIh conducteurs de sa La première preuve est cherchée dans les merveilles incompo h> nsibh s .pie Dieu a opérées en Marie. « Je dis <( incapable et indigne. » Ainsi, il n’est pas étonnant que Marie ne soit pas connue, puisque personne ne peut la connaître. .CTest ce (0) Qui sedes super CXrrubim. Pe. LXXIX, 2. (10) Cant. IV, 12. t (11) M. M. 1)., N· IM. (12) Gen., chap. III. (IB) Luc, I, 40. IS COMMENTAIRE DE LINTRODUCTION qui ressort ur denteu surée I 0 abime impénétrable ! » h WM i■ Si les âmes les plus élevées en sainteté et les plus habituées à scruter le monde surnaturel pr<»<-!ain<‘nt ainsi‘leur impuissance à scruter le mystère de Marie, qu’en sera-t-il des âmes ordinaires?... Voici maintenant le témoignage de ΙΊιιιιο r* entier: a « « « « » « Tous les jours, d'un bout de la terre à l’autre, dans le plus haut des cicur, dans le plus profond des abînu , lout prêche, tout publie l'admirable Marie. Les neuf > ’rrurs des Anges (au ciel), les hommes de tous sexes, Ages, < >>ndi lions, religions, bons et. mauvais (sur la terre , ju. qu'au c diables (en enfer), sont obligés de l’appeler bienheureuse, bon gré, mal gré, par la force de la vérité. » (14) D’après un mot de Saint Bernard, Sermo IV, de Assumption* V<«lr Brtv. Rom. 22 août, leçon. (15) Sam Grégoire le Grand, Expositio in I Rezuin, Cap. I. « Marie n'est-elle pas celte montagne sublime, qui pour arriver à concevoir 10 \erbc Eternel a élevé la masse de ses mérités au-dessus de tou.·, lc-> duï-urs des Anges, jusqu’au trûnc même de la Divinité. . (16) Sim André de CRbrr (Apud Nicomedum monachum) dit: « Pour ce qui concerne Marie, à vrai dire, (tout est nouveau : aucun esprit ne peut 1· concevoir, ni aucune langue l’exprimer. » Et Saint Germain de Constantinople (Orâtlo in Mariæ Zonam) : < Tout ce qui vous louche de près, ô Mère de Dieu, est incroyable et admirable Tout surpasse la nature. Tout surpasse notre raison et nos forcée ». y MARIE TAS ASSEZ CONNUE 49 Après cette vue d’ensemble, entrons dans le détail, et voyons ce qui se passe au ciel: (< « « <( (t << « i< << a Tous les Anges dans les cieux lui crient incessamment, comme. dit saint IJonaventure : « Sancta, sancta, sancta Maria Dei Genitrix et Virgo » (17) et lui offrent millions et millions de fois tous les jours la salutation des Anges : Ave Muria, etc..., se prosternant devant elle, et lui demandant pour grdcc de les honorer de quelques-uns de scs commandements. Jusqu'à saint Michel, (qui), dit saint Augustin, quoique le premier de toute la cour céleste, est h- plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d'Iumneurs, toujours en attente pour avoir l’honneur d'al1er, à sa parole, rendre service ά quelqu’un de ses servitears. » XCk'SV'T* * * Quelle reine, à qui (le si grands princes se font gloire d’etre soumis'.... Puis le témoignage spécial de la terre: « « << « M « (< (C « <1 (( (< K « « Toute la terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens, où. elle est prise pour tutélaire et pro­ tectrice en plusieurs royaumes, provinces, diocèses et vil­ les. Plusieurs cathédrales consacrées à Dieu sous son nom (Is). Point d’église sans autel en son honneur : point de contrée ni canton, oit il n'y ait quelqu'une de ses ima­ ges miraculeuses où toutes sortes de maux sont guéris et toutes sortes de biens obtenus. Tant de confréries et congregations en son honneur, tant de religions (c’eet-àdire d'ordres ou d'i’netitute religieux) sous son nom et sa protection, tant de confrères et sœurs de toutes les confré­ ries, et faut de religieux et de religieuses qui publient scs louanges et qui annoncent ses miséricordes ! Il n'y a pas un petit enfant, qui, en bégayant l'Ave Maria ne la loue ; il n'y a guère de pécheurs, qui, en leur endurcissement même, n’aient en elle quelque étincelle de confiance. » Et pour terminer, le témoignage de l’enfer: (< « Et il n’y a pas même de diable dans les enfers, qui, en la craignant, ne la respecte. » ' ‘ - (17) « Sainte, sainte, sainte êtes vous, ô Marie, Mère de Dieu et Vierge ». Tiré du Psalterium. majus, hymne ad instar Hymni Ambrosiani (Te Deum). On sait que Saint Bonaventure a ainsi composé un office maj:al où tous les Psaumes et touites les hymnes sont accommodés à Marie. Le I’ de Montfort le cite plusieurs fois. (18) Voir page 17. h 30 cummextaire ok l’introduction -'•*•1012 Emporté par sou élan, Montfort n’auraltdl paj dépassé son but? Il voulait prouver que Marie n’est |v. assez connue, et il vient .le dire qu’elle est partout exil tée, honorée, ou du moins redoutée. ’ | Il n’en est rien cependant. l ue série de trois petitu remarques donne la véritable conclusion. < elle qui con. titue la preuve des affirmations précédemment énoft cées: Γ* Remarque. Marie est déjà tn s louée, mais on i ·· la louera jamais assez: Il « Après cela il faut dire en vente a·. ·.· les saints : V n devine en les voyant la joie que le Bienheureux · trouvait à le# tracer. 2* Remarque, La gloire extérieure q ;·- l’on connaît n’est rien, près de la gloire intérieure gu» l'on ne cannait pas: « « « « « « « « Après cela, il faut dire avec le Sain’.I / rit : Omnis gloria ejue ffiiæ Regis ab intus. Toute la ·/ dr la fille du Roi est au-dedans (19). Comme xi toute i i gOarc rxlé· rieure que lut rendent Λ l'envi le ciel et la ‘ f n'‘lait rien, en comparaison de celle qu'elle recoil du dedans par le Créateur, e( qui n'est point connue des p ’>·. v créa· lures, qui ne peupe.nl. pénétrer le secret d- ■ · rets du Roi. » .MARIE PAS ASStX ΓΟΝΝΙΊΒ <1 41 U I» le miracle de» miracles (21) de la grâce, de la nature ft d‘‘ la gloire. .Si txius voulu comprendre la M, r. , dit un saint (22) comprenez le. Fils. C'est une dûjne Mm- d,· Inru ; Ihr lacent oinnis ünguu. Que taule langue ilrnit’tirr mu·!tir ici. ·» γ.·λ· a.· .Wuric, En *-ΐΓ«·Ι. la Maternité divine est ce qui explique la grandeur inromjHiraldc de Marie. Et elle est elle-même tellement nouvelle, tellement unique: liabcl dignitatem quamdam infinitam, dit Saint Thomas (I, qu. XXV, art. VI, ad h. Elle ronirte une dignité en quelque sorte infinie. Comment ne pu» rester mueta d’admiration devant un tel prodige? Mais nuini comment oser affir­ mer .pi·· Marie est Hufüminiinent honorée?... MARIE DOIT ÊTRE PLUS CONNUE (’ette conclusion est exprimée dans la fin du n° 13. Mais elle est préparée par le début du même numéro, où le Père de Montfort rappelle brièvement ce qu’il a dit précédemment: t:i Mon cœur V'· f ec une joie particulière, pour montrer que la crirc divine Marie i < !<■ inrorinuc jti qti '.ci. et que c'est une des raisons , ir /■ ' S*IM BRI5O D’ASTl (in Matth., p. I. cap. IX.) Nous avons vu plus haut un texte semblable de S Inaurent de Brindisi, lî 52 COMMENTAIRE DE L’INTRODUCTION l’ne conclusion ne mériterait pas ce nom avait besoin d’être expliquée. Celle-ci ressort M elfe ment de tout ce qui précède, surtout quand on claire pelle la première phrase : « C’est par Marie qu? i™1' doit régner dans le monde ». ■ Cette introduction remplit bien son rôle. Elle dispos rablement les esprits à entreprendre Fétude du qu’elle annonce. EJe nous prépare déjà aux merveilles r ses « plus' grands ouvrages par la très saint· Verge depuis ,« qu'il l'a formée, il est à croire qu’il ne chang» ra point «< de conduite dans les siècles des siècles, cur il est Dieu « et ne change point en ses sentiments ni m sa con­ ii (faite. » Marie est nécessaire, aussi bien à Dieu qu’aux hom­ mes. Mais, entendons-nous bien ! 1° Il ne s’agit pas d’une nécessité absolue. i- (N° 16, 3* alinéa). Bien qu’étant une œuvre extérieure, et, comme telle, •commune aux trois personnes divines, la formation de l’humanité du Verbe incarné dans le sein de Marie est ordinairement attribuée au Saint-Esprit. C’est pourquoi le Saint Esprit est dit « principe actif » de la conception de .1 rsu s-Christ. Montfort considère, eu cette formation, ce qui concerne la dévotion à Marie, et il énonce cette vérité capitale: le Saint-Esprit ne forma .Jésus-Christ en Marie qu’après lui avoir demandé sou consentement par un des premiers ministres de sa cour. Nous nous trouvons ici eu présence dn fait histori­ que de l’Annonciation. Evidemment, le consentement de la Vierge n’était pas absolument nécessaire. Rigou reusement parlant même, le Verbe aurait pu prendre malgré elle la nature humaine dans ses entrailles. Mais « les choses l iant supposées comme elles sont » (u° lu) et Dieu ayant voulu faire dépendre l'incarnation du libre consentement de Marie, il eu résulte que la Vierge a été mise par le Saint-Esprit au commencement de ce grand ouvrage, de ce miracle des miracles*. 1 Incarna­ tion du Verbe. N’y a-t-il pas là déjà une magnifique annonce de 1’union active et continuelle de la corédemp­ trice aux côtés du Rédempteur? On ne procède pas avec tant de respect et de magnificence, quand on a la pen­ sée de mettre au rebut l’instrument dont on s’est servi’. (o) Voir Siivr Jrsnu Dialogua cum Tryphone, n* 120. «" I- γλι.·.». — vk.uk dévotion : SA Nfo-raurrf; SECTION II Dans l'incarnation Ièr· Question Conduite de Dieu le Père dans l'incarnation (17) n Dieu le Père a communique a autant qu’uno pure errature rn n donner le pouvoir dr produire « membres de son corps mystique U M i - ‘ < : fécondité c'aA rap dde, pour lui son Hls d tous les » J Dans cette phrase, il y a deux membro principaux: Dieu le Père, eu effet, a communiqué à Marie >a fécon­ dité pour lui donner le pouvoir de pmd ! : ·· : 1 Fils; 2° tous les membre* de son corp< tmi ><<( t· . Il y ; aussi une incidente limitative retombant >u chacune des deux propositions: « Autant qu'un· pur· créature en était capable ». 1° Pouvoir de produire le Fils: en quel sens cela est-il vrai?... « Dieu le Père a communiqué à Mari·· i /. ,,ιΐιΙίΙ·· «,autant qu’une pure créature en était capable, pj(r lui « donner le pouvoir de produire son Fils >, II Cette première proposition nous oblige a rappeler quelques notions théologiques assez élevées. Saint Thomas (7) distingue la cause et le sujet de la filiation (") Π pars., qu. XXXV, art. s. N° 17 MARIE PARTICIPE A LA ï'ÉCOXDITfc PU PfcRE Gl La cause, c’œt la naissance, moyennant laquelle une personna vivante procède d’une autre personne- vivante, en recevant de cette dernière une nature semblable à celle qu’elle possédé rUe-mim ■. De sujet de la filiation c’est la personne même qui procède de l’autre par vole de naissance. Or le Fils de Dieu a deux naissances, l’une par laquelle, il procède du Pèr<· de toute éternité et selon sa nature divine; l’au­ tre pur laquelle il procède de Marie dans le temps et selon sa nature humaine. . ■ I Do FUb de Dieu a donc deux raisons d’être appelé Fils, bien qu’il n’ait qu’un»? seule filiation: la. naissance cause de la filiation àrtcclc fit nature, qui est double en Notre-Seigneur. Mais la filia­ tion eüle-mihne atîectc la personnί··ιι 1·· Père engendre non Fils, ni avant, ni pen­ dant, ni après l'incarnation, bien que cet acte soit étern« l, et par « onuéquent ix-rmancnt. Il s’agit simplement, «l’une participation a la fécondité «lu Père «pii lui per­ mettait «1«· produire dan* b· temps et selon une nais­ sance terni K) relie . le même Fils qui procède «hi Père dans l'éternité et par une naissance éternelle. <’e n’est «lune pas dans la naissance, cause de la filiation, «pie Dieu l«‘ l’ère et Marie sont associés, c’est dan* le terme th- cette (louhlt naiüsanre: tous deux ont le même Fils. Mais en tant que Dieu, ce Fils n’a pas de Mère; en tant qu’homtni*. il n'a pas de Père. Vue telle nusociation ctqieiidant est souverainement honorable pour Marie: le même Fils, commun à l’un et à l’antre, est h· n«en«l inviolable «le son alliance avec Dieu 1«· Père et le gage éternel «le leurs affections mu­ tuelles «si. L’acte générateur «lu l’ère étant éternel, et se reproduisant Λ chaque instant, au moment de l’incar­ acte coïncida avec Pacte générateur de nation <’«' Mûrie, Et a cet instant « «naine ù celui de la Nativité, l’un et l’autre n pu «lire au même Jésus: « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui même » (9). Ainsi, Marie est associée en quelque muniere (10), et autant qu’en est capable une pure créature, à la génération éternelle «lu Verbe. Cm) Voir Boastrr, 1" thtcoun «ur (») Pu. 11. 7. (to) Boserrr, loc. cit. la Nativité. ta Γ PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : Déplus, la génération temjM>relh· <]u Verbe 4 réplique de sa génération éternelle· HH, le Verb. Incarné est l’image parfaite de son père dans sa (jjri nitéct l’image parfaite de .sa Mère dans «on humanité Et ainsi Marie reçoit de Dieu le Père le pouvoir t pn> duit aucun autre fruit; de 1«· reproduit ·, -ms atteinte à sa rirginitê, mais bien p ni«»t en la c«»n*4 crant: « Moins in t effritâtcm non immnt. 'll12sncre. vit » (12) de le produire sur le , <>ur lui "iis l»’« Il n’y a que Dieu, en effet, qui puis.-'· »’·· h>r une pour enfants. Lui seul peut n<»u* e.mir. i ; mes, il nature qu’il est seul à posséder. En d’auiin’y a que Dieu à être cause· efficiente pria· ’·' grâce. Mais il peut donner i\ une créature h· p" i\«»ir de la causer instnimcntalcmint. Ainsi rhuni.inil· .unie du Christ, les Sacrements et les Prêtres sont. »·π même temps que Dieu, véritablement causes de la gru« .·, 1»«· la même façon il s’est plu à communiquer a Mai »· sa· (11) (12) (18) Père et Saist Albert iz Grass, Àfarfote, ch. sa. « Il n'a pae diminué mais 11 consacré rimàrrite de *.t Mèr<- » Attribut divin par lequel le Verhc ne quitte jamais le s< du chacune des Personnes divines est présente dans l’autre χο 17 MARIK l’ABTiaVH A I .A FfcCOMUTfe DU PÈ11B propre fécondité, autant qu’une pure créature en était capable >·, pour qu'elle devint la Mère de la divine grâce, lu Mère de tous em qui vivent de la vie de Dieu, qui sont les enfants adoptifs de l)ieu et les mem­ bres du corps mystique de son Fils. H Et c’est à juste titre que Montfort attribue la com­ munication de ce pouvoir touchant le corps mystique à Dieu le Pore, Car de même qu’il est en toute vérité le principe de la filiation naturelle, de même nous aimons a h· considérer comme le principe de la filiation adoptive. < ”« K| lui qui l’a ordonnée de toute éternité, la· Saint Esprit Γη réduite en acte et le Fils en a été la cause exemplaire et méritoire. · ‘ ·■ Η:··ηη1οη·5 i< i le moment où Marie est devenue notre M··]«*·. d·· ]·· joui ·!»· ΓAiinoncmtioii et non pas seule­ ment an l'a'vaite. Quand Dieu le Père lui fit part de sn fécondité, e»- fut pour produire simultanément et le ‘ <»rpx physique et ie corps mystique, du Sauveur. Voir ·** ··-’’· ' I - ru» r/i« I/» ,·» iw tin t juin ait monde la tête f»»< le chef r.anx bt membre*..., etc... n 64 1" PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ II6™ Question Conduite de Dieu le Fils dans l'incarnation (18-19) Parlant des relations de Dieu le Fils aver sa divino Mère, Montfort les ramène à deux principales: l'amour filial et la dépendance. Le Verbe Incarne, étant vrai Fils de Marie, l’aima comme un tel Fils pouvait aimer une telle Mère: divinement, immensément, infiniment. Mais loin d’être satisfait encore, il l’ftswia a son œuvre de Rédemption, et d’une façon si admirable qu'il voulut dépendre d’elle. §1. — L’AMOUR FILIAL DE JÉSUS POUR MARIE « Dieu le Fils est descendu dans son sein, virginal, (tcomrne le nouvel Adam dans son Paradis tri rote, « pour y prendre ses complaisances et pour y op< r< r en « cachette des merveilles do grâce ». La comparaison du sein virginal de .Marie avec le Paradis terrestre, avec l'Eden, c’est-à-dire la terre vierge, remplie de richesses et de délices, est tradition­ nelle dans l’Eglise. On la retrouve dams Saint .h an Chrysostome (14), Saint Grégoire le Thaumaturge (15i, Saint Ephrem (16), etc... Montfort était donc autorisé à employer cette image. Il l’affectionne du reste, et y revient longuement plus tard (N° 261) pour expliquer la pratique intérieure de l’esclave d’amour qui accom­ plit toutes ses actions en Marie. (14) De mutatione nominum II. (15) Oratio 1 de Annuntiatione. (10) Hymne III sur l'Annonciation. Ν'* IS JÉSUS λ voulu oÉi-KXDnia pb sa mèiik 65 Jésus prend sot complaisances dans le sein de Ma­ rie: le sein de la Vierge est pour lui un lien de délices, où il reste non par contrainte, mais par libre choix. S’il donne le nom d’épouses ù tontes les âmes saintes en général, et spécialement aux vierges consacrées par l’Eglise ; s’il vn jusqu’à, contracter avec quelques-unes d’entre elles un véritable mariage mystique, que dironsnous de celle qui est la sainte par excellence, la Vierge par antonomase et la Kosc mystique’. Elle est l’Epouse par excellence, l’Epousc unique, parce que personne au , monde ne l’est comme elle. En elle seule Dieu peut . librement et toujours se complnire. A elle, avant tout autre, convient le chant d’amour des noces de ΓAgneau. Mais l’amour do Jésus pour sa Mère est un amour effectif. // (tp< rt en each· Hc ibs merveilles de grâce. Ce „ sont des miracles déjà incompréhensibles pour nous, et de plus opérés « en caehi (te ·». Dieu a fait Maiie trop belle pour (pie nous puissions la comprendre. 11 veut s’en réserver la connaissance et la possession (Voir N° 5). Jésus est h· seul tils qui a eu en s.on pouvoir tous les movens d’enrichir et de contenter sa Mère. Non seulement il lui était permis d’user de ce pouvoir, mais il le devait en qualité de tils et de bon tils. G est 1 ordre de la divine sagesse elle-même et la nature le réclame. En sorte que. là encore, si nous voulons comprendre la Mère, il faut d’abord comprendre le Fils. Que toute langue demeure muette ici iN l-ι. surtout (elle qui, après tant de preuves de 1 amour lilial de Jesus pour sa Mère, oserait encore traiter d’excessive notre dévo­ tion envers Marie. ,î § 11. L’ADMIRABLE DEPENDANCE DE JÉSUS A L’ÉGARD DE MARIE (’etle seconde relation du Verbe Incarné avec sa Mère déconcerte nos modestes conceptions. Commet dira Montfort au N 139, « l’esprit humain se perd lors­ qu’il fail une sérieuse réflexion à cette conduite de la Sagesse Incarnée ». C’est là le grand argument sur lequel il fondera la parfaite dévotion. « C’est par la très sainte Vierge que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde. » Voilà pourquoi il s’étend longuement sur cette dépen­ dance, établissant d’abord le fait de cette dépendance, oz °P D |OU1< 66 1" ΡΛΚΤΓΚ, — VIIAÏM DÉVOTION ; sA NÉi’ESSITÉ x· w ' ** lu puis les raisons de ce fait, enfin la nature de rr-tt* dépendance. Nous parcourrons plusieurs fois le pour en exprimer toute la richesse. ' 1° LE FAIT DE CETTE DEPENDANCE Ce fait est incontestable. Il est même de foi divine, puisque exprimé très clairement dans l'Evangile: « Kl erat subdit us illis », il leur était soumis, c’e*t A-dir* à Marie et à Joseph. (Luc, II, 51). Cette obélseance a été exaltée par Saint Bernard dans sa premiêrt homélie sur le rxf. Et le Bienheureux, nouveau Saint Bernard, proclame au N 18, deuxième nlimi: « 0 admirable et incompréhensihl· d· ρ· ndanri d'un Dieu, que le Saint-Esprit n'a pu pa e soin silmct dans l’Evamjilc, quoiqu'il nous ait each· presque tou tes les choses admirables qui cette Sag· •se Incuin·· a faites dans sa vie cachée », ï Montfort résume la vie de Jésus en deux partie»; l’une concerne ses rapports directs avec la l urge, 1 au­ tre ses rapports avec les autres. Ί a) — Ses rapports dirent avec la Vierge. Le Bien heureux parle avec enthousiasme de ce miracle d un Dieu, qui donne un nouveau lustre à m·* propres attri­ buts, lorsqu’il semble les jjerdre i>our l'amour de Marie. « Dieu fait homme a trouvé sa liberté tï se voir emprisonné dans son sein ; il a fait éclater sa force û se laisser porter par cette pelite fill·· : il a trouvé fia gloire et celle de son Père à cacher S‘s splendeurs 4 toutes les créatures d'iri-bas pour ne b ■·. révéler qu’à « Marie. » Et il continue en énumérant le* «!iv<·; *·· étapes de la vie de Jésus auxquelles il vient de fair·· allusion : « Il a glorifié son indépendance et sa majesté à dé· « pendre de cette aimable Vierge dans sa eonc· ption, « dans sa naissance, dans sa présentation au Temple, « dans sa vie cachée de trente ans. >» Puis ne .pouvant oublier que Jésus est avant tout Jésus, c’est-à-dire Sauveur, il s’élève d'un bond an sacrifice et ajoute : « Jusqu à sa mort où elle devait assister-, pour ne faire “ avec elle qu'un même sacrifice et pour être immolé par JÉSUS Λ VOUL.V DÉVEXDKE UE SA MÈU.E <« son consentement au Père Etemel, comme autrefois « Isaac par le consentement d'Abraham à la volonté de « Dieu, n Enfin pour donner une idée complète de l’office de la Vierge par rapport à ΓAgneau de Dieu qui porte les péchés du momie, il conclut par ces mots*. « C'est elle qui l'a allaité. nourri, entretenu, élevé et sacrifié pour nous. ·» (N° 18, leT alinéa). • b) Ses rapports avec les autres. Le Bienheureux examine rapidement le reste de la· vie du Sauveur et nous le montre commençant ses miracles par Marie*. U ,< <· <■ <■ .. Il a eanctifté saint Jean dans le scinde sa mère sainte Ilinabrth par la parole de Marie ; aussitôt qu’elle eût parle J. an fut sanctifié, et c'est son premier et plu» grand miracle de grâce. Il changea aux noces de Cana l'eau eu vin, à son humble prière, e( c'est son premier miracle de nature. » Le Bienheureux de Montfort nous fait observer en outre que Jésus ne s’est pas contenté de commencer, niais qu’il a u Continué ses miracles par Marie et qu'il les conti« nuera jusqu'à la fin des siècles par Marie. (N° 19). Ce sont là de simples affirmations. Mais il n’est pas besoin d’accumuler des preuves pour constater la dépendance réelle de Notre-Seigneur à l’égard de sa .Mère dans toutes les circonstances mentionnées par Montfort : conception, naissance, présentation au Tem­ ple. vie cachée de trente ans. préparation et immolation de Jésus, et miracles de grâce et de nature. Il suffit pour en être convaincu de se rappeler la dépendance absolue de l’enfant à l’égard de sa mère pendant les premieres années de son existence, et, pour ce qui regarde Jésus, de lire et de comprendre l’Evangile. A noter que, seule, l’explication donnée par Montfort montre le véritable but de la présence de Marie au Calvaire. Elle n’y était pas pour consoler son Fils; encore moins pour l’arracher aux mains de ses bour­ reaux : pas davantage poussée par son immense dou­ leur. « On voit la Vierge debout près de la croix, rem­ plie de la plus vive horreur pour le péché, mais contente cependant que son Fils s’immole pour le salut du genre humain, et communiant du reste si abondamment à ses PARTIE VRAIE DÉVOTION; SA NÉCESSITÉ N· 19 douleurs qu’elle eût volontiers pris sur elle, si ç’eût été possible, tous les tourments rie .Jésus. „ (17) Elle ne découle pas d'une obligation (pii serait iinpo sée au Verbe Incarné du fait d sa nature humaine, ou des préjugés de ses com pat riotes car alors Jésus aurait pu au moins se contenter de <· qui est exigé d’un enfant ordinaire. Et cependant il st allé beaucoup plus loin (Voir N* 139). Il a dépendu de sa Mère pen· dant toute sa vie terrestre et jusque dan s sa mort et ses miracles (N 1S et 19Γ. On ne peut donc chercher la raison de cette dépendance que dans I rotanti divine: ainsi l'a voulu le Verbe Incarm Cette raison s’impose lorsque nous arrivons aux lernières et plus sublimes catégories de dépendance : < le du < ’alvaire et celle des miracles. Elle est aussi la •nie qui explique entièrement toutes les antres. Comme dit M r < lay (18) : « La volonté qu’avait le Verh· d’ap| uirtenir nv mt tout et complètement à Marie a dû entrer comme une raison puissante dans le dessein qu'il avait t orme de commen». Cette raison cer. honore la souveraine liberté de Dieu et pleine . en soinment notre foi qui cherche à comprend : ··. est-il pas me, si Dieu l’a voulu, ce fur pour le mieux la Sagesse infinie?... Maintenant pourquoi Dieu Γ •ntfort le dit au N ° 1.8, 2" alinéa « 0 admirable et incompréhensible dépmdavr, d'un Dieu, que l’Esprit-Saînt n’a pu passer sous sil*■?.<’»■ dans l’Evangile, quoiqu'il nous ait caché presque toute les choses admirables que cette Sagesse Incarner a faites pendant sa vie cachée,, pour nous en montrer le prix et la gloire infinie. » « Jésus-Christ a plus donné dé gloire ά Dieu, son Père, par la soumission qu'il a eue ά sa Mère pendant trente ans, qu'il ne lui en eût donné en convertissant toute la terre par l'opération des plus grandes merveilles. » (17) Pre X, Encycl. < Ad dtem ilium (18) XIX· élévation. JÊSUH Λ VOt.’LÜ ofcPKSIHiH DH SA MÈRE Puis s<‘ rappelant que Jésus nous a donné l’exemple Montfort complète son idée en s’écriant: Oh ' ιρι'υιι glorifie hint lenient Dieu, quand on se sonnier, pour lui» plaire, d Marie, d l'exemple de JésusChrixt, nuire unique infidèle. » i· Cela suppose évidemment que le Père céleste eu a vu h r» lé ainsi Car s’il avait voulu que son Fils employât ‘ même temps à accomplir les miracles et à prêcher pu tonie la terre, celui-ci n’aurait pas glorifié en s’obstinant à rester soumis à Marié. Du son pose même pas, Dieu le Fils reste lu question _ étant i Sagesse intime et les moyens qu’il choisit condui ml nécessairement et le plu» parfaitement au but qu’il se propos» Au n“ 139 la même phrase se retrouvera, avec uni iddition toutefois qui eu éclaire le sens, bien qu’elle lit souvent été mal interprétée. Nous la citons d’après b· texte original. La ponctuer clairement indition. souvent néglig» .'iillcurs. le sens dépendant de cette ponctuation. « Elle (la Sagesse incarne h donné plus de gloire à Dieu. Aon / Vrc, pendant ce temps de soumission et de dépendait·', • de la très saint ’ Vierge qu’elle ne lui en edt donné en employant ses trente ans à faire des pro­ «liges, à pr éviter par toute la terre, d convertir tous les homines ; s i autrement elle Γ AURAIT fait. » le point virgule sépare la derDans cette pli 1 proposition précédente et en nière proposition fait un tout à part. De plus le mot «« Si i » écrit dans le et au-dessus de la ligne, ainsi manuscrit après coup et ai conditionnel du verbe aurait fait, qui ne serait pas reg ulier s il était l’unique verbe de la phrase, manifestent uni tournure elliptique, concise, pouvant se (s’il en avait été) autrement, traduire comme igi d'une autre façon et précilu divine Sagesse ait été la· meilleure. sèment de celle qui La pensée du l’ère de Montfort est donc bien celleci: la divine Sagesse s’est arrêtée à ce moyen de glori­ fier Dieu, parce qu’il était incontestablement le meil­ leur. Si un autre avait mieux valu, c’est celui-là qu’elle aurait pris. I 70 1" PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCSSSITÉ 18-19 3° NATURE DE CETTE DÉPENDANCE Il y a trois sortes de dépendance : a) — La dépendance d’infériorité, proclame à l'égard de son Père (Joan. peut avoir à l’égard d’aucune créature, Voir N° 27: « Marie étant infiniment que jc Verbe Incirnr. XII. 28 · mnis qu’il no pas même de sa Mère. c u-dessous d·· non Fiù qui est Dieu, ne lui commande pas comme une mire d'ici-bai commanderait à son enfant qui est au-dessous d'lie ». Le fait d’avoir reçu d’un autre la nature qui» l’on possède n’hnpliquc pas pour cela une infériorité, surtout lorsque, jxntr des raisons autres que la transmission elle-même, La nature trnn&mbtc, tout en étant substantiellement identique à celle qui transmet, cet accidentellement bien plus parfaite. Tel c'ait 1 cas de la nature humaine de Jésus par rapport a c- 'le de Marie. Jésus n’est-fl pas le chef du corps mystique, y compris de sa Mère, par , la grâce capitale dont il est rempli dans ia nature humaine?.. b) — La dépendance de servitudo ou d’esclavage, peur laquelle, bon gré mal gré, la créature est soumis*» a son créateur et conséquemment : cl T ~ dépendance •lu·:· d’obéissance, par laquelle la créatun reconnaît- accepte et proclame la relation d· .-«-rvitude qui la lie à son créateur. De droit, le Verbe Incarné n’était tenu de se sou­ mettre à Marie d’aucune de ces deux dernières façons: ce serait contraire à sa dignité de Chef suprême de l’humanité (19). Il n’en va donc pas de l’obéissance comme du respect et de l’amour lilial. .Jésus devait a sa Mère le respect et l’amour filial, basés sur l’essence même des choses; il ne lui devait pas l'obéissance. De fait cependant, Jésus voulut obéir à sa Mère. · aon seulement pendant les huit, dix ou quinz· premières années de sa vie. comme les autres enfant . mais pendont trente ans » (N ° 139) et même « jusqu'à a mort où elle devait assister pour ne faire aver · II· qu'un meme sacrifice et pour être immol·' par non cnn inti­ ment au Père Eternel, comme autrefois Isaae pur le consentement d’Abraham à la volonté de Dieu .. i\ ISi. La spontanéité de sa soumission donne une importance plus grande à cette obéissance de fait, au point de vue de la Dévotion à Marie. Le Vefbe Incarné ne pouvait ainsi plus clairement nous affirmer qu’il a voulu se ser­ vir de Marie. s (10) Dès l'instant de sa conceptton i| est émancipé à l’égard de toute autorité humaine, à cause de son union hypostatique et de sa dignité dé Chef du Corps mystique. II est dans le cas d’un religieux qui serait élu Souverain Pontife. Par ]e fait même il sera dégagé de l'obligitlon d obéi sauce à l’égard de ses supérieurs précédents. S■·' 18-19 JÉSUS Λ VOULU DÉPENDUE UE SA mbub Si même ou considère la vie de Jésus dans i.e sein de sa Méuu, on s trouvera une certaine dépendance de ser­ vitude qui fera dire, à Montfort, N" 139: « (Je bon Maî­ tre n'a pus d< dabjné de sc renfermer dans le sein de la très sainte Vierge comme un captif et un esclave amoureux » et au N 243: dans le mystère de rinçaination « d. t a cause de sa fécondité: « C'est avec elle, en elle et dell· qu'il a produit .son « chef-d’œutre, qui est un Dieu fait homme. >t qu'il pro· « duit toujours jusqu'à la fin du monde les préd< hors et « les membres du corps de ce chef adorabb·. > Quel nom indiquerait mieux cette fécondité (pu· celui d’épouse? Cela n’entraîne nullement, du reste, l’appel­ lation de Père donnée au Saint-Esprit par rapport au Verbe Incarné; car, bien que principe actif de sa conception, il n’a pas formé l’humanité du christ de sa substance et à sa ressemblance. Mais comment l’Esprit-Saint est-il devenu fécond par Marie? En analy­ sant le texte du Bienheureux, nous examinerons trois choses: 1° l’objet de cette fécondité 2° la part qu’y eut Marie et la conséquence qui en dérive ; 3° une erreur dont il se faut garder. χυ 2U EE SAI XT· ESPRIT FÉCOND PAR MARIE ÏO § I. — OBJET DE LA FÉCONDITÉ DU SAINT-ESPRIT (’et objet est double: « Jésus-Christ et ses meinbrt« » selon la formule concise qui se trouve à la tin du N° 21. (»u sait le rôle du Saint-Esprit dans la conception de Jésus lui-même (23). Pour les membres du corps mystique de Jésus, d’a­ près Saint Paul, ils doivent tous porter la ressemblance de ce chef adorable (24), en recevant de lui la grâce sanct i liant e. Cette œuvre d'assimilation est aussi attri­ buée au Saint Esprit, comme à sa cause efficiente. C'est lui qui <· produit Jésus-C'hrist en l’âme Pt I âme en Jésus-('hrist ... en imprimant en elle le sceau du Christ. « La charité (effet formel de la grâce sanctifiante ellemême i a été répandue en nos cœurs par le SaintEsprit «pii nous a été donné ». (25) A noter: ai que le Saint-Esprit forme en même temps Jésus (’hrist et tous les membres de son corps mystique. Avec Jésus, dans le sein de Marie tous ses membres étaient déjà conçus à la grâce. De sa pléni­ tude. jusqu'à la tin des temps, tous les justes rece­ vront la grâce, comme tous les élus la gloire, et cela par le divin Paraclet. bi Que Montfort ne distingue pas sans raison « les prédestinés * t !· ··* membres du corps de ce chef adorahic ». Ce ne sont pas la. en effet, deux termes synony­ mes. D'aprè> Saint Thomas (2G), par membres du Christ ou entend non seulement les hommes qui sont en état île grâce, mais encore ceux qui ont simplement la foi, ou même qui peuvent l'avoir. Us ne cesseront complè­ tement d'être membres du Christ qu’à- leur mort impé­ nitente. Par prédestinés. an contraire, on entend ceux qui sont déjà dans la gloire ou y entreront un jour. Tous les prédestinés sont membres du Christ, mais tous les membres du Christ ne sont pas prédestinés. (28> (24) (25) (26) M. M. D„ Ν’ 178 h 181. Rom. VIII, 29. Rom. V, 5. III· Pars qu. VIII, art. 8. ■I 7(î 1" PARTIE. — VrtATB DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ N· JO § II. - PART DE MARIE A LA FÉCONDITÉ DU SAINT-ESPRIT ET CONSÉQUENCE QUI EN DÉRIVE 1° Part de Marie: Le Saint-Esprit est devenu fécond « par Ifan, qu'il a épousée » ; « par l'entremise de la saintt i ierge, dont il veut bien sc sert ir, quoiqu'il n’en ait pas absolument besoin, (il) réduit à l'acte sa fécondité ··. (N 211 « C'est avec elle, en elle 7 d’<·/<· «/u d a produit ton a chef-d'ayvre, qui est un Dieu fait homme, et qu'il p ru­ ti duit tous (es jours jusqu'à la fin du monde les prédei· « tinés et les membres du corps dr <··· chef adorable. m (N· 20). ’ a) J. l’égard de Jésus. — .-ircr l/uri- ; celte exprès· don marque la collaboration morale ■ ;.· rge de notre Mère; enfin la coopération physiqu· de Marie dans ce qui touche la formation du corps r· <* de Jésus. b) A l'égard du corps mystique d· J·. \ , ; jn.-si très clair qu’il a été formé arec Marie, .t < tlJ· · de la portée de son « Fiat »; en Marie, car 1rs ηι<·ιηΐ):<·. ...nt engendrés avec la tète et dans le môme endroi» ; · l d> Marie, parce qu’elle est à l’origine de Parqui ition de la grâce et que, nous ayant donné Jésus. <·!!.♦ nous a donné par là même la source à la plénitude de laquelle nous allons puiser. Puisqu’elle est la Mère de la divine grâce, la grâce est vraiment quelque chose uni lui appartient et qui vient d’elle (28). /27) M. M. D„ N* 102-10-; et 168-172. (2d) IJKM-ME41’, La Vie spirituelle, p. 162. Urfî'Wenu*. N° 20 LE SAIXT-BSPRIT FÉCOND PAR MARIE 77 2· Conséquence pratique: M CI - Plus h- Saint Esprit trouve Marie, sa chère et indix­ soluble eputue, dans une dîne, plu» it devient opérant et puissant pour former Jésus-Christ dans cet le dîne et et eelte lime en Jésus-Christ. (N° 20). <'e passage parle ni·: la cuésence djï Jésus itt de Maiui: dans i i s amc.s, d© celle île À/arie comme d’une condition requise pour que l’action du Saint-Esprit soit plus féconde; de celle «le Jétua comme étant le résultat île Faction combinée du Saint-Esprit et de Marie. Pur cette nouvelle infusion ile grève, en effet, le Saint l'.-qirit non* rend davantage semblables à Jésus cl non- incorport* a lui île plus en plus, comme un mem­ bre a la trie d’un môme corps mystique. C’est ce que Montfori appelle .. produiri ·!· nu^-Christ dans une âme et ceti· time, · a .Ictu.t Christ λ (N" 20). Tout cela c-t la consequence normale des conditions que le Saini Esprit a posée». Si, en effet, il devient fécond par Marie qu’il a épousée ; si avec elle, en elle et d’elle il produit Jésus et le produit tous les jours, il est clair que plus il trouvera Marie dans une Ame, plus il pourra exercer sa propre fécondité. Et même, puisque la Vierge est ·' le moyen dont il veut bien 8C servir, umtiqn'il n'in ait abfolumt nt besoin », elle doit se trouve: dans une âme pour que le Saint-Esprit y puisse operer, riant donné qu’il ne veut point le faire sans elle. ‘ 3 ON DEMANDE: De quelle présence s’agibil ici? Il faut rejuter évidemment toute présence wbstan- ' tirllr analogue a la présence eucharistique. Le corps et l’ûnie th· Marie ne peuvent se trouver en nous physique­ ment, ;.*2 jjgp.l Il faut distinguer ensuite deux antres espèces de présente il·· Marie en nous: celle qui attire l’opération - r. - a la troi­ sième Personne. S'il est vrai que le Saint Esprit . tdu.t à l’aci'. sa propre fécondité moyennant l'intervention d Marte, s'il devient puissant, et opérant crâce à elle, ce-' p-.tr «-H qu’H produit physiquement la grâce dans les âmes. Marie est donc l’instrument physique s:condaine du Samt-E prt: » <321 § in. - UNE ERREUR DONT IL FAUT BIEN SE GARDER 2| Dans le N® 21, le Bienheureux nous m··' »·η garde contre une erreur d’interprétation, et non» fait voir en qnel sens il faut prendre ses paroles. Voici d’abord ce qu’il ne veut pas dire; όΟ « Ce n'est pas qu'on veuille dire que la très sainte u Vierge donne au Saint-Esprit lu fécondité, connnc s’il <( ne Pavait pas. » Pourquoi ne veut-il pas dire cela? l’arc»- que ce »ci ail une erreur très grave, « puisque, étant Dieu, il a la fécondité ou la capacité « de produire, comme le Père et le Fils, quoiqu'il nr la ihj plus savante et plus spirituels d'entrr les chrétiens ». ' ' ®I Dans ce passage, outre la fécondité extérieure dont il a· été parlé et qui ne fait aucune difficulté, il est dit: a| que le Saint-Esprit a la fécondité intérieure, comme le Père et le Fils; ht qu’il l’a parce qu’il e^t Dieu. Est-ce exact au point île vue théologiquef 1! faut répondre affirmativement à cette question pour chacune des deux propositions. a) Le Saint Esprit a la fécondité, c’est-à-dire la capacité de produire, ni plus ni moins que le Père et le Fils, parce que la capacité de produire est en raison directe de la perfection de la nature. Les trois Person­ nes divines ayant la même nature numériquement, ont par le fait même la même capacité de produire, mais chacune avec une relation diverse (33). Dans le Père, cette relation est qu’il engendre le Fils et, avec le Fils, produise le Saint Esprit ; dans le Fils, qu’il soit engen­ dré du Père et avec lui produise le Saint-Esprit; dans le Saint-Esprit qu’il procède du Père et du Fils. Le Saint.-Esprit a donc bien la même puissance, la même fécondité que le Père, et le Fils, mais avec cette rela­ tion spéciale qu’il ne l’a pas pour produire une autre personne, mais, seulement pour procéder lui-même du Père et du Fils. Voilà pourquoi « il est stérile en Dieu n tout en ayant la fécondité. (33) Saint Thomas, I· Pars, qu. XLII, art, β. 82 1” PARTIE. — VRAIE DÉVOTION ; sa NÉCESSITÉ b) Le Saint-Esprit a la fécondité parce qu’il est Dieu. 900 l>’;iprès Saint Thomas, eu effet (34). hi capacité Je produire regarde principalement plus il pourrait lui communique cette fécondité. ’De l’exercer tout seul, η It II n'a n’a besoin d· rien ni dr de perper­ sonne ». (Voir N ° 14). On admirera ici le langage à la fois 1res simple et profondément théologique du ! tien heureux Père de Montfort. On verra également que c'est principalement à cause de ses rapports avec le Saint Esprit (pie la Très Sainte Vierge a été appelée le complément de la Très Sainte Trinité (36). (W Saut Tiioms, p Pars, qu. xlj art 5 C1 n 35 Se rappeler qu’il ne s'agit kl que d'une appropriation (W) Sur le sens ci l'exactitude de cette formule, voir ΜMII) APRES L INCARNATION SECTION III Après l’incarnation (22-36) Dans les N 22 a 2.6, le Père de Montfort considère la conduit*.· «les trois Personnes divines après l’incar­ nation. Il i.... .. d'abord Ν'* 23-25, V invest iture que la Vierge reçoit de chacune des personnes de la Très Sainte Trinité, pui» la conséquence qui en découle im­ médiatement : la puissance de Marie sur Dieu lui-même (N” 27t. sur le ciel et sur la terre (N prédestinés tN*’· 29*36). Ceci »«st annoncé brièvement dans le N' 22: « « n <1 « La conduite que les trois Personnes de Ja très sainte Trinité- ont tenue dans T Incarnation et le premier avèneincnt de Jèsus-t'hrist, elles la gardent tous les jours d’une maniiie invisible, dans la sainte Eglise, et la garderont jusqu’il la consommation des siècles, dans le dernier :r< nment de J êsus-Christ. n Il est lion de remarquer d’abord que, si le Bienheu­ reux ne prouve pas par le détail et à la façon des théo­ logiens tout < e qu’il avance, il tient cependant à aver­ tir ses lecteurs qu’il a entre les mains tous les docu­ ments nécessaires pour cela. Ils sont contenus dans l’œuvre puissante du R. P. Poiré, S. J. (1584-1G37) : la Tripb Couronne de la Bienheureuse Vierge Mère de Dieu. I n cahier de notes manuscrites atteste l’étude sérieuse que Montfort lit sur ce livre. D’un côté à droite on trouve le résumé des choses notables glanées dans l’auteur; à gauche, les notes même du Bienheureux, et en particulier les textes latins auxquels il fait allusion au N° 26. Remarquons aussi le sens particulier que Montfort donne aux mots « le dernier avènement de JésusChrist », (N’ 22). Cet avènement étant mis en opposi- **r· - _ /r •œxuo< ...«•U · «toi OfOWOJI PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ χο tion avec le premier, qui se réalisa dans 1’Incarnation, et étant dit durer tous les jours jusqu’à la consomma, tion des siècles, ne fient être le. jugement dernier. C’eit ce qu’il nomme ailleurs (N * 19 et 50) et dune le mêaof: sens, le second avènement, c’est a dire la venue «J,. Jésus parmi les hommes par le moyen de sa grâce, venue dont Marie est et sera de plus «·ιι plus visible, ment Médiatrice, comme elle 1»· l ut pour la premiere. Le jugement dernier sera, au contraire, 1»· froUièm* avè­ nement dû Jésus, comme l'a «Ht Saint Thomas <3T), après Saint Bernard, et comme <»n le dit «ommummu-ut. INVESTITURE holenneixe de MARIE Lί ’' « « .. .. jusqu'à son propre Fils ; et ce. trésor immense n’eit autre que Marie, que les Saints appellent le trésor du Seigneur, de lu plénitude duquel les hommes eont enrichie. » (N° 23). : ‘ • Montfort emploie ici plusieurs mots pour signifier les richesses spirituelles, dont Marie a été comblée. Mais le mot qui revient le plus souvent est celui de tré­ sor, qu’il «lit même synonyme du mot magasin. Entre 1rs «leux, en effet, il y a de grandes ressemblances, mais aussi il y a «le grandes différences, ce qui justifie l’emploi «les deux mots «laus la même phrase. Γη tri-mtr, c’est un lieu où Von renferme les choses prt-« ieuses et riches «pii ne sont pas d’usage quotidien : Tout ('· qu’il y a d· beau, d’éclalant, de rare, de pré­ cieux’ »... Γη uiaya-tn, c’est un lieu où l’on met les choses les plus varier." «-n rapport avec les besoins ordinaires de la vie. Marie «->t a la fois un trésor pour le Seigneur, et un magasin pour les hommes, parce que toutes les riches renfermées en Marie ne sont pas que pour elle: cll«-> >««nt. aussi «pour tous les membres de l’immeiiM- f.uni <· humaine, depuis le plus grand saint, jus­ qu’au plu- misérable pécheur. Chacun peut venir y chercher « e dont il a besoin pour s’enrichir, sans craindre «le l’épuiser jamais. Montfort décrit «l’abord la richesse du trésor eu luimême. p ■ " a richesse qui se répand du trésor sur tous les hommes. vS I*· Question Investiture solennelle de Marie (23-25) Dieu le Père «le sa propre aui«»iit<· «-iirichit Marie pour elle et pour tous les hommes; Dieu le Fils com­ munique à sa Mère tout ce «pt’il .« . ■·· u «le son Père Saint Esprit κβ sert à cause de sa Passion ; ’ d’elle pour remplir >.i mission sain fi lient rice. RICHESSE DU TRESOR LUI-MÊME DIEU LE PÈRE ETABLIT MARIE SON TRÉSOR .. lh>n i. /· ,, ,t fait un assemblage de toutes les eaux, . qu il „ '·■ l t nier ; il a fait un assemblage de toutes u srs gr i·· .', qu'il a appelé Marie, n • 23) Nous voyons ici une allusion non équivoque à cette opinion tlimdogique selon laquelle la première grâce accordée a Marie dans sa Conception dépasse en inten­ sité ci eu extension la grâce consommée de tous les Anges et «1·· tous les Saints ensemble (39). « Dieu le Père a [ait un asseinldujt d> I utile s /♦·>· eaux, U qu’il a appelé la mer; il a fai! un m mbl.jq. de toutes « ses grâces qu'il a appelé Marie (3x < < grand Dieu a « un trésor ou un magasin très riche oit d a renfermé « tout ce qu'il a de beau, d'éclalant, d· rare, de précieux La rai;en d cette largesse divine, c’est que, dès sa Concep­ tion. Marie ./ ’raite en More de Dieu. Cela la met déjà dans un ordre à part, l'ordre unique de la Maternité divine^touchant· par (87) Opine. LUI. De Sacram. Eocharistiœ, art, i (88) · Sicut appellavit (Dctiq conrrcentlonet aquarum maria, sic congregationes gratiarum, Maria. » Ριεβπμ lf (nus "crmo XXIV. In Annunt., P. L., CI 714. (3®) Μ. M. D. 1 71-75. Il J partie VRAIE DEVOTION : SA NECESSITE son terme à l’union hyposta tique. VoJà pourquoi lu sainteté même couronnée des élus n’est :pas un Idéal suffisant jiour nou*. quand nous songeons à l'incompréhensible dignité de Mère d» Dieu. Aussi nous pouvons affirmer avec Suint Antonin (40): < Marie eut. et au plus haut degré, toutes les grâces géuéral»s et particuLércs accordées a toutes les créa', urée ». Mais hâuni*nous d’ajouter avec le même saint « Elle fut iut-si conibkc de grâces qui ne furent conférées il aucune autre creature · Dr sorte que « la gnlce de Marie fut tellement grande^ qu’une sim· pie créature ne peut en avoir que « Marie a renfermé en c'est-à-dire Dieu. » Ne trouvons-nous pas là l’écho dû ce passage du Bienheureux: « (Dieu· a renfertnt (en Marie» tout ce ni, df pneif iu-, dt rurt jus* qu’à son propre Fils ? » Et celui des paroles de Saint Bernard: < < 'marnent Dieu le Père n’aurait-il pas accorde tous ses autres dons à celle à qui seule il a donné ><>n propre Fils, comme à sa vraie Mère? * Aussi Montfort, cherchant une roinpariu.son pour exprimer cette grandeur immt n>- recourt à cette image d’un objet, par definition, très vaste sans limitesΓla blagt | d> toutes les mer. « Dieu le Père a fait un a* cana’ (ruisseaux, rivières, fleuves· qu il a a ppclé la mer; il a fait un assemblage de tout· < st s grâces (concédées aux autres saints) qu’il a a y y· l> Marie ». De même pour exprimer la rari· t· «les richesses contenues dans cette étendue illimitée, il rappelle <1 abord qu’elle contient tout ce qui a été h cordé aux autres saints: « Tout ce qu'il y a de beau . t/'· datant, Marie, de rare, de précieuj- »; et ce qui est spécial « jusqu'à son propre Fils ». Sous tous les aspects, c’est la plénitude, rien ne manque de ce que Marie peut et doit avoir pour être une digne Mère de Dieu : « Gratia plena . 2o RICHESSE INÉPUISABLE DU TRÉSOR POUR LES HOMMES « Les saints appellent Marie le trésor du St i de la plénitude duquel les hommes sont enrichis Et ils sont enrichis du trésor de Marie, parce que ht Vierge est avec son Fils la cause exemplaire, la cause efficiente et la cause finale de leur sanctification. INVESTITI KE SOLENNELLE l»K MAK1E a) Marie, en iffct, est Inséparable de Jésus-Christ. Unie à lui dans le ineme decret de préd'.stinat.on, elle est devenue avec Jésus-Christ la cause exemplaire de nos richesses spirituelles. ■Avec Jésus et ύ cause de Jésus, elle est l'idéal divin de toutes choses. Le monde matériel et spirituel est fait à l'image du Verbe Incarné et de sa sainte Mère. Et tout être créé ne sera bçau qu'uuumt qu'il reproduira quelques-unes des beautés conte­ nue» dans le V< rbe Incarné et sa Mere: et il sera d'autant plus riciu· qu'il rt produira davantage en lui leurs richesses. b» Avec Jcmus et à cause de Jesus, Marie est encore la cause efficiente de n«$ ricluvs-.r. spirituelles. Le Verbe Incarné étant lu sourc de unite:, grûccs, et le mystère de l’incarnation ayant dépendu du cor_^-nt«m< n· d»· Morte, il est évident que, par ce c^nsuntcnient, < :1e a vraiment donné le salut au monde: « Slbi cl univcr.-o generi humano caut-a salutis facta est » (41). ci Enfin Μ.νπ· c ' «-ncore. avec Jteus it à cause de Jésus, la cautf finale de n ·'. richesses spirituelles. Car Dieu a tout dis­ pore pour sa gloire en rapixxrtant tout au Christ (42) et Marie est in»· parabu· du Christ dans les décrets divins. « Et pour conclure brièvement, par dit. à cause d’elle et pour elle a été faite toute la Sainte Ecriture; pour elle a été créé le monde entier. Elb est pl· me de grâces et c'cst pour elle que l'homme a été racheté, que à- Verbe s' i couronne céleste. Marie est vraiment « le trt sur ilu St i. § II. DIEU LE FILS A COMMUNIQUÉ A SA MÈRE TOUT CE QU’IL A ACQUIS PAR SA VIE ET SA MORT (N° 24) 24 ■ ίυ· « 1 I d* 1112communiqué à sa Mère (oui ce qu'il a ocynrx i>‘>> - i fir ft sa mort, scs mérites infinis el ses vertus <ρΙ·η·Γ<ίΙ»Ι<·Λ, rl il l'a faite la trésorière de tout et que bon Père lin a donné en héritage : c’eet par elle ■ qu'il applique ses mérites à ses membres, qu'il communique srs r< rlus rt distribue ses grâces ; c'est son canal « mg l< i i< iij-, c est son acquedac, par où il fait passer « «loihTinut et abondamment ses miséricordes. » (11) Elle a été pour elle même et pour tout le genre humain la cause du »; 2 « *r.y rr.rtux admirable» »; 3° « tout ce que son Père lui a donné en héritage b. Comment donne-t-il tout cela à sa mère? I" Pour elle-même, « Dieu le Fils a communique à sa Mère »... 2° Pour nous tous. « C'est par elle qu’il applique «es mérites ù membres, etc... » 1° Pour Marie elle même: lo Communication de* mérite» Infini·» de JrMis-t hrlst. Jésus est le seul à pouvoir mériter en tout- Justice pour 1» autres. U ne mérite même que pour Ses autres tout ce qu; concerne ta substance de la béatitude, puisqu'il l’a possédée .ui-méme dès le commencement et dans sa plénitude. Aux autres membres de son corps mystique Montfort dira tout à l’heure qu il applique simplement ses mérites. A Mar.e Ü communiqué .s mérites infinis. H ne s’agit donc point ici de La Rédemption particulière de Marie, de sa Rédemption preservative, qui est un in lit tout à fait spécial de la mort de Jésiis pour sa Mère I s’agit de l’association de Marie, nouvelle Eve, à toute l’œuvre rédemp­ trice de Jésus. Elle a mérité de convenance et Ion le mêmes modalités que son Fils, ce qu’il méritait lui-même en jm.’lce pour nous (44). Et ainsi Marie participe â toute la eau c.hté qui se trouve dans la Passion du Sauveur pour notre salut. Jésus lui communique vraiment « ses mérites infinis s. 2°) Communication des vertus admirables de Jrsus-i hrtst, c'est-à-dire des effets mêmes de la Pass:· n du Sauveur. Or ccs effets sont d'abord négatifs: Us nous délivrent du mal; ensuite, positifs: ils nous procurent toutes sortes de biens. Le niai. c'est surtout le péché. Marie en a été préservée par le priv:>-.rc uni­ que de son Immaculée Conception, et toutes les confluences qui en dérivent, y compris l’impeccahilité (45). Le mal. cela peut être aussi les douleurs physiques et la mort Marie en était US exempte de droit; mais de fait pour des raisons tri- nobles, elle a été sujette, comme le Christ et dans la même m. C’est l’accompUascmcnt de la prophétie messia­ nique contenue dans le second i»aiune·, « Tu es mon Fils, je l'ai engendré iu/xird'hm même. Demande-moi et je te donne­ rai les nalltiUA «n héritage: j'étendrai ton domaine jusquuux contins de la terre » Aprè.'i avoir wv.s de son Fils, comme Corédemptrice, fl. est juste qu’elle collabore à l'app'.ication de ces mêmes mérites, en étant Média trie- dans la distribution de toutes les grâces. En quoi se manlÎcMe le caractère surnaturel de sa royauté, comme, du reste, de celle de Jésus. 2° Marie est le canal mystérieux, l’aqueduc par où Jésus fait passer doucement et abondamment scs miséricordes. La xuvcrainetê de Marie est une souveraineté miséricordieuse. Relevons d abord les comparaisons de canal et d’aqueduc, déjà employas par Richard de Saint Victor (48). et par Saint Bernard (49 > Elles sont justifiées par cela même que Marie nous communique les torrents de grâces puisés dans le trésor de son Fils. .., Par ce canal ne passent que les miséricordes de Jésus, le divin Maître lui-même se réservant d'exercer la justice (Voir N° 31). Celte idée de la division entre le royaume de la justice et celui de la miséricorde a été inspirée par les paroles d'Assuérus à Esther: « Quand bien même vous me demanderiez la moi­ tié de mon royaume. je vous l’accorderai » (50). Saint Tho­ mas <51 » applique ces paroles à Marie, et dif qu’ « elle obtint (47) Philip. H, 8-10. (4S) De laudibus B. Μ. V.. Lib. I et Lib. IX. 140) Do aquæductu, N* 4. (50) Est h., V, 0. (51) Pnef. Ad comm, in Epist, catb. PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : NA NÉCESSITÉ la moitié du royaume de Dieu en devenant R< Inc de ml&éricorde, pendant que son Fils demeurait Roi de justice ». Cette division es', communément admise dans l'Eglise. Les Jansdrustca i on·, donc attaquée b.en à tort dans les « .1/o'iJn »; « Ne diùs pas que Jésus est un Juge sévère et moi une Mere de miséricorde; qu'il s'est réservé la justice et qu xi m'a donné la dUpenaakcm de la miséricorde ». Pourquoi ne doit-on que « Dieu est un être très simple et indivisible; je n'ai point de miséricorde si elle ne me vient de lui. « t autant qu'il lui grâces et de toutes les miséricorde . < t r< n ne .--lui.ut l»r, «-puk set ». En vérité, qui dit le contraint:·?... En tout cil*, t- n’er. pu» le Père de Montfort, puisque, d après lui, cr.·; Je tu lul-mfanc qui fait passer par Marie *..>· mL-vncord· s. loi: le ni ml·· com­ prend que la misericorde est un attribut a.vm et que Dieu le Fils ne peut s'en dépouiller. Mala il est bien libre de servir de sa Mere pour la manifester. Et ce n’est pas sans raison qu’il recourt a rei inter médiaire. Chaque instrument everre un» • aii-alitc pro· pre. et c’est à cause de cela qu’il est employé Marie est femme, mère et reine. Comme Femme, elle se ignale par sa douceur aimable d’autant plus attrayante qu’elle est plus surnaturelle. Et l’on comprend que. par elle, Jésus fasse passer « doucement ■> ses misericordes. Comme Mère, elle représente la bonté, toujours j»rête à pardonner à l’enfant coupable, et même à intercéder pour lui auprès du Père irrité. Comme Reine, elle représente la clémence, qui fait diminuer la peine jus­ tement méritée, en interposant au besoin sa propre autorité, entre la justice et le coupable. A ce double point de vue, Jésus fera passer « abondamment »> par elle ses miséricordes. aTïciïag s § III. — DIEU LE SAINT-ESP RIT A CHOISI MARIE COMME DISPENSA DE SES DONS « Dieu le Saint Esprit a communiqué ά Marie, sa fi­ dèle Epouse, ses dons ineffables, et il l’a choisie pour la dispensatrice de tout ce qu’il possède ; < n sorte qu’elle distribue à qui elle veut autant qu'elle veut, comme elle veut et quand elle veut, tous ses dons et ses qrdees, et il ne se donne aucun don cé­ leste aux hommes, qu'il ne passe par ses mains vir­ ginales. Car telle est la volonté de Dieu, qui a voulu que nous ayons tout par Marùi ; car ainsi sera enrichie. N° 25 » « .· « INVESTITURE SOLENNELLE DE MARIE 91 élem*r et honorée du Très-Haut celle qui «’est appauvrie, humiliée et cachée jusqu'au fond du néant par sa profond · humilité, pendant toute sa vie. Voilà les sentimeats de Γ Eglise cl des saints Pères. » (V passage contient deux affirmations: 1’ Dieu le Saint Esprit a communiqué à Maria sa fidèle épouse ses dons ineffables ”... 2" Et il l’a choisie pour la dis­ pensatrice d< tout ce qu’il possède. » Le Bienheureux développe surtout la seconde idée, parce qu’elle conduit plus directement à son sujet: établir la nécessité de la Vraie Dévotion à Marie. 1 COMMUNICATION DES DONS INEFFABLES DU SAINT ESPRIT Mari»· a possédé le Saint Esprit en plénitude dès son 1 minaculéc ( ’oncept ion. Néanmoins il est survenu en elle plusieurs fois spécial ement à l’incarnation du Verbe et a la Pentecôte. Et chaque fois il répandait dans son aim· une nouvelle effusion de ses dons inef­ fables (52). 2e MARIE ETABLIE DISPENSATRICE DES DONS DU SATNT-ESPBIT Elle est la disjnmsatrice « de tout ce que pos­ sède le Saint -Esprit ·. c’est-à-dire « de tous ses dons et ses grâces ", en sorti· que « pas un don céleste n’est accordé au.r hommt - ans passer par scs mains virgi­ nales n. Elle l’est en outre d’une façon si complète qu’elle distribue à qui elle rent, autant qu'elle veut, comme clh veut et quand elle veut, ses dons et ses grâces ». ('es paroles manifestent l’universalité et l’extension de la médiation de Marie. a) Universalité. Tout ce qui nous vient de Dieu dans l’ordre naturel comme dans l’ordre surnaturel, tout nous vient par Marie: « Aucun don céleste (au sens le plus général) n'est accordé aux hommes, qu’il ne passe par ses mains virginales ». Cette doctrine, Montfort l’a puisée dans « les sentiments de l'Eglise et des Saints Pères » (53). (5Î) M. M. D., N· 70. (53) Voir M M. D., N* 251-204 où cette affirmation du Père de Montfort est abondamment justifice. 92 PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ N’ 25 b) Extension. La médiation «le Marie s’étend à cha­ que homme on particulier. Elle est libre de In part de la Vierge et inégale dans l’application aux ûines. Libre d’abord: sujet (à qui elle veut); quantité, (autant qu’elle veut) ; mode (comme elle veut), et timpa oppor tun (quam) elle veut), tout est laissé nu libre choix de Marie. Cette liberté ne nuira ni aux intérêts de Dieu, ni aux intérêts des Ames, car «lit Montfort au N 27: « Marie étant toute transformer ni Diru par la grùce et la gloire -qui transforme tous 1> χ saints «n lui, ne veut ni ne fait rien qui soit contraire à l'éternelle et immuable volonté de Diru ·». Quant à l’inégalité de sa Providence maternelle, celle ri depend essentielle ment de la même volonté «le Dieu et secondairement des dispositions de ceux «pii en sont l'objet. (Voir l’hlir toire symbolique de Rébecca et de Jacob). jfi N'° 25 INVESTITURE 9 SOLENNELLE DE MARIE 9'3 plir ses desseins, elle-même doit se cacher jusqu'au tond du néant (recherche de la vie cachée). En s’appauvrissant, en s’hu­ miliant et en se cachant. Marie a permis à Dieu de se servir d’elle dans toutes ses œuvres de grâce, et ainsi de l’exalter dans la mesure de son humilité. OBJECTION. On lit dans le Secret de Marie, N° 23: <· « >< « < <■ « Dieu, étant le Maître absolu <■ peut communiquer pur lui mémo c» qu'il n? communique ordinairement que par Marie; on ne peut même sans témérité nier qu’il ne 1<> fasse. quelquefois ; cependant, selon Tordre que la divine Sagesse a établi, il ne se communique ordinairement aux hommes que par Marie dans l'ordre d> la qrdc·’, comme dit Saint Thomas. » Comment concilier ce passage avec ce que l’on vient de dire sur la Médiation universelle de Marie? Nous retrouvons intégra lenient dans < ·«· passage: !<■ 1° Un texte de Saint Bernardin cfc Sienne <54‘ « Marte eat à ce point Mère du Fils de Dieu, qui produit le s.i r.t-&prit. C’est pourquoi vertus et grâces du mèm F prit-Sa nt. tout est distribué par les mains de Marie, à qui elle veut, quand elle veut, comme elle veut et autant qu’elle veut ». ifi Cette même phras? se Ht encore dans le pruiier s rmon sur le Satie Rcgtr.a, aitr.bué fatwtnent à Saint Be· nard, et clans la Biblia Mariana, de Saint Albert le Grand, livre d'Esther. N3 L 2° Deux textes de Saint Bernard (55·: « Nih 1 nos Deus habere voluit, quod per i Mariæ manus n<>n tran. iref » Ce que Montfort traduit: « Aucun don céleste n’est accordé aux hommes, sans passer par les mains de Marte ». Et « telle est la volorJé de c'lui oui a disposé que foute chose nous tiendrait par les mains de Marie » (56) Ce que le Père de Montfort donr. > comm‘héologL que: « Car ainsi sera enrichie, élevée et honoré·· du Tr·' Haut, celle qui s'est appauvrie, humiliée et cachée jusqu'au fond du néant par sa profonde humüité pendant toute sa i ·■ ». est la traduction concise d’un passage de Saint Bernard :ir In cou­ ronne des douze étoiles (N° 11). Cette raison d'a Ίου;-; < · indé­ niable. Où l’humilité fait défaut, ia grâce de Dieu < imponi* ble. Elle était donc nécessaire à Marie. d'atxird tï titre p'-rsonnel, pour sa propre sainteté, puis comme Médiatrice: elle doit reconnaître que les grâces qu'elle distribue viennent d > Dieu seul (esprit de pauvreté); que la gloire doit en revenir à lui reul (esprit d’humilité); et que s’il daigne se servir d’elle pour accom(M) In Natirit. B. Μ. V., cap. VIII. (55) 8· Sermon pour la Vigile do Noil. (5β) Voir I'Invjt. de l’Offlce de Marie Médiatrice REPONSE: Il ne peut être question de mettre en doute la doctrine «In Bienheureux sur la Médiation uni­ verselle. Elle pNf clairement exprimée dttnç le Traité, qui est son œuvre principale. De plus, le N° 10 du Secret de Mari· donne textuellement les paroles de Saint Bernard in «le Sienne: a A qui elle veut... » et celles «le Saint Bernard. De même le N° 207 de P Amour de la Sagesse éternelle. 11 est même intéressant de com­ parer ces divers passages, appartenant à des écrits composés à divers·** époques de la vie du Bienheureux, pour sp rendre «-<»mptp «le l’unité et de la sûreté de sa doctrine mariale. .’ · La phrasi» incriminée constitue donc une difficulté, qu’il faut expliquer, d’après les règles générales de l’interprétation, pur les passages parallèles et plus clairs. < Si toutefois on désire une réponse plus directe, nous pouvons en proposer plusieurs. 1“ Il S’agirait tel, non de la Médiation de Marie, mais du recours à son in·· rc s-ion. Ce recours s'impose d’une façon ordi­ naire. Parfois cependant Marie nous accorde des grâces que nous n’avons pas sollicitées (57).57 (57) Voir Τκτιπιγχ. La Mère des hommes, livre I, page 58«, en noie : LHOCMru·, la Vie spirituelle..., p. 171, en note; Edition type du Secret, note du R. PtRE Hrni, paie 15. · I sOùA «»* 91 1" PARTIE. — VRAIE DEVOTION : SA NÉCESSITÉ N ° 20 27 Cette réponse ne satisfait pas beaucoup, car L? Bienheureux suppose de très rares exceptions, tandis que- la rei>onsc en sup­ pose de multiples. Ce n'est pas une fois ou l'autre simplement que Mono nous accorde des grâces sans que nous les ayons sol­ licitées, c’est chaque jour. 2- Au temps du Bienheureux, la verselle de Mone était beaucoup tenant. C'est peut-être à cause de servi dune restriction prudente. Oui, mais alors pourquoi tant ire cette unique restriction0 Le sens de la parenthèse serait donc celui-ci: nous connais­ sons bien l'économie habituelle da salut, et nous pouvons croire aisément que Dieu n'y déroge pas ordiniurt ment. Mau», s’il existe bien des m-racles dans l'ordre naturel. j> tirrions-nous sans témérité nier qu'il puisse· faire ou mêm· qu’il fasse des exceptions dans l'ordre surnaturel? Le Bænheurt ix n'affirme donc pas qu'il y a des exceptions, il d.t . .mpîan nt qu'il serait téméraire de vouloir le mer. Qui pourrait lui en faire grief?En tous cas· si elles se produisent, ce que jx-rsonnv ne pourra affirmer à moins de révélation, elles ne détruiront j as plus la règle générale que la guérison miraeu! u^· d'une maladie mor­ telle n’empêche la même malad.e de causer la mort dans tous les autres cas. . 26 N. B. — Le N° 26 constitue une pai eut hrse, un arrêt dans l’argumentation. Le Père (58). En effet, Dieu est à la fois l’auteur de la nature, de la grâce et de la gloire. Il a tout disposé avec une sagesse admirable. 11 n’est dour pas possible que les trois ordres se contredi­ sent. Us pourront se superposer, se perfectionner, mais non se détruire. Autrement Dieu se serait trompé en donnant à telle chose telle nature.» Applique à Notre-Seigneur, l’axiome fournit l’argu­ ment suivant: • « . « <» La gràrt perfectionnant la nature, et la gloire perfeclionn nanl i grâce, il est certain que Notre-Seigneur est encoi,· dans le ciel aussi Fils de Marie qu'il l'était sur la f> iie, et que par conséquent il a conservé la soumission 11 l'ohêusauce du plus parfait de tous les fils à l'égard de ta meilleure de toutes les mères, » C’est-à-dire: nous devons retrouver en Jésus, Fils de Marie, ce qui est essentiel, voulu par la nature dans les rapports d’un fils avec sa propre mère. Nous le retrouverons même nécessairement dans un degré abso­ lument supérieur, car Jésus « est le plus parfait de tous les fils », et Marie « la meilleure de toutes les mères ». (5S) Voir Sum. Theol. I* P. qu. I, art. 8 ad 2, qu. II art. 9 ad 1; qtt. LX, art 5. 96 ■ l1' PARTIE. — \ BALE DEVOTION ; SA NÉCESSITÉ Jésus étant, dès sa conception, en possession de toute sa grâce et même de toute sa gloire, il ne peut être question pour lui de progrès vers une perfection plus grande, même quand il est entré au ciel. Du moin» pourra-t-on parler légalité, « il est aussi l-’ilx d> Marie qu'il l'était sur la terre », « il a conservé la souinittsion et l'obéissance » qu’il avait ici-bas. « Mais il faut prendre garde d concevoir en celle (C dépendance quelque abaissement ou imperfection en « Jésus-Christ. Car Marie, étant infiniment nu dessous de « son. Fils qui est Dieu, ne lui commande pas comme une « mère d’ici-bas commanderait à son enfant qui est au<( dessous d'elle.» Nous l’avons déjà dit. c’est un·· obéis.-im e de fait, mais non de droit, Jésus ayant <·(·· rmniuip·· de drûît dûs sa conception. Marie ne commande don·· pas à son Fils « comme une mère d'icibas eomm iml· rait à ion enfant », exigeant de lui Fobéûsance, au- ill· ure de toutes les mères », et Jésus conserve volontiers envers elle la soumission qu’il a voulu lui témoigner ici-bas. Pas un don ne descend de son cœur divin sur les hommes, si ce n’est par l’inter­ vention de sa inère. Est-ce à dire que Marie a le même pouvoir que Dieu? Nullement. Son autorité sur le cœur de son Fils ne lui vient pas d’elle-même: elle est celle « que Dieu a voulu lui donner ». Et elle n’en fait usage qu’avec l’humble dépendance qui sied à une créature: elle prie et Dieu l’écoute. " « Quand on lit donc, dit Montfort, dans les écrits des « saints Bernard, II· rnardin. Bonaventure, etc... que, « dans le ciel et sur la terre, tout jusqu'à Dieu même, « est soumis à la très sainte Vierge, cela veut dire que « l’autorité que Dieu a bien voulu lui donner est si grande s qu'il semble qu'elle ait la même puissance que Dieu, et t 1rs enfers plient bon gré mal gré aux commandement s de l'humble 0 Marie, que Dieu a fait».· souveraine du ciel cl de la a terre »>. <’ette souveraineté, proclamée un grand nombre de fois par la Liturgie et par les Saints Pères, s’appuie, comme relie de Notre Seigneur lui même, sur uu triple fondement (01) : n) La dignité personnelle de Marie, qui lui vient de sa· Maternité divine ou est exigée par elle, et lui confère le droit de « commander dans les deux aux Anges et aux Bienheureux n. Mais, comme la Maternité divine entraîne avec elle de fait l’Immaculée-Conception et la plénitude de grâces, et comme le plus petit degré de grâce sanctifiante surpasse en valeur tous les trésors de la terre (62), on ne s’étonnera pas que Marie (fll) Voir M. M. D., N" 271-278. [02) I* II»* qu. 118, art. 0. ad H. 10(1 1" PARTIR. — VRAIE DÉVOTION î SA NÉCESSITÉ ait reçu le pouvoir de commander aux démons et à tous les êtres matériels. « La Bienheureuse Vierge Marie est la personne la plus noble qui ait jamais existé on qui doive jamais exister dans l’univers. Sa perfection est telle que, même si elle n’avait pas dû être Mère de Dieu, elle aurait dû être Heine du momie ·. (G.’h. b) Le mandat qu’elle reçut de Dieu: « Dira lui a donné le pouvoir et la commission d< « remplir de saints les trônes vides dont les Anges apos« tais sont tombés par orgueil. » Si, au témoignage de Saint Paul (0-1i. chaque élu eut roi et maître de tout ce qui l’entoure, quand il s’agit de la conquête de son trône céleste, comment Marie ne serait-elle pas souveraine universelle, puisqu'elle a reçu la charge de remplir tous ces trôm s vides. Elle députe les Anges au secours de ceux qui sont app-■ '»·*· a l’héri­ tage céleste (65i. Choses et gens seront partout et tou­ jours à ses ordres dans le même but. Tout ce qui aiment existe contribuera nu bien de Dieu » (GGi, et les démons s’enfuiront épouvantés, lors­ qu’elle prendra les élus sons sa protection. âO c) Le mérite incomparable de sa profonde humilité. Marie ne fut pas seulement - humble per­ sonnellement, mais elle fut encore, en m- ni·· temps que le Christ, en butte aux humiliations et opprobres .de tout genre au pied de la Croix du S : veiir. C'est pourquoi Dieu Fa exaltée et lui a donné n nom qui, après le nom de Jésus, est élevé au dessin de Ions les noms (67). Dieu lui a donne un tel pouvoir que le ciel, la terre et les en fers plient bon gré mal «//-» aur com­ mandements de l’humble Marie ». 2° NATURE DE LA SOUVERAINETE DE M \RIE a Là encore, c’est une souveraineté d·* miséricorde. Elle doit s’employer pour que les élus parviennent à la joie éternelle. Elle ne s’occupe ni de juger ni de châtier les coupables. Elle n’a de pouvoir sur les démons que Brauws îe (M) I Cor., ΙΠ, 22-28. <«) Hehr. I, 14. (M) Rom., VIII, 20. W) I’hiL, H, 10. (G3) Saw Sidots, Sermo de Natlvit. B. Μ. V cnn. 7. N 28 MARIE'SOUVERAINE DU CIEL ITT DE LA TERRE « 101 1 pour les empêcher de nuire à çes enfants. Et ainsi, elle remplira de saints les trônes, très nombreux ^certaine­ ment, laisses vides par la chute des anges apostats. Ce règne de la miséricorde, explique Saint Albert le Grand (681, s’étend bien au-delà du règne de la justice, de la grâce et de la gloire; car celui-ci ne suppose que la collation d'un bien, tandis que le premier non seule­ ment confère un bien, mais enlève un mal. Voilà pour­ quoi sous un aspect ou sous un autre, il peut s’exercer partout : an ciel, sur terre et dans le purgatoire. f.M.ON DONT S’EXERCE LA SOUVERAINETE DE MARIE Elle est décrite très rapidement ici, vu qu’il en a déjà été quoi ion et que les pages suivantes en parlent lon­ guement (N*” 29 et 30). D’abôrd le gouvernement <1·· Marie est un gouverne­ ment infaillible. Il parvient toujours au terme voulu, à savoir la prêdee l inat ion des maints, conforme à l’éeternolle et immuable volonté de Dieu. Il n’en est p:i: moins discuté, comme relui de son Fils, et pour les mène·· motif.s. Les bons l'acceptent - méchants, les démons sur­ avec empressement. et tout, le subissent avec rage. Cette double consideration est suggérée par la phrase * T· lb >>t la > <>h>n!· du Très Haut qui exalte les humbles, que le ciel la I· rre cl les enfers plient bon gré mal gré au/ ranimai ·!■ n n! d·' l'humble Marie »... Et le Bienheureux < ont .un- en énumérant les titres de Marie: ...n Que Di· >i a 'Ht· la Souveraine du ciel et de la terre (titre englobant tous les autres), la géné­ rale de «<·.< années. (conformément au plan primitif de la revanche, (leu. ill. lâi, lu trésoriére de scs trésors (dotée pour qu’elle fût vraiment, près du grand vain­ queur, une aide semblable a lui), la dispensatrice de sos grâces (pour répandre sur 1rs autres la plénitude de son trésor), l'ouvrière d·· ses grandes merveilles (à partir de l’incarnation), la réparatrice du genre humain (à cause de la part qu’elle prit au sacrifice de la Croix), la -Médiatrice des hommes (qui lui furent confiés par Jésus expirant) Γ exterminatrice des enne(ffi) Blblla Mariana Apoc. s. 102 1** PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ y. s» 29 mw de Dieu (qui mettent encore continuellement l salât des âmes en danger), et ta fidèle compas ses grandeurs et de scs triomphes » (nu jugement et dans l’éternité). Cette longue série de titre» est un», vue d’ensemble clironologiqne du rôle de .Marie dan» l’histoire du monde. POUVOIR de MAKIE suit LES PRÉDESTINÉS 103 il prouve cette divine volonté par un texte tiré de i’Ecriture. Dans le X 30 il tire de ce qui précède une double conséquence, l’une positive: Mûrie Mère de tous les enfants de Dieu, l’autre nè-yjative■.· qui n’a pas Marie pour Mère n’a pas Dieu pour Père; c’est un réprouvé. 1» L'ADOPTION D’AMOUR IVe Question Puissance de Marie sur les prédestinés (29 36) 29 Du N" 29 au X' 36 le Bienheureux < »»n>tdère le rôle de .Marie près de chacune des per.M»nne* divin»·*. dans la conduite de cette portion la plus infime d« 1 son royaume sur la terre, la vraie demeure d»· < <-tt»· reine du ciel et de la terre: le coeur «les élus. < oinniciitant et appliquant aux élus les paroles de Γ1.’· r - >m>tique, Vulgate» : m Jacob chapitre XXIV, 8, (d’après la Vul inhabita et in Israel hereditary et in civet * ·η>ί> mit te radices » (69), il montre Dieu le Père se formant par Marie une multitude d’enfants adoptifs tX 29 30); Dieu le Fils arrivant par .Mari»* à la pl»*nilud»· de non corps 31-33); et Dieu le Saint Esprit exerçant par .Marie sa mission sanctificatrice dans les élus (N0· 34-36). § I. - MARIE, MÈRE DE TOUS LES ENFANTS DE DIEU (N” 29-30) Dans le N° 29 .Montfort dit sommairement l'exis­ tence de l’adoption divine, ainsi que sa nature et son extension. Puis il fait ressortir la part qui revient à Marie, par une volonté précise de Dieu. Finalement 11)11 Habitez en Jacob; ayez Israël comme héritage, et étendez vos racines dans mes élus. » -(69) t Dieu le Pèro se veut faire des enfants »... C’est •loue une filiation toute différente de la filia­ tion éternelle et in «cessa ira du Verbe. Elle est complè­ tement libre. Farce qu’il nous a aimés, dans le but uniqui* d<· ν»·ι>»·τ en nous quelque chose de son abondance infinie, Dieu a établi qu’à toutes ses créatares capables d’intelligence et d’nmour il se donnerait lui-menu*, par le moyen dp la grâce ici-bas et de la gloire dans h* ciel (70). En nous communiquant sa nature, i1 nous a adoptes comme enfants, t’ette adop­ tion est tout»· spécial»·: elle met en nous autre chose qu’un titre purement fictif. El ee plan divin embrasse tous les sii-.-irs, ton:··* L·* générations, « Dieu le Père (par appropriation > ■< mut fart d> s enfants... jusqu’à la consommation du monde ». 2° PART QUI REVIENT A .MARIE DANS CETTE ADOPTION « Dit u l> /’· π r· ut faire des enfants par Marie ». Ayant associé Marie, autant qu’une pure créature eu était capable, à i ici nudité naturelle (N” 17), il veut aussi l’associer a ; elle se trouve également à sa réalisa­ tion sur le Calvaire; elle se trouve enfin à son applica­ tion, lorsque Dieu répand dans les âmes cette qualité intrinsèque, qui s’appelle la grâce sanctifiante et nous rend véritablement ses enfants. 3» PREUVE TIREE DE L’ÉCRITURE Le Bienheureux applique aux élus, selon le sens spi­ rituel, la parole qui est dite, selon le sens littéral, de Jacob et de sa descendance, la seule en possession de la connaissance du vrai Dieu. Cette application aux élus devient claire, si l’on examine le contexte: ’ ( Saint Paul (Eph., I, 8-7) décrit magnifiquement cette adoption. (71) Gal., IV, 4-0. fl sQÔt 104 1Γ· PARTIR. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ X· 30 « Et U (Dfeu le Père) lui dit : In Jacob inhabita, demeu. « r« en Jacob, c'est-d-dire faites votre demeure et rftti· « denco dans mes enfants et prédestinés, figurés par Jq. « cob, et non point dans les enfants du diable et les rt<« prouvés, figurés par Esaü. » Il n’y a aucune difficulté A admettre cette intorprétation d’après laquelle Jacob est la ligure des préde»· tinés, et Esaü celle des réprouvés. On la retrouve com­ munément dans Jes commentateurs de J’Ecritnre Sainte, soit à propos de Malnchio. I. 2. *"»it Λ propos de l’épitre aux Romains, IX. 1.Ί: « J’ai aimé Jncob et j’ai haï Esaü ». De même, il n’y a aucune difficulté à montrer comme dites A Marie, les paroi··'· qui valent en premier lieu de la Sagesse éternelle. I.’Eglise elle même nous donne de multiples exemples de cri te application dans la liturgie. L’association des mots: « Enfants d· Dieu et pré· destinés », opposés A « enfants du d ti>b >t reprou· vés » s’explique de la même façon que les mot- < pre destinés et membres du corps du t'hri-st rencontrée au numéro 20. Qui est juste aujourd’hui pmt perdre la grâce demain et mourir damné. Par contre, le pécheur peut revenir à Dieu et être change en un vase d’élec­ tion. Jacob est la figure de ceux qui jouiront de l’adop­ tion divine non d’une façon transit·.ir·· mais d’une façon durable et éternelle. Les mêmes <··ηΐ appelés plus loin a les vrais enfants de Dit u »t pr· d> -dints ». (N° 30.) De même « faites votre demeure et résidence n... Les deux termes sont à peu près synon> iü<··. Cepen­ dant, si « demeure » indique le lieu où l’on habite effec­ tivement, « résidence » revêt plutôt un sen-» juridique et officiel. On dit d’une personne qu’idle i. -idc en tel endroit. Elle n’y demeure peut-être pa< toujours. Mais ce lieu lui est destiné devant la loi et l’opinion publi­ que. Or Marie établit à la fois sa demeure et sa rési- · dence dans les élus. Elle habite chez eux effectivement, et ils lui sont destinés juridiquement. Ces mots toute­ fois doivent être entendus dans le sens métaphorique. Car il ne s’agit pas d’une présense substantielle. (Voir N° 20 et son commentaire.) 4° LA GÉNÉRATION SURNATURELLE ET SPIRITUELLE 30 Le Bienheureux considère d’abord « la . < ”c.-d du reste la consvquenee.rigoureuse de ce qui a été dit au N 29 : Dieu le Père décrète de se servir île Marie pour réaliser son adoption d’amour. Pour­ quoi? Son amour n’est il pas infini et ne peut-il sup­ pléer à l'amour maternel? Précisément en choisissant Marie |M»ur intermediaire entre lui et nous, il nous manifeste la délicate-m· de son amour. 11 tient compte des plus noble- aspir.itions de notre cœur humain, dont les premiers élans ont été provoqués par l’amour maternel. Et ainsi conclusion positive: « Tous les traie enfants de Dira U pr· d» stinés ont Dieu pour Père et Marie pour M< rv . Marie participe a la fécondité du Père, autant qu’une simple créature en est capable, pour produire en môme temps que lui et, autant qu’il est possible, c’omm · lui. < .D «us Christ et tous les mem­ bres de son corps mystique ». (Noir N° 17.) 5» LES ESAI' ET LEUR NOTE DISTINCTIVE De l’argument exposé ci-dessus, Montfort tire aussi une conclusion negative, ù laquelle il donne un déve­ loppement plus considérable: « Qui n a pas Marie pour Mère n'a pas Dieu pour Père n. Se basant sur ce principe, il affirme d’abord d’une façon générale: , a H « u « « u C'est pourquoi les réprouvés, comme les hérétiques, schismatiques, etc... qui haïssent ou regardent * avec mépris ou indifférence la très sainte Vierge, n'ont point Dieu pour Père, quoiqu'ils s'en glorifient, parce qu'ils n’ont point Marie pour Mère... » Descendant ensuite dans une déduction plus concrète, il soutient que le manque de dévotion envers Marie est · I 10G 1" PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ X* 30 POUVOIR DE MARIE SUR LES PRÉDESTINES X» 31 « te signe le plus infaillible et le plus indubitable pour « distuiijuci un Ιιίη*ΐίφκ\ un hoiiiinc ftf' inuutuisc doc« trine, un réprouvé d’avec un prédestiné. » sa En a) Par quoi if ont fort reconnaît it «on type de réprouvé? Il nous parle des hérét iques et schismatique», parce qu’ils sont en dehors de l'uiiift de l’Eglise. Mai» ce n’est pas sur cette note qu’il se ba.-e. (’’est sur li­ rait qu’ils n’ont pas Marie pour Mère. Ne h* montrentils pas par leur conduite? Telles «ont les conclusions pratiques de la Mater­ nité spirituelle de Marie, considérée dans ses rapports avec Dieu le Père. Quand l’auteur aura considéré la même Maternité en relation avec Dieu le Fils et Dieu le Suint -Esprit, ses déductions seront encore plus étendues. Et, comme nous le verrons, elles s’applique­ ront mm seulement aux hommes de mauvaise doctrine, mais aux cht Indiques eux-mêmes. Et la vraie dévotion, à Marie se révélera, avec une évidence toujours crois­ sante. comme la pierre de touche servant à reconnaître les Ames prédestinées et parfaites. n Car s'ils l'avaient pour M >· . lit 1‘riiinr-rtnrnl et l'ho· n noreraient comme un vrai et bon enfant aime naturelle· « ment cl honore sa mère qui lui a donne la vie. » C’est, en effet, un sentiment nniver-td parmi 1··* catholiques, qui nous porte à honorei Marie comme notre Mère. Un tel sentiment, approuve. 'lnint, par « leurs paroles et exemples, d’en diminih r L mltr >d « l'amour, ouvertement ou en cachette, qiielqm fm* sous « de beaux prétextes. » Montfort en donnera plus tard (N·* G3-G5) «les <· cm· pies frappants. Pour le moment il se contente d’un sou­ pir douloureux : fîS# Remarquer In petite phrase: « qwvî quï/j un sentiment commun λ toïM les révoltes contre Fl rîise <îc cr·. » Dieu ruatrrv elle et en dépü de «cRnna thèmes. Hélas ! Dieu le Père n'a point dit à Marie te faire demeure eu eux parce qu’ils sont des Esaü. » effet, Billot (73) admet que la dévotion à Marie est une note négative de la véritable Eglise. C’csVXdire: l’Eglise pos­ sède ncccssurenu-nl la vraie dévotion a Marie. Cependant, cette dévotion n’e.-.t jxts facile à déterminer. De plus, beaucoup de sectes non catholiques ont conservé le culte marial. La présence de cette dévotion ne peut donc suffire pour manifester la véri­ table Eglise du Chr.st. Mais une secte ne possède-t-elle aucune dévotion à Marie? Plus que cela, se vanle-Velle de ne pas en avoir? /Mon, nom sommes fixés. Nous n’avons certainement pas là la, véritable Eglise du Christ. C’est donc la vraie note distinctive des Esaü. sndO 107 MARIE, MÈRE DE TOUT LE CORPS MYSTIQUE DU CHRIST . (N·· 31-33) Du N 31 au N 33. il est question de la Maternité spirituelle «le Marie, dans ses rapports avec Dieu le Fils. Or, de même que l’adoption divine dont nous som­ mes l’objet, esi l’image «le la génération éternelle du Verbe par le Père, de même la filiation adoptive qui en résulte pour nous, est l’image de la filiation naturelle de la seconde personne de la très Sainte Trinité. 31 « Dieu le l'ils veut se former, et, pour ainsi dire, s’in* « earner tous les jours, par sa chère Mère dans ses « membres. » 1 · -n 3â La vie chrétienne n’est-elle pas la reproduction de la vie de Jésus en nous? (74) Ce n’est pas une incarna­ (78) De Vcrtx» Incarn. Th. XLI, »ub fine. (74) I Cor. IV, 16; XI, 1; — l'hil. Il 5, etc. » 108 1" PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : sa NÉCESSITÉ N* $J tion proprement dite, comme lorsque le Verbe m fit chair. Voilà pourquoi on spécitle: « Dieu le Fils veut pour ainsi dire s’incarner ». Cependant, il y a des re­ semblances, qu’il s’agit de mettre en lumière. Montfort établit successivement quel est: 1· l’Mn tayc de Marie;’ — 2° sa double maternité; — 3· son fruit béni; 4° notre vrai jour de naissance. 1® L’HÉRITAGE DU .MARIE Reprenant le texte de l’Ecelésinstique, il en inet lu seconde partie sur les lèvres du Fils, s’adreenant ù Marie : « Et il lui dit : In Israël hereditare. \yez [trail pour u héritage. C'est comme s'il disait Dieu mon Père m’a a" donne pour héritage toutes les nations de la terre, et « tous les hommes bons r( marn ais, prédestinés et ré(« prouvés ; je conduirai les uns par la verge d'or et let t< autres par la verge de fer ; je serai le père r( l’avocat « des uns, le juste vengeur des autres et le juge de tous. « Mais pour vous, ma chère Mère, vous n’aurez pour « votre héritage et possession que les prédestinés figurés « par Israël; et, comme leur bonne Mèr··. vous les enfan« ferez, nourrirez, élèverez, et, comme leur souveraine, « vous les conduirez, gouvernerez et déf- ndrez. » Ce passage, pour ce qui concerne Je pouvoir judi­ ciaire du Christ, est tour imprégné de réminiscences bibliques puisées dans le Psaume II. Four les bons, Jésus sera tout amonr; pour les méchants, il n'aura que rigueur; aux uns et aux autres, il donnera ce qu’ils auront mérité. Et sa sentence aura une valeur absolue, parce que prononcée en pleine connaissait' <* de cause et sans acception de personnes. De ce royaume, Jésus communique â sa Ment la meilleure part, celle qui concerne les prédestinés. Nous avons déjà expliqué, à propos du N· 24, h· fondement de cette division. Constatons maintenant qui sont les prédestinés. Non pas seulement ceux qui sont en état de grâce à un moment ou l’autre de leur existence ter­ restre, mais ceux qui mourront en état de grâce et seront admis au ciel. Par conséquent « vrais enfants de Dieu » est l’égal de « prédestinés » (voir X 30) et « prédestinés » équivaut â « héritiers du royaume céleste ». Et comme cet héritage céleste consiste dans la vision de Dieu face à face, nous comprendrons pour quel motif a les prédestinés sont figurés par Israël » POUVOIR n» MARIE SUU I.ES PRÉDESTINÉS 109 En effet, Sftint'Augustin dit (75): « Israël veut dire celui qui voit Dieu n, et il ajoute: « Ce sera un jour la récompense tic tous les saints ». Saint Jérôme donne un autre sens an mot hébreu. D’après lui, il signifie « fort contre Dieu ». Mais le contexte semble donner raison à Saint Augustin, puisque Jacob s’écria aussitôt après avoir reçu sou nouveau nom : « J'ai vu Dieu face à face et nui vie a été sauve n (76). A ces prédestinés, héritiers du royaume céleste, céleste, Marie, donne la. vie Γ alimente pour quelle ne diminue pan, et la développe selon tous les effets de la grâce, comme une Mère fait à l’égard de ses enfants. Puis comme un·· souveraine, elle règle l’activité de ses sujets, en les conduisant : elle met tout en œuvre pour assurer leur prédestination, en les gouvernant, et fina­ lement elle 1rs protège victorieusement contre la rage des démons et de ses émissaires. 2* DOUBÏaE MATERNITÉ DE MARIE Dieu le Fils, le grand triomphateur dont Montfort vient de parler, n’est pas simplement Fils de Dieu, il est aussi Fils de Marie. Et en naissant d’elle, il a pro­ voqué chez elle une double maternité. Il est lui-même son Fils unique par naissance corporelle. Mais tous les membres de son corps mystique naissent d’elle spiri­ tuellement en meme temps que leur divin Chef. a) Preuve d’Ecriture Sainte. « « ·.· Clritiblc Dci, T.ib. XVI, cap. XXXIX. (70) G?n. XXXII, 31 (78) Origine et Saint Bonaventure, dlra-t-il au N· 141. - 110 1Γ ΡΛΙΙΤΙΕ. — νΒΛΙΗ DÉVOTION : ΒΛ SÉCEBSITÉ H* dire de lui en s’adressant â .Marie; « Celui-ci est J fatu, que tu as mis au jour » (79,. · F| Et dans uu bref commentaire du Pmiiime M, ver. set 5, il dit : « L’enfant .Jésus naquit Λ Bethléem; l'homme naquit â Sion » (89). I Quant au texte de Saint Bonaventure, on h· troim· dans le Speculum Beatae Mariae Virginia. Icct. Ill ; « Les deux fils île Marie sont un Homme-Dieu et ruj homme pur, car elle est la mère de l'un < nrporcllenieot et de l’autre .spirituellement ». Tous les commentateurs admettent que le psaume M est messianique, et c’est très soiiv'iit qu’on l’a appli­ qué à Marie. On admet qu’elle est elle mémo cette cité magnifique que le .Seigneur a 'e., (bat,, IV, 19), il les applique à la Vierge, Celle-ci agit, non plus dans uu cercle restreint comme Γ Apôtre des Gentils, mais dans le monde entier, j m· le bien de chaque âme et jusqu’à la tin du monde : « On peut lui appliquer, plus véritablement que saint n Paul se les applique, ces paroles : Quos iterum par· « turio donec formetur Christus in >obis » : j'enfanle n tous les jours les enfants de Dieu jusqu'à c<· que Jésusi Christ, mon Fils, ne soit formé en eux dans la plénitude i de son dge. w Poussant plus loin encore ses eonsidérations^ et tirant la dernière conclusion de son argumentation» Montfort écrit : « Saint Augustin, se surpassant soi-w, -me < t tout ce K que je viens (le dire, ds( que tous les prèd--.Dints pour « cire conformes ά l'image du Fils (b· Dim <.<>nt en ce « monde cachés dans le sein, de la très sauil·· 1 u rge, où u ils sont gardés, nourris, entretenus et agrandis par cette « bonne mère, jusqu'à ce qu’elle ne les enfante à (a. gloire, « après la mort, qui est à proprement le jour de leur « naissance, comme l'Eglise appelle la mort des justes. » 4Γ * Dans son cahier de notes sur le livre du Père Poiré. « La Triple Couronne t, à la page 75, le Bienheureux transcrit litté­ ralement ce passage: « Je me fonde sur une riche conception saint Augustin au livre de la Sainte Virginité (85), où. ayant dit que la Vierge est notre Mère par POtrVOIH DE MARIE SL'II LES PRÉDESTIXfcS 113 esprit, et par grâce, de même qu’elle ’/est du Sauveur par nature, il porte plus avant sa pensée et U remarque qu’eUe se délivre de scs enfants spirituels lorsqu’elle les enfante pour le ciel par conséquent qu'c! je les porte en scs flancs quand ils sont ici-bas. ert atundant une meilleure condition > (86). Cependant Saint Augustin ne parle, à l’endroit indiqué, que do la maternité spirituelle de Marie a l’égard du corps mystique de Jésus. Ια comparant à celle de l’EgUsc à l’égard des prédes­ tinés: « in sanctis regnum Del possessuris > (87). Il n’est nulle­ ment question du Jour de la naissance. L'endroit où le Saint Docteur e se turpasse lut-mcme ». semble devoir être cherché malhfwciwrnient d’une authenticité actuellement mise en doute, 11 parle dots catéchumènes, qui accueillis dans le sein de l'Eælbiv. < t y sont entretenus de la nourriture appro­ priée. pour être mis au monde le jour de leur baptême, non plus dans la douleur, ma U dans la joie, Marie ayant brisé, par son obéissance, les chaînes qu’Evo nous avait léguées par sa déso­ béissance. Montfort n’a-t-H pas fusionné ensemble ces deux passages? Appliquant a Morte ce qui est dit de l*Eglise, il em­ prunte au Tra-té sur le Symbole M comparaison des fils nour­ ris dans le seta de leur mérç jusqu'au jour de leur naisance spirituelle. Mais au Heu de s'arrêter aux catéchumènes et au Baptême, il va jusqu'à l’idée plus générale développée dans le livre De la Sainte Virginité. et 11 nous parle des prédestinés et de leur naissance définitive à la vie divine. H suffit, en effet, Et c’est une idée parfaitement juste. Pour que les prédestinés ressemblent à leur divin modèle et reçoi­ vent l’adoption ties enfants de Dieu, il faut qu’ils soient eux aussi formé n par la femme (S9). Jésus est mainte­ nant comme toujours h* fruit de Marie. Celle-ci est la médiatrice universelle de la grâce. Elle doit former en nous Jésus Christ son Fils jusqu’à la plénitude de son âge. Il faut doue que les prédestinés restent cachés dans son sein, pour y être « gardés » contre tout ce qui compromet leur vie divine; « nourris » de la grâce sous toutes ses formes; « entretenus » pour que la déperdi­ tion naturelle de leurs forces spirituelles soit continuel­ lement réparée; et <· agrandis » par l’augmentation de cette vie surnaturelle qui les fera parvenir jusqu’à la plénitude de l’âge du Christ. Et le jour de leur mort véritablement h· jour de leur naissance, comme l’Eglise, dans le Martyrologe, appelle la mort des saints. (M) (ST) (88) (80) La Triple Couronne, II. Traité, IX Etoile. « Dans les saints qui posséderont le royaume de Dieu Patr. Lat XL, G60, 661 Gal. IV. Ct 5. 1Π . 1« PAKTIE. — VBAUJ DÉVOTION ; SA NÉCESSITÉ v. , * ' T» G est le nijstèie de 1 Incarnation vécu par les ai Le sein de Marie deviendra le mouh divin « oû t maints sont formés et moulés ». · gis. 219.; le* " O mystère de grâce, inconnu aux réprouvés cl « connu des prédestinés! » pe* Les uns ne veulent pas admettre ce role de Marfo, les autres n’en comprennent pas toute la portée! Demandons à la Vierge d’être notre mère, de nous tenfo cachés dans son sein, pour que le jour de notre mort soit véritablement le jour de notre naissance. § III. HJtÇ MARIE ET LA SANCTIFICATION DES ÉLUS ’♦ (N'·' 34-3G) Les numéros 34*36 nous décrivent successivement: 1° le mandot du Saint-Esprit; 2 l> < drus titres de Marie A recevoir ce mandat : elle est la bien-aimée et elle est l'épouse; 3e les vertus de la bien aimée; 4· la fécondité df: l'épouse; les con*» que net s pratiques de cette doctrine. 1e MANDAT DU SAINT-ESPRIT « Dieu le Saint-Esprit veut se former en elle et par « elle des élus, et il lu» dit .· tn electis meis mitte radices: « jetez, ma bien aimée et mon épouse, les racines de toutes u vos vertus dans mes élus. » Chargé d’exécuter les desseins d’amour du Père et du Fils, il ne veut pas le faire sans ><· ><·ι · ii ·!«■ Marie. Il veut au contraire former ws élus. < <·>ι ,i dire les prédestinés, en Marie, puisque c’est en cil·· qu'a été formée la tète du corps mystique, et par \larn . puis­ que c’est par elle qu’il distribue toutes ses grâces. Lee explications, données précédemment a propos du numéro 20 ont encore leurs raisons d’élrc ici. D'après ce mandat, Marie doit jeter dans ’.· ■ Mus la racine de toutes ses vertus, de sorte que, s'ils n·· res­ semblaient pas à Marie, ils ne seraient pas d··-. cl us. Mais évidemment, une fois plantées, ces racines dev mut se développer et produire des fleurs et des nuits. Le Bienheureux le laisse entendre en faisant i llusion d’abord au psaume LX XXIII, 8 « afin qu’ils croissent de vertus en vert us », puis A l’Evangile iLm· μ -, complaisance en nous lorsque vous t-ivo ; sur la t dans la pratique des plus sublimes · vertus, que je désir encore vous trouver sur la terre, sans cesser d'etre dans h- ciel. Il»·produisez-vous pour cc( effet dans mes élus : que je voie en eux avec coin· plaisaiire b s rarities de votre foi invincible, de votre humilité profondet de votre mortification. universelle, de votre oraison sublime. de votre charité ardente, de votre espérance ferme et de toutes vos vertus. » Cela n'empêche pas les élus d’ête formés à l’image de Jésus, comme le «lit Saint Paul (90). Au contraire: puisque Marie est elle même toute transformée eu Jésus (voir N <»s i. former les âmes sur le modèle de Marie, c’est les former sur le modèle de Jésus. Mais, Marie, étant un·· pur·· créature, est plus à la portée de notre petite imitation. Nous retrouvons dans ces paroles du Bienheureux l’écho «les paroles de Dieu le Père au baptême de Notre-Seigneur : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances », et la consé­ quence pratique: « Eroutez-le » (Matth., XVII, G). Le Saint-Esprit a. pris ses complaisances en Marie; c’est pourquoi il veut que toutes les âmes des élus reprodui­ sent ses vertus à elle, les unes plus parfaitement, les (00) Kûin. Vin, 116 » I” PARTIK. ---- VRAIE DÉVOTION: SA NÉCESSITÉ N’ 35 • 90ο1 autres moins parfaitement, selon la richesse du terrain dans lequel ces racines sont jetées. Cependant le* lleurs qui s’épanouiront sur ce terrain, seront dq même genre que celles qui attirèrent les complaisance* du Saint-Esprit, et elles seront regardées cl les-même, avec complaisance. % *·<Β Cela explique comment la Très Sainte Vierge, qui n'a plus la foi pour elle-même, puisqu’elle voit clnirement Dieu, l’a conservée pour les autres (voir N* 214), à cause de cette merveilleuse reproduction d’elle-1 dans les élus. Ainsi le Saint Esprit la trouve atijonrd’hui sur la terre, où toutes ses vertus revivent morale­ ment, sans qu’elle, ce^se pour cela d'etre corporellement an ciel. >1 XTUS Comme toute mère, Marie donnera du sien aux • enfants auxquels elle transmettra la vie surnaturelle. « En cela cependant elle ne sera que cause instrumen­ tale. Mais quelle suavité elle conférera .j la grâce pas­ stint par elle! La fidélité de Marie depuis l’incarna­ tion du Verbe, réclame celle du Saint Esprit jusqu’à la tin des temps, parce que Dieu ne ><· retire jamais le premier (Horn. XI, 29). Sa pureté est une garantie pour Dieu que les âmes ne trouveront jamais m elle un obstacle à l’union divine (911. Sa f'rondih est une preuve qu’elle peut toujours produire h··, effets de grâce que le Saint-Esprit veut produire dntis les âmes. Et comme, selon le proverbe: « Omne agens, agit simile sibi» (92), pour avoir des fidèles, le Saint Esprit repro­ duira la foi de Marie, en se servant pour rel.i do Marie elle-même. Et ainsi des autres vertus. (91) Voir n·· 1M «t 225. quelque ^olntde^u^ PfOduit qUclque chos€ 0»! lu! reliable par ïififJ'iH: Π i £·> · / -,f Mwif ·ΓΜ 117 DE LA BIEN-AIMEE Montfort pu rie plusieurs fois des vertus do Marie (N” 31, 118, 111, 260). Il ne les énumère pas toujours dans le même ordre, mais le principe est toujours le même: Marie est le modèle de toutes les vertus chré­ tiennes. Le numéro 118, le plus complet, énumère: «< son humilité profonde (vertu fonda mentale, base de tonte sainteté), sa foi vive (par laquelle Marie se dépouillé de sa façon de voir pour adopter celle de Dieu), son obéissance avejigle (qui résume toute sa vie et immole sa volonté propre), son oraison contb nuellc (conséquence «le l’avertissement divin: sans moi vous ne pouvez rien faire), sa mortification univer* selle (pur défiance des créatures), sa pureté divine (qui va Jusqu'il l’immaculée Conception), sa charité ardente (que rien ne retarde», .-ί patience héroïque (au pied de la Croix», sa douceur angélique (le sourire aux lèvres même dans les épreuves) et sa sagesse divine (couron­ nement de tout). Ce sont les vertus que le véritable dévêt de Marie doit spécialement imiter et reproduire. b) liais c’est la Vierge elle -même qui ne reproduit daus les âmes des élus. Ceci ressort davantage encore du titre d’épouse qui lui est donne: v « Vous êtes toujours mon épouse aussi fidèle, aussi t< pure et aussi féconde que jamais que votre foi me «t donne des fideles ; que votre pureté me donne des a vierges, que vulve fécondité me dunn d· s élus et des » Sa maternité virginale la met dans un rang unique, et elle était requise aussi bien pour sa maternité divine que pour sa maternité spirituelle, de même que toute sa sainteté négative et positive. Par le R 118 Γ1 PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ N* & N" 36 fait de cette pureté incomparable et de cette fécondité sans égale, l’action sanctificatrice de Marie est oniw’ selle et s étend a tous les elfets de la grâce dans h-, âmes. ♦ n Marie a produit avec le Saint-Esprit la plut gran4/. a chose qui ait été cl qui sera Jamais, qui est un Ihanno. « Dieu, et elle produira conséquemment les plus grandsi « choses qui seront dans les d- i nters temps, m Parce que Je mal devant avoir alors «on maximum de dévelopj qüe Ja contre-partie du mal, la dévotion à Marie, tou cbe aussi à son apogée. Ensuite elle contribuera spécialement : < -1 Elle les suscitera et les préparera Λ leur mission. Cette œuvre souverainement ardue ne peut avoir que Marie comme auteur. tt Car il n’y a que cette Vierge singulière et miracuu leuse, qui peut produire, en union du Saint-Esprit, les « choses singulières c( extraordinaires. « Sg9 Vierge singulière par sa fécondité, et miraculeuse par sa plénitude de grâce (selon Saint Thomas, toute œuvre de grâce peut être appelée miraculeuse;, elle seule est à lu hauteur des événements singuUvrn (non encore vus) et extraordinaires iparce que le bien comme le mal seront poussés à l’extrême» qui s’affronteront dans ce combat suprême. Et si Marie est capable d’ac­ complir de tels prodiges, co n'est pas par elle seule: c’est parce qu’elle travaillera « en union (avec le) SaintEsprit· ». Le Bienheureux donnera plus loin |.\ large développement à ces quelques idées. 5° CONSÉQUENCES PRATIQUES I << u „ Et une des grandes raisons pour lesquelles le SaintEsprit ne fait pas mamteuauL des merveilles éclatantes dans les dmes c'est qu'il n'y trouve pas une assez grande union arec sa fidèle et indissoluble épouse. » Ces deux con-séquences découlent de ce que Marie est l'épouse du Saint-Esprit, épouse iidêle, épouse féconde, épouse indissoluble. L? Père Terrien (93) affirme navoir trouve que deux lois ce titre dans la Tradition, une fols dans Saint Pkrre Damien (94) ot une autre luis chez un Père grec qu’il ne nomme pas. A l'ex­ trême opposé le Père Poiré, cité par Monllort, affirme (95) ; < Pourquoi se mettre en peine de prouver cette vérité, puisque loua 1m Miinu. Perce unanimement la prêchent et que c'est la voix ordm.dre de l’Egliæ catholique? Saint Edcphonse, Saint Bernard. Saint Bonaventure, le tLsenc si souvent que merveille. Saint Germain, patriarche de Constantinople, l’appelle à celte occasion, -épouse i>ans tache et sans reproche (Oratio de PræscntaUûîie B .XLV ) les autres a même dessein La. nomment: la couche royale et le lit nuptial du Saint-Esprit. Le Bienheureux Suint-Espnt, dit Saint Anselme niai 1SP7. IL’U l1* PARTIE VRAIS DÉVOTION' i SA SÉCBesITÉ v , _______________ __ la Vierge n’entraîne pas le titre de Père par mr,1K , à Noire-Seigneur. (Voir page 74.) Par ailleurs il est le seul terme pouvant exprimer!, double relation qui existe entre Marie et la troiai^ personne de la Très Sainte Trinité. Car c’est du 8aiw Esprit que .Marie reçut la fécondité divine (khif êtrej, rraie Mère, selon la nature, du Fils unique «le Dieu r pour être la vraie Mère, selon lu gnïce, «le tous U, enfants adoptifs de Dieu. Dans l’«jrdre do la comme dans l’ordre de la nature l’époux communlq^ la vie par le moyen «le l’épouse. Aussi « depuis qu/· rr, . Amour substantiel du Père et du P U s a épousé pour produire Jésus Christ. le Chef des élus, et Christ dans les élus, il ne l’a Jamais ‘pudite, i^rr, qu’elle a toujours été fidèb et féconde quoi elle est aussi indissoluble l’pouse 1 n Saiût Esprit (97). La conséquence positive s’appuie sur les trois loi* fondamentales «lu mariage: a» l’amour de préfèrent par lequel l’époux choisit son •poiise entre mille et quitte tout pour aller vers elle : Il t/ vole » : b) l’union forte et indissoluble, fqjérée par b* lieni conjugal et en la maison de vertu de laquelle Féponx est <‘bez lui dans « ci les droits récil’épouse: « il »/ entre pleinement Imita l’époux pent proques des époux: en vertu de < · Alarie, dit Saint disposer de l’épouse et vire versa Bernardin de Sienne a acquis ’appui« «l’une part, sur la- volonté du Saint-Esprit d'opé rer ses merveilles «lo grâce par Marie, et. d’autre part, sur le fail que Marie n’est pas assez connue et pas assez ai niée, ('elle (1er· nière cause sera enlevée progressivement, jusqu’il ce que vienne a ce temps heureur, ce siècle de Marie » (N° 217), où le Saint-Esprit trouvant Marie partout, accomplira, par elle, « des merveilles éclata nies dans les âmes ». 07) Les causes de divorce reconnues rnr h τΛ< a bien une infidélité de l’épouse, ou bien in -Ancienne « talent ou (M) Sermo IV de Annunt«pπ ΔΡ< Btër,llté naturC^· • ζ. J, ARTICLE III Etendue de la nécessité la Vraie Dévotion à Marie (37-59) Tout ce que nous avons vu jusqu'ici nous a montré que Marie a ét·’· « nécessaire à Dieu, d’une nécessité qu’on appelle hypothétique ou en conséquence de sa volonté >» (Ν’ 39 >. En effet. Dieu a voulu se servir de Marie, avant, pendant, et après l’incarnation. Maintenant Montfort va établir que Marie est éga­ lement « n< et ssairc aux hommes pour arriver à leur dernière fin (N *39-59). Auparavant cependant, il tire de toutes les preuves accumulées précédemment une conclusion concernant le pouvoir de Marie, son domaine souverain et universel (N” 37-38). 2?; PARTIE vraie dévotion- s. . • "A ShTKsHITt; S’ 38 MAIltK ΚΕΙΝΗ I>DS CŒUI1S 123 sa possession, Marie jettera, sans aucune résistance de leur part, le» racines de scs vertus dans les âmes des élus. Mais tout ce pouvoir, Marie Γ « a reçu de Dieu » et- « par une grâce singulière du Très-Haut ». Dieu est libre de faire ce qu’il veut. Mais il n’a donné à personne autre que Marie une mission aussi universelle dans le nmmle entier. SECTION I‘« Marie, Reine des Cœurs 2» FONDEMENTS DE CE DOMAINE DE MARIE (37-38) Le Très-Haut « lui ayant donné puissance sur son Fil» unique et naturel, la lui a aussi donnée sur ses enfants adoptifs ». La grâce de la Maternité divine en Marie, comme celle de l’union hypostatique en NotreSeigneur, comme celle de la prédestination dans )es saints, dépendent uniquement de la pure libéralité, de Dieu. Mais dès lors que Dieu a posé libéralement ce fondement, tout le reste s’en suivra. Rappelons-nous le texte de Saint Jean Damascene (90): « Marie est véritablement devenue souveraine de tonte créature, le jour où elle est devenue Mère du Créateur ». Le pouvoir de Marie sur le, Fils de Dieu a déjà été prouvé (X"· 18-19). Il n’y a plus qu’à parler brièvement de son pouvoir sur les enfants adoptifs de Dieu. Ces enfants adoptifs ne sont que la copie, l’image du Fils de Dieu par substance. Celui-ci reste par consé­ quent unique et naturel. Mais, précisément parce qu’ils en sont la copie, ils doivent l’imiter dans sa vie et dans ses mystères, donc dans sa dépendance à l’égard de Marie. Cette dépendance entre dans les plans de la divine Providence relativement à la prédestination des élus: « Quos priescivit et predestinavit conformes fieri imaginis Filii sui ». (100). décrire ce règne grande dam nation dam les âmes des élus, n Qui a compris spécialement les X 29 36 et ce que nous avons dit pour les expliquer. admettra, comme Montfort, que la conclusion est évidente. 3 Ci (C (t àO « <( a « « « « Car Marie ne peut faire en fur (| / : 12* lrc PARTIE. ---- VRAIE DEVOTION : SA NÉCESSITÉ N° dre temporel, pourvu qu’elle le fasse concourir au bien des élus. « Marie est la Reine du ciel et de la terre par grâce, comme Jésus en est le Roi par nature et par conquête » (N° 38). » K Mais cette souveraineté comporte-t-elle un vrai domaine, ou est-elle seulement d’honneur ? Certes Marie surpasse toutes les créatures par son excellence. Il est évident aussi que les élus, au ciel et sur la terre, se soumettent sans condition à leur Reine et Maîtresse. Mais jusqu’où doit aller leur dépendance? En plus du pouvoir de commander, ou du pouvoir de juridiction, Marie possède-t-elle un vrai pouvoir, un titre de propriété, un domaine dp ns le vrai sens du mot? '(H A cette question, il faut répondre affirmative­ ment (101). Mais que cela ne nous effraie pas. Le domaine de Marie n’est pas arbitraire. Marie est Reine du ciel et de la terre; mais elle est aussi l’humble esclave du Seigneur, soumise plus que tout autre aux lois qu’il a lui-même établies pour régir le droit de pro­ priété. De plus son pouvoir n’est pas tyrannique. Il ne violente pas les prédestinés au bénéfice de leur souve­ raine: c’est même eux surtout qui profitent de sa domi­ nation. Il 7Îe détruit pas davantage la liberté des pré­ destinés, car la liberté est essentielle à· la nature humaine. Enfin, il n’est pas un domaine de nature mais de grâce. Le Bienheureux tient à souligner ce dernier point, qui est capital. Mais, à part cette différence déclarant l’origine du droit, l’étendue du domaine est exactement la même pour Jésus et pour Marie: « Marie est Reine du ciel et de la terre comme d· O Raptrix cordium. quando res­ titues mihi cor meum. » (107) Saint Pierre Damien exalte également dans un ser­ mon sur l’Annonciation le domaine de Marie sur nos cœurs: « Qme singularem in cordibus nostris sibi vin­ dicat principatum » (108). Saint Jean Eudes: o Considérez que. apres le < unir adorable de Jésus, le. Suprême Monarque des Dieux et de la terre, le Cœur auguste de la Reine des Anges et de la· Mère du Roi des Rois est le Roi d·· tous h's cœurs qui ont été créés pour aimer Dieu » (109). Sainte Brigitte met sur les lèvres de Mari»· ces paro­ les: « Comme l’aimant attire le fer, ainsi j’attire a Dieu les cœurs endurcis » (110). Partout c’est l’équivalent du titre <· H· nw des Cœurs ». Montfort n’est donc pas 1e seul à h- donner (ΙΟβ) Γαρ Lat., vol. 149, col. 5T9 et 5*0. « O R.'i'f- - ■ .1 Amante de* âmes, que nous vous poursuivions de notre amour, vou* et Fit*. Ertce que le ciel ne vous suffit pas ? Pourquoi recherchez v<»u< au ι ιι·κ arun si impurs et terrestres ? Rcccvez-les, ô vous qui puurcha>-*« z !♦·* finie*, ot réchauffcz-les dans le sein de votre fcrâce.., » « Je vous >aluc don··, ô rua Souveraine, ô nia Mère, bien plus mon cœur et mon finie, 6 Vilerirc Marie. » (107) · O ma Souveraine, qui ravivez mon Cœur par voire bonté. » < O Raviss-usc des cœurs, quand donc me rcstllucrrz-vou^ mon cœur ? » (Ibid., cql. 585.) (108) < Marie revendique un souverain domaine dans nos cœurs. » (109) Œuvres comp. tom. VIII, p. m. (110) * Lib. Ill, cap. 82. I | I | n’ 38 MARIE REINE DES CŒURS A Marie, surtout dans le sens où il l’entend. Car ce n’est pas simplement une appellation sentimentale. Qu’elle nous permette de dire notre amour à Marie, e’est un fait et cela n’est nullement défendu. Seule­ ment il ne faut pas se contenter de cela. L’amour sin­ cère est celui qui observe les commandements «le l’être aime (Hit. Nul doute que Marie soit Reine des Cœurs, puisqu’elle est Reine d’amour et instrument des miséri­ cordes divines. Tout ce que nous pouvons imaginer en fait do bonté et de douceur, nous pouvons le lui attri­ buer sans crainte d’exagération. Toutefois, puisqu’elle n’a pas À exercer la justice divine, elle ne peut établir son règne que dans le cœur des élus, et le nombre de ceux qui échappent ainsi a la plénitude de son influence est incalculable. Marie est donc Reine du Ciel et de la. terre,œl personne ne peut se soustraire à son souverain domaine. Mais.elle n’est Krint r/rx Cours que dans les âmes où Dieu règne sans conteste, et où il régnera pen­ dant l’éternité âmes lui sont attachées par les liens de l’rxrfrmi/p d'ainour, dont le Bienheureux par­ lera aux N ntimeut? Oui. Mais sentiment viril, le cœur signitiant ici. comme dans beaucoup d’en­ droits de la Sainte Ecriture, ce qu’il y a de plus intime en nous, et le règne «le Dieu dans nos cœurs étant syno­ nyme de parfaite sainteté. Ainsi se termine, sur un titre à la foin si suave et si austère, la partie la plus théologique du Traité de la Vraie Dévotion. Et maintenant, arborant ce nom com­ me une bannière, rArvliironfrérie de Marie Reine des Cœurs, travaille dans le monde entier à soumettre les cœurs ù .Jésus, qui. s'il doit régner sur les âmes, doit aussi y régner par Marie. (lin Voir Matth., VII, 21. 128 Γ PARTIE. — VRAIE DEVOTION: SA NÉCESSITÉ POUR TOUS LES HOMMES section ip- tu­ La Dévotion à Marie nécessaire à tous les Hommes 129 Iére Question Nécessité de la dévotion à Marie (39) (39-59) « H faut conclure que la très sainte Vierge étant né« ccsidire à Dieu d’une nécessité qu'un appelle hypothé· « tique, en conséquence de sa volonté, elle est bien plus t nécessaire rner hommes pour arriver à leur dernière « fin. n (X° 39). C’est ce que Montfort va montrer maintenant, en affirmant d’abord cette nécessité (l’un· 'a on générait. Puis, descendant aux applications pratiques, il dira que la dévotion à Marie est nécessaire à toux b χ hommes pour se sauver (N®· 40-12», et plus spécialement à ceux qui veulent atteindre une haute saint· t> iX 43 48). Et si tout cela est vrai de tous les temps, ce le sera sur­ tout à la fin du monde 49-50). « Marie est nferexaire aux homines pour arriver à leur dernière fin. .» Dieu était souverainement libre de premlrq un mitre moyen pour conduire tous les honimes à l’éternelle béatitude. II a cependant choisi cette voie. Et maintenant. en conséquence de son choix effec­ tif et «le son immutabilité divine, il ne peut plus chan­ ger l’ordre qu’il a établi (au moins de puissance ordon­ née). A plus forte raison l’homme n’y pourra t·il rien changer-lui même. Il est donc bien vrai que Marie est « bien plus néccttnairr » aux hommes qu’à Dieu. Là encore cependant, rc n’est pas une nécessité absolue, dérivant de la nature même «les choses. Elle est basée, comme précédemment, sur la volonté divine. Attire conséquence : ■ ». ail ne faut pas mêler la dévotion d la sainte Vierge « avec la devotion aux autres saints, ruiniiir si elle ii’éftrJt <■ pus plus nécessaire, et que de surérogation. » Λ Marie est dû le culte d’hypvrdtdic. et aux autres saints le culte de dulie seul men· , tandis que le culte de latrie est rtrervê, quoi qu’en dl‘ nt !>.- protestants, à Dieu seul. Rappelons toutefois qu’entre ITiypcrdnlie et la. dulie. il n’y a pas qu’une différence de degré. L-s deux forment deux espèces distinctes clans la classification des cultes. De ce culte :·ùpér.rur. réservé à Marie, on peut donner plu­ sieurs raisons: la plénitude de grâce et de gloire, comprenant llmmaculée-Conccption la grandeur ineffable de la Maternité divine et Ica liens de consanguinité ou d’affinité qu’elle établit entre Marie et chacune des Personnes divines (112). Mais sur­ tout. pour ce qui nous concerne, le rôle tout à fait spécial quXCle a joué et qu’elle joue encore dans l’économie de notre 012) M.M.D., N" 202-218. 180 I1* PARTIE. ---- VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ X· 39 salut. Elle a la mission de conduire les élus au ciel, et, à cause de cela, eSâe a reçu un domaine universel sur le eût et tur la terre. Or la dévotion que nous devons à Marie, est corrélaL·,·..· au domaine qu’elle exerce sur nous. Cette dévotion d xigiire.s et paro­ les de J’Ancien et du Nouveau Tr>tameiit. des raisons théologiques et de l'expérience, enfin «le- aveux des dénions et de leurs satellites. En terminant, nous exa­ minerons si la dévotion à Marie est bien un signe de prédestination. lo SENS DE CETTE AFTTKM.ATTON Evidemment, il ne s’agit pas d’une ni i ; absolue, nous l’avons déjà «lit. c’est une néres-s-ip· m seule­ ment, comme le fait remarquer Saint Aljdioii-· il 13). De plus, elle ne s’applique pas à tous de la même façon. Les enfants, par exemple, qui meurent après le baptême et avant l’âge de raison, sont iiicapnbles de témoigner de la dévotion â .Marie. De même les adultes qui n’ont jamais eu l’usage de la rai­ son. Beaucoup non plus ne connaissent pas la Sainte Vierge, on ne songent pas à l’invoquer. Us reçoivent cependant des grâces de .Marie. Tou le dif(113) Le Glorle dl Mana, i. p_, cap. y $ j X* 40 POUU Tors LES HOMMES 131 Acuité disparaîtra. lorsqu’on aura fait la distinction entre lu dévotion urplicitc et la dévotion implicite. Tous ceux qui connaissent Marie, et se rendent compte de l'importance de son rôle, doivent avoir une dévotion explicite à son égard. Tour les autres, il suffira d’une dévotion implicite, contenue dans le désir sincere d’em­ ployer tous les moyens établis par Dieu pour nous sauver. :« PREUVES TIRP.ES de la tradition et des saints 40 Ι/' Bienheureux rite un grand nombre de témoins: " L«- dort? et pieuj· Suarez de la Compagnie de Jésus, <1 !< tarant et d^vôtJ Juste Ι.φ-Λ, docteur de Louvain et •I p’o.tôu/c autres ont prouvé i n r i ncildc ιη> η I, en ronséquenre des sentiment des pères, entre autres de saint It Augustin, d·' saint Ephr* ui, diacre d'Edcsse, de saint Cy­ <1 rille de Jérusalem, d> - Uni Germain de Constantinople, ti de saint Jrnn d·· 1·. ni ide >ain» Anselme, saint Ber­ If nard. saint Bernardin, s-.iint Thomas, et saint Bona­ (f venture que la dèrtdton : .·> s On sait par exemple que Saint Auaustin rapproche volontiers le rôle de Marie de celui de lüfcüee, et. considère l'un comme aussi nécessaire que l’autre. On sait que Saint Ephrem tire la nécessité de la dévotion à Marie jx)ur notre a’ st de on opposition à Eve et du plan de récirculation <116’. D· meme Stvnl Cyrille de Jérusalem T117). On Deut (^pendant se demander si le Père de Montfort, n'a pas ici fait une .confusion <·· nommé Saint Cyrille de Jérusalem à îa place du grand docteur do la Maternité divine. Saint Cyrille d'Alexandrie. C’est ce dernier en effet que nous lisons dans l'énumération du Père Cruse·-t ί 118). Quant à Stunt Germain de (U*) Lu véritable ti„n Λ la Sainte Vierge, I P.t P. 34 cl sulv. (110) Le (ilorie di Maria, I P„ câp. V, $ 1. <110· In lllud β ·η. Ill, « rte dtvcnsl.*, sermo III, etc,... Pour le sens du moi · re< Ireulatlon ». voir p 5S, note 2. 1117) Catechesis XII. J (1W) I I*. p. 71 et II P. p. 200. 383 !r’ PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ N· jf) χ· 41 POVH TOUS les hommes 133 % Constantinople. 11 faudrait rappeler ses deux homélies ι-τ h Présentation. ses trois discours sur ’a Doimltion. relui en particulier, le premier, où fl compare la dévotion à Manc a la respiration du corps: l'un et l’autre sont le signe de la vie. enfin son grand sermon sur la Ceinture de la Très Sainte Vicrg.· « Marie est avec Dieu quand il produit les saints, en ce sens qu’elle les suscite, les forme et les couronne (1251. 3 Saint Jean Damascene est cité textuellement ao « De tous 1rs passages des Saints Pères et des lUjr. π leurs, dont j'ai fait un ample recueil pour prouver ceUe Μ vérité, je n’en rapporte qu'un, afin de n'ilrc pas trop <ί iong:Til)i devotum eese, est arma <|iia«*tlarn luduUs.quae If Deus his dat quos vult salvos flori... >· (Jean Damait:, « T’ottf éire dérôt, ύ sainte Vierge, est une arme de salut n que Dieu donne à ceux qu'il veut sauver »» (119). Scant Anselme dit de Marie: « Si tu gardt-s b* silence, aucun saint ne priera, aucun ne viendra h notre secours; si tu ivler. tous prieront également et viendront à notre .«vours » <120>. Saint Bernard a exalté en termes lyriqiu s. la portée immense du « F.a*. » de Marti pour le salut du monde 1’.2D Saint Btnardin de Sienne, bien qu’appartenant au XV· , est cité avant Saint Thomas et Saint Bonaventure ! -ut être à caus» do la similitude de la doctrine mariale. Ce'.ec! se remarque surtout dans la comparaison que font l'un e* l'autre d»' Marie avec le cou. Marie est le cou du corps my>:ique Or qu Ί est 1* membre du corps humain qui puisse prétendre rec voir l'mflux vital de la tête, si cet influx ne lui est pas 'ransmis par te cou (122). Saint Thomas proclame. dons .’a Somme Théo.'ogique (123). que Marie, en recevant Jésus dans son sein, a accueilli la grâce pour le monde entier. Saint Bon*: - r.t'.ire. dans le Spe· culum Beatae Mariae Virginis, qui. autrefo - lui était commu­ nément attribué, et dans ses commentaires s-ir le Salve Regina (124), affirme qu'il suffit d'être humble et d’avûir confiance en Marie pour n'avoir ren à cm.ndr · pour son salut. Tandis que tout est à redouter là ou manq tnt cf.t>· honilité et cette confiance. Quant aux erem pie* donnés par !<·< Sa i γη s eux mAmes, ils sont tellement éclatants que Pie Xi a pu dire: (HQ) Les textes de Saint Jean Dama«4nc prouvant <«u·· nA’c^iU sont très nombreux (voir par ci. di^cour» pour J'Annonr l.itp.n» ( . t>cn. (120) i Oratio ad B. V. M. (130 Horn. IV super Missus est. (122) Comparez le sermon « Do anurnduclu > (u ςΛι„* n » * » Traité des douze étoiles de Saint Bernardin " nard ct lc (123) P. ΙΠ, qu. XXVII, art. 5. (124) Stimulus amoris, p. Πΐ ch, 19. 41 PREUVES TIREES DES FIGURES ET PAROLES DE L’ANCIEN TESTAMENT ('<·- ligure^ et paroles ne sont pas énumérées ici. Hais on les trouve dans d’autres endroits du Traité. Voici les principales : Qac Marie -oit- dite par exemple, dans VAncien· Testament, le paradis terrestre, ou pousse l'arbre de vie, la terre faisant gernu-r toute.-, sortes de plantes, le soleil éclairant et réchauf­ fant tout, de res rayons, la lune qui chasse les ténèbres de la nuit l'éur.le guidant la marche des, navigateurs, l'aurore pré­ cédant le lever du soleil, l’arche de Noé sauvant les homr •Ik du déluge. etc.., il en ressort toujours la même conclusion: sans Marie les hommes ne parviendraient pas au ralui. E'.le est la véritable mère des vivante, comme Eve; c'est elle qui nous obtient la bénédiction divino comme Rébccca; parce qu'elle est notre sœur. D:«-u nous traite avec miséricorde, comme U en fut pour Abraham u cause'de Sara. etc. Dum l'An-Vn Testament, nous avons tes pany.es de la Genèse. III. 15: « Je mettrai des Inimitiés entre toi et la femme, entre ta race et la sienne.. Elle t'écrasera la tête, mats tu ten­ dras des embûches à son talon ». Le psaume 44. 13: a Vultum tuum deprecabuntur omnes divites pltbis » (126). Les Proverbes, ch VITI, 35: < Qui me invenerit, inveniet vitam, et hauriet sslutcm a Domino » <1271, etc. Dans le Nouveau Testament, plusieurs passages montrent la nécessité de la dévotion à Marie: les Noces de Cana, où Jésus accomplit, mais seuk-m· n: à cause de l’intercession de Marie, le premier de ses miracles- et fit germer la fol dans le cœur de ses disciples; la femme revêtue du soleil qui enfante dans la douleur tous les membres du corps mystique de son divin Fils; la Jérusalem céleste, épouse de l'Agncau divip, composée de tous ceux qui régneront éternellement avec Jésus dans le ciel et de ceux là seulement. Les paroles du Nouveau Testament établissant la même nécessité, sont d'abord la salutation angélique « ’Ave gratia plena., invenisti gratiam apud Dominum » (128). (Voir n° 44): Mar.o a trouvé grâce devant. Dieu sans le secours d’aucune ertaturc Ma s ti'ub s ’. s autres créatures oui ont trouvé grâcr depuis, l’on trouvé par elle. Cela parait déjà très clairement dans le mystère de la Visitation. Toutes les générations procla­ meront Marie B-cnheureusc ct, en retour, toutes participeront (»2S) ΠΙμοηγ- prononcé par le Saint-Père le 15 août 1933, h ln lecturc du décret Pc (uto, pour la canonisation de Jeanne Anttdc Thouret. (124) - T<>io lc« riches du peuple imploreront votre visage », c'cst-èdlre : m lien hcrenl votre faveur. Voir V. D., η’ ΙΟ­ Ι tïî) Celui «pii nu- trouvera trouvera la vie et obtiendra du Sei­ gneur le Halut. n (128) · Je vous salue, ύ pleine de grâce... Vous avex trouvé grâce devant le Seigneur ». 134 Ir'· PARTIE. --- VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ 41 à la miséricorde divine et fourniront des élus au col. A Bet/U Tecm. les Mages « trouvèrent l'Enfant avec Marie, sa mèré „ Et c’est toujours là que tous doivent le chercher. Marie, conmi’ Jésus, sera un signe de contradiction; son âme sera transpercé, d’un glaive de douleur, mais il n’y aura à êt re sauves que ceux qui seront de son côté. Signalons encore la parole de Jéeuj mourant à Marie: « Femme, voilà votre Fils », et â Jean: « Voi]a votre mère », ainsi que celle <8.« Saint Paul : « Ceux que Dkj i connus dans sa prescience, il les a destinés à être conform^ à l’image de son Fils ». C'est-à-dire â être comme lui enfanta de Marie. 40 PREUVES TIRÉES DES RAISONS THÉOLOGIQUES ET DES FAITS D’EXPERIENCE Lâ encore, les raisons théologiques ne sont pas données par le Bienheureux. Mais elles se déduisent de toute sa doctrine. Elles peuvent être ramenées à cinq. a) La plénitude de grâce en Marie, qui, d’e.'loinême, la place au premier rang parmi tous les saints et l’impoee au respxt et à La vénération de tous, même des ancres et des Bienheureux. t» La maternité divine, qui place Marie dans un ordre à part et légitime un culte absolument, spécial. Sa virginité perpéiu lié et son Immaculée Conception n’ayant pas d’aitres lisons d’être et étant par ailleurs des vérités de foi. même sous ce rapport la foi à Marie toujours Vierge et Immaculée se mani­ feste comme nécessaire. c) La Corédemption, qui command no: re reconnaissance, émue à l’égard de celle qui a tant souffert pour nous. d) La Maternité spirituelle, oui oblige les enfants à honorer leur mère. e) La Médiation universelle, en vertu de laquelle nous dépen­ dons à chaque instant de Marie, et, normalement, devons lui Pour toutes ces raisons, il est nécessaire d’honorer Marie afin d’opérer son salut. Quand il s’;i«_rit. du sim­ ple salut le degré de dévotion n’est pas indiqué par le Bienheureux. Il le sera plus tard pour ce qui concerne les âmes aspirant à la perfection. Pourquoi maintenant ce culte si nécessaire n’est-il pas imposé par un précepte spécial? Parce qu’il est suffisamment contenu -dans l’oldigation où nous som­ mes de mettre notre salut en sûreté. Il ne nous est pas commandé spécialement et formellement de respirer, mais la respiration devient obligatoire par la loi qui défend le suicide. De même dans l’ordre surnaturel, tout ce dont l’omission compromet notre salut est par le fait même obligatoire, et obligatoire dans la mesure de son influence sur notre salut (129). (129) Voir Campasa: Marla nel dogma cattollco, vol I P. 13«. POTTIL TOUS LE3 HOMMES 135 Preuves d’expérience. Le fait est [et contra factum, non valet argunwntum (130)] que le inonde est plein de la dévotion à Marie et que tous les chrétiens recourent à cette bonne Mère pour obtenir toutes sortes de grâce». Combien de fois ne récitent-ils pas l’Ave Maria ou le Halve Regina? Et ces deux prières ne disent-elles pas éloquemment le besoin que nous avons du secours de Marie, soit pendant notre vie, soit surtout à l’heure de la mort? « Priez pour nous pauvres pécheurs, main­ tenant et à l’heure de notre mort. » — « Après cet exil, montrez nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles. » Parmi les saints qui ont expérimenté la douceur et la facilité de cette voie, le Bienheureux cite spéciale­ ment Saint François d'Assise. « Je pourrais ici apporter plusieurs histoires qui prou« vent la même chose, entre autres celles qui est rapportée « daps les chroniques de Sainl François, Lorsqu'il vit dans «une extase une grande échelle qui allait au ciel, au bout « de laquelle était la sainte Vierge, et par laquelle il lui « fut montré qu'il fallcüt monter pour arriver au ciel. » Voici le fait avec de plus amples détails, tel qu’il est contenu dans les P'ioretti: «· Γη jour ce grand saint, ravi en extase, vit deux échelles qui montaient de la terre jusqu’au ciel. Sur Tune d’elles, qui était rouge, s’appuyait Notre-Seigneur. Sur l'autre, qui était blanche, se tenait la Vierge Marie. Les fils de Saint François montaient avec ardeur par l’échelle rouge, pour rejoindre NotreSeignenr. Mais leurs efforts étaient. vains, et tous· retombaient à terre découragés. En voyant cela saint François se mit à pleurer amèrement, et à se plaindre doucement à Jésus, qui hù répondit: « Ordonne à tes frères d’aller vers ma· Mère et de monter par l’échelle blanche ». Aussitôt le saint transmit cet ordre à ses religieux. Et ceux-ci montèrent facilement le long de l’échelle virginale et ils furent reçus dans le ciel par la Vierge qui les conduisit à Jésus. » (iso) Le raisonnement ne lient pas devant un fait certain qui prouve le contraire. • < vi ' μ«Μ *'*V‘ .136 ΡΑΒΤΓΕ. — VBAIB DÉVOTION SA NÉCESSITÉ Ou pourront multiplier les exemples de ce petirt? tirés soit de la vie des Saints (131 », soit de l’expérience du ministère sacerdotal. Combien de pauvres pécheurs ont été sauvés â la dernière minute, grâce aux pratiques île dévotion qu’ils avaient conservées, même au milieu de leurs crimes? 11 ne s’agit pas d’ajouter une f<»i aveugle aux récits, à tournure plus ou moins légendaire, que l'antiquüé nous a transmis; encore que quelque-un* soient attestés par des auteurs tout à fait digne·, de notre confiance (le Père Crasset, Saint Alphonse de Liguori, et autres). Il s’agit de ca- actuels, ou Fevhot» tation â l’amour de Marie a été le seul moyen d’nbor der un pécheur et de le convertir. Tout prêtre habitué â la direction des âmes peut en donner de multiplet exemples. 5° PREUVES TIREES DES AVEF.X DES DEMONS ET DE LEURS SA TELI J TES Le Bienheureux ne fait pas seulement appel à l’ex­ périence des âmes vertueuses. Il rite également lys aveux que les démons ont été obligé- de faire concer­ nant la dévotion à Marie. Il raconte brièvement dans ce but l’histoire du possédé albigeois délivre par Saint Dominique. Cette histoire, rapportée par loin» les his­ toriens du saint (132), est donnée avw plus ·!·· détails par le Père de Montfort lui-même dan- le ■·■!■· f admi­ rable du très taint Rosaire (133ι. II explique en parti­ culier que, si les démons étaient au nombre de quinze mille dans le corps de ce possédé, c’est pan e que l’hé­ rétique s’était attaqué aux quinze mystên - du Rosaire, et que, par le Kosaire dont il s’est fait une arme, Domi­ nique mettait la terreur et l’épouvante dan- tout l’en­ fer. Ceci de l’aveu même des démons. Γοκ ··- ensuite par la Sainte Vierge, aux prières de Saint Dominique, ils reconnurent devant une multitude évaluée à plus de douze mille hommes « plusieurs grandes i t ronsolantcit vérités touchant la dévotion à la sainte Vierge Cel­ les-ci entre autres: Comme le soleil dissipe les ténè­ bres, de même Marie évente les machinations infernales du démon pour induire les âmes en tentation. Tous ceux181 *183 (181) Ou Père de Montfort en particulier. Voir avec quelle ardeur U recommande FAue Maria, n- 251 et 254. et combien 11 tenaA à établir dans tes paroisses la récitation dn Rosaire (1B2) -Voir Vie de Saint Dominique, par k P. LKORDORk page 118 (183) Trente-troisième rose. · 1 110· I POUR TOUS Ll’iS HOMMES nui In servent fidèlement sont assurés d’échapper â l'enfer. Beaucoup de pécheurs, n’ayant que le temps de rinvii<]iirr à l’heure de la mort, sont sauvés. Un seul de scs soupirs n plus de poids que toutes les prières des saints. ·· Et nisi Marietta illa obstitisset, nostrosque conatus repressisset, a longo jam tempore totain Eccle­ siam ••xterminassemus υ (13-1). Enfin, quiconque persé­ vère duns la récitation fervente du saint Rosaire ne umiirra pus sans une vraie contrition on n·· jirul pas lire cette histoire authentique et le .· i iii^ijyriqur que b- diable fit malgré lui de la dévoLioU • d lu 1res sainte I ,rrget sans verser des tarins* de joie, .. pour peu qu'on soit divôt à la très sainte Vierge. » ÂUAil YO&t-on de tous Ira côtés le démon cl ceux qu'il anime faire Ica plus grands « flart» pour détourner les âmes de la dévo­ tion à Marie, Comme s’il γμ· leur euftLsaU pa.*; de leur enlever la grtc· divine, fis n'ont d npos que lorsqu’ils les oni éloignés de Marie Sam: Alphonse de Liguer! <135) fa_t à ce propos une très belle apphcaîion d l'histoire d'Agar et d'Ismari <136). « Sara, voyant qulsmarl. jouant avec Isaac, lui faisait contrac­ ter de mauvaises habitudes, voulut qu'Abraham le congédiât avec sa mere Agar: £;ic<· ancülam hanc ei /ilium Cjus (137). Ce n’était point assez pour elle de bannir h· füs. si la mère n'était renvoyée avec lui. Car elle bion que reniant, l’enfant, venant le pensait bien voir sa mène. aurait toujours entrée à la maison. De même Je démon ne se cont nte pas de voir Jésus-Chr-st chassé d'un cœur. Il· veut que l'on bannisse s» Mère: E/lCc anc'dam tianc et filium e/us. Sans cela J craint que la Mere n'y al tire de nouveau son FUs par son intercession. Et sa cra nte est fondée: car. selon la doctrine du Père Pacciuchdlli, « si l’on est fidèle Λ honorer la Mère de Dieu on recevra bi sitôt Dieu lui-même parson entremise ». <138». 6° COROLLAIRE PRATIQUE La 40 42 dévotion λ M \«ik signe de prédestination. Voici comment Mont fort exprime cette vérité: (De I hvîn de tous les saints et savants personnages qu’il n ritési et même · au Xl tit ini· nt d'Oecolampade (139) et de quelques mitres hérétiques »; (130 « I l -I «elle n*« · hante pfltte Marte ne s'y était oppose et «avait rcprnih no.* «fTort* Il y a longtemps que nous aurions exterminé toute ITxI.h· · (tasi l.f (Hnrle ill Muria, 1" partie, chap. VIII. (130) Gen. XXI, io. (137) • Kmvoycz cette servante et «on fils. » (13s) In Salve Résina, ex. s. (i») « JamaS <>n n'entendra dire à mon sujet (j’en al la ferme confiance dorw le Seigneur), que je suis opposé à Marie. Car 'je regarde comme un «igné certain de réprobation le fait d'être moins bien disposé à son égard. · (Summa aurea, livre III, p. 502.) 0 O F. 13S P’ PARTIE. — VRAIK OÉVOTJOX : SA NÉCESSITÉ 10 t» r< ceit une marque infaillible de réprobation... de 1ie ♦< par avoir île l’estime et de l'amour pour la sainte u Werge, et au contraire c’est une marque Infaillible de n prédestination de lui dire entièrement et véritablement n dévoué ou dêvdt υ (N° 40). Remarquons d’abord que Montfort parle, d’un côté de celui qui, sciemment et volonuiirenient, rejette tonte dévotion envers Marie, et, île Pnutrv côté. «le relui qni η, Λ son égard. nue véritable dévotion. Nous avons déjA dit plus haut que la dévotion. dans certains <-as, pcm . être seulement implicite. Ce cas est formellement exclu ici. D’antre part Montfort s’élèvera avec véhémence plus tard (No> 97-100 et 102) contre 1rs di-vôts présomp­ tueux et hypocrites, les uns prétendant se sauver, en dépit de leur vie pecca mineuse, à cause de quelque» vagues prières A Marie, le» antres « ouvrant leurs désor­ dres très nombreux et très grave*- soils 1·· masque de cette même dévotion. Evidemment, il ne s'agit pas de cela dans le N· 10. Pour que Marie conduise infaillible­ ment ses serviteurs au salut éternel, <·«·ηχ < i doivent lui être « entièrement et véritablew nt dt >f >. f’ette pré­ cision, faite par t exhibez A mon < ’eux qui ne rni égard, si vous n’avez pas la charité cillent «pas leur chair, conformément a l'enseignement réclamer de Saint Paul (Gal. V, 34) ne peuvent ni du Christ ni e est s’obstiner dans son péché, dans la vaine .1 --0rance que Marie tiendra compte des pauvres pratiques do dévo­ tion du pécheur à son égard, pour h· soustraire A l’en­ fer, autre chose est déplorer son état et ri-cottrir à Marie pour en sortir au plus vite, et [wrsévérir ensuite dans la grâce recouvrée. « Si la seule énergie dont dis­ posent, à certaines heures, -des Ames malheureuses, se réduit à prier la Vierge, â quoi se résoudront idles, si on pandent à les convaincre de l’inutilité de ce dernier effort? » (142) Par exemple Crnwrt, Sahrt Alphonse de Liruori et bien d'autres. (141) Monitum tertium. (142) Diuxxsubeweh.; La UTUUoote de Baint Alpho*,', tome I. p. 51. 40-12 » rouit TOUS LES HOMMES Montfort dira plus tard (N"’ 99-100) : rt j'argue que pour être vraiment dcvôt d la sainte „ Vierge il next pas absolument nécessaire d'être si saint n qu'on étdfe tout pêché, quoiqu’il le fût à souhaiter; „ mais il faut du moins (qu'on remarque bien ce que ,< je vais dire') : » Premièrement être dans une sincère résolution d’évi· 1er au uiQiiu le péché mortel, qui outrage la Mère aussi μ bien que le Fils ; « Secondement se faire violence pour éviter le péché » quoiqu’il «oit, même véniel ; « Troisièmement se meltre d>x confréries, etc... <- Cela est merveilleusement utile ù la conversion du • p<:hcnr même endurci ; et Λ| mon lecteur est tel, quand .. it aurait un pied dans l’abtme, j» le lui conseille ; mais « rt condition qu il ne pratiquera scs bonnes œuvres que ■ dans I intent on d'obtenir de hi.ru, par Γ intercession de « la sainte l ieige, la ijrd· >· d> la run!rition >·ι du pardon • de ses péchés ri de vaincre ses mauvaises habitudes, et • non pus pour demeurer paisiblement (bins l’état du • péché, contre les remurdj de sa conscience, l'exemple de « Jésus-Lhrist c( de:. Sasnh ci les maximes du saint « Evangile. » t Cette équivoque dissipéf. la double affirmation lan­ cée par Montfort devient évidente. et. surtout après ce que nous avons dit pr· < tdoinment, elle n’a plus guère besoin d'être prouvée. La dévotion a Marie « tant nécessaire au salut, ceux qui la rejettent en pleine connaissance de cause, se met­ tent en dehors de la voie indiquée par Dieu, et, tant qu’ils persévéreront dans rvttc obstinai ion, ils ne peu­ vent espérer atteindre la beatitude éternelle. Ceux qui, fût-ce au prix «le violents efforts contre eux-mêmes pour sortir de leur- mauvaises habitudes, sont arrivés à pratiquer constamment la vraie dévotion à Marie, sont présente nient sur la voie du ciel. Λ cela il n’y a pas le moindre doute. Marie, comme Dieu lui-même, aime nécessairement ceux qui l’aiment, et ceux qui la cherchent sont assurés de la trouver (143). Mais ces derniers peuvent-ils se baser sur leur dévo­ tion ticlttfllr envers Marie pour croire posséder un signe infaillible de prédestination? Comme aussi les autres peuvent-ils craindre, d’après leurs sentiments actuels, d’être un objet d’éternelle réprobation? Toute (lia) Pror. Vflî, 17. un 1" PAUriK.---- VMAÎB Ι.»:.θΤί«Μ : .X \ xfo J,.. Jf> |1 ΪΛ question e*t IA. Car, après tout. |u volonté est elUt» grante, et quiconque rut «oint 3ujniir(|-h„i pent dtt'ftlr pécheur demain, mourir en rrt état „r chose «'est vue parfois, quoique le t ontrairr soit (4·· fréquent. Le chrétien, qui connaît sa faible·,*,. , t tremble |*/ i· «on avenir, peut il repérer être sauve, M ,.,f rrnb»'·'·! rincé renient devôt Λ Âfarir? .Montfort répond: Oui ! rt II s’appuie sur l'autorité de tous Ira pères qu’il a rite· et dont tioti» av.m* ·· même Satat Alphonse dr Liguori (1151. Celui ci, .(|,r,·, avoir dit dans quel sens il faut entendre «r» parole*: « Notr» sentence favorable s'applique unîq» -n•■•.-tt λ <···ο» qui, au désir de «’amender, joignent I» ti»f« ite à i«endr, a invoquer la Mère île Pieu », ajoute \ > a rr:, dont je proclame la damnation mor.i ■·■ ■ . un:··· ble ». Car. de même qu'il est impCMMib'e de ..· . I(hrr. «i l’oa n’est point protégé par Marie, de mémo relui qui s'attache A elle, et qui Pêeoatr, ne «en» point confondu (146). On peut réduire A dans le* r» ····: * · ni montrent cette efîirarité special* dr la dévotion · Marte: n Du côté de Marie : >»*Ue de tous les Ûdèlrs. Elle rat rapaL! ' · · procurer toute* les grâce* nécessaire* pour le»; CtC, rt elle désire les leur procurer plu* ardemm nt m même* dfairent les rerrvolF, Dr. quelle mér··. ;■■>< i.· t /irantir de la mort un fils qui l’aimerait trndn ri r · . t la «·η i rait aniourcu^ejurnt, refuserait d*u«·' 4p.»inn?r pour le sauver? A plus forte raison, M >· . ;· . « t elle avec empressement, elle qui est la no r·· id· .il·· A tons les points de vue. la dévotion à Marie so sUbiliM· pr»·*« nt.-m· n( voie du salut, m met le plus sûrement poü^ibl». de sa propre inconstance, s'assure un m.»v».n ,|,· ver promjitement, s’il a le malheur de retomb,., péché, et, en s’unissant A Marie, w met p.H . jr. Tra)f? f !hi) L< (Horte di A/ana. !« part»*·, ch VIH. (110) Ecclen., XXIV, »1. HH) In vérllahlt 4 ' ’ ' .1 n« la j l’abri . ,· rrle m- le ,.|lr en κο κ r»:s iMK- ritti trrv*» ..,nu. t a»«r J.«n< I*· principe du milut .’tcrnrl. Or . V.? nnr rnatlme «Ρ“· piu- on approche d’un principe, plu* on |H»rtiri|*· Λ "«n Influence (147). Jhiur toute* ·-··* πιΙ»Μ»η·. la devotion Λ Marie n eet p.»« rj-. of.· I.» gloire <élr*tr. accord»* comme par un d»« mtr»· »if·. m ”· elh* **n ··*!, «lit I·· Bienlwnrrux, Utt n ne «aurait r«· :an»· r ρΙ·>« de xfurité, tant qm» non* nom· 1Π·** Question La dévotion à Marie nécessaire 43-48 Contl tnt «a gm>' · m sstendantr «larti !♦·*» dcgri·* ; n> ·’**jh ··.’ 4 Dieu, b ·ίι |4uh tiéc»*KNairo luth danw n'|ni|*ort»· quel 6lat dr vie, rt il pro· lanir la .!· x-il. »j; a Mari·’ · 6»»iuroup fditt tit eve, p.» \ p.,ur tous b·*· autres. /;/ jr •r m»if j,j, t il, ·»η »<· b.i*.itit Mir grande rxpmrnir tocllr, ân»· *, a tuUA 1« ·· Hindi·»» de la vie Mpiri- ^«* ’ ' ' · ■ttnion intime «ree l> ·■ tn i Ί·» · lu ·. ’ <1 d»«r· i m< un \irr·nr . (euprêmne ib^r·· o n»le médiateur de Marie en général; 2° Dr son office de nouvelle Eve en particulier; 3” de 1’exemplr des phi» grands wiint*, soit dans le paaséT comme h· • Ιι·πι··ηΙre Ehistoire. soil dans l’avenir comme l’annoncent 1rs prophéties. § I. - LU ROLE MEOIATEVR DE MARIE 44 Relisant la page ijuldlmc d·* Sa.·; I. t< . où sont >1 magnifiquement décrits la digni;·· > i .'<· rôle de·.Marie, et l’éclairant des grands principes «J·· la Mariologie, Montfort écrit à son tour une page débordante d’enthousiasiue et d'admiration. L'archange Gabriel aiiiriw à .Marie qii’rHe a trouvé grâce devant Dieu : « Invenisti gratiam apud I)eum » (148). Cette expression >c η .-κ outre jdusieurs fois dans la Sainte Ecriture (149) pour indi.picr a quel· qu’un qu’il est l’objet d'une grand- Ι»ΐ··η\rîll.nice divine. On. comprend cependant dan- quid sens le Bien­ heureux dit: t< C'est Mwrie seule qui a trouvé fjr.jrr ,/, , in/ liicu « sans l'aide d’aucune autre créature. » Ni Noë. ni Moïse, ni Gédéon n’ont trouvé ,i < ·· point grâce auprès du Seigneur, Ecoutons Sain Ber· nard (150) : « Invenisti gratiam apud Deum : quam (1H) Luc, I, 80. (’OU) Par ex. Gcn„ VJ, 8. ~ Ex. ΧΧΧΙΠ. 1-J. - Jl}

prit quand il la couvrit de son ombre >ΐι· ff il,'., ·’> i ; >■[ elle u (tellement) uug<( rnenté, de jour '■ pnir · t de moment en moment, cette 41 plenitude daub!, qu <>. . if ai ru ée a un point de grdce « immense et inconcevable. » Riche dotation pcr.-onnellc, avons nous dit. Mais eu vue de sa mission. « / n sorte que [,■ /·,. < Haut l'a faite l'unique tréso« ncrc de scs trésors ct l unique dispensatrice de ses « orders. » Ces mots semblent une répétition des N” 23, 24 et 25. Mais tandis que là ils concernaient absolument toutes les âmes, voulant prntitej· de la grâce, ici ils ne concernent plus < pie les âmes parfaites et les grands saints, comme le prouve ht suite : « ” <( « »... Pour anoblir, élever e( enrichir (Voir N° 46) qui elle veut, pour fair- entrer qui elle veut dans la voie étroite du ciel, et paur faire passer malgré tout qui elle veut par la porte , traite de. la vie, et pour donner le trône, le sceptre et ia couronne de roi ά qui elle veut. » (151) (152) (153) (154) Personne ne donne cc qu’il n'a pas Μ. M. !>., N* y.’-W Luc, I, 2«. Luc, I, 85. « ? 1-H lr" PAIITIE. — VHAIE DÉVOTION: SA NÉCESSITÉ -X* POU H N'est-ce pas l'écho des paroles du divin Maître dans le *ef. mon sur la montagne, invitant les âm s à marcher dans μ chemin de’la perfection et s’écriant <155·: « Entrez par la pan* étroite, car la porte large et la vole spacieuse conduisent a u perdition et nombreux sont ceux oui y p&ttent. Mais elle cm étroite la pork' et resserrée la voie qui conduit Λ la vio, et il en est peu qui la trouvent » ? Du reste tous les mots de cc pus.·^,.. sont autant d’images bibhqu-s, indiquant ceux qui parvi-ndrai: au bonheur du del. Montfort Ils icstrrint .i tureL Et il termine en rappelant ce qu’il a déjà dit au N° 33 : « Jésus r$t partout et toujours b- faut ri lr Fifo de « Marie, et Marie est partout I arbr· rentable qui porte « le fruit de vie, la mère qui le produit. ·· Si le moindre degré de vie slirnaf ut■.·!!*♦ ne peut être produit sans l'intervention de Marie, â plus forte rai­ son en sera-t-il ainsi lorsqu'il s’agira «le reproduire â la perfer tien la vie de Jésus en nous. d'exprimer «es tfaits dans notre âme. § II. - LE ROLE DE MARIE NOUVELLE EVE 45 Cette fois ce n’est pins dans l’Evanirile que Mont* fort va cheix'her la source de son inspir.it ion, c'est dans L’Ancien Testament. Avant d’introduire la comparaison, par antithèse, entre le rôle d’Eve et celui de Marie, tel qu·· h- livre de la Genèse en fournit le fondement, il s’arrête .1 une très belle image tirée du Cantique des <’a mique* tlôGi. J/épouse se réjouit de ce que l'époux l’a if i.iii entrer dans le cellier au vin, in cellam vinariam. < '·· \ in est le symbole du divin amour dont Dieu enivre !<·< âmes saintes. Et le cellier est le symbole de l'union suprême qui existe, non pas entre n importe quelle âme et Dieu, mais seulement entre l’âme très élevée en sainteté et Dieu, union qui se realise dans le plus intime de l’âme (15.5) Matth., vu 18 et 14. (15β) II 4. AMES ΡΛΚΓΛΙΤΡ» et dans Pacte du plus pur amour (157). On comprend «lès lors que : 1« Il fl u c'est Marie seubs a qui Dieu a donné les Clefs des celliers du divin amour et le pouvoir (non seulement) d · titrer (elle-même et à son gré) dans les voies les plus sublimes et 1rs plus secrétes de la perfectionf (mais encore) d'y faire entrer les autres. » L’époun des Cantiques était fière d'avo.r été Introduite rar privilège, dans les celliers du divin amour. Mats elle n'y pou­ vait pua entrer d'elle-inéme et ne pouvait y introduire perBonnc. payant. pxu» reçu clé» de c merveilleux reluge. Man* peut y entrer quand die veut, y rest r le tempe qu’elle veut et y introduire qu; ell· veut, parce qu elle en possède les clés. Lo re .aluit a déjà été décrit pour elle et χκ»η inconcevable Mintctê; < !k- peut produire dans les» Âmes une sainteté du même genre, qui attirera, elle au.· si, les regards de l'époux divin. Arrivons-en à la nouvelle Eve. Depuis la faute désastrelise commis* !H>M premiers parents, le Paradis terrestre était fermé à 1* humanité encore actuellement, l’as a tous cependant. « .1 ccikr et à celles qu'il lui plait ■·. Marie ouvre l’uccès à ce jardin délicieux, « pour h * fair* dirtnir Ί> x saints », Com­ ment cette transformation *'o’ii-rera t-elle? Pour le savoir, il suflit «le suivre le texte du Bienheureux : « C'est Marie srtti, qu donne l'enlrit dans le Paradis « terrestre aux ut ■■ 1 d '-s enfants d’F.vc l'infididc », réparant ainsi ]<·> conséquences de la première faute. Ce Paradis terrestre n aura extérieurement aucune caractéristique h· distinguant de la terre que les autres enfants d’Eve habitent. Toute sa beauté sera intérieure et toute son efficacité pour produire les effets énumé­ rés ci-après viendra de •pie la terre est devenue, grâce à Marie et pont ses enfants seulement, la cause instrumentale des miracles de sanctification. Marie ouvre â ses enfants de ce inonde régénéré, pour qu’ils puissent «< Λ'// promt ner agréablement aveo Dieu », comme Adam avant la chute, « x’y/ cacher sûrement contre leurs ennemis »>, lesquels n’ont pas accès dans ce refuge sacré. « .s·’// nourrir délicieusement, sans plus craindre la mort. du fruit des arbres de vie », aux­ quels l’homme n'avait plus le droit de toucher, « et de science du bien n pour l'accomplir, « et du mal » pour (157) Voir COIODJVS λ LKPI»·, in huic locum. 146’ X" PAttTW. vu Ai B OÉVOTlüX; SA .XÎXl’WK/TK s· r 1 éviter, a et y boire à tony# traita le« catuc rclcttc* a cette belle fontaine qui y rejaillit continuellement ... ' Om .reconnaît dans ces paroles la deseriptloo ipir;tt^ qui peut déjà s’entendre de f bénie dont Adam ft « £rc let pécheurs ont été <·Λ·.·.<.'» .»■, · lie ne donne entré» cà« elle qu'à ceux · t d celles qu il lui plaît, pour Its w faire devenir des sain is. » z.; 11 n’y a donc pas «le doute. Mai ic est ce Paradis terr&stre où ni le péché, ni les læcheurs ne peuvent avoir accès, mais seulement 1rs ârn··.- s i iules, ou du xnoJn» celles qui veulent le derenir. Λ leur égard, Marie ne remplira pas seulement le rôle général qu’elle remplit à l’égard des prédestinés, et qui a été décrit an N" 33, Elle produira les mêmes effets avec une telle jierfertlon qu’elle excitera dans ces âmes une giamle Ifiwur. et Its portera par là même à se montrer g- ro rruses, Dnns ce Paradis terrestre, elles ne se promèneront pas seule ment, mais elles se promèneront <· a ·! ά-dir·· que b · plus grands saints, les plus riches en graces et en vertus, seront les plus assidues à pro r l très sainte Vierge et ά l'avoir toujours pr<.con-.m·· leur parfait modèle pour l'imiter, et leur aid. puissant., pour les secourir. » Montfort s’appuie sur l’a • r d< Saint Bernard (158) pour clans un sens mu al ce verset du psaume 44. Ltg;!.*' 1-n donne t’ixt-mnie dan* - a liturgie, en empruntant plu .cui.s passages gu m mo p aume pour les insérer dans les :a.&v.i do U Trt. Sainte Vær. ·. par exemple, outre le verset, « .1 que. t i-.n: « Erue' ivit cor ην.·· m verbum bonum (159), aué . filia et vide ». eu* Ce psaume étant messianique, le sent littéml du vvrset. 13 ,'.ηη'iter ’.a conversion future des nations entré en masse d.vns le sein de l'Eglise. païennes cl remarque Saint Bellarmin à propos du vtrMaîa com .’no .«et, 11: « lA.sliUt nglna n dextris tins ». tout ce qui est dit de ΓΕςΙ-s .-n tant qu’éîxms. du Christ peut être appliqué à toute âme nufxüte «t surtout à la Bienheureuse Vierge Marie. Car bkn qu< t. Ke-ci soit Mère du Christ selon la chair, elle est son Epoure selon l’esprit. et parmi tous les membres de PEglls?, c’est eîb qui occupe le premier rang (1601. U est donc tout à fait léÿtime de voir dans le verset 13 une prophétie c oncerfî.*4) Hotntlln IV. in Salvo Regina. De mon cn-ur jaillit un beau chant. » voi« . - « La reine e*«t iletaut λ votre droite. » (IM) Comm, do Psaumes, Fs. 4v, v. 11. « Ecoute, ma fille et 14S I" partie. — vraie dévotion : sa nécessité ^4 ft· 47 Le Bienheureux attache visiblement Λ l'ex pression « de siècle en siècle » une idée de progression conti nue dans l’intensité de celte supplication ardente, par laquelle les saints cherchent â capter les bonnes grâce* de leur Souveraine et A lire sur ses traits la repon*e â leurs prières» Le fait est qu’il y revient avec hui*, tance dans les N°* 47 et 4S. 11 y montre meme qu’il se laisse influencer par les revelations particulières et les prédications d’un grand missionnaire qui, trois siècles auparavant, avait annoncé partout l’imminence du jugement dernier, Saint Vincent Ferrier. Il n’y a du reste ripn d’étonnant à cela, puisque Dieu avait accom­ pli les plus grands miracles pour accréditer auprès des âmes les paroles de son messager. La foi vive du Père de Montfort ne pouvait (pie se livrer entièrement en pré­ sence de telles manifestations. « J'ai dil que cela arriverait particulièrement d la fin « du monde, et bientôt (162) parce que L· Très-Haut avec « sa sainte Mère duivnt se fûrnp'r de grands saints, qui « surpasseront autant en sainteté la plupart des autres « saints que les cèdres du Liban surpassent les petits « arbrisseaux, n Cette comparaison très biblique exprime une pensée très évangélique, à savoir l’existence de grands saints à la fin du monde. Notre-Seigneur s’en est exprimé très clairement (163). Evidemment on n’arrivera pas A cet effet d’un seul coup. De même que le mal ira toujours en augmentant jusqu’à ce qu’il atteigne le comble des derniers jours, de même le bien ira toujours en «’affer­ missant, et, dans chaque siècle, de très grands saints précéderont et. prépareront ceux qui viendront à lu lin (161) Le texte sacré lubmimc ne s’occupe que de cell; là Voir Saint Bcllarmln, fin du vers. 18. (102) Ce « bientôt » pourrait «’entendre de In fin du monde que peutêtre je Bienheureux croyait proche, mais 11 peut slrniflcr au d l’extension du règne de Marie dans les ftme», qui devait se réaliser bientôt par la formation de rrands Saints, précurseurs de la fin du monde fia») Voir Matth. XXIV, 24. Les faux Christs et !es faux prophètes accompliront de tels prodiges, qu’ih seraient capables « //oO «2 •tble. de séduire les élus eux-mêmes. Mais leur S , 1 f sainteté telle, qu'ils résisteront à tous les assaubT ' S* iern,e ct leiir a vu vuXNlUUJ, LES AMES PARFAITES 149 du monde. Montfort affirme une fois de plus, en s'ap­ puyant sur une révélation faite à Marie des \ allées, dont il avait lu à Saint-Sulpice la vie manuscrite par le Baron de Renty, que ces grands saints seront plus que jamais l'œuvre du Très-Haut et de sa sainte Mère. h Comme il a été révélé à une sainte âmç, dont la vie a . été écrite par .1/. de Renty ». nan: I'empress. inent, non de n'importe quelles âmes, mais uni lement des plus riches en grâce et en vertu» (161).''it recourir à Alarie, tant pour avoir en elle le modèle parfait de la sainteté à laquelle elles aspirent, que pour réclamer ddle Je bccqwi puissant qui leur permettra, d'y parvenir. 47 POUR 48 « O* grandes dmes pleines de grâce et de zèle ' (164) seront rhU 'U t pour s'opposer aux ennemis de Dieu, qui » frémiront de tous cédés (165) et elles seront singuliè.. reutriit dévotes a la saint.· Vierge, éclairées par sa m lumière, nourries de son lait, conduites par son. esprit, « soutenues par son bras »■( gardées sous sa protection, d en sorte qu'cllri combattront d'une main et édifieront h de l'autre , \> |H), comme les Juifs, revenue de captivité, rt.ii. nt oblige** <1·· faire à Jérusalem (166). On reconnaît déjà dans cette description les grands traits de l’cxclavr d’amour, agissant par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie. Non seulement cette bonne Mère conduit ses grands saints à la sainteté, mais elle les y conserve, en les entretenant, en les défendant, et en leur donnant la victoire sur leurs ennemis. En effet : n " u « « D’une main, . IL s (e s grandes âmes) combattront, rcnrers.'ronlf écraseront 1rs hérétiques avec leurs hérèsies, les schismatiques avec leurs schismes, les idoIdtrrs avec leur idolâtrie, les pêcheurs avec leur impiété. » et ainsi il ne restera plus absolument rien de tout ce qui s’oppose au règne de Dieu et de son Christ. Le mal, sous toutes ses forces et partout où il se trouve, sera terrassé par les apôtres de Marie soutenus par leur céleste Reine. Ce ne sera là, toutefois, que le travail de déblaie­ ment, l’effet purement négatif, quoique obtenu déjà au prix de luttes inouïes. Après cela viendra l’œuvre autrement importante de la construction. « De l’autre « Salomon et la ·< sainte Vierge, « de Salomon et main elles édifieront, le temple du vrai cité mystique de Dieu, c'est-à-dire la très que les Saints Pères appellent le temple la cité de Dieu. » (161) Comme il est dit de Saint Etienne dans le livre dœ Actes, VI, s. (165) Pk H. 1. (166) Il Esdras, IV, io-i7. lull UP- Irk .PARTIR·. ——■— \ RAfE DKF0TJOX * HA .vfS’KSSÎTÙ t1 JM* L* t ill<±j4 * * > μ1 X* IS yVfM P. Poiré (157). Cette affirmation du Bienheureux y «·. prouvée dans tous 1rs détails et il est bien probable que celui-cl «mgeolx à ces passages du P. Poiré en écrivant ces lignes. Remarquons seulement l’idée du Rienhcnreux : pour accueillir Notre-Seîgneur darts 1» gloire de son troitemple et ce temple n’est autre que .Marie; pour accueillir ce roi des rois et ce Seigneur des Seigneur» au jour même de son triomphe, il faut lui construire sur la terre une grande cite qui sent si capitale, et cette cité n’est autre que Marie. Temple et cité pure­ ment spirituels évidemment, et par conséquent aussi construction au sens métaphorique seulement. Elle se réalisera, lorsque ces grands saints, apôtres de Marie, « porteront tout le monde par burs parole* et leur* exemples, à sa véritable dévotion >. Marie prendra pos­ session des âmes, les animera de sa vie ri y attirera son divin Fils. Mais le mal ne verra pas sans réagir une t»dle oppo­ sition à son œuvre destructrice. Avant (:ιγ<·ι· suf­ fisamment une thèse d’une telle envergure, l’u moins peut-elle servir à éclairer une prophétie très obscure contenue dans le psaume LVIII. versets 1 1 et 15. « « <· »< « « C'est ce que le Saint-Esprit semble avoir j-r/./it dons le pxaunié 58t dont voici les paroles : lit s< i.-nt quia l'eus dominabitur Jacob et finium terrae; conv. rtentur ad vesperam et fartiem patientur ut canes et ( ircuibunt civitatem. — Le Seignet/τ régnera dans Jacob ci dans toute la terre; ils se convertiront sur le soir et Us I | I > 48 1Ό111 I.KS AMIW ΡΛΐΙί’ΛΙΐηβ 151 „ ^offriront de la f<ùrn comme les chiens, et ils iront « autour de ta ville pour trouver de quoi manger » (N 4«, > alinéa.) Le sens littéral do ers versets semble regarder 1rs Juifs. SMI à la fin du monde. soit après la destruction de Jérusalem <; leur di&i'Tb.on dans toutes les milices, .-s ont été ou seront obliges de nxanmdtrc que Yahweh n’es: pas seulement le Dieu de Jacob ic’t*tù-ckrv des Juif?.) miUa ixcn de toute la terre. Partout, < n élicu 1rs Idoles tombent et le culte du vrai Dieu attable., L··.·. Juifs our en iiwouvir leur faim; ou bien ils se conrerttront à la fin du monde, lis auront çux-même». faim de la Justice, comme les Gentils; ils seront rossa. i jti'tirr. ils chercheront le moyen de calmer cette faim surnaturelle et ils trouveront Marie, véritable ville de refuge (pie Bien a constituée pour leur salut, (’’est à cette boum* Mère qu'ils iront demander de leur enseigner les voie#» de la justice. « Cette ville que L-< hommes trouveront à la fin du a montle pour se c^nvrlir et pour rassasier la faim qu'ils a auront de ht pis’ee, est la très sainte Vierge qui est « appeler par /. Saint-l'spril ville et cité de Dieu » (169). Ainsi la dévotion ù Marie, opérant en grand à la fin du monde, convertira les idolâtres, les hérétiques, les schisma tiques et les pécheurs, et en fera instantané­ ment des saints admirables, avides de justice et de sainteté, et travaillant de toutes leurs forces à qssurer leur triomphe sur la terre. (lOfi) Voir P fila η Μ15. Commentaire, Ps. ΙΛ'ΙΠ, vers. 7. Voir Ps. TAXWI. 3 Gloriosa dicta sunt de te. civitas Dei. Des choses glorieuses sont dites de vous, ô cité de Dieu. PARTIE VRAIE DÉVOTION: sa NÉCESSITÉ X· 49 Mais n'oublions pas que c(‘tte cité de Dieu, qui κίιιvera tant d’hommes au dernier jour, sera bâtie par )·■„ autres grands saints, lorsqu'ils porteront tout le monde, par leurs paroles et leurs exemples à la vrai·· dévotion envers Marie. *“· Question La dévotion à Marie spécialement nécessaire dans les derniers temps Φ (49-59) Le développement de sa jienséc a déjà amené le Bien­ heureux à purler des derniers temps «Lins les numéros précédents. .Maintenant. il traite la question avec abon­ dance et jusqu'à épuisement, en considérant un double point, de vue: 1° Rôle spécial de Marie dans le derniers temps (N4â 4.9-54). 2° Les apôtres qu’elle suscitera spécialement dan les derniers temps (N·· 55-59». I. - ROLE SPECIAL DE MARII DANS LES DERNIERS TEMPS (49-54) ’une façon gêner,il·· le rôle qu Marie doit jouer dans le dernier ivènement de Jésm· Christ. Au N° 50, il énumère les raison prouvent, Aux N°* 51-54 il explique, comme se rapportant par­ faitement à cette question la prophétie contenue dans le Protévangile. DAN'S LES DERNIERS 153 TEMPS Ces paroles rappellent la première phrase du Traité. .Mais elles ..ut un sens plus restreint. La premiere phrase, en effet, visait le règne de Jésus dans le inonde aussi bien au cours de chaque siècle qu a la lin des siè­ cles. Celle-ci, au contraire, ne vise plus que le dernier avènement de Jèsus-t’lirist, ιΥ la lin du monde, et éta­ blit la comparaison entre cet avènement et le premier, ("est dans ce sens particulier qu’il faudra comprendre chacune des misons énumérées au N" 50. Différences entre chacun de ces deux rôles pour .Marie : i- Marie n'a presque point paru dans le premier avè~ <· ncmcnl de Jriui-l hristf afin que leg hommes, encore « peu instruits et éclairés sur la personne de son Filsi » fie s'éloignassent pas d· la vérité, en s'attachant trop .· fortement et trop grossièrement a elle »>, et en lui adressant un culte idolàtrique, avec toutes les caractéristiques du culte païen, ayant pour objet une divinité féminine. Cette affirmation n’est pas lancée à la légère. Elle s’appuie sur une po.-sibilité réelle, et sur un fait histo­ rique. a) Possibilité réelle: « Ce qu tpp d, nunut serait arrivé si elle avail clé « connue, a cause des charm- > admirables. que Dieu avait « mis en son extérieur. » Rappelons nous que. au début de l'Eglise. Marie n'était pis. comme les déc n· ... un mythe» vague, une idéolog e ]>?r’ sannUlée. une chu— c i on s · représente sans savoir si eT, a Jamais existé. Elle vivait parmi Ira chrétiens qui, vingt ou vingtcinq ans aprè.s l'Ascension d. Jra ;s-Christ, pouvaient encore la voir, l'adin ier «·: .-<· remplir Ira yeux et le cœur de sa beauté, toujours J: un·.· »··. fraîche en détail des années. Humainement parlant, et abstraction faite d·? l'impression. de calme que pro­ duisait sur les Ame.. la beauté d·.· Marie, si l'on en croit Saint Thomas de Villeneuve < 170», il aurait certainement pu résulter un engoûment trop matériel des hommes à l’égatd de Marie, si son rôle avait alors été mis pleinement en évidence. b) Fait historique: « Ce qui est si vrai que Saint Denys VAréopagile nous « a laisse par écrit, que, quand il la vil, il l’aurait prise C est par Marie que le salut du monde a commencé et c'est par Marie qu'il doit être consommé. » .'orme par le Pire Crasvt (172).. « Sans m’arrêter à examiner si l’Epltrv qu’U adresse à ce grand apôtre est de lui ou non parce <’.u‘ .es senti­ ments en sont partagés, je rapporte n appar­ tient pas encore à la seconde manifestation de NotreSeigneur par sa grûee, mais alors dans les temps abso­ lument proches du Jugement dernier, d·· sorte que le Bienheureux ne s’éloignerait pas de la distinction habi­ tuelle des trois avènements de Notre-Seignoiir. dans sa chair pour nous racheter, dans sa grâce pour nous sanc­ tifier et dans sa gloire pour nous juger. (Voir N 22 et son commentaire.) D’une façon comme de l’autre, il s’agit «les tout, der­ niers jours. Et Montfort dit : « Dans le second, avènement de Jésus-Christ. Marie « doit être connue et répétée par le Saint-Esprit, afin de « faire connaître par elle, aimer et servir Jésus-Christ, a les rrt’sons qui ont porté le Saint-Esprit à cacher son a Eptnise, pendant sa vie, et à ne la révéler que l ien peu « depuis la prédication de l’Evangile, ne subsistant plus.» (171) Apud Carthagen Lib, II, Horn. 5. (172) IP partie, p. 177. (173) Par exemple le Card. Léfioex p. 227. Voir Μ. M. D. / n’ si DANS x» 50 UiS OHUNLHUS TEMPS Nous avons souligné à dessein l’avant-dernière incise, pour montrer qu'il y a pleine coincidence de doctrine entre ce qui n été dit dans ΓIntroduction et ce qui est dit maintenant. 2“ PREUVES DE CE ROLE MARIAL Dieu rruf doue receler r( découvrir Murie, le chef« d'irurre de *ea nmUiu, dans ces derniers temps. » m Rtoumê d> ce qui précède. où tout doit être pris un pied da h lettre Le voile derrière kqu· 1 Mule a'cet cachée par hunütté» ou ηυ- Deu a Jeté nur cil·· pour s -n ri server la ccnnnlsetfïcv « 1* ρο«τΛαο:ι. ce voile tv-ra. déchiré, et Marie sera mcxrtnx* dan* toute la epl· nd< ur de sa gloire et de sa puissance. Cette révélation, du reste, sera tout*.· a la gloire de l’artbze divin qui a réalisé un tri chef d œuvre, et cUv ·> rvlra. a conduire davanuict· ή D.eu te* fanes, sincères qui voudront se cauvcr. Pour le prouver <»n a : ai La n.rompi mur due à l‘h Minilih b) La gloire qwr hii-u dé*irr recevoir des homme* pour son chef-d'(nuvr<. « Universa propter semetipsum operatus est Dominii* ·■» ιΙΤ.Ίι. Tontes les (ouvres exté­ rieures de Dieu proclament sa gloire, et c’est pour cela qu’il les n créées. A plus forte raison tient-il ù être glorifié, même sur la terre, par les hommes, pour l\œuvre la plus belle qu’il ait jamais accomplie dans l’ordre purement créé. C’est pourquoi : «i Mari,· étant !·■ chef-d'œuvre des mains de Dieu aussi « bien ici bas pur la qidce, qu<· dans le ciel par la gloire, « il reut en <'tr·· glorifié et loué sur la terre, par les « vivants. » , < £ c) Les différents râles que Marie joue par rapport notre salut. Son apparition précède et annonce celle de Jésus comme l'aurore précède et annonce le lever du «oleil. (Voir le 3°). ' » I (171» Lu··, (175) VHI, II. « Celui qui »’humille sera exalté ». Dieu a tout créé pour sa propre gloire 150 uUD snd ^-'sSaiÎjj I" PARTIE. ---- VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ N* 50 Elle a été physiquement la voie par laquelle Ohrùt est venu au monde la première fois. Elle sera encore, mais moralement cette fois, la voie par laquelkil se manifestera an momie an dernier jour. (Voir le 4’.) Elle est, pour les hommes eux-mêmes, la voie droite et immaculée pour aller à Jésus, et le trouver parfaite­ ment. C’est donc par elle que les âmes sainte» doivent le trouver. Admirons ici la belle argumentation du Père de Montfort: (’elui qui trouvera .Marie trouver» Jésus: mais on ne peut trouver Marie qu’on m· la cherche; on ne peut la chercher qu’on ne la connaisse, < ar pour U chercher il faut la désirer et on ne désire pas ce qu’on ne connaît pas: 41 faut donc (pie .Marie soit connue et plus connue que jamais, pour qu’elle soit désirée, cher­ chée, trouvée et que, avec elle et en elle, Jésus soit trouvé, possédé et glorifié. Pour mieux montrer l’envilainement des idées nous avons négligé le premier argument. Il mérite lui aussi d’être ■ ’» en considéra­ tion: Celui qui trouvera Mario, trouve a H ne (Prov. VIH, 35). Or Jésus est la voie, la x rité et la rie (Joan. XIV. 6). Donc qui trouvera Marie trouvera Jésus. (Voir le 5·.) Elle est la médiatrice unirersellr de toutes les grâ­ ces exerçant son pouvoir en faveur des predestines. Elle éclatera donc à la lin du monde en miser i< <·κι>ε a l’egard de tous ceux qui accepteront même tardivement le règne de son Fils; en force contre tous ceux qui s’y oppose* ront personnellement et chercheront a en détourner les antres; et en grâce pour animer et soutenir les grands saints qui travailleront à lui gagner des âme» et seront les apôtres des derniers temps. Personne ne sera pris en traître. Chacun choisira en pleine connu is.sance de cause et sera traité en conséquence de son choix. (Voir le G0.) Enfin son pouvoir royal, tout au service îles élus, Iin . permet d’agir même sur les démons <4 leurs suppôts, pour limiter leur pouvoir malfaisant. Elle leur sera alors terrible comme une armée rangée en bataille H7G). Le démon, en effet, saura qu’il lui restera peu de temps pour perdre les âmes, et il mettra tout en «envre pour leur tendre des embûches. II s’acharnera surtout contre les fidèles serviteurs et vrais enfants de Mime, dont il (17C) Voir Cant. VJ, 8. .tu PANS l.l'S mmxiKits temps triomphe plus difficilement. Mais on verra Marie se dresser pour les défendre, et engager à Tond la lutte prédite dès le début du monde. (Vbir le 7 .) (17·) 3· RÉALISATION DE LA PROPHÉTIE CONTENUE DANS LE PROTÉVANGILB I Ces cruelles persécutions diaboliques augmenteront ions les jours jusqu'à l'apparition de l’Antéchrist. Voici en quels termen l’Apôtre annonçait aux Thessiiloniriens l’nvènevcnt de ce grand ennemi de la foi: • Que personne a·· vous égare d’aucune maniéré (vous faisant croire la date du jugement proche). (’tir auparavant viendra l’apostasie («lu grand nombre) el se manifestera 1 homme de péché, le fils de perdition, l’adversaire qui s’élèvera poutre tout ce (pii est appelé Dieu, ou honoré d’un culte, jusqu'à dans le «met nain (ΊΗΠΙΙΗ· »'4ait Dieu ♦ ilïs, christ non une personne particulière mais la multitude des ennemis du Christ, autres i’è es y voient un homme tellement scélérat, que le péché sera pour ainsi dire incarné en lui. ("est visiblement le sens adopté par Montfort. .Jesus règne stir tons les hommes, bons et mauvais, prédestinés et réprouvés. Il mène les uns avec son sceptre d or. les autres avec sa verge de fer. Marie règne sur les prédestinés seulement, elle les sou­ tient de ses graces et les anime de son esprit. Et c’est elle en réalité que l'on peut opposer à l’Antéchrist, le chef d(‘s réprouves, b» soutien et l’animateur de la lutte et de la révolte. ~ C’est de cette lutte grandiose que l'on doit entendre • cette première et célèbre prédiction », et la « raalé« diction de Dieu portée dans le Paradis terrestre contre le serpent ».: « l nimicitias ponam inter te ct mid,erem, inter semen tuum et semen illius, ipsa conte­ ret caput tuum et tu insidiaberis calcaneo ejus » (180). « Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre (177) Ici nous avons nement de* Idc s ( cia quand |c texte contient expliquées. (17«) These., II, B. (170) De civitate Dei, (180) Gen. Ill, 15. résumé le rtexte pour mieux montrer l’enchaî­ nous arrivera assez souvent désormais, surtout des idées que non» avons déjà rencontrées et Lib. XX, cap. XIX. J.4K» 1 PARTIE. \ RAIE OEVt«Tl .X* 52). « Son seulement Dira a mis une ii -initiét mais des inimitiés, non feulement entre Man· . b· démon, maù entre la race de la sainte Merge et l.i :.ice du démon : c'est-à-dire que Dieu a mis d»-s ini f>t”êst des antipa­ thies, des haines secrètes entre t . > ,· .·.··, i nfants ·1 ser­ vit CUTS de la sainte Vierge et les nfanls cl •srlates du démon, etc... » 1λ texte latin dit « inimicitias />ό.· un . je poserai, je fonderai, j’établirai dr* inimitié». < Via exprime la solidité de l’œuvre divine... Ainsi pos -e par Dieu', cette inimitié, ou mieux cee inimitiés »<»ηι xi fermes «pi’el· les sont irréductibles et absolues > (ISJi. conséquem­ ment elles sont éternelles. Elles iront nu me en augmen­ tant- jusqu’à la fin. Le T’èrè de Montfort traduit par deux verbes: « Ja­ mais Dieu n’a fait et forme qu’une inimitié »... « Il ne l’a pas simplement permise comme il permet le mal; il l’a faite lui-même. C’est son œuvre; et de même qu’au début de la création il sépara la lumière il’avec les ténèbres, — Divisit lumen a tenebris ain^i a-t-il fait entre Marie et le serpent, aussi bien qu’entre leurs races » (183). — « Cette œuvre, comme toutes (‘elles de (180 Μ. M. D., n S4M5i, etc... (1*2) Voir Lhoimuv: La Vierge Marie et les Ap&trcs des dernier» temps, p. 51. (1B8) Voir» mftne livre p. 50. PAX’S LIN BURSTERS TEMPS ι.>η Dieu, reflète ses perfections. 11 lui a donné une forme relie qu’il lu voulait dans sa Sagesse: cette inimité μτλ essentiellement totale, Irréductible, absolue, n (184) I»/ Les inimitiés entre Marte et Satan. > /.·» plus terribl·· des ennemies que Dieu ait fait contre « le diable est Marie, sa sainte Mere, » Lfabord quant à la durée de son inimitié. . Il lui a meme donné, dés le Paradis terrestre, quoi« qu elle ns fût rn‘ ί U La victoire no saurait être plus complète. Plus terrible an démon. » a un et nx, (pie Dieu mê­ me!... (’es mots demandent une explication. Π w u ·< le. sance celles Marie n'est pas . *. I et que celles de Dieu ne le sont pas. Du reste, comme l’explique très bien le texte hébreu, la victoire de Marie elle-même est attribuée à son divin Fils (185). Elle n’est donc que In cause instrumentale. Et Dieu recourt A cet intermédiaire pour deux raisons: (ÎS4I lh|·» it· nr« ... et « eux ci sont les seuls Λ reconnaître librement leur esclavage «l’amour à l’égard de leur divin conquérant. 54 cl Les inimitiés entre la race de Marie et la race du démon. C’est la surtout qu’il était nécessaire «le mettre «< --s imprtduibles, s’il s’agit d’un faisceau d’inimitiés, plus difficile à briser, comme l’est un triple lien, l’itnicuhi* triplu- difficile rumpi­ tur (188). Ce faisceau se compose des manifestation» «l’inimitié successives dans b· temps, ou multiples dans leurs applications diverses: antagonisme dans l’amour ou la haine, dans le but comme «bins les moyens, dans les joies et dans les tristesses; antagonisme enfin dans la vie «les individus aussi bien «pie «lans celle «le socié­ té» ». Ces paroles «lu /«’. /*. Lhotimeau (189) nous sem­ blent le meilleur commentaire «le celles du Père de Montfort contenues dans le N" 51 : « Dieu a mis des inimitiés, des antipathies cl haines « secrètes entre les vrais enfants et serviteurs de la sainte « Vierge çt les enfants et esclaves du di'able ; ils ne «< s'aiment point mutuellement, ils riont point. de corres(188) Eccl. IV, 12: « Un triple lien ec rompt difficilement ». (180) La VUrae Marie et le» Apôtres (les derniers temps, p. 51. ?HH H1H HRH .f^B'H ‘^HH ^^HH H■ I H ■ PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : SA NÉCESSITÉ N* JJ pondan.ee intérieure les uns avec les autres. Les enfants • de Bélial, les esclaves de Satan, les amis du monte. \ (car c'est la menu: chose) ont toujours persécuté jus. qu’ici et persécuteront plus que jamais ceux et celtes qui appartiennent J la très sainte Vierge comme autre, fois Caïn persécuta son frère I bet t et Esaü son frire Jacob qui sont les figures des réprouvés ef des prédes­ tinés. » K AOtons encore, pour compléter h Commentaire Je* formules géminées, plusieurs fois répétées dam n* numéros: « enfanta et aerriteura » de son esprit C’est ce qui les met totalement en son pouvoir. D’où l’adéquation entre « enfants ·>, · esclfiree n et « arniê ». Satan et « lu L’adéquation entre « Bélial monde n’est pas moins visible. Bélial est en effet, cet esprit pervers qui fait le mal pour l’amour du mal, sans en retirer aucun avantage personnel. Satan eut l’adversaire systématique «le tout ce qui est Dieu et œuvre de Dieu. Et le monde, c’est l’ensemble «le ceux qui se laissent conduire par ce double esprit et profes­ à ceux de sent des principes absolument opposé l’Evangile, pour le seul pl lisir de perdre les Ames, Avoir l’esprit de Bélial, l’esprit «le Satan on 1 prit du monde, c’est donc exactement la même chose Les deux camps ainsi mis en présence, sons la direc­ tion de leurs chefs, voyons quelle sera la lutte et le résultat de la lutte: Tout le cours don siècles Les réprouvés persécuteront les prédestinés, comme Caïn persécuta Abel, et Esaü, Jacob. Le détail de ces 54 PASS LES DERNIERS 1G3 TEMPS persécutions est donné nu Nu 190. Nous y reviendrons nous aussi plus tard. N'anticipons pas. Le résultat est décrit ici: « Marie aura toujours la victoire sur cet orgueilleux . (Lucifer) et (celte victoire sera) si grande (si complète) . elle ira jusqu'à lui écraser la tête, qù réside son or­ gueil ; (pur >a vigilante inimitié) elle découvrira low« jours sa malice de serpent (rusé et perfide comme au « Puradis terrestre) ; elle éventera ses mines infernales, .· elle dissipera ses corn· ib diaboliques, et garantira jus» qu'à la fin des temps scs fidèles serviteurs de sa patte « cruelle. » Entre les doux races. comme entre la femme et le serpent, l'inimitié sera irréductible. Si Satan est le lion rôdeur cherchant qui dévorer, la bête cruelle qui d un coup de griffe déchire sa victime, le serpent aux niws sans égales qui s insinue pour glisser son venin ; s’il inspire ses sentiments à tous ceux qu'il anime, Marie est capable de tenir tête a tous ces efforts conju­ rés, et de maintenir dans ses enfants l'intégrité de la foi et des mœurs. 2’ A la fin du monde: 9 « Satan mettra des embûches au talon de Marie, c'està-dire à ses humbles esclaves et à scs pauvres enfants quelle suscitera pour lui faire la guerre », à ces grands saints dont nous avons déjà parlé. Le Bienheureux montre le contraste frappant entre ce que ces grands saints seront devant le monde et ce qu’ils seront devant Dieu. n Ils seront petits cl pauvres selon le monde, et •t abaisses devant tous comme le talon, foulés et persén cutés comme le Lalon l'est à L'égard des autres membres « du corps. Tout Je monde les méprisera et cependant tout le monde les persécutera. hesitations «le ceux qui ne se rendront pas du premier coup â l’appel des apôtres de Marie.’ Et pourtant. Λ quel danger n’échapperont-ils pas?... r * *· § II. — LES APOTRES DES DERNIERS TEMPS «yif'. (55-59) ’ 7 s* 55 Pol’R LBS APOTRES DES DERNIERS TEMPS 165 seront les apôtres des derniers temps. Mais ce résultat doit commencer dès l’époque du Bienheureux et à cause de sou influence mariale. L’expression « à présent » équivaut donc à celle-ci: « A partir de maintenant ». Montfort propose le moyen qui doit normalement conduire à ce résultat; « Ce qui arrivera sans doute, ri les prédestinés entrent, μ avec, la grâce et la lumière du Saint-Esprit, dans , la pratique intérieure et parfaite que je leur dé couμ frirai dans la suite. » Il ne faudrait, pas voir dans les mots « sans doute » une formule dubitative; c’est au contraire l’exclusion de tout doute possible, l’expression d'une vérité abso­ lue: « ce qui arrivera sans aucun doute, certainement ». Montfort songe déjà à la forme spéciale de dévotion dont il se fera l’instigateur dans la deuxième partie de son Traité, et il prend cette dévotion dans sa réalisa­ tion la plus parfaite, comprenant non seulement la consécration à Marie, mais la vie mariale, surtout par les pratiques intérieures du Saint Esclavage. Il y a là un tel moyen de sainteté, que. sans une grâce spéciale du Saint-Esprit appelant à cette dévotion, et sans une lumière spéciale du Saint Esprit aidant à la compren­ dre, les prédestines eux-mêmes ne recourraient pas à Le N° 55 montre l’élan toujouj> croissant des aines vers Marie. ce moyen. Les N” 56, 57, 58 et 59 montrent noiih différentes images l’efficacité du ministère de «e< âmes entière­ ment dévouées à Marie.' Et Montfort chante avec enthousiasme les effets que cette vraie dévotion produira dans les âmes ellesmêmes : 1° IÆIAN TOUJOURS CROISSANT DES AMES VERS .MARIE Le Bienheureux affirme encore ce qui doit être la base de tout le renouveau spirituel, aboutissant à la sainteté héroïque des derniers temps : « Enfin Dieu veut que sa sain le Mère soit à présent «« plus connue t plus aimée, plus honorée que jamais elle u ne Va été. » * 4 Ce qui semblerait ne regarder que l’époque du Bien­ heureux: « à présent », est vrai de chaque siècle, et avec une intensité toujours croissante. D’après les N°* 58 et 59, ces paroles s’appliquent principalement à ces âmes mariales qui vivront à la fin du inonde et D’abord quant à de leur prédestination : cation infaillible du décret «« Pour lors, ils (1rs prédestinés) verront clairement, « autant que la fui le permet, celle belle étoile de la mer, e( ils arriveront à bon port, malgré les tempêtes <( et les pirates, en suivant sa conduite. » Ne croirait-on pas entendre Saint Bernard (Hom. H, super Missus est): « O vous tous, qui que vous soyez, qui comprenez que. dans le cours de cette vie mortelle, vous voguez, plus sur une mer orageuse que vous ne marchez sur la terre ferme, ne détournez jamais les yeux de cette étoile, si vous ne voulez point faire naufrage. Si le vent des tentations s élève, si vous donnez contre les écueils des tribulations, regardez 1 étoile, Invoquez Marie... Si vous la suivez, vous ne vous égarerez pas; si vous la priez, vous ne désespérerez pas... Si elle vous sou­ tient, vous ne tomberez pas; si elle vous est favorable, vous atteindrez le port. » ' > 160 I” PARTIE. ---- VRAIE DÉVOTION: SA NÉCESSITÉ χβ 55. Puis quant à la connaissance théorique et pratique des grandeurs de Marie : « Ils counailronl les grandeurs, de celle souveraine et « Ils se consacreront entièrement à son service t comme ’ses « sujets et ses esclaves d'amour. » Nous verrons précisément plus loin que le saint esclavage est la meilleure façon de reconnaître le souverain domaine de Marie sur l’âme des prédestinés, et, pour Marie, la meilleure façon de prendre entièrement possession de son royaume pré­ féré, le cœur des prédestinés. C’est le titre vécu de Marie Reine des Cœurs. En troisième lieu, quant à Γ expérience qu'ils feront des bontés de Marie: « Ils éprouveront ses douceurs cl bontés maternelles, « et ils l'aimeront Lendremeu.1 comme ses enfants bien<( aimés. » Marie, Reine au titre de sa Maternité, exerçant avec amour les charges de sa Maternité. Les prédestinés esclaves de Marie, parce que ses enfants, et se soumettant à leur Reine avec ie même élan et la même spontanéité que l'enfant obéit à sa mère. Quatrièmement quant au recours fréquent et confiant qu’ils auront à sa miséricorde. « Ils reconnaîtront les miséricordes dont elle est pleine, « et les besoins où ils. sont de son secourst ils auront « recours à elle en toutes choses, comme à leur chère « avocate et médiatrice auprès de Jésus-Christ. » pénsation de la miséricorde, inspirera à ses enfants la confiance la plus complète en sa miséricordieuse intervention. On ne peut faire plus grand plaisir à quelqu’un que de lui offrir l’occasion fréquente d’exercer son office. Enfin quant à la persuasion où ils seront de plus en plus que Marie conduit à Jésus tous ceux qui s’aban­ donnent à elle: « Ils sauront qu'elle est le moyen le plus aisé, le plus « court et le plus parfait pour aller à Jésus Christ, et Us « se livreront à elle corps et âme sans partage, pour être a ά Jésus-Christ de même, n Nous avons là un abrégé rapide de tout ce qui concerne la parfaite dévotion : sa nature, ses motifs, ses effets, ses pratiques (190). (190) Voir la IP Partie du Traité. ____ À 56 POUR DES APOTRES DES DERNIERS TEMPS 1G7 2o EFFICACITE DE L’APOSTOLAT DES AMES CONSACRÉES A MARIE (5G.-59) , 5° Montfort se pose une question à laquelle il donnera coup sur coup un grand nombre de réponses précises, ardentes, bibliques : « Mais qui seront ces serviteursf esclaves et enfants « de Marie? » Dans cette phrase le sujet est certainement « servi­ teurs», et « qui » doit être mis pour « que » ou pour « quels ». Car la réponse énumère les qualités de ces apôtres et non pas leur identification. Le sens équivaut donc à celui-ci : « Que sont ces serviteurs? » luisvmb - 1 <«’ · Une série de six réponses, commençant toutes par « ce seront », énumère sous différentes ligures, les qua­ lités et le zèle de ces grands serviteurs de Marie, ainsi que les résultats obtenus par leurs efforts. 1° Us seront comme ce feu brûlant qui, d’après le prophète Malachie (19L), sera allumé avant le jour de la colère par le messager de Yahweh et purifiera tout d’abord les fils de Lévi, pour que leur oblation soit désormais agréable à Dieu. Mais il est évident qu’eux, une fois purifiés, travailleront à purifier les autres, et que, commencer par eux, c’est assurer du premier coup à son apostolat le maximum d’efficacité. C’est ce qui arrivera aux apôtres des derniers temps. « Ce seront un feu brûlant des ministres du Seigneur, « qui mettront le feu de l'amour divin partout. » Le verbe pluriel s'accorde avec l’idée, plutôt qu’avec le mot. Cette tournure communique à la phrase une certaine obscurité et laisse peut-étr. place à une interprétation différente de celle que nous donnons. 2° Ils seront comme autant de « flèches aiguës », dans les mains de la. puissante Marie pour percer ses ennemis: « Sicut sagittae in manu potentis » (192). C’est par eux que Marie triomphera de tous les adver­ saires de la foi, de tous les propagateurs de la corrup­ tion, dont il a été parlé précédemment. (Î91) ΙΠ, I"*· (192) Ps. CXXVI, *- m ut> tp nui mi ·■:· n ■ » m » «. » » ; ■SB J68 r» partie. r~ MtAiK dévotkw : 8Λ UÉCBS»Ht ,v 57 3° Ils seront eux-mêmes comme ces enfanta de Lévi, ( ont il a été parlé dans le 1°, non seulement purifié* par le leu des tribulations, maia bien purifiés par le feu de» grandes tribulations, « telles qu'il n’y en u pas eu de semblables depuis le commencement du monde et qu'il n’y en aura jamais >» jusqu’à ce jour (193). Cette puri­ fication ne constitue que l’élément négatif de la sala· teté: aypç dégagé de la terre. L’élément positif: tus, uni à Dieu par un pacte stable, ne manquera pas non plus. lisseront même, dit fnergupnuiumt .Moul fort, « bien collés à Dieu » (191). Ainsi préparé*, il» « porteront l'amour de Dieu dans le coeur, Vencens de l'oraison dans l'esprit, et la myrrhe de la mortification dans le corps », autant de choses gardant et dévelop­ pant leur sainteté personnelle et les rendant déjà apte» à remplir leur ministère; et ils λ seront partout h bonne odeur de Jésus-Christ (195) aux pauvres (c’est-àdire à ceux qui ont l’esprit de pauvreté) et aux petite (c’est-à-dire aux humbles de cœur), tandis qu'ils seront une odeur de mort I19G) aux grands, aux riches et orgueilleux mondains » (ce dernier mot expliquant tous les autres). 4° Us seront comme <■ des nuées tonnantes et volantes » se laissant guider. dans les airs, < au moin­ dre souffle du Saint-Esprit ». 51 on f tort affectionne cette image pour désigner la parfaite docilité des apô­ tres des derniers temps à l’action du Saint-Esprit. Il y revient dans sa Prière,embrasé» p<»ur demander des missionnaires pour sa Compagnie de .Marie, et, à cette occasion, il leur trace une règle de vie. qui d’elle-méme est capable de les fonner selon I’id···* céleste (voir le 3°), qui, sans empêchement, vident de tous côtés, selon le souffle du Saint-Esprit, Ce sont eux en partie dont vos prophètes ont eu la connaissance, quand ils ont demandé: « Qui sunt isti qui ut nu bus volant? (197) Ubi erat impetus spiritus, illuc gradiebantur » (198). Ces apôtres, donc, ne s’attacheront à rien de? ce qui (193) Mattb. XXIV, ». æ; π"■01,1 U9fl) (107) (198) rxHf esprit. x· 5S WK LEH APÛTHES DES DRRNIEHS TEMPS m pourrait les retenir, ne s’étonneront de rien dans l’oL iice qu’on leur réservera, ne se mettront en peine de rien pour savoir comment on les traitera, imitant en cela la docilité et l’insouciance de la nuée. Comme elle aussi, ils « répandront » sur les âmes . la pluie de la parole de Dieu et de la vie éternelle ; .. ili frapperont l»' diable se& suppôts, comme la foudre, < et ili perceront d'outre m outre, pour la vie ou pour .·. la itiufl, avec leur plaine d deux irauchaids de la parole <. di Dieu (199), luuî ceux auxquels ils seront envoyés de « la pari du Très-Haut. » (N° 57). Image lubsldtatre qui n très bien .sa place id, puisque le grand instrument de lutte et de victoire qui sera à leur dlspoeiuup. celui qui conduira au «dut les âmes de bonne volonté, et provoquera l'endurci&&<-mcnt fatal des autres, sera la parole de Dieu. Cette paru e foudroiera les âmes, comme Saint Paul sur te chenun de Dumas, pur- le tracas de son retentissement et la soudamviê de sa lumière, et elle les forcera à réfléchir. Mais hélas, toutes n’y croiront pas! 5° Us seront de véritables apôtres, reproduisant le modèle tracé depuis longtemps par le Saint-Esprit (200) a qui b en explique en ternies fort obscurs et fort secrets, mais tout divins ·> (201 > : Le Seigneur des ver­ tus (c’est-à-dire des miracles) leur accordera le don de la parole et la foret d'accomplir des merveilles et de remporter sur ses cnn> mis de glorieuses dépouilles ». Epris d idéal apostolique, < ils dormiront sans or ni argent, et, qui plus est, sans soin ». c’est-à-dire sans aucun souci, dans l’abandon le pins complet à la· divine Providence, et cela <· au inilit u des autres prêtres, ecclé­ siastiques rt clercs >·. qui n’auront peut-être pas le mê­ me détachement. Et cependant, au sens figuré, « ils auront les ailes argt ntét s de la colombe, pour aller avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des times (c’est ce que signifient les ailes argentées), où le Saint-Esprit les appellera. Et ils ne laisseront après eux dans les lieux où ils auront prêché, que l’or de la charité qui est l’acoomplissctnent de toute la loi ». Dans tout ce passage. Montfort commente les ver­ sets 12 à 1 1 du Psaume LXVII, et il en fait l’applica­ tion complète aux apôtres des derniers temps, comme, dans sa Prière embrasée, il l’entend partiellement des e>4 Ibid., ΐβ. Is. LX, 8. « Qui sont ceux-là QUi s'avun, <·.,» nuées? > Ezech. I, 12. < Ils allaient là * i* irait ]’impétuosité de >» g, 16J (199) Voir Ephee., VI, 17. (200) Pu. LXVII. (901) Voir la Prière embrasée. 170 Irr PARTIE. — VRAIE DÉVOTION : sa NÉCESSITÉ N» ft) Pères de lu Compagnie de Marie. Tous les commentatears admettent avec le Père de Montfort que le seas de ces versets est très obscur. EL ou doit lui savoir gré de nous en avoir donné une explication plausible. 59 6* Enfin ils seront de vrais disciples de Jésus* Christ. Personnellement ils marcheront sur les traces de sa pauvreté, de son humilité, de son mépris du monde et de sa charité. Dans leur ministère ils ensei­ gneront, comme Jésus, (pie la voie du ciel est une voie étroite, et ils s’inspireront de la pure vérité, «elle «pii est conforme au Saint Evangile, même si elle est contraire aux maximes du monde. Ils ne se mettront nullement en peine des jugements «pie l'on portera sur eux. Ils ne feront acception de personne, parlant à cha­ cun avec une franchise toute apostolique, sans épargner, écouter .ou craindre aucun mortel, quelque puissant qu’il soit. C’est un defaut si commua de ne pas oser dire la vérité aux grands, et de n'avoir pas peur d’acca­ bler les petits. Les apôtres des derniers temps éviteront ce défaut, aussi bien du reste «pie le detaut contraire, consistant à charger les grands d·· tous les pêchés du peuple... Pour réussir dans cette mission delicate^ ils seront armés de pied en cap : «< « « « <« « « Ils auront» dans leur bouche b glaù ■■ a drut tranchants de la parole de Dieu ib porteront sur leurs épaules l'étendard ensanglante de la criii/1 le crucifix dans la main droite, le chapelet daila gauche, 1er sacrés noms de Jésus et de Mari· sur ê ors cœur» et la modestie et mortification de Jésus dans toute leur conduite. « Saint Paul dirait: dans tout leur corps (202). Tels' seront les apôtres (pie le Bienheureux voit s’avancer dans l’avenir, « comme autant de nouveaux David, le bâton de la Croix cl la fronde du Saint Rosaire dans les mains, in baculo cruce et in virga vir­ gine (203), et que Marie formera sur l'ordr· du TrèsHaut pour étendre son empire sur celui des impies, des idolâtres et des mahométans ». « Sans doute, «lit le R. P. Lhoumeau (204), il savait (pie ces futurs apôtres (202) II Cor. IV, 10. (203) Voir la Prifcre embrasée, (204) Livre cité, p. 72. \· 5}) rOUll LES APOTKKS UES UURMEKS TLLMPS n’rtpparaitraient pas comme des météores isolés et pas­ sagers. Ils appartiennent à une lignée, à la race de la· femme, qu’il voyait dans l’histoire se perpétuer depuis le commencement. Plus près tir lui la ligure de Saint Dominique fui était familière, ainsi que t elle de Saint Vincent Ferrier. Et c’est pour affirmer sa liaison et sa communion de pensée avec eux qu’il voulut par le TiersOrdre, s'affilier à la famille dominicaine. Ce qu’il u vu tlaus ces grands serviteurs de Marie, ses prédécesseurs, il h» montre dans ceux qui lui succéderont, niais avec une sorte d'aggravation et de jHjrfection, avec une mise un point conforme aux derniers temps, où tout sera poussé A l’extrême et «’achèvera. » Mais (piant au temps et Λ la manière dont tout cela se réalisera, Montfort pose un grand point d’interroga­ tion. « Dit u seul le naît. C'est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre: imptehins t^rspcctari (205) ». Il voit le résultat final et il le prédit. 11 sait que ces apôtres seront formes par d’autres apô­ tres et il trace les règles qui, normalement, doivent conduire a ce but s> Ί- .a nécessité çue <( nous avons de lu dévotion a lu liés sainte I Urge. u ueut mal et en font une mauvaise application. Par exemple : Jésus-Christ est notre unique Maître, mais cela ne veut pas dire qu’on le déshonore en honorant Marie, comme le redoutent les dévôts scrupuleux. Nous avons besoin d’un médiateur auprès du Médiateur même, et ce médiateur, ou mieux cette médiatrice est Marie, médiatrice toute-puissante ut toujours écoutée de son Fils. Mais la protection qu’elle nous assure ne légitime pas la continuée exagérée des dévêts présomptueux, comptant sur lu protection de Marie, pour pouvoir offenser Jésus, sans avoir a craindre pour leur salut éternel. Ceux-là ont par consequent une fausse dévo­ tion à Marie, malgré les principes qu’ils invoquent. Il importe par conséquent de dire quelles sont les marques essentielles du chacune des deux dévotions opposées, pour qu’on puisse faire son choix en toute sécurité. (N · 90-1 11·. 11 ne reste plus à dire, pour compléter le chapitre · sur la natur·· de la vrai»* dévotion, que les différentes modalités qu’elle peut revêtir, et les différences prati­ ques qu’elle comporte. (N**· 115-119). Voilà assurée la liaison avec ce qui précède et a constitué tout notre premier chapitre. Revenons au texte du N G0. On verra s’il ne con­ tient pas en germe toutes ces divisions: CHAPITRE II NATURE DE LA VRAIE DÉVOTION (60-119 60 NATURE DE LA Le Bienheureux indique lui inèm· . au N son et la suite de ses idées : GO la liai. « II faut dire en quoi consiste cette dévotion, o Voilà le but de ce deuxième chapitre. Nous l’avons intitulé nature de la vraie d· vot ion. L a nature d une chose, c’est, en effet, ce en quoi elle consiste, ce qui la . constitue. Montfort veut nous dire la nature d·· la vraie dévo­ tion. Dans ce but, il va s’appliquer a déterminer ce qui peut convenir également (quoique en sens inverse) a deux catégories très différentes: la l’ausM· dévotion et la vraie dévotion. Puis il insistera sur lus éléments qui caractérisent chacune des deux catégories, en montrant que la fausse dévotion vicie tous les principes généraux qu’elle prétend appliquer, tandis que la. vraie dévotion les sauve intégralement. Il commence donc par établir les cinq vérités fonda* mentales qui doivent se retrouver dans toute dévotion à Marie (N0* 61-89). Puis, abordant les différences essentielles, il lui sera facile de prouver que certains prétendus dévôts à Marie exagèrent ces principes fondamentaux ou les compren- ·< Il faut dire en quoi consiste cette dévotion : ce que « je ferai. Dieu aidant, après que j'aurai présupposé « quelques rentes fondamentales, qui donneront jour à <· celle grande et solide dévotion que je veux découvrir. » Ces derniers mots vis nt la dévotion du saint esclavage, qui est la plus parfaite parmi toutes les formes de vraie dévotion (1), •ill et que le Père de Montfort a pour but unique d’enseigner, même en écrivant cette» première parue. Voici le schéma tie ce deuxième chapitre : Article 1 : Vérités fondamentales de toute dévotion à Marie (61-89). x Article II: Marques essentielles: 1° De la fausse dévotion à Marie (90-104). 2" De la vraie dévotion à Marie (105-114). Article Ill: Différentes modalités pratiques de la vraie dévotion (115-119). (1) Voir n*· lis et ll'J. T « ii β^..ηη1.1^Ι^^1(,Ι,1(Ι,Ηιιιιιιιι(ι((ιΐ()^ 61 ARTICLE >oo I Vérités Fondamentales JÉSUS, FIN DERNIÈRE DE TOUTE DÉVOTION 175 nui 60 sont manifestées de son temps à l’égard de la dévotion mariale. 11 développe les principes qui sont chers aux grands maîtres de l’époque. Avant de s’élan­ cer à voler de ses propres ailes, dans la deuxième par­ tie. en enseignant la forme de dévotion qui lui agrée le plus, il tient à montrer ici que cette dévotion elle-même, n’étant après tout (pie la forme la plus parfaite de la vraie dévotion à Marie, repose comme elle, sur les prin­ cipes indiscutables de l’Ecole. Voyons le précisément dans tous les détails. (61 · 89) Vue d’ensemble: Le Père de Montfort, à la suit»· de Bêrulle et de toute l’Ecole française. regarde la dévotion à la Très Sainte Vierge comme quelque chose <1’inliniment sérieux, quelque chose dont les racines plongent dans les profondeurs du dogme, et en /»ari.< nlier dans l’inef­ fable mystère de l’incarnation. Μ ;r -· est honorée à cause de la liaison admirable qu’elle a contractée avec son dirin Fils par sa Maternité. Et l’honneur qu’on lui rend n’a pas d’autre but que de mieux honorer Jésus lui-même (1™ vérité). Toutes les créatures étant en relation de servitude à l’égard du Verbe Incarné, le seront con>éqnemment â l’égard de sa Mère (2* vérité). Mais cette prise de possession de Marie sur nous n’a pas pour but de couvrir notre misère et de la laisser se développer sans aucun danger pour nous. Marie nous aide à nous vider du fond de corruption que nous traî­ nons en nous (3’ vérité). Cette faiblesse originelle étant can$e néanmoins de multiples fautes, au moins de fragilité, nous sommes indignes de paraître devant notre divin Sauveur, la pureté même. Voilà pourquoi nous recourons à l'inter­ cession de Marie (ÿ vérité). Enfin cette même faiblesse nous rendant incapables de conserver nous-mêmes nos trésors spirituels, nous les confions à Marie pour qu’elle les garde et les défende (5e vérité). Nulle part dans son Traité, Montfort ne se montre plus tributaire de son siècle. Il combat les oppositions I. - Premièie Vérité Jésus-Christ est la fin dernière de la dévotion à la Très Sainte Vierge (61 - 07) Le Bienheureux commence par énoncer un principe général,w qu’il prouvera ensuite avec une éloquente conviction : « Jésus-Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai « Homme t doit être la fin dernière de toutes nos autres a dévotions : autrement elles seraient fausses et trom« peuses. » Par droit de nature, comme Verbe incarné, par droit de conquête, comme notre Sauveur, il concentre sur lui tous les hommages que nous pouvons et devons offrir à Dieu. Il n’est permis dlionoror bp Saints que pour louer Dieu des merveilles de grâce qu’il a opérées en eux, et pour leur demander à euxmêm> s de présenter nos louanges à Dieu, d’intercéder pour nous auprès de sa divine Majesté. C’est une règle absolument géné­ •Jii rale; aucune dévotion n’ayant pas Jésus lui-même comme objet, ne peut y faire exception. PARTIE. — VRAIE DÉVOTION I SA NA TUR H X» G| § I. — PRINCIPE GÉNÉRAL Jésus « doit être la fin dernière de toutes nos déio> tions ». Ceci est prouvé tout le Ion·' de deux pages d'un lyrisme débordant, écrites, on le roit, d’une wide haleine et en faisant appel aux plus beaux textes et aux plus belles comparaisons trouvés dans la Sainte Ecriture. a) . mais doit revi­ ve en elles: « Nous ne travaillons, comme dit ΓApô­ tre, que pour rendre tout homm·· parfait en JésusChrist, parce que c'est en lui seul qu'habitent toute la plénitude de la divinité (.3) et toul· ; l·* autres plénitu­ des de grâces (4), de vertus et de p>rf> < tions ». c) Jésus-Christ est le seul en qui nous ayons été bénis « de toute bénédiction spiritu· II· (5), selon la promesse qui avait été faite jadis Λ Abraham (6). •Z d) Jésus-Christ est à tout point de vue l·· seul qui ait autorité pour nous guider. Ceci est prouvé dans une magnifique envolée, oû les divers titres du Sauveur sont énumérés avec la conséquence qui en déroule immédia­ tement pour nous dans nos rapports avec lui. « Il est notre unique Maître (7) qui doit nous cnseitfher (sou­ mission de l’intelligence), notre unique Seigneur (8) fie qui nous devons dépendre (soumission do la, volonté), notre unique chef (9) auquel nous devons être unis (par la grâce sanctifiante), notre unique modèle (10), auquel (2) I, 8. (8) Cor. Il, 9. (4) Joan. I 14. (Λ Eph. I, 8. (8) Gen. XXII, ie et XXVI, 4 « Benedicentur « «rentes terræ », « Toutes les nations de la terre Xnt" h^"' i Τ’*? «ira ta postirlté ». e seront bénies en celui qui (7) Mat th. XXIII, MO — Joan, χπΐ, le (8) Joan. XIII, is — I Corinth VIII «' (fl) Col. I, 18. β· (101 Joan. XIII, is. X» 61 JÉSUS, FIN DBKNIÈUE DB TOUTE DÉVOTION 177 nous devons nous conformer (nousmêmes par la pra­ tique des vertus), notre unique médecin (11) qui doit nous guérir (des fautes qui nous échappent malgré tont)> notre unique pasteur (12) qui doit nous nourrir (pour réparer, entretenir et développer notre vie), notre unique voie (13) qui doit nous conduire (à notre lin dernière), notre unique vérité (13) que nous devons croirt (non soulemeut il enseigne, mais il e.st lui-même la vérité qu’il enseigne et vers laquelle notre intelli­ gence aspire, mais qui m· se manifeste à nous, ici-bas, que dans l’obscurité d·· la Foi), notre unique vie (13) qui doit nous vivifier (dans tout l’épanouissement sur­ naturel de notre personnalité) ri (résumant tout) notre unique tout (14» en toutes choses, qui doit nous suf­ fire ». Les allusions scripturaires que nous avons indi­ quées en notes sont transparentes. § U. — CONSÉQUENCES DE CE PRINCIPE Ces conséquences sont énumérées d’abord sous forme négative, puis sous forme positive. A) CONSÉQUENCES NÉGATIVES Trois sont particulières et la quatrième est générale, embrassant plusieurs points de vue à la fois. Mais tou­ tes expriment la même vérité sous différents aspects. a) Hors de Jésus Christ point de salut possible, scion la réponse de Saint Pierre au Sanhédrin (15) : · pmit nous nuire, parce qu'elle ne peut nous séparer de la charité lie Dieu qui est en, Jésus-Christ. » Saint Paul à toutes les créatures: « qui m. séparera de l’amour du Christ? » (19) b) Avec Jésus-Christ nous pouvons tout, c’est-à-dire non seulement dans l’ordre dn salut, niais encore dans l’ordre de la véritable charité envers le prochain, et même la digne glorification de la Très Sainte Trinité: (17) Voir Mat th. VII, 25-20 (18) Joan. XV, 0. (10) Rom. VIII, 85-39. 62 Elles visent la dévotion a la Sainte Vierge. a) But véritable de la dé>otion à .Marie |N’ 62) : Ce but est d’établir plus parfaitement la dévotion à JésusChrist lui-même. Déjà le Père de Montfort avait écrit son livre sur l’Amour di la Sagesse éternelle, dont Jésus, Sagesse éternelle et incarnée, est l’unique objet, et parmi tous les moyens qu’il énumère pour acquérir et conserver cette divine sagesse, le plus puissant, le plus parfait, h* plus indispensable, c’est « une tendre ct véritable dévotion envers la très sainte Vierge ». A cette occasion, nous l’avons déjà dit, le Bienheureux esquisse rapidement tout son Traité futur sur la vraie dévotion. De même les numéros 61 et 62 peuvent être regardés comme le rappel de l’Amour de la Sagesse éternelle. Nous avons donc ici, comme dans plusieurs autres endroits du Traité, par exemple NM 152, 168 et 265, uu aperçu de la spiritualité montfortaine complète « Ad Jesum per Mariam », Allons à Jésus par Marie. L’existence de ce but est affirmée au N° 62 de deux façons, directement et indirectement. £0) Per Ipsum, cum ipso et in Ipso (Fin des prières du Canon). (21) Ibid. (22) II Corr. II, 15-10. ISO l" PAKTIE. — VKAIE DÉVOTION : SA NATUUB N· Affirmation directe: ■> « Si · donc nous établissons la solide dévotion de la a très sainte Vierge, ce u'esi que pour établir plus par« fadement celle de Jésus-Christ. Ce n’est que pour don. « ner un moyen aisé et assuré pour trouver Jésusa Christ. » Brève affirmation qui sera reprise plus tard et am­ plifiée, lorsqu’il s’agira de la parfaitq devotion. Et l’on dira que cette dévotion est un chemin aisé, court, par­ fait et assuré pour arriver à {’union avec NotreSeigneur. Affirmation indirecte: a Si la dévotion à la sainte Vierge éteignait de Jésus« Christ, il faudrait la rejeter comme une illusion du « diable. >» Il n’y a pas à cela le moindre doute. Mais ne crai­ gnons rien ! Il n’en est pas ainsi : « Tant s'en faut qu'au contraire, comme fai déjà fait « voir (23) et le ferai encore voir ci-après (24) ; cette u dévotion ne nous est nécessaire que pour trouver « Jésus-Christ parfaitementt l'aimer tendrement et le « servir fidèlement. » II b) Union intime et indissoluble qui existe entre Jésus et Marie. (N° 63.) C’est précisément la raison qui rend nécessaire la dévotion à Marie pour pratiquer parfaitement la dévo­ tion à Jésus lui-même. Malheureusement la plupart parmi les chrétiens, et même les plus savants parmi les chrétiens, ne connaissent pas « la liaison n (24) Spécialement aux n·· 15-2-168. s> 63 JÉSUS, FIN DERNIÈRE DE TOUTE DÉVOTION 181 la raiaon d'êtro de sa beauté, de sa pureté, de sa dotaet surnaturelle. et même de son tsistence. c'est nndisuncc à être et qu'elle a été eilvctivimen. la Jtôif' ft sa collaboratrice assidue dans la destruction du nêchê et le rachat des âmes. Enlevez tout cela et la vie de Marie ne s'explique plus, en-ore moins son mystère insondîLble. «’· Loin d'être un obstacle pour ail r à Jésus, elle a donc pour mis­ sion do lui conduire les âmes. Mais, de plus, cette union est tellement intime. qu’elle a atteint le plus haut degré possible et s’y est établie: l'union transfornante. « (Marie) est tellement transformée en vous par la u grdcc quelle ne eût plus, qu'elle n’est plus ; c'est vous « icul, ύ mon Jésus, Qid Eiuri et regmz en elû, plus parM fadement qu'en (ous les Anges cl les Bienheureux. » Car la grâce, cause de cette transformation, Marie la possède à elle seule avec plus de plénitude (pie tous les Anges, que tous les Saints ensemble. Par la grâce elle-même, par les vertus infuses et par les dons du Saint-Esprit qui accompagnent nécessairement lu grâce, par des privilèges de l’état d’innocence dans lequel Marie était constituée, son âme avec toutes ses facul­ tés et son corps avec toutes ses puissances étaient sur 1» terre, et seront éternellement au ciel sous l’empire absolu de Jésus. Aucune insubordination n’est à crain­ dre. Et Jésus est assuré de récolter, dans cette terre bénie, le centuple de tout ce qu’il y sème : « Ah ! si l’un connaissait la gloire et l’amour que vous « recevez en cette admirable créature, on aurait de vous « et d'elle bien d'autres sentiments qu'on n'a pas. » En particulier, on ne redouterait pas de déplaire à Jésus eu honorant Marie, sa Mère. Union transformante réalisée, mais aussi absolu­ ment indissoluble. « Elle (Marie) vous est si intimement unie, qu’on sépa» rcrait plutôt la Lumière du soleil, la chaleur du feu (25); « je dis plus, on séparerait, plutôt tous les Anges et tous « les Saints de vous (26), que la divine Marie. » La raison, la voilà, c’est que: u Marie aime Jésus plus ardemment et le glorifie plus « parfaitement que toutes les créatures ensemble. » (25) Autant de suppositions impossibles physiquement à réaliser. A>) Ce qui est impossible même h la puissance divine ordonnée, la lumière de gloire qui les unit h Dieu étant absolument incorruptible. 182 t 64 I PARTIE. \ RAIE DEVOTION ; SA NATURE N* Gl La· gràce sur la terre et la gloire au ciel «ont les principes de cet amour et de cette glorification. Or, l’une et l’autre dépassent tout ce qui a été concédé aux autres saints ensemble et ont toujours été inamiwdblee en Marie, la grâce moralement (27), la gloire physiquement (28). c) Réponse aux attaques des « Avis salutaires » contre la dévotion mariale. (N° 64.) La question de la dévotion des JansénLsts à l’égard de la Très Sainte Vierge a été récemment soulevée de nouveau. Une étude, publiée d'abord dans La Vie ■ vintutile. lévrier, m.\n. et avril 1938. puis dans un livre spécial, intitulé La déiotnn à Marie au déclin du XVII- siècle. sous la signature du R. P. Hoffer, de la Soc.été de Marie du Père Chaminade; d'outre part un travail du R. P. Baron. S. J., publié par le Bulletin de la Société française des Etudes mariales. 1938. aboutissent, sur certains points du moins (29 ·. à des conclusions id ntiques. On convient généralement — et cela suffit jx>ur justifier ce que Montfort leur reproche au n 64 et au n° 93 - que les Jan­ sénistes tombent trop dans l’esprit de · r.tique. Sous prétexte de faire disparaître les abus qui i» glissent ça et là dans les prati­ ques de dévotion populaires, ils risquent fort de s’attaquer à la dévotion elle-même et d'en retarder les élans '30). Du reste, les Jansénisu-s se défient radicalement de ce qui est partie affectueuse dans la dévotion. Même dans la piété, ils redoutent et fuient tout ce qui ressemble· à de l'attrait sensible. H n'est nas toujours possible, pens nt-ils. de dist.nguer si cet attrait vient du Saint-Esprit ou de la concupiscence. Y céder serait s’exnoser au tragique rev.il de 'a délectation char­ nelle (31). Aussi, combattaient-ils. par pr.nclpe. toute piété senti­ mentale envers la Vierge. H était peut-être plus facile à un subtil janséniste qu’à un simple fidèle de distinguer où s’arrêtait la piété rigide et où commençait la sentimentolité blamable. On retrouvera tout à l’heure dans le texte du Pèr · de Montfort les échos de cet ostracisme exagéré. Mais c’est surtout contre les Arts salutaires, que Montfort proteste le plus énergiquement. Ce livre venimeux, écrit dans un esprit de franc dénigrement contre la dévotion à Mario, fut patronné par Port-Royal, et a une bonne part de r<-sponsabilité dans la réputation antimariale, dont les Jansénistes se plai­ gnaient. Montfort a donc raison de le prendre à parti, imitant en cela le Père Crasset, auquel il fait de larges emprunts, Mais venons-en à son texte lui-même. « Après cela (32), n'est-ce pas une chose étonnante et Gl JÉSUS, FIN DERNIÈRE DE TOUTE DÉVOTION 183 . pitoyable de voir l'ignorance c£ les ténèbres de tous les .. hommes d'ici-bas à l’égard de votre sainte Mère ? » II nè s’agit plus ici de ce mystère voulu par Dieu, dont il a été question dans ΓIntroduction. Dieu a parlé assez clairement. Tous les hommes, absolument tous, auraient dû comprendre. à tel point que h* lait qu’ils n'aient pas compris étonne et inspire la pitié. Mais le comble, le voilà •i Je nr parle pas tant des idolâtres et païens, qui, ne .< tous connaissant pas, n'ont garde de la connaître. » Il s’agit évidemment ici îles païens positif*, qui ont délibérément rejeté la lumière de l’Evangile. Je ne parle pas même des hérétiques et des schis docteurs parmi les catholiques ('33'. qui, faisant pro· « fession d'enseigner aux autres les nérités, ne vous con« naissent pas, ni votre sainte Mère, si ce n'est d'une « manière spéculative, sèche t stérile et indifférente. « Voilà bi n la dévotion désincarnée, pâle et étriquée, voulue par les puritains Jansénistes. De même qu’on ne connaissait pas dans le Sauveur le côté miséricordieux et condescendant, do même on ne met guère en évid» nce la maternité spirituelle de Mark· à noire égard. Cela porterait trop à la confiance (exagé­ rée! et.à l'amour (sensible). Ce premier reproche est doue très juste. (27) Μ. Μ. D. η·· 57-0®. (2S) Voir les Traités de la Vision béntfflqne (29) Voir la Vie rptritoeUe, Furier 10R8 p oo (30) Voir Ibid. Avril IMS, p. 81 et suivantes ' (81) Avnl p. 27. (82) C’est-à-dire après tout ce que je viens ,ίί~Λ h et indissoluble de Jésus et de Marie. rc sur ' union Intime De même le second. « Ces messieurs (34) ne parlent que rarement de votre (83) De fait le Jansénisme comptait alors des adeptes parmi les hommes de tenom et les urands savants. (80 On pourrait ajouter : de Porl-Roval; c'était leur titre complet. PARTIS. sainte parce qu'on sainte — VRAIE DÉVOTION s» 64 Mère et de la dévotion qu'on lui doit avoir qu'ils craignent, disent-ils, qu'on n'en abuse', ne vous fasse injure en. n'honorant trop votre Mère ». D’une condamnés par l’Eglise <üe-méme, chaque fols qu’ils existent véritablement. Mais, tout en les combattant, 1 Eg 11» doit bien se résigner à les tolérer. car si l’obus que l’on ρ-ut faire d'une bonne chose est une raison suffisante pour abolir cette chom elle-même, il n'y aura plus rien à subsister, tant dans l’ordre religieux que dans les autres ordres. | Ecoutons les cons ils de modération que l’abbé de Sidnt-Cynuj adressait à la douce et aimante Sœur Marl·'-Claire Arnaud, dont il trouvait trop sentimentale la pieté envers la Suinti.* Vierge. Us corroborent singulièrement ce que dit Montfort dans tout ce passage: « n faut de la modération partout... Il n’y a que Dieu seul qu’on pout et doit aimer sans mesure. La Vierge est élevée par­ dessus tous les saints toutes les enatuns et si proche de Dieu qu’il est facile de se tromper dans ’.·■-· mouvements et hs paroles lorsqu’on a du zèle pour lie, et mèm· pour Dieu, étant possible de transporter les mêmes affections qu’on a pour Dieu, qui sont sans mesure, vers la V: rge. qui ne les agrée pas. sestimant un néant dans le ciel même à l’égard de Dieu. Cest pourquoi vous ne la louez pas • n la louant ainsi, vous ne I aimez pas en l’aimant.. si vous ne mettez des mesures à votre amour, n’y ayant que celui de Dr-nj et qu’on porte à Dieu qui doit être sans mesure. » (35) Lisez maintenant Montfort « S’ils voient ou entendent quelque dérôt à la sainte Vierge parler souvent de la dévotion, à celte bonne Mère, d’une manière tendre, forte et persuasive, comme dun moyen assuré sans illusion, d'un chemin court sans ( danger, d'une voie immaculée sans imperfection, et < d’un secret merveilleux pour vous trouver et vous .< aimer parfaitement, ils se récrient contre lui cl lui u donnent mille fausses raisons pour lui prouver qu'il »t ne faut pas qu'il parle Lant de la sainte Vierge, qu'il « y a de grands abus dans celte dévotion et qu'il faut « s'appliquer â les détruire, et à parler de vous plutôt « qu'à porter les peuples à la dévotion d la sainte Vierge, « qu'ils aiment déjà asset. » « La guerre aux abus est vraiment déclarée (36) », Voyons quels sont ces abus. « On les entend quelquefois parler de la dévotion ( « votre sainte Mère, non pas pour l'établir et la ver (85) La Vie Spirituelle, Avril 1988 p, 27 (81) Ibid. p. 81 et 6QQ. JÉSUS, FIN DERNIÈRE DE TOUTE DÉVOTION 185 suadtr, mais pour en détruire les abus qu'on en fait, „ tandis que ces messieurs sont sans piété et sans. dévo« lion tendre pour vous, parce qu’ils n'en ont pas pour « .Varie, regardant le llosaire, le scapulaire, le chapelet, « comme des dévotions de femmelettes, propres aux igno„ rants, sans lesquelles on peut se sauver. » n Le quatrième avis salutaire disait: < Les formules et petites prières qu il aura récitées, les signes et instruments de piété qu’il aura portés, les confréries ou asso­ ciations auxquelles U aura donne son nom. ne ‘iront d’aucune utilité au pécheur. » Et le cinquième, après avoir nié que nous soyons les esclaves d· Marie, ajoute: « Si donc vous n’êtes pas mes esclaves, jiourquoi continuer à montrer que vous l’êtes, en employant ces titres et ces signes de servitude. Le monde s- réjouit des vaines marques de sou­ mission propre» aux gens de cour, moi je ne men réjouis pas. » Les signes de servitude ne peuvent être ici que le Rosaire, le Scapulaire et peut être h's chainette'.; et -es soumissions vaines et mondaines, (telles qu’on les rencontre à la cour), ne sont pas autre chose que l’usage d saluer les images et statues de Marie et de s’incliner devant -lies. Abus très grave évidemment qu’il faut extirper au plus vite. . C’est pourquoi en leurs mains quelque dévôt à la sainte « Vierge, qui récite son chapelet ou ait quelque autre pra« tique de dévotion envers elle, ils lui changeront bientôt u l'esprit et le cerur · au beu du chapelet, ils lui coiLseil« feront les 7 psaumes de la pénitence (37) : au lieu de la « dévotion à la sainte Vierge, ils lui conseilleront la « dévotion d Jésus-Christ. n u S’il tombe On sait l'avertissement donné aux dévots indiscrets: « Ne m'accorder pas plus de temps et ne m’adressez pas plus de prières qu’à Dieu. » On voit à Juste titre dans ces paroles la condamna­ tion de la coutume répandue parmi les chrétiens de réciter te chapelet, les litanies cî · la Sainte Vierge, le Petit Office et autres prières mariales (38). Et le moniteur ajoute: « Tout votre amour et toutes vos prières, réservez-les pour Dieu. » Le Père de Montfort ne fait que spécifier la pratique plus spécia­ lement conseillée à la place des pratiques incriminées: la réci­ tation des 7 psaumes de la Pénitence. Dans une lettre de justification écrite à Innocent XI par ChoWeuL évêque de Tournai, on lit ces passages: « Ceux qu’on appelle jansénistes recommandent aux dévots de s’enrôler dans les confréries; mais pour fermer la bouche aux calomnies des protestants, ils condamnent les superstitions de vieilles jem(87) Plus conformes K l’austérité Janséniste. (38) Voir Bourassê. Summa aurea, tom. V. col. 192. PARTIE. ---- VRAIE DEVOTION’ ! SA NATURE X· 66 Bienheureux dit femmclett\s. c'est le même sénat Λ déclarent que le port d un habit consacré itcapufcur j honcr». · Vierge, mais ils n'attachent pas 1 assurance du salut à lha:*4 lui-même, si celui qui le porte n? garde pas les commandent de Dfeu » (39). Le Père de Montfort ne condamne pas avec moJî d'énergie an N° 97. les dévôts présomptueux. Que ri-ste-'.-.i conséquent de tous ces soupçons d'abus continuellement râb­ lés? Une défiance volontairement ou involontairement enu»? nue à l'égard de la vraie Dévotion elle-même. Rien d ■ plu.-. ’’ mes (le En vérité, peut-on mieux s’adresser qu’à Jésus luimême, pour obtenir de lui, non pas n’importe quelle dévotion à Marie, mais une part de sa dévotion à lui ù l’égard de sa Mère bien-aimée? Celle-là au moins doit cire au-dessus de tout soupçon. Nous avons vu précé­ demment (N’” 18 et 27) que Jésus a eu sur la terre et conserve maintenant au ciel les sentiments de piété liliale qu’un tils doit toujours avoir â l’égard de sa Mère, même lorsqu’il est émancipé. (’e sont précisément ceux que Montfort énumère ici. Par ailleurs il dira plus tard (au N 139) que la parfaite dévotion nous fait imi­ ter aussi exactement que possible la dévotion de Jésus à l’égard de sa Mère. « 0 mon aimable Jésus, ces gens ont-ils nôtre etpri[> it l'ou.ç font-ils plaisir d'en agir d, même? Est-ce vous « plaire que de ne pas fuir'· tous ses efforts pour plntre <« d votre Mère, de peur de vqus. déplaire ? Ea dévotion j « lOlre sainte Mère empéche-l-rlle la vôtre ? Est-ce qu'dit « s'attribue l'honneur qu’on ha rend? Est-ce qu'elle fall « bande à part f Est-ce une étrangère qui n'a aucune « liaison avec vous ? Est-ce vous déplaire que de vouloir σ lui plaire? Est-ce se séparer ou s'éloigner de votre « amour que de se donner â elle et de l'aimer ? » Loin de déplaire à Jésus cette prière n’a pour but que d’obtenir de lui ce qui permettra au Bienheureux de l’honorer plus parfaitement r On sent, dans ces paroles, l'émotion du défenseur de la vraie dévotion mariale, contre ceux qui pensas: ni a la confondre avec ses contrefaçons, ou du mans qui voudraient, supprimer l'une pour empêcher plus radicalement les autres. « Afin que je vous aime, et glorifie d'autant plus que " je vous imiterai et suivrai de plus près, n La réponse à tontes les questions posées ici par le Bienheureux, est évidemment: non. sur toute la ligne. Limitation de quelqu’un est. en cfT t. la meilleure façon de liu montrer combien on l’a en estime. « Cependant, mon aimable Maître, ta plupart des sa­ vanis (40) pour punition de leur orgueil, ne s'éloigneraient pas plus de La dévotion à notre sainte Mère el n'en donneraient pas plus d'indifférence, que si tout ce que je viens de dire était vrai. ,. (Début du N” 65). d) Prière ardente à Notre Seigneur pour obtenir de lui une véritable dévotion envers la Très Sainte Vierge. (Fin du N° 65 et N0· 66 et 67.) D’abord dans le sens négatif: «. Gardez-moi Seigneur, gardez-moi de leurs senti' mcnts et de leurs pratiques, d 187 « véritable dignité de Marie), de respect (dû aux parente « quels qu'ils soient), et d’amour (si naturel à l’enfant à .. l'égard de sa mère) que VOUS avez (vous-même) à e l'égard de votre sainte Mère. » Aussi Montfort a-t-il raison de d< mander: ti n « « JÉSUS, FIN DERNIÈRE DE TOUTE DÉVOTION Etre véritablement dévot à Marie lui même, mais aussi inspirer aux âmes cette vraie dévotion, voici le but que poursuit Montfort. Aussi après avoir prié pour obtenir la vraie dévotion il prie pour obtenir d’en par­ ler dignement. 66 π n II h « Comme si jusqu'ici je n'avais encore rien dit en l'honneur de votre sainte Mère, faites-moi la grâce de la louer dignement : « Fac me digne tuam Matrem collaudare », malgré tous ses ennemis qui sont aussi les vôtres (41). » A ces mêmes ennemis opposés au culte marial, il souhaite de dire hautement « avec les saints » (42) : Puis dans le sens posit if : « Et me donnez quelque part aux sentiments de recon naissance (pour les bienfaits reçus), d'estime (pour la (89) Voir La Vie Spirituelle, Avril igæ, p 42 n0(e ]89 (W) Beaucoup de savants avaient, en effet’, des sympathies'pour rort-Koyai. (41) Ces dernières paroles sont probablement une adaptation de la prière liturgique : « Dignare me laudare te, Virgo sacrata, da mihi ▼intutem contra hostes tuos ». (12) Ce passape semble une application à Marie de ce que S. Cyprien dit au sujet de l’Eslisc : « Habere jam non potest Deum patrem, gut Ecclrüam non habet matrem » .(De unitate Ecclcsiæ, chap. VI, Mlgne IV. col. 510). Ibb I" PAKTIE. — VKAIE DÉVOTION : SA Ν'ΛΤΟΚΗ Bscr.Avns de N» fi; « Non praesumat aliquis Deum se habere propitium, qui benedictam Matrem offensam habuerit. » — celui-là ne présume pas recevoir la miséricorde de Dieu, qui offense sa sainte Mère. « Et 1°) Pour obtenir de votre miséricorde une viri. table dévotion à votre sainte Mère, c( 2°) pour L'inspfrer à toute la terre, faites que Je vous aime ardemment. » De la connaissance et de l’amour de Jésus, le Verbe incarné, jailliront spontanément la connaissance de» grandeurs de Marie et la dévotion à celte bonne Mén·, comme l’enseigne l’école Bérullienne. « Et recevez pour cela la prière embrasée que je vous « fais avec Saint Augustin et vos véritables amis. » (N· 67). Ce terme de « prière embrasée » quo le Bienheureux appli­ que ici à la prière de Saint Augustin, ms niants l'appliquent â la prière qu'il a composée lui-ménio jx>ur dcsnand.r à Dieu des missionnaires. La première partie de cette prière est tirée du livre des Méditations, attribué lawment à Saint Augus­ tin (43). L’autre semble plutôt » voir des affinités avec le livre des Confessions. Dans cette prière Jésus, Saint Augustin commence par donner à NotreSeigneur les plus beaux titres qui le recommandent à notre amour. Puis il se reproche d'avoir été si long­ temps insensible ù ses charmes. Enfin il lâche la bride à ses désirs pour qu’ils se portent uniquement sur Jésus. En le citant Montfort prouve définitivement que c’est cet amour de Jésus que nous cherchons par la divine Marie ». (Fin du N ° 07.» je*» h 189 H. - Deuxième Vérité Nous appartenons à Jésus-Christ et à Marie en qualité d’esclaves (08 - 77) Jésus-ChrÎHt est le premier principe et la dernière fin de toutes choses. Toutes les créatures, qui sont l’œu­ vre de ses mains et qu'il a faite'· pour ^a propre gloire, sont soumises â sa domination et ont contracté, de par . leur origine et leur destination, des obligations très étroites à s.on égard. Le présent article a pour but de mettre en lumière la véritable nature de ces obligations. Le Bienheureux affirme d'une façon générale au N’ 68 que par b* Baptême nous sommes devenus les esclaves de Jésus-Christ. Aux N"· 69, 70 et 71. il définit la différence qu’il y a entre le simple «σπ’Ρ ur et Vrxrlavc, ainsi que les différentes sorte# d’esclavage. Aux N ' 72 77 il prouve que nous devons être les esilarcs d’amour de Notre· Seigneur et dv sa saintt Mire: de l'un par nature et par conquête, de l’autre par grâce et par suite de la volonté divine, associant Marie si étroitement à l’œuvre de notre Rédemption. § 1. ESCLAVES DE JÉSUS CHRIST (N ° GS) II faut conclure de ce que Jésus-Christ est à notre « egard, que nous ne sommes point à nous comme dit « l’Apdlre (44), mais tout entiers à lui, comme ses « membres et ses esclaves qu’il a achetés infiniment cher, « par tout le piix de son sang. » h («4» 1 Cor. vi, w. • •'-•'OP ·,-^·····- 190 x» 68 PA K TIE. *BSCLAVB8 PB JÉSUS ET DE MABIE 191 VUAIE OÉVOTIUS: SA NATCUB Avant de développer les preuves «pie le Père de Moût fort apporte pour appuyer cette thèse, notons le rap prochement des deux termes que nous avons souli­ gnés.* « membres » et « esclaves ». Xoua verrons plus loin quelles doivent être les qualités de notre esclavage, eu prenant plutôt les choses de notre côté. Ces deux mots nous montrent comment Notre-tSefgneur lui-même considère et traite ses esclaves comme les membres de son corps mystique. L'histoire ancienne nous apprend d'un homme riche *’lippeque l’ensemble des escla lait une famille. .Vais nous savon aussi comment les membres de cette famille étaient traités. Pans la vie surnaturelle, l'ensemble des esclaves de Jésus ne iurtue plus qu’un corps avec lui. Or personne n'a en horreur sa propre chair, mais il la nourrit et lu réchauffe (45). Cela nous explique comment étant les membres et les esclaves de Jésus-Christ, non sommes par le fait même les enfants et les esclaves de .Varie·, autre association de mots qui revient souvent sous la plume du Bienheureux. Montfort prouve l’existence de cet esclavage, d’abord par le droit du vainqueur, puis par plusieurs textes d’Ecriture Sainte. 1° LE DROIT DU VAINQUEUR « Avant le baptême nous étions au diable comme set esclaves; et le baptême nous a rendus les véritables esclaves de Jésus-Christ. » C’est le droit de la guerre que les vaincus passent sous la domination du vainqueur, Bien qu’j’t ce titre, nous serions les vrais esclaves de Jésus-Christ. Mais remarquons la différence exprimée dans ces lignes: avant le baptême nous étions comme les esclaves de Satan. Celui-ci n’avait aucun droit à une telle domina­ tion, qui était une tyrannie de sa part. Le baptême, au contraire, nous a restitués à notre véritable Aiaitre. venu s’ajouter le droit de conquête. Et cette conquête a coûté « infiniment cher » à notre divin Maître, puis­ que, pour la réaliser, il y est allé de sa personne et non pas seulement de ses biens; il a dû verser tout son sang dont le prix est infini. Le baptême nous a donc bien rendus les esclaves véritables de Jésus-Christ. Il en résulte que nous ne devons „ vivre. travailler et mourir que. pour fructifier pour „ re pieu-Homme. le glorifier en nuire coros et le faire ré„ gticr < n notre âme, parce que nous sommes sa conquite, fun peuple acquis (4G) et son héritage. » I Toutes les nations, en effet, sont souvent dites être l’héritage du Serviteur de Jahweh, et lu récompense de eon sacrifice volontairement accepté (47). Tout dans notre vie: début, continuation et terme; tout dans notre nature, notre corps avec ses sens, notre âme avec ses facultés; tout, dans l’exercice multiple de notre activité naturelle et surnaturelle, doit tendre à glori­ fier Jésus-Christ, Λ fructifier pour lui. 2° TEXTES TIRES DE L’ft< RITI RE SAINTE I Bien des paroles tirées de la Sainte Ecriture, et donc inspirées par le Saint-Esprit, viennent corroborer ce droit du vainqueur à nos humbles services. Elles nous « montrent que Jésus-Christ est l'unique principe (48) -< et doit être l'unique fin de toutes nos bonnes œuvres, u que nous le devons servir, non seulement comme des « serviteurs à gage, mais comme des esclaves d'amour. » En effet, « le Saint-Esprit nous compare: lrt «.-1 des arbres plantés h long des cauj· de la grâce, dans le· champ de VEglise, qui doivent donner leurs fruits en leur temps ». C’est en effet ce que proclame du juste en général le psaume I, 3. 2° « Aux branches d’une vigne, dont Jésus-Christ est le cep (et la grâce la sève), qui doivent rapporter de bons raisins ». C’est la célèbre comparaison dévelop­ pée par Saint Jean au début du chapitre XV. 3° « A un troupeau, dont Jésus-Christ est le pasteur, (auquel il donne et entretient la vie par la· grâce et les sacrements), qui doit se multiplier et donner du lait ». Ainsi parle le Christ en Saint Jean (chap. X). (4β) Populus acquisitionis, dit S. Pierre, 1 Pelri, c. II, 9. (47) Is. LUI, 10. (48) Par ea grftce. 1·'* PARTIE^ — VRAIE DÉVOTION : SA NATURE N· (/} 192 4° J. une bonne terre, dont Dieu est le laboureur et dans laquelle la semence sc multiplie et rapporte au t rent uple, au soixantuple ou centuple ». C’est la parole du semeur, en Saint Matthieu, chap. XIII. Voici autant de preuves directes. Voici maintenant deux preuves indirecte^. « Jésus-Christ a donné sa malédiction au figuier in­ et fructueux (49· et por(é condamnation contre le servi­ ti leur inutile, qui n avait pas fuit naLuir sou latent (50). n ■<5V iS.nVA"'0'*' Conclusion : « Tout cela nous prouve que Jcsus-Chnst veut rece* « voir quelques J r nils de nos chêiivis personnes, savoir : « nos bonnes œuvres, parce que ces bonnes œuvres lui « appartiennent uniquement « (notre coopération à la grâce étant elle-même te résultat d une grace) : « Creati in bonis operibus in Ch rie to Jesn >· '51·. t Mais le Père de Montfort dit en terminant que nous devons servir Jésus-Christ « non comme des serviteurs à gage, mais comme des esclaves d amour ». demande des éclaircissements. 1 u Je m'explique » : § II. — LE SERVITEUR ET L’ESCLAVE (N” 69-71) 69 isiJMD Le Bienheureux donne d’abord la definition de la servitude et de l’esclavage (N· 69) ; puis la division de d’esclavage et son application aux créatures par rap­ port à Dieu (N° 70) ; finalement les difi> r< nets entre le serviteur et l’esclave (N° 71). 1° DÉFINITION ’ - « / > «•il yμ deux manières ici-bas d'appartenir à un autre « et de dépendre de son autorité : (a simple servitude et « l'esclavage'; ce qui fait que nous appelons un serviteur n et un esclave, (49) Mâtth. XXI. 19. (50) Ibid. XXV, 24r80. (51) Eph. II. 10 - (Nous avons été) créés -(pour faire des) bonna 1 η d p^r la servitude, commune parmi les chrétiens, un homme s'engage à en servir un autre pendant uu certain temps, moyennant un certain gage ou une telle liconipcnsc. » L’homme est libre de son travail. Il peut 13 réserver pour lul-mime ou le cedir à un autre, soit à Lire purem /nt gratuit, to.» par un contrat. Ce contrat réglera et le travail à fournir par le s rvllcur et la somme it virscr en espèces ou l’équivalent à donner m nature par lr maître. Et. selon la nature du travail exigé par le maître et les aptitudes requises chez le s rvReur on aura un employé, un ouvrier, un domestique, un Valet, un garçon, etc.. Ce sont la des choses auxquelles nous avons été habitués depuis des siècles. c'csb-à-dir dipu-s que le christianisme a réussi ù faire disparaître l’esclavage. « » n n « l») Par l'esclavage, un homme est entièrement depen(hint d'un nuire pour LuuLc sa me, et doit scivir son lutiilrr sans tn pirhndrc aucun gage, ni récompense, comme un·· d> set bêles sur laquelle il a droit de vie et de mort. » Il ne s’agit pas de savoir ici si un tel état est légi­ time ou illegitime. Une telle abdication d’un homme entre les mains d’un autre homme, en sorte que la· volonté du maître devienne Γ unique règle du juste et de 1 injuste, du bien et du mal, répugne totalement à ladignité de la nature humaine. L’esclave n’a pas le droit de renoncer ’’.oqn'.i ce poifit à une liberté qui est une •|ΐ>·Ί » «’ . ? ie Μη4”Ί·Γ4ΐί 194 parth.. λ raie nÉvoTtox : sa nature 2° DIVISIONS DE L’ESCLAVAGE 70 χ· 7q - ..Et son application aux créatures par rapport ien (N° 70). « 11 y a trois sortes d’exclarriyrs : un esclavage de « nature, un esclavage de contrainte, un csclaernjt de r< volonté ou d'amour. » ai L’esclave de nature est celui - hx lois, droit de rie et de mort sur lui.-en sorte qu'il peut le rendre à qui il voudra, ou le tuer, comme, .«dix com/siraisoii, il ferait [de] son cheval. » Certes. la loi natur Ck· cl la loi mosaïque ne reconnaissent point un tel droit en dehors d‘un irumdat rpécial du maître de la vie et de la mort. Le fait - et cependant que la loi civile le reconnut et le sanctionne. I*ar exempte, la loi romain : « L’es■ '.avc n'est pas une personne. Vis-à-vis du son maître il n'a aucun droit; le maître a sur lui tous les droits. "La puissance a laquelle Il st soumis, pot «s ta 3, tel absolument sans limites. Elle est sem­ blable au pouvoir qu'un propriétaire a sur la chose qui lui appar­ tient. Le maître peut donc louer lefi servie s d lïd.ivp, 1 alié­ ner. pa:,.;, le m tre a mort. * <60; Plus tard qu lqu?3 empe­ reurs. Antonin le Pieux par exemple, essayèrent de réprimer la cruauté des maîtres, en punissant celui qu! aurait tué son esclave sans justes motifs (61). mais la plupart de ces lois protectrices, à peine édictées, tombèrent en désuétude (62). Il est donc bien vrai que le maître possédait sur l'esclave le droit de vie et de mort. Montfort n’approuve pas ce fait. Il le constate seulement, et il s'en sert pour établir la différence entre le serviteur et l’esclave. Rien de plus normal. e) A cause de la durée des services à rendre. « Enfin le ri iti u»· n'est que pour un temps au service il’un maître ». temps dont la durée, est statuée d'un t'vunnUn accord dans le contrat d’engagement : il peut être d’une année, d'un mois, d’une semaine, et. à cha que échéance, le contrat doit être renouvelé, faute de quoi les obligations ressent de part et d'autre. « L'esclare » est au service d’un maître « pour toujours », au moins pour ce qui le concerne, lui. Le maître peut s’en défaire, mais lui ne peut le quitter de son propre mou­ vement. (û0> F.lfmcn^ île Droit Romain. Gastos M*Y, n* 23, p. 65. (61) Ibid, n· 21, p. na. (tW) 1ΆΙ I. ALLARD, Le» Esclave» Chrdien», p. 07 et sqq. V. Γ» Tous ces éclaireisseuieuts concernant Tew/arao. servent déjà à illustrer la véritable nature de non r«p. ports avec Jiieti; mais le Père tie Montfort ne ίαίι pm cette application ici même. Il en parlera un |h*u ntix numéros suivants. Mais il reserve d’y revenir plu tard avec plus de détails, exposant lu Îorine ρ,η faite de dévotion marial» celle du Saint Ιύη-lavage (63). 199 rtDdait A son Père, dans son humanité, révérence, «tmour, soiniiission et sen ice Ημ·, Il est tout . heureuse de trouver,’«lans l'exer­ cice même «le scs fom tions maternelles, un moyen uni­ que «h· témoigner sa ·■ a- «/m nous fasse " n il n'y a iisChiit-t cl ά sa 1 plus absolument appartenir « sainte Mère que J’esdavage de volenti- «CLAVES M Jésrs CT DE MARIE 4’ Les chrétiens sont appt Ils plusieurs fois dans I Ecriture Sainlr c Servi Christi ■>. soit dans l’Aimien Testament, surtout dan·, les Psaumes, soil dans le Nouveau Testament, par exemple lorsque Saint Paul recommande aux esclaves «l’obéir surnaturel lenient îi leurs maîtres «· comme «les esclaves du Christ qui fout· «le bon e«i‘ur la volonté de Dieu »> (69). ai Dans I’Ecriture Sainte: il trouve quatre argil meats. Or le mot « servus » employé dans tons les cas dont nous venons de parler ne peut avoir qu’un seul sens. P D’abord l'exemple de Votre x* iau· m Ini même, Toute la perfection chrétienne, ne «-on^isic 1 elle pas à rejirmlud-e ce divin modèle? Or c’est loin a lait librement et par amour pour nous que le Verbe divin * a pris la forme d'exclure; formam mrri acci' pions « (64). lai prophète I lie l’avait ent revu sous cette forme d'esclave. « Scivu Jalnveh », par laquelle il «< Selon la remarque véritable qu'a faite un grand laanmv '?<) il ne signifiait autrefois qu'un esclave, parce qu'H n’y avail point, encore de serviteurs comme ceux d'aujourd'hui. 1rs maîtres n'étant servis que par des esclaves ou (des) affranchis. » («3} V'n'r !a Π’ partie dn Traité : <35) Par ex. LU, 13, IJII, 12. (Ûrt) Luc. , 3Î. (07) Voir K»m. 1. 1 — Gal. I. 10. (08) I Cor. IV, lf> — Phil. HI, 1. (βθ) Ερ1>ϋ& VI. u. <7ΰ) IIemuf-Muue Boidox, archidiacre d’Evreux dans son livre : Dieu »eul. ou le » latin employé par le catéchisme « mancipium »> « n'rxt point rquirm que ». Il ne laisse « aucun doutt qut iioiiv xayomt escla­ ves de Jésus-Christ ». ("le nom expressif, «lit Gaston May (74), indique que l’esclave est. a fégul de tout butin de guerre, une chose conquise, prise par la force, manu captum, mancipium. Il rattache «l«uic tirs clai­ rement notre qualité d’esclave à la Kédemptioti du Christ, an droit de conquête que Jésus a ainsi acquis sur nous. ci Preuve de raison (N 73i, qui ■ h menu· temps la conclusion des deux raisons pi < · «·<Ι··ηΐ,·<. Elle est basée sur le baptême, comme nous l’avons «lit N' CS. Le Baptême nous a arraches à 1 ’empire tyrannique de Satan, pour nous remettre ><< î la légitime domination de notre véritable j»os>«>-«-nr h -n* <’lirist. Pas de milieu possible pour le chrêrien ; ou «·.·· lave de Satan, ou esclave de Jésus-Christ. Mais, de tontes façons, cette s-ion .j |’êgai‘d de Jfenx doit être sans contrainte de noire pin l. Γ’.|«· doit nous porter non seulement à reronmiJK* ρΉηριηρηΐ les droits oblimmlrnt pas par ailleurs. En d’antres termes notre Imjitêno* et notn· titre de chrétiens nous engagent «•srhives d’amour ·.» .vrrih:ms mer« ernaires, (le désir de la récompense ci-lr-te n’ist nilllr« ment à exclure de nos intentions « t de nob motifs 70 Sos XXIV. De reformatione, cap. VI) IW) Voir Bréviaire Romain, IV Nov. c leçon JÉSUS ΠΕ MAKIE 201 comme des esclaves amoureux, pii par lin effet d'un grand amour (d’un choix réfléchi, .. d une prédilection), se donnent (h Jésus de préférence . a 9 Ce que je dis absolument de Jésus-Christ, je le dis '· relativement d-· la sainte Vierge. » f”cst A dire Jésus a droit, â titre personnel, à tons res Iminnmgcs. Marie y a droit aussi, mais à cause de >| Cvn W, 1 . ! · -e:n| moi même la récompense, grande au π·1 “J1 ·' Π- 9 170) ί’ηη I, Cap. 8. 2 art. η· io. (70 Livre ΚΓ S« "g d’agir) 73 DE n* 21, P. 62 63. V UU l PARTIE. — VUAIK DÉVOTION ; SA NATL BK X’ 75 Il ne s’agit pas de similitude, il s’agit d’identité ce ne sont pas «les droits semblables, .les privilèges wnibin blés, ce sont les mêmes, numériquement les même», qui conviAuent à Jésus par nature et à cause de luimême, et qui conviennent Λ Marie par grâce et à cause de son Fils. D’où le principe bien connu des Saints et des théologiens: « Quidquid Deo convenit per naturam. Mariae convenit jxr gratiam. Tout ce qui convient à Dieu par nature, ctmtlad à Marte par grâce. » Et ainsi on rejoint le texte bhm connu, si souvent cité. d'Arnaud de Chartres, auquel le P. de Mon:fort fait aTu.’ttra: « Dans la souveraineté ou la puissance. Ja Mère rr- prut êtn séparée de son Fils. Car Marie et le Christ n’ont qu’un- chair, un esprit et un amour— LAnuté ne soutire po* de division; rite ne peut être coupée en mcaveaux. S’il y a eu deux élément» a être fusionnés ensemble, on ne peur n’us les .‘éparer maintenant à mon jugement; la gloire d? la Mere et celle du Fils ne sont K·»·· pas tant une glo.re commun \ que la même absolument » <76* « En sorte que, dit le Bienheureux. n'-ty.int tous deux « que lu même volonté cl la ni> ut< ptu* ran.·'·’, Us on( tous « deux les mêmes sujets, serviteurs et esclaves. » Et à ce point de vue, on ue |m*ih être esclave de Terre également Jésus, esclave d’amour de .h-sus. de Marie. (Voir le N ’ 77.) 75 2° Marie conduit â Jésus- ·. ■ Jésus et Marie ont lu même puissance. Se soumettre à l’un est se soumettre a l’antre. Dr plus, Marie n a qu’un but en usant de son influence maternelle a notre égard, en profitant de ce que imns acceptons volontiers son autorité*: établir dans les âmes le règne de son divin Fils. a) Preuve tirée de la conduite des sainD·. « On peut donc, suivant les sentiments des saints cl « de plusieurs grands hommes, se dire et ;.e faire V esclave ius nour. upportenons à son Fils, lui étant donnés ptir les mains d·· U Mere b aucoup plus saintement et p’. λ dignement que nom n· lui pouvons appartenir par nous-mêmes (78, ». b) Prrurc tirée du rôle que Marii a joue i l joue encore, ·< La sainte Vierge est J. moyen dont Nulre-Sciijneur ’ î est trtvi pour venir a nuits ; r est aussi h moijt n dont o nom devons nom servir jr/ut aller u lui. » C Cÿl très logique. ( outrai ttjt um radian i‘*l va­ tia (79». De plus. nous venonx déjà de l'entendre dire au Père Gibieuf. et Mtmtfort h· redira plus tard en maints endroits : Marie « n cî| pas comme let autres creatmrs. tiiirqui Iles, si “ nous nous attachions, clics p’jtirrucnl plutôt nous éloi« ijner de Dieu que de nous en approcher. » Pourquoi nous en ék*igiie raient elles? A cause «le 1 égoïsme latent. «pii est à la hast· des relations entre créatures également soumises à la cor­ ruption originelle. Marie est la pureté même; elle est toute relative à Dieu (Voir le N ■ 225). Elle ne contis<|ue pas à sou avantage les honneurs que nous lui attribuons. • ·· » ·· ·■ " " Lu /tins forte inclinaison de Marie ex/ de nous unir à JoH. -Chn. t, sun Fits; »! la plus forte inr( naison du / d- -■ ; qu'ait va mtr fj lui pur xii saint»· Mère; et c'est lui i ■ Ιι·ϋι! <>ur »·! plaisir comme ce serait faire Ironn.-m ti /.lu >ir à un roi, si pour dwnir plus parfaitemmi xc»! u ■ t cf son esclave, on se faisait esclave de In reine. » C.t) Vh· ht ri, ■ ‘ n aurait point (quoique cet esclavage soit honorable ρουι les hommes)? 205 Nous devons nous vider de ce qu’il y a de mauvais en nous (78 - 82) La formule « exclure d'amour de Jésus et de Marie » traduit exactement nos rapports avec eux. La consé­ quence de notre donation est une nouvelle prise de pos­ session par Jésus et Marie tin domaine qui leur appar­ tenait déjà, mais qui, dorénavant-, leur appartient à un titre de plus. Toutefois, cette prise de possession ne nous délivre pas des conséquences terribles du péché originel, pas plus du reste qu’elle n’est une garantie, permettant désormais à ces conséquences de se développer sans aucun danger pour nous. Les dévôts; présomptueux ’ ($8) I Rcs. IL 20. V -20υ ΡΑΚΤΓΕ. — VKAÎE DÉVOTION : gA NATÜUH î ont cru. Les Protestants aussi pour ce qui conrerue la foi du < hrist. Les _(r/> salutaires ru ont accusé â tort la vraie dévotion à .Marie. Tout au contraire, cette dévotion nous fournit le moyen de nous vider du fond de corruption que nous portons en nous memes, ou du moins d’en circonscrire les effets désastreux. Et même la meilleure parmi ton­ tes les formes de dévotion mariale, sera «elle (pii tibiis protégera le plus èfficacoment contre tous les écarts de la mauvaise nature. .Montfort décrit d’abord notre misère et su effets iN° "Ni. 1! donne ensuite les trois conditions nécessaires pour en sortir: Bien se connaître çN·· "9 et Nth. ο» Mourir chaque jour à soi même t X 81). Choisir une bonne dévotion a Marie i X 82). Inutile de remarquer que c’est là un travail très sérieux et en profondeur, inontnmt une fois de plus l’insanité de» attaques antimariales. 78 Nntro nature a été foncièrement vicié»· par le péché originel, dont il nous reste ia cmicupis» rnee. Ce désé­ quilibré j»rîinitif et cette tendance an mal ont encore été augmentés par nos péchés jM,‘rsonneN. Il en résulte trois effets désastreux. 1° « Nos meilleures actions sont ordinairement souillées et corrompues par le mauvais fond qui est en nous. » T>’elles-inémes elles éloigneraient les reLard* divins, si lions ne découvrions uu moyen de faire dispiirflltre ces souillures et de redonner à nos 1»<·ηπ··< (>-u\ vs tout le lustre qu’elles auraient dû avoir. (Voir N 1 IG-150). 2' Les grâces divines elles-mêmes. 1 ·- r-· ·" céles­ tes ou le vin de l’amour de Dieu, sont ordinairement gâtés par ce mauvais fond, connue le vin que l'on met dans un tonneau (84) qui sent mauvais, on et gâté et 0.0 f* Vtn- de Montfort rc de raÿxW· t»î< vnrlabk(«dre quatre et cinq'lé· !„l:!r -I dtfû.iv a <·ωι· Ibvr avec le -jAicree mi-trique .. »-q» h lJ NOTRE MAUVAIS FOND 207 en prend aisément rôdeur insupportable. Selon le pro­ verbe: « Quidquid recipitur ad modum recipientis rccipilt/r. Tout ce qui est reçu dans un sujet, par exem­ ple de Γί«« dans un récipient. prend nécessairement la fornie de ce sujet. La motion divine tendait à nous pousser au bien, mais notre mauvaise disposition parah'H‘ cet élan. 3 Si nous ne nous vidons pas «le ce mauvais fond. Notre·Seigneur qui est infiniment pur cl qui hait infi­ ll nhnent la moindre mouillure dans l*âinc, nous rejettera n de devant ses yeux et ne s'unira point a nous, n Et partant, nous serons dans l’impossibilité «l'attein­ dre la perfection, pui«<|ue celle ci ne «‘acquiert que par Γ union avec ce bon Maître. On remarquera que dans le 1" il «’agissait «le nos œuvres et dans le 3 il «’agit de nous-mêmes. 2e CONDITIONS NECESSAIRES VOIR SORTIR DE CETTE MISERE Elles sont au nombre «I»· trois. 1° Bien se connaître «X · 79 et soi. ("était déjà le principe de la sagesse antique : . ■·'< m·™ monnaie toi toi-même. Au principe d connaissance naturelle, qui noua découvrira déjà bien des points faibles en nous, a la simple lumière «le la raison voix de la conscience. viendra s’ajouter un principe «le connaissance surnaturelle, lu lumière du SaintEsprit », leg enseignements «pu· nous apporte une foi vive, profonde et éclairée. (Voir N ° 213.) Tout cela nous montre, comme étant la conséquence du péché «le nature et «le nos péchés personnels, soit mortels, soit véniels, quelque pardonnes qu’ils soient: «< .Votre mauvais fond, noire incapacité à tout bien « utile au salut (8û), notre faiblesse en toutes choses (eL •i nolir inconstance en tout temps (par suite de notre |H5) lx. Aillions piris· Aient es parlaient : « Notre incapacité à tout bien ». et on avait aecusv le passage d'un relent de jansen smc. L édition du centenaire, Γ.· r.1, restitue 1- texte dans son inteprbtë premh re . « Notre incapacité à tout bien itile AV SAi.CT. »> Sans le secours de la grace non-» nous pouvons faire quelque bien dans l’^n'rf naturel ^(c^ce ndrent que de la tt gale, de la vermine et de la corruption. » NOTRE 81 Ainsi, n’y a-t-il pas à être surpris, si Notre-Seigueur met le renoncement et la haine de soi à la base de notre vie spirituelle. Il est la sagesse et la miséri­ corde infinies. H m* voudrait pas imposer sans raisons un précepte dont la transgression compromettrait le salut. Si nous devons nous haïr, c’est (pie nous som­ mes réellement dignes de haine. En résumé, rien n’est si digne d’amour que Dieu, rien n’est si digne de haine que nous-mêmes, ((’!’. N" 80.) 2° Mourir chaque jour à sohmême iX° 811. selon le conseil de Notre-Seignenr (01) et la pratiqué de Saint Paul ll)2i. (’’est le côté négatif de l’ascétisme chrétien: faire le vide, renoncer, mourir. Pour obtenir résultat, ωΐ) .îcmi, Mil. 2 KO. 31. (trn 1 Cor. n 210 PARTIE. ---- VRAIE DÉVOTION : SA ΝΑΤΙ.’ΠΕ X· f<[ NOTRE NATTAIS FOND « il faut renoncer aux opérations des puissantes d,· « notre âme, et des sens de notre corps ; il faut voir « comme si on ne voyait point, entendre comme si on n'en. La Montfe du Carmel, Livre 1". (05) Ibid. chap. XIII. (9i) Montée du Carmel. Ch. HI, Trad. Chan. Hoonacrt pn. 12. p (97) « Si le srain de froment ne tombe en lcrie ...»........ . Χπί^ϊ1 C‘ SÎ6rUC· Sil raCUnt‘ U PrOdUil b0aUCOU” f™lU. - (Λ»» 211 ‘ . üco» feront touillées par notre amour propre et notre « propre eoiealé. ο Car, si elle nW I,J,S mortifiée, la nature se retrouve et Hirnuiipt phi» on nmhm tout le bien que nous aecoin||l|iKM»)S. iHhm>hs. Et comme, selon le principe: a Γ.οηιπη ex intrra cau*a, mal uni ex quocumque defectu » (98), n l ieu aura en ahomination 1rs plus grands sacrifices - ri la mrilleurrs actions que nnus puissions faire â Until moil nous null* LrowL■’nuis l>s mains vides de ■ remis rl de mérites, et... nous nauions pus une étin• celle du pur amour. »» Jusqu'à cc que les flammes du Purgatoire aient consumé tes fcorles que nous avions mêlées a :x matériaux d noir: cons­ truction splrlOtieUe »99». le, merit»- et s v v js sent, en effet, neutralisés et sont incapables de nous proeur r la gloin? céleste. D’où l’avantage de tout purifier de notre vivant. Mais œla ne s obtiendra que par h- renoncement, car la grace du pur amour n’est conimuniquéc : n ipi aux limes ntuiles d i ll. n ■'//. v, dont la vie est ca~ * chée arec JifUf-Chrùl m Du a ». KH»·. ·'! Choisir une bonne dévotion à Marie »N 82), et. précisément celle qui nous poricra le plus à cette mort A nous-mêmes, ("est le côte positif • lu traynil entrepris ci-dessus. Car il ne faut pas >e faire illusion:; on ne se vide d’une chose qu’en remplissant d'une nuire rliose. On ne se laisser;! nullement guider par les lumiè­ res ui.< ii fail*· et pratiqué du plus grand nombre Soit le plus sanctifiant. » En «l’ail 1res termes, il y a de vraies et de fausses devotions à Marie,, et il est important de ne (u-) V «r cn'une . t, cp t,,.t dite Ιχ-ηη-. 11 favl qn’c’le le soit CTltirfCT. n : y.· ir «pi'- J.c ’· il dite manvai-e, il sufllt dü moindre défaut. (J») «r. Π1, 1-' 11’.·») (· !.>, HI 2- U.VV5 ‘ H‘V PARTIE. 213 XOTKE MAUVAIS FOND S5 nécessaire de ces médiateurs est Jésus-Christ. Mais il ert lui-même le Dieu de toute sainteté. Ne sommes-nous pas indignes de nous approcher de lui? 2° Marie, Mère ,1e Jésus et la nôtre, est assez bonne pour nous aimer malgré notre misère, et assez puissante pour nous aider Aen sortir et nous faire agréer de son divin Fils. Montfort montre κ ι : 1 La nécessité d'un Médiateur en général CN* 83) ; 2° Jésus-Christ est notre médiateur de Ih'dcinption auprès de son Père (N° 84) i 3° Marie VRAIE DÉVOTION : SA NATURE N’ tromper. Mais si on en trouve une bonne, surtout une excellente, elle nous permettra d’obtenir facilement et rapidement le résultat désiré: « « « « « « Comme il y a des secrets de nature pour faire en peu de temps, à peu de frais, e( avec facilité de certaine· opérations naturelles, de même il y a des secrets dam l'ordre d» la yrdee pour faire en peu de temps, arec douceur cl facilité, des opérations surnaturelles, vider de soi-même, se remplir de Dieu, c/ il· venir parfait. Parmi cos dévotions véritables, capables de pro­ dnire cet effet, Montfort veut en découvrir une, qui constitue de ces secrets de grdee, inconnu du grand « nombre des chrétiens, connu de peu de dévôls, pratiqué « et goûté d'un bien plus petit nombre. C’est la reprise de l’idée de secret, qualifiant déjà cette méthode au numéro 21 du Traité, et surtout dans tout le « Secret de Marie >» (1011. IV. - Quatrième Vérité >4 (83 - 68) Comme le remarque Montfort (102) cette venté s ap­ puie sur celle qui précède, et cela de deux façons: 1° notre corruption nous rend indignes de paraître devant Dieu. Voilà pourquoi il nous a donné des mé­ diateurs auprès de sa Majesté. Le premier et le pins HOI) Voir rintrwlucUon historique, p. 28 (10J Fin du n* 82. On verra par ces paroles combien Montfort i hate d'arriver l'exposé de sa dévotion. Il voudrait le donner dh maintenant. Mais il en est empêché d’abord par les deux vérités fondanrntnlcs qu il dod expliquer rapidement-, ensuite par les noies d*· linetlves des vraies cft fausses dévotions, pour qu'on en choisisse une véritable, sinon la parfaite. son 1° Nécessité d’un Médiateur en general (N S3). Toujours plus parfaite parce que plus humble. cette méthode impose à (pii est conscient de son iudiffnitü positive, sous peine de se voir rejeté de celui devant (pu il kc présente. Dieu du reste. dnus sa grande nuséricorde, a ménagé entre lui cl nous une longue série de médiateurs puissants. Négliger ves médiateurs nous approcher directement de sa sainteté, serait manquer à la fois d'humilité et de respect. Ce serait faire moins decas de ce Roi des rois que l’on ne ferait d'un roi de la terre, dont on n’oserait approcher sans être présenté par quelque ami influent. un Nous avons besoin d'un médiateur auprès du Médiateur meme qui est Jésus-Christ auprès de est notre médiatrice d’intercession Fils i.X 851. Oo JesusChrist, notre Médiateur de Redcmp tion cN’ sn. Il est le seul nui soit absolument néces­ saire, plnsqu'il est le seul à avoir réconcilié dans sou Rang 1 homme avec Dieu. t’est par lui que passent taules les prières de Γ Eglise triomphante (103) et mili­ tante (101). (’’est par lui que nous devons prier nousniemes et (pie nous avons acres auprès de la Majesté divine. Nous ne devons nous présenter devant Dieu que revêtus de ses mérites à lui (IO7>). 3* Marie notre médiatrice d'intercession (V Sa et 8C>). Mais Jésus if est-il pas Dieu lui-même, aussi digne de respect que sou Vère? Partant, notre pureté est-elle assez grande pour nous unir directement à lui? Auraitil donc droit à moins de respect et de crainte, pour avoir daigné se faire notre caution et notre médiateur? ("est pourquoi nous avons besoin d'un médiateur auprès du médiateur même, et il if y a que Marie qui (103) Apoc. v. (100 Voir toute* les conclusions des oraisons. UQS) Volt raUvgoTie de Rebecca et de Jacob F 214 PARTIE. — VRAIE DÉVOTION: SA NATURE N» SG puisse remplir ce charitable office. Elle est notre sœur, puisqu'elle appartient totalement à notre nature: en elle rien d'austère ni de rebutant, rien de trop sublime ni de trop brillant. Elle n'est pas le soleil éblouissant par ses rayons. Elle est plutôt la lune dont tout l’éclat vient du soleil, mais qui tempère sa lumière et la mot il notre petite portée. C'est par elle qife Jésus Christ ’lions est venu et c’est par elle que nous devons aller à lui. En devenant Mère de Jésus, elle est devenue aussi notre Mère. Nous n’avons donc pas à craindre d’être rebutes par elle. Elle est si charitable du resto qu’elle n’a jamais rebuté personne iIihîi. Elle est si puissante que jamais elle n'a été refusée dans see demandes. Elle n’a qu’il se montrer devant son T’ils: aussitôt il accorde ce qu’elle demande, aussitôt il reçoit celui qu’elle présente. Jésus c-t toujours muon· reusement vaincu par les mamelles, les enirailles et les supplications de sa très sainte Mère ·!<».». Et ainsi s'observe la gradation voulue par Saint Ber­ nard et Saint Bonaventure: Marie. J·-us < Lrist, Dieu le Père. « Or. par la <: ci-aprè#, Cf*t l'ordre qu'on parde parfaitement. » V. - Cinquième Vérité il nous est très difficile de conserver les grâces et trésors reçus de Dieu ' ■ ' (87-89) Cette vérité s’appuie également ‘•ur i troisième, puisque la grande raison de nos (-raintes pour l’avenir est notre faiblesse dims le présent. ('"est < q r iant cet avenir que Montfort considère ici si· ί:ι·<·ηκ·ηΐ. et la nécessité de conserver, malgré tontes les d’f < plies, les (106) Voir le * Memorare » attribué h S.iint-Bcrn ,t<) (107) Tw- ce» pai-àgre v,m tm', T,r.· que 1 t . : > i !lt <],. ςΑΠΤ RrrMsn. Sera» >n infra CkUv. A^umpUcif- ,-· n™. vonxr, Sermo 2 in B. Μ. V. et Spéculera B. V. J.ci t \i ï ·· v, ;P aus-i IJO5 XIII Επ·.·>·<·|, Oetobri mente, ·>■> sept 1Syl ’ ' ' *’ 87 SS BESOIN 1>'CN PBÛTECTEL’tt 215 trésors que, grâce Λ Marie, uouh avons pn acquérir et faire valoir devant Dieu. Ces trésors, ce sont la grâce sanctifiante et les méri­ ta de nos bonnes œuvres. Les difficultés de les conser­ ver viennent d’une triple source. 1* Notre faiblesse (N· 87); 2' La malice et la ruse des démons (N ° 88) ; 3* bi corruption du monde (N° 89). Chacune de ces raison^ prouvera une fois de plus la nécessité où nous sommes de recourir à Marie. 87 1" Notre faiblesse (Ν'* 871. Elle ressort suffisamment de ce qui a été dit plus haut. Nous portoii:·. par conséquent de.» trésors très pré­ cieux dans des vases très fragiles (1Ü8). 88 I . • i I i I ■ I I I I I !| i 2 La malice et la ruse des démons iN 88i. Elles doivent d’autant plus nous effrayer que notre faiblesse est plus grande. Si un rien suffit pour nous abattre, que dire si nous avons contre nous une armée nombreuse, expérimentée, mediante et rusée, épiant sans relâche toutes les occasions de nous surprendre et . de nous dévaliser (1091 '. Ce malheur est même d’autant plus à craindre pour nous, qu’il est arrivé à de plus grands saints que nous. « .l’ai vu tomber des cèdres du Liban, disait Saint Augustin, c’est-à-dire de ces hoinmes d’une .vertu consommée, dont je ne croyais pas plus la chute possible, que celle d’un .Jérôme et d’un Jean Chrysostome ». Comment ce malheur s’est-il produit? · Ce n’est pas faute de la grâce qui ne manque à personne, mais faute d’humilité. Ils se sont crus assez forts pour garder leurs trésors eux-mêmes, et à cause decet appui, fût-il imperceptible, qu’ils avaient en euxmêmes, le Seigneur a permis qu’ils soient dévalisés. Cela ne leur serait pas arrivé, w’ib avaient connu la dévotion du Kainl Exclavaçjc. Ils auraient confié leur trésor â une Vierge puissante et fidèle, qui le leur aurait gardé comme son bien propre, et même s’en serait Tait un devoir de justice. UOB) il Cor. IV. 7. (109) Voir la l l’etri, V. 8. 216 1" PARTIE. VH AIE DÉVOTION SA NATC'BE N" 89 3° La corruption du monde (89). S’inspirant d’un beau texte de Saint Léon (110) le Bienheureux écrit : « Le monde est maintenant si corrompu, qu'il est t< comme nécessaire que les coeurs religieux en. soient « souillés, sinon par sa boue du moins par sa poussière. » Puis accumulant les images, il proteste qu’il fau­ drait presque un miracle pour n’être pas entraîné par ce torrent impétueux, submergé par cette nier orageuse, pillé par cette bande de corsaires et étouffé par cet air empesté. Mais s’il faut un miracle, la Vierge l’accom­ plira en faveur de ceux et de celles qui la servent de ta belle manière. ί ! 10) Sermo IV de Quadrag. cl mm religksa corda sordes;ere « Nrcesse eS| (je mundano pnherc ...... ......... ,η.η-1η..·-ηΒ.ηηΙ= ARTICLE II Marques essentielles de la vraie et de la fausse dévotion à Marie (90 - 114) 90 Les cinq vérités fondamentales dont nous venons de parler doivent se retrouver dans toute dévotion à Marie. En les exposant, Aiontfort songeait déjà à « sa chère dévotion » et au terme de chaque paragraphe, et parfois même plus souvent, il se permet de faire remar­ quer comment tout cela sera parfaitement réalisé dans le Saint Esclavage. Avant de suivre son attrait et de se cantonner dans l’étude de cette devotion, il songe au grand nombre de ceux (pii tout naufrage, et mettent leur confiance dans une dévotion que Marie ne peut bénir, parce qu'elle outrage son divin Fils et l’outrage elle-même. Il importe par conséquent de mettre les âmes en garde contre les fausses dévotions. Le demon est un trompeur tin et expérimenté. Tel un faux monnayeur qui ne perd pas son temps à contre­ faire les vils métaux, parce qu’ils n’en valent pas la peine il 11). le démon ne contrefait que la dévotion à Γ Eucharistie et la dévotion à la Sainte Vierge, parce qu’elles sont, parmi les autres dévotions, ce que l'or et l'argent sont parmi les autres métaux. Il sait que les hommes sont naturellement portés à avoir confiance eu Marie. Qu'à cela ne tienne! Il multipliera ses efforts (111) Voir CnASSiT, lr' nantie, p H et suiv. 1 '*xn anv*** * MX U* ’ M -18 Γ* FARTHB. — VRAIE PÉVOTIOV ; SA NATUKE S** 01 !)2 pour faire dévier cette confiance et l’attirer sur de» pratiques qui n’ont et ne peuvent avoir aucune effka· cite, et ainsi, il les entretiendra dans le péché et aug. mentem ses chances de les posséder éternelle- ment (N ° 90). 91 11 est donc très important : 1° de connaître les carac­ tères ur un fonde· ment qui est l’être, de même tout mal est fondé sur quelque bien, et toute fausseté sur quelque \érilé. S'il va une fausse dévotion à la Sainte Vierge, il faut aussi . qu’il y en ait une véritable dont elle soit la corruption. 92 Λ MAU 119 Peplus il est impossible qu’une dévotion soit fausse â tous les points de vue à la fois, comme il est impos­ sible mi mal universel d'exister ici-bus sans se détruire lui même ni3>- Il est également impossible qu’un hoiume, ai mw-luinr soit-il, fusse la guerre en même temps â toutes les vertus, car il faut nécessairement qu’il aime quelque bien. Il eu résulte qu’au lieu d’avoir une fausse dévotion iiuiverscllr, où rien ne soit bon et loin soit à rejeter, on rencontre plutôt j>enient et met les dévots superbes en av:iui <1. rnier lien. Pour le Père de Montfort, i' y a : I les devôts critiques par défaut de jugement basé sur l'orgueil de 1 esprit ; 2' h-s devôts .o ; ipub-ur par défaut de juge­ ment base sur la timidité et i’ignorance ; 3' les <1 rj·! t rien ru par manque (l'application de l’esprit aux pratiques de dévotion I les devôts />n Khinpl ut nr par faiblesse de la volonn et attache à la passion, malgré une foi très vive : G" h dévots tiif //ix/fl n t χ ii:ir siiîîr iÎa l’instabilité mitiin Ile de la corn upisreure : G" les devôts A///mrr/7cx ipii rong'-senl de leurs péchés, ne veulent pas les abandonner, mais veulent sp couvrir extérieure­ ment sons le masque de la dévotion à Marie; G1' les devôts inh rt λ·,'.·< x pères attribuent à Marie. Ne faut-il pas savoir (listing net· les élans ΟΡΟ­ toires des froides affirmations de Ι héologiens?... Comme le dit le Bienheureux, " ils ont au fond quel· que dévotion à la sainte licrf/f , mais ils gémissent des « abus » auxquels cette dévotion donne lien chez ceux qui ne sont pas uffisainincnt éclairés. Et pour supprimer plus radicalement ces ifiiis. ils sont d’avis qu’on supprime les marques de dévotion (dies-mêmes. Nous sommes déjà renseignés sut lu provenance et la réalité de ces récrimination Voici encore quelques corroborant les aftir· passages <\es « Avis Salutaire.' mations actuelles du Père de Montfort « Ne m’honorez pas comme une dôs'e subalt :n N'Indui­ sez pas en erreur les personnes simples e· ignorantes. Ne scandalisez et ne confirmez nas dans I urs err urs ceux qui sont hors de rEglise; ne faites pas retemb r s ir l’E-tl se L’ rrproche infamant de m'honorer au même titre que Dieu ». (VIH'’ ’Avis). « Gardez-vous de rien m'accorder par hyperbe' eu par excès d'zèle. Que votre louange soit simple, nen ambigu e, non expessive, non hyperbolique... Ne vous laissez pas émouvoir par les ■ S 94 i 1 ' β· Μ fausse dévotion a mauie 221 hyperboles. les phrases exc.ssivcs et les façons de parler de quelques saints ». (X’ Avis). Et pour donner une preuve tout à fait moderne et ù la peçe de cette monstrucuie idolâtrie. Hs sj contentent de tirer de U poussière du tombeau l’hérésie d s Collyndiennes. datant du IV’ siècle. (X» Avis). < Ne mettez pas votre confiance en m s Images et mcs.statudk comme le font les païens, meme si elles sont miraculeuses: aucune puissance ne leur est attachée. C. sont d s pierres. du bols, des images ou des signes. Que ceux oui mettent leur confluai·.· en elles leur deviennent semblables ». (XVII* Avis). 11 y a tjyid emment un travail de critique sérieux â accomplir pour distinguer le vrai du légendaire dans tons les récits de mi raides attribués à Marie. On n’est pas obligé de croire comme parole d’Evangile tous ceux qui sont contenus, par exemple, dans La Lègrnde dorée de Antic-J)tiinc. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut en admettre aucun, pas même ceux qui sont rapportés par des auteurs dignes de foi. ('es attaques, dit le Bienheureux « font un tort infini fi la dévotion à très saint, I i,, 7, , t , „ llt iC9 peuple* dsune manière •·φ<·,ΐ".. prth-rle d'en détruire les abus ». ^Peu après la pub.icaticn des At:r. F.erre Gr.ni/r pouvait écrire en effet dans son Apologue des dévots de la Vi rge (p dΠ>: « Vous savez que tout le inonde n’ st pas npp lé à in vie •J® vt rlupart des fidèles n témoign temoïen r.t leur A·convemr.ative,  · · tentative, Λ wet * que* la— plupart dévotion à la Mère de D.cu qu’en j évitant d s priées voca’es. pu en visitant ses églises et ornant ê 3s statues, quen statues. · t jt puis v» us Idire que. depuis que ce malheureux livre a été connu, quantité de gens ontdeisv n to.is c.s ont eu eu dei»· n d d’’abandonner abandonner to.is c.s 'xerc.ces de pxtè à cause que des person n s très doct s ont assuré que ce n'étolt que des abus... C On se faisait scrupule de récit r 1? Rosaire, les Litanies, parce c:u la Saint: Vicige. dans ce livre, ^fendait â ses dévêts de la rrier plus longtemps que Di; u. et Ç'Jc dans \ Rosaire 11 y avait dix Ave contre un Pater n. (114) § II. LES DÉVOTS SCRUPULEUX (94 et 95) (’offline le remarque le Père (’rnsset (115), il y a deux sortes île scrupules : les uns sont innocents·, les autres mauvais et pernicieux. (ilJ) Cité par DiuJ'saixrjPtH. La Marlatopto de St Alphonse Tome I W-'c W. (115) lr· Parrto, P· J9-· - ire 1 I’AHTIE. — Vtt.UE DÉkOTIO.V ; SA ΧΛΤί’ΛΚ S" Jq i?i/ e iH'e/uier e«t le propre des âmes timides à l’exct^ / les craignent d’offenser Dieu ■gravement là mi il η·ν ή même pas pêché véniel, et elles vivent à cause de cela dans un trouble d'esprit continuel. Ja1 second est Je fait de certaines âmes au jugement ( ompletement faussé. Elles se scandalisent des jwch. dilles des antres et se pernu ttent à idles iik-jiio (]es choses abominables. Elles font consister l'essentiel de la religion dans des pi’nlitpie^ indiifen ntes. et négligent complètement les devoirs indispensables. Au nombre de ces derniers *< rnpuleuy étalent les Pharisiens du temps de Nat rc Seigneur, cl sont 1rs dévots dont parle le Bienlieureiix dans cet endroit. Ils s’élèvent avec force contre la deudioti â Suinte Vierge, sons prétexte que Jons Christ d être la tin unique de route notre devotion. « f’c qu'ils disent est vrai. dans un sens υ et nous l'avons prouvé nous-mêmes lonuu nient, en établissant la première vérité fonda nient.a h*. · Hais p»/r rapport à l'application qirils ca font paur · ίικ- -her /7 deration à la très sainte licrgc. H f .-t 11 ·■* <,■’'/.·>mir, >t uu fin piàÿe du malin, sans pcb rt. d'un /dns .le à celle qui est due a N<»tr.· > -igneur. On désho­ nore le Fils en honorant lu .Mère. 1 ni .diaisse l’an en élevant l'antre. Dès lors, ils t rom-nr excessives les louanges qu'on adresse â .Marie. (n. ,ohf p;ls coûtraires l’un à l’autre. Et prier !'un. c'est prier l’autre. 95 N’est-ce pas la méthode que suit I'Eg.'i·,.. en jéritaitî r.lrc Maria? Elle bénit d’abord la Sainte Vierge ef ensuite Jésus. Non que .Marie soit pltis digne de ses bénédictions que Jésus, ni même aussi digne: « Ce qui serait une hérésie intolerable ». .Mais, ajiiês avoir béni la Mère, elle bénit plus parfaitement le |.q|s< ;1ver elle et par elle. -Marie est toute relative à léieu. (Voir le U F’ACSSE OÉVI.TION Λ ΜΛΠΙΕ X- 2251 Elle ne garde rien pour elle des louanges que iouiTlni attribuons. « Vous ne louez ni n’honorez wiicnx Uuru, que Marie arec vous ne loue et n'honoré Hifu. m Vous la bénissez d'abord. Elle accepte. mais, .lusitet après, elle Inmit Jésus avec vous. Elle lui ren­ voie toute la glluire que vous lui donnez. Et ainsi les liénédirtiotis que vous ferez monter vers Jésus, multipilées au centuple par celles que Marie y joindra, hono­ reront souverainement la Majesté divine du Sauveur. D’tiù la conclusion ttiompliab* du Bienheureux: - Disant donc arec Ions b-g vrais drrcils de la sainte . Vierge, contre tous ses four dtrôts scrupuleux : ô ■ Uar.t, vaut tirs binn rntvt Italics bs friniiies, et béni • est le fruit de votre ventre, Jésus m. Soulignons aussi la line ironie avec laquelle Montfort reproche aux dévêts scrupuleux. si soucieux, en thiOiie. de la gloire d·· Notre Soigne ir, leur manque de respect pratique élémentaire .1 su 1 égard, l’rnfes.<;mt une telle dévotion envers .Jésus, iis devraient au moins se découvrir quand ils-prononcent son nom béni. Se découvrir, Saint l’an! voulait qu’on fléchisse le genou : lu nuiiiinc desu, omne genu flectatur § ΠΙ. LES DÉVOTS EXTÉRIEURS læ Père de Montfort admettra plus tard que Tes pra­ tiques· extérieures th· dévotion sont nécessaires (N°* 226 et siliv.p .Mais elles h· sont précisément pour susciter, fiitudenir et développer la dévotion intérieure. Quiconf|li(· fuit consister la dévotion uniquement dans ces pra­ tique* extérieures, brise cette unité nécessaire et tue la vraie dévot ion. 11 n'y a A agir alors que la routine et le machinisme. Il faut dire force chapelets, entendre un grand nombre de messes. entrer dans toutes' les confréries, mais sans que Γήιηι* ait la moindre part A toutes ces pratiques. (lift) Phil. XI, w • · r ‘ JS r~& - Vj < IL s. 97 PARTIE. ----- VRAIE' DÉVOTION; SA NATURE FAÛSSE DÉVOTION A MARIE -Zo N* fç Les dépôts extérieurs ne goûtent «le ces <1<·νοίίοηΐ( que Je sensible. Ils s’y attachent tant que le sensible dure. Dés qu’il cesse, ils jierdent tout courage. « /p croient qu'ils ne font plus rien. Us se détraquent. Il; quittent tout là, ou9 ils font tout à bâton rompu ». S’ils ne travaillaient que pour eux, on leur pardon, lierait encore leur grand nombre (« le monde est plein de ces sortes de dérôts extérieurs ·>) et leur aveugle­ ment. Ils seraient les seuls û en subir les conséqueuiw, Mais en réalité ils nuisent beaucoup aux autres. 11« le» découragent par leurs critiques acerbes et l’exemple de leur relâchement: « Il n'y a pas tie yens plus critiques des personnel « d’oraison, qui s'appliquent à lintirieur comme d » l esse/iliel, sans mépriser (évidemment) l'extérieur de « modestie qui accompagne toujours la i rait- dévotion § IV. — LES DÉVOTS PRÉSOMPTUEUX (.97-100) 97 LA C’est la classe de faux «lé\‘4 plusieurs défaut». Ainsi |a dévotion ttndre ë-'T’*'' ù la fois à la dévotion critique et scrnpu/euw- "! » IZcrttT e’01'PÜSe à la dérotion s’eiX VCTtt'“ie”:,-‘««tien • volonté, de ses facultés sensibles ms-i i «· qu’extérieures. Le fondement de >1 · -loue plus exactement le même que . Ί"" "* *» y avait, en effet ainsi...,,. r 1 I · « edemment. Il sur des erreurs partielle· · il' hai** contenant ΚΖ?! ? ”?' a,'iu’nne "aie dévotion les à cette vraie dévot!?,» <’"i *”* ''““■‘•éà essentielfait donc nu’exnlicic . . "ll ""l’ ,le c<‘s ll",|lités ne contenu impbeitement 1’, d“.vautaSc aspect déjà La. qualité fondameuttU soit inférieure s’onm. Λ lCI’ Kera <|,h‘ 1:1 dévotion reste découlera de là ,Γ 1,11οη!ηΐ(· l(’·" entier. U ■nécessairement tendrè ’ ° ° est int^rieore elle sera sera nécessaiXX^'"'θ cœur y sera; elle . toutes les œuvres· θη / Par(c*qo elle se traduira dans Parce que les facnita! ï,? nécess··'ireinent constante contre laquelle la en e le:s mêmes ont une stabilité qu’elle n’enléve pasniais désintéressée, se manifi^*η< sera nécessairement amour. ' n,an>f^tant en toute occasion et par A x.. 106 107 , MS MARQUES ESSEXTIEhLES 231 V vous <· en peu de mots » chacune de ces qualités. je (jis « en peu de mots » car de plus en plus nous voyageons en pays connu. <1. * ' LA VRAIE DEVOTION EST INTERIEURE (106) * Cette qualité exige que la vrai·· dévotion ne se limite pas A des pratiques extérieure»! (prière# vocales, pèleri­ nages, jeûnes, etc...), accomplies machinalement et tains aucune application. (’es pratiques, notons-le bien, ne sent nullement exclues. Mais elles partent, d’un tout autre principe: elles partent « Je l'esprit et du cœur n simultanément; « Je l'intime qu'on fuit de la sainte 1 ierge, de la haute id· · gu on s’· *t formé· de scs gran­ deurs (\oi)a pour 1 esprit) et de l’amour qu'on lui porte » (voilé pour le cœur). A cause de cela, on traduira de toutes les façons cette estime et cet amour, Toutes les fois qu’il sera requis, on agira, on parlera extérieurement. Mais ces actions et ces paroles ne seront jdus que le relie, de nos convictions intérieures et de notre amour profond. l06i § Π. — LA VRAIE DEVOTION EST TENDRE 1107) 107 Sons ce mot est tn rêe voir les numéros (difficultés, épreuves, 153-154) etc...). dO Enfin: conclusion générale englobant tout de nou· veau: « En tous ses maux di corps et d’esprit, Marie est son recours ordinaire ». Voilà ce qui peut s’appeler une dévotion tendre et une confiance d’enfant. Voyez-le ce petit enfant: il hésite entre deux chemins à prendre: il est éclairé par sa mère; il s'engage dans un mauvais chemin pour n’avoir pas su hésiter: il est ramené par sa mère dans la bonne voie; il est tenté, il est faible, il tombe, il se décourage, et toujours sa mère vient a son secours’. Quelquefois aussi il a peur des ombres, mais sa mère le rassure; ou bien il souffre et sa mère le console. N’est-ce pas à la fois très charmant et très sérieux!... § III. — LA VRAIE DÉVOTION EST SAINTE (108) 108 <( Troisièmement la vraie dévotion à la sainte Vierge est sainte, c’est-à-dire qu’elle porte une âme à éviter le péché (côté négatif de la sainteté:) et à imiter les ver- SBS «AUOVBS ESS^^U-BS 233 icôté positif de la sainteté). ΊΓ «»'«·.! '.Ser lis saint» en elIet’ d’imi' p* & '"rtile i#s"" d ’ ’hon° u’Ûs rer nous ont donnés. 'S * -·nples ‘1 a fait un rapprochement £ °*^Ædu Camel, telle qu’elle est rére tre la itf^^Jsaint loan de la Croix dans ses deux livres >■'108 (L“*d7x vertus de la Suinte Vierge, telle {inu»èrutiou » au N 108. Pour arriver à Dieu qui qu’^^JX'et de la montagne et qui est sou tout, habite le e°" ft.xeJnple de Marie, se dépouiller de tout, j-ânie veut, ct marcher par le sentier aride et Î.urr<8onduisant' jusqu’à lui. Le premier sentiment Hit en elle par la conscience de son néant et de f Majesté divine, est un sentiment d'humilité pro· f idc Elle essaiera de s’y établir. Puis elle renoncera • ux lumières de Par 11 >æ participation très Jrimle à la foi t ire de Marie. Elle renoncera à sa pro­ pre volonté, par une obéissance aveugle. Sachant lu’elle ne peut rien faire par elle-même, elle priera continuellement pour obtenir le secours divin. Elle se défiera des créatures qui l’entourent et pratiquera la mortification universelle, et, comme si cette purifica­ tion active ne suffisait pas, elle réclamera le secours de Faction purificatrice de Dieu pour obtenir une pureté divine, Λ l’exemple de Marie Immaculée. Ainsi purifiée activement et passivement Pâme essaiera d’imiter la chanté ardente de Marie. Mais arrivée à ces hauteurs elle ne désirera plus, comme Jean de la Croix, que mourir et être méprisée pour Dieu, et elle pratiquera lu patience héroïque de la Heine des Martyrs. Et quand elle sera arrivée à souffrir le sourire aux lèvres, elle reflétera quelque chose de la douceur angélique de Marie, et sur le Carmel mystique régnera le divin silence décrit par Jean de la Croix : silence des sens et des passions; silence des idées et des goûts propres; silence des recherches personnelles et de l’activité indi­ viduelle, même dans les choses spirituelles; silence enfin du monde et de toute créature. Et ainsi s’établira des cette vie dans une âme la divine sagesse. Au-dessus de cela, il n’y a que les noces éternelles. « Ce sont là les dix principales vertus de la sainte icrge ». Et leur reproduction dans une âme est le ♦ (12J) Reaina dei cuori, Février et Mars 1M4. PAKTIE. — VHAIE DEVOTION: SA NATUKE SJBS MAKQÜES ESSENTIELLES N* 109 résumé de toute lu vie ascétique et mystique. Nouh en retrouverons bientôt N» 119. - LA VRAIE DÉVOTION EST DÉSINTÉRESSÉE (HO) sô1WS^u;': > 'NCHÏVîUHÔl. 900 VRAIE DÉVOTION CONSTANTE ( 109 ) dévotion est ciin.Jlanh·, c’est-à-dire: elle affermit une àme dans la b< aa.· voie où elle l’a lancée et elle la porte à ne pas quitter facilement scs prati­ ques de dévotion. Ces pratiques étant inspirées, avonsnous dit par une conviction intérieure profonde et non par un entraînement pas sagcr de la piété sensible, elles sont déjà par là même t l'a loi île bien des brus· (pies écarts dans les degrés de J.r ferveur. La vraie dévotion pousse également une âme à lut­ ter contre tous les obstacles opposes à cette constance; c’est-à-dire : a l contre le démon et ses tentations variées jusqu’à l’infini; bi contre le monde avec ses modes et sè.$ maximes, préconisant un changement per­ pétuel. pour varier le plaisir: cj contre la chair avec ses ennuis et ses passions, se rassasiant vite de son pre­ mier objet et se portant violemment vers un autre. Malgré ces sources multijdes d’appel à la variété, l’âme reste ferme dans sa dévotion. Elle n’est ni changeante, ni chagrine» ni scrupuleuse, ni craintive. Cependant comme elle n’est ni impeccable, ni pur esprit, il peut lui arriver quelquefois de tomber dans une infidélité plus ou moins grave, ou de n’éprouver que plus ou moins ou même pas du tout de dévotion sensible. Mais. « si elle tombe » elle ne reste pas par terre « elle se relève » promptement « en tendant ta main à sa bonne Mère ». Et « si elle devient μη* 'qu'elle mérite d ' tre servit., et I>ieu seul en elle. Il ·■ n aime pas Marie précisément parce qu'elle lui fait du «bien, ou qu’il en espère d>lle, mais seulement parce n qu'elle est aimable. » C est 1 amour de bienveillance à son plus haut degré. · Par suite de ce désintéressement, le vrai dévot de Marie restera parfaitement insensible à la présence ou à 1 absence de la suavité ou de l’aridité, qui. ordinaire­ ment, se succèdent alternativement dans la série indé­ finie de la vie dévote pratique. Il n’est pas plus enthou­ siaste dans les moments de ferveur. Il n’est pas plus déprime dans les moments de sécheresse. Il aime autant Marie sur le Calvaire qu’aux Noces de Cana. Qu un tel dévot est agréable à Dieu et à Marie! Mais aussi qu’il est rare! Pour qu’il le soit moins, Montfort a pris la plume, et il essaie de consi­ gner par écrit les principes de direction spirituelle qui lui ont si bien réussi pendant de si longues années. Dans les numéros suivants (111 à 114), le Bienheu­ Ill reux se laisse prendre par l’idée qu’il vient d’émettre, 112 à savoir: le concours prcéîeux et efficace que son livre apportera à la formation de vrais dévôts à Marie. Ce livre peut y concourir malgré ses imperfections. Montfort dit beaucoup de choses sur Marie, mais il en nasse une infinité d’autres, soit par ignorance, soit par * Π° PARTJ E. — PARFAITE DÉVOTION * NAT tJ It B N° ir 12·! est obligé par office d’appliquer les fruits de la Wee à ceux qui lui eu ont fait la demande et lui ont reinun honoraire. Il n’a pas à s’inquiéter. Cette applicati/ est un acte de son ministère. II n’y a que lui qui pUj.°n la formuler. Dit-il la messe aux intentions de la Sainu Vierge? Il doit en appliquer les fruits aux intentio^ que Marie elle-même désire voir aboutir. Il ne peut lain ser à la Vierge le soin de faire cette application, sou« peine d’invalidité. Il ne fait donc cette offrande, comme dit le Père de Montfort, « que selon l’ordre de Dieu et les devoirs de son état ». 2° La consécration du Saint Esclavage s’adresse tout ensemble à la Très Sainte Vierge et à Jésus-Christ; à la Très Sainte Vierge comme au moyen parfait, choisi par Jésus-Christ pour s’unir à nous et nous unir à lui; à Notre-Seigneur comme à notre dernière fin, notre .Rédempteur et notre Dieu. Il n’est donc pas nécessaire de faire deux actes d’offrande différents. Le même inclut les deux points de vue. En réalité, la formule composée par Montfort les met suffisamment en évi­ dence l’un et l’autre et avec la hiérarchie indiquée ici même. Il y a cependant des formules brèves s’adres­ sant à Marie seule, par exemple : « Je suis tout à vous, ma bonne Mère, et tout ce que j’ai vous appartient ». Elles expriment exactement le même sens. Marie conduit nécessairement à Jésus ceux qui se donnent et s’abandonnent à elle. IIÊSOVATION DES VŒUX DU BAPTEME article ii Parfaite consécration à Marie arfaite rénovation des vœux du baptême (126-130) .Ο***-'* . La seconde équation établie au numéro 120 concerne l'identité existant entre parfaite consécration à Marie et parfaite rénovation des vœux du baptême. « J’ai dit que cette dévotion pouvait fort bien être appelée une parfaite rénovation des vœux et promesses du bap­ tême. » Le Bienheureux montre successivement : 1° quel est le rapport entre les vœux du baptême et la consécration mariale (N ° 126) ; 2° l’oubli que les hommes manifestent des engagements de leur baptême (N° 127) ; 3° la néces­ sité de les leur rappeler par la rénovation de ces vœux (NOb 128-129) ; 4° et par conséquent l’opportunité delà consécration mariale (N ° 130). § 1. — RAPPORT ENTRE LES VŒUX DU BAPTÊME ET LA CONSÉCRATION MARIALE Ce rapport se traduit par une plus-value de la consécration, Idle contient éminemment tout ce que contiennent les vœux du baptême et elle y ajoute des éléments très appréciables. « Tout chrétien avant son baptême était V esclave du « démon, parce qu’il lui appartenait. » (Voir N ° 68). Domination tyrannique et de fait, mais qui ne consti­ tue aucun droit pour Satan. 9 1 <·2»!ΕΕ1ΕίφΙ,2<ΙΜΙΙπ_,η,Η,Π,1ΙΙΠ·ΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙ|ιπ|Ι|Ι||1|||)| ARTICLE ΙΠ Différentes modalités pratiques de la vraie dévotion (115-119) Pourvu que les qualités essentielles de la vraie dévo­ tion soient présentes, pourvu qu’elles soient toutes pré­ sentes, car bonum ex integra causa. malum autem ex quocumque defectu (125) plusieurs modalités différente? s’offrent dans la pratique de cette dévotion, les unes bonnes, les autres meilleures, les autres parfaites. Cha­ cun sera libre de choisir la forme (pii lui agréera le plus. Ainsi, pour arriver au ciel, chacun n’est-il libre soit de mener la vie simplement chrétienne, soit d’entrer en religion, et, parmi les différents ordres, de choisir celui qui lui paraît le plus austère'/ La liberté consiste à choisir l’une ou l’autre forme. Mais il faut nécessairement en choisir une. Il est requis, en effet, d’avoir des pratiques de dévotion, an même titre qu’il est requis d’avoir de la dévotion. Car la dévotion ne peut exister sans ces pratiques. Montfort prouve plus loin, il propos du saint esclavage, la raison d’être de ces pratiques et de la division en pratiques extérieures et en pratiques intérieures. Les unes et les autres joueront dans la dévotion le même rôle que, res­ pectivement, le corps et l’âme dans le composé humain. (125) « Pour qu'une chose soit dite bonne, il (nul qu'elle possède toutes les qualités. Pour_.flu’elle soit dite mauvaise, il suffit d’un défaut. » i I | y· 113 PKATIQVES DE VKA1E DEVOTION 239 Il donne d’abord les pratiques communes à toute mir dévotion. Puis il annonce simplement la pratique parfaite dont tout le reste de l’ouvrage s’occupera désormais. SECTION Pro Les pratiques communes à toute vraie dévotion (115-117) § I. — PRATIQUES INTÉRIEURES « Voici les principales en abrégé >»: 115 1° « L'honorèr comme la digne Mère de Dieu, du culte d h yperd a lie, c'est-à-dire l’estimer et honorer par-dessus tous les autres saints: — a) comme le chef· dœucrc de la grâce (qu’elle possède en plénitude) et bi comme la première après Jésus-Christ: vrai Dieu et irai homme » (dont elle est la Mère). <’e sont les deux princijiales raisons du culte d’hyperdulie. 2" « Méditer ses vertus, ses privilèges et ses actions », pour y conformer notre vie. dans la mesure du possible. 3° « Contempler scs grandeurs » : maternité divine intégrale et royauté universelle. •1° « Lui faire des actes d'amour, de louanges et de reconnaissance ». 5° « L’invoquer cordialement » et avec confiance. G0 « S'offrir et s'unir à elle » ce qui est déjà une ébauche de la consécration du saint esclavage. - -40 I1* PARTIE. --- VRAIE DÉVOTION : SA NATURE Noi 116-117 7° « Faire ses actions en vue de lui plaire », et «vrtout: 8° « Commencer, continuer et finir toutes ses ac.ioni par elle, en elle, avec elle et pour clic afin de Jet fain par Jésus-Christ, en Jésus-Christ, avec Jésus Christ et pour Jésus-Christ notre dernière fin ». Plusieurs de ces pratiques entrent les unes dans le* Ui «autres, et, de plus, bien qu’étant formellement inté­ rieures, ou partant de l’intérieur et de l’usage des facultés intérieures, elles se traduisent naturellement par le culte extérieur, soit privé soit public, et infor­ ment toute notre vie chrétienne. La plupart se retrouveront intégralement dans le saint esclavage, surtout le 8 . comme le Père de Montfort lui-même en fait la remarque, « Nous expliquerons plus loin cette dernière pratique ». § IL — PRATIQUES EXTERIEURES (116-1171 IJ y en a un grand nombre. Le Bienheureux en cite quelques-unes en suivant le livre parfait 1e βίνθ«ο·> (Ν..?Κ 22g. I I • · · · NATURE DE LA PARFAITE DEVOTION Montfort lui-même résume ainsi la nature de cette dévotion : « Toute notre perfection consistant à être conformes, « unis et consacrés à Jésus-Christ, la plus parfaite de « toutes tes dévotions est sans difficulté celle qui nous i J 1 _ ÉTENDUE DE LA PARFAITE CONSÉCRATION A MARIE F ' La deuxième vérité fondamentale nous a appris la nature réelle de nos rapports avec Notre-Seigneur et sa siinte Mère: ce sont les rapports d'un esclave avec sou maître ou sa maîtresse (Xe· 69-77). Elle a insisté tout spécialement sur les différences entre le serviteur et l’eecMve (N· 71). De même que le Bienheureux n’uvait pas fait alors l’application pratique à la dévolion du Saint Esclavage (voir p. 198, fin du 3°) ; de même il ne relie pas explicitement l’application actuelle à la théorie qui précède. Il suppose ses lecteurs capa­ bles de reconnaître eux-mêmes le lien existant entre l’un et l’autre passage. I I . ' A la lumière de cette remarque voyons : A) Le détail de cette consécration. B) Quelques explications concernant les bonnes œuvres spécialement. A. — DÉTAIL DE LA CONSÉCRATION (N ° 121) Il faut donner à Marie: 1 « Notre corps avec tous ses sens (externes et internes) et ses membres », considérés comme prin­ cipes de toute opération appartenant à la vie végétative et sensitive, et servant à la vie intellectuelle. - « Notre âme avec toutes ses puissances », égale­ ment considérées comme, principes de toutes les opéra­ tions appartenant à notre nature intellective et humaine, c’est-â-dire sortant soit de l’intelligence, soit do la volonté, et, pour cette dernière, émises par cette faculté elle-même ou commandées par elle, et exécutées par les autres puissances. Par ces deux premières donations, notre nature humaine tout entière est consacrée à Marie. C’est la donation de l’arbre, pas encore des fruits. 3° « Nos bierts extérieurs, qu’on appelle de fortune, présents et à venir. » C’est la réalisation d’un des sacrifices imposés à l’esclave: tous les biens qui lui appartiennent pu qu’il peut acquérir dans la suite, ir • i.io .ir’r’Vi i<( · itï . .♦! .1.1 λιϊΓηΙ ;is i<\·’ partie. PARFAITE DÉVOTION." SA SΛ TUHE N· sont la possession de son maître. Sacrifice déjà péiri. oie, bien qu’il ait comme objet des choses extérieur# Et de plus, la quantité peut être plus ou moins frunde l’acte de renonciation, au point de vue subjectif, ^r.d aussi difficile et le mérite sera aussi grand. Cepeudaut comme ces biens extérieurs s’ajoutent pour ainsi dire â la personnalité humaine, pour la continuer au-delà de ses limites essentielles, plus la quantité en sera grande, plus la valeur objective du sacrifice sera codai· dérable. a Nos biens intérieurs et spirituels, qui sont non mérites, nos vertus et nos bonnes œuvres passées, pré­ sentes et futures. » Autre conséquence de sa position; l’esclave travaille uniquement pour son maître. fruit de ses labeurs ne lui appartient pas: il appartient à celui dont il est l'esclave. Sacrifice tellement difficile, que nulle congrégation, ou nul ordre religieux n’a osé l’imposer â ses membres. (Voir N° 123.) Montfort développe surtout ce (piatrième élément, qui est la caractéristique de sa dévotion. « En deux mots, dit-il, (il faut lui donner) tout ce que nous avons dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce »: La grâce, en effet, est en nous présentement un prin­ cipe d’actions surnaturelles et de mérites pour le ciel, soit par elle rnéme, soit par les vertus infuses qui l’ac­ compagnent. Ces actions et ces mérites doivent aussi être consacrés à Marie. Puis « tout ce que. nous pou­ vons avoir à l’avenir, dans l’ordre de la nature, de la grâce et de la gloire ». Voila que notre bonheur céleste lui-même fait, par avance, ΓοΙ/jet de cette consécration, avec les actions excellentes de connaissance et d’amour . qui rempliront l’éternité. Bien n'échappe vraiment â la i portée de cet acte, qui doit être u sans aucune réserve, I pas même d’un denier (3°), pas même d'un cheveu (1°), I pas même de la moindre bonne action (-1°). I Cette offrande, comme celle do l’esclave, est: a) Illimitée dans la durée: « et cela pendant l’éternité ». Dès lors qu’elle comporte l’âme immortelle et les dons de la grâce et de la gloire, la mort naturelle qui met un terme à l’esclavage humain, n’en met pas à l’esclavage d’amour. Au contraire, elle le stabilise dans l’immobilité du perpétuel présent. b) Absolument gratuite: « et cela sans prétendre (comme un droit) ni espérçz (comme une marque de -------------------- .· -· . f | I ' I j s. 122 PARi’.UTE CONSÉCRATION A MARIE Mntéde la Souveraine, mais toutefois provoquée par la Znfttioa de l’esclave), aucune autre récompense de son offrande et de son service que l’honneur d appartenir -d Jésus-Christ par elle et. en elle, quand cette aimable maîtresse ne serait pas, comme elle est toujours, la plus libérale et la plus reconnaissante des créatures ». On sâlt bien que l'on sera récompensé, mais ce n’est pas pour cela que l’on se consacre. On le ferait avec autant d’empresseineut et autant d’amour aucune rétribution A espérer. EXPLICATIONS CONCERNANT LES BONNES ŒUVRES (122) « Ici il faut remarquer qu’il y a deux choses dans les bonnes œuvres que nous faisons, savoir: la satisfaction et le merite. Autrement (dit] la râleur satisfactoire et imperatoire et la valeur méritoire. » Distinction impor­ tante, en effet, pour savoir ce que nous pouvons donner à Marie et dans quel but nous pouvons le lui donner. 1° Définition de chacune de ces valeurs. a) » la valeur satisfactoire d'une bonne oeuvre, c'est une bonne action en tant qu’elle iaLLsfait à la peine due au péché », en tout ou en partie, pour ceux qui vivent encore sur la terre, comme pour les âmes du purgatoire, aux uns par mode de rémission, aux autres par mode de suffrage. h) — « in valeur impétratoire d'une bonite œuvre, c'est cette même action en tant qu’elle obtient quelques nouvelles grâces. » Il ne faut pas confondre valeur impétratoire et impétration, la valeur s’attache à un acte et exige une rétribution, soit en stricte justice, soit de simple convenance. L’impétration est une force découlant de la prière et s'appuyant sur la bonté de Dieu et sur ses promesses. La première n’est jamais frustrée. La seconde n’obtient pas toujours la grâce sollicitée. c) — / IT ΖΜΠ77Ε. — ΡΛΛΡΑΙΤΕ OKVOT/O.V .* SA SATCKK .*· • Λ ?cns de a Marie. donation de nos bonnes œu»re, 1 Sous donnons tout à Marie, par le fait de Dofrg consécration du Saint Esclavage. 11 y a rependunt imp distinction pour ce qui concerne le but final de noir» donation. '1 '■ Vu'* V ' K Ί 1 .au» -’Γ 900 sndo a) Les mérites étant strictement personnels, sont par là même incommunicables. Notre-Seigneur seul a pu nous communiquer ses ipérites, et se faire notre cau­ tion auprès de son Père en toute justice. Car, pour réa­ liser cette application, il faut posséder un pouvoir non seulement sur lu personne. mais sur la nature ellemême. Cela n'est donné qu'a Dieu. et à Notre-Seigneur en tant que Dieu il). Si donc nous remettons à Marie nos mérites, nos grâces et nos vertus, ce n'est pas pour qu'elle les communique à d'autres, ni pour qu’elle se I les approprie, c’est pour qu'elle les conserve, augmente I et embellisse. (Voir la cinquième vérité fondamentale, I N°* 87-89). Qu’elle nous rende réellement de tels serI rices cela sera établi aux numéros 146-150. fl b) La t'a leur xat ixfactoire et impétratoirc de nos bonnes œuvres peut être appliquée soit en notre faveur, soit en faveur des autres. Nous l’abandonnons à Marie, pour qu’elle la communique à qui bon lui semblera et pour la plus grande gloire de Dieu. Et comme nous donnons à la Sainte Vierge, non seulement ce que nous avons déjà, mais ce que nous pouvons avoir à Γα venir, nous englobons, semble-t-il. même la valeur satisfactoire des prières que Γοη fera pour nous· après notre mort. Nous ne pourrons en profiter que selon la volonté de Marie. C’est comme si nous renoncions à un héritage en faveur d’un autre, (pii se chargerait désormais de pourvoir à nos besoins (5). Du reste, cela ressort clttirement de la nature même de l'esclavage. Le maître n’est-il pas libre de disposer à son gré des biens que. son esclave lui apporte?... (4) M.M.D. n’ 282. (5) Voir A. LHOVMUD, La Vie spirituelle, p. -250. F, I I I I I I I | I I I j | I fl CONSÉCRATION A MARIE j n> _ C’EST LA MEILLEURE FAÇON de se consacrer a jêsus lulmême (123-125) pj Ceci est prouvé d’abord par l’étendue deToffrande: ’ « Tout ce qu'on peut donner ». Aucune réserve absolu­ ment. C'est prouvé ensuite par la manière dont se fait cette offrande et qui est la plus parfaite, « puisque c'(.U par les mains de Mario ». Ceci, si on considère la consécration du Saint Esclavage en elle-mOtne. Si maintenant on la compare aux autres dévotions ■celles-ci n’exigent qu'une partie de notre temps, une partie de nos bonnes œuvres, une partie de nos satis­ factions celle-là abandonne tout, jusqu’au droit de disposer des satisfaction gagnées par les bonnes œuires. Les congrégation et les ordres religieux obligent a renoncer aux biens du inonde par le vœu de pauvreté, aux biens du corps par le vœu de chasteté, à sa propre volonté par le vœu d’obéissance, parfois aussi à la liberté du corps par le vœu de clôture. Mais aucune n oblige à sacrifier le droit que l’on a de disposer de ses richesses spirituelles. Cette dévotion exige le plus grand détachement possible de ce que le chrétien a de plus précieux et de plus cher: ses mérites et ses satis­ factions (6). Ainsi, de toute fac on. cette consécration à Jésus par les main de Marie est la plus parfaite de toutes les consécration dont le Sauveur puisse être le bénéficiaire. Remarques, 111 Petto consécration met l’esclave d amour dans l'impossibilité de disposer de quoi que ce soit. Cependant, il peut et il doit s’acquitter des obli­ gations de son état, celles-ci comporteraient-elles l’ap­ plication de la valeur satisfactoire et impétratoire de ses bonnes œuvres. Un prêtre, par exemple, qu’il ait été ordonné avant ou après sa consécration à Marie, (6> Ixs vœu héroïque lui-même n'est pas comparable à cette consé­ cration. En principe, il n’abandonne, au bénéfice des Unies du I urtratoire, uue la \a|cur sattefacMrc des bonnes oeuvres et des prières. Ceux qui on! prononce ce vœu ne; doivent pas y voir un obstacle ù la conséd’appliquer cette valeur aux âmes cration Marie sc chargera elic-mvine i du Purgatoire. Et elle le fera.. comme .tout le reste» pour la plus grande gloire de Dieu, et le iplus grand avantage de ces âmes (Voir n’ 132.) 256 <^θΟή IIe PARTIE. — PARFAITE DÉVOTION 8a natuum n* 121 est obligé par office d’appliquer les fruits de Ja iHtofe à ceux qui lui en ont fait la demande et lui ont rende un honoraire. Il n’a fias à s’inquiéter. Cette application est un acte de son ministère. Il n’y a que lui qui pnisee la formuler. Dit-il la messe aux intentions de la Sainte Vierge? Il doit en appliquer les fruits aux iutentiow que Marie elle-même désire voir aboutir. Il ne pent lais­ ser· â la Vierge le soin de faire cette application, sont peine d’invalidité. Il ne fait donc cette offrande, comme dit le Père de Montfort, « que selon l'ordre de Dieu et les devoirs de son état ». 2° La consécration du Saint Esclavage s’adresse tout ensemble à la Très Sainte Vierge çt à Jésus-Christ; à la Très Sainte Vierge comme au moyen parfait, choisi par Jésus-Christ pour s’unir à nous et nous unir à lui; à Notre-Seigneur comme ù notre dernière lin, notre Rédempteur et notre Dieu. Il n’est donc pas nécessaire de faire deux actes d'offrande différents. Le même inclut les deux points de vue. En réalité, la formule composée par Montfort les met suffisamment en évi­ dence l’un et l’autre et avec la hiérarchie indiquée ici même. Il y a cependant des formules brèves s’adres­ sant il Marie seule, par exemple : σ Je suis tout à vous, ma bonne Mère, et tout ce que j’ai vous appartient ». Elles expriment exactement le même sens. Marie conduit nécessairement à Jésus ceux <|ui' se donnent et s’abandonnent à elle. Bteovxnos m» 'ŒUX ou battîmb „ liV I article II Parfaite consécration à Marie égale parfaite rénovation des vœux du baptême (120-130) La seconde équation établie au numéro 120 concerne l’identité existant entre parfaite consécration à Marie et parfaite rénovation des vœux du baptême. « J’ai dit que cette dévotion pouvait fort bien être appelée une parfaite rénovation des vaux et promesses du bap­ tême. » Le Bienheureux montre successivement: 1° quel est le rapport entre les vœux du baptême et la consécration mariale (N ° 1261 ; 2 l’oubli que les hommes manifestent des engagements de leur baptême (N 127) ; 3” la néces­ sité de les leur rappeler par la rénovation de ces vœux (N°* 128-129) ; 4° et par conséquent l’opportunité de la consécration mariale (N° 130). § 1. — RAPPORT ENTRE LES VŒUX DU BAPTEME ET LA CONSÉCRATION MARIALE Ce rapport se traduit par une plus-value de la consécration. Elle contient éminemment tout ce que contiennent les vœux du baptême et elle y ajoute des éléments très appréciables. « Tout chrétien avant son baptême était, l'esclave du « démon, parce (ju il lui appartenait. » (X oii N 6S). Domination tyrannique et de fait, mais qui ne consti­ tue aucun droit pour Satan. K II « Il a dans son baptême, par sa bouche propre (s'il était adulte) ou par celle de son parrain et de sa mar­ raine (s’il était incapable de le faire lui-même) renoncé solennellement à Satan, à ses pompes cl à tù œuvres, et a pris Jésus-Christ pour son maître cl fljU. l erain Seigneur, pour défendre de lui en qualité d’en­ clave d’amour. » (Voir N“ GSJ 3* Elle lionne à Jésus par Marie meme la calcul Mtitfocloiro et impetra to ire de nos bonnes a uiies, ce. que ne fuit pas la consécration baptismale. Après le luiptêmc on reste libre d’appliquer à qui l’on veut la valeur de ses bonnes œuvres. Apres la consécration du saint esclavage on ne possède plus cette liberté. Celle-ci honore donc plus Noire-Seigneur que celle-là. Cette reconnaissance des droits réels de .légua unr nous se trouve également dans la consécration mariale, car « on renonce, [comme il est marqué dans lu formule « de consécration [composée expressément pur le Père « de Montfort] ) au démon, au monde, au péché et d «oi« même et l'on sc donne tout entier à Jésus-Christ a (7) mais tout cela « par les mains de Marie ». § 2. — OUBLI QUE LES HOMMES MANIFESTENT DES ENGAGEMENTS DE LEUR BAPTEME Donc, dans la consécration «lu Saint Esclavage, nous avons éminemment tout ce «pii se trouve dans les vœux du baptême. · Mais, de plus, cette dernière oîïre trois avantages considérables, lui assurant la priorité comme impor­ tance et comme efficacité: ‘ i, comme la 1° Elle nest pas faite par procuration plupart du temps sont pris les eiigag ments du baptéme Celui qui se consacre a Marie h· fait en pleine ‘ Jspontanément '· * connaissance de cause, et volontairement. Les engagements comportés par cette consécration, étant pris consciemment et délibérément, ont plu» de chance d’être plus fidèlement observés. 2° Elle s'assure expressément la médiat ion de Marie, avec tous les avantages attachés a cette médiation, concernant la gloire de Dieu, notre défense contre nous-mêmes et notre persévérance dans nos lions senti ments. Or la consécration incluse dans le baptême s’opère bien, si Ton veut, avec l’intervention de Marie. Car Marie est Médiatrice universelle et on n'a pas besoin de recourir à elle expressément, pour qu’elle intervienne efficacement. Mais le recours explicite rend son intervention plus intime et plus féconde. C’est l’avantage de la consécration mariale. 259 RÉNOVATION DES VŒUX DU BAPTÊME PARTIE. — PARFAITE DÉVOTION : SA natuuij X‘ (127) I 1« ÉTENDUE DE CES ENGAGEMENTS 127 Ils comportent un aspect positif et un aspect négatif. « ai Aspect négatif. «· /.··.< hommes, dit Saint Tito« mas (Si, font vau au suint baptême «le renoncer au « diable et à sqs pompes ,, c'est-à-dire aux fêtes, spec­ tacles et autres moyens que le démon organise pour perdre les âmes: u In baptismo rorent homines ubro κ nuntiare diabolo et pompis ejus ». Ce texte est tiré d’une objection proposée par Sa’nt Thomas, mais il exprime une vérité: Il est nécessaire pour se sauver di renone.r au démon et à ses pompes. Comment cette renon­ ciation peut-elle être l’objet d’un vœu dans le baptême? Le vœu n’a-t-il nas comme objet une chos? libre?... Et- le saint docteur répond, après avoir tait toutes les distinctions dans l’arLcle: « Celte rcnonc.ation est dn nécessité de salut, mais elle n’en est pas moins volontaire et libi’2, de la même liberté que le salut lui-même. Elle peut donc être l’objet d’un vœu dans le baptême. b) Aspect positif, il est exprimé par Saint Thomas au même endroit à la suite du texte précédent: « Et fideni Christo servare », ils font aussi vœu de fidélité au Christ. · ■ (7) Le saint misslomplre distribuait sions, un a Contrat d’alflBice avec Dicu » en souvenir de ses mlsqui contenait celle formule mot pour mot. w t (8) IP IV q“- LXXXVlll, art. 2, V objection et lr· répons·. 12î 2G0 η’ partie. — parfaite dévotion: sa natcke Μ· 127 Le Père de Montfort tire la même vérité d’un texte de Saint Augustin: « Votum maximum nostrum qutt vovimus nos in Christo esse mansuros » (!)). Il ne suffit done pas de renoncer au démon, il faut aussi se donner â Jésus-Christ. On ne se vide d’une chose qu’en se remplissant d’une autre chose. Un ne w; vide de l'esprit du monde qu’en se remplissant de l’es prit de Jésus-Christ. Après avoir constaté cette vérité navrante, le Bien heureux en donne la raison : Et maintenant la raison de cet oubli, la voilà : c’est que : personne ne ratifie par soi-méme le contrat d'al" Hance qu d a fait avec Dieu par scs parrains et ses « marraines. » n | i J 1 | I I ! I 3° FRÉQUENCE DES TRANSGRESSIONS Combien peu, en effet, ne donnent pas la priorité a Satan sur Jésus-Christ, en commettant le péché mor­ du Epfst. 50 ad Paullnum. < Notre plus ?ranV e en mettant λ «a place une ligne du teate de mnmo'ni1*3*’ lc ,out 4nc°mPréhensil>)e. Nous Insistons en ce moment sur la seconde partie du tei4e reconstitué. ... Ft cria suffit pour que le vœu du baptême soit gra iie.it enfreint. Mais combien d’autres n'ont de cltréficu que le nom et vivent absolument comme » lis n avalent pris aucun engagement? « D'où peut venir ce dérèglement universel, sinon de .. l'oubli ou l'on, vil dxs promesses et engagements du a saint baptême ? » Elle est affirmée par Saint Augustin: « Votum maximum nostrum » notre pins grand vœu, et par les canonistes: « Praecipuum votum est quod in baptismate facimus ». Je vœu principal est celui «pie nous faisons dans le baptême. Cette inipoi*. tance résulte de l'impossibilité d’atteindre notre fin dernière, si nous ne somnies pas fidèles A ce vœu. La matière des autres vœux est le plus souvent de surérogation. Us ont pour but de nous conduire plus sûrement et plus parfaitement au bonheur céleste, La matière du vœu du baptême est indissolublement liée à ce bonheur. Pour pouvoir en jouir un jour, il faut au moins faire cela. Et si le salut lui-même ne devait pas être atteint par Je libre effort de notre volonté, les moyens qui y conduisent ne pourraient être dits libres et volontaires, tellement ils sont en connexion nécessaire avec lui. D’où l’obligation on nous sommes d’observer ce vœu. ou du moins de nous remettre dans la bonne voie, si nous avons eu le malheur de nous en « Cependant qui est-ce qui garde ce grand vœu? Qui « est-ce qui tient fidèlement !s promt· ,.vj du saint bap« tême ? Presque tous les chrétiens ne faussenl-ds pas la “ fidélité qu'ils ont promise à Jésus-Chi isl dans leur bap« tême ? » 261 4- CAUSES DE CES TRANSGRESSIONS 2° IMPORTANCE DE CES ENGAGEMENTS écarter. «feOVATIOS DBS VŒUX DU BAPTÊME Γ { La promesse a été faite par procuration. Celui qui prenait rengagement en était, inconscient. Dans sa hâte de lui accorder ses bienfaits, Notre-Seigneur s’est contenté de la promeses de fidélité faite en son nom par un autre. Mais si le baptisé n’est pas instruit plus tard île ses obligations, s’il n’en a aucune conscience, il ne peut ni les ratifier, ni a plus forte raison les observer. Cependant, remarquons-le, les obligations existent, que le contrat soit ou ne soit pas ratifié par le baptisé. Le baptême a comme effet de nous remettre sous l’auto­ rité de notre véritable chef, Notre-Seigneur JésusChrist. Nous lui appartenons par droit de nature et par droit de conquête. En nous consacrant à lui dans le baptême, nous reconnaissons ses droits, nous ne les créons pas. L’adulte n’a donc nullement besoin de rati­ fier le baptême reçu dans son enfance, pour que celui-ci jmis.se entraîner des obligations. Et si le Bienheureux voit dans la non-ratification de ces engagements la cause de ce dérèglement, c’est seulement par suite de l’ignorance qui en résulte pour l’homme ou du peu de compte ipi’il tient, à tort du reste, des engagements pris par d’autres en son nom. Le Concile national de Sens, convoqué par Louis le Débonnaire (S.14-S40), constata, également que la cause des désordres des chrétiens était l’oubli et l’ignorance où jis vivaient des engagements du saint baptême. -62 ir partie. — parfaite dévotion : sa nature ν'” 128-130 § 3. — NÉCESSITÉ DE RAPPELER CES ENGAGEMENTS AUX CHRÉTIENS PAR LA RÉNOVATION DES VŒUX DU BAPTÊME (128-129) 128 Pour remédier à un si grand mal, le Concile de Sein» indiqua la rénovation publique et solennelle des vœux et promesses du saint baptême. Ainsi les chrétienK reprendraient conscience des obligations personnelles qu'ils ont contractées en recevant ce Sacrement. Ceci se passait au IX· siècle. 1 29 14,7 Sept siècles plus tard, le catéchisme du Concile de Trente: « fidèle interprète des intentions de"ce saint Concile » exhorte les curés « à port· r leurs peuples â xe ressouvenir et a croire qu'ils sont liés et consacre» à Noire-Seigneur Jésus Christ, romint des esclaves à leur Rédempteur et Seigneur « dm. Il ne dit pas par quels moyens il faut essayer d’obtenir ce résultat. Mais le plus efficace sera certainement la rénovation des vœux du Baptême avec tout l'éclat extérieur possible. Et c'est ce qui se pratique dan- beaucoup tie pays: soit le jour de la Première < 'ommunion solennelle, soit au cours des exercices de la mission, les enfants ou les fidèles sont invités à prêter eux mêmes le serment que d’autres ont prêté pour eux à leur entrée dans la vie. Ces cérémonies, précédées par «les jours de recueille­ ment intense, et préparées par des inst ructions enflantmées, produisent partout les meilleurs fruits et laissent dans les âmes des souvenirs très vivaces. § 4. < PAR CONSÉQUENT OPPORTUNITÉ DE LA CONSÉCRATION MARIALE (130) 130 Si telle est. d’après « les Conciles, les Pères (Voir Saint Augustin) et l'expérience », la nécessité pour les fidèles de se ressouvenir des obligations de leur bapté(10) Voir plus liant, n* 7t. j31 RÉPONSE AUX OBJECTIONS •ne-si le meilleur moyen pour y réussir est la rénova­ tion des vœux qu’ils ont faits, qui ne voit dès lors les miuitiiges incontestables et l’opportunité absolue de la consécration du Saint Esclavage? Elle est une rénova­ tion parfaite des vœux du baptême: ne se consacre-1-on pas A Jésus plus complètement qu’on ne l'avait fait au Imptème, et ne prend-on pas pour aller à lui le plus jiarfait de tous les moyens, la Alarie ? Cette consécration, prononcée .solennellement au moins mu- fois par an, au jour anniversaire de son entrée dans la Confrérie, et renouvelée chaque jour par la formule brève, entretient continuellement l’âme dans 1 esprit de ses engagements, et permet d’espérer les plus beaux résultats. Elle ne confère pas l’impeccabilité. Les passions restent et les chutes sont toujours possibles. Mais la lumière dont l’âme est remplie exci­ tera vite la voix du remords et fera retrouver, dans une pénitence prompte et une confesssion tjincére, la paix île la conscience et la joie d’une vie chrétienne sans reproche. ARTICLE III Réponse à quelques objections (’et article ajoute simplement quelques éclaircisse­ ments complementaires aux articles précédents, sous forme tie réponses à trois objections. rp Objection (N ° 131). Cette dévotion, telle qu’elle a été expliquée par Montfort, est nouvelle dans l’Eglise ou tout au moins elle ne s’impose à personne comme une nécessité. Or, dans le premier cas, il est dangereux de la suivre; dans le second cas on n’y est pas obligé. Par consé­ quent il vaut mieux la laisser de côté: on n’y court 264 ιιβ partie. — parfaite dévotion : sa .nature x’ 122 nucitn risque et on ne néglige rien de nécessaire au salut. Réponse. gOO a) Quant à la nouveauté: Cette consécration totale •ù Alarie est réquivalent d’une consécration totale â Jésus et de la parfaite rénovation des vœux du luipléine. Nous avons donc autant de témoins attestant l’anti­ quité réelle de cette dévotion, que nous avons de docutuents exigeant la rénovation des vœux du baptême, et montrant cette rénovation comme une pratique en hon­ neur chez tous les chrétiens. Or Saint -Augustin (IV*· V4 siècles;, le Concile de Sens (1X° siècle) et le Concile de Trente (XVIe siècle) parlent de évité consé­ cration à Jésus, faite dans le baptême, et de la néces­ sité de la renouveler, pour que disparaisvsni les désor­ dres et la corruption des mœurs parmi les chrétiens. Ce qu'il y a donc de nouveau ce n'est pas la consécra­ tion elle-même, c’est la forme parfaite de « cite consécra­ tion et le recours plus explicite au mo.wn établi par Jçsus: la Très Sainte Vierge Marie. .Mais c’est lâ une nouveauté très légitime. Personne n a a s'en plaindre, mais bien plutôt à s’en réjouir. b| Quant à son indifférence, qu’on y recourre ou qu'on n’y recourre pas: rien de plus faux. Une dévo­ tion dont la négligence entraîne les plus g -art-s abus, ne peut être appelée une dévotion indifférente. Or, d’après Je Concile de Sens, la principale .source de tous les désordres, et par conséquent «le la damnation de» zâmes, vient de l’oubli et de l'indifférence des âmes, à l’égard de cette dévotion. Elle ne peut donc être appelée une dévotion indifférente. Si on n’est pas obligé de la pratiquer dans sa forme parfaite, avec toute l’étendue que Montfort lui donne, au moins fauf­ il avoir ce qui correspond à la rénovation des vœux du baptême et à leur parfaite observation. Et alors, on remarquera vite que le meilleur moyen d’y réussir sera d’accepter la dévotion du Saint Esclavage. * K 132 2° Objection (N° 132). Si nous abandonnons à Jésus par les mains de Marie la valeur satisfactoire et impétratoire de nos bonnes œuvres, comme Montfort l’enseigne, nous nous met­ trons dans l’impuissance de secourir les âmes de nos parents, amis et bienfaiteurs. Or les obligations que J3J KKCOXSE AUX OBJECTIONS 265 n contractées A leur égard nous imposent «le les Xirir. Impossible donc de prononcer sa consecration du Saint Esclavage. J ί I I I ' Réponse. 1- Cette consecration n'entraîne Queune conséquence tdchrusc pour nos parents, amis cl bienfaiteurs. Même parmi les humains, celui qui abandonne totalemeut ni fortune et le fruit de son travail à un autre polir lui montrer sa bienveillance, peut compter sur cet autre pour subvenir à ses besoins personnels et aux liesoinsile tous ceux pour lesquels il a de réelles obliga­ tions. Le donataire était libre d’accepter ou de refuser la donation ou même de l’accepter sous bénéfice d’in­ ventaire. Mais, s’il a accepté, il a pris à sa charge tou­ tes les obligations du donateur, même si ces obligations dépassent en étendue la valeur objective de la dona­ tion. S'il ne satisfaisait pas à ces obligations, il man­ querait a la justice et agirait par égoïsme. Or si cela est vrai d un simple mortel, à plus forte raison est-ce vrai de Jésus et de Marie. Ce serait donc faire injure A leur puissance et à leur bonté que de croire à la pos­ sibilité d un tel délaissement. Ils sauront bien au con­ traire assister nos parents, amis et bienfaiteurs, soit en puisant dans notre petit revenu spirituel, (s’il est suffisant), soit par d’autres voies (s’il ne suffit pas ou s ils ny trouvent pas ce qui est requis). 2" t'ettr consécration ne nous dispense nullement ih' l obligation de prier pour nos parents, amis çt bien­ faiteurs, vivants ou défunts. Evidemment nous renonçons en vertu de notre consé­ cration A faire nousmêmes l’application du fruit satis­ factoire rt impétratoire de nos bonnes œuvres. Cette application dépend désormais de la volonté de Marie. Mais cela ne veut pas dire que l’on ne puisse plus prier cette bonne Mère de secourir un tel et un tel parmi ceux à qui nous sommes redevables. Il n’y a en cela rien qui contredise notre donation à Marie. Au contraire, c’est l’honorer que lui montrer notre confiance. Le Père «le Montfort prend ranirae comparaison une per sonne riche qui aurait donné tout son bièn A un grand prince, afin de l’honorer davantage. Ne prierait-elle pas avec plus de confiance-ce prince de faire l’aumône A quelqu’un de ses amis qui la lui demanderait? Non seu- 266 IIe PARTIE. — PARFAITE DÉVOTION : SA NATURE N° 133 lenient cette confiance honorerait le prince, mais elle lui ferait plaisir. Kl le lui fournirait l’occasion de montrer sa reconnaissance à qui s’est dépouillé pour le revêtir et s’est appauvri pour l’honorer. Si celanst vrai d un prince de la· terre, ce l’est bien davantage pour Notre-Seigneur et la Sainte Vierge: ils ne se laisseront jamais vaincre en reconnaissance. 3° Notre consécration assure à nos prières pour no« parents, amis et bienfaiteurs le maximum d'c.fficacitê. Cela sera prouvé plus tard quand nous arriverons aux numéros 171 et 172; car Marie, purifiant nos bon­ nes œuvres de toute imperfection, augmente leur valeur entisfaetoire et impétratoire. Kilos deviennent alors capables d'obtenir beaucoup plus. Ensuite, Marie connaît parfaitement tous les besoins des personnes qui nous sont chères. Il peut arriver que nous demandions pour elles des choses inutiles ou même nuisibles. Il |>eut arriver aussi que nous ne songions nullement soit à prier pour elles, soit à demander ce dont elles ont réel­ lement besoin. Prions seulement Alarie <1 agir. Remet­ tons-nous en Λ sa volonté, pour le choix des personnes à secourir et «les grâces à accorder. Et tout se passera pour la plus grande gloire de Dieu et pour le plus grand bien de ceux qui nous sont chers. Il Importe de bien remarqu r certe objection et les diffé­ rentes réponses qu'on peut y faire, car elle r vient très souvent contre la dévotion montfortaine. 133 3e Objection (N· 133). Si je donne à la Sainte Vierge toute la valeur de mes actions pour l’appliquer â qui elle voudra, il ne lui restera plus rien pour me l’appliquer â moi même après ma mort, et, â cause de cela, il faudra peut être, que je souffre longtemps en purgatoire. Réponse. 1° Cette objection, comme dit le Bienheureux est inspirée par l’amour propre. Elle n’est possible que grâce â notre ignorance de la libéralité de Dieu et de sa sainte Mère. Il n’est pas défendu de songer â soi et de viser spécialement à s’épargner les souffrances du pur­ gatoire. En définitive cela aussi pourrait bien être de l'amour de Dieu, au moins de l’arnour de concupis- 133 réponse aux objections 267 ceuce Mais pour s'épargner efficacement ces souffran­ ces. le mieux n’est pas d’accumuler des richesses spi­ rituelles, dans le seul but de posséder de quoi payer ses dettes après sa mort. L’idéal est de chercher à ne-pas contracter de dettes, en ne commettant pas de fautes et eu agissant par amour. Voilà pourquoi cette objection sc détruit d'ellemême, selon l'expression du Bienheureux. Supposons quelqu’un n’agissant que par amour. Pour mieux prou­ ver cet namur, il lionne à Dieu tout ce qu’il peut don­ ner, sans rien réserver, ni pour lui, ni pour d’autres. Il ne respire que la gloire et le règne de Dieu et de sa sainte Mere, et il se sacrifie totalement pour les obte­ nir. Comment celui-là pourrait-il être puni dans l'autre vie? Comment pourrait-il être traité avec plus de rigueur que tel autre, qui, cherchant .seulement ses inté­ rêts personnels, n a fait le bien que pour l’amour de -lui-même? « Eadem mensura qua mensi fueritis, reme­ tietur vobis » (11). Cette ame a clé généreuse et désin­ téressée à l’égard de Jésus et de Marie; Jésus et Marie seront généreux a son égard dans ce momie et dans 1 autre, dans 1 ordre de la nature, de la grâce et de la gloire. 2° On se rappellera aussi que Marie ne peut disposer que de nos biens communicables, c'est-à-dire de la valeur satisfactoire et impétratoire de nos bonnes œu­ vres. Pour nos mérites (die les conserve et embellit et elle nous les remettra intégralement à notre arrivée au ciel. 11 ne peut donc être question de ces mérites tlaus la crainte (pie suppose cette troisième objection. Mais comme les merites ont pour effet propre de nous pro­ curer la lumière de gloire à notre entrée au ciel, ils n’ont aucune efficacité pour nous préserver du purga­ toire. De même ils ne subissent aucun dommage, du fait d'un séjour même prolongé dans ce lieu d'expia­ tion. Seules nos saHsditrtions jreureut abréger nos souf­ frances ou nous en préserver. La vraie réponse à cette objection est donc bien celle que le Père de Montfort a donné et (pie nous expliquions dans le premièrement. vi sa On sc servira pour vous donner à rous mêmes de la ni) L“C;-ou·’ Μ.λ·χ employée pour donner aux autres. mesure Que ' SECTION I"· CHAPITRE MOTIFS DE LA PARFAITE DÉVOTION (134-212) 134 Dans une première section, se divisant elle-même en huit articles, Montfort énumère les huit « motif» qui nous doivent rendre la dévotion du Saint Esclavage recomrnandabje » (N· 134). Dans une deuxième section, il explique les mêmes vérités et tout spécialement le IIP motif in’ 150), sons la figure biblique des bons services ··!·νί< ·* de Dieu, est le prem;er motif (pii nous lr reroiurnandt1 Plus une chose a de prix, plus on doit fair·· d'rlïurt s pour se la procurer. Kappelons-nous la para/><»?- e vangélique de la pierre précieuse il). Dans ce cas, Fargiinieidation du Bien heureux est simple. Elle se réduit aux deux ’h«· 140-142 lêsus est notre modèle en tout et partout, et la per· fft-tion chrétienne consiste à imiter les exemples qu il nous a donnés. Une seule de ses actions, une seule de Λ·* paroles, ont révélé à certaines âmes le chemin de la sainteté (6.1. Que dire alors de la splendide lumière qui >e manifestera A nos yeux, lorscpie ce ne sera plus seu­ lement un mot en passant, ni une action transitoire de Jésus qui s’offrira Λ notre méditation, mais une vie de tnmte ans, intentionnellement vécue pour nous servir d'exemple et provoquer notre imitation? Et c’est précisément dans cette voie que Montfort veut lancer les aines, en leur demandant de calquer leur dévotion sur le modèle de celle de Jésus pour su Mère. Et nous aurons beau faire, jamais nous n’aimeron.s, jamais nous n’honorerons, jamais nous ne servi­ mus .Marie autant que Jesus l’a aimée, honorée et ser­ tie mailt nous. Quel encouragement et aussi quel gage de sécurité daus notre dévotion mariale! de sa vie terrestre, les trésors de grâce et de trient renfermes dans son âme humaine pur suite de mu union avec Ja divinité, -Ainsi donc le Verbe divin a choisi la voie qui Wolh semblerait A nous la moins indiquée. Il a accepté d'étre conçu dans le sein d’une femme, emprisonné /tendam neuf mois dans une dépendance étroite et (le tony Ja instants. Il a suivi toutes les vicissitudes ■ temps de dépendance de la t très sainte Vierge, qu elle ne lui en mt donné en empar toute la terre, à convertir pars les hommes. I9jjaü9g nous Qu’est-ce phrase (5) : <( Si autrement, elle l’aurait fait n. Autrement, elle aurait choisi cette mire voie. Car Jésus est la perfection même, et tout ce qu’il a dit, tout ce qu’il a fait conduisait le plus sûrement au but qu’il se proposait d’atteindre. Et le Bienheureux de conclure: « Ayant devant nos yeux un exemple risible et si a connu de tout le monde, sommes-nous asse insensés « pour croire trouver un moyen plus parfait cl plus “ court pour glorifier Dieu que celui de \se soumettre tl “ Marie, à l'exemple de son Pils ? » 2· EXEMPLE DES TROIS PERSONNES DIVINES 140 142 Le Bienheureux résumé ici ce qu'il a dit avec tout le detail aux numéros 14-39. A savoir: Dieu a voulu se ref'if de .Marie avant, pendant. et après l'incarnation. . msi il nous a montré jusqu'où nous-mêmes nous devons pousser notre dépendance â l'égard de cette »onne Mère. Chacune des trois personnes divines n’a toulti agir que par Marie. Pouvons nous sans un extrê­ me aveuglement nous passer d’elle pour aller à Dieu et nous sacrifier A Dieu?... La raison de cette conduite nous est donnée par Saint Bernard (7i: « Qui indignus eras cui daretur, datum est Maria· ut per eam acciperes quidquid haberes ». Dim, voyant que nous sommes indignes de recevoir ses grâces immédiatement de sa main, il les donne à Marie, afin que nous ayons par elle tout ce qu’il veut nous donner ». N’est-il pas juste, dit encore Saint Bernard (8), que la grâce retourne A son auteur, sous forme de reconnaissance, de respect et d’amour, par le même canal qui nous l'a apportée? C’est faire plaisir A Dieu, puisque c’est imiter sa _ i Λ ·Λ Ηλ t nvoh el S François Xavier ont été convertis (fl’ S’ role ■ « Que* sert h j’iiomme de gagner l’univers, s’il vient l«r c"t« Mère. Mais il est sûr que tout sera employé pour la plot grande gloire de Dieu. 11 n’y a qu’une exception, qu’il révoque expressément son offrande, empéchaat ainsi lui-même Marie de lui procurer cette lin. « Peut-on trouver rien de plus consolant pour une âne a qui aime Dieu d'un amour pur et sans intérêt, et qui « prise plus la gloire de Dieu et ses intérêts que let n siens ? » Laissons-nous guider par cette science lumineuse de la Vierge. Abandonnons non* aveuglement a se* »oin«. Les intentions spéciale* que nous pouvons avoir (14), soumettons-les aux siennes, et clics tendront a la plu* grande gloire de Dieu. Disons par exemple: <· Si ce que je demande est pour la plus grande gloire de Dieu. je ne souhaite que d’être exauce, car c’est également la volonté de Marie. Autrement, je me conforme ani désirs de ma Souveraine. <’ar < 'est e lâ. et là seulement, la plus grande gloire de Dieu Cinquième motif Moyen rapide d'arriver à l’union avec Notre-Seigneur (152-168) On connaît la doctrine de Notre Seigneur sur la vigne et les sarments, lui étant la vigne el nous les sar­ ments (15). On connaît la doctrine de Saint Paul sur le corps mystique. La vie chrétienne consiste donc à être (14) Voir 132-133. (15) Joan. XV. CHEMIN AISÉ «3 uni à Notre Seigneur, comme un sarment tie vigne est uni au tronc, et comme un membre du corps est uni à la tête. Plus cette union sera étroite, plus In vie chré­ tienne sera parfaite. Si l'on peut même arriver jusqu’à l'union transformante, la vie chrétienne atteindra son plus haut degré de perfection. Par suite, la spiritualité qui conduira le plus rapi­ dement à cette union, sera la plus avantageuse pour l’âme, celle qui mérite le plus «l'être acceptée. Or telle est la dévotion du Saint Esclavage. Et Montfort le prouve en montrant quelle est un chemin: Γ aisé; 2U court; 3° parfait; I ’ assuré, pour arriver à l’union avec le divin Maître. Chacun «le res qualificatifs renchérit sur le précé­ dent et ajoute sa note spéciale. I‘n chemin aixë se par­ court facilement. Mais s'agit il d'un sommet élevé. Ce chemin peut bien être aussi le plus long, car il devra multiplier les circuits pour atteimlrc le sommet. Ici, tout en étant h.· plus aisé, il est aussi le plus court. Il ne tourne ni à droite ni a gauche. 11 n’y a pas «le dan­ ger de s’y égarer et on y marche avec plus «le prompti­ tude. ('est un chemin parfait: il a été frayé par .Jésus lui-même dans son grand et admirable voyage pour venir jusqu’à nous. Or la route qui conduit parfaite­ ment de Rennes à Paris est aussi celle qui conduit par­ faitement «le Paris à Rennes. .Jésus était Dieu; il s’est incarné. L homme doit se diviniser. Le moyen qui a send à l’un servira egalement à l'autre. Enfin, ce même chemin est un chemin assuré: la plupart des plus grands saints l’oip suivi. De plus, il ne conduit qu’à Jésus. Il n’y a donc pas à craindre «le se tromper de route. Nulle peur non plus d’être attaqué au cours du voyage: Marie est la voie immaculée où le démon n’a pas d’accès. ■- - Ml I Parlons de ces quatre aspects différents de la voie mariale inontfortaine. CETTE DÉVOTION UN CHEMIN AISÉ § I. — EST La grande cause de cette facilité c’est que Jésus en passant par cette voie, en a aplani tous les’ “paries Qu’on ne se fasse pas .Uusion cependant. Il s agit <1 ai 2S0 ΙΓΓΛ1ΓΠΕ. - PARFAITE DÉVOTION : SES MOTIFS N0’ 153-17,| CHEMIN AISÉ. river haut, très haut, au sommet de la perfection (li;t La chose ne peut se réaliser sans qu’il y ait de gbn efforts de notre part. Donc, ne pas voir toutes k*ediffi> cultes d’un côté et aucune difficulté de l’un lie. n· jn..{, tre en présence de la situation telle quelle, et voir «1« qu’elle façon elle est plus supportable. Or, affirme Je Bienheureux, on peut, â la vêritL arriver à l’union divine par d’autres ( hemins. Man (1« sera par beaucoup plus de croix, de luttes et d’obkcti rites (17). Tandis que, par le chemin de Marie, on {«u*» « plus doucement et plus tranquillement ». Cette bonite Mère aide ses esclaves d’amour â porter leurs rniix. Elle les soutient dans· leurs combats; elle les éclair»· dans leurs ténèbres. En sorte que, tout vu comportant essentiellement les memes difficultés, le chemin de Marie est un chemin de roses et de miel, compare ani autres chemins. Aussi, a-t-il fallu une grâce singulière à quelques saints pour connaître la douceur de cette voie. Jz* autres, tout en ayant une dévotion très grande à la Très Sainte Vierge, ne sont pas. on très peu, entrés dans cette voie. C’est pourquoi, iis sont passés par «les épreuves plus rudps et plus dangereuses. Cela permet à Montfort de résoudre une objection que l’on fait souvent contre sa doctrine en général, et spécialement contre la facilite du chemin qii il iudiqui*. sont les serviteurs et de gloire. La raison en est que Marie confit toutes ces croix « dans le sucre de sa douceur maternelle et dins l’onction du pu»· amour ». Cette force qu’elle leur donne les rend capables de porter de grandes croix et de les porter joyeusement et jusqu'à la mort. Muni fort emploie ici la gracieuse comparaison de Marie * confiture des croij- ». (’ette comparaison est tirée du traitement que l’on fait subir à l’enveloppe extérieure de la noix. D’ellemême elle est très verte et très amère, et on ne pourrait l’avaler sans s'imposer une le sucre, elle devient agréable et ou l’avale joyeusement. Ainsi la çroix. très amère en elle-même, devient douce et acceptable grâce à la dévotion à Marie. Le R. P. Lhoumeau, paray-hra-'an·. c -t article du Bienheureux Celle de 1 éduc ation maternel e. C est d: pédagogie employée la méthode la plus daucc et a plus facil- : die est inspirée par l’amour, soutenue par l’amour et elle recourt volontairement aux moyens les plus proportionnes a la faiblesse et à l’ignorance du l'enfant. Le travail S. ‘ T IIe PARTIE x«· 157-158 PARFAITEDÉVOTION ; SES MWIFH N»· CETTE DÉVOTION EST UN CHEMIN COURT § II. — 0) 155 156 Montfort assigne deux causes à cette brièveté: 1° On ne s’y égare point ; marchant avec plus de joie et de facilité, marche également avec plus de promptitude. od C’est surtout le lft «pii est développé ici. On ne s’égare pas en Marie. Elle n’est pa>. en effet, connu souvent les autres créatures, un obstacle cinpfchut ou retardant notre union à Dieu (19). Au contraift, elle nous rapproche «le Jésus <'hrist et abrège la dis­ tance «pii nous séparait «le lui. Il n’.v a point «le lieu,oû la créature puisse trouver Dieu plus proche d elle et < ’’est pour cela que plus proportionné à sa la Jésus y est descendu. Aiiss et douloureuses recherches, lorsqu on ne va pas le demander directement a Marie. L exemple des Mages, en est une preuve frappante. < ’ombien il leur eût été plus facile de trouver le Sauveur, s’ils avaient su au préa­ lable qu’il était Fils de Marie ! De plus Marie, ne connaît pas personnellement les voies tortueuses du péché, ou l’on parcourt si rapide­ ment les pentes qui éloignent «b * I >ieu, mais où la dis· tance paraît infiniment gramle. lorsqu’on veut revenir à son point de départ. De meme « eux qui vivront réso­ lument dans la soumission et la dépendance à sou égard, n’auront rien à craindre des tentatives de leurs ennemis, pour les empêcher de marcher, ou les faire reculer, on les faire tomber. Avec l’appui, l'aide et h conduite de la Vierge, ils avanceront à pas de géant vers Jésus-Christ, comme .Jésus, par la même voie, ot venu à pas de géant, jusqu’à nous: « Kxultarit ul gigaa ad currendam viam » (20). L'homme obéissant à Marie remportera des victoires signalées sur tous ws ennemis: « Vtr obafdiens loquetur victorias » (21). (10) Voir n·· 164-105. (20) Ps. XVIII, 6. (-21) Prov. XXI, 28. CHEMIN COURT CT PARFAIT — ° Grâce il la rapidité de cette voie mariale, Jésus, dont la vie sur terre n’a été que «le trente-trois ans, a vécu plus longtemps qu’Adam, dont il venait réparer la faute: « Consummatum ïn brevi, explevit tcmpoiu mHlhi » (22). 11 a vécu plus longtemps, parce qu’il a vécu soumis à Marie. Car celui qui honore sa Mère, amasse tous les jours des trésors: « Qui honorat ma­ tum qiMiù qui thesaurizat »» (23) ; et ceux (pii vivent foiutue enfermés duns le sein de Marie (ce qui est, nous le verrous, la vraie portée «le cette dévotion), devien­ nent rapidement des vieillards en lumière, en sainteté, en expérience et en sagesse, (’’est une interprétation mystique «le ces paroles «lu Psaume X(’l, 11 : « Scnectus moi in mixer irordia uberi n, ma vieillesse s;e trouve dans la miséricorde du sein (241. — exore. cependant, gardons-nous d l'illusion. Tout ne se fera pas en un jour. Beaucoup d'àm s a découragent parce qu'elles n'ont pas obtenu en quelques •maints (quand o n’est pas en quelques jours). 1rs résultats ou’A’.es avaient rêvés. Rappelons-nous quievba.:, tout v.c, commencée dans le temps, - bxoln du L moG pour s dt-v· lopprr. Voila ponrtniol, « en parlant des fruits merveilleux de la Parfaite Dévotion. le Bien­ heureux de Montfort ir. isle « sur za pratique fidèle et persètérantc ». A cet arbre de vie qui < s" Mar·.·:, il faut appliquer la parole du Psaume : « Il portera son fruit en son temps ». Le temps des fruits est précédé de Vé < ou ils mûr iss nt. du prin­ temps où apparaissent les Leurs, enfin de l'hiver où tout semble mort » (25;. CETTE DÉVOTION CHEMIN PARFAIT 157 158 La raison de cette perfection est encore double: V Marie est la plus parfaite des créatures, celle qui par conséquent est la plus capable de nous conformer à Jésus-Christ (NQ 15S). (W Sap. IV. t«. ton l’hébreu porte’: « Je »uta arrosé d’kullc fraîche. » Les TAX et ta Vulgate par suite d’une confusion do mots, on» traduit : « Ma trtett. leur jouira d un.- miséricorde une nouvelle contusion fécond fort He, abondant, cl le nom « uber ». entre |'adjeci lf · uber » « Ma iflllcssc »e trouve dan« ta miséricorde sein» Montfort traduit : (H faudrait alow : ™n uWn)· Cette lntcrP'5tatlon Bn Sn’· ’ k........ bn-ec sur un contre-sens. mystique est done I.uoruFAi, livre cité, P. <10. (25) Voir Σ. 2S1 IIe PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION : SES MOTIFS N’· 158-1.*; 2° Jésus, en passant par elle, s’est parfaitement conformé à nous. Puisque « contrariorum eadem est ratio » (26), en passant par elle nous nous conforme rons parfaitement à lui (N° 157). On remarquera que, pour plus de facilité, nous inter­ vertissons dans le commentaire l’ordre des N0· 157 et 158 du Traité. 1° Marie est la voie immaculée, où il n’y a ni péché, ni ombre, ni ténèbres. De plus, cette voie est éclairée de toutes les lumières naturelles et surnatu­ relles possibles à une créature, plus brillantes à elles seules que les lumières de tous les Anges et de tous les Saints ensemble. D’autre part Marie est plus puissante pour soutenir et défendre ceux qui marcheront dans sa voie, que tous les Anges et les Saints accomplissant le même office à l’égard de qui marcherait dans la leur. Aussi, Montfort peut-il s’écrier avec enthousiasme: 15g «( Qu'on me fasse un chemin nouveau pour aller d « Jésus-Christ, et que ce chemm soit privé de fous les « mérites des Bienheureux, orné de toutes leurs vertu! « héroïques, éclairé et embelli de toutes les lumières et « beautés thés Anges, et que tous les Anges et les Saints « y soient pour y conduire, défendre et soutenir ceux et « celles qui y voudront marcher ; en vérité, en vérité, je « dis hardiment, et je dis la vérité, que je prendrai préjé· « rablement à ce chemin qui serait si parfait la voie « immaculée de& Marie. » Revenant à l’idée d’éducatrice le P. Lhoumeau (27) raisonne ainsi : l'éducation d'un enfant est d'autant plus aisée, d’autant plus rapide dt d'autant plus parfaite, oue le maître ou la maltresse sont plus éclairés, plus habiles, plus corrects dans leurs manières, leur langage, leur prononciation. Or neut-on imaginer maître plus savant, plus habile, plus impeccable que Marie ? Il est donc impossible de se mettre à meilleure école. Avec elb, les études seront faciles, les progrès rapides et l’éducation exceEente. I 57 2° Marie n’est pas seulement (une) voie immaculée et (une) parfaite éducatrice. Saint Augustin l’appelle (28) et le Bienheureux l’appelle après lui le Moule de Dieu, Formam Dei (Ν’ 219), celui dans lequel Dieu a été formé sur notre modèle et où nous sommes formés : des effets contraires peuvent procéder de la même cause. Par exemple :j .créer et anéantir requièrent l’un et l'autre la toute-puissance divine. Voir ci-dessus , n* 139. (27) _La Vie epiritueUe. n- 414—421 et 398-899. (28) Sermo 208 inter opera S. Augustini. '4^· „ ,r7 N° 157 CHEMIN ASSURE ______ sur le modèle de Dieu. En Marie, le Très-Haut s’est laissé prendre et contenir pour que, par elle, nous nous nous élevions jusqu'à lui. En Marie, 1 /ncompréhensible s’est laissé prendre et contenir, pour (pie, pai elle, nous soyons saisis et conduits à Dieu. En Marie, V Inaccessible s’est approché de nous et s’est uni person­ nellement à notre nature, pour que, par elle, nous nous approchions de Dieu et nous nous unissions étroite­ ment à lui. En Marie, « celui qui est » est devenu u celui qui n’est pas », pour que, par elle, nous qui ne sommes rien, nous puissions devenir semblables à Dieu, par la grâce et la gloire. C’est par Marie que Jésus est venu la première fois, et cette venue a été parfaite et glorieuse, quoique à la lin du monde, dans tout son éclat et toute sa majesté. Il ne saurait alors choisir d’autre voie pour son voyage que la divine Marie par laquelle il est si sùrement et si parfaitement venu la première fois. Pour nous donc, comme pour Jésus, non seulement sur terre et pendant cette vie, mais à la lin du monde, et pen­ dant l’éternité, nons ne trouverons jamais de voie plus excellente pour aller à Jésus que la voie immaculée de qu on y jette est liquéfiée à point, la reproduction sera idéale. (Voir Secret de Marie, NOB 16, 17. 18.) « Hélas! » gémit Montfort en terminant « voici un mystère qu'on ne comprend pas: Hic taceat omnis lingua » (29). Inutile par conséquent de s’étonner, si cette voie, pourtant si parfaite, n’est pas plus communé­ ment suivie. Mais n'est-ce pas une raison de phiSj pour ceux qui savent, de s’y attacher éperduement? § IV. — CETTE DÉVOTION EST UN CHEMIN ASSURÉ (159-1G8) « Le précieux avantage que celui de marcher en sécurité dans le chemin de la perfection! Aller sans s’égare]· dans les sentiers ardus et difficiles, trouver un guide précieux au milieu des événements aussi graves que délicats de la vie intérieure, c’est assurément un (25) Que .toute langue demeure muette ici ! >oor ■· /Λ »IO PARTIE. ----- ΡΛΠΡΛΙΤ/δ DEVOTIOX ; SEX MOTH’S N* J*r gngp du Paradis, et comme un acompte du repo.-t dpi patrie m (30). 4 Or Montfort affirme: « dette dévotion v*t un cht min assuré pour aller à disiixdhrittt > t acquérir la faction eu nous unissant à lui ». Il le prouve : 1° Par voir d'autorité. en se basant sur les ClUK’ignp sonnages. A cette occasion il donne un bel aperçu hiatu. Tique de cette forme de dévotion t X ' · 1Ô9-I63). 2° Par voie de rtjùtonnt un nt. en *c basant sur le rôle providentiel de Marie (N*· IGi-lbô). 1<» VOIE D’âVTORITE L’Eglise, en propo-rint b » saints j notre veneration, a également pour but de mms montrer, dans leur* exemples, la voie à suivre pour arriver au salut. Si donc le Saint Esclavage a été pratique, enseigné et for­ tement recommandé par des homme* que l’Eglise a canonisés ou béatifiés, ou dont ri ·· admet I autorité, - ce genre de dévotion est une voie assurée pour aller au ciel. appuyant sur l'autorité de Or le Père de Montfort M. Boudon (31), donne les noms des saints et person­ nes illustres (pii ont formellement pratiqu·* lu dévotion du Saint Esclavage. Boudon lui-même tire cet histori­ que d’un petit livre anonyme, intitulé: La deration de P esclavage. Et il donne comme litre a son chapitre III: De l’origine et du progrès de la d< rot ion d< I esclavage de la sainte Mère de Dieu. i Cet historique commence à Saint odilon. Ald»6 de Cluny, qui vivait au milieu du ΧΓ sirele (vers UiHh. On pourrait encore citer des etrs; pins anciens; par exemple: le saint roi Dagobert II (VIT siècle) qui s’était consacré à Marie, en qualité d’esclave I32i et le Pape Jean VII (701-707) qui, dans une inscription sur 159 même: « + IQANNOT άΟΓΛΟΓ T11C ΟΕΩΤΟΚΟΓ ». Esclave <80» TJIOIMEAV, livre cité, p. 421. (81) Dieu »eul OU le Saint Eectavage de ’’admirable Mère de Dieu. 1 Traité, «hap. III et VII. lui citation est presque textuelle. (82) Cité par Kroninbun? Mana’s Heerbykleid, 1, Oa. ciniMix assi’ki: 287 ,.|a Mère de Dieu. Dans l’épitaphe qu’il avait prépaXM,ur lui-meme, il disait également: « Joannes, nidi± cpb< opus, fecit, Beata· Dei Génitrice servus » : Kit iur .lean, indigne évêque, enclave de la Mere de Dim. (Voir: Doni Leclerc: Dictionnaire d Archéologie chrétienne ct dr liturgie, tome V, col. 2016-2018). 1· pour Saint Odilon, le fait est tres exact. 11 fut guéri iniraiuleUM-mcni par Marie, dans sa jeunesse. Aussi lui garda t-il un·· dévotion tendre, qui l’incita à s'offrir à Marie en qualité d’e-· lave. Voici le texte de ι<·( ·!.·>, .< partir d·· ce jour et désormais, prenez-moi â votre service et soyez mon avocate i π·κ miséricor(lieuse dans toillts mes affair, ■*. Après bien, je n’ai rien île plus cher que vous et < t 'h mon plein gré que jHJtir jamais, je me livre rntirreim-nt à votre service comme votre enclave » (33). - Saint Pierre Damien. < i: lina , evèquc d’Ostîe et Docteur de 1 Eglise, apres avoir lacouté la vision dont son frère. le Bienheureux Marin, fut consolé â ses der­ niers instants, rapporte le témoignage de son directeur, un prêtie âge et venerable, du nom de Sévère. Ce téinoi<*st r<*s|itii6 par Montfort, après Boudon, au X· 159. On peut le lire en entier dans Aligne (34). Le passage essentiel est celui ri ; « Altari se Béate Dei Genitricis relui nrrrih mancipium tradidit, inox se qiiaxi xrrrum malum, coram Domina sua fecit verberi­ bus ni lici (,%) „. rtr... il s’agit donc bien du Saint Esclavage. Et (.e|a S(. passait en 1016. ’< Césarius d’Hcisterback fait mention («36) d’un illustre chevalier Vautier de Birback, proche parent des ducs de Louvain, qui. s’étant offert â la Mère de Dieu en qualité d’esclave, environ l’an 1.300, fut favo­ risé ensuite de dons extraordinaires et de grâces mira­ culeuses. (33» Sun lorum acta I Januarii, p. 70 cW par le P. Bernard O. SB. dans «m rapport «ur - La dévotion Mariale dans 1 ordre de Saint Benoît». Bulletin d? la Société française des Etudes mariales, 1»37, p. U2rll9. , , . n r T CXLV coh et 50ir s\ ri Γ\ι Cititel de la Bienheureuse Mère de Dieu. Il se liera (U5) Decant comme un esclave nichant et paresseux cmnmc un vil esc c. prëÿCfM.e de sa souveraine. U se fit frapper ‘,e <^P\I al suivantes. (Wi ganeorum a‘ta· ”· >ooz * ΓΛίιτικ, — ΐ’ΛΗΓΛίτη 1 /A» 160 dévotion: ses motifs n· 160 Le P. Simon de Roias, de P Ordre «le lu Trèi Sainte Trinité pour la rédemption des captifs, Prédira tear du Roi catholique Philippe III et Confesseur de la reine -Marguerite, mit cette dévotion en vogue en Enjiîigne et dans les Pays-lias, alors réunis iï la eouruone 11 avait, et inspira autour de lui, la .coutume de saluer par les mots « Ave Marin ». La reine «die même saluait le roi de cette sorte, Or un jour elle fut frappr «1 nu coup d'apoplexie, qui la priva romplvteiiieut «le l'usage de ses facultés. fin courut chercher h· P. Knias Celui-ci. selon sa coutume. «lit en entrant : « Ave Marin, senora ». La reine revint aussitôt Λ elle et répondit: (jratia plena, padre Roias ». l.’L'e reçut alor- les sam*· monts et mourut saintement iliilli. lui accorder tout ce qu'il loi demanderait. Mai» l’homme «le Dieu oublia ses propres intérêt.- et même ceux de son ordre, 11 ne pen-a «pi’.iux interets «lésa bonne Mère, et pria seulement le roi d’obtenir «les Aotre-lhime. 11 en avait, en etfet, érigé une assemblée, avec l’autorisation «le Paul V. Le P. Barthélemy de Los Rios, do Ordre de Saint-Augustin, élnit pred:r.iteii. Je la « ·«»: sons le roi Philippe IV et l'infante Ι>.ιΙη*Ί·· Claire, En cette qualité, if accompagna ΓInfant· ·. lorsqu’elle fut nomniée gouvernante de* Pays Bas. Son .uni, le P. Rolan, ta profita pour lui confier la piopa il hui «lu Saint Esclavage en Belgiipie. Il établit >!)· <Ί·>^ί\ement des confréries à Bruxelles. où P Infante et toute s;l cour NC consacrèrent solennel lenient, le IÔ août Idjii. i Ma linen, à Louvain, puis en Allemagne, en Pologne et en Italie. L’empereur d’Allemagne, Ferdinand II. lit sa miiscoration du Saint Esclavage avec toute sa cour. en IGIO, encouragé lui aussi par les prédicat ions du P. «le Los Bios. . Celui-ci propagea le Saint Esclavage. non seule­ ment par ses paroles, mais aussi par ses écrits. Il composa plusieurs petits traités, «pii furent bientôt traduits en diverses langues. Mais son «euvre priueijiale, celle qui fait de lui un des précurseurs et des maî­ tres du P. de M’ont fort, c’est son livre Hierarchia 289 CHEMIN AS8UKE s* 161 ci vec « Il y traite miriana. édité à Anvers en KHI. aut'int do piété quo d'érudition, de l'antiquité, de l'es Zlenco ct dc la solidité dv cette dévotion.. ° • ** ,T*En . —a li ·’énumération Z....... » L. «riirill terminant des gigantesques raux que ce aaint religieux avait entrepris poi gloire de Marie et pour lui gagner des esclaves, Bo écrit: « Son zèle pour les intérêts de la Mère de Dieu <*1 digne de la louange «les Anges et des hommes, et ce bien aiuit1 de Bleu mérite que sa mémoire soit en béné­ diction dans les siècles des siècles »>. (RR. PP. 1 héatinsi (37j la «-onttrmation de ce qu'af firme ù leur sujet 1«· Bienheureux, En Itîill, dans une de leurp chapelles. près d * . i " cii^aLierent les fidèles qui venaient très nombreux une image mira· ulcuse «le la \ i.·· j.· : l’t se t scrritio manciparent : idque n«»n perfum («trie «[uideni. ac tenus nomine, sed stri. tiori . j quodam nexu ac tide, ita ut voluntatem suam illi .oldiga ‘ ; mi. rjusque servi peculiari quadam nomenclation··1 xorarentur » (38). Et comme signe de leur drpend.m· . portaient «les chainettes. ment ù Palermo. Les Esclaves \ • •at leur chapelle dans Iéglise de saint Jost-ph, Ioiu·· '··> Pères Théatins. Lutin a Turin, on a vu 1·· z<*le <1 • ces religieux triompher, lorsque Charles Emmanuel, duc de Savoie, avec tous ses entants, et le Cardinal Maurice prirent solennellemeni ses donnant ainsi un roi «le Pologne Wadislas IV, s’étant fait ins­ crire à Louvain. \oulnt que tous ses sujets prissent rang parmi Ips esclaves «le Marie. Il chargea les Pères de la Compagnie de Jésus et en particulier le Père Pha« III ci il S (39) Je prêcher cette dévotion dans tout son royaume. Le R. P. Cornélius a Lapide, aussi recommandable par sa piété (pie par sa science profonde, reçut la coni­ '-'-A S'iï» ιΰΓβ^Χ^·1· "'ur ‘ ""«''aûI''"''"' T',“nlclus· ;'u». J- “ ,u a“iCU' acu"“ Voir Boibox, endroit cité. 10 3*1 II- lui.™. rAHrAiTULfarrri.,,: HKM MOTIr, ,..|C21ta inirwlon .1.· pltMleiir» <·>.'.(.......... uer n-u.· . d·»,.. .. ........ t ............. Horion, n |„, rnn.r,· approbation. l’imitèrent. Plunieur» un»,,]. penoewj. la les Pères Jésuites, tuujour·. /.■!·., nu μ-ι»«»·>4 Très Sainte Vierge, présentèrent nu nom d·· bi)f, congréganistes A l’archevêque de Cologne, I -’et«Iioad·! 4, Bavière, un |M‘lit lis u· intitule: Ihinrtpturn \ F Esclavage de la \ ierge, ahn d’en obtenir l’appf··^ tion. L'archevêque permit de Γΐιιιρι uner et rr< munuin-U il tons le* religieux et cure* de «ton dits » *e de |·γ··|μ.·γγ autant qu’ils pourraient relie s«dide dévotion. Lea évéqUCS de i/u/oo <, de * <ι«ιΛγ·ιι et de Euvaicnt déjà approui··»·, A la demande du P. Itio». Celui ci rap|H>rte les noms de* prim »”·, priiiem*·*, dues ci cardinaux de différent·» n >3 a unies qui ont u»· démontrent »·ς « cette devotion. · "est «armoiries, numi· lenient h s diM'iiments liiwtori·! ma tiques, arbre gén··.! logique?» i exhibant fréquemment les chaînette du Saint Esclave >· dans les blasons il··» graAdes famille ment toutes sortes de |-· •••nm·* d’embcBsser (celle dévotioni que quelquefois, connue i’ arriva a Unwell·· en 1626. â peine h·- ·πη:ΐι·:· |H»ut aient suffire a faire les chaînes, dont *·· · harg· i;ent · ex glorieux n juirlera pl«-* l°'n ‘,c 'a question des chaînettes, n * ‘M.i'S -> vùL.* 292 IIe PAHTIE. - PAUFAIT0DÉVOTIOX : SES MOTIFS Nog 164468 le monde entier. Comment la dévotion à sou égard serait-elle un obstacle à la grâce? C’est bien plutôt le manque de dévotion pour elle, qui explique pourquoi si peu d’âmes arrivent à l’union parfaite avec Nôtre* Seigneur. Si Jésus est partout et toujours le fruit de Marie, comment pourrait-on avoir le fruit, sans possé­ der l’arbre qui le produit? Soyons-en donc bien persuadés: plus nous serons unis à .Marie, plus nous serons unis à Jésus, et plus Jésus sera agissant en nous, (’ette union à Marie doit se réaliser dans la foi. Nous devons bi regarder en tout et toujours, sinon d’une vue distincte et aperçue (c’est· à-dire: précise et consciente) du moins, d’une vue géné­ rale et imperceptible (c’est-à-dire: implicite et sousjacente). En retour elle nous remplira de la pensée de Dieu (44), et chassera toute pensée étrangère, surtout toute pensée erronée, hérétique on inspira par le ma­ lin esprit (45). Rappelons-nous que la vraie dévotion à Marie est un signe infaillible de la véritable Eglise, la dévotion à cette bonne Mère étant on elle-même une note purement négative de Γ Eglise du Christ (4G). On peut donc l’affirmer avec le Bienheureux: l’esclave d’amour de Marie ne saurait être hérétique, du moins formellement. Les deux terme- .’excluent mutuellement. Et de plus, s’il lui arrivai i de l’être matérielle­ ment (47), il ne s’obstinerait pu- quand il serait éclairé. Autrement, il cesserait d’être esclave <1d'amour amour de Marie. Et s’il mourait dans son hérésie materielle, sa bonne foi le sauverait. Elle serait le moyen dont Marie se servirait pour conduire son esclave a Jésus et I unir à lui pour l’éternité. S’il en est ainsi des cas désespérés, que dire alors des cas normaux ou des chrétiens éclairés et fidèles se mettent d’eux-mêmes dans la voie mariale? Leur salut est aussi assuré qu’il peut l’être ici bas. Quiconque veut donc faire de grands progrès dans la voie de la perfection et trouver sûrement et parfaitement JésusChrist, qu’il se lance résolument dans la voie mariale. C’est le chemin frayé par Jésus-Christ, notre Chef: le membre, en y passant, ne saurait se tromper. (44) Selon le mot de Saint Germain de Consianttnopte : « Nemo cop­ tatione Dei repletur nisi per te. Personne n’est rempli de la pensée de D eVJ pc n'est.Par toi. ô Vierge Marie. » (Sermo II in Dormitione). Uo) Car là ou est Marie, là est le bon esprit. (46) Voir n* 80. (47) En enseignant sans lo savoir, une chose erronée ORANDE LIBBRTÉ INTERIEUR» j,· 169 Article VI Sixième motif Cette dévotion procure une grande liberté intérieure 1169-170) C’est ce qui doit recommander b· Saint Esclavage aux âmes craintives, désirant ardemment servir Dieu de tout leur cœur, mais redoutant de l’offenser pour les motifs les plus futiles. Cette crainte peut occasionner de véritables tortures et paralyse totalement les élans de l’Ame vers Dieu. Or, un des effets du Saint Esclavage, est de libérer les Ames de ces craintes <»rrih x, de leur assurer une grande liberté intérieure, la I lx > !> des enfants de Dieu et, en ouvrant leur cœur à la confiance, de les lancer dans lei? voies de la perfection. Malgré ce qu’il dit au début du Xe 170 « sans m’ar­ rêter A prouver cette vérité par des raisons ». Montfort résume cependant ces raisons d’une façon fort heu­ reuse, avant de prouver la même vérité par l’exemple de la Mère Agnès de Langéac. 169 1° Raisons établissant cette liberté. Par cette dévo­ tion, on se constitue volontairement dans une captivité amoureuse à l'égard de Jésus, esclave de Jésus en Marie. Comme récompense, ce bon Maître: n) délivre l’âme de la crainte servile qui la captivait et l’embrouillait, la réduisant ainsi dans un état de servitude contraint et humiliant; b) élargit le cœur par une sainte confiance, en por­ tant l’âme it regarder Dieu, non comme un juge sévère et exigeant, mais comme un père bienveillant et miséricordieux ; »·λη>·λιτκ ‘ 1 inspipp an aver |..„ ....... οίηΙΧΓι • hkw Mi/rrr» *· |«() amour tendre et an , , d’un rouir ung„|Mhô‘r“«««jsMWk o ce t|1. (1)t. *' Mita. néon· prociiHw I»,r l,. μ,,,,η I ‘ la ''lo-rle !„(, «•Hence .le |„ " ,p , “K’· Me. r„ Marie. 1 ,a ·'· de Ji-4||a fijqtjâ P”.v> lelTn.^rmh r n;o·. »implr · outviSn Ptait un homme rmle, rt r‘“· AgM» «rtith JWM-r. mhf Wl|l rin*^ ,>u Mt ’Irrm éfiuuln», but JniHii p|Ua babihirv à frapi ■<»·Ίιιιιιι· qu’A pn> rfiguer h ,r ’»Π- 4’μλ ·»ρ» mit pas la IHIjt suivante. „ ment r rent |h«ui èt en ..Π,. I,·. |.roIV ,„1(>,„ (1.(1W, üalore ■ l.e . ......................... rendu Λ I rxiue ■·«».............. .htAll folhl dt· Min cœur: · Rend» toi rwlavr ,!♦· |u TrêM s elle te protégera rontrr te» · nnrmU ·» wiinh·. rt‘|MHi»lit Agnêw. puisne v.hjm que je «mIm a rotm, »1*·^ »»» m»>n»*nt /» /r * rtmMrre tout cr que je .·«».«, et j«· v,••tn promets de VOOM ,rrrtr toute ma rie en qualit» d'r.iriarr Il f»t à remarquer, .pjr alo du Saint Relavage .«n fraIl. ,·. J... pr, HUjet ne fut publie que «ίχ 1ΠΙΛ p|IH tar,| ... •n, huitu) uement. ne |x»uvaii donr d.mro r |Μ·||«ί*(> À 0DC enfant de cet Age. Aukhî, rentrée à la nmiaon rie ...» mie chaîne rie fer. que la l’rovirlen. .· I. i , ' . ..... U de· i.in.. comme témoignage .1·· ’ ’ "" A pré» cette net ion, f.................. Mil....... . «Γ,,ρ,,Ι,.. cessèrent et elle w> trouva dans !.. l’engng... «r“'i'le pah «t dilatation de <(enr. Cela pratique aux religieuses de Langea· . Hiseigiicr cette •’•rii t.||r devint pneuie, à ses confesseurs, et snrtoiit à ’\| ’ tPIir di* «u ni üo.k . , ,, , , ·'·.· < Hier, fonda’ ..... . *‘"e ,,btint la convention Η*) I JiAn ’ IV re IR » Lg pArfaite I*»r prière· et *·· larme··. *>n l’appelle b Mère spirituelle d·· •Utnt Sulpi· r, et elle Marie. Tout l>art dan· la devotion de ret institut pour obtenue par rupnlr*. ..·!». #rà<«· à la délivra k Saint E- lavage. vivait dntm i.jlr «!♦· U’irir bl Pru ·*<*»·' lu rôtir <·(·1<·*.1<· Elle parlait ttn*' grahdr Inlïtuitr a* faaolièrrmrut uvw *♦” Huee nantie». · voyait sou«rnt tui apparaître *<>lî la Saint»· Vierge •oit Γηη«· ou i|t* *r« «aliitc·· préférée» ζ l’atberin·· d»· Sien»· Mari·· Madelrinr· iVril*·, Tbéréwe hun* HUM· d·* ce» ap|»arili«»n·. h· t·· recoin encore r»iu Utvr rbain** Ί or. rti lui disant Et ••«n»t»»r, nu jour de ΓΛ*αοΐηρ· j»«ur ιη<·η r*» bivr t*n<«u»r'.ut ·♦·» ·«lirand ι·, oelon une lutld* Ikttl ta«lr qui lui Hait here Marie lui aftlrtnn d·· nouveau tr Cécile ·|»ή l’acconipagmiit. •junta. au non* dr la \ i ·*·* : « Heureux ·*»»ηΐ «s-lavr· «Ir la llefae du cl. · ar ·ΐ« joM octobre 1634, àg À peine d»* 32 an· introduite depitl» Ion trmp* en ouïr d·· 1703· M9i. Article VU Septième motif Cette dévotion procure de grands biens au prochain l.'llDi· des principe < objections formulées contre la H Esclavage, est l’incapacité de donation totale < secourir ensuite no· parents. amis et bienfaiteurs (o<>). Ayant déjà résol n la question pour ce qui concerne le Voir Boi»w. < Marie lu*·, η·· Λ k5. tvn Voir «·|-<1β*·υ·, <111 et *qn ■w ** 296 ΙΓ PARTIE. - PAREA1TEOÉVOTIOX : SES MOTIFS s*’171-172 côté négatif (cela n’est pas un obstacle), Montfort s’ar rète ici à envisager le côté positif: les grands biens qui en résulteront pour tous ceux «pie nous aimons. Eq effet, grâce à cette dévotion, on donne plus en quantité, on donne plus en valeur, et on obtient des biens plut appréciables pour le prochain. 1° On donne plus en quantité. On abandonne entre les mains de Marie la valeur satisfactoiro et impétntoire de toutes ses bonnes œuvres passées, présenté* et futures, sans excepter la moindre bonne pensée, la moindre petite somTrancc». N’est ce pas lâ pratiquer la charité à un degré emimmt. et montrer par cette charité que l’on est les disciples «le Jésus-Christ (51) ? Normalement, déjà par l'étendue de cette dotmtiuu, ou doit obtenir davantage. 2“ On donne plus en val-ur. Souvent, en réalité, il s'agit d’œuvres très ordinaires. < »n serait obligé deles accomplir indépendamment du Saint Esclavage, puis­ qu’elles composent le devoir «l'état quotiilien. En offrir la valeur;! Ifarie, pour qu’elle l’applique elle-même au plus grand bien «lu prochain, c'est se préserver de la vanité. Car la nature se complaît facilement dans la constatation de la charité accomplie. l’ette valeur ris­ que donc n oins d’être diminuée. Mai urtont ces bon nés œuvres passant par les mains de Marie, reçoivent une augmentation de pureté et «le riche.*.*·.· ( J. Elles acquièrent ainsi une valeur plus grande, et deviennent plus capables de fléchir la colère de Dieu, ou «l’attirer sa miséricorde. 3° On obtient des biens plus appréciables. Ces biens sont: la conversion des pécheurs, on la délivrance des âmes du Purgatoire. Or, convertir un pécheur, c’est le rendre participant de la nature divine, enfant de Dieu et héritier du ciel. Bien n’égnle la grandeur de ces biens. Délivrer une âme du Purgatoire, c’est la mettre en possession de Dieu, qu’elle aimera et glorifiera pen­ dant l’éternité. C’est plus que créer le ciel et la terre. Et l’on peut obtenir ces deux biens, sans faire autre chose que son devoir d’état, sans même le savoir avant l’heure de la mort, simplement parce (pi’on s’en est remis intégralement à la médiation de Marie. (51) Joan. XIII, 85. (52) Voir η" 146-1M 173132 moves ne »’E1UsE' * H. nine puissant pour engager un homme K,‘ '. Smritible Λ embrasser cette pratique? Quelle 'jugement, do faire une telle découverte! Quelle gloin-’lteudaat l’éternité ! Article VIII Huitième motif Cette dévotion est un moyen admirable de persévérance I Est-il motif plus puissant disions-nous tout à i l’heure, pour engager l’homme t embrasser cette prati· que? Le Père de Montfort réi und : oui ! Et ce motif concerne une question mgoi»antc entre toutes: celle de notre dut éternel celle de notre prédestination, Or In dévotion du lint Esclavage est un moyen admirable de persévérant Coinment cette efficacité spéciale n’achèverait -clh >as de lui gagner toutes les sympathies? Il ne î agit pas dp répéter ce qui a été dit soit à propos de la ··’’ vérité fondamentale, soit même auparavant a propos de la vraie dévotion à Marie comme signe de prédestinât ion (Voir p. 137 et suiv.) Quiconque • lit* à lui-même après sa conversion, retombera dan le péché: c’est certain. Quiconque voudm gardai ses trésors lui-même, Sera la proie des voleurs nombreux et expérimentés: on le constate cha­ que jour. Mais précisément par cette dévotion: 1° on confie tout ce qu’on possède à Marie; 2° on s’appuie uniquement sur son secours pour tenir debout. Il est impossible que cette double confiance soit déçue (53). π7ηβ cot article nous glanons seulement quelques-unes des idées . ( Γ diieloppées dans le Père de Montfort. Nous les groupons longuement dcvci n qui rëaument bien tout le passage, autour de ces * gi)S n" partie. - parfaithdévotion •· «* . ( H N». , 1“ Fidélité; de la déposituire. c donné à .Marie, par notre consé<>r •o <|Ue aouN , grande valeur, De plus, Marie n’était l’a, recevoir. Cependant, elle lI ’a reçu ι·,Μ.„ p, lek r '■"«= fUJ comme elle fait toujours dans ie.s (.a,' '1 “Χί*ΐι·Ι.ι . est done ainsi devenue la dépoNÎtai avoir spirituel. Or, le dépositaire est ;‘“»tn eu vertu même du contrat de dépôt’ /ι/. ’ί,’ '*n . * ^ <· >·Λ ..Ό· I __ . ? ■· lui. a été confie. s il venait X I » !e lær«ire par n(.„ * qui il en serait responsable. Il II -v 11 P"* à erni.?' ke,“*, ‘aiiuh cela arrive â Marie. Elle B que rliïtÆ» 'ini ·répare, par sa tidrlitt sionuées Eve l’inlidelt pai son infidélité. °Cc«· N’hésitons donc pa ï lui eonüer r„r (|e rite, l’argent de notre pureté, le- eaux des tes et les vins de nos merites et vertus. Verson le sein de .Marie tous nos trésors, toutes nos *» · toutes nos vertus. Depuis «pie Dieu............ lui incnie ‘««vinu >s’v pj enfermé avec toutes sc |.e.'fe. il est < vaisseau tout spirituel ?l 1:1 ’Ieî»eure spirituelle .U âmes les plus spirituelles. Malgré le inonde, le déin ' et la chair, non seulement Marie conservera, niais e|| augmentera nos vertus et nos mérites. 2° Puissance de ht protectrice. Pauvres enfante de Marie, notre faiblesse est extrême. Mais que ce|n n(, nous décourage pas! Dans la mer agitée de ce momie Marie nous a été donnée ' conumi· une ancre ferme, à laquelle nous pouvons nous attacher et qni noun empêchera de faire naufrage < h. (’et te hou ne Mère aime ceux qui I aiment. ·* Ego iini^rino diligentes un· me oiiigo diligo » Elle les aime non seulement d’un amour affectif mais d un amour effectif et efficace, les empêchant, par uni· grande abondance de grâces, de reculer dans la vertu on de tomber dans le chemin, en perdant la grâce de son Fils. Elle retient les saints dans leur plénitude, comme dit Saint Bonaventure ι”»ι. alin que celle ci ne diminue point. Elle empêche leurs vertus de se dissi­ per, leurs mérites de périr, leurs perdre. les démons de leur inuire; et s’ils venaient â tomber quand même, elle empêche Notre re•Seigneur de les châ· ’ JenJ* procurant le temps et la force de se relever et de faire pénitence. (») Spi-utum pMM ?ermn 1 in Dorn,ll|,,ne lipara·. Γ πΓ*’ ■ V· Lect· VII, 30. Comment, en effet, mesurait elle ses grâces à celui qui lui a tout donné? Etant la plus libérale de toutes lo créatures, elle ne se laissera jamais vaincre en jfnour et en générosité. Pour le peu «pl’on lui donne, elle rendra le beaucoup qu’elle possède, mettant tout m»i crédit auprès «le Dieu au service de son esclave il’iimour. Λ une condition toutefois: « ’est «pie tout en «abandonnant Λ elle et en se confiant à son secours, on ne h· livre pas a la présomption. Car la protection de Marie ne dispense lærsonne «le travailler à acquérir 1rs vertus et a dompter ses passions. N’i’st-ce pas plu­ tôt un encouragement A le faire «pie d’être assuré du MHvès? .___________________________ Ί Telles «unt les idées principales que Montfort «lèveloppe de pair au cours de «et artich? avec un lyrisme prodigieux. On sent qu’il est sûr de s’attaquer nu (1er· nier bastion de la critique i\ |soi, et d’attirer les suprêmes adhésions «les servit· de Marie. Il en appelle aux citations de l'Ecrîtnr· . aux textes des Pères, aux invocations des litanies, aux comparaisons familières pour forcer les «lerniers retranchements, et amener toutes les âmes ayant à cœur de se sauver à embrasser la dévotion qu’il leur prêche. Nous rappelant ces pages si pleines, où nous avons trouvé tant «le choses, tout en 1rs examinant pourtant si rapidement, nous arrivons à «•et te conclusion : Mont· fort a tenu magniliquement sa promesse (lu début : les motifs qu’il nous a donnés rendent véritablement rcoûm mandnblc in dévotion «lu Saint ‘ΠΙΙΙΙΙΙ·Ι·'Ι"·"ΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΗΙΠΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙΙπηιιιηι 9 SECTION II— Rébecca et Jacob Figures Bibliques de cette Parfaite Dévotion (183-212) 183 Montfort a exposé minutieusement les avantages de la consécration totale à .Marie: Pieu. Je prochain, nous· mêmes en retirons un profit cousidéiable. Cependant, il ne se contente pas de ce drvclopjK'inent malgré sa grande richesse. La théorie gagne toujours, lorsqu’on peut la proposer sous une force corn rète. Elle est ainsi plus accessible, plus sympathique. pin* convainquante. Elle est plus facilement accepi· e et mis·· en pratique. N’oublions pas que c’est le but pou·suivi par le Bien heureux dans ce IIe chapitre: déterminer un grand nombre d’âmes à entrer dans cette voie mariale. Pour obtenir ce résultat, il ne demande pas A l’ha­ giographie de lui fournir un de ces cas précis, parfaite­ ment en rapport avec son dessein, qu’il pourra ensuite exploiter dans tous les détails. Il ne demande même pas à l'Evangile de lui procu­ rer ce qu’il cherche, et qu’il pourrait \ trouver, fut-ce dans l’exemple de Saint Jean. Du reste, tout cela a rte suffisamment esquissé dans la section pr<< i-dente. Cette fois, il remonte plus haut. S'appuyant sur le second sens de la sainte Ecriture, /r •'■'ns spirituel «ni mystique, il étudiera, à la lumière des revelations pos­ térieures, ce que le Saint-Esprit même a voulu nous enseigner dans l’histoire merveilleuse de Rébecca et «le Jacob, rapportée au chapitre XXVI1 «le la Genèse. Le Saint-Esprit lui-même a voulu nous donner l'enseignement que Montfort va dégager de cette histoire. Car le sens spirituel nûl'HK BIBLIQUE ι»κ chttb dévotion JE* _ mn ont un caractère figuratif s’appellent « Types ». & c^t£n future s appellera « Antitype ». Il appartient à L» choisir et de disposer un type biblique en vue de D*“ non. Car lui seul conduit les hommes et les choses Μe' sait que ks événements arriveront comme il les * ^t. De plus. U seul ώ connaître l’existence d .· ces figures leur realisation. Et. même alors, il ne sullirait pas d’une ),Je<3^. r semblance entre certains événements et certaines de l’Anckn et du Nouveau Testament pour établir Ru*(*-na· du s ns spirituel dans tel ou tel passage d»· nn 1 vette même gloire. Il est même prubab.c qu Esaü personnel!, ment. ou du moins quelquesuns,cffs <^tscentliir*‘s· don le plus célèbre fut Job, ont été sauvés. Mæs. comme il arrive souvent dans la Sainte Ecriture, τ^ν^ωΐ ?U ‘ reius .?ur des bans di son père, et lui donne la prédominance sur son frère, exclu do ce même héritage. En tout cela, il préfigura les élus Grâce à l’amour et à la protection de Marie, ceux-ci entrant en poes ssion de leur royaume céleste, d’oû sont exclus les réprouvés. figurés par Esaü. Tel est l’enseign m nt de Saint PauL Tel est renseignement de la Tradition, dont Saint Augustin (60) et Saint Bernard (61) sont les principaux témoins. Tel est renseignement des inter­ prètes de la Sainte Ecriture dont les deux principaux sont : Cornélius a Lapide et le R. P. Lagrange. (te) I, F. (57) Rotn. IX, 13· L’aîné sera l’esclave du plus jeune ». (58) Gen. XXV. 22 : « et j’ai eu Esaü en aversion. » Voir les endroits (59) · J’ni aimé Jarob <■!<«, .le Malachle cl N. Teel. («Ο ώ™” XXVIII m Cnnlicum Cent. 302 n" partie. — parfaite dévotion : ses motiph v, m C'est donc bien le Saint-Esprit iui-méme qui nous don^ l'histoire de Rébecca et de Jacob, une figure admirable dévotion des élus envers Mane et des foins Λ? Marie u j ta' “ des élus. wra A la suite du Bienheureux: 1° Nous exposerons l’histoire de Jacob et d’pMQu. 2° Nous verrons : a) Æ'n Esaü, la figure des ré'prouves. b) en Jacob, la figure des prédestinés. Les sentiments de l’un et de l’autre â l’egard de Rébecca sont l’image parfaite «les sentiments que le» réprouvés et les prédestinés cultivent respectivement â l’égard «le Marie. (Ecus littéral et sens spirituel de cette histoire). 3° Nous verrons quel est le d· row meut de Marie pour scs esclaves d’amour, dévouement figuré par celui de Rébecca à l’égard de Jacob. Article I Histoire de Jacob et d’Esau (1841 Le livre de la Genèse raconte coin nient l.'saii vendit à son frère jumeau, Jacob, le droit d’ainesse qu’il pou- 1 sédait par le fait qu’il était né le premier des deux (02). i Rébecca, mère des deux frères, aimait tendrement Jacob. Elle résolut d’assurer à relui ri les avantages ’ ■ que comportait le titre d’aîné. Le but était légitime: â de par le marché conclu entre les deux frères. ces avauI tages devaient désormais échoir à Jacob. Tonie la (|iiesI tion était d'obtenir, pour Jacob, la bénédiction tpi’Isaac 1 • réservait à Esaü. Car, aux yeux d’Isaac, Esaü était toujours l’aîné, et donc le préféré. Le bon vieillard était l loin de soupçonner le peu de cas que son fils avait fait f IQj de tous ses privilèges. Pour que cette bénédiction revint à Jacob, Rébecca déploya « une adresse toute sainte et toute pleine de mystère ». (62) Genèse XXIV, 09-34. | | I I 303 „ lin,..x cite ici le mot célèbre d- Saint Augustin ; i d mysterium t v£ incnMui. “ïmÎndicxwm nd materium » (63). Plusieurs Peres pen pen ­ sât, Augustin. D’autres avec Saint Jérôme (64>, sent coiniue - - . a la on mensonge, mais iis l’excustni. Saint •dsaetteîit QU ri'Ormd ü y l'argumentation de Saint Augustin sous JhtMJUS <65» tift » 1 oxinc. _Pour Saint Augusun. Jacob n'a pus menu en pas plus que Xnt remier-né, c est-àdin du peuple juif. L s modernes «on: moins portés à regarder comme bonnes et Jouabks toutes les actions attribué nix personnalités bibliqim Dauliurs, 1 intention des écrm dapprouv r tout ce qa’Ls racuni.nl. On admet cependant qu'en Orænt ces sortes de procédés sent corn déres plutôt comme des coups d adresse que comme dix fraudes (67). Os difficultés que l’on eprouv expliquer le rôle de Jacob et sunout celui de Réoevca doivent nullement nous trouble: pour ce qui concern application ,t Marie. Cette séné de Lrompt-hes était peut-être DnSÎe^S81·» I/.nag:ne't'cn QUC D,eü Pourrait aussi s'y laisser M· v * Mi I L F O r · »> Λ L- > __ — - -otcnir i__ __ ncr.t la même, les fXT “n; nécesalrem ni differents dans le i le sens ci faite honnêteté. tout en étant s - -- s clans Ceci étant dit une lois taire de Jacob et d’Esad. Plusieurs années aj Isaac se sentit vieillir 11 i J* Esaü près de lui et lui commanda u Isaac. E]],. avertit promptement Jacob de ce 'I111 s,‘ Iramait et lui ordonna d’aller prendre deux cheitrnux dans le troupeau et de les lui apporter. Lors­ qu elle les eut reçus, (die les tua, les écorcha; avec la chair idle prépara un plat délicieux, conforme au goût d Isaac (pi’elle connaissait parfaitement; avec les peaux, elle couvrit les mains et le cou de Jacob, pour qu’il pût offrir au toucher, sinon à la voix, les appa­ rences de son ai né. Tout ceci se passa très rapidement. (W) ( ■ IH .- .1 Mendacium, rap. X. n’ 23-4 P- L. h -V. col. W* - “ n'est pas un men-onue mais un mystère. » am Apo! adv. K.Xtn J 18 P L. ΧΧΠΙ. col. 43t. Judas). Brebis i.wduiie à l’abat- S Wr'„: Λ’ <« »»· ESAv 304 mes 11° PARTIE. ---- PARFAITE DÉVOTION t SES MOTIFS N* 184 ear il s’agissait de prévenir Esaü, qui était un habile chasseur et ne tarderait pas à trouver une proie. Aussi, lorsque Jacob se présenta devant son père, portant le plat que sa mère avait préparé, Isaac s’étonna-t-il delà rapidité de la capture. Mais ce qu’il remarqua d'abord, ce fut la voix de celui qui parlait. Celui-ci sc présentait comme étant Esaü, et pourtant, il lui semblait ώ lui entendre lu voix de Jacob. Comme tous les aveugles, il voulut toucher celui qu’il ne pouvait voir. Quand il sentit ces mains velues, si conformes à relies d'Esaû, hi voix eat si différentes de celles de Jacob, il s’écria la voix de Jacob, mais les mains son t 1maim* d’Esaü Il n’était cependant qu’à moitié rassuré, car il demanda à .Jacob s’il riait bien Esaü. Sur sa réponse affirmative, il accepta à manger cl ne dissimula pm la satisfaction que lui causaient des mets aussi bien pré­ parés. Puis, ayant attiré son tils à lui pour le baiser, il sen­ tit l’odeur de ses vêtements parfumes, Transporté de joie, il accorda la bénédiction qu’il réservait à son aîné. Il lui souhaita la rosée du ciel et la fécondité de la terre, l'établit héritier de tous ses biens et maître de ses frères, couvrant d'avance de malédictions celui qui le maudirait et de bénédictions relui qui le bénirait. r*-s paroles, A peine Isaac achevait il ces j.aroles qu’Esaü entrait portant avec lierté le fruits de sa venaison. Isaac fut surpris au-delà de toute expression de ce qui ’ venait de se passer. Cependant il ne rétracta rien de ce qu’il avait fait, y voyant trop sensiblement le doigt de. Dieu. Esaü jeta 'alors dp véritables rugissements, accusa son frère de duperie et demanda à son père s’il n’avait qu’une bénédiction. Il était en cela l’image de ceux qui veulent allier Dieu et le momie, et jouir tout ensemble des consolations du ciel et de (‘elles de la terre. Touché des cris d’Esaü, Isaac le bénit enfin, mais d’une bénédiction de la terre, et en l’assujettissant à son frère. Esaü en conserva une haine envenimée contre son cadet. Il n’attendait que la mort de son père pour le tuer, et Jacob n’aurait pu éviter la· mort, si, là encore, Rébecca, qui lui avait déjà valu les béné­ dictions de son père, ne l’eût garanti par ses pieuses industries et ses bons conseils. Sous prétexte de le faire aller chercher une épouse chez son oncle Laban, elle l’envoya en Mésopotamie, où il resta jusqu'à ce que la colère d’Esaü fut apaisée. (185-200) Jacob eut donc la figure des prédestinés, et Esaü la figure des réprouvés. Ce qui est dit au sens littéral des deux lils d'Isaac, doit être entendu au sens spirituel des deux grandes catégories (pii se partageront les hommes pendant l’éternité. Il snflit par conséquent d'examiner en détail la conduite de l’un et de l’autre à l’égard de Rébecca. pour savoir quelle est la conduite des prédestinés et des réprouvé à l’égard de Marie, Cette étude nous amènera à imiter la conduite de Jacob et des prédestinés et à condamner celle d’Esaü et des réprouvés. DES RÉPROUVÉS 185-190) Le Père de Montfort ramène à cinq les diverses caractéristiques d tempérament et de la conduite d’Esaü. t’e n'est qu'un côté du diptyque. Suivra· l’autre côté tout à l’heure, qui reproduira le premier, point par point, dans le tempérament et la conduite des réprou­ vés. On pourrait passer du a premièrement » du type an « premièrement » de l’antitype, etc. Suivons plutôt la méthode du Bienheureux. Autre remarque. En étudiant plus tard le caractère de Jacob et des prédestinés, nous trouverons que dans chacune des cinq réflexions successives il est question de Rébecca pour Jacob et de Marie pour les prédestinés. La raison en est que tous les biens sont parvenus à l’un nar Rébecca et aux autres par Marie, lour Esaü, au fôntriire il n’est question de Rébecca qu’en troisième VU 1111 < l 11 OUU ΙΓ PARTIE. — PARFAITE DEVOTION : SES M&HFii N· j ESAÜ ΠαϋΚΕ DBS KÉI’IIOI VES ISO* ISS lieu. Et de même de Marie pour les réprouvés. Et n’est question de l’une et de l'autre que pour les éty ter. Mais une fois ce résultat négatif obtenu, Esao , les réprouvés se sont retrouvés eux-mêmes et 0/J retrouvé le monde extérieur. t'ela provoque divers réactions (pii sont tinement analysées dans les 1 ”, 2·, i et 5°. du bonheur de son frère .*»· Esaü jalouxspontanément. Mais il ne supporte iwnrtant renonce l«s que son frère soit heureux: par l’emploi des moyens que hii-niènie a méprisés. Il le hait. 11 le persécute. Il médite de l__lui donner la mort. 11 veut lui arracher sou bonheur suu aucun espoir de le reprendre pour lui. ('aril sait qu’il l’a irrémédiablement perdu. Le tableau n’est pas tint té, niais il est exact. C’est bien ainsi ipi’EsuQ se manifeste dans la Sainte Ecri­ ture. Voyons maintenant comment en tout cela il est ta ligure des réprouvés. EXPOSE DU SENS LITTERAL (185) 1° Esaü satisfait de lui-même. Fort et robuste J(. corps, adroit et industrieux à tirer de l'air, habile ù prendre beaucoup de gibier à la chasse, il était fait pour réussir dans les grandes (entreprises temporelle», A ce point de vue. on le comprend, il était plus agréa ble que Jacob aux yeux de son père Isaac. Mais ») Isaac était lier de son aîné, celui-ci était aussi tier de lui-même. 2° Esaü porté vers l’extérieur. Tant de qualités ne devaient point rester cachées. Puisque Esaü avait la force, il fallait la déployer: jmisqu’il avait l’adresse, il fallait s'en servir. Il aurait ainsi l’occasion de se faire remarquer, d’avoir de l’influence. Href, il vivait plus volontiers;! l’extérieur qu’à la maison familiale. Autre tendance qui n’était pa de nature a déplaire à Isaac, 3° Esaü indifférent à l’égard de Rébecca. ('ne mère ne pouvait avoir créature aussi douce que aucune prise sur une nature aussi violente et aussi pleine d’elle-même. ("est pourquoi Esaü ne se mettait nullement en peine de faire plai-ir à sa mère, de l’ai­ der dans ses travaux, de prendre ses conseils. Au contraire, il lui déplut formellement, en épousant deux jeunes tilles Héthéennes, qui furent un sujet d’amertumes continuelles pour Kébecca 1681. .■ 4° Esaü incapable de dominer ses passions. Pre­ mière réaction d’mie nature san> frein, en présence des biens terrestres. · Elle veut les posséder tous et à tout prix. La faim existe. L’appétit est vif qui est présenté n'a pas grosse valent veut et le veut à ce moment là. Pour se le procurer, il renonce sans hésiter à son droit d’aînesse et à tune que ce droit lui assure. iGs) fien. XXVJ. 31-35 307 EXPOSE DU SENS SPIRITUEL (186 ï 9b) C est le denxü me coté du diptyque, répondant point |Nir point au premieir, car 1rs réprouvés donnent chaque jour la preuve qu ils sont animés par les mêmes sentiments qu’Esuft iM ^es éprouvés satisfaits d'eux-memes (N° 186). ten n ‘gale leur habileté dans les affaires temporelles, leur resistance aux fatigues que leur causent ces affaire-s, les succès qui couronnent leurs efforts, la lumière ont ils sont éclairés et les chances dont ils profitent. Mais comme la terre leur suffit, ils négligent le ciel. ux si forts, si habiles et si éclairés dans les choses de ■i tene. sont en réalité très faibles et très ignorants dans les choses du ciel. In terrenis fortes, in cœlextibus débiles. / - Les reprouves ennemis de la vie intérieure |N° 187). Etant, naturellement portés ù s’extérioriser, a parader, ù capter l’estime des autres, ils ne compren­ nent pas le bonheur que l’on trouve à s’enfermer chez soi et à y demeurer, à l’exemple de Dieu qui ne sort jamais de chez lui. Personnellement ils ont horreur de la retraite, de la spiritualité, de la dévotion intérieure. Ils ne peuvent non plus la supporter chez les autres. Ils traitent de petits esprits, de bigot^, de sauvages ceux qui fuient volontiers la société du monde pour se livrer aux attraits de la vie intérieure. 3o i es réprouvés indifférents à l’égard de Marie ’IlsPne la haïssent pas formellement. Ils lui ?\uelquefois des louanges, et ils affectent donnent JACOB FIGURE DES 30S IIe PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION ; SES MOTIFS »” 4° Les réprouvés esclaves leurs passions (N° 189). Dans cette vie extérieure, évaporée, il n’y a plus que le plaisir à compter. Les réprouvés s’y pré­ cipitent avec une avidité gloutonne. Us sont incapables de maîtriser leurs passions. Pour un vulgaire plat de lentilles (c’est-à-dire pour les faux plaisirs de la terre) ils vendent leur droit d'aînesse (c'est-à-dire leur droit • d’entrée au ciel). Pour se procurer un vil plaisir d’un moment (concupiscence de la chain, une vaine fumée d’honneur (orgueil de la vie) ou un»· pièce de monnaie jaune ou blanche (désir des richesses), ils n'hésiteront pas à sacrifier la grâce baptismale, ou du moins leur robe d'innocence (leur état de grâce) et même leur héritage céleste. Ainsi la vie est joyeuse . Us rient, boi vent, mangent, se divertissent, jouent. dansent, etc... sans se mettre en peine, comme Usaü, de se rendre dignes de la bénédiction du Père céleste, en s’en rendant même positivement indignes. ) 5° Les réprouvés persécuteurs des prédestinés (N° 100). Non contents de vivre î leur aise et de goûter à tous les plais tinés de savourer en paix un bonheur auquel ils ont eux-mêmes renoncé et qu’ils savent irrémrdiablement perdu pour eux. C’est pourquoi ils les haïssent et les persécutent, ouvertement ou en cachette, mais toujours aussi implacablement. Ils se moquent d’eux, les contre­ font, les critiquent ou les injuriem. < >n bien encore ils les volent, les trompent, les ruinent et les couvrent d’ignominie. Et pour leur rendre plus déprimante encore la misère où ils les ont réduits, ils ont soin d’étaler avec complaisance le spectacle de leur inso­ lente fortune, espérant ainsi gâcher leur bonheur ou les amener à y renoncer. Mais rira bien qui rira le dernier. En toutes choses, c’est la fin qu’il faut considérer. Les réprouvés semblent heureux ici-bas. Comme Esaü, ils ont reçu la bénédic- 309 y 191 tion de la terreΊ. Comme lui également, ils essaient de établi par Dieu en ne soustrayant à la renverser l’ordre . duiuiuatiou vie que se manifesteront dans leur plénitude les effets de la prédestination. Alors, comme Esail, les réprouvés rugiront de douleur et réclameront vaine­ ment uue part au bonheur des élus. Et leur haine im­ puissante ne servira plus qu'a les tourmenter euxmêmes. Quelqu’un voudrait-il imiter leur folie, pour aboutir au même éternel désastre? 1S9-1Ü0 d’avoir quelques pratiques de dévotion en son honneur. Mais ils ne sauraient souffrir qu’on l'aime tendrement, qu’on la serve Üdèlement, qu’on cherche à gagner n»n ~~ affection et ses bonnes grâces. Us protestent qu’une telle dévotion n'est nullement nécessaire au salut qu’elle est même exagérée. Ne suffit-il pas pour être les serviteurs de la Vierge, de marmotter quelque orai­ son en son honneur, sans tendresse pour elle ni amen­ dement pour soi? 189 PRÉDESTINES JACOB FIGURE DES PRÉDESTINÉS | “ (IîHl’UOj Autre diptyque, non plus aux couleurs sombres, mais aux reflets lumineux. Le premier nous montre cinq aspects différents de l'amour de Jacob pour Rébecca, le deuxième analyse de la même façon l’amour desprédestinés pour Marie. ’ fl : Remarquons encore, pour souligner la suite des idées, que cet amour, appelant et obtenant la récipro­ cité, n’est considéré présentement que de Jacob à Rébecca, et des prédestinés à Marie. L’article sui­ vant attirera plus spécialement notre attention sur l’umoür de Rébecca pour Jacob et de Marie pour les prédestinés Etudion comme le Bienheureux, d’abord d’après le sens littéral, puis d’après le sens spirituel, cette merveilleu ligure biblique de la parfaite dévotion. A. — EXPOSÉ DU SENS LITTÉRAL (191190) 1· Jacob recherchant la compagnie de Rébecca (N· 191). . Annx et paisible qui contrastait singuD’nn natnr - æEsaü, d’une complexion égale fièrement avec ceiui lîM-liiÔ 310 II PARTIE. - PARFAITE DÉVOTIOX : SES MOTIFS x**192-19ÿ r Jacob confiant en Rebecca (N<* 194). ment moins herculéenne, sans être pour cela faible ou maladif (rien du moins ne permet de le eup]xi«er) Jacob demeurait ordinairement à la maison. (Je n’en pas qu’il eût peur de sortir. Mais il désirait gagner Je» hounes unices de sa mère, uu’il uinmir tendrement, q ne voulait rien perdre des charmes qu'il goûtait en m compagnie. Aussi, quand il sortait, ce n’était pas par sa propre volonté, ni par la confiance qu’il aurait eue dans son habileté, comme Esaü. < "était seulement pour obéir â sa mère et la retrouver encore dans l'accomplissement fidèle des ordres qu’elle lui donnait. 7Z loin de mettre sa contiance en lui même et en son n>. ' ’·- · (71) Même endroit. urfthnne Λ ce danger 1,1 V0,°nlé dC comme le Parent'· prouve les Λ 312 IIe PARTIE s. 19î JACOB PIQURE DBS PRÉDESTINÉS 313 PARFAITE DEVOTION : SES MOTIFS N* 196 A ce point de vue, Jacob et les prédestinés pourront être considérés comme les cadets de la famille divine et non plus Esaü, mais Notre-Seigneur comme l’alné’ celui dont Marie nous communique les mérites. Cette remarque a son importance pour comprendre la suite de cette figure biblique. Nous prenons désormais Jacob comme figure des prédestinés et rien que des prédesti­ nés, c’est-à-dire île ceux qui veulent recevoir la bénédic­ tion divine à laquelle seul Notre-Seigneur a droit. Pour atteinder ce but, ils se remettent entre leu mains de Marie et voici kl conduite qu'ils gardent tous les jours à son égard, reproduisant point par point la conduite de Jacob à l’égard de Kéliecca. 1° Comme Marie intérieure (N° 196). « Ils sont sédentaires à la maison avec leur mère b, c’est-à-dire: ils aiment la retraite et se livrent volontiers à l’oraison mais toujours à l'exemple et dans la compagnie de Marie. Cette bonne mère, en effet, a toujours aimé et pratiqué 1la retraite et l’oraison. Elle estimait beaucoup plus le travail caché de sa perfection personnelle, que le travail extérieur, même de l’apos­ tolat. Et lorsque pour obéir à la volonté divine, elle dut collaborer au salut du monde, elle le iit sans sortir de son recueillement habituel, ni rechercher les regarde ou l’approbation du monde. De même elle apprend à ses esclaves d’amour à mettre au-dessus «le toute préoccu­ pation extérieure le soin de leur propre salut. C’est une œuvre plus importante que de Ifaire par soi-même den merveilles de nature et de grâce laus le monde au détriment de cette unique affaire. omine le font tant d’Esaû et de réprouvés. Ainsi, les esclaves d’amour sont ils chargés, de par la volonté de Dieu et celle de Marie, de paraître dans le monde, pour remplir les devoirs de leur état, pour prendre contact avec les âmes qu’ils doivent évangéli­ ser? Ils s’acquitteront de ces fonctions sans rien per­ dre de leur recueillement habituel, sans rechercher la louange ou les applaudissements des hommes, sans ren­ verser, ni théoriquement ni pratiquement, la hiérarchie des valeurs. Les œuvres extérieures sont bonnes et mê­ me nécessaires, mais il ne faut pas qu’elles détournent du travail de sa propre sanctification, ni qu’elles pren- Bent la priorité sur ce travail. Tous les autres ouvrages aunrto de celui-ci ne sont que jeux d enfants (i-). N'ou seulement les prédestinés restent a la maison avec Marie, mais ils restent encore dans la maison de Marie. Non seulement ils sont soumis à Marie comme Jfeus dans la maison de Nazareth, mais ils habitent, couitue Jésus avant sa naissance, dans le bel intérieur de Marie. Pour chanter le bonheur de ce divin séjour où l’homme s’enrichit de mérites en allant de vertu en vertu, Montfort emprunte les paroles du psaume 83: « Quam dilecta tabernacula, Domine virtutum: Sei­ gneur Jésus, que vos tabernacles sont aimables ». « Passer invenit sibi domum ct turtur nidum ubi repo­ nat pullos suos ». « Le passereau p 'est a-dire l’homme passager sur cette terre, a trouvé une maison pour se loger (c’est-à-dire Marie, et la tourterelle (c’est-à-dire l’exilé soupirant après la patrie) a trouve un nid pour mettre ses petits (également Marie, ». « /feati qui habi­ tant in doino tua Domine », u Oh! qu’heureux est l’homme qui habile dans votre maison, c’est-à-dire la maison de Marie, où vous avez le premier fait votre demeure! » « Beatus vir cujus est auailium abs te! Ascensiones in corde suo disposuit in valle lacrimarum in loco quem posuit.' > « <"est dans cette maison des prédestinés (où il a choisi d’habiter) qu’il reçoit son secours de vous seul (sans compter connue Esaü et les réprouvés sur sa propre habileté), et qu’il a disposé des montées et des degrés de toutes les vertus dans son . cœur, pour s’élever à la perfection dans cette vallée de larmes. (Voir la pratique intérieure: agir en Marie). JÇ] 2° Les prédestinés aiment et honorent Marie (Ν’ 197). Marie est pour eux une « bonne Ifôre et Maîtresse », association de mots qui se retrouve dans le corrélatif « enfants et exclu vos ». Marie est bien, en effet, maî­ tresse: « Domina », mais précisément au titre de sa maternité. Et nous, nous sommes ses esclaves, mais au titre de notre filiation à son égard. Domination et ser­ vitude toutes particulières par conséquent, et portant les esclaves autant à aimer qu’à honorer leur souve­ raine En réalité, Ils l’aiment non seulement en paro(TO) Voir Do» Cmurxn» : L’Ane de tout apostolat. 314 11° PARTIE. — PARFAITE DÉVOTION : NES MOTIFS N· les, mais en actions; ils l’honorent non Bculeim-ut à l’extérieur niais «lu fond du cœur. Pour lui prouver leur amour, commo Jacob; A. — Ils évitent soigneusement tout ce qui pourrait lui déplaire et pratiquent avec ferveur ce qu’ils chiiem pouvoir leur attirer sa bienveillance. (’<*ci · n gtufap dans son aspect négatif et dans son aspect positif, 11 B. — Ils lui apportent en particulier mm plu» (|eux chevreaux mais leur corps et leur âme, ligures parce» deux chevreaux, afin que Marie: ai les reçoive comme une chose qui lui appartient et sur laquelle nous reconnaissons librement son plein droit, lui permettant de l’exercer a son gré; bi les tue et fmtfu les dépouille de leur ses inclinaisons, les à Jésus; celui-ci ne des hommes morts à mourir â eux mêmes et nu péché, amour-propre et de leurs mauvai­ mettant ainsi en état de plaire vent il pas comme disciples que eux-mêmes? • c) les apprête au goût du J‘ère céleste et à sa plus grande gloire; Marie n·· l-ι connaît-elle pas mieux qu’aucune autre créature? d) les rende ainsi un mets délicat, «ligne de la bou· chc et de la bénédiction du Père céleste. idO C’est de cette sorte, en effet. «pie veulent témoigner leur amour effectif et courageux. <<·η\ «pii pratiquent la consécration parfaite à Jésus-Christ par les mains «le Marie. Sacrifice qui mène loin <4 frappe an vif de nos affections et même de notre substance. Voilà pourquoi il effraie les réprouvés, ('eux ci ><· contentent de belles paroles ou du culte purement extérieur. 198 3° Les prédestinés se soumettent à Marie (N° 198». Jésus-Christ passa, trente ans de sa vie sur trentetrois ans dans la soumission à Marie, et il procura ainsi plus de gloire à son Père (pie s’il avait employé le même temps à parcourir le momie, prêcher l’Evangile et accomplir des miracles (N° 139). Λ son exemple, les prédestinés sont soumis et obéissants à Marie, comme à leur bonne Mère. Ils savent qu'elle ne peut leur don­ ner que de bons conseils et ils les suivent très exacte­ ment. comme Jacob suivait les conseils de Rébecca, et j . JACOB FIGURE DES PKÉUESTINÉS 31ο ,„M„e leu serviteur» de Cana se eoufoi mêlent à l'indide Marie: « Faites tout ee qu il vous dira » (M). Les consequences de cette soumission lurent que Jacob rvçut comme par miracle la bénédiction réservée à Kxiü, et et quo que les conviés Cana furent UUUWIV.-J honorés uu du preJlsiü. JVH COJn IVO de x 41U<* luivuv wicr miracle de Jésus-Christ. De même ceux qui seront khhuîh à .Marie recevront la bénédiction du Père ttleste et seront honorés des merveilles de Dieu, et 1<·ι><»ηη<· ne jouira «le cette double faveur, s’il n’est pas parfaitement soumis à Marie, (“est pourquoi les Esaü perd en Ma bénédiction, faute d’obéissance à cette bonne Jllère. I . |09 * * ■ λ at · a. ■ K * _ - - —- .i P Les prédestinés ont confiance en Marie (N° 199). Ils connaissent sa grande puissance et son inlassable bonté. Ils recourent a elle dams tontes leurs difficultés. Ils l.t regardent comme leur étoile polaire, capable de giiHlei leur marche a travers l’océan de ce monde. Ils ni ouvrent leurs peines et leurs besoins avec beau­ coup i ouverture de cœur. Iis s'attachent à ses rnamel* 5 ,niî'·1 *'"1 de. pour y chercher h* pardon de leurs p(< us. et a ses mamelles de douceur, pour y puiser la consolation dans leurs cprei•uves. Us se jettent même, se cachent et se perdent dans son . sein virginal, pour y être refaits sur le modèle de Je,"iis. et pour y trouver Jésus qui y résilié comme sur ■sou trône le plus glorieux. Ah! quel bonlietir ! « Ne croyez pas. dit l’abbé tîuerric (74), qu 1 v ait plus de bonheur d’habiter dans le sein 1 ' 11,1 1,1111 'l1,e dans h· sein de Marie, puisque le Seignein \ a place son trône ». Ce qui fait toute la joie du panidis, c est la presence de Dieu qui s’y manifeste pleinement. N’est ce pas aussi le privilège du sein de Marie d avoir contenu la divinité toute entière dans une de ses manifestations les plus amoureuses? Autant de choses incompréhensibles aux réprouvés. Mettant leur confiance en eux-mêmes, ils se gavent de consolations terrestres et grossières, qui entretiennent leur faim au lieu de l’apaiser. Du reste loin de se plain­ dre de cette faim, ils l'aiment misérablement et s’éloi­ gnent avec horreur de tout ce qui pourrait la calmer, particulièrement de la dévotion a Marie. Us considè­ rent comme illusoire le secours que les prédestinés attribuent à leur céleste lîeine. (73) Joan. Π. 5. (71) Sermo i 1Π ptlon- η· IIe PARTIE. ---- PARFAITE DÉVOTIOX 200 SES MOTIFS X 5» :Les prédestinés imitent Marie (N° 200). “ petit enfant trouve parfait et cherche à imiter tout & qu’il voit faire à sa. mère. De même les prédestiné regardent Marie comme le modèle achevé de toute per. fection. De toute l’ardeur île leur âme, ils essaient de reproduire ses vertus. C’ust ce (pii les rend véritable­ ment heureux et dévots, et constitue la marque infailli­ ble de la prédestination. Car Marie a dit par la bouche de la Sagesse Eternelle (75) : « Beati gui custodiunt vias meas », c’est-à-dire bienheureux ceux qui prati­ quent les mêmes vertus que moi, bienheureux veux qui marchent sur les traces de ma vie. huit cela avec le secours de la divine grâce. Ils sont heureux dans ce monde pendant leur vie, par l’abondance des grâces et des douceurs que Marie leur < ommuniquv de sa pléni­ tude; cette bonne Mere ne traite pas avec la même lar­ gesse ceux qui ne l’imitent pas de si près. Ils sont heu­ reux dans leur mort qui est dom e et tranquille, conso­ lée ordinairement par la presence -ensible de Marie; • celle-ci tient à assister son entant dans ce moment péni­ ble et à l'introduire elle-même dans les joies de l’éter­ nité. Enfin ils sont heureux duns l't ternitc, parce que jamais un bon serviteur de Marie, qui a imité ses ver­ tus pendant sa vie, n’a été perdu après sa mort. Ce | serait une contradiction impossible a réaliser. Les deux j membres ne peuvent être vrais â In fuis: ou bien on a véritablement imité Marie, et alors on ne sera pas damné, ou bien on est damne paire qu'on n'aura pas imité Marie. Et c'est précisément ce qui arrive aux réprouvés. Us n’auront pas gardé les voies de Varie. Ils n’ont pas imité ses vertus. Et s’ils ont en quelque dévotion Λ son égard, c’est une dévotion purement extérieure, incapa­ ble de les sanctifier et de les sauver, ("est pourquoi ils sont malheureux dans leur vie. â leur mort et pendant l'éternité. Ils sont maudits, parce que, abusant de la dévotion à Marie, ils ont cru, avec la protection de la Mère, pouvoir violer impunément les commandements du Fils (76): a Maledicti omnes qui declinant a man­ datis tuis ». Us ne pouvaient commettre plus funeste erreur ! (75) Prov. VIII, 32. '7C) Ps. CXVHIt 21. < Maudite mandements ! » ceux qui se détournent de roe com­ ’ s, .>00 MARIE CT SES ESCLAVES L» AMOUR Denmt la constatation d’un tel désastre et use on comprend l’exclamation enthousiaste du Bien heureux : • (1 sainte Vierge ma bonne Mère, qu'heureux sont , tfux, je le répète avec les transports de. mon cœur, , qu'heureux sont ceux et celles qui, ne se laissant point séduire par une fausse dévotion envers vous, gardent ,.fidèlement vos voies, vos conseils ,■[ vos ordres ! » Ile sont infailliblement du nombre des prédestinés! Qui ne voudrait pas être compté parmi ceux-là?... Article III nPtVi??' *} '** ,îe son ^plication. le Bienheureux ne traire plus à part le cas de Rébecca et relui deMarie. Il les fusionne l’un da ns l’autre. De même que ci-dessus nous aurions pu nnir |e sens littéral et le sens spirituel, ici nous pourrions les séparer et les considérer chacun de son côté. Lù encore, suivons plutôt /àuwv la *««méthode du Père de Montfort. Elle aura certainement ses avantages. La dévotion des prédestinés à l’égard de Marie, figu­ rée par la dévotion de Jacob à l’égard de Rébecca, pro­ voque infailliblement de la part de Marie, qui ne se laisse jamais vaincre en générosité, toute une série de charitables offices, figurés par les soins de Rébecca λ l’égard de Jacob. Pour lui prouver leur amour, ses esclaves se sont consacrés totalement à elle et ont remis entre ses mains le mérite et le valeur de leurs bonnes actions. A son tour, Marie, comme la meilleure de toutes les mères : re„x nui l’aiment, ei leur prouve cef amour de diverses façons (N -01 -07), MAU1E OT SB» ESCI.AVES ü’AMOUR PARTIK. ----- PAKFAITK DÉVOTION: SES MOTIFS 5* 20J esclaves parce qu’Us sont ses enfants et même ils «ent ses enfants avant d’être ses esclaves. G est elle qui leur a donné et leur conserve la vie surnaturelle de la grùce Or. une mère aime toujours son enfant, V ce point de vue l'amour de ,'r fruit de ses entrailles en est iudé elui . Qrt amour de reconnaissance multiplie la force et la douceur du premier amour; tandis que celui-ci devient plutôt un tourment, lorsque l’enfant est un ingrat et rejette l’amour de sa mère. cl Parer que » Dit n h·» ut me n. et que la volonté de Marie est ident ique à celle de Dieu. El Dieu les aime, puisqu'il les a prédrst in··*· predestination est, en effet. le résultat d’un choix absolument iratuit. par pure bien veilla n< lilcxi. Esau autem odio Imbui. » (78» 201 Parc qu il* s· sont rousuercs u elle ». ajoutant au lien de leur esclavage le nature, les liens de -leur esclavage de volonté, et se ■ arant ainsi disposés que, même s’ils n’y étaient pu· Idigés par ailleurs, ils se chargeraient par eux rnénu les ( haines de leur esclarage d’amour. Ainsi ils sont «I (•venus, eux spécialement, la portion et l’h Marie. « In Israël heredi- RAISONS ET QUALITES DE L’AMOVR DE MABIE POUR SES ESC LAVES A. — Les raisons sont au nombre de quatre (N° 201). Marie aime ses esclaves ai « Parce qu’elle est leur Mère véritable. » Elle est Reine parce qu’elle est Mère, et elle n’exerce au ciel et sur la terre les droits de sa souveraineté, que parce qu’elle remplit au ciel et sur la terri*, les charges (le sa maternité. Par conséquent tous ses esclaves sont ses vin a) Tendrement : pour donner une idée suggestive de la tendresse de cet amour·. Montfort recourt à une sap­ position : Mettez, si vous l<· pouvez, tout l'amour naturel que b's mères de tout le monde ont pour __ leurs enfants, dans lr co ur d'une mère pour un enfant unique cert'in< nt celle mère aimera^ beauc.oup ce( enfant. Cet vrai que Marie aime encore plus ten­ pendant il dre meut ses dants que celle. mère n'aimerait le sien. « u .v (79) Rom. ‘Y ’3 (701 Ecel. XA‘V’ J’ai aimé Ja«ob. el ’’al cu Es*û cn horreur Mcx Israël comme part d’héritage. ' 320 II* PARTIE. - PARFAITE) DÉVOTION : SES MOTIFS n°* 203-204 Car la perfection de l'acte dépend de la perfection de la nature et de ses facultés, dans l’ordre naturel, et de la perfection de la grâce et des vertus infuses, dans l’ordre surnaturel. Or Λ ce double point de vue, Marie dépasse en perfection, non seulement la plus parfaite des créatures, mais toutes les créatures ensemble (#0). Quand elle produit un acte de charité, c’est donc tout cet appareil magnifique qui entre en jeu et il en résulte une délicatesse exquise, une tendresse incomparable, une force invincible et une plénitude a laquelle rien ne manque. b) Efficacement. L’amour de Marie no se limite pas â de bonnes paroles ou a des sentiments affectueux, fus seut-ils très réels et très appréciables. C'est un amour qui veut et produit le bien de celui qu’il ahih·, comme Rebecca pour celui et infiniment plus que celui Jacob. 2° FAÇONS DONT CET AMOt R >E MANIFESTE ■ yr l ' (203-207) Le butde Marie, comme celui de Rebecca. est d'obte­ nir pour ses esclaves d'amour la bénédiction du Père céleste que Jtesus leur a méritée. Dans <·«:*> conditions, tout ce que Rébecca a fait pour attirer >ur Jacob la bénédictiou d’Isaac, devient la figure d ce qu’entreprend Marie pour attirer sur se enfants le suprême bienfait de la bénédiction divin*·. 203 J» A. — Elle épie, comme Rebecca, l’occasion de leur faire du bien iN’ 203). Connaissant désormais tout*·-. <-hoses en Dieu par la vision béatifique, elle dispose tout de loin pour exempter ses serviteurs des maux qui ne seraient pas salutaires, et leur procurer les biens (pii les conduiront au salut. Il est même certain que. s'il y a une bonne fortune à faire en Dieu par la fidélité d une créature à quelque haut emploi, Marie procurera cette bonne fortune à quelqu’un de ses fidèles serviteurs, lui don­ nant en même temps la grâce pour s’en acquitter avec ponctualité. 204 B- — Elle leur donne de bons conseils (Ne 204). « Fili mi, acquiesce consiliis meis » (81) soit par elle(80) M.M.D. N· 74. 81) Gen. XXVII, 8. « Mon fils, suis niée conseils ». 2IK-206 ΜΛ«>Β ET SES esceavbs D’AMOUR 321 „ême, en illuminant rintelligen.e Je sen esclaves et "vaut leur volonté, un moyen des grùeee aeluelles dont elle est la distributrice, soit par le ministère des Kn ^s. trop heureux «b- voler, sur son ordre, au secours de Pua ou de l’autre de ses enfants. Ces conseils peu­ vent porter sur «le multiples objets en rapport avec leur état «l ame ou leurs besoins actucis. Mais spécialement elle leur donne, comme Rebecca, le conseil de lui appor­ ter, non plus deux chevreaux, mais leur corps et leur âme, et ne les un consacrer avec tout ce qui en ιΙι·|Η·ηιΙ ; ou bien, comme elle lit jadis elle-même à Cuna, elle leur donne le conseil d'accomplir lidêlement tout ce que Jesiis-t hrisi. son I'ils. a viihjeigné par .ses paroles et par scs exemples. 20) C. — Ayant reçu de >··> esclaves l’otTrande n Père de loua lu péchés du monde. On comprend cependant que Montfort a;t cherché une autre explication. Car, loin d détourn r d» Jacob 1· b· f .< dlcticr.fi d? son Père, comme elle aurait dû le fair d’après la première ‘xpiicatlon, oette apparence velue contribua à les lui afiunr. Montfort a vu en Jacob la figurv dus prédestinés < ■ a interprété l’offrande des deux chcvr taux dan-· le sens dr la consécration de leur corps et de leur âme à Mari1·. Il cjoi nüc· EAh donne un non· «ίι· parfum rf une nouvelle jjnice à ccs habits tvenant «lu »««n l'ils) ft ornenient» (tenant de nous) ca leur cumfHUiin/wint nen propres habitu ·», c’est «À-dire, vu leur taisant part de scs méri­ tes et de se» vertu». l.e Père de Montfort va même jusqu’à «lire que Marie « leur a Icpuc tu Ι<χ(ίιη· ιι! ■».< mirtttx «t rcrtux ». El il cite à son appui î’autoritr « «/’wh».· mainte reliipeuxe du su i'h d 86» donne le texte intégral de ce testament, auquel lu E nh r- ux n mb’e (aire allusion. Le passage principal i. çcvà-c. «De teas m.s min.'s et, trésors qu'avec votre divine g.lu··.· ut par m s œuvres*, sc-uffraitces j’ai acqtrs, Je fas her ,èr umver lie la saint·'' Fglise, ma Mère et ma Maltr«?æç, et. avec vo-.r permission. .· les dépèce en «•uhailant. qu’il y en eût beaucoup plus... Je les appliqu » au bien Fplrr.-f-l de m? dcvd's servi ears qui m'invoquent et m’appel­ leront à leur aide, dans le but de leur obtenir vobra grâce et protection, et ensu te la v.e étrrnélle ». Quoi qu ll un soit de ce testament, il est certain qu·? Marie u mérité pour non: cl» convenance tout ce qu® son Fils a mérité ca stride lustlvi· »87>. Eli. peut donc réclamer l’application de ce® Tnér'.L·'-. »\ ses vsclav·. $ d'amour. Quant· à ses vertus, nous avons déjà d t. h propos d·» n · 33-34-35. et nous verrons bientôt au sujet d» la fol tn° 214). en quel sens elle nous les communkfd». H’ » » n produit de semblables en nous, pour que pieu, qui a pria res ci-mpla -'ances «.ta elle, puisse les prendre egale­ ment en tous ses enfants. « En sorte, que n, conclut Montfort, citant le livre des Proverbes (KS), toiw domestiquer♦ « crest-à-dirc tous les ^ens do s,a maison, tous ses fidèles serviteurs et AnCit 1920 pace V79 ût 6UÎV, J-fc^ 3 ;« X< n K· OM et 2SX A cause de ses vertus, de see soufTranccs ?’ ^ ulbcrauon d notre ealut. « convenable que Marie inter>ie!!ne‘daiï l!T‘l'^r’buUt>n dce fruUs de U‘ RédcrapUon· '“'(aS) Cb. X**1· νΟΓβ· 2l’ qGC *r ir partis. — PAiiFAiTi: dévotion: ses motifs JgOg χ· gpy E. — Enfin. ayant ainsi préparé ses enfants, Marie leur obtient du Père céleste la bénédiction, à laquelle, seul, Notre-Seigneur a droit, étant seul Fils de Dieu par nature et seul «ligne de cette bénédiction. ç\*· 207. Puis, reconnaissant que tout cela leur <-st venu par les mérites de son Fils et de sa sainte .Mère, et retrou­ vant parfaitement en eux le double objet «le ses divines 325 Cet amour etllcacc est la principale façon pour Marie d: répondrc 4 l'amour de w-s esclave*. On jjeut mêm dire qu’il dM en lu:-même toutes les ouù· a m xmues de b.enijuice qid vont suivre. La ?«· .-auzm de s y nêter. av c k C tbt Qu H οα°«τηβηΙ plutôt lu vie de 1 esclave n «t intéressant, de savoir m/nr & ^°niportera a l ia, comme partout, le fruit de voir. Jési · au mon(ie? Aussi, multiplie-t-elle ses vie qu elle » 326 IIe PARTIE. ---- P.LRFAJTB DÉVOTION : SES M0TW8 K° 209 invitations pour amener tous see enfants à s'asseoir â sa table sainte, afin de manger le pain qu’elle leur a pétri, et de boire le vin qu’elle leur a mêlé (89). Puis, comme elle est la Trésorière et la Dispensa trice de toutes les grâces du Très-Haut, elle en réserve une bonne portion, et la. meilleure, pour entretenir ses enfants et serviteurs. Ceux-ci sont vraiment portés à la mamelle, selon la parole du prophète Isaïe (90). EJ|e leur donne une telle suavité à porter le joug du Sei­ gneur, qu’ils n'en sentent presque pas la pesanteur. L’huile de la dévotion et de la ferveur dans laquelle elle le baigne, en diminue la rudesse et le poids, jus­ qu’à faire croire, selon la parole du même pro. phète (91), que le bois de ce joug en est pourri : « Jugum eorum computrescet a facie olei ». N’est-ce pas du reste ainsi qu’agissait Rébecca à; l’égard de Jacob? Tout ce qu’elle avait de mieux, soit en fait de vêtements, soit en fait de nourriture, était réservé à son enfant de prédilection. Ét elle ne craignait pas de mettre à sa disposition même les ani­ maux du bercail paternel, pour l’aider à obtenir les bonnes grâces de son père. * I * ♦ § III. — MARIE CONDUIT ET DIRIGE SES ESCLAVES D’AMOUR (209) t X 209 La conduite personnelle est une chose dans laquelle une mère peut difficilement s'immiscer, lorsque l’en­ fant a atteint un certain âge, si l’enfant lui-même ne réclame pas spontanément les avis de sa mère. Nous en avons un exemple dans le cas d’Esaü et de Jacob. Tan­ dis qn’Esaü se fiait à lui seul, et ne demandait conseil à personne, s’exposant ainsi formellement à déplaire à ses parents, Jacob recourait volontiers aux lumières > de Rébecca·. Et cette confiance de son fils en matière si délicate, rendait Rébecca libre d'intervenir, même sans avoir été sollicitée spécialement. Elle la rendait industrieuse dans la découverte des moyens aptes à pro­ curer le bien et à conjurer le mal. ï (8®) Voir Prov. LX, ύ( Cant. V, 1. (90) LXVi, 12 « Ad ubera portabimini » (M X, 27. S- 210 marie ht ses esclaves d'amour 327 < Le même recours spontané et confiant des esclaves d’amour à leur Reine et Mère, met celle-ci à 1 aise • leur égard, et provoque son intervention a tous les bous moments. Aussi, de même que Rébecca donnait de temps en temps de bons avis λ Jacob, soit pont attirei ,μιιγ lui la bénédiction île son père, soit pour éviter la haine et la persécution de son frère, conseils qui, bien suivis, conduisirent Jacob au but désiré, de même Marie dirigé dans les voies du salut ceux qui réclament ses bons avis. Etoile de la mer, elle ne leur mon­ tre pas simplement la voie ; elle les y. introduit, les y fait marcher, les empêche d’en dévier; elle les sou­ tient, s’ils sont près de tomber ; les relève, s’ils ont fait un chute; les reprend en mère charitable, quand ils manquent, et quelquefois même les châtie amoureuse­ ment. L n epfant obéissant à Marie, sa directrice éclai­ rée, ne peut s'égarer dans les chemins de l’éternité. Il ne peut se laisser prendre ni aux illusions du malin esprit, ni aux subtilités des hérétiques. Marie dissipera les ombres et empêchera le désordre: a Ipsam sequetis non devias. Ipsa tenente non corruis » (92 (92). Ce résultat ne vaut-il pas la peine qu’on se confie à Marie? \ ·· § IV. — MARIE DÉFEND ET PROTÈGE SES ESCLAVES D’AMOUR (210) 210 Souvent, ici-bas, ]es prédestinés soht en butte à la haine et à la persécution de la part des réprouvés. Les esclaves de Marie ne font pas exception à cette règle. Mais ils trouvent en cette grande Reine une puissante protectrice contre leurs ennemis. Aussi habile que Rébecca à découvrir les complots ourdis par les Esaü de tous les temps contre les Jacob favorisés du ciel, elle est incomparablement plus à même d’anéantir leurs projets et de soustraire leurs victimes à leurs coups. Rébecca ne trouva qu’un moyen pour délivrer Jacob de la mort que son frère voulait lui donner, celui de séparer les deux frères, tant que durerait la colère d Esaü. Marie a des milliers de movens à sa disposition. (02) Saikt Bermr»· Homllla II, Super Misses c ni» ' „0 vous > Ol» ‘ «g 328 II” PARTIE. ---- PARFAITE DÉVOTION: SES .MOTIFS N° 211 Tantôt elle procède directement et personnelle» ment, cachant ses esclaves sous les ailes de sa protec­ tion, comme une poule ses poussins. Pour les garantir de l’épervier et du vautour, elle se met autour d’eux, elle les entoure comme une armée rangée en bataille: ut castrorum acies ordinata (93). Que pourrait train dre un homme de ses ennemis, s’il était entouré d'une armée de cent mille soldats bien exercés et bien discipli­ nés? Un fidèle serviteur de .Marie, entouré de la protec­ tion et de la puissance impériale de sa douce Heine, a encore moins à craindre. Tantôt elle députe à leur service les anges qui sont sous ses ordres. Elle a par elle-même la puissance de terrasser tout l’enfer et d’anéantir tout le mal qui est ici-bas. Elle a par conséquent la possibilité de sous­ traire ses esclaves à toutes sortes d’embûches. Cepen­ dant elle ne dédaigne pas de disposer dans ce but tout un eiicnanienienr ue causes πιηί ineuhin . \u premier rang des êtres qui sont à son service pour accomplir ses desseins de miséricorde en faveur des élus, vieillient les anges de la milice céleste. Ils sont tous très honorés et Saint Michel plus que tous les autres, de recevoir et d’exécuter ses ordres b i ent ai sauts. (Voir N° ’8). * Elle montre même l’importance du but à atteindre et le prix qu’elle attache au résultat obtenu. Car elle : « dépêcherait plutôt des bataillons de millions d anges (tpour secourir un seul de ses serviteurs, quit « fût jamais dit qu'un fidèle serviteur de Marie, qui a s'était confié à elle, a succombé d la malice, au nombre « et ά la force de ses ennemis. » Voilà encore qui est capable d’augmenter notre désir de prendre rang parmi les fidèles serviteurs de Marie. MARIE INTERCEDE POUR SES ESCLAVES D’AMOUR C’est le cinquième et suprême bienfait que Marie procure à ses fidèles dévots. Elle intercède pour eux. Et le but de son intercession est de leur obtenir la v 213 MARIE ET SES ESCLAVES D* AMOUR 329 bénédiction du Père céleste, non. seulement au moment Uie où ils font leur consécration mais à tous les ins­ tants de leur vie terrestre, et pendant toute l’eterinte. N’est-ce pas, en effet, la portée réelle de leur acte de donation? L’avenir est engagé dans son étendue illi­ mitée, aussi bien que le présent et le passé. Marie purifie et embellit nos bonnes œuvres. Elle mortifie et élimine de notre corps et de notre âme tout ce qui n’est pas conforme au goût du Père céleste, et elle les orne de la grâce sanctifiante, pour qu’ils soient agréables à ses yeux. Elle nous revêt du double manteau parfumé des mérites de son divin Fils et de ses mérites à elle-même. Ainsi préparés, nous recevons la bénédiction divine, de même que Jacob reçut la bénédiction d’Isaac. Tout cela, c’est très bien ; mais cela ne doit pas se limiter à un instant fugitif. C’est continuellement que le même effet doit se produire. Et tel est bien le but poursuivi par Marie. ” Après avoir obtenu à ses enfants la bénédiction du Père céleste et l'union avec Jésus-Christ, elle les conserve eu Jésus-Christ et Jésus-Christ en eux. Elle les garde et veille sur eux, de peur qu’ils ne perdent la grâce de Dieu et ne tombent dans les pièges de leurs ennemis. Elle retient les saints dans leur plénitude pour que celle-ci ne diminue pas: « In plenitudine sanc­ tos detinet, ne plenitudo minuatur » (94). Cela suppose que Marie aide ses serviteurs à agir toujours pour des motifs surnaturels et sons l’influence (au moins vir­ tuelle) de la charité. Du reste, si vraiment elle nous a communiqué ses vertus à elle, ou, du moins, si elle produit en nous des vertus semblables aux siennes, on ne voit pas pourquoi cet influx de la charité ne serait pas toujours possible et toujours au degré suprême. 212 Cependant l’expérience nous montre qu’il y a des fluctuations, dans notre vie mariale comme dans notre vie spirituelle. Admettons qu’il n’y ait pas de chutes mortelles, ce qui n’est pas* toujours vrai. Admettons même qu’il n’y ait pas de péchés véniels pleinement délibérés, ce (pii est encore infiniment plus rare. Il n’en reste pas moins que tous nos actes ne sont pas toujouis aussi fervents les uns que les autres. (0») Speculum B. M. ' '. Lett. VU, ·*** ¥ ·*** ■*·· . «of »!·! · muiiiiiniuuuiuiisninH" iniiiiiiuu 330 Π* l’ARTIK. — PARFAITE DÉVOTION; SES MOTIFS N® 212 Comment expliquer que, duns tous les cas, Marie nous présente ù Dieu et nous lait obtenir s;· bénédic­ tion? •at* se relève d'une chut< mortelle, Marie peut 1® Pour celui qui utiliser, pour le salut da> son enfant, le cil d'appel angotœ ci confiant, qu'il a fait monter vers elle. D après lu mesure de *cq dispositions, quelle complétera et perfectionnera matern«Ce· ment, elle lui obtiendra de Dieu la grâce justifiant·, et celles le rendra de nouveau agréable aine yeux du Perc céleste et ha obtiendra sa tenedictic^ 2° Pour celui qui a commis des pèches véniels délibérés, die lui inspirera d'abord un ac3' d'amour krvrnt, accxxnpagrant. par exemple, le renout eliemen t de sa consécration h venant rétabùr parfau. ment l'ordre de charité. El v cm a ce moment-la qu'elle présentera son serviteur à Dieu « t attirera sur lut la bénédiction divine. W V-*' 3® Enfin, pour celui qui. sans comni tire de jiéchés véniels délibérés, est souvent tiède et relâche dont sa fcricur, rien n'obllge Marie à present τ immédutennn -ci boencs œuvres a Da?u- On sait ïa doctrine thomiste, d'. près laquelle seul» les actes de vertus plus fervents produben: m r.cua 1 augmerz.auun de la grâce. Les actes relâches ;n\ .me.ii : De contribuent a cetta augmentation que médiatement. en préparant l'acte d? chanté plus fervent. Mais en réalité. lorrcueL viendra. U nouvelle infusion de grâce fera la récompense aussi bien du dernier acte de charité que de ceux qu: ont préc dé '95>. Pour­ quoi Marie n at tendrait-·.·: le Das égal·:·/ n: d'avoir PU obtenir ctt acte plus fervent pour présent' r a D < . ■ ce vres de son esclave d'amour et les lui faire agrt r ? L’acte d’amour ardent par lequel die porte· son enfant a lui ren- u·.··.· r s. fréqummen; sa donation d’esclave, sera ce d n: · ■ . ........... l.-.i pour r-donner aux œuvres précédentes ce suppléai nt ( ··· nue le relâ­ chement leur avait ravi. Et Dieu acceptera l'offrande et bénira son esclave. Telle est l’explication de cette belle ligure, où, pour nous engager à marcher dans la vo ·· mariale, le.SaintEsprit a voulu lui-même représenter longtemps à l’avance les fruits multiples de retn· dévotion. Bien que très grande et très ancienne, reft·· figure de la pré­ destination et de la réprobation était, avant le Bienhcu reux, « inconnue et pleine de niy*t· r> Ses explica­ tions eu ont montré la précision et h- charme. Elles ont achevé de produire la conviction chez ceux qui cherchent loyalement des motifs pro- ortionnés. pour se déterminer ù prononce]· et à vivre leur consécration du Saint Esclavage. (SS) Voir HtBTÎ Vol ΙΠ, N* 2M. CHAPITRE III LES EFFETS DE LA PARFAITE DÉVOTION (213-225) Après avoir vu u b- plus brit cernent qu’il a pu n ih’· 131i les motifs qui rendent celte dévotion recoinniandable. le Bienheureux étudie maintenant les « merctilleux effets qu'rlb produit dans Its ûrnes fidèles ». C’est un autre aspect des avantages qu’elle procure. Mais, ici. ce n’est plus bien ou Marie qui donnent sans compter ù cause d·· π·ιη· consécration sans réserves. C’est la dévotion du Su.ut Esclavage qui est cause effi­ ciente. et qui, par la force mênie contenue dans sa nature, produit les re, «lit-il, soyez persuadé que si vous « twti rendez fid-b· (inr pratiques intérieures et exté<> rieur es dr rrttr d': rotion que je vous marquerai ci« après ». (Voir chap, euiv.) ' · · ·S l1 \ ous vous connaît rez et mépriserez vous-même (N- 213) ; E 2° Vous participerez à la foi fie Marie (N° 2141; 3* Vmre varnr s’ouvrira à la grAce du pur amour (N- 215); ' I I . ·’. •1° Vous aurez une grande confiance en Dieu et en Marie (N’ 216) ; . . O 5° Vous serez animé de l’esprit de Marie (N -1"), β· Votre Ame sera transiormée à l’image de Jésus (N- 218-221) ; , . , 7. Vous procurerez la pl»a grande gloire de JésusChrist (222-225). ML'.VlllS DE SOI-MEME 333 όό <5 II* ΓΛΚΤΙΕ. — PARFAITE DÉVOTION' : SES EFFETS N Ces effets s'enchaînent les uns aux autres avec une logique admirable. Après avoir été portés par celte dévotion à renoncer à nos lumières naturelles (l«r effet), nous nous laissons guider par les lumières de la foi. et pas d'unj fol quelconque, mais de celle de Marie (2e effet). L'intelhgenc-, éclairée par lu fol, entraîne â sa suite la volonté, qui (Et elle-même surélevée par la grâce du pur amour (3* effet). Cola produit l'épanouissement de l'âme dans une confiance absolue (4« effet). Mais c'est peu pour vage. d'être guidée par des dons cLstinc:s d · Marie. Comme dons du Saint-Esprit eux-mêmes, ces dons ne tont qu’un moyen pour Marie de prendre possession de cette âme et de la soumettre directement à son action (5e effet). Et que fera ainsi Marie dans Pâme où rlle est maîtresse et que son esprit anime ? Ce qu’elle a fait jadis et qui est le but de sa mission : elle y formera Jésus, elle la transformîra en Jésus (6e effet). Et ainsi nous obtiendrons, grâce à Marie, ce qui doit être la fin dernière de toute notre vi?. comme c'est la fin dernière de notre création et de notre sanctification : la plus grande gloire de Jésus-Christ et, par Jésus-Christ, de Dieu (7· effet). Entrons dans le détail de cette énumération. Article I (213) Ce premier effet est de l’ordre de ceux que les philo­ sophes appellent « Removentes prohibens » Π). Le résultat définitif est plutôt négatif: la destruction de toute confiance en soi-même. Mais, c'est déjà un mérite appréciable"de la parfaite dévotion d’obtenir si rapide­ ment une chose aussi nécessaire. Ces obstacles étant profondément enracinés dans notre nature, il faut, pour les renverser, que la parfaite dévotion possède une causalité puissante, capable, d’un seul coup, d’assai­ nir, de rénover la nature. Comment arrive-t-elle à ce but? Ie En nous donnant la lumière du Saint-Esprit pour nous connaître nous-mêmes. Cette lumière éclai· (1) Qui enlèvent Vobttacle et rendent possible l'eflel sane le pro duira. * . hi n-ra impitoyablement tous les plis et tous les replis, détruisant toute illusion et montrant tels qu ils sont ai notre mauvais fond et. notre nature viciée; bj potrv corruption originelle, augmentée encore pa not chutes personnelles ; c) notre incàparité de tout bien , non seulement dans l’ordre du salut — ce qui est i ilors absolu — mais encore dans l’ordre de la nature à quelques exceptions près (2). 2’ Cette cunnai>«-an· · , que Marie produira ainsi en nous, ne nous amènera pas à nous accepter tels que phiqiiement mais a nous mépri­ nous sommes, philosophiquement, ser et à ne penser a nous qu’avec horreur. Ce juge­ ment, que nous porterons sur nous sans ménagements, est très bien mis en évidence par les trois comparaisons suivantes : « Vous vous regarderez.· , — a? ( bmme un limaçon qui gdte tout de sa bave. — b) Comme un crapaud qui empoisonne tout de son. venin. —c) Comme un serpent malicieux qui ne cherche qu'à tromper. » • K N’eet-ce pas, en réalité, ce que fait l’homme, s’il suit les instincts de sa mauvaise nature? Les meilleures choses seront pour lui occasion de péché, et il cherchera toujours à en abuser. 3 Pour augmenter encore ce sentiment de mépris de soi-même que Marie fera naître dans notre cœur, elle nous communiquera sa profonde humilité. C’està-dire: elle nous portera à nous juger comme elle se jugeait ellemême, en prenant comme point de compa­ raison non plus nous mêmes mais Dieu. Le contraste, sera alors plus violemment accusé. Et nous obtiendrons comme naturellement des résultats aussi surprenants que ceux-ci : qui n’est déjà pas a) « Vous tous méprisera facile. . ____ b\ « Vous ne mépriserez personne », ce qui est si contraire à nos tendance^ naturelles; autant nous sommes portés à nous exalter, autant nous sommes prompts à décrier les autres. ÿ, 21} Πη ΡΛΗΠΗ. λ i.a foi of. m.vuie PARFAITE DÉVOTION: SES EFFETS N° 21J . cl « Fons erimeiVz le mépris », oh ! ceci, c’est In. der­ nière chose ù laquelle nous nous résignons naturelle­ ment; nous pouvons nous mépriser apparemment, dire de nous (les paroles désavantageuses. Mais, si l’humi­ lité n’est pns sincère, nous serons souverainement dépi­ tés de voir les autres nous juger véritablement comme nous faisons mine de nous juger! Sç mépriser véritablement, ne mépriser personne sincèrement et aimer le mépris sans aucune l'ointe, c’est la marque d'une humilité authentique, difficile à réa liser (3). Si Marie la produit dans une âme, rien n’entravera plus son action maternelle en cette âme. Le terrain est déblayé. L’amour-propre est anéanti. Et Montfort affirme que c’est le premier effet de sa parfaite dévo tion. Article II Participation à la foi de Marie (214) 214 VAUTiew-vriox L’humilité est nécessaire comme fondement. Mai» d’elle-même elle n’a jamais rien construit. Si elle était seule, le sentiment de défiance d·· soi-meuie qu’elle excite, paralyserait notre activité. Voila pourquoi la véritable humilité est toujours accompagnée d’une foi très vive, et le sentiment de défiance de soi inème est contrebalancé par le sentiment de continue■· en Dieu. Les saints ont été des humides, mais ils ont été aussi des hommes de foi, et, â cause de cela, des intrépides, des entreprenants, des audacieux. Après avoir produit en nous l’humilité, la parfaite dévotion à Marie y produira donc la foi. Après nous avoir portés à renoncer à nos lumières naturelles, elle nous portera à nous laisser de plus en plus guider par (3) S. Ignace ci M, Ourn admettent aussi trois (terri* dans l'humilHô, majs ils les expriment un peu différemment. Voir Ta>q< ekei. Précis de 'ï'adofoyur dfdtRWe et fatirtfâûe, p. 71&-719. les lumières de la foi. Dans l’ordre moral le vide n’existe pas. On ne se vide que de ce qu’on remplace. Mais, de même que Marie nous avait fait part, non. d'une humilité quelconque, mais de son humilité a elle, de même, elle nous communique, non pas la loi pure et simple, mais sa foi à elle. A plusieurs reprises déjà, nous avons vu le Père de Montfort revenir sur cette idée: Marie nous commu­ nique ses vert ns. Marie nous lègue (fût-ce par testa­ menti se» vertus. Une question théologique se pose ici, et il nous est d'autant plus difficile de l’éviter, qu’elle se complique singulièrement, lorsqu’il s’agit de la per­ manence de la foi dans la vision béati tique. « Présentement que Marte ei( régnante dans les cieuj·, u elle n'a p’.ui cette foi, parce qu'elle voit clairement u toutes chutes < n Dieu, pur la lumière de gloire; mais « cependant, avec I agrément du Très-Haut, elle ne Va • pas perdue eu entrant dans la gloire; elle l'a gardée « pour la garder dans Γ Eglise mUUauU à ses plus fi’ « dites serviteurs et servantes. » ” f Rs ;~J L’explication de cette phrase tourmente les com­ mentateurs de la doctrine montfortaine. Comment Marie, sans avoir conservé personnellement la vertu de foi, incompatible avec la vision béatitique permanente, a-t-elle pu la conserver pour y faire participer ses escla­ ves d’amour? ; Λ'/ Pour donner une réponse à ce problème, voyons d’abord ce que Saint Thomas enseigne sur la perma­ nence des vertus et des dons en général, et de la foi en particulier, dans le ciel; voyons ensuite la doctrine bérullienue sur la persévérance des états et vertus en Jésus et en Marie ; voyons enfin comment, à la lumière de ces enseignements et de l’ensemble de la ^Théologie, résoudre la difficulté présente. 1“ Ce qu’enseigne Saint Thomas. Le docteur Angélique parle expressément de la per­ sévérance des vertus et des dons après cette vie. (Voir la V I1*· question LXVH pour ce qui concerne les ver­ tus et qu. LXVIH, art. G. pour ce qui concerne les dons). . cwt il de» vertus morales et des dons du SaintF«rifr Cenx-d"ont. ici-bas, un donble but. D’abord dompter les inclinations opposées soit de la partie sen- J3u «oé'l 1 ·’ i ?oo n" l’AHTii:. — e\ur.\in: οήνοτιοχ : ses efcctk ψ* s· 214 ■ sitive (vertus), soit de l’âme elle-même, mais à cans·* «le son union aver le corps (dons). Dans re sens, 1rs ver tus morales et 1rs «Ions n’existeront plu.- dan- l'anii · vie, car toute opposition cessera de la part des éléments sensibles. .Mais vertus et dons ont un but plus noble à remplir: maintenir dans l’être humain font entler une inclination constante vers 1«· bien ivertu-i, on j>u. «Ire l'homme toujours docile aux imitions du Knfot Esjirit nions). A ce point «le vue. 1rs ν··ι ΐη- monde» h les dons du Saint Esprit m· s τ««ίr jamais plu- parfait* qu’au riel. Nulle force contraire ne letardeia h· nmuvr ment qu'ils imprimeront à notre nature vers Dieu. 4 ! 1 J j I I ; IL· mas dit nettement (art. 3) qu'elle «M exclu*» par lu vision béatitiqne. On ne peut avoir «lu môme objet nous les memes aspects une < ■••h»ai".m« «· a la fois parfaite et imparfaite. L.i vision ··! la foi >·■ rencontrent bien •bins l'élément général «le r·· relie connaissance s’appuie >»».* d> ■ />/ ripti différent* pour chacune «les «leux. Dan- la r<> <»D admet un*· vérité à cause tl<* l’autorité ind•-♦•ut a?d«· «le relui «pii l'enseigne. Dans la vision, «>a F.idmH parce «pie l’évi deuce est là. et qu’il n’v a |«a- moyen ·!.· lutter raison* as I.» même nabletnent contre elle. ('< l)Vd doli·' connaissance «pii, ici-bas, est »»!»-· nre. et au ciel, très t laire. Et rien «le re qui c-t à prop! rment parh·;· dans la foi, ne se retrouve dans la vision Is-.ir· tique. 2° La doctrine Bérullienne. Pour le Cardinal de lïértille, h- art··· de Jésus, «pmi que transitoires et passagers. se sont cristallinés eu états acquis pour l’éternité. Ou bien encore 1rs actes, émanant eux-mêmes d'états prédétermines, par exem­ ple de l'état d'enfance, ont gli^·· dans h- temps sans entraîner en leur écoulement rapide le » impé­ rissable, constitue par les dispositions dan- lesquelles était Jesus, lorsqu’il a opéré ce mittere on ces actes (4i. Ces dispositions sont toujours aussi vives, aussi actuelles, et aussi efticaces qu'à ce moment là' " Tellement que s’il nous était nécessaire ou s'il était agréable à Dieu son Père, il serait toujours prêt et (I)'Voir TlVEAl, Le Card, de Bfutile p. m j I I 1 v «u PARTICIPATION a IA FOI DK MAltlb » partir et il nccomplit d.· nouveau cette œuvre, «tt* dion, ce mystère ». CeU nous oblige A traiter les choses et mystère» de lex*»» « DOH comme chose» passée» et cteuite». mai* commi choses vives et présentes et même éternelle», dont nous avons aussi un fruit a recueillir, present et Hcrticl · (5). Aussi, dan» tous les mystères «le Jésus, <« il y a quelque chose de divin «pii persevere dans le ciel et «pli o|«êre une maniéré de grâce semblable dans leq aines qui »«»ht en lu terre » ««'»». , U semble «pie. tout»?» proportion» gardées, on puisse «lire la même «lio-e «b*- dispositions «lans lesquelles Marie était. Ioru,· laissait guider par la foi, demeurent étertirllrmrnt. I. t gloire «pi’clle p««s.M‘de couronne tous ses niériles, pat ti«-iili«*remvtit ceux «pi’elle a acquis par sa foi si viv«» et -i plein·4 «l'abandon. A cause de cette foi passée, «pii l'a tant lionom· ; à cause «les dlsjmsitions actuelles «1«· Marie, «pii lui sont s* agréables ; pour tirer les ronse«piejo'(‘s «le la charge qu il lui a confiée, d être ).l .Mi-.li.in i, ,· dans l'œ-.iiiisiiioH et la distribution des grtn e». Hieii permet A .Marie de produire dans les unies de ses serviteurs une foi semblable;i la sienne. < ette fni reproduit tel ou tel détail de relie de Marie connue e m 1' être créé reproduit telle ou telle perfection de i9 i5) CEiores. co1· (6) Ibid. .33oor qu’il l’aide à se relever. Et elle reprend sa marche sans trouble ni inquiétude, bien persuadée que Dieu lui a pardonné entièrement sa faute. Ainsi Murie onvre-t clip ρι élargit-elle le cœur de ws enfants, pour qu’ils puissent courir dans la voie des commandements de son Fils avec la sainte liberté des enfants de Dieu et Fonction, du pur amour. EN MARIO 341 Article IV ! I Grande confiance en Dieu et en Marie 216 q6 L’enchaînement est évident entre cet effet et les pré­ cédents tqiécialcmcnt avec le dernier. Cependant ici l’objet de la confiance n’est plus simplement Dieu par le moyen de Marie, mais simultanément Dieu et Marie. Cela n’em|>êche pas cette confiance d’être produite par Marie, et par le moyen «le la parfaite dévotion. Pour s’en convaincre, il suffit «le voir les quatre raisons apportées par Montfort : 1° On n’approchc plus de Jésus par soi-même et appuyé sur ses mérites, mais seulement par Marie et présenté par cette bonne Mère. Cela suffit déjà pour n’avoir pas à craindre d’être rebuté. (Voir 3· motif, 2° Marie, pour compenser les mérites, grâces et satisfactions qu’on lui a abandonnés, communique ses vertus à son esclave d’amour et le revêt de ses propres mérites. Il peut «lire lui-même à Dieu, en toute vérité et avec une entière confiance: « Je suis Marie, votre servante: qu’il me soit fait selon votre parole » (11). 3° Marie ne communique pas seulement ses vertus et ses mérites, mais <77c se donne elle-même tout entière â ceux qui se sont donnés tout à elle. Car, il ne sera pas dit qu’elle se laissera vaincre eu générosité. Un tel échange, si avantageux pour nous, est le fondement de notre confiance. Marie sera notre richesse: « Accepit eam discipulus in sua » (12), notre force: « Fortitudo mea et laus mea in Domino es tu » (13), et liius (13) le gage de notre J}1{ ; K (ÎO) Eccles XXIV', Μ F «7 « I* disciple la prit pour tous «ce biens >. Mil- B V. ™,.. lnS..r XII, Z < Vous êtoi „a ;ôu ”> -· «>*· d“”,o sc”"eur ·■ s. S17 fidélité: a Ponam e ut .signaculum Biiper cor meum » (14), le sein où comme un enfant sevré deeplaj. sirs de la terre nous puiserons les consolatione cèlestes « Sicut ablactatus est super matre sua, ita retributio in anima mua » (15) 4 ixous avons tout remis a Marie, soit pour qu’elle le garde (valeur méritoire des bonnes œuvres), suit pour qu’elle le donne pour la p!lus grande gloire de bien (valeur impôt ratoire et satisfacto!re des mêmes bonne œuvres). Cette bonne .\1< /t deviendra ainsi luniqm tr< sor en qui nous aurons confiance. Mais trésor du Seigneur, « Ipsa est thesaurus Domini a de plus préCe grand Dieu y , pour que leu deux, y compris son hommes soient enrichi le sa plénitude. Qui ne voit de., «onliante ut tie consolation cet lors quel sujet échange nous apportera Communication Croissant de pins en plus dan ht pr.'if ique fidèle tie cette dévotion, l’âme en arrivera i être totalement Rons l'influence de Marie elle-même et non pins seulement de ses dons. L’âme de Marie se communiquera â nous. Cela ne sc vérifiera pas par une sorte de dérivation substantielle. Ce serait une absurdité. L’âme est seulement où elle anime, spécialement quand elle est unie ;i un corps. Ce ne sera pas également par une sorte de communion ann­ an Psalterium Majus D.V. Cant, instar F.xodl XV. < Je vous poser»! comme un cachet sur mon cœur > pour qu'il vous reste fldfde (15) Pâ. CXXX, 2. « Comme un enfant sevré cherche le sein dû fl mï-rc, a; tut mon finie attend de vons sa récompense >· JW (10) Idiota. In contemplatione B.M.V. < Elle est je trésor du Seirncirri communicatif m-: i/kspkit de marie 343 wue à la communion eucharistique La Ρθ*«^ dc X communion repose sur le miracle de la trjnssubsundatiQÙ. Et le cas est absolument unique. Ce n est pu de ces deux côtés qu’il faut chercher explica­ tion de ce merveilleux effet. Celle-ci parait beaucoup plus «impie en réalité. Par le vide de soi et la grâce «le l'humilité, par le don de la foi si vive et si pénétrante. par la naissance en elle du pur amour et du lilial abandon, l ame est datée d’une armainre surnaturelle, qui la rend extrê­ mement apte A percevoir les molinus de Marie, et extrê­ mement docile â les suivre. Le «as est comparable a celui des dons du Saint Esprit, permettant à l’âme de capter le moindre souille du 1* Esprit, lorsque celui-ci daignera passer sur elle. 10 | Dès lors, l’aine de Marie peut communiquer à son esclave d’amour les vibrations qu’elle éprouve ellemême. Ou simp'.em ut. elle un produit de semblables en lui. Et.comme Marie a dit d’elle-môme dans son subli­ me Magnifient: ·■ M<>n âme glorifie le Seigneur et mon esprit tressaille d’allégresse en Dieu mon Sau­ veur » (17). elle produira, précisément ces deux effets en nous. Sou âme nou« apprendra à glorifier le Sei­ gneur et son esprit nous apprendra à noue réjouir en Dieu. Lorsque deux lyres sont parfaitement accordées et placées tout pr - l’une de l’autre, il suffit d’en tou­ cher une pour que l’antre commence aussitôt à vibrer. De mémo l’âme ut l’esprit de Marie communiqueront leurs vibrations à l’âme ut â l’esprit de ses esclaves d’amour. c d·.·. Γ :;<.n dire à Saint Ambroise (18): « Bit in siugulis anima Maria·, ut magnificet Dominum; sit in singulis sp--.lt ns Maria·, ut exultet in Deo ». En tel mystère d’assimilation inspire au Bienheu­ reux une bulle envolée lyrique. 11 exprime le même sou­ hait qu’un saint homme de son temps (dont le nom cependant nous est inconnu) : « Ah! quand viendra cet heurruj· temps où la dirine Marie sera établie maîtresse et sourerain» dans les ca’urs » non pas pour les garder pour elle, mais « pour les soumcttic à l empire de son grand et unique Jésus! Quand est-ce que les âmes respi­ reront Marie autant que les corps respirent l’air? » a,) Luc, I. *6 „ jj, w e Que dc Marie soit en chacun iÎuTy glorifier 'te’SciBneur. nue l’ewrlt de Marie soit en chacun pour B'y cn DicU ’· 1 oox ·. ; Λ MHS PARTIE. ---- PARFAITE OÉVOTtOX : HEM EFFETS sa Xe -17 Saint Germain de Constantinople avait dit: ·· PR aiêmn que la respiration est le signe de la rie îles corp*. «I»· même la dévotion Λ .Marie est le «Igné de in vie «|«» âmes »>. Ici on va plus loin, Ce n’est pinu «cnirnOMlt l.« dévotion Λ .Marie qui règle la reapirntion ·ι ehèrt Epouse comme reproduite dans les âmes ··. similit mlr et non identité, « y surviendra abondamment .· roniim* il survint «·υ Marie le jour de I'Aniimirhii ion, « <1 b * remplira de SC# dons, particulièrement du don dt saprsse, pour Ope rer (Ica merveilles de grâces ». D'après le Bienheureux. en rtTrt. la parfaite déni lion il Marie est le meilleur mown d’acquérir et le will moyen de conserver la divine Sagesse (19). En tout cela, nous vown·. realises· fa doctrine sur la nécessité de l'union dr·, âmes à .Marie, pour (pie le Saint-Esprit y nrcoinpli-s»· d»·- merveilles (2(0. Ou cette union sera j>oi/nm-<· an sup-ènie degré, l’action du Saint-Esprit scia soin «· ··.«·.··,- rfm ,i. r, et c’est l·· une réponse.· λ .I/o/ι rlor Γπιγ, quand viendra ·’·■ temps heuretbr, ce jfièrlr d· Haro , fui plusieurs âme» (plusieurs dans le sens de · /dure- : un grand nombre d’âmes et non pus smilenomi >|u *!<|u· - un'*-·. ■« /er dant elles mêmes dans t'abim· g, ,,H inférieur, drriru liront des copies virant· s d· Hari· ... d’après le priu ripe: « lilii matrizant ··. les /j|s r<*>-«*ml)li*ni à leur mère, . 11 est le seul qui puisse véritablement produire un tel effet. Cela nous renseigne sur la nécessité de la par­ faite dévotion, pour tous ceux qui veulent établir en plénitude le régné de Jésus en eux et dans le monde. Mais vomme cela exalte aussi Γ efficacité prodigieuse de cette (urine de dévotion mariale!... Article VI Transformation des âmes à l'image de Jésus < 218-221 ) Nous venon- de voir «pu· l’âme, se perdant en Marie, premi la re.—ein «lan« e de sa lionne Mère. Mais le sein >21 de Marie ] n a jamais formé corporellement «pie Jésus, •*t spirituellement «pie des âmes semblables à Jésus, \oilà, pourquoi toutes ri les «pii s’y enfermeront, srron: a-.-m : et·- d y revêtir celte divine ressemblance. Marie est toujours «-t partout l’arbre de vie, qui produit Min ifuit partout où il est planté, et ce fruit n’est autre «pu- Jusiis. Si «hum, par la fidélité aux pratiques de «elle «h \ui;oii. nous cultivons Marie en notre âme, nous sommes assures «le recueillir Jésus en son temps, c’estâ «lire lor-ipic le temps de la récolte sera arrivé. L i \|«oiifort introduit une comparaison qui est fon­ damentale dans sa méthode: celle du moule. Cette comparaison est exacte et suggestive, au point de vue où se place le Bienheureux. Il \ a deux l’a<;ons «l’arriver â faire une statue. L’une consiste à la sculpter dans un bloc de marbre, de pierre ou de bois. L’autre consiste à se servir d'un manière est. extrêmement . difficile moule. L:.;i première , et lente 11 faut donner une intinitié de coups; la moin,1,.,. Ilra,|. l(Icesse peut gâter tout Γ l’ouvrage; et pour | adresse reproduire parfaitement l’inuige de celui que l’ou veut représenter il falït une liabileté consommée, rare même *♦ 1 i»T « W » » • 1 H fl ·! p ;* ‘V;.·· ; y; %OOK . 218 221 346 II- ΡΛΚΤΙΕ. · PARFAITE t>fcv*·* 218-221 «ag*L.t »'·■ parmi les artistes. Le moule, nu contraire, s’il est lui même conforme au modèle A reproduire, permet Λ η'ΐτηjxirte qui d’obtenir une statue parfaitement rewrein blante, pourm que la matière qu’on y jette soit llqué fiée à point, (’e sour ΙΛ les éléments de lu comparuixmi qui seront utilisés et très exactement. Maïs il faut se garder de pousser In eomparuimm trop loin. Une statue sculptée a beaucoup plus de valent qu’une statue ni b ni ce. surtout lorsque la matière etn. ployée est exactement la même. Nous devons être for­ més sur le modèle de Jésus: notre ressemblance avec le divin Maître devrait être plus appréciée, si elle était le fruit d'un lent travail de sculpture, que si elle résultait d'un rapide moulage. Montfort ne s’arrête pas â cette considération. Ce qui compte pour lui. c’est la perfection et la rapidité du résultat obtenu: la ressemblance avec Jésus. Peu importent la quantité d’efforts fournis et la longueur de temps employé, >i. en dépit de tour, on n'obtient «pi’une forme grimaçante, ou même si l’on obtient une belle forme, mais n’ayant rien de commun avec celle de Jésus. · Voilà pourquoi il e.st permis au Bienheureux de plai­ santer geïitiment sur la déconvenue de certaines per­ sonnes pieuses ou directeurs spirituels. Us se sont fiés Λ leur habileté. Ils ont voulu accomplir eux mêmes le travail. Mais ils remarquent l’insignifiance du fruit de leur labeur. « Je rois tant de dépôts et dérrdrt qui cherchent a Jésus-Christ, les uns par un·· voie et une pratique, les tt autres par l'autre, et souvent, apres qu'ils ont beau« coup travaillé pendant la nu,iL » ·: td-il · Cet art peut être réel, mais est nécessairement itaprèportionnê avec le but à atteindre. Ils « donnent . J infinité de coup·· de marteau et de ciseau à une ■rrft dure ou d une piece dr boix trial polie », ce que nüuji «munes tous sarnaturelleme.nt « pour en faire l'image de JcsusCKrirt ». Le but est légitime et noble. Π est celui que tous doivent poursniTJ-e. Mais < quelquefois, ils ne rr ussissent pan à exprimer JtfUlChrixt au naturel, soit faute de connaissance » .pTidative et d'·.rp> ri< net » pratique « de la personne île Jé*u* <’hri*t. soit a cause tic quelque coup mal donné », par distraction, maladresse on fatigue », qui agétc Vouvragc ». (Ν’* 11 n’est pas facile, en effet, il est même impossible A un simple mortel «le posséder une science parfaite de Notre-Seigneur, d'avoir expérimenté toutes les voies qui conduisent A lui. et «l'être à l’abri de la moindre défaillance de la nature. < »n admirerait donc le résul­ tat, fut-il minime, obtenu par ces dévots et directeurs, et l’on comprendrait leurs mésaventures, s’ils n’avaient pas eu. Comme nous l’avons tous, un moyen beaucoup plus simple d'accomplir de véritables prodiges. Ce moyen, c'est Marie, moule «le Dieu, moule propre à former des dieux, selon la phrase attribué à Saint Augustin (231 : << xi formam [hi te appellem, digna exislis ». Si je vous appelle le moule de Dieu, c'ést que vous êtes digne «le ce titre. *’*·> Ce moule est parfait, parve qu’il n’a subi aucune déformation, cl qu’il a donné ù Jésus une humanité suns défaut. Tous ceux «pii sont jetés dans ce moule divin sont bientôt formés et moulés en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en eux. A peu de frais et en peu de temps, ils deviendront «les dieux, puisqu ils sont jetes dans le même moule «pii a formé un Dieu. (N° 219.) Voilù pourquoi les plus grands saints sont moulés en Marie I s ont reconnu la valeur de ce beau moule où i s is Christ a été natiirelletnent et .livinement forme. <« H me semble que je puis fort bien comparer ces u directeurs et personnes dévotes qui veulent former (23) Sermo 208 inter opera (73) Luc, V. 5. 341 S. Augustlui, GEO1HE 1>E DIEU PLUS grandi ÔJS ■ I I 900 ΙΓ PARTIE. — PARFAITE DÉVOTION; KES EFFETS N" 2'22 Ils ne se lient pas Λ leur propre industrie qui, pourtant, peut être très réelle. Ils se jettent et se perdent eu Marie, pour devenir le portrait au naturel de Jceus· Christ. (N° 220.) Ne croyons pus cependant, qu’il ne reste rien A faire •à celui qui se jette ainsi dans le moule marial. S’il veut prendre véritablement toutes les formes que lui impri­ mera Marie, il doit devenir comme un métal bien fondu et bien liquide, apte à pénétrer dans tous les détails du moule. 11 doit détruire et fondre en lui le vieil hom­ me avec toutes ses inclinations vicieuses, ou, du moins, réduire au possible les effets de ces inclinations. Et cela n’est pas un petit travail (N° 2211. Mais ce travail luimême s’accomplit en Marie et avec Marie. 11 se fait eu pleine lumière, en plein jour, puisqu’il n’y a point de nuit en Marie. Tout est, en elle, lumineux, exempt de péché et même d’imperfection (Ne 218). C’est donc véritablement un secret de grâce que Montfort présente aux esclaves de Marie. C’est un moyen approprié Λ leur ignorance et a leur iaoxpé ricnce. Et il est capable de les conduire rapidement ά la sainteté, laquelle, affirme Saint Paul (24), consiste à ressembler au Fils de Dieu. Le moule de Dieu! « 0Λ/ Z« belle et véritable com­ paraison! mais qui la comprendra! Je désire que ce soit roue, mon cher frère! » (N° 221.) 349 rnnde gloire de Dieu? ΪΛ méthode de sonclui la ph,H conisce par Montfort ne se recommande utiodion Γ que les autres, si elle n’était pas un meil rail pa“ P11 e rendre gloire à Dieu. leur uv».v‘‘n isvinent, d»· par sa nature même, la par faitettdévotion Pot0^de celtv en«*cité spéciale : . Par pratique, bien fidèlement observée, toux k.niurr; a Jésus-Christ plus th: gloire en un mois de "‘J’ »/»'■ Par aufu,‘c outre, quoique plus difficile, : rn Plusieurs années. » En effet, ce n'est paa la diffieulté qu. augmente le mérite. C’est la plénitude de charité, avec laquelle nous agissons (35). Or. la donation totale du Sa.ni Esclavage suppose un degré synéneur de chanté véritable D’autre part, ’.a charité n’a besoin Bienheureux est déjà p'.c-mcricnt justtliée. Toutefois, en se basant sur la nature même de la parfaite dévotion, il trouve quatre raisons de ce qu’il avance. 1° Vous agissez en suivant les intentions de Marie et non les vôtres (N° 222). / 9J *. Nous vous appuyez sur les dispositions de Marie et non sur les vôtres (N*· 2231. 3° Marie offre à Dieu vos actions purifiées et embel lies par «es soins (N· 224). Aiticle VII •I Ce n’est plus vous qui louez Dieu, mais Marie qui h’loue à votre plae<- (N ° 225). La plus grande gloire de Dieu Chacune de ces raisons jette un jour magnifique sur ht pensée développée par Montfort. (222-225) ' Vous agissez en suivant les intentions de Marie et non les vôtres. (N° 222.) Ce dernier effet est la conséquence de tous les autres. Il a cependant hii-même ses raisons spéciales, lesquel­ les lui donnent une identité bien distim te et. le rendent digne d’être signalé et étudié à part. Du reste, n’est-ce pas le but de notre création et de notre sanctification: procurer la plus grande gloire de Jésus-Christ, et par (24) Rom. VIH, 20. Chacun sait, l’importance de l’intention pour déte.r miner la valeur d’une action en bien comme en mal Ainsi les actions les plus indifférentes en sot, comme manger, boire, dormir, peuvent devenir éminemment méritoires, et procurer beaucoup üe gloire a Dieu, si elles sont accomplies avec des intentions droites et pai motif de pur amour. (*) I1BRVÉ, Afanuale Th. Do0. Vol. Π1 N II' PARTIE. ---- J’ARt'AITW l»ÉVoTIO>' : SES EI’FJJTH N’ 223 Or, nos meilleures intentions sont toujours enta­ chées de quelque imperfection : vanité, amour propre, vaine complaisance, recherche «le soi même, pour n«· parier que des taches les plu# subtiles, capables de w. glisser partout. Les intentions de Marie, au contraire, sont toujours pures et droites. sans aucune irrher<*b<« d’intérêt particulier, avec la préoccupation canotante de la plus grande gloire «le Pieu (2d). lienoacvi· à ses intentions personnelle*. si bonne» soient-elles, pour prendre celles de Marie et μ· hwy guider par elles, c’est entrer · n partieipation «i»· lu sublimité de ces intentions. Et c’est soinerainenu*nt appréciable. Car, par la moindre «le scs actions, par exemple en filant sa quenouille ou en Li sant un d'aiguille, Marie a procure plus de gloire Λ Dieu, que tous les autres saints par les action* les plus ». Litanies, par ex. que Saint Laurent sur son gril, subissant le plus cruel martyre. Plus «pie cela même: Marie · seule a donné plus de gloire Λ Dieu ipte tou* les Anges et tous les Saints ensemble pendant l’éternité. Montfort le répète avec complaisance, pour exalter une fois de plus ce chef-d'œuvre de la grâce, De même, celui «pii veut bien se perdre en Marie et se laisser guider aveuglé­ ment par ses intentions, accomplira des merveilles, accumulera- des richesses, et rendra ?i son Créateur toute la gloire qui lui est «lue. 223 t 2° Vous vous appuyez sur les dispositions de Marie et non sur les vôtres. · >-’ · Pour nous approcher «l’un si g ·*·> î Malin· et lui offrir le tribut de nos hommages. η··Η* usons besoin d’une dignité dont nous puissions avoir conscience. Cette dignité peut exister véritablement, pnîsqn il suffit d’être et de se savoir en état <1-· g ;i- ··. Mais tous n ont· ils pas à redouter le regard smit it» tr - fidèle de Dieu, entonna Magnificat anima mca Doniinum (2.9) : Mon âme glorifie le Seigneur. Par conséquent, voulons-nous nous assurer qm. Marie glorifiera Dieu à notre place, cl comme ede le sait faire elle-même? 11 suffit de penser Λ elle, de la louer et de l’hoiiorer. Elle ne peut garder pour elle l’honneur que nous lui déférons. Aussitôt elle 1«> ren­ voie à Dieu. Et Dieu a pour souverainement agréable cette substitution. Il est infiniment plus honoré pur la louange de Marie (pie par la nôtre. Et c’est là vraiment de procurri • .sa plus grande gloire. Ainsi s’achève le chapitre III sur les effet# mcrveil leux de la parfaite dévotion. Partis du fond de l’abîme par In connaissance et le mépris «le nous-mêines, nous avons été élevés par le Saint Esclavage jusqu’aux pieds du trône de la Très Sainte Trinité et nous devenons aptes a chanter sa gloire dès cette vie. Anticipation évidente sur la vie dp l’au-delà, car la dévotion à Marie n’en sera pas absente, notre esclavage à l’égard de cette bonne Mère s’étendant au temps et à l’éternité. ΙΟ (2β< Loc, I, 4C ................. . --------------------------- CHAPITRE IV LES PRATIQUES DE LA PARFAITE DEVOTION (226-273) La consécration - rrtt> 0·»-nihin consiste dnm l’intérieur elle fie laisse pas d oir plusieurs pratiques « extérieures... » L’intérieur dont il est question ici n’est pas consti­ tué par les pratiques intérieures. Il s’agit de l'intérieur de l’âme, que lu parfaite dévotion doit informer, consa­ crer et constituer dans un état d'appartenance totale à Marie. (Voir N ° 119.) Montfort commence par donner les raisons pour les­ quelles, tout en soignant surtout l’intérieur, on ne doit pas non plus négliger l’extérieur. « Haec oportuit facere et illa non omittere. » (1) BUT DPS PBAT1QUBB HXTÉHIEUUES 226 355 Ces raisons sont au nombre de trois. Elles sont basées sur la nature meme de l homme : V' Les pratiques extérieures bien laites aident les Intérieures et y conduisent presque infailliblement. Il suffit, dans bien des vas, de prendre l’extérieur de la pieté, pour être bientôt entraîné par des sentiments rvvl* de piété intérieure. Antonin Eymicux a> démontré ilunb non livre: /.♦· pourernement de Koiniêtne (2), l'in­ fluence d’un·· simple position sur toute une série d’acte*. A pein·· n t on donné a un hypnotisé Γordre de iagvuouillcr, d·· joindre les mains et d’incliner la tête légèrement sur le côté 'au·h··, aussitôt et. sans ordre ultérieur, il commence a prier avec ferveur. N’est-ce là un·· preuve spontanee du lien naturel qui existe chez nous entre l'extérieur et l’intérieur? li ment d·· «·»· lien, c’est que Γ horn­ me est νοιηρο·.»· d’un · urp et d'une âme. Tant que ces deux éléments i-••ut unit- ur cette terre, l'iime a· besoin du corps pour a< ■. •mp'.ir -t-s actions même les plus relevées m- i ·-ut a river a connaître, et par conséquent à vouloir et Λ déni rec que ce qui est préalable· ment passé par !··> π··η*: Vihil est in intellectu quin prius fut rit in n*u .. (3) A · ·· point de vue, les pratl· ques extérieures de dévotion seront nécessaires pour susciter, entretenir et développer les sentiments inté­ rieurs d,· ,·.m- envers Marie, pour l’aider à désirer cette cons··· raii.ui, a ja prononcer, à s’en ressouvenir. 3 Enfin, l'homme doit vivre en société, et la corn* munication avec ses semblables ne s'établit qu’à l’aide de signes extérieurs. Quand ceux-ci font défaut, l'homme demeure un être fermé, impénétrable, mysté­ rieux. S’il ne témoigne aucune dévotion extérieure, il plissent pour ne pas en avoir, et l’effet sur les autres pourra être désastreux. Qu'on ne vienne donc pas critiquer ces pratiques extérieures, en proclamant qu’elles sont une hypocrisie ou um* cause de vanité et qu on doit cacher sa· dévo­ tion La réponse à ces attaques a été donnée par le bon Maître lui-même: « Que les hommes voient vos bonnes II (•n Vol l P- 83 et 153. (3) « Rien ne parvient à l’intelligence sans Être passé au préala­ (1) Mat th. ΧΧΠΙ, 28. t II fallait faire ceci et no pas omettre cela ». ble par le» ’· 356 II" PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES N ° 227 œuvres, afin qu’ils glorifient votre Père qui est dans les deux » (4). Cela ne veut pas dire, comme le remarque Saint Grégoire le Grand (5), que l'on doit faire ses actions z et dévotions extérieures pour plaire aux hommes et pu tirer quelques louanges, car’ce serait vanité. Mais on les accomplit quelquefois devant les hommes pour « plaire à Dieu » et « le faire glorifier », sans se soucier du mépris ou des louanges que cette conduite attirera. Enfin, il est bon de le noter, ces pratiques ne sont pas dites extérieures, parce qu’elles sont accomplies sans esprit intérieur. Ce serait une comédie grotesque et n’aurait aucune valeur. Mais elles comportent un élément extérieur. Cela les distingue des pratiques purement intérieures (N* 226). Les pratiques extérieures énumérées par Montfort sont au nombre de sept : 1° La consécration elle-même, précédée de? exercices préparatoires (N °8 227-233) ; 2° La récitation de la petite couronne (Noa 234-235) ; 3° Le port de petites chaînettes de fer (N08 236-243) ; 4° La dévotion au mystère de l’incarnation et à la fête du 25 mars (N°8 243-248) ; 5° La dévotion à l’Ave Maria et au chapelet (N08 249-254) ; . 6° La récitation du Magnificat (N° 255) ; 7° Le mépris du monde (N ° 25G). Il sera très utile de passer en revue chacune de ces pratiques. Car, à l’occasion de plusieurs d’entre elles, Montfort donne des renseignements complémentaires précieux sur sa forme de dévotion. § I. — EXERCICES PRÉPARATOIRES ET CONSÉCRATION (227-233) 227 Laissons de côté les deux petites questions soulevées par le début de ce paragraphe : l’érection, souhaitée par4 5 (4) Matth. V, 16. (5) Homilia Π in Evang. nQ7 i,E MOIS PRÉPARATOIRE ,r ifnrt pt réalisée maintenant, de l’association des " de Marié en confrérie régulière, et la déterraination’'exacte de ce qu’il appelle « la première partie de cette préparation au règne de Jésus-Christ » (6). Prenons simplement ce qui concerne directement cette première et plus nécessaire pratique de la parfaite dévotion. Un acte d’une grande importance, un acte qui engage toute la vie et même l’éternité, ne s’accomplit pas à la légère. L’Eglise impose un noviciat d’un an à qui veut prononcer les vœux de religion. De même, Montfort prescrit une préparation (7) d’un mois à qui veut prononcer sa consécration du Saint Esclavage. \ » Λ·.ιΜήΛ ■ ■» I. — MOIS PRÉPARATOIRE (227-230) Le plan tracé pour ce mois nous donne le véritable code des exercices spirituels montfortains et rend Montfort l’émule de Saint Ignace de Loyola. Le mois est pris dans un sens spécial, à cause du nombre de jours concédés à chaque semaine : 12+6 + 6 + 6=30. Peut-être peut-on prendre aussi trois semaines de 7 jours : ce qui amène le total à 33. Mais par ailleurs le chiffre de 12, accordé à la première période, semble plutôt un minimum: « Après avoir employé au moins 12 jours ». De ce mois, la division générale est ainsi conçue: 12 jours pour se vider de l’esprit du monde: puis trois semaines consécutives, l’une pour se connaître soimême, l'autre pour connaître la Très Sainte Vierge, la dernière pour connaître Notre-Seigneur. 1° Se vider de l’esprit du monde (N° 227). Le Bienheureux a parlé dans un autre livre, qui ne nous est pas parvenu (8), du monde, de son esprit et des moyens de s’en vider. Il ne revient pas sur ce sujet, et se contente de dire brièvement: « L’esprit du monde (6) Certains veulent voir dans cette formule le titre que le Bx avait donné à son Traité. Nous avons indiqué dans l’introduction historique une autre interprétation très plausible de ces mêmes paroles Voir p. 86. 17) Cependant- le Secret de Marie, V 61, ne parle pas de cette préparation On peut donc conclure qu’elle n’est pas obligatoire, du moins 6OUS(8fe^emfo[nse que ce ne soit L’Amour de la Sa g fne Eternelle. Voir Introduction historique, p. 85J6. αί 'ii'» * ‘ !S>° IX MOIS S* 358 11° PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION: SES PRATIQUES N* 227 est contraire à celui de Jésus-Christ ». On comprend S'il s'agissait de iw définir, le monde cet constitué par l’ensemble de ceux qui professent une doctrine, admettent des principes, préconisent ch s méthode», pratiquent un tp nre de vie absolument opposés à ceux de l’Evangile I> .·> mondains « ont une doctrine aussi contraire à celle de la Sag-'s-x,· incarne·· aChrist) Que les tenebres à la lumière. et la mort ù la rte ». (Amour de la Sagesse éternelle, n 199). Parfois. Us l'étalent ouvertement et tapageusement. Plus souvent « Us argument leurs mensonges sous l'apparence de la ténte o iMhm»· endroit). Pour arriver à commettre eux-mêmes le p«ché ou porter 1m autres à le commettre, < ils le traitent ou de teriu, ou dVkmneteté, ou de chose indifférente et de peu de consequence ». (ibld.). Par ailleurs, le monde exerce sa tyrannie sur la- Ames jmu- le moyen des trois concupiscences . la concupiscence des yeux ou désir des biens de la terre ; la concupiscence de la chair ou désir des plaisirs sensuels. et l'orgueil d»· la rte ou désir do la gloire humaine (9). Avoir l'esprit du monde, c’est donc se labser guider par ses fausses maximes, croire que le mal n est pins le mal, que Dieu n'a pas le droit de le défendre, qu'em peut le commettre impu­ nément, quitte à alier S'en confer r ensuite. j»ur apaiser les susceptibilités divines. Encore aura-t-on soin po ir cela de choisir le confesseur < le moins scrupuleux nomme-t-on les confes­ seurs relâchés qui ne font pas leur devoir >. ai ·: d'avoir de lui, à bon marché, la paix dans une oie malle et efféminée ». (Voir Amour de la Sages?/· éternelle, n* 81 >. 'r Pour se vider de l'esprit du momie, il ( · nécessiüre de se remplir de l'esprit de Jésus-Chris: Car. dan., la vie morale, le vide n’existe pas. On ne se vide que d- ce qu’on remplace. Une bonne méthode pour savoir xi l’on r?.t ..nimé par l'espri’ de Jésus-Christ est de mettre à profit l'averthz^ment évangé­ lique t 10): < Tout arbre bon doit porter de bon.·; fruits et tout arbre mauvais porte de mauvais fruit* Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits ». Nous examinerons donc quels fruits se trouvent clans notre âme et nous saurons par là-même de <<■.■·■. • •sprit elle (St animée. Or, Saint Paul, dans son Epitre aux Gala!» ill », énumère douze fruits du Saint-Esprit (un pour chacun de.·; Jours de cette période). Ce sont: l’amour de Dieu, la fote. In paix, la patience dans les adversités, la bénignité et la bonté, dans 1 •.•quelles M ' manifeste notre charité envers le prochain, la longanimité· ou la ferme attente des biens que Dieu a prom:.·;. la douceur, la foi, la modestie, la continence, entendue dans le sens de modé­ ration des désirs désordonnés. Si ceux-ci se portent sur les biens de ce monde, nous aurons l'esprit de pauvreté; s’ils se portent sur les plaisirs des sens, nous aurons la chasteté. (o) I Joan. Π. ie. (10) Mattb. VII, 17, 19 359 ® ruluwr ces fruits dans nos âmes. pour qu’üs remplissent tout i xSce rt ne‘permettent pas à l'arbre de mort (quü nest pas L pouvoir de déraciner) de développer scs fruits pernlAtix Se remplir ainsi de I’®»prlt de Jésus-Christ pour se vider de n»pnt du monde. Ce n’est pas l'esprit du monde, qui, en iMTtant. appellera l'esprit de Jésus-Christ pour lui succéder. Ca’. Icspu.t de JésiLs-Chiast, qui, en venant prendre possession dr< «n domaine, en chassera tous les maraudeurs. Pour maria·..·.«τ cette période, considérer chaque fruit réalisé à m perfection . n Marie, pals, voir le fruit contraire pleinement épanoui dans le monde, depuis la haine de Dieu jusqu'à l'impu­ reté so.us tout»-s m» formes enfin, s'examiner soi-méme pour tirer la conclusion. ■ qu’il soit nécessaire é'i'/f iSaint Augustin) pour mépriser m moi ce qui est mon iruvru, pour exalter et dévelop­ per au contraire ce qui est votre œuvre à vous. Puis on récitera. çomine dans la période préparatoire, les lita­ nies du Suint I.sprit et h· I > ni Creator, pour demander la lumière du Saint Esprit et l'.lrc Maris Stella, ainsi que les litanies de Lorette, pour demander le secours de la Très Sainte Vierge (IGt. 5l 22b A. — Λ>'σ considérer pendant chacun .des six jours comme l’un ou l’autre des animaux suivants, évidem­ ment à cause du symbolisme qu’il incarne: 1) comme des escargots, paresseux et égoïstes; 2) comme des limaçons, souillant tout de leur bave et corrompant les meilleures choses; 3) comme des cra­ pauds, accrochés ù la terre et venimeux ; 4) comme des cochons, gourmands et sales; 5) comme des serpents, méchants et envieux; 6) comme des boucs, luxurieux et scandaleux. On pourrait ajouter à ce jardin zoologi­ que en miniature, pour compléter le nombre sept et l’al­ lusion à chacun des péchés capitaux: le paon, orgueil­ leux et infatué de lui-même. B. — Sc redire cette parole attribuée à Saint Ber­ nard (14) : 1° « Cogita quid fueris: semen putridum ». Allusion à notre origine corporelle, qui, certes, n’a rien de glo­ rieux et explique déjà bien des faiblesses: « Pense à ce que tu as été: une semence infecte »». 2° « Cogita quid sis: ras stercorum. » Allusion aux nécessités de notre vie végétative, qui sont bien de nature à nous humilier: » Pense à ce que tu es actuelle­ ment: un vase rempli d’ordures >. 3° « Cogita quid futurus sit: esca sion à ce que deviendra notre corps et en attendant la résurrection : <* dois être un jour: la pâture des vers rermium ». Allu­ après notre mort ense à ce (pie tu >. Ces deux méthodes sont excellentes pour nous montrer ce que nous sommes de nous-mêmes ct en con.M-qt ence du pèche Elles accusent violemment toutes les ombres du tableau. Mats elles ne mettent pas si bien en relief ce que la grâce fait ou peut faire avec des êtres si misérables. Voilà pourquoi une troisième méthode pourrait s’oITrtr. Elle aurait même l'avantage de pouvoir s'appliquer identiqucwni au cours des trois semaines. Considérer chacun des sept Jours de la semaine ce que chacun des sept dons du Saint-Esprit mani­ feste en nous. Le don de la sagesse (c’est-à-dire la connaissance des choses par leurs causes les plus hautes), nous apprend notre origine divin. Le don d’intelligence nous apporte ses lumières pour comprendre la vérité divine. Le don d· science nous aide à saisir dans la création ce qui est l’œuvre de Dieu. Le don de conseil nous préserve des ombres du doute et de l'incertitude (14) Inter opera Sancti Bernardi, de la condition humaine. Méditations sur la connaissance 361 )19 i I I I 3· Connaître la Très Sainte Vierge (N° 229). Tel est le but poursuivi pendant la deuxième semaine. Pour nous \ conduire, Montfort nous recom­ mande de lire et de méditer ce qu’il en a écrit lui-inême dans son l’raité et ses autres œuvres. Il y a là, en effet, tomme on a pu s’en convaincre, toute une mine à exploiter : et il n’est pas une page, sur laquelle une ardente prière et une rétlexion profonde ne puissent faire des­ cendre une lumière spéciale, pour éclairer un des vastes panoramas de ce « monde de Dieu ». (Voir N° 6). La raison de cette étude de Marie, placée entre l’étude de nous·mêmes et l’étude de Notre-Seigneur, est claire meut indiquée par le Bienheureux. « Si, comme il eut certain. la connaissance et le règne de Jésus-Christ arrivent dans le monde, ce ne sera qu’une suite néces­ saire de la connaissance et du règne de la très sainte Vierge » lN’° 13). Apprenons donc à la connaître pour mieux connaître Jésus. Soumettons-nous à son règne, pour être davantage soumis à celui de Jésus. Poursui- 1 (15) Luc cctte première eemaine, par un acte d'amen(10) On peut cœur de Jé»u3. Voir Cantique N* « : 0 cœur de honorable au d> de Dieu, cœur adorable. & : >ooz 363 231 362 11° Ι’ΛΙίΤΙΕ. - ΡΛΚΓΑΙΤΕ DÉVOTION : SES PRATIQUES N ° 230 vous ce double but dans chacune de nos oraisons, et même dans chacune de nus œuvres, eu les uccomplissant déjà dans l’esprit du Saint Esclavage. Pour constituer le cadre de cette méditation, on peut m> déterminer un certain nombre de pages u lire et méditer chaqu« Join·. On peut encore considérer les principaux privilèges de Marie. On peut enfin rechercher en elle ce que chacun des sept dons du Saint-Esprit nous y fait découvrir, en suivant le même plan que ci-dessus. Dans la lumière du don de Sagesse, on découvre les merveilles de sa prédestination. Le don d'intelligence nous fait pénétrer la portée minwnic de ω. maternité divine. La Science nous montre I cnciuilncmcut des causes et des effets en Marie, <. dans h· mond< grâce a Manc. Le Conseil met en évidence le magnifique équilibre intellectuel et moral de Marie. La Piété nous lu montre jx-rdue en D.vu. La Force se manffeste surtout au Calvaire et la Craivte de Dieu, dans la délicatesse infinie de sa conscience. En plus des litanies du Saint-Esprit, ou «do l’.-lte Maria Stella, déjà recommandés dan.- les périodes pré­ cédentes, on récitera chaque jour de «elle semaine, le Rosaire en entier ou du moins un chapelet, afin que la rosée de la prière et lu méditation des mystères nous obtiennent cette connaissance si nécessaire. La conclusion sera utilement un acte de contempla­ tion à Marie, dans le genre du cantique N 56 sur les beautés de Marie: O Sainte et divine Marie ». 230 Connaître Notre Seigneur (N 23 . pour vous aimer (Saint Augustin) et « Domine ut videam, Seigneur faites que je voie, qui vous êtes ». _ 1er miner par un acte de désir de la· communion, qui, le lendemain, doit précéder immédiatement votre conséoration. «Voir ('antique , N ° 38: Mille fois mon cœur COH.v diaire, ou l’uu on l’autre des cantiques sur l'amour de Jésus, 115. 115a et 115b.) II. LA CONSÉCRATION (231-232) Cette cérémonie sera, de préférence, un jour de fête consacrée à Marie ou à> son grand serviteur, le Bienheu­ reux Louis Marie Grignion de Montfort. Elle revêtira le plus de solennité possible, afin d’en fixer profondé­ ment le souvenir dans la mémoire. Dans ce but, certai­ nes prescriptions concernent le joui* même de la consé­ cration. D’autres, visent le renouvellement périodique de cette consécration. Les premières ont pour but de Γ_____ 1^™;+ très de conserver le souvenir. frapper l'esprit,ine lesil ilautres (18) « Avec force et douceur ». (17) Voir N” 18-10. ------------------ LA CONSÉCRATION 2^ 3(iô 364 n· PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES N* 231 Qu'ils trouveront aussi ci-après ». (-es pages ont été perdues. Dieu merci’, le livre sur V Amour de D i’aome Eternelle contient également un acte de coMécration. Pourquoi ne serait-ce pas celui auquel Montfort fait allusion ici? (19). La formule se divise en trois grandes parties: 1· Prières préparatoires à la divine Sagesse et a Marie Immaculée ; 2- Consécration proprement dite ; 3° Prière ânale A Marie. renvoi· « A. — LE JOUR DE LA CONSECRATION On y remarquera: a) les préliminaires de la consécration ; b) la consécration elle-même; c) les accessoires de la consécration. a) Les préliminaires de la consécration (N’ 231). « Ils se confesseront et communieront <1 l’inlrnlion de « se donner â JésusChnst en qualiti d'esclave» u d'amour. » Pas de fête vraiment chrétienne nuis la confemtion et la communion. Comment t es deux grands actes tic piété pourraient-ils être absents de celte stdennite? Ou se confessera donc exprès pour cette fête, même si déjà on s’êtait confesse cialemeut, ce qui serait normal, u la tin de la première semaine. L me ou l’autre de ces deux confessions pourra être énérale, si le confesseur le juge à propos. effet, de rompre définitivement avec Ne s’agit-il pas un passé peut-être très agite? Puis on s’approchera de la Table Sainte avec le plus de recueillement possible et eu invoquant le secours de Marie, pour que son divin Fils soit mieux reçu: « ils tâcheront de faire ccttc communion selon la methode » montfortuine, expliquée à l’appendice «le ce chapitre. b) Consécration e!le>même Montfort suppose qu’on la prononce aussitôt, ou peu de temps après la communion. Ainsi l'initiutnui au Saint Esclavage se rapproche, autant Marte Médiatrice et Reine émet ù ce sujet des doutes >>" Je cctte p“" tA’lU ' ’■ - ; hommes: l’ou­ bli des*vœux du baptême (21) ; sur notre mauvais fond, corrompu et cause de corruption i-2i ; sur la nécessité d’nu médiateur auprès du Médiateur même (23). Acte de supplication: « ’·· 27 28. Marie l'exerce pour conduire au ciel ceux que Dieu a marqués du signe mystérieux de la prédes­ tination. Une couronne de boute, provenant de sa miséricorde il l’égard des pécheurs: j e « n Je vous salue, ô Refuge assuré des pécheurs, dont u la miséricorde n'a manque à personne. » Encouragé par cette grande bonté, dont il ne doit pas être le premier à douter, il demande à Marie de lui accorder le but suprême de ses désirs: la divine· Sagesse: · _ ® “ Exaucez les désirs que j'ai de la divine Sagesse. »* Et pour l’engager à lui accorder l'objet de sa prière, qui, pour lui, comme pour Salomon, lui assurera tout le reste: Emerunt mihi omnia bona pariter cum illa (25), il abandonne entre ses mains tout ce qu’il est et tout ce qu’il possède. « Et recevez pour cela les vœux et les offres que ma « basai-as.- vous présente, u 2 Consécration proprement dite. Même là, cependant, l’esclave d’amour y va gra­ duellement et avec, une logique parfaite. Se rappelant que la cause de l’infidélité de tant de chrétiens et de ses infidélités personnelles a été 1 oubli des promesses du baptême, (U vient encore de le redire tout à l’heure), il les renouvelle et ratifie en pleine connaissance de cause: (20 Voir N” 243-2« et 18-10. (25) Sap. VU- 11- 36b II’ PARTTE. · PARFAITE DÉVOTION I SES PRATIQUES N ° 231 Moi, N..., pécheur infidèle, je renouvelle et ratifie « aujourd'hui, entre vos mains, les vœux de mon bnp« téme. Je renonce pour jamais d Satan, à scs pompes « et à scs oeuvres, et je me donne tout entier à Jésus· « Christ, la Sagesse incarnée, pour porter ma croix d « sa suite tous les jours de ma vie, et afin que je lui <■ sois plus fidèle que je n'ai été jusqu'ici. » a N’a-t-il pas été prouvé précédemment que parfaite consécration Λ Jésus égale parfaite rénovation des vœux du baptême? (26) La phrase: « Pour porter ma croix à sa siiito tous les jours de ma vie », nous montre le but de notre donation à Jésus: ce n’est pas pour jouir de ses faveurs; ce n’cet pas pour monter sur le Thabor; c’est pour porter sa croix. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce à lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive. » (27) Autrefois, les éditeurs rattachaient les dernières paroles à la phrase suivante. Cela donnait · « Et afin que je lui sois plus fidèle Que je n’ai été jusqu’ici, je vous choisis aujourd'hui, ô .Marie... » etc. D’aucuns préféreraient encore cette manière de lire. L’autographe du Bienheureux reprodu.t dans l’édition-type de YAmour de la Sagesse étemelle, entre les pages 302 et 303, n’autorise nullement cette pretention. Il y a un pa.nt à la ligne entre « jusqu’ici » et « je vous choisi ». Comme les autres alinéas ne sont pas tous marqués (par ex. celui qui précède. « Moi, N„ pécheur infidèle... »); comme tous les signes d· ponctuation ne sont pas non plus indiqués, ce point à la ligne devait avoir dans l’esprit du Père de Montfort une importance spéciale. C’est également à « Je vous choisis... » qu’il commence à .souligner. Le sens nouveau créé par cette façon de lire serait objective­ ment acceptable. Mais il ne correspond plus aux explications fournies par Montfort dans le chapitre :ur la Nature de la Parfaite Dévotion. L'oubli ou la non ratification des vœux de baptême ont été la cause des infidélités de <·· ix oui renoncent à Jésus pour ne pas avoir à porter sa croix. On ne peut donc absolument faire abstraction du but poursuivi jxir 1 renouvelle­ ment ou la ratification : la fidélité parfaite à Jésus dans l’acceptation de la croix quotidienne. Il a été établi aussi (pie parfaite consécration à Marie égale parfaite consécration à Jésus. C’est pour­ quoi, donation totale et absolue va être faite à Marie, pour arriver, par elle, jusqu’à son divin Fils. Ces paro­ les sont extrêmement importantes. Il n’y a pas un mot (26) Voir No· 126-130. (2D Matt. XVI. U. QM I.A CONSÉCRATION 3G9 À changer, et, par ailleurs, ces mots sont clairs, après ce qui a été dit pour les expliquer : « Je vous choisis aujourd’hui, en présence de toute la < cour céleste pour tua MÈRE El MAITRESSE, je vous livre et consacre en qualité d’esclave, mon corps et mon < âme. mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur de « mes bonnes actions passées, présentes et lutures, vous < laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de < tout ce qui m'appartient, sans exception, selon votre bon « plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et < l’ctcrnlté. n Λ noter dans cette hirmulc véritablement essentielle et résumant en peu de mot* toute la doctrine montfortalse. ·> L'association d*-» mot» « Mère et Maîtresse », titres de Mar.e qui nous permettent de nous dire nous-mêmes tenfants et esclaves ». b) L’association des verbes : < Je vous livre et consacre». On livre à Marie ce sur quoi elle a droit et dont ___ _____ _____ , . on se sépare complètement (par ex la valeur des bonnes œuvres). On lui consacre au contrau> ce qui lui appartient également mais dont on ne peut f-e séparer ipar ex. notre corps avec tous ses sens, notre fane avec toutes scs facultés). On en reste le déposi­ taire: mais tout doit être employé à honorer Marie. c) L'expression : < En qualité d esclave », d'esclave d’amour, puisque cette donation provient d’un libre choix. Cette donation reconnaît au maître ou à la maîtresse une plénitude de posses­ sion et une Tib rté de disposition, englobant non seulement la vie terrestre, mais la vie éternelle. 3· PRIERE FINALE A MARIE. Après cette consécration, le nouvel esclave d’amour supplie Marie d'agréer son offrande, et lui promet fidé­ lité. Ceci s’adresse à la Vierge bénigne, car l’offrande est petite et la faiblesse est grande. Offrande de la présente consécration : << u Ci (< « Rrcrm 6 Vierge bénigne, cette petite offrande de mon .-sclavagc, en l'honneur et union de la soumission que lu Sagesse éternelle a bien voulu avoir à votre Maternité ; rn hommage de la puissance que vous avez /.· d u.r sur ce petit vermisseau et ce misérable pécur, et en action de grâces (des privilèges), dont la ά sainte Trinité vous a favorisée. »> Promesse de fidélité: (( Je proteste que je veux désormais, chercher notre honneur et vous obéir en toutes choses. » 370 Π* PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES N" 232 Il exprime ensuite trois vœux ardents: — à la AI ère admirable il demande de Je présenter à sou divin Fils comme' esclave éternel : « O Mère admirable présentez-moi à voire cher Fils, « en qualité d'esclave éternel, afin que, m’ayant racheté a par vous, il me reçoive par vous, j» — à la Mère de miséricorde, il demande d’être traité toujours comme son enfant et son enclave, afin d’obte­ nir la vraie sagesse de Dieu : « « « « « O Mère de miséricorde, faites-moi la grdee d'obtenir la vraie sagesse de Dieu, et de me mettre, pour cela, au nombre de ceux que vous aimez, que vous mstignez, que vous conduisez, que t ous nourrissez et prolégez. comme vos enfants et vos esclaves. » Ce sont là des offices à la fois maternels et royaux: aimer, enseigner, conduire, nourri:* et protéger, que Marie accomplira à l’égard de ses enfants et esclaves. — Enfin à la Vierge fidèle, il demande tie le rendre parfait disciple de Jésus-Christ, pour qu'il puisse arri­ ver à la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans les cieux: O Vierge fidèle, rendez-moi en toutes choses un ή parfait disciple, imitateur et esclave de la Sagesse incarnée, Jésus-Christ votre Fils, que j arrive, par votre intercession et ά votre exemple a la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans les cieux. » t α « « « « 232 c) Les accessoires de la consécration (N 231-232). Ayant prononcé sa consécration, le nouvel esclave aura soin de se faire inscrire sur le registre d’uno Confrérie de Marie Reine des (fa urs (2K). Ainsi il par­ ticipera à tous les privilèges accordés par les Souve­ rains Pontifes à cette association. S’il est prêtre, il devra également se faire admettre comme Prêjre do Marie (29). C’est sur le registre dp ces groupements qu’il apposera la signature exigée par Montfort. Mais il pourra se contenter de signer le petit diplôme d’agré­ gation. attestant qu’il a été reçu à telle date danfi la Confrérie ou l’Association. (M) De préférence celle qui est la plus proche du lieu qu’il habite. ) Le siège unique de cette Association est ù Saint-Laurent-surSèvre (Vendée). 233 LA CONSÉCRATION 371 Sur ce diplôme est reproduit intégralement le texte de 1» Consécration. Inutile donc de récrire (30). Ceci ue serait exigé, que si l'on n’avait pas le texte impri- · mé (tin du N ° 231). Ce jour-là aussi imitant le Bienheureux Marin, frère de Saint Pierre Damien, dont nous avons lu l’histoire au N· 159, chacun offrira un tribut à Jésus-Christ et à sa sainte Mère. Par ce tribut, les esclaves d’amour enten­ dent s’imposer une. penitence pour leur infidélité passêe aux vœux de leur baptême, et protester de leur dépendance à l’égard de Jésus et de Marie, même en ce qui concerne l’usage des biens temporels. Il doit être proportionné à la dévotion et aux reswiurces d'un chacun, (.’eux qui ne possèdent rien, comme les religieux et les indigents, se contentent d’un jour de jeûne ou d'une mortification. Ceux qui peuvent disposer de leurs biens donneront une aumône, ou feront brûler un cierge â l’autel de Marie. Mais que l’on donne spirituellement ou matérielle­ ment peu ou beaucoup, que chacun donne de bon cœur ce qu il a l'intention d’offrir pour satisfaire à cette obligation de son esclavage. Même si ce n’était qu’une épingle, c’en e>t assez pour Jésus; car ce bon Maître ne regarde que la bonne volonté. Cette légère offrande suffira pour reconnaître le domaine de Marie sur· leurs biens, et leur permettra d’en user ensuite sans aucun scrupule, nonobstant leur consécration. K E N O U VELLEMENT PÉRI O DI Q UE DE LA CONSÉCRATION 233 Malgré la solennité donnée ù cette première consécration. le souvenir s'en effacerait fatalement à la lon­ gue. surtout pour ceux que les devoirs de la vie absor­ bent continuellement. Et bientôt il n’y aurait plus grande différence entre les esclaves d’amour et les autres fidèles. Pour éviter cette désagrégation de notre vie mariale, Montfort demande que, chaque année, à la date anni­ versaire de notre première consécration, nous la renou(80) Par dévotion, copendant, on peut le transcrire de sa main, à l’PYomnlc du Bienheureux Théophane Vénard. Celui-ci avait même écrit nvc· M>n sans le» deux passages principaux: < Mol... pécheur InfldHe > et . Je vous choisit ·. De même la signature: Jean-Théophane Vénard, M. S. ( P leux lettres, qu'il ajouta ensuite à toutes ses signatures, sont les initiales des deux n’ol-M latins: Mariae servus, Esclaves de Marie. 1, PETITE COURONNE 372 IIe PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION: SES PRATIQUES N'· 233 vêlions avec la même solennité. Il serait bon même de préparer ce renouvellement par trois semaines d’exer­ cices spirituels. Ce sont précisément les trois semaines prescrites plus haut, avec le même programme. On les recommence tous les ans, parce qu’il est toujours pos­ sible de croître dans la connaissance de Jésus, de Marie et de soi-même. Au contraire, on ne renouvelle pas les douze jours pour se vider de l’esprit du monde, parce que le véritable esclave d’amour ne peut plus en être animé. A chacun de vôir s’il a réalisé cet idéal, et s’il n’y a pas à remédier à certains relâchements. Mais, pas plus que la première fois, moins encore que la .première fois, ces exercices ne sont un obstacle aux occupations ordinaires. Il faut donc savoir concilier les uns et les autres. Le confesseur fournira sur ce point tous les rensei­ gnements et dira ce que le pénitent doit faire, d’une façon précise et dans son cas particulier, pour s’acquit­ ter de ce devoir. Mais comme l’année est encore bien longue, il est mieux de suivre le conseil du Bienheureux: «(Les esclaves d’amour) pourront même tous les mois et tous les jours (et on peut ajouter : plusieurs fois par jour) renouveler tout ce qu’ils ont fait par ce peu de paroles: Tuus totus ego sum, et omnia- mea tua sunt. Je suis tout à vous, et tout ce que j'ai vous appartient, ô mon aimable Jésus, par Marie votre sainte Mère ». Il n’est même pas requis de prononcer les paroles, si ce n’est pour gagner les 300 jours d’indulgence attachés à la récitation de cette formule. Pour atteindre le but visé par cette pratique, il suffit d’une élévation rapide de la pensée, « d’une œillade de l’esprit », comme dit le Bien­ heureux. (Voir N° 259.) Précisément la première pra­ tique intérieure « Par Marie » se rencontre sur ce point avec la première pratique extérieure. Ainsi, sans fatigue, sans contention d’esprit, par le simple mouvement spontané d’un cœur aimant, on en arrivera, à se rappeler fréquemment sa consécration. Et, par l’observation fidèle de cette pratique, de beau­ coup la plus importante, on atteindra déjà un sommet de vie mariale très élevé. A plus forte raison en sera-t-il de même, si d’autres pratiques viennent se joindre à celle-là. — récitation de la PETITE COURONNE Cette seconde pratique inaugure la série des prières vocales recommandées chaque jour en l’honneur de Marie pour que son souvenir ne s’éloigne pas, ou le moins possible, de notre pensée. Certains tiers-ordres imposent à leurs membres la récitation quotidienne du Petit Office de la Sainte Vierge. Les religieux ou affiliés franciscains sont tenus de réciter la couronne franciscaine en l’honneur de Marie. De même le Père de Montfort désire que les esclaves d’amour récitent « tous les jours de leur vie, sans pourtant aucune gêne », la petite couronne de la Sainte Vierge. 1° Origine de la Petite Couronne (N° 234) Saint Ambroise, Saint Augustin, Saint Méthode et Saint Bernard et d’autres saints, comme Saint Ber­ nardin de Sienne, Saint Antonin, Denis le Char­ treux (31) avaient vu dans la femme de l’Apoca­ lypse (32), une figure de Marie. Cette femme, entre autres choses remarquables, avait le front ceint d’une couronne de douze''étoiles. Cela inspira aux fidèles la coutume d’offrir à Marie une prière composée d’autant d’Aue Maria. qu’il y avait d’étoiles à sa couronne. Cette prière porta le nom de « Petite Couronne », pour la distinguer des autres couronnes (chapelet, couronne des sept allégresses, couronne des sejit douleurs), qui étaient aussi très en honneur (33). 2° Signification de la Petite Couronne (N® 234). t Comme, dans une couronne royale, les rubis alter nent avec les diamants, de même dans la petite cou (Si) Voir le P. Poire La Triple Couronne de la Àfère de Dieu, page 1. (3-2) XII, L (S3) La pratique de réciter des couronnes a comme promoteur sinon ΓErmite, le prédicateur de la Croisade. Les comme fondateur· 1 lerre4,„_ spécialement Saint Jean de Capistran et Frères mineurs observanüns, airès lui le Frère Jacqu« de Coronis y poussaient les fidèles par ce qui valut à ce dernier le surnom de rexcmple et 1« »"»»· c Coront* iVX’à'A 374 ne partie. - parfaite dévotion : ses pratiques n’ 235 ronne les Are Maria sont divisés eu trois séries, précé­ dées chacune d’un Pater noster et terminées par le Gloria Patri. Et de même « qu'il y a plusieurs manières de la bien dire », il y a- aussi plusieurs significations attribuées à cette prière. Quelques-uns voient, dans cette division en trois séries, une allusion à la Sainte Trinité. La pre­ mière série se réciterait en l'honneur du Père éternel, la seconde en l’honneur du Fils coéternel, et la troi­ sième en l’honneur du Saint Esprit égal aux doux autres personnes. Et, dans chaque salutation angélique, on honorerait une des vertus les plus insignes de la Sainte Vierge, et on implorerait son secours pour l'imi­ ter et progresser dans cette vertu (34 ). I Faut res, comme le P. Poiré (35) voient, dans cette division tripartite uiie allusion aux trois sortes de perfert ions que .Marie possède à un souverain degré: la première série repré­ sente ses grandeurs ^excellence. la seconde ses gran­ deurs de puissance et la troisième ses grandeurs de miséricorde. Son excellence lui vient des privilèges qui lui appartiennent en propre, et découlent de sa mater­ nité divine. Sa puissance s’étend sur toute l'Eglisè, corps mystique du Christ: elle la maintient et la fait progresser. Sa miséricorde s’exerce plus particulière­ ment à l’égàrd de ses dévots serviteurs: elle les sou­ tient pendant la vie et à l’heure de la mort. Les brèves formules de prières et de louanges «pie Montfort a pla­ cées après chaque Ave Maria consacrent < elle deuxième signification. 1 235 3° Manière de réciter la Petite Couronne (N° 235). On peut se contenter de dire simplement les douze Ave Maria, en pensant soit aux vertus soit aux privilè­ ges de Marie. On peut accommoder sa récitation et sa méditation à la première explication que nous avons donnée ci-dessus. Mais la meilleure façon est de suivre la méthode du Bienheureux. Nous supplions d’abord Marie d’agréer nos louanges et de nous donner la force de vaincre ses ennemis. Et nous proclamons notre foi en récitant le Credo. Nous parcourons ensuite les trois séries mentionnées ci-des(M) Voir Jormix, Grandeurs de Marie, tome IV, page 171 JM. Lirre cltô, page 8. # 23Q τ.n POUT UES CHAINETTES 375 eu leur donnant le sens analysé en deuxième lieu, l ue prière fervente, contenant le renouvellement de la consécration, achève cette Petite Couronne. Mais avant de prendre congé de Marie nous lui adressons un hub futon. Il suffit de quelques minutes pour réciter cette prière. Cela n’empiétera guère sur la journée de l’es­ clave d'amour. De plus, il est requis chaque jour d’em­ ployer une formule, de prière du matin: celle-ci est toute indiquée à ceux qui ont fait leur consécration. C'est ce qui se pratique dans les deux congrégations (ondées par le Bienheureux, et il faut bien admettre qu’elles sont les plus tidvles gardiennes de son esprit. Dans ce cas. cette seconde pratique extérieure n’apporte aucune surcharge, et entre de plain-pied dans une vie chrétienne ordinaire. *. § III. — PORT DI. PETITES CHAINES DE FER 236 Cette prescription a semblé mettre le Père de Montfort en contradiction avec le Saint Office et par consé­ quent jeter des ombres sur l’orthodoxie de sa doctrine et 1 héroïcité de su prudence. En deux mots, voici le problème: Montfort a recommandé le port des chaî­ nettes et l’Eglise l’a condamné. Pour résoudre le problème il sera nécessaire d’éta­ blir le sens précis aussi bien de la condamnation de l’Eglise (pie de la recommandation du Bienheureux. K I 1° SENS DE LA CONDAMNATION Le bienheureux Marin, frère de Saint Pierre Damien, s’était charge de ( haines devant l’autel de la Sainte Vierge, afin de porter sur lui un signe extérieur de son esclavage. A son exemple, les esclaves d’amour de Naples, de Sicile, de Savoie et des Pays-Bas aimaient à porter des chaînettes ayant le même but. Leur empressement était tel, parfois, que les ouvriers ne pouvaient suffire «Y fabriquer ces chaînettes, comme il arriva :ï Bruxelles eu 1626 (36). Mais une chose, excellente dans son principe, fut viciée ensuite d’une double façon: (BG) Voir plus haut, n’ 101 376 II® PARTIE. - PARFAITE DEVOTION: SES PRATIQUES N® 236 D’abord des esclaves de Marie, mal éclairés sur le sens précis de leur donation, faisaient profession d'avoir abdiqué leur liberté entre les mains de Marie. Ainsi il ne leur serait resté ni mérite ni responsabilité. Il est facile d'entrevoir quelles conclusions désastreu­ ses ces principes peuvent entraîner. Ensuite, beaucoup détournaient de leur signification première les chaînes, symbole du Saint Esclavage. Us les appliquaient ù l’amour profane, ou en faisaient des ornements de vanité et un commerce de galanterie. Au lieu de prendre des chainettes de fer, de facture plu tôt grossière, on prenait des colliers et des bracelets en or, finement ciselés et on les portait avec ostentation, dans le but manifeste d’attirer les regards de la créa­ ture plutôt que ceux du Créateur. On comprend que Rome ne soir pas restée insensible à une telle profanation. Par un décret «lu Saint Office (5 juillet 1673) et par le bref apostolique Pastoralis officii (15 décembre 1675) Clément A abolissait certai- reuse et Immaculée Vierge Marie, de Saint Joseph et du Troupeau du Bon Pasteur, dans lesquelles çn fai­ sait usage de chaînes. Et il proscrivait également les images et médailles portant en effigie des esclaves enchaînés. Benoit Λ7Γ par un décret de l’index confirma la même condamnation en Mais ces condamnations visent les abus et non la substance de cette dévotion. Cela ressert clairement des indulgences accordées à la Confrérie les Esclaves et Alexandre VII. Ün bref d’Urbain VIII (1S décembre 1631) approuvait même les constitutions des chanoinesses du Saint-Sépulcre, et il parlait expressément de l’esclavage de Jésus et de Marie comme étant propre et particulier à l’Ordre. Selon ces constitutions, de peti­ tes chaînes de différentes couleurs avec leurs menottes (anneaux) doivent être portées au cou et au bras, et bai­ sées matin et soir, en disant : « Voici la pauvre esclave de votre Grandeur ». Et ces chaînes ont toujours été et sont toujours portées dans la Congrégation du SaintSépulcre (37). Or l’Eglise infaillible, ne peut pas approuver un jour ce qui sera condamné quelques (87) P. Κκοχ, Tablet, 12 mai 18ββ dans le Rèane de Jésut par Marte, KuVl ηΟΛΛβ 4ûô 4 AA τ.η PO11T DES CUAINETTES années plus tard, ni condamner aujourd’hui ce qu’elle irait approuvé dans le passé. Ce n’est pas tout, M. Olier portait les chaînes du Saint Esclavage avant leur condamnation par Clé­ ment X et sa mémoire n’en est point ternie. Le Père de Montfort lui-même les portait et les recommanda après leur condamnation, et cela ne l’empêcha pas d’être béa­ tifié. Le Père Bimon de Kolas, qui mit cette dévotion en vogue en Espagne, a été béatifié en 1765. Et d’in­ nombrables personnes des deux sexes et de toute condi­ tion ont été sanctifiées par cette pratique. Concluons donc avec le Bienheureux : « On ne peut voir Dominent le Saint Esclavage de Jésus par Marie, qui n’est en réalité que la rénovation des vœux du bap­ tême pourrait être condamné sans renverser les fonde­ ments même du christianisme » (N° 163). 2° SENS DE LA RECOMMANDATION DU BIENHEUREUX Montfort n'impose nullement cette pratique. Il déclare même: « Ci λ marques extérieures ne sont pas essentielles.,, une personne peut très bien s’en passer quoiqu'elle ait embrassé cette dévotion ». Cependant il proclame « très louable, très glorieux et très utile à ceux et à celles qui se sont faits les esclaves de Jésus en Marie, qu’ils portent pour marque de leur esclavage amoureux de petites chaînes de fer bénites ». Tout le resti* de ce paragraphe, du numéro 236 au numéro 242, tend à démontrer le bien fondé de cette recommandai ion. Il semble qu’on peut réduire à quatre chefs principaux l’argumentation du Bienheureux. Le port des chaînes de fer est recommandable: a) à cause de ce qu’elles signifient (N“ 236-237) ; b) ù cause de ce qu’elles opèrent (NOi 238-239) ; — ci â cause des instances de l’Esprit-Saint (N0· 240-241) ; — d» à cause des exemples des saints personnages (N“ 242). a) A cause de ce que signifient les chaînettes (N0· 236-237). Elles signifient que nous avons renoncé aux chaînes honteuses de l’esclavage de Satan, dans lesquelles le née hé originel et peut être les péchés personnels nous 378 πρ p. - parfaite dévotion : ses pratiques n*· 237-238 avaient engagés, et que nous nous sommes enrôlés volontairement dans le glorieux esclavage de JésusChrist. Voilà pourquoi ces chaînes, quoique de fer et sans éclat, sont mille fois plus précieuses que tous les 23/ colliers d’or de tous les empereurs. D’elles, on peut dire ce que l’on dit de la croix: autrefois elles étaient un signe d’ignominie, quand elles rat tachaient un esclave à son maître-païen ; maintenant elles sont un signe· île gloire, quand elles lient par l'amour Λ Jésus et à Marie: « Traham eos in vinculis caritatis, je les attirerai à moi, dit Dieu par la bouche du prophète Osée (38), par des chaînes de charité ». Liens forgés par l’amour et aussi durables que l’amour. Aussi résisteront-ils par delà la mort. La corruption qui détruit le corps, n’aura pas de prise sur eux. « Et peut-être qu'au jour de la résurrection des corps, « au grand jugement dernier, ces chaînes qui lieront « encore les os des esclaves d’amour, feront une partie a de leur gloire, et seront changées en des chaînes de « lumière et de gloire. Heureux donc et mille fois heu« reux, les esclaves illustres de Jésus et de Marie, qui « porteront leurs chaînes jusqu'au tombeau ! » 238 b) A cause de ce qu’elles opèrent par les sens que par la pure foi. Aussi ces chaînes oh elles pour lui une grande efficacité. Il oublierait trop facilement sa dépen­ dance à l’égard de Dieu, si quelque chose d’extérieur ne la lui remettait en mémoire. Précisément, les chai­ nettes lui rappellent les vœux et 1p< promesses dp son baptême et la ratification qu'il en a faite en prononçant sa consécration. Chaque fois qu’il se heurte dans cette chaîne ou qu’il s’aperçoit «le l’entrave qu’elle apporte, il est amené à se ressouvenir de ses engagements, et même à les renouveler. Et si tous les chrétiens recou­ raient à ce moyen d’aider leur mémoire, peut-être ne vivraient-ils pas avec autant de libertinage que les païens. En somme, les chaînettes opèrent ce qu’elles signi­ fient. Elles, signifient l’esclavage d'amour à l’égard de Jésus et de Marie et elles opèrent cet esclavage dans x l’âme de celui qui les porte. Les chaînes des esclaves antiques étaient marquées du nom du maître auquel ces (88) XI, 4. PORT DES CHAINETTES ôiV esclaves appartenaient. Non seulement elles fournis· suent ainsi la preuve, «le la condition et du possesseur de celui qui en était chargé, mais encore elles consti­ tuaient l’esclavage lui-même, par les entraves qu’elles mettaient effectivement à la liberté. De même les chaî­ na île l’esclave d’amour attestent su dépendance volon­ taire et le nom de scs «leux maîtres vénérés. De plus, elles opèrent cette dépendance par le souvenir qu’elles en entretiennent continuellement. Autrefois aussi les esclaves de contrainte étaient sou vent tiers de porter sur eux les livrées d’un maître puis saut. Maintenant encore et à plus forte raison clave d’amour considère comme un titre de gloire d’ar­ borer le témoignage extérieur «le son appartenance ù Jésus et à sa Mère. M J Enfin ici-bas, il n’y a pus de milieu possible entre les deux maîtres qui «c disputent la possession des hom­ mes. 11 est donc nè« «pie nous acceptions ou l’es· clavage de Sai. n, ou Γesclavage de Jésus-Christ, et que nous portions l«*s marques de l'un ou de l’autre c) A cause des pressantes exhortations de l’Esprit Saint (N oa 240-241). . g * Le Bienheureux multiplie les textes de la Sainte Ecriture, où Dieu nous presse soit de briser les chaînes du péché: «· Dirumpamus vincula eorum, et projiciamus a nobis jugum ipsorum » (39), soit d’accepter les chaî­ nes de .lésus-t'hrist : « Injice pedem tuum. in compedes illius, it in torques illius collum tuum. Engage ton pied dans ses entraves et ton cou dans ses colliers » (40). « Courbe ton > panic pour porter la Sagesse et ne t’irrite pas (h liens » (41). Toutefois le Saint-Esprit a bien soin de ne le dire qu’nprès avoir préparé l’âme à rece­ voir son conseil, tellement celui-ci est important: « Ecoute mon fils et reçois ma pensée, et ne rejette pas mon conseil » (42). Rien d’étonnant que Montfort (891 Ps. Il v. 8. Montfort emploie ce texte dans un sens accommodattcc En réalité ce sont les pécheurs qui, dans ce psaume, prétendent rejeter de leurs «panics le joug de .lahweh et de son Christ, et briser les chaînes qu’ils leur ont Imposées. Mais on peut très bien retourner ce texte contre les pécheurs et faire pour eux ce qu’ils veulent faire pour Dieu. lu» Eccl. VI. 21. (41) V. 25. (42) Vers. 29 3£i0 ΙΓ P. · PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES N’* 242-243 unisse ses instances û celles du Saint-Esprit pour eugager les âmes à se charger de ces liens: ce sont des liens salutaires « alligutura salutaris » (4.3), des liens de cha­ rité: « vinculis caritatis » (44), des liens qui enchaîne­ ront et entraîneront spécialement les prédestinés, tan­ dis que les réprouvés seront liés, entraînés, comme des forçats, par la justice vengeresse de Dieu. Mystère d’at­ traction universelle « Omnia traham ad mdpsum » (45), mais qui s'exercera dans un double sens, selon la sen tence prononcée dans le jugement. 242 d) A cause des exemples de saints personna­ ges (N° 242). Montfort applique ù tous les esclaves d’amour ce terme d’honneur que Saint Paul s’attribue ù lui-même « Vinctus Christi », « l’Enchaîné du Christ » (46). Et il conclut qu’ils peuvent bien porter ces chaînes sacrées à leur cou ou à leurs bras, autour de leurs reins on à leurs pieds. Car de nobles exemples les ont précédés. dans cette voie. Le P. Vincent Caraffa, septième supé­ rieur général de la Compagnie de Je46 ai /’r» wee d’autorité. Elle est tirée du conseil que M. Tronson « renommé par sa rare prudence et sa piété ’17 consommée », donnait à un ecclétfiastique qui le consul­ tait à ce sujet, (’ette formule, en effet, ne prête liane A aucune critique (prudence) et exprime très bien le mystère «le Jésus vivant en Marie (piété) (N° 244). b) Preuves d> raison. — Iai première est tirée préci­ sément de «■«· my.-t«·ι·«· de Jésus vivant en Marie. Sa reproduction, an>-i parfaite «pie possible, n’est-elle pas le but principal d·- «ette dévotion? Il est donc mieux d'employer «le préférence la formule qui exprime le plus parfaitement ce mystère. Et cette formule, immorta­ lisée par la belle prière sulpicienne : 0 Jésus vivant en Marie (49) est l'esclavage de Jésus en Marie (N° 246). La dcuj-ièm· . c’est «pie cette formule montre davan­ tage l’union intime existant entre Jésus et Marie. Ils sont si étroitement unis l’un à l’autre si complètement fusionnés l’un dans l’autre, qu’on séparerait plutôt la lumière «lu soleil, «pie l'on séparerait Jésus de Marie, et Marie de Jésus. On peut donc nommer Notre-Seigneur : Jésus de Marie, et la Sainte Vierge: Marie de Jésus, comme cela se pratique dans les noms de religion 244 Mais une formule a été employée qui va fournir lieu _ à de multiples commentaires. On a dit : < l esclave de Jésus en Marie, Peseta rage de Jésus en Marie ». Expression très heureuse, puisqu’elle désigne en quel­ ques mots le grand Mystère auquel nous faisions allu­ sion tout à l’heure. Il s’agit donc «le la mettre en pleine lumière, et d’abord de la distinguer des autres formules similaires. 1° Autres formules. On peut dire, à la vérité, soit: esclave de Jésus-Christ, soit esclave dr Marie. La pre­ mière de ces formules plairait mémo davantage à ces dévots critiques et orgueilleux, dont il a été parlé dans la première vérité fondamentale. A leur avis. Jésus étant la fin dernière de notre dévot ion à Marie, c’est lui et non pas elle qui doit donner sa dénomination à la dévotion. Ce scrupule n’a aucune raison «l'exister. Marie n’est-elle pas le chemin direct conduisant à Jésus? et la dévotion à son égard n’a t «die pas pour but unique de nous conduire plus directement à Jésus? On peut donc dire indifféremment esclavage de Marie (48) ou esclavage de Jésus, tout comme un voya­ geur allant d’Orléans à Tours par Amboise, peut dire (47) Spécialement trois fois par jour en récitant IMnadua. (4*) Bono? avait intitulé son ouvrage « Dieu seul ou le Saint Etclatape de Vadmlrablc Mire de Dieu ». i spéciale λ X·· 24-1 -245 propriété et de domination absolues sur ses esclaves d’amour, comme une mère sur l’enfant qu’elle porte en son sein. Cette domination de la part de Marie, et cette dépendance de notre part sont totalement c«»nsrientes et pleinement volontaires. En cela j>eut-ôtre le prédes­ tiné différera de l’enfant ordinaire. Maie il ressemblera parfaitement Λ Jésus, lequel se rendait parfaitement compte de sa dépendance et se soumettait à chaque ins­ tant de son plein gré. Imitation de la vie «le Jésus en Marie, reconnais­ sance pratique de la grandeur de la Maternité divine, telle est donc bien l’essence «1«· l'esclavage «l’amour «le Jésus en Marie. Eu le rappelant chaque anm-e dans une fête très solennelle, en y pensant fréquemment (47) par dévotion à ces mystères, on perfection ne sa vie d’es­ clave. On en prend de plus en plus conscience. snd(j DÉVfH'lON 248 Montfort revient ensuite à la contemplation du mystère «le l’incarnation ou de Jésus vivant en Marie. Il s’excuse «le ne pouvoir, faute de temps, en expliquer toutes les grandeurs et toutes les excellences. Ce qu il en dit cependant est tout ù fait de nature il exalter la fécondité prodigieuse de cette vie de Jésus dans le sein «le. Marie. 1° Ce mystère est en même temps le plus caché et le plus relevé de tous les mystères de Jésus-Christ. «i« On trouvera en TanQcCTEy, Précis de Théologie Ascétique et Mv* ♦i le commentaire de cette prière, n* UW à 1598. Le Père de Mont­ ât ’V a aussi paraphrasée dans son cantique n’ 55. 384 n® PARTIE. ■ PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES Nft 24b A cause de cela, il semble un mystère d’anéantissement. En réalité, c’est un mystère de gloire. Mystère d’anéan­ tissement, oui! La dignité de Jésus y est si bien voilée que personne, dans son entourage, ne la découvrira sans une révélation spéciale. Mais un mystère de gloire aussi où la nature humaine a été souverainement ennoblie et où la nature divine a été souverainement honorée. 2° C'est dans ce mystère, durant son oraison de nuit, que, de concert avec Marie, il choisit et détermina tous ses élus, comme plus tard, sur la montagne, au cours de son oraison de nuit, il choisit et détermina tous ses apôtres, de façon ù leur intimer leur vocation dés le lendemain matin (50). C'est pourquoi le sein de Marie est appelé par les saints Aula sacramentorum, la salle des secrets de Dieu (51). 3° Ce mystère est déjà l'accomplissement, et par conséquent il est l’abrégé de tous les autres mystères de la vie du Christ, par l’acceptai ion solennelle que Jésus en tit: « Ingredient mundum dicit: ecce venio ut faciam, Deus, voluntatem tuam · (52). Il contient donc à lui seul la grâce de tous les autres mystères, comme il en contient la volonté. 4° Enfin ce mystère est pour nous le trône de la miséricorde, pour Marie le trône de la libéralité, pour Dieu le trône de la gloire. a) — Pour nous, c’est le trône d·· la miséricorde. Nous ne pouvons approcher de Jésus que par Marie. Nous ne pouvons aussi lui exprimer nos prières que par Marie. Et Jésus est toujours empressé d'exaucer les prières de sa Mère, ou les primes présentées et appuyées par sa Mère. Il y accorde toujours sa grâce et sa miséricorde aux pauvres pécheurs. Le sein de Marie est donc bien, dans la circonstance, un trône de miséricorde, dont nous pouvons approcher en toute confiance: « Adeamus ergo cum fiducia ad thronum gra­ tiae » (53). s* 248 dévotion spéciale a l incarnation 385 bi — /’our .Varie c’est le trône de la libéralité. Le premier Adam avait étc placé dans le Paradis terrestre afin de le cultiver par un travail assidu. Iaj nouvel Adam, demeurant dans le .sein de Marie, comme dans le vrai et authentique Paradis terrestre, ne l’a pas laisse inculte. Il y a meme opéré en cachette tant de merveilles, «pie ni les anges ni les hommes ne peuvent les comprendre. C’est pourquoi les saints appellent Marie la magnificence de Dieu, magnificent ia Dci, c’està-dire l’œuvre de lu magnificence divine et des vues gmudiosee «lu Seigneur. On dirait vraiment que Dieu n’est magnifique qu’en Marie, selon la parole d’Isaïe appliquée a S’n»n : Solummodo ibi magnificus Domi­ nus (51). ri Pour Dû «i c'> cin «b* Marie, comme sur l’autel des sacrifices, «pic J«-*n> a immolé à son Père sa volonté et tout lui même, l.t ainsi il a apaisé parfaitement sa colère contre les hommes·, il a réparé parfaitement la gloire que h· pé« hé lui avait ravie. Par ce même sacri­ fice, il lui a «l«mn«- plus de gloire que jamais ne lui en auraient donné tons les sacrifices de Γ Ancienne Loi; il lui a même donné une gloire infinie, (pie jamais il n avait encore reçue de l’homme. (N° 24S). Q'?s vo ’.Λ <: «d· fécondes, riches, nouvelles môme, malgré le nœnbtx <;· considérable d onnées que le Tra?é a été tm­ pC fin · il y ,i la des plans de nombreuses instructions sur c t .n« : i.ib.e mystère. Dommage qu'ils ne soient pas exploités plus souvent... P. ; i «n. < .· n . le Saint Esclavage n’est qu’une ferme plus poux-. · dr IVniince spirituelle. Noire-Seigneur, en proposant Λ scs di. ■ pit. «niant connue idéal de vertus et de simplicité, leur me’.'an sous les yeux un enfant assez grandelet déjà, oommr ct-’.a ressort, clairement- du récit évangélique (55). De même Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Pour elle, le modèle du ucnre sembla être un enfant de trois à cinq ans, ayant ses petites reparties spirituelles et malicieuses, jointes à des vertus charnu·.nies et à une confiance illimitée. Pour Montfort, être enfant, c’cst n'étre pas encore né Jamais, en effet, la dépen­ dance de l'enfant à l’égard de sa mère ne sera plus étroite que durant c tie période. C’est ce qui permet d’accoupler si souvent les mots « enfant » et « esclave » ainsi que leurs corrélatifs «mère» et « maîtresse (Voir La Pratique intérieure: en Marie.) (50) LUC. VI. 12-18. (51) Sabi Ambroise, De Inst. Vlrg. cap. VII, ns 50 (52) Hebr. X 50 « En entrant dans le monde, Jésus dit : Voici que je viens, ô Dieu, pour accomplir votre volonté » (53) Hebr. IV, 16. Mattii. XVIII, M. L'enfant est suppose pouvoir venir à l'appel ps‘ est capable d’être scandalisé, etc... En Saint Marc, au cont r lire les petits enfants sont pontés sur les bras de leurs mères*(Chap. X, 19-16) 13 3S0 II” ΙΆΚΤΠ·:. · CA «FAITE DÉVOTION ; SES PIIATIQEES N’ 218 § V. — GRANDE DÉVOTION A I/.U7; I/.1RL1 ET AU CHAPELET (249 254) Quelques-unes dey pratiques pivc «‘idc nies supposent une certaine formation, au moins pour être goûters pleinement. Il n’en est pas de même «le relit· « L La dévotion à F.lar Maria et au chaprh t est mu* dévotion populaire par excellence, et, grâce A rile, les plus hum blés parmi les chrétiens peuvent aspirer A la pratique du Saint Esclavage. En réalité, il rn est peu. surtout parmi les ignorants, «pii, A défaut d’autres prières plus savantes et plus compliquées. ne répètent souvent FJ.tr Maria et même ne disent souvent le chapelet, i’ette prière réalise donc le but général assign»'· aux pratiques extérieures. A qui ne peut faire mieux, elle suffit pour entretenir «lans l’esclave d’amour 1»· souve­ nir de sa Reine, et la dépendance qu’il a professée à son égard. La fidélité A cette pratique n’entraim· pas l'obliga tion de «lire deux chapelets par jour lorsqu'on avait l’habitude d’en réciter un avant sa consécration. Le même chapelet, récité «lans un nouvel c-prit. satisfera A toutes les obligations comme à tous les besoins «lu cœur. Cette cinquième prescription n’apporte donc aucune surcharge «lans une vie chrétienne ordinaire. Pour nous engager à réciter souvent, et même «Inique jour, non seulement l’Arc Maria mais le chapelet et même, si on a le temps, le Rosaire, Montfort multiplie les preuves de l’excellence, et «le la né' essitt· «1«· cetté prière. Cette prière est basée : 1° Sur le témoignage de la Très Sainte Vierge ellemême fN°* 21!) · 2’ Sur les témoignages des stints (ibid.) : 3° Sur les témoignages (les hérétiques et des mauvais chrétiens (N0· 250-251) ; •1° Sur la valeur (N0· 250-251). intrinsèque de cette prière •il) Φ* Témoignai’ «“ la rrès Sai"U V‘"6e 249-250). même, (Λ I “ — VEictse a connu, commenté et employé, dans ; [>.>. tout .·. ■ t·Î°PS·. :·. ··:■· ■·‘ ■ ■ ; ‘ ·■ Ci . ■ AÏVJ? 5. la preuve dans les innombrables dtlAU-ctb. Nous m en awns jnpMbdh. . buffiâxft Ie* e.·* η .ΑΛ ont aïk-sé.s sur ccs deux paroas. tMnelc* QU* i -s les unissait même, comms L'ÀBüQUc liturgie r.e.- -, aurait été. d’upiès une tradition gilmi.'· par le* Cardinaux 11 l'mus «56 et Buna 157), composée du Concile d’Ephèse t4SÎ); mais il «s: cetta-n qu· ce pH /. pri. , h mérite, l'crceltencif et la nccc^îfilc ·» de .fttt* [ίου. Si Prur le chape’et. c'est la même chose. On attribue générakiçent ή Picire ; ; mil: :■!«· ·„:>· couronne a Marie. Ce n'était pas encore b Ho u re. c λ;;-ci ne reçut sa forme définitive que deux siècles plus tard ?.l i;> déjà ce’.a en approchait. I our que h· Rosaire fût connu, il fallait que la Très Sainte Vierge apparût plusieurs fois, û Saint Domini(|ue, à Saint Jean de (’apistran et au bienheureux Alain Saint I)tnninit[ue fut, en 1214, le premier confident de <·<· céleste message. Il (lésespérffit de convertir les Albigeois île la région île Toulouse. Mais lit Vierge lui apparut, et lui indiqua, dans son Paautier (c’est-ù-dire son Rosaire, composé de 150 Arc Marin, comme Je psau­ tier davidique est composé de 150 psaumes) 1 arme toute puissante pour terraser les Hérétiques. (SC) Annale’ ecclé»/ Le lait est que noir· saint était un ardent promoteur du Boni ire; cela pet met de soupçonner, ù la base de cet apostolat, mu· action directe de Marie pour l’y encourager. *Lc Bienheureux Alain de la A’ o /o . Dominicain du couvent de Dinan, reçut d’abord d·· Notre Seigneur, puis de la Sainte Vierge elle-même , 1’ordre de prêcher le Bosaire et «le ressusciter lu confrérie du même nom. Cette bonne Mère lui enseigna, entre autres, qu’a près le Saint Sacrifice de la Messe, 1,- Saint Ib-iîn· est la meilleure représentation de la vie et de la Passion de -Jésus (60). Et elle ajoutait pour rengager plus efticacement à répandre cett dévotion: · Sache, mon fils, et fais-le connaître à tons, qu’un signe probable et certain de la damnation éternelle est d’avoir de l’ad version, de la tiédeur et tie la négligence à «lire la salutation angé­ lique, qui a réparé tout le monde - iGl i. u 2° Témoignage des Saints. (Mêmes numéros). Bien des saints, mais spécialement les trois que nous venons de nommer, « ont composé d, . /;, entiers, des merveilles et de l’efficacité· de cette prié)·· pour couvertir les âmes. ils ont publié· haut/nient. il* ont prêché publiquement. que le salut du moud· aipmt commencé par l'Ave Maria, le salut de chacun · n particulier était attache' à cette prière ». « Elle a fait porter à la terre, sèche et stérile, le fruit de vie ». « Hun dit·· elle doit faire germer dans nos âmes la parole de Dieu ». C’est a la rosée céleste qui arrose l’âme et la fait porter son fruit en son temps, et une âme qui n'est point humectée de cette rosée, ne donne que ronces et énine^ et est prête d'être maudite » (G2). . (59) (βο) (61) (02) Mirr GtÉniff. I’/c dct Saints, Voir Le Secret admirable du Bx AU» de M Roche, Liber Voir Ps. I, 8 et Hebr, Cap r Vol p ys Très Saint liosaire h a de DignUaie Rosarii rn ïi VI 8 uoSariit cap. II. i.’.lrc εγγ le chapelet 3» Témoignage des hérétiques et des mauvais chrétiens (N ’ 250-2<»l). Rappelons nous les paroles de la Vierge au bienheu­ reux Alain de la Hoche. Elles sont à la fois « bien consolantes et bien terribles ». Bien consolantes pour les bons, «pii aiment a réciter l’Arc Maria. Ils ont déjà yar ailleurs de grandes marques de prédestination. Mais t elle ci n L-st pus la moindre. Et, eu général, plue Ma sont à Dieu, plus ils Aiment cette prière. C'est ce que la Sainte Vierge dit au même Bienheureux à la quite des paroles que nous avons citées plus haut. Et du reste c’est un fait d’expérience. Bien terribles, ce» proies h· sont, pour tons ceux qui n’aiment pas cette prière. El si nous n avions pas ce Bienheureux et Saint Dominique < omnie garants de la vérité de ce fait, nous aurions peine a le croire. Mais l’expérience de plusieurs siècles est l.t pour le prouver. Tous ceux qui portent déjà par ailleurs la marque de la réprobation, comme les hérétiques h-> impies, l«*s orgueilleux et les mon­ dain-. aa;s.-.‘ui ou méprisent l’Arc Maria et le chape­ let. Les hért tiquas o-t ceci vaut surtout pour les Pro­ testants) apprennent encore et récitent le Pater. Mais ils ne veulent ni de l’Ave Maria ni du chapelet. Ils les ont en horreur. Et ils porteraient plutôt un serpent sur eux qu'un chapelet. Les orgueilleux, quoique catho­ liques. n'ont que du mépris ou de l’indifférence pour ces prières. Ils participent en cela aux mêmes inclina­ tions et aux mêmes répulsions que le démon, leur père. Ils regardent le chapelet comme une dévotion de femme­ lette, bonne tout au plus pour les ignorants’ et ceux qui ne savent pas lire. r ' Ainsi, ces deux prières, grâce aux sentiments qu’el­ les inspirent, deviendront un critère excellent pour savoir si une âme est de Dieu ou de Satan. Si elle aime à réciter l'.lrc Maria ou le chapelet,· elle est de Dieu incontestablement. Je dis « si elle aime à réciter »... car il peut arriver que l’on soit dans l’impuissance naturelle (occupations, maladies, etc...) ou même surna­ turelle (obsession du démon, par exemple) de le dire. Mais elle les aime toujours et même elle les inspire aux autres. » 4° Valeur intrinsèque de l’Ave Maria (N01 252-254). Dans une pressante exhortation, Montfort encourage 390 • IIe P. - PARFAITE DÉVOTIONJ SES PRATIQUES K"' 252-251 les âmes prédestinées, esclaves de Jésus en Marie, à réciter l'Ace Alaria. a) C’est d’abord la plus belle de toutes les prières, après le Pater. Personne ne le contestera. b) C’est le plus parfait compliment que vous puis­ siez adresser à Marie. Ce compliment vient de Dieu par la bouche de l’archange Gabriel et il gagna si bien le cœur de la Vierge par les charmes secrets dont il est plein, qu’elle donna, malgré sa profonde humilité, son consentement à l’incarnation du Verbe et à Γhonneur suprême de la Maternité divine. C'est encore par ce compliment que vous gagnerez infailliblement le cœur de Marie, si vous le dites comme il faut, c’est-à-dire avec attention, dévotion et modestie (N° 252). c) C’est, pour le diable, l’ennemi qui le met en fuite et le marteau qui l’écrase ; pour les bons, c'est la sanc­ tification de Pâme, la joie îles Anges, la mélodie des prédestinés, le cantique du Nouveau Testament, le plai­ sir de Marie et la gloire dez la Très Sainte Trinité. Expressions suggestives glanées dans les écrits des saints et prêtant à des commentaires infinis. d) C’est une rosée céleste (pii rend l'âme féconde; c’est un baiser chaste et amoureux qu’on donne à Marie; c’est une rose vermeille qu'on lui présente; c’est une perle précieuse qu'on lui offre; c’est un coup d'ambroisie et de nectar dirin qu'on lui donne. Toutes ces comparaisons sont des saints. Et. si cela ne nous entraînait pas trop loin, il serait intéressant de le prouver"(N° 253). C’est pourquoi, Montfort supplie les esclaves d’amour de ne pas se contenter de réciter tous les jours la Petite Couronne de la Sainte Vierge, mais d’y join­ dre· aussi le chapelet, et même, s’ils en ont le temps, le rosaire. Et ils béniront, à l'heure de leur mort, le jour et l’heure où ils l’auront cru. Après avoir semé dans les bénédictions (c’est-à-dire en bénissant Jésus et Marié dans P Are Maria) ils recueilleront des bénédic­ tions éternelles dans le ciel : Qui seminat in benedictio­ nibus, de benedictionibus et metet (G3) (N° 254). (G3) II Cor. IX, 6. On relira avec profit les strophes splendides du cantique « Le triomphe de l’zlve ». Elles développent toutes l’une ou l’autre des idées exprimées ici. Cant. 47. 391 le Magnificat récitation du magnificat (255) . ' - \utre prière vocale, également recommandée. On la dira souvent à l’exemple de la Bienheureuse Marie d’Oi*nies, ainsi appelée a cause du lieu de sa sepulture, en Belgique. Elle témoignait de son ardente dévotion i\ Marie, en multipliant jour et nuit les génuflexions en son honneur, en intercalant à chaque l’saumè de David un .Arc Murin (GA) ou encore, selon le témoignage de Montfort, en récitant fréquemment le Magnificat. Mais comme cette Bienheureuse et plusieurs autres saints, les esclaves d'amour réciteront cette prière, non pas tant pour remercier Dieu des grâces faites à euxmêmes, que pour le remercier des grâces faites à Marie. Ils s’oublient pour ne songer qu’à leur Reine, à qui du reste ils ont tout donné. Ils ne se glorifient que de sa gloire à (die, et ne demandent qu'à accomplir la volonté divine, en augmentant cette gloire de leur hum­ ble servitude. ’ Pour obtenir des esclaves d’amour une grande dévo­ tion a cette prière, Montfort leur rappelle trois choses: 1° C'est la seule prière composée par Marie. Cette humble \ ierge n'a jamais écrit personnellement aucun ouvrage. L’iniluencô de ses récits sur toute l’histoire de l'enfance, du Sauveur est cependant manifeste. Mais sous la pression des bienfaits magnifiques qu’elle avait reçus du Dieu, et qui commençaient à être connus de l’extérieur, son âme poétique ne put contenir plus lon­ guement les sentiments de reconnaissance qui remplis­ saient son cœur. Elle parla avec enthousiasme, -sous l’inspirai ion du Saint-Esprit, et même, ditJe Bienheu­ reux, sous l’inspiration du fruit divin qu'elle portait en son sein, Cette explosion spontanée ne fut pas un élan passager dans l’âme de Marie. La sûreté avec laquelle elle dicta son cantique à Saint Luc montre qu’il était resté bien vivant dans sa mémoire. Gerson, dans son Commentaire sur le Magnificat, affirme même qu’elle le récitait souvent, spécialement comme action de <-râces après la communion. Ce sont là des choses ! 1 (61) Voir Giifnis, La FM des Saints; 20 juin, p. 420. __ \ v\ M 392 IIe PARTIE. - PARFAIT» DÉVOTION: SES PRATIQUES N° 255 difficiles aï contrôler, mais pn peut les croire pietiJM·nient et y puiser un encouragement aï le réciter soimême fréquemment. 2° C’est le plus grand sacrifice de louanges, que Dieu aiit reçu par la loi de grâce, Cm· ce sacrifice avait pour objet de remercier Dieu du Sauveur accordé au monde; il s’appuyait sur le mérite infini de ce même Sauveur, et il était offert aï Dieu par la créature qu’U aimait le mieux au ciel et sur la terre. t‘ï*i pourquoi dans J’oftice de vêpres, remplaçant le Sacrifice <1· louanges qui, dans l’Ancienne Loi. w célébrait le soir, le Magnificat occupe le point culminant. Tous m· lèvent pour le chanter, et c’est pendant ce temps que le célé brant offre à Dieu l’encens, autrefois matière du sacrilice de louanges. 3° Ce cantique est d’un côte b plus humhh et le plus reconnaissant, de l’autre Λ plu- sublini' ci h plus relevé de tous les cantiques. Marie >»· ■ ·η*ί·Ι··ι«· comme un néant, sur lequel Dieu a daigné abaisser les yeux. Mais par ailleurs elle reconnaît, dan* tonte son éten­ due, la grandeur du ptiniège dont elle a rtc favorisée. Loin d’en tirer un avantage lærsonnel quelconque, elle en renvoie toute la gloire à Dieu. Et cela était de nature â plaire infiniment à Dieu. <’ar, s’il aime à nous combler de bienfaits, il aime aussi que nous en recon· naissions la valeur et lui en attribuions !r mérite. Il y a dans ce cantique des mystère* grands et cachés. Les Anges eux-mêmes en ignorent · r. sui terre, ceux qui sont le plus au courant d··- cho*cs divines, acceptent avec frayeur d’en parler. Parmi ceux-là k· Bienheureux cite le pieux et savant G’*/ ou (65). Il avait composé de nombreux ouvrages de théologie morale ou mystique, où il traitait avec érudition et piété des questions les plus difficiles. Mais il n’entre prit qu’en tremblant, sur la lin de sa vie. ses Tractai itx super Magnificat. Il voulait faire de ce gros volume le couronnement de tous ses ouvrages. El. effectivement, il écrivit des choses admirables .sur ce beau et divin cantique. * (05) Chancelier de l’ünlverslté de Paris, nu temps du «u-htane d’Occident. 11 fui longtemps partisan de Benoit XIII (Pierre de Lune). ÿ. ç5<; LE MÉVUIS DU MONDE 393 Autre témoignage, celui du savant Uenzonius (GG). En expliquant le même Magnificat, il rapporte plu­ sieurs miracles opérés par sa vertu. Les diables trem­ blent et s’enfuient, dit-il, quand ils entendent ces paro­ les: «lia dépl»»yé la force de son bras: il a dissipé les superbes avec leurs orgueilleuses pensées. Fecit potenham in hr'tehio suo, dispersit superbos mente cordis tui. » (G71 Mf.PI.US DU MONDE Ç25G) 2)6 Il est un ρ»·η surprenant que Montfort assigne le mépris du inonde comme septième et dernière pratique tin S tini Esclavage. Il avait déjà conseillé, dans la premiere pratique, l’emploi de douze jours, pour m· \id»-t d»· l'esprit du monde. De même dans I Amour de hi Sagc-s«· Eternelle _____ NJ·· 198-199, il montre qu on n»» prut pit-s.-der la divine Sagesse, si on se conforme aux maximes du monde. ‘‘xige »|es fidèles serviteurs de Marie qu’ils <· nu pris· ut. luiooont et fuient le monde corrompu n. mu i|m> t (.{(,. conduite, «railleurs obligatoire, puisse ••ti<■ elevee a n dignité* île pratique extérieure du Saint l·.**»mixage. !. r>( ne«*<*>saiix» qu'elle se traduise extérieu- . lemeiii d'um* manière ou de l’autre. Par exemple: on '’’’i* s, tnd m· a m* pas avoir la façon de parler des mondain-, la façon d»· s'habiller des mondains, etc. ’ ”',χ’ « e qui est dit au N” 198 du livre cité ci-dessus : ° // n> faut p'/.v xc conformer aux modes extérieure* dex mondains soit done les habits, soit dans les mai­ sons. ‘..of dun* hs repas et les autre usages et actions tl> la I ir. i» D'aiitn* part, Montfort a composé sur le mépris du monde mi traité. comportant plus de 2.500 vers (Cantjfliies. N · 77 à 82 F). Il se divise en deux parties: ho» Kr-^οηί (HuUlloh évêque de Lorette et de R^nati, né à Rome écrtU en latin: 1·) Des Dissertations ei des mort en î6W. 1! a 1 le Magnifiait, p Salutation Angélique et le Psaume (Hniinnilairc.A Mir L \XW1. Noli aemulari ίη mal lunantibus; 2* Le miroir des évêques do Venise· .v Six livres iur le jubilé. iff7) Luc I, 51. 3M IC PARTIE. · parfaite dévotion: SES PRATTQVES Xe 257 1° les malheurs; 2° les pièges du monde. Il émunère cinq pièges: les jeux mondains, h-s danses, les spectavit», le luxe avec ses modes, et le respect humain, (’e der­ nier, dit-il, n’est que chimère, mais il nous conduit aux actions les plus honteuses. Notons aussi qu’aux yeux du Bienheureux la mode est une ennemie irréconci­ liable: contre le luxe, il a des paroles justement sévè­ res (tî.si. Ne mérite-t-elle pas la même condumnation de nos jours?... D-x esclaves d’amour réaliscnml donc ce programme, pour être fidèles A leur con^êvrat ion. Cette dernière pra­ tique exigera peut-être de réels sacrifices. Elle impo­ sera une vie bien différente de <·»·, elles ne sont pas plus ardues, peut-être ne-rn· -••ut elles moins, que certaines pratiques extérieure Mai- quoique très faciles en soi, elles · exigent de < .-'ui ,|Uj veilt v -qre Q Père toutpuissant, en l'unité de votre Saint-Esprit tou: honneur et toute gloire. Montfort reprend la formule liturgique et l’appl que à Marie. Et il obtient ainsi : Par elle, avec elle, en elle et pour elle. (70) (71) (72) (78) (71) ICAPD, Doctrine de H. Olier. p. 34. Eints, œuvres compi&cs Tome V, p. 207. Cahiers de la Vierge, mal 193«, p. 51, Ibid. p. 04. Prol. in contempt de Virgine Maria. agir par marie scii celte formule. par indique la fusion des intentions; auec, Î^x-îftUon dans le travail; en, l’union on ne peut plus mume personntt< : puur, le but final des cllorts. Dans if Secret de Marie. le Bienheureux ne suit pas le même ordre U tm-i en U-τ aire Marie, puis en Marie et enfin par e: pour Marie 11 ρ<λ» comme principe fondamental l’imitation d.· Mam· ou *’). Mais cette mutation ne se porte pas sur Marie eOnmr xir un modèle o:dma.re. que l’esclave d’amour aurait wnqirni« nt devant le.·» yeux Par un tqnour ardent, qui trans­ porte «MriUinilemcnt r.-t:v aimant dans l’ètie aimé, se réalise une union intime, en \.-ru de laquelle le modèle forme sa copC <*"» Au-λ; nWce <}u ..p., avoir indiqué cvs deux mouvements dr i · Ακ r a» < r et · π Mar.c » qu'il perle des deux autres condition.·! ci œhv< : i’ < Agir par Marie et pour Marie ». (75;. Evidemment nuns nous en tiendrons, connue touplura, r I ordre du Traité : par, aw, en et powr, C'ext h- mieux fondé r! le p|UM facile à expliquer. Et, en fin de compte. commentaires particuliers de chaque mem »rc m» changent guère, d’aprèa lu place (pie ce mem ur .»<·<·Πρ.· dans Venerable de la formule. Chaque I p«. «.n g.ude hOU H,.n> et délimité, qu’elle soit en tote. au milieu oU à la fin. 4 MMmH1. cet article se divisera en quatre n i* ? i ' "· "· * •i:l’’11,i deux montrera combien la forlU n U S 1 1 i*s<‘avngc est exacte, c’est-à-dire avec «Π\· ,· ? i l',‘»i'»nde Marie règne totalement sur ses •s< · a.iini1;·, (q >Vf. esclaves sont entièrement sou­ mis a ><»η empire sur eux. AGIR PAR MARIIi l it quelques pages substantielles, Montfort définit o' »/o ' / agir par .Marie, et rappelle ce que cela cornpm h·. . . .<■1 CE Ql’EST AGIR ΙΆΚ MARIE < Via veut dire: obéir en tout à Marie: se laisser gwir < n tout par son esprit. Imiter le bon frère jésuite ull’uteur, nommé Rodriguez, et canonisé par on XIII le 15 janvier 18S8: être possédé et gouverné r l’èsprit de Marie. Etre entre les mains de Marie (75) Voir Secret de Marie, édition-type. Note de la page 30. ^OOl < Ainu ran mabie 399. M 398 1Γ PARTIE. · PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES N° 25 comme un instrument de musique entre les mains d’un bon joueur. Il ne résiste pas. Il exécute tous les airs, adopte tous les rythmes et tous les mouvements que l’artiste veut lui imprimer. Ainsi l’esclave d’amour entre les mains de sa Reine. Il épouse toutes ses Inten* fions·. cède ù toutes ses impulsions, ne met aucune résis­ tance à son action. Après avoir ainsi défini ce qu’est en elle-même l’ac­ tion par Marie, le Bienheureux énumère ses avantages. D’abord ceux qui sont conduits pur Γesprit de Marie sont également conduits par l’esprit de Dieu, car l’esprit de Dieu et l’esprit de Marie ne font qu’un. Ceci appelle une explication. Elle est donnée loyale­ ment. <( ft Cf « « J'ai dit que l'esprit de Marie était l’esprit de Dieu, parce qu elle ne s’est jamais conduite par son propre esprit, mais toujours p I't sprit de Dieu, qui s’en est tellement rendu b' maître qu'il est devenu son propre esprit. » ."N I Et ceci se comprend très bien. Marie elle-même n’a été et n’est encore guidée que par l’esprit de Dieu. Se mettre sous sa gouverna ï elle autre chose que se mettre sous I:» gouverne «le l'esprit de Dieu. (Jelui-ci en régnant immédiatement sur elle, règne médiatemeut sur nous. Ensuite, ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu, sont, au témoignage de Saint Paul (TGi. h·- enfants de Dieu. De même, ceux qui son/ rondait* par l’iMprit de Marie sont lex enfants (h Mar'u »77·. et par conséquent aussi les enfants de Dieu, puisque c’est h- même esprit. ( feux-là, ce sont les \rais et fnh les dévôt Cette bonne Mère leur prête son Une pom Seigneur, et son esprit pour se réjouir · u Dim. Ils ont heureux d’être totalement sous l’rmp; i*< l esprit, N’est-ce pas un esprit doux et prudent, humble et courageux, pur et ithèses sur· prenantes, qui montrent bien e ce nouvel état, capable de concilier en une seule personne des qualités aussi opposées. (%i Rom. VIH, H. (7d ( vite .Maternité Fplriludle de Marte a s--n véritable fondement dam »a Maternité divine, et dans ]n coneêquen <· QU1 ,.n ni bonnes soient-elles, par exemple avant de s·· livrer à l’oraison, avant de dire ou d’entendre la sainte m»---r, avant de communier. Car notre esprit est rempli de ténèbres, même lorsqu’il nous paraît lumi­ neux. Notre volonté <->t remplie de malice, même lors­ qu’elle nous parait très droite. Nos actions sont tou­ jours enta< lir.·-, de quelques souillures, si impercepti­ bles soient <4'.■·>. même lorsqu’elles nous paraissent excellentes. Tous ces obstacles empêcheraient l’esprit de Marie d·· lions mener à sa guise. r B) Acceptation a\cugle des intentions de Marie. ('es intentions ne nous sont pas connues. Mais nous savons qu’ciios h«»nt toujours très saintes, exemptes de . toute recherche d’intérêt personnel, conformes à la plus grande gloire de Dieu (78). Nous savons donc éga­ lement. que, en acceptant les intentions de Marie et en nous laissant guider par elles, nous plairons à Dieu et nous travaillerons pour sa gloire. Pour obtenir pratiquement ce résultat, il faut deux .ii itcomplir d’abord un acte général de dona­ tion à Marie. Par cet acte, on se livre à son esprit pour être mû et guidé par elle de la manière qu’elle voudra. Se remettre entre ses mains virginales, comme un ins­ trument entre les mains de l’ouvrier, comme un luth (-utre les mains d’un bon joueur. S abandonner à elle comme une pierre qu on jette dans la mer. Dn toutes ccs. comparaisons, ccl.c qui semb.e le mieux indiquer l'exercice à réaliser, est la comparaison de l'instrument. Prenons l’instrument de musique. C'est lui qui, matériellement, nroduit le son, et celui-ci aura déjà une qualité différente suivant la qualité de l'instrument qui l’émet. Toutefois ce qui (7S) Voir N* lil et son Commentaire. . 'S agir avec marie S* 260 . 400 ΙΓ PARTIE. ■ PARFAITE DÉVOTION: SES PRATlQl’ES N" 250 b) Répéter ensuite fréquemment ret adt d> donation. De temps en temps, soit au cours dr 1’artion, soit même après 1 action, nous devons renouveler !e même acte «l’offrande et d’union. Plus nous h* répétri Voir Deuxième effet de la parfaite dévotion. N· 214. ( O V.-lr Frcmtrr effet de la parfaite dévotion X· Sis (. , Monsieur Τπφ-Η-η écrivait dans sa troisième méditation sur la (, j.îus Virant en Marte : « En se mettant vivant en elle. 1 ... h’, -, iclienienr imprimé tous ses traits, Qu’elle est devenue un (1. Dicu-roême : /<>w« W· s- Augustin. Or a-t-lj de plus ;, .-V. ii former nu’umj belle inmgc quand on en a le moule > ? Œuvres iné­ dile-. Wl. Û76 5. _ 104 IIe PARTIE, - PARFAITE DÉVOTION : 6 ES PRATIQUES N" 201 à point, qui, d’elle-même, se jette dans ce moule pour en épouser toutes les formes. Le travail de Marie consiste à nous retoucher, pour que nous prenions la ressemblance de son Fils. Notre travail consiste à nous laisser refaire sur ce divin modèle (84 j. L’/S La réalisation pratique de celte collaboration est tris bien décrite par le Λ. P. UWimcau (85) : « Regardez comment la mère piocêde avec son enfant, quand elle lui enseigne à marcher, prier. Non seulement die limite et l'encourage au geste et do la voix, mais elle agit avec lui, en donnant l'exemple, en aidant sa faiblesse et son inexpérience. De son côté 1 exilant agit • avec sa mère, car il la regarde et continue d'être docile à m direction, il ne se sépare pas d’elle. Pour agir avec Marie, je dois donc, après avoir obéi à son impulsion demeurer sous ω condu.te et son influence, tenu* mon regard attaché sur elle pour l imiter, et, au besoin, me relever; enfin je dois la suivre sans la devancer ni retarder ». Et ainsi, nous avons la liaison entre « pur n et « avec ».· « il faut se livrer à l'esprit de Marie pour être mus (au début de l’action: par» et conduits (au cours de l’action: avec) de la manière qu’elle voudra n. ' (N ° 259). § ni. — AGIR EN MARIE (260-264) Plusieurs fois nous avons fail allusion au rôle pré­ pondérant que jonc cette troisième pratique dans l’en­ semble de la spiritualité montfortainc. La clef de son explication consiste en cette vie de .Jésus en Marie, dont notre esclavage tend à être la reproduction volontaire. De même que Jésus vivait et travaillait dans le sein de sa mère, de même nous devons vivre et travailler dans le sein de Marie. Mais comme ce sein béni était le. paradis terrestre du nouvel Adam, toutes les explications de Montfort, au moins dans le Traité, s’inspirent de ( (die idée fonda­ mentale. Cela contribue a donner à ce passage une tour­ nure imagée. On serait tenté de le prendre dans un sens purement symbolique. En réalité tout doit être prisait pied de la lettre, quoique, cela va de soi, au sens spiri(RO Voir N” 21^221 et jour commentaire. 85) La Vie spirituelle... p. 284-285 * .>CL . AGIR EN MARIO 405 tuel et mystique, du moins pour ce qui nous concerne nous-mêmes. Nous avons déjà dit précédemment (N °* 243-248) Îtaeentiel de cette vie en Marie. Contentons-nous main­ tenant de suivre les idées émises par le Bienheureux, suit dans le Traité, soit au numéro 47 du Secret: Belon les différents effets (pie produit en nous la vie en Marie, cette bonne Mère est comparée soit au Para­ dis terrestre où repose le nouvel Adam, soit au sanc­ tuaire où Dieu habite et est honoré, soit à l’oratoire où nous nous enfermons pour prier Dieu, soit à la Tour de David où nous sommes eu sûreté contre nos ennemis. Voyons d’abord la vérité de ces comparaisons, puis les consèqiit nets qui en dérivent pour qui désire vivre en Marie. 1> VERITES DK CES COMPARAISONS Reprenons les quatre principales comparaisons énu­ mérées ci-dessus. jdBEEj a) Marie, Paradis terrestre du nouvel Adam. Cette comparaison c>i longuement développée dans le Traité. Et le Bienheureux applique à ce nouveau Paradis ter­ restre tout ce «pii est dit de l'ancien dans la Sainte Ecriture imJi. D'abord ce lieu est composé d’une terre vierge et immaculée, dont a été formé et nourri le nou-* vel Adam, sans aucune tache ni souillure, par l’opéra­ tion du Saint Esprit : ainsi le corps du premier Adam avait clé formé par Dieu avec la terre du Paradis ter­ restre. Et le Saint-Esprit habite en Marie, mieux que jadis Dieu dans ce jardin, puisqu'il s’y promenait seu­ lement de temps en temps. Du reste tout est pour lui plaire dans ce lieu de délices. On y voit des arbres plantes de la main de Dieu et arrosés de son onction divine, qui ont porté et portent tous les jours des fruits d’un ”oùt divin: image des facultés merveilleuses de la Vierge, dont les actes sont si parfaits et si agréables ù Dieu. On y voit des parterres émaillés de fleurs belles et variées dont l’odeur embaume même les anges: image des vertus de Marie, supérieures à celles des esprits bienheureux. On v voit des prairies vertes d’espérance, des tours fortifiées et imprenables, des maisons pleines de charme et de sécurité: images de ce'que trouvent, en M ule les Ames qui s’y réfugient. On y respire un air (80) Gcn. Π. 8‘14· agir en marie 4ÛÛ II* PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES N* 262. ci Marie oratoire où nous nous enfermons pour prier. Dans ce lieu très saint, les bruits de la terre n’ont pas accès. Le recueillement est plus profond ; les distractions moins à redouter. Aucun lieu n est donc plus favorable a la prière. Mais, de plus, nulle part mms ne sommes jdus sûrs d’être exaucés, non seulement parce que nous y trouvons toujours Jésus, mais parce que Jésus y est toujours disposé à nous écouter. iVi.ît. X> ·»ί^ » \‘ ’· v - - *- r· · / S / sans infection: la pureté de .Marie; on y jouit d’un jour sans nuit: l’humanité sainte du Verbe incar­ né (87) ; on y est éclairé par un soleil sans ombres: ht divinité du Christ (88) ; on y est réchauffé par uqu fournaise. ardente, capable d’einbrnser le vil métal qui y est jeté, et de le transformer en la charité de .Marie, ï’n fleuve profond sort île terre et, se divisant à quatre branches, «arrose tout ce lieu enchanté: ce sont les qua­ tre vertus cardinales jaillissant île l’humilité de .Murie et fécondant toute sa vie. Enfin, terminant la ressem­ blance avec l’Eden, au beau milieu de ce paradis terres­ tre est planté un arbre; c’est en même temps l'arbre do vio, qui donne le fruit de vie, Notre·Seigneur JésusChrist, et l’arbre de la science du bien rt du mal, qui a donné la lumière au monde, également Not re·Seigneur Jésus-Christ. Cet arbre, c'est le sein de Marie. Du reste, le Saint-Esprit seul jHiurra faire connaître la vérité cachée sous ces ligures. Nous n'avons donné que les indications les plus; générales, capables d’aiguiller des recherches plus détaillées, Mais on comprend déjà quels charmes, quelle -ecurité et quelle vita­ lité puiseront en Marie les âmes qui seront admises 900 ars adversaires tous ceux qui viendront y chercher reloge. Puisqu'il s’agit d’imiter et de repro­ duire la vie de Jésus en Marie, ne serons-nous pas, comme il t riait lui même, protégés de tous côtés par .notre Mere .' l .a réalité nul coup ne pourrait atteindre reniant dans le sein de sa mère sans atteindre la mère elle luèmr ; ,· . >î la mère est supposée hoj£ de portée des coups de l’adversaire, l’enfant sera en parfaite sécurip . Tel est bien le cas de Marie et teHe est, par consequent, la protection qu’elle confère à ses esclaves d'amour. < 'SS· * I à s’y renfermer. (N® 261.) 262 b) Marie, sanctuaire où Dieu habite et est honoré. Le Bienheureux accumule les expressions pour renfor­ cer cette idée: Marie n’est pas seulement le sanctuaire où Dieu réside, elle est la chambre où il repose, le trône où il siège, la cité où il habite, l’autel où il reçoit des sacrifices, le teÿiplc où il est adoré, h· monde (pii chante sa gloire. Autant d’allusions aux merveilles île grâce que Dieu a accomplies en Marie. Mais aussi autant (l’encouragement^ à entrer et à demeurer m Marie pour y trouver Dieu et l’y honorer pat ïaitcrin-nt. ( "(‘Ht Cil Marie Immaculée que « /u Sage < » !■ ·ίι> Hr, cachée, veut être adorée des anges et des homm· ·«. Et, après . avoir séjourné en elle. Jésus·, mitre grand-prêtre, en sort comme de la Porte Orientale is9i. pour venir accomplir son sacrifice et nous sauver. Si nous voulons le retrouver, maintenant qu’il s’est éloigné de nous, c’est par la même porte qu’il nous faudra passer (N° 262.) (97) Apec. XXI, 25 « Luoerna PARTIE. - PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES S"2GI Saint-Esprit, .son divin époux, un jardin fermé, une. l'onlaine scellée. Le Saint-Esprit lui-même en garde l’accès. Personne ne peut entrer dans ce jardin ni pui­ ser à cette fontaine, sans recevoir du Saint Esprit: 1’ la permission de tenter une pareille démarche; 2" hi capacité de la mener à bonnes lins; 3’ la lumière guidant ses pas vers un lieu si mystérieux et serret, t’ehi suppose donc une grâce toute particulière du SaintEsprit, une grâce que l’on peut appeler « rt/.-ô/nc .. (N° 261). Le Saint-Esprit ne la refusera â personne. .Mais il ne la donnera pas gratuitement. Pour la rece­ voir,, il faut la mériter. Et on la mérite par sa fidélité â suivre les inspirations de la grâce, et particulière· ment par sa tidélité aux pratiques «le la vie mariale. Il est évident, en effet, que, pour jouir d’une telle intimité avec .Marie, il faut être absolument pur «le toute faute, au moins parfaitement délibérée, et avoir donné des preuves suffisantes de son amour pour elle. · 264 B. — Avantages que l’âme retire de son séjour en Marie (N° 264). Rien ne vaut le sentiment de paix, et de sécurité qui s’empare de l’âme habitant ainsi spirit et’ il y aura tuellement en Marie. Evidemment, il y a ef toujours une grande différence entre l'enfant résiliant réellement et corporellement dans le sein de sa mère et l’esclave d’amour ne résidant que moralement et spiri­ tuellement dans le sein de .Marie. L< s avantages qui en découlent pour l’enfant ont une certitude physique. l’our l’esclave d’amour ils n’ont qu'une certitude mo­ rale et encore en supposant la continimiion d’une dépendance à laquelle il lui est très facile de se sous­ traire à chaque instant. Mais, cette dépendance étant certaine, l'âme « peut » demeurer avec complaisance dans le bel intérieur de .Marie, s’y reposer en paix, s'y appuyer ai ce rimlmnrc, s’y cacher avec assurance et s’y perdre sans réserve. Cependant, là, plus que partout ailleurs, nous sommes dans le domaine de la foi. l'ne âme pourrait très bidii réaliser parfaitement l’état de dépendance di-crit précé· demment. sans éprouver aucun des sentiments énumé­ rés par le Bienheureux. Du moins essaiera-t-elle de les acquérir, comme l’indiquent les formes verbales employées ici :· « Demeurer, s’appuyer, se cacher, se perdre n. Cela provient beaucoup plus d’un abandon actif de l’âme que de l’infusion directe d'un sentiment provenant de Marie ou de la grâce. 4UJ AG1K l’OVR MARIE Plus importants, «lu reste, que le sentiment, sont les elTets réellement produits dans l'âme par ce séjour en Marie, t'es effets sont au nombre de quatre. Nous les . avons déjà rencontrés plusieurs fois. n) L’âme est nourrie par Marie du lait de sa grâce et «le sa miséricorde maternelle, comme l’enfant reçoit «le sa mère lu nourriture et le sang nécessaires à sa vie et â son développement. Cette grâce est la grâce divine, que Marie reçoit pour nous la donner et la mettre â notre portée. bi L’âme y «*st délivrée de ses troubles, craintes et scrupules plus efficacement même qu’il a été dit aux N·· 169 et 17o et 216. Car tout ceci est absolument incompatible avec l’état d’enfance ainsi compris. c) L’âme y ext en sûreté contre tous ses ennemis, le démon, le momie et le péché, qui n’ont jamais eu et n'auront jamais entrée en Marie. C'est pourquoi elle dit elle-même par la bouche de la divine Sagesse (93): « Qui operantur in me non peccabunt ». On ne peut, en effet, être et agir en Marie, et commettre le péché, ou alors ce sera un péché de puye fragilité. Quiconque commet délibérément *!e péché abandonne de lui-même ce divin séjour et met librement obstacle aux grâces que Marie lui avait préparées. di L'âme y est formée en Jésus-Christ, et JésusChrist en elle «X ’ 218-221). Car le sein de Marie est, dit Saint Ambroise (94) : « Aula sacramentorum », la salle des secrets ou des sacrements divins. Jésus-Christ y a éli· forint' le premier, et tous les élus y sont formés après lui : «< Homo ei homo natus in ea » (95), Cne mul­ titude d'hommes sont nés d’elle (96), § IV. — AGIR POUR MARIE (265) 265 Pour comprendre cette dernière pratique, rappelonsnous ce qui a été dit à propos de l’esclavage (97). L'es­ clave ne s’appartient plus à lui-même, il appartient «ou (05) ( w) ((i7) Eccl. XXIV, SO. De Instit. Virp. VIII, N* 50. l’s. XXXVI. 5. Voir N'- 31 et son commentaire Voir Seconde vérité fondamentlc et son commentaire. ''' •4, ~' ι·Λ- ’ ,h.- AC.lit l’OUIl MAH1E 111 3Vv -Ht) ΙΓ PARTIE. - PARFAITE DKVOTIOX : SES pr atjqces N” 265 à son maître ou ;ï sa maîtresse. Tou» les Incus de for­ tune qu'il possédait avant de tomber eu esclavage, tous ceux qui peuvent lui survenir dans la suite sont la pro­ priété tic son maître ou de sa nmitresse. (>«· même tout le fruit de son travail est au bénéfice «le sou maître eu rlc sa maîtresse. D'autre part, il n été prouvé au même endroit. que nous sommes esclaves de Jésus et de .Marie, et de Marie pour l’être plus parfaitement de Jésus, (” ce qui revient également dans ce court paragraphe. Ie En tant qu'esclaves de Marie. Nous avons reconnu librement les liens d’esclaves «pii nous rat ta· client à Marie. Nous sommes ainsi disposés a son que, meme si Dieu ne lui avait pas accordé ce droit de domination sur nous, nous le lui nrtorderlons nousmêmes par amour. Il est juste que nous a« «-<»mplissions pour elle toutes nos actions naturelles et surnaturelles, Ne fiont elles pas le fruit «le notre activité? et cette activité ne doit-elle pas fructifier pour notre bonne Maî­ tresse ? Cette pensée, que rien ne nous appartient plus de ce que nous acquérons par nos n-uvr.s. ne doit nullement briser notre courage. Au contraire. Comme de bons servitênrs et esclaves, nous ne demeurerons pas oisifs. Comptant sur la protection de Marie, nous entrepren­ drons de grandee choses pour cette auguste souveraine. Particulièrement nous défendrons scs privilèges, quand on les lui disputera ; nous soutiendrons -a gloire, quand on l’attaquera : nous chercherons â attirer tout le monde Λ son service, et même nous essaierons de gagner tous les cieuj’s J cette vraie et so!i«l«· dévoiion, D’une part, nous parlerons et crierons nmtr»· ceux qui abu­ sent de sa dévotion pour outrager son divin Fils d)7i ; d’autre part, nous no serons pas moins ardents pour établir la véritable dévotion surtout celle du Saint Esclavage. . Et, après cela, tels de véritables esclaves, nous ne prétendrons de notre reine, comme récompense de ces petits services, que l’honneur d’appartenir à une si aimable princesse, et le bonheur d'etre unis pur elle, à Jésus, son Fils, d’un lien indissoluble, dans le temps Et cela nous amène è notre seconde considération. 2* En tant qu’esclaves de Marie pour l’être plus parfaitement de Jésus. .Marie n’est pas la tin dernière de notre dévotion. Jésus seul mérite de finaliser ainsi nos. actes. Toute dévotion qui ne conduirait pan à lui serait ù écarter impitoyablement (98). 81 donc nous faisons appel à Marie pour nous conduire a Jésus, c’est pour qu’elle nous serve de milieu mystérieux «-t «1·· moyen aîné pour aller à lui. Ces œuvres, que nous «dirons à cette bonne Mère, subiront entre s-s mains la transformation que nous savons, et, grâce a elle, seront plus «lignes de celui à qui elles sont destinées (fi’.l i. * I · ■ BΓ Du reste, quelqu'un, dans son ignorance, croirait-il agir uniquement pour Marie? Celte Vierge, écho fidèle de Dieu, scraii «1 autant plus empressée de rétablir l’or­ dre im «iiiM iemuu ut violé. Elle renverrait à son divin l'ilx, ·1. par lui. a -on Créateur, l’honneur intempestif que son euiani lui attribuerait. Voyez ce petit enfant. Il sent pt un··. j,««n amour à sa mère. Il s'empare de tout ce qui e>» a sa portée, et vient le lui offrir en hom­ mage. La m« ■ accepte avec bienveillance le cadeau de son enfant. Mais elle profite «le son premier instant de distractum ρ.,-.π- restituer â son propriétaire, ou remet- * troù sa p’a ·■ 'objet e ces pkatiques 413 obtenu, il n'y a nullement à s’inquiéter, si quelque pra­ tique a été. omise, même s.i on s’était bien promis d’y être fidèle. Car toutes les pratiques intérieures, et les principales tics pratique» extérieures coïncident néces­ sairement avec cet esprit de dépendance mariale. Des âmes plus avides de perfection se sont demandé *1 elles ne pouvaient pas s’imposer elles-mêmes, par htm, une obligation que le Père île Montfort u'impos· |wts, du moins sous peine de péché. A cette question, iu pourrait répondre aftirmatiwnient. Mais à une dou­ ble condition: 1" Hit n d· t< rmincr Cf à quoi on n’engage. Le Saint Esclavage, flans son ensemble, embrasse toutes les manifestai ions de la vie humaine, dans tous les ordres et tous les genres d’activité. Il serait imprudent, sem­ ble-t-il, >. 1 guère le 1’. de Montfort. Habitué, comme mis onnairt . à la direction des unes de» tou tes catégories, il sait juelle iniporlancï i pour chacun d’elles le griind acte le la l ommunion Apôtre de la communion fréquente et not ’di«*!Hie. HH en plein siède de jansénisme, il tient à offri) I toll- < eux qui Voient dans l’Eucharistie la nourriture maire de notre vie divine, une excellente méthode jioui profiter de ce ban· quet sacré et pour s’en ignenient. Il écitr· tera donc tous les autres oi ion. bien pratiquée. peut aussi produire des merveill •s et il choisira la Communion avec Marie. Il prouver, aiu-i une fois de plus que la parfaite dévotion est le meilleur moyen igiH'IH non pas seulement au ciel, où il sera la réeomp n- l.n viikl μι traduction : « O Marie, Vierge très très pure et Mère trv uni-', voici que je viens de recevoir votre Fils blen-aimé, ceint que v<.«, IV. : conçu dans votre sein immaculé, que vous avez mis au mon­ de. quo vous tivex allaité, que vous avez couvert de baisers très suaves, in I. en ' celui-là même dont la vue vous réjouissait et vous remplissait de toute sorte de délices, je vous le présente humblement et amoureuf-rniciit Je vous l'offre pour que vous l’étreleniei dans vos bras, pour que vous rnimiex de tout votre cœur et pour que vous le présentiez vous11,< iu.· Λ la Très Sainte Trinité en suprême hommage du culte de latrie, f.-mr votre gloire à vous pour mes besoins personnels et ceux du monde entier De grâce, ô Mère de Miséricorde, obtenex-moi de votre cher Fils trois faveurs (Indulgence de 100 jours à gagner une fois par jour. Léon XIII. 29 déc. 18M). 14 . -‘t-l ’ /M LA COMMUNION AVEC MARIE 41S Π" PABTIE. - parfaite dévotion : SES PRATIQUES X’ 2C7 t .V. · αν Dans de telles conditions, nous pouvons nous appro­ cher en toute confiance de la Table Sainte. Notre com­ munion fera plaisir à Jésus. Ce doux Sauveur aime toujours descendre dans notre coeur malgré sa misère, et il désire encore prendre ses complaisances et son repos en Marie. Elle fera aussi plaisir à Marie. Cette bonne .Mère sera heureuse d’accueillir son divin Fils à notre place. Redisons-lui donc ces tendres paroles pour l’y engager davantage: « Lccipio te in mea omnia » Je vous prends pour mon tout, Λ l’exemple du disciple bien-aimé (7) et « Praebe mihi cor tuum, o Maria », Prêtez-moi votre cœur, ô Marie (8) DANS LA COMMUNION (267-26’0) Après avoir récité le Pater, dans les sentiments que suppose cette prière, eucharistique et si facilement mariale, vous direz trois fois: Domine non sum dignus. 1° La première fois vous vous adresserez à Dieu le Père, et vous lui direz: « Seigneur, je ne suis pas digne de recevoir Jésus votre Fils unique, a cause de mes mauvaises pensées et de mes ingratitudes à votre égard, vous qui êtes un si bon Père ». Pour comprendre les deux chefs d’idée de ce para­ graphe, il faut songer aux attributions péciales de chacune des personnes divines, soit, à l’égard des deux autres, soit à l’égard du reste de la création. Ainsi le Père est le principe de la seconde Person ne de la Très Sainte Trinité. Celle-ci procède de lui selon l’opération de l’intelligence. Dieu le Fils est donc le résultat de la pensée du Père, pensée immense, comme la substance divine qu’elle exprime parfaitement, mais pensée d’une pureté et d’une sainteté infinies. Tandis que nos pensées à nous sont très souvent souillées par la triste concupiscence et sont la cause la plus fré­ quente de nos craintes de mal recevoir Jésus. N’a t ta- (7) Joan. XIX, 27. (8) Adaptation de la parole des Prov. XXIII, 20, Invitant j’homme A ouvrir son cœur à la divine Sagesse. A s trop d’importance à ce qui ne dépend pas de chons Ρ:^>η1ύ et est incapable de nous enlever la grâce nOtre ? °Mais soyons heureux de pouvoir dire à Dieu le Voyez Marie, la Vierge immaculée, qui recevra u1L ù m» place. Eu elle rien ne heurtera son regard ’ ct u, palais où il sera hébergé brillera d’un éclat i ombre. C’est elle qui me donne confiance auprès de votre divine Majesté. « Qùoniam singulariter in spe constituisti ” ·'·»). C’est par là que tu m’as établi dniis une grande sécurité. Dieu h· Père est également regardé comme le Créa­ teur du monde et le Bienfaiteur de l’humanité, bien que res œuvres extérieures soient communes aux trois Per­ sonnes divines. A ce point de vue il a donc droit à la reconnuissame de toutes ses créatures. Au lieu de cela nous avons accumulé les marques d’ingratitude. Heu­ reusement. Marie est là, se soumettant parfaitement au pouvoir divin et proclamant humblement: « Je suis la servante du Seigneur », avant de chanter son Magnifi­ cat. Sa conduite réparera nos ingratitudes passées. 2° La deuxieme fois vous vous adresserez à Dieu le Fils et vous lui direz: « Seigneur, je ne suis pas digne de vous recevoir à cause de mes. paroles inutiles et mauvaises et de mon infidélité à votre service ». Dieu le Fils est encore appelé le Verbe, c’est-à-dire la parole purement mentale, par laquelle le Père expri­ me intérieurement sa substance divine et par laquelle aussi il a créé le monde. Parole puissante, efficace et très sainte, auprès de laquelle nos paroles, si souvent inutiles ou contraires à la charité ou à la modestie, détonnent pitoyablement. Ensuite Jésus a essentiellement été serviteur de son Père, ("est sous cet aspect spécial que le Prophète Tsnïe aimait à l’envisager. On sait jusqu’à quelles extré­ mités ce divin service l’a poussé. Combien de fois au contraire ne nous y sommes-nous pas soustraits? Mais pour gagner sa clémence, dans l’un comme dans l’autre ras, vous l’introduirez dans la· maison de sa Mère et de la vôtre, et vous ne le laisserez point aller qu’il ne soit venu loger chez elle. « Tenui eum nec dimit­ tam donec introducam illum in domum matris meae et in cubiculum- genitricis meae » (10). De vous-mêmes, (9) Ps. IV, o. (10) Cant. Ill, 4- . U ■ k 15’ Γ 271 420 ΙΓ P. ■ PARFAITE DÉVOTION : SES PRATIQUES n0· 2G9-270 vous êtes des Esaü et des pécheurs. Cependant, vous ne mettez pas, comme lui, votre confiance dans vos méri­ tes, votre force et vos préparations. Vous ne vous appuyez que sur les préparations de Marie, votre chère Mère, comme le petit Jacob s’en remettait totalement aux soins de Itébecca. Si vous osez approcher de sa sainteté, c’est parce que vous êtes ornés des vertus do Marie. 269 30 troisième fois vous vous adresserez Λ Dieu le Saint-Esprit, et vous lui direz: « Seigneur, je ne suis . pas digne de recevoir le chef-d’œuvre nia très gTAnde sécu­ I-A COMMUNION AVEC MARIE 421 cœur de Marie, puis une série de plusieurs sortes d’ac­ tions de grâces : 1° Action de grâces de contemplation ; 2a Action de grâces de louanges ; 3° Action de grâces de zèle; 4° Action de grâces d’amende honorable. Acte préliminaire. .. <1 « « « . u « Après In sainte communion, étant intérieurement recueilli et les yeux fermés, vous introduirez JésusChrist dans le cœur de Marie. Vous le donnerez à sa Mère qui le recevra amoureusement, le placera honorablemeat, l’adorera profondément, l’aimera parfailement, I t-mbrusaera étroitement, et lui rendra en esprit et en rente plusieurs devoirs qui nous sont inconnus dans nos ténèbres épaisses. » Que de merveilles accumulées en ce peu de mots! C’est le protocole d’une réception à la fois souveraine­ ment royale ct maternellement affectueuse. 271 j 1 y I I \ I 1 I 1‘ T Action de grâces de contemplation. « Voue voua tiendrez profondément humilié dans votre cœur, en la presence de Jésus résidant en Marie. « Que dire, en effet, qui soit à la hauteur de semblables mystères? Aous ne pourriez que troubler ce concert ineffable de louanges inspiré par l’amour, en y mêlant votre faible voix. Votre louange c’est le silence, c’est la reconnais­ sance, c’est l’aveu de votre néant: « Tibi silentium la us »... ou encore: « Fous vous tiendrez comme un esclave a la porte du palais du Roi où il est à parler d la Reine ». Vous n’avez pas à intervenir dans leur conversation. Restez-lâ cependant, pour recevoir leurs ordres, le cas échéant. 2. Action de grâces de louange. « Tandis qu’ils se parlent l'un ù l’autre sans avoir besoin de vous, vous irez en esprit au ciel et par toute la terre, prier les créatures de remercier, adorer et aimer Jésus en Marie à votre place. Venite adoremus, venite... » (12) C’est ce (pie fait le prôtre en descendant de l’autel. Il invite tontes les créatures, depuis le plus haut des cieux jus­ qu’au plus profond des océans, à venir se joindre à lui pour remercier dignement Jésus et Marie d’une telle faveur. Que de toute la nature, depuis le lieu où se lève l’aurore, jusqu’à celui où s’éteint la lumière du (12) Fs. XCIV, β. 422 11° PARTIE. - PARFAITE) DÉVOTION : SES PRATIQUES N” 272 jour, s'élève un chant solennel de bénédictions et de louanges. Il en est infiniment digne le Seigneur qui règne sur toutes les nations et dont la gloire illumine les cieux. Qui donc est élevé comme lui, et qui sait comme lui, du sein de sa grandeur, regarder avec amour l’humble et le pauvre, et le retirer de la poussière pour lui donner place au milieu de sa cour?... 3. — Action de grâces de zèle. « Vous demanderez à Jésus, en union avec Marie, l'avènement de son règne sur la terre par sa sainte Mère, ou la· divine Sagesse, ou l’amour divin... ou quelques autres grâces, mais tou­ jours par Marie et en Marie. » Car comment rester insensible au fait que Jésus n’est pas adoré et aimé de tous les hommes, et que des peuples entiers vivent encore, dans l’ignorance de ses lois? Comment n’être pas navré de voir son Nom divin blasphémé et méprisé par ceux-là même qui le connaissent?... Priez pour que des apôtres, toujours plus nombreux et toujours plus saints, étendent de plus en plus les limites du règne de Dieu. Et, puisque cela ne doit se faire que par Marie, priez pour que ces apôtres reçoivent une connaissance plus intime et plus profonde de cette glorieuse Vierge, et des rapports si merveilleux qui l’unissent à Jésus. 272 4. — Action de grâces d’amende honorable. « Vous demanderez à Jésus en union avec Marie... le pardon de vos péchés. » Dites en constatant la quantité innombra­ ble de péchés commis, de remords étouffés, de grâces rejetées, etc... « Ne respicias, Domine peccata mea », « Seigneur ne regardez pas mes péchés. » (13) Et, en jetant les yeux sur Marie, vous ajouterez: « Sed oculi tui videant aequitates Mariae » (14). Mais que vos yeux ne regardent en moi que les vertus et les mérites de Marie. Ces péchés ont été commis par l’homme ennemi que chacun porte en lui-même : « Inimicus homo hoc fecit » (15). Pour ne plus y retomber, il est néces­ saire que Jésus nous arrache à cette nature dépravée, dont les sollicitations perfides ne nous laissent aucun repos: « Ah homine iniquo et doloso eripe me » (16). Et cela n’arrivera pas si Jésus et Marie ne croissent (18) Brev. Praepar. ad Missam. 04) Ps. XVI, 2. (15) Matt. XIII, 28. (16) Ps. XLII, 1. COMMUNION AVEC MAB1E 423 273 nas en nous. Dites donc à Jésus: « Te oportet crescere, me autem, minui ■», Mon Jésus il tant que vous croissiez dans mon itme et que je décroisse 1 ). Et à Marie ·. Marie, il tant que vous croissiez en moi, et que je sois moins’que je n’ai été. Et à l’un et à. Vautre: « Crescite et multiplicamini » (18). O Jésus et Marie, croissez en moi, et multipliez-vous au dehors dans les autres. Telle est la méthode du P. de Montfort pour commu­ nier avec Marie. Ce n’est pas une méthode exclusive Le Bienheureux dit même·. « IL y a une infinité d'autres pensées que le Saint« Esprit fournit, et vous fournira., si vous-êtes très inté« rieur, mortifié et fidèle ά cette grande et sublime dévou tion que je viens de vous enseigner. « On pourra donc s’inspirer de tout ce qui a été dit au cours du Traité et de son commentaire pour renouveler son trésor d’idées et entretenir ses sources de bonnes inspirations. Mais souvenez-vous que plus vous laisserez Marie agir dans votre communion, et plus Jésus sera glo- Certains jours vous serez tellement désemparés, que vous tarez tout juste la force d’appeler Marie à votre secours Mais aussi cela suffira, pourvu que ce ne soit pas un prétexte pour couvrir votre paresse. Si, même dans vos périodes de ferveur, Marie s’acquitte mieux que vous de vos devoirs envers Jésus, à plus forte rai­ son en sera-t-il ainsi dans vos heures d’aridité spiri­ tuelle. 1 >e toute façon, vous vous abandonnerez à Marie, et vous la laisserez agir pour Jésus, et vous laisserez Jésus agir en elle pour la gloire de son Père, pour l'hon­ neur de sa Mère, pour votre bien à vous et celui du inonde entier. Et ils le feront d’autant plus que vous vous humilierez plus profondément et que vous les écou­ terez davantage avec: paix et silence. Vous ne vousI imettrez donc pas en peine de voir, Jésus présent en vous, ou de mesurer coûter ou lsentir _ Accommodation de la parole de Jean-Baptiste. Joan. III. 80 Adaptation de la Genèse I, 23. ΜΏ* HΛ * » ÜKïÀ WWWI * * partie. · Parfaits uevotiox : ses pratiques n« 273 les progrès quo voue réalisez à chaque communion. Vous ne vous désolerez pas non plus de rester toujours le même, en dépit de communions fréquentes ou même quotidiennes. Car la communion est un mystère de foi. Rien, ni de la présence de Jésus, ni des effets qu’elle produit, ne doit transparaître aux yeux du corps, ni tomber sous les sens, de quelque façon «pie <·,. soit. Et du reste, cela n’est pas nécessaire, le juste partout, mais surtout là, vit de la foi et s’en contento: « Juntun meut ej' fide vivit >» (19). 1»«· plus, ce petit degré de vertu, si minime soit-il, que nous avons conservé, nom, ines-nous bien sûrs que nous l’aurions encore, si nous n’avions pas communié frrqtirmmrn «·ιιμ Μοπιιη«*Μ sous l’influence continue de l’Eurharistie. Noua rrinnr quons peut-être moins les changements que ceux qui communient rarement. Mais cela ne veut pas dire quo nos communions soient moins ferventes, ni surtout qu’elles agissent moins en nous. Suivons donc le conseil «lu P. de Montfort. < ’oïiiinunions par Marie» sans nous soucier du sensible ni de l’extraordinaire, et nos communions seront bonnes, fructueuses, et, fût-ce dans l’obscurité de la foi, Pavant-goût du bonheur des eieux. (1») Heb. I « conclusion générale Conclusion générale ('eux qui auront étudié le Traité te la Vraie I)évo. ItOH à raide de ce Commentaire, admettront sans difticuit·· que non» avons là une œuvre grandiose, s’impo­ sant moins·» par le nombre de ses pages que par leur inconicKinlde valeur. " l-ùCk%\>€U-5 V "i ·* b AVXt VA AXN XX X * 3 l Λ UKM 3Λ 176 61 177-188 Ά) Négatives: Hors de Jésus point de salut possible ......... ..................................... B Positives: 1° générales: avec Jésus rien à craindre ............................. 2° particulières pour la dévotion à 62-67 179-188 Marie .............................................. 179-180 a) But véritable de la dévotion à Marie.. 62 b) Union intime et indissoluble qui existe 180-182 entre Jésus et Marie ........................ Réponse aux attao.ues des « Avis salu­ taires » contre la dévotion à Marie.. 64-65 182-186 d) Prière ardente à N.-S. pour obtenir de] lui une véritable dévotion envers la 65-67 186-188 Très Sainte Vierge ..................... * Vérité: Nous appartenons à Jésus= Christ et à Marie en qualité d’esclaves ................................................... · I. Esclaves de. Jésus-Christ ............. II. Le serviteur et Γesclave.............. 189-205 68-77 68 . 189-192 69-71 ,192-193 1) Définition de l’esclavage ............. '·· 2) Divisions de l’esclavage ................. 3) Différences entre le serviteur et l’esclave III. Esclaves (Vamour de Jésus et de Marie ................................................ 181-299 194-196 196-198 ..................................................... 72-77 198-205 k Wà’à K 433 TABLE UES MATIÈRES Section TA H LU PES MATIÈRES 1) A l'égard de Jésus .......................... 72 73 198-201 a) Preuves dTScrlturc Sainte .. .. 72 198-199 b) Autorité du Concile de Trente 200 * c) Preuve de raison .......................... 73 200 2) Ά l'égard de Marte ............................. 74 77 201-205 1° L'union étroite de Jésus et de Marie ........................... ■................... 201 74 2U Marie conduit Λ Jésus .............. 75 202-204 3° La souveraineté universelle de Marie .................................................. ' 76-77 204 205 IIIe Vérité: Nous devons nous vider de ce qu'il y a de mauvais en nous .... 1° Notre misère et ses effets........ 11° Conditions nécessaires pour sortir * de cette misère............................ 1° Bien sc connaître ........................... 2° Mourir chaque jour à soi-mé-mt· . . 3° Choisir une bonne dérot ion â Marie 205 212 78-82 79 82 (206-212 79 80 206-209 81 209-211 211-212 87-89 214-216 scrupuleux .. extérieurs ... IV. - Les dévêts présomptueux inconstants .. VI. - Les dévots hypocrites .... intéressés .... Conclusion TIQl I.S DE LA VRAIE DÉVOTION ..115-1191238-246 8ε<τι·>ν I I. jck pratique# commune# à| 115-117'239-240 toute vraie dévotion à Marie ... . S J La pratique parfaite........ 118-119 242-246 II. - Fécondité Incontestable de' cette méthode ................ 242-244 II. - Façon inégale dont cette dévo­ tion elle-même peut être réa-| . Usée IL PARTIE La Parfaite Dévotion à Marie...........120-273 247-426 NATURE DE LA PARFAITE DÉVOTION 120-133 249-424 Liaison des idées ................................... . 120 249-250 ART. I. PARFAITE CONSÉCRATION A MA­ RIE ÉGALE PARFAITE CONSÊCRA- 90-114 217-237 90.91 217-218 92 104 218-229 tion à Marie .................................. L - Les dévêts critique ■ ....... ART III DIFFÉRENTES MODALITÉS PRA- CHAPITRE Pr Ve Vérité: II nous est très difficile de conserver les grâces et les trésors reçus de Dieu . ............................ Liaison des idées .......................................... Section I. Les marques de la fausse dévo Conclusion: Vues prophétiques Sur le sorti de son livre et de ia Vraie Dévotion .... 111-114 235-231 Stt-TioN u. Z F* Vérité: Nous avons besoin d’un médiateur auprès du Médiateur mê­ 83-86 212-214 me qu’est Jésus Christ ............ ART. II. MARQUES ESSENTIELLES Dis TINGUANT LA FAUSSE DÉVOTION A LA TRÈS SAINTE VIERGE DE LA VRAIE................................... Π. Les marques de la vraie dévo-105-110^230-235 tion à Marie .................... 231 L - Elle est intérieure ... 1231 II. - Elle est tendre ......... ΠΙ. - Elle est sainte ........ /. 1232-233 IV. - Elle est constante ... 234 V. - Elle est désintéressée ',235 93 94 95 220-221 221 223 223-224 96 ... 92-100 224-227 --1101 227 . 102 228 . 103 229 . 104 229 121-125 250-256 I. - Etendue de la parfaite consération à Marie ....................... 121-122 251-254 A) Détail de la consécration. 121 251-253 B) Explications concernant les' bonnes œuvres ................... II. - C'est la façon parfaite de se consacrer à Jésus ................. 123-125 ART. II. PARFAITE CONSÉCRATION A MARIE ÉGALE P.ARFAITE RÉNOVA­ TION DES VŒUX DU BAPTÊME .......... 257-263 5 I. - Rapport entre les vœux du baptême et la consëci*ation 1257-259 mariale 126 ................ TABLE DES MATIERES - Oubli que les hommes mani­ festent des engagements de 259-261 leur baptême 127 ......... 5 HL - Nécessité de rappeler aux hommes ces engagements par la rénovation des vœux dui 262 baptême 128-129 ...................... §- tt § VI- Par conséquent opportunité de la consécration mariale 130 ............ 262-263 131-133 263-267 TIONS ..........................................·................. 1) Nouveauté et liberté de cette consé­ cration 131 .................................................. 263-264 2) Conséquences fâcheuses pour nos parents et amis 132 ................................... 264-266 3) Conséquences fâcheuses pour nousmêmes ...................... 1 133 266-267 CHAPITRE II j‘l. LES MOTIFS DE LA PARFAITE DÉVOTION 134-212 268-330 SECT. I. ENUMERATION DES MOTIFS ! EUX MÊMES ................................................... 135-182 269-299 Ακτ. I. L’excellence même de cette consé­ 135-138 270-271 cration .......................................... Abt. II. Exemples divins et pratique 139-143 271-274 obligatoire de l'humilité.............. Art, III. Assurance des bons offices de 274 277 Marie 144-150 ............................................ Art. IV. C’est le moyen de procurer la plus grande gloire de Dieu 151 ....... 277-278 Art. V. — C’est le moyen rapide d’arri­ ver à l’union avec Notre-Seigneur .. 152-168 278-292 § L - Chemin aisé ......................... 152-154 279 281 § IL - Chemin court ...................... 155-156 282- 283 § IL - Chemin parfait ................... 157-158 283- 285 § HL - Chemin assuré ................... .. 159 168 285-292 Preuves par : A) Voie d’autorité (historique 159-163 286-291 B) Voie de raisonnement .... 164-168 291-292 Art. VL Elle procure une grande liberté intérieure .................................... 169-170 293-295 TABUS DES MATIÈRES Art. VTI. Elle procure de grands biens \ ....................................... ........ ,111-112(295-291 procha in Art. VIII. Elle est un moyen admirable1! 1 de persévérance ........................... 113-182(291-299 SECT. II. REBECCA ET JACOB, FIGURES! DE CETTE DEVOTION ................................ 183-212'300-330 Sur quel sens de la Sainte Ecriture s’ap-ι puie le Père de Montiort........................ '183 Art. Art. ( ( (300-302 Histoire de Rébecca- et de Jacob. 184 (302-304 II. Interprétation de cette histoire. 185-200,305-311 § I. - Esaü ligure des réprouvés .... 185-190(305-309 I. (306-301 B) Exposé du sens spirituel.. 186-190\30l-309 A) Exposé du sens littéral.. 185 .OA'XCV *···«** * lurm va u " "* Λ k VAO.l L ,\ \V\ SV* 14 * * H. - Jacob figure des prédestinés. .1191-200(309-311 A) Exposé du sens littéral..'191-195(309-311 § B) Exposé du sens spirituel.. 196-200(311-311 Art. III. La Sainte Vierge et ses esclaves] d'amour ....... i’ 201-212 § § § § § L - Elle les 351-330 aime. Pourquoi et comment ? 201-201 ..............318-325 325- 326 IL - Elle les entretient de tout -. 1208 326- 321 III. - Elle les conduit 321-328 TV. - Elle les défend et protège . .1210 V. - Elle intercède pour eux .. 211-212 328-330 CHAPITRE III LES EFFETS DE LA PARFAITE DÉVOTION Liaison des idées Art. I. Connaissance et mépris de soi- 213-225 331-352 331-332 332-334 même ....................................... 334- 339 Art. II. Participation à la foi de Marie.\IW 335- 338 1° Le problème de cette communication. 335- 336 1) Ce qu’enseigne saint Thomas .... 336- 331 2) La doctrine bérullienne ............. :. 331-338 3) Essai de réponse au problème .... '338-339 H° Qualités de cette foi communiquée .... (339-340 Art. III. Grâce du pur amour............... 436 TABLE DES MATIÈRES confiance en Dieu et en 1 Marie ...................................................... 216 Art. V. Communication de Pâme et de! l’esprit de Alarie .......................... 217 Art. VI. Transformation des âmes à Limage de Marie: Marie, moule pro­ 218 pre â former des dieux................. Art. VII. La plus grande gloire de Dieu: Marie, écho de Dieu............................... | 222-225 Art. IV. Grande ί î 341-342 342-345 345-348 348-352 CHAPITRE IV I. LES PRATIQUES DE LA PARFAITE 226-273 353-424 DÉVOTION • Rôle de ces pratiques dans la dévotion '/1 /I parfaite 353-354 ART. I. LES PRATIQUES EXTÉRIEURES . . 226-256 354-394 354-356 Leur but .............................................................. 226 I. Exercices préparatoires et consé= 227-233 356-372 era t ion......................................... 357-363 2° Mois préparatoire 227-230 ................ 1À) Se vider de l'esprit· du monde (12 jours 357-359 préliminaires) 227 .................................... B) Se connaître soi-mème (lre semaine) .. 228 359-361 C) Connaître la Sainte Vierge (2° semaine) 229 D) Connaître Notre-Siigneur (3° semaine). 230 1361-362 231 363-372 231 364-371 1° La consécration Ά) Le jour de la consécration 362-363 a 364 a) Préliminaires de la consécration .. b) Consécration elle-même, analyse de a 364-370 la formule .............................................. c) Les accessoires de la consécration. 231-232 370-371 B) Renouvellement périodique de la consé­ 233 cration .................................................... 371-372 II. Récitation de la Petite Cou= 234-235 372-375 ronne ................................ § III. Port de petites chaînettes de fer. 236-242 375-380 § 1° Sens de la condamnation ................... a 375-377 b) A cause de ce qu’elles opèrent ..'238-239^378-379 c) A cause des exhortations du S.-E. . .240-2411379-380 DES MATIÈRES 437 d) A causeΤΑΒ1Λ3 des exemples des saints', personnages ........................................... \242 380 Sens de la recommandation du Bien­ 377-360 α heureux ..................................................... · al A cause de ce qu’elles signifient .. 236-237\377-378 II Dévotion spéciale au mystère de l’incarnation ............................... 243-248I380-385 Le Saint Esclavage est la reproduction^ de ce mystère, et de la vie de Jésus dans le sein de sa Mère 243-247 .............. 380-383 . 2 Richesses insondables de ce mystère ... 248 383-385 Grande dévotion à 1 Maria » et au chapelet . « Avel ........... 249-254 386-390 .«V AMW V % λ Κλ Ά\>· K * ava «*V< "*1 i * ίο Témoignage de la Vierge elle-même ...,;249-250 387-388 388 2o Témoignage des saints .............................. 250 3'· Témoignage des hérétiques et des mau­ 389 vais chrétiens 250-251 ........................................ 4° Valeur Intrinsèque de Γ Ave Maria .... 252-254 389-390 VI. Récitation du « Magnificat » .. II onde.................... ART 255 256 391-393 393-394 II. LES PRATIQUES INTÉRIEURES 394-413 DE LA VRAIE DÉVOTION 257-265 .................. Leur but. Letu origine historique et litur­ 394-397 gique 257 ....................................................... Agir par Marie: ce que c’est; ce que cela· comporte ........................ 258-259 397-401 II. Agir avec Marie: imitation et as­ sociation .......................................... 260 III. Agir en Marie ................ a) Diverses comparaisons ............ b) Conséquences qui en résultent 401-404 261-264 404- 409 261-262 405-407 263-264 407-409 IV. Agir pour Marie en tant qu’escla­ 409-412 265 ves de Jésus et de Maine............. Question: Quel est le degré d’obligation de 412-413 toutes ces pratiques ? .................. ^ÛAN Ύ\ , TABLE DES MATIERES SUPPLÉMENT AU CHAPITRE jy Réalisation pratique de la parfaite dévotion: LA COMMUNION AVI-C MARII: ..................................... pourquoi cet exemple ? .............. j i. Avant la Communion 5 Π. Dans la Communion « HL Après l.n Communion Conclusion générale Table des matières . .. 266 267 425 42β 427